Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 01 décembre 2014

Le pivot géographique de l'histoire

pivot11887centre.jpg

Le pivot géographique de l’histoire

par Philippe Raggi

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Pour saisir les enjeux actuels, un petit détour sur une des cartes de Halford J. Mackinder ne manque pas d’intérêt.
Quelques éléments d’explication : Mackinder nous dit : « La prise de contrôle de la région terrestre centrale par une nouvelle puissance se substituant à la Russie, ne tendrait nullement à réduire l’importance géographique de la position pivot ». (1)
Reprenant les mots de Mackinder et en poursuivant la logique de son propos à l’aune de la géopolitique récente et en cours, nous pourrions avancer ceci :
Si une puissance particulière parvenait à renverser la Russie, ou à la contrôler, celle-ci  pourrait constituer un péril menaçant la liberté du monde pour la seule raison qu’elle ajouterait une façade océanique aux ressources du Grand continent – un accès aux mers chaudes – avantage qui demeure jusqu’à présent interdit à l’occupant russe de la zone-pivot.

Pour trouver quelle est cette « puissance particulière », il suffit d’observer ce qui se passe dans le Rimland, cette ceinture de la zone-pivot (Heartland). Quelle est la puissance qui place ses pions dans presque tous les pays de cette zone ? Quelle est la puissance qui agit et resserre cette ceinture année après année ?

Cette « puissance particulière » tend, présentement, à contenir au plus serré la région-pivot, ne lui laissant plus aucune profondeur stratégique, plus aucune zone d’influence ; même immédiate. Les Russes n’auraient donc pas le droit à une Doctrine Monroe contrairement aux États-Unis qui seuls auraient ce privilège.
 
Ce serait donc, appliquée à l’échelle du monde, la fameuse « destinée manifeste », une sorte de droit moral des États-Unis à ce qui ne peut être qualifié autrement que… d’impérialisme. Ce serait même, à lire certains, une situation de fait mais opérée néanmoins contre son gré ! (2)
Halford J. Mackinder a défini dès l’orée du XXème siècle une constante de l’Histoire (3). Force est de constater que cette constante oriente de façon manifeste la politique des Etats-Unis sur le continent Euro-Asiatique depuis 1945. En observant aujourd’hui, avec recul, tant la stratégie de « Containment » de George Keenan, que celle du « Rollback » de John Foster Dulles, l’on s’aperçoit qu’elles ne visaient en fait pas tant l’Union Soviétique et son régime communiste (4) mais bien plutôt la Russie, en tant que terre de la zone-pivot.
 
Depuis 1992, en Europe, les États-Unis, via l’OTAN notamment, mais aussi par d’autres organismes (5), ont fait reculer vers l’Est les limites du Heartland ; il est à noter que les ex-républiques de l’Union Soviétique sont à présent quasiment toutes dans son escarcelle.
 
Dans ce mouvement vers l’Est, une de ces ex-Républiques est à cet égard cruciale : l’Ukraine. Celle-ci permet à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Il en est de même de la Géorgie. Ainsi, ces deux pays ont-ils subi ou subissent des « soubresauts ». Et dans cette fermeture de la Méditerranée, en Asie mineure, il y a la Turquie, laquelle est déjà dans l’orbite de puissance étasunienne (OTAN et Union Européenne aux forceps).
 
En Asie centrale, l’Afghanistan a subi les affres de cette action de contention américaine vis-à-vis de la Russie et ce depuis 2001. Reste un autre pays crucial : l’Iran. Et si on lit bien les stratèges de Washington, l’action prônée pour ce pays n’est pas « directe » ; il ne s’agit pas d’affronter militairement Téhéran (hard power) mais bien plutôt de ménager les Ayatollahs et d’influer sur une population plus malléable (smart power) afin qu’un terrain d’entente puisse advenir (6).
 
En fin de boucle, en Extrême-Orient, le Japon demeure depuis 1945 une base militaire avancée des États-Unis dans la région. Quant à la Corée du Sud, elle reste encore sous orbite étasunienne, confortée par l’épouvantail que représente Pyongyang.
 
Toujours dans cette stratégie de puissance en action, dans ce mouvement pour la maîtrise du Heartland, il y a un écueil de taille : la Chine. Ce pays, nous dit Mackinder, serait à même de devenir un péril pour le monde (the yellow peril) si d’aventure il venait à dominer, à vassaliser la Russie. Mais Pékin a bien d’autres ambitions que de prendre le « chemin du Nord », au-delà de l’Amour, ce fleuve-frontière de 4 400 kilomètres.
 
La Chine a, en effet, d’autres préoccupations que de devenir, dans un futur proche, ce « péril jaune » dont parle Mackinder. Pékin se concentre plutôt sur :
- le contrôle à long terme de son pouvoir dans ses provinces (risque d’autonomie, de séparatismes),
- sa maîtrise de la zone des neuf points dans la Mer de Chine méridionale (risque de conflits avec ses voisins immédiats (vietnamiens, philippins, taïwanais, etc.),
- la conservation voire le développement de son collier de perles entre son territoire et les zones de production d’hydrocarbures,
- la mise en œuvre des retours sur ses investissements en Afrique.
 
La Chine représente donc malheureusement pour les États-Unis, une pièce non maîtrisée, non maîtrisable, une impasse ; elle doit être contournée, tout en étant maîtrisée indirectement via la politique de l’énergie hydrocarbure ; il s’agit de tenir les robinets…
 
Pour finir ces quelques réflexions et commentaires sur la carte de Halford J. Mackinder, rappelons sa formule ; une formule choc, une formule répétée à l’envie et qui résume notre propos ci-dessus : « Qui contrôle le cœur du monde (Heartland) commande à l’île du monde (Heartland + Rimland), qui contrôle l’île du monde commande au monde ». Cette carte de 1904 explique bien, par l’intégration du temps long de l’Histoire sur la géographie physique, les mouvements géopolitiques contemporains. Ainsi, les finalités de tel ou tel acteur géopolitique se découvrent-elles, naturellement.
 
Nonobstant, l’analyse géopolitique ne doit pas être un paraclet mais plutôt un levier pour une politique de puissance face à tel ou tel Hégemon du moment… Acteur ou sujet, victime ou bourreau, Ecce Stato.
 
Notes :
 
(1) Halford John Mackinder, The geographical pivot of History, paru dans The Geographical Journal, Vol. 23, n°4, p.437.
(2) Cf. les propos de Niall Ferguson sur les États-Unis comme « Empire malgré-lui ». Doté d’un esprit brillant, Ferguson, auteur entres autres livres de Colossus ; The price of America’s Empire, est somme toute bienveillant vis-à-vis des États-Unis ; ainsi l’excuse-t-il de ses méfaits commis à travers le monde. Ferguson est, faut-il le souligner, débiteur de Washington…
(3) On (re)lira, fort à propos, le livre d’Aymeric Chauprade intitulé « Géopolitique ; constantes et changements dans l’Histoire » paru aux Éditions Ellipses en 2000 et réédité plusieurs fois depuis. On pourra se documenter également avec le livre référence d’Alfred T. Mahan De l’influence de la puissance maritime dans l’Histoire 1660-1783 et particulièrement dans son introduction. Mahan y évoque justement la question des « constantes ».
(4) Ce fut, en définitive, un argument pour naïfs, un levier du « Softpower », une façon d’amener à soi une population d’Europe occidentale à juste titre effrayée, au sortir de la seconde guerre mondiale.
(5) L’Union Européenne, par exemple, mais aussi le FMI, etc.

(6) Cf. Joseph Nye, théoricien de cette analyse des stratégies de puissance ; stratégies mises en œuvre magistralement (il faut être juste et honnête) par les États-Unis.

Philippe Raggi

dimanche, 30 novembre 2014

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

43191_fidesz.jpg

Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et nouveau visage de l'Ennemi selon Washington

Auteur : F. William Engdahl
Ex: http://zejournal.mobi

Le refus du Premier ministre Viktor Orbán et de son parti dirigeant, Fidesz, de se joindre à la nouvelle Guerre froide menée contre la Russie par les États-Unis et l'Europe — d'abord en acceptant la traversée de son territoire par le gazoduc paneuropéen South Stream, mais aussi à travers sa politique cinglante contre les banques et compagnies énergétiques étrangères — a déclenché toutes les alarmes dans les capitales occidentales.

Pour F. William Engdahl, la question qu'il faut désormais poser est la suivante : la Hongrie sera-t-elle la prochaine cible d'une tentative de changement de régime financée par les USA et l'Union européenne ?

Depuis quelque temps, la Hongrie et son Premier ministre populiste et nationaliste Viktor Orbán sont dans la ligne de mire des élites politiciennes de Washington. Quel péché a donc commis M. Orbán ? Ne pas avoir courbé l’échine sous les diktats souvent destructeurs de la Commission européenne ; et chercher à définir une identité nationale hongroise. Mais le plus grave de ses péchés est son rapprochement croissant avec la Russie et sa méfiance envers Washington, matérialisés par un accord conclu avec Gazprom pour laisser passer par la Hongrie le gazoduc South Stream, qui doit relier la Russie à l’Union européenne.

Orbán lui-même a parcouru un long chemin politique depuis 1998, année où il devint Premier ministre de Hongrie, l’un des deux plus jeunes que ce pays ait élus à cette fonction. À cette époque, il avait supervisé, malgré l’opposition de la Russie, l’entrée de la Hongrie dans l’Otan — en même temps que la Pologne et la République tchèque — et dans l’Union européenne. Durant ce mandat de Premier ministre effectué en des temps où l’économie de l’UE était beaucoup plus prospère qu’aujourd’hui, Orbán réduisit les impôts, abolit les droits d’inscription à l’université pour les étudiants qualifiés, augmenta les allocations maternelles et attira l’industrie allemande avec une main-d’œuvre hongroise bon marché. L’un de ses « conseillers » états-uniens était James Denton, lié à Freedom House, une ONG de Washington impliquée dans les révolutions colorées. Orbán était alors le chouchou des néoconservateurs de Washington. En 2001, il reçut le « prix de la Liberté » de l’American Enterprise Institute, un groupement néoconservateur.

Pourtant, en 2010, après avoir passé six ans dans l’opposition, Orbán fit son retour, doté cette fois d’une majorité retentissante par l’intermédiaire du Parti hongrois d’union civique (connu sous le nom abrégé de Fidesz). Dans les faits, Fidesz disposait d’une majorité de 68 % au Parlement, ce qui lui assurait tous les votes nécessaires pour modifier la Constitution et adopter de nouvelles lois, ce dont il ne se priva pas. Ironiquement, dans une logique typique de paille et de poutre, l’administration Obama et le Parlement européen lui reprochèrent d’avoir doté Fidesz d’un pouvoir excessif. Orbán fut accusé par Daniel Cohn-Bendit et les Verts européens de prendre pour modèle le Venezuela du président Hugo Chávez. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne respectait pas le cahier des charges bruxellois à l’usage des hommes politiques européens obéissants. Dans l’Union européenne, on se mit à diaboliser Fidesz et Orbán, faisant passer le premier pour la version hongroise du parti Russie unie et le second pour le Poutine magyar. C’était en 2012.

Et maintenant, la situation devient réellement préoccupante pour les atlantistes et l’UE, car Orbán vient de passer outre aux exigences européennes d’interrompre la construction du grand gazoduc russe South Stream.

Le gazoduc russe South Stream et le gazoduc germano-russe Nord Stream garantiraient à l’Union européenne un approvisionnement en gaz tout en contournant le conflit en Ukraine, ce à quoi Washington s’oppose farouchement, pour des raisons évidentes.

En janvier 2014, le gouvernement de M. Orbán a annoncé un accord financier de 10 milliards d’euros avec la Société nationale russe d’énergie nucléaire pour rénover l’unique centrale nucléaire de Hongrie, située à Paks. Conçue selon la technologie russe, cette centrale avait été construite sous l’ère soviétique.

Cette annonce éveilla l’attention de Washington. Il en fut de même à l’été 2014, lorsque Orbán critiqua les États-Unis, observant qu’ils avaient échoué à résoudre la crise financière mondiale qu’ils avaient eux-mêmes provoquée par le truchement de leurs banques. Il fit à cette occasion l’éloge de la Chine, de la Turquie et de la Russie, qu’il considérait comme des modèles plus positifs. En des termes assez proches de ceux que j’ai souvent employés, il déclara que les démocraties occidentales « risquent, dans les prochaines décennies, de se révéler incapables de conserver leur compétitivité, et paraissent vouées au déclin à moins qu’elles ne parviennent à se transformer profondément ».

Non content de cela, Orbán est parvenu à libérer la Hongrie de plusieurs décennies d’une catastrophique mise sous tutelle par le Fonds monétaire international. En août 2013, le ministre hongrois de l’Économie déclara qu’il avait réussi, au moyen d’une « politique budgétaire disciplinée », à rembourser les 2,2 milliards d’euros que le pays devait au FMI. Finies les privatisations forcées et les conditionnalités exorbitantes exigées par le FMI ! Le président de la Banque centrale hongroise exigea alors du FMI la fermeture de tous ses bureaux à Budapest. En outre, et comme l’avait aussi fait l’Islande, le Procureur général de Hongrie assigna en justice les trois Premiers ministres des gouvernements précédents en raison du niveau criminel d’endettement dans lequel ils avaient plongé la nation. C’était un précédent qui ne manqua pas de provoquer des sueurs froides dans quelques capitales, à Washington ou à Wall Street.

Mais l’alarme la plus retentissante fut sonnée pour de bon lorsque Orbán et son parti Fidesz, en même temps que leurs voisins autrichiens, donnèrent le feu vert à la construction du gazoduc russe South Stream sans se soucier des protestations de l’Union européenne, qui avançait que ce projet était contraire à ses lois. Es lebe die österreichisch-ungarische Energiemonarchie ! (Vive la monarchie énergétique austro-hongroise ! »), proclama Orbán lors d’une rencontre avec Horst Seehofer, ministre-président de Bavière, le 6 novembre à Munich.

Il n’en fallait pas plus pour que les élites états-uniennes déclenchent immédiatement l’alerte. Le New York Times, soutien très zélé de l’establishment, fit passer en « une » un éditorial intitulé « Le glissement dangereux de la Hongrie ». « Le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, y déclarait-on, dérape vers l’autoritarisme et défie les valeurs fondamentales de l’Union européenne — et tout le monde le laisse faire. »

En ces termes, le Times révélait la véritable raison de cette panique à Washington et à Wall Street : « Encore une fois, la Hongrie a témoigné de son mépris pour l’Union européenne en faisant passer, lundi dernier, une loi autorisant la traversée du territoire hongrois par le gazoduc russe South Stream. Cette nouvelle loi est une violation flagrante de l’ordre donné en septembre dernier par l’Union européenne à tous ses États membres de refuser la construction de South Stream, ainsi que des sanctions économiques imposées par l’Union européenne et les États-Unis contre la Russie à la suite des actions de ce pays en Ukraine. Au lieu de protester du bout des lèvres contre ces mesures antidémocratiques, l’Union européenne ferait mieux d’ordonner elle aussi des sanctions contre la Hongrie. Et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, devrait user de son pouvoir pour obliger M. Navracsics à démissionner ». Tibor Navracsics vient d’être nommé à Bruxelles commissaire européen à l’Éducation, à la Culture, à la Jeunesse et aux Sports, fonction dont on cherche en vain le rapport avec les gazoducs.

Et maintenant, nous pouvons nous attendre à voir le National Endowment for Democracy et les ONG de service soutenues par les États-Unis trouver une bonne excuse pour organiser des manifestations de masse contre Fidesz et Orbán afin de punir ceux-ci de leur crime impardonnable : chercher à délivrer la Hongrie de la situation démente qu’ont créée les États-Unis en Ukraine.


- Source : F. William Engdahl

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

zb168591ZBIG02.jpg

Zbigniew Brzezinski, “Le vrai choix”

par Vincent Satgé

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Le vrai choix, L’Amérique et le reste du monde fut publié alors que les États-Unis étaient engagés dans l’opération Iraqi freedom. Au vu des tensions internationales qui ont accompagné cettecampagne militaire, on pouvait raisonnablement attendre de Zbigniew Brzezinski qu’il choisisse avec précaution les formules et les tournures à employer. Peine perdue car, dès l’introduction, ce dernier expose sa thèse crûment : « Notre choix ? Dominer le monde ou le conduire » [1].

Appelant de ses vœux une « communauté internationale d’intérêts partagés » sous supervision américaine, il se plaçait ainsi dans une position intermédiaire assez inconfortable, fustigeant les influents néoconservateurs comme les colombes libérales.

Zbigniew Brzezinski est habitué à être sous le feu des critiques. Détenteur d’un doctorat de l’Université d’Harvard, il s’est surtout fait connaître pour avoir été le principal conseiller des affaires étrangères de Jimmy Carter lors de la campagne présidentielle de 1976.

Une fois l’élection remportée, il fut de 1977 à 1981 son conseiller à la Sécurité nationale durant une période agitée (particulièrement lors de l’échec de l’opération Eagle Claw visant à libérer les diplomates américains pris en otage en Iran).

Depuis, il a notamment exercé la fonction de conseiller au Center for Stategic and International Studies (CSIS) ainsi que de professeur de relations internationales à la Johns Hopkins University à Washington D.C.

Quelles sont les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial ?

S’il a publié de nombreux ouvrages (Illusion dans l’équilibre des puissances en 1977 ou L’Amérique face au monde co-écrit en 2008 avec Brent Scowcroft), Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour Le grand échiquier (1997). Il y détaille notamment les alternatives dont disposaient les Etats-Unis pour maintenir leur influence sur l’Europe et l’Asie, clés du contrôle sur le reste du monde. Seul défaut de cet ouvrage qui fit date : il ne couvre pas la période postérieure au 11 septembre, évènement qui a considérablement réorienté la politique étrangère des Etats-Unis.

actualité,géopolitique,livre,stratégie,géostratégie,politique internationale,zbigniew brzezinski,brzezinski,états-unisLe Vrai Choix, à l’inverse, nous livre un regard plus actuel sur les options qui restent aux Etats-Unis s’ils souhaitent conserver leur rang mondial.

Le raisonnement de Zbigniew Brzezinski peut être dès lors décomposé en trois temps. Il constate tout d’abord que le choix de la domination n’est pas, à moyen ou long terme, possible ni même profitable aux États-Unis. Il va ensuite s’interroger sur la manière pratique d’exercer un leadership sur les affaires mondiales. Enfin, il pointe les faiblesses institutionnelles qui risquent de mettre à mal la mise en œuvre de la diplomatie américaine.

La guerre contre le terrorisme ainsi que l’unilatéralisme amoindrissent la sécurité des États-Unis

La position géographique privilégiée des États-Unis les a souvent amenés à considérer leur sécurité comme définitivement acquise. Encadrés par des voisins peu puissants, placés entre l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, les États-Unis étaient quasiment en situation d’insularité jusqu’à la Guerre Froide. Une fois le rival soviétique disparu, le sentiment d’invulnérabilité repris le dessus jusqu’aux attentats du 11 septembre.

Le monde et les États-Unis prirent ainsi définitivement conscience que la mondialisation permet aux menaces de s’affranchir des distances, du fait de la prolifération des technologies ou du terrorisme le plus « artisanal » qui soit. Face à ce nouveau défi, la réaction politique des Américains ne fut, pour l’auteur, clairement pas à la hauteur. « L’insécurité peut être socialement désagréable, elle doit être politiquement gérable » [2].

Ainsi les pouvoirs publics ont-ils investi énormément sur des dispositifs tels que le bouclier anti-missile, oubliant que le type d’attaque que ce dernier prévient est rendu improbable par les représailles que courrait l’État agresseur. Un attentat terroriste, par contre, pourrait causer des dégâts matériels aussi importants tout en empêchant de répliquer et de neutraliser l’organisation responsable. Le meilleur moyen de se prémunir des attaques qui visent le territoire américain reste de renforcer les capacités des services de renseignement.

Par ailleurs, cette lutte contre le terrorisme doit être accompagnée d’un effort d’identification de la menace. Il apparaît en effet absurde de désigner le terrorisme comme l’ennemi en ce sens qu’il ne s’agit que d’une « technique meurtrière d’intimidation », utilisée par tous types de mouvements [3] (les attentats suicides, de 1981 à 2001, auraient ainsi majoritairement été menés par les Tigres Tamouls du Sri Lanka, marxistes donc s’opposant aux religions).

Derrière le terrorisme, c’est l’acte politique qu’il s’agit de comprendre. Or, sur ce point, « les États-Unis ont montré une extraordinaire réticence à prendre en compte la dimension politique du terrorisme et à restituer celui-ci dans son contexte politique » [4].

Outre la guerre contre le terrorisme, c’est bien les interventions unilatérales qui mettent en péril la sécurité des États-Unis. Le discours du Président G. W. Bush à l’académie de West Point le 1er juin 2002, a largement justifié le concept d’« attaque préemptive » (lorsqu’un acteur estime qu’un autre État est sur le point de mener une action offensive) à l’encontre d’« États voyous ».

Une telle attitude sur la scène mondiale ne peut qu’entraîner une détérioration des rapports avec les Européens et donner à penser que la guerre contre le terrorisme peut être réduite à une initiative exclusivement américaine aux fortes connotations anti-musulmanes.

Le « conflit des civilisations » de Samuel Huntington adviendrait alors à titre de prophétie auto-réalisatrice. Au final, la sécurité des États-Unis seraient encore moins garantie vu que « l’acquisition clandestines d’armes de destruction massive prendrait vite le rang de priorité parmi les États déterminés à ne pas se laisser intimider. Ils trouveraient là une incitation supplémentaire à soutenir les groupes terroristes, lesquels, animés par la soif de vengeance, seraient alors plus enclins que jamais à utiliser, de façon anonyme, ces armes contre l’Amérique » [5].

Bref, on passerait du paradigme MAD (mutual assured destruction) de la Guerre Froide à celui de SAD (solitary assured destruction) ce qui pour Zbigniew Brzezinski s’assimile à une « régression stratégique ».

Loin de poursuivre dans une posture dominatrice et isolante, les États-Unis doivent redéfinir leur position sur la scène internationale.

Le premier volet de cette redéfinition concerne l’identification des zones sensibles de la planète. La première est celle des « Balkans mondiaux » [6] qui, avec le Moyen-Orient en particulier, doit être traitée avec le plus grand soin sous peine de détériorer les relations entre les États-Unis et l’Europe et les États-Unis et le monde musulman. Vient ensuite l’Asie qui est « une réussite économique, un volcan social et une bombe politique » [7], constat plus que jamais d’actualité avec les rivalités économiques et territoriales exacerbées, sans parler de vieux contentieux historiques (colonisation du Japon et timide repentir pour ses crimes de guerre ; relations indo-chinoises ; conflit latent entre le Japon et la Russie à propos des îles Kouriles et Sakhaline ; le dossier nord-coréen ; Taïwan, « 23e province chinoise »).

Une approche régionale sur tous ces points chauds devrait permettre une résolution (et une prévention) des conflits qui y sévissent, surtout de ceux dont on parle peu. L’auteur pointe ainsi la question assez peu posée du Cachemire, occulté par le conflit israélo-arabe. Avec 1,2 milliards d’habitants, deux États nucléaires et des populations très sensibles aux rengaines nationalistes, la zone mérite plus d’attention que celle dont elle bénéficie actuellement.

Les États-Unis ont besoin d’alliés… et réciproquement

Une fois les situations à risques identifiées, les États-Unis ont besoin d’alliés pour y faire face. Selon Zbigniew Brzezinski, le seul partenaire digne de ce nom est, à la vue de son potentiel politique, militaire et économique, l’Union européenne. Leur association, au-delà de l’utilité pratique, permettrait de désamorcer les critiques d’unilatéralisme (ou au moins de les affaiblir).

Ensemble, Europe et États-Unis sont « le noyau de la stabilité mondiale ».

Cela ne veut pour autant pas dire que leur entente aille de soi. Deux menaces planent au-dessus de leur entente cordiale. Les questions de défense et le « partage du fardeau » sont primordiales. Les Américains se plaignent souvent du manque d’investissement des Européens dans leurs dépenses militaires, tandis que le Vieux Continent dénonce souvent sa tutelle américaine.

Toutefois l’un autant que l’autre sortent gagnant du statu quo. En effet, l’Europe ne doit sa cohésion interne qu’à la présence américaine tandis que la prééminence américaine ne pourrait s’accommoder d’une Europe militairement autonome.

L’observation se vérifie surtout dans des régions telles que le Moyen-Orient (qui accueillerait l’Europe à bras ouvert vu la détérioration des rapports avec les États-Unis) ou encore l’Amérique latine (qui a des liens historico-culturels importants avec l’Espagne, la France et le Portugal).

La seconde entrave à un rapprochement du couple Europe-Etats-Unis concerne la question des règles qui sous-tendent l’ordre mondial. Brzezinski le reconnaît sans détour : « c’est en fonction de son utilité ponctuelle que telle ou telle doctrine est mise en œuvre de façon sélective [...] Pour le monde extérieur, le message est clair : lorsqu’un accord international contredit l’hégémonie américaine et pourrait brider sa souveraineté, l’engagement des Etats-Unis en faveur de la mondialisation et du multilatéralisme atteint ses limites » [8]. Ainsi fut-ce le cas pour le protocole de Kyoto ou encore la Cour pénale internationale.

Pour parvenir à ses fins, l’Amérique doit s’évertuer à sauvegarder des institutions démocratiques et capables de produire du consensus sur la diplomatie à mener.

Selon Zbigniew Brzezinski, l’évolution de la composition ethnique des États-Unis risque, à terme, de compliquer la définition de la politique étrangère américaine. En effet, si le pays à longtemps été dominé par une majorité WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la progression des communautés tierces qui réclament et qui obtiennent une reconnaissance politique est un phénomène tendant à s’amplifier.

Ainsi la victoire du Président J. F. Kennedy en 1960 (seul président catholique des États-Unis à ce jour), la nomination d’Henry Kissinger au poste de secrétaire d’État (réfugié juif d’origine allemande) en 1973, ou encore celle de Colin Powell au même poste en 2001 en sont divers exemples (la présidence Obama n’étant pas citée car postérieure à l’écriture de l’ouvrage).

La diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique compte tenu de l’évolution des composantes de la société.

Le bât blesse lorsque chaque communauté vise, à travers des groupes de pression, à faire prévaloir son influence sur celle des autres. Avec la banalisation de « groupes de veto ethniques », la diplomatie américaine pourrait bien devenir un exercice de haute voltige politique (voire impossible à réaliser).

Que ce soit par le vote d’amendements au Congrès, le financement de campagnes électorales ou encore la constitution de comités parlementaires autour d’intérêts ethniques, la politique étrangère des États-Unis est sensible aux revendications infra-nationales. La Maison Blanche pourrait être, hors campagne électorale, assez peu concernée : seulement, c’est bien le Congrès qui vote le budget (et l’affectation des aides financières internationales montre d’ailleurs assez fidèlement le poids de chaque groupe particulier).

Ainsi, plutôt que d’être une synthèse ne satisfaisant personne, la politique extérieure des États-Unis devrait s’efforcer de rester bâtie sur un compromis visant l’intérêt général de l’Amérique. D’aucuns avancent que la politique étrangère du Canada, rôdé à gérer une société multiculturelle, pourrait constituer un modèle à suivre pour les États-Unis. Seulement ces derniers, à l’inverse de leur voisin, exercent des responsabilités internationales d’une ampleur totalement différente.

En outre, le rôle de « nation indispensable » tenu par les États-Unis met en péril le caractère démocratique de leurs institutions. Lorsqu’ils ont accédé au statut de grande puissance au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un appareil administratif imposant s’est mis en place afin d’assumer les nouvelles responsabilités du pays à l’international (représentations diplomatiques, directions des forces et des bases à l’étranger, services de renseignement…).

Cette « bureaucratie impériale », sous la conduite de l’exécutif américain, est en principe contrebalancée par la surveillance du Congrès (qui vote ses crédits et organise des comités sur son activité). Seulement, dans des périodes politiquement troubles, il arrive que le Congrès lâche la bride de l’exécutif.

Ce fut le cas en 2002 lorsque les parlementaires abandonnèrent le droit de déclarer la guerre à l’Irak au Président des États-Unis. Cette procédure a, ponctuellement mais indiscutablement, brisé l’équilibre des pouvoirs constitutionnels américains. Le même constat peut être fait avec le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui a réduit l’étendue du pouvoir judiciaire (en particulier les écoutes effectuées sur demande gouvernementale). Au final, l’hégémonie des États-Unis peut menacer leur propre démocratie autant que leur mixité sociale toujours plus hétérogène peut entraver leur capacité à décider et mettre en œuvre leur diplomatie.

Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale.

Le vrai choix semble, de prime abord, assez révélateur de l’époque où il a été rédigé. Si Zbigniew Brzezinski défend le multilatéralisme à moyen-terme, il reconnaît la nécessité d’agir parfois de manière unilatérale. S’il reconnaît que les États-Unis ont un discours sur la mondialisation trop frappé de messianisme, il n’hésite pas à vilipender les élites russes et européennes qui seraient tout autant dans l’excès dans leurs critiques (on notera avec amusement que deux Français, Jean Baudrillard et Pierre Bourdieu pour ne pas les citer, sont particulièrement visés).

Enfin, la « destinée manifeste » est à ce point intégrée dans le raisonnement de l’auteur qu’il n’hésite pas à conclure sur ces quelques lignes qui ont de quoi faire hausser les sourcils : « « Laissez rayonner vos lumières devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » [9]. Que rayonne l’Amérique. » [10]

Lorsque l’on a accepté ces nombreuses réserves, il nous reste un ouvrage très bien structuré aux raisonnements pertinents, documentés et toujours d’actualité. Pour ne rien gâcher, l’auteur a, avec l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, gagné son pari.Les Etats-Unis ont, ces dernières années, favorisé le leadership au détriment de la domination unilatérale. Reste à savoir s’il s’agit d’un changement de doctrine définitif ou bien, comme l’avance Serge Sur, d’« une stratégie à plus long terme de reconfiguration de la puissance américaine et de reconstruction d’une hégémonie durable » .

___________________________________________________

Notes :

[1] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.12

[2] Ibid, p.34

[3] Robert Pape, “Dying to kill us”, New York Times, 22 septembre 2003

[4] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, P.53

[5] Ibid, p.57

[6] « Le grand échiquier », Zbigniew Brzezinski, Ed. Bayard Jeunesse, 1997 : “Région instable qui s’étend approxiamtivement du canal de Suez au Sinkiang et de la frontière russo-kazakh au Sri Lanka”.

[7] « Le vrai choix », Zbigniew Brzezinski, Ed° Odile Jacob, mars 2004, p.146

[8] Ibid, p.203

[9] Évangile selon Saint Matthieu, 5 : 14-16

[10] Serge Sur, « Les nouveaux défis américains », Questions internationales, n°64, novembre-décembre 2013

Le Vrai choix – L’Amérique et le reste du monde

Odile Jacob

Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l'Institut du Monde Multipolaire

Le géopoliticien Aymeric Chauprade lance l’Institut du Monde Multipolaire

29/11/2014 – PARIS (NOVOpress) 

Ex: http://fr.novopress.info

De retour de Moscou il a prononcé un discours à la Douma, le Parlement russe, sur le règlement de la situation ukrainienne, le géopoliticien Aymeric Chauprade, par ailleurs député européen depuis mai 2012 sous les couleurs du Front National, a annoncé jeudi 27 novembre la création d’un « Institut du Monde Multipolaire », think tank géopolitique lié au site www.realpolitik.tv, qu’il a créé il y a 4 ans et qui a fidélisé un vaste public.

Selon les termes de son communiqué, « l’Institut du Monde Multipolaire sera basé en France, auto-financé par ses membres et ne recevra aucun financement extérieur. Il fonctionnera à peu de frais dans le but de produire des contenus pouvant stimuler la pensée politique française. Des spécialistes des relations internationales venant d’horizons divers y développeront une analyse réaliste fondée sur la prise en compte des réalités identitaires, démographiques, civilisationnelles et géoéconomiques. L’IMM se concentrera sur l’analyse du nouveau monde multipolaire et en particulier sur la place de la civilisation européenne et de ses nations dans le nouvel environnement international. »

samedi, 29 novembre 2014

Betoging, Brussel, 30 november 2014

2014-11-30 manif syrie.jpg

Gérard Dussouy: "Il faut fonder un Etat européen"

Gérard Dussouy:

"Il faut fonder un Etat européen"

sur

http://www.tvlibertes.com

Nous sommes en guerre économique...

Nous sommes en guerre économique...

La revue Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque un numéro hors-série consacré à la guerre économique.

Vous pourrez y découvrir, notamment, des articles de Pascal Gauchon ("La paix est un souhait, la guerre est un fait" ; "Nous sommes en guerre économique !"), de Christian Harbulot ("Pour avoir un devenir, il faut penser la puissance" ; "La France a-t-elle un train de retard"), d'Olivier Zajec ("La guerre pour les matières premières"), d'Alain Juillet ("De la guerre économique à l'intelligence économique"), de Massimo Magiardo ("Un nouveau «péril jaune», fantasme ou réalité"), de Frédéric Munier ("La guerre économique d'hier à aujourd'hui" ; "Le retour du protectionnisme") ou d'Hervé Juvin (De la guerre économique à la guerre intégrale").

 

Conflits HS1.jpg

" La guerre économique est l'affrontement que se livrent les Etats-nations pour s'assurer le contrôle des «ressources rares» nécessaires à leur économie, et parmi ces ressources rares nous entendons les clients que se disputent les entreprises multinationales.

Elle s'est intensifiée depuis la fin du communisme et surtout depuis les succès des pays émergents qui disputent aux vieilles nations ces «ressources rares» dont tous ont besoin.

Elle prend des formes multiples - matières premières, technologies, capitaux, cerveaux, informations, monnaie sont autant d'enjeux du conflit.

Elle nous concerne tous, car comme le notait dès 1991 l'inventeur de la notion, Bernard Esambert : «Chaque nation essaie de gagner cette guerre d'un genre nouveaux dont les entreprises forment les armées et les chômeurs les victimes. »

Avec la participation de David Colle, Pascal Gauchon, Christian Harbulot, Jean-Marc Huissoud? Alain Juillet, Hervé Juvin, Bruno Racouchot, Pascal Lorot, Frédéric Munier, Bernard Quirin, David Simmonet, Olivier Zajec, etc... "

Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

0000rt5142571.jpg

Le faux-semblant de la régularisation de l'immigration décidée par Obama

par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
La presse européenne a récemment applaudi Barack Obama d'avoir osé affronter la majorité au Congrès en décidant de régulariser les immigrés d'Amérique latine dont des millions étaient depuis des années en situation illégale.
 
 
Ainsi, même s'il n'avait accompli aucune des grandes promesses sur lesquelles il s'était fait élire, au moins, à la fin de son mandat pourrait-il mettre l'une de celles-ci à son actif. La télévision a montré des foules de « latinos » pleurant des larmes d'émotion à la perspective de se voir régulariser. Le geste, a-t-on fait à juste titre remarquer, n'engageait guère la présidence puisqu'il pouvait être contré soit à la Chambre, soit au Sénat. Au moins cependant, l'intention était là.

Mais lorsque l'on regarde le détail de l' «executive action on immigration » décidée le 21 novembre par la Maison Blanche, dont Obama s'est félicité dans le cadre d'une intervention à la télévision, on constate qu'elle n'engage pas à grand chose. Le document (voir www.migrationpolicy.org/pubs/administrativefixes.pdf ) comporte trois sections . La première renforce les mesures destinées à bloquer l'immigration à la frontière.De nouveaux moyens sont mis à disposition de la police aux frontières et centralise celle-ci sous un commandement unifié, afin de faire plus efficacement la chasse aux immigrants clandestins.Ajoutons que cette "chasse" aboutit à un nombre de décès sans doute aussi nombreux que ceux enregistrés en Méditerranée dans le cadre de Frontex. 

Une seconde section vise à « déporter » c'est-à-dire renvoyer chez eux, non plus les familles comme aujourd'hui, mais seulement les individus dès lors qu'ils sont suspects de comportements « criminels ». Parmi eux, inclus dans les maffieux et terroristes, se trouvent ceux qui traversent la frontière de façon illégale.

La troisième section, jugée la plus libérale, exonère pendant 3 ans de tout risque d'expulsion les résidents de plus de 5 ans, payant des impôts et dotés d'enfants ayant la nationalité américaine. Après ce délai, les expulsions pourront reprendre.

Lors de ses deux premières années à la présidence, alors qu'il disposait d'une majorité au Congrès, Obama n'avait rien fait pour limiter les expulsions de masse, entreprises sous l'administration de Bush et qui ont intéressé environ 400.000 personnes. Après que les Républicains aient pris le contrôle de la Chambre, le Sénat sous majorité démocrate avait poursuivi cette action. Le service en charge, Immigration and Customs Enforcement , avait encore accru le nombre des contrôles et des expulsions.

Les nouvelles mesures recommandées par Obama, et si vivement applaudies dans les médias, prévoient des mesures si complexes pour conférer le droit à résidence que le nombre de ceux susceptibles d'en bénéficier, soit environ 3,7 millions de personnes, hésiteront à se faire connaître de l'administration. Ils préféreront conserver le statut de clandestin, d'autant plus que leurs employeurs, eux-mêmes illégaux, les y pousseront.

Les gouvernements et citoyens des pays européens, si soucieux eux-mêmes de contrôler les clandestins et prévenir les immigrations illégales, considéreront qu'Obama n'a fait que ce qu'il devait faire pour rendre de facto l'immigration très difficile. Ils souhaiteront que l'Europe fasse preuve d'une même sévérité. Peut-être ont ils raison. Mais alors, plutôt que présenter Obama comme un grand philanthrope, nous ferions mieux de reconnaître que le POTUS s'est inscrit en fait dans une tradition répressive bien affirmée.

Jean Paul Baquiast

Tenter d'éclaircir et de comprendre le terrorisme

lainfo.es-8624-rusia1-lista.jpg

TENTER D’ÉCLAIRCIR ET COMPRENDRE LE TERRORISME
 
Revenir sur l’EIIL

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

La guerre des États-Unis dirigée contre l'Etat islamique sent le mensonge à plein nez. Nous avons décortiqué toutes les vidéos. Ce sont des mises en scène grossières, la dernière étant dans le genre un bijou de propagande. Mais il faut à la fois recruter dans les rangs et pousser les alliés pour les contraindre en fait à mener une guerre préventive dans le monde. Il faut mondialiser la guerre pour protéger à la fois la patrie américaine et l'Etat israélien, réaliser au final la Jérusalem céleste. L'agenda militaire américain vise le Grand Moyen Orient, le Grand Israël et à terme le contrôle de l'Iran. L'État islamique d'Irak et la Syrie (ISIS) est une création du renseignement américain. Le renseignement américain n'est pas le Pentagone. Dans la cacophonie régnante, il y a aussi à Washington des guerres des stratèges. L'incursion des brigades de l'Etat islamique en Irak à partir de Juin 2014 faisait partie d'une opération de renseignement militaire soigneusement planifiée et secrètement soutenue par les Etats-Unis, l'OTAN et Israël. Pour le Mossad, il y avait aussi une autre opération baptisée Nid de frelons qui visait à attirer comme un aimant les extrémistes arabes dans la région pour les abattre.


Le mandat de lutte contre le terrorisme est une fiction 


L'État islamique est protégé par les Américains et ses alliés. Si d'ailleurs la coalition avait voulu éliminer les brigades de l'ISIS, ils auraient bombardé ses convois de camions Toyota quand ils traversaient le désert de la Syrie à l'Irak en Juin. Le désert syrien El-Arab est un territoire ouvert. Avec des avions de combat (F15, F22 Raptor, CF-18 ou Rafale et Mirage 2000), l'opération aurait été, d'un point de vue militaire, rapide, pratique et efficace, réglée en un tour de main. Mais il fallait laisser l'ISIS entrer pour s'approprier les armes des militaires irakiens, l'or des banques de Mossoul et faire éclater l'Irak pour se retourner ensuite contre la Syrie afin de l'achever sans égard pour les populations civiles.


L'opération de l'EILL, et beaucoup l'ont relevée, s'apparente à celle du soutien américain d'Al-Qaïda et ses affiliés. Au moment de la guerre soviéto-afghane, des camps d'entraînement pour Al-Qaïda avaient été établis au Pakistan. Sur une période de dix ans à partir de 1982-1992, 35 000 djihadistes venus de 43 pays islamiques avaient été recrutés par la CIA pour combattre dans le djihad afghan. Des manuels pour djihadistes avaient même été publiés par l'Université du Nebraska. Oussama ben Laden fondateur d'Al-Qaïda aux Etats-Unis a été recruté par la CIA au début de la guerre en 1979. Il avait 22 ans. La France est parfaitement au courant. Dans les années 2004-2005, la France protégeait aux Comores le numéro deux d'Al-Qaïda pourtant objet, officiellement ,d'une forte prime pour son arrestation.


L'État islamique (ISIL) est à l'origine une filiale d'Al-Qaïda créée par l'agence de renseignement des États-Unis avec le soutien du MI6 britannique, le Mossad d'Israël, l'Inter-Services Intelligence du Pakistan (ISI) et l'Arabie Intelligence ( GIP), Ri'āsat Al-Al-Istikhbarat'Amah (رئاسة الاستخبارات العامة). Le but initial était de soutenir l'insurrection en Syrie dirigée contre le gouvernement de Bachar al Assad. 


C'est l'OTAN et le haut commandement turc qui étaient responsables au départ de l'embauche des mercenaires ISIS et Al Nusrah depuis le début de l'insurrection syrienne en Mars 2011. Selon des sources de renseignements israéliens, cette initiative a impliqué une campagne pour enrôler des milliers de volontaires musulmans pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L'armée turque se proposait de loger ces volontaires, de les former et de les préparer à la frontière. Elle a assuré  leur passage en Syrie et lorsqu'ils sont blessés, c'est elle aussi qui les soignent. On sait aussi, de source confirmée, que des forces spéciales britanniques et le MI6 ont participé à la formation de djihadistes chez les rebelles syriens et l'on se rappelle bien l'excellent accent britannique de John, le tueur de James Folley. Très publiquement le 9 décembre 2012, un haut responsable américain avouait sur CNN que les Etats-Unis et disait-il « certains alliés européens » utilisent leurs agents pour « former les rebelles syriens à la sécurisation des stocks d'armes chimiques en Syrie ».


En ce qui concerne la pratique de la décapitation chez les djihadistes, elle fait partie des manuels et des programmes de formation de terroriste parrainé et édité par les USA, programmes de formation mis en place en Arabie saoudite et au Qatar. La question qui reste énigmatique est : comment s'opère le recrutement ? En fait, comme la CIA en Amérique latine et comme tous les services secrets du monde l'ont fait dans l'histoire, un grand nombre des militants recrutés le sont chez les droits communs et ils sont recrutés comme mercenaires ISIS. On sait là encore de source assez fiable que les prisons saoudiennes sont quelque peu désertiques en ce moment. Ceux qui sont condamnés à mort en Arabie saoudite ont tous été enrôlés pour se joindre aux brigades terroristes en Syrie.


Le profil de nos « français de souche, djihadistes » est manifestement un profil de gens rationnels, pas du tout fanas. Ils ont de toute évidence été recrutés comme mercenaires ou se sont engagés comme tels. Ils sont peut-être musulmans mais certainement  pas  des « islamistes» embrigadés. Comment devient-on mercenaire alors qu'il n'y a plus de service militaire en France et pas encore d'annonces dans les journaux français ? On est le plus souvent « approché » dans une mosquée, dans une soirée ciblée ou dans les couloirs d'une université et l'on peut ainsi se retrouver comme une jeune fille brillante (cas véridique) soudain à Londres avec 20 000 euros sur son compte ou autre cas réel, avoir l'usage d'une carte bleue sans restriction. Disons le, de suite, ce n'est pas l'armée française qui peut se permettre ce genre de largesses. Alors qui ?  Sur le  terrain, on sait que des combattants djihadistes ont rencontré des officiers israéliens de Tsahal et suivi leurs conseils. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Moshe Yaalon ont visité des mercenaires blessés dans un hôpital militaire de campagne à la frontière avec la Syrie le 18 Février 2014. De même, le sénateur américain John McCain a rencontré des dirigeants terroristes djihadistes en Syrie. Actuellement, la milice de l'EILL (devenu chez nous Daesh) est la cible d'une campagne de bombardement des États-Unis et de l'OTAN, la France étant en première ligne dans le cadre du mandat de « lutte contre le terrorisme ». Comment comprendre ce « double jeu »  militaro-secret alors que  Washington continue de fournir une aide militaire conséquente à l'Etat islamique ? Dans la dernière vidéo de l'ISIS réalisée pour inciter les alliés à continuer, on voit bien que les bombardements des États-Unis visent aussi à frapper surtout au passage l'infrastructure économique de l'Irak et la Syrie, ses usines, ses voies de communication, ses immeubles et ses raffineries de pétrole. Aurions-nous oublié la possibilité d'un double objectif, comme ceux de 1944 et 1945 sur la Bretagne et la Normandie?


En soi, le projet de califat n'est pas arabe 


Il fait partie d'un plan anglo-saxon très ancien (revoyez Lawrence d'Arabie) et il fait partie d'un ordre du jour très précis de la politique étrangère américaine défini depuis longtemps. Il est chargé de diviser l'Irak et la Syrie dans des territoires distincts: un califat islamiste sunnite, un califat chiite et une République arabe du Kurdistan. En fait, nous sommes, avec la guerre mondiale contre le terrorisme qui a même son sigle propre, le GWOT comme pour l'OMC ou le GATT dans une autre séquence de la mondialisation guidée maintenant par la mondialisation de la guerre (Mali, Niger, Nigéria, République centrafricaine, Somalie, Yémen, Kenya) et l'accomplissement quasi théologico-eschatologique du Royaume.  Il ne manque plus que des Islamistes en Ukraine ! Il y en a déjà en Chine ainsi que quelques Tatars esclavagistes et collabos en Crimée ! 


Revenons à nos Normands, à nos décapiteurs ! 


Ce sont sans doute de bons naïfs face à une religiosité musulmane authentique.  Ils aiment l'argent. A Elbeuf, on a toujours aimé flamber ! Ils sont en service commandé et bien payé. Méfions-nous de ces sorties répétées de jeunes convertis. Rappelons-nous : dans les guerres d’antan, avant l’assaut décisif, une bonne préparation avec l’artillerie s’imposait. Les anglo-américains nous ont montré qu’ils suivaient souvent cette méthode à l'ancienne pour préparer leurs coups. Avant l’action proprement dite, une préparation minutieuse par l’artillerie médiatique vient en fait d'être mise en place. C'est réussi, Le Monde, sorte de Pravda française y a déjà consacré sa première page. Tout le monde savait en France qu’il y avait des djihadistes français en Syrie et en Irak mais ce qu'on savait moins c'est qu’ils se prénommaient en réalité Maxime ou Michael, au lieu de Mohamed ou Kader ! Ces prénoms bien « souchiens » tombent à point. Quelle que soit la réalité de la composition des djihadistes français en Syrie, la brusque apparition de ces vidéos synchronisées avec des « études statistiques » confirmant que les banlieues ou les mosquées ne sont pas le terreau du radicalisme musulman, nous amènent à nous demander pourquoi ces djihadistes, qui étaient restés discrets pendant trois ans, ont tout d’un coup éprouvé le besoin de fanfaronner devant les caméras ? Un besoin subit de notoriété ? Enfin pourquoi le sentiment de danger national semble plus important pour les médias, alors que rien n’a changé, lorsque ce sont des « nationaux » qui font la guerre ? Craint-on la guerre civile ou nous y prépare-t-on ? Et dans cette future guerre, un Maxime serait-il plus dangereux qu’un Mohamed ? 


Tout ceci est bien sûr destiné à maintenir le climat habituel de peur, le terrorisme d'Etat si bien analysé naguère par Gianfranco Sanguinetti mais le changement de cap concernant la nature du djihadisme français est trop brutal pour qu’il soit anodin. D'ailleurs, certains lorgnent déjà sur Internet qui, selon eux, aurait remplacé les mosquées. Préparez-vous ! N’y aurait-il que cela ? De fait, Noël approche... L'artillerie a été lancée et si comme dans la guerre en dentelle, l'assaut ne saurait tarder ?...

vendredi, 28 novembre 2014

Is Israel Losing the Battle to Wage War on Iran?

 

netanyahu-obama-aipac.gif

On the Long-Term Agreement Between Iran and the P5+1   

Is Israel Losing the Battle to Wage War on Iran?

by SASAN FAYAZMANESH
Ex: http://www.counterpunch.org

The world’s attention is focused once again on the negotiations between Iran and the five permanent members of the UN Security Council and Germany, commonly referred to as P5+1. Many are speculating about whether these negotiations will bear fruit by November 24, 2014, and reach a long-term agreement on curtailing Iran’s nuclear activities in exchange for removal of sanctions imposed on the country. Whatever the outcome, however, one thing is certain: the role of Israel in these negotiations has diminished considerably.

Last year’s short-term Joint Plan of Action (JPA), which was signed between Iran and the P5+1 on November 24, 2013, was a milestone in the US-Iran relations. As I analyzed it elsewhere, the JPA resulted in limiting some of Iran’s nuclear activities—which allegedly would enable her to make nuclear weapons—in return for a minimal reduction in certain kinds of sanctions. But this was not the real significance of the agreement. After all, and contrary to popular belief, the dispute between the US and Iran has never really been a technical dispute over nuclear issues. The dispute has always been a political clash; and the clash started in 1979, following the Iranian revolution. Since then the US has refused to accept the independence of Iran and has tried, using various excuses, to subdue a political system that would not fit the American vision of “world order.” These excuses, as I have shown elsewhere, have included, among others, issues such as Iran not accepting a ceasefire offered to it by Saddam Hussein in the 1980s Iran-Iraq war, Iran’s support for “terrorist” groups opposed to Israel and pursuit of weapons of mass destruction in general, Iran destabilizing Afghanistan, harboring Al-Qaeda, lacking democracy, being ruled by unelected individuals, violating human rights, not protecting the rights of women, and Iran not being forward-looking and modern. It has only been since 2002, when an Iranian exile group working hand in hand with the US and Israel made certain allegations against Iran, that the issue of Iran’s nuclear program was added to the list of accusations and became the cause célèbre and even casus belli. The JPA removed, at least for six months, the most major excuse for the US to wage a military attack on Iran.

In its clash with Iran, the US has always had a very close partner, Israel. The partnership started in 1979, but it took different routes. Up until the end of the Iran-Iraq war and the first US invasion of Iraq, Israel’s attention was primarily focused on Iraq, which was viewed by Israel as the most immediate obstacle to achieving its goal of annexing “Judea and Samaria.” Thereafter, Israel turned its attention to Iran, the other main obstacle in fulfilling the Zionist dream of Eretz Yisrael. Starting in the early 1990s Israel not only joined the US in its massive campaign against Iran, but it actually took over the sanctions policy of the US. With the help of its lobby groups, Israel pushed through the US Congress one set of sanctions after another, hoping that ultimately the US would attack Iran, as it had done in the case of Iraq.

Israel and its lobby groups also installed influential individuals in different US administrations to formulate US foreign policy toward Iran. This included the first Obama Administration. Various Israeli lobbyists shaped President Obama’s policy of “tough diplomacy,” a policy which, as I have analyzed elsewhere, meant nothing but sanctions upon sanctions until conditions would be ripe for military actions against Iran. Among these were Dennis Ross and Gary Samore. The first, Ross, well-known as “Israel’s lawyer,” was Obama’s closest advisor on Iran. He came from the Washington Institute for Near East Policy (WINEP), an offshoot of American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), and when he retired in 2011 he returned to his lobbying activities through WINEP and JINSA (Jewish Institute for National Security Affairs). The second, Samore, who served as Obama’s advisor on “weapons of mass destruction,” was one of the founding members of the Israeli lobby group United Against Nuclear Iran (UANI), an establishment that has been lately in the news for receiving classified US government information on Iran and is being protected by the Obama Administration in a law suit. Samore left the Obama Administration in 2013 and returned to UANI to become its president. He also became the executive director of the Harvard University’s Belfer Center that is also linked to UANI, according to some investigative reports.

The policy of “tough diplomacy” pursued by the Israeli lobbyists did not produce the desired result. The harsh sanctions imposed did enormous damage to Iran’s economy. But, as Samore himself admitted in a talk at the International Institute for Strategic Studies in London on March 11, 2014, there were no “riots on the streets” and no “threat to the survival of the regime.”

With the departure of the most influential Israeli lobbyists from the Obama Administration, the policy of “tough diplomacy” started to wither away. The disintegration of policy was also helped by John Kerry replacing Hillary Clinton, the most hawkish Secretary of State who often mimicked the belligerent language of Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu when it came to Iran. Kerry—who, as the Chair of the Senate Foreign Relations Committee, had once stated in an interview with The Financial Times that Iran has “a right to peaceful nuclear power and to enrichment in that purpose”—abandoned the policy of “tough diplomacy.” In the P5+1 meetings in February of 2013, Kerry offered the Iranian government a deal that it could live with. However, the Iranian government under President Ahmadinejad hesitated, haggled over the deal, and ran out of time as the Iranian presidential election approached. The new Iranian President, Rouhani, accepted the deal and ran away with it. The result was the JPA.

Israel, which had hoped that a military attack on Iran by the US would follow the tough sanctions imposed by the Obama Administration, was quite unhappy with the JPA. Even before an agreement was reached, Israeli leaders and their US allies led a massive campaign against it. For example, according to The Times of Israel, on November 10, 2013, Netanyahu sent an indirect message to French Foreign Minister Laurent Fabius, telling him that if France did not toughen its positions, he would attack Iran. Netanyahu also asked his supporters around the world to stop the deal. A news headline in Haaretz on November 10, 2013, read: “Netanyahu urges Jews: Rally behind me on halting Iran nuclear program.” Surrogates of Israel in the US Congress followed suit. The title of a news item on Reuters on November 10, 2013, read: “U.S. lawmakers seek tighter Iran sanctions before any deal.” Among the lawmakers were Senators Mark Kirk and Robert Menendez, as well as Representatives Eric Cantor, Ed Royce and Eliot Engel. Israeli lobbyists, too, went into action. This included former advisor to Obama Dennis Ross. “We must not let Tehran off the hook, says Dennis Ross at Jewish Agency for Israel’s 2013 Assembly,” was The Jerusalem Post headline on November 10, 2013. Yet, in the end, the short-term agreement between Iran and the P5+1 could not be stopped.

Failing to stop the JPA, Israel then tried to nullify it by passing a new and severe set of sanctions through the US Congress. The move was led by Kirk and Menendez, two senators who often appear on the list of the biggest recipients of campaign cash from pro-Israel public actions committees. The Kirk-Menendez bill, titled “Nuclear Weapons Free Iran Act,” was introduced on December 19, 2013, with the sole purpose of ending the agreement between Iran and the P5+1. The bill gained momentum as various Israeli lobby groups, particularly AIPAC, exerted pressure in the Senate. On January 4, 2014, AIPAC had a summary of Kirk-Menendez bill on its website and was instructing its members to “act now.”

The number of senators signing the Kirk-Menendez bill rose from 33 in early January to 59 in mid-January, 2014. This was despite the fact that some officials in the Obama Administration, including Secretary Kerry, referred to the bill as an attempt to push the US into a war with Iran. This was also in spite of Obama’s threats to veto the bill. On January 28, 2014, in his State of the Union Address, Obama reiterated his stance on any congressional bill intended to impose a new set of sanctions on Iran and stated that “if this Congress sends me a new sanctions bill now that threatens to derail these talks, I will veto it. ”

Israel, its lobby groups and its conduits in Congress, nevertheless, pushed for passing the resolution. However, they could not muster the strength to get the two-thirds majority in the Senate to make the bill veto-proof. They threw in the towel and AIPAC declared on February 6, 2014: “We agree with the Chairman [Menendez] that stopping the Iranian nuclear program should rest on bipartisan support . . . and that there should not be a vote at this time on the measure.” As many observed, this was the biggest loss for Israel, its lobby groups and its conduits in the US Congress, since Ronald Reagan agreed, contrary to Israel’s demand, to sell AWACS surveillance planes to Saudi Arabia. Subsequent attempts to nullify the JPA also failed. This included an attempt by some Senators, a few days before March 2014 AIPAC policy conference, to include elements of “Nuclear Weapons Free Iran Act” in a veterans’ bill.

In the end, Israeli lobby groups had to settle for a few letters written by US law makers to President Obama, telling him what the final deal must look like. The AIPAC-approved letter in the House of Representative on March 3, 2014, was circulated by Eric Cantor and Steny Hoyer. The Senate letter was posted on AIPAC website, dated March 18, 2014, and, as many Israeli affiliated news sources joyously reported, the letter gained 82 signatures. Finally, 23 Senators also signed the Cantor-Hoyer letter, as Senator Carl Levin’s website posted it on March 22, 2014. If some of the harsh measures proposed in these letters were to be adopted by the Obama Administrations, no final deal could be reached with Iran.

The JPA was supposed to lead to a final settlement in six months, and, consequently, there were many rounds of negotiations between Iran and the P5+1 before the deadline. The final and the most intense negotiations that took place behind closed doors in July 2014 lasted for more than two weeks. However, in the end there were “significant gaps on some core issues,” as a statement by EU Representative Catherine Ashton and Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarif read on July 19, 2014. It was therefore decided to close the so-called gaps by November 24, 2014.

We are now approaching the 2nd deadline for reaching a long-term agreement between Iran and the P5+1. It is unclear whether the gaps can be bridged. It is also unclear how much of these gaps are due to the relentless Israeli pressure that is still being exerted even on the Obama Administration and its team of negotiators. We know that these negotiators, as they have readily admitted, consult Israel before and after every meeting with Iran. Indeed, even after the latest round of meetings between Iran and the US in Muscat, Oman, Kerry called Netanyahu to “update” him on the negotiations. Yet, we also know that Israel does not have the clout that it once had in the White House. The most influential Israeli lobbyists have left the Obama Administration and their policy of tough diplomacy is in tatters. Israel has also been unable to stop the short-term P5+1 agreement with Iran, it has failed to nullify the agreement after it passed, and it has not even been able to garner the two-thirds majority in the Senate to make veto-proof a Congressional bill designed to start a war with Iran. In other words, in the past two years Israel has been losing the battle to engage the US in another military adventure in the Middle East. But has Israel lost the war to wage war on Iran? The newly configured US Senate is already seeking a vote on another Israeli sponsored war bill called “Iran Nuclear Negotiations Act of 2014.”

Sasan Fayazmanesh is Professor Emeritus of Economics at California State University, Fresno, and is the author of Containing Iran: Obama’s Policy of “Tough Diplomacy.” He can be reached at: sasan.fayazmanesh@gmail.com.

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Traité transatlantique : l’ingérence des multinationales dans la vie politique

Auteur : Bruno Poncelet & Alex Anfruns 
Ex: http://zejournal.mobi

 

Entretien avec Bruno Poncelet, animateur de la plateforme No-Transat (www.no-transat.be), et auteur des livres « Europe, une biographie non autorisée », et « Le Grand Marché Transatlantique ».

Quelle est votre analyse des révélations de l’espionnage de la NSA, exposées au grand jour par son ex-agent et lanceur d’alerte Edward Snowden, qui ont été à l’origine de réactions très variées de la part de chefs d’état comme Dilma Roussef, Angela Merkel ou François Hollande il y a un an ?

Les ingérences américaines dans la vie européenne ne sont pas nouvelles, notamment au niveau sécuritaire. Rappellons-nous l’épisode des armées de l’ombre : après la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont encouragé le recrutement de nazis et de criminels de guerre pour constituer des armées secrètes en Europe, à l’insu des Parlements nationaux. Seules quelques élites européennes triées sur le volet (Premiers ministres, hauts gradés militaires, services secrets) étaient au courant et participaient activement à l’organisation de ces réseaux militaires clandestins…

Donc, l’ingérence américaine n’est pas une chose nouvelle, pas plus que l’accord tacite (ou la complicité active) d’une partie de nos dirigeants à développer ces projets à l’insu des populations. À la limite, le fait nouveau avec la NSA et l’espionnage des conversations téléphoniques d’Angela Merkel, c’est que l’ingérence américaine se fasse dans le dos… de nos décideurs politiques. Est-ce pour autant un cas majeur de casus belli entre eux et les Etats-Unis ? Franchement, je ne le crois pas.

Revenons un instant sur les armées de l’ombre de l’OTAN : quand ce scandale a éclaté (dans les années 90), le Parlement Européen exigeait de faire toute la lumière sur cette affaire dans laquelle on suspectait notamment des morts et des attentats… avec la complicité de nos services secrets et de certains militaires occidentaux !

Mais la suite de l’histoire, c’est très peu de lumière sur ce qui s’est réellement passé… et beaucoup de nouveaux accords d’entente sécuritaire entre l’Europe et les États-Unis ! Il y a donc de la marge, beaucoup de marge, entre les discours officiels d’un moment et les pratiques réelles qui s’inscrivent dans la durée…

Croyez-vous alors que la complicité entre les élites politiques et économiques européennes et états-uniennes va rester totale ?

Comme je viens de le dire, quand l’Europe est prise la main dans le sac, ou quand elle surprend les États-Unis la main dans le sac, à faire des trucs pas très démocratiques, pas très citoyens, eh bien on pousse certes des cris d’orfraie… mais ensuite c’est « business as usual », même si ce business, c’est la sécurité. Je veux dire par là qu’on revient vite à des méthodes d’entente et de complicité entre les États-Unis et l’Union européenne. Ainsi, suite aux révélations d’Edward Snowden, le Parlement Européen a voté deux fois sur le sujet, il y a un an.

Lors du premier vote (le 23 octobre 2013), les députés européens se sont demandés si l’espionnage de la NSA ne justifiait pas d’interrompre, au moins provisoirement, le programme d’échanges de données SWIFT.

Par ce programme, les États Unis ont accès aux données bancaires d’organisations et de citoyens européens, à condition qu’Europol, l’agence de police européenne, donne son accord. Ils ont donc un accès légal, mais conditionné à l’accord d’Europol. Or, on soupçonne fortement la NSA d’avoir espionné le serveur SWIFT pour accéder à l’ensemble des données, c’est-à-dire également celles auxquelles les Etats-Unis n’ont normalement pas accès. D’où le questionnement des Parlementaires européens : fallait-il interrompre, provisoirement, cet accord SWIFT avec les Etats-Unis (le temps de mener une investigation indépendante pour apprendre ce qui s’était réellement passé) ?

Une majorité du Parlement Européen a voté pour suspendre l’accord. C’est donc une très bonne chose. Malheureusement, ce vote était purement consultatif car le pouvoir de décision, dans ce dossier, est entre les mains de la Commission européenne qui a dit : « on continue comme avant notre programme d’échanges de données financières avec les États-Unis ».

Le second vote du Parlement Européen a eu lieu le 18 novembre 2013 et la question posée était la suivante : pour montrer aux États-Unis qu’on est fâché de leur espionnage illégal, ne faut-il pas geler les négociations transatlantiques sur le TTIP (autrement dit, le projet de création d’un grand marché commun UE-USA) ? Sur ce point précis, le Parlement européen a estimé que l’espionnage illégal des États-Unis n’était pas un motif suffisant pour arrêter les négociations transatlantiques (TTIP) en vue de créer un grand marché commun.

Donc voilà, ces deux exemples récents sont une illustration concrète du maintien d’une très vieille réalité politique : que les Américains nous espionnent ou que nos dirigeants s’entendent avec eux pour développer des stratégies sécuritaires antidémocratiques, cela fait certes scandale si c’est découvert et mis sur la place publique… Des instances élues (comme le Parlement Européen) vont notamment réagir et s’indigner… Mais tout compte fait, ces indignations sont comme des tempêtes dans un verre d’eau et rien de fondamental n’est remis en cause dans la politique commune européenne et américaine…

Ainsi, Angela Merkel n’aura vraisemblablement pas du tout apprécié le fait d’avoir été espionnée personnellement, mais ça ne suffit pas à remettre en cause le lien structurel entre l’Europe et les États-Unis.

Vous venez d’illustrer parfaitement ce que beaucoup de gens ressentent aujourd’hui, à savoir la méfiance vis-à-vis de tout ce qui concerne la vie politique. Pensez-vous que les élites financières puissent avoir un quelconque intérêt à décrédibiliser les répresentants politiques?

Honnêtement, je pense que non. Tout simplement parce que les élites financières ont besoin d’une partie du monde politique pour faire avancer leur projet de société. Prenons les négociations en vue de créer un marché transatlantique (TTIP) : ces négociations sont politiques et réclament donc des représentants politiques dotés d’une certaine légitimité.

En l’occurrence, il s’agit ici d’« experts » – ou plutôt de technocrates – désignés par la Commission européenne avec l’aval des gouvernements nationaux. Bref, les élites financières (mais aussi industrielles et marchandes) cherchent à déplacer, au sein du monde politique, la légitimité du pouvoir. Ce qu’elles veulent promouvoir, ce sont des formes de gouvernance opaque, éloignées des gens, et peuplées de décideurs non élus. À contrario, ce qu’elles ont intérêt à décrédibiliser, c’est la légitimité du pouvoir politique à une échelle locale (notamment nationale), ainsi que les finances publiques lorsque celles-ci sont au service de la solidarité.

On l’a bien vu avec la crise de la zone euro où, grosso modo, le scénario s’est joué selon moi en trois temps. Le premier temps est celui de la crise financière proprement dite, soit le moment où les banques (à force d’avoir spéculé sur les subprimes, qui incitaient des millions de pauvres à emprunter bien au-delà de leurs capacités financières) devaient logiquement faire faillite. Le deuxième épisode, c’est quand les gouvernements sauvent les banques de la faillite.

Selon la Commission européenne, ce sauvetage bancaire a coûté aux finances publiques européennes (autrement dit : à nous qui payons des impôts) la somme totale de 1.600 milliards d’euros.

À ce moment précis, nos élus politiques ont dit : « certes, ce n’est pas très moral de sauver les banques de la faillite alors qu’elles ont spéculé massivement, mais… on vous promet qu’on va mettre une muselière aux marchés financiers ». Vient alors l’épisode suivant, c’est le moment qu’on vit aujourd’hui lorsqu’on entend : « oh la la, les finances publiques ont vraiment trop déconné, la sécurité sociale est dans le rouge, on ne peut plus se permettre le luxe de la solidarité, il faut faire de l’austérité ».

À partir du moment où nos gouvernements acceptent ce scénario de l’austérité et lui donne même une force juridique contraignante en adoptant de nouveaux traités européens (ce qu’on appelle la nouvelle gouvernance économique européenne), je suis persuadé que les élites financières n’ont pas du tout intérêt à décrédibiliser les représentants politiques… qui agissent exactement dans le sens souhaité par les grandes multinationales. Le véritable enjeu, pour les réseaux d’affaires et leurs lobbies, consiste plutôt à rendre illégitime certaines politiques, et plus particulièrement les politiques de solidarité et de services publics. Ainsi, décrédibiliser les finances publiques, par exemple en disant des Grecs « qu’ils ont vécu au dessus de leurs moyens », etc…ça oui, je pense que c’est clairement à l’œuvre.

Pouvez-nous nous expliquer quel est le volet sécurité du TTIP ?

Je parlerais plutôt d’un volet « sécuritaire » que d’un volet « sécurité ». Après le 11 septembre 2001, les gouvernements américains et européens ont surfé sur la vague d’émotion et de peur pour faire passer de nouvelles législations, notamment antiterroristes. Officiellement, il s’agit de nous protéger contre les « méchants ». Le problème, c’est que ces législations sont conçues de la manière suivante : tout citoyen est un terroriste potentiel et doit pouvoir être surveillé de près par les autorités. Chemin faisant, on perd des libertés fondamentales (comme le droit à la vie privée) qui ne sont pas là par hasard…. mais qui résultent d’expériences historiques tragiques, notamment des répressions étatiques contre des mouvements sociaux jugés dérangeants. C’est pourquoi je parle de politiques « sécuritaires » : sous couvert de mieux nous protéger, on met en place un nouveau cadre juridique qui donne de nouveaux droits aux pouvoirs répressifs des Etats (forces de police, tribunaux), le tout étant basé sur une interprétation très libre – j’entends par là : trop floue et arbitraire – de qui est (ou n’est pas) un terroriste. Dans ce cadre-là, les États-Unis et l’Union européenne ont mis en place plusieurs accords sécuritaires transatlantiques.

En 2010, deux accords sont entrés en vigueur. Le premier est un accord d’enquête judiciaire transatlantique, qui prévoit que des enquêteurs américains puissent travailler sur le sol européen mais autorise également l’usage de vidéoconférences pour auditionner des témoins ou des experts situés aux États-Unis lors de procès en Europe, et vice-versa. Le deuxième accord entré en vigueur facilite grandement les extraditions judiciaires transatlantiques : à l’instar du mandat d’arrêt européen, son but est d’extrader beaucoup plus rapidement des détenus ou des suspects de l’UE vers les États-Unis. Pour y parvenir, on laisse tomber toute une série de garde-fous visant, par exemple, à garantir un procès équitable ou à s’assurer que la personne ne soit pas recherchée pour des raisons politiques. De fait, la seule réserve importante qui reste de mise, c’est la possibilité pour l’Europe de refuser l’extradition si la personne extradée risque d’être condamnée à la peine de mort aux États-Unis. Toujours dans le cadre de l’antiterrorisme, des accords transatlantiques d’échanges de données sont aussi en vigueur aujourd’hui. L’accord nommé Passenger Name Record transfère aux États-Unis, de façon automatique, toutes les données des compagnies aériennes sur les personnes qui vont atterrir ou survoler le territoire des États-Unis. Cela comprend votre numéro de compte en banque, votre adresse privée, le poids de vos bagages, les personnes en compagnie desquelles vous voyagez…

Il y a de cela quelques années, un avion a ainsi été détourné en plein vol parce qu’il avait parmi ses passagers… un juriste du groupe de la GUE (Gauche unitaire européenne) au Parlement Européen. Pour avoir critiqué la politique européenne en Amérique du Sud, ce passager était considéré comme potentiellement terroriste et dangereux pour les États-Unis ! Concrètement, l’avion a été obligé de refaire son itinéraire en plein vol, de modifier ses escales, ce qui a prolongé le voyage de plusieurs heures imprévues. Quant au juriste (qui se rendait en Amérique du Sud), il a été obligé de renégocier de nouveaux billets (et un temps de voyage beaucoup plus long) pour son vol retour, la compagnie aérienne refusant de l’embarquer pour un vol devant passer au-dessus du territoire des États-Unis.

L’autre grand accord transatlantique d’échange de données, c’est l’accord SWIFT dont nous avons parlé plus tôt : pour autant qu’Europol (l’agence de police européenne) donne son accord, les États-Unis reçoivent toutes les informations bancaires (comme les virements effectués) de telle personne ou de telle organisation… Ces accords sont en vigueur aujourd’hui et le restent malgré les viols de notre vie privée dont se sont rendus coupables les États-Unis (notamment via les écoutes de la NSA, mais aussi par l’enlèvement, sur le sol européen, de personnes extradées clandestinement par la CIA dans des pays tiers pour y être torturées). (5)

Quelle est selon vous la menace fondamentale que présente ce traité transatlantique ?

L’ambition première des actuelles négociations en vue de créer un grand marché transatlantique (le TTIP), est d’accorder davantage de pouvoirs aux multinationales. Notamment en leur laissant le choix des législations sous lesquelles elles veulent travailler : aujourd’hui, avec le marché unique européen, les multinationales peuvent déjà choisir entre 28 pays différents – donc entre 28 normes fiscales, salariales, sociales différentes – tout en ayant l’assurance que leurs produits peuvent circuler librement. Voilà ce qui tue, concrètement, les bons salaires, la sécurité sociale et les politiques de solidarité…. qui sont effectivement trop chers quand on décide de les mettre en concurrence avec des systèmes de travail (je devrais plutôt dire : d’esclavage) dignes du XIXème siècle. Or, l’enjeu des négociations transatlantiques, c’est d’offrir aux multinationales encore plus de choix de délocalisations opportunistes en ajoutant, aux 28 pays européens, 50 États américains qui ne sont vraiment pas des paradis sociaux pour travailleurs.

Dans ces négociations transatlantiques, l’enjeu prioritaire n’est pas sécuritaire. L’un des enjeux prioritaires consiste à transférer des pouvoirs politiques vers des instances de décision de plus en plus éloignées du citoyen. Un autre enjeu déterminant vise à mettre en concurrence des régimes démocratiques à forte protection sociale ou environnementale avec des régions aux normes juridiques bien plus faibles. L’arbitre de cette concurrence entre démocraties et zones de non-droit étant constitué de multinationales, il n’est pas très compliqué de deviner comment et pourquoi les législations écologiques et sociales protégeant le mieux la population sont appelées à disparaître ou à s’étioler… Sur certains points précis, ces négociations transatlantiques peuvent embrasser des thématiques sécuritaires : c’est notamment le cas des négociations touchant aux nouvelles technologies et au secteur numérique, dont de nombreuses applications (caméras, drones, robots) peuvent servir à « surveiller et punir ». Il y a donc moyen de faire des liens entre les accords sécuritaires (déjà en vigueur) et les négociations politiques (en cours).

À mes yeux, le lien principal résumant toute l’affaire est celui d’un manque crucial de démocratie et d’une confiance, bien trop aveugle, dans des pouvoirs éloignés de nous, à commencer par celui qu’exercent les multinationales.

La Chine et les pays insulaires du Pacifique annoncent un partenariat stratégique

ch10628.jpg

La Chine et les pays insulaires du Pacifique annoncent un partenariat stratégique

Auteur : French.xinhuanet
Ex: http://zejournal.mobi

Dans la bataille contre l’hégémonie des Etats-Unis, la Chine mène le combat sur tous les fronts. Ici elle s’attaque à l’un des aspects de cette hégémonie, la capacité des Etats-Unis a disposer de plusieurs voies à l’ONU, via les îles du pacifique qui n’ont été crées en tant qu’états qu’à cette seule fin.

NADI (Fidji), 22 novembre (Xinhua) — La Chine et huit pays insulaires du Pacifique ont convenu samedi d’établir un partenariat stratégique en mettant l’accent sur le respect mutuel et le développement commun.

Cet accord a été annoncé lors d’une réunion entre le président chinois Xi Jinping, en visite aux Fidji, et les dirigeants des huit pays, à savoir le président de la Micronésie Emanuel Mori, les Premier ministres Josaia Voreqe Bainimarama des Fidji, Tuilaepa Sailele Malielegaoi Lupesoliai des Samoa, Peter O ‘Neill de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Joe Natuman du Vanuatu, Henry Puna des îles Cook, Siale’ataonga Tu’ivakano des îles Tonga et Toke Talagi de Niue.

Ces huit pays ont établi des relations diplomatiques avec la Chine depuis les années 1970.

Dans un discours prononcé lors de cette réunion, le président Xi a expliqué la politique et les mesures que la Chine a adoptées pour renforcer ses relations avec les pays insulaires du Pacifique dans une nouvelle ère, en soulignant que la Chine est un ami sincère et un partenaire de ces pays.

Rappelant les intérêts communs croissants de la Chine et des pays insulaires du Pacifique, le président Xi a affirmé que leur coopération amicale est entrée dans une voie rapide de développement.

« La Chine va accorder davantage d’importance à ses relations avec les pays insulaires », a-t-il déclaré.

M. Xi a affirmé que la Chine respecte les systèmes sociaux et les voies de développement que ces pays ont choisis eux-mêmes conformément à leurs conditions nationales et soutient leurs efforts pour gérer les affaires régionales à leur manière et participer aux affaires internationales pour sauvegarder leurs droits et intérêts légitimes.

« Nous sommes prêts à élargir les interactions – gouvernement à gouvernement, législature à législature, et parti à parti – avec les pays insulaires du Pacifique, et continuerons à promouvoir le Forum de développement économique et coopération de la Chine et des pays insulaires du Pacifique et d’autres dialogues réguliers », a-t-il dit.

A propos de sa proposition sur la Route de soie maritime du 21e siècle, le président chinois a déclaré que son pays souhaite partager les expériences et les réussites avec les pays insulaires du Pacifique.

La Chine, a-t-il poursuivi, est prête à approfondir sa coopération avec les pays insulaires du Pacifique dans divers secteurs, dont le commerce, l’agriculture et la pêche, l’industrie maritime, l’énergie et les ressources et la construction d’infrastructures, et à supprimer les droits de douane à 97% des produits importés des pays les moins avancés.

La Chine continuera à soutenir les pays insulaires dans les grands projets, la construction d’infrastructures et les projets concernant la vie des peuples.

Le gouvernement chinois va envoyer davantage d’équipes médicales dans les pays insulaires et encourager les Chinois à visiter ces pays, a-t-il ajouté. Le président Xi est arrivé vendredi à Nadi, ville des Fidji, pour une visite d’Etat, en provenance d’Australie et de Nouvelle- Zélande.


- Source : French.xinhuanet

États-Unis: le premier danger pour le monde, avant l’islam

01-warmongers.jpg

États-Unis: le premier danger pour le monde, avant l’islam

Jamais nous n’avons été aussi près d’une guerre nucléaire!

Ex: http://www.bvoltaire.fr

Jamais nous n’avons été aussi près d’une guerre nucléaire. Ce sont des « gôchistes » américains comme Noam Chomsky qui le déclarent. Loin d’être « gôchiste », mes observations, comme mes échanges avec des personnalités de haut rang russes et allemandes, me mènent à la même conclusion. Les analyses du journaliste américain de référence, Paul Craig Roberts, ne manquent pas d’aller dans ce sens. Ainsi que celles du très sérieux Deutsche Wirtschaft, qu’on ne saurait classer à « gôche ». J’entends déjà les procès en complotisme ! Non, depuis Bill Clinton, l’Amérique n’est plus une démocratie. Les administrations consécutives de ce grand pays sont devenues des entités d’assassins sans scrupules, qui s’affranchissent des lois internationales. La dernière menace est Obama, faux démocrate, qui dénonce les « comportements illégaux » du président Poutine qu’il a comparé à Ebola durant le G20 à Brisbane, et que Hillary Clinton traitait préalablement de « Hitler ». Déclarations provocatrices, que les Européens suivent comme des vassaux. La France se distingue particulièrement par son aplaventrisme politico-médiatique. Elle sert les États-Unis, occupés à mettre en œuvre leur nouvel ordre mondial, qui servira leurs seuls intérêts. Ça n’est pas de bon augure pour le monde. C’est pourquoi il est urgent que l’Europe se reprenne – et la France en particulier – pour se rapprocher de la Russie, de la Chine, de l’Inde, de l’Amérique du Sud, et contrer l’hégémonie de l’administration américaine, dont l’évolution politique ne garantit plus la paix mondiale.

L’administration américaine entreprend la déstabilisation de deux grandes puissances nucléaires – la Chine et la Russie – comme s’il s’agissait du Honduras ou de la Grenade. C’est sans précédent. Ils fomentent des émeutes et des guerres en Géorgie, en Ukraine. Des protestations à Hong Kong, et très récemment en Hongrie et en Tchéquie, où les manifestants manipulés scandaient par milliers : « Nous refusons d’être les esclaves des Russes. » Pas un mot ici. Comme si la Russie était toujours l’URSS. Les États-Unis incitent les pays baltes et la Serbie, à se détourner de la Russie. En réponse à toutes ces manigances, destinées à déstabiliser la Russie, une association militaire entre la Chine et le pays de Poutine est en train de se construire. Des premiers exercices sont prévus au printemps 2015 en Méditerranée, puis en mer de Chine, dans le but de montrer aux USA qu’ils ne se laisseront pas intimider. Les États-Unis font monter la pression depuis cette semaine, en déclarant qu’ils vont armer l’Ukraine, alors qu’ils se contentaient jusqu’à présent de livrer des fournitures militaires non létales. La Russie le leur déconseille vivement… Nous sommes dans une escalade mortifère. Nous estimions que l’islam était le plus grand danger mortel mais, depuis quelques semaines, un danger bien plus important s’annonce. L’administration américaine va-t-en-guerre qui ne veut pas reconnaître que les choses ont changé et que, désormais, un monde multipolaire est en train de se construire. Dont ils sont seuls responsables, puisqu’ils en sont les instigateurs malgré eux.

Udo Ulfkotte im Interview

Gekaufte Journalisten

Udo Ulfkotte im Interview

17 Jahre lang war Udo Ulfkotte selbst Journalist bei der Frankfurter Allgemeinen Zeitung, eines der großen deutschen Leitmedien. Heute bezeichnet sich Udo Ulfkotte als Täter. Die Kritik an den Machenschaften vieler Journalisten, welche in seinem Buch "Gekaufte Journalisten" zu Tage kommen, richtet er aber auch auf sich selbst. Jahrelang ließ sich Udo Ulfkotte durch seine "Auftraggeber" aus der Politik korrumpieren.

Welchen teils offenen aber auch subtilen Mechanismen sich hierbei bedient wird, kommt im Interview mit Compact Redakteur Martin Müller Mertens klar zur Sprache. Doch nicht nur das, Udo Ulfkotte nennt auch Journalisten, Auftraggeber und geflossene Summen beim Namen. Er enthüllt, warum Meinungsführer tendenziös berichten und wie der verlängerte Arm der NATO-Pressestelle Kriege medial vorbereitet.

Wie selbstverständlich wurde auch Udo Ulfkotte in die Netzwerke amerikanischer Eliteorganisationen aufgenommen, erhielt im Gegenzug für positive Berichterstattung in den USA sogar eine Ehrenbürgerurkunde. Als er schließlich jedoch aufgefordert wurde, politische Gegner auszuspionieren, reichte es ihm. Er packte aus und wurde zur Persona non grata deklariert und mit einer Diffamierungslawine überrollt.

COMPACT abonnieren: http://www.compact-online.de

jeudi, 27 novembre 2014

L’Europe prendrait-elle ses distances vis-à-vis des États-Unis au sujet de la Russie ?

drapeaux-ue-russie.jpg

L’Europe prendrait-elle ses distances vis-à-vis des États-Unis au sujet de la Russie ?

Auteur : Finian CUNNINGHAM
Ex: http://zejournal.mobi

On a failli attendre, mais mieux vaut tard que jamais : assisterions-nous à un rétropédalage de l’Europe face à l’agressivité des États-Unis envers la Russie ? La visite cette semaine à Moscou du Ministre des affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier, qui évoque plutôt à un voyage d’affaires, donne à penser que l’Europe reprend ses esprits et recherche une solution diplomatique à l’escalade des tensions autour de la crise ukrainienne, tensions qui pourraient conduire à une guerre continentale étendue, voire pire.

Steinmeier a rencontré son homologue russe Sergei Lavrov, et tous deux ont insisté sur la nécessité de trouver une issue politique à la violence en Ukraine. Le diplomate allemand, premier envoyé de l’Europe à Moscou depuis plusieurs mois, a également évoqué la normalisation des relations entre son pays et la Russie, ainsi que la nécessité de lever les sanctions économiques que Bruxelles a imposées à Moscou ces derniers mois.

Cette semaine, les ministres de l’UE à Bruxelles ont regimbé à l’idée d’imposer une quatrième série de sanctions, révélant un fossé qui ne cesse de s’élargir entre les politiques des différents gouvernements européens.

Relevons que M. Steinmeier a déclaré que sa visite dans la capitale russe faisait suite à des entretiens constructifs le week-end dernier avec le président Vladimir Poutine, au sommet du G20 en Australie. Le ministre des affaires étrangères allemand a déclaré qu’il s’agissait désormais d’empêcher une nouvelle spirale de la violence en Ukraine.

Sachant que l’Allemagne est la première puissance économique de l’Union Européenne, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l’attitude politique de Berlin a de bonnes chances d’influer sur le reste du bloc.

D’ailleurs, le contraste entre l’attitude européenne incarnée cette semaine par M. Steinmeier et celle de Washington ne saurait être plus tranché.

Le Congrès, dominé par les Républicains, a fait adopter une résolution qui renforcera notablement le soutien militaire au régime de Kiev. La kabbale d’extrême-droite, malgré son revers électoral du mois dernier, n’a clairement manifesté aucun intérêt pour l’application du cessez-le-feu conclu le 5 septembre à Minsk, la capitale de la Biélorussie. Le nombre de victimes civiles ne cesse d’augmenter dans la population russophone de Donetsk et Lougansk, les forces militaires de Kiev poursuivant leurs bombardements aveugles de villes et de villages au moyen d’armes interdites telles que les bombes à fragmentation et les missiles balistiques non guidés.

Faisant fi des violations de l’accord de Minsk, l’offensive meurtrière de Kiev se traduit par une multitude de crimes de guerre.

Pourtant, cela ne désarme pas le Congrès américain qui, en fait, se prépare à légaliser une aide militaire massive à ce régime dont les dirigeants, notamment le président en titre Petro Porochenko, sont de plus en plus déchaînés, allant cette semaine jusqu’à déclarer « ne pas craindre une guerre totale avec la Russie ».

Le député Républicain Michael Burgess, auteur du manifeste au titre provocateur de Soutien à la loi Liberté pour l’Ukraine, a déclaré cette semaine : « L’Ukraine [sic] a besoin d’armes, de munitions, de gilets pare-balles et de moyens de communication. Certes, une aide financière est importante, mais pas autant que des armes et des munitions pour repousser les troupes russes qui ont envahi un pays souverain. »

Notez l’aplomb avec lequel il parle d’invasion russe sans se sentir la moindre obligation d’étayer son propos. Il a probablement entendu cela sur Fox News ou CNN et se sent libre de le régurgiter comme s’il s’agissait d’un fait indiscutable.

Le militarisme téméraire du régime de Kiev depuis sept mois a mis l’économie ukrainienne à genoux. Sa monnaie s’effondre et sa dette étrangère explose, le principal créancier étant justement la Russie. Pourtant, Washington considère que la priorité n’est pas tant une aide financière qu’un militarisme accru pour exacerber l’agressivité envers la Russie.

Suite à la victoire des Républicains à l’élection de mi-mandat au début du mois, il y a fort à parier que cette motion sera adoptée par le Congrès. Le gouvernement étatsunien aura ainsi les coudées franches pour fournir ouvertement du matériel de guerre, tel que des systèmes de défense antichars et aérienne, des lance-grenades, des mitrailleuses et des fusils pour tireurs d’élite. Cela constitue une escalade dangereuse de l’intervention militaire de Washington en Ukraine, qui a prétendu jusqu’ici apporter au régime de Kiev une « assistance pacifique ».

Et c’est précisément ce que les Républicains réclamaient à cor et à cri. La semaine dernière, un sénateur John McCain halluciné a déclaré : « Nous voulons donner aux Ukrainiens [sic] des armes pour se défendre contre les Russes, qui sont en train de démembrer leur pays. » McCain, encore un politicien qui répète comme un perroquet ce que dit Fox News, faisait partie des principaux sponsors internationaux des troupes de choc néo-nazies qui ont pris le pouvoir à Kiev au début de l’année et diabolisent aujourd’hui ouvertement leurs compatriotes ukrainiens dans les régions orientales, les traitant de « sous-hommes et de Moskals ».

Jusqu’à une date récente, Washington et Bruxelles ont entonné le même hymne de propagande que le régime de Kiev, qu’ils ont contribué à mettre au pouvoir en février dernier lors d’un coup d’état contre le gouvernement ukrainien élu. Dans une inversion stupéfiante des rôles, l’axe US-EU accuse la Russie d’avoir envahi et renversé l’Ukraine. Aucune preuve n’est apportée à ces allégations et le discours de Kiev, criminel, ouvertement hostile et haineux vis-à-vis des Russes, est considéré comme parole d’évangile.

Pour le moment, Bruxelles est sur la ligne de Washington, qui consiste à imposer des sanctions à la Russie pour avoir prétendument violé la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le vote libre et massif du peuple de Crimée en faveur de la séparation vis-à-vis du régime de Kiev installé par l’Occident pour rejoindre la Fédération russe, suivi par des référendums similaires sur l’autonomie des régions orientales de Donetsk et de Lougansk, est attribué dans ce modèle de double langage à l’intervention de Moscou.

Cependant, suite aux sanctions occidentales et aux contre-sanctions russes qui frappent principalement une Europe déjà en pleine récession, la suspicion face à des mesures contre Moscou présentées comme la panacée est appelée à se développer. Pour Washington, tenir un discours ferme ne coûte pas cher, et peut même rapporter. Ce n’est pas le cas pour les Européens.

« Les exportations allemandes en Russie s’écroulent » titrait le Financial Times à la fin du mois dernier, par suite des distances prises avec Moscou, qui constituent la pire rupture dans les relations entre les deux pays depuis la fin officielle de la Guerre Froide il y a plus de vingt ans. Ailleurs, on signale que les industriels et les entreprises allemands se livrent à un lobbying fiévreux à Berlin en vue de revenir sur la politique de sanctions, qui menace des milliers d’emplois en Allemagne ainsi que le plus gros partenariat commercial bilatéral entre l’Europe et la Russie.

S’agissant de la locomotive économique de l’Europe, ce qui est mauvais pour l’Allemagne l’est automatiquement pour le reste de l’Europe.

La nouvelle responsable de la politique étrangère de l’UE Frederica Morgherini, précédemment ministre en Italie, a fait part dernièrement de ses doutes quant à l’efficacité des sanctions. Mme Morgherini a repris le poste de la Britannique Catherine Ashton, qui a joué un rôle déterminant dans le changement de régime à Kiev sous les auspices de l’Occident et affiché une servilité pitoyable vis-à-vis de Washington.

D’autres États européens se montrent également de plus en plus critiques envers de ce qu’ils considèrent comme une hostilité insensée et suicidaire envers la Russie.

« La Hongrie s’interroge sur les sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie », signale le Financial Times le 16 octobre. La Slovaquie, la République Tchèque, la Roumanie, la Bulgarie et l’Autriche l’ont rejointe pour interroger la position officielle de l’axe Washington-Bruxelles, qui vise à isoler la Russie.

Le Premier Ministre de Serbie, Aleksandar Vucic, a déclaré hardiment que son pays n’appliquerait pas les sanctions de Bruxelles contre la Russie, faisant état de liens historiques et culturels solides avec Moscou, même si Belgrade a actuellement le statut de candidat à l’entrée dans l’UE. À cela s’ajoutent de fortes relations économiques et d’investissement entre la Russie et la Serbie.

Tous ces pays dissidents ont autant intérêt à voir se concrétiser le projet South Stream de pipeline de gaz géant en provenance de Russie qu’à entretenir des relations de bon voisinage, même de façade. Pour eux, les sanctions contre la Russie équivalent à se couper un bras.

Le discours de Vladimir Poutine et d’autres dirigeants russes commence peut-être à porter ses fruits en appelant à la raison et à l’évidence empirique, ou à son absence. Au Club de Valdaï à Sotchi, fin octobre, l’un des principaux éléments à retenir du discours de Poutine était que la politique US vise à enfoncer un coin entre l’Europe et la Russie pour défendre des intérêts américains égoïstes. La domination de l’énorme marché européen de l’énergie est un objectif évident, de même que la subordination de la politique économique européenne à Wall Street et à la Réserve Fédérale américaine. En bref, la subordination de l’Europe à l’hégémonie capitaliste américaine.

Le chef de cabinet du Kremlin Sergei Ivanov a déclaré récemment que le principal motif de l’hostilité américaine vis-à-vis de Moscou était le fait que « la Russie osait avoir une opinion » sur l’orientation future de l’évolution mondiale. Cette indépendance se manifeste, par exemple, dans la promotion par la Russie d’un système bancaire international alternatif au FMI dominé par Washington, ou dans un marché eurasiatique de l’énergie emblématique, où les paiements sont effectués dans les devises des pays signataires plutôt qu’en dollars.

Quiconque est doté d’un peu de bon sens peut voir que la politique russe est entièrement légitime, voire souhaitable pour une économie et une politique mondiales plus équilibrées. L’arrogante nation américaine, autoproclamée exceptionnelle, se couvre de ridicule en criminalisant la Russie pour de telles raisons. C’est d’ailleurs ce qui a incité Washington à exploiter la crise ukrainienne comme couverture pour des visées impérialistes inacceptables.

Les gouvernements européens seraient bien inspirés de réfléchir aux propos auto-accusateurs du vice-président étatsunien Joe Biden. Lors d’une réunion à l’université de Harvard le mois dernier, il a déclaré que les états européens étaient initialement réticents à adopter les sanctions américaines contre la Russie. « Le président Obama a dû pousser les dirigeants européens dans leurs retranchements », a-t-il déclaré avec une satisfaction à peine dissimulée quant à la capacité de Washington à rudoyer l’Europe. N’est-ce pas atroce ?

Washington a en effet tout à gagner en plongeant ses soi-disant alliés européens dans une nouvelle Guerre Froide avec la Russie. Et l’Europe a tout à y perdre.

Pourtant, il semble que des groupes de pression européens s’éveillent enfin pour se dresser contre la folie imposée à quelque 500 millions de citoyens par des marionnettes pro-américaines telles que Herman van Rompuy, José Manuel Barroso, David Cameron et Catherine Ashton. La chancelière allemande Angela Merkel ou le président français François Hollande auront-ils le courage de suivre la voie diplomatique défendue par plusieurs courageux états-membres dissidents de l’UE ?

Espérons que l’Europe prenne ses distances vis-à-vis des orientations US concernant la Russie, qui ne font que conduire au désastre.

Il ne fait aucun doute que le monde politique américain est le plus contrôlé par les grandes entreprises, celui où le lavage de cerveau est le plus flagrant, le plus creux intellectuellement et le plus dangereux que le monde ait jamais connu. L’achat des dernières élections au Congrès, financées à hauteur de 4 Md$ en fonds de campagne (autrement dit, en pots-de-vin) par les grandes entreprises, atteste que les États-Unis ne sont pas une démocratie, mais une ploutocratie. S’il reste aux Européens un soupçon d’indépendance démocratique et de pensée éclairée, ils doivent le retrouver et l’affirmer de toute urgence. L’Europe et la Russie sont des alliés beaucoup plus naturels que les dirigeants américains va-t-en-guerre le seront jamais.

Der Westen auf dem Marsch in den 3. Weltkrieg

 

Der Westen auf dem Marsch in den 3. Weltkrieg

Brandstifter und Drahtzieher hinter der Ukrainekrise


Manuel Ochsenreiter im Gespräch mit Michael Friedrich Vogt


Das Massaker in Odessa, bei dem unbewaffnete und friedliche Demonstranten für Rußland aus ihren Zelten vor dem Gewerkschaftshaus vertrieben wurden, ins Gewerkschaftshaus vor faschistischen Hooligans flüchteten und dort im Beisein der ukrainischen Polizei massakriert und dann das Haus mit Molotowcocktails in Brand setzen, um die Hinrichtungen zu verbergen, durch dieses Massaker hat der Westen seine Maske endgültig fallen lassen.

Und die BRD-Medien? Das entsetzlich grausame Massaker an unbewaffneten prorussischen Demonstranten und an vollkommen unbeteiligten Frauen, Kindern, Personal des Gewerkschaftshauses und zufälligen Passanten wurde von den westlichen Medien totgeschwiegen oder zynisch verdreht. Sie machten sich bewußt zu Helfern der faschistischen Mörderbanden. Alle ukrainischen Politiker in Kiew lobten das Massaker an den unschuldigen Bürgern. Und die terroristischen Schläger erhielten einen finanziellen Bonus.

Gut informierte Quellen vermuten, daß zu den Donbass-Kämpfern auch die für »schmutzige Kriege« zuständige NATO-trainierte Ukrainische Nationalversammlung--Selbstverteidigung des ukrainischen Volkes gehört, die seit der Auflösung der Sowjetunion für die NATO als eine Art Gladio-B in Tschetschenien und Georgien und jetzt auch zuhause in der Ukraine russische Soldaten und Zivilisten tötet. Lokale Medien berichten, daß die Donbass-Einheit aus ungefähr 800 Schlägern von der Art bestehen wird, die am 2. Mai in Odessa unschuldige Zivilisten massakrierten. Fast alle unsere westlichen Politiker und Medien decken solche Leute wissentlich und bezahlen dieses ganze Desaster. Die Maidan-Aktivisten wurden nachweislich vom "Westen" ausgebildet, bezahlt und hochgeputscht. Selbst die Verbrecher des Odessamassakers sind sich offenbar gar nicht darüber im Klaren, daß sie nur als willfährige  Handlanger der US-amerikanischen und kapitalistischen Interessen des Westens benutzt werden. Sie verstehen gar nicht, daß sie selbst ihr geliebtes Vaterland Ukraine für deren Interessen in den Schlund der Hölle stoßen und unglaubliche Schuld auf sich laden.

Der „Rechte Sektor" -- Faschisten und Neonazis -- das sind die neuen Partner von Brüssel und Berlin. Ein eigenartiges Bündnis, das Christdemokraten und Sozialdemokraten da mit eindeutigen Faschisten eingehen. Und wenn dann Repräsentanten der BRD wie Außenministerdarsteller Steinmeier zu Recht als Kriegstreiber angegangen werden, drehen sie durch.

Das Muster ist stets dasselbe und uralt. Ob Libanon, Irak, Afghanistan, Bosnien, Libyen, Syrien oder Iran, Georgen und jetzt zum wiederholten Male die Ukraine. Der Westen bedient sich des Bodensatzes der jeweiligen Gesellschaft, hetzt Bevölkerungs- oder Volksgruppen gegen einander auf, greift mit eigenen Killertruppen ein, destabilisiert die Länder zum Zwecke der direkten oder indirekten Machergreifung und bringt so Chaos, Zerstörung und zigtausendfaches Leid und nennt das Ganze „Freiheit" und „Demokratie".

Der international weitgereiste Auslands-, Nahost- und Osteuropaexperte Manuel Ochsenreiter deckte die Hintergründe auf und zeigt erschreckende Parallelen einer Jahrzehnte während Blutspur des Westens auf ...
... und die Handlanger- und Mittäterschaft diverser BRD-Regierungen.

Website:
http://www.ManuelOchsenreiter.com

Obama régularise les clandestins

part-was-was8881929-1-1-0.jpg

Obama régularise les clandestins. Pourquoi? Vers l’explosion des USA?

 Passant par dessus l’avis du Congrès et utilisant la procédure du ”décret exécutif”, le président Obama vient de régulariser 5 millions de clandestins ”latinos”, originaires du Mexique et d’Amérique latine ; sur un total estimé (ou sous-estimé) de 11 millions de sans-papiers présents aux États-Unis. C’est la plus grande régularisation de toute l’histoire du pays, celles de Clinton et de Reagan ayant été beaucoup plus limitées. Un journal new-yorkais parle d’ « obamnestie ».

La vague hispanique

Après sa déroute aux élections législatives de mi-mandat le 4 novembre face aux Républicains hostiles à la régularisation des sans-papiers, Obama a décidé de passer en force. John Boehner, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants l’a accusé d’agir « en roi ou en empereur ». Joe Arpaio, un shérif du comté de Maricopa (Arizona) qui lutte depuis longtemps contre l’arrivée incessante des illégaux depuis le Mexique a lancé une procédure en justice contre le président. Les gouverneurs du Texas, Rick Perry, et du Wisconsin, Scott Walker, menacent de l’imiter. 

Le Congrès pourrait aussi refuser les crédits que nécessiteront cette régularisation en provoquant un shutdown (”verrouillage”) budgétaire. Les partisans de cette régularisation de grande ampleur avancent un argument sophistique auquel il fallait penser : cela fera 5 millions de contribuables en plus, puisqu’ils ne travailleront plus au noir ! 

Cela fait longtemps que les États-Unis font face à une véritable invasion migratoire venue d’Amérique latine. Pourtant, ils essayent de se protéger beaucoup plus efficacement que l’Europe de Schengen par la construction d’un mur et l’organisation de patrouilles de nombreux garde-frontières, le long du Rio Grande. La population blanche du Midwest est de plus en plus inquiète de cette vague hispanique qui bouleverse l’équilibre démographique, racial et culturel de la région. Autant dire que la décision d’Obama apparaît comme une aggravation de la menace et une catastrophe. L’élue républicaine du Minnesota, Michelle Bachman a déclaré : « tout ce que nous allons récolter, ce sont des électeurs illettrés  », en créant un scandale dans la sphère du politiquement correct, même dans son parti. 

En effet, cette régularisation va avoir un effet d’attraction sur  les millions d’autres candidats qui, au Mexique et en Amérique latine (voir venus d’ailleurs dans le monde !) ne rêvent que d’entrer illégalement aux Etats-Unis. Maintenant, ils peuvent espérer pénétrer d’abord et être régularisés ensuite, un jour. D’autant que, comme en Europe, les expulsions de clandestins, bien que plus sérieuses, ne touchent qu’une minorité. De plus, cette obamnestie risque évidemment d’avoir un effet en Europe et notamment en France où l’on pratique déjà des régularisations à petit flux continu et où l’on va être tenté par une opération massive de régularisation des fameux sans-papiers, tant choyés par l’oligarchie.

L’idéologie d’Obama

Que cherche Obama ? Passons sur les cuisines électorales internes : on prétend qu’il vise à diviser un peu plus le GOP (”Great Old Party”, le Parti républicain) déjà partagé sur l’immigration entre les opposants et ceux qui recherchent un électorat latino de tempérament conservateur, et aussi déstabilisé par le mouvement des Tea Party. Mais Obama ne se représentera pas, donc l’électoralisme ne l’intéresse pas. Sa démarche est peut-être idéologique. Mr. Obama n’est pas d’abord un politicien. Il a des idées derrière la tête, c’est un militant.

En effet, le premier président noir de l’histoire n’a jamais caché sa sympathie pour un modèle qui ne serait plus une ”Amérique blanche”  mais  un pays totalement multiracial et multiculturel.  Historiquement, le melting pot (”creuset”) américain n’a jamais signifié la multiracialité mais la fusion dans une même nation d’immigrants de diverses origines européennes ; les Etats-Unis se pensant comme une nouvelle Europe, c’est-à-dire comme un pays tout de même globalement homogène d’un point de vue ethnoculturel. (1)

Or, nous assistons à un basculement capital : pour des raisons démographiques et migratoires, les États–Unis sont en train, au cours de ce début du XXIe siècle, de voir les ”Blancs” (terme légal outre-Atlantique) passer en dessous de la barre des 50%. Il se pourrait qu’Obama cherche tout simplement à accélérer le mouvement. Il suit ses convictions : ”déseuropéaniser” l’Amérique. En faire le creuset du monde entier. Lui-même étant d’origine mêlée, keynianne et anglo-saxonne, il projette sur ses conceptions politiques sa situation et sa psychologie personnelles. Une Amérique majoritairement ”blanche”, d’origine ethnique européenne, ne lui semble pas acceptable. En ce sens, il est en phase parfaite avec l’idéologie dominante dans tout l’Occident, de Saint-Germain-des-Prés à Yale. L’Amérique profonde de la low middle class  (milieux populaires) ne partage pas cette vision des choses.

L’hypothèse de l’éclatement des États-Unis

Mais les mêmes lois produisant partout dans le monde les mêmes effets et  les pays multiraciaux et multiculturels ayant tendance à verser dans l’instabilité, la division et le conflit endémiques (comme le remarquait déjà Aristote), le risque existe pour les Etats-Unis de connaître de grave troubles voire des partitions au cours de ce siècle. Les rêves de fusion et de métissage pacifiques n’existent que dans le cerveau des utopistes cosmopolites.  Surtout en Amérique, espace continental aux dimensions immenses, où les métissages ne se pratiquent pas. Et où toutes les séparations sont possibles.

Ce qui peut donc se produire aux Etats-Unis où la cohabitation entre populations d’origines différentes risque d’échouer, de tourner au vinaigre, au conflit, c’est un éclatement et une partition territoriale.  Déjà, dans tous les États du sud, de la Californie à la Floride, la population hispanique est en train de devenir majoritaire. Au Mexique, il y a même des mouvements nationalistes qui militent pour une récupération de ces États perdus au XIXe siècle.

L’hypothèse suivante est donc possible :  après des troubles de haute ou de basse intensité, des États à majorité hispanique font sécession, ce qui ampute les É–U d’une partie du territoire fédéral.  Dans la foulée, il est possible que se créent des enclaves afro-américaines semi-indépendantes. Des mégalopoles cosmopolites comme New-York ou Los Angeles  pourront même accéder à un statut spécial. 

Ce sera évidemment la fin de la superpuissance américaine qui n’aura été qu’une comète dans l’histoire – trois siècles. Ceux qui balayent cette hypothèse devraient se rappeler la fin de l’Empire romain millénaire : les installations ”contrôlées” de Barbares ont fini aux Ve et VIe siècles par déboucher sur le démantèlement, le dépeçage de la romanité au profit de royaumes indépendants. (2) Partout, l’histoire se répète au fil des siècles, sous des lumières différentes mais avec la même logique, implacable.

Bien sûr, la doctrine officielle est que les É-U vont paisiblement devenir une nation multi-ethnique, à la fois anglo-saxonne, hispanique et tout ce qu’on veut d’autre, tout en conservant son dynamisme. Un modèle pour l’Europe, en somme. C’est une hypothèse possible mais je ne parierai pas un dollar sur elle.  Il y aura certainement  des Européens qui pourront se réjouir de ce possible éclatement ethnique de l’Amérique. Qu’ils fassent bien attention : ce spectre menace aussi l’Europe et il y sera beaucoup plus grave qu’aux É–U. Eux, risquent une sécession d’États ”hispanisés” et nous, en première ligne, nous affrontons déjà bien pis et plus urgent : une installation expansive, dans tous nos territoires, de populations fondamentalement hostiles, une hostilité ancrée dans l’histoire. Il est facile de comprendre de qui je parle. Notre destin est à la fois différent et commun. Mais la perspective de la victoire n’est pas exclue. 

(1) La thèse de l’identité européenne des É-U, consubstantielle à sa nature, est défendue par le think tank American Renaissance, présidé par Jared Taylor. 

(2) Cf. Michel De Jaeghere, Les derniers jours, la fin de l’empire romain d’Occident, Les Belles Lettres.  Paris, 2014.  

Der Staat benutzt Linksextremisten als Waffe gegen das eigene Volk

linksextremer-aufkleber6.png

Berlin und der Funke zum Bürgerkrieg: »Der Staat benutzt Linksextremisten als Waffe gegen das eigene Volk«

Torben Grombery

In der deutschen Bundeshauptstadt Berlin ist eine Protestkundgebung von Anwohnern gegen den Neubau einer Flüchtlingsunterkunft von Linksextremen angegriffen worden und derart eskaliert, dass deren bisher friedlichen Teilnehmer die Wandlung zum Wutbürger gleich übersprungen und direkt in den Volkszornmodus geschaltet haben. Der Stein des Anstoßes: Frauen und Kinder sollen durch Stein- und Flaschenwürfe der Gegendemonstranten verletzt worden sein. Die Amateurbilder dazu lassen nur wenig Raum für positive Zukunftsprognosen in diesem Bezirk.

Auch die Berliner »Bürgerbewegung Marzahn« hatte sich gegründet, um gegen den Bau einer Flüchtlingsunterkunft in Form eines Containerdorfs, wie sie aktuell wegen des anhaltenden Flüchtlingszustroms an vielen Stellen in Deutschland entstehen, zur Wehr zu setzen. Wie fast überall in Deutschland fühlen sich die Anwohner auch hier von der Politik übergangen und haben Angst vor einer negativen Entwicklung ihrer Heimat.

Denn gerade die Stadt Berlin hat leider gleich mehrere Beispiele vorzuweisen, wie insbesondere durch grünes Politikversagen teilweise ganze Straßenzüge oder Parks zu rechtsfreien Räumen verkommen und nahezu unbewohnbar werden. So zum Beispiel die Region um die nach wie vor besetzte Gerhart-Hauptmann-Schule, wie das andauernde Tauziehen um die Räumung eindrucksvoll unter Beweis stellt. Auch das »Kreuzberger Großexperiment in Sachen Verwahrlosung«, der Görlitzer Park, sei an dieser Stelle prominent genannt.

Unnötig zu erwähnen, dass auch bei dieser Bürgerbewegung extreme Gruppen versuchen, sich unterzumischen und diese für ihre politischen Ziele zu missbrauchen. Genau das nutzt der linke Mainstream, um auch aus dieser Bewegung einen reinen Protest rechter Ausländerfeinde zu stilisieren.

Mehr:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/torben-grombery/berlin-und-der-funke-zum-buergerkrieg-der-staat-benutzt-linksextremisten-als-waffe-gegen-das-eigen.html

 

mercredi, 26 novembre 2014

Islande : Comment le pays parvient-il à jeter en prison ses banquiers indélicats

banquiers-en-prison-et-pas-les-autres-pays.jpg

Islande: Comment le pays parvient-il à jeter en prison ses banquiers indélicats

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

L’ancien directeur général de la deuxième banque islandaise jusqu’à l’effondrement du secteur financier du pays en 2008 a été condamné à de la prison ferme. Et bien d’autres dossiers attendent.

Ce mercredi matin, l’ancien responsable de Landsbanki, la seconde banque du pays avant le krach bancaire en 2008 (qui a entrainé l’effondrement complet du pays) a été condamné à 12 mois de prison, dont trois ferme, par un tribunal de Reykjavik.

Pourquoi l’Islande arrive à envoyer les patrons de banque en prison, et pas les autres pays ? Il y a une explication locale ?“, se demande-t-on sur Twitter.

Sigurjon Arnason, 48 ans, était accusé de manipulation du cours des actions de la banque. Pour soutenir ceux-ci, Landsbanki prêtait de l’argent à des investisseurs, à condition qu’ils achètent en retour des actions… Deux autres anciens cadres-dirigeants de la banque ont été condamnés par le même tribunal à neuf mois dont trois ferme, pour avoir participé à la combine.


La réponse à la question posée sur Twitter est à rechercher dans la volonté de faire de la crise financière un sujet politique : dès l’explosion du système, les Islandais ont pris la question à bras le corps, réfléchi à leur “contrat social“, bref, politisé le sujet.

  • Ils ont organisé des référendums qui ont conduit à refuser le remboursement, par les contribuables, des épargnants étrangers lésés ;
  • Ils ont enfin décidé de nommer un procureur spécial (Olafur Thor Hauksson, alors commissaire de police d’Akranes, un petit port de 6.500 habitants) pour traquer les éventuels délits commis par les responsables: les “néo-vikings” indélicats, ces financiers peu scrupuleux qui étaient encore des stars en 2007, mais aussi les responsables politiques du désastre.

Les “banksters” ? Beaucoup vont bien, merci

Cela dit, il ne faut pas trop exagérer les résultats de cette traque judiciaire : la justice n’a pas poursuivi les “responsables de la crise”, mais les responsables de délits avérés.

Un seul homme politique, bouc émissaire facile, a été jugé: Geir Haarde, l’ancien Premier ministre à l’époque du Krach. Il risquait deux ans de prison ; finalement, il a été jugé coupable d’une broutille, sans qu’aucune sanction ne soit prononcée: le tribunal lui a reproché de ne pas avoir organisé de réunions gouvernementales après la chute de la banque Lehman Brothers en septembre.

Son mentor et prédécesseur de 1991 à 2005, David Oddsson, qui était au moment de la crise gouverneur de la Banque centrale (une fonction dans laquelle il s’était lui même nommé) est passé entre les gouttes. Il est vrai qu’il dirige depuis un des plus influents quotidiens islandais, “Morgunbladid” (le journal du matin). “Un peu comme si on avait nommé Richard Nixon à la tête du ‘Washington Post’ pendant le Watergate“, s’était alors moqué “le Monde diplomatique”

Quand aux “banksters”, ils vont dans l’ensemble très bien. Mais quelques un d’entre eux, et pas des moindres, ont été condamnés pour des malversations précises. La justice a trouvé de quoi condamner les dirigeants des trois banques en faillite :

  • Larus Welding, ancien patron de la banque Glitnir ;
  • Hreidar Mar Sigurdsson et Sigurdur Einarsson, ex-dirigeants de la banque Kaupthing ;
  • Et maintenant Sigurjon Arnason, patron de Landsbanki ainsi que deux autres cadres.

Six ans de traque

Lorsqu’il a été nommé, le procureur spécial Olafur Thor Hauksson, homme massif au visage débonnaire, s’était fait conseiller par Eva Joly. Il a ouvert des enquêtes sur environ 90 personnes. Son bureau a employé jusqu’à 110 personnes, de quoi rendre jaloux la brigade financière de Paris.

Il n’a pas chômé : il a fait arrêter dès 2010 Hreidar Mar Sigurdsson, l’ex-patron de la banque Kaupthing qui a passé 12 jours en détention préventive. Puis il a lancé un mandat d’arrêt international contre Sigurdur Einarsson, l’ancien président non-exécutif de même banque, qui ne voulait pas répondre à ses convocations.

Autre épisode marquant, quelques mois plus tard, en janvier 2011, il a perquisitionné la Banque Centrale Islandaise ! Le même jour, il a arrêté Jon Thorsteinn Oddleifsson, l’ancien directeur financier de la banque Landsbanki… En décembre, il a inculpé Larus Welding, ancien patron de Glitnir Bank.

Puis, en janvier, les deux dirigeants de la banque Kaupthing, Sigurdur Einarsson et Hreidar Mar Sigurdsson sont poursuivis pour “fraude” et “manipulation de cours”, de même que le deuxième actionnaire de la banque, Olafur Olafsson. Ils ont été condamnés à de lourdes peines en décembre 2013…

Mais six ans après le krach, des dizaines de dossiers sont encore ouverts. Ils ont pris du retard du fait, souvent, des procédures internationales, parfois de changements législatifs islandais… Hauksson s’était donné jusqu’à fin 2014 pour tout boucler. Personne n’y croit trop.

En attendant, une bonne partie des brigands milliardaires reconstruisent leur petit business et se la coulent douce. Les quelque 20 à 30 financiers –un club exclusivement masculin — qui ont poussé l’Islande vers le gouffre vivent bien pour la plupart. Certains sont restés en Islande, beaucoup se sont dispersés dans le monde, dans les villes où l’argent tourne. Ils vivent dans de sompteux appartements à Londres, au Luxembourg, à Lausane, à Toronto, ou à Saint Petersbourg…

On a pu croiser, dans les mois qui ont suivi le krach, dans certains bars, leurs photos dans les urinoirs : à défaut de pouvoir les juger, les Islandais leur pissaient dessus…

Nouvel Obs

Vers un Nouvel Ordre Mondial?

brics-countries-economic-force-photodpa_0.jpg

Vers un Nouvel Ordre Mondial? Mais, il est déjà là!

Auteur : Bryan MacDonald
Ex: http://zejournal.mobi

Poutine a exprimé le souhait d'un « nouvel ordre du monde » capable d'assurer la stabilité de la planète. Il trouve que les États-Unis abusent de leur rôle de leader mondial. Ce qui n'a pas été suffisamment signalé nulle part, c'est que les piliers de « l'ancien régime » s'écroulent depuis des années.

Tout était pourtant si simple. Le monde était partagé en deux camps – l'Occident et le reste. Et « l'Ouest » était vraiment « the best ». Il y a 20 ans, six des économies les plus puissantes faisaient partie du camp pro-Washington.

Le leader – les USA eux-mêmes – était si loin en tête, que son Produit Intérieur Brut (PIB) était quatre fois plus grand que celui de la Chine et valait neuf fois celui de la Russie.

Le pays le plus peuplé du monde – l'Inde – avait presque le même revenu que la comparativement minuscule Italie et que le Royaume Uni. L'idée que cet ordre de choses allait changer aussi dramatiquement en à peine deux décennies aurait fait rire n'importe qui.

Aux yeux des Occidentaux, la Chine et l'Inde étaient des pays arriérés, et il leur faudrait un siècle au bas mot pour devenir des rivales potentielles. La Russie, elle, était perçue comme un cas désespéré, un pays à genoux, en proie au chaos. De telles notions, dans les années 90 étaient parfaitement justifiées.

L'économie mondiale dans les années 1990 et aujourd'hui

Tableau des dix économies mondiales les plus importantes, ajustées selon la Parité en Pouvoir d'Achat (PPA).

1995 ( en milliards d'US$)

1. USA 7.664
2. Japon 2.880
3. Chine 1.838
4. Allemagne 1.804
5. France 1.236
6. Italie 1.178
7. Royaume-Uni 1.161
8. Inde 1.105
9. Brésil 1.031
10. Russie 955

2015 (Prévisions du FMI)

1. Chine 19.230
2. USA 18.287
3. Inde 7.883
4. Japon 4.917
5. Allemagne 3.742
6. Russie 3.643
7. Brésil 3.173
8. Indonésie 2.744
9. France 2.659
10. Royaume-Uni 2.547

Le soleil couchant US

Maintenant, c'est l'Occident qui fait les frais de la plaisanterie. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que, dès 2015, les quatre plus puissantes économies du monde seront des membres du club connu par son acronyme, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et la Chine sera tête de file à la place des USA. C'est même probablement déjà le cas, les chiffres, en économie, ayant tendance à traîner derrière les faits.

L'Italie, homme malade de l'Europe, ne fait plus partie des dix du peloton de tête, et le Royaume-Uni, lanterne rouge, peine à s'y accrocher. Londres prétend toujours au titre de place financière centrale. Les seuls qui le croient encore sont les petits Anglais (« the little Englanders »). Le Royaume Uni est devenu la Julie Andrews de la géopolitique : une étoile en voie d'extinction, qui fut jadis brillante. La France est impuissante, se traînant de crise en infortune et d'infortune en crise.

Le Président US Barak Obama et la Chancelière allemande Angela Merkel

Il est trop tôt pour mettre les États-Unis au rebut. L'Empire ne va pas disparaître d'un jour à l'autre, mais son soleil est déjà bien bas dans le ciel. C'est moins la faute des États-Unis que celle de la déchéance croissante de ses alliés traditionnels.

Les deux seuls qui tiennent encore debout sont l'Allemagne et le Japon, aucun des deux n'étant cependant des acteurs militaires sérieux. La Grande Bretagne et la France ont longtemps été le fer de lance des aventures martiales. En réalité, l'Allemagne n'est pas un partenaire follement enthousiaste, parce qu'une large frange de la classe politique de Berlin est extrêmement sceptique à l'égard du pouvoir US. Pour une partie très significative de l'intelligentsia allemande, c'est Moscou le partenaire naturel, pas les États-Unis.

La montée en puissance des BRICS et d'autres économies émergentes joue un rôle majeur dans la consommation mondiale, dans le commerce mondial et dans les investissements mondiaux. D'ici 2020, le FMI estime que la Russie aura dépassé l'Allemagne et que l'Inde aura surclassé le Japon. Il prévoit également une dégringolade de l'importance mondiale des USA, de 23,7% en 2000 à 16% en 2020. En 1960, les USA représentaient 38,7% de l'économie mondiale. À l'opposé, en 1987, la Chine ne représentait que 1,6%, mais à la fin de cette décennie, elle pourra en revendiquer 20%. C'est un changement de donne sans précédent en un laps de temps aussi court.

Importance de la stabilité

Le discours de Poutine à Valdai n'a pas été un coup donné au pif ni à l'aveuglette, mais une évaluation très nuancée de ce qu'est actuellement l'équilibre du monde et de ce vers quoi on se dirige dans les années qui viennent.

Le Président russe Vladimir Poutine, pendant la rencontre plénière finale de la 11e session du Club de Discussion International de Valdai, à Sotchi

Plutôt que de se préoccuper des questions soulevées par Poutine, les médias occidentaux ont préféré shooter dans l'homme et se désintéresser de la balle. Les éditoriaux ont qualifié son discours de « diatribe » et décrété que Poutine s'en est surtout pris à la politique étrangère des États-Unis, jugée par lui anti-russe. Ils sont passés en masse à côté de la question réelle.

Le souci principal de Poutine, c'est la stabilité et sa prévisibilité, c'est-à-dire l'exacte antithèse du libéralisme occidental moderne. En fait, la position de Poutine est plus proche de celle qu'ont eue, dans le passé, des formations comme la CDU de Konrad Adenauer en Allemagne et les Tories de Harold MacMillan en Angleterre, conservateurs européens classiques s'il en fut.

Poutine est souvent très mal entendu en Occident. Ses déclarations publiques, destinées à une audience intérieure plutôt qu'internationale ( ? NdT) sont perçues comme agressives, voire chauvines. Mais les observateurs feraient bien de se rappeler qu'il est un maître de judo, dont les mouvements sont calculés pour déstabiliser l'adversaire. Si on le lit entre les lignes, Vladimir Poutine cherche le mariage, pas l'isolement.

Le Président russe considère son pays comme faisant partie d'une nouvelle alternative internationale, en union étroite avec les autres nations du BRICS, pour mettre un frein aux agressions US là où c'est possible. Poutine voit cela comme un chemin vers la stabilité. Adenauer et MacMillan l'auraient parfaitement compris. Mais les dirigeants européens actuels et les Nord-Américains ne le comprennent pas. Enivrés par la domination dont ils ont joui ces vingt dernières années, l'idée que l'ordre mondial est en train de changer à toute allure n'a pas encore fait tilt dans leurs têtes.

La réaction des États-Unis à cette nouvelle réalité constituera une question de vie ou de mort. Presque à la manière d'un dessin animé, Washington se cramponne désespérément à sa NSA, à ses gouvernements-fantômes, à son Quatrième Pouvoir pathétique à force de nullité, à sa puissance militaire dilapidée et à son terrifiant chauvinisme rampant. Son infantilisme a besoin d'un « méchant ». En une dizaine d'années ce traître de mélodrame est passé de Ben Laden, de Saddam Hussein et des « Frites de la Liberté » à la russophobie. Si la classe dirigeante américaine ne change pas de comportement, la transition vers un monde multipolaire pourrait bien ne pas se passer en douceur. C'est une crainte sérieuse, et elle est fondée.

Note :

[ On n'a pas l'habitude, ici, de corriger les gens qu'on publie, mais, quand Bryan MacDonald assimile Vladimir Poutine à Harold MacMillan, il oublie que ce dernier a gouverné un empire colonial, et même un des pires qui soient, ce qui n'est pas, jusqu'à présent, le cas de Poutine et que rien, dans son parcours ne laisse présager. ] note du traducteur.

mardi, 25 novembre 2014

Eurasian consolidation and India's policy

chk_captcha.jpg

Eurasian consolidation and India's policy

By Zorawar Daulet Singh

Ex: http://www;atimes.com

Speaking Freely is an Asia Times Online feature that allows guest writers to have their say. Please click here if you are interested in contributing.

Since English geographer and geopolitician Halford Mackinder's published a Russia containment strategy disguised as a grand theory in 1904, the Eurasian heartland has been perceived by the Anglo-American world as a threat to its global position.

Ironically, as Mackinder was writing his paper, the heartland power, czarist Russia, was in its death throes - Japan's 1904-1905 naval victories in the Pacific had removed all illusions about Russia's status as a first-rate power.

Yet, within three decades, a revolutionary and industrializing.

Russia was emerging as a potential superpower. Stalin's crushing, albeit costly, annihilation of Hitler's Third Reich established the Soviet Union as the second global pole. China's own revolution, inspired and financed by Stalin's Russia, produced the first major consolidation of the Eurasian heartland.

Led by America, the West initiated a sustained grand strategy of countering this new force in world politics. Nicholas Spykman offered a theoretical precursor to this strategy in his 1942 book, America's Strategy in World Politics, which argued for America to project its strategic influence on the "Rimland" regions around the Soviet periphery.

Middle powers like India located on the Eurasian Rimland, however, reacted differently and consciously chose an approach that sought to maintain friendly and constructive ties with both these formidable blocs.

Despite some material costs, the overall developmental and security advantages of such an independent approach has never been credibly challenged. Indeed, this notion of sustaining a balance between the Atlantic and Eurasian worlds became an ingrained feature of Indian thinking and foreign policy practice.

During the interlude between 1991 and the resurgence of the Eurasian powers in the last decade, any notion of a balance between the two worlds became irrelevant. But the dramatic revival of the Eurasian world, and, its ongoing second phase of consolidation since the 1940s and 1950s, has revived the logic of balance in global geopolitics.

How should India view the contemporary alignment of Russia and China?

First, US policies have played an important part in driving Russia away from the West. But China's new post-Dengist identity as a great power seeking to improve its own bargaining equation with the US is also a factor in Beijing's outreach to Moscow.

As Gilbert Rozman of Princeton University perceptively notes, "Moscow and Beijing have disagreements about the future order they envision for their regions. But they agree that the geopolitical order of the East should be in opposition to that of the West."

Unlike the US, India has absolutely no problem with a stronger Russia, and, a Moscow buttressing its Asian identity. A Moscow-Beijing alignment, however, poses some challenges - although not nearly as serious as this development is for America's global position.

What are the implications of this global triangular development for India?

A modicum of a balance of power is a positive development for the overall international system. The short history of unipolarity leaves no doubt about the adverse impact of an unrestrained superpower on the lesser powers. As Russian President Vladimir Putin recently remarked, "The very notion of 'national sovereignty' has become a relative value for most countries."

While India shares some values with the West, such as a commitment to democracy and a liberal vision of a rule-based system, it finds that many Western norms on global governance and managing international security often contradict that liberal vision.

A challenge to Western predominance, and, certainly against its most unilateralist impulses, is not unwelcomed by the Indian strategic elite.

At the regional level, the rise of China is producing a variety of challenges: some evident, others still in flux. For example, China's evolving role beyond its core focus on East Asia is bringing new forms of Sino-Indian strategic interactions, especially in states that overlap the peripheries of India and China. Just as India is discovering the logic of multipolarity, smaller states in Southeast and South Asia are also recognizing the virtues of multiple options to advance their developmental and security interests.

The foreign policies of Vietnam and Sri Lanka exemplify this. Both these states have lived under Chinese and Indian power for most of their existence and are seeking opportunities to make new friends.

In the Sri Lankan case, it is primarily Indian apathy and lack of statecraft that has enabled Colombo to acquire more than the usual maneuvering space. In Vietnam's case, it is the sheer consequence of China's growing power that is impelling Vietnam to pursue multiple strategic partnerships. Ironically, it is Moscow that has assumed the leading role in modernizing Vietnam's military capabilities. For both India and China, the challenge is to ensure that their smaller neighbors remain at the very least non-aligned and sensitive to their respective concerns. India needs to re-discover a rich tradition of statecraft that had got subsumed in domestic instability and parochialism in recent decades.

Globally, India is facing an interdependent world but with the Atlantic and Eurasian great powers intensifying their competition over many issues and regions. Dmitry Trenin argues that the "US-Russian crisis" will spill over into a struggle waged "in the realms of geoeconomics, information, culture, and cyberspace".

The US and China are also competing for the future of an East Asian order but the high economic interdependence between China and its neighbors, and, China and the US (two-way trade in 2013 was US$562 billion) has made the game assume a more complex shape. But with Moscow and Beijing coordinating and backing up each other's core interests, the US ability to divide the Eurasian world has become severely constrained.

While the instinct for a balanced posture comes naturally to Indian policymakers, the pursuit of India's own interests has invariably been a more challenging endeavor. Indeed, this was always the most powerful critique of non-alignment: India got the meta-vision right but struggled with the micromanagement of its own interests and role. Yet, rather than focus on defining Indian interests clearly and sensibly, the contemporary discourse around Indian foreign policy typically revolves around challenging the meta-vision - by posing absurd questions such as 'will India will swing west or east?' This is the wrong analytical level to advance a debate on India's foreign policy.

Only once Indian interests are defined can India pursue and defend these. On core frontier issues, India has recognized it needs to manage its disputes by itself. No great power can solve these questions for India. Fortunately, nuclear conditions have obviated several scenarios of conflict escalation on India's frontiers. As a territorial status quo power, India's future challenge is managing its stalemates with China and Pakistan, and, exercising political will if opportunities for genuine border settlements arise.

But on several other fronts, the opportunity for constructing issue-based partnerships, often with different great powers, is becoming logical. For example, on climate change, Suresh Prabhu, a newly inducted minister in the government of Prime Minister Narendra Modi, has expressed a new realistic position where India cannot secure its interests by riding Chinese coat-tails, because the latter's capacity to assume responsibilities outpaces India's.

Prabhu remarked, "India and China must cooperate. But we must remember that India's interests are not the same as China's. …There is no way India could be asked to take the same kind of climate actions as China."

On developing a framework for cyber governance, India does not agree with the US position. In the July BRICS summit at Fortaleza, Modi noted, "BRICS countries, should take the lead in preserving cyberspace, as a global common good." On terrorism, beneath the veneer of a global consensus, India has found its partners have fleeting attention when it comes to operationalizing a shared revulsion for cross-border terrorism. On global finance, the gradual trend line towards a multiple reserve currency system with an internationalizing yuan offers benefits in terms of a less imbalanced and thus stable system, and, access to diverse forms of international capital.

On the maritime commons, India has common interests with big trading nations such as US and China, who all seek security of shipping lanes, even as India simultaneously seeks to shape the geopolitics on its own maritime frontiers, which are in proximity to international sea lines of communication.

On energy security, India seeks to leverage Western technological advantages when it comes to tapping non-conventional hydrocarbons but also has more durable interests with the energy rich powers such as Russia, Iran and Saudi Arabia. On pursuing new lines of communication to Eurasia, India has a long-term common interest with Iran and Russia, the two leading powers with the keys to access that space.

Although the accompanying rhetoric is still measured by Cold War standards, world politics is at an inflexion point where the fierce competition between the Atlantic and Eurasian worlds could fuel more global instability. The competition is a manifestation of a post-unipolar power transition with the great powers disagreeing on both the path towards a new equilibrium or what should be the normative design of a future world order. As Putin remarked at the Valdai Forum in October, "The goal of reaching global equilibrium is turning into a fairly difficult puzzle, an equation with many unknowns."

India needs a more sophisticated outlook and domestic conversation on global and regional affairs, and, the skill and poise to work constructively with a variety of great powers who appear unlikely to get along with each other for the foreseeable future.

Speaking Freely is an Asia Times Online feature that allows guest writers to have their say. Please click here if you are interested in contributing. Articles submitted for this section allow our readers to express their opinions and do not necessarily meet the same editorial standards of Asia Times Online's regular contributors.

Zorawar Daulet Singh is a research scholar at King's College London.

(Copyright 2014 Zorawar Daulet Singh)

Il nuovo ordine asiatico

 

Zheng He è un eunuco cinese, di religione musulmana che, circa 600 anni fa, venne messo a capo della flotta marittima cinese, dall'allora imperatore – della dinastia dei Ming – Zhu Di. Le sue imprese sono considerate mitiche (si dice che abbia addirittura scoperto l'Australia e la Nuova Zelanda) e rimandano ad una grandezza navale cinese che non venne mai più replicata.  

In uno dei suoi tanti recenti discorsi, il presidente della Repubblica popolare cinese Xi Jinping, lo ha ricordato, dando il via al lancio del «sogno dell’Asia e del Pacifico». Si tratta di un progetto che prevede investimenti, banche internazionali, infrastrutture per rafforzare la ben nota via della Seta e collegare via mare la Cina all'Asia e ai mercati medio orientali ed europei.

Si tratta di un balzo in avanti non da poco, una sorta di uscita allo scoperto da parte di un presidente che ha ormai collezionato internamente il sufficiente potere per riproporre all’esterno il desiderio di riportare la Cina dove è sempre stata, ovvero alla guida del continente asiatico. I piani di Pechino sono complessi e articolati e includono un accordo di libero scambio in Asia e Pacifico, una Asian Infrastructure Investment Bank (Aiib) da 100 miliardi di dollari, con sede a Pechino e un «fondo per la Via della Seta» da 40 miliardi di dollari, annunciato proprio la settimana scorsa.

Secondo Xi Jinping, «la Cina potrebbe stimolare la crescita e migliorare le infrastrutture in tutta la regione per contribuire a realizzare un sogno dell’Asia e Pacifico: con l’aumento della nostra forza nazionale complessiva, ha detto, la Cina ha la capacità e la volontà di fornire un maggior numero di beni pubblici per la regione Asia-Pacifico e per il mondo intero». Per quanto riguarda la banca d'investimenti, il Financial Times - e con esso la comunità finanziaria internazionale - è apparso preoccupato.

«La Aiib e la banca dei Brics, che comprende Brasile, Russia, India, Sud Africa e Cina rappresentano la prima sfida istituzionale grave per l'ordine economico mondiale stabilito a Bretton Woods 70 anni fa, secondo Matthew Goodman, uno studioso del Centro di studi strategici e internazionali di Washington. Meno chiaro è quanto queste nuove istituzioni miglioranno la governance globale o aiuteranno davvero gli interessi dei paesi che li difendono».

Domanda legittima, se per questi Paesi fosse provata l'utilità derivata dalle istituzioni economiche mondiali occidentali, che con le proprie operazioni sono riuscite a mettere al tappeto gran parte del mondo. L’occasione migliore per il lancio di questa nuova, ennesima, svolta storica è l'Asian Pacific Economic Cooperation (Apec) – il meeting dei 21 paesi dell'area -che si è svolto a Pechino. Xi gioca in casa e non potrebbe avere terreno più favorevole.

A Pechino è arrivato anche Obama, un presidente indebolito (e definito «insipido» dalla stampa locale) dalle elezioni di metà mandato e dal nuovo ginepraio iracheno e più in generale preda di un mondo multipolare, caratterizzato dalle varie spinte di potenze regionali che ormai sfidano apertamente lo status quo, ridisegnando una geografia considerata «colonialista», come nel caso del Califfato tra Iraq e Siria o riproponendo antichi fasti, suffragati dalla nuova forza economica, come nel caso di Pechino. Il mondo è cambiato e l'Asia costituisce la cartina di tornasole economica di questo spostamento del capitale e della sua guida.

«Spetta al popolo dell'Asia gestire gli affari dell'Asia, risolvere i problemi dell'Asia e difendere la sicurezza in Asia», ha detto Xi Jinping, invitando i paesi asiatici a «far avanzare il processo di sviluppo comune e l'integrazione regionale». Mai come negli ultimi anni la Cina ha avuto un campo così vasto davanti a sé: attivare investimenti e fondi per Pechino è la soluzione migliore per rispondere ai dubbi che la debolezza americana sta facendo serpeggiare tra i suoi alleati nella regione, in bilico tra la resistenza ad un'alleanza anti cinese o l'abbandono ai – tanti – soldi che Pechino mette sul piatto.

Washington è riuscita, per ora, a bloccare l'idea di un libero scambio asiatico a matrice cinese, per spingere sul proprio accordo, che esclude la Cina, ma la centralità cinese nella regione sembra ormai inarrestabile e non nasce certo in questi giorni. A Washington c'è già chi parla di un nuovo piano Marshall asiatico, mentre alcuni media occidentali – il Wall Street Journal ad esempio – ricordano i fasti imperiali cinesi e il sistema dei tributi: qualcosa che forse appare più vicino alle intenzioni di Pechino.

Xi Jinping ha infatti proposto la cosiddetta «Cintura economica della Via della Seta» già settimane fa, durante un viaggio in Asia centrale. Si tratta di un corridoio che collega l'Oceano Pacifico al Mar Baltico e che unisce Asia orientale, Asia meridionale e il Medio Oriente per servire un mercato combinato di circa tre miliardi di persone. In Kazhakistan ha stretto un accordo per 30 miliardi di dollari per petrolio e gas e ha fornito un prestito di 3 miliardi di dollari per infrastrutture in Kirghizistan. Una manovra già vista in Africa: prestiti per infrastrutture e servizi, in cambio di risorse.

«Durante il recente viaggio in Indonesia - ha scritto il Wall Street Journal - ha proposto un altro pilastro, un corridoio commerciale marittimo che ha chiamato la Via della Seta Marittima del 21° secolo. Esso comporta la costruzione o l'espansione di porti e aree industriali in tutto il Sud-Est asiatico e in luoghi come lo Sri Lanka, il Kenya e la Grecia, con l'obiettivo di incrementare il commercio bilaterale con il sud-est asiatico a mille miliardi di dollari entro il 2020, più del doppio del livello dello scorso anno».

Il Fondo fornirà sostegno finanziario ai paesi asiatici che mirano a migliorare la connettività, ha detto Xi. «Seduta su una grande riserva di valuta estera, la Cina ha la capacità e dovrebbe assumersi maggiori responsabilità per lo sviluppo comune della regione», ha specificato al Global Times Zhang Baotong, un ricercatore dell'università dello Shaanxi, la provincia nord-occidentale cinese, già punto di partenza dell'antica Via della Seta.

La stampa locale non ha dubbi sul cambiamento dell'equilibrio asiatico, rimarcando il consueto carattere «pacifico» dell'ascesa cinese.

«Gli Usa vogliono sempre guidare il mondo, ma non ne hanno la forza. Non c'è stata alcuna egemonia globale in grado di spazzare via la diversità nel mondo e gli Stati Uniti non fanno eccezione. Se uno dei due paesi tra Cina e Stati Uniti non tiene conto degli interessi degli altri per cercare il proprio interesse, non ci sarà alcun successo nella regione. Quella di una posizione dominante è forse un’idea obsoleta e la lotta per il dominio non beneficerà nessuno dei due paesi».

Simone Pieranni

Simone Pieranni, genovese, laureato in Scienze Politiche, in Cina dal 2006. Nel 2009 ha fondato, con la giornalista colombiana Natalia Tobon, China Files agenzia editoriale specializzata in reportage dall'Asia in italiano e spagnolo. Attualmente, tra Roma e Pechino, lavora alla sezione Esteri del Manifesto.

lundi, 24 novembre 2014

Au coeur du nationalisme ukrainien

Jean-Luc Schaffhauser :

Au cœur du conflit ukrainien

sur

http://www.tvlibertes.com

A Permanent Infrastructure for Permanent War

us-military-bases-in-the-middle-east-the-number-has-exploded-over-the-past-decade.jpg

A Permanent Infrastructure for Permanent War
 
Ex: http://www.tomdispatch.com

In a September address to the United Nations General Assembly, President Barack Obama spoke forcefully about the “cycle of conflict” in the Middle East, about “violence within Muslim communities that has become the source of so much human misery.” The president was adamant: “It is time to acknowledge the destruction wrought by proxy wars and terror campaigns between Sunni and Shia across the Middle East.” Then with hardly a pause, he went on to promote his own proxy wars (including the backing of Syrian rebels and Iraqi forces against the Islamic State), as though Washington’s military escapades in the region hadn’t stoked sectarian tensions and been high-performance engines for “human misery.”

Not surprisingly, the president left a lot out of his regional wrap-up. On the subject of proxies, Iraqi troops and small numbers of Syrian rebels have hardly been alone in receiving American military support. Yet few in our world have paid much attention to everything Washington has done to keep the region awash in weaponry.

Since mid-year, for example, the State Department and the Pentagon have helped pave the way for the United Arab Emirates (UAE) to buy hundreds of millions of dollars worth of High Mobility Artillery Rocket Systems (HIMARS) launchers and associated equipment and to spend billions more on Mine Resistant Ambush Protected (MRAP) vehicles; for Lebanon to purchase nearly $200 million in Huey helicopters and supporting gear; for Turkey to buy hundreds of millions of dollars of AIM-120C-7 AMRAAM (Air-to-Air) missiles; and for Israel to stock up on half a billion dollars worth of AIM-9X Sidewinder (air-to-air) missiles; not to mention other deals to aid the militaries of Egypt, Kuwait, and Saudi Arabia.

For all the news coverage of the Middle East, you rarely see significant journalistic attention given to any of this or to agreements like the almost $70 million contract, signed in September, that will send Hellfire missiles to Iraq, Jordan, Saudi Arabia, and Qatar, or the $48 million Navy deal inked that same month for construction projects in Bahrain and the UAE.

The latter agreement sheds light on another shadowy, little-mentioned, but critically important subject that’s absent from Obama’s scolding speeches and just about all news coverage here: American bases. Even if you take into account the abandonment of its outposts in Iraq -- which hosted 505 U.S. bases at the height of America’s last war there -- and the marked downsizing of its presence in Afghanistan -- which once had at least 800 bases (depending on how you count them) -- the U.S. continues to garrison the Greater Middle East in a major way.  As TomDispatch regular David Vine, author of the much-needed, forthcoming book Base Nation: How U.S. Military Bases Overseas Harm America and the World, points out in his latest article, the region is still dotted with U.S. bases, large and small, in a historically unprecedented way, the result of a 35-year-long strategy that has been, he writes, “one of the great disasters in the history of American foreign policy.” That’s saying a lot for a nation that’s experienced no shortage of foreign policy debacles in its history, but it’s awfully difficult to argue with all the dictators, death, and devastation that have flowed from America’s Middle Eastern machinations. Nick Turse

The Bases of War in the Middle East 
From Carter to the Islamic State, 35 Years of Building Bases and Sowing Disaster 

By David Vine

With the launch of a new U.S.-led war in Iraq and Syria against the Islamic State (IS), the United States has engaged in aggressive military action in at least 13 countries in the Greater Middle East since 1980. In that time, every American president has invaded, occupied, bombed, or gone to war in at least one country in the region. The total number of invasions, occupations, bombing operations, drone assassination campaigns, and cruise missile attacks easily runs into the dozens.

As in prior military operations in the Greater Middle East, U.S. forces fighting IS have been aided by access to and the use of an unprecedented collection of military bases. They occupy a region sitting atop the world’s largest concentration of oil and natural gas reserves and has long been considered the most geopolitically important place on the planet. Indeed, since 1980, the U.S. military has gradually garrisoned the Greater Middle East in a fashion only rivaled by the Cold War garrisoning of Western Europe or, in terms of concentration, by the bases built to wage past wars in Korea and Vietnam.

In the Persian Gulf alone, the U.S. has major bases in every country save Iran. There is an increasingly important, increasingly large base in Djibouti, just miles across the Red Sea from the Arabian Peninsula. There are bases in Pakistan on one end of the region and in the Balkans on the other, as well as on the strategically located Indian Ocean islands of Diego Garcia and the Seychelles. In Afghanistan and Iraq, there were once as many as 800 and 505 bases, respectively. Recently, the Obama administration inked an agreement with new Afghan President Ashraf Ghani to maintain around 10,000 troops and at least nine major bases in his country beyond the official end of combat operations later this year. U.S. forces, which never fully departed Iraq after 2011, are now returning to a growing number of bases there in ever larger numbers.

In short, there is almost no way to overemphasize how thoroughly the U.S. military now covers the region with bases and troops. This infrastructure of war has been in place for so long and is so taken for granted that Americans rarely think about it and journalists almost never report on the subject. Members of Congress spend billions of dollars on base construction and maintenance every year in the region, but ask few questions about where the money is going, why there are so many bases, and what role they really serve. By one estimate, the United States has spent $10 trillion protecting Persian Gulf oil supplies over the past four decades.

Approaching its 35th anniversary, the strategy of maintaining such a structure of garrisons, troops, planes, and ships in the Middle East has been one of the great disasters in the history of American foreign policy. The rapid disappearance of debate about our newest, possibly illegal war should remind us of just how easy this huge infrastructure of bases has made it for anyone in the Oval Office to launch a war that seems guaranteed, like its predecessors, to set off new cycles of blowback and yet more war.

 

CJTF J1 Personnel Djibouti, Africa.jpg

 

On their own, the existence of these bases has helped generate radicalism and anti-American sentiment. As was famously the case with Osama bin Laden and U.S. troops in Saudi Arabia, bases have fueled militancy, as well as attacks on the United States and its citizens. They have cost taxpayers billions of dollars, even though they are not, in fact, necessary to ensure the free flow of oil globally. They have diverted tax dollars from the possible development of alternative energy sources and meeting other critical domestic needs. And they have supported dictators and repressive, undemocratic regimes, helping to block the spread of democracy in a region long controlled by colonial rulers and autocrats.

After 35 years of base-building in the region, it’s long past time to look carefully at the effects Washington’s garrisoning of the Greater Middle East has had on the region, the U.S., and the world.

“Vast Oil Reserves”

While the Middle Eastern base buildup began in earnest in 1980, Washington had long attempted to use military force to control this swath of resource-rich Eurasia and, with it, the global economy. Since World War II, as the late Chalmers Johnson, an expert on U.S. basing strategy, explained back in 2004, “the United States has been inexorably acquiring permanent military enclaves whose sole purpose appears to be the domination of one of the most strategically important areas of the world.”

In 1945, after Germany’s defeat, the secretaries of War, State, and the Navy tellingly pushed for the completion of a partially built base in Dharan, Saudi Arabia, despite the military’s determination that it was unnecessary for the war against Japan. “Immediate construction of this [air] field,” they argued, “would be a strong showing of American interest in Saudi Arabia and thus tend to strengthen the political integrity of that country where vast oil reserves now are in American hands.”

By 1949, the Pentagon had established a small, permanent Middle East naval force (MIDEASTFOR) in Bahrain. In the early 1960s, President John F. Kennedy’s administration began the first buildup of naval forces in the Indian Ocean just off the Persian Gulf. Within a decade, the Navy had created the foundations for what would become the first major U.S. base in the region -- on the British-controlled island of Diego Garcia.

In these early Cold War years, though, Washington generally sought to increase its influence in the Middle East by backing and arming regional powers like the Kingdom of Saudi Arabia, Iran under the Shah, and Israel. However, within months of the Soviet Union’s 1979 invasion of Afghanistan and Iran’s 1979 revolution overthrowing the Shah, this relatively hands-off approach was no more.

Base Buildup

In January 1980, President Jimmy Carter announced a fateful transformation of U.S. policy. It would become known as the Carter Doctrine. In his State of the Union address, he warned of the potential loss of a region “containing more than two-thirds of the world’s exportable oil” and “now threatened by Soviet troops” in Afghanistan who posed “a grave threat to the free movement of Middle East oil.”

Carter warned that “an attempt by any outside force to gain control of the Persian Gulf region will be regarded as an assault on the vital interests of the United States of America.” And he added pointedly, “Such an assault will be repelled by any means necessary, including military force.”

With these words, Carter launched one of the greatest base construction efforts in history. He and his successor Ronald Reagan presided over the expansion of bases in Egypt, Oman, Saudi Arabia, and other countries in the region to host a “Rapid Deployment Force,” which was to stand permanent guard over Middle Eastern petroleum supplies. The air and naval base on Diego Garcia, in particular, was expanded at a quicker rate than any base since the war in Vietnam. By 1986, more than $500 million had been invested. Before long, the total ran into the billions.

Soon enough, that Rapid Deployment Force grew into the U.S. Central Command, which has now overseen three wars in Iraq (1991-2003, 2003-2011, 2014-); the war in Afghanistan and Pakistan (2001-); intervention in Lebanon (1982-1984); a series of smaller-scale attacks on Libya (1981, 1986, 1989, 2011); Afghanistan (1998) and Sudan (1998); and the "tanker war" with Iran (1987-1988), which led to the accidental downing of an Iranian civilian airliner, killing 290 passengers. Meanwhile, in Afghanistan during the 1980s, the CIA helped fund and orchestrate a major covert war against the Soviet Union by backing Osama Bin Laden and other extremist mujahidin. The command has also played a role in the drone war in Yemen (2002-) and both overt and covert warfare in Somalia (1992-1994, 2001-). 

 

afghanistan-pentagon-military-base-leatherneck.si.jpg

 

During and after the first Gulf War of 1991, the Pentagon dramatically expanded its presence in the region. Hundreds of thousands of troops were deployed to Saudi Arabia in preparation for the war against Iraqi autocrat and former ally Saddam Hussein. In that war’s aftermath, thousands of troops and a significantly expanded base infrastructure were left in Saudi Arabia and Kuwait. Elsewhere in the Gulf, the military expanded its naval presence at a former British base in Bahrain, housing its Fifth Fleet there. Major air power installations were built in Qatar, and U.S. operations were expanded in Kuwait, the United Arab Emirates, and Oman.

The invasion of Afghanistan in 2001 and of Iraq in 2003, and the subsequent occupations of both countries, led to a more dramatic expansion of bases in the region. By the height of the wars, there were well over 1,000 U.S. checkpoints, outposts, and major bases in the two countries alone. The military also built new bases in Kyrgyzstan and Uzbekistan (since closed), explored the possibility of doing so in Tajikistan and Kazakhstan, and, at the very least, continues to use several Central Asian countries as logistical pipelines to supply troops in Afghanistan and orchestrate the current partial withdrawal.

While the Obama administration failed to keep 58 “enduring” bases in Iraq after the 2011 U.S. withdrawal, it has signed an agreement with Afghanistan permitting U.S. troops to stay in the country until 2024 and maintain access to Bagram Air Base and at least eight more major installations.

An Infrastructure for War

Even without a large permanent infrastructure of bases in Iraq, the U.S. military has had plenty of options when it comes to waging its new war against IS. In that country alone, a significant U.S. presence remained after the 2011 withdrawal in the form of base-like State Department installations, as well as the largest embassy on the planet in Baghdad, and a large contingent of private military contractors. Since the start of the new war, at least 1,600 troops have returned and are operating from a Joint Operations Center in Baghdad and a base in Iraqi Kurdistan’s capital, Erbil. Last week, the White House announced that it would request $5.6 billion from Congress to send an additional 1,500 advisers and other personnel to at least two new bases in Baghdad and Anbar Province. Special operations and other forces are almost certainly operating from yet more undisclosed locations.

At least as important are major installations like the Combined Air Operations Center at Qatar’s al-Udeid Air Base. Before 2003, the Central Command’s air operations center for the entire Middle East was in Saudi Arabia. That year, the Pentagon moved the center to Qatar and officially withdrew combat forces from Saudi Arabia. That was in response to the 1996 bombing of the military’s Khobar Towers complex in the kingdom, other al-Qaeda attacks in the region, and mounting anger exploited by al-Qaeda over the presence of non-Muslim troops in the Muslim holy land. Al-Udeid now hosts a 15,000-foot runway, large munitions stocks, and around 9,000 troops and contractors who are coordinating much of the new war in Iraq and Syria.

Kuwait has been an equally important hub for Washington’s operations since U.S. troops occupied the country during the first Gulf War. Kuwait served as the main staging area and logistical center for ground troops in the 2003 invasion and occupation of Iraq. There are still an estimated 15,000 troops in Kuwait, and the U.S. military is reportedly bombing Islamic State positions using aircraft from Kuwait’s Ali al-Salem Air Base.

As a transparently promotional article in the Washington Post confirmed this week, al-Dhafra Air Base in the United Arab Emirates has launched more attack aircraft in the present bombing campaign than any other base in the region. That country hosts about 3,500 troops at al-Dhafra alone, as well as the Navy's busiest overseas port.  B-1, B-2, and B-52 long-range bombers stationed on Diego Garcia helped launch both Gulf Wars and the war in Afghanistan. That island base is likely playing a role in the new war as well. Near the Iraqi border, around 1,000 U.S. troops and F-16 fighter jets are operating from at least one Jordanian base. According to the Pentagon’s latest count, the U.S. military has 17 bases in Turkey. While the Turkish government has placed restrictions on their use, at the very least some are being used to launch surveillance drones over Syria and Iraq. Up to seven bases in Oman may also be in use.

 

straits-of-hormuz_oil_gateway_to_theworld.jpg

 

Bahrain is now the headquarters for the Navy’s entire Middle Eastern operations, including the Fifth Fleet, generally assigned to ensure the free flow of oil and other resources though the Persian Gulf and surrounding waterways. There is always at least one aircraft carrier strike group -- effectively, a massive floating base -- in the Persian Gulf. At the moment, the U.S.S. Carl Vinson is stationed there, a critical launch pad for the air campaign against the Islamic State. Other naval vessels operating in the Gulf and the Red Sea have launched cruise missiles into Iraq and Syria. The Navy even has access to an “afloat forward-staging base” that serves as a “lilypad” base for helicopters and patrol craft in the region.

In Israel, there are as many as six secret U.S. bases that can be used to preposition weaponry and equipment for quick use anywhere in the area. There’s also a “de facto U.S. base” for the Navy’s Mediterranean fleet. And it’s suspected that there are two other secretive sites in use as well. In Egypt, U.S. troops have maintained at least two installations and occupied at least two bases on the Sinai Peninsula since 1982 as part of a Camp David Accords peacekeeping operation.

Elsewhere in the region, the military has established a collection of at least five drone bases in Pakistan; expanded a critical base in Djibouti at the strategic chokepoint between the Suez Canal and the Indian Ocean; created or gained access to bases in Ethiopia, Kenya, and the Seychelles; and set up new bases in Bulgaria and Romania to go with a Clinton administration-era base in Kosovo along the western edge of the gas-rich Black Sea.

Even in Saudi Arabia, despite the public withdrawal, a small U.S. military contingent has remained to train Saudi personnel and keep bases “warm” as potential backups for unexpected conflagrations in the region or, assumedly, in the kingdom itself. In recent years, the military has even established a secret drone base in the country, despite the blowback Washington has experienced from its previous Saudi basing ventures.

Dictators, Death, and Disaster

The ongoing U.S. presence in Saudi Arabia, however modest, should remind us of the dangers of maintaining bases in the region. The garrisoning of the Muslim holy land was a major recruiting tool for al-Qaeda and part of Osama bin Laden’s professed motivation for the 9/11 attacks. (He called the presence of U.S. troops, “the greatest of these aggressions incurred by the Muslims since the death of the prophet.”) Indeed, U.S. bases and troops in the Middle East have been a “major catalyst for anti-Americanism and radicalization” since a suicide bombing killed 241 marines in Lebanon in 1983. Other attacks have come in Saudi Arabia in 1996, Yemen in 2000 against the U.S.S. Cole, and during the wars in Afghanistan and Iraq. Research has shown a strong correlation between a U.S. basing presence and al-Qaeda recruitment.

Part of the anti-American anger has stemmed from the support U.S. bases offer to repressive, undemocratic regimes. Few of the countries in the Greater Middle East are fully democratic, and some are among the world’s worst human rights abusers. Most notably, the U.S. government has offered only tepid criticism of the Bahraini government as it has violently cracked down on pro-democracy protestors with the help of the Saudis and the United Arab Emirates (UAE).

 

7365157340_9d06a6fb42_z-629x400.jpg

 

Beyond Bahrain, U.S. bases are found in a string of what the Economist Democracy Index calls “authoritarian regimes,” including Afghanistan, Bahrain, Djibouti, Egypt, Ethiopia, Jordan, Kuwait, Oman, Qatar, Saudi Arabia, UAE, and Yemen. Maintaining bases in such countries props up autocrats and other repressive governments, makes the United States complicit in their crimes, and seriously undermines efforts to spread democracy and improve the wellbeing of people around the world.

Of course, using bases to launch wars and other kinds of interventions does much the same, generating anger, antagonism, and anti-American attacks. A recent U.N. report suggests that Washington’s air campaign against the Islamic State had led foreign militants to join the movement on “an unprecedented scale.”

And so the cycle of warfare that started in 1980 is likely to continue. “Even if U.S. and allied forces succeed in routing this militant group,” retired Army colonel and political scientist Andrew Bacevich writes of the Islamic State, “there is little reason to expect” a positive outcome in the region. As Bin Laden and the Afghan mujahidin morphed into al-Qaeda and the Taliban and as former Iraqi Baathists and al-Qaeda followers in Iraq morphed into IS, “there is,” as Bacevich says, “always another Islamic State waiting in the wings.”

The Carter Doctrine’s bases and military buildup strategy and its belief that “the skillful application of U.S. military might” can secure oil supplies and solve the region’s problems was, he adds, “flawed from the outset.” Rather than providing security, the infrastructure of bases in the Greater Middle East has made it ever easier to go to war far from home. It has enabled wars of choice and an interventionist foreign policy that has resulted in repeated disasters for the region, the United States, and the world. Since 2001 alone, U.S.-led wars in Afghanistan, Pakistan, Iraq, and Yemen have minimally caused hundreds of thousands of deaths and possibly more than one million deaths in Iraq alone.

The sad irony is that any legitimate desire to maintain the free flow of regional oil to the global economy could be sustained through other far less expensive and deadly means. Maintaining scores of bases costing billions of dollars a year is unnecessary to protect oil supplies and ensure regional peace -- especially in an era in which the United States gets only around 10% of its net oil and natural gas from the region. In addition to the direct damage our military spending has caused, it has diverted money and attention from developing the kinds of alternative energy sources that could free the United States and the world from a dependence on Middle Eastern oil -- and from the cycle of war that our military bases have fed.

David Vine, a TomDispatch regular, is associate professor of anthropology at American University in Washington, D.C. He is the author of Island of Shame: The Secret History of the U.S. Military Base on Diego Garcia. He has written for the New York Times, the Washington Post, the Guardian, and Mother Jones, among other publications. His new book, Base Nation: How U.S. Military Bases Abroad Harm America and the World, will appear in 2015 as part of the American Empire Project (Metropolitan Books). For more of his writing, visit www.davidvine.net.

Follow TomDispatch on Twitter and join us on Facebook. Check out the newest Dispatch Book, Rebecca Solnit's Men Explain Things to Me, and Tom Engelhardt's latest book, Shadow Government: Surveillance, Secret Wars, and a Global Security State in a Single-Superpower World.

Copyright 2014 David Vine

Hungary’s Viktor Orban: Washington’s New Enemy Image

orban-viktor_20140929110046122.jpg

Hungary’s Viktor Orban: Washington’s New Enemy Image

Hungary and its populist nationalist Prime Minister Viktor Orban have come into the cross-hairs of Washington’s political elites. His sin? Not buckling under to the often destructive diktats of the Brussels EU Commission; attempting to define a Hungarian national identity. But his cardinal sin is his deepening relationship with Russia and his defiance of Washington in signing an agreement with Gazprom for bringing the Russian South Stream gas pipeline into the EU via Hungary.

Orban has himself undergone a political journey since he was elected as Hungary’s second-youngest Prime Ministers in 1998. Back then he oversaw the entry of Hungary along with Poland and the Czech Republic into NATO over Russia’s protest, and into the EU. As Prime Minister during far more prosperous economic times in the EU, Orban cut taxes, abolished university tuition for qualified students, expanded maternity benefits, and attracted German industry with low-cost Hungarian labor. One of his American “advisers” then was James Denton, linked with the Color Revolution Washington NGO, Freedom House. Orban seemed the darling of Washington’s neo-cons. In 2001 he was given the neoconservative American Enterprise Institute’s Freedom Award.

But in 2010 after six years in the opposition, Orban returned, this time with a resounding majority for his Fidesz-Hungarian Civic Union Party, Fidesz for short. In fact Fidesz won a 68% supermajority in Parliament, giving it the necessary votes to alter the Constitution and pass new laws, which it did. Ironically, in a case of the pot calling the kettle black, the United States Obama Administration and the European Parliament for placing too much power in the hands of Fidesz. Orban was accused by Daniel Cohn-Bendit of the European Greens of making Hungary on the model of Venezuela’s Hugo Chavez. He was definitely not playing by the approved Brussels Rulebook for politically submissive EU politicians. Fidesz began to be demonized in EU media as the Hungarian version of United Russia and Orban as the Hungarian Putin. That was in 2012.

Now its getting alarming for the Atlanticists and their EU followers. Orban has defied EU demands to stop construction of Russia’s important South Stream gas pipeline.

south-stream.png

Russia’s South Stream gas pipeline would guarantee EU gas together with German-Russian Nord Stream that could bypass the war in Ukraine something Washington bitterly opposes for obvious reasons

Last January Orban’s government announced a € 10 billion deal with the Russian state nuclear energy company to refurbish Hungary’s only nuclear power plant at Paks, originally built during the Soviet era with Russian technology.

That caused some attention in Washington. Similarly when Orban criticized the United States this past summer for failing to ultimately resolve the global financial crisis its banks and its lax regulation caused, and praised China, Turkey and Russia as better models. He declared in words not too different from what I have often used that Western democracies, “will probably be incapable of maintaining their global competitiveness in the upcoming decades and will instead be scaled down unless they are capable of changing themselves significantly.” In addition, Orban’s government managed to free Hungary from decades of devastating IMF bondage. In August 2013, the Hungarian Economic Ministry announced that it had, thanks to a “disciplined budget policy,” repaid the remaining €2.2 billion owed to the IMF. No more onerous IMF-forced state privatizations or conditionalities. The head of the Hungarian Central Bank then demanded the IMF close its offices in Budapest. In addition, echoing Iceland, the State Attorney General brought charges against the country’s three previous prime ministers because of the criminal amount of debt into which they plunged the nation. That’s a precedent that surely causes cold sweat in some capitals of the EU or Washington and Wall Street.

But the real alarm bells rang when Orban and his Fidesz party approved a go-ahead, together with neighboring Austria, of the South Stream Russian pipeline, ignoring EU claims it violated EU rules. Orben proclaimed at a meeting with Germany’s Horst Seehofer in Munich on November 6, “”Es lebe die österreichisch-ungarische Energiemonarchie” („The Austro-Hungarian Energy Monarchy Lives.“)

The US elites sounded the alarm immediately. The ultra-establishment New York Times ran a lead editorial, “Hungary’s Dangerous Slide.” They declared, “The government of Prime Minister Viktor Orban of Hungary is sliding toward authoritarianism and defying the fundamental values of the European Union — and getting away with it.”

The Times revealed the real cause of Washington and Wall Street alarm: “Hungary’s most recent expression of contempt for the European Union is its passage of a law on Monday that clears the way for Russia’s South Stream natural gas pipeline to traverse Hungary. The new law is in clear violation of the European Parliament’s call in September for member states to cancel South Stream, and of the economic sanctions against Russia imposed by the European Union and the United States after Russia’s actions in Ukraine. Instead of issuing tepid expressions of concern over antidemocratic policies, the European Union should be moving to sanction Hungary. Jean-Claude Juncker, the president of the European Commission, should exercise his power to force Mr. Navracsics to resign.” Tibor Navracsics, has just been named the new European Commissioner of Education, Culture, Youth and Sport, a post in Brussels that has arguably little to do with gas pipelines.

Next we can expect the National Endowment for Democracy and the usual US Government-backed NGO’s to find an excuse to launch mass opposition protests against Fidesz and Orban for his unforgivable crime of trying to make Hungary’s energy independent of the US-created insanity in Ukraine.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2014/11/21/hungary-s-viktor-orban-washington-s-new-enemy-image/