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vendredi, 04 décembre 2015

Bassam Tahhan - Syrien, spécialiste des questions internationales

Bassam Tahhan - Syrien, spécialiste des questions internationales (02-12-2015)

Précurseur et visionnaire, Bassam Tahhan décrypte sans langue de bois la crise syrienne. Il explique comment le président turc Recep Tayyip Erdogan joue un double-jeu et regrette que les dirigeants occidentaux ne s’engagent pas dans la guerre contre le terrorisme comme le fait le président russe Vladimir Poutine…

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Analyse du jeu géostratégique turc en Syrie

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Analyse du jeu géostratégique turc en Syrie

Ex: http://fr.novopress.info

Les relations entre la Turquie et la Russie entrent en phase de turbulences
Suite à l’attaque de l’avion russe par la Turquie, le président Vladimir Poutine a choisi la rétorsion économique. Plusieurs organisations turques seront désormais interdites en Russie, de même que l’emploi de citoyens turcs dans les entreprises russes à partir du 1er janvier 2016.
Les vols charters entre les deux pays sont, par ailleurs, désormais interdits, ainsi que la vente de séjours touristiques en Turquie par les agences de voyages russes. Le régime sans visas actuel va, lui aussi être annulé. Enfin, de nombreux produits turcs seront interdits d’entrée sur le territoire.

Mais que cache cette soudaine action belliqueuse de la Turquie ?
La position turque est ambiguë : bien qu’ayant réagi de façon extrêmement excessive en abattant l’avion russe, les déclarations d’apaisement fusent depuis Ankara. La Turquie cherche simplement, comme l’a relevé le président de la République tchèque, à « montrer ses muscles » à la Russie et aux alliés occidentaux.
En effet, il apparaît désormais clairement que la Turquie finance l’État islamique en achetant leur pétrole et l’État islamique possède, aux yeux des Turcs, deux qualités : ils combattent à la fois les Kurdes, ennemis jurés des Turcs, et le régime syrien de Bachar Al-Assad.
Aussi, un tel soutien ne peut expliquer qu’une chose : la Turquie souhaite accroître son influence dans le Moyen-Orient, et compte sur la déstabilisation engendrée par Daesh pour y parvenir. Il n’est pas question, comme l’a affirmé à chaud Vladimir Poutine, d’« alliance » entre la Turquie et l’État islamique, mais bien de tentative de récupération d’un chaos régional qui reconfigure l’équilibre des forces.
La Turquie tient au partenariat avec la Russie, que cela soit en termes économiques ou stratégiques. Faussement prévenant, le ministre turc propose donc de renforcer le partenariat russe et turc et de faire front commun. Hors langage diplomatique cela signifie à n’en pas douter : associe-nous à votre prise d’influence en Syrie ou nous vous mettrons des bâtons dans les roues.

Il apparaîtrait que les enjeux sont aussi d’ordre colonial et démographique…
Effectivement, la politique extérieure turque est aussi affaire de démographie coloniale. De la même façon que l’Empire ottoman mettait en place une politique de colonisation de peuplement en Europe de l’Est, le gouvernement turc actuel s’évertue de faire venir en Syrie des populations turcophones ouïgoures, originaires de la province chinoise du Xinjiang. Musulmans et de langue turque, les mouvements séparatistes ouïgours sont depuis longtemps sujets à tensions entre la Turquie et la Chine.
Or, il s’avère que de nombreuses familles ouïgoures s’installent actuellement au nord de la Syrie, notamment dans la région d’Idlib, et qu’elles viennent via la Turquie ou via les filières de l’État islamique. Pour la Turquie, l’enjeu est, comme jadis, de gagner en influence via l’implantation de populations turcophones.
Ces zones, en phase de turquisation, avaient justement été la cible de certains des tirs de la Russie. Ceci semble à même d’expliquer, en grande partie, la décision turque d’abattre l’avion russe. Le message est clair : ne touchez pas aux turcophones de Syrie. En outre, l’implication d’Ouïgoures dans la région explique l’intérêt toujours croissant de la Chine dans ce conflit. Jusqu’où ira cette implication, telle est la question.

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jeudi, 03 décembre 2015

Zbig, il se fait tard...

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Zbig, il se fait tard...

Ex: http://www.dedefensa.org

L’habitude a été, ces dernières années, de consulter quelques anciens hauts conseillers de sécurité nationale US de l’ère d’avant 9/11 et même d’avant la fin de la Guerre froide, pour y trouver chez eux quelque sagesse. Leurs conduites lorsqu’ils étaient “aux affaires” fut loin d’être irréprochable, mais semble, par rapport au standard actuel, un panthéon de sagesse. Ainsi “les vieilles canailles” apparurent souvent comme des “vieux sages”. Les “vieilles canailles” principales sont Henry Kissinger et Zbigniew (Zbig) Brzezinski ; ces deux dernières années, Kissinger s’est tenu un peu effacé tandis que Brzezinski s’est très largement mis en avant.

Avec l’Ukraine, Brzezinski s’est déchaîné, retrouvant son tempérament polonais bien loin du “vieux sage”. La Russie est (re)devenue l’ennemi n°1 et les conseils de Brzezinski poussaient largement dans le sens de l’affrontement entre les USA et la Russie, dans tous les cas jugeant irrémédiable le fossé entre les deux puissances et assurées les intentions expansionnistes de la Russie. Pour ce qui concerne l’intervention russe en Syrie, Brzezinski a d’abord recommandé aux USA de “résister” à la pénétration russe, si besoin en allant jusqu’à l’affrontement.

... Brusquement, tout change. Brzezinski irait jusqu’à dire que la destruction du Su-24 a remis toutes les choses en place, que Russie et USA sont sur le point de s’entendre et que “leurs intérêts sont plus proches que jamais”, que la Russie a avalé la couleuvre (la destruction du Su-24) sans réagir et qu’elle agit (en Syrie) “d’une façon plus modérée”, que la Turquie reste ferme. Toutes ces affirmations sont quotidiennement démenties par les évènements, autant opérationnels qu'avec les déclarations diverses des uns et des autres.

Brzezinski se fait-il vieux ? Ce n’est pas une hypothèse ni une question mais l’inéluctable marche du temps. Pourtant, rien ne montre chez lui une quelconque sénilité intellectuelle. L’âge intervient peut-être dans la principale explication que nous proposerions : la confusion d’un esprit dont la psychologie a fini par être grandement affaiblie par l’atmosphère délétère avec le maximalisme et le déterminisme-narrativiste de Washington , qui pense donc en fonction des influences de la “bulle” washingtonienne plus que des évènements. Dans ce cas, justement, Brzezinski tente de montrer qu’il n’en est pas le jouet. Sa position exposée ici dans une interview à Politico.com, contraire à l’analyse évidente de la politique comme de ses propres positions d’il y a un mois (alors que son analyse actuelle aurait pu se justifier il y a un mois !), représente une tentative stérile politiquement de sembler retrouver un peu de sa “sagesse” avec une posture du pseudo-réaliste recommandant une politique d’entente redonnant aux USA un statut de puissance qu’ils n’ont plus. (La seule information que nous apporte Brzezinski est, a contrario et contre son gré, que les USA sont vraiment très affaiblis.) L’interview est résumée en français dans un texte de Sputnik-français, le 30 novembre.

« Les intérêts russes et américains sont aujourd'hui proches comme jamais, estime l'ex-conseiller du président américain sur la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski. Il suffit de donner la préférence à une politique plus modérée en Syrie, et les deux pays pourront non seulement régler la crise syrienne, mais également atteindre une paix stable dans leurs propres relations. Aucun d'entre eux, d'ailleurs, n'est intéressé à la confrontation, d'après M. Brzezinski cité par le journal Politico. Un mois auparavant, ce faucon de l'époque de la guerre froide appelait la Maison Blanche à faire preuve d'un “courage stratégique” face à la Russie, dont l'opération militaire en Syrie aide Bachar el-Assad à rester au pouvoir, ce qui nuit aux intérêts américains dans la région. Depuis que la Russie s'est mise à agir “d'une façon plus modérée”, il considère l'avenir des relations entre les deux pays avec bien plus d'optimisme.

» Les tensions entre la Russie et l'Occident “sont sérieuses, mais pas fatales”, estime M. Brzezinski. Et si le bon sens l'emporte, elles pourraient même s'avérer bienfaisantes, vue que les deux parties seraient obligées de négocier pour régler la crise syrienne et éviter des “conséquences encore plus destructives”. Selon lui, on est en droit d'espérer que le bon sens prévaudra. Le politologue constate que l'Occident a fait preuve de calme dans sa réaction à l'incident impliquant un bombardier russe Su-24 abattu par les forces aériennes turques. Pour leur part, les Russes, après avoir pris une grande respiration, ont fini par reconnaître que l'escalade ne servait à rien. Et la Turquie, qui se montre ferme et intransigeante, ne souhaite pas non plus que la crise s'aggrave, conclut Zbigniew Brzezinski. »

 

Iran in context of Syrian conflict

mercredi, 02 décembre 2015

La guerra civil islámica

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La guerra civil islámica

por Claudio Mutti

Editorial de la revista Eurasia. Rivista di studi geopoliticiXXXIX (3 – 2015).

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

“Omnia divina humanaque iura permiscentur” (César, De bello civili, I, 6).

La guerra civil propiamente es un conflicto armado de amplias proporciones, en el que las partes beligerantes se componen principalmente de ciudadanos de un mismo Estado; objetivo de cada una de las dos facciones en lucha es la destrucción total del adversario, física e ideológica. Sin embargo, tal definición se puede aplicar ampliamente: Ernst Nolte, por ejemplo, llama “guerra civil europea” al conflicto de las dos ideocracias que, en el período comprendido entre la Revolución de Octubre y la derrota del Tercer Reich, trataron de aniquilarse recíprocamente. Guerra civil, pero combatida a escala global, fue también según Nolte la Guerra Fría, un “choque político-ideológico entre dos universalismos militantes, cada uno de los cuales estaba en posesión de al menos un gran estado, un choque en el que lo que estaba en juego era la futura organización de un mundo unitario” [1].

En cierta medida, es posible extender la definición de “guerra civil” al conflicto político y militar que, en el mundo musulmán de hoy, contrapone Estados, instituciones, movimientos, grupos y facciones pertenecientes a la misma comunidad (umma). Un conflicto de tal naturaleza se indica por el léxico islámico a través del término árabe fitna, al cual recurre el Corán, en donde se afirma “la sedición es más violenta que la matanza” (al-fitnatu ashaddu min al-qatl [2].

La primera fitna en la historia del Islam es la que rompió la comunidad musulmana durante el califato del Imam Alí. Concluida la revuelta de los notables de la Meca con su derrota en la Batalla del Camello, la fitna explotó una vez más con la rebelión del gobernador de Siria, Muawiya ibn Abi Sufyan, que, después de haber enfrentado en Siffín al ejército califal y después de apoderarse de Egipto, Yemen y otros territorios, dio comienzo en el 661 a la dinastía omeya. Una segunda fitna opuso al califa omeya Yazid Ibn Muawiya y al nieto del profeta Mahoma, al-Husayn ibn Alí, que el 10 de octubre de 680 conoció el martirio en la batalla de Karbala. La tercera fitna fue el choque dentro de la familia Omeya, que allanó el camino a la victoria abasí. La cuarta fue la lucha fratricida entre el califa abasí al-Amin y su hermano al-Ma’mun.

Irak-Chiites-et-sunnites.jpgLa primera y la segunda fitna, lejos de resolverse en un mero hecho político, están en el origen de la división de la umma islámica en las variantes sunita y chiíta: dos variantes correspondientes a dos perspectivas de la misma doctrina y por lo tanto definibles como “dimensiones del Islam inherentes a ella no para destruir su unidad, sino para hacer participar a una mayor parte de la humanidad y de  individuos de diferente espiritualidad” [3]. Ahora, mientras la mayoría de los árabes, de los turcos, de los pakistaníes es sunita, como sunita es igualmente Indonesia, que es el más populoso de los países musulmanes, el núcleo más compacto y numéricamente consistente del Islam chiíta es representado por el pueblo iraní. Esta estrecha relación de Irán con la Chía se utiliza ahora en un marco estratégico inspirado en la teoría del “choque de civilizaciones”: los regímenes del mundo musulmán aliados de los Estados Unidos y de Israel recurren instrumentalmente al dualismo “Sunna-Chía” con el fin de excitar el espíritu sectario y dirigir las pasiones de las masas contra la República Islámica de Irán, pintada como enemiga irreductible de los suníes y presentada como el núcleo estatal de la hegemonía regional “neosafávida” (fue bajo la dinastía safávida cuando en la Persia del siglo XVI la Chía se convirtió en la religión del estado).

El alimento ideológico del sectarismo anti-chií consiste principalmente, aunque no exclusivamente, en las corrientes wahabitas y salafistas, que desde su aparición han sido objeto de reprobación y condena por parte de la ortodoxia suní. Acerca de la relación histórica de solidaridad que une tales manifestaciones de heterodoxia al imperialismo británico y estadounidense, ya lo hemos visto en otro lugar [4]. Aquí será oportuno observar que el producto más reciente y virulento de estas corrientes, es decir, el autodenominado “Estado Islámico” (Daesh, Isis, Isil, etc.), abiertamente apoyado por Arabia Saudita, Qatar y Turquía, es el instrumento de una estrategia norteamericana destinada a asegurar al régimen sionista la hegemonía en el Medio Oriente y por lo tanto a impedir la formación de un bloque regional que, desde Irán, se extienda hasta el Mediterráneo.

También es necesario señalar la significativa similitud entre el caricaturesco y paródico “Califato” de al-Baghdadi y la petromonarquía saudita. Los feroces y bestiales actos de sadismo perpetrados por los secuaces del así llamado “Estado Islámico”, la destrucción sacrílega de lugares de culto tradicionales y la vandálica destrucción de los sitios de la memoria histórica en Siria e Irak, de hecho, representan otras tantas réplicas de análogos actos de barbarie cometidos por los wahabitas en la Península Arábiga [5]. El así llamado “Estado islámico”, como se ha demostrado ampliamente en las páginas de esta revista [6], no es sino una forma radical y paroxística de aquella particular heterodoxia que tiene su propio epónimo en Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab. Por otra parte, tanto la entidad saudita como su réplica denominada “Estado Islámico” deben ambas su nacimiento y su desarrollo a los intereses angloamericanos y a las decisiones operativas de la geopolítica atlántica.

La “guerra civil” islámica, la fitna que estalla en el mundo musulmán de hoy, tiene por lo tanto en su origen la acción combinada de una ideología sectaria y de una estrategia que sus propios diseñadores han llamado “la estrategia del caos.”

* Claudio Mutti es director de “Eurasia”.

Notas

[1] Ernst Nolte, Deutschland und der Kalte Krieg (2ª ed.), Klett-Cotta, Stuttgart 1985, p. 16.
[2] Corán, II, 191.
[3] Seyyed Hossein Nasr,  Ideali e realtà dell’Islam, Rusconi, Milán.
[4] Claudio Mutti, L’islamismo contro l’Islam?, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, a. IX, n. 4, octubre-diciembre 2012, pp. 5-11.
[5] Carmela Crescenti, Lo scempio di Mecca, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, a. XI, no. 4, octubre-diciembre 2014, pp. 61 a 70.
[6] Jean-Michel Vernochet, Le radici ideologiche dello “Stato Islamico”, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, a. XI, no. 4, octubre-diciembre 2014, pp. 81 a 85.

(Traducción de Página transversal)

Fuente: Eurasia. Rivista di studi geopolitici

mardi, 01 décembre 2015

La grande hyperbole eurasienne

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La grande hyperbole eurasienne

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Elle nous mène d'Ukraine à Taïwan en passant par Daech, Poutine et Turquie, sur un échiquier qui se réchauffe...

Ces dernières années, Syrie et Ukraine ont été, suivant le principe des vases communiquant, les deux mamelles de la Guerre froide 2.0 : la Syrie jusqu'à l'automne 2013 et le glacial accord russo-américain, l'Ukraine qui prend le relais jusqu'à l'été 2015 et les accords de Minsk II, de nouveau la Syrie depuis septembre et l'intervention russe. De là à penser que quelqu'un (beau temps à Washington ?) allume des feux pour fixer Moscou, il n'y a qu'un pas...

Or, pendant que la case syrienne est plus que jamais en feu, il semble que la case ukrainienne recommence doucettement à se réchauffer. Il ne faut certes pas (encore ?) dramatiser la situation mais certains développements récents sont préoccupants.

Nous avions laissé l'Ukraine dans son conflit gelé, suite logique de l'accord de Minsk imploré par les Européens et convoité avec délice par Moscou. Non contents d'enfoncer leur pays dans une situation dramatique - PIB en chute libre de 15%, exportations en dégringolade d'un tiers - ou peut-être justement pour faire oublier ces piteuses déconvenues bien loin des promesses du Maidan, les clowns de Kiev reprennent une logorrhée vindicative que l'on n'avait plus entendue depuis quelques mois. Ca a commencé il y a cinq jours par le black-out électrique de la Crimée suite au sabotage de lignes à haute tension par les néo-nazis du Pravy Sektor si chers à la mafia médiatique de Saint-Germain-des-Prés. A ce propos, notons que l'Occident s'est à nouveau couvert de ridicule et de honte à l'ONU en refusant de voter, comme l'année dernière, un texte condamnant la glorification du nazisme - les Etats-Unis, le Canada et évidemment l'Ukraine se sont prononcés contre, l'Union Européenne s'est courageusement abstenue...

Deux jours plus tard, des instructeurs de l'OTAN (les habituels suspects : Américains, Canadiens et Lituaniens) commencent à entraîner des militaires ukrainiens dans la région de Lvov tandis que l'Ukraine, par la voix de son premier pitre ministre interdit son espace aérien à tout avion russe. Enfin, il semble que la tension soit remontée d'un cran sur la ligne de cessez-le-feu du Donbass, avec l'envoi par Kiev d'une quarantaine de chars et que des obus recommencent à pleuvoir sur le Donbass (jusqu'à 70 par jour selon l'OSCE). Dans le même temps, sur ordre du gouvernement, Naftogaz renonce aux achats de gaz russe, ce qui fera évidemment dire à l'imMonde que la Russie coupe le gaz à l'Ukraine...

Que mijote donc Kiev ? Est-ce un simple et puéril coup de menton ou les parrains US du régime ont-ils activé un nouveau plan afin de créer un point de fixation pour la Russie et l'obliger à s'activer sur deux fronts différents ? Ou plus simplement augmenter la tension et ainsi prolonger de nouveau les sanctions. Si ça ne les arrange pas du tout, les Européens, dociles caniches de l'empire, devront ravaler leurs chuchotées protestations.

En tout cas, ça chauffe autour de la hautement stratégique Mer noire. Au nord, l'Ukraine et la Crimée. Au sud... la Turquie. Nous disions qu'Ankara regretterait bientôt son coup de folie ; c'est apparemment déjà le cas si l'on en juge par la demande d'Erdogan de rencontrer Poutine pendant le sommet de Paris, proposition sèchement refusée par le maître du Kremlin. L'ours est en colère et les danses du ventre byzantines n'y changeront rien, ce que commence à comprendre avec un peu de retard le sultan...

Les accusations de complicité pétrolière entre Ankara et Daech se précisent et font leur trou dans la presse occidentale ; au contraire de ses dirigeants, l'opinion publique des pays de l'OTAN est échaudée par la flagrante complicité avec Daech et l'arrestation "pour trahison" de journalistes ayant documenté la fourniture d'armes aux djihadistes syriens. En même temps, de plus en plus de voix se font entendre qui critiquent vertement le comportement de l'aviation turque, y compris au sein de la hiérarchie militaire américaine (ici et ici).

Après les lourdes mesures de représailles russes hier, c'est une nouvelle avalanche qui tombe sur Ankara. Le régime de visa est rétabli pour les Turcs. Plus grave, la Russie prépare une résolution à l'ONU sur le financement du terrorisme qui va mettre la Turquie au supplice. Enfin, Lavrov, qui a d'ailleurs prévenu qu'Ankara avait franchi la "ligne rouge", a annoncé que Russes et Syriens étudiaient le moyen de sceller la frontière syro-turque, empêchant l'approvisionnement des djihadistes (et, dans l'autre sens, le transport du pétrole vers qui vous savez).

Tout cela sans compter l'éventuel armement des Kurdes ! Le petit moment de gloriole de Ben Erdogan risque fort de se transformer en harakiri sultanesque ; en quelques jours, il a tout perdu...

A propos d'avion, les Israéliens, moins fous que les Turcs, ont fait savoir qu'ils ne tireraient en aucun cas sur un jet russe même si celui-ci débordait légèrement sur son espace aérien. Quand au gouvernement irakien, il a menacé d'abattre tout avion qui aiderait Daech. Dans le contexte actuel, le message est adressé à Ankara (et peut-être aux Etats-Unis, même s'il paraît assez inconcevable que Bagdad puisse les menacer).

Sur le terrain syrien, l'armée continue de reprendre villes et villages, même si la reconquête est difficile et relativement lente. Mais la balance de la guerre a changé, sans doute définitivement. Assad ne regagnera peut-être pas tout mais ne perdra plus maintenant. Laurent "Al Qaeda fait du bon boulot" Fabius l'a sans doute compris, lui qui vient de déclarer que, ô sainte horreur, finalement oui, l'armée syrienne pourrait être associée à la guerre contre Daech. Fafa la tulipe et Flamby retournent leur veste à la onzième heure ou, plus simplement, ils ouvrent les yeux après des années de coma délirant.

Ca va donc plutôt mal pour les Américains - est-ce la raison du regain de tension en Ukraine ? -, pour les Saoudiens et pour les Turcs. Mais plus encore pour leurs filleuls djihadistes en général, daéchique en particulier. La guerre sera encore longue mais le vent a définitivement tourné. Nous écrivions il y a peu que Daech, après avoir tenté de construire un Etat, fait unique dans l'histoire du terrorisme, retournerait à ce qu'il est fondamentalement, à savoir une organisation djihadiste internationale. Plus son califat est cerné et se déconstruit territorialement, plus il commet d'attentats à travers le monde (l'attaque de la mosquée chiite au Bangladesh hier est là pour nous le prouver).

A cette étonnante capacité planétaire que n'avait pas Al Qaeda s'ajoute une intelligence de situation, un art de la provocation, une subtilité qui là aussi sont uniques dans l'histoire du djihadisme. Dernier exemple en date, dans une vidéo au professionnalisme impeccable : la facétieuse provocation vis-à-vis de la Chine que constitue... la reconnaissance de Taïwan ! Imagine-t-on les rustres barbus de Ben Laden narguer ainsi l'Empire du milieu ?

Certes, Obama a bien aidé avec sa bourde au sommet de l'ASEAN la semaine dernière, déclarant en substance que Taïwan faisait partie de la "coalition internationale", alors que l'île non reconnue internationalement n'intervient que dans le domaine humanitaire. Mais était-ce vraiment une bourde ? Les Taïwanais sont assez furieux d'être mis dans le collimateur de Daech mais le timing est parfaitement choisi, trois semaines après la rencontre historique entre les présidents chinois et taïwanais.

Coup tordu américain, utilisant la caisse de résonance de l'organisation terroriste la plus communicante de l'histoire pour torpiller tout rapprochement entre les frères ennemis qui, à terme, ouvrirait le Pacifique à Pékin et mettrait fin au containment de l'Eurasie sur son flanc oriental ? Coup fumant de Daech, dont l'intelligence stratégique et l'implication dans les affaires planétaires ne sont plus à démontrer, ennemi du monde entier et s'amusant à le diviser ? Il est piquant de constater qu'ici encore, Etats-Unis et Etat Islamique marchent - involontairement ? - dans la même direction...

http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2015/11/la-grande-hyp...

lundi, 30 novembre 2015

Les monarchies pétrolières vont-elles être ruinées et nous entraîner dans le chaos?

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Les monarchies pétrolières vont-elles être ruinées et nous entraîner dans le chaos?
 
L’Arabie saoudite joue son avenir sur un pari risqué. Elle continue à inonder le marché avec son pétrole bien que celui-ci stagne à 60 dollars le baril, alors que si elle fermait les vannes, le prix remonterait rapidement.
 
Professeur agrégé et écrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Les temps sont durs pour les États pétroliers du Moyen-Orient. Le cours du brut s’étant effondré, leurs ressources se sont amoindries dans des proportions cataclysmiques. Ainsi, l’Arabie saoudite présente un déficit abyssal de 20 % du PIB ! Riyad est pris à la gorge et n’a aucune marge de manœuvre. Le secteur privé n’emploie que peu de Saoudiens. La grande majorité des autochtones du royaume sont fonctionnaires et perçoivent des salaires élevés. 10 % du budget sert à subventionner les produits de base (énergie, eau, produits alimentaires). Il faut maintenir à tout prix la paix sociale dans un pays en proie à une démographie galopante (2 millions d’habitant en 1945, 30 millions aujourd’hui).

Le pouvoir achète le peuple alors que de multiples facteurs de désintégration menacent la cohésion du royaume (influence délétère de Daech ou d’Al-Qaïda, rébellion chiite dans les provinces de l’Est). Si rien ne change, en 2020 le déficit ne sera réduit qu’à 15 % du PIB !

D’ici là, le confortable matelas de devises du régime (600 milliards de dollars) aura fondu et Riyad sera obligé de sabrer sauvagement dans ses dépenses. Le royaume risque alors d’exploser, car seul le flot d’argent déversé sur la péninsule maintient la paix sociale !
L’Arabie saoudite essaye d’emprunter sur les marchés, mais ceux-ci se dérobent. L’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé récemment Riyad et ce n’est qu’un début.

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L’Arabie saoudite joue son avenir sur un pari risqué. Elle continue à inonder le marché avec son pétrole bien que celui-ci stagne à 60 dollars le baril, alors que si elle fermait les vannes, le prix remonterait rapidement.

Riyad espère, par cette politique, détruire la concurrence des pétroles de schiste américains. Les USA sont désormais autosuffisants mais le coût d’extraction des pétroles de schiste est d’environ 80 dollars le baril. Actuellement, les producteurs américains perdent de l’argent et sont condamnés, si rien ne change, à fermer leurs puits. Une fois débarrassé de la concurrence des pétroles de schiste, Riyad espère que le prix du baril s’envolera et, avec lui, tous ses soucis financiers.

Lorsqu’on sait le rôle trouble joué par les Saoudiens avec les islamistes, lorsqu’on connaît le désir (secret ?) du royaume d’imposer au monde entier la suprématie musulmane, la partie économique qui se joue aujourd’hui est essentielle et, malheureusement, il n’y a que peu de solutions favorables pour l’Occident.

Soit Riyad réussit son pari, surmonte ses difficultés financières. Alors, grâce à sa toute-puissance économique, elle risque d’imposer son islam rigoriste à un grand nombre de pays. Soit elle le perd, alors elle risque d’être emportée dans une tempête fatale. Les pouvoirs qui émergeront de ses ruines seront sans doute plus hostiles à l’Occident que ne le sont les Saoudiens ! Et ils contrôleront les plus grandes réserves mondiales de brut !

Et ce qui est valable pour le royaume wahhabite l’est aussi pour ses voisins du Golfe. Notre avenir est bien sombre !

dimanche, 29 novembre 2015

Meet The Man Who Funds ISIS

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Meet The Man Who Funds ISIS: Bilal Erdogan, The Son Of Turkey's President

By

Zero Hedge & http://www.lewrockwell.com

Russia’s Sergey Lavrov is not one foreign minister known to mince his words. Just earlier today, 24 hours after a Russian plane was brought down by the country whose president three years ago said “a short-term border violation can never be a pretext for an attack”, had this to say: “We have serious doubts this was an unintended incident and believe this is a planned provocation” by Turkey.

But even that was tame compared to what Lavrov said to his Turkish counterparty Mevlut Cavusoglu earlier today during a phone call between the two (Lavrov who was supposed to travel to Turkey has since canceled such plans).

As Sputnik transcribes, according to a press release from Russia’s Ministry of Foreign Affairs, Lavrov pointed out that, “by shooting down a Russian plane on a counter-terrorist mission of the Russian Aerospace Force in Syria, and one that did not violate Turkey’s airspace, the Turkish government has in effect sided with ISIS.”

It was in this context when Lavrov added that “Turkey’s actions appear premeditated, planned, and undertaken with a specific objective.”

More importantly, Lavrov pointed to Turkey’s role in the propping up the terror network through the oil trade. Per the Russian statement:

“The Russian Minister reminded his counterpart about Turkey’s involvement in the ISIS’ illegal trade in oil, which is transported via the area where the Russian plane was shot down, and about the terrorist infrastructure, arms and munitions depots and control centers that are also located there.”

Others reaffirmed Lavrov’s stance, such as retired French General Dominique Trinquand, who said that “Turkey is either not fighting ISIL at all or very little, and does not interfere with different types of smuggling that takes place on its border, be it oil, phosphate, cotton or people,” he said.

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The reason we find this line of questioning fascinating is that just last week in the aftermath of the French terror attack but long before the Turkish downing of the Russian jet, we wrote about “The Most Important Question About ISIS That Nobody Is Asking” in which we asked who is the one “breaching every known law of funding terrorism when buying ISIS crude, almost certainly with the tacit approval by various “western alliance” governments, and why is it that these governments have allowed said middleman to continue funding ISIS for as long as it has?”

Precisely one week later, in even more tragic circumstances, suddenly everyone is asking this question.

And while we patiently dig to find who the on and offshore “commodity trading” middleman are, who cart away ISIS oil to European and other international markets in exchange for hundreds of millions of dollars, one name keeps popping up as the primary culprit of regional demand for the Islamic State’s “terrorist oil” – that of Turkish president Recep Erdogan’s son: Bilal Erdogan.

His very brief bio:

Necmettin Bilal Erdogan, commonly known as Bilal Erdogan (born 23 April 1980) is the third child of Recep Tayyip Erdo?an, the current President of Turkey.

After graduating from Kartal Imam Hatip High School in 1999, Bilal Erdogan moved to the US for undergraduate education. He also earned a Masters Degree in John F. Kennedy School of Government at Harvard University in 2004. After graduation, he served in the World Bank as intern for a while. He returned Turkey in 2006 and started to his business life. Bilal Erdogan is one of the three equal shareholders of “BMZ Group Denizcilik “, a marine transportation corporation.

Here is a recent picture of Bilal, shown in a photo from a Turkish 2014 article, which “asked why his ships are now in Syria”:

In the next few days, we will present a full breakdown of Bilal’s various business ventures, starting with his BMZ Group which is the name implicated most often in the smuggling of illegal Iraqi and Islamic State through to the western supply chain, but for now here is a brief, if very disturbing snapshot, of both father and son Erdogan by F. William Engdahl, one which should make everyone ask whether the son of Turkey’s president (and thus, the father) is the silent mastermind who has been responsible for converting millions of barrels of Syrian Oil into hundreds of millions of dollars of Islamic State revenue.

By F. William Engdahl, posted originally in New Eastern Outlook:

Erdogan’s Dirth Dangerous ISIS Games

More and more details are coming to light revealing that the Islamic State in Iraq and Syria, variously known as ISIS, IS or Daesh, is being fed and kept alive by Recep Tayyip Erdogan, the Turkish President and by his Turkish intelligence service, including MIT, the Turkish CIA. Turkey, as a result of Erdogan’s pursuit of what some call a Neo-Ottoman Empire fantasies that stretch all the way to China, Syria and Iraq, threatens not only to destroy Turkey but much of the Middle East if he continues on his present path.

In October 2014 US Vice President Joe Biden told a Harvard gathering that Erdogan’s regime was backing ISIS with “hundreds of millions of dollars and thousands of tons ofweapons…” Biden later apologized clearly for tactical reasons to get Erdo?an’s permission to use Turkey’s Incirlik Air Base for airstrikes against ISIS in Syria, but the dimensions of Erdogan’s backing for ISIS since revealed is far, far more than Biden hinted.

ISIS militants were trained by US, Israeli and now it emerges, by Turkish special forces at secret bases in Konya Province inside the Turkish border to Syria, over the past threeyears. Erdo?an’s involvement in ISIS goes much deeper. At a time when Washington, Saudi Arabia and even Qatar appear to have cut off their support for ISIS, they remaining amazingly durable. The reason appears to be the scale of the backing from Erdo?an and his fellow neo-Ottoman Sunni Islam Prime Minister, Ahmet Davuto?lu.

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Nice Family Business

The prime source of money feeding ISIS these days is sale of Iraqi oil from the Mosul region oilfields where they maintain a stronghold. The son of Erdogan it seems is the man who makes the export sales of ISIS-controlled oil possible.

Bilal Erdo?an owns several maritime companies. He has allegedly signed contracts with European operating companies to carry Iraqi stolen oil to different Asian countries. The Turkish government buys Iraqi plundered oil which is being produced from the Iraqi seized oil wells. Bilal Erdogan’s maritime companies own special wharfs in Beirut and Ceyhan ports that are transporting ISIS’ smuggled crude oil in Japan-bound oil tankers.

Gürsel Tekin vice-president of the Turkish Republican Peoples’ Party, CHP, declared in a recent Turkish media interview, “President Erdogan claims that according to international transportation conventions there is no legal infraction concerning Bilal’s illicit activities and his son is doing an ordinary business with the registered Japanese companies, but in fact Bilal Erdo?an is up to his neck in complicity with terrorism, but as long as his father holds office he will be immune from any judicial prosecution.” Tekin adds that Bilal’s maritime company doing the oil trades for ISIS, BMZ Ltd, is “a family business and president Erdogan’s close relatives hold shares in BMZ and they misused public funds and took illicit loans from Turkish banks.”

In addition to son Bilal’s illegal and lucrative oil trading for ISIS, Sümeyye Erdogan, the daughter of the Turkish President apparently runs a secret hospital camp inside Turkey just over the Syrian border where Turkish army trucks daily being in scores of wounded ISIS Jihadists to be patched up and sent back to wage the bloody Jihad in Syria, according to the testimony of a nurse who was recruited to work there until it was discovered she was a member of the Alawite branch of Islam, the same as Syrian President Bashar al-Assad who Erdogan seems hell-bent on toppling.

Turkish citizen Ramazan Bagol, captured this month by Kurdish People’s Defence Units,YPG, as he attempted to join ISIS from Konya province, told his captors that said he was sent to ISIS by the ‘Ismailia Sect,’ a strict Turkish Islam sect reported to be tied to Recep Erdogan. Baol said the sect recruits members and provides logistic support to the radical Islamist organization. He added that the Sect gives jihad training in neighborhoods of Konya and sends those trained here to join ISIS gangs in Syria.

According to French geopolitical analyst, Thierry Meyssan, Recep Erdogan “organised the pillage of Syria, dismantled all the factories in Aleppo, the economic capital, and stole the machine-tools. Similarly, he organised the theft of archeological treasures and set up an international market in Antioch…with the help of General Benoît Puga, Chief of Staff for the Elysée, he organised a false-flag operation intended to provoke the launching of a war by the Atlantic Alliance – the chemical bombing of la Ghoutta in Damascus, in August 2013. “

Meyssan claims that the Syria strategy of Erdo?an was initially secretly developed in coordination with former French Foreign Minister Alain Juppé and Erdogan’s then Foreign Minister Ahmet Davuto?lu, in 2011, after Juppe won a hesitant Erdogan to the idea of supporting the attack on traditional Turkish ally Syria in return for a promise of French support for Turkish membership in the EU. France later backed out, leaving Erdogan to continue the Syrian bloodbath largely on his own using ISIS.

Gen. John R. Allen, an opponent of Obama’s Iran peace strategy, now US diplomatic envoy coordinating the coalition against the Islamic State, exceeded his authorized role after meeting with Erdogan and “promised to create a “no-fly zone” ninety miles wide, over Syrian territory, along the whole border with Turkey, supposedly intended to help Syrian refugees fleeing from their government, but in reality to apply the “Juppé-Wright plan”. The Turkish Prime Minister, Ahmet Davutoglu, revealed US support for the project on the TV channel A Haber by launching a bombing raid against the PKK.” Meyssan adds.

There are never winners in war and Erdogan’s war against Syria’s Assad demonstrates that in bold. Turkey and the world deserve better. Ahmet Davutoglu’s famous “Zero Problems With Neighbors” foreign policy has been turned into massive problems with all neighbors due to the foolish ambitions of Erdogan and his gang. 

Reprinted with permission from Zero Hedge.

Capire la politica estera della Francia nel Mediterraneo: da Francesco I a oggi

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Capire la politica estera della Francia nel Mediterraneo: da Francesco I a oggi

Perché la Francia interviene da sola, prima in Libia poi in Siria? È una domanda che abbiamo sentito spesso, in particolare dopo le recenti incursioni aeree francesi contro i jihadisti siriani.



 La prima risposta è che Parigi antepone l'interesse nazionale a qualsiasi altro fattore esterno: alleanze, accordi, equilibri internazionali. Prima risposta, sì, ma non sufficiente e neanche esaustiva: infatti, per capire la politica estera francese non si può partire da Hollande; meglio cominciare da Francesco I Valois...

Nel 1525, a Pavia, l'esercito di Francesco I di Francia subisce una durissima sconfitta da parte degli imperiali di Carlo V.

Re di Spagna, il 23 ottobre 1520 Carlo da Gand è incoronato ad Acquisgrana sovrano del Sacro Romano Impero con il nome di Carlo V. Regna su un territorio che comprende i Paesi Bassi, l'Arciducato d'Austria, la Spagna, i domini italiani e le colonie americane e, dopo la battaglia di Mohacs del 1526, anche la Boemia e l' Ungheria, quest'ultima divisa con la Grande Porta (Impero ottomano, nda).

Un regno vasto, che ostacola l'espansionismo dei due “vicini”, Francia e Impero ottomano. L'epopea di Carlo Martello a Poitiers e gli echi delle crociate sono lontani e la ragion di stato supera i limiti imposti dalle differenze religiose, storiche e culturali. E' così che, nel 1536, Francesco I di Francia e il sultano Solimano il Magnifico sottoscrivono un trattato di amicizia e di commercio.

"Un'empia alleanza”, come la definirono i contemporanei, che per duecentocinquant'anni legherà i due paesi.

Amicizia, commercio, ma anche campagne militari: la Guerra d'Italia (1542-1546) vede, infatti, la flotta francese e quella corsara di Khayr al-Dīn Barbarossa attaccare i domini spagnoli e porre d'assedio Nizza (allora parte del Ducato di Savoia). Dai porti di Provenza, poi, salpano bastimenti carichi di materiale navale e bellico (in particolare artiglierie) destinate all'esercito di Solimano, violando di fatto l'embargo sulla vendita di armi che le potenze cristiane hanno imposto a Costantinopoli.

L'accordo franco ottomano continua ancora per tutto il '700; tuttavia, proprio durante il XVIII Secolo, il ridimensionamento degli equilibri internazionali porterà alla fine dell'alleanza fra Parigi e la Grande Porta. L'asse dei commerci si sposta all'Oceano Atlantico; le colonie d'oltre Oceano sono il nuovo terreno di confronto fra francesi e inglesi; a est, sulle sponde del Mar Nero, i russi strappano ai turchi il controllo di Azov e Sebastopoli, mentre nel Mediterraneo la corsa barbaresca risente della carenza di materie prime e dell'evoluzione tecnologica delle marine europee. Poi, nel 1799 Napoleone invade l'Egitto, gesto che pone fine al secolare trattato di amicizia fra il suo paese e Costantinopoli.

Diplomazia a parte, l'invasione napoleonica mette in luce anche la debolezza dei domini ottomani in Nord Africa, debolezza della quale la Francia approfitta: prendendo come pretesto una missione anti pirateria, nel 1830 occupa Algeri.

Non sarà l'unico territorio ottomano ad essere conquistato: la Tunisia cade nel 1881. Il Marocco diverrà protettorato nel 1912.

Però, governare l'Algeria non è facile, perché Costantinopoli continua ad essere riferimento politico e religioso per le genti musulmane. Dopo un trentennio di lotte, l'autorità francese emette una serie di leggi che isolano la popolazione indigena di fede islamica: prima, con il decreto che favorisce gli ebrei d'Algeria (decreto Cremieux), poi, con l'allargamento della cittadinanza agli immigrati europei. Infine, il Code de l'indigénat del 1887 contribuisce a creare un ulteriore distacco fra la cultura occidentale francese e gli algerini. 

La fine della Grande Guerra vede dissolversi il secolare Impero turco. Gli accordi di Sykes-Picot (1916) concedono alla Francia di conquistare altri due ex domini ottomani,  la Siria e il  Libano (mandato del 1920-'44). La scomparsa della Grande Porta, però, lascia spazio al nazionalismo arabo, nemico insidioso per la stabilità delle colonie in Medio Oriente e in Africa. Una stabilità che vacilla nel 1940, quando la Germania conquista la Francia.

Con la svastica che sventola sulla Tour Eiffel, qual è il futuro dei possedimenti d'oltremare? La sorte delle colonie francesi preoccupa, in primis, le forze dell'Asse.

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Siria, Libano e Nord Africa sono sotto il controllo del Governo collaborazionista di Vichy che,  sospende il decreto Cremiuex sulla cittadinanza agli ebrei per assecondare i tedeschi, questi ultimi visti con favore dalle popolazioni locali, perché nemici delle potenze coloniali.

Ma, seppure collaborazionista, lo Stato di Vichy non è incline a tutelare gli interessi del solo Terzo Reich. Attraverso l'attività diplomatica dell'ammiraglio François Darlan, lo sbarco anglo-americano in Marocco e la conquista alleata di Algeri incontrano una debole resistenza delle truppe filo tedesche. Un doppiogiochismo animato dalla speranza che USA e Gran Bretagna riconoscano ancora, a guerra finita, l'autorità francese su quelle terre.

Dal 1946 al 1954  e dal 1954 al 1962, la Francia è impegnata nelle guerre di Indocina e d' Algeria. L'impero è perso; a restare, però, sono l'interesse e l'attenzione di Parigi per i paesi francofoni della Francafrique

L'ultima eredità del colonialismo, la Legione straniera, opera ancora oggi con basi ad  Abu Dhabi e a Gibuti. Dagli Anni Sessanta, la Legione è intervenuta in Ciad ( 1988, 1996, 2008), in Congo (1997), in Libano (2006) e ancora, nel 2002, in Costa d'Avorio a sostegno del governo di Laurent Gbagbo, nell'ambito di operazioni militari condotte al di fuori dell'egida di  organizzazioni internazionali.

Più di recente, è corretto ricordare l'incursione aerea del 19 marzo 2011 in Libia,  l' Opération Serval (Mali, 2013) e i raid in Siria del 2015.  Soffermiamoci sulla Siria. Ad ottobre, il presidente Francois Hollande rifiuta una cooperazione aerea con la Russia, parla di un dossier in preparazione sui crimini di guerra di Assad e, ancora, punta il dito contro Mosca rea di colpire le forze ribelli, nemiche di Damasco. Poi, gli attentati parigini ridimensionano gli equilibri strategici della crisi siriana e tra l'Eliseo e il Cremlino c'è un avvicinamento. Il merito? Certamente i negoziati di Vienna hanno rassicurato Parigi sul futuro di Assad, distendendo, di conseguenza, i rapporti con Putin. Ma c'è anche un'altra cosa: con un'Europa blindata di fronte al pericolo terrorismo, la Russia è per i francesi una preziosa carta da giocare sia per combattere l'Isis, sia per assicurarsi, un domani, un ruolo guida nella Siria del dopo guerra. Una risorsa importante, che potrebbe convincere la Francia a lasciare nel cassetto eventuali dossier... almeno per il momento.

 @marco_petrelli

DAECH: Alliance d'un capitalisme financier terroriste et de la religion

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DAECH: Alliance d'un capitalisme financier terroriste et de la religion

par Lucie Couvreur

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lucie Couvreur, que nous estimons beaucoup ici, nous a autorisé à reprendre l'article qu'elle vient de publier sur son blog (cf. lien ci-dessous) Ceci pourra élargir le lectorat en dehors des seuls lecteurs de Médiapart On trouvera sur ce blog des informations concernant l'auteur, ainsi qu'un grand nombre de réactions intéressantes. Le lecteur comprendra sans doute très vite quelle est la religion mentionnée dans le titre.

http://blogs.mediapart.fr/blog/lucie-couvreur/211115/daec...

Au sommet du G20, qui s'est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20.(1)

Il y a un peu moins d'un an , fin 2014 , la Russie encore annonçait son intention de quitter le réseau Swift , et la mise en place d'un réseau de transactions alternatif indépendant du réseau Swift et de ses chambres de compensation (2). Les Chinois et les Brics sont également en train de s'affranchir de ce réseau .

Qu'est ce que Swift : Swift est un fournisseur mondial de services de messageries et de transactions financières sécurisées . (3)

Il travaille avec des chambres de compensation  qui gèrent les flux de manière informatisée  les paiements ,  les contreparties . Ces chambres de compensation sont des organismes privés et les Chinois se méfient tellement des chambres de compensation Européennes que tous les nouveaux contrats de swaps de devises se sont assortis de la création de chambres de compensation spécifiques entre eux et les pays avec lesquels ces contrats sont conclus . 

le «New York Times» détaillait le 23 juin 2006 comment la CIA et le département du Trésor américains ont accès depuis 2001 aux transactions bancaires internationales de milliers d'individus (citoyens américains et européens) transitant par le systèmeSWIFT. Cette coopérative bancaire qui est constituée de plus de 3.000 institutions financières situées dans 200 pays permet aux individus et aux entreprises de transférer de l'argent d'un compte à un autre. SWIFT traite quotidiennement en moyenne 11 millions de transactions financières.(4)

Voici comment l'idée d'exploiter cette base de données gigantesque a été suggérée au gouvernement américain par des membres de la communauté bancaire, qui avaient perdu un nombre élevé de leurs collègues dans les attentats. Après avoir écarté l'idée que la CIA pirate les ordinateursarrow-10x10.png de SWIFT, un accord secret fut conclu avec la coopérative, qui laissa libre accès à ses informations. Lors des premiers mois, toutes les informations contenues furent analysées, comme par exemple l'ensemble des transactions en provenance de l'Arabie Saoudite, d'où provenait la majorité des terroristes. (4)

Aujourd'hui , comme le dit Jean Claude Paye  dans l'article cité ci-dessus, les transactions financières internationales , sauf celles des pays exclus du réseau comme le fut l'Iran ou celles des pays qui ne veulent pas s'y inscrire ou qui s'en désinscrivent , comme la Chine et la Russie ,  sont TOUTES contrôlées par l'administration américaine . 

Ce sont ces chambres de compensation  dont la plupart sont aux mains des  financiers américains et le réseau associé  qui est désormais lui même contrôlé par l'administration américaine qui donnent  les possibilités d'un contrôle quasi absolu .  C'est par ce biais que la BNP a eu l'année dernière une amende de plusieurs milliards , la chambre de compensation ayant indiqué à l'administration américaine des transactions à destination de pays sous embargo (5) 

Dans l'organisation actuelle de l'Etat Islamique , il y a quelque chose d'assez étonnant  : il a conservé les banques sur lesquelles il a mis la main . Et il vit pour grande partie des revenus pétroliers dont il est difficile d'imaginer qu'ils se règlent tous en or ou en liasses de billets ,  comme d'ailleurs les livraisons de blé ou d'antiquités volés sur les sites syriens ou Irakiens , surtout avec les contrôles mis en place par les différents gouvernements occidentaux sur les transactions en liquide. 

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Donc ils se règlent via des virements bancaires ,  gérés par des chambres de compensation ,  qui établissent les contreparties .. et ces chambres de compensation savent également très bien ce qui se passe en Turquie, au Qatar  et en Arabie Saoudite .. puisque comme l'explique l'article de Jean Claude Paye ci dessus   après les attentats de 2001 , l'administration américaine a utilisé ces informations pour trouver les origines des fonds d'Al Queida . 

On peut trouver également d'autres exemples des rôles joués par ces chambres de compensation .. dans les multiples rôles joués par Clearstream devenue Euroclear . 

Un exemple : 

Un autre exemple d'utilisation de Cedel a lieu dans l'affaire des otages de l'ambassade des États-Unis à Téhéran. Rappelons-en le contexte : les sondages donnaient le président sortant, Jimmy Carter, au coude à coude avec Ronald Reagan. Une libération des otages avant le jour des élections signifiait la quasi réélection du premier. Reagan négocia discrètement avec les ayatollahs une libération ultérieure, en échange de titres et d'armes permettant à l'Iran de se mesurer à l'Irak. L'envoi des titres ne pouvait se réaliser qu'en multipliant des mouvements financiers fractionnés et transitant par des pays tiers pour mieux se dissimuler. C'est ainsi que Backes reçut l'ordre des Banques Centrales américaine et anglaise de prélever 7 millions de dollars sur des comptes détenus par deux grandes banques privées étasuniennes dans des paradis fiscaux et de les transférer à la Banque Nationale d'Algérie, jouant le rôle de centralisateur des fonds destinés aux Iraniens. En l'absence de ses supérieurs et dans l'impossibilité d'obtenir l'accord des titulaires des comptes à débiter, Backes transgressa les règles et obtempéra : les otages furent libérés le surlendemain...(6)

Comme le dit Attac se basant sur le livre de  Denis Robert lors : Révélations  

Il nous a semblé important de revenir sur le mécanisme utilisé par les grandes banques, par les banques centrales des États puis directement par les multinationales, pour faire transférer leurs valeurs mobilières autour de la planète pratiquement instantanément.

le monde entier a pu se rendre compte que les chambres de compensation permettaient, entre autre, au crime organisé de blanchir les énormes quantités d'argent liquide provenant de leurs différents trafics de drogue, d'armes, d'êtres humains ainsi que du racket et de la prostitution. (6).

Cette absence de recherches du côté financier a d'ailleurs déjà étonné plusieurs personnes. 

"Daech", l'enquête d'Arte : mais que font les banques ? Il faut taper là où ça fait mal

Pas de sanction ? C'est incompréhensible

Les reportages diffusés sur Arte ce mardi soulèvent autant de questions qu'ils offrent quelques réponses. Même si selon ces journalistes, Daech ne dépend plus aujourd'hui de financements extérieurs et est devenue totalement autonome, il n'en reste pas moins que par l'intermédiaire des établissements situés sur son territoire, l'organisation accède également aux réseaux bancaires internationaux.

Comment est-il donc possible que ces mêmes banques, nouvelles puissances mondiales qui semblent désormais prendre le pas sur le pouvoir politique, décidant même de nos réformes à mettre en place, n'aient pas encore fermé les robinets de l'EIL, et vidé les comptes de cette multinationale qu'est devenue Daech ? 

Dans la mesure où cet état autoproclamé, qui n'est rien d'autre qu'une entreprise criminelle sous couvert de foi, n'a donc aucune légitimité il est incompréhensible qu'elle puisse jouir des réseaux bancaires internationaux et se donner ainsi une dimension étatique et une légitimité.

Sur ce point, la réponse comme le silence de Jean-Charles Brisard sont à la fois édifiants et inquiétants : 

"- Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont maintenu l'architecture des banques. On estime qu'ils contrôlent à peu près 24 banques et branches bancaires à la fois en Irak et en Syrie. Et ce qui est étonnant est que ces banques fonctionnent toujours à l'heure où on parle, ces banques effectuent toujours des transactions internationales.

- Y a pas de sanction ?, demande le journaliste.

- Y a pas de sanction, pour l'instant", répond Jean-Charles Brisard.

ISIS-Oil.jpgDonc nous nous trouvons dans un contexte ou des attentats immondes se produisent sur notre sol , via un mouvement ou une organisation dont les financements sont tout à fait identifiables  par ceux qui en ont les moyens ,  du fait en particulier de leurs relations suivies avec les pays soupçonnés de continuer à aider ce mouvement : la Turquie, le Qatar , l'Arabie Saoudite .. 

Qui sont capables d'estimer le montant des livraisons pétrolières de cette même organisation grâce à une société américaine du nom d'IHS qui travaille en relations directes avec l'administration américaine (8) 

Dont les enjeux vont visiblement bien au delà de la simple destruction de cet Etat Islamique: 

L'enjeu des gazoducs (9)

Les tracés des pipelines en compétition pour l'importation du Gaz de la Caspienne et du Moyen-Orient jusqu'à l'Europe du sud-est

Il semble qu'il existe d'autres intérêts aux objectifs US que de disposer du pétrole syrien. Les américains cherchent également à contrôler le débit du pétrole ainsi que ses ventes à d'autres nations ce qui est bien plus important pour atteindre une hégémonie globale. Leur objectif pourrait également aussi concerner davantage les réserves gazières d'Iran et de Russie que leur intérêt pour le pétrole syrien.

The Guardian déclare :

En 2009... Assad refusa de signer une proposition d' accord avec le Qatar qui proposait de construire un pipeline partant de ses champs du nord, contigus aux champs pétrolifères iraniens de South Pars et traversant l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Syrie puis la Turquie en vue de fournir les marchés européens, tout en contournant tout particulièrement la Russie. La logique d'Assad consistait à « protéger les intérêts de son allié russe », qui est le premier fournisseur de gaz naturel en Europe.

Au lieu de cela, l'année suivante, Assad a poursuivi les négociations en faveur d'un plan alternatif de 10 millions de dollars avec l'Iran pour la construction d'un pipeline qui passerait par l'Irak et la Syrie et qui permettrait potentiellement à l'Iran de fournir à l'Europe du gaz issu de ses champs de South Pars partagés avec le Qatar. Le protocole d'entente (MoU) mis en place pour le projet fut signé en juillet 2012 – juste au moment où la guerre civile syrienne gagnait Damas et Alep – et précédemment cette année, l'Irak signait un accord cadre pour la construction des pipelines de gaz. Le projet de pipeline Iran/Irak/Syrie fut un camouflet au regard des plans qatari.

Le projet de pipeline prévu par l'Iran, l'Irak et la Syrie passant par la côte syrienne et dans la Méditerranée au long de laquelle la Russie est présente, permettrait un contrôle russe sur la production et le débit du gaz iranien atténuant ainsi les rivalités entre les divers pays concernés.

L'intérêt du Qatar à financer l'insurrection avait pour objectif de renverser la Syrie et d'installer une opposition malléable qui signerait l'accord qatari sur le pipeline. La Turquie, l'Arabie Saoudite et la Jordanie avaient elles aussi tout intérêt à ce que ce plan aboutisse. Cette opération répondait aux objectifs américains de casser et d'affaiblir l'influence russe sur l'Europe.

Et on voudrait nous faire croire qu'ils ne peuvent pas identifier les financeurs de l'organisation en question ??? 

Alors quand Jean François Gayraud parle de capitalisme financier devenu criminel (10) , là on peut dire que ce capitalisme là est carrément devenu terroriste  et qu'il y a aujourd'hui tous les moyens d'identifier les donneurs d'ordre, à condition bien sûr de le vouloir, ce qui ne semble visiblement pas être le cas !!!

Parce qu'en plus , il y a une autre chose dont je suis certaine : ce ne sont pas les fanatiques religieux manipulés par Daesch qui risquent de comprendre ou de créer quoique ce soit en transactions financières informatisées pour répondre à leurs propresarrow-10x10.png besoins..  

Dans la tradition islamiste pure et dure la finance est "haram" .. donc interdite aux croyants . C'est la raison pour laquelle ils ont créé des banques islamiques , pour que la méthodologie financière puisse s'harmoniser avec les prescriptions coraniques qui interdisent l'usure et ce que nous appelons "le modèle de la dette" . 

Et en plus ils nous prennent pour des CONS ... 

1) https://francais.rt.com/international/10545-poutine-daesh...

2) http://lemondealenversblog.com/2014/11/15/la-russie-lance...

3) http://www.swift.com/products_services/clearing_overview?...

4) http://webduweb.free.fr/swift.htm

(5) http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/03/la...

6) http://www.suisse.attac.org/Clearstream-La-chambre-de

7) http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1322550-daech-l-...

(8) http://alyaexpress-news.com/2014/10/letat-islamique-ou-is...

(9) http://reseauinternational.net/les-etats-unis-detruisent-...

10) http://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/droi...


 Lucie Couvreur

samedi, 28 novembre 2015

Stumbling to War With Russia?

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Stumbling to War With Russia?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Turkey’s decision to shoot down a Russian warplane was a provocative and portentous act.

That Sukhoi Su-24, which the Turks say intruded into their air space, crashed and burned — in Syria. One of the Russian pilots was executed while parachuting to safety. A Russian rescue helicopter was destroyed by rebels using a U.S. TOW missile. A Russian marine was killed.

“A stab in the back by the accomplices of terrorists,” said Vladimir Putin of the first downing of a Russian warplane by a NATO nation in half a century. Putin has a point, as the Russians are bombing rebels in northwest Syria, some of which are linked to al-Qaida.

As it is impossible to believe Turkish F-16 pilots would fire missiles at a Russian plane without authorization from President Tayyip Recep Erdogan, we must ask: Why did the Turkish autocrat do it?

Why is he risking a clash with Russia?

Answer: Erdogan is probably less outraged by intrusions into his air space than by Putin’s success in securing the Syrian regime of Bashar Assad, whom Erdogan detests, and by relentless Russian air strikes on Turkmen rebels seeking to overthrow Assad.

Imperiled strategic goals and ethnicity may explain Erdogan. But what does the Turkish president see down at the end of this road?

And what about us? Was the U.S. government aware Turkey might attack Russian planes? Did we give Erdogan a green light to shoot them down?

These are not insignificant questions.

For Turkey is a NATO ally. And if Russia strikes back, there is a possibility Ankara will invoke Article V of NATO and demand that we come in on their side in any fight with Russia.

And Putin was not at all cowed. Twenty-four hours after that plane went down, his planes, ships and artillery were firing on those same Turkmen rebels and their jihadist allies.

Politically, the Turkish attack on the Sukhoi Su-24 has probably aborted plans to have Russia join France and the U.S. in targeting ISIS, a diplomatic reversal of the first order.

Indeed, it now seems clear that in Syria’s civil war, Turkey is on the rebel-jihadist side, with Russia, Iran and Hezbollah on the side of the Syrian regime.

But whose side are we on?

As for what strategy and solution President Obama offers, and how exactly he plans to achieve it, it remains an enigma.

Nor is this the end of the alarming news.

According to The Times of Israel, Damascus reports that, on Monday, Israel launched four strikes, killing five Syrian soldiers and eight Hezbollah fighters, and wounding others.

Should Assad or Hezbollah retaliate, this could bring Israel more openly into the Syrian civil war.

And if Israel is attacked, the pressure on Washington to join her in attacking the Syrian regime and Hezbollah would become intense.

Yet, should we accede to that pressure, it could bring us into direct conflict with Russia, which is now the fighting ally of the Assad regime.

Something U.S. presidents conscientiously avoided through 45 years of Cold War — a military clash with Moscow — could become a real possibility. Does the White House see what is unfolding here?

Elsewhere, yet another Russia-NATO clash may be brewing.

In southern Ukraine, pylons supporting the power lines that deliver electricity to Crimea have been sabotaged, blown up, reportedly by nationalists, shutting off much of the electric power to the peninsula.

Repair crews have been prevented from fixing the pylons by Crimean Tatars, angry at the treatment of their kinfolk in Crimea.

In solidarity with the Tatars, Kiev has declared that trucks carrying goods to Crimea will not be allowed to cross the border.

A state of emergency has been declared in Crimea.

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Russia is retaliating, saying it will not buy produce from Ukraine, and may start cutting off gas and coal as winter begins to set in.

Ukraine is as dependent upon Russia for fossil fuels as Crimea is upon Ukraine for electricity. Crimea receives 85 percent of its water and 80 percent of its electricity from Ukraine.

Moreover, Moscow’s hopes for a lifting of U.S. and EU sanctions, imposed after the annexation of Crimea, appear to be fading.

Are these events coordinated? Has the U.S. government given a go-ahead to Erdogan to shoot down Russian planes? Has Obama authorized a Ukrainian economic quarantine of Crimea?

For Vladimir Putin is not without options. The Russian Army and pro-Russian rebels in southeast Ukraine could occupy Mariupol on the Black Sea and establish a land bridge to Crimea in two weeks.

In Syria, the Russians, with 4,000 troops, could escalate far more rapidly than either us or our French allies.

As of today, Putin supports U.S.-French attacks on ISIS. But if we follow the Turks and begin aiding the rebels who are attacking the Syrian army, we could find ourselves eyeball to eyeball in a confrontation with Russia, where our NATO allies will be nowhere to be found.

Has anyone thought this through?

vendredi, 27 novembre 2015

Guy Mettan et la Russie

 

Guy Mettan et la Russie

Conférence de l'ASIN (Association pour une Suisse Indépendante et Neutre), Genève, 21 novembre 2015

Geopolítica en el entorno del Mar Negro

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Geopolítica en el entorno del Mar Negro

Türkei will Terroristen in Syrien um jeden Preis schützen

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Abschuss von russischem Kampfjet:

Türkei will Terroristen in Syrien um jeden Preis schützen

Ex: http://www.unzensuriert.at

Der Abschuss eines russischen Kampfjets durch die Türkei ist nur ein weiterer Beweis. Die Türkei hat kein Interesse an einer Zerschlagung des IS.

Nach dem Abschuss eines russischen SU-24 Kampfjets durch das türkische Militär, nehmen die Spannungen in der Nah-Ost-Region dramatisch zu. Während die Türken von einer rechtswidrigen Luftraumverletzung sprechen, präsentiert Russland erdrückende Beweise, warum die Türkei tatsächlich kein Interesse an Luftschlägen gegen Terroristen in Syrien hat. Es geht unter anderem um Öl.

Türkei importiert Öl vom IS

Während die Türkei wegen einer angeblichen Luftraumverletzung gleich auf volle Konfrontation setzte und einen Kampfjet vom Himmel schoss, betonten die russischen Piloten, es habe keinerlei Warnung seitens der Türken gegeben, wie dies zunächst behauptet wurde. Daher stellte sich Russland die Frage warum die Türkei äußerst allergisch auf die Luftschläge im Grenzgebiet reagiert. Während Präsident Wladimir Putin bereits Wirtschaftssanktionen gegen die Türkei plant, wurde nun bekannt, dass im Grenzgebiet ein reger Handel mit Öl vom Islamischen Staat stattfinden soll. Premierminister Dimitri Medvedev betonte: Einige türkische Offizielle hätten ein starkes Interesse an Öl aus den von Islamisten kontrollierten Gebieten. Dieses soll wiederum an Europa weiterverkauft werden. Hunderte LKWs mit Öl aus der IS-Hochburg Raqqa dürften regelmäßig die türkische Grenze passieren.

Bereits in der Vergangenheit stand die Türkei massiv in der Kritik, wie Unzensuriert.at berichtete, da sie Islamisten ungehindert die Grenze zu Syrien passieren ließ. Die Türkei sprach sich zudem immer wieder gegen militärische Maßnahmen im Kampf gegen den IS aus, während sie selbst kurdische Gebiete im Irak bombardieren lässt.

Turkmenen als Vorwand für IS-Unterstützung

Die Türkei beruft sich bei ihrem Vorgehen unter anderem auf die Minderheit der Turkmenen in Syrien. Diese stehen an vorderster Front beim Kampf gegen Syriens Präsident Bashar al-Assad und kooperieren auch mit Islamistengruppierungen wie der Al-Nursa Front und dem IS. Der türkische Präsident Recep Tayyip Erdoğan sieht das Gebiet der Turkemenen als „Ostukraine“ der Türkei an, weshalb die dortigen Kämpfer auch von türkischen Spezialeinheiten im Kampf gegen Assad trainiert wurden. Die Luftschläge Russlands gegen die Terroristen sind der Türkei nun ein Dorn im Auge. 

Russland wiederum cancelte zahlreiche Projekte mit der Türkei als Reaktion auf die offene Provokation. Die Türkei habe eine direkte Konfrontation Russlands mit der NATO riskiert und das könne nicht hingenommen werden, so Putin, der die Türkei dabei auch als „Handlanger der Terroristen in der Region bezeichnete. Gaspipeline- und Atomkraft-Projekte Russlands mit der Türkei sollen zukünftig auf Eis gelegt werden. Russischen Staatsbürgern wurde zudem von einer Reise in die Türkei aus Sicherheitsgründen abgeraten. 

jeudi, 26 novembre 2015

Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

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Robert Steuckers :
Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

Dérives multiples en marge de la crise grecque

La crise grecque est majoritairement perçue comme une crise économique et monétaire, détachée de tout contexte historique et géopolitique. Les technocrates et les économistes, généralement des bricoleurs sans vision ni jugeote, englués dans un présentisme infécond, n’ont nullement réfléchi à la nécessité, pour l’Europe, de se maintenir solidement dans cet espace est-méditerranéen, dont la maîtrise lui assure la paix. Sans présence forte dans cet espace, l’Europe est déforcée. Ce raisonnement historique est pourtant établi : les croisades, l’intervention aragonaise en Grèce au 14ème siècle (avec la caste guerrière des Almogavares), etc. montrent clairement que ce fut toujours une nécessité vitale d’ancrer une présence européenne dans cet archipel hellénique, menacé par les faits turc et musulman. L’absence de mémoire historique,entretenue par les tenants de nos technocraties banquières et économistes, a fait oublier cette vérité incontournable de notre histoire : la gestion désastreuse de la crise grecque le montre à l’envi.

Erdogan, Toynbee et la dynamique turque

La puissance régionale majeure dans cet espace est aujourd’hui la Turquie d’Erdogan, même si toute puissance véritable, de nos jours, est tributaire, là-bas, de la volonté américaine, dont l’instrument est la flotte qui croise dans les eaux de la Grande Bleue. Trop peu nombreux sont les décideurs européens qui comprennent les ressorts anciens de la dynamique turque dans cette région, qui donne accès à la Mer Noire, aux terres noires d’Ukraine, au Danube, au Caucase, au Nil (et donc au cœur de l’Afrique orientale), à la Mer Rouge et au commerce avec les Indes. Comprendre la géopolitique à l’œuvre depuis toujours, dans ce point névralgique du globe, même avant toute présence turque, est un impératif de lucidité politique. Nous avons derrière nous sept siècles de confrontation avec le fait turc-ottoman mais c’est plutôt dans l’histoire antique qu’il convient de découvrir comment, dans la région, le territoire en lui-même confère un pouvoir, réel ou potentiel, à qui l’occupe. C’est le byzantinologue Arnold J. Toynbee, directeur et fondateur du « Royal Institute of International Affairs » (RIIA), et par là même inspirateur de bon nombre de stratégies britanniques (puis américaines), qui a explicité de la manière la plus claire cette dynamique que pas un responsable européen à haut niveau ne devrait perdre de vue : la domination de l’antique Bithynie, petit territoire situé juste au-delà du Bosphore en terre anatolienne, permet, s’il y a impulsion adéquate, s’il y a « response » correcte au « challenge » de la territorialité bithynienne (pour reprendre le vocabulaire de Toynbee), la double maîtrise de l’Egée et de la Mer Noire. Rome devient maîtresse de ces deux espaces maritimes après s’être assurée du contrôle de la Bithynie (au prix des vertus de César, insinuaient les méchantes langues romaines…). Plus tard, cette Bithynie deviendra le territoire initial du clan d’Osman (ou Othman) qui nous lèguera le terme d’« ottoman ».

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Une Grèce antique pontique et méditerranéenne

On parle souvent de manière figée de la civilisation grecque antique, en faisant du classicisme non dynamique à la manière des cuistres, en imaginant une Grèce limitée tantôt à l’aréopage d’Athènes tantôt au gymnase de Sparte, tantôt aux syllogismes de ses philosophes ou à la géométrie de ses mathématiciens, une Grèce comme un îlot isolé de son environnement méditerranéen et pontique. Le point névralgique de cette civilisation, bien plus complexe et bien plus riche que les petits professeurs classicistes ne l’imaginaient, était le Bosphore, clef de l’ensemble maritime Egée/Pont Euxin. Le Bosphore liait la Grèce égéenne à la Mer Noire, la Crimée et l’Ukraine, d’où lui venait son blé et, pour une bonne part, son bois et ses gardes scythes, qui assuraient la police à Athènes. La civilisation hellénique est donc un ensemble méditerranéen et pontique, mêlant divers peuples, de souches européennes et non européennes, en une synthèse vivante, où les arrière-pays balkaniques, les Thraces et les Scythes, branchés sur l’Europe du Nord finno-ougrienne via les fleuves russes, ne sont nullement absents. L’espace hellénique, la future Romania d’Orient hellénophone, l’univers byzantin possèdent donc une dimension pontique et l’archipel proprement hellénique est la pointe avancée de ce complexe balkano-pontique, situé au sud du cours du Danube. En ce sens, l’espace grec d’aujourd’hui, où s’étaient concentrées la plupart des Cités-Etats de la Grèce classique, est le prolongement de l’Europe danubienne et balkanique en direction du Levant, de l’Egypte et de l’Afrique. S’il n’est pas ce prolongement, si cet espace est coupé de son « hinterland » européen, il devient ipso facto le tremplin du Levant et, éventuellement, de l’Egypte, si d’aventure elle redevenait une puissance qui compte, comme au temps de Mehmet Ali, en direction du cœur danubien de l’Europe.

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bithynia.gifToynbee, avec sa thèse bithynienne, a démontré, lui, que si l’hellénité (romaine ou byzantine) perd la Bithynie proche du Bosphore et disposant d’une façade pontique, la puissance qui s’en empareraitpourrait aiséments’étendre dans toutes les directions : vers les Balkans et le Danube, vers la Crimée, la Mer Noire et le cours des grands fleuves russes, vers le Caucase (la Colchide), tremplin vers l’Orient perse, vers l’Egypte en longeant les côtes syrienne, libanaise, palestinienne et sinaïque, vers le Nil, artère menant droit au cœur de l’Afrique orientale, vers la Mer Rouge qui donne accès au commerce avec l’Inde et la Chine, vers la Mésopotamie et le Golfe Persique. L’aventure ottomane, depuis la base initiale des territoires bithynien et péri-bithynien d’Osman, prouve largement la pertinence de cette thèse. L’expansion ottomane a créé un verrou d’enclavement contre lequel l’Europe a buté pendant de longs siècles. La Turquie kémaliste, en rejetant l’héritage ottoman, a toutefois conservé un pouvoir régional réel et un pouvoir global potentiel en maintenant le territoire bithynien sous sa souveraineté. Même si elle n’a plus les moyens techniques, donc militaires, de reprendre l’expansion ottomane, la Turquie actuelle, post-kémaliste, garde des atouts précieux, simplement par sa position géographique qui fait d’elle, même affaiblie, une puissance régionale incontournable.

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Une Turquie ethniquement et religieusement fragmentée derrière un unanimisme apparent

Le fait turc consiste en un nationalisme particulier greffé sur une population, certes majoritairement turque et musulmane-sunnite, mais hétérogène si l’on tient compte du fait que ces citoyens turcs ne sont pas nécessairement les descendants d’immigrants guerriers venus d’Asie centrale, berceau des peuples turcophones : beaucoup sont des Grecs ou des Arméniens convertis en surface, professant un islam édulcoré ou un laïcisme antireligieux ; d’autres sont des Kurdes indo-européens sunnites ou des Arabes sémitiques également sunnites ; d’autres encore descendent d’immigrants balkaniques islamisés ou de peuples venus de la rive septentrionale de la Mer Noire ; à ces fractures ethniques, il convient d’ajouter les clivages religieux: combien de zoroastriens en apparence sunnites ou alévites, combien de derviches à la religiosité riche et séduisante, combien de Bosniaquesslaves dont les ancêtres professaient le manichéisme bogomile, combien de chiites masqués chez les Kurdes ou les Kurdes turcisés, toutes options religieuses anciennes et bien ancrées que l’Européen moyen et les pitres politiciens, qu’il élit, sont incapables de comprendre ?


Le nationalisme turc de facture kémaliste voulait camper sur une base géographique anatolienne qu’il espérait homogénéiser et surtout laïciser, au nom d’un tropisme européen. Le nationalisme nouveau, porté par Erdogan, l’homme qui a inauguré l’ère post-kémaliste, conjugue une option géopolitique particulière, celle qui combine l’ancienne dynamique ottomane avec l’idéal du califat sunnite. Les Kurdes, jadis ennemis emblématiques du pouvoir kémaliste et militaire, sont devenus parfois, dans le discours d’Erdogan, des alliés potentiels dans la lutte planétaire amorcée par les sunnites contre le chiisme ou ses dérivés. Mais tous les Kurdes, face à l’acteur récent qu’est l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ne se sentent pas proches de ce fondamentalisme virulent et ne souhaitent pas, face à un sunnisme militant et violent, céder des éléments d’émancipation traditionnels, légués par leurs traditions gentilices indo-européennes, par un zoroastrisme diffus se profilant derrière un sunnisme de façade et de convention, etc.

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Erdogan toutefois, avec son complice l’ancien président turc Gül, avait avancé l’hypothèse d’un néo-ottomanisme affable, promettant, avec le géopolitologue avisé Davoutoglu, « zéro conflits aux frontières ». Cette géopolitique de Davoutoglu se présentait, avant les dérapages plus ou moins pro-fondamentalistes d’Erdogan et le soutien à l’Etat islamique contre les Alaouites pro-chiites du pouvoir syrien, comme une ouverture bienveillante des accès qu’offre le territoire turc, union des atouts géographiques bithynien et anatolien.

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Echec du néo-ottomanisme

L’Europe, si elle avait été souveraine et non pas gouvernée par des canules et des ignorants, aurait parfaitement pu admettre la géopolitique de Davoutoglu, comme une sorte d’interface entre le bloc européen (de préférence libéré de l’anachronisme « otanien ») et le puzzle complexe et explosif du Levant et du Moyen-Orient, que le néo-ottomanisme déclaré aurait pu apaiser et, par la même, il aurait annihilé certains projets américains de balkaniser durablement cette région en y attisant la lutte de tous contre tous, selon la théorie de Donald M. Snow (l’intensification maximale du désordre par les uncivilwars).

Cependant l’Europe, entre la parution des premiers écrits géopolitiques et néo-ottomanistes de Davoutoglu et les succès de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, a connu un ressac supplémentaire, qui se traduit par une forme nouvelle d’enclavement : elle n’a plus aucune entrée au Levant, au Moyen-Orient ou même en Afrique du Nord, suite à l’implosion de la Libye. La disparition du contrôle des flux migratoires par l’Etat libyen fait que l’Europe se trouve assiégée comme avant le 16ème siècle : elle devient le réceptacle d’un trop-plein de population (essentiellement subsaharienne) et cesse d’être la base de départ d’un trop-plein de population vers les Nouveaux Mondes des Amériques et de l’Océanie. Elle n’est plus une civilisation qui rayonne, mais une civilisation que l’on hait et que l’on méprise (aussi parce que les représentants officiels de cette civilisation prônent les dérives du festivisme post-soixante-huitard qui révulsent Turcs, Africains et Arabo-Musulmans).

Dimensions adriatiques

Si cette civilisation battue en brèche perd tous ses atouts en Méditerranée orientale et si la Grèce devient un maillon faible dans le dispositif européen, ce déclin irrémédiable ne pourra plus prendre fin. Raison majeure, pour tous les esprits qui résistent aux dévoiements imposés, de relire l’histoire européenne à la lumière des événements qui ont jalonné l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée, de l’Adriatique et de la République de Venise (et des autres Cités-Etats commerçantes et thalassocratiques de la péninsule italienne). L’Adriatique est la portion de la Méditerranée qui s’enfonce le plus profondément vers l’intérieur des terres et, notamment, vers les terres, non littorales, où l’allemand est parlé, langue la plus spécifiquement européenne, exprimant le plus profondément l’esprit européen. La Styrie et la Carinthie sont des provinces autrichiennes germanophones en prise sur les réalités adriatiques et donc méditerranéennes, liées territorialement à la Vénétie. L’Istrie, aujourd’hui croate, était la base navale de la marine austro-hongroise jusqu’au Traité de Versailles. L’Adriatique donne accès au bassin oriental de la Méditerranée et c’est la maîtrise ininterrompue de ses eaux qui a fait la puissance de Venise, adversaire tenace de l’Empire ottoman. Venise était présente en Méditerranée orientale, Gênes en Crimée, presqu’île branchée sur les routes de la soie, laissées ouvertes par les Tatars avant qu’ils ne se soumettent à la Sublime Porte. Cette géopolitique vénitienne, trop peu arcboutée sur une masse territoriale assez vaste et substantielle, n’est peut-être plus articulable telle quelle aujourd’hui : aucun micro-Etat, de dimension urbaine ou ne disposant pas d’une masse de plusieurs dizaines de millions d’habitants, ne pourrait fonctionner aujourd’hui de manière optimale ni restituer une géopolitique et une thalassopolitique de grande ampleur, suffisante pour sortir justement toute la civilisation européenne de l’impasse et de l’enclavement dans lesquels elle chavire de nos jours.

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Double atout d’une géostratégie néo-vénitienne

Le concert européen pourrait déployer unenouvelle géopolitique vénitienne, qui serait une perspective parmi bien d’autres tout aussi fécondes et potentielles, pour sortir de l’impasse actuelle ; cette géopolitique vénitienne devrait dès lors être articulée par un ensemble cohérent, animé par une vision nécessairement convergente et non plus conflictuelle. Cette vision pourrait s’avérer très utile pour une projection européenne efficace vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers l’espace pontique. Venise, et Gênes, se projetaient vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers la Mer Noire, au-delà du Bosphore tant que Byzance demeurait indépendante. Cette double projection donnait accès aux routes de la soie, au départ de la Crimée vers la Chine et aussi, mais plus difficilement au fil des vicissitudes qui ont affecté l’histoire du Levant, au départ d’Antioche et des ports syriens et libanais vers les routes terrestres qui passaient par la Mésopotamie et la Perse pour amener les caravanes vers l’Inde ou le Cathay.

La présence des villes marchandes italiennes à Alexandrie d’Egypte donnait aussi accès au Nil, à cette artère nilotique qui plongeait, au-delà des cataractes vers les mystères de l’Afrique subsaharienne et vers le royaume chrétien d’Ethiopie. Les constats que nous induisent à poser une observation des faits géopolitiques et géostratégiques de l’histoire vénitienne et génoise devraient tout naturellement amener un concert européen sérieux, mener par des leaders lucides, à refuser tout conflit inutile sur le territoire de l’Ukraine actuelle car ce territoire donne accès aux nouvelles routes qui mènent de l’Europe occidentale à la Chine, que celles-ci soient ferroviaires (les projets allemands, russes et chinois de développement des trains à grande vitesse et à grande capacité) ou offre le transit à un réseau d’oléoducs et de gazoducs. Aucune coupure ne devrait entraver le développement de ces voies et réseaux. De même, les territoires libanais, syriens et irakiens actuels, dans l’intérêt d’un concert européen bien conçu, devraient ne connaître que paix et harmonie, afin de restaurer dans leur plénitude les voies d’accès aux ex-empires persans, indiens et chinois. Le regard vénitien ou génois que l’on pourrait jeter sur les espaces méditerranéen oriental et pontique permettrait de générer des stratégies de désenclavement.

L’Europe est ré-enclavée !

Aujourd’hui, nous vivons une période peu glorieuse de l’histoire européenne, celle qui est marquée par son ré-enclavement, ce qui implique que l’Europe a perdu tous les atouts qu’elle avait rudement acquis depuis la reconquista ibérique, la lutte pluriséculaire contre le fait ottoman, etc. Ce ré-enclavement est le résultat de la politique du nouvel hegemon occidental, les Etats-Unis d’Amérique. Ceux-ci étaient les débiteurs de l’Europe avant 1914. Après le désastre de la première guerre mondiale, ils en deviennent les créanciers. Pour eux, il s’agit avant tout de maintenir le vieux continent en état de faiblesse perpétuelle afin qu’il ne reprenne jamais plus du poil de la bête, ne redevienne jamais leur créancier. Pour y parvenir, il faut ré-enclaver cette Europe pour que, plus jamais, elle ne puisse rayonner comme elle l’a fait depuis la découverte de l’Amérique et depuis les explorations portugaises et espagnoles du 16ème siècle. Cette stratégie qui consiste à travailler à ré-enclaver l’Europe est la principale de toutes les stratégies déployées par le nouvel hegemon d’après 1918.

versailles.pngMême s’ils ne signent pas le Traité de Versailles, les Etats-Unis tenteront, dès la moitié des années 20, de mettre l’Europe (et tout particulièrement l’Allemagne) sous tutelle via une politique de crédits. Parallèlement à cette politique financière, les Etats-Unis imposent dans les années 20 des principes wilsoniens de droit international, faussement pacifistes, visant à priver les Etats du droit à faire la guerre, surtout les Etats européens, leurs principaux rivaux, et le Japon, dont ils veulent s’emparer des nouvelles conquêtes dans le Pacifique. On peut évidemment considérer, à première vue mais à première vue seulement, que cette volonté de pacifier le monde est positive, portée par un beau projet philanthropique. L’objectif réel n’est pourtant pas de pacifier le monde, comme on le perçoit parfaitement aujourd’hui au Levant et en Mésopotamie, où les Etats-Unis, via leur golem qu’est Daech, favorisent « l’intensification maximale du désordre ». L’objectif réel est de dépouiller tout Etat, quel qu’il soit, quelle que soient ses traditions ou les idéologies qu’il prône, de sa souveraineté. Aucun Etat, fût-il assiégé et étouffé par ses voisins, fût-il placé par ses antécédents historiques dans une situation d’in-viabilité à long terme à cause d’une précédente mutilation de son territoire national, n’a plus le droit de rectifier des situations dramatiques qui condamnent sa population à la misère, à l’émigration ou au ressac démographique. Or la souveraineté, c’était, remarquait Carl Schmitt face au déploiement de ce wilsonisme pernicieux, la capacité de décider de faire la guerre ou de ne pas la faire, pour se soustraire à des situations injustes ou ingérables. Notamment, faire la guerre pour rompre un encerclement fatidique ou un enclavement qui barrait la route à la mer et au commerce maritime, était considéré comme légitime. Le meilleur exemple, à ce titre, est celui de la Bolivie enclavée au centre du continent sud-américain, suite à une guerre du 19ème siècle, où le Pérou et le Chili lui avaient coupé l’accès au Pacifique : le problème n’est toujours pas résolu malgré l’ONU. De même, l’Autriche, vaincue par Napoléon, est privée de son accès à l’Adriatique par l’instauration des « départements illyriens » ; en 1919, Clémenceau lui applique la même politique : la naissance du royaume de Yougoslavie lui ôte ses bases navales d’Istrie (Pola), enlevant par là le dernier accès des puissances centrales germaniques à la Méditerranée. L’Autriche implose, plonge dans la misère et accepte finalement l’Anschluss en 1938, dont la paternité réelle revient à Clémenceau.

Versailles et le wilsonisme bétonnent le morcellement intra-européen

Ensuite, pour l’hegemon, il faut conserver autant que possible le morcellement territorial de l’Europe. Déjà, les restrictions au droit souverain de faire la guerre gèle le tracé des frontières, souvent aberrant en Europe, devenu complètement absurde après les traités de la banlieue parisienne de 1919-1920, lesquels rendaient impossible tout regroupement impérial et, plus précisément, toute reconstitution, même pacifique, de l’ensemble danubien austro-hongrois, création toute naturelle de la raison vitale et historique. Ces traités signés dans la banlieue parisienne morcellent le territoire européen entre un bloc allemand aux nouvelles frontières militairement indéfendables, « démembrées » pour reprendre le vocabulaire de Richelieu et de Haushofer, et une Russie soviétique qui a perdu les glacis de l’Empire tsariste (Pays Baltes, Finlande, Bessarabie, Volhynie, etc.). Le double système de Versailles (de Trianon, Sèvres, Saint-Germain, etc.) et des principes wilsoniens, soi-disant pacifistes, entend bétonner définitivement le morcellement de la « Zwischeneuropa » entre l’Allemagne vaincue et l’URSS affaiblie par une guerre civile atroce.

La situation actuelle en découle : les créations des traités iniques de la banlieue parisienne, encore davantage morcelées depuis l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et de l’ex-Tchécoslovaquie, sans oublier le démantèlement des franges ouest de la défunte Union Soviétique, permet aujourd’hui aux Etats-Unis de soutenir les revendications centrifuges tantôt de l’une petite puissance résiduaire tantôt de l’autre, flattées de recevoir, de toute la clique néoconservatrice et belliciste américaine, le titre louangeur de « Nouvelle Europe » audacieuse face à une « Vieille Europe » froussarde (centrée autour du binôme gaullien/adenauerien de la Françallemagne ou de l’Europe carolingienne), exactement comme l’Angleterre jouait certaines de ces petites puissances contre l’Allemagne et la Russie, selon les dispositifs diplomatiques de Lord Curzon, ou comme la France qui fabriquait des alliances abracadabrantes pour « prendre l’Allemagne en tenaille », obligeant le contribuable français à financer des budgets militaires pharaoniques, notamment en Pologne, principale puissance de la « Zwischeneuropa », censée remplacer, dans la stratégie française ce qu’était l’Empire ottoman contre l’Autriche des Habsbourg ou ce qu’était la Russie lors de la politique de revanche de la Troisième République, soit un « rouleau compresseur, allié de revers », selon la funeste habitude léguée par François I au 16ème siècle. La Pologne était donc ce « nouvel allié de revers », moins lourd que l’Empire ottoman ou que la Russie de Nicolas II mais suffisamment armé pour rendre plus difficile une guerre sur deux fronts.

Depuis les années 90, l’OTAN a réduit les effectifs de la Bundeswehr allemande, les a mis à égalité avec ceux de l’armée polonaise qui joue le jeu antirusse que l’Allemagne ne souhaitait plus faire depuis le début des années 80. La « Zwischeneuropa » est mobilisée pour une stratégie contraire aux intérêts généraux de l’Europe.

Des séparatismes qui arrangent l’hegemon

Dans la partie occidentale de l’Europe, des mouvements séparatistes sont médiatiquement entretenus, comme en Catalogne, par exemple, pour promouvoir des idéologies néo-libérales (face à d’anciens Etats jugés trop protectionnistes ou trop « rigides ») ou des gauchismes inconsistants, correspondant parfaitement aux stratégies déconstructivistes du festivisme ambiant, stratégies favorisées par l’hegemon, car elles permettent de consolider les effets du wilsonisme. Ce festivisme est pleinement favorisé car il se révèle l’instrument idéal pour couler les polities traditionnelles, pourtant déjà solidement battues en brèche par soixante ou septante ans de matraquage médiatique abrutissant, mais jugées encore trop « politiques » pour plaire à l’hegemon, qui, sans discontinuer, fabrique à la carte des cocktails affaiblissants, chaque fois adaptés à la dimension vernaculaire où pointent des dissensus exploitables. Cette adaptation du discours fait croire, dans une fraction importante des masses, à l’existence d’une « identité » solide et inébranlable, ce qui permet alors de diffuser un discours sournois où la population imagine qu’elle défend cette identité, parce qu’on lui fabrique toutes sortes de gadgets à coloration vernaculaire ; en réalité, derrière ce théâtre de marionnettes qui capte toutes les attentions des frivoles, on branche des provinces importantes des anciens Etats non pas sur une Europe des ethnies charnelles, ainsi que l’imaginent les naïfs, mais sur les réseaux mondiaux de dépolitisation générale que sont les dispositifs néo-libéraux et/ou festivistes, afin qu’in fine tous communient, affublé d’un T-shirt et d’un chapeau de paille catalan ou basque, flamand ou wallon, etc. dans la grande messe néo-libérale ou festiviste, sans jamais critiquer sérieusement l’inféodation à l’OTAN.

Rendre tous les Etats « a-démiques »

Ainsi, quelques pans entiers du vieil et tenace ennemi des réseaux calvinistes/puritains anglo-américains sont encore davantage balkanisés : l’ancien Empire de Charles-Quint se disloque encore pour rendre tous ses lambeaux totalement «invertébrés » (Ortega y Gasset !). Les Bretons et les Occitans, eux, ne méritent aucun appui, contrairement aux autres : s’ils réclament autonomie ou indépendance, ils commettent un péché impardonnable car ils visent la dislocation d’un Etat occidentiste, dont le fondamentalisme intrinsèque, pure fiction manipulatrice, ne se réclame pas d’un Dieu biblique comme en Amérique mais d’un athéisme éradicateur. Les Bretons ne revendiquent pas la dissolution d’une ancienne terre impériale et européenne mais d’un Etat déjà « adémique », de « a-demos », de « sans peuple » (« a » privatif + démos, peuple en grec, ce néologisme ayant été forgé par le philosophe italien Giorgio Agamben). Il faut donc les combattre et les traiter de ploucs voire de pire encore. La stratégie du morcellement permanent du territoire vise, de fait, à empêcher toute reconstitution d’une réalité impériale en Europe, héritière de l’Empire de Charles-Quint ou de la « Grande Alliance », mise en exergue par l’historien wallon Luc Hommel, spécialiste de l’histoire du fait bourguignon. La différence entre les indépendantismes anti-impériaux, néfastes, et les indépendantismes positifs parce qu’hostiles aux Etats rénégats, qui, par veulerie intrinsèque, ont apostasié l’idéal d’une civilisation européenne unifiée et combattive, ne doit pas empêcher la nécessaire valorisation de la variété européenne, selon les principes mis en exergue par le théoricien breton Yann Fouéré qui nous parlait de « lois de la variété requise ».

Des tissus de contradictions

En Flandre, il faut combattre toutes les forces, y compris celles qui se disent « identitaires », qui ne revendiquent pas un rejet absolu de l’OTAN et des alliances nous liant aux puissances anglo-saxonnes qui articulent contre l’Europe le réseau ECHELON. Ces forces pseudo-identitaires sont prêtes à tomber, par stupidité crasse, dans tous les pièges du néo-libéralisme. En Wallonie, on doit rejeter la tutelle socialiste qui, elle, a été la première à noyer la Belgique dans le magma de l’OTAN, que les adversaires de cette politique atlantiste nommaient le « Spaakistan », rappelle le Professeur Coolsaet (RUG).

En Wallonie, les forces dites « régionales » ou « régionalistes » sont en faveur d’un développement endogène et d’un projet social non libéral mais sans redéfinir clairement la position de la Wallonie dans la grande région entre Rhin et Seine. La littérature wallonne, en la personne du regretté Gaston Compère, elle, resitue ces régions romanophones de l’ancien Saint-Empire dans le cadre bourguignon et les fait participer à un projet impérial et culturel, celui de Charles le Téméraire, tout en critiquant les forces urbaines (et donc non traditionnelles de Flandre et d’Alsace) pour avoir torpillé ce projet avec la complicité de l’« Universelle Aragne », Louis XI, créateur de l’Etat coercitif moderne qui viendra à bout de la belle France des Riches Heures du Duc de Berry, de Villon, Rutebeuf et Rabelais.

Compère inverse la vulgate colportée sur les divisions de la Belgique : il fait des villes flamandes les complices de la veulerie française et des campagnes wallonnes les protagonistes d’un projet glorieux, ambitieux et prestigieux, celui du Duc de Bourgogne, mort à Nancy en 1477. Certes Compère formule là, avec un magnifique brio, une utopie que la Wallonie actuelle, plongée dans les eaux glauques de la crapulerie politique de ses dirigeants indignes, est aujourd’hui incapable d’assumer, alors que la Flandre oublie sa propre histoire au profit d’une mythologie pseudo-nationaliste reposant sur un éventail de mythes contradictoires où se télescopent surtout une revendication catholique (le peuple pieux) contre les importations jacobines de la révolution française et une identification au protestantisme du 16ème siècle, dont les iconoclastes étaient l’équivalent de l’Etat islamiste d’aujourd’hui et qui ont ruiné la statuaire médiévale flamande, saccagée lors de l’été 1566 : il est dès lors plaisant de voir quelques têtes creuses se réclamer de ces iconoclastes, au nom d’un pannéerlandisme qui n’a existé que sous d’autres signes, plus traditionnels et toujours au sein de l’ensemble impérial, tout en rabâchant inlassablement une hostilité (juste) contre les dérives de Daech, toutefois erronément assimilées à toutes les formes culturelles nées en terres islamisées : si l’on se revendique des iconoclastes calvinistes d’hier, il n’y a nulle raison de ne pas applaudir aux faits et gestes des iconoclastes musulmans d’aujourd’hui, armés et soutenus par les héritiers puritains des vandales de 1566 ; si l’on n’applaudit pas, cela signifie que l’on est bête et surtout incohérent.

Les mythes de l’Etat belge sont eux aussi contradictoires car ils mêlent idée impériale, idée de Croisade (la figure de Godefroy de Bouillon et les visions traditionnelles de Marcel Lobet, etc.), pro- et anti-hollandisme confondus dans une formidable bouillabaisse, nationalisme étroit et étriqué, étranger à l’histoire réelle des régions aujourd’hui demeurées « belges ».

En Catalogne, la revue Nihil Obstat(n°22, I/2014), publiée près de Tarragone, rappelle fort opportunément que tout catalanisme n’a pas été anti-impérial : au contraire, il a revendiqué une identité aragonaise en l’assortissant d’un discours « charnel » que l’indépendantisme festiviste qui occupe l’avant-scène aujourd’hui ne revendique certainement pas car il préfère se vautrer dans la gadoue des modes panmixistes dictées par les officines d’Outre-Atlantique ou communier dans un gauchisme démagogique qui n’apportera évidemment aucune solution à aucun des maux qui affectent la société catalane actuelle, tout comme les dérives de la NVA flamande dans le gendérisme (made in USA avec la bénédiction d’Hillary Clinton) et même dans le panmixisme si prisé dans le Paris hollandouillé ne résoudront aucun des maux qui guettent la société flamande. Cette longue digression sur les forces centrifuges, positives et négatives, qui secouent les paysages politiques européens, nous conduit à conclure que l’hegemon appuie, de toutes les façons possibles et imaginables, ce qui disloque les polities, grandes et petites, d’Europe, d’Amérique latine et d’Asie et les forces centrifuges qui importent les éléments de dissolution néolibéraux, festivistes et panmixistes qui permettent les stratégies d’ahurissement visant à transformer les peuples en « populations », à métamorphoser tous les Etats-Nations classiques, riches d’une Realpolitik potentiellement féconde, en machines cafouillantes, marquées par ce que le très pertinent philosophe italien Giorgio Agamben appelait des polities « a-démiques », soit des polities qui ont évacué le peuple qu’elles sont pourtant censées représenter et défendre.

L’attaque monétaire contre la Grèce, qui a fragilisé la devise qu’est l’euro, afin qu’elle ne puisse plus être utilisée pour remplacer le dollar hégémonique, a ébranlé la volonté d’unité continentale : on voit réapparaître tous les souverainismes anti-civilisationnels, toutes les illusions d’isolation splendide, surtout en France et en Grande-Bretagne, tous les petits nationalismes de la « Zwischeneuropa », toutes les formes de germanophobie qui dressent les périphéries contre le centre géographique du continent et nient, par effet de suite, toute unité continentale et civilisationnelle. A cette dérive centrifuge générale, s’ajoutent évidemment les néo-wilsonismes, qui ne perçoivent pas le cynisme réel qui se profile derrière cet angélisme apparent, que percevait parfaitement un Carl Schmitt : on lutte parait-il, pour la « démocratie » en Ukraine ou en Syrie, pour le compte de forces sur le terrain qui s’avèrent très peu démocratiques. Les festivismes continuent d’oblitérer les volontés et ruinent à l’avance toute reprise d’une conscience politique. Les séparatismes utiles à l’hegemon gagnent en influence. Les séparatismes qui pourrait œuvrer à ruiner les machines étatiques devenues « a-démiques » sont, eux, freiner dans leurs élans. L’Europe est un continent devenu « invertébré » comme l’Espagne que décrivait Ortega y Gasset. L’affaire grecque est le signal premier d’une phase de dissolution de grande ampleur : la Grèce fragilisée, les flots de faux réfugiés, l’implosion de l’Allemagne, centre du continent, l’absence de jugement politique et géopolitique (notamment sur le bassin oriental de la Méditerranée, sur la Mer Noire et le Levant) en sont les suites logiques.

Robert Steuckers.

Madrid, Alicante, Hendaye, Forest-Flotzenberg, août-novembre 2015.

samedi, 21 novembre 2015

The Causes and Conditions That Led Up to ISIS

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The Causes and Conditions That Led Up to ISIS

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

In Buddhism, it is taught that things do not simply happen. Causes and conditions lead up to them: This is because that is, and that is because this is. Even something like a hurricane doesn’t just happen; a series of weather causes and conditions leads up to it. This is a universal truth. The Bible tells us that whatsoever a person sows, so shall he reap. And: A man does not pick figs from thistles.

Here we are, once again, beating the war drum here in America. As if France doesn’t have their own military to pursue a military solution to the attacks in Paris. We’re not asking the right questions when it comes to ISIS. The question right now is, “What do we do about them?” The question that needs to be asked is, “What are the causes and conditions that led up to ISIS?” No, I’m not getting into some moral relativist diatribe about how “one man’s terrorist is another man’s freedom fighter” because that’s actually what the United States government does. That is one of the causes and conditions that led up to ISIS.

People have forgotten, this all began with the idea that someone besides Bashar al-Assad needed to run Syria. What’s more, no one wanted to wait for that to happen naturally or as a matter of socio-political evolution. No, it was decided that Assad needed to go sooner rather than later. Whose idea was this? The United States government. To that end, the U.S. began arming and training paramilitary entities that became ISIS eventually. There are several causes and conditions right there in a nutshell.

The United States never asked, “Who is a better person than Assad to lead Syria?” In fact, there was no person that stood up and declared himself to be the Syrian Thomas Jefferson. And hadn’t the U.S. falsely imagined such Jeffersons capable of manifesting in places such as Afghanistan and Iraq? Therefore, there were no causes and conditions that could lead up to anything but senseless violence since there was, in fact, no actual goal towards a better government or even a popular person/figure to rally behind. There was no manifesto, no drafted constitution, no socio-political ideal other than the ideal the United States claimed of “freedom”. Yes, well, “freedom” is a big word. What did that mean in Syria? Anyone know? No one can answer that question because it was the United States saying that. To the groups that the U.S. backed, it was a free-for-all to see who would be the last man standing and become the new boss (worse than the old boss) but the new boss America liked. Until it didn’t, as happened with Saddam Hussein.

So, if we’re going to go to war in Syria, what causes and conditions are coming into play? One only needs to look at what happened to Afghanistan and Iraq. Precariously propped up regimes built on a house of cards (actually, built upon a house of U.S. dollar bills) that is only a hop, skip, and a suicide bombing away from a coup d’état to install a guy that’ll make the Ayatollah Khomeini look like a hippie. People fail to understand that the United States cannot and will not ever “win” such a war no matter how many chairborne rangers mindlessly chant “USA, USA, USA!!” for a war they won’t have to go fight themselves. In fact, that mantra—USA, USA, USA!!!—is just the mantra of the cult of patriotism; the most dangerous religion on the planet. So far, Islamic suicide bombers are not capable of taking the entire planet with them. The United States government can, because we still have the biggest arsenal of nuclear weapons on the planet. Put that into your missile silo and smoke it. So to speak.

Syria is the latest installment in the Quagmire-Of-The-Month Club—-collect them all! I think a major ground war is already on the way, with the expensive shipping and handling fees attached. Again, there is no way to win a war in Syria, not the way the United States wants to “win” it. The causes and conditions created by a U.S. war in Syria are already in play and have been since we began arming terrorists. Those chickens will continue coming home to roost for quite some time. But let the U.S. go in there and decide it needed to occupy that country, er, excuse me, build a democracy over there. That insurgency born from resistance to the U.S. occupation will become an even bigger terrorist magnet than ISIS. The West will look back with fondness on the days they only had ISIS to deal with, rather than probably five to ten other highly-organized irregular armies. And all of them capable of crossing into Western nations undetected by Western dumb-giant intelligence agencies.

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The U.S. created an irregular army that was capable of defeating Syria’s modern professional army in battle. Oops, guess what? It was also capable of defeating Iraq’s army. The U.S. doesn’t realize that the ambitions of a group such as ISIS do not become immediately obvious. Nor do they advertise who they are. The U.S. thought it could manipulate the irregulars that became ISIS. In turn, the U.S. itself got manipulated. The U.S. then thought it could use ISIS anyway and after Assad was gone, get rid of ISIS with a few airstrikes. However, this turned out like the guy that gets a baby alligator as a pet. Before he knows it, it’s gotten huge and one day, eats his poodle. So he dumps it into a local pond and imagines he’s done. It gets bigger and bigger, preying on various animals in the pond. One day, the guy forgets he put the alligator there and goes for a midnight swim in the pond and ends up as a snack. When you do business with predators, see, they will always end up biting you in the keester one day.

That’s the gist of the tale. The U.S. engaged in business with predators in Syria. They were hunting Assad with the goal of taking Syria as their own territory. Classic predator action. They even marked their territory and the U.S. failed to read that. Therefore, if you are creating this pack of predators, what makes you think you can control them? These are velociraptors on tweek. These are causes and conditions that lead up to—what? Those predators deciding to attack you also. Oh, they can’t win? Guess again. They can slog along a quagmire for over a decade, with tremendous casualties all along the way. But the West? As soon as the West loses about a thousand soldiers, the people that chanted “USA, USA, USA!” will start breaking out all those anti-war slogans from the Sixties. Never underestimate predators. If any of these clowns had ever observed predators in the wild, they’d have never, ever, backed these Syrian “moderates” of a few years ago that we now call ISIS. They’d have gone home and never, ever, hiked that canyon again where those mountain lion tracks were spotted.

There you have it. Nothing will happen but more chaos, more senseless violence, and more futile military action until we address the causes and conditions that lead up to things such as ISIS. And what is the primary cause and condition? United States foreign policy.

La lutte contre le terrorisme pose la question de nos alliances énergétiques

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La lutte contre le terrorisme pose la question de nos alliances énergétiques

Par Christophe Hecker

Ex: http://www.contrepoints.org

Les éditions spéciales tournent en boucle sur les chaînes de télévision et sur les ondes radio depuis les horribles attentats qui ont frappé notre pays en ce funeste vendredi 13 novembre. Le paysage audiovisuel français s’est mis au diapason et accorde – à juste titre – une couverture médiatique à ces évènements à la hauteur de l’émotion et de l’incompréhension qu’ils continuent de susciter parmi nous tous. Durant ces dizaines d’heures d’émissions, on tâche de traiter l’épineuse question du terrorisme, se faisant succéder aux micros les plus éminents experts en la matière.

Cependant, malgré les analyses solides et les éclairages étayés, force est de constater qu’une question est trop peu abordée dans cet immense décryptage : celle du financement du terrorisme. Et pourtant, elle mériterait qu’on s’y attarde longuement puisqu’elle soulève des interrogations sous-jacentes quant au rôle ambivalent de certains pays du Proche et du Moyen Orient. Ces mêmes pays qui s’avèrent être des partenaires de choix pour la France, en raison de leur importance stratégique pour nos approvisionnements énergétiques. Disons-le plus concrètement : des pays dont dépend totalement la France en matière d’approvisionnement énergétique.

Certains s’interrogeront sûrement quant à une telle allégation, pensant que notre pays est indépendant d’un point de vue énergétique, grâce à notre immense puissance nucléaire qui assure près de 75% de notre consommation d’électricité. C’est oublier que notre pays ne carbure pas qu’à l’électricité et que nos besoins en gaz et en pétrole sont très importants aussi. Nous consommons ainsi chaque jour près de 2 millions de barils, que nous importons à hauteur de 99%. Et cela nous coûte très cher chaque année, plombant littéralement notre balance commerciale. Ainsi la facture énergétique de la France était de 54 milliards d’euros en 2014, dont 44 milliards affectés aux seuls produits pétroliers, soit 82% du montant total.

Or, parmi nos fournisseurs, à qui nous consacrons donc une part considérable de nos richesses, figurent des pays sur lesquels pèsent de sérieux doutes quant à leurs liens avec le terrorisme, au premier rang desquels l’Arabie Saoudite. C’est Bernard Squarcini, l’ancien patron des renseignements intérieurs français, qui avait dressé en 2013, dans son livre Renseignement français, nouveaux enjeux, un portrait peu reluisant de celui qu’on pourrait littéralement qualifier « d’allié énergétique » tant nous dépendons de lui pour notre approvisionnement en pétrole. Les conclusions de Bernard Squarcini étaient sans ambages, avançant notamment que « Bandar Ben Sultan, chef des renseignements saoudiens, était derrière le financement des groupes djihadistes en Afghanistan, en Syrie, au Liban, en Égypte, au nord de l’Afrique ».

Avec sa rente pétrolière monumentale, et ce malgré la chute du baril, l’Arabie Saoudite a en effet la latitude pour dilapider ses immenses réserves, y compris de façon ignoble en sponsorisant des organisations terroristes. La France est indirectement un contributeur à cette sordide tirelire puisque, en 2014, avec 20% de nos importations de pétrole provenant de ce pays, ce sont près de 9 milliards d’euros qui ont atterri dans l’escarcelle saoudienne. Quelle part de la « dotation française » est affectée au terrorisme ? Impossible de le dire évidemment mais on ne peut s’empêcher en tout cas de penser que nos dépenses pétrolières contribuent indirectement à l’essor des mouvements terroristes. Dit autrement : c’est l’argent des Français qui permet en partie d’armer les illuminés qui viennent ensuite perpétrer des attentats contre eux.

Pourquoi une telle clémence à l’égard de ce régime, et depuis si longtemps, alors que, de l’aveu de Bernard Squarcini, en 2013 toujours, « nous savions depuis 20 ans que les banques saoudiennes, égyptiennes et koweïtiennes finançaient les groupes islamistes » ? Pour vendre occasionnellement des Airbus, des Rafale, ou encore des centrales nucléaires comme ce fut le cas cet été ? Les plus cyniques – pour rester poli – diront qu’il s’agit là de « realpolitik ». Le déplacement de la délégation française dans le Golfe cet été nous en a encore livré une triste illustration : fort de ces succès commerciaux, le Président Hollande se targua du « partenariat stratégique » avec l’Arabie Saoudite. Et lorsqu’on lui demanda de commenter le rapport d’Amnesty International évoquant le « bilan épouvantable » de ce pays en matière de droits de l’homme, il se contenta de confesser du bout des lèvres être… « préoccupé ».

Aujourd’hui, à l’heure de livrer, selon les propres mots du Président, « une lutte impitoyable contre le terrorisme », ces postures diplomatiques et ces atermoiements masochistes doivent cesser ! La riposte militaire a commencé, elle est indispensable, mais elle sera insuffisante. Pour juguler ce fléau, il faudra s’attaquer aussi à ce qui permet à des mouvements comme Daesh de prospérer aussi rapidement : leur financement. Et nous y avons une part de responsabilité. Plus encore que les opérations militaires, ce front demandera du courage et de la détermination pour arrêter de se cacher derrière le confortable – devenu sordide – prétexte de la realpolitik. Il s’agira de remettre en cause les partenariats qui ont cours depuis des décennies en ce qui concerne notre approvisionnement en pétrole. Puisque, pour paraphraser un expert du domaine, « le pétrole c’est 10% d’économie et 90% de politique », faisons de la politique, de la vraie !

À l’instar de la coalition militaire que le Président Hollande appelle de ses vœux depuis quelques jours, il s’agira, en matière de gaz et de pétrole, de tisser ou de renforcer des alliances avec des pays dont nous sommes réellement alliés. En ce sens, le retour récent et inattendu des États-Unis au premier plan sur la scène énergétique mondiale des exportateurs est bienvenu. Des contrats portant sur la fourniture de gaz ont déjà été signés entre nos deux pays et les premières livraisons sont prévues en 2016. En ce qui concerne le pétrole, le brut américain pourra traverser l’Atlantique et rejoindre nos côtes après que la vieillissante interdiction de l’exporter sera levée. Cela ne saurait tarder.

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Mais les États-Unis ne pourront pas tout, leurs capacités de production ne saurait suffire à répondre à nos besoins. Pour nous assurer une véritable sécurité énergétique, aux sens à la fois économique et politique, il faudra aller encore plus loin et réduire notre dépendance à l’égard de nos fournisseurs étrangers. Elle est aujourd’hui presque totale avec respectivement 98% et 99% du pétrole que nous consommons. C’est un débat frappé du sceau de l’omerta qu’il faudra ressusciter : celui des hydrocarbures de schiste. Alors qu’un rapport de l’EIA confirmait encore en septembre 2015 que la France disposait potentiellement dans son sous-sol des plus grandes ressources en gaz et en pétrole de schiste, de nature à couvrir pendant plusieurs décennies les besoins de notre consommation intérieure, nous persistons à maintenir la loi du 13 juillet 2011 interdisant tout programme de recherches sur le sujet. En attendant, nous continuons à faire des courbettes à des pays qui contribuent au bon fonctionnement des organisations terroristes qui nous prennent pour cible.

Aux esprits chagrins qui objecteront qu’une réponse d’ordre énergétique est bien dérisoire face à un contexte géopolitique extraordinaire comme celui que nous connaissons actuellement, il sera judicieux de rappeler qu’il existe pourtant un précédent en France : celui de notre ambitieux programme nucléaire civil. Initié par le Général de Gaulle, dans le prolongement du nucléaire militaire, il le considérait comme l’outil indispensable de l’indépendance nationale. Mais c’est bel et bien un contexte international exceptionnel qui accéléra de façon fulgurante l’essor du nucléaire en France : le premier choc pétrolier en 1973. Sous la présidence de Georges Pompidou, le plan Messmer fut adopté, accélérant la course à la sécurité énergétique avec le souci de protéger les Français des conséquences de la guerre économique qu’avaient décidé de nous faire les pays du Golfe. Le contexte était à l’époque pourtant bien moins dangereux que celui dans lequel nous évoluons actuellement mais les décisions politiques n’en étaient pas moins fortes.


En savoir plus sur http://www.contrepoints.org/2015/11/20/229785-la-lutte-contre-le-terrorisme-pose-la-question-de-nos-alliances-energetiques#eCYvvVpQVtIs8Ibv.99

vendredi, 20 novembre 2015

External control over Ukraine using network technologies

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External control over Ukraine using network technologies

By Leonid Savin

Silicon Valley "Soros" and coups d’etat

Obviously, the Euromaidan in 2013 was not a spontaneous reaction to the Viktor Yanukovych and Mykola Azarov statement to examine more carefully the EU association agreement. It was planned and directed by foreign consultants and donors. If, at the time of the color revolutions in the beginning and the first half of the 2000s, the name of a financial speculator, George Soros, and his Open Society Institute that was quite active in the former Soviet countries after the collapse of the Soviet Union, were often mentioned; now new persons, paying for preparation for coups d’etat or undertaking neoliberal reforms, have appeared.

One of these persons is Pierre Omidyar , an American multi-billionaire, an Iranian migrant from France, the founder and owner of eBay. There are suspicions that the US intelligence services involved in the business, as well as in the Mark Zuckerberg’s Facebook story that was strongly denied the possible connection with the CIA and the NSA. But, obviously, if the American security agencies keep an eye on the private correspondence and interests of citizens all over the world using its special programs, the purchase / sale through the virtual auction are also part of their interests. So all these processes are under their control.

Omidyar, like Soros, having earned his first easy money by selling tickets online in 1996 and then expanded the range of services significantly, raised his income and became an investor. In 2004, he together with his wife Pamela announced about his philanthropic ideas and founded the Omidyar Network. Like many other millionaire philanthropists, whether Bill and Melinda Gates Foundation who established their own foundation, or other American companies owners, Omidyar charities is mainly aimed at other countries, not at American society. Serious attention and considerable resources was given to the Mass medias. In 2010 the Omidyar company launched the project of Investigative Journalism (clearly to promote the democratic ideals like many other American benefactors do), and in 2013 he invested 25 million dollars in the First Look Media, a journalistic project. The Omidyar project united several key person such as Glenn Greenwald from the British newspaper Guardian , who had became known through publications based on the information leaked by Edward Snowden, Jeremy Scahill, who is known for his hotspots reporting, and Laura Poitras from the MacArthur foundation that connected with the Freedom of the Press Foundation.

But the financing programs of Ukrainian anti-government groups under the pretext of democratic transformation began earlier than the media project was launched.

According to the post on the Omidyar Network site, in 2011 more than 1 million dollars were invested in the Centre UA project. At the same time the USA invested about 335 thousand dollars in 2010, and about 770 thousand dollars in 2013. Officially, the investment was aimed to create openness and accountability of the government.

The paranoia that swallowed up the Maidan and other Ukrainian regions, where the activists repeated like a mantra statements on the Yanukovich’s regime corruption, was advisedly promoted by Centre UA organization: the Noviy Grazdanin (New Citizen), the Chestno (Honestly) and the Stop to Censorship that were financed by the Omidyar network.

All the NGOs are in hands of Anatoly Rybachuk, Viktor Yushchenko’s Secretary of State and Deputy Prime Minister who was in charge of Ukrainian integration into the EU, the NATO and other Western organizations. Omidyar himself boasted that his company would control public policy in Ukraine by the NGOs.

The Ukrainian counterpart of Pierre Omidyar has to be learnt in detail to understand more deeply the situation.

Rybachuk started his career in Kiev Customs service then traveled on abroad, so he was invited in the International Relations Department of the National Bank of Ukraine. There he met Viktor Yushchenko for the very first time. Rumor has it that it was him who introduced the future president with Catherine Chumachenko, the former CIA collaborator who later became his wife. Rybachuk passed internship on Wall Street and on the City of London: the two world financial centers. In 1999 – 2001 he was in head of the Ukrainian Prime Minister Service Victor Yushchenko, and in 2002 he became a member of the Viktor Yushchenko's block, named Our Ukraine. In February – September 2005 he took office of the Ukrainian Vice-Prime Minister on European integration of the first Yulia Tymoshenko’s government, and he chose this post himself. From September 2005 to October 2006 he was the State Secretary of Ukraine, then the head of the Presidential Office.Since October 2006 he was Staff Advisor of the Ukrainian President, Viktor Yushchenko. In 2008, he was fired, and then he headed the supervisory board of Foundation of the Suspіlnіst (Community).

It is very significant that in 2010 Rybachuk criticized his former boss, Viktor Yushchenko: "When he was president, I just realized that his policy on his political partners won’t lead to anything good. I got a lot of things when I worked on the President Office, and I realized that Yushchenko, unfortunately, was not the president who really wanted to adopt European reforms in Ukraine. We have no more cooperation, and I don’t see his anymore." However, he did not hesitate to use quite intensive and critical characteristics to describe other politicians and businessmen. Viktor Baloga who took his post in the Presidential Office was called phedo-oligarh and traitor. And Dmitry Firtash was described like: "Уou’ll never find any evidence that Firtash finance various politicians. If you claim it, you will face the court and lose the case. In Ukraine, the financing of political parties is very ambiguous process. Firtash, now, can finance under so many names, by such firms and small companies of his partners that you will never puzzle it out. But, like every big business, Firtash lays eggs in different baskets... If Tymoshenko became the President, Firtash would find a way to get closer to her".

However, Rybachuk started not that evident game against Ukrainian society by creating and helping opposition’s non-governmental organizations.

In December 2007, while being a presidential adviser, Rybachuk founded a Euro-Atlantic University in Kiev, jointly with his social organization Foundation Suspilnist and Europe XXI with the support of the Taras Shevchenko National Institute of Journalism of Kyiv, with the diplomatic missions of Slovakia and the USA in Ukraine, and with some domestic and foreign organizations.

On the opening ceremony the University gave its symbols to the NATO headquarter, and Rybachuk gave students a lecture, saying that the university's goal is to provide the global dialogue and understanding, to establish democratic values, to develop civil society and social partnership by strengthening the European and Euro-Atlantic cooperation. He noted that one of the project priorities is to attract people to take part in debates on the Ukrainian national interests and its new challenges, particularly in the security and the development of civil society.

At the same time, the Rybachuk’s foundation site posted the information that that in 2013-15, within the Euro-Atlantic studies, media, sports and creative activities, including the Euro-Atlantic schools of security and intercultural dialogue in different regions of Ukraine, are planned.

In mid-2011 some Ukrainian media said that Rybachuk took part in several journalistic projects, particularly, by coordinating the activities of the Ukrainskaya Pravda (Ukrainian Truth) journalists.

But the fundemental work, aimed to undermine and then overthrow the current government, was made with help of some NGOs that had a key role in preparing euromaidan: the New Citizen , the public association Center UA and the social movement Chesno (Honestly) that was founded and initiated by Rybachuk. The Chesno which has as its symbol, a garlic, and its slogan is "Filter Rada!", became the main network that other liberal Ukrainian NGOs and Western donors had joined. The Chesno financial and analytical report for October 2011– December 2012 shows such investors as the Renaissance International Foundation (the structure of the Soros Foundation), the Swedish Agency for Development Cooperation (SIDA), the US Agency for International Development (USAID), and the UNITER (the US government special program on Ukrainian reforms) , the IFES , Washington foundation for monitoring elections around the world, the international organization PACT Inc. and the Omidyar Network Fund.

It is possible to say that the whole work was led by Rybachuk in November 2011: a group of planners, facilitators, translators, speakers, communications manager, photo and video operators, editors and volunteers. The Chesno report reveals cities where the Ukrainian citizens’ brainwashing was conducted and who and how did it. It consists of arranging of round tables and panel discussions, creating of videos and websites, using social networks for promotion, making up of information products, conducting regions trips, broadcasting TV programs, foreign guests and international observers visiting. Some very enthusiastic activists (driving guest on a personal car, giving access to the facilities, regaling with cookies etc), were mentioned in the report.

buyiong-america.jpgAnalyzing groups and organizations working with the Chesno, it turned out that the liberal and pro-European NGOs has close relations with the Ukrainian nationalist organizations and sometimes they are just the same institutions under different names.

For example, in Sumy, Ukrainian town, the Chesno partner is the Bureau for Policy Analysis. Its director is Oleg Medunitsa, the former head of the Nationalist Youth Congress, a vigorous Russophobe who arrange for many years activities against Russian Orthodox Church in Ukraine (for example, the 2006 events in Chernigov when some activists tried to capture the church of St. Catherine) and pro-Russian movements (now he is the deputy for the Batkivshchyna (Fatherland) party). Other regions have practically the same situation.
Meanwhile, in March 2012 Rybachuk, participating in the conference of the Ottawa Ukrainian-Canadian Congress announced that he was preparing a new Orange Revolution. In an interview to the Financial Post he said: "People are not afraid. We now have 150 NGOs in all the major cities in our ‘clean up Parliament campaign’ to elect and find better parliamentarians... The Orange Revolution was a miracle, a massive peaceful protest that worked. We want to do that again and we think we will."

Unfortunately, the Ukrainian government understood too late the real purpose of the NGOs network. Only in February 2014 the organizations were accused of money laundering. Rybachuk said then that he "considers these police actions as the continuation of systematic repression of authorities against civil society", noting that it was most likely caused by the Centre UA controversial film about Mezhyhiria (the Ukrainian Presinent’s residence), named Open Access, and by the Chesno members who had taken an active part in the Euromaidan events. But soon the militants and snipers did their duties, Yanukovich escaped, so the law-enforcement system of Ukraine came under the control of Euromaidan activists, and Rybachuk, as usual, could evade penalty.

Now is Omidyar’s turn.

The American edition Pando notes that " Omidyar working hand-in-glove with US foreign policy agencies to interfere in foreign governments, co-financing regime change with well-known arms of the American empire — while at the same time hiring a growing team of soi-disant "independent journalists" which vows to investigate the behavior of the US government at home and overseas, and boasts of its uniquely "adversarial" relationship towards these government institutions."

Jeremy Scahill who was recruited for the Omidyar project First Look Media, said in an interview on the new media agency policy: " We had a long discussion about this internally; about what our position would be if the White House asked us to not publish something ... With us, because we want to be adversarial, they won’t know what bat phone to call. They know who to call at The Times, they know who to call at The Post. With us, who are they going to call? Pierre? Glenn?"

Omidyar's case is not unique. And, unfortunately, the type of such activities is not limited by the only one country. Using vast resources and the latest technologies, the businessmen-philanthropists are often criticized for their great role in increasing social inequality. In the USA they are called Silicon Valley millionaires because all their offices are concentrated in the famous Silicon Valley in California.
By the way, the Omidyar company board consists of another such a Silicon Valley millionaire, Marc Andreessen , co-founder of Netscape Communications Corporation and famous creatives engineer who worked with large firms of information technology sphere. Later he founded a venture capital fund, the Andressen Horowitz, and launched the first commercial online resource that offers virtual currency Bitcoin that was banned even in the United States. By the way, Andreessen has a quite specific view on science and knowledge, in 2013 he announced that the value of humanitarian education declined, and people only need to learn the math.

Often the relationship of the millionaires with American politicians who have a fairly aggressive program is marked.

For example, Peter Thiel, the founder of PayPal, used to finance Republican Ron Paul who has received from him about 2.6 million dollars for his Endorse Liberty project using the Super PAC system. Thiel calls himself a libertarian (that’s mean a supporter of the social and political groups whose members promote the legalization of sodomy and other indecencies of the "enlightened West") and an opponent of democracy. More interesting is the fact that The very first investor of Thiel’s commercial project, Palantir firm, founded in 2004, was the CIA venture capital firm CIA, In-Q-Tel. The Palantir client list consists of the US State Department, the CIA, the FBI, the Army, the Marines, the Air Force, the police departments in New York and Los Angeles, and a large number of financial institutions, trying to protect them self against bank fraud. But, at the same time, Palantir was involved in a scandal in 2011 when it was accused of "creating electronic dossiers on political opponents of the Chamber through illicit means."

The history of Omidyar financing the Ukrainian NGOs is interesting bythe financing scheme of the neo-liberal groups that continues the goal of the Orange Revolution, was widely spread by the journalist from one of the Omidyar project. It was Marcy Wheeler, the political analyst of The Intercept who focused on national security. Exploring the financial investment in Ukraine, he found out that the revolution in Ukraine is most likely a coup d’etat caused by "deep" forces following the interests of “Pax Americana”. Many other journalists decided to investigate it and find tracks of persons who had invested in Ukraine. This is a media boomerang that hit the eBay owner. At least in the USA, some independent media started to look after the activities of his company and other business connected to US intelligence agencies. But there are some specific characteristics. For example, the Pando notes that Omidyar now has in his team Glenn Greenwald and Laura Poitras , two persons who have access to a complete NSA database that was stolen by Snowden. So the same billionaire who started the Ukrainian revolution together with the USAID, has exclusive access to the secrets of the US National Security Agency, and only a some independent media dare voice a skeptical word about it.

Analysis of the activities of the Silicon Valley businessmen is badly needed in other countries for a full understanding of the current events.

Michael T. Flynn: "Les USA ont délibérément soutenu les extrémistes en Syrie"

 

Michael T. Flynn (DIA):

"Les USA ont délibérément

soutenu les extrémistes en Syrie"

jeudi, 19 novembre 2015

Dugin sobre Siria: “Estamos en la mayor crisis de la historia geopolítica moderna”

Ex: http://www.elespiadigital.com

Entrevista de Manuel Ochsenreiter al importante intelectual ruso Aleksandr Dugin sobre la crisis siria y la posición en la que se encuentran actualmente Estados Unidos y Rusia, resaltando que vivimos en un momento histórico en que se juegan bastante cosas con dos posibles escenarios futuros: La caída de Estados Unidos como superpotencia o una guerra a las puertas de Rusia.

Manuel Ochsenreiter: Prof. Dugin, en estos momentos el mundo se enfrenta en Siria a la mayor crisis internacional desde la caída del Bloque Oriental en 1989/90. Washington y Moscú se encuentran en una confrontación a través de terceros en el campo de batalla sirio. ¿Es esta una nueva situación?

Alexander Dugin: Tenemos que ver la lucha por el poder geopolítico como el viejo conflicto del poder terrestre, representado por Rusia, y el poder del mar, representado por los Estados Unidos y sus socios de la OTAN. Esto no es un fenómeno nuevo, sino que es la continuación de la vieja lucha geopolítica y geoestratégica. La década de los 90 fue la época de la gran derrota del poder terrestre representado por la URSS. Michail Gorbachov se negó a la continuación de esta lucha. Esto era una especie de traición y resignación frente al mundo unipolar. Pero con el presidente Vladimir Putin, a principios de la primera década del 2000 llegó una reactivación de la identidad geopolítica de Rusia como una potencia terrestre. Este fue el comienzo de un nuevo tipo de competencia entre el poder del mar y el poder terrestre.

MO: ¿Cómo empezó esta reactivación?

AD: Todo comenzó con la segunda guerra de Chechenia (1999-2009). Rusia en ese momento estaba bajo presión por los ataques terroristas chechenos y el posible separatismo del Cáucaso Norte. Putin tuvo que darse cuenta que todo Occidente, los EE.UU. y la Unión Europea estaban del lado de los separatistas chechenos y terroristas islámicos que combatían contra el ejército ruso. Este es el mismo argumento que presenciamos hoy en Siria o ayer en Libia. Occidente dio apoyo a la guerrilla chechena, y este fue el momento de la revelación del nuevo conflicto entre el poder terrestre y el poder marítimo. Con Putin, el poder terrestre se reafirmó. El segundo momento de la revelación fue en agosto de 2008, cuando el régimen prooccidental de Georgia atacó Zchinwali en Osetia del Sur. La guerra entre Rusia y Georgia fue el segundo momento de la revelación.

MO: ¿La crisis siria es actualmente el tercer momento de la revelación?

AD: Exactamente. Tal vez sea incluso el último, porque ahora todo está en juego. Si Washington no interviene y acepta la posición de Rusia y China, este sería el final de los Estados Unidos como candidato a superpotencia y poder único. Esta es la razón por la cual creo que Obama va a llegar lejos en Siria. Pero si Rusia se hace a un lado y acepta la intervención de Estados Unidos, y si Moscú finalmente traiciona Bashar al-Assad, esto significaría de inmediato un golpe muy duro a la identidad política rusa. Esto significaría la gran derrota del poder terrestre. Después de esto, le seguiría un ataque a Irán, e incluso en el Cáucaso Norte. Entre los poderes separatistas en el Cáucaso Norte hay muchas personas que son apoyadas por las potencias Anglo-Americana, Israel y Arabia Saudita. Si Siria cae, comenzarán inmediatamente la guerra en Rusia, nuestro país. Significado: Putin no puede hacerse a un lado, no puede renunciar a Assad, porque esto significaría el suicidio geopolítico de Rusia. Tal vez estamos en este momento en la mayor crisis de la historia geopolítica moderna.

MO: Así que ahora ambas potencias mundiales dominantes, EE.UU. y Rusia, están en una lucha por su existencia futura…

AD: En efecto. Por el momento no hay ninguna otra solución posible. No podemos encontrar ningún tipo de compromiso. En esta situación no hay una solución que satisfaga a ambos lados. Lo sabemos por otros conflictos como el armenio-azerí o el conflicto palestino-israelí. Es imposible encontrar una solución para ambas partes. Somos actualmente testigos de lo mismo en Siria, pero en una escala más grande. La guerra es la única manera de hacer una revisión de la realidad.

MO: ¿Por qué?

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AD: Tenemos que imaginar este conflicto como un tipo de juego de cartas como el póker. Los jugadores tienen la posibilidad de ocultar sus capacidades, para hacer todo tipo de trucos psicológicos, pero cuando comienza la guerra todas las tarjetas están sobre la mesa. Ahora estamos presenciando el momento final del juego de cartas, antes de que las cartas se tiren sobre la mesa. Este es un momento muy serio, porque la posición como potencia mundial está en juego. Si Estados Unidos tiene éxito, podría otorgarse por algún tiempo una posición dominante absoluta. Esto sería la continuación de la unipolaridad y el liberalismo mundial estadounidense. Este sería un momento muy importante porque hasta ahora los EE.UU. no han sido capaces de implementar su dominio de forma estable, pero en el momento en que ganen la guerra, lo harán. Pero si Occidente pierde la tercera batalla (la primera fue la guerra de Chechenia, la segunda la guerra de Georgia), este sería el final de los EE.UU. y de su dominio. Veamos lo siguiente: ni EE.UU. ni Rusia pueden renunciar a esa situación. Sencillamente, es imposible para ambos no reaccionar.

MO: ¿Por qué vacila Estados Unidos y el presidente Barack Obama con su agresión contra Siria? ¿Él apela a la decisión del Congreso? ¿Por qué pedir permiso cuando no lo necesita para su ataque?

AD: No debemos cometer el error y empezar a hacer análisis psicológicos sobre Obama. La guerra principal se lleva a cabo en estos momentos entre bastidores. Y esta guerra se está librando en torno a Vladimir Putin. Él está bajo una gran presión de los funcionarios liberales, pro-estadounidenses y pro-israelíes que rodean al presidente ruso. Ellos tratan de convencerlo de hacerse a un lado. La situación en Rusia es completamente diferente a la situación en Estados Unidos. Un individuo, Vladimir Putin, y la gran mayoría de la población rusa que lo apoya, están en un lado, y la gente alrededor de Putin son la quinta columna de Occidente. Esto significa que Putin es el único. Él tiene la población a su lado, pero no a la élite política. Así que tenemos que ver la decisión de la administración de Obama de pedir permiso al Congreso como una especie de espera. Ellos tratan de forzar la presión sobre Putin. Ellos usan todas sus redes en la élite política rusa para influir en la decisión de Putin. Esta es la guerra invisible que está pasando en estos momentos.

MO:¿Es este un fenómeno nuevo?

AD: (Risas) ¡No, en absoluto! Es la forma moderna de las tribus arcaicas que tratan de influir en el jefe del enemigo con ruidos fuertes, gritos y tambores de guerra. Ellos se golpean en el pecho para imponer el miedo en el enemigo. Creo que los esfuerzos de los Estados Unidos para influir a Putin son una forma moderna de guerra psicológica previa a la batalla real. La Administración estadounidense tratará de ganar esta guerra sin el oponente ruso en el campo de batalla. Para ello tienen que convencer a Putin de hacerse a un lado. Ellos tienen muchos instrumentos para hacerlo.

MO: Pero una vez más: ¿Qué pasa con la posición de Barack Obama?

AD: Creo que todos esos aspectos personales en el lado estadounidense son menos importantes que en el lado ruso. En Rusia, una persona decide hoy sobre la guerra y la paz. En Estados Unidos, Obama es más un tipo de administrador burocrático. Obama es mucho más predecible. Él no actúa en su nombre, sino que se limita a seguir la línea central de la política exterior estadounidense. Tenemos que darnos cuenta de que Obama no decide nada en absoluto. Él es la figura de un sistema político que toma las verdaderas decisiones importantes. La élite política toma las decisiones, Obama sigue el guión escrito para él. Para decirlo claramente, Obama no es nada, Putin es todo.

MO: Usted dijo que Vladimir Putin tiene la mayoría de la población rusa de su lado. Pero ahora es época de paz. ¿Le apoyarán también en una guerra en Siria?

AD: Esta es una pregunta muy buena. En primer lugar, Putin perdería gran parte de su apoyo si no reacciona en una intervención occidental en Siria. Su posición se debilitaría por hacerse a un lado. Las personas que apoyan a Putin lo hacen porque quieren apoyar a un líder fuerte. Si no reacciona y se hace a un lado debido a la presión de Estados Unidos, sería considerado por la mayoría de la población como una derrota personal de Putin. Así que ya lo ves, esto es más la guerra de Putin que la guerra de Obama. Pero si interviene en Siria se enfrentará a dos problemas: La sociedad rusa quiere ser una gran potencia mundial, pero no está lista para pagar los costos. Cuando el volumen de estos costos queden claros, esto podría causar una especie de shock para la población. El segundo problema es lo que ya he dicho, que la mayoría de la élite política es pro-occidental. Ellos se opondrían a la guerra de inmediato y comenzarían con su propaganda para criticar las decisiones de Putin. Esto podría provocar una crisis interior. Creo que Putin es consciente de estos dos problemas.

MO: Cuando usted dice que los rusos pueden ser sorprendidos por los costos de una guerra, ¿no existe el peligro de que pudieran no apoyar Putin por esa razón?

AD: No lo creo. Nuestra gente es muy heroica. Vaya hacia atrás en la historia. Nuestro pueblo no estaba preparado para entrar en una guerra, pero cuando se vieron obligados a hacerlo, ganaron la guerra a pesar de los costos y sacrificios. Mira las guerras napoleónicas o la Segunda Guerra Mundial. Nosotros los rusos perdimos muchas batallas, pero al final ganamos esas guerras. Así que nunca estamos preparados, pero siempre ganamos.

Traducido del inglés por Manuel Ortiz y Página Transversal.

Fuente: El Ministerio

mercredi, 18 novembre 2015

Russische interventie in Syrië Intervention russe en Syrie

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Russische interventie in Syrië 

Intervention russe en Syrie

Dendermonde: Ronde Tafel in Nederlands en Frans.
Termonde: Table Ronde en néerlandais et en français.

Op 28 november komt taalkundige, geopolitiek specialist en geschiedkundige Robert Steuckers spreken over de Russische interventie in Syrië en de geopolitieke gevolgen.

Le 28 Novembre, le linguiste, expert en géopolitique et historien Robert Steuckers parlera de l'intervention russe en Syrie et de ses conséquences géopolitiques.

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In het Nederlands en het Frans, aangevuld met Engels en Russisch
En néerlandais et en français, ainsi qu'en anglais et en russe
In Dutch and French, plus English and Russian
На Голландском и французском языке, а также на английском и русском языке

inkom gratis - entrée gratuite

www.eurorus.org

mardi, 17 novembre 2015

Erdogan eist NAVO-invasie Syrië en aanval op alle Koerdische groepen

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Erdogan eist NAVO-invasie Syrië en aanval op alle Koerdische groepen
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Turkse president chanteert Europa: Vernietig Koerden, of wij sturen nog eens 2,2 miljoen Syrische migranten

Moslimterroristen Parijs bekend, maar NAVO is machteloos tegen ISIS in Syrië en kan geen confrontatie aan met Rusland


De 27 jarige Belgisch-Marokkaanse moslim Abdelhamid Abaaoud (foto) zou het brein zijn achter de aanslagen in Parijs, waarbij inmiddels 132 mensen om het leven kwamen (1). Naast Abaaoud, die volgens sommige berichten in Syrië is, zijn Salah Abdeslam, Ibrahim Abdeslam, Samy Amimour, Ahmad al Mohammad en Ismael Omar Mostefai aangewezen als waarschijnlijke mededaders (2). De Franse president Hollande kondigde vol bravoure aan dat er een ‘massaal bombardement’ werd gestart op ISIS ‘hoofdstad’ Raqqa (3). Dat mocht prettig klinken in de oren van het wraakzuchtige publiek, maar in realiteit werden er slechts 20 bommen afgeworpen. De feiten maken dan ook pijnlijk duidelijk dat niet alleen de Fransen, maar de complete NAVO machteloos is tegen ISIS in Syrië (4).

De Franse bommenwerpers stegen op van het enige Franse vliegdekschip Charles de Gaulle, dat daar de afgelopen weken al naartoe was gestuurd om zogenaamd tegen ISIS, maar in werkelijkheid tegen president Assad te worden ingezet. De relatief kleine ISIS eenheid die zich in Raqqa bevindt houdt het al een jaar eenvoudig uit tegen de Amerikaanse vliegtuigen, die daar amper in actie komen. Ook de Fransen wierpen er slechts 20 bommen af.

Erdogan eist massaal ingrijpen NAVO en vernietiging Koerden

De ‘vergeldings’bombardementen lijken dan ook opnieuw slechts toneelspel. Het Westen zoekt al jaren naar een voorwendsel om militair in te grijpen tegen Assad, en ‘Parijs 13-11-15’ zou het excuus kunnen zijn om grote aantallen grondtroepen naar het land te sturen, zoals de Turkse president Erdogan dit weekend eiste (5). De Turken hebben al vaak vergeefs bij de VS en de NAVO aangedrongen op een invasie van Syrië.

Niet dat Erdogan daadwerkelijk iets tegen ISIS –tenslotte een gezamenlijke creatie van de CIA, de Saudi’s en de Turken- wil doen, want de jihadisten zijn een effectief middel gebleken om totale chaos te creëren en de regering Assad te ondermijnen. Erdogan, afgelopen weekend gastheer van de G-20 top in Antalya, eiste namelijk dat alle Koerdische groepen, inclusief de Peshmerga, de PKK en de YPG, die Amerika’s belangrijkste externe krachten tegen ISIS zijn –en die worden ondersteund door de Israëlische Mossad-, door de NAVO als terroristen worden bestempeld en worden aangevallen. (6)

Als het Westen niet instemt dan dreigt de Turkse president, die in eigen land druk bezig is na zijn zwaar gemanipuleerde verkiezingsoverwinning de absolute macht te grijpen, om minstens 2,2 miljoen Syriërs, die op dit moment nog in Turkije zouden zijn, naar Europa te sturen (8). De Duitse autoriteiten rekenen er inmiddels op dat minimaal 2 miljoen ‘Syriërs’ nog deze winter op de nog immer geopende Europese grenzen zullen afstormen (9).

Invasie wordt (nog) niet overwogen

President Hollande kon dan wel pathetisch een beroep doen op Artikel 5 van het NAVO-verdrag, maar ingrijpen van het bondgenootschap in Syrië zou onmiddellijk een confrontatie met de Russen betekenen, die met name in het Westen van Syrië een effectieve campagne voeren tegen alle Soenitische islamitische terreurgroepen, dus inclusief de door het Westen gesteunde zogenaamde ‘gematigde’ rebellen.

Noch in Europa, noch in de VS wordt de door Erdogan geëiste invasie dan ook serieus overwogen. Amerikaanse officials zeiden dat Egypte, Jordanië, Irak, Saudi Arabië en de andere Golfstaten grondtroepen naar Syrië moeten sturen – een farce, aangezien niet één van deze landen militair in staat is om ISIS rechtstreeks aan te pakken. De enige ‘outsiders’ die naast de Russen effectief zijn gebleken tegen ISIS zijn de Koerden, maar die smeken de Amerikanen al tijden vergeefs om wapens, en dat komt natuurlijk vanwege Erdogan.

En Egypte? Dat wil niet eens het aan ISIS gelieerde Ansar Beit Al-Maqdis in de Sinaï, dat verantwoordelijk wordt gehouden voor het opblazen van de Russische Airbus op 31 oktober, aanpakken, waarschijnlijk omdat het daar niet voldoende middelen voor heeft.

Westen heeft geen idee van ISIS netwerk Europa

De Franse en Belgische veiligheidstroepen mogen de afgelopen dagen dan tal van invallen en operaties hebben uitgevoerd in islamitische wijken zoals het Brusselse Molenbeek, en daar radicale moslims hebben gearresteerd, maar dat was voornamelijk bedoeld om het woedende publiek wat te kalmeren. In werkelijkheid hebben de Westerse inlichtingendiensten door de nog altijd onbeperkte migrantentoestroom geen flauw idee hoe groot het ISIS netwerk in Europa is, en hoeveel als vluchtelingen vermomde terroristen er inmiddels in Europa zijn. De schattingen lopen uiteen van enkele duizenden tot enige honderdduizenden.

Tekenend voor de Westerse onmacht en onkunde, ook op eigen grondgebied, is het bericht dat hoge Iraakse inlichtingenofficieren enkele dagen vóór 13-11-15 hebben gewaarschuwd dat ISIS-leider Abu Bakr al-Baghdadi het bevel had gegeven om aanslagen te plegen in Frankrijk, de VS, Groot Brittannië, Rusland, Iran en andere landen die tegen de jihadisten vechten. Baghdadi had het specifiek over bomaanslagen, executies en gijzelingen die in de dagen erna zouden plaatsvinden. (7)

Xander

(1) Ynet News
(2) Zero Hedge
(3) Zero Hedge / YouTube
(4) DEBKA
(5) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(6) DEBKA
(7) DEBKA
(8) Today’s Zaman
(9) Epoch Times

lundi, 16 novembre 2015

In Birmania è già scontro Cina – USA

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In Birmania è già scontro Cina – USA
La recente storica vittoria della Lega nazionale per la Democrazia di San Suu Kyi, a 25 anni dall’inizio della sua protesta non violenta regala già i primi nodi da sciogliere su questioni interne ed estere. Tra tutela dei diritti umani e politiche di vicinato, subito si apre un nuovo fronte sullo scontro egemonico Cina – Stati Uniti, entrambi interessati ad accaparrarsi una fetta di economia locale.
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it
 

birm3.pngLa pomposità e il clima festoso con i quali vengono accolte notizie, definite epocali, come la vittoria di leader definiti democratici ed incensati dall’opinione pubblica come salvatori dei popoli, hanno accompagnato ancora una volta le vicissitudini tortuose del trionfo elettorale di Aung San Suu Kyi, storica cenerentola della ex-Birmania, oggi Myanmar, che dopo 15 anni di prigionia politica nella sua villa ed un Nobel per la Pace ha portato ad una vittoria schiacciante la Lega nazionale per la Democrazia, con un 70% che questa volta pare essere stato accordato dal Presidente Thein Sein il quale, insieme all’alleato politico Htay Oo, ha ammesso la schiacciante sconfitta riportata dal Partito dell’Unione per la solidarietà e lo sviluppo, maggioranza uscente. Insomma la democrazia ha vinto? Non lo sappiamo, e le ragioni sono tante e tali da non consentire a tutti gli addetti ai lavori di poter confermare la notabile ondata di entusiasmo che ha seguito l’ufficializzazione di questi risultati. Madre Suu, così come definita in patria, si trova di fronte all’impedimento costituzionale di potersi candidare a Presidente del Paese, in quanto imparentata con cittadini stranieri (vedova e madre di cittadini britannici). Ciò la configura quindi come una “burattinaia”, che detto così può sembrare dispregiativo, ma è quello che si accingerà ad essere, dovendo esprimere un candidato presidente per la terna dalla quale si sceglierà il prescelto, eventualmente destinato a seguire le direttive del partito, quindi di Suu Kyi. All’impedimento personale si somma ovviamente l’ingombrante ed imprescindibile influenza della giunta militare, la quale continua a mantenere il 25% dei seggi in parlamento, a designare un candidato presidente per la terna e a nominare i Ministri degli Interni, degli Affari di confine e della Difesa.

L’arma dell’ostilità verso il regime, dunque, non sarà la via di approccio per la paladina dei diritti umani, la quale, proprio a tal proposito, si trova costretta ad affrontare la faccenda legata al riconoscimento della minoranza islamica dei Rohingya, non riconosciuti cittadini birmani in quanto non identificati come gruppo etnico, soggetti a continue persecuzioni da parte dei nazionalisti buddhisti. La comunità internazionale chiede a Suu di adottare un atteggiamento meno pragmatico di quello dimostrato in precedenza, in quanto limitatasi a non prendere posizioni a riguardo tacendo sulla mattanza operata contro questi musulmani, azione costatagli critiche da parte del Dalai Lama tra gli altri. La mossa più importante, tuttavia, si gioca sullo scacchiere geopolitico internazionale: il bilanciamento dell’egemonia regionale del Sud-Est asiatico, che vede concorrere Cina e Stati Uniti su più fronti. Dopo il TPP pare essersi rafforzata la posizione statunitense nella regione, la quale si trova a vacillare a causa di una serie di rapporti in via di deterioramento con alcuni Paesi dell’area, che hanno ripreso i contatti con Pechino. È il caso di Taipei, forse l’ago della bilancia nella zona, che oggi si trova nuovamente a dialogare con la Repubblica Popolare Cinese – sebbene le relazioni commerciali fossero già da tempo di notevole entità. Anche Myanmar, con la “svolta democratica” delle ultime elezioni, torna a strizzare l’occhio a Pechino. Mentre gli ultimi governi si erano dimostrati maggiormente simpatizzanti per Washington, Suu Kyi pare intrattenere dei rapporti amichevoli con Xi Jinping e Li Keqiang, con i quali ha discusso della tutela degli interessi cinesi nel Paese. Yangon dunque potrebbe essere un nuovo terreno di scontro tra Cina e Stati Uniti, con le mire espansionistiche militari di Pechino, intenzionata ad estendere la sua influenza nel golfo del Bengala e Washington che, dopo la sottoscrizione della partnership del Pacifico non vedrebbe di buon occhio questa crescita del dragone. Resta solo da capire, quindi, se Myanmar sarà un Vietnam o meno per la Casa Bianca, che di sicuro tanto aveva puntato su una democratizzazione di Yangon, rischiando di regalare un vicino importante a Pechino.

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vendredi, 13 novembre 2015

Le Nouvel Ordre Mondial passe par Damas

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Le Nouvel Ordre Mondial passe par Damas

par Laid Seraghni

Ex: http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr

Si la Syrie tombait, la Russie serait, en plus d’une humiliation diplomatique, menacée dans son intégrité territoriale, ce qui pourrait induire un éclatement de la Fédération de Russie. Les événements qui se déroulent actuellement en Syrie ne sont en aucun cas liés à la question de démocratisation de la société ni pour plus de liberté pour les Syriens. 

Il s’agit d’un ordre mondial que cherchent à imposer les États-Unis avec leurs vassaux occidentaux prédateurs à un autre monde qui, la Russie en tête, réclame plus de participation dans la gestion des affaires internationales desquelles ils ont été exclus depuis des décennies.

Le point de départ pour la nouvelle configuration géopolitique du monde passe aujourd’hui par Damas. L’avenir de la Russie s’y joue actuellement. Poutine sur la ligne de Catherine II (1) qui considérait que « Damas détient la clé de maison Russie » comprend bien que « Damas est la clé d’une nouvelle ère ». Depuis le début des contestations en Syrie, la Russie, appuyée notamment par la Chine et l’Iran, a décidé de faire échouer toutes les tentatives d’un changement de régime car elle était persuadée que si le plan des Occidentaux réussissait, elle serait confinée dans un rôle de second plan et serait menacée dans son intégrité territoriale.

C’est pourquoi, dès le début de la crise, la Russie s’était montrée très ferme et s’est opposée à toute intervention militaire, et ce malgré les pressions du Conseil de sécurité, de l’assemblée générale de l’ONU et de la Ligue arabe. A chaque tentative visant la reproduction du scénario libyen ou yéménite, elle opposa un refus catégorique. Hypocritement, les Occidentaux semblent ne pas comprendre les raisons de la position russe en avançant que Moscou avait, en Syrie, des intérêts économiques et de soutiens logistiques pour sa flotte militaire.

Ce ne sont nullement les contrats d’armement passés avec ce pays, ni le port de Tartous qui sont les enjeux stratégiques russes dans la région au point de mener une lutte atroce pour éviter que l’État syrien ne tombe. Cela est confirmé en partie par le directeur du Centre d’analyse sur les stratégies et les technologies-Moscou Rousslan Poukhov, qui a déclaré : « penser que la Russie soutient Damas en raison des ventes d’armes est une aberration !

C’est totalement hors sujet ». (2)Loin de l’instauration de la démocratie ou des libertés, c’est le rôle résistant de la Syrie qui est visé. En soutenant les mouvements des résistances palestiniennes et libanaises, la Syrie a fait avorter tous les plans américains pour la mise en place du Grand Moyen-Orient dans lequel les États arabes seront atomisés et soumis au diktat israélien. Par ailleurs, son alliance stratégique avait l’Iran a fait que l’axe hostile aux plans étatsuniens se consolide dans la région.Pourquoi la Russie n’admettra-elle pas une victoire des prédateurs de la Syrie ?

Si la Syrie venait à tomber, de sérieuses menaces pèseraient sur elle, et les plus manifestes sont :A- AU PLAN ECONOMIQUEPoutine sait parfaitement que pour que son pays puisse prétendre au statut de grande puissance il faut qu’au travers de son économie il renforce sa force militaire et rende sa politique étrangère plus agressive en vue d’une influence réelle au niveau mondial. Il affiche ses prétentions en disant « en d’autres termes, nous ne devrions tenter personne en nous autorisant d’être faibles. » (3).

Dans cette notion de puissance, le facteur économique est déterminant. Si l’opposition syrienne l’emportait, cela signifierait que la bataille féroce pour le contrôle des sources d’énergie tournerait en faveur des États-Unis et de leurs alliés, permettant à ceux-ci d’étendre leur influence de la Syrie jusqu’en Australie. Les implications qui en découleraient seraient : l’avortement du programme ambitieux de développement économique basé sur la réduction de la dépendance de l’économie vis-à-vis des matières premières et sur l’innovation articulée autour des hautes technologies pour devenir une grande économie mondiale.

Dans une interview à la BBC, Douglas MC Williams, Chef du Centre de Recherches Britannique (CBER), déclarait : « La Russie arrivera en quatrième position dans le classement des plus grandes économies mondiales d’ici l’horizon 2020 » (4)Les ressources du financement de ce projet provenant essentiellement des exportations gazières seraient compromises.

Les recettes de Gazprom 2011 qui contrôle plus de 80% de la production de gaz s’élèvent à 118 M $. En vue d’empêcher que ces recettes atteignent le niveau escompté,, il devient impératif, de torpiller l’exportation du gaz russe vers l »Europe à travers les gazoducs paneuropéens en projet ; le South Stream et le Nord Stream. Les pays européens devraient être approvisionnés par le gaz iranien par le Nabucco (5), gazoduc reliant l’Iran à l’Europe centrale via la Turquie.

Le Qatar pourrait faire transiter son gaz pour l’Europe également par la nouvelle Syrie amie, écartant définitivement l’alimentation de ce continent par le gaz russe. Dans cette hypothèse, la Russie ne peut qu’enterrer son programme de développement, notamment son ambitieux programme militaire d’armement 2011/2020 d’armement pour l’équipement de ses forces armées pour lequel elle prévoit une enveloppe financière de 650 milliards de dollars » (6) au titre d’un programme et « 114 milliards de dollars au titre de la modernisation des équipements ». (7)

Les USA contrôleraient le Liban, la Syrie et l’Iran et, par conséquent, maitriseraient les sources d’approvisionnement énergétique situant dans un espace géographique et stratégique énergétique Liban Syrie, Irak et Iran. D’où cette lutte acharnée pour faire tomber la Syrie.B – AU PLAN SECURITAIRE :La chute de B. Al-Assad, ouvre la politique d’endiguement mis en place en 1946 par Georges. F. Kennan (8). Les actions d’encerclement de la Russie seront relancées. Cette stratégie, en matière de géopolitique, est fondée sur la ligne Brezinski (9) qui prévoyait la domination de l’Union Soviétique en deux étapes, l’encerclement de la Russie en premier lieu, pour ensuite passer à sa déstabilisation, pour mieux contrôler son espace périphérique. Cette stratégie est aussi valable pour la Russie d’aujourd’hui.

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La politique de Gorbatchev que Poutine qualifiait de « La plus grande catastrophe du XXème siècle » (10) serait de retour pour démanteler définitivement la Fédération de Russie. Ce démantèlement induirait probablement un transfert, au nord du Caucase, des Djihadistes qui opèrent actuellement en Syrie en vue d’instaurer une république islamique. Il est rappelé que le nord du Caucase (Daghestan et Tchétchénie) est à prédominance musulmane.

Doku Umarov (11) n’avait-il pas proclamé « l’Emirat caucasien. » en 2007. (12)Un des pivots américains dans la région montrera ses crocs pour la restauration de l’Empire Ottoman. Il s’agit de la Turquie qui, base avancée des intérêts américains en Eurasie, rêve toujours d’un empire qui s’étendrait jusqu’à l’Asie centrale, ex territoires soviétiques. Une aubaine pour qu’elle étende son hégémonie jusqu’aux confins de Moscou sur les républiques turcophones qui sont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan.

L’éventualité de leur intégration dans une alliance avec l’ancien occupant pourrait être envisagée. Elle est encouragée par les États-Unis pour faire désintégrer la Communauté des États Indépendants, composée de 11 sur 15 anciennes républiques soviétiques, créée le 8 décembre 1991 par le Traité de Minsk. Il est clairement établi que cette puissance soutient discrètement les mouvements séparatistes et ethno-religieux dans l’optique de briser définitivement la Communauté des États Indépendants (CEI).C – AU PLAN STRATEGIQUE.

Dans le prolongement de la ligne de Catherine II, Poutine considère Damas comme étant le point de départ du nouvel ordre mondial. Si cette capitale tombait, la Russie perdrait définitivement son rêve de retrouver son statut de grande puissance dans le monde du temps de la guerre froide. L’inflexion des rapports serait à son désavantage, avec en plus une humiliation diplomatique.En effet, une fois la Syrie soumise, l’Iran à son tour sera attaqué. L’axe chiite Syrie-Irak-Iran brisé sera sous la botte de l’Arabie Saoudite qui imposera la normalisation des relations avec Israël aux autres pays arabes.Ainsi, le proche orient sera modelé géographiquement au profit exclusivement des États-Unis et d’Israël, et de leurs vassaux occidentaux et arabes.

L’espace sunnite » modéré » dominera l’espace géographique qui s’étend du Maghreb, au Pakistan et l’Afghanistan en passant par la Turquie et la corne Africaine. La barrière séparant la Turquie des autres pays de confession musulmane sunnite n’existera plus. La Turquie, membre de l’Otan, qui constitue pour la Russie le chemin le plus court pour rejoindre les eaux chaudes, deviendrait une menace stratégique pour ce pays tant que celle-ci peut bloquer et assiéger sa flotte militaire de la mer Noire.Ainsi, la Russie aura devant elle un espace hostile qui s’étendra alors de la France à l’ouest jusqu’à la Chine à l’est. Elle sera chassée définitivement de la région du Grand Moyen-Orient où elle était naguère fortement présente.

A la lumière de ce qui précède, nous estimons que le soutien de Moscou à Damas est indéfectible car dicté par des impératifs liés à l’existence même de la fédération de Russie en l’état actuel. Pour contrer toutes les manoeuvres de l’Occident pour la déstabiliser et la fragiliser sur la scène internationale, elle fera tout ce qu’elle peut pour que l’ordre géopolitique du Moyen-Orient ne subisse aucun changement.Grâce au levier énergétique, elle cherche à renverser les alliances en se rapprochant de l’Europe, de la Chine, de l’Iran et de l’Inde.

Elle compte créer un espace eurasien pour contrer l’hyperpuissante Américaine.

Laid SERAGHNI

Références :

1- Catherine II, impératrice de Russie (1762-1796), surnommée Catherine la grande. Elle disait « je laisse à la prospérité de juger impartialement ce que je fais pour la Russie. ». Durant le plus long règne de l’histoire de la Russie, outre le développement et la modernisation de la société russe, elle tint tête à tous les envahisseurs voisins ou lointains.

2- Le Figaro du 31 mai 2012.

3- Atlantico du 21 février 2012.

4- RIA Novosil du 27 décembre 2012.

5- Nabucco dont le titre initial est Nabuchodonosor est un opéra de Verdi. Il évoque l’épisode de l’esclavage des juifs à Babylone. Cela dénote que tout l’enjeu en Syrie est centré autour de la sécurité d’Israël.

6- Voix de la Russie 14 décembre 2012.

7- Géostratégique.net du 6 mars 2012.

8- Diplomate, politologue et historien américain dont les thèses eurent une grande influence sur la politique américaine envers l’Union Soviétique au sortie de la deuxième guerre mondiale.

9- Z Brezinski : politologue américain, il a été entre autres, conseiller à la sécurité nationale du Président des Etats-Unis Jimmy Carter, de 1979 à 1981.

10- La dépêche.fr du 20 février 2012

11- Né en 1964 en Tchétchénie, Doku Umarov fut en 2005 le cinquième président de la république d’Ichkérie (Tchétchénie). Il abolit cette dernière pour en 2007 pour la remplacer par un « Émirat Tchétchénie » dont il s’autoproclame émir.

12- affaires géostratégiques.Info du 22 octobre 2012

jeudi, 12 novembre 2015

Les seigneurs de l'anneau

Les seigneurs de l'anneau

Ex: http://www.chroniquesdugrandjeu.com 

Les seigneurs de l'anneau

En attendant l'Inde, qui mettra encore quelques années pour participer pleinement aux dynamiques du continent-monde (ce qui fera d'ailleurs l'objet d'un prochain article), un spectaculaire triangle eurasien se met en place, qui donne vertiges et sueurs froides aux stratèges américains. Les amoureux de la géométrie insisteront certes sur la forme circulaire du nouveau colosse qui émerge et ils n'auront pas tout à fait tort (nous y reviendrons en fin d'article).

Nous avons déjà montré à plusieurs reprises à quel point le rapprochement entre Moscou, Pékin et Téhéran s'est accéléré ces dernières années. Nous écrivions le 20 octobre :

"Tout ceci n'est cependant rien en comparaison de ce qui se prépare avec l'Iran, grande puissance régionale si l'en est, case cruciale de l'échiquier eurasiatique. Si Obama pensait amadouer les ayatollahs avec l'accord sur le nucléaire, il s'est planté en 3D. La marche de Téhéran vers l'alliance sino-russe est inarrêtable. Coopération militaire renforcée avec Pékin, navires iraniens invités en Russie, et bien sûr une position commune sur les grands dossiers internationaux dont la Syrie. L'entrée de l'Iran dans l'OCS n'est qu'une question de temps.

Les liens énergétiques entre Téhéran et Pékin sont déjà anciens mais se consolident chaque jour. Ceci en attendant l'oléoduc irano-pakistanais qui verra prochainement le jour, reliant la base chinoise de Gwadar avant, un jour, de remonter tout le Pakistan et rejoindre la Karakoram Highway dans les somptueux décors himalayens."

Et le 25 octobre :

"Quant à l'Iran, qui ne sert désormais plus de prétexte fallacieux au bouclier anti-missile, sa lune de miel avec Moscou est à la hauteur de la désillusion de l'administration Obama qui espérait sans doute, avec l'accord sur le nucléaire, intégrer Téhéran dans son giron et l'écarter du grand mouvement de rapprochement eurasien. Et bah c'est raté, et drôlement raté...

En l'espace de quelques jours : accords sur des projets d'infrastructure (dont une ligne ferroviaire. Eurasie, Eurasie) d'une valeur de 40 milliards, établissement d'une banque commune pour favoriser les échanges (qui se feront évidemment en monnaies locales. Dédollarisation, dédollarisation). Cerise sur le gâteau, l'Iran va participer la banque des BRICS.

Leur future victoire en Syrie rapprochera encore Moscou et Téhéran, qui entrera bientôt, sous les auspices chinoises, dans l'Organisation de Coopération de Shanghai."

En ce moment, ô temps géopolitiquement excitants, pas une semaine ne passe sans qu'un jalon supplémentaire ne soit posé. Il y a quatre jours, l'Iran a proposé à la Chine d'organiser des exercices militaires communs. Pékin devrait évidemment accepter. Avant-hier, le fameux contrat pour la livraison des S-300 russes à Téhéran a enfin été signé, qui mettra à peu près définitivement l'Iran à l'abri de toute intervention aérienne étrangère.

Résumons :

  • dans le domaine militaire : manoeuvres/coopération sino-russes + sino-iraniennes + russo-iraniennes.
  • sur le plan énergétique : contrats gaziers du siècle sino-russes en 2014 + achats massifs de pétrole iranien par Pékin + entente russo-iranienne vis-à-vis de l'Europe (blocage des pipelines qataris et saoudiens en Syrie, accord sur le statut de la Caspienne...)
  • dans le domaine politique, géopolitique et géo-économique : entente totale des trois sur le dossier syrien, opposition commune aux tentatives unilatérales américaines, marche à la dédollarisation. Future entrée de l'Iran dans l'OCS sino-russe et participation à la banque des BRICS.

Il paraît que Brzezinski en a renversé son bol de café...

En 2013 paraissait un intéressant essai géopolitique intitulé Chine, Iran, Russie : un nouvel empire mongol ? La présentation de l'éditeur mérite qu'on s'y attarde :

"Le 20 mars 2013, le Homeland Security Policy Institute désignait des hackers chinois, russes et iraniens comme auteurs des attaques déstabilisant les systèmes de sécurité américains. Non contents de multiplier les cyber-intrusions, la Chine, la Russie et l'Iran collaborent aujourd'hui de façon croissante dans le domaine des nouvelles technologies. Dans un contexte marqué par l'effacement des frontières, ces trois pays sont-ils en train de fonder un nouvel empire mongol ou à l'inverse tentent-ils désespérément de préserver leurs influences régionales respectives ? Contrairement à la construction politique de Gengis Khan, ayant unifié l'Eurasie à partir d'un centre turco mongol, ces alliés encerclent une aire de civilisation turque dont ils se sont détournés. Cette alliance pragmatique, fondée sur l'axe sino-iranien, se matérialise par des appuis géopolitiques réciproques, une coopération étroite avec l'arrière-pays énergétique russe et la diffusion d'une vision du monde allant à rebours de nos propres stéréotypes. Étrangers à la chimère du dépassement des cultures par l'abolition des frontières, la Chine, la Russie et l'Iran peuvent puiser dans leurs histoires respectives des raisons d'exister sous une autre forme que celle d'une citadelle continentale résistant à la mondialisation océanique. Au delà de ses carences maritimes, le nouvel empire souffre toutefois de nombreuses fragilités telles que son affaiblissement démographique ou les intérêts parfois divergents des pays qui le composent. Aussi pourrait-il bouleverser soudainement nos repères géopolitiques avant de connaître une recomposition."

Si certaines bases de la coopération Moscou-Pékin-Téhéran étaient déjà là, que de chemin parcouru en deux petites années... Les "intérêts parfois divergents" ont presque totalement disparu, balayés par la dangereuse hystérie états-unienne en Ukraine et en Syrie. C'est désormais un triangle, pardon, un anneau extrêmement solide qui émerge, uni par des liens énergétiques, militaires et géopolitiques irréversibles.

A noter l'intéressante référence historique au coeur turco-mongol, centre de l'empire de Gengis Khan mais naine blanche de la nébuleuse annulaire russo-sino-iranienne, tournée vers les extrémités de l'échiquier eurasien. Les pays turcophones d'Asie centrale, qui appartiennent déjà à l'OCS et/ou à l'Union eurasienne, ne feront que suivre le mouvement, se coupant sans doute encore un peu plus d'une Turquie d'ailleurs elle-même embarquée dans un voyage bien turbulent...

Les seigneurs de l'anneau