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dimanche, 22 janvier 2012

Flambée Du Prix de L’Essence Conséquence Directe Des Sanctions Contre L’Iran

Flambée du prix de l’essence: conséquence directe des sanctions contre l’Iran

En France le prix de l’essence à la pompe a atteint un record historique. Ni les US ni Israël n’importent de pétrole iranien et par conséquent ne subissent de plein fouet les conséquences. En plus les US ont un accord avec Israël pour leur fournir du pétrole en cas de pénurie (pendant une guerre un embargo par exemple) et Israël dispose également dans le Sud d’importants réservoirs souterrains.

Flambée  Du Prix de L'Essence Conséquence Directe Des Sanctions Contre L’Iran
Le prix du carburant a atteint un niveau historique en France vendredi, selon des données hebdomadaires compilées par la Direction générale de l’énergie et du climat. De plus, enlevez la facture pétrolière, et la France devient tout de suite excédentaire sur la balance de ses exportations donc si le prix du pétrole flambe le déséquilibre de sa balance commerciale va s’accentuer.Autre facteur de flambée du Brut la chute de l’Euro face au dollar provoquant une augmentation de la facture pétrolière.

Le prix du Brut flambe à cause des spéculations portant à la fois sur les sanctions unilatérales contre l’Iran déjà prises et que va renforcer l’UE imitant en cela les US sous pression du Lobby Juif Sioniste, et sur les rumeurs d’attaques militaires par les US et ou Israël contre les installations nucléaires iraniennes.

Les compagnies pétrolières – dont Total qui ne paie pas d’impôt en France et l’Etat français via ses taxes – premières bénéficiaires de cette envolée du Brut la répercutent immédiatement à la pompe bien sûr.Le PDG de Total, Christophe de Margerie estime que “les chances que le baril descende en dessous de 100 dollars sont faibles” et qu’il devrait “rester dans la zone des 100-120 dollars” des chiffres qui pourraient être revus à la hausse si la situation au Moyen Orient se dégrade à cause des velléités colonialistes belliqueuses des US Israël et leurs ingérences continuelles par des actions clandestines terroristes en Syrie et en Iran.Total a bénéficié des cours élevés du pétrole au 3e trimestre 2011 avec un bénéfice net en hausse de 17 % à 3,31 milliards d’euros. Pour 2012, le PDG de Total prévoit des résultats “en hausse” pour la compagnie pétrolière et ce qu’il ne dit pas bien sûr pour les dividendes de ses actionnaires. Les Français qui font le plein pour aller bosser – et les autres notamment ceux qui vivent en périphérie des villes et à la campagne – apprécierons.

Les US ISRAEL viennent de mener une vaste campagne de propagande sur des exercices militaires conjoints – finalement repoussés- que s’est empressé de relayer avec de nombreux détails le site affilié aux services de renseignements militaires et de propagande israélienne Devka Files. L’objectif de cette campagne c’est de faire pression sur l’UE pour qu’elle adopte des sanctions contre l’importation de pétrole iranien et boycotte la Banque Centrale d’Iran.

Pour se faire, et avec la complicité de l’administration Obama qui feint de vouloir « restreindre » les velléités guerrières de l’entité coloniale sioniste, les Juifs israéliens utilisent leur méthode favorite le chantage à une intervention militaire d’où récemment le battage médiatique international intensif sur une possible guerre Iran US Israël.

Ce qui est passé sous silence par contre lorsqu’on parle de sanctions unilatérales des US de l’UE et consorts contre l’Iran c’est que les deux principaux instigateurs de ces sanctions les US et Israël n’importent pas de pétrole de l’Iran et par conséquent leurs économies et leurs populations respectives sont beaucoup moins touchées que celles des membres de l’UE dont la France même si ces deux pays subissent également les contre coups de la flambée des cours du Pétrole.

En effet les US importent majoritairement leur pétrole – par ordre d’importance – du Canada de l’Arabie Saoudite leur allié whahhabite et protégé du Golfe, du Mexique, du Venezuela et du Nigéria ces pays couvrant à eux seuls 69% des importations américaines de Brut. Autre pays exportateur de Brut vers les US par ordre décroissant de barils exportés : La Colombie, l’Irak, L’Equateur, l’Angola, La Russie, Le Brésil, Le Koweït, L’Algérie, Oman.

Par contre les US seraient directement touchés pour leurs importations de pétrole des pays du Golfe par une réglementation et un contrôle astreignants mis en place par l’Iran pour emprunter ses eaux territoriales au niveau du passage d’Hormuz – tankers pétroliers transportant le pétrole d’Arabie Saoudite, d’Irak, du Koweït, d’Oman… et autres navires de guerre dont ceux de la Vème Flotte US stationnée à Bahreïn dans un cul de sac – ce que le parlement iranien pourrait décidé en toute légalité conformément au droit de la mer international ce d’autant plus qu’un embargo unilatéral sans résolution du CSONU sur les exportations de pétrole iranien constitue un acte de guerre. L’Iran serait en droit de prendre les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité Terre Mer Air inclus limiter drastiquement la circulation des navires étrangers dans ses eaux territoriales aux alentours du Détroit D’Hormuz.

L’administration Obama sous la pression des Républicains néocons alliés des Juifs sionistes américains a ratifié cet embargo pétrolier et les sanctions qui l’accompagnent pour les sociétés étrangères faisant affaire avec l’Iran notamment via la Banque Centrale d’Iran risque à terme d’en payer chèrement les conséquences économiquement dans un climat de Grande Récession qui pourrait se transformer en Méga Récession.

Les Juifs sionistes et leurs alliés néo cons américains n’ont aucun problème à promouvoir agressivement -inclus en corrompant les élus du Congrès américains – cet embargo sur les importations de pétrole iranien.

Le régime colonial sioniste auto proclamé Israël, lui aussi n’importe pas de pétrole de l’Iran sauf à l’époque du Shah à partir de 1968 jusqu’en 1979 utilisant pour se faire un pipeline le «TIPline». Israël importe des milliers de barils par jour et occupe la 42ème place sur la liste des 211 pays importateurs de pétrole et 35ème place per capita en matière de consommation.

Israël dépend à 99% du marché mondial du pétrole pour ses importations et si les Israéliens subissent aussi par ricochet les conséquences de la flambée du Brut elles sont bien moindre que celles subies dans les pays membres de l’UE dont la France.

Pour ce qui est de conséquences éventuelles de la réduction du trafic ou de la fermeture du Détroit D’Hormuz par l’Iran Israël n’est pas concerné et n’en subirait pas les conséquences à la différence des pays membres de l’UE dont la France et des US.

Bien que ce soit plus difficile de répertorier les pays producteurs de pétrole qui exportent vers Israël car certains pays du Golfe le font clandestinement ce ne sont pas eux qui approvisionnent majoritairement le régime sioniste en Brut.

90% des importations pétrolières d’Israël viennent de la Mer Caspienne. Deux importants pipelines sont impliqués dans cet approvisionnement Le Caspian Consortium Pipeline qui transporte du pétrole provenant du Khazakstan et de Russie à Novorossiysk un port russe sur la mer Noire qui est ensuite transporté par tankers jusqu’au port de Haïfa qui avec le port d’Askelon plus au Sud sont les deux terminaux pétroliers gérés respectivement par Oil Refineries Ltd à Haïfa et Paz Oil Company Ltd à Ashdod à côté d’Ashkelon.

Un nouveau pipeline a été mis en service le BTC pipeline -Baku-Tbilisi-Ceyhan- qui transporte du pétrole de l’Azerbaïdjan via la Georgie et la Turquie jusqu’au port méditerranéen turc de Ceyhan puis par voie maritime jusqu’à Ashkelon mais Israël la Turquie et les compagnies pétrolières à qui appartiennent le BTC dont BP ont des projets de construction de pipelines – 400Km- sous la mer le long de la côte Est de la Méditerranée pour le transport non seulement de pétrole mais aussi de gaz naturel d’électricité et d’eau qui d’Ashkelon seraient ensuite acheminés par pipelines à Eilat sur la Mer Rouge et de là vers l’Asie.

La Russie qui exporte du pétrole en Israël utilise déjà discrètement ces voies d’acheminement pour envoyer son pétrole en Asie notamment en Inde et en Chine.

L’Azerbaïdjan – pays à majorité musulmane – est donc le plus important fournisseur de pétrole d’Israël et ce n’est pas sans raison que des sites d’institutions étatiques de ce pays viennent de subir des attaques internet par des hackers qui dénoncent cette collaboration avec le régime colonial sioniste.

Israël bénéficie également d’un accord avec l’Egypte concernant sa production de pétrole et de gaz dans le Sinaï restitué lors de la signature du Traité de paix de Camp David en 1979 afin de bénéficier d’un approvisionnement prioritaire en pétrole en cas de pénurie mais compte tenue des besoins grandissant de l’Egypte et des changements politiques survenus ces derniers mois il est peu probable que cet accord soit respecté si la situation se détériorait en matière d’approvisionnement pétrolier pour Israël.

Bien que les relations entre la Turquie et Israël semblent – nul ne sait ce qui se passe en coulisses le gouvernement turc d’Erdogan joue l’anti sioniste surtout pour son opinion publique turque – s’être détériorées ces derniers mois pas question qu’Ankara coupe le robinet d’approvisionnement en pétrole d’Israël tout simplement parce que le BTC appartient à des multinationales et que la Turquie est liée par des engagements vis-à-vis de la libre circulation du pétrole provenant de la Caspienne sur son territoire et à travers le Bosphore qu’elle contrôle et par où transitent des tankers provenant de la Mer noire transportant du pétrole à destination d’Israël.

Concernant le Bosphore, le Traité de Montreaux de 1936 garantit la libre circulation en temps de paix des navires à travers le Détroit du Bosphore et des Dardanelles en contre partie de quoi la Turquie en a le contrôle. O0bligée de respecter ce traité la Turquie ne peut donc pas empêcher des tankers de circuler à travers le Bosphore notamment pour approvisionner Israël.

D’autre part suite aux conclusions de la Commission israélienne Agranat chargée d’enquêter sur les erreurs commises lors de la Guerre de Kippour en 1973 – Israël avait alors du faire appel d’urgence aux Américains pour lui livrer du pétrole surtout du kérosène pour ses avions de combat- l’amiral Moshe Shahal à l’époque ministre de l’énergie dans les années 90 a fait construire des réservoirs de pétrole souterrains dans le Sud soit disant protégés d’attaques conventionnelles et nucléaires.

Ces réservoirs contiennent une réserve stratégique de pétrole en cas de pénurie d’approvisionnement sur le marché mondial à cause d’une guerre ou d’un embargo par exemple. Cette réserve de pétrole a été utilisée pour la dernière fois lors de la guerre de l’été 2006 au cours de laquelle le Hezbollah a pilonné de ses roquettes artisanales le port de Haïfa et ses alentours empêchant les tankers pétroliers étrangers de s’approcher des côtes israéliennes et donc de décharger leur précieuse cargaison d’or noir.

En clair les deux pays les US et Israël – mais surtout Israël via son réseau d’influence de Juifs sionistes infiltrés au plus au niveau de l’administration américaine et leurs soutiens indéfectibles chez les néo cons US – qui poussent agressivement les états membres de l’Union Européenne à imposer un embargo sur l’importation de pétrole iranien sont à l’abri des conséquences incontrôlables notamment les effets dévastateurs sur les économies des pays de la zone euro d’un tel embargo.

Les sanctions unilatérales prises contre l’Iran par les US et l’UE – auxquelles s’opposent d’ailleurs la Russie et la Chine – notamment cet embargo contre l’importation de pétrole iranien et toute opération financière avec la Banque Centrale d’Iran sont non seulement illégales un casus belli en droit international régissant les lois de la guerre – un tel embargo ne peut être décidé que par le CSONU comme cela a été le cas de l’Irak de Saddam Hussein avec les conséquences désastreuses sur la population civile irakienne dont la morts de nombreux enfants – mais elles sont de plus basées sur le dernier rapport mensonger de l’AIEA de Yukiya Amano (au service des US comme lui-même l’a affirmé selon un câble révélé par Wikileaks) accusant sournoisement l’Iran d’avoir un programme nucléaire militaire.

Ces accusations ont été portées depuis plusieurs années donc rien de nouveau sur la base de documents – les fameux documents du pc portable – que l’ancien secrétaire général de l’AIEA Mohamed El Baradei avait rejetés parce qu’ils les considéraient comme non fiables autrement dit des faux.

Depuis plusieurs experts en nucléaire militaire de même que d’anciens inspecteurs de l’AIEA ont confirmé ces affirmations et allant plus loin même ont déclaré pour certains d’entre eux après enquête et examen minutieux qu’ils avaient été fabriqués par le Mossad et transmis à l’AIEA via le MEK le groupe terroriste de la secte MEK (MKO et ses Gourous Maryam et Massoud Rajavi ) protégée par la France de Sarkozy et consorts et utilisée pour fournir des supplétifs en Iran aux services d’espionnage israéliens et commettre des attentats et assassinats contre des scientifiques iraniens.

Quant à ceux qui comme le ministre des affaires étrangères français Alain Juppé – roue de secours de l’UMP pour la présidentielle 2012 et candidat chouchou des Américano Sionistes au cas ou Sarkozy rattrapé par ses affaires de malversations Karachi, Bettencourt etc… ne pourrait pas se présenter – affirment que les Pays du Golfe pourront palier à la réduction de production de pétrole iranien, ils mentent.

En effet l’ex président de l’OPEP, Chakib Khalil, a mis en garde les pays européens concernant l’incapacité pour l’Arabie saoudite et les autres pays arabes producteurs de pétrole dans le Golfe Persique d’assurer leurs besoins en pétrole.

M.Khalil a fait remarquer que les plus gros importateurs du pétrole iranien, comme le Japon – qui s’est montré réservé quant à l’application de l’embargo sur le pétrole iranien et trouvera certainement un moyen de le contourner – et surtout l’Union européenne devront assurer leur besoin en pétrole auprès de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des Émirats Arabes Unis.

Il a ajouté que ces pays ne pourraient combler les besoins des pays membres de l’UE que pendant une très courte période en gros 1 mois seulement. Ensuite ils (dont la France) seront obligés de taper dans leurs réserves de pétrole.

Cela provoquera une nouvelle envolée du prix du pétrole par ricochet en France – et ailleurs aussi – celle du prix de l’essence à la pompe et par ricochet encore un plus grand déséquilibre de la balance commerciale française donc un endettement encore plus grand.

Une Méga Récession pour l’ensemble de l’UE.

De là à penser que les Américano Sionistes ont concocté un plan de guerre économique – avec le concours de l’Allemagne et de certains dirigeants dont Sarkozy qui font passer les intérêts des US Israël avant ceux de la France et des Français – pour affaiblir durablement l’Europe afin de l’asservir à son dictat notamment en matière de politique étrangère surtout en ce qui concerne le Grand Moyen Orient il n’y a qu’un pas facile à franchir les faits ci-dessus parlant d’eux-mêmes réfutant d’avance toute accusation fascisante de «théorie du complot» pour quiconque dénonce Israël et son parrain les US de vouloir à terme provoquer une IIIème Guerre Mondiale.

Mercredi 18 Janvier 2012

mercredi, 18 janvier 2012

Welke bedoelingen heeft Poetin met de Euraziatische Unie?

 

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Welke bedoelingen heeft

Poetin met de Euraziatische

Unie?


Ze is qua oppervlakte tienmaal groter dan de Europese Unie en het doel is om het uitgestrekte oostelijke deel van het Europese continent met Azië te vervlechten. Welke doelstellingen steken achter dit project? Alexander Rahr heeft het uitgezocht. Hij is kort geleden teruggekeerd van de samenkomst van de Valdaiclub, waar hij de gelegenheid had om met premier Poetin te praten, die hoogstwaarschijnlijk in 2012 opnieuw als president zijn intrek in het Kremlin neemt.

Uit: Eurasisches Magazin 12-11 · 12.12.2011

Eurasisches Magazin: Tegen het einde van het jaar zou op het grondgebied van de voormalige Sovjetunie op initiatief van Poetin een nieuwe Euraziatische Unie moeten ontstaan. U hebt de initiatiefnemer daar in de Valdaiclub over bevraagd. Wat bent u te weten gekomen?

Alexander Rahr: De afspraak met Poetin heeft drie uur geduurd en vormde zonder twijfel het hoogtepunt van mijn gesprekken. Het is inderdaad zo dat - precies 20 jaar na het uiteenvallen van de Sovjetunie – op 80 procent van haar grondgebied een nieuwe unie onder de naam “Eurazië” zal ontstaan. Deze statenbond, die vergelijkbaar is met de EEG uit de jaren ’50, zal Rusland, Kazakstan, Wit-Rusland, Kirgizië en Tadzjikistan omvatten.

De Euraziatische Unie wordt in een eerste stadium enkel een economische gemeenschap

EM: Is het Poetin te doen om een heruitgave van de Sovjetunie?

Rahr: In geen geval. De Euraziatische Unie wordt in een eerste stadium enkel een economische gemeenschap, een vrijhandelszone, zonder eigen president of parlement. Ze zal worden geleid door Euraziëcommissarissen, naar het voorbeeld van haar Brusselse tegenhanger, wier taak bestaat uit het stroomlijnen van de economische en de juridische systemen van de voormalige Sovjetrepublieken die zich verder willen integreren.

EM: In een dergelijke unie heeft Rusland toch een verpletterend overwicht ten opzichte van alle andere staten. Zijn zij werkelijk bereid om hun net verworven onafhankelijkheid weer op te geven?

Rahr: Men zal met de integratie zeer omzichtig moeten omspringen. Rusland wil de landen die zich willen integreren niet afschrikken. Maar natuurlijk speelt Moskou in de financiële crisis zijn macht uit. Rusland is bereid om de landen die tot de Euraziatische Unie toetreden goedkoop gas te leveren, hen kredieten toe te staan en zijn eigen markt open te gooien. Maar een land zoals Kazakstan, dat inmiddels een eigen machtsstatus heeft opgebouwd, zal zich niet zo snel laten inpakken door Moskou.

Poetin wilde eigenlijk een vrijhandelszone van Brest tot Vladivostok

EM: Wat heeft Poetin precies geantwoord op uw directe vraag naar de doelstellingen achter het nieuwe integratiemodel?

Rahr: Ik heb Poetin onmiddellijk de vraag gesteld of de Euraziatische Unie een brugfunctie moest vervullen tussen voormalige Sovjetstaten en de Europese Unie, een soort tussenstop met als einddoel de vereniging van West- en Oost-Europa in het gemeenschappelijke EU-huis, zoals Michael Gorbatsjov het 20 jaar geleden stelde. Uiteindelijk had Poetin precies een jaar geleden op het forum van de Süddeutsche Zeitung in Berlijn het voorstel van een vrijhandelszone van Brest tot Vladivostok gelanceerd. Bondskanselier Merkel heeft dit toen afgewezen – Rusland moest volgens haar eerst toetreden tot de Wereldhandelsorganisatie.

EM: En wat was zijn antwoord daarop? Het laatste struikelblok voor een Russische toetreding tot de WTO, met name het veto van Georgië, is van de baan. Is de tijd nu rijp voor een Eurazië naar Russisch model?

Rahr: Het antwoord van Poetin heeft mij wat uit het lood geslagen. Enerzijds was zijn stelling dat alle staten van de Euraziatische Unie dienden toe te treden tot de WTO en samen moesten opschuiven richting EU. Maar anderzijds zei hij dat de tradities van de voormalige Sovjetrepublieken niet samengaan met het West-Europese acquis – het bindende gemeenschappelijke bezit. Het is niet de bedoeling dat de Euraziatische Unie zich tot een soort West-Europese waardenclub ontpopt. Tevens hamerde hij erop dat de Euraziatische Unie geen brugfunctie vervult, maar een autonoom bondgenootschap is. Maar toen liet hij bij wijze van spreken de kat toch nog uit de zak.

De Euraziatische Unie is geen nieuwe Sovjetunie

EM:  In welke zin?  Heeft Poetin een tipje van de sluier gelicht en u verklapt welke zijn ware bedoelingen zijn met de oprichting van de Euraziatische Unie?

Rahr: Hij zei dat de Euraziatische Unie zich zowel op de EU als op China zou richten. De handelsbetrekkingen met China zouden intensiever en “strategischer” worden. Intussen verkopen de Russen veel olie, gas, wapens en kernreactoren aan China. Daartegenover staat dat de EU er alles aan doet om Rusland van de westelijke gasmarkt te verdringen. Rusland zal dit niet zomaar over zijn kant laten gaan. Het is van plan om zijn pijplijnen van west naar oost te heroriënteren.

EM: Wat moeten we daaruit opmaken?

Rahr: Heel eenvoudig. De Euraziatische Unie, die tienmaal groter is dan de hele Europese Unie, wil het uitgestrekte oostelijke deel van het Europese continent met Azië vervlechten. Indien de West-Europeanen Rusland niet in hun Europa willen, zal Poetin de economische integratie met Azië nastreven, hoewel deze idee in het westen op dit moment als volledig onrealistisch en als zuivere Poetin-propganda wordt afgedaan.

EM: En wat is er werkelijk aan de hand? Is deze Euraziatische Unie meer dan enkel propaganda? Staan we dan toch aan de vooravond van een nieuwe Sovjetunie, weliswaar ditmaal met een zwaartepunt in Azië?

Rahr: De Euraziatische Unie is geen nieuwe Sovjetunie. Poetin heeft in de Valdaiclub gesteld dat enkel gekken naar een herleving van het Russische Rijk streven. Waar het wel om gaat is het vinden van een historische rol voor Rusland en de andere voormalige Sovjetrepublieken in de nieuwe economische wereldorde van de 21ste eeuw. Deze staten gaan niet in de EU opgenomen worden en als gevolg van de eurocrisis is de EU voor decennia verzwakt. Dus zoeken zij naar andere overlevingsvormen in een wereldeconomie die zich regionaal overal integreert. Wanneer we tegenwoordig de EU, de NAFTA, de MERCOSUR, de ASEAN, de Afrikaanse Unie en de Unie van de Arabische Maghreb hebben, waarom zouden de voormalige Sovjetrepublieken zich dan niet verenigen in een regionaal bondgenootschap? Zo zal het effectief lopen.

*

Lees ook het EM-interview „Wir können die Herausforderungen der Zukunft nur zusammen mit Russland meistern“ in EM 10-2011 en de recensie van Alexander Rahrs nieuwste boek „Der kalte Freund – Warum wir Russland brauchen: Die Insider-Analyse“ in EM 10-2011.

Interview: Hans Wagner

 

mercredi, 11 janvier 2012

La crise iranienne de plus en plus intégrée dans la crise générale

La crise iranienne de plus en plus intégrée dans la crise générale

Les pays non alignés au bloc occidental entrent dans une phase active de la guerre des devises en commerçant avec l'Iran en monnaie locale

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Parallèlement à sa posture militaire affirmée dans le Golfe au nom de l’esprit de la souveraineté régionale, l’Iran travaille beaucoup en ce moment à rassembler le plus possible de réaffirmations de liens amicaux avec d’autres pays, d’une façon directe ou indirecte. Il s’agit d’une offensive diplomatique ou autre, mais qui se situe essentiellement au sein du système de la communication qui est sans aucun doute le champ privilégié de l’“action”, aujourd’hui dans la crise iranienne. Il est évident que les interventions des uns et des autres dans cette période de grande tension constituent des actes politiques, toujours dans le champ du système de la communication.

• Il nous semble que la position de la Turquie est à nouveau un point important, avec une réaffirmation sans ambigüité des liens entre ce pays et l’Iran. La semaine dernière, le ministre des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, l’homme le plus important du cabinet turc après Erdogan, était à Téhéran où il a eu diverses conversations pour réaffirmer les liens entre les deux pays. Samedi, Davutoglu a réaffirmé cette atmosphère amicale au cours d’une interview télévisée, en trouvant une formule-choc qui porte tout le crédit venu de ses conceptions d’universitaire et d’intellectuel du monde musulman : «Les liens entre l’Iran et la Turquie sont à leurs meilleurs niveaux depuis 400 ans». (Ci-dessous, selon PressTV.com, le 8 janvier 2012.)

«Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoglu has emphasized that Iran-Turkey ties are at the highest level in the past 400 years. Davutoglu made the remarks in an interview with a Turkish TV network on Saturday. He hailed the maintenance of warm relations between Tehran and Ankara and called for further expansion of interactions between the two neighboring nations…»

• La Chine a officiellement une prise de position qui, selon la prudence coutumière de sa diplomatie, constitue un soutien officiel indirect à l’Iran. La Chine signale notamment qu’elle poursuivra normalement ses liens commerciaux avec l’Iran, notamment concernant la livraison du pétrole. (Sur PresTV.com, le 7 janvier 2012.)

«China has dismissed the new US sanction against Iran's oil sector, saying that the commercial ties with Iran are totally legitimate and should not be subject to any punishment. “China maintains normal and transparent energy and economic cooperation with Iran which does not violate UN Security Council resolutions and these interactions should not be affected,” Chinese Foreign Ministry spokesman Hong Lei told a daily news briefing on Thursday. “China opposes the placing of one's domestic law above international law and imposing unilateral sanctions on other countries,” he added.

»Hong went on to say that sanctions are not the correct approach to easing what the US calls tensions over Iran's nuclear program, adding that, “Dialogue and negotiation is the right way out.”»

• La Russie n’est indirectement pas en reste sur cette ligne, au travers d’une déclaration de l’ambassadeur d’Iran en Russie (PressTV.com, le 8 janvier 2012), annonçant que la Russie et l’Iran s’étaient mis d’accord, depuis un projet lancé dans ce sens en marge du sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai, en juin 2011, pour négocier et régler leurs échanges commerciaux dans leurs deux monnaies nationales (rial et rouble), au lieu du dollar. Cette annonce est clairement inscrite, par les Iraniens, comme une mesure commune du même esprit que les déclarations russes hostiles aux nouvelles sanctions décidées par les USA et les pays du bloc BAO (les Européens ayant enchaîné sur l’embargo pétrolier décidé par les USA, selon une ligne politique dont personne, dans les milieux européens, n’est capable d’en définir ni le sens profond, ni le but, ni la justification opérationnelle, – tout cela conformément aux normes de la politique européenne, – sans surprise, tout cela).

«Iranian Ambassador to Moscow Seyyed Reza Sajjadi […] said Tehran and Moscow switched to their national currencies in preference after the meeting between their presidents. Sajjadi also pointed to Russia' strong opposition to sanctions against Iran over its nuclear program, saying Russians have clearly announced that they will not accept fresh anti-Iran bids that target the country's Central Bank and financial institutions.»

• De son côté, l’Inde travaille activement, actuellement, pour mettre en place un dispositif financier qui lui permettra de payer ses importations de pétrole iranien en roupies plutôt qu’en dollar. (L’Iran est le deuxième fournisseur de pétrole de l’Inde après l’Arabie et reçoit chaque mois pour ce commerce l’équivalent d’un milliard de dollars.) Là encore, il s’agit d’une mesure qui, dans l’esprit autant que dans les actes, s’oppose aux sanctions contre l’Iran décidées par le bloc BAO. Le caractère technique de la décision a cette dimension politique, en plus, comme dans le cas russe, d’une décision commerciale et monétaire qui contribue à affaiblir le rôle du dollar et à rejeter son statut de monnaie internationale d’échange. (Dans PressTV.com, le 8 janvier 2011.)

«In the wake of the US decision to impose fresh sanctions against the Islamic Republic that would target its oil exports, India announces plans to pay for the Iranian crude it imports in rupees. A senior Indian government official, speaking on condition of anonymity, said the issue will be addressed when a multi- disciplinary team visits Tehran on January 16 to discuss uninterrupted supply from the major oil producer, the Press Trust of India reported on Sunday…»

• Il y a également le voyage d’Ahmadinejad en Amérique du Sud, auprès d’amis sûrs, évidemment vilipendés par les USA. Dans la même dépêche Russia Today du 8 janvier 2012, qui présente ce voyage, il y a des détails sur l’intention affichée de l’Iran de faire commerce de combustible nucléaire.

«Meanwhile, Iranian President Mahmoud Ahmadinejad has left for a five-day Latin America trip. It will take in Venezuela, Cuba, Ecuador and Nicaragua, countries which, “resist the oppression” of the United States and share “an anti-colonialist view,” he said just before flying out on Sunday, according to the country’s Fars news agency.

»Commenting on Ahmadinejad’s trip, the US State Department said that “as the regime feels increasing pressure, it is desperate for friends – and is flailing around in interesting places to find,” them.»

• Ce voyage d’Ahmadinejad est donc considéré par les USA, comme on le voit ci-dessus, avec une ironie méprisante. Il y a aussi une certaine générosité et un libéralisme d’esprit remarquables dans l’observation américaniste de la chose, puisque, comme le rapporte le Washington Times le 8 janvier 2011, les USA semblent autoriser le reste du monde à avoir des contacts diplomatiques avec l’Iran sans nécessairement provoquer une attaque de destruction massive et de punition des USA dans les 24 heures : «[O]ne State Department official telling The Washington Times that “merely hosting Iran in a diplomatic visit does not violate the sanctions regime.”»… Nous sommes rassurés de ce côté, mais la philosophique psychologie américaniste, montrant une charmante manifestation de sa maniaco-dépression courante, passe de la dérision et de la générosité à l’angoisse pure et simple lorsqu’il s’agit du Guatemala, où le président élu Otto Perez Molina doit recevoir le 14 janvier les invités internationaux pour son inauguration. Ahmadinejad, qui est donc dans la région, en sera-t-il ? Le Guatemala examine la question et n’a pas catégoriquement rejeté l’idée, ce qui plonge Washington dans cette angoisse signalée plus haut, d’autant que ce même Washington considère que Molina, ancien officier de l’armée sans doute formé par les instructeurs US de Fort Bragg, est l’“un des siens” («one of the region's few emerging U.S. allies», précise obligeamment le Washington Times).

Mises à part les billevesées américanistes (sauf pour l’étude de la pathologie de la psycvhologie), ce tableau général est intéressant. Il montre comment s’organise la riposte face aux embargos divers et draconiens imposés par le bloc BAO, sous la direction de Washington. D’une certaine façon, il s’agit d’une illustration supplémentaire de la situation particulière de la crise iranienne et de la nouvelle forme qu’elle a prise. Nous ne sommes pas dans un état de guerre, ni même de volonté de guerre affichée (comme dans les six années précédente où le but affirmé implicitement mais violemment était une attaque contre l’Iran), mais dans un état de tension extrême avec des risques divers (dans le Golfe et alentour), avec comme facteur fondamental de cette tension ces mesures d’embargo. Même si l’embargo à ce degré peut légitimement être considéré comme “un acte de guerre”, il n’empêche qu’il ne s’agit pas d’une guerre ou d’une menace précise de guerre dans sa brutalité et dans les regroupements forcés et urgents auxquels cela contraint. Il reste bien assez de place pour les manœuvres diplomatiques, directes ou indirectes, et il semble qu’on ne s’en prive pas, et que l’Iran, contrairement aux affirmations sarcastiques d’une porte-parole énervée du département d’État, est loin d’être isolé. (Cela serait sans doute différent, justement, s’il y avait une marche assurée vers la guerre, justement à cause du facteur de brutalité qui invite à la prudence, voire à la couardise, et contrecarre cette sorte de manœuvres.)

Un autre facteur intéressant, qui montre également l’évolution de la situation, est que ce “regroupement”, plutôt en faveur de l’Iran puisque les adversaires de l’Iran sont en mode automatique de regroupement-Système depuis longtemps, s’effectue sous la forme indirecte d’actes commerciaux et d’échange ; l’intérêt de la chose est alors que cette forme d’évolution signifie non seulement un refus de l’embargo mais conduit à une situation plus générale et plus importante de l’abandon de la devise US pour les échanges. Cela donne une dimension générale qui dépasse la seule crise iranienne et met en cause la politique générale des USA, en intégrant d’une façon intéressante la crise iranienne dans la crise générale. Cela rejoint d’une façon également intéressante et, en plus, révélatrice, cette remarque du général israélien Dan Halutz, cité ce 9 janvier 2012 dans un autre contexte, et sans aucun doute dans un autre sens : «…but Iran is a global problem – not just Israel's problem.» Certes, Halutz parle du “problème iranien”, et l’on comprend pourquoi, mais l’intérêt de sa remarque est le fait de l’“internationalisation” du “problème”, c’est-à-dire de son intégration dans les problèmes généraux, ce qui revient effectivement et objectivement, quoi qu’on en veuille, à l’intégration de la crise iranienne dans la crise générale. Un tel processus est une défaite fondamentale pour le bloc BAO qui a toujours joué sur la spécificité iranienne pour soutenir sa politique extrémiste et maniaque ; si la crise iranienne s’intègre dans la crise générale, on est aussitôt conduit à observer cette évidence qu’il n’y a plus de spécificité iranienne, donc plus de responsabilité exclusive de l’Iran (selon la thèse du bloc BAO), donc un élargissement de la crise du nucléaire au reste et ainsi de suite… Nous entrons alors dans le vaste territoire de la crise générale où les responsabilités sont plus que partagées et où l’on sait bien que la cause première revient évidemment au Système lui-même. Le processus déjà identifié au niveau stratégique se poursuit donc et s’élargit à tous les domaines.

Former Soviet States: Battleground For Global Domination

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Former Soviet States: Battleground For Global Domination

A Europe united under the EU and especially NATO is to be strong enough to contain, isolate and increasingly confront Russia as the central component of U.S. plans for control of Eurasia and the world, but cannot be allowed to conduct an independent foreign policy, particularly in regard to Russia and the Middle East. European NATO allies are to assist Washington in preventing the emergence of "the most dangerous scenario...a grand coalition of China, Russia, and perhaps Iran" such as has been adumbrated since in the Shanghai Cooperation Organization.

 

Four years after the publication of The Grand Chessboard, Brzezinski's recommended chess move was made: The U.S. and NATO invaded Afghanistan and expanded into Central Asia where Russian, Chinese and Iranian interests converge and where the basis for their regional cooperation existed, and Western military bases were established in the former Soviet republics of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan, where they remain for the indefinite future.

 

As the United States escalates its joint war with NATO in Afghanistan and across the Pakistani border, expands military deployments and exercises throughout Africa under the new AFRICOM, and prepares to dispatch troops to newly acquired bases in Colombia as the spearhead for further penetration of that continent, it is simultaneously targeting Eurasia and the heart of that vast land mass, the countries of the former Soviet Union.

 

Within months of the formal breakup of the Union of Soviet Socialist Republics in December of 2001, leading American policy advisers and government officials went to work devising a strategy to insure that the fragmentation was final and irreversible. And to guarantee that the fifteen new nations emerging from the ruins of the Soviet Union would not be allied in even a loose association such as the Commonwealth of Independent States (CIS) founded in the month of the Soviet Union's dissolution.

 

Three of the former Soviet republics, the Baltic states of Estonia, Latvia and Lithuania, never joined the CIS and in 2004 became full members of the North Atlantic Treaty Organization, in all three cases placing the U.S.-led military bloc on Russian borders.

 

That left eleven other former republics to be weaned from economic, political, infrastructural, transportation and defense sector integration with Russia, integration that was extensively and comprehensively developed for the seventy four years of the USSR's existence and in many cases for centuries before during the Czarist period.

 

A change of its socio-economic system and the splintering of the nation with the world's largest territory only affected U.S. policy toward former Soviet space insofar as it led to Washington and its allies coveting and moving on a vast expanse of Europe and Asia hitherto off limits to it.

 

Two months after the end of the Soviet Union then U.S. Undersecretary of Defense for Policy Paul Wolfowitz and his deputy in the Pentagon, Lewis Libby, authored what became known as the Defense Planning Guidance document for the years 1994–99. Some accounts attribute the authorship to Libby and Zalmay Khalilzad under Wolfowitz's tutelage.

 

Afghan-born Khalilzad is a fellow alumnus of Wolfowitz at the University of Chicago and worked under him in the Ronald Reagan State Department starting in 1984. From 1985-1989 he was the Reagan administration's special adviser on the proxy war against the Soviet Union in Afghanistan and on the Iran-Iraq war. In the first capacity he coordinated the Mujahideen war against the government of Afghanistan waged from Pakistan along with Deputy Director of the Central Intelligence Agency Robert Gates, now U.S. Secretary of Defense. (Gates has a doctorate degree in Russian and Soviet Studies, as does his former colleague the previous U.S. secretary of state Condoleezza Rice.)

 

The main recipient of U.S. arms and training within the Mujahideen coalition during those years was Gulbuddin Hekmatyar, whose still extant armed group Hezb-e-Islami assisted in driving American troops out of Camp Keating in Afghanistan's Nuristan province this October. Hekmatyar remains in Afghanistan heading the Hezb-e-Islami and top U.S. and NATO military commander General Stanley McChrystal in his Commander's Initial Assessment of September - which called for a massive increase in American troops for the war - identified the party as one of three main insurgent forces that as many as 85,000 U.S. and thousands of NATO reinforcements will be required to fight.

 

The Wolfowitz-Libby-Khalilzad Defense Planning Guidance prototype appeared in the New York Times on March 7, 1992 and to demonstrate that the end of the Soviet Union and the imminent fall of the Afghan government (Hekmatyar and his allies would march into Kabul two months later) affected U.S. policy toward Russia not one jot contained these passages:

 

"Our first objective is to prevent the re-emergence of a new rival, either on the territory of the former Soviet Union or elsewhere, that poses a threat on the order of that posed formerly by the Soviet Union. This is a dominant consideration underlying the new regional defense strategy and requires that we endeavor to prevent any hostile power from dominating a region whose resources would, under consolidated control, be sufficient to general global power."

 

"We continue to recognize that collectively the conventional forces of the states formerly comprising the Soviet Union retain the most military potential in all of Eurasia; and we do not dismiss the risks to stability in Europe from a nationalist backlash in Russia or efforts to reincorporate into Russia the newly independent republics of Ukraine, Belarus, and possibly others....We must, however, be mindful that democratic change in Russia is not irreversible, and that despite its current travails, Russia will remain the strongest military power in Eurasia and the only power in the world with the capability of destroying the United States."

 

In its original and revised versions the 46-page Defense Planning Guidance document laid the foundation for what would informally become known as the Wolfowitz Doctrine and later the Bush Doctrine, indistinguishable in any essential manner from the Blair, alternately known as Clinton, Doctrine enunciated in 1999: That the U.S. (with its NATO allies) reserves the unquestioned right to employ military force anywhere in the world at any time for whichever purpose it sees fit and to effect "regime change" overthrows of any governments viewed as being insufficiently subservient to Washington and its regional and global designs.

 

Five years later former Carter administration National Security Adviser Zbigniew Brzezinski, who launched the Afghan Mujahideen support project in 1978 and worked with Khalilzad at Colombia when the latter was Assistant Professor of Political Science at the university's School of International and Public Affairs from 1979 to 1989 and Brzezinski headed the Institute on Communist Affairs, wrote an article called "A Geostrategy for Eurasia."

 

It was in essence a precis of his book of the same year, The Grand Chessboard: American Primacy And It's Geostrategic Imperatives, and was published in Foreign Affairs, the journal of the New York-based Council on Foreign Relations.

 

The framework for the piece is contained in this paragraph:

 

"America's status as the world's premier power is unlikely to be contested by any single challenger for more than a generation. No state is likely to match the United States in the four key dimensions of power - military, economic, technological, and cultural - that confer global political clout. Short of American abdication, the only real alternative to American leadership is international anarchy. President Clinton is correct when he says America has become the world's 'indispensable nation.'"

 

Brzezinski identified the subjugation of Eurasia as Washington's chief global geopolitical objective, with the former Soviet Union as the center of that policy and NATO as the main mechanism to accomplish the strategy.

 

"Europe is America's essential geopolitical bridgehead in Eurasia. America's stake in democratic Europe is enormous. Unlike America's links with Japan, NATO entrenches American political influence and military power on the Eurasian mainland. With the allied European nations still highly dependent on U.S. protection, any expansion of Europe's political scope is automatically an expansion of U.S. influence. Conversely, the United States' ability to project influence and power in Eurasia relies on close transatlantic ties.

 

"A wider Europe and an enlarged NATO will serve the short-term and longer-term interests of U.S. policy. A larger Europe will expand the range of American influence without simultaneously creating a Europe so politically integrated that it could challenge the United States on matters of geopolitical importance, particularly in the Middle East...."

 

The double emigre - first from Poland, then from Canada - advocated a diminished role for nation states, including the U.S., and Washington's collaboration in building a stronger Europe in furtherance of general Western domination of Eurasia, the Middle East, Africa and the world as a whole.

 

"In practical terms, all this will eventually require America's accommodation to a shared leadership in NATO, greater acceptance of France's concerns over a European role in Africa and the Middle East, and continued support for the European Union's eastward expansion even as the EU becomes politically and economically more assertive....A new Europe is still taking shape, and if that Europe is to remain part of the 'Euro-Atlantic' space, the expansion of NATO is essential."

 

While giving lip service to the role of the European Union, he left no doubt as to which organization - the world's only military bloc - is to lead the charge in the conquest of the former Soviet Union as well as the world's "periphery." It is NATO.

 

Already stating in 1997, two years before his native Poland, the Czech Republic and Hungary would become full members of the Alliance, that "Ukraine, provided it has made significant domestic reforms and has become identified as a Central European country, should also be ready for initial negotiations with the EU and NATO," he added:

 

"Failure to widen NATO, now that the commitment has been made, would shatter the concept of an expanding Europe and demoralize the Central Europeans. Worse, it could reignite dormant Russian political aspirations in Central Europe. Moreover, it is far from evident that the Russian political elite shares the European desire for a strong American political and military presence in Europe....If a choice must be made between a larger Europe-Atlantic system and a better relationship with Russia, the former must rank higher."

 

That a former U.S. foreign policy official and citizen of the country would so blithely determine years before the event which nations would join the European Union went without comment on both sides of the Atlantic. That the nominal geographic location of a nation - placing Ukraine in Central Europe - would be assigned by an American was similarly assumed to be Washington's prerogative evidently.

 

Despite vapid maunderings about desiring to free post-Soviet Russia from its "imperial past" and "integrating [it] into a cooperative transcontinental system," Brzezinski presented a blueprint for surrounding the nation with a NATO cordon sanitaire, in truth a wall of military fortifications.

 

"Russia is more likely to make a break with its imperial past if the newly independent post-Soviet states are vital and stable. Their vitality will temper any residual Russian imperial temptations. Political and economic support for the new states must be an integral part of a broader strategy....Ukraine is a critically important component of such a policy, as is support for such strategically pivotal states as Azerbaijan and Uzbekistan."

 

Adding Georgia and Moldova, the three states he singles out became the nucleus of the GUUAM (Georgia, Ukraine, Uzbekistan, Azerbaijan, Moldova) bloc originally created in the same year as Brzezinski's article and book appeared. (Uzbekistan joined in 1999 and left in 2005.)

 

GUAM was promoted by the Bill Clinton and Madeleine Albright administration as a vehicle for planned Trans-Eurasian energy projects and to tear apart the Commonwealth of Independent States by luring members apart from Russia toward the European Union, the so-called soft power preliminary stage, and NATO, the hard power culmination of the process.

 

In the above-quoted article Brzezinski also wrote, in addressing Turkey, that "Regular consultations with Ankara regarding the future of the Caspian Sea basin and Central Asia would foster Turkey's sense of strategic partnership with the United States. America should also support Turkish aspirations to have a pipeline from Baku, Azerbaijan, to Ceyhan on its own Mediterranean coast serve as a major outlet for the Caspian sea basin energy reserves."

 

Eight years later, in 2005, the Baku-Tbilisi-Ceyhan pipeline transporting Caspian Sea oil to Europe came online, followed by the Baku-Tbilisi-Erzurum natural gas pipeline and the Kars-Akhalkalaki-Tbilisi-Baku railway, with the Nabucco natural gas pipeline next to be activated. The last-named is already slated to include, in addition to Caspian supplies, gas from Iraq and North Africa.

 

The book whose foreword Brzezinski's "A Geostrategy for Eurasia" in a way was, The Grand Chessboard: American Primacy And It's Geostrategic Imperatives, laid out in greater detail plans that have been expanded upon in the interim.

 

The volume's preface states, "It is imperative that no Eurasian challenger emerges capable of dominating Eurasia and thus of also challenging America. The formulation of a comprehensive and integrated Eurasian geostrategy is therefore the purpose of this book....Potentially, the most dangerous scenario would be a grand coalition of China, Russia, and perhaps Iran....Averting this contingency, however remote it may be, will require a display of US geostrategic skill on the western, eastern, and southern perimeters of Eurasia simultaneously.”

 

In pursuance of "America's role as the first, only, and last truly global superpower," Brzezinski noted that "the chief geopolitical prize is Eurasia. For half a millennium, world affairs were dominated by Eurasian powers and peoples who fought with one another for regional domination and reached out for global power. Now a non-Eurasian power is preeminent in Eurasia - and America's global primacy is directly dependent on how long and how effectively its preponderance on the Eurasian continent is sustained."

 

The military fist inside the diplomatic glove is and will remain NATO.

 

"The emergence of a truly united Europe - especially if that should occur with constructive American support - will require significant changes in the structure and processes of the NATO alliance, the principal link between America and Europe. NATO provides not only the main mechanism for the exercise of US influence regarding European matters but the basis for the politically critical American military presence in Western Europe....Eurasia is thus the chessboard on which the struggle for global primacy continues to be played."

 

In a section with the heading "The NATO Imperative," the author reiterated earlier policy demands: "It follows that a wider Europe and an enlarged NATO will serve well both the short-term and the longer-term goals of US policy. A larger Europe will expand the range of American influence — and, through the admission of new Central European members, also increase in the European councils the number of states with a pro-American proclivity — without simultaneously creating a Europe politically so integrated that it could soon challenge the United States on geopolitical matters of high importance to America elsewhere, particularly in the Middle East."

 

A Europe united under the EU and especially NATO is to be strong enough to contain, isolate and increasingly confront Russia as the central component of U.S. plans for control of Eurasia and the world, but cannot be allowed to conduct an independent foreign policy, particularly in regard to Russia and the Middle East. European NATO allies are to assist Washington in preventing the emergence of "the most dangerous scenario...a grand coalition of China, Russia, and perhaps Iran" such as has been adumbrated since in the Shanghai Cooperation Organization.

 

Four years after the publication of The Grand Chessboard, Brzezinski's recommended chess move was made: The U.S. and NATO invaded Afghanistan and expanded into Central Asia where Russian, Chinese and Iranian interests converge and where the basis for their regional cooperation existed, and Western military bases were established in the former Soviet republics of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan, where they remain for the indefinite future.

 

Western-controlled pipelines traverse the South Caucasus - Azerbaijan and Georgia - to drive Russia and Iran out of the European and ultimately world energy markets, with a concomitant U.S. and NATO takeover of the armed forces of both nations. The two countries have also been tapped for increased troop deployments and transport routes for the war in South Asia.

 

The West is completing the process described by Brzezinski in his 1997 book in which he stated "In effect, by the mid-1990s a bloc, quietly led by Ukraine and comprising Uzbekistan, Turkmenistan, Azerbaijan and sometimes also Kazakhstan, Georgia and Moldova, had informally emerged to obstruct Russian efforts to use the CIS as the tool for political integration."

 

Note, not to obstruct a new "imperial" Russia from exploiting the Commonwealth of Independent States to dominate much less absorb former parts not only of the Soviet Union but of historical Russia, but to integrate - or rather maintain the integration of - nations which were within one state until eighteen years ago. At that time, 1991, the Soviet Union precipitately disintegrated into fifteen new nations and four independent "frozen conflict" zones - Abkhazia, Nagorno-Karabakh, South Ossetia and Transdniester - and Russia made a 180 degree turn in its political structure and orientation, both domestically and in its foreign policy.

 

The response to those developments by the U.S. and its NATO cohorts was to scent blood and move in for the kill.

 

Starting in 1994 NATO recruited all fifteen former Soviet republics into its Partnership for Peace program, which has subsequently prepared ten nations - all in Eastern Europe, three of them former Soviet republics - for full membership.

 

As noted above, in 1997 the West absorbed four and for a period five former Soviet states - Georgia, Ukraine, Azerbaijan, Moldova and Uzbekistan - into the GUAM, now Organization for Democracy and Economic Development, format, which has recently been expanded to include Armenia and Belarus with the European Union's Eastern Partnership initiative. The latter includes half (six of twelve) of the CIS and former CIS nations, all except for Russia and the five Central Asian countries. [1]

 

Armenian, Azerbaijani, Georgian and Ukrainian troops have been enlisted by the U.S. and NATO for the war in Afghanistan, with Moldova to be the next supplier of soldiers. All five nations also provided forces for the war and occupation in Iraq.

 

The five Central Asian former Soviet republics - Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Turkmenistan and Uzbekistan - have provided the Pentagon and NATO with bases and transit rights for the war in South Asia and as such are being daily dragged deeper into the Western military nexus. Kazakhstan, for example, sent troops to Iraq and may soon deploy them to Afghanistan.

 

In recent days the West has stepped up its offensive in several former Soviet states.

 

GUAM held a meeting of its Parliamentary Assembly in the Georgian capital of Tbilisi on November 9 and the leader of the host nation's parliamentary majority, David Darchiashvili, said "GUAM has significant potential, as its member states have common interests while the CIS is a union of conflicting interests" and "It is important for GUAM members to have a specific attitude to the EU. GUAM has a potential to develop a common direction with the EU under the policy of the Eastern Partnership." [2]

 

Georgian Foreign Minister Grigol Vashadze said at the event that "Our relations are extending, new partners appear. The US, the Czech Republic, Japan and the Baltic states will become GUAM partners soon. They will participate in economic projects with us." [3]

 

The Secretary General of the Council of Europe Torbjorn Jagland met with GUAM member states' permanent representatives to the Council of Europe and during the meeting "the Azerbaijani side emphasized the need to intensify the Council of Europe's efforts in the settlement of 'frozen conflicts' in the GUAM area." [4] The allusion is again to Abkhazia, Nagorno-Karabakh, South Ossetia and Transdniester where several thousand lives were lost in fighting after the breakup of the Soviet Union and, in the case of South Ossetia, where a Georgian invasion of last year triggered a five-day war with Russia.

 

Later at the NATO Parliamentary Assembly meeting in Edinburgh, Scotland from November 13-17, Azerbaijani member of parliament Zahid Oruj said that "the territories of both Georgia and Azerbaijan were occupied and the Collective Security Treaty Organization’s policy in the region proved that" and he "characterized these steps as an action against NATO." [5] The Collective Security Treaty Organization (CSTO) is a post-Soviet security bloc consisting of Russia, Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. Belarus (initially) and Uzbekistan both boycotted the creation of the new CSTO rapid reaction force last month and the Eastern Partnership is designed in part to pull Armenia and Belarus out of the organization. Comparable initiatives are underway in regards to the four Central Asian members states, with the Afghan war the chief mechanism for reorienting them toward NATO.

 

During the NATO Parliamentary Assembly session, for example, a Turkish parliamentarian said "Armenia’s releasing the occupied Azerbaijani territories [Nagorno Karabakh] will create a security zone in the South Caucasus and pave the way for NATO’s cooperation with this region."

 

An Azerbaijani counterpart was even more blunt in stating "NATO should defend Azerbaijan” and stressing "that otherwise, security will not be firm in the region, stability can be violated anytime [and a] new military conflict will be inevitable." [6]

 

The day after the NATO session ended the president of Azerbaijan, Ilham Aliyev, revealed the context for NATO "defending Azerbaijan" when he announced that "There is strong support for building the national army. Our army grows stronger. We are holding negotiations but we should be ready to liberate our territories any time from the invaders by military means." [7]

 

The same day Daniel Stein, senior assistant to the U.S. Special Envoy for Eurasian Energy, was in Azerbaijan where he confirmed strategic ties with the nation's government and said that as "global energy security is one of the priorities of US foreign policy, his country supports diversification of energy resources while delivering them to world markets." [8]

 

Also on November 18 Stein's superior, U.S. Special Envoy for Eurasian Energy Richard Morningstar, addressed the European Policy Center, a Brussels-based think-tank, and said "Turkey will become a very strong transit country in transporting the gas of the Caucasus and Central Asia to Europe” - via Azerbaijan and Georgia - and "Turkmenistan and Iraq could join in as other suppliers besides Azerbaijan...." [9]

 

The following day, November 19, a conference on NATO's New Strategic Concept: Contribution to the Debate from Partners was held in Baku, the capital of Azerbaijan. The host country's deputy foreign minister, Araz Azimov, stated at the meeting:

 

"I offer the signing of bilateral agreements between NATO and partner countries to cover security guarantees for partner countries along with the responsibility and commitments of the parties.

 

"Yes, we (partner countries) are important for NATO in general for the security architecture of the Euro-Atlantic area. Today Azerbaijan's borders are the borders of Europe." [10]

 

On November Azerbaijan hosted an international conference titled Impediments to Security in the South Caucasus: Current Realities and Future Prospects for Regional Development, co-sponsored by Britain's International Institute for Strategic Studies. Speakers included Ariel Cohen, Senior Research Fellow at the Heritage Foundation, and the Washington, D.C.-based Jamestown Foundation's President Glenn Howard and Senior Fellow Vladimir Socor.

 

Socor, a Romanian emigre and former Radio Free Europe/Radio Liberty employee, in addressing the Armenian-Azerbaijani conflict over Nagorno Karabakh, "stressed the necessity of an undertaking by NATO of analogous steps in this conflict taken for the settlement of the conflicts in the Balkans and former Yugoslavia." [11]

 

Novruz Mammadov, head of the Foreign Relations Department of Azerbaijan's presidential administration, said that "Azerbaijan is the only country in the post-Soviet space usefully and really cooperating with the West," and Elnur Aslanov, head of the Political Analysis and Information Department for the President of Azerbaijan, said:

 

"The Baku-Tbilisi-Ceyhan, Baku-Tbilisi-Erzurum and Baku-Tbilisi-Kars
projects...stimulate the development of regional cooperation, and also are important from the security standpoint....Azerbaijan is a reliable partner of the European security architecture...the country plays an important role in ensuring European energy security." [12]

 

Jamestown Foundation chief Glenn Howard added "that Azerbaijan is an important partner for NATO in terms of energy security," and backed the nation's deputy foreign minister's demand the previous day that NATO must offer Yugoslav war-style support to its Caucasus partners "especially after the war in Georgia last year."

 

Howard added:

 

"NATO can give security guarantees to a country in case of an attack, which is what happened in 1979 in the Persian Gulf - after the fall of the Shah of Iran the US gave security guarantees to countries through bilateral agreements with those countries....If Azerbaijani troops are going to help in one area, that will lessen the need for NATO troops in this particular area, so that they can be involved in some other area, for example, that helps put more troops in fighting the Taliban...." [13]

 

Azerbaijan is not the only former Soviet republic the U.S. intends to use to penetrate the Caspian Sea Basin. After leaving Baku the State Department's Daniel Stein arrived in Turkmenistan where he stated that "The United States offers its mediating mission in Turkmen-Azerbaijan disputes over the Caspian status," in relation to a border demarcation conflict in a sea that the two nations share with Russia and Iran. He added, "The U.S. and EU member countries try to assure Azerbaijan and Turkmenistan that they should reach an agreement on the division of the Caspian to create real opportunities for Nabucco and other projects." [14]

 

The same day U.S. Deputy Assistant Secretary of State for South and Central Asia George Krol was also in the Turkmen capital to deliver an address at the the annual Oil and Gas Conference there and said, "The U.S. considers energy security as a priority issue, and Central Asia is an important region in the global energy map." [15]

 

In Azerbaijan's fellow GUAM member state Moldova, the new government of acting president Mihai Ghimpu, which came to power after April's so-called Twitter Revolution, announced that it was establishing a national committee to implement an Individual Partnership Action Plan for NATO membership. To indicate the importance the new administration attaches to integration with the bloc, "Minister of Foreign Affairs and European Integration Iurie Leanca has been appointed committee chairman." [16]

 

Earlier this month it was reported that the government's Prosecutor General's Office had "dropped criminal proceedings against the people accused of masterminding riots in the republic's capital in April, following the Opposition's protest against the results of the parliamentary election....After the early parliamentary election on July 29 when the Opposition came to power, most cases were closed" and instead "When the new prosecutor general was appointed, criminal cases were opened against police who took part in driving the protesters from the city center and their arrests." [17]

 

On the same day that the Jamestown Foundation's Glenn Howard and Vladimir Socor were in Azerbaijan advocating NATO intervention in the South Caucasus, U.S. Vice President Joseph Biden held a phone conversation with Georgian president and former U.S. resident Mikheil Saakashvili in which the first "reiterated the United States' 'strong support' for Georgia´s sovereignty and territorial integrity" and "underscored the importance of sustaining the commitment to democratic reform to fulfill the promise of the Rose Revolution." [18]

 

Also on November 20 a major Russian news source reported that Washington had shipped nearly $80 million in weapons to Georgia in 2008 and plans to supply more in the future.

 

"Despite the economic crisis, Georgia is increasing expenditure on arms purchases in the U.S.," although "Independent sources say[ing] Georgia´s unemployment stands at about one-third of its able-bodied population." [19]

 

On the same day a delegation from the Pentagon was in the Georgian capital to meet with Temur Iakobashvili, the nation's State Reintegration Minister - for "reintegration" read forcible incorporation of Abkhazia and South Ossetia - and the Georgian official announced "We introduced to the guests our plan to ensure security in the occupied territories. We also talked about the role the U.S. will play in assisting the ensuring of regional security." [20]

 

The U.S. Defense Department representatives, including Deputy Assistant Secretary of Defense for Russia/Ukraine/Eurasia Celeste Wallander, met with Georgian Defense Minister Bacho Akhalaia "to hold consultations on defence cooperation issues concerning the two countries," and "Wallander personally inspected ongoing military trainings aimed at the preparation of the 31st Battalion of the GAF [Georgian Armed Forces] for participation in the ISAF operation in Afghanistan. The sides evaluated the US assistance provided during 2009 and considered in detail future cooperation prospects for 2010/2011.

 

"Under the visit's agenda the high-ranking US official met with the Security Council Secretary, Eka Tkeshelashvili, State Minister for Reintegration Temur Iakobashvili and Defence and Security Committee members of parliament." [21] The inspection mentioned above was of training following that conducted by U.S. Marines. The first contingent of new Georgian troops thus prepared was sent to Afghanistan four days before.

 

Two days earlier NATO spokesman James Appathurai announced that the Alliance was forging ahead with plans for both Georgia's and Ukraine's full membership and that "assessments would be made at a meeting of the NATO-Ukraine and NATO-Georgia Commissions to be held in Brussels in early December at the level of NATO foreign ministers." [22]

 

Also on November 18 Georgian Vice Premier and State Minister for Euro-Atlantic Integration Giorgi Baramidze met with NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen in Brussels. "The Georgian delegation also included Deputy Foreign Minister Giga Bokeria and Deputy Defense Minister Nikoloz Vashakidze. A meeting of the NATO-Georgia Commission at the ambassadorial level was also held in Brussels." [23]

 

The day preceding the meeting, U.S. Assistant Secretary of State Michael Posner and Deputy Assistant Secretary of State for European and Eurasian Affairs Tina Kaidanow were in Georgia to convene "working meetings with Georgian authorities within the Strategic Partnership Charter.

 

"The delegation will monitor the implementation of the U.S.-Georgia Strategic Partnership Plan" inaugurated in January of this year, less than four months after the war with Russia. [24]

 

The prior week Russian Foreign Minister Sergey Lavrov accused Western and allied nations of continuing to arm Georgia, stating “I hope many take lessons from last year’s August events. But I have to say that according to the reports of various sources, some countries are sending arms and ammunition demanded by the Georgian leadership via different complicated schemes.” [25]

 

Russian Deputy Foreign Minister Grigory Karasin warned on the same day that "[Georgian] military drones have started flying over South Ossetia and Abkhazia" [26} and the day before Nikolay Makarov, Chief of the General Staff, said "Georgia is getting large amounts of weapons supplied from abroad" and "Georgian military potential is currently higher than last August." [27]

 

Makarov's contention was confirmed by Georgian Defense Minister Bacho Akhalaia on November 14 when he said "the country’s defense capabilities are now better than they were a year ago and they are further improving."

 

The defense chief added, “a strong army will be one of our key priorities until the last occupant leaves our territories.” [28] The "occupants" in question are Russian troops in Abkhazia and South Ossetia.

 

Azerbaijan is not the only South Caucasus NATO partner preparing for war.

 

Regarding the recently concluded two-week Immediate Response 2009 exercises run by the U.S. Marine Corps in Georgia, a leading Russian news site wrote "Perhaps, the exercises were aimed at issuing a warning to Russia." [29]

 

On November 13 the Russian General Staff revealed that "Russian secret services have declassified information about Georgia’s plans to start forming its special forces in a move that will be implemented in close cooperation with Turkey," and "voiced concern about Georgia’s ongoing push for muscle-flexing amid efforts by Israel, Ukraine and NATO countries to re-arm the Saakashvili regime." [30]

 

In Ukraine, on November 19 Deputy Foreign Minister Kostiantyn Yeliseyev said of American ambassador to Georgia and ambassador designate to Ukraine John Tefft that "The U.S. Senate [Foreign Relations] Committee has approved his candidacy and we are expecting him to arrive soon." [31] In time for January's presidential election. Incumbent president and U.S. client Viktor Yushchenko is running dead last among serious candidates and his poll ratings are never higher than 3.5%. Tefft's task is to engineer some variant of the 2004 "Orange Revolution."

 

Yushchenko is a die-hard, intractable, unrelenting advocate of forcing his nation into NATO despite overwhelming popular opposition and for evicting the Russian Black Sea Fleet from the Crimea.

 

On November 16 NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen addressed High-Level NATO-Ukraine Consultations at the Alliance's headquarters in Brussels and said:

 

"In 2008 at the Bucharest Summit NATO Heads of State and Government welcomed Ukraine’s aspirations for membership in NATO and agreed that Ukraine will become a member of the Alliance. To reflect this spirit of deepening cooperation, Ukraine has developed its first Annual National Programme which outlines the steps it intends to take to accelerate internal reform and alignment with Euro-Atlantic standards." [32]

 

The same day Reuters revealed that "Poland and Lithuania want to forge military cooperation with Ukraine to try to bring the former Soviet republic closer to NATO." Poland's Deputy Defense Minister Stanislaw Komorowski was quoted as saying of the initiative, "This reflects our support for Ukraine. We want to tie Ukraine closer to Western structures, including military ones." [33]

 

The agreement was reached at talks in Brussels attended by Ukraine's acting Defense Minister Valery Ivashchenko, Lithuania's Minister of National Defense Rasa Jukneviciene and Poland's Komorowski.

 

The combined military unit will be stationed in Poland and include as many as 5,000 troops. The joint buildup on Russia's western and northwestern borders "may have a political objective. It is meant to set up an alternative center of military consolidation for West European projects, a center which could embrace former Soviet republics (above all Ukraine), now outside NATO. There is no doubt who will control this process, considering U.S. influence in Poland and the Baltics." [34]

 

On the same day that the Polish, Lithuanian and Ukrainian defense chiefs reached the agreement, Poland hosted multinational military exercises codenamed Common Challenge 09 with "2,500 troops from Germany, Slovakia, Lithuania, Latvia and Poland - forming the so-called EU Combat Group....Common Challenge is being held for the first time in Poland. Exercises are conducted simultaneously in Poznan, western Poland, and the nearby military range in Wedrzyn." [35]

 

In a complementary development, The Times of London published an interview with Italian Foreign Minister Franco Frattini on November 15 in which he "said Italy would push for the creation of a European Army after the 'new Europe' takes shape at this week's crucial November 19 EU summit following the adoption of the Lisbon Treaty." [36] A commentary from Russia, which of course will not be included in the plans, mentioned that "NATO has been actively discussing the possibility of establishing a joint European army for a long time" and that Frattini had "reiterated the need for deploying a joint naval fleet or air force in the Mediterranean or other areas crucial to European security." [37]

 

In a Wall Street Journal report titled "Central Europe Ready To Send More Soldiers To Afghanistan," Polish Foreign Minister Radoslaw Sikorski, again emphasizing the connection between war zone training in Afghanistan and preparation for action much closer to home, was quoted as saying "The credibility of NATO will be decided in Afghanistan. If NATO can be successful with what was a success in the Balkans and Iraq, its deterrent potential will rise, and it is in Poland’s national interest.” [38]

 

On November 18 the ambassadors from all 28 NATO member states gathered in Brussels commented on Belarusian-Russian military exercises conducted months earlier, Operation West, and "expressed concerns about the large scale of the exercises and a scenario that envisioned an attack from the West...." [39]

 

Sikorski's allusion to so-called NATO deterrent potential is, then, clearly in reference to Russia.

 

On November 17 the European Union's Special Representative for the South Caucasus Peter Semneby announced that the first foreign ministers meeting of the Eastern Partnership program will be held next month. He said that "The Eastern Partnership will be under the jurisdiction of a new representative for foreign affairs and security. The appointment will come after the Lisbon summit,” [40] as will the creation of the new European Army Italian Foreign Minister Frattini spoke of earlier.

 

Participants will include the foreign ministers of Armenia, Azerbaijan, Belarus, Georgia, Moldova and Ukraine, half - six of twelve - of the members or former members of the Commonwealth of Independent States and all those in Europe and the Caucasus except for Russia, which is not invited.

 

Comparable efforts to pull the five Central Asian CIS members - Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Turkmenistan and Uzbekistan - away from cooperation with Russia through a combination of an analogous EU partnership, energy project agreements and involvement in the Afghan war are also proceeding apace.

 

The eighteen-year-old project of Paul Wolfowitz, Zbigniew Brzezinski et al. to destroy the post-Soviet Commonwealth of Independent States and effect a cordon sanitaire around Russia, enclosing it with NATO member states and partners, has continued uninterruptedly since 1991.

 

Washington will not tolerate rivals and will ruthlessly attempt to eliminate even the potential of any nation to challenge it globally or regionally. In any region of the world. Russia, because of what it was, what it is, where it is and what it has - massive reserves of oil and natural gas, a developed nuclear industry and the world's only effective strategic triad outside the U.S. - is and will remain the main focus of efforts by the United States and NATO to rid themselves of impediments to achieving uncontested global domination.

 

Carthage must be destroyed is the West's policy toward the former Soviet Union.

NOTES

 

1) Eastern Partnership: The West’s Final Assault On the Former Soviet Union, Stop NATO, February 13, 2009
http://rickrozoff.wordpress.com/2009/08/26/eastern-partnership-the-wests-final-assault-on-the-former-soviet-union
2) Georgia Online, November 9, 2009
3) Azeri Press Agency, November 10, 2009
4) Azeri Press Agency, November 12, 2009
5) Azeri Press Agency, November 17, 2009
6) Azeri Press Agency, November 16, 2009
7) Azertag, November 18, 2009
8) Azeri Press Agency, November 18, 2009
9) Azeri Press Agency, November 18, 2009
10) Azerbaijan Business Center, November 19, 2009
11) Azertag, November 20, 2009
12) Ibid
13) Ibid
14) Azeri Press Agency, November 18, 2009
15) Trend News Agency, November 18, 2009
16) Focus News Agency, November 11, 2009
17) Itar-Tass, November 12, 2009
18) Civil Georgia, November 20, 2009
19) Voice of Russia, November 20, 2009
20) Trend News Agency, November 20, 2009
21) Georgia Ministry of Defence, November 20, 2009
22) Rustavi2, November 19, 2009
23) Civil Georgia, November 18, 2009
24) Rustavi2, November 17, 2009
25) Azeri Press Agency, November 11, 2009
26) Russian Information Agency Novosti, November 11, 2009
27) Voice of Russia, November 10, 2009
28) Civil Georgia, November 14, 2009
29) Voice of Russia, November 9, 2009
30) Voice of Russia, November 13, 2009
31) Interfax-Ukraine, November 19, 2009
32) NATO, November 16, 2009
33) Reuters, November 16, 2009
34) Russian Information Agency Novosti, November 18, 2009
35) Polish Radio, November 16, 2009
36) Russian Information Agency Novosti, November 17, 2009
37) Ibid
38) Wall Street Journal, November 12, 2009
39) Reuters, November 18, 2009
40) Azertag, November 17, 2009

dimanche, 01 janvier 2012

Cina e Giappone abbandonano il dollaro

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Cina e Giappone abbandonano il dollaro

 

di Enrico Piovesana

Fonte: eilmensile.it

Giornali e Tg non ne parlano, ma per gli ambienti finanziari globali è la notizia-bomba di queste festività natalizie: la seconda e la terza economia mondiale, Cina e Giappone, hanno siglato un accordo che prevede l’abbandono del dollaro americano come valuta utilizzata negli scambi commerciali tra le due nazioni asiatiche, consentendo quindi un interscambio direttamente in yen e yuan.

 

Finora, circa il 60 per cento degli scambi commerciali tra Cina e Giappone vengono regolati in dollari. L’intesa, siglata lunedì a Pechino al termine dell’incontro tra il premier cinese Wen Jiabao e il primo ministro giapponese Yoshihiko Noda, è un chiaro segnale di sfiducia delle due potenze economiche asiatiche nei confronti della travagliata area euro-dollaro.

 

Questa mossa viene interpretata dagli economisti come il primo passo concreto del governo di Pechino per far diventare la moneta cinese, lo yuan (o renminbi), una valuta di riserva globale sostitutiva al dollaro. Cosa attualmente non ancora possibile, vista la non completa convertibilità della valuta cinese.

 

Per il ministro delle finanze tedesco Wolfgang Schaeuble, il patto Cina-Giappone rappresenta una sfida che evidenzia l’importanza di una ”Europa unita e di una moneta comune che ci dà buone chanches di perseguire i nostri interessi e l’opportunità di realizzarli a livello mondiale”.


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jeudi, 29 décembre 2011

Concurrence géopolitique dans le Pacifique

 

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Bernhard TOMASCHITZ:

 

Concurrence géopolitique dans le Pacifique

 

Les Etats-Unis veulent contrer la montée en puissance de la Chine: ils projettent d’encercler l’Empire du Milieu!

 

Dans les rapports bilatéraux entre les Etats-Unis et la Chine, la méfiance réciproque est désormais de mise. Lors de sa visite en Australie, le Président américain Obama a en effet déclaré: “J’ai pris une décision d’ordre stratégique: en tant qu’Etat riverain du Pacifique, les Etats-Unis joueront dans l’avenir un plus grand rôle dans la mise en valeur de cette région; c’est là une politique à mener sur le long terme”. De plus, les Etats-Unis entendent bâtir une base militaire à proximité de la ville de Darwin dans le Nord de l’Australie, où seront plus tard casernés 2500 soldats d’élite. Obama veut en plus créer une zone de libre-échange dans le Pacifique qui comprendrait l’Australie, le Japon, Singapour et le Vietnam, tandis qu’il n’y aurait aucune place pour la Chine dans ce projet.

 

 

Quand ils prennent acte de ces projets stratégiques, les Chinois craignent d’être encerclés par les Etats-Unis. Soupçon parfaitement justifié! Déjà en 2006, les Etats-Unis et l’Inde avaient signé un accord d’ampleur assez vaste par lequel la Nouvelle Delhi se voyait reconnaître au niveau international comme puissance nucléaire. Outre cet accord américano-indien, les Etats-Unis entretiennent des bases militaires au Japon et en Corée du Sud. Si dorénavant l’Axe liant les puissances d’Asie aux Etats-Unis se voit prolongé jusqu’en Australie, alors l’influence de la Chine restera limité à ses seules eaux côtières.

 

 

Les projets de Washington doivent se percevoir comme une tentative d’endiguer la Chine, tant que cela est encore possible. Car le développement économique de l’Empire du Milieu s’effectue à une vitesse de croissance inégalée, ce qui agace et inquiète les Etats-Unis, encore plus préoccupés par l’éveil d’une politique étrangère chinoise bien consciente des enjeux planétaires. Au Conseil de Sécurité de l’ONU, les Chinois ne cessent de torpiller les projets américains, comme, par exemple, quand il s’agit d’infliger à l’Iran des sanctions encore plus draconiennes. Dans la lutte pour la domination économique des Etats riches en matières premières, notamment en Afrique et en Asie centrale, Beijing et Washington sont devenus de véritables rivaux. A tout cela s’ajoute que le modèle chinois, couplant une économie libéralisée et un appareil d’Etat autoritaire, exerce une attraction de plus en plus évidente sur les pays en voie de développement et sur les pays émergents qui préfèrent opter pour un avenir politique différent de celui suggéré par la “démocratie libérale” de type américain. De ce fait, la Chine n’est plus seulement un concurrent économique des Etats-Unis mais elle les défie en agissant justement sur leur point le plus sensible: celui de vouloir incarner et propager de manière monopolistique la seule démocratie de facture occidentale, au détriment de toutes les autres formes possibles de gouvernance. Ce n’est donc pas un hasard si, un jour, Obama a déclaré, en s’adressant à la Chine d’un ton assez menaçant: “Nous continuerons à expliquer, y compris à Beijing, quelle est la signification pour nous du maintien des normes internationales et du respect des droits de l’homme pour le peuple chinois”.

 

 

Il y a plus: la modernisation des forces armées chinoises, et surtout de la marine de guerre de l’Empire du Milieu, montre que Beijing n’entend pas se contenter, dans l’espace pacifique, d’un rôle de “junior partner”, soumis à la volonté américaine. Le renforcement militaire chinois a pour effet que les frais d’entretien de l’empire américain doivent désormais être révisés à la hausse dans la région, notamment pour garantir la sécurité d’alliés comme le Japon ou la Corée du Sud et surtout Taiwan. Plusieurs incidents confirment ce nouvel état de choses: la marine chinoise s’attaque de plus en plus souvent à des navires de prospection vietnamiens ou philippins qui oeuvrent en Mer de Chine du Sud, espace marin dont les riverains se querellent à propos du tracé des frontières maritimes et, partant, sur la superficie de leur zone d’influence économique. Lors de ces escarmouches, ce ne sont pas tant les Vietnamiens ou les Philippins qui sont les destinataires des menaces chinoises mais avant tout les Etats-Unis.

 

 

Les Chinois, dans ce contexte, s’inquiètent surtout de l’amélioration constante des rapports américano-vietnamiens, en dépit du souvenir cuisant de la guerre du Vietnam. Le Vietnam communiste a certes libéralisé son économie en s’inspirant du modèle chinois et s’est ouvert aux investisseurs étrangers mais les relations avec le grand voisin du Nord n’en demeurent pas moins empreintes de méfiance pour des raisons historiques. Pendant des siècles, les Vietnamiens ont dû payer tribut aux empereurs de Chine et, pendant la seconde moitié du 20ème siècle, la Chine n’a jamais omis de toujours briser, avant qu’ils ne se concrétisent, les rêves vietnamiens de devenir une puissance régionale, en dépit de la “fraternité communiste” censée unir Hanoi à Beijing. Quant au Vietnam, le pays le plus densément peuplé de l’Indochine, il a toujours revêtu une signification particulière pour les Chinois: en effet, la puissance étrangère qui contrôlera ce pays limitera ipso facto et de manière considérable l’influence de Beijing dans la région et fera courir à la Chine le risque d’être encerclée.

 

 

Où l’affaire risque bien de devenir explosive, c’est quand les relations américano-vietnamiennes se trouvent renforcées par les activités du consortium pétrolier américain Exxon dans les eaux de la Mer de Chine du Sud. Fin octobre, l’Energy Delta Institute annonçait qu’Exxon avait découvert devant les côtes du Vietnam “des gisements de gaz d’une ampleur assez considérable” dans une région qui est également revendiquée par la Chine. La situation, déjà âprement concurrentielle, pourrait dès lors prendre une tournure plutôt dangereuse. Car, au même moment, le ministère de la défense américain travaillerait, selon le “Financial Times”, “à développer rapidement une nouvelle stratégie prévoyant une bataille aérienne et navale, afin d’acquérir à terme les moyens de contrer les plans chinois visant à empêcher les forces armées américaines de pénétrer dans les mers voisines de la Chine”.

 

 

Berhard TOMASCHITZ.

 

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°48/2011; http://www.zurzeit.at ).

 

China-US Relations: Washington's Asia Strategy Could Destabilize the Entire Asian Pacific Region

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China-US Relations: Washington's Asia Strategy Could Destabilize the Entire Asian Pacific Region

Obama administration’s Asia pivot strategy sows more seeds of suspicion than cooperation             

By , WASHINGTON: The Obama administration ruffled a few feathers in the Asia-Pacific region in November with its high-profile trumpeting of the Pivot to Asia strategy, widely regarded as an attempt to consolidate U.S. predominance in the region in face of a rising China.

The U.S. shift of strategic focus is characterized by a more confrontational stance with China. Despite the U.S. public denial of containing China, there has been widespread suspicion that Washington has a hidden agenda behind the strategy, i.e., to counterbalance China’s growing influence in the Asia-Pacific region.

“The United States is now signaling an intention to move back toward the pre-9/11 strategic focus on a rising China. That focus places a premium on explicitly balancing against and constraining Chinese power and influence across the region,” wrote Michael Swaine, a senior associate at the Carnegie Endowment for International Peace, in a recent article.

STRATEGIC SHIFT COMES WITH TOUGH RHETORIC, PROVOCATIVE MOVES

The Obama administration launched the strategic shift of pivoting to Asia with great fanfare in November when it was hosting the annual gathering of the Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC).

In a speech at the East-West Center in Hawaii ahead of the APEC summit, U.S. Secretary of State Hillary Clinton declared “The 21st century will be America’s Pacific century,” vowing that her country will stay in the region as a resident diplomatic, military and economic power.

At the APEC summit, U.S. President Obama actively promoted the Trans-Pacific Partnership (TPP), a U.S.-championed free trade agreement and a potential trans-Pacific security architecture.

The TPP, which pointedly excludes China, is widely seen as a thinly-disguised counterweight to free trade blocs in the region involving China and other Asian countries.

In rare tough rhetoric, Obama also pointed a finger at China for not playing by the rules in trade and economic relations, pledging to “continue to speak out and bring action” on issues such as currency and intellectual property rights.

Meanwhile, the United states has intensified its intervention in the territorial dispute over the South China Sea between China and several southeastern Asian countries, under the excuse of protecting freedom of navigation.

Immediately following the APEC meeting, Obama traveled for the first time to Indonesia to attend the East Asia summit, where he encouraged the participating countries to seek a multilateral solution to the South China Sea issue despite opposition from China, which advocates settling it through bilateral negotiations.

During his stay in Canberra, Obama signed a deal to station U.S. Marines in northwest Australia, with an eye on a potential contingency in the South China Sea.

While celebrating the 60th anniversary of the signing of the U.S.-Philippine mutual defense treaty, Hillary Clinton reaffirmed in Manila the U.S. commitment to the security of the Philippines, in a move regarded as a U.S. show of support to Manila in its dispute with China.

Furthermore, the U.S. government said it is considering plans to deploy advanced coastal combat ships in Singapore and perhaps the Philippines in the coming years to expand the U.S. military presence in the Asia-Pacific region.

OBAMA AIMS FOR DOMESTIC, INTERNATIONAL GAINS

U.S. experts believe that the U.S. strategic shift to Asia is driven not only by President Obama’s need to win the reelection in 2012, but also by the growing perception of an America in decline due to China’s fast rise.

Apparently, Obama counts on increased trade with the Asia-Pacific, the most dynamic economic region at the time of a global downturn, to create more jobs back at home to bring down the high unemployment rate that threatens to cost his own job.

This shift reflects “a recognition of the increasingly vital importance of that region for future American wealth, security and global influence,” Swaine wrote in the article posted on Dec. 7 on the website of the magazine The National Interest.

Douglas Paal, vice president for studies at the Carnegie Endowment for International Peace, said the economic factor of Obama’s Pivot to Asia policy” is the justification because of the current need to restart the American economy and to deal with the stress on the defense budget.”

Domestically, Obama also aims to refute the criticism from his Republican challengers who decry him for being too soft toward China, a convenient target for U.S. candidates in nearly every election year in the past decades.

“Obama has taken a pretty positive agenda with China in 2009, and he was seen as weak…Given the upcoming election, the Republican candidates are fighting against China. Obama did not want to put himself at a position of defending China against his opponents,” Paal told Xinhua in an interview.

Meanwhile, the U.S. strategic shift was also motivated by fears about China’s challenges to the U.S. status as the dominant power in the world, although China has made it clear that it has neither the strength nor intention to vie with the United States for dominance.

The decade-long anti-terrorism campaign, which diverted U.S. attention and resources to the wars in Afghanistan and Iraq, has fueled the perception of U.S. decline as the sole superpower, especially when it is suffering from a prolonged economic downturn and a worsening debt crisis.

U.S. MOVES HAVE POTENTIALLY DESTABILIZING EFFECTS

Obviously, the U.S. Asia pivot strategy doesn’t bode well for China-U.S. relations, already soured in 2011 by a series of provocative U.S. moves, including its announcement of a massive arms sale package to China’s Taiwan in September.

“We are going to have a distressful year” in 2012, Paal said.

U.S. experts are critical of the Obama administration’s new posture in the Asia-Pacific region, especially its position on the South China Sea dispute, saying it has potentially destabilizing implications by emboldening certain countries to confront China.

Swaine expressed worries that the Obama administration’s execution of this shift and China’s reaction “are combining to deepen mutual suspicion and potentially destabilize the entire area.”

The words and deeds by officials of the Obama administration are creating the impression in some Asian capitals that Washington is now supporting their disputes with Beijing over maritime territories, Swaine said.

Paal also criticized Hillary Clinton for her “inappropriate rhetoric” during her visit to Manila, where she referred to the South China Sea as the “West Philippine Sea,” a phrase used solely by the Filipinos.

It “appeared in China’s eyes to be taking the Philippines’ position in a dispute where Clinton previously said the U.S. would not take sides,” he said.

Analysts believe that as its economic and trade ties with China are becoming increasingly closer, United States [efforts] will only backfire if it still embraces the cold-war mentality and adopts policies to contain China.

The U.S. move to station troops in Australia also stirred up concerns in some capitals in the Asia-Pacific region, with Indonesian Foreign Minister Marty Natalegawa warning on Nov. 18 that such arrangements would lead to misunderstanding and provoke a “vicious circle of tension and mistrust.”

Noting widespread doubts within the international community about whether the United States can sustain its leadership and predominance in the Asia-Pacific, Swaine said “Washington must rethink its basic assumptions about its role in the region.”

The United States should “reexamine how best to address and when to accommodate China’s most critical security concerns, especially along its maritime borders,” Swaine wrote in his article.


 Global Research Articles by Zhi Linfei

 Global Research Articles by Ran Wei

lundi, 26 décembre 2011

L'ombra di Washington su Papua

L'ombra di Washington su Papua

di Michele Paris

Fonte: Altrenotizie [scheda fonte]

   

La crisi costituzionale che da poco più di una settimana sta tormentando la Papua Nuova Guinea sembra essersi finalmente avviata verso una conclusione. La disputa attorno alla carica di primo ministro tra i due più popolari uomini politici della ex colonia australiana si inserisce nel quadro delle rivalità crescenti in Estremo Oriente e nell’area del Pacifico tra la Cina da un lato e gli Stati Uniti e l’Australia dall’altro.

La crisi in Papua Nuova Guinea era esplosa in seguito alla prolungata permanenza del premier Michael Somare a Singapore, dove si era recato la scorsa primavera per ricevere cure mediche. Con Somare lontano dal paese, il presidente del Parlamento aveva allora dichiarato vacante la carica di primo ministro e, il 2 agosto, una larga maggioranza di deputati aveva proceduto ad eleggere Peter O’Neill a capo di un nuovo governo. La mossa del Parlamento era stata favorita anche dall’annuncio fatto dai familiari di Somare che quest’ultimo aveva intenzione di ritirarsi dalla politica, così come dal conseguente passaggio di molti suoi sostenitori nel campo del rivale O’Neill.

Tornato alla fine in patria, Somare - primo ministro dall’indipendenza nel 1975 al 1980, dal 1982 al 1985 e ancora dal 2002 fino alla sua rimozione qualche mese fa - aveva fatto appello alla Corte Suprema per cercare di riottenere la sua carica. Il 12 dicembre scorso, infatti, il più alto tribunale della Papua Nuova Guinea aveva dichiarato incostituzionale la nomina a premier di O’Neill, poiché il 75enne Somare non aveva rassegnato le proprie dimissioni né era stato formalmente dichiarato incapace a governare.

Anticipando la sentenza della Corte Suprema, Peter O’Neill pochi giorni prima aveva fatto però approvare una legge retroattiva che revocava il congedo temporaneo di Somare per recarsi a Singapore. Lo stesso 12 dicembre, poi, poco prima dell’emissione del verdetto della Corte, era arrivato un provvedimento che dichiarava decaduto qualsiasi membro del Parlamento che fosse rimasto al di fuori dei confini del paese per più di tre mesi. Un’ultima misura, infine, ha imposto il ritiro dalla carica di primo ministro al compimento del 72esimo anno di età.

Somare e O’Neill settimana scorsa si erano così ritrovati a capo di due gabinetti ed entrambi avevano nominato un proprio capo della polizia. In questa situazione, le tensioni nel paese erano salite alle stelle, con l’esercito e le forze di polizia chiamate a presidiare le strade della capitale, Port Moresby, per timore di possibili disordini. Nella serata del 12 dicembre, le inquietudini avevano raggiunto il culmine, quando la polizia fedele a Somare aveva impedito a O’Neill l’accesso al palazzo del Governatore Generale, Michael Ogio.

Proprio quest’ultima figura ha giocato un ruolo chiave nella crisi e nella sua risoluzione. Il Governatore Generale della Papua Nuova Guinea è il rappresentante del capo dello stato, la regina d’Inghilterra, e, pur essendo una carica in larga misura simbolica, secondo la Costituzione del 1975 ha la facoltà di dare l’assenso formale alla nomina di primo ministro. In base ai poteri assegnatigli, il 14 dicembre Ogio aveva fatto giurare i ministri scelti da Michael Somare, restituendogli di fatto la carica di capo del governo.

Per tutta risposta, il Parlamento aveva votato la sospensione dello stesso Governatore Generale, il quale è stato però reinsediato lunedì dopo una clamorosa inversione di rotta. In una lettera al Parlamento, il rappresentante della regina Elisabetta II in Papua Nuova Guinea ha infatti ritrattato la sua precedente presa di posizione, attribuendo il suo appoggio a Somare a cattivi consigli legali che gli sarebbero stati dati, riconoscendo invece la legittimità della nomina a primo ministro di Peter O’Neill.

Ciononostante, Somare non sembra ancora aver desistito dalla battaglia per riavere il suo incarico, anche se a questo punto appare estremamente improbabile che la vicenda possa avere un nuovo rovesciamento di fronte. Non solo perché negli ultimi giorni si sono moltiplicati all’interno del paese e nella comunità internazionale gli appelli ad una risoluzione rapida della crisi, per evitare ripercussioni negative sull’economia di un paese già afflitto da elevatissimi livelli di povertà, ma soprattutto perché a decidere gli esiti della crisi sono state forze esterne riconducibili alle potenze che si contendono l’egemonia nell’intera regione dell’Asia sud-orientale.

A risultare decisiva per la sorte di Michael Somare è stata in particolare la sua politica filo-cinese, che in questi ultimi anni ha complicato non poco i suoi rapporti con l’ex potenza coloniale, l’Australia. Grazie alle aperture di Somare verso Pechino, la Cina ricopre oggi un ruolo importante nel redditizio settore minerario della Papua Nuova Guinea. Uno dei progetti più ambiziosi assegnati ai cinesi è quello da 1,6 miliardi di dollari, che prevede lo sfruttamento della miniera Ramu, dove si estrae nickel e cobalto.

Peter O’Neill, al contrario, appare invece decisamente più vicino all’Australia, come dimostra l’orientamento del suo governo in questi mesi. Lo scorso ottobre, ad esempio, O’Neill ha guidato una delegazione di nove ministri a Canberra dove è stato raggiunto con il governo laburista di Julia Gillard un accordo per far tornare sul territorio della Papua Nuova Guinea un certo numero di militari e poliziotti federali australiani. L’ultimo contingente di ufficiali australiani presenti nella ex colonia era stato allontanato proprio da Michael Somare nel 2005.

La crisi costituzionale in questo paese di 7 milioni di abitanti - situato in una posizione strategica tra Australia e Indonesia e con ingenti risorse naturali . si era sovrapposta all’importante visita dello scorso novembre nella regione da parte del presidente americano Obama, il quale aveva ribadito il ruolo aggressivo del suo paese in quest’area del globo in funzione anti-cinese. Solo qualche giorno prima, il Segretario di Stato, Hillary Clinton, aveva fatto visita proprio alla Papua Nuova Guinea durante un tour asiatico, segnalando l’interesse prioritario di Washington per un paese dove, tra l’altro, la texana ExxonMobil sta lavorando ad un progetto legato all’estrazione di gas naturale del valore di svariati miliardi di dollari.

Il disegno degli Stati Uniti in Asia sud-orientale e nel Pacifico è condiviso in pieno dal governo australiano, che non a caso nei fatti della Papua Nuova Guinea di questi mesi sembra aver giocato un ruolo decisivo. Con il beneplacito americano, Canberra si è infatti mossa attivamente dietro le quinte per assicurare l’instaurazione a Port Moresby di un governo più benevolo nei confronti degli interessi di USA e Australia, favorendo l’uscita di scena di un ormai ex primo ministro considerato troppo accomodante verso i rivali cinesi.


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dimanche, 25 décembre 2011

Ein neuer kalter Krieg in Asien?

Ein neuer kalter Krieg in Asien? Obama bedroht China – Das Energie-Kalkül

Michael Klare

Gerät die Regierung Obama bei ihrer Chinapolitik direkt vom Regen in die Traufe? In dem Versuch, das Kapitel zweier verheerender Kriege im Mittleren Osten und darüber hinaus zu schließen, hat die amerikanische Regierung möglicherweise einen neuen kalten Krieg in Asien losgetreten – wobei wieder einmal Erdöl als der Schlüssel zur weltweiten Vormachtstellung gesehen wird.

 

Diese neue Politik wurde von Präsident Obama persönlich am 17. November in einer Rede vor dem australischen Parlament, in der er eine kühne – und extrem gefährliche – geopolitische Vision darlegte, vorgestellt. Im Mittelpunkt des außen- und machtpolitischen Interesses der Vereinigten Staaten stehe nicht länger die Großregion des Mittleren Ostens, wie dies in den letzten zehn Jahren der Fall gewesen sei, sondern man wolle sich nunmehr auf Asien und die Pazifik-Region konzentrieren. »Meine Orientierung ist eindeutig«, erklärte Obama in Canberra.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/michael-klare/ein-neuer-kalter-krieg-in-asien-obama-bedroht-china-das-energie-kalkuel.html

 

samedi, 24 décembre 2011

La Turquie, alliée de toujours des Etats-Unis et nouveau challenger

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La Turquie, alliée de toujours des Etats-Unis et nouveau challenger

Par Dorothée SCHMID*, 

 
Ex: http://mbm.hautetfort.com/

* Spécialiste des politiques européennes en Méditerranée et au Moyen-Orient, est actuellement responsable du programme « Turquie contemporaine » à l’Ifri. Ses travaux portent sur les développements de la politique interne en Turquie et sur les nouvelles ambitions diplomatiques turques

Membre de l’OTAN depuis 1952, la Turquie est un allié traditionnel des États-Unis, malgré des désaccords sur des dossiers comme Chypre ou l’Irak. Depuis la fin de la guerre froide, et particulièrement après l’arrivée de l’AKP au pouvoir, les relations entre les deux pays se sont toutefois tendues. Il va désormais falloir trouver un équilibre entre le besoin de reconnaissance d’une Turquie toujours plus ambitieuse à l’échelle régionale et les impératifs de sécurité américains.

Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, le Diploweb.com est heureux de vous présenter cet article de Dorothée Schmid publié sous ce même titre dans le n°3:2011 de la revue Politique étrangère (Ifri), pp. 587-599.

L’INTENSE activité de la diplomatie turque, particulièrement au Moyen-Orient, embarrasse depuis quelques années plus d’une puissance établie. Si les Français s’inquiètent de la présence croissante des Turcs sur leurs terrains d’influence arabes, les États-Unis éprouvent quelque difficulté à s’accommoder des ambitions retrouvées d’un allié qui leur fut toujours précieux, mais également de la volatilité nouvelle de ses positions.

Ankara avait en effet habitué Washington à plus de retenue et de régularité. Ayant intégré dès 1952 la communauté disciplinée de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) comme puissance régionale d’appui, elle y rendait aux États-Unis des services intermittents mais rarement négociables, en échange d’un rattachement souple à la sphère de protection américaine. Pilier oriental de l’Alliance, la Turquie assurait la surveillance de sa frontière sud-est, Washington ne se permettant que rarement de commenter les accidents politiques intérieurs turcs, entre coups d’État à répétition et répression des minorités.

Ce gentlemen’s agreement stratégique a duré près de 40 ans, malgré quelques désaccords importants sur Chypre ou l’Irak. Mais la fin de la guerre froide et le 11 septembre 2001 ont créé les conditions de l’émancipation de la diplomatie d’Ankara, au moment même où son rôle central se confirmait au Moyen-Orient. Assumant d’une manière différente sa vocation de pays pivot, la Turquie entame alors une reconversion imprévue : longtemps plate-forme avancée de l’Occident au Moyen-Orient, elle se pose depuis quelques années en porte-parole auprès de l’Occident d’un monde arabo-musulman qui n’en finit pas de se décomposer et de se recomposer, et échappe de plus en plus à la maîtrise de Washington. L’équation stratégique américaine doit intégrer cette échappée orientale, avec des incertitudes majeures : il est en effet encore difficile d’évaluer si la Turquie a les moyens de ses ambitions dans la région et jusqu’à quel point ses intérêts y divergent de ceux des États-Unis.

Une Turquie toujours centrale

L’histoire et la géographie ont assigné à la Turquie une fonction centrale dans le système de la guerre froide : république laïque façonnée par Mustafa Kemal Atatürk sur le modèle des États-nations européens, elle est la sentinelle de l’Occident à sa frontière orientale. Cette fonction de rempart reste essentielle dans le calcul stratégique américain, mais évolue et se complexifie avec le temps.

Les fonctions géopolitiques d’un pays pivot

Les fondements du rapport turco-américain sont d’ordre sécuritaire. La situation géographique de la Turquie définit son importance dans la perception stratégique des États-Unis : le pays est au carrefour de deux continents et de plusieurs zones d’influence historique – russe, iranienne, etc. ; le Bosphore et les Dardanelles sont des verrous ; les principales routes énergétiques désenclavant les ressources de la Caspienne et du Moyen-Orient passent par le territoire turc ; et les sources du Tigre et de l’Euphrate se situent également en Turquie, ce qui en fait le château d’eau du Moyen-Orient. Fardeaux ou atouts, ces éléments offrent à la Turquie un choix de positionnement stratégique : elle peut être frontière, ou intermédiaire. Les décideurs américains tentent, depuis la fin du XXe siècle, de jouer sur ces deux vocations, selon leurs propres objectifs dans la région. La Turquie est pour eux un pays pivot, à même d’articuler des ensembles géopolitiques indépendants, mais aussi vulnérable car exposé, dans une région parcourue de tensions [1]. Le contrôle de la charnière turque est essentiel pour maîtriser la problématique moyen-orientale, en bonne harmonie avec l’ensemble européen. Pendant toute la guerre froide, la Turquie a été le poste avancé de surveillance de l’Occident à l’est, face à l’ennemi soviétique ; dans la décennie qui suit la chute du Mur, elle a été pensée comme bouclier contre l’islam radical.

La Turquie n’était donc pas, jusqu’à l’ouverture de l’ère AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi, Parti de la justice et du développement, d’origine islamiste, actuellement au pouvoir) en 2002, un enjeu stratégique en elle-même, mais bien un partenaire pour les dossiers géopolitiques régionaux. La relation bilatérale turco-américaine est fondée sur des intérêts stratégiques partagés, le niveau des relations économiques est faible, le dialogue politique existe, mais apparaît, jusqu’à une période récente, dénué de relief et de complicité. Cependant, Washington sait que la fonction d’intermédiaire géopolitique assignée à la Turquie est fragile et craint aujourd’hui plus que jamais que l’allié ne passe dans l’autre camp. Ancrer la Turquie à l’ouest est donc le premier objectif poursuivi par toutes les Administrations américaines depuis les années 1940. Cela passe, dans un premier temps, par le bénéfice du plan Marshall et par l’intégration à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – alors que la Turquie n’est pas entrée dans la Seconde Guerre mondiale ; par son admission à l’OTAN en 1952, en même temps que la Grèce, pour participer à la guerre de Corée ; puis par le lobbying en faveur du rapprochement de la Turquie avec la Communauté économique européenne (CEE) puis de son adhésion à l’Union européenne (UE). Les États-Unis entérinent ainsi sans état d’âme la double appartenance géographique et identitaire de la Turquie, contrairement à une Europe qui doute encore de ses frontières et dont l’imaginaire collectif reste marqué par des a priori négatifs, héritages des « turqueries » d’un Empire ottoman autrefois menaçant [2].

Un allié traditionnellement remuant

Partenaire stratégique, allié, mais pas forcément ami : c’est ainsi que la Turquie elle-même perçoit les États-Unis, une grande partie de l’opinion turque cultivant un antiaméricanisme de principe qui s’exprime par crises face aux grands événements internationaux. Les sondages d’opinion le démontrent : le sentiment antiaméricain se renforce étonnamment en Turquie au fil des décennies, nourri d’incidents objectifs et de représentations fantasmées, qui heurtent le nationalisme turc [3]. Imprégnées de culture politique européenne, voire française, les élites kémalistes traditionnelles n’ont jamais considéré les États-Unis comme un modèle de société ou d’organisation politique [4]. Ce sentiment antiaméricain est partagé par la gauche turque, sur fond d’anti-impérialisme, et par une bonne partie de l’armée et de la classe politique, qui se sentent négligées par Washington et lui prêtent régulièrement des intentions malveillantes à l’égard de la Turquie ; nombre de théories du complot circulent ainsi, attribuant la paternité des coups d’États militaires successifs à l’intervention occulte des Américains [5].

Seul le président Turgut Özal a fait preuve, dans la classe politique turque, d’une américanophilie réelle, coïncidant dans le temps, heureusement pour Washington, avec la première guerre du Golfe. Cette méfiance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis se résorbe cependant en partie depuis l’arrivée de l’AKP aux affaires, ce dernier s’appuyant davantage sur de nouvelles élites anglophones, que leurs origines anatoliennes n’empêchent pas d’être plus en phase avec la mondialisation, et qui prisent surtout le modèle américain de liberté religieuse.

En pratique, la relation stratégique turco-américaine n’a jamais fonctionné de façon impeccable au-delà des années 1950. La Turquie est restée un allié compliqué et les accrocs n’ont pas manqué. La substance de la relation étant d’ordre sécuritaire, l’Administration américaine a longtemps fermé les yeux sur les petits accommodements de la Turquie avec la doxa démocratique occidentale. Les épisodes de confrontation sont en revanche réguliers dans le cadre de l’OTAN. Les Turcs ont ainsi gardé le souvenir très vif de plusieurs désaccords historiques où la puissance américaine a imposé ses vues contre les priorités nationales turques, d’où une amertume persistante. Les États-Unis se sont opposés à la Turquie sur la question chypriote en 1964 et en 1974, décrétant à l’époque un embargo sur les armes à destination de la Turquie ; dans les années 1980, l’aide militaire à la Turquie sera calibrée sur celle accordée à la Grèce, avec un ratio de sept pour dix. Mais les difficultés s’accumulent surtout du côté de l’Irak, où la préférence américaine pour les Kurdes inspire aux Turcs un malaise persistant. Fin 1991, une no-fly zone est établie dans le nord de l’Irak par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni pour protéger les insurgés kurdes irakiens de la vengeance programmée de Saddam Hussein. Les Turcs se résolvent à contrecœur aux opérations Provide Comfort et Poised Hammer, mises en œuvre à partir de la base d’Incirlik, construite près d’Adana, au sud de la Turquie, aux premiers temps de la guerre froide. Les Turcs acceptent également les sanctions prévues contre l’Irak, malgré la perte économique manifeste que cela implique pour eux. Ils assistent surtout à partir de ce moment-là avec inquiétude à l’autonomisation progressive du Kurdistan irakien, où la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan, PKK), active en Turquie depuis 1984, commence à installer ses bases. L’ensemble de ces concessions marque durablement les esprits, et explique bien des réactions turques pour la suite de l’histoire irakienne.

1991-2001 : la décennie du basculement

La Turquie a pu craindre d’être marginalisée par la fin de la guerre froide ; elle s’est au contraire trouvée libérée d’une partie de ses obligations anciennes, tout en gagnant la possibilité de jouer d’autres rôles. La décennie 1991-2001, qui s’ouvre avec la première guerre du Golfe et s’achève avec le 11 septembre, apparaît ainsi a posteriori comme la décennie du basculement de la relation turco-américaine. Pour des raisons tenant à la fois aux circonstances régionales et à la trajectoire nationale des deux partenaires, l’équilibre des forces, traditionnellement très favorable aux Américains, bascule insensiblement du côté de la Turquie.

Dès les années 1990, l’alliance turco-américaine se consolide en se diversifiant ; la Turquie devient un partenaire multifonctions, pouvant contribuer à la résolution de bon nombre des difficultés diffuses posées par un système international instable. Elle est ainsi pleinement intégrée à l’équation de stabilisation de l’Europe balkanique et participe aux forces de maintien de la paix en Bosnie, au Kosovo, en Macédoine. Mais c’est le 11 septembre 2001 et ses suites qui la poussent au devant de la scène, en faisant un protagoniste essentiel des plans de Washington au Moyen-Orient. Les États-Unis considèrent à l’époque qu’une Turquie laïque, encore largement sous l’emprise des militaires, peut servir de digue contre la vague islamiste. Ce schéma de défense se double après le 11 septembre du fantasme d’une Turquie modèle politique, incarnant la démocratie musulmane avancée que l’Administration américaine rêve de répandre au Moyen-Orient.

L’impact du 11 septembre sur la Turquie est cependant ambigu. Traditionnellement en quête de réassurance identitaire, elle se trouve à l’époque mise en scène comme pays de l’entre-deux par des décideurs occidentaux devenus huntingtoniens, dans un monde découpé en zones antagonistes. Pensée comme « pont » entre les civilisations, ou comme instrument du dialogue avec un monde musulman hostile aux États-Unis, elle prépare dès ce moment sa reconversion et le réveil de sa vocation orientale assoupie.

Le pacte imprécis : la dérive de la relation turco-américaine

La relation turco-américaine traverse manifestement aujourd’hui une phase de réajustement houleux. Depuis le déclenchement de la seconde guerre du Golfe, accidents, désaccords et mésententes s’accumulent entre la première puissance mondiale et l’aspirant challenger qui a fait du Moyen-Orient le laboratoire de son renouveau économique et diplomatique. Cette dérive inquiète Washington, tandis qu’elle semble nourrir une forme d’exaltation à Ankara : la Turquie a cessé d’être un faire-valoir et fait comprendre qu’elle travaille désormais avant tout pour son propre compte.

La crise de 2003, tournant ou révélateur ?

La première crise de confiance significative entre les deux alliés a lieu le 1er mars 2003. Elle prend tout le monde par surprise et laisse le champ libre à des interprétations multiples. Ce jour-là, la Grande Assemblée nationale turque refuse le passage et le stationnement en Turquie de 62 000 militaires américains en route vers l’Irak. Les leaders de l’AKP, qui disposent pourtant d’une solide assise au Parlement, n’ont pas réussi à réunir la majorité absolue des voix ; la discipline de parti n’a vraisemblablement pas été strictement respectée, face à une opinion publique turque massivement opposée à la guerre en Irak. Le lendemain, le chef d’état-major de l’armée turque affirme pourtant qu’il apporte son soutien à l’opération américaine. Le secrétaire d’État américain adjoint à la Défense Paul Wolfowitz qualifie la prise de position turque de « grosse erreur », et les États-Unis agitent des menaces de rétorsion financière [6].

La crise est progressivement surmontée. La Turquie rejoint la coalition du côté des pays fournissant un appui logistique aux opérations, et obtiendra une compensation pour services rendus. Depuis 2003, la moitié des avions cargos militaires à destination de l’Irak sont bien partis de la base d’Incirlik. Mais le vote de 2003, qui a définitivement remis en cause la fiction d’un soutien turc automatique aux décisions de Washington, concentre toute la complexité d’un rapport empoisonné par le ressentiment turc. Pour compenser les brimades subies depuis 1991 sur le dossier kurdistanais, les Turcs ont donné libre cours à leurs divergences internes, et l’anarchie chronique de leur système de décision, que les Américains rebaptisent traditionnellement « instabilité », a accouché d’un blocage. La Turquie a infligé aux États-Unis un traumatisme majeur : elle cesse dès ce moment d’être considérée comme un allié fiable. La relation turco-américaine s’intensifie cependant, car les difficultés bilatérales impliquent de multiplier les consultations, mais tout se joue désormais sur le mode du rapport de forces. Les deux États entrent dans un système de marchandage permanent. La question irakienne devient le baromètre de la relation pendant quelques années de tâtonnements, désaccords et accusations mutuelles de traîtrise – les Turcs accusent les Américains de soutenir le PKK et mènent des opérations au Kurdistan irakien pour y traquer la guérilla, tandis que les Américains soupçonnent les Turcs de faciliter le passage d’Al-Qaida. Tout s’apaise progressivement à partir de 2008 : l’Irak devient le lieu privilégié du redéploiement de la puissance turque, au point qu’elle s’y impose comme relais politique naturel au moment du retrait américain.

Le modèle politique turc, entre « islam modéré » et « islamisme »

Un nouveau paramètre essentiel entre maintenant en jeu pour façonner la perception américaine de la Turquie. Celle-ci est gouvernée depuis 2002 par un parti d’origine islamiste, très préoccupé cependant durant ses premières années tests de démontrer son attachement à la modernité occidentale. L’AKP, que sa sociologie rend plus américanophile que les élites turques classiques, devrait en principe être l’ami de Washington ; il semble a priori être le candidat idéal pour incarner le fantasme américain d’un « islam modéré », ennemi de l’islam radical djihadiste que Washington combat ouvertement depuis le 11 septembre.

La place et l’influence réelle des islamistes dans le système politique turc ont pourtant toujours préoccupé les Américains, et l’État ami musulman a déjà failli basculer du mauvais côté en un moment de l’histoire récente. Parvenu au pouvoir en 1996 grâce à l’une de ces péripéties électorales dont la Turquie est coutumière, Necmettin Erbakan, le leader du Refah Partisi (Parti de la prospérité), parti islamiste ancêtre de l’AKP, s’était rapidement embarqué dans une surenchère islamique en interne comme en politique étrangère. Lorsque l’armée turque le persuada, moins d’un an plus tard, de démissionner, Washington se contenta d’affirmer à la fois son attachement au sécularisme et à la démocratie – deux préférences malaisément démontrables par un coup d’État militaire, fût-il qualifié par les analystes de soft, en comparaison de ceux qui avaient rythmé les décennies précédentes [7].

L’installation de l’AKP aux affaires ouvre une autre période ambiguë. Lorsque ce parti néo-islamiste, qui se décrit volontiers comme « musulman démocrate », à l’instar des démocrates chrétiens européens, gagne largement les élections de 2002 et se retrouve au Parlement en tête-à-tête avec les sécularistes du vieux parti kémaliste, le Parti républicain du peuple (Cumhuriyet Halk Partisi, CHP), beaucoup d’observateurs craignent une islamisation rapide de la Turquie. Quelques années plus tard, et malgré les gages d’ouverture donnés par l’AKP sur certains dossiers intérieurs qui s’avèrent fondamentaux au moins pour faire avancer le processus d’adhésion à l’UE (droits des Kurdes, place de l’armée dans le jeu politique, etc.), le soupçon d’un « agenda caché » islamique demeure [8].

Le contenu des télégrammes diplomatiques américains récemment révélés par WikiLeaks en dit long sur le malaise américain face à l’expérience AKP. On y lit des descriptions peu flatteuses du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, que l’ambassade américaine à Ankara perçoit comme un fondamentaliste islamique peu cultivé et peu ouvert, obsédé par le pouvoir et développant une tendance à l’autocratie, évoluant de surcroît dans un milieu très corrompu. L’appartenance d’une partie de son entourage à une confrérie islamique dérange les diplomates américains, de même que ses largesses envers des banquiers islamistes et son obstination à ne s’informer que par des journaux islamistes. En bref, le biais religieux imprègne les analyses des décideurs américains, également très inquiets de la montée de l’antisémitisme en Turquie [9].

L’échappée orientale de la diplomatie turque

Si l’évolution du paysage politique turc intéresse désormais plus sérieusement l’Amérique, c’est qu’elle a un impact évident sur les choix de politique étrangère du pays. L’activité diplomatique incessante et tous azimuts de la Turquie fascine beaucoup d’observateurs : puissance montante incontestée dans son environnement régional, elle s’impose sur de nombreux dossiers qui intéressent les États-Unis. À leur arrivée aux affaires, les cadres dirigeants de l’AKP n’avaient, à l’exception du président Abdullah Gül, qu’une faible expérience de l’international. Une décennie plus tard, le bilan diplomatique de l’équipe est impressionnant, mais les nouvelles options turques au Moyen-Orient sont une source régulière d’inquiétude pour Washington.

La politique étrangère turque est menée tambour battant depuis presque trois ans par le ministre Ahmet Davutoglu, ancien universitaire ayant développé une vision originale et turco-centrée du système international. Si ses premiers écrits le rattachent clairement à une généalogie islamiste, sa rhétorique actuelle insiste sur la portée du soft power et met en scène la Turquie comme une puissance bienveillante, acteur majeur dans son environnement régional immédiat mais désireuse d’intervenir bien au-delà [10]. Le Moyen-Orient est devenu le laboratoire d’action privilégié de ce ministre atypique, dont les ambitions ont rapidement été décrites aux États-Unis comme « néo-ottomanes », car se déployant dans les anciens espaces d’influence de l’Empire [11].

La présence turque au Moyen-Orient se renforce de plusieurs façons et embarrasse les États-Unis pour diverses raisons. Pour concrétiser son ambition de soft power, Ankara signe des accords de libre-échange et de libre circulation avec plusieurs pays arabes, dont la Libye et la Syrie, et se confirme comme acteur économique de premier plan sur des terrains encore difficilement praticables pour les entreprises occidentales, comme l’Irak. Sa diplomatie de médiation cherche à se rendre indispensable dans toutes les configurations de conflit : elle intervient comme médiateur entre la Syrie et Israël en 2008, s’interpose régulièrement entre les factions palestiniennes rivales du Fatah et du Hamas, ou entre les parties libyennes après mars 2011 ; défendant le principe d’une solution politique sur le dossier du nucléaire iranien, elle tente, en tandem avec le Brésil, de retarder l’adoption de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran. Sa capacité à gérer des relations parallèles avec les différents centres de pouvoir en Irak, de Bagdad au gouvernement régional kurdistanais, tout en défendant les intérêts de la minorité turkmène, montre aussi que la Turquie sait organiser son influence dans le jeu politique interne de ses voisins quand ses intérêts vitaux (énergétiques, mais aussi politiques dans le cas des Kurdes) sont en jeu. La brouille est en revanche consommée avec Israël après l’épisode du Mavi Marmara au printemps 2010 ; la mort de neuf militants turcs lors de l’assaut des forces spéciales israéliennes contre le navire qui tente de forcer le blocus de Gaza propulse la Turquie comme héraut de la cause palestinienne.

Toutes ces avancées confortent le désir d’indépendance de la Turquie et lui permettent de marchander sa coopération avec les États-Unis sur des dossiers essentiels. Si elle s’est immédiatement jointe à la coalition en Afghanistan en 2001, elle s’y met en scène comme seul membre musulman de l’Alliance, n’y a pas envoyé de troupes combattantes et refuse d’y renforcer ses effectifs quand les États-Unis le lui demandent. Son positionnement dans l’OTAN apparaît d’ailleurs de plus en plus décalé. Au printemps 2009, la crise de la nomination du secrétaire général – Ankara bloquant dans un premier temps la candidature de Anders Fogh Rasmussen, l’ancien Premier ministre danois ayant soutenu en 2005 le quotidien Jyllands Posten dans l’affaire des caricatures de Mahomet –, a marqué le début d’une série de coups d’éclat destinés à valoriser son statut d’allié à part. Au sommet de Lisbonne de décembre 2010, la Turquie se rallie au projet de bouclier antimissile, mais obtient que l’OTAN ne désigne pas nommément l’Iran comme menace. Lors de la crise libyenne, la Turquie commence par s’opposer à l’intervention alliée, avant de rentrer tardivement dans le rang. Toutes ces manifestations d’autonomie incitent certains à prédire un possible retrait turc de l’OTAN ; par le passé, des analystes américains ont déjà pu suggérer que le pays n’y avait plus sa place [12]. C’est en tout cas dans cette enceinte multilatérale que se cristallisent le plus violemment les désaccords turco-américains, mais c’est aussi là, désormais, que se redéfinit en permanence le sens de la relation.

Le contenu précis des ambitions turques au Moyen-Orient est difficile à mesurer, de même que la capacité du pays à tenir ces ambitions dans un environnement qui se dégrade chaque jour, mais la rhétorique officielle reste impressionnante. Au soir de son nouveau triomphe électoral du 12 juin 2011, le Premier ministre Erdogan a ainsi prononcé à Ankara un « discours du balcon » illustrant la dimension identitaire de sa nouvelle politique étrangère et le désir de leadership des Turcs dans la région [13]. Dans un élan inédit remarqué des observateurs turcs et internationaux, le Premier ministre turc y affirmait que le résultat des élections turques était salué « à Bagdad, à Damas, à Beyrouth, à Amman, au Caire, à Tunis, à Sarajevo, à Skopje, à Bakou, à Nicosie », citant aussi Ramallah, Naplouse, Jénine, Jérusalem et Gaza, avant de parler de « victoire de la démocratie, de la liberté, de la paix, de la justice et de la stabilité ».

Un effacement américain programmé : quelles responsabilités pour la Turquie au Moyen-Orient ?

Cette confiance retrouvée de la Turquie dans son destin oriental ne devrait pas forcément inquiéter une Amérique qui peine de plus en plus à mettre seule de l’ordre dans la région. La Turquie étant maintenant en position de négocier sa contribution, il faut comprendre si elle est prête à jouer le rôle de puissance d’appui pour accompagner le retrait américain du Moyen-Orient, ou si elle souhaite s’imposer comme une puissance alternative, défendant une vision du monde différente.

S’accommoder de la nouvelle Turquie

L’émancipation rapide de l’allié jusqu’ici docile rend évidemment les calculs américains beaucoup plus complexes que par le passé. C’est, au fond, la réussite turque au sens large qui nourrit le dilemme américain. Washington a longtemps considéré que le pays était doté d’un fort potentiel économique et diplomatique, tout en notant que ses difficultés intérieures l’empêchaient de valoriser ce potentiel. Morton Abramowitz, ancien ambassadeur américain en Turquie sous l’ère Özal et conseiller de Bill Clinton, reprenait en 2000 l’éternelle interrogation américaine – quand ce pays tellement doté allait-il enfin décoller ? –, soulignant que la Turquie était encore plombée par sa dette extérieure, son instabilité politique et ses blocages identitaires, otage d’une classe politique corrompue et enfoncée dans le sous-développement [14]. Dix ans plus tard, l’étoile montante turque, libérée de bien des contraintes et de la plupart de ses tabous, affiche une baraka exceptionnelle et pose finalement bien plus de problèmes à l’ami américain.

Le diagnostic qui s’impose, au vu des accrocs de plus en plus fréquents entre les deux partenaires, est que les États-Unis et la Turquie sont entrés dans une zone de négociation continue afin de trouver un nouvel équilibre qui satisfasse à la fois le besoin de reconnaissance turc et les impératifs de sécurité américains. En dépit de son caractère moins stable, la relation turco-américaine n’a rien perdu de sa qualité stratégique ni de sa portée globale, même si elle se recompose autour de chaque dossier commun. La Turquie ne peut en effet être tenue à l’écart d’aucun des dossiers essentiels sur lesquels les États-Unis sont impliqués au Moyen-Orient. Depuis 30 ans, de l’Irak à l’Afghanistan, elle a aussi démontré qu’elle est un partenaire indispensable pour faire face aux crises imprévues [15]. Lorsque les objectifs concordent, elle demeure un auxiliaire ponctuel indispensable aux États-Unis. De son côté, Ankara ne peut évidemment pas davantage tourner le dos aux États-Unis, car elle ne peut assumer seule des fardeaux stratégiques multiples et dépend beaucoup de l’industrie américaine en matière d’armement [16]. Plus qu’en challenger, elle souhaite s’imposer comme partenaire à égalité.

La relation n’a donc rien perdu de son importance, mais elle a perdu ses automatismes. Rien ne coïncide plus de façon spontanée, en termes de besoins, d’intérêts et de priorités : la fin de l’alignement est/ouest et la diversification du portefeuille diplomatique turc ont introduit de nombreux décalages, que les deux partenaires doivent apprendre à gérer aussi bien que leurs convergences. La conduite de la relation requiert donc désormais une ingénierie humaine et technique exigeante. L’Administration américaine a pris acte de la volatilité nouvelle des Turcs et de leur désir d’être réévalués comme alliés, et se montre prête à mobiliser des compétences et du temps. Les canaux de communication entre les deux pays sont aujourd’hui très nombreux et actifs. Washington a beaucoup élargi son spectre d’interlocuteurs au-delà de l’armée et a appris à prendre au sérieux la classe politique et certains piliers de la société civile turque, comme les multiples think tanks nés ces dernières années. Les visites d’officiels américains se succèdent en Turquie, du président Obama à Hillary Clinton, en passant par le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), Leon Panetta, ou les délégations de parlementaires américains – qui doivent gérer, à leur niveau, un autre point de désaccord potentiel, autour de la question de la reconnaissance du génocide arménien.

Des dilemmes aux responsabilités partagées : une Turquie relais ?

La principale inquiétude concerne finalement les velléités des Turcs de promouvoir un nouvel ordre international allant à l’encontre des intérêts et des valeurs américains. De ce point de vue, la prétention des Turcs à s’ériger en porte-parole du monde musulman, ou à défendre la place des pays émergents dans le système de gouvernance mondial (notamment via le G20), ébranle régulièrement le cadre de discussion bilatéral. Son crédit étant notoirement affaibli au Moyen-Orient dans ce qui est aujourd’hui le périmètre d’influence des Turcs, Washington est évidemment contraint de prendre en compte les messages que la Turquie y diffuse. Le rôle majeur de la Turquie face à l’Iran dans le contexte irakien et sa capacité de médiation en Afghanistan sont des éléments essentiels dans l’équation de stabilisation régionale. S’il ne leur est pas toujours possible de travailler ensemble, la base d’une bonne entente doit en tout cas être maintenue, car la Turquie pourrait servir de relais modérateur sur tous ces terrains [17].

La diplomatie turque semble elle-même au bord d’un syndrome d’overstretch à l’américaine. Présente et active sur tous les terrains à sa portée, du Caucase aux Balkans, elle peine à maintenir sa cohérence et ne déploie pas une vision politique claire. À ce titre, la crise du printemps arabe constitue un test à grande échelle de la capacité des Turcs à assumer leurs responsabilités nouvelles de puissance. La Turquie est apparue absente face aux événements tunisiens, assez distante face à la révolution égyptienne, exagérément hésitante sur les dossiers libyen et syrien. Il est donc trop tôt pour dire si les essais diplomatiques en cours ouvrent des perspectives nouvelles au service d’une stabilité régionale mise à mal par l’expérience néoconservatrice. Les avancées turques au Moyen-Orient semblent encore souvent dictées par un désir de revanche sur l’histoire : reste à définir un projet viable pour l’avenir.

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[1] Cette notion de géopolitique classique est régulièrement appliquée à la Turquie par les stratèges américains ; voir l’analyse de P. Marchesin, « Géopolitique de la Turquie à partir du Grand échiquier de Zbignew Brzezinski », Études internationales, vol. 33, n° 1, 2002, p. 137-157. Le concept d’une Turquie pivot est régulièrement développé dans des ouvrages publiés aux États-Unis après le 11 septembre 2001 ; cf. S. Larrabee et I. O. Lesser, Turkish Foreign Policy in an Age of Uncertainty, Santa Monica, CA, Rand, 2003.

[2] Z. Önis et S. Yilmaz, « The Turkey-EU-US Triangle in Perspective : Transformation or Continuity ? », The Middle East Journal, vol. 59, n° 2, 2005.

[3] Pour une analyse sur plusieurs années des données du Pew Research, voir S. Cagaptay, « Persistent Anti-Americanism in Turkey », Soner’s Desk, 10 janvier 2010, disponible à l’adresse suivante :. On y suit l’impressionnante plongée américaine post-11 septembre, jusqu’à 14 % seulement d’opinions favorables après l’élection de Barack Obama.

[4] « La République : visions franco-turques », interview réalisée par Dorothée Schmid avec Baskin Oran, Paris, Ifri, « Note franco-turque », n° 6, mai 2011.

[5] Ce contexte psychologique très tendu est finement analysé sur plusieurs décennies par C. Candar, « Some Turkish Perspectives on the United States and American Policy Toward Turkey », in M. Abramowitz, Turkey’s Transformation and American Policy, New York, Century Foundation Press, 2000, p. 128. Pour une actualisation du malaise turc après la crise de 2003, voir H. Bozarslan, « L’anti-américanisme en Turquie », Le Banquet, vol. 2, n° 21, 2004, p. 61-72.

[6] « Wolfowitz Says Turkey Made “Big, Big Mistake” In Denying Use of Land », The Turkish Times, avril 2003, n° 317.

[7] S. Arsever, « L’adieu turc à l’ami des Frères musulmans », Letemps.ch, 1er mars 2011.

[8] Mentionnant expressément ce danger, un éditorial récent de la presse anglo-saxonne a fait couler beaucoup d’encre en Turquie avant les dernières élections législatives : « One for the opposition », The Economist, 2 juin 2011.

[9] N. Bourcier, « WikiLeaks : Erdogan jugé autoritaire et sans vision », Lemonde.fr, 30 novembre 2010.

[10] Dans sa thèse de doctorat, le ministre A. Davutoglu proposait une lecture islamisante du système international qui suscita tardivement des commentaires inquiets outre-Atlantique : Alternative Paradigms : The Influence of Islamic and Western Weltanschauung on Political Theory, Lanham, University Press of America, 1994 ; voir M. Koplow, « Hiding in Plain Sight », Foreign Policy, 2 décembre 2010. L’ouvrage majeur d’A. Davutoglu, Stratejik derinlik : Türkiye’nin uluslararasi konumu [Profondeur stratégique : la position internationale de la Turquie], Istanbul, Küre Yayinlari, 2001, dans lequel il expose sa vision du monde à 360 degrés à partir du territoire turc, n’a pas été traduit en anglais.

[11] O. Taspinar, « Turkey’s Middle East Policies : Between Neo-Ottomanism and Kemalism », Washington, DC, Carnegie Endowment for International Peace, Middle East Center, septembre 2008, « Carnegie Paper », n° 10.

[12] B. Badie, « L’appartenance de la Turquie à l’OTAN est devenue plus coûteuse qu’utile », Lemonde.fr, 15 juin 2011 ; D. Pipes, « Does Turkey Still Belong in NATO ? », Philadelphia Bulletin, 6 avril 2009.

[13] J.-P. Burdy, « Retour sur le “discours du balcon” et sur la victoire d’un nouveau leader régional », Observatoire de la vie politique turque (OVIPOT), 26 juin 2011, disponible à l’adresse suivante : < ovipot.hypotheses.org/5873>.

[14] M. Abramowitz, op. cit., introduction.

[15] Entretien avec Kadri Gürsel, éditorialiste au quotidien Milliyet, juillet 2011.

[16] R. Weitz, « Whither Turkey-US Arms Sales ? », Turkey Analyst, vol. 4, n° 11, 2011.

[17] E. Alessandri, « Turkey and the West Address the Arab Spring », The German Marshall Fund of the United States (GMF), « Analysis », 8 juin 2011.

vendredi, 23 décembre 2011

L'Iran et le drone d'Obama

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L'Iran et le drone d'Obama

"Des services de renseignements européens affirment que l’Iran a stupéfait l’Occident en réussissant à neutraliser un satellite espion de la CIA grâce à une technologie de brouillage de pointe au laser, qui aurait rendu le satellite complètement aveugle. C’est la première fois qu’un incident de ce type est enregistré. Ce constat pourrait indiquer que l’Iran a désormais accès à une technologie capable de détecter des véhicules automatiques aériens":
http://allainjules.com/2011/12/18/iran-2-usa-0-apres-le-drone-liran-neutralise-un-satellite-de-la-cia/

samedi, 10 décembre 2011

Notes sur le vol Iran-Air RQ-170

Une intéressante et impertinente analyse (avec toutes les sources de la polémique) sur un événement qui ouvre un abîme de perspective et doit occasionner quelques cauchemars aux techno-stratèges de Washington et de Tel Aviv.

Notes sur le vol Iran-Air RQ-170

L’expression est bien connue  : “the fog of war” (le brouillard de la guerre), signifiant le caractère incontrôlable, insaisissable des évènements dès qu’un conflit commence, dès qu’une bataille est engagée. Toute la planification, les ordres de marche, les plans d’attaque, semblent soudain plongés dans la confusion des forces qui bousculent et basculent l’ordre et le rangement de ce qu’on espérait établi à l’avance.

Aujourd’hui, le “brouillard” n’a pas besoin de “guerre” au sens classique du terme pour se lever, drôlement épais, obscurcir la vérité des choses. La double action du système du technologisme à son extrême de surpuissance et du système de la communication à son extrême de déloyauté possible derrière sa loyauté officielle par rapport au Système (son côté Janus) en sont la cause.

Ainsi en est-il de l’aventure du drone (UAV pour Unmanned Air Vehicle) de reconnaissance US, un RQ-170 Sentinel tombé dans des mains impies (c’est-à-dire iraniennes) ; UAV de “deuxième génération”, en service depuis 2009, utilisé par l’USAF et la CIA, équipés de choses extrêmement avancées (on vous en laisse penser là-dessus) ; tombé dans “les mains impies” dans des conditions indéterminées mais qui pourraient bien être les pires possibles (les Iraniens réussissant à interférer et à en prendre en charge le contrôle de l’UAV pour le faire se poser chez eux avec un minimum de dommages, presque en bon état de marche).

Communication autour de l’histoire d’un RQ-170 perdu

Les officiels US ont beaucoup changé leurs versions de l’événement dès lors que les Iraniens ont annoncé la chose, le 4 décembre. Ils ont varié du simple déni jusqu’à la reconnaissance de l’incident selon des versions elles-mêmes variables. Danger Room, le 4 décembre 2011, exposait à la fois l’incrédulité des spécialistes et des officiels, ainsi que l’habituelle piètre considération pour les capacités des “mains impies”.

 

«For the second time this year, the Iranian government is claiming it forced down a stealthy U.S. Air Force spy drone. Only this time, Iran says it bagged the RQ-170 “with little damage” by jamming its control signal — a potentially worrying development for American forces heavily reliant on remote-controlled aircraft. There are good reasons to question Iran’s story — or at least parts of it. For starters, the earlier claim of a drone shoot-down proved false. Why would this announcement be any more credible? Also, for most U.S. unmanned aircraft, merely jamming the control signal won’t bring them down. Some don’t have control signals at all.»

Depuis le 4 décembre, les évènements se sont précipités, et la confirmation de l’aventure du RQ-170 s’est, si l’on ose écrire, largement confirmée. Le 6 décembre 2011, Russia Today, rapporte la chose, les circonstances supposées, les variations et ainsi de suite.

«Officials in the US are now scrambling over the intel that could fall into the hands of Iran and its allies after a surveillance aircraft originally reported downed over Iran is being revealed as a top-secret stealth drone.

»Though American officials quickly denied that an aircraft crashed at all last week, reports from overseas revealed that an US plane had indeed been flying over Iran. Now officials within the US government are admitting that the craft was actually an unmanned, robotic spy drone equipped with some of the country’s finest technologies and kept under wraps for years.w

»Furthermore, the craft was flying in an intelligence-gathering operation for the CIA, and if its cutting edge technology is examined by enemy forces, some of America’s top secrets could be exposed.»

Experts en damage control

Les 5 et 6 décembre, nombre d’articles ont publié des avis de divers experts US, en général toujours les mêmes, avec Loren B. Thompson en tête (employé par Lockheed Martin, Loren B., alors que Lockheed Martin construit le RQ-170). Rien de grave, dit Loren B., continuez à dormir, braves gens, sur les lauriers de l’inexpugnable génie du technologisme américaniste.

Autre expert optimiste (pour les trésors technologiques du bloc BAO), John Pike, cité dans le Daily Telegraph le 6 décembre 2012 et dans le Los Angeles Times le même 6 décembre 2011. (Cela pour les citations que nous donnons. En fait, ces avis ont été repris et dupliqués à l’infini, toujours les mêmes mots, toujours le même sens.)

«John Pike of the Globalsecurity.org think tank said the Iranians already have all the data on the drone's external shape, “and there is nothing particularly unique about this configuration.” He said the key to America's success with the stealthy aircraft is the fuel efficient engines, which give it the ability to stay aloft for days rather than hours.

»“Are we going to stop flying them? No. Was it a secret we were flying them? No,” said Pike. “Did Iran shoot it down? Probably not. Because Iranian air defences are not very good, and it is a good stealth vehicle. And did Iranian hackers hack into it and bring it down? No. It's just too hard to do.”»

En d’autres termes, rien à craindre… «The cat's already out of the bag with stealth technology. The materials have already been widely disseminated. One little drone isn't going to make a difference either way.»

Il est également précisé de-ci de-là que les experts d’Aviation Week & Space Technology, David Fulghum et Bill Sweetman ne sont pas inquiets, pour de pures raisons techniques. Selon eux, le niveau technologique du RQ-170 est d’ores et déjà dépassé et cela minimise d’autant la perte.

Experts en mode perplexe, ou pire

Il y a une autre chanson, toujours dans le chef des “experts”, identifiés ou anonymes, comme il est de coutume dans le système de la communication. Il y a d’abord l’expert perplexe, celui qui n’ose pas trop s’avancer et qui montre une réelle inquiétude. C’est le cas du très fameux Anthony Cordesman, selon les avis qu’il donne au Christian Science Monitor le 5 décembre 2011.

«The US military keeps a close hold on the technological feats and intelligence-gathering capacities of these drones, but what is clear is that “any stealth technology is remarkably sophisticated in design,” notes Anthony Cordesman, a national security analyst at the Center for Strategic and International Studies in Washington, D.C.

»The question, he adds, is how readily the drone might be reverse engineered. That answer “depends on something we just don’t know: how good the Iranians are at this, and how likely they are to bring in the Chinese, the North Koreans, or others” to deconstruct the UAV and mine it for secrets, Dr. Cordesman says. “Can they activate enough of the sensor data in ways you can actually read to know the limits of the vehicle?” Cordesman asks. “If you have it, how much can you exploit it? Are they going to bring in a third party? Iran is not unsophisticated, but it’s not at the level of technology as China.”

»Just studying the futuristic wedge shape of the RQ-170 – which is designed to more easily penetrate air defenses in a way that the Predators and Reapers can not – could prove helpful for those trying to exploit US military technology. “The shape of any drone device represents an incredible amount of design and engineering,” Cordesman says. So, too, does the coating on the exterior of the aircraft, which increases its stealth capabilities.»

Dans l’article déjà cité du Los Angeles Times, un autre expert, anonyme celui-là, et venant des sphères officielles, et beaucoup plus catégorique : une catastrophe, rien de moins…

«Another U.S. official with access to intelligence said that losing the Sentinel is a major security breach. The official, who was not authorized to publicly speak about the information, wouldn't say how the drone fell into Iranian hands, but confirmed that the downed drone was largely intact. “It's bad — they'll have everything” in terms of the secret technology in the aircraft, the official said. “And the Chinese or the Russians will have it too.”»

La “réponse du berger à la bergère” ?

Le plus intéressant, – pour l’instant, soyons prudent, puisque d’autres nouvelles peuvent venir, – nous vient certainement de ce que nous nommerions “la réponse du berger à la bergère”. Dans Flight Global, le 5 décembre 2011, Stephen Trimble sort un lapin de son chapeau, nommé : Avtobaza, – drôle de nom pour un lapin, pourquoi pas “réponse du berger à la bergère” ?)

Il s’agit d’un système russe de brouillage et de contre-mesure électroniques, tout nouveau tout beau, excellent en performances d’interférences dans les systèmes offensifs du bloc BAO, notamment les UAV… Or, nous dit Trimble, les Russes viennent de livrer un système Avtobaza aux Iraniens ; voit-on la connexion et commence-t-on ainsi à reconnaître le lapin sorti du chapeau, sous son nom de “réponse du berger à la bergère” (par exemple, de la part des Russes, par rapport aux projets anti-missiles US qu’ils dénoncent avec tant de véhémence ?

«The original reports that Iran “shot down” a Lockheed Martin RQ-170 Sentinel appear to be misleading. Iranian news agency reports credited the army's electronic warfare unit with bringing down the UAV, but apparently in a way that limited the amount of damage on landing or impact.

»Only six weeks ago, Russia announced delivering the Avtobaza ground-based electronic intelligence and jamming system to Iran. Most Russian weapons exports to Iran are blocked, including the proposed transfer of the S-300 surface to air missile system. But there is a key difference between a SAM battery and a jamming system. The S-300 can vastly complicate a strike on an Iranian nuclear site at Natanz or Qoms. A jamming system, such as the Avtobaza, is unlikely to be used to defend such a site because it could interfere with the radar of the S-300 or the Tor-M1 SAM battery.

»The Avtobaza, moreover, is designed to jam side-looking and fire control radars on aircraft and manipulate the guidance and control systems of incoming enemy missiles. It would be the perfect tool to target and perhaps infiltrate the communications link that allows a UAV to be controlled from a remote location.»

Cette affaire-là (Avtobaza versus RQ-170) est la plus sérieuse dans les commentaires divers, parce qu’elle ouvre un nouveau champ d’interrogation. Il s’agit des capacités iraniennes de défense antiaérienne en général, dans tous les cas dans le champ électronique qui est le domaine favori du bloc BAO, tout cela en cas d’attaque de l’Iran par le susdit bloc.

La version sophistiquée

…D’où une dernière version, la plus sophistiquée et la plus alarmiste. Elle vient de DEBKAFiles, le 6 décembre 2011. Le site si proche des services de sécurité israélien n’y va pas de main morte. Il interprète la prise du RQ-170 comme une “capture” électronique par les Iraniens, pour aimablement convoyer le RQ-170 des cieux d’Afghanistan où il se trouvait en mission, vers ceux de l’Iran, jusqu’à un atterrissage fait avec précaution…. Là-dessus, DEBKAFiles enchaîne sur les capacités iraniennes en cas d’attaque, en rappelant une référence cuisante pour Israël, – un coup du Hezbollah, lors de la “guerre du Liban“ de l’été 2006.

«An American military source confirmed that Iran had the RQ-170, but added there was “absolutely no indication the drone was shot down.” This leads to the conclusion that the Iranians were able to control the drone from a distance (over Afghanistan) and guide it across the border to land to Iran, say DEBKAfile's military sources. The slight damage would then apply to the wings and may have been caused when it was brought in to land by an Iranian crew unused to handling an electronic warfare craft.

»Our sources add that possession of the drone is more than just a major intelligence coup for Tehran; it has acquired an important military edge before any overt military operation has been launched. Western and Israeli war planners now have cause to fear that Iran has penetrated the heart of their most secret intelligence and electronic technological hardware for striking its nuclear infrastructure. If Tehran is capable of reaching out and guiding an American stealth drone into landing from a distance, it may also be able to control the systems of other aircraft, manned or unmanned.

»This feat recalls Hizballah's surprise attack on an Israeli missile boat in the 2006 Lebanon war when its Chinese-made shore-to-ship C-802 missile was enabled by Iranian-manned coastal radar interference to override the ship's advanced electronic defense systems and so put the Israeli Navy out of action within range of the Lebanese coast.»

Considérations sur le rangement des choses

On voit que cela fait beaucoup de versions, d’interprétations, etc. On voit également que le “brouillard“ dont nous parlions plus haut est déjà présent dans ce qu’on pressent comme explications différentes à l’intérieur même du système de sécurité nationale US, entre services, agences, département, etc., voire à l’intérieur de ces divers centres de pouvoir, à la fois sur le fonctionnement des UAV et sur les diverses connexions et coordinations entre services, agences, département, etc.. Faut-il vraiment s’en étonner ?

On peut, on doit rappeler qu’il n’y a pas si longtemps (en octobre), on a appris, 1) qu’un virus interférait dans le guidage des UAV et UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle) des forces armées US, et 2) que la présence de ce virus et la recherche de son élimination s’étaient heurtées à des déconnexions gravissimes d’information et de communication à l’intérieur des centres de pouvoir US, et à l’intérieur même de l’USAF qui était la première victime de ce virus. Au reste, qui n’irait pas désormais imaginer que ce virus d'octobre dernier est d’origine iranienne, comme une autre version du thème “réponse du berger à la bergère“, par exemple à l'affaire Stuxnet… (Sur le virus des UAV/UCAV de l'USAF et le reste, voir notre texte, le 14 octobre 2011.)

D’où les flottements divers dans les réactions officielles, jusqu’à des contradictions formelles, sinon à la limite d’être agressives entre centres de pouvoir, comme si chacun (chaque service, chaque agence, chaque département, etc.) cherchait à se couvrir et à éventuellement charger ses concurrents. On a une illustration de cette hypothèse dans cette remarque de Trimble, dans le texte déjà référencé (Flight Global, le 5 décembre 2011), où Trimble signale que le commandement des forces du bloc BAO en Afghanistan (l’ISAF) n’a nullement cherché à dissimuler la perte d’un RQ-170, bien au contraire… Quand l’on sait que le RQ-170 serait un UAV de la CIA et que la CIA ne dépend pas du commandement ISAF, on comprend que l’attitude de l’ISAF en l’occurrence laisse à penser quelques tonnes d’arrière-pensées.

«Interestingly, the International Security Assistance Force has made no effort to deny Iran's claims. Instead, the NATO headquarters in Kabul issued a statement acknowledging the loss of one of their UAVs over western Afghanistan last week. The statement also suggested the Iranians may have simply found the misplaced UAV for them. It may be important that NATO officials did not deny Iran's claims that the UAV was the RQ-170, which is known to operate from Kandahar where it was originally spotted.»

Considérations sur l’état de “guerre”

Un deuxième point, plus politique, est à signaler. Il s’agit de l’affirmation iranienne que le bloc BAO mène une guerre secrète contre lui, et des dénégations constantes, officielles, du bloc BAO, – auxquelles personne ne croit par simple inattention un peu lasse mais qu’on fait parfois semblant de croire par sens du devoir sacré de la civilisation. DEBKAFiles (même texte du 6 décembre 2011) nous signale cette charmante occurrence :

«Saturday, Dec. 3, Israel's defense minister Ehud Barak, when asked about a covert war against Iran, denied it was taking place. Twenty-hours later, this clandestine war peaked in a major coup for Iran, its capture of the sophisticated US RQ-170 Sentinel stealth reconnaissance drone. Tehran reported that, apart from slight damage, the aircraft was shot down complete with all its top-secret electronic systems in working condition.»

Ce cas est d’ailleurs réjouissant dans les contradictions internes qu’il implique, du point de vue du bloc BAO… Dans le genre  : vaut-il mieux laisser croire ceci, ou laisser croire cela ? Voici le raisonnement…

• Soit l’on veut clouer le bec aux “mains impies” de ces barbares d’Iraniens, qui en sont à la lampe à huile et à la marine à voile. L’on dénie absolument qu’ils aient pu piquer le contrôle d’un RQ-170 au-dessus de l’Afghanistan pour l’amener en Iran, et l’on implique que la merveille se trouvait en vol au-dessus de l’Iran, – et l’on accrédite absolument la narrative épouvantablement fausse, comme chacun ne manque pas de penser, que le bloc BAO pratique une “guerre” secrète contre l’Iran en se baladant dans les vastes cieux de ce pays pour faire de la surveillance, de la reconnaissance, du brouillage, de l’interférence, voire de l’assassinat téléguidé et tutti quanti

• Soit l’on sauve cette narrative de l’innocence du bloc BAO en affirmant, comme l’a fait l’ISAF, que le RQ-170 se trouvait au-dessus de l’Afghanistan, et que les cieux iraniens sont vierges de toute interférence du bloc BAO. L’on alimente, sinon accrédite dans ce cas la version DEBKAFiles, selon laquelle les “mains impies” ont de sacrés capacités techniques et électroniques, puisqu’allant chercher le RQ-170 au-dessus de l’Afghanistan et ainsi de suite…

• Solution de désespoir… On s’en remet au hasard. Tout cela s’est fait au hasard des choses et du temps. Le RQ-170 est passé d’Afghanistan, tout près de la frontière iranienne, en Iran, parce qu’il lui plaisait d’ainsi aller se balader. (Au moins, il a l’instinct de savoir où se trouve le vrai ennemi…) Puis le RQ-170 a eu une faiblesse et il s’est posé délicatement dans les “mains impies” en question… Autre explication hasardeuse  : il se croyait encore en Afghanistan, pourquoi pas ?

Bref, on ne pavoise pas, et les Iraniens rient dans leurs barbes qu’ils ont fournies.

Considérations sur le “fog” postmoderniste

Tout cela nous conduit à des considérations hypothétiques plus larges, qui ont toutes à voir avec le “brouillard de la guerre”, qui, décidément, se lève épais avant que la guerre n’ait lieu ; ou bien, vous rétorquent des experts qui en savent un saladier, c’est que la “guerre”, aujourd’hui, a pris des formes postmodernistes étranges, subreptices et insaisissables… D’accord, sauf qu’il semblerait qu’on puisse faire l'hypothèse qu'on peut se saisir d’un RQ-170 en plein vol. Cela va conduire à du chambardement.

• L’alarme sur les capacités des Iraniens… En général, les “experts” d’abord cités se conforment surtout aux consignes du système de la communication, dans ses aspects favorables au Système, et tendent à minimiser l’événement. On a vu également que des bémols se glissent déjà qui, au contraire, dramatisent l’aventure. Ils sont les signes avant-coureurs des réactions de la bureaucratie qui va réagir à ces bruits de la communication en se conformant au système du technologisme qui les inspirent, dans le sens de la surpuissance en tous sens, y compris celui de l'évaluation des menaces. C’est-à-dire que les hypothèses les plus défavorables vont être prises en compte, pour ne laisser rien au hasard, ne courir aucun risque, etc. Ainsi va-t-on commencer à considérer l’Iran comme une puissance aux capacités électroniques dissimulées mais extrêmement déstabilisantes, et avec une aide non moins dissimulée mais diablement efficace des Russes.

• Le résultat va donc être double  : 1) d’une part, il va devenir plus impératif que jamais de détruire la puissance iranienne qui, insensiblement, va passer de l’exception nucléaire à la panoplie imposante, sinon complète de la puissance (nucléaire, électronique, etc.). 2) D’autre part, il va devenir plus dangereux que jamais de lancer une attaque contre l’Iran, ainsi chargé de redoutables capacités.

• Ainsi la crise iranienne va-t-elle se renforcer, encore plus grave, encore plus menaçante, encore plus risquée, encore plus insoluble…

• Quant à l’aventure du RQ-170, il est évident que nous ne saurons jamais la véritable explication puisque tout est brouillé dans le “brouillard de la guerre” entre services et systèmes divers… Mais cette vérité-là, au fond, ne nous importe guère, puisque nous pratiquons la vertu du voeu de l'inconnaissance. Ce qui importe, en conclusion, c'est ce qui suit en guise de conclusion.

• …Ainsi, grâce au RQ-170 dans ce cas, le bloc BAO, notre contre-civilisation et tout le tremblement, continuent leur longue mais très, très rapide marche en suivant le fil inexorable du processus de leur autodestruction.

vendredi, 09 décembre 2011

Afghanistan-Krieg: US-Militär gibt zu, lukrativen Opiumhandel in Afghanistan zu schützen

Afghanistan-Krieg: US-Militär gibt zu, lukrativen Opiumhandel in Afghanistan zu schützen

Ethan A. Huff

Mit einem Marktanteil von 92 Prozent am globalen Opiumhandel ist Afghanistan das mit Abstand größte Anbau- und Exportland für Opium. Viele sind wahrscheinlich schockiert darüber, dass das US-Militär ausdrücklich beauftragt war, die afghanischen Mohnfelder, von denen das Opium stammt, zu bewachen, um die milliardenschwere Drogenindustrie zu schützen, an dem die Wall Street, die CIA, der MI6 und viele andere Gruppen in großem Stil verdienen.

Vor den tragischen Ereignissen vom 11. September 2001 gehörte Afghanistan nicht zu den Global Playern im Anbau von Mohn, dem Ausgangsstoff sowohl von illegalem Heroin als auch von Morphium für pharmazeutische Zwecke. In dem Bemühen, die Pflanze im Land auszurotten, hatten die Taliban sogar aktiv Mohnfelder zerstört, wie die Pittsburgh-Post-Gazette am 16. Februar 2001 in einem Artikel mit dem Titel »Opiumproduktion des Landes praktisch ausgerottet« berichtete.

Doch nach dem 11. September betrieb der militärisch-industrielle Komplex der USA die Invasion in Afghanistan und unterstützte umgehend den Wiederaufbau der Mohnindustrie im Lande. Nach Angaben des Drogenbekämpfungsprogramms der Vereinten Nationen (UNDCP) stieg der Opiumanbau in Afghanistan 2002, nach der Invasion amerikanischer Truppen unter Führung des damaligen US-Präsidenten George W. Bush, um 657 Prozent.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/ethan-a-huff/krieg-gegen-das-rauschgift-als-schwindel-entlarvt-us-militaer-gibt-zu-den-lukrativen-opiumhandel-.html

samedi, 03 décembre 2011

Turquie : un faux miracle économique ?

Ex: Le Courrier des Balkans (balkans.courriers.info/ )

Turquie : un faux miracle économique ?

 
En quasi banqueroute il y a dix ans, la Turquie est aujourd’hui une puissance régionale incontournable, tant sur le plan économique que politique. Croissance qui flirte avec les 10% en 2011, dette publique de moins de 40% et inflation contenue, la santé d’Ankara contraste avec les déboires de la zone euro. Pourtant, ce « miracle économique » cache une réalité bien moins reluisante. Analyse.
 
Par Vincent Doumayrou et Simon Rico
 
La Turquie connaît depuis quelques années un succès économique spectaculaire. Le PIB a augmenté de plus de 5% par an ces dix dernières années, et atteignait près de 9% au premier semestre 2011. La dette publique est passée de plus de 75 % du produit intérieur brut (PIB) en 2001 à 40 % aujourd’hui, bénéficiant des retombées de la politique d’austérité drastique menée par l’AKP. Le taux officiel d’inflation est également passé de plus de 100 % au milieu des années 1990 à moins de 5 % aujourd’hui, notamment parce que la Banque centrale s’est émancipée du Trésor.
 
Cette bonne santé économique, qui contraste avec la crise financière du début des années 2000, explique en bonne partie les succès électoraux de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002. Il donne également à la Turquie les moyens de sa politique extérieure de rayonnement régional dans le Caucase, dans les Balkans, dans le monde arabe. Le Premier Ministre Recep Tayyip Erdoğan a même fixé comme objectif à la Turquie de faire partie des dix premières puissances économiques mondiales en 2023 - l’année où le pays fêtera le centenaire de la République fondée par Mustafa Kemal sur les décombres de l’Empire ottoman.
 
Une puissance fragile ?

17e puissance économique mondiale avec un PIB de 1.105 milliards de dollars (2010) selon le FMI et membre du G20, la Turquie est devenue en moins de dix ans un poids lourds émergent, aux côtés de la Chine, l’Inde ou du Brésil. La croissance de l’économie turque offre un contraste singulier avec la stagnation de l’Union européenne, et tout particulièrement avec la grande dépression que subit son voisin et rival grec. Mais alors que la crise de l’euro est observée avec une certaine joie rentrée par les dirigeants turcs, la santé économique du pays pourrait s’avérer fragile. D’abord parce que la moitié des exportations de la Turquie se fait, précisément, vers l’Union européenne. Une chute de la demande serait donc particulièrement préjudiciable pour les entreprises qui travaillent avec les 27.

De manière plus générale, la Turquie a une balance des paiements qui fait plus penser à celle de la France qu’à celle de la Chine. Son déficit courant, qui a atteint le chiffre record de 72,5 milliards de dollars en juin pourrait atteindre les 10 % du PIB d’ici la fin de l’année de l’aveu même du ministre de l’Économie. Ce rythme, intenable sur le long terme, signifie que la consommation des ménages et des entreprises dépend des financements extérieurs, et donc de la confiance que les investisseurs internationaux mettent dans le pays. On estime que le pays aura besoin de 200 milliards de dollars de financements extérieurs en 2012.
« Nous n’allons pas laisser la crise nous affecter psychologiquement, notre économie est loin d’être fragile » a expliqué, confiant, Recep Tayyip Erdoğan au cours de l’été. Dix ans après l’intervention du FMI pour éviter la banqueroute, Ankara peut s’enorgueillir de son succès. Système bancaire assaini - les banques ont un taux de solvabilité bien supérieur à leurs homologues européennes -, inflation en (forte) baisse, une dette publique contenue, la santé économique turque fait pâlir de jalousie la zone euro.

« Le message de M. Erdoğan est d’autant plus fort qu’après la chute du PIB en 2009 (-4,8%) le rebond de l’économie turque a été immédiat », constate Güldem Atabay, analyste chez UniCredit avant de préciser que « la Turquie n’est pas pas immunisée contre la crise. L’économie va ralentir et il y a encore un énorme problème de déficit courant ». Rétrospectivement, la profonde crise de 2001 a été une chance pour Ankara, lui permettant d’assainir son secteur bancaire à temps, avant que n’explose la bulle des subprimes en 2008.
 
De nombreux problèmes structurels

Aujourd’hui, un nouveau spectre guette le pays : celui de la hausse des crédits à la consommation au moment où la demande intérieure explose, comme en témoignent la joie des vendeurs de téléphones mobiles ou de voitures. Or ce boom - réel - est basé avant tout sur une hausse du crédit et non sur l’augmentation des revenus. Et tout le monde sait la bombe à retardement que peut représenter un endettement privé excessif pour la santé économique et sociale d’un État. Plus inquiétant, depuis un peu plus d’un an, les capitaux spéculatifs envahissent le marché turc, faisant craindre une bulle financière. En outre, la facture énergétique pourrait s’avérer lourde dans ce pays qui dépend largement des importations russes, que ce soit pour le pétrole ou pour le gaz.

La Turquie fait aussi face à divers problèmes d’ordre structurel. Elle pâtit d’un manque de compétitivité qui pourrait entraver sa croissance dans les années à venir. Le salaire moyen, qui atteint les 450 dollars mensuels, est plus élevé que dans la plupart des nouveaux États membres de l’UE alors que le pays dispose d’une main d’œuvre faiblement qualifiée. Le coût du travail est donc excessif au regard de la productivité. De plus, le pays n’a pas été capable de faire monter en gamme ses principales industries (textile, électronique de base, chimie, automobile), largement concurrencées à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, plus de la moitié des 15-19 ans ne sont pas scolarisés, ce qui freine la mise en place de filières locale de recherche et développement.
 
Deux Turquies : industrielle à l’Ouest, rurale à l’Est

De même, le boom économique ne doit pas cacher le creusement des inégalités entre une Turquie urbaine à l’Ouest, qui bénéficie des avancées liées à la croissance, et une Turquie rurale à l’Est, marginalisée. Le salaire moyen dépasse désormais les 8.000 dollars à Istanbul, quatre fois plus que dans la zone jouxtant l’Iran. De même, « les femmes sont totalement exclues de la création de richesse nationale », rappelle Deniz Ünal, économiste au Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII). À peine 30% sont actives, et les deux tiers ne sont plus scolarisées après 15 ans.

Officiellement, le taux de chômage atteint 11,5% de la population, mais on estime qu’à peine 50% de la population active participe à l’économie, le reste étant constitué d’un secteur informel hypertrophié. « Il existe aujourd’hui une vraie dualité entre les grandes entreprises internationales, qui déclarent leurs salariés, et les PME qui emploient au noir », explique Sinan Ülgen, chercheur à l’ONG Carnegie Europe et président du think tank turc EDAM. La rigidité du marché du travail - procédure de licenciement très encadrée, quasiment pas d’intérim - favorise le travail au noir, de même que les charges élevées (impôts, cotisations sociales) qui atteignent 45% du salaire brut contre une moyenne de 38% en Europe.
Si la Turquie veut atteindre son objectif d’intégrer d’ici douze ans le cercle des dix nations les plus riches du monde, Ankara va devoir procéder à de nombreux ajustements, notamment pour accroître sa compétitivité et monter en gamme. Sinon, le pays risque de voir sa croissance stagner à moyen terme, quand des concurrents à bas coûts capteront ses parts de marché. Pour le moment, le futur géant dont rêvent les dirigeants de l’AKP a encore des pieds d’argile.

(Avec l’Expansion, la Tribune et The Financial Times)

jeudi, 01 décembre 2011

Verstärkte amerikanische Militärpräsenz in Australien richtet sich gegen China

Verstärkte amerikanische Militärpräsenz in Australien richtet sich gegen China

Edward Miller

Obama kündigt vor Machtprobe im Südchinesischen Meer Ausbau der amerikanischen Militärpräsenz in Australien an.

Die australische Premierministerin Julia Gillard und der amerikanische Präsident Barack Obama haben die herzlichen Beziehungen ihrer Vorgänger wiederaufleben lassen, als sie am 16. November der Öffentlichkeit die historische Vereinbarung präsentierten, nach der zunächst 250 amerikanische Marinesoldaten im Militärstützpunkt Robertson Barracks in der Nähe von Darwin, der Hauptstadt des Nördlichen Territoriums, stationiert werden sollen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/edward-miller/verstaerkte-amerikanische-militaerpraesenz-in-australien-richtet-sich-gegen-china.html

dimanche, 27 novembre 2011

P. Vial: bientôt la guerre en Iran?


Pierre VIAL:

Bientôt la guerre en Iran ? 

mercredi, 23 novembre 2011

La vieille inimitié entre l’Arabie Saoudite et l’Iran

 

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Günther DESCHNER:

La vieille inimitié entre l’Arabie Saoudite et l’Iran

Un marchand d’automobiles paumé quelque part en Amérique, qui égare toujours ses clefs et perd ses portables, aurait des complices présumés, membres de la mafia mexicaine des drogues, qui font des milliards en chiffre d’affaires mais se laissent manipuler pour une promesse d’1,5 million de dollars afin de commettre un attentat visant à accentuer le conflit qui sévit souterrainement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. L’attentat devait frapper l’ambassadeur saoudien à Washington. Tout cela rappelle trop bien la prestation de Colin Powell, alors ministre américain des affaires étrangères, lorsqu’en 2003, il avait présenté un tuyau d’aluminium à la tribune du Conseil de Sécurité de l’ONU, comme preuve que “l’Irak de Saddam Hussein s’en servait pour produire des armements nucléaires”. Cinq ans et 100.000 morts plus tard, Powell a admis qu’il s’était agi d’“induire en erreur” le Conseil et que cette démarche avait été indigne de lui...

L’alliance tacite entre l’Arabie Saoudite et Israël

En souvenir de cet incident de 2003, le nouveau montage qu’ont tenté de fabriquer les petits machiavels des services secrets américains, aurait pu avoir des conséquences fâcheuses. Si l’attentat avait vraiment eu lieu, il n’aurait apporté que des déboires aux Iraniens. Certes, leurs rapports avec leurs voisins saoudiens ne sont pas bons mais au-delà de rodomontades verbales sur le sort des chiites de Bahrein ou de la province saoudienne du Hassa, riche en gisements pétroliers, l’Iran ne peut risquer d’envenimer la situation et de créer un casus belli. Même pour les plus radicaux du régime des mollahs, la querelle qui oppose Téhéran à Washington est un casse-tête suffisant: nul besoin de créer d’autres conflits. Bon nombre d’indices tentent également de démontrer que les Américains ne souhaitent pas déclencher un conflit supplémentaire au Moyen Orient.

Le climat s’est aussi considérablement refroidi entre les deux alliés de longue date que sont la famille royale saoudienne et les Américains. Le Roi Abdullah en veut aux Etats-Unis d’avoir laissé tomber son ami Moubarak en Egypte. Ensuite, en septembre dernier, les Etats-Unis ont torpillé le processus de reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat au Conseil de Sécurité des Nations Unies, alors que les Saoudiens, et leur roi personnellement, avaient jeté tout leur poids dans la balance pour que cette reconnaissance devienne un fait.

Les plans pour le pseudo-attentat contre l’ambassadeur saoudien n’ont pas pu être prouvés jusqu’ici mais leur potentialité permet toutefois de mettre en lumière la situation qui règne actuellement dans la région du Golfe ainsi que les constantes et les changements qui ponctuent les relations irano-saoudiennes voire de dévoiler les alliances réelles, au-delà des apparences, dans lesquelles les protagonistes sont engagés.

Les deux Etats sont rivaux depuis plusieurs décennies: même au temps du Shah, quand l’Arabie Saoudite et l’Iran constituaient les deux piliers de la politique américaine dans la région, l’inimitié entre les deux puissances demeurait latente. Lorsque la guerre éclate en 1980 entre l’Irak et l’Iran, celle que l’on a par la suite appelé la “Première Guerre du Golfe”, l’Arabie Saoudite a rassemblé à ses côtés tous les petits Etats du Golfe pour former le GCC (“Golf Cooperation Council” ou “Conseil de Coopération du Golfe”). Ce GCC a aidé Saddam Hussein à coups de milliards. Au bout du compte, l’Iran et l’Arabie Saoudite demeurent des concurrents parce que chacune des deux puissances cherche à se donner le rôle dominant dans la région, tout en reconnaissant qu’elles sont toutes deux des puissances régionales.

Dans cette inimitié de longue date, les différences entre Chiites et Sunnites ont joué et jouent toujours un rôle déterminant. L’Iran est le seul pays musulman où le chiisme est religion d’Etat, tandis que l’Arabie Saoudite est non seulement la gardienne des lieux saints de l’islam (La Mecque et Médine) mais aussi le pays sanctuaire du wahhabisme, une forme puritaine et extrême de l ‘islam sunnite, majoritaire dans le monde musulman.

L’opposition entre l’Arabie Saoudite et la République islamique d’Iran s’est encore envenimée vu les rapports très différents que les deux puissances entretiennent avec les Etats-Unis. Tandis que les nouveaux détenteurs du pouvoir à Téhéran proclamaient en 1979 que les Etats-Unis étaient leur “ennemi principal” et constituaient un “Grand Satan”, l’Arabie Saoudite était le principal allié de Washington dans le monde arabe.

La tension entre Iraniens et Saoudiens s’est accrue récemment mais cela n’est pas dû en première instance aux activités nucléaires que déploie l’Iran: c’est principalement à cause de la “bête guerre” (dixit Obama) lancée en 2003 par les Etats-Unis. L’effet majeur de cette guerre a été d’amener un gouvernement chiite au pouvoir en Irak, ce qui a augmenté considérablement l’influence iranienne au Proche Orient. L’Arabie Saoudite a tout simplement peur de voir se déclencher une agitation révolutionnaire chiite sur son propre territoire ou dans des pays voisins, comme le Bahrein, le Qatar ou le Koweit.

L’Arabie Saoudite a réagi à ce danger potentiel en finançant des groupes sunnites radicaux en Irak et ailleurs dans la région. Les Saoudiens favorisent ainsi, volens nolens, la partition de l’Irak et la division entre musulmans, même si cela ne va pas directement dans le sens voulu par l’allié américain. Cette situation débouche sur un paradoxe: les Saoudiens et les Américains restent les partenaires d’une grande alliance privilégiée, luttent de concert sur certains fronts mais sont opposés les uns aux autres, du moins indirectement, sur d’autres théâtres d’opérations.

Rappelons-nous un fait du passé: pendant de longues années, les Saoudiens ont demandé aux Allemands de leur livrer des chars. Cette transaction n’avait jamais pu avoir lieu parce que, disait-on, cela pouvait nuire aux intérêts d’Israël. Or récemment, Américains et Israëliens ont donné subitement leur accord: la transaction s’est effectuée en un temps record. C’est là l’indice que l’imbroglio des alliances et contre-alliances au Proche-orient a subi une modification de fond.

“Israël est aujourd’hui l’acteur militaire le plus fort de la région, tant sur les plans conventionnel que non-conventionnel”, commentait récemment l’expert ès défense Markus Kaim, de la Fondation “Wissenschaft und Politik” de Berlin. “Depuis peu, Israël n’est plus existentiellement menacé par une quelconque puissance et, chose plus importante, il y a le rôle nouveau de l’Iran. L’Iran cherche à se positionner comme puissance hégémonique au Proche et au Moyen Orient, est sur le point de produire des armements nucléaires, ou, si on veut le formuler de manière plus prudente, de se doter de la capacité d’en développer et d’en constuire, le cas échéant. Face à cela, la réaction saoudienne a été, au cours de ces dernières années, de se chercher des alliés et d’emprunter à son tour la politique de la course aux armements. Ce contexte fait qu’il y a de facto une sorte d’alliance tacite entre Israël et l’Arabie Saoudite”.

Cette situation devient d’autant plus problématique que d’autres nouvelles sont annoncées ces temps-ci: dans la famille régnante d’Arabie Saoudite, les décès et l’annonce de maladies graves se succèdent. Pour la suite des événements, il est de la première importance, aujourd’hui, de savoir qui, dans le royaume wahhabite, prendra les vraies décisions, en tenant compte également des bouleversements qui se sont produits dans le monde arabe cette année. Le Roi Abdullah est vieux et malade et il semble que les décisions soient prises, désormais, par son demi-frère, le ministre de l’intérieur Naïf, beaucoup moins souple. Si l’Arabie Saoudite renonce à la politique de réformes lancée par le Roi Abdullah ou devient la puissance phare d’une contre-révolution généralisée, alors sa légitimité régionale sera battue en brèche.

Les Américains ont déçu les Saoudiens

L’idée d’un “avenir ouvert”, donc d’un changement complet de donne, est de plus en plus envisageable en ce qui concerne les rapports américano-saoudiens. Ryad est ouvertement en faveur d’un Etat palestinien, milite même en sa faveur de manière fort pugnace, et n’achète plus exclusivement des armes “made in USA”. Malgré la dernière transaction en matière d’armements, portant sur quelque 60 milliards de dollars, le partenariat militaire américano-saoudien présente de plus en plus de lézardes. En effet, depuis 2009, les Saoudiens optent pour la diversification, y compris quand il s’agit d’acheter des systèmes anti-missiles, des chars d’assaut ou des avions. Désormais, ils s’adressent aussi aux Russes.

En ce moment, Ryad est confrontée à la question de la succession, ce qui complique considérablement le choix de ses stratégies prochaines. Dans ce contexte, le Prince Turki al-Faisal, qui n’a que 65 ans et est donc un homme jeune pour la tradition saoudienne, a prononcé des conférences et écrit des essais substantiels, attirant ainsi l’attention sur sa personne et ses idées. Neveu du Roi Abdullah, il a été pendant près d’un quart de siècle le chef des services secrets saoudiens; il a aussi été longtemps ambassadeur à Londres et à Washington. De tous les princes saoudiens, il est le plus intellectuel et est considéré comme le successeur de son frère Saoud al-Faisal, aujourd’hui malade et ministre des affaires étrangères depuis de nombreuses années.

Turki a annoncé “une doctrine de sécurité soudienne pour la décennie à venir”. Cette doctrine devrait constituer la réponse à la situation changeante dans la région, aux conflits internes qui secouent les pays voisins (Syrie, Irak, Yémen et Bahrein), à la position dépourvue de souplesse d’Israël dans le conflit avec les Palestiniens, à la déception qu’a provoquée le manque de soutien américain aux desiderata saoudiens et, bien entendu, à la volonté iranienne d’asseoir l’hégémonie de Téhéran dans la région.

Dans un article d’opinion que Turki a rédigé pour le “Washington Post”, il prévoit des “conséquences catastrophiques” dans les relations américano-saoudiennes. Si les Etats-Unis maintiennent leurs positions actuelles, alors “nos anciennes relations, vieilles de plusieurs décennies, connaîtront le point le plus bas qu’elles aient jamais connu, ce qui nuira de manière irréversible au processus de paix et à l’image de l’Amérique dans le monde arabe; le gouffre idéologique qui sépare le monde musulman de l’Occident s’accroîtra, et les possibilités de nouer des amitiés et de parachever des coopérations entre les deux mondes pourraient disparaître”.

Günther DESCHNER.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°44/2011; http://www.jungefreiheit.de/ ).

 

dimanche, 20 novembre 2011

India's only communalist A short biography of Sita Ram Goel

India's only communalist
A short biography of Sita Ram Goel

Ex; http://koenraadelst.voiceofdharma.com/

Koenraad Elst

1. Is there a communalist in the hall ?

A lot of people in India and abroad talk about communalism, often in grave tones, describing it as a threat to secularism, to regional and world peace. But can anyone show us a communalist? If we look more closely into the case of any so-called communalist, we find that he turns out to be something else.

sitaramgoel.jpgCould Syed Shahabuddin be a communalist? After all, he played a key role in the three main "Muslim communalist" issues of recent years: the Babri Masjid campaign, the Shah Bano case and the Salman Rushdie affair (it is he who got The Satanic Verses banned in September 1988). Surely, he must be India's communalist par excellence? Wrong: if you read any page of any issue of Shahabuddin's monthly Muslim India, you will find that he brandishes the notion of "secularism" as the alpha and omega of his politics, and that he directs all his attacks against Hindu "communalism". The same propensity is evident in the whole Muslim "communalist" press, e.g. the Jamaat-i Islami weekly Radiance. Moreover, on Muslim India's editorial board, you find articulate secularists like Inder Kumar Gujral, Khushwant Singh and the late P.N. Haksar.

For the same reason, any attempt to label the All-India Muslim League as communalist would be wrong. True, it is the continuation of the party which achieved the Partition of India along communal lines. Yet, emphatically secularist parties like the Congress Party and the Communist Party of India (Marxist) have never hesitated to include the Muslim League in coalitions governing the state of Kerala. No true communalist would get such a chance.

On the Hindu side then, at least the Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, "National Volunteer Corps") could qualify as "communalist"? Certainly, it is called just that by all its numerous enemies. But then, when you look through any issue of its weekly Organiser, you will find it brandishing the notion of "positive" or "genuine secularism", and denouncing "pseudo-secularism", i.e. minority communalism. Moreover, in order to prove its non-communal character, it even calls itself and its affiliated organizations (trade-union, student organization, political party etc.) "National" or "Indian" rather than "Hindu". The allied political party, the Bharatiya Janata Party (BJP, "Indian People's Party"), shows off the large number of Muslims among its cadres to prove how secular and non-communal it is. Even the Shiv Sena shows off its token Muslims. No, for full-blooded communalists, we have to look elsewhere.

There is only one man in India whom I have ever known to say: "I am a (Hindu) communalist." To an extent, this is in jest, as a rhetorical device to avoid the tangle in which RSS people always get trapped: being called "communalist!" and then spending the rest of your time trying to prove to your hecklers what a good secularist you are. But to an extent, it is because he accepts at least one definition of "communalism" as applying to himself, esp. to his view of India's history since the 7th century. Many historians try to prove their "secularism" by minimizing religious adherence as a factor of conflict in Indian history, and explaining so-called religious conflicts as merely a camouflage for socio-economic conflicts. By contrast, the historian under consideration accepts, and claims to have thoroughly documented, the allegedly "communalist" view that the major developments in medieval and modern Indian history can only be understood as resulting from an intrinsic hostility between religions.

Unlike the Hindutva politicians, he does not seek the cover of "genuine secularism". While accepting the notion that Hindu India has always been "secular" in the adapted Indian sense of "religiously pluralistic", he does not care for slogans like the Vishva Hindu Parishad's advertisement "Hindu India, secular India". After all, in Nehruvian India the term "secular" has by now acquired a specific meaning far removed from the original European usage, and even from the above-mentioned Indian adaptation. If Voltaire, the secularist par excellence, were to live in India today and repeat his attacks on the Church, echoing the Hindutva activists in denouncing the Churches' grip on public life in christianized pockets like Mizoram and Nagaland, he would most certainly be denounced as "anti-minority" and hence "anti-secular".

In India, the term has shed its anti-Christian bias and acquired an anti-Hindu bias instead, a phenomenon described by the author under consideration as an example of the current "perversion of India's political parlance". Therefore, he attacks the whole Nehruvian notion of "secularism" head-on, e.g. in the self-explanatory title of his Hindi booklet Saikyularizm: râshtradroha kâ dûsra nâm ("Secularism: the Alternative Name for Treason"). The name of India's only self-avowed communalist is Sita Ram Goel.

2. Sita Ram Goel as an anti-Communist

Sita Ram Goel was born in 1921 in a poor family (though belonging to the merchant Agrawal caste) in Haryana. As a schoolboy, he got acquainted with the traditional Vaishnavism practised by his family, with the Mahabharata and the lore of the Bhakti saints (esp. Garibdas), and with the major trends in contemporary Hinduism, esp. the Arya Samaj and Gandhism. He took an M.A. in History in Delhi University, winning prizes and scholarships along the way. In his school and early university days he was a Gandhian activist, helping a Harijan Ashram in his village and organizing a study circle in Delhi.

8185990239.jpgIn the 1930s and 40s, the Gandhians themselves came in the shadow of the new ideological vogue: socialism. When they started drifting to the Left and adopting socialist rhetoric, S.R. Goel decided to opt for the original rather than the imitation. In 1941 he accepted Marxism as his framework for political analysis. At first, he did not join the Communist Party of India, and had differences with it over such issues as the creation of the religion-based state of Pakistan, which was actively supported by the CPI but could hardly earn the enthusiasm of a progressive and atheist intellectual. He and his wife and first son narrowly escaped with their lives in the Great Calcutta Killing of 16 August 1946, organized by the Muslim League to give more force to the Pakistan demand.

In 1948, just when he had made up his mind to formally join the Communist Party of India, in fact on the very day when he had an appointment at the party office in Calcutta to be registered as a candidate-member, the Government of West Bengal banned the CPI because of its hand in an ongoing armed rebellion. A few months later, Ram Swarup came to stay with him in Calcutta and converted him as well as his employer, Hari Prasad Lohia, out of Communism. Goel's career as a combative and prolific writer on controversial matters of historical fact can only be understood in conjunction with Ram Swarup's sparser, more reflective writings on fundamental doctrinal issues.

Much later, in a speech before the Yogakshema society, Calcutta 1983, he explained his relation with Ram Swarup as follows: "In fact, it would have been in the fitness of things if the speaker today had been Ram Swarup, because whatever I have written and whatever I have to say today really comes from him. He gives me the seed-ideas which sprout into my articles (...) He gives me the framework of my thought. Only the language is mine. The language also would have been much better if it was his own. My language becomes sharp at times; it annoys people. He has a way of saying things in a firm but polite manner, which discipline I have never been able to acquire." (The Emerging National Vision, p.1.)

S.R. Goel's first important publications were written as part of the work of the Society for the Defence of Freedom in Asia:

·        World Conquest in Instalments (1952);

·        The China Debate: Whom Shall We Believe? (1953);

·        Mind Murder in Mao-land (1953);

·        China is Red with Peasants' Blood (1953);

·        Red Brother or Yellow Slave? (1953);

·        Communist Party of China: a Study in Treason (1953);

·        Conquest of China by Mao Tse-tung (1954);

·        Netaji and the CPI (1955);

·        CPI Conspire for Civil War (1955).

Goel also published the book Blowing up India: Reminiscences of a Comintern Agent by Philip Spratt (1955), who, as an English Comintern agent, had founded the Communist Party of India in 1926. After spending some time in prison as a convict in the Meerut Conspiracy case (1929), Spratt had come under the influence of Mahatma Gandhi, and ended as one of the best-informed critics of Communism.

Then, and all through his career as a polemical writer, the most remarkable feature of Sita Ram Goel's position in the Indian intellectual arena was that nobody even tried to give a serious rebuttal to his theses: the only counter-strategy has always been, and still is, "strangling by silence", simply refusing to ever mention his name, publications and arguments.

An aspect of history yet to be studied is how such anti-Communist movements in the Third World were not at all helped (in fact, often opposed) by Western interest groups whose understanding of Communist ideology and strategy was just too superficial. Most US representatives starkly ignored the SDFA's work, and preferred to enjoy the company of more prestigious (implying: fashionably anti-anti-Communist) opinion makers. Goel himself noted in 1961 about his Western anti-Communist contacts like Freda Utley, Suzanne Labin and Raymond Aron, who were routinely dismissed as bores, querulants or CIA agents: Communism was "opposed only by individuals and groups who have done so mostly at the cost of their reputation (...) A history of these heroes and their endless endeavour has still to be written." (Genesis and Growth of Nehruism, p.212)

3. Sita Ram Goel and the RSS

gagon.jpgIn the 1950s, Goel was not active on the "communal" battlefield: not Islam or Christianity but Communism was his priority target. Yet, under Ram Swarup's influence, his struggle against communism became increasingly rooted in Hindu spirituality, the way Aleksandr Solzhenitsyn's anti-Communism became rooted in Orthodox Christianity. He also co-operated with (but was never a member of) the Bharatiya Jana Sangh, and he occasionally contributed articles on Communism to the RSS weekly Organiser. In 1957 he contested the Lok Sabha election for the Khajuraho constituency as an independent candidate on a BJS ticket, but lost. He was one of the thirty independents fielded as candidates by Minoo Masani in preparation of the creation of his own (secular, rightist-liberal) Swatantra Party.

In that period, apart from the said topical books in English, Goel wrote and published 18 titles in Hindi: 8 titles of fiction and 1 of poetry written by himself; 3 compilations from the Mahabharata and the Tripitaka; and Hindi translations of these 6 books, mostly of obvious ideological relevance:

·        The God that Failed, a testimony on Communism by Arthur Koestler, André Gide and other prominent ex-Communists;

·        Ram Swarup's Communism and Peasantry;

·        Viktor Kravchenko's I Chose Freedom, another testimony by an ex-Communist;

·        George Orwell's Nineteen Eighty-Four.

·        Satyakam Sokratez ("Truth-lover Socrates"), the three Dialogues of Plato centred round Socrates' last days (Apology, Crito and Phaedo);

·        Shaktiputra Shivaji, a history of the 17th-century Hindu freedom fighter, originally The Great Rebel by Denis Kincaid.

There is an RSS aspect to this publishing activity. RSS secretary-general Eknath Ranade had asked Goel to educate RSS workers about literature, and to produce some literature in Hindi to this end. The understanding was that the RSS would propagate this literature and organize discussions about it. Once Goel had set up a small publishing outfit and published a few books, he had another meeting with Ranade, who gave him an unpleasant surprise: "Was the RSS created to sell your books?" Fortunately for Goel, his friend Guru Datt Vaidya and son Yogendra Datt included Goel's books in the fund of their own publishing-house, Bharati Sahitya Sadan. This is Goel's own version, and Ranade is not there to defend himself; but Goel's long experience in dealing with the RSS leadership translates into a long list of anecdotes of RSS petty-mindedness, unreliability and lack of proper manners in dealing with fellow-men.

In May 1957, Goel moved to Delhi and got a job with a state-affiliated company, the Indian Cooperative Union, for which he did research and prospection concerning cottage industries. The company also loaned him for a while to the leading Gandhian activist Jayaprakash Narayan, who shared Goel's anti-Communism at least at the superficial level (what used to be called "anti-Stalinism": rejecting the means but not the ends of Communism).

During the Chinese invasion in 1962, some government officials including P.N. Haksar, Nurul Hasan and the later Prime Minister I.K. Gujral, demanded Goel's arrest. But at the same time, the Home Ministry invited him to take a leadership role in the plans for a guerrilla war against the then widely-expected Chinese occupation of eastern India. He made his co-operation conditional on Nehru's abdication as Prime Minister, and nothing ever came of it.

In 1963, Goel had a book published under his own name which he had published in 1961-62 as a series in Organiser under the pen name Ekaki ("solitary"): a critique of Nehru's consistent pro-Communist policies, titled In Defence of Comrade Krishna Menon. An update of this book was published in 1993: Genesis and Growth of Nehruism. The serial in Organiser had been discontinued after 16 installments because Eknath Ranade and A.B. Vajpayee feared that if any harm came to Nehru, the RSS would be accused of having "created the climate", as in the Gandhi murder case.

In it, Goel questioned the current fashion of attributing India's Communist-leaning foreign policy to Defence Minister Krishna Menon, and demonstrated that Nehru himself had been a consistent Communist sympathizer ever since his visit to the Soviet Union in 1927. Nehru had stuck to his Communist sympathies even when the Communists insulted him as Prime Minister with their unbridled scatologism. Nehru was too British and too middle-class to opt for a fully authoritarian socialism, but like many European Leftists he supported just such regimes when it came to foreign policy. Thus, Nehru's absolute refusal to support the Tibetans even at the diplomatic level when they were overrun by the Chinese army ("a Far-Eastern Munich", according to Minoo Masani: Against the Tide, Vikas Publ., Delhi 1981, p.45.), cannot just be attributed to circumstances or the influence of his collaborators: his hand-over of Tibet to Communist China was quite consistent with his own political convictions.

While refuting the common explanation that the pro-Communist bias in Nehru's foreign policy was merely the handiwork of Minister Krishna Menon, Goel also drew attention to the harmfulness of this policy to India's national interests. This critique of Nehru's pro-China policies was eloquently vindicated by the Chinese invasion in October 1962, but it cost Goel his job. He withdrew from the political debate, went into business himself and set up Impex India, a company of book import and export with a modest publishing capacity.

In 1964, RSS general secretary Eknath Ranade invited Goel to lead the prospective Vishva Hindu Parishad, which was founded later that year, but Goel set as his condition that he would be free to speak his own mind rather than act as a mouthpiece of the RSS leadership; the RSS could not accept this, and the matter ended there. Goel's only subsequent involvement in politics was in 1973 when he was asked by the BJS leadership to mediate with the dissenting party leader Balraj Madhok in a last attempt at conciliation (which failed); and when he worked as a member of the think-tank of the Janata alliance before it defeated Indira's Emergency regime in the 1977 elections. As a commercial publisher, he did not seek out the typical "communal" topics, but nonetheless kept an eye on Hindu interests. That is why he published books like Dharampal's The Beautiful Tree (on indigenous education as admiring British surveyors found it in the 19th century, before it was destroyed and replaced with the British or missionary system), Ram Swarup's apology of polytheism The Word as Revelation (1980), K.R. Malkani's The RSS Story (1980) and K.D. Sethna's Karpasa in Prehistoric India (1981; on the chronology of Vedic civilization, implying decisive objections against the Aryan Invasion Theory).

4. Sita Ram Goel as a Hindu Revivalist

hsus.jpgIn 1981 Sita Ram Goel retired from his business, which he handed over to his son and nephew. He started the non-profit publishing house Voice of India with donations from sympathetic businessmen, and accepted Organiser editor K.R. Malkani's offer to contribute some articles again, articles which were later collected into the first Voice of India booklets.

Goel's declared aim is to defend Hinduism by placing before the public correct information about the situation of Hindu culture and society, and about the nature, motives and strategies of its enemies. For, as the title of his book Hindu Society under Siege indicates, Goel claims that Hindu society has been suffering a sustained attack from Islam since the 7th century, from Christianity since the 15th century, this century also from Marxism, and all three have carved out a place for themselves in Indian society from which they besiege Hinduism. The avowed objective of each of these three world-conquering movements, with their massive resources, is diagnosed as the replacement of Hinduism by their own ideology, or in effect: the destruction of Hinduism.

Apart from numerous articles, letters, contributions to other books (e.g. Devendra Swarup, ed.: Politics of Conversion, DRI, Delhi 1986) and translations (e.g. the Hindi version of Taslima Nasrin's Bengali book Lajja, published in instalments in Panchjanya, summer 1994), Goel has contributed the following books to the inter-religious debate:

·        Hindu Society under Siege (1981, revised 1992);

·        Story of Islamic Imperialism in India (1982);

·        How I Became a Hindu (1982, enlarged 1993);

·        Defence of Hindu Society (1983, revised 1987);

·        The Emerging National Vision (1983);

·        History of Heroic Hindu Resistance to Early Muslim Invaders (1984);

·        Perversion of India's Political Parlance (1984);

·        Saikyularizm, Râshtradroha kâ Dûsrâ Nâm (Hindi: "Secularism, another name for treason", 1985);

·        Papacy, Its Doctrine and History (1986);

·        Preface to The Calcutta Quran Petition by Chandmal Chopra (a collection of texts alleging a causal connection between communal violence and the contents of the Quran; 1986, enlarged 1987 and again 1999);

·        Muslim Separatism, Causes and Consequences (1987);

·        Foreword to Catholic Ashrams, Adapting and Adopting Hindu Dharma (a collection of polemical writings on Christian inculturation; 1988, enlarged 1994 with new subtitle: Sannyasins or Swindlers?);

·        History of Hindu-Christian Encounters (1989, enlarged 1996);

·        Hindu Temples, What Happened to Them (1990 vol.1; 1991 vol.2, enlarged 1993);

·        Genesis and Growth of Nehruism (1993);

·        Jesus Christ: An Artifice for Agrression (1994);

·        Time for Stock-Taking (1997), a collection of articles critical of the RSS and BJP;

·        Preface to the reprint of Mathilda Joslyn Gage: Woman, Church and State (1997, ca. 1880), an early feminist critique of Christianity;

·        Preface to Vindicated by Time: The Niyogi Committee Report (1998), a reprint of the official report on the missionaries' methods of subversion and conversion (1955).         

Goel's writings are practically boycotted in the media, both by reviewers and by journalists and scholars collecting background information on the communal problem. Though most Hindutva stalwarts have some Voice of India publications on their not-so-full bookshelves, the RSS Parivar refuses to offer its organizational omnipresence as a channel of publicity and distribution. Since most India-watchers have been brought up on the belief that Hindu activism can be identified with the RSS Parivar, they are bound to label Sita Ram Goel (the day they condescend to mentioning him at all, that is) as "an RSS man". It may, therefore, surprise them that the established Hindu organizations have so far shown little interest in his work.

It is not that they would spurn his services: in its Ayodhya campaign, the Vishva Hindu Parishad has routinely referred to a "list of 3000 temples converted into or replaced by mosques", meaning the list of nearly 2000 such cases in Goel, ed.: Hindu Temples, vol.1. Goel also published the VHP argumentation in the government-sponsored scholars' debate of 1990-91 (titled History vs. Casuistry), and he straightened and corrected the BJP's clumsily drafted White Paper on Ayodhya. But organizationally, the Parivar is not using its networks to spread Ram Swarup's and Sita Ram Goel's books and ideas. Twice (1962 and 1982) the RSS intervened with the editor of Organiser to have ongoing serials of articles (on Nehru c.q. on Islam) by Goel halted; the second time, the editor himself, the long-serving arch-moderate K.R. Malkani, was sacked along with Goel. And ideologically, it has always turned a deaf ear to their analysis of the problems facing Hindu society.

Most Hindu leaders expressly refuse to search Islamic doctrine for a reason for the observed fact of Muslim hostility. RSS leader Guru Golwalkar once said: "Islam is a great religion. Mohammed was a great prophet. But the Muslims are big fools." (Delhi ca. 1958) This is not logical, for the one thing that unites the (otherwise diverse) community of Muslims, is their common belief in Mohammed and the Quran: if any wrong is attributed to "the Muslims" as such, it must be situated in their common belief system. Therefore, Goel's position is just the opposite: not the Muslims are the problem, but Islam and Mohammed.

In the Ayodhya dispute, time and again the BJP leaders have appealed to the Muslims to relinquish all claims to the supposed birthplace of the Hindu god Rama, arguing that destroying temples is against the tenets of Islam, and that the Quran prohibits the use of a mosque built on disputed land. In fact, whatever Islam decrees against building mosques on disputed property, can only concern disputes within the Muslim community (or its temporary allies under a treaty). Goel has demonstrated in detail that it is perfectly in conformity with Islamic law, and established as legitimate by the Prophet through his own example, to destroy Pagan establishments and replace them with (or turn them into) mosques. For an excellent example, the Kaaba itself was turned into a mosque by Mohammed when he smashed the 360 Pagan idols that used to be worshipped in it.

Therefore, S.R. Goel is rather critical of the Ayodhya movement. In the foreword to Hindu Temples, vol.2, he writes: "The movement for the restoration of Hindu temples has got bogged down around the Rama Janmabhoomi at Ayodhya. The more important question, viz. why Hindu temples met the fate they did at the hands of Islamic invaders, has not been even whispered. Hindu leaders have endorsed the Muslim propagandists in proclaiming that Islam does not permit the construction of mosques at sites occupied earlier by other people's places of worship (...) The Islam of which Hindu leaders are talking exists neither in the Quran nor in the Sunnah of the Prophet. It is hoped that this volume will help in clearing the confusion. No movement which shuns or shies away from truth is likely to succeed. Strategies based on self-deception stand defeated at the very start."

Goel's alternative to the RSS variety of "Muslim appeasement" is to wage an ideological struggle against Islam and Christianity, on the lines of the rational criticism and secularist politics which have pushed back Christian self-righteousness in Europe. The Muslim community, of course, is not to be a scapegoat (as it is for those who refuse to criticize Islam and end up attacking Muslims instead), but has to be seen in the proper historical perspective: as a part of Hindu society estranged from its ancestral culture by Islamic indoctrination over generations. Their hearts and minds have to be won back by an effort of consciousness-raising, which includes education about the aims, methods and historical record of religions.

5. Conclusion

One of the grossest misconceptions about the Hindu movement, is that it is a creation of political parties like the BJP and the Shiv Sena. In reality, there is a substratum of Hindu activist tendencies in many corners of Hindu society, often in unorganized form and almost invariably lacking in intellectual articulation. To this widespread Hindu unrest about the uncertain future of Hindu culture, Voice of India provides an intellectual focus.

The importance of Ram Swarup's and Sita Ram Goel's work can hardly be over-estimated. I for one have no doubt that future textbooks on comparative religion as well as those on Indian political and intellectual history will devote crucial chapters to their analysis. They are the first to give a first-hand "Pagan" reply to the versions of history and "comparative religion" imposed by the monotheist world-conquerors, both at the level of historical fact and of fundamental doctrine, both in terms of the specific Hindu experience and of a more generalized theory of religion free from prophetic-monotheistic bias.

Their long-term intellectual importance is that they have contributed immensely to breaking the spell of all kinds of Christian, Muslim and Marxist prejudices and misrepresentations of Hinduism and the Hindu Revivalist movement.

samedi, 19 novembre 2011

L’uranium, un outil stratégique pour la Mongolie

L’uranium, un outil stratégique pour la Mongolie

par Antoine MAIRE

Ex: http://mbm.hautetfort.com/ 

L’uranium, un outil stratégique pour la Mongolie
 

Les médias ont récemment fait mention de la reprise de l’exploitation de l’uranium en Mongolie à l’horizon 2017[1]. Cet événement est une première étape symbolique de la politique de reprise en main du secteur mise en place à la fin de la décennie 2000. En effet la Mongolie bénéficie depuis le milieu des années 2000 d’un développement minier conséquent qui nourrit la croissance exponentielle du pays. Les gisements géants d’Oyu Tolgoï et de Tavan Tolgoï sont les symboles de ce potentiel minier mais ils ne doivent cependant pas occulter les autres richesses enfouies sous le ciel bleu mongol. L’uranium occupe parmi ces richesses une place importante, d’autant plus qu’il joue aussi un rôle prépondérant dans la politique stratégique mise en place par Oulan-Bator pour tenter d’échapper à ses déterminants historiques.

Secteur de l’uranium en Mongolie

L’une des particularités stratégiques majeures de la Mongolie est son enclavement géographique. Isolé du reste du monde par la Chine et la Russie, le pays du ciel bleu doit par conséquent faire face à une série de dépendances qui viennent mettre à mal l’exercice complet de sa souveraineté. L’affirmation et la pérennisation de l’indépendance du pays sont donc des objectifs essentiels de la politique mongole. Le développement minier et particulièrement la question de l’uranium jouent un rôle stratégique majeur dans cette politique. En effet si le pays n’extrait pour l’heure pas de ce minerai, les explorations qui ont actuellement lieu font d’ores et déjà état de la présence de ressources conséquentes. Il est probable que d’importantes découvertes soient à venir. Quelques cent trente licences d’exploration ont été accordées[2] et les ressources mongoles estimées par l’AIEA dans son dernier livre rouge font déjà état de 49 300 tonnes de réserves ce qui place déjà la Mongolie au quinzième rang mondial. Les autorités mongoles estiment quant à elles que leur pays ne détient pas moins de 10 % des réserves mondiales qu’il reste encore à découvrir. La Mongolie a donc la possibilité de gérer et d’accompagner le développement de l’exploitation d’uranium en tenant compte de ses objectifs stratégiques.

L’exploitation de l’uranium en Mongolie n’est pas un phénomène neuf. La collaboration avec l’Union Soviétique a notamment permis la mise en exploitation de la mine de Dornod entre 1988 et 1995. Cependant, la faiblesse des cours de l’uranium combinée à la fin des subventions étatiques ont entrainé la fermeture et l’abandon du projet en 1995. Le début des années 2000 a quant à lui offert de nouveaux espoirs au secteur avec l’arrivée des investisseurs canadiens Khan Resources et Western Prospectors. Ces développements ne transformèrent pas fondamentalement le secteur mais l’année 2009 marqua un tournant dans la stratégie mongole de gestion de ses ressources en uranium.

Prise de contrôle tactique du secteur

La Mongolie a entrepris de faire du secteur de l’uranium un élément central de sa politique stratégique et de sa politique d’indépendance. La loi sur l’énergie nucléaire adoptée à l’été 2009 fait dans ce cadre figure de décision fondatrice de cette nouvelle approche. Il s’agit notamment de réintégrer le développement du secteur de l’uranium dans le giron de l’État. Pour parvenir à cet objectif, ce minerai a été exclu de la législation minière commune et a été consacré par un statut particulier, symbole de l’importance de ce minerai dans la nouvelle politique mongole. Avec cette décision la Mongolie s’est accordée des prérogatives importantes. Tous les gisements d’uranium sont qualifiés de stratégiques. La loi[3] prévoit par conséquent que l’État doit détenir au moins 34 % du capital de la société avec laquelle il coopère si l’exploration a été effectuée sans fond public. Dans le cas où des fonds publics auraient été utilisés, la participation de l’État doit s’élever au minimum à 51 %. Ces prérogatives importantes permettent à l’État de garder le contrôle sur le développement d’un secteur jugé stratégique pour l’avenir de l’État mongol. De plus il permet à la Mongolie d’avancer une base d’acquis non-négociables lors de la tenue de négociations pour la mise en exploitation d’un gisement. Le fait que cette loi ait été adoptée au cours de l’été 2009, quelques semaines avant la conclusion d’un accord intergouvernemental avec la Russie sur la collaboration dans le domaine de l’uranium et sur la mise en exploitation du gisement de Dornod n’est dans ce cadre sans doute pas innocente.

En effet si les principaux gisements d’uranium connus en Mongolie, à savoir celui de Donrod et de Gurvanbulag ont été attribués respectivement à la Russie et à la Chine, il n’en reste pas moins que ces derniers pourraient être marginalisés par de nouvelles découvertes à court ou moyen terme. Il convient également de souligner la volonté mongole de créer une filière de l’uranium susceptible de créer de la valeur ajoutée et d’éviter ainsi à la Mongolie de devenir un « appendice de matières premières pour les autres pays »[4]. L’idée est de placer le pays sur une niche stratégique et de faire notamment de la Mongolie un fournisseur de combustible nucléaire au reste de l’Asie. Les « troisièmes voisins », notamment le Japon, la Corée du Sud où les États-Unis seraient susceptibles de porter plus facilement ce genre de projet. Les récentes rumeurs de création d’un centre d’enfouissement de déchets nucléaires dans le pays sont un exemple de cet état de fait.

Politique de « troisième voisin » et choix stratégiques mongols

L’idée mongole vise à briser les dépendances traditionnelles qui pèsent sur le pays et sur son processus de prise de décisions. La stratégie mongole d’indépendance est connue sous le nom de « politique de troisième voisin ». Ce concept, élaboré à l’occasion de la visite de D. Rumsfeld en Mongolie en 2005, était d’abord spécifiquement destiné à la puissance américaine. Cependant il est aujourd’hui utilisé par les autorités mongoles dès que l’occasion leur est offerte. Il faut cependant souligner que la « politique de troisième voisin » connut un certain succès dans la mesure où elle fut appliquée au domaine économique, principale source de vulnérabilité du pays du ciel bleu. C’est dans le cadre de cette approche que la politique mongole de l’uranium doit être lue. Il est notamment intéressant de noter que les principaux permis d’exploration n’ont pas été attribués à la Chine ou à la Russie mais à des entreprises issues d’États qui sont considérés par Oulan-Bator comme des « troisième voisins ». L’objectif du gouvernement mongol est ici de diminuer la portée des dépendances à la Russie et à la Chine auxquels le pays fait face dans l’exploitation de ses ressources en charbon et en cuivre. Pour cela la Mongolie cherche à accorder l’exploitation des nouveaux secteurs miniers en développement, et en particulier de celui de l’uranium, à des troisièmes voisins pour faire reculer l’influence de ses deux voisins sur la conduite de son économie.

La Mongolie ne possède pas les capacités technologiques et financières pour procéder à l’exploitation de ses ressources en uranium. Le choix des partenaires avec lesquels le pays du ciel cherche à s’associer est donc un choix stratégique qui engage la sécurité, l’indépendance et la souveraineté de l’État mongol. Des accords ont notamment été trouvés avec la Russie mais aussi avec le Japon, l’Inde, la France et plus récemment avec les Émirats Arabes Unis et la Corée du Sud. Un « accord 123 », de coopération en matière nucléaire serait de plus à l’étude avec les États-Unis Le vice-président de Monatom, entreprise d’état mongole dans le secteur nucléaire, a résumé la situation au mois d’avril dernier en déclarant « Je ne dirais pas que nous ne voulons pas d’eux (Chine et Russie) mais nous souhaitons un équilibre »[5].

La récente annonce d’une reprise de l’exploitation de l’uranium en Mongolie est donc un élément important dans la quête d’indépendance à laquelle fait actuellement face le pays du ciel bleu. Il est symbolique que la reprise des activités d’exploitation soit le fait d’une entreprise, en l’occurrence Areva, qui représente la France, l’un des troisièmes voisins de la Mongolie. Cette annonce contraste avec les difficultés que rencontre le projet russo-mongol pour le gisement de Dornod. Ces dernières sont sans doute le reflet de la volonté d’émancipation des Mongols et de l’attachement de ces derniers à la recherche d’une diversification de leurs partenaires et d’une diminution de la part de leurs voisins dans l’économie nationale[6]. La Mongolie vit aujourd’hui une période cruciale de son histoire et les choix qui sont actuellement faits sont des choix structurants qui engageront le pays et son avenir. La mise sur pieds de cette politique stratégique pour l’uranium est une première étape qui pourrait en préfigurer de prochaines, notamment dans le secteur hautement stratégique qu’est celui des terres rares.

Antoine Maire
Spécialiste de la Mongolie


  1. News.mn, 02/11/2011, “French firm to export processed uranium from Mongolia”, http://english.news.mn/content/85333.shtml.
  2. News.mn, 07/02/2011, “Mongolia has 100 detection of uranium”, http://english.news.mn/content/52897.shtml.
  3. Grand Khural de Mongolie, 15/08/2009, « Nuclear Energy Law », http://www.mongolianminingjournal.com/index.php?pid=1&sec=view&id=282.
  4. Grand Khural de Mongolie, 15/07/2010, « National Security Concept », http://www.mfat.gov.mn/index.php?option=com_content&view=category&id=35&Itemid=54&lang=en.
  5. UB Post, 08/04/2011, « Mongolia’s First Nuclear Power Plant and the Uncertainties that Comes with It », http://interview-yariltslaga.blogspot.com/2011/06/mongolias-first-nuclear-power-plant-and.html.
  6. Le président de Rosatom, entreprise d’État russe dans le domaine nucléaire, déclarait notamment que les retards dans la mise en œuvre du projet russo-mongol pour Dornod étaient dus à aux lenteurs de la partie mongole. Itar-tass, 31/05/2011, « Effecting of RF-Mongolian uranium venture agt delayed – Rosatom. »
 

vendredi, 18 novembre 2011

Siria: Porta strategica dell’Occidente per la supremazia militare globale

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Siria: Porta strategica dell’Occidente per la supremazia militare globale

di Rick Rozoff

Fonte: aurorasito

 

La Lega degli Stati Arabi (Lega Araba) ha sospeso la partecipazione della Siria all’organizzazione il 12 novembre, come fece con la Libia il 22 febbraio di quest’anno. Nel caso della Libia, la cui appartenenza è stata reintegrata dopo che la NATO ha bombardato per mettere al potere i suoi ascari, alla fine di agosto, all’epoca gli Stati membri di Algeria e Siria si erano opposti all’azione, ma si piegarono al consenso sotto la pressione da parte di otto paesi arabi governati da famiglie reali – Bahrain, Giordania, Kuwait, Marocco, Oman, Qatar, Arabia Saudita e Emirati Arabi Uniti, che a tutti gli effetti ora sono la Lega Araba, con gli altri membri formali, sia vittime dei recenti cambi di regime o sia probabilmente oggetto di un simile destino.
Con la replica delle mosse di febbraio, lo scorso fine settimana, Algeria, Libano e Yemen hanno votato contro la sospensione della Siria e l’Iraq si è astenuta attraverso una combinazione di opposizione di principio e d’interesse, essendo le quattro  nazioni, i possibili prossimo stati ad essere sospesi dalle monarchie del Consiglio di Cooperazione del Golfo (Bahrain, Kuwait, Oman, Qatar, Arabia Saudita e gli Emirati Arabi Uniti) e della Giordania e del Marocco (questi ultimi due hanno recentemente chiesto di aderire, anche se non si affacciano sul Golfo Persico, e il Marocco è sull’Oceano Atlantico) come l’intesa tra USA-NATO e monarchie arabe dovrebbe richiedere.
Washington sta facendo pressione sul presidente dello Yemen Ali Abdullah Saleh affinché si dimetta, mentre gli si mostra cortesemente la porta di un piano ideato dal Gulf Cooperation Council (GCC), oltre a chiedere lo stesso al presidente siriano Bashar Assad. Il GCC ha schierato truppe in Bahrain a marzo, in quel caso per sostenere il governo, quello della dinastia al-Khalifa.
Qatar ed Emirati Arabi Uniti hanno fornito aerei da guerra alla NATO e armi e personale delle forze speciali al Consiglio nazionale di transizione, per i 230 giorni di blocco e bombardamento della Libia, Marocco e Giordania si unirono ai due paesi del Golfo. al vertice di Parigi del 19 marzo, che lanciò la guerra contro la Libia.
Le quattro nazioni arabe sono strette alleate bilaterali militari del Pentagono, e membri dei programmi di partenariato della NATO, del Dialogo Mediterraneo nel caso della Giordania e del Marocco, dell’Iniziativa di Cooperazione di Istanbul con il Qatar e gli Emirati Arabi Uniti (EAU). Giordania e Emirati Arabi Uniti sono ad oggi, le uniche ad aver inviato ufficialmente truppe arabe per contribuire all’International Security Assistance Force in Afghanistan della NATO.
Il 31 ottobre, undici giorni dopo l’assassinio dell’ex capo dello Stato libico Muammar Gheddafi, il Segretario generale della NATO, Anders Fogh Rasmussen, è volato a Tripoli e ha offerto i servizi dell0unico blocco militare mondiale alla ricostituzione delle forze militari e di sicurezza interna della nazione martoriata, come la NATO sta facendo in Iraq e in Afghanistan con le missioni di addestramento della NATO – in Afghanistan e in Iraq. Ricostruzione, trasformazione e modernizzazione delle forze armate della Libia, come quelle degli altri due paesi, per raggiungere gli standard e l’interoperabilità della NATO.
Una settimana dopo, Ivo Daalder, da lungo tempo sostenitore e architetto della NATO Globale [1], ora col potere di attuare i suoi piani come ambasciatore dell’amministrazione Obama nell’alleanza militare, ha offerto il complemento inevitabile all’offerta di Rasmussen, ribadendo che “la NATO è pronta, se richiesto dalle nuove autorità libiche, a valutare come poter aiutare le autorità libiche, in particolare nella riforma della difesa e della sicurezza“.
Secondo l’Agence France-Presse “Daalder ha detto anche che la Libia potrebbe rafforzare i suoi legami con l’alleanza transatlantica unendosi al Dialogo Mediterraneo della NATO, una partnership che comprende Marocco, Egitto, Tunisia, Algeria, Mauritania, Giordania e Israele“. (I nuovi regimi in Egitto e Tunisia stanno pienamente onorando i precedenti impegni militari con Stati Uniti e NATO.)
Lo scenario esatto su cui un articolo di Stop NATO mise in guardia il 25 marzo, sei giorni dopo che l’Africa Command degli Stati Uniti ha lanciato l’Operazione ‘Odissea all’Alba’ e l’inizio degli oltre sette mesi di guerra contro la Libia:
Se l’attuale modello libico è duplicato in Siria, come sembra essere sempre più il caso, e con il Libano già bloccato dalle navi da guerra della NATO dal 2006, in quello che è il prototipo di ciò che la NATO  presto replicherà al largo delle coste della Libia, il Mar Mediterraneo sarà interamente sotto il controllo della NATO e del suo membro di spicco, gli Stati Uniti. Cipro è il solo membro dell’Unione unica europea e in effetti l’unica nazione europea (ad eccezione dei microstati) che non è – per ora – membro o partner della NATO, e la Libia è l’unica nazione africana che si affaccia sul Mediterraneo a non  essere un membro del programma di partnership Dialogo del Mediterraneo della NATO“. [2]
Se davvero la Siria diventasse la prossima Libia e un nuovo regime yemenita sarà installato sotto il controllo del Gulf Cooperation Council, le sole nazioni rimanenti nel vasto tratto di territorio conosciuto come Grande Medio Oriente, dalla Mauritania. sulla costa atlantica, al Kazakistan al confine cinese e russo, a non essere legate alla NATO attraverso partnership multinazionali e bilaterali, saranno Libano (vedi sopra), Eritrea, Iran e Sudan.
Gibuti ospita migliaia di soldati degli Stati Uniti e altri stati membri della NATO. La NATO ha trasportato migliaia di truppe ugandesi e burundesi per la guerra per procura nella capitale della Somalia, oltre a stabilire una testa di ponte nella regione del semi-autonomo/autonomo del Puntland, per l’implementazione dell’operazione navale Ocean Shield nel Golfo di Aden. I sei paesi del GCC sono inclusi nell’Iniziativa per la cooperazione della NATO di Istanbul e le ex repubbliche sovietiche di Armenia, Azerbaigian, Georgia, Kazakistan, Kirghizistan, Tagikistan, Turkmenistan e Uzbekistan sono membri del Partenariato per la Pace, il programma utilizzato per assegnare a dodici paesi dell’Europa orientale la piena adesione alla NATO, nel 1999-2009. Armenia, Azerbaigian e Armenia hanno anche singoli Piani d’azione di partenariato con la NATO e la Georgia ha un programma speciale annuale, così come un collegamento con l’Alleanza nella capitale (NATO Contact Point Embassy.) Nel 2006, il Kazakistan è diventata la prima nazione non-europea a beneficiare di un Piano d’azione di partenariato individuale. [3]
La NATO ha anche un ufficio di collegamento in Etiopia che assiste lo sviluppo della componente orientale della Forza di pronto intervento africana, sul modello della NATO Response Force globale.
Con la partnership nel Mediterraneo, Nord Africa e Golfo Persico, in collegamento con quelli dell’Europa centrale e meridionale (la NATO ha truppe nelle basi in Afghanistan, Kirghizistan, Tagikistan e Uzbekistan) e oltre che con l’India e le dieci nazioni dell’Associazione del Sud-Est asiatico [4], collegandosi con i Paese di Contatto, partner del blocco militare, Australia, Giappone, Nuova Zelanda e Corea del Sud, gli Stati Uniti e i loro alleati occidentali stanno stringendo una importante cintura, una falange armata della NATO, lungo l’intero emisfero settentrionale. Un’asse militare a guida USA, che nel linguaggio dei leader occidentali usato in tutto il periodo post-guerra fredda, va da Vancouver a Vladivostok (procedendo verso est).
Tre anni fa Malta si unì al Partenariato per la Pace, aggiungendosi così alle basi della NATO in Sardegna, Sicilia, Creta, e alle basi a Cipro della Gran Bretagna, potendone utilizzare le piste per i jet da combattimento, i rifornimenti, i depositi di armi e gli attracchi, quali punti di partenza per l’aggressione militare in Africa e nel Medio Oriente.
Libano, Siria, Cipro e Libia sono gli unici paesi del Mediterraneo che attualmente non sono membri o partner della NATO, e gli Stati Uniti e i loro colleghi della NATO, hanno obiettivi su tutte e quattro. La Libia, unendosi al Dialogo Mediterraneo, completerà la partnership con l’Alleanza in tutto il Nord Africa, dall’Egitto al Marocco, e inserirà la sua marina, ricostruita e reclutata dagli occidentali, nelle operazioni di sorveglianza marittima della NATO Active Endeavor e alle attività di interdizione per tutto il Mar Mediterraneo, operazione ora nel suo undicesimo anno.
Il governo della Siria non è il solo, ma è il principale e solo alleato affidabile dell’Iran, tra gli attori statali nel mondo arabo. La città portuale siriana di Tartus ospita la solo base navale della Russia nel Mediterraneo. Il cambio di regime a Damasco, se effettuata, spodesterà le marine russe e iraniane dal mare, eliminando le sole strutture di attracco amichevoli.
Le conseguenze dell’installazione di un governo filo-occidentale in Siria inciderebbero anche sul vicino Libano, dove Israele e i suoi protettori occidentali avrebbero mano libera per attaccare Hezbollah e le milizie del Partito Comunista, nel sud della nazione, e insieme con gli sforzi degli Stati Uniti per tacitare la sconfitta militare dello Stato. nel corso degli ultimi cinque anni, eliminando ogni opposizione al controllo occidentale del paese, militare e politico.
Ad agosto, il presidente palestinese Mahmoud Abbas fece una visita al Congresso USA affinchè “la sicurezza del futuro Stato palestinese sia consegnato alla NATO, sotto il comando americano“, secondo un aiutante citato dall’agenzia di stampa Ma’an. [5]
Poteva ben vedere la NATO e le truppe statunitensi di stanza nella sua nazione, ma non nei termini da lui voluti.
Nulla avviene isolatamente, e sicuramente non nell’età delle potenze occidentali, che impiegano espressioni come unica superpotenza militare al mondo e Global NATO, e portando avanti i progetti per la loro realizzazione. La Siria non fa eccezione.

 

Note
1) 21st Century Strategy: Militarized Europe, Globalized NATO, Stop NATO, 26 Febbraio 2010

West Plots To Supplant United Nations With Global NATO, Stop NATO, 27 maggio 2009
2) Libyan War And Control Of The Mediterranean, Stop NATO, 25 marzo 2011
3) Kazakhstan: US, NATO Seek Military Outpost Between Russia And China, Stop NATO, 14 Aprile 2010
4) India: US Completes Global Military Structure, Stop NATO, 10 settembre 2010 

Southeast Asia: US Completing Asian NATO To Confront China, Stop NATO, 6 Novembre 2011
5) Abbas tells US lawmakers: NATO role in Palestinian state, Ma’an News Agency, 12 Agosto 2011

 

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

 


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

jeudi, 17 novembre 2011

China: Von der Boom-Region zum Epizentrum einer neuen Wirtschaftskrise?

China: Von der Boom-Region zum Epizentrum einer neuen Wirtschaftskrise?

Michael Brückner

In China geht die Angst vor einem Mega-Crash um. Während die Europäer in Peking noch um Geld für die Pleitestaaten der Eurozone betteln, scheint sich die US-Subprime-Krise nun im Land der Mitte zu wiederholen. Eine platzende Immobilienblase, hohe Preissteigerungen, völlig undurchsichtige Kreditrisiken und eine Wirtschafts-Elite, die dem Land den Rücken kehrt – die Boom-Region könnte schon sehr bald zum Epizentrum einer neuen Weltwirtschaftskrise werden.

 

 

Wenn eine im Umgang mit Geld eher sorglose Familie in wirtschaftliche Probleme gerät, ruhen die Augen oft auf dem reichen Onkel, der selbstlos in die Tasche greifen und der lieben Verwandtschaft aus der finanziellen Misere helfen soll. Was aber, wenn der vermeintlich reiche Onkel selbst in der finanziellen Klemme steckt? Dieser Vergleich liegt nahe, wenn man das aktuelle Verhältnis von Europa zu China analysiert. Klamme Euro-Länder hoffen auf bestens dotierte chinesische Staatsfonds, die kräftig in die Schuldverschreibungen der Pleitekandidaten investieren. Auch der IWF antichambriert in Peking. Doch während die Europäer noch immer auf die Hilfe durch den »reichen Onkel« aus dem Fernen Osten warten, kommen von dort beunruhigende Nachrichten. Im gefeierten Boom-Land China droht eine gigantische Blase zu platzen – mit unabsehbaren Folgen für die Weltwirtschaft.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/michael-brueckner/china-von-der-boom-region-zum-epizentrum-einer-neuen-wirtschaftskrise-.html

mardi, 08 novembre 2011

Chinesisch-amerikanische Energie-Geopolitik: Der Kampf ums Erdöl im Südchinesischen Meer

Chinesisch-amerikanische Energie-Geopolitik: Der Kampf ums Erdöl im Südchinesischen Meer

Prof. Michel Chossudovsky

Zwischen China und den USA entwickelt sich ein neuer Bereich potenzieller Konfrontation.

Berichten zufolge hat der amerikanische Erdölkonzern Exxon Mobil, der von Vietnam die Erschließungs- und Förderrechte erworben hatte, beträchtliche Erdgasvorkommen vor der vietnamesischen Küste im Südchinesischen Meer entdeckt.

»Der amerikanische Erdölkonzern Exxon Mobil meldete in einer Pressemitteilung, er habe ›potentiell beträchtliche‹ Erdgasvorkommen vor der vietnamesischen Küste entdeckt: ›Wir können bestätigen, dass das Unternehmen ExxonMobil Exploration and Production Vietnam Ltd. bei seiner zweiten Probebohrung vor der Stadt Da Nang im August 2011 auf Kohlenwasserstoffe gestoßen ist.« (siehe dazu John C.K. Daly, Apocalypse Redux? U.S. Natural Gas Find off Vietnam Could Raise Tensions with China, in Oilprice.com )

In diesem Zusammenhang ist von großer Bedeutung, dass sich diese vorgelagerte Erdgasreserven zwischen der nordvietnamesischen Küste und der chinesischen Insel Hainan in einer Meeresregion befinden, die zwischen Vietnam und China umstritten ist (siehe Karte unten). Das umstrittene Gebiet besteht aus den Abschnitten 117, 118 und 119, die sich nach Angaben von Hanoi in der von Vietnam nach internationalem Seerecht beanspruchten 370 Kilometer (oder 200 Seemeilen) umfassenden ausschließlichen Wirtschaftszone (auch »wirtschaftliche Sondernutzungszonen« genannt) befinden. (siehe dazu: John C.K. Daly: ebenda.)

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/prof-michel-chossudovsky/chinesisch-amerikanische-energie-geopolitik-der-kampf-ums-erdoel-im-suedchinesischen-meer.html

samedi, 29 octobre 2011

Six mois après le 11 mars, le Japon en perdition ?

Six mois après le 11 mars, le Japon en perdition ?

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Au lendemain du tsunami du 11 mars dernier, la dignité et le courage des Japonais ont fait l’admiration de l’Occident. Puis est venu l’étonnement, devant l’accumulation de fautes qui a causé la catastrophe nucléaire de Fukushima (mépris des règles de sécurité, faillite des organismes de contrôle vassalisés par le lobby nucléaire, panique à la centrale le jour du cataclysme). Aujourd’hui, sur fond de rancunes personnelles qui déchirent le parti démocrate japonais (PDJ) au pouvoir depuis 2009 et alors que le premier ministre vient de changer pour la sixième fois en six ans, l’incompréhension domine devant ces divisions, dans un pays où l’union nationale semblerait de rigueur.

Le Japon n’est plus conforme à l’image que l’Occident s’en était forgée. Où sont les vertus, la cohésion et le dynamisme qui en ont fait une si grande nation ? Comment est il possible, au pays d’Hiroshima, que le débat sur le nucléaire – dont 70 % des Japonais veulent sortir – soit en train d’être étouffé, alors que la situation reste critique à Fukushima ; que 110 000 personnes qui vivent dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale ont été chassées de chez elles, où elles ne reviendront certainement pas ; que 76 000 de plus pourraient l’être, et qu’à moins de 250 kilomètres de Tokyo, une région vaste comme six fois Paris intra muros est désormais inhabitable ? Ce qui n’a pas empêché le très puissant groupe de pression des entreprises du nucléaire d’obtenir des autorités, pour la première fois depuis le 11 mars, le redémarrage d’un réacteur qui avait été arrêté pour maintenance.

Depuis 20 ans, l’économie japonaise est en crise. Les dégâts sociaux sont énormes : chômage, précarisation massive du travail, explosion des inégalités et du taux de pauvreté.

 

Cette crise est, aujourd’hui, aggravée par les conséquences des événements du 11 mars, mais aussi par la malédiction d’une monnaie contracyclique, qui s’apprécie quand la conjoncture mondiale se détériore, au détriment des exportateurs nippons. Alors que le PIB s’est contracté de 1,4 % au premier semestre, le yen a atteint son plus haut historique face au dollar le 19 août. Nul besoin d’être grand clerc pour penser que nombre d’entreprises japonaises pourraient délocaliser une partie au moins de leurs activités de production dans des pays où la nature est moins menaçante et les fluctuations monétaires moins défavorables.

Le Japon est accablé par une dette publique qui dépasse 220 % du PIB. L’agence de notation Moody’s l’a récemment dégradé à Aa3 – sans aucun effet pratique, puisque l’État japonais emprunte presque exclusivement auprès des investisseurs institutionnels nippons, à des taux aussi bas que ceux dont l’Allemagne bénéficie sur les marchés. Depuis 20 ans, cette facilité permet aux gouvernements de gérer la crise à coups de plans de relance, dont le dernier en date représente l’équivalent de 44 milliards d’euros. Mais l’épargne accumulée dans l’Archipel (habituellement évaluée à 12 000 milliards de dollars) n’y suffira pas éternellement.

L’augmentation de la TVA, aujourd’hui à 5 %, procurerait des recettes considérables. Le gouvernement veut partager avec l’opposition la responsabilité d’une décision si impopulaire.

Or celle-ci, sans rien promettre, en a déjà profité pour imposer au PDJ d’abandonner l’essentiel de son programme social. Ce recul signe l’échec d’une alternance que les Japonais avaient attendue pendant 64 ans. La crédibilité de la classe politique est anéantie.

Les démocrates y ont contribué par leur amateurisme et leurs querelles suicidaires. Mais la responsabilité incombe, plus encore, aux médias dont la chasse aux hommes politiques est le sport favori : la donation minime d’un résident étranger à un homme politique 5 ou une expression maladroite aussitôt reprise en boucle suffisent aujourd’hui à mettre en difficulté un chef de gouvernement ou à détruire un ministre. Ce faisant, les médias – toutes tendances confondues – flattent une opinion revenue de tout et imposent leur puissance à une classe politique qu’ils terrifient.

Les déficiences de cette dernière ont longtemps semblé être compensées par l’efficacité de l’État. L’Administration a souvent été créditée du « miracle » qui a rétabli le Japon dans son rôle de grande puissance après 1945. Mais, six mois après le tsunami, près de la moitié des ruines n’a pas été déblayée, des dizaines de milliers de sinistrés vivent encore dans des refuges provisoires et plus d’un millier de corps attendent toujours d’être identifiés. Un maquis de règlements entrave la reconstruction. Impossible de détruire l’épave d’un véhicule sans l’autorisation de son propriétaire, fût-il mort ou disparu, impossible également de déplacer les bâtiments publics détruits hors des zones ravagées par le tsunami, car les textes prévoient des subventions uniquement pour reconstruire sur le lieu de la catastrophe.

Autour de Fukushima, le flou et l’arbitraire prévalent dans la délimitation des zones dangereuses et la fixation, par les autorités, du niveau « acceptable » de radiations.

Le moral du pays est ébranlé, comme en témoigne l’effondrement de la natalité (1,3 enfant par femme), ou les résultats du très inquiétant sondage 2011. La jeunesse du monde, qui montre que les jeunes Japonais ont peur de la mondialisation, sont mécontents, voire pessimistes, n’ont pas plus confiance en eux qu’en les autorités et sont dépourvus de tout désir de s’engager. Le choc du 11 mars aurait pu ressouder et redynamiser la nation. Mais les médias ont beau multiplier les reportages sur les volontaires qui s’activent dans les zones sinistrées, on semble loin de l’élan qui avait porté un demi-million de citoyens vers Kobé au lendemain du séisme de 1995. Et, au lieu de la solidarité espérée, les déplacés de la catastrophe nucléaire semblent exposés au même ostracisme que celui qui a fait des hibakusha des parias dans leur propre pays. Ainsi, des plaquettes votives fabriquées dans le bois des pins déracinés par le tsunami et qui portaient des messages destinés aux 2 140 victimes de la commune de Rikuzen Takata ont été envoyées à la ville de Kyoto pour alimenter symboliquement le bûcher de O-Bon le plus célèbre du Japon. Elles ont été froidement retournées à l’envoyeur, par peur des radiations…

Les maux dont souffre le Japon – économie en berne, société en souffrance, endettement, État en perte d’efficacité, classe politique décrédibilisée, doute et cynisme de l’opinion – se retrouvent, peu ou prou, dans tous les « vieux » pays développés. Mais l’Archipel doit faire face à une menace qui ne pèse que sur lui : déplacé de plus de cinq mètres par le gigantesque séisme du 11 mars, il repose sur un assemblage de plaques tectoniques en plein réajustement. La probabilité qu’il soit frappé par un nouveau cataclysme majeur au cours des prochaines décennies ne saurait être écartée et la région de Tokyo est particulièrement menacée. Le pays a les moyens techniques et même financiers, de s’y préparer. Tout comme il a ceux de faire des zones ravagées par le tsunami le laboratoire d’un nouveau modèle d’urbanisme et de (re)mise en valeur du territoire, prenant en compte toutes les exigences du développement durable. Mais il faut pour cela des ressources qui semblent aujourd’hui en voie de disparition, et pas seulement au Japon : une vision à long terme, une forte cohésion nationale et la foi dans l’avenir.

LeMonde

vendredi, 28 octobre 2011

Vers l'Eurasie!

Vers l'Eurasie !

Alexandre LATSA

Ex: http://fr.rian.ru/

Le-lynx-d-Eurasie.jpgLa semaine dernière, j’ai écrit une tribune dans laquelle je soutenais que l’Europe de l’ouest aurait intérêt à sortir du giron atlantiste pour construire une alliance économique et politique avec le bloc euro-oriental en création autour de l’alliance douanière Russie/Biélorussie/Kazakhstan. Il me semble que pour une union européenne endettée, en panne d’élargissement, et très dépendante sur le plan énergétique, cette orientation pourrait apporter de nouveaux marchés à l’exportation, la sécurité énergétique, un potentiel de croissance économique important et aussi une vision politique nouvelle.

Suite a la publication de ce texte, un de mes lecteurs, David, m’a envoyé le commentaire suivant : "j'ai du mal à saisir ce que ton union eurasienne pourrait faire avec l'UE (…) Tu vois l'Europe aller jusqu'au Kazakhstan"?

La question de David est fondamentale, à mon avis. La première réponse que j’ai envie de lui faire est la suivante: L’Europe n’est pas que l’UE, dont la dernière vague d’élargissement date de 2004, et sachant qu’aucune autre vague d’élargissement n’est à ce jour sérieusement envisagée.  L’espace européen compte 51 états, et l’UE n’en est qu’à  27 membres. L’UE n’est à mon avis en rien une finalité, mais une étape dans la construction d’une grande Europe continentale, allant de Lisbonne a Vladivostok, une Europe par nature eurasiatique puisqu’étalée géographiquement en Europe et en Asie.

Les discussions sur les limites de l’élargissement de l’UE ont amené à des contradictions: La Russie ne serait pas européenne peut on souvent lire, alors que généralement pour les mêmes commentateurs, l’Ukraine, la Biélorussie ou la Turquie devraient à contrario  intégrer l’Europe. Il faudrait en effet expliquer en quoi la Russie ne serait pas européenne, si l’Ukraine, la Biélorussie ou encore la Turquie le sont. Aujourd’hui, ni l’UE à 27 en état de quasi banqueroute, ni la Russie seule n’ont cependant la force et les moyens de pouvoir faire face aux géants que sont l’Amérique sur le déclin, ou les deux grands de demain, l’Inde et surtout la Chine, quasi-assurée de devenir la première puissance mondiale au milieu de ce siècle. La Russie comme les états européens de l’ouest sont donc aujourd’hui et chacun de leur côté engagés dans une politique de création d’alliances afin de renforcer leurs positions régionales, et leur influence globale. 

Après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’extension vers l’est de l’union européenne semblait inévitable. Cette extension, accompagnée d’un élargissement de l’OTAN, s’est faite dans un esprit de confrontation avec le monde post soviétique. Mais la renaissance de la Russie ces dernières années et le choc financier de 2008 ont lourdement modifié la situation. La crise financière terrible que connaît l’union européenne est sans doute la garantie la plus absolue que l’UE ne s’agrandira plus, laissant certains états européens sur le seuil de la porte, Ukraine en tête. Andrei Fediachine le rappelait il y a quelques jours: "En cette période de crise, peu de puissances européennes veulent penser à une éventuelle adhésion à l’UE d’un autre pays pauvre de la périphérie orientale (…l’Ukraine…) Qui plus est l’extension à un pays de près de 46 millions d’habitants qui connaît constamment une crise politique et économique". 

Quand à la Russie, membre à part de la famille européenne, il serait bien naïf de penser que sa reconstruction ne se fasse pas via une consolidation maximale des relations avec les états de son étranger proche, c'est-à-dire dans l’espace post soviétique, et dans une logique eurasiatique.

Alors que l’Europe de l’ouest sert actuellement de tête de pont à l’Amérique, qui lui impose un réel bouclier de Damoclès avec le bouclier anti-missile, il est grand temps d’envisager une collaboration entre l’Europe et l’espace post soviétique et de s’intéresser à ce qui se passe à l’est, autour de cette nouvelle union douanière animée par la Russie. La semaine dernière a d’ailleurs été riche en événements de très grande importance. La récente condamnation de l’égérie de la révolution orange à sept ans de prison a sans doute contribué à éloigner un peu plus l’Ukraine de l’union européenne et la rapprocher un peu plus de l’union douanière animée par la Russie. Pendant que le président russe se trouvait la semaine dernière en Ukraine, l’union européenne annulait une rencontre avec le président ukrainien alors même que les discussions concernant la création d’une zone de libre échange avec l’Ukraine étaient en cours. Au même moment les 11 états de la CEI (l’Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Moldavie, l'Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan, le Turkménistan et donc l'Ukraine) ont signé un accord sur la création d’une zone de libre échange. Le même jour le Premier ministre Mykola Azarov a affirmé que l’Ukraine réfléchissait désormais a une adhésion à l'Union douanière Russie-Bélarus-Kazakhstan, ne jugeant pas contradictoire la potentielle appartenance a ces deux zones de libre échange.

Plus à l’est, c’est de Moscou qu’est venu la plus forte onde de choc puisque le premier ministre Vladimir Poutine a annoncé la plausible constitution d’une union eurasienne a l’horizon 2015. Le premier ministre a du reste rappelé que la coopération dans le cadre de la Communauté économique eurasiatique (CEEA) était la priorité absolue pour la Russie. Ce projet d’union eurasienne s’appuie sur l’Union douanière en vigueur avec la Biélorussie et le Kazakhstan, et a laquelle peuvent adhérer tous les Etats membres de la Communauté économique euro-asiatique. Le Kirghizstan (union douanière) et l’Arménie (union eurasienne) ont du reste déjà affirmé leur soutien à ces projets d’intégration eurasiatique.

L’organisation en cours, au centre du continent eurasiatique n’est pas qu’économique ou politique, mais également militaire, avec la création en 2001 d’une structure de collaboration militaire eurasiatique: l’organisation de la coopération de Shanghai. Cette organisation comprend 6 membres permanents que sont la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. L’Inde, l’Iran, la Mongolie et le Pakistan sont des membres observateurs, tandis que le Sri Lanka et la Biélorussie ont le statut de partenaires. L’OCS rassemble donc aujourd’hui 2,7 milliards d’habitants.

Cette année, c’est l’Afghanistan qui a demandé le statut d’observateur tandis que la Turquie (seconde puissance militaire de l’OTAN) à demandé elle à adhérer complètement a l’organisation. Des états arabes comme la Syrie ont l’année dernière également manifesté leur intérêt envers la structure. On peut aujourd’hui légitimement se demander quand est ce que des états européens choisiront d’adhérer à l’OCS, pour compléter cette intégration continentale.

Cette évolution globale traduit le glissement inéluctable vers un monde multipolaire qui ne sera plus sous domination occidentale. Pour les européens de l’ouest, il est temps de regarder vers l’est et leur continent. Le nouveau pôle eurasiatique, qui s’organise autour de la Russie, est probablement le plus prometteur.

samedi, 15 octobre 2011

Il progetto Eurasiatico, una minaccia al Nuovo Ordine Mondiale

 

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Il progetto Eurasiatico, una minaccia al Nuovo Ordine Mondiale

di Elena Ponomareva - 11/10/2011

Fonte: aurorasito.wordpress

Si potrebbe essere tentati di considerare il documento del premier russo Vladimir Putin, “Un nuovo progetto per l’integrazione del Eurasia: Il futuro in divenire“, che è stato pubblicato sulle Izvestia del 3 ottobre 2011, come un programma tracciato sommariamente da un concorrente delle elezioni presidenziali; ma dopo un controllo, sembra essere solo una parte di un quadro più ampio. L’articolo di opinione, ha momentaneamente acceso ampie polemiche in Russia e all’estero, ed ha evidenziato lo scontro di posizioni in corso sullo sviluppo globale…

 


Indipendentemente dalla interpretazione dei dettagli, la reazione dei media occidentali al progetto di integrazione presentato dal premier russo, è uniformemente negativo e riflette con estrema chiarezza una ostilità aprioristica verso la Russia e le iniziative che avanza. Mao Zedong, però, era solito dire che affrontare la pressione dei propri nemici è meglio che essere in una condizione in cui non si preoccupano di tenerti sotto pressione.
Aiuta a capire perché, al momento, i titoli in stile Guerra Fredda spuntano costantemente sui media occidentali e perché la recente presentazione dell’integrazione eurasiatica di Putin, è percepita dall’Occidente come una minaccia. La spiegazione più ovvia è che, se attuato, il piano diverrebbe  una sfida geopolitica al nuovo ordine mondiale, al dominio della NATO, del FMI, dell’Unione europea e degli altri organismi sovranazionali, e al primato palese degli Stati Uniti. Oggi, una sempre più assertiva Russia suggerisce, ed è pronta ad iniziare a costruire, un’ampia alleanza basata su principi che forniscono una valida alternativa al neoliberismo e all’atlantismo. E’ un segreto di pulcinella, che in questi giorni l’Occidente sta mettendo in pratica una serie di progetti geopolitici di vasta portata, per riconfigurare l’Europa sulla scia dei conflitti balcanici e, sullo sfondo della crisi provocata in Grecia e a Cipro, assemblare il Grande Medio Oriente sulla base di cambiamenti di regime in serie, in tutto il mondo arabo e, come progetto relativamente nuovo, la realizzazione del progetto per l’Asia, il cui recente disastro in Giappone, è stata una fase attiva.
Nel 2011, l’intensità delle dinamiche geopolitiche è senza precedenti dal crollo dell’Unione Sovietica e del blocco orientale, con tutti i principali paesi e organismi internazionali che vi contribuiscono. Inoltre, l’impressione attuale è che la forza militare, in qualche modo, sia diventata uno strumento legittimo nella politica internazionale. Solo pochi giorni fa, Mosca ha attirato una  valanga di critiche dopo aver posto il veto alla risoluzione del Consiglio di Sicurezza dell’ONU che potrebbe autorizzare la replica dello scenario libico in Siria. Come risultato, l’inviata permanente degli USA all’ONU, S. Rice, ha rimproverato la Russia e la Cina per il veto, mentre il ministro degli esteri francese, Alain Juppé, ha dichiarato che “è un giorno triste per il popolo siriano. E’ un giorno triste per il Consiglio di Sicurezza“. Durante l’acceso dibattito al Consiglio di sicurezza delle Nazioni Unite il 5 settembre, il rappresentante siriano ha redarguito Germania e Francia, ed ha accusato gli USA del genocidio perpetrato in Medio Oriente. Dopo di che, S. Rice ha accusato la Russia e la Cina di sperare di vendere armi al regime siriano, invece di stare dalla parte del popolo siriano, e ha abbandonato precipitosamente la riunione, e l’inviato francese Gérard Araud ha rilevato che “Nessun veto può cancellare la  responsabilità delle autorità siriane, che hanno perso qualsiasi legittimità uccidendo il proprio popolo“, lasciando l’impressione che uccidere i popoli, come in Jugoslavia, Afghanistan, Iraq e Libia, dovrebbe essere un privilegio della NATO.

 


I “partner” occidentali di Mosca si indignano quando la Russia, di concerto con la Cina, pone ostacoli sulla strada del nuovo ordine mondiale. La Siria, anche se un paese di notevole valenza regionale, giunge ad emergere nell’ordine del giorno solo fugacemente, ma l’ambizioso piano di Putin per l’intera Eurasia – “per raggiungere un più alto livello di integrazione – una Unione Euroasiatica” – avrebbe dovuto aspettarsi di evocare le preoccupazioni profonde e durature dell’Occidente. Mosca sfida apertamente il dominio globale da parte dell’Occidente “suggerendo un modello di una potente unione sovranazionale che può diventare uno dei poli del mondo di oggi, pur essendo un efficace collegamento tra l’Europa e la dinamica regione Asia-Pacifico“. Senza dubbio, il messaggio di Putin che “la combinazione di risorse naturali, di capitale e di forte potenziale umano, renderà l’Unione Euroasiatica competitiva nella gara industriale e tecnologico e nella corsa al denaro degli investitori, in nuovi posti di lavoro e negli impianti di produzione all’avanguardia” e che “insieme con altri protagonisti e istituzioni regionali come l’Unione Europea, USA, Cina e l’APEC, garantirà la sostenibilità dello sviluppo globale“, sembra allarmante per i leader occidentali.

 


Né il crollo dell’URSS e del mondo bipolare, né la conseguente proliferazione di “democrazie” filo-occidentali, ha segnato un punto finale nella lotta per il primato mondiale. Ciò che seguì fu un periodo di interventi militari e rovesciamenti di regimi sfidanti, con l’ausilio della guerra dell’informazione e l’onnipresente soft power occidentale. In questo gioco, l’Eurasia rimane il primo premio in linea con l’imperativo geopolitico di John Mackinder, per cui “Chi governa l’Est Europa comanda l’Heartland, chi governa l’Heartland comanda l’Isola-Mondo, chi governa l’Isola-Mondo controlla il mondo“.
Alla fine del XX secolo gli USA sono diventati il primo paese non eurasiatico a combinare i ruoli di potenza più importante del mondo e di arbitro finale negli affari eurasiatici. Nel quadro della dottrina del nuovo ordine mondiale, gli Stati Uniti e l’Occidente nel suo complesso, vedono l’Eurasia come una zona di importanza fondamentale per il loro sviluppo economico e crescente potere politico. Il dominio globale è un obiettivo dichiarato apertamente e costantemente perseguito della comunità euro-atlantica e dalle sue istituzioni militari e finanziarie – la NATO, il FMI e la Banca Mondiale – insieme con i media occidentali e le innumerevoli ONG. Nel processo, l’establishment occidentale rimane pienamente consapevole del fatto che, nelle parole Z. Brzezinski, il “primato globale dell’America è direttamente dipendente da quanto tempo e quanto efficacemente la sua preponderanza sul continente eurasiatico è sostenuta“. Sostenere la “preponderanza“, a sua volta, significa assumere il controllo di Europa, Russia, Cina, Medio Oriente e Asia Centrale.
L’aperta egemonia occidentale in Europa, Asia centrale e, quindi, in Medio Oriente e anche in Russia, conta quale risultato indiscutibile degli ultimi due decenni, ma al momento la situazione appare fluida. Gli osservatori occidentali, cinesi e russi prevedono un fallimento imminente del modello di globalizzazione neoliberista integrata nel nuovo ordine mondiale, ed è in arrivo il tempo, per la classe politica, di adottare una visione.

 


Aprendo nuove opportunità per proteggere gli originali modelli di sviluppo nazionali dalla pressione atlantista, e per mantenere una reale sicurezza internazionale, il nuovo progetto di integrazione di Putin mantiene una promessa importante, per la Russia e i suoi alleati, e presenta quindi ai nemici della Russia un problema serio. Né la Russia, né alcun altra repubblica post-post-sovietica può sopravvivere nel mondo di oggi da sola, e la Russia come attore chiave geopolitico dell’Eurasia, con una potenzialità economica, politica e militare senza precedenti in tutto lo spazio post-sovietico, può e deve, giocare l’offerta di una architettura mondiale alternativa.


L’allergia dell’Occidente al piano di Putin è dunque spiegabile, ma, a prescindere dalla opposizione che il progetto può incontrare, la debolezza di alcuni dei suoi elementi, e la potenziale difficoltà nel metterlo in pratica, il progetto di integrazione eurasiatica nasce dalla vita nello spazio geopolitico e culturale post-sovietico ed è affine alle attuali tendenze globali. Sopravvivere, conservando le basi economiche e materiali dell’esistenza nazionale, mantenendo vive le tradizioni e costruendo un futuro sicuro per i figli, sono gli obiettivi che le nazioni eurasiatiche possono realizzare solo se rimangono allineate con la Russia. In caso contrario, l’isolamento, le sanzioni e gli interventi militari le attendono…
 
E’ gradita la ripubblicazione con riferimento alla rivista on-line della Fondazione per la Cultura Strategica.
 
Traduzione di Alessandro Lattanzio -  SitoAurora


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