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dimanche, 08 octobre 2023

La revue de presse de CD - 08 octobre 2023

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La revue de presse de CD

08 octobre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Que manque-t-il dans ‘’Le Grand Hospice’’ ? Lorsque ce livre a été écrit (c’était en 1988-89, car il a fallu des années pour arriver à l’éditer), l’URSS existait encore, mais déjà passait à marche forcée aux méthodes de la violence ‘’soft’’. […] L’islam radical ne faisait alors que relever la tête, ne s’exerçant plutôt qu’à l’échelle régionale (Iran, Afghanistan), alors que nous assistons désormais à la renaissance de l’antique violence brutale qui s’impose avec succès à l’échelle mondiale (L’’’État islamique’’ ou ‘’Califat’’). Le flot des migrants en Europe et la mainmise agressive du Califat sur des territoires d’Irak et de Syrie nous montrent que la violence ‘’soft’’ s’efface, cédant la place au surgissement soudain d’une violence médiévale remontant au VIIe siècle de notre ère. J’ai donc assez vécu pour assister à un nouveau cataclysme historique insensé et imprévu, et voir déjà décliner la violence ‘’soft’’ qui subsiste, impuissante et disposée à envisager sa chute. Ainsi, les thèses maîtresse du ‘’Grand Hospice occidental’’ portant sur la violence brutale et ‘’soft’’ demeurent intangibles. L’Histoire elle-même l’a démontré. »

Edward Limonov, préface à l’édition 2016 « Un évangile pour les sinheads ». Éditions Bartillat, 2016.

EN VEDETTE

En 2022, 13,1 % des mis en cause pour « coups et blessures volontaires » étaient d’une nationalité africaine alors qu’ils représentent 3.5 % de la population (Ministère de l’Intérieur)

« Insécurité et délinquance en 2022 : bilan statistique ». Avec les tableaux et les 171 pages du rapport officiel du service statistique ministériel de la sécurité intérieure…

Ministère de l’Intérieur (interieur.gouv.fr)

https://www.fdesouche.com/2023/10/05/en-2022-131-des-mis-...

ALGÉRIE

Boualem Sansal : « Le pouvoir a frappé un grand coup pour humilier la France »

Boualem Sansal est romancier et essayiste algérien. Connu pour ses critiques sans concession du pouvoir algérien, il fait l'objet d'une censure dans son propre pays, dans lequel il continue pourtant de vivre. Pour lui, l'interdiction du programme français en Algérie est le symptôme d'un pouvoir en train de s'effondrer. Interview par Gabrielle Cluzel.

bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/entretienle-pouvoir-a-frappe-un-...

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ALLEMAGNE

« Deutschland AG » : le spectre du déclin

Mais pourquoi l’ancien premier de la classe européenne se retrouve subitement en queue de peloton ? Les signaux économiques venant d’Allemagne ne sont pas bons, laissant présager des lendemains qui déchantent pour notre voisin… Alors que certains pays développés affichent une croissance plus qu’honorable, l’Allemagne semble s’enfoncer dans une crise que certains qualifient de préoccupante, voire de grave. La conjonction délétère d’une inflation persistante, de l’affaiblissement de la demande mondiale et surtout de la crise énergétique – qui touche tout particulièrement le secteur manufacturier allemand – n’augure rien de bon. Croissance, inflation emploi : tous les chiffres macroéconomiques sont en berne. La République fédérale n’est pas en bas du tableau de la croissance seulement en Europe, mais parmi tous les grands pays industrialisés, confirmant d’ailleurs les prédictions récentes du FMI. Et comme l’écrivait Ernst Stetter pour la Fondation Jean-Jaurès en juin dernier, « il serait trop simpliste d’attribuer la récession actuelle en Allemagne à la seule guerre en Ukraine ». Il cite notamment l’économiste allemand Aloys Prinz selon qui la Banque centrale européenne, en relevant fortement ses taux directeurs, a aussi contribué à la situation actuelle. Mais il est probable que, plus globalement, sous l’ère Merkel, nos voisins aient péché par excès de confiance en considérant qu’ils étaient économiquement invulnérables. Or la coalition au pouvoir, dite du « feu tricolore » (rouge pour le SPD, jaune pour les libéraux du FDP et vert pour… les Verts), semble bien impuissante et beaucoup trop brouillonne face aux enjeux actuels. La situation présente évoque cette expression célèbre qui désignait l’Empire ottoman au XIXe siècle et que le magazine britannique The Economist appliquait, déjà, à l’Allemagne en 1999. Reste à savoir pourquoi l’ancien premier de la classe européenne se retrouve subitement en queue de peloton.

causeur.fr

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Lanceurs d’alerte : une loi allemande « risque de nous ramener à l’ère de la Stasi », selon un historien allemand

L’historien Hubertus Knabe met en garde contre la création d’une « culture de la délation » par le biais de points de signalement permettant aux gens de dénoncer leurs collègues. L’Allemagne met discrètement en place un « gigantesque appareil de surveillance » qui risque de créer une culture de la dénonciation semblable à celle des nazis et de la Stasi, a affirmé l’un des plus éminents historiens du pays. Hubertus Knabe a affirmé que Berlin mettait en place un système tentaculaire de « points d’information » au sein des entreprises et des autorités gouvernementales, qui permettra aux gens de dénoncer leurs collègues, et ce « à l’insu du public. » La « loi allemande sur la protection des lanceurs d’alerte » est entrée en vigueur en juillet dans le but déclaré de protéger les personnes qui signalent des abus sur leur lieu de travail. Toutes les entreprises employant plus de 49 personnes doivent mettre en place un bureau où le personnel peut signaler anonymement les abus présumés de la loi sans crainte de représailles. Mais selon Knabe, qui a dirigé pendant près de vingt ans le Mémorial de Hohenschönhausen, situé sur le site de la prison politique de la Stasi à Berlin, la loi a une portée plus large que la simple protection des lanceurs d’alertes. « Les points d’information ne se contenteront pas d’enquêter sur les soupçons de criminalité, ils s’occuperont également des délits passibles d’amendes », a-t-il écrit dans un article paru cette semaine dans le journal allemand Die Welt. Ils seront même responsables des déclarations des fonctionnaires qui « constituent une violation de l’obligation de loyauté envers la constitution ». Ces dernières années, les commentateurs politiques et les experts constitutionnels ont été de plus en plus préoccupés par la prolifération de ce que l’on appelle les « centres de délation », qui sont souvent mis en place en ligne.

telegraph.co.uk

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ARMÉNIE

Arménie / Azerbaïdjan : quand un conflit en cache d’autres

En sommes-nous au début du dénouement ou au début de l’embrasement dans le conflit tenace qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan ? Poudrière au moins aussi explosive que les Balkans européens, le Caucase est une zone de guerre depuis la plus haute Antiquité, sa position géographique en ayant fait le carrefour de tous les peuples bibliques de l’ancien monde. Religions, ethnies et langues s’y côtoient, gardant farouchement leurs montagnes respectives. Les peuples turcs, perses, caucasiens et iraniens s’y dévisagent. Les musulmans chiites duodécimains, les musulmans sunnites, les yézidis, les zoroastriens, les juifs, les chrétiens orthodoxes géorgiens ou arméniens, se partagent les cultes. C’est peu dire donc que les rivalités opposant les Arméniens aux Turcs sont anciennes, le précédent du génocide désormais reconnu par la France étant toujours vif dans les esprits un siècle plus tard. Etat ayant adopté le christianisme le plus précocement du fait de la conversion du roi Tiridate IV par saint Grégoire l’Illuminateur, l’Arménie est en dépit de son ancienneté un pays fragile et aux dimensions modestes. À l’image de l’Irlande, l’Arménie compte une diaspora bien plus importante que de nationaux. Présents partout dans le monde, les Arméniens sont nombreux aux Etats-Unis, en France ou en Russie, pouvant d’ailleurs compter sur des célébrités de dimension mondiale. Le cas des Arméniens de Russie est un peu à part, notons d’ailleurs que Sergeï Lavrov lui-même est d’origine arménienne, à l’image de Margarita Simonian, l’actuelle directrice de l’information Russia Today. Ne pouvant pas compter sur une communauté mondialisée, les Azéris ont néanmoins su utiliser habilement leur entregent et leur rente gazière pour constituer un réseau d’influence efficace en Europe, que la presse française a un temps pu affubler du sobriquet de « diplomatie du caviar ». Longtemps oubliée, la première guerre du Haut-Karabagh (1988-1994) est un conflit s’inscrivant dans le cadre de la chute de l’URSS, qui n’en finit d’ailleurs plus de s’effondrer sur elle-même, charriant des haines immémoriales dans son sillage. Il s’agit d’ailleurs, selon les experts, du premier véritable conflit post-soviétique, le dernier du genre étant l’actuelle guerre d’Ukraine. Causée par le refus de l’entité soviétique d’unifier la RSS d’Arménie au Haut-Karabagh, la première guerre du Haut-Karabagh a duré six ans et s’est conclue par une victoire tactique arménienne à la Pyrrhus. Les réclamations arméniennes autour de ce qui était alors l’oblast du Haut-Karabagh ont pris une vraie ampleur en 1985 lors de la période de la perestroika, conduisant à un vote en faveur de l’unification de cette région autonome à l’Arménie par les leaders du Soviet du Karabagh – boycotté par les Azéris ethniques – en 1988, mettant fin au statu quo ante.

causeur.fr

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CANADA

Au Canada, les « services de diffusion en ligne » soumis à de nouvelles exigences, les conservateurs et Elon Musk critiquent Trudeau

Simple formalité ou tentative de censurer et contrôler le Web ? Dans un règlement diffusé vendredi 29 septembre 2023, le Conseil canadien de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a fixé le seuil à partir duquel les « services de diffusion en continu en ligne », comme les réseaux sociaux, seront assujettis à des nouvelles règles, issues de la loi sur la diffusion continue en ligne, plus communément appelée le « projet de loi C-11 ». La décision de cette commission a suscité une levée de boucliers chez les conservateurs et Elon Musk, qui accusent le Premier ministre Justin Trudeau de vouloir « censurer » ou « écraser la liberté d’expression au Canada ». Les mesures suscitent la controverse depuis son dépôt par le Premier ministre Justin Trudeau en février 2022. Les Canadiens craignaient d’abord que les amateurs qui diffusent des contenus sur YouTube ou sur les réseaux sociaux soient assujettis à la loi sur la diffusion continue en ligne, mais la possibilité a vite été écartée par le gouvernement libéral. Le projet de loi C-11 « ne vise que les films, les séries télévisées et la musique ». La diffusion par le CRTC de son règlement a cette fois-ci fait réagir les conservateurs, et leur leader Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada (PCC) et de l’opposition officielle. De son avis, ces nouvelles décisions sont la preuve d’un « plan de censure des réseaux sociaux ». « On a prévenu Justin Trudeau que la loi sur la censure en ligne allait venir censurer ce que les gens peuvent voir et dire en ligne. Les libéraux l’ont nié. Maintenant, c’est exactement ce qu’ils font », a-t-il affirmé sur Twitter. Sur le site du parti, une pétition a été publiée dénoncer les « libéraux de Trudeau qui cherchent désespérément à policer et à contrôler la parole », en référence à l’obligation de « promouvoir le contenu canadien ». Le gouvernement libéral « s’est maintenant donné le pouvoir de contrôler ce que les Canadiens et Canadiennes peuvent voir et dire en ligne », estime-t-on chez les opposants. Le milliardaire américain Elon Musk, propriétaire depuis presque un an du réseau social X (anciennement Twitter), a également réagi à la nouvelle du CRTC. Il a accusé Justin Trudeau de tenter « d’écraser la liberté d'expression au Canada. C’est honteux », a-t-il écrit.

francesoir.fr

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CHINE

Le gouvernement US admet des mois plus tard que le ballon chinois n’espionnait pas

Le Pentagone a admis que le ballon chinois qui a traversé le territoire US en février n’espionnait pas, il a probablement été dévié de sa trajectoire par le vent. Mais Washington et les médias ont exploité ce scandale fabriqué au profit de la propagande de la nouvelle Guerre froide. Le gouvernement US a admis que les accusations sévères qu’il a portées contre la Chine n’étaient rien de plus que du baratin. L’officiel le plus gradé de l’armée US a clarifié que le ballon chinois qui a traversé le territoire US en février 2023 n’espionnait pas ; il a probablement été dévié de sa trajectoire par le vent. CBS News a publié une interview ce mois de septembre du chef d’état-major des armées, le général Mark Milley, qui a déclaré que « La communauté du renseignement, leur évaluation – et c’est une évaluation de grande confiance – [est] qu’il n’y avait pas de collecte de renseignement par ce ballon ». Milley a concédé que le grand ballon a probablement été dévié par la puissance du vent. Ce rapport, sorti sept mois après l’incident, a confirmé exactement ce que le gouvernement chinois avait déclaré à l’époque : son ballon n’espionnait pas les États-Unis, et n’est qu’accidentellement entré dans leur espace aérien. Le gouvernement US a quand même insisté sur le fait que le ballon chinois avait de la technologie qui aurait pu être utilisée pour collecter de l’information – même s’il n’a pas clarifié si cette technologie était spécifiquement dédiée à la collecte de données sur les tendances météorologiques, ce que Pékin affirmait faire. Mis à part cela, dans un autre coup massif au narratif de Washington, CBS News a reconnu dans son rapport qu’« Après que la Navy ait remonté l’épave du fond de l’Atlantique, les experts techniques ont découvert que les capteurs du ballon n’ont jamais été activé au-dessus des États-Unis continentaux ».

scheerpost.com

https://www.investigaction.net/fr/le-gouvernement-us-adme...

DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

C'est parti mon qui... qui ?! - L'homo-souverainisme

Le lobby homosexuel dans les milieux politico-médiatique française côté « droite ». Double interview sociologique de Jack Lang à Marine Le Pen par Alain Soral et Xavier Poussard. Étonnant et riche en information.

ERTV

https://odysee.com/@ERTV:1/CPMQQ16:3

La « forme drogue » de la culture contemporaine

Devenir adulte aujourd'hui est presque impossible. L'omniprésence de la drogue dans notre société n'arrange rien, et pire encore, l'idéologie capitaliste tardive, qui engendre avec une puissance de feu sans précédent des sujets dépendants dans leur pensée et faibles dans leur volonté, donc fatalement enclins à fuir tout défi pour ne PAS être. Comme le montre l'apologie actuelle de la fluidité non seulement du genre, mais aussi du rôle, de la profession et de l'habitat, et celle de la mobilité constante (parrainée par le désormais protocolaire Erasmus) qui éloigne tout enracinement ou toute construction potentielle d'alliances avec d'autres, notre époque semble être la première ère historique marquée par la phobie de l'identité. Devenir quelqu'un est si terrifiant qu'il a conduit de nombreux jeunes à postuler l'indifférenciation comme idéal, en se mentant manifestement à eux-mêmes. Privé d'une estime de soi qu'il ne veut pas assumer comme si ce n'était pas un problème, l'indifférencié est le nouveau mythe social : non plus « maudit », « damné » comme les anti-héros « rebelles sans cause » du cinéma d'antan, mais défendu et diffusé comme un modèle paradoxal de courage et de dignité. Un courage qui consiste à s'imposer obtusément, son propre être « sans qualités », avec la toute-puissance propre au clochard ; et une dignité garantie d'une manière trop semblable à celle dont beaucoup font la « charité poilue » aux « derniers », comme paravent de leur propre satisfaction pour ne pas grossir les rangs. Ceux qui se perdent dans le sillage de l'indifférencié sont ceux qui ne peuvent pas entrer dans le temps et dans l'histoire, parce que dans le temps et dans l'histoire les choses changent, elles deviennent irréversibles. Et si la perspective d'emprunter une voie définitive fait déjà trembler les jeunes, elle apparaît aujourd'hui comme une hypothèse « impensable ».

comedonchisciotte.org

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/10/02/l...

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« Grosse lesbienne ». Pour une injure, un tribunal Suisse condamne Alain Soral à de la prison ferme

Un jour, les prisons françaises seront peut-être plus remplies de dissidents politiques, de criminels du mot et de la pensée, que de vrais délinquants. C’est d’ailleurs le sujet du livre « Un traitre mot » de l’excellent Thomas Clavel, et c’est surtout ce que nous commençons à vivre au quotidien, en 2023. Ainsi Alain Soral, que l’on ne présente plus, vient d’être condamné en appel à six mois de prison ferme, par un tribunal Suisse. Son crime ? Avoir qualifié une journaliste de « grosse lesbienne ». Il peut encore faire un nouvel appel auprès du tribunal fédéral néanmoins, cette condamnation est symbolique. Rappelons qu’initialement, il n’avait écopé que d’une amende pour diffamation. Mais le parquet cantonal vaudois a estimé que ce n’était pas assez, et que pour une insulte, il fallait enfermer Alain Soral. Alors même que des dealers, des délinquants, bénéficient d’un laxisme judiciaire parfois sidérant. Plusieurs organisations queer suisses, dont l’Organisation suisse des lesbiennes (LOS) et Pink Cross, ont salué via un communiqué commun sa condamnation, considérant que « cette décision représente une avancée significative dans la lutte contre la haine et l’intolérance ». « C’est un signal fort affirmant que la haine homophobe ne peut pas être tolérée dans notre société », a souligné Muriel Waeger, co-directrice de LOS. Il serait intéressant de connaitre le point de vue de ces organisations gauchistes sur l’univers carcéral, car enfin, il faudrait savoir : d’un côté, les gauchistes militent pour que les gens n’aillent pas en prison, et même parfois pour l’abolition des prisons. De l’autre, ils se félicitent lorsque des autorités décident d’enfermer des individus pour crime de la pensée ou de l’expression verbale.

Un traitre mot, par Thomas Clavel. La Nouvelle Librairie, 2023.

breizh-info.com/

https://www.breizh-info.com/2023/10/03/225282/grosse-lesb...

DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

« Le soutien à l’Ukraine à l’épreuve de l’électoralisme » : décryptage d’un édito du Monde

Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples, (Via Romana), La Nouvelle guerre des mondes (Via Romana) et Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie). Le quotidien Le Monde, dans son édition du 2 octobre, a publié une tribune titrée « Le soutien à l’Ukraine à l’épreuve de l’électoralisme », qui mérite un décryptage. Il s’agit en effet d’un petit bijou de propagande, très illustratif de la façon dont l’élite médiatique mainstream conçoit la guerre en Ukraine et la démocratie. Mauvaise nouvelle en effet pour les plumitifs bellicistes, non seulement la fameuse « contre-offensive » ukrainienne n’a pas produit les résultats promis, mais, en outre, le soutien occidental à Kiev marque le pas : décision de la Pologne de ne plus livrer d’armements, victoire électorale en Slovaquie de ceux qui prônent la neutralité, crise budgétaire aux États-Unis gelant les crédits promis à l’Ukraine, sans même évoquer le récent fiasco « galicien » de Zelensky au Canada. Donc la poursuite de la guerre ne se présente pas bien, voilà qui navre Le Monde, qui aimerait manifestement qu’elle dure encore longtemps. Tant pis pour les victimes. Alors analysons dans le détail la façon dont l’éditorialiste s’y prend pour nous faire croire qu’il fait soleil à minuit, en traduisant, en italique, le texte original en gras ci-dessous.

polemia.com

https://www.polemia.com/le-soutien-a-lukraine-a-lepreuve-...

L’épizootie hémorragique bovine, une maladie « purement commerciale » ?

Cette fois, on ne pourra pas reprocher aux pouvoirs publics d’avoir manqué de vigilance ou de réactivité vis-à-vis d’une menace sanitaire. Mercredi 20 septembre, la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) des Pyrénées Atlantiques a brusquement sonné l’alarme : « Le virus provoquant la maladie hémorragique épizootique chez les ruminants d’élevage est arrivé en France ! »

Branle-bas de combat. « Le virus de la MHE a été repéré et formellement identifié sur deux bovins d’élevage dans le Pays Basque ainsi que sur un autre dans les Hautes-Pyrénées », a annoncé la DDPP. Dans les heures qui ont suivi, l’alerte est devenue nationale. Sud-Ouest d’abord, France Bleu ensuite… dans la foulée Radio France l’a relayée dans son flash de minuit. Le lendemain, l’Anses à son tour choisissait de communiquer sans délai, peu avant que le Ministère de l’Agriculture ne publie, via son site, des directives sur la conduite à tenir pour endiguer la propagation virale : surveillance renforcée, isolement des animaux contaminés, interdiction de transport des animaux dans un rayon de 150 km, désinsectisation préconisée, etc. À la suite du journal Le Monde, la presse nationale s’emballait alors pour cette nouvelle émergence, incitant le public à tendre attentivement l’oreille. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Un virus transmis par une espèce spécifique de moucherons piqueurs dit « culicoïdes » qui se gave du sang d’une bête et en infecte une autre, en venant se nourrir sur elle ensuite. Comme on l’a popularisé depuis 2020, il existe trois types principaux de « zoonoses » avec des mécanismes de diffusion distincts : 1) Transmission aéroportée, 2) Par contact avec des fluides ou ingestion 3) Vectoriel. Lorsque la maladie se propage par l’intermédiaire d’un insecte hématophage : moustique, tique, puce ou moucheron, on dit qu’elle est « vectorielle ». Nous sommes dans ce cas. Or, tout se passe comme si, plutôt que de s’attaquer aux causes profondes des crises sanitaires, on utilisait la peur réflexe contemporaine envers les zoonoses pour régler des différends commerciaux. Il est aussi possible que la Confédération Paysanne n’ait pas tout-à-fait tort de se défier des orientations de cette politique agricole, visiblement déterminée à tourner la page des annonces antérieures en faveur de l’agriculture paysanne. Focaliser sur les épizooties mineures plutôt que sur les menaces zoonotiques majeures ; et produire pour pas cher, quels que soient les coûts sociaux et environnementaux cachés … telle est, semble-t-il, la ligne fixée par ceux qui nous dirigent.

les-crises.fr

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Entretien d'Anneke Lucas

Au regard des polémiques actuelles, concernant l’existence des réseaux pédocriminels, je publie, avec l’accord de Slobodan Despot, directeur du magazine de L’Antipresse, l’entretien que j'ai réalisé d’Anneke Lucas. Cet entretien a été réalisé en septembre 2023. À six ans, Anneke Lucas a été vendue à un réseau pédophile. Pendant des années, elle a été exploitée comme esclave et « vestale » sexuelle. Aujourd’hui, elle consacre sa vie à mettre en lumière cette « pyramide de la souffrance » où elle a failli elle-même être ensevelie. Anneke est une survivante et un témoin de premier rang sur l’un des pires maux de l’humanité. Son récit est dur et insoutenable. On peut le rejeter et fermer les yeux sur ce continent caché. Mais un témoignage, rappelons-le, est une forme de preuve. Une multiplicité de témoignages constitue une multiplicité de preuves, qui permettent de converger vers un faisceau de présomption, à partir duquel le Juge tranchera en son intime conviction sur la réalité ou non des faits criminels. Aujourd’hui, nous avons 50 témoignages de survivants de réseaux pédocriminels. Ainsi que l’immense travail effectué par la journaliste Ceri qui a collecté d’autres dizaines de témoignages, sinon plus, depuis des années. Combien de témoignages faudra-t-il pour créer le faisceau de présomption concernant l’existence de ces réseaux pédocriminels ?

Ariane Bilheran

https://antipresse.net/anneke-lucas-itineraire-dune-enfan...

Lobby pédocriminel. Un mouvement devenu international (partie 1)

Il existe un lobby « pédophile » qui a pris un essor important au début des années 70, en surfant sur la vague de la « libération sexuelle ». « La pédophilie consiste à livrer des enfants au désir sexuel des adultes », Marc Reisinger, psychiatre. Pour autant, de nombreux amateurs de chair trop jeune militent pour la dépénalisation des rapports sexuels entre adultes et enfants. Il existe un lobby « pédophile » qui a pris un essor important au début des années 70, en surfant sur la vague de la « libération sexuelle ». La principale revendication du militantisme pédo-criminel est l’abrogation d’un âge minimum en dessous duquel les rapports sexuels entre adultes et enfants sont interdits par la loi et passibles de poursuites. Ces militants qui revendiquent leur « amour » pour les enfants, se présentent comme une minorité sexuelle, persécutée par une société à la morale rétrograde que l’histoire jugera durement dans un futur proche. « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d’en aborder les rivages. », expliquait Jack Lang dans une interview accordée au magazine Le Gai Pied au début des années 90. Tandis que le philosophe René Schérer, après avoir fustigé une « législation disproportionnée », réprimant la « pédophilie », commentait dans un article écrit dans le journal Libération : « Il fut un temps (…), où ce qui était considéré comme destructif de l’enfant et de la personne c’était… la masturbation ». Les lobbyistes pour la dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et mineurs expliquent d’ailleurs volontiers que si les enfants souffrent psychologiquement de telles relations, c’est parce qu’ils sont conditionnés par la société à le faire, et que leur combat est aussi celui de la libération de l’enfance ! Quant à la souffrance physique des enfants, ils font comme si elle n’existait pas.

francesoir.fr

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Jacques Cardoze remet en cause l’impartialité du service public

L’impartialité du service public – ou plutôt son absence — est un sujet que connaissent bien nos lecteurs. De sérieuses interrogations sur les méthodes de France Télévisions, ainsi que sur son orientation politique, reviennent en boucle dans le débat public. Il est plus rare cependant de voir des anciens serviteurs du groupe déballer sur la place publique l’envers du décor. C’est le cas depuis quelques jours avec Jacques Cardoze. Ce dernier n’est autre que l’ancien présentateur d’une émission vedette de France Télévisions, « Complément d’Enquête », qu’il a animée durant trois ans, de 2018 à 2021. En juillet dernier, après cinq ans d’absence du monde télévisuel, il décide de contacter Cyril Hanouna afin de rejoindre son équipe. Dans ses interviews, on sent dans ce geste un début de révolte contre un monde journalistique policé (voire policier), où des opinions différentes sont mal vues. D’où sa bataille contre la pensée unique du service public, un sujet qu’il connaît de l’intérieur.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/jacques-cardoze-remet-en-cause-limpar...

Le politologue expert du Qatar Nabil Ennasri en garde à vue dans une affaire d’ingérence étrangère au profit du Qatar. Une enquête sensible dans laquelle sont également cités un député de la Nupes et un ex-présentateur de BFMTV

Les policiers de la brigade de répression de la délinquance économique ont placé en garde à vue ce lundi un spécialiste du Qatar, Nabil Ennasri, régulièrement invité dans les médias pour son expertise. Une enquête sensible dans laquelle sont également cités un député de la Nupes, Hubert Julien-Laferrière, le lobbyiste Jean-Pierre Duthion et le présentateur de BFMTV Rachid M’Barki. L’enquête sur les soupçons d’ingérence étrangère dans la vie politique et les médias français progresse à grand pas. Elle pourrait provoquer une déflagration tant les personnes qui auraient été approchées par l’émirat pour défendre ses intérêts sont influentes et variées. Nabil Ennasri, 41 ans, auteur d’un livre intitulé « l’Énigme du Qatar », docteur en sciences politiques, est entendu dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet national financier (PNF) pour corruption, trafic d’influence et abus de confiance. Les enquêteurs s’interrogent sur un éventuel rôle de Nabil Ennasri, régulièrement invité pour son expertise dans les médias, notamment au moment de la Coupe du monde de football, d’agent d’influence au profit de la monarchie qatarie.

Le Parisien

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Roger Waters répond aux accusations d’antisémitisme dans un nouveau documentaire

Roger Waters a réagi aux accusations contre son documentaire en publiant une déclaration sur son site web et sur sa page Facebook. Il a écrit : « Au début du mois, la Campaign Against Antisemitism [CAA] m’a contacté au sujet d’un film qu’elle a réalisé. Ils m’ont donné sept jours pour répondre à de multiples questions sur des sujets remontant à 2002 et 2010. Dans un premier temps, j’ai estimé que leurs attaques contre mon personnage ne méritaient pas de réponse. Cependant, maintenant que ces attaques sont en circulation, je tiens à ce que ma réponse soit consignée. Toute ma vie, j’ai utilisé la plateforme que ma carrière m’a offerte pour soutenir des causes auxquelles je crois. Je crois passionnément aux droits de l’homme universels. J’ai toujours œuvré pour que le monde soit meilleur, plus juste et plus équitable pour tous mes frères et sœurs, partout dans le monde, indépendamment de leur appartenance ethnique, de leur religion ou de leur nationalité, qu’il s’agisse des peuples indigènes menacés par l’industrie pétrolière américaine ou des femmes iraniennes qui protestent pour leurs droits. C’est pourquoi je participe activement au mouvement de protestation non violent contre l’occupation illégale de la Palestine par le gouvernement israélien et le traitement flagrant qu’il inflige aux Palestiniens. Ceux qui souhaitent faire l’amalgame entre cette position et l’antisémitisme nous rendent à tous un bien mauvais service. Les gens doivent connaître la CAA, l’organisation qui a réalisé ce film. À la suite de plaintes déposées auprès de la Commission des organisations caritatives, la CAA fait l’objet d’un examen minutieux. Son objectif principal est de mener des campagnes politiques partisanes contre les critiques de l’État d’Israël. Je savais donc que leurs questions n’étaient pas posées de bonne foi. »

rogerwaters.com

https://www.investigaction.net/fr/roger-waters-repond-aux...

ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

La tendance des jeunes Français à devenir végétaliens nuit à leur santé et à l’environnement

Les jeunes occidentaux sont de plus en plus attirés par le véganisme. Pourtant, ce régime alimentaire a un impact négatif sur la santé et l’environnement. Les végétaliens vantent les bienfaits pour la santé d’un régime alimentaire à base de plantes. Ils sont également nombreux à observer l’impact environnemental de l’élevage sur les émissions de gaz à effet de serre. Un mouvement mondial pousse aujourd’hui de plus en plus de personnes à adopter le véganisme afin d’enrayer le changement climatique et « sauver » la planète. Pourtant, le véganisme a un côté sombre ; ses effets sur notre santé et sur l’environnement ne sont pas aussi simples que le prétendent ses partisans. Il ne fait aucun doute que le véganisme gagne en popularité. Selon certaines études, il y aurait 88 millions de végétaliens dans le monde. La France ne fait pas exception. Environ 340 000 Français sont végétaliens, et un million de plus sont végétariens. La tendance est particulièrement marquée chez les jeunes. En France, plus d’une personne sur dix âgée de 18 ou 19 ans est végétalienne. C’est beaucoup plus qu’en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Grâce à la demande croissante d’aliments d’origine végétale, les substituts de la viande et du lait se vendent plus rapidement que jamais. Selon le Good Food Institute, les ventes au détail de substituts de viande à base de plantes atteindront 6,1 milliards de dollars en 2022. Les défenseurs du véganisme considèrent cette tendance comme une révolution en matière de santé et d’environnement. La nature offre très peu de sources de protéines autres que la viande, les produits laitiers et les œufs. Après tout, une personne ne peut consommer qu’une quantité limitée de haricots et de lentilles. En matière de santé, le véganisme échoue une fois de plus lamentablement. Les risques sanitaires associés aux régimes à base de plantes sont trop nombreux pour qu’on puisse tous les citer. Ces risques comprennent la perte de cheveux, l’anémie, la faiblesse musculaire et osseuse et l’irritation de la peau. Ils sont particulièrement graves pour les femmes et les enfants, qui courent un risque accru de malnutrition dans le cadre d’un régime végétalien sans compléments alimentaires.

contrepoints.org

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ÉCONOMIE

Le PIB fournit une lecture erronée de l’état de l’économie

Le PIB, largement utilisé pour mesurer la croissance, est-il vraiment un indicateur fiable ? Découvrez les mythes et réalités de cet indice emblématique. La statistique du PIB reflète l’idée que le facteur clé de la croissance économique n’est pas la production de richesses mais plutôt leur consommation. Il s’agit plutôt d’un calcul de la valeur des biens et services finaux produits pendant un intervalle de temps donné, généralement un trimestre ou une année. Comme les dépenses de consommation représentent la plus grande partie de la demande globale, de nombreux commentateurs estiment que les dépenses de consommation sont le principal moteur de la croissance économique. Tout ce qui compte dans cette optique, c’est la demande de biens et de services qui, à son tour, donnera lieu presque immédiatement à leur offre. Comme l’offre de biens est considérée comme acquise, ce cadre ignore les différentes étapes de la production qui précèdent l’émergence du bien final. Dans le cadre du PIB, les biens apparaissent en raison du désir des gens d’en acquérir. Cependant, il ne suffit pas d’avoir une demande de biens, il faut aussi avoir les moyens de les acheter. Les moyens sont divers biens de consommation finaux nécessaires pour soutenir les individus dans les différentes étapes de la production. La source principale des moyens de subsistance est l’épargne des individus.

Mises Institute

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Les faillites des très petites entreprises s’envolent de plus de 65 %

Selon les chiffres publiés jeudi 5 octobre par la Banque de France, 51.160 entreprises se sont retrouvées en défaillance sur les douze derniers mois, contre 51.145 sur l'année 2019. Les très petites entreprises, de moins de dix salariés, ont connu une hausse de 65 % du nombre de défaillances. Par catégories, seules les micro-entreprises ont un niveau de défaillances encore inférieur à celui d'avant la crise sanitaire, avec 47.028 entreprises en liquidation ou en redressement judiciaire contre 48.702 en 2019 (-3,4 %). Les très petites entreprises de moins de 10 salariés, elles, sont 2.520 à avoir fait faillite au cours des 12 derniers mois contre 1.527 en 2019 (+65 %), tandis que celles comptant entre 10 et 49 salariés sont 1.180, contre 651 l'année avant la crise (+81,3 %). La catégorie des moyennes entreprises, comprise entre 50 et 249 salariés, en dénombre 382, contre 238 en 2019 (+60,5 %). Au total, l'ensemble de la catégorie « PME » qui regroupe toutes ces sous-catégories, reste stable avec 51.110 défaillances contre 51.118 en 2019.

latribune.fr

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ÉDUCATION

Henda du 9-3 et Gwen de Sarcelles : Éducation nationale, la fin du contrat social ?

La plaie des profs gauchistes. Vous vous inquiétiez déjà de la baisse de niveau des enfants confiés à l’Éducation nationale ? Ce n’était rien à côté de l’activiste islamo-gauchiste de certains profs. Qui ne s’en cachent même plus ! Les Français font preuve d’une immense patience envers l’État et l’évolution désastreuse de ses « institutions généralement défaillantes dans leurs fonctions essentielles, celle de la représentation comme celles de l’action », ainsi que les qualifie François Sureau. Pourquoi ? Le refus légitime et de bon sens du chaos. Un reste de loyauté envers des services publics qui, jadis, servaient le bien commun, et dont certains fonctionnaires, heureusement, ont encore à cœur l’intérêt général. L’espoir, hélas de plus en plus fragile, qu’il soit encore possible de redresser la barre malgré des décennies de démantèlement méthodique de l’héritage du Conseil National de la Résistance. Qui l’État place-t-il devant les enfants ? Mais la patience des Français a des limites, et l’État joue avec le feu lorsqu’il oblige les citoyens à mettre leurs enfants en danger en les livrant à l’abrutissement et à l’endoctrinement. Voici en effet deux exemples de ce à quoi l’État abandonne les enfants de France : « Henda du 9-3 » et « Gwen de Sarcelles », enseignantes liées au groupuscule d’extrême-gauche Révolution Permanente du sulfureux Anasse Kazib. Henda s’est fait connaître début juillet en apportant son soutien aux pillards qui ont brûlé des écoles et des bibliothèques, selon elle simples « modes d’action radicaux qu’on qualifie de violences », ainsi qu’au Comité Adama. Gwen s’est déplacée à Trappes pour défendre le port de l’abaya, qualifie l’interdiction de cette tenue d’« attaque sexiste, raciste, islamophobe et colonialiste », dénonce les « violences policières », veut l’accueil de « milliers de migrants » et fait l’éloge de ce qu’elle-même appelle « émeutes ». Et ce n’est pas tout : n’oublions pas la propagande d’associations douteuses lors de sorties scolaires, le prosélytisme transactiviste et, bien sûr, les nombreuses soumissions à l’islamisation, jusque dans la composition des programmes et des manuels qui ne se sont pas améliorés depuis que Souâd Ayada en dénonçait courageusement la malhonnêteté intellectuelle. Vidéos…

causeur.fr

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Écoles : la seule solution est de préserver et d’encourager l’essor des écoles privées et d’en améliorer l’accessibilité

Dans son dernier numéro consacré à l’école, La Nef publie une tribune d’Anne Coffinier (photo), fondatrice de l'association Créer son école et de la Fondation Kairos pour l'innovation éducative, qui propose des solutions à la crise éducative. Extrait : […] « Et l’Église dans tout cela ? Elle sait que l’enseignement catholique est sa meilleure ‘’surface de contact’’ avec la jeunesse. Elle a mauvaise conscience de s’être spécialisée dans la scolarisation des bourgeois. C’est peu compatible avec la charité chrétienne, tout de même. Si encore elle mettait toute son énergie à y former une élite spirituelle destinée au service du pays et notamment de ses frères défavorisés ? Mais ce n’est pas le cas. L’école catholique est – en général – bien peu élitiste moralement ou politiquement. Elle prépare docilement au bachot de la République, suit toutes les instructions ministérielles, et ça lui suffit. Alors sa mauvaise conscience la pousse à faire des gestes : mettre en place une politique de réduction tarifaire, signer ce protocole d’égalité des chances, mettre en place des quotas et sans doute hélas demain, comme elle l’a fait dans d’autres pays, passer certaines de ses écoles à la communauté musulmane au nom de la fraternité. Alors comment sortir de cette situation ? Supprimer ou nationaliser les écoles privées, comme en rêve Jean-Luc Mélenchon ? Cela reviendrait à couler les bateaux de sauvetage alors que tout porte à croire que le Titanic est condamné. »

La Nef

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ÉTATS-UNIS

Douglas Macgregor : « Si les Européens veulent la fin de cette guerre, qu'ils se lèvent et y mettent fin »

Conséquence de la censure du président de la chambre des représentants, magnitude de l'échec occidental en Ukraine, situation intérieure américaine, le colonel MacGregor nous livre ses analyses. « Si les Européens veulent la fin de cette guerre, qu’ils se lèvent et y mettent fin. Sinon Washington va continuer à y pomper de l’argent en prétextant améliorer la situation ». Le colonel Douglas Macgregor est diplômé de West Point et titulaire d’un doctorat en relations internationales de l’université de Virginie. Il a commandé et remporté en 1991 en Irak la dernière grande bataille de chars qu’a livrée l’armée américaine, la bataille de 73 Easting. Durant ses 28 ans de carrière militaire, il a notamment été chef de la planification stratégique et du centre d’opération interarmes du commandement suprême de l’Otan durant l’intervention de 1999 au Kosovo. Il fut également le conseiller du secrétaire à la défense par interim Chris Miller. Douglas Macgregor est un spécialiste de la « configuration des forces ». Les deux livres qu’il a écrit sur le sujet Breaking the Phalanx (Praeger, 1997) et Transformation under Fire (Praeger, 2003), font autorité sur le sujet. Son dernier ouvrage, Margin of Victory : Five Battles that Changed the Face of Modern War est disponible chez Naval Institute Press.

eclaireur.substack.com

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L’énigme

« Si un politicien fait une ‘’faveur’’ à un parrain du crime et que ce dernier paie la femme du politicien, il s’agit toujours de corruption. Si le patron du crime paie le fils camé du politicien en échange de la faveur, c’est toujours de la corruption » : Jeff Childers, blog Coffee & Covid

Par James Howard Kunstler. Résultat d’images pour le parrain. Tout comme un investissement douteux peut devenir catastrophiquement ruineux dans le monde de la finance, « Joe Biden » est passé d’un actif à un passif pour le Parti du Chaos, alors que nous entrons dans la saison où les choses deviennent réelles. Il y a quelques semaines, le fantôme de la Maison Blanche ne pouvait rien faire de mal, bien qu’il ait fait absolument tout ce qu’il fallait depuis trente-deux mois qu’il hante le Bureau Ovale. Aujourd’hui, une odeur de pourriture et de soufre se dégage de chacun de ses faux pas, tandis que ses balbutiements à la tribune déclenchent des alarmes au QG du parti. Que faire, en effet ? Il n’y a pas non plus de moyen réaliste de la faire sortir de scène pour la remplacer. Le stratagème de l’alternance de la vice-présidente nommée – faire entrer Gavin Newsom et le faire monter en grade lorsque Kamala démissionne – semble invendable. Il a transformé la Californie en un paysage d’enfer à la Jérôme Bosch, fait de vols à la tire, de vols de voitures, de folie médicale et de mauvaise gestion des incendies de forêt. Les vidéos du chaos californien sont diffusées sur les réseaux sociaux 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il ne sera jamais confirmé par le Congrès. Et qui d’autre y a-t-il sur le banc du DNC ? Pete Buttigieg (bien sûr…) Hillary ? ha-ha-ha-ha… ! Ils pourraient réintégrer Barack Obama – la Constitution n’interdit qu’un troisième mandat électif, pas une nomination. Ne serait-ce pas une farce qui mettrait fin à la nation ? (Au moins, il pourrait arrêter de prétendre qu’il n’est pas déjà secrètement président par intérim).

lesakerfrancophone.fr

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FRANCE

Marion Maréchal : « On a l’opportunité de faire basculer l’Europe à droite »

La tête de liste aux Européennes pour Reconquête ! a donné une interview au Progrès de Lyon : « Je regrette l’absence de patriotisme européen. Il n’y a pas de volonté de rendre prioritaire les entreprises de l’UE dans les marchés publics ou de décision favorisant la réciprocité des accords commerciaux. »

@leprogreslyon

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Budget 2024 : nos enfants victimes de l’irresponsabilité des pouvoirs publics

Par Benoît Perrin, directeur de Contribuables Associés. « Pour lutter contre le harcèlement à l’école, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a promis cette semaine d’inscrire dans le cursus scolaire des ‘’cours d’empathie’’, dès la maternelle. À la lecture du projet de loi de finances 2024, son collègue du Budget Thomas Cazenave aurait intérêt à y ajouter un module de propagande intitulé ‘’Accepter avec allégresse de payer les dettes de l’Etat’’ ! Sans quoi, il y a fort à parier que nos enfants nous demanderont à juste titre des comptes. Alors que l’urgence d’une gestion rigoureuse de l’argent public (comprendre : l’argent des contribuables) est désormais dans tous les esprits, les actes tardent à venir. Le gouvernement prévoit dans son plan un déficit de près de 140 milliards d’euros, soit plus de 35 % entre ses recettes et ses dépenses. La raison ? Comme tous ses prédécesseurs depuis 1974, l’actuel gouvernement a fait le choix de présenter un budget largement en déficit. Certes il y a un léger mieux, Bercy ambitionne de ramener ce dernier à 4,4 % de notre PIB (contre 4,9 % en 2023) mais en se basant sur un taux de croissance auquel ni l’INSEE, ni la Banque de France ne croient. Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici évoquait hier ‘’des prévisions optimistes’’. Pire, ‘’peu de mesure d’économies structurelles’’ sont au programme, selon lui. Tout est dit lorsque l’on connaît la prudence diplomatique de l’ancien ministre des Finances de François Hollande. Au total, seulement 16 milliards d’économies (dont la plus grande partie proviendra de l’extinction progressive du bouclier tarifaire pour l’électricité) pour plus de… 491 milliards de dépenses ! »

causeur.fr

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Alerte rouge sur la natalité française

De 2000 à 2022, le nombre de naissances de deux parents nés en France a baissé de 22,1 %. Michèle Tribalat signe un long papier, « L’immigration, ce 11e commandement de l’INED », dans le nouveau numéro du magazine NDLR. Dans son Insee Focus n° 307, qui vient de paraître, l’Insee a titré : « En 2022, des naissances au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». Ce que confirment les données pour la France métropolitaine depuis 1946 : 685 646 naissances y ont été enregistrées en 2022, contre 843 904 en 1946 et 710 993 au point le plus bas des années 1990 (1994). Pour la France entière, l’Insee a pris la mauvaise habitude de garder la discontinuité de champ introduite en 2014 avec Mayotte, alors qu’il dispose du nombre de naissances à Mayotte. Un des principes élémentaires de la statistique est d’établir des séries sur un champ constant. C’est pourquoi, il est plus raisonnable, lorsque c’est possible, de rester sur la France métropolitaine.

causeur.fr

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Bureaucratie : Jean-Pierre Jouyet, ancien ambassadeur et haut fonctionnaire, reconnaît le poids et la complexité de l’administration, « La réforme de l’Etat n’est pas un travail de fond, mais une manière de communiquer au gré de l’actualité »

Dans un livre paru ce 5 octobre, l’ancien secrétaire général de l’Elysée sous François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, raconte comment, lui, le représentant brillant de la technocratie à la française, passé par les plus hauts postes administratifs et politiques de la République, s’est fourvoyé toute sa carrière. (…) « Lorsque j’étais aux affaires, se souvient-il avec une candeur confondante, je considérais cette défiance croissante avec une certaine stupéfaction, tant j’étais convaincu que nous faisions tous, individuellement et collectivement, de notre mieux. […] Avant, je ne voyais pas ou je minimisais l’importance de la bureaucratie et son rôle souvent néfaste pour la bonne marche du pays. Je savais qu’elle existait, bien entendu, puisque j’en faisais partie. Mais pour dire toute la vérité, je n’ai jamais eu à la subir. Je disposais de collaborateurs capables de m’aider à accomplir toutes les formalités, voire m’en décharger totalement. Comme représentant d’une élite aujourd’hui honnie, j’ai découvert ces réalités sur le tard. » Consternant politiquement !

L’Opinion

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Affaire Fillon : un mois pour le détruire, dix ans pour le juger

En novembre 2016, François Fillon fut, à la surprise générale, choisi pour représenter la « droite républicaine » à la primaire ouverte organisée par les LR. Tout le monde s’attendait au retour de Nicolas Sarkozy et les dispositifs politico-médiatico-judiciaires étaient fin prêts pour barrer la route à celui qui avait réussi à provoquer dans les couches moyennes une détestation finalement assez voisine de celle qui frappe Donald Trump outre-Atlantique. C’est la bourgeoisie qui se déplaça à la primaire, et portant son choix sur un profil de notaire de province guère enthousiasmant. Lequel était donné quasiment élu d’avance. Les socialistes réunis autour de François Hollande le président sortant, incapable de se représenter, « comme vomi par le pays » (Emmanuel Todd), durent en urgence changer leur fusil d’épaule. L’opération fut organisée par Jean-Pierre Jouyet secrétaire général de l’Élysée, le Canard enchaîné et Éliane Houlette patronne du Parquet National financier. L’objectif était clair, disqualifier François Fillon et favoriser l’élection d’Emmanuel Macron alors ministre de l’Économie après avoir été secrétaire général adjoint de l’Élysée. On connaît la suite… Il paraît que diable se niche dans les détails, mais l’adage se révèle d’autant plus vrai que ceux qui sont chargés d’informer l’opinion transforment les faits importants en détails. Le Conseil constitutionnel vient de rendre une décision importante à double titre. D’abord, il a déclaré inconstitutionnel un article du Code de procédure pénale qui interdisait de soulever des nullités de procédure dans les instances pénales. Ensuite, avec cette décision, la procédure commencée en 2017 contre François Fillon va devoir reprendre au niveau de la Cour d’appel et les nullités soulevées par l’ancien candidat à la présidence de la République vont devoir être examinées. Ce n’est pas rien d’apprendre que notre cour suprême met fin à une violation de l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et que la procédure pénale qui a permis de disqualifier François Fillon, assurant ainsi l’arrivée du parfait inconnu, Emmanuel Macron au pouvoir, va devoir en partie être recommencée. Mais cela n’a guère intéressé le système médiatique français. Tout le monde s’est contenté de reprendre mot pour mot la dépêche de l’AFP qui ne disait pas grand-chose, et de revenir à ce qui est important, à savoir l’invasion en France des punaises de lit.

vududroit.com

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GAFAM / IA

« Professeure dans le supérieur, j’ai décidé d’interdire totalement les smartphones dans mes cours »

Par Séverine Denieul enseignante en IUT et parent d’élève, membre de l’association Lève Les Yeux et de CoLINE (Collectif de Lutte contre l'Invasion Numérique de l'École), explique pourquoi elle interdit à ses étudiants l'usage de leurs smartphones durant ses cours. « Les rentrées s’enchaînent mais ne se ressemblent pas, surtout depuis l’accélération sans précédent qu’a constituée la crise du covid avec la mise en place de la continuité dite ’’pédagogique’’. Énième tour de passe-passe de l’institution qui nous a habitués depuis longtemps à la novlangue la plus inepte en se présentant comme critique d'un enseignement ‘’vertical’’ en faveur de ‘’l’auto-construction du savoir’’ par ‘’l’apprenant’’. Mais à ces dérives s’adjoint aujourd’hui un péril bien plus grand : l’invasion du numérique à l’école qui va sans doute nuire davantage aux capacités d'apprentissage des élèves et aggraver les inégalités sociales et scolaires. »

marianne.net

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GÉOPOLITIQUE

L'Arctique bouillonne de rivalités

L'océan Arctique se réchauffe 4 fois plus vite que la moyenne planétaire. C'est ce que les climatologues appellent « l'amplification arctique ». Aux « Yukon Flats » en Alaska, connus pour leurs températures extrêmes, les étés sont en moyenne 4,9°C plus chauds que dans les années 50. Une conséquence directe est que l'océan bordant le pôle Nord devrait être totalement libéré des glaces dès la décennie 2030… La libération de cet espace maritime aiguise les appétits des puissances limitrophes. L'ère de « l'exception arctique » déclarée par Mikhail Gorbatchev en 1987 - qui a protégé cette zone de tout conflit et de toute exploitation - est close. Alors que le réchauffement s'accélère dans le grand Nord et que les relations internationales s'enveniment entre l'OTAN, la Chine et la Russie, l'Arctique devient un champ de bataille potentiel d'une importance capitale. 53 % des côtes bordant l'Arctique sont russes et le passage maritime Est-Ouest est un débouché stratégique permettant au Kremlin de contourner les sanctions occidentales. Dès l'année prochaine, Moscou prévoit des navigations régulières toute l'année. Les cargos accompagnés de brise-glaces augmenteront alors leur chargement annuel de 30 à 80 millions de tonnes. La Chine s'est déclarée comme étant une nation « voisine de l'Arctique », démontrant son intention d'ouvrir une « route de la soie » polaire. Une délégation russe s'est rendue en Inde en mars dernier pour offrir aux Indiens un projet de coopération en Arctique.

laselectiondujour.com

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Poutine ordonne le regroupement de Wagner pour des missions de combat

Par M.K. Bhadrakumar. L’homme fort de l’est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, chef suprême des Forces armées arabes libyennes (FAAL), a été reçu jeudi à Moscou par le président russe Vladimir Poutine. Haftar « a rencontré le président russe Vladimir Poutine et le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu dans la capitale russe Moscou », ont annoncé les FAAL, sans donner de détails. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé l’événement, ajoutant que « la situation en Libye et dans l’ensemble de la région a été discutée », sans donner plus de détails. Moscou entretient des relations étroites avec le maréchal Haftar, qui soutient l’administration de Tobrouk, rivale du gouvernement de Tripoli soutenu par l’ONU. La rencontre entre Haftar et Poutine était suffisamment importante pour mériter un compte rendu du Kremlin – il s’agissait de la première rencontre entre les deux hommes depuis 2019 – mais la réticence de Moscou témoigne d’un degré élevé de sensibilité. Parallèlement, vendredi 29 septembre, le Kremlin a publié un compte rendu de la rencontre de Poutine avec deux hauts responsables de la sécurité russe dont les noms sont étroitement liés à Wagner – le vice-ministre de la Défense Yunus-Bek Yevkurov et Andrei Troshev (qui a participé à des missions de combat de Wagner auparavant…). Lors de sa visite à Moscou, Haftar s’est également entretenu avec Yevkurov, connu pour avoir été la « personne de référence » du chef de Wagner, Yevgeny Prigozhin, et qui s’est rendu régulièrement dans l’est de la Libye ces dernières années, la dernière fois le 17 septembre lorsqu’il a rencontré Haftar à Benghazi. L’assaut avorté de Haftar sur Tripoli en 2019 s’appuyait fortement sur les combattants de Wagner, mais n’a pas réussi à vaincre les forces armées soutenues par la Turquie. Selon un rapport de l’ONU publié en 2020, jusqu’à 1 200 combattants Wagner soutenaient Haftar. Les experts estiment que des centaines d’entre eux sont restés actifs dans l’est, qui est également la zone des terminaux pétroliers, et dans le sud de la Libye, porte d’entrée de la région du Sahel, qui se tourne vers Moscou en tant que fournisseur de sécurité, en remplacement des puissances occidentales.

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IMMIGRATION / ISLAM

Chaque année, environ 80 individus condamnés pour terrorisme djihadiste sortent des prisons françaises

Alors que seule une dizaine de dossiers étaient devant la justice entre 1994 et 2019, le Parquet national antiterroriste (Pnat) n’en compte aujourd’hui pas moins de 72. Soit sept fois plus, en l’espace de quatre ans, que durant les 25 années précédentes. Aussi le Parquet national antiterroriste suit-il actuellement 266 détenus condamnés pour terrorisme, dont 88 % pour terrorisme djihadiste, mais également 210 qui sont sortis de prison. Auxquels il faut agréger une vingtaine de prévenus sous contrôle judiciaire puisque Naoufel Gaïed, chef de la mission de lutte contre la radicalisation violente à l’administration pénitentiaire, rappelle que « les services pénitentiaires d’insertion et de probation suivent en tout 230 personnes pour faits terroristes en milieu ouvert ». Chaque année, environ 80 condamnés pour terrorisme djihadiste sortent des prisons françaises. À ces individus dûment suivis par l’autorité judiciaire, il faut ajouter tous ceux rendus à la nature et à la vie normale, devenus invisibles depuis la fin de leur mesure de surveillance judiciaire ou administrative. Soit 250 personnes, dont toutes ne sont pas suivies par les renseignements.

Le Figaro

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Amy Pope, nouvelle responsable de l’agence de l’ONU pour les migrations (OIM) : « La migration alimente l’innovation ou encore la revitalisation de communautés vieillissantes »

Que ce soit en Europe ou aux États-Unis, l’arrivée de migrants est une réponse au manque criant de main-d’œuvre, qualifiée ou non, a plaidé lundi la nouvelle cheffe de l’agence de l’ONU pour les migrations, Amy Pope. Mme Pope, qui a pris ses fonctions à la tête de l’Organisation internationale pour les migrations le 1er octobre, compte notamment s’appuyer sur le secteur privé -qui dans des dizaines de pays assure manquer de main-d’œuvre pour changer l’image négative dont souffrent souvent les migrants. « Les preuves que la migration profite réellement aux économies sont incontestables », a affirmé lors d’un point de presse à Genève Mme Pope, première femme à diriger l’OIM. En réponse aux messages anti-immigrants portés par de nombreux responsables politiques en Amérique ou en Europe, elle a estimé que l’immigration, au contraire, favorisait l’innovation, fournissait de la main-d’œuvre, et participait à la revitalisation de communautés vieillissantes. Elle n’a pas voulu répondre directement à Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, qui a vivement critiqué samedi le soutien de l’Allemagne à des ONG secourant des migrants en Méditerranée. « Je m’abstiendrai d’entrer en conflit direct avec Elon Musk », a esquivé Mme Pope, tout en rappelant qu’on parlait de milliers d’êtres humains qui risquent leur vie chaque année. (…)

Boursorama

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ITALIE

Claudiu Stanasel (Lega) : « Notre défi, en tant que citoyens italiens, et de tous les citoyens européens, doit être de vaincre définitivement l’immigration illégale »

Claudiu Stanasel, membre de la Lega (Ligue), est vice-président du Conseil municipal de Prato, une ville de Toscane, en Italie, qui compte près de 200.000 habitants et qui est située près de Florence. Il est originaire de Roumanie. Lionel Baland l’a interrogé pour Breizh-info.

breizh-info.com

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LECTURE

Tableau de la France contemporaine

André Siegfried (1875-1959) avait tracé la voie en 1913 avec son ouvrage Tableau de la France de l’Ouest (réédition en 2010, Univ Bruxelles, poche). Jérôme Fourquet, sondeur et analyste politique reprend le flambleau mais en élargit la perspective à la France entière. Dans son dernier ouvrage, il explore les tréfonds de notre société et dresse un tableau aussi bien politique qu’économique, social et culturel de notre pays. Sous l’effet conjugué de la société de consommation, de la désindustrialisation, de la déchristianisation, de l’islamisation et de l’américanisation, la France connaît une métamorphose radicale. Autant dire qu’il est important de se pencher sur le présent ouvrage pour mieux comprendre les mutations de notre société dans laquelle toutes les générations d’après-guerre ne se reconnaissent plus du tout tant la France d’aujourd’hui est éclatée au point que l’on ne peut plus parler de La France mais des France !

La France d’après, par Jérôme Fourquet. Éditions du Seuil, 2023.

Le Figaro Magazine

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« Tu ne peux pas sortir comme tu veux (…) C’est la même ambiance que si on vivait en Algérie »

Une des phrases relevées dans « La Réputation » qui analyse le contrôle social des femmes en cités via l’exemple de Shaïna, brûlée vive en 2019. A 13 ans, Shaïna rencontre Ahmed, 14 ans, sur Snapchat. Au départ, il se montre attentionné et gentil. Mais quelques semaines plus tard, il veut obtenir d’elle des photos de nus. Par peur, l’adolescente va faire ce que lui demande son petit ami. Le début d’un engrenage. À partir de ce moment-là, se construit une réputation de « fille facile », qui ira jusqu’au viol, puis à l’assassinat, deux ans plus tard. Laure Daussy a longtemps hésité avant de travailler sur le sujet. Elle l’avoue elle-même : « J’ai d’abord fui ce sujet. » Bouleversée, révoltée, elle se sentait impuissante face à cette situation. Qu’écrire de plus que ce qui avait déjà été dit sur cette affaire ? Comment parler à cette famille si digne, anéantie après une telle tragédie ? D’autant que lorsqu’elle échange sur ce sujet avec d’autres amies féministes, la question agace : « Des violences sexuelles et des féminicides, il y en a dans tous les milieux », s’entend-elle répondre. La spécificité de cette affaire sent le soufre, en effet : « Le drame de Shaïna contient tout ce qui peut être instrumentalisé. Une jeune femme dans une cité, agressée par des adolescents issus de l’immigration, puis assassinée deux ans plus tard par un autre garçon de son quartier. Des candidats d’extrême droite se sont d’ailleurs emparés de l’affaire. Des chercheuses spécialistes du genre ont refusé de me parler, gênées de ‘’stigmatiser’’ les banlieues. » Qu’à cela ne tienne, Laure Daussy tisse patiemment des liens, des portes finissent par s’ouvrir, des confidences par être faites, pour dessiner enfin « la spécificité des violences que ces femmes subissent. ». Creil est une ville de l’Oise, mais a longtemps été considérée comme une ville de la banlieue parisienne. L’histoire en retient l’affaire du foulard, en 1989, partie justement du même collège qu’a fréquenté Shaïna. Une histoire dont, ici, personne ne se souvient trente ans plus tard. La journaliste retrace le parcours de l’adolescente après son viol, le courage avec lequel elle a fait appel avec ses parents à la justice de son pays. Une justice qui n’a pas été au rendez-vous. L’impunité a-t-elle donné des ailes à ces garçons ? Toujours est-il qu’elle est le début d’un engrenage. Considérée comme une fille facile, Shaïna, à 13 ans, devient une adolescente qu’on peut ne pas respecter. Même l’une de ses amies ira jusqu’à témoigner devant les policiers de la mauvaise réputation de sa copine. Nulle solidarité entre filles : ce sont les lois les plus machistes qui prévalent et qui s’imposent à tous. Aujourd’hui encore, le grand frère de Shaïna, Yasin, raconte les interjections hideuses dont il est victime dans le quartier : « C’est ta sœur qui a été cramée ? », lui lance-t-on.

La réputation. Enquête sur la réputation des « filles faciles », par Laure Daussy. Les Échappées, 2023.

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« Les juges politisés portent une responsabilité dans l’ensauvagement de la France »

Entretien avec Georges Fenech, ancien magistrat. L’ancien juge d’instruction et député honoraire, dans son nouveau livre, déplore la connivence croissante entre l’ultragauche et une partie des magistrats, au détriment de la cohésion sociale et des victimes de violences. Analyse du Syndicat de la Magistrature.

L’ensauvagement de la France. La responsabilité des juges et des politiques, par Georges Fenech. Éditions du Rocher, 2023.

causeur.fr

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MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME

La technocratie, un obstacle à surmonter pour promouvoir l'avènement d'un ordre mondial multipolaire

Par Catarina Leiroz (Brésil/photo): L'Antiquité classique nous a laissé une leçon très importante qui a été simplement oubliée par la modernité depuis au moins le siècle des Lumières ; la démocratie - une partie déjà décadente du cycle de développement politique, selon Platon - précède la transition vers la tyrannie. La mise en œuvre et l'expansion de la démocratie libérale, la propagande massive du progrès technologique universel et unilatéral à travers les films hollywoodiens, ainsi que les illusions transhumanistes des élites mondialistes occidentales, préparent depuis longtemps le terrain pour l'annonce d'un objectif clair : la « réinitialisation » de l'ordre mondial pour la mise en œuvre de la tyrannie « verte » et de la technocratie en tant que type de « globalisme 2.0 ». La « guerre contre la terreur » mise en œuvre par les États-Unis après le 11 septembre, ainsi que leur désir mégalomaniaque d'être la police du monde, semble avoir été le point à partir duquel la « démocratie » n'est plus qu'un slogan de propagande sans contenu réel. Les invasions américaines constantes des pays qui composent le Rimland (les frontières du Heartland de Mackinder, selon Spykman) avec cette fausse « justification démocratique » le prouvent. La pandémie de Covid-19, en revanche, a été plus importante pour justifier la mise en œuvre d'une « Grande Réinitialisation » de fait. Klaus Schwab l'a utilisée comme justification lors de la 50ème réunion annuelle du Forum économique mondial dans le but de reconfigurer la société et l'économie pour qu'elles deviennent plus « durables ». Des pandémies comme Covid-19 ont déjà été prédites par des milliardaires comme Bill Gates, avec comme solution la défense de la tyrannie sanitaire. Une « solution » toujours accompagnée, bien sûr, de données de haute technologie. Cependant, les élites occidentales n'ont pas prévu le début de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, qui a sans aucun doute affecté et retardé leurs projets. La coopération entre les pays qui veulent faire partie des futurs pôles du monde multipolaire est indispensable. La Russie et la Chine en sont un exemple, une fois de plus, car elles ont fait preuve de solidarité, en particulier avec les pays africains, en leur apportant une aide technique, financière et militaire afin qu'ils puissent atteindre une véritable souveraineté. En d'autres termes, il est nécessaire de renforcer la coopération internationale afin que les pays parviennent à un développement technologique suffisant pour atteindre leurs objectifs nationaux, en rejetant toute forme d'agenda mondial. Il est donc impératif que les pays recherchent l'indépendance et la souveraineté et n'aient pas peur de prendre des risques. Sinon, ils continueront à être à la merci de ce qui est dicté par les élites engagées dans l'agenda technocratique tyrannique de l'Occident.

geopolitika

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NORVÈGE

Les terroristes d'État norvégiens doivent rendre des comptes

Un an s'est écoulé depuis l'attaque terroriste contre Nord-Stream 1 et 2. Officiellement, l'affaire n'a pas été classée et personne n'a été condamné pour la plus grande attaque commise en Europe et contre l'Europe ces derniers temps. L'expérience montre que les criminels de guerre et les terroristes de l'axe du mal, États-Unis-OTAN-UE, ne sont jamais punis pour leurs actes criminels. Nos « alliés » sont à l'origine du massacre de quatre millions et demi d'innocents en Serbie-Yougoslavie, en Libye, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Yémen, en Afrique et maintenant aussi contre les Russes en Ukraine. La Norvège est pleinement impliquée, en tant qu'humble serviteur de l'impérialisme américano-européen. L'émetteur de l'OTAN à Marienlyst nous sert depuis longtemps des mensonges en matière de politique étrangère. Le sommet de l'information mensongère de la chaîne d'État a été atteint par le « reporter » Morten Jentoft, qui a balbutié une « fake news » et nous a informés de manière incertaine que c'était une bande d'Ukrainiens qui était derrière l'acte terroriste contre les gazoducs Nord-Stream. L'autre possibilité, qu'il évoque, est que les Russes ont eux-mêmes détruit les gazoducs. Ces deux propositions sont de piètres tentatives de blanchir les vrais terroristes - les États-Unis et la Norvège. C'est le site steigan.no qui, une fois de plus, nous donne des informations que d'autres médias tentent de cacher ou qui sont des mensonges, souvent basés sur la propagande de l'OTAN…

steigan.no

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Anne Hidalgo se ridiculise en plein Conseil de Paris en confondant Midas, figure de la mythologie grecque avec… une enseigne d’entretien auto

Le roi Midas est bien sûr un personnage de la mythologie grecque. Il est connu pour avoir demandé en récompense d’un service à Dionysos, le dieu du vin, le pouvoir de changer en or tout ce qu’il touchait. Le maire de la capitale française, côté culture, en apprend tous les jours. Vidéo…

Compte X (ex-Twitter) officiel du groupe Changer Paris

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RÉFLEXION

Christophe Guilluy et le grégarisme écolo-bobo

Par Nicolas Bonnal. « Le grégarisme social est un des fondamentaux de la bourgeoisie. À cet égard, les bobos ne font pas exception… Les quartiers boboïsés des grandes métropoles fonctionnent eux aussi sur un fort capital d’autochtonie, presque communautaire. À l’heure où les classes populaires sont régulièrement sermonnées pour leur populisme, leur racisme, voire leur communautarisme, il apparaît que les couches supérieures (des riches aux bobos) pratiquent de plus en plus une forme de communautarisme qu’elles refusent aux plus modestes… Le grégarisme résidentiel des bobos, avec digicode et interphone, n’a en réalité pas grand-chose à envier en matière de délimitation d’une sphère privée au petit lotissement. » Les livres de Christophe Guilluy sont riches, et plutôt que d’en faire une présentation globale, je traiterai une question essentielle – celle du bobo qui semble devenir une entité eschatologique dans le monde menaçant –mais aussi délirant – où nous vivons. Bio, parfois homo, puéril, homogénéisé, aseptisé, unisexe (même avec des gosses), xénophile, francophobe, multiculturel, solidement abruti par ses médias subventionnés, avec son cadre de vie surprotégé et par le bonisme dont parlait le grand historien US Stanley Payne, le bobo est effrayant. Et il devient méchant, car il justifiera, après la guerre en Syrie et l’opération des migrants, toutes les brutalités d’un président honni pour préserver, sinon son cadre de vie, du moins son cadre mental qu’il nous a imposé depuis trente ans de réaction bourgeoise socialiste. Rien de neuf sur le fond : lisez Taine (le bourgeois est un être de formation récente…) et comprenez que le bobo est un jeune bourgeois moliéresque relooké. Soyons précis : le bobo n’est surtout pas bohême, il a été fabriqué par la société postindustrielle et par le surdéveloppement étatique, il est puritain, orwellien, aseptisé, il veut tout censurer. Sa festivité est d’appellation contrôlée, et il pratique le tri sélectif dans tout ce qu’il fait. Le bobo obéit, alors que le peuple réagit.

lesakerfrancophone.fr

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Francesco Giubilei sur l’immigration : « La solution est d’empêcher le départ des migrants d’Afrique du Nord »

Francesco Giubilei est un écrivain, journaliste et éditeur italien qui préside le laboratoire d’idées (think tank) Nazione Futura. Lionel Baland l’a rencontré et interrogé pour Breizh-info.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/10/06/225171/francesco-g...

Interdire l’information en continu ?

En juin 1973, les trois chaînes de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) proposent à leurs usagers une information résolument discontinue : trois journaux quotidiens, à 13 heures et 20 heures puis un peu avant 23 heures, ce dernier précédant bien souvent l’extinction des feux cathodiques. L’actualité se décline également en magazines, comme « La France défigurée » sur la première chaîne, consacré à la dégradation des paysages par des constructions hideuses, « Les dossiers de l’écran » sur la deuxième, précurseur de la formule film-débat, ou encore « Magazine 52 » avec son enquête journalistique hebdomadaire. Au total, un peu moins de soixante-quinze heures d’information nationale auxquelles s’ajoutent une petite dizaine d’heures en moyenne de magazines régionaux. Corseté par la tutelle politique, l’audiovisuel « suit l’actualité » tandis que la presse écrite la met en perspective et l’analyse. Cinquante ans plus tard, la libéralisation du secteur a détruit le monopole public, et la télévision numérique terrestre propose gratuitement trente chaînes nationales. Cinq produisent de l’information en continu (LCI, CNews, BFM TV, France 24, Franceinfo). Et diffusent à elles seules plus d’actualités chaque jour que l’ORTF en un mois. L’information bat au rythme de la seconde. De la création de Cable News Network (CNN) en 1980 à l’ère des smartphones et des réseaux sociaux, le « temps réel » s’est non seulement accéléré mais rapproché des usagers : plus besoin de se poster devant un téléviseur, il se niche dans la poche. Est-on pour autant mieux informé ?

monde-diplomatique.fr

https://www.monde-diplomatique.fr/2023/06/RIMBERT/65841

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RUSSIE

Lucien Cerise. La Russie et le Great Reset

Deux courbes vont se croiser : celle de l'informatisation croissante de nos vies, et celle de la baisse du quotient intellectuel des programmeurs informatiques que l'informatisation croissante de nos vies provoque, ce qui aboutira à une augmentation des erreurs humaines de programmation, donc à une multiplication des bugs et des pannes, et à un dysfonctionnement global de cette informatique devenue omniprésente dans nos vies. Encore une ou deux générations et l'humain ne sera plus capable intellectuellement de gérer le parc informatique dans lequel il s'est lui-même enfermé. Quand l'intelligence artificielle augmente, l'intelligence réelle diminue, d'où ce phénomène dysgénique des générations X, Y ou Z qui est en train de précipiter l'Occident vers l'effondrement complet. Comme le disait Bernard Stiegler, la technoscience est un pharmakon, simultanément remède et poison, autorisant le meilleur et le pire, capable selon le dosage d'améliorer la condition humaine, mais aussi de la réduire à néant. L'auteur de ces lignes espère avoir clarifié le rapport de la Russie au Great Reset et au « Nouvel Ordre mondial », et plus largement le rapport de tout être vivant à la technoscience. C'est un rapport intrinsèquement problématique. Ni tout blanc ni tout noir, tout dépend du contexte. L'erreur de l'essentialisme est de nous faire raisonner en termes de substances pures et de valeurs absolues idéales, alors que le réel s'analyse en termes de nuances et de pourcentages. La question n'est donc pas « La Russie est-elle globaliste ou non ? », mais « Quel pourcentage de la Russie est globaliste et quel pourcentage anti-globaliste ? » Il suffit ensuite de comparer avec l'Occident pour constater les différences. La même méthode par pourcentages doit être appliquée à toutes les entités, individus, communautés, organisations. Les commentateurs qui n'en tiendraient pas compte verraient leurs commentaires frappés d'obsolescence instantanée. Essayons maintenant de tourner la page sur un certain nombre de jugements hâtifs et portés sous le coup de l'émotion, afin de poser les termes du débat à l'étape suivante, dans le champ archéo-futuriste de la plateforme intellectuelle et revendicative commune à créer entre les bio-conservateurs de toutes origines à l'époque d'internet et des sujets connectés.

Égalité et Réconciliation

https://fr.sott.net/article/42644-Lucien-Cerise-La-Russie...

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SANTÉ

La méthode Coué d'Aurélien Rousseau

Par Xavier Azalbert. La méthode Coué ou coups et blessures, en l'occurrence. En effet, il me faut revenir aujourd’hui sur les préjudices causés depuis trois ans, bientôt quatre, par une pression médiatique constante relayant la version officielle de la gestion de la crise sanitaire, l’efficacité du vaccin et les effets secondaires. L’information en a pris un sacré coup, les autorités ayant dû revoir leur copie à plus d’une occasion, affectant ainsi le libre-arbitre des Français. « Comment sait-on qu'un avocat ment ? C'est simple : ses lèvres bougent. » La formule est de Coluche. Notez qu'elle fonctionne tout aussi bien avec « des avocats » qu'avec « les quatre derniers ministres de la Santé. » Celui qui occupe ce poste actuellement, Aurélien Rousseau, vient d'en apporter la preuve : « Nous avons trois ans de recul avec le vaccin anti-Covid et il n'y a pas d'effets secondaires. » Rappelons qu’Aurélien Rousseau est ancien directeur de l’ARS Ile-de-France, la Région ayant obtenu les plus mauvais résultats concernant la gestion de la Covid, puisqu’il fut directeur de cabinet du Premier ministre et qu’il n’est pas médecin. C’est bien ce qu'il a déclaré, en bon soldat, le mardi 3 octobre, devant la presse mainstream dans le cadre du service après-vente de la politique sanitaire du gouvernement. Une source proche du ministre confirme que « cela fait partie de son plan de route et de la contrepartie pour qu’il soit nommé ministre ». Aurélien Rousseau a donc été envoyé au front pour combattre les opposants à l'arbitraire, les réfractaires au vaccin, ces personnes que le Président désire vraiment « emmerder ». Au motif qu’elles viendraient chaque jour semer le trouble parmi nos concitoyens, il serait même nécessaire de parler de dérive sectaire ! Inversion accusatoire caractérisée lorsque l’on sait qui possède le pouvoir, qui évite le débat et qui contrôle la pensée unique : les défenseurs aveugles de l'obligation vaccinale, nécessité qui n’a été nullement démontrée et qu'il est interdit de contester, sauf à être immédiatement l'objet d'une fatwa ou d'une ordalie. « Il faut croire en la science », répètent-ils. Certains n’hésitent même plus à recourir à la force. Oui, la vaccination de force ! Déjà effective au Canada, la France sera-t-elle le prochain pays à s’y plier ?

francesoir.fr

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Le Nobel de médecine 2023 attribué aux chercheurs qui ont permis les vaccins ARNm

C'est la nouvelle de la journée : ce lundi 2 octobre, les chercheurs Katalin Kariko et Drew Weissman se sont vus récompensés du prix Nobel de médecine 2023 pour leurs travaux sur l'acheminement de l'ARN messager dans le corps humain. Un message du comité Nobel ? « L'Assemblée Nobel du Karolinska Institutet a décidé aujourd'hui d'attribuer le prix Nobel de physiologie ou de médecine 2023 conjointement à Katalin Karikó et Drew Weissman, pour leurs découvertes concernant les modifications des bases nucléosidiques qui ont permis la mise au point de vaccins ARNm efficaces contre le COVID-19 », annonce le comité Nobel dans son communiqué de presse du jour. Ils ne sont pas les inventeurs de l'ARN messager (ARNm), mais ce sont eux qui ont permis son acceptation par le corps humain, ouvrant ainsi la porte à la création des vaccins anti-Covid. Depuis trois ans, l'efficacité et la dangerosité de ces vaccins sont débattues ; malgré tout, les politiques sanitaires se reposent dessus. La semaine dernière, Elon Musk relayait une vidéo mettant en exergue la pluie d'informations (ou désinformations) qui nous est tombée sur la tête à ce sujet, montrant bien que le sujet est loin d'être clos. C'est pourtant ce que retirent aujourd'hui les journaux de cette nomination. En citant un immunologue, Libération titre un article de ce jour : Prix Nobel de médecine : « Il y a eu des débats sans fin sur le vaccin anti-Covid, le sujet est clos par le Nobel ». Était-ce l'objectif du comité ?

francesoir.fr

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SERBIE

Flambée de violence au Kosovo, disparition du Nagorny-Karabakh : les mauvaises frontières font les bonnes guerres !

Fin septembre, des paramilitaires serbes, retranchés ensuite dans le monastère de Banjska (photo), ont attaqué la police kosovare. Cette dernière a riposté, tuant plusieurs de ses adversaires. Un policier kosovar est mort dans cet échange de tirs, décès donnant lieu à un concert de pleurs de la part des officiels de Pristina, la capitale de cette ancienne province autonome de l’ex- Yougoslavie, dépecée dans les années 1990. Il y a plus d’une similitude entre la situation du Haut-Karabakh et celle du Kosovo. Ces deux régions, cœurs historiques de deux nations – Serbe et Arménienne – ont toutes deux été envahies par l’ennemi voisin – Albanais pour les uns, Azéri pour les autres – ce qui a entrainé leur effacement de la carte, partiellement pour la première, totalement pour la seconde. À l’heure où ces lignes sont écrites, les 9/10e du Nagorny-Karabakh sont vidés de leurs habitants arméniens. Une épuration ethnique qui n’avoue pas son nom. Les autorités de Bakou ont beau dire qu’elles respecteraient leurs droits, la façon dont leur soldatesque s’est comportée laisse peu d’espoirs aux irréductibles d’avoir une vie « normale » ! D’autant, déjà, que des responsables militaires de cette défunte République d’Artsakh ont été arrêtés, en tant que « criminels de guerre » selon les autorités de Bakou… La chance d’une partie des Serbes du Kosovo, par rapport aux Arméniens de l’enclave proclamée indépendante lors de la chute de l’URSS en décembre 1991, est d’être accolée à la Mère-patrie, à partir de la partie nord de la ville mixte de Mitrovica, séparée par la rivière Ibar. Les autres villageois serbes, enclavés, ne doivent leur survie qu’à la molle protection de la KAFOR, la force d’interposition forte de 4500 soldats mise en place par l’OTAN. Le président Serbe Aleksander Vucic, massant des troupes à la frontière du Kosovo, a encore déclaré qu’il ne reconnaitrait jamais l’indépendance de cette ancienne province, « …même si vous devez nous tuer tous » !

nouveaupresent.fr

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SLOVAQUIE

Victoire de Robert Fico et de son parti Smer-SD aux législatives slovaques, « inquiétude » au sein de l’Union européenne

Robert Fico s’est plusieurs fois engagé à mettre fin au soutien militaire de son pays à l’Ukraine. En Slovaquie, le parti Smer-SD est arrivé en tête des élections législatives qui ont eu lieu samedi 30 septembre 2023. Son fondateur et actuel dirigeant, Robert Fico, s’était plusieurs fois engagé à mettre fin au soutien militaire de son pays à l’Ukraine. La présidente slovaque Zuzana Čaputová, souvent qualifiée « d’agent américain » par le Smer-SD, a confié à l’ancien Premier ministre la formation du prochain gouvernement. Le scénario, qualifié de « désastre » par l’Union européenne, se réalise. Premier ministre à trois reprises, Robert Fico a démissionné en 2018 après des manifestations organisées à la suite de l’assassinat d’un journaliste d’investigation qui enquêtait sur les liens entre le pouvoir slovaque et la mafia calabraise. Son parti, fondé en 1999, était déjà en tête des sondages plusieurs mois avant la tenue du scrutin législatif. Ses opposants et ses détracteurs attribuent la hausse de sa popularité à des slogans jugés « pro-russes » et « anti-ukrainiens » ainsi qu’à ses positions sur des questions sociales. Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, le Smer-SD s’est opposé à la livraison d’armes et d’équipements militaires à Kiev. Son dirigeant a également critiqué les sanctions imposées à la Russie depuis l’annexion de la Crimée, affirmant que les mesures « nuisaient surtout aux populations et pas au régime ».

francesoir.fr

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TURQUIE

#StopFascismFrance : le pouvoir turc a orchestré une campagne anti-France suite à l’interdiction du hijab pour les athlètes françaises aux JO 2024. La fondation de la fille d’Erdogan derrière cette campagne a reçu plusieurs subventions de l’UE

KADEM, l’association proche du pouvoir turc et cofondée par la fille d’Erdogan derrière #StopFascismFrance a reçu également des fonds de l’Union européenne en 2019, en plus de ceux reçus dans le cadre du projet Erasmus+ de 2020-2023. Le projet intitulé « Une société civile solide et connectée pour les réfugiés » (ROBUST) visait à « améliorer les capacités des organisations non gouvernementales travaillant dans le domaine des réfugiés, à offrir une formation en matière de renforcement des capacités dans ce sens, à établir un réseau d’ONG pour la coopération entre les ONG travaillant dans des domaines similaires et à créer un mécanisme de consultation entre les institutions publiques et les organisations non gouvernementales. -les organisations gouvernementales. » (KADEM). Ce projet financé à hauteur de 142 037,87 € a abouti à un guide de 60 pages pour « renforcer les capacités des organisations de la société civile » (Commission européenne). Tableau, vidéo (CNews avec Charlotte d’Ornellas), additifs. Bref, un dossier complet accablant.

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UKRAINE

Ukraine. La fatigue s’installe

La fracture croissante provoquée par le soutien à l’Ukraine n’a pas seulement détruit le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, mais menace également les structures de l’UE et de l’OTAN. Interrogé sur l’évolution de la situation aux États-Unis, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il pensait que le revers subi par l’Ukraine était « un phénomène temporaire » et que Washington continuerait manifestement à s’impliquer directement dans le conflit. Toutefois, Peskov, qui s’exprimait après que le parti de Robert Fico a remporté les élections du week-end en Slovaquie en s’engageant à mettre fin à l’aide militaire à l’Ukraine, a déclaré que Moscou prévoyait depuis longtemps que l’Occident se lasserait de plus en plus de soutenir l’Ukraine. Laisser la guerre se poursuivre jusqu’à ce que l’Occident abandonne faisait et fait manifestement partie de la stratégie politique de la Russie. Une guerre courte et une capitulation de l’Ukraine face à la demande de la Russie de rester en dehors de l’OTAN auraient certainement été préférables. Mais l’administration Biden voulait « affaiblir la Russie » et donc une guerre prolongée. Elle pensait que la Russie n’était pas en mesure de soutenir un long combat. Mais seules des personnes ne connaissant pas la Russie ou mal informées sur ses ressources auraient pu croire à de telles absurdités. Pour les autres, il était évident que la Russie possédait tout ce dont une nation a besoin pour survivre : des terres, des hommes, de l’énergie, de la nourriture, des minéraux et une industrie capable de fabriquer presque tout ce dont elle a besoin. Le seul moyen d’affaiblir ou même de vaincre la Russie était le champ de bataille. Mais aucune des armes miracles occidentales n’a pu faire une différence décisive. La Russie a trouvé des contre-mesures à chacune d’entre elles. Pour sortir de la guerre, il faut que les États-Unis négocient avec la Russie. Mais l’administration Biden ainsi que les dirigeants actuels de l’UE sont trop profondément investis en Ukraine pour entamer des discussions sérieuses. Pour mettre fin à la guerre, il faudra un changement de régime à Washington et à Bruxelles.

Moon of Alabama

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Tensions diplomatiques entre l'Ukraine et ses voisins à l'ouest : un danger pour Kiev ?

L'automne s'annonce-t-il difficile pour Volodymyr Zelensky au niveau diplomatique ? Vincent Hervouët (Europe 1) va sans doute un peu loin en parlant d'un « week-end horribilis » pour le président ukrainien à cause de la victoire d'un candidat pro-russe aux élections en Slovaquie et des doutes sur la durabilité de l'aide américaine à l'Ukraine à cause d'une crise budgétaire à Washington. Cependant, ces derniers développements se sont produits dans un contexte plus général de tensions croissantes entre Kiev et ses alliés qui pourraient s'avérer problématiques pour l'Ukraine dans les mois à venir. Un bref examen de ses relations avec la Pologne – jusqu'à maintenant son partenaire militaire et humanitaire le plus fidèle en Europe Centrale – illustre bien la difficulté pour Zelensky d'entretenir le soutien pour l'Ukraine au moment où le conflit entre solidarité internationale et intérêts nationaux devient de plus en plus évident chez ses alliés. Dans le cas de la Pologne (comme pour la Hongrie et la Slovaquie), la tension s'est cristallisée autour de la question de l'importation de céréales ukrainiennes et la menace éventuelle pour la production agricole locale.

laselectiondujour.com

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Guerre en Ukraine. Vidéo n°58

Poursuite du tour du monde de Vu Du Droit qui revient en Ukraine avant de repartir en Chine, ensuite probablement Russie ou peut-être d’abord en Inde. En Ukraine, c’est pour qu’Hervé Caresse nous parle d’art opératif n’ont pas dans sa dimension théorique mais dans ses aspects pratiques. Ce qui permet de comprendre les stratégies respectives des deux belligérants et notamment l’offensive maritime de l’Ukraine en mer Noire. Cela étant, ce malheureux pays dirigé par des voyous corrompus soumis à l’Occident continue sa course à l’abîme. L’Hégémon quant à lui conscient de l’impasse dans laquelle il s’est fourré navigue à la godille pour essayer de s’en sortir. Pas sûr que tout cela finisse bien. Au sommaire. Introduction. I) Quid de l’échiquier géopolitique ? 6:50 ; II) Quid des centres de gravité des belligérants ? 11:00 ; III) Quid de l’art opératif ? 20: 30 ; IV) Quid du front maritime ? 56:42 ; V) Quid des frappes ukrainiennes dans la profondeur ? 1:03:06 ; VI) Quid de la situation du front terrestre ? 1:10:29 ; VII) Quid de la désinformation ? 1:31:29.

UNION EUROPÉENNE

L’UE, fossoyeur de l’agriculture européenne ?

Au Néolithique, la naissance de l’agriculture a changé à jamais l’histoire de l’humanité, entraînant le passage du nomadisme à la sédentarité et favorisant l’émergence de populations stables, qui sont devenues à leur tour le grand accélérateur du développement social. L’évolution de l’histoire de l’agriculture a toujours été conditionnée par deux facteurs : la demande et l’évolution de la technologie, parfois boycottée par des politiciens voraces décidés à appliquer des taxes qui écrasent le développement. C’est le cas de l’Union européenne actuelle qui, avec la récente loi sur la restauration de la nature, entend renverser le mandat biblique selon lequel la nature doit être au service de l’homme. Les agriculteurs espagnols, italiens et français se sont plaints de la façon dont les politiciens de Bruxelles et le lobby vert, qui n’ont jamais mis les pieds à la campagne, sont en train de ruiner toute l’industrie agricole. Le Pacte vert européen comprend la stratégie « De la ferme à la table », par laquelle l’UE vise à « atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050 ». Parmi ses objectifs figurent la réduction de moitié des “pesticides et engrais”, la promotion des « régimes alimentaires durables », l’augmentation des surfaces consacrées à l’agriculture biologique et l’amélioration du bien-être des animaux. La question de l’agriculture biologique, que l’on nous vend comme étant plus durable, plus saine et plus savoureuse, est assez illustrative. Il est vrai que l’agriculture biologique n’utilise pas de pesticides chimiques, mais cela ne signifie pas qu’elle n’utilise aucun pesticide ; en fait, elle utilise souvent des traitements naturels qui augmentent généralement le prix du produit. Par exemple, les pyréthrines pour lutter contre les pucerons : l’agriculture conventionnelle utilise des pyréthrines synthétisées chimiquement, alors que l’agriculture biologique les extrait des chrysanthèmes, ce qui est plus cher, bien que l’effet soit exactement le même. D’autre part, l’agriculture biologique est nettement moins productive que l’agriculture conventionnelle, ce qui signifie qu’il faut souvent beaucoup plus d’eau pour obtenir la même quantité de produit. La durabilité pourrait donc également être mise entre guillemets.

The European Conservative.

https://www.breizh-info.com/2023/10/05/225225/lue-fossoye...

L'immigration divise toujours l'Union Européenne

Le sommet « informel » des Vingt-Sept qui s'est tenu le 5 et 6 octobre à Grenade, en Espagne, a été présenté comme « un grand succès » par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Y était notamment examinée une réforme du système migratoire européen, officiellement scellée à la veille de cette réunion par un accord entre les représentants des États membres. La veille de ce sommet, le 4 octobre, les ambassadeurs des pays de l'UE avaient fini par s'accorder sur un règlement mettant en place un mécanisme de solidarité obligatoire entre États membres dans le cas où l'un d'entre eux serait confronté à une « situation exceptionnelle » liée à des arrivées « massives » de migrants à ses frontières, comme cela vient de se reproduire spectaculairement pour l'Italie via la petite île de Lampedusa. Mais ce règlement, dernière pièce du « Pacte asile et migration de l'UE », était le fruit d'un compromis pour lever les réticences allemandes, puis italiennes. Il doit d'ailleurs encore recevoir l'aval du Parlement européen. Surtout, il a été adopté par les représentants des États membres à « la majorité qualifiée » comme les traités le prévoient, et non à l'unanimité comme le réclament la Pologne et la Hongrie. Ces deux pays ont donc voté contre le texte, tandis que l'Autriche, la Slovaquie et la République tchèque se sont abstenues. À Grenade, rompant avec une communication optimiste, au demeurant d'une surprenante nouveauté sur ce sujet explosif, les dirigeants polonais et hongrois ont jeté un pavé dans la mare. N'ayant pas obtenu que la déclaration finale de ce sommet mentionne la nécessité d'une unanimité pour adopter la réforme migratoire, ils ont proclamé leur totale opposition à ce dispositif.

laselectiondujour.com

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samedi, 07 octobre 2023

Réponses de Clotilde Venner au Questionnaire de la Nietzsche Académie

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Réponses de Clotilde Venner au Questionnaire de la Nietzsche Académie

Source: http://nietzscheacademie.over-blog.com/2023/10/clotilde-venner.html

Veuve de l'historien Dominique Venner (figure nietzschéenne par excellence), Clotilde Venner, qui a fait des études de philosophie, est l'auteur avec Antoine Dresse du livre "A la rencontre d'un coeur rebelle. Entretiens sur Dominique Venner" aux éditions La Nouvelle Librairie (cliquer pour commander).

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- Nietzsche Académie : Quelle importance a Nietzsche pour vous ?

- Clotilde Venner : Bien que j’aie fait des études de philosophie, je ne pense pas l’avoir compris avant l’âge de 40 ans. Il m’a fallu une certaine maturité pour le comprendre de l’intérieur. Ce que j'apprécie chez Nietzsche, c'est sa lecture du monde grec qu'il a magnifiquement renouvelé et rééquilibré. En effet, on avait vu chez les Grecs, tout au long du Moyen Âge et à l'âge classique essentiellement le logos, le raisonnement rationnel alors que les Grecs sous l'influence des présocratiques et des tragiques mettaient à égalité le raisonnement intellectuel et l'énergie vitale. Nietzsche nous fait aimer et comprendre les Grecs. L'autre aspect de sa pensée que j'apprécie, c'est l'importance qu'il accorde au corps, pas au sens hédoniste et narcissique actuel, mais dans le sens où l'on ne peut dissocier le corps de l'âme.

R160212248.jpgQuand on se soucie de son âme, ce n'est en rien une activité superficielle et vaine : " Comment faut-il que tu te nourrisses, toi, pour atteindre ton maximum de force, de virtu, dans le sens que la Renaissance donne à ce mot, de vertu libre de moraline ? " Ecce Homo. Pour moi, il est le penseur de l'énergie vitale, c'est ce que j'aime le plus chez lui. Il écrit également dans La Généalogie de la Morale : " nos idées ne s'enracinent pas dans notre raison, mais en nous, dans notre corps, dans notre chair, dans notre être le plus profond. "

 

- Nietzsche Académie : Être nietzschéen qu'est-ce que cela veut dire ?

- Clotilde Venner : C’est vouloir constamment se dépasser, s’élever, ne pas se contenter d’être ce que l’on est ou d’être ce que les autres voudraient qu’on soit. C’est être animée par une tension intérieure qui nous pousse à créer. La triade homérienne de Dominique [Venner] traduit magnifiquement cet élan spirituel qui nous vient des Grecs : la nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon.

9782080278043.jpg- Nietzsche Académie : Quel livre de Nietzsche recommanderiez-vous ?

- Clotilde Venner : Mes deux livres préférés sont La naissance de la tragédie et Le Crépuscule des Idoles.

- Nietzsche Académie : Le nietzschéisme est-il de droite ou de gauche ?

- Clotilde Venner : Ni l’un ni l’autre. Car l’éthique aristocratique de Nietzsche est très loin des idées de la gauche qu’elle soit de tendance socialiste ou marxiste. Et aussi de la droite surtout si elle est libérale.

- Nietzsche Académie : Quels auteurs sont à vos yeux nietzschéens ?

- Clotilde Venner : Je pense à trois auteurs que j'aime beaucoup.

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Le premier est le Dr Alexis Carrel qui reçut le prix Nobel de médecine en 1912. Ses réflexions dans L'homme cet inconnu sur le corps, la santé, sur ce qui provoque la décadence physique et mentale d'un peuple rejoint la pensée de Nietzsche.

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Le second c'est René Quinton (également un biologiste), l'auteur de Maximes sur la Guerre, écrites pendant la guerre de 14-18, c'est une sorte de Jünger français mais en beaucoup plus musclée. Sa pensée est par certains côtés très nietzschéenne mais aussi darwinienne.

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Le troisième auteur est Mircea Eliade, l'historien des religions, qui fut l'ami de Ionesco et Cioran. Pendant sa jeunesse, il écrivit un roman très autobiographique Gaudeamus, qui relate le combat intérieur d'un jeune  intellectuel qui souhaite vivre selon des principes nietzschéens.

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J'aimerais évoquer également le roman de Muriel Barbery, L'élégance du Hérisson qui est pour moi un roman à bien des égards nietzschéen. Le personnage principal est une adolescente qui éprouve une profonde révolte contre la médiocrité de son milieu social. Je dirais que c'est elle le personnage le plus nietzschéen de l'histoire. Il est rare de trouver des personnages de femmes nietzschéennes dans la littérature mais c'est encore plus rare que ce soit des adolescentes.

- Nietzsche Académie  : Pourriez-vous donner une définition du Surhomme ?

- Clotilde Venner : Si je devais donner une définition personnelle je dirais que le surhomme, c'est avant tout un créateur, un bâtisseur, un inventeur, quelqu'un qui s'élève au-dessus de la commune humanité. Tous les grands artistes de la Renaissance appartiennent d'une certaine manière à cette catégorie. Je pense à Léonard de Vinci, Michel Ange.

- Nietzsche Académie : Votre citation favorite de Nietzsche ?

- Clotilde Venner : " La beauté n’est pas un accident - La beauté d’une race, d’une famille, sa grâce, sa perfection dans tous les gestes est acquise péniblement : elle est comme le génie, le résultat final du travail accumulé des générations. Il faut avoir fait de grands sacrifices au bon goût, il faut à cause de lui avoir fait et abandonné bien des choses (…) Règle supérieure : on ne doit pas « se laisser aller » même devant soi-même (…) Tout ce qui est bon est héritage, ce qui n’est pas hérité est imparfait, n’est qu’un commencement. " Le Crépuscule des Idoles 47 §

 

Considérations sur la torture et la cruauté - Entre Nietzsche et Foucault

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Considérations sur la torture et la cruauté - Entre Nietzsche et Foucault

JOÃO FRANCO

Introduction 

Le choix du thème de cet essai s'explique par le regain d'intérêt pour la question du conditionnement des corps et le changement d'approche de la dialectique entre les corps et les esprits au cours des derniers siècles. Friedrich Nietzsche dans Généalogie de la morale, notamment dans le deuxième essai, fait une excellente genèse de la cruauté et de la torture, établissant des thèses originales sur leur origine. Michel Foucault s'inspirera de ce deuxième essai comme point de départ de son ouvrage Surveiller et punir, dans lequel il traite du passage du modèle de la torture à celui de la discipline, passage d'une action sur le corps à une action sur l'esprit. Dans ce travail, nous utiliserons non seulement le mot esprit, mais aussi d'autres mots comme mental ou même âme pour désigner la même chose.

couv69664492.jpgLa première partie de cet article se concentrera sur l'approche nietzschéenne de la question de la torture et de la cruauté, en se focalisant sur une genèse de la cruauté qui est faite de manière innovante par Nietzsche, avec un accent sur les mnémoniques, le concept de dette et les punitions physiques et cruelles. D'où vient la cruauté et comment a-t-elle été ensuite opprimée et cachée dans l'homme ?

Dans la deuxième partie, nous aborderons les deux premiers chapitres de Surveiller et punir, d'inspiration fortement nietzschéenne et qui touchent à un tournant historique, lorsque le pouvoir politique, alarmé par les résultats souvent contre-productifs des exécutions publiques, se lance dans de nouvelles formes de discipline, de surveillance et de punition. Qu'est-ce que la torture, comment et pourquoi passe-t-on de la torture au système carcéral ?

Pour conclure, la troisième et dernière partie proposera une brève considération générale des pensées de Nietzsche et de Foucault sur cette question, abordées dans les deux parties précédentes, dans le cadre plus global de ce thème de la dialectique entre les corps et les esprits, en mentionnant quelques autres auteurs pertinents.

La genèse de la cruauté dans Généalogie de la morale

Friedrich Nietzsche écrit Généalogie de la morale en réponse à deux de ses antagonistes : Schopenhauer et Paul Rée. Tous deux avaient inspiré Nietzsche à un stade précoce, surtout Schopenhauer avec son monumental Le monde comme volonté et représentation, qui avait conduit Nietzsche de la philologie à la philosophie, mais entre-temps, Nietzsche avait écarté les deux. L'ouvrage de Paul Rée de 1877, L'Origine des sensations morales, dont les titres et les thèmes (notamment le libre arbitre, la responsabilité et la punition) présentent des similitudes, constitue ainsi le point de départ de la réplique de Nietzsche, divisée en trois essais[1].

Nietzsche commence le deuxième essai de la Généalogie de la morale par quelques considérations sur la nature morale de l'homme, sur l'apparition de la conscience et sur ce qu'il considère comme l'un des principaux traits de l'être humain : être un animal qui peut faire des promesses[2]. Cette émergence du concept de responsabilité, qui va à l'encontre de la faculté d'oubli, est à l'origine de l'émergence de l'individu souverain, de l'homme qui peut promettre et à qui on peut faire confiance[3]. La morale, malgré tout, est pour Nietzsche une sorte de camisole de force sociale, qui va agir sur les instincts et les passions innés et les plus irrationnels, c'est-à-dire un élément de castration de la liberté humaine.

Pour Nietzsche, la conscience est un fruit tardif[4], qui provient de la création en l'homme d'une mémoire par une mnémotechnique appliquée avec un fer rouge[5]. C'est la terreur qui accompagne l'acte d'engagement, avec des sacrifices, des mutilations et des rituels sanglants. Il serait préférable que l'Homme, comme les autres animaux, conserve la faculté d'oublier.

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Friedrich Nietzsche énumère plusieurs tortures historiquement germaniques, telles que la lapidation, la roue, l'empalement, l'écartement et l'écrasement par des chevaux, l'immersion du condamné dans de l'huile ou du vin bouillants, l'écorchement, l'excision de la chair de la poitrine, l'exposition du malfaiteur au soleil brûlant et aux mouches après avoir été recouvert de miel[6]. Ils ont aidé à fixer dans l'esprit certaines idées, sur ce qui était permis et ce qui était interdit. "Derrière les bonnes choses, combien de sang, combien d'horreur", écrivait-il [7].

Mais où est donc l'origine de la conscience de culpabilité, de la mauvaise conscience ? Elle est associée à la notion de dette, à la punition comme compensation, étrangère à la liberté ou à la non-liberté de la volonté. Il s'agissait d'une punition pour la colère provoquée par une perte et on cherchait une équivalence avec la perte subie par le créancier. Ces relations transactionnelles entre créancier et débiteur sont à l'origine de la cruauté et de la punition. Le débiteur, pour renforcer la force de sa promesse, met en gage une chose qui sera perçue en cas de défaillance[8]. Toutes sortes d'humiliations et de tortures seront appliquées au corps du débiteur s'il ne paie pas ce qu'il doit. C'est ici qu'apparaît l'une des innovations de la pensée de Nietzsche, en plaçant la genèse de la cruauté à la naissance de l'économie et des transactions commerciales."...Au lieu d'un avantage qui compenserait directement la perte (donc au lieu d'une compensation en argent, en terre ou en tout autre bien), le créancier reçoit comme compensation et indemnité une sorte de satisfaction intérieure, la satisfaction de pouvoir, sans remords, exercer son pouvoir sur un impuissant (...) La joie de violer, plus bas dans l'échelle sociale est le créancier, qui connaît ainsi les délices de ceux qui commandent, de ceux qui détiennent le pouvoir.(...) Le droit à la cruauté, était quelque chose de consacré et que les créanciers n'hésitaient pas à revendiquer[9]. Cette préférence pour la compensation cruelle, part d'un postulat qui a duré longtemps, le postulat que le débiteur doit payer, mais avec son corps et non avec des biens matériels équivalents à ceux que le créancier n'a pas reçus et qui lui ont fait beaucoup plus plaisir.

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Nietzsche abordera ensuite le caractère festif de la cruauté et de la torture, quelque chose qui selon lui s'éloigne de plus en plus de l'homme moderne," ...n'est pas pour nos pessimistes qui s'ennuient dans la vie... [10]", écrit-il dans une critique de ses contemporains imprégnés du pessimisme schopenhauerien ou du nihilisme du désespoir provoqué par la mort de Dieu, qui conduit à la prise de conscience que rien n'a de sens, et il avance un peu plus loin :"Aujourd'hui, la souffrance est l'un des principaux arguments contre l'existence, mais il fut un temps où elle était une attraction de premier ordre, un authentique leurre qui séduisait à la vie.[11]" La cruauté était même la grande joie des communautés archaïques, et ce désir de violence et d'atrocité se manifestait de manière naturelle et insouciante, sans que le remords ou la conscience ne s'en mêlent. La cruauté a même été spiritualisée et déifiée, impliquant un nombre incalculable de divinités, certaines même créées à cet effet, dans diverses religions, pour lesquelles les rites cruels, les sacrifices humains, faisaient partie de la vie quotidienne et, en tant que tels, de la vie sociale et culturelle de la communauté. Et même les jours de fête, la cruauté était à l'ordre du jour :"Quoi qu'il en soit, il n'y a pas si longtemps encore, il était impossible d'imaginer des mariages royaux ou de grandes fêtes populaires qui n'intégraient pas d'exécutions publiques, de tortures ou, par exemple, d'autodafés...[12]" Sans cruauté il n'y avait pas de fête, c'était un plaisir particulier de voir souffrir et encore plus de faire souffrir les autres, et c'est pourquoi même la personne la plus humble n'abdiquerait pas ce plaisir si elle avait l'occasion d'en profiter, le préférant à la réception de biens équivalents aux dommages qui avaient été causés.

Nietzsche, grand admirateur de la culture grecque, par laquelle il a commencé son œuvre[13], remonte aux débuts de la civilisation européenne, une civilisation encore balbutiante, à la recherche de justifications. Les dieux seraient créés pour être les spectateurs de la cruauté la plus violente et la plus atroce. "Tout mal dont un dieu se nourrit en spectacle est justifié."[14] Même le grand Homère présentait les dieux comme des amateurs de spectacles cruels et violents. Contrairement au christianisme, que Nietzsche ne cesse de critiquer pour sa morale esclavagiste, et pour ce péché originel qui culpabilise chacun dès sa naissance, obligeant à une expiation permanente et peut-être éternelle, dans le monde grec, les hommes n'avaient pas leur destin à la merci d'un quelconque déterminisme castrateur, ils forgeaient le destin de leurs propres mains, ils créaient des peuples et des royaumes à partir de rien. La vie était une tragédie, la plus belle forme de théâtre, à la grecque. "Une pièce sur la scène du monde"[15] pour Nietzsche. L'idée d'un libre arbitre domine... il n'y avait pas de déterminisme qui épuisait la nouveauté du spectacle pour les dieux, ils ne savaient pas ce qui allait se passer, même si parfois ils essayaient aussi de participer à la pièce. Il s'agissait d'attentions envers le spectateur, qui devenait aussi acteur par moments.

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L'évolution des communautés archaïques, a donné lieu à de nouveaux types de connexions, a approfondi l'économie et l'idée que tout a son prix, tout peut être payé[16].  En ce qui concerne la communauté et ses membres, il existe également une relation de créancier à débiteur. C'est là qu'apparaît la figure du paria, poussé dans une existence d'isolement et de misère, comme celui qui fracture la communauté. Le banni se retrouve au même niveau que l'ennemi, il se retrouve dans le domaine de la guerre, qui est à ce moment-là un domaine sans loi, un domaine de cruauté et d'atrocité absolues. "À mesure que la communauté se renforce, les actes d'individus isolés ont moins d'importance et les lois pénales deviennent plus clémentes. Les prêteurs deviennent plus puissants et peuvent supporter des pertes plus importantes sans être affectés.[17]" Cette réalité conduit à un brouillage de la cruauté, ainsi que des sentiments réactifs et de la prise à cœur des offenses subies, les offensés jouant alors le rôle de juges, de jurés et de bourreaux, mus par des sentiments personnels de vengeance. La survie de la communauté n'est plus facilement mise en danger par les actions d'un individu ou d'un petit groupe d'individus, ce qui rend également les punitions moins sévères. L'émergence des lois, conduit à une appréciation de plus en plus impersonnelle et prétendument impartiale des faits, par un tiers sans intérêt direct dans l'affaire, le juge. Cela va à l'encontre des sentiments et des instincts de vengeance et de réaction impulsive aux infractions reçues et conduit les parties en litige à devoir se soumettre à une autorité extérieure et accepter son verdict.

Nietzsche affirme même que la répression de la volonté de vivre et de cette cruauté vengeresse qui a longtemps dominé la vie de l'homme est due à la conception d'unités politiques de plus en plus grandes qui exigeront des lois plus complexes, la capacité de les imposer, et de plus en plus à l'idée de concentrer le monopole de la violence sur l'État, quelle que soit sa forme, même naissante ou décentralisée : " Incidemment, il faut admettre quelque chose de plus grave encore : c'est que, du point de vue de la strate biologique la plus élevée, les états de justice, ne peuvent être que des états d'exception, en tant que restrictions partielles de la volonté réelle de vivre, orientée vers l'exercice du pouvoir, et ils doivent être subordonnés aux objectifs globaux de cette volonté, en tant que moyens particuliers qu'ils sont, à savoir destinés à permettre la création d'unités de pouvoir plus grandes[18]." Les formes impériales, comme l'Empire romain, exigeraient un contrôle beaucoup plus grand sur le peuple, la concentration de la justice et de la "vengeance" dans leurs propres organes et instruments.

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Quant à l'origine et à la finalité des punitions, elles n'avaient pas pour but d'éveiller chez le condamné un sentiment de culpabilité, mais plutôt de punir celui qui avait causé du tort aux autres ou à la communauté. Ce sentiment de mauvaise conscience n'apparaîtra que plus tard, et pour Nietzsche, comme quelque chose de profondément négatif. Jusqu'alors, le remords était rare chez les criminels et les détenus. La punition ne rendait pas les condamnés plus dociles et plus faciles à contrôler, mais au contraire plus durs et plus froids, d'autant plus que la Justice, au niveau de "œil pour œil et dent pour dent" pratiquait le même type d'actions que les criminels, sans aucun prurit de conscience et au milieu de l'approbation générale voire de l'acclamation. Nietzsche expose brillamment cette situation :"Pendant des millénaires, les malfaiteurs soumis au châtiment ont eu la même impression de leurs crimes que celle de Spinoza : "inopinément, quelque chose a mal tourné", et non "je n'aurais pas dû faire cela"..... Ils se sont soumis au châtiment comme ceux qui acceptent la maladie, la calamité ou la mort, avec le même fatalisme courageux, dénué de révolte, avec lequel, par exemple, aujourd'hui encore, les Russes disposent de leur vie, dans laquelle ils sont supérieurs à nous, Occidentaux. À cette époque, si l'on critiquait l'acte, c'était une critique exercée sur l'intelligence : il ne fait aucun doute que le véritable effet de la punition doit être recherché dans l'affinement de l'intelligence, dans la prolongation de la mémoire, dans la volonté d'agir à l'avenir avec plus de prudence, plus de secret et de méfiance, dans la compréhension qu'il y a beaucoup de choses pour lesquelles on est définitivement trop faible, c'est-à-dire dans une sorte de correction de l'évaluation que l'individu fait de ses capacités.[19]" Cela va à l'encontre de l'idée de Nietzsche selon laquelle le criminel est souvent un homme supérieur, mais placé dans une situation défavorable, et trouve des échos dans les idées de Foucault que nous verrons dans la deuxième partie de ce travail, car bien souvent, le peuple regardait l'homme torturé avec admiration, comme le type d'homme intelligent et courageux qui agissait contre les puissants, en de nombreuses occasions, prenant temporairement le dessus sur eux.

Ce n'est qu'avec la stabilité politique et sociale apportée par la solidification d'États consolidés et complexes, avec la construction de véritables sociétés qui imposent et maintiennent la paix, avec des codes législatifs élaborés et des mécanismes policiers et juridiques pour en assurer le respect, que la mauvaise conscience apparaît. Une chose d'une importance capitale apparaît également, selon Nietzsche, l'âme. Cette domestication de l'homme, désormais sédentaire, socialisé, privé de véritable liberté, sans ennemis sur lesquels exercer son besoin de cruauté et de violence, apparaît comme la cause d'une profonde maladie morale pour Nietzsche. Ce plaisir de la chasse, de la destruction et de la domination, retiré à l'Homme, le conduit, dans la conception nietzschéenne, à retourner ces instincts cruels sur lui-même, sur son moi intérieur, qui augmente de façon exponentielle et devient la proie de tous les tourments et tortures mentales, une souffrance plus profonde et plus significative que celles qui ont agi sur le corps. La citation suivante est peut-être l'un des extraits les plus emblématiques et les plus révélateurs de La Généalogie de la morale, raison pour laquelle nous transcrivons ce long et magistral passage : "Tous les instincts qui ne se libèrent pas vers l'extérieur se tournent vers l'intérieur : ce processus, je l'appelle l'intériorisation de l'homme. Ce n'est qu'avec lui que ce que l'on appellera plus tard "l'âme" commence à émerger dans l'homme. Tout le monde intérieur, qui était à l'origine aussi mince que s'il était comprimé entre deux épidermes, s'est développé et élargi, a gagné en profondeur, en largeur et en hauteur, à mesure que les décharges extérieures étaient limitées. Les redoutables remparts que l'organisation étatique a érigés pour se défendre contre les anciens instincts de liberté (et les punitions sont surtout un élément intégral de ces remparts) ont fait que tous ces instincts de l'homme sauvage, libre et nomade se sont retournés contre l'homme lui-même. L'hostilité, la cruauté, le plaisir de la persécution, de l'attaque, de la transformation, de la destruction, tout cela se retourne contre les possesseurs de ces mêmes instincts : voilà l'origine de la "mauvaise conscience". L'homme qui, faute d'ennemis et de facteurs de résistance extérieurs, faute d'être contraint dans l'étroitesse oppressante de la régularité des mœurs, se déchire impitoyablement, se poursuit, se ronge, se détruit et se maltraite, cet animal qu'on veut "apprivoiser" et qui se déchire contre les barreaux de la cage où on l'a mis.... cet animal qu'on veut "apprivoiser" et qui se déchire contre les barreaux de la cage dans laquelle on l'a mis, cet être à qui on a tout volé, qui est rongé par la nostalgie de son désert et qui se voit obligé de se transformer en aventure, en chambre de torture, en jungle insécurisée et dangereuse...., ce fou, ce prisonnier désireux et désespéré était l'inventeur de la "mauvaise conscience".[20]

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C'était quelque chose de nouveau, quelque chose d'inouï. Ce nouveau type de spectacle dans lequel l'homme cherche à l'intérieur de lui-même quelque chose à déchirer, dans cet intérieur où se déroulent désormais les événements les plus violents et les plus fascinants, comme un animal sauvage qui se jette contre les barreaux d'une cage qui est son intérieur et qui, en temps de crise, fait sauter le vernis de la civilisation et quitte la cage ou qui, en temps ordinaire, cherche le danger de la liberté dans une vie de crime ou d'excès, a également besoin d'un nouveau type de spectateur :" En fait, il fallait des spectateurs divins pour que l'on puisse apprécier le spectacle qui avait commencé et dont on ne peut prévoir la fin, même aujourd'hui... Un spectacle trop spécial, trop merveilleux et paradoxal pour qu'on le laisse se dérouler à l'aveuglette, sans qu'on le remarque, sur une planète ridicule ![21] C'était pour Nietzsche le spectacle suprême, la Terre comme scène et l'Humanité comme acteur, et un spectacle aussi grandiose, violent et hypnotique devait avoir des spectateurs à sa hauteur, des demi-dieux, des dieux et autres divinités plus, intéressés par le déroulement d'événements aussi tragiques, sur lesquels ils n'ont aucun contrôle et qui avaient besoin de nouveauté, de nouveaux sommets de souffrance, d'héroïsme, de passion, de violence, pour maintenir leur intérêt.

La mauvaise conscience apparaît alors au cours de l'évolution politique et sociale de l'Humanité non pas comme un progrès ou une adaptation, mais comme une fracture qui laisse une marque indélébile sur l'Humanité, désormais réduite au niveau d'un animal domestique, docile, aux ordres de son maître, apte à être modelé par ceux qui ont gardé intact leur instinct violent, ceux qui sont guidés par leur volonté de puissance comme une étoile polaire. Même la création de l'État présuppose un acte de violence contre ceux qui s'y soumettent, et à partir de là, les actes violents ne cessent jamais. Pour Nietzsche, c'est ainsi que le peuple émerge, ce qui n'est possible que parce que les gens ont été rendus malléables et donc également façonnés à cette fin[22]. Mais Nietzsche va plus loin et explicite ce qu'il entend par État :"J'ai utilisé le mot "État" et il est facile de voir ce que j'entends par là : une bande de bêtes blondes, une race de seigneurs et de conquérants qui, organisés pour la guerre et possédant la force d'organiser, plantent sans pitié leurs griffes redoutables dans une population peut-être largement supérieure en quantité, mais encore errante et informe. C'est ainsi que l'"État" naît dans le monde, et je suppose que cela met fin à l'idée visionnaire qui identifie son début avec un "contrat". Qui peut commander, qui est par nature "maître", qui porte la violence dans ses faits et gestes..., a besoin de contrats pour quoi faire ?[23]" La critique de nombreux théoriciens libéraux et philosophes politiques, tels que Thomas Hobbes, John Locke ou Jean-Jacques Rousseau, qui ont marqué une ère politique en Europe et dans le Nouveau Monde, est évidente ici. Certains d'entre eux ont eu une influence concrète sur deux événements majeurs, les révolutions française et américaine, qui ont porté un coup fatal à l'Ancien Régime.

Nietzsche fait ainsi l'éloge de ces"créateurs d'états"[24], artistes involontaires qui, sans être soumis aux concepts de culpabilité et de responsabilité, sont dominés par l'égoïsme de l'artiste, qui voit dans son œuvre sa justification devant l'éternité. La mauvaise conscience serait donc la répression de l'instinct de liberté, qui inclut la liberté d'être cruel, et la répression de cette liberté conduirait l'homme à exercer la cruauté sur lui-même, souvent en s'autodétruisant.

La chronique de la torture et sa disparition, selon Foucault

004527084.jpgMichel Foucault a reçu de nombreuses influences dans son travail, non seulement de Nietzsche mais aussi de Heidegger, et sa philosophie est assez originale en unissant ce domaine à d'autres sciences sociales comme l'histoire, la psychologie, le droit ou la médecine[25].

Les disciplines, notamment dans le contexte du système carcéral, les pouvoirs disciplinaires dans le conditionnement spatial du corps, les réseaux carcéraux, de la colonie pénitentiaire de type agricole, à la prison cellulaire, au panopticon bénédictin, ou à la maison de correction pour mineurs, sont au cœur de Surveiller et punir. Mais aux mains des autorités, le complexe disciplinaire est beaucoup plus polyvalent et va beaucoup plus loin : casernes, écoles, hôpitaux, hospices, sont également intégrés, selon Foucault, dans la logique de la surveillance, de la punition et du formatage[26].

Foucault commence Surveiller et punir par une description vivante de la torture, suivie de l'exécution sur quatre chevaux, de Damiens, qui avait tenté un régicide en France et avait été condamné en 1757. En revanche, suit une description de l'emploi du temps quotidien d'une prison, la Maison des jeunes détenus de Paris,[27] quelques décennies plus tard. La punition de Damiens a été particulièrement cruelle et violente car le régicide était le plus grave de tous les crimes. Sa mort a donc été lente, agonisante et même après sa mort, son corps a été brûlé et ses cendres dispersées. Dans l'autre cas, celui de la prison pour jeunes, les corps sont soigneusement limités dans leurs mouvements, et l'esprit soumis à des horaires serrés, qui sont méticuleusement respectés afin de créer un conditionnement chez les détenus.

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Les tortures, comme nous l'avons vu plus haut, agissent sur le corps même après la mort du supplicié. Il était courant d'exposer le corps sur des piliers, au bord des routes, de le traîner dans les rues, de le brûler et de disperser ses cendres, à une époque où cela n'était pas courant dans les sociétés européennes (les enterrements avaient lieu dans les églises et plus tard dans les cimetières). Cette exposition avait un rôle prophylactique, car elle servait à dissuader et à imprimer dans la mémoire du peuple le prix que devaient payer ceux qui défiaient le pouvoir souverain et absolu du roi, dans une similitude avec la mnémotechnique de Nietzsche du fer rouge, qui crée chez l'Homme le souvenir et la responsabilité de tenir ses promesses. Derrière la torture se cache une légitimation politique du pouvoir du souverain et une politique de contrôle des masses basée sur la peur. La concentration de la violence sur les corps permettrait de sauver les âmes qui étaient à l'époque considérées comme plus importantes que les corps.

Selon Foucault, il y a eu un rôle de l'atelier, de l'usine, bref de la révolution industrielle dans le passage de la torture aux institutions disciplinaires. Le corps n'est plus la cible principale des punitions, l'action sur le corps existe toujours, mais elle est secondaire, la cible est quelque chose d'immatériel, de plus intime et de plus profond, et elle est effectuée dans le but de transformer le caractère des prisonniers, ou de créer des travailleurs efficaces capables de se conformer aux horaires, dans des positions souvent inconfortables ou en effectuant des mouvements répétitifs. Les punitions sur le corps deviennent plus voilées, le corps et le sang sont cachés à l'aide de crêpes, de capuches ou de vêtements amples[28].

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Des mesures de sécurité pour les personnes inaptes ont également été mises en place, selon des méthodes beaucoup plus strictes et scientifiques. Outre les criminels, intégrés dans les nouveaux réseaux de structures pénitentiaires, un réseau d'asiles, d'hospices et de maisons de repos a vu le jour pour l'internement des personnes inaptes, détenues manifestement contre leur gré et dans la plupart des cas sans aucun trouble clinique, ou soumises à des expériences scientifiquement justifiées. Il s'agissait de personnes devenues gênantes, souvent pour leur propre famille, et qui ont été longtemps privées de tout droit, traitées de manière compulsive avec des bains froids, des sédatifs, des coups ou même des chocs électriques. Il s'agissait d'un système pénitentiaire en marge du système pénal et, contrairement au premier, il était fondé sur un arbitraire beaucoup plus grand, souvent à la discrétion de la famille ou de médecins facilement soudoyés.

L'emprisonnement est devenu un élément commun et fondamental du système pénal, contrôlant la vie quotidienne comme une forme de formation à des fins économiques. Il faut se souvenir du rôle de l'École et de son importance dans la formation des futurs ouvriers des usines nées de la révolution industrielle, mais aussi de la Caserne, de l'Hôpital et de la Prison comme action sur la capacité de résistance politique des citoyens, leur apprenant à suivre les ordres sans les contester. Cette technologie politique du corps repose sur une microphysique du pouvoir, qui agit individuellement sur chacun, façonnant les consciences et les corps, dans un perfectionnement du processus de construction de l'État déjà illustré par Nietzsche et qui agit toujours et de plus en plus dans le sens d'une limitation des libertés individuelles.

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Les emplois du temps sont nés dans les communautés monastiques, particulièrement actives à l'époque médiévale, puis se sont répandus dans le reste de la population au sein des disciplines. Auparavant, de nombreuses personnes n'étaient gouvernées que par le lever et le coucher du jour, qui variaient en fonction des saisons, et les horloges étaient absentes de la vie des citoyens ordinaires. La conjonction des horaires avec le système des prisons cellulaires avait pour but d'agir non seulement sur l'espace, mais aussi sur le temps. La prison est devenue un lieu de rééducation, un lieu d'isolement cellulaire, pour mieux agir sur l'esprit des détenus, en utilisant même des tranquillisants si nécessaire et d'autres drogues. L'émergence d'une pharmacopée moderne, et son rôle dans la docilisation des éléments criminels et inadaptés, ferait l'objet d'une étude approfondie à part entière, sans parler des méthodes chirurgicales qui verront le jour, comme la tristement célèbre lobotomie.

Dans cette émergence du système carcéral, il faut noter le panoptisme, une idée de Jeremy Bentham, une disposition circulaire de la prison, dans laquelle toutes les cellules s'ouvrent sur une cour centrale, où depuis une tour un gardien peut voir n'importe laquelle d'entre elles sans être vu. Ainsi, les prisonniers ne savent jamais si, à un moment donné, ils sont surveillés ou non par le gardien. Cela renforce l'idée d'un contrôle absolu sur les prisonniers, tout en épargnant à l'État la nécessité d'engager un grand nombre de gardes pour surveiller l'intérieur des prisons.

Les juges, qui, à l'époque de la torture, dirigeaient l'ensemble du processus, sans que le prisonnier n'y participe, puisqu'il n'apparaissait au procès que pour arracher des aveux ou lire la sentence, ont commencé à être assistés par d'autres spécialistes. Il ne s'agit plus de punir le corps, dont un criminel peut facilement sortir, comme un chien qui se secoue après un coup de pied, mais d'agir sur l'esprit et le caractère dans une véritable orthopédie morale et psychique (Peter Sloterdijk parle aussi de ce genre d'orthopédie, pour redresser non pas les os, mais l'esprit et le caractère).

Nous avons déjà vu plus haut que la poursuite des châtiments physiques tels que la peine de mort n'a pas pris fin, mais s'est humanisée à l'infini. C'était la fin des mille morts. Autrefois, la torture devait prolonger la mort et le torturé devait mourir mille fois dans la plus grande souffrance, mais aujourd'hui, l'objectif est d'avoir une mort rapide et discrète, qui épargne au condamné et aux personnes qui assistent invariablement aux exécutions des souffrances ou des images inutiles. Monsieur Guillotin a inventé l'appareil d'exécution qui porte son nom et qui permet une exécution rapide et efficace, ce que souhaitait son inventeur, et qui était utilisé assez fréquemment à la fin du XVIIIe siècle. On estime que pendant la période la plus violente de la Révolution française, entre 1793 et 1795, environ quinze mille personnes ont été tuées sur la guillotine, qui restait une méthode d'exécution habituelle. La dernière mort par guillotine a eu lieu en 1977.

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Entre 1830-1848, selon Foucault, on assiste à une disparition progressive de la torture en France, mais aussi dans la plupart des pays européens, certains pays comme l'Angleterre, la Prusse ou la Russie conservant certains châtiments corporels, comme la flagellation, et la peine de mort, lorsqu'elle persiste, fait l'objet de modifications afin d'être une exécution rapide, scientifique et efficace, sans souffrance considérée comme n'étant plus nécessaire et une marque d'un passé que le monde moderne veut en partie oublier.

Dans le deuxième chapitre de son ouvrage, Surveiller et punir, Foucault examine de plus près la torture, ses détails et ses gradations, les processus pénaux et les changements qui ont conduit de la torture au système pénitentiaire. À l'époque, avant le système pénitentiaire, la plupart des peines étaient des bannissements ou des amendes, les peines capitales, qui impliquaient la torture, représentaient entre 9 et 10 %, mais en raison de leur caractère public et de la publicité s'y rapportant, même avec l'exposition des condamnés et de leurs cadavres, elles avaient un grand impact sur la société.

Mais qu'est-ce que la torture après tout ? Selon Foucault, "la punition est une technique et ne doit pas être comparée aux extrêmes d'une rage sans loi. Une punition, pour être une torture, doit obéir à trois critères principaux : d'abord, produire une certaine quantité de souffrance que l'on peut, sinon mesurer exactement, du moins apprécier, comparer et hiérarchiser. La mort est un supplice dans la mesure où elle n'est pas simplement la privation du droit de vivre, mais l'occasion et la fin ultime d'une graduation calculée de souffrances : de la décapitation - qui réduit toutes les souffrances à un seul geste et en un seul instant : le degré zéro de la torture - à l'écartèlement qui les porte presque à l'infini, en passant par la pendaison, le bûcher et la roue, dans lesquels on agonise longtemps. La mort-suplice est l'art de conserver la vie dans la souffrance, de la subdiviser en "mille morts" et d'obtenir, avant que l'existence cesse, les agonies les plus exquises. La torture repose sur l'art quantitatif de la souffrance.[29]" Comme nous pouvons le constater, il s'agit d'une technique aux règles très précises et il existait même une gradation très détaillée des souffrances et des manuels pour sa mise en œuvre.

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Nous avons déjà noté que les prisons, mais aussi les écoles, les casernes, les hôpitaux et les hospices faisaient non seulement partie du système des disciplines, qui commençait par la formation des enfants et se poursuivait tout au long de la vie du citoyen[30]. La prison a adopté le modèle cellulaire, un modèle qui agit plus efficacement sur les esprits et établit un espace strict et rigide pour le corps. En isolement, le détenu avait le temps de réfléchir à ses crimes et de parfaire son caractère, sans profiter de la compagnie des autres prisonniers, la solitude étant une des armes supplémentaires utilisées par les autorités pour "briser" les prisonniers. Outre les cellules individuelles, un isolement encore plus strict, empêchant tout contact avec d'autres personnes, parfois pendant des périodes prolongées, a contribué à exercer une pression accrue sur les détenus, laissant souvent des séquelles physiques et psychologiques.

Dans le contexte des condamnations et des tortures ultérieures, les aveux du prisonnier jouent un rôle important. D'une part, l'accusé jurait de dire la vérité, sous peine de commettre un parjure, et d'autre part, la torture était une pratique courante pour faire avouer ses actes à l'accusé. Mais pendant longtemps, si l'accusé résistait à la torture sans avouer, il était considéré comme innocent, un héritage de l'ordalie médiévale. Plus tard, cela a cessé d'être simple s'il existait d'autres preuves ou témoignages pouvant être utilisés contre le suspect. En fait, le simple fait d'être accusé était déjà quelque chose de criminel, il n'aurait pas été accusé s'il n'avait rien fait. La question était de connaître le degré de culpabilité, c'était l'attitude générale envers les personnes accusées de crimes. La torture prend ainsi un caractère fortement théâtral, dans lequel le torturé joue également un rôle, avec diverses actions qui lui sont assignées au cours de la torture.

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Foucault, à propos de la torture, la qualifie même de" Théâtre de l'enfer, le corps est condamné, l'âme doit être sauvée[31]" . Le corps pouvait recevoir tous les châtiments, les tortures et les douleurs, mais il était important que l'âme soit sauvée par le repentir et la confession avant le dernier moment. Malgré cela, certains condamnés injuriaient, crachaient et blasphémaient jusqu'au bout, dans une hystérie justifiée par l'horreur dans laquelle ils étaient plongés, tandis que d'autres faisaient stoïquement face à leur destin, suscitant l'admiration de la population qui assistait invariablement à ce spectacle grotesque et finissait souvent par demander la libération des condamnés. Comme nous le verrons plus loin, le rôle que la population a joué et le parti qu'elle a souvent pris dans ces exécutions publiques et ces tortures a été un facteur décisif dans le changement de paradigme du modèle de la torture au modèle de l'incarcération.

9782729841799_1_75.jpgJudith Revel, dans son glossaire foucaldien,[32] fait également mention du corps et de l'investissement politique qui en est fait, dans le cadre du passage du corps de réceptacle de punitions, souvent pour tirer profit de l'âme, à un système de réclusion où l'intention était de... par des méthodes scientifiques bien étudiées pour corriger avant tout l'esprit et le caractère, agissant ainsi indirectement sur les corps, qui subissent également les effets de l'isolement, d'un emploi du temps rigide et d'une restriction physique marquée par le modèle cellulaire des prisons ou par le tristement célèbre panopticon de Jeremy Bentham. Le concept de discipline associé à cette modalité pénale développée entre le 18ème et le 19ème siècle a également été abordé et selon elle, "le régime disciplinaire se caractérise par un certain nombre de techniques de coercition qui exercent un contrôle systématique du temps, de l'espace et des mouvements des individus et qui affectent particulièrement les attitudes, les gestes, les corps..."[33].

Les tortures et les exécutions prennent l'aspect d'une liturgie pénale mais aussi politique. Il s'agissait d'une domination par la peur du peuple, la présence et le pouvoir du roi étant au cœur des tortures et des exécutions. Le peuple, en tant que témoin du châtiment, était également l'objet d'une intimidation de la part du pouvoir, en l'occurrence un pouvoir monarchique absolu. Mais il a aussi participé : insultes, crachats, ou même vengeance physique sur le condamné s'ils le laissent faire, parfois. D'autre part, il y eut aussi une révolte du peuple contre certaines sentences et des tentatives de libération des condamnés. Il s'agissait d'une solidarité du peuple avec les petits délinquants, tels que les mendiants, les petits voleurs et autres, qui subissaient des peines sévères. Il y avait souvent un aspect de carnaval, d'expiation collective de la culpabilité dans ces épreuves publiques, toujours bondées de monde, où l'on mangeait et buvait comme à un festin et auxquelles participaient des enfants jusqu'aux personnes âgées.

Dans le sens inverse, lorsque le peuple ne croyait pas à la justice de la peine infligée, il fallait déployer suffisamment de soldats pour tenir le peuple à distance et veiller à l'exécution de la sentence, car il est arrivé que les quelques soldats déployés en raison d'une mauvaise évaluation de la situation soient submergés par le peuple et que le bourreau et ses aides soient tués par la colère populaire et que les condamnés soient emmenés dans un endroit incertain ou cachés pour échapper à l'exécution. Parfois, la révolte populaire, bien que localisée, a conduit à des soulèvements violents, avec des actes de vandalisme, des pillages et des actions contre les autorités publiques. L'accentuation de ces situations a été l'un des facteurs qui ont conduit à la fin des supplices, elles avaient le pouvoir d'enflammer le peuple et les monarchies absolues avaient déjà leurs propres problèmes, elles étaient remises en question par un nombre croissant de penseurs et par une bourgeoisie mécontente qui voulait participer au partage du pouvoir, exigeant de profondes réformes politiques.

1008409-Michel_Foucault.jpgComme nous le dit Foucault : "Dans toute infraction, il y a un crimen majestatis, et dans le plus petit des criminels un petit régicide potentiel. Et le régicide, à son tour, n'est ni plus ni moins que le criminel total et absolu, car au lieu d'attaquer, comme tout délinquant, une décision ou une volonté particulière du pouvoir souverain, il attaque le principe dans la personne physique du prince. La punition du régicide devrait être la somme de toutes les tortures possibles.[34]" D'où tout le spectacle violent, rituel et progressiste autour du corps de Damiens, coupable du crime le plus grave qui soit.

Le bourreau était un peu comme le champion du roi. Il représentait le roi, qui ne pouvait pas se salir les mains dans le processus de la torture et dans l'application du coup de grâce, mais qui était représenté par le bourreau, qui avait une obligation lugubre mais nécessaire. En faisant payer un crime par une violence égale ou supérieure, le bourreau était souvent persécuté par le peuple, voire tué, surtout si les peines étaient injustes ou excessives. Rappelons que, souvent, les membres du clergé ou de la noblesse échappaient à leurs crimes avec des peines légères, tandis que les crimes commis par des éléments du peuple étaient plus sévèrement punis, même comme moyen de contrôler et de prévenir les bouleversements politiques et sociaux. Le roi pouvait suspendre l'exécution et le faisait parfois lorsqu'il voyait qu'il avait quelque chose à y gagner, ou lorsque les manifestations populaires étaient très fortes et que le roi voulait s'attirer la sympathie du peuple. Au fil du temps, le bourreau a commencé à agir de manière anonyme, encapuchonné, pour se protéger d'une éventuelle colère populaire. Nous trouvons ici un lien entre ce qu'Agamben écrira plus tard sur les deux corps du roi, l'un mystique et perpétuel et l'autre physique, et aussi comment l'attentat contre la vie et le corps du roi a été le plus grand crime de tous[35]. Le crime contre le roi est entré dans une catégorie à part, le régicide, très éloigné de l'homicide ordinaire, comme le crime le plus terrible de tous[36].

Le changement observé dans le dernier quart du 18ème siècle et au début du 19ème siècle est également lié au triomphe des Lumières, des idées libérales et démocratiques, les nouvelles institutions qui ont émergé après la chute de l'Absolutisme, ne voulaient pas punir par des atrocités les atrocités commises par les criminels. La peine de mort continue d'exister, mais elle est appliquée d'une manière différente et humanisée. La torture n'est plus associée aux exécutions, mais à un nouveau paradigme de conditionnement mental et corporel.

La dialectique entre le corps et l'esprit comme question d'actualité

De ce qui précède, nous pouvons affirmer que l'établissement de l'État en tant qu'entité politique complexe, qu'il s'agisse d'un royaume féodal, d'une république ou même d'un empire, a apporté avec lui la mauvaise conscience, et cette focalisation sur l'intérieur qui, selon Nietzsche, donne naissance à la dimension de l'âme. Si dans l'Antiquité, le corps était considéré de manière naturelle, que ce soit dans la dimension de la punition et de la cruauté, mais aussi dans celle de l'amour et de l'érotisme, le passage de l'Antiquité au Moyen Âge, l'avènement de la vie monastique et l'intériorisation de la morale chrétienne sont venus conditionner le corps de manière beaucoup plus étroite qu'auparavant. La chair devenait quelque chose d'intrinsèquement mauvais, il fallait agir sur elle pour la soumettre, en élevant en même temps l'esprit, qui émergeait ou ré-émergeait avec une grande force dans le monde européen, fruit d'un conditionnement politique et social plus étroit, puisque l'Empire romain avait été suivi par une myriade de royaumes et d'autres domaines de possession territoriale féodale, comme les duchés et les comtés, qui agissaient sur le peuple de manière beaucoup plus étroite.

9782707192370.jpgIl s'agissait d'une exacerbation de l'esprit, reléguant le corps au domaine du mal, de l'impureté, de la souffrance et de la dissimulation. Rappelons que les horaires, comme l'a bien expliqué Foucault, trouvent leur origine dans le domaine monastique, qui malgré ce grand déséquilibre entre le corps et l'esprit, était presque une oasis dans le monde violent, cruel et mortel de l'Europe médiévale, dans lequel les guerres et la violence, la faim et la maladie faisaient des ravages et où la mort était une présence constante. La vie en isolement et de contemplation, que ce soit dans des régions sauvages comme les montagnes ou les déserts, ou dans des monastères aux murs solides, dans une victoire temporaire de l'esprit ascétique que Nietzsche esquisse dans la troisième partie de Généalogie de la morale, contraste avec la vie mondaine d'action et de mouvement, souvent sujette aux tentations et aux déviations de la conduite jugée appropriée pour un chrétien.

À la fin du VIe siècle, la publication officielle d'une liste des péchés capitaux par le pape Grégoire Ier en fait une recommandation pour tous les chrétiens et conduit à une plus grande vigilance de la communauté envers les croyants et de chaque individu envers lui-même. Des peintres renommés comme Hieronymus Bosch ont consacré une grande partie de leur travail à dresser la liste des péchés et des châtiments que les pécheurs recevraient en enfer. La peinture et la sculpture sont apparues comme une prophylaxie du comportement pécheur, exposées dans les églises et les cathédrales pour l'édification du peuple.

Les phénomènes qui ont conduit à la Révolution française et le changement conséquent du paysage politique et social européen et nord-américain, créé par les mauvaises conditions de vie d'un peuple exploité qui vivait le plus souvent dans la misère et par une bourgeoisie qui continuait à accroître sa richesse, bien qu'elle restât largement exclue du partage du pouvoir, ont fait naître de nouveaux principes de philosophie politique de type libéral, qui, en matière religieuse, prônaient la laïcité, l'extinction des ordres religieux, la confiscation des biens de l'Église, entre autres options qui allaient parfois jusqu'à l'athéisme. Ce phénomène d'athéisme, combiné à un pessimisme omniprésent, donnera naissance, selon Nietzsche, au nihilisme, l'ennui de vivre qui imprègnera la société européenne à partir du XIXe siècle.

Avec la perte d'influence de l'Église, une ère de revalorisation du corps a commencé, d'où également la perception de son importance croissante et l'impact de la torture. Alors que le corps retrouvait une partie de l'importance et de la liberté qu'il avait dans l'Antiquité, la répulsion à l'égard des châtiments corporels, et notamment de la torture, s'est également accrue. Cela ne veut pas dire que les courants et mouvements puritains n'ont pas subsisté ou émergé, comme dans l'Angleterre victorienne, par exemple. Ce changement de paradigme a rendu beaucoup plus acceptable le fait d'agir selon l'esprit plutôt que selon la chair. Nietzsche est l'un des philosophes qui, le premier, s'est penché sur l'importance du corps, en tant que philosophe de l'action et philosophie en mouvement, abandonnant le modèle du philosophe enfermé dans son bureau, le modèle du philosophe contemplatif qui avait dominé le Moyen Âge, au profit du philosophe qui vit dans le monde et écrit sur ce qu'il vit. Dans son empressement à vivre selon ses maximes, à la limite, Nietzsche a terminé sa carrière en serrant le cou d'un cheval à Turin.

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Le refoulement de la cruauté, dont parle Nietzsche, a conduit à l'élargissement du forum intérieur de l'homme et à l'apparition à grande échelle des névroses et de certains types de maladies psychiatriques dont le monde souffre beaucoup aujourd'hui et que Freud et Jung ont commencé à analyser systématiquement au début du XXe siècle, ouvrant à la médecine au sens large la voie vers l'intérieur impalpable de l'homme.

Le XXe siècle a connu une évolution encore plus favorable vers la libération du corps, mais en tombant dans l'excès du signe opposé qui avait enveloppé le Moyen Âge, plongeant souvent dans un matérialisme et un consumérisme effrénés, tandis que le processus de contrôle de l'être humain se développait, agissant de plus en plus sur cette "âme" tombée en désuétude, voire en disgrâce. En plus de Foucault, qui s'est consacré à l'étude des corps, nous pouvons souligner d'autres noms comme Giorgio Agamben ou Maurice Merleau-Ponty (bien que ce dernier soit dans une perspective très différente).

merleau-ponty.jpgMerleau-Ponty, qui a été fortement influencé par Husserl et Heidegger, met en évidence le rôle du corps dans son rôle d'expression et de perception, les gestes apparaissent comme une construction du réel, comme un être au monde, dans le cadre de ses travaux dans le domaine de la phénoménologie et de l'existentialisme. Ses théories sur l'art et sa conception de l'espace profondément liée au corps lui-même sont également intéressantes[37].

Agamben concentre une partie de son attention sur la question de la pornographie dans le monde contemporain, associée au concept de profanation[38]. Dans le monde d'aujourd'hui, nous vivons des situations aux deux extrêmes, le culte du corps associé au désir de jeunesse éternelle et à des sports tels que le bodybuilding. D'autre part, on assiste à une banalisation de l'exposition des corps qui s'éloigne de l'exposition associée à l'art classique et relève davantage d'une exposition forcée, souvent à des fins commerciales. Le concept d'âme a été pratiquement expurgé, en raison des connotations historiques auxquelles il a été associé. D'autre part, l'action des institutions sur l'esprit n'a jamais été aussi forte, dans une tentative de conditionnement qui commence de plus en plus tôt, avec les crèches et les garderies qui agissent sur l'esprit des enfants et la virtualisation de la vie contemporaine, dans un simulacre de réalité, qui laisse un vide dans l'être humain. Pour le reste, nous n'avons pas encore réussi à atteindre un équilibre sain entre l'esprit et le corps, à la manière du Romain Juvénal, et nous alternons depuis des siècles entre deux extrêmes.

Conclusion

Nous pouvons conclure que Foucault s'inspire de Nietzsche pour résumer la situation de la torture en France dans les premiers chapitres de Surveiller et punir comme un contraste avec ce qui suit, le passage du régime de la torture à celui de l'incarcération. Les autorités ont cessé d'agir sur les corps, en raison d'une série d'inconvénients que nous avons déjà mentionnés plus haut, et ont commencé à agir sur l'esprit, en assumant un conditionnement non seulement spatial et physique mais aussi psychique, en réglementant la vie quotidienne des détenus jusque dans les moindres détails. La transition s'est faite vers quelque chose que l'on pourrait qualifier d'orthopédie morale, un terme récupéré plus tard par Sloterdijk, un type d'orthopédie visant à redresser non pas les os, mais l'esprit et le caractère.

Dans la première partie de l'article, nous avons vu comment Nietzsche construit une généalogie de la torture et de la cruauté et présente la thèse novatrice selon laquelle celles-ci sont liées au concept de dette, mais aussi comment naissent la mauvaise conscience et l'âme.

Dans la deuxième partie, l'accent a été mis sur l'ouvrage Surveiller et punir et sur la manière dont Foucault relate les événements et les phénomènes qui ont conduit de l'ère de la torture à celle du système carcéral. Nous avons vu comment des facteurs économiques, politiques et sociaux ont conduit à l'abandon d'un système pour faire place à un nouveau.

Dans la troisième partie de ce bref essai, nous avons exploré de manière plus dynamique les confluences entre ces deux penseurs, en nous appuyant également sur plusieurs autres noms pour approfondir la question du passage d'une focalisation sur le corps à l'esprit dans la punition moderne et la dialectique entre ces deux concepts.

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NIETZSCHE, Friedrich, Généalogie de la morale, Relógio D'Água, Lisbonne, 2000.

REVEL, Judith, Foucault - concepts essentiels , Claraluz, São Carlos (SP), 2005.

Notes:

[1]

                        [1] Voir Christopher Janaway, "Naturalism and Genealogy", in Keith Ansell Pearson, Keith Ansell (Ed.), A Companion to Nietzsche, Blackwell Publishing, Oxford, 2006, pp. 353 et suivantes.

[2]

                        [2] Cf. Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, Relógio d' Água, Lisbonne, 2000, p.59.

[3]

                        [3] Voir Friedrich Nietzsche, op. cit, p. 60 et suivantes.

[4]

                        [4] Idem, p.63.

[5]

                        [5] Idem, p.64.

[6]

                        [6] Idem, pp. 65, 66.

[7]

                        [7] Idem, ibid.

[8]

                        [8] Voir Friedrich Nietzsche, op. cit. p. 67 et 68.

[9]

                        [9] Idem, p. 69 et 70.

[10]

                        [10] Idem, p.72.

[11]

                        [11] Idem, p.73.

[12]

                        [12] Idem, pp.71, 72.

[13]

                        [13] Nous faisons ici référence à La naissance de la tragédie, l'une de ses premières œuvres.

[14]

                        [14] Cf. Friedrich Nietzsche, op. cit.

[15]

                        [15] Idem, ibid.

[16]

                        [16] Cf. Friedrich Nietzsche, op. cit.

[17]

                        [17] Idem, p.79.

[18]

                        [18] Idem, p. 85.

[19]

                        [19] Idem, p. 95.

[20]

                        [20] Idem, pp. 97,98.

[21]

                        [21] Idem, p. 98.

[22]

                        [22] Cf. Friedrich Nietzsche, op. cit.

[23]

                        [23] Idem, ibid.

[24]

                        [24] Idem, p.101.

[25]

                        [25] Voir Gary Gutting (Ed.), The Cambridge Companion to Foucault, Cambridge University Press, Cambridge, 2005.

[26]

                        [26] Felix Driver, "Bodies in Space-Foucault's account of disciplinary power", in Colin Jones and Roy Porter, (Eds.), Reassessing Foucault - Power, Medicine and the Body, Routledge, London, 1994, pp. 113 ff.

[27]

                        [27] Michel Foucault, Surveiller et punir, Naissance de la prison , 20e édition, Editora Vozes, Petrópolis, 1999, p.10.

[28]

                        [28] Idem, p.21.

[29]

                        [29] Idem, p.38.

[30]

                        [30] Idem, p.41.

[31]

                        [31] Idem, p.64.

[32]

                        [32] Cf. Judith Revel, Foucault - conceitos essenciais , Claraluz, São Carlos (SP), 2005, pp. 31 et suivantes et 35 et suivantes.

[33]

                        [33] Judith Revel, op.cit.

[34]

                        [34] Michel Foucault, op. cit.

[35]

                        [35] Giorgio Agamben, Homo Sacer - O poder soberano e a vida nua I , Editora UFMG, Belo Horizonte, 2007, p.100.

[36]

                        [36] Idem, p. 109.

[37]

                        [37] Cf. Taylor Carman et Mark B. N. Hansen, (Eds.), The Cambridge Companion to Merleau-Ponty, Cambridge University Press, Cambridge, 2005.

[38]

                        [38] Cf. Giorgio Agamben, Profanações, Livros Cotovia, Lisbonne, 2006.

Les huit années de la Russie en Syrie

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Les huit années de la Russie en Syrie

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/vosem-let-rossii-v-sirii

Le 30 septembre 2015, la Russie a commencé à mener des missions spéciales sur le territoire de la Syrie en réponse à une demande des dirigeants du pays. La raison de la présence militaire russe en Syrie était l'activité d'un nouveau type de groupes terroristes, qui agissaient en fait comme des armées à part entière, utilisant non seulement des armes légères et des explosifs, mais aussi des chars, des véhicules blindés et de l'artillerie.

Le catalyseur de ce processus a été le printemps arabe, qui a débuté en Tunisie à la fin de l'année 2010. Le feu des coups d'État s'est rapidement propagé en Afrique du Nord et en Asie occidentale. Là où les régimes étaient soutenus par les États-Unis (Bahreïn, Arabie saoudite), les manifestations ont été brutalement réprimées et l'Occident a détourné le regard. Lorsque des forces indésirables pour les États-Unis étaient au pouvoir, les protestations étaient non seulement encouragées, mais aussi directement soutenues, notamment par des livraisons d'armes.

La Libye a été pratiquement détruite par ces violentes turbulences. En Égypte, en revanche, le processus a été inversé et le président Morsi, qui avait pris ses fonctions à la suite d'une vague de protestations, a été condamné à la prison à vie.

Contrairement à certains pays où des politiciens pro-occidentaux ont pris le pouvoir après des révolutions colorées, la Syrie a maintenu une continuité qui remonte à l'Union soviétique. Ainsi, grâce en grande partie à la décision de fournir une assistance militaire à la Syrie, nous avons pu maintenir en place un gouvernement ami.

Au départ, la Syrie était isolée par nombre de ses voisins. Toutefois, par la suite, malgré la position anti-syrienne, un certain nombre de pays du Golfe et la Turquie ont refusé d'adopter une ligne de conduite dure à l'égard de Damas. C'est tout à l'honneur de Moscou, qui a défendu les intérêts de la Syrie, notamment en créant le Centre de réconciliation des parties et en organisant des lieux de négociation. Les séries de réunions répétées, y compris dans le cadre d'Astana, n'ont pas été faciles. Certains pays arabes ont également tenté à plusieurs reprises d'obtenir des concessions de la part de Moscou en ce qui concerne la Syrie, mais cela ne s'est pas produit. Cette ligne de conduite cohérente a gagné le respect des États de la région.

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La Syrie a récemment réintégré la Ligue arabe; les relations diplomatiques ont été rétablies avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, Oman, la Tunisie et l'Arabie saoudite. Dans le même temps, Moscou a été appréciée non seulement en tant que médiateur, mais aussi en tant que partenaire fiable sur lequel on peut compter, contrairement aux pays occidentaux qui peuvent soudainement oublier leurs clients.

L'intérêt pour la coopération avec Moscou est également né de l'utilisation de différents types d'armes contre les terroristes, car la Syrie est devenue un véritable terrain d'essai pour les nouveaux systèmes et la modernisation des anciens. Des missiles Kalibr ont été lancés à partir de navires et de sous-marins, des missiles Kh-101 à partir de porte-missiles stratégiques Tu-160, des avions Su-34 de quatrième génération, des drones Orlan-10 et Eleron-3SV, des robots de combat, le système de lance-flammes Solntsekek et bien d'autres ont été utilisés. Les spécialistes russes ont acquis une expérience inestimable dans le déminage de divers objets.

La rotation constante a permis aux commandants de l'armée russe d'acquérir une expérience directe du combat. Le système de commandement et de contrôle des troupes a été optimisé, ce qui est le mérite direct du général Surovikin, qui a commandé le groupement en 2017.

L'expérience a été acquise dans la coordination des opérations contre les terroristes avec des partenaires de l'aile militaire du parti Hezbollah libanais, des formations militaires iraniennes et, directement, des troupes syriennes. Un centre de coordination a été créé avec la participation de la Russie, de l'Irak, de l'Iran et de la Syrie, établissant ainsi un axe stratégique en Asie occidentale avec la participation de la Russie.

L'expérience du groupe Wagner est également importante. Son parcours de combattant a en fait commencé en Syrie et s'est ensuite étendu à d'autres pays.

La Russie a déployé des troupes pour vaincre des organisations terroristes, dont la plus puissante était ISIS, qui est interdite en Russie. Bien que des attaques terroristes sporadiques contre des citoyens russes aient été enregistrées, la croissance et le renforcement de cette structure ont été empêchés. L'expérience de la détection et de la reconnaissance des cellules terroristes, y compris la coordination inter-agences, sera utile à l'avenir.

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Nous ne devons pas oublier les aspects de la guerre de l'information. L'Occident a diabolisé le gouvernement de Bachar Al-Assad et n'a pas hésité à recourir aux faux et aux falsifications à cette fin. Il suffit de rappeler le projet des "Casques blancs", où l'apparence habilement mise en scène d'un empoisonnement chimique a servi de prétexte à un battage médiatique. Les manipulations des médias occidentaux ont été démasquées, de même que la propagande d'autres groupes. La Russie a acquis une expérience supplémentaire en matière d'information et d'analyse dans ce domaine, qui s'est certainement révélée utile dans le cadre de l'opération militaire spéciale en Ukraine.

En ce qui concerne les aspects géopolitiques, dans le cadre de l'accord avec la partie syrienne, la Russie a reçu deux bases militaires sur le territoire de ce pays. Il s'agit du 720ème point logistique de la marine russe dans la ville de Tartous et de l'aérodrome de Hmeimim, où est stationné le groupe d'aviation de l'armée de l'air russe. Ils servent non seulement aux tâches courantes, mais constituent également les bastions stratégiques de la Russie en mer Méditerranée.

Bien entendu, certains défis subsistent. Une partie du territoire syrien au nord est en fait occupée par la Turquie, et des troupes américaines se trouvent dans la région où vivent les Kurdes. Une partie du pétrole syrien est exportée illégalement hors du pays. Il y a des affrontements interethniques, et des restes de groupes terroristes tentent de temps à autre de relever la tête.

Dans ce contexte, on peut constater la futilité de l'ONU, sur la plate-forme de laquelle l'Occident collectif a tenté de faire pression à la fois sur la Syrie et sur la Russie. De nombreuses organisations internationales, telles que Médecins sans frontières, ont confirmé leur statut d'agents au service des intérêts de leurs clients, contrairement aux chartes de ces organisations apparemment humanitaires.

La Syrie a tenu bon et participe aujourd'hui à la construction d'un monde multipolaire. Fin septembre de cette année, le président syrien Bachar al-Assad s'est rendu en Chine. Il s'agissait de sa première visite depuis le début du printemps arabe et de la guerre en République arabe syrienne. Lors de sa rencontre avec M. Assad, Xi Jinping a déclaré que "face à la situation internationale instable et incertaine, la Chine est prête à continuer à travailler avec la Syrie dans l'intérêt de la coopération amicale et de la justice internationale". La Chine soutient la Syrie dans sa lutte contre l'ingérence étrangère et l'intimidation unilatérale [...]. et soutiendra la reconstruction de la Syrie".

Bien entendu, la reconstruction du pays sera abordée avec la participation de la Russie.

Le Grand Canyon de Vladislav Surkov

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Le Grand Canyon de Vladislav Surkov

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/09/30/vladislav-surkovin-suurpohjola/

Vladislav Surkov, ancien conseiller du président Vladimir Poutine et "éminence grise", prédit que "la victoire de la Russie [en Ukraine] changera à la fois le pays lui-même et l'Occident, et déclenchera une longue transformation qui aboutira finalement à un triangle composé de la Russie, des États-Unis et de l'Europe, avec la Russie dans le rôle principal".

"Il s'agit d'une nouvelle étape vers l'intégration, notre pays agissant en tant que leader unique du triumvirat mondial", écrit-il, expliquant que la Russie, les États-Unis et l'Europe formeront à l'avenir un espace socioculturel commun, le "groupe géopolitique du Nord".

Surkov note qu'"une réaction turbulente de synthèse des civilisations se déroule sous nos yeux". "Elle conduira à la transformation de tout ce qui est mauvais en un vestige, l'Ouest et l'Est fusionnant en une grande entité politique".

Tous les participants à ce processus subissent plusieurs fois des transformations tragiques, jusqu'à ce qu'ils commencent à s'imbriquer les uns dans les autres, dans la réalisation d'un projet historique commun.

Mais l'occasion de construire une "Alliance du Nord" n'a-t-elle pas été perdue au début des années 2000, lorsque la proposition de Poutine de faire adhérer la Russie à l'OTAN a été rejetée par les puissances occidentales ?

Dans les pays occidentaux membres de l'OTAN, "on craignait probablement que Moscou soit en mesure de contester l'hégémonie de Washington dans le nouveau cadre de sécurité et de gagner de l'influence sur les jeunes membres de l'alliance", affirme M. Surkov.

Il souligne que cette suggestion ne sera pas répétée du côté russe: les États-Unis vivent toujours dans un monde de phobies et d'illusions, et l'Union européenne n'est pas devenue un acteur géopolitique indépendant.

En conséquence, prédit Sourkov, la Grande Pologne "sera pleine de contradictions et pourtant obsédée par l'idée unificatrice d'un leadership collectif". Cependant, il est convaincu qu'"un avenir commun est prédéterminé par des racines communes".

L'ancien conseiller de Poutine précise qu'il est peu probable que l'unification se produise au cours de la vie des gens d'aujourd'hui, mais il pense qu'elle aura lieu inévitablement. Il n'entre pas dans les détails, mais se contente d'esquisser les grandes lignes.

Dans le contexte politique mondial actuel, la vision de M. Surkov apparaît comme un fantasme, comme une vision tirée par les cheveux. De plus, elle est en contradiction avec les objectifs stratégiques de la Russie, inscrits dans le dernier concept de politique étrangère du Kremlin, qui mentionne l'intention de la Russie d'étendre ses relations avec le Sud mondial.

La prédiction de l'éminence grise d'une alliance russe avec les États-Unis et l'Europe est basée sur leur héritage civilisationnel commun, le "code méta-culturel trouvé dans l'Iliade et les Évangiles", mais ce lien est-il toujours aussi fort ?

L'élite libérale et mondialiste de l'Occident impose activement la sécularisation à toutes les sociétés qu'elle rencontre, tout en façonnant artificiellement la démographie ethnique européenne traditionnelle par l'importation d'un grand nombre de "migrants de masse" en provenance du Sud.

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Quant à la Russie, bien qu'elle se présente fièrement comme un pays chrétien orthodoxe, son grand mufti islamique, le cheikh Ravil Gainutdinov (photo), a déclaré en 2019 qu'un tiers de la population de la Fédération serait musulmane d'ici le début de l'année 2030. Les valeurs nationales-conservatrices de l'État russe ont plus en commun avec les opinions des pays musulmans qu'avec celles de l'Occident libéral.

Si l'élite politique russe compte de nombreux europhiles et personnalités pro-occidentales, la vision personnelle de M. Surkov ne reflète guère la grande stratégie actuelle de la Russie. D'une manière générale, toutes les superpuissances et leurs vassaux continuent d'évoluer vers des technocraties de type chinois, alimentées par des technologies de pointe.

Ainsi, l'idée de Surkov d'un "Nord géopolitique" (telle qu'elle a été avancée par d'autres) a peu de chances d'être réalisée dans la nouvelle ère post-occidentale par un Surkov buveur de champagne, adepte de Jackson Pollock, de la poésie beat d'Allen Ginsberg et de la musique rap de Tupac Shakur.

19:56 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vladislav surkov, russie, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 06 octobre 2023

La psychologie de la crise permanente

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La psychologie de la crise permanente

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/09/27/pysyvan-kriisiajan-psykologiaa/

"Guerre, changement climatique, stagnation économique, polarisation politique - les crises ne semblent pas manquer de nos jours", écrit Thomas Fazi.

L'année dernière, le mot permacrisis, qui signifie "une période prolongée d'instabilité et d'insécurité résultant d'une série de catastrophes", a été déclaré "mot de l'année" par le dictionnaire anglais Collins.

Si l'on remonte dans le temps, la conscience de la crise actuelle a été provoquée par la pandémie mondiale des taux d'intérêt, précédée par des "crises plus locales" telles que le Brexit et la crise des réfugiés européens, ainsi que par la crise financière qui a suivi 2008.

Comme l'a fait remarquer M. Fazi, si l'on considère les deux dernières décennies, on pourrait facilement conclure que "le monde est coincé dans un état de crise quasi permanent". Les défis tels que la guerre, l'inflation et le changement climatique ne montrent aucun signe d'apaisement; au contraire, ils semblent s'accélérer.

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À première vue, cette analyse peut sembler sensée, mais Fazi (photo) se demande à juste titre si cette utilisation obsessionnelle du mot "crise" n'est qu'un simple constat d'une mauvaise situation, ou s'il s'agit d'autre chose.

Même avant l'ère du Coro navirus, plusieurs chercheurs critiques avaient suggéré qu'au cours des dernières décennies, la crise était devenue une "méthode de gouvernance" dans laquelle "les gouvernements exploitent systématiquement chaque catastrophe naturelle, chaque crise économique, chaque conflit militaire et chaque attaque terroriste pour radicaliser et accélérer la transformation des économies, des systèmes sociaux et des appareils d'État".

Le récit actuel ne se limite plus à l'exploitation des crises, mais semble reposer sur la création de crises de plus en plus nombreuses. Dans un tel système, la "crise" n'est plus l'exception, mais est devenue la norme, la prémisse de base de toute politique et action sociale.

L'élite transnationale a besoin de cette normalisation des crises. Elle est obligée de recourir à des mesures toujours plus répressives et militaristes - tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays - afin de rester au pouvoir et d'étouffer toute contestation de son autorité.

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"D'où la nécessité d'un état de crise plus ou moins permanent capable de justifier de telles mesures", affirme M. Fazi.

La "nouvelle normalité" d'une crise permanente exige une acceptation générale de l'idée que les sociétés ne peuvent plus se permettre d'être organisées autour de règles, de normes et de lois stables. Le flux constant de nouvelles menaces - terrorisme, maladies, guerres, catastrophes naturelles - signifie que nous devons être prêts à nous adapter à des situations changeantes et à des états d'instabilité.

"Cela signifie également que nous ne pouvons plus nous permettre les débats publics nuancés et les politiques parlementaires complexes habituellement associés aux démocraties libérales occidentales. Les gouvernements doivent être en mesure de mettre en œuvre des décisions rapidement et efficacement", a déclaré M. Fazi avec sarcasme.

Ainsi, les dirigeants occidentaux associent aujourd'hui notre période de crise à la nécessité de limiter la liberté d'expression en ligne pour lutter contre la "désinformation", c'est-à-dire tout ce qui contredit le discours officiel.

La "perma-crise" donne également aux gouvernants une excuse pour ne pas améliorer l'état de la société, puisque toutes les ressources mobilisées doivent être concentrées sur la lutte contre "l'ennemi" du moment, qu'il s'agisse d'un virus, de la Russie, de la crise climatique ou d'autre chose. "Une crise sans fin, c'est l'éternel présent".

Comme l'évalue Fazi, cela représente "un changement radical dans la manière dont le concept de crise a été défini jusqu'à présent". Historiquement, la "crise" a souvent été associée à l'idée d'"opportunité", voire de "progrès".

La notion actuelle de "permacrise" implique au contraire "une situation qui est en permanence difficile ou qui s'aggrave - une situation qui ne peut jamais être résolue, mais seulement gérée".

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Bien que ce récit semble fondamentalement axé sur les solutions et tourné vers l'avenir, il est en fait "implicitement nihiliste et apolitique, parce qu'il suggère que le monde est condamné, quoi que nous fassions".

Cet ensemble de menaces presque apocalyptiques se manifeste dans le discours sur le changement climatique ou la crise écologique au sens large, pour lequel le discours dominant implique que toutes sortes d'interventions autoritaires et de restrictions sur la vie quotidienne des gens sont justifiées pour "sauver la planète".

Ce n'est pas une coïncidence si les partisans d'une crise permanente affirment que la nature mondiale de nombreuses crises signifie qu'elles ne peuvent être résolues qu'au niveau mondial, c'est-à-dire en déléguant de plus en plus de pouvoir de décision à des "experts" et à des institutions supranationales.

La "gouvernance" de la permacrise montre en fait que le cadre créé par le capital et les politiciens occidentaux, l'"ordre international fondé sur des règles", est en crise (auto-induite?). Il faudrait trouver un moyen de s'en sortir, mais qui pourrait régler le problème actuel ?

Même les concurrents de l'Occident parlent de "changements sans précédent" et d'un "nouvel ordre mondial". Ils affirment que "le projet d'américanisation du monde a échoué". La politique de puissance occidentale "n'est plus la réponse au monde" et l'ancien ordre libéral, "qui servait l'élite dirigeante et les capitalistes", sera abandonné.

Néanmoins, au vu des développements actuels, on peut se demander si, même si la "gouvernance mondiale" est mise à jour sous prétexte de crises, le nouvel ordre mondial (qui est de toute évidence éco-techno-fasciste) sera gouverné par plus ou moins le même petit cercle de riches cosmopolites qui ont jusqu'à présent été la force motrice des États.

Canada, le parc d'attractions Woke

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Canada, le parc d'attractions Woke

par Roberto Pecchioli

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/canada-il-parco-tematico-woke

Dans notre enfance, le Canada était l'immense pays enneigé des aventures de White Fang, le chien-loup de Jack London, la patrie des Redcoats, la police coloniale, ou la chansonnette joyeuse de la "petite cabane au Canada".

Aujourd'hui, l'immense pays au nord des États-Unis est devenu un parc à thème de l'idéologie "woke", la culture de l'effacement des "éveillés", fondée sur le genre, l'homosexualisme, le langage inclusif, l'arrogance des minorités, la répression criminelle de ceux qui ne s'intègrent pas. Le cas le plus frappant est celui du professeur Jordan Peterson (photo), psychologue de renommée mondiale, qui s'est vu imposer une "rééducation" - à la soviétique - pour ses idées sur les théories du genre.

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Mais il faut aussi se souvenir du traitement imposé aux camionneurs canadiens du "convoi de la liberté" qui, en pleine grève et rébellion sociale, protestaient contre le gouvernement du libéral Justin Trudeau. Leurs comptes courants et leurs cartes de crédit ont été bloqués, les excluant de la vie économique. Comme c'est pratique, n'est-ce pas, l'argent électronique? Un blocage similaire a frappé les dons copieux de nombreux sympathisants de leur cause. En d'autres temps, on aurait crié au scandale, à la politique antipopulaire, au comportement antisyndical. Rien : la violence gouvernementale est venue du camp progressiste et les camionneurs ont été dépeints comme des fanatiques réactionnaires.

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Un parc à thème est un ensemble d'attractions organisées autour d'un thème. Sous Trudeau, le Canada est devenu un parc d'attractions, une horrible photographie grandeur nature de ce que sera le monde si un progressisme nihiliste et furieux l'emporte. Mais depuis peu, les signes d'impatience se répandent au pays de la feuille d'érable, et les manifestations anti-woke rassemblent des milliers de Canadiens.

Justin Trudeau, le créateur de ce Woke Park, est une icône du progressisme mondial, superficiel, cynique, arrogant, obsédé par les attitudes bien-pensantes, le prince charmant de la dystopie bienheureuse depuis qu'il est devenu premier ministre en 2015. Le culte de la personnalité qui l'entoure a été organisé par lui sur les réseaux sociaux, la complaisance des médias mondiaux voyant dans le jeune politicien le véhicule idéal pour propager l'agenda progressiste radical. Fils d'un ancien politicien, il s'est présenté comme le premier président "post-national" du Canada.

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On ne sait pas exactement ce que cela signifiait, mais personne n'a rompu le charme: le parc à thème venait d'ouvrir ses portes et tout n'était qu'un rêve éveillé.

Bien sûr, un parc à thème "éveillé", woke, doit inventer un récit victimaire. Il n'y a pas de travail sans oppression. Des torts éternels, inéluctables, même s'il n'y a plus personne pour blâmer ou victimiser les événements. L'idéologie présuppose la transmigration de la culpabilité vers des groupes sociaux ou des communautés à blâmer sans avoir commis de crime. Trudeau s'est rallié au récit "indigéniste" en rendant le Canada coupable de "génocide" pour les activités des écoles créées à l'époque coloniale - avec des méthodes inacceptables aujourd'hui - pour intégrer les peuples d'origine.

En 2021, le pays a été secoué par la découverte d'une tombe contenant plus de deux cents corps de "Canadiens autochtones" dans l'enceinte d'une ancienne école religieuse. Cela déclenche de violentes manifestations, l'incendie de trente églises et une sorte de condamnation éternelle de la culture occidentale maudite. Le parlement a voté à l'unanimité une motion qualifiant les écoles de lieu de génocide. Jorge Mario Bergoglio se joint à la vague d'indignation contre l'Église catholique, qui ne contrôlait d'ailleurs qu'une partie de ces établissements. On est allé jusqu'à annuler la célébration de la fête nationale. Justin Trudeau s'est agenouillé devant les caméras en tenant un fétiche indigène, tandis que la nation entrait dans une transe morbide d'autoflagellation collective. Des millions ont été dépensés pour identifier les cadavres, au milieu des gros titres sur la "découverte terrifiante".

imtrnaages.jpgDeux ans plus tard, aucune tombe, aucun corps ou reste humain n'a été trouvé sur les terrains et dans l'enceinte de l'école après des recherches approfondies au moyen d'un radar à pénétration de sol. Il n'y avait pas de corps ou de restes humains visibles, seulement des données indiquant des mouvements de terrain. Néanmoins, le ministre de la justice a proposé des sanctions pénales pour ceux qui nient le récit officiel du prétendu génocide. Qualifier de génocide le récit idéologique de toute "victime" est l'une des clés de la culture de l'effacement. Elle banalise les génocides authentiques, pousse au paroxysme le désir de vengeance transversale et renforce les revendications de privilèges. Elle est surtout le prétexte pour contrôler la liberté d'expression.

En 2015, la Commission canadienne de vérité et de réconciliation a conclu que pendant plus d'un siècle, l'objectif du gouvernement était de faire cesser l'existence des peuples autochtones, ce que l'on peut qualifier de génocide culturel". Cela n'a pas suffi et Trudeau a supprimé l'adjectif "culturel". Aujourd'hui, c'est un crime de contester l'affirmation selon laquelle un génocide comme l'Holocauste ou l'Holodomor ukrainien a eu lieu au Canada, tandis que l'activisme "woke" prétend que le simple fait de discuter du terme "génocide" est un "outil de génocide".

Un parc à thème "woke" ne serait rien s'il n'était pas profondément malthusien. Actuellement, au Canada, les autorités proposent le suicide assisté aux personnes handicapées, déprimées ou vulnérables. Le nombre annuel de décès dus à l'euthanasie d'État augmente rapidement et l'on estime que l'an dernier, elle a été la cause de la mort d'environ quinze mille personnes. Nombreux sont ceux qui affirment que la loi permissive du Canada n'offre pas les protections essentielles aux patients médicaux. Le directeur de l'Institut canadien pour l'inclusion et la citoyenneté affirme que l'euthanasie canadienne est "probablement la plus grande menace existentielle pour les personnes handicapées depuis le programme nazi en Allemagne dans les années 1930".

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Il est choquant que l'euthanasie soit proposée comme solution aux citoyens pauvres ou sans-abri. Aucune tentative de résoudre le problème, dans le cadre du darwinisme social le plus révoltant. Il n'y a pas un point de l'agenda bioéthique radical dont Trudeau ne soit un ardent défenseur.

Bien sûr, le parc à thème canadien offre de multiples attractions dans la sphère de l'idéologie du genre et des LGBTetcetera. Tout l'attirail sous-culturel sur la perception de soi et l'imposition sociale subséquente du sexe/genre trouve son paradis au Canada. Les cas seraient même hilarants, si ce n'était le fait que des folies sont imposées à une nation entière. Cela va des hommes qui se perçoivent comme des femmes et qui dénoncent les gynécologues parce qu'ils ne pratiquent pas d'examens médicaux des organes féminins (qu'ils n'ont pas) aux parents condamnés à des peines de prison pour s'être opposés aux traitements hormonaux pour le changement de sexe de leurs enfants. La sexualisation des enfants est presque un dogme et les symboles liés aux "préférences" sexuelles prévalent sur ceux du pays, comme le drapeau. Les réglementations sont oppressives, clivantes, visant à la dénonciation et à la confrontation civique.

Une nouvelle loi punit ceux qui appellent "fils" un enfant de sexe masculin qui a changé de sexe. Divers groupes religieux et communautés ethniques se sont opposés aux lois de Trudeau : les musulmans et les hindous ont ouvertement protesté contre la dérive idéologique, contestant à Trudeau la collision "intersectionnelle" entre deux domaines sensibles de la pensée woke: le genre et le multiculturalisme. Mais rien n'est impossible à Woke Park: Trudeau a rendu la droite américaine responsable de l'opposition des musulmans et des hindous aux préceptes LGBT, menaçant de retirer la garde des enfants aux parents qui s'y opposeraient. Au Canada, les parents qui remettent en question l'identité sexuelle (auto-perçue !) de leurs enfants peuvent être considérés comme "maltraitants".

Le célèbre psychologue Jordan Peterson est persécuté pour s'être opposé à la dérive dans son pays. "Si vous pensez que vous avez droit à la liberté d'expression au Canada, vous vous faites des illusions", a-t-il déclaré après avoir été condamné à suivre un cours de rééducation en raison de ses positions. Peterson affirme que le gouvernement du Canada remplit ses institutions de censeurs: "Les juges sont des progressistes nommés par Justin Trudeau et tous les professionnels au Canada sont tellement terrifiés par leurs organismes professionnels qu'ils choisissent le silence. Et même ceux qui ne se laissent pas intimider n'ont pas les moyens de mener un combat extrêmement coûteux et sans fin". Dans le parc à thème de Trudeau, Justin est le seigneur et le maître des opinions et des biens des Canadiens.

Lors des manifestations des camionneurs, l'impulsion dictatoriale et libertaire était très claire, avec l'exhumation de la loi d'urgence promulguée en temps de guerre. Des centaines de camionneurs ont été arrêtés et jugés, avec des représailles contre leurs familles, leurs amis et leurs employeurs. Le parc à thème ne peut manquer un espace dédié à l'idéologie climatique.

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Trudeau est un ultraroyaliste du Net Zero (la réduction des émissions de gaz à effet de serre aussi proche que possible de zéro), prêt à imposer des sacrifices qu'il n'est personnellement pas prêt à faire. L'hypocrisie transparaît à chaque mot. Cette année, le Canada a subi les pires incendies de l'histoire: environ 4% de toutes les forêts ont brûlé. Une catastrophe dont la fumée toxique a provoqué des nuages jusqu'en Europe. Trudeau a blâmé le changement climatique, mais les incendies ont été causés par sa négligence. Il a ignoré les avertissements concernant la mauvaise gestion des forêts en refusant d'allouer les ressources nécessaires. Il préconise une taxe sur le carbone et a annoncé des plans qui couleront l'industrie de l'énergie. Il impose de sévères restrictions à l'agriculture et entrave l'industrie forestière. Les sommes colossales consacrées aux "énergies alternatives" n'ont eu qu'un impact négligeable sur l'approvisionnement énergétique et ont détérioré la vie des Canadiens.

L'une des attractions du parc canadien était les efforts de lutte contre le racisme financés par les contribuables. L'argent allait principalement au Community Media Advocacy Centre pour lutter contre le racisme dans les médias, puis le flux s'est arrêté en raison du militantisme pro-palestinien d'un cadre, considéré comme une preuve d'antisémitisme. La réalité, cependant, n'est pas du côté de Trudeau et du Canada "éveillé". Une profonde crise du logement est en cours, le coût de la vie augmente considérablement et une insécurité inhabituelle se répand dans le pays. Le gouvernement ne sait que blâmer les entrepreneurs pour l'inflation. Il distribue les responsabilités sans reconnaître les siennes. Un scandale insinue l'ingérence de la Chine dans la vie du pays. Une organisation caritative recevant des millions de fonds publics héberge deux postes secrets de la police chinoise, par l'intermédiaire desquels les résidents chinois au Canada seraient espionnés et intimidés.

Les services de sécurité sont efficaces pour persécuter idéologiquement les citoyens, mais restent inertes face aux dangers réels. Trudeau lui-même est une attraction, la plus voyante, dans le parc de woke. Son comportement et ses prises de position montrent un modèle de progrès devenu fou, qui s'empare des institutions des démocraties libérales et les corrompt jusqu'à la moelle. Incapable de tolérer la dissidence, il divise le pays, agit en excluant et en effaçant ceux qui ne suivent pas le récit imposé, en recourant abondamment aux insultes habituelles : fascistes, racistes, ennemis de la démocratie, le menu coloré des insultes progressistes auxquelles il est fait référence en tant qu'"incitation à la haine".

Tandis que le parc à thème "woke" prospère, le Canada réel, autrefois un exemple de concorde et de prospérité, stagne et souffre. Le pays est confronté à une économie menacée par des lois conçues pour paralyser une société polarisée, humiliée et intimidée. Le Canada est devenu une triste leçon, un avertissement de ce qui se passe lorsque des ingénieurs sociaux, ivres de pouvoir, sont autorisés à façonner la vie des gens selon une idéologie narcissique et nihiliste. Un avertissement pour tous : l'idéologie "éveillée" nuit à l'économie au moins autant qu'elle brise les communautés, flétrit les cœurs et abolit les libertés. On frémit devant la rééducation totalitaire à laquelle on veut contraindre un intellectuel comme Jordan Peterson. Que sont-ils capables de faire avec des personnes sans défense, inconnues, privées de leurs droits ? La censure, l'emprisonnement, peut-être la proposition extrême, la mort d'État.

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Russophobie et hispanophobie: des histoires presque parallèles

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Russophobie et hispanophobie: des histoires presque parallèles

Luis Fraga

Source: https://geoestrategia.es/noticia/41544/opinion/rusofobia-e-hispanofobia:-historias-casi-paralelas.html

Les visiteurs de la bibliothèque du monastère de l'Escorial peuvent voir, près du portrait de la belle Isabelle du Portugal, plusieurs cartes de l'Eurasie datant du 16ème siècle voire d'avant. L'Espagne dominait le monde à cette époque et il est compréhensible que la plus riche bibliothèque de l'Empire contienne les meilleures cartes de ce qui était alors le monde cartographié. Quiconque veut chercher la Russie sur ces cartes de l'Escorial ne la trouvera pas. De fait, vous ne la trouverez pas. À la place, vous verrez "Tartarie". Les Russes qui visitent la bibliothèque s'en amusent beaucoup.

Russophobie ? Non. Il n'y avait pas de russophobie au 16ème siècle parce que ce que nous appelons aujourd'hui la Russie n'existait pas. En revanche, il y avait une très forte hispanophobie encouragée par les Hollandais, les Anglais et les Français, alors ennemis de l'Espagne. L'hispanophobie avait le vent en poupe. Une Légende Noire créée pour une seule raison : l'Espagne était la puissance dominante du monde et, de plus, elle défendait la foi de Rome contre les hérésies dogmatiques anglo-teutoniques contre Rome qui avaient surgi en particulier dans le Nord de l'Europe (un Nord plus tard dominateur).

Il est bien connu que la Légende Noire de l'Espagne est sans aucun doute la première et la plus intense et longue opération de propagande orchestrée au niveau international contre une grande nation. C'est une campagne qui a duré plusieurs siècles et qui se poursuit encore aujourd'hui, poussée par Hollywood et les médias anglo-saxons, contre tout ce qui est hispanique en Amérique espagnole, héritière de l'Espagne. Mais cette hispanophobie, cette guerre culturelle séculaire contre tout ce qui est hispanique, a été couronnée de succès. Et, pire que tout, même certains Espagnols sans cervelle (et même certains Russes ou Ukrainiens sans cervelle, ou divers imbéciles dans d'autres pays) ont fini par croire tous les mensonges contre l'Espagne et tout ce qui est hispanique.

Des mensonges en effet. "L'Espagne était brutale, sanguinaire et génocidaire", disent les propagandistes. Faux à l'extrême. L'Espagne a construit son empire sur l'idée du respect des habitants des terres conquises. Un génocide ? Nous, Espagnols, avons su nous mélanger, dans un métissage exemplaire et sur un pied d'égalité, avec les habitants locaux. En revanche, le génocide américain des Indiens d'Amérique a été réel. Ou le génocide anglais en Inde et en Asie. Ou encore le génocide le plus cruel de tous : celui de la Belgique au Congo.

Pendant ce temps, l'Espagne créait des universités, des hôpitaux et des institutions de justice dans les Amériques, qui n'étaient jamais des colonies (comme celles des Belges, des Néerlandais, des Britanniques ou des Français), mais de véritables vice-royautés, dans le style noble et solide de la Rome exemplaire, avec des droits de citoyenneté égaux partagés avec les nouveaux Espagnols. Pendant ce temps, dans la métropole de la péninsule, de grandes controverses intellectuelles (l'embryon de ce que l'on appellera plus tard les "droits de l'homme") se développent sur le traitement des nouveaux Espagnols de l'autre côté de l'océan. Et chaque vice-roi, gouverneur ou maire revenant d'Amérique était soumis à un rigoureux "juicio de residencia" à son arrivée dans la péninsule, afin de vérifier sa droiture à l'égard des habitants de sa vice-royauté respective. Foutaises et mensonges : voilà en quoi consiste l'intense campagne d'hispanophobie menée depuis des siècles par les ennemis de l'Espagne, en particulier les Anglo-Saxons.

Aujourd'hui, c'est au tour de la Russie. Depuis la légende noire contre l'Espagne, jamais dans l'histoire autant de mensonges, de diffamations et de faussetés n'ont été déversés contre une grande nation que de nos jours contre la Russie. Avec au moins une différence: tout est accéléré par l'importance décisive des nouvelles technologies de l'information, le cinéma, la télévision et la presse écrite étant contrôlés par les grands groupes anglo-saxons d'aujourd'hui. À Hollywood, la manipulation est constante: ce sont toujours les Russes (ou les Hispaniques) qui sont les méchants. Dans les réseaux sociaux, c'est un peu la même chose, même si la Russie (et aussi l'Espagne) s'y défend un peu mieux. Et mieux vaut ne pas parler des grands médias: il est gênant d'avoir honte de l'immense manipulation des imbéciles qu'ils exercent sans vergogne, avec leurs messages et leur propagande constamment vomis.

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Les origines de la russophobie

Mais d'où vient tant de russophobie ? Revenons un instant à la bibliothèque de l'Escorial. On y lit "Tartarie" pour désigner la situation géographique occupée aujourd'hui par la Russie. Mais pendant que Philippe II construisait son monumental monastère et son palais, la Russie (elle ne s'appelait pas ainsi à l'époque, mais la Principauté de Moscou) envahissait la véritable Tartarie musulmane des Tartares. Elle le fait sous Ivan IV, le Terrible. Terrible, cruel et brutal, certes, mais l'un des plus grands tsars que la Russie ait jamais eus. Un tsar qui, comme nous, Espagnols, lors de la reconquête contre l'Islam, a vaincu les Tartares musulmans (ceux de Kazan, mais aussi ceux de Crimée), a commencé à s'étendre en Sibérie et a construit la magnifique cathédrale Saint-Basile, symbole de Moscou que l'on voit sur les cartes postales de la Place Rouge.

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Est-ce le début de la russophobie? Peut-être oui, mais seulement à l'état embryonnaire, et non pas parce qu'Ivan était terrible, mais parce que la Russie commençait à devenir grande. Ivan le Terrible était cruel, excessif, déséquilibré et brutal; il a assassiné ou emprisonné la plupart de ses nombreuses épouses, battu à mort son propre fils et héritier, et il avait pour habitude de décapiter, empaler ou torturer à mort ses ennemis intérieurs et ses prisonniers de guerre. Mais à l'exception de quelques chroniques antirusses sur les pays ou les groupes ethniques que la Russie avait vaincus au combat, il n'y a guère eu d'opération de propagande majeure contre la Russie à l'époque. Pourquoi ? Parce que la Russie compte peu en Europe. Elle s'étendait en Asie. Cela n'avait pas d'importance en Europe.

Pendant ce temps, l'Espagne se développe et consolide sa position en Amérique et dans le Pacifique (en concurrence avec les Anglais, les Français, les Néerlandais et les Portugais), défend ses territoires européens et se bat dans les Flandres. Cela inquiète beaucoup les Anglais, les Néerlandais et les Français, qui concoctent l'immense propagande anti-espagnole à travers la Légende noire. L'Espagne, contrairement à la Russie, a compté. Et elle dominait le monde. Il fallait s'en débarrasser.

Si la véritable russophobie trouve son embryon avec les triomphes militaires du terrible Ivan, la véritable campagne de propagande commence à être orchestrée un siècle et demi plus tard. Il s'agit donc d'un processus beaucoup plus récent. Et voici que ses principaux instigateurs sont les mêmes que ceux qui ont perpétré les calomnies à l'encontre de l'Espagne. D'abord, l'Angleterre et la France. Au 20ème siècle, ils ont été rejoints par les continuateurs et alliés des Britanniques : les États-Unis.

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Quand commence la véritable russophobie ? Lorsque la Russie a commencé à se tourner vers l'Europe. C'est-à-dire au 18ème siècle, un siècle et demi après le terrible Ivan. Pierre Ier le Grand, le grand réformateur et le véritable père de la Russie d'aujourd'hui, régnait alors. C'est d'ailleurs ce tsar qui rebaptise la Principauté de Moscou et ressuscite la "Russie" de la Kievan Rus du 9ème siècle, qui modernise la Russie, l'européanise, fonde et construit Pétersbourg et déplace la capitale de Moscou vers sa nouvelle ville. Plus proche de l'Europe occidentale.

Le tsar Pierre n'est pas moins terrible que son maître Ivan: il exécute tous ceux qui s'opposent à ses réformes et met à mort son propre fils, non plus à coups de bâton mais à coups de fouet. Mais là encore, la campagne de russophobie que les Britanniques et les Français entamaient à l'époque n'était pas due à la force de caractère du tsar, mais à ses exploits militaires, notamment lorsqu'il a vaincu la Suède, alors puissante, à Poltava.

Soulignons à nouveau le parallèle avec l'Espagne. Nos ennemis séculaires étaient la France et la perfide Albion. Ce sont elles qui avaient lancé, deux siècles plus tôt, la campagne d'hispanophobie. Et c'est notre défensive néfaste, ainsi que les trahisons (de l'Angleterre, d'une part, et de la France et des abjects Bourbons Charles IV et Ferdinand VII, d'autre part) qui ont détruit l'Espagne et son Empire suite aux guerres napoléoniennes au début du 19ème siècle. Mais la campagne anti-espagnole se poursuit, implacable, dans un monde déjà dominé par les Français et les Britanniques. Il leur restait à s'emparer de Cuba, de Porto Rico, des Philippines et de nos îles du Pacifique. C'est ce que feront, près d'un siècle plus tard, les successeurs transatlantiques des Britanniques.

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L'Espagne étant presque épuisée, les Français et les Britanniques unissent leurs forces contre le nouvel ennemi: la Russie. Sous Napoléon, ce dernier publie en France l'une des premières "fake news" de l'histoire moderne: un testament de Pierre le Grand dans lequel il fait référence de manière propagandiste à un prétendu plan russe d'invasion de l'Europe. Le document était un faux. Russophobie. Sans parler des efforts puérils des très intelligents propagandistes des Lumières à la Diderot, qui qualifiaient les Espagnols et les Russes de peuples "barbares et vulgaires" alors qu'eux, pompeux détenteurs de la vérité, étaient les Lumières qui avaient apparemment éclairé le monde.

La russophobie s'intensifie

À partir du 19ème siècle, tout s'est intensifié contre la Russie. La raison: la Russie comptait déjà beaucoup en Europe. Ne nous attardons pas (ce serait trop long) sur la guerre de Crimée. Le 19ème siècle. Grande trahison de l'Europe par les Français et les Britanniques. Ils s'allient aux Ottomans musulmans pour vaincre la Russie. Ils y parviennent, tant sur le plan militaire que sur celui de la propagande.

Le 20ème siècle, le plus atroce de tous les temps en termes de millions de morts, est essentiel pour comprendre la russophobie d'aujourd'hui. Outre les Français (déjà sur le déclin), les Britanniques et les Américains (en pleine ascension après avoir vaincu l'Espagne en 1898 et nous avoir volé le reste de l'Empire), il y a un nouvel ennemi de la Russie: l'Allemagne. L'Allemagne facilite en effet le retour du malheureux Lénine en Russie. Le communisme est né. L'URSS émerge. Guerre mondiale. L'Allemagne envahit la Russie. Des millions et des millions de morts. C'est la guerre froide. Plus de russophobie. Romans et films américains ou anglais propagandistes sur les espions et conspirateurs russes (les "méchants", toujours) qui voulaient apparemment mettre fin au monde. Peur de la catastrophe nucléaire. Prolifération des abris antiatomiques. Peurs. Russophobie multipliée par mille.

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Implosion de l'URSS à partir de 1989, tout simplement parce que le communisme ne fonctionnait pas. Convulsions dans la Russie d'Eltsine qui ont fait chanter victoire aux ennemis de la Russie.

Mais non. Arrive Poutine, aujourd'hui diabolisé. Il prend les rênes. Et c'est là que le bât blesse: le monde a changé. Après l'effondrement de l'URSS, il est dominé par une seule puissance: les États-Unis. Mais la Russie a également changé. Et le type de russophobie aussi. Car si, auparavant, la russophobie, en particulier à l'égard de l'URSS, était due à la crainte, fondée ou non, que la Russie nous envahisse tous, les raisons sont désormais différentes, et peut-être beaucoup plus fortes et très différentes, et sans aucun doute aussi beaucoup plus profondes.

Que s'est-il passé ? Voyons ce qu'il en est. L'hégémonie des États-Unis après l'effondrement de l'URSS nous a conduits à un monde unipolaire et homogène, qui fonctionne avec soumission selon les valeurs et les principes des États-Unis. Des valeurs et des principes hypocritement utilisés comme une arme pour assurer non pas la domination militaire, mais la plus importante : la domination mentale. Et c'est cela qui est nouveau.

La Russie refuse donc de sauter dans les cerceaux. Ni l'idéologie trans, ni la doctrine LGTBIQ+, ni le mariage homosexuel, ni les portes ouvertes aux immigrants (ils en ont déjà assez avec les citoyens des autres nations de l'ex-URSS), ni le wokisme, ni les autres inventions et puritanismes des idéologies prédominantes aux États-Unis, qui soutiennent avec tant de moyens des individus super-riches comme Soros, Gates, l'inquiétant Forum de Davos ou ses cousins Bilderberg et un groupe similaire de marchands opulents qui ne cherchent qu'à accroître leur fortune dans un monde nouveau, celui de la "Big Reset", à laquelle ces magnats aspirent afin d'augmenter leur pouvoir tandis que les inégalités sociales se creusent. Mais la Russie tient bon. Elle renonce à ces nouvelles idéologies. Elle ne les avale pas.

Et la Russie abhorre toutes ces histoires dont on ne sait pas où elles mènent. Et elle suit une autre voie : la tradition. Révolution conservatrice. Reconstruction des églises, qui sont pleines le dimanche. Familles traditionnelles. Valeurs traditionnelles. Une autre voie. Inacceptable pour le "nouvel ordre mondial" que les États-Unis et leurs magnats tentaient d'imposer. Inacceptable pour les groupes médiatiques anglo-saxons de ce qu'on appelle l'"Occident". C'est pourquoi la russophobie est plus forte que jamais. Sans parler de l'invasion de l'Ukraine. La Russie est désormais l'ennemi à abattre.

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Une situation complexe, qui s'accompagne d'une terrible guerre qui fait rage en Ukraine. Une guerre très dangereuse - à cause des armes nucléaires - qui sera très longue. Une guerre qui, par l'usure à long terme et pour aucune autre raison, aboutira à la défaite de l'ennemi de la Russie (l'OTAN, pas l'Ukraine) et à la possible partition du pays.

Et la russophobie, insistons-y, à des niveaux jamais connus auparavant, pas même pendant l'URSS et la guerre froide.

Tout ce qui est russe est annulé. Sa musique. Sa littérature. Statues démolies. Sanctions le matin et le soir. Listes noires. Censure en Europe des médias russes, désormais fermés par décret. Vols annulés. Interdiction de faire du commerce et d'exporter. Des médias grand public en Europe et aux États-Unis qui, jour après jour, débitent des mensonges que personne de sensé ne peut croire. La discrimination à l'encontre des Russes est à l'ordre du jour. Des centaines de citoyens russes voient leurs comptes bancaires en Europe annulés ou bloqués pour la seule raison qu'ils sont russes. Un désastre.

Les responsabilités de la Russie

Or, la Russie a aussi sa part de responsabilité dans ce désastre. Pourquoi ? Parce qu'elle manque de ce que les Espagnols appellent "mano izquierda" (main gauche) et les Italiens "finezza" (finesse). La Russie n'a pas su ni voulu montrer son bon côté. Sa population, un excellent peuple qui n'a rien d'anti-européen, a du mal à comprendre que le Kremlin se soit refermé sur lui-même. Un héritage de l'époque soviétique.

Revenons à la comparaison avec l'Espagne. Après les bouleversements du 20ème siècle, l'Espagne, avec la démocratie, a su développer une ingénieuse politique de soft power (facteur que la Russie est incapable de comprendre) dans un monde qui oublie peu à peu la Légende Noire. Notre politique au sein de l'UE, notre coopération au développement et notre renforcement institutionnel, les sommets ibéro-américains et le "Secrétariat général ibéro-américain" (SEGIB), qu'Aznar a proposé et mis en œuvre, se distinguent à cet égard. Jusqu'à Aznar, l'Espagne maîtrisait la bonne carte de visite et une image raisonnable dans le monde. Et aussi vis-à-vis de la Russie, d'ailleurs: aucun pays de l'UE n'a été plus favorable à l'assouplissement et même à la suppression des exigences en matière de visa pour les citoyens russes, pour donner un exemple de geste amical à l'égard de la Russie. Un geste que Moscou n'a pas rendu aux Espagnols, soit dit en passant. Montrer un visage amical. C'est la clé. C'est aussi simple que cela. La Russie, elle, n'a pas envie de le faire. C'est son talon d'Achille. Sa principale erreur.

Malgré d'excellents diplomates, elle fait semblant d'être inamicale. Comme s'ils étaient fiers de jouer les mauvais garçons dans la cour d'école.

"Si vous ne pouvez pas vous faire aimer, faites-vous au moins craindre", semble être leur maxime. Un énorme non-sens. Les exemples ne manquent pas. Souvenez-vous d'Ivan le Terrible et du cruel Pierre le Grand. La Russie n'arrive pas à se débarrasser de l'air de brutalité qui l'accompagne depuis ses débuts. Regardez ses déclarations publiques aujourd'hui: intelligentes, mais inutilement agressives. Voyez sa politique de visas pour les Européens: hostile, paranoïaque et sans queue ni tête. Regardez sa réaction institutionnelle aux médias d'État russes cinglants contre l'Espagne à propos du coup d'État indépendantiste en Catalogne: des platitudes mielleuses, prétendument neutres, émises froidement depuis le Kremlin. De faibles déclarations qui ne leur ont pas valu la sympathie de l'Espagne. Berlin, Paris et même Washington se sont montrés plus fermes à l'égard du séparatisme catalan.

Moscou ne comprend pas le soft power. La projection de ses vertus dans le monde semble se limiter à de coûteux spectacles cosaques, à des balalaïkas, à des chœurs de moines, à des ballets et à tout cet attirail. Un bel attirail, sans aucun doute, mais qui n'a que peu de valeur publicitaire. Ils ont fait plus pour leur image dans le monde avec la Coupe du monde ou les Jeux olympiques de Sotchi. Mais le soft power, c'est autre chose. Finezza, répétons-le, est le mot italien qui le définit. Savoir qui vous soutient et qui ne vous soutient pas, et prendre davantage soin de ceux qui sont avec vous. Mieux expliquer les choses. Et de bonnes campagnes dans les médias et dans les pays étrangers.

Bref, la Russie a sa part de responsabilité dans la russophobie qui sévit aujourd'hui partout. La Russie apprendra-t-elle de ses erreurs? Leur espoir est de gagner cette guerre. Et celui qui gagne, semble-t-il, convainc. Mais la question de savoir s'ils apprendront ou non reste ouverte.

Luis Fraga a été sénateur du PP pendant 21 ans, entre 1989 et 2011. Il a publié plusieurs articles en Russie, où il a également été conférencier en langue russe.

Source : El Manifiesto

Un siècle de confucianisme: rétrospective et perspectives d'avenir

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Un siècle de confucianisme: rétrospective et perspectives d'avenir

Chen Lai

Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/um-seculo-de-confucionismo-olhando-para-tras-e-para-frente

Il est de notoriété publique que le confucianisme est la tradition la plus importante de l'histoire chinoise et qu'il reste vivant et influent jusqu'à aujourd'hui. Il est donc intéressant de se pencher un peu plus sur l'histoire et les courants du confucianisme au cours du 20ème siècle et jusqu'à aujourd'hui.

Dans cet essai, j'examinerai l'évolution du confucianisme au 20ème siècle. Le terme "développement" peut donner l'impression que le confucianisme a progressé sans effort tout au long de cette période, mais cet examen du siècle dernier révèle un parcours tortueux à travers diverses crises et défis.

Défis et réponses à l'ère moderne

Le confucianisme chinois a été confronté à quatre périodes de défis au cours du 20ème siècle. La première a été la réforme politique et éducative à la fin de l'ère Qing et au début de l'ère républicaine. Le gouvernement Qing a annoncé l'"Édit sur la création d'écoles" (兴学诏书) en 1901 pour lancer la création de nouvelles institutions dans tout le pays. Il s'agit d'une initiative extrêmement importante, qui a conduit au déclin progressif de l'ancienne forme de confucianisme, dominée par un type spécifique d'école qui formait des érudits pour entrer dans le système d'examen de la fonction publique impériale.

Les autorités ont ouvert ces nouvelles écoles en grand nombre dans toute la Chine. Cette mesure représentait un défi clair au système d'examen de la fonction publique avant que le gouvernement Qing ne décide de mettre fin aux examens en 1905. Le système d'examen était extrêmement important pour la pérennité de l'érudit confucéen. Au total, l'existence de la pensée et de la culture des érudits confucéens dans la société chinoise pré-moderne reposait sur trois bases importantes. La première était l'État, la cour impériale ayant déclaré que le confucianisme était l'idéologie officielle et que les classiques confucéens étaient les classiques de l'État. Le confucianisme a donc été promu par le gouvernement impérial. La deuxième base était le système éducatif, en particulier le système d'examen de la fonction publique, qui stipulait que les classiques confucéens étaient le sujet principal des examens. Enfin, la troisième base du confucianisme était constituée par les fondements sociaux de la famille et les systèmes de gouvernance rurale qui existaient en Chine depuis plusieurs milliers d'années.

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Les réformes stratégiques de la fin de la période Qing ont joué un rôle important dans la détermination des moyens par lesquels le confucianisme continuerait d'exister. Malgré l'abolition des examens en 1905, l'une des premières réformes les plus radicales, le gouvernement Qing était toujours déterminé à préserver l'étude et le programme des classiques dans toutes les écoles, et exigeait également que les écoles continuent d'offrir des sacrifices à Confucius le jour de son anniversaire. Cette situation a toutefois changé avec l'avènement de la révolution de 1911. Lorsque le ministère de l'éducation est passé sous le contrôle de Cai Yuanpei 蔡元培 (photo) en 1912, l'État a décidé de mettre fin aux sacrifices à Confucius et d'abandonner l'étude des classiques. Par conséquent, dans les années qui ont suivi la révolution, le système consistant à "honorer Confucius et à lire les classiques" a subi un revers fondamental. Au cours de ce processus, les érudits confucéens ont connu leur première période significative de "défi et réponse", en d'autres termes, leur première difficulté fondamentale.

De la fin de la dynastie Qing au début de la République, bien que l'érudit confucéen ait déjà été retiré du centre de la politique et de l'éducation, le rôle de la pensée et de la culture confucéennes s'est maintenu dans le domaine de l'éthique [4] Peu de temps après, de 1915 à 1919, le mouvement de la nouvelle culture est apparu et le confucianisme a été confronté à son deuxième défi. Le mouvement de la nouvelle culture a brandi les bannières de la critique, de la réflexion et de la lumière. Il s'agissait d'un éclaircissement culturel, basé sur la culture occidentale moderne, présentant la culture chinoise traditionnelle comme son opposé binaire et, en particulier, présentant les rites et la culture confucéens comme son adversaire principal et critique. Cela semblait raisonnable pour beaucoup à l'époque, et ils ont brandi le slogan "A bas Confucius et ses enfants !". De la fin de la dynastie Qing jusqu'à la révolution de 1911, le confucianisme a maintenu son influence éthique même lorsqu'il quittait la scène politique, mais dans les années qui ont immédiatement suivi, il a subi son deuxième revers crucial. La révolution de 1911 a contraint le confucianisme à une forme d'exil qui s'est étendue au mouvement de la nouvelle culture. Le Mouvement de la nouvelle culture a alors hérité du mouvement d'exil du confucianisme de la fin de la période Qing et du début de la période républicaine et a élargi sa mission en bannissant le confucianisme du domaine de l'éthique. Le mouvement de la nouvelle culture a laissé le confucianisme fragmenté et à la dérive.

Le troisième grand dilemme s'est produit entre la révolution de 1949 et la "révolution culturelle". Je considère cette période comme un tout parce que le mouvement de collectivisation, l'organisation des communes populaires et la "Grande révolution culturelle prolétarienne" ont changé le système de gouvernance rurale et fait de la collectivité la base de la société. Le système des communes populaires, fondé sur la brigade et les trois niveaux de propriété [5], a complètement transformé l'ancien ordre villageois basé sur le lignage.

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Les spécialistes de l'ère moderne ont affirmé qu'une fois le système social confucéen séparé de sa base, le confucianisme est devenu une "âme perdue 游魂" [6] Cette image d'une âme perdue suggère que les changements de la culture moderne ont séparé la pensée confucéenne de ses racines anciennes. La révolution elle-même avait une signification politique et, en outre, les transformations qu'elle a entraînées dans les campagnes étaient extrêmement importantes. En outre, un autre facteur important a été la révolution culturelle, en particulier le mouvement de critique de Lin Biao (photo) et de Confucius. Les campagnes successives de critiques politiques absurdes du confucianisme et de Confucius ont fait des ravages dans la pensée des gens. Il s'agissait d'une attaque encore plus importante contre la culture confucéenne.

La quatrième période de défi pour le confucianisme au 20ème siècle a été les vingt premières années de réforme et d'ouverture à partir de la fin des années 1970. La mobilisation de la période de réforme dans les années 1980 a apporté une forme de pensée éclairée qui a fait écho au mouvement de la nouvelle culture de la période du 4 mai, adoptant un thème majeur du 20e siècle dans sa critique de la tradition. Le confucianisme est donc apparu comme l'antithèse de la modernisation. Le développement vigoureux de l'économie de marché, qui a donné une place prépondérante à la pensée utilitaire dans les années 1990, a également constitué un défi de taille pour les traditions du confucianisme et la culture chinoise.

Si l'on divise les attaques contre la pensée et la culture confucéennes au XXe siècle en quatre grandes périodes, on constate que chacune d'entre elles a eu une influence profonde sur le destin de la culture confucéenne. Cependant, il serait faux de prétendre que le confucianisme n'a subi que des attaques et n'a jamais connu de progrès au 20ème siècle. Parfois, les défis peuvent offrir des opportunités de progrès. Dans ce contexte historique, il n'y a eu qu'une seule période significative de développement pour le confucianisme : la période allant de l'incident de Mukden en 1931 à la fin de la guerre de résistance contre le Japon (1937-1945), en particulier la période de guerre. Le peuple chinois dans son ensemble s'est uni pendant cette période, et la défense et la renaissance nationales sont devenues des questions d'une importance cruciale. Ce fut le thème central de la période et une occasion historique rare pour le confucianisme de progresser.

Réponses et développements philosophiques

J'ai divisé environ cent ans d'histoire confucéenne en quatre périodes de défis et une période d'opportunités, soit cinq périodes au total. Nous pouvons considérer l'histoire du confucianisme au 20ème siècle comme une réponse à ces défis, qui se déroule en cinq étapes.

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La première étape, ou plutôt la première personne dont il est question, est Kang Youwei 康有为 (1858-1927). Bien que Kang ait réfléchi à la religion confucéenne bien avant la révolution de 1911, il l'a encore plus mise en avant par la suite. À plusieurs reprises, Kang lui-même ou ses élèves ont proposé que la religion confucéenne devienne la religion d'État. Ces propositions étaient positives. Les réformes politiques et éducatives - de l'"Édit sur la création d'écoles" en 1901 à l'abolition des examens de la fonction publique en 1905 et au début de la direction du ministère de l'Éducation par Cai Yuanpei en 1912 - avaient déjà privé le confucianisme des fondements institutionnels sur lesquels il reposait. Pour préserver et développer la pensée confucéenne, Kang Youwei s'est tourné vers la religion. Il s'est rendu compte que le christianisme avait sa place dans le tissu de la culture occidentale moderne. Il existe des exemples de son établissement en tant que religion d'État dans les pays occidentaux. Il a donc estimé qu'une nouvelle Chine avait besoin de nouvelles institutions et que le confucianisme pouvait jouer un rôle important. L'argument de Kang en faveur de l'établissement du confucianisme comme religion d'État représente la première réponse [7], une réponse religieuse aux difficultés rencontrées par le confucianisme et, bien sûr, elle a échoué. Tous les projets et propositions de Kang ont échoué, et l'histoire a clairement montré que ce n'était pas la voie à suivre. Malgré cet échec, nous pouvons considérer cet épisode comme la première réponse active du confucianisme à un siècle de défis.

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La deuxième étape couvre le mouvement de la nouvelle culture. À la fin du mouvement pour la nouvelle culture, de nouveaux développements ont eu lieu. Ils résultent des réflexions culturelles des intellectuels occidentaux sur la Première Guerre mondiale et la montée du socialisme en Union soviétique. Ces événements ont conduit certains intellectuels éminents à reconsidérer la question de la culture chinoise. La figure représentative de cette période est Liang Shuming 梁漱溟 (1893-1988) (photo). Au début des années 1920, Liang a écrit 東西文化及其哲學 (Cultures orientale et occidentale et leurs philosophies). Ce livre est représentatif de la deuxième réponse à la situation difficile à laquelle le confucianisme a été confronté au 20ème siècle. Il s'agit d'une réponse non pas religieuse, mais culturelle. Liang pensait que même si la société chinoise devait subir une occidentalisation complète, la culture confucéenne et ses valeurs étaient toujours nécessaires : "Dans le futur très proche de notre monde, après la période culturelle occidentale au cours de laquelle les Européens et les Américains ont conquis et exploité la nature, il sera temps pour la renaissance de la culture chinoise" [8] Ce "futur très proche" se référait à la culture d'un socialisme confucéen car, selon Liang, le confucianisme incorporait déjà les valeurs du socialisme. Il pensait que la caractéristique de la culture occidentale était qu'elle résolvait la relation entre l'humanité et le monde naturel, la relation entre l'humanité et le domaine matériel. La culture confucéenne, quant à elle, résolvait la relation entre les êtres humains, la relation entre l'individu et la société, de la même manière que le socialisme pouvait résoudre les questions entre le travail et le capital. À l'époque moderne, les défis rencontrés par le confucianisme ont tous été présentés par la culture occidentale moderne à la société et à la culture chinoises. La réponse confucéenne ne pouvait être dirigée que vers ce défi culturel au niveau macro.

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La réponse philosophique au cours de la troisième phase, de l'incident de Mukden en 1931 à la fin de la guerre de résistance en 1945, n'était pas seulement le produit du nationalisme croissant de l'époque, mais aussi une réponse à l'assaut de la culture occidentale moderne. Parmi les intellectuels impliqués, citons Xiong Shili 熊十力 (1885-1968) (photo), Ma Yifu 马一浮 (1883-1967),Feng Youlan 冯友兰 (1895-1990) et He Lin 贺麟 (1902-1992). Le système de confucianisme philosophique de Xiong Shili, 归本大易 ("Retour au Yijing"), peut être considéré comme une forme de "nouvelles études sur le livre du Yijing"[9] Ma Yifu s'est concentré sur les Six Classiques et les Six Arts. Son système de confucianisme peut être appelé "Nouvel apprentissage classique" 新经学. Feng Youlan a appelé son propre système philosophique la "nouvelle philosophie des principes" 新理学. Celui de He Lin était la "Nouvelle philosophie de l'esprit"[10].

Xiong Shili défend le concept philosophique de " l'esprit originel " établi par Mencius[11] En se basant sur les principes du Yijing, il établit l'esprit originel comme une entité absolue et établit une cosmologie relative au Xipi chengbian 翕辟成变. [Il a ensuite appelé sa cosmologie "l'inséparabilité de la substance et de la fonction" 体用不二. 13] Sa pensée philosophique était un système confucéen qui mettait l'accent sur les constructions cosmologiques.

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Ma Yifu (photo) était un érudit qui défendait avec ténacité la totalité de la culture traditionnelle. Il a synthétisé ou unifié l'étude traditionnelle des classiques 经学 et le néo-confucianisme 理学. Selon lui, "toutes les techniques du dao sont régies par les six arts, et les six arts sont en fait régis par l'esprit unique 一心" [14] "Toutes les techniques du dao" renvoient aux différents domaines d'étude ou "disciplines", comme nous les appelons aujourd'hui. Quant aux "six arts", Ma Yifu fait en réalité référence aux six classiques. C'est la terminologie utilisée par un confucéen classique. Cette approche met l'accent sur les classiques pour la reconstruction du nouveau confucianisme.

La philosophie de Feng Youlan était ce qu'il appelait lui-même la "Nouvelle philosophie du principe" [15] Il espérait poursuivre le travail des néo-confucéens de Cheng-Zhu, en mettant l'accent sur le monde de li (principe) 理 [16] En assimilant le nouveau réalisme de l'Occident, il a établi un monde de principe au sein de la philosophie, établissant ainsi un segment important de la métaphysique de la philosophie confucéenne. La philosophie de Feng Youlan est une philosophie confucéenne moderne qui se concentre sur les constructions métaphysiques.

Lin s'est ouvertement déclaré adepte de l'école Lu-Wang [17] et a soutenu que "xin (心 cœur/esprit) est la substance 体 de la matière 物, tandis que la matière est la fonction 用 de xin". La plupart de ses écrits placent cette école de l'esprit à la base de la philosophie confucéenne. Mais surtout, nous découvrons que He Lin a joué un rôle important en élaborant un projet de renouveau confucéen. Son slogan était : "La pensée confucéenne comme substance ; la culture occidentale comme fonction", ce qui pourrait également être lu comme : "L'esprit national (民族精神) comme substance ; la culture occidentale comme fonction" [18] Il a élaboré un plan détaillé pour le renouveau confucéen.

Outre ses premières contributions aux idées d'identité culturelle, Liang Shuming a passé une grande partie des années 1940 à 1970 à rédiger son livre Psychologie et vie 人心与人生. Ce livre montre que le système philosophique de Liang Shuming mettait l'accent sur une construction de la philosophie confucéenne moderne basée sur la psychologie.

Les travaux de ces philosophes illustrent comment une forme nouvelle et constructive de confucianisme a émergé durant cette période. Leur réponse est avant tout philosophique. C'est l'époque que j'ai identifiée comme la seule période d'opportunité historique dans ce siècle de confucianisme, et elle est liée à l'émergence de l'identité culturelle nationale qui a accompagné la guerre contre le Japon. L'accent mis sur la culture nationale a permis de réaliser d'importants progrès.

La quatrième étape s'étend de 1949 à la fin de la révolution culturelle. On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas eu de pensée confucéenne en Chine pendant cette période. Si nous examinons les changements présentés par Xiong Shili et d'autres intellectuels des années 1950, 1960 et 1970, nous verrons qu'il s'agit d'une période d'adaptation du confucianisme moderne, ainsi que d'intégration et d'absorption du socialisme. Dans On Confucianism 原儒, publié au début des années 1950, Xiong appelle à l'abolition de la propriété privée et à l'aplanissement des différences entre les classes, une approche empruntée au socialisme. Liang Shuming a écrit vers la fin de sa carrière un livre intitulé China : A Rational Country 中国:理性之国, dans lequel il se concentre sur la question du passage d'une société de classes à une société sans classes et du socialisme au communisme. Tous ces exemples montrent que ces philosophes ne se conformaient pas passivement à l'époque, mais qu'ils essayaient au contraire d'intégrer leur propre pensée dans les questions de l'époque. Ils n'ont jamais faibli dans leur foi en la pensée et la culture confucéennes.

Les nouveaux confucéens de Taïwan et de Hong Kong étaient sans racines et à la dérive, mais ils perpétuaient l'héritage de la troisième étape de la pensée confucéenne. En d'autres termes, face aux changements, aux ajustements et aux défis de la société du 20ème siècle, et confrontés à une anomie spirituelle générale, ils ont développé une nouvelle voie dans la pensée confucéenne qui correspondait aux conditions de l'époque, une nouvelle philosophie confucéenne qui absorbait la culture occidentale et développait l'esprit national, ainsi qu'une philosophie orientée vers les questions universelles auxquelles le monde et la condition humaine sont confrontés d'un point de vue confucéen. Tout cela a contribué à la revitalisation de la culture du continent à partir de la fin des années 1980.

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Formes latentes et manifestes du confucianisme

L'existence du confucianisme ne peut être considérée comme simplement proportionnelle à l'existence du philosophe, pas plus qu'on ne peut dire que le confucianisme existe parce qu'il y a un philosophe confucéen. Ce serait un point de vue superficiel. Des années 1950 à nos jours, l'existence du confucianisme, comme l'explique Li Zehou 李泽厚 (1930-2021) (photo), ne s'est pas seulement limitée à un ensemble de commentaires sur les classiques confucéens, mais s'est également manifestée dans la construction psychoculturelle du peuple chinois [19]. Par conséquent, après que tout contact avec l'ancien système de confucianisme a été coupé, celui-ci est devenu une tradition qui vivait intrinsèquement dans la population. Les valeurs confucéennes continuent d'exister, surtout parmi les gens ordinaires, où elles sont peut-être même plus profondément enracinées que dans les couches intellectuelles, qui ont été davantage contaminées par la culture occidentale.

La tradition confucéenne chez les gens ordinaires existe sous une "forme subconsciente dans la vie de tous les jours". Même dans la République populaire de Chine, les concepts chinois de moralité ont été continuellement et inébranlablement influencés par la moralité confucéenne traditionnelle. Cependant, comme cette fonction réside dans le subconscient, elle est constamment influencée par l'environnement de différentes époques. Par conséquent, l'existence du confucianisme ne peut être élucidée avec certitude, pas plus que nous ne pouvons dire grand-chose sur son état actuel. Il est parfois très déformé.

Je dois ici souligner le fait qu'au cours de cette cinquième période - la période de réforme et d'ouverture - ou même depuis la quatrième période, le concept de confucianisme a certainement subi une transformation. Nous ne pouvons pas dire que le confucianisme n'existe qu'avec l'existence du philosophe confucéen.

J'aimerais maintenant aborder les formes existentielles du confucianisme qui ont perduré depuis les réformes entamées en 1978. Au cours des trente dernières années en Chine continentale, nous n'avons pas vu de philosophes confucéens comme ceux des années 1930 et 1940. Cependant, plusieurs aspects de cette période méritent d'être observés.

Le premier est le confucianisme académique. Les trente dernières années de recherche sur le confucianisme ont créé une culture du confucianisme académique. Cette culture trouve son origine dans les recherches approfondies menées sur le confucianisme traditionnel et comprend les contextes de son évolution historique, examine sa doctrine, explique les différentes écoles de pensée et inclut des recherches approfondies sur la pensée du nouveau confucianisme contemporain. Cet ensemble d'études est ce que j'appelle le confucianisme académique. Il a connu plus de trente ans de développement, offrant de nombreux nouveaux horizons. Dans le monde universitaire de la Chine contemporaine, il occupe une position importante et a exercé une influence considérable.

La deuxième forme de confucianisme à l'ère de la réforme est le confucianisme culturel. Au cours des trente dernières années, un grand nombre de tendances et de discussions culturelles ont eu un rapport direct avec le confucianisme, comme les discussions sur la relation entre le confucianisme et la démocratie, les droits de l'homme, la mondialisation, la modernisation, le choc des civilisations et, bien sûr, la pertinence du confucianisme pour la construction d'une société harmonieuse, dont nous discutons aujourd'hui. De nombreux chercheurs louent l'importance positive des valeurs confucéennes du point de vue du confucianisme culturel. Ils discutent de la manière dont le confucianisme peut avoir un effet sur la société contemporaine, en exposant des concepts et des idées culturels précieux et en interagissant avec les tendances contemporaines de diverses manières. Cela a eu un effet remarquable sur les strates socioculturelles de la Chine contemporaine. Je pense que ces discussions et activités ont également créé une forme existentielle distincte pour le confucianisme, que j'ai appelée le confucianisme culturel.

On ne peut donc pas dire qu'au cours de ces trente années, il n'y a pas eu de philosophes confucéens importants, ni que le confucianisme a disparu. Outre les formes latentes d'existence, nous devons reconnaître qu'il existe de nombreuses autres formes manifestes de la culture confucéenne. Nous devons définir ces formes manifestes de la culture confucéenne qui se sont adaptées pour survivre au cours des trente dernières années. C'est pourquoi j'utilise les expressions "confucianisme académique" et "confucianisme culturel" pour résumer les manifestations du confucianisme de cette période. En fait, bien que le philosophe soit toujours important, comparé aux systèmes de métaphysique abstraite qui ont émergé, c'est vraiment le confucianisme académique et culturel qui s'est avéré avoir une influence encore plus envahissante et étendue sur la société, la culture et la pensée. Ces formes ont jeté les bases des nouveaux développements de la pensée confucéenne.

La troisième forme de confucianisme qui existe aujourd'hui est le confucianisme populaire 民间. Il comprend des aspects latents, dans l'existence quotidienne et subconsciente des gens ordinaires - un confucianisme dans la psyché des masses - ainsi que des aspects manifestes dans des activités ouvertes, comme le confucianisme académique et culturel. Le nouveau siècle a vu un développement incessant du confucianisme populaire et du confucianisme vulgarisé. Cette forme culturelle est apparue vers la fin du siècle dernier et continue à se développer aujourd'hui, notamment à travers toutes sortes de cours sur les études nationales 国学, dans les écoles, les académies et les salles de classe ; divers magazines numériques, des lecteurs pour les gens ordinaires, des cours pour enfants sur les classiques et ainsi de suite. La plupart des événements au niveau du confucianisme académique et culturel sont des activités destinées à l'intelligentsia, mais ceux au niveau du confucianisme populaire reçoivent une participation beaucoup plus large et plus active de la part des Chinois à tous les niveaux de la société d'aujourd'hui. Il s'agit d'une manifestation culturelle au niveau de la pratique populaire, c'est pourquoi je l'appelle "confucianisme populaire". Au cours des dix dernières années, les études nationales ont été fortement encouragées par le confucianisme populaire.

Conclusion : opportunités de renaissance et visions d'avenir

Je pense que la deuxième période d'opportunité pour un renouveau du confucianisme moderne est arrivée avec l'avènement du 21ème siècle. La première période d'opportunité s'est déroulée pendant la guerre de résistance, une période marquée par une augmentation de la conscience nationale et une prise de conscience d'un renouveau national. À partir de la fin des années 1990, accompagnant la montée en puissance de la Chine et l'approfondissement et le développement de la modernisation du pays, la Chine est entrée dans une première phase de modernisation. C'est dans ce contexte, dans les conditions d'une énorme reprise de confiance du peuple dans sa culture nationale, avec l'avènement de la grande renaissance de la nation chinoise et de la culture chinoise, que s'est présentée la deuxième période d'opportunité pour la renaissance moderne du confucianisme. Comment le confucianisme peut-il tirer parti de cette opportunité ? Comment les érudits confucéens peuvent-ils participer à cette renaissance du confucianisme ? En plus des efforts continus du confucianisme académique et culturel, il y a au moins quelques choses à faire, comme reconstruire l'esprit national 民族精神, établir des valeurs morales, organiser un ordre éthique, former des principes éducatifs, former un système de valeurs communes, un État-nation cohésif et promouvoir davantage nos progrès culturels et éthiques [20]. Si seul le confucianisme participe consciemment à la grande renaissance de la nation chinoise, en s'intégrant à la mission de notre époque et à nos besoins sociaux et culturels, ses perspectives de développement seront largement ouvertes.

En outre, il existe une tâche centrale qui requiert notre attention : la reconstruction et le développement du système philosophique. Une nouvelle philosophie confucéenne doit émerger et émergera sans aucun doute avec le développement de la modernisation de la Chine, et cette philosophie doit être une corne d'abondance. Sur la base du confucianisme traditionnel et du nouveau confucianisme contemporain, ainsi que de la renaissance de la culture chinoise, cette philosophie marchera à travers le monde, proliférera et se manifestera. À l'instar des controverses culturelles à l'époque du mouvement du 4 mai, du travail de résolution des questions relatives à notre patrimoine national dans les années 1920 et du développement de la philosophie nationale dans les années 1930, la Chine continentale a connu une tendance à la fièvre culturelle dans les années 1980 et une tendance à la fièvre des études nationales qui a fait boule de neige depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui. Nous pouvons nous attendre à ce que les nouvelles théories de la pensée confucéenne et la nouvelle philosophie confucéenne soient prêtes à faire irruption sur la scène en même temps que la renaissance du peuple chinois et de la culture chinoise.

Notes

[1] 陈来, " 百年来儒学发展的回顾与前瞻 ", 深圳大学学报(人文社会科学版)[Journal de l'Université de Shenzhen (édition des sciences humaines et sociales)], Vol. 31 : 3 (mai 2014), pp. 42-46.

[2] Toutes les notes sont celles des traducteurs, sauf mention contraire. Il existe un grand nombre de termes chinois qui sont traduits par "confucianisme" en anglais. Ruxue 儒学 fait généralement référence au système d'apprentissage et d'étude des textes classiques. Rujia 儒家 désigne les érudits ou philosophes qui ont étudié le confucianisme en tant que système de pensée. Et Rujiao 儒教 fait référence au confucianisme en tant que religion, comprenant des rites, des cérémonies et des sacrifices à Confucius, un système promu par Kang Youwei à l'époque moderne. À quelques exceptions près, notamment lorsqu'il se réfère à la pensée académique ou aux idées de Kang Youwei, Chen Lai utilise le terme ruxue dans cet article.

[Le langage utilisé par Chen Lai est lié à la compréhension de l'histoire chinoise en tant que "réponses" aux "défis" de l'Occident. Ce mode de compréhension est associé aux travaux du sinologue John K. Fairbank et de ses étudiants au milieu du XXe siècle[4].

[Ici et ci-dessous, Chen Lai utilise le terme lunlide jingshen 伦理的精神 ou lunli jingshen 伦理精神, qui fait référence aux domaines éthiques et spirituels dans une compréhension intellectuelle et non religieuse du terme "spirituel". Voir son utilisation par les spécialistes du confucianisme et du nouveau confucianisme, comme Tu Wei-ming, "Hsiung Shih-li's Quest for Authentic Existence", in Charlotte Furth, (ed.) The Limits of Change (Cambridge, Mass. and London : Harvard University Press), 1976.

[5] Chen fait ici référence à ce que l'on appelle en chinois les "trois niveaux de propriété". Ces trois niveaux sont la commune, la brigade de production et l'équipe de production.

[6] John Makeham traduit youhun par "âme perdue" et analyse ce récit dans Lost Soul : "Confucianism" in Contemporary Chinese Academic Discourse (Cambridge : Harvard University Asia Center, 2008).

[7] [Chen Lai] : Mentionné dans les articles suivants : Kang Youwei, "请尊孔圣为国教立教部教会以孔子纪年而废淫祀折" [Un mémorial] pour faire du respect du sage Confucius la religion d'État, établir des églises qui commémorent Confucius et écartent les religions non orthodoxes], "中华救国论" [Sur le salut de la Chine], "孔教会序-一" [Une préface à l'église confucéenne : 1], "孔教会序-二" [Préface de l'Église confucéenne : 2], "以孔教为国教配天议" [L'église confucéenne en tant que religion d'État est conforme à la volonté du ciel], "陕西孔教会讲演" [Un discours à l'église de Shanxi de la congrégation de Confucius], in 康有为政论集 [Les écrits politiques de Kang Youwei]。北京;中华书局,1998.

[8] [Chen Lai] : 梁漱溟,东西文化及其哲学。 北京:商务印书馆,1999, p. 244.

[9] Voir la traduction et l'explication par Tu Wei-ming des méditations de Xiong sur le Livre des changements dans Tu 1976, op. cit.

[10] Chen Lai évoque ces quatre penseurs à la page 44 du texte chinois, dans un langage extrêmement technique qui n'a pas été traduit ici.

[11] Pour Xiong, l'esprit originel détermine la compréhension de la réalité et se trouve dans le flux constant de la grande transformation. C'est l'humanité ren 仁 commune à l'humanité et à toutes choses[12].

[Le Xipi chengbian 翕闢成變 est utilisé pour expliquer comment, par la contraction (xi) et l'expansion (pi), une entité peut se transformer en différents phénomènes au sein de l'esprit. La "contraction" est le processus de focalisation, tandis que l'"expansion" élargit le phénomène pour créer une apparence d'ordre pour l'esprit. Wing-Tsit Chan, cependant, explique la thèse de Xiong comme suit : "La réalité est une transformation perpétuelle, consistant en une 'fermeture' et une 'ouverture', qui sont un processus de production et de reproduction incessant. La "substance originelle" est en perpétuelle transition à chaque instant, émergeant encore et encore, donnant lieu à de nombreuses manifestations. Mais la réalité et la manifestation, ou la substance et la fonction, ne font qu'un. Dans son aspect "fermeture", c'est la tendance à s'intégrer - dont le résultat peut être "temporairement" appelé matière - tandis que dans son aspect "ouverture", c'est la tendance à maintenir sa propre nature et à être son propre maître - dont le résultat peut être "temporairement" appelé esprit. Cet esprit est lui-même une partie de l'"esprit originel" qui, sous ses différents aspects, est esprit, volonté et conscience. Wing-Tsit Chan, A Source Book in Chinese Philosophy (Princeton : Princeton University Press, 1969), p. 763 ; voir sa traduction de Xiong, 765-767.

[13] Voir Jésus Solé-Farràs, New Confucianism in Twentieth-Century China : The Construction of a Discourse, (New York : Routledge 2014), 112. Traduit par Chan 1969, 769-772.

[14] 马一浮, 马一浮集(第一册) 杭州:浙江古籍出版社, 1996, p. 20. [Trans] : Un seul esprit (一心, sanskrit : ekacitta) fait référence à un esprit métaphysique unifié, un concept propre au bouddhisme mahayan.

[15] Wing-Tsit Chan traduit cela par "La nouvelle philosophie rationnelle" dans Chan 1969, 751.

16] L'école Cheng-Zhu ou Cheng-Zhu lixue 程朱理学 désigne la branche centrale du néoconfucianisme incarnée par Zhu Xi, Cheng Yi et Cheng Hao sous la dynastie Song, qui a été adoptée pour les examens d'État impériaux[17].

[L'école Lu-Wang ou Lu-Wang xuepai 陆王学派 désigne l'école de l'esprit Xinxue 心学, représentée par Lu Jiuyuan 陆九渊 et Wang Yangming 王阳明. L'école de l'esprit est devenue populaire sous la dynastie Ming et les universitaires et intellectuels chinois l'ont opposée à l'école du principe lixue 理学.

[18] He Lin 賀麟, 贺麟全集.文化与人生 [The Complete Works of He Lin : Culture and Life], 上海:上海人民出版社, 2011, p. 13.

[19] [Chen Lai] : 李泽厚. 李泽厚学术文化随笔 [Notes de Li Zehou sur l'érudition et la culture] 北京:中国青年出版社, 1998.

[20] Bien que le terme signifie également "civilisation spirituelle", le gouvernement chinois traduit officiellement 精神文明 par "progrès culturel et éthique", comme la Commission centrale pour l'orientation du progrès culturel et éthique l'appelait officiellement 中央精神文明建设指导委员会. Voir Delia Lin, Civilising Citizens in Post-Mao China : Understanding the Rhetoric of Suzhi (New York : Routledge, 2017), p. 132, n. 30.

Source : https://www.readingthechinadream.com/chen-lai-a-century-of-confucianism.html

Traduction : https://novaresistencia.org

jeudi, 05 octobre 2023

Jouer avec les Russes

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Jouer avec les Russes

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/giocare-con-i-russi/

Bismarck était un homme qui en savait beaucoup. En politique internationale, mais pas seulement. Le vieux chancelier de fer comprenait les hommes. Et il comprenait les peuples.

Et il disait qu'il valait toujours mieux éviter de "jouer" avec les Russes. Même lorsque vous les voyez (ou les croyez) faibles. Car, tôt ou tard, les Russes reviennent en force. Et ils viennent pour reprendre tout ce qui leur appartient. Et pour les autres, c'est la souffrance.

Alors, il vaut toujours mieux jouer la carte de la discrétion. Et le chancelier a dit : maintenez l'accord.

C'est ce qui se passe aujourd'hui. La Russie, après l'effondrement de l'URSS, a connu une longue période de faiblesse. Elle était à terre. Son empire se désintégrait. À Moscou, avec Eltsine, des oligarques étaient au pouvoir qui ne pensaient qu'à piller le pays. Et à le vendre.

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Le peuple était littéralement affamé. Les gens mouraient dans les rues.

Et l'Occident, la haute finance spéculative, pensait en profiter. Au mépris de tous les accords que Reagan avait signés avec Gorbatchev. Et en effeuillant la Russie une feuille à la fois. La stratégie de l'artichaut s'applique aussi bien à la géopolitique qu'à l'économie.

L'OTAN s'est élargie de manière disproportionnée. Sans aucune raison défensive. Niant ainsi son propre statut déclaré d'Alliance défensive.

Mais les choses ont changé. Nous aurions dû nous en rendre compte dès l'instant où Vladimir Poutine - qui n'était jusqu'à récemment qu'un cadre du KGB/FSB presque inconnu - a écrasé d'une main de fer les soulèvements sécessionnistes en Tchétchénie, au Daghestan et en Ingouchie. Il a également anéanti les centres d'un fondamentalisme islamique qui, dans ce cas, bénéficiait de la sympathie de Washington et des chancelleries européennes.

C'était un signal clair. Qui, en Occident, n'a cependant pas été compris.

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Puis, en 2008, la crise de l'Ossétie. La Géorgie, convaincue d'être soutenue par l'OTAN, entre en guerre. Et c'est l'armée russe qui, en cinq jours, arrive aux portes de Tbilissi.

Washington s'étonne. Pourtant, elle savait bien, l'Amérique d'Obama, qu'elle avait trahi d'autres accords. Ceux de Pratica di Mare entre Poutine et Bush Jr.

Berlusconi - qui s'en était fait l'avocat - a eu le courage (ou l'inconscience) de s'en souvenir. Il l'a payé cher. Et nous avons payé cher l'avènement, préparé par Napolitano, du professeur Monti.

Le conflit russo-géorgien aurait dû ouvrir les yeux de beaucoup. Au lieu de cela, la stratégie occidentale n'a pas changé. Au contraire, après la parenthèse Trump, le travail s'est intensifié sur les flancs de Moscou. Pour l'affaiblir. Pour l'anéantir. La réduire au niveau le plus bas possible.

Un outil privilégié pour certaines ONG qui veulent "répandre la démocratie".

Mais elles ont mal calculé. Manifestement, ils n'ont jamais lu Bismarck. La Russie revient dans le jeu. Avec force. Pour reprendre "ce qui lui appartient". La Crimée, russe jusqu'aux années 1950. Le Donbass, russe jusqu'à la révolution bolchevique. C'est le sens, le nom et les limites de l'opération spéciale.

Il est encore temps de négocier. Même si tous les accords précédents, ceux de Minsk, ont été ignorés par l'Occident. Et par leurs marionnettes à Kiev.

Les Russes, bien sûr, ne leur font pas confiance. Mais Poutine restait prudent. Il voulait récupérer ce qui appartient à la Russie. Ne pas aller plus loin.

Une fois de plus, il y a eu un manque de compréhension de la situation. Un massacre aurait pu être évité. La destruction du peuple ukrainien. L'effondrement de plus en plus imminent des économies européennes.

Et au lieu de cela, ....

Et au lieu de cela, nous avons continué à ne pas comprendre. De croire que nous pouvons jouer avec l'ours russe. Et que nous pouvons ignorer tout accord.

Ainsi, aujourd'hui, Mike Pompeo, chef de la CIA, vient nous dire que la guerre en Ukraine s'avère être un désastre pour l'Europe et les États-Unis. Des coûts très élevés, sans réussir à affaiblir Moscou... au contraire.

Comprenez qu'il faut en sortir au plus vite. Négocier. Mais à Washington, autour de Biden, certains voudraient même faire monter les enchères. Et on commence à en voir les effets en Moldavie, au Kosovo, en Arménie....

Le problème, c'est que Poutine, désormais, a compris. Et surtout qu'il a mesuré la force réelle de l'Occident. Il n'a peut-être plus envie de s'arrêter.

Les Slovaques, les Polonais, les Bulgares commencent à avoir peur. Et ils tentent de se mettre hors jeu. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.

Beaucoup, en dessous, espèrent un changement de locataire à la Maison Blanche. Mais un an, c'est encore long.

Le chancelier de fer avait raison.

Il ne faut jamais jouer avec les Russes. Tôt ou tard, ils reviennent toujours à la charge. Avec force.

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La débâcle de l'Europe

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La débâcle de l'Europe

José Manjón

Source: https://geoestrategia.es/noticia/41545/politica/la-debacle-de-europa.html

Outre l'Ukraine elle-même, l'opération militaire spéciale russe a un perdant évident, surtout à long terme: l'Europe, entendue comme l'ensemble des nations qui composent le bloc géopolitique dominé par l'Union européenne.

Nous ne parlons pas du déclin, qui a commencé vers 1914 et peut être considéré comme terminé au début du 21ème siècle, mais de la débâcle, du désastre, de la catastrophe et de la dissolution. La décadence a des périodes lumineuses et son déclin peut être lent; les moments de puissance illusoire ou de reprise frustrée donnent des signaux trompeurs que l'ancienne puissance est toujours vivante, que l'éclipse est fictive; le meilleur exemple en est la France des premières années de la Cinquième République (1958-1968) ou le Miracle allemand des années 1950. Mais dans la débâcle, il n'y a plus aucune lueur du passé: tout n'est qu'ombre, médiocrité et mauvais présages, comme la Rome du 5ème siècle ou la Byzance des Paléologues. L'Europe n'est plus décadente parce qu'elle n'a plus de marge de chute. Le moment actuel est celui de la post-modernité, de la dégradation et d'une curieuse barbarie qui s'accompagne d'avancées technologiques déshumanisantes et d'un sentimentalisme hystérique, eunuque et féminin, obsédé par les frivolités mais incroyablement aveugle aux grandes questions. Si la crise ukrainienne a fait quelque chose, c'est bien de dévoiler cette période terminale.

Quelles en sont les causes ?

Le régime colonial américain. La conduite des gouvernements européens - en particulier le gouvernement de l'UE à Bruxelles et les gouvernements "nationaux" à Berlin et à Paris - montre à quel point l'Europe est une colonie yankee docile, à un niveau, celui de l'arrière-cour, seulement atteint par le Cuba de Batista et le Nicaragua de Somoza. Le secteur essentiel de l'économie européenne, l'industrie allemande, a été sacrifié sans qu'aucune voix ne s'élève pour protester, ni parmi les dirigeants allemands, ni, bien sûr, parmi les gratte-papier de Bruxelles.

Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 montre que l'Allemagne n'est pas un État souverain, mais un simple marché et un espace industriel. Ce qui aurait été un casus belli pour toute puissance à demi digne est devenu un acte honteux de soumission et d'abandon inconditionnel à un maître, qui, nous le savons tous, a détruit ces structures essentielles pour l'approvisionnement stratégique en énergie de l'Europe, et pas seulement de l'Allemagne. De plus, le protecteur et allié de l'Europe s'est plu à se réjouir dans les milieux institutionnels, par la bouche de Victoria Nuland, de la destruction des gazoducs, sans craindre aucune demande d'explication pour son soutien évident à ce qui est un acte de terrorisme.

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Au cours de cette crise, le contrôle de la France sur le Sahel s'est dissipé en quelques mois, notamment au Niger, qui est avec la Russie et le Kazakhstan l'un des principaux fournisseurs d'uranium de l'industrie nucléaire française, principale productrice d'électricité en Europe. L'ami américain, une fois de plus par l'intermédiaire de l'europhobe Victoria Nuland, a laissé Paris - et l'Europe - en plan et a négocié seul avec le nouveau gouvernement révolutionnaire de Niamey. Rien de nouveau sous le soleil, ils avaient déjà fait de même avec les Français et les Britanniques à Suez (1956), en Indochine (1945-1955) et en Algérie (1956-1962) avec la France et au Sahara avec l'Espagne (1975-1976). Pire encore, l'axe franco-allemand a montré sa faiblesse en étant incapable de freiner la politique belliciste d'un satellite américain, la Grande-Bretagne, qui a saboté une solution négociée au conflit du Donbass et manipulé la Pologne et les pays baltes, membres de l'Union européenne, sans que Berlin et Paris ne puissent mettre au pas les Britanniques. Pour ne rien arranger, la France et l'Allemagne sont censées être les pays leaders de l'Union européenne, alors que la Grande-Bretagne est en dehors de l'Union.

En réalité, les Européens ne peuvent pas se plaindre d'une quelconque déloyauté américaine. Lorsque vous acceptez d'être un pion, vous courez le risque d'être sacrifié dans n'importe quel mouvement. L'Amérique défend ses intérêts et joue son jeu.

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La désindustrialisation. Il y a trente ans, l'Union européenne a décidé de transformer la première économie industrielle du monde, le continent pionnier de la production de masse d'objets, en une économie spéculative et mercantile, centrée sur le secteur des services. L'Europe produit de moins en moins d'objets réels et n'est plus l'atelier du monde. L'accent a été mis sur les hautes technologies, les énergies propres et le commerce. La crise ukrainienne a montré les dangers d'une telle décision: les pays qui ont maintenu leur industrie, comme la Russie, la Chine ou la minuscule Corée du Nord, peuvent produire des armements de manière continue et massive, tandis que les puissances désindustrialisées de l'Occident, qui ont limité leur pouvoir de production, produisent des armes très sophistiquées et coûteuses, et peuvent difficilement faire face aux besoins d'approvisionnement de l'Ukraine dans une guerre à grande échelle, qui n'est pas une expédition coloniale typique et punitive telles qu'en pratique l'OTAN. L'industrie de l'armement en Occident est privée et motivée par des intérêts particuliers, dont l'un est le profit pour ses actionnaires: plus le produit peut être vendu cher, mieux c'est. Pour cela, il faut une grande variété d'offres sur le marché et une quantité exorbitante d'innovations technologiques pour rendre l'objet commercialisable. Dans les pays de l'axe eurasien, l'industrie de l'armement est contrôlée par l'État et investit ses ressources dans des produits pratiques, bon marché et faciles à gérer, qui peuvent faire leurs preuves dans une guerre à grande échelle. C'est l'État qui décide de ce qui est produit, et non l'initiative privée.

En Occident, la santé, l'éducation et la défense sont avant tout des entreprises privées dont l'administration publique est le client. Les produits de l'industrie militaire ont les mêmes caractéristiques que ceux offerts sur le marché libéral: ils peuvent être très sophistiqués, mais leur besoin est douteux. L'échec des armements de l'OTAN dans un scénario aussi exigeant que celui de l'Ukraine, dans une guerre caractérisée par une consommation massive de ressources et une égalité entre les deux parties, voire par une nette supériorité russe, a montré à quel point la décision d'affaiblir le tissu industriel classique en Europe était erronée.

La garantie fondamentale de l'existence d'un État est sa capacité à se défendre, à dissuader ou à vaincre un ennemi potentiel. L'Europe ne peut pas le faire parce qu'elle n'a pas la structure nécessaire pour le faire ; elle est totalement dépendante des produits du complexe d'armement américain. Sans autosuffisance militaire, qui provient de la capacité de production de sa propre industrie, il n'est pas possible d'exercer sa souveraineté.

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Le régime oligarchique. Ce que l'on appelle démocratie en Occident n'est qu'un déguisement de la ploutocratie. Le suffrage universel est complètement dénaturé par des campagnes de marketing visant à placer au gouvernement un candidat formaté à l'avance. Cette publicité est si coûteuse que, sans le soutien des financiers, il est presque impossible pour une option politique alternative d'accéder au pouvoir. C'est celui qui paie qui mène la danse. Et il suffit de voir l'uniformité des dirigeants européens pour constater que le même type humain, le manager, est placé au sommet d'un pouvoir étatique de plus en plus insignifiant. Une nation peut supporter un gouvernement de médiocres et d'ineptes parce que les dirigeants politiques ne gardent qu'un semblant de pouvoir, ils ne sont que le bras étatique des grandes entreprises.

L'argent règne sans limites, sans contrepoids ni contrôle : c'est ce qu'on appelle les marchés, des entités capricieuses et inaccessibles, non humaines, qui décident du cours de l'histoire comme le faisaient autrefois les dieux de l'Olympe. La réduction du pouvoir de l'État à un simple distributeur de subventions et de contrats, à un espace de droits, réduit la souveraineté nationale à un simple fantôme, un flatus vocis. Et seul l'État peut garantir la soumission des intérêts particuliers à l'intérêt général. C'est la théorie oubliée du bien commun. Le pouvoir impersonnel des grandes entreprises est par nature incompatible avec toute souveraineté populaire. Et, de surcroît, il est apatride.

L'inconscience européenne. L'existence de l'Union européenne devrait favoriser l'émergence d'une conscience nationale européenne, mais l'institution a réussi à étouffer toute velléité de nationalisme en son sein. Pour la bureaucratie bruxelloise, l'Europe n'est pas une puissance géopolitique avec ses propres conceptions stratégiques et sa souveraineté, mais un marché, un club financier, une bourse de marchandises où tout s'achète, se vend et intervient. À tous autres égards, l'Union européenne est la branche mercantile de l'OTAN, le bras exécutif militaire du colonialisme anglo-saxon.

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Bruxelles est très claire sur son rôle auxiliaire vis-à-vis des États-Unis et sur son rôle de bélier contre le bloc eurasien de la Chine et de la Russie. Sa soumission est telle que, comme on l'a vu ces derniers mois, elle va jusqu'au suicide économique, alors que l'argent était configuré comme la raison d'être essentielle de l'Union européenne. C'est ce que l'on appelle à juste titre le lien transatlantique (du latin vinculum : lien, chaîne, entrave).

L'attitude servile des anciennes grandes puissances européennes est très semblable à celle des rajahs indiens ou des régulos africains à l'égard des fonctionnaires britanniques. Cela est dû à l'absence totale de conscience nationale, d'idée de l'Europe, chez les Européens eux-mêmes. Aujourd'hui, dans la situation actuelle, notre continent est un simple objet de l'histoire: en passant outre sa volonté et en se subordonnant à une autre puissance, il devient l'instrument du dessein de quelqu'un d'autre. Tout cela aurait été impensable il y a cinquante ans, lorsque la conscience nationale, le sens de la communauté et le patriotisme étaient encore présents dans de nombreux cœurs. L'Union européenne a su remplacer le patriotisme par le nihilisme hédoniste de la société de consommation, a développé une série d'idéologies de substitution (environnementalisme, genre, animalisme...) qui ont annihilé les deux consciences nécessaires au développement de toute nationalité indépendante: celle de classe et celle d'identité. Aujourd'hui, le citoyen européen est plus influent en tant que consommateur qu'en tant qu'électeur; il n'y a pas de meilleur exemple de l'aliénation extrême qui a été atteinte.

Les années de guerre froide sont terminées et nous n'avons plus besoin de personne pour nous défendre du communisme. Ou de quoi que ce soit d'autre. L'Europe est encore suffisamment riche et développée pour pouvoir se défendre sans l'aide d'une grande puissance qui, au vu de ses "succès" au Vietnam, en Afghanistan, en Chine nationaliste ou en Corée, n'est pas non plus très efficace dans l'exercice de son pouvoir militaire. Il y a d'autres options que la soumission inconditionnelle aux Etats-Unis: du partenariat avec la Russie aux liens avec la Chine, le Brésil ou l'Inde, qui sont déjà de grandes puissances. Voire, pourquoi pas, une alliance avec les États-Unis sur un pied d'égalité, en tant qu'alliés et non en tant que vassaux. Bien sûr, une telle politique implique un changement de mentalité, l'abandon du vide moral dans lequel les peuples d'Europe sont brutalisés et une volonté politique antilibérale, marquée par le retour du pouvoir d'État et la transformation du club financier de Bruxelles en une grande puissance ayant la volonté de prendre des décisions politiques.

Il est étonnant de constater qu'aujourd'hui, alors que l'Europe est plus apparemment unie que jamais, les Européens comptent moins dans le monde que lorsqu'ils étaient divisés en États rivaux. Le temps nous pousse à l'action révolutionnaire, car c'est toute une civilisation qui s'effondre sous le joug colonial yankee et l'hédonisme nihiliste, le pire opium des peuples. Les possibilités de survivre à la catastrophe deviennent aussi limitées que celles de Rome en l'an 400. La vieille Europe n'a peut-être même plus deux générations à vivre.

Corridor Inde-Moyen-Orient-Europe: importance, potentiel et défis

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Corridor Inde-Moyen-Orient-Europe: importance, potentiel et défis

Nadeem Ahmed Munakal

Source: https://katehon.com/ru/article/koridor-indiya-blizhniy-vostok-evropa-znachenie-potencial-i-problemy

Dans un monde de plus en plus multipolaire, l'IMEC pourrait servir de symbole de la coopération internationale et du développement économique.

Le sommet du G20 qui s'est tenu récemment à New Delhi est considéré comme une victoire diplomatique pour l'Inde, notamment en raison du consensus complet qui a régné sur toutes les questions mentionnées dans le communiqué commun. Les résultats du sommet du G20 ont également été salués par certains dirigeants de l'opposition en Inde. Lors du sommet, les dirigeants des États-Unis, de l'Inde, de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de la Commission européenne ont dévoilé un projet ambitieux: le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC). Il comprend une route orientale qui relie l'Inde au golfe Persique par la mer et une route septentrionale qui relie l'Arabie saoudite à l'Europe via la Jordanie et Israël par le rail et la mer. Les principaux objectifs du projet sont de générer de la croissance économique, de relier l'Asie et l'Europe aux centres commerciaux, d'exporter de l'énergie propre, de soutenir le commerce et l'industrie manufacturière et de renforcer la sécurité alimentaire.

Ce corridor de transport multimodal comprend des liaisons ferroviaires, des routes maritimes, des câbles de données à haut débit et des pipelines d'énergie entre l'Inde, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et l'Europe. Le corridor de transport proposé complète les efforts déployés par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pour faire de leurs pays des axes majeurs de commerce et de transit.

Bien que l'IMEC soit présentée comme un contrepoids à l'initiative chinoise "Une ceinture, une route" (BRI), il est important de réaliser que la portée et le potentiel de la BRI sont bien plus vastes et bien plus importants que ceux de l'IMEC. En outre, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Israël font partie de la BRI et entretiennent des liens économiques et technologiques étroits avec Pékin. Par conséquent, Riyad, Abou Dhabi et Tel-Aviv ne considèrent pas vraiment l'IMEC comme un contrepoids à la BRI ; il s'agit plutôt d'une opportunité pour eux d'améliorer leur connectivité et leur commerce régionaux, et ils positionnent le corridor comme faisant partie de leurs stratégies de diversification de leurs économies en mettant moins l'accent sur la concurrence géopolitique.

Pour les États-Unis, l'IMEC est un projet qui leur permet de projeter leur influence au Moyen-Orient face à la concurrence géopolitique croissante dans la région.

Actuellement, la plupart des échanges de l'Inde avec l'UE, qui est l'un des principaux partenaires commerciaux de New Delhi, passent par le canal de Suez, d'où l'importance d'une route alternative. Pour améliorer la connectivité, le projet utilise les routes commerciales existantes, notamment les ports d'Israël, de Grèce et d'Inde. Il est important de noter que la plupart des ports concernés appartiennent à l'État, à l'exception du port de Mundra en Inde, qui est contrôlé par le conglomérat multinational indien Adani Group, et du port du Pirée en Grèce, qui est contrôlé par l'entreprise publique chinoise COSCO. En outre, le groupe Adani a acquis le port de Haïfa au début de cette année.

L'un des principaux objectifs de l'IMEC est de réduire la charge de marchandises sur les itinéraires existants, afin de développer le commerce mondial et régional. Bien qu'il soit sans aucun doute difficile pour un seul pays d'égaler la portée économique de la Chine, une coalition de pays technologiquement et financièrement capables pourrait collectivement offrir des alternatives vitales pour les chaînes d'approvisionnement mondiales.

L'IMEC reflète également l'attention croissante portée à la géoéconomie dans un monde confronté à des perturbations, à des crises de la chaîne d'approvisionnement et à la transformation du commerce et de la finance en armes. L'IMEC renforcera les liens stratégiques et économiques de l'Inde avec le Golfe, les États-Unis et l'Europe et complétera les accords minilatéraux tels que I2U2 (Inde-Israël-États-Unis-Émirats arabes unis).

Toutefois, l'efficacité opérationnelle de l'IMEC est sujette à caution compte tenu des nombreux défis auxquels il est confronté et des complexités logistiques, notamment les coûts de chargement et de déchargement et le temps passé dans chaque port. Les futurs droits et redevances de transit restent également à déterminer. L'insuffisance des infrastructures dans certaines régions constitue un autre obstacle. L'IMEC est considéré comme une composante du Partenariat mondial pour l'infrastructure et l'investissement, dirigé par le G7, qui s'appuie fortement sur les investissements du secteur privé, contrairement à l'initiative chinoise BRI.

Il est également difficile d'obtenir un consensus entre les multiples parties prenantes au fur et à mesure de l'avancement du projet. En fin de compte, les chargeurs n'envisageront l'IMEC qu'en fonction du volume et de la rentabilité de l'itinéraire par rapport à l'itinéraire traditionnel passant par le canal de Suez. En outre, la distance et l'efficacité de l'itinéraire, les coûts de transport, l'assurance et la gestion des risques sont les facteurs les plus importants que les chargeurs prendront en considération.

Les efforts passés de l'Inde pour établir des corridors et des initiatives de transport ont été confrontés à plusieurs défis et retards. Par exemple, le projet d'autoroute trilatérale reliant l'Inde au Myanmar et à la Thaïlande proposé en 2002, le corridor international de transport nord-sud (INSTC), le port de Chabahar en Iran et l'initiative Bangladesh-Bhutan-Népal-Inde (BBIN) ont connu des retards et des difficultés considérables en raison de problèmes de financement.

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Alors que l'INSTC a dû faire face à de nombreux obstacles liés aux sanctions, l'inclusion des alliés des États-Unis au Moyen-Orient et de ses centres économiques dans l'IMEC distingue ce projet. L'impact de l'IMEC sur l'INSTC reste à voir, malgré l'optimisme du premier ministre russe qui pense qu'il complétera l'INSTC. Entre-temps, le président turc Erdogan a annoncé des plans pour un corridor commercial alternatif. Erdogan insiste sur le fait qu'"il ne peut y avoir de corridor sans la Turquie" et envisage de partager le projet de route de développement irakienne en tant qu'itinéraire alternatif.

En 2022, l'UE a importé pour 46,22 milliards de dollars de marchandises d'Arabie saoudite et a exporté pour 32,81 milliards de dollars de marchandises vers ce pays. De même, les exportations de l'UE vers les Émirats arabes unis se sont élevées à 37,38 milliards de dollars, tandis que les importations en provenance des Émirats arabes unis ont atteint 14,7 milliards de dollars. L'Inde a également renforcé ses partenariats économiques avec l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie et Israël, renforçant ainsi son rôle de partenaire commercial clé dans la région. Les pays membres sont donc incités à veiller collectivement à ce que l'IMEC soit opérationnel.

L'émergence de l'IMEC s'inscrit dans le contexte de l'évolution de la dynamique mondiale. Les États-Unis considèrent le projet comme un élément de leur stratégie visant à influencer l'ordre mondial multipolaire émergent. L'Inde, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis représentent l'ordre émergent et espèrent que le projet soulignera leurs positions géopolitiques régionales et mondiales. L'IMEC s'inscrit dans la stratégie de Washington visant à empêcher une coalition d'États, comprenant la Chine, la Russie et l'Iran, de dominer les relations régionales. Toutefois, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis considèrent l'IMEC comme un moyen de renforcer leurs capacités infrastructurelles, de promouvoir un monde multipolaire et de travailler en étroite collaboration avec leurs partenaires et alliés dans la région et au-delà, afin de renforcer leur position sur la scène internationale.

L'IMEC est une initiative prometteuse susceptible de remodeler le paysage géoéconomique du Moyen-Orient. Elle offre des possibilités de croissance économique, de connectivité et de coopération internationale. Le succès de l'IMEC dépendra de la capacité des pays participants à relever les défis et à tirer parti des opportunités. Dans un monde de plus en plus multipolaire, l'IMEC pourrait servir de symbole de la coopération internationale et du développement économique, à condition qu'il puisse surmonter les obstacles susmentionnés.

La technocratie, un obstacle à surmonter pour promouvoir l'avènement d'un ordre mondial multipolaire

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La technocratie, un obstacle à surmonter pour promouvoir l'avènement d'un ordre mondial multipolaire

Catarina Leiroz

Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/tecnocracia-como-obstaculo-ser-vencido-para-ascensao-de-uma-ordem-mundial-multipolar

Article d'opinion de Catarina Leiroz sur les plans occidentaux visant à mettre en place une technocratie mondiale et sur la manière dont ce programme pourrait affecter l'avènement d'un monde multipolaire.

L'Antiquité classique nous a laissé une leçon très importante qui a été simplement oubliée par la modernité depuis au moins le siècle des Lumières: la démocratie - une partie déjà décadente du cycle de développement politique, selon Platon - précède la transition vers la tyrannie.

La mise en œuvre et l'expansion de la démocratie libérale, la propagande massive du progrès technologique universel et unilatéral à travers les films hollywoodiens, ainsi que les illusions transhumanistes des élites mondialistes occidentales, préparent depuis longtemps le terrain pour l'annonce d'un objectif clair : la "réinitialisation" de l'ordre mondial pour la mise en œuvre de la tyrannie "verte" et de la technocratie en tant que type de "globalisme 2.0".

La "guerre contre la terreur" mise en œuvre par les États-Unis après le 11 septembre, ainsi que leur désir mégalomaniaque d'être la police du monde, semble avoir été le point à partir duquel la "démocratie" n'est plus qu'un slogan de propagande sans contenu réel. Les invasions américaines constantes des pays qui composent le Rimland (les frontières du Heartland de Mackinder, selon Spykman) avec cette fausse "justification démocratique" le prouvent.

La pandémie de Covid-19, en revanche, a été plus importante pour justifier la mise en œuvre d'une "Grande Réinitialisation" de fait. Klaus Schwab l'a utilisée comme justification lors de la 50ème réunion annuelle du Forum économique mondial dans le but de reconfigurer la société et l'économie pour qu'elles deviennent plus "durables". Des pandémies comme Covid-19 ont déjà été prédites par des milliardaires comme Bill Gates, avec comme solution la défense de la tyrannie sanitaire. Une "solution" toujours accompagnée, bien sûr, de données de haute technologie. Cependant, les élites occidentales n'ont pas prévu le début de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, qui a sans aucun doute affecté et retardé leurs projets.

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Comme on le sait, la conquête du Heartland (qui est le centre de l'"île mondiale" dans la théorie de Mackinder) est sans aucun doute l'un des principaux objectifs géopolitiques de l'Occident. C'est avec cette conquête en tête que l'Occident s'est efforcé de répandre la mentalité russophobe et néonazie parmi les voisins de la Russie, créant ainsi des hostilités, des conflits et une déstabilisation. Ce faisant, les élites et les stratèges occidentaux espéraient empêcher la montée de la Russie en tant que puissance régionale dans l'espace postsoviétique de l'Eurasie.

Il existe même des raisons fondées de croire que l'Occident envisageait de faire avancer ces plans géopolitiques antirusses par le biais de la guerre biologique. Ce n'est pas une coïncidence si Washington a maintenu ses laboratoires militaires en Ukraine pendant longtemps avant que la Russie n'intervienne. Selon les conclusions de la commission d'enquête russe, le plan des États-Unis avec les laboratoires biologiques était de créer une sorte d'"arme biologique universelle", en développant des agents pathogènes capables d'affecter les personnes, les animaux et les cultures agricoles sur le territoire et aux frontières de la Russie. Les stratèges occidentaux espéraient apparemment ainsi neutraliser la Russie en tant qu'État et faire avancer leurs projets mondialistes et technocratiques.

Mais la Russie a réagi militairement et l'Occident peut désormais compter sur la défaite de Moscou pour que le mondialisme 2.0 puisse enfin se réaliser, mais cette fois-ci par des moyens militaires. C'est pourquoi l'OTAN envoie systématiquement des armes à l'Ukraine et fomente des conflits dans d'autres régions sous influence russe, tout en essayant de déclencher un conflit en Asie-Pacifique avec la Chine, le principal allié de la Russie.

Du point de vue occidental, vaincre la Russie est une nécessité pour la réussite du programme mondialiste. Cependant, si la Russie gagne, ces plans échoueront et la conséquence immédiate sera l'établissement d'un ordre mondial multipolaire - ce que le philosophe russe Alexandre Douguine a appelé le "Grand Réveil" par opposition à la "Grande Réinitialisation".

Cependant, si l'Occident a du mal à "neutraliser" la Russie, vaincre l'hégémonie occidentale n'est pas non plus une tâche facile pour Moscou et les puissances multipolaires. Les difficultés sont nombreuses, d'autant plus que les technologies de surveillance et de traitement des données sont entre les mains d'entreprises pro-occidentales telles que Google, Apple, Microsoft, Meta et Amazon. Le complexe Big Tech est un atout américain important et travaille actuellement au service de la Grande Réinitialisation.

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Outre le probable espionnage mondial auquel se livrent ces entreprises (avec la collecte de diverses données, y compris audio et vidéo d'utilisateurs sans leur consentement), leur capacité de propagande, de guerre de l'information et d'influence sur les masses est absolument indéniable. Il serait donc naïf, d'un point de vue analytique, de parler de la montée de la multipolarité sans mentionner ces puissants obstacles qui doivent être surmontés.

La solution ne doit cependant pas résider dans la compétition technocratique. On ne peut pas jouer le jeu de l'ennemi pour éviter de tomber dans le même paradigme occidental. L'axe non occidental ne doit pas adhérer à l'idée d'une numérisation totale de la société. La Russie, la Chine et les autres puissances multipolaires doivent s'opposer fermement à la mise en œuvre d'une monnaie et de documents exclusivement électroniques (comme le propose la monnaie numérique de la Banque centrale) et éviter d'adhérer à tout pacte mondial établi selon le programme de la Grande Réinitialisation du WEF et la prophétie de Klaus Schwab sur le thème "n'avoir rien et être heureux". C'est précisément en décidant souverainement de dire "non" aux prétentions occidentales qu'il sera possible de réaliser pleinement la multipolarité.

En vérité, ce sont des étapes difficiles à franchir. Il y a un risque, surtout pour les pays en développement qui dépendent exclusivement ou presque de la technologie américaine et occidentale. Mon but n'est cependant pas de proposer l'utopie d'un monde pré-high-tech, car ce n'est évidemment pas quelque chose qui peut être mis en pratique. La technologie a atteint un tel niveau qu'elle ne peut - et ne doit - pas être ignorée. Elle doit donc être traitée avec une responsabilité absolue par les différents peuples du monde. La proposition de "souveraineté technologique", mise en œuvre de manière bien planifiée et responsable, est un pas intéressant vers l'indépendance par rapport aux réseaux technologiques sous contrôle occidental.

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Nous avons déjà quelques cas de grands pays qui ont choisi de suivre la voie de la souveraineté technologique, les principaux étant la Russie, la Chine et l'Inde. Par exemple, la grande majorité des pays du monde dépendent exclusivement ou partiellement du GPS américain. Mais la Russie et la Chine sont des exemples de souveraineté à cet égard, puisqu'elles disposent toutes deux de systèmes de positionnement, de navigation et de géolocalisation par satellite entièrement nationaux (GLONASS et Beidou, respectivement). Dans le même ordre d'idées, l'Inde est dans un processus très avancé d'obtention de systèmes indépendants de haute technologie, devenant de moins en moins dépendante du GPS américain. En outre, ces trois pays sont également enthousiastes dans d'autres domaines, tels que le développement aérospatial, investissant dans la haute technologie à des fins clairement souveraines.

Comme vous pouvez le constater, cette voie semble être la plus réaliste à l'heure actuelle. Tant qu'elle sera travaillée sans prétention idéologique universelle, mais au service de chaque peuple dans les limites imposées par sa propre vision culturelle, religieuse et historico-civilisationnelle du monde, la technologie retrouvera son statut d'outil subordonné à l'homme, et non l'inverse.

Mais pour cela, la coopération entre les pays qui veulent faire partie des futurs pôles du monde multipolaire est indispensable. La Russie et la Chine en sont un exemple, une fois de plus, car elles ont fait preuve de solidarité, en particulier avec les pays africains, en leur apportant une aide technique, financière et militaire afin qu'ils puissent atteindre une véritable souveraineté. En d'autres termes, il est nécessaire de renforcer la coopération internationale afin que les pays parviennent à un développement technologique suffisant pour atteindre leurs objectifs nationaux, en rejetant toute forme d'agenda mondial.

Il est donc impératif que les pays recherchent l'indépendance et la souveraineté et n'aient pas peur de prendre des risques. Sinon, ils continueront à être à la merci de ce qui est dicté par les élites engagées dans l'agenda technocratique tyrannique de l'Occident.

Source : https://novaresistencia.org

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Textes de Catarina Leiroz: https://novaresistencia.org/tag/catarina-leiroz/

En français: 

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/11/25/l-exemple-de-daria-douguina-discours-a-la-jeunesse-dissidente.html

 

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Séoul tente de détourner l'attention de la croisade anti-chinoise

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Séoul tente de détourner l'attention de la croisade anti-chinoise

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26429-piccole-note-seul-tenta-di-svicolare-dalla-crociata-anti-cinese.html

La Corée du Sud cherche à améliorer ses relations avec la Chine. Pendant ce temps, les États-Unis font de sombres prédictions de guerre avec le géant asiatique.

La Corée du Sud a accueilli un sommet Japon-Chine visant à apaiser les tensions croissantes dans la région, auquel ont participé le vice-ministre sud-coréen des affaires étrangères Chung Byung-won, le vice-ministre japonais des affaires étrangères Takehiro Funakoshi et le vice-ministre chinois des affaires étrangères Nong Rong (al Jazeera).

Bien que Séoul et Tokyo jouent un rôle de premier plan dans la stratégie américaine indo-pacifique visant à contenir la Chine, le sommet indique que Tokyo et Séoul perçoivent les risques qu'une telle stratégie conduise à un conflit à grande échelle avec Pékin, dont ils seraient les premières victimes, et qu'ils tentent de mettre en place certaines limites.

L'initiative de Séoul montre clairement que la Corée du Sud recherche sa propre marge de manœuvre par rapport à une telle stratégie, comme le montre encore plus clairement la rencontre de samedi dernier entre le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo et le président chinois Xi Jinping, en marge des Jeux asiatiques de Hangzhou.

Séoul : une percée possible dans les relations avec la Chine

Une rencontre fructueuse puisque, immédiatement après, Cho Tae-yong, conseiller à la sécurité nationale du président sud-coréen Yoon Suk-yeol, a déclaré que son pays travaillait à l'organisation d'une visite de Xi à Séoul, qui devrait avoir lieu dans l'année à venir.

"Nous pensons qu'il s'agira d'un tournant dans les relations entre la Corée et la Chine", a déclaré M. Cho. "C'est l'objectif que nous devons atteindre" (Japan Times). De son côté, le président chinois a déclaré qu'il "examinerait sérieusement" la proposition (Reuters).

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Par ailleurs, Han Duck-soo, qui partait pour les jeux, s'était dit ouvert à une rencontre avec la délégation nord-coréenne (Korea Times), mais celle-ci n'a pas eu lieu.

Tout cela alors que la Corée du Sud est déchirée par un conflit politique sans précédent. Le Parlement, contrôlé par le Parti démocrate - qui est pourtant dans l'opposition - a adopté ces derniers jours deux motions distinctes d'une importance historique pour le pays.

La première concerne l'autorisation de poursuivre le leader du parti démocrate Lee Jae-myung, approuvant ainsi une demande de la justice accusant le leader politique de divers détournements de fonds.

Il est à noter que les magistrats avaient déjà tenté de le faire comparaître, mais le Parlement avait rejeté la première demande, étant donné qu'il était contrôlé par le parti de Lee. Mais cette fois, le vote de certains transfuges aboutit à un résultat différent.

Lee, qui a opposé une résistance farouche aux magistrats - allant jusqu'à une grève de la faim inhabituelle - les accusant de visées politiques, a dû se présenter au tribunal comme n'importe quel Trump (agence Yonhap).

Mais son parti s'est rapidement mis à l'abri en nommant un successeur, qui est alors du même parti que Lee, et en annonçant qu'il remporterait tout de même les prochaines élections, qui auront lieu en 2024 (agence Yonhap).

Lee et l'équidistance entre la Chine et les Etats-Unis

Il convient de noter que Lee s'est "prononcé contre une alliance militaire trilatérale entre son pays, les États-Unis et le Japon, la qualifiant d'"inutile" car elle risque d'aggraver la rivalité croissante entre les deux blocs de puissance opposés" (et, en fait, la Corée du Nord a maintenant établi une alliance stratégique avec Moscou, tandis que les relations de cette dernière avec Pékin se sont renforcées).

C'est ce que rapporte l'agence turque Anadolu, qui explique que Lee a une position très "pragmatique" sur les engagements internationaux de son pays, "arguant que l'alliance avec Washington et le "partenariat de coopération stratégique" avec Pékin "ne sont pas incompatibles" étant donné les intérêts mutuels et les liens commerciaux étroits".

A l'évidence, s'opposer ouvertement à l'Alliance atlantique - et à ses déclinaisons orientales - ne passe pas non plus en Asie, comme le montre l'exemple de l'ancien Premier ministre pakistanais, toujours emprisonné (voir Piccolenote).

La deuxième décision historique du parlement sud-coréen, votée parallèlement à la précédente, a été l'approbation d'une motion de défiance à l'encontre du premier ministre Han Duck-soo, élu en tant que parti indépendant. Le vote, cependant, pourrait n'avoir aucun résultat puisqu'il n'est pas contraignant (al Jazeera). Mais c'est la première fois qu'une telle chose se produit en Corée du Sud....

En résumé, Séoul traverse une période très conflictuelle et subit d'énormes pressions pour se joindre à la croisade anti-chinoise. Pourtant, dans la tempête, elle essaie de trouver une direction qui l'éloigne des rédifs, qui seraient alors un conflit ouvert avec Pékin. C'est d'ailleurs la voie que lui ont tracée les stratèges de la région indo-pacifique.

La guerre avec la Chine en 2025

À ce jour, le conflit avec Pékin semble être une destinée manifeste, malgré quelques mesures de détente prises par l'administration Biden. A tel point qu'en janvier dernier, la prophétie du général Mike Minihan, commandant en chef de l'Air Mobility Command, qui a écrit noir sur blanc dans un mémo qu'il y aurait une guerre entre les Etats-Unis et la Chine en 2025, a fait grand bruit.

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"J'espère me tromper", a écrit M. Minihan dans une note interne qui a circulé sur les médias sociaux, mais je note que le président chinois Xi Jinping "a obtenu son troisième mandat et établi son conseil de guerre en octobre 2022. L'élection présidentielle de Taïwan aura lieu en 2024 et fournira à Xi une motivation [pour attaquer...]. L'élection présidentielle américaine aura lieu en 2024 et offrira à Xi le spectacle d'une Amérique distraite. L'appareil, la motivation et les opportunités de Xi sont tous alignés pour 2025".

Nous l'avons mentionné parce que, plus récemment, le général s'est répété et, tout en déclarant que "la guerre n'est pas inévitable", il a réitéré l'exactitude de ce mémo, car "l'état de préparation que je démontre avec ce calendrier est absolument essentiel pour la dissuasion et la victoire décisive". Il doit y avoir une tension sur l'état de préparation, plus qu'un simple "soyez prêts pour ce soir"" (DefenseOne).

Face à de telles crises de colère qui non seulement irritent l'antagoniste mais risquent également de provoquer des accidents, les mesures de détente - bien que limitées et timides - des acteurs régionaux, qui seraient dévastés par une éventuelle guerre, sont plus que bienvenues.

mercredi, 04 octobre 2023

Alexandre Douguine: Vague multipolaire

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Vague multipolaire

Alexander Douguine

Source: https://katehon.com/ru/article/mnogopolyarnaya-volna?fbclid=IwAR0X24pTdl2pwz8b_TAbVGD_IftcEebuqcqXsXJFLgMEln3GB0dflWk5p60

Le suivi de la multipolarité est plus que jamais d'actualité. C'est à travers le prisme de la montée de la multipolarité et du déclin de l'unipolarité que les grands événements mondiaux doivent être interprétés.

Par exemple, le scandale diplomatique entre le Canada et l'Inde à propos du meurtre d'un Sikh au Canada. L'Inde commence progressivement à manifester plus activement sa souveraineté.

Le candidat à la présidence des États-Unis, Vivek Ramaswamy, avec son programme strictement paléoconservateur et antimondialisation (comme celui de Trump), est un autre symptôme. Oui, Rishi Sunak est un mondialiste hindou et un atlantiste, il y en a. Mais avant, il n'y avait que des pareils. Et maintenant, c'est une Inde différente qui se fait connaître.

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D'ailleurs, l'Inde n'existe plus. Ce nom colonial a été remplacé par un nom anticolonial, ancien et souverain: Bharat.

De plus en plus d'hindous considèrent Narendra Modi comme un avatar. Et la dimension avatarique du dirigeant est la base divine de la souveraineté profonde.

La victoire électorale de Fico en Slovaquie est un autre exemple clair de la vague multipolaire. Son retrait de tout soutien aux nazis de Kiev, les plus ardents défenseurs du mondialisme, est également un symptôme.

Venons-en maintenant aux États-Unis. Comme l'a expliqué Dimitri Symes, le "shutdown" américain n'arrêtera pas complètement le soutien aux terroristes ukrainiens, mais il augmentera la volatilité aux États-Unis, le centre du système unipolaire. Un peu, mais ce phénomène, lui aussi, est tout à fait d'ordre multipolaire.

Plus l'unipolarité a des problèmes, mieux la multipolarité se porte. C'est comme les vases communicants : si l'un entre, l'autre sort.

La Russie tient le devant de la scène, ce qui est très important pour la vague multipolaire. Peut-être plus important que tout le reste. Après tout, c'est la Russie qui s'est engagée la première dans un conflit militaire direct avec le système mondialiste obstinément unipolaire que l'administration Biden et les néoconservateurs qui l'orchestrent tentent désespérément de sauver. Le monde commence de plus en plus à s'en rendre compte, en particulier les BRICS et les pays arabes.

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En Afrique de l'Ouest, l'empire précolonial du Mali renaît sur le plateau mandingue. Le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée forment un bloc anticolonial, noyau de la résistance panafricaine au mondialisme. L'entrée du seul pays d'Afrique à n'avoir jamais perdu son indépendance, l'Éthiopie, dans les BRICS est un autre moment symbolique de la vague multipolaire.

Tout cela s'ajoute progressivement à la mosaïque d'un nouvel ordre mondial.

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Les frasques d'Elon Musk sur Twitter, devenu X (portail des altermondialistes et eurasistes polonais) et détenu par Musk lui-même, sont également un symptôme. Le réseau X a également débloqué mon compte, qui avait été détruit par la mise à sac d'Elon Musk par les dirigeants libéraux-nazis unipolaires. Sans la censure mondialiste, l'ancien tweet aurait été accusé d'être un "porte-parole de la propagande russe et de la désinformation". La liberté d'expression sous toutes ses formes est désormais considérée comme de la "propagande russe". La sauvagerie de l'élite mondialiste agonisante, qui tente férocement et désespérément de sauver à tout prix son hégémonie lézardée, devient de plus en plus évidente, même en Occident. L'actuelle administration américaine entrera peut-être dans l'histoire comme la dernière tentative de préserver le monde unipolaire.

Des agences de presse, citant un fonctionnaire européen anonyme interrogé par Politico, rapportent que les pays de l'UE ne fourniront plus à Kiev d'armes provenant de leurs propres stocks en raison de la menace sécuritaire qui pèse sur l'Europe elle-même. Il s'agit peut-être d'une façon pour l'UE de se préparer à une guerre avec la Russie. Ou peut-être, au contraire, s'oriente-t-elle déjà vers une sortie du mode "escalade".

Autre considération. Il semble qu'il existe un centre au sommet de la Russie elle-même, qui est opposé à l'Opération militaire spéciale, qui n'accepte pas la vague multipolaire et qui veut que tout redevienne comme avant. Il ne s'agit peut-être pas d'agents d'influence directs, mais de personnes qui partagent sincèrement les principes et les valeurs du mondialisme libéral. Leur présence influe partout. En fait, une Opération militaire spéciale invisible se déroule à l'intérieur même de la Russie, où l'ennemi résiste aussi farouchement que le régime de Kiev en Ukraine et tente même d'organiser une contre-attaque de temps à autre. Cela prend la forme de faux sondages sociaux, où la Victoire est prétendument soutenue par une minorité, ou en sabotant la mobilisation de la société, ou en gardant le silence sur l'Opération militaire spéciale, ou en contribuant à la déstabilisation sociale par une politique provocatrice de migration incontrôlée, ou en poursuivant une stratégie économique et financière qui sape nos forces de l'intérieur. Il n'est pas facile de découvrir le noyau de cette force hostile, son quartier général, sa résidence principale. Mais je crains que sans cela, il nous soit très difficile de mener la guerre dans le sens de la victoire.

La Russie doit se préparer à la ruée. L'épuration de ses propres rangs est inévitable.

20:22 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, multipolarité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Slovaquie: Robert Fico gagne les élections en disant "non" à la guerre

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Slovaquie: Robert Fico gagne les élections en disant "non" à la guerre

par Giulio Chinappi

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2023/10/slovacchia-robert-fico-vince-le-elezioni-dicendo-no-alla-guerra/

Les élections slovaques donnent une indication claire de ce que les citoyens pensent de l'envoi d'armes à l'Ukraine et des sanctions contre la Russie. En effet, le programme du vainqueur Robert Fico exprime un rejet clair de la guerre.

Avec 99,98% des bulletins de vote dépouillés, Robert Fico et son parti Smer - sociálna demokracia (Gestion - Démocratie sociale) ont été déclarés vainqueurs des élections législatives qui se sont déroulées le samedi 30 septembre en Slovaquie. Bien que les dernières élections aient eu lieu il y a seulement trois ans, le vote de défiance à l'égard de l'exécutif dirigé par Eduard Heger a contraint le pays à organiser des élections anticipées, tandis que les rênes du gouvernement ont été provisoirement confiées à l'indépendant Ľudovít Ódor.

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Selon les données officielles, confirmées par le président de la Commission électorale nationale Ladislav Orosz, le parti de M. Fico a obtenu 22,95 % des voix et 42 sièges sur les 150 que compte la Chambre de Bratislava. M. Fico devrait à présent être chargé de former le nouvel exécutif et briguer un quatrième mandat de premier ministre, après avoir déjà occupé ce poste entre 2010 et 2014, puis entre 2012 et 2018. Les analystes rappellent que Fico a gagné avec un programme qui mettait en avant la fin des livraisons d'armes à l'Ukraine et les sanctions contre la Russie, ce qui lui a valu la rancœur des gouvernements et de la presse du monde occidental, qui n'ont pas hésité à le qualifier d'"Orbán slovaque", alors que Fico est en réalité issu des milieux de gauche.

En ce qui concerne les autres forces politiques, en deuxième position se trouve Progresívne Slovensko (PS), une formation pro-européenne dirigée par le vice-président du parlement bruxellois, Michal Šimečka. Le PS a obtenu 17,96 % des voix, obtenant 32 sièges pour sa première présence au parlement national. Il est suivi par un autre nouveau parti, Voice - Social Democracy (Hlas - sociálna demokracia, HLAS-SD), une formation fondée par l'ancien premier ministre Peter Pellegrini, qui obtient 27 sièges avec 14,70% des voix.

Résultats négatifs, en revanche, pour la principale formation du précédent gouvernement, OĽaNO a priatelia (littéralement "OĽaNO et ses amis"), dirigée par l'ancien premier ministre Igor Matovič. Ce cartel, dont le principal parti est précisément OL'aNO (acronyme de Obyčajní ľudia a nezávislé osobnosti, c'est-à-dire Peuple commun et personnalités indépendantes) a payé sa politique belliciste et son soutien aveugle à Bruxelles et Washington, en ne recueillant que 8,90 % des préférences, et en passant de 65 à seulement 16 représentants.

Trois autres partis ont également fait leur entrée au Parlement, à savoir le Mouvement chrétien-démocrate (Kresťanskodemokratické hnutie, KDH), avec douze sièges, Liberté et Solidarité (Sloboda a Solidarita, SASKA), avec onze sièges, et le Parti national slovaque (Slovenská národná strana, SNS), avec dix sièges.

Comme indiqué plus haut, la victoire de M. Fico a fait la une des journaux principalement en raison de la position du chef du parti Smer sur la guerre en Ukraine. Le vote en Slovaquie devrait également être pris en considération par les gouvernements des autres pays européens, car ce résultat représente le sentiment commun des citoyens dans de nombreux pays. Pendant la campagne électorale, M. Fico a souligné que les sanctions antirusses ne faisaient que nuire à l'Union européenne et que la livraison d'armes à Kiev ne faisait que prolonger le conflit, sans en changer l'issue. Au contraire, M. Fico a exhorté l'UE et les États-Unis à user de leur influence pour faire pression sur l'Ukraine et la Russie afin qu'elles parviennent à un accord de paix de compromis.

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Dans le même temps, M. Fico a répondu aux critiques en affirmant qu'il ne se considérait pas comme un pro-russe, mais qu'il défendait uniquement ce qu'il considérait comme les intérêts de la Slovaquie. Bien que son parti soit favorable à la participation de la Slovaquie à l'UE et à l'OTAN, cela ne devrait pas signifier, selon M. Fico, qu'il faille obéir aveuglément aux ordres venant de Bruxelles ou de Washington. En effet, la guerre en Ukraine ne fait que nuire à l'économie européenne et au peuple ukrainien, pour lesquels les politiques menées par l'UE et l'OTAN se sont révélées totalement inadaptées, voire contre-productives. "Armer l'Ukraine n'apporte rien d'autre que des morts", avait déclaré M. Fico dans une interview accordée au journal The Telegraph quelques jours avant les élections. "Il vaut mieux négocier la paix pendant dix ans et arrêter les opérations militaires que de laisser les Ukrainiens et les Russes s'entretuer pendant dix autres années sans résultat. Dans la même interview, M. Fico a également souligné la nécessité de mettre fin aux sanctions économiques contre Moscou, qui sont, selon lui, la principale cause de l'inflation galopante et de la crise du coût de la vie en Slovaquie et dans d'autres pays européens.

Les positions exprimées par M. Fico ont fait que la Slovaquie, un État relativement petit et peu influent, s'est retrouvée sous les feux des projecteurs de Washington et de Moscou, qui s'intéressaient tous deux au résultat des élections afin de comprendre l'opinion des électeurs européens. Cependant, les services de renseignement russes ont également identifié des actes d'ingérence de la part des États-Unis, qui ont tenté d'influencer le résultat de l'élection afin de ne pas permettre la victoire de M. Fico. "L'administration de Joe Biden a récemment accru son ingérence dans la situation politique intérieure de la Slovaquie", a déclaré Sergej Naryškin, directeur du Service russe de renseignement international (SVR), à la veille des élections. Selon les services russes, ce n'est pas un hasard si l'intérêt croissant de Washington pour ce pays "a coïncidé avec la préparation d'élections législatives anticipées qui ont dû être convoquées en raison de l'échec des politiques menées par les anciens valets des États-Unis".

Pierre Pascal, un intellectuel brillant entre l'Occident et le Japon

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Pierre Pascal, un intellectuel brillant entre l'Occident et le Japon

Luca Valentini

Source: https://www.paginefilosofali.it/pierre-pascal-un-geniale-intellettuale-tra-occidente-e-giappone-luca-valentini/

"Rome du soleil et du silence, Rome sacrée et sainte, que le galop incessant des hommes motorisés, avec ses vibrations sans fin, détruit plus sûrement que la pluie, au point de saper les fondements de tout ce qui reste encore anachronique dans un monde, rendu fou par l'actualité, mais de plus en plus inconscient de la valeur du Temps, dont la finalité absolue n'est autre que l'Eternité" (1).

Pierre Pascal (Mons-en-Barœul, 16 avril 1909 - Rome, 13 janvier 1990), poète sublime, fin intellectuel et profond connaisseur de la culture traditionnelle, peut être considéré comme l'un des exemples lumineux du 20ème siècle, où la dimension spirituelle a pu se réaliser dans une pragmatique expérimentale courageuse, reliant des courants d'âme et des cultures apparemment différents. Ses études juridiques interrompues, en effet, ne l'empêchèrent pas, par son inscription à la Sorbonne, puis sa fréquentation de l'Institut des langues orientales de Paris, de s'éprendre du monde lointain et ancestral de l'Extrême-Orient comme de la maturation d'un archétype dont il s'était toujours inspiré, tout au long de son existence, celui de la Rome éternelle. Engagé sur le front nationaliste en France puis en Italie pendant la dernière guerre mondiale, il n'a pas manqué d'exprimer avec lyrisme sa subtile proximité avec la mantique extatique et guerrière, qu'il partageait avec deux grands représentants de l'âme profonde de toujours du 20ème siècle, Gabriele D'Annunzio et Yukio Mishima.

 

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Une des rares photos de Pierre Pascal, lors de son long exil romain.

La première biographie que lui a consacrée l'écrivain Gabriella Chioma, originaire de La Spezia, qui a récemment publié Pierre Pascal, lettres à une dame - entre Occident et Japon chez Novantico Editrice, s'inscrit dans ces lignes de vie. Le texte que nous avons le plaisir de présenter aux lecteurs de Pagine Filosofali se concentre sur une épistolaire corpulente - plus de 400 missives - d'une dame anonyme, qui permet à l'auteur de reconstruire la double expérience spirituelle de Pascal, entre l'âme occidentale et l'âme japonaise, sous le signe de la dédicace initiale que Chioma elle-même adresse au génie français :

"A Pierre Pascal, Combattant de la plume et de l'épée sur le Front de l'Esprit...".

Un an avant sa démobilisation de l'armée française en 1934, il est le fondateur de la revue littéraire "I quaderni di Eurydice" (2), qui lui permet de s'affirmer dans le monde culturel et littéraire parisien, en ayant toujours comme pivot d'inspiration la rencontre fatale avec Charles Maurras et le domaine de l'épopée archaïque, dans une union mystérieuse entre le politique et le sacré, qui le conduira à écrire et à publier la fameuse "Ode à la troisième Rome" en 1935 aux Editions du Trident. Comme le souligne Chioma, son lyrisme a déterminé un plan d'action traditionnel et pédagogique, ne se limitant pas à l'abstraction ou à l'art comme moyen d'expression personnelle, dans une simple production sans fondement :

"L'exercice poétique est devenu - et est resté jusqu'à la fin - une arme idéale pour lutter contre toute forme de barbarie, de dégénérescence et de vulgarité, en stigmatisant en particulier la décadence et l'hypocrisie de notre époque" (3).

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Cette disposition le conduit (4) d'abord à fréquenter l'appartement parisien de René Guénon (en 1928, sur présentation de Pierre-Noël de la Houssaye), par lequel il entre ensuite en contact avec Julius Evola. Alors que la relation avec le premier fut interrompue par la conversion à l'islam du traditionaliste français qui s'était installé au Caire, Pascal, fervent catholique, malgré la différence religieuse encore plus marquée, établit avec Evola une relation qui s'avérera de plus en plus solide au fil du temps, jusqu'à la mort d'Evola en 1974.

C'est à cette relation privilégiée que l'auteur a consacré un chapitre spécifique de l'ouvrage en référence, capturant, de notre point de vue, toute l'unicité d'une vision traditionnelle de la vie et du sacré, qui peut également surmonter d'amères différences religieuses. Critique, pour des raisons évidentes, du texte d'Evola sur l'Impérialisme païen, dans sa dénonciation des catabases de la civilisation moderne, l'intellectuel et philosophe français y a cependant trouvé une Weltanschauung de référence commune:

"C'est donc cette vision du monde qui unit les deux grandes personnalités, unies aussi en vivant leur propre exceptionnalisme et leurs propres choix idéologiques, de manière autochtone, hors du cadre d'un régime" (5).

Deux autres rencontres extraordinaires de Pierre Pascal doivent être mentionnées et racontées, et Gabriella Chioma les aborde dans son texte avec ponctualité et profondeur : il s'agit de ses rencontres spirituelles avec Edgar Allan Poe et avec Yukio Mishima.

Si la rencontre avec l'écrivain américain du 19ème siècle a été pour Pascal "un gigantesque labyrinthe de poésie, de clés ésotériques de l'histoire littéraire" (6), à travers lequel une âme inébranlable, religieusement inébranlable en elle-même, a cherché le fondement de sa propre existence dans la recherche documentaire tourbillonnante et incessante, inhérente à un artiste dont la personnalité inquiète a pénétré le poète français et lui a ouvert le monde, il n'en reste pas moins qu'elle a été une source d'inspiration pour l'auteur. Le monde de l'astrologie, entre autres, mais aussi la fréquentation d'auteurs comme René Quinton ou des rencontres manquées comme celle d'Alain de Benoist, défini sans grand espoir comme "darwinien, gramscien, brutalement antiromain" (7).

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L'âme orientale, extrême-orientale, s'est réveillée chez Pascal à l'occasion de sa rencontre fatidique avec Yukio Mishima, avec lequel il était lié à la fois par une enfance problématique commune et par une répulsion commune des sociétés, occidentale et orientale, dans lesquelles leurs existences respectives s'inscrivaient. Comme le rapporte Gabriella Chioma, à partir d'un document de 1980, le poète français lui-même était conscient du fait qu'il n'y a pas de hasard et la vie est une rencontre" (8), dans le contexte d'une hypersensibilité qui réunissait l'âme la plus profonde et la plus héroïque du Japon avec un membre estimé de l'Académie impériale de la "Forêt des pinceaux". Une amitié durable et solide est née, qui n'a été interrompue que par le harakiri de Mishima, mais qui a perduré grâce à cette mystérieuse union dialectique qu'ils avaient tous deux avec la vie, entre l'Occident, expression de Rome, et le Japon du soleil radieux, expression du même archétype métaphysique. Ce point commun subtil a permis à Gabriella Chioma de dessiner magistralement la personnalité de deux grands samouraïs de l'Esprit. C'est là que réside l'essence d'un texte qui, grâce également à la préface et à la postface de Federico Prizzi, rapproche émotionnellement le lecteur de l'un des plus ingénieux investigateurs de la Tradition du XXe siècle, Pierre Pascal :

"Comme la fleur de cerisier est la fleur sublime, l'homme par excellence est le Samouraï" (9).

Notes :

1 - Pierre Pascal, le poète français chanteur de la Troisième Rome, in Carmine Starace, Panorama de la littérature française d'après-guerre, in Rassegna Nazionale, mai 1938 ;

2 - Gabriella Chioma, Pierre Pascal, lettere ad una Signora, Novantica Editrice, Cantalupa (TO) 2023, p. 35 ;

3 - Ibid, p. 45 ;

4 - Ibid, p. 46 ;

5 - Ibid, p. 70 ;

6 - Ibid, p. 90 ;

7 - Ibid, p. 97 ;

8 - Ibid, p. 127, note 135 ;

9 - Ibid, p. 136.

Luca Valentini

Ordo pluriversalis. La pensée de Leonid Savin et la fin de la Pax Americana

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Ordo pluriversalis. La pensée de Leonid Savin et la fin de la Pax Americana

Source: https://blog.ilgiornale.it/puglisi/2022/05/09/ordo-pluriversalis-il-pensiero-di-leonid-savin-e-la-fine-della-pax-americana/

Rédacteur en chef du magazine "Geopolitics" de l'université de Moscou et du site web "Geopolitica.ru", Leonid Savin, auteur et analyste prolifique, avec déjà trois publications en italien à son actif, est peut-être l'une des "plumes" les plus intéressantes pour ceux qui souhaitent comprendre ce qui se passe réellement, derrière l'écran de fumée de la propagande et de la guerre psychologique, dans l'esprit des classes dirigeantes moscovites chargées de gouverner le conflit en cours avec l'Ukraine: directeur de la Fondation pour le suivi et la prévision du développement des espaces culturels et territoriaux (FMPRKTP), membre de la Société militaro-scientifique du ministère russe de la défense, M. Savin est également l'un des principaux représentants du mouvement eurasiste international.

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À cet égard, la récente publication en italien de l'essai Ordo pluriversalis. La fin de la pax americana e la nascita del mondo multipolare (= La fin de la pax americana et la naissance du monde multipolaire), publié par Anteo Edizioni, préfacé par Marco Ghisetti, jeune et brillant géopolitologue, qui avait déjà écrit, pour la même maison d'édition, l'essai Talassocrazia (préfacé d'ailleurs par Savin lui-même).

"L'ouvrage, explique Ghisetti, commence par constater que le soi-disant paradigme de la "paix américaine" s'est effondré à la suite des événements récents, ce que confirme clairement l'éclatement de guerres chaudes dans des régions et des zones que l'on croyait établies de longue date dans l'orbite de Washington. L'influence américaine recule en effet dans diverses régions du monde, mais plus qu'un affaiblissement général de la puissance outre-mer, c'est aussi un changement de stratégie, c'est-à-dire un repositionnement de Washington sur de nouvelles lignes stratégiques, qui est à l'origine de ce phénomène. Il est un fait, cependant, que la croissance des puissances dites révisionnistes, qui ont forcé les États-Unis à se retirer des régions qu'ils avaient tenté de conquérir, n'aboutit pas à une simple augmentation de leur puissance relative, mais s'accompagne au contraire d'un désarroi général et répandu à l'égard de la structure mondiale qui s'était dessinée ces derniers temps. C'est pour cette raison que la fin de la pax americana peut entraîner un véritable changement dans l'ensemble de l'ordre international et pas seulement dans l'équilibre des pouvoirs.

C'est pour cette raison que l'analyse de Savin entend aller plus loin que les nombreuses analyses déjà présentes, identifiant ainsi les raisons profondes, mais aussi les alternatives possibles à la phase de transition que nous vivons actuellement.

Par ailleurs, il apparaît clairement à la lecture de ce texte que l'objectif de Savin ne se limite pas à déconstruire ou à décrire la phase de crise actuelle. En effet, l'objectif de Savin est constructif : il espère pouvoir identifier et proposer des grammaires intellectuelles qui pourraient s'avérer utiles dans cette construction à la cimentation du nouvel ordre multipolaire en gestation.

Nous avons choisi de proposer cette nouvelle étude de Savin maintenant précisément parce que la récente action russe en Ukraine (à laquelle il faut ajouter l'énorme et inaperçu dynamisme de Moscou en Afrique subsaharienne) a non seulement rapidement confirmé ce que Savin avait pronostiqué, mais a également imposé la nécessité, pour tout acteur politique qui veut être plus qu'un simple objet de la politique de puissance des autres, ou pour tout analyste qui veut s'orienter dans la phase de transition actuelle, de comprendre pleinement à la fois les grandes stratégies des grandes puissances et la vision du monde qui les oriente.

Il est donc particulièrement important et utile pour le lecteur italien. En effet, l'Italie, qui se trouve au centre de la macro-région méditerranéenne et européenne, est un pays dont l'importance est, hélas, directement proportionnelle à l'inaptitude de sa classe dirigeante et au manque d'intérêt de l'opinion publique pour les affaires internationales, de sorte que l'Italie navigue sans boussole dans cette phase de transition houleuse. Le livre de Savin, qui malgré son titre et sa taille est vraiment facile et fluide à lire, a le potentiel d'offrir la boussole nécessaire pour s'orienter dans la phase de crise actuelle, avec la possibilité de répondre de manière plus consciente et appropriée aux choix que nous devrons bientôt faire".

md31018145726.jpgMais quelles sont donc les alternatives au scénario mondial actuel proposées par l'auteur ?

"Les alternatives au scénario actuel", poursuit Ghisetti, "dépendront des actions et de la volonté des acteurs en jeu, et du type d'ordre qu'ils voudront et parviendront à établir. Le multipolarisme, et en particulier la phase de transition actuelle, est un chantier ouvert. Pour Savin, l'ordre mondial ne dépend pas exclusivement de l'équilibre des puissances mondiales, car sa structure même n'est pas quelque chose de donné et d'immuable. En même temps, Savin affirme que de nombreux niveaux, de nombreuses visions et interprétations du monde coexistent dans la politique mondiale, qui sont tout aussi légitimes et qui influencent donc l'ordre mondial, quel qu'il soit. C'est pourquoi Savin préfère parler de "plurivers" plutôt que de multipolarisme. Pour l'essentiel et à l'heure actuelle, les principales alternatives sont celles des grandes puissances eurasiennes (Russie et Chine), auxquelles s'ajoutent celles du (ou des) monde(s) musulman(s) et latino-américain(s), dont le dénominateur commun est précisément l'opposition à la domination des schématismes ambiants et d'une puissance mondiale unique.

En fonction du succès de leurs politiques anti-hégémoniques, combiné à leur vision particulière du plurivers politique, ces puissances offriront l'opportunité à d'autres visions du monde de s'affirmer, même dans des régions ou des cultures qui leur sont éloignées. L'une de ces régions est précisément l'Europe, pour laquelle Savin consacre un chapitre entier au projet d'autonomie stratégique et au rôle particulier qu'elle pourrait jouer".

Quelles leçons peut-on tirer de l'essai et de la pensée de Savin à la lumière des événements récents ?

Une première leçon, poursuit l'éditeur de l'ouvrage, et la plus évidente, est que nous ne sommes plus dans une période de "paix" garantie par l'hégémon américain, si tant est que l'on puisse parler de paix, puisque certains auteurs ont préféré, pas tout à fait à tort, parler de "guerre sans fin" plutôt que de "paix américaine". Une deuxième leçon, qui découle directement de la première, est que, compte tenu des guerres qui ont maintenant éclaté précisément sur le sol européen, il ne nous est plus possible de supposer avec désinvolture et naïveté que notre sécurité peut dépendre entièrement de la volonté bienveillante d'un hégémon qui est manifestement disposé à nous laisser faire ses guerres (ou à faire ses guerres sur notre peau).

Une troisième leçon est que, dans la situation actuelle, nous devons décider de devenir responsables de notre propre destin et, par conséquent, de décider ce que nous voulons faire et ce que nous voulons être dans un monde où notre importance et l'influence de nos institutions politiques et économiques diminuent rapidement (sans parler de notre influence culturelle de plus en plus dérisoire). Une fois cette prise de conscience effectuée, les portes de tous les futurs alternatifs possibles s'ouvrent devant nous, vers lesquels nous avons la possibilité d'orienter notre avenir historique, si seulement nous sommes conscients de la situation et disposés à entreprendre les actions et les risques éventuels d'une telle entreprise.

81pAMy9wXzL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgQuelle avancée l'"opération spéciale" décidée par le Kremlin en Ukraine peut-elle apporter à la transition vers un modèle polycentrique ?

"Dans le livre, poursuit Ghisetti, Savin affirme clairement que l'engagement de la Russie dans la construction d'un modèle polycentrique pour le monde est une condition sine qua non, mais non suffisante à elle seule, pour le cimentage effectif d'un monde multipolaire. En effet, depuis plus de vingt ans, la Russie s'efforce de promouvoir la construction d'un monde dans lequel elle peut sauvegarder sa souveraineté et maintenir une certaine capacité de projection extérieure qui, aux yeux des hommes du Kremlin, se manifeste par une politique visant à faire jouer à Moscou un rôle stabilisateur et équilibrant dans les différentes régions du monde. Ainsi, avec la Chine et les Etats d'Asie centrale, elle a fixé une fois pour toutes leurs frontières respectives et tenté d'harmoniser ses projets d'intégration avec la Nouvelle Route de la Soie chinoise, évitant ainsi un jeu à somme nulle entre Pékin et Moscou en Asie centrale ; au Proche et au Moyen-Orient, Moscou est intervenue militairement et diplomatiquement pour stabiliser la région et évincer les acteurs qui fomentaient des divisions et des conflits interethniques et interreligieux ; dans l'Arctique, la Russie a également tenté de suivre la même politique, en jetant les bases des futures routes arctiques et en essayant d'éviter une course au réarmement dans la mer Glaciale.

La frontière avec l'Europe de l'Est est donc la dernière zone frontalière qui n'a pas encore été stabilisée, ou en tout cas pour laquelle une situation de jeu à somme nulle subsiste dans le projet d'intégration relatif (l'Union européenne), bien que Moscou ait essayé d'établir avec le projet d'intégration de l'UE une relation à certains égards similaire à celle de la Nouvelle Route de la Soie de la Chine. Cela n'a pas été possible en raison de la politique de l'OTAN visant à empêcher toute forme d'entente entre Bruxelles, Berlin et Moscou, ce qui a entraîné un jeu à somme nulle en Europe de l'Est, qui a fini par dégénérer en guerre en Ukraine.

La décision de Moscou de poursuivre ce qu'elle a appelé une "opération militaire spéciale", dont la logique suit celle de l'intervention en Syrie en faveur du gouvernement al-Assad, montre que les contradictions dans les relations de la Russie avec l'Occident commencent à se manifester et que, de la part de Poutine, il s'agit d'empêcher les dirigeants russes d'avoir des ambitions pro-occidentales. Cela ne signifie pas que Moscou a tourné le dos à l'Europe ou à son désir de stabiliser sa frontière occidentale. La Russie est bien consciente qu'elle ne peut se le permettre, et le fait qu'elle continue officiellement à qualifier celle en Ukraine d'"opération militaire spéciale" visant à la dénazification et à la neutralisation de l'Ukraine ou à la protection de la population russophone des républiques séparatistes en est la preuve.

Mais les politiques européennes visant, sous la pression américaine, à couper les liens avec la Russie, quitte à se castrer et à se détruire économiquement et socialement (la Russie, elle, est capable d'y survivre, car elle mène depuis vingt ans une politique étrangère multi-vectorielle et une quasi-autarcie à l'intérieur de ses frontières).

Les décisions prises au nom d'une morale vide ou de la loyauté envers le monde atlantique ne peuvent que, d'une part, prolonger la situation de guerre dans la zone frontalière euro-russe et, d'autre part, accélérer le déclin de l'Europe vers une situation d'isolement et d'insignifiance sur le plan international.

Mais la macro-région européenne reste l'une des plus stratégiques sur le plan international ; et c'est probablement pour cette raison que Savin, qui commence son étude par la crise du modèle occidental (d'abord eurocentrique, puis américano-centrique), la conclut par un chapitre consacré au déclin européen face à la volonté européenne, minoritaire mais actuelle, d'affirmer son autonomie stratégique et culturelle.

En d'autres termes, l'"opération militaire spéciale" de la Russie ne constitue pas tant un tournant dans la construction d'un monde polycentrique que son accélération, raccourcissant ainsi le délai dans lequel l'Italie et l'Europe doivent décider ce qu'elles veulent être et ce qu'elles veulent faire dans la phase transitoire actuelle, au risque de manquer l'appel de l'histoire et de tomber finalement dans l'oubli".

mardi, 03 octobre 2023

Aleksandr Douguine sur Trump et la guerre avec la Société Satanique

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Aleksandr Douguine sur Trump et la guerre avec la Société Satanique

Aleksandr Douguine et Vladimir Maslov

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/aleksandr-dugin-su-trump-e-sulla-guerra-con-la-societa-satanica

Le philosophe, penseur, sociologue et géopoliticien de renommée mondiale Aleksandr Gel'evič Douguine a accordé une grande interview de 90 minutes à la chaîne YouTube "Metametrica". Il y a passé un rouleau compresseur sur les États-Unis et l'Union européenne, les qualifiant de "civilisation de l'Antéchrist", a prédit l'assassinat de Trump et a noté que la confrontation actuelle entre la Russie et l'Occident est une guerre de civilisations, dans laquelle "la société satanique et diabolique" se bat contre nous, Russes. Vous trouverez ci-dessous les déclarations les plus intéressantes du philosophe de mon point de vue, rassemblées dans un article.

Je le remarque tout de suite. Les haineux vont recommencer à hurler, car Douguine a dit beaucoup de choses ambiguës, et je sais pourquoi. Habile stratège, il fait preuve d'un "radicalisme" du type "exigez davantage et vous obtiendrez ce que vous voulez". Douguine n'est pas seulement un bâtisseur social, mais aussi un propagandiste subtil, un farceur et un amateur de blagues que tout le monde ne peut pas comprendre. Le contexte religieux est également très présent dans cette interview, alors qu'il l'est beaucoup moins d'habitude.

La logique de Douguine implique, pour la Russie, de disposer de l'armée la plus puissante du monde et d'obtenir la victoire finale sur l'Occident, le libéralisme et la "civilisation de l'Antéchrist", ce qui est impossible sans la science et le progrès proprement dit. Il propose de combiner la tradition russe, l'orthodoxie et d'accepter le progrès nécessaire.

"La guerre que nous menons contre l'Occident collectif est une guerre de civilisation, dans laquelle la civilisation de l'Antéchrist, la civilisation de Satan, la société satanique et diabolique se bat contre nous. La Russie est en guerre contre cela. Nous combattons cette civilisation au nom de Dieu".

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Une telle civilisation satanique, qui abolit le sexe, abolit la famille, abolit tous les interdits, permet toutes les formes de pathologie et de perversion, et même les impose, jusqu'au changement de sexe des enfants, est une civilisation si diabolique que l'humanité n'en a jamais connu de pareille.

Que les hordes de l'Antéchrist contrôlent la majorité des peuples de la Terre, avec une idéologie ouvertement diabolique, nous le savons déjà. Le vrai satanisme a prévalu lorsque le libéralisme a fait cavalier seul.

En fait, nous avons un pied dans le royaume de l'Antéchrist. Nous y aurions été pleinement intégrés dans les années 1990 sans Poutine, qui a commencé à sortir le pays de cet abîme. La mission de Poutine a une dimension religieuse.

La période soviétique fait partie de notre histoire russe, c'est la partie la plus importante.

En Occident, la guerre a été déclarée à toutes sortes de valeurs traditionnelles. C'est-à-dire que toute collectivité est détruite, tout caractère sacré est rejeté, tout est relativisé et l'individu est chargé de tout.

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L'Occident nie toutes les valeurs traditionnelles, il déforme tout ce que l'on peut imaginer. Il dénature le christianisme, il crée non seulement une civilisation antichrétienne, mais il dénature aussi le sacerdoce féminin, qui est strictement interdit, les prêtres homosexuels, le mariage homosexuel, idem pour le cannibalisme et la légalisation des perversions diverses, les tatouages, les drogues.

Le Moyen Âge a été dénigré et vilipendé dans le cadre du projet de relations publiques de la "nouvelle ère des lumières". La civilisation du Moyen-Âge était très spirituelle, très humaine, très profonde, avec en son cœur l'immortalité de l'âme humaine. Quoi de plus beau qu'une société construite autour de l'immortalité de l'âme ? Et l'idée de progrès a remplacé cette verticale spirituelle par une idée de confort très douteuse. Je pense que nous devrions être plus prudents et plus critiques à l'égard des idées d'évolution, de progrès et de développement technologique, car elles ne s'accompagnent pas d'une ascension et d'une profondeur de l'esprit humain, mais conduisent au contraire à une chute. Le progrès est une chose très douteuse.

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Si l'homme peut être remplacé par une machine, alors il est déjà une machine, mais elle est mauvaise. Un véritable homme pensant, un homme avec une âme, un homme qui entrevoit l'immortalité, un homme religieux, un homme aux valeurs sacrées et traditionnelles ne peut être remplacé par un ordinateur.

Nous avons besoin d'une décolonisation dans les faits, mais nous avons surtout besoin d'une décolonisation de la conscience russe. Car nous sommes sous l'influence de la colonisation occidentale. Nous ne vivons pas notre pensée, pas notre Logos russe. Nous sommes une colonie mentale et culturelle de l'Occident.

Nous devrions revenir à notre tradition, nous ne devrions pas en avoir honte. L'idée d'un Moyen Âge sombre, l'idée que les valeurs traditionnelles ne font que diviser la société, que nous devons être modernes et universels - c'est la conscience de soi de l'agent occidental. Le Moyen Âge est beau, les coutumes russes sont merveilleuses, le pouvoir est la valeur suprême. Oui, nous avons une autorité sacrée, oui, nous croyons que notre chef suprême et commandant en chef est notre père. Il n'y a pas lieu d'en être gêné.

Nous avons besoin de décolonisation pour éradiquer complètement les attitudes occidentales de notre société. Nous avons, Dieu merci, le concept d'agent étranger. Cet agent étranger est toute personne qui, contre toute attente, continue à professer un point de vue libéral et occidental.

Si un homme n'a pas de barbe, qu'est-ce qu'il est ? Auparavant, au 17ème siècle, c'était un signe très suspect. Si un homme adulte marche sans barbe, d'où vient-il ? C'est un étranger ou pire. Faites donc attention à vos rasoirs.

Trump serait très bon pour toute l'humanité, pour l'Amérique, pour l'Europe, pour nous. Trump est un représentant de la tradition politique américaine classique, plus enclin à l'isolationnisme, au réalisme en politique internationale, c'est un partisan des paléoconservateurs plutôt que des néoconservateurs, c'est un pragmatique, c'est un Américain normal et ses adversaires sont des post-Américains profondément anormaux.

Le Parti démocrate est une collection de capitalistes trotskistes agressifs et maniaques, une forme politique complètement pathologique, mais il y a un homme intéressant, Robert Kennedy, qui est pratiquement un trumpiste. Je pense que plus de la moitié du parti républicain est farouchement trumpiste. Voilà l'Amérique que nous avons perdue. Les pervers et les femmes à barbe, les monstres, les bigots et les fous parlent au nom de l'Amérique. Ils préféreraient tuer Trump plutôt que de lui permettre de gagner.

Il existe en fait une dictature libérale totalitaire [aux États-Unis]. Antiaméricaine, elle n'a rien à voir avec la démocratie américaine classique, avec le vieux libéralisme américain classique.

Quiconque pense que la démocratie est la règle de la majorité est un fasciste. Donc, vénérer les minorités, n'importe quelle minorité, différente, multicolore, transgenre, c'est de la démocratie".

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Nous serons manipulés pour accepter une guerre contre la Chine

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Nous serons manipulés pour accepter une guerre contre la Chine

Par Terje Alnes

Source: https://steigan.no/2023/09/vi-skal-manipuleres-til-a-akseptere-en-krig-mot-kina/

Une campagne médiatique occidentale est menée en permanence pour vous faire croire qu'une guerre avec la Chine est inévitable. Les médias norvégiens s'alignent, et le Forum norvégien de la défense est en première ligne.

Vous souvenez-vous de l'histoire, en février dernier, du "ballon espion" chinois qui a survolé le Canada et les États-Unis ? Tous les médias occidentaux, y compris les médias norvégiens, en ont parlé. "Il est clair que le but de ce ballon est de faire de la surveillance, et sa direction actuelle l'amène au-dessus de zones sensibles", pouvait-on lire dans VG, par exemple, qui citait "une source anonyme au Pentagone".

Aujourd'hui, le Pentagone admet que la Chine a dit la vérité et que le ballon n'a pas recueilli d'informations relevant du renseignement. Il s'agissait d'un ballon météorologique qui avait dévié de sa trajectoire, comme le disaient les Chinois. Mais maintenant que le démenti a été publié, pratiquement personne dans le monde occidental ne comprendra. La source anonyme (un euphémisme pour les services de renseignement américains) a été autorisée à diffuser son message conspirationniste pendant plusieurs semaines, et l'opinion publique a été manipulée pour faire croire qu'il s'agissait d'activités d'espionnage chinoises. Toute cette histoire servait un objectif de propagande: attiser l'hystérie anti-chinoise.

C'est ainsi que l'opinion publique doit être façonnée et manipulée pour qu'elle considère la Chine comme une puissance dangereuse qui menace nos "valeurs" et nos démocraties occidentales.

La propagande anti-chinoise fait partie de la stratégie américaine de lutte contre l'influence croissante de la Chine dans le monde. Pour diffuser cette propagande, le Sénat américain a mis de côté 325 millions de dollars par an jusqu'en 2027 dans ce qui est appelé le "Countering Chinese Influence Fund" (Fonds de lutte contre l'influence chinoise). L'objectif est de contrer "l'influence néfaste" du parti communiste chinois dans le monde. Il est notamment important de discréditer l'initiative "la Ceinture et la Route" (BRI), qui regroupe aujourd'hui 150 nations et organisations.

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En 2020, l'un des pires faucons de guerre du Sénat américain - Marco Rubio (photo) - a pris l'initiative de créer "l'Alliance interparlementaire sur la Chine". L'organisation se compose de parlementaires favorables aux États-Unis de nombreux pays et est l'expression de la tentative fébrile des États-Unis d'assurer leur ancienne hégémonie afin de pouvoir continuer à dicter l'"ordre mondial". La présidente du parti libéral norvégien, Guri Melby (photo), siège au conseil d'administration.

D'abord l'Ukraine, puis Taïwan

En sa qualité de secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg s'est adressé cette semaine au Council on Foreign Relations à Washington. Depuis 100 ans, ce groupe de réflexion privé joue un rôle de premier plan dans l'élaboration de la stratégie de puissance mondiale des États-Unis. Stoltenberg a assuré l'auditoire qu'il reconnaissait lui aussi la nécessité de "traiter avec la Chine".

    "Si les États-Unis s'inquiètent de la Chine et veulent pivoter vers l'Asie, ils doivent s'assurer que Poutine ne gagne pas en Ukraine. Car si l'Ukraine gagne, vous aurez la deuxième plus grande armée d'Europe, l'armée ukrainienne, aguerrie à nos côtés, et nous aurons une armée russe affaiblie, et nous avons aussi maintenant une Europe qui augmente vraiment ses dépenses de défense. Il vous sera donc plus facile de vous concentrer sur la Chine et de ne pas vous préoccuper uniquement ou moins de la situation en Europe. Et vice versa si Poutine gagne. Il est donc dans l'intérêt de la sécurité des États-Unis d'assurer la victoire de l'Ukraine pour pouvoir traiter plus facilement avec la Chine".

Faire en sorte que l'Ukraine gagne la guerre affaiblira la Russie autant que possible. Les États-Unis pourront ainsi tourner leur attention et leurs ressources vers la Chine. Lors du sommet de l'OTAN à Madrid l'année dernière, au cours duquel l'alliance a adopté un nouveau concept stratégique, la Chine a été mentionnée pour la première fois comme un adversaire :

    "Les ambitions déclarées et les politiques coercitives de la République populaire de Chine (RPC) remettent en cause nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs... Nous allons accroître notre prise de conscience collective, renforcer notre résilience et notre état de préparation, et nous protéger contre les tactiques coercitives de la Chine et ses efforts visant à diviser l'Alliance".

Certains vivent encore dans l'illusion que l'OTAN est une alliance de défense destinée à protéger les États membres contre les attaques militaires. C'était le cas il y a au moins trente ans (pour ne pas dire jamais). Aujourd'hui, l'OTAN est la puissance militaire la plus forte et la plus agressive du monde, utilisée exclusivement pour servir l'ambition des États-Unis de maintenir leur pouvoir hégémonique. Cette puissance est aujourd'hui pleinement remise en question par la Chine. En conséquence, la Chine se trouve dans la ligne de mire de l'OTAN, faisant l'objet de campagnes de dénigrement et de provocations militaires agressives.

L'agression des États-Unis en Asie de l'Est se traduit concrètement par les 313 bases militaires qu'ils y possèdent. Les États-Unis ont récemment signé un accord avec les Philippines qui ouvre la voie à l'établissement de neuf nouvelles bases militaires sur le sol philippin. Une carte du continent montre comment les États-Unis ont établi une ceinture de bases militaires allant du Japon, au nord, à la Malaisie et à l'Australie, au sud.

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Préparatifs de guerre autour de Taïwan

Depuis longtemps, une confrontation se prépare autour de Taïwan. Il est troublant de faire le parallèle avec la situation en Ukraine avant l'invasion russe du 24 février 2022. Les États-Unis ont-ils l'intention de provoquer ou de simuler une attaque chinoise sur l'île afin de déclencher une guerre avec la Chine ?

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Des groupes de réflexion à Washington ont planifié et simulé l'issue d'une telle guerre. Elbridge A. Colby, membre du Council on Foreign Relations, dans son livre Strategy of Denial : American Defence in an Age of Great Power Conflict (2021), Elbridge A. Colby préconise donc de lancer, si nécessaire, "une guerre limitée" contre la Chine, qui pourrait impliquer l'utilisation d'armes nucléaires. Les États-Unis vont-ils "donner une chance à la guerre" ?

Comment interpréter la série de reportages en cours "Taiwan Special 2023" dans le Forum norvégien de la défense ? S'agit-il d'autre chose que d'une campagne visant à préparer les Norvégiens à la guerre à venir ?

Il s'agit d'une entreprise journalistique somptueuse dans laquelle un reporter et un photojournaliste sont envoyés pour documenter l'accumulation de forces et la tension militaire autour de l'île. Avec des titres tels que "Voici comment se déroulera la guerre de Taïwan", le forum norvégien fait le jeu des faucons de guerre les plus agressifs des groupes de réflexion de Washington. Ce forum se réfère directement au Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) qui, dans un rapport, décrit les résultats d'un jeu de guerre simulant une attaque chinoise contre Taïwan. Le scénario principal prévoit que les États-Unis participent à la guerre aux côtés de Taïwan.

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Taïwan fait partie de la Chine

Il est nécessaire de rappeler que Taïwan fait partie de la Chine. Seuls 13 des 193 États membres des Nations unies reconnaissent Taïwan comme un État indépendant, et la plupart d'entre eux sont des micro-pays tels que Belize, Nauru et l'État de la Cité du Vatican. Cela signifie que l'écrasante majorité des États du monde ne reconnaissent pas Taïwan, mais considèrent l'île comme une province de la Chine. Selon le droit international, Taïwan peut donc être considéré comme un gouvernement rebelle illégitime.

Ce n'est un secret pour personne que l'objectif de la Chine est de réunifier l'île avec le continent, mais il n'y a aucune raison de croire que la Chine envisage sérieusement une "solution" militaire pour y parvenir. Mais que peut faire d'autre la Chine que de s'armer militairement alors que les États-Unis s'engagent ouvertement et militairement dans ce qui est une province chinoise ?

Nous ne pouvons qu'imaginer la réaction des États-Unis si la Chine avait offert une assistance militaire à l'île caribéenne de Porto Rico, permettant aux Portoricains de se libérer de leur statut semi-colonial actuel de territoire non incorporé appartenant aux États-Unis. Comprenons-nous mieux aujourd'hui comment l'agression des États-Unis contre Taïwan contrevient au droit international ?

À quand remonte la dernière fois que vous avez entendu quelque chose de positif sur la Chine ?

L'histoire du ballon en introduction n'est qu'un exemple de la manière dont les médias occidentaux diffusent systématiquement des informations négatives sur la Chine. Nous devrions poser la question inverse: combien de fois avez-vous lu ou entendu quelque chose de positif sur la Chine dans les médias occidentaux ?

Nous parlons de l'État du monde qui, au cours des dernières décennies, peut se prévaloir de la meilleure évolution des conditions de vie humaines et qui a contribué le plus, et de loin, à la réalisation de l'objectif de développement durable numéro 1 des Nations unies, à savoir l'éradication de l'extrême pauvreté. 800 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté, ce qui équivaut à 10 % de l'humanité. N'est-ce pas louable en soi ? En 1949, lorsque le parti communiste chinois a pris le pouvoir, la Chine était l'un des pays les plus pauvres du monde. Aujourd'hui encore, la Chine est tout sauf un pays riche au regard des normes mondiales. Selon la Banque mondiale, le PIB nominal par habitant de la Chine en 2022 représentait environ un sixième de celui des États-Unis. Pourtant, les conditions de vie se sont considérablement améliorées.

Combien de fois entendons-nous parler des années terribles sous Mao Zedong ? La réalité est tout autre. Entre la révolution et la mort de Mao en 1976, l'espérance de vie en Chine a augmenté de 31 ans, soit la progression la plus rapide jamais enregistrée dans un grand pays. Au cours de la même période, le taux d'alphabétisation est passé de 20% à 93%. Après la révolution de 1949, l'espérance de vie est passée de 36 à 67 ans au cours des trois décennies suivantes, dépassant de loin l'augmentation mondiale. En Chine, l'espérance de vie est aujourd'hui de 78,2 ans et le taux d'alphabétisation de 97%. À titre de comparaison, les chiffres aux États-Unis sont respectivement de 76,4 et 79%. Depuis 2000, la Chine bénéficie d'une assurance maladie universelle, d'un minimum de 9 années d'enseignement obligatoire et gratuit, de pensions, de logements subventionnés et d'autres aides au revenu (voir les sources ici: https://socialistchina.org/2023/08/11/western-tales-about...).

Alors pourquoi l'Occident condamne-t-il presque unanimement la Chine ? Comment se fait-il qu'il faille chercher très loin, même dans la "gauche" occidentale, avant de trouver quelqu'un qui dise quelque chose de positif sur la Chine ?

Est-ce parce que la Chine est une "dictature" ? Selon une étude de la Kennedy School of Government de l'université de Harvard, 93% de la population chinoise est satisfaite de son gouvernement central. Vous ne trouverez probablement pas de gouvernement au monde qui bénéficie d'un plus grand soutien de la part de son propre peuple que la Chine.

Le succès de la Chine est reconnu dans une grande partie du monde, la sphère occidentale de l'OTAN étant l'exception. La Chine n'est donc pas seulement une menace économique pour l'hégémonie américaine, elle est tout autant une menace politique. Le capitalisme occidental aux conditions américaines n'a pas été la solution aux problèmes des pays sous-développés, bien au contraire. C'est pourquoi de plus en plus de pays se tournent vers la Chine et souhaitent coopérer avec elle et apprendre d'elle.

Qui menace la paix dans le monde ? La réponse est évidente. La Chine construit, tandis que les États-Unis et l'OTAN bombardent.

Cet article a été publié pour la première fois sur Spartakus.

L'Énéolithique en Italie, directement des Balkans et du centre de l'Europe

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L'Énéolithique en Italie, directement des Balkans et du centre de l'Europe

par Alessandro Daudeferd Bonfanti

Source: https://www.centrostudilaruna.it/leneolitico-in-italia-direttamente-dai-balcani-e-dal-centro-delleuropa.html

Le faciès culturel sicilien/sicule est apparu en Italie à l'âge néolithique, c'est-à-dire à l'âge du cuivre, donc au cours du troisième millénaire avant J.-C. (mais déjà à la fin du quatrième millénaire avant J.-C.) sur le versant adriatique de la péninsule centrale, entre les régions actuelles de la Romagne, des Marches, de l'Ombrie et de la partie septentrionale des Abruzzes. Elle tire cependant son nom d'une localité de la région de Viterbe, Rinaldone, alors que les Sicules avaient déjà débarqué dans la Maremme toscane et le Latium à la suite de la descente des Osco-Umbriens dans les régions susmentionnées de l'Italie centrale.

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Les Sicules sont en fait restés dans la Maremme et le Latium jusqu'à l'arrivée des Terramaricoliens proto-latins (les ancêtres des Romains) et des Pélasgiens proto-latins (les "cousins" des Sicules) au cours du 15ème siècle av. notre ère. La culture rinaldonienne a évolué vers la culture proto-apennine, à partir de laquelle la culture apennine (à laquelle appartenaient les Oenotriens) a été générée dans la péninsule et la culture Pantalica I Nord a été générée dans l'est de la Sicile après la traversée du détroit par les Sicules au cours de la première moitié du 13ème siècle avant J.-C. (vers 1270 avant J.-C.).

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Les Sicules étaient les porteurs en Italie centrale d'une Culture archéologique balkanique, qui a ensuite évolué indépendamment dans les Balkans pour devenir ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Culture de Vučedol, qui a prospéré entre la fin du 4ème et la fin du 3ème millénaire avant notre ère (vers 3000-2200 avant notre ère) et s'est étendue jusqu'au côté nord-ouest de la péninsule balkanique. La culture de Vučedol (nommée d'après un site proche de la ville croate de Vukovar) est à son tour issue de la culture Baden en Autriche (près de Vienne), l'une des étapes intermédiaires de la Volkswanderung proto-ilyrienne depuis le centre-nord de l'Europe.

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On trouve également des traces de la culture de Vučedol dans l'est de l'Autriche, en République tchèque et le long du cours moyen du Danube. En lisant les textes du Dr Gimbutas, on peut en déduire que la Culture de Vučedol a été importée dans les Balkans par des peuples indo-européens des steppes, plus précisément ceux de la Culture de Yamna, entre 3000 et 2900 av. J.-C., Culture archéologique qui, selon Marija Gimbutas, a généré la Culture Bell Jar, et que la Culture Bell Jar était elle-même la fusion des Cultures de Vučedol et de Yamna (?) (1). Malheureusement, aussi fascinante que soit cette théorie, elle se révèle tout à fait improbable. Les peuples kourganes ne sont jamais arrivés là, puisqu'il s'agit de ces Indo-Européens de la branche orientale (branche satəm) qui se sont étendus vers l'est à partir des Carpates et dont la dernière frontière était le territoire des Thraces, le peuple qui habitait l'actuelle Bulgarie. Il n'y a jamais eu de céramiques en forme de cloche à l'est, mais seulement en provenance du nord, de l'actuel Danemark et de l'Allemagne du nord, et toujours de ce côté-ci de l'Elbe. Des structures mégalithiques de type dolmen ont accompagné la culture des céramiques campaniformes jusqu'en Sicile dans sa phase finale. Les peuples kourganes sont les ancêtres des groupes indo-iraniens avant tout, et non des groupes de l'espace linguistique Kentum occidental.

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La culture de Baden s'est développée entre environ 3700 et 2800 avant J.-C., toujours au cours de la période néolithique, en Allemagne, en Moravie, en Hongrie, en Slovaquie, en Suisse et dans l'est de l'Autriche. C'est l'Autrichien Oswald Menghin qui a nommé ce faciès après des découvertes dans le village de Baden, près de Vienne, mais il est également connu sous les noms de culture d'Ossarn et de culture de Pecel.

Certains ont rattaché cette Culture archéologique à un continuum allant jusqu'au delta danubien, zone de la Culture Ezero-Cernavoda III, puis à celle de la Troade, zone du nord-ouest de l'Anatolie où se trouvait Wilusa/Ilium, et ce sur la base d'urnes cinéraires anthropomorphes (à buste féminin) trouvées aussi bien en Troade qu'en Hongrie. Mais il s'agit là d'une bévue, d'une bévue tout court.

En réalité, ce continuum culturel supposé dans les années 1960 par Nándor Kalicz n'a jamais existé, puisqu'il ne s'agissait que de présences allogènes sporadiques et donc d'échanges commerciaux insignifiants (marchandises et voyageurs individuels), sans implications culturelles profondes. Mais il est vrai aussi qu'au cours des 4ème et 3ème millénaires avant J.-C., il y a eu une continuité indo-européenne incontestée à travers l'Europe, en l'occurrence de l'Allemagne à la péninsule anatolienne (2).

La culture badoise est à peu près contemporaine de la culture nordique de la jarre en forme d'entonnoir, c'est-à-dire qu'elle est à l'origine, avec la culture de la poterie cordée, de la culture du verre campaniforme bien connue, tout en étant contemporaine de la culture de l'amphore globulaire, ce dernier faciès archéologique est une enclave de peuples indo-européens dans le contexte de la céramique cordée/hache de guerre, qui s'est ensuite tournée vers l'est et a fusionné avec les groupes qui se sont éloignés de plus en plus de l'Urheimat nordique ancestral, dispersant le territoire des tumulus/Kourganes dans les steppes russes.

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La culture badoise est régionalement diversifiée, c'est-à-dire caractérisée par la juxtaposition de plusieurs coutumes, ce qui suggère que les proto-Ilyriens y ont participé avec leur propre variété régionale, tout en établissant un échange culturel avec leurs voisins, c'est-à-dire tous les autres macro-groupes indo-européens avec lesquels le siculo lui-même présente des isoglosses sans équivoque, c'est-à-dire ces traits linguistiques distinctifs qui l'unissent aux autres : traitement des laryngales, vocalisation des sonorités, gloses diverses. En effet, les Sicules disaient durom ''don'', très proche du lemme grec correspondant δῶρον, que de l'équivalent latin donum, lui-même très proche de l'équivalent sanskrit dānam. En résumé, la culture badoise présente une certaine homogénéité culturelle suprarégionale, décelable au niveau des isomorphismes linguistiques entre les participants, et une forte empreinte régionale caractérisant les différents ethnos dans leur spécularité, si bien que les proto-Illyriens sont toujours restés en tant que tels, comme tous les autres.

Les divers échanges d'objets apportés de part et d'autre par d'intrépides voyageurs ont permis de mettre en évidence un réseau de communication qui s'étendait de l'est de l'Allemagne jusqu'aux rives septentrionales de la péninsule anatolienne, où auraient régné les Hittites. En effet, dans la culture badoise, on trouve dans certaines régions l'usage de l'inhumation, dans d'autres celui de la crémation, et dans d'autres encore les deux, mais pas de fusion des variétés régionales, donc entre ethnies. Par exemple, dans la région située entre la Slovaquie et la Hongrie, on a trouvé ces urnes cinéraires stylisées en "buste de femme" (pas très fréquentes en réalité), et on les avait déjà trouvées en Troade. Des établissements ont été trouvés sur les sommets des reliefs, souvent non fortifiés.

Par exemple, principalement dans la sous-région occidentale, celle de la "proto-Illyrie", on a trouvé des modèles de véhicules à roues en poterie, ce qui rappelle le même type d'artefacts trouvés dans les tombes des Sicules en Sicile (principalement comme équipement funéraire de nature ludique pour les sépultures d'enfants : les jouets accompagnent toujours nos enfants).

Un autre élément important est par exemple, toujours dans la partie proto-illirique de cette culture, l'élevage de porcs à proximité des huttes, que l'on retrouve dans les pagi siciliens. La culture badoise se caractérise également par une agriculture modeste, que l'on retrouve rarement dans le monde sicilien. Les Siculi étaient plutôt des éleveurs et des bergers, perchés sur les montagnes ; les Sicani subcarpatiques, en revanche, étaient surtout des agriculteurs. Mais attention, à l'époque de la culture badoise, les proto-Illyriens, encore indifférenciés, poursuivaient leur longue et lente marche vers le sud, et ce n'est qu'au siège des Balkans qu'apparurent les Sicules. Des Sicules qui, par la suite, se déplacèrent encore et encore, y compris ceux qui arrivèrent en Italie et ceux qui se répandirent des Balkans jusqu'au bassin des Carpates et donc jusqu'au territoire occupé à l'époque historique par les Thraces, c'est-à-dire dans l'actuelle Bulgarie et aussi dans une partie de la Roumanie, bref dans la région occupée plus tard, bien des siècles plus tard, par les Magyars sicules/sekel, qui auraient très probablement tiré ce nom de cette implantation en terre "siculienne".

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Ci-dessus, vase askoïde ornithomorphe de la culture balkanique de Vučedol; ci-dessous, urne cinéraire en forme de buste féminin de la culture de Baden (3500-2800 av. J.-C.), trouvée dans la région de Ráckeve, en Hongrie, et désormais exposée au Museum für Vor- und Frühgeschichte, à Berlin.

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La culture de Baden est issue de la culture de Lengyel, un faciès archéologique qui s'étendait jusqu'au versant occidental des Carpates, dans l'actuelle Hongrie. La culture de Lengyel désigne un horizon culturel qui s'est étendu aux régions actuelles d'Europe centrale de la Moravie méridionale, de la Slovaquie occidentale, de la Hongrie et de la Pologne méridionale, jusqu'à l'Autriche, la Slovénie et la Croatie, entre le 6ème et le 5ème millénaire avant notre ère. brièvement dans la colonie proto-ilyrienne postérieure à leur abandon de l'Urheimat entre les cours moyens de l'Elbe (ou de l'Oder) et de la Vistule, peu avant la fin du 7ème millénaire avant J.-C..

Elle est contemporaine de la culture nordique du pot en forme d'entonnoir et se caractérise par : une agriculture modeste ; beaucoup d'élevage (surtout de bovins) ; des porcheries adjacentes aux huttes ; dans une moindre mesure, le pastoralisme (surtout de moutons et de chèvres) ; beaucoup de chasse ; des pagi, certains entourés de fossés défensifs et d'autres non, constitués de petites huttes et de quelques maisons longues rectangulaires ou (certaines) trapézoïdales ; des nécropoles caractérisées par des rituels d'inhumation avec taphonomie en décubitus dorsal et membres inférieurs légèrement fléchis et torsion cervicale (en pratique, comme cela se produisait chez les Sicules). Certains styles céramiques de la culture Lengyel sont étonnamment similaires à ceux de l'horizon culturel de Pantalica I Nord (et quelque peu aussi à la culture sicano-égyptienne de Thapsos), mais avec une différence chronologique de près de 3500 ans.

La culture Lengyel a produit de grands bassins ou braseros (à mon avis, des braseros royaux comme ceux de Pantalica I Nord) sur un haut pied tronconique, avec des empâtements de couleur orange et une décoration complexe avec des bandes de grenat rouge formant des losanges enjambés par des méandres, ou de véritables méandres formant des espaces labyrinthiques et des figures stylisées rappelant des roues solaires et des svastikas; comme le montrent les fragments de ces grands récipients trouvés entre Cracovie et Pleszów en Pologne, y compris le fragment de Cracovie avec deux idéogrammes (3), toujours en granit rouge, confirmant un probable système d'écriture très ancien; et comme le montrent également les bandes rouges formant des systèmes labyrinthiques dans les fragments de la cruche et du couvercle trouvés à Samborczec (tous étudiés par Hansel et Wislanski dès 1979).

Cette culture a envahi le territoire de la culture plus ancienne de la poterie linéaire (décorée de rainures) des Balkans et n'était pas, comme certains chercheurs l'ont affirmé, une évolution de cette dernière. Toujours selon Gimbutas de Lituanie, cette culture était une "culture pré-indo-européenne", c'est-à-dire matriarcale, puis "soumise à la kurganisation des proto-indo-européens", qui a ensuite "influencé le développement de la culture plus tardive des amphores globulaires" (4). Même en ce qui concerne la culture de la poterie linéaire, importée, selon eux, par des agriculteurs anatoliens qui ont remonté le Danube avec un marqueur génétique précis, l'haplogroupe G2a (et ce dans une proportion de 60%, avec d'autres ''d'origine orientale'') (5), et corroborée par la présence du coquillage Spondylus gaederopus, espèce répandue en Méditerranée, tout comme la vague ''ressemblance des formes de la céramique avec la calebasse, espèce végétale peu répandue en Europe du Nord'', n'est qu'une théorie de plus à réfuter (6). Je vais maintenant expliquer pourquoi. En réalité, ce sont les nouvelles générations de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique qui sont devenues agriculteurs en même temps que d'autres populations venues de régions plus lointaines, comme le montre le fait que l'agriculture a utilisé des espèces indigènes et non importées. Il n'y a donc pas eu de mouvements d'Est en Ouest de populations porteuses de semences et de technologies allochtones, puisque tout cela, en Europe, illo tempore, était véritablement indigène.

En effet, Marija Gimbutas elle-même parle de types physiques, d'"Européens locaux", c'est-à-dire de Cro-Magnon B (7), progressifs par rapport aux Cro-Magnon de l'Uluzzien et de l'Aurignacien, c'est-à-dire ceux du Paléolithique final. Ces populations, absolument européennes, ayant le même génome, auraient donné naissance à diverses cultures archéologiques du Néolithique, cependant similaires et donc rattachables à un Urvolk et à un foyer spirituel et culturel ancestral commun, à savoir l'Urheimat.

C'est précisément Zoffmann, qui a vu dans les crânes des habitants de la culture du gobelet à clochettes une "brachymorphie plano-occipitale" (le type dinarique), qui a été l'un des rares chercheurs à observer dans la population néolithique de la culture de la poterie linéaire le type proto-nordique cro-magnoïde, c'est-à-dire le Nordide, en se basant sur la distance de Penrose, une méthode comparative qui utilise les données taxonomiques comme variables anthropométriques, et ce sur une série de 120 échantillons prélevés dans le bassin des Carpates, en considérant un laps de temps de plusieurs milliers d'années. Cette méthode permet de calculer des distances ou des coïncidences entre une population et une autre, y compris la différence "évolutive" au sein d'un même pool génétique, ou plutôt la progression d'une population donnée (on verrait ici la possibilité/probabilité d'hybridation).

Zoffmann est également allé jusqu'à dire que la Culture Céramique Linéaire n'aurait pas été transmise par des mouvements migratoires (8). Ces derniers, provenant du bassin des Carpates, s'avèrent plus grands et plus robustes que ceux, par exemple, de la culture covalente de Körös (qualifiée à tort de "méditerranéenne chétive"). Une équipe de chercheurs - un autre exemple - a recueilli des données sur l'ADN mitochondrial de 24 individus appartenant à cette culture dans 16 localités différentes entre l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie (un large éventail, je dirais), et 6 de ces humains présentent un ensemble rare de mutations connues sous le nom de N1a, avec un pourcentage plus élevé que dans les populations actuelles de ces régions. Eux aussi sont arrivés à la conclusion que la lignée des peuples néolithiques de la poterie linéaire est directement paléolithique, le facteur N1a étant un résidu paléolithique, entre autres, présent dans les populations actuelles. Il est évident que la mutation N1a est présente dans une moindre mesure aujourd'hui en raison des flux et reflux allogènes continus dans les régions susmentionnées.

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Marija Gimbutas a proposé pour cette culture la religiosité envers la Grande Mère, un culte qui s'est répandu à partir du Paléolithique supérieur (9) ; cependant, les images sacrées sont multiples, ayant ainsi un système de croyance assez complexe. Dans cette culture agricole européenne néolithique, où la Terre Mère était évidemment priée, la séparation des sexes était très forte, et non l'égalitarisme féministe de type New Age auquel on s'attendrait aujourd'hui : le rite funéraire dominant était l'inhumation, les femmes et les enfants étant enterrés sous le sol des pièces d'habitation et les hommes, toujours accompagnés d'un trousseau conséquent, dans une nécropole (10) à distance du pagus et qui servait également d'espace rituel pour le culte des ancêtres (ce qui a également été observé par Gimbutas, la tout première partisane du "matriarcat" néolithique). Ce n'est qu'à partir du 5ème millénaire avant J.-C. que les hommes et les femmes ont été enterrés dans des nécropoles, mais en conservant toujours le concept, non seulement biologique mais aussi rituel/spirituel, du dimorphisme sexuel.

En outre, les nécropoles étaient divisées en zones claniques, ce qui mettait toujours l'accent sur la filiation patrilinéaire. Les inhumés étaient déposés en position recroquevillée dans des cistes lithiques très rudimentaires, c'est-à-dire des fosses funéraires "tapissées" de pierres, d'argile ou de plâtre. Chaque nécropole abritait jusqu'à 200 tombes (11). Dans les tombes masculines, le mobilier se compose de haches en pierre, de lames en silex, de vases à collier de l'espèce bivalve Spondylus ; dans les tombes féminines, des vases à collier susmentionnés, des récipients en céramique et des récipients en ocre ; toutes les tombes n'ont pas le même nombre et la même qualité de mobilier, certaines en étant même totalement dépourvues. Cela signifie également une communauté assez stratifiée, dans laquelle les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, ainsi que les hommes adultes, chacun avec ses propres spécificités, participaient et contribuaient de différentes manières à l'entretien qualitatif et quantitatif de la communauté, en fonction de leur rôle biologique.

Notes:

1) Gimbutas, The Civilization of the Goddess: the world of Old Europe, Londra 1991; J.P. Mallory & F. Adams (a cura di), Encyclopedia of Indo-European Culture, 1997; C. Renfrew, Archaeology and Language: the puzzle of Indo-European origins, Londra 1990 (vedasi pag. 39).

2) J.P. Mallory, op. cit., (si veda Baden Culture); J. Banner, Die Peceler Kultur, in Arch. Hungarica, n. 35, 1956.

3) Je peux vous assurer qu'à l'époque néolithique en Europe, il y avait déjà beaucoup de preuves archéologiques. Pensez aux différentes découvertes faites le long du Danube, comme celles (les plus connues) de la culture de Lepenski Vir. Sachez que rien n'est venu de l'Est : le Linéaire A athénien est l'héritier de ce système d'écriture néolithique européen, dont dérive le fameux Linéaire B des Achéens. Le linéaire B a été importé en Égypte et au Moyen-Orient par l'intermédiaire des Achéens, et c'est là que les Phéniciens ont acquis ce savoir : l'écriture. L'écriture est revenue en Occident par l'intermédiaire des Phéniciens, mais ce n'est pas leur héritage culturel. C'est notre héritage culturel, absolument.

4) J.P. Mallory, op. cit., (si veda Lengyel Culture), Londra 1997.

5) L'haplogroupe G2a serait attribué aux populations de phénotype alpin/alpin, qui n'ont évidemment pas d'origine anatolienne ou caucasienne, tandis que les autres haplogroupes seraient J1 et J2, qu'ils attribuent généralement aux populations sémitiques (en y ajoutant E), qui, en tout état de cause, ne sont ni anatoliennes, ni mésopotamiennes, et ne se réfèrent pas non plus à des peuples qui ont diffusé des techniques agricoles (il suffit de voir dans leur contexte traditionnel la considération de Caïn, un agriculteur méprisé par Yahvé, qui a au contraire favorisé le doux berger Abel).

6) Clark & S. Piggot, Prehistoric Societies, New York 1967, pagg. 240-246.

7) Gimbutas, The Civilization of the Goddess: The World of Old Europe, San Francisco 1991, pag. 43.

8) K.Z. Zoffmann, Anthropological sketch of the prehistoric population of the Carpathian Basin, in Acta Biol Szeged n. 44 (1-4), 2000, pagg. 75-79. 1994.

9) Gimbutas, The Goddesses and Gods of Old Europe 6500–3500 BC: Myths and Cult Images: New and Updated Edition, Los Angeles (University of California Press) 1982, pag. 27; M. Gimbutas, The Civilization of the Goddess: The World of Old Europe, San Francisco 1991, pagg. 331-332; E.O. James, The Cult of the Mother-Goddess, New York 1994.

10) Gimbutas, The Civilization of the Goddess, op. cit., pagg. 331-332.

11) Ibidem.

L'haplogroupe G2a serait attribué aux populations de phénotype alpin/alpin, qui n'ont évidemment pas d'origine anatolienne ou caucasienne, tandis que les autres haplogroupes seraient J1 et J2, qu'ils attribuent généralement aux populations sémitiques (en y ajoutant E), qui, en tout état de cause, ne sont ni anatoliennes, ni mésopotamiennes, et ne se réfèrent pas non plus à des peuples qui ont diffusé des techniques agricoles (il suffit de voir dans leur contexte traditionnel la considération de Caïn, un agriculteur méprisé par Yahvé, qui a au contraire favorisé le doux berger Abel).

 

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lundi, 02 octobre 2023

Ordre, chaos et multipolarité. Considérations géophilosophiques

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Ordre, chaos et multipolarité. Considérations géophilosophiques

Luca Siniscalco

Discours de Luca Siniscalco à la Conférence européenne sur la multipolarité, le 4 septembre 2023

L'ordre et le chaos sont des structures fondamentales de la réalité dans son ensemble. Ce sont des pôles cohérents de la dynamique de base qui caractérise et produit la vie, le mouvement et la relation : sans la connexion entre l'Ordre (le κόσμος fixe et constant, qui assure la stabilité ontologique et épistémique de l'Unus Mundus) et le Chaos (χάος, la dimension énergétique préformelle de laquelle tout dérive et vers laquelle tout revient, dans une dynamique, un processus), rien ne pourrait être correctement compris.

Les domaines géographiques et géopolitiques peuvent également être interprétés à travers la lentille herméneutique de ces deux concepts. C'est précisément cette dimension sacrée qui relie l'Ordre et le Chaos aux sciences géographiques et géopolitiques que nous allons brièvement évoquer, afin de souligner leur rôle également par rapport à la multipolarité.

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La dimension qualitative, spirituelle et archétypale des espaces est également profondément liée au concept de Genius loci. Cette notion, récemment mise en avant par Christian Norberg-Schulz (en 1979) - qui a théorisé la perte de Genius loci à l'ère moderne comme une perte de mémoire, d'orientation et d'identification - trouve son origine dans l'ancienne civilisation latine : elle fait référence au numen, ou esprit, qui protège un lieu, c'est-à-dire un compagnon divin et un défenseur de la qualité et de l'essence intérieure d'un lieu. Chaque locus garantit par son génie l'existence et la sauvegarde de l'immanence transcendante qui se manifeste différemment selon les lieux. Il existe donc une correspondance stricte entre un lieu et son propre Genius loci. Nous devrions comprendre cela comme la relation entière - donc au-delà de la dichotomie sujet-objet - de l'homme et de Dieu se produisant dans un lieu. Et le lieu habité par le Genius est un lieu ouvert à l'Ereignis, l'événement eschatologique dans lequel l'Être (Sein) se rapporte à l'homme (Dasein). Cette dimension intégrale et holistique - que l'on retrouve, sous différents noms et définitions, dans toutes les civilisations humaines - nous permet de souligner qu'une topologie sacrée est une autre façon de comprendre philosophiquement l'essence des espaces, au-delà du sécularisme moderne et du positivisme naïf. À cet égard, partout où, dans un lieu sacré, les subjectivités humaines et spirituelles entrent en relation, les figures de l'Ordre et du Chaos se manifestent également comme les pôles de cet échange originel, à la fois éternel et dynamique. Le Chaos est la puissance énergétique et primordiale qui donne vie au lieu et qui est maîtrisée par le Genius loci en tant que figure de l'Ordre. Mais l'homme a aussi le chaos en lui, et aspire donc à atteindre l'esprit du lieu (Genius loci) en tant qu'équilibre intérieur et centre métaphysique.

L'Ordre et le Chaos peuvent donc être considérés comme les piliers fondamentaux de la géographie sacrée, qui est l'interprétation symbolique et ésotérique de l'essence des espaces. Tous les lieux ne sont évidemment pas identiques. L'espace concret n'est ni homogène, ni isotrope (comme l'espace cartésien), mais caractérisé par des distinctions qualitatives.

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Cette conscience ancienne a survécu dans la civilisation chrétienne et sur sa carte spirituelle, faite de monastères, d'églises, de lieux rituels significatifs et de pèlerinages vers eux: il est significatif que les premiers géographes aient été des théologiens et des missionnaires.

Les recherches d'Alexandre Douguine apportent une contribution importante à ce sujet. La conscience de Douguine que le territoire est profondément lié à l'histoire, à la culture, à la philosophie, à la sémantique, se reflète dans la compréhension et l'interprétation néo-eurasiste du cosmos. Il s'agit, selon Douguine, d'un lieu d'ordre spirituel dans lequel tous les niveaux de la réalité sont interconnectés. "Le cosmos eurasien est imprégné de trajectoires subtiles traversées par des idées ardentes et éternelles et des significations ailées. Lire ces trajectoires, les révéler à partir de la dissimulation et extraire des significations complexes du plasma corporel de faits et de phénomènes disparates est la tâche de l'humanité" (Douguine, "The Battle for the Cosmos in Eurasianist Philosophy", Eurasianist Archive, 2020). Cela signifie que l'essence du lieu n'est pas seulement matérielle, mais strictement archétypale et symbolique : "Pour les Eurasistes, le cosmos est une notion intérieure. Il ne se révèle pas par l'expansion, mais plutôt, ou au contraire, par l'immersion en son sein, par la concentration sur les aspects cachés de la réalité donnée ici et maintenant" (ibid.). Grâce à cette doctrine, qui n'est pas véhiculée comme une idéologie abstraite, mais comme une manière pragmatique et concrète de vivre la réalité, les hommes peuvent percevoir dans le monde sa dimension sacrée. Chaque peuple, selon ses traditions, maîtrise une interprétation différente des piliers sacrés des espaces. Comme nous l'avons envisagé en analysant la figure du Genius loci, l'expérience de la dimension cachée des lieux révèle une dimension post- ou extra-dualiste, où le sujet et l'objet, la matière et l'esprit, sont identiques.

En même temps, cependant, le pluriversum identitaire fait partie d'un pluriversum universel (mais non universaliste), où toutes les cultures peuvent trouver et exprimer leur propre identité. Il ne s'agit pas d'une perspective relativiste moderne, mais de la découverte d'un processus fondamental au cœur de la réalité, que nous pourrions définir comme un "perspectivisme ontologique". Chaque culture, en effet, en pénétrant dans son propre cosmos, peut approcher une dimension supra-identitaire, qui ne peut cependant être saisie que comme une unité qui est le chemin final de la traversée d'une vision du monde spécifique, qui peut devenir la porte vers l'Un, vers le Principe.

Ce type de "pluralisme cosmique", incarné par la géographie sacrée traditionnelle, peut encore être réactivé par un processus inverse à la fameuse tentative moderne de "désenchanter le monde", comme l'a écrit Max Weber. Il faut au contraire "réenchanter le monde", en combattant la colonisation occidentale non seulement dans ses racines politiques et économiques, mais surtout dans sa puissante capacité à conditionner et influencer l'imaginaire collectif. Cette perspective culturelle, spirituelle et philosophique trouve dans la multipolarité géopolitique sa conséquence et sa représentation politiques naturelles, car seule la multipolarité prend en compte la défense du pluralisme, qui est le cœur de la vision du monde susmentionnée.

En géopolitique, Ordre signifie souvent "modèle politique" ou "paradigme". Dans l'histoire récente, trois modèles principaux ont existé : la bipolarité (pendant la guerre froide), l'unipolarité (l'ordre des États-Unis après l'effondrement de l'URSS) et la multipolarité (le cadre international actuel et encore émergent).

La multipolarité est le modèle géopolitique qui se prête le mieux - en raison de son pluralisme intrinsèque - à une redécouverte de la dimension sacrée des lieux : la multipolarité permet de percevoir les relations internationales comme plurielles et multidimensionnelles ; les différentes traditions et civilisations sont considérées comme simultanément coexistantes, dignes et politiquement pertinentes ; le Genius loci de chaque territoire peut revenir et acquérir un statut public reconnaissable ; la multipolarité est donc plus qu'un multilatéralisme occidental fondé sur des valeurs.

Le chaos est la contrepartie nécessaire de l'ordre dans la construction de la multipolarité.

Ce n'est qu'en traversant une période de chaos international qu'un nouvel ordre contre-hégémonique et multipolaire sera établi. Dans ces horizons, la notion de Chaos acquiert un sens nouveau et positif, concernant la structure dynamique de l'Ordre multipolaire, où l'équilibre des pôles peut toujours changer, ouvrant sur le rôle pivot de l'histoire et des décisions politiques.

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Leonid Savin montre que le concept de polycentricité et de pluriversalité (Ordo Pluriversalis. The End of Pax Americana & the Rise of Multipolarity, 2020, pp. 125-148) ont également été développés en dehors de la culture occidentale, avec l'élaboration de modèles vraiment intéressants qui dérivent directement de différentes cultures traditionnelles. La contribution chinoise à la théorie et à la pratique de la multipolarité (duojihua en chinois) est par exemple significative (ibid., p. 85).

La confrontation avec différents paradigmes culturels et représentations symboliques est également très fructueuse pour imaginer le plurivers mondial d'une manière plus complexe et partageable. Nous devons tenir compte du fait que, comme l'écrit Amaya Querejazu, "le monde que chaque être habite est peuplé d'entités (personnes, objets, théories, pratiques) qui sont ontologiquement configurées dans des processus de choix et de décisions qui produisent l'établissement de cadres de référence que les gens utilisent pour se situer dans le monde. En conséquence, ces cadres de référence sont très différents pour une personne vivant en Amazonie et pour une personne élevée dans une ville occidentale" ("Encountering the Pluriverse. Looking for Alternatives in Other Worlds". Revista Brasileira de Política Internacional, vol. 59, n. 2, 2016, p. 5. Pdf: https://www.researchgate.net/publication/310050426_Encountering_the_Pluriverse_Looking_for_Alternatives_in_Other_Worlds).

Dans cette perspective, la multipolarité incarne la vision du monde anti-mainstream, qui peut être définie en philosophie comme le perspectivisme ontologique ("Noologie", selon le lexique de Douguine), en spiritualité comme le Pérennialisme, en littérature comme l'Herméneutique, en Culture comme le Pluralisme. L'ordre et le chaos sont des structures fondamentales de cette vision du monde anti-hégémonique, et néanmoins une "boîte à outils" interprétative, qui devrait être mise en œuvre dans une perspective multipolaire, afin d'éviter tout schéma réductionniste facile.

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Les terroristes d'État norvégiens doivent rendre des comptes

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Les terroristes d'État norvégiens doivent rendre des comptes

Par Olav Boye

Source: https://steigan.no/2023/09/de-norske-statsterroristene-ma...

Un an s'est écoulé depuis l'attaque terroriste contre Nord-Stream 1 et 2. Officiellement, l'affaire n'a pas été classée et personne n'a été condamné pour la plus grande attaque commise en Europe et contre l'Europe ces derniers temps. L'expérience montre que les criminels de guerre et les terroristes de l'axe du mal, États-Unis-OTAN-UE, ne sont jamais punis pour leurs actes criminels. Nos "alliés" sont à l'origine du massacre de quatre millions et demi d'innocents en Serbie-Yougoslavie, en Libye, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Yémen, en Afrique et maintenant aussi contre les Russes en Ukraine. La Norvège est pleinement impliquée, en tant qu'humble serviteur de l'impérialisme américano-européen.

L'émetteur de l'OTAN à Marienlyst nous sert depuis longtemps des mensonges en matière de politique étrangère. Le sommet de l'information mensongère de la chaîne d'État a été atteint par le "reporter" Morten Jentoft, qui a balbutié une "fake news" et nous a informés de manière incertaine que c'était une bande d'Ukrainiens qui était derrière l'acte terroriste contre les gazoducs Nord-Stream. L'autre possibilité, qu'il évoque, est que les Russes ont eux-mêmes détruit les gazoducs. Ces deux propositions sont de piètres tentatives de blanchir les vrais terroristes - les États-Unis et la Norvège.

C'est le site steigan.no qui, une fois de plus, nous donne des informations que d'autres médias tentent de cacher ou qui sont des mensonges, souvent basés sur la propagande de l'OTAN. À la télévision, nous rencontrons des menteurs professionnels, avec ou sans uniforme, ou des professeurs financés par l'État qui lisent consciencieusement les messages qui leur sont assignés par les impérialistes de l'OTAN ou les atlantistes de Norvège, qui dominent l'élite politique de notre pays. 

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Nous savons avec une grande certitude que le président américain Joe Biden et ses faucons de guerre ont déclaré qu'ils empêcheraient Nord Stream de fournir du gaz bon marché à l'Allemagne et à l'Europe. Joe Biden s'est vanté qu'il mènerait cette action terroriste pour mettre fin à la dépendance de l'Allemagne à l'égard de la Russie. Le journaliste vedette américain Seymour Hersh a démontré de manière approfondie que les États-Unis sont les principaux responsables, avec l'aide de la CIA, de l'organisation américaine de renseignement criminel et des experts sous-marins de la marine norvégienne. Dans les archives de steigan.no, vous trouverez un certain nombre d'articles documentant ce qui s'est passé.

Il est de la plus haute importance que notre pays, la Norvège, et notre système juridique s'attaquent à nos propres terroristes d'État - au sein du gouvernement, du parlement, du commandement militaire, de la marine norvégienne, et de tous ceux qui sont complices de ce méfait flagrant. Nous devons également nous pencher sur les médias norvégiens, qui ont systématiquement dissimulé ce grave acte de terrorisme et ses auteurs. Nous devons nous demander si les médias norvégiens doivent recevoir un soutien de l'État pour leur désinformation, qui fausse le débat politique et crée une nation de citoyens réactionnaires qui réclament davantage de guerre contre les ennemis construits par l'OTAN.  

La police norvégienne a reçu des dizaines de millions supplémentaires pour son travail de lutte contre la criminalité. La population doit exiger que cet argent soit également utilisé pour démasquer les auteurs des actes de terrorisme d'État perpétrés par notre propre pays. Les responsables doivent être traduits devant un tribunal norvégien; il n'y a aucune raison de faire confiance au soi-disant Tribunal international qui statue sur les crimes de guerre à La Haye. Ils ne s'intéressent qu'aux personnes à la peau foncée et aux socialistes. Laissez le système judiciaire américain s'occuper de ses terroristes d'État.

La Norvège aime se considérer comme une bonne société qui croit à la solidarité internationale, à la justice et à la paix. Cette réputation a été détruite à bien des égards par notre participation aux nombreuses guerres impérialistes menées par les États-Unis, l'OTAN et l'UE. L'action terroriste contre le Nord-Stream et nos soi-disant alliés en Europe, et surtout nos actes de guerre suprêmes avec l'OTAN contre des pays et des personnes innocentes, doivent avoir des conséquences sur une nouvelle politique étrangère. Une politique sans l'OTAN, sans les États-Unis et sans l'UE. Notre pays peut prendre l'initiative d'une organisation de sécurité paneuropéenne, comme l'a proposé le président Poutine. Ce serait la meilleure façon de sortir de la guerre insensée en Ukraine.

Les Norvégiens responsables du terrorisme d'État sont toujours en liberté, ils roulent dans des voitures noires du ministère et ils continuent à jouer leur rôle de partisans aveugles des États-Unis et de l'UE. Ils distribuent des milliards d'argent des contribuables norvégiens et des armes au régime corrompu d'Ukraine, tout en ignorant les tâches importantes à accomplir et que réclame la société norvégienne. Ces jours-ci, ils se posent des questions sur les raisons pour lesquelles les gens n'ont pas voté. Le peuple norvégien n'a pas de partis et de représentants élus dignes de ce nom pour lesquels voter. Cela montre que le gouvernement populaire disparaît progressivement au profit du contrôle par le marché et l'impérialisme.

Il se peut que la documentation de Seymour Hersh ne soit pas correcte, que les États-Unis et la Norvège ne soient pas responsables des actes terroristes contre Nord Stream. Tout porte cependant à croire qu'il a raison. Seule une enquête approfondie peut nous donner la réponse. Peut-on faire confiance à la justice norvégienne?  Un an après le délit, la plupart des activités sportives ont été complètement éliminées. Cela ne doit pas empêcher le système judiciaire norvégien de se saisir de l'affaire et de traduire en justice nos propres dirigeants politiques, nos terroristes d'État, afin qu'ils soient punis. La Norvège montre au monde entier qu'elle prend position contre ses dirigeants politiques et criminels. Cela montrera que la Norvège est un État de droit qui pourrait ouvrir la voie à une communauté mondiale plus pacifique et plus juste.

Les dirigeants politiques norvégiens ne doivent pas être autorisés à s'en tirer à bon compte ; il doit s'agir d'une demande populaire solide : les terroristes d'État norvégiens doivent répondre de leurs actes et être condamnés.

Rapport de police contre Støre pour le rôle de la Norvège dans l'explosion des pipelines Nord Stream : https://steigan.no/2023/02/politianmeldelse-mot-store-for...

La "forme drogue" de la culture contemporaine - L'usage politique des drogues

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La "forme drogue" de la culture contemporaine

L'usage politique des drogues

par Diamante Nigro

Source: https://comedonchisciotte.org/la-forma-droga-della-cultura-contemporanea/

Alors qu'ul flotte dans un hyperuranium numineux au-delà du ciel, un lieu intemporel "sans mémoire ni désir", l'enfant divinité contemple avec émerveillement le Tout dont il fait partie. Le monde des humains, leurs attentes, leurs idéaux, leurs humiliations est un lointain souvenir, quelque chose que l'on regarde comme les astronautes, lorsqu'ils aperçoivent par le hublot d'un satellite la fantasmagorie des nuages sur la croûte terrestre.

Quoi que vous disiez ou fassiez à l'enfant divinité - qui est en réalité l'un des jeunes "perdus" de notre Occident avancé - pour le faire descendre de là, de cette matrice thalassique dans laquelle rien ne devient et rien ne se réalise, vous ne parviendrez pas à le convaincre. Rien de réel ne pourra rivaliser avec le Tout potentiel dans lequel il est immergé, pas même l'obtention d'un prix Nobel dans une hypothétique "vraie vie" : ce serait toujours trop peu, par rapport au Tout. Semblable à un fœtus, il n'est "divin" que tant qu'il ne tente pas de faire quelque chose: une concrétisation de ses facultés abstraites réduirait sa totipotence. Pourquoi être "quelqu'un", pourquoi choisir une et une seule identité parmi de nombreuses autres possibles, alors que l'on peut être Tout ? Si l'on "décide" d'être, comme l'étymologie l'enseigne à partir de "de caedere", "couper", on se sculpte une forme en se débarrassant de l'univers. Une trop grande frustration, une blessure narcissique intolérable vous attend.

Et si l'Autre, le Grand Autre de la culture, de la société, des adultes, vous voyait tel que vous êtes en train de devenir et parvenait à vous couper perfidement avant que vous n'arriviez à quoi que ce soit ? Même si vous pensez vous en foutre, le Grand Autre compte encore trop pour vous....

Devenir adulte aujourd'hui est presque impossible. L'omniprésence de la drogue dans notre société n'arrange rien, et pire encore, l'idéologie capitaliste tardive, qui engendre avec une puissance de feu sans précédent des sujets dépendants dans leur pensée et faibles dans leur volonté, donc fatalement enclins à fuir tout défi pour ne PAS être.

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Comme le montre l'apologie actuelle de la fluidité non seulement du genre, mais aussi du rôle, de la profession et de l'habitat, et celle de la mobilité constante (parrainée par le désormais protocolaire Erasmus) qui éloigne tout enracinement ou toute construction potentielle d'alliances avec d'autres, notre époque semble être la première ère historique marquée par la phobie de l'identité.

Devenir quelqu'un est si terrifiant qu'il a conduit de nombreux jeunes à postuler l'indifférenciation comme idéal, en se mentant manifestement à eux-mêmes. Privé d'une estime de soi qu'il ne veut pas assumer comme si ce n'était pas un problème, l'indifférencié est le nouveau mythe social : non plus "maudit", "damné" comme les anti-héros "rebelles sans cause" du cinéma d'antan, mais défendu et diffusé comme un modèle paradoxal de courage et de dignité. Un courage qui consiste à s'imposer obtusément, son propre être "sans qualités", avec la toute-puissance propre au clochard ; et une dignité garantie d'une manière trop semblable à celle dont beaucoup font la "charité poilue" aux "derniers", comme paravent de leur propre satisfaction pour ne pas grossir les rangs.

Ceux qui se perdent dans le sillage de l'indifférencié sont ceux qui ne peuvent pas entrer dans le temps et dans l'histoire, parce que dans le temps et dans l'histoire les choses changent, elles deviennent irréversibles. Et si la perspective d'emprunter une voie définitive fait déjà trembler les jeunes, elle apparaît aujourd'hui comme une hypothèse "impensable".

La réversibilité de tout, la vie comme une "répétition" continue, sachant que l'on peut toujours changer de scénario à la première difficulté, est en revanche l'une des grandes illusions, voire des "valeurs" de la société de consommation. Impossible d'y imaginer que "les enfants grandissent et les mères peignent", mieux vaut scotomiser cette réalité scabreuse de toutes sortes de manières, de la chirurgie esthétique forcée au jeunisme qui conduit à son apparent contraire, une gérontocratie où les "boomers" rock stars miraculeusement sortis de l'alcool et de la drogue - madones en slip à soixante ans - sont capables de pontifier sur les théories les plus farfelues, généralement en phase avec le courant culturel dominant. Des contestataires aux tenants des signifiants du "grand Autre", en somme. Sans cohérence et sans vergogne, "comme il faut", puisque la cohérence est désormais une dévalorisation.

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La culture dominante s'oppose à toute tentative d'évolution du Moi fondée sur l'accumulation d'acquisitions, poursuivie sous la bannière d'idéaux et d'un Idéal du Moi. Selon le Zeitgeist, l'histoire doit être interrompue, la croissance n'existe pas, le temps est cruel et vous appauvrit. Il va de soi que, dans cet horizon nihiliste, aucun projet n'est réalisable. Se projeter dans l'avenir est déjà un saut dans la mort.

Le temps doit être annulé dans une nouvelle temporalité : un "présent continu" ponctué de "créneaux" temporels extatiques sous la bannière du "nouveau", du plaisir immédiat. Précision étymologique, "extatique" vient du grec "ekstasis", dérivé de eksistemi, "je suis hors de moi". Avec les SMS ou les messageries sociales, par exemple, des "bouts de présent" continus venant d'on ne sait où envahissent l'espace psychique du sujet, provoquant un pic attentionnel face à la nouveauté dont il ne peut se défendre. Il est ainsi constamment détourné de la conscience de soi et conduit dans des dimensions toujours "différentes" où ce sont la sensualité et l'excitation, et non la pensée et la réflexion, qui sont stimulées. C'est l'empire de la dé-traction, de l'arrachement.

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Le temps de la vie humaine est également modifié en ligne, et avec lui les significations d'une biographie humaine. Par exemple, on n'a pas le droit d'oublier son passé, les "conneries" faites vingt ans auparavant circulent et sont mises sur le même plan que l'enseignement universitaire sérieux dans lequel on est peut-être engagé en tant qu'adulte aujourd'hui... présent et passé, "pur et impur" font donc partie de l'amalgame indistinct qui devient notre identité aux yeux du monde. Nous ne pouvons pas exercer sur lui le droit de hiérarchiser les expériences qui a toujours eu pour but de signifier au monde qui nous avons choisi d'être. L'oubli, la mise de côté et l'oubli feraient également partie de la liberté nécessaire pour construire une identité "in levare", en l'élevant à partir de son absence de forme primordiale, comme le font les sculpteurs avec une œuvre d'art.

Mais la "mise en page" horizontale qui met sur le même plan tous les événements de la vie, passés et présents, publics et privés, est déjà un "montage", un choix éditorial précis de la part des "sweatshirts californiens". Il permet la banalisation annihilante, le blob dans lequel se dilue tout sens, toute catégorie, toute différence de valeur et d'intérêt dans un empyrée que le psychanalyste Chasseguet-Smirgel aurait défini comme pervers. On ne tolère pas ce qui est en haut, par envie et mépris de la limite ; il faut abaisser le haut, élever le bas, pour créer cette inversion sadienne enragée des rôles qui prélude à l'élévation de l'indistinct en système : triomphe du " cupio dissolvi " qui aboutit à une réalité fragmentée, morcelée, liquide, finalement réduite à une masse fécale et gazeuse indistincte, comme l'aspire le sadique, non fixé par hasard à la phase anale du développement.

Une autre manipulation exemplaire de la temporalité consiste en ce que la "nétiquette" impose de ne pas exclure les "ex" de ses médias sociaux. Même pour les relations amoureuses, même adolescentes ou "touch-and-go", il existe un éternel présent dans lequel on ne se sépare jamais vraiment. Rien ne se termine jamais, donc rien de nouveau ne peut commencer.

La psychanalyste Melanie Klein a souligné qu'après la perte d'un amour, il faut traverser le deuil, le traiter, en faire quelque chose. On ne peut pas s'investir dans un nouvel objet d'amour sans avoir subsumé l'autre perdu en soi, comme l'a fait l'extraordinaire poète Rûmi au 13ème siècle, qui nous a donné l'un des plus grands poèmes de l'histoire grâce à son identification à l'amante défunte.

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On ne peut pas recommencer, sans avoir repris les parties de soi investies auparavant dans l'amour auquel on a renoncé. Dans l'indistinction d'aujourd'hui, on se sépare, c'est vrai, mais mentalement on ne se sépare jamais, on continue à converser avec la projection toute personnelle des ex qui plane sur le net... l'ex, tous les ex continuent à nous suivre, ils "vivent et se battent avec nous" dans un harem infini tandis que nous les imaginons comme des figures sans vie, mortes et non vivantes, qui nous observent en suscitant l'émotion, des référents impalpables auxquels nous continuons à confier des parties de nous-mêmes, également sans vie, en attente de vivre ou de mourir vraiment. Et notre temps, entre-temps, se perd en émotions fictives et inutiles.

La théologie chrétienne a inventé les limbes pour les âmes des enfants mort-nés, ceux qui n'avaient pas pu recevoir le baptême en s'affranchissant du péché originel consubstantiel à leur naissance. Il en est de même pour beaucoup d'entre nous, jamais complètement nés, mais en revanche doublés, multipliés, métaphorisés par les différents avatars de nous-mêmes, dimensions potentielles de nous-mêmes jamais développées que nous envoyons vivre virtuellement sur le net. La dissociation du moi est d'ailleurs un mode ascendant, favorisé par le pouvoir d'aujourd'hui à travers les médias sociaux.

Ils semblent avoir réussi, les "cybercapitalistes" plus ou moins conscients de la Silicon Valley : le présent est un "temps unique", l'histoire est annulée dans le non-sens d'une intemporalité immémoriale et aprojetée.

Bundesbank: l'Allemagne doit réduire ses relations avec la Chine

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Bundesbank: l'Allemagne doit réduire ses relations avec la Chine

par Giacomo Gabellini

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26422-giacomo-gabellini-bundesbank-la-germania-deve-ridimensionare-la-propria-relazione-con-la-cina.html

Dans son dernier rapport, la Bundesbank affirme que la dépendance excessive à l'égard du commerce avec la Chine fait vaciller le "modèle économique" du pays, déjà mis à mal par les prix élevés de l'énergie et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée.  L'appareil de gestion de la Banque centrale allemande est particulièrement préoccupé par les "tensions géopolitiques croissantes et les risques associés, qui doivent pousser les entreprises et les responsables politiques à repenser la structure des chaînes d'approvisionnement et l'expansion des investissements directs en Chine". La Chine, avec 6 % du total enregistré en 2022, occupe la troisième place - derrière les États-Unis et le Luxembourg - dans le classement des principales destinations des investissements directs des entreprises allemandes. Un pourcentage somme toute faible, mais presque le double de celui enregistré en 2010, et bien plus élevé dans certains secteurs critiques comme l'industrie automobile (30%). Dans le même temps, les importations en provenance de Chine couvrent les besoins nationaux de l'Allemagne en matières premières, biens intermédiaires, biens d'équipement et produits semi-finis à hauteur de 29%, et les entreprises allemandes s'appuient sur les approvisionnements chinois pour générer 25% de l'ensemble des ventes dans le secteur manufacturier, tandis que les exportations vers l'ancien Empire céleste ne couvrent "que" 3% de la valeur ajoutée allemande.

Bien qu'elle se soit imposée comme le premier partenaire commercial de l'Allemagne pendant sept années consécutives (2015 à 2022), la Chine a commencé à réduire considérablement le volume de ses importations en provenance de la République fédérale, principalement en raison de la perte de compétitivité internationale des produits industriels allemands due aux conséquences de la rupture du lien énergétique avec la Russie. Et pour un pays dont l'économie est aussi étroitement liée à la balance commerciale que l'Allemagne, le contrecoup ne peut que s'avérer assez lourd, comme le reconnaît ouvertement le chancelier Scholz, qui attribue la poursuite de la stagnation à la "faiblesse de certains de nos marchés d'exportation, en particulier la Chine", ce que confirment les estimations de croissance relative formulées par le Fonds monétaire international pour cette année (-0,3%).

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"Ces dernières années, lit-on dans le document de la Bundesbank, ont mis en évidence le risque que représente pour le développement économique le maintien d'une dépendance constante et unilatérale à l'égard des matières premières étrangères [...]. La dépendance à l'égard de la Chine doit être réduite, en particulier pour les produits primaires qui sont très difficilement substituables [...]. Une séparation soudaine d'avec la Chine serait probablement associée à des perturbations profondes des chaînes d'approvisionnement et de la production en Allemagne, du moins à court terme".

Face à cette perspective, le gouvernement dirigé par Olaf Scholz a apporté des changements substantiels à l'approche traditionnellement maintenue par les précédents dirigeants à l'égard de la Chine, exigeant des entreprises allemandes qu'elles réduisent leur dépendance à l'égard de l'ancien Empire céleste. Résultat: 40% des entreprises manufacturières qui dépendent d'importations critiques en provenance de Chine ont considérablement réduit leur exposition et 16% envisagent de s'engager dans la même voie. En revanche, plus de 40% des entreprises dans la même situation n'ont pris aucune mesure à cet égard. C'est ce qui ressort d'une enquête citée dans le document produit par la Bundesbank, qui recommande également de nouveaux accords de libre-échange pour diversifier l'offre et la demande en vue d'un découplage progressif avec la Chine.

La relation sino-allemande particulière s'est structurée dans sa forme actuelle comme l'aboutissement d'un long processus de rapprochement qui a commencé au lendemain du repositionnement stratégique lancé par Pékin après la visite d'Henry Kissinger en 1971. Dès lors, la Communauté économique européenne (CEE) s'est progressivement accréditée comme un "facteur d'équilibre entre les superpuissances", dont les besoins en matières premières trouvaient leur satisfaction naturelle dans l'établissement d'un lien structurel de collaboration avec la Chine. C'est-à-dire un pays qui contrôle à lui seul 25 à 30% des matériaux critiques du monde, dont le charbon, le fer, le manganèse, le pétrole, l'uranium, la bauxite, l'étain, le tungstène, l'antimoine et les terres rares.

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En janvier 1975, le ministre chinois des affaires étrangères Chao Kuan-hua a accueilli Franz Josef Strauss, membre éminent de la CSU, à Pékin et lui a expliqué que les deux pays pouvaient très bien nouer des liens de coopération étroits tout en conservant des systèmes sociaux profondément différents. À peine deux ans plus tard, la CEE était devenue le deuxième partenaire commercial de la Chine, derrière le Japon, et les exportations allemandes représentaient à elles seules environ 50% du total réalisé au niveau de l'UE.

Cependant, la véritable explosion a eu lieu à partir de la fin des années 1970, grâce à l'investissement stratégique clairvoyant du président de Volkswagen, Carl Hahn, qui a entrepris de lancer la célèbre marque allemande sur le marché chinois, au mépris de la méfiance d'une grande partie du monde des affaires occidental. Aujourd'hui, environ 30% des ventes mondiales de Volkswagen ont lieu en Chine, qui a pris le constructeur automobile de Wolfsburg comme modèle pour mettre en place une industrie de plus en plus compétitive. Volkswagen a également ouvert les portes de l'ancien Empire céleste à plus de 5000 entreprises allemandes - la plupart de taille moyenne - qui opèrent aujourd'hui en permanence sur le sol chinois.

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Depuis des décennies, les relations bilatérales établies entre Berlin et Pékin ont vu l'industrie allemande fournir à la Chine les technologies, les services et les biens à haute valeur ajoutée nécessaires pour permettre à l'ancien Empire céleste de grimper dans la hiérarchie mondiale de la valeur ajoutée, et l'industrie chinoise exporter vers l'Allemagne des processus de production à forte intensité de main-d'œuvre. Cela a permis à la République fédérale non seulement de limiter son exposition à la concurrence chinoise (qui est dévastatrice pour des pays comme les États-Unis), mais aussi de profiter de la Chine sans subir de revers désagréables. La relation entre les deux pays s'est consolidée sur cette base et a connu un saut qualitatif considérable, que l'on peut essentiellement attribuer à la politique d'ouverture progressive du marché local et de renforcement de la demande intérieure menée par la Chine à la fin de la phase d'"accumulation primitive" centrée sur les exportations. Comme l'a observé un fin observateur de la réalité allemande, "la relation avec l'Extrême-Orient repose sur la puissance de la machine banco-industrielle : Volkswagen, Daimler, Siemens, Deutsche Bank sont les quatre cavaliers à la tête d'une vaste armée de moyennes-grandes entreprises, le "Mittelstand". Les fréquents voyages d'Angela Merkel à Pékin, accompagnée des grands noms de l'industrie et de la finance, ont consolidé la relation, qui se nourrit également d'une retombée politique et stratégique, car depuis 2008, la Chine cultive de plus en plus le projet de renforcer l'Union européenne en tant que puissance concurrentielle des États-Unis, une nouvelle variante de l'Europe de l'Atlantique à l'Oural que "Charles de Gaulle aimait".

Dans ce contexte, le document rédigé par la Bundesbank acquiert une signification sans équivoque et est tout à fait cohérent avec la conformité rapide et rigoureuse à la ligne atlantiste lancée par le gouvernement allemand dirigé par Scholz et reconfirmée ces derniers jours par la ministre des affaires étrangères Annalena Baerbock, qui, au cours d'une interview accordée à "Bloomberg", a appelé l'ensemble de l'Union européenne non seulement à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine, mais aussi à soutenir l'enquête lancée par la structure de l'UE sur les subventions publiques que le gouvernement de Pékin est accusé d'accorder au profit des fabricants chinois. Comme on pouvait s'y attendre, ni la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ni Annalena Baerbock n'ont plaidé en faveur d'une enquête miroir sur les subventions publiques accordées aux entreprises européennes de haute technologie désireuses de se délocaliser aux États-Unis dans le cadre de la loi sur la réduction de l'inflation, promulguée à la fin de l'été 2022 par l'administration Biden.

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Après avoir renoncé au gaz naturel bon marché fourni par la Russie et encaissé avec une passivité choquante le sabotage des gazoducs Nord Stream-1 et Nord Stream-2, la classe dirigeante berlinoise s'apprête maintenant à démolir le deuxième pilier sur lequel le modèle mercantiliste allemand repose depuis des décennies : la relation avec la République populaire de Chine, conformément à l'étonnant projet des États-Unis visant à construire de toutes pièces des chaînes d'approvisionnement basées sur des pays " amis ", plus connu sous le nom de friendshoring.