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vendredi, 16 janvier 2009

Citaat v. Nicolas Gomez Davila

 

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"Geweld is niet nodig om een beschaving te vernietigen. Elke beschaving sterft aan de onverschilligheid tegenover de unieke waarden waaruit ze ontstaan is."


Nicolás Gómez Dávila (Colombiaans filosoof)

Tintin a 80 ans et fait toujours polémique

http://ettuttiquanti.blogspot.com

Tintin a 80 ans et fait toujours polémique

Hergé, anti-coco ?
"L'anti-bolchévisme du tout premier tome, Tintin chez les Soviets est plus ou moins assumé en 1973, par Hergé qui, interrogé sur le sujet dans l'émission de l'ORTF "Ouvrez les guillemets" animée par un Bernard Pivot tout jeunot, confirme que Tintin est né dans une publication "catholique, d'extrême droite, dans un contexte alors très anti-blochévique". Ambigü, Hergé se réfugie cependant derrière la caricature lorsque la conversation dévie sur le colonialisme et le racisme de Tintin au Congo, également réédité en 73. Idem en 1976, dans un débat télévisé lors du festival du livre de Nice : Hergé, qui se voit repprocher sa vision idéalisée de la colonisation sans avoir jamais été en Afrique, ainsi que sa misogynie, invoque encore la caricature. Pourtant Hergé a bien émis des regrets en 1978, mais sur la manière dont il traite les animaux dans Tintin au Congo... dans l'émission 30 millions d'amis !

Hergé, collabo ?
Ces dernières années ont également vu fleurir des biographies et autres essais critiques sur Hergé, comme celles de Pierre Assouline, 1998, et de Benoît Peeters qui reviennent sur la participation du dessinateur au journal collaborationniste Le Soir sous l'Occupation. Certains vont plus loin comme Maxime Benoît-Jeannin qui, en 2006 avec Les guerres d'Hergé : Essai de paranoïa-critique analyse Tintin comme le médium privilégié des idées de la classe dominante du long XXème siècle : du colonialisme au racisme et à l'antisémitisme, et de l'anticommunisme à la collaboration. Mais la palme de la virulence revient certainement à Emile Brami qui publie en 2004, Céline, Hergé et l'Affaire Haddock dans lequel il établit un parallèle entre l'apparition en 1938 du personnage du capitaine Haddock et ses célèbres bordées d'injures très littéraires mais borderline, voire carrément racistes, et la publication du pamphlet antisémite de Bagatelles pour un massacre de Louis Ferdinand Céline qui en interdira lui-même la réédition.

Tintin, homo ?
L'ancien député conservateur britannique Matthew Parris s'est quant à lui amusé, dans un article très acide paru dans le Times, à prouver par A+B l'homosexualité de Tintin, depuis fort longtemps supposée. Sans passé, comme nombre jeunes gays qui débarquent en ville après avoir coupé les ponts avec leur famille, il finit par s'installer chez le capitaine Haddock ! Sans oublier la passion douteuse des jumeaux Dupond et Dupont (Thompson et Tompson en anglais) pour les déguisements exotiques... Ainsi déjà en 73, chez Pivot, la question est sous-entendue par les chroniqueurs qui soulignent l'absence de femmes. Hergé lui-même semble avouer le penchant de son personnage lorsqu'il évoque son album préféré, Tintin au Tibet, dans lequel le reporter part à la recherche de son ami Tchang. Pour son créateur, il s'agit d' "une histoire simple, sans méchants, juste une histoire forte d'amitié, voire même d'amour."
Cependant la dernière biographie officielle d'Hergé signée Philippe Goddin et parue à l'occasion de son centenaire en 2007 réfute les rumeurs d'homosexualité du dessinateur. Décrivant un homme à femmes, marié deux fois et peu fidèle, Goddin sous-entend qu'Hergé serait en fait mort du SIDA suite à des transfusions de sang contaminé. D'où les rumeurs d'homosexualité dans un début des années 80 bien homophobes."

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00:15 Publié dans Bandes dessinées | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tintin, belgique, belgicana, 9ème art, art, hergé | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Géopolitique de l'Afrique australe

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES / Orientations (Bruxelles) - 1986

"Un point d'appui pour soulever le monde"

Géopolitique de l'Afrique australe

 

par Robert STEUCKERS

Conférence prononcé à l'Université de Genève, pour le "Cercle Proudhon", juin 1986

 

 

Depuis l'accession de Reagan au pouvoir, les Etats-Unis ont adopté une attitude "pragmatique" à l'égard de la RSA, ont décidé de pratiquer "a constructive engagement",  à la condition expresse toutefois que l'Afrique du Sud renonce à son modèle de développement autonome et accepte les critères économiques dictés par l'Amé­ri­que, critères que celle-ci drape dans la "moralité". De manière expresse, les porte-paroles de la Maison Blanche ont déclaré que les propositions sud-africaines en matière de défense commune des eaux de l'Atlantique Sud et de l'Océan Indien passaient au second plan et que les réformes intérieures, c'est-à-dire l'abrogation de l'apartheid, constituaient l'objectif numéro un de la diplomatie américaine dans cette région du monde (Cf. "US policy on SA has a basic condition", The Sunday Times, 4/11/1984). C'est pourquoi, en dépit des propositions d'allian­ces militaires suggérées par la RSA, les Etats-Unis font pression sur leurs propres firmes pour qu'elles cessent d'investir en Afrique Australe.

 

Une subordination du militaire à la "morale"?

 

En guise de conclusion, nous serions tentés de dire que les Etats-Unis placent la "morale" au-dessus de leurs in­térêts militaires les plus évidents... Mais une telle attitude contredit de manière trop flagrante les principes d'ac­tion les plus naturels de la diplomatie et les règles les plus élémentaires du struggle for life  entre les na­tions. Il serait naïf de déclarer que les Etats-Unis pratiquent en Afrique Australe une diplomatie masochiste, con­traire à leurs intérêts de grande puissance. Si les Etats-Unis placent aujourd'hui avec Reagan comme hier avec Carter la "morale" au-dessus d'une politique d'alliance militaire, c'est que leurs intérêts nationaux, en l'oc­currence leurs intérêts économiques, coïncident avec cette subordination du militaire à la "morale".

 

Comment expliquer cette subordination, en apparence contraire à toute saine logique politique? Par l'histoire même de l'Afrique du Sud. Les "treks" des Boers entre 1835 et 1837 correspondent à une vieille nostalgie euro­péenne, celle de former des républiques paysannes libres, autonomes, économiquement auto-centrées, purement agraires et libres de toute immixtion étrangère, notamment celle de la couronne britannique qui venait de s'arro­ger la Province du Cap. Après une quantité d'escarmouches, une première guerre des Boers, en 1881, se termi­ne par la déconfiture britannique. Entre-temps, les mines d'or connaissent une expansion croissante, ce qui at­ti­re les capitaux internationaux et les convoitises des banquiers de Lombardstreet (la Wall Street du XIXème). Ce monde de la finance internationale incitera le gouvernement britannique à déclencher une seconde guerre des Boers, la plus connue, afin de s'emparer définitivement des deux républiques paysannes libres de l'Etat d'Orange et du Transvaal. Cette guerre atroce, qui inaugure tristement l'ère concentrationnaire, détruit 60% de la richesse nationale des républiques boers. La "liberté" au vieux sens européen du terme cède le pas à l'économie mon­dia­liste: les républiques sont englobées dans le système économique mondial et perdent ipso facto leur auto­no­mie. La famille Oppenheimer peut commencer à construire son empire capitaliste. Mais, dans les quatre "co­lo­nies" britanniques, la résistance nationale va contrecarrer ce projet. De 1910, année où ces quatre colonies de­viennent un dominion, celui de l'Union Sud-africaine, jusqu'en 1961, où cette union proclame son indé­pen­dance totale à l'égard de la Grande-Bretagne et du Commonwealth, le combat Boer n'a pas cessé contre le li­bé­ra­lisme mondialiste britannique.

 

L'affrontement de deux économies

 

Aux Volkskongressen (congrès du Peuple) de 1938 et 1939, les nationalistes Kestell et du Plessis réclament la cons­titution d'une puissance économique autonome pour les Afrikaaners. Du Plessis, adepte d'un socialisme prag­matique et populiste, entonne un plaidoyer pour la création d'un capital coopératif. Et il ajoute: "une puis­sance d'argent basée sur du sable ne constitue nullement l'objectif de nos efforts, car cette puissance serait aux mains de l'étranger. Ce n'est pas là la voie qu'ont choisie les Afrikaaners". Dès cette époque, au-delà de la que­relle raciale, deux économies vont s'affronter: l'économie mondialiste, portée par les Britanniques d'Afrique du Sud et par le système Oppenheimer, et l'économie nationale, portée par les descendants des Trekkers. Sur le plan géopolitique, cette opposition va se révéler porteuse d'histoire.

 

Le défi de Cecil Rhodes

 

En effet, à cette époque où l'impérialisme est roi, Cecil Rhodes rêve de relier Le Caire au Cap par chemin de fer et de placer l'intégralité de cette ligne sous contrôle britannique. Pour réaliser ce plan, il faut sauter au-dessus de l'obstacle que constituent les deux petites républiques boers. La guerre des Boers se déclenchera dès lors pour trois raisons: 1) l'inclusion des mines d'or et de diamants dans la sphère d'une économie mondialisée, 2) l'annihilation d'un système politique de paysannat libre qui incite les peuples d'Europe à rejeter les jougs ab­so­lutistes et, enfin, 3) la réalisation du plan de Cecil Rhodes. Les Britanniques auront la rage de vaincre les deux républiques paysannes car ils savent que l'Europe, en son for intérieur, prend parti pour les Boers. Les Allemands y investissent des capitaux colossaux et construisent, avec l'aide des Hollandais, un chemin de fer entre Witwatersand et la côte mozambicaine de l'Océan Indien, sous juridiction portugaise. Cette ouverture sur une mer entièrement dominée par l'Empire britannique de trois puissances européennes est considérée par l'An­gleterre comme un insupportable défi. C'est Bismarck, européocentriste, qui empêchera une coalition euro­péenne contre l'Angleterre, arguant que l'équilibre de notre continent était trop fragile pour être mis en jeu. L'Em­pereur d'Allemagne Guillaume II est, lui, moins prudent: il rappelle sans cesse les liens de sang qui unis­sent Boers et Allemands; à la suite d'un putsch avorté au Transvaal, fomenté par Rhodes, il congratule ouverte­ment le gouvernement Krüger et le félicite d'avoir contrecarré les visées britanniques. Les Boers s'imaginent dès lors que l'Allemagne interviendra à leurs côtés. L'Angleterre adopte la stratégie suivante: elle exige que les ré­publiques donnent le droit de vote aux mineurs et chercheurs d'or blancs n'ayant pas la nationalité de l'Etat du Transvaal ou de l'Etat d'Orange. Krüger refuse pour la simple raison que son peuple n'est plus majoritaire dans son pays, du fait que le boom minier a draîné une population très hétérogène mais essentiellement blanche (les "Uitlanders") dans les villes nouvelles qui s'étendent comme des champignons. Krüger déclare au dernier mes­sager britannique venu le voir: «Vous ne voulez pas le droit de vote, vous voulez nous voler notre pays!». La guerre éclate, l'Allemagne livre du matériel mais n'intervient pas directement, l'Europe prend parti pour les Boers mais l'Angleterre emporte la victoire.

 

Lénine pour l'apartheid?

 

Mais cette victoire n'imposera pas définitivement le principe d'égalité, c'est-à-dire, en fait et nonobstant la co­lo­ration "morale", la capitulation des fondateurs des deux républiques au profit des Britanniques. Cinq années après la signature du traité de paix, la démocratie de style britannique porte les anciens "jusqu'au-boutistes" Botha, Smuts et Hertzog au pouvoir. En 1910, le 31 mai, les deux républiques, la colonie du Cap et le Natal for­ment ensemble l'Union sud-africaine et adoptent une constitution ségrégationniste. Tous les Blancs y adhè­rent, Britanniques comme Afrikaaners. Mais la lutte entre le principe libéral de mondialisation de l'économie et le principe autarcique des nationalistes boers n'est pas terminée pour autant. En 1922, les socialistes et les syn­dicalistes se révoltent contre l'admission de Noirs à certaines professions. Leur slogan: "Prolétaires de tous les pays, luttez pour une Afrique du Sud blanche!". Lénine approuve. La troupe tire sur les émeutiers. La mo­rale à tirer, aujourd'hui, de cet événement historique, c'est qu'il y a soixante ou septante ans, la gauche prenait parti pour les Boers et la politique de ségrégation et la droite libérale favorisait l'intégration des races. Et de cette morale, nous devons tirer la leçon suivante: la situation actuelle en RSA ne peut en aucun cas s'analyser se­lon les schémas manichéens que propagent les médias d'Occident. Le clivage gauche/droite est ici également inopérant: la gauche ouest-européenne, avec des théoriciens comme Lipietz du parti des Verts à Paris, Grjébine proche du CERES, Lambert de la Revue Nouvelle  et du parti Ecolo à Bruxelles, Werner Mayer-Larsen du Spiegel, Philippe Messine du Monde Diplomatique, Samir Amin, l'économiste égyptien qui réclame la dé­connexion des économies du Tiers-Monde par rapport au système mondial, etc., cette gauche donc, s'est faite, avec raison, l'avocate de l'auto-centrage de nos économies, favorise les projets d'investissements locaux ou grand-européens et prône, à l'instar des Kathedersozialisten  du XIXème, l'autarcie européenne. Comment peut-elle dès lors refuser aux Boers ce qu'elle réclame pour la classe ouvrière européenne? A droite, où l'on aime au­jourd'hui se pavaner dans les frusques du libéralisme, version XVIIIème, on n'est pas plus logique quand on dé­fend l'Afrique du Sud. Quand un Jean-Marie Le Pen, ou tout autre polémiste, politicien ou journaliste dit de "droite", manifeste sa solidarité avec l'Afrique du Sud conjointement à son hostilité aux syndicats français, on est parfaitement en droit de lui demander quelle est la logique de ce bricolage de slogans? Et on est en droit de lui poser une question perfide: que pensez-vous, Monsieur Le Pen, en tant qu'historien, de la révolte des ouvriers sud-africains de 1922?

 

Une très grande Afrique du Sud

 

Mais ce pilpoul des cafés de commerce européens nous occulte l'enjeu réel que représente l'Afrique australe. Re­venons à l'histoire. En s'affirmant petit à petit, entre 1910 et 1931, année où l'Union sud-africaine accède à l'indépendance formelle au sein du Commonwealth, les Afrikaaners chercheront à créer une plus grande Afrique du Sud, "a Greater South Africa". Première étape: l'absorption du Betschuanaland (l'actuel Botswana), du Swa­zi­land et du Basutoland (l'actuel Lesotho). Deuxième étape: arriver à créer une grande confédération sud-équa­to­riale avec les possessions portugaises et le Congo belge (l'actuel Zaïre). Le projet renoue là avec une vieille idée allemande, celle de la Mittelafrika, s'étendant de l'Atlantique Sud à l'Océan Indien, de l'embouchure du fleu­ve Congo à Zanzibar. Pas étonnant dès lors que les Britanniques chercheront à tout prix à torpiller ce pro­jet. Comment opèreront-ils? En essayant de créer un dominion fidèle au nord de l'Union, dominion ras­sem­blant la Rhodésie du Nord (l'actuelle Zambie), le protectorat du Nyassaland (l'actuel Malawi) et la Rhodésie du Sud (l'actuel Zimbabwé). Pour les Britanniques, ce nouveau dominion plus aisément contrôlable servirait de bar­rage à l'expansion boer et surtout de pion contre la constitution d'une vaste zone semi-autarcique au sud de l'Equateur, indépendante du système d'échanges internes qu'était le Commonwealth.

 

Car c'est bien là que réside le problème sud-africain tout entier: le refus par les Britanniques d'abord, par les Amé­ricains ensuite, de voir se créer une zone totalement auto-suffisante dans l'hémisphère australe, capable de se passer de toute aide et de toute importation européenne ou américaine et, de surcroît, maîtresse des minerais. La stratégie de la balkanisation, celle de diviser pour régner, s'impose en Afrique équatoriale comme en Europe et surtout comme partout ailleurs sur le continent africain, ce qui a scellé l'effondrement de l'espoir panafricain, de la troisième voie panafricaine, dont rêvent tous les indépendantistes du continent noir. De plus, ce pôle aus­tral se situerait à mi-chemin entre l'Australie et l'Amérique Latine, position géopolitique qui permettrait le con­trôle de la circulation maritime de l'Atlantique Sud et de l'Océan Indien. La Grande-Bretagne impériale du dé­but de ce siècle refusait à toute puissance l'accès direct à l'Océan Indien: ce fut le cas quand les Russes prirent pied en Asie Centrale, quand les Allemands construisirent le chemin de fer Berlin-Bagdad, quand les Italiens oc­cupèrent l'Abyssinie. A fortiori, elle refusait qu'une de ses colonies, devenue indépendante, réitère la révolution américaine, se détache de la couronne et pratique une politique impériale dans une région où elle règne sans par­tage.

 

Les succès d'une diplomatie

 

Cette volonté d'empêcher le renforcement du pôle sud-africain, les Etats-Unis l'ont reprise à leur compte, tout en déclarant vouloir "a constructive engagement", un "engagement constructif". Ces dernières années en effet, la diplomatie sud-africaine avait enregistré des succès prometteurs. Le 16 février 1984, la RSA et l'Angola se met­tent d'accord pour faire cesser les hostilités par personnes interposées entre les deux pays. L'Angola, avec ses 8,56 millions d'habitants est un pays agricole si riche qu'il pourrait être totalement suffisant. En plus, il possède du pétrole et une aile de son parti communisant au pouvoir (le MPLA) est prête à un dialogue plus re­serré encore avec la RSA. Je me permets ici une petite question perfide: cette aile serait-elle la seule fidèle aux idées de Lénine? Le Malawi également est auto-suffisant au niveau alimentaire et entretient de bonnes relations avec la RSA. Le 16 mars 1984, Pieter Botha signe un pacte de bon voisinage et de non-agression avec le Mo­zam­bique de Samora Machel. Mais ce pacte est torpillé par les rebelles du RNM, qui font échouer le rap­pro­chement entre les deux pays et la mise en œuvre d'une complémentarité industrielle. L'île Maurice entretient dé­sormais de meilleures relations avec la RSA, grâce aux initiatives du leader social-démocrate Gaétan Duval, homme toutefois  sérieusement contesté au sein de son propre parti.

 

Autre indice de l'hostilité des thalassocraties à l'encontre de la RSA: l'embargo rigoureux sur les ventes d'armes et de matériels, durant les années 60 et 70, notamment des pièces de rechange pour frégates et des hélicoptères anti-sous-marins de type Wasp. Pourtant, lors du Simonstown Agreement, pris à Londres en 1955, Britan­ni­ques et Sud-Africains étaient convenus de renforcer substantiellement la marine de Pretoria et de mettre sur pied une force d'intervention capable d'agir au-delà des frontières sud-africaines. Ces accords londoniens ont été pris dans le cadre de l'OTAN, organisation qui tirait seule les bénéfices de l'opération, puisque la RSA mettait à l'entière disposition de l'Alliance Atlantique sa base navale de Simonstown. Certes les lignes maritimes sud-atlantiques n'étaient pas fréquentées, à l'époque, par les navires de guerre soviétiques. Ce qui ne faisait pas ap­pa­raître la région comme menacée. Au cours des années 60, la Grande-Bretagne retire ses navires de l'Atlan­ti­que Sud. Johnson décrète l'embargo sur les ventes d'armes en 1967 et interdit à l'US Navy de fréquenter les ports sud-africains. La riposte de Pretoria, qui tente de briser le boycott, prend en 1966 la forme d'une politique de dialogue avec les Etats latino-américains, appuyée par le Portugal encore maître de l'Angola et du Mo­zam­bique. L'Argentine est le premier Etat à répondre aux offres sud-africaines, suivie ensuite par le Brésil. En 1968 et en 1969, des manœuvres rassemblent les marines brésilienne, argentine, portugaise et sud-africaine. Le "Cinquième Empire", dont rêvait Dominique de Roux, prenait forme. Qui plus est, la RSA équipe alors son aviation de "Mirages" français, exprimant là, en quelque sorte, son soutien au désengagement gaullien vis-àvis de l'OTAN. Sous les pressions de l'opinion publique internationale, le Brésil quitte cette ébauche d'alliance.

 

Double embargo américain

 

Avec l'arrivée au pouvoir du conservateur Heath à Londres et du républicain Nixon à Washington, Pretoria croit que son isolement va prendre fin. Au contraire, rien ne bouge. Nixon ne change rien aux dispositions pri­ses par Johnson. Quand le travailliste Wilson succède au conservateur Heath, la Grande-Bretagne renforce son em­bargo et dénonce les accords de Simonstown. La France, abandonnant la stratégie gaullienne, se joindra aux partisans de l'embargo en 1977. La RSA, parfaitement capable de devenir maîtresse du pôle austral de l'Afri­que, ne peut opérer son décollage naval et n'acquiert de ce fait pas l'outil pour forger sa politique économique, pour concrétiser son projet de confédération sud-équatorial. Les Etats latino-américains ne sont pas mieux lotis. Washington prend ombrage de leurs initiatives et jugule le développement de leurs marines. Les Etats-Unis dissuadent leurs "alliés" sud-américains de se lancer dans l'acquisition d'armements modernes et insistent pour qu'ils consacrent davantage d'efforts à leur développement économique. Résultat de ces pressions: les Etats latino-américains se tournent vers l'Europe. Mais là encore, les Etats-Unis s'interposeront. Ils feront pression sur la République Fédérale pour faire annuler le contrat de livraison d'une centrale nucléaire au Brésil. Le Brésil ripostera en dénonçant tous les accords militaires qui le lient aux Etats-Unis. Mais la crise sera de courte durée.

 

Avec Reagan, la collaboration reprend tant avec les Sud-Africains qu'avec les Latino-Américains pour s'enliser une fois de plus après la Guerre des Malouines. Comme le souligne très justement le géopoliticien français Her­vé Coutau-Bégarie, l'Occident orchestré par Washington ne cherche pas à ce que se constituent dans l'At­lan­tique Sud des blocs autonomes, en matières de défense et d'économie. Les Américains pratiquent là une poli­ti­que semblable à celle qu'ils pratiquent en Europe: ils refusent que le pilier européen de l'OTAN acquière une cer­taine autonomie. L'affaire Kiessling, qui avait mobilisé les médias en janvier 1984, le prouve amplement. Ce général ouest-allemand, bras droit de Rodgers au QG de l'OTAN à Mons-Casteau, souhaitait que les Euro­péens de l'OTAN puissent s'organiser de manière plus autonome et puissent répondre plus souplement à des défis diplomatiques régionaux. Kiessling voulait que se poursuive la Doctrine Harmel de dialogue inter-euro­péen et que soit abandonnée la nouvelle guerre froide inaugurée par l'Administration Reagan. Mieux: Kiessling voulait que l'OTAN abandonne sa stratégie de limitation au théâtre européen d'un éventuel conflit nucléaire en Europe. En tant qu'Allemand, Kiessling ne pouvait admettre que sa patrie serve de terrain de combat sans pou­voir tenter au moins une solution diplomatique.

 

La géopolitique allemande avait une dimension européenne et c'est heureux que la pensée politique française soit en train de la redécouvrir et de la rééditer aujourd'hui. Elle souhaitait avant-guerre que les relations interna­tio­nales ne soient plus dominées par les seules thalassocraties britannique et américaine, qui avaient éliminé la marine allemande à Versailles en 1919 et imposé une limitation de tonnage à la France et à l'Italie en 1923 (Georges Valois s'insurgera contre ses mesures). Dans plusieurs régions du monde, en Inde, dans le cône sud du continent latino-américain, en Europe et en RSA, se dressent de nouvelles puissances qui ne peuvent ac­cepter sans conditions la tutelle imposée par Washington, sous prétexte que Moscou risque de frapper. Or Mos­cou a plutôt montré une radicale incompétence en Afrique. Les liens tissés entre Machel et Botha, le dia­lo­gue entre l'Angola et l'Afrique du Sud, prouve que la présence soviétique en Afrique n'est finalement plus qu'un souvenir. Le défi du XXIème siècle qui frappe à notre porte, c'est précisément de remplacer une économie mon­dialiste qui craque de toutes parts par des zones semi-autarciques auto-centrées.

 

Gagner la bataille des médias

 

Les nations candidates à jouer un rôle déterminant dans ces futures confédérations doivent gagner la bataille des médias. Pour la RSA, il s'agit de rappeler, notamment aux forces de gauche, que Lénine bénissait l'apartheid et condamnait la politique des grands groupes capitalistes en Afrique australe, favorables, eux, à l'égalité des droits. Et qu'en conséquence, les discours anti-sud-africains aujourd'hui apparaissent particulièrement puérils quand on se réclame par ailleurs de la tradition socialiste ou marxiste européenne. Plus importante à mes yeux est cette option actuelle de la gauche politique et intellectuelle qui préconise l'auto-centrage des économies et la déconnexion vis-à-vis des institutions mondialistes. Auto-centrage et déconnexion qui trouvent d'ailleurs un large écho dans le Tiers-Monde: la Chine de Mao l'a pratiquée hier en enthousiasmant les jeunes contestataires européens, Kwame Nkrumah s'est fait l'avocat de cette forme moderne d'autarcie en Afrique Noire, l'Egyptien Samir Amin vient d'exprimer cet espoir avec brio dans un livre récemment paru à Paris... Et c'est là pré­ci­sément que le bât blesse puisqu'on peut être simultanément partisan de l'émancipation du Tiers-Monde sur base de l'auto-centrage des économies et admettre que l'Afrique du Sud, en accord avec les forces qui sous-tendent son histoire, puisse se trouver une solution confédéraliste conforme à son passé et impliquant aussi une forme d'auto-centrage économique, tel que l'avaient préconisé les orateurs nationalistes Kestell et du Plessis en 1938 et en 1939. Dans les discours médiatiques européens d'aujourd'hui, tant la gauche que la droite manquent de cohérence et cette absence de cohérence provoque une dépolitisation par irréalisme et par inculture historique. Ces deux maux constituent l'assise de l'assomption de l'Europe dans les limbes de la transhistoire, où végètent nos peuples faute d'informateurs sérieux et d'hommes politiques valables.

 

Reste la question raciale. Les discours dits "racistes" ou assimilés comme tels ne sont finalement que paroles, tout comme sont vaines paroles les discours anti-racistes propagés par les médias occidentales. Ces discours relèvent du domaine des sentiments, pas du domaine de l'analyse politique sérieuse qui, lui, ne retient que les phénomènes de puissance politique. Le fond du problème racial sud-africain réside dans la distribution inéqui­table des terres. Le géopoliticien allemand Walther Pahl avait déjà milité, entre 1937 et 1939, pour une redis­tri­bution des terres aux paysans noirs, de manière à ne pas condamner les ethnies non blanches à la dépendance économique totale. Comme le déclarait un citoyen sud-africain à Michel Droit: "Nul ici ne devrait avoir le pou­voir de dominer l'autre. Ni le plus fort numériquement ni le plus fort techniquement et culturellement". La tâ­che des Sud-Africains est immense; elle doit parvenir à harmoniser les desiderata de plusieurs dizaines d'eth­nies sans léser personne. Mais n'est-ce pas le cas également en Europe, où la nécessité d'unir les efforts de tous nos peuples se heurte bien souvent à des mécompréhensions dramatiques, dictées parfois par de bonnes inten­tions, comme dans le dialogue franco-allemand sans cesse avorté? Ou dans le dialogue avec le monde slave, dont nous ignorons tout de l'histoire, ici à l'Ouest?

 

Les dettes en guise d'épée de Damoclès

 

L'avenir des relations entre l'Europe et la RSA dépendra de l'interdépendance entre les deux régions mais aussi du degré d'autonomie économique qu'elles pourront chacune acquérir. Certes l'Afrique du Sud doit vendre ses minerais dans l'hémisphère nord si elle veut survivre économiquement. Mais si les banques américaines accu­lent la RSA à l'illiquidité, un appauvrissement généralisé frappera toutes les ethnies de l'Afrique australe qui ré­pondra, comme l'URSS, par la création d'une industrie autonome produisant des biens de moindre qualité mais suffisants pour son marché intérieur soustrait, à cause du boycott, à la concurrence internationale. La RSA se verra alors contrainte de refuser de payer ses dettes aux banques américaines et de tenter au moins d'honorer celles qu'elle a contracté avec les banques européennes. La politique de Washington va-t-elle de ce fait rapprocher les Européens des Sud-Africains? Nous pouvons l'espérer mais rien ne se dessine à l'horizon pour reprendre la politique d'un De Gaulle qui avait livré des Mirages à la RSA, sans se préoccuper des boycotts anglais et américains.

 

Un humanisme de la différence

 

Si les Etats-Unis ont proclamé la Doctrine de Monroe en 1823 et voulu par là que l'Amérique soit aux Amé­ricains, nous voulons, nous, que l'Afrique soit aux Africains, blancs ou noirs, et que l'Europe soit aux Euro­péens, à tous les Européens qu'ils vivent aujourd'hui à l'Est ou à l'Ouest du Rideau de Fer. Ce souhait im­plique précisément une autre logique des relations internationales et un rejet des doctrines et des praxis qui postulent une mondialisation de l'économie et un arasement total des cultures et des modes de vie qui ont fait l'histoire, les littératures, les créations artistiques des peuples de notre planète. Ce que nous voulons voir triom­pher, c'est l'idée d'un confédéralisme, que ce soit celui suggéré par la RSA, ou celui présenté par l'URSS, avec ses potentialités et ses lacunes, l'URSS qui est, ne l'oublions pas, une "fédération d'Etats" ou par les di­vers projets qui en Scandinavie, en Europe Centrale ou dans les Balkans n'ont pas encore abouti. Dans la con­fédération, les principes fondamentaux de l'humanisme sont préservés, c'est-à-dire les principes fondamentaux de celui ou celle qui puit dire "rien d'humain ne m'est étranger". Humain signifiant ici, bien sûr, production originale, organique et non schéma conceptuel désincarné.

 

Robert STEUCKERS.

Le 4 juin 1986.

jeudi, 15 janvier 2009

La révolution protectionniste selon Emmanuel Todd

 

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La révolution protectionniste selon Emmanuel Todd

http://www.europemaxima.com/

dimanche 2 novembre 2008, par Pierre Le Vigan

Pour bien comprendre les réflexions de Pierre Le Vigan, il est important au préalable de lire l’entretien qu’Emmanuel Todd accorde à Élisabeth Lévy pour l’hebdomadaire Le Point, n° 1 884, du 23 octobre 2008. Historien des structures familiales, auteur en 1976 de La chute finale sur l’effondrement prochain de l’U.R.S.S. (après avoir largement puisé dans les travaux de Jules Monnerot sans d’ailleurs le citer), il a publié en 1998 L’illusion économique, en 2002 Après l’empire et maintenant Après la démocratie, tous chez Gallimard. Hostile au libre-échange et ayant préfacé la réédition en 1998 Système national d’économie politique de Friedrich List, Emmanuel Todd a ouvert en 2004 à la demande de Dominique de Villepin la Conférence sur l’emploi et les salaires par un plaidoyer en faveur du protectionnisme. En 2005, et adversaire de Maastricht appelle à voter « oui » (avec réticence toutefois) au Traité constitutionnel européen - La rédaction


Les propos de Emmanuel Todd sont généralement intéressants même si on ne les partage pas tous. Le protectionnisme européen est bien sûr la condition de l’emploi et de la cohésion sociale. Il est aussi parfaitement exact que les élites qui ont choisi le libre échangisme mondial jouent contre la démocratie et détruisent les conditions de son effectivité.

Par contre, la notion de « pogrom antirépublicain » avancée par Finkielkraut à propos des émeutes en banlieues est-elle si inadaptée que semble le penser Emmanuel Todd ? La formule est forte, mais la réalité était brutale. Comment appeler l’acte de gens qui brûlent des écoles, des gymnases mais qui essaient de piller les magasins de vêtements, et non de les brûler ? Des gens qui ont certes peu d’argent mais adorent ses symboles ? Et qui détruisent ce que la République met à leur disposition ? Todd écrit : « Lorsqu’une bande mêlée, de toutes les couleurs, caillasse la police, c’est que l’assimilation fonctionne ». Cela laisse perplexe. Il ne suffit pas d’énoncer des propos paradoxaux pour qu’ils soient justes. Quand des Russes émigrés après 1917 allaient à l’embauche aux usines Renault, cela prouverait que l’assimilation ne marchait pas alors que quand une famille vit aujourd’hui des aides sociales et que ses enfants brûlent les écoles, cela prouverait que cette assimilation fonctionne ?

Ensuite, le libre échange et les délocalisations sont-elles les seules causes de la situation et du malaise de nombre de jeunes de banlieues ? Bien sûr, le fait que l’emploi ne soit pas aussi abondant que dans les années soixante ne favorise pas l’intégration. Mais ces jeunes cherchent-ils vraiment du travail ? Sont-ils prêts à se lever tôt ? Ont-ils vraiment acquis un savoir-faire qui rend apte à l’emploi ? Pour nombre d’entre eux, la réponse est bien sûr : non.

Quand au déclin culturel que Todd conteste, il suffit pour en être convaincu de comparer l’orthographe de nos grands-parents qui quittaient l’école à onze ou quatorze ans à celle des jeunes qui peuvent y rester jusqu’à dix-huit ans, sans rien y faire pour beaucoup, et on comprendra qu’il y a vraiment déclin culturel. On peut aussi écouter les conversations au pied d’une barre H.L.M. pour avoir son opinion. La vérité que E. Todd ne veut pas voir c’est que l’immigration de masse est un désastre humain et culturel. Pour les accueillis et pour les accueillants.

Finissons sur un point d’accord : « La narcissisation des comportements, l’implosion centripète des individus et des groupes vont tellement loin que le mythe national instrumentalisé par le couple Sarkozy / Guaino n’embraye sur aucune réalité. De ce point de vue, le peuple ne vaut pas mieux que l’élite. Et l’Europe ne va pas mieux que la France. Le sens du collectif se dérobe. » Mais on peut en tirer diverses conclusions. E. Todd appelle à « l’adoption d’un protectionnisme coopératif, mis en œuvre au niveau d’un collectif supranational, délivré de tout mythe fondateur ethnique ou étatique ». Sans mythe fondateur, il ne reste que l’économie, et le protectionnisme nécessaire n’est pas suffisant. Il faut un mythe englobant l’économie. L’Europe doit être ce mythe, celui d’une Grande Patrie englobant les Patries nationales et régionales, un mythe animé par le souffle d’un Peuple-source (1), comme écrit le philosophe Philippe Forget, un Peuple bâtisseur d’histoire.

Pierre Le Vigan

Note

1 : Philippe Forget, « Culte de la “ diversité ” et dépècement du peuple souverain », mis en ligne par L’Esprit européen, http://www.esprit-europeen.fr/agora_enjeux_france_europe-3#forget_diversite.

 

Het dogma van groen: "de aarde warmt op"

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Het dogma van groen:” de aarde warmt op”

http://klauwaert.blogspot.com

Tot voor kort had ik nog nooit gehoord van de Nederlandse klimatoloog, professor dokter Solomon Kroonenberg.
Maar dankzij een artikel in het Laatste Nieuws van afgelopen weekeinde heeft deze man mij de ogen geopend.

Er zijn nu meerdere waarnemingen die erop wijzen dat de aarde wel degelijk afkoelt.
a) Het warmste decennium van de vorige eeuw waren de jaren dertig en NIET de jaren negentig.

b) Het afsmelten van de gletsjers in het Himalayagebergte heeft weinig of niets met een opwarming te maken maar alles met een plaatselijke "atmosferische wolk" veroorzaakt door luchtverontreiniging (China?) dit volgens een recent milieurapport van de verenigde naties.

c) De middeleeuwse mens hier ten lande van ongeveer duizend jaar geleden (wat een korte tijdspanne is in de klimaatwetenschap) heeft in een tijdsbestek van enkele tientallen jaren veel hogere temperaturen gekend dan in de jaren negentig. (recent wetenschappelijk onderzoek).
d) Op het noordelijk halfrond is vorige winter de grootste hoeveelheid sneeuw gevallen sinds 1966. In de Alpen zijn nu de beste ski-omstandigheden sedert meer dan twintig jaar bekend, onder meer wat betreft de sneeuwdikte.

De stad Las Vegas in de Verenigde Staten van Amerika werd in december 2008 geteisterd door de ergste sneeuwstorm in meer dan dertig jaar. In de Alpen zijn nu de beste ski-omstandigheden sedert meer dan twintig jaar gemeld.
e) De hoeveelheid pakijs in alle oceanen is nu aangegroeid tot het niveau van 1979. Op de noordpool is de ijsksap met 500.000 vierkante meter aangegroeid in ongeveer tien maanden tijd, de aangroei in september 2008 is de grootste maandelijkse aangroei ooit opgemeten.

Volgens sommige biologen bereikt de ijsbeer alweer record aantallen.
f). Afgelopen meteorologisch jaar dat liep van december 2007 tot november 2008 was het koudste in acht jaar en dit volgens de onverdachte bron zijnde de NASA.
Goede Klauwaertvrienden, waarom horen we hier niets over in de andere media? Zou het kunnen dat deze info te veel de belangen van de groenen en andere linksen schaadt?

Die gemeenschap leeft immers van het algemeen doemdenken en van de sinistrose onder de bevolking. Men probeert de moderne mens met een schuldgevoel op te zadelen zodat hij weer maakbaar wordt en volgzaam en iedere draconische maatregel zal slikken. Een voorbeeld hiervan is de negentig km/u bij smogalarm waarvan iedere milieudeskundige weet dat het geen snars uithaalt om de luchtkwaliteit te verbeteren op korte termijn.

Laat jullie dus niet op sleeptouw nemen door deze politici informeer u en oordeel zelf.

En ja er bestaan evenzeer argumenten om aan te tonen dat de aarde zou opwarmen maar dan nog is de vraag of dit hoofdzakelijk te wijten zou zijn aan de menselijke activiteit en ook daar zijn de wetenschappers het niet over eens….

Jan zonder Land

 

"Leda" de Victor Rousseau

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Kiezen tussen de Utopische Samenleving en de Naïeve Anarch

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Kiezen tussen de Utopische Samenleving en de Naïeve Anarch

A Posthumous Conversation With Arnold Gehlen

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A Posthumous Conversation With Arnold Gehlen

Thomas Molnar

My only "encounter" with Arnold Gehlen was on the pages of Criticon: He was the subject of the Autorenportrat in the first issue of the review; I was the subject in the second. This is not much, yet I have mentally "conversed" with him several times, thereafter as a conservative social anthropologist. I employ conservative both as a term of praise and disagreement. Facing his progressive colleagues, a conservative social philosopher is one who does not indulge in wishful imaginings that he presents as the inevitable future of mankind. At the same time, he runs the risk of becoming intellectually rigid when he assumes that man, less plastic than the evolutionists believe, is determined by successive civilizational forms, from that of the hunter-gatherers to postindustrial society.
       
        Gehlen is part of a school of thought whose members divide history--not l'histoire evenementielle but sociotechnical history--into boxes, then shuffle their contents and are visibly annoyed when the cards from one box spill over to another box. A good illustration of this method of over classification is found in the works of the cultural anthropologist Pitirim Sorokin who involves himself in so many cross-references that the reader finally loses the line of argument and can only hold on to a few passages for their illustrative value.
       
        In the above paragraph, I tried to unmask the scholarly processes of these men when I called their professional object "sociotechnical history." It seems to me that most, if not all, of these admirable thinkers are over impressed by our "age of technology," and have become its victims in the sense that they regard it as the end of history, culture, and the human condition. To be sure, this view may be more defensible than that of their progressive colleagues. These latter are similarly overimpressed but build temples to technology, congratulating each other that they can now pray at the same shrine, members of the same ultimate cult. Gehlen and his colleagues were less naïve; they did not like what they saw. Yet they, too, considered technological civilization as the ultimate human achievement, though perhaps in the negative sense, as if man's being turned into a machine were inscribed in the natural order of things.
       

History As Positive Achievement
       
        What can one do after reaching such a conclusion? Two possibilities are left. One is given by the pessimistic historian Oswald Spengler: the replaying of the whole scenario from infancy to senility in some other geographical setting, endlessly. The fatalism of this process shuts off all discussion. The other possibility was explored by Gehlen: the explanation of our supposedly final civilizational shape as seen in reference to former ages, now perceived as approaches to the present level of mechanized living. Facing Spengler's picture of a cyclical history, Gehlen declares the course of history irreversible and, as such, a positive achievement.
       
        The French philosopher Henri Bergson at least contemplated a pair of alternatives, one of them negative, and the other positive. The élan vital had two choices, one of which ended in the cul-de-sac of perfect but mechanized instincts (the lepidoptera); the other of which flowed in the direction of an incalculable freedom and in the direction of man--the open intelligence, the creative artist, mystic, saint. Gehlen, however, insists on basic human constants--stability, regularity, and domination over nature--and is led to such a strange rapprochement: equation between the magical practices of archaic man and modern technological inventions. In both cases, Gehlen holds, man projects his need for regularity and routing onto the outside world. Magic brings him the obedience of the organic universe (or what his animism regards as organic); governing technology brings him the scientific laws of inorganic matter.
       
        This is, of course, reductionism of a rather materialistic kind. Marx and Engels, and before them, Helvetius and the Renaissance adepts of Epicurus, could have subscribed to it: Religion is merely a method of influencing imaginary superior forces. Once these forces are harnessed, scientific laws and their technical embodiments take over--and give us at least as much satisfaction as religion. The logic of this position does not stop here; it compels us to distinguish between our dependence on animate forces (in the age of magic) and our freedom today, as we manipulate the inanimate world. Max Weber's concept Entzauberung may be relevant here; that is, nature's desacralization as not merely an option, but an inevitable and irreversible transformation. As Gehlen writes, with man's switch from near passive object to active-dominant subject of historical and productive forces, the moral ideal has also changed. Is this not the line of argument of all utopian thinkers, from Joachim of Fiore to Teilhard de Chardin, not to mention the solid phalanx of progressive social scientist and ideologues?

       
A Rationalistic Future

       
        I hope the reader sees now the nature of my objection to Gehlen's quasi-deterministic vision. It is a vision that German thinkers adopted at the end of the last century, and that they have had certain reasons to cultivate in this one. Writes Gehlen: "The future no longer holds any prospect of a resurgence of mystical consciousness, since the industrial culture now conquering the globe is rationalistic through and through" (Man in the Age of Technology, p. 122). He proceeds to analyze industrialization's dreary consequences, the bureaucratization of life, mechanization of work, and institutional dissolution. This is Max Weber and Oswald Spengler again, themselves influenced by Vico, Burckhardt, and Tocqueville, and in their turn influencing Toynbee, Ortega, and others. Gehlen is by no means along; in fact, the cultural mood he represents has become all-pervasive, a sign of the times. But no matter how many brilliant names subscribe to and illustrate this mood and trend of thought, it is no more than a vision of the world closing in upon us.
       
        If I read Gehlen correctly, his philosophical anthropology contains two principal propositions. The first is that one may speak of culture only in a magical ritualistic sense, which suggests man views himself as a fragile being. This would also explain the human need for institutions because they mediate the sphere of transcendence to communities, at least to Gemeinschaften. And it further explains why, according to Gehlen, the place of institutions in our time is taken over by organizations (Gesellschaften). These temporary products of social relationships regulate themselves without pointing to a beyond and express ad hoc subjective desires.
       
        Gehlen's second proposition is that the consciousness of an age alters in response to changes in culture, in the form of human settlement or method of production. In our industrial civilization, then, culture has come to an end, and our consciousness is shaped by vast, manipulated, and manipulatory forces (the media, commercial publicity, government propaganda). The small enclave, in which each of us lives his impoverished private existence, with neither gods nor genuine human contacts to console us, has no cultural motivation and is easily adaptable to a hedonistic life-style.
       
        Although Arnold Gehlen and the other philosophers of civilization neither make excessive use of the so-called objective methods of measurement nor reject value judgments such as "decadence," "moral decline," and "social fragility," their central weakness is their inability to rise above the typological view of history. They ought to take into account the fact that every age proceeds to divide historical time according to its own convenience or prejudice, distributing praise, difference, or hostility by means of labels it nails to the various time-sections. "Middle Ages" contains a negative verdict, "Enlightenment" a positive one, while "ecumenic age" has a question mark attached to it.
       
        No wonder, then, that our preoccupation with industry and technology has introduced and encouraged a new classification based on the ways and methods of production. This is why we discovered in retrospect the nomadic gatherers; the clans of hunters and fishermen; the settled agriculturists and animal breeders; the urban population; artisanship and trade; large-scale, indeed global, industry; then, with an anxious look at the future, the age of nuclear energy and spatial navigation. The postulate that overarches this enumeration is irreversibility. As Gehlen writes, we cannot return from the industrial to the mythical consciousness because the former destroyed the later with its cold, rationalistic methods and has expanded throughout the planet.
       

The Shaping Of Societal Consciousness
       
        Where is my disagreement with Gehlen and the school to which he belongs? It is questionable to what extent the consciousness of a society is shaped by its material substratum, productive forces, and social relationships. It was the Marxist Lucien Goldman who tried (in Le Dieu cache) to demonstrate that Pascal's and Racine's work can be explained in terms of the new sociological position of the noblesse de robe--a thesis brilliantly demolished by a young scholar, Gerard Ferrey-rolles. Similar attempts at a basically Marxist analysis abound in the works of sociologists of knowledge like Karl Mannheim, and, of course, Georg Lukacs and the
Frankfurt School.
       
        Gehlen did not belong to any of these groups, yet he shares with them a number of intellectual ancestors and presuppositions. Industrial society was so traumatic for scholars holding a tradition-based worldview that some drew apocalyptic conclusions from its predominant position and gradual annexation of various areas of daily and cultural life. Let us not forget that in the nineteenth century not scholars but primarily artists opposed scientific progress (Blake, Baudelaire, Flaubert, then Pound, Yeats, Eliot); most intellectuals were swept off their feet by the prospect of utopia, but art historians soon joined the artists in their opposition to technology and mechanization (Sedlmayr, Ortega, Weidle).
       
        We must, however, question the theories of civilization built on nineteenth century culture shock, and regard fully developed technological society not as the last phase of a sadly declining history, but as a dead-end street, in the sense that lepidoptera represent an exhausted biological line in Bergson's system. (This is not a general approval of his Evolution cretrice!) Ghelen was impressed by the gradual buildup of the civilizational stages from the nomadic food gatherers to the present, cybernetic era. When the nomads made fire with a flint, that act was profoundly needed; hence, it was sponsored by a god (Agni in the Hindu pantheon, Vulcanus in the Roman), and it was an organic, unremovable part of civilization. This quality of permanence integrated "fire" with theology, philosophy (from the pre-Socratics until the Stoics), the magical worldview, alchemy, mining, poetry, and images of love and passion.
       
        Cybernetics, no matter what its giant achievements, cannot create counterparts in imagination nor install them in the pantheon. It is in the strictest sense unneeded, an embarrassing burden, a manipulative device; since nobody really wants it, it cannot catch our fancy. It is not part of the human condition. In short, there will never be a "cybernetic consciousness", only the learning by specialists of an auxiliary branch of industrial technology. No matter what sophisticated machines we build, man remains man, and machines, insofar as they enter our imagination at all, will be strange, freakish, monstrous, or ridiculous Frankensteins.
       
The Building Of A "Lepidopteran" World

       
        Thus industrial civilization, which so overwhelms us today, is a Bergsonian quasi-impasse in the succession of civilizations. I mentioned that its first opponents were those nineteenth-century artists who rebelled against photography, the railroad, the grisaille of factory life, functional architecture, the smoke that defiles the air of cities--not mere Luddites but clear-sighted insurgents against mechanization. Of course, this kind of milieu created its own human type, utilitarian man, who judges beauty in terms of supermarkets and building speculation.
       
        However, the whole thing can be diagnosed as a "lepidopteran" undertaking: Technology will simply not fuse with consciousness, it will frighten it, alienate it. The machine encourages things like the Centre Pompidou; it may even reach a kind of apotheosis in a night skyline mirrored in the river, as the illuminated cubes of
Manhattan. Such a vista is impressive, but it does not speak to the emotional roots where time, exaltation, awe, and humility enter into alchemic combination.
       
        Like many of his colleagues, Gehlen feared, in fact, the end of history, a typical and understandable rightist response to the present dehumanization and vulgarity of bureaucracy and mass culture. An abundance of histories of civilization has been written in the last hundred years. The authors either spoke openly of the decadence of the West or tried to balance Western civilization on the point of a needle, guessing whether it would remain or fall. At any rate, the authors believed they were publishing the last book before the end of the world, an end to come in an apocalypse or a whimper, as T.S. Eliot suggested. The books themselves were conceived on the model of inventories, the last tour d'horizon before all books are closed.
       
        Yet, history continues, and it is not irreversible. Indeed, irreversibility itself is a mechanical concept, exemplified by the machine that never stops functioning. But how could we say of Chartres or a Mozart symphony that it is irreversible, or that Augustine and Michelangelo did forever? Such statements, we know deep inside, do not make sense. Likewise, we know that a mechanical product, like the Centre Pompidou, regardless of how long it stands, will not be assimilated by historical consciousness.
       
        The modern reductionist methodology is responsible for Gehlen's pessimism about civilizations. It may be tempting and spectacular to equate archaic magic with the mathematical certainties derived from scientific technology, but it is a false equation. Magic was not solely an attempt to secure desired results--it suggested that the cosmos is one totality, the unimaginably vast scene of cross-influences by all its myriad components, human and other. Even when the magician obtained negative or no results, he felt the safety of belonging to a meaningful whole.
       
        The contemporary engineer has no such support. Our civilization, built on a "second nature" as it were, cannot be intimately ours. We will leave it behind and proceed to new configurations in the light of which dehumanizing technology and its computer brain may again appear as marginal--abandoned by post-technological man. Industrial society does not have to be followed by "more of the same"; envisioning the next civilization postulates is not in our power.

The Argument For Divine Censorship
       
        A final point. Gehlen expected, like many modern thinkers, that mankind would formulate a new, sound moral relationship with industrial culture. This may take the form of an "ethics of responsibility" (Hans Jonas) inspired by ecological considerations, a new awareness of our growing and perhaps unlimited power over nature. It must be noted, however, that morals are not formulated and observed in vacuo; they are creations of an ontological penetration into the universe by which human relations, too, are seen in a new light.
       
        Even if we accept the classification of previous historical epochs as sedentarization, agriculture, city building, and so on, it is obvious that each presented itself under the sponsorship of divinities who fulfilled two essential civilizational functions: They offered their followers a meaning of, and justification for, what gods and men were doing, thereby suggesting myths, rituals, and art forms. Their second function was setting the limits that the given technical instruments were unable to transcend--unless the gods themselves changed, but that act created another civilization.
       
        No such relationship exists between the technological age and what I have called the ontological penetration. Science has cleared the cosmos of the sacred presence; technology simply fills the empty place thus left, the way chairs fill the stage in Ionesco's Les Chaises: relentlessly, endlessly, even after the curtain falls. In other words, for a morality to exist as an active agent, the universe must have a meaning, and therefore techne must have limits. As if he had anticipated Hans Jonas' call for an "ethics of responsibility", Gehlen warned that Western man has had two centuries of conditioning in an uncritical admiration of technology. I think we must go farther and realize that we do have a system of ethics adjusted to science and technology, just as we have a system of esthetics. The trouble is that both are false: "Technological esthetics" is represented by the Centre Pompidou, while "technological ethics" is contained in the phrase, What is technically feasible is also moral. Neither system harmonizes with man's deeper vision of himself and the world.
       
        Thus my final disagreement with Gehlen can now be summarized. If there were a law according to which a new and different moral vision must coincide with every major change in technology, then the weight of importance in spiritual anthropology would have to shift from the moral demand as such to what technology can offer. In short, technology would determine morality, and anthropologists would merely register this fact. This is a fashionable view, which recently found a brilliant expression in Le desenchantement du monde, by Marcel Gauchet. The French writer's work is predicated on an also fashionable "historical entropy": We have left the religious worldview behind and have descended, as if from the mountains to the endlessly stretching plain, onto a self-regulating society.
       
        However attractive this thesis may appear, it is merely speculation for people ideologically committed to the infrastructure/superstructure process of history: With changes in the material and psychological preconditions, moral truth also shifts in a predetermined direction. But how do we measure the ratio that exists between, let us say, the structure of production or ownership, and the moral judgement? To my knowledge, there is no formula for the calculation of such a ratio, and speculation about the existence of one is the fading legacy of nineteenth-century positivism. There is thus no demonstrable relationship between infrastructure and superstructure, to use these loaded terms. The freedom and specificity of man--and if we do not postulate them, we might as well abandon all thought of an anthropology--are ultimately not tied to his material condition. Otherwise, given the present state of civilization, this "conversation with Arnold Gehlen" could not take place or would be without meaning.

Thomas Molnar is professor of religion at Yale. He is the author of The Pagan Temptation; The Decline of the Intellectual; Sartre: Ideologue of Our Time; and God and Knowledge of Reality.

[The World and I (New York), November, 1989]

 

mercredi, 14 janvier 2009

Gaza: Israël n'a rien à gagner sur le plan politique

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Günther DESCHNER :

Gaza : Israël n’a rien à gagner sur le plan politique

 

On est plutôt prompt à penser que la culpabilisation, que l’acte de désigner le coupable, est l’affaire des lobbyistes. La plupart des hommes politiques et des journalistes s’emparent aujourd’hui de la nouvelle guerre au Proche Orient, que mène actuellement Israël, et prennent parti avec tant d’aplomb qu’on a l’impression qu’ils considèrent comme inopportunes et incorrectes toute connaissance approfondie de la question, toute objectivité et toute indépendance d’esprit. Trop de faiseurs d’opinion, de pontes médiatiques et de politiciens posent aujourd’hui des jugements à l’emporte-pièce, préfabriqués, tant et si bien qu’on pourrait penser, si l’on venait d’une planète lointaine, que l’histoire du Proche Orient vient à peine de commencer il y a deux semaines, quand, tout à coup, une bande ensauvagée de fous islamistes et antisémites, la barbe drue, aurait jailli du cloaque de Gaza et aurait, tout de go, commencé à tirer des fusées, par eux-mêmes bricolées, sur Israël, une Etat qui ne veut que la paix. Et que maintenant l’aviation israélienne leur donne la leçon qu’ils ont pleinement méritée. La plus pénible fut la Chancelière Angela Merkel qui sombra dans les simplismes outranciers, en déclarant : « Seul le Hamas est responsable de l’escalade ».

 

Mais, voilà, l’histoire n’est ni aussi simple ni aussi unidimensionnelle. Cela nous rappelle un peu la fameuse notion de « ruse de l’histoire » chez Hegel, lorsque nous lisons dans les journaux que ce sont surtout les frappes du Hamas, depuis Gaza, contre la ville littorale d’Achkalon, qui ont justifié les attaques d’Israël contre la Bande de Gaza. Or ce sont justement les Palestiniens qui vivaient à Achkalon et dans sa région, une ville qui s’appelait à l’époque Madchal, qui ont été dépossédés et expulsés en 1948 par les Israéliens. Ils se sont retrouvés à Gaza. Ce sont eux, ou plutôt leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants qui constituent une bonne part du million et demi de fugitifs palestiniens parqués sur les 360 km2 que l’on a appelé, depuis lors, la Bande de Gaza. Les dimensions de celle-ci correspondent à peu près à la moitié de la superficie de l’agglomération de Hambourg et la densité démographique y est deux fois plus importante. Voilà le noyau du problème. Tous ces gens n’ont jamais eu aucune raison ni aucune occasion d’oublier la conquête de leurs terres, l’expulsion des leurs et la misère de leur condition de réfugiés. Cela n’excuse pas certaines de leurs réactions anti-israéliennes, mais cela les expliquent.

 

Depuis qu’existe Israël, donc depuis soixante ans, les tensions irrésolues n’ont cessé de s’accumuler et elles sont les plus perceptibles à Gaza. Cette ville est un cauchemar pour les deux partis. Déjà David Ben Gourion avait exprimé sa crainte en 1948, quand il a donné l’ordre aux troupes sionistes d’entrer dans la région. Dans les années 90, les premiers ministres israéliens Yitchak Rabin et Shimon Peres souhaitaient clairement la disparition de Gaza ; ils disaient qu’il fallait tout simplement couler la Bande et l’expédier au fond de la mer.

 

On ne sait pas quand le sang cessera bientôt de couler à Gaza : quoi qu’il en soit, la pause et le répit ne seront que les préludes de nouvelles catastrophes. Les experts ès questions militaires se demandent ce qu’Israël cherche à gagner en lançant ses troupes à l’assaut de la Bande. Car le but officiel de toute l’opération, selon le ministre de la défense Ehud Barak, reste vague. Les militaires israéliens disent vouloir forcer « un changement radical de la situation en matière de sécurité dans le Sud d’Israël », afin que cette partie du pays ne soit plus menacée dans l’avenir par les tirs de missiles des Palestiniens. Ne s’agit-il pas plutôt qu’un coup politicien en vue des élections prochaines, qui auront lieu en février ? Ou s’agit-il vraiment de conjurer une menace mortelle ?

 

Ceux qui critiquent l’action de l’armée israélienne évoquent la disproportion des moyens : au cours de ces sept dernières années, 17 Israéliens ont été tués par des missiles tirés depuis la Bande de Gaza. Certes, Israël a le droit indiscutable de ne pas accepter plus longtemps cette menace qui pèse sur ses citoyens et d’invoquer son droit à se défendre. En Occident, mais aussi à Berlin, ce droit est posé comme « non négociable ». Dans le même laps de temps, plus de 4000 Palestiniens ont été tués lors d’opérations israéliennes. En Cisjordanie, d’où aucun missile n’est lancé, 45 Palestiniens ont été tués par les Israéliens, rien qu’en 2008. Les Palestiniens, dès lors, évoquent, eux aussi, leur droit à se défendre. Ils ne comprennent pas pourquoi personne ne considère ce droit comme « non négociable » ou le dénonce comme du « terrorisme ».

 

Assurément, Israël, qui est la principale puissance militaire du Proche Orient, emportera la victoire dans l’actuelle « Guerre de Gaza », du moins sur le plan militaire. Mais, en revanche, sur le plan politique, Israël ne gagnera rien. L’opération militaire, qui n’est pas la première, loin s’en faut, ne préparera pas le terrain, à Gaza, pour des partis politiques fiables et compétents, que les Israéliens pourront prendre comme interlocuteurs. Les groupes radicaux ne mettront jamais vraiment un terme à leurs attaques, si les conditions politiques et économiques ne changent pas. Même Israël, tout puissant, n’a pas réussi à empêcher ces attaques lorsque ses armées occupaient Gaza et tenaient la région sous son contrôle. Le Hamas ne disparaîtra pas si on le boycotte et si, simultanément, on affame 1,5 million de Palestiniens.

 

Les objectifs du Hamas sont les suivants : arrêter les opérations militaires, mettre un terme au blocus de la Bande de Gaza et ouvrir tous les points de passage sur la frontière. Depuis avril 2008, dans les rangs du Hamas, on discute ferme pour savoir si l’on reconnaîtra Israël ou non, du moins dans les frontières de 1967, telles qu’elles sont reconnues par le droit international. Cela correspond exactement au plan que l’Arabie Saoudite, en tant que puissance très influente du monde arabe, a suggéré maintes fois. Négocier sur base de telles requêtes rapporterait plus à Israël que cette succession interminable de guerres,  d’armistices, d’actions de représailles, d’attaques suicides et d’assassinats « ciblés », qu’il connaît depuis plus de soixante ans. Quant à l’influence iranienne, qu’Israël perçoit comme une menace pour ses intérêts vitaux, elle ne cessera de croître au fur et à mesure que disparaîtra l’espoir des Palestiniens d’obtenir un Etat, qui soit le leur

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Günther DESCHNER.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°3/2009 ; trad. franç. : Robert Steuckers).

Terre & Peuple n°38: Capitalisme, non merci! - Pour une troisième voie identitaire!

Terre et Peuple Magazine

n°38

Hiver 2008

 

 

Sommaire - TP Mag n°38

TERRE ET PEUPLE MAGAZINE - Terre et Peuple Magazine n°38 - Hiver 2008
Samedi, 18 Octobre 2008 01:59

Éditorial de Pierre Vial :

Pour une Troisième Voie identitaire

En Bref
- Nouvelles d'ici et d'ailleurs

Identité
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DOSSIER - Capitalisme ? Non Merci !  Pour une Troisième Voie

Editorial - TP Mag n°38

TERRE ET PEUPLE MAGAZINE - Terre et Peuple Magazine n°38 - Hiver 2008
Samedi, 18 Octobre 2008 00:00
Pour une Troisième Voie identitaire

Face à la crise qui ébranle si fortement le système capitaliste (jusqu’où ? L’avenir le dira…) il est indispensable d’apporter une réponse alternative. Une réponse qui ne peut être que révolutionnaire. On ne se refait pas…Frileux s’abstenir.

Comme le rappelle l’entretien que nous publions dans notre dossier « Capitalisme ? Non merci ! », le concept de Troisième Voie a été très formateur pour toute une génération de militants (et militantes !) dans les années 1980. Il est nécessaire de le revivifier aujourd’hui car il est au cœur de notre combat idéologique – et plus que jamais nécessaire au vu de la situation présente.

Certains esprits chagrins vont critiquer ce choix. D’abord parce que critiquer les autres, tous les autres, est leur passe-temps favori, d’autant plus qu’en retour ils ne proposent rien, incapables qu’ils sont d’avoir une pensée positive. Ensuite, au mauvais prétexte qu’une Troisième Voie n’est plus de saison puisque la Troisième Voie des années 1980 se définissait tout à la fois contre l’impérialisme américain et contre l’impérialisme soviétique. Or celui-ci a disparu… Certes. Mais c’est confondre, volontairement ou involontairement, système soviétique et marxisme. Or celui-ci est toujours vivant, bien vivant, trop vivant puisqu’il imbibe, sans le dire (c’est le b-a ba de la subversion), tous les pouvoirs en place. Bien sûr, se dire marxiste n’est plus autant à la mode que dans le passé. Mais le marxisme n’en exerce pas moins, sous une forme souvent banalisée, son contrôle sur le pouvoir culturel, lequel (merci Gramsci !) conditionne la conscience de nos contemporains – si bien que, fin du fin, beaucoup d’acteurs de la vie publique font du marxisme sans le savoir, en dignes successeurs de Monsieur Jourdain.

Sur le plan politique, une ligne Troisième Voie permet de dénoncer droite et gauche comme les deux faces de la même (fausse) monnaie (exemple criant : le mondialisme libéral et l’altermondialisme gauchiste ont en commun d’affirmer la nécessité d’un mondialisme). Une Troisième Voie est une nécessité absolue pour sortir du jeu de tricheurs, utilisant des fausses cartes, qu’est le Système en place.

Les turpitudes des socialistes ont l’avantage d’étaler sur la place publique une vérité accablante pour les cœurs sincères qui croient encore au socialisme : le Parti qui parle en leur nom accepte le système capitaliste sous prétexte qu’on pourrait le réformer, l’aménager, le rendre supportable. Cela s’appelle la sociale-démocratie. C’est à dire le frère jumeau du capitalisme libéral. Comme en a fait l’aveu publiquement Delanoë, qui est d’après Le Nouvel Observateur (22 mai 2008) « le candidat préféré des électeurs de gauche pour la prochaine présidentielle ». Et qui annonce tranquillement : « La gauche que je défends est par essence libérale (…) Je suis donc libéral et socialiste ». Si les mots ont encore un sens, cela apparaît comme le mariage de la carpe et du lapin. Mais ce mariage n’a pas empêché Martine Aubry, qui veut nous la jouer « plus pure et plus dure socialiste que moi, tu meurs », d’accepter dans son escarcelle les voix de Delanoë pour venir à bout, bien difficilement d’ailleurs, de Ségolène Royal, en battant le rappel de tous les dinosaures du PS.

La déclaration de Delanoë, présentée dans les media comme une grande nouveauté et une belle audace, n’est en fait nouvelle et audacieuse en rien. Elle correspond en effet parfaitement à un jeu de dupes qui remonte au XIXe siècle, lorsque les radicaux-socialistes de la IIIe République firent en sorte de neutraliser, en acceptant le jeu constitutionnel et électoral, les ardeurs révolutionnaires des vrais socialistes français, héritiers de Proudhon et de Blanqui, marqués par le beau rêve de la Commune de Paris. Ces hommes et ces femmes (honneur à Louise Michel !) que les bourgeois versaillais traitaient dédaigneusement de « Communards », incarnaient une tradition politique qui, comme l’a rappelé Alain de Benoist dans son bel édito du n° 126 d’Eléments (automne 2007), « impliquait à la fois le refus de l’exploitation du travail, de l’égoïsme prédateur et du nihilisme jouisseur, en même temps qu’un certain conservatisme moral, le sens de l’honneur et de la parole donné, le goût de la loyauté, de l’entraide et de la solidarité ». Une telle conception, forgée dans les luttes contre la bourgeoisie louis-philipparde et héritière du compagnonnage,  transcendait le clivage artificiel gauche-droite, conçu pour couper les peuples en deux – pour le plus grand profit des usuriers cosmopolites. Un tel idéal a survécu au fil du temps avec l’aventure boulangiste, avec Maurice Barrès candidat aux élections de 1898 à Nancy sous l’étiquette « nationaliste-socialiste », avec le Cercle Proudhon fondé en 1911 sous l’influence de Sorel et du premier Maurras (« une des premières tentatives d’union des forces révolutionnaires de droite et de gauche en vue d’un syndicalisme à la fois socialiste et nationaliste », Dictionnaire de la politique française, 1967), avec ces « non-conformistes des années 30 » (Mounier, Maulnier, Rougemont et tant d’autres) bien étudiés par Jean-Louis Loubet del Bayle, avec les néo-socialistes de Déat, Marquet, Montagnon et Renaudel, avec le PPF de Doriot. Au-delà de leur diversité, ces hommes, ces mouvements étaient en quête d’une Troisième Voie, comme l’étaient, entre 1919 et 1945, Jose-Antonio, Ramiro Ledesma Ramos et Onesimo Redondo en Espagne, Degrelle et Henri de Man en Belgique, le premier fascisme (et le retour aux sources avec la République Sociale) en Italie, les courants nationaux-révolutionnaires et volkisch, à l’intérieur et à l’extérieur de la NSDAP, en Allemagne, et tant d’autres courants comparables dans la plupart des pays européens.

Après 1945 – et pour ne parler que de la France – François Perroux, le « gaullisme de gauche », le groupe « Patrie et Progrès », les courants Algérie Française au sein de la SFIO et du Parti Radical (Jean-André Faucher et ses amis), Maurice Bardèche et son Défense de l’Occident, Jeune Nation puis Europe-Action et, bien sûr, Troisième Voie, ont représenté peu ou prou, chacun à leur façon et dans des registres évidemment très différents, la volonté d’une ligne anticapitaliste et antimarxiste.

Aujourd’hui, face au marxisme rampant (travesti en droitsdelhommisme larmoyant) et au libéralisme sûr de lui et dominateur, s’impose la nécessité d’une Troisième Voie clairement affirmée. Elle doit reposer sur la nécessaire primauté d’un pouvoir politique exerçant sa légitime souveraineté sur l’outil économique, pour imposer la justice sociale. Elle doit reposer aussi sur la notion d’identité : dans la mesure où marxisme et libéralisme s’accordent sur le primat de l’économique et la nécessité d’un mondialisme tueur de peuples, niveleur et destructeur des appartenances organiques, ethniques, c’est l’affirmation des patries charnelles enracinées et du droit du sang qui fonde la légitimité d’une référence « Troisième Voie ».

Il faut le dire à ceux qui croient sincèrement au socialisme : le seul socialisme authentique est celui qui affirme la primauté des droits de la communauté sur les droits de l’individu et qui rappelle à celui-ci la nécessité des devoirs envers sa communauté. C’est en cela qu’il n’est pas compatible avec le libéralisme, lequel est indissociable de l’individualisme, source d’un égoïsme narcissique. Or les seules communautés légitimes sont les communautés organiques, populaires, qui reposent sur l’identité ethnique.

C’est pourquoi la Troisième Voie que nous voulons est celle d’un socialisme fidèle à ses origines, un socialisme identitaire, solidariste et fédéraliste, qui mettra en application la nécessaire justice sociale en éradiquant l’exploitation capitaliste mondialiste, sûre d’elle et dominatrice, cause véritable de l’invasion de notre terre par des populations victimes du Système et qui devront, pour retrouver une vie équilibrée et satisfaisante, retourner sur leurs terres d’origine. Ce qui permettra, alors, de passer avec elles des accords bilatéraux destinés à permettre à tous les peuples d’affirmer avec force, face au mondialisme niveleur, dans un monde multipolaire, leur droit à l’identité ethnique.



Pierre VIAL
 

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De nazaten van Djengis Khan

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De nazaten van Djengis Khan
http://klauwaert.blogspot.com/
Hoe de christenen een gouden kans om de opmars van de islam tot staan te brengen uit hun handen lieten glippen en waarom het westerse schuldcomplex met bijbehorende zelfkastijding onzinnig is –een lesje uit de geschiedenis.

Djengis Khan, geboren als Temudjin rond 1167, verloor al op jonge leeftijd zijn vader en leefde als uitgestotene jarenlang in uiterst precaire omstandigheden. Na vele omzwervingen en tegenslagen werd hij in 1206 in een kuriltai (samenkomst van alle stamleiders) verkozen tot Grote Khan van de door hem verenigde Mongolenstammen. Hij teisterde als een ‘gesel Gods’ het grootste deel van Azië, met een door hem gecreëerde, schier onoverwinnelijke strijdmacht.


Niet alleen was dit leger optimaal toegerust (door de inzet van reservepaarden, het dragen van een zijden onderhemd dat het verwijderen van pijlen uit schotwonden vergemakkelijkte, het gebruik van een geavanceerde composietboog), ook de strijdwijze was zeer effectief. Mongolen vernietigden hun tegenstanders door manoeuvrerend op hun snelle paarden een regen van pijlen af te schieten en het vrijwel nooit op een man-tegen-man gevecht te laten aankomen (daarbij waren ze kwetsbaar). Ook adopteerden ze gretig de militaire innovaties van over-wonnen tegenstanders: belegeringswerktuigen, buskruid, zelfs schepen. Ze verpletterden niet alleen de fine fleur van het Europese ridderschap, maar ook de tot dan toe zo succesvolle moslimlegers.

Djengis had vele concubines, maar de enige nakomelingen van belang waren de vier zonen die hij verwekte bij zijn vrouw Börte. De afkomst van de oudste, Jodji, was verdacht (kort na hun huwelijk werd Börte door tegenstanders van Djengis ontvoerd en verkracht), maar hij behandelde hem niet anders. Alle zoons kregen grote leengebieden (ulus) toegewezen. Djengis stierf in 1227 en werd opgevold door zijn bekwame, maar drank-beluste derde zoon Ögödei, die de scepter doorgaf aan zijn verwaten spruit Güyük. Deze volgde hem spoedig in het graf, waarmee deze tak als factor van betekenis uitstierf. De nazaten van zijn drie andere zonen vestigden afzonderlijke khanaten.

Batu, de tweede zoon van de eveneens in 1227 gestorven Jodji, breidde het hem toegewezen leengebied in het noordwesten van het rijk met behulp van de briljante generaal Subodai uit tot voorbij Moskou en roofde Polen en Hongarije leeg. Hij perste zulke gigantische tributen af van zijn Russische vazallen, dat zijn fabelachtig rijke clan de bijnaam de Gouden Horde kreeg. Na een zeer korte heerschappij van zijn zoon en kleinzoon ging de macht naar zijn tot de islam bekeerde jongere broer Berke. De laatste nazaat van Djengis, Berdebek, stierf in 1335, maar de Gouden Horde overleefde onder andere leiders tot 1502.

De bescheiden tweede zoon Djaghatai, die aan het hoofd van het dagelijkse bestuur van het rijk stond, kreeg de gebieden van de Kara-Kitai en Transoxanie in Centraal Azië (het huidige Afghanistan en de omringende landen) en had het daarmee niet echt goed getroffen.

Tolui kreeg het ‘hart van Mongolië, waarop hij als laatstgeboren zoon vanuit de traditie recht had. Hij stierf in 1233, maar dankzij de capaciteiten van zijn vrouw Sorghahtani Beki, een geboortige christin die door een Perzische historicus werd beschreven als “buitengewoon intelligent en bekwaam en hoog boven alle andere vrouwen op aarde verheven”, werd deze lijn de meest succesvolle. Ze sloot een bondgenootschap met Batu en wist in 1251 haar oudste zoon Möngke tot Grote Khan te laten kronen. Deze werd acht jaar later opgevolgd door zijn jongere broer Kubilai, na een burgeroorlog met de jongste zoon Arik Böke, die populair was onder de conservatievere Mongolenleiders omdat hij niet ‘verpest’ was door een leven in luxe.

Möngke en Kubilai onderwierpen China (dat door hun voorgangers alleen was geteisterd met roofovervallen) en Kubilai, de grootste van de Grote Khans, wijdde vrijwel al zijn tijd aan het bestuur van dit rijk. Door het herstellen van rust en orde, het bevorderen van de landbouw en het aanknopen van handelsbetrekkingen bloeide China weer op. Hij stichtte een nieuwe dynastie, de Juan, die een eeuw later door een volksopstand onder leiding van de eerste Ming-keizer aan zijn eind kwam.

Hülagü, de tweede zoon van Tolui, liep Perzië onder de voet en hield op afschrikwekkende wijze huis in het Midden-Oosten: hij veroverde o.a. Baghdad en ruimde bijna 200 ‘Assassijnen-nesten’ op (waarvoor velen hem zeer dankbaar waren). Hij was de christenen gunstig gezind: een belangrijk deel van zijn leger bestond uit Armeense en Georgische christenen en de christenen in de veroverde steden werden gespaard, terwijl alle moslimmannen aan het zwaard geregen werden en de vrouwen en kinderen als slaven naar het oosten werden versleept. Hij bood de kruisridders en de christelijke vorsten in Europa herhaalde malen een bondgenootschap tegen de islamieten aan, maar de eersten verkozen de kat uit de boom te kijken en de laatsten waren de ravage die door Batu in Oost-Europa was aangericht nog niet vergeten. Ze gingen niet op het aanbod in –een fatale vergissing. Hülagü’s positie werd bovendien verzwakt door een conflict met Berke, die liever niet zag dat zijn moslimbroeders in het Midden-Oosten werden uitgeroeid.

Iedere keer als een Grote Khan stierf werden van heide en verre leiders bijeengeroepen om in een kuriltai een nieuw opperhoofd te kiezen. De veroveringstochten werden dan afgebroken. Zo trok Batu zich bij een dergelijk gelegenheid terug uit Polen, Hongarije en het westelijk deel van Rusland en Hülagü uit het Midden-Oosten. Vaak was men het niet onmiddellijk eens en duurde het jaren voor de opvolger bekend was. Dit betekende uiteindelijk de redding van Oost-Europa en de islam in het Midden-Oosten.

Nadat Hülagü zich met het grootste deel van zijn troepen had teruggetrokken uit Syrië en het stroomgebied van de Eufraat bleef er nog slechts een klein Mongolenleger achter. Kortzichtige kruisvaarders besloten de Egyptische Mamelukken-generaal Qutuz vrije doortocht te verlenen en deze wist de Mongolen, die onder bevel stonden van de christelijke generaal Ked-Buka, bij Ain Jalut een vernietigende nederlaag toe te brengen -de eerste en de laatste keer dat de Mongolen verslagen zijn. Het Midden-Oosten was voor de islam veilig gesteld en kort daarop vielen de laatste kruisvaarderbolwerken.

Het rijk van Hülagü en zijn nazaten (de Ilkhans) beperkte zich voortaan tot Perzië. Het gebied bleef onrustig en Ghazan de Hervormer, die in 1295 aan de macht kwam, besloot de banden met zijn onderdanen aan te halen door zich tot de islam te bekeren. Hij werd nagevolgd door de meeste van zijn bevelhebbers. Zijn neef Abu Sa’id was de eerste khan met een islamitische naam –en tevens de laatste, want hij had geen kinderen. De resterende Mongolen gingen geruisloos in de Perzische bevolking op.

De nazaten van Djaghatai, ook tot de islam bekeerd, leken in Centraal Azië aan het kortste eind getrokken te hebben, maar hielden het uiteindelijk nog het langste vol. Een aanvankelijk onbeduidende prins, Babur, kwam op de vlucht voor binnenlandse onrusten in Noord-India terecht en stichtte aan het begin van de 16e eeuw het Moghul Rijk, dat (uiteindelijk in sterk afgeslankte vorm) tot 1857 zou bestaan.

Bij hun veroveringstochten gingen de Mongolen met ongekende wreedheid te werk. De minste weerstand had totale vernietiging tot gevolg, maar ook de bevolkingen van steden die zich direct overgaven werden soms uitgeroeid, louter om schrik aan te jagen. Bij de verovering van Baghdad kwamen volgens Perzische bronnen tussen de 800.000 en 2.000.000 mensen om het leven. Zelfs als men aanneemt dat deze cijfers zwaar overdreven zijn, liep het aantal doden in de honderdduizenden. Daarbij vallen de 2700 islamitische krijgsgevangenen die Richard Leeuwenhart bij de strijd om Akko liet executeren en zelfs de 40.000 burgers die sneefden bij de verovering van Jeruzalem volkomen in het niet. [Het beestachtige gedrag van de Mongolen is men echter vergeten, het aanzienlijk minder beestachtige gedrag van de Kruisvaarders niet.] De rooftochten van Djengis en Ögödei in China kostten volgens schattingen ca. 30 miljoen Chinezen het leven. Dat hadden er nog heel wat meer kunnen zijn, want generaal Subodai kon er slechts met moeite van weerhouden worden 10 miljoen Noord-Chinese boeren over de kling te jagen om hun land te kunnen benutten als weidegrond voor Mongoolse paarden.

De huidige Mongolen denken echter niet met afschuw terug aan de bloederige daden van hun nietsontziende voorouders. Integendeel: de herinnering aan Djengis Khan is de reddingboei waaraan dit door het communisme vernederde volk, verdeeld over een Russische vazalstaat en een Chinese provincie, zich vastklampt. Zijn portret prijkt op talloze voorwerpen, van wodkaflessen tot tapijten, en wekt niets dan trots en nostalgie op.

Vergeleken met de vernietigingstochten van de Mongolen waren de koloniale expedities van het Westen een toonbeeld van beschaving en ingetogenheid. Hoog tijd dus om maar eens op te houden ons te wentelen in schuldgevoelens. Die zijn nergens voor nodig, want in het rijtje van de grootste schurken uit de geschiedenis nemen westerse koloniale veroveraars zeer bescheiden posities in.

Jeremia 5 januari 2009

Bron
http://www.hetvrijevolk.com/?pagina=7618

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Vers un nouveau récit du monde?

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Vers un nouveau récit du monde ?

 

http://www.europemaxima.com

dimanche 9 novembre 2008, par Noël Rivière


Le monde a toujours fait l’objet de lectures en termes de grands récits. Il s’agit de narrations du monde, de ses origines et de son sens. Très liés à la mythologie, les grands récits se sont partagés entre grands récits païens ou monothéistes. La Bible hébraïque est bien entendu un cas singulier. L’aspect de révélation est à bien des égards éclipsé par ce qui relève de la Loi dès l’origine du récit. Ce qui est bien est immédiatement distingué de ce qui est mal. De là le fondement très rationnel de la Bible hébraïque. « Le récit de l’Ancien Testament tranche par bien des traits sur d’autres récits de création, de fondLe monde a toujours fait l’objet de lectures en termes de grands récits. Il s’agit de narrations du monde, de ses origines et de son sens. Très liés à la mythologie, les grands récits se sont partagés entre grands récits païens ou monothéistes. La Bible hébraïque est bien entendu un cas singulier. L’aspect de révélation est à bien des égards éclipsé par ce qui relève de la Loi dés l’origine du récit. Ce qui est bien est immédiatement distingué de ce qui est mal. De là le fondement très rationnel de la Bible hébraïque. « Le récit de l’Ancien Testament tranche par bien des traits sur d’autres récits de création, de fondation ou… d’établissement de peuples » écrit Claude-Raphael Samama. Dans la Bible hébraïque mais aussi, à sa suite, dans le Nouveau Testament, l’homme est le but et la fin d’une création divine.

À l’inverse, les mythes grecs constituent une autre forme de grands récits. Dans ceux-ci se déploie le monde entre terre et ciel, et aussi ce qui permet son jeu, à savoir le vide, la béance ou encore le chaos, le « Grand Ouvert ». Il n’y alors pas de Loi qui soit donnée aux hommes.

Il y a d’autres grands récits comme celui de Vico au XVIIIe siècle qui fait de l’homme le narrateur de sa propre relation au monde. Vico fait se succéder l’âge des dieux, l’âge des héros, l’âge des hommes. Le sens de l’histoire est une appropriation par les hommes de leurs actes. Au final, les hommes obéissent à « la loi de la conscience, de la raison et du devoir ».

Avec Hegel, c’est un autre grand récit qui est élaboré et qui se veut la réalisation d’une essence, l’Esprit absolu. Marx prolonge cette ambition mais sous une forme matérialiste et dialectique, non essentialiste. À la suite de cela, Le Déclin de l’Occident de Spengler, malgré la puissance de ses intuitions ne débouche absolument pas sur une théorie du monde.

Nous sommes ainsi maintenant dans un certain vide où le seul grand récit qui a essayé de se mettre en place – en vain – a été celui de Fukuyama, à savoir celui de la fin de l’histoire (idée qu’il développe dés l’été 1989) par triomphe définitif de ce qu’on a appelé libéralisme mais qui est bien plutôt la démocratie soluble et liquéfiée dans le marché.

Un double scepticisme s’installe. Le premier est le scepticisme face aux récits du monde existants, et ce qui subsiste est moins le récit du Progrès (en faillite) que le récit du « il n’y a qu’une politique possible », hier le développement à outrance, maintenant ce que l’on appelle le « développement durable ». Le second scepticisme est celui qui doute même de la nécessité d’un récit du monde. Quand il n’y a plus d’idéaux à représenter et à faire vivre, il ne reste que la « bonne gouvernance » à exercer et l’humanitarisme impolitique du côté de la pseudo-société civile et de ses multiples associations d’autant plus stipendiées qu’elles ne représentent qu’elles-mêmes.

Dans cette situation, pourquoi ne pas se tourner vers le grand récit de la création qu’est le big bang ? Il a bel et bien une vertu de prédictivité puisque le rayonnement rouge a été confirmé par Arno Penzias et Robert Wilson. Il ne manque pas à ce grand récit non plus la dimension esthétique. Il obtient même un temps l’onction papale par Pie XII avant sa rétraction. Mais il manque quelque chose au grand récit du big bang : c’est de pouvoir servir de règle pour l’ordonnancement des attitudes, des mœurs, des comportements humains. Quelle est la place de l’homme dans le monde ? Et de quoi est-il responsable ? Voilà ce à quoi aucune théorie purement cosmologique ne peut répondre. Le big bang ne débouche ni sur une loi morale ni sur une éthique de l’homme face au monde.

Les grands récits non monothéistes qui unifient la vision de l’homme et du monde ne sont pas nombreux. La pensée romaine est l’un de ceux-là. Chez les Romains la culture agricole en fonction des états du ciel (Tempus) a toujours été liée à la nécessaire « culture de soi » (Cicéron). Les droits humains et les droits divins sont liés. Les humanités (Humanitas) sont à la fois une discipline, un effort de culture et l’apprentissage des douceurs. Enfin, la grandeur de la liberté s’inscrit toujours dans un héritage, une mémoire. Tempus fugit, non autem memoria. Ce sont là les signes d’un vrai grand récit. Aujourd’hui, face à l’extinction du pouvoir de création historique et d’enchantement des fabulations antérieures, notamment la fable du Progrès, il faut inventer de nouvelles grandes figures pour peupler la terre de signes, de sens, et de beauté. Il faut pour cela des poètes qui soient aussi des mages. Le monde est lui-même un poème qui se déploie entre les affects et le signes. Il est, comme écrit Jean-Pierre Luminet, « un Songe aux ailes rognées par le Chiffre ». Seuls des poètes qui soient aussi des mages et des oracles pourront donner du sens aux signes. N’oublions pas que l’oracle est la réponse et le lieu de la réponse. Face au nomadisme et à une civilisation du hors site, il restaure le topos. Peut-être l’exaltation de la pleine liberté créatrice de l’homo faber, à l’opposé des dispositifs de mécanicisation de l’homme peut elle être ce nouveau mythe de force et de joie. « En définitive, l’intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer les objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d’en varier indéfiniment la fabrication » écrivait Bergson (L’évolution créatrice, 1907). Indéfiniment, disait Bergson. Une conception de l’homo faber qui voit sa nature dans l’inventivité et non dans la répétitivité et la mécanisation monotone. Dans un ouvrage de Tchekhov, Gourov dit à Anna : « Nous allons bien trouver quelque chose ».

Cela va venir.

Noël Rivière

• Revue dirigé par Philippe Forget, L’Art du Comprendre, « Récits du monde, récits de l’homme », n° 17, juin 2008, 324 p., 23 €. Diffusion Vrin : 6 place de la Sorbonne, F - 75005 Paris.

 

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Hitlérisme, stalinisme, reaganisme

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Archives de SYNERGIES EUROPÉENNES / ORIENTATIONS (Bruxelles) - juillet 1988

 

 

Hitlérisme, stalinisme, reaganisme

 

 

John GALTUNG, Hitlerismus, Stalinismus, Reaganismus. Drei Variationen zu einem Thema von Orwell,  mit einem Vorwort von Dieter S. Lutz, Nomos Verlagsgesellschaft, Baden-Baden, 1987, 169 S., DM

 

 

Ouvrage pour le moins étonnant, ce livre de John Galtung, inspiré des visions de George Orwell, se veut une critique tous azimuts des grandes options politiques de notre siècle. Ces grandes idéologies ont toutes cherché à domestiquer le psychisme humain, à créer les conditions de leur propre non-dépassement, à effacer les souvenirs légués par l'histoire, à forger des loisirs sur mesure, à se décréter infaillibles, à manipuler mots et concepts pour les détourner de leur sens premier. Pour retrouver les racines de ce phénomène totalitaire, propre à notre époque, Galtung procède à une "analyse cosmologique" comparative et ré-su-me ses thèses dans deux tableaux. Le premier de ces tableaux juxtapose les caractéristiques de l'homo occidentalis  (HO), de l'homo teutonicus  (HT) et de l'homo hitlerensis  (HH), où l'homo teutonicus, imprégné de cette autorité théologienne de facture luthérienne, est l'homo occidentalis in extremis  et l'homo hitlerensis,  l'homo teutonicus in extremis.  Si l'HO place l'homme au-dessus de la nature, l'HT voue un culte romantique à la nature et l'HH conçoit une unité mystique entre l'homme et la nature. Après la disparition de l'HH, le monde a été dominé par l'homo sovieticus (HS), dont la forme extrême est l'homo stalinensis (HSt) et par l'homo americanus (HA), dont la forme extrême est l'homo reaganensis (HR). Cette classification peut apparaître spécieuse, empreinte de naïveté américaine; mais la conclusion de Galtung, c'est d'affirmer que toutes ces façons de mal être homme en ce siècle sont des variantes perverses de l'homo occidentalis expansator  (HOEx), qui doit son existence au christianisme, lui-même dérivé de la Bible, réceptacle d'autoritarisme, de mentalité inquisitoriale, d'intolérance, d'esprit de vengeance. Certes, ce sont là les caractéristiques de la version du-re  du christianisme, non de la version douce,  incarnée par exemple par un François d'Assise. Mais dans la sphère politique, ce sont les laïcisations de la version dure qui se sont seules affirmées, si bien que celui qui prend ce christianisme-là pour modèle de comportement, finit par se prendre pour un dieu unique et omnipotent et par devenir une menace pour autrui. Ce-lui qui s'imagine être un instrument du Dieu judéo-chrétien et fait appel à des récits bibliques fortement intériorisés par la population, finit par devenir aussi une menace pour autrui (cf. Reagan). Le résultat politique contemporain du christianisme dur, c'est un monde de type orwellien, comme dans 1984  ou dans Animal Farm,  avec des oripeaux idéologiques variables mais un égal résultat stérilisateur.

(Robert STEUCKERS).

 

"L'Amazone blessée" de Franz von Stuck

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mardi, 13 janvier 2009

Für Israel ist die EU nur als Zahlmeister willkommen

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Abfuhr für Europa

Für Israel ist die EU nur als Zahlmeister willkommen 

Von Andreas Mölzer

Nun hat die Europäische Union versucht, im blutigen Gazakonflikt zu vermitteln. Allerdings erfolglos, denn Israel zeigte nicht die geringste Bereitschaft, auf den Vorschlag Brüssels – UNO-Beobachter in das Kriegsgebiet zu entsenden – einzugehen. Offenbar versucht Jerusalem zu verhindern, daß die Welt die volle Tragweite dessen erfährt, was in dem schmalen Landstreifen an der Mittelmeerküste alles vor sich geht. Und daß die Vermittlungsbemühungen der EU gescheitert sind, mag auch daran liegen, daß die Europäer in der Vergangenheit eine ausgewogenere Haltung als die USA gezeigt und sich nicht ausschließlich an den Interessen der sogenannten „einzigen Demokratie“ im Nahen Osten orientiert haben.

Willkommen ist die Europäische Union für Israel freilich immer dann, wenn es darum geht, die von ihm bei verschiedenen Kriegen und Militäroperationen verursachten Schäden zu beseitigen. Im Jahr 2006 etwa, nachdem die israelische Armee bei ihrem Angriffskrieg weite Teile des Libanons in Schutt und Asche gelegt hatte, stellten die EU und ihre Mitgliedstaaten 77 Millionen Euro an humanitärer Hilfe zur Verfügung. Und man darf davon ausgehen, daß Jerusalem auf den „Zahlmeister“ Europa zurückgreifen wird, wenn es darum gehen wird, die im Gazastreifen verursachten Zerstörungen zu beseitigen.

Was den Krieg gegen die Palästinenser im Gazastreifen betrifft, so ist die sogenannte Brüsseler Wertegemeinschaft gut beraten, den Notwehrexzeß Israels klar und unmißverständlich zu verurteilen. Schließlich sind seit Ausbruch der Kampfhandlungen Hunderte Palästinenser ums Leben gekommen, darunter unzählige Frauen und Kinder, und die Lage der Zivilbevölkerung ist mehr als katastrophal. Anderseits müßte auch der Hamas klargemacht werden, daß der Beschuß südisraelischer Orte mit Raketen einzustellen ist und daß sie sich vom Terror zu distanzieren und das Lebensrecht Israels anzuerkennen hat. Sollte sich die Hamas vom Terror distanzieren, dann müßte Brüssel diese Organisation ohne Wenn und Aber als Gesprächs- und Verhandlungspartner anerkennen. Denn immerhin ist die Hamas im Jänner 2006 eindeutig als stärkste Partei aus den demokratischen Wahlen in den palästinensischen Autonomiegebieten hervorgegangen. Auch wenn deren politisches Programm den politisch korrekten Moral- und Bedenkenträgern in Europa nicht gefallen mag, so entspricht ihre Stärke dem Wählerwillen der Palästinenser.

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Crise mondialiste: les mondialistes y voient la preuve... qu'il n'y a pas assez de mondialisme

Novopress, 9/1/2009 : "Pour la commissaire à la Concurrence européenne Neelie Kroes (photo), « la crise actuelle ne peut être résolue par des approches locales, protectionnistes, ou par une résurgence des nationalismes ». Dans le contexte de la crise, « il peut être tentant de paniquer et d’avoir recours au protectionnisme. De dé-globaliser, en quelque sorte». Et «c’est ce qui se passe dans certains pays», a-t-elle déploré. « Il n’y a pas d’alternative à la mondialisation » a-t-elle prévenu, ajoutant qu’il ne faut pas « tout reformuler », mais « garder ce qui marche et changer ce qui ne marche pas ». « Nous avons besoin de réponses mondiales. Sur le front des politiques de concurrence la tendance va dans la bonne direction ».

« Nous avons besoin des interventions de l’Etat et d’une meilleure régulation pour fixer les règles du jeu », a néanmoins reconnu la commissaire, afin d’« éviter que le capitalisme dégénère en casino ou en copinage ». Des propos qui ont été repris au bond par Nicolas Sarkozy qui vient de mettre en garde les Etats-Unis contre toute tentation de bloquer l’adoption de mesures de « refondation du capitalisme » lors du prochain sommet du G20 à Londres. « Il ne peut plus y avoir un seul pays qui explique aux autres “payez la dette qui est la nôtre”, il ne peut plus y avoir un seul modèle », a doctement expliqué à ses amis américains un Nicolas Sarkozy qui semble avoir oublié qu’il préside aux destinées d’un pays « en faillite » selon les termes mêmes de son Premier ministre, et qui croule sous le poids d’une dette abyssale…

Les propos très natio-centrés du président de la République ont suscité l’ironie de président du Front National. « Auréolés d’une gloire factice, éblouis par des idées qu’ils croyaient modernes, ils ont détruit les nations, les Etats constitués (…) les services publics, tous livrés aux lois de la marchandisation universelle » a lancé M. Le Pen lors de ses vœux à la presse, au nouveau siège du parti à Nanterre. « Les voilà tous, avec l’ardeur des néophytes, des nouveaux convertis, défenseurs des nations protectrices, des intérêts de la communauté nationale, adeptes du contrôle et des réglementations, eux qui ne juraient hier que par le “laissez faire, laissez aller” ! » a-t-il ironisé."

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Los supermercados y la crisis alimentario mundial

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Los supermercados y la crisis alimentaria mundial (extracto)

La crisis alimentaria ha dejado sin comida a miles de personas en todo el mundo, el Banco Mundial añade cien millones de hambrientos más fruto de la crisis actual…

Esther Vivas * (Adital 04.12.08)
El “tsunami” del hambre no tiene nada de natural, sino que es resultado de las políticas neoliberales impuestas durante décadas por las instituciones internacionales. Hoy, el problema no es la falta de alimentos sino la imposibilidad para acceder a ellos debido a sus altos precios.

Esta crisis alimentaria deja tras sí a una larga lista de perdedores y de ganadores. Entre los más afectados, se encuentran mujeres, niños y niñas,… En definitiva, aquellos que engrosan las filas de los oprimidos del sistema capitalista. Entre los ganadores, encontramos a las multinacionales de la industria agroalimentaria que controlan de origen a fin la cadena de producción, transformación y comercialización de los alimentos. De este modo, mientras la situación de crisis azota, principalmente, a los países del sur global, las multinacionales del sector ven multiplicar sus ganancias.

Monopolios

La cadena agroalimentaria está controlada en cada uno de sus tramos (semillas, fertilizantes, transformación, distribución, etc.) por multinacionales que consiguen grandes beneficios gracias a un modelo agroindustrial liberalizado y desregularizado. Un sistema que cuenta con el apoyo explícito de las élites políticas y de las instituciones internacionales que anteponen los beneficios de estas empresas a las necesidades alimenticias de las personas y el respeto al medio ambiente.

La gran distribución, al igual que otros sectores, cuenta con una alta concentración empresarial. En Europa, entre los años 1987 y 2005, la cuota de mercado de las diez mayores multinacionales de la distribución significaba un 45% del total y se pronosticaba que ésta podría llegar a un 75% en los próximos 10-15 años. En países como Suecia, tres cadenas de supermercados controlan alrededor del 95,1% de la cuota de mercado; y en países como Dinamarca, Bélgica, España, Francia, Holanda, Gran Bretaña y Argentina, unas pocas empresas dominan entre el 60% y el 45% del total. Las megafusiones son la dinámica habitual en el sector. De este modo, las grandes corporaciones, con su matriz en los países occidentales, absorben a cadenas más pequeñas en todo el planeta asegurándose su expansión a nivel internacional y, especialmente, en los países del sur global.

Este monopolio y concentración permite un fuerte control a la hora de determinar lo qué consumimos, a qué precio lo compramos, de quién procede, cómo ha sido elaborado, con qué productos, etc. En el año 2006, la segunda empresa más grande del mundo por volumen de ventas fue Wal-Mart y en el listado de las cincuenta mayores empresas mundiales se encontraban también, por orden de facturación, Carrefour, Tesco, Kroger, Royal Ahold y Costco. Nuestra alimentación depende cada día más de los intereses de estas grandes cadenas de venta al detalle y su poder se evidencia con toda crudeza en una situación de crisis.

De hecho, en abril del 2008 y frente a la situación de crisis alimentaria mundial, las dos mayores cadenas de supermercados de Estados Unidos, Sam’s Club (propiedad de Wal-Mart) y Costco (de venta a mayoristas), apostaron por racionar la venta de arroz en sus establecimientos aludiendo a una posible restricción en el suministro de este cereal. En Sam’s Club, se limitó la venta de tres variedades de arroz (basmati, jasmine y grano largo) así como la compra de sacos de arroz de nueve o más quilos a un total de cuatro por cliente; en Costco se restringió la venta de harina y de arroz frente al aumento de la demanda. En Gran Bretaña, Tilda (la principal importadora de arroz basmati a nivel mundial) también estableció restricciones a la venta de arroz en algunos establecimientos al por mayor. Con esta medida se puso en evidencia la capacidad de las grandes cadenas de distribución de incidir en la compra y venta de determinados productos, limitar su distribución e influir en la fijación de sus precios. Un hecho que ni siquiera se había producido en Estados Unidos tras la II Guerra Mundial, cuando sí se restringió el acopio de petróleo, neumáticos y bombillas, pero no de alimentos.

Cambio de hábitos

Otra dinámica que se ha puesto de relieve frente a la situación de crisis alimentaria ha sido el cambio de hábitos a la hora de hacer la compra. Ante la necesidad, por parte de los clientes, de abrocharse el cinturón y buscar aquellos establecimientos con precios más baratos, las cadenas de descuento han sido las que han salido ganando. En Italia, Gran Bretaña, España, Portugal y Francia, estos supermercados han visto aumentar sus ventas entre un 13% y un 9% el primer trimestre del 2008 respecto al año anterior.

Otro indicador del cambio de tendencia es el aumento de las ventas de marcas blancas que ya suponen, según datos del primer trimestre del 2008, en Gran Bretaña un 43,7% del volumen total de ventas, en el España un 32,8%, en Alemania un 31,6% y en Portugal y Francia alrededor del 30%. Cuando son, precisamente, las marcas blancas las que dan un mayor beneficio a las grandes cadenas de distribución y permiten una mayor fidelización de sus clientes.

Pero más allá del papel que la gran distribución pueda jugar en una situación de crisis (con restricciones a la venta de algunos de sus productos; cambios en los hábitos de compra, etc.), este modelo de distribución ejerce a nivel estructural un fuerte control e impacto negativo en los distintos actores que participan en la cadena de distribución de alimentos: campesinos/as, proveedores, consumidores/as, trabajadores/as, etc. De hecho, la aparición de los supermercados, hipermercados, cadenas de descuento, autoservicios…, en el transcurso del siglo XX, ha contribuido a la mercantilización del qué, el cómo y el dónde compramos supeditando la alimentación, la agricultura y el consumo a la lógica del capital y del mercado
*Coautora del libro Supermercados, no gracias (Icaria editorial, 2007)
Autor: Esther Vivas- Fecha: 2009-01-06

Le recours aux frontières

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Le recours aux frontières

http://www.europemaxima.com

vendredi 2 janvier 2009, par Georges Feltin-Tracol


La crise financière actuelle devrait réjouir les tenants de l’État puisqu’il sauve d’une ruine certaine bien des établissements bancaires. S’il faut en effet se féliciter de la fin du primat des « marchés » et des places financières, on ne peut que rester sceptique sur l’avenir de la crise. Assistons-nous aux prémices d’un effondrement général comme le prévoyait dès 1998 Guillaume Faye ou ne faut-il pas craindre que cette dramatique péripétie accélère plutôt le dessein d’intégration mondialiste ? Le réaliste pessimiste tend vers cette dernière hypothèse, car le F.M.I. souhaiterait devenir une Banque centrale planétaire. Si ce vœu se réalise, gageons que viendront ensuite une monnaie unique universelle (le mondo ?), puis un État mondial et, enfin, une société globale métissée. Cette marche insensée ne peut être empêchée (ou retardée) que si les États transgressent aujourd’hui un tabou et réhabilitent l’idée de frontières (peu importe ici le singulier ou le pluriel).

Il ne fait guère de doute que les « ploutoligarchies » transnationales exècrent cette idée qui contrarie leurs ambitions mortifères. C’est pourquoi, tout en injectant des sommes considérables dans des institutions financières en faillite, consacrant de la sorte un « communisme de marché » (1) dans lequel l’hyper-classe privatise des bénéfices gigantesques et « nationalise / étatise » des pertes faramineuses, les gouvernements se gardent de récuser le dogme du libre-échange (rien à voir ici avec les turpitudes strictement privées d’un haut-responsable français en poste à Washington). Pour la nouvelle classe dépeinte par Christopher Lasch, le protectionnisme (taxé de tous les maux dont le populisme et la xénophobie) n’est pas la réponse adéquate et, quand on ne le vilipende pas, les médias conservent un silence révélateur. En France, pendant longtemps, à part Maurice Allais, Emmanuel Todd soutint des thèses protectionnistes dans un cadre européen, mais d’une façon inaudible. Sa faible audience ne s’explique-t-elle pas aussi par l’incohérence de sa réflexion ? Favorable à un protectionnisme économique raisonnable, ce nationiste hostile aux souverainistes hexagonaux développe un discours républicain fortement intégrationniste. Or il n’a pas vu (ou compris) que nos sociétés d’Europe occidentale pâtissent d’une intense globalisation. L’anglicisme entend montrer le double phénomène qui frappe, entre autre, la France depuis deux générations :

— d’une part, une mondialisation extérieure initiée au début du XXe siècle, entérinée par les accords de Bretton Woods, le G.A.T.T. et le plan Marshall et amplifiée au milieu des années 1980 par la « révolution atlantique néo-libérale » reagano-thatchérienne de déréglementation de la circulation des capitaux et de l’ouverture progressive des marchés intérieurs européens à la concurrence intercontinentale,

— d’autre part, une mondialisation intérieure avec l’arrivée massive d’une immigration extra-européenne qui encourage l’islamisation, l’africanisation et la tiers-mondisation de l’Europe, et ce, combinée en même temps à une américanisation des mentalités et des attitudes ; ces processus ravageurs transforment par conséquent de vieilles sociétés solides en ensembles sociaux instables.

Vouloir le retour des frontières ne signifie pas seulement contester la mondialisation économique. Il s’agit aussi de contrer l’annihilation du politique.

Refonder des frontières (géo)politiques

Remettre dans les esprits et dans les faits l’idée de frontières exige au préalable l’abandon définitif du projet fumeux de « société ouverte ». La fermeture s’impose, car c’est une évidence incontestable que « la société politique est toujours société close, écrit Julien Freund. […] Elle a des frontières, c’est-à-dire elle exerce une juridiction exclusive sur un territoire délimité. […] Elle est l’âme des particularismes. En effet, toute société politique perdurable constitue une patrie et comporte un patrimoine » (2). Cependant, à rebours de la pensée uniforme la plus établie, il précise aussitôt que « clos n’est pas identique à statique, immobile, figé. Bien que close, la société politique n’est pas du tout repliée sur elle-même ni imperméable à ce qui se passe dans le reste du monde. Au contraire les bouleversements, modifications et innovations dans une société ont immanquablement un retentissement dans les autres sociétés (3) ». Ces incessantes interactions incitent au maintien de cette unité politique inscrite dans l’espace et le temps qu’est l’État qu’on ne saurait confondre avec l’État-nation qui n’en est qu’une des nombreuses manifestations historiques.

Malgré l’apparition d’acteurs nouveaux non étatiques marqués par l’émergence de réseaux transnationaux criminels (les maffias, Al-Qaida) ou religieux (Église catholique, sectes évangéliques, mouvements bouddhistes, etc.) et par la persistance de puissantes entreprises multinationales, le fait étatique subsiste, persiste, résiste, y compris pour des entités concernées à un processus d’intégration régionale telle que le Mercosur. L’exemple le plus flagrant reste la construction européenne avec l’Espace Schengen. Alors que les frontières intérieures de l’Union (entre les États-membres ou avec des voisins « sûrs » comme la Suisse, la Norvège ou l’Islande) s’estompent et se changent progressivement en quasi-limites administratives similaires au tracé séparant l’Île-de-France de la Bourgogne, ses frontières extérieures se renforcent théoriquement : on érige des murs high tech et on donne à l’Ukraine ou la Libye des millions d’euros pour qu’elles arrêtent chez elles toute la misère du monde. On comprend dès lors le dépit infantile des sans-frontièristes, ardents soutiens des hors-la-loi clandestins, qui éructent contre une « Europe-forteresse » fort peu fortifiée en réalité, car l’idéologie dominante mondialiste en fait une passoire indéniable.

Bien qu’elle s’inscrive dans une logique anti-stato-nationale, l’Union européenne sait bien qu’il lui faut des frontières, car une structure politique ne peut déployer son autorité que sur un espace plus ou moins strictement arpenté. Les eurocrates de Bruxelles cherchent à biaiser cette réalité par des élargissements toujours plus lointains. Ils préparent l’adhésion à moyenne échéance de la Turquie, du Maroc et d’Israël et songent d’y inclure un jour lointain l’Afghanistan, le Soudan et, pourquoi pas ?, la Papouasie - Nouvelle-Guinée… Il est cependant inéluctable que cette « Europe mondiale » se fracassera tôt ou tard sur le mur cruel des événements tragiques.

L’erreur originaire, ontologique même, des pères de la construction européenne fut de ne pas fixer dès le départ une limite ultime à leur ambitieux projet. Un européaniste exalté tel que Jean Thiriart en imagina plusieurs, de l’Irlande aux marches moldaves d’abord, de l’Islande à l’Union soviétique ensuite, de l’« Euro-U.R.S.S. » élargie à la Turquie, au Proche-Orient et à l’Afrique du Nord, enfin. Toutefois aussi étendus que fussent ces espaces géopolitiques fantasmés, ils savaient se donner des bornes. D’autres « européanistes » plus pragmatiques (Dominique Venner ou Henri de Grossouvre) évoquent plutôt un « noyau carolingien » basé sur une complémentarité franco-allemande ou sur un axe Paris - Berlin - Moscou. Ces considérations sur les limites ultimes d’une Europe idéale paraissent fort oiseuses à un moment où le machin de Bruxelles demeure un ectoplasme sectaire. Le repli vers les États et/ou les nations serait-il la solution en attendant mieux ? Méfions-nous toutefois de ce mirage : le cadre étatique et/ou national risque d’être comme ces chênes d’apparence robuste et en fait totalement pourris de l’intérieur, dévastés par le « cosmopolitisme » et des délocalisations industrielles massives.

Repenser des frontières économiques

Relancer le protectionnisme et sortir de l’O.M.C. seraient-elles des solutions judicieuses à la crise ? Des économistes bien-pensants rappellent que la Grande Dépression de 1929 s’installa durablement en raison du relèvement des barrières douanières et de l’adoption par Londres et Paris d’une « préférence impériale » fondée sur leurs colonies. Comparaisons n’est pas raison et on n’est plus dans les années 1930. Il serait temps de débarrasser le protectionnisme de toute connotation péjorative. Ce n’est pas la célébration d’une quelconque autarcie associée, parfois, à la décroissance (4), mais l’édification raisonnable d’« écluses » douanières qui freineraient, arrêteraient ou détourneraient les torrents de la marchandisation mondiale. On peut en outre exiger le retour des frontières en économie sans pour autant verser dans un excès protectionniste. D’autres voies anti-conformistes sont toujours envisageables.

Janpier Dutrieux suggère par exemple de « transcender le libre-échangisme et le protectionnisme, qui sont sources de conflits, et [de] leur opposer un système qui enrichit tout le monde. Ce système, c’est la mutualité commerciale » (5). Sans entrer dans les détails, il s’enchâsserait dans une « économie créditrice » avec « un étalon monétaire stable et fixe : l’eurostable » et « un nouveau système monétaire international autour d’une Union monétaire de compensation internationale qui fondera un mutualisme financier international » (6).

« De quoi s’agit-il, s’interroge donc Janpier Dutrieux ? Il s’agirait de mutualiser les avantages retirés de l’échange entre deux pays afin de ne pas léser la branche ou le secteur de production du pays exportateur (comme le fait le protectionnisme), ni pénaliser celui du pays importateur (comme le fait le libre-échangisme). Techniquement, il s’agirait d’appliquer une taxe sur les exportations (et non sur les importations), prélevée par la douane du pays exportateur. Cette taxe serait égale à la moitié de la rente de situation différentielle que possède la marchandise exportée par rapport à la même marchandise produite par le pays importateur. Le pays exportateur compenserait la branche professionnelle du pays importateur qui fait les frais de cette exportation. Ces échanges pourraient se faire dans le cadre d’une Alliance internationale de mutualité commerciale qui viendra s’opposer aux principes de l’Organisation mondiale du commerce […]. Le produit de cette taxe sur les exportations viendra financer les pertes à gagner des producteurs du pays importateur et permettre à ses branches de production d’améliorer leur compétitivité. (7) »

Il est vraisemblable que cette troisième voie commerciale libérerait l’économie dite « réelle » (les P.M.E., les artisans, les petits producteurs, les consommateurs, les couches populaires et moyennes) de l’emprise de la finance folle. Avec la mutualité commerciale, « les pays importateurs sont gagnants, ils n’ont pas à sacrifier leurs branches de production, ni à délocaliser leurs usines. Les pays exportateurs sont également gagnants, ils peuvent vendre leurs marchandises aux pays plus riches, et ainsi progressivement s’enrichir eux-mêmes. Dans ces conditions, ils pourront faire vivre leurs nationaux. La mutualité commerciale ré-enracine les populations. Elle stoppera les flux migratoires qui déstructurent l’humanité » (8). Voilà comment une réforme radicale des échanges internationaux permettrait aux entités politiques pourvues de frontières restaurées de reprendre le contrôle des déplacements mondiaux d’hommes, de les restreindre, voire de les renverser…

Admettre des frontières sociologiques

On se contente bien souvent de n’examiner les frontières que selon un angle politique et économique en délaissant complètement leur portée sociale ou « sociétale ». Le recours indispensable aux frontières entraîne inévitablement une remise en cause radicale du paradigme égalitaire moderne. Nous vivons, d’après Louis Dumont, à l’ère de l’homo æqualis triomphant (9). Or la destruction des corps intermédiaires et l’absence d’une armature organique participent à la négation des frontières, en l’occurrence sociales, ce qui engendre une quête frénétique, névrotique, quasi-pathologique, de la moindre distinction et l’émergence de l’astre noir de la Modernité, le racisme, qu’il faut considérer comme la nostalgie malsaine d’un désir d’homogénéité égalitaire. On découvre là l’« astre noir » de l’idéologie des Lumières et de son rêve dément d’ingénierie humaine. « L’homme moderne, et cela commence au XVIIIe siècle, observe finement Philippe Ariès, tolère de moins en moins des voisins qui ne sont pas conformes à son modèle. Il tend à les isoler, puis à les expulser, comme notre organisme réagit à un corps étranger. Les sociétés pré-industrielles ignoraient cet appétit d’identité » (10). Au nom d’une « égalité différentielle » exprimée par le slogan aporique « Tous différents, tous égaux ! », le discours multiculturaliste suscite des reconnaissances collectives, plus ou moins provoquées, autour d’affinités culturelles, sociales, sexuelles, linguistiques, confessionnelles…, qui opèrent de facto des clivages, des frontières, à l’intérieur d’une société voulue égalitaire. Certains s’écrient alors au « communautarisme », mais toute société n’est-elle pas un assemblage de multiples collectivités plus restreintes ? Et puis ce phénomène paradoxal de « différenciation égalitaire » ne répond-il pas à la pulvérisation (11) de nos sociétés minées par le couple infernal du productivisme et de l’argent ?

Quelques beaux esprits, égalitaristes frénétiques ou conservateurs patentés, condamnent le communautarisme qui saperait l’État. Ils ne décèlent pas qu’on quitte la Modernité pour un âge dit « néo-moderne », « hyper- moderne », « post-moderne » ou « archéofuturiste ». Ces modernes bientôt hors-jeu ne perçoivent toujours pas que l’individu, détaché de tout lien traditionnel ancestral, dépérit dans une unidimensionalité aliénante qui le réduit en homo consumans - homo faber alors qu’il s’épanouit quand il retrouve des entourages communautaires (12). D’autres le pressentent et multiplient en réponse de ce manque des occasions artificielles festives : les « nuits blanches », les raves parties, les grandes kermesses politico-musicales. L’homme moderne doit oublier sa condition de déraciné en promouvant l’homo festivus. Néanmoins, si les sociétés traditionnelles s’affirmaient par la prédominance du groupe sur l’individu tandis que les sociétés modernes s’analysent par la domination de l’individu sur le groupe, les sociétés post-modernes se définiraient plutôt par un équilibre toujours subtil, parfois conflictuel, entre un individualisme - qu’on ne peut renier et, faute de mieux, qu’on doit assumer - et un vivre-ensemble organique à (ré-)inventer sans sombrer dans l’absorption dangereuse (totalitaire) du privé par le public. La frontière y exerce dès lors par conséquent un rôle déterminant dans la « reholisation » des comportements collectifs.

Quitte à irriter, prenons un exemple provocateur. Le port du foulard islamique par les musulmanes dans nos sociétés participe indirectement à la réhabilitation des frontières. Certes, le tchador marque la volonté d’imposer l’islam sur les terres d’Europe. Oui, son port outrage la femme européenne qui - ne l’oublions jamais - assure la maîtrise du foyer chez nos peuples boréens (Pénélope, Guenièvre, Iseut sont des figures majeures de notre imaginaire forestier, maritime et montagnard qui ne disent rien à un fidèle venu du désert) (13) et ne concerne que des converties. Son port sur notre sol signifie en réalité que la musulmane établit une frontière tangible entre elle et les autres. Ce simple morceau de tissu visualise par conséquent une nette séparation entre l’Oumma et la « Maison de la guerre ». Va-t-on le déplorer comme se lamentent les républicains et humanitaristes ou bien faut-il vraiment se formaliser de cette distinction réelle entre elles (et par delà elles, eux) et nous ?

Indispensables discriminations

Dans le langage courant, la discrimination - toujours mis au pluriel - fait figure de mal absolu. Contre elle, on dilapide chaque année des milliers d’euros dans des campagnes de propagande. L’« idéologie » anti-discriminatoire s’est depuis longtemps infiltrée dans tous les pans de la société. Ainsi, les établissements scolaires ont retiré l’estrade sur laquelle se trouvait le bureau du professeur qui surplombait sa classe si bien que l’enseignant se retrouve maintenant placé au même niveau que ses élèves. Cependant, malgré des réticences, le monde si généreux des pédagogues continue à discriminer par des notes, en distinguant les bonnes copies des mauvaises. La haine contre les enseignants ne serait-elle pas un effet indirect - et inconscient - d’un environnement saturé de thèmes anti-discriminatoires ? Loin d’être politique, la lutte contre les discriminations relève de la moraline et verse souvent dans l’impolitique.

La pensée unique critique donc ces discriminations majeures que sont les frontières, car elles constituent une introduction aux différences. « Traverser une frontière, constate Julien Freund, c’est le plus souvent être dépaysé (au sens plein du terme), parce qu’on entre dans une sorte d’autre monde avec d’autres institutions, d’autres coutumes, d’autres modes de vie, un autre esprit. (14) » Comment ce changement est-il possible ? Parce que, poursuit-il, « la frontière exclut le reste. C’est elle qui donne un sens à l’acte de guerre, c’est elle qui définit l’étranger, c’est elle aussi qui détermine les situations qui désorientent l’être humain et le troublent parfois jusqu’au plus profond de lui-même : celles de l’exilé, du banni, du proscrit, du réfugié, de l’expulsé, de l’émigré, du déporté, etc. » (15). Bref, les frontières sont inévitables, d’autant que « la répartition des humains par unités politiques particulières répond […] à certains besoins de l’homme : celui de se distinguer et celui de “ se situer ”, pour employer une expression du vocabulaire contemporain. La reconnaissance de l’homme par l’homme n’efface jamais les particularités : elles sont aussi vraies que l’homme lui-même. La multiplicité des unités politiques fournit à chacun la possibilité de se définir extérieurement, la discrimination politique étant la plus simple, la plus nette, la plus manifeste et la plus compréhensible » (16). Il en résulte que la discrimination est une donnée irréfragable propre à l’homme.

Il y a dans la Bible un fameux passage dans lequel on sépare l’ivraie du bon grain. N’est-ce pas une métaphore discriminatoire ? Les agences matrimoniales fondent leur réussite et leur réputation sur des discriminations puisque les candidats au mariage recherchent le partenaire idéal à partir de critères précis (le sexe, l’âge, le niveau intellectuel, la profession, la taille, le poids, la couleur des yeux et des cheveux, les goûts, les loisirs…) qu’ils définissent soigneusement. Verra-t-on bientôt, sous peine de Goulag aseptisé, ces agences seulement mentionner : « Être humain recherche quelqu’un » ? Si cette folie anti-discriminatoire prend de l’ampleur, on peut imaginer que tous les mâles jaloux de voir l’actrice Angelina Jolie vivre avec l’acteur Brad Pitt leur intenter un procès pour discrimination parce qu’ils n’auront pas été choisis… Discriminer appartient au politique, au vivant, et non à une morale supposée universelle. L’anti-discrimination s’apparente en dernière analyse à une tentative échevelée de l’égalitarisme pris dans des contradictions inextricables. Ainsi, suite aux pressions féministes, il existe dorénavant à Mexico des compartiments strictement réservés aux femmes dans le métro ; à quand des compartiments pour les végétariens ou pour les porteurs de lunettes (ou pour les gens de non-couleur) (17) ? Cette tendance paradoxale de discrimination anti-discriminatoire est au fond logique puisque « la division de la société en sociétés particulières procède du concept même de politique, explique Julien Freund. La politique provoque la discrimination et la division, car elle en vit. Tout homme appartient donc à une communauté déterminée et il ne peut la quitter que pour une autre » (18). Le combat contre les discriminations qui favorise dans un premier temps une indifférenciation globale, crée, dans un second temps, de nouvelles distinctions plus sournoises encore que les anciennes et dont les natifs européens sont les premières victimes.

Quand on stigmatise l’opposition (la frontière) entre le citoyen et l’étranger au nom du genre humain, on va à l’encontre de sa nature politique. Qu’est-ce qu’un étranger ? « Être un étranger signifie précisément : habiter un pays dont on n’est pas citoyen. (19) » Ce rappel est inacceptable pour l’idéologie actuelle. Réhabiliter le politique, reconstituer la citoyenneté, restaurer l’État régalien (ce qui signifie par exemple de revenir au monopole de battre monnaie et de rétablir le châtiment capital) suppose au préalable de revendiquer et d’appliquer le concept vital de préférence identitaire d’ordre politique (nationale, européenne et/ou régionale) ou ethnique. Il est légitime que chez nous, les nôtres soient prioritaires par rapport aux autres. Une mère de famille se souciera d’abord de nourrir ses enfants avant de donner une bouchée de pain aux rejetons de la famille voisine, à moins qu’agissent des mécanismes de solidarité communautaire qui permettront de dépasser le simple égoïsme pour une coopération équitable entre personnes du même cercle d’appartenance d’une part, entre divers cercles d’appartenance d’autre part. Les enchâssements communautaires (ou les attaches collectives, naturelles ou subjectives) autour de la personne humaine ne sont pas exclusifs, mais plutôt cumulatifs et / ou synergiques. Les mesures anti-discriminatoires en cours dénotent une véritable phobie de l’originalité alors que « le particularisme est une condition vitale de toute société politique » (20). Soulignons en outre que ces lubies affaiblissent dangereusement le corps social qui perd son homogénéité spirituelle (ses traditions, sa mémoire, sa conscience d’être et d’agir au monde) au profit d’une hétérogénéité ethnique et d’une uniformité culturelle inquiétantes. Or « une société qui n’a plus conscience de défendre un bien commun qui lui est particulier, c’est-à-dire toute société qui renonce à son originalité, avertit Julien Freund, perd du même coup toute cohésion interne, se disperse lentement et se trouve condamnée à plus ou moins longue échéance à subir la loi extérieure » (21).

Redoutable machine de guerre contre l’esprit humain et le politique, l’anti-discrimination travaille l’opinion afin de lui inculquer une signification trompeuse. Les discriminations prennent sous son influence le sens de « traitements inégaux », de « préjugés inqualifiables (et désuets) ». Quant à la « discrimination positive », c’est-à-dire admettre une préférence envers des minorités reconnues aux dépens de la majorité et des autres minorités non qualifiées, car ignorées, elle apparaît surtout comme un favoritisme créateur à moyen terme de discordes internes, voire de guerre civile. Par ailleurs, les mesures de « préférence étrangère » posent les jalons de la ségrégation.

S’opposer à la ségrégation, stade suprême de la pulvérisation sociale

Par ségrégation, on désigne premièrement l’action de séparer quelqu’un ou quelque chose d’un ensemble, puis secondement la nette séparation entre groupes ethniques coexistant sur le même territoire. Ce terme connaît actuellement une éclipse relative dans le vocabulaire courant. Il subsiste volontiers quand on évoque la situation du Sud des États-Unis jusqu’aux années 1960 ou l’apartheid (qui se concevait à l’origine comme un développement ethnique séparé) en Afrique du Sud. En réalité, il y a ségrégation quand le primat égalitaire innerve la société et que la majorité pulvérisée, fragmentée, segmentée, égalisée, inquiète pour l’avenir de sa suprématie, réagit par une systématisation radicale de l’exclusion. Les sociétés traditionnelles ne nient pas les inégalités, elles les assument plutôt pleinement. Louis Dumont et Alain Daniélou (22) ont démontré l’inexistence de ségrégations dans le système hindou des castes.

Au contraire, la ségrégation, qui accroît l’anomie de nos sociétés, provient de l’indifférenciation généralisée des conditions d’existence et de l’oubli systématique des frontières. Les relever signifierait du même coup reconstituer un pluralisme authentique, car, si elles séparent, les frontières aussi unissent. Ce sont des interfaces, des lieux d’échanges (pacifiques ou non), entre différents mondes sociaux et culturels. Julien Freund estime que « la frontière est un chiffre de l’existence sociale de l’homme en tant qu’il est citoyen : elle sépare les hommes et en même temps elle est agent de cohésion des groupes et formatrice des communautés, celles-ci restant toujours particulières » (23). C’est « en affirmant la légitimité de certaines discriminations et la vertu des inégalités, de l’originalité et de l’expérimentation sociale, [que la frontière] exprime à sa manière le destin de l’homme par le refus du conformisme social auquel le public est sans cesse tenté de succomber » (24).

La frontière permet au Même de dialoguer avec l’Autre alors que la ségrégation nie, refuse, oublie, occulte, détruit l’altérité, la différence. Sans frontières, l’Autre cesse d’être ce qu’il est pour devenir quelconque ou rien. Les frontières ne nuisent jamais à la diversité humaine, bien au contraire ! Dans ce monde toujours plus terne, le recours aux frontières s’impose indubitablement au nom de l’écologie des cultures et de la variété immarcescible des peuples encore vivants.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Cf. Flora Montcorbier, Le communisme de marché, L’Âge d’Homme, coll. « Mobiles géopolitiques », 2000.

2 : Julien Freund, L’essence du politique, Dalloz, 2004, pp. 38 - 39.

3 : Julien Freund, op. cit., p. 42.

4 : Il est compréhensible de craindre que l’application de la décroissance entraîne une perte de puissance pour les États qui l’adopteraient (sauf si une instance mondiale l’impose à tous). Les faits semblent démontrer le contraire. Il existe actuellement un État au monde qui pratique une certaine décroissance économique sans que cela n’obère d’ailleurs sa puissance relative puisqu’il a contraint les États-Unis à céder : c’est la Corée du Nord. Mais à quel prix pour sa population civile…

5 : Janpier Dutrieux, « Nomadisme et enracinement : les nouveaux enjeux économiques, commerciaux et financiers », in sous la direction de Benjamin Guillemaind, La mondialisation est-elle une fatalité ?, Via Romana, 2006, p. 51.

6 : Janpier Dutrieux, art. cit., p. 49.

7 : Idem, pp. 51 - 52. Il importe aussi de relocaliser les économies et d’exhorter les pays émergents, présents et futurs, à cesser d’imiter le modèle occidental. Il revient donc à l’Europe de montrer une fois de plus une nouvelle orientation, la voie de la désoccidentalisation.

8 : Idem, p. 52.

9 : Sur Louis Dumont, cf. Homo hierarchicus. Le système des castes et ses implications, Gallimard, 1970 ; Homo æqualis I. Genèse et épanouissement de l’idéologie économique, Gallimard, 1977 ; Homo æqualis II. L’idéologie allemande. France - Allemagne et retour, Gallimard, 1991 ; Essais sur l’individualisme. Une perspective anthropologique sur l’idéologie moderne, Le Seuil, 1983.

10 : Philippe Ariès, « Le racisme dans notre société industrielle », in Le Présent quotidien 1955 - 1966, Le Seuil, 1997, p. 262.

11 : Pour comprendre ce concept de « pulvérisation », cf. Éric Werner, Vous avez dit guerre civile ?, Éditions Thael, 1990.

12 : Le démembrement du cadre communautaire de l’être humain par la Modernité « relève d’une volonté de puissance déréglée fondée sur une boursouflure de l’ego. Qu’est-ce que cet ego ? Ce “ moi ” n’a rien à voir avec le cerveau rationnel ; il exprime les instincts du cerveau reptilien associés au cerveau limbique.

La maladie dont souffre l’Amérique et l’Occident est de type métaphysique (et anthropologique) : dans la société “ moderne ” où ne compte que ce qui est fonctionnel au service des instincts animaux, le “ moi ” est divinisé. Dans le cadre collectif, cette divinisation du “ moi ” se traduit par un égalitarisme haineux fondé sur le désir de vengeance. Dans une pareille situation, le système politique lui-même ne peut plus fonctionner normalement », écrit judicieusement Yvan Blot, « Vers un “ fascisme ” gay ? », Polémia, www.polemia.com, 9 décembre 2008.

13 : Dans la trilogie du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, Eowyn, nièce du roi du Rohan, incarne superbement l’archétype de la féminité européenne et on ne peut la comparer à Schéhérazade des Mille et une nuits.

14 : Julien Freund, op. cit., p. 39.

15 : Idem, p. 39, souligné par nous.

16 : Idem, p. 38.

17 : L’idéologie anti-discriminatoire sombre dans des querelles inextricables. Pour preuve, le 4 novembre 2008, les Californiens approuvent par référendum la proposition 8 qui interdit le « mariage » homosexuel. Les études post-électorales montrent que 70 % des Afro-Américains ont voté en faveur de cette interdiction. En critiquant ce vote populaire, les gays ne versent-ils pas dans la négrophobie tandis que les Noirs donneraient dans l’homophobie ?

18 : Julien Freund, op. cit., p. 38.

19 : Idem, p. 367.

20 : Idem, p. 39.

21 : Idem, p. 39.

22 : Sur Alain Daniélou, cf. Shiva et Dionysos. La religion de la Nature et de l’Éros. De la préhistoire à l’avenir, Éditions Arthème Fayard, 1979 ; Les quatre sens de la Vie. Et la structure sociale de l’Inde traditionnelle, Le Rocher, 1992 ; Le Destin du Monde d’après la tradition shivaïte, Albin-Michel, 1992 ; La Civilisation des différences, Éditions Kailash, coll. « Les Cahiers du Mleccha, volume II », 2003. On lira aussi avec profit d’Alain Daniélou « Le système des castes et le racisme », pp. 37 - 62, in sous la direction de Julien Freund et d’André Béjin, Racismes Antiracismes, Méridiens Klincksieck, 1986, ainsi que dans le même recueil l’excellente contribution de Michel Maffesoli, « Le polyculturalisme. Petite apologie de la confusion », pp. 91 - 117.

23 : Julien Freund, op. cit., p. 39.

24 : Idem, p. 313.

 

Remembering Johann Herder

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Remembering Johann Herder

M. Raphael Johnson

Surprisingly, very few of those who call themselves ethnic-nationalist know anything of its history and development. Johann Herder, writing in the early 19th century, is largely considered the major founder of nationalist theory in western Europe. A pro-Slavic German, Herder laid out a vision of the cultural order where the globe was made of innumerable ethnic groups, united by culture and language, each with its own purpose and “genius.” These were all to be self-governing, as the state was to have a minimal role, leaving actual governance to local institutions and tradition. Of all the nationalist theorists of history, Herder is likely the most widely read today, and is even given a modicum of respect within academic intellectual history and political science. 

Ethno-nationalism, in spite of the myths pouring out of the academic presses, is a rejection of the gnostic-Enlightenment view of man, morality and epistemology. Unless one understands this negative connection, one cannot understand the moral and historical and moral basis of nationalism and the ethno-community. Therefore, it is absolutely central that the work of Johann Herder be dealt with, for, in many respects, the revolt against Enlightenment "liberalism" and "practical" conservatism comes from him rather than from Burke, whose theoretical prowess has been overestimated in many respects.

Herder's critique of the Enlightenment rests on one major proposition: that the study of man is radically different from the study of nature. In other words, the object with which any specific community or civilization provides the "social scientist" with does not bear the same marks as an object as in the natural sciences. The sciences themselves impose an ideological and a priori grid upon nature, the quantitative measures to which science reduces all visible phenomena. To treat man as an object of science is to standardize him, to standardize him is to reject all that is human about him, to reduce him to a mechanical being, a being easily manipulated from outside; the esoteria of the social sciences. In other words, this sort of standardization is to reduce civilization -- for Herder the ethno-nation -- to a set of material causes and effects which ensures that only the most formal and formalizable aspects of the people under study will be understood. Even here, though, precisely because that which is formal (or formalizable) is removed from the rest, that then is misunderstood. Peoples are distorted if they are a priori standardized in a quantitative formula. This is the central proposition of Herder's social theory, and, importantly, the starting point for the countercritique of Enlightenment mythology.

Herder, as nearly all anti-Enlightenment thinkers, rejected the intellectually vapid notion of a "social contract." If such contracting individuals were to exist to enter into some contractual obligations, then the contract would have already been settled. In other words, the civilizational apparatus that would allow a scholar to even conceive of a "contract" is already in existence as the contracting parties are coming together. "Social contract" theory is an intellectually dishonest slight of hand: its primary purpose is to reject all aspects of history, civilization and nationhood in order to rebuild the society on the demands of the contracting parties. These, as always, mean the wealthy and powerful who demand the institutionalization of their own interests and call them "universal human rights."

Communities derive primarily from the fact that men are born radically helpless and dependent, not free and equal. Only the existence of the community ensures that human beings exist at all. Therefore, all arts and sciences derive from this natural, communal union, and exist as a product of the communal mind, rather than specifically the minds of great men. In other words, that the man of genius, undoubtedly a reality in human history, should be demystified in that his genius has been nurtured by the community around him. The books he has read, lectures attended, apprenticeships, language, education, in short, everything necessary to develop the talents of genius are communally created, not individually created. Therefore, the proper study of human society is not the "great man" but rather the community, the nation, the ethnos. This is the proper unit of history, and it is it that works through the great men, economic institutions, armies and books that a historian might study. Genius exists, as do classes or great ideas, but they do not come into existence in isolation.

What Herder and his followers revolted against is the mechanization of nature and human societies, the dominance of methodology over mankind and the idea that various nations and cultures are commensurate with the newest conceptual apparatus of modern science. On the contrary, Herder believed that nations and cultures were basically incommensurable, and that, in order to understand any one, they needed to be understood from the point of view of how they understood themselves. Modern historical theorizing generally judges historical societies to the extent they have manifested the much more contemporary ideas of liberalism and secularism. Of course, such a method is not history, but a crude ideological polemic that passes for erudition in American universities. A nation is not "successful" if it is wealthy, if indeed, wealth is not a mark of success. American historians will prattle on about the wealth, freedom or repression in a certain historical culture, without bothering to inquire whether or not such things were considered important, or if the average person considered liberal ideas of jurisprudence to be wise or not. Herder fought this trend in his own day, and the battle seems still to be lost.

The basic epistemological idea here is that, in order to understand anything, the conceptualization of the data (always incomplete) must come a posteriori. Objects can only be understood within and through the group mind of the ethno-community. Contemporary scientific methods take an a priori notion of conceptualization such as "rational choice" theory or a class- or "gender"-based analysis, for example, and impose it upon any society or group whatever. In political science, so it is regularly claimed, any data set whatsoever can easily be quantified and placed within a regression model. The connection between the real, concrete data and its quantification and analysis is rarely questioned. Everything is standardized and everything follows the same crass laws of cause and effect, even man.

For Herder and so many others, what must come first is first-hand, lived experience with the data, with a concrete sense of what an object is, as defined by the specific community under question. Rejecting qualities as "accidents" or "residuals" is an epistemological error, for it rejects what is a part of the object under study, part of what makes it unique and thus worth studying in the first place. In other words, for Herder, any object needs to be understood in the sense of its value or lack of it within the culture which it is found. Epistemology is intensely social, and to divorce it from social life and the development of national consciousness (and therefore language) is to divorce knowledge from reality. Reality, for the analytic philosopher, is a set of concepts expressed in words, not actual objects; and actual objects, to be thus, are always a product of culture, traditions or traditional norms. Objects only become so in the nexus of national and cultural tradition, or they are not objects at all.

For the Enlightenment, the notion of "progress" has been an allegedly continuous move from "myth" to "fact;" myth is the sensuous and concrete aestheticization of nature and mankind into something socially recognizable and intelligible. Progress has its esoteric side of being the "demystification" or "unmasking" of such concrete realities into the abstractions of modern scientific and moral ideology. For Herder, this is a regress. Modern scientific methodology has eliminated the concrete object in favor of a sterile concept. The older idea of myth was not falsehood in any sense, but is a key to the heart and mind of a specific people and civilization. To aestheticize nature is to imprint the "general will" upon it, to provide it with cultural reality by integrating it into the vortex of the nation. The nation, then, seeks to unify all things to itself: nature, technics and economics. These are provided with the imprint of the historical memory of a people. Nothing is strange, everything becomes recognizable.

While it might be true that technics derives from a certain conceptualization of matter, it does no follow that the mythos, or the aestheticization of matter is therefore "backward" or "false." The notion of myth, however conceived, is a means whereby objects of nature and art are brought into the cultural gestalt of the community, the nation. To render objects as mere concepts is to destroy them; it is, in a magical and occult sense, to recreate them in the image of man. In turn, they are taken out of the realm of experience and exist solely in the realm of ideas to then be renamed and reconceptualized by those with the power to perform such magic community-wide. It is a dangerous form of alienation that removes the individual from the realm of the concrete, the realm of reality, or real consequences and the real personal identity, into the realm of ideas, of the realm of images that can easily be transformed by the wishes of those who control the vocabulary and projection of images in modern life. Myth therefore, is not falsity, but it is something integrative and gives nature the stamp of nationhood, or the identity of the collective self.

More importantly for mankind, what is important is a view towards what the various communities and nations deem important or worthy in life. The "idea of order" that animates the community carved out of what ordinarily would be chaos is what needs to be analyzed, not, on the other hand, that strictly modern sense of placing a stylized pattern of "rational choice," "utility maximization," structural-functionalism, psychoanalysis, or whatever and placing it over every and any people. Such modern methods are not based on "science," but on a set of axiomatic assumptions that cannot be proven, namely, that stripping away the cultural "accretions" of a people leads to their "essence," their "demystification." The proposition: "all peoples function according to strict rational choice and utility maximization models," is a completely nonscientific statement. It is an non-provable assumption, made more dangerous that it must be taken on faith, a priori, and merely applied. One then assumes that the product of such analysis actually reflects the "real world" of things.

The vapidity and coldness of analytic methods do, in fact, communicate true cultural life: they are not the universal truths of the faculty lounge dreamers, but rather that of the emptiness of modern western life, where "tradition" and "culture" are largely non-existent, completely administered by the handful of families that control the flow of images and the resultant stimulus. Analytic philosophy, indeed, far from being the search for the universal inherent in the text under study, is nothing more than a brutalization of the texts of western philosophy, the imposition of the mindlessness of Anglo-American liberalism and nihilism upon texts the authors of which could never understand.

For Herder, and for ethno-nationalism in general, one approaches an artifact of a culture, of a nation, precisely as that. Something that reflects, not the specific idiosyncrasies of the artist, craftsman or writer, but of a whole people. Any artifact contains within itself the soul of an ethno-nation and a civilization, of the folk. it reflects years of development long before the object ever came into existence, and a set of influences so nuanced, and going back so far into history that it radically resists any form of quantification, or even of understanding except in the most pedestrian of senses.

In other words, objects of a culture are "organic." That word is used over and over again, and only in the rarest of papers it it ever defined. The best and most meaningful use of the word is that the whole is manifest in the part. That is, each object manifests the whole in which it has been created. Because each man, no matter how much an "individualist" he might delude himself into thinking he is, is the product of time, culture (or lack of it), language and national and communal history that defines the fears and hopes of society at large. Because of the intrinsic connection between human development and one's immersion into a national tradition and self-identification, it follows that the acts of such an individual are, in fact, acts of the nation, of the people.  

The notion of "organic," (or, "integral," for that matter) then, refers to the fact that it is not proper to split off the disciplines from one another: morality is dependent upon an understanding of history, philosophy on culture, culture on language, etc. Each is necessary to reinforce the other, and any specific text of a culture, therefore, contains all of them, to one extent or another, however ultimately distorted. To remove moral views from historical development or epistemology or language is to completely distort the actual historical process of these things coming into existence and taking hold over a people.  

Hence every nationality must be considered solely in its place with everything that it is and has; deliberate isolation, rejection of individual phases and customs will not result in history. To gather such collections one steps into a charnel-house, into a lumber room and wardrobe of the nationalities, but not into the living creature, into that great garden in which the nationalities grow like plants and of which they are a part; in which everything -- air, earth, water, sun, light, even the caterpillar which crawls upon the plants an the worm which destroys them -- belong to it. (xviii 248) 

For Herder, as for nationalism properly understood, nationalities are not states, nor do they need them. States are the creation of men, the ruling classes; nations, on the other hand, are creations of nature, creatures of the dependence and weakness of the individual alone against the elements. Herder writes in a celebrated passage: 

Millions of people on the globe live without states....Father and mother, man and wife, child and brother, friend and man -- these are natural relationships through which we become happy; what the state can give us is an artificial contrivance; unfortunately it can also deprive us of something far more essential -- rob us of ourselves. (xiii 341) 

One of the most significant difficulties in the American literature on nationalism is the extent to which the state is confused with the nation. However, it is understandable, for the dominance of analytic methods in the social sciences has extreme difficulty dealing with the unquantifiable and complex set of nuances and subtle folkways that are actually the stuff of nationality. The state, with its conveniently arranged bureaucratic offices, numbers of soldiers and massive budgets, is a far more amenable object of study. Unsurprisingly, the nation became synonymous with the development of the state administration. The development of nationalist thinking under Herder was completely lost as the social sciences found the state far more amendable to their careers and intellects.

One of the central aspects of Herder's vision for the development of counterrevolutionary thinking is just this distinction between culture and law, between the ethnos and the state. If culture is strong and vibrant, passed down from the church and family unit, then the arm of the state is unnecessary. The Russian Old Believers, Serbia under Dushan or the feudal West are examples of "states" whose constitution consisted of autonomous communities where the state was very weak or non-existent except in the realm of foreign policy and general taxation. Under the medieval royal systems, each community was self-governing under only those laws necessary to the proper functioning of each autonomous institution. The culture, found in the Church and its myriad manifestations, maintained the identity and order of each community, each with its own specific mission and sense of self. As later as nineteenth century Russia, the rural commune was self governing, and the state's presence in rural life was nearly non-existent. The liberalism of Alexander II and his serf emancipation served one purpose: to allow the state to enter into the formerly self-governing sphere of commune-landlord relations and impose a more centralized regime. In other words, either in the Germano-Latin, Polish, Serbian or Russian cultural milieu in the middle ages, the state's power was not conceived of in a liberal and centralized fashion of an "administration," but the nation -- the ethno-cultural community -- was given free reign to rule and maintain order.

Very much like the Russian Slavophiles of the 1840's, Herder did reject the "consent" theory of government. Custom, tradition and nationality are not things that one consents to: they are the conditions for one to consent to anything. When one, in a purely theoretical way, "consents" to become a citizen of a certain polity, one already must have a rather well developed sense of moral life, culture and self in order to make such a decision. The idea of liberal "consent" is a fraud, for no one has ever consented to be ruled by a certain ruling class, but the idea of 'consent" is intrinsically connected to the lie of "contract theory."

If custom and national tradition has its place, providing the natural and organic sources of authority that one comes to understand from one's birth, then the state or any external authority become unnecessary. The medieval state was a distant entity, an object of veneration because of its function as the protector of the real, that is, the protector of the church and tradition. A monarch or great general is an object of veneration, a bureaucrat is not. The extent to which the state becomes a set of neatly organized bureaucratic offices, distanced and often contemptuous of the communal locality, it ceases to be representative. The modern notion of "representation" is just another of the contemporary frauds that masquerade as "political theory" in the halls of academia. The extent to which the state is consolidated, centralized and self-interested (defined as the bureaucratic regime developing its own corporate interests), it automatically becomes non-representative. This has nothing to do with campaigns or elections, for the bureaucracy in every "advanced" western society, along with the courts, economic centers and mass media, hold real cultural and therefore social power. The destruction of communal cultural unity is always to the benefit of the bureaucratic regime and its demand for neat organization, conceptualization and standardization. Herder writes: 

The most natural state is one naturally with one national character. This it retains for ages and this is most naturally formed when it is the object of its native genius for a nationality is as much a plant with nature as a family, only with more branches. nothing appears so indirectly opposite to the end of government as the unnatural enlargement of states, the wild mixing of all kinds of people and nationalities under one scepter....Glued together indeed they may be into a fragile machine, termed a machine of state, but it will be destitute of inner life and mutual sympathy of the parts. (xiii 384) 

This may well be termed, as well as the political vision the work as attempted to put forth, a vision of ethno-national anarchism. That is, the lack of state power means the proportionate growth of a local patriotism, a local ethno-traditionalism and a local cultural nationalism that provides for the loyalty of healthy citizens far more than the recruiting sergeant or revenue director. Bureaucracy cannot be separated from a epistemological methodology that demands all data be standardized, conceptualized and subject to the same testing. An epistemology that refuses to see the uniqueness of objects, but rather, for the sake of communicability and neatness of presentation, reduces all objects of whatever kind to their definitional "essences," becomes whatever the powerful in any society want them to be. Herder refused to make the common distinctions between reason and imagination, or sensate experience and culture, all were intimately bound together. One cannot remove the feeling of romance from reason, for it is precisely these feeling that provides for the continued interest in the world. The spirit of loyalty and ethnic tradition is what maintains loyalty, not mathematical equations. One has never done statistical analyses to figure out whether or not one loves his family or native village. These relations are immediate, and they are immediate because it is these that make conceptual mediation (i.e. reason) possible in the first place. Post-modernism is easily predicted when the cultural bases of reason (making reason contingent rather than culture) disappear. When this happens, reason takes a back seat to the "will to power." Without ethno-nationalism, reason dies.

The nature of this tradition, if one is forced to"conceptualize" it, is language. For Herder, language was the primary ingredient in nationality. Words represent the "common symbolism" of memory, the basic structure of which is traditional praxis. It is not surprising that Herder believed words to be ideas, and ideas, words. There is no such thing as an abstract thought that then finds a linguistic outer coating, called a "word." All thought is done through language and therefore, language precedes conceptualization. If language precedes conceptualization, and language is the "concretization" of historical memory or tradition, then reason, a certain structure of thought, is based ultimately on tradition. The basic philosophical distinction between self, idea, word and world is for Herder completely false. Each of these is to be found in the others and is intimated and suggested by the others. Tradition, self, ideas and language are basically one and the same concept; complex to be sure, but related in such a way as to make their arbitrary analytic separation impossible or unintelligible.

The self is not sui generis -- to put this more simply -- but rather the product of the cultural milieu in which it was created: the language, customs, hopes, memories and fears which nurture the self from infancy into adulthood. Only when the culture breaks down through alien peoples and ideas (including the state) does this connection become severed, and the most horrid of situations, alienation, becomes a social reality, leading to social pathology and ultimately, social death.

Man is shaped by his association with others. This association is governed, indeed made possible at all, though similarity -- language, concepts, morality and historical experience. When this memory become clouded -- as in the present day -- though outside intervention of self-interested self-deception then the basic nature of the association is destroyed. The abstractions of liberalism or neo-conservatism cannot rescue it, but are the very products of this decay.

For Herder, nations are formed by various variables, which are primarily climate, basic physical environment, relations with others (or lack of them) and heredity. They develop slowly, but have as their primary goal the binding of strangers into a unity. For Herder, nations in the modern sense are the most holistic form of community: small enough to maintain a basic linguistic and cultural commonality, but large enough to be self defending and economically secure. Obviously the Greek city state was extremely vulnerable, as the large empires were bereft of any ordering principle, as they were made of myriad religions, ethnic groups and languages. For Herder, the very subject of history is the development, thriving and demise of these various nations. Or, put differently, history is the story of how specific peoples controlled and directed the potentially infinite human impulses. Without harmonization, the human will will seek its own pleasure an domination. Culture and historical memory serve to direct the will into a unity of form and function, initiating the man into a world of order in a chaotic and fallen nature.

There can be no doubt that the notion of the cultural community, that is, nationality, for Herder was the primary method of actual and real representation. For him, the nation was the collective consciousness of the people who composed it. In a certain sense, the Rousseauian notion of a general will makes a bit of sense. Now, Rousseau cannot be the ground for nationalism of the Herderian stripe, but there is a sense in which that the idea of a selfless will, dedicated to the common good, can meet in time through historical memory and customary fears and hopes, all expressed a common language that embodies these. This idea of cultural unity is a manifestation of the general will, and is a far more interesting use of the phrase than that "insane Socrates." Herder made a careful distinction between the people, that is, the true representatives of the nation, the folk, and the "rabble," or the frenzied mobs of alienated and acultural "societies" (such as in the modern era) that have only their anger and bitterness to unite them. That there is an "idea" of order that the imagination can partly grasp for Herder is central to their being a nation or a national character at all.

"Progress," one of the phony buzzwords of Enlightenment mythology, is also something that comes to make sense only in a national context. The idea of order that makes sense out of an association, and is developed by it, is what produces the various goals and strivings of a people. Therefore "progress" as an ethical notion can only begin there. The constant uses of the terms "backward" or "progressive" are non-universal, and can only be utilized in the context of the communal structures of a specific nation. What is valued and respected by the community is the extent to which something is progressive or not. To the extent that policy moves towards what is valued versus something else is the proper use of the terms "backward." A "progressive" society, therefore, is one that continually improves its manifestation of its idea of order, or that "general will" that truly represents the historical memory of a people. A "regressive" society is one that moves away from it. "Injustice" comes to be the introduction of policy that rejects the communal consciousness of a people, and therefore, the people's inherent sense of propriety.

Johann Herder is at present, a threat to the modern world and its academic establishment. He is a living refutation of their ideas of progress and conceptual uniformity. He is a danger for he has the potential to unite the anarchists of the "left" with the ethno-nationalist of the "right" against the demands of Enlightenment, empirico-capitalism, in both its vapid liberal and conservative forms. His battle was primarily against the notion of cosmopolitanism, or the idea that man's faculties are sui generis, and therefore owing no loyalty to any specific community. Such a person is barely human, living accordingly only to his desires and impulses: he is inherently sociopathic. The proof of Herder's ideas here is evident in the present day. Herder writes, mocking the pretensions of the modern cosmopolitan spirit: 

All national characters, thank God, have become extinct; we all love one another ,or, rather no one feels the need of loving anyone else. We all associate with one another, all are completely equal -- cultured, polite, very happy; we have, it is true no fatherland, no one for whom we live; but we are philanthropists and citizens of the world. most of the rulers already speak French, and soon we all shall do so. And then -- bliss! The golden era is dawning again when all the world has one tongue and one language; there shall be one flock and one shepherd! (v, 550) 

Therefore, Herder is forgotten, but is is equally clear that the building upon the ruins of the plastic liberal/conservative divide will need his services once more.

[The Idyllic, August 9, 2003]

lundi, 12 janvier 2009

Revue "Entropia": trop d'utilité?

Revue Entropia : Trop d’utilité ?

Tandis que s’étrécit le champ des possibles en partage, le trop excède en tout : trop d’injustices, trop d’insignifiances, trop de violences, de crises écologiques et de désastres sociaux…
Cette situation ne serait-elle pas en relation paradoxale avec l’importance démesurée accordée à l’utilité ? L’utilitarisme est une doctrine - née en 1827 - selon laquelle l’utile est le principe de toutes les valeurs, dans le domaine de la connaissance comme dans celui de l’action.

Cette peste moderne a conduit l’espèce humaine au bord du gouffre. Confondant le nécessaire et l’utile, elle ampute l’être humain des registres de la gratuité, de l’inutilité et de la sensibilité de la pensée qui sont pourtant les signes universels de sa singularité plurivoque. Elle mutile tous les rapports sociaux en les soumettant aux diktats de la marchandise. On peut avancer que, par nombre de ses aspects, l’idée de décroissance est née d’un sursaut de rébellion contre cet égarement.

Depuis sa création, en 1981, le MAUSS - Mouvement Anti-utilitariste dans les Sciences Sociales - a exploré le terrain d’un anti-économisme effectif. Sans renier cette filiation parmi d’autres, l’objection de croissance a choisi de radicaliser l’analyse et de bouleverser l’offre théorique et politique face à une crise anthropologique sans précédent.

La discussion de famille engagée entre ces deux mouvements d’idées se devait de devenir publique. Serait-ce, là, une autre façon d’oser ranimer le vieux débat entre réforme et révolution ?

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Maatschappij allarmerend individualistisch

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Maatschappij allarmerend individualistisch

http://klauwaert.blogspot.com
Bijna een op tien Vlamingen heeft geen vrienden

Bijna 1 op 10 van de Vlamingen, of 8 procent, zegt dat hij of zij geen vrienden heeft. Dat staat in het januarinummer van het gratis tijdschrift "çava? " van de Christelijke Mutualiteit (CM) Midden-Vlaanderen.

(belga) - CM Midden-Vlaanderen ondervroeg zo'n 1.500 Vlamingen over vriendschappen. Hoewel 8 procent zei dat ze geen vrienden heeft, telde de Vlaming toch gemiddeld zeven vrienden. Gemiddeld waren er daarvan 2,5 beste vrienden.

Vier op tien leerde zijn vrienden kennen op het werk, ruim een derde via het verenigingsleven en meer dan een vierde via het uitgaansleven. Bijna de helft gaf aan dat ze hun vrienden leerden kennen via gemeenschappelijke vrienden.

Opvallend is dat een derde van de ondervraagden zei online vrienden te hebben. Dat was eerder het geval bij mannen dan bij vrouwen, met respectievelijk 40 procent en 27 procent. Vrouwen sluiten vriendschappen vooral via fora, mannen via gamen of bloggen. Wel zei ruim een vierde dat ze die vrienden nooit in werkelijkheid zien. Ook zou een op acht zich anders voordoen op het net dan in werkelijkheid. Drie kwart van de ondervraagden maakte een onderscheid tussen online vrienden en andere: ruim de helft vond die eerste oppervlakkiger.

Tenslotte zou meer dan een derde een afspraak met vrienden laten doorgaan, ook als de baas zou vragen om over te werken. Als de partner een vriend als liefdesrivaal zou beschouwen zou bijna 9 op 10 van de Vlamingen een en ander proberen uit te praten. Van de ondervraagden zou 3 procent de vriendschap laten vallen, 2 procent zou de relatie beëindigen. Zes procent zou de vriend stiekem blijven ontmoeten.


Het huidige beleid dat steeds meer de nadruk legt op het individu en egoisme ten koste van de gemeenschap, het middenveld en het gezin.
Het beleid dat steeds opnieuw tracht tradities te breken, onze cultuur te vernietigen, en multicultuur in te voeren zodat mensen van elkaar vervreemden, heeft zijn vruchten afgeworpen.
Het middenveld gaat kapot, gezinnen vallen uit elkaar, tradities gaan verloren en de Vlaming vereenzaamd.

12 janvier 1909: l'Empire ottoman renonce à la Bosnie-Herzégovine

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Il y a cent ans…

 

L’Empire ottoman renonce à la Bosnie-Herzégovine

 

12 janvier 1909 : L’Empire ottoman accepte les propositions que lui avait fait l’Autriche le 9, c’est-à-dire renoncer à tous ses droits sur la Bosnie-Herzégovine, que Vienne avait annexée en octobre 1908, avec, rappelons-le, l’aval de la Russie, donné en septembre 1908. La défaite de la Russie face au Japon, qui avait reçu l’appui des puissances navales anglo-saxonnes, impliquait l’obligation pour Saint-Pétersbourg de renoncer à toute ouverture sur les mers chaudes dans le Pacifique. Il faut donc qu’elle cherche ailleurs un débouché vers les mers chaudes, notamment en Egée et en Méditerranée orientale. La défaite face au Japon oblige donc la Russie à revenir dans les Balkans, espace qu’elle avait négligé dans les décennies précédentes au profit de l’Asie centrale et de l’Extrême-Orient. Elle se heurte aux aspirations autrichiennes de porter vers l’Egée l’impérialité romaine-germanique, dont elle était encore la titulaire officieuse, en dépit de la dissolution officielle du Saint Empire sous la pression de Bonaparte en 1806. La Turquie accepte, résignée, de laisser les Balkans à l’empire danubien austro-hongrois, moyennant des compensations financières et une aide au développement, qui viendra plutôt du Reich allemand. Sous l’impulsion du programme « panserbe » du premier ministre serbe Stojan Novakovic, les populations slaves et orthodoxes des Balkans, à l’exception des Bulgares, se hérissent face à la perspective de tomber sous la coupe d’un empire catholique et cherchent l’appui d’une Russie qui ne peut plus le leur donner avec toute l’efficacité voulue, sauf si elle emprunte à la France, qui, elle, a toujours cherché à déstabiliser le cœur du continent, à le balkaniser et le rendre ingouvernable. La nouvelle donne crée les conditions des prochaines guerres balkaniques, de la guerre italo-turque et, à terme, de la première guerre mondiale (Robert Steuckers).

 

 

Les Gallois: une nation qui refuse de mourir

 

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES / VOULOIR - 1989

 

Les Gallois: une nation qui refuse de mourir

 

par Gwyn DAVIES

 

Je voudrais vous parler aujourd'hui du Pays de Galles et des Gallois, une nation à laquelle on dénie le droit de vouer un culte à son héritage et d'avoir sa place ju­ridiquement parlant au sein de l'ordre international des Etats. Et pourtant cette nation survit toujours sous une forme re­connaissable et conserve tous les attributs né­cessaires d'un Etat, même si des forces exté­rieures l'empêchent d'exercer sa fonction souve­raine en toute indépendance. Cette nation a ma­gnifiquement résisté à la culture étrangère qu'on lui a imposée, une culture perverse, envahis­sante qui a déjà corrompu et édul­coré bien des peuples dans le monde.

 

A notre époque, où l'auto-détermination est in­voquée comme un droit naturel de l'homme et où les mouve­ments de libération nationale dans le tiers-monde sont acceptés avec la ferveur des croisades, il s'avère tout à fait impossible de contester intellectuellement la légi­timité de la lutte pour la liberté des populations indi­gènes d'Europe, enfermées dans les structures éta­tiques actuellement existantes. Nous sommes au cré­puscule des empires coloniaux et les derniers restes de ces vieilles instances peuvent aisément se repérer dans les colonies intérieures, retran­chées à l'intérieur même des frontières de la plupart des Etats européens mo­dernes. Le Pays de Galles est l'une de ces colonies.

 

C'est un objet d'étonnement pour tous d'apprendre que ce promontoire occidental des Iles Britanniques ait pu maintenir son identité et son caractère face à l'hostilité incessante de la puissance occupante au cours de près de vingt siècles. C'est l'histoire de cette résistance re­marquable que je vais tenter de vous ré­sumer aujourd'hui.

 

Du départ des légions romaines à l'époque arthurienne

 

Après le départ des légions romaines au début du Vième siècle, la province de Britannia dut assumer seule sa défense. L'historien grec Zo­zime nous relate cet épisode: «Les Bretons pri­rent les armes et, bravant le danger pour la sau­vegarde de leur indépendance, li­bérèrent les ci­tés des barbares qui les menaçaient». Les en­nemis des Bretons étaient nombreux et mena­çaient l'île de toutes parts. Le danger majeur, toute­fois, était représenté par l'invasion et l'installation sur les côtes est et sud de tribus germaniques migrantes, connues sous le nom collectif de Saeson,  ainsi que les nommait la population autochtone.

 

Pendant cette période romantique, cet «âge hé­roïque», l'Etat romano-breton se fragmenta en plusieurs petits sous-royaumes guerroyant entre eux. Chaque regulus luttait pour établir sa propre domination sur ces cymru (= compa­triotes), au moins avec le même zèle qu'il com­battait les barbares. Malgré les efforts de chefs comme Ambrosius Aurelianus et le légendaire Arthur, les Saeson  (que nous appelerons "Anglais" par faci­lité dans la suite de ce texte) poursuivirent inlassable­ment leur avance vers l'Ouest.

 

En 577, la bataille de Dyrham coupa les Bre­tons du sud-ouest de leurs compatriotes du nord. En 615, la bataille fatidique de Chester interrompit les communi­cations entre Ystrad Clud, le «Vieux Nord» et la ré­gion que l'on ap­pelera par la suite le «Pays de Galles».

 

A cette époque où les Anglais s'accrochent et s'installent, les Bretons parvinrent quand même à re­pousser des envahisseurs irlandais qui s'étaient établis sur leurs côtes occidentales. De puissantes dynasties s'imposèrent à Gwynedd, Deheubarth et Powys dans l'actuel Pays de Galles. Ce sont ces dynasties qui in­carnèrent au mieux la résistance des Gallois à l'agression an­glaise, agression violente dont témoigne l'horrible massacre de 1200 moines à Bargor-Is-Coed par Aethelfrith, Roi de Northumbrie. Ce grand mo­nastère et scriptorium  était un centre d'érudition et témoignait de la continuité de la civilisation romaine, dont les Bretons étaient les fidèles héritiers.

 

Le triomphe des Northumbriens à Chester per­mit d'étendre la puissance anglaise dans tout le pays bre­ton, situation qui connut son point cul­minant dans l'invasion de Gwynedd et la fuite de Cadwallon, son souverain, en Irlande.

 

Mais Cadwallon ne devait pas mourir ignomi­nieuse­ment en exil. Dès son retour, il leva une armée contre les Anglais qui furent mis en déroute en 632 à la ba­taille de Meigen. Leur chef, le puissant Edwin, mou­rut au com­bat. On apprend, par la plume de Bède le «Vénérable», propagandiste anti-breton viru­lent, quelles étaient les intentions de Cadwal­lon: «totum ge­nus Anglorum Brittaniae finibus erasorum se esse deliberans» («ils complotè­rent entre eux d'exterminer toute la race des Anglais présente dans le pays de Bretagne»). Que Cadwallon ait ou non planifié un tel géno­cide, il est clair que ses actions visaient la restau­ration de la domination bretonne dans les territoires conquis par les Anglais.

 

Le grand projet de Cadwallon ne se réalisa pas à cause de son décès précoce. Toutefois, sa marche vers l'est détruisit la prééminence de la Northumbrie. Les Bre­tons du Pays de Galles, bien que coupés de leurs frères du Nord, n'auront plus jamais à faire face à un danger an­glo-saxon aussi mortel pour leur existence.

 

Arrêt de la progression anglaise et guerres intestines

 

Les quatre siècles qui suivirent connurent bien des aléas, chanceux et malchanceux. Gallois et Anglais luttèrent pour déterminer le tracé de leur frontière commune, laquelle fut effective­ment fixée, grosso modo contiguë à celle d'aujourd'hui. Les Anglais dressèrent la Offa's Dyke  (= la Digue d'Offa), une ligne de fortifi­cations en terre le long de la frontière, prouvant une mutation dans la philosophie politique an­glaise: les Gallois ne doivent plus être conquis mais «contenus».

 

Au-delà de la Dyke, les Gallois se livrèrent à d'incessantes querelles fratricides; des royau­mes ri­vaux se combattaient mutuellement, as­sortissant leurs luttes de changement d'alliances si rapides que l'image que nous avons de cette époque est particuliè­rement confuse. Mais le grand legs laissé à l'histoire par ces roitelets gallois, c'est le soutien qu'ils ont ac­cordé à la tradition bardique. Grâce à ce patronage, les Gallois purent atteindre un haut degré de civi­lisation, unique en soi et qui mérite parfai­tement le qualificatif de «classique». Cette culture représente l'une des plus an­ciennes traditions littéraires d'Europe. Le Ox­ford Book of Welsh Verse commence par une œuvre de Taliesin, un poète du VIième siècle. Le premier poème présenté dans le Oxford Book of English Verse  date du XIVième siècle!

 

Ces poèmes composés il y a quinze siècles nous sem­blent toujours d'une importance vitale au­jourd'hui, aussi vitale qu'au moment de leur conception. Lais­sez-moi illustrer cela en citant un vers de Y Godod­din, une élégie guerrière de Aneirin, datant du VIième siècle:

«Gwyr a aeth Gatraeth oedd ffraeth eu Llu,

Glasfedd eu harcwyn a gwerwyn fu,

Trichart trwy beiriart yn catau,

Ac wedi elwch tawelwch fu».

 

Aux yeux de beaucoup, la littérature galloise atteint son apogée dans le Mabinogion, une collection de douze récits incarnant plus de mille ans de narration bardique: ce sont des ré­cits comme Culhwch ac Ol­wen, une romance arthurienne qui anticipe l'Historia Regum Bri­tanniae de Geoffrey of Monmouth, et The Dream of Macsen Wledig,  une épopée ayant pour hé­ros central Magnus Maximus, l'Em­pe­reur Maxence, l'«usurpateur» de l'Empire d'Oc­cident au IVième siècle.

 

Un code de lois

très modernes

 

Mais les Gallois n'étaient pas que des poètes. Sous la férule d'un chef du Xième siècle, Hywel Dda («le Bon»), un code de lois complet fut es­quissé et main­tenu en pratique jusqu'à ce que la conquête anglaise ne l'annule. Ce code, rédigé en gallois, contenait des idées juridiques révo­lutionnaires pour l'époque: les femmes pou­vaient réclamer une compensation lorsqu'elles étaient battues par leurs maris et revendi­quer une part de propriété égale en cas de divorce; le vol n'était pas punissable si le but de l'acte dé­lictueux était la survie physique; un fils illégi­time avait des droits égaux au patrimoine de son père, comme tous les autres fils.

 

Jacques Chevalier écrit que «le peuple du Pays de Galles était le plus civilisé de son époque et avait at­teint le plus haut degré d'intellectualité... Le Pays de Galles au Xième siècle était le seul pays d'Europe possédant une littérature natio­nale à côté d'une litté­rature impériale en latin».

 

Les années qui ont immédiatement suivi la conquête normande de l'Angleterre furent trau­matisantes pour les Gallois. Des aventuriers normands se rassem­blaient à l'Ouest pour se tailler des fiefs et de la puis­sance. Le Pays de Galles, malgré sa division en un réseau de petits royaumes, résista aux envahisseurs avec da­vantage d'efficacité que les royaumes anglo-saxons. Lorsque les Normands tuèrent à Has­tings le Roi Harold, ils emportèrent, d'un coup, un royaume centralisé, mais lorsqu'ils élimi­naient un petit chef gallois, ils n'enregistraient qu'un succès local.

 

Néanmoins, la marée montante de la conquête nor­mande finit par battre les contreforts des royaumes gallois et, au début du XIième siècle, le destin des dynasties autochtones semblait scellé.

 

Conquête normande et

«âge des Princes»

 

Mais la tenacité des Gallois s'avéra aussi âpre que l'appétit des Normands. Dans sa Descriptio Kam­briae,  Geraldus Cambrensis, prélat «cam­bro-nor­mand» du XIIième siècle, écrit à propos des Gallois que leur esprit «est entière­ment voué à la défense de leur pays et de leur liberté; c'est pour leur pays qu'ils se battent, pour leur liberté qu'ils œuvrent; pour cela, il leur semble doux, non seulement de lutter l'épée à la main, mais aussi de mettre leur vie à dispo­sition... Lorsque sonne le clairon de la guerre, les pay­sans abandonnent leur charrue et se pré­cipitent sur leurs armes, avec la même promp­titude que le courtier vers sa cour».

 

Les historiens surnomment les 300 années qui suivi­rent la prise du pouvoir par les Normands d'«Age des Princes». Pendant toute cette pé­riode, les chefs gallois comme Owain Gwynedd et Lord Rhys de Deheubarth luttèrent vaillam­ment pour résister aux incursions étrangères et pour unir leurs turbulents sujets en une nation capable de résister aux menaces extérieures.

 

Pendant cette époque, les Gallois enregistrèrent plu­sieurs victoires importantes, comme la des­truction d'une armée normande et flamande à Crug Mawr en 1136, l'humiliation de Henri II Plantagenet à Basing­werk en 1157 et à Cadair Berwyn en 1165. Mais mal­gré ces victoires, la résistance des chefs gallois a toujours été frei­née par les guerres fratricides endé­miques. Ces luttes intestines s'expliquent pour une part par le système des héritages, lequel, même s'il est équitable, divise et partitionne les terres. Con­trai­re­ment au système de la primogéniture ap­pliqué en An­gleterre, où le fils aîné hérite de l'en­tièreté des pro­priétés de son père, en Pays de Galles, tous les fils ont droit à une part égale de la propriété paternelle, ce qui engendre des ri­valités et des antagonismes sur une base inter-familiale. Ces disputes sont alors exploi­tées, encouragées et soutenues par des forces exté­rieures et intéressées.

 

Le seul espoir de conserver l'indépendance, c'était d'établir un Etat unitaire. Les efforts de la Maison des Gwynedd visaient un tel objectif. Sous l'égide de Llywelyn Fawr ("le Grand") et de son petit-fils, Lly­welyn ap Gruffudd, les Gwynedd prouvèrent leur prédominance sur toutes les autres dynasties autoch­tones. Ce clan de chefs chercha à fonder une structure féodale semblable à celle des Normands; leur effort connut son apogée lors du Traité de Montgo­mery de 1267, par lequel la Couronne anglaise reconnaît le droit de Llywelyn ap Gruffudd à porter le titre de «Prince de Galles» et à avoir le droit de recevoir l'hommage des autres princes mineurs.

 

Les Anglais deviennent maîtres du pays

 

Une telle concession n'a pu être arrachée que par moyens militaires car les Anglais auraient autrement refusé d'abandonner leurs projets de rapines et n'auraient jamais accepté un com­promis politique. Mais inévitablement, la toute-puissance de l'Empire anglais et la volonté in­domptable d'Edouard I, combi­nées, ruinèrent les aspirations des Gwynedd. En 1282, Llywe­lyn est tué et ses terres démembrées.

 

Les succès anglais, dus aux armées nombreuses et à la finance génoise, ont été renforcés par la construc­tion d'un réseau de puissantes forte­resses garnies de garnisons permanentes, sym­boles de l'autorité royale et destinées à surveil­ler et à réprimer la population autochtone. Un chroniqueur anglais de l'époque écri­vit: «L'histoire du Pays de Galles arrive à sa fin». Ce jugement était assurément fort prématuré! Face à l'arrogance anglaise, les Gallois refusè­rent de recon­naître leur défaite.

 

Les Anglais durent déployer une formidable puissance militaire pour mater de nombreuses rébellions, dont la plus sérieuse fut celle menée par Madog ap Llywelyn en 1294-95. Ce soulè­vement, pour être contré, exigea une campagne de neuf mois et la mobilisation de 35.000 hommes. Il empêcha la réalisation du plan d'Edouard d'envahir la France.

 

De nombreux Gallois avaient fui leur pays pour se rendre en France afin de poursuivre la lutte contre l'ennemi comme l'avaient fait les Wild Geese  (= les «Oies Sauvages») d'Irlande. Le plus connu de ces exilés fut Owain Lawgoch (= «la Main Rouge»), qui se proclama Prince de Galles et Capitaine de France. Le Duc Yvain de Galles, ainsi qu'il fut baptisé par les Français, commanda la flotte française qui s'empara de Guernesey. Yvain retournait en son pays lorsque le Roi de France le rappela pour investir La Rochelle  et entrer dans le Poitou. Le Pays de Galles s'est sou­venu des gestes d'Owain et les récits contant sa bra­voure ont été chantés à profusion par les Bardes. La Couronne anglaise voyait en lui une telle menace qu'elle loua les services d'un assassin pour le tuer lors du siège de Mortagne-sur-Mer.

 

Owain Glyndwr, le plus grand et le plus célèbre des patriotes gallois

 

Mais à peine un quart de siècle s'écoule après l'assassinat du premier Owain, qu'un autre se dresse, Owain Glyndwr, le plus grand et le plus célèbre des patriotes gallois. Les exploits de ce héros inspirèrent de nombreux esprits et ce n'est pas un hasard si les nationalistes activistes gal­lois d'aujourd'hui, qui s'attaquent aux propriétés détenues par des Anglais dans tout le Pays de Galles, ont choisi de s'appeler «Meibion Glyndwr» ou «les Fils de Glyndwr».

 

Au tournant du XVième siècle, le Pays de Galles était travaillé par le ressentiment. Aucun Anglais ne pou­vait être mandé devant une cour de justice par un Gallois et dans les arrondisse­ments ruraux (les bo­roughs),  la détention des terres et le commerce étaient des privilèges ex­clusifs des planteurs anglais. Le Parlement, averti de la colère des Gallois, émit une re­marque méprisante: «Qu'avons-nous cure de ces pendards et va-nu-pieds?». Dans une telle atmo­sphère, Glyndwr fut proclamé «Prince de Galles» et, sous les acclamations ferventes de son peuple, il fut salué comme le sauveur tant attendu, le fils du destin, l'icône des prophéties bardiques.

 

De 1400 à 1415, le Pays de Galles connut le tumulte et les feux de la rébellion, menaçant du même coup la construction de l'Angleterre mo­derne. En 1404, la plus grande année de Glyndwr, le jeune chef n'avait aucun rival en Pays de Galles; même les grandes for­teresses royales de Harlech et de Aberystwyth étaient tombées entre ses mains. Cette année-là, Owain convoqua son premier parlement national à Machynl­leth et, en présence d'émissaires d'Es­pagne, de France et d'Ecosse, avec la béné­dic­tion du Pape d'Avignon, il fut couronné for­mellement Dei Gratia Princeps Walliae  (= Prin­ce de Galles par la Grâce de Dieu). On éla­bora des plans pour détacher l'Eglise du Pays de Galles de la tutelle de Canterbury et pour fon­der des universités dans le nord et le sud du pays. Ces plans attestent le projet authentique­ment national de Glyndwr.

 

La défaite de ses alliés en Angleterre, de ses co-si­gnataires du Tripartite Indenture  qui vou­laient parta­ger l'Ile de Bretagne en un nord, un sud et un ouest, pesa considérablement sur la stratégie d'Owain; même l'aide d'une armée française ne put garantir son invul­nérabilité. Entre-temps, avec toutes les res­sources de la puissance anglaise dirigées contre lui, Glyndwr perdit du terrain. Mais si l'étau royal se re­fermait sur lui, Owain ne fut jamais battu définitive­ment sur le champ de bataille. Vers 1412, ses activités se résumaient à des coups de guerilla. Les légendes entourant son personnage se multiplièrent et s'amplifièrent. Glyndwr dis­parait de la scène vers 1415 et un voile de mystère entoure sa mort. Un chroniqueur gal­lois de cette époque relate que «la majorité af­firme qu'il est mort; les devins disent qu'il n'est pas mort».

 

Les Tudor, une dynastie galloise oublieuse

de ses racines

 

Bien qu'elle ait été écrasée par un Etat dont la popula­tion était quinze fois supérieure et dont les richesses étaient incomparablement plus im­portantes, la nation galloise, par sa guerre d'indépendance, s'était signa­lée à l'attention de toute l'Europe. A la Conférence de Constance de 1415, la délégation française maintint avec succès que le Pays de Galles était une nation dis­tincte en tous points de l'Angleterre. Les efforts de Glyndwr n'avaient pas été vains.

 

Depuis l'échec de Glyndwr jusqu'aujourd'hui, il a été refusé au peuple gallois le droit à l'auto-détermina­tion. Même l'accession de Henry Tu­dor au trône d'Angleterre avec l'appui d'une ar­mée galloise, ne déboucha pas sur une recon­naissance de la spécificité galloise. En effet, le couronnement d'un roi d'Angleterre de nationa­lité galloise retarda considéra­blement la lutte de libération car les membres les plus compétents de la gentry  galloise abandonnèrent leur rôle traditionnel de chefs du gwerin  (le peuple, le Volk)  pour partir en Angleterre à la recherche de postes, de richesses et d'influence.

 

La politique des Tudor fut d'assimiler le Pays de Galles à l'Angleterre et, en conséquence, de détruire l'identité nationale distincte des Gal­lois. A cette fin, deux actes d'union passèrent en 1536 et en 1543. Le préambule de celui de 1536 mérite d'être cité ici: «... le dominion,  la princi­pauté et le pays de Galles est in­corporé, annexé, uni et soumis à et sous la Cou­ronne impériale de ce Royaume... parce que dans le dit pays, principauté et dominion  existent divers droits, usages, lois et coutumes très différents des lois et coutumes de ce Royaume et aussi parce que le peuple du dit dominion  possède un langage quotidien utilisé dans le dit dominion  ne res­semblant pas et n'ayant pas la même euphonie que la langue mater­nelle utilisée dans le Royaume... Son Altesse, en conséquence, mani­feste l'intention de les réduire à l'ordre parfait et à la connaissance des lois du Royaume et d'extirper complètement les coutumes et usages singuliers et sinistres différant de ce qui est en ce Royaume... Elle a ordonné que le dit pays et domi­nion  de Galles sera à l'avenir, pour tou­jours et dorénavant incorporé et annexé au Royaume d'Angleterre».

 

La traduction de la Bible en gallois sauve la langue de la disparition

 

Le gouvernement anglais fit donc de la langue galloise un problème politique. La situation est restée telle jusqu'à nos jours. La survie de la langue, exclue de la vie publique et des ins­tances légales, doit beaucoup à la traduction de la Bible en gallois, terminée en 1588. Cette tra­duction permit à la langue de ne pas dégénérer à la suite de l'effondrement de l'ordre bardique et fournit la base linguistique nécessaire au Y Diwygiad ou «Grand Réveil». Le revival  reli­gieux qui souffla sur le pays au XVIIIième siècle fut alimenté par des prêcheurs charisma­tiques qui s'adressaient en gallois et en plein air à des foules de milliers de personnes. Ce qui est plus significatif encore, c'est que ce revival permit la création d'écoles itinérantes dont l'objectif était d'enseigner au gwerin  comment lire afin qu'il soit instruit des principes de la foi chrétienne. Bien sûr, la langue d'enseignement était le gallois. A la fin du XVIIIième siècle, le nombre total des élèves fré­quentant les classes de jour et de nuit s'élevait à quelque 300.000 et, avec les 3/4 de la population ayant fréquenté les écoles, le Pays de Galles était la région la plus lettrée d'Europe à cette époque.

 

L'éducation du gwerin  conduisit, inévitable­ment, à sa politisation et, dans les premières années du XIXième siècle, une agitation sé­rieuse agita le sud nouvellement industrialisé et les régions centrales encore rurales. En 1831, les ouvriers de Merthyr, la ville du fer et du charbon, brandirent le drapeau rouge et prirent d'assaut les positions tenues par les troupes gouver­nementales. Il fallut quatre journées de combat, avec l'appui de renforts en soldats ré­guliers, pour que le soulèvement soit maté. Huit années plus tard, la ville de Newport lançait à son tour un défi à l'Etat britan­nique.

 

Les Chartists  gallois constataient que leur lutte pour la justice sociale ne réussirait pas s'ils n'adoptaient pas les méthodes qui avaient fait le succès de la Guerre d'Indépendance américaine et de la Révolution française. En conséquence, ils décidèrent d'utiliser la force physique pour renverser l'ordre existant. Une armée, composée surtout de «sans armes», comptant 20.000 hommes, se rassembla pour marcher sous la bannière de CYFIAWNDER (= Justice) afin de fon­der une République Galloise (Silwian Repu­blic). L'entreprise échoua sous le feu des canons du 45ième Régiment à Pied.

 

Après les révoltes des Chartists, les Anglais décident de détruire la langue et la culture galloises

 

Les autorités anglaises étaient bien conscientes que le Pays de Galles était au bord de la révo­lution. Le Times  rapporte que «le Pays de Galles est devenu aussi volcanique que l'Ir­lande», tandis que le Mor­ning Herald  dé­clare: «Le Pays de Galles est devenu un théâtre où l'on proclame des doctrines révolution­naires, où l'on prêche la violence et l'effusion de sang. Les horreurs de la "petite guerre des Chartists  ont frappé les dominions  de la reine, qui n'avaient plus été souillés par le sang de la guerre civile depuis le temps d'Owen Glando­wer (sic)».

 

La solution préconisée par les Anglais était simple: détruire la langue galloise et le pays de­viendrait ainsi une province anglaise comme les autres. A cette fin, des commissaires sont en­voyés au Pays de Galles pour récolter des "preuves" du primitivisme et de l'ignorance du peuple autochtone. Et bien que sept huitièmes de la population était de langue galloise, les commissaires unilingues interrogeaient les té­moins en anglais. De ce fait, ce n'est pas une surprise d'apprendre que leur rapport concluait les choses sui­vantes: «Le langage gallois des­sert considérablement le Pays de Galles et constitue une barrière complexe au progrès mo­ral et à la prospérité commerciale du peuple... A cause de sa langue, la masse du peuple gallois est inférieure au peuple anglais dans tous les domaines du savoir pratique et technique».

 

Armées d'un pareil rapport, les autorités possé­daient enfin l'excuse qu'elles avaient recherchée pour asseoir une politique d'éducation obliga­toire en anglais, afin d'angliciser le gwerin  de façon si systématique qu'il serait totalement as­similé. Cette politique fut imposée sans am­bages et les enfants des écoles que l'on enten­dait parler leur langue maternelle interdite étaient punis et humiliés. Pas de surprise donc que de telles mesures, appliquées systémati­quement pendant plu­sieurs générations, combi­nées à l'immigration mas­sive d'Anglais dans les zones industrielles, s'avérèrent catastrophiques pour l'avenir de la langue galloise. Alors que 88% de la population étaient de langue galloise vers la moitié du XIXième siècle, la proportion est, aujourd'hui, d'environ 20%. Comme prévu, la perte de la langue a conduit à la perte de la conscience nationale et des pans entiers de la société galloise ont transféré leurs allégeances au concept par­faitement illusoire de la British­ness,  véhicule à peine voilé de la suprématie anglaise.

 

De telles défections se sont répercutées sur la scène politique. Dans les dernières années du XIXième siècle, un puissant mouvement de home rule  naît au Pays de Galles sous l'appellation de Cymru Fydd  (= Le Pays de Galles du Futur). Cette organisation doit être mise en parallèle avec le mouvement contempo­rain Young Ireland  (= Jeune Irlande): elle vise à créer un parti national pour le Pays de Galles, qui, au dé­but, devait se développer à l'intérieur du parti libéral gallois. Mais le Cymru Fydd  était profondément di­visé et sa vision d'un Pays de Galles autonome dans une Grande-Bretagne fédérale, marquée par l'éthos impérial anglais, n'avait rien de révolutionnaire. Par la suite, le lobby du home rule capota par la défection de ses chefs, partis à Londres pour exercer des respon­sabilités gouvernementales, comme Tom Ellis et, plus tard, David Lloyd George.

 

Premières menées activistes

 

Il fallut attendre 1925 pour que le Pays de Galles ait son premier parti national indépen­dant, avec l'apparition du Plaid Genedlaethol Cymru,  dénommé ultérieurement Plaid Cymru  (Le Parti du Pays de Galles). Sous la présidence de Saunders Lewis pen­dant l'entre-deux-guerres, le parti reçut son principal soutien de la part d'écrivains et d'intellectuels et cher­chait à donner au Pays de Galles une doctrine natio­naliste rigoureuse qui mettait l'accent sur la préserva­tion de l'identité des communautés de langue galloise contre toute installation étran­gère. Cette campagne eut pour moment fort l'incendie d'une école de l'armée de l'air, où les pilotes de bombardiers devaient être en­traînés, que les militaires avaient fait construire au cœur du Pays de Galles. Cette action provoqua l'in­culpation et l'emprisonnement de trois membres importants du parti. Ce fut un procès célèbre qui fournit à la cause nationaliste l'appui d'un public nou­veau. Mais le parti ne put enre­gistrer que de très faibles succès électoraux et la plupart des critiques le dénoncèrent pour ses tendances dangereusement fas­cistes.

 

Pendant la seconde guerre mondiale, le Plaid Cymru resta résolument neutre, affirmant que son premier devoir était de défendre la nation galloise et non un Etat britannique artificiel; cette politique aboutit à l'arrestation et à l'em­prisonnement de beaucoup de membres de l'or­ganisation nationaliste.

 

Après la guerre, le Plaid Cymru  se débarrassa de ses principes les plus pointus afin de s'attirer un électorat plus nombreux; ce fut une politique qui s'avéra fruc­tueuse quant au nombre de sièges gagnés à West­minster mais qui compro­mit l'intégrité de la cause na­tionaliste au Pays de Galles. Dans sa volonté d'obtenir une repré­sentation en Angleterre, le Plaid avait trahi sa nation et sa langue. Beaucoup d'activistes se sentirent frustrés par cette "trahison" de la di­rection du Plaid,  dont le président en exercice se décrivit un jour sottement comme un «socialiste intel­lectuel britannique». Cela dé­boucha sur la formation de plusieurs groupes alternatifs et plus radicaux, dont le plus réussi fut le Cymdeithas yr Iaith Gynraeg  (La Société de la Langue Galloise).

 

Une action directe

et non violente

 

L'organisation opta pour une action directe non vio­lente, de façon à attirer l'attention sur le sta­tut infé­rieur de la langue galloise. Les cam­pagnes du mou­vement ont ainsi lutté pour l'élimination de la signali­sation routière en an­glais, pour l'installation d'un bon service de ra­diodiffusion gallois (cet objectif a été partielle­ment réalisé avec l'apparition de la chaîne S4C) et l'accroissement de l'usage du gallois dans la vie publique. Actuellement la Cymdeithas  met l'accent sur l'importance qu'il y a d'accroître l'enseignement moyen en gallois et fait cam­pagne pour obtenir un nouveau Language Act  pour le Pays de Galles.

 

Dans les années 60, certains radicaux gallois fu­rent impliqués dans des organisations proto-ter­roristes comme la Free Wales Army  (FWA) et le Mudiad Amddifyn Cymru  (MAC; Le Mou­vement de Défense du Pays de Galles). Ces groupes se formèrent en ré­ponse à l'échec des méthodes constitutionnelles visant à éviter la destruction des communautés galloises en proie aux autorités anglaises. Lorsque plusieurs dis­tricts unilingues gallois furent mis sous eau afin de fournir de l'eau et de l'électricité à bon mar­ché à des villes anglaises, les tracés d'aqueducs et les pylônes devinrent les cibles légitimes des attaques à la bombe des groupes en question.

 

L'investiture de Charles comme Prince de Galles au cours d'une cérémonie arrogante rap­pelant les conquêtes anglaises déclencha une campagne accrue d'attentats à la bombe dans tous le Pays de Galles. Mais les autorités étaient bien conscientes de la me­nace et, le jour même de l'investiture, les membres di­rigeants de la FWA furent traduits en justice et em­prisonnés pour appartenance à une organisation quasi mi­litaire. Incident plus sérieux, le même jour, deux membres du MAC sont tués par l'ex­plosion prématu­rée de leur engin, alors qu'ils étaient en route pour at­taquer la voie de chemin de fer que devait emprunter le train royal. On soupçonne, à bon droit semble-t-il, que la machine infernale avait été «arrangée» par les services de sécurité… L'arrestation et l'inculpa­tion des membres de la FWA et du MAC mit un terme aux attentats à la bombe mais la stratégie de l'«action di­recte» constitue toujours une option pour le Meibion Glyndwr.  Ce groupe na­tionaliste clandestin a mené une campagne d'at­tentats incendiaires contre les pro­priétés possé­dées par des Anglais dans les dis­tricts de langue galloise au nord et à l'ouest du pays. Le Mei­bion Glyndwr  prend pour appui le souci des Gallois face à l'impact destructeur du «syn­drome de la rési­dence secondaire». L'organi­sation nationaliste a tra­vaillé à grande échelle et elle jouit indubitablement d'un appui populaire tacite, ce qui explique qu'elle n'a pas pu être repérée et est restée opérationnelle de­puis neuf années.

 

Pour en terminer avec ce tableau nécessaire­ment schématique des bases de l'identité gal­loise, je vou­drais citer les mots de Saunders Lewis, écrits pour une émission de la BBC en 1930, émission interdite parce qu'elle était «forgée pour enflammer les sym­pathies natio­nalistes»: «Il ne peut y avoir de lende­mains heureux pour le Pays de Galles si nous ne nous montrons pas capables de passer à l'action, de nous imposer une auto-discipline, de nous don­ner un esprit fort et viril d'indépendance et si nous ne cultivons pas la fierté qui a animé nos ancêtres. Ce dont le Pays de Galles d'aujour­d'hui et de demain a besoin, c'est de l'appel de l'héroïsme. La touche d'héroïsme n'a ja­mais vibré dans la politique galloise. Et c'est la raison pour laquelle je suis un nationaliste politique, parce que le nationalisme est appel à l'action et à la coopéra­tion, parce que le natio­nalisme re­ferme les di­visions de classe et im­pose aux ri­ches et aux pauvres, aux clercs et aux travail­leurs, un idéal qui transcende et enri­chit l'indi­vidu: l'idéal de la nation et du terroir».

 

Gwyn DAVIES.

Conférence prononcée le 11 mars 1989 dans les salons de l'Hôtel Bedford à Bruxelles. 

 

dimanche, 11 janvier 2009

L'enigmatico silenzio di Obama

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L’ENIGMATICO SILENZIO DI OBAMA

http://www.eurasia-rivista.org/

di Daniel Luban

Il presidente eletto degli Stati Uniti, Barack Obama, lavora duro ad un piano di ripresa economica per il suo paese, ma ancora mantiene il silenzio assoluto sull’offensiva militare israeliana a Gaza. Il mutismo di Obama combinato con l'appoggio passivo a Israele da parte dell’attuale presidente, George W. Bush, ha fatto sì che gli Stati Uniti restassero ai margini della crisi di Gaza, e sono i leader europei quelli che assumono gli sforzi diplomatici per trovare una via d’uscita dalla grave situazione. Ma, nonostante la reticenza di Obama nel parlare di Gaza non è qualcosa che sorprende la maggioranza degli esperti, semina dubbi sulla posizione che prenderà la sua futura amministrazione sul conflitto israelo-palestinese. Da quando Israele ha iniziato a bombardare Gaza, il 27 dicembre, allo scopo di paralizzare Hamás (acronimo arabo di movimento di resistenza islamica), Obama non ha preso posizione. Il suo portavoce ribadisce che "c'è soltanto un presidente alla volta" e che non prenderà alcuna iniziativa prima di assurgere al ruolo di Capo di Stato, il 20 di questo mese.
Tuttavia, Obama si è mostrato disposto a trattare alcuni affari politici. Lunedì ha visitato i leader del congresso legislativo per dare impulso al suo piano destinato alla ripresa economica. Ha anche espresso la sua opinione sulla politica estera: ha divulgato un comunicato sugli attentati nella occidentale città indiana di Mumbai, in dicembre. Mentre i leader europei come il presidente francese Nicolas Sarkozy ed il cancelliere ceco Karl Schwarzenberg sono andati in Medio Oriente per iniziare gli sforzi diplomatici, il governo di Bush ha accusato Hamás per il conflitto, ma ha evitato di assumere un ruolo attivo.

Il segretario di Stato (cancelliere), Condoleezza Rice, ha annullato un viaggio, previsto lunedì, in Cina per trattare la crisi, ma ancora non è nei suoi piani di trasferirsi nella regione. Dinanzi alla mancanza di una posizione chiara del presidente americano eletto, gli analisti iniziano a speculare.

Alcuni hanno ricordato una dichiarazione di Obama nella località Israeliana di Sderot: "Se qualcuno lanciasse razzi sulla mia casa, dove le mie due figlie dormono di notte, farei tutto ciò che posso per fermarlo".

Questo è stato interpretato come un segnale di appoggio alle rappresaglie israeliane contro Hamás. In una conferenza sul Medio-Oriente tenuta lunedì nello Brookings Institution, gli osservatori hanno prestato particolare attenzione alle dichiarazioni fatte da Martin Indyk, ex ambasciatore americano in Israele e collaboratore del dipartimento di Stato per gli affari del Vicino-Oriente durante il governo di Bill Clinton (1993-2001). È considerato un candidato probabile per un alto incarico legato al Medio-Oriente nel gabinetto del designato e prossimo Segretario di Stato Hillary Clinton. Indyk ha evitato di attribuire colpe per la crisi o di dare prescrizioni per risolverla. Si è richiamato ad un "sollecito cessate il fuoco" ; è stato prudente, evitando di offendere una delle parti. Ha anche sostenuto che il ministro della difesa israeliano Ehud Barak concluderà certamente la campagna militare prima dell'assunzione dell’incarico da parte di Obama cosa che faciliterà la politica estera del nuovo presidente americano.

"Questa settimana ci saranno intense operazioni (militari), e la prossima settimana ci sarà una intensa diplomazia” ha affermato. "Credo che Obama si trovi in una situazione in cui potrà approfittare di questa diplomazia e far sì che le due parti decidono per un cessate il fuoco". Nella conferenza, il politologo Shibley Telhami, dell’Università del Maryland, ha elogiato la decisione di Obama non di parlare della situazione a Gaza prima dell’assunzione dell’incarico. "Non avrà una seconda possibilità di dare una prima impressione. Se dici qualcosa su questa crisi in prima battuta, le mani ti restano legate. E ed è un grande errore se egli interviene in questa crisi". Nel frattempo molti analisti sembrano decidere con Telhami che il silenzio è la cosa migliore, la risposta di Obama rivela l'ambiguità della sua amministrazione sui temi legati alla crisi Israelo-palestinese. Forse deliberatamente, è stato circondato da consulenti la cui cronistoria sull'argomento è difficile da leggere. Hillary Clinton si è guadagnata la reputazione, alla fine degli anni ‘90, di essere aperta alle preoccupazioni palestinesi. Si è richiamata nel 1998 alla "soluzione di dei due Stati"(uno israeliano e l’altro palestinese, coesistenti in modo pacifico), molto prima di convertirsi alla visione di maggior consenso.

Nel 1999 suscitò una polemica quando apparve con Suha Arafat, coniuge dello scomparso leader palestinese Yasser Arafat, durante una riunione nella quale quest'ultimo criticò Israele. Hillary Clinton si è anche guadagnata l’appoggio del mondo arabo con gli sforzi del suo coniuge per promuovere la pace tra palestinesi e Israeliani durante gli ultimi anni della sua amministrazione. Ma da quando si è insediata in senato nel 2001, ha adottato una posizione più filo-Israeliana. Gli Analisti si chiedono se ciò ha prodotto un cambiamento nel suo modo di pensare in quanto senatrice del nordorientale Stato di New York, in cui esiste una Comunità ebraica enorme, nella sua maggioranza schiacciante partigiana delle politiche di Israele. Benché si considerasse Obama inizialmente simpatizzante delle preoccupazioni palestinesi ed era visto con sfiducia dai gruppi ebraici bellicisti, le sue nomine in politica estera sembrano mettere un'ombra su questo. Molti sospettano che condividerà gli stessi principi pro-Israeliani dell’amministrazione di Bush.

Traduzione a cura di G.P.

Fonte:
IPS/Diario DigitalRD.Com

Falend leiderschap

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Falend leiderschap

 

Geplaatst door yvespernet op 4 januari 2009

Het Israëlisch offensief in de Gazastrook gaat in alle hevigheid verder. Zonder veel om te kijken naar de burgerbevolking, zoals men kan zien in de beelden die uit de Gazastrook komen van gewonde en dode kinderen, rukt het Israëlische leger (IDF) op. Niet alleen Israël kijkt echter amper om naar de burgers, ook het leiderschap van HAMAS faalt compleet. Zij roepen wel op tot verzet, maar kijken amper tot niet om naar hun eigen burgerbevolking. Die bevolking heeft immers van het HAMASleiderschap geen instructies gekregen voor schuilplaatsen, medische hulp, etc… HAMAS mag dan wel een strijdersbeweging zijn, die zelf redelijk goed georganiseerd de strijd aanbindt met het IDF, ze falen blijkbaar compleet in het politiek leiderschap.

Burgerdoden worden door het IDF afgedaan als terroristen. De “doden bij een extremistische HAMAS-ceremonie” bleken agenten te zijn die een ceremonie bijwoonden waarbij nieuwe agenten de eed aflegden. En zo zullen er nog wel dozijnen meer volgen. Ook is de stelling dat deze oorlog is begonnen vanwege HAMAS-raketten regelrecht onzin. Deze oorlog is reeds gepland sinds de mislukte inval in Libanon in 2006 en de echte concrete tacktische plannen liggen reeds zes maanden op tafel. Verder hebben beelden al aangetoond dat Israël duidelijk clusterbommen inzet in dichtbevolkte gebieden. Ook het gebruik van artillerie in dichtbevolkte gebieden is allesbehalve “burgervriendelijk”.

Voor Israël heeft deze oorlog meerdere doelen in mijn ogen; het scheppen van een bufferzone zodat de raketten niet langer in Israël landen, het vernietigen van de politieke HAMASelite (en ze liefst vervangen door een Israëlgezinde), het herwinnen van het vertrouwen in het leger en het winnen van de verkiezingen. Of hoe plat electoraal gewin uiteindelijk mee aan de basis ligt van de vele doden die momenteel vallen.

Palestina bloedt omdat extremisten van beide kanten enkel aan korte termijn-doelen denken…