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mercredi, 24 décembre 2014

Une révolution colorée imminente en Russie

Une révolution colorée imminente en Russie

Auteur : Tony Cartalucci-Traduction Ender
Ex: http://zejournal.mobi

La manipulation coordonnée des prix de l’énergie, sous l’égide de l’OTAN en Europe de l’est, et le retour des actions terroristes dans le sud Caucase apparaissent comme les éléments d’un scénario d’un événement plus large qui vise un renversement de pouvoir en Russie sur le modèle d’un « Maïdan russe ».

Les composantes nécessaires d’une action occidentale pour renverser l’ordre politique russe incluent un front politique de protestation dans les grandes villes du pays, aussi bien qu’une guerre économique globale destinée à mettre la population sous pression, le soutien à la dissidence aussi bien que l’organisation de manifestations par Washington et Wall Street dans les rues de la Russie. Une autre composante inclus l’armement des « opposants pacifiques » dans le but d’entraîner une escalade des manifestations, d’empêcher les forces de sécurité de rétablir l’ordre, afin de mener à bien leur renversement physique.

Ces éléments ont tous pu être observés dans l’Ukraine voisine – une nation dans laquelle les ingérences de l’OTAN et de l’Amérique constituent un sujet d’étude de longue date. Le journal The Guardian l’admettait dans un article de 2004 : « La campagne américaine derrière les tourments à Kiev », l’article ajoutait également :

« Alors que les avancées obtenues par la « révolution orange » sont ukrainiennes, la campagne est une création américaine,un exercice brillant et sophistiqué conçu par les agences de communication et de marketing occidentales, qui ont été utilisées en quatre ans dans quatre pays pour manipuler des élections truquées et renverser des régimes peu recommandables.

Fondé et organisé par le gouvernement US, utilisant des consultants US, des sondeurs et des diplomates, les deux grands partis politiques américains et des organisations non gouvernementales, ce type de campagne a d’abord été utilisée en Europe à Belgrade pour provoquer la défaite électorale de Slobodan Milosevic.

Richard Miles, l’ambassadeur américain à Belgrade, a joué un rôle clé. Et l’année dernière, en tant qu’ambassadeur à Tbilissi, il a répété l’opération en Géorgie, en aidant Mikhail Saakashvili à faire tomber Eduard Shevardnadze.

Dix mois après le succès de Belgrade, l’ambassadeur américain à Minsk, Michael Kozak, qui avait déjà conduit des opérations similaires en Amérique Centrale, notamment au Nicaragua, a organisé une campagne identique pour faire tomber l’homme fort de la Biélorussie, Alexander Lukashenko.

Cette opération échoua. « Il n’y aura pas de Kostunica en Biélorussie » déclara la président biélorusse en se référant au changement de régime à Belgrade.

Mais l’expérience accumulée lors des opérations en Serbie, Géorgie et Biélorussie, a été inestimable dans la tentative de renverser le régime de Léonid Kuchma à Kiev.

L’opération, de l’ingénierie démocratique passant par des scrutins électoraux et la désobéissance civile, est maintenant parfaitement au point et la méthode fait figure de modèle pour gagner n’importe quelle élection. »

Comme le révèlent d’autres sources du Guardian, ce n’est pas seulement l’Ukraine qui a souffert ces dernières années de la déstabilisation américaine, de ces changements de régime, des manipulations et subversions, mais toute l’Europe de l’est. Lorsqu’on considère ces faits documentés, de telles manœuvres de Wall Street et Washington contre la Russie n’apparaissent plus seulement comme un fait envisageable, elles ont déjà eu lieu par le passé, et sont inévitables à l’avenir.

Il y a déjà une manipulation coordonnée des prix du pétrole. La chute des cours du pétrole révèle que l’industrie pétrolière entière est manipulée non pas par les forces du marché mais par l’agenda US et ses partenaires au Moyen-Orient et particulièrement la dictature saoudienne. Bien que toute nation possède les capacités de supporter de telles mesures économiques sur le long terme comme l’ont prouvé l’Iran et Cuba, sur le court terme, l’instabilité économique est un signe avant-coureur de la subversion politique et les manifestations de mécontentement peuvent être imputées par ceux qui perçoivent cette instabilité comme relevant de la responsabilité du gouvernement en place plutôt que comme la conséquence des attaques économiques étrangères.

Le front politique russe

Le front politique qui aura la charge de descendre dans les rues de Russie a été identifié depuis longtemps. Il inclut les mêmes branches de nationalistes extrémistes et les groupuscules d’extrême droite qui ont détruit l’ordre politique ukrainien. Cela inclut des néo-nazis. L’une des figures à la solde des états-unis et régnant sur l’ultra-droite russe s’appelle Alexey Navalny, présenté par l’occident comme un « activiste anti-corruption ». Il s’agit en réalité d’un néo-fasciste qui opère ouvertement pour le compte de Wall Street. Navalny est membre du programme YaleWordfellows (NDT : il s’agit d’un programme de séminaires développé par l’université de Yale et destiné aux jeunes leaders étrangers dans le but de « créer un réseau de partenaires ayant les mêmes opinions ». On retrouve parmi les sponsors du programme l’Open Society de Georges Soros…)

Voici sa présentation telle qu’elle apparaît sur son profil :

« Navalny est le fer de lance des actions juridiques menées au nom des actionnaires minoritaires dans les grandes entreprises russes, incluant Gazprom, BankVTB, Sberbank, Rosneft, Transneft, et Surgutneftegaz, à travers l’Union des Actionnaires Minoritaires. Il a forcé avec succès des entreprises à communiquer davantage d’information à leurs actionnaires minoritaires et a poursuivi plusieurs cadres de grandes entreprises pour des pratiques alléguées de corruption. Navalny est également le cofondateur du mouvement pour l’Alternative Démocratique et a été vice-président de la branche moscovite du parti Yabloko. Il a lancé RosPil, un projet public financé par une campagne d’appel de fonds sans précédent. En 2011, Nvalny a lancé RosYama, qui combat la fraude dans le secteur de la construction routière. »

L’Alternative démocratique, DA!, est financée par la Natinoal Endowment for Démocratie, NED, qui dépend du département d’état, ce qui implique qu’Alexey Navalny est un agent de sédition US. Le département d’état mentionne lui même DA! parmi la liste des mouvements de la jeunesse qu’il soutient en Russie.

« DA! : Mariya Gaydar, la fille de l’ancien premier ministre Yegor Gaydar, dirige DA!. Elle est un ardent promoteur de la démocratie mais réaliste quant aux obstacles auxquels elle doit faire face. Gaydar affirme que DA! mène des activités non partisanes conçues pour sensibiliser le monde politique. Elle a reçu des financements de la NED, un fait dont elle ne souhaite pas faire la publicité pour ne pas paraître compromise avec les états-unis. »

Le fait que ce financement n’apparaisse nulle part sur le site web de la NED indique qu’il ne s’agit pas d’une opération transparente et que la NED est engagée dans un financement clandestin.

Navalny a été directement impliqué dans la création d’un mouvement financé par le département d’état et à ce jour les mêmes personnes qui ont fondé DA! le défendent à travers les médias occidentaux. La mention du co-fondateur Mariya Gaydar est également révélatrice, du fait qu’elle ait collaboré depuis longtemps, et occasionnellement été arrêtée avec Ilia Yashin, un autre leader d’un groupe d’opposition russe financé par la NED.

Ilia Yashin dirige la branche moscovite du Parti pour la Liberté du Peuple et est un des leaders de la campagne « Stratégie 31 » dont les rangs sont infiltrés par des activistes entraînés et coordonnés par des ONG financées par la NED. La référence au financement de « Stratégie 31 » a été supprimée du site web officiel de la NED :

« Groupe d’assistance de Moscou pour la mise en place des accords d’Helsinki : 50000$

Pour focaliser davantage l’attention sur les résultats de l’Assemblée de la Liberté en Russie et le mouvement « Stratégie 31 »qui cherche à protéger ce droit fondamental. L’organisation va promouvoir un réseau d’activistes régionaux et coordonner leurs activités à travers des mini séminaires et des visites sur le terrain et conduire une campagne d’information par des conférences de presse, des posters, et des documents éducatifs relatifs à l’Assemblée de la Liberté distribués au grand public par des partenaires régionaux. »

Egalement supprimé, « Democraty Digest », un article intitulé « Stratégie 31 : un signe de résilience de la société civile ». A l’intérieur, le « groupe de Moscou-Helsinki » est explicitement déclaré comme l’initiateur des marches de Stratégie 31 et comme un « bénéficiaire de longue date de la NED ».

Les multiples suppressions concernant les connexions de la NED avec les activistes russes, leur financement massif et leur téléguidage, sont également un autre signe de subversion imminente. Ce nettoyage a été effectué dans l’espoir que les liens avec les activistes ne pourront pas être établis aussi vite que l’agitation se déroulera et qu’ils ne pourront pas saper la légitimité d’une nouvelle subversion pilotée par les états-unis.

Le Parti de la Liberté du Peuple de Yashin est lié non seulement avec les financements de la NED pour la « jeunesse » mais également avec des politiciens de carrière et des businessmen oeuvrant pour des intérêts étrangers. Parmi eux on trouve Vladimir Ryzkhov, un membre du Mouvement Mondial pour la Démocratie, financé par la NED et basé à Washington (dont le profil a été également supprimé récemment). Il y a aussi Boris Nemtsov dont le conseiller, Vladimir Kara-Murza (de Solidarnost) a participé à un événement sponsorisé par la NED le 14 septembre 2011 intitulé « Les élections en Russie : votes et perspectives ».

Il s’agit d’un front politique entièrement créé par le département d’état US et qui se positionne comme le porteur des aspirations du peuple russe alors qu’il s’agit en réalité de la création et de la perpétuation des aspirations de Wall Street et Washington.

Sous l’agitation créée par ce front se trouve un autre front armé constitué de l’ultra-droite et de néo-nazis, sur le modèle ukrainien, mais également des terroristes armés chapeautés par l’Arabie Saoudite.

Un petit aperçu du manuel de « sédition » américain

L’usage d’éléments armés pour assister les tentatives de subversion politique US n’est pas une invention. Au contraire, il s’agit d’une stratégie documentée incluse dans les plans établis pour saper et renverser les gouvernements étrangers. Dans un document de politique US de 2009 intitulé « Quel chemin pour l’Iran ? » publié par la Brookings Institution et qui concerne le changement de régime en Iran il est spécifiquement mentionné :

« Une méthode qui pourrait avoir des chances de succès consisterait à augmenter les actions par procuration visant à un changement de régime dans l’espoir que Téhéran conduise des représailles ouvertes ou semi-ouvertes qui pourraient être ensuite présentées comme des agressions iraniennes infondées. »

Les stratèges US conspirent ici ouvertement pour organiser une provocation envers une nation étrangère par la subversion politique. L’  « acte d’agression » qui doit en résulter sera présenté comme sans rapport avec la politique étrangère US exactement comme l’a été l’implication de la Russie vis à vis de l’Ukraine ainsi que toutes les actions entreprises par Moscou depuis que les états-unis et l’OTAN ont décidé de déclencher une confrontation militaire.

Le document aborde également ouvertement les conditions pour fomenter des troubles politiques. Dans une section intitulée littéralement « Trouver les bonnes procurations », on peut lire :

« L’un des points les plus ardus pour fomenter une révolution, ou seulement des troubles, consiste à trouver les bons partenaires locaux. »

Après avoir admis ouvertement l’objectif de « fomenter une révolution »ou des « troubles » le document détaille quels soutiens apporter à ces partenaires locaux :

« … les étudiants et les autres groupes ont besoin d’un support officieux pour leurs manifestations. Ils ont besoin de fax. Ils ont besoin d’accès Internet, de financements pour photocopier des documents, et de financements pour rester vigilants quant à leur sécurité. Au delà de ça, les médias sous notre influence peuvent mettre en lumière les lacunes du régime et donner de l’importance aux critiques du régime. Les états-unis pilotent déjà des satellites de télévision en langue iranienne (La Voix de l’Amérique) et des radios (Radio Farda) qui donnent des informations non filtrées aux iraniens (ces dernières années ces médias ont absorbé la majeur partie des fonds américains pour promouvoir la démocratie en Iran). La pression économique US (et peut-être également militaire) peut discréditer le régime et rendre la population désireuse d’un changement politique. »

Le rapport mentionne finalement les groupes armés en soutien de la subversion américaine :

« Ceux qui souhaitent fomenter un changement de régime en Iran mettent en avant le fait qu’il est utopique d’espérer une révolution de velours. A l’inverse, ils estiment que les états-unis devraient se tourner vers les groupes d’opposition qui existent déjà, qui ont déjà montré leur volonté de combattre le régime et qui semblent disposés à accepter l’assistance américaine. Cette stratégie fait le pari que ces groupes d’opposition hétéroclites pourront se transformer en un puissant mouvement qui pourrait être capable de renverser le régime. »

Ce qui est troublant à propos de ce rapport de 2009, c’est que chaque conspiration qu’il contient est non seulement confirmée par ces auteurs comme devant être utilisée contre l’Iran, mais qu’il est maintenant clair que des stratégies similaires ont été utilisées contre la Syrie, la Chine, et la Russie elle-même. Le « printemps arabe » était un peu plus complexe que ce mode opératoire utilisé à l’échelle régionale, mais ce qui a été fait en Syrie et en Ukraine est presque un Verbatim tiré des pages de ce manuel.

Concernant la campagne menée contre Moscou, c’est probablement le même manuel qui sera employé une fois encore. Exposer la criminalité insidieuse des géostratèges US qui conspirent ouvertement sur la manière de provoquer les autres nations et de les entraîner dans des conflits, qui manipulent la perception de l’opinion publique afin de maintenir leur primauté morale, constitue une première étape afin d’éviter la déstabilisation et l’ébranlement de la Russie et de toutes les autres nations qui se trouvent dans le collimateur de Wall Street et Washington.

Alors que l’Ouest continue à présenter la Russie comme l’agresseur, selon le script de la politique étrangère américaine, on peut voir que ces accusations constituent seulement une petite partie d’un plan gigantesque, insidieux et trompeur. Dépeindre la Russie comme l’agresseur permet de justifier de nouvelles mesures destinées à engager des actions de subversion politique contre cette dernière.

Cela vise également à justifier les liens directs avec les groupes d’opposition lorsque ceux-ci sont finalement révélés, mais aussi les interventions extraordinairement agressives de supplétifs armés et des forces de l’OTAN elles-mêmes destinées à soutenir les groupes d’opposition.

Les « invasions » spectaculaires telles que nous les imaginons, comme le blitzkrieg nazi en Europe de l’Ouest, appartiennent au passé. Les invasions au sein de la guerre de quatrième génération utilisent des faux groupes d’opposition, des soutiens militaires agissant sous couverture, et une guerre économique, politique et informationnelle à large spectre. La Russie a construit des défenses contre ce type de guerre, confondant l’occident, mais en définitive la morale et tous les avantages qui en découlent ne peuvent être l’apanage que d’un seul camp. Peut-être qu’en exposant la vérité, les procédés et l’agenda de l’occident, la Russie pourra sortir victorieuse, sinon l’Ouest continuera ses manœuvres de déstabilisation et dans ce cas elle sera laminée.

mardi, 23 décembre 2014

Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

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Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de mettre un terme au projet South Stream?

« Le projet South Stream était voué à l’échec dès le départ »

Propos recueillis par Thomas Gras

Ex: http://www.lecourrierderussie.com

Entretien avec Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.


Le 1er décembre, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d’une visite d’État en Turquie, que Moscou stoppait la réalisation du projet de gazoduc South Stream. La raison invoquée est la « position non constructive » de l’Union européenne. Vladimir Poutine a également annoncé que, pour répondre aux besoins de l’économie turque, la Russie était prête à construire un nouveau pipeline vers la Turquie et à le prolonger, si nécessaire, jusqu’en Grèce. Qu’est-ce qui se cache derrière la fermeture de South Stream ? Le Courrier de Russie a posé la question à Said Gafourov, économiste spécialiste de l’Orient et conseiller auprès du gouvernement russe.

Le Courrier de Russie : Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’abandon de la construction du gazoduc South Stream ?

Said Gafourov : J’ai été surpris par cette décision, même s’il fallait s’y attendre. Le projet South Stream, selon moi, était voué à l’échec dès le départ, car beaucoup trop cher [le coût du projet était estimé à quelque 25 milliards d’euros, ndlr]. La construction d’un gazoduc sous l’eau est une entreprise très onéreuse, et dangereuse. С’est une opération requérant d’importantes garanties sur le long terme et un partage des risques entre les parties. L’acheteur endosse la responsabilité de la demande, au cas où elle diminuerait, alors que le vendeur, ici Gazprom, est responsable du maintien des prix, s’ils venaient à monter.

LCDR : L’Europe est-elle d’accord pour partager ces risques ?

S.G. : En Europe, si les acheteurs sont des compagnies privées, les conditions sont fixées par Bruxelles. Et elles sont loin d’être équitables pour les fournisseurs, qu’il s’agisse de la Russie ou d’un autre pays. La position de l’UE consiste à dire : Vous amenez le gaz chez nous à vos frais, et nous le prenons au prix que nous voulons et sans garantie sur le long terme. Bien évidemment, cette situation ne peut pas satisfaire la Russie qui, dans le projet South Stream, se heurte en outre à un autre obstacle majeur : le troisième paquet énergie européen, interdisant aux producteurs de gaz de posséder des pipelines en Union européenne. Ce paquet contraint Gazprom à permettre à n’importe quel autre fournisseur d’utiliser son gazoduc pour livrer du gaz en Europe. Résultat, même si aucun autre acteur du marché ne se manifeste, la compagnie russe ne pourra pas utiliser le South Stream à pleine capacité, elle devra laisser une partie des pipelines en réserve, ce qui affecte grandement la rentabilité du projet et le rend économiquement peu fiable pour la partie russe. Le paquet énergie a été utilisé par l’UE comme une arme, et la Russie en a eu assez.

LCDR : Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a d’ailleurs ouvertement accusé l’Union européenne, le 5 décembre, d’avoir fait échouer le projet de gazoduc.

S.G. : L’Union européenne n’est pas « unique » : elle est constituée de points de vue politiques multiples et très différents. On y trouve notamment un groupe de bureaucrates qui se sont opposés à la réalisation du South Stream au nom de leurs intérêts personnels. Leur but n’était pas tant de faire du mal à Gazprom que de contrôler les flux monétaires liés au gaz afin de pouvoir s’en servir comme moyen de pression sur les compagnies et hommes politiques. Ces individus ne voulaient pas en arriver à la fermeture du projet, mais nous y sommes. Ce ne sont ni plus ni moins que des manœuvres et négociations secrètes de type mafieux.

LCDR : Doit-on définitivement faire une croix sur South Stream ?

S.G. : Non. Il y a des chances que le projet ne disparaisse pas complètement, bien que Gazprom affirme le contraire. La question centrale est de savoir quels changements auront lieu à Bruxelles dans les mois à venir. Les individus dont je parlais doivent être remplacés. Il faut briser cette bureaucratie mafieuse à Bruxelles. Les personnes chargées de la sécurité et de la livraison de gaz en Europe n’ont pas à commettre de tels actes irresponsables. Ensuite, la réouverture du projet dépendra beaucoup de l’évolution d’un certain nombre de facteurs, tels que la variation du coût du matériel de construction sous-marine, de l’obtention de garanties sur la demande et de la levée des sanctions contre Gazprom. D’ailleurs, les compagnies européennes impliquées [l’italien Eni, le français EDF et l’allemand Wintershall, ndlr] n’ont pas entériné la fin du South Stream et feront tout pour qu’il aboutisse.

LCDR : Le nouveau projet de Gazprom envisage de traverser la Turquie par un nouveau gazoduc afin d’aller jusqu’à la Grèce, où serait construit un hub à la frontière. Pourquoi cette route rencontrerait-elle plus de succès que le tracé par la Bulgarie ?

S.G. : Premièrement, le projet est moins cher, puisqu’il est principalement terrien, et deuxièmement, la Turquie ne suit pas le régime des sanctions. N’oublions pas que Gazprom est touché par les sanctions occidentales et ne peut obtenir de crédits à long terme auprès des banques européennes. Ensuite, la Grèce dispose de plus de pouvoir au sein de l’UE que la Bulgarie. D’autant que la prochaine élection présidentielle grecque [avancée au 17 décembre, ndlr] devrait être remportée par un représentant du parti de gauche, Syriza [très opposé à la politique de Bruxelles, ndlr].

LCDR : Quel rôle joue la Turquie dans cette affaire ?

S.G. : La Turquie compte devenir le principal centre de transit du gaz en direction de l’Europe du Sud, à la place de l’Ukraine. Gazprom a présenté un contrat intéressant à Ankara, lui accordant une ristourne sur le gaz. Bien que le prix de vente soit tenu secret, je pense que les Turcs pourraient payer moins de 300 dollars les 1 000 m3, alors que la moyenne européenne oscille entre 300 et 500 dollars. Le projet proposé par Gazprom n’est néanmoins pas une réalité, mais une possibilité. L’Union européenne doit maintenant prendre une décision quant à sa réalisation. Si Bruxelles est honnête d’un point de vue concurrentiel, elle acceptera le projet russo-turc, car elle doit être heureuse qu’il existe, outre l’Ukraine, une nouvelle route gazière au Sud.

Long de 3 600 kilomètres et d’une capacité estimée à 63 milliards de mètres cubes par an, le South Stream devait relier la Russie à l’Europe du Sud sous la mer Noire vers la Bulgarie, puis l’Italie et l’Autriche, afin de contourner le territoire ukrainien. Pour réaliser la partie terrestre du pipeline, la Russie avait signé des accords intergouvernementaux avec l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Grèce, la Serbie et la Slovénie. Sa construction avait débuté le 7 décembre 2012 dans la région d’Anapa (Caucase russe), et la première des quatre conduites du gazoduc devait entrer en service fin 2015.

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« Bruxelles n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues dans le projet South Stream. Si les problèmes continuent, nous considèrerons d’autres opportunités et choisirons des pays de transit qui ne sont pas membres de l’Union européenne. L’Europe se trouvera avec encore un nouveau pays de transit. Je ne comprends vraiment pas à quoi Bruxelles est en train de jouer. »
Vladimir Poutine, le 24 mai, lors d’une rencontre avec les représentants des agences de presse internationales.

lundi, 22 décembre 2014

Robert Stark interviews Paul Gottfried on Dugin & Neoconservatives

Robert Stark interviews Paul Gottfried on Dugin & Neoconservatives

Ex:

http://www.starktruthradio.com

Audio:

http://www.starktruthradio.com/?p=934

Duginxcvvbnb.jpgPaul Gottfried recently retired as Professor of Humanities at Elizabethtown College, PA. He is the author of After Liberalism, Multiculturalism and the Politics of Guilt and The Strange Death of Marxism His most recent book is Leo Strauss and the Conservative Movement in America.

Topics include:

Alexander Dugin and Martin Heidegger

The definition of Liberalism

The Eurasian school of thought

National Review’s Hit Piece on Dugin

How Neoconservatives attack their enemies such as Dugin as Fascist or Nazis

How Neoconservatives are a faction of the left

The Neoconservative View toward Russia

The Cold War and whether it was a mistake

The conflict with Russia in the Ukraine

Why Paleoconservatives tend to dislike Israel

Paul Gottfried’s upcoming book Fascism: The Career of a Concept

dimanche, 21 décembre 2014

Val van Putin betekent groot gevaar voor het Westen

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Chaos in Rusland: Val van Putin betekent groot gevaar voor het Westen

Zware klappen voor Europese export door sancties tegen Rusland

DIW-Instituut Berlijn: Kans van 33% op Russisch staatsbankroet

Als Putin valt is de kans dat hij wordt opgevolgd door een ultranationalist aanzienlijk. De gevolgen voor met name Europa zouden dan wel eens verschrikkelijk kunnen zijn.

In Berlijn en Brussel gaan steeds meer stemmen op om de sancties tegen Rusland te herzien, ook al wordt er meteen bij gezegd dat deze niet de oorzaak zijn van de huidige chaos in Rusland. Maar ook het vijandbeeld van president Vladimir Putin wordt gerelativeerd. De reden: als Putin valt, dan dreigen radicale nationalisten aan de macht te komen, waardoor de rekening voor het Westen wel eens veel hoger kan uitpakken dan van tevoren werd ingeschat. Europa zou zelfs in een oorlog om Oekraïne gesleurd kunnen worden.

De dreigende economische instorting van Rusland baart Europa grote zorgen. Plotseling verklaarde een woordvoerder van de EU-Commissie dat ‘niemand er belang bij heeft dat Rusland in een diepe Depressie wordt gestort’. De Duitse bondskanselier Angela Merkel uitte onlangs nog zware kritiek op Putin, maar prees afgelopen week plotseling de goede banden met Rusland.

Export naar Rusland stort in

De Europese sancties tegen Rusland vanwege de situatie in Oekraïne hebben enorme gevolgen voor de Europese en vooral Duitse export. Sommige analisten schatten dat de export naar Rusland eind dit jaar met 20% tot 25% zal zijn gedaald. Alleen al in Duitsland zal dat 50.000 mensen hun baan kosten.

De enige oplossing is het opheffen van de sancties, zodat buitenlands kapitaal weer naar Rusland stroomt en er weer wordt geïnvesteerd in het land. Dan zal ook de Europese export naar het land aantrekken.

‘Kans dat Rusland instort 33%’

De president van het DIW-Instituut in Berlijn, Marcel Fratscher, schat de kans dat Rusland bankroet gaat op 33%. Zolang de sancties intact blijven wordt het risico dat Rusland daadwerkelijk instort steeds groter. Zo hebben de VS en bondgenoten de Russische banken en bedrijven feitelijk van de internationale aandelenmarkten afgesneden, waardoor ze zonder kapitaal komen te zitten. Een financiële handelaar sprak zelfs van een ware ‘financiële oorlog’ tegen Rusland.

EU zwaar getroffen, VS nauwelijks

De Verenigde Staten lijken echter niet van plan Rusland en Europa te hulp te schieten. Sterker nog, Obama onderstekende gisteren een nieuw pakket met zwaardere sancties, die Europa nog harder zullen raken. Het is dan ook de vraag hoe lang de EU dit over zijn kant zal laten gaan, omdat Amerika zelf nauwelijks door de sancties wordt getroffen.

‘Putin is goed voor het Westen’

Inmiddels begin in Brussel langzaam het besef door te dringen dat Putin nog niet de slechtste Russische leider is, en dat zijn val wel eens voor een zeer gevaarlijke situatie kan zorgen, omdat dan ultranationalisten aan de macht dreigen te komen. Die leunen traditioneel op de kracht van het Russische leger en vooral het enorme aantal kernwapens dat het land heeft.

George Friedman, hoofd van de private Amerikaanse inlichtingendienst Stratfor, is op dit moment in Moskou en schrijft dat het Westen het eigenlijk erg goed getroffen heeft met Putin. Het alternatief, de ultranationalisten, betekent vrijwel zeker de totale instorting van Rusland, met zeer pijnlijke gevolgen voor de EU. Bovendien kan Rusland dan wel eens een oorlog beginnen om Oekraïne, waar Europa bij betrokken kan raken – tenminste, zolang Brussel netjes aan de leiband van Washington blijft lopen.

‘Obama geeft Europa op’

Misschien is het de Amerikaanse regering wel om beide te doen, namelijk het tegelijkertijd fors verzwakken van zowel de Russische als de Europese economie. Hierdoor zal de Amerikaanse economie weer kunnen floreren.

De onafhankelijke Amerikaanse analist Webster Tarpley, deze eeuw bekend geworden vanwege zijn forse kritiek op president George Bush, noemde in 2008 de verkiezing van Obama ‘catastrofaal’ voor de wereld. Volgens Tarpley zou Obama uiteindelijk een oorlog met Rusland en China veroorzaken, en daarbij zonder met zijn ogen te knipperen Europa opgeven. Het begint er steeds meer op te lijken dat Tarpley gelijk begint te krijgen.

Europese elite koos islam in plaats van Rusland

In plaats van dat Europa samen met het orthodoxe Rusland een vuist maakt tegen het islamitische extremisme, heeft de Europese elite in al zijn wijsheid uitgerekend de islam als bondgenoot gekozen tégen Rusland. Daarmee hebben Brussel en alle eurofielen moedwillig de stabiliteit, toekomst en welvaart van ons hele continent in groot gevaar gebracht.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

16-12: Olie-oorlog: Financiële markten speculeren over staatsbankroet Rusland

samedi, 20 décembre 2014

The Rise of Putinism

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The Rise of Putinism

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

“Abe tightens grip on power as Japanese shun election.”

So ran the page one headline of the Financial Times on the victory of Prime Minister Shinzo Abe in Sunday’s elections.

Abe is the most nationalistic leader of postwar Japan. He is rebooting nuclear power, building up Japan’s military, asserting her rights in territorial disputes with China and Korea.

And he is among a host of leaders of large and emerging powers who may fairly be described as the new nationalistic strong men.

Xi Jinping is another. Staking a claim to all the islands in the South and East China seas, moving masses of Han Chinese into Tibet and Uighur lands to swamp native peoples, purging old comrades for corruption, Xi is the strongest leader China has seen in decades.

He sits astride what may now be the world’s largest economy and is asserting his own Monroe Doctrine. Hong Kong’s democracy protests were tolerated until Xi tired of them. Then they were swept off the streets.

Call it Putinism. It appears to be rising, while the New World Order of Bush I, the “global hegemony” of the neocons, and the democracy crusade of Bush II seem to belong to yesterday.

Narendra Modi, leader of the Hindu nationalist party who was denied entry into the United States for a decade for complicity in or toleration of a massacre of Muslims is now Prime Minister of India.

“Members of the rightwing Rashtriya Swayamsevak Sangh,” the FT reports, “the Organisation of National Volunteers that gave birth to the Bharatiya Janata party headed by Mr. Modi — have been appointed to key posts in the governing party and cultural institutions.

“Nationalists have railed in public against the introduction of ‘western’ practices such as wearing bikinis on the beach, putting candles on birthday cakes and using English in schools — all to the chagrin of fretful liberals.”

Turkish President Recep Tayyip Erdogan is another such leader.

Once seen as a model of the enlightened ruler who blended his Islamic faith with a secular state, seeking friendship with all of his neighbors, he has declared cold war on Israel, aided the Islamic State in Syria, and seems to be reigniting the war with the Kurds, distancing himself from his NATO allies and the U.S., and embracing Putin’s Russia.

Not since Ataturk has Turkey had so nationalistic a leader.

And as the democracy demonstrators were routed in Hong Kong, so, too, were the Tahrir Square “Arab Spring” demonstrators in Egypt, home country to one in four Arabs.

With the overthrow of Hosni Mubarak, the Muslim Brotherhood came to power in free elections, but was then overthrown by the Egyptian Army.

General Abdul Fattah al-Sisi is now president and rules as autocratically as Mubarak, or Nasser before him.

Thousands of the Muslim Brotherhood are in prison, hundreds face the death penalty. Yet, despite the military coup that brought Sisi to power, and the repression, the American aid continues to flow.

What do these leaders have in common?

All are strong men. All are nationalists. Almost all tend to a social conservatism from which Western democracies recoil. Almost none celebrate democracy or democratic values the way we do.

And almost all reject America’s claim to be the “indispensable nation” or “exceptional nation” and superpower leader.

Fareed Zakaria lists as “crucial elements of Putinism … nationalism, religion, social conservatism, state capitalism and government domination of the media. They are all, in some way or another, different from and hostile to, modern Western values of individual rights, tolerance, cosmopolitanism, and internationalism.”

Yet not every American revels in the sewer that is our popular culture. Not every American believes we should impose our democratist ideology on other nations. Nor are Big Media and Hollywood universally respected. Patriotism, religion and social conservatism guide the lives of a majority of Americans today.

As the Associated Press reports this weekend, Putinism finds echoes across Central and Western Europe. Hungary’s Viktor Orban has said he sees in Russia a model for his own “illiberal state.”

The National Front’s Marine Le Pen wants to bring France into a new Gaullist Europe, stretching “from the Atlantic to the Urals,” with France seceding from the EU superstate.

“Of the 24 right-wing populist parties that took about a quarter of the European Parliament seats in May elections, Political Capital lists 15 as ‘committed’ to Russia,” writes the AP.

These rising right-wing parties are “partners” of Russia in that they “share key views — advocacy of traditional family values, belief in authoritarian leadership, a distrust of the U.S., and support for strong law and order measures.”

While the financial collapse caused Orban to turn his back on the West, says Zakaria, to the Hungarian prime minister, liberal values today embody “corruption, sex and violence,” and Western Europe has become a land of “freeloaders on the backs of welfare systems.”

If America is a better country today than she has ever been, why are so many, East and West, recoiling from what we offer now?


mardi, 16 décembre 2014

Is Kaliningrad NATO’s Real Target?

Operation Trident Lance

Is Kaliningrad NATO’s Real Target?

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

kaliningrad_map.pngRick Rozoff’s vitally informative site, Stop NATO, just forwarded a Stars and Stripes report on “NATO’s largest training exercise since the end of the Cold War”.

The forces that took part in the exercise, called “Trident Lance”, mostly came from the Joint Multinational Training Center in Grafenwöhr, Germany. Command elements from Poland, Greece and Turkey also took part, while U.S. Army in Europe provided a hefty logistical contribution, the Army newspaper said.

NATO land forces commander Lt. Gen. John Nicholson said that the exercise showed that NATO’s Allied Land Command (LANDCOM) has finally reached full operational capacity.

Ready to go!

To go where?

“One aim of the exercise, Trident Lance, was to test how well a fully operational LANDCOM — which is charged with improving the effectiveness and reaction time of the alliance’s land forces — could respond to an international crisis. In this case, the scenario dealt with the hypothetical invasion of NATO member Estonia,” Stars and Stripes reported.foolsjohnstone

Of course Russia is not going to “invade Estonia”, an absurd hypothesis.  There is no conceivable evidence or reason for a “Russian invasion” of Estonia.

But examine a map of the Baltic. There, very discretely, lies Kaliningrad. A small enclave of half a million people belonging to Russia.  It used to be Königsburg, a part of Germany, lost in the Second World War. Wedged between Poland and Lithuania, it is already hit by damage to its trade with the E.U. resulting from U.S.-imposed sanctions. The prospect of recuperating Kaliningrad/Königsberg through some manipulated incident could be a factor in the present official German anti-Russian position, which goes against German economic interests and about half of German public opinion.

A war to conquer Kaliningrad would be started by some contrived “international crisis” to “respond” to.

It would be sold as a natural response to Russia’s recuperation of Crimea.  The comparison was already floated back in March by The Moscow Times.

But Crimea was recuperated without bloodshed, by a peaceful referendum of the citizens who voted overwhelmingly to return to Russia, their traditional homeland, at a time when the legitimate government of Ukraine had been overthrown in a vehemently anti-Russian coup.

A NATO operation would be quite different.

How it would end, I do not venture to guess.

Cassandra has her limits.  And hopes she is wrong.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Foreign Policy of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr

dimanche, 14 décembre 2014

»Herzliche Verschiedenheit«

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»Herzliche Verschiedenheit«

Ein Gespräch mit dem Rußlandexperten Thomas Fasbender

Ex: http://www.sezession.de

Der promovierte Philosoph Thomas Fasbender ist vor zweiundzwanzig Jahren als Unternehmer nach Rußland gezogen. Im Manuscriptum-Verlag hat er unter dem Titel Freiheit statt Demokratie. Rußlands Weg und die Illusionen des Westens (268 S., 19.80 €, hier bestellen [2]) soeben ein exzellent zu lesendes Buch veröffentlicht, das sich nur am Rande mit dem aktuellen Ukraine-Konflikt, um so ausführlicher mit der »russischen Seele« auseinandersetzt. Ellen Kositza sprach mit ihm:

cover_fasbender.jpgSezession: Herr Fasbender, die Kategorien Befehl und Gehorsam haben die Russen bis heute in starkem Maße verinnerlicht. Zu modernen europäischen Gepflogenheiten – Toleranz, Transparenz, Mitspracherecht – scheint das nicht zu passen. Erleben Sie Ihre Russen als freie Menschen?

Fasbender: Sicher ist, daß der russische Mensch freier agiert, je nach Temperament auch rücksichtsloser. Das »vernünftige« Verhalten hat längst nicht den Stellenwert wie in Deutschland. Vitale Anarchie gehört genauso zum Leben wie die Sehnsucht nach dem starken Mann. In der Öffentlichkeit gibt es spürbar weniger kollektiven Druck (dieses tut man, jenes sagt man!) – das, was Sie »Gepflogenheiten« nennen, ein unübersetzbares Wort! Über deutsche Autofahrer, die nachts, weit und breit niemand anders zu sehen, vor roten Ampeln halten, können Russen sich nur amüsieren. Natürlich sind die Strukturen im Westen verläßlicher, Rechtsstaatlichkeit und alles, was damit zusammenhängt. Aber bedeutet das auch immer gleich mehr Freiheit? Manchmal, wenn deutsche Politiker oder Journalisten das Wort benutzen, frage ich mich ganz ehrlich: Was meinen die jetzt damit?

Sezession: Sie beschreiben, wie sehr die Gesellschaft und die behördlichen Strukturen von Bestechlichkeit in jeder Form durchsetzt sind. Ist Rußland in dieser Hinsicht lernfähig?

Fasbender: Bedingt. Korruption entsteht nicht über Nacht, und sie verschwindet nicht über Nacht. 2012 ist ein interessantes Buch der amerikanischen Wissenschaftler Acemoglu und Robinson erschienen: Warum Nationen scheitern. Die beiden behaupten, Staaten wüchsen und gediehen, wenn sich im Lauf ihrer Geschichte – maßgeblich im Zuge herber Kämpfe zwischen Bürgern und Macht – transparente und pluralistische Institutionen durchsetzen würden. Die Autoren nennen das »inklusive« Institutionen im Kontrast zu »extraktiven«. Inklusive Institutionen motivieren möglichst viele Bürger, auch ohne Zugehörigkeit zur herrschenden Elite am Gemeinwesen mitzuarbeiten und Wachstum zu schaffen. Was Acemoglu und Robinson nicht erklären: wieso fast nur protestantische Gesellschaften diese inklusiven Institutionen hervorgebracht haben, allen voran die USA, Großbritannien, Kanada, Australien, Skandinavien. Unzufriedenheit mit Korruption existiert überall. Doch was sind die Triebkräfte dafür, daß die eine Gesellschaft sie überwindet und die andere nicht? Korruption ist ein Kontinuum der russischen Geschichte. Man kann froh sein, wenn es zu einer Eindämmung kommt.

Sezession: Angenommen, der Protestantismus fördere die Transparenz – liegt die mangelnde Transparenz russischer Institutionen in der Orthodoxie begründet, und in Italien im Katholizismus?

Fasbender: Ganz offensichtlich bestimmt der in einer Gesellschaft vorherrschende Glaube den Charakter des kollektiven Miteinanders. Das gilt auch in weitgehend säkularisierten Gesellschaften; dort ist es dann die früher vorherrschend gewesene Konfession. Wobei die Ursache weniger in der Transparenz der Institutionen liegt als im Selbstverständnis des einzelnen in der Gemeinschaft. Schon der Begriff »Staat« wird in unterschiedlichen Kulturen völlig unterschiedlich verstanden. In Deutschland ist das Verständnis von Staat und Gesellschaft protestantisch geprägt, auch dort, wo die meisten Menschen katholisch sind. Kants kategorischer Imperativ wäre ohne Luther nicht vorstellbar. Sehen Sie sich bei Transparency International die Liste der Staaten mit der geringsten Korruption an. Die haben fast alle eine protestantische Vergangenheit, auch wenn dort heute kaum noch jemand in die Kirche geht.

Sezession: Ist Putin der richtige Mann, Transparenz in die Strukturen zu bringen, oder ist das gar nicht sein Ziel und seine Aufgabe? Umfassender gefragt: Ist es überhaupt sinnvoll, an Rußland und an die russische Gesellschaft westliche Maßstäbe anzulegen?

Fasbender: Acemoglu und Robinson zeigen, daß jeder Staat ein Minimum an Zentralismus und Inklusivität braucht, um überlebensfähig zu sein. Vor allem dann, wenn er sich als Macht im Wettbewerb mit anderen behaupten will. Putin weiß das genau – er muß das intellektuelle Potential des Landes erschließen, die russischen Menschen bewegen, initiativ und kreativ zu sein. Die Rohstoffe besitzt das Land sowieso. Was ihm im Wege steht, ist die mangelnde Praxis der Selbstverwaltung. Subsidiarität ist weitgehend unbekannt. »Die da oben« geben die Macht ungern aus den Händen, und »die da unten « wissen nichts Rechtes mit ihr anzufangen. Ich glaube dennoch, daß Rußland sich peu à peu ein Demokratiemodell schafft, das dem Land angemessen ist und auch ins 21. Jahrhundert paßt. Aber es wird sicher nicht identisch mit unserem deutschen oder dem sogenannten westlichen sein.

Sezession: Es heißt, alte Werte hätten bei den Russen in für uns unvorstellbarem Maße überlebt: Tradition, Familie; die russische Frau ist nicht »gegendert«. Nun kennen wir die hohen russischen Abtreibungszahlen. Wo sehen Sie Gründe hierfür?

Fasbender: Abtreibung wurde 1920 in der UdSSR praktisch schrankenlos legalisiert. Das war schlichtweg eine Verhütungsmaßnahme, für die meisten Frauen mehrfach hintereinander. Die Sterilisierung hingegen war bis 1993 illegal. Der Höchststand von 5,5 Millionen Abtreibungen bei zwei Millionen Geburten war 1965 erreicht. Seitdem ist die Zahl rückläufig. Allein zwischen 2002 und 2012 hat sie sich halbiert. Rußland steht immer noch an der Weltspitze. Ich bin aber sicher, daß sich da in den kommenden zehn, zwanzig Jahren noch einiges tut.

Sezession: Das sind extreme Zahlen. Lebensschützer weisen darauf hin, daß die hierzulande gängige Abtreibungsbereitschaft die Menschen von innen verrohe, daß sie Wunden und Narben hinterlasse. In Deutschland gab es auch im Vor-Pille-Zeitalter nie annähernd russische Zustände, es gibt sie auch heute nicht, wo für die Mehrzahl der Frauen Abtreibungen billiger (nämlich kostenlos) zu haben sind als Verhütungsmittel. Ist die Russin rauher, abgestumpfter? Oder pragmatischer?

Fasbender: Jede Diktatur verroht. Und bis 1991 herrschte in Rußland eine Diktatur, mehr als siebzig Jahre lang. Keine der materiellen Weltanschauungen heiligt das Leben als solches – immer nur abhängig von bestimmten Eigenschaften und Qualitäten. Auch die Nazis haben Menschen nach genau festgelegten Attributen für lebensunwürdig erklärt. Wie gesagt, Rußland hat 1920 als erstes Land der Welt die Abtreibung mehr oder minder bedingungslos legalisiert. Da braucht man sich über das Resultat nicht zu wundern. Es wäre höchst ungerecht, dafür »die Russin« in Haft zu nehmen.

Sezession: Was sehen Sie als die Gefahren und Risiken an, die Rußland heute zusetzen? Der Druck vom Westen, Zugriff vom Osten oder innere Fliehkräfte?

Fasbender: Ich halte Rußland in der Substanz für ein ziemlich stabiles Gebilde. Das liegt nicht zuletzt an den Bindungskräften der »rußländischen Zivilisation«. Politische Umwälzungen sind immer möglich, aber sie bleiben auf den Austausch von Teilen der Elite beschränkt. Westlich-demokratische Verhältnisse wird es nicht geben. China [3] verleibt sich vielleicht irgendwann die Äußere Mongolei ein, aber sicher nicht das ganze Sibirien. Der Süden ist und bleibt die offene Flanke zum Islam. Nun haben alle Reiche zu allen Zeiten Grenzkriege geführt, und Rußland hat darin eine jahrhundertelange Übung. Ja, es gibt diese ethnischen Fliehkräfte, aber man hat hier eine andere Fähigkeit, Unschärfen auszuhalten. Ein Nebeneinander in herzlicher Verschiedenheit ist in Rußland wohl ein gangbarer Weg. Im Verhältnis zum Westen regiert die alte Haßliebe. Europa wird schwächer, dadurch lösen sich die heutigen Probleme von allein. So arrogant wie derzeit wird der Westen in 25 Jahren nicht mehr auftreten.

Sezession: In den Begriff »Westen« beziehen Sie auch die USA ein, oder? Noch sind die USA ja die einzige global agierende, zumindest militärisch hochüberlegene Weltmacht.

Fasbender: Die USA sind wesentlich jünger als Europa, und sie haben den alten Kontinent als globale Macht schon im 20. Jahrhundert abgelöst. Doch auch Amerika schwächelt, vielleicht nur vorübergehend. Es ist an uns Europäern, unsere Zukunft zu bestimmen. Ich glaube definitiv nicht an die Vereinigten Staaten von Europa, und ich wünsche mir auch kein Europa unter dem Rockschoß einer zwischen Isolationismus und Weltpolizei schwankenden USA. Der Westen und Europa – das sind keine identischen Begriffe. Und Europa ist kein Druckkessel voller Imperien mehr, die sich auf Teufel komm raus bekriegen müssen. Was wir brauchen, und das gilt gerade für Deutschland, ist eine Option sowohl in Europa als auch jenseits des Westens.

Thomas Fasbender. Freiheit statt Demokratie. Rußlands Weg und die Illusionen des Westens, 368 S., 19.80 – hier [2] bestellen

 

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/47538/herzliche-verschiedenheit-ein-gespraech-mit-dem-russlandexperten-thomas-fasbender.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2014/12/fasbender_freiheit-statt-demokratie_russland_720x600.jpg

[2] hier bestellen: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/3710/freiheit-statt-demokratie.-russlands-weg-und-die-illusionen-des-westens

[3] China: http://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/reihe-kaplaken/3616/chinas-konservative-revolution-oder-die-neuordnung-der-welt

 

La Russie face au globalisme

 

La Russie face au globalisme

Entretien avec Xavier Moreau

Dans cet entretien réalisé à Moscou, Xavier Moreau revient pour nous sur l'actualité du conflit en Ukraine, la soumission de la France dans l'affaire du mistral et d'autres questions brûlantes de l'actualité politique international. Plus largement, nous l'avons questionné sur l'avenir des relations euro-russes et sur la réalité de la Russie comme modèle alternatif au globalisme.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

samedi, 13 décembre 2014

Washington’s Frozen War Against Russia

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Frack the EU!

Washington’s Frozen War Against Russia

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

For over a year, the United States has played out a scenario designed to (1) reassert U.S. control over Europe by blocking E.U. trade with Russia, (2) bankrupt Russia, and (3) get rid of Vladimir Putin and replace him with an American puppet, like the late drunk, Boris Yeltsin.

The past few days have made crystal clear the perfidy of the economic side of this U.S. war against Russia.

It all began at the important high-level international meeting on Ukraine’s future held in Yalta in September 2013, where a major topic was the shale gas revolution which the United States hoped to use to weaken Russia. Former U.S. energy secretary Bill Richardson was there to make the pitch, applauded by Bill and Hillary Clinton. Washington hoped to use its fracking techniques to provide substitute sources for natural gas, driving Russia out of the market. This amounts to selling Europe a pig in a poke.

But this trick could not be accomplished by relying on the sacrosanct “market”, since fracking is more costly than Russian gas extraction. A major crisis was necessary in order to distort the market by political pressures. By the February 22 coup d’état, engineered by Victoria Nuland, the United States effectively took control of Ukraine, putting in power its agent “Yats” (Arseniy Yatsenyuk) who favors joining NATO. This direct threat to Russia’s naval base in Crimea led to the referendum which peacefully returned the historically Russian peninsula to Russia. But the U.S.-led chorus condemned the orderly return of Crimea as “Russian military aggression”. This defensive move is trumpeted by NATO as proof of Putin’s intention to invade Russia’s European neighbors for no reason at all.

Meanwhile, the United States’ economic invasion has gone largely unnoticed.

Ukraine has some of the largest shale gas reserves in Europe. Like other Europeans, Ukrainians had demonstrated against the harmful environmental results of fracking on their lands, but unlike some other countries, Ukraine has no restrictive legislation. Chevron is already getting involved.

As of last May, R. Hunter Biden, son of the U.S. Vice President, is on the Board of Directors of Burisma Holdings, Ukraine’s largest private gas producer. The young Biden will be in charge of the Holdings’ legal unit and contribute to its “international expansion”.

Ukraine has rich soil as well as shale oil reserves. The U.S. agribusiness giant Cargill is particularly active in Ukraine, investing in grain elevators, animal feed, a major egg producer and agribusiness firm, UkrLandFarming, as well as the Black Sea port at Novorossiysk. The very active U.S.-Ukraine Business Council includes executives of Monsanto, John Deere, agriculture equipment-maker CNH Industrial, DuPont Pioneer, Eli Lilly & Company. Monsanto plans to build a $140 million “non-GMO corn seed plant in Ukraine”, evidently targeting the GMO-shy European market. It was in her speech at a Chevron-sponsored meeting of the U.S.-Ukraine Business Council a year ago that Victoria Nuland mentioned the five billion dollars spent by the U.S. in the last twenty years to win over Ukraine.

On December 2, President Poroshenko swore in three foreigners as cabinet ministers: an American, a Lithuanian and a Georgian. He granted them Ukrainian citizenship a few minutes before the ceremony.

U.S. born Natalie Jaresko is Ukraine’s new Finance Minister. With a Ukrainian family background and degrees from Harvard and DePaul universities, Jaresko went from the State Department to Kiev when Ukraine gained independence from the Soviet
foolsjohnstoneUnion, in order to head the economic department of the newly opened U.S. embassy. Three years later she left the U.S. Embassy to head the U.S. government-financed Western NIS Enterprise Fund. In 2004 she established her own equity fund. As a supporter of the 2004 Orange Revolution, she served on “Orange” victor President Viktor Yushchenko’s Foreign Investors Advisory Council.

Lithuanian investment banker Aivaras Abromavicius is the new Economy Minister, putting government economic policy clearly under U.S. influence, or rather control.

The new Health Minister, Aleksandr Kvitashvili from Georgia, is U.S.-educated and does not speak Ukrainian. He had served as health minister in his native Georgia, when U.S. puppet Mikheil Saakashvili was President.

The U.S. grip on Ukraine’s economy is now complete. The stage is set to begin fracking, perhaps transforming Hunter Biden into Ukraine’s newest oligarch.

Nobody is mentioning this, but the controversial trade agreement between the E.U. and Ukraine, whose postponement set off the Maidan protests leading to the U.S.-steered February 22 coup d’état, removes trade barriers, allowing free entry into E.U. countries of agricultural exports produced in Ukraine by U.S. corporations. The Ukrainian government is deeply in debt, but that will not prevent American corporations from making huge profits in that low-wage, regulation-free and fertile country. European grain producers, such as France, may find themselves severely damaged by the cheap competition.

The Russophobic Kiev government’s assault on Southeastern Ukraine is killing the country’s industrial sector, whose markets were in Russia. But to Kiev’s rulers from Western Ukraine, that does not matter.   The death of old industry can help keep wages low and profits high.

Just as Americans decisively took control of the Ukrainian economy, Putin announced cancellation of the South Stream gas pipeline project. The deal was signed in 2007 between Gazprom and the Italian petrochemical company ENI, in order to ensure Russian gas deliveries to the Balkans, Austria and Italy by bypassing Ukraine, whose unreliability as a transit country had been demonstrated by repeated failure to pay bills or syphoning of gas intended for Europe for its own use. The German Wintershall and the French EDF also invested in South Stream.

In recent months, U.S. representatives began to put pressure on the European countries involved to back out of the deal. South Stream was a potential life-saver for Serbia, still impoverished by the results of NATO bombing and fire-sale giveaways of its privatized industries to foreign buyers. Aside from much-needed jobs and energy security, Serbia was in line to earn 500 million euros in annual transit fees. Belgrade resisted warnings that Serbia must go along with E.U. foreign policy against Russia in order to retain its status as candidate to join the E.U.

The weak link was Bulgaria, earmarked for similar benefits as the landing point of the pipeline. U.S. Ambassador to Sofia Marcie Ries started warning Bulgarian businessmen that they could suffer from doing business with Russian companies under sanctions. The retiring president of the European Commission, José Manuel Barroso from Portugal, who used to be a “Maoist” back when “Maoism” was the cover for opposition to Soviet-backed liberation movements in Portugal’s African colonies, threatened Bulgaria with E.U. proceedings for irregularities in South Stream contracts. This refers to E.U. rules against allowing the same company to produce and transfer gas. In short, the E.U. was attempting to apply its own rules retroactively to a contract signed with a non-EU country before the rules were adopted.

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Finally, John McCain flew into Sofia to browbeat the Bulgarian Prime Minister, Plamen Oresharski, to pull out of the deal, leaving South Stream out in the Black Sea without a point of entry onto the Balkan mainland.

This is all very funny considering that a favorite current U.S. war propaganda theme against Russia is that Gazprom is a nefarious political weapon used by Putin to “coerce” and “bully” Europe.

The only evidence is that Russia has repeatedly called on Ukraine to pay its long-overdo gas bills. In vain.

Cancellation of South Stream amounts to a belated blow to Serbia from NATO. Serbian Prime Minister Aleksandar Vucic bewailed the loss of South Stream, noting that: “We are paying the price of a conflict between big powers”.

Italian partners to the deal are also very unhappy at the big losses. But E.U. officials and media are, as usual, blaming it all on Putin.

Perhaps, when you are repeatedly insulted and made to feel unwelcome, you go away. Putin took his gas pipeline project to Turkey and immediately sold it to Turkish Prime Minister Recep Erdogan. This looks like a good deal for Russia, and for Turkey, but the whole affair remains ominous.

Russian oil as a means of coercion? If Putin could use Gazprom to get Erdogan to change his policy on Syria, and drop his determination to overthrow Bachar al Assad, in order to defeat the Islamic State fanatics, that would be an excellent outcome. But so far, there is no sign of such a development.

The switch from the Balkans to Turkey deepens the gulf between Russia and Western Europe, which in the long run is harmful to both. But it also sharpens the economic inequality between Northern and Southern Europe. Germany still gets gas deliveries from Russia, notably from Gerhard Schroeder’s co-project with Putin, Nord Stream. But Southern European countries, already in deep crisis caused largely by the euro, are left out in the cold.   This turn of events might contribute to the political revolt that is growing in those countries.

As voices were being raised in Italy complaining that anti-Russian sanctions were hurting Europe but leaving the United States unscathed, Europeans could take comfort in kind words from the Nobel Peace Prize winner in the White House, who praised the European Union for doing the right thing, even though it is “tough on the European economy”.

In a speech to leading CEOs on December 3, Obama said the sanctions were intended to change Putin’s “mindset”, but didn’t think this would succeed. He is waiting for “the politics inside Russia” to “catch up with what’s happening in the economy, which is why we are going to continue to maintain that pressure.” This was another way of saying that stealing Russia’s natural gas market, forcing Europe to enact sanctions, and getting Washington’s bigoted stooges in Saudi Arabia to bring down petroleum prices by flooding the market, are all intended to make the Russian people blame Putin enough to get rid of him. Regime change, in short.

On December 4, the U.S. House of Representatives officially exposed the U.S. motive behind this mess by adopting what must surely be the worst piece of legislation ever adopted: Resolution 758.   The Resolution is a compendium of all the lies floated against Vladimir Putin and Russia over the past year. Never perhaps have so many lies been crammed into a single official document of that length. And yet, this war propaganda was endorsed by a vote of 411 to 10. If, despite this call for war between two nuclear powers, there are still historians in the future, they must judge this resolution as proof of the total failure of the intelligence, honesty and sense of responsibility of the political system that Washington is trying to force on the entire world

Ron Paul has written an excellent analysis of this shameful document. http://www.ronpaulinstitute.org/archives/featured-articles/2014/December/04/reckless-congress-declares-war-on-russia/ and http://original.antiwar.com/paul/2014/12/05/reckless-congress-declares-war-on-russia/#.VILpR1Ost4I.gmail

Whatever one may think of Paul’s domestic policies, on international affairs he stands out as a lone – very lone – voice of reason. (Yes, there was Dennis Kucinich too, but they got rid of him by gerrymandering his district off the map.)

After a long list of “Whereas” lies, insults and threats, we get the crass commercial side of this dangerous campaign. The House calls on European countries to “reduce the ability of the Russian Federation to use its supply of energy as a means of applying political and economic pressure on other countries, including by promoting increased natural gas and other energy exports from the United States and other countries” and “urges the President to expedite the United States Department of Energy’s approval of liquefied natural gas exports to Ukraine and other European countries”.

The Congress is ready to risk and even promote nuclear war, but when it comes to the “bottom line”, it is a matter of stealing Russia’s natural gas market by what so far is a bluff: shale gas obtained by U.S. fracking.

Worse Than Cold War

The neocons who manipulate America’s clueless politicians have not got us into a new Cold War. It is much worse. The long rivalry with the Soviet Union was “Cold” because of MAD, Mutual Assured Destruction. Both Washington and Moscow were perfectly aware that “Hot” war meant nuclear exchanges that would destroy everybody.

This time around, the United States thinks it already “won” the Cold War and seems to be drunk with self-confidence that it can win again. It is upgrading its nuclear weapons force and building a “nuclear shield” on Russia’s border whose only purpose can be to give the United States a first strike capacity – the ability to knock out any Russian retaliation against a U.S. nuclear attack. This cannot work, but it weakens deterrence.

The danger of outright war between the two nuclear powers is actually much greater than during the Cold War. We are now in a sort of Frozen War, because nothing the Russians say or do can have any effect. The neocons who manufacture U.S. policy behind the scenes have invented a totally fictional story about Russian “aggression” which the President of the United States, the mass media and now the Congress have accepted and endorsed. Russian leaders have responded with honesty, truth and common sense, remaining calm despite the invective thrown at them. It has done no good whatsoever. The positions are frozen. When reason fails, force follows. Sooner or later.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Foreign Policy of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr

 

Gibt es im Schwarzen Meer Elefanten?

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Gibt es im Schwarzen Meer Elefanten?

F. William Engdahl

Nein, ich spreche nicht von den rosa Elefanten, die einem manchmal erscheinen können, wenn man ein bisschen zu tief ins Glas geschaut hat. Im Jargon der Ölindustrie sind Elefanten neu entdeckte Ölfelder mit mehr als 100 Millionen Barrel förderbarem Rohöl. Manche Geologen westlicher Ölgesellschaften behaupten, solche »Elefanten« seien mittlerweile ausgerottet, und das wiederum sei ein Zeichen dafür, dass die Ölreserven der Welt weitgehend erschöpft seien. Die Realität zeigt jedoch immer deutlicher das Gegenteil.

Der renommierte niederländische Erdöl-Ökonom Peter Odell hat einmal gesagt, das Öl gehe uns nicht aus, sondern uns fließe ständig neues Öl entgegen … wo immer wir danach suchten. Jetzt gibt es offenbar im Schwarzen Meer reihenweise Elefanten mit Milliarden Barrel Rohöl.

Rumänien, das oft als der kranke Mann in der EU betrachtet wird, hat kürzlich entdeckt, dass es vielleicht gar nicht so arm ist wie gedacht. 2011 erhielt das Geologie-Büro Purvin & Gertz den Auftrag, potenzielle Ölfelder vor der Küste zu erkunden. Damals entdeckten Israel, Zypern und andere Länder gerade riesige Öl- und Gasfelder im östlichen Mittelmeer.

Die Tests ergaben für Rumänien gute geophysikalische Aussichten in den Gewässern vor der Küste. 2012 gaben der US-Ölkonzern ExxonMobil und die rumänische Ölgesellschaf OMV Petrom die Ergebnisse für Domino-1, Rumäniens erste Aufschlussbohrung in 930 Metern Tiefe, bekannt. Bestätigt wurde ein Erdgaslager von rund drei Billionen Kubikfuß (Tcf, nach dem englischen »trillion cubic feet«), der größte Erdgasfund in der Geschichte des Unternehmens.

Durch mögliche Territorialstreitigkeiten mit Bulgarien wurde die weitere Entwicklung in dem Gebiet gebremst. Aufmerksamkeit erregte allerdings, dass Domino-1 nur eine von fünf geologisch ähnlichen Strukturen vor der rumänischen Schwarzmeerküste ist.

Mehr lesen:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/f-william-engdahl/gibt-es-im-schwarzen-meer-elefanten-.html

vendredi, 12 décembre 2014

House Resolution 758: A Work of Fiction

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House Resolution 758: A Work of Fiction

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

The U.S. government is a bastion of reckless behavior, constantly and continually. The extent of damage inflicted upon the American people by U.S. governments is huge and incalculable. The latest addition to its record of recklessness is H.R. 758. This resolution passed the House with 95 percent of the House voting “yea”. The vote was 411 to 10 with 13 not voting.

The text of H.R. 758, passed by the U.S. House of Representatives on Dec. 4, 2014, is here. This resolution is directed against Russia. All quotes below are from H.R. 758.

“H.Res.758 – Strongly condemning the actions of the Russian Federation, under President Vladimir Putin, which has carried out a policy of aggression against neighboring countries aimed at political and economic domination.”

H.R. 758 condemns Russia unjustly, unilaterally, without justification, without evidence, and while ignoring Russia’s actual intentions and actions.

H.R. 758 makes false charges against Russia. False accusations obscure facts and realities. This can only lead to harmful decisions. Basing national policies on fictions can only cause problems and hurt Americans.

H.R. 758 gains  nothing for Americans by fabricating false charges against Russia. To the contrary, there is much to be lost by placing America on a collision course with Russia. There is much to be lost for Americans, Russians, and other peoples of the world by isolating Russia and starting a new Cold War.

H.R. 758 makes various calls for action “with the goal of compelling it [Russia]…” These acts, that include “visa bans, targeted asset freezes, sectoral sanctions, and other measures on the Russian Federation and its leadership” are hostile and aggressive.

H.R. 758’s attempt to compel Russia raises the distinct possibility of subsequent further economic, political and military steps that confront Russia and raise the likelihood of war, even nuclear war. These prospects are not counterbalanced by any gains to Americans from compelling Russia.

H.R. 758 demeans Russia. It is scandalously derogatory. It accuses Russia. It places Russia in a docket made by the U.S. It judges Russia. It makes the U.S. government the judge and jury of Russia.

H.R. 758 makes demands of Russia. It demands unrealistic capitulation. It places the U.S. in opposition to Russia when there is nothing to be gained by such opposition and peace is to be lost.

H.R. 758 calls for military actions. It spurns diplomacy.

H.R. 758 is aggressive in tone and nature, needlessly and without right.

H.R. 758 intrudes the U.S. into areas of the world where the U.S. doesn’t belong and has no right being. It intrudes the U.S. government into areas where it has no genuine interest on behalf of the American people.

H.R. 758 is fiction purporting to be fact. As fact, it’s mostly garbage, and harmful, dangerous garbage at that.

H.R. 758 is an extended exercise in baseless Congressional propaganda that teaches the American people false beliefs that can only generate hatred, suspicion and hostility. These strengthen the hand of the American warmongers and war party and obscure the voices for peace.

Although the situation in Ukraine and Russia’s role in it are none of Congress’s (or the House’s) business, measures like H.R. 758 will be used to justify further actions against Russia. For this reason, it’s useful to point out just a few of the many fictional narratives in this document.

What emerges after considering some of these allegations is that H.R. 758 has assembled a laundry list of charges against Russia in order to create the illusion of a substantial indictment. This is analogous to how American prosecutors trump up charges by issuing a stew such as assaulting a police officer, resisting arrest, trafficking, conspiracy to deliver controlled substances, conspiracy to resist arrest, unlawful use of a telephone, ad infinitum. This manner of proceeding is not surprising given the legal backgrounds of many Congressmen and members of their staffs.

FICTION: “…the Russian Federation has subjected Ukraine to a campaign of political,         economic, and military aggression for the purpose of establishing its domination over the country and progressively erasing its independence.”

FACT: The Russian Federation did absolutely nothing to initiate Ukraine’s current set of troubles. It did not create a coup d’etat in Ukraine. To the contrary, the U.S. encouraged the coup. Russia never attacked Ukraine militarily with its armed forces. It never made an attempt to take over Ukraine. If it has, where is the evidence of such an invasion? Russia has never sought to erase the independence of Ukraine. To the contrary, it has again and again made efforts to bring peace to that country.

FICTION: “…Russian Federation’s forcible occupation and illegal annexation of Crimea…”

FACT: Russia didn’t forcibly occupy Crimea at any time. Russia never invaded Crimea. Actually, in response to the coup d’etat in Kiev, the Parliament of Crimea adopted a resolution calling for a referendum to secede from Ukraine and its illegitimate government. The referendum was put to the people and passed in a one-sided vote. This resulted in Crimea joining the Russian Federation as a sovereign state.

FICTION: “… the Russian Federation has provided military equipment, training, and other assistance to separatist and paramilitary forces in eastern Ukraine that has resulted in over 4,000 civilian deaths, hundreds of thousands of civilian refugees, and widespread destruction…”

FACT: Whatever assistance was or was not, it did not result in “over 4,000 civilian deaths, hundreds of thousands of civilian refugees, and widespread destruction…” as H.R. 758 says. This cannot be laid at the doorstep solely of either the secessionists or the Russian Federation. It is a consequence of the de-stabilization of Ukraine’s government that catalyzed secession movements and resulted in Ukraine’s going to war to maintain its territory.

FACT: As with Crimea, secessionary forces of eastern Ukraine immediately became active after the coup d’etat in Kiev on February, 25, 2014. (The Donetsk Republic organization actually appeared before the year 2007 when Ukraine banned it.) The coup resulted in activists taking control of municipal buildings and declaring the Federal State of Novorussiya on April 7, 2014. One week later, Ukraine’s interim government declared it would confront the secessionists militarily.

FACT: On May 16, 2014, Ukraine declared that the entire Donetsk People’s Republic, a component of the Federal State of Novorussiya, was a terrorist organization. Consequently, Ukraine sent its military forces against those of the eastern Ukraine secessionists. We know that to re-take territory, Ukraine prosecuted the war in Donbass by bombardments of civilian areas.

FACT: The available evidence on the war in Donbass shows complexity in the forces fighting on the secessionist side. The participation of Russians did occur. However, there is no documentation that has yet been provided by the U.S. of the extent and kinds of assistance by Russians and/or by the Russian Federation to the secessionist forces of the Federal State of Novorussiya.

FICTION: “…the terms of the cease-fire specified in the Minsk Protocol that was signed on September 5, 2014, by representatives of the Government of Ukraine, the Russian Federation, and the Russian-led separatists in the eastern area of Ukraine have been repeatedly violated by the Russian Federation and the separatist forces it supports…”

FACT: The cease-fire has been repeatedly violated by both the Government of Ukraine and separatists. They’ve been fighting over the Donetsk airport. Calling the separatists Russian-led is an attempt to make Russia the author of the secessionist movement, which it is not. Cease-fires often are respites in longer wars as each side arms and regroups. This cease-fire’s lapses, which are none of America’s business anyway, can’t be taken seriously, and certainly not as seriously as H.R. 758 purports to do.

FICTION: “Malaysia Airlines Flight 17, a civilian airliner, was destroyed by a missile fired by Russian-backed separatist forces in eastern Ukraine, resulting in the loss of 298 innocent lives…”

FACT: The causes of the destruction of this airliner have not been yet established. H.R. 758 treats allegations as if they were facts.

FICTION: “…the Russian Federation has used and is continuing to use coercive economic measures, including the manipulation of energy prices and supplies, as well as trade restrictions, to place political and economic pressure on Ukraine…”

FACT: The energy relations among Russia, Russian companies, Ukraine and oligarchs of both countries are complex and not easily understood. They are known to be opaque. There are all sorts of hypotheses about them, but little is actually known. The allegation made in H.R. 758 is unproven.

FICTION: “…the Russian Federation invaded the Republic of Georgia in August 2008…”

FACT: The breakup of the USSR has been followed by some instabilities on Russia’s periphery, especially where there are large Russian populations that come into conflict with other nearby peoples. This characterizes Ukraine and Georgia. In the latter case, Georgia had a breakaway region, South Ossetia. Georgia shelled this region, and that brought in the Russian military to protect the integrity of South Ossetia. A European Union report says that Russia didn’t simply invade Georgia on its own hook. It didn’t initiate an aggression. The attacks by Ukraine on Donbass are a similar case, except that Russia has notably not responded to protect Novorussiya as it did South Ossetia. It has not introduced a concerted Russian attack.

FICTION: “…the Russian Federation continues to subject the Republic of Georgia to political and military intimidation, economic coercion, and other forms of aggression in an effort to establish its control of the country and to prevent Georgia from establishing closer relations with the European Union and the United States…”

FACT: This charge is sour grapes over the fact that Russia doesn’t want Georgia to join NATO and place missiles and armed forces on its doorstep. Georgia wants to join NATO, thinking that it affords it some protection against Russia.

If the Congress regards Russia’s pressures as “forms of aggression”, what then are its sanctions on Russia? Georgia is no more America’s business than is Ukraine. For the U.S. to condemn Russia over its actions on its periphery makes no more sense than for Russia to condemn the U.S. for its actions in Mexico or the Caribbean. When one major state begins to pressure another major state for its intrusions on smaller states, neither one can justify itself; and the result is often war between the two mastodons.

H.R. 758 is confrontational. It’s a jockeying for power at Russia’s boundaries and elsewhere. The problem with it is that as justification for confrontation it is so patently trumped up and false; and as part of a policy of U.S. expansion and influence, it is so foolish, so counter-productive and so dangerous.

H.R. 758 makes Ukraine into a U.S. ally. It calls for the restoration of Ukraine’s pre-coup borders. To accomplish this, it calls for the U.S. to supply arms, services and training to Ukraine: “…calls on the President to provide the Government of Ukraine with lethal and non-lethal defense articles, services, and training  required to effectively defend its territory and sovereignty…”

This makes the U.S. a party to Ukraine’s war against Donbass and even Crimea.

The belief that motivates all of H.R. 758 is that Russia is expansionist and on the move, seeking to take over countries on its periphery. Washington sees Putin and Russia as a new Hitler and Germany. This is the basis of all the trumped up charges and fictions in this document. Washington is constructing a new Hitler for itself, even though the situation is totally different and even though the evidence points in very different directions. To this erroneous belief is added another erroneous idea, which is the notion that to do nothing is to appease Russia. And finally there is a third erroneous idea which is that it’s the mission of the U.S. to fight evil empires all over the world. So, since the U.S. government conceives itself as committed to fighting evil empires and it has found one in Putin’s Russia, it wants to join hands with Ukraine and enter the fight. Ukraine is seen as the new Sudetenland or Czechoslovakia or Austria.

What we have in Washington are people who have been so indoctrinated in an oversimplified history of the world American-style that they cannot see anything but those past situations today, when in fact the situations arising today are considerably different and call for very different responses.

Reality is far, far different than H.R. 758 suggests. Russia is not an aggressive state. Its moves are defensive. Putin has sought time and again to protect Russian populations on the periphery of the Russian Federation. This is merely housekeeping and tidying up after the dissolution of the USSR. Putin wants respect for Russia and a Russian sphere of influence. He wants ties with Europe, peaceful ties. Putin has not built Russia into a military machine of huge proportions. He has not attacked any country in an outright aggression. There is no evidence, in word or deed, that this is his intent.

NATO is an aggressive force, as shown in Serbia, Afghanistan and Libya. It is a tool of neo-colonialist European powers. NATO cannot be trusted. Russia’s defensiveness concerning NATO is entirely justified.

America is an aggressively expansionary force, with vast global ambitions, as shown by its attacks on Serbia, Afghanistan, Libya, and Iraq, as shown by its drone wars in other countries like Pakistan and Yemen, as shown by its forces in Somalia and its other commitments in Africa, and as shown by its Pacific pivot and evident antagonism toward Russia. Russia’s defensiveness concerning the U.S. is justified.

H.R. 758 reflects anachronistic thinking, but fighting enemies, real and imagined, has become an entrenched habit of American governments. Congress doesn’t want peace. It doesn’t want to exercise diplomacy. It doesn’t want to recognize a multipolar world and other major powers, not really. Congress wants a new and large outside enemy. Else, why would it be constructing one in the form of Putin and the Russian Federation?


Crimes de guerre du gouvernement de Kiev?

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Crimes de guerre du gouvernement de Kiev?

Le 4 décembre , au cours d’une adresse à la nation depuis la salle des fêtes du Kremlin, Vladimir  Poutine a fait un discours qui a scandalisé la plupart des médias européens et américains qui l’ont, de nouveau, présenté comme un dangereux autocrate menaçant la paix du monde. Pourtant, Poutine s’est contenté de défendre les intérêts de la Russie. Mais il semblerait que, pour les dirigeants occidentaux, le patriotisme russe soit le seul au monde à ne pas être autorisé. En revanche, les exactions du gouvernement ”démocratique” de Kiev contre les populations civiles russophones de l’est sont non seulement minimisées, voire ignorées et jamais condamnées mais encouragées. En ne les dénonçant pas, les gouvernements européens, complices passifs ou actifs, se déshonorent.  

 Le nouveau gouvernement ukrainien, marionnette de la CIA?

Le gouvernement ukrainien envoie son armée et ses mercenaires pour massacrer les populations civiles, avec plus de 100 morts par jour. Mais il est béni par le ”démocratisme” occidental. Pourtant la démarche est la même que celle de Bachar el-Assad. Poutine a d’abord rappelé, ce qui est une évidence, que la crise ukrainienne a été provoquée par Washington et l’UE en favorisant un quasi coup d’État anti-russe en Ukraine. Le gouvernement actuel de Kiev, entre les mains de Iatseniouk et Porochenko peut être considéré comme un gouvernement obéissant aux ordres de Washington.  « Même sans la Crimée et l’Ukraine, les Etats-Unis et leurs alliés auraient inventé autre chose pour freiner les opportunités de la Russie. Et cette manière de faire ne date pas d’hier » a déclaré Poutine.  Son analyse est sensée.

La preuve évidente de la soumission du gouvernement de Kiev à Washington est l’incroyable décision – unique au monde – d’ouvrir les rangs des ministres aux étrangers, en particulier ceux qui sont pro-américains. C’est dire le degré d’obéissance du président Porochenko et de son Premier ministre Iatseniouk  aux instructions de Washington. Trois nouveaux ministres ont été dans l’urgence naturalisés ukrainiens : Natalia Iaresko, aux Finances, qui a fait sa carrière…au département d’État de Washington. Aivaras Arbomavicius, lituanien, devient ministre de l’Économie ; on sait que l’élite des pays baltes, hyper atlantiste, est travaillée par la russophobie – tout comme en Pologne et en Géorgie. Sandro Kvitachvili, ancien ministre de la Santé de Géorgie, devient celui de l’Ukraine.    

Le gouvernement ukrainien, présenté comme un modèle de démocratie, est en réalité autoritariste et coutumier des coups de force : le nouveau cabinet a été intronisé sans aucun discours de politique générale, au mépris de l’usage constitutionnel. Il faut dire que ” le pays est en guerre” et qu’il y a urgence. Effectivement, une armée ukrainienne, aussi brutale que peu professionnelle, est en train, dans l’indifférence occidentale, de faire la guerre aux populations civiles du Donbass.

Guerre aux populations civiles

Ce qui est soigneusement dissimulé, c’est que le pouvoir de Kiev, issu de la ”révolution” de Maïdan (coup d’État), poussé par ses sponsors occidentaux, commet au su et au vu de tous ce qu’il faut bien qualifier de crimes de guerre – au sens des conventions internationales – en bombardant à l’artillerie les populations civiles ukrainiennes russophones (et pas seulement !) de Donetsk et du Donbass, sous prétexte de lutte militaire contre les milices séparatistes pro-russes. La situation des populations civiles dans le Donbass, en proie à l’hiver rigoureux qui s’installe, est dramatique, sous les tirs d’artillerie aveugles de l’armée de Kiev. Le ravitaillement n’est plus assuré, les gens se réfugient dans les caves, des centaines d’immeubles et de maisons sont détruits. Selon l’ONU le conflit a  déjà fait, d’après le bilan de novembre, 4.300 morts, à 90% civils. Le viol des trêves et des cessez-le-feu par les soldats et miliciens  de Kiev est  permanent. 

Kiev entend venger la Crimée par une « opération antiterroriste ». (1) L’armée est épaulée par des bandes de mercenaires payées par des oligarques protégés de Washington, pour reconquérir le Donbass. Le régime de Porochenko a cessé de verser les salaires et les retraites, ce qui a fait basculer dans le camp séparatiste pro-russe les populations qui étaient encore favorables à l’Ukraine.

Dores et déjà, le maintien dans l’Ukraine des provinces sud-est de ce pays est définitivement compromis. Peut-on rester fidèle à un régime et à un pays qui vous envoie des obus ? Au départ, favorables à une simple autonomie par rapport à Kiev et nullement extrémistes, les populations sont scandalisées par le comportement des troupes ukrainiennes qui sont, en réalité, les véritables ”terroristes” et qui bombardent même les écoles. On notera la scandaleuse discrétion des ONG et autres associations humanitaires internationales (on sait qui les oriente) sur le sort tragique des populations ukrainiennes de l’est. On notera aussi que les médias occidentaux, pour excuser ces massacres, parlent de ”frappes collatérales”, de bavures involontaires en sorte.

Est-ce l’armée russe qui tue des civils ? En 1999, était-ce l’aviation russe qui bombardait Belgrade et les villages de Serbie ? Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, en Europe, (sans parler des autres régions du monde) d’où proviennent les opérations militaires ?    

Dans cette affaire, où le gouvernement ukrainien viole allègrement la Charte de l’ONU, on remarquera le silence de cette dernière. Elle s’explique par la position du secrétaire général, le Coréen Ban Ki-moon, créature des Américains. Pour dire les choses clairement, ce n’est pas M. Poutine mais l’actuel gouvernement ukrainien, issu d’un coup d’État habilement maquillé sous le rimel de la ”démocratie”, qui tombe sous le coup du droit pénal international. MM. Porochenko et Iatseniouk, tout comme M. Milosevic jadis, pourraient parfaitement être inculpés de crimes de guerre auprès du Tribunal international de La Haye. Qui pensera à porter plainte ? C’est juridiquement possible. Il faut le faire.

La France molle et l’Allemagne soumise

 François Hollande, éternellement indécis, ne sait pas sur quel pied danser. D’un côté il veut calmer le jeu et apaiser la Russie, conscient de la catastrophe que représente pour la France le report aux calendes grecques de la livraison des BPC Vladivostok et Sébastopol. De l’autre, il n’ose pas désobéir aux pressions antirusses de l’UE et de Washington pour le blocus et les sanctions, au mépris de la souveraineté de la France. Au contraire, Mme Merkel a durci (contrairement à l’intérêt économique de l’Allemagne) sa position contre Moscou, évidemment sous double pression américaine et polonaise. Hollande qui n’a, en cette matière comme dans aucune autre, pas la moindre stratégie et qui se contente de l’attentisme mou, a déclaré, au cours de sa récente visite au Kazakhstan, s’adressant implicitement à Poutine : « nous devons essayer d’engager un processus de désescalade, d’abord verbal, ensuite des mouvements qui se produisent en Ukraine ». Mais c’est au gouvernement ukrainien qu’il devrait dire cela, seul responsable de l’”escalade” et qui a violé le protocole de Minsk de septembre 2014 d’arrêt des combats ! 

En rentrant d’Asie centrale, le 7 décembre, Hollande a brièvement rencontré Poutine à l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou. Ce dernier a été d’une extrême amabilité et il compte sur la France pour désamorcer la tension et faire lever les sanctions. Malheureusement, Angela Merkel, de manière irresponsable, depuis le G20 de Brisbane agit comme si, sur injonction du Department of State, elle voulait continuer de provoquer la Russie et d’entretenir cette ”nouvelle guerre froide”, calamité pour l’Europe et uniquement profitable aux USA et à la Chine. Dans une interview à Die Welt am Sonntag, elle vient d’accuser Moscou  de « déstabiliser l’Europe de l’est », notamment, en plus de l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie. Pures inventions auxquelles s’ajoute cette déclaration qui laisse pantois : elle s’inquiète des « tentatives de la Russie pour accroître son influence dans les Balkans ».

Donc la Russie, pays européen, n’est pas autorisée à exercer une influence en Europe ? Même auprès des slavo-orthodoxes ? Les USA, eux, – et la Chancelière ne s’en inquiète pas – sont parfaitement autorisés non seulement à ”exercer une influence” en Europe mais à imposer une domination voyante et directe, qui passe par les bombes (Serbie), les traités inégaux, l’interventionnisme financier ou militaire (Pays baltes, Pologne, Géorgie, Ukraine), le lobbying agressif et les pressions les plus diverses. Mme Merkel retrouve ce tropisme allemand de la soumission à Washington avec lequel Schroeder avait voulu rompre. Elle reprend la fable de l’”impérialisme russe”. Franchissant un pas supplémentaire dans la provocation antirusse, le député européen polonais Iachek Sarius Volski a appelé le gouvernement français à livrer les BPC ”Mistral” à la marine ukrainienne ! 

Quoi qu’il en soit, une plainte pour crimes de guerre auprès du TPI  contre les responsables du gouvernement de Kiev doit être envisagée par les victimes et les instances habilitées. On verra bien si elle est reçue et cela ferait avancer les choses et bouger les lignes.

Note:

(1) À propos de la Crimée, terre russe qui est revenue à la Fédération de Russie sans violence militaire et à la suite d’un référendum : comparons avec le nord de l’île de Chypre, envahie militairement par la Turquie et annexée. Cela n’a donné lieu à aucun scandale international. Au contraire, on a continué à négocier pour l’entrée de la Turquie dans l’UE, qui occupe un de ses États membres ! Deux poids, deux mesures.    

jeudi, 11 décembre 2014

Un «message» des États-Unis à la France, à la manière du «Parrain»

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Un «message» des États-Unis à la France, à la manière du «Parrain»

Pleins feux sur Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Élysée


Chronique de Richard Le Hir
Ex: http://www.vigile.net

Dans mes deux articles précédents, « Un accident bizarre qui en rappelle un autre » et « Un embarras TOTAL », j’ai souligné les ressemblances entre les circonstances de la disparition d’Enrico Mattei, le PDG de la pétrolière nationale italienne ENI au début des années 1960, et celle de Christophe de Margerie, le PDG de TOTAL, survenue il y a un peu plus d’un mois à l’aéroport Vnoukovo de Moscou.

J’ai également démontré que les États-Unis étaient à l’origine de la première, et qu’il existait d’excellentes raisons de croire qu’ils étaient aussi à l’origine de la seconde. En effet, autant Mattei que de Margerie constituaient des menaces claires à leurs intérêts pétroliers et financiers, en plus de défier ouvertement leur hégémonie mondiale, et la menace posée par de Margerie était sans doute encore beaucoup plus existentielle que celle qu’avait posée Mattei, comme nous allons le voir un peu plus bas.

Mon intérêt pour cette affaire s’explique à la fois par les connaissances que j’ai acquises au cours de ma carrière au service de deux grandes multinationales du pétrole, ESSO (maintenant connue sous le nom d’Exxon Mobil), et Texaco (aujourd’hui intégrée à Chevron), et par celui que j’ai développé pour l’Empire Desmarais, à la tête du grand conglomérat financier canadien Power Corporation, associé au groupe belge Frère, les deux étant d’importants actionnaires de TOTAL par le truchement d’une structure suisse de coparticipation, Pargesa SA, constituée par leurs soins.

Au Québec, comme j’ai eu l’occasion de le démontrer dans deux ouvrages récents, Desmarais : la Dépossession tranquille, et Henri-Paul Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt parus respectivement à Montréal aux Éditions Michel Brûlé en 2012 et 2014, les visées de l’Empire Desmarais sur ces principaux leviers de développement que sont Hydro-Québec et la Caisse de dépôt et de placement sont carrément prédatrices et spoliatrices.

L’intérêt soulevé par mon second article (repris sur plus d’une vingtaine de sites dont vous trouverez les liens à la fin de celui-ci), et notamment en Europe, m’a convaincu de pousser plus loin mon enquête, en m’intéressant non pas tant aux circonstances de l’accident/attentat – aucun nouvel élément n’a été rapporté depuis deux ou trois semaines - qu’à la conjoncture géopolitique internationale dans laquelle il est survenu, à la place qu’y occupe le pétrole, au rôle qu’y joue TOTAL, et à celui qu’y jouait son PDG Christophe de Margerie jusqu’à son décès.

La conjoncture géopolitique actuelle est l’une des plus tendues depuis la fin de la guerre froide. Alors que les États-Unis croyaient être parvenus, au tournant des années 1990, avec la chute du mur de Berlin et la dislocation de l’URSS, à asseoir leur domination sur le monde, les voici aux prises avec une concurrence nouvelle animée non plus par la recherche d’une confrontation entre deux idéologies (capitalisme et communisme), mais plutôt par la vision pluripolaire des puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) réunies dans le BRICS, et opposées à toute forme d’inféodation, politique, économique ou culturelle.

À cette menace politique se rajoute le spectre d’un important déclin économique qui ne ferait qu’amplifier la première. En effet, s’étant rendus compte au début des années 1980 que leur structure de coûts de production était de moins en moins concurrentielle, les États-Unis poursuivent depuis lors une politique de libéralisation systématique des échanges commerciaux internationaux dont les effets les plus pervers ont été la désindustrialisation de leur économie et un appauvrissement collectif qui se manifeste dans la disparition rapide de leur classe moyenne.

Les bénéfices escomptés de la financiarisation de leur économie ne sont pas au rendez-vous. Non seulement alimente-t-elle une multiplication de bulles spéculatives qui finissent toutes par éclater éventuellement, mais il n’existe aucun mécanisme de redistribution de la maigre richesse qu’elle crée, et le fossé des inégalités sociales en train de se creuser constitue une menace sérieuse à leur stabilité politique à moyen et long terme.

L’absence de croissance économique réelle se reflète dans leur degré d’endettement qui se situe désormais parmi les pires du monde développé, et ils sont de plus en plus tentés par des aventures militaires hasardeuses dont ils pensent qu’ils pourraient sortir à la fois vainqueurs sur le plan politique, et renforcés sur le plan économique.
Leur situation se complique dès qu’on y introduit la donnée pétrole dont ils ont longtemps contrôlé le marché.

Au début des années 1970, contraints par l’essoufflement budgétaire causé par leur engagement au Vietnam de renoncer à l’obligation qu’ils avaient acceptée, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, de garantir la convertibilité de leur dollar en or au taux fixe de 35 $ l’once dans le but de relancer l’économie internationale qu’ils étaient bien placés pour dominer, et désireux d’asseoir leur hégémonie économique sur des bases encore plus solides, ils concluent une entente avec la monarchie régnante en Arabie Saoudite en vertu de laquelle celle-ci, devenue le plus important producteur de pétrole, s’engagera à exiger le paiement de toutes ses livraisons en dollars US, en contrepartie d’une garantie par les États-Unis de la défendre contre toute agression militaire.

C’est le début du règne du pétrodollar. L’or noir se substitue très rapidement à l’or métal comme référence dans toutes les transactions internationales, et les deux parties à cette entente vont en profiter immensément pendant une quarantaine d’années.

Au cours de la dernière année, certains événements sont survenus, certains connus, d’autres non, qui ont amené l’Arabie Saoudite à remettre en question son soutien jusque là indéfectible aux États-Unis et au dollar US. Le résultat se reflète ces jours-ci dans la baisse du cours du pétrole. Au moment d’écrire ces lignes, il a perdu près de 40 % de sa valeur depuis juin dernier. Vendredi, et, aujourd’hui le cours du WTI est passé sous la barre des 65 $ $ US alors que le Brent se situe légèrement au-dessus de 70 $.

Un analyste américain allait même jusqu’à prédire ces jours derniers qu’il pourrait même descendre jusqu’à 35 $ l’an prochain si les pays membres de l’OPEP ne parvenaient pas à s’entendre sur une réduction de leurs quotas de production.

Combinés à la remise en question du statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale depuis quelques années et aux gestes concrets posés en ce sens par la Russie, la Chine, l’Iran, et quelques autres depuis un an, il est clair que ces événements marquent pour les États-Unis le commencement de la fin de leur hégémonie mondiale. Ils ont toutefois tellement à y perdre qu’ils vont tenter par tous les moyens de maintenir leur emprise, et l’Affaire de Margerie constitue une bonne indication des moyens qu’ils sont prêts à prendre pour éviter le sort qui les attend.

En effet, de Margerie était le PDG de TOTAL, seule entreprise non américaine avec BP à figurer au nombre des « majors » de l’industrie. BP est une entreprise britannique qui a perdu le peu d’indépendance qui lui restait dans la foulée de l’explosion survenue à l’été 2010 sur la plate-forme Deep Horizon dans le Golfe du Mexique, et de la catastrophe environnementale qui s’est ensuivie. Sous haute surveillance des autorités américaines en raison de l’importance des dommages encore non liquidés, l’entreprise est désormais dirigée par un Américain.

En raison de son histoire très complexe et des fusions dont elle est issue, TOTAL fait bande à part. Très tôt, elle a été présente au Moyen-Orient, notamment en Irak, en Afrique du Nord, et en Afrique Équatoriale. Très tôt, l’intérêt stratégique qu’elle revêt pour la France l’a amené à développer un réseau parallèle de renseignement qui a très bien servi les intérêts de la France, ce qui l’a mise à l’abri des remontrances de l’État lorsqu’elle s’engageait dans des coups fourrés, comme ce fut le cas en Iran, en Irak et en Libye au cours des dernières années.

 

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Ainsi, on apprenait encore ces derniers jours que TOTAL avait accepté de verser 400 millions $ US en guise de pénalité pour avoir enfreint l’embargo des États-Unis contre l’Iran au début des années 2000, au détriment de l’américaine Conoco. Voici comment Libération présentait les faits dans son édition du 26 novembre :

Total sera jugé pour « corruption » en marge de contrats en Iran

Le groupe français Total sera jugé en correctionnelle pour « corruption d’agents publics étrangers » en marge de contrats pétroliers et gaziers conclus en Iran dans les années 1990.

Son ancien PDG, Christophe de Margerie, avait également été renvoyé pour ce même chef le 15 octobre, a indiqué mardi à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information de Charlie Hebdo. Mais les poursuites le concernant se sont terminées avec son décès quelques jours plus tard à Moscou.

Cette enquête ancienne porte sur un peu plus de 30 millions de dollars qui auraient été versés à partir d’octobre 2000 en marge de deux contrats du géant français en lien avec l’Iran dans les années 1990, sur fond d’embargo américain.

Le principal contrat, d’une valeur de 2 milliards de dollars, avait été conclu le 28 septembre 1997 avec la société pétrolière nationale iranienne NIOC et concernait l’exploitation - par une coentreprise réunissant Total, le russe Gazprom et le malaisien Petronas - d’une partie du champ gazier de South Pars au large de l’Iran, dans le Golfe. Washington avait menacé les pétroliers de sanctions pour ces investissements.

Le second contrat visé par l’enquête avait été conclu le 14 juillet 1997 entre Total et la société Baston Limited. Il était lié à un important accord conclu deux ans plus tôt, le 13 juillet 1995, pour l’exploitation des champs pétroliers iraniens de Sirri A et E, également dans le Golfe.

Total avait alors bénéficié du retrait de l’Américain Conoco, contraint de céder la place après que l’administration Clinton eut décrété un embargo total sur l’Iran.

Dans l’enquête ouverte en France fin 2006, Christophe de Margerie avait été mis en examen en 2007 par l’ancien juge d’instruction Philippe Courroye pour « corruption d’agents publics étrangers » et « abus de biens sociaux ». M. de Margerie était à l’époque des faits directeur pour le Moyen-Orient du géant français.

- « Réels problèmes juridiques » -

Les juges d’instruction ont finalement ordonné en octobre le renvoi en correctionnelle de Total et de Christophe de Margerie pour les faits de « corruption d’agents publics étrangers », selon la source. Ils n’ont pas retenu l’abus de biens sociaux contre le patron du groupe.

Christophe de Margerie a péri dans la nuit du 20 au 21 octobre quand son Falcon a percuté un chasse-neige au décollage à l’aéroport Vnoukovo de Moscou.

Deux intermédiaires iraniens sont également renvoyés pour complicité : l’homme d’affaires et lobbyiste Bijan Dadfar, qui travaillait pour Baston Limited, et Abbas Yazdi, un consultant pétrolier.

Interrogé sur cette affaire en juin 2013, alors que le parquet de Paris venait de requérir son renvoi et celui de Total, Christophe de Margerie avait réfuté les accusations de versement « de pots-de-vin » ou de « rétrocommissions » : « ce que nous avons fait dans les années 90 était effectivement conforme à la loi », avait-il déclaré au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.

Sollicité par l’AFP, l’avocat de Total, Me Daniel Soulez-Larivière, a estimé mardi que ce dossier posait « de réels problèmes juridiques ».

D’une part parce que les contrats sont antérieurs à l’entrée en vigueur en France en 2000 de la convention de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prohibant la corruption d’agents publics étrangers.

D’autre part parce que, visé par des poursuites aux Etats-Unis pour ces contrats, Total a accepté en 2013 de transiger pour clore la procédure, moyennant le versement de près de 400 millions de dollars. Or, selon la règle dite du « non bis in idem », nul ne peut être poursuivi ou puni plusieurs fois pour les mêmes faits, relève l’avocat.

Première entreprise de l’Hexagone par les bénéfices et deuxième par la capitalisation boursière, Total avait bénéficié en juillet 2013 d’une relaxe dans le procès « pétrole contre nourriture ». Mais le parquet a fait appel de cette décision.

L’invocation de la règle « non bis idem idem » paraît un argument bien faiblard à l’avocat québécois que je suis dans la mesure où les faits reprochés à TOTAL tombent sous le coup des lois de deux pays différents, qu’ils ne sont pas de même nature dans les deux pays, et qu’aux États-Unis, un règlement négocié est intervenu sans qu’un jugement de culpabilité n’ait été prononcé. Mais bon, je ne prétends pas connaître le droit français.

En ce qui concerne les faits survenus en Irak, il s’agit de malversations survenues entre 1996 et 2002 dans le cadre du programme humanitaire Pétrole contre nourriture mis sur pied par l’ONU dans la foulée de l’embargo du Conseil de sécurité contre l’Irak . Voici comment Le Figaro rapportait les faits le 2 août 2011 :

« Pétrole contre nourriture » : Pasqua et Total seront jugés

En dépit du non-lieu requis par le parquet de Paris, le juge d’instruction a décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel le groupe pétrolier et 19 personnes, dont son PDG Christophe de Margerie et l’ancien ministre de l’Intérieur.

L’affaire « pétrole contre nourriture », dans laquelle sont impliquées plusieurs personnalités françaises, vient de connaître un rebondissement spectaculaire. Alors que le parquet de Paris avait requis par deux fois, en 2009 puis en 2010, un non-lieu, le juge Serge Tournaire a pris la décision de renvoyer devant le tribunal correctionnel 19 personnes, dont l’ancien ministre Charles Pasqua et l’actuel PDG de Total Christophe de Margerie. La société Total sera également jugée en tant que personne morale.

Cette décision de justice, prise le 28 juillet, a été révélée par Charlie Hebdo avant d’être confirmée mardi par une source judiciaire. Le parquet n’ayant pas fait appel de la décision dans les cinq jours qui ont suivi l’ordonnance du juge, le procès est inévitable. Il ne devrait toutefois pas se tenir avant 2012.

Les accusés sont soupçonnés de malversations dans le cadre du programme « Pétrole contre nourriture ». Ce dispositif, mis en place par l’ONU entre 1996 et 2002 a permis au régime de Saddam Hussein, alors soumis à un embargo du Conseil de sécurité, de vendre son or noir en échange de denrées alimentaires et de médicaments.

Pasqua accusé de corruption et de trafic d’influence

La justice soupçonne les dirigeants de Total d’avoir mis en place un système de commissions occultes afin de bénéficier de marchés pétroliers et d’avoir contourné l’embargo en achetant des barils de pétrole irakien via des sociétés écrans. La société est ainsi poursuivie pour corruption d’agents publics étrangers, recel de trafic d’influence et complicité de trafic d’influence. Son PDG actuel, Christophe de Margerie, est renvoyé pour complicité d’abus de biens sociaux. « Nous sommes confiants dans l’issue du procès et sur le fait qu’il sera établi que Total ne peut se voir reprocher les faits cités », a réagi le groupe pétrolier.

Les autres personnalités françaises impliquées auraient touché leurs commissions sous forme d’allocations de barils de pétrole. Deux anciens diplomates de haut-rang seront ainsi traduits pour corruption : Jean-Bernard Mérimée, ambassadeur de France à l’ONU de 1991 à 1995, et Serge Boidevaix, ancien secrétaire général du Quai d’Orsay. Charles Pasqua devra lui se défendre des accusations de corruption et de trafic d’influence pour des faits commis entre 1996 et 2002.

« C’est tout à fait une surprise, et une mauvaise surprise » a immédiatement commenté sur France Info son avocat, Me Léon-Lef Forster. Ce dernier s’est étonné que le juge, qui a repris en 2010 une enquête ouverte en 2002, ait pris sa décision sans même avoir « pris la peine d’interroger (son) client ». Il dit toutefois n’avoir « aucune inquiétude » quant à l’issue du procès.

Dans le volet français de l’affaire, aucune mention du fait que le programme « Pétrole contre nourriture » des Nations Unies était administré par un canadien du nom de Maurice Strong qui se trouve à être un ancien PDG de Power Corporation, l’entreprise de l’Empire Desmarais associé au belge Albert Frère dans la structure de droit suisse qui détient leurs actions dans TOTAL, et dont je parle abondamment dans mon article précédent, Un embarras TOTAL.

 

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Maurice Strong est aussi un ancien PDG de Petro Canada, de la Corporation de développement des Investissements du Canada et d’Hydro-Ontario. En 2005, alors qu’il occupe la fonction de secrétaire général associé des Nations Unies, il est accusé d’avoir reçu d’un dirigeant irakien un paiement de 1 million de dollars puisé à même le fonds pétrole contre nourriture. Il s’enfuit en Chine, à Pékin, où il dispose de solides appuis politiques. Il n’en est jamais revenu pour faire face aux accusations portées contre lui.

Au Canada, le scandale est vite étouffé vu les liens étroits de Strong avec l’ancien ministre des Finances et premier ministre Paul Martin, lui-même impliqué dans les affaires de Strong et repreneur d’une entreprise que lui a cédée Paul Desmarais. Ceux d’entre vous qui s’imaginent avoir tout vu en matière d’affaires politiques sordides sont invités à prendre connaissance des trois liens suivants : At the United Nations, the Curious Career of Maurice Strong Maurice Strong, et Abel Danger Brief Summary of the Last Six Years : Connecting the Power. Canada’s Power Corporation and Maurice Strong. Ils constateront que le Canada est loin d’être le paradis bénin qu’ils imaginent.

Ils constateront aussi que les affaires de TOTAL et de Strong sont liées, et que le lien entre les deux est l’actionnaire principal de TOTAL, le tandem Desmarais/Frère.
Évidemment, lorsqu’on ajoute à ces deux affaires celle de la Libye que j’ai racontée dans mon article précédent, on comprend que les États-Unis aient pu commencer à s’inquiéter de ce qu’ils percevaient de plus en plus comme une agression contre leurs intérêts par un acteur majeur de l’industrie pétrolière mondiale qu’ils avaient jusque-là eu la naïveté de prendre pour un allié.

En effet, non seulement TOTAL est-elle une entreprise française, donc en principe amie, mais en plus, son conseil d’administration compte des personnes très proches des plus hautes sphères du monde des affaires et de la politique aux États-Unis.

À ce stade-ci, il est important de préciser que le degré de contrôle du tandem Desmarais/Frère sur TOTAL est beaucoup plus important que ne le suggère leur 3,2 % des actions de l’entreprise. Pour établir le degré de leur emprise, il faut examiner les affaires de la Power Corporation de l’Empire Desmarais et du Groupe Bruxelles-Lambert du belge Albert Frère.

Pour ne s’en tenir qu’à celles de Power Corporation, on constate que celle-ci a près de 500 milliards $ US d’actifs sous gestion par l’entremise surtout de sa filiale, la Financière Power, dans laquelle on retrouve des compagnies d’assurance et des fonds de placement au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Extrême-Orient. Il est dans la nature des activités de ces entreprises de se constituer d’importants portefeuilles de titres, et il va de soi que chacune d’entre elle détient un important paquet d’actions de TOTAL.

On voit donc que l’influence du tandem Desmarais/Frère dans TOTAL se trouve démultipliée par la quantité d’actions détenue dans celle-ci par les filiales de la Financière Power et le Groupe Bruxelles-Lambert. Et il faut ajouter à cela l’influence qu’ils peuvent détenir en vertu de conventions expresses ou tacites avec d’autres actionnaires ou regroupement d’actionnaires de TOTAL, du genre échange de bons procédés.

Dans ce contexte, c’est avec la plus grande surprise que l’on découvre aujourd’hui sur le site francophone de l’agence de presse russe RIA-Novosti les deux articles suivants :

Total, partenaire prioritaire de la Russie (Poutine)

Le groupe français Total est un partenaire prioritaire de la Russie, et le décès de son PDG Christophe de Margerie est une perte importante pour le pays, a déclaré vendredi le président russe Vladimir Poutine.
"Total est notre partenaire prioritaire depuis de nombreuses années. Nous pleurons avec vous le décès de notre ami, M. de Margerie. Il s’agit d’une lourde perte", a indiqué M. Poutine lors d’une rencontre avec les responsables du groupe français.
Christophe de Margerie est mort dans la nuit du 21 octobre à Moscou dans un accident d’avion à l’aéroport de Vnoukovo.

Deux choses à noter. Premièrement, l’essentiel du message se trouve dans la photo. Et deuxièmement, la rencontre a eu lieu à Sotchi, ville des derniers jeux olympiques. La sécurité de l’aéroport est à toute épreuve... On ne fera pas exprès pour répéter une deuxième fois la même erreur...

 

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Le second article est encore plus surprenant lorsqu’on connaît les liens de Nicolas Sarkozy avec les pouvoirs américains :

Sarkozy : vouloir la confrontation entre l’Europe et la Russie est une folie

Vouloir la confrontation entre l’Europe et la Russie est une folie, a déclaré jeudi l’ex-président français Nicolas Sarkozy lors de son dernier meeting de campagne pour le premier tour de l’élection à la tête de l’UMP à Nîmes, lit-on vendredi sur son site.
"Nous avons voulu l’Europe pour qu’elle soit, dans le monde, un facteur de paix. Nous n’avons pas voulu l’Europe pour qu’elle ressuscite la guerre froide. Vouloir la confrontation entre l’Europe et la Russie est une folie (…). Comment a-t-on pu espérer résoudre la crise ukrainienne sans discuter avec la Russie ?", a demandé M.Sarkozy dans son discours.

Par ailleurs, l’ancien chef de l’Etat français s’est violemment indigné à propos du non-respect du contrat de la France envers la Russie, estimant que Paris devait "honorer sa parole" et livrer les deux navires Mistral à Moscou.

Bien sûr, Sarkozy ne parle plus au nom de la France, et ses paroles n’ont pas l’autorité de celle d’un chef d’État. Mais il se trouve quand même à répéter ce que disaient récemment Henry Kissinger, le très prestigieux ancien chef de la diplomatie des États Unis, et Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président de l’URSS. Et est-ce un hasard si Nicolas Sarkozy est aussi très proche des Desmarais et d’Albert Frère ? Quand le hasard fait trop bien les choses, c’est qu’il n’y a pas de hasard, mais bien plutôt une opération planifiée en bonne et due forme.

Nous sommes donc bel et bien en face d’un défi lancé par TOTAL et ses actionnaires à la position des États-Unis. La question qui se pose est de savoir quelle est la position de l’État français dans cette affaire, et elle se pose d’autant plus que TOTAL, sans être une société d’État est une des plus grandes entreprises et que l’État se trouve assurément dans son capital, soit directement, soit par l’entremise d’une institution comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Pour comprendre la continuité dans l’action de TOTAL, il est essentiel de connaître le réseau d’influence que de Margerie était parvenu à se tisser au fil de sa carrière. Voici un article paru en 2007dans une publication économique française, L’Expansion, qui jette en outre un éclairage extraordinaire sur la crise actuelle et le rôle qu’y joue le pétrole :

Les réseaux de Christophe de Margerie

Atypique, le nouveau patron de Total l’est jusque dans ses relations, où le " terrain " compte plus que l’establishment.

Ballet de voitures officielles au Quai d’Orsay, le 8 mars. Ce matin-là, les ambassadeurs étrangers sont venus écouter un orateur inhabituel, Christophe de Margerie. Loin des flashs, le nouveau patron de Total, intronisé le 13 février, parle pétrole à ses Excellences. Et renforce ses liens avec la communauté diplomatique.

SES APPUIS PATRONAUX
Albert Frère
Gérard Mestrallet
Anne Lauvergeon

Si l’actionnaire belge de Total aime le naturel de Christophe de Margerie, le PDG de Suez apprécie surtout son anticonformisme. Les liens du patron de Total avec la dirigeante d’Areva sont aussi de bon augure, alors que le pétrolier n’a jamais caché son intérêt pour la filière nucléaire.

Voilà le style Margerie : des réseaux informels tissés au fil des années, bien loin du très sélect Club des cent et autres Siècle, qu’il fréquente peu. " Il n’est pas un adepte des grands dîners parisiens, déclare Jean-Pierre Jouyet, cousin par alliance et chef du service de l’Inspection des finances. Son point fort, c’est le terrain. " Normal, c’est là que " Big Moustache ", comme on le surnomme dans le Groupe Total, a bâti sa carrière. Notamment au Moyen-Orient, qu’il a parcouru pendant des années, prenant même en 1995 la responsabilité de cette zone. " Du Koweït à Dubaï, il connaît tout le monde, témoigne son amie Randa Takieddine, journaliste au quotidien saoudien Al-Hayat. Les Arabes aiment son sens de l’humour, il a su gagner leur confiance. "

SES CONSEILLERS
Jean Veil
Jean-Marc Forneri
Hubert Védrine

L’avocat de Christophe de Margerie n’est pas un intime, mais il dîne régulièrement chez lui, dans son appartement parisien, tout comme Jean-Marc Forneri, banquier d’affaires et ami. Les rapports sont plus professionnels avec l’ancien chef de la diplomatie française, dont le patron de Total apprécie beaucoup les conseils géopolitiques.

Et nouer de vraies amitiés. Comme celle qui le lie à Abdallah ben Hamad al-Attiyah, ministre de l’Energie du Qatar. Quant à Abdallah Jumaa, président de la société d’Etat saoudienne Aramco, il ne passe jamais par Paris sans saluer " l’Oriental ". En Arabie saoudite, Margerie fréquente le prince Saoud al-Fayçal, le ministre des Affaires étrangères, et Ali al-Naimi, le ministre du Pétrole. " Lorsqu’il se rend dans les Emirats et au Koweït, Christophe de Margerie est reçu dans les majlis, les audiences privées accordées par les princes arabes ", commente son ami Jean-Marc Forneri, banquier d’affaires. Les deux hommes se sont connus en 1999. Christophe de Margerie venait d’être nommé patron de l’exploration-production de Total, Jean-Marc Forneri conseillait Petrofina - absorbé par Total la même année. " Déjà, à l’époque, il était à part dans l’univers Total, se souvient-il. Christophe n’est pas ingénieur, il est diplômé d’une école de commerce, l’Escp-EAP. Il a de l’humour, ce qui est rare dans ce milieu. " Fin portraitiste, Christophe de Margerie adore croquer ses victimes en quelques traits acérés. Sa parodie du ministre de l’Economie, Thierry Breton, cherchant à se recaser à la direction de Total, est, selon un proche, " savoureuse ".

 

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SES LIENS MOYEN-ORIENTAUX
Abdallah ben Hamad al-Attiyah
Saoud al-Fayçal
Abdallah Jumaa

Ami avec le ministre de l’Energie du Qatar, le n° 1 de Total estime le ministre des Affaires étrangères saoudien et le président d’Aramco.

Des rapports distants avec le monde politique

Christophe de Margerie est un patron atypique. Pourrait-il en être autrement quand on descend d’une telle lignée ? Le père vient d’une famille d’ambassadeurs, la mère, Colette, est la fille de Pierre Taittinger, fondateur d’un empire qui mêlait hôtels de luxe (Crillon), champagnes (Taittinger) et marques prestigieuses (Baccarat). " Nous avons longtemps espéré que Christophe dirige le groupe, raconte Pierre-Christian Taittinger, son oncle, maire du XVIe arrondissement de Paris. Il était le seul à avoir l’aval de toute la famille. " Mais Christophe préfère l’or noir à l’or fin. Une décision lourde de conséquences. " Son refus a, en partie, entraîné la vente de nos actifs en 2005 ", lâche l’oncle qui garde des liens " privilégiés " avec son neveu. " Je l’aide quand il a besoin d’informations sur un homme politique. " Précieux pour le patron de Total, qui entretient des rapports distants avec l’establishment. " Il ne grenouille pas dans les cercles parisiens, explique sa cousine Brigitte Taittinger, PDG des parfums Annick Goutal. Je n’ai jamais vu un politicien dîner chez lui. " A droite, on le dit en bons termes avec Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin, qui, lorsqu’il était Premier ministre, appréciait ses topos sur l’énergie.

SES RELATIONS POLITIQUES
Jean-Pierre Jouyet
Jean-Pierre Raffarin
Dominique de Villepin

L’ex-directeur du cabinet de Jacques Delors et les deux Premiers ministres de Jacques Chirac font partie de ses rares connexions politiques.

Et lui, qui le conseille ? S’il fallait n’en citer qu’un, ce serait Hubert Védrine, l’ancien chef de la diplomatie sous Jospin reconverti dans le conseil, avec qui Margerie partage une certaine vision de la France, éloignée du déclinisme ambiant. " Il est soucieux de l’intérêt national ", ajoute Védrine. " Je l’ai vu rabrouer un diplomate français qui raillait le gouvernement. Il trouvait inadmissible que l’on dise du mal de son pays devant des étrangers ", se souvient Randa Takieddine. Pour défendre ses intérêts, Christophe de Margerie a choisi Jean Veil, le fils de Simone. " Nos deux mères ont des relations amicales ", souligne l’avocat, dont l’associé Emmanuel Rosenfeld gère les deux récentes mises en examen du dirigeant de Total, soupçonné d’abus de biens sociaux et de corruption d’agents publics étrangers en Irak dans le cadre de l’affaire " Pétrole contre nourriture " et en Iran dans le dossier du gaz offshore.

SON CLAN FAMILIAL
Brigitte Taittinger
Colette de Margerie
Pierre-Christian Taittinger

Sacrée, la famille ! Il est très proche de sa cousine et de sa mère, de précieux conseil, tout comme son oncle, maire du xvie arrondissement.

Des lézardes supplémentaires dans l’image du Groupe Total, après la catastrophe AZF, l’affaire du travail forcé en Birmanie et le naufrage de l’Erika. " Il va devoir travailler sur la communication du groupe ", insiste un proche. Il pourra demander conseil à Anne Lauvergeon, qui, avec Albert Frère et Gérard Mestrallet, est l’une des personnalités du business que Margerie apprécie le plus. Lorsqu’elle est arrivée à la tête d’Areva, l’ancienne sherpa de Mitterrand a mis à mal la culture du secret qui régnait parmi les " nucléocrates " et fait connaître le monde de l’atome au grand public. Avec un succès qui n’a pas échappé à Big Moustache.

Christophe de Margerie en 5 dates
- 1974 : entrée dans le Groupe Total, à la direction financière
- 1995 : prend la tête de Total-Moyen-Orient
- 1999 : devient patron de la branche exploration-production
- 2006 : mis en examen dans l’affaire " Pétrole contre nourriture "
- 2007 : devient directeur général du groupe pétrolier

Vous aurez noté au passage le nom de Gérard Mestrallet, l’actuel PDG du groupe GDF-Suez et de Suez Environnement dans lesquels le tandem Desmarais/Frère détient également des participations. Ce qui est beaucoup moins connu est qu’il siège au conseil d’administration de Pargesa SA (dont il a été question plus haut), comme en fait foi le rapport annuel de cette entreprise pour l’année 2013, et qu’il siège au bureau des gouverneurs du Forum international des Amériques qu’organise chaque année à Montréal l’Empire Desmarais.

Il s’agit donc bel et bien d’un défi à la position des États-Unis lancée par TOTAL et ses actionnaires, dont le tandem Desmarais/Frère. La question qui se pose est de savoir quelle est la position de l’État français dans cette affaire, et elle se pose d’autant plus que TOTAL, sans être une société d’État est une des plus grandes entreprises françaises et que l’État se trouve dans son capital, soit directement, soit par l’entremise d’une institution comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ou l’une de ses filiales.

Jean Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Élysée

 
De plus, le secrétaire général actuel de l’Élysée, Jean-Pierre Jouyet qui, s’il est un ami de longue date de François Hollande, était aussi le cousin par alliance de Christophe de Margerie, comme nous l’apprenait Le Figaro dans un article paru dans la foulée de l’accident/attentat de Moscou, dont voici un extrait très éclairant :

La galaxie politique de Christophe de Margerie

Au plus haut niveau de l’État, l’ancien patron du groupe pétrolier était particulièrement proche de François Hollande. Beaucoup plus qu’il ne l’a jamais été de Nicolas Sarkozy. Christophe de Margerie fut notamment le témoin du mariage de sa cousine, Brigitte Taittinger, avec Jean-Pierre Jouyet, l’actuel secrétaire général de l’Élysée, au côté de l’actuel chef de l’État. Une proximité entre les deux hommes confirmée mardi par le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a rappelé que François Hollande et lui-même le connaissaient dans leur « vie privée ». Jean-Pierre Jouyet, devenu de fait le cousin par alliance de Christophe de Margerie, a pour sa part qualifié la relation entre le grand patron et François Hollande de « très conviviale et amicale ».

Avant d’occuper ses fonctions actuelles, Jean-Pierre Jouyet a présidé aux destinées de la CDC et de l’Autorité des marchés financiers (AMF). C’est ainsi qu’il a fait connaissance avec le tandem Desmarais/Frère, comme nous le révèlent les dessous des nombreuses actions en justice entreprises en France et en Belgique par l’homme d’affaires français Jean-Marie Kuhn qui invoque des irrégularités dans la vente de la chaîne de restauration rapide Quick par Albert Frère à une filiale de la CDC qui aurait, sur ordre de l’État français, payé Quick largement au-dessus de sa valeur, versant 800 millions d’euros à M. Frère pour une entreprise évaluée en 2004 à quelque 300 millions d’euros.

Dans une requête au Conseil d’État, le plus haut tribunal français, introduite en août 2012 pour obtenir l’annulation de la nomination de Jean-Pierre Jouyet à la tête de la CDC, dont vous trouverez le texte complet sur Vigile, Jean-Marie Kuhn décrit le stratagème et explique les liens entre Jouyet et le tandem Desmarais/Frère avec un luxe de détails peu flatteur pour les intéressés. Le fait que cette requête ait été jugée irrecevable pour des motifs purement techniques n’enlève rien à l’intérêt des faits et à la lumière qu’ils se trouvent à jeter sur les agissements douteux, et c’est bien peu dire, de nos « élites » économiques et politiques, au Québec comme en France.

En faisant les recoupements nécessaires, des observateurs plus familiers que moi avec les arcanes de la politique française parviendraient certainement à établir un lien entre cette affaire et le fameux déjeuner récent entre Jean-Pierre Jouyet, François Fillon et Antoine Gosset-Grainville.

En effet, le parcours du dernier est très instructif. Voici en effet le résumé qu’en fait Wikipédia :

Antoine Gosset-Grainville

En 1993, à sa sortie de l’Ena, Antoine Gosset-Grainville débute sa carrière à l’Inspection générale des Finances, avant de prendre les fonctions de secrétaire général adjoint du Comité monétaire européen en 1997, puis du comité économique et financier de l’Union européenne à Bruxelles. En 1999, il rejoint le cabinet de Pascal Lamy, commissaire européen chargé du commerce, comme conseiller pour les affaires économiques, monétaires et industrielles.

Avocat aux barreaux de Paris et Bruxelles, il devient en 2002 associé au cabinet Gide Loyrette Nouel, dont il dirige le bureau de Bruxelles jusqu’en 2007.

Il est de 1995 à 2007 coordonnateur de la direction d’études de questions européennes à l’IEP de Paris.

Antoine Gosset-Grainville est appelé comme directeur adjoint de cabinet auprès de François Fillon qui est nommé Premier ministre en mai 2007.

Il quitte Matignon en mars 2010 pour la Caisse des dépôts et consignations dont il devient directeur général adjoint, chargé du pilotage des finances, de la stratégie, des participations et de l’international (1er mai 2010).

À la suite de la décision de Nicolas Sarkozy de reporter la nomination du directeur général de la Caisse des dépôts après l’élection présidentielle de 2012, Antoine Gosset-Grainville a assuré la direction générale par intérim de l’institution du 8 mars au 18 juillet 2012, date de la nomination de Jean-Pierre Jouyet comme directeur général. À ce titre, il a assuré la présidence du conseil d’administration du Fonds stratégique d’investissement (FSI).

En mars 2013, il fonde le cabinet BDGS spécialisé dans les opérations transactionnelles M&A avec trois associés : Antoine Bonnasse, Youssef Djehane et Jean-Emmanuel Skovron.

Les trois hommes ont prétendu ne pas avoir parlé de politique lors de ce fameux déjeuner dont les échos sont même parvenus au Québec. . On s’est gaussé d’eux. Mais si c’était vrai ? En examinant leur profil, on peut facilement comprendre qu’ils auraient tout aussi bien pu parler de l’évolution de certaines transactions auxquelles ils ont été associés. Et si c’est le cas, pourrait-il s’agir de transactions impliquant le tandem Desmarais/Frère ? Fillon et Gosset-Grainville n’ont-ils pas planché ensemble sur le dossier GDF-Suez en 2007 dans des négociations impliquant Albert Frère et Gérard Mestrallet ?

L’écheveau des intérêts publics et privés

Ce que cet embrouillamini démontre, c’est que l’État français, comme l’État québécois d’ailleurs, sert désormais de paravent commode à d’énormes magouilles concoctées par le tandem Desmarais/Frère, et qu’il n’y a plus moyen de déterminer la frontière entre les intérêts privés et les intérêts d’État. On en a eu un excellent exemple récemment lors de la visite du président Hollande au Canada. Il n’était rien d’autre que le commis-voyageur d’intérêts privés au premier rang desquels figurait très avantageusement ceux du tandem Desmarais-Frère, et c’est d’ailleurs de cette façon qu’il s’est comporté, au plus grand ravissement du gouvernement Harper.

La politique de la France ? Il n’en reste rien, comme le démontre l’incapacité de François Hollande à ordonner la livraison des Mistral à la Russie en exécution du contrat qu’elle a signé avec elle. Il est loin le temps où le Gal de Gaulle déclarait que « La politique de la France ne se décide pas à la corbeille » et retirait la France de l’OTAN.

Aujourd’hui, sous les pressions des États-Unis et avec la complicité complaisante de Nicolas Sarkozy et de ses élites, la France a réintégré l’OTAN et en est réduite à jouer les valets de service. Il ne lui reste plus la moindre marge de manœuvre, et elle est en train de perdre à une vitesse ahurissante toutes les caractéristiques qui l’ont différenciée dans l’histoire, comme je m’en rends compte à chaque fois que j’ai l’occasion de m’y rendre. Tant il est vrai, comme le disait encore de Gaulle, que « La France ne peut être la France sans la grandeur. »

Dans cette affaire, les États-Unis ont envoyé à la France un message à la manière du « Parrain », et la France n’est même plus en mesure de les dénoncer ou de leur retourner un message de son cru. Pire, le message en fera certainement réfléchir plus d’un, et François Hollande est peut-être même du nombre.

Pour parvenir à leurs fins, les États-Unis doivent absolument se débarrasser non pas de la Russie dont ils convoitent les richesses naturelles, notamment le pétrole et le gaz, mais de Poutine qu’ils voient comme le principal obstacle à leur dessein. L’opération ukrainienne devait avoir cet effet, mais rien ne fonctionne comme prévu. Poutine, s’il en a profité pour récupérer la Crimée au passage pour des raisons autant historiques que stratégiques, évite soigneusement de s’engager plus loin, et laisse les Ukrainiens de l’ouest et de l’est se déchirer entre eux. Quant aux sanctions commerciales, elles se sont retournées contre les pays européens,

Et à ce dernier égard, la situation va même empirer. Il faut comprendre que la baisse du rouble occasionnée par les sanctions actuelles et la baisse du cours du pétrole ne nuisent pas à la Russie, bien au contraire. Elles la forcent tout d’abord à produire davantage chez elle pour éviter d’être trop pénalisée par ses importations, et elles la rendent beaucoup plus concurrentielle à l’exportation. C’est le principe des dévaluations compétitives qui ont tant profité au développement de certaines économies européennes, et dont elles sont désormais privées par l’existence de l’euro.

Pour ajouter aux difficultés des États-Unis, l’Union Européenne, qu’ils espéraient modeler à leur image, fait eau de toutes parts et menace d’échapper à leur contrôle. L’opération ukrainienne visait donc également à ressouder son unité devant la menace d’un ennemi commun, et elle aurait pu facilement réussir dans le contexte d’une économie florissante.

Mais dans un contexte de crise économique, chacun est tenté de tirer dans le sens de ses intérêts, comme le cas des bâtiments porte-hélicoptères Mistral commandés à la France par la Russie le démontre éloquemment. C’est pourquoi les États-Unis devaient frapper fort, sachant trop bien qu’ il est d’autant plus tentant de demeurer sourd à l’appel de l’unité qu’on risque de perdre beaucoup à y répondre.

Quant à Christophe de Margerie, il est mort d’avoir vécu dangereusement, comme Enrico Mattei. Mais si l’on sait que Mattei n’a jamais eu d’autre souci que de bien servir les intérêts de l’Italie, on est beaucoup moins certain que de Margerie ait été au seul service des intérêts de la France. On a même d’abondantes preuves du contraire. L’homme, ou l’époque ?

Avocat, conseiller en gestion et ancien ministre du Gouvernement du Québec, Richard Le Hir est l’auteur de deux ouvrages récents sur les intérêts de l’Empire Desmarais publiés aux Éditions Michel Brûlé à Montréal :« Desmarais : La Dépossession tranquille », et « Henri-Paul Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt ».

Note de Vigile : Voici les adresses des sites européens, nord-américains et africains sur lesquels a été repris Un embarras TOTAL

http://reseauinternational.net/embarras-total/

http://www.vineyardsaker.fr/2014/11/20/affaire-de-margerie-qui-va-se-mettre-en-travers-de-la-machine-infernale-2eme-partie-un-embarras-total/

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article5293

http://tsimokagasikara.wordpress.com/2014/11/17/un-embarras-total/

http://www.mondialisation.ca/laffaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-davion-en-russie-un-embarras-total/5414754

http://www.alterinfo.net/Un-embarras-TOTAL_a108059.html

http://www.echsar.com/article-17620924-Un-embarras-TOTAL.html

http://cequelesmediasnenousdisentpas.over-blog.com/2014/11/l-affaire-de-margerie-un-embarras-total-richard-le-hir.html

http://www.wikups.fr/laffaire_de_margerie_un_embarras_total_richard_le_hir/e/425098

https://cyohueso.wordpress.com/2014/11/19/laffaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-davion-en-russie-un-embarras-total/

http://ohifront.wordpress.com/2014/11/20/laffaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-davion-en-russie-un-embarras-total/

http://lemondealenversblog.com/2014/11/20/accident-davion-le-deces-de-de-margerie-en-russie-est-un-embarras-total/http://www.wikistrike.com/2014/11/margerie-une-embarras-total.html

http://eluardroubaix.wordpress.com/2014/11/18/laffaire-de-margerie-un-embarras-totalement-inquietant/

http://fr.novorossia.today/au-coeur-de-l-actualit/un-embarras-total.html

http://ombre43.over-blog.com/2014/11/un-embarras-total.html

http://www.jacques-toutaux.pro/article-l-embarras-total-dans-l-affaire-de-margerie-125040143.html

http://scaruffi.blogspot.ca/2014/11/laffaire-de-margerie-mort-dans-un.html

http://pcfbassin.fr/component/content/article/93-politique-francaise/actualites-politique-francaise-2014/21614-l-affaire-de-margerie-un-embarras-total-les-interets-du-tandem-desmarais-frere-entre-l-enclume-et-le-marteau

http://www.soueich.info/2014/11/un-embarras-total.html

http://cpo-auvergne.fr/?p=770#more-770

http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/selon-les-russes-le-pdg-de-total-aurait-ete-assassine-par-la-cia-a113394068

http://www.internationalnews.fr/article-l-affaire-de-margerie-mort-dans-un-accident-d-avion-en-russie-un-embarras-total-125057335.html

http://mai68.org/spip/spip.php?article8208

http://www.lebonnetdespatriotes.net/lbdp/index.php/component/k2/item/1309-18112014-un-embarras-total

http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/selon-les-russes-le-pdg-de-total-aurait-ete-assassine-par-la-cia-a113394068

http://leblogdygrec.blogspot.ca/2014/11/laffaire-de-margerie-un-embarras-total.html

mercredi, 10 décembre 2014

Appel de personnalités allemandes : « Une autre guerre en Europe ? Pas en notre nom ! »

Appel de personnalités allemandes: «Une autre guerre en Europe? Pas en notre nom!»

par Pino Cabras

En Allemagne, d’anciens présidents, des artistes, des industriels lancent un puissant appel pour une politique de détente en Europe. Leurs collègues italiens [et français] se taisent.

En Allemagne, des dizaines d’intellectuels de premier plan, d’hommes politiques de diverses tendances, d’anciens présidents de la République, de journalistes, de responsables religieux de niveau mondial, etc. ont lancé un appel dramatique en faveur d’une détente de pour arrêter de diaboliser la Russie. Cet appel s’intitule « Une autre guerre en Europe ? Pas en notre nom ! »

Désormais, des pans entiers des classes dirigeantes allemandes voient se profiler le risque toujours plus grand d’une nouvelle guerre mondiale. Ils assistent effarés aux campagnes d’hystérie anti-russe dans les médias et font remarquer la soumission des gouvernants allemands et plus généralement européens qui, tel un troupeau allant au suicide, obéissent aveuglément aux mauvais bergers dirigés par les néocons de Washington. Les esprits les plus ouverts en Allemagne pointent du doigt la responsabilité primordiale des médias, infestés qu’ils sont par des éditorialistes et des commentateurs qui « diabolisent des nations entières, sans donner un crédit suffisant à leurs récits. » Ils rappellent les leçons dramatiques de l’Histoire, qui voient dans la Russie une puissance ayant une fonction dirigeante incontournable dans la vie politique européenne. Et même si d’éminentes personnalités allemandes appellent les classes dirigeantes russes au respect du droit international, leur doigt est clairement pointé vers cette tentative aussi folle que vouée à l’échec – la troisième après Napoléon et Staline – de dissocier la Russie de l’Europe. Ceux qui lancent cet avertissement sont des personnalités qui se sont toujours exprimées de façon modérée.

Nous avions traduit, voilà quelques mois, un superbe article de Gabor Steingart, le rédacteur en chef du plus important quotidien économique allemand, Handelsblatt, « L’Occident sur la mauvaise voie ». Nous avions saisi, au moment de sa publication, une inquiétude extrêmement répandue parmi les classes dirigeantes allemandes. L’appel que nous publions aujourd’hui confirme à quel point cette inquiétude est générale, depuis les artistes jusqu’aux capitaines d’industrie. Naturellement, les grands organes de presse italiens [et français] taisent tout cela de façon parfaitement honteuse.

Pour comprendre à quel point la République italienne [et française – NdT] est mal en point, il ne suffit pas de s’indigner au sujet du dernier scandale de sous-commissions à Rome [ou à Paris- NdT], c’est toujours la même histoire. Il faut surtout constater combien les (soi-disant) classes dirigeantes ignorent la portée et les implications de la crise que traverse actuellement l’Europe. Alors que la crème des crèmes des artistes, scientifiques, et hommes politiques allemands ressentent le besoin de s’informer sur cette nouvelle Guerre froide, et après en avoir compris la gravité et s’en être horrifié, lancent ce gigantesque cri d’alarme, chez nous, rien de la sorte ne semble se profiler parmi nos éminents intellectuels et hommes politiques. Nous avons désormais une classe d’intellectuels totalement chloroformée ; artistes, hommes de cinéma, intellectuels, la plupart ont un électro-encéphalogramme plat, surtout à gauche, en plus d’avoir des hommes politiques pratiquement analphabètes en matière de politique internationale. Tous lisent des journaux plus mauvais les uns que les autres, se fient à eux, ou alors ils y écrivent eux-mêmes, mais ils ne comprennent plus rien. En attendant, ils répètent comme des perroquets les déclarations de John McCain et évoquent un soi-disant Adolf Poutine. Leurs collègues allemands font exactement le contraire, à savoir que c’est l’Occident qui se comporte comme Hitler. En fait, Kiev est en train de donner carte blanche aux militants à la croix gammée.


Non seulement nous  recommandons à nos lecteurs de lire cet appel, mais nous les invitons à le diffuser tous azimuts à travers tous les réseaux dont ils disposent.


Ce vendredi 12 décembre, lors de la conférence internationale GlobalWARning qui se tiendra à la Chambre des députés, nous avons l’intention de donner le plus de relief possible à ces réflexions.


Voici la traduction du texte publié en ligne par le quotidien allemand Zeit. Bonne lecture !

Par Pino Cabras
Lundi 8 décembre 2014
Megachip

Eurasisme et multipolarité

Eurasisme et multipolarité - Entretien avec Alexandre Douguine

Ex: http://www.levraipost.fr

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015. Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est (...)

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015.

Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est présentée comme une alternative au monopole et à l’hégémonie occidentale. Qu’en est-il en réalité ? Quelle place pour les français et les européens dans une telle alliance ? La Russie peut-elle être la figure de proue d’un nouveau non-alignement civilisationnel face au nouvel ordre mondial ? Voire dans le nouvel ordre mondial ?

Même si la théorisation de l’Eurasisme ne se superpose pas exactement aux froids enjeux à l’œuvre derrière l’union eurasiatique, en tant que théoricien majeur de l’Eurasisme contemporain, Alexandre Douguine est un interlocuteur majeur sur les questions relatives à l’unité continentale et à la multipolarité.

Nous avions eu l’occasion de rencontrer le professeur Alexandre Douguine le lendemain de sa conférence à Paris de mai 2013.

Cet entretien a été réalisé il y a plus d’un an dans cette période un peu spéciale pour les patriotes français qui allait du départ de Dominique Venner à la dernière grande "manif pour tous" de 2013. Nous publions aujourd’hui hui cet entretien plus que jamais d’actualité.

Nos remerciements à qui a permis cette rencontre et la réalisation de cette vidéo.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

mardi, 09 décembre 2014

La guerre froide du XXIe siècle a commencé

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La guerre froide du XXIe siècle a commencé

La Chambre des représentants adopte la résolution 758

Auteur : Esther Tanquintic-Misa
Ex: http://zejournal.mobi

… les USA disent à la Russie d’arrêter de s’auto-isoler

Les États-Unis ont effectivement appuyé sur le bouton de la guerre froide du XXIe siècle. Jeudi, la Chambre des représentants a adopté la résolution 758, un décret disant que les Etats-Unis, l’Europe et leurs alliés « doivent garder la pression de manière agressive » sur la Russie et son président Vladimir Poutine, jusqu’à ce que ces mesures « modifient son comportement ».

Mercredi, le Président américain Barack Obama a affirmé que M. Poutine est « en train de complètement isoler la Russie sur la scène internationale » et qu’il sait que le dirigeant russe ne va pas « soudainement changer son état d’esprit… C’est une des raisons pour lesquelles nous allons continuer à maintenir cette pression ». Le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry a exhorté la Russie à ne pas s’isoler, lors d’une réunion des 57 membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dans la ville de Bâle au nord de la Suisse. La résolution 758 avait demandé le renforcement de l’OTAN et des ventes de gaz naturel étatsunien à l’Europe, sous-entendu, au détriment des exportations énergétiques russes.

La résolution a également donné au gouvernement du Président ukrainien Petro Poroshenko le signal de départ pour lancer des actions militaires contre les « séparatistes » dans l’est de l’Ukraine. La résolution 758 a appelé le Président américain à « fournir au gouvernement ukrainien du matériel de défense, des services et des formations pour défendre efficacement son territoire et sa souveraineté ».

« Ce n’est pas seulement une déclaration de guerre froide US contre la Russie mais c’est aussi une déclaration de guerre de Kiev contre Donetsk et Lougansk, », a déclaré à RT News Daniel McAdams, directeur exécutif à l’Institut Ron Paul. La résolution 758, décrite comme un décret qui condamne fermement les actes d’agression de Moscou contre ses voisins, est un document qui ouvre la boîte de Pandore des conflits militaires mondiaux.

McAdams a déclaré qu’il trouvait la résolution comique dans le sens qu’en accusant la Russie d’organiser des élections frauduleuses en Ukraine, elle justifiait une guerre totale, engageant les forces des Etats-Unis et de l’OTAN alors que, en fait, l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN. Il a ajouté que le projet de loi mentionne le chapitre cinq du traité de l’OTAN plusieurs fois, mais ce n’est pas sûr que le Congrès comprenne ce que cela signifie. Sous le couvert de la résolution 758, la Chambre des représentants a exhorté M. Obama à vérifier et examiner l’état de préparation des forces armées américaines et de l’OTAN à la lumière du Traité sur les Forces armées conventionnelles en Europe (FCE).

Jeudi, M. Poutine a dit que la résolution 758, qu’il a décrite comme une « politique de dissuasion » contre la Russie par les autres États, venait juste d’être formellement instituée. Mais il croit que la politique de dissuasion a toujours été en place vis-à-vis de la Russie « depuis des décennies, voire des siècles » et devait être immédiatement activée si les autres Etats sentaient que la Russie devenait trop puissante et indépendante.

Il a fustigé les États-Unis, leur reprochant de manipuler les relations entre les voisins de la Russie. « Parfois vous ne savez même pas à qui il vaut mieux s’adresser : les gouvernements de certains pays ou directement à leurs patrons américains ». US House Resolution 758 a été adopté à une écrasante majorité 411 – 10 par le 113ème Congrès.

Russia Has Western Enemies, Not Partners

By

PaulCraigRoberts.org

& http://www.lewrockwell.com

The US House of Representatives has joined Hillary Clinton, Obama, the neoconservatives, Washington’s vassals, and the American and European presstitutes in demonizing Russia and President Putin. The House resolution against Russia is a packet of lies, but that did not stop the resolution from passing by a vote of 411 for and 10 against.

The entire world should take note that the American people are capable of electing only ten intelligent representatives. Ten people out of 435 is 2 percent. And yet Washington declares itself to be the “exceptional,” “indispensable” country empowered to exercise hegemony over the world!

No one should be surprised to see Washington, its presstitutes and European vassal states using the same propagandistic lies against Russia and Putin as were used against Iraq and Saddam Hussein, Libya and Gaddafi, Syria and Assad, Afghanistan and the Taliban, and Iran. Washington is fearful of the rise of Russia and China, of the leadership demonstrated by Vladimir Putin, of the formation of new organizations independent of Washington, such as the BRICS. While the George W. Bush regime was sidetracked by its “six week, $70 billion war,” which turned out to be, so far, a multi-trillion dollar 13-year losing operation, Putin kicked out some of the American agents who were contaminating Russian sovereignty and rebuilt the country.

When Putin blocked the planned US invasions of Syria and Iran, Washington decided that something had to be done about Putin and Russia. Washington had spent $5 billion dollars buying Ukrainian politicians and funding fifth column NGOs. With Putin distracted with the Olympics, Washington struck, overthrew the elected Ukrainian government and installed its puppets.

The puppets set about antagonizing Ukraine’s Russian population in provinces that formerly were part of Russia but were attached to Ukraine by Soviet leaders when Russia and Ukraine were the same country. Russians threatened with death and the banning of their language naturally did not want to be victims of Washington’s puppet government in Kiev. Crimea voted to reunite with Russia from whence it came, and so did the eastern and southern provinces.

Washington and its the vassals and presstitutes lied and described these acts of self-determination as Russian invasion and annexation. Russia is falsely accused of having troops occupying the breakaway provinces.

The purpose of Washington’s false accusations is to destabilize Russia and the country’s government. Washington has many avenues by which to destabilize Russia. Washington has the US funded NGOs, the foreign owned Russian media, and the House Resolution calls for Washington to expand propaganda broadcasting into Russia in the Russian language. Washington has cultivated oligarchs, business interests and Russian politicians who see their economic and political interests aligned with the West. There are deluded Russian youths who think freedom resides in the West and others represented by such as Pussy Riot who prefer the West’s amoralism or immoralism to the Christian culture that the Russian government supports.

If Washington fails to destabilize Russia or to have Putin assassinated, frustration could result in more reckless behavior that could lead to military conflict. The House Resolution calls on Obama to arm Ukraine with US weapons so that Ukraine can conquer the separatist provinces and take back Crimea. There are constant calls from NATO itself for more military forces on Russia’s borders, and NATO war games are conducted near Russia’s borders. Washington wants to include the former Russian provinces of Georgia and Ukraine in NATO, something that Russia cannot accept.

Washington is placing the world on the path to Armageddon, as Professor Michel Chossudovsky makes clear in “Towards A World War III Scenario” (Global Research, 2012).

The Russian government downplays the dangers and continues to speak of “our Western partners,” with whom the Russian government hopes to work things out. The Russian government and the Russian people–indeed all the peoples of the earth–should understand that Russia has no partners in the West. Russia only has enemies.

Washington has made it completely clear that Russia can be part of the West only as a vassal state and not as a sovereign country with its own interests and an independent policy. Washington’s demand for hegemony does not permit the existence of other sovereign countries sufficiently strong to resist Washington’s will. As the ideology of hegemony has a powerful hold on Washington and is institutionalized in the neoconservative control of critical government offices and media, war is the almost certain outcome.

Washington’s puppet rulers of Europe are the enablers of the neoconservative war-mongers. In all of Europe there is not a government independent of Washington. Pawns like Merkel, Cameron, and Hollande are selling out human life.

Russian government officials, such as Putin and Lavrov, address the facts, but to Washington and its European vassals facts are not important. What is important is to destabilize Russia. The conflict that Washington has brought to Russia cannot be addressed on a factual basis.

Washington knew that Saddam Hussein had no weapons of mass destruction and no al Qaeda connections. Washington knew Assad did not use chemical weapons. Washington knew that Gaddafi was being set up with lies. Washington knows that Iran has no nuclear weapons. What was important to Washington was not the truth but the overthrow of these governments.

While the Russian government was preoccupied with the olympics, Washington struck in Ukraine, installing a puppet government. It is likely the case that the only solution that can make the festering problem of Ukraine go away is the reincorporation of Ukraine in Russia.

Arrogance and hubris usually result in overreach, and overreach could break up Washington’s empire. But Washington doesn’t think so. Just as Washington put its NGOs into the streets of Kiev in what is called the Maiden protests, Washington has put its NGOs in the streets of Hong Kong, hoping that the protests or riots will spread to other Chinese cities.

Russia and China are far too open to the West than is good for them. Tsar Nicholas II did not expect his government to be overthrown, but Kerensky did overthrow Nicholas’ government in the February Revolution only to be overthrown by Lenin in the October Revolution. The Chinese don’t expect to be overthrown, but neither did Viktor Yanukovych.

Political life is full of ambitious persons and agendas. Putin faces these ambitions in Russia. Washington knows that Russia cannot be turned into a vassal state as long as Putin is in office. Therefore, the demonization of Putin and plots against him will continue.

 

¿La paz “imposible” de Putin con Obama?

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Ahora que me encuentro en San Petersburgo –la segunda ciudad rusa en importancia y joya cultural humanista con casi 6 millones de habitantes–, donde interactúo gratamente con los rusos locales, me cuesta demasiado trabajo entender cómo Rusia puede ser desvinculada cultural, económica y políticamente de Europa, en particular, y en general de Occidente–una distorsión semántica de la orwelliana propaganda anglosajona (en inglés equivale a “ misnomer”)–, que cuenta en el seno del G-7 al oriental –desde el punto de vista cultural y geográfico– Japón.

La semiótica distorsión geoeconómica/geopolítica de la dupla anglosajona de Wall Street/La City (Londres), que controla a sus respectivos gobiernos pusilánimes cuan impopulares –Obama compite en repudio ciudadano con David Cameron, el premier británico–, incrusta a Japón, de raza amarilla y cultura oriental, y excluye a Rusia, de raza blanca y cultura occidental genuina, del Nuevo Occidente adulterado y desbrujulado.

En un enfoque holístico, San Petersburgo –la metrópoli más occidental de Rusia, válgase la tautología cultural y geográfica– representa uno de los crisoles modernos de la auténtica civilización occidental humanista: desde sus incomparables Ballets Russes del Teatro Mariinsky –lo óptimo de Occidente– hasta su maravilloso Museo L’Hermitage, que detenta la mayor colección de pinturas de Occidente, sin contar otros notables atributos civilizatorios, como sus iglesias del rito ortodoxo cristiano –una religión medio-oriental adoptada por la primera, segunda y tercera Roma (respectivamente la original, luego Bizancio y por último Moscú)– y sus característicos palacios de ensueño, de arquitectura similar a la de Italia, Gran Bretaña (GB), Francia y Alemania.

El inconmensurable sabio chino Confucio solía decir que la máxima señal del caos es cuando existe confusión lingüística: no sólo excluir a Rusia –tanto del fenecido G-8 como de la entelequia de Occidente adulterada por los urgentes imperativos geopolíticos de la dupla anglosajona–, sino peor aún, comparar grotescamente a Hitler con Putin, cuyo país contribuyó en la derrota de la Alemania nazi, denota una grave pérdida de la sindéresis, a la par de una incontinencia verbal.

Otra confusión lingüística en el campo de la geopolítica radica hoy en discutir casi bizantinamente si Estados Unidos y Rusia se encuentran ya en un nueva guerra fría –a la que han advertido solemnemente Kissinger y Gorbachov– o si se confrontan en una guerra multidimensional, donde destaca la guerra económica a la que ha hecho alusión prístinamente el mismo presidente ruso Vlady Putin (http://goo.gl/5WCUlP) y quien, en su célebre entrevista a la televisión alemana ARD (http://goo.gl/syTXSI), reclama y exclama que la OTAN y Estados Unidos poseen bases militares esparcidas en todo el globo, incluyendo áreas cercanas al territorio ruso y cuyo numero sigue creciendo. Luego Putin confesó que, frente a la decisión de la OTAN de desplegar fuerzas especiales cerca de la frontera rusa, Moscú ha respondido con ejercicios similares (v.gr en el Golfo de México).

La “nueva guerra fría” ya empezó y su epítome es la guerra económica que ha desplomado deliberadamente el precio del petróleo, que daña enormemente a Rusia.

En un extenso documento (http://goo.gl/CHwJUS), Vladimir P. Kozin –jefe de los consejeros del Instituto Ruso de Estudios Estratégicos– aborda la “segunda guerra fría” que Estados Unidos y la OTAN han impuesto a Rusia y pregunta cuál es la forma de superarla, a lo que propone cuatro axiomas:

1) Estados Unidos y sus aliados de la OTAN deben cesar cualquier edificación militar cerca de las fronteras rusas –que incluya una serie de acuerdos estratégicos sobre armas convencionales y nucleares a los que ya se llegó– y deben contemplar a Rusia como su aliado (sic) permanente y no como su enemigo permanente.

2) Levantar sin condiciones todas las sanciones económicas y financieras contra Rusia.

3) “Ucrania tendrá que declarar su promesa para conservar su estatuto de no alineado y no nuclear para siempre (sic). Aquí vale la pena un comentario: al momento de la disolución de la URSS, Ucrania cedió parte de su dotación de armas nucleares –al unísono de Belarús y Kazajs­tán–, sin haber sido recompensada por la ingrata comunidad internacional.

Y 4) La comunidad internacional debe oponerse firmemente a las tentativas de revivir los resultados de la Segunda Guerra Mundial, y combatir consistentemente todas las formas y manifestaciones de racismo, xenofobia, nacionalismo agresivo y chovinismo.

Tales cuatro puntos deberán ser tratados en una cumbre especial entre Estados Unidos y Rusia, pero no con Barack Obama, ya que el geoestratega Kozin juzga imposible (¡supersic!) realizarla durante lo que queda de su presidencia.

Kozin plantea que en el umbral de una guerra nuclear definitoria, las guerras hoy son híbridas: guerras convencionales sumadas de ciberguerras y guerras de desinformación mediante infiltraciones en asuntos domésticos ajenos bajo la forma de caos controlado y guerras por aliados interpósitos (“proxy-wars”).

Kozin se pronuncia por una “distensión (détente) global”, que implemente bajo el principio del mundo multipolar una seguridad mutua garantizada.

Llama la atención el profundo grado de animadversión personal de los geoestrategas rusos a Obama, que no alcanza los niveles de rusofobia masiva del polaco-canadiense-estadunidense Brzezinski quien, después de haber tendido una trampa letal a la URSS en Afganistán, contempla(ba) balcanizar lo que queda de Rusia en tres pedazos, con el fin de incorporar a Ucrania a la OTAN, como enuncia en su libro hoy caduco El gran tablero de ajedrez mundial, que no previó las derrotas militares de Estados Unidos en Irak y Afganistán ni el advenimiento del nuevo orden tripolar geoestratégico (EU/Rusia/China).

El verdadero asesor geoestratégico de Obama es Brzezinski, ex asesor de Seguridad Nacional de Carter, atormentado por sus fobias atávicas todavía a sus 86 años.

Los geoestrategas rusos han perdido la esperanza de alcanzar un acuerdo con Obama –la paz imposible–, a quien también le conviene el conflicto congelado de Ucrania mientras cede la batuta a un Congreso hostil.

Quizá los rusos prefieran esperar al nuevo presidente de Estados Unidos en los próximos tres años para poder negociar.

Un error de focalización subjetiva consiste en atribuir a los mandatarios de Estados Unidos y Rusia sus políticas que son producto de sus maquinarias de guerra y sus intereses grupales.

Una cosa es la postura de un think tank de la talla del Instituto Ruso de Estudios Estratégicos y otra cosa es la trivialización de la guerra sicológica de viciosa propaganda negra a la que se consagran dos publicaciones financieristas anglosajonas, The Economist (22/11/14) y The Wall Street Journal (4 y 15/11/14), quienes desde su comodidad bursátil no se agotan en incitar a una guerra de Estados Unidos contra Rusia.

¿Tendrán suficientes refugios nucleares los malignos banqueros de Wall Street y La City de Londres?

AlfredoJalife.com

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La Resolución delirante del Congreso de EE.UU. se interpreta como una declaración de guerra a Rusia

Ex: http://elespiadigital.com

El excongresista estadounidense Ron Paul considera que la nueva resolución adoptada por el Congreso de EE.UU. son "16 páginas de propaganda" contra Rusia y puede acarrear graves consecuencias, incluida la guerra.

La resolución 758 adoptada por el Congreso de EE.UU. es "uno de los peores documentos legislativos de la historia", opina el exmiembro del Congreso Ron Paul en un artículo que ha publicado en su página de Facebook. En el texto, titulado 'El Congreso temerario declara la guerra a Rusia', el político califica la nueva resolución del legislativo estadounidense de "propaganda de guerra en 16 páginas" y pone en evidencia el carácter infundado de cada una de las acusaciones contra Rusia.

En primer lugar, Paul señala que la resolución acusa "sin ningún fundamento" a Moscú de haber invadido Ucrania y condena la "violación de la soberanía ucraniana" por parte de Rusia. Pero si fuera verdad, replica el político, ¿por qué no existen videos ni imágenes que lo demuestren con todos los satélites sofisticados de EE.UU.? Paul prosigue con otra pregunta lógica: "¿Por qué no es una violación de la soberanía ucraniana cuando EE.UU. participa en el derrocamiento del gobierno elegido de este país como hizo en febrero?"

Según Paul, la resolución acusa a la gente del este de Ucrania de haber realizado "elecciones ilegales y fraudulentas" en noviembre. "¿Por qué cada vez que las elecciones no producen los resultados deseados por el Gobierno estadounidense se llaman "ilegales" y "fraudulentas"?", replica el excongresista. "¿Es que a la gente del este de Ucrania no se le permite la autodeterminación? ¿No es un derecho humano básico?".

Asimismo, la resolución constata que el avión de Malaysia Airlines que se estrelló sobre suelo ucraniano en julio fue derribado por un misil "lanzado por fuerzas separatistas apoyadas por Rusia en el este de Ucrania", a pesar de que en el informe preliminar las causas de la tragedia aún no fueron establecidas. El informe final no se publicará hasta el año siguiente.

La resolución también afirma que Rusia invadió Georgia en 2008, cuando incluso la Unión Europea, recuerda Paul, tras realizar una investigación "llegó a la conclusión de que fue Tbilisi el que empezó una guerra injustificada contra Rusia y no al revés".

Una de las ideas más peligrosas, según Paul, es que la resolución da la luz verde al presidente ucraniano Piotr Poroshenko para volver a iniciar ataques militares contra las provincias favorables a la independencia, insistiendo en "el desarme de los separatistas y fuerzas paramilitares en el este de Ucrania". Para conseguirlo, la resolución directamente implica al Gobierno estadounidense en el conflicto pidiendo al presidente que "proporcione al Gobierno de Ucrania elementos de defensa letales y no letales, así como servicios y entrenamiento necesario para defender de forma eficaz su territorio y soberanía".

La nueva resolución del Congreso fue aprobada el pasado 4 de diciembre con solo 10 votos en contra.

Los medios de EE.UU. silencian la resolución aprobada contra Rusia

El economista Michel Chossudovsky, fundador del Centro para la Investigación de la Globalización Global Research, denuncia que la aprobación de la resolución de la Cámara de Representantes de EE.UU. contra Rusia se silencia en los medios. "Puedo decir que casi nadie sabe de esta resolución y había un acuerdo previo con la prensa estadounidense y europea para no comentarla, ni siquiera informar al público de que había sido adoptada", reveló el académico canadiense a RT.

A su juicio,  tanta desinformación en EE.UU. no es algo nuevo, sino "algo que ya existe desde hace mucho tiempo".

Chossudovsky opina que si "el público estadounidense estuviese informado de lo que realmente sucede tanto en Oriente Medio como en la frontera con Rusia, habría convocado un movimiento de protesta de envergadura, un movimiento antiguerra".

El economista tacha la resolución de "tremendamente impactante", ya que "en cierta manera da la luz verde al presidente de EE.UU. para declarar la guerra a Rusia".

Putin ha dado una señal clara a los políticos de Occidente

En su mensaje anual a la Asamblea Federal el presidente Vladímir Putin ha dejado claro que Rusia no a cambiará su posición respecto a Ucrania pese a las presiones. Algunos expertos, como Vladímir Olenchenko, perciben un aviso claro a Occidente.

En su discurso ante la Asamblea Federal, el presidente ruso advirtió que, a pesar de la presión, Rusia nunca seguirá el camino del autoaislamiento ni buscará a enemigos, pero enfatizó que "hablar con Rusia utilizando el lenguaje de la fuerza no tiene ningún sentido".

"Es una especie de señal o estímulo para aquellos que se adhieren al sentido común en la política. Hay que entender claramente que cuando nos referimos al régimen de sanciones ello no quiere decir que la población de los países que imponen esas sanciones esté plenamente de acuerdo y se solidarice con tales medidas. No es así. Por ejemplo, en Alemania las encuestas de opinión pública indican que los alemanes no comparten las sanciones [contra Rusia]", explicó a la radio 'Sputnik' el abogado y representante del Centro de Estudios Europeos Vladímir Olenchenko, citado por RIA Novosti.

Además, Olenchenko recordó que contra las sanciones no solo se manifiestan empresas alemanas, sino que entre los líderes germanos tampoco hay unanimidad sobre esta cuestión. "Algunos políticos subrayan la importancia de pasar al lenguaje de diálogo y, en un sentido más amplio, señalan que es necesario encontrar maneras de salir del régimen de sanciones", recordó Olenchenko.

A juicio del experto, la situación es más o menos semejante en otros países de la UE. "Alemania es un país líder en Europa y lo que está sucediendo en este país muestra claramente lo que sucede en otros países de la Unión Europea", aseguró.

Por qué EE.UU. quiere desintegrar Europa en microestados

Olenchenko también hizo hincapié en las palabras de Putin respecto a que es imposible que en Rusia se dé un "escenario yugoslavo de desintegración". Este jueves el mandatario ruso indicó que en Occidente "querían desintegrar Rusia como hicieron con Yugoslavia". "Fracasaron porque los detuvimos", aseveró. 

El experto respalda al presidente y explica: "Uno de los escenarios era reducir el tamaño de los estados y su fragmentación en otros más pequeños. Por supuesto es más fácil presionar a los países pequeños de Europa: es más fácil ofrecerles propuestas. Si lo tomamos en un sentido más amplio, ello quiere decir que es más fácil promover sus intereses y políticas. Este es uno de los enfoques principales de los EE.UU. y ha habido intentos de aplicar esto a Rusia".

lundi, 08 décembre 2014

Las razones de Putin para “suspender” el South Stream

El cierre del gasoducto ruso South Stream en Europa ha desatado una gran polémica en torno a las motivaciones de Moscú. ¿Qué hechos están detrás de su suspensión y qué futuro le aguarda al un nuevo oleoducto de Rusia en Turquía? Rusia ha cancelado el proyecto del oleoducto South Stream de 63.000 millones metros cúbicos para suministrar gas al sur de Europa. Ahora, en vez de transitar a través de Bulgaria, miembro de la UE, el gas fluirá a través de Turquía y de Grecia. Según expertos, South Stream podría cubrir un 20% de las necesidades de gas de la UE.

Gazprom ha confirmado oficialmente que Rusia construirá un gasoducto alternativo utilizando fondos y materiales destinados al proyecto original de South Stream. El gigante del gas ruso aún planea tender un gasoducto hacia Turquía y el sur de Europa, pero que no pasará por territorio de Bulgaria. El director ejecutivo de Gazprom, Alexéi Miller dijo que el nuevo gasoducto cruzaría el Mar Negro y que suministraría 14.000 millones metros cúbicos a Turquía. 

La UE señaló que el proyecto no podía llevarse a cabo, debido a que la crisis de Ucrania se había intensificado, y a que aumentó la oposición al gasoducto ruso en el territorio europeo. El Ministro de Energía de la UE, Gunther Oettinger, abiertamente amenazó con obstruir trabajos en el gasoducto South Stream, debido a que Moscú no reconoció el nuevo Gobierno de Kiev.

 

"De hecho, la Comisión Europea no solo no ha contribuido a la realización de este proyecto, sino además que vemos que ponen trabas para su puesta en marcha. Si Europa no quiere ponerlo en práctica, entonces no será realizado", dijo Putin en Ankara durante su visita a Turquía.

El cierre del proyecto no se traducirá en la llegada de menos gas para Europa. Los oleoductos rusos Nord Stream y Yamal harán llegar gas a Europa, y en 2014 Rusia suministrará 155.000 millones de metros cúbicos, la mitad de los cuales pasarán por territorio de Ucrania. De hecho, el objetivo de South Stream era suministrar gas a la UE eludiendo a Ucrania, que en el pasado reciente ha protagonizado tensas disputas con Rusia por el gas.

El cese de South Stream no es una buena noticia para las empresas de la UE que ya han invertido 2.500 millones de euros en el proyecto. Perder South Stream también podría significar para Europa tener una menor seguridad energética. La Unión Europea depende de Rusia, ya que el país le suministra un tercio del gas, recuerdan los expertos. Europa no puede prescindir totalmente del gas ruso, según reconoció Jerome Ferrier, jefe de la Unión Internacional del Gas y vicepresidente de la compañía francesa Total.

Turquía es el segundo mayor cliente de Gazprom en la región después de Alemania. La asociación de gas entre Rusia y Turquía empezó en 1984, cuando se firmó el primer acuerdo. Hoy en día Turquía es uno de sus socios extranjeros más importantes en este sector.

Serbia pide explicaciones por la suspensión del South Stream

Serbia mantendrá negociaciones con socios europeos y rusos para pedir explicaciones a raíz de la suspensión de la construcción del gasoducto South Stream, declaró este miércoles el presidente serbio, Tomislav Nikolic. "Hablaremos sobre este tema absolutamente en serio con los socios europeos y rusos", dijo.

Según Nikolic, Serbia quiere aclarar "qué se puede esperar, qué perdimos y qué, posiblemente, recibiremos" en relación a los suministros de gas.

Destacó que la introducción de sanciones contra Rusia por parte de Serbia hubiera provocado mayor daño que el cierre del South Stream. Sin embargo, Serbia quería obtener la confirmación de la parte rusa de que el país no se quedará sin suministros de energía en invierno.

Por su parte, la viceministra serbia de Tráfico, Construcción e Infraestructura, Zorana Mihajlovic, dijo que no cree en la suspensión del proyecto y subrayó que Serbia hizo todo lo posible para salvarlo. "Hicimos todo lo posible para construirlo, ya que para nosotros es una cuestión de estabilidad energética", afirmó.

Asimismo, expresó la esperanza de que en un futuro próximo se logre un acuerdo para continuar la construcción del South Stream.

El cierre del South Stream ofrece a Rusia influencia financiera sobre Europa

La renuncia a construir el gasoducto South Stream ofrecerá a Rusia recursos financieros de influencia sobre Europa, declaró a Sputnik Sam Ori, vicepresidente ejecutivo de la compañía energética Securing America's Future Energy.

"Actualmente los países europeos no extraen gas natural licuado; en el mercado no existe una oferta amplia de gas estadounidense y tampoco hay otras alternativas; de esta manera, Rusia obtiene recursos financieros de influencia sobre Europa", dijo.

Según el experto, desde una perspectiva a corto plazo, la dependencia de Europa del petróleo ruso y del gas natural licuado es una "potente baza" para Rusia.

¿Anuncia la caída de precios del petróleo una nueva crisis global?

Los bajos precios del petróleo pueden provocar una crisis financiera mundial debido a la concentración de los instrumentos financieros relacionados con este recurso energético en 'zonas problemáticas'.

El auge del petróleo y el gas en EE.UU. fue posible gracias a los préstamos enormes que recibieron las compañías petroleras. Y las petroleras recibían préstamos no solo de accionistas o bancos: también obtuvieron cientos de miles de millones de dólares mediante la colocación de bonos de baja calidad, pero alta rentabilidad.

Según una estimación reciente de JP Morgan, si los precios del petróleo se mantienen en los 65 dólares por barril durante tres años, el 40% de todos estos bonos serán incumplidos.

"Aunque estamos ante un escenario incierto y a largo plazo, los problemas ya se están sintiendo ahora. Los expertos afirman que alrededor de un tercio de la deuda de las empresas energéticas en el mercado de estos bonos se encuentra actualmente 'en zona problemática'", señala el artículo publicado en 'Vesti', que subraya que "los bancos y otras instituciones financieras podrían sufrir impagos desde el sector petrolero".

El artículo resume que "los bajos precios del petróleo constituyen un problema no solo para empresas petroleras y exportadores. Los fondos de inversión, ávidos de grandes beneficios, invirtieron su dinero en el sector del petróleo y el gas. Por el momento, la crisis no amenaza el mundo, pero si los precios del petróleo no se recuperan, más adelante una gran cantidad de personas y empresas en EE.UU. perderán su dinero y la crisis financiera en la mayor economía se extenderá rápidamente por todos los mercados".

L’armée et les forces de sécurité dans la Russie nouvelle

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L’armée et les forces de sécurité dans la Russie nouvelle

Ivan Blot
Ex: http://metamag.fr

Nous avons étudié la dernière fois la réévaluation de la fonction de souveraineté en Russie grâce au président Vladimir Poutine. Nous allons voir ce qu’il en est de la deuxième fonction, que Georges Dumézil appelait la « fonction guerrière » symbolisée chez les anciens Grecs par la déesse Athéna. Les Grecs avaient compris que cette fonction n’était pas que militaire et Athéna était aussi la déesse de l’intelligence et du courage. Nous allons étudier la fonction de sécurité en Russie de quatre points de vue, conformément à la méthode inspirée d’Aristote et de Heidegger : le point de vue matériel et budgétaire, le point de vue des hommes et de leur éducation, le point de vue de l’influence de l’armée dans la fonction souveraine, et le point de vue de la cause finale, la défense de la patrie.


Le point de vue budgétaire et matériel 


Après une chute des moyens de l’armée, le budget a repris sa croissance et l’armée russe a, à présent, le troisième budget de défense du monde après les USA et la Chine. Certes, les USA représentent à eux seuls 40% des dépenses militaires de la planète. La France vient au 6e rang mais, plus généralement, l’Europe désarme. La forte croissance des budgets est en Russie, en Chine et en Arabie Saoudite. Technologiquement, l’armée russe fait un effort de modernisation considérable. Elle est la première force nucléaire du monde. D’après le SIPRI Yearbook, en 2012, la Russie possède 10 000 ogives nucléaires (monde : 19 000), les USA 8000, la France 300, le Royaume uni 225 et la Chine 240.


L’éducation militaire et patriotique, supprimée sous Eltsine, a été rétablie


La Russie a recréé des régiments de Cosaques et dispose d’écoles de cadets sous le modèle tsariste issu lui-même du modèle prussien. L’éducation ne se réduit pas à de seuls apprentissages techniques comme cela devient le cas en Occident : elle sert aussi à former des citoyens patriotes.


Les oligarques contrôlaient le pouvoir sous Eltsine


Aujourd’hui, une bonne partie du personnel politique et gouvernemental est composé des « siloviki », les hommes des forces de sécurité. Ils ont une vision de leur mission envers la patrie souvent différente des politiciens habituels que l’on connaît en Occident. Leurs valeurs, selon Andrei Iliaronov (ancien conseiller du président Poutine et président de l’Institut d’analyse économique de Moscou), sont, par ordre décroissant, le sens de l’honneur, la loyauté, la discipline, la conscience d’être l’élite de la nation. Ces siloviki (« sécurocrates ») sont très présents au sein de l’Etat, au niveau le plus élevé (33% des membres du gouvernement contre 11% sous Eltsine, selon Olga Kryshtanovskaya, de l’Académie des sciences de Russie).


L’Eglise orthodoxe russe a aussi une grande influence, même si l’Etat est juridiquement laïc. Ce renouveau de l’orthodoxie se fait aussi sentir dans l’armée. On construit des églises dans les casernes et les ministères. En France, la première chose qu’a faite l’Etat en récupérant le site du grand quartier général de l’OTAN à Rocquencourt a été de détruire l’église ! L’église orthodoxe russe encourage le patriotisme. On a même créé des unités de popes parachutistes qui peuvent construire une église démontable sur le terrain près des combats.


L’éthique militaire joue  un rôle important 


Cela a des répercussions dans le domaine politique, dans le domaine de l’éducation des jeunes, en articulation avec l’Eglise orthodoxe et les Eglises minoritaires mais reconnues comme « traditionnelles » (judaïsme, islam et bouddhisme). Une société où l’armée et la religion jouent un rôle éthique important permet de réhabiliter les notions de devoir et de sacrifice là où les sociétés marchandes sont centrées sur l’ego et l’argent, les masses et la technique, les quatre idoles du Gestell dont parle le philosophe Heidegger (Gestell = arraisonnement utilitaire où l’homme n’est plus qu’un rouage du système technico-économique). L’importance des valeurs militaires reflète l’importance attachée à l’identité nationale : d’après une étude du Club de Valdai, de février 2014, intitulée « L’identité nationale et l’avenir de la Russie », 81% de la population se dit patriote russe (dont 37% « absolument patriotes »), 12% se disent « pas vraiment patriotes » et 2% ne se disent pas patriotes du tout. 5% ne savent pas.


L’identité ethnique est plus importante que l’identité religieuse. L’identité politique vient bien après, contrecoup du communisme. Cela dit, 77% se définissent comme orthodoxes, 6% comme musulmans et 6% comme athées, 5% déistes et 2% catholiques ou protestants. La cause finale de l’institution militaire est finalement le patriotisme en premier lieu. A un journaliste visitant une école de cadets un jeune élève, à qui l’on demandait : « Quel métier veux-tu faire ? », a répondu par ce mot : « Patriote » !Nous parlerons de tout cela le 8 décembre prochain. 

AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE ET INSTITUT NÉO SOCRATIQUE 73, rue de la Faisanderie 75116 PARIS. Courriel : atheneion@free.fr, site web : www.democratiedirecte.fr
PROCHAINE CONFÉRENCE: Le lundi 8 décembre à 19 h précises, à l’association « Dialogue Franco-Russe »,120, Champs-élysées 75008 PARIS

Programme des conférences 2014-2015 à VENIR

LE RETOUR DE LA RUSSIE par Yvan Blot

8 Décembre : l’armée, la sécurité intérieure et les autres formes de sécurité. (Mc Lean)

19 Janvier : la nouvelle économie ; croissance et liberté. (Hayek)

9 Février : le renouveau familial et démographique.

16 Mars : culture et éducation ; réappropriation de l’héritage de la civilisation. (Gehlen, Hayek)

13 Avril : traditions religieuses et matérialisme : l’homme chez Dostoïevski.

18 Mai : l’échelle sainte de Jean Climaque ; l’héritage spirituel de la Russie.

15 Juin : l’avenir se lève à l’est ; l’inversion des pôles.


Source : Polémia

dimanche, 07 décembre 2014

COMPACT Friedenskonferenz 2014

Frieden mit Russland

Für ein souveränes Europa

COMPACT Friedenskonferenz 2014

Die Politik von USA, NATO und EU hat uns in die gefährlichste Lage seit der Kubakrise 1962, vielleicht sogar seit dem Ende des Zweiten Weltkrieges 1945 gebracht. Jeder anständige Deutsche und jeder anständige Europäer hat in dieser Situation die Pflicht, der Kriegshetze gegen Russland zu widerstehen und zu widersprechen. Die Einkesselung unseres Nachbarns im Osten liegt nicht im europäischen Interesse, sondern dient nur der angloamerikanischen Macht. Dass diese zur Bemäntelung ihrer Ziele die Verteidigung des Völkerrechts bemüht, ist ein durchsichtiger Trick. Wenn Washington und London von Menschenrechten sprechen, geht es in Wirklichkeit um Schürfrechte.

Alle Umfragen zeigen: Die Menschen wollen keinen neuen Krieg gegen Russland, auch keinen kalten! Die vernünftigen Kräften müssen jetzt zusammenkommen und sich Gehör verschaffen: “Frieden mit Russland. Für ein souveränes Europa”

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Abandon de South Stream?

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Abandon de South Stream?

L'Europe perdante sur tous les tableaux

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le chantier South Stream avait été lancé en décembre 2012, bien avant le conflit russo-ukrainien à l'initiative des groupes russe Gazprom et italien ENI. L'objectif du projet South Stream était au départ de diversifier les routes du gaz russe en contournant l'Ukraine par où transite actuellement près de la moitié des livraisons russes vers l'Union européenne.
 
 
South Stream devait relier sur 3.600 km la Russie à la Bulgarie en passant sous la mer Noire, et via la Serbie, la Croatie, la Slovénie et la Hongrie, arriver en Autriche. Le coût de la construction du gazoduc qui avait été évalué à 23 milliards d'euros par le russe Gazprom, majoritaire dans la société South Stream aux côtés de ENI et EDF notamment, a finalement été estimé à 32 milliards d'euros. South Stream devait entrer en service en 2016.

Aujourd'hui, Gazprom veut substituer à South Stream un nouveau gazoduc vers la Turquie, d'une même capacité de 63 milliards de M3 par an. Ce projet a été entériné par Moscou à la suite d'une visite de Vladimir Poutine à Ankara le 1er décembre. Moscou justifie l'arrêt du projet South Stream dans sa configuration initiale par l'opposition de Bruxelles au passage du gazoduc sur le territoire de ses Etats membres, et notamment sur celui de la Bulgarie. L'Union européenne, de l'avis général, a cédé aux pressions américaines visant à bloquer South Stream au profit de voies à construire que contrôleront les intérêts américains. Mais le parcours de celles-ci n'a pas encore été déterminé, compte tenu de rivalités entre les Etats européens susceptibles d'être traversés. Son financement n'est pas encore négocié.

Vladimir Poutine, à Ankara, a indiqué que le gazoduc de substitution à South Stream allait voir le jour. Il viendra doubler le Blue stream, qui achemine déjà le gaz russe vers la Turquie en passant sous la mer Noire. Un système de distribution de gaz sera construit à la frontière gréco-turque. Le marché turc est, pour Gazprom, le débouché le plus important après l'Allemagne.

Dépendante par ailleurs à 50 % du gaz russe, la Turquie veut s'en affranchir en construisant 80 centrales thermiques (dont une vingtaine au charbon) et trois centrales nucléaires. Le géant russe Rosatom a emporté l'appel d'offres pour construire la première de celle-ci, celle d'Akkuyu, dans la région de Mersin, au sud. Ce contrat est d'une valeur de 20 milliards de dollars. Autant de milliards dont Areva devra faire son deuil, à supposer qu'elle ait eu des espoirs en ce sens.

Un abandon qui pourrait ne pas être définitif

Cependant, les dommages que ressentirait l'Union européenne d'un abandon par la Russie du projet South Stream seraient tels que les ministres de l'Energie des pays participant au projet South Stream se réuniront mardi 9 décembre à Bruxelles afin d'évaluer la situation. "Les opérations préparatoires n'ont pas été interrompues. Une nouvelle date a été fixée: celle du 9 décembre, pour une rencontre des ministres de l'Energie de South Stream. Cette rencontre aura lieu et permettra, je l'espère, de régler certaines questions, y compris concernant le 3e paquet énergie. Par ailleurs, il faut espérer que les relations entre l'Union européenne et la Russie se normaliseront finalement » a déclaré le premier ministre bulgare Boïko Borissov lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Selon lui, son gouvernement n'a pas reçu de note officielle sur l'abandon du projet par la Russie. Ceci permettrait de se mettre d'accord sur la réalisation du projet South Stream. La question du 3e paquet énergie désigne une des subtilités qui empêche l'Europe de se comporter « normalement » sur le marché international de l'énergie. Le Troisième paquet de libéralisation du marché de l'énergie interdit aux sociétés de production de gaz de posséder les gazoducs de transport sur le territoire de l'Union européenne.

Lune de miel entre la Turquie et la Russie

En attendant, l'effet des « sanctions » à l'encontre de la Russie, imposées par les Etats-Unis à l'Europe, se révèle doublement négatif pour cette dernière. Non seulement elle perd les bénéfices économiques et politiques que devait, malgré son coût, lui apporter le projet South Stream, mais elle voit la Turquie se rapprocher, sans doute durablement de la Russie, alors que ses propres relations avec Ankara se sont sérieusement refroidies du fait de la mise en sommeil de négociations visant à permettre l'entrée de la Turquie dans l'Union.

Apparemment, la Russie ne craint pas que, sous l'influence turque, des mouvements autonomistes musulmans se renforcent en son sein ou à sa périphérie. Des engagements turcs destinés à les prévenir auraient été obtenus, tant et si bien que de nouvelles mosquées financées par la Turquie pourraient être construites en Crimée. En échange, Ankara abandonnerait ses efforts pour obtenir la chute de Bashar al Assad en Syrie, lequel Bashar est, rappelons-le, un allié stratégique de la Russie au Moyen-Orient.

La Turquie n'est pas seulement une puissance islamique dont les européens pouvaient à juste titre redouter l'influence sur leurs populations, mais une puissance économique. Qu'elle se tourne durablement vers la Russie, et peut-être aussi à cette occasion vers la Chine, membre du BRICS et de l'Organisation de coopération de Shanghai, entraînera des pertes considérables pour les européens. Au plan de leurs intérêts économiques, notamment allemands et français, mais aussi au plan politique. L'Union européenne sera ainsi de plus en plus isolée, alors que dans le même temps la diplomatie américaine négocie tous azimuts avec les Etats arabes du Golfe, mais aussi avec la Turquie et désormais la Syrie, sur le point de rentrer en grâce.

* Voir sur ces sujets l'article récent de Philippe Grasset
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_le_volte-quart_du_ma_tre_du_faire_a_kido__04_12_2014.html

 

Jean Paul Baquiast

samedi, 06 décembre 2014

"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

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"Ne pas livrer les Mistral aux Russes ravit les paléo-atlantistes"...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Olivier Zajec à l'hebdomadaire Marianne et consacré à l'affaire de la vente des deux bâtiments de projection et de commandement de type Mistral à la Russie. Olivier Zajec est maître de conférences en science politique à l'université de Lyon 3 et a notamment publié La nouvelle impuissance américaine - Essai sur dix années d'autodissolution stratégique (Editions de l’œuvre, 2011).

Marianne : La France a suspendu sine die la livraison du Mistral « Vladivostok » à la Russie. Que vous inspire cette décision et quelles seraient selon vous les conséquences stratégiques et économiques d’une non-livraison de ces bateaux ?
Olivier Zajec* : Je suis en faveur de la livraison de ce bâtiment, et j’ai peur que le report décidé le 25 novembre ne soit à la fois impolitique, masochiste et décrédibilisant. Impolitique, car nous avons intérêt, sur le long terme, à une relation plus adulte avec la Russie, et ce n’est pas en reniant notre parole que nous y parviendrons.  Masochiste, car nous fragilisons notre industrie de défense, l’un de nos atouts les plus solides sur le plan industriel. Décrédibilisant, car la valeur ajoutée de l’offre française d’armement sur le marché export réside justement dans une alternative à la vassalisation technologique et normative américaine. C’est ce que recherche un client comme l’Inde. Avec cette décision qui ravit les paléo-atlantistes, nous manifestons notre soumission à des postures stratégiques qui ne servent pas nos intérêts (et je ne parle pas seulement de la France, mais de l’Europe). Livrer le Mistral n’empêcherait nullement la France de jouer son rôle dans la crise en cours en Ukraine, qui doit absolument être dénouée. Tout au contraire, en réalité, car cette manifestation d’indépendance lui conférerait le rôle de tiers, ce qui lui permettrait d’arbitrer le pugilat grotesque qui oppose les nostalgiques de l’URSS que l’on rencontre parfois au Kremlin, et les hystériques russophobes qui semblent avoir pris l’ascendant à l’OTAN. Notons tout de même que beaucoup de ceux qui s’élèvent contre cette vente sont les mêmes qui dansaient de joie lors de l’entrée des Américains dans Bagdad en 2003. À défaut d’autres qualités, il faut leur reconnaître une certaine constance dans l’aveuglement. 

Comment évaluez-vous les conséquences d’une brouille avec Moscou notamment en ce qui concerne les négociations avec l’Iran ou sur la Syrie ?
 Moscou est un acteur incontournable du jeu moyen-oriental, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette. M. François Hollande, étant donné la complexité du puzzle régional et suivant l’impulsion américaine, est en passe, bon gré mal gré, de se convertir au réalisme sur le dossier iranien, ce qui était hors de question il y a encore peu de temps. Puisque cette lucidité bienvenue s’applique désormais vis-à-vis de Téhéran, qui redevient un interlocuteur, pourquoi ne pas l’appliquer – même provisoirement – à Damas, étant donné la nature de l’adversaire commun ? Bachar el-Assad n’est pas la menace immédiate. La fourniture d’armes aux islamistes syriens fut une faute majeure de notre diplomatie. Agir stratégiquement, c’est aussi hiérarchiser les priorités et coordonner les fronts : que se passerait-il si le régime syrien s’effondrait aujourd’hui ? Il suffit d’observer la Libye post-kadhafiste pour le comprendre. L’intervention militaire peut être une solution, il ne faut jamais l’exclure a priori. Mais à condition qu’elle ne perde jamais de vue le contexte de l’engagement. « Frapper » n’est pas une fin en soi, mais seulement le préalable ponctuel et maîtrisé d’un nouvel équilibre instable des forces politiques. L’État islamique n’est pas sorti tout armé des enfers du soi-disant « terrorisme global ». Ce n’est pas un phénomène de génération spontanée. Il est comptable d’une histoire longue qui plonge ses racines dans l’échec du nationalisme laïc arabe. Cet échec a des causes internes, à commencer par la haine qui sépare Sunnites et Chiites, et les réflexes claniques des élites arabes. Mais aussi des causes externes, en particulier l’incroyable légèreté avec laquelle certaines puissances (et d’abord les États-Unis) ont, depuis des décennies, détruit les fragiles équilibres de la région en jouant l’obscurantisme pétro-rentier contre l’autoritarisme laïc, et le wahhabisme contre la puissance iranienne. Les Occidentaux, de ce point de vue, ont aussi besoin de Moscou pour parvenir à une solution sur place, qui prenne en compte l’intérêt de tous les acteurs.

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Pourtant lors du récent G20 de Brisbane, Poutine a été à l’unanimité, par les médias comme les politiques, présenté comme « isolé » sur la scène internationale...
« Si tout le monde pense la même chose, c’est que quelqu’un ne pense pas ». Cet unanimisme, sur un sujet aussi complexe, n’est certainement pas un très bon signe pour la pensée stratégique et politique française. Vladimir Poutine est moins isolé sur la scène mondiale que François Hollande sur la scène européenne. Tout est question de focale, d’échelles d’analyse, et en l’occurrence, c’est une myopie persistante qui caractérise le commentaire journalistique occidental.

Lors du dernier sommet de l’APEC (un forum de coopération économique dans la région Asie-Pacifique, ndlr), Moscou et Pékin ont eu, de leur côté,  plaisir à mettre en scène leur rapprochement entre « isolés » de la scène internationale. Ce rapprochement est-il viable et peut-il marquer un changement majeur dans les équilibres internationaux ?

 Très certainement. Mais il ne faut surtout pas surestimer ce rapprochement. Pékin et Moscou se méfient l’un de l’autre. Cependant, sur ce sujet comme sur d’autres (politique spatiale, énergie, défense du principe de non-ingérence dans les relations internationales), Russes et Chinois semblent poussés les uns vers les autres par un certain unilatéralisme moraliste occidental. 

Beaucoup de commentateurs considèrent que l’objectif de Poutine est de reconstituer un empire soviétique. On retrouve également tout un discours sur les supposés « réflexes de guerre froide de la Russie ». Comment percevez-vous l’agitation de ce spectre d’une nouvelle guerre froide  ? 
J’y discerne le signe que le logiciel de certains experts est resté bloqué en 1984, et que leur appréhension diplomatique est celle qui prévalait sous Ronald Reagan. Les saillies de M. John McCain sont typiques de ce blocage générationnel : « Nous devons nous réarmer moralement et intellectuellement, dit-il, pour empêcher que les ténèbres du monde de M. Poutine ne s’abattent davantage sur l’humanité. » Sans nier la vigueur des réactions russes en Ukraine, il faut remettre les choses dans leur contexte, car cette crise procède d’éléments de nature différente : la profonde corruption des élites ukrainiennes, pro et antirusses confondus ; l’extension ininterrompue de l’OTAN aux marges de la Russie, depuis plus de vingt ans, alors que la main tendue s’imposait ; la méfiance atavique des Baltes et des Polonais vis-à-vis de Moscou, qui ne cesserait que si les Russes rentraient dans l’OTAN (et encore n’est-ce pas sûr) ; enfin, la propension américaine à jouer sur les divisions européennes. La France et l’Allemagne, qui ont tout à gagner à une relation apaisée avec la Russie, sont les premiers perdants du mauvais remake de John le Carré auquel nous assistons. 

Que pensez-vous justement de l’absence totale d’identité stratégique de l’Europe, sinon l’alignement aveugle sur Washington ?
Je crois sincèrement que les mots ont un sens. Il n’y a pas, en l’état, d’identité « stratégique » de l’Europe. Nous apportons simplement un appui tactique ponctuel à des opérations relevant d’une stratégie américaine, qui a intérêt à ce que l’Europe demeure un objet et non un sujet des relations internationales. Cette tutelle prolongée sur des alliés tétanisés permet à Washington de masquer sa propre perte d’auctoritas au niveau mondial. Plus généralement, les démocraties « occidentales » semblent s’ingénier à se placer dans le temps court du spasme moral, et non dans le temps long de la stratégie. S’il en était autrement, nos décisions sur les dossiers ukrainien, irakien, syrien, libyen et iranien auraient pris une autre tournure, moins tonitruante et plus réaliste. Pour avoir une stratégie, il faut avoir une conscience politique. L’Europe prise dans son ensemble n’en a pas, malheureusement. La France, elle, qui a la chance de disposer d’une armée extrêmement professionnelle malgré des budgets en baisse constante, a prouvé au Mali en 2013 et en Côte-d’Ivoire en 2002 qu’elle pouvait agir avec efficacité. Et qu’elle pouvait donc encore avoir une stratégie. Ce sont ces modèles, mesurés et dépourvus d’hubris, qu’il faut considérer en priorité.

Olivier Zajec, propos recueillis par Régis Soubrouillard (Marianne, 1er décembre 2014)

jeudi, 04 décembre 2014

Poutine en Turquie

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Poutine en Turquie: des relations exemptes de sanctions antirusses et du commerce en monnaie nationale

Auteur : Andreï Fedyachine 
Ex: http://zejournal.mobi

Le président russe Vladimir Poutine a été accueilli le 1-er décembre à Ankara avec tous les honneurs inhérents au protocole d’une visite d’Etat. L’accueil chaleureux réservé au Kremlin dans un pays de l’OTAN s’accordait plutôt mal avec les allégations de Washington sur l’« isolement international complet de Moscou ». Washington a fait jusqu’à la dernière minute pression sur Ankara pour que les Turcs confèrent à cette visite une froideur officielle. Mais les parties se sont retrouvées en bons voisins.

Au sein de l’OTAN, la Turquie vit en quelque sorte selon son propre calendrier et dans son propre espace politique. C’est le seul membre de l’alliance à avoir refusé de décréter des sanctions contre la Russie à cause de l’Ukraine. C’est aussi le seul pays de l’OTAN à avoir signé avec la Russie plus de 60 traités, accords et autres documents qui réglementent l’approfondissement des relations amicales ainsi que les contacts, les échanges et les consultations entre gouvernements, sans parler de la coopération économique dans divers domaines, de la pêche à l’électronucléaire en passant naturellement par le pétrole et le gaz.

Pendant la visite, au moins dix documents prévoyant d’étendre la coopération économique et commerciale s’ajouteront à ces accords.

D'autre part, la Russie est pour la Turquie le deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. La Turquie occupe quant à elle la septième place dans le commerce extérieur de la Russie.

Vladimir Poutine est arrivé en Turquie pour intensifier la coopération déjà existante, non pas pour ouvrir de « nouveaux horizons », estime Goumer Issaïev, directeur du Centre d’études sur le Proche-Orient contemporain à Saint-Pétersbourg.

« On sait bien quels domaines de coopération sont prioritaires. D’abord, c’est le gaz russe qui importe pour la Turquie. Deuxièmement, il s’agit de promouvoir le tourisme. En outre, la Turquie livre depuis longtemps des produits alimentaires et agricoles à la Russie. Je ne pense pas que de nouveaux axes seront ouverts pendant la visite. Les orientations déjà explorées seront quant à elles élargies. »

La Turquie ne gagnera absolument rien à décréter des sanctions antirusses, dit pour sa part Aleksandr Vassiliev, expert à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie.

« La Turquie est toujours l’un des premiers investisseurs pour la Russie. Les sociétés turques figurent d’ordinaire sur la liste des dix principaux investisseurs dans l’économie russe. La Turquie ne voit pas de raison de rompre ses liens avec la Russie ou de mettre l’accent sur les désaccords politiques qui existent bien sûr. »

La Turquie prône le renversement du régime de Bachar al-Assad en Syrie et refuse de reconnaître le rattachement de la Crimée à la Russie. Cependant, ces désaccords existent séparément des relations économiques qui se développent plus vite que les rapports politiques. Globalement, la Turquie et la Russie sont parvenues au cours de leur histoire à se quereller et à se rapprocher de nouveau. On ne peut pas dire qu’il leur était toujours confortable de vivre côte à côte. La vie dans le voisinage était plutôt difficile mais il leur était absolument impossible de vivre séparément.

La Russie et la Turquie vont élargir l'utilisation du rouble et de la livre turque dans  leurs échanges commerciaux réciproques, a annoncé lundi le président russe Vladimir Poutine à l'issue de négociations avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

"Nous estimons qu'il est très important d'élargir les règlements en monnaies nationales dans notre commerce réciproque. Nous ferons tout notre possible pour y parvenir", a déclaré le chef de l'Etat russe.

A cet effet, "nous encouragerons les efforts des institutions financières appropriées aussi bien en Turquie qu'en Russie", a ajouté Vladimir Poutine.

En juillet dernier, Ankara a proposé à Moscou d'utiliser les monnaies nationales dans leur commerce réciproque afin de se débarrasser progressivement du dollar.

En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 32,7 milliards de dollars.

L'idée de passer progressivement au rouble et à la livre turque a été vivement soutenue par Moscou qui juge cette démarche très importante pour réduire le rôle du dollar dans ses échanges extérieurs suite au refroidissement de ses relations avec l'Occident sur fond de crise ukrainienne.