dimanche, 01 octobre 2023
La revue de presse de CD - 01 octobre 2023
La revue de presse de CD
01 octobre 2023
Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle
LA CITATION DE LA SEMAINE
« Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne (2014-2019)
EN VEDETTE
Lampedusa et l’Ère du Talentisme. Gérer c’est prévoir mais le pire n’est jamais certain !
Alors que l’Allemagne vient d’annoncer son refus d’accueillir de nouveaux migrants, la situation à Lampedusa fait la une de bien des émissions depuis plus d’une semaine. Peut-on comparer cela à une invasion, puisque les arrivées depuis une semaine sont largement supérieures au nombre d’habitants de l’Ile en question ? En effet, les images saisissantes d’une flotte ou meute de zodiacs de type militaire ressemblent fort à un débarquement orchestré pour investir une place forte. Certaines vidéos sur Internet montrent des gens, presqu’exclusivement des hommes, désirant venir en France pour bénéficier des aides sociales et éventuellement trouver un travail. A titre d’exemple, un petit extrait vidéo : « Je veux venir en France, il y a l’aide sociale ! Je le sais car on en parle partout à la télévision. » La première question que je me pose est : comment se fait-il que personne n'évoque l'organisation de cette « invasion » et ces transferts ? Afin de mener à bien une telle opération, il parait nécessaire d’avoir une organisation puissante qui demande en outre d’être programmé avec une stratégie correspondante. La seconde question qui découle de la première est « Pourquoi » ? Dès lors, il me parait intéressant de se reporter à l’Agenda 2030 de l’ONU (Organisation des Nations Unies) et du programme de Davos sur la grande réinitialisation : « Vous ne posséderez rien mais vous serez heureux ». La mondialisation financière qui est à l’origine de ces programmes est très puissante et claire sur un certain nombre de sujets. Certains extraits du livre de Philippe de Villiers l’illustre bien « J’ai tiré sur le fil et tout est venu » pour le comprendre. Contrairement à ce que prétend le Ministère Polonais des Affaires Étrangères, Arkadiusz Mularczyk, il est peu probable que ce soit la Russie qui ait organisée ces arrivées. Cependant, les Déclarations de Frontex sur le sujet apporte un éclairage instructif : « Soros et ses ONG favorisent le trafic des migrants. » Cette affirmation n’est pas issue de médias Russes, mais de PressAfrik qui, devrait être vraisemblablement assez au courant de l’organisation. Cet article est d’autant plus intéressant qu’il fait le lien entre les ONG en question et les puissances financières. Le plan de cet Agenda 2030 ne nous sera jamais annoncé ni décrypté comme tel par les médias français, cela provoquerait probablement une révolution immédiate ! Cependant il est de notre devoir citoyen d’analyser et expliquer sans relâche, de faire la lumière sur les réels objectifs et leurs implications. C’est aussi indispensable afin d’établir et de comprendre ce qui nous est proposé ou nous attend. Ou plutôt si nous voulons nous enrayer la mise en place de ce programme. « Gérer c’est prévoir », pour cela il faut être informé, et le pire n’est jamais certain.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/lampedusa-et-...
AFRIQUE
Il y a 40 ans, la CIA poussait la Libye à intervenir au Tchad
À l’heure où les États-Unis affrontent la Russie en se servant de l’Ukraine comme champ de bataille et de l’Europe comme monture docile, il serait aujourd’hui utile de rappeler que cette stratégie de la Maison Blanche n’est en rien nouvelle. Après l’humiliante défaite du Vietnam, le leader du bloc occidental s’est souvent servi de pays interposés pour saigner à blanc ses ennemis, et cela dès la fin des années 1970 jusqu’à nos jours. L’exemple le plus connu est sans aucun doute l’Afghanistan, où la CIA a armé dès juillet 1979 des milices islamistes pour fomenter une guerre civile dont l’instabilité religieuse toucherait le sud de l’URSS. Cette stratégie américaine débouchera six mois plus tard sur l’intervention de l’Armée Rouge et l’enlisement sanglant qui ne prendra fin que dix ans plus tard, avec la chute du mur de Berlin. Ce que peu de gens savent, c’est que l’Afrique a connu un scénario similaire durant la même période. La stratégie de la guerre hybride ayant porté ses fruits contre l’URSS, la Maison Blanche porta son regard sur la Libye de Kadhafi. Et ce sera le Tchad qui sera le champ de bataille de cette guerre par procuration.
investigaction.net/fr
https://www.investigaction.net/fr/il-y-a-40-ans-la-cia-po...
ALLEMAGNE
L’Allemagne vient de déclencher un conflit majeur avec la Chine et les conséquences sont alarmantes
Avec cette analyse, plongez dans la situation économique critique de l’Allemagne et sa relation complexe avec la Chine. Découvrez les défis auxquels l’Allemagne est confrontée, les choix controversés de politique étrangère, et les implications pour l’avenir de l’économie allemande.
Sophie décrypte
https://www.youtube.com/watch?v=cT4LgMlka2w
ARMÉNIE
Nagorny-Karabakh : l’Union européenne fait le service minimum
Théoriquement, les États issus de l’URSS devaient garder les frontières identiques à celles qu’ils avaient en son sein. C’est le dogme de « l’intangibilité des frontières » que le droit international prescrivait, comme si ces dernières étaient des « vaches sacrées » ! C’était faire table rase des velléités de peuples à se défaire du carcan stalinien. Ce dernier tyran, pour maintenir un semblant de cohésion dans son vaste Etat multinational, avait appliqué à la lettre la maxime de « diviser pour régner ». C’est ainsi que des Arméniens – ceux, justement du Nagorny-Karabakh enclavés en Azerbaïdjan – s’étaient retrouvés « prisonniers » d’un pays musulman, alors que les Azéris de même confession mahométane au sein du Nakitchévan, étaient séparés de leur capitale, Bakou, encastrés eux aussi, dans un territoire étranger, en l’occurrence arménien, jouxtant l’Iran. « Pour arranger les choses », si je puis dire, il n’est pas inutile de rappeler que les Arméniens constituent un vieux peuple de religion chrétienne dont l’identité remonte à l’aube des temps, que les Azéris sont sunnites – comme une majorité de Turcs qui les soutiennent – alors que l’Iran est chiite ! Ce démarquage religieux explique en partie, mais pas seulement, le fond du conflit et les jeux d’alliances.
nouveaupresent.fr/
https://nouveaupresent.fr/2023/09/24/nagorny-karabakh-lun...
ASIE
La Chine, la Corée du sud et le Japon vont prochainement « organiser un sommet tripartite »
La Corée du Sud, la Chine et le Japon ont tenu une réunion de haut niveau le 26 septembre et sont convenus de reprendre le plus rapidement possible leurs sommets trilatéraux qui ont été interrompus il y a plusieurs années, a déclaré le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. La Corée du Sud, le Chine et le Japon ont tenu une réunion trilatérale de hauts officiels (SOM) à Séoul le 26 septembre, avec le vice-ministre adjoint sud-coréen des Affaires étrangères Chung Byung-won et ses homologues japonais et chinois, Takehiro Funakoshi et Nong Rong. La réunion avait pour objectif d’échanger sur la reprise d’un mécanisme de coopération trilatérale entre les pays voisins, dont la possibilité d’une reprise des sommets tripartites qui ont été suspendus depuis 2019
Chine Magazine
https://reseauinternational.net/la-chine-la-coree-du-sud-...
AUSTRALIE
L’Australie sans concession
« You will not make Australia home. Think again before you waste your money. Peoples mugglers are lying ». « Vous n'élirez pas domicile en l'Australie. Réfléchissez bien avant de gaspiller vos économies. Les trafiquants d'êtres humains mentent. » Cette fermeté, les gouvernements australiens successifs la font connaître aux migrants clandestins depuis 2014. Leur objectif est de contre-carrer le discours des ONG qui font miroiter un Eldorado aux capacités d'accueil sans limites.
Valeurs actuelles
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/09/2...
AUTRICHE
Les mondialistes appellent à faire pression sur l'Autriche en raison de la montée du FPÖ
La montée de la FPÖ, qui pourrait arriver en tête des prochaines élections nationales, est suivie de près par les milieux mondialistes. Ils souhaitent même que l'Autriche soit placée sous surveillance internationale. La raison en est la réaction aux propos sur le « prix du sang » de Martin Selmayr, le représentant de la Commission européenne en Autriche. Dans un article d'opinion publié dans l'édition Europe du magazine américain Politico (https://www.politico.eu/article/its-time-to-end-austrias-gemutlichkeit/), il est demandé que l'Autriche soit « mise sous pression » pour qu'elle renonce à sa neutralité et rejoigne l'OTAN. La relation prétendument étroite avec la Russie est également critiquée. Sans oublier la référence à la proximité, jadis, de nombreux Autrichiens avec le régime nazi. L'article du journaliste Matthew Karnitschnig, fils d'un père autrichien et d'une mère américaine, regorge de préjugés et de haine : « Livrés à eux-mêmes, les pires instincts des Autrichiens les dominent ».
zurzeit.at
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/26/l...
AZERBAÏDJAN
Arménie / Azerbaïdjan : L'enjeu stratégique du corridor de Zangezur
Fin mai, la rédaction d’Omerta s'est rendue à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, où plusieurs villes du Syunik sont menacées par la création du corridor de Zangezur. Un couloir terrestre, qui doit relier directement l'Azerbaïdjan, l'enclave du Nakhitchevan et la Turquie en passant par l'Arménie. Reportage au cœur de cette région, signé Allan Branger.
Omerta
https://www.youtube.com/watch?v=8khypB2vGzc
CANADA
Quand le Parlement canadien applaudit un ancien Waffen SS ! Le révisionnisme historique n’a plus de limites, les Polonais vont apprécier
C’est vraiment incroyable. Ce vétéran de la division SS Galicia a également été qualifié de « héros ukrainien » et de « héros canadien » par le président du Parlement canadien et remercié « pour son service ». Quelqu’un au Parlement a-t-il réalisé qu’il servait dans la division Waffen SS responsable de génocide, de massacres d’enfants juifs ? Une division qui a combattu les Soviétiques pendant deux mois, juin 44, avril 45 et le reste du temps les résistants. Le révisionnisme historique confond soviétiques et russes, les victimes du stalinisme deviennent les victimes des Russes. Pourtant les Russes furent autant victimes que les autres du stalinisme et faut-il rappeler que Staline était géorgien, Khroutchev et Brejnev… ukrainiens. La répression en Ukraine, la famine furent organisées par Lazare Kaganovitch issu d’une famille juive des environs de Kiev. Les nazis exploitèrent le nationalisme ukrainien et mobilisèrent des troupes ukrainiennes pour combattre les soviétiques et massacrer les juifs. Récit, photos et vidéos… Quand l’inculture rejoint la connerie : une belle définition de nos « élites » !
pgibertie.com
https://reseauinternational.net/quand-le-parlement-canadi...
CHINE
La nouvelle aide américaine à Taïwan met fin à l’ambiguïté stratégique de Washington
Le rôle des États-Unis dans la défense de Taipei étant chaque jour plus clair, le dilemme sécuritaire entre les États-Unis et la Chine se profile à l’horizon. Le département d’État a approuvé un programme d’aide militaire de 80 millions de dollars en faveur de Taïwan. Bien qu’il ne change pas grand-chose à la donne militaire, ce modeste transfert est sans précédent par sa source de financement : le programme de financement militaire étranger (FMF), qui est principalement un compte de subvention pour l’assistance militaire aux pays étrangers. Le département d’État insiste sur le fait que ce transfert n’implique pas la reconnaissance de Taïwan en tant qu’État souverain. « Conformément à la loi sur les relations avec Taiwan et à notre politique de longue date d’une seule Chine, qui n’a pas changé, les États-Unis mettent à la disposition de Taiwan les articles et services de défense nécessaires pour lui permettre de maintenir une capacité d’autodéfense suffisante », a déclaré un porte-parole du département d’État. Pourtant, l’octroi de la FMF s’inscrit dans un schéma cohérent de rhétorique et de comportement qui semble dissoudre l’ambiguïté stratégique, ou la politique américaine de longue date consistant à maintenir délibérément l’incertitude autour de la question de savoir si les États-Unis interviendraient militairement pour défendre Taïwan d’une attaque de la Chine. En septembre 2022, le président Joe Biden a explicitement déclaré, et réaffirmé en réponse à une question de Scott Pelley, correspondant de 60 Minutes, que les forces américaines se battraient pour défendre Taïwan en cas d’invasion chinoise. La dilution actuelle de l’ambiguïté stratégique en tant que concept crédible de politique étrangère, accompagnée d’un déclin rapide et marqué de la relation globale entre les États-Unis et la Chine, fait planer le spectre d’une confrontation militaire dans le détroit de Taïwan.
Responsible Statecraft
https://www.les-crises.fr/la-nouvelle-aide-americaine-a-t...
DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ
Viols à répétition : les indignations sélectives des féministes
En bonne logique, l’objet social du féminisme consiste à défendre les femmes ; tel que le firent, des décennies durant, des dames telles qu’Élisabeth Badinter et Sylviane Agacinski, pour ne citer qu’elles. Il s’agissait alors de donner ou redonner leur juste place à ce « sexe faible ». Aujourd’hui, le néo-féminisme tendrait plutôt à tenir ces mêmes femmes pour minorité opprimée ; ce, à revers de l’arithmétique la plus élémentaire, ces dernières représentant globalement la moitié de l’humanité. Donc, il y aurait « femme » et « femme », à en croire les néo-féministes, contradiction de fond que vient mettre en lumière la triste chronique des faits divers. Ainsi, Alice Cordier, présidente du collectif féministe Némésis, issu de la mouvance identitaire, alerte-t-elle ses consœurs sur ces viols survenus les jours derniers : « Nice : une femme dépouillée, torturée et violée dans un parking par Adel et Mohamed. Paris : une étudiante a été violée par un migrant malien déjà connu pour des faits similaires. Avignon : une femme de 51 ans a été agressée sexuellement par un migrant clandestin. Il vient d’être relâché en attente de sa convocation. Versailles : une femme de 71 ans a été séquestrée et violée pendant toute la nuit par un migrant algérien sous OQTF. Ne me parlez plus d’exceptions. »
bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/viols-a-repetition-les-indignati...
On entrera à la prochaine exposition de la Royal Academy de Londres en passant entre un homme et une femme nus
Faites ceci à l’occasion d’un bizutage un peu débridé et on vous taxera (à juste titre) d’obscénité, de mépris pour les participants, de pratiques humiliantes et dégradantes. Organisez la même chose en tant que « performance » d’art contemporain et on vous ouvrira les portes – littéralement – de la Royal Academy of Arts de Londres. De quoi s’agit-il ? Lors d’une exposition rétrospective sur Marina Abramović dans cette vénérable institution inaugurée samedi prochain, les visiteurs seront invités à entrer dans les salles en passant par un espace trop étroit, en se frayant un passage entre deux artistes nus comme des vers, un homme et une femme. Première remarque : on notera que l’idéologie du genre n’a pas cours dans cette mise en scène de la performance « Imponderabilia ». Il faut dire qu’elle date « d’avant », ayant eu une première édition en 1977 dans une galerie d’art moderne à Bologne, en Italie, sous la conduite de la pionnière des performances, Marina Abramović, qui avait elle-même donné de sa personne face à son petit ami de l’époque, Frank Uwe Laysiepen. Un homme, une femme ? C’est presque ringard, mais le côté transgressif de l’invention doit servir d’excuse. Deuxième remarque. Alors qu’on nous bassine avec le « retour du covid », est-il vraiment raisonnable de faire passer les gens un par un à touche-touche entre deux êtres humains potentiellement contaminants ? Là encore, le côté transgressif de l’invention doit servir d’excuse. Peut-être ce monsieur et cette dame seront-ils toutefois masqués… Piètre consolation, on aimerait mieux qu’ils s’habillent. La presse britannique signale que les « prudes » se verront proposer une autre entrée, et salue le « courage » de ceux qui se laisseront bousculer tout nus par les visiteurs. Sans sourciller, Andrea Tarsia, chargé des expositions à la Royal Academy, se réjouit de ce qu’« Imponderabilia » oblige à une « confrontation entre la nudité, le genre, la sexualité, le désir ». En 2023, on ne parle plus de tordus.
reinformation.tv
https://reinformation.tv/royal-academy-londres-nus-smits/
DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES
Vaccins et « désinformation » : Musk jette un pavé dans la mare avec une courte vidéo
Elon Musk a encore frappé sur X (Twitter). « Vous avez entendu désinformation ? », a-t-il écrit hier, en relayant une compilation vidéo accablante pour l'industrie vaccinale. On y voit l'évolution des gros titres sur l'efficacité des vaccins, l'obligation des doses « boosters », les décisions d'arrêter la vaccination dans certains pays, ou encore les profits réalisés par les sociétés pharmaceutiques. La vidéo date de l'année dernière et n'est pas de lui, mais profite sans conteste de sa popularité. Pendant 1 min 30, on y trouve de quoi prendre du recul sur la crise sanitaire du Covid-19 : Le début de la vidéo met en exergue l'enchaînement d'affirmations scientifiques qui a eu lieu en 2021 à propos des vaccins, montrant notamment que l'efficacité de ces derniers a largement été remise en question à travers le monde — plutôt rapidement. Tantôt l'on nous vendait ni plus ni moins que « 100 % » d'efficacité, tantôt un 50/50, notamment quand le variant Delta s'est pointé. Puis, la vidéo rappelle que les autorités ont tôt fait de recommander des doses « boosters », qui sont allées jusqu'à quatre, voire cinq. Ensuite, on voit que plus tard, certains pays tels que la Suède, le Japon ou Danemark ont décidé d'arrêter la vaccination — notamment pour les plus jeunes, moins à risque — à cause de l'apparition d'effets secondaires graves. Enfin, la vidéo montre une série d'articles qui rapportent les profits phénoménaux réalisés par l'industrie pharmaceutique. Dans les commentaires, Elon Musk explique pourquoi il a relayé ces informations : « Ce qui me préoccupe, c'est le fait que les gens aient été obligés de se faire vacciner et de subir de multiples rappels pour pouvoir faire quoi que ce soit. » Il rappelle que « si la Cour suprême des États-Unis n'avait pas invalidé la décision de Joe Biden », il aurait été contraint « de licencier toute personne refusant de se faire vacciner ! » Et d'assurer : « Nous ne l'aurions pas fait. » Il avoue toutefois s'être fait vacciner avec trois doses « pour voyager », soulignant que « le troisième vaccin a failli m'envoyer à l'hôpital. » « Ce n'est pas que je ne crois pas aux vaccins », écrit-il, mais « le remède ne peut pas être potentiellement pire que la maladie. Et le débat public sur l'efficacité ne devrait pas être clos. » En conclusion, il nuance ses propos en louant le potentiel médical de la technologie à ARN messager, préconisant de « ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain ».
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/societe-sante/tweet-musk-vaccin...
Craig Murray sur « l’exécution au ralenti » de Julian Assange
Le plus incroyable est cette compétence universelle revendiquée par les USA qui s’arrogent le droit de placer Julian, citoyen australien, sous leur juridiction pour avoir publié des secrets US. Craig Murray, ancien ambassadeur britannique et lanceur d’alerte, décrit le calvaire auquel Julian Assange a été soumis pendant plus d’une décennie. Alors que Julian Assange continue de lutter contre son extradition vers les États-Unis pour y être poursuivi en vertu de l’espionnage Act, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander qu’il soit mis fin à sa persécution. Traqué par l’administration américaine et ses alliés depuis plus de dix ans, Julian Assange a été privé de toutes ses libertés personnelles et civiques pour avoir révélé l’ampleur des atrocités commises par les États-Unis pendant la guerre contre le terrorisme. Depuis, il est évident que l’intention du gouvernement américain n’est pas seulement de réduire Assange au silence, mais aussi d’envoyer un message aux lanceurs d’alerte et aux journalistes du monde entier sur les répercussions que risquent les potentiels diseurs de vérité sur le pouvoir. L’ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan, Craig Murray, qui a été démis de ses fonctions pour avoir dénoncé l’utilisation de la torture par la CIA dans ce pays, rejoint le Chris Hedges Report pour discuter de ce que le combat de Julian Assange signifie pour chacun d’entre nous.
chrishedges
https://www.investigaction.net/fr/craig-murray-sur-lexecu...
Révélation d'une nouvelle étude anglaise : on sait qui meurt le plus !
Par Pierre Chaillet. Cela fait plus de deux ans qu’avec de nombreux chercheurs, et notamment Laurent Toubiana, nous demandons la diffusion des données de décès français selon le statut vaccinal. La raison est simple : si la vaccination anti-Covid-19 est sûre et efficace contre une maladie mortelle, alors on doit facilement montrer que les vaccinés meurent moins (toutes causes confondues) que les non-vaccinés. Si on découvre que les vaccinés et les non-vaccinés meurent tout autant les uns que les autres, cela prouvera que la vaccination n’a aucun impact significatif sur le plan sanitaire. Si on découvre que les vaccinés meurent davantage que les non-vaccinés, on en déduira que nous avons un sérieux problème de santé publique. En France, les autorités ne sont pas prêtes à prendre le risque de la vérité. L’Angleterre diffuse de son côté ces données. Une analyse confrontant la part des non-vaccinés dans la population anglaise à la part des non-vaccinés dans les décès anglais finit de détruire le narratif. Toutes les données sont évidemment publiques et en ligne, ce qui permet à tous de tout revérifier.
Décoder l'éco
https://www.youtube.com/watch?v=L8lqfBccXIw&t=67s
IGPN : un rapport annuel satisfaisant, mais une communication déplorable !
Une hausse des enquêtes sur l’usage de la force ? Les gros titres le suggèrent, mais le rapport annuel de l’IGPN raconte une histoire différente. D’où vient alors cette différence de lecture entre les articles de presse cités plus haut et l’analyse que je vous propose ici ? Bien sûr, d’une part de la lecture « gauchisante » des médias, dont la majorité des journalistes sont favorables aux thèses de la Nupes ; et d’autre part l’origine d’une source unique de l’analyse (dépêche AFP) alors que le rapport complet est disponible sur le site du ministère de l’Intérieur depuis le 21 septembre. Mais aussi et surtout par la communication, ou plus exactement l’absence de communication de la place Beauvau. Alors que les forces de l’ordre sont de nouveau pointées du doigt ce samedi 23 septembre, à l’occasion d’une marche à Paris contre « les violences systémiques, pour la justice sociale et les libertés publiques » à l’appel d’associations ainsi que de partis de gauche et d’extrême gauche, l’inspection générale de la police nationale a rendu public jeudi dernier, en catimini, son rapport annuel. D’ordinaire présenté à la presse, le rapport annuel de l’IGPN a été publié sans communication particulière. Le document, qui présente le bilan de l’organe de contrôle interne de la police pour l’année 2022, revêtait pourtant une dimension particulière pour la nouvelle cheffe de l’inspection, Agnès Thibault-Lecuivre, ancienne conseillère justice du cabinet du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et première magistrate de l’ordre judiciaire à diriger la Police des polices. Sans débat, ni explication autre, le présent rapport était l’occasion pour Gérald Darmanin de défendre notre police républicaine.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/09/27/464378-igpn-un-ra...
L’arrogance des « élites » et la fin de la démocratie
Comme le déplore notre consœur du Figaro Judith Waintraub, la liberté de la presse s’arrêtera-t-elle bientôt là où commence la lutte contre le dérèglement climatique ? Des députés préparent une proposition de loi visant à bannir le climatoscepticisme du débat public et des médias. L’analyse de Didier Desrimais. Dans La révolte des élites et la trahison de la démocratie paru en 1996 (éditions Champs, collection Essais, 2020. Avec une préface de Jean-Claude Michéa), Christopher Lasch décrivait la déconnexion entre le peuple américain et ses élites, ainsi que le mépris de ces dernières pour « les valeurs et les vertus qui fondaient autrefois l’idéal démocratique ». Insistant sur la détérioration du débat public, il écrivait : « La démocratie demande un échange vigoureux d’idées et d’opinions. Comme la propriété, les idées doivent être distribuées aussi largement que possible. Pourtant, bon nombre des “gens de bien”, selon l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes, ont toujours été sceptiques quant à la capacité des gens ordinaires à saisir des problèmes complexes et à produire des jugements critiques. » De plus, regrettait-il, le journalisme moderne affilié à ces élites, après avoir « adhéré à un idéal fallacieux d’objectivité », s’est défini comme but absolu de « diffuser des informations fiables – autrement dit, le type d’information qui tend non pas à promouvoir le débat mais à y couper court ». Les Français subissent depuis des décennies ce type d’information. L’audiovisuel public et la presse mainstream se font le relais d’experts auto-proclamés en matière, par exemple, de climat ou d’immigration – leur expertise reposant en réalité essentiellement sur leur capacité à diffuser sans les discuter des « informations fiables » issues des évangiles du GIEC et du catéchisme immigrationniste de l’ONU et de l’UE. Il y a quelques jours, sur le plateau de 28 minutes d’Arte, Adélaïde Zulfikarpasic, directrice générale de BVA France et enseignante à Sciences Po, a expliqué pour quelles raisons il fallait promouvoir une « convention citoyenne » plutôt qu’un référendum sur le sujet de l’immigration. L’immigration, a-t-elle doctement affirmé, est un « sujet technique » qui « suppose qu’on apporte de la nuance. » – « les Français n’ont peut-être pas l’expertise suffisante pour y répondre ». Autrement dit : les Français sont des buses et moi, super-technocrate en chef, je vais leur expliquer en quoi l’immigration est une chance pour la France, affirmation qui n’appelle aucune contradiction et à laquelle aboutira d’ailleurs une convention citoyenne éventuellement cornaquée par moi-même ou un de mes semblables !
causeur.fr
https://www.causeur.fr/arrogance-des-elites-climat-immigr...
Les médias en guerre contre la démocratie ?
Par Camille Galic. Selon L’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias (ACPM), la diffusion en 2022/2023 de la presse écrite, quotidienne ou périodique, a encore reculé de 3,8 % par rapport à 2021/2022. Ce qui signifie, commente François Solchaga, qu’« une presse réellement indépendante de l’État et des grands trusts mondialisés semble donc condamnée à terme » puisque, plus que jamais, « son avenir passe par les aides de l’État et par le bon vouloir de groupes industriels ou financiers incorporant la presse (papier et numérique) dans le panel des outils utilisés pour leur communication, leur publicité. Voilà qui n’est guère rassurant pour l’indépendance desdits médias ». Édités par La Documentation française dépendant de la Direction légale et administrative ou DILA elle-même placée sous l’autorité du Secrétaire général du gouvernement (actuellement : l’énarque Claire Landais, née en 1973 et première femme à occuper ce poste stratégique), les Cahiers français, qui ont pour vocation de « comprendre la société, éclairer le débat public », ont justement choisi « Médias et démocratie » comme thème de leur livraison de septembre-octobre 2023 car « une démocratie ne saurait aller sans l’existence d’une information libre ». Certes, mais on peut se demander si l’information est réellement libre quand la loi de 1881 sur la liberté de la presse a été bonsaïsée au cours du dernier demi-siècle par les mutilations qu’ont apportées les lois Pleven (la seule mentionnée en « date-clé » dans les Cahiers français), Gayssot, Lellouche et Perben multipliant à l’infini les catégories de victimes potentielles habilitées à se pourvoir en justice car prétendument attaquées sur les plans racial, religieuse, physique, historique et maintenant sexuel. Et la liberté de la presse est mêmement bafouée quand la Commission paritaire dispensatrice d’aides (colossales dans le cas de Libération, de La Croix ou de l’Humanité dont les dettes ont même été épongées par l’État) en prive les organes mal-pensants dès lors qu’ils comptent trop de pigistes et pas assez de journalistes professionnels dans leur rédaction, qu’ils ne vendent pas leur journal assez cher (cas du défunt quotidien Présent survivant aujourd’hui comme Le Nouveau Présent sur internet) ou de l’hebdomadaire Rivarol croulant sous les procès intentés en vertu des lois susdites.
polemia.com
https://www.polemia.com/les-medias-en-guerre-contre-la-de...
Migrants, théorie du genre… la folle semaine de propagande du service public
Chaque semaine, Boulevard Voltaire propose une sélection des meilleurs dérapages de nos chers médias de service public. Militantisme échevelé, mauvaise foi caractérisée, mensonge grossier… Les chaînes et radios d’État ne reculent décidément devant rien pour imposer leur idéologie. La preuve. « Une couverture exacte, équilibrée, complète et impartiale de l’actualité » : voilà ce que promet, solennellement, France Info, dès la première phrase de sa charte déontologique. « Remboursez ! », serait-on tenté de répondre à la chaîne, tant le « journalisme rigoureux, honnête, sans préjugés ou préférences » dont elle se prévaut semble lui manquer. La semaine a commencé sur les chapeaux de roue avec le lancement, le lundi 18 septembre 2023, de « C quoi l'info ? », le JT quotidien de France Info à destination des 12-18 ans. L’objectif : « sensibiliser » les jeunes et les protéger de la « désinformation ». France Télévisions part en guerre contre les « fake news ». Il fallait oser !
bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/migrants-theorie-du-genre-la-fol...
Revue de presse alternative du 25 septembre 2023
Exercice hebdomadaire qui permet de découvrir d’autres sources d’informations et donc d’autres points de vue
Attaques hybrides contre la Russie : au moment même où la Russie est en train de prendre la main dans le conflit en Ukraine, des points chauds commencent à s’enflammer dans le Caucase et au proche Orient, une zone sensible pour la Russie. Premier point chaud. Un regain de tension dans la guerre Arménie-Azerbaidjan. Un ancien front de guerre hybride en train de se rallumer. Deuxième point chaud. Le retour des manifestations anti gouvernementales et des attaques terroristes en Syrie. Troisième point chaud. En Géorgie ou menaces de coup d’État et propagande anti-russe se font entendre. La guerre froide USA-Chine/Russie : cela faisait un moment que la Chine parlait de rétorsion face aux provocations étasuniennes sans que l’on en voit venir une seule ; L’Europe : alors que les chances de l’Ukraine s’amenuisent face à la Russie, il semble que la Pologne veuille prendre la place de proxy étasunien face à la Russie. Alors, bravade ou paranoïa ? Un peu de systémique pour terminer : un beau texte de Caitlin Johnstone qui relate l’expérience de tout observateur sociopolitique qui cherche à aller jusqu’au bout des choses.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-alternative...
ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)
« Le consensus du Giec a été fabriqué »
Poids du CO2 dans le changement climatique, de la variabilité naturelle, du consensus (ou pas), effets et contre-effets... Nous avons interrogé deux climatologues. Second volet avec Judith Curry. Ne cherchez pas, vous ne trouverez en France aucun média, à l’exception de Guy Sorman pour Le Point, pour donner la parole ou même citer Judith Curry. Sauf pour la ranger dans le rayon des trumpo-climato-complotistes sans autre forme de procès. Ses pairs reconnaissent en elle une vraie et éminente climatologue, nonobstant des désaccords. Les uns incriminent ses méthodes, d’autres ne lui pardonnent pas d’avoir quitté leur conclave en tenant publiquement une position divergente sur la question du changement climatique et surtout de son évolution. Aux États-Unis où Judith Curry a suivi une longue et distinguée carrière, la climatologue est entendue, écoutée, même si souvent critiquée. En France, rien. Ce qui en dit long non pas tant sur Judith Curry que sur l’état de la presse dans l’Hexagone et l’écho donné ici à la pluralité des opinions. Voir à ce titre la proposition de loi qui se prépare afin d’encadrer la parole et bannir de l’espace public et médiatique tout propos considéré comme climato-sceptique (définition et limites du climatoscepticisme ?). Judith Curry doute quant à l’évolution du climat. A cause de l’incertitude qui pèse sur la variation naturelle, marginalisée par un Giec dont la mission selon elle est d’abord de travailler et valider la responsabilité de l’Homme. A cause aussi de l’incertitude des modèles climatiques. Quelques jours après notre échange, une équipe de chercheurs annonçait vouloir travailler à améliorer ces modèles jugés imprécis. Des États-Unis où elle a accepté d’échanger avec nous par questions-réponses écrites (donc succinctement), la climatologue américaine revient sur le changement climatique et ses incertitudes. Sur ce qu’elle appelle la « fabrication du consensus », qui l’a poussé à quitter ses fonctions universitaires, à la tête du département des sciences de la Terre de l’Institut technologique de Géorgie. Depuis, la scientifique poursuit sa carrière dans le privé. Et vient de publier un livre, Climate Uncertainty and Risk : Rethinking Our Response, où elle invite à repenser la doxa du changement climatique pour sortir de l’impasse. Pour la version originale, en anglais et en accès libre, suivre le lien : [ Climate ] « The IPCC consensus is manufactured ». Question subsidiaire : ses propos nous vaudraient-ils d'être censurés ou dépubliés, comme le laisse croire une proposition de loi en cours d'élaboration visant à bannir de l'espace public et médiatique tout discours climato-sceptique ?
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L’écologie transforme les bons-vivants en morts-vivants. Club Zéro, le 1er film qui traite de l’endoctrinement écologique de nos enfants.
C’est Zemmour qui a remis au goût du jour la très belle phrase de Saint Augustin : « On ne peut pas faire le bien jusqu’au mal. ». Il faut effectivement se garder de vouloir faire le bien jusqu’au mal. L’une des manières de faire le bien jusqu’au mal, c’est de vouloir imposer sa manière de voir et de vivre. C’est même de vouloir sauver les autres malgré eux. C’est vous l’avez compris le chemin du totalitarisme. Les totalitarismes sont toujours emprunts de bons sentiments à la base. L’écologie et l’anxiété climatique qu’elle génère chez notre jeunesse, cette désespérance aussi bien professionnelle que culinaire transforme nos enfants non pas en « bon-vivants » mais en « morts-vivants de l’écologie. L’écologie actuelle nous zombifie. Elle rend tout triste. Tout. Une vie de culpabilité et de repentance, une vie où l’échec est permanent puisque l’objectif, sauver la planète est tout simplement inatteignable et impossible à l’échelle individuelle. Ce que vous ferez sera toujours trop peu, toujours trop tard, jamais assez. Cela n’est pas neutre. Cela pousse même à toujours en faire plus, à aller plus loin, à être extrême, et c’est en étant extrême que l’on devient extrémiste. On peut sauver la planète sans punir l’homme. Et c’est l’histoire de ce film de la sélection officielle du Festival de Canne. « Club Zéro », la savoureuse et tragique chronique d’un endoctrinement pour la cause écologique. Dans son nouveau long métrage, Jessica Hausner filme des lycéens qui, sous l’emprise d’une enseignante, décident de modifier radicalement leur alimentation. Le résultat prend littéralement aux tripes.
insolentiae.com
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ÉCONOMIE
Atos : la fuite en avant de Meunier et le bal des prédateurs
Par Marc Endeweld. La polémique enfle sur la situation du groupe informatique. Avec ce nouvel article, retour sur les coulisses du dossier Atos de ces dernières semaines avec des informations exclusives. Étrange situation où la vérité des prix semble comme suspendue. Alors que le marché a durement sanctionné cet été Bertrand Meunier, son président, et son plan Kretinsky de la dernière chance, le président d’Atos continue de rester à son poste contre vents et marées. Et ce, alors qu’une partie des actionnaires ne croient plus au discours de la direction d’Atos et de Bertrand Meunier. Ainsi, depuis août, cinq actionnaires ont saisi l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) pour se plaindre des conditions de l’opération et de l’opacité de la direction d’Atos. Jusque-là très silencieuse, l’AMF me répond par ces mots : « Je vous confirme que nous avons bien reçu des courriers d’actionnaires sur ce sujet. L’AMF étudie avec grande attention l’ensemble des courriers qui lui sont adressés. La communication sur les suites qu’elle donne à ces courriers n’est pas publique car comme je vous l’ai écrit en juillet, l’AMF ne fait aucun commentaire sur les dossiers en particulier. » Aucun commentaire donc, mais on sent poindre une inquiétude… Mais l’offensive la plus frontale contre Bertrand Meunier a surgi la semaine dernière avec la judiciarisation du dossier. Les avocats du fonds Alix PM (basé à Singapour et contrôlé par Hervé Vinciguerra), actionnaire du groupe de services numériques avec 1 million d’actions, ont déposé une plainte contre X pour « corruption active et passive » auprès du Parquet National Financier (PNF). La plainte vise notamment deux dirigeants d’Atos, mandataires sociaux chargés de négocier la cession de Tech Foundations avec Daniel Kretinsky, qui leur a promis dans le même temps un généreux plan d’intéressement pour continuer de travailler avec lui. « L’affaire ne fait que démarrer, ça va donner des sueurs froides à l’establishment », s‘amuse un haut cadre du CAC 40 qui suit le feuilleton Atos avec effarement.
marcendeweld.substack.com
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ÉDUCATION
« L'École fabrique des masses de jeunes violents et incultes »
Interview de Ève Vaguerlant, agrégée et docteur en Lettres modernes, professeur de français depuis une dizaine d'années. Elle a enseigné dans plusieurs collèges et lycées de la région parisienne. Son ouvrage décrit, à travers de nombreuses anecdotes tirées de son expérience ou de celle de ses collègues, les différents problèmes qui minent le système scolaire français : effondrement du niveau, refus de la culture et de la transmission, banalisation de la violence, absence de discipline et de sanctions, ingérences idéologiques, atteintes à la laïcité, pression des parents d'élèves, déni des enseignants et des chefs d'établissement, etc. « J'ai enseigné dans quelques établissements difficiles, mais aussi dans des établissements parfois très tranquilles, très représentatifs des établissements où la classe moyenne laisse massivement ses enfants. Et ce qui est intéressant, c'est de voir qu'on retrouve exactement le même type de problème d'un établissement à l'autre. Évidemment, c'est toujours plus accentué dans les Réseaux d'Éducation Prioritaire (REP), mais il y a un continuum, c'est le même type de problème », souligne Ève Vaguerlant. « Les enfants ne sont pas à l'abri des dérives que je dénonce dans les établissements dits "tranquilles", c'est faux et c'est cela dont les gens ne se rendent pas compte. Ils ont l'impression qu'à partir du moment où ils ont réussi à éviter à leur enfant le collège de ghetto, entre guillemets, il recevra une instruction satisfaisante, ce n'est pas vrai », ajoute-t-elle. « On peut toujours trouver des refuges, mais il faut appartenir à une certaine élite. Lorsque l'on est quelqu'un de normal, quelqu'un de la classe moyenne, à moins d'avoir un enfant brillantissime on ne pourra pas trouver de réels refuges pour lui. Ces refuges sont vraiment rares, et ils vont devenir de plus en plus coûteux car il y en aura de moins en moins », poursuit Ève Vaguerlant. Une situation « profondément injuste » dont l'enseignante ne se satisfait pas : « Je défends la méritocratie, l'exigence, la sélection, certes, mais tout le monde a droit à une instruction satisfaisante. La France, dans le passé, a su assurer ça à la nation. Nous avons besoin d'un peuple très largement instruit. Nous ne pouvons pas nous en sortir avec une toute petite élite instruite et cultivée qui fera tourner le pays pendant que les autres partent à la dérive. » Pour Ève Vaguerlant, l'École est également le théâtre d'une banalisation particulièrement alarmante de la violence et « beaucoup d'élèves n'interagissent désormais plus qu'à travers les coups et l'insulte ». Des violences qui ne sont « absolument plus perçues comme telles par les élèves » et qui sont rarement sanctionnées par le personnel éducatif, favorisant le développement d'un sentiment d'impunité. « On leur apprend l'impunité, on leur apprend cette culture de la victimisation où rien n'est jamais de leur faute, ils ne savent pas s'excuser quand ils font quelque chose de mal, il n'y a jamais de sanction qui tombe pour leur faire comprendre qu'ils ont fauté, observe Ève Vaguerlant. Nous produisons des masses de jeunes qui ne connaissent que la violence comme mode d'expression, c'est extrêmement inquiétant pour notre société tout entière », poursuit l'enseignante. Une violence endémique qui est aussi le produit du manque d'instruction des élèves et de leur incapacité à s'exprimer correctement.
Un prof ne devrait pas dire ça. Choses vues et choses tues dans l'éducation nationale, par Ève Vaguerlant. L'Artilleur, 2023.
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Le harcèlement, c'est maintenant !
Va-t-on laisser les élèves remplir une auto-évaluation de harcèlement ? Conditionnement qui rappelle les auto-attestations de sortie durant la Covid et sacre l'auto-déresponsabilisation de l'Etat. L'idéal ne serait-il pas de pucer tous les élèves, de leur greffer un micro dans le cuir chevelu et une caméra dans le sinus dès l'entrée en CE2 ? Allez, caméra-piéton pour tout le monde durant la récré, comme les flics ! Les souffre-douleurs, les têtes de turcs ont toujours existé, et existeront toujours. Les enfants sont cruels parce que l'empathie comme moyen de réguler son comportement prend des années à maîtriser. Certains n’y parviennent d’ailleurs jamais. Ainsi, quand faillissent de hauts fonctionnaires et ceux qui les servent, dont le rôle est aussi d’encadrer les rapports entre élèves et de s’assurer que l’école soit un sanctuaire où les vicissitudes du monde extérieur ne viennent pas troubler l’apprentissage, on fait porter le chapeau aux marmots. A eux de s’auto-évaluer, apex de l’utilitarisme. Et qui donc dépouillera, exploitera ces « auto-évaluations » ? McKinsey ? Une intelligence artificielle ? Quand un État inapte mais intervenant dans tout est incapable de présider à la résolution de bagarres de cour d'école, comment pourrait-il endiguer la montée continue de la violence dans la société, s’attaquer à la pauvreté qui touche aujourd’hui plus de 20 % des Français qui ne font pas trois repas par jour ou éviter qu’un conflit meurtrier comme celui en Ukraine, aisé à prévenir, ne survienne ? Cet État est-il encore un État ?
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Appel à candidature – référent Inclusion et lutte contre les discriminations
Voici dans son intégralité l’appel à candidature recherchant un référent pour l’inclusion et la lutte contre les discriminations envoyée au personnel de l’université du Mans par son président Pascal Leroux. Et on nous dit que les universités n’ont plus d’argent pour payer correctement les enseignants et en recruter...
Mission Inclusion et Lutte contre les discriminations
Dans le cadre général du droit de la non-discrimination prévu par la loi n°2008-496 du 27 mai 2008, par les articles L. 131-1 et suivants du code général de la fonction publique ainsi que par les articles 225-1 et suivants du code pénal, et dans le souhait d’une démarche qualité, l’Université du Mans souhaite nommer une personne référente en charge de la mission Inclusion et Lutte contre les discriminations.
Mission
La personne référente veillera à :
- Décliner les plans nationaux en matière d’inclusion des étudiants et des personnels en situation de handicap, notamment en lien avec les référents de l’Université du Mans ;
- Décliner les plans nationaux de lutte contre la discrimination, notamment en lien avec les chargés de mission de l’Université du Mans ;
- Préparer et recueillir les éléments nécessaires à l’évaluation de la politique nationale du handicap et de celle de l’établissement ;
- Établir un système de promotion de l’Égalité au sein de l’Université du Mans en étroite collaboration avec la chargée de mission Égalité du genre de l’établissement et la cellule V2S (Violence Sexuelle et Sexiste) ;
- Coordonner la mise en place d’une Charte pour la promotion de l’Inclusion ;
- Impulser et coordonner l’ensemble des actions des volets « étudiant » et « agent » de la stratégie handicap de l’établissement (schéma directeur handicap), en étroite collaboration avec les correspondants handicap de l’Université ;
- Proposer des formations et des actions de sensibilisation sous le format adéquat et approprié selon les différents usagers (personnels enseignants, chercheurs, étudiants, personnels administratifs) ;
- Coordonner les différentes actions conduites en ce sens au sein de l’Université du Mans ;
- Mettre à disposition de la communauté universitaire des ressources sur la prévention et la répression des propos et actes de discrimination ;
- Être l’interlocutrice et la personne référente pour tout étudiant ou agent se trouvant confronté à une situation de racisme, d’antisémitisme, d’homophobie et transphobie ou toute autre discrimination ;
- Être la garante de la bonne exécution des articles 225-1 à 225-4 du code pénal en matière de lutte contre la discrimination ;
- Se rapprocher, en tant que Référente, des institutions utiles à cette mission et à son extension (DILCRAH, Défenseurs Des Droits de la Sarthe et de la Mayenne...) et contribuer de ce fait au partage des pratiques et des connaissances auprès des partenaires ;
- Proposer des mesures de prévention et de correction pour les situations présentant un risque juridique ;
- Apporter un appui dans la mise en place de nouvelles procédures.
Responsabilités et obligations
La personne référente devra proposer une feuille de route afin de tracer un plan clair lui permettant d’atteindre les objectifs fixés.
Elle devra rendre compte régulièrement et au moins une fois par an de sa mission auprès du Président de l’Université et du Directeur Général des Services. Cette mission exigera objectivité et respect du caractère confidentiel des échanges.
Moyens
Pour la bonne mise en œuvre de sa feuille de route, la personne référente pourra s’appuyer sur les services/directions de l’Université du Mans, y compris sur la Direction de la Communication pour ses actions de promotion et de communication.
Elle pourra bénéficier de formations complémentaires sur demande motivée et justifiée. Fait au Mans, le
Le Président de l’Université
Le Mans Université
Avenue Olivier Messiaen 72085 Le Mans CEDEX 9 – 02 43 83 30 00 www.univ-lemans.fr
ÉNERGIE
La saga du nucléaire français : des années Boiteux aux débats actuels
Marcel Boiteux (photo), l’économiste légendaire derrière le programme nucléaire français, nous a récemment quittés. Mais son héritage et les défis de l’énergie atomique restent au cœur des débats. Le 6 septembre dernier, Marcel Boiteux nous quittait. Cet académicien était l’un des économistes les plus respectés au monde, un héros français. Cette triste nouvelle n’a pratiquement pas transpiré dans les médias grand public. Quelle honte ! Marcel Boiteux était un vrai intellectuel, un normalien qui avait fait ses classes lors des campagnes d’Italie et de France de la Seconde Guerre mondiale, ce qui forge plus sûrement un homme d’exception que l’ENA ou la carrière médiatique de nos raisonneurs en chambre. C’était l’époque où, avec le général de Gaulle, on avait compris très tôt l’importance de l’énergie pour la prospérité d’une nation, et l’impérieuse nécessité de la rendre le plus possible indépendante des aléas internationaux. Sous l’impulsion de politiques clairvoyants, une équipe d’ingénieurs et de hauts fonctionnaires talentueux conçut un programme d’envergure, comprenant le nucléaire, mais aussi l’hydraulique pour encaisser la variabilité de la consommation. L’hydraulique avait d’ailleurs un autre but : la régulation des cours d’eau et l’irrigation. On oublie que c’est à cette époque que ces travaux transformèrent le désert provençal en Eldorado maraîcher. La suite prévoyait encore plus d’indépendance, avec les surrégénérateurs du programme Phénix.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/09/25/464085-la-saga-du...
ESPAGNE
Le destin de l’Espagne, dans les mains du Roi Felipe VI
Comme je l’appréhendais et l’indiquais dans ma précédente chronique, le deuxième tour de la tentative d’investiture d’Alberto Nuñez Feijoo, Président du Parti Populaire, soutenu par Vox et quelques députés régionalistes de droite, s’est soldé par un nouvel échec. Ce deuxième scrutin qui ne requérait que la majorité relative, a connu le même score que le précédent, 172 voix pour le bloc des droites, contre 178 voix pour la gauche, l’extrême gauche, les séparatistes catalans et basques et les indépendantistes de Catalogne (Junts : 7 députés). (Le regroupement « Frankenstein » selon l’analyse d’un commentateur espagnol avisé). Désormais, le Roi va reprendre ses consultations avec les représentants de tous les partis ayant un groupe aux Cortès, pour désigner éventuellement un autre prétendant, qui ne pourrait être que Pedro Sanchez, le leader du PSOE, si tant est que le Roi fasse une désignation.
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/09/2...
ÉTATS-UNIS
Seymour Hersh : un an de mensonges sur la destruction de Nord Stream
Par Seymour Hersh. L’administration Biden n’a reconnu ni sa responsabilité dans l’attentat à la bombe contre le gazoduc, ni l’objectif véritable du sabotage. Je ne connais pas grand-chose aux opérations secrètes de la CIA —aucun non-initié ne peut le prétendre— mais je sais que l’élément essentiel de toute mission réussie est le déni total. Les hommes et les femmes américains qui se sont déplacés, sous couverture, à l’intérieur et à l’extérieur de la Norvège pendant les mois qu’ont duré la planification et l’exécution de la destruction de trois des quatre gazoducs Nord Stream dans la mer Baltique il y a un an n’ont laissé aucune trace —pas le moindre indice de l’existence de l’équipe— si ce n’est la réussite de leur mission. Pour le président Joe Biden et ses conseillers en politique étrangère, il était primordial de pouvoir nier l’existence de l’équipe. Aucune information importante sur la mission n’a été enregistrée sur un ordinateur : tout a été tapé sur une machine à écrire Royal ou peut-être sur une Smith Corona avec une ou deux copies carbone, comme si Internet et le reste du monde en ligne n’avaient pas encore été inventés. La Maison Blanche était isolée des événements qui se déroulaient près d’Oslo ; les divers rapports et mises à jour en provenance du terrain étaient directement transmis au directeur de la CIA, Bill Burns, qui était le seul lien entre les planificateurs et le Président qui a autorisé la mission à avoir lieu le 26 septembre 2022. Une fois la mission achevée, les documents dactylographiés et les carbones ont été détruits, ne laissant ainsi aucune trace physique —aucune preuve à déterrer plus tard par un procureur spécial ou un historien présidentiel. C’est en quelque sorte le crime parfait. […] L’administration Biden a fait sauter les gazoducs, mais cette action n’avait pas grand-chose à voir avec la victoire ou l’arrêt de la guerre en Ukraine. Elle résultait de la crainte de la Maison Blanche de voir l’Allemagne hésiter et se détourner du gaz russe, et de voir l’Allemagne, puis l’OTAN, pour des raisons économiques, tomber sous l’emprise de la Russie et de ses ressources naturelles étendues et peu coûteuses. C’est ainsi qu’est née la crainte ultime : que Washington perde sa primauté de longue date en Europe occidentale.
seymourhersh.substack.com
https://lecridespeuples.fr/2023/09/28/seymour-hersh-un-an...
Les illusions sur l’Afghanistan aveuglent les États-Unis sur le dossier Russie-Ukraine
À l’occasion du deuxième anniversaire du retrait de Kaboul, si Washington oublie les leçons de la guerre, ses erreurs risquent d’être répétées. Nous devrions nous pencher sur les leçons de ce désastre pour la stratégie américaine dans d’autres pays. Si le cas de l’Afghanistan est par nature unique, les erreurs et les échecs de Washington reflètent des schémas plus larges et plus profonds – et des pathologies – dans l’élaboration des politiques et la culture politique des États-Unis. Si l’on n’y remédie pas, ils conduiront à d’autres désastres à l’avenir. Pourtant, la plupart des grands médias et des groupes de réflexion traitent le souvenir de la guerre américaine en Afghanistan non pas comme une source de réflexion, mais comme un embarras à oublier le plus rapidement et le plus complètement possible. Cette approche est parallèle à celle adoptée par le courant dominant américain à l’égard de la mémoire du Viêtnam – et le résultat a été le désastre de l’Irak. L’un des aspects les plus étonnants du débat américain – pour le nommer ainsi – avant l’invasion de l’Irak, a été l’absence générale de considération, ou même de mention, de ce que l’expérience du Viêtnam aurait pu enseigner. Aujourd’hui, ce refus de tirer des leçons s’applique surtout à l’engagement des États-Unis en Ukraine.
Responsible Statecraft, Anatol Lieven
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La scandaleuse publicité américaine pour augmenter le soutien à la guerre
Le groupe « Républicains pour l’Ukraine » dirigé par Bill Kristol a publié une publicité télévisée pour doper le soutien du Parti républicain à la guerre par procuration de Washington contre la Russie. Elle est honnête sur le véritable objectif de cette guerre : faire progresser les intérêts stratégiques américains en utilisant les Ukrainiens comme chair à canon. La fin justifie les moyens. Il n’y a plus de considération morale, ou humanitaire, seul comptent les intérêts supposés. Le cynisme ne se cache pas, il s’affiche. Voici une transcription : « Lorsque l’Amérique arme l’Ukraine, nous obtenons beaucoup pour peu. Poutine est un ennemi de l’Amérique. Nous avons utilisé 5% de notre budget de défense pour armer l’Ukraine, et avec cela, ils ont détruit 50% de l’armée de Poutine. Nous avons fait tout cela en envoyant des armes que nous avions en stock, pas nos troupes. Plus l’Ukraine affaiblit la Russie, plus elle affaiblit également son allié le plus proche, la Chine. L’Amérique doit se montrer forte face à ses ennemis. C’est pourquoi les républicains du Congrès doivent continuer à soutenir l’Ukraine. » Vidéo.
brunobertez.com
https://brunobertez.com/2023/09/25/la-guerre-en-ukraine-n...
FRANCE
Comment la culture européenne a perdu la bataille culturelle
Le Grand Remplacement est désormais achevé ! Wamdoulila ! Car la culture européenne a bel et bien perdu la bataille culturelle… Écoutez-vous parler. Ecoutez vos gamins parler. « Frères ». « Ma sœur ». Nous sommes devenus des immigrés. Même le plus invraisemblable rouquemoutte de Ploudalmézouille parle comme « eux ». Se dandine comme « eux ». Chaloupe. Et fait des trucs avec ses doigts à l’arrêt de bus pour faire « genre ». Pas une photo de groupes où tu ne vois pas ces signes de connards sortis des gangs amerloques. Personne n’y comprend rien mais ça fait « style ». « Cool ». Et les tags sur les murs. Et le rap de merde. Les fringues ! L’attitioude ! L’autre fois, j’étais au Mc Do de Carhaix, des jeunes avec des bonnes têtes de Le Bihan par chez nous étaient capuches sur la tête, démarche dandinante, à causer fort avec un accent sorti de la mosquée de Bondy. Et wagana wagana. Et lawadada. Le RER D terminus Poher ! Tiens, pour parler des actualités, écoutez bien ce délicat langage de la fameuse mère qui a défendu son fils harcelé à l’école de Boissy Saint-Léger. Tellement féminin. « Un seul qui veut l’approcher, j’l’encule devant l’école. » Vidéo à l’appui !
Anne-Sophie Hamon
https://www.breizh-info.com/2023/09/28/224996/comment-la-...
Sortir du système des prix de l’électricité actuel et lutter contre l’Allemagne
Emmanuel Macron a promis ce lundi que l’Etat maîtrisera bientôt les prix de l’électricité, alors que ceux-ci restent anormalement hauts sur les marchés. Paris souhaite que les tarifs reflètent davantage les coûts de production du parc nucléaire tricolore, qui représente 70 % du mix électrique du pays. Alors que les négociations patinent à Bruxelles, l’exécutif se dit prêt à légiférer à l’échelle nationale. Il doit toutefois faire face aux réticences du PDG d’EDF, avec qui les tensions se sont intensifiées ces derniers jours. Au point qu’un ultimatum lui a été lancé. La France va-t-elle administrer les prix de son électricité, à travers une économie totalement régulée par l’Etat, plutôt qu’assujettie aux lois du marché ? Si l’on en croit le discours d’Emmanuel Macron en conclusion du Conseil de planification écologique, ce lundi 25 septembre, le gouvernement compte « reprendre le contrôle » de ce tarif, afin qu’il soit « soutenable » pour les entreprises et les ménages. S’affichant maître en son royaume, le chef de l’Etat a même promis d’« annoncer en octobre » ces nouveaux prix, afin de mettre l’Hexagone « dans une situation favorable et compétitive au niveau européen ». Fini, donc, les envolées des factures réfrénées par un bouclier tarifaire versé aux frais du contribuable ? Dans cette optique, l’exécutif planche en tout cas sur une loi, « qui a vocation à englober l’ensemble des sujets de programmation énergie climat et le sujet relatif à la régulation des prix de l’électricité », précise l’entourage d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. Cette loi, dont la dénomination ne semble pas encore avoir été fixée, doit être présentée en conseil des ministres d’ici la fin de l’année. Le gouvernement français semble donc déterminé à légiférer à l’échelle nationale, sans attendre la mise en œuvre de la réforme du marché à l’échelle des Vingt-Sept, prévue pour 2024. « On souhaite évidemment un accord européen sur la réforme du marché [de l’électricité, ndlr]. Mais, si nécessaire, le gouvernement fera ce qui est indispensable pour s’assurer que les consommateurs bénéficient de la compétitivité [du parc nucléaire français, ndlr], comme évoqué par le Président », pointe le cabinet de la ministre. Le but : payer une électricité « proche des coûts de production des centrales » du pays, en profitant de l’atout français du nucléaire, aujourd’hui « compétitif » grâce à un prix de revient autour de « 60-70 euros le mégawattheure (MWh) », glisse-t-on à l’Elysée. « Parce que nous avons nationalisé EDF, parce que nous avons une chance qui est notre base installée qui est le nucléaire », avait insisté lundi Emmanuel Macron. Vont-ils y arriver ?
latribune.f
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Emmanuel Macron et Charles III : le vassal reçoit le suzerain
Par Michel Geoffroy. Grande nouvelle : le roi Charles III est en visite officielle en France. Les médias ne nous parlent que de cela : combien y aura-t-il de couverts au dîner officiel, que mangeront les altesses, que vont-elles visiter, etc. Bref, comme toujours, les médias de grand chemin nous « informent ». Mais ils évitent de poser la seule question qui importe : que nous apporte vraiment cette visite ? On sait en effet depuis l’enfance que 0 + 0 = la tête à Toto, c’est-à-dire zéro. La rencontre officielle de Charles III et d’Emmanuel Macron, c’est la rencontre de deux impuissances : elle ne débouchera donc sur rien, sinon un énième spectacle politico- médiatique. Et une occasion pour Emmanuel Macron de faire croire qu’il compte encore sur la scène internationale puisqu’il parle anglais. Du spectacle, donc, à l’usage des Français.
Le roi n’est qu’une belle marionnette. C’est le prototype du monarque progressiste qu’aime tant la gauche : celui qui laisse les autres – riches, partis et lobbies – gouverner et qui ne peut rien empêcher. Il a de belles mains, car il n’a pas de mains.
Macron n’a prise sur rien. Parce que la France, devenue l’homme malade de l’Europe, a perdu toute crédibilité, ne joue plus son rôle de puissance d’équilibre dans le monde et n’est plus leader en Europe, rôle dévolu désormais à l’Allemagne. Parce que la diplomatie d’Emmanuel Macron est à la fois brouillonne et enfantine : il a réussi à se brouiller avec à peu près tout le monde pour des broutilles, tout en s’alignant en tout sur l’Allemagne, l’UE, l’Ukraine et l’OTAN au mépris des intérêts français, comme sur le marché européen de l’énergie par exemple. Et il assiste, impuissant, à la perte d’influence de la France en Afrique, qu’il a lui-même contribué à accélérer par ses gaffes. Emmanuel Macron n’a enfin prise sur rien parce qu’au sein de l’UE les gouvernants visibles ne sont pas ceux qui prennent les vraies décisions. Son seul pouvoir – et c’est en fait la mission que lui a donnée l’oligarchie – est de réprimer et de censurer les Français pour leur imposer ce dont ils ne veulent pas : toujours plus d’immigration, toujours plus d’écologie punitive, toujours plus de désindustrialisation et de pauvreté, toujours plus de guerre en Europe, toujours plus de pouvoirs pour la Commission européenne, toujours plus d’atlantisme.
La Super-classe mondiale contre les peuples, La Nouvelle guerre des mondes, Bienvenue dans le meilleur des mondes, par Michel Geoffroy.
polemia.com
https://www.polemia.com/emmanuel-macron-et-charles-iii-le...
Élections sénatoriales de 2023 : stabilité à droite, revers macroniste et retour du RN…
Le Rassemblement national refait surface au Sénat, tandis que les macronistes essuient de lourdes pertes. La droite, bien ancrée, conserve sa majorité. Comme nous vous l’avions annoncé, les élections sénatoriales n’ont pas bouleversé les grands équilibres de la Haute Assemblée dominée par la droite et le centre, et les difficultés des macronistes, dans un scrutin marqué par le retour du Rassemblement national, avec trois élus. Ils étaient 119 à se représenter parmi les 170 sénateurs sortants. La grande majorité ont été réélus. Au total, 80 % des candidats à leur réélection conservent leur siège au palais du Luxembourg, qui s’est par ailleurs légèrement féminisé, avec quatre sénatrices supplémentaires, et rajeuni en passant pour la première fois sous la barre des 60 ans. 78 000 grands électeurs étaient appelés, dimanche 24 septembre, à renouveler 170 sièges de sénateurs, dans 38 départements métropolitains (du numéro 37 au numéro 66), et les départements d’Île-de-France ; six territoires d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, et la Nouvelle-Calédonie) ; ainsi que 6 des 12 sièges de sénateurs représentant les Français établis hors de France.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/09/29/464513-elections-...
SNCF, à nous de vous faire préférer la voiture !
Notre collaboratrice Céline Pina raconte comment elle en est arrivée à perdre le prix du billet de train qu’elle avait acheté pour préférer sa puissante berline, à cause de l’organisation erratique de nos transports ferroviaires. Coup de gueule. « Dimanche dernier, pour la première fois de ma vie, je suis descendue d’un train pour prendre ma voiture. J’ai perdu le prix du billet Aller/Retour (TER non remboursable). J’ai pris cette décision car je ne me voyais faire 4h de trajet dans des conditions indignes et dangereuses. La prochaine étape pour la SNCF, c’est le tiers-monde près de chez vous, avec les passagers sur le toit. En effet, c’est le cas tous les vendredis et dimanche : le train pour Lyon au départ de Paris-Bercy est pris d’assaut. Les TGV pratiquant des tarifs d’usuriers, les gens voyagent de plus en plus en TER. Donc cela fait au moins deux ans (pour ce que j’ai pu constater) que la SNCF sait que certains jours, certains trains roulent sans assurer le minimum de sécurité et de confort à ses clients. Là je n’étais pas à gare de Bercy, mais quelques arrêts après. Dans « les territoires », comme disent les communicants et politiques parisiens. Et la situation était pire encore. Le train était déjà bondé, c’était l’avant dernier TER de la journée, les gens tentaient de forcer le passage, les esprits s’échauffaient, mais de toute façon, dans le train, tout le monde était déjà debout, dans les couloirs, au niveau des entrées et certains venaient de faire déjà 1h30 de trajet le nez écrasé contre la porte. Il en restait 4 pour atteindre Lyon. »
causeur.fr
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GAFAM / IA
Michel Desmurget : « La lecture, une machine à fabriquer de l'intelligence »
Dans son dernier ouvrage, Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche de l'INSERM, révèle des informations capitales sur les vertus du livre. Auteur de deux ouvrages essentiels, TV Lobotomie : La Vérité scientifique sur les effets de la télévision, Max Milo Éditions, 2012, et La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants, Éditions du Seuil, 2019, il récidive avec un nouvel opus qui reprend ses deux précédents livres de l’autre côté de la réflexion. Entretien avec Natacha Polony.
Faîtes-les lire. Pour en finir avec le crétin digital, par Michel Desmurget. Éditions du Seuil, 2023.
tv.marianne.net
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GÉOPOLITIQUE
Macron ridiculisé au Niger, l’armée française expulsée
Par Pierre Boisguilbert. Mais où iront-ils ? Sans doute pas tout de même à Lampedusa. Mais voilà que dans les migrants fuyant les conflits il y a maintenant l’armée française au Niger. On pourrait presque en sourire, mais ce retrait est une gifle après d’autres, elle est de plus la seule vraie annonce de l’entretien du président Macron. On l’a noyée dans un entretien haché, confus, sans véritable colonne vertébrale, devant le regard parfois étonné de Laurent Delahousse et le sourire narquois permanent et assez pénible d’Anne-Claire Coudray. L’important, la victoire des putschistes sur la France, a été traité en quelques secondes. Et pourtant on allait voir ce que l’on allait voir, on allait rétablir le président élu au nom de la démocratie et remettre au pas les mutins grâce à nos amis africains de la CEDEAO. En fait, tout cela a fait pschitt, comme aurait dit un président du temps de la Françafrique. Alors qu’il martèle depuis des semaines que seul le président Mohamed Bazoum, renversé fin juillet par des militaires, représente « l’autorité légitime » au Niger, Macron a annoncé, dimanche 24 septembre, le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, dont les putschistes demandaient le départ. Notre ambassadeur a dû se nourrir de rations militaires alors que nos militaires étaient littéralement assiégés dans leur ambassade par une population. Le chef de l’État a ajouté que les troupes françaises quitteraient également le pays : « Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger. » Les 1 500 militaires français présents sur place partiront « dans les semaines et les mois qui viennent », et leur retrait sera totalement achevé « d’ici à la fin de l’année », a-t-il assuré. On verra bien. Les putschistes ont gagné, Macron est une fois de plus ridiculisé et avec lui la France sur la scène internationale.
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Grande-Bretagne
« Cruella Braverman », la ministre britannique qui pense que la Convention de Genève sur les réfugiés n’est plus adaptée à l’époque
Elle n'est pas non plus friande du « multiculturalisme », et n'a pas honte de le dire.
La ministre de l’Intérieur britannique, Suella Braverman, a défrayé la chronique cette semaine, lors d’un discours donné à Washington DC sur l’immigration, qu’elle a qualifiée de « défi existentiel » pour l’Occident. « La migration illégale et incontrôlée » constitue « un défi existentiel pour les institutions politiques et culturelles de l’Occident ». Cette vérité archi-simple, que la plupart de nos politiques ne veulent pas reconnaître et qu’ils ont même peur d’évoquer, est sortie de la bouche de la ministre de l’Intérieur britannique Suella Braverman, cette semaine. Ses propos francs ont provoqué l’ire de bon nombre de ses opposants en Grande-Bretagne, ainsi que d’artistes, surtout lorsqu’elle a remis en cause la Convention relative au statut des réfugiés – en accord avec son gouvernement. Dans son discours donné le mardi 26 septembre, au think tank conservateur, American Entreprise Institute, à Washington DC, elle a enchaîné en exprimant une autre vérité qui devrait aller de soi : le « dogme du multiculturalisme » est un échec car il « n’oblige nullement les nouveaux arrivants à s’intégrer » et « il permet à des gens de venir s’installer dans notre société et d’y vivre une vie parallèle ». La conclusion qu’elle en a tirée est que les démocraties occidentales devraient remettre en cause et réviser les traités internationaux qui empêchent les nations de maîtriser leurs frontières : « Les politiques et les leaders d’opinion sont dans l’obligation de demander si la Convention relative au statut des réfugiés, et la façon dont elle a été interprétée au fil du temps par les tribunaux, est adaptée à notre époque moderne. Ou si elle a besoin d’être réformée ».
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Hongrie
Comprendre la stratégie hongroise. Le livre de Balázs Orbán publié en français
Ce texte est la préface de l’édition française de The Hungarian Way of Strategy de Balázs Orbán, qui est sorti le 28 septembre grâce à la collaboration de l’éditeur La Nouvelle Librairie. Une préface signée Thibaud Gibelin que nous vous proposons de découvrir ci-dessous. Au printemps 2010, en Hongrie, une coalition de droite a remporté une victoire massive aux élections législatives. S’agissait-il d’un simple épisode électoral en marge de l’Occident dépolitisé ? Certainement pas. Il s’agit d’un changement d’époque pour la Hongrie et de l’affirmation, depuis le centre de l’Europe, d’une nouvelle pensée politique de dimension continentale. Le Fidesz et ses alliés obtiennent une majorité des deux tiers au Parlement, ce qui permet l’adoption, l’année suivante, d’une nouvelle constitution, pierre angulaire de l’État post-libéral qui reste à nommer. Pour Viktor Orbán, président du Fidesz et leader du camp national-conservateur, c’est une revanche éclatante. Premier ministre de 1998 à 2002, il a révisé son projet politique pendant huit ans sur les bancs de l’opposition. Il n’est plus le jeune dissident anticommuniste ou le néophyte des années 1990, mais un chef d’Etat doté d’une vision politique mûre et d’une stratégie forgée par l’étude et l’expérience. Depuis 2022, le Fidesz a effectué son quatrième mandat consécutif avec une majorité constitutionnelle des deux tiers au Parlement. Ces succès électoraux répétés en font l’expression démocratique de la Hongrie contemporaine et ouvrent la voie à une alternative au modèle libéral en crise. Au fil des ans, la Hongrie a donné l’exemple d’un développement national en rupture avec les normes européennes actuelles. Le droit est un complément de la souveraineté politique. Le développement économique du pays élargit la marge de manœuvre des autorités étatiques. L’identité nationale est célébrée avec enthousiasme et méthode dans le cadre de la civilisation européenne. La famille traditionnelle est protégée. Et pourtant, la Hongrie est membre de l’Union européenne (UE), avec une multitude d’engagements internationaux qui pèsent sur elle. Quels sont les secrets de la stratégie hongroise ? Le livre de Balázs Orbán (sans lien de parenté avec Viktor Orbán), La stratégie à la hongroise, les révèle.
Comprendre la stratégie hongroise, par Balázs Orbán. Préface de Thibaud Gibelin. La Nouvelle Librairie, 2023.
breizh-info.com
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IMMIGRATION / ISLAM
Attentat de Magnanville : L’étrange face à face entre l’accusé et son épouse qu’il n’avait jamais vue
Par Olivia Dufour. Le procès de l’attentat de Magnanville, qui a coûté la vie à deux policiers, en 2016 s’est ouvert lundi devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. L’audience a été marquée par un moment inédit dans les annales judiciaires. Cheveux longs et barbe noire, polo clair, Mohamed Lamine Aberouz est accoudé sur le rebord du box immense de la salle Voltaire, au palais de justice de Paris, où il comparait seul pour répondre de complicité dans l’attentat de Magnanville. Le 13 juin 2016 au soir, Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police aux Mureaux a été poignardé à mort alors qu’il rentrait chez lui, ainsi que sa compagne également policière, Jessica Schneider, assassinée dans leur maison, sous les yeux de leur enfant âgé de trois ans. Simplement parce qu’ils étaient policiers et qu’un homme avait décidé qu’ils devaient mourir au nom de l’État islamique (EI). L’auteur, Larossi Aballa, retranché sur les lieux, est abattu à minuit par la police. Comme souvent dans les affaires de terrorisme, on juge les seconds couteaux, ceux qui ont participé à la commission des faits en aidant à les préparer. Ici, le second couteau est seul dans le box. L’accusé crie son innocence. C’est la fin de la première journée d’audience, le dernier témoin est sur le point d’entrer dans la salle. Il s’agit de J.C. l’épouse de l’accusé. Elle s’avance vers la barre, vêtue d’un ample et long vêtement vert qui l’enveloppe tout entière, ne laissant apparaitre que ses mains, nues, et l’ovale de son visage. Même son menton est dissimulé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son apparition ne va pas aider la défense. Si le fait d’être très religieux n’implique pas nécessairement d’approuver les actions violentes, loin de là, la stratégie dans ce genre de dossier consiste toujours à minimiser le plus possible l’adhésion à la religion de l’accusé parce que, chez ceux qui passent à l’acte, les deux sont liés. S’ensuit un dialogue ahurissant, en français dans le texte ! Le voici.
actu-juridique.fr
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Serrer la main aux femmes, manipuler du porc et ne pas faire la prière lors de son travail… Mohamed Lamine Aberouz affirme lors du procès de l’attentat de Magnanville que l’islam est incompatible avec la France
Mohamed Lamine Aberouz, jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris pour complicité présumée dans l’assassinat de deux policiers à Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016, a estimé mardi 26 septembre que l’islam n’était « pas compatible » avec la France. (…) « La seule période où j’ai été heureux dans ma vie, c’est quand j’étais en Mauritanie », dit-il. Contraint de revenir en France en 2011 après l’arrestation de son frère aîné, Charaf-Din Aberouz, interpellé au Pakistan alors qu’il comptait rejoindre un camp d’entraînement d’Al-Qaïda, Mohamed Lamine Aberouz ne rêve aujourd’hui que de repartir en Mauritanie. « Ce projet ne m’a jamais quitté. Mon idéal est de vivre dans un pays islamique où je pourrais m’épanouir », souligne-t-il. (…). Avec la vidéo de l’émission de CNews dans laquelle Charlotte d’Ornellas nous trace le portrait M. L. Aberouz, qui clame malgré tout son innocence…
fdesouche.com
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Migrants : le pape est-il complètement au sud ?
« L'Église n'est pas une douane », s'exclama le pape François à Marseille. La phrase, sans figurer dans son discours, résonna dans sa bouche sur les murs du Pharo comme un cri du cœur lancé aux évêques de la Méditerranée mais aussi à Emmanuel Macron et à Gérald Darmanin. L'aphorisme remua-t-il une opinion ballottée entre la mâchoire d'Antoine Dupont et l'OM écrasée au Parc des Princes ? Pas sûr, d'autant que le président de la République s'empressa de clore le sujet migratoire dès le lendemain soir au JT en disant que « nous faisons notre part » et qu' « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Cette séquence, et c'est un comble, permit au locataire de l'Élysée de passer pour un chef plus modéré que le monarque catholique. Le revirement de figures de gauche sur l'immigration, sujet bientôt débattu à l'Assemblée, accrut cette impression de sagesse retrouvée : sur le plateau de C ce soir, Jacques Attali fit un plaidoyer pour les frontières extérieures et Bernard Kouchner déclara sur Radio J qu'« on ne peut pas simplement ouvrir les portes ». À neuf mois des élections européennes, alors que l'UE discute du pacte sur la migration et l'asile, un sondage réalisé par Confrontations Europe montre que 50 % des Français sont hostiles à l'immigration légale non européenne. On ne parle même pas des clandestins. C'est dire si le pape stupéfie quand il invite à « élargir les frontières du cœur, en dépassant les barrières ethniques et culturelles ».
laselectiondujour.com
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Le changement progressif de population en Bretagne commence à se voir !
Depuis quelques années, vous remarquerez que les gauchistes sont passés de « Il n’y a pas plus d’immigration qu’avant » à « L’immigration n’est pas un problème, il faut ouvrir les frontières ». Si en France, la population autochtone avait bel et bien remarqué, depuis plusieurs décennies déjà, que la population changeait ethniquement (sérieusement, qui pourrait dire le contraire en allant à Paris, à Marseille, à Lyon, en Provence, dans le Languedoc… ?), en Bretagne, nos élus, ainsi qu’une partie de la population (non négligeable) font la politique de l’autruche, encore et encore. Un déni de réalité total, qui n’empêche pas le réel d’être là. Et bien là. Prenez Rennes ou Nantes au début des années 2000. Prenez ces deux métropoles aujourd’hui. Le mail François Mitterrand a parfois aujourd’hui des allures de petit Mali. Qui dira le contraire ? On parle de la ZUP Sud, de Villejean, de Maurepas, et pour Nantes, de Bellevue, de Malakoff ? On parle de Pontanézen à Brest, de Kercado à Vannes ? Allons allons, un peu de sérieux deux secondes. Que les élus aient au moins l’honnêteté de dire que oui, il y a bien, depuis 20 ans en Bretagne, une accélération du processus d’immigration extra européenne. Et donc un changement progressif de population, en cours. Vous avez vu la composition ethnique de certaines écoles de Rennes en cette rentrée scolaire 2023-2024 ? Et de Nantes ? Vous ne voyez pas dans vos gazettes locales à quel point les élus jouent la carte du clientélisme et du communautarisme, via des subventions, via des utilisations de langues non bretonnes parfois, via une communication parfaitement réglée ?
breizh-info.com
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Corse : Pétition des natioréalistes de Palatinu contre l’accueil des migrants
Voilà de vrais nationalistes ! Afin de couper court à tout éventuel « appel du cœur » de Gilles Simeoni, président de l’exécutif corse, et de son parti Fà Populu Inseme toujours prompts à accueillir toute l’invasion du monde, Palatinu met en ligne une pétition préventive appelant à s’opposer « sur le principe à toute importation de population migrante sur l’île ». En effet, à chaque crise migratoire, que ce soit celle de l’Ocean Viking ou celle de l’Acquarius, la collectivité territoriale rivalise de moraline et « d’esprit de responsabilité » en proposant d’accueillir les migrants-maîtres chanteurs du moment. La manœuvre n’est pas très subtile car Gilles Simeoni entretient les meilleurs rapports avec EELV et la LFI du pourtant très jacobin Jean-Luc Mélenchon. Peut-on y voir l’influence des « Loges » dont on connaît le pouvoir en Corse. « Loges » qui furent à l’initiative des accords de Matignon instituant le début d’autonomie corse sous Lionel Jospin. Peut-on espérer de voir un jour les mêmes genres de nationalistes-réalistes en Bretagne ? L’Emsav breton étant rongé par le gauchisme le plus woke et le plus froufroutant, on peut, hélas, en douter, du moins à court-terme…
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/09/25/224888/corse-petit...
ISRAËL
Disparition de la Palestine
Le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté sa carte du Nouveau Moyen-Orient à l'ONU dans laquelle la Palestine n'existe plus et est directement intégrée à Israël ! Photo.
t.me/quoi2news
LECTURE
Raisonnablement sexiste. Le dernier Laurent Obertone est sorti…et il va faire du bruit ! [Interview]
Tandis que le monde de l’édition pour bobos parisiens et journalistes de gôche attend chaque année la « rentrée littéraire » qui accouche tout de même majoritairement de navets indigestes, des milliers de lecteurs eux, sont dans l’attente du livre non conformiste, impertinent, qui sortira. Et bien souvent, chaque année, c’est Laurent Obertone qui jette des pavés dans la marre. Avec Raisonnablement sexiste, vous allez vous régaler. Et réfléchir. Il faudrait peut-être même le faire digérer à Sandrine Rousseau et consorts. C’est incisif. Percutant. Cela vous pousse y compris dans vos propres retranchements. Et surtout, c’est drôle, parfois noir. C’est un livre qui, dans une autre société ne ressemblant pas à un asile à ciel ouvert, pourrait même s’appeler traité de la normalité entre les hommes et les femmes. Voici comment Magnus, son éditeur, présente le livre (à commander ici) : « Jamais les hommes et les femmes n’ont été à ce point malmenés, niés, séparés les uns des autres, par une époque qui semble jurer leur perte. Une relation déjà difficile, chaque jour un peu plus empoisonnée. D’un côté les salauds qu’il faut déconstruire, de l’autre les malheureuses oppressées, victimes du patriarcat sexiste. Féminisme Netflix, wokisme ‘’non binaire’’, théorie du genre dans les écoles… L’évolution des rapports amoureux, de la sexualité, des familles et des couples s’avère catastrophique. Il est temps de renverser la vapeur. Spécialiste des vérités qui dérangent, Laurent Obertone rompt une nouvelle fois avec le dogme, pulvérise les tabous, et nous plonge dans un bain de réel. Comprendre les hommes et les femmes, les ramener à leurs particularités et aspirations fondamentales, pour mieux les réconcilier, les unir et les accomplir. Lecteurs et lectrices, voici l’heure du bilan sans concession, et du traitement de choc. Dans cette tragédie dont nous sommes les héros, vous seuls pouvez remettre les choses à l’endroit. Tel est l’objet de ce livre décapant. Tel sera le tombeau du politiquement correct. » On ne va pas vous spoiler ce livre, que vous lirez sans doute d’une traite en quelques heures, en vous régalant. Par contre, nous avons interrogé Laurent Obertone, pour l’évoquer. Entretien ci-dessous.
Raisonnablement sexiste, par Laurent Obertone. Magnus, 2023.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/09/29/225029/raisonnable...
Fabien Bouglé : « La question de la souveraineté énergétique des nations va être une question cruciale dans les décennies et les siècles à venir »
Après deux livres chocs sur la question du nucléaire, Fabien Bouglé est de retour, avec un nouvel ouvrage dans lequel il raconte comment l’énergie est devenue un outil politique et une arme de guerre économique. Face aux empires russe et américain, il insiste sur la nécessité de mettre en place un grand plan nucléaire européen. Nous l’avons interrogé pour parler de son ouvrage, important à lire.
Guerre de l’énergie, par Fabien Bouglé. Éditions du Rocher, 2023.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/09/27/224958/fabien-boug...
Ariane Bilheran : entretien chez Epoch Times France
Il y a quelques mois, elle a publié un nouvel ouvrage qui rassemble plusieurs conférences consacrées au phénomène totalitaire. Au regard de ses travaux en psychopathologie, Ariane Bilheran considère que le totalitarisme correspond « à un délire paranoïaque », c'est-à-dire « une pathologie de contrôle » et « de persécution » des populations. « La spécificité du totalitarisme consiste à viser la domination totale, notamment sur la vie intime des gens. Le totalitarisme s'approprie le corps des individus et les réduit à des corps que l'on peut anéantir. Dans le système totalitaire, l'être humain devient superflu. » Selon l'auteur, le totalitarisme fonctionne à l'idéologie - « une narration mensongère du point de vue de la vérité et de la réalité de l'expérience vécue » — et recourt à la propagande pour endoctriner les masses. « Les masses sont fabriquées. Cette fabrication passe essentiellement par la propagande, c'est-à-dire la répétition permanente d'un mensonge. C'est un lavage de cerveau. Nous avons des boîtes à endoctrinement qui sont notamment la télévision, et tout le règne de l'image en général », poursuit-elle. Outre le caractère mensonger des récits fabriqués par le pouvoir totalitaire, Ariane Bilheran relève le recours systématique aux paradoxes, qui permettent de sidérer la pensée, ainsi que la manipulation des émotions « à la terreur et à la culpabilité ». « La langue totalitaire change le sens des mots et introduit une série de paradoxes qui empêchent d'avoir accès à une langue qui permet de nommer la vérité des choses et de l'expérience. Quand on appelle santé publique le fait de ne pas soigner des gens, par exemple, nous sommes dans un langage mensonger. » Inspirée par les travaux d'Hannah Arendt, la philosophe estime que « le système totalitaire est la rencontre entre un pouvoir cynique et corrompu, et une masse d'individus crédules et obéissants ». « L'individu, parce qu'il appartient à un groupe, parce qu'il ne veut pas sortir de cette appartenance, va accepter différentes situations intolérables. À partir du moment où il s'est engagé dans des actes, c'est beaucoup plus difficile de faire machine arrière car il a accepté une collaboration et, inconsciemment, il est très compliqué pour lui d'assumer sa propre culpabilité. » Pour Ariane Bilheran, la lutte contre le totalitarisme consiste notamment à sortir des conditionnements collectifs pour reprendre « son pouvoir personnel », cultiver sa liberté d'esprit et sa spontanéité afin de retrouver « le chemin de notre vie intime ». « Nous avons affaire à un empoisonnement minutieux, généralisé, pas uniquement alimentaire, mais d'abord mental et émotionnel. La meilleure résistance au totalitarisme, c'est de nourrir l'âme humaine. » « Tout le monde doit s'interroger sur ses actes, ses choix et ses prises de décision. À quel moment et pourquoi est-ce que je collabore à ce système totalitaire ? Est-ce que je le fais par peur ? Par culpabilité ? Pour être tranquille ? Parce que j'y crois ? Tout cela doit être clarifié », conclut Ariane Bilheran. Vidéo.
Sur le Totalitarisme, conférences 2021-2022, par Ariane Bilheran. Bookelis, 2023.
Epoch-Times-France
https://fr.sott.net/article/42639-2023-A-Bilheran-entreti...
Olivia Sarton (Juristes pour l’enfance) : « Il semble qu’il y ait une forte augmentation des violences sexuelles entre mineurs depuis 1996 »
« Agir, prévenir, guérir », tel est l’esprit ce livre qui aborde la délicate question du traitement des violences sexuelles commises entre mineurs. Face à ces situations mal connues et taboues, qui heurtent de front la vision commune de l’innocence de l’enfance, l’adulte peine à trouver la réponse ajustée : quand et comment doit-on réagir, alerter voire saisir la justice, comment accompagner les jeunes victimes, peut-on prévenir ces violences… ? Cet ouvrage répond aux nombreuses questions que se posent les adultes confrontés aux abus sexuels entre mineurs, avec pragmatisme, sans dogmatisme ni visée moralisatrice. Les auteurs que réunit ce livre ont tous développé une expertise dans ce domaine difficile. Forts de leur expérience à la fois juridique et psychologique, ils proposent des repères, des clés d’analyse et des conseils concrets pour tous ceux qui se trouvent au contact d’enfants, parents, enseignants, éducateurs, et qui veulent comprendre et agir. Un regard lucide ouvrant, malgré tout, des chemins d’espérance. Olivia Sarton a répondu à nos questions sur le sujet, ci-dessous.
Violences sexuelles entre mineurs, par Olivia Sarton. Artège, 2023.
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« La Russie et la guerre », ouvrage essentiel pour comprendre la pensée militaire russe
Par Frédéric Éparvier, cadre dirigeant d’une grande entreprise française à caractère stratégique. En bon militaire, le colonel Entraygues commence son livre par une présentation géographique du monde russe, qu’il qualifie justement de « massif ». Et comme en géopolitique le temps et l’espace sont étroitement associés, il conclut : « Finalement la compréhension de ce “monde massif” montre que la puissance de la “Russie éternelle” ne réside pas tant dans la force de son armée que dans sa dimension tellurique : ses espaces immenses, ses routes sommaires, ses vastes forêts, ses larges fleuves et ses zones marécageuses auxquels s’ajoutent un été court, un hiver long et le dégel du printemps. » Il faut avoir traversé la Russie en train pour mesurer l’exactitude et la profondeur de ce propos. Entraygues décrit parfaitement la richesse intellectuelle militaire de l’URSS des années trente, avec des penseurs comme Frounze, Broussilov, Isserson, Chapochnikov, Varfolomeev, Triandafillov, en plus de Svetchine et Toukhatchevski déjà cités. Ce travail inachevé, du fait des grandes purges des années 37-38, sera quand même la base théorique sur laquelle l’Armée rouge remportera la grande guerre patriotique. Ainsi ce sont bien les travaux d’Isserson et Triandafillov, avec notamment la doctrine de la bataille dans l’axe profond, qui trouveront leur application lors de l’opération Bagration, que les Allemands appellent pudiquement : la destruction du groupe armée centre. Puis Entraygues couvre les guerres d’Afghanistan (1979-1989), de Tchétchénie (1990-2000), pour souligner la capacité permanente d’autoanalyse de l’armée russe : « Cette génération d’afghantsys comprend qu’à l’échelle militaro-historique le conflit soviéto-afghan démontre que la valeur d’une armée repose sur sa capacité d’adaptation au cours des combats auxquels sa doctrine, ses équipements, et son entraînement ne l’ont pas préparée. » Enfin, Entraygues analyse en deux chapitres passionnants et nuancés « les opérations du Donbass » (2014-2015) et « l’agression russe en Ukraine ». Il démontre qu’après avoir échoué au nord à s’emparer du centre politique du pays, mais réussi au sud à unifier Crimée, Donbass et Russie, celle-ci est maintenant entrée dans une longue guerre d’attrition, dont la logistique sera le facteur décisif. Entraygues parie sur un enlisement à la coréenne ; je ne vois pas comment le régime de Vladimir Poutine peut faire l’économie d’une victoire, je parie donc sur une longue guerre visant à la destruction progressive des forces ukrainiennes et du soutien de l’OTAN. En clair, un livre nécessaire pour prendre de la hauteur et comprendre le déroulement et les évolutions de la guerre d’Ukraine.
La Russie et la guerre, d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, par Olivier Entraygues. Les Éditions du Cerf, 2023.
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Comment combattre l’immixtion du wokisme dans les institutions ?
En quoi l’accélération du paradigme woke de représentativité incarne‐t‐elle une menace ? Pour que l’empathie puisse être cultivée, l’individu doit être singulier : il ne peut être le représentant interchangeable d’un groupe. Or lorsque les personnages sont choisis pour « représenter » la société, ils cessent d’être des individus pour devenir les porte‐drapeaux d’une identité, les délégués d’une communauté. L’équipe des Noirs a son représentant (il parle au nom des Noirs), tout comme l’équipe des femmes, des homosexuels, des transgenres, des musulmans (etc.). Le personnage devient, selon la formule d’Alain Finkielkraut, un prototype. Et la fiction cesse de jouer son rôle : elle ne sonde plus des destins individuels mais rejoue la narration macroscopique dominante. Plutôt que de maintenir en vie le particulier dans un monde qui généralise, elle déguise le général en particulier. Plutôt que de combattre la pensée par masses, elle transforme des masses en personnages. Elle va du général au particulier plutôt que du particulier à l’universel. La disparition, dans l’imaginaire collectif, de l’individu au profit du collectif semble en bonne voie. Aujourd’hui, les faits divers qui nous attristent le plus sont souvent ceux qui nous permettent, en fonction de nos biais idéologiques, de généraliser notre émotion au‐delà du cas particulier et de souffrir pour un groupe. Pourtant, la suppression de l’empathie – et la barbarie qu’elle rend possible – a justement lieu lorsque chaque individu persécuté est perçu non plus comme un être singulier, mais comme le représentant prototypique du groupe auquel on le rattache. Lorsque l’individu s’efface derrière le collectif, qu’il n’est plus défini que par son appartenance à une communauté, et que celle‐ci est dépréciée, voire déshumanisée. Car s’il est possible de se mettre à la place d’un individu, tenter d’envisager les choses de son point de vue, on ne peut pas se mettre à la place d’un groupe. On peut déshumaniser des groupes, pas des individus. Recette intemporelle pour un désastre : 1) découper la société en groupes, les opposer à travers des récits victimaires et accusateurs ; 2) transformer chaque individu en prototype interchangeable. Le paradigme de représentativité contribue à l’accélération de la deuxième étape.
Woke Fiction, par Samuel Fitoussi. Le Cherche Midi, 2023.
decolonialisme.fr
https://decolonialisme.fr/woke-fiction-de-samuel-fitoussi...
Lucien Rebatet, révolutionnaire décadent
Rebatet, selon l'essayiste Claudio Siniscalchi, est un véritable paradigme de cette large patrouille d'intellectuels qui lisent l'histoire de la France moderne en termes de décadence. Ces dernières années, dans le paysage éditorial italien, il semble y avoir un regain d'intérêt pour le fascisme français. Claudio Siniscalchi fait partie des auteurs qui ont le plus contribué à cette résurgence d'études thématiques. Son dernier ouvrage, Un revoluzionario decadente. Vita maledetta di Lucien Rebatet, en librairie aux éditions Oaks (sur commande : info@oakseditrice.it, pp. 182, euro 20.00). Selon l'auteur, Rebatet est un véritable paradigme de cette vaste compagnie d'intellectuels qui ont lu l'histoire de la France moderne en termes de décadence, mais qui étaient en réalité profondément enracinés dans ce monde. En présentant l'itinéraire intellectuel et politique de Rebatet, Siniscalchi dresse un tableau organique du monde intellectuel varié et vivant du « fascisme » français, en discutant des relations qui existaient entre les principaux interprètes de cette faction intellectuelle et politique. Il parvient ainsi à des jugements équilibrés, conformes aux exigences de la recherche historique. Il précise notamment comment le rapprochement de Rebatet avec l'Allemagne nationale-socialiste s'explique par la conviction profonde que les ennemis de la patrie sont « intérieurs » et se reconnaissent dans : « les Maghrébins, les Noirs, les Jaunes, les Russes anciens et nouveaux, les mineurs polonais, les Italiens » (Les décombres), venus en France pour les raisons les plus disparates. Ces catégories seront bientôt remplacées par l'ennemi par excellence, le Juif. Les révolutionnaires et les juifs qui ont quitté l'Allemagne après 1933 ont rencontré les exilés antifascistes italiens et ont formé l'Internationale antifasciste. Celle-ci devait être combattue, selon l'auteur, par l'internationale fasciste. Ainsi, l'idée d'un fascisme européen comme seule réponse possible à la décadence de notre continent mûrit chez Rebatet, ainsi que chez Drieu La Rochelle. La fièvre antisémite se radicalise en France, avec la conquête du pouvoir par le Front populaire de Blum. Rebatet, nous dit Siniscalchi, reste un observateur attentif des phénomènes contemporains.
À lire absolument de Lucien Rebatet : son pamphlet politique Les décombres, avec L’inédit de Clairvaux, Bouquins, 2015. Son chef-d’œuvre romanesque : Les deux étendards, Gallimard, 1991. Son roman méconnu mais remarquable : Les épis murs, Le Dilettante, 2011. Et Une histoire de la musique, Bouquins, 2011.
barbadillo.it
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/24/l...
MONDIALISME / ONG / TOTALITARISME
Du droit de la force à la force du droit : Quête pour un nouveau monde
En moins de trois mois, le SG des Nations unies a prononcé quatre discours dans quatre régions du monde avec chacune sa logique et sa vision généreuse du monde. Les discours dans ces trois endroits ont été les mêmes. Que cela soit au G7, au G20 ou au G7+ Chine. Le dernier discours à l’Assemblée des Nations unies est en fait une récapitulation du même narratif décliné en respectant les sensibilités des différents groupements. Le seul message qui, à notre sens, mérite d’être rapporté est celui des changements climatiques et des 17 Objectifs du Développement Durable. Mais le problème du discours du Secrétaire général est qu’il est lisse sans aspérité. Le monde va à la catastrophe et on continue à vouloir le réparer en proposant des rustines comme le sommet du futur dont on peut prévoir sans difficulté la finalité sans lendemain. Nous allons décrire l’historique de ce grand machin (dixit de Gaulle) qui a fait son temps, voire qui est en mort clinique avec le médecin Guterres qui fait de l’acharnement thérapeutique. Pour la première fois, les membres permanents du Conseil de sécurité sont absents. Peut-être qu’il faille mettre tout à plat et penser en termes d’éthique et de danger existentiel pour penser le nouveau monde du partage où l’éthique civilisera le monde actuel ensauvagé par l’AVOIR au lieu et place de l’ÊTRE.
École polytechnique d’Alger
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Plainte Fuellmich contre OMS et Davos
Une équipe de plus de 1.000 avocats et de plus de 10.000 experts médicaux, dirigée par l’Allemand Rainer Fuellmich, l’un des avocats les plus puissants d’Europe, a lancé la plus grande plainte de l’histoire appelée « Nuremberg 2 » contre l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et le Davos Group (Forum économique mondial dirigé par Klaus Schwab, âgé de plus de 80 ans) pour crimes contre l’humanité. Le Dr Reiner Fuellmich est un avocat germano-américain, c’est lui qui a gagné des procès de plusieurs millions de dollars contre l’escroquerie de la Deutsche Bank et celui contre Volkswagen pour l’escroquerie du Dieselgate. Il est l’un des fondateurs de la « commission d’enquête de la Couronne allemande ». Fuellmich et son équipe ont rassemblé des milliers de preuves scientifiques démontrant le manque total de fiabilité des tests PCR et la fraude qui les sous-tend. Fuellmich parlait alors des vaccins et constatait qu'« ils n’ont rien à voir avec les vaccins, mais font partie d’expériences génétiques ». Outre les tests défectueux et les certificats de décès frauduleux établis par un personnel médical corrompu, le vaccin « expérimental » lui-même viole l’article 32 de la Convention de Genève. Selon l’article 32 de la IVe Convention de 1949, « les mutilations et les expériences médicales ou scientifiques qui ne sont pas nécessaires au traitement médical d’une personne » sont interdites. Selon l’article 147, la réalisation d’expériences biologiques sur des êtres humains constitue une violation grave de la Convention. Le vaccin « expérimental » viole les 10 codes de Nuremberg, qui prévoient la peine de mort pour ceux qui enfreignent ces traités internationaux ». Fuellmich a également ajouté que tout cela était prévu depuis longtemps pour être mis en œuvre en 2050. « Mais ensuite », les ficelles sont devenues gourmandes et ont décidé d’anticiper les plans d’abord en 2030 et finalement en 2020 dans cette précipitation qu’ils font tant d’erreurs Par exemple, les fabricants de vaccins n’avaient pas prévu qu’il y aurait autant d’effets secondaires et de décès ». « L’Europe, poursuit Fuellmich, qui est le principal champ de bataille de cette guerre. C’est parce qu’elle est complètement en faillite. Les fonds de pension ont été complètement pillés. C’est pourquoi ils veulent prendre le contrôle de l’Europe avant que les gens ne le sachent. Qu’est-ce qui se passe ». Mais qui sont ces gens qui tirent les ficelles ? Selon Fuellmich, « il s’agit d’un groupe d’environ 3.000 super-riches. La clique de Davos autour de Klaus Schwab fait partie de ce groupe. Que veulent-ils ? Un contrôle total sur l’être humain. Ils soudoient les médecins, le personnel hospitalier et les politiques. Les personnes qui ne coopèrent pas sont menacées. Ils utilisent toutes sortes de techniques psychologiques pour manipuler les gens ».
mondialisation.ca
https://www.mondialisation.ca/plainte-fuellmich-contre-om...
Soros et la société ouverte
Le 15 août 2023, Reuters a publié une dépêche annonçant la diminution significative des opérations de l’Open Society Foundation en Europe. Pendant plus de cinq décennies, le chef de la société, le philanthrope milliardaire George Soros, s’est activement engagé dans de nombreuses campagnes d’influence contre les forces politiques conservatrices, dont certaines ont abouti au renversement de régimes politiques. Le départ de George Soros marque la fin d’une époque caractérisée par un Occident triomphant et riche, sorti de la guerre froide, imposant sa vision du monde et ses principes moraux à la scène mondiale. Cependant, les temps ont changé, et cette prise de conscience a sans aucun doute frappé George Soros lorsqu’il a désigné son fils pour lui succéder. Malgré les ressources considérables dont il dispose, Alex Soros devra faire face à de nombreux défis s’il souhaite poursuivre les efforts philanthropiques de son père. L’Open Society Foundation se heurte de plus en plus à des résistances dans de nombreux pays et le modèle mis en œuvre avec succès en Occident s’avérera difficile à reproduire sur d’autres continents. Pour en discuter, Xavier Moreau reçoit Pierre-Antoine Plaquevent, fondateur du think tank « Stratégika », auteur de « Soros et la société ouverte : Métapolitique du globalisme » (Le retour aux sources, 2018) et de « Société ouverte contre Eurasie : géopolitique du globalisme ». Vidéo.
L’Échiquier mondial
https://odysee.com/@EchiquierMondial:2/soros:13?src=embed
Incitation à l’immigration. Une ONG élabore un guide pratique à l’intention des migrants
Alors que l’Italie et ses voisins s’efforcent d’endiguer l’afflux soudain d’arrivées illégales par la Méditerranée, l’ONG Welcome to Europe vient de publier un nouveau manuel à l’intention des migrants pour les aider à maximiser leurs chances d’obtenir une protection. Ce manuel a été rédigé par Maldusa, une petite ONG locale spécialisée dans l’aide aux migrants à Palerme et Lampedusa, dans une « perspective anticoloniale et intersectionnelle », selon son site web. Le site plus vaste de Welcome to Europe – disponible en anglais, français, arabe et farsi – a déjà publié de nombreux guides sur les migrants, avec des fiches d’information distinctes décrivant tous les principaux itinéraires et pays de l’UE.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/09/27/225058/incitation-...
PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE
Marsault a encore frappé
Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours. La preuve par Marsault.
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/09/2...
Une preuve accablante
Un récit de Jacques Aboucaya. Où l’inculture rejoint le terrorisme. Grâce à un écrivain et journaliste littéraire qui ne manque pas d’humour !
« Je m’approchai de la fenêtre donnant sur la rue, écartai à peine le lourd rideau. L’homme était toujours là. Appuyé contre le mur d’en face. Dissimulé derrière un journal déployé, il affectait la nonchalance de celui qu’aucune tâche précise ne requiert et qui peut se permettre de prendre le temps de flâner. Une attitude étudiée, qui ne trompait personne. Surtout pas moi. Il y avait plusieurs jours que je l’avais repéré. Lui ou un de ses complices, car ils se relayaient pour surveiller mon immeuble sans relâche. Sans prendre, du reste, de précautions excessives : sauf à être né de la dernière pluie, il ne faisait de doute pour quiconque qu’ils étaient en faction. A coup sûr en service commandé. Mais commandé par qui ? Au début, la question m’avait taraudé. Et puis j’avais fini par ne plus me la poser. Il se passait tant de choses dans notre monde incertain que j’avais décidé, plus ou moins consciemment, de vivre, en toute simplicité. Sans chercher à trouver un sens à des événements qui me dépassaient. Et desquels, n’en déplaise à Cocteau, je n’avais nulle envie de feindre d’être l’organisateur. Je repoussai doucement le rideau et m’apprêtai à regagner mon bureau lorsque la sonnette de l’entrée retentit. Un appel prolongé, insistant. Non une sollicitation, mais une invite. Négligeant le judas qui m’eût permis d’identifier mon visiteur (une prescience m’informait déjà de sa fonction, sinon de son identité), j’ouvris la porte de chêne massif. Il glissa son pied avec promptitude pour m’empêcher de la refermer. Un classique du genre. Déjà, il sortait de son portefeuille une carte barrée de tricolore. La brandissait sous mon nez.
« Monsieur Moudenc ? Inspecteur Dumesnil, de la Police nationale. J’aimerais vous poser quelques questions. »
causeur.fr
https://www.causeur.fr/une-preuve-accablante-266675?utm_s...
POLOGNE
Trois questions à Bruno Drewski sur la Pologne et l’Ukraine
Alors que la Pologne compte parmi les plus grands soutiens militaires et politiques de l’Ukraine, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki déclarait mercredi passé que la Pologne n’armerait plus l’Ukraine. Pour y voir plus clair sur la signification de ces déclarations, nous interrogeons Bruno Drewski, historien, politologue et maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales.
investigaction.net
https://www.investigaction.net/fr/trois-questions-a-bruno...
L'Ukraine ne sert plus la Pologne ? Ce que la dispute sur les armes et les céréales enseigne
Ces dernières semaines, la Pologne a asséné à l'Ukraine un coup de massue. En quelques jours, Varsovie a d'abord coupé les ponts avec Kiev à propos de l'accord sur le blé, opposant de fait un veto aux importations européennes de céréales produites en Ukraine, puis a cessé d'envoyer des systèmes d'armement au pays envahi par la Fédération de Russie depuis le 24 février 2022. Des positions qui peuvent surprendre à première vue, étant donné la ténacité avec laquelle la Pologne a soutenu Kiev avant et après l'invasion. Avec le Royaume-Uni, Varsovie était la puissance de l'OTAN la plus disposée à soutenir l'Ukraine contre l'opération russe. Selon l'outil de suivi du soutien à l'Ukraine (Ukraine Support Tracker) de l'Institut Kiel, les armes et le matériel militaire utilitaire (de l'infrastructure médicale à l'équipement de protection des soldats, en passant par le transport logistique et les rations) envoyés par Varsovie à Kiev s'élèvent au total à près de 4,3 milliards d'euros. Varsovie, Londres et les États baltes ont été les seuls pays à comprendre la guerre en Ukraine comme une guerre par procuration contre Moscou dès le début, bien avant que le soutien américain, initialement hésitant, ne s'accroisse. Mais depuis quelques semaines, la réalité des faits s'impose : le nationalisme polonais du gouvernement conservateur de Mateusz Morawiecki et le nationalisme ukrainien issu de la guerre voulue par les « faucons » belliqueux de l'équipe de Volodymyr Zelensky tendent à être irréconciliables. Et celle entre la Pologne et l'Ukraine, granitique en paroles, est en réalité une alliance instrumentale. Fondamentale pour que Varsovie puisse faire place nette face à la Russie.
it.insideover.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/23/l...
L’eurodéputé polonais Dominik Tarczyński donne une leçon aux gauchistes de l’Union européenne
Cette intervention cinglante rappelle celles de Nigel Farage d’avant le Brexit ! Revigorant… (Vidéo en VOSTF)
lalettrepatriote.com
https://lalettrepatriote.com/leurodepute-polonais-dominik...
RÉFLEXION
Le monde n'est pas tel qu'il vous apparaît
Il n'est pas possible ici de revenir sur l'histoire du conflit, qui est très complexe et, comme souvent, repose finalement sur des motifs de contestation valables de tous les points de vue et donc sans vérité unique, susceptible seulement de médiation, d'ajustement, de règlement. Ceux de l'OSCE à Minsk (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, institution multilatérale en cohabitation avec les Russes, aujourd'hui bloquée par les événements d'Ukraine) s'y sont essayés, déjà connus pour les deux protocoles de pacification sur les questions du Donbass entre Ukrainiens et Russes, bénis par une médiation européenne qui, une seconde après leur signature, en a écarté l'application. Raison pour laquelle le conflit ukrainien actuel n'a pas pu être évité, mais manifestement il n'y avait aucun intérêt à l'éviter, ou plutôt il y avait un intérêt évident à le laisser se dérouler comme il l'a fait. En ce qui concerne le Nagorno-Karabakh, un accord a été conclu, puis il a été rompu, puis il a été rediscuté, puis il a été une nouvelle fois rediscuté, puis - en fait - personne, surtout pas les Azéris, n'a prêté la moindre attention à ce rôle de médiateur peu convaincant. Les journaux de ce matin se réjouissent des informations faisant état de manifestations arméniennes contre le gouvernement local, mais surtout contre les Russes censés être leurs protecteurs. Il y a quelques jours, ils jubilaient des exercices armés conjoints entre Arméniens et Américains, manœuvres entachées d'un soupçon de trahison puisque l'Arménie fait partie de l'OTSC et de la CEE russe (Lavrov est d'ailleurs d'origine arménienne). Donc, les Azéris envahissent la région contestée, considérée comme telle en droit international, protégée par des accords, la faute revenant aux Russes de ne pas l'avoir protégée. S'ils l'avaient protégée, ils auraient été accusés d'impérialisme hors de leurs frontières et une nouvelle guerre pour le Bien s'en serait suivie. Deux cents morts, des accords internationaux bafoués, une épuration ethnique en vue ? Pas de problème, le radicalisme éthique colporté pour nous faire sentir « vertueux » ne s'applique pas aujourd'hui, c'est le « réalisme brut » qui s'applique, avec, en prime, un autre échec russe. Voyez-vous que le fait de les maintenir sous pression en Ukraine les affaiblit ? L'Azerbaïdjan est le pion ambigu et classique, placé dans le flanc de l'ennemi. Les amis chiites d'Erdogan, d'ancienne origine turco-caucasienne (les Arméniens sont plutôt des chrétiens indo-européens du Caucase), sont nos meilleurs amis dans cette région stratégique, même si nous en avons un peu honte et que nous n'en faisons pas la publicité. Des dizaines de cas de violations des droits de l'homme, des niveaux stratosphériques connus de corruption politique et financière, des tortures attestées de prisonniers politiques. En revanche, l'Arménie est un pays civilisé et démocratique (selon nos critères de démocratie). Les voyages, les cadeaux, l'argent et les corps disponibles ont été payés par le gouvernement azerbaïdjanais pour la « diplomatie du caviar », comme on appelait leur disponibilité à l'égard des politiciens et des fonctionnaires occidentaux. Remboursés aussi en leur offrant l'improbable Grand Prix de F1 qui défile dans les rues de Bakou depuis 2017, ainsi qu'en fermant les yeux sur ces effractions éthico-morales qui vaudraient ailleurs une guerre pour les « droits de l'homme ». Mais il y a humains et humains, selon l'endroit où ils vivent pour notre géo-éthique. L'Azerbaïdjan est le terminal de pompage et de transmission de l'oléoduc promu pour nous offrir une alternative aux approvisionnements russes, géré par British Petroleum (évidemment, les Britanniques sont par ailleurs intransigeants sur les droits de l'homme et les normes démocratiques, ici ils sont l'exception, vous savez que le pétrole et le gaz rendent l'éthique glissante et aérienne par contagion) et dont nous, les Italiens, sommes les principaux clients.
sinistrainrete.info
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/26/l...
Censurer les propos climatosceptiques serait aussi liberticide qu’inefficace
Des députés souhaitent éliminer de l’espace médiatique tout discours climatosceptique. À l’appui des écrits de John Stuart Mill, Baptiste Gauthey défend en la matière une liberté d’expression totale. « Il est à espérer que le temps où il aurait fallu défendre la ‘’liberté de presse’’, comme l’une des sécurités contre un gouvernement corrompu ou tyrannique est révolu. On peut supposer qu’il est aujourd’hui inutile de défendre l’idée selon laquelle un législatif ou un exécutif, dont les intérêts ne seraient pas identifiés à ceux du peuple, n’est pas autorisé à lui prescrire des opinions, ni à déterminer pour lui les doctrines et les arguments à entendre ». Ces mots sont ceux de John Stuart Mill, au début du deuxième chapitre de son célèbre ouvrage De la liberté, paru en 1859. Un peu moins de deux siècles plus tard, ils n’ont pas pris une ride. En effet, des députés de tous bords (à l’exception de ceux du Rassemblement national, exclus par le fameux « arc républicain ») préparent une proposition de loi reprenant une idée de l’association QuotaClimat et du think-tank Institut Rousseau : expurger de l’espace médiatique tout ce qui s’apparenterait à du climatoscepticisme. On ne pourra pas feindre l’étonnement, tant ce genre de mesures, qui relèvent pour beaucoup d’une mauvaise blague tant leur dangerosité est de l’ordre de l’évidence, sont en fait soutenues de longue date par de nombreux militants de l’écologie politique. Si la proposition de loi a peu (si ce n’est aucune, merci à l’État de droit) de probabilités d’aboutir, le mépris des libertés qu’elle traduit mérite qu’on s’y attarde.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/09/27/464538-censurer-l...
RUSSIE
La Russie réduit ses exportations de gazole et impacte à nouveau l'économie mondiale
La Russie a interdit les exportations d'essence et de diesel vers tous les pays à l'exception de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan et de l'Arménie, qui appartiennent à l'Union eurasienne, dirigée par Moscou. Selon une annonce du Kremlin, cette mesure entrée en vigueur jeudi 21 septembre vise à tenter de réduire les pénuries de carburant auxquelles est confronté le marché intérieur russe. L'ombre d'un hiver susceptible de plonger les économies européennes dans une crise énergétique s'est brusquement concrétisée avec cette décision de Moscou : l'interdiction des exportations de diesel. Mise en application jeudi dernier, cette mesure vise à résoudre les pénuries de carburant à l'intérieur du pays, où les prix connaissent une hausse vertigineuse, dans le but de stabiliser le marché intérieur. D'après les autorités russes, cette décision est considérée comme provisoire, bien qu'aucune indication n'ait été donnée quant à sa période d'application. « Les restrictions temporaires contribueront à stabiliser le marché des carburants, ce qui permettra de réduire les prix pour les consommateurs », a expliqué le ministère de l'Énergie, précisant que l'interdiction - qui s'applique également à l'essence - empêcherait les exportations « grises » non autorisées de carburant pour véhicules. Depuis le début de l'année, la Russie est devenue le premier exportateur mondial de gazole par voie maritime, loin devant les États-Unis, selon les données de Vortexa compilées par Bloomberg. Le pays a exporté plus d'un million de barils par jour entre janvier et mi-septembre, la Turquie, le Brésil et l'Arabie saoudite figurant parmi les principales destinations. Toutefois, l'interdiction mise en place jeudi pourrait aggraver les pénuries actuelles sur le marché mondial du diesel. Les raffineurs de pétrole du monde entier s'efforcent de produire suffisamment de carburant face à la diminution des approvisionnements en pétrole brut de la Russie et de l'Arabie saoudite, les plus grands producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/societe-economie/la-russie-redu...
La politique de la Banque Centrale de Russie est-elle cohérente avec le changement de structure de l’économie ?
Par Jacques Sapir. La Banque Centrale de Russie a décidé le 15 septembre dernier de remonter son taux directeur de 12 % à 13 %. Cette décision, et les raisons pour laquelle elle a été prise, ont ranimé un débat sur la cohérence de la politique monétaire menée par la Banque Centrale vis-à-vis de la croissance économique en Russie. Les questions posées sont bien réelles et le risque que les hausses répétées du taux directeur ne ralentissent la croissance non négligeable. Il convient donc d’analyser et la position officielle de la Banque Centrale de Russie et celle de ses opposants, et de confronter les déclarations des uns et des autres à la réalité.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/la-politique-de-la-banque-centr...
Rompre avec la civilisation de la mort
Par Alexandre Douguine. La Russie ne vivra que dans un monde où l'Occident ne décide pas et ne signifie rien. Du moins pour nous. Dans tous les autres cas, ce sera la torture de l'épouse étrusque, lorsque le criminel était attaché vivant à un cadavre en décomposition. Il n'y a rien de plus horrible qu'une telle torture. Un homme meurt lentement, la nécrose pénètre son corps cellule par cellule. L'Occident moderne est donc un cadavre en décomposition lié à l'humanité. Il ne lui suffit pas de périr, il veut entraîner tout le monde avec lui dans l'abîme. Regardez l'Ukraine, ce qu'ils lui ont fait... Une nation empoisonnée, tordue, psychologiquement brisée. Un État détruit. Broyée en masse sur les fronts d'une guerre insensée et délibérément perdue ou fuyant le pays par une société enragée. La mariée morte du contrôle occidental est fermement attachée au pays qui respire encore (mais à peine). Mais la mort gagne en Ukraine. Les yeux de ses dirigeants enragés sont fixés sur l'Ukraine, qui est déjà passée de l'autre côté, déjà morte mais toujours extérieurement vivante. La libération totale de l'Occident est la seule voie de salut. Tout ce qui est mauvais dans la Russie moderne vient de l'Occident. Ses miasmes ont rongé notre politique, notre économie, notre culture, notre science, notre psychologie, notre vie quotidienne, notre jeunesse. Il s'agit d'un processus cancérigène. Plus vite et plus fort nous couperons les cellules atteintes, plus grandes seront les chances de salut et de renaissance de notre patrie, la grande Russie.
geopolitika.ru
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/26/a...
SANTÉ
Pénurie : la vente à l’unité de certains médicaments bientôt rendue obligatoire
Éviter le gaspillage ou prévenir la pénurie ? Les deux mon capitaine ? Toujours est-il que le gouvernement va rendre obligatoire la vente à l’unité de certains antibiotiques en rupture de stock, selon une source gouvernementale, obtenue par franceinfo, ce mercredi. Des encouragements en ce sens avaient déjà été effectués, mais sans résultat probant. L’idée n’est pas stupide, en soi. Aux États-Unis ou aux Pays-Bas, certains médicaments sont, depuis longtemps, distribués gélule par gélule. Mais on est en droit de se demander si la conjoncture ne presse pas un peu ce gouvernement face à des médicaments qui sont, pour la plupart, fabriqués en Chine et donc voués à une instabilité chronique. Cette tension se fait jour depuis plusieurs années parce que, tout simplement, 80 % des médicaments sont fabriqués en Asie (principalement en Inde ou en Chine). Il y a dix ans, la France était le premier producteur européen de médicaments : elle est aujourd’hui à la 4e place. La pénurie de médicaments y est devenue « un problème majeur de santé publique » : les signalements de risque et (ou) de rupture d’approvisionnement sont passés de 871 en 2018 à plus de 3.500 en 2023. Dans le même temps, il y a pénurie… de médecins. Le Premier ministre a annoncé fin août qu’elle autorisait aux pharmaciens de « prescrire des antibiotiques » pour les cystites et les angines. Une pratique qui se fera sous conditions, « dès lors que celui-ci aura réalisé un test pour confirmer l’origine bactérienne » de la maladie et un entretien avec le patient. De pénurie en pénurie…
reinformation.tv
https://reinformation.tv/penurie-vente-unite-medicaments-...
Des scientifiques s’alarment de leur découverte sur les vaccins ARNm
Préoccupations alarmantes chez les scientifiques à propos des vaccins à ARNm contre la Covid-19 de Pfizer et Moderna. Kevin McKernan généticien de renommée internationale, a accidentellement découvert en étudiant certains échantillons que ces vaccins contenaient des fragments d'ADN plasmidique. Une contamination qui se révèle très largement au-delà des normes établies par les agences de réglementation dont que l'Agence européenne des médicaments (EMA) et la Food and Drug Administration (FDA), de 18 à 70 fois supérieure à la limite légale selon Spectator. De plus, à la vue de ces recherches, McKernan a notamment été alarmé de constater la présence d'un promoteur de l’expression du gène SV40 (Simian Virus 40). Ce promoteur est généralement utilisé pour introduire de l'ADN dans le noyau des cellules, le plus souvent dans le cadre de thérapies géniques. Les agences réglementaires affirmaient pourtant que cela était de l’ordre de l’impossible avec ce type de vaccins. Le Dr. Phillip Buckhaults, spécialiste en génomique du cancer, comme d’autres experts, expriment leurs craintes quant à l'impact potentiel de cette contamination d'ADN sur le génome des personnes vaccinées. Ils partagent une forte inquiétude que cette contamination entraine des maladies auto-immunes, voire des cancers, aux conséquences potentielles sur des générations. Le Dr Buckhaults a déclaré lors d'une audience au Sénat de Caroline du Sud. « Il existe un risque très réel que les fragments d'ADN contaminants s'intègrent au génome d'une personne et deviennent un "élément permanent de la cellule. » Ces craintes ont engendré des appels de chercheurs en faveur de recherches urgentes pour déterminer si la contamination d'ADN persiste dans les cellules des personnes vaccinées et si le génome humain a été modifié de manière définitive par les vaccins à ARNm.
francesoir.fr
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SYRIE
L’accueil de Bachar al-Assad en Chine annonce la naissance du nouvel ordre mondial
La guerre sur la Syrie ayant explosé en mars 2011, le monde apprenait en Octobre de la même année qu’un projet de résolution condamnant la Syrie n’avait pas été approuvé par le Conseil de sécurité des Nations Unies en raison d’un double veto russo-chinois. La résolution avait été proposée par la France, l’Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni pour violations des droits de l’homme et usage excessif de la force contre des civils. Elle exigeait la fin immédiate de toutes les violences prétendument commises par les autorités syriennes, la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des réfugiés en toute sécurité, tout en menaçant la Syrie d’éventuelles sanctions et en sommant tous les États de s’abstenir de lui vendre des armes. Une sommation qui ne concerne toujours pas les livraisons d’armes aux séparatistes, aux terroristes et aux mercenaires d’une « Coalition internationale » qui violentent les citoyens syriens depuis plus de douze ans. Et cela, en dépit de la résolution 2253 (2015) condamnant et sanctionnant les suppôts d’un tel terrorisme, adoptée sous les conditions contraignantes du chapitre VII la veille de l’adoption de la fameuse résolution 2254 que chacun des protagonistes voudrait appliquer à sa manière, sans tenir compte des réserves de l’État syrien. Avant de s’interroger sur le comportement des peuples suite aux dernières évolutions de la situation mondiale, M. Maan Bachour, président-fondateur du Forum national arabe, revient sur ce premier double veto russo-chinois et nous rapporte une déclaration intéressante du président syrien Bachar al-Assad..
Al-Binaa
https://reseauinternational.net/laccueil-de-bachar-al-ass...
UKRAINE
Guerre en Ukraine. Vidéo n° 57
Pendant que Trudeau flanqué de sa Goebbels (Freeland) transforme son parlement en Sportpalats de 1943 pour faire acclamer un SS génocidaire et appelle à la guerre totale (Totaler Krieg) contre la Russie, que Scholz éructe à l’ONU, un discours digne de son prédécesseur de 1933 à la chancellerie (forme et fond), que Baerbock lutte pour devenir la femme la plus belliciste du monde, le massacre se poursuit en Ukraine. Les malheureux soldats ukrainiens continuent à se fracasser sur les défenses russes, sous les encouragements de nos va-t-en-guerre de plateau. Le changement du monde se poursuit et nous donne à voir une guerre du XXIe siècle à laquelle l’accident ne s’attendait pas. Poursuite du travail de ré information grâce aux indispensables Régis de Castelnau et Hervé Carresse. Au sommaire : Introduction I) Quid de l’échiquier géopolitique ? 2:44 II) Quid aide occidentale à l’Ukraine ? 31:14 III) Quid de l’organisation des forces terrestres des deux belligérants ? 37:12 IV) Quid du front maritime ? 53:54 V) Quid des frappes ukrainiennes dans la profondeur ? 57:41 VI) Quid de la situation du front terrestre ? 59:59 VII) Quid de la désinformation ?
vududroit.com
https://www.vududroit.com/2023/09/guerre-en-ukraine-video...
« La contre-offensive ukrainienne a été un échec total »
Interview en VOSTF du Col. Douglas Mac Gregor qui affirme que personne ne devrait prendre le général Mark Milley au sérieux lorsqu’il affirme que l’Ukraine a une chance de constater de réels progrès dans sa contre-offensive. MacGregor insiste même et dit que l’Ukraine n’a plus d’hommes et n’a plus de temps.
Russosphere
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UNION EUROPÉENNE
Règlement CSAR : la surveillance de nos communications se joue maintenant à Bruxelles
Il y a un peu plus d’un an, la Commission européenne proposait l’un des pires textes jamais pensés sur le numérique : le règlement CSAR, également appelé « Chat control ». Affichant l’objectif de lutter contre les abus sexuels sur les enfants, cette proposition vise en réalité à créer un outil inédit de surveillance des communications. Dès le dépôt de ce projet de règlement, partout en Europe, associations et experts se sont insurgés contre cette initiative car elle reviendrait à mettre fin au chiffrement des communications. Aujourd’hui, bien que les critiques soient aujourd’hui plus nombreuses encore, les discussions avancent rapidement à Bruxelles, laissant présager une adoption très prochaine du texte. Afin de comprendre ses enjeux et aider à renforcer la mobilisation, nous revenons sur le contenu de ce règlement qui pourrait signer la fin de toute confidentialité des échanges en ligne. (Malheureusement, ce texte est en ‘’écriture inclusive’’).
laquadrature.net
https://www.laquadrature.net/2023/09/18/reglement-csar-la...
L'Europe sera-t-elle en mesure d'éradiquer la pédopornographie ?
Internet n'a pas de frontières et les abus envers les mineurs, notamment la pornographie infantile, non plus. Pour cette raison, si les pays européens veulent éviter la diffusion de ces crimes, ils ont besoin d'une stratégie européenne, avec des règles claires et applicables. Le défi est immense. En 2021, 85 millions d'images et de vidéos de pornographie et d'abus infantiles ont été signalées par les entreprises de l'Internet. Le National Center for Missing & Exploited Children des États-Unis, en 2022, a reçu 30 millions de signalements de ce type d'abus, dont plus d'un million provenaient de pays de l'Union européenne. Et selon les experts, ces chiffres sont partiels. Pour relever ce défi, la Commission européenne propose une nouvelle législation avec trois objectifs : aider les pays de l'UE à détecter et signaler les abus sexuels commis contre des enfants en ligne ; prévenir les abus sexuels commis contre des enfants ; soutenir les victimes. La législation en cours de discussion en Europe obligerait les fournisseurs de services à signaler les abus sexuels commis contre des enfants en ligne via leurs plateformes et à alerter les autorités afin que les prédateurs sexuels puissent être traduits en justice. Les fournisseurs seraient également tenus de signaler les cas de manipulation psychologique, une pratique par laquelle les prédateurs sexuels tissent une relation et un lien émotionnel avec des enfants et gagnent leur confiance afin de pouvoir les manipuler, les exploiter et les agresser. La nouvelle législation européenne prévoit explicitement que les entreprises de services en ligne prennent des mesures pour évaluer l'âge des utilisateurs et identifier ceux qui sont mineurs. Cela devrait empêcher les mineurs d'accéder aux pages web réservées au public adulte. Mais est-il possible de faire cette vérification sans violer la vie privée ? Oui, expliquent des experts consultés par la Commission Européenne, grâce au système de « double anonymat », semblable à celui utilisé dans les opérations bancaires, qui impliquerait également la participation d'une autorité externe, active dans les pays européens, pour vérifier les données personnelles sans les enregistrer ni les conserver. Cette proposition a deux grands opposants : les plateformes technologiques et les associations en faveur du respect de la vie privée des personnes.
laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/europe-sera-mesure-erad...
Ce rapport franco-allemand pour réformer l’UE : de pire en pire !
Laurence Boone, secrétaire d’État chargée des Affaires européennes, et son homologue allemande, Anna Lührmann (Verte), ont chargé douze experts « indépendants » de rédiger un rapport pompeusement intitulé « Naviguer en haute mer : réformer et élargir l’UE pour le XXIe siècle ». Publié en anglais (l’allemand et le français sont, pourtant, deux langues de travail de l’Union européenne) et rendu public le 19 septembre dernier, le document propose de réformer le système européen pour le rendre plus efficace. En clair, pour réduire encore la liberté des États membres. Au demeurant, le terme « experts indépendants » est généralement un oxymore, tant il est vrai que, la plupart du temps, lesdits experts sont précisément choisis pour produire des conclusions qui vont dans le sens souhaité par les commanditaires.
bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/tribune-ce-rapport-franco-allema...
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Le temps des guerres écologiques
Le temps des guerres écologiques
par Georges FELTIN-TRACOL
La chronique n° 51 du 15 novembre 2022 intitulée « Vers la poliorcétique des cyborgs » recensait l’ouvrage collectif de Red Team (voir: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/11/19/vers-la-poliorcetique-des-cyborgs.html), ce projet du ministère français des Armées qui réunit illustrateurs, auteurs de science-fiction, ingénieurs et militaires de carrière afin de réfléchir aux prochains conflits.
Toujours intitulé Ces guerres qui nous attendent 2030 – 2060. Saison 2 (éditions des Équateurs/PSL – Université Paris Sciences et Lettres, 2023, 210 p., 22 €), un nouvel ouvrage est paru sous la même signature qui rassemble Virginie Tournay, Laurent Genefort, Romain Lucazeau, Capitaine Numericus, François Schuiten et Saran Diakité Kaba avec une préface commune d’Alain Fuchs et de Cédric Denis-Rémis. Mais, à la différence du premier, on trouve aussi de courtes contributions de plusieurs spécialistes et un avant-propos des animateurs de ce programme, Nicolas Minvielle et Olivier Wathelet.
Ainsi apprend-on l’existence d’une Blue Team, un groupe de « militaires de différents corps » qui examine la véracité et la pertinence des hypothèses émises par Red Team. Il paraît évident que « l’initiative du collectif Red Team Défense, par sa dimension inédite et son engagement citoyen, est un nouvel outil d’anticipation qui contribue à l’orientation des efforts d’innovation et de défense ». Tout aussi ambitieux que le premier, ce nouveau livre explore deux facettes inattendues de la confrontation inter-étatique.
Le premier scénario part d’une uchronie un peu bancale. Dans ce monde perdure la Horde d’Or d’origine mongole qui contrôle les khanats de Königsberg et de Minsk et qui vient de s’emparer de la Ruthénie de Khief. Elle doit composer, à l’Est de l’Eurasie, avec l’Empire han et, à l’Ouest, avec la Ligue hanséatique qui regroupe entre autres la Francie occidentale, la Bretagne et la Bourgogne… La Horde et la Ligue traversent une ère de guerre froide. Or émerge « une cinquième révolution industrielle marquée par les biotechnologies ». Ces avancées techno-scientifiques concernent la « bio-ingénierie » et le travail sur l’ADN chez soi en utilisant un matériel perfectionné au coût assez faible. Au risque que l’homme perde toute maîtrise sur le vivant, il devient bientôt possible de fabriquer des chimères issues de manipulations génétiques audacieuses. À l’intersection de l’agronomie et de l’industrie militaire surgissent alors des armes nouvelles qui ne sont plus biologiques, mais « écosystémiques, c’est-à-dire capables de modifier un écosystème entier pour le rendre plus favorable à un camp dans un conflit ». Par exemple, la « surveillance basée sur des capteurs de mouvement constitués de filaments de mycélium ». L’historien militaire Michel Goya conclut que « la “ weaponization “ du vivant peut se jouer à la fois dans le microscopique, avec des virus et de l’ADN, et dans la macroscopique, avec des organismes animaux et végétaux ».
Le second scénario s’intéresse au déroulement d’une opération extérieure soumise aux contraintes de la sobriété énergétique et au respect absolu des réserves naturelles riches en biodiversité. En raison de la « décarbonation progressive de tous les systèmes militaires à tous les niveaux », les engins militaires roulent désormais au moteur électrique. Dans le même temps, « la carrière de chaque membre est indexée sur sa note énergétique ». Or les combattants portent une combinaison à camouflage actif et une série d’appareils très énergivores (casques à vision nocturne avec intelligence artificielle intégrée, sac de combat modulaire de 100 litres, chaussures de combat « intelligentes », etc.). Chaque soldat emploie en outre des drones-éclaireurs et des drones-batteries afin de réussir la mission.
La rareté des sources énergétiques disponibles oblige l’état-major à considérer un nouveau cadre opérationnel, surtout si « chaque opération est indexée sur un budget énergétique ». Dans ces conditions restrictives, « les armées se sont dotées de centrales électriques mobiles (flottantes ou terrestres) où les unités peuvent recharger leurs batteries ». Tant pour le port des tenues de combat que pour l’alimentation en énergie des troupes, le design prend dès lors une valeur cruciale. Qui aurait pensé que « le design, explique Édith Buser, directrice adjointe de la recherche de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, est mobilisé sur des projets impliquant les sciences cognitives, l’IA, la chimie, la biologie, la médecine, la soft robotique mais aussi l’économie, le management, la sociologie, l’anthropologie ainsi que d’autres champs artistiques » ? Elle ajoute aussitôt que « chercheurs et doctorants sont impliqués dans des projets de recherche liés à la santé et au soin, au textile, à l’architecture, ou encore à la data visualisation de grandes masses de données ».
Ces supputations n’empêchent pas « le brouillard de la guerre » de perdurer, voire de s’épaissir, car l’application de la sobriété énergétique dépend en premier lieu de la volonté politique. On pourrait en effet croire que ce deuxième ouvrage contredit le premier qui met en avant les missiles hypervéloces et les forteresses à grand besoin d’énergie. La contradiction n’est qu’apparente. En fonction du déroulement des combats peuvent se succéder des phases d’intenses consommations énergétiques et d’autres à très basse consommation. L’art de la guerre prend vraiment des voies singulières.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 85, mise en ligne le 26 septembre 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 30 septembre 2023
L'Occident continue de faire obstruction à la vérité sur le sabotage du Nord Stream
L'Occident continue de faire obstruction à la vérité sur le sabotage du Nord Stream
par Giulio Chinappi
Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2023/09/loccidente-continua-ad-ostacolare-la-verita-sul-sabotaggio-del-nord-stream/
Face aux preuves apportées par la Russie et des journalistes indépendants comme Seymour Hersh, la version officielle de l'Occident continue de colporter des histoires invraisemblables, tandis que les enquêtes sur les attaques de l'année dernière contre les gazoducs Nord Stream sont entravées.
Malgré les preuves accablantes qui pointent du doigt l'Occident et l'Ukraine, les médias et les gouvernements de nos pays continuent de nier la vérité sur ce qui est arrivé aux gazoducs Nord Stream, des infrastructures d'importance stratégique qui garantissaient l'approvisionnement en gaz russe de l'Allemagne et de l'ensemble de l'Europe occidentale.
La Fédération de Russie et des journalistes indépendants, comme le lauréat du prix Pulitzer Seymour Hersh, ont fourni suffisamment de preuves à cet égard, mais les États-Unis et leurs alliés continuent d'avancer des versions absurdes, comme celle de l'auto-attaque russe, afin de dissimuler la vérité sur l'acte terroriste qui s'est déroulé il y a exactement un an, le 27 septembre 2022.
Vasilij Nebenzja, représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, a déclaré qu'une campagne médiatique est actuellement en cours en Occident pour diffuser les versions les plus absurdes sur le sabotage, malgré les indices évidents : "Il y a de plus en plus de signes qui montrent qu'au lieu de clarifier les circonstances, on tente de les dissimuler. Ainsi, une campagne est menée dans les médias occidentaux pour promouvoir des versions absurdes de ce qui s'est passé", a déclaré le diplomate russe lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
M. Nebenzja a rappelé qu'au fil du temps, les médias occidentaux ont présenté de nombreuses versions, même contradictoires, comme celle d'une auto-attaque russe ou celle d'un groupe de saboteurs indépendants qui auraient tout fait sans le soutien d'aucun gouvernement. Ces deux versions sont cependant dénuées de sens logique, car la Russie n'avait aucun intérêt à faire exploser des infrastructures qu'elle avait construites en coopération avec l'Allemagne, tandis qu'aucun groupe indépendant n'aurait disposé de la technologie nécessaire pour mener à bien de telles opérations sous-marines.
"Un article publié par certains médias européens est encore plus ridicule. Selon cette histoire, les services de renseignement des États occidentaux (y compris les États-Unis) étaient au courant des plans des Ukrainiens et les ont même découragés de les mettre en œuvre, mais Kiev l'aurait fait de toute façon", a poursuivi le représentant de Moscou. "Mais ce que nous avons appris du cas où l'Ukraine a rejeté un traité de paix avec la Russie en mars 2022, c'est que les autorités de Kiev ne peuvent pas s'opposer à leurs superviseurs occidentaux sur une question aussi sérieuse". Dans la pratique, l'Ukraine peut très bien avoir réalisé physiquement l'attaque, mais cela n'aurait jamais été possible sans le soutien des États-Unis ou d'autres puissances occidentales.
"On ne peut manquer de remarquer ce que toutes ces versions ont en commun. Chacune d'entre elles nie l'implication de Washington dans ce crime", a ajouté M. Nebenzja. En effet, il semble que la presse occidentale ne se préoccupe que de disculper les États-Unis, inventant n'importe quelle version afin d'occulter ce qui s'est réellement passé, et qui est ressorti de l'enquête indépendante du journaliste Seymour Hersh.
Hersh lui-même a récemment fait de nouvelles déclarations désignant les États-Unis comme les principaux bénéficiaires de l'attentat. Selon le journaliste, l'administration de Joe Biden avait tout intérêt à faire sauter les gazoducs Nord Stream de peur de perdre son influence sur l'Allemagne et l'Europe occidentale, qui dépendaient fortement de l'approvisionnement en gaz russe bon marché. Au contraire, en exploitant le conflit ukrainien, les sanctions antirusses, puis le sabotage par explosifs du gazoduc Nord Stream, les États-Unis ont considérablement augmenté leurs livraisons de gaz à l'Europe, réalisant de gros profits aux dépens des citoyens européens, dont les factures ont grimpé en flèche.
"L'administration Biden a fait sauter les gazoducs, mais cette action n'avait pas grand-chose à voir avec la victoire ou l'arrêt de la guerre en Ukraine", écrit Seymour Hersh dans son récent article publié sur le portail Substack. "C'était le résultat des craintes de la Maison Blanche de voir l'Allemagne faiblir et ouvrir le robinet au gaz russe, et de voir l'Allemagne, puis l'OTAN, pour des raisons économiques, tomber sous l'influence de la Russie et de ses ressources naturelles vastes et peu coûteuses. D'où la crainte ultime : que l'Amérique perde sa primauté de longue date en Europe occidentale", écrit encore Hersh.
"Étant donné les vastes réserves de gaz naturel et de pétrole de la Russie, les présidents américains, depuis John F. Kennedy, ont été attentifs à l'utilisation potentielle de ces ressources naturelles comme arme à des fins politiques", poursuit le journaliste américain. "Ce point de vue reste dominant chez M. Biden et ses conseillers en politique étrangère, le secrétaire d'État Antony Blinken, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et Victoria Nuland, aujourd'hui adjointe de M. Blinken", a-t-il souligné.
Des représentants d'autres pays, comme la République populaire de Chine, se sont également exprimés sur la question des attaques contre le gazoduc Nord Stream. Pékin estime qu'il est nécessaire de mener une enquête impartiale et professionnelle sur les explosions qui ont détruit l'infrastructure l'année dernière, selon le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin. Wang Wenbin a souligné qu'"il est déconcertant que des pays qui se disent ouverts et transparents gardent le silence sur Nord Stream", et a exprimé l'espoir que "les pays concernés répondront aux doutes et aux inquiétudes soulevés par la communauté internationale".
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Complot américain à l'ONU: il est temps pour la Russie et la Chine de jouer la carte de la sécurité
Complot américain à l'ONU: il est temps pour la Russie et la Chine de jouer la carte de la sécurité
Elena Panina
Source: https://katehon.com/ru/article/zagovor-ssha-v-oon-rossii-i-kitayu-pora-sygrat-na-operezhenie
Il y a des raisons de croire que les Anglo-Saxons vont promouvoir le thème de la destruction du droit de veto "dans un paquet" lorsque sera abordé le thème de l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU au Brésil, à l'Inde et peut-être à l'Union africaine.
La session de l'Assemblée générale, qui s'est achevée à New York, a montré que l'ONU a depuis longtemps dépassé son heure de gloire et qu'elle est en train d'amorcer une vertigineuse "descente". Dans le même temps, le rôle du Sud s'accroît rapidement, de nombreux pays passant de la catégorie des États régionaux à celle des acteurs mondiaux. Ils cherchent leur place dans la hiérarchie des relations internationales modernes et sont à la recherche de solutions, de scénarios et de configurations acceptables.
Pour l'hégémonisme américain, une confrontation frontale avec ce processus n'est pas de bon augure. C'est donc la tactique éprouvée des Anglo-Saxons qui est utilisée: conduire eux-mêmes le processus, sans changer radicalement l'essence de l'ordre mondial actuel. C'est sous cet angle qu'il faut considérer les tentatives américaines d'attirer les puissances influentes du Sud à leurs côtés en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le processus se déroule dans deux directions. La première est la transformation du Conseil de sécurité, avec une augmentation du nombre de membres permanents et de membres non permanents. Le projet américain est soutenu par le Secrétaire général de l'ONU, il implique l'Inde et le Brésil, que les Anglo-Saxons, rusés, ont attiré dans le "Groupe des quatre" avec l'Allemagne et le Japon. La Russie n'a rien contre l'inclusion du Brésil et de l'Inde dans le Conseil de sécurité, mais s'oppose fermement à l'augmentation du statut de l'Allemagne et du Japon. La part des pays de l'Occident collectif au sein du Conseil de sécurité des Nations unies est déjà disproportionnée.
La deuxième orientation de la stratégie américaine consiste à modifier la Charte des Nations unies afin de créer une procédure permettant de supprimer le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité. Cette position a été testée lors de l'Assemblée générale.
Il s'agit essentiellement d'une conspiration contre la Russie et la RPC. Il y a des raisons de croire que les Anglo-Saxons vont promouvoir le thème de la destruction du droit de veto "dans un paquet" lorsque sera abordé le thème de l'élargissement du CSNU et de l'inclusion du Brésil, de l'Inde, et peut-être de l'Union africaine.
C'est ce "paquet" qui, selon toute apparence, constituera l'un des pièges les plus dangereux tendus par l'Occident aux pays du Sud. En jouant subtilement sur leur ego, les États-Unis tenteront de rallier à leur cause le plus grand nombre possible d'acteurs majeurs d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique en leur promettant de rehausser leur statut en matière de politique étrangère.
Dans le même temps, il est évident que si les Américains parviennent à abolir le droit de veto d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est toute l'architecture mondiale créée après la Seconde Guerre mondiale qui sera radicalement brisée. En fait, l'ONU sera privatisée par le bloc occidental. Après cela, l'organisation se transformera en un "club de discussion" comme la Société des Nations d'avant-guerre. La configuration mondiale dans les formats actuels s'effondrera et le nouveau statut des pays du Sud au sein de l'ONU sera dévalorisé en un clin d'œil.
Après avoir détruit l'ONU, les États-Unis tenteront d'utiliser les structures de consolidation de l'Occident (OTAN, AUKUS, UE) pour établir une domination mondiale totale. Nous devons nous préparer à ce scénario. Que faire ? La réponse est évidente : prendre de l'avance en renforçant nos propres structures de gouvernance mondiale. Les BRICS jouent un rôle clé dans ce processus. Aujourd'hui déjà, le bloc contribue à aplanir les contradictions entre la Chine et l'Inde, l'Iran et l'Arabie saoudite, l'Égypte et l'Éthiopie. L'OCS joue un rôle similaire dans les relations entre l'Inde et le Pakistan. L'expansion des BRICS et de l'OCS permet de parler du noyau potentiel d'une nouvelle configuration mondiale, dont les membres pourront harmoniser leurs intérêts et seront protégés des tentatives de l'Occident collectif d'établir une dictature planétaire.
Outre les BRICS et l'OCS, les associations régionales du Sud mondial - l'ANASE, le MERCOSUR, l'Union africaine, le Conseil de coopération du Golfe, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique - devraient constituer les structures de soutien de la nouvelle architecture mondiale.
Il serait souhaitable que la Russie présente - peut-être dès le sommet des BRICS à Kazan - des propositions de mécanismes de coordination souple entre toutes ces structures. Il s'agirait d'un véritable remplacement des institutions de l'ONU qui sont en train de perdre leur sens originel.
Face à la menace de la dictature occidentale, la Russie, la Chine, les pays du Sud, c'est-à-dire la majorité absolue de l'humanité, doivent reprendre en main l'agenda mondial en temps utile et prendre les rênes de l'ordre international le plus tôt possible.
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Haut-Karabakh : résultats de la guerre de deux jours
Haut-Karabakh: résultats de la guerre de deux jours
Source: https://katehon.com/ru/article/nagornyy-karabah-itogi-dvuhdnevnoy-voyny
À l'issue d'un conflit éphémère, le Haut-Karabagh est entièrement et officiellement sous le contrôle de Bakou. Comment cela va-t-il changer l'équilibre des forces dans la région ?
Le dernier conflit
Les 19 et 20 septembre, les forces armées azerbaïdjanaises ont mené des "activités antiterroristes de nature locale" sur le territoire du Haut-Karabakh. En conséquence, les autorités de la République non reconnue d'Artsakh ont accepté une capitulation de facto : désarmement complet et retrait des formations armées arméniennes du territoire du Haut-Karabakh en échange d'un cessez-le-feu de la part de la partie azerbaïdjanaise. Le 20 septembre, cinq soldats de la paix russes, dont le commandant adjoint du groupe de maintien de la paix, le capitaine de premier rang Ivan Kovgan, ont été tués par des tirs militaires azerbaïdjanais dans la zone de conflit.
L'Arménie a refusé d'intervenir dans le conflit aux côtés des Arméniens du Karabakh. Les forces russes de maintien de la paix ont adopté une position neutre, ne s'engageant pas dans les combats avec les militaires azerbaïdjanais, mais ont contribué à l'accord de cessez-le-feu. Le 21 septembre, des négociations entre les représentants de la communauté arménienne du Karabakh et les autorités azerbaïdjanaises ont eu lieu dans la ville de Yevlakh. Aucun accord final n'a été conclu, mais un vecteur commun a été défini : la réintégration du Haut-Karabakh dans l'Azerbaïdjan aux conditions de Bakou.
Le 27 septembre, les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté Ruben Vardanyan (photo), un oligarque russe d'origine arménienne qui, en 2022, a renoncé à sa citoyenneté russe et a dirigé le gouvernement arménien autoproclamé du Haut-Karabakh.
L'exode
On assiste à un exode massif de la population arménienne du Haut-Karabakh. Selon les représentants de la communauté arménienne, 120.000 personnes, soit l'ensemble de la population arménienne de la région, quitteront la région. Dans les années 1990, toute la population azerbaïdjanaise a été expulsée de la région. Aujourd'hui, le même processus se produit avec les Arméniens. Bakou, officiellement, est prêt à accorder des garanties pour les Arméniens, mais tout le monde comprend que dans une région où les deux peuples ont des comptes à régler depuis longtemps, les Arméniens qui se sont battus contre Bakou et leurs propres voisins azerbaïdjanais dans les années 1980 et 1990 ne vivront pas sans danger dans un État-nation azerbaïdjanais.
L'avenir du Haut-Karabakh doit être réglé par les Azerbaïdjanais, principalement les anciens réfugiés de la région et leurs descendants. Cela soulève toutefois la question de la nécessité d'un contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh. Un contingent d'environ 2000 personnes est stationné dans la région depuis 2020, précisément pour assurer la sécurité des Arméniens, qui tentent actuellement de quitter la région.
Le sort de Pashinyan
Lors du dernier conflit au Haut-Karabakh, des manifestations de masse ont eu lieu en Arménie même contre l'inaction du gouvernement de Nikol Pashinyan. Le Premier ministre arménien a déclaré qu'il ne se laisserait pas entraîner dans la guerre. Il a donc refusé toute assistance aux formations armées de la République du Nord-Karabakh, laquelle n'est pas reconnue. Toutefois, rien ne permet pour l'instant de supposer que M. Pashinyan démissionnera, comme le réclament les manifestants, ou qu'il changera le vecteur pro-occidental de sa politique. Les dirigeants arméniens transfèrent la responsabilité des Arméniens du Karabakh à Moscou. Le 24 septembre, Nikol Pashinyan s'est adressé au peuple arménien, accusant la Russie de se plier aux exigences de l'Azerbaïdjan.
Parallèlement aux protestations contre Pashinyan, des manifestations anti-russes ont eu lieu à Erevan et le ministère arménien de la défense a organisé des exercices avec des partenaires américains.
L'Arménie ne renonce pas à son vecteur de développement pro-occidental, abandonnant de facto le Karabakh "problématique" et misant sur la coopération avec les Etats-Unis et la France. L'avenir de la base militaire russe de Gyumri est en question, tout comme l'adhésion de l'Arménie à l'OTSC. Nikol Pashinyan est l'incarnation de ce vecteur pro-occidental du développement de l'Arménie. Pour l'heure, rien ne permet de penser que les manifestations, relativement peu nombreuses, seront en mesure de le contraindre à démissionner.
Influence des acteurs étrangers
Le président français Emmanuel Macron s'est solidarisé avec Nikol Pashinyan, déclarant que "la Russie est désormais complice de l'Azerbaïdjan" et que "la France soutiendra le peuple arménien". La ministre des Affaires étrangères de la Cinquième République, Catherine Colonna, a annoncé l'élargissement des contacts militaro-diplomatiques entre Paris et Erevan. L'intention d'ouvrir un consulat français dans la région stratégique de Syunik, en Arménie, où l'Azerbaïdjan et la Turquie font pression pour la création d'un corridor de transport vers la République autonome du Nakhitchevan, isolée du reste de l'Azerbaïdjan et partageant une frontière commune avec la Turquie, a également été annoncée. De facto, il s'agit d'établir un centre de renseignement français sous le couvert d'un consulat.
Les Etats-Unis, quant à eux, développent des contacts tant avec l'Arménie qu'avec l'Azerbaïdjan. Samantha Power, directrice de l'USAID (Agence américaine pour le développement international), est arrivée la veille à Bakou en provenance d'Erevan.
La Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, renforce activement ses positions. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés à Nakhitchevan le 25 septembre. Au cours de cette rencontre, ils ont discuté du corridor de transport passant par Lachin (Zankezour). Selon Erdogan, le corridor vers le Nakhitchevan via l'Iran est également possible. Ainsi, l'Arménie tente de se placer dans l'orbite de l'influence turque, d'abord économique, en proposant le projet de corridor, qui devrait d'une part débloquer les communications économiques dans la région, et d'autre part ouvrir à la Turquie un accès direct à la mer Caspienne et à l'Asie centrale.
L'Iran, comme la Russie, est, d'une part, préoccupé par l'avancée des positions occidentales dans la région. D'autre part, Téhéran voit d'un mauvais œil les tentatives de déstabilisation de l'Iran par l'intermédiaire des Azéris iraniens, ainsi que la coopération étroite entre Israël et l'Azerbaïdjan. Historiquement, l'Iran a plutôt soutenu l'Arménie dans la région.
En général, les intérêts et les positions de Téhéran et de Moscou coïncident au plus haut point parmi tous les acteurs de la région : empêcher le renforcement des positions de l'Occident en Transcaucasie, empêcher la propagation du pan-turquisme et de l'extrémisme radical sunnite, contrebalancer le renforcement de la Turquie (tout en la détachant des structures euro-atlantiques et en l'impliquant dans les formats régionaux multilatéraux), promouvoir le développement des corridors de transport (principalement le corridor nord-sud). Ce n'est pas un hasard si, lors d'une conversation téléphonique le 26 septembre, les présidents russe et iranien Vladimir Poutine et Ebrahim Raisi ont plaidé pour l'activation de la plateforme régionale "3+3" (Russie, Iran, Turquie, Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie).
L'influence de la Russie, suite au conflit, est objectivement très limitée. Les forces de maintien de la paix russes sont les otages de la situation, car les principales forces militaires ont été détournées vers l'Ukraine. Beaucoup dépendra des actions futures de la diplomatie russe, y compris en direction de l'Iran, ainsi que de la réaction de Moscou à l'assassinat des soldats de la paix russes, de sa capacité à faire preuve de force et à obtenir un châtiment équitable pour les assassins.
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Le cordon sanitaire tombe en Allemagne
Le cordon sanitaire tombe en Allemagne
Peter W. Logghe
Fuente : https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Coup de tonnerre au parlement du Land de Thuringe, en Allemagne. Avec les voix unies de la CDU, de la FDP et du parti de droite AfD, le parlement a adopté jeudi (14 septembre) une proposition visant à réduire l'impôt foncier de 6,5 % à 5 %. 46 députés ont voté pour, 42 contre. L'AfD avait précédemment annoncé son soutien au projet de loi de la CDU.
Les journaux et les hommes politiques allemands ont réagi avec consternation. On parle de la chute du "Brandmauer", soit du cordon sanitaire en langue allemande. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le cordon sanitaire vient de tomber en Thuringe. Car en 2022, par exemple, le parti AfD a déjà voté en faveur d'une proposition du parti CDU, interdisant le langage de genre dans les documents officiels.
Des pactes avec le diable ? Non, avec l'électeur
C'est également en Thuringe, où les chrétiens-démocrates sont de nature un peu plus rebelle que dans le reste de l'Allemagne, que l'AfD a percé. Juste avant le vote au parlement du Land, le premier ministre de Thuringe, Bodo Romolow (du parti d'extrême gauche Die Linke), avait encore tenté de menacer la CDU de se retirer, affirmant qu'elle menaçait de conclure un "pacte avec le diable". Le député Torben Braga a fermement rejeté la menace d'abdication morale : "Non, Monsieur le Premier ministre, il ne s'agit pas d'un pacte avec le diable, mais d'un pacte avec l'électorat". L'objectif du projet de loi est de relancer l'activité de construction dans ce Land. La taxe foncière est plus élevée en Thuringe que dans les autres Länder.
Mais il est clair pour les observateurs politiques allemands que l'agitation en Allemagne n'a rien à voir avec le sujet de la proposition, mais tout à voir avec l'AfD. La SPD, les Grünen et die Linke sont à couteaux tirés: "La CDU de Thuringe est dans une situation de fantôme social et économico-financier, et elle est aidée par un parti d'extrême droite", s'exclament-ils en chœur. La CDU, la FDP et l'AfD disposent ensemble de plus de sièges que la coalition gouvernementale composée du SPD, des Grünen et de Die Linke. Le gouvernement de gauche en Thuringe ne peut durer que grâce à la politique de tolérance de la CDU (qui a subi la pression de la CDU fédérale). Jusqu'à présent, on ne sait pas comment le président de la CDU, Friedrich Merz, réagira à l'adoption de cette loi, mais par le passé, il a rejeté toute coopération avec l'AfD.
Vers un front de droite en Allemagne ? Il est bien trop tôt pour cela.
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L'OTAN - L'alliance du secteur américain
L'OTAN - L'alliance du secteur américain
Par Patrick Poppel
Source: https://ltas-project.com/nato-the-alliance-of-the-american-sector/?fbclid=IwAR2sS2YXufL8YQQbU1GDHtQhwssJ1ff6tFpUUfSMayIkMtWUQ2J8WIQ2jKU
Lorsque l'on évoque l'OTAN, la première chose qui vient à l'esprit est une grande organisation censée protéger les États membres isolés contre un agresseur potentiel. Mais les structures de l'OTAN sont en contradiction avec les intérêts de sécurité des différents États membres. Les structures de commandement stipulent clairement que certaines décisions sont prises au niveau supranational et que les ordres viennent même de l'étranger.
Cela signifie que le domaine de la défense nationale n'est plus entre les mains des autorités nationales. Mais un État souverain ne doit jamais céder à d'autres ses compétences en matière de défense. Nous ne devons pas considérer l'OTAN comme une alliance, mais comme un instrument du pouvoir transatlantique entre les mains des États-Unis.
L'Europe doit s'efforcer de construire sa propre structure de défense qui puisse fonctionner indépendamment des États-Unis.
En outre, cette structure devrait être décentralisée et donner plus d'autorité et de liberté aux différents États.
L'OTAN est l'alliance militaire du secteur américain, qui ne travaille que pour les intérêts américains. Cela peut être analysé à la fois historiquement et actuellement. Malheureusement, l'OTAN continue de s'étendre. Il serait préférable que certains États prennent la décision de quitter l'OTAN plus tôt. Il est important que la question de la défense revienne entre les mains des structures nationales.
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Georg Brandes, premier exégète de Nietzsche
Georg Brandes, premier exégète de Nietzsche
par Franco Brogioli
Source: https://www.centrostudilaruna.it/georg-brandes.html
L'intellectuel danois Georg Brandes (1842-1927) a été le premier à écrire un livre sur l'œuvre de Frederich Nietzsche du vivant du philosophe, en 1889. Le livre qui est présenté au public dans l'édition italienne, éditée par Edizioni di Ar en 1995, contient dans son titre l'expression "radicalisme aristocratique", un nom que le penseur de Röcken considérait comme l'une des meilleures choses écrites sur sa pensée.
Comme on le sait, l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra n'était pas très apprécié de son vivant et ses œuvres étaient peu diffusées, alors qu'après avoir été saisi par la folie en 1889, son œuvre a pris de l'importance, jusqu'à être considérée comme l'un des plus grands philosophes de tous les temps. Mais qu'entend Brandes par ces deux termes ?
L'écrivain de Copenhague interprète certainement la pensée de Nietzsche comme une opposition aux valeurs dominantes de la société du 19ème siècle : la démocratie bourgeoise est rejetée en raison de l'abaissement de la politique au niveau de la populace, dans une grisaille et une platitude lugubres ; le socialisme et l'anarchisme sont également rejetés en raison de l'arrivée au pouvoir des masses prolétariennes et matérialistes ; le féminisme est rejeté en raison de la conception anti-égalitaire que le penseur allemand avait des droits de la femme. Enfin, nous avons l'aversion la plus connue et encore débattue aujourd'hui, qui est celle de l'antichristianisme.
Nietzsche condamne l'Église principalement pour l'idée d'amour du prochain, de compassion, de miséricorde et comme refuge pour tous les ratés et les perdants de la vie, c'est-à-dire ceux qui n'éprouvent que ressentiment et hostilité envers une race d'hommes supérieurs qui proclament leur propre morale de seigneurs, par opposition à la morale piétiste du troupeau. Le philosophe exprime ainsi également son dégoût pour la pensée de Marx, qu'il juge dangereuse, car avec la libération des masses de l'esclavage capitaliste et l'avènement de la classe ouvrière au pouvoir, les valeurs les plus nobles et donc aristocratiques se dissoudraient dans un magma humain indifférencié et sans visage. Le livre comprend également la correspondance que les deux hommes de lettres ont entretenue entre novembre 1887 et janvier 1889, c'est-à-dire jusqu'à l'effondrement mental du philosophe à Turin et les dix années suivantes qu'il a passées dans le silence et dans l'obscurcissement de ses facultés mentales, jusqu'à sa mort en 1900. Depuis l'étude de Brandes, on a beaucoup écrit sur Nietzsche, des interprétations de sa pensée et des biographies, mais l'ouvrage de l'écrivain danois reste pionnier dans son genre, car il a contribué à faire connaître à un public de plus en plus large son œuvre, parfois controversée mais néanmoins indispensable à la connaissance d'un penseur qui a laissé sa marque sur la scène de la philosophie et de l'histoire du monde.
Brandes est né le premier à Copenhague dans une famille bourgeoise d'origine juive ; cependant, plus tard dans sa vie, il ne se considérait plus comme juif. En 1859, il entame des études de droit à l'université de Copenhague, comme le souhaitaient ses parents, mais se tourne ensuite vers la philosophie et l'esthétique. En 1862, l'université lui décerne une médaille d'or pour un essai intitulé The Idea of Nemesis among the Ancients, sur lequel il travaille depuis 1858. Il étudie principalement les écrits de Johan Ludvig Heiberg et la pensée de Søren Kierkegaard.
Pendant ses études universitaires, il écrit des poèmes qu'il publie en 1898 dans un recueil, après avoir abandonné l'idée de devenir poète.
Il quitte l'université en 1864.
Entre 1865 et 1871, il a beaucoup voyagé en Europe, ce qui lui a permis d'accroître ses connaissances culturelles. Fort de ces expériences, il prend part en 1866 à la controverse soulevée par les travaux de Rasmus Nielsen avec un traité intitulé Dualism in our Recent Philosophy ("Dualismen i vor nyeste Philosophie").
En 1868, il publie Studies on Aesthetics ("Æsthetiske Studier"), son premier grand ouvrage, après avoir commencé son travail de critique par de courtes monographies sur les principaux poètes danois. Il continue cependant à étudier la philosophie et s'intéresse aux théories de Taine, sur la base desquelles il écrit L'Esthétique française de notre temps en 1870. Il se plonge également dans les études de John Stuart Mill sur la "sujétion naturelle de la femme".
Il devient maître de conférences en Belles Lettres à l'université de Copenhague, où il continue à donner des conférences intéressantes et célèbres, comme celle du 3 novembre 1871. Lorsque la chaire d'esthétique devient vacante en 1872, Brandes semble être le candidat naturel pour le poste, mais son ascendance juive et les accusations de radicalisme et d'athéisme pèsent lourdement sur lui. Les autorités universitaires refusent de l'élire, mais elles ne choisissent pas non plus de remplaçant, si bien que la chaire reste vacante pendant une vingtaine d'années.
Malgré la controverse, il écrit Hovedstrømninger i det 19e Aarhundredes Lieteratur (Principaux courants de la littérature du XIXe siècle), la plus ambitieuse de ses œuvres, publiée en quatre volumes entre 1872 et 1875, mais qui n'est connue des autres critiques européens qu'en 1901, avec la première traduction en anglais et en allemand. C'est ainsi que la renommée de Brandes s'est accrue, notamment en Russie et en Allemagne.
En 1877, il écrit une monographie sur Kierkegaard et en 1899 sur Henrik Ibsen, deux ouvrages considérés comme sa plus haute expression critique.
Il a reçu l'une des notes de Nietzsche sur la folie.
En 1877, il s'installe à Berlin et devient rapidement une référence en matière d'études esthétiques dans cette ville. Cependant, ses opinions politiques ne sont pas partagées par la plupart des Prussiens et, mal à l'aise, il décide de retourner à Copenhague en 1883.
De 1897 à 1898, il approfondit son étude de l'œuvre de William Shakespeare et publie ses analyses dans diverses revues, qui sont très appréciées, notamment en Angleterre, où elles sont introduites par William Archer. En 1900, il commence à rassembler toutes ses œuvres dans une édition populaire complète, qui sera traduite en allemand en 1902.
Entre 1886 et 1888, il a eu une liaison avec l'écrivaine suédoise Victoria Benedictsson (photo), qui s'ennuyait de la banalité de son propre mariage. Cette relation fut brève et se termina de manière dramatique pour Victoria Benedictsson, qui se suicida en se tranchant la carotide avec quatre coups de rasoir en 1888.
À partir de 1890, Brandes se consacre à l'étude des grandes personnalités qui influencent particulièrement la culture de son temps. Il commence ainsi à étudier la pensée du grand Friedrich Nietzsche, à qui il écrit une lettre en 1888 pour lui demander de lire les œuvres de Kierkegaard. Ses travaux ultérieurs ont été particulièrement influencés par ces études : Wolfgang Goethe (une monographie sur Goethe écrite entre 1914 et 1915), François de Voltaire (sur Voltaire, écrite en 1916-17), César (sur Jules César, 1918) et Michel-Ange (1921).
Brandes a cependant presque disparu de la scène culturelle internationale, bien qu'il soit toujours considéré comme le principal philosophe danois.
Au Danemark, certains comparent Brandes à Voltaire pour sa condamnation constante du mauvais traitement des minorités et du fanatisme, toujours avec une grande autorité morale. Pendant la Première Guerre mondiale, il revient sur la scène internationale en condamnant l'impérialisme, le colonialisme et en s'engageant dans une polémique antireligieuse.
C'est également à cette époque qu'il fait la connaissance des écrivains Henri Barbusse, Romain Rolland et E. D. Morel, avec lesquels il entretient une vaste correspondance.
Aujourd'hui, Brandes est considéré comme l'un des principaux philosophes danois avec Søren Kierkegaard, Grundtvig et Holberg, mais il est certainement le plus critiqué et le moins étudié. La droite danoise l'a fermement condamné, le qualifiant de subversif et d'ennemi de la patrie, de blasphémateur et de fornicateur ; la gauche a critiqué son attitude trop élitiste, à l'exception du mouvement féministe, qui considère ses idées sur l'égalité sexuelle comme positives.
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La fin du Haut-Karabakh et l'instabilité aux frontières de la Russie
La fin du Haut-Karabakh et l'instabilité aux frontières de la Russie
La fin de la jeune république. Les "avancées" occidentales vers l'Arménie et l'Azerbaïdjan et les intérêts d'Israël et de l'Iran
Source: https://www.piccolenote.it/mondo/nagorno-karabakh-e-instabilita-ai-confini-russi
Le président de la République Samvel Shahramanyan a mis fin, par un simple décret, à la courte histoire de la république du Haut-Karabakh, qui cessera d'exister le 1er janvier prochain. Une histoire mouvementée, puisqu'elle est née après la dissolution de l'URSS, avec un référendum proclamant son indépendance, le 21 septembre 1991, posant une question cruciale qui n'a jamais été résolue puisque, dans l'empire soviétique, elle faisait partie de l'Azerbaïdjan, devenu indépendant de Moscou le 30 août de la même année.
L'Azerbaïdjan n'a d'ailleurs jamais accepté la séparation, d'où la pression exercée pour réintégrer la région perdue. La coexistence dans le Nagorno Karabakh d'Arméniens et d'Azerbaïdjanais, avec des conflits de longue date qui ont même conduit à des massacres de part et d'autre, complique considérablement les choses.
Et puis les frictions plus larges entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, tous deux prêts à défendre les raisons de leurs groupes ethniques respectifs dans la petite république. Ces frictions se sont traduites par une guerre ouverte entre les deux États entre 1992 et 1994, qui s'est terminée par un cessez-le-feu rompu en avril 2016 (la guerre des quatre jours) et a repris avec le conflit sanglant de 2020 (septembre-novembre).
La dernière guerre avait pris fin grâce à la médiation de Poutine, la paix ayant duré jusqu'à il y a une semaine, lorsque l'Azerbaïdjan a décidé de recourir à nouveau à la force.
La dernière guerre du Haut-Karabakh
Une intervention de courte durée et le Haut-Karabakh capitule, les forces de maintien de la paix russes, présentes depuis longtemps dans la région, protègent les Arméniens et négocient une reddition inconditionnelle de facto, évitant ainsi le bain de sang redouté (les forces de maintien de la paix russes ont d'ailleurs subi des pertes).
Les images des foules d'Arméniens fuyant le Haut-Karabakh, revenu à toutes fins utiles à l'Azerbaïdjan, en direction de la mère patrie voisine, ont fait le tour du monde, accompagnées d'accusations de nettoyage ethnique.
Reste à comprendre les raisons de cette démarche, alors que le président arménien avait déclaré en mai qu'il était prêt à reconnaître la souveraineté azerbaïdjanaise sur le Haut-Karabakh si la sécurité des Arméniens qui y vivent était garantie.
Bref, Bakou aurait pu obtenir le même résultat sans l'épreuve de force actuelle, manifestement décidée, comme lors de la guerre précédente, par l'hésitation de l'autre partie à faire des pas réels dans cette direction.
Cependant, cette guerre, comme d'autres, implique un jeu géopolitique beaucoup plus complexe que l'antagonisme entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, puisque le sort de deux pays caucasiens, d'une importance stratégique mondiale en raison de leurs frontières avec la Russie, est en jeu.
C'est ce qu'explique M. K. Bhadrakumar dans Indian Punchline, en rappelant qu'au cours des derniers mois, le président arménien Nikol Pashinyan, arrivé au pouvoir grâce à une autre révolution colorée qui a eu lieu dans les anciens pays soviétiques (la "révolution de velours" en Arménie), s'est débarrassé de ses anciens oripeaux modérés pour revêtir ceux habituels des dirigeants établis par de tels bouleversements, amorçant un détachement-antagonisme progressif vis-à-vis de Moscou.
Un détachement qui s'est manifesté dans toute sa plasticité lors des exercices militaires conjoints USA-Arménie qui ont eu lieu peu avant l'attaque azérie et qui ont été le catalyseur de l'intervention : il est probable que les autorités de Bakou craignaient qu'avec Washington engagé en Arménie, la réintégration convoitée du Haut-Karabakh ne devienne une chimère.
Nouvelle instabilité aux frontières russes
Cependant, Bhadrakumar explique comment l'Azerbaïdjan a longtemps été choyé par l'Occident: "L'année dernière, l'UE a signé un accord pour fournir du gaz à partir de Bakou" et "la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait l'éloge de l'Azerbaïdjan en tant que "partenaire crucial" pour atténuer la crise énergétique de l'Europe".
"L'intérêt stratégique de l'UE, poursuit M. Bhadrakumar, est que l'Arménie et l'Azerbaïdjan minimisent l'influence russe en Transcaucasie. Avec autant d'acteurs géopolitiques puissants impliqués dans la région du Caucase, la situation est délicate. La ville espagnole de Grenade est l'endroit à surveiller car, dans quinze jours, près de 50 pays européens sont attendus pour une réunion de la Communauté politique européenne, y compris l'Arménie et l'Azerbaïdjan".
L'interprétation de Bhadrakumar est que l'invasion du Nagorno-Karabakh a en fait résolu un problème pour l'UE et les États-Unis : avec le règlement du conflit du Nagorno-Karabakh, l'Arménie et l'Azerbaïdjan pouvaient être invités à rejoindre l'UE. Une étape préalable à une éventuelle entrée dans l'OTAN.
Bref, une voie similaire à celle empruntée par l'Ukraine, qui a commencé son antagonisme avec Moscou par une révolution colorée revendiquant l'entrée dans l'UE, le carburant qui a alimenté l'incendie de la place Maïdan dont les flammes dévorent encore le pays. Cet intérêt a rendu les protestations contre l'agression azerbaïdjanaise quelque peu ineptes, bien différentes de celles soulevées par l'invasion de l'Ukraine.
"Profitant des inquiétudes de la Russie au sujet de l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne se sont introduits de manière agressive dans la région de la mer Noire et dans le Caucase. L'Arménie est un fruit à portée de main", écrit Bhadrakumar.
L'Azerbaïdjan est moins à portée de main, étant donné son double lien avec la Turquie, une variable incontrôlable dans ce puzzle.
Israël, Iran et Azerbaïdjan
Mais il y a une autre pièce dans cette mosaïque, aussi cachée que significative. L'éditorial du Haaretz écrit à ce sujet : "Depuis la deuxième décennie du 21ème siècle, Israël a aidé l'Azerbaïdjan à commettre des crimes de guerre et à vaincre les Arméniens dans le Haut-Karabakh".
"Israël entretient avec les Azerbaïdjanais une relation stratégique fondée sur l'achat d'armes [israéliennes] d'une valeur de plusieurs milliards de dollars, mais aussi sur la guerre d'Israël contre l'Iran [Tel-Aviv utilise l'Azerbaïdjan comme base contre Téhéran] et sur l'achat à l'Azerbaïdjan d'une part importante du pétrole dont il a besoin".
Et il explique comment "le 6 mars, Haaretz a rapporté qu'au cours des sept dernières années, 92 avions-cargos azerbaïdjanais ont atterri à la base aérienne d'Ovda, le seul aéroport d'où l'on peut exporter des explosifs".
Puis, après avoir évoqué d'autres liens entre les deux pays, il rapporte que "le ministère des Affaires étrangères a admis que le refus d'Israël de reconnaître le génocide arménien - qu'il qualifie simplement de "tragédie" - découle en partie de ses relations avec le gouvernement azerbaïdjanais".
"Ce qui se passe dans le Haut-Karabakh n'est pas le premier cas de nettoyage ethnique qui porte les empreintes d'Israël. La persécution des Rohingyas au Myanmar et des musulmans pendant la guerre en Bosnie ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. Israël devrait apprendre de l'histoire du peuple juif que le mélange d'énormes quantités d'armes avec la déformation de l'histoire est une recette sûre pour le désastre".
Enfin, il y a la relation ambiguë entre l'Azerbaïdjan et l'Iran : s'il est vrai que Téhéran regarde son voisin avec inquiétude, il reste les liens ataviques plus élevés, étant donné que l'Azerbaïdjan est le seul pays chiite en dehors de l'Iran.
Un puzzle complexe et risqué.
14:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, géopolitique, europe, affaires européennes, caucase, arménie, azerbaïdjan, haut-karabakh, nagorno-karabakh | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 29 septembre 2023
L'inadaptation des élites occidentales - Entretien avec Roberto Iannuzzi
L'inadaptation des élites occidentales
Entretien avec Roberto Iannuzzi
Source: https://www.sinistrainrete.info/geopolitica/26352-roberto-iannuzzi-il-disadattamento-delle-elite-occidentali.html
Le site italiaeilmondo.com a commencé à poser quatre questions à Aurélien [1], et continue à les proposer, à l'identique, à divers amis, analystes et chercheurs italiens et étrangers. Aujourd'hui, c'est Roberto Iannuzzi qui y répond, que nous remercions sincèrement pour sa gentillesse et sa générosité.
Roberto Iannuzzi a été chercheur à l'Unimed (Union des universités méditerranéennes). Son dernier livre, Se Washington perde il controllo. Crisi dell'unipolarismo americano in Medio Oriente e nel mondo (= Si Washington perd le contrôle. Crise de l'unipolarisme américain au Moyen-Orient et dans le monde), est paru en avril 2017. Voici le lien vers le recueil de tous les articles publiés à ce jour [Giuseppe Germinario, Roberto Buffagni]: http://italiaeilmondo.com/category/dossier/disadattamento-delle-elites/.
* * * *
1) Quelles sont les principales raisons des graves erreurs de jugement commises par les décideurs politico-militaires occidentaux dans la guerre en Ukraine ?
Pour comprendre les raisons des erreurs occidentales (et il faut distinguer les erreurs américaines des erreurs européennes) dans la crise ukrainienne, il faut partir d'un constat : l'Occident traverse une profonde crise politique, économique, sociale et culturelle, dont le tournant est représenté par l'effondrement financier de 2008. Si le 11 septembre avait marqué la crise "culturelle" (si je puis dire) de la mondialisation à l'ère unipolaire américaine, lorsque l'homogénéisation sans précédent imposée par le modèle occidental mondialisé avait cédé la place à la logique du "choc des civilisations", l'effondrement financier de 2008 a révélé les graves fissures dans les fondements économiques de ce modèle. Les Américains sont sortis de cette crise non seulement avec une crédibilité ébranlée - aux yeux du monde non occidental en particulier - en ce qui concerne leur système financier et le modèle de mondialisation qu'ils avaient propagé, mais aussi avec deux guerres extrêmement coûteuses et infructueuses derrière eux, en Irak et en Afghanistan.
Tel est l'héritage de l'ère Bush, même si la crise a des racines plus lointaines. Dès lors, deux dynamiques se dessinent : d'une part, le débat serré, presque obsessionnel, au sein de l'establishment américain sur la manière de restaurer la crédibilité et le prestige des États-Unis sur la scène internationale ; d'autre part, la "prise de conscience" de l'opinion publique américaine. Par ailleurs, nous avons aussi et surtout le "réveil" de ce que l'on appelle le "Sud global", c'est-à-dire le monde non occidental, sous l'impulsion de la Chine. Pékin commence à concevoir un projet visant à s'émanciper de la dépendance à l'égard de Washington, qui est désormais considérée davantage comme un risque que comme un avantage. C'est là que prendront forme les BRICS (à la naissance desquels la Russie apporte une contribution essentielle, ayant déjà compris, avec Primakov (photo), à la fin des années 1990 qu'elle ne pourrait survivre que dans un monde multipolaire), la Route de la soie et les autres structures du multipolarisme émergent. Pendant ce temps, à Washington, la présidence Obama, qui aurait dû être celle de la rédemption, s'avère être un échec.
Obama a d'abord annoncé le "pivot" vers l'Asie, c'est-à-dire le redéploiement du gros des forces navales américaines dans le Pacifique pour contenir la Chine, et a lancé l'idée de deux gigantesques zones de libre-échange - le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) et le Partenariat transpacifique (TPP) - pour isoler la Russie et la Chine. Il s'agit en fait de la première tentative américaine de démanteler une mondialisation dans laquelle les Etats-Unis ne peuvent plus exceller. Mais ensuite, le président qui était censé relever l'Amérique, "aiguisée" par les soulèvements arabes de 2011, se laisse "aspirer" une fois de plus dans des guerres stériles et infructueuses au Moyen-Orient, en particulier en Libye et en Syrie. Ce deuxième conflit, en particulier, provoquera de dangereuses tensions sur le terrain et d'âpres confrontations à l'ONU, avec la Russie. Le pivot vers l'Asie et les deux zones de libre-échange dans l'Atlantique et le Pacifique resteront sur le papier. Sous Obama, cependant, nous avons également l'aboutissement du processus de longue date d'infiltration américaine en Ukraine, en particulier à travers le soutien continu des États-Unis aux nationalistes du pays, avec le soulèvement de Maidan en 2014 (qui, bien sûr, a également éclaté pour des raisons économiques et sociales) fortement soutenu par les États-Unis.
Il suffit de se rappeler les images de Victoria Nuland et de John McCain dans les rues de Kiev. Le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch et l'installation d'un gouvernement nationaliste et violemment anti-russe à Kiev est le prologue pour comprendre le conflit actuel en Ukraine. La saisie de la Crimée par la Russie et le déclenchement d'une guerre civile dans le Donbass, où le nouveau gouvernement n'est pas reconnu, en sont la première conséquence. Après les premiers avertissements du conflit syrien, Maidan 2014 marque l'embrasement d'une guerre froide entre les États-Unis et la Russie qui, pour les Anglo-Américains, n'avait jamais vraiment pris fin. Le refus d'accueillir Moscou, après l'effondrement du mur, dans une architecture commune de sécurité européenne, principalement en raison du veto de Washington et de Londres, a progressivement transformé les pays d'Europe de l'Est, à travers l'expansion continue de l'OTAN, en ligne de front d'un nouveau conflit avec l'héritière de l'Union soviétique. L'empressement de l'establishment américain à rétablir la "primauté" des États-Unis après la crise dramatique de 2008 a contribué à enflammer ce front jamais vraiment pacifié.
En effet, le dilemme concernant l'adversaire à affronter et à contenir en premier a été une constante dans le débat intérieur américain après 2008 : se désengager ou non du Moyen-Orient ? Affronter d'abord la Russie ou la Chine ? Après l'intermède imprévu de la présidence Trump, qui s'est manifesté précisément en raison de l'échec d'Obama également sur le front intérieur, sous Biden, la confrontation avec la Russie reprend la priorité, tandis que celle avec la Chine, initiée par la guerre tarifaire promue par son prédécesseur, reste principalement au niveau des contre-mesures économiques.
Depuis la tentative américaine d'isoler Moscou politiquement et économiquement, par l'imposition des premières sanctions, dans la crise internationale qui a suivi le Maïdan 2014, l'objectif de Washington est clair : mettre fin à l'intégration économique progressive entre la Russie et l'Europe, en ramenant les Européens à une loyauté et à une dépendance plus étroites vis-à-vis de leur allié américain. Cette intégration est en fait une pièce essentielle de l'intégration eurasienne plus large qui représente la principale menace pour la primauté mondiale des États-Unis. Dès son entrée à la Maison Blanche, Joe Biden donne un nouvel élan à la pénétration de l'OTAN en Ukraine, qui n'a jamais vraiment cessé depuis 2014 à travers des exercices militaires conjoints, l'envoi d'armes à l'armée ukrainienne, la construction de bases navales et la fourniture de navires de guerre compatibles avec les normes de l'OTAN, ainsi que le soutien logistique et en matière de renseignement à la campagne militaire de Kiev dans le Donbass.
Les préparatifs ukrainiens en vue d'une offensive militaire visant à reprendre définitivement le contrôle du Donbass et la signature d'une charte de partenariat stratégique par Washington et Kiev en novembre 2021, qui comprenait un engagement à restaurer la "pleine intégrité territoriale" de l'Ukraine (y compris la Crimée), sont les derniers éléments qui ont probablement conduit Moscou à penser qu'une guerre était inévitable. Ce long préambule sur les étapes historiques qui ont conduit au déclenchement du conflit devrait permettre de comprendre, tout d'abord, que le slogan occidental d'"agression non provoquée" de la part de Moscou est en réalité un mythe sans fondement.
Si le Kremlin n'était pas intervenu militairement, cela aurait pu conduire non seulement à la soumission totale du Donbass, mais aussi à la perte de la Crimée et de Sébastopol, où se trouve la base navale (irremplaçable pour Moscou) abritant la flotte russe de la mer Noire. Tout retard supplémentaire aurait donc pu signifier l'éviction de facto de Moscou de la mer Noire et la transformation de l'Ukraine en un pays pleinement intégré à l'OTAN, qui pourrait alors devenir un membre à part entière de l'Alliance, voire déployer des missiles capables d'atteindre Moscou en 4 à 5 minutes. Une issue inacceptable pour la Russie si elle ne voulait pas se résigner à son propre déclin inéluctable. En outre, Washington savait que la Russie était susceptible d'intervenir, puisque Moscou avait tenté une dernière approche diplomatique en décembre 2021, en présentant aux négociateurs américains un traité contraignant, en fait une sorte d'ultimatum, que la Maison Blanche a rejeté.
Il en résulte que les décideurs politico-militaires occidentaux - notamment américains - auraient dû au moins s'attendre à ce que la déflagration d'un conflit soit tout à fait plausible. Et en effet, dans les semaines qui ont précédé l'invasion russe de l'Ukraine, les services de renseignement américains n'ont cessé de divulguer à la presse des informations sur l'imminence de l'intervention de Moscou. On peut donc en conclure que le choix américain de pousser la Russie vers un éventuel conflit était conscient. Bien sûr, on peut affirmer qu'il s'agit là de la principale erreur stratégique de Washington. D'autres diront au contraire que les États-Unis ont obtenu ce qu'ils voulaient, à savoir séparer la Russie de l'Europe et réaffirmer l'hégémonie américaine sur le vieux continent. Le point crucial à cet égard est le coût énorme d'un tel choix, qui risque de se retourner contre les États-Unis eux-mêmes à long terme. Mais avant d'examiner ce point, il convient de souligner que les erreurs de jugement les plus graves "techniquement" ont été commises par les décideurs occidentaux, et américains en particulier, une fois le conflit engagé.
Certes, au moins une erreur grave a également été commise par les Russes, mais les stratèges américains n'ont pas su l'interpréter. Initialement, en effet, l'invasion russe avait été réellement conçue comme une "opération militaire spéciale", selon l'expression du Kremlin, c'est-à-dire une opération rapide, menée par une force relativement réduite (150.000 hommes), qui, avec une effusion de sang limitée, devait prendre le contrôle de quelques points nodaux du territoire et, grâce à la défection d'une partie de l'armée ukrainienne et d'éléments des institutions, aurait poussé le gouvernement de Kiev à accepter de s'asseoir à la table des négociations (une sorte de réplique en grand style de l'opération menée en Crimée en 2014).
Emblématique à cet égard a été la marche russe sur Kiev avec une force de 40.000 hommes, tout à fait insuffisante pour conquérir militairement la ville, mais utile comme instrument de pression politique. Le plan de Moscou a échoué (en particulier, l'armée ukrainienne est restée unie), mais pas complètement, si l'on considère que Russes et Ukrainiens ont effectivement négocié entre mars et avril 2022, et ont été sur le point de parvenir à un accord. Comme le rapportent plusieurs témoignages, dont celui de l'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett, les négociations ont échoué principalement en raison des pressions exercées par les Britanniques sur Kiev. La fermeture de la fenêtre de négociation signifiait en fait l'échec de l'opération militaire spéciale. Moscou s'est alors engagée dans un long processus de réorganisation militaire afin de se préparer à une véritable guerre.
Il s'agissait de se retirer de Kiev, puis de Kharkiv et enfin de Kherson, pour se tenir sur des lignes effectivement défendables afin de protéger la Crimée et le corridor terrestre qui la reliait au Donbass. Ces mesures ont été accompagnées de la mobilisation de 300.000 réservistes en septembre 2022. La défaite de Moscou n'a cependant pas été une défaite militaire sur le terrain, mais plutôt une défaite du renseignement qui n'a pas su évaluer la cohésion de l'armée ukrainienne ni la détermination des Occidentaux à alimenter la confrontation guerrière. Paradoxalement, c'est précisément l'erreur russe qui a incité l'Occident à commettre une erreur encore plus grave, celle d'interpréter l'échec russe comme le résultat d'une simple impréparation militaire et, par conséquent, de croire qu'ils pourraient vaincre militairement les Russes sur le terrain dans le cadre d'un conflit ouvert.
Certains éléments indiquent qu'avant l'invasion, les services de renseignement américains s'attendaient (tout comme les Russes) à ce que le gouvernement et l'armée ukrainiens s'effondrent, que les Russes imposent un gouvernement fantoche à Kiev et que Washington et ses alliés organisent une insurrection armée contre ce gouvernement, comme ils l'avaient fait en Afghanistan, en utilisant cette fois la Pologne en tant qu'arrière-garde. Les États-Unis auraient également atteint leur objectif stratégique de rompre le lien entre la Russie et l'Europe en imposant des sanctions sévères à l'économie russe et en créant un nouveau rideau de fer sur le vieux continent, mais avec une implication militaire bien moindre, laissant à Moscou le soin de gouverner l'Ukraine et la possibilité de se "saigner à blanc" contre une insurrection armée, comme cela s'était produit en Afghanistan.
Le choix de Moscou d'opter pour une opération "légère", incompréhensible aux yeux de Washington, et l'échec de ce choix, ont paradoxalement entraîné les États-Unis et l'OTAN dans leur ensemble dans un conflit militaire traditionnel contre la Russie sur le territoire ukrainien, avec l'illusion de pouvoir vaincre militairement l'armée russe et, comme certains politiciens à Washington l'ont vaguement suggéré, même de provoquer un éventuel changement de régime à Moscou. Le fait est qu'alors que la Russie se préparait à un éventuel conflit armé avec l'OTAN depuis la guerre en Géorgie en 2008, l'Alliance atlantique n'était absolument pas préparée à un conflit militaire de haute intensité comme celui de l'Ukraine, étant habituée depuis des décennies à combattre tout au plus des insurrections armées comme les talibans.
L'autre erreur fatale des décideurs occidentaux a été de supposer que l'imposition de sanctions sévères entraînerait l'effondrement de l'économie russe. Ce n'était pas le cas car, depuis 2014, c'est-à-dire depuis l'imposition des premières mesures économiques punitives - relativement légères à l'époque - contre la Russie, Moscou (tirant les leçons de l'expérience de l'Iran et d'autres pays frappés par les représailles économiques de Washington) a restructuré son économie ainsi que son système financier afin de les immuniser autant que possible contre le choc éventuel des sanctions occidentales.
Bien entendu, l'économie russe a également résisté à une troisième erreur majeure commise par l'Occident. Celle de croire que le monde non occidental le suivrait en appliquant les sanctions à la lettre. En résumé, les Américains, les Britanniques et les Européens continentaux, à des degrés divers, n'ont pas interprété le conflit sur le plan militaire, ont considérablement sous-estimé les capacités militaires de Moscou et surestimé les leurs, n'ont pas réalisé que la Russie s'était également préparée économiquement à l'éventualité d'un affrontement avec l'Occident, et n'ont pas réalisé que l'équilibre mondial a énormément changé depuis 2008 et que les pays occidentaux ne sont plus en mesure de dicter leur volonté au reste du monde. Les Européens ont également commis une très grave erreur stratégique bien avant le début du conflit. En effet, ils n'ont pas réalisé que le fait de se plier à l'expansion irrépressible de l'OTAN et à la nouvelle "guerre froide" de Washington aurait fini par perturber le modèle de production européen basé sur les sources d'énergie russes bon marché.
Bien sûr, d'une certaine manière, l'objectif stratégique de Washington a été atteint : un nouveau rideau de fer, apparemment irrémédiable, divise le vieux continent, et les alliés européens sont de nouveau sous l'aile protectrice de Washington. Mais la Russie n'est pas isolée au niveau mondial, comme l'espéraient les États-Unis. Et les alliés européens ont payé un coût économique très élevé, qui affaiblira probablement aussi Washington à long terme. En outre, les États-Unis ont tellement investi leur crédibilité dans ce conflit, en s'impliquant militairement au-delà de toute prudence raisonnable, qu'une éventuelle victoire russe en Ukraine serait dévastatrice pour le prestige de Washington et pour la cohésion du front occidental et de l'OTAN. Les États-Unis - et bien sûr encore moins l'Europe - ne sortiront guère de ce conflit avec un avantage stratégique.
2) S'agit-il d'erreurs d'une classe dirigeante ou d'une culture entière ?
Les erreurs énumérées jusqu'à présent sont évidemment avant tout celles d'une classe dirigeante. Cependant, il est clair que ces erreurs découlent également de l'arrière-plan culturel dont cette classe est issue. Elle n'est plus capable de lire la réalité mondiale parce qu'elle est prisonnière de sa propre conviction de supériorité, fruit de siècles de domination sur le reste du monde. Les récentes déclarations du haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, qui a qualifié l'Europe de "jardin", l'opposant à la "jungle" que représenterait le reste du monde, sont révélatrices d'un mode de pensée répandu parmi les élites occidentales, qui les rend incapables d'attribuer la juste valeur aux énormes progrès accomplis par les différentes parties du reste de la planète.
Le "complexe de supériorité" de l'Occident est un ingrédient essentiel de son incapacité à réagir à la crise dans laquelle il s'est enfoncé. À cela s'ajoute un problème dramatique d'incompétence, de clientélisme, de corruption, d'intérêts corporatistes des classes dirigeantes, et en particulier de la classe politique, qui résulte de l'absence d'un processus de sélection valable, et finalement d'une très grave crise démocratique qui empêche le renouvellement de ces classes, l'afflux d'idées nouvelles et l'action dans l'intérêt réel de la communauté.
3) La guerre en Ukraine manifeste une crise de l'Occident. Est-elle réversible? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
Comme je l'ai mentionné dans le long avant-propos de la première question, les racines de cette crise viennent de loin. La mondialisation qui a commencé dans les années 1970 a produit d'énormes transformations dans l'économie mondiale. La libéralisation des flux commerciaux et financiers et la propension des grandes multinationales à maximiser leurs profits ont contribué à la délocalisation de la production, à la désindustrialisation progressive de nombreux pays occidentaux, à la financiarisation de l'économie anglo-américaine et à la précarisation du travail, favorisée également par l'entrée sur le marché mondial de centaines de millions de travailleurs chinois et indiens et par l'augmentation de l'immigration. Le 11 septembre, et la rhétorique du choc des civilisations qui s'en est suivie, ont mis en lumière les apories culturelles du monde globalisé.
Mais cette date a également marqué le début de la perte de crédibilité des démocraties occidentales, lorsque les "restitutions extraordinaires" ont permis des détentions arbitraires et des disparitions forcées. De Guantanamo à Cuba à Abou Ghraib en Irak, Washington a construit un réseau de centres de détention où de terribles tortures et autres violations des droits de l'homme ont été commises. Dans le même temps, le 11 septembre a marqué le début de l'érosion des droits démocratiques aux États-Unis (et en Europe), en permettant la surveillance de masse de millions d'Américains, en autorisant les détentions sans charges précises et en marquant l'introduction de la "logique d'urgence" sous le slogan garantissant "la sécurité pour la liberté".
La crise de 2008 a représenté un nouveau tournant : les mesures d'austérité, l'accroissement des inégalités, l'augmentation de la corruption, le pouvoir de plus en plus incontrôlé des multinationales, la spectacularisation du processus électoral et la soumission de la politique aux intérêts privés et au capital ont vidé la démocratie de l'intérieur. Face à la détérioration inéluctable du climat économique et social, les élites dirigeantes ont réagi en recourant à un schéma unique : la logique de l'urgence et la diabolisation de la contestation. La crise actuelle serait réversible si les élites occidentales étaient capables de "changer de cap" en modifiant les politiques qui l'ont provoquée. Mais dans la pratique, les intérêts de caste, l'enracinement du système, l'impossibilité de renouveler la classe dirigeante en raison d'un processus électoral qui repropose invariablement des figures jugées acceptables par le système de pouvoir dominant, empêchent tout changement à court terme. Le sentiment décourageant est que ce système devra subir d'autres chocs, et passer par des crises encore plus graves, avant de se désarticuler et de laisser entrer de nouvelles énergies.
4) La Chine et la Russie, les deux puissances émergentes qui contestent la domination unipolaire des États-Unis et de l'Occident, ont renoué avec leurs traditions culturelles prémodernes après l'effondrement du communisme : le confucianisme pour la Chine, le christianisme orthodoxe pour la Russie. Pourquoi ? L'arriération littéralement "réactionnaire" peut-elle s'enraciner dans une société industrielle moderne ?
Étant donné que, malgré la "phase communiste", les deux pays ont maintenu un certain niveau de continuité culturelle, plutôt qu'une réponse "réactionnaire", je parlerais plutôt d'une réponse "identitaire". Il ne faut pas oublier qu'en plus de la "phase communiste", les deux pays ont connu des phases d'assujettissement semi-colonial. La Chine en a même connu deux : le "siècle de l'humiliation" (entre le 19ème et le 20ème siècle) aux mains des puissances occidentales et du Japon à la suite des guerres de l'opium, et l'ouverture à la mondialisation américaine à partir des années 1970. Cette seconde phase est celle d'une "colonisation" plus douce, effectivement contrôlée par le gouvernement chinois. Néanmoins, elle s'est également traduite par l'adoption de modèles de production et même de culture occidentaux.
La Russie a connu une phase semi-coloniale plus courte, mais plus récente et encore vive dans la mémoire des Russes, lorsque, après l'effondrement de l'Union soviétique, elle a été soumise à l'arrivée de capitaux occidentaux et aux recettes néolibérales de l'économie dite "de choc". Dans les deux pays, la réponse "identitaire" n'est à mon avis qu'une tentative d'ancrer la modernité, si traumatiquement absorbée, dans leurs racines culturelles. Il ne s'agit donc pas d'un retour - d'ailleurs impossible - au passé, mais d'une relecture de la modernité selon les catégories culturelles respectives des deux pays. Après tout, la Chine et la Russie ne se considèrent pas seulement comme des nations, mais comme des "civilisations", et il était inévitable qu'elles s'engagent dans l'effort de concevoir leur propre formulation de la modernité. Il s'agit là d'une autre conséquence de la multipolarité émergente. L'Occident a perdu le monopole de la modernité. Il n'y a plus une seule version occidentale de la modernité, mais autant de versions qu'il y a de "civilisations" qui se la sont appropriée.
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jeudi, 28 septembre 2023
Le livre noir de la nouvelle gauche
Le livre noir de la nouvelle gauche
par Michele Fabbri
Source: https://www.centrostudilaruna.it/marxismo-missione-compiuta.html
La première forme d'oppression qui se manifeste dans l'histoire est celle exercée par les hommes sur les femmes. Ce concept, évoqué par Marx et approfondi par son camarade Engels, est le fondement des démocraties "avancées" d'aujourd'hui, c'est-à-dire des sociétés fémino-centriques et homosexualisées du 21ème siècle. Nous pouvons donc constater aujourd'hui que les systèmes fondés sur la "politique du genre" sont ipso facto marxistes. Cette prise de conscience est nécessaire pour imaginer une alternative à l'état actuel des choses, et certaines avant-gardes intellectuelles commencent à attirer l'attention sur cette question. C'est le cas de deux jeunes et brillants universitaires hispanophones, Agustin Laje et Nicolás Márquez, qui ont publié une étude traduite en italien en 2023 : Le livre noir de la nouvelle gauche.
Cette étude, axée sur l'idéologie du genre, analyse la montée irrésistible du lobby gay et du pouvoir féministe dans le monde occidental. Il en ressort notamment que dans les pays où le socialisme réel a été mis en œuvre, le statut des femmes n'a pas particulièrement progressé: aucun pays du bloc communiste n'a connu de leadership féminin. Quant aux homosexuels, ils ont souvent été persécutés par la loi dans les régimes marxistes. Les auteurs du livre s'interrogent sur ces contradictions inconciliables dans le monde socialo-communiste et estiment que les marxistes ont en tête le vieil objectif de l'abolition de la propriété privée, qu'ils voudraient atteindre en s'appuyant sur la Sainte Alliance entre le féminisme et l'homosexualisme. Le monde homosexuel, bien que négligeable en nombre, jouit d'une puissance médiatique globale. L'homosexualisme servirait alors de bélier pour casser le capitalisme, dit hétéro-capitalisme, avec l'objectif habituel de détruire la famille.
Le livre fait particulièrement référence au monde latino-américain, que les auteurs connaissent très bien, où l'homosexualité est en général organisée au sein de groupes d'extrême gauche. Cependant, la réalité en Europe et en Amérique du Nord montre une image différente: le capitalisme avancé semble être le liquide amniotique de l'homosexualité, qui jouit souvent d'un consensus politique unanime. Fondamentalement, le système occidental est animé d'une haine viscérale à l'égard du mâle hétérosexuel, tenu pour responsable des maux du monde. La criminalisation du genre masculin est l'exercice quotidien des grands médias, et les frustrations de toutes sortes se coagulent dans la misandrie d'État, devenue aujourd'hui une religion civile interclassiste.
Quelle que soit l'interprétation que l'on souhaite donner aux pulsions qui se manifestent dans l'opinion publique, le livre de Màrquez et Laje regorge d'informations utiles et de citations mettant en lumière les piliers de l'idéologie arc-en-ciel, dans laquelle les invitations explicites à la pédophilie, à la coprophilie, à l'inceste, aux pratiques sexuelles extrêmes telles que la roulette russe du SIDA, et même la théorisation d'une démocratie sexuelle post-humaine basée sur l'orifice anal, ne manquent pas... Autant de sujets qui n'ont jamais été abordés par les médias généralistes et qu'il est juste de porter à la connaissance d'un public non averti qui se plie désormais à la rhétorique gay de manière inconsciente, presque par réflexe conditionné.
Les deux chercheurs, qui s'expriment avec une franchise très rare et vraiment louable de nos jours, sont des auteurs d'origine catholique, et de nombreux catholiques italiens, chloroformés par la rhétorique bien-pensante du pape Bergoglio, seront certainement choqués par un langage aussi explicite. C'est une autre raison pour laquelle il vaut la peine de s'attaquer à cette lecture, qui offre, parmi de nombreuses informations intéressantes, des statistiques indicatives pour une évaluation du phénomène LGBT. Les lecteurs trouveront des données sur la prévalence exceptionnelle des maladies vénériennes chez les homosexuels: ces informations sont soigneusement cachées au public et contrastent fortement avec les programmes de santé souvent mis en œuvre par les politiciens (pensez aux campagnes antitabac). On détourne les citoyens du vice de la cigarette, tout en les poussant à des formes de promiscuité sexuelle extrêmement dangereuses du point de vue de la santé !
Une partie du livre est consacrée à l'idéologie de l'avortement, qui est la question anthropologique la plus importante. En outre, l'ouvrage décrit des propositions politiques qui apparaissent dans les publications de la région et qui sont susceptibles d'être mises en œuvre dans un avenir proche: homosexualité obligatoire, hétérosexualité interdite, camps de concentration pour les hommes...
Mais au-delà des observations du livre, on peut dire que le marxisme a gagné avec l'effondrement du mur de Berlin. La haine sociale que le communisme prônait dans les années 1900 s'est transformée en un conflit permanent des sexes entre hommes et femmes ainsi qu'entre homosexuels et hétérosexuels. Le changement de mentalité s'est opéré grâce à l'endoctrinement généralisé des marxistes pendant la période de la guerre froide: sous l'égide de l'école de Francfort, ils ont commencé à comprendre que le capitalisme, tout en générant de grandes inégalités dans la répartition des richesses, réalisait en même temps l'émancipation des femmes, ce qui était évidemment pour les marxistes un objectif bien plus attrayant que la "justice sociale". Le capitalisme a favorisé le travail des femmes pour accroître la consommation, ce qui a également permis d'augmenter les revenus imposables: en bref, les capitalistes ont secoué l'arbre et les marxistes ont récolté les fruits... Après tout, ce n'est pas la première fois que les deux côtés de la modernité collaborent amoureusement !
À long terme, la disponibilité accrue de la main-d'œuvre a généré un chômage de masse et maintenu les salaires à un bas niveau, tandis que le relâchement des liens du sang a fragmenté les patrimoines familiaux. Sans parler du déclin démographique qui conduit les sociétés "avancées" au suicide... Un scénario d'appauvrissement généralisé s'est ainsi mis en place, rendant les travailleurs facilement accessibles au chantage. Ainsi, avec la dématérialisation progressive de l'institution familiale, tout sens de la communauté a été éliminé, ce qui a conduit à un individualisme radical et à la guerre de tous contre tous qui en découle. Le résultat est un modèle social qui tend vers le dystopisme, très proche du communisme puisqu'il vise à l'homologation des modes de vie : aujourd'hui, même les "conservateurs" autoproclamés ont intériorisé le langage arc-en-ciel et l'utilisent sans même s'en rendre compte
Le chef-d'œuvre des progressistes a donc été de féminiser la psychologie de masse. La mentalité de la société contemporaine reflète l'attitude typique des femmes : soumises, obéissantes, serviles... Ainsi, les velléités de rébellion sont facilement absorbées et la classe politique a beau jeu de conditionner des individus castrés, devenus incapables de réagir aux injustices dont ils sont eux-mêmes victimes !
Le livre de Laje et Màrquez se limite à l'aspect idéologique et propagandiste de la question, mais il serait intéressant d'approfondir les thèmes des manipulations biologiques qui ont permis d'établir le Gender; cependant, ces sujets nécessitent une expertise scientifique qui dépasse la formation des deux auteurs, formés en droit et en sociologie. Pour toutes ces raisons, la bataille politique se joue aujourd'hui sur le front du Gender, que l'on peut désormais définir comme le communisme du 21ème siècle. Les arguments ne manquent pas pour démontrer les contradictions du système. Les apories manifestées dans le socialisme réel suffisent déjà largement à discréditer le cadre conceptuel du progressisme, mais l'idéologie du genre est encore plus inconcevable. S'il est vrai, comme le disent les genderistes, que le genre sexuel est un choix psychologique et non un fait biologique, alors tout le monde peut se déclarer femme et tous les problèmes du monde seront résolus: il n'y aura plus de raison d'élaborer des politiques spécifiques pour les femmes ! Le fait que les oligarchies se renforcent au fur et à mesure que l'arc-en-ciel se lève ne fait que confirmer le caractère contre-initiatique du progressisme, historiquement soutenu et financé par des noms bien connus des "complotistes"...
Nicolas Màrquez, Agustin Laje, Il libro nero della nuova sinistra. Ideologia di genere o sovversione culturale, (= Le livre noir de la nouvelle gauche. Idéologie du genre ou subversion culturelle), Editions Eclectica 2023, p.284.
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Balzac et la première rébellion féministe des femmes
Balzac et la première rébellion féministe des femmes
Nicolas Bonnal
La Femme de trente ans… Ce roman lance le bovarysme psychologique et sociétal. Mais Julie est beaucoup moins passive qu’Emma et elle se rebelle intellectuellement contre les hommes… Et déboulonne la société, annonçant nos législations folles d’aujourd’hui (on n’en fait pas un drame : après tout, qu’elle dégage, l’espèce dite humaine) :
– Obéir à la société ?... reprit la marquise en laissant échapper un geste d’horreur. Hé ! monsieur, tous nos maux viennent de là. Dieu n’a pas fait une seule loi de malheur ; mais en se réunissant les hommes ont faussé son œuvre. Nous sommes, nous femmes, plus maltraitées par la civilisation que nous ne le serions par la nature. La nature nous impose des peines physiques que vous n’avez pas adoucies, et la civilisation a développé des sentiments que vous trompez incessamment. La nature étouffe les êtres faibles, vous les condamnez à vivre pour les livrer à un constant malheur. Le mariage, institution sur laquelle s’appuie aujourd’hui la société, nous en fait sentir à nous seules tout le poids : pour l’homme la liberté, pour la femme des devoirs. Nous vous devons toute notre vie, vous ne nous devez de la vôtre que de rares instants. »
Makow rappelait que pour les féministes le sort des femmes dans la société machiste, c’est Auschwitz. ! Notre sacré Balzac (pas son personnage) n’en est pas loin non plus :
« Hé bien, le mariage, tel qu’il se pratique aujourd’hui, me semble être une prostitution légale. De là sont nées mes souffrances… »
Pour notre bon gros romancier réaliste (réaliste ou romantique ?), la vie de la femme devient un cercle des horreurs dantesques :
« Mon avenir est horrible, je le sais : la femme n’est rien sans l’amour, la beauté n’est rien sans le plaisir ; mais le monde ne réprouverait-il pas mon bonheur s’il se présentait encore à moi ? Je dois à ma fille une mère honorée. Ah ! je suis jetée dans un cercle de fer d’où je ne puis sortir sans ignominie. Les devoirs de famille accomplis sans récompense m’ennuieront; je maudirai la vie; mais ma fille aura du moins un beau semblant de mère. Je lui rendrai des trésors de vertu pour remplacer les trésors d’affection dont je l’aurai frustrée. Je ne désire même pas vivre pour goûter les jouissances que donne aux mères le bonheur de leurs enfants.
Je ne crois pas au bonheur. »
Cerise sur le gâteau :
« Vous honnissez de pauvres créatures qui se vendent pour quelques écus à un homme qui passe, la faim et le besoin absolvent ces unions éphémères; tandis que la société tolère, encourage l’union immédiate bien autrement horrible d’une jeune fille candide et d’un homme qu’elle n’a pas vu trois mois durant ; elle est vendue pour toute sa vie. Il est vrai que le prix est élevé ! Si en ne lui permettant aucune compensation à ses douleurs vous l’honoriez ; mais non, le monde calomnie les plus vertueuses d’entre nous ! Telle est notre destinée, vue sous ses deux faces : une prostitution publique et la honte, une prostitution secrète et le malheur. Quant aux pauvres filles sans dot, elles deviennent folles, elles meurent ; pour elles aucune pitié !
La beauté, les vertus ne sont pas des valeurs dans votre bazar humain et vous nommez Société ce repaire d’égoïsme. »
Et ces braves gens n’avaient rien vu.
Le pauvre curé répond à Julie :
– Madame, vos discours me prouvent que ni l’esprit de famille ni l’esprit religieux ne vous touchent, aussi n’hésiterez-vous pas entre l’égoïsme social qui vous blesse et l’égoïsme de la créature qui vous fera souhaiter des jouissances…
– La famille, monsieur, existe-t-elle? Je nie la famille dans une société qui, à la mort du père ou de la mère partage les biens et dit à chacun d’aller de son côté. La famille est une association temporaire et fortuite que dissout promptement la mort. »
Balzac tape ensuite sur le désastreux bilan napoléonien des réformes du droit civil :
« Nos lois ont brisé les maisons, les héritages, la pérennité des exemples et des traditions. Je ne vois que décombres autour de moi. »
Le curé est excellent (ah, si nos bons prêtres pouvaient parler comme ceux de Stendhal, de Balzac ou même de Pagnol) :
– Madame, vous ne reviendrez à Dieu que quand sa main s’appesantira sur vous, et je souhaite que vous ayez assez de temps pour faire votre paix avec lui. Vous cherchez vos consolations en baissant les yeux sur la terre au lieu de les lever vers les cieux. Le philosophisme et l’intérêt personnel ont attaqué votre cœur ; vous êtes sourde à la voix de la religion comme le sont les enfants de ce siècle sans croyance ! Les plaisirs du monde n’engendrent que des souffrances. »
Et ici le prêtre enfonce très bien le clou.
«Vous allez changer de douleurs voilà tout. »
C’est le fardeau de la personnalité qui va apparaître, dont parlera plus tard Pearson, et dont se moquera Nietzsche dans son Zarathoustra. Debord évoquera ce conglomérat de solitudes sans illusions que nous sommes devenus. Tout cela se termine par une destruction – destruction ou anéantissement ? - de la démographie européenne qui aujourd’hui s’exporte au reste du monde, Amériques, Asie, Afrique exclue bien entendue
Sources:
Balzac - La femme de trente ans, ebooksgratuits.com, pp. 96-102-103
Nicolas Bonnal – Chroniques sur la fin de l’histoire (I, II et III), Amazon.fr
21:21 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lettres, lettres françaises, littérature, littérature française, honoré de balzac, balzac, féminisme, 19ème siècle, bovarysme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Alexandre Douguine - Alternative postmoderne: un phénomène sans nom
Alternative postmoderne: un phénomène sans nom
Alexandre Douguine
Source: https://katehon.com/ru/article/alternativnyy-postmodern-yavlenie-bez-imeni?fbclid=IwAR35iYgBQytDZPH4sK718gd5glijlgpxy5K2VNCir4jvrpBrHEijJD3QNKc
Déconstruction de la postmodernité
Plusieurs aspects importants de la postmodernité doivent être clarifiés. Il ne s'agit pas d'un phénomène à part entière, et bien que ce soient les postmodernistes (en particulier Derrida [1]) qui aient introduit la notion de "déconstruction" (basée toutefois sur la notion de "destruction" de Heidegger dans "Sein und Zeit" [2]), la postmodernité elle-même peut être déconstruite à son tour, et pas nécessairement dans le style postmoderne.
La postmodernité prend forme sur la base de la modernité. Ce faisant, elle critique en partie la modernité et la prolonge en partie. Au fur et à mesure que cette tendance s'est développée, ce qu'elle critique exactement dansla modernité et comment elle critique exactement cette modernité, et ce qu'elle continue exactement à critiquer et comment elle poursuit cette critique, est devenu une sorte de dogme philosophique, contre lequel les attaques sont délibérément interdites. C'est ce qui fait que le postmoderne est postmoderne, ce qui n'est ni mauvais ni bon, mais tel qu'il est. Sinon, le phénomène finirait par se dissoudre. Mais ce n'est pas le cas, et malgré toute l'ironie, la dérobade et le manque de sincérité du discours postmoderne, il existe un noyau très précis de principes fondamentaux qu'il n'abandonne jamais et des frontières très clairement délimitées qu'il ne franchit jamais. Si nous nous plaçons à une distance critiquement significative de ce noyau, et si nous franchissons librement certaines limites interdites, nous pouvons regarder le postmoderne de loin et nous poser la question suivante: n'est-il pas possible d'enlever au postmoderne certaines lignes qu'il a lui-même empruntées quelque part et de les recombiner différemment de ce qu'il fait lui-même? Et aussi, n'est-il pas possible d'ignorer certaines limites et certains impératifs moraux qu'elle établit, et de démembrer la postmodernité en ses éléments constitutifs, en ignorant complètement ses inévitables protestations et ses cris de douleur théorique?
Démanteler le moderne: pourquoi pouvons-nous aimer le postmoderne?
Je propose les considérations les plus générales sur ce sujet. Structurons notre analyse de la manière suivante: tout d'abord, nous identifierons les lignes principale du Postmodernisme, qui sont intéressantes du point de vue d'une critique radicale de la Modernité, isolée de la morale postmoderne, puis nous énumérerons les traits qui, au contraire, sont tellement imprégnés de cette morale qu'ils en sont inséparables.
Qu'est-ce qui attire donc le critique radical de l'époque contemporaine en Europe occidentale vers le postmoderne ?
- La phénoménologie et son fonctionnement avec la notion d'intensionnalité (Brentano, Husserl, Meinong, Ehrenfels, Fink).
- Le structuralisme et l'identification d'une ontologie autonome du langage, du texte, du discours (Saussure, Troubetskoy, Jakobson, Propp, Greimas, Riker, Dumézil).
- Le pluralisme culturel et l'intérêt pour les sociétés archaïques (Boas, Mauss, Lévi-Strauss).
- La découverte du sacré comme facteur le plus important de l'existentialisme (Durkheim, Eliade, Bataille, Caillois, Gérard, Blanchot).
- L'existentialisme et la philosophie du Dasein (Heidegger et ses épigones).
- L'acceptation des thèmes psychanalytiques comme un "travail de rêve" continu subvertissant les mécanismes de la rationalité (Freud, Jung, Lacan).
- La déconstruction comme contextualisation (Heidegger).
- Attention à la narration comme mythe (Bachelard, G. Durand).
- Critique du racisme, de l'ethnocentrisme et du suprématisme occidentaux (Gramsci, Boas - Personnalité et culture, Nouvelle anthropologie).
- Critique de la représentation scientifique du monde (Newton) et de la rationalité (cartésienne et rococo principalement) qui la justifie (Foucault, Feyerabend, Latour).
- Démonstration de la fragilité, de l'arbitraire et de la fausseté des attitudes fondamentales de la modernité (Cioran, Blaga, Latour).
- Pessimisme à l'égard de la civilisation de l'Europe occidentale, exposant les mythologies utopiques de "l'avenir radieux" et du "progrès" (Spengler, Jünger, Cioran).
- Sociologie - principalement fonctionnalisme (Durkheim, Mauss), montrant le caractère illusoire des prétentions de l'individu à la liberté vis-à-vis de la société et à la souveraineté rationnelle-psychologique.
- Exposition du nihilisme du New Age (Nietzsche, Heidegger).
- Relativisation de l'homme (Nietzsche, Jünger).
- Découverte de l'intériorité de l'homme (Mounier, Corbin, Bataille, Jambet).
- Théologie politique (C. Schmitt, J. Agamben).
Progressisme postmoderne et censure
Il convient de noter d'emblée que ces tendances fondamentales ont pris forme avant le postmoderne et ont existé indépendamment de lui.
Elles ont toutes apporté quelque chose d'essentiel à la postmodernité et, à partir d'un certain moment, ont commencé à se déployer dans son contexte au point de se confondre partiellement avec elle. Mais il est évident que chacune de ces approches, leurs intersections et leurs points de rencontre, leurs dialogues et leurs discussions possibles et réelles, sont tout à fait réels et possibles, et ce, complètement en dehors du contexte postmoderne. Ayant affirmé cela, nous ne manquerons pas de nous heurter aux protestations des postmodernistes eux-mêmes. Pour eux, toute interprétation non postmoderniste de ces courants est délibérément écartée par la postmodernité elle-même, et en dehors de son contexte, elle n'est admissible qu'en tant que recherche archéologique.
Les postmodernistes insistent fermement : ces disciplines, écoles et mouvements sont devenus des objets incorporés au sujet postmoderne, qui s'est emparé de tout le pouvoir d'interprétation. En d'autres termes, tous ces courants de pensée sont considérés comme dépassés, surpassés, "enlevés" au sens hégélien, et n'ont aucun droit à une interprétation souveraine. Ils ne peuvent que continuer dans le postmoderne et selon ses règles. En elles-mêmes, toutes ces tendances ne sont pas seulement dépassées, mais toxiques, si elles sont prises en dehors du contexte postmoderne.
Néanmoins, toutes ces tendances sont apparues au tournant du vingtième siècle ou au cours du vingtième siècle et représentent un tournant systémique dans l'histoire de la modernité elle-même. La modernité y affronte frontalement sa crise sous-jacente, son échec et sa fin inévitable. Mais ce qui est important, c'est que cette confrontation a lieu avant même que la postmodernité n'acquière ses traits caractéristiques explicites. Toutes ces tendances pénètrent dans la Postmodernité, fondent son climat intellectuel, façonnent son langage et ses systèmes conceptuels, mais dans la Modernité elle-même, elles sont présentes dans un contexte différent, surveillé avec vigilance par les "orthodoxies de la pensée" - celles-là mêmes sur lesquelles la critique de la Postmodernité elle-même fonde son pathos émancipateur. Tout comme la modernité a remplacé la société traditionnelle (prémodernité) sur une vague d'antidogmatisme, mais a très vite formulé son propre dogmatisme ; tout comme les régimes communistes qui ont pris le pouvoir sous le slogan de la lutte contre la violence et l'oppression ont donné naissance à des systèmes totalitaires brutaux fondés sur une violence et une oppression bien plus grandes, il en va de même pour la postmodernité, qui a très vite acquis un caractère exclusiviste et tyrannique. Le paradoxe est que la postmodernité élève le relativisme au rang de valeur universelle, mais défend ensuite cet "acquis" avec les méthodes les plus brutales et les plus globalistes - absolutistes. La transgression passe d'une possibilité à un impératif, et l'attention accrue portée à la pathologie devient la nouvelle norme. Dès lors, tout ce qui a précédé la formation d'un tel système est soumis à une exclusion rigide.
Si nous examinons attentivement la liste ci-dessus, nous pouvons constater que ces mouvements et écoles philosophiques se considèrent en partie dans le contexte de la modernité, mais comme des mouvements de pensée qui ont découvert l'insuffisance ou la défectuosité de la modernité, et en partie (bien que beaucoup moins fréquemment) ils tirent des conclusions plus radicales sur la modernité dans son ensemble en tant que phénomène sombre, pervers, nihiliste et erroné.
Qu'est-ce qui doit être radicalement rejeté dans la postmodernité ?
Soulignons maintenant les caractéristiques de la postmodernité qui sont probablement responsables de cette renaissance totalitaire.
- Le progressisme. Mais cette fois-ci, il est paradoxal, puisque le "progrès" est désormais considéré comme le démantèlement de la foi en un "avenir radieux", le renversement de l'utopie et du projet. On peut parler de "progressisme noir" ou de "Lumières sombres" (N. Land [3]).
- Le matérialisme. Ce n'est pas seulement l'héritage non critique de la modernité, mais l'attitude ultime, puisque les formes précédentes de matérialisme sont reconnues comme trop "idéalistes". Il faut maintenant justifier le "vrai matérialisme". (Deleuze [4], Kristeva [5]).
- Le relativisme. Tout universalisme, c'est-à-dire la réduction à des instances unificatrices supérieures de la multitude environnante, est critiqué, ce qui est projeté sur toutes les formes de hiérarchies verticales et de taxonomies. Le relativisme lui-même est érigé en dogme incontestable (F. Lyotard [6], Negri et Hard [7]).
- Le Post-structuralisme. Reconnaissance de l'insuffisance de la méthode structuraliste parce qu'elle ne couvre pas les dynamiques historiques et sociales et qu'elle interdit (ou prédit sciemment) les mutations. D'où l'appel au dépassement du structuralisme (M. Foucault, J. Deleuze, R. Barthes).
- La Critique radicale de la Tradition. La Tradition est considérée (dans l'esprit du marxisme - notamment par E. Hobsbawm [8]) comme une "fiction bourgeoise", un "opium pour le peuple". Ainsi, toute allusion à une ontologie souveraine de l'esprit est complètement éliminée. La modernité elle-même est perçue comme un "re-façonnage de la Tradition", et cette remarque a valeur de verdict.
- Un nouvel universalisme - critique, sceptique -. L'exigence de soumettre toute généralisation au ridicule et à la décomposition ironique, parallèlement au déplacement de l'attention vers des fragments hétérogènes, des fractales ontiques.
- La morale de la libération totale et du dépassement des frontières. La transgression (M. Foucault [9], G. Deleuze, F. Guattari, G. Bataille [10])
- L'anti-essentialisme. De l'analyse du Dasein par Heidegger, on tire une conclusion hâtive et perverse sur le caractère vicieux du concept même d'"essence", et l'être est tellement placé dans le devenir (même dans le devenir corporel) que la question de l'essence, et a fortiori de l'espèce, est rejetée à la racine.
- L'annulation de l'identité. Toute identité apparaît comme temporaire, ludique, accidentelle et arbitraire. Seul le dépassement de l'identité, et non sa construction, devient moral.
- La théorie du genre. La découverte d'ontologies autonomes de minorités et de classes opprimées devient une contrainte totale à relativiser le genre ainsi que l'âge, dans la limite de toute identité d'espèce. (Kristeva [11], D. Harroway [12])
- La construction de modèles postmodernes de psychanalyse avec une tentative de dépasser les topiques structurelles de Freud et même de Lacan (F. Guattari [13]).
- Une haine farouche de toute hiérarchie et de toute verticalité (contre la métaphore de l'Arbre). Démocratisme radical jusqu'à l'apologie des schizo-masses et des dividuums, démembrés en organismes constitutifs souverains séparés - " parlement des organes " (B. Latour [14]).
- Le nihilisme. L'affirmation du nihilisme moderne se transforme ici en une valorisation consciente du néant, en une "volonté de néant" (Deleuze [15]). Le néant cesse d'être un concept péioratif et est pris comme une fixation de but.
- L'annulation de l'événement. Le passage au recyclage (J. Baudrillard [16]).
- Le posthumanisme. L'épuisement du début humain comme porteur d'une verticalité trop traditionnelle (B. H. Levy [17]). L'appel à transcender l'humain dans les hybrides, les "machines à désir", les cyborgs et les chimères. L'écologie profonde et les théories du cthulhuzen (D. Harroway [18]).
- L'apologie des minorités. Assimilation des cultures archaïques organiques à des sous-cultures mécaniques artificielles. Organisation artificielle de communautés en réseau de pervers et de malades mentaux.
La postmodernité comme finalisation nihiliste de la modernité
Si nous examinons attentivement ces points, nous pouvons clairement voir que la postmodernité n'est pas seulement une continuité avec la modernité, mais qu'elle porte la moralité de l'ère contemporaine à sa limite logique. Dans cette liste de traits postmodernes, nous voyons - déjà sans équivoque et sans ambiguïté (contrairement à la première liste) - une critique de la modernité par la gauche, c'est-à-dire la tristesse de voir que la modernité telle que nous la connaissons n'a pas été capable de mener ses postulats à leur pleine réalisation, et que la postmodernité est maintenant prête à s'acquitter de cette tâche difficile. Dans ce cas, le postmoderne se révèle comme la finalisation de la modernité, l'accomplissement de son telos. Mais si la Modernité a accompli son travail d'émancipation dans les conditions de la société traditionnelle (Prémodernité), les conditions de départ sont désormais la Modernité elle-même, qui doit être surmontée cette fois-ci. D'où le caractère bolchevique totalitaire des épistémologies postmodernes, qui embrassent pleinement la théorie de la terreur révolutionnaire. La modernité doit être éradiquée précisément parce qu'elle n'est pas assez moderne, parce qu'elle a échoué dans sa mission. Toute cette structure reproduit intégralement la logique du marxisme : la bourgeoisie est une classe progressiste par rapport au féodalisme, mais le prolétariat est encore plus progressiste et doit renverser le pouvoir de la bourgeoisie. La postmodernité suit strictement le même schéma: la modernité est meilleure que la tradition (prémodernité), mais la postmodernité est inévitable comme son dépassement. Un dépassement par la gauche.
Théorie critique implicite
Examinons maintenant les lignes que nous avons notées comme étant intéressantes. Si nous les séparons de la postmodernité, et surtout des aspects que nous avons jugés inacceptables, nous obtenons toute une série de théories, d'écoles et d'approches qui forment une certaine unité. Et cette globalité ne devient visible qu'après avoir soumis la postmodernité elle-même à la déconstruction et à la séparation. Le fait que toutes ces tendances se soient développées indépendamment de la postmodernité, avant elle et en dehors d'elle, nous permet de conclure que nous avons affaire à un ensemble d'idées complètement différentes et autonomes. Toutes se fondent sur la reconnaissance de la crise fondamentale et décisive de la civilisation occidentale moderne ("La crise du monde moderne" de R. Guénon [19]), tentent d'identifier le moment de l'histoire où les erreurs fatales ont été commises et ont conduit à l'état actuel des choses, identifient les principales tendances au nihilisme et à la dégénérescence et proposent leurs propres scénarios pour sortir de cette situation - certains plus radicaux, d'autres moins: de la correction de trajectoire en tenant compte des dimensions épistémologiques nouvellement découvertes à la rébellion directe contre le monde moderne ou à la révolution conservatrice. La fixation sur le nihilisme du New Age ouest-européen, et en particulier sur les phases purement négatives révélées au 20ème siècle, relie ces lignes à la postmodernité et lui permet de les intégrer dans son contexte jusqu'à un certain point. Mais si nous examinons de plus près cet ensemble de théories et de courants, nous constatons qu'ils peuvent être harmonisés entre eux - bien que de manière relative - sur la base d'un vecteur sémantique complètement différent. Ils se proposent de libérer la Modernité avant tout de cette facette qui, au contraire, est devenue dominante dans la Postmodernité.
En d'autres termes, nous avons affaire à un point de bifurcation dans la culture intellectuelle du 20ème siècle, où l'attitude critique générale à l'égard de la civilisation occidentale moderne, de sa philosophie, de sa science, de sa politique, de sa culture, etc. s'est scindée en deux lignes principales :
- La postmodernité elle-même, qui est devenue le détenteur explicite et inclusif d'un noyau d'interprétation et de valeurs, revendiquant l'unicité,
- et le second phénomène, qui n'a pas reçu de nom propre, étant déplacé, démembré et modifié par la postmodernité elle-même.
L'absence de nom pour cette direction, ainsi que le manque de consolidation de ses représentants, l'acceptation de la majorité des écoles et des courants ayant une existence isolée dans les conditions de la postmodernité naissante et la concentration sur l'étude de problèmes et de questions sectorielles locales, ne nous permettent pas de parler de cette branche de la pensée critique dans l'Occident du 20ème siècle comme de quelque chose d'intégral.
La seule tentative d'unification de ces courants disparates a été faite par la Nouvelle Droite française. Elle y est parvenue en partie, mais en partie aussi, ce mouvement de pensée a été étiqueté avec un certain nombre de positions sans principes et artificiellement marginalisé. Par conséquent, il n'y avait tout simplement pas de nom, de structure ou d'institutionnalisation pour une alternative postmoderne ou non postmoderne.
Cependant, ce n'est pas une raison décisive pour accepter cette branche de la pensée critique comme quelque chose de fantomatique et accepter les prétentions hégémoniques du postmoderne. Nous pouvons considérer l'ensemble de ces vecteurs intellectuels comme une vision du monde implicite mais tout à fait cohérente. Il est facile de le faire si nous adoptons le point de vue d'une histoire alternative dans le domaine des idées. Il est bien connu que dans l'histoire, le côté gagnant - dans les guerres, les conflits religieux, les processus apolitiques, les élections, les révolutions, les soulèvements, les coups d'État, les polémiques scientifiques et philosophiques, et dans d'autres formes d'agonalité physique et spirituelle - ne s'avère pas nécessairement être juste, bon et du côté de la vérité. Tout se passe différemment. Et nous pouvons appliquer cela au postmoderne et à son alternative, l'alt-post-moderne.
La phénoménologie
Reprenons les directions que nous avons identifiées comme attrayantes dans cette perspective.
La phénoménologie est importante avant tout parce qu'elle affirme le statut fondamental du sujet, sa priorité ontologique et sa souveraineté. Elle rompt avec l'axiomatique matérialiste de la Modernité en plaçant le sujet de l'acte intensionnel à l'intérieur même du processus de pensée et de perception. D'où le terme même d'in-tentio, se diriger vers ce qui est à l'intérieur.
Brentano, le fondateur de la phénoménologie [20], a puisé cette idée dans la scolastique européenne, et dans l'aristotélisme radical de l'ordre bénédictin (Friedrich von Freiberg, mystiques rhénans), qui insiste sur le fait que l'intellect actif est immanent à l'âme humaine. Et il est caractéristique que Brentano lui-même ait consacré sa thèse précisément au problème de l'intellect actif chez Aristote [21]. Et bien que la phénoménologie, développée par Husserl et portée aux sommets par Heidegger, soit un mouvement philosophique moderne, si l'on y regarde de près, on peut y reconnaître un style de pensée antérieur au nominalisme, au matérialisme et à l'atomisme de l'époque moderne et de l'ère contemporaine. La phénoménologie transcende les frontières de la modernité, mais en même temps, un certain nombre de ses dispositions sont très proches de la pensée classique et médiévale.
Le structuralisme
Le structuralisme est extrêmement intéressant en ce qu'il rétablit la primauté de la parole (encore la dimension subjective !) sur tout le domaine des objets extra-linguistiques. Si cette position, qui bat en brèche l'approche des positivistes convaincus de la primauté des choses réelles et des faits atomiques correspondants, est nouvelle tant dans le domaine de la linguistique que dans celui de la logique et de la philologie, on peut y reconnaître l'attitude à l'égard du Logos, de l'ontologie de l'esprit et de la parole, qui était caractéristique de la société traditionnelle. Bien que la conclusion sur l'ontologie souveraine du texte semble extravagante et même grotesque - dans le contexte de la domination du positivisme, à la fois conscient et inconscient - c'est précisément la façon dont le langage et la pensée étaient traités à l'époque précédant l'assaut total de l'approche nominaliste. Après tout, la dispute sur les universaux était essentiellement une polémique entre ceux qui affirmaient une ontologie autonome des noms (les réalistes et les idéalistes) et ceux qui la niaient (les nominalistes).
Le structuralisme entre donc bien en résonance avec le réalisme et l'idéalisme, bien qu'il déploie sa doctrine dans un contexte philosophique et culturel différent.
Une fois encore, un certain trait, régulièrement associé aux méthodologies postmodernes, s'avère proche des prémodernes.
Et si l'on tient compte des liens des grands structuralistes, des fondateurs de la phonologie, de Troubetskoy et de Jakobson avec le courant eurasien, de la proximité du thème principal des travaux de Dumézil sur l'idéologie trifonctionnelle des Indo-Européens [22] avec le traditionalisme, des parallèles des études de Propp [23] et de Greimas [24] avec les structures de la vision sacrée du monde, cette parenté apparaît encore plus substantielle et plus évidente.
Réhabilitation des sociétés archaïques
Une étude approfondie et impartiale des sociétés archaïques construites sur des mythes et des croyances, réfutant les conclusions superficielles, hâtives et fausses de l'anthropologie progressiste et évolutionniste, permet une vision complètement différente de l'essence de la culture, qui (comme F. Boas [25] et son école l'ont particulièrement insisté) doit être comprise à partir d'elle-même, sans remettre en question la sémantique et l'ontologie de chaque société à l'étude.
Cela conduit à reconnaître la pluralité des cultures et un ensemble minimal de propriétés qui pourraient être considérées comme universelles. Les structures d'échange, qui se rapportent précisément aux universaux de toute société, ont chacune une forme distinctive qui définit le paysage ontologique et épistémologique.
Le sacré
La découverte du sacré en tant que phénomène particulier s'est faite de manière synchrone en sociologie, en sciences religieuses et en philosophie traditionaliste. Alors que les traditionalistes ont directement pris position sur le sacré, reconnaissant sa perte dans la civilisation moderne comme un signe de dégradation, les sociologues se sont limités à sa description détaillée, tandis que la religion comparée - ainsi que certains courants de la psychanalyse, surtout l'école jungienne [26] - ont montré comment des éléments durables de la vie sacrée dans le monde subsistent même dans les cultures basées sur des principes rationnels-matériels.
La postmodernité utilise activement le thème du sacré, mais uniquement pour soumettre la modernité à une critique dévastatrice - parce qu'elle n'a pas réussi à mettre ses principes en pratique. Au lieu de fissurer le monde, de le désenchanter (M. Weber [27]), elle n'a produit qu'une nouvelle série de mythes. La postmodernité ne réhabilite pas le mythe; au contraire, elle veut s'en débarrasser, mais de manière plus fondamentale et plus décisive que les Lumières. Mais une telle intention n'était pas présente chez les sociologues, ni chez les chercheurs en études religieuses comparées, ni chez les pragmatistes (W. James [28]), ni même chez les traditionalistes. Par conséquent, nous pouvons facilement identifier le vaste domaine de l'étude du sacré comme un champ indépendant, ignorant complètement les objectifs postmodernistes et les stratégies correspondantes.
Philosophie du Dasein
Prouver que la philosophie de Heidegger est un champ d'idées vaste et autonome n'a aucun sens. C'est une évidence. Et il est tout aussi évident que les intentions de Heidegger à l'égard du nouveau commencement de la philosophie n'ont rien à voir avec les attitudes fondamentales des postmodernes. Les échos de Heidegger ont atteint le postmoderne par le biais de son interprétation - déjà assez sélective et déformée - dans l'école française des existentialistes (Sartre, Camus, etc.), et dans le contexte postmoderne, ils ont été transformés au point d'en être méconnaissables.
Si l'on veut, on peut trouver dans le concept fondamental de rhizome [29] de Deleuze un écho lointain du Dasein de Heidegger, mais il s'agit ici plus d'une parodie matérialiste grossière que d'une véritable continuité.
La psychanalyse
Le champ de la psychanalyse est aussi évidemment plus large que le postmoderne et que la philosophie de Heidegger. Ce qui est le plus précieux dans la psychanalyse, c'est l'affirmation de l'ontologie autonome de la psyché, le domaine de l'inconscient par rapport au monde extérieur, qui tire sa sémantique et son statut non pas tant des structures de la rationalité subjective que des mécanismes complexes du travail invisible des rêves. En même temps, la psychanalyse ne doit pas être réduite à un seul système d'interprétation - dans l'esprit du freudisme orthodoxe, du jungianisme ou du modèle de Lacan. L'anti-Œdipe de Deleuze et Guattari [30] ainsi que la psychanalyse féministe sont des phénomènes plutôt marginaux qui, contrairement aux affirmations plutôt totalitaires des postmodernistes, n'annulent en rien les autres systèmes d'interprétation. En un sens, la psychanalyse réhabilite le domaine du mythe et les structures du sacré, ce qui, dans le cas de Jung et de certains de ses disciples, se rapproche du traditionalisme et du rejet du rationalisme étroit du New Age. Les séminaires d'Eranos fournissent une vaste illustration de ces points de contact.
La déconstruction
La déconstruction, proposée par le philosophe postmoderne Jacques Derrida [31], est un développement de la méthode de destruction philosophique justifiée par Heidegger dans Sein und Zeit [32], comme nous l'avons déjà évoqué. Heidegger entendait à l'origine placer une école philosophique, une théorie ou une terminologie dans la structure délibérément définie de l'histoire de la philosophie. Dans le cas de Heidegger lui-même, cette structure était définie par un processus d'oubli progressif de l'être jusqu'à ce que la question même de l'être et de sa relation à l'être soit supprimée (ontologische Differenz). En ce sens et dans un contexte plus large, la déconstruction peut être appliquée dans une grande variété de disciplines pour retrouver les positions originales de ce que le regretté Wittgenstein [33] appelle le "jeu du langage". Il s'agit d'une analyse sémantique approfondie et correcte qui prend en compte toutes les couches de sens, depuis l'endroit où un terme, une idée ou une théorie, ainsi qu'une histoire ou un récit mythologique, apparaît pour la première fois, jusqu'à une analyse minutieuse des contextes où la sémantique a changé, a été déformée, a traversé des points de rupture et des phases de déplacement. Ici aussi, le modèle heideggérien de l'histoire de la philosophie, tout à fait pertinent et productif en soi, ne doit pas nécessairement être considéré comme le seul.
Mythanalyse
L'étude du mythe en tant que scénario soutenu de mise en relation d'images, de figures, d'actions et d'événements permet d'élucider les traits caractéristiques de récits appartenant souvent à des époques, des situations et des strates culturelles très différentes. Si la déconstruction cherche à trouver le noyau originel d'un corpus de connaissances ou d'une épistémè distincte et à retracer leur développement et leurs mutations, la mythanalyse (G. Durand [34]), au contraire, vise à identifier des schémas et des algorithmes similaires de la culture et de différents domaines de la conscience, confirmant ainsi l'unité structurelle.
Dans certains cas, la mythanalyse peut être étroitement liée à la psychanalyse jungienne. Dans d'autres cas, elle peut être appliquée à des phénomènes complètement différents dans les domaines de la sociologie, de l'anthropologie, des sciences politiques et des études culturelles [35].
L'antiracisme différentialiste
La critique de toutes les formes d'ethnocentrisme, et en particulier des prétentions à établir des hiérarchies entre les peuples, les cultures et les différents types de sociétés, ne doit pas nécessairement être construite sur la base d'un individualisme extrême, d'une apologie a priori de toutes les minorités et d'une légitimation de la déviance. La pluralité des cultures doit être reconnue comme une loi semagénétique, car les significations ne naissent que dans la culture - et dans chaque culture en particulier. Et chaque culture établit ses propres critères et évaluations, à l'aune desquels elle se mesure et mesure tout ce qui se trouve dans sa zone d'influence.
La reconnaissance de la structure multiculturelle complexe des sociétés humaines conduit au différentialisme et au rejet total de la hiérarchie. En outre, la réduction à l'individu, qui est à la base de la morale égalitaire du postmoderne, détruit les ensembles culturels au lieu de les protéger et de les renforcer. L'antiracisme différentialiste, au contraire, se contente de postuler les différences entre les sociétés, sans chercher à les évaluer à l'aide d'un quelconque critère général "transcendantal" (qui en principe ne peut exister et tout candidat à un tel statut ne serait qu'une projection de l'une des sociétés), ni à les détruire.
Cette lecture de l'école de Boas [36] et de Lévi-Strauss [37] a été caractéristique des Eurasistes russes et de la Nouvelle Droite française. Mais cette méthodologie peut être étendue de manière significative au-delà des systèmes et écoles théoriques respectifs.
Critique de la représentation scientifique du monde
Les ontologies alternatives à l'image nominaliste des sciences naturelles, qui constituent l'un des aspects les plus intéressants et attrayants de la postmodernité (M. Foucault [38], B. Latour [39], P. Feyerabend [40]), peuvent également être étudiées et reconstruites en dehors du champ postmoderne.
Une telle approche se réfère généralement à la critique de Husserl des sciences européennes modernes [41], qui - comme tout ce qui est lié à la phénoménologie - constitue un champ scientifique complètement séparé et complet. En même temps, il est nécessaire d'examiner de plus près les conceptions scientifiques qui existaient à l'époque prémoderne et qui ont été bouleversées avec l'avènement de la modernité. En Europe, il s'agit surtout des ontologies scientifiques d'Aristote et en partie de l'hermétisme [42]. Mais le postmoderne ne le fait catégoriquement pas, construisant une critique du scientisme uniquement sur la volonté de surmonter les lacunes de l'image scientifique du monde à partir de la position du "nouvel ouvert" - théorie de la relativité, théorie quantique, théorie générale des champs, logique modale, théorie des supercordes, etc. sans se référer à la science du prémoderne, la considérant, comme les scientifiques de l'ère moderne, seulement comme une "approximation grossière" et un ensemble de "préjugés erronés". Mais en même temps, c'est l'élaboration d'une critique de la science à l'ère moderne sur la base d'une tentative de dépasser ses limites et de corriger ses erreurs apparentes par la redécouverte des sciences sacrées, au-delà de l'attitude péjorative originelle à leur égard, qui pouvait donner un horizon complètement différent à l'ensemble de la connaissance scientifique naturelle [43].
La critique du rationalisme qui sous-tend l'approche scientifique, ainsi que du dualisme cartésien rigide et du mécanisme grossier de l'ontologie matérialiste de Newton, conduit à une compréhension plus subtile et nuancée de l'esprit d'une part, et d'autre part, réhabilite les notions platoniciennes et aristotéliciennes de la supériorité ontologique de l'esprit - chez Aristote l'"intellect actif", chez Platon le divin Nous (Νοῦς). Et à partir de là, il est tout à fait possible de développer de nouvelles ontologies scientifiques - en comprenant correctement les conceptions de la nature inhérentes aux cultures de l'Antiquité et du Moyen-Âge (au lieu du simulacre dont l'histoire des sciences traite aujourd'hui), pour les mettre en relation avec les conclusions des dernières tendances de la science. Ce serait extrêmement fructueux, mais le dogmatisme progressiste même du postmoderne bloque rigidement cette direction. En dehors du postmoderne, cependant, il n'y a pas d'obstacles à une telle recherche.
Critique de la modernité
La critique de la modernité en général dans le cas des postmodernistes suit la logique de la critique du capitalisme par Marx. Marx pensait que le capitalisme était un phénomène tout à fait abominable qui devait être combattu, mais il reconnaissait son inévitabilité historique et même son caractère progressiste par rapport à d'autres formations - précapitalistes [44]. Sur cette base, il a tracé une ligne de démarcation stricte entre ceux qui, comme lui, critiquaient le capitalisme à partir de positions post-capitalistes, et ceux qui rejetaient non seulement le capitalisme lui-même, mais aussi sa nécessité, son inévitabilité et son utilité. C'est le cas de nombreux partisans du socialisme conservateur, des patriotes allemands comme Ferdinand Lassalle [45] ou des Narodniki russes.
Il en va de même pour la critique de la modernité. Si les postmodernes estiment que la Modernité représente une catastrophe et un échec, ils acceptent en même temps sa moralité et les objectifs "émancipateurs" qu'elle s'est fixés, mais qu'elle n'a pas atteints. Malgré toute la justesse et parfois la pertinence de cette critique, elle souffre - comme le marxisme - de l'importance exagérée de la Modernité comme destin, alors qu'elle n'est qu'une question de choix. On peut choisir la Modernité, ou on peut choisir autre chose, comme la Tradition. La volonté de faire alliance avec tous les opposants à la modernité est la principale caractéristique de ceux qui la rejettent vraiment. Ce n'est pas un hasard si le philosophe français René Alleau [46] a qualifié René Guénon de révolutionnaire encore plus radical que Marx. Lorsque les critiques du monde moderne - par exemple André Gide [47], en partie Antonin Artaud [48], Georges Bataille [49], Ezra Pound [50] ou Thomas S. Eliot [51], ainsi que certains dadaïstes et surréalistes - sont prêts à prendre au sérieux les idées de Guénon [52] et d'Evola [53] dans leur critique impitoyable de la modernité, leurs propres arguments prennent une signification particulière. Dans le cas contraire, ils perdent une grande partie de leur acuité et se retrouvent atteints de la même maladie que celle qu'ils sont sur le point d'éliminer.
Le pessimisme à l'égard de la civilisation de l'Europe occidentale
Tout ceci est vrai pour le pessimisme concernant la civilisation de l'Europe occidentale dans son état actuel. Il est critiqué à gauche - comme Henri Bergson [54], Sartre [55] ou Marcuse [56] - et à droite - comme Nietzsche, Spengler [57], les frères Jünger ou Cioran [58]. Dans ce qu'elles ont en commun et dans la mesure où l'appel à l'alternative se projette dans l'avenir et s'inspire du passé, ces deux approches ont beaucoup de valeur. Cependant, voir dans cette civilisation autre chose qu'une maladie, une déviance ou, au pire, la Grande Parodie et le "royaume de l'Antéchrist", c'est accepter sciemment sa logique interne, c'est reconnaître sa légitimité.
En dehors de la postmodernité, un tel dialogue entre critiques de droite et critiques de gauche, bien que difficile, restait possible. La postmodernité a complètement fermé cette voie.
La pertinence de la sociologie
Les thèses de la sociologie en tant que science apparue à la fin de la modernité ont une grande validité dans l'étude de la relation entre la société et l'individu et surtout dans la découverte du caractère fondamental de la supériorité de la société qui détermine en général l'ensemble du contenu de ses membres. Durkheim [59] appelle cela le fonctionnalisme : l'individu dans la société n'est pas défini par lui-même et par son contenu supposé "autonome", mais par l'ensemble des rôles sociaux, des masques et des fonctions qu'il remplit.
Cependant, de nombreuses conclusions différentes peuvent être déduites de cette affirmation sociologique fondamentale - les exemples de F. Tönnies [60], W. Sombart [61], P. Sorokin [62], V. Pareto [63], L. Dumont [64], etc. - montrent qu'il n'y a pas de dominante univoque dans le développement de la société, ni de régularités universelles. Il est possible de constater des processus cycliques, des récessions et des hausses, des époques de développement et de dégradation dans les sociétés, mais aucun schéma linéaire ne peut être construit. Ainsi, le fer de lance de la morale libérale, qui exige la libération de l'individu de l'identité collective, est complètement rejeté, et la lecture libérale de la logique de l'histoire en tant que processus progressif de libération s'avère être une chimère insoutenable. La sociologie met brillamment à jour de nombreux mythes modernes qui ont le statut de "vérités sociales ou de lois", alors qu'il s'agit en réalité de simples idées-pouvoirs (G. Sorel [65]) utilisées par les élites dirigeantes souvent à des fins purement égoïstes.
La sociologie expose le progrès comme un préjugé insoutenable et sans fondement (P. Sorokin[66]).
La postmodernité s'appuie sur la sociologie, mais seulement pour trouver de nouvelles stratégies - exotiques - de libération de l'individu et de mutations progressives de la société : la transgression, le changement des rôles de genre, le passage de collectifs paranoïaques à des masses schizo (Deleuze/Guattari [67]), l'invention de langages individuels (R. Barth [68], F. Sollers [69], etc.). Il ne s'agit pas ici d'un retour du particulier au général, mais d'une fragmentation supplémentaire de l'individu vers le sous-individuel - vers un " parlement d'organes " (B. Latour) et une " fabrique de micro-désirs " (comme Deleuze imaginait le fonctionnement de l'inconscient).
En dehors de ce contexte, la sociologie conserve tout son potentiel herméneutique, en restaurant le statut ontologique du général (holisme) et en plaçant au centre la personne (persona), plutôt que l'individu.
Le nihilisme
Le nihilisme de la société occidentale moderne a été découvert et fixé bien avant le postmoderne - Nietzsche avait déjà parlé de ce phénomène fondamental de manière assez détaillée, et Heidegger [70], en développant ses idées, a construit sa propre théorie du néant. En fait, toute la philosophie de Heidegger est une recherche de tels chemins de pensée, selon lesquels il serait possible de sortir du labyrinthe nihiliste. Le problème du néant a été posé ici de la manière la plus sérieuse qui soit, et il le reste dans toute son ampleur.
Les postmodernes se sont empressés de s'arroger le monopole du nihilisme. Au lieu de découvrir la nature tragique de la modernité ou de la problématiser, ils l'ont transformée en un trope ironique facile : Deleuze a proclamé la volonté de néant comme la principale motivation de la culture postmoderne [71]. Ainsi, une réponse hâtive et en partie cynique a été donnée avant que la question n'ait été pleinement comprise. Le nihilisme postmoderne ressemble plus à du hooliganisme et à de l'euphémisme qu'à une philosophie sérieuse. Et les tentatives de donner à des versions de cette plaisanterie peu réussie le statut de principe épistémologique - dans la non-philosophie de François Laruelle [72] ou le nihilisme transcendantal de Ray Brasier [73] - dogmatisent définitivement le produit de l'échec philosophique.
Le nihilisme du monde moderne a encore besoin d'une réflexion profonde et très probablement d'un dépassement radical dans l'esprit de Nietzsche, qui appelait le Surhomme "le vainqueur de Dieu et du néant" [74], comme J. Evola [75] le discute en détail dans Chevaucher le Tigre.
Relativisation de l'homme
Dans la lignée de Nietzsche et de son appel à "déshumaniser l'être", de nombreux penseurs du 20ème siècle ont posé la question des limites de l'homme et remis en cause sa position centrale dans l'être. Ortega y Gasset a attiré l'attention sur la déshumanisation de l'art [76]. À son tour, Ernst Jünger [77] a décrit la phénoménologie du déplacement de la nature humaine elle-même par les structures technocratiques de la modernité.
À partir de cette position de départ, la pensée pouvait s'orienter - et s'est effectivement orientée pendant un certain temps - dans diverses directions, par exemple vers l'éthologie de Konrad Lorenz [78], la théorie de l'"environnement" de Jakob von Uxküll [79], la critique de la technologie de Friedrich Georg, le frère d'Ernst Jünger [80], ou l'"écologie de l'esprit" de Gregory Bateson [81].
La postmodernité a placé cette position dans la glorification des mutations, l'appel à la création d'espèces chimériques et bio-mécaniques et la dénonciation de tout essentialisme. La lutte contre l'anthropocentrisme a ici dépassé toutes les limites du raisonnable et s'est transformée, avec l'appui des sciences cognitives, du comportementalisme et des technologies numériques, en un véritable projet d'élimination de l'homme en tant qu'espèce, tel qu'il est glorifié par les futurologues qui glorifient la Singularité - comme Yuval Harari [82] ou Ray Kurzweil [83].
La découverte de la dimension intérieure de l'homme
La découverte de la dimension intérieure de l'homme, bien que résumée par le moderniste Georges Bataille dans son essai "L'expérience intérieure" [84], n'est en aucun cas l'apanage des Modernes. L'apôtre Paul a parlé de "l'homme intérieur" dès l'apôtre Paul. La doctrine même de l'âme, caractéristique des religions traditionnelles, en parle exactement. La modernité, avec son recours au matérialisme et à la théorie de l'évolution, a perdu presque complètement cette dimension, construisant son épistémologie et sa psychologie sur le modèle d'un homme sans âme, c'est-à-dire sans dimension intérieure souveraine. Le fait que cette dimension ait été spontanément découverte par certains artistes d'avant-garde - surréalistes, non-conformistes, etc. - au cours de leur immersion dans la compréhension de la crise de la modernité ne signifie pas que l'"homme intérieur" soit une découverte du vingtième siècle.
De manière caractéristique, parallèlement à cette découverte spontanée, le traditionaliste Julius Evola [85] et son maître René Guénon [86] ont donné les descriptions les plus étendues de la subjectivité radicale.
La même ligne a été activement développée par les personnalistes à la suite d'E. Mounier [87]. Et Henri Corbin [88] et ses disciples (Jambet [89], Lardreau [90], Lory [91], etc.) lui ont donné une signification accrue dans la figure de l'Ange (mentionnée dans le même contexte par Rilke et Heidegger commentant sa poésie).
En conséquence, dans la postmodernité, ce thème est secondaire, et les réalistes critiques en général sont radicalement opposés à toute référence à la dimension intérieure - à moins qu'il ne s'agisse de la dimension intérieure des choses elles-mêmes, complètement dépourvue de tout lien avec le Dasein (G. Harman [92]).
En dehors du contexte postmoderne, ce thème - la problématique du sujet radical [93] - est à nouveau la question la plus importante de la philosophie.
Théologie politique
La théologie politique a été formulée comme une théorie de la philosophie du politique par Carl Schmitt [94]. Le fait que les idées de Schmitt aient été développées par des philosophes de gauche proches du postmodernisme - J. Taubes [95], Ch. Mouffe [96], G. Agamben [97] - ne change rien au fait que cette théorie a un sens tout à fait autonome et peut être considérée tout à fait indépendamment des interprétations postmodernistes - vie nue, catéchisme négatif, etc.
C'est d'ailleurs dans le contexte de l'ensemble de la philosophie de Carl Schmitt, conservateur convaincu et critique de la modernité en tant que telle, que la "théologie politique" est véritablement entière.
Postmodernité et traditionalisme alternatifs
Cette analyse préliminaire, pour approximative qu'elle soit, nous ouvre une piste de réflexion fondamentale. La postmodernité a sérieusement brouillé les cartes dans le domaine philosophique, en prétendant (sans raison) résumer l'histoire intellectuelle de l'humanité. Mais en la rejetant entièrement, nous nous trouvons à notre tour dans une situation difficile, puisque nous sommes obligés de nous référer uniquement à l'époque précédente de la Modernité, d'ailleurs à bien des égards dépassée par la Postmodernité, et dont les postmodernistes ont appris à traiter les arguments avec aisance. De plus, en rejetant le postmoderne, nous sommes en désaccord avec le moderne lui-même, qui (et sur ce point les postmodernistes ont raison) est en effet l'aboutissement de la morale moderniste des Lumières. En même temps, l'appel du postmoderne à un certain nombre de courants critiques, s'il est rejeté dans son intégralité, l'oblige à les rejeter également.
De même, la gravitation formelle du postmoderne vers le "sacré" et les autres directions que nous avons identifiées comme positives et constructives peut partiellement discréditer les structures du prémoderne. Un appel direct à la Tradition sans tenir compte de l'influence fondamentale que la Modernité et la Postmodernité ont exercée sur la quasi-totalité des sociétés modernes, occidentales et non occidentales, n'est pas du tout possible, puisque nous sommes séparés du Prémoderne par un mur sémantique dans lequel les rayons de la Tradition authentique sont soit éteints, soit modifiés au point d'être méconnaissables. Pour percer vers la Tradition, nous devons d'abord nous occuper du Moderne et du Postmoderne. Sinon, nous devrons rester dans la zone de leur influence épistémologique.
Par conséquent, le phénomène que nous avons provisoirement appelé "postmodernité alternative" est d'une importance fondamentale. Il ne peut tout simplement pas être évité et nous ne pouvons pas nous en passer. Bien sûr, le noyau devrait être le traditionalisme et la critique la plus radicale de la modernité, mais sans un dialogue vivant avec l'environnement intellectuel, le traditionalisme pur dégénère rapidement et perd son pouvoir, se transformant en une secte impuissante et peu attrayante. L'alternative postmoderne, en revanche, réveille et mobilise le potentiel intérieur du traditionalisme. Le traditionaliste Julius Evola a entrepris quelque chose de similaire, répondant dans ses œuvres aux défis philosophiques, culturels, politiques et scientifiques les plus divers de la modernité, sans craindre de s'éloigner de l'orthodoxie traditionaliste, parce que dans nos conditions critiques extrêmes de dégradation cyclique, une telle orthodoxie ne peut tout simplement pas exister. Nous devrions faire de même dans le nouveau cycle.
Notes:
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Trois méditations sur Charles de Foucauld
Trois méditations sur Charles de Foucauld
par André Murawski
Il est des hommes dont la vie édifie leurs contemporains et jusqu’aux générations suivantes. La vie et les gestes de ces hommes peuvent être légendaires. Ils peuvent être exemplaires. Ils sont toujours héroïques, suivant toutes les déclinaisons de l’héroïsme. On songe à Plutarque écrivant les Vies parallèles. On songe aux nombreux recueils intitulés DE VIRIS ILLUSTRIBUS, ces vies des hommes illustres où se sont essayés tant d’auteurs, de l’Antiquité au XIXe siècle, de Cornelius Nepos à Victor Espitallier, de Suétone à l’abbé Lhomond, de Jérôme de Stridon à Isidore de Séville. Il est des hommes dont la vie appelle la méditation.
Charles de Foucauld est un de ces hommes-là. Né le 15 septembre 1858, il mourut assassiné le 1er décembre 1916, à l’âge de 58 ans. 58 années pendant lesquelles on peut affirmer qu’il vécut plusieurs vies. Sur le plan professionnel d’abord où il fut tour à tour officier de cavalerie, explorateur, puis religieux catholique. Sur le plan intellectuel ensuite où il fit œuvre de géographe avant de devenir linguiste. Sur le plan spirituel enfin où, croyant fervent dans l’enfance, il s’éloigna de la religion et devint agnostique, avant de suivre son chemin de Damas, se convertir à la foi catholique, devenir prêtre, puis ermite et mourir en martyr en terre d’islam.
Cette vie extraordinaire suggère de nombreuses méditations. L’une d’elles pourrait porter sur la manifestation de la Grâce qui permit à cet homme égaré de revenir progressivement à Dieu. Une autre pourrait considérer les différences entre la doctrine sociale de l’Eglise et le volontarisme colonialiste en France sous la IIIe République. Une autre encore nous inviterait à réfléchir à la réalité du choc des civilisations, permanente et impitoyable.
---§---
PREMIERE MEDITATION : Touché par la Grâce, Charles de Foucauld donna une nouvelle dimension à sa vie.
La famille de Foucauld était issue de vieille noblesse française, et pouvait s’enorgueillir de plusieurs ancêtres ayant participé aux Croisades, ainsi que d’un arrière-grand-oncle de Charles qui avait été parmi les victimes des massacres de septembre pendant la Révolution. A l’âge de 5 ans 1/2, l’enfant perdit sa mère, puis son père et, bientôt, sa grand-mère paternelle, et ce sont ses grands-parents maternels, ainsi que sa tante et des cousines qui prirent soin de sa sœur et de lui.
Cet orphelinat précoce pesa-t-il sur la santé physique et psychologique de Charles ? Bon élève, il commença à s’éloigner de la foi vers 15 ans, en 1873, et cette période dura près de 12 ans. Il s’en ouvrit à un ancien compagnon d’armes, Henry de Castries, dans une lettre du 14 août 1901 : « Je demeurais douze ans sans rien nier et sans rien croire, désespérant de la vérité et ne croyant même pas en Dieu. (…) Je vivais comme on peut vivre quand la dernière étincelle de foi est éteinte[1]. » Au cours de cette période, il mena une vie dissipée et, même, dissolue, bien qu’il réussît le concours de Saint-Cyr et devint officier de cavalerie. Cependant, Charles de Foucauld ayant multiplié les frasques, l’armée finit par le placer temporairement en position « hors cadre ».
En ce temps-là, l’Eglise catholique définissait la Grâce comme « un don surnaturel que Dieu nous accorde, à cause des mérites de Jésus Christ, pour nous aider à faire notre salut[2]. » On distinguait la Grâce actuelle, secours passager envoyé par Dieu à l’âme pour l’aider à éviter le mal et à faire le bien, et la Grâce habituelle qui « demeure en notre âme et la rend juste et sainte aux yeux de Dieu[3]. »
De multiples Grâces successives furent-elle envoyées à Charles de Foucauld ? Un premier changement intervint dans sa vie quand il apprit que son régiment avait été engagé pour réprimer une insurrection dans le Sud-Oranais. Réintégré à sa demande, il fit campagne pendant 6 mois au cours desquels il se révéla un bon officier, soucieux de ses hommes.
Ayant ressenti l’appel du désert, il démissionna de l’armée pour explorer le Maroc, pays alors fort mal connu des chrétiens qui ne pouvaient s’y rendre sous peine de mort. Se faisant passer pour juif, Charles de Foucauld commença le 10 juin 1883 un périple qui dura onze mois à l’issue desquels il reçut la médaille d’or de la société de géographie de Paris pour la qualité de ses travaux. Il explora ensuite le Sahara en Algérie entre septembre 1885 et février 1886. Oscar Mac Carthy, conservateur de la bibliothèque d’Alger, fit l’éloge de ce travail dans une lettre au secrétaire de la Société de Géographie de Paris : « Faites à M. de Foucauld les honneurs de la Société de Géographie de Paris ; il les mérite sous tous les rapports ; on a rarement, bien rarement, aussi longtemps et aussi bien travaillé[4] ».
Rentré en France, il subit l’influence de sa cousine, Marie de Bondy, et rencontra l’abbé Huvelin, célèbre confesseur qui allait œuvrer à sa conversion. Charles de Foucauld entama alors un long chemin fait de mortifications et de recherche de perfection chrétienne. Lisant les Pères du désert, méditant les Evangiles et l’exemple du Christ, visitant les Ordres religieux et la Terre Sainte, il confessa à Henry de Castries, dans une lettre du 14 août 1901 : « Je me suis dit… Que peut-être cette religion n’était pas absurde ; en même temps, une grâce intérieure extrêmement forte me poussait ; je me mis à aller à l’église, sans croire, ne me trouvant bien que là et y passant de longues heures à répéter cette étrange prière : Mon dieu, si Vous existez, faîtes que je Vous connaisse[5]. »
Ordonné prêtre le 9 juin 1901, il retourna en Algérie afin d’y mener finalement une vie érémitique à Tamanrasset à partir de 1905. Il s’en était expliqué auprès de son confesseur et directeur de conscience, l’abbé Huvelin, dans une lettre du 7 mai 1900 : « Je vous ai écrit d’Akbès ce que j’entrevoyais pour moi : mener avec quelques compagnons la vie de la Sainte Vierge dans les mystères de la Visitation : c’est-à-dire sanctifier les peuples infidèles des pays de mission en portant au milieu d’eux, en silence, sans prêcher, Jésus dans le Saint-Sacrement et la pratique des vertus évangéliques[6] ». Mais les conceptions du Père de Foucauld, qui étaient aussi celles de l’Eglise catholiques, allaient se heurter à la conception républicaine de la colonisation.
DEUXIEME MEDITATION : Le progressisme républicain triomphant face à l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Les gouvernements de l'époque du mercantilisme jusqu’à la Révolution française avaient ajouté à l’apostolat les besoins du commerce pour justifier le colonialisme du point de vue moral. Mais dans la France de la IIIe République, de nouvelles doctrines de nature impérialiste étaient apparues. Certains adaptèrent les théories de Darwin à l’expansionnisme qui devint alors un fait « naturel » : « il en est des nations comme des espèces et des individus ; l’élimination des peuples arriérés par les peuples évolués et à leur profit est en dernière analyse bénéfique à l’ensemble de l’humanité[7] ».
Une philosophie de la colonisation fut associée à des théories économiques. Par exemple, l’économiste Paul Leroy-Beaulieu écrivait que « les capitalistes courent (…) de moindres risques dans les colonies qui sont des prolongements de la métropole[8] ». Sur le plan politique, la plupart des républicains français cultivaient à l’égard des populations indigènes des sentiments tranchés. On sait l’engagement très fort de Jules Ferry en faveur de la colonisation, là où les conservateurs français, mais aussi la gauche de Clémenceau, y étaient hostiles. La considération dans laquelle Jules Ferry tenait les peuples colonisés était peu fraternelle, si l’on en juge par le célèbre discours qu’il prononça le 28 juillet 1885 devant la Chambre des députés, dont le compte rendu des débats indique notamment : « Monsieur Jules Ferry : Il faut dire ouvertement qu’en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. » Et plus loin : « Monsieur Jules Ferry : Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… (Marques d’approbation sur les mêmes bancs à gauche – Nouvelles interruptions à l’extrême-gauche et à droite). »
Sur le plan religieux, l’évangélisation des indigènes qui s’est faite parallèlement à la colonisation a pu donner l’impression d’une collusion entre les missionnaires et les colonisateurs. C’est oublier qu’en France, la IIIe République a été fort peu favorable à l’Eglise catholique, et que les administrateurs coloniaux étaient le plus souvent francs-maçons[9]. Depuis l'avènement de la République en 1871, l’administration française était opposée à la conversion des musulmans, et Monseigneur Lavigerie, ardent partisan de la conquête des âmes, était regardé avec suspicion[10]. Dans une lettre du 22 novembre 1907 à l’abbé Hugelin, le Père de Foucauld déplorait la situation issue de cette politique : « Ce que voient les indigènes, de nous, chrétiens, professant une religion d’amour, ce qu’ils voient des Français incroyants criant sur les toits fraternité, c’est négligence, ou ambition, ou cupidité – et chez presque tous, hélas, indifférence, aversion et dureté[11] ».
Loin des considérations d’ordre économique, stratégique ou humanitaire, le Père de Foucauld défendait un point de vue catholique et fort différent : « Pour les musulmans, c’est affaire de longue haleine. Il faut faire d’eux intellectuellement et moralement nos égaux, ce qui est notre devoir[12]. » Il expliqua ses conceptions à sa cousine, Marie de Bondy, dans une lettre du 7 janvier 1902 : « Je veux habituer tous les habitants, chrétiens, musulmans, juifs et idolâtres, à me regarder comme leur frère universel. Ils commencent à appeler la maison « la fraternité » (la Khaoua, en arabe) et cela m’est doux[13] ».
Ouverture chrétienne du cœur contre intérêts bien pensés. Toute la différence entre la doctrine sociale de l’Eglise et le colonialisme de la IIIe République apparaît quand on confronte les deux discours. Mais la doctrine sociale de l’Eglise pouvait-elle rencontrer un écho au sein de la civilisation de l’islam ? Peut-être le Père de Foucauld en doutait-il quand il exposa ses conceptions dans sa « Règle » de juin 1896 : « 1° Reproduire aussi fidèlement que possible la vie de Notre Seigneur Jésus Christ à Nazareth. 2° Mener cette vie en pays infidèles, musulmans ou autres, par amour pour Notre-Seigneur, dans l’espoir de donner notre sang pour son nom[14] ».
TROISIEME MEDITATION : Le choc des civilisations ne distingue pas entre les individus.
Le concept de choc des civilisations s’est imposé peu à peu après la parution, en 1996, de l’ouvrage éponyme de Samuel Huntington, professeur à l’université d’Harvard et expert auprès du Conseil national américain de sécurité sous l’administration Carter. Dans ce livre, Samuel Huntington considère que le monde bipolaire issu de la guerre froide et de l’affrontement Est-Ouest est devenu multipolaire, et que les oppositions idéologiques se sont effacées pour céder la place à des oppositions culturelles, c’est-à-dire principalement religieuses et, en partie, ethniques.
Selon Huntington, au XIXe siècle, « les Européens ont déployé beaucoup d’énergie intellectuelle, diplomatique et politique à concevoir des critères servant à évaluer si les sociétés non occidentales étaient assez « civilisées » pour être acceptées comme membres du système international dominé par l’Europe[15] ». Huntington précise que « civilisation et culture se réfèrent à la manière de vivre en général[16] », et que « une civilisation représente l’entité culturelle la plus large[17] ». Mais qu’en est-il des chocs ? Evoquant la bataille de Lépante, Fernand Braudel les a décrits d’une façon imagée en notant « ces chocs sourds, violents, répétés, que se portent les bêtes puissantes que sont les civilisations[18] ». Et ce sont en effet des « chocs » que se sont portés dans l'histoire l’islam et la chrétienté, de la première conquête arabe à la bataille de Poitiers, des Croisades à la chute de Constantinople, de la Reconquista à l’occupation turque de la Hongrie, de la libération de Vienne par Jean III Sobieski à la colonisation de l’Algérie.
Le choc des civilisations se manifesta en Algérie dès le début de l’administration française. Une politique d’assimilation impliquait que les indigènes soient soumis au code civil français. Or, l’islam donnait aux musulmans « un statut personnel relavant des lois coraniques : pour devenir des citoyens français, il aurait fallu qu’ils consentissent à y renoncer[19] ». Bien peu se souviennent que la France de Napoléon III avait offert la nationalité française aux Algériens, dans un sénatus-consulte de 1865 dont l’article 1er était ainsi rédigé : « L’indigène musulman est Français ; néanmoins, il continuera d’être régi par la loi musulmane. Il peut être appelé à des fonctions et emplois en Algérie. Il peut sur sa demande être admis à jouir des droits de citoyen Français, en étant régi par les lois civiles et politiques de la France[20] ».
« Mais les musulmans tinrent à rester eux-mêmes. En cinq ans il y eut seulement 250 demandes d’accession à la citoyenneté française ! Et, entre 1865 et 1899, il n’y eut que 1131 naturalisations, les demandes d’accession à la citoyenneté française émanant essentiellement de militaires de carrière[21] ». A titre de comparaison, quand, « en 1870, le décret Crémieux accorda la citoyenneté française aux Israélites, ceux-ci se conformant au code civil français, il y eut 37000 bénéficiaires[22] ». Et c’est parce que les musulmans choisirent de rester eux-mêmes que la généreuse initiative du Père de Foucault échoua finalement devant le choc des civilisations, entraînant la mort du bâtisseur de la Khaoua, de la Fraternité.
Le Père de Foucauld était lucide. Il connaissait la force de l’islam, comme il le narra à Henry de Castries le 8 juillet 1901 : « L’islam a produit en moi un profond bouleversement. La vue de cette foi, de ces hommes vivant dans la continuelle présence de Dieu, m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines… Je me suis mis à étudier l’Islam, puis la Bible[23] ». Il pria sans doute souvent, ainsi qu’il l’écrivit dans son « Diaire », le 17 mai 1904 : « Je vous recommande de toute mon âme la conversion des Touaregs ; je vous offre ma vie pour eux, la conversion du Maroc, des peuples du Sahara, de tous les infidèles[24] ». Pourtant, il était sans illusions et le fit savoir à Marie de Bondy, le 7 septembre 1915 : « Il y aura demain dix ans que je dis la messe à Tamanrasset, et pas un seul converti ![25] »
Peut-on rendre l’homme différent de ce que sa nature fait de lui ? Tout au long de son ermitage, le Père de Foucauld avait entretenu des relations de respect mutuel avec les populations locales, allant jusqu’à faire œuvre de linguiste notamment dans ses études sur la langue des Touaregs, et il jouissait de l’estime et de la considération des autochtones. Mais en juin 1916, une grande partie de la population du Sahara et du Sahel se souleva contre les Français. Le 1er décembre 1916, un Touareg connu du Père de Foucault trahit sa confiance et permit à des Senoussistes d’investir le fortin où il était réfugié. C’est pendant le pillage que le Père de Foucauld fut tué d’une balle dans la tête, sans que les circonstances de sa mort n’aient jamais été clairement établies. Le capitaine de la Roche laissa le récit de ce qu’il trouva à son arrivée à l’ermitage, le 21 décembre 1916 : « Les assassins avaient emporté tout ce qui avait pour eux quelque valeur. Par terre gisait dans un désordre indescriptible ce qu’ils avaient dédaigné – quelques livres, un chemin de croix fait de planchettes, le chapelet du Père et un petit ostensoir qui semblait encore contenir l’hostie[26]. »
---§---
Quand le choc des civilisations se réalise, les ennemis ne témoignent d’aucun respect ni pour les hommes, ni pour leur culture, ni pour les symboles de leur foi. Après la mort du Père de Foucault, ses amis Touaregs entrèrent en dissidence contre l’armée française. On peut être édifié par la vie de Charles de Foucault. On doit aussi tirer une leçon de sa mort.
Notes:
[1] Jean-François Six, Charles de Foucauld aujourd’hui, Editions du Seuil, 1966
[2] Auguste Boulenger, La doctrine catholique, Clovis, 2021
[3] Ibid
[4] Jean-François Six, Charles de Foucauld aujourd’hui, Editions du Seuil, 1966
[5] Ibid
[6] Jean-François Six, Charles de Foucauld aujourd’hui, Editions du Seuil, 1966
[7] Encyclopaedia universalis, Colonialisme et anticolonialisme, Editions Encyclopaedia Universalis, 1980
[8] Ibid
[9] https://fr.wikipedia.org/wiki/Missions_catholiques_aux_XIXe_et_XXe_si%C3%A8cles#Le_fait_colonial
[10] https://fr.wikipedia.org/wiki/Missions_catholiques_aux_XIXe_et_XXe_si%C3%A8cles#Le_cardinal_Lavigerie_et_les_P%C3%A8res_blancs
[11] Jean-François Six, Charles de Foucauld aujourd’hui, Editions du Seuil, 1966
[12] André Castelot, L’Almanach de l’histoire, Perrin, 1962.
[13] Jean-François Six, Charles de Foucauld aujourd’hui, Editions du Seuil, 1966
[14] Ibid
15] Samuel P. Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob, 1997
[16] Ibid
[17] Ibid
[18] Renaissance catholique, Le choc des civilisations, Contretemps, 2009
[19] Claude Sicard, Le face-à-face islam-chrétienté, François-Xavier de Guibert, 2008
[20] Ibid
[21] Ibid
[22] Idid
[23] Jean-François Six, Charles de Foucauld aujourd’hui, Editions du Seuil, 1966
[24] Ibid
[25] Ibid
[26] Ibid.
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mercredi, 27 septembre 2023
Aux origines du monde LGBT: le mouvement de réforme sexuelle dans la République de Weimar
Aux origines du monde LGBT: le mouvement de réforme sexuelle dans la République de Weimar
par Sara (Blocco Studentesco)
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/09/27/bs-movimento-riforma-sessuale-rep-weimar/
La République de Weimar, période historique qui s'étend de 1919 à 1933 en Allemagne, est souvent rappelée pour son instabilité politique et économique. Ce que beaucoup ignorent, c'est que la République a constitué un terrain particulièrement fertile pour une petite révolution sexuelle, notamment dans la ville de Berlin.
En haut, le Dr.Magnus Hirschfeld; au centre, l'un de ses ouvrages; en bas, le Dr. Erwin Gohrbandt, chirurgien spécialisé dans les opérations de transsexualité. Il s'adaptera au nouveau régime en 1933, sera accusé de crimes de guerre, vu les expériences médicales qu'il aurait pratiquées sur des détenus du camp de Dachau mais il présidera néanmoins plusieurs instituts médico-chirurgicaux après guerre.
En juillet 1919, l'Institut für Sexualwissenschaft (Institut pour la science sexuelle) a été fondé à Berlin, dédié à la communauté LGBT allemande et à l'éducation sexuelle des citoyens. Cet institut a été fondé par Magnus Hirschfeld (1836-1935), médecin et sexologue d'origine juive, qui a été l'un des premiers à développer la théorie du "troisième sexe", un concept représentant une identité de genre intermédiaire autre que l'homme ou la femme. Hirschfeld était lui-même travesti et homosexuel. En collaboration avec le chirurgien Erwin Gohrbandt, les premières opérations de transition homme-femme ont été réalisées à l'institut. Les patients se voyaient également prescrire une thérapie hormonale, une pratique encore utilisée aujourd'hui pour les personnes souhaitant changer de sexe. L'Institut des sciences sexuelles disposait également d'une vaste bibliothèque sur la sexualité, qui comprenait des livres, des diagrammes et des protocoles pour la transition chirurgicale de l'homme à la femme. En outre, il disposait d'un musée de la sexualité, connu sous le nom de musée Hirschfeld, dont les murs étaient décorés de photographies d'homosexuels habillés de manière excentrique, avec de grands chapeaux, des boucles d'oreilles et du maquillage, ainsi que de femmes habillées en hommes avec des chapeaux haut de forme.
Pendant la République de Weimar, Berlin était considérée comme une Mecque pour les communautés trans et homosexuelles. Dans les années 1920, une centaine de bars gays ont vu le jour à Berlin, également fréquentés par des transsexuels, des lesbiennes et des prostituées. Des boîtes de nuit telles que le Mikado, le Zauberflöte et le Dorian Gray sont devenues des hauts lieux internationaux, tandis que les danses homosexuelles élaborées de la ville ont attiré l'attention du monde entier. Les Anglais parlent de "coutume allemande", les Français de "vice allemand" et les Italiens d'"hommes et de femmes homosexuels". L'Allemagne devient la capitale de l'homosexualité européenne et attire de nombreux artistes, dont le poète Marsden Hartley et l'architecte américain Philip Johnson.
Le mouvement de réforme sexuelle, soutenu par des membres des partis libéral, social-démocrate, socialiste et communiste, lutte également pour l'accès à l'avortement, interdit par les articles 218 et 219 du code pénal allemand de 1871, dans le sillage de la Russie soviétique, qui a rendu l'avortement légal et financé par l'État le 18 novembre 1920.
Quelques mois après l'accession d'Hitler à la chancellerie, les nazis ferment les clubs de gays, de lesbiennes et de travestis. Les magazines homosexuels ont été interdits et les documents sur les homosexuels ont été retirés des librairies dans le cadre de la "Campagne pour un Reich propre" des nazis. En mai 1933, des étudiants nazis ont pris d'assaut l'Institut des sciences sexuelles de Magnus Hirschfeld et ont pillé sa bibliothèque, qui contenait plus de 12.000 ouvrages. Avec l'aide des sections d'assaut, ils ont brûlé les livres dans les rues de Berlin, détruisant ainsi une grande partie de la documentation historique sur la vie homosexuelle avant la Seconde Guerre mondiale.
La situation dans la République de Weimar n'est pas restée un cas isolé, mais a trouvé des similitudes dans les États-Unis des années 1960 avec le mouvement hippie de libération sexuelle. Ce phénomène n'est pas resté confiné, mais a influencé tout l'Occident. Ces dernières années, nous avons assisté à l'explosion du mouvement LGBT, qui concerne de plus en plus de jeunes. Avant la pandémie de Covid-19, environ 90 % des jeunes se considéraient comme hétérosexuels, mais ce pourcentage est tombé à 79% après l'urgence sanitaire.
Qu'est-ce qui a provoqué un changement aussi soudain en si peu de temps? Une grande partie de ce changement peut être attribuée aux longues heures passées par les jeunes sur les médias sociaux, où certains contenus sont largement mis en avant, en particulier sur TikTok, pendant la période d'isolement à la maison. Depuis des décennies, l'homosexualité a été progressivement normalisée et acceptée, tout comme l'accès facile à la pornographie sur les sites web, qui sont consultés quotidiennement par 40 % des jeunes.
Homosexualité, transsexualité, hyper-sexualisation et pornographie : autant d'éléments qui étaient déjà présents sous la République de Weimar et qui se manifestent aujourd'hui sous un jour différent. Dans un monde de plus en plus polarisé, où les tensions sociales et politiques augmentent, où ces questions occupent de plus en plus le devant de la scène, on peut se demander si ce renversement du naturel peut ne pas être accepté de peur d'être taxé de bigot ou d'opposant au "progrès".
20:19 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sexologie, histoire, république de weimar, années 20 | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bachar el-Assad en Chine
Bachar el-Assad en Chine
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/09/21/assad-kiinassa/
Le président syrien Bachar el-Assad et sa charmante épouse Asma se sont rendus en Chine pour une visite d'État officielle. Le président Xi Jinping a envoyé son propre avion présidentiel à Damas pour transporter le couple à Pékin.
C'est la première fois que le président syrien se rend en Chine depuis le début de la déstabilisation de la République arabe, il y a plus de douze ans. Nos médias répètent le récit d'une "guerre civile", mais en réalité, la dévastation de la Syrie était un projet planifié par l'Occident, jusqu'à utiliser des terroristes islamistes contre le régime d'Assad.
Compte tenu du rôle positif de la Chine dans la conclusion de l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran en mars, la visite d'Assad renforce le poids de la Chine en tant que sage-femme qui accouchera d'un développement pacifique en Asie de l'Ouest.
Bien entendu, les grands médias occidentaux, propagateurs de fausses nouvelles, ont déjà reçu l'ordre de leurs propriétaires de ne rendre compte de la visite d'Assad en Chine que sous un angle négatif. Le pays arabe appauvri et déchiré par la guerre serait en train de supplier la Chine de lui donner de l'argent. Xi Jinping, pour sa part, souhaite "étendre l'influence de la Chine au Moyen-Orient, où les États-Unis sont traditionnellement la puissance étrangère dominante".
Un groupe de réflexion britannique a suggéré qu'Assad s'est rendu à Pékin "pour relier la Syrie à l'axe émergent des États autocratiques anti-occidentaux" et "pour bénéficier des projets de sensibilisation menés par la Chine".
Malgré toutes les mauvaises langues, il est bon de voir que Bachar el-Assad et son épouse ont survécu aux tentatives de coup d'État sanglantes, aux bombardements et aux autres cataclysmes que le complexe militaire occidental a dirigés contre les dirigeants syriens au cours des dernières années.
À Pékin, M. Assad devrait discuter de la coopération pratique avec les Chinois, notamment de l'implication de la Chine dans la reconstruction de la Syrie. Les États-Unis et leurs alliés ont joué un rôle destructeur dans la région, mais peut-être qu'avec l'aide de la Chine, le pays se remettra sur pied après toutes ces difficultés.
La manière dont les voleurs de pétrole américains et les autres déstabilisateurs de la région seront chassés du sol syrien est une autre question, mais dans cette nouvelle conjoncture historique, cela peut aussi se produire. Espérons que la "malédiction d'Assad", qui est un mème des médias sociaux depuis quelques années, désemparera tous les ennemis du Lion de Damas.
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Christopher Lasch et la sécession culturelle des monstrueuses élites occidentales
Christopher Lasch et la sécession culturelle des monstrueuses élites occidentales
Nicolas Bonnal
Un peuple contre son élite américanisée-friquée-bobo. La situation française est exemplaire, caricaturale. Le pays de la monarchie absolue est devenu celui de la dictature branchée absolue. D’où ces révoltes contre les Marie-Antoinette de la création… On se référera pour illustrer ce que je dis à l’incroyable livre de Raphaëlle Bacqué (un de mes anciennes condisciples à sciences-po) sur le Richard Descoings un temps idolâtré. Il explique la rupture entre un peuple et ses élites.
Le célèbre écrivain de SF William Gibson distingue dans son Neuromancien les élites (qui ont accès aux riches banques de données) et la masse des hommes zombis qu’il nomme la viande. Gibson voit son pays développer une dystopie. La viande on le voit sous nos yeux, c’est la race honnie et méprisable des gilets jaunes - et les élites, bobos ou autres, sont cet agglomérat de technocrates, de fils de riches, d’énarques, de féministes et de bureaucrates mondialisés qui défont la France à la vitesse du vent. Et ce sont ces élites françaises qui, comme les Clinton en Amérique se rebellent en mutant, notamment à partir de Paris et des grosses villes moyennes. Elles se croient au-dessus du lot. Dans son admirable étude sur la révolte des élites, Christopher Lasch écrivait :
« Naguère c’était la révolte des masses qui était considérée comme la menace contre l’ordre social… De nos jours, la menace semble provenir de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie. »
Et pourquoi cette révolte ? Un rappel sur les manipulateurs de symboles chargés de l’altération de la réalité depuis l’avènement de l’informatisation.
Dans le livre du premier secrétaire d’Etat au travail de Bill Clinton Robert Reich (injustement nommé en Amérique The Work of Nations, titré en français, chez Dunod, L'économie mondialisée), on voit apparaître une race post-bourgeoise créée par la mondialisation, la technologie, le cosmopolitisme massifié, l’exotisme réifié, le « zen emballé sous vide » (Debord), une race éthérée qui vit dans ses condominiums avec ses gadgets et ses fantasmes humanitaires, une race gnostique qui veut refaire son monde ou l’annihiler tant il l’énerve AVEC SA VIANDE ET SES ODEURS. Macron en est le porte-étendard. Il est donc logique que le pauvre Mr président (c’est le Pen qui le disait l’autre jour à Marie d’Herbais) soit devenu le bouc émissaire de toutes nos misères en remplacement du grand nazi de service. Macron a commis en outre l’erreur de prendre comme PM un émule de Juppé, barbu bobo qui aura causé les mêmes dégâts ineptes qu’en novembre 95.
Le peuple s’est levé en France quand il a compris que c’est lui qu’on visait, pas les immigrés reconvertis en migrants de foire, rappeurs tendance, danseuses du ventre, communauté brimée et promu au rang d’adjudant par les miliciens de la mondialisation forcenée et forcée.
Lasch ajoute :
« Le nationalisme se trouve attaqué par les défenseurs des particularismes ethniques et sociaux et par les soutiens de l’internationalisation de tout, depuis les poids et mesures jusqu’à l’internationalisation artistique.… »
Lasch trouve que le livre de Reich, que j’ai commenté ici, est trop favorable aux élites symboliques, aux « manipulateurs de symboles. » Mais (en français tout au moins), Reich parlait des excès de ces manipulateurs de symboles. Et il y a peu, en rappelant l’existence de ce livre essentiel (Nizan pour la première partie du siècle, dernier, Reich pour la deuxième), j’écrivais dans Dedefensa.org :
« Il reste que je préfère maintenant la notion de néo-clergé à celle d’oligarchie. Car la domination se veut morale et spirituelle.
Cette élite virtuelle (plus ou moins bien évoquée dans le film Elysée avec Jodie Foster) n’a plus aucune attache avec son pays et ses racines. Elle a été mondialisée, comme le disait Jean-Pierre Chevènement, elle a été convaincue que l’Etat-nation est « une monstruosité » et elle se moque de son cheap ex-concitoyen voué aux gémonies et diabolisé comme populiste, bon à être jeté dans les poubelles de l’histoire. Le remplacement de population, elle s’en accommode mieux que les autres puisque les populations, elle n’est pas pour les côtoyer, mais pour les exploiter. Cette classe bobo-techno est transhumaine sans le savoir… Elle marche plus vite que ses robots. »
Avec les véganiens, les bouddhistes, féministes, antiracistes et autres puristes qui nous gouvernent, nous avons intérêt à changer de trottoir. On est les koulaks des années trente de service, ceux qui furent exterminés-remplacés en temps et en heure. Lasch :
« Les masses n’ont pas perdu tout intérêt pour la révolution ; on peut arguer que leurs instincts politiques sont plus conservateurs que ceux de porte-parole désignés ou de leurs libérateurs potentiels. »
Et de même que Hitler (j’avais recensé tout cela aussi suivant mon maître libertarien Butler) avait limité la vitesse, interdit de fumer, enfermé dans les camps les harceleurs sexuels, de même que Goering avait protégé les espèces animales sauvages, de même le bobo dénoncé par Lasch ou par Philippe Muray en France (voyez mon texte) ne renonce à rien :
« Ils ont entrepris une croisade pour aseptiser la société américaine : il s’agit de créer un environnement sans fumeurs de tout censurer, depuis la pornographie jusqu’aux discours de haine… ».
Cette caste bizarre ne supporte plus le naturel, écrit Lasch. De même :
« Elle a peu le sens d’une gratitude ancestrale ou d’une obligation d’être au niveau des responsabilités héritées du passé. Elle se pense comme une élite qui s’est faite toute seule et qui doit ses privilèges à ses efforts. »
Si des pays comme les USA ou la France sont de plus en plus laids et défigurés, à part trois zones friquées (Neuilly-Beaubourg-Passy ou Biarritz-Chamonix-Luberon), n’en cherchez pas la cause :
« Elles sont sorties de la vie commune, elles ne voient plus l’intérêt de payer pour des services publics qu’elles n’utilisent plus. »
Et Macron est arrivé ici comme la cerise que le gâteau, goutte d’or si j’ose dire qui a fait déborder la vase avec une arrogance, une haine trop visible et audible pour la viande que nous sommes et qui doit disparaître dare-dare. Lasch :
« Lorsqu’ils se trouvent confrontés à de l’opposition devant leurs initiatives, ils révèlent la haine venimeuse qui se cache sous le masque de la bienveillance bourgeoise. La moindre opposition fait oublier aux humanitaristes les vertus généreuses qu’ils prétendent défendre. Ils deviennent irritables, pharisiens, intolérants. Dans le feu de la controverse, ils jugent impossible de dissimuler leur mépris pour ceux qui refusent de voir la lumière…ceux qui ne sont pas dans le coup, pour parler le langage du prêt-à-penser politique »…
Grâce à l’internet-qu’il-faut-censurer les Français ont pu comparer et comprendre qu’il n’y a pas de débat, il n’y a qu’un tribunal d’insultes de Fouquier-Tinville ou de Vychinski, dont BHL reste le plus caricatural et utile (pour nous) pantin. Lasch: « Il n’est plus nécessaire de débattre avec l’adversaire sur le terrain des idées. Une fois que l’on a décrété qu’il est raciste, fasciste, homophobe, sexiste, il est déclaré suspect, inapte au débat. » Ecrit en 1994…
On se souvient des images ignominieuses de l’autre avec sa cour de phénomènes de foire. Lasch :
« Le multiculturalisme leur convient parfaitement car il évoque pour eux l’image d’un bazar universel où l’on peut jouir indéfiniment de l’exotisme…Leur vision est celle d’un touriste, ce qui a peu de chances d’encourager un amour passionné de la démocratie. »
Le reste de la population qui croit encore (même « confusément » comme mon chien préféré Ran-Tan-Plan à la famille, au salaire, à la patrie (travail famille partis !) est décrété déplorable ! Nous n’avons plus droit qu’à de la haine de ces élites interchangeables politiquement et qui restent malgré tout épatées par notre résistance et le comportement génial et imprévisible du Donald, tancé récemment par qui l’on sait.
Et comme on sait que je ne vois rien de neuf dans notre bien vieux monde moderne, j’incite mes lecteurs à relire en anglais le début d’Emma de Jane Austen, quand cette auteure totalement (mais alors totalement) incomprise dénonce les nouvelles méthodes libérales d’enseignement…
Sources:
Christopher Lasch – La révolte des élites (Flammarion)
Raphaëlle Bacqué – Richie (Grasset)
Robert Reich – La mondialisation (Dunod)
http://www.dedefensa.org/article/davos-et-la-montee-sinis...
http://www.dedefensa.org/article/ortega-y-gasset-et-la-mo...
http://www.bvoltaire.fr/hitler-les-origines-du-politiquem...
http://www.dedefensa.org/forum/philippe-muray-face-au-des...
http://www.bvoltaire.fr/richard-descoings-et-nos-gaies-el...
Jane Austen – Emma (ebooksgratuits.com) : Mrs. Goddard was the mistress of a School — not of a seminary, or an establishment, or any thing which professed, in long sentences of refined nonsense, to combine liberal acquirements with elegant morality upon new principles and new systems — and where young ladies for enormous pay might be screwed out of health and ...
Nota : le passage n’est pas traduit en français. On n’est pas de la théorie de la conspiration, bien plutôt de celle de la constatation, et c’est comme ça !
17:19 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élites, révolte desélites, christopher lasch, nicolas bonnal | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 26 septembre 2023
L'Autriche est-elle menacée par une campagne Waldheim 2.0?
L'Autriche est-elle menacée par une campagne Waldheim 2.0?
Bernhard Tomaschitz
Source: https://zurzeit.at/index.php/droht-oesterreich-eine-waldheim-2-0-kampagne/
Les mondialistes appellent à faire pression sur l'Autriche en raison de la montée du FPÖ
La montée de la FPÖ, qui pourrait arriver en tête des prochaines élections nationales, est suivie de près par les milieux mondialistes. Ils souhaitent même que l'Autriche soit placée sous surveillance internationale. La raison en est la réaction aux propos sur le "prix du sang" de Martin Selmayr, le représentant de la Commission européenne en Autriche.
Dans un article d'opinion publié dans l'édition Europe du magazine américain "Politico" (https://www.politico.eu/article/its-time-to-end-austrias-gemutlichkeit/ ), il est demandé que l'Autriche soit "mise sous pression" pour qu'elle renonce à sa neutralité et rejoigne l'OTAN. La relation prétendument étroite avec la Russie est également critiquée. Sans oublier la référence à la proximité, jadis, de nombreux Autrichiens avec le régime nazi.
L'article du journaliste Matthew Karnitschnig, fils d'un père autrichien et d'une mère américaine, regorge de préjugés et de haine: "Livrés à eux-mêmes, les pires instincts des Autrichiens les dominent".
L'auteur est particulièrement gêné par le fait que la grande majorité des Autrichiens apprécient la neutralité. Selon lui, la neutralité a été "fétichisée" pendant des décennies, l'Autriche est un "resquilleur vis-à-vis de ses voisins et des Etats-Unis et continuera à le faire jusqu'à ce qu'elle soit mise sous pression pour changer de cap". Et "l'UE et les États-Unis doivent lui rendre la vie inconfortable". En outre, il faut "plus de langage clair de la part de gens comme Selmayr, pas moins".
A la fin de l'article, Karnitschnig fait savoir pourquoi l'Autriche doit être forcée d'entrer dans l'OTAN: "Si les partenaires de l'Autriche continuent d'éviter la confrontation, le pays devrait continuer à glisser vers l'orbánisme". L'auteur fait ensuite référence aux sondages qui annoncent les succès de la FPÖ et aux prochaines élections législatives en Slovaquie, qui devraient voir la victoire des forces politiques qui veulent une relation correcte avec la Russie.
La montée de la FPÖ doit donc être stoppée, ce qui nécessite une pression extérieure: "Jusqu'à présent, l'UE et Washington sont restés silencieux face à la montée inquiétante de la FPÖ, comptant sur le fait que les Autrichiens y mettraient fin. S'ils ne font pas souspression de l'extérieur, ils ne le feront pas. Pourquoi le feraient-ils ?"
19:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autriche, europe, affaires européennes, fpÖ, europe centrale, europe danubienne, politique internationale, neutralité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le monde n'est pas tel qu'il vous apparaît
Le monde n'est pas tel qu'il vous apparaît
par Pierluigi Fagan
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26397-pierluigi-fagan-il-mondo-non-e-come-vi-appare.html
Ce billet s'adresse aux belles âmes, celles qui se lèvent le matin en ignorant le monde, lisent des nouvelles terribles sur ce qui se passe dans ce même monde (d'autres n'en lisent pas parce qu'elles ne sont pas données) mais ne distinguent pas les nouvelles des jugements, elles prennent les deux comme si ce n'était qu'un cappuccino avec de la brioche.
Chargés de vérités intangibles sur le monde, ils sont prêts à donner des leçons d'éthique et de morale pour lesquelles ceux qui sont de leur côté sont bons et les autres mauvais, ils ont eu leurs cris et leur exaltation hystérique les premières semaines du conflit russo-ukrainien. Ce sont eux qui permettent aux atrocités du monde d'avoir lieu parce qu'en éclairant les coins sombres de la politique internationale et en comprenant au moins le strict minimum de ce qui se passe dans le monde, le monde serait différent, au moins un peu.
Il serait bon que ces bavards aveugles et sentencieux prennent quelques minutes pour se rendre compte qu'une grande partie des maux du monde dépend aussi de leur propre ignorance bien-pensante. Mais imaginez que les pasdarans du Bien aient envie de découvrir qu'ils militent plutôt dans les rangs du Mal.
Nous parlons ici du bref conflit, ou plutôt de l'invasion manu militari par les Azéris de la région du Haut-Karabakh habitée par des Arméniens et revendiquée par l'Arménie alors qu'elle se trouve sur le territoire de l'Azerbaïdjan. En fait, le conflit a plus de trente ans. Pour l'instant, "seulement" deux cents personnes sont mortes, mais une profonde épuration ethnique s'annonce, puisque la région est habitée aux trois quarts par des Arméniens qui étaient ses seuls habitants il y a un siècle.
Il n'est pas possible ici de revenir sur l'histoire du conflit, qui est très complexe et, comme souvent, repose finalement sur des motifs de contestation valables de tous les points de vue et donc sans vérité unique, susceptible seulement de médiation, d'ajustement, de règlement. Ceux de l'OSCE à Minsk (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, institution multilatérale en cohabitation avec les Russes, aujourd'hui bloquée par les événements d'Ukraine) s'y sont essayés, déjà connus pour les deux protocoles de pacification sur les questions du Donbass entre Ukrainiens et Russes, bénis par une médiation européenne qui, une seconde après leur signature, en a écarté l'application. Raison pour laquelle le conflit ukrainien actuel n'a pas pu être évité, mais manifestement il n'y avait aucun intérêt à l'éviter, ou plutôt il y avait un intérêt évident à le laisser se dérouler comme il l'a fait.
En ce qui concerne le Nagorno-Karabakh, un accord a été conclu, puis il a été rompu, puis il a été rediscuté, puis il a été une nouvelle fois rediscuté, puis - en fait - personne, surtout pas les Azéris, n'a prêté la moindre attention à ce rôle de médiateur peu convaincant.
Les journaux de ce matin se réjouissent des informations faisant état de manifestations arméniennes contre le gouvernement local, mais surtout contre les Russes censés être leurs protecteurs. Il y a quelques jours, ils jubilaient des exercices armés conjoints entre Arméniens et Américains, manoeuvres entachées d'un soupçon de trahison puisque l'Arménie fait partie de l'OTSC et de la CEE russe (Lavrov est d'ailleurs d'origine arménienne).
Donc, les Azéris envahissent la région contestée, considérée comme telle en droit international, protégée par des accords, la faute revenant aux Russes de ne pas l'avoir protégée. S'ils l'avaient protégée, ils auraient été accusés d'impérialisme hors de leurs frontières et une nouvelle guerre pour le Bien s'en serait suivie. Deux cents morts, des accords internationaux bafoués, une épuration ethnique en vue ? Pas de problème, le radicalisme éthique colporté pour nous faire sentir "vertueux" ne s'applique pas aujourd'hui, c'est le "réalisme brut" qui s'applique, avec, en prime, un autre échec russe. Voyez-vous que le fait de les maintenir sous pression en Ukraine les affaiblit?
L'Azerbaïdjan est le pion ambigu et classique, placé dans le flanc de l'ennemi. Les amis chiites d'Erdogan, d'ancienne origine turco-caucasienne (les Arméniens sont plutôt des chrétiens indo-européens du Caucase), sont nos meilleurs amis dans cette région stratégique, même si nous en avons un peu honte et que nous n'en faisons pas la publicité. Des dizaines de cas de violations des droits de l'homme, des niveaux stratosphériques connus de corruption politique et financière, des tortures attestées de prisonniers politiques. En revanche, l'Arménie est un pays civilisé et démocratique (selon nos critères de démocratie).
Les voyages, les cadeaux, l'argent et les corps disponibles ont été payés par le gouvernement azerbaïdjanais pour la "diplomatie du caviar", comme on appelait leur disponibilité à l'égard des politiciens et des fonctionnaires occidentaux. Remboursés aussi en leur offrant l'improbable Grand Prix de F1 qui défile dans les rues de Bakou depuis 2017, ainsi qu'en fermant les yeux sur ces effractions éthico-morales qui vaudraient ailleurs une guerre pour les " droits de l'homme ". Mais il y a humains et humains, selon l'endroit où ils vivent pour notre géo-éthique.
L'Azerbaïdjan est le terminal de pompage et de transmission de l'oléoduc promu pour nous offrir une alternative aux approvisionnements russes, géré par British Petroleum (évidemment, les Britanniques sont par ailleurs intransigeants sur les droits de l'homme et les normes démocratiques, ici ils sont l'exception, vous savez que le pétrole et le gaz rendent l'éthique glissante et aérienne par contagion) et dont nous, les Italiens, sommes les principaux clients. Nous donnons beaucoup d'argent à ces gens-là. Je me demande si Mentana trouvera le temps de faire un épisode de son feuilleton "voici un agresseur et un lésé", j'en doute. Ou peut-être que Gramellini dira que "non, ce n'est pas la même chose qu'en Ukraine, c'est plus "complexe" ici".
Mais en Azerbaïdjan, il y a aussi des projets plus importants, comme un gazoduc qui partirait du Turkménistan, un pays de la sphère d'influence russe courtisé pour faire défection et nous fournir de l'énergie bon marché. Depuis un certain temps, nous discutons donc de temps en temps avec les Azéris pour établir des relations étroites avec l'UE, même si nous ne pouvons certainement pas les faire entrer par la grande porte parce qu'ils ne sont pas présentables. Comme la géographie les rend stratégiques, les Azéris font parfois semblant d'avoir de bonnes relations avec les Russes afin de nous faire cracher davantage pour les garder de notre côté. Ils font de même, dans une moindre mesure, avec l'Iran. En d'autres termes, ils font du chantage. Dans les relations internationales, on appelle cela "l'équilibre".
L'Azerbaïdjan a été l'un des rares pays à ouvrir son espace aérien au transit de l'armée de l'air américaine dans la guerre contre Saddam, mais leur rôle le plus stratégique et le plus tangible s'est manifesté lors de la guerre en Afghanistan. Le Washington Post a affirmé dans un article de 2016 qu'ils avaient l'habitude de transférer des volumes d'au moins un tiers de la nourriture, des vêtements, de l'équipement et, bien sûr, des armes destinés aux troupes américaines en Afghanistan. Mais, comme pour l'Ukraine, beaucoup d'armes et pas mal d'argent ont pris finalement d'autres chemins. Dernièrement, Zelensky a eu fort à faire pour renvoyer les chefs administratifs et militaires qui, par l'intermédiaire d'oligarques, revendaient nos armes envoyées là-bas pour étayer la "résistance" ukrainienne. Dans quelque temps, on se rendra compte à qui ils les ont vendues, et certainement pas à la camorra ou à la ndrangheta.
Je me suis intéressé à cette affaire à cause de la journaliste maltaise qui s'est fait exploser un matin en démarrant sa voiture pour aller travailler. Daphne Caruana (photo) avait trop fourré son nez dans les affaires d'un puissant trafic d'armes impliquant des banques maltaises (souvent anglo-maltaises), le pouvoir politique local et des armes en provenance d'Azerbaïdjan, des armes provenant de l'OTAN. Une jeune journaliste bulgare enquêtant en Syrie l'avait également remarqué lorsqu'elle avait trouvé dans un repaire de l'ISIS, récemment capturé et montré aux journalistes, plusieurs caisses d'armes portant des inscriptions en bulgare, se demandant ce qu'elles pouvaient bien faire là et retraçant ce qui était officiellement censé être des flux de l'OTAN vers l'Afghanistan via l'Azerbaïdjan. Nous savons tous que l'OTAN a envoyé d'importantes quantités d'armes à l'ISIS, mais malheur à ceux qui le découvrent et en parlent.
Sur la page wiki de Caruana, vous trouverez une liste de plus de cinquante "prix et distinctions" décernés par des Européens pour son courage indomptable en matière d'investigation. Après sa mort, et d'ailleurs sans que l'on sache une vérité définitive sur qui l'a tuée et pourquoi (après tout, Malte est l'UE, l'UE est bonne, donc Malte est bonne, nous, les rationalistes, sommes pour le pouvoir de déduction). Nous sommes comme ça, d'une main nous prenons, de l'autre nous donnons, la première est invisible, la seconde nous rassure sur le fait que nous sommes du bon côté de l'histoire. Il y aurait de quoi écrire non pas un billet mais un livre entier sur l'affaire du trafic d'armes de l'OTAN via l'Azerbaïdjan, il suffit de lire le strict minimum et sans aller ensuite à je ne sais quelles sources bizarres, tout cela est tout à fait à la portée d'un intérêt honnête, si l'on en a le temps.
Mais les belles âmes n'ont pas le temps, elles sont seulement pressées de montrer qu'elles sont informées sur le monde et qu'elles savent porter des jugements moralement élevés, en sirotant leur cappuccino, en dégustant leur brioche avant qu'une nouvelle journée commence dans le mode de vie occidental doré, la bonne façon d'être dans le monde, si vous n'aimez pas cela, allez vivre en Russie ! Je vis ici et j'en suis heureux à bien des égards et beaucoup moins à d'autres, je préfère simplement ne pas avoir à le faire en même temps qu'eux.
19:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Alexandre Douguine: "Rompre avec la civilisation de la mort"
Rompre avec la civilisation de la mort
Alexandre Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/porvat-s-civilizaciey-smerti
Nous devrions faire une expérience mentale et imaginer ce que l'Occident, qui est en guerre contre nous, peut encore nous faire, en plus d'une frappe nucléaire. Quelles sanctions nous imposer en sus? Qui expulser ? Comment nous humilier ? Nous expulser d'où ? Nous priver de quoi ? (Nous n'envisageons pas une frappe nucléaire, parce qu'ils ne le feront pas, et s'ils le font, cela n'aura pas d'importance, parce que nous le ferons aussi).
Eh bien, l'Occident fera tout cela. Et rien ne l'arrêtera.
Et il n'y a pas lieu de se faire des illusions : en fait, l'Occident ne dépend pas de nous pour presque rien d'important. Et si c'est le cas, il cherche intensément un remplaçant. Et le plus souvent, il en trouve un. Il est peu probable que l'on parvienne à le coincer avec des ressources naturelles ou autre chose. Il est bon que nous ayons cessé de nous rassurer avec un raisonnement tel que "un hiver européen rigoureux, auquel l'Europe ne survivra pas sans nous". Elle a survécu au dernier hiver et elle survivra à celui-ci. Et l'Ukraine ne s'effondrera pas et ne se rendra pas d'elle-même. Tant que nous ne l'aurons pas effondrée et forcée à se rendre. Par la volonté, par la force et en comptant sur nous-mêmes. Uniquement sur nous-mêmes.
Nous devons apprendre à vivre sans l'Occident. Sans rien du tout.
Nous devons nous débarrasser de tout ce qui nous lie à lui. Couper radicalement tout contact, toute forme de dépendance, toute transaction, toute coopération technique, économique et humanitaire.
Pas de céréales ni d'engrais. Pas de publications dans les revues scientifiques occidentales, retrait de SCORUS, révision des critères du RINC. Ne pas attendre que les scientifiques russes reçoivent un ultimatum: soit vous trahissez votre patrie, soit vous n'êtes plus des scientifiques. Et même aujourd'hui, c'est pratiquement le cas.
Dans le sport, c'est le cas. En politique, c'est plus que cela. En économie et en finance, tout va dans le même sens.
L'Occident nous coupe de lui-même et pose des conditions pour ne pas nous couper davantage: trahir le pays, le peuple, la société, la Russie, trahir Poutine. Nous verrons alors si vous êtes toujours un oligarque ou si vous n'êtes plus un oligarque, un scientifique ou si vous n'êtes plus un scientifique, un politicien ou si vous n'êtes plus un politicien.
L'Occident nous frappera avec tout ce qu'il peut nous frapper. Avec ce qu'il a déjà, et avec ce qu'il n'a pas encore, il nous frappera progressivement.
C'est facile à imaginer. Et si nous l'imaginons, nous devons nous préparer.
Nous sommes condamnés à vivre désormais sans l'Occident.
C'est tout à fait inattendu. Mais tout à fait logique.
Tout ce qui est occidental est désormais profondément toxique (franchement, il l'a toujours été). Il s'agit en effet d'une addiction à ce que nous ne contrôlons pas, mais que l'ennemi contrôle. Tout soupçon de libéralisme, toute reconnaissance de l'universalisme occidental, toute acceptation de la normativité de tout ce qui vient de l'Occident, toute acceptation des règles, des critères, des pratiques occidentales, où que ce soit et dans quoi que ce soit, est un pas vers la trahison, si ce n'est la trahison elle-même.
C'est ce que signifie être un État-civilisation.
Ne pas dépendre en quoi que ce soit et de quelque manière que ce soit d'une autre civilisation, et surtout de celle qui nous livre une guerre sans merci.
Une fois que nous aurons complètement rompu toute relation avec ce modèle global (de dégénérescence et de déshumanisation) appelé "Occident collectif" moderne, nous pourrons nous concentrer sur l'établissement de nos propres fondements civilisationnels.
Franchement, nous n'avons pas encore regardé dans cette direction. Tout le monde a essayé de s'intégrer à l'Occident tout en préservant sa souveraineté. C'est impossible, irréaliste et inutile. Et c'est exactement ce qui s'est passé immédiatement. L'Occident n'a pas besoin d'une "corporation Russie", même si elle est loyale envers l'Occident. Pour eux, la bonne Russie est la Russie absente. Ce n'est même pas la Russie d'Eltsine, elle n'existe tout simplement pas.
Il est plus coûteux de prolonger ce processus. Il est temps de couper ce fil, car il s'agit d'entraves civilisationnelles, et non du désir de rejoindre le "courant principal du développement". L'Occident est une impasse. Mais c'est leur affaire. Pour nous, il n'est qu'un ennemi, il est la mort et la fin.
La Russie ne vivra que dans un monde où l'Occident ne décide pas et ne signifie rien. Du moins pour nous. Dans tous les autres cas, ce sera la torture de l'épouse étrusque, lorsque le criminel était attaché vivant à un cadavre en décomposition. Il n'y a rien de plus horrible qu'une telle torture. Un homme meurt lentement, la nécrose pénètre son corps cellule par cellule.
L'Occident moderne est donc un cadavre en décomposition lié à l'humanité.
Il ne lui suffit pas de périr, il veut entraîner tout le monde avec lui dans l'abîme.
Regardez l'Ukraine, ce qu'ils lui ont fait ... Une nation empoisonnée, tordue, psychologiquement brisée. Un État détruit. Broyée en masse sur les fronts d'une guerre insensée et délibérément perdue ou fuyant le pays par une société enragée. La mariée morte du contrôle occidental est fermement attachée au pays qui respire encore (mais à peine). Mais la mort gagne en Ukraine. Les yeux de ses dirigeants enragés sont fixés sur l'Ukraine, qui est déjà passée de l'autre côté, déjà morte mais toujours extérieurement vivante.
La libération totale de l'Occident est la seule voie de salut. Tout ce qui est mauvais dans la Russie moderne vient de l'Occident. Ses miasmes ont rongé notre politique, notre économie, notre culture, notre science, notre psychologie, notre vie quotidienne, notre jeunesse. Il s'agit d'un processus cancérigène. Plus vite et plus fort nous couperons les cellules atteintes, plus grandes seront les chances de salut et de renaissance de notre patrie, la grande Russie.
18:43 Publié dans Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alexandre douguine, occident, russie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les sanctions et le déclin du pétrodollar
Les sanctions et le déclin du pétrodollar
par Domenico Moro
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26351-domenico-moro-le-sanzioni-e-il-declino-del-petrodollaro.html
L'hégémonie géopolitique des États-Unis repose en partie sur le fait que leur monnaie, le dollar, est une monnaie de réserve internationale. Les banques centrales du monde entier, en particulier celles de l'Extrême-Orient et des pétromonarchies arabes, détiennent une grande quantité de dollars comme réserves à utiliser en cas de besoin. Les dollars sont notamment achetés sous forme d'obligations d'État américaines, ce qui permet aux États-Unis d'emprunter à volonté. L'un des piliers de l'hégémonie du dollar est le lien avec le pétrole, la plus importante des matières premières, qui est vendu en dollars, d'où le terme de "pétrodollar". Ce lien a toutefois été récemment mis à mal par les sanctions que les États-Unis ont mises en place, en particulier contre la Russie, en raison de la guerre en Ukraine.
Mais remontons dans le temps et voyons l'origine du pétrodollar. En 1971, le président américain Nixon avait découplé le dollar de l'or : les pays exportant vers les États-Unis ne seraient plus payés en or, convertissant les dollars en ce précieux minéral.
En 1973, Nixon a de nouveau conclu un accord avec le roi d'Arabie saoudite, Faisal bin Abdulaziz Al Saud, pour soutenir le dollar, alors découplé de l'or, avec du pétrole. L'Arabie saoudite s'engageait à vendre son pétrole en dollars, en échange de quoi les États-Unis s'engageaient à défendre la sécurité du royaume, en lui fournissant des armes et en lui garantissant un soutien militaire en cas de besoin.
Cinquante ans plus tard, cet accord semble avoir été mis à mal par l'avènement d'un nouveau multipolarisme. Les sanctions ont joué un rôle important, car le dollar est une monnaie fiduciaire, c'est-à-dire basée sur la confiance, en l'occurrence la confiance que d'autres pays et leurs banques centrales accordent au gouvernement américain. C'est précisément cette confiance qui a été récemment ébranlée. En effet, les États-Unis ont exclu la Russie du système de paiement international Swift et, surtout, ont bloqué la moitié (environ 300 milliards de dollars) des réserves internationales de la banque centrale russe en Europe et aux États-Unis. Cela a mis en garde toutes les banques centrales des pays ayant des réserves en dollars en Europe et aux États-Unis, car les sanctions américaines montrent que ces réserves sont loin d'être sûres et qu'elles sont soumises aux humeurs politiques du gouvernement américain.
Ainsi, de nombreux pays ne s'intéressent plus guère au dollar en tant que monnaie d'échange internationale. Par conséquent, le dollar ne domine plus le commerce international du pétrole, qui s'effectue de plus en plus dans des monnaies autres que le dollar. Selon JP Morgan, un cinquième des transactions pétrolières mondiales se fait déjà dans d'autres monnaies. Cette part devrait augmenter avec l'entrée de trois grands producteurs de pétrole, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran, dans le cercle des Brics, le club des économies émergentes qui réunit le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
Ces trois pays rejoindront les Brics, ainsi que l'Argentine, l'Égypte et l'Éthiopie, à partir du 1er janvier 2024. Les Brics rassembleront alors une partie importante des plus grands exportateurs et importateurs de pétrole du monde, qui sont unis par la volonté, pour diverses raisons, de déclasser le rôle du dollar et des institutions économiques internationales qui soutiennent son rôle de monnaie hégémonique. Les Brics disposent également d'une banque, la New Development Bank, présidée par Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil, qui vise à soutenir les économies émergentes par des aides dans des monnaies autres que le dollar. De cette manière, de nombreux pays périphériques sont soustraits à l'influence d'institutions telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui sont contrôlées par les États-Unis et les pays du G7, l'autre club international qui, outre les États-Unis, regroupe le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie et le Canada, et qui est en concurrence avec les Brics.
Dans le même temps, le rôle du dollar se dégrade également sur les marchés financiers liés au pétrole. L'influence du dollar sur l'évolution du prix du baril de pétrole s'estompe. En particulier, la corrélation inverse entre la hausse du dollar et la baisse du prix du pétrole disparaît. De plus en plus, il arrive que le prix du pétrole augmente alors que le dollar s'apprécie par rapport à d'autres devises, ce qui pénalise doublement les pays importateurs de pétrole comme l'Italie. Selon JP Morgan, entre 2005 et 2013, une hausse de 1 % du dollar a entraîné une baisse de 3 % du prix international du pétrole. En revanche, entre 2014 et 2022, elle n'a entraîné qu'une baisse de 0,2 %. La raison de ce changement, toujours selon JP Morgan, réside dans les premières sanctions américaines levées contre la Russie en 2014, au moment de l'annexion de la Crimée, qui ont provoqué une augmentation des achats de pétrole russe dans des monnaies autres que le dollar.
Le divorce entre le dollar et le pétrole a des effets secondaires sur la dette publique américaine, car les pétrodollars ont souvent été recyclés en obligations d'État américaines, contribuant à renforcer le statut de monnaie de réserve internationale du dollar. Les pays pétroliers ont réduit leurs achats d'obligations d'État américaines, même en période de hausse des prix du pétrole. En particulier, l'Arabie saoudite a perçu l'année dernière un montant record de 326 milliards de dollars provenant des ventes de pétrole, mais a en même temps vendu des obligations d'État américaines, réduisant la valeur de son portefeuille à son niveau le plus bas depuis six ans (108,1 milliards de dollars en juin). Les propos tenus au forum de Davos par le ministre saoudien des finances Mohammed Al-Jadaan, selon lesquels l'Arabie saoudite "n'a aucun problème à discuter de la manière de régler les accords commerciaux, que ce soit en dollars américains, en euros ou en riyals saoudiens" [i], sont particulièrement significatifs. Ces paroles du ministre saoudien équivalent à placer une pierre tombale sur le pétrodollar. Entre-temps, les relations de l'Arabie saoudite avec la Chine et, en partie, avec la Russie se sont rapprochées. Le rôle de médiateur joué par la Chine dans le récent rapprochement diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, longtemps rivaux dans la région du golfe Persique et désormais tous deux membres des Brics, en est la preuve.
Parmi les pays qui s'efforcent d'atténuer l'isolement économique de la Russie figurent également les Émirats arabes unis et l'Inde, qui est devenue l'un des plus grands importateurs de pétrole russe, également payé en roupies et en dirhams émiratis. L'Irak, autre important producteur de pétrole, a annoncé qu'il accepterait les paiements en yuans renminbi de la part de la Chine. Cette dernière, quant à elle, a effectué en mars, pour la première fois de son histoire, plus de transactions commerciales internationales avec sa propre monnaie qu'avec le dollar. Toujours en mars, la Chine a acheté pour la première fois du gaz liquéfié en yuans à une société française, TotalEnergies, par l'intermédiaire de la Bourse du pétrole et du gaz de Shanghai, où sont notamment négociés des contrats à terme sur le pétrole libellés en monnaie chinoise. C'est précisément la bourse de Shanghai qui est l'un des instruments utilisés par la Chine pour saper la domination du dollar sur les marchés financiers et promouvoir l'essor du yuan en tant que monnaie internationale.
Pour l'instant, le dollar reste une monnaie de réserve inégalée, même si sa part dans les réserves des banques centrales est passée de 71 % en 1999 à 59 % en 2022, selon le Fonds monétaire international. Cependant, la tendance à la dédollarisation n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui. Preuve en est également l'accumulation de réserves d'or par les banques centrales à des taux jamais atteints depuis 1950. Si le pétrodollar poursuit son déclin, comme le montre l'analyse du marché pétrolier, la dédollarisation se poursuivra et avec elle le déclin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, avec des conséquences désastreuses pour les Etats-Unis. Surtout pour la gestion de leur double dette, la dette publique et la dette commerciale, qui leur permet en fait de vivre au-dessus de leurs moyens aux dépens du reste du monde.
Notes
[i] Sissi Bellomo, " La lente disparition du pétrodollar affaibli par les sanctions et le pétrole de schiste ", Il Sole 24 ore, 5 septembre 2023.
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lundi, 25 septembre 2023
Vers un "croissant de stabilité": l'isolement d'Israël s'accroît
Vers un "croissant de stabilité": l'isolement d'Israël s'accroît
par Giacomo Gabellini
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26391-giacomo-gabellini-verso-una-mezzaluna-di-stabilita-cresce-l-isolamento-di-israele.html
Depuis plusieurs mois, la région du Moyen-Orient fait l'objet de bouleversements géopolitiques d'une ampleur considérable, attribuables principalement au travail diplomatique minutieux de la Chine et de la Russie, devenues les promoteurs d'une recomposition généralisée des relations déchirées par des décennies d'hostilité.
L'événement central est sans aucun doute constitué par la reprise, convenue grâce à la médiation chinoise, des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, impliquant la réouverture des bureaux de représentation, l'afflux d'investissements conjoints pour le développement des gisements de gaz dans le golfe Persique, et la prise conjointe de l'engagement de mettre fin au conflit yéménite. L'accord, note le spécialiste Scott Ritter, promet de transformer ce "croissant de chaos" en "croissant de stabilité". S'il est mis en œuvre avec succès, l'accord pourrait ouvrir une nouvelle ère dans laquelle la croissance économique supplanterait la puissance militaire dans la définition du Moyen-Orient".
L'atténuation des frictions entre Téhéran et Riyad, reconfirmée avec la rencontre à Pékin entre leurs ministres des affaires étrangères respectifs, vide en effet de son sens le projet d'"OTAN du Moyen-Orient" anti-iranien poursuivi par l'administration Trump à travers les accords d'Abraham, jetant ainsi les bases de la reprise du dialogue entre le Front saoudo-émirati et la Syrie baasiste et de la réadmission de cette dernière au sein de la Ligue arabe, favorisée cette fois-ci par l'intercession de la Russie. Une fois la "réintégration" formalisée, rapporte "Bloomberg" sur la base de confidences faites par des sources diplomatiques, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont même commencé à exercer des pressions sur plusieurs pays européens pour qu'ils rétablissent leurs relations avec la Syrie et entament un processus de levée des sanctions imposées à la nation déchirée par plus d'une décennie de guerre.
Selon Peter Ford, ancien ambassadeur britannique à Damas, "il est difficile de surestimer l'importance de la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe [...]. Cette importance va bien au-delà de la Syrie elle-même [...]. Perdre la Syrie est effectivement une perte. Mais perdre l'Arabie saoudite est désastreux et cela deviendra de plus en plus clair". En retour, l'activisme de Moscou a facilité le lancement d'un programme complexe de normalisation des relations entre la Syrie, d'une part, et la Turquie et le Qatar, d'autre part, qui a simultanément apaisé la rupture avec l'Égypte causée par le coup d'État du général al-Sisi et la répression des Frères musulmans qui s'en est suivie.
Dans un contexte aussi profondément marqué par l'altération de la posture traditionnellement adoptée par les pays de la zone du Moyen-Orient, Israël tend à demeurer quasiment la seule force de contre-tendance substantielle. Au point d'inciter les représentants de Riyad à informer l'administration Biden de l'intention saoudienne de suspendre les négociations entamées pour normaliser les relations avec l'État juif. C'est ce qu'a récemment révélé "Elaph", un journal londonien à capitaux saoudiens, sur la base de confidences faites par un fonctionnaire anonyme, membre du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Ce recul serait dû à la dérive "extrémiste" du gouvernement israélien qui, par sa politique extrémiste, "torpille toute possibilité de rapprochement avec les Palestiniens, et donc avec les Saoudiens".
La reconstruction d'"Elaph" est corroborée par les déclarations irritantes et retentissantes de condamnation de la conduite israélienne faites par d'anciens membres de haut rang des "apparatchiks" comme Tamir Pardo. Dans une interview accordée à l'Associated Press, l'ancien directeur du Mossad a déclaré qu'en Israël "il y a un état d'apartheid. Sur un territoire où deux personnes sont jugées selon des systèmes juridiques différents, il ne peut y avoir qu'un état d'apartheid". Pardo lui-même a ensuite délibérément souligné que ses remarques sur les relations entre Israël et les Palestiniens "ne sont pas extrêmes. Elles représentent une reconnaissance". Les remarques d'un autre ancien directeur du Mossad, Efraim Halevy, ont été encore plus dérangeantes. Selon lui, l'entente entre Téhéran et Riyad, ajoutée grâce à la médiation chinoise, offre à l'appareil dirigeant de Tel-Aviv une occasion en or d'évaluer "si le moment est venu pour Israël de poursuivre une politique différente à l'égard de l'Iran et, peut-être de manière intelligente et confidentielle, de faire part de sa volonté de trouver un "rapprochement"". Il s'agit là d'un signe indéniable qu'au sein du noyau dur de l'"Etat profond" israélien, il existe un niveau élevé de conscience des risques encourus par le pays en suivant la ligne adoptée par Netanyahou sous l'impulsion de l'aile ultra-radicale du gouvernement, qui peut être retracée jusqu'aux partis d'inspiration religieuse et à leurs principaux représentants : le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des finances Bezalel Smotrich.
20:02 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, proche-orient, croissant fertile, levant, moyen-orient, monde arabo-islamique, israël | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'artériosclérose politique incurable des droitards et des gauchistes
L'artériosclérose politique incurable des droitards et des gauchistes
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-inguaribile-arterosclerosi-politica-di-destri-e-sinistri
Pour reprendre un chemin vertueux dans ce pays (=l'Italie), une multitude de conditions doivent mûrir, mais nous pouvons commencer par les plus fondamentales, en attendant plus.
Une condition préalable minimale pour comprendre quoi que ce soit du monde contemporain devrait être l'abandon définitif, complet et sans hésitation ni indécision de l'appareil politique oppositionnel du 20ème siècle.
Il y a un effondrement systématique des facultés d'analyse chaque fois que les mécanismes à ressort de la condamnation des "fascistes" à gauche et des "communistes" à droite sont déclenchés.
Dès que quelqu'un, à gauche, voit se profiler des traits qui évoquent les schémas "antifa", tout l'appareil des réactions à ressort y associées est activé (racistes ! xénophobes ! intolérants ! obscurantistes ! etc.) et immédiatement apparaît devant les yeux, comme dans les images de Gestalt, toute la figure du squadriste fasciste brutal contre lequel, par définition, on ne peut pas argumenter, mais seulement s'armer.
Et la capacité réflexive s'effondre au niveau du gibbon.
Dès que quelqu'un à droite voit se profiler un trait qui rappelle plus ou moins latéralement les schémas "anticommunistes" avec leurs réactions réflexes (paupéristes ! bouffeurs de curés ! matérialistes sordides ! expropriateurs ! etc.), immédiatement la figure du garde rouge du goulag apparaît à l'horizon, les lèvres s'arquent de dégoût et une dose de rodenticide est souhaitée.
Et la capacité réflexive est réduite à celle d'un pitbull.
Cela paraît incroyable, mais ces réflexes conditionnés fonctionnent encore et font des dégâts terrifiants, permettant la survie d'une "gauche" unie seulement par l'antifascisme le plus vil et d'une droite unie seulement par l'anticommunisme le plus pathétique.
Et cela ne s'applique pas seulement à la gauche ou à la droite standard, mais aussi à ceux qui se considèrent comme des consciences critiques.
On ne peut pas entendre des gens respectables qui, face aux débordements de Meloni, sautent sur l'occasion en craignant le "danger fasciste", parce qu'entre un rabotage sur la souveraineté et un rabotage de la culture nationale, notre dame de Garbatella intercale quelques clichés décisionnistes.
On n'entend pas les gens sérieux s'insurger à un moment donné contre le "danger communiste" qu'incarnerait Klaus Schwab (sur la base du "vous n'aurez rien et vous serez heureux").
Ce sont bien là des signes d'infantilisme, de régression anale, d'incapacité à retirer de sa bouche la tétine réconfortante du 20ème siècle.
Une règle sûre aujourd'hui pour déterminer que quelqu'un ne sait pas de quoi il parle ou écrit est de le voir jouer la carte de l'anticommunisme ou de l'antifascisme.
Ce sont des signes d'artériosclérose politique qui bloquent complètement la prise de conscience du monde réel qui nous entoure.
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La réduction de la population, un élément de l'agenda mondialiste
La réduction de la population, un élément de l'agenda mondialiste
Par Alexander Markovics
Cher Iurie, cher Peter, chers organisateurs !
Les mesures hypothétiques visant à éliminer 350.000 personnes par jour, 127,5 millions de personnes par an et 1,28 milliard de personnes par décennie sont proposées par certains partisans radicaux de la dépopulation tels que le célèbre océanographe français Jacques-Yves Cousteau. Pour garantir ce que l'on appelle le "développement durable", la réduction de l'humanité à une population mondiale totale de 500 millions d'êtres humains au maximum sur la planète nécessiterait au moins 50 ans. En novembre 1991, lorsqu'il a donné cette interview, les mesures visant à réduire la population étaient, entre autres, l'avortement et la stérilisation forcée.
Ce qui ressemble à un plan absolument satanique n'est pas quelque chose d'extraordinaire dans l'histoire de l'humanité, mais seulement la conclusion radicale de la biopolitique moderne, le type de politique qui décide de la vie et de la mort. Dans la Grèce antique, le contrôle de la population était une mesure destinée au bien commun, par exemple dans les écrits de Platon, afin de prévenir le manque de main-d'œuvre, mais aussi d'empêcher le déclenchement d'une guerre en cas de surpopulation évidente. Dans la réalité postmoderne du 21ème siècle, le contrôle de la population, et donc la dépopulation par divers moyens, est présenté comme une solution aux apocalypses prétendument causées par l'homme, telles que le changement climatique et la surpopulation. En réalité, il s'agit d'un moyen d'exercer un contrôle plus direct et totalitaire sur les peuples du monde. Les grandes conspirations de notre époque tournent autour de ce sujet - il suffit de penser à la panique suscitée par le COV ID 19 et aux effets négatifs sur la fertilité que le vaccin COVI D a eus sur les populations du monde entier. Bien sûr, cette myriade de crises - changement climatique, pandémies et bien d'autres - n'existe que dans la propagande mondialiste et dans la panique créée par les médias d'État et les ONG. Néanmoins, il s'agit d'une hyperréalité existante, comme le dirait Jean Baudrillard, mise en scène par les médias et dans les discussions publiques, et dont nous devons assumer les conséquences.
Avec le début de l'ère moderne, les statistiques, la technocratie et les théories modernistes sur l'eugénisme dans le cadre de l'État libéral, le soi-disant danger de surpopulation est devenu un sujet omniprésent, que la population mondiale soit d'environ 1 milliard au début du 19ème siècle ou de plus de 8 milliards à l'heure actuelle. D'innombrables fois, la limite perçue de la croissance a été atteinte, mais l'effondrement social annoncé ne s'est pas produit comme prévu.
Depuis l'avènement de la modernité, l'idée de réduction/contrôle de la population fait partie de la pensée bourgeoise. En tant qu'élément de la biopolitique, l'idéologie de la réduction de la population proclame, d'un point de vue apparemment humaniste, que nous vivons dans un monde où les ressources alimentaires sont limitées en raison des "limites de la croissance" (proclamées par l'organisation mondialiste du Club de Rome en 1972), alors que la reproduction humaine est tout simplement infinie et menace de nous conduire à un désastre humanitaire. En conséquence, les humains sont toujours divisés entre la meilleure partie de l'humanité (Golden Billion, Master race, etc.) et les "mangeurs inutiles" qui doivent être réduits. Mais quand ce genre de raisonnement a-t-il commencé ?
L'économiste britannique et prêtre anglican Thomas Robert Malthus a proclamé dans son livre An essay on the principle of population en 1798, que la production alimentaire ne peut en aucun cas suivre la reproduction des classes inférieures. Par conséquent, poursuit Malthus, les autorités doivent freiner la croissance démographique des classes pauvres afin de ne pas mettre en péril l'amélioration de l'humanité et d'éviter une catastrophe humanitaire. Ce qui est particulièrement néfaste dans son argumentation, c'est le fait que Malthus réfute la possibilité de politiques sociales ou de solidarité comme solution au problème, car il estime que ces mesures ne feraient qu'accélérer le problème qu'il voit dans la reproduction des classes inférieures. Bien entendu, la motivation derrière le pamphlet de Malthus était d'abolir les premières lois sur la sécurité sociale dans l'Angleterre moderne et d'empêcher la redistribution des fonds de la riche bourgeoisie et de l'aristocratie vers les pauvres. Bien que prêtre anglican, Malthus a rejeté le commandement de Dieu "soyez féconds et multipliez-vous", au lieu de quoi il a prêché un évangile diabolique perclus d'inhumanité. Alors que les pauvres étaient déclarés "mangeurs inutiles" et obstacles au développement de l'humanité, l'élite prétendument bourgeoise était considérée comme apte à la reproduction.
C'est pourquoi les travaux de Malthus, bien que scientifiquement et philosophiquement imparfaits - même Karl Marx a pu prouver la fausseté systématique de son argumentation - ont été utilisés par l'élite britannique pour justifier la poursuite de l'exploitation et, par conséquent, le contrôle des classes inférieures. Avec l'avènement du darwinisme social sous la plume d'Herbert Spencer, un racisme biologique a été introduit dans les mesures de contrôle de la population, ce qui a abouti à l'extermination des "races et peuples inférieurs", non seulement dans les politiques coloniales libérales, mais surtout dans les génocides fascistes et nationaux-socialistes. Même des gouvernements prétendument sociaux-démocrates comme celui de la Suède ont appelé à la stérilisation des personnes jugées inaptes à la vie par l'État, comme les handicapés mentaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, cette idéologie de réduction de la population, aujourd'hui appelée "néo-malthusianisme", a connu un renouveau surprenant à la suite de la crise énergétique et des prétendues "limites de la croissance" déclarées par le groupe de réflexion mondialiste du Club de Rome. Si les prophéties apocalyptiques de ce club mondialiste ne se sont pas réalisées, son idéologie, elle, s'est concrétisée. Sa métamorphose la plus récente, sous la forme de la rébellion "The Last Generation/Extinction Rebellion", appelle à un monde sans enfants pour sauver notre mère la Terre.
L'inspiration de ces mesures remonte au philosophe sud-africain David Benatar. Benatar soutenait, d'un point de vue athée-matérialiste, que les moments agréables de la vie sont inférieurs à l'ensemble des souffrances. Au lieu de considérer la vie humaine comme l'imitation de Jésus-Christ, ce qui comprend la souffrance, la crucifixion et la résurrection, David Benatar a plaidé pour un monde athée qui consiste uniquement en un hédonisme sans responsabilité, ce qui est fondamentalement un culte de la mort.
L'ordre mondial libéral d'aujourd'hui en Occident ressemble de plus en plus à un culte de la mort induisant la peur. Alors que les nouvelles choses brillantes et l'hédonisme démoniaque pour les masses existent toujours, même dans le cadre de la Grande Réinitialisation, les masses occidentales subissent de plus en plus un lavage de cerveau dans ce qu'on appelle le "développement durable", qui tente de stabiliser les sociétés consuméristes occidentales et d'empêcher la poursuite de la croissance économique du Sud global afin de préserver l'hégémonie occidentale. L'eugénisme pour la classe supérieure, quant à lui, est désormais propagé par les idées du transhumanisme. En ne faisant qu'un avec la machine, l'homme veut vivre éternellement. Bien sûr, le transhumanisme n'a pas encore tenu ses promesses et n'a réussi qu'à rendre l'homme plus semblable à une machine, sans lui donner la vie éternelle. On peut donc le considérer comme l'un des miracles noirs de la postmodernité.
Il est intéressant de noter qu'il existe également un plan de dépopulation différent, élaboré par des militants écologistes radicaux tels que Penti Linkola et Theodor Kaczynski. Tous deux veulent détruire la civilisation technologique afin de détruire la société technogène, ce que Heidegger a appelé le Ge-Stell et le processus de mondialisation. Alors que les mondialistes appellent à la préservation des élites occidentales et à la liquidation des masses, en particulier dans le Sud, Evgeny Nechkasov propose de liquider le "milliard d'or" composé des Soros, Musk, Rockefeller, Kurzweil et autres membres de ce troupeau de même acabit. Allant de pair avec la renaissance du traditionalisme et la fin de la société urbaine, cette proposition païenne prévoit la multiplication des traditionalistes, alors qu'elle plaide pour le dépeuplement de la partie mondialiste de l'humanité.
En conclusion, deux approches de la réduction de la population existent dans le discours occidental : la proposition mondialiste, qui veut tuer les "mangeurs inutiles", et l'approche militante, païenne et traditionaliste, qui veut liquider les mondialistes en tant que sous-hommes supposés réels.
Heureusement, toutes les civilisations en dehors de l'Occident commencent à se débarrasser des chaînes du mondialisme et, par conséquent, l'idéologie de la dépopulation perd du terrain chaque jour qui passe. Les révoltes anti-françaises réussies en Afrique et la saignée blanche de l'OTAN en Ukraine rendent le triomphe de l'idéologie de la dépopulation et du néo-malthusianisme en dehors de l'Occident de moins en moins probable chaque jour. Mais bien sûr, le danger est toujours présent, en particulier pour nous qui vivons à l'intérieur de l'Occident, soit dans le noyau impérial, soit dans la semi-périphérie. C'est pourquoi le Grand Réveil des peuples européens et la fin du mondialisme sont les conditions préalables nécessaires pour mettre fin à cette idéologie satanique.
Bien entendu, mettre fin au mondialisme en Europe doit se faire de manière chrétienne. Si nous combattons le mal par le mal, nous devenons nous-mêmes possédés par le diable. C'est pourquoi nous devons entamer une révolution métapolitique qui nous ramène à la tradition chrétienne, renverser le pouvoir mondialiste et traduire les mondialistes en justice. En fin de compte, cela signifie qu'il faut mettre fin à toute idée de dépopulation et suivre la parole de Dieu : Soyez féconds et multipliez-vous.
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Knut Hamsun (précurseur de Kafka) dans un film avec le visage de Max von Sydow
Knut Hamsun (précurseur de Kafka) dans un film avec le visage de Max von Sydow
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hamsun a manifesté sa sympathie pour le gouvernement pro-allemand de Vidkun Quisling. À la fin du conflit, il a été jugé pour collaborationnisme. Enfermé dans un hôpital psychiatrique jusqu'en 1948, comme Ezra Pound, un rapport médical conclut à une "altération permanente" de ses facultés mentales: sur cette base, l'accusation de trahison est rejetée.
par Gianni Morocco
Source: https://www.barbadillo.it/111167-knut-hamsun-precursore-di-kafka-al-cinema-col-volto-di-max-von-sydow/
Knut Hamsun interprété par Max von Sydow
J'ai été particulièrement heureux que Gennaro Malgieri évoque dans ces colonnes un écrivain extraordinaire, qui est aujourd'hui, me semble-t-il, quelque peu oublié, le Norvégien Knut Hamsun (Vågå, 1859 - Nørholm, 1952) (https://www.barbadillo.it/111111-ritratti-di-g-malgieri-k... ).
Il y a quelque temps, à la fin d'un compte-rendu sur la série télévisée Atlantic Crossing, une lecture du drame historique sur la Norvège occupée par les Allemands en juin 1940 - et les événements ultérieurs qui ont occupé la maison royale norvégienne, en particulier l'affaire entre la princesse Martha de Suède et le président américain Franklin D. Roosevelt - a été présentée le 25 juin 2010 à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Avec ce film concernant Roosevelt - présenté le 25 octobre 2020 sur NRK en Norvège, puis aux Etats-Unis en 2021 sur PBS, et diffusé en Italie sur Rai Tre à partir de juin 2021, j'avais conclu mon texte sur le site Barbadillo par une observation que je me permets de reproposer ci-dessous, en complément de l'excellent souvenir de Malgieri (avec lequel je suis entièrement d'accord), qui était peut-être passé un peu inaperçu à l'époque.
Les mesures punitives prises en Norvège, à partir de mai 1945, à l'encontre de milliers de citoyens accusés de soutenir l'occupation, n'ont pas fait l'objet de la narration dans la série télévisée. Ces accusations concernaient les membres du Nasjonal Samling (Union nationale) national-socialiste ainsi que des citoyens ordinaires impliqués dans la collaboration avec les Allemands. Sur les 95.000 personnes arrêtées, environ la moitié ont été condamnées, 17.000 ont été détenues pendant des années et 37 ont été exécutées. Ce n'est pas peu, si l'on considère qu'il y avait moins de 3 millions de Norvégiens à l'époque. L'utilité réelle, la légalité et la cruauté des peines (et pas seulement l'exécution du collaborationniste par excellence, le président Vidkun Quisling) ont fait l'objet d'un débat dans l'opinion publique pendant des années.
Il est presque naturel d'évoquer l'histoire humaine de Knut Hamsun, lauréat du prix Nobel de littérature en 1920. Né dans la campagne norvégienne au sein d'une famille pauvre, il passe plusieurs années en Amérique, voyageant et exerçant divers métiers, puis publie ses impressions sous le titre Fra det moderne Amerikas Aandsliv (De la vie spirituelle de l'Amérique moderne, 1889).
Déjà partisan du national-socialisme, il exprime sa sympathie pour le gouvernement pro-allemand de Quisling pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin du conflit, il est jugé pour collaborationnisme. Enfermé dans un hôpital psychiatrique (l'équivalent occidental du goulag psychiatrique soviétique, bien qu'utilisé à une échelle beaucoup plus réduite) jusqu'en 1948, comme Ezra Pound, un rapport médical conclut que ses facultés mentales ont été "altérées de façon permanente" : sur cette base, l'accusation de trahison est rejetée.
Hamsun lui-même a raconté cette expérience en 1949, dans On the Paths Where the Grass Grows (Sur les sentiers où pousse l'herbe). Cependant, des poursuites en responsabilité civile ont été engagées contre lui et, en 1948, il a été condamné à payer 325.000 couronnes pour avoir été membre du Nasjonal Samling (un parti qui était légal à l'époque !). La question de savoir s'il était ou non membre du Nasjonal Samling et si ses facultés mentales étaient ou non "altérées" fait toujours l'objet d'un débat. Hamsun a affirmé n'avoir jamais adhéré à un parti politique et est décédé à son domicile de Nørholm, à l'âge de 92 ans, en 1952.
Après la mort d'Hitler - à qui, dans une interview, l'écrivain avait demandé, en vain, de renvoyer le Reichskommissar Josef Terboven, un homme dur et détesté - Hamsun a très naïvement écrit sa nécrologie dans l'influent journal conservateur d'Oslo, Aftenposten, alors que la guerre touchait à sa fin :
"Je ne suis pas du genre à parler à haute voix d'Adolf Hitler. Sa vie et son œuvre n'invitent pas à l'agitation sentimentale, car il a été un guerrier dans la lutte pour l'humanité, un apôtre de l'Évangile du droit de tous les peuples. Il a été un réformateur de premier ordre. Sa fatalité historique l'a conduit à agir à une époque d'une brutalité sans précédent, dont il a été en fin de compte la victime. Ainsi, chaque Européen de l'Ouest doit se souvenir d'Adolf Hitler. Nous qui avons été ses disciples, en revanche, nous nous inclinons devant sa disparition".
Hamsun a été acclamé pour la première fois pour son roman La Faim (1890). Pour plusieurs critiques, cet ouvrage préfigure les œuvres de Franz Kafka avec son monologue intérieur et sa logique bizarre.
Son chef-d'œuvre reste Markens Grøde (L'éveil de la glèbe) de 1917, qui lui a valu le prix Nobel. Pour Thomas Mann, Hamsun était "un héritier de Dostoïevski et de Nietzsche". Pour Gorki, Gide, Galsworthy, Wells, Isaac B. Singer et bien d'autres, il était un maître, un père de la littérature moderne. La prose de Hamsun contient des descriptions vivantes et passionnées du monde naturel, avec des réflexions intimes, des forêts, du littoral norvégien et de la vie bucolique. Il a été associé au mouvement spirituel panthéiste. Pour Hamsun, l'humanité et la nature sont unies par un lien fort et mystique. C'est précisément dans les tons calmes et le style simple et linéaire, typique d'autres auteurs scandinaves, qui donnent au roman un sentiment de sérénité et d'éternité, que transparaît la méfiance à l'égard de la modernité, la crainte que le progrès n'éloigne l'homme de sa dimension la plus authentique et la plus vraie, la dimension naturelle.
L'auteur danois Thorkild Hansen a étudié le procès et écrit Trial of Hamsun (1978), qui a été accueilli avec indignation en Norvège. Hansen a estimé que le traitement infligé à un vieil homme (86 ans), candide, honnête, romancier et non politicien ou militaire, était un véritable outrage.
C'est sur cette base que l'écrivain suédois Per Olov Enquist a écrit à son tour son propre Procès de Hamsun, dont s'inspire le film Hamsun de Jan Troell (1996). Le célèbre acteur suédois Max von Sydow, le chevalier du Septième Sceau de Bergman, y joue le rôle de Knut Hamsun.
Il reste aujourd'hui un grand romancier, charmant et maudit.
19:14 Publié dans Cinéma, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : norvège, knut hamsun, littérature, lettres, lettres norvégiennes, littérature norvégienne | | del.icio.us | | Digg | Facebook