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samedi, 26 mars 2016

A la folie des terroristes, une autre folie

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A la folie des terroristes, une autre folie

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, j’éprouve une étrange sensation. Celle d’assister à des crises de délire dans la presse, les gouvernants et les élites intellectuelles à chaque fois que se produisent des attaques terroristes. Raymond Aron qualifiait de terroriste « une action violente dont les effets psychologiques sont sans commune mesure avec ses résultats purement physiques ».

Nul besoin de s’adonner à une profonde analyse pour voir, à partir de cette définition, que la première chose à faire, devant une action terroriste, est, pour les responsables, de limiter ses effets psychologiques : la peur, des mesures prises dans la panique, des discours grandioses ou grandiloquents sur un état de guerre. Or c’est le contraire qui se passe : tout est fait pour augmenter l’angoisse des populations, à tel point qu’un éditorialiste de la Tribune de Genève parle des citoyens désespérés de démocraties européennes. Les psychiatres vont avoir du pain sur la planche.

Les soldats dans les rues, les logorrhées médiatiques, les appels à une vigilance permanente pour repérer des terroristes, ne peuvent qu’augmenter les effets psychiques dont parle Raymond Aron. On voudrait plaire aux djihadistes qu’on ne ferait pas mieux. On leur donne en effet un statut de révolutionnaires qui luttent contre le monde entier et un tel statut, en plus d’être glorieux, séduit des jeunes un peu partout. Surtout quand la vie se réduit à la gestion de l’idiotie d’une vie privée et rien que privée, sans dimension politique ou patriotique ! Comme le faisait remarquer un journaliste du Guardian, Jason Burke, après les attentats du 13 novembre 2015, « l’État islamique, c’est plus excitant que de travailler au McDonald’s » ! Pourquoi alors ne pas se faire kamikaze ?

Mais que faire, demandera-t-on ? Eh bien, on pourrait au moins commencer par regarder ce qui se passe dans notre monde avant de prétendre le défendre avec de grandes formules creuses. En amplifiant le vide de ces formules, en allant répétant que l’islamisme est un totalitarisme (ce qu’il n’est pas) pour mieux s’aveugler sur ce qui se passe, nous en sommes arrivés à nourrir la folie terroriste avec une autre folie, celle qui consiste à donner un énorme écho médiatique à des assassins. Il me semble que l’énormité de cet écho est assourdissante, mais rares sont ceux qui entendent. Rares mais pas inexistants : Mathieu Guidère, par exemple, qui, hier soir, sur Arte, expliquait qu’on avait tout faux en s’égosillant sur les attentats de Bruxelles. Un peuple libre ne s’égosille pas. Les Anglais sous les bombardements de la Luftwaffe ne se sont pas égosillés. Quand cesserons-nous de nous égosiller ?

Les gouvernants européens ne gouvernent plus rien parce qu’ils sont pénétrés par une idéologie du vivre-ensemble ou des droits de l’homme qui est destructrice du seul vivre-ensemble qui tienne, une communauté politique. Une telle communauté se reconnaît un ennemi et le désigne. Cette désignation n’est pas une déclaration de guerre. Elle consiste à reconnaître des forces potentiellement dangereuses pour une communauté et à prendre les mesures qui s’imposent. Depuis trente ans, ces mesures n’ont pas été prises et aujourd’hui, dans l’affolement, on déclare une guerre tous azimuts. Normal ! Quand on n’a rien fait pendant des années, on bascule dans l’autre extrême, une agitation hystérique qui n’augure rien de bon.

Les attentats sont terribles pour les proches et les familles. Mais ils sont aussi terribles par ce qu’ils révèlent et annoncent. Ils révèlent une rhétorique hystérique, signe d’impuissance politique – ils annoncent une guerre civile si l’islamisme progresse. « Si Dieu décide de détruire, il commence par rendre fou, » écrivait Euripide au 5ème siècle avant Jésus Christ. Nous en sommes presque là. Des deux côtés !

Jan Marejko, 23 mars 2016

vendredi, 25 mars 2016

Les États-Unis accélèrent leur encerclement militaire de la Chine

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Les États-Unis accélèrent leur encerclement militaire de la Chine

Auteur : Peter Symonds
Ex: http://zejournal.mobi

Les États-Unis et les Philippines ont annoncé vendredi dernier que cinq des bases militaires du pays seraient ouvertes aux forces américaines en vertu de l’Accord de la coopération renforcée de défense (EDCA). La mise en œuvre de l’accord sur les bases militaires aux Philippines n’est qu’un des composants de l’accélération du renforcement militaire des États-Unis dans la région Indo-Pacifique dans le cadre de l’encerclement et des préparatifs de guerre contre la Chine.

Les deux pays ont signé l’accord EDCA en 2014, mais la Cour suprême des Philippines vient seulement de rejeter les contestations judiciaires à l’accord en janvier. L’annonce de la semaine dernière faisait suite à deux jours de discussions de haut niveau à Washington autour d’une offre par l’administration philippine faite en février pour rendre huit bases militaires disponibles aux militaires américaines.

Les cinq « lieux convenus » comprennent la base militaire aérienne Antonio Bautista, sur l’île de Palawan, directement adjacente aux îles contestées de Spratley dans la mer de Chine méridionale. Au cours de la dernière année, Washington a considérablement accru les tensions avec Pékin, en dénonçant ses activités de remblaiement dans les îles et la « militarisation » de la mer de Chine méridionale. En octobre dernier et à nouveau en janvier, les destroyers de la marine des États-Unis ont directement contesté les revendications maritimes chinoises par intrusion dans la limite territoriale de 12 milles marins autour des îlots administrés par la Chine.

L’armée américaine aura également accès à la base aérienne de Basa au nord de Manille, le Fort Magsaysay (une base militaire énorme), la base aérienne de Lumbia au Cebu et la base aérienne de Mactan-Benito Ebuen à Mindanao. Le Secrétaire à la Défense américain, Ashton Carter, doit se rendre à Manille le mois prochain pour finaliser les arrangements. Cependant, l’ambassadeur américain aux Philippines, Philip Goldberg, a déclaré aux médias qu’il s’attendait à ce que le mouvement initial des fournitures et du personnel commence « très bientôt. » Le Congrès américain a mis de côté 66 millions de dollars pour la construction d’installations militaires aux Philippines.

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Pékin a condamné la nouvelle entente sur les bases militaires et a mis en garde contre le risque de conflit. Un commentaire publié samedi par l’agence de presse Xinhua appartenant à l’État a accusé Washington de « troubler les eaux de la mer de Chine méridionale et de faire de l’Asie-Pacifique un second Moyen-Orient. » Le lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a souligné l’hypocrisie des États-Unis, accusant la Chine de « militariser » la mer de Chine méridionale, en criant : « n’est-ce pas ce genre de renforcement continu des déploiements militaires en mer de Chine méridionale et dans les régions avoisinantes qu’ils considéraient comme de la militarisation ? »

Au moment où les États-Unis se préparaient à redéployer les forces militaires dans leur ancienne colonie, le général Dennis Via, chef du Materiel Command de l’armée américaine, a révélé aux médias la semaine dernière que Washington avait obtenu d’autres accords sur des bases militaires en Asie, dont le Vietnam, le Cambodge et d’autres pays qui n’ont pas été nommés. En vertu de ces accords, l’armée américaine sera en mesure de stocker des équipements pour permettre à ses troupes d’être déployées plus rapidement dans la région.

Via a souligné que les « ensembles d’activités » seraient axés sur les opérations de faible intensité telles que les exercices multinationaux de formation et les opérations de secours. « Nous regardons, par exemple, vers le Cambodge pour le placement d’un hôpital de soutien au combat », a-t-il dit.

Les assurances qu’une présence militaire américaine sera bénigne sont sans valeur. Comme aux Philippines, le Pentagone avance avec précaution afin de ne pas enflammer immédiatement une opposition à une présence militaire étrangère. Dans le cas du Cambodge et du Vietnam, la mort et la destruction causées dans les deux pays par la guerre néocoloniale de Washington dans les années 1960 et 1970 sont profondément gravées dans la conscience populaire.

Washington a déjà noué des relations plus étroites diplomatiques, économiques et militaires avec le régime vietnamien, y compris le soutien de sa position plus agressive dans ses différends avec la Chine en mer de Chine méridionale. Les États-Unis ont levé l’embargo sur la vente d’armes au Vietnam, ont mené des exercices militaires conjoints et cherchent un meilleur accès aux installations portuaires. Toutefois, le placement des fournitures de l’armée américaine à l’intérieur du Vietnam pour la première fois depuis que les troupes américaines ont été contraintes de se retirer en 1975 marque un tournant dans la collaboration du régime avec l’impérialisme américain.

Beijing sera encore plus préoccupé par la décision du Cambodge d’accueillir des équipements militaires américains. Le régime cambodgien a des liens étroits avec la Chine et a tenté de bloquer les efforts américains visant à faire pression sur l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour qu’elle prenne une position plus conflictuelle contre la Chine sur la mer de Chine méridionale. Néanmoins, les États-Unis ont développé des liens de défense avec le Cambodge depuis 2006. Ceux-ci comprennent un peu d’entraînement, des droits de faire escale, et des exercices conjoints. Washington a également exploité l’Initiative du sud du Mékong (LMI) afin d’enfoncer un coin entre d’une part le Cambodge, le Vietnam, le Laos et la Thaïlande, et de l’autre, la Chine qui construit des barrages sur le cours supérieur du fleuve Mékong.

Les accords de bases militaires les plus récents avec les Philippines, le Vietnam et le Cambodge viennent conforter le stationnement des navires de combat côtier de la marine des États-Unis à Singapour et la collaboration militaire plus étroite avec l’Indonésie et la Malaisie. L’expansion rapide de la présence militaire américaine en Asie du Sud-Est va de pair avec la restructuration des bases militaires américaines permanentes en Corée du Sud, au Japon et à Guam, la mise à niveau du partenariat stratégique des États-Unis avec l’Inde, et les préparatifs du stationnement de bombardiers stratégiques de longue portée dans le nord de l’Australie.

Ce renforcement militaire de la part des États-Unis fait partie du « pivot vers l’Asie » que l’Administration Obama avait annoncé officiellement en 2011, une stratégie globale diplomatique, économique et militaire visant à subordonner la Chine aux intérêts de Washington. Le « pivot » a considérablement enflammé les poudrières potentielles de la guerre dans toute la région, et en particulier à travers ses activités provocatrices dans la mer de Chine méridionale.

À Canberra la semaine dernière, l’amiral Scott Swift, commandant de la Flotte du Pacifique des États-Unis, a lancé une autre bordée contre la Chine, déclarant que « la liberté des mers » était « de plus en plus vulnérable à une résurgence menée par un état du principe que la force fait le droit. » Il a déclaré qu’il était troublé par « les signes indéniables de militarisation dans certaines parties de la région, sans précédent par leur étendue et leur échelle. »

Le cynisme de ces déclarations ne connaît aucune limite. La marine américaine a non seulement réalisé deux opérations de « liberté de navigation » dans les eaux territoriales revendiquées par la Chine, mais aussi, plus tôt ce mois-ci, elle a envoyé le porte-avions nucléaire, le USS John C Stennis, avec son groupe d’attaque associé, en mer de Chine méridionale pendant quatre jours d’exercices et de patrouilles. Au cours du dernier quart de siècle, les États-Unis sont passés outre et ont foulé aux pieds le droit international sur la base de « la force fait le droit » en se livrant à une succession continue de guerres, interventions militaires et provocations.

Maintenant, Washington se prépare à la guerre à une échelle encore plus terrible avec la Chine en mettant les pays de la région sous pression afin de les faire rentrer dans les rangs. La visite de Swift à Canberra coïncide avec une campagne concertée pour faire pression sur le gouvernement australien pour monter sa propre opération « liberté de navigation » dans la mer de Chine méridionale – un exercice militaire téméraire qui implique toujours le risque d’une erreur de calcul ou une erreur déclenchant un conflit plus large.


- Source : WSWS

jeudi, 24 mars 2016

Même si Donald Trump était élu, l'Etat profond américain ne changera pas

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Même si Donald Trump était élu, l'Etat profond américain ne changera pas

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous sommes de ceux qui pensent possible (voir notre Editorial "Faut-il envisager un tremblement de terre à Washington http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2092&r_id=article ) que l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche provoque un changement important dans la politique extérieure et intérieure de l'Etat américain.
 
Ce changement viendrait du fait que Trump pourrait faire appliquer certaines des mesures surprenantes qu'il propose actuellement dans ses discours, la plus importante étant un rapprochement avec la Russie.

Mais il viendrait aussi du fait que derrière Trump, une majorité d'électeurs aurait clairement exigé un changement dans le système de pouvoir américain. Même si ce changement n'est pas aujourd'hui clairement défini, le terme même serait porteur d'espoir.

Ceci dit, nous souhaitons aussi être de ceux qui ne prendraient pas leurs espoirs pour la réalité. D'ores et déjà, l'Etat profond américain (deep state) se prépare à surmonter victorieusement toutes les difficultés que pourraient faire naître un Trump ou son électorat. On désigne couramment du terme d'Etat profond la conjonction des intérêts militaires, industriels, financiers et diplomatiques qui ont permis à l'Amérique depuis la 2e guerre mondiale de s'imposer comme hyper-puissance, même si cela lui imposait en même temps de mettre très souvent le monde à feu et à sang.

Ce complexe est trop bien organisé pour n'avoir pas prévu la façon d'échapper à d'éventuels contrôles de la Maison Blanche ou du Congrès. D'ores et déjà, on a appris que des officiers supérieurs américains avaient prévenu officieusementnt qu'ils n'obéiraient pas à des ordres de Trump qu'ils jugeraient dangereux pour ce qu'ils estiment être la sécurité nationale.

Plus subtilement le lobby militaro-industriel continue à exiger le renforcement des budgets militaires, en perspective de menaces supposées venir de la Russie et de la Chine. L'argument développé aujourd'hui est que ces menaces proviennent d'un domaine dans lequel l'opinion même informée ne comprend pas grand chose, celui de la guerre spatiale.

Les spécialistes savent que dans ce domaine l'Amérique s'est donnée depuis des années les moyens d'une « full spatial dominance ». Elle conservera son avance. Mais prétendre que la Russie et la Chine, malgré leurs efforts certains en ce domaine, pourraient menacer globalement cette domination, relève d'un argumentaire assez simpliste. Il s'agit d'abord d'obtenir de nouvelles ressources budgétaires, mais aussi de rappeler à un éventuel Président Trump que son laxisme à l'égard de ces deux puissances relèverait quasiment de la haute trahison.

Les électeurs de Trump s'en laisseront aisément persuader, si les militaires les menacent d'une destruction possible par la Russie et la Chine de leurs réseaux GPS ou de tous autres réseaux aujourd'hui vitaux.

Nous citons ici, sans le traduire car il parle de lui-même, un article mentionnant les interventions devant l'US House Armed Service strategic forces subcommittee du Général John Hyten, chef de l'Air Force Space Command.

Devant de tels arguments The Donald n'aura plus alors qu'à rentrer la queue basse à la maison.

"Adversaries are developing kinetic, directed-energy, and cyber tools to deny, degrade and destroy our space capabilities," Air Force Gen. John Hyten, head of the Air Force Space Command, told the US House Armed Service strategic forces subcommittee on Tuesday.

"They understand our reliance on space, and they understand the competitive advantage we derive from space. The need for vigilance has never been greater," he asserted.

Hyten has campaigned for a new Air Force project group, whose sole purpose would be to protect US space assets against foreign "aggression." On Tuesday, he warned that US Global Positioning System satellites are vulnerable to attack.

Lt. Gen. David Buck, commander of Joint Functional Component for Space, testified alongside Hyten.

"Simply stated, there isn't a single aspect of our space architecture, to include the ground architecture, that isn't at risk," Buck declared. "Russia views US dependency on space as an exploitable vulnerability and they are taking deliberate actions to strengthen their counter-space capabilities."

Buck also sounded alarms over China's creation of its Strategic Support Forces, a space warfare and cyber warfare unit.

"China is developing, and has demonstrated, a wide range of counter-space technologies to include direct-ascent, kinetic-kill vehicles, co-orbital technologies that can disable or destroy a satellite, terrestrially-based communications jammers, and lasers that can blind or disable satellites," he said.

"Moreover, they continue to modernize their space programs to support near-real-time tracking of objects, command and control of deployed forces, and long-range precision strikes capabilities."

Référence:

http://www.spacewar.com/reports/Panic_Reaches_New_HeightsRussia_China_Planning_Space_Attacks_on_US_999.html

mercredi, 23 mars 2016

Facing Turkey, Europe Chooses Suicide

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Facing Turkey, Europe Chooses Suicide

By

Voltairenet.org & http://www.lewrockwell.com

Democracy is a tramway – you climb on to get where you want to go, then you climb off. Recep Tayyip Erdoğan (1996)

The European Council of the 17th and 18th March 2016 adopted a plan which aimed to solve the problems posed by the massive influx of migrants from Turkey [1]. 28 heads of state and government submitted to the demands of Ankara.

We have already analysed the way in which the United States wanted to use the events in the Near East in order to weaken the European Union [2]. At the beginning of the current «refugee crisis», we were the first to observe that this event had been deliberately provoked and the insoluble problems that it was going to cause [3]. Unfortunately, all our analyses have been verified, and most of our positions have now been widely adopted by our erstwhile detractors.

Going further, we would like to study the way in which Turkey has seized control of the game, and the blindness of the European Union, which persistently remains one step behind.

Recep Tayyip Erdoğan’s game

President Erdoğan is unlike other politicians. and it seems that the Europeans, neither the people nor their leaders, have realised this.

• First of all, he came from the Millî Görüş, a pan-Turkish Islamic movement with connections to the Muslim Brotherhood of Egypt, and favourable to the restoration of the Caliphate [4]. According to him – and also to his allies of the Milliyetçi Hareket Partisi (MHP) – the Turkish people are the descendants of Attila’s Huns, who were themselves the children of the Steppenwolf of Central Asia, with whom they share endurance and cold-heartedness. They form a superior race who are destined to rule the world. Their soul is Islam.

President Erdoğan is the only head of state in the world who proclaims an ethnic supremacist ideology, perfectly comparable to Nazi Aryanism. He is also the only head of state in the world who denies the crimes of history, notably the massacres of non-Muslims by Sultan Abdülhamid II (the Hamidian massacres of 1894-95 – at least 80,000 Christians murdered and 100,000 Christians incorporated by force into the harems), then by the Young Turks (the genocide of the Armenians, the Assyrians, the Chaldeans, the Syriacs, the Pontic Greeks and the Yezidis, from 1915 to 1923 – at least 1,200,000 dead) – a genocide which was executed with the help of Germa n officers, including Rudolf Höß, the future director of the camp at Auschwitz [5].

While celebrating the 70th anniversary of freedom from the nightmare of Nazism, President Vladimir Putin emphasised that «ideas of racial supremacy and exclusivism provoked the bloodiest war in History» [6]. Then, during a march – and without naming Turkey – he called on the Russian people to be ready, if necessary, to renew the sacrifice made by their grand-parents in order to save the very principle of equality between all humanity.

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• Secondly, President Erdoğan, who is supported by only one-third of the population, governs his country alone and by force. It is impossible to know precisely what the Turkish people are thinking, because the publication of any information questioning President Erdoğan’s legitimacy is now considered as an attack on state security, and leads immediately to prison. However, if we refer to the latest studies published, in October 2015, less than one-third of the electorate supports him. This is much less than the Nazis in 1933, who could count on 43% of the votes. This is why President Erdoğan was only able to win the general elections by means of outrageous trickery. Amongst others –

- The opposition media were gagged – the major dailies,Hürriyet and Sabah, as well as ATV television, were attacked by thugs from the party in power, and investigations targeted journalists and Press organs accused of supporting «terrorism» or having published slanderous criticisms of President Erdoğan. Web sites were blocked, Internet service providers cancelled the offers of opposition TV channels, and three out of five national TV channels, including the public channel, broadcast programmes which were clearly in favour of the party in power. The other national TV stations, Bugün TV and Kanaltürk, were closed by the police.

- A foreign state, Saudi Arabia, poured 7 billion pounds of «gifts» into Turkey to help «convince» the electorate to support President Erdoğan (about 2 billion Euros).

- 128 political headquarters of the left-wing party (HDP) were attacked by thugs from President Erdoğan’s party. Many candidates and their teams were beaten up. More than 300 Kurdish businesses were destroyed. Several dozen HDP candidates were arrested and placed in provisional detention during the campaign.

- More than 2,000 opposition figures were killed during the election campaign, either by direct attacks or else by governmental repression against the PKK. Several villages in the South-East of the country were partially destroyed by army tanks.

Since Erdoğan’s «election», an iron veil has fallen over the country. It has become impossible to find information concerning the condition of Turkey in the national Press. The main opposition daily, Zaman, has been placed under supervision and now restricts itself to the praise of the greatness of «Sultan» Erdoğan. The civil war, which is already raging in the East of the country, is spreading, by means of terrorist attacks, to Ankara and as far as Istanbul, to the total indifference of the Europeans [7].

Mr Erdoğan governs almost alone, accompanied by a small group which includes Prime Minister Ahmet Davutoğlu. During the electoral campaign, he declared publicly that he was no longer applying the Constitution, and that all powers were now in his hands.

On the 14th March 2016, President Erdoğan declared that as far as the struggle with the Kurds was concerned, «… democracy, liberty and the rule of law no longer have the slightest value». He announced his intention to expand the legal definition of «terrorist» to include all those who are «enemies of the Turks» – in other words, those Turks and non-Turks who are opposed to his supremacy.

In a project costing half a billion Euros, Recep Tayyip Erdoğan ordered the construction of the largest Presidential palace ever occupied by a head of state in world history – the «White Palace», in reference to the colour of his party, the Justice and Development Party, or AKP. It extends over 200,000 square metres, and houses a plethora of services, including ultra-modern secure bunkers, linked to satellites.

• Thirdly, President Erdoğan uses powers which he has given himself – anti-constitutionally – to transform the Turkish state into the godfather of international jihadism. In December 2015, the Turkish police and legal system were able to establish the personal connection between Mr. Erdoğan and his son Bilal with Yasin al-Qadi, Al-Qaïda’s global banker. He fired the policemen and the magistrates who had dared to «damage the interests of Turkey» (sic), while Yasin al-Qadi and the state sued the left-wing newspaper BirGün for having reproduced my editorial, «Al-Qaeda, NATO’s Timeless Tool».

Last February, the Russian Federation presented a report to the Intelligence department of the UN Security Council which attested to the support by the Turkish state for international jihadism, in violation of numerous UN Resolutions [8]. I published a precise study of these accusations which was immediately censored in Turkey [9].

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The response of the European Union

The European Union had sent a delegation to supervise the general elections of November 2015. It held back the publication of its report for a long time, then decided to publish a short, diluted version.

Panicked by the reaction of their populations against the massive entry of migrants – and, for the Germans, the abolition of a minimum wage which resulted – the 28 heads of state and government of the Union worked out a procedure which would leave Turkey to solve their problems for them. The High Commissioner of the United Nations for Refugees, Filippo Grandi, immediately pointed out that the solution chosen was in violation of international law, but even supposing that this may improve, it is not the main problem.

The Union agreed to

- pay 3 billion Euros annually to Turkey to help it deal with its obligations, but with no structure for verifying the use of this funding,

- end the visa requirements for Turkish nationals who enter the Union [10] – it is only a question of months, even weeks,

- accelerate the negotiations for Turkey’s adhesion to the Union – this will take a lot longer and will be a more random process.

In other words, blinded by the recent electoral defeat of Angela Merkel [11], the European leaders have settled for applying a temporary solution to slow the flux of migrants, but without seeking to resolve the origin of the problem, and without taking into account the infiltration of jihadists among the refugees.

The Munich precedent

In the 1930’s, the elites of Europe and the United States considered that the USSR, by its model, threatened their class interests. They therefore collectively supported the Nazi project for the colonisation of Western Europe and the destruction of the Slavic people. Despite repeated appeals by Moscow for the creation of a vast alliance against Nazism, European leaders accepted all the demands of Chancellor Hitler, including the annexation of the regions peopled by the Sudetes. These were the agreements of Munich (1938), which forced the USSR, in order to save its own skin, to conclude, in turn, the Germano-Soviet Pact (1939). It was only too late that certain of the leaders of Europe, then the United States, realised their error, and decided to ally with Moscow against the Nazis.

Now, under our very eyes, the same errors are being repeated. The European elites consider the Syrian Republic to be an adversary – either they are defending the colonial point of view of Israël, or they hope to recolonise the Levant themselves and appropriate the gigantic and still unexploited reserves of gas. They, therefore, supported the secret operation by the United States for «régime change» and pretended to believe in the fable of the «Arab Spring». After nearly five years of proxy war, noting that President Bachar el-Assad is still there despite the fact that his resignation has been announced a thousand times, the Europeans have decided to finance – to the tune of 3 billion Euros per year – Turkish support for the jihadists, allow them victory and the end of the migrations. It will not be long before they realise [12], too late, that by repealing the visa regulations for Turkish citizens, they have authorised the free circulation to Brussels from the Al-Qaïda camps in Turkey [13].

The comparison with the end of the 1930’s is all the more pertinent since, during the Munich agreements, the Nazi Reich had already annexed Austria without provoking any particular reaction from the other European states. Today, Turkey already occupies the North-East of a member state of the European Union, Cyprus, and a strip a few kilometres wide in Syria, which it administrates via a specially nominated wali (prefect). Not only does the European Union let that pass, but by its attitude, encourages Ankara to pursue its annexations with no regard for international law. The common logic of Chancellor Hitler and President Erdoğan is based on the unification of «race» and the cleansing of the population. Hitler wanted to unite the populations of «German «race» and cleanse them of «foreign elements» (the Jews and the gipsies) while Erdoğan wants to unite the populations of «Turkish race» and cleanse them of «foreign elements» (the Kurds and the Christians).

In 1938, the European elites believed in the friendship of Chancellor Hitler, today they believe in the friendship of President Erdoğan.

Entre les mâchoires du loup…

Entre les mâchoires du loup…

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

loup2816279282_1.gifIl faut croire que nous arrivons à un carrefour dans notre Histoire suite à un emballement frénétique typique de notre société post-moderne. 2015 marque en effet le début de ce qui semble être une nouvelle ère avec le retour en puissance du terrorisme islamique sur le sol européen et ce pour le plus grand malheur de l’irénisme ambiant et de l’hédonisme-matérialiste de l’homo occidentalis. Hélas ! La réponse à la menace terroriste est tout aussi funeste que la menace elle-même : outre le déni de réalité, l’état d’urgence et la société sécuritaire. Nous sommes littéralement dans la gueule du loup.

Le contexte

« Nous devons cette vérité à nos peuples: il y a aura d'autres attaques, des attaques d'ampleur, c'est une certitude. Cet hyper-terrorisme est là pour durer. » C’est en ces termes que le premier ministre français, Manuel Valls, décrivit la situation lors la Conférence sur la sécurité de Munich en février dernier. Les uns y verront un langage de vérité, le fameux « parler vrai », tandis que le autres, dont nous faisons partie, y voyons surtout un aveu de faiblesse, soit l’arbre qui cache la forêt déboisée de ce qui fut jadis la souveraineté de l’Etat-nation. Pour Carl Schmitt, « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle », et autant dire qu’en raison des attaques terroristes de 2015 on ne la sent pas vraiment, la souveraineté de l’état.

La mâchoire supérieure : l'état d'urgence

En conséquence des attentats du vendredi 13 novembre 2015, François Hollande déclara l’état d’urgence. A première vue rien de vraiment surprenant. Cependant ce dernier en étant prolongé, pour l’instant ad vitam aeternam, et, conjugué avec les nouvelles lois sur le renseignement, esquisse un tout autre dessein : Des militants écologistes l’ont appris à leur dépend lors de la COP21… L’état d’urgence est supposé être effectif jusqu’à la fin de la résolution du problème. Hors un « hyper-terrorisme » qui « est là pour durer » suppose donc un état d’urgence qui est là pour durer également. L’exceptionnel devient donc prétexte à l’instauration de mesures émanant d’un gouvernement se sentant en danger car honnis et contesté par sa base. Cet état d’urgence est, la plupart du temps, à géométrie variable : certaines manifestations sont maintenues malgré des troubles à l’ordre public (manifestations d’antifas mais aussi de lycéens) tandis que d’autres sont arbitrairement interdites (notamment les manifestations de patriotes). La devise du gouvernement « français » ? Dur avec les faibles, faible avec les durs ! Quant à l’efficacité du dit état d’urgence, nous l’avons vu de nos propres yeux lors de l’affaire de la conférence de Bernard Lugan le 3 mars dernier à Clermont-Ferrand (http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/03/echec-de-la-tentative-de-censure-et.html). On peut donc, en plein état d’urgence, constituer des groupes armés pour attaquer des étudiants et un hôtel sans que cela pose le moindre problème. Remplacez les militants d'extrême-gauche par des islamistes armés de kalachnikovs et nous vous laissons imaginer le carnage...

La mâchoire inférieure : le nouveau terrorisme islamique

C’est un ennemi de l’intérieur organisé en réseau et charpenté par un dogme : l’islam. Tous les musulmans ne sont pas terroristes certes, mais tous les terroristes dont nous parlons sont musulmans et se réclame de l’islam. C’est un fait indiscutable. Dans nos pays d’Europe de l’Ouest, et plus particulièrement en France et en Belgique, des foyers d’infection se sont petit à petit développés avec, à n’en pas douter, un « laisser-faire » de la part de l’Etat. Ce terreau, nous le savons, est constitué avant tout par des délinquants et de criminels ré-islamisés, des« islamoccidentaux », qui empruntent le pire du dogme et du fanatisme islamique et le pire de la société occidentale : d’un point de vue sociologique, nous avons à faire à un cocktail redoutable… Ces créatures hybrides sont donc passées de la vente de drogue aux attentats de masse devenant de facto l’avant-garde violente de l’islamisation de l’Europe. Impossible d’agir en conséquence si les dirigeants et les classes politiques françaises et européennes n’admettent pas l’incompatibilité ontologique entre l’Islam/islam et la société occidentale, mais aussi avec notre Weltanschaaung et notre conception de l’Imperium Européen.

Les mâchoires se referment

Le résultat, nous le voyons aujourd’hui avec les attentats sur le sol belge, est la création et l’instauration d’un climat anxiogène. Maintenir la population dans la peur est le but premier mais aussi le point commun entre l’Etat Français et les organisations islamo-terroristes. L’agneau se tourne vers son berger ou se soumet au prédateur, l’un étant souvent le persona (masque) de l’autre. Des années d’intense propagande ethno-masochiste, de repentance et surtout d’irénisme ont transformé ce qui fut il y a bien longtemps l’hoplite de la Grèce antique en festivus festivus pacifiste. Redresser la barre est un défi de taille.

Ainsi nous devons faire face à deux menaces à la fois : d’une part, un système oligarchique de plus en plus autoritaire qui détourne les pouvoirs étatiques pour arriver à ses fins et se maintenir en place (la mâchoire supérieure) ; d’autre part une menace politico-religieuse nourrie de la décrépitude de nos sociétés occidentales et de l’impossible assimilation de milliers d’étrangers de culture musulmane sur notre sol (la mâchoire inférieure) et de leur religion conquérante. Les deux veulent instaurer à terme une dictature reposant sur des idéaux universalistes, bien que l’essence de ceux-ci soient envisagés de manière complètement différente par les deux parties (anthropo-centré et individualiste pour le premier, theo-centré et holiste pour le second). Par conséquent nous devons comprendre que nous venons d’entrer dans les années décisives et que nous devons nous préparer individuellement et collectivement. Ensuite, il est évident qu’une troisième voie s’impose : rejeter le choc de civilisation en ne prenant parti ni pour le camp occidental ni pour l’Islam : Le dualisme n’est pas une fatalité de l’Histoire mais une fatalité de l’esprit humain.

Donatien/CNC

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

 

mardi, 22 mars 2016

Duitse nationalisten willen weer vriend zijn met Rusland

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Door: Dirk Rochtus

Duitse nationalisten willen weer vriend zijn met Rusland

Ex: http://www.doorbraak.be

In Duits-nationaal voelende kringen, zoals ook bij de AfD, leeft begrip voor Rusland. Die sympathie komt niet uit de lucht vallen.

Geen enkele partij aan de rechterflank van de Duitse christendemocraten (CDU en CSU) was tot nu toe een langdurig succes beschoren. De neonazistische NPD bijvoorbeeld vegeteert als muurbloempje. Maar nu is er de populistische Alternative für Deutschland (AfD) die zich als enige kracht rechts van de christendemocratie weet te verankeren. Dat tonen de verkiezingen van 13 maart in drie Duitse deelstaten aan. De AfD zetelt daarmee al in acht deelstaatparlementen en breidt haar invloed verder uit. Dat zou op lange termijn ook zijn weerslag kunnen hebben op de buitenlandpolitiek van de Bondsrepubliek Duitsland, meer bepaald tegenover Moskou. De AfD steekt haar begrip voor Rusland niet onder stoelen of banken. Haar vice-voorzitter Alexander Gauland noemt Rusland een 'legitieme partner in het concert van de mogendheden' en een bondgenoot in 'de strijd tegen het islamitisch terrorisme'. Zeker met dat laatste raakt de AfD een gevoelige snaar bij een groot gedeelte van de Duitse bevolking.

Bondgenootschap


Een korte historische terugblik leert ons dat Duitsland en Rusland er bijzondere relaties op nahielden. Met het Verdrag van Rapallo van 16 april 1922 bijvoorbeeld vonden Duitsland als verliezer van de Eerste Wereldoorlog en Rusland als jonge Sovjetstaat elkaar, juist omdat beide toen voor het Westen nog paria's waren. In diezelfde periode waren er ook Duitse intellectuelen die dweepten met Rusland als alternatief voor het 'decadente' Westen. Arthur Moeller van den Bruck, boegbeeld van de 'Konservative Revolution' en auteur van het boek 'Das dritte Reich' (1923), brak een lans voor de samenwerking van het Duitse en het Russische volk als 'jonge volkeren', die omwille van hun dynamiek de toekomst zou toebehoren. Linke Leute von rechts, zo werden die Duitse nationalisten genoemd die toen droomden van een bondgenootschap met de Sovjet-Unie in de strijd tegen het kapitalistische Westen. Na de Tweede Wereldoorlog integreerde de Bondsrepubliek Duitsland zich in het Westen vanuit het geloof in de waarden van de democratie. Bondskanselier Konrad Adenauer (CDU) loodste de jonge West-Duitse staat binnen in Europa (via de Europese Gemeenschap voor Kolen en Staal) en in de trans-Atlantische gemeenschap via de Noord-Atlantische Verdragsorganisatie (NAVO). Maar zelfs tijdens de Koude Oorlog bleef de Bondsrepubliek zich bewust van de noodzaak aan goede betrekkingen met Moskou.

'Europa van de naties'

Zo komt het dat er in het huidige Duitsland heel wat Russlandversteher te vinden zijn in de politiek, de media en de academische wereld, zowel aan de linker- als aan de rechterzijde. Iemand die van heel links naar heel rechts ging, is de publicist Jürgen Elsässer die zijn sympathie betuigde voor de pro-Russische vleugel van de AfD. Hij interviewde in 2013 voor het extreemrechtse magazine Compact de Russische filosoof Alexander Dugin, de theoreticus van de Euraziatische beweging. Volgens Dugin zou Rusland Europa moeten beschermen tegen het 'verderfelijke' liberalisme en tegen het 'imperialistische' Amerika, en daarvoor de Westerse landen via hun parlementen moeten infiltreren. Dat doet Moskou nu al, bijvoorbeeld door financiële steun te geven aan het Franse Front National. Zoiets weigert de AfD, maar ze gaat geestelijk wel mee met Rusland. De nationaal-conservatief denkende Gauland praat de annexatie van de Krim door Rusland goed, en strijkt zo de Europese Unie tegen de haren in. Het electorale succes van de AfD zal het koor van Russlandversteher binnen maar ook buiten Duitsland versterken en zo ook het geloof in een 'Europa van de naties'.

(Dit artikel verscheen eerder in De Morgen).

The Left’s Hollow Empire

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The Left’s Hollow Empire

Stranger in a Strange Land

For the last ten years I have been involved in the Right scene, mostly nationalist and traditionalist, both on the internet and in real life. I am perfectly aware of all the vices of this scene (the backstabbing, sectarianism, in-fighting, alcoholics, kooks, renegades) as I have experienced them first-hand. However, I am also perfectly aware of all the vices of the Left scene. And over the years I have come to the conclusion that Left is morally corrupt, weak, and inferior to the Right.

You see, for the last ten years I have been also working as a translator (although it has never been my only job). And as I specialize in social work, I have mostly worked in international projects, funded by the European Union and other trans-national organizations. So far I have worked with state institutions, NGOs, schools, universities, churches, professionals, and volunteers from all European countries (members and non-members of the EU), North America, and some African and Asian countries, including Turkey, Nigeria, Ghana, the United Arab Emirates, or Kazakhstan.

As you can guess, I have worked in a predominantly leftist environment. And since I have become a convinced nationalist some fifteen years ago, you can wonder how I managed to remain in this job. I got into this work by chance and coincidence, and there were no satisfying (financially or otherwise) alternatives at that time. And the three main factors that made it possible for me to keep working in this leftist environment are the main vices of the Left: narcissism, incompetence, and greed.

The Dark Triad of the Left: Narcissism, Incompetence, Greed

According to my experience the Left is extremely narcissistic. They are often the kind of people who don’t want to have children so they can have more time to post selfies on Instagram. When I first started working, I thought I was going to argue with everyone about everything due to the obvious worldview differences. However, most of the leftists I have met, coming from all over the world, are so narcissistic that it is difficult to say anything during a conversation with them. They drift away into endless monologues about themselves, and “I,” “me,” “my” are the most used words. If I wanted to speak my mind, in most cases I would have to just interrupt and change the topic — which would turn into another monologue once it would be the other party’s turn to speak. To provide an example: I have worked with a person, whom I would meet at least weekly outside of work (riding the same bus, etc.), so there were plenty of occasions for small talk. And it was after more than a year that this person asked me about my personal life (namely my marriage). Which means that for over 50 conversations I was never asked any relevant question, I just listened to monologues.

I do not like dishonesty, but on the other hand I am not very effusive, so when I started the job, I decided that I will answer honestly any straight-forward question regarding my beliefs or anything related. So far, for over a decade, not one such question was asked. And bear in mind, that being involved in such projects includes lots of socializing: obligatory dinners or cultural events during which work is not the number one topic. And as I listen more than I talk, during countless monologues I have learned a lot about these people, starting with details of their intimate or family lives, their ridiculous beliefs, and enough gossip, in-fighting, and back-stabbing to avoid any non-obligatory socializing with them. Honestly, going to sleep early is much more fun than partying with international leftists. I have never encountered such levels of narcissism, even in my high school times.

Nobody asks me about my views, but even if they did, they would probably still have to work with me. And the reason is incompetence. You see, most of these leftist professional project managers and participants are not very professional. They have a good knowledge of foreign languages, paperwork and office skills, etc. But many of them just cannot do it. They have to hire people from outside of their organizations or their environment who will do the more complicated stuff (such as converting .doc files to .pdf files). And if you specialize in certain fields, there is usually not much competition. To hide their incompetence, leftists will often choose the model of declaring certain skills and then paying someone from their pockets to do the work for them, so they can just sign it with their name.

The last component of the Dark Triad of the Left is greed. Sure, leftists really are leftist. They honestly believe in all this nonsense. And sure, the projects are aimed at realizing those aims. However, only the youngest volunteers are engaged and idealistic. They do all the dirty work — such as actually working with people — for free. The managers and others do it for the money. And many of them don’t give a damn about the beliefs of anyone they work with. If any of their co-workers was outed as “evil conspiracist” or something of that sort and was publicly denounced as a heretic, they would probably loudly denounce him, but still pay him unofficially to do the work that needs to be done and that they cannot do themselves because of their lack of skills. I know some people with politically incorrect views, which they discuss openly, who are ghost-working for politically correct organizations, and are paid outside of the pay list.

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The Left is Everywhere . . .

I have witnessed the hegemony of the Left in countless institutions. The belief in equality and the need to eradicate existing identities in order to create a humanist utopia pervades NGOs, schools, academia, and churches. These institutions which do not adhere to this ideology are excluded from most important international grant systems (which means that they have no access to actual money).

Interestingly, I have worked with a few churches (various Catholic, Orthodox, and Protestant denominations) and I can tell you that when it comes to social ideology, they are hardcore egalitarians. The only difference is that they believe that this humanist post-racial utopia will be much better if it is sprinkled with holy water or someone puts a cross at top of it. Even more interestingly, I have worked with quite a few Muslims, and many of them believe the same thing, except that they would prefer an imam to recite Quran verses over this utopia.

Unfortunately, in these parts of the world I got to know or I met people coming from them, there are institutions which promote the leftist worldview and which are doing quite well due to the existing international system of grant-funding supported by western governments. However, they have no real popular support. Their popular support is based on people who come to the events the institutions organize for free (the EU pays, the participants don’t). However, most of them do not support the organizations financially in any way, and if they had to pay, 99% of the popular support would disappear.

. . . But Not Everyone is Leftist

I have never expected to meet anyone but leftists during my work. But as it turns out, reality was much more complex. Of course, the majority of the people I have worked with were leftists. But if you listen to people you can learn quite a lot — probably because they presume that if you don’t voice your objections, it means that you agree with them.

First of all, there are those who don’t really have any views at all. Generally, they don’t support any ideology. They sort of believe in the leftist paradigm, but on the other hand they don’t really support it, and if the paradigm changed, they would not really mind. What they care mostly about are their paychecks and other profits arising from the projects.

Secondly, there are people who agree with the liberal values but they do not agree with the way they are realized or protected. These are the kind of people who support EU and gay marriage and despise conservatives, but they oppose Muslim immigration because it interrupts the realization of the humanist utopia in Europe. It seems that it is mostly people from Western Europe who fall into this category.

Thirdly, there is the most interesting group: people who reject at least partially the leftist ideology. The existence of such people in the leftist environment surprised me the most.

For instance, one man I have worked with, an older teacher in his 60s, coming from an “old EU” country, who has a few people of mixed ethnicity in his organization and who had previously told me about the merits of Che Guevara, all of sudden tells me that jazz is for blacks, and whites should listen to their own music, that it is the Jews who are pushing African culture on whites, and that Ezra Pound was a great poet and a visionary, with a great understanding of world politics. The same man votes for his local labor party and changes his profile pic on Facebook to the rainbow flag or “Je suis Charlie.” A middle-aged woman from Eastern Europe, who actively promotes “anti-anti-Semitism” etc. tells me that multiculturalism is the main cause of crime in Europe. A young student (after a few glasses of wine) tells me that he can’t wait for the EU to fall apart and we go back to nation-states free of non-European immigrants.

Unfortunately there are lots of outright and hardcore leftists involved in these projects, and while they may not constitute the majority of the workers, they are the loudest minority and it is often they who dictate what others do. They are also the most incompetent and arrogant of the people involved, who due to their dark personalities and lack of opposition to their exploitation of other people, have made it to the top of their organizations. 

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The Work of the Left is Useless

If you live in Europe, especially in Eastern Europe, you must have heard countless times about the EU-funded international projects. Let me tell you from first-hand experience: they are useless. The official aim of the projects is, of course, to heal the world and make it better for you and for me, and the entire human race. But in reality they boil down to flying several dozen of people from various countries to one place, having them sleep in hotels and eat out, discussing the documents they have already produced and deciding how to produce their next documents. There are some actual actions which benefit some small numbers of people, but these are extremely rare. There are many more instances of organizations not doing anything productive, but producing very impressive documents. For instance, the social projects are hell-bent on promoting ideas or actions in the local community. In reality this is not impressive at all: people who belong to a NGO also belong to another NGO, so they invite their five friends to listen to one of their PowerPoint presentations, and then they switch sides, and they listen to presentations by their friends on another project. So while the projects are aimed at immanentizing the eschaton, they are hardly the means to achieve it.

However, the projects are very effective at creating something different: a class of uprooted unprofessionals who are attached by the umbilical cord of project administration to the budget of the EU. These people are totally dependent on the EU administration and will do anything to support it. These “professional EU project teams” are an odd bunch: often, they are no-lifes who vegetate in rented rooms in their homelands, but who spend their lives on traveling from one project meeting to another. It is like an impoverished jet set: people who travel by planes, sleep in good hotels, and eat out twice a day while on project meetings, but cannot afford to rent a whole apartment at home. Administration of these projects often does not pay much in actual money, but when you consider the costs of traveling and accommodation, they are extremely costly, and they provide people who are hardly wealthy with a luxurious lifestyle.

This “project class” is highly cosmopolitan and alienated from its original society, for instance a Bulgarian living in Spain whose husband is an Estonian living in Portugal, or a Ukrainian Jew living in the Netherlands married to a Nigerian from the United Arab Emirates residing in the United Kingdom. These are ideal EU citizens: uprooted, with no actual identity, with skills useless in any other field, totally dependent on the preservation of the European status quo. Especially in Eastern European countries, with no career opportunities for people with college degrees in social sciences and humanities, this is basically how the EU bureaucracy corrupts the youth.

And it is this kind of people who are doing most of the work of the Left. They are useless unprofessionals — however, they are perfectly aware that there is no future for them outside of the EU-funded NGO network. Thus, they will defend the EU to their last breath. But let’s be honest: it will not be a very fierce defense.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2016/03/the-lefts-hollow-empire/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/03/europarliamentinterior.jpg

lundi, 21 mars 2016

Le coup d'Etat contre Lula et Rousseff

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Le coup d'Etat contre Lula et Rousseff

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Quelques 267.000 sympathisants de gauche ont manifesté dans 55 villes du pays, selon la police, pour dénoncer le "coup d'Etat" qui se trame selon eux contre Dilma Rousseff.
 
En dehors de Sao Paulo (sud-est), où ont défilé 80.000 partisans, les manifestations les plus importantes ont eu lieu dans le nord et le nord-est, régions parmi les plus pauvres du Brésil qui ont profité du boom socio-économique des années Lula (2003-2011). Cent mille personnes ont ainsi manifesté à Sobral, dans l'Etat du Ceara (nord-est) et 60.000 à Salvador de Bahia (nord-est), selon la police.

"Nous qui sommes sur cette place, nous avons lutté pour faire tomber la dictature militaire, pour conquérir la démocratie, et nous n'allons pas accepter qu'il y ait un coup d'Etat au Brésil ", a lancé Lula à Sao Paulo.

Nous avons dans plusieurs articles précédents relaté les efforts des classes dirigeantes brésiliennes, soutenues par la CIA et le département d'Etat, pour éliminer Dilma Roussef et Lula da Silva. Les vastes richesses naturelles du Brésil sont convoitées par les entreprises américaines. Le rôle actif de Roussef au sein du Brics avait déjà signé sa perte. Rien d'étonnant dans ces conditions qu'au Parlement à Brasilia, la Commission spéciale de 65 députés élue la veille pour étudier la demande de destitution de la présidente, a entamé ses travaux à marche forcée. Le président du Congrès des députés Eduardo Cunha, farouche adversaire de Dilma Rousseff, a dit vouloir boucler ses travaux en un mois environ. On notera avec intérêt que le même Eduardo Cunha est poursuivi dans le scandale de corruption Petrobras. Une façon de se blanchir?

Rien n'est cependant encore joué, même si l'honneur de la présidente sera durement mis en cause par ses opposants. L'opposition accuse la présidente d'avoir sciemment maquillé les comptes publics l'année de sa réélection, en 2014. Le rapport de la Commission sera soumis à l'Assemblée plénière des députés, où un vote des deux tiers (342 sur 513) sera requis pour prononcer la mise en accusation de la présidente devant le Sénat. Dans ce cas, elle serait d'abord écartée de ses fonctions pendant 180 jours au maximum. Il faudrait ensuite les deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour la destituer.

En Amérique latine, le président vénézuélien Nicolas Maduro a exprimé un soutien fort à Dilma Roussef. De son côté le président bolivien Evo Morales a estimé vendredi que la droite brésilienne voulait asséner un "coup parlementaire et un coup judiciaire" à la dirigeante. Nous le pensons volontiers.

dimanche, 20 mars 2016

Das ewige Türkei-​Problem

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Das ewige Türkei-​Problem

von Georg Immanuel Nagel

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Die Historie der europäischen Politik betreffs der Türkei ist eine Geschichte der ewigen Demütigung, Unterwerfung, Volksbelügung und Frotzelei der Bürger.

Die politische Klasse hat diese peinliche Agenda gegen die Völker Europas entschieden, ohne dass es dafür auch nur den geringsten Grund gibt. Stattdessen müsste Europa entschlossen und selbstbewusst gegen das vorderasiatische Dritte Welt-​Land auftreten.

Wir werden mit der Türkei gequält

Es ist schon absonderlich, dass sich unsere Politiker so gerne mit der Türkei befassen und dies nicht nur als Partner auf Augenhöhe, was bereits zu viel der Ehre ist, sondern sogar als mächtigen Staat, dem man sich anzudienen hat. Seit Jahren lässt man sich ständig eine neue Lüge einfallen, mit der uns vorgegaukelt werden soll, dass wir angeblich irgendetwas Wichtiges von der Türkei bräuchten.

Früher war dies vor allem die angebliche wirtschaftliche Macht des Bosporusstaates. Andauernd wurde beteuert, wie wichtig der türkische Markt vorgeblich sei. Aktuell hat die Türkei ein Bruttoinlandsprodukt von 822 Milliarden US-​Dollar, bei einer Bevölkerung von rund 75 Millionen Menschen. Zum Vergleich: Die Niederlande mit 16,8 Millionen Einwohnern kommen auf 853,5 Milliarden US-​Dollar. Die Türkei hat dabei eines der weltweit größten Leistungsbilanzdefizite. Sie hängt also weitaus mehr vom Ausland ab als umgekehrt. Fast alle technologisch hochwertigen und wichtigen Güter muss sie importieren, während sie nur Billigwaren exportieren kann, die genauso in zahlreichen anderen Billiglohnländern in der Dritten Welt produziert werden können. Ein Handelsembargo gegen die Türkei wäre für sie brutal, jedoch für uns gleichgültig.

Ein anderer Betrug ist die Mär von der angeblichen Stabilität, welche die Türkei ob ihrer Fortschrittlichkeit in die Region brächte. Momentan ist das Möchtegern-​Großsultanat jedoch vor allem ein Faktor für Destabilisierung und Kriegstreiberei. Darum hat man sich jetzt den absurden Plan ausgedacht, die Türken zu den Grenzwächtern Europas zu bestellen, um die künstlich angelockten „Flüchtlinge“ von uns fern zu halten und somit wieder einen schwachsinnigen Vorwand gefunden, uns mit türkischen Befindlichkeiten zu quälen. Die größte Triebfeder dieser Politik sind wie üblich die USA.

Eine brutale Diktatur

Wie bei vielen islamischen Staaten handelt es sich auch bei der Türkei um eine rückständige Diktatur. Jahrelang wurde uns vorgelogen, sie sei die einzige moderne Demokratie im Orient. Die Wahrheit schaut jedoch ganz anders aus. Diktator Erdogan lässt politische Gegner und Andersdenkende verfolgen. Hunderte Journalisten sitzen in Haft. Der Höhepunkt dieser Entwicklung war wohl, als Regierungstruppen die Redaktion von „Zaman“, der größten kritischen Tageszeitung des Landes, stürmten. Schon vorher wurden regierungskritische Demonstranten oft zusammengeprügelt.

Nicht zuletzt befindet sich die Türkei, deren Name für einen Vielvölkerstaat schon unpassend gewählt ist, in einem ethnischen Krieg gegen die Kurden im eigenen Land. Da diese die einzigen wirklichen Gegner der Genozid-​Truppe des Islamischen Staates sind, die ebenso von Erdogans Regime offen unterstützt wird, geraten jetzt auch die Kurden zunehmend unter Beschuss. Diese ganze verbrecherische radikalislamische Mord-​Politik ist den westlichen Eliten kaum eine kritische Bemerkung wert, so wie alle anderen laufenden Menschenrechtsverletzungen in der Türkei. Das beweist, dass das ganze Geseier der Polit-​Apparatschiks von wegen „Demokratie“ und „Menschenrechte“ nichts als leeres Gerede ist, das nur herausgeholt wird, wenn es für die gegenwärtige Agenda als opportun erscheint.

Ein feindlicher Staat

Das Verhalten der Türkei gegenüber Europa ist feindlich und unverschämt. Es ist unglaublich, welche Beschimpfungen und Forderungen sich Erdogan und seine Schergen gegenüber Europa immer wieder herausnehmen können – ohne dass es dabei zu einer angemessenen diplomatischen Reaktion unsererseits kommt. Durch diese Feigheit wird die Kamarilla in Ankara natürlich nur noch weiter bestärkt. Schon so oft hätte man eigentlich alle diplomatischen Beziehungen einstellen müssen.

Am deutlichsten tritt die feindliche Einstellung der Türkei in ihrer Kolonisierungspolitik zu Tage. Abermillionen ihres Bevölkerungsüberschusses wurden nach Europa exportiert, um hier als Fünfte Kolonne Erdogans die Innenpolitik zu stören. Diese Taktik ist nicht neu. Schon nach der Invasion in Zyperns 1983 wurden Massen an Türken zur Festigung der Landnahme herangekarrt. Oder erinnern wir uns an die „Wahl-​Tour“ des muselmanischen Diktators in deutschen Landen, bei denen er ganze Stadien füllen konnte. Er proklamierte dabei, dass „Integration“ ein „Verbrechen gegen die Menschlichkeit“ sei. Zudem werden türkisch-​nationalistische, rassistische und radikalislamische Massenorganisationen in Europa von Ankara aus ferngesteuert. In Wien haben etwa Tausende Türken abstoßenderweise gegen die „internationale Lüge über den Völkermord an den Armeniern“ demonstriert. Solche Organisationen, wie auch DITIP oder die „Grauen Wölfe“, gehören eigentlich sofort als staatsfeindlich verboten und ihre Angehörigen inhaftiert und abgeschoben.

Die EU und die Türkei

Die Migrationswaffe der Türkei soll jetzt, zumindest wenn es nach Merkel geht, noch weiter verstärkt werden, indem die Türkei ab nun gänzlich visafrei ihre Landsleute in die EU schicken können soll. Es muss jedem klar sein, dass es sich hierbei nicht um Touristen handelt, die wieder nach Hause gehen, sondern um eine weitere millionenfache Einwanderung. Da jedem Angehörigen eines Turkvolkes laut Gesetz die türkische Staatsbürgerschaft zusteht, heißt das, dass nicht nur die derzeitigen Staatsbürger der Republik Türkei kommen werden, sondern auch weitere Millionen aus Vorderasien. Zudem kann man so „praktischerweise“ auch gleich Millionen Kurden, die man ohnehin vertreiben möchte, nach Europa abschieben. Die grenzenlose Islamisierung und Umvolkung des Abendlandes wird mit diesem Teufelspakt also nicht gestoppt, sondern nur noch weiter legalisiert und vorangetrieben.

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Wer für Europa ist, muss also notwendig gegen die Türkei sein. Hierbei sollte man aber immer genau auf die Wortwahl bzw. die Intention dahinter achten. Wenn Politiker von „Europa“ reden, meinen sie meistens nur die EU, das heißt die Diktatur von transatlantischen Lobbys, die Europa beherrschen und elementar schaden wollen. Damit passt das auch alles wieder zusammen, denn zum Hauptprogramm der EU gehört es, die Völker Europas multikulturell zu vernichten. Dabei ist die Türkei natürlich ein willkommener Partner, der dabei nur zu gerne mitspielt. Vor allem deshalb soll die Türkei in die EU geholt werden. Alleine, dass man darüber überhaupt laut nachdenken kann, beweist bereits, dass die EU eine antieuropäische volksfeindliche Institution ist, deren alsbaldige Auflösung zum Fixpunkt jeder patriotischen Bewegung gehören muss.

Wir müssen Politik gegen die Türkei machen

Anstatt den Verrückten aus Ankara weiter zu hofieren, müssten wir vielmehr Erdogan und sein Regime scharf in die Schranken weisen. Er ist der Schmalspur-​Sultan eines Dritte Welt-​Landes, mehr nicht. Es ist eine Farce, dass wir uns mit den Massen seiner Glaubensbrüder erpressen lassen sollen. Wenn er diese „Flüchtlinge“ ins Land lässt, ist das seine Sache. Wenn er sie jedoch weiter nach Europa schickt – oder damit droht – muss man das als Kriegserklärung werten. Wir müssen unsere Grenzen also vielmehr selber militärisch verteidigen, so dass die „Flüchtlinge“ in der Türkei bleiben.

Derzeit ist nicht Betteln, sondern Konfrontieren, Scharfmachen und Säbelrasseln das Gebot der Stunde. Moskau hat Ankara alsgleich in die Schranken gewiesen und so müssen wir das auch machen. Als erste Reaktion wäre es gut, alle türkischen Staatsbürger, die sich hierzulande nicht benehmen können, zurück in die Heimat zu schicken. Das ist rechtlich leicht möglich. Danach sollte man Wirtschaftssanktionen, sowie die Unterstützung der Kurden und der türkischen Opposition in Aussicht stellen, anstatt demütig Milliarden an Tributzahlungen anzubieten, die man wahrscheinlich ohnehin nur verschwenden wird. So hat sich Erdogan in seinem Größenwahn etwa erst kürzlich einen Palazzo Prozzo mit Tausend Zimmern erbauen lassen. Er hat also offenbar mehr als genug Geld. Man sollte ihm klar machen, dass sein Schlösschen, als auch seine machtpolitischen Luftschlösser, jederzeit wieder mit Leichtigkeit zusammenfallen können.

Georg Immanuel Nagel hat soeben sein erstes Büchlein in unserer Schriftenreihe BN-​Anstoß veröffentlicht: Die Auflösung. Wie Ideologien der Zersetzung Europa vernichten. (BN-​Anstoß VII, 100S., 8,50 Euro). Hier bestellen!

Hillary Clinton, candidate des néoconservateurs américains

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Bernhard Tomaschitz :

Hillary Clinton, candidate des néoconservateurs américains

Si Hillary Clinton est élue présidente des Etats-Unis, il faut compter avec un retour en force du bellicisme de l’ère Bush !

Après le Super Tuesday, ou Super Mardi, où des élections préliminaires ont eu lieu dans onze Etats, les choses se sont clarifiées positivement pour Hillary Clinton : elle risque fort bien d’être choisie comme candidate à la présidence en juillet lors de la diète des Démocrates. L’ancienne ministre des affaires étrangères des Etats-Unis dispose désormais de 544 délégués et bat ainsi son principal concurrent dans le parti démocrate, Bernard « Bernie » Sanders, qui n’a obtenu jusqu’ici, dans les préliminaires, que 349 délégués. Pour être « nominé », il faut au moins 2383 délégués. Du côté des Républicains, tout porte à penser que le milliardaire de l’immobilier Donald Trump emportera le morceau.

Hillary Clinton n’est pourtant pas la favorite dans la course à la succession de Barack Obama : elle est surtout la candidate du grand capital et des cénacles néoconservateurs. Timothy Alexander Guzman, journaliste indépendant, signale que parmi les « sponsors » de la campagne électorale d’Hillary Clinton, on trouve les géants de la finance Citigroup, Goldman Sachs et JP Morgan Chase. Parmi ses soutiens, on dénombre aussi le spéculateur George Soros et toute une série de personnalités influentes appartenant à la mouvance sioniste, ce qui permet à Guzman de conclure : « A Washington D. C., l’argent, c’est le pouvoir et Hillary en dispose largement. 90% des cotisations qui lui sont versées proviennent d’entreprises ou de bureaux d’avocats qui travaillent pour les plus grandes d'entre elles». Ensuite, Hillary Clinton peut compter sur « l’appui de personnalités puissantes à Hollywood, dans les banques, dans le complexe militaro-industriel, dans les organisations féministes, à l’AIPAC (le lobby américain pro-Israël) et dans les consortiums multinationaux pour l’aider à accéder au trône ».

A cela s’ajoute que les principaux médias américains se mobilisent pour promouvoir la campagne de l’épouse de l’ancien Président Bill Clinton. En janvier, un article élogieux sur sa personne est paru dans le « New York Times » : « Hillary serait le première candidate nominée par un parti populaire. Elle a servi le pays comme sénatrice d’un Etat important et comme ministre des affaires étrangères. Il faut aussi souligner qu’elle a l’expérience d’une First Lady avec son époux formidable mais fautif, l’ex-Président Bill Clinton ». Vient ensuite un passage de l’article qui indique que les Etats-Unis, sous une Présidente comme Hillary Clinton, mèneraient une politique étrangère encore plus agressive et belliciste qu’auparavant : « Madame Clinton sera capable de mener une politique plus dure qu’Obama quand il s’agira d’engager la puissance militaire américaine, comme l’annoncent d’ores et déjà son exigence d’imposer une zone interdite aux survols aériens en Syrie et son soutien antérieur à toute politique visant à armer et à entraîner les rebelles syriens ».

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Déjà le 5 juillet 2014, Jacob Heilbrunn, éditeur de la revue spécialisée « The National Interest », posait la question dans un article du « New York Times » : les néoconservateurs sont-ils prêts à s’allier à Hillary Clinton ? Dans ce cas, la mouvance néoconservatrice, après environ dix années de traversée du désert, reviendrait à l’avant-plan et profiterait du chaos créé en Ukraine et en Irak pour accuser Obama du désastre global et non pas la politique étrangère interventionniste de l’ère Bush. Tout en vilipendant Obama, les « néocons » prépareraient un coup de Jarnac en s’alliant à Clinton, tout au début de sa campagne, afin « de récupérer le siège conducteur de la politique étrangère américaine ».

De fait, il faut bien constater qu’Hillary Clinton, en tant que sénatrice et que ministre des affaires étrangères, a bel et bien mené une politique néoconservatrice. Heilbrunn le démontre : « Madame Clinton a voté pour le déclenchement de la guerre en Irak, elle a soutenu les livraisons d’armes aux rebelles syriens, a comparé le Président russe Vladimir Poutine à Adolf Hitler, a soutenu Israël du fond du cœur et a sans cesse souligné la nécessité de promouvoir la « démocratie » ». Par voie de conséquence, on peut « aisément s’imaginer » que Clinton donnera des positions importantes dans son gouvernement à des néoconservateurs.

Diana Johnstone, la grande dame du journalisme américain, rappelle fort opportunément le rôle d’Hillary Clinton dans l’aval aux bombardements de l’OTAN contre la Serbie au printemps de 1999 : « Dans Hillary’s Choice, une biographie de la First Lady, Gail Sheehy explique l’aval donné par Hillary Clinton à ces bombardements contre la Yougoslavie en 1999. Le livre de Gail Sheehy démontre comment Hillary a pu convaincre son mari, qui hésitait, à lancer la campagne de bombardements de 78 jours contre les Serbes, en avançant l’argument suivant : « A la fin de ce siècle, qui a connu l’holocauste, tu ne peux pas tolérer que ces épurations ethniques se poursuivent ».

Pour Diana Johnstone, les justifications d’Hillary Clinton sont « théâtrales » et totalement dépourvues de pertinence en ce qui concerne le conflit des Balkans. Car, en effet, il n’y a pas eu d’ « épuration ethnique » avant l’intervention militaire du Pacte nord-atlantique ; ce sont plutôt les bombes qui ont obligé les populations à fuir dans tous les sens. A la suite de quoi, la propagande de l’OTAN a utilisé cette catastrophe comme une preuve des « épurations ethniques » que les Américains et leurs séides voulaient en théorie empêcher en déversant leurs bombes sur le pays. La guerre des bombes de l’OTAN contre la Serbie a marqué une césure dans la politique internationale : en effet, depuis lors, toute « intervention humanitaire » peut sauter au-dessus du droit des gens et instaurer le droit du plus fort.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°10/2016, http://www.zurzeit.at ).

vendredi, 18 mars 2016

Entretien avec Petr Mach sur la crise migratoire

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Entretien avec Petr Mach sur la crise migratoire

La crise migratoire en Europe inquiète particulièrement les pays d’Europe centrale qui ne possèdent pas la même tradition d’asile que les pays d’Europe occidentale. Nous avons joint le député européen tchèque Petr Mach, du Parti des citoyens libres, pour nous apporter son éclairage sur la question.

Interview : Alimuddin Usmani

Après le Brexit pourrait survenir le Czexit. Qu’en pensez-vous?

Le peuple tchèque fait partie des nations eurosceptiques. Notra ancien président Klaus critiquait l’Union européenne à cause du transfert de compétence en direction de Bruxelles, l’actuel président Zeman la critique actuellement en raison de l’immigration. Les Tchèques ne veulent absolument pas de l’euro. Mais, contrairement à la Grande-Bretagne, nous n’avons pas de Premier ministre qui souhaiterait soumettre notre appartenance à l’UE à un référendum. Si toutefois le gouvernement impose une loi en faveur d’un référendum généralisé, mon parti va sans aucun doute récolter des signatures afin qu’un référendum puisse se dérouler en République tchèque à propos de l’Union européenne.

Pour l’instant la République tchèque a réussi à éviter un afflux de migrants sur son territoire. Comment l’expliquez-vous?

Les migrants ne veulent pas se rendre en République tchèque. Le tchèque est une langue compliquée pour eux, nous n’offrons pas d’aides sociales généreuses pour les migrants et il n’y a pas de communautés musulmanes ici. En Allemagne, en France, en Suède, il y a un cocktail, composé de communautés musulmanes et de protection sociale généreuse, qui agit comme un aimant auprès des migrants.

Pensez-vous qu’un réfugié quittant son camp situé en Turquie ou en Grèce a le droit de poursuivre sa route dans d’autres pays européens?

Le réfugié peut demander l’asile où bon lui semble, mais nous n’avons pas l’obligation de le lui accorder. Lorsque les Grecs ne parviennent pas à stopper la migration de Turquie, alors il est parfaitement légitime que la Macédoine le fasse. En dernière instance, cela profitera à la Grèce et à la Turquie. Les migrants du monde entier-de Libye, d’Afghanistan- affluent en Turquie puis en Grèce pour qu’ils puissent poursuivre leur périple en Europe. S’ils ne parviennent pas à aller pus loin que la Grèce, alors ils cesseront également de se rendre en Turquie et en Grèce. La meilleure façon d’aider la Grèce et la Turquie, c’est de commencer à contrôler nos propres frontières.

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D’après un psychiatre allemand, Angela Merkel souffre d’un orgueil qui la rend insensible à la critique et la conduit à mener une politique irrationnelle. Qu’en pensez-vous?

Aujourd’hui les Allemands cherchent à atteindre le multiculturalisme de manière convulsive et artificielle, afin qu’ils effacent les ombres de leur histoire. La première chose à laquelle pensent les gens à propos de l’Allemagne c’est-Hitler. Et aujourd’hui, les Allemands ouvrent leurs bras aux réfugiés du monde entier pour qu’ils puissent dire d’eux-mêmes à quel point ils sont gentils. Les Allemands devraient se rendre compte qu’ils ne portent pas la culpabilité de leurs ancêtres et qu’ils ne devraient pas chercher à se laver de cette culpabilité. Ils ont parfaitement le droit de défendre leurs frontières et leur culture comme tout un chacun.

Une enquête de l’institut économique Ifo a démontré que seuls sept pour cent des entreprises allemandes employaient actuellement des réfugiés. Avez-vous des craintes pour l’avenir économique de l’Allemagne?

Je ne crains pas seulement pour l’avenir économique de l’Allemagne mais également et avant tout pour son avenir politico-social. Les migrants resteront, pour la plupart d’entre-eux, dépendants des aides sociales. Il est difficile d’employer un migrant non-qualifié qui ne maîtrise pas l’allemand, alors que le salaire horaire minimum est de 8,50 euros. Cela représente deux fois plus que le coût d’un ouvrier en République tchèque. Les migrants représenteront un poids pour le budget de l’Etat et les autres gens ne les aimeront pas. C’est malheureusement un terreau fertile pour l’extrémisme.

Pour finir, j’ai une question un peu provocante. Les pays d’Europe occidentale sont affectés par une immigration de masse. Le fait d’avoir vécu  pendant 41 ans sous un régime communiste ne représente-il pas une chance pour vous?

Le communisme nous a isolé, c’est vrai. Mais il y a encore une raison qui explique tout cela. Ni la République tchèque, ni la Pologne, ni la Hongrie n’ont jamais eu de colonies. Au cours du 20ème siècle, la France, la Belgique et la Grande-Bretagne ont accueilli de nombreux migrants issus de leurs anciennes colonies.

mardi, 15 mars 2016

Intervention de Xavier Moreau lors du colloque du RISI

Xavier Moreau : "Le terrorisme islamiste ne peut rien par lui-même"


Intervention de Xavier Moreau lors du colloque organisé par le RISI (Institut Russe des Etudes Stratégiques) présidé par le général Léonid Rechetnikov
12 février 2016

Thème du colloque : Perspectives du combat contre le terrorisme international

Que signifie le terme de parti ou mouvement populiste?

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Que signifie le terme de parti ou mouvement populiste?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans le langage de la vie politique courante, qualifier un parti ou un mouvement de populiste représente une critique extrêmement grave, voire une disqualification définitive. Ceci s'observe non seulement en Europe mais aux Etats-Unis. La plus grande critique formulée par ceux qu'exaspère la montée apparemment irrésistible de Donald Trump au sein des votes républicains est de dire qu'il s'agit d'un candidat populiste. En Europe, il en est de même.

Tous ceux qui à droite et même à gauche s'opposent aux décisions des majorités politiques, sur quelque sujet que ce soit, sont à un moment ou un autre accusés de populisme. Il ne s'agit pas d'un compliment. Au sens d'un langage politique encore très répandu, l'adjectif n'est pas en effet  flatteur. Il désigne celui qui pour se rendre populaire, flatte les tendances présentées comme les plus basses de l'opinion, les plus incompatibles avec une pratique démocratique consensuelle, respectueuse des différences. Le populisme est confondu alors avec la démagogie. Selon une définition courante, la démagogie désigne une pratique politique dans lequel les dirigeants ou les oppositions « mènent le peuple en le manipulant pour s'attirer ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur ou appelant aux passions ».

Est alors condamnée comme populiste toute position venant en contradiction avec les choix politiques « officiels », qu'ils inspirent les programmes gouvernementaux ou ceux des multiples intérêts, financiers, économiques ou médiatiques s'exprimant par l'intermédiaire de ces programmes. Le terme permet de refuser toute prise en compte de ce qui pourrait être légitime dans les critiques de la société sous ses formes actuelles, en les présentant comme des dérives populistes.

Les exemples de ce mépris véritable de la discussion démocratique sont nombreux. Ainsi sont généralement qualifiés de populistes les partis dits d'extrême-droite ou d'extrême gauche. Ceci permet d'éviter toute analyse de ce que leurs programmes peut présenter de recevable. Ceci permet surtout d'éviter de rechercher quelles sont les forces généralement peu démocratiques qui s'opposent à certaines des positions ou revendications de ces partis.

Ainsi aujourd'hui sont dits populistes ceux qu'exaspèrent l'enfermement des Etats européens dans une Union qui a toujours été et se révèle de plus en plus manipulée par la superpuissance américaine. Sont dits populistes, d'un bout à l'autre de l'Union européenne, ceux qui demandent plus de protection face à une concurrence dite « libre et sans contraintes » imposée en fait par un grand capital dominé par les Etats-Unis. Sont dits populistes ceux qui veulent défendre les identités nationales ou régionales, à l'encontre d'une culture uniformisante imposée par les objectifs de la consommation de masse.

Migrations

Plus récemment, les Etats ou les groupes sociaux qui veulent résister à des migrations alimentées par les intérêts qui veulent détruire la civilisation européenne sont également qualifiés de populistes, nationalistes et xénophobes. Plutôt que reconnaître la légitimité de leur désir de survie, on les présente alors comme des résurgences de ce que l'Europe avait connu de pire, notamment le nazisme. Au soir du 13 mars où les élections régionales ont permis à l'Alliance pour l'Allemagne (AFD) d'effectuer une percée lors de trois scrutins régionaux dimanche, obtenant de 10% à 23% des voix, les médias conservateurs n'hésitent pas à y voir un retour au national-socialisme. C'est à se demander si la CDU d'Angela Merkel ne souhaiterait pas que l'AFD se radicalise et favorise l'émergence de nouveaux Adolphe Hitler, pour se redonner une légitimité qu'elle est en train de perdre.

Il en est de même en France. Beaucoup d'électeurs n'ont pas de sympathie particulière pour le Front National, mais ce ne sera pas en traitant de populistes des revendications aussi légitimes qu'une prise de distance à l'égard de Bruxelles et qu'un rapprochement avec Moscou que l'on déconsidérera les candidats FN lors de futures élections. Ainsi en ce qui concerne Jean-Luc Mélanchon. Pour le déconsidérer, les hommes politiques de la majorité actuelle qualifient de populistes des propositions qui sont au contraire empreintes d'intelligence et de pertinence. A cette aune, ce sera bientôt tout ce que la France compte encore d'esprits libres et constructifs qui voudront s'affirmer populistes. Nous serons pour notre part fiers d'en être.

 

lundi, 14 mars 2016

«Uberisation» de la politique migratoire?

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«Uberisation» de la politique migratoire?

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Les experts économiques du social- libéralisme moderne préconisent le développement de modèles comme l’application Uber et incitent à créer plus de start-ups à croissance rapide. Ce modèle réclame « plus d’éducation, plus d’immigration, plus de formation de capital, plus d’espace créatif, plus d’espace autorisé par la régulation à être dérégulé afin que les start-ups puissent effectivement s’épanouir en leur sein comme option de croissance économique » (M. Schmidt, Discours devant le DC Tech Incubator 1776, cité par le Monde diplomatique, mars 2016). Le succès du modèle Uber réside surtout dans sa capacité à échapper à la réglementation locale et nationale appliquée à l’industrie des taxis. Dans la même veine, Airbnb autorise prestataires et clients à ignorer les lois de l’hôtellerie conventionnelle, comme Amazon permet à la plupart de ses consommateurs de se soustraire aux taxes sur la valeur ajoutée. Tout ceci permet de favoriser la création d’un stock de travailleurs précaires ou à temps partiel qui sont là pour boucher « les trous » des tâches que ne peuvent pas accomplir les ordinateurs et les machines. Les employés mettent à disposition  leur véhicule privé, leur appartement et acceptent une certaine précarité, renonçant à une couverture assécurologique  (la retraite, les arrêts médicaux sont privatisés et donc laissés à la charge du travailleur) en exerçant un emploi à temps partiel et sur demande. Il est immédiatement évident que ce type d’application va aspirer un grand nombre de migrants qui accepteront sans rechigner ses conditions de travail, de toute manière bien meilleures que celles de l’enfer qu’ils ont quitté.

Les besoins de l’économie privée transnationale

On voit progressivement apparaître, derrière les motivations pseudo humanitaires et les reportages larmoyants, l’utilisation perverse de cette abondante main-d’œuvre qui s’impose et qu’on ne saurait humainement refuser. L’importation de cette main-d’œuvre est assurée par toute une chaîne d’entreprises privées, de l’économie mondialisée qui contourne le contrôle étatique et syndical. Les passeurs qui procurent des documents falsifiés, pratiquent des tarifs de transport très élevés, font payer des surplus et suppléments à la tête du client (gilets de sauvetage, transport en taxi) et mettent à disposition des canots pneumatiques gonflables chinois de qualité médiocre, à usage unique en quelque sorte. Le canot pneumatique qui rend l’âme à proximité de la plage grecque fait partie d’un scénario irrésistible qui impose l’accueil de même que la présence attendrissante d’enfants en bas âge. Les volontaires des O.N.G. et autres militants transgresseurs idéologiques de frontières assurent la maintenance en cours de route et  la transition auprès des autorités qui jouent le jeu (à mauvaise fortune bon cœur !) puisque la destination finale sera bien sûre l’Allemagne ou l’Angleterre. Il serait intéressant de savoir si les gilets de sauvetage et autres canots pneumatiques percés et récupérés par des volontaires ne sont pas recyclés en Chine pour participer à la chaîne permanente du transport de migrants économiques. Les états traversés, comme la Grèce et les pays des Balkans assument l’accueil et la sécurité sachant qu’il est transitoire et que le problème est déplacé plus loin. Les frais sont donc à la charge de l’État et de ses contribuables. Finalement c’est le pays choisi ou désigné comme lieu d’accueil (merci bonne Mère Merkel !) qui se voit contraint de trouver un hébergement, un hôtel, des familles d’accueil. Nous avons effectivement là un modèle de croissance imposée moralement et massive de migration qui contourne les préoccupations écologiques des gens, met en péril niveau de vie et filet social construit patiemment, impose de nouveaux consommateurs, charge les assurances sociales et crée une masse de futurs travailleurs précaires qui contribueront largement à une sous- enchère salariale.

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Privatisation de la croissance économique ?

La politique migratoire échappe à la gestion des Etats, contourne la loi et les règles pour des raisons humanitaires mais se profile aussi au service des nouveaux esclavagistes que peuvent être les start-ups innovantes et ses besoins de travailleurs précaires. Le processus de migration est donc privatisé jusqu’à la passation finale à l’Etat social : une nouvelle variation du thème privatisation des bénéfices et transfert des charges à l’Etat. Et pour détourner l’opinion publique de la prise de conscience de cette dérégulation imposée, on nous amuse avec des initiatives interdisant le voile à l’école ou le port de la burka dans l’espace public, préoccupations anecdotiques et marginales. Ne pas se tromper de cible

Le problème ici n’est pas l’Islam en tant que tel mais la dérégulation massive, imposée par des émotions dramatisées, de l’économie et des mesures protectrices des salariés, de l’agriculture, des petites et moyennes entreprises. La recherche de nouvelles forces de travail à bon marché s’est perfectionnée depuis le temps de l’esclavage et fait largement usage aujourd’hui d’Internet qui met les gens directement en connexion dans le monde entier, de la propagande en boucle à la Hollywood et des besoins des start-ups, sans oublier au passage le travail au noir, les ateliers clandestins contrôlés par la mafia, l’alimentation du réservoir pour la prostitution adulte et enfantine. La solution ne sera pas émotionnelle ou épidermique : elle sera politique, protectionniste avec le respect et le rétablissement de la Loi, le  rétablissement de la souveraineté nationale, de la démocratie directe et le contrôle national des frontières.

Dominique Baettig, 14 mars 2016

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Will a Trump Victory Actually Dislodge the Neocons?

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Will a Trump Victory Actually Dislodge the Neocons?

Although I fully share the jubilation of others that Donald Trump may be taking a wrecking ball to the GOP establishment, I don’t hold the view that Trump’s candidacy will reduce neoconservative power. Matthew Richer, Justin Raimondo and other writers whose columns I usually welcome all believe that Trump’s rise as a Republican presidential candidate may help bring down his bogus conservative enemies. The more Trump’s popular support soars, the more the neocons have supposedly turned themselves into paper tigers. The establishment Republicans whom they “advise” have not marginalized Trump; nor have the neocons and their clients been able to elevate as GOP frontrunner someone who serves their purposes. The fact that prominent neocons like Robert Kagan have indicated their willingness to vote for Hillary Clinton instead of a GOP presidential candidate they don’t want, has underscored the emptiness of their opposition to Mrs. Clinton. The neoconservatives’ willingness to abandon the Republican side in the presidential race if they don’t get their way dramatizes their deviousness and arrogance. Presumably others will now abandon these power-hungry careerists and perpetual war mongers.

Unfortunately, I expect none of this to happen. Indeed it would not surprise me if the neocons exhibited the staying power of the Egyptian New Kingdom, which ruled Egypt for five hundred years (1570-1070 BC) despite such occasional setbacks as military defeats. What neoconservative publicists are now doing when they bait and switch, does not seem different from what they did in the past. Prominent neocons have not consistently taken the side of eventually victorious Republican presidential candidates. In 1972 Nathan Glazer, Daniel Bell and other neocon heavyweights backed McGovern against Nixon, yet neocon and Democrat Daniel Moynihan carried great weight in the Nixon administration. In the presidential primaries in 1976 Irving Kristol and most other Republican neocons backed Gerald Ford against Ronald Reagan; nonetheless, after Reagan’s victory in 1980 neoconservatives William Bennett and Eliot Abrams came to play highly visible roles in the Republican administration.

Conceivably even if Robert Kagan and his friends support Hillary Clinton against Trump, they would still remain prominent, well-connected “conservatives.” The neoconservatives’ power and influence do not depend on their willingness to march in lockstep with the GOP. Their power base extends into both parties; and if most neocons are currently identified with the “moderate” wing of the GOP, providing their political ambitions are met and their foreign policy is carried out, other recognizable neocons like William Galston, Kagan’s wife Victoria Nuland, and Ann Applebaum have identified strongly with Democratic administrations. Neoconservatives will not likely cease to be part of the political and journalistic establishment, even if some in their ranks chose to back Hillary against the Donald.

Even less likely, will they cease to be a shaping force in a “conservative movement” that remains mostly under their wing. Since the 1980s neoconservatives have been free to push that movement in their own direction, toward a neo-Wilsonian foreign policy, toward the defense of what they celebrate as a “democratic capitalist welfare state” and toward a gradual acceptance of leftist social positions, as being less vital to “conservatism” than “national defense.” Neoconservatives demand that the government be pro-active in relation to the rest of the world. They and those politicians they train speak of “leading from the front” and place special emphasis on the protection of Israel and continued American intervention in “trouble spots” across the globe.

Neoconservatives have their own characteristic American nationalism, which is based on both energetic involvement in the affairs of other states and calls for further immigration, which now comes mostly from the Third World. Both of these foundational positions are justified on the grounds that American identity rests on a creed, which stresses universal equality. Most anyone from anywhere can join the American nation by adopting the neocons’ preferred creed; and once here these “new Americans, “ it is argued, will become hardy defenders of our propositional nationhood while providing the cheap labor needed for economic growth. Perhaps most importantly, neocons have no trouble attracting corporate donors, who hold their views on immigration and their fervent Zionism. Australian newspaper baron Rupert Murdoch, who finances their media outlets, has been particularly generous to his neoconservative clients but is far from their only benefactor.

The hundreds of millions of dollars that are poured into neoconservative or neoconservative-friendly policy institutes annually are not likely to dry up in the foreseeable future. A meeting just held on Sea Island off the coast of Georgia for the purpose of devising and executing a plan to bring down Trump, included, according to Pat Buchanan, all the usual suspects. Neocon journalist Bill Kristol,, executives of neocon policy institute AEI, and Republican bigwigs and politicians were all conspicuously represented at this gathering of the “conservative “ in-crowd , and gargantuan sums of money were pledged to destroy the reputation of someone whom the attendees hoped to destroy.

If the neocons were falling, certainly they are hiding their descent well. Finally, there seems to be a continuing congruence between the liberal internationalism preached by neoconservatives and such architects of America’s foreign policy as the Council on Foreign Relations. Although the Old Right and libertarians may lament these troublemakers, the neoconservatives do not labor alone in imposing their will. They are the most out-front among those calling for an aggressive American internationalism; and this has been a dominant stance among American foreign policy elites for at least a century.

It is hard to imagine that the neocons will lose these assets because they’ve been branding Trump a fascist or because they’re unwilling to back the GOP presidential candidate, no matter who he or she is. Powerbrokers in their own right, they don’t have to worry about passing litmus tests. They enjoy unbroken control of the “conservative movement,” and benefit from the demonstrable inability of a more genuine Right to displace them. Matthew Richer asks whether Donald Trump’s election would spell “the end of NR’s influence over the conservative movement in America.” The answer is an emphatic no, unless those who distribute the funding for the neoconservative media empire decide to close down this particular fixture. Otherwise Rich Lowry and his buds will go on being funded as agents for disseminating neocon party lines.

Moreover, those featured in NR‘s printed issues and/or on its widely visited website are routinely invited on to Fox-news and contribute to other interlocking neoconservative enterprises. Rich Lowry and Jonah Goldberg will not be thrown out of work, because they dumped toxic waste on Trump. And Max Boot will not lose his position at the WSJ because of his over-the-top tirades against Trump, after having railed non-stop for several weeks against Confederate monuments and Confederate Battle Flags. There is nothing the neocons say when they’re reaching leftward or revealing their leftist colors that the leftist media aren’t also saying, even more stridently. Pointing out the silliness of neoconservative assertions about history or the current age may help us deal with our irritation. It does not mean that we can dissuade those who fund the neoconservatives from giving them more money. They are being kept around not for their wisdom or the elegance of their prose but because they are useful to the powerful and rich.

Finally I should observe that the neocons have done so well in marginalizing their opposition on the right that it seems unlikely, as George Hawley points out in Right-Wing Critics of the Conservative Movement (University of Kansas, 2016), that the balance of power between the two sides is about to change. How exactly will a genuine Right that has not been contaminated by the neocons gain enough influence to replace them? How can such a Right, given its modest circumstances, even compete with the neocons for access to the public and for friends in high places?

The neocons would never yield ground to competitors on the right. Indeed they have fought them so relentlessly, because they view them as nothing less carriers of anti-Semitism and other things that the neocons fear. Further, leftist allies would join the neocons in preventing our side from ever gaining ground. And this kind of alliance has worked well before, e.g., when the neocons made their opposition disappear with an assist from the Left in the 1980s and early 1990s. Although there are isolated journalists like Ann Coulter and Pat Buchanan who resist the neocons from the Right while enjoying prominence, these are the exceptions. Most of those who attack the neocons from the right languish in relative obscurity. Indeed most right-wing critics of the neoconservatives, as Hawley underscores, have been effectively removed from media visibility. This isolation suits the regular Left as it does the Left’s more moderate neoconservative wing.

To those who hope to see the neocons swept from power as Donald Trump and his backers prosper politically, I am offering the sobering message that your expectations are unrealistic. Although the neoconservatives can be challenged from the Right, such a challenge can only work on the media level if the would-be counterforce is as well-equipped as what it’s fighting. Simply saying that the neocons are losing ground or are now in freefall won’t make one’s wish come to pass. Needless to say, I’d be delighted if proven wrong in this matter.

La globalisation est-elle un néo-colonialisme?

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La globalisation est-elle un néo-colonialisme?

Ex: http://www.observatoiredeleurope.com

La mondialisation est un fait. La globalisation est une idéologie. La première se constate. La seconde doit pouvoir être combattue. La première appelle des réponses politiques. La seconde organise l'évacuation du Politique. Derrière le projet de globalisation, il y a l'extension illimitée de l'idéologie techno-marchande à toute la planète, et à tous les domaines de l'existence humaine. Ce n'est pas un seul pays en tant que tel qui le propage, c'est une superclasse mondialisée. Il n'y a pas de complot, seulement des intérêts convergents et parfaitement cupides. Une sorte de super-colonialisme au profit d'un tout petit nombre de bénéficiaires, sur fond de discours sans-frontiériste, faux humanisme et fausse ouverture qui ne dissimule plus les aliénations nouvelles que ce grand déracinement impose à l'humanité presque entière.

Mondiaux contre locaux, Superclasse contre déclassés, Touristes contre vagabonds : la globalisation est-elle un néocolonialisme? 

Dossier préparé par Raphaëlle Lévy

Délocalisations, chômage, immigration, islamisation : la France n’en finit plus de payer pour l’entreprise coloniale lancée par une gauche imprégnée à la fois de l’universalisme des Lumières et les intérêts bourgeois.

En 1885, Jules Ferry n’imaginait sans doute pas la chaîne de drames et de souffrances qu’engendrera, du nord au sud et du sud au nord et pour plusieurs siècles, son fameux : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures […] [Remous sur plusieurs bancs à l’extrême gauche] parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures (…) Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux. Au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d’une colonie, c’est la création d’un débouché »[1]
La gauche française a heureusement abandonné depuis longtemps sa rhétorique sur les « races inférieures ». Mais ayant troqué la nation et l’idéal de justice sociale contre la foi dans le « Progrès »[2] et son universalisme (désir d’un ordre du monde)  contre la mondialisation (soumission au désordre du monde) elle a aisément recyclé son sans-frontiérisme dans l’économie globale et une certaine interprétation littéraliste des droits de l’homme. 
 
1) Colonisateurs et colonisés 

 « Les classes dirigeantes, qui modèlent l’opinion, sont encore davantage coupées de l’environnement social et écologique : elles ne se déplacent qu’en voiture, vivent dans des circuits de transports – aéroports, quartiers d’affaires, zones résidentielles – qui les mettent à l’abri du contact avec la société. Elles minorent évidemment les problèmes dont elles n’ont qu’une représentation abstraite. Quant à ceux qui sont d’ores et déjà confrontés aux désordres sociaux et écologiques de la crise en cours – pauvres des banlieues [et de nos régions rurales, ndla] occidentales, paysans d’Afrique ou de Chine, employés des maquiladoras[3] américaines, habitants des bidonvilles de partout -, ils n’ont pas voix au chapitre. » constate Hervé Kempf.[4]
 
a)Tutelle idéologique et économique
 
« L’Occident a gagné, il a imposé son modèle ; mais par sa victoire même, il a perdu. Sans doute faudrait-il introduire une distinction entre l’Occident universel, diffus, implicite, qui a investi l’âme de toutes les nations de la terre ; et l’Occident particulier, géographique, politique, ethnique, celui des nations blanches d’Europe et d’Amérique du Nord. C’est ce dernier qui se trouve aujourd’hui dans l’impasse. Non parce que sa civilisation aurait été dépassée par celle des autres, mais parce que les autres ont adopté la sienne, la privant de ce qui faisait jusqu’ici sa spécificité et sa supériorité » explique Amin Maalouf[5].

La mondialisation, largement réalisée par des hommes de la gauche française après 1983 (capitaux, marchandises et individus sans frontières) n’est plus l’expression de la colonisation d’un pays par un autre, d’un continent par un autre, ou d’une race par une autre. Elle ressemble à l’exploitation d’une grande partie de la population du monde du nord comme du sud (tous ceux que le géographe Christophe Guilly appelle « les perdants de la mondialisation ») par une super-classe mondialisée (les « gagnants ») qui impose sa tutelle idéologique et économique aux premiers où qu’ils soient.

En observant sur toute la planète qui sont ces gagnants et les perdants de la globalisation de l’économie et du droit, on voit ainsi apparaître une ligne de fracture elle-aussi transnationale : entre une classe mondialisée et cosmopolite qui contrôle l’essentiel des flux mondiaux de marchandises, de capitaux et d’information, impose ses codes, ses langages et profite de l’ouverture mondialiste, et une humanité (les trois quarts) qui en souffre économiquement, culturellement et socialement – notamment celle du sud contrainte par exemple de quitter ses terres, ses villages, ses traditions pour aller fabriquer à bas coût dans les « ateliers de la sueur » et sans droits, ce que celle du nord, les consommateurs prolétarisés et infantilisés devront absorber en continu, épuisant à leur tour ce qui reste de leur Etat-providence.
 
b) L’universel sans limites 

Cette élite mondialisée contrôle - avec l’aide de l’administration globale : notamment l’OMC, du FMI, de la Banque Mondiale, de la Commission européenne, des Banques centrales, des banques d’affaires, les think-tanks et ONG - la mondialisation de l’économie, de la finance et de l’information, s’y enrichit sans partage, professe et réalise à cette fin l’impératif moral et culturel du capitalisme de consommation : abattre toutes les frontières, limites, distinctions et hiérarchies. L’héritage des Lumières et les principes républicains sont ici convoqués mais atteints de la même maladie du déracinement :
  • la liberté (Rousseau, Kant, Montesquieu) dévoyée en licence (les noces d’Hayek et de Sade),
  • l’égalité (donc la justice) dévoyée en interchangeabilité générale (fin de l’altérité, « l’Homme sans dialectique » : homme/femme, père/fils, maître/élève, bien/mal, décent/indécent, juste/injuste, national/étranger etc.). Voilà le « tout-est-possible » (slogan nihiliste nazi qui, selon Hannah Arendt, a juste démontré que tout peut être détruit) dans sa dangereuse marche créant et entretenant (par le divertissement, la publicité, le marketing)[6] l’insatisfaction permanente et l’infantilisation nécessaires du consommateur.[7] 
  • la fraternité dévoyée en communautarisme « qui est la négation même de l’idée de citoyenneté »[8].
Cette classe dirigeante mondialisée impose partout aux déclassés de la mondialisation ses réformes structurelles, sa morale via sa sélection des droits de l’Homme et sa conception de la démocratie compatibles avec sa mondialisation libérale. Cette tutelle s’opère toutefois à géométrie variable :      
  • Dans les pays en développement : elle impose un messianisme occidental en faveur du tout-marché, de la « bonne gouvernance » démocratique et du respect des droits fondamentaux, avec des accents paternalistes néocoloniaux ;
  • Dans les pays occidentaux : elle s’incline devant des organes non-démocratiques et elle s’incline devant la culture et la religion des derniers arrivés via le communautarisme en renonçant à l’assimilation et invitant au « compromis réciproque » entre culture européenne et culture des immigrés.
Autrement dit : là-bas on pérore, ici on renonce ; là-bas la mission, ici la soumission. Ce sont là deux « fondamentalismes » (« Messianisme » et « Communautarisme », auxquels il ajoute le « Scientisme » de l’économie et de la biologie) qu’Alain Supiot renvoie dos à dos (voir extrait joint).

Dans une interview au Figaro[9], Hervé Juvin[10] critique la prétention universaliste de l’Occident moderne : « C'est le grand débat des Lumières et de la prétention au règne universel de la raison. L'idée que nous, Occidentaux, Européens, Français, Américains, aurions mis en place depuis les Lumières un modèle idéal de vie pour l'humanité, entre la croissance économique et la révolution industrielle, la démocratie et les droits de l'homme. Je ne le crois absolument pas. Je crois que d'autres sociétés qui vivent avec d'autres lois, d'autres mœurs, selon d'autres règles, ont su offrir les conditions du bonheur à leurs habitants. Je ne souscris pas à l'idée selon laquelle notre régime politique, notre musique, notre art, notre culture seraient le point d'aboutissement de l'humanité vers lequel tous les autres peuples devraient converger. Il y a une voie chinoise, une voie hindoue, des voies africaines, qui feront des sociétés équilibrées et heureuses, sûres de leurs identités, différentes de la voie américaine ou de la voie européenne. » 
 
2)La colonisation par le messianisme des droits fondamentaux 

Un droit-de-l’hommisme messianique entend donc étendre à tous les pays occidentaux et aux pays « en développement » une lecture littérale et donc fondamentaliste des droits de l’Homme. Ceux-ci, qui sont pourtant historiquement et géographiquement situés, sont frappés par la maladie du déracinement, qui rend fou ou dépressif tout ce qu’elle déracine : l’économie, la finance, le pouvoir, la religion, le droit, l’individu... Les droits de l’Homme sont ainsi interprétés non plus au regard du cadre référentiel donné, d’une civilisation ou d’une culture particulière, mais au regard de l’individu abstrait, interchangeable, pouvant aller partout et ne venant de nulle part[11].

Cette foi est propagée jusque dans les pays en développement par tous les instruments modernes : médias, sciences sociales, institutions de la mondialisation. 
  • Les sciences sociales et les médias : les « Gender Studies » (études de genre[12]) ont ainsi pris une part prépondérante dans les programmes occidentaux d’aide aux chercheurs africains. Des milliers de Centres de recherche indépendants (les fameux « Think Tanks », près de 5500 recensés, la plupart situés en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest) emploient, assurent la notoriété et gagnent ainsi la fidélité d’universitaires qui dans les pays du tiers monde connaissent un chômage important. Leur action rejoint celle des grandes ONG comme Human Right Watch, Amnesty International ou Transparency International dont les rapports annuels sont toujours attendus. Comme les rapports classant les « performances » économiques des pays pour les mettre en concurrence, ces rapports sont exploités dans les médias champions de la mondialisation des marchés et des droits de l’Homme[13].
  • Les institutions mondiales : les crises d’endettement à répétition des pays en développement sont des moyens de pression puissants pour imposer à ces pays non seulement l’ouverture de leurs économies et de leurs matières premières aux firmes multinationales mais aussi une certaine lecture des droits de l’Homme, dans le cadre des plans de « développement » ou des « prêts d’ajustement structurels » mis en œuvre contre le « sous-développement » par la Banque Mondiale en parallèle à la ligne de crédit du FMI pour assurer l’application des réformes exigées. Les Nations Unies, à travers leurs agences spécialisées ou les organisations sœurs en charge du développement des pays du tiers monde vont introduire des approches des questions de pauvreté, de développement du « capital humain », d’égalité des genres, de lutte contre les discriminations, en phase avec la mondialisation néolibérale.
  • L’exemple de la loi ougandaise sur l’homosexualité sanctionnée par la suspension des aides. En décembre 2013, l’Ouganda a adopté une loi condamnant les relations sexuelles entre personnes du même sexe, le « mariage » homosexuel, parle « d’homosexualité aggravée » pour les viols, les actes sexuels avec des mineurs ou des personnes handicapées, le harcèlement sexuel d’une personne du même sexe, le fait pour une personne porteuse du virus VIH d’avoir un rapport homosexuel. Le projet initial prévoyait la peine de mort pour ce type d’actes mais la loi définitive prévoit « seulement » la prison à vie. Le principe ou la sévérité de la peine peut être critiquable, mais là n’est pas la question. Ce qui est extraordinairement révélateur de la tutelle idéologique et politique des occidentaux, c’est la nature et l’ampleur de leur réaction. Cette loi a été qualifiée d’ « odieuse » par le président américain Obama et d’ « atroce » par son Secrétaire d’État John Kerry, qui l’a comparée aux lois anti-juives de l’Allemagne des années 30. William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères a,  lui,  parlé de loi « profondément affligeante et décevante ». Ingérence caractérisée, ce ne sont encore que des paroles politiques répondant à la parole législative du parlement ougandais. L’ingérence la plus grave sur ce pays africain qui a beaucoup souffert[14], c’est la suspension immédiate par pays riches de leurs programmes d’aide à l’Ouganda : des centaines de millions d’euros gelés par la Suède, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, la Grande-Bretagne et les États-Unis, ainsi que par la Banque Mondiale qui a suspendu en février 2014 ses prêts en faveur du secteur de la santé ougandais.

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3) La colonisation par l’endettement et la corruption

En 1982, les pays du tiers monde sont pour beaucoup gravement touchés par l’endettement et ne peuvent rembourser les dettes contractées auprès d’autres Etats ou grandes banques internationales. Pour obtenir un rééchelonnement de leur dette extérieure, leurs créditeurs publics et privés leur imposent, via le FMI (siège à Washington et les Etats-Unis en sont le premier actionnaire) qui les représente, des réformes néolibérales sans précédent : suppression des subventions aux produits de base alimentaires ou énergétiques, réduction des dépenses publiques (y compris des services sociaux d’éducation et de santé), augmentation des taux d’intérêt domestiques pour mieux rémunérer l’épargne, privatisation des entreprises publiques les plus rentables.

Des firmes internationales vont alors s’approprier, souvent sous forme de concession et de monopoles, les secteurs les plus juteux : télécommunications, finance et tourisme, non sans avoir versé des pots-de-vin aux dirigeants de l’Etat concerné. L'Afrique aujourd'hui paierait en outre chaque année (en paiement des intérêts sur prêts) au FMI et à la BM cinq fois plus qu'elle ne reçoit d'aides au développement sous forme de prêts etc. Les conséquences sur les niveaux de vie de ces pays seront dramatiques, notamment en Afrique subsaharienne et en Amérique latine (Brésil, Mexique, Argentine, Pérou) ainsi que dans certains pays d’Asie (Philippines, Pakistan, Indonésie, Bangladesh).

Dans la plupart des cas, une grande partie de l'argent prêté à ces pays ne contribue pas au développement mais est retournée aux sociétés étrangères privilégiées et alimenté les réseaux de corruption au nord comme au sud, sous forme de commissions et rétro-commissions. Pour l’essentiel, ces prêts étrangers seraient donc, en fait, des subventions aux sociétés qui sont liées d’intérêt avec les dirigeants de l’État emprunteur. Cette connivence est désignée sous le nom de « corporatocratie ». Les organismes accusés de participer à ce « néo-colonialisme » sont donc la Banque mondiale, mais aussi l’Organisation mondiale du commerce, le G8 et le Forum économique mondial, sans oublier certains « pays riches » à commencer par les États-Unis et ses multinationales.

La position extraordinaire de pouvoir des super-créanciers permet aussi d'exiger de « l'Etat sujet » l'établissement de bases militaires, un vote favorable aux Nations unies, une loyauté politique en général, l'accès à bon marché à d'éventuelles richesses pétrolières et autres ressources naturelles…[15]

Le risque se profile d’une nouvelle grande crise de la dette semblable à celle de 1982 et des fonds d’investissements du nord lorgnent sur les pays (Côte d’Ivoire, Ethiopie, Rwanda, Sénégal par exemple) qui vendent sur les marchés financiers des pays industrialisés des titres de leurs dettes publiques (7 milliards vendus en 2014) promettant un rendement de 6 à 8% même si les risques sont élevés. Or, avec la chute du prix des matières premières (pétrole, argent, cuivre, coton, caoutchouc) les Etats concernés pourront difficilement rembourser leurs créanciers, donc ce sont les populations qui vont encaisser le coup[16] et l’ingérence qui va s’accentuer. 

4) La colonisation par le libre-échange intégral

Le libre-échangisme est un système par lequel « on fait subventionner les riches des pays pauvres par les pauvres des pays riches » expliquait un ancien conseiller économique de M. Thatcher, Allan Walters. On peut se demander vingt ans plus tard si ce n’est pas même un système qui a conduit à la mise à mort lente des classes moyennes des pays développés, accru la pauvreté partout (sauf une partie des paysans chinois) et enrichi une petite minorité mondialisée et barricadée. 

Voilà le grand mensonge de la prétendue « mondialisation » : elle est extrêmement profitable pour une petite caste de gens mobiles, déracinés et intégrés à son fonctionnement et à ses profits (« les mondiaux ») et elle marginalise, affaiblit voire fait souffrir (économiquement, culturellement, socialement, humainement) les trois quarts de la population de la planète (« les locaux »). La richesse est mondiale, les misères sont locales. Tentons un rapide recensement.

a) Les perdants des pays riches

  • Baisse des revenus. Depuis quinze ans, les pays occidentaux ont vu leurs classes moyennes basculer dans les perdants du libre-échange. Leurs revenus ont décroché par rapport aux plus hauts salaires et aux revenus du capital. Selon le Prix Nobel Paul Krugman, le salaire réel médian a chuté de 12% depuis 1973 (aux Etats-Unis). Dans le même temps, celui des 1% les plus riches doublait et que celui des 0,1% des super-riches quintuplait. Pouvoir acheter son alimentation 20% moins cher chez Lidl ou Colruyt ne compense pas la perte d’un salaire…  
  • Désindustrialisation et chômage. Le désastre industriel dans les pays développés est bien visible : -39% de salariés depuis 1999 au Royaume-Uni, -32% aux Etats-Unis, -20% en France et au Portugal, -12% en Espagne. En trente ans, la France a perdu plus de 2 millions d’emplois industriels, son déficit commercial est passé de 4 à 51 milliards (entre 2000 et 2010). Selon le Prix Nobel Maurice Allais, le libre-échange est à lui-seul responsable de 48% des destructions d’emplois[17] auquel il faut, pour la plupart des pays de la zone euro ajouter l’effet conjugué d’une monnaie unique longtemps surévaluée.
  • Délocalisation. De 2006 à 2009, les entreprises du CAC 40 se sont séparées chaque mois de 1900 salariés français et augmenté dans le même temps de 7600 employés à l’étranger, notamment dans les pays émergents où les promesses de développement et le coût du travail sont forcément incomparables.[18]
  • Gagnants et perdants en France. Après « Fractures françaises » (2012) c’est dans « La France périphérique » (2014) que le géographe Christophe Guilly expose son constat des perdants et des gagnants de la mondialisation. « Deux France se font face » et s’opposent sans se comprendre. D’une part, les gagnants de la mondialisation, bien intégrés à l’économie-monde car très qualifiés et investissant les grandes villes, mobiles, qui participent à la création des deux-tiers du PIB national, ou les banlieues intégrées qui ont un potentiel de reconversion assez important. D’autre part, les perdants de la mondialisation, la fameuse “France périphérique”, que l’auteur décrit comme “la France des plans sociaux” c’est-à-dire les populations sédentaires qui subissent directement la mondialisation de par leurs emplois peu qualifiés dans des industries ou des zones rurales en net recul, dont le malaise gagne les petites et moyennes villes. La métropolisation coupe ainsi la France en trois : l’ensemble des métropoles mondialisées et gentrifiées (boboïsées), par le modèle libéral de la société ouverte ; les banlieues ethnicisées, avec leurs valeurs traditionnelles au cœur de la mondialisation libérale ; la France périphérique des catégories populaires d’origine française et d’immigration ancienne. (Voir extrait joint)
Tout à leur démission politique généralisée depuis trente-cinq ans, les gouvernements européens préfèrent une politique de réparation sociale à la marge, malgré les échecs à répétition, plutôt que de changer les règles du jeu, ce qui conduit assurément à l’impasse car les finances de l’Etat et de la protection sociale ne peuvent déjà plus faire face.
 

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b) Les perdants des pays pauvres

La part du revenu mondial actuellement allouée aux pauvres ne cesse de diminuer : 80% de la population mondiale ne possède que 22% de la richesse totale.

L’économiste Jacques Sapir est l’un des rares à avoir tenté[19] un bilan chiffré du libre-échange pour les pays les moins avancés : sur les 22 milliards de dollars prétendument gagnés, il faut soustraire les pertes fiscales liées à la fin des droits de douane (60 milliards) et la réduction drastique des investissements (90 milliards), le bilan est donc plus que négatif en période de transition en tous cas : « La transition économique vers le libre-échange crée toujours des déséquilibres entre l’offre et la demande. L’ajustement prend du temps et les investissements industriels – au moins pendant la période de mutation – sont absents. » explique Sapir. Les paysans des pays pauvres privés soudainement de subventions ne peuvent se qualifier d’un jour à l’autre pour trouver une place à l’usine. De même que les ouvriers des pays riches dont l’usine est délocalisée se requalifient difficilement sur le champ pour être « employables » dans les services.

Les quelques gains de productivité générés par l’extension du libre-échange tombent essentiellement dans les mains du capital et non celles du travail.

Sous l’angle des gains par pays, une étude de la Banque mondiale révèle qu’il y a 517 millions de pauvres en moins depuis 1981 dans les pays pauvres, en fait Chinois pour l’essentiel :
  • 208 millions de Chinois vivent avec moins de 1,25 dollar par jour aujourd’hui contre 835 en 1981, sans que l’on sache toutefois si c’est un effet bénéfique du libre-échange ou de la réforme agraire.
  • Dans tout le reste de l’Asie du Sud, le nombre de pauvres n’a pas reculé : +36 millions de pauvres en Inde depuis 30 ans (rapporté à la population c’est cependant une baisse de 58 à 42%)
  • En Afrique subsaharienne, le nombre de pauvres a bondi de 83% en vingt-cinq ans, sous l’effet conjugué du libre-échange et de l’explosion démographique.
Les pays qui connaissent une vraie croissance depuis soixante ans sont en réalité ceux qui sont les plus protégés : Japon, Corée du Sud et Chine (étude réalisée par Dani Rodrik, Professeur à Harvard). Ainsi la Corée a quadruplé son pouvoir d’achat sans tomber dans l’autarcie mais en plaçant sous protection douanière, subventions et quotas d’importations, le temps que ses savoir-faire arrivent à maturité pour partir à l’assaut du monde (les chantiers navals de Saint-Nazaire sont désormais la propriété du sud-coréen STX)
Au total, le libre-échange mondial aurait permis de sortir de la pauvreté, bon an mal an, 200 à 300 millions de Chinois. On est loin de la « mondialisation heureuse » et triomphante annoncée par les élites économiques, intellectuelles et administratives mondialisées de l’Occident.

c) Les gagnants mondialisés 

La convergence mondiale des niveaux de vie par la globalisation des échanges ne se réalise pas, sauf pour les très riches dont la fortune croît.

Outre la minorité des « gagnants » parce que bien qualifiés, mobiles et intégrés à l’économie-monde (en France, un petit quart de la population, évoqué en a), il y a, au sommet de la hiérarchie des bénéficiaires de la mondialisation, ceux que l’on appelle les « super-riches », pour la plupart américains - 15 sur les 20 premières fortunes mondiales - avec une percée remarquable des super-riches des pays émergents – 17 des 50 premières fortunes mondiales selon Forbes). La fortune totale des 358 premiers milliardaires mondiaux équivaut aux revenus des 2,3 milliards les plus pauvres de la planète[20].
Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde dépassera en 2016 celui des 99% restants selon Oxfam[21]

En guise de conclusion : les nécessaires « limites à l’universel »

Extrait de l’interview d’Hervé Juvin (Figaro)[22]

Q : Toutes les civilisations se valent, alors? Il n'y a pas de valeurs transcendantes, pas de droits de l'homme, pas d'universel… L'excision et le mariage forcée des petites filles est de même valeur que la quasi égalité hommes-femmes en Occident?

H.J : On a le droit de défendre un système de valeurs qu'on croit universel. Vous n'allez pas me faire dire que je suis pour la lapidation! Personne évidement ne peut souhaiter être mis en détention sans jugements, être torturé, etc… Mais on ne peut pas ne pas constater les désastres que produit l'imposition par le haut du modèle occidental dans les sociétés traditionnelles. L'universalisme européen et américain n'a abouti qu'à des champs de ruines: en Afrique, en Afghanistan, en Irak, en Libye… Et la folle course en avant du développement menace la survie de l'humanité ; au nom de quoi arracher ces millions d'hommes qui vivaient hors de l'économie du capitalisme, de l'accumulation, dans un équilibre avec la nature, pour les précipiter dans un système qui détruit les biens vitaux et les services gratuits de la nature?

Les motifs humanitaires masquent souvent des ingérences guerrières. Le «droit au développement» masque l'agression impitoyable de l'obligation de se développer, qui a fait des ravages en Asie et en Afrique. Les limites à l'universel ne sont pas seulement morales, mais physiques. La pénétration sans limites d'internet répand dans des populations entières des rêves qu'elles n'auront aucun moyen de satisfaire, à moins de faire exploser la planète. Il est impossible que 9 milliards d'humains vivent comme un Américain moyen. Ne pas se rendre compte de cela, c'est créer les conditions d'une humanité frustrée. Non seulement cet universalisme sème les graines du malheur, mais il est contre-productif: plus il essaie de s'imposer, plus il réveille des particularismes de plus en plus agressifs.
C'est là un point essentiel en géopolitique aujourd'hui: l'agression des modèles universels réveille les logiques de la différence politique. Je cite dans mon livre celui que je considère comme le plus grand ethnologue du XXème siècle Elwin Verrier, pasteur britannique marié avec une fille de la tribu des Muria: au bout de quarante ans passés à côtoyer les tribus indiennes, il a abouti à la conclusion suivante: laissons les vivre comme ils sont, hors du développement économique. Mêlons-nous de ce qui nous regarde: sagesse qui nous éviterait bien des bêtises! »
 
NOTES

[1] Il faut aussi citer Léon Blum : « Nous admettons qu'il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu'on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation » (Débat sur le budget des Colonies à la Chambre des députés, 9 juillet 1925)

[2] L’expression « On n’arrête pas le Progrès » semble justifier le renoncement collectif à accompagner le progrès scientifique et technique de tout progrès moral et social. Le progressiste n’est pas libéré mais soumis, non pas volontariste mais fataliste, donc « on n’arrête pas » la mondialisation, ni la roue de l’unification européenne « sans cesse plus étroite », ni le mouvement perpétuel des capitaux, des individus, des objets et des mœurs. Bref le croyant du « sens de l’Histoire » ne croit plus dans aucune forme de « gouvernement des Hommes » et prépare, après la « sortie du religieux » (Gauchet), celle du Politique, donc du peuple, et « l’administration des choses » qu’on n’arrêtera pas. Jusqu’au retour du refoulé et donc des identités, sous des formes peu agréables via l’Islam, le vote FN, le localisme etc. 

[3] Usines d’assemblage situées le long de la frontière mexicaine

[4] Hervé Kempf, « Comment les riches détruisent la planète », Seuil, 2007

[5] Amin Maalouf, « Le dérèglement du monde », Grasset, 2009, où l’essayiste décrit  le « Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d’une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement écologique, qui résulte d’une longue pratique de l’irresponsabilité… L’humanité aurait-elle atteint son seuil d’incompétence morale ? » Pour l’auteur, « le dérèglement tient moins à une « guerre de civilisations » qu’à l’épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l’Occident et le monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique. »

[6] Père de la propagande et du marketing modernes, Edward Bernays, neveu de Freud réfugié aux Etats-Unis pendant la guerre, lu tant par les concepteurs de la propagande nazie et de la publicité contemporaine, révolutionne la communication de masse en montrant comment s’adresser à l’inconscient des foules, par exemple lorsque pour l’industrie du tabac il persuade les femmes de se mettre à fumer par la formule « Devenez les torches de la liberté ».

[7] Le petit enfant se rêve tout-puissant jusqu’à ce que le parent – ou à défaut plus tard et de manière violente la société et le droit pénal – ne lui pose des limites, comme les berges donnent au fleuve la force d’aller vite et loin, l’empêchant de se perdre en un étendue stagnante et marécageuse. Une société parricide ignore les limites, les berges et par suite la liberté et la justice ; elle produit des individus moins forts, moins libres, moins égaux, moins justes, de pauvres êtres désinstitués, déracinés, désaffiliés, noyés d’objets, d’images et de frustrations. Parce que la fuite éperdue dans l’illimité ne comble jamais la soif d’infini, elle l’en éloigne.

[8] Amin Maalouf, Op.cit

[9] « La fin de la mondialisation et le retour des identités », Le Figaro, 4/7/2014

[10] « La grande séparation, pour une écologie des civilisations », Gallimard, 2014

[11] « Les Droits de l’Homme sont traités comme un nouveau Décalogue, un Texte révélé par les sociétés « développées » aux sociétés « en voie de développement »  et à ne laisser à ces dernières un autre choix que de « combler leur retard » et se convertir à la modernité des droits de l’homme et de l’Economie de marché réunis. C’est un fondamentalisme parce qu’il entend faire prévaloir une interprétation littérale des droits de l’Homme sur toutes les interprétations téléologiques mises en œuvre par les droits nationaux. Ainsi pris à la lettre, les principes d’égalité et de liberté individuelle qui sont à la base des droits de l’Homme peuvent faire l’objet d’interprétations folles. » Alain Supiot, Homo Juridicus, Seuil, 2005

[12] « Pas besoin d’être freudien pour identifier dans le mouvement d’effacement des différences la réalisation collective de la pulsion de mort » disait Philippe Murray

[13] Aux Etats-Unis, nombre d’associations, ONG, instituts, fondations, centres de recherche etc. employant des millions de personnes, ont une vocation internationale sur des régions, pays ou thèmes déterminés : sur 151539 ONG « thématiques », 23968 s’intéressent aux questions de développement et 5691 aux droits de l’Homme, la limite entre les deux thèmes étant poreuse.

[14] Des centaines de milliers de personnes tuées à l’époque du dictateur Amin Dada, soutenu par les Occidentaux, qui se remet aujourd’hui de ses années de lutte contre les terribles exactions de l’Armée de la Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kohny,

[15]La spirale infernale est décrite par John Perkins dans ses « Confessions of an Economic hitman » (« Confessions d'un assassin financier - Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis ») publié en 2004, livre autobiographique où l’ancien consultant explique que sa tâche de « tueur à gage économique » était est de « justifier et de permettre la conclusion par des États d'énormes prêts internationaux dont l'argent finira, déduction faite des sommes destinées à la corruption des élites locales, sur les comptes en banques de grandes sociétés d'ingénierie et de construction américaines. Les besoins en liquidités ayant été au préalable surévalués par ces consultants, l'État se révèle incapable de payer sa dette et en sujétion vis-à-vis du créancier.Repenti après avoir épousé une Colombienne en 1980, Perkins raconte ces méthodes « mafieuses » auxquelles il aurait participé.

[16] Pour desserrer l’étau économique et stratégique sur l’Afrique, le conseiller spécial de l’ONU Dr. Jeffrey Sachs exige que la dette africaine tout entière (environs 200 milliards de dollars US) soit effacée et recommande même que les nations africaines cessent de payer : « Le temps est venu de mettre fin à cette situation burlesque. Les dettes sont exorbitantes. S’ils refusent d’effacer les dettes je suggérerais l'obstruction ; vous le faites vous-mêmes. L’Afrique devrait dire : 'merci beaucoup mais nous avons besoin de cet argent pour répondre aux besoins des enfants qui meurent en ce moment, alors nous allons utiliser le service du paiement de la dette à des investissements sociaux urgents dans la santé, l’éducation, l'eau potable, le contrôle du SIDA et autres besoins. » Professeur Jeffrey Sachs, directeur du Earth Institute à l'université Columbia et conseiller économique spécial auprès du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations unies (ONU).

[17] Maurice Allais, « La Mondialisation. La destruction des emplois et de la croissance : l’évidence empirique » Ed Juglar, 1999

[18] L’Expansion, n°757, « Les entreprises les plus patriotes », 2010

[19] Jacques Sapir, « Le vrai sens du terme. Le libre-échange ou la mise en concurrence entre les Nations », in David Colle (dir), « D’un protectionnisme l’autre. La fin de la mondialisation ? » Rapport Anteios 2009, PUF 2009.

[20]  « Si ces 358 milliardaires les plus riches décidaient de conserver 5 millions de dollars chacun, pour se tirer convenablement d’affaire, et de donner le reste, ils pourraient doubler les revenus annuels de presque la moitié de la population du globe. Et les poules auraient des dents. » (Victor Keegan)

[21] La part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches était passée de 44% en 2009 à 48% en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016 (…) En 2014, les membres de cette élite internationale possédaient en moyenne 2,7 millions de dollars par adulte. Le reste du cinquième (20%, ndlr) le plus riche de la population possède 46% du patrimoine mondial alors que 80% de la population mondiale ne se partagent que les 5,5% restant .
 
[22] Op.cit
 

dimanche, 13 mars 2016

Du paradoxe en politique

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Du paradoxe en politique

Ex: http://iddeurope.org

Au-delà de la diversité culturelle du continent européen, les nations qui le composent sont peu ou prou prisonnières d’un même paradigme. À savoir, une vie politique dominée par deux partis majoritaires, lesquels adhèrent à des conceptions communes dont les principales sont la mondialisation, le libéralisme économique, et la construction européenne sur la base des transferts de souveraineté.

Dans tous ces pays existent des partis en opposition avec l’idéologie dominante. Il s’agit techniquement de partis souverainistes, bien que cette déclinaison soit suffisamment vague pour qu’on puisse y classer aussi bien la gauche radicale que l’extrême-droite. Les mouvements souverainistes sont fréquemment catégorisés comme « populistes ». Le populisme revêt une signification spécifique selon que l’on parle de sciences politiques ou de sociologie électorale.

Pour faire simple, en sciences politiques le populisme peut être considéré comme l’ensemble des revendications politiques citoyennes non-représentées, car elles ne trouvent aucun réceptacle au sein des partis de gouvernement.

En termes de sociologie électorale, le populisme correspond à la remise en cause par les classes populaires des valeurs et des outils de gouvernance défendus par les classes dirigeantes. Dans les circonstances actuelles, le qualificatif de populiste, adressé par les classes dirigeantes au diagnostic critique du paradigme libéral-mondialiste, revêt une connotation péjorative et révélatrice d’un mépris de classe.

Le populisme : émanation des promesses non-tenues

Il n’y a pas de vrai débat entre les partis de gouvernement et les partis d’opposition. C’est justement là où l’anathème populiste trouve son intérêt pour ceux qui l’emploient. Il sert à disqualifier autrui, à balayer la protestation populaire, à considérer l’alternative comme étant démagogique, irresponsable, extrémiste. Avec cela, on escamote le débat de fond sur le modèle de société auquel on pourrait aspirer.

En fait, les partis populistes représentent tout ce que les partis de gouvernement ont abandonné. La gauche populiste incarne un socialisme orthodoxe basé sur la protection des catégories populaires et donc en opposition avec le social-libéralisme qui accepte le principe de déflation salariale au nom de la compétitivité dans une économie mondialisée.

Quant à la droite populiste, elle incarne la vision assimilatrice de la société, par opposition au multiculturalisme auquel la droite de gouvernement a fini par céder. On notera toutefois que dans le cas de la droite, la diversité politique européenne aboutit à des reproches divergents. Ainsi, la droite populiste française reproche à la droite de gouvernement d’avoir abandonné le patriotisme économique et la logique protectionniste, là où la droite populiste anglaise critiquera l’abandon du libéralisme classique au profit de l’hyper-réglementation générée par les normes européennes.

Paradoxe de gauche

La gauche européenne, sous l’égide de la social-démocratie, a renoncé à un électorat ouvrier dont l’intérêt de classe n’était plus convergent avec l’ouverture à la mondialisation. En France, le PS a un socle électoral largement composé de retraités et de fonctionnaires. La perte des ouvriers a poussé le parti à réorienter son offre électorale vers la petite bourgeoisie des métropoles (les fameux bobos), ainsi que vers les immigrés.

De ce choix découle la favorisation de mouvements émancipatoires, tel que le féminisme et l’extension des droits LGBT. De même, son ouverture vers l’électorat d’origine immigrée se manifeste par une islamophilie assumée et un multiculturalisme revendiqué. Cependant, l’islam, comme toutes les grandes religions, induit dans sa déclinaison politique un modèle de société patriarcal. Ainsi, plus cette religion s’épanouie, plus elle se manifeste dans l’espace public, et vient ainsi renforcer la critique des politiques libertaires dont sont issus les mouvements LGBT et féministes.

Notons que la gauche de la gauche possède aussi son propre paradoxe, dans la mesure où elle en appelle au peuple et tente de ressusciter la mythologie ouvrière, alors que les principaux concernés se sont tournés vers le Front National. Tout comme le PS, la gauche radicale célèbre l’immigration comme une chance pour la France. Mais la concurrence mondiale a ruiné l’industrie française, tandis que la gentrification des métropoles a évincé le prolétariat des grandes villes. Le logement social est devenu le seul parc foncier qui lui soit accessible. Ne souhaitant plus cohabiter avec des populations issues de flux migratoires constants et devenir minoritaires sur leur territoire, les ouvriers ont migré à l’écart des villes-monde, modifiant ainsi les implantations démographiques traditionnelles, et bouleversant la géographie politique du même coup. Cette réalité n’échappe pas aux leaders de la gauche radicale, mais cette dernière ne peut pas non plus renoncer à ses inclinations xénophiles, ce qui la condamne à prêcher dans le désert.

Paradoxe de droite

À droite, le bourgeois classique et l’électeur populaire issu du périurbain et de la ruralité ont en commun un rejet de l’immigration et une hostilité de fait envers l’expression du multiculturalisme, bien que ce concept soit soumis à tous les amalgames.

Cependant, économiquement, un monde sépare ces deux catégories. Les classes aisées profitent de la mondialisation et de l’ouverture des frontières. La libéralisation décuple leurs opportunités et les conforte dans leur domination. Pour les classes populaires c’est l’inverse, libéralisation et mondialisation riment avec concurrence déloyale et précarisation.

Ces électorats sont séparés jusque dans leur répartition sur le territoire, puisque la bourgeoisie traditionnelle peuple les métropoles dynamiques et adaptées à la concurrence mondiale, là où les catégories populaires de droite vivent dans des zones de déclin économique, éloignées de la création de richesses, et où le taux de revenu annuel est particulièrement faible.

Les bourgeois et retraités aisés veulent plus d’Europe, ou au moins le maintien de ce qui est acquis. Les classes populaires ne veulent plus d’intégration européenne et souhaitent même revenir sur les fondamentaux de l’UE.

Se pose ainsi pour les partis de droite classiques, tout comme pour les partis de la droite antisystème, la problématique suivante : comment capter sur la base de l’immigration deux électorats diamétralement opposés sur les grandes orientations politiques et institutionnelles de leur pays ?

Quand la communication remplace la politique

L’outil miracle permettant de surmonter ces difficultés existe bel et bien : il s’agit de la synthèse.

La synthèse est ce qui permet de faire cohabiter au sein d’une même famille politique, et à travers une seule personnalité, des courants totalement antagonistes. Elle s’obtient en substituant l’action politique par la communication politique.

L’action politique vise à dire ce que l’on va faire, et à faire ce que l’on a dit. La communication politique consiste à adopter une posture temporaire définie par le contexte politique immédiat et par le public électoral auquel on est confronté. Dans une synthèse, on distribue donc des promesses contradictoires à des corps électoraux dont les intérêts divergent, en sachant très bien que certains seront floués.

Dans le contexte européen actuel, il apparait que la synthèse semble plus aisée à gauche. L’électorat favorable aux mouvements d’émancipation LGBT et/ou féministes incline favorablement vers le modèle de société multiculturaliste, et admet donc l’affirmation de l’islam comme identité du citoyen musulman. Pourtant, l’expansion d’un certain islam, de coloration salafiste, génère des dérives communautaires et des manifestations d’intolérance. Face à ces dérives, nombreux sont les responsables de gauche à fermer les yeux, voire à tolérer l’intolérance, tant qu’elle provient d’un client électoral. Mieux, le fait d’attendre en embuscade que la droite s’empare de ces sujets à des fins de polémiques, ce qui ne manque jamais d’arriver, permet à la gauche de ressouder l’ensemble de son électorat, en invoquant la lutte contre l’islamophobie et la droitisation des esprits.

En France, l’appel à la défense des valeurs républicaines est devenu un élément de langage phare du discours socialiste. Mais l’emploi qui en est fait est un contre-sens, puisque la République, qui symbolise la réunion d’individus divers dans leurs origines et leur culture au sein d’une communauté nationale, est ici invoquée dans un discours global qui exalte les particularismes communautaires.

La synthèse à droite paraît plus malaisée. Si Nicolas Sarkozy est le dernier à l’avoir réussie en 2007, il semble aujourd’hui impossible de rééditer une telle manœuvre, ce en raison de l’hostilité croissante et globale envers l’Europe. Comment bailler à la droite des métropoles l’accentuation de l’intégration européenne, ainsi que la libre-circulation des travailleurs et des marchandises, tout en promettant protection et justice sociale à une droite de la périphérie qui exige le retour de l’État dans l’économie et le rétablissement des frontières ?

La mondialisation a bouleversé le champ politique national en scindant les bases électorales de la gauche et de la droite, ce dans tous les pays, y compris aux États-Unis. Si le clivage gauche-droite est devenu secondaire, il constitue toujours un repère sur l’idée que l’on se fait de la société dans laquelle on souhaite vivre. Chaque camp se trouve ainsi contraint de surmonter les paradoxes nés de la mondialisation et de recoller les différentes pièces de son électorat par le biais de la synthèse. Ce à moins que la nouvelle géographie politique commune à tout l’Occident, opposant la métropole à la périphérie, ne donne naissance à une nouvelle forme d’entité politique, balayant définitivement les fossiles démocratiques que sont le bipartisme, la coalition au centre, et l’alternance unique.

La politique, une affaire de générations

Un trait d’union supplémentaire unit les nations occidentales dans leur diversité, il ne doit pas être sous-estimé car il est un facteur majeur dans le conservatisme politique et institutionnel de ces pays : Il s’agit de la démographie.

Les pays occidentaux ont une démographie faible et de ce fait une population vieillissante. Comparée au dynamisme démographique des autres continents, cette faiblesse dans le renouvellement de la population autochtone occidentale alimente l’idée du déclassement, tandis que les flux migratoires nourrissent la peur instinctive de la disparition de son pays, de sa culture, et au final de soi-même.

Demi-statère_romain_C_des_M.jpgCes considérations sont prégnantes dans les mouvements de droite, aussi bien classiques que populistes, même si ces derniers les assument beaucoup plus aisément, notamment en Grande-Bretagne avec UKIP, en Belgique avec le Parti Populaire, ou en Suède avec les Démocrates Suédois. Le fait de rompre un tel tabou et de rouvrir le débat sur la coexistence des civilisations facilite leur classement à l’extrême-droite. Pourtant, les problématiques issues de la coexistence ne sont pas liées aux pays de l’Europe blanche et chrétienne. Une enquête réalisée par Ipsos en 2011 révèle que ce phénomène touche aussi aux autres continents, il s’agit d’un phénomène inhérent à l’être humain, il est donc universel.

La faible démographie occidentale a également un effet pervers sur le renouvellement des classes politiques et institutionnelles. Par essence, les partis qui occupent le pouvoir représentent les classes dominantes, ils sont donc nécessairement conservateurs, puisque leur objectif est de demeurer en place. Ces mouvements sont largement soutenus par des populations qui, sociologiquement, ont toutes les raisons de vouloir préserver leurs acquis.

En Europe, cette population correspond à celle des baby-boomers, lesquels ont désormais atteint l’âge où leur place dans la société est faite et dont le but est de s’y maintenir. S’ajoute à cela les populations retraitées qui, même lorsqu’elles sont modestes, n’aspirent pas tant au changement qu’au statu quo, sachant par ailleurs que les retraités sont sensibles aux effets de l’inflation, et prisent donc la stabilité politique.

Pour les générations suivantes, l’héritage des baby-boomers consiste essentiellement en l’évocation quasi mythologique d’un âge d’or, les Trente Glorieuses, contrastant avec la crise économique qui a suivi et qui semble s’amplifier, le tout ponctué d’un legs écologique désastreux et d’une dette monstrueuse à supporter. S’ajoute à cela la rancœur devant le peu de perméabilité d’un marché du travail encore dominé par ceux qui ont connu dans leur jeunesse le plein emploi. La classe politique française symbolise cet égoïsme à la perfection. L’amertume est justifiée, mais il n’y a pas d’affrontement entre générations, car pour le jeune d’aujourd’hui le baby-boomer est aussi un parent, ou un grands-parents.

Il est de notoriété publique que les personnes âgées votent en masse et que l’absentéisme est fort chez les jeunes. La colère envers les classes dominantes qui régissent le monde occidental est certaine, les partis populistes montent, le changement semble de plus en plus à portée de main, il se fait entendre, mais il ne vient pas. Tout simplement parce que les forces du conservatisme sont plus fortes encore, même si elles sont silencieuses.

Tant qu’il n’aura pas résolu ses problèmes démographiques, l’Occident semble destiné à s’enfoncer dans un marasme économique et dans une crise existentielle, sans espoir d’une reprise en main par le haut, par le politique. Le paradoxe occidental, c’est de constater son déclin mais de juger néfaste ce qui pourrait y remédier. Une affaire de générations.

samedi, 12 mars 2016

Introduction aux nouvelles guerres de l'image

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Introduction aux nouvelles guerres de l'image

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

La guerre de l'image c'est-à-dire l'utilisation d'images pour contribuer à la finalité générale de la guerre - faire céder la volonté politique d'un adversaire - est tout sauf récente. De ce point de vue, utilisée comme arme voire en conjonction avec des armes, elle obéit à des constantes. Ceci vaut pour la guerre au sens strict, celle qui implique la mort collective infligée de façon systématique dans un but politique, mais aussi pour cette "guerre pour les cœurs et les esprits" qu'est la conquête idéologique des territoires mentaux.
Nous proposerons de distinguer trois types, qui se mêlent largement dans la pratique :
- l'image exaltante
- l'image probante
- l'image offensante.

L'image exaltante doit produire de l'enthousiasme, source de combativité et de cohésion. Ainsi, il est bien connu que le "moral", des troupes, des civils ou des militants, est à la fois une ressource à augmenter et un bien à protéger des attaques adverses. Or il se nourrit d'une imagerie commune. L'enthousiasme suppose un mélange variable d'amour (pour notre chef, notre nation, notre cause, nos ancêtres, notre communauté), d'admiration pour ces entités qui nous dépassent, d'identification et de sens la continuité (nous partageons ces sentiments sublimes avec d'autres frères et des ancêtres), mais aussi de colère au moins potentielle contre ceux qui viendraient à offenser les principes ainsi représentés. Un portrait du roi ou du petit père des peuples, un tableau de bataille, ou la photographie de trois GI's dressant le drapeau américain à Iwo Jima en guise de legs à la "mémoire de nos pères" et autres idéalités idéalisées répondent parfaitement à cette définition.

L'image probante se situe dans un autre registre : elle démontre une réalité qui devient facilement preuve à charge (leurs crimes qui expliquent pourquoi nous combattons). La démonstration de l'atrocité ou de la défaite et punition de l'autre fournit, au moins depuis l'invention de la photographie, une source d'inspiration inépuisable.

L'image "rassurante" (oui nos troupes ont belle allure et bon moral, oui, nos camarades étaient effectivement nombreux et mobilisés) n'est certes pas négligeable, mais son impact est souvent moindre. Difficile en ce domaine de rivaliser avec de grandes icônes comme une petite fille courant sous le napalm, par exemple.
L'image probante est toujours un enjeu majeur, d'autant qu'une telle image appelle par nature la citation ou la reprise.

Quant à l'image offensante elle est censée produire un effet d'humiliation qui n'est en rien inconciliable avec son caractère probant (oui, cela s'est bien produit ainsi) ou exaltant (oui, nous nous réjouissons de voir nos adversaires ainsi défaits et notre triomphe affirmé). L'offense résulte du ridicule de l'adversaire (et en ce sens cela inclut le très riche domaine de la caricature), comme de la vision de son abaissement et de sa souffrance (ici la violence par l'image du 11 septembre est insurpassable) mais dans tous les cas il s'agit d'une diminution d'autrui. La notion de ce qui est offensant pour l'autre ou de ce qui peut lui infliger une souffrance psychique est l'objet de débats incessants. Ils portent sur ce qu'il licite de montrer soit, parce que cela donnerait trop de plaisir ou trop d'impact à l'adversaire (par exemple, l'ennemi ou le terroriste serait "trop content" de voir les dégâts qu'il a faits), soit du fait qu'elles touchent au non-représentable (voir la question des photos de la Shoah dont des photos seraient pour certains comme une concession faite aux révisionnistes de rentrer sur le terrain de la preuve par l'image) soit, plus rarement sur le fait que certaines images seraient trop cruelles, qu'elles stigmatiseraient une communauté, qu'elles témoigneraient de trop d'hostilité pour être tolérées. D'où des effets d'abîme et des problèmes d'interprétation. Faut-il filmer les morts du 11 septembre ou ceux de la seconde guerre du Golfe au risque de réjouir les islamistes ou de leur donner des arguments ? Accepter qu'un hebdomadaire français montre des talibans paradant avec les dépouilles de soldats français ?
 

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Et les caricatures de Mahomet ? Qu'est-ce qui les rend intolérables ? Qu'elles enfreignent la prohibition de l'image portant sur le sacré ? Qu'elles fassent à des musulmans une offense que n'éprouveraient pas des catholiques devant une couverture de Charlie hebdo sur le pape et le préservatif ? Qu'elles traduisent une crainte irrationnelle de leurs auteurs (crainte du nom d'islamophobie), crainte dangereuse et contagieuse, donc agressive ? Qu'elles énoncent une thèse implicite et fausse (en transformant le turban du Prophète en bombe on affirme que "tous" le musulmans sont intolérants et violents par nature") ?

Que ces fonctions soient des constantes n'empêche pas que la production et propagation des images bouleverse leurs règles d'utilisation. L'apparition de la photographie dans les conflits a largement été commentée à mesure de son caractère irréfutable présumé (oui, cette scène a bien été présente devant l'objectif, je ne peux en douter). La valeur probante de l'image peut être remise en cause par bien des stratégies réelles ou supposées. Et les arguments qui nourrissent la méfiance à leur égard sont bien connus:

- elle peut être truquée, du caviardage de Trotsky sur les photos argentiques aux trucages numériques de vidéos presque en temps réel.
- elle peut être scénarisée comme l'érection du drapeau à Iwo Jima, produite pour être filmée, constituer un pseudo-événement ....
- elle peut être sortie de son contexte, réinterprétée par un titre ou un commentaire trompeur, remontée si elle est animée, sélectionnée selon une intention
- elle se prête à des lectures contradictoires. Là où l'un voit une bouleversante photo des camps, l'autre s'étonne de l'attitude ou de la morphologie de tel personnage qui lui paraît sentir le trucage. Là où l'un voit la chute des Twin Towers touchée par un avion, l'autre constate l'effondrement d'un édifice qu'il croit physiquement inconciliable avec l'explication "officielle" et se persuade que la preuve que les tours étaient truffées d'explosifs crève les yeux.

- et bien sûr nos codes décidant quelles sont les images licites ou sacrilèges varient énormément : la télévision US tente de cacher les morts (provoqués ou subis par son armée), les vidéos jihadistes se exaltent mort annoncée (testaments de kamikazes), valant martyre (les victimes musulmanes) ou manifestant le châtiment divin (ennemis tués, otages exécutés).

Or le mode de circulation des images ouvre encore davantage le jeu. Celui qui contrôle militairement ou politiquement un territoire en contrôle de moins en moins les flux d'images. Il était déjà bien connu durant la Guerre Froide que le rideau de fer n'arrêtait pas les ondes (celles de radio Free Europe, mais surtout, celles infiniment plus subversives de la télévision ouest-allemande). Il est devenu évident au cours des années 90 que le monopole US des télévisions d'information internationale (voir CNN pendant la première guerre du Golfe) était éphémère. La circulation de l'image sur Internet rend caduque toute tentative de censure totale des images probantes ou offensantes adverses.

 Ce qui ne veut pas dire que des censures partielles soient impossibles (voir la Chine) ni qu'il soit impossible de s'abriter des images de l'autre soit en s'isolant dans sa bulle informationnelle, soit en décrédibilisant les images adverses. Voir les organisations pro-israéliennes démontrant "preuve à l'appui" que les images de victimes civiles de Tsahal ne sont que du "Palywood", un cinéma hollywoodien truqué et posé par des Palestiniens abusant des journalistes européens jobards.

Le-Honzec-Levy-Dictateur.jpgDans les années 60, Mc Luhan écrivait : « Les guerres chaudes du passé se faisaient au moyen d’armes qui abattaient l’ennemi homme par homme. Même les guerres idéologiques consistaient au XVIII° et XIX° siècle à convaincre les individus un par un d’adopter un nouveau point de vue. La persuasion électrique par la photographie, le cinéma et la télévision consiste, au contraire, à plonger des populations tout entières dans une nouvelle imagerie. »

Certes, mais la culture (ou si vous préférez l'idéologie) se venge de la technique en permettant de construire des digues et défenses contre les flux d'images concurrentes, de protéger notre interprétation du conflit et du réel par d'autres images.

Le féminisme, une idéologie dépassée

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Le féminisme, une idéologie dépassée

Ex: http://zentropa.info

Les combats des femmes d’aujourd’hui ne peuvent être ceux des féministes d’hier : les Antigones entendent sortir de l’impasse idéologique du féminisme conventionnel, système mensonger qui détourne les femmes des enjeux réels de notre société. Notre féminité retrouvée et assumée sera notre arme pour construire le monde de demain !

Dans le combat culturel de notre siècle, sortir de l’impasse féministe est une nécessité et une urgence. Le féminisme conventionnel, dont les mots d’ordre n’ont pas changé depuis les années 1950, est une idéologie dépassée incapable de faire face aux enjeux réels de notre temps. Le féminisme d’autrefois était une force de révolte et de contestation contre des normes aberrantes : nous saluons toutes celles qui ont lutté pour rendre leur dignité sociale aux femmes, en les sortant de l’impasse du XIXe siècle bourgeois. Nous sommes les héritières de leurs luttes. Mais notre époque est celle d’une rébellion bien conventionnelle : les institutions féministes sont devenues des tentacules étatiques prônant la liberté du producteur-consommateur. Le féminisme a vécu : il est temps de le dépasser. Pour commencer, abandonnons les combats illusoires.

Refuser les combats illusoires
Les féministes conventionnelles combattent encore et toujours un patriarcat imaginaire, bataillant contre quelques arbres qui cachent la forêt, orientant la société vers des débats contre-productifs, sinon dangereux.


Le débat est-il vraiment celui de la parité dans les conseils d’administration ? Ne serait-ce pas plutôt celui d’une redéfinition de notre système économique basé sur l’exploitation illimitée de nos ressources naturelles et humaines ?


Le débat est-il vraiment celui de la taxe tampon ? Ne serait-ce pas plutôt le moment de nous affranchir de la culture du jetable ? Les tampons sont toxiques et à usage unique, une coupe menstruelle se garde dix ans.


Parlons pilule : le débat est-il vraiment celui de la libre disposition de son corps ? Ne serait-ce pas plutôt celui de se libérer de cette castration chimique supportée par les femmes, de ces hormones de synthèses que l’on achète tous les mois, qui bloquent l’ovulation sous couvert de confort ? Ne serait-ce pas plutôt de se reconnecter à son corps, d’apprendre à reconnaître son cycle et à maîtriser soi-même sa fécondité ?
Le débat est-il vraiment celui du partage du temps dans le congé parental ? Ne serait-ce pas plutôt celui de la redéfinition de la place de la famille dans la société, du rôle primordial de la mère les premiers mois du nourrisson ?


Le combat est-il vraiment celui du Madame ou du Mademoiselle quand des femmes sont agressées dans les rues de Cologne ? Le combat est-il vraiment celui de l’ « égalité réelle » quand 80% des travailleurs du dimanche dans les zones touristiques sont des femmes à temps partiel ? Le combat est-il vraiment de sortir madame Sauvage de prison quand les coupables de violences sont relâchés après deux mois d’incarcération?

Nous pourrions écrire un livre sur ces faux sujets sur lesquels s’escriment les féministes actuelles, jouant ainsi parfaitement le jeu du capitalisme libéral-libertaire ! Ce féminisme déconnecté du réel n’a aucune réponse à apporter aux Françaises.

Retrouver notre féminité
Les mouvements idéologiques des dernières décennies n’ont eu de cesse de déconstruire les rapports hommes/femmes pour mieux atomiser la société, en faisant de la femme un homme comme les autres ou en défendant l’idée de la guerre des sexes. Nous dressons de leurs actions un bilan dévastateur. Ces raisonnements stériles ont gravement impacté les rapports entre les sexes, que les féministes considèrent soit comme une interminable lutte entre oppresseur et opprimé, soit comme une rivalité jalouse. Nous sommes les deux moitiés du même ensemble, aussi indispensables l’un à l’autre que le jour et la nuit ! L’homme et la femme ne s’additionnent pas, ils forment un tout cohérent qui tend vers l’harmonie, ils sont interdépendants et essentiels à la fécondité de l’humanité, dans tous les sens de ce terme. Le nier relève de postures politiques et idéologiques qui minent nos vies quotidiennes et hypothèquent l’avenir.

Nous pensons que la culture s’ancre dans la nature, que les différences sexuelles existent biologiquement et, en s’exprimant, structurent symboliquement la société. Il n’y a pas rupture, mais continuité et interpénétration entre la nature et ses mises en scène culturelles. Vivre pleinement son sexe biologique constitue le meilleur moyen d’en renouveler la construction sociale et d’obtenir des changements en accord avec ce que nous sommes. Tandis qu’affirmer, sans nuance, que le genre n’est qu’une construction culturelle source d’injustices, qu’il convient de supprimer les normes et les repères constitue une erreur fondamentale et destructrice !

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Cette complémentarité des sexes ne doit pas être vécue de manière fixe, avec une liste de tâches « féminines » ou « masculines ». Pour autant, calquer nos comportements sur ceux des hommes est vain. La différence n’est pas synonyme de domination ou de hiérarchie ; un peu d’altérité ne ferait pas de mal dans ce monde de Narcisse !

Construire la société de demain
Nous ne sommes pas les victimes des hommes ou du patriarcat international. Notre combat est ailleurs : nous voulons nous libérer d’une société déshumanisée, qui n’est plus qu’une machine économique sans âme, sans passé ni avenir. Avec la complicité des féministes, les femmes sont les premières consommées et les premières consommatrices de notre « société kleenex ». Nous avons une place essentielle dans cette lutte.
Les Antigones prônent l’autonomie des femmes et leur enracinement dans leurs familles, dans la vie locale, dans la société. Construire l’avenir est notre combat essentiel : nous ne reposons pas seulement sur nous-mêmes, et avons des comptes à rendre à nos héritiers. Alors que le féminisme beauvoirien ose affirmer que la maternité est un fardeau, une discrimination, nous considérons que donner la vie, permettre à demain d’exister, est un bel et bien un privilège. Et nous entendons en user comme tel. Afin de créer le lien entre le passé et l’avenir, de transmettre la mémoire et le sens des choses, la chair et le sang d’une civilisation. Or la maternité est aujourd’hui mise en danger par sa technicisation : GPA, congélation d’ovocyte, demain utérus artificiel, etc. Si la maternité est un moment par nature féminin, il n’est pas la propriété des individus, mais la condition d’existence de l’humanité. Permettre aux femmes de vivre une maternité libre et sereine devrait donc être une préoccupation féministe de premier ordre, au lieu de l’envisager comme une servitude ou un frein à la carrière !

Cela dit, les femmes ne vivent évidemment pas leur fécondité uniquement à travers la maternité, d’autres voies, toutes aussi importantes, demandent encore et toujours à être explorées. Transmettre peut se faire de mille façons et notre féminité, notre nature féconde et créatrice, est une arme dans ce combat. Cela commence par les actes : changeons nos habitudes de vie qui servent le capitalisme de séduction. Obstinément, jour après jour, grain de sable après grain de sable.

Le combat des femmes, c’est ici et maintenant. Dans la rue, les journaux et les livres pour faire entendre nos voix. Au foyer, centre d’où l’on rayonne. Dans les bois, les champs et nos jardins pour nous réapproprier la nature. Loin des systèmes idéologiques, ancrées dans la réalité de nos vies.

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vendredi, 11 mars 2016

Un regard inquiet vers l’Allemagne

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«L’intoxication de la culture du débat»

Un regard inquiet vers l’Allemagne

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

En 1952, juste quelques années après la guerre et seulement un an après sa création, la Cour constitutionnelle fédérale allemande a interdit, pour la première fois dans son histoire un parti: la Sozialistische Reichspartei (SRP) [parti socialiste de l’empire]. Ce parti se considérait comme le successeur de la NSDAP [parti d’Hitler]. Quatre ans plus tard, en 1956, fut décidé jusqu’à nos jours, une nouvelle et ultime interdiction de parti, à savoir le Parti communiste allemand (KPD).


La Cour constitutionnelle tenta, par ces deux interdits, à répondre aux dispositions de la toute jeune Loi fondamentale de la République fédérale allemande, dans ses articles sur les partis (Article 21 Lf.), exigeant une démocratie forte: «Les partis qui, d’après leurs buts ou selon le comportement de leurs adhérents, tendent à porter atteinte à l’ordre constitutionnel libéral et démocratique, ou à le renverser, ou à mettre en péril l’existence de la République fédérale d’Allemagne, sont anticonstitutionnels.» Et de continuer: «La Cour constitutionnelle fédérale statue sur la question de l’anti-constitutionnalité.» Notamment cette dernière disposition devait garantir que le reproche de l’anti-constitutionnalité ne devienne pas un instrument de campagne électorale et de diffamation des adversaires politiques et que la question de l’anti-constitutionnalité soit étudiée de façon approfondie au plan juridique.


On sait peu de choses sur la façon dont la Cour constitutionnelle avait défini l’anti-constitutionnalité et notamment la notion de l’ordre constitutionnel libéral et démocratique (FDGO) évoqué dans l’article 21. On ne peut omettre de rappeler cette définition :
«L’Ordre constitutionnel libéral et démocratique dans le sens de l’article 21 II GG est un ordre qui établit, en dehors de toute violence et contrainte, un ordre d’Etat de droit sur la base de l’autodétermination du peuple, selon la volonté de la majorité, dans la liberté et l’égalité. Il faut inclure dans les principes fondamentaux de cet ordre au moins: le respect des droits humains concrétisés dans la Loi fondamentale, notamment le droit de la personne à la vie et au libre épanouissement, le respect de la souveraineté populaire, de la séparation des pouvoirs, de la responsabilité du gouvernement, du respect de la loi de la part de l’administration, de l’indépendance des tribunaux, du principe du multipartisme et de l’égalité de chances pour tous les partis politiques avec le droit constitutionnel de la formation et de l’exercice d’une opposition.» (BVerfGE 2, 1; Leitsatz 2, 12s.)


Malgré cela, on est en Allemagne en passe de placer les opinions et les activités politiques indésirables sous le verdict d’«extrémisme» politique afin de les rendre anticonstitutionnelles. Pendant plusieurs décennies, au cours de la guerre froide, il était opportun de mettre en garde notamment contre l’«extrémisme de gauche» et de mettre cette étiquette sur nombre de mouvements sociaux critiques. Depuis le début des années 90, certains cercles n’ont pas hésité à utiliser cette notion à la suite de l’adhésion de la RDA à l’espace occidental du pays – malgré la situation catastrophique due à cette adhésion, tant sur le plan économique que social, des populations de cette partie du pays – et recommencent depuis quelques années à utiliser la grande menace de l’«extrémisme de droite» concernant les citoyens de la partie orientale de l’Allemagne.


L’ancien président du Bundestag Wolfgang Thierse a exprimé sa suspicion envers la population de l’Est de l’Allemagne. Ce fut le cas après que, dans une ville de l’est de l’Allemagne, une centaine de personnes avaient tenté, en criant «Nous sommes le peuple», d’empêcher les passagers d’un bus de sortir devant un centre d’hébergement pour réfugiés et que, dans une autre ville de la région, un autre centre tout neuf ait été incendié avant qu’il n’ait pu être utilisé. Thierse a su immédiatement qui dénoncer en affirmant que les populations de l’est de l’Allemagne étaient plus «réceptives pour des messages misanthropes» et «moins enracinées dans leurs convictions démocratiques et morales». Cela rappelle les années 90 lorsqu’on tenta d’expliquer des manifestations violentes d’une certaine jeunesse de l’Est par des thèses absurdes qui devaient surtout servir à dénigrer l’éducation et le système scolaire de l’ancienne RDA.

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Les différents points de vue entre l’Est et l’Ouest du pays est illustré par le livre d’un partisan du mouvement PEGIDA (Sebastian Hennig: «Pegida. Spaziergänge über dem Horizont. Eine Chronik» [Une promenade au-dessus de l’horizon. Une chronique]). On peut lire dans la préface: «On ne peut nier: la majorité des manifestants de Pegida sont des personnes ayant déjà été dans la rue en automne 1989. […] L’engagement de Pegida de 2014/2015 n’est pas la suite de la révolution de 1989/90. Mais il y a des ressemblances: en y regardant de près même des ressemblances étonnantes. Nous sommes confrontés à une accumulation de problèmes qu’on ne peut exprimer avec le vocabulaire du système politique au pouvoir. Ceux qui tentèrent de poser ouvertement les questions dérangeantes dans leur propre langage furent rapidement traités de nazis par la presse alignée – ou se présentant comme telle. Cette réaction stupide de la presse a attisé les protestations et a finalement accentué la mobilisation des forces. Le fait de parler d’une ‹manifestation nazie› n’est que le reflet d’une impuissance des responsables politiques, incapables de sortir de leurs idées fixes, ne voulant pas se confronter à la nouvelle réalité. La phrase d’introduction du premier appel de Neues Forum de septembre 1989 reste entièrement d’actualité: ‹Dans notre pays, il semble que la communication entre l’Etat et la population est perturbée›.»


Michael Beleites, auteur de la préface du livre a tout de même été représentant de la Saxe pour les documents de la Stasi pendant 10 ans, de 2000 à 2010. Ne serait-il pas possible qu’un grand nombre des habitants de l’Allemagne de l’Est ait une plus forte sensibilité face aux mensonges et à la tromperie en politique et aux tendances dictatoriales?

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Un collègue de parti de Wolfgang Thierse, le ministre allemand de la Justice Heiko Maas est allé plus loin encore. Il a placé tous ceux qui émettaient des doutes quant à la légitimité de la politique allemande actuelle concernant l’asile et les réfugiés, dans le groupe des «incendiaires spirituels» [geistige Brandstifter]. On ne fit pas même halte devant l’ancien juge de la Cour constitutionnelle Udo Di Fabio, ayant rédigé une expertise juridique pour le gouvernement bavarois, ce qui incita un journal tout à fait conformiste («Kölner Stadt-Anzeiger») d’écrire le 15 février 2016: «La perversion de la culture du débat en est venue à ce que le ministre de la Justice Heiko Maas (SPD) place l’ancien juge de la Cour constitutionnelle Di Fabio dans le groupe des incendiaires spirituels.» Le triste dérapage verbal du politicien de la CDU et commissaire de l’UE Günther Oettinger face à la présidente du parti Alternative für Deutschland (AfD) Frauke Petry, n’a retenu l’attention des médias que brièvement. Normalement, de tels manquements à la dignité d’autrui exigeraient une démission.


Mais une telle perversion de la culture du débat n’est pas due au hasard. Son objectif est la diffamation et l’affaiblissement de la démocratie. Il s’agit d’empêcher une opposition «fondée sur la Constitution et capable de représenter une opposition». En ce basant sur le bon vieux principe «diviser pour régner!». C’est le résultat du fait que la classe politique du pays veut gouverner contre la volonté du peuple et qu’il n’est donc plus possible de lutter avec des arguments. Et cela se passe dans une situation où de lourdes tâches nous attendent. En fait, la politique allemande se trouve, depuis un certain temps déjà, face à une série de crises sérieuses et très réelles. Un coup d’œil attentif dans les journaux le prouve. Mais en réalité, on ne s’efforce pas de trouver des solutions à ces crises, mais bien au contraire de les attiser (sciemment?). Au lieu de chercher avec la population des solutions, auxquelles les gens pourraient faire confiance, on construit des états d’exceptions, on parle d’«absence d’alternatives», on impose de force des solutions, on gouverne contre le peuple – et tout cela avec le soutien des médias, mais aussi avec celui de personnalités et de pays étrangers, voire d’organisations internationales. Une chose est certaine: ce n’est pas ainsi qu’on trouvera des solutions correspondant au bien commun.


Dans son livre «Mit der Ölwaffe zur Weltmacht» [Vers la domination du monde avec l’arme du pétrole] William F. Engdahl a intitulé un chapitre «Le ‹projet Hitler›». Il y décrit les réseaux du monde de la finance des Etats-Unis et de la Grande Bretagne dans les années 20 et 30 du siècle passé, qui mirent tout en œuvre pour affaiblir les démocraties européennes et permettre aux dictateurs de prendre le pouvoir. D’autres ouvrages importants confortent les thèses du livre d’Engdahl. Ce sont entre autres ceux de l’historien anglais Antony C. Sutton «Wallstreet und der Aufstieg Hitlers» [Wallstreet et la montée d’Hitler], de l’historien suisse Walter Hofer paru en 2001 et de l’historien américain Herbert R. Reginbogin «Hitler, der Westen und die Schweiz 1936–1945», ou encore celui paru il y a quelques années de Hermann Ploppa «Hitlers amerikanische Lehrer. Die Eliten der USA als Geburtshelfer des Nationalsozialismus» [Les maîtres américains d’Hitler. Les élites américaines comme accoucheuses du national-socialisme].


Aujourd’hui, même sans l’apparition d’un nouveau Hitler, le danger de la dictature est bien réel, également d’une dictature en Allemagne – cette fois-ci venant d’une autre direction géopolitique et avec d’autres formes de propagande que celle utilisée au cours des 12 années entre 1933 et 1945. Quel autre sens pourrait avoir sinon ce chaos voulu? Faut-il croire que la classe politique allemande voit sa voie vers la démocratie bouchée par l’ignorance et l’arrogance? Ou y aurait-il un plan caché dans tout ça?

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Martin Niemöller, ce théologien évangélique poursuivi par les nazis, nous a transmis la pensée suivante: «Lorsque les nazis ont déporté les communistes, je me suis tu, car je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils ont mis en prison les sociaux-démocrates, je me suis tu, car je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils s’en prirent aux syndiqués, je me suis tu, car je n’étais pas syndiqué. Lorsqu’ils s’en sont pris à moi, il n’y avait plus personne pour protester.»


Cette pensée n’a-t-elle pas regagné en actualité face à la «perversion de la culture du débat», des tentatives d’exclusion sociale et de dénigrements en Allemagne? 

Une policière décrit la vie quotidienne dans les grandes villes allemandes

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Toujours plus d’espaces de non-droit étatique en Allemagne

Une policière décrit la vie quotidienne dans les grandes villes allemandes

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

rt. En novembre 2013, une lettre de lecteur fit fureur dans la revue Deutsche Polizei. La policière allemande d’origine grecque Tania Kambouri y racontait ouvertement sa vie quotidienne de policière sur le terrain. Elle décrit avec précision les lieux de non-droit qui se sont formés en plein centre de l’Allemagne, essentiellement dans les quartiers musulmans de la région de la Ruhr, à Brême ou à Berlin. En tant que policière, elle se heurte à toujours plus de difficultés dans l’exercice de son travail et en tant que fonctionnaire, elle est de moins en moins respectée. Dans l’accomplissement de son travail, elle n’est plus respectée en tant qu’être humain, très souvent blessée dans sa dignité et cela la touche profondément.


kambouriL._SX312_BO1,204,203,200_.jpgLa lettre de lecteur de Tania Kambouri fut très bien accueillie par ses collègues, ce qui l’incita à décrire ses expériences professionnelles dans un livre intitulé «Deutschland im Blaulicht – Notruf einer Polizistin» [L’Allemagne et les gyrophares – Appel d’urgence d’une policière]. Prenant des situations quotidiennes vécues dans son travail de policière sur le terrain, par exemple les parcages non autorisés, des disputes, des prises aux mains ou des contrôles d’identités, cette femme de 33 ans constate que les règles fondamentales d’un ordre libéral et démocratique sont de moins en moins respectées et cela particulièrement par des groupes de migrants. Ces gens ne reconnaissent pas la police comme représentante de la force publique mais y voient leurs ennemis. De ce fait, les policiers sont de plus en plus empêchés d’accomplir leurs missions et doivent craindre d’être victimes de violences. Il n’est plus question d’imposer le droit. Du coup, on observe des espaces de non-droit dans lesquels ce ne sont plus les lois qui régissent, mais la loi du plus fort.


Tania Kambouri critique les dits «juges de paix» des clans musulmans qui interviennent lors de disputes entre musulmans. Ces personnes ne jugent pas selon les lois allemandes, mais selon leurs propres traditions. Ainsi les structures parallèles se renforcent et l’ordre étatique est remis en question. Jusqu’à présent la politique et la justice ont fermé les yeux. Ainsi, Tania Kambouri exige davantage de soutien politique et juridique pour le travail de la police.

Elle ne se contente toutefois pas de décrire les dysfonctionnements, mais elle en analyse l’origine et soumet des propositions. Ce n’est certes pas par hasard qu’elle s’appuie sur des propositions de la procureure berlinoise Kirsten Heisig,1 malheureusement décédée bien trop jeune. Ce n’est qu’en appliquant avec énergie et conséquence les normes étatiques, à l’aide des moyens mis à disposition par l’Etat de droit, qu’on pourra faire disparaître les structures parallèles. Il faut poser les bases dès le jardin d’enfants. L’apprentissage de la langue allemande et la coopération avec les parents doivent être exigés et sont primordiaux. Les infractions et les délits – même mineurs – doivent être sanctionnés immédiatement pour avoir un effet d’apprentissage et de changement de comportement. Cela exige une coopération étroite entre les divers offices et institutions. La réduction de l’aide sociale doit également être envisagée dans de tels cas. Tout comme Kirsten Heisig, Tania Kambouri établit un rapport entre des sanctions trop faibles ou fixées tardivement et la stabilisation des comportements délinquants.Malgré plusieurs tentatives politiques de la faire plier, Tania Kambouri a tenu bon. Pour elle, seule la Loi fondamentale allemande compte. Selon elle, il va de soi qu’il est possible pour toute personne immigrée d’entreprendre des efforts d’intégration dans le pays, ce qui est le cas pour la grande majorité. La société doit exiger de toute personne voulant rester dans le pays cette capacité d’adaptation et une initiative personnelle. Comme conclusion, l’auteur décrit les difficultés quotidiennes auxquelles se heurte la police dans son travail. Il apparaît que les policiers en Allemagne sont de plus en plus victimes d’injures, voire d’agressions physiques, sans réel soutien de la part de la politique et de la justice. Tania Kambouri exige plus de compréhension et de soutien.    •

1    Kirsten Heisig. Das Ende der Geduld. Konsequent gegen jugendliche Gewalttäter.

ISBN 978 3 451 30204 6

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jeudi, 10 mars 2016

L’Arabie saoudite met-elle le feu aux poudres pour déclencher une nouvelle guerre au Proche-Orient?

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L’Arabie saoudite met-elle le feu aux poudres pour déclencher une nouvelle guerre au Proche-Orient?

par Andreas Becker

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Actuellement, l’Arabie saoudite ne s’équipe pas seulement en matériel de guerre, mais semble être en effet avide de mettre le feu aux poudres. Ces derniers jours, des avions de combat saoudiens ont été transférés sur la base aérienne turque d’Incirlik. Ce transfert a eu lieu dans le cadre de la coalition militaire sous la direction des Etats-Unis contre l’Etat islamique (EI), dénommé aujourd’hui de préférence «Daech» par les politiciens et les médias occidentaux. Il faut considérer l’alliance turco-saoudienne contre la Syrie et l’Iran comme une alliance sunnite contre les chiites. Le Liban se montre cependant récalcitrant à la revendication saoudienne d’entrer dans son alliance militaire, comme le montre la lettre ouverte d’un important chrétien maronite adressée récemment au roi saoudien Salman. Lettre préconisant la paix, écrite à la veille d’une nouvelle guerre?

Depuis une semaine, le royaume du désert, riche en pétrole, est le théâtre de manœuvres militaires les plus étendues de son histoire. Y participent des forces armées provenant de 20 Etats différents: L’Arabie saoudite jouit actuellement des revenus des flux financiers investis, ces dernières décennies, dans des Etats arabes et africains. L’opération «Northern Thunder» («Tonnerre du Nord»), entamée il y a dix jours, est supposée durer une semaine encore. Elle ne fut communiquée que le jour initial même, parallèlement avec la menace de Riad, adressée au président Bachar al-Assad, de «le renverser par la force». C’est précisément ainsi que les guerres commencent.


La raison est que la victoire de l’EI contre Assad se fait attendre. Grâce au soutien aérien russe, le gouvernement syrien fut capable de reconquérir finalement certains territoires. Les Russes réussirent, assez rapidement, dans ce que la coalition anti-EI, dirigée par les Etats-Unis, n’atteignit pas une année durant: bloquer l’avancée de l’EI. Il faut pourtant préciser que le successeur d’Al-Qaïda n’est toujours pas vaincu.


L’Arabie saoudite mène déjà une guerre au Yémen contre les rebelles houthis. Le front anti-chiite est pourtant en train de s’élargir, menaçant d’englober un territoire allant de la Méditerranée au golfe Persique, de la frontière turque à la pakistanaise et l’afghane. En se montrant prête, de manière démonstrative, à intervenir militairement dans le conflit du Proche-Orient, Riad dissimule, selon sa propre logique, le fait qu’elle prend elle-même partie au conflit. L’Arabie saoudite a formé une alliance d’intérêts avec les Etats-Unis amis contre les alaouites au pouvoir en Syrie, dont est originaire la famille présidentielle d’Assad et qu’on considère comme faisant partie des chiites. Les raisons pour cette alliance anti-Assad ne sont pas identiques, mais la devise «L’ennemi de mon ennemi est mon ami» suffit pour se mettre d’accord pour déclencher une insurrection contre le gouvernement Assad.


Dans ce but, des clans syriens sunnites furent courtisés. On leur fournit argent et armes et leur assura un soutien logistique. Au début, Washington déclara qu’une «Armée syrienne libre» se battait contre le dictateur Assad et en faveur de la démocratie. Mais l’Armée syrienne libre se révéla, peu après, être en grande partie, des milices islamiques telles que le Front al-Nosra et l’Etat islamique (EI). Ni Riad, ni Washington n’accepte de le reconnaître. On ne parle pourtant presque plus de l’Armée syrienne libre aujourd’hui, mais surtout des meurtres perpétrés par les islamistes et dont les victimes sont avant tout des chrétiens. Pour le moment, il y a une zone d’ombre quant aux gouvernements et institutions qui soutiennent secrètement l’Etat islamique et ses rejetons.

Le Liban, un contre-modèle

Le Liban est le seul Etat du Proche-Orient à population fortement chrétienne. A l’origine, il fut un territoire de protection autonome pour les chrétiens vivant dans l’Empire ottoman et qui face à la répression se retirèrent dans ces terres maritimes et montagnardes. Durant les troubles sanglants du conflit au Proche-Orient, le pays a perdu sa majorité chrétienne. La cohésion et l’existence même du pays sont dues aux chrétiens et à leur foi, base de leur culture. Le Liban est l’exception remarquable d’un pays au Proche-Orient dont tous les différents groupes font partie du gouvernement.


Suite à ces évènements, les chrétiens auraient de bonnes raisons de se montrer, eux aussi, rancuniers. Ils pourraient donc également recourir aux armes, à l’instar des autres groupements religieux, mais ne le font que s’ils y sont contraints. Leur connaissance de l’histoire est bien là mais ils n’éprouvent aucun besoin de revanche.


La raison pour laquelle les chrétiens ne sont plus majoritaires dans ce pays – qui est en réalité le leur – est la fondation de l’Etat d’Israël et l’expulsion des Palestiniens, des musulmans sunnites et des chrétiens du pays. Ne voyant plus, dans un proche avenir, la possibilité de rentrer dans leur pays, l’OLP tenta de faire du Liban leur nouvel Etat. Une partie des Libanais sunnites les soutinrent.


S’en suivit une guerre civile sanglante. La tentative échoua. Le bilan fut catastrophique en vies humaines et en destructions. 27 ans après la fin de la guerre, le Liban est encore loin de bénéficier du niveau de vie qu’il avait auparavant grâce aux chrétiens. De même les Libanais doivent aux chrétiens que leur pays ne soit pas devenu un second Irak, une seconde Syrie, un second Yémen, une seconde Libye.


Tenter de continuer l’analyse des troubles libanais qui dominent les rapports entre les forces anti- et pro-syriennes, anti- et pro-occidentales, anti- et pro-israéliennes etc. dépasserait le cadre prévu et n’apporterait probablement plus de confusion que d’éclaircissement.

La «vengeance» saoudienne

Pour comprendre la situation actuelle, il importe juste de savoir que la Syrie vint en aide aux chrétiens dans la tentative de conquête palestinienne des années 70. Puis, il faut également tenir compte que le nombre de chiites, ayant considérablement augmenté au cours de ces récentes décennies, ces derniers se voient comme les alliés naturels des alaouites syriens.
Les chrétiens du Liban sont reconnaissants envers la Syrie pour leur aide militaire d’alors. Mais précisons également que la majorité des chrétiens libanais ne voulut pas d’un Liban sous protectorat syrien, raison pour laquelle ils soutinrent les Syriens qui se retirèrent en 2005. Cela ne change rien à la connaissance précise dont disposent les chrétiens libanais à propos des conditions de vie de leurs frères de foi chrétienne en Syrie, desquels ils sont souvent proches par des liens parentaux. En effet, ces conditions sont nettement meilleures sous l’alaouite Assad que sous une domination sunnite. Alors que le Hezbollah chiite lutte activement au côté d’Assad en Syrie, les chrétiens libanais se sentent proches des chrétiens syriens.

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Cela explique en partie la réticence du Liban à participer à l’alliance anti-chiite de l’Arabie saoudite orchestrée par les Etats-Unis. La raison principale en est l’autoprotection face à une autre guerre meurtrière et destructive dans laquelle on ne veut pas être impliqué. Un refus qui coûte cher au petit pays. Riad afficha ces jours-ci le catalogue pénal contre le Liban. Le roi Salman exige que le don, fait en 2013 par son prédécesseur le roi Abdallah, de trois milliards de dollars pour le réarmement de l’armée libanaise soit restitué. Cette somme considérable permit à ce petit pays, grâce aux livraisons d’armement de la France, de développer son armée. L’armée commune représente un facteur de stabilité important pour un Etat où combattaient encore il y a à peine plus de 25 ans de nombreuses milices armées.
Le désaccord de Riad s’exprime aussi dans l’avertissement public demandant aux Saoudiens d’éviter le Liban comme lieu de villégiature pour «des raisons de sécurité». Aujourd’hui, Riad est allé encore plus loin et a incité tous les Saoudiens à quitter le Liban. Cette mesure fut reprise par les alliés saoudiens les plus proches dans la région de Golfe, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Qatar. Les Libanais ne sont pas dupes: cet avertissement est en réalité une exhortation indirecte à réduire les relations économiques avec le Liban. Ce rappel actuel adressé aux citoyens saoudiens correspond au niveau civil en réalité à une mobilisation générale au niveau militaire.


La troisième menace qui ne fut pas exprimée officiellement mais fut très clairement mise en circulation informellement a des conséquences directes et massives: L’Arabie saoudite et les autres Emirats du Golfe pourraient expulser les 400'000 Libanais travaillant dans la région du Golfe. On devine aisément quelles seraient les conséquences de tels agissements pour le Liban, un pays comptant 4,4 millions d’habitants (auxquels s’ajoutent 450'000 réfugiés palestiniens et 1'250'000 réfugiés syriens). Au plus tard depuis l’annonce de cette menace tout Libanais sait que l’Arabie saoudite ne plaisante pas et que ce petit pays au bord de la Méditerranée doit se soumettre. Une quatrième menace complète encore la panoplie des menaces: la rumeur circule que les Etats du Golfe dirigés par des familles sunnites pourraient retirer leur argent des banques libanaises et provoquer ainsi une crise économique et sociale dans le pays.

Le refus libanais

La «vengeance» du roi saoudien Salman apparaît après que le ministre des Affaires étrangères libanais, le chrétien maronite Jebran Bassil du Mouvement patriotique libre, ait refusé par deux fois, lors des récentes rencontres des ministres des Affaires étrangères arabes, d’approuver une résolution anti-iranienne présentée par l’Arabie saoudite et de se soumettre ainsi à l’alliance saoudienne. Le Mouvement patriotique libre forme en politique intérieure le groupe parlementaire minoritaire des chrétiens libanais. Dans le domaine de la politique extérieure, concernant la poudrière du conflit entre sunnites et chiites, menaçant de faire sauter tout le Proche-Orient, la majorité et la minorité chrétienne sont en grande partie d’accord. Un engagement direct du Liban dans une guerre incontrôlable au Proche-Orient serait la fin de la dernière présence chrétienne significative dans la région.


Non seulement dans les cercles musulmans, mais aussi parmi les chrétiens libanais, circule la rumeur qu’Israël ne verrait aucun inconvénient à voir les territoires environnants détruits. Il en serait de même avec les forces occidentales pouvant à la suite d’une guerre faire main-basse sans aucune gêne sur les richesses naturelles du Proche-Orient. Une appréciation qui ne remonte guère le moral dans le pays. Un éminent chrétien du Liban ne veut pas spéculer sur de tels arrière-plans derrière les arrière-plans. Pour lui, les faits qui se trouvent sur la table sont suffisamment graves pour l’inciter à passer à l’action.


Face à cette crise grandissante où l’on peut sentir l’odeur de la poudre jusqu’à Beyrouth, le chrétien maronite Fady Noun, rédacteur en chef suppléant de «L’Orient-Le Jour», le quotidien libanais le plus renommé, a rédigé une Lettre ouverte adressée au roi Salman d’Arabie saoudite. Il y exige le respect mutuel et précise les raisons pour lesquelles le Liban ne peut pas accepter cette alliance, car sinon l’unique modèle permettant de trouver une solution au conflit serait détruit. Noun présente donc au roi saoudien le Liban comme modèle en l’invitant à choisir la paix plutôt que la guerre.    •

Source: www.katholisches.info/2016/02/24/zuendet-saudi-arabien-di...

(Traduction Horizons et débats)

«Il faut bien voir que l’on est là devant un phénomène de civilisation qui interpelle tout le monde, y compris l’Occident. L’Occident athée de la mort de Dieu, de la conquête coloniale, des invasions impériales, de l’inégalité des échanges, du racisme déclaré ou poli et du relativisme éthique. Un relativisme décrit par le philosophe américain Eric Voegelin, qui a réfléchi sur les millénarismes, comme ‹une divinisation de la société par elle-même›.
Comme elle nous manque, en ces jours troublants, cette réflexion vigoureuse sur les rapports civilisationnels qui nous permettrait de jouer notre rôle de médiateurs culturels, de ‹brokers› de la paix et de la vérité. Comme il nous manque aujourd’hui de penser le XXe siècle dont nous héritons. Comme elle nous manque, cette réflexion en profondeur sur l’islam pour comprendre ce qui a rendu possible cette aberration culturelle et politique que l’on nomme ‹Etat islamique›.»

Source: Lettre ouverte de Fady Noun adressée au roi saoudien Salman (extrait)

mercredi, 09 mars 2016

Elections slovaques: à droite toute!

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Elections slovaques: à droite toute!

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

On s’attendait à une victoire de Robert Fico, premier ministre sortant du SMER, parti social-démocrate aux accents nationalistes et anti-migrants. Elle a été au rendez-vous certes mais apparaît davantage comme une victoire à la Pyrrhus. Avec 28.3% des voix, le SMER perd 16 points, ce qui peut s’apparenter à une sérieuse déconvenue, et n’obtient que 49 sièges, loin des 75 sièges requis pour former une majorité. Au moins Robert Fico peut se satisfaire de l’absence d’un grand parti d’opposition.

Les grands gagnants sont les différentes formations de droite nationale dont la division ne fut désastreuse pour aucune. Le Parti National Slovaque (SNS), qui avait été écarté du parlement en 2012 avec 4.6% des voix (< 5%, synonyme d’élimination), renaît littéralement sous la conduite de son nouveau dirigeant Andrej Danko et obtient 8.7% des voix et 15 sièges. L’éviction du Le Pen slovaque, Ian Slota, en 2013, est pour beaucoup dans ce résultat. C’est certes un score inférieur à celui que les sondages pouvaient lui faire espérer. Mais la concurrence fut forte. Ainsi, le LSNS (« Parti du peuple – Notre pays ») de Marian Kotleba, considéré parfois comme néo-fasciste, obtient 8% des voix (contre 1.6% en 2012) et 14 députés. A ces deux partis classique, il faut ajouter le mouvement Sme Rodina (« Nous sommes une famille » du populiste Boris Kollar, qui pendant toute sa campagne a tapé sur les migrants musulmans. Il obtient 6.6% des voix et 11 sièges.

La droite eurosceptique et libérale incarnée par le mouvement Sloboda a Solidarita (« Liberté et solidarité ») s’impose comme deuxième parti du pays avec 12.1% des voix (contre 5.9% en 2012) et 21 sièges. Les autres formations de droite s’en sortent honorablement, à savoir le nouveau venu SIET (5.6% et 11 sièges) et le mouvement OL’ANO (11% des voix et 19 sièges, +2.4 points). Seul les chrétiens démocrates (KDH) échouent de peu et sont éliminés, avec 4.9% des voix (-4 points). Enfin, le Mouvement des Hongrois (SMK/MKP) avec 4% des voix reste à peu près au même niveau qu’en 2012 (-0.26).

Avec une droite nationale réunie à 23.4% des voix, on peut dire que l’opinion publique slovaque s’est radicalisée suite à la crise des migrants. Il s’agissait pour les Slovaques de mettre la barre suffisamment à droite pour donner à Robert Fico des arguments solides pour résister aux pressions de l’Union Européenne. C’est désormais le cas. Même si ce dernier est malgré tout fragilisé et va probablement devoir s’allier avec ces formations ou en tout cas avec une partie d’entre elles. 

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Ces résultats vont encourager ceux qui pensent que soutenir au pouvoir une ligne dure aboutit à décomplexer la population et à ouvrir la porte à des formations beaucoup plus radicales. Le cas hongrois l’indique aussi avec un Jobbik qui est souvent en deuxième position derrière le mouvement de Viktor Orban et ce au détriment de la sociale-démocratie. En revanche, en Tchéquie, depuis l’époque des années 90 où le parti des Républicains inquiétait l’opinion occidentale, aucun mouvement nationaliste n’a émergé, mais la droite tchèque est assez à droite pour l’empêcher.

Le groupe de Visegrad commence désormais à se singulariser par cette montée d’un courant nationaliste et donc potentiellement ou ouvertement eurosceptique, qui est en réalité motivée par une inquiétude croissante des populations face à l’immigration non-européenne et/ou musulmane qui touche l’Europe occidentale. Boris Kollar a notamment fait campagne sur le fait que Bratislava n’ait pas à connaître la situation de Cologne et de Paris. En France, on préfère fermer les yeux, comme ce politologue de BFM-TV expliquant ce matin que la France était le pays d’Europe ayant le moins d’immigrés, ce qui va contre tout sens commun, puisque ne prenant pas en compte les flux antérieurs.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mardi, 08 mars 2016

Espana 2000 en Madrid

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America's Ruling Classes: No Fear, No Caution, No Prudence

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America's Ruling Classes: No Fear, No Caution, No Prudence

Charles Hugh Smith

Ex: http://www.oftwominds.com

Could it be that America's ruling classes, its Imperial state and the Federal Reserve, no longer rule their own destiny?

America's smug ruling classes are supremely confident: they feel no fear, no caution, and exhibit no prudence.

I outlined the five ruling classes in America's Nine Classes: The New Class Hierarchy.

The Deep State is confident that its Imperial toady Hillary Clinton will win the election, beating the Upstart Crow, paving a smooth path to unhindered Imperial entanglements around the world. Hillary never saw an Imperial entanglement she didn't like, and her track record of abysmal failure doesn't faze her.

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The Obama Administration, from the president on down, are confident their thin legacy will remain untarnished, and will provide them a cash-out in the tens of millions in book advances, speaking fees, and all the other rewards that flow to those who served the Financial Oligarchy and the Deep State.

The Financial Oligarchy is also supremely confident. Obama's complete surrender to the Oligarchy in 2009 enabled a vast expansion of their wealth and power, and Goldman Sachs Hillary stands ready to do her masters' bidding.

The New Nobility (everyone between the .001% and the .05%) is also confident that the Federal Reserve will continue inflating their private wealth by whatever means are necessary--up to and including expropriation of middle class savings via zero interest rate policy and other financial tyranny.

The Upper Caste of technocrats that have skimmed billions in government contracts and stock options in Silicon Valley's Unicorn era are also supremely confident: thanks to the Federal Reserve, they can borrow money for essentially zero interest and use the free money to buy back millions of shares, boosting their own private wealth immensely.

The flim-flam of "innovation" will continue to sell their shares and their gadgets, and their dominance of New Media guarantees they have a lock on the devilishly effective soma of distraction, social media, mindless mobile gaming, etc. that persuades the debt-serf masses that they love their servitude.

The State Nomenklatura is also smugly confident that their privileged spot at the bloated Federal trough of trillions is guaranteed: wealthy lobbyists are buying multi-million dollar McMansions in the cultural wastelands of Northern Virginia (the gaudy ugliness of the homes matching the pretensions of the Nomenklatura), contractors are billing taxpayers billions for questionable services to the National Security State, and public union employees are confident that the Federal government will bail out their unaffordable pension and benefits plans once their local Democratic machines have stripmined the taxpayers and bankrupted what's left of the local government.

This is hubris on an unimaginable scale. If there was any karmic justice in this Universe, all these classes would be ground into the dust of an era that they thought would last forever--an era doomed by their smug confidence that nothing could ever threaten their privileges, wealth and power.

Here's an interesting chart (courtesy of mdbriefing.com) of financial profits as a percentage of GDP and the ratio of debt to GDP. In the virtuous cycle of rapidly expanding financialization/credit, expanding debt pushes growth as measured by GDP (a misleading measure, but that's another story).

The cycle has reversed and is now unvirtuous: more debt is not pushing GDP higher, hence the declining ratio. Adding debt is not generating growth. Diminishing returns have grabbed the parasitic, predatory monster of financialization by its surprisingly vulnerable neck.

Meanwhile, financial profits are cratering. Wait, how could this be happening? Where's the Federal Reserve? Wave your wands, do some more magic!

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Could it be that America's ruling classes, its Imperial state and the Federal Reserve, no longer rule their own destiny? Could their smug confidence be their undoing?

Only two things could upset the ruling class apple cart: a financial crash that the Fed can't stop, much less reverse, and Donald Trump winning the presidency.