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mercredi, 13 mai 2009

le mariage transformé par ses célibataires mêmes

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Le mariage transformé par ses célibataires mêmes

par Philippe Muray, écrivain* - Ex: http://www.communautarisme.net

Par-delà le néo-mariage, et quelques autres revendications divertissantes, c’est la réduction au silence du moindre propos hétérodoxe qui se profile, c’est l’écrasement légal des derniers vestiges de la liberté d’expression, c’est la mise en examen automatique pour délit de lucidité.

Le mariage est une invention qui remonte à la plus haute antiquité. Je parle du mariage à l’ancienne, cette institution conformiste, vermoulue et petite-bourgeoise qui véhicule depuis la nuit des temps « les valeurs hétéro-patriarcales et familialistes » pour m’exprimer comme Christophe Girard et Clémentine Autain. Sauf erreur de ma part, cette mémorable conquête n’a pas été arrachée, l’arme à la main, de nuit, dans la précipitation et sous la menace des pires représailles, par une petite bande de fanatiques de la nuptialité bien décidés à se servir de la lâcheté des uns, de l’ambition des autres, de la démagogie tremblotante de tous, pour faire triompher leur cause. Nulle part ce type de mariage ne paraît avoir été imposé par la force. Ni en jetant à l’opinion publique un fatras précipité de raisonnements contradictoires afin d’extorquer d’elle, par sondage, une approbation apeurée. Il n’est pas davantage le fruit d’une volonté claironnée de mettre à genoux le pouvoir politique. Aucun gouvernement, à ma connaissance, n’a cédé aux partisans de la conjugalité dans la crainte de se voir accusé de gamophobie (du grec gamos, mariage).

Y a-t-il même eu « débat », à propos de cette importante « question de société », chez les Égyptiens pharaoniques, à Babylone, en Inde, à Lascaux, entre psychanalystes lacustres, sociologues troglodytes, militants de l’un ou l’autre bord ? En a-t-on discuté, dans le désert de Chaldée, à la lueur de la Grande Ourse ? A-t-on menacé de ringardisation les adversaires de cette nouveauté ? Les a-t-on accusés de ne rien comprendre à l’évolution des mœurs, de s’accrocher à des modèles désuets, d’alimenter la nostalgie d’un ordre soi-disant naturel qui ne relève que de la culture ? La Guerre des Games (de gamos, mariage, je ne le répéterai plus) a-t-elle eu lieu ?

Il semble bien que non. La chose, c’est horrible à dire, s’est faite toute seule, suivant la pente de l’espèce, laquelle sait si bien jouer sur les deux tableaux pour protéger ses intérêts, manier en même temps la carotte et le bâton, l’appât et l’hameçon, le désir de satisfaction sexuelle des individus et ses propres nécessités vitales de perpétuation, et emballer cela dans les mirages vaporeux de la pastorale romantique.

On a tout essayé, par la suite, avec le mariage. On l’a plié dans tous les sens. On a tâté de la polygamie, de la bigamie, de la monogamie, de l’adultère, du divorce à répétition, du mariage forcé, du mariage civil, du mariage religieux, du mariage d’argent, du mariage raté. On a même vu des mariages heureux. On a vu des mariages stériles et d’autres féconds, des unions dramatiques et des noces de sang. On en a fait des vaudevilles et des tragédies. Avec des placards pleins d’amants, des cocus en caleçon, des maîtresses acariâtres. Le mariage, en résumé, n’a été inventé que pour fournir des sujets de romans et pour assurer la chaîne sans fin des générations ainsi que le veut l’espèce.

Il n’en va pas exactement de même du futur mariage homosexuel, dont la genèse aura laissé tant de traces, à l’inverse de l’autre, qu’il sera aisé de la reconstituer. C’est que cette nouveauté ne va pas de soi, comme d’ailleurs la plupart des opérations expérimentales de notre temps. L’époque moderne, dont l’essence même est le soupçon dans tous les domaines, explose en cette affaire dans une sorte d’opéra-bouffe stupéfiant où la mauvaise foi et le chantage se donnent la réplique inlassablement. C’est d’abord le code civil qui a été instrumenté. On a prétendu qu’il n’y était stipulé nulle part que le mariage était réservé aux personnes de sexe opposé. Les homosexuels militants se sont engouffrés dans cet « oubli » pour exiger, au nom de l’égalité des droits, « l’accès des gays et des lesbiennes au mariage et à l’adoption ». L’exigence d’égalité est la grosse artillerie qui renverse toutes les murailles de Chine. La marche sans fin vers l’égalité absolue remplace, chez les minorités dominantes et furibondes, le défunt sens de l’Histoire. Pour ce qui est du code civil, d’abord paré de toutes les vertus, il n’a plus été qu’une sorte d’opuscule diffamatoire sitôt qu’on découvrit l’article 75, qui détermine que le mariage consiste à « se prendre pour mari et femme ». Peu soucieux de logique, les militants de la nouvelle union conclurent aussitôt à l’urgence d’une refonte de ce code que, l’instant d’avant, ils portaient aux nues. Et, en somme, puisque la loi est contre les homos, il faut dissoudre la loi. 

 
Dans le même temps Noël Mamère, bonimenteur de Bègles, agitait son barnum ; et les notables socialistes se bousculaient au portillon de l’avenir qui a de l’avenir dans l’espoir de décrocher le titre de premier garçon d’honneur aux nouvelles épousailles. Le terrorisme et la démagogie se donnaient le bras sur le devant de la scène. On « déconstruisait » en hâte le mariage à l’ancienne. On affirmait qu’il est aujourd’hui « en crise » quand la vérité est qu’il l’a toujours été, par définition, puisqu’il unit deux personnes de sexe opposé, ce qui est déjà source de crise, et que, par-dessus le marché, il les soumet à des postulations contradictoires, le mensonge romantique et la vérité procréatrice. On rappela, contre les réactionnaires qui lient mariage et reproduction, qu’il n’en allait plus ainsi depuis la révolution contraceptive (ce qui ne pouvait manquer, ajoutait-on, de rapprocher les comportements homos et hétéros), quand c’est en fait depuis toujours, et dans toutes les civilisations, que l’on a cherché, certes avec moins d’efficacité technique qu’aujourd’hui, à réguler la fécondité, c’est-à-dire à autonomiser la sexualité par rapport à la « reproduction biologique ».

En quelques jours apparurent les étonnantes notions de « mariage fermé » (antipathique, hétéro) et de « mariage ouvert » (sympathique) puis « universel » (supersympa). On publia des sondages dans lesquels la société française déclarait qu’elle était d’accord pour applaudir aux évolutions de la société française, mais de grâce, qu’on arrête de lui brailler dans les oreilles. Les partisans du néo-mariage expliquèrent à la fois qu’il ne fallait pas interpréter leur demande comme une volonté de normalisation ou comme un désir d’imitation mais qu’il y avait de ça quand même, et que d’ailleurs ils se moquaient des institutions dont ils étaient exclus, sauf que le seul fait d’en être exclus leur apparaissait comme un outrage. Réclamant en même temps le droit à la différence et à la similitude, exigeant de pouvoir se marier par conformisme subversif et pour faire « un pied de nez à la conception traditionnelle du mariage » (comme l’écrivent encore les impayables Christophe Girard et Clémentine Autain), ils affirmaient aussi que ce même mariage, à la fois convoité et moqué, revendiqué pour être rejeté, et de toute façon transformé s’ils y accédaient jusqu’à en être méconnaissable, serait un remède souverain contre « l’alarmant taux de suicide » qui sévit chez les jeunes homosexuels, ce qui laisse supposer que ces derniers se suicident tous par désespoir de ne pouvoir convoler officiellement. On aurait pu imaginer d’autres motifs.

Mais ces réflexions tomberont très bientôt sous le coup des lois anti-homophobie qu’un gouvernement vassalisé par les associations se prépare en toute sottise à faire voter. Mieux vaut donc se taire. Par-delà le néo-mariage, en effet, et quelques autres revendications divertissantes (suppression de la mention relative au sexe sur les papiers d’identité afin d’en terminer avec les « problèmes kafkaïens rencontrés par les individus de sexe mixte, hermaphrodites, transsexuels, transgenres », ou encore « dépsychiatrisation des opérations de changement de sexe »), c’est la réduction au silence du moindre propos hétérodoxe qui se profile, c’est l’écrasement légal des derniers vestiges de la liberté d’expression, c’est la mise en examen automatique pour délit de lucidité. Il est urgent que personne ne l’ouvre pendant que se dérouleront les grandes métamorphoses qui s’annoncent, dont ce petit débat sur l’effacement de la différence sexuelle est l’avant-propos. Le néo-mariage, dans cette affaire, n’est que l’arbre baroque qui cache la prison.

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Ce texte a été publié dans une version légèrement réduite sous le titre "La guerre du mariage a-t-elle eu lieu ?" dans Marianne (18/09/2004, page 79). Cette version intégrale est reproduite avec l'autorisation de l'auteur.

*Philippe Muray est l'auteur de
nombreux ouvrages, dont Après l'histoire, Belles Lettres, 2002.

Voir aussi sur le site de l'Observatoire du communautarisme :
Les démons, par Philippe Muray

Photo de Philippe Muray : droits réservés (HANNAH/OPALE - 18, rue des Quatre Fils - 75003 Paris)


Lundi 20 Septembre 2004

Terre & Peuple n°39 / Analyse

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TERRE & PEUPLE Magazine n°39

 

Analyse par les équipes de "Terre & Peuple - Wallonie"

 

Dans son éditorial au numéro 39 du T&P Mag, qui évoque la dimension raciale du conflit antillais, né par hasard avec l’ère Obama, Pierre Vial relève que les mêmes qui qualifient ces violences de ‘culturelles et identitaires’ jugent ignoble le souhait de ‘préserver sa race’. Parce que contraire à une idéologie officielle largement admise par une population pressée de trahir dans l’espoir d’éviter le fameux choc. Il est temps dès lors de mettre en place la fraternité blanche.

Autour des nouveaux musées (Guggenheim, à Bilbao, Coop Himmelb(l)au à Lyon), FAV s’applique à une analyse de la ‘médiasphère’ qui vise à transformer le musée-conservatoire en un lieu d’actualités, présentant le musée lui-même comme l’événement sensationnel, pour assurer sa survie financière. Afin que l’individu, détribalisé, ingurgite sa ration d’images pieuses.

Emmanuel Ratier, documenté et vigilant, épingle une nouvelle monnaie norvégienne à l’effigie de Knut Hamsun, Prix Nobel enfermé à 85 ans dans un asile, après son éloge funèbre à Hitler. Bernard Kouchner, dénoncé par Pierre Péan, pour ses magouilles sous paravent humanitaire, et pour ses faux ‘camps d’extermination serbes’, s’en tient à accuser Péan d’antisémitisme, ce que Maurice Szafran et Joseph Cohen jugent être la mort du débat public.

Le gros dossier ‘L’arme géopolitique’ est assumé pour moitié par Alain Cagnat. Pour lui, trois affaires marquent le sort de la planète : l’oléoduc BTC/l’Irak/l’Afghanistan. Dès 1994, Halliburton (Dick Cheney) et Chevron (Condolezza Rice), pour affranchir les pétroles du Kazakstan du contrôle russe, projettent l’oléoduc BTC (de Bakou en Azerbaidjan, par Tbilissi en Georgie à Ceyhan en Turquie). En 2000, le PNAC (Project for a New American Century, de Cheney/Rumsfeld/Wolfowitz/Perle) programme la seconde guerre contre l’Irak, obstacle à l’hégémonie (énergétique) des States. La ‘vieille Europe’ tente alors de dialoguer avec la Russie. La ‘jeune Europe’ orientale, revancharde, mise sur l’Amérique, seule à avoir résisté à l’URSS. Pour affaiblir l’Europe, les Etats-Unis accélèrent la dislocation de la poudrière multiculturelle des Balkans, y favorisant la pression islamiste (Albanie, Kosovo). Ils incitent l’Europe centrale à adhérer à l’UE et à l’OTAN, ce qui leur ouvre un double accès à la Mer Noire et présentent l’Iran (mais en fait la Russie) comme une menace (bouclier anti-missiles). Les Pays baltes (Lithanie/Lettonie) ayant pris le contrôle du grand oléoduc nord-ouest, la Russie entame la construction du BPS (Baltic Pipeline System) et Gazprom s’entend avec BASF et Ruhr Gaz pour mettre en place Northstream, que les Polonais s’ingénient à retarder. En Europe orientale et en Europe caucasienne : les Américains n’ont pas réussi, en Biélorussie, à déstabiliser le fidèle Loukachenko, ami des Russes. Le GUAM (Organisation pour la démocratie et le Développement) s’affaire à détacher de l’influence russe l’Ukraine, la Georgie, l’Azerbaïdjan et la Moldavie. Il projette un oléoduc OBP entre la Mer Noire et la Pologne. Mais parallèlement, l’UE avec l’Allemagne et la Tchéquie fonde le Partenariat oriental, avec l’Europe orientale et caucasienne, y compris l’Azerbaïdjan. La Moldavie dépend fort de la Russie. L’Ukraine, d’abord emportée par la ‘révolution orange’ de Iouchtchenko, voit à présent sa ‘tsarine’ Ioulia Timochenko signer un accord avec Poutine dans la ligne d’un partenariat Europe-Russie indispensable à l’équilibre du continent.

Reste en question la Crimée, rattachée à l’Ukraine par Khrouchtchev et qui compte 60% de Russes (75% à Sébastopol, base concédée à la flotte russe jusqu’en 2017 !). L’Arménie, fidèle à la Russie qui l’a sauvée des Ottomans, sous blocus de l’Azerbaïdjan et ravitaillée par l’Iran, compte sur sa puissante diaspora américaine. L’Azerbaïdjan s’est épuré de ses Arméniens (pogroms en 1990) à l’exception du Nagorny-Karabakh (rattaché au pays par Staline), où ils sont encore 80%. Le pays détient d’énormes réserves de pétrole et de gaz. Puissamment soutenu par la Fondation Soros (dont il a néanmoins fait échouer la ‘révolution orange’), le président Aliyev joue l’équilibre. Les Azéris, chiites, sont travaillés par les islamistes iraniens. Dès son indépendance, la Géorgie, à qui Staline (géorgien lui-même) avait greffé trois territoires autonomes (Ossétie du Sud, Abkhazie et Adjarie), est entrée en guerre sanglante contre eux. Avec la ‘révolution des roses’, l’avocat newyorkais Michaïl Saakachvili a pris le pouvoir. Fort du soutien des Etats-Unis et d’Israël, il a lancé contre l’Ossétie du Sud une désastreuse opération, qui a révélé l’impuissance américaine et déterminé l’UE à dialoguer avec la Russie. Le Nord Caucase, qui groupe des républiques de la Fédération de Russie, musulmanes (Tcherkessie, Tchétchénie, Ingouchie, Daghestan) ou orthodoxe (Ossétie du Nord) est un patchwork multiculturel composé par Staline dans le but d’affaiblir chacune. Ce sont des islamistes coriaces, que Poutine traite fermement (« jusque dans les chiottes »).

Au Proche-Orient, Israël étant partie prenante des oléoduc BTC et gazoduc BTE vers la Turquie, il fallait que les Serbes soient virés du Kosovo. Toutefois, depuis la gaffe géorgienne, les Russes menacent les deux tracés. Dans les espérances occidentales, la Turquie devait hériter du ‘pouvoir de nuisance’ de la Russie. Bien que d’une stabilité douteuse, les Turcs peuvent affaiblir Russes comme Européens, chez qui, heureusement, les anti-turcs tiennent bon. C’est la Bible et leur propre histoire de Terre promise qui rapprocheraient les Américains d’Israël, leur treizième porte-avions. Toutefois, depuis le fiasco du Liban (2006) et l’échec de Tsahal à Gaza (2008), et avec sa nouvelle majorité explosive, la stabilité d’Israël ne tient plus qu’à l’instabilité de ses voisins. L’Egypte est gangrenée par les Frères musulmans, proches des Iraniens et du Hamas et qui contrôlent le Sinaï et la zone frontalière de Gaza. L’Arabie saoudite, ‘amie des Américains, achète sa tranquillité, en finançant les fondamentalistes ! Les Monarchies du Golfe ne sont que des lunaparks méprisés par tous les bons musulmans. La Jordanie deviendra peut-être la Grande Palestine (si les Israéliens achèvent le ménage). La Syrie, hostile à Israël, est un des voyous de l’Axe du Mal, mais un interlocuteur incontournable.

Le Liban n’existe que par le Hezbollah, qui en contrôle la moitié. L’Irak, après ses guerres Bush I et Bush II, a été officiellement pacifié par le général Petraeus (et l’accord avec le Mahdi chiite Moqtadar-al-Sadr). Sunites, chiites et Kurdes attendent pour reprendre leur guerre civile le départ des Américains. Lesquels ne resteraient que pour protéger les Kurdes (et leur pétrole). A défaut, ils auraient perdu pour rien quatre mille hommes, des centaines de milliards et gagné la haine de la planète. La concurrence entre les projets de gazoducs Nabucco c/Southstream (qui confronte l’UE à Gazprom russe et à ENI italienne) donne plusieurs longueurs d’avance aux seconds : les Russes ont déjà des accords avec la Hongrie, la Bulgarie, la Serbie, la Grèce et l’Autriche, de même qu’avec le Turkménistan, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, alors que l’avenir de Nabucco est encore incertain. Si les potentats de cinq républiques ex-soviétiques d’Asie centrale ont d’abord été aisément subjugués par quelques dizaines de millions de dollars, le mouvement s’est renversé. Le président Karimov d’Ouzbékistan a sévèrement réprimé une manifestation encouragée par les Américains, qui n’ont eu que le temps de lui rappeler les droits de l’Homme que déjà ils étaient expulsés. Cible des islamistes, il préfère se rapprocher des Russes. De même, le Turkménistan, qui ne tolère aucun soldat étranger, a préféré les Russes aux Américains. Le président Nazarbaiev du Kazakhstan, pris entre ses Kazakhs au sud et ses Russes (30%) au nord, maintient difficilement l’unité. Son pétrole voyage par l’oléoduc CPC et, pour son gaz, il est partie prenante avec le Turkménistan d’un accord avec la Russie. Le bail de la base spatiale russe de Baïkonour court jusqu’en 2014 et celle de Sary Chagoun jusqu’en 2050. Le Kirghizistan (peuplé d’Indoeuropéens) a fait l’objet d’une ‘révolution des tulipes’. Il s’est retourné depuis contre les Américains, qui doivent évacuer la base militaire qu’ils louaient fort cher, alors que les Russes en reçoivent gratuitement ! Le Tadjikistan, pays persanophone pauvre, voisin de l’Afghanistan, est en guerre civile larvée et est occupé à la fois par les Russes et par les Américains. Pour la Mer Caspienne, les Américains nourrissent le projet d’une ‘Caspian Guard’ aéronavale, officiellement pour empêcher les trafics de drogue et d’armes, mais il leur manque d’avoir un pied dans un pays riverain.

Puissance stable du Moyen-Orient, l’Iran, peuplé d’Indoeuropéens chiites, regorge de pétrole. Il a le soutien de tous les damnés de la terre (sunites comme chiites irakiens, Hezbollah, Hamas, Frères musulmans, Afghans et Kurdes). Il est partie dans un axe Moscou-Téhéran-Pékin. Il a même passé un accord gazier avec la Turquie. Il ne renoncera pas à sa bombe atomique. A défaut de pouvoir le vaincre, les Américains doivent le convaincre. L’Afghanistan est une aberration britannique, une mosaïque de peuples en guerre par tradition, où les Américains ont joué les islamistes contre les soviétiques. Le gouvernement Karzaï ne contrôle qu’un cinquième du pays. Il est impossible à l’OTAN de gagner, ni d’empêcher les Afghan d’être les premiers producteurs mondiaux d’héroïne. Au Pakistan voisin, la CIA a arrosé les fous d’Allah avec des torrents de dollars. La contagion s’est étendue et les talibans en sont à menacer les voies de ravitaillement américaines. Les bombardements de représailles touchent essentiellement des civils et font de nouvelles recrues antiaméricaines. La guerre au Cachemire achève d’affaiblir le front ‘occidental’. OTSC et OCS sont deux alliances antiaméricaines : l’Organisation du traité de sécurité collective est une réplique de l’OTAN, qui a permis à l’Ouzbékistan et au Kirghizistan de se débarrasser de leurs troupes américaines ; l’Organisation de coopération de Shanghaï, rassemble, avec la Russie et la Chine, le Kazakhstan, le Khirgizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan et elle a accepté l’Inde, le Pakistan, la Mongolie et l’Iran comme observateurs. L’Inde, le Japon et la Chine sont de faux colosses, peu impliqués encore dans le jeu géopolitique. L’Inde, qui essaie une troisième voie occidentale, n’est en rien une nation. Elle est pratiquement en guerre avec le Pakistan (l’une comme l’autre ont la bombe atomique !). Le Japon est un satellite désarmé des Etats-Unis, dont la renaissance ne passera que par sa redécouverte des samouraïs. La Chine est une menace pour après-demain. Elle multiplie les relations avec la Russie et l’Iran et avec les républiques d’Asie centrale. Plus encore qu’avec les Tibétains, les Chinois ont des problèmes avec les Ouïghours, turcomongols musulmans sécessionnistes. Avec tout cela, les Américains ont perdu une partie de leurs pions et vont devoir abandonner un costume trop grand pour eux, les Russes ont regagné une grande partie de leurs positions et les Européens (UE) ont fait le mauvais choix.

Alain Cagnat, encore lui, pose le choix ‘Occident ou Eurosibérie ?’. L’Occident, protecteur de l’univers contre le Mal absolu du terrorisme, ce leurre destiné aux foules rendues stupides, se fissure. Obama promet un changement, dans la continuité car tout son entourage appartient au White Power. A l’inverse, dans la Russie (qu’on nous présentait comme définitivement humiliée), Poutine s’est attaqué aux oligarques (qu’on nous présentait comme des dissidents). Elle n’est plus une menace pour l’Europe et a intérêt à se rapprocher d’elle, ce que redoutent les Américains. Lesquels n’ont plus les moyens de leurs prétentions hégémoniques, avec une économie en faillite et une armée qui ne tolère pas les pertes ! Notre chance est l’Eurosibérie. Nos enfants ne nous pardonneront pas de la laisser passer, pas plus que nous ne devons pardonner à nos ancêtres d’avoir déclenché la première guerre mondiale.

Pour Pierre Vial, le gouvernement de la France, vendu à Washington, ne pouvait que déboulonner Aymeric Chauprade, esprit libre, de sa chaire de géopolitique au Collège Interarmées de Défense. Il y démontrait la nécessité pour la France et l’Europe de faire échec au mondialisme américain, produit de la finance newyorkaise. Chauprade avertit contre le potentiel révolutionnaire islamiste et conteste que les Etats-Unis aient les moyens de leur ‘destination divine manifeste’. Il mise au contraire sur la Russie, à qui ses richesses naturelles donnent les moyens de sa politique d’indépendance et de puissance.

Jean-Patrick Arteault annonce la guerre coloniale, dans la ligne de la géopolitique anglo-saxonne. Puissance maritime insulaire destinée à dominer le commerce, elle doit ‘contenir’ le continent, c’est-à-dire empêcher que la puissance réelle de celui-ci s’exprime. Le messianisme judéo-yankee a nourri deux écoles de politique étrangère américaine. La première, Hard Power, divise le monde en vassaux ou en ennemis à abattre, au besoin par la force (R. Reagan, G. W. Bush). La seconde, Soft Power, préfère amener l’interlocuteur aux concessions, dans la voie d’un mondialisme cornaqué par l’oligarchie capitaliste et ses think tanks. La formule a l’avantage de sauver la face aux collaborateurs, à qui le berger fait oublier qu’ils ne sont que des moutons. Ils vendent à leur opinion publique l’image d’une Amérique bonne fille, qui nous a secourus et protégés contre l’indicible et qui mérite dès lors qu’on l’aide contre les méchants Afghans. Dans le genre Kollabo, le trio infernal de l’atlantisme français (Sarközy-Kouchner-Levitte) rêve de souffler aux Britanniques le rôle de premier caniche de Washington, apprenant à se plier sans donner le sentiment de se coucher. L’armée de terre américaine, qui veut guerroyer avec zéro mort, a un besoin urgent de supplétifs et, le dollar vacillant, de faire casquer les vassaux. Alors que le bourbier afghan est une nouvelle guerre coloniale qui ne pourra pas être gagnée, car son objectif géopolitique (entre autres, barrer à la Russie l’accès aux mers chaudes) ne satisfait pas les opinions publiques ni les combattants. Ceux-ci devraient se contenter d’apporter la démocratie et les droit de la femme à des moujahidins qui sont incomparablement mieux motivés à se défendre contre les mercenaires des oligarchies financières.

Pierre Vial clôture ce numéro en beauté. Et en chantant la profusion des beautés que vient de dévoiler l’archéologie dans les vestiges que ‘Nos ancêtres les gaulois et nos ancêtres les Germains’ nous ont laissés dans le Puy-de-Dôme, dans la Somme, en Corrèze, dans le coeur historique de Reims, à Saint Dizier en Haute-Marne. Le cliché des ‘barbares hirsutes’ a enfin rendu son âme dévote. Notamment entre les mains de Bossuet, pour qui la Providence avait choisi la voie lumineuse de la civilisation gréco-romaine pour apporter la vérité unique aux brutes sauvages de nos sombres forêts.

Gebet für Russland - Zwei Bücher von Alexander Solchenizyn

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Gebet für Rußland

Zwei Bücher von Alexander Solschenizyn

Alexander Solschenizyns: Zwischen zwei Mühlsteinen. Mein Leben im Exil. Herbig 2005.
Alexander Solschenizyn: Was geschieht mit der Seele während der Nacht? (Prosaminiaturen) Herbig 2006.
Ein Aufsatz von Martin Möller
Ex: http://www.monarchieliga.de/

Vorbemerkung: Diese Rezension schrieb ich für die Zeitung „Neue Ordnung“ des Leopold Stocker Verlags. Inhalt und Konzeption des Aufsatzes waren mit dem Verlagsleiter Mag. Stocker abgesprochen. Trotzdem weigerte sich Stocker den Aufsatz zu bringen, weil ich die „düsteren und kriminelle Aspekte“ der Demokratie benannte und weil ich zu Recht feststellte, daß Rußland durch die „Demokratisierung“ vom Regen in die Traufe geraten ist.


Bei Herbig sind zwei Bücher von Alexander Solschenizyn erschienen, „Zwischen zwei Mühlsteinen“, das in faszinierender und packender Weise die 30 Jahre eines Exils schildert, das Solschenizyn bekanntlich via Köln und Zürich nach Vermont, Usa führte, und das Bändchen „Was geschieht mit der Seele während der Nacht?“ mit Prosaminiaturen aus vierzig Jahren schriftstellerischen Schaffens.

Aus dem us-amerikanischen Exil kehrte Solschenizyn bekanntlich vor 12 Jahren nach Rußland zurück. Im Exil hatte er niemals die Verbindung zur russischen Heimat aufgegeben und stets an seinem Glauben an eine Wiedergeburt Rußlands festgehalten. Für diesen Glauben hatte er in Kauf genommen, im Westen als Reaktionär und im Osten als antikommunistischer Staatsfeind diffamiert zu werden. An der Zusammenarbeit von Ost und West, die sich oft genug in gemeinsamer Desinformation manifestierte, zerbrach Solschenizyn nicht, wie viele andere, die die Allianz von Kommunismus und Demokratie nicht verstehen konnten und sich in die Isolierung flüchteten.

In der Schweiz galt Solschenizyn im Gegensatz zu Millionen Asylanten als lästiger Ausländer und wurde von der Fremdenpolizei als politischer Agitator behelligt. Ironischer Weise geschah das, als Solschenizyn in den Schweizer Archiven erforschte, daß der Massenmörder Lenin während seines Schweizer „Asyls“ völlig unbehelligt seinen Vorbereitungen zum Umsturz der christlichen Ordnung nachgehen konnte. Im September 1915 hatten sich die europäischen Kommunisten bekanntlich in Zimmerwald im Kanton Bern getroffen, um die Durchsetzung des Bolschewismus, die Zerstörung der europäischen Staaten und die Beseitigung des Rechts zu bewerkstelligen. Diesen Prozeß förderte die Schweiz bis hin zum termingerechten Einschleusen Lenins in das wankende Rußland. Wäre Lenin 1916 und 1917 von der Schweiz so behandelt worden, wie Solschenizyn 1976 und 1977, dann hätte es wohl keine bolschewistische Revolution gegeben. Solschenizyn bedankte sich trotzdem höflich bei den Schweizern, hatte er hier doch die Lenin betreffenden Kapitel für das Rote Rad fertigstellen können, Kapitel, die auch als eigenständiges Buch Lenin in Zürich erschienen sind. Die weiteren Teile des Roten Rades schuf Solschenizyn dann in den Usa, weil er sich nur hier vor den Nachstellungen des KGB sicher fühlte. Von der Öffentlichkeit ließ sich Solschenizyn in seinem Exil sorgfältig abschirmen, da er sein Leben einzig dem schriftstellerischen Werk widmen wollte.

Bereits als Sowjetbürger hatte Solschenizyn die westliche Entspannungspolitik und die westliche Interpretation des Kommunismus kennengelernt. Dies geht auch aus einigen seiner vor 1975 erschienenen Schriften hervor. Was er dann im Westen und namentlich in den Usa der Präsidenten Ford und Carter erlebte, schockierte ihn jedoch und erfüllte ihn mit tiefer Besorgnis vor einem Endsieg des Kommunismus. Diese Sorge wurde noch verstärkt durch die Tatsache, daß der deutschjüdische Außenminister Kissinger die amerikanischen Rundfunkstationen anwies, keine Reden oder Kommentare Solschenizyns ins Ausland zu übertragen und daß zumindest bis zum Ende der Entspannungsära mit dem Amtsantritt Präsident Reagans im Jahre 1981 die Usa darum bemüht war, nicht etwa den Kommunismus, sondern das „Problem Solschenizyn“ einzudämmen.

Die Sorge vor einem weltweiten Erstarken des Kommunismus bewegte Solschenizyn dazu, den Essay „Warnung! Die tödliche Gefahr des Kommunismus“ zu verfassen, der 1980 in der Abenddämmerung der gescheiterten Entspannungspolitik erschien. Solschenizyn warf in dem Essay dem Westen zu Recht vor, daß er den Kommunismus von Anfang an unterstützt habe, obwohl sich 1917 das ganze russische Volk gegen den Kommunismus gestellt hatte. Diese Unterstützung des Westens wurde noch verstärkt, je mehr sich der Kommunismus in millionenfache Massenmorde und Verbrechen verstrickte, und kulminierte im 2. Weltkrieg, als der Westen ganze Völker und halbe Kontinente dem Sowjetkommunismus auslieferte. Der Westen gewann immer dann, wenn er sich zur Abwehr des Kommunismus entschloß, sei es bei der Blockade Berlins, sei es beim Koreakrieg. Anschließend fiel er leider wieder in den Anpassungskurs zurück, der dem Kommunismus Boden verschaffte. Bei der Interpretation des Kommunismus liebte der Westen die Oberflächlichkeit. Die Aggressivität des Kommunismus wurde im Westen mit Angst vor Angriff, Einkreisung und ähnlichem beschönigt. Und obwohl der Kommunismus weltweit wütete, sprach man von asiatischem Charakter des Sowjetsystems oder vom notorischen Russentums. Solschenizyns Analyse sah anders aus: Der Kommunismus ist ein destruktives, zerstörerisches soziales Krebsgeschwür, das nur besiegt werden kann, wenn es völlig vernichtet wird. Entspannungspolitik ist so sinnlos wie das Verharren eines Krebskranken in blinder Hoffnung auf Heilung. Solschenizyn weiß wovon er spricht, hat er doch in den 50er Jahren eine Krebserkrankung überwunden. Dem Roman „Krebsstation“ liegt der Heilungsprozeß zugrunde. In der Entspannungspolitik sieht Solschenizyn den „dritten Verrat des Westens“ - nach 1918 und 1945.

Solschenizyn belegt die furchtbare Zerstörung, die der Kommunismus am russischen Volk angerichtet hat. Er zeigt auf, wie das Russentum kurz vor der biologischen Vernichtung steht und er weist immer wieder hin auf die Denker und Priester, „die geistigen Lehrer des Volkes“, die die Kommunisten ermordet haben, Namen, die im Westen auch heute niemand kennt, einem Westen, der behauptet einen Kult des Gedenkens zu veranstalten, tatsächlich aber einen Exzeß an Gedächtnisverlust betreibt. Es ist wohl ein Wunder, daß sich das orthodoxe Priestertum angesichts des kommunistischen Massenmordes und der flankierenden Unterstützung der gesamten westlichen Linken, auch der deutschen und österreichischen Sozialdemokraten, überhaupt erhalten hat. Und man darf es wohl als namenlose Schande bezeichnen, daß Österreich die Symbole der Mörder noch im Staatswappen führt.

Als der Kommunismus in der Sowjetunion unter Gorbatschow zusammenbrach und sein Ende abzusehen war, wandte sich Solschenizyn im Sommer 1990 mit dem Buch Rußlands Weg aus der Krise an seine Landsleute. Solschenizyn ging es darum, praktische Vorschläge für ein zu erneuerndes Rußland zu machen. Dazu war es auch nötig, den territorialen Bestand Rußlands zu klären. Den Randrepubliken bis auf Kasachstan solle, so Solschenizyn, die Möglichkeit gegeben werden, sich bedingungslos von Rußland zu lösen. Die Grenzen der „Unionsrepubliken“ allerdings waren fast ausnahmslos von den Kommunisten ahistorisch und ohne Rücksicht auf Region und Bevölkerung gezogen. Deshalb gehörten riesige russische Gebiete zu fremden Unionsrepubliken. Dies betrifft vor allem die Republiken Ukraine und Kasachstan, aber auch andere Unionsrepubliken. Das Problem Rußland/Ukraine, das bekanntlich auch heute noch nicht gelöst ist, liegt Solschenizyn insofern am Herzen, als seine Mutter Ukrainerin war. Solschenizyn schlägt zur Lösung der Grenzfrage das Mittel der fairen Volksabstimmung vor, ähnlich den Grenzziehungen durch Abstimmung nach dem 1. Weltkrieg. Er erwähnt in diesem Zusammenhang die ukrainischen Gebiete, die bis 1918 österreichisch waren:

„In der österreichischen Monarchie nannten die Galizier im Jahre 1848 ihren Nationalrat noch nach altrussischem Brauch Golowna Russka Rada. Doch später entwickelte sich im von Rußland (!) abgetrennten Galizien unter dem österreichischen Übergewicht eine entstellte Sprache, die mit deutschen und polnischen Wörtern gespickt war. Es wurden Versuche unternommen, die Karpatorussen der russischen Sprache zu entfremden, man lockte mit einem gesamtukrainischen Separatismus, der sich bei den gegenwärtigen Führern der nationalistischen ukrainischen Emigration in volkstümelndem Obskurantismus äußert, etwa derart, daß Wladimir der Heilige Ukrainer gewesen sei. Diese Emigrantenführer versteigen sich schließlich zu dem Kampfruf: Der Kommunismus mag sein wie er will, wir müssen die „Moskowiter“ erledigen!“

Hier, wie in manch anderem Gedanken, dringt das russische Herz Solschenizyns durch und für die Feststellung, daß Galizien, Lodomerien, die Bukowina und die „Karpatoukraine“, also die Ostkarpaten, Teil der Habsburger Monarchie sind, könnte er wohl nur geringe Sympathien aufbringen.

Solschenizyn fordert weiterhin, daß die Menschen wieder lernen müssen zu arbeiten, ihr Schicksal selbst in die Hand zu nehmen. Er verlangt radikale Abrüstung und Marktwirtschaft. Die KPdSU muß vollständig enteignet und entmachtet, der Grund und Boden privatisiert werden, allerdings nur an Bauern! Vor einem kapitalistischem System der Bodenbearbeitung warnt Solschenizyn.

Die Aussagen Solschenizyns zur Frage der Staatsform sind zwiespältig zu beurteilen. Solschenizyn betont zwar mancherorts, daß es eine Obrigkeit geben muß, doch für eine Rückkehr des Hauses Romanow bricht er keine Lanze, ja er erwähnt das ja zweifellos auf göttlicher Vorsehung beruhende Zarentum des Hauses Romanow (bzw. Romanow-Holstein-Gottorp) nicht einmal. Dies ist um so rätselhafter, als er die Geschichte dieses Hauses ja kennt wie kaum ein zweiter. Die Einführung einer „Demokratie“, deren düstere und kriminelle Aspekte er ebenfalls genau kennt und in seinem Werk mancherorts ausführlich beschrieben hat, hielt er wohl schon 1990 für beschlossene Sache. Daß Rußland auf diesem Wege vom Regen in die Traufe gerät, hätte ihm klar sein müssen. Die Zeit seit 1990 hat das uneingeschränkt bestätigt. Auch Solschenizyn konstatiert 1999 das totale Scheitern des angeblichen „Neubeginns von 1990“. Warum hat er selbst damals die gleiche verführerische Demokratie-Melodie gespielt? Dies bleibt unverständlich und befremdlich.

Solschenizyn kennt die fundamentale Demokratiekritik durchaus und zitiert Tocqueville, Schumpeter und sogar Karl Woytila. Er nennt einige der bekannten Argumente gegen die Demokratie, zieht daraus jedoch überhaupt keine Konsequenzen. In den Usa hatte er sich mit seiner radikalen Zivilisationskritik wenig Freunde gemacht, da sie als antiamerikanisch empfunden wurde. Im legendären Jahr 1990 hielt er sich hingegen auffallend zurück. Dies war ein nicht wieder gutzumachender Fehler. Gerade für einen Mann wie Solschenizyn hätte die Tatsache, daß der „demokratische“ Weg in die Zerstörung hinein führt, vorhersehbar sein können und müssen. Die verschiedenen Vorschläge, die Solschenizyn zu Politik, Wahlsystem und Verwaltung vorträgt, machen dann auch einen eher belletristischen Eindruck und erschöpfen sich in Wunschvorstellungen. Ein „Semstwo“-System nach altrussischem Vorbild, wie es Solschenizyn beschreibt, kann ja überhaupt nur unter dem Schirm einer monarchischen Herrschaft und eines Reiches gedeihen und muß unter demokratischen Verhältnissen entarten, wenn es denn überhaupt eingeführt werden kann - was im Nachwenderußland nicht der Fall war.

Vier Jahre später veröffentlichte Solschenizyn das Buch „Die russische Frage am Ende des 20. Jahrhunderts.“ Hier handelt es sich um einen sehr ausführlichen historischer Abriß des Russentums, der die Geschichtssicht Solschenizyns darlegt. Es ist zum Teil amüsant zu lesen, wie Solschenizyn Deutschland und Österreich betreffende Ereignisse der russischen Politik beurteilt.

Solschenizyn ist russisch-orthodoxer Christ. Er fordert von der (russisch-orthodoxen) Kirche, daß sie sich vollständig vom Joch des Staates befreit und ganz mit der Seele des Volkes lebt. Sie möge nach dem Beispiel Christi Furchtlosigkeit zeigen. Solschenizyn mißtraut dem hohen Klerus und erhofft eine Evangelisierung Rußlands durch die Priester und das Christenvolk. Die orthodoxe Kirche soll keine Staatskirche mehr sein, doch stellt sich Solschenizyn vor, daß sie einen Einfluß ausübt, „wie ihn das Rabbinat in Israel hat“. Als verhängnisvoll für die russische Kirche nennt Solschenizyn das Schisma des 17. Jh. Diesem Schisma waren radikale Reformen der russischen Kirche vorausgegangen, mit dem Ziel, die russischen Liturgien den konstantinopolitanischen anzupassen. Die Reformen beinhalteten u.a. die Regel des dreifingerigen statt des zwei- und fünffingerigen Kreuzschlagens, ein dreifaches statt zweifachem Halleluja, die Schreibweise „Iisus“ statt „Isus“ für Jesus, die Vorschrift, die Prozessionen nach Sonnenaufgang statt nach Sonnenuntergang zu richten, sowie die Anpassung des Nizänums an den griechischen Text. Die Bewegung der bei den alten Sitten verbleibenden Altgläubigen, von den Gegnern „Raskolniki“ genannt, wurde für zwei Jahrhunderte blutig verfolgt, teils dezimierte sie sich auch in Massenselbstmorden.

Solschenizyn bemerkt, daß der Wille Zar Nikolaus II. einer durchgreifenden Erneuerung der Kirche vor 1917 im Wege gestanden habe. Die Revolution wurde daher von der Kirche zunächst als Befreiung empfunden, die ihr die von Gott geforderte Selbstbestimmung ermöglichte. Es sei daran erinnert, daß hier ein Prozeß begann, der in der katholischen Kirche bereits vor der Burg Canossa im 11. Jh. einsetzte! Alle Zaren des 19. Jh. hatten die russisch-orthodoxe Kirche durch einen Minister, den s.g. „hl. Synod“ regieren lassen und die Freiheit der Kirche gegen das göttliche Recht massiv beschnitten. Solschenizyn fordert eingedenk dieser Erfahrungen eine starke, unabhängige orthodoxe Kirche, die machtvoll ihr Wächteramt wahrnehmen kann. Doch ist dies angesichts der inneren Struktur der Orthodoxie und ihrer Trennung vom römischen Lehramt kaum möglich. Solschenizyn fordert ferner einen verständlichen und überzeugenden kirchlichen Unterricht für Kinder und Erwachsene, eine Modernisierung der Kirche ohne Verlust an Glaubenssubstanz, in diesem Zusammenhang Versöhnung mit den Altgläubigen (der sich allerdings noch schwieriger darstellen dürfte, als die Versöhnung der katholischen Tradition mit den Anhängern des „2. Vatikanum“.

Solschenizyn zeigt auf, daß auch im heutigen Rußland eine massiv kirchenfeindliche Propaganda lebendig ist. Diese korrespondiert mit der kirchlichen Erstarrung und nutzt diese rücksichtslos aus. Solschenizyn besteht aber darauf, daß es „der Geist der Orthodoxie ist und nicht die imperiale Macht, die den kulturellen russischen Typ herausgebildet hat. Die Orthodoxie, die wir in unseren Herzen tragen und die uns in unseren Sitten, unseren Haltungen erhalten hat, wird den geistigen Sinn in uns stärken, der höher steht als alle ethischen Erwägungen. Wenn wir in den uns bevorstehenden Jahrzehnten weiterhin mehr und mehr von unserer Bevölkerung, von den Territorien und schließlich sogar unsere Staatlichkeit verlieren - dann wird uns nur noch das eine Unvergängliche bleiben: der orthodoxe Glaube und das von ihm ausgehende Weltgefühl.“

Solschenizyn hat neben der großen Form des Romans und des historischen Epos auch stets die kleinen Formen des Gedichtes und der Prosaminiatur gepflegt. Vieles davon findet sich innerhalb der großen Werke, doch das Wertvollste hat Solschenizyn aufbewahrt. Diese Prosaminiaturen sind jetzt in einem Bändchen bei Herbig unter dem Titel „Was geschieht mit der Seele während der Nacht?“ erschienen. In zwei Abteilungen (1958-1963 und 1996-1999) gewährt Solschenizyn Einblick in die poetische Seite seines Schaffens.

Tief kann man, gerade auch als in der DDR geborener Deutscher, die Trauer nachempfinden, die Solschenizyn bei zugrunde gegangenen Dörfern empfindet, bei abgerissenen Kirchen und verschwundenen Klöstern. Das bis zur verbrecherischen Revolution blühende Leben wurde in ödeste Tristesse verwandelt und doch blieb ein Rest von Schönheit, ein Nachklang einstiger himmlischer Harmonie der christlichen Kultur: „Alle wurden von dem Gefühl einer Einheit ergriffen, die niemals sichtbar vor uns erschien, die langsam nach Sonnenuntergang vom Himmel herniederkam, sich in der Luft auflöste, durch die Fenster hereinfloß - jener tiefe Ernst des Lebens, der in der Hast des Tages nicht bemerkt wurde, sein vollständiger Sinn. Wir berührten ein schwindendes Geheimnis.“

Leider bedient sich der Verlag Langen Müller der Neuen Schlechtschreibung, was wohl kaum im Sinne des Dichters sein kann.

Annulation magique de la crise et "méthode physiognomique" chez Ernst Jünger

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Annulation magique de la crise et "méthode physiognomique" chez Ernst Jünger

 

par Robert Steuckers

Parmi les fidèles de l'idéologie marxiste, bien peu ont analysé la pensée de ceux qu'ils appellent les écrivains "pré-fascistes", ou carrément "fascistes", et dont Ernst Jünger, évidemment, serait une des figures de proue. Armin Steil est un des rares idéologues marxistes à avoir analysé avec pertinence et profondeur, et surtout avec clarté, les démarches de Georges Sorel, Carl Schmitt et Ernst Jünger, dans son ouvrage Die imaginäre Revolte. Untersuchungen zur faschistischen Ideologie und ihrer theoretischen Vorbereitung bei Georges Sorel, Carl Schmitt und Ernst Jünger (réf. infra; = La révolte imaginaire. Recherches sur l'idéologie fasciste et sur sa préparation chez GS, CS et EJ).

En se penchant sur Le Travailleur, Steil constate que la logique de Jünger, et partant de son "fascisme", ou, plus exactement, de son "conservatisme révolutionnaire", n'est pas une logique théorique, une logique construite, basée sur l'observation de causes et d'effets, mais une logique et un langage métaphoriques, poétiques, imagées. Face à une réalité socio-économique et politique chaotique, face à la crise de la société et de la cultures allemandes, Jünger veut maîtriser les effets pervers, les dysfonctionnements par l'esthétique: son "fascisme", son "conservatisme révolutionnaire", seraient donc essentiellement de nature esthétique, contrairement au marxisme qui se moulerait sur les réalités matérielles et résoudrait les crises en travaillant les matières socio-économiques elles-mêmes, sans recul idéaliste, sans recours à une transcendance ou à une esthétique. Steil conclut très justement: "Le livre [= Le Travailleur]  veut éduquer [les hommes] à avoir une attitude souveraine face aux processus sociaux". L'observation minutieuse, froide, dépassionnée, constituerait dont la "clef magique" qui permettrait à l'élite qui s'en sert de maîtriser les crises, de mettre un terme au chaos et aux disparités dissolvantes qui entravent le bon fonctionnement des sociétés qui les subissent.

Etre des yeux hyper-perceptifs

Les esprits volontaires qui souhaitent donc "prendre le taureau par les cornes", agir sur le terrain politique, lutter contre les crises et leurs effets, ne doivent donc pas s'atteler à construire un système mécanique d'idées toutes faites qui s'agencent et s'emboîtent parfaitement, mais être des "yeux" hyper-perceptifs, capables de décrire les phénomènes de la vie quotidienne: c'est ce que Jünger appelle la "méthode physiognomique". Elle permet de voir l'essence d'une chose dans sa simple apparence, de saisir l'unité de l'essence et de l'apparence, qui est la "forme" (die Gestalt), invisible pour tout observateur inattentif, distrait, non habitué à manier avec la dextérité voulue la "méthode physiognomique". Tout phénomène valable, fécond, porterait donc en lui une "forme", plus ou moins occultée, une force potentielle qu'il s'agit d'arraisonner et de mettre au service d'un projet politique ou historique. En revanche, tout phénomène qui n'apparaît que comme "normal" est, par conséquent, un phénomène sans plus de "forme", sans "force". En tant que tel ce phénomène serait un signe avant-coureur de la décadence, un signe indiquant qu'il y a redistribution des cartes, que des formes meurent, en obéissant ainsi à une logique cachée, qui, elle, prépare l'avènement de formes nouvelles, aux forces intactes.

L'observation des phénomènes de la vie courante, de détails de nos décors quotidiens, laisse entrevoir où se manifestent la chute et la mort des formes: les néons, les lumières tapageuses, criardes et artificielles des villes modernes, sont un indice patent de cette déperdition de forces, masquée par des couleurs et des intensités sans vie réelle. La circulation moderne dans les grandes villes houspille le piéton, seul être de chair dans cet univers de béton, d'asphalte et de métal, sur ces marges à peine tolérées que sont les trottoirs, pistes réservées à la "moindre vitesse".

Le "Travailleur" utilise la "méthode physiognomique"

Le "Travailleur" est donc la figure qui fait usage de la "méthode physiognomique", observe, déchiffre, plonge dans cet univers d'artifice à la recherce des forces encore enfouies, pour les mobiliser en vue d'un projet purement imaginé, explique Steil, "utopique" au sens marxien et engelsien du terme. Ce recours à l'imaginaire, explique le marxiste Steil, procède d'une logique du doute, qui veut à tout prix donner du sens à ce qui n'en a pas. Qui veut se persuader que, derrière, les phénomènes de déclin, de dévitalisation, se profilent un "Ordre" et des lois, qui sont des avatars du Dieu unique refusé par les tenants du matérialisme historique. Cet "Ordre", cette "Gestalt", cette "forme", sont intégrateurs de la diversité infinie des observations posées par les personnes, mais ne sont pas, comme dans le cas du matérialisme historique, un reflet des rapports sociaux, mais une vision totalisante, intuitive, allant directement à l'essentiel, c'est-à-dire à la forme originelle. Ce n'est pas l'énumération objective et positive des causes et des effets qui permet de décider et d'agir, mais, au contraire, un regard perçant qui permet de voir et de saisir le monde comme le théâtre où s'affrontent et coopèrent les formes.

Le "Travailleur" est précisément celui qui possède un tel "regard perçant", et qui remplacera le "bourgeois", raisonnant étroitement sur les simples causes et effets. Steil constate le hiatus entre cette vision du "Travailleur" et celle, marxiste et empirique, du "Prolétaire": la figure forgée par Jünger se place très haut au-dessus des contingences socio-économiques; le prolétaire conscient de sa déréliction, lui, travaille au c¦ur même de ces contingences, sans prendre aucune distance, sans détachement. Le "haut vol" du "Travailleur", sa perspective aquiline, lui procure un masque: métallique ou cosmétique, masque à gaz du combattant, masque du coureur automobile chez les hommes, fard chez les femmes. Les traits individuels disparaissent derrière ces masques, comme doivent disparaître les imperfections individuelles des hommes humains, trop humains. Les figures du Travailleur sont des figures certes imaginaires, idéalisées à outrance, dés-individualisées et apurées: elles fonctionnent comme des soldats prussiens de l'ère frédéricienne à l'exercice. En suivant leurs chefs, ces moindres (mais néanmoins nécessaires) avatars du "Travailleur" et des soldats prussiens de la guerre en dentelle, perdent certes les imperfections de leur individualité, mais abandonnent aussi leurs doutes et leurs désorientements: les règles et l'Ordre sont des ancres de sauvetage offertes par la nouvelle communauté élitaire des "Travailleurs", virtuoses de la "méthode physiognomique".

L'indépendance apparente du prolétaire

L'Ordre, comme projection imaginaire, et la "méthode physiognomique" sont des instruments contre la notion empirique et marxiste de "lutte des classes", proteste Steil, avant de donner très clairement la version de Jünger: laisser le travailleur, l'ouvrier, dans les contingences socio-économiques, c'est le laisser dans un monde entièrement déterminé par la bourgeoisie, issu d'elle et contrôlé en dernière instance par elle. En occupant une place désignée dans l'ordre bourgeois, l'ouvrier ne jouit que d'une indépendance apparente; il n'a là aucune autonomie. Toute attaque lancée contre l'ordre bourgeois au départ de cette position apparente n'est elle aussi qu'apparente, appelée à être récupérée et à renforcer l'établissement. "Tout mouvement s'effectue théoriquement dans le cadre d'une utopie sociale et humaine vieillie, en pratique elle hisse toujours au pouvoir la figure de l'affairiste rusé, dont l'art consiste à négocier et à trafiquer", écrit Jünger. Pour Steil, cette définition radicalise la vision sorélienne du socialisme, qui voulait transformer la politique en pur moyen, sans objectif limitant, inscrit dans les contingences.

Restaurer l'oeuvre "auratique"

Un marxiste verra, dans cet idéalisme et dans cette épure du politique comme pur moyen, une élimination de la politique, une volonté de mettre un terme à la violence destructrice de la politique, qui est seulement, pour le regard marxiste, "lutte des classes". Mais la technique en marche qui balaie les formes mortes pour rétablir de nouvelles formes à la suite d'un affrontement planétaire des formes subsistantes, encore dotées de forces plus ou moins intactes. La technique détruit donc les formes résiduaires et caduques, elle planétarise et gigantise la guerre permanente des formes, mais le "Travailleur", en instrumentalisant froidement la "méthode physiognomique", donnera une forme finale à la technique (voeu qui ne s'est jamais réalisé!!). Cette forme finale sera artistique et le beau qui s'en dégagera aura une fonction magique et "sacrale", comme dans les sociétés dites "primitives". La rénovation de ces formes, écrit Steil, se fera par la restauration de l'oeuvre "auratique", éclipsée par la sérialisation technique. L'Aura, expression impalpable de la forme, de l'essence du phénomène représenté, restitue la dimension sacrée, proclame le retour d'un culte du beau, en remplacement qualitatif des religiosités mortes au cours de l'ère bourgeoise.

Le "réalisme héroïque", assise du nouvel Ordre socio-politique, sera porté par une caste dominatrice exerçant simultanément trois fonctions: celle de détenteur du savoir, celle du guerrier nouveau forgé au cours des batailles de matériel de la Grande Guerre, et celle du producteur d'une nouvelle esthétique, medium intégrateur des différences sociales.

Armin Steil, dans sa critique marxiste du "pré-fascisme" des Sorel, Jünger et Schmitt, dégage clairement l'essentiel d'une oeuvre aussi capitale que Le Travailleur, où la manie de fabriquer des systèmes est réfutée au bénéfice de grandes affirmations idéales, dégagées des trop lourdes contingences de la société bourgeoise et de la misère prolétarienne. La démarche jüngerienne, dans cette optique, apparaît comme un dégagement de la cangue du concret, comme un retrait hautain conduisant in fine  à une domination totale mais extérieure de cette concrétude. Mais le regard perçant, réclamé par la méthodologie physiognomique, n'est-il pas, au contraire, un instrument de pénétration de la concrétude, bien plus subtil que les simples prises en compte de la surface des phénomènes?

Référence: Armin STEIL, Die imaginäre Revolte. Untersuchungen zur faschistischen Ideologie und ihrer theoretischen Vorbereitung bei Georges Sorel, Carl Schmitt und Ernst Jünger, Verlag Arbeiterbewegung und Gesellschaftswissenschaft, Marburg, 1984, ISBN 3-921630-39-8.
 

[Synergies Européennes, Vouloir, Juillet, 1995]

mardi, 12 mai 2009

Géorgie: la rue réclame la démission de Saakachvili

Géorgie : la rue réclame la démission de Saakachvili

Image Hosted by ImageShack.us10/05/2009 – 10h00
TBILISSI (NOVOpress) –
Pour le 30e jour consécutif, 20 000 Géorgiens se sont rassemblés samedi devant le Parlement de Tbilissi afin de réclamer la démission du président pro-américain Mikhaïl Saakachvili, au lendemain de l’échec de pourparlers avec les autorités. Les manifestants criaient « Misha va-t-en », à l’adresse du chef de l’Etat, alors que l’opposition n’a pas pu rencontrer le président comme elle l’avait réclamé lors de pourparlers vendredi avec des représentants du pouvoir.

« Après 30 jours, c’est la nation entière qui est debout ici pour que ce président autoproclamé reconnaisse qu’il y a une crise dans ce pays, et qu’il s’agit d’une crise très sérieuse », a déclaré l’une des chefs de l’opposition, Salomé Zourabichvili, s’adressant à la foule des manifestants. L’opposition réclame la démission de Saakachvili, accusé d’avoir mal géré le conflit du mois d’août dernier avec la Russie sur l’Ossétie du Sud et de dérive autoritaire.

« Si nous ne recevons pas une réponse aujourd’hui et qu’une rencontre [avec Saakachvili] n’a pas lieu dans un jour ou deux, cela veut dire tout simplement que le président ne veut pas d’un dialogue », a déclaré à la presse, Nino Bourjanadze, une des leaders de l’opposition. Cette rencontre « doit intervenir dans les meilleurs délais, mais je ne pense pas qu’il soit utile de créer des barrières artificielles en lançant des ultimatums », a estimé pour sa part l’ex-ambassadeur de Géorgie à l’ONU, Irakli Alassania, considéré comme un modéré au sein de l’opposition.

Les négociations vendredi et la manifestation samedi interviennent alors que la Géorgie vient de connaître mardi une brève mutinerie militaire alors que des manœuvres de l’Otan, dénoncés par la Russie, étaient sur le point de commencer. Entrer dans le giron de l’Otan, comme le souhaite Saakachvili, n’est pas un gage de paix sociale…


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Toleranz - Die 9. Todsünde der zivilisierten Menschheit

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Götz KUBITSCHEK - http://www.sezession.de/

Toleranz – Die 9. Todsünde der zivilisierten Menschheit

1973 veröffentlichte Konrad Lorenz Die acht Todsünden der zivilisierten Menschheit, eine kulturkritische, pessimistische Analyse der gesellschaftlichen Verfallserscheinungen und Zivilisationskrankheiten seiner Zeit. Er schrieb diese Analyse entlang der wissenschaftlichen Grundsätze der Ethologie, der von ihm mitbegründeten und ausdifferenzierten Lehre vom Verhalten der Tiere und Menschen. Dieses Verhalten kann in seinem rezenten, also jeweils aktuellen Zustand beobachtet und als die Funktion eines Systems beschrieben werden, »das seine Existenz wie seine besondere Form einem historischen Werdegang verdankt, der sich in der Stammesgeschichte, in der Entwicklung des Individuums und beim Menschen, in der Kulturgeschichte abgespielt hat« (Konrad Lorenz).

Es steht also die Frage im Raum, warum wir Heutigen uns so oder so verhalten, und Lorenz betont an mehreren Stellen seiner Analyse, daß er erst über die Deformierung menschlichen Verhaltens zu der Frage gelangt sei, welche Notwendigkeit eigentlich hinter dem So-Sein des Menschen stehe: »Wozu dient der Menschheit ihre maßlose Vermehrung, ihre sich bis zum Wahnsinn steigernde Hast des Wettbewerbs, die zunehmende, immer schrecklicher werdende Bewaffnung, die fortschreitende Verweichlichung des verstädterten Menschen usw. usf.? Bei näherer Betrachtung aber zeigt sich, daß so gut wie alle diese Fehlleistungen Störungen ganz bestimmter, ursprünglich sehr wohl einen Arterhaltungswert entwickelnder Verhaltens-Mechanismen sind. Mit anderen Worten, sie sind als pathologisch aufzufassen.«

In acht Kapiteln wirft Lorenz seinen ethologisch geschulten Blick auf anthropologische Konstanten und zeitbedingte Entwicklungen und kommt zu verheerenden Ergebnissen: Rundumversorgung und Massenkonsum, Verweichlichung und Überbevölkerung, Indoktrinierbarkeit und genetischer Verfall – all dies trage dazu bei, aus den Menschen eine degenerierende, leicht manipulierbare Masse zu machen. Vom Wunsch einer Höherentwicklung und Veredelung menschlicher Möglichkeiten bleibt nicht viel übrig.

»Maßlos«, »Wahnsinn«, »Fehlleistungen«, »pathologisch«: Man hat Lorenz die Verwendung solcher Vokabeln vorgeworfen und beanstandet, er werte bereits durch seine Wortwahl den Gegenstand, den er doch zunächst bloß zu beobachten habe. Der Vorwurf stimmt: Lorenz weist sich mit seinen Todsünden als konservativer Kulturkritiker aus, der dem Menschen als Masse nicht viel abgewinnen kann und aufgrund seiner Alltags- und Fallstudien einen Niedergang aus einstiger Höhe konstatieren muß. Was aber ist an der Beschreibung von Lorenz anders als an den vielen Kritiken und Analysen, die bis heute das konservative Feuilleton füllen?

Lorenz hat als Naturwissenschaftler harte Fakten zur Hand, mit denen er seine Beobachtungen und Ableitungen stützt. Er geht als Ethologe von Dispositionen aus, die den Menschen wie ein Korsett umklammern. Seinen Genen, seinen Antrieben, Reflexen und phylogenetischen Dispositionen kann er nicht entfliehen, er ist in Zwangsläufigkeiten eingesperrt wie in einen Käfig. Auf Seite 56 in diesem Heft ist das unter dem Begriff »Ver­hausschweinung« einmal polemisch durchdekliniert: Die acht Todsünden sind voll von weiteren Beispielen. Wenn Lorenz etwa die dem Menschen typische Erhöhung der ökonomischen Umlaufgeschwindigkeit und die daraus resultierende Rastlosigkeit in Konsum und Bedarfsbefriedigung als »Wettlauf mit sich selbst« bezeichnet, stellt er als Erklärungsmodell das Prinzip des Regelkreises daneben und zeigt, warum lawinenartige Prozesse aufgrund ausschließlich positiver Rückkoppelung ins Verheerende und letztlich ins Verderben führen. Dasselbe gilt auch für die Überbevölkerung, die Lorenz als die zentrale Todsünde an den Anfang stellt und von der her er die meisten anderen Fehlentwicklungen ableitet, etwa auch »Das Abreißen der Traditionen«: Lorenz beschreibt, wie gefährlich es für die Entwicklung eines Kindes ist, wenn es bei seinen Eltern und in seiner nahen Umgebung vergebens nach rangordnungsmäßiger Überlegenheit sucht und in seinem Streben und seiner Entwicklung ohne (verehrungswürdiges) Ziel bleiben muß. Lorenz macht das Verschwinden unmittelbar einleuchtender Hierarchien zum einen an der modernen Arbeitswelt fest: Die Austauschbarkeit von Mutter und Vater am Schreibtisch ist ein revolutionärer Vorgang der letzten zwei Generationen. Der andere Grund liegt in der Übertragung einer Gleichheitslehre vom Menschen auf möglichst alle Lebensbereiche: »Es ist eines der größten Verbrechen der pseudodemokratischen Doktrin, das Bestehen einer natürlichen Rangordnung zwischen zwei Menschen als frustrierendes Hindernis für alle wärmeren Gefühle zu erklären: ohne sie gibt es nicht einmal die natürlichste Form von Menschenliebe, die normalerweise die Mitglieder einer Familie miteinander verbindet.«

Während nun das gender mainstreaming – das Lorenz noch nicht so nennen konnte – Orgien der Gleichheit zelebriert, Mann und Frau also weiterhin auf Ununterscheidbarkeit getrimmt werden, scheint es mit der pseudo-demokratischen Doktrin nicht mehr überall so aussichtslos gut zu stehen, wie Lorenz es noch vermuten mußte. Wenn sich ihr Zeitalter in der großen Politik seinem Ende zuzuneigen scheint, hat man doch bis in den Kindergarten hinein die Durchsetzung des Abstimmungsprinzips bei gleicher Stimmgewichtung von Erwachsenem und Kleinkind festzustellen. Dies alles scheint einem Abbau der Notwendigkeit einer Entscheidung zu folgen: Wenn die Zeit keine in ihrer Besonderheit wirksam herausmodellierten Männer und Frauen, sondern vor allem in ihrem Einheitsgeschmack und ihrer Funktionstüchtigkeit herausmodellierte Verbraucher erfordert, verhält sich die zivilisierte Menschheit wohl so, wie sie sich derzeit verhält. Und wenn es nichts ausmacht, ob die Fähigen (etwa: die Erzieher) oder alle (etwa: die Kleinkinder) mitentscheiden, dann hat man tatsächlich alle Zeit der Welt und kann die Konsequenzen von Fehlentscheidungen immer wieder ausbügeln – und die beim Ausbügeln neu entstandenen Falten wiederum, und so weiter.

An Beispielen wie dem vom Verlust der Rangordnung und am Hinweis auf eine pseudo-demokratische Doktrin hat sich die Kritik festgebissen. Neben vielen Reflexen gibt es bedenkenswerte Einwürfe, etwa den von Friedrich Wilhelm Korff, der eine Neuausgabe der Todsünden mit einem Nachwort versah. Er schreibt mit viel Sympathie über Lorenz’ provozierendes Buch und weist den Leser auf eine seltsame Unstimmigkeit, ein Pendeln zwischen zwei Ebenen hin. Auf der einen Seite nämlich lasse die aus dem unerbittlichen stammesgeschichtlichen Verlauf herrührende Fehlentwicklung der zivilisierten Menschheit keinerlei Raum für Hoffnung: Etwas, das qua Gen oder Arterhaltungstrieb so und nicht anders ablaufen könne, sei nicht aufzuhalten und nicht korrigierbar. Auf der anderen Seite finde sich Lorenz eben nicht mit der Rolle des kühl diagnostizierenden Wissenschaftlers ab, sondern gerate ins Predigen und formuliere pro Kapitel mindestens einen Aufruf, aus der Kausalkette der zwangsläufigen Entwicklung auszusteigen. Lorenz selbst hat diese Verwischung der Kategorien »Wissenschaft« und »Predigt« in einem »Optimistischen Vorwort« für spätere Ausgaben aufzufangen versucht, indem er etwa auf die Breitenwirkung der Ökologie-Bewegung hinwies, von der bei Verfassen seiner Schrift noch nicht viel zu bemerken war. Im Grund aber bleiben die Todsünden bis heute ein starkes Stück konservativer Kulturkritik.

Was also versuchte Konrad Lorenz mit seinem Buch? Er versuchte auf den permanenten Ernstfall hinzuweisen, den der »Abbau des Menschlichen« (auch ein Buchtitel von Lorenz) verursacht: Das Erlahmen der Abwehrbereitschaft ist der Ernstfall an sich, und der Beweis, daß es längst ernst war, wird durch den tatsächlich von außen eintretenden Ernstfall nur noch erbracht: Kluge Prognosen konnten ihn lange vorher schon absehen.

Es gibt kaum ein besseres Beispiel für dieses Erlahmen der Abwehrbereitschaft als die Umdeutung des Wortes »Toleranz«. Die heutige Form der Toleranz ist die 9. Todsünde der zivilisierten Menschheit. Ob sie in der Notwendigkeit ihrer stammesgeschichtlichen Entwicklung liegt, vermag nur ein Ethologe zu sagen. Festzustehen scheint, daß ihr trotz vielstimmiger Warnrufe und glasklarer Fakten nicht beizukommen ist. Vielleicht ist diese weiche, pathologische Form der Toleranz tatsächlich ein wichtiger Indikator für einen an das Ende seiner Kraft gelangten Lebensentwurf, hier also: den europäischen.

Toleranz ist nämlich zunächst ganz und gar nichts Schwaches, sondern die lässige Geste eines Starken gegenüber einem Schwachen. Während ich hier sitze und vermessen den acht Todsünden von Lorenz eine neunte aufsattle, toleriere ich, daß eine meiner Töchter im Zimmer über mir trotz angeordneter Bettruhe vermutlich einen Tanz einstudiert. Von Toleranz diesen rhythmischen Erschütterungen gegenüber kann ich nur sprechen, weil ich a) einen klaren Begriff von angemessenem Verhalten in mir trage und die Störung als Abweichung von dieser Norm erkenne, b) in der Lage wäre, diese Abweichung nicht zu tolerieren, sondern sie zu beenden, c) sie tatsächlich im Verlauf meines Vater-Seins schon unzählige Male nicht toleriert habe.

Zur Verdeutlichung hilft es, mit allen drei Kriterien ein wenig zu spielen: Wer a) nicht hat, also Angemessenheit und Norm nicht kennt, muß nicht tolerant sein: Er wird jede Entwicklung hinnehmen und sich einpassen oder verschwinden, wenn es gar nicht mehr geht; wer b) nicht kann, der empfundenen Störung und Beeinträchtigung also hilflos gegenübersteht, kann keine Toleranz mehr üben: Er kann bitten und betteln und sich die Haare raufen oder über das Argument und die Mitleidsschiene den anderen zur Rücksichtnahme bewegen. Das Kräfteverhältnis hat sich jedoch verschoben, und wenn der Störer keine Rücksicht nehmen will, bleibt dem Schwächeren nur übrig, sich mit seiner Unterlegenheit abzufinden. Und c)? Toleranz kann kein Dauerzustand sein. Wer den Regelverstoß dauerhaft toleriert, setzt eine neue Regel, weitet die Grenze des Möglichen aus, akzeptiert eine Verschiebung der Norm. Zur Toleranz gehört der Beweis der Intoleranz wie zur Definition des Guten das Böse.

Toleranz ist also eine Haltung der Stärke, niemals eine, die aus einer Position der Schwäche heraus eingenommen werden kann. Wer schwach ist, kann nicht tolerant sein; wer den Mut zur eigentlich notwendigen Gegenwehr nicht aufbringt, kann seine Haltung nicht als Toleranz beschreiben, sondern muß von Feigheit, Rückzug und Niederlage sprechen: Er gibt Terrain auf – geistiges, geographisches, institutionelles Terrain. Es kann – das versteht sich von selbst – ab einem bestimmten Zeitpunkt sinnvoll sein, sich zurückzuziehen und neue Grenzen der Toleranz zu ziehen. Solche Korrekturen und Anpassungen an den Lauf der Dinge hat es immer gegeben, und starre Gebilde haben die Neigung zu zersplittern, wenn der Druck zu groß wird. Aber eine Neuordnung in diesem Sinn ist ein Beweis für Lebendigkeit und nicht einer für Schwäche und das oben beschriebene Erlahmen der Abwehrbereitschaft.

Auch der Spiegel-Kolumnist und Wortführer einer »Achse des Guten« (www.achgut.de), Henryk M. Broder, hält Toleranz für ein gefährliches, weil sprachverwirrendes Wort. In seinem jüngsten Buch übt er die Kritik der reinen Toleranz und schreibt gleich im Vorwort Sätze, die an Deutlichkeit nichts zu wünschen übriglassen: »In einer Gesellschaft, in der ein Regierender Bürgermeister die Teilnehmer einer SM-Fete persönlich in der Stadt willkommen heißt; in einer Gesellschaft, in der ein rechtskräftig verurteilter Kindesmörder Prozeßkostenbeihilfe bekommt, um einen Prozeß gegen die Bundesrepublik führen zu können, weil er noch nach Jahren darunter leidet, daß ihm bei einer Vernehmung Ohrfeigen angedroht wurden; in einer Gesellschaft, in der jeder frei darüber entscheiden kann, ob er seine Ferien im Club Med oder in einem Ausbildungscamp für Terroristen verbringen möchte, in einer solchen Gesellschaft kann von einem Mangel an Toleranz keine Rede sein. Dermaßen praktiziert, ist Toleranz die Anleitung zum Selbstmord. Und Intoleranz ist eine Tugend, die mit Nachdruck vertreten werden muß.«

Das sind klare Worte, die außerdem Broders Montagetechnik veranschaulichen. Sein Buch ist theoretisch schwach und lebt von Fundstücken aus Presse und Internet – mal ausführlich beleuchtet, mal bloß aneinandergereiht. Jeder Schnipsel belegt den bestürzenden Zustand der Verteidigungsbereitschaft selbst der banalsten Werte unseres Volkes, unserer Nation, unseres kulturellen Großraums. Nicht ohne Grund stellt unsere Zeitschrift ihre Begriffsdefinitionen auf der letzten Seite unter ein Motto von Konfuzius: »Zuerst verwirren sich die Worte, dann verwirren sich die Begriffe und zuletzt verwirren sich die Sachen.« Broders Kritik der reinen Toleranz kann als Sammlung gefährlicher Wort- und Begriffsverwirrungen gelesen werden, etwa wenn er neben die Toleranz ein anderes ruiniertes Wort stellt: Zivilcourage. Jeder will ja diese Eigenschaft besitzen, will im entscheidenden Moment »Sophie Scholl« sein (jedoch ohne Fallbeil). Leute wie Wolfgang Thierse aber haben das Wort Zivilcourage bis auf weiteres kaputtgemacht, indem sie während eines Massenauflaufs gegen »Rechts« jedem Teilnehmer Zivilcourage attestierten. Neben einhunderttausend anderen Leuten zu stehen und eine Kerze zu halten, ist jedoch kein Beweis für Mut, es ist allenfalls ein Vorsatz, beim nächsten beobachteten Glatzen-Angriff auf einen schwarzen Mitbürger intolerant zu reagieren. »Toleranz ist gefühlte Zivilcourage, die man nicht unter Beweis stellen muß«, schreibt Broder etwas verwirrend, aber er meint das Richtige, nämliche dasselbe wie Armin Mohler, der stets und vehement davon abriet, Leute schon für ihre guten Vorsätze zu prämieren.

Das Gebot der Stunde ist also die Intoleranz, oder besser: das Lehren und das Erlernen der Intoleranz dort, wo das Eigene in seiner Substanz bedroht ist. Hier können wir ein seltsames Phänomen beobachten: den Sieg der Erfahrung über die Theorie. »So ist es nicht der klassische Spießer, der überall sein fürchterliches Gesicht zeigt, sondern der chronisch tolerante Bildungsbürger, der für jede Untat so lange Verständnis äußert, wie sie nicht unmittelbar vor seiner Haustür passiert« (wiederum Broder). Dann aber! Dann aber! Dann kann man nur hoffen, daß aus Erfahrung klug wurde, wessen Vorstellungsvermögen nicht hinreichte, die Lage des Ganzen (etwa: der Nation) zu seiner eigenen Sache zu machen.

Broders Buch, Ulfkottes neue Schrift oder die Zurüstung zum Bürgerkrieg von Thorsten Hinz: Die Beispiele für die verheerende Auswirkung der reinen Toleranz auf die Verteidigungsbereitschaft und -fähigkeit auch nur unserer eigenen Nation sind längst gesammelt und können gelesen und ausgewertet werden. Aber die Flucht in die 9. Todsünde, die Toleranz, scheint zu süß zu sein, und sie ist wohl angemessen für den Teil der Welt, der »schon Hemmungen hat, sich selbst ›zivilisiert‹ zu nennen, um die anderen nicht zu kränken« (ein letztes Mal: Broder).

Pierre Drieu la Rochelle: Melancholy Rebel

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PIERRE DRIEU LA ROCHELLE -Melancholy Rebel

 

by Radbod - http://www.geocities.com/integral_tradition/

Pierre Drieu La Rochelle (1893-1945) was born into a middle class, politically conservative, Catholic family. Drieus childhood seems to have been particularly unpleasant, for he feared and hated his father, an unsuccessful lawyer, who constantly ridiculed him for any displays of weakness or cowardice. Drieu loved his mother dearly, but she often neglected him in the pursuit of her active social life. Consequently, Drieu spent much of his childhood immersed in books and daydreams about Napoleonic grandeur, military heroism, and colonial adventure, which he readily contrasted with his own familys decadent and pusillanimous bourgeois lifestyle. Drieu was very conscious of his familys social status, especially after his fathers shady financial dealings had resulted in a sharp decline in the familys economic status while Drieu was an adolescent. Drieu confessed that "family life offered me nothing but repugnant trials, I lived between a father and a mother who were torn apart by adultery, jealousy and financial troubles."

Drieu was able to separate himself from the negative influence of his early family life and began to assert himself in both the upper-bourgeois Catholic collége and the École des Sciences Politiques. He enjoyed the "group experience" of his school days, but was often wary of his inferior social position. While he was invited into the upper-class homes of his friends, he often assumed an air of intellectual superiority to compensate for his sense of class inferiority.


Drieu was heavily influenced by his trip to England at the age of fifteen, where he first cultivated a life-long love for all things English. He discovered there an energy and dynamism, evident in the British love for physical sports, which he readily contrasted against his view of France as a weak and decadent country. It was in England that Drieu first discovered the work of Nietzsche, which further reinforced his growing interest in the role of power and responsibility of the individual will and the man of action in society. Drieu reports that his intellectual awakening came at the rebellious age of seventeen when:


Drieu was fervently drawn to the call of the nationalistic writers of the older generation, particularly the novelist and political thinker, Maurice Barrès. He admired the Barrèsian emphasis on the individual will, the "Self," which stressed the union of the intellectual life with the life of action and political "engagement." Drieu was inspired by the Barrèsian cult of national energy that glorified "eternal France," but never truly subscribed to the Barrèsian idea of "integral nationalism" which celebrated the intrinsic and native-born qualities of all Frenchmen. He was also drawn to some of the ideas of Charles Maurras and Georges Sorel. For a time between 1911 and 1914, Drieu was a member of the Cercle Proudhon, an antidemocratic, nationalistic, monarchist organization of young right-wing students, many of whom attended the prestigious École des Sciences Politiques with Drieu. Founded in 1911, it sought to revitalize the nation according to the "best" in French tradition, including the ideas of Proudhon, Maurras, and Sorel. Like many of his generation, Drieu was drawn to a rightist stance in reaction to the liberalism, democracy, pacifism, positivism, and narrow rationalism of the older generation. Drieus membership in the Cercle Proudhon exposed him to elitist ideas concerning the virility of youth, the value of hierarchy, and the preservation of order and tradition. Looking back on the period immediately prior to the First World War in 1936, Drieu La Rochelle recalled: "One sees that certain elements of a fascist atmosphere came together in France around 1913, before they did elsewhere. There were young people from various classes of society who were filled with a love of heroism and violence, and who dreamed of fighting what they called the evil on two fronts: capitalism and parliamentary socialism, and who were similarly disposed toward both. There were, I think, people in Lyons who called themselves socialist-royalists or something of that nature. A marriage of nationalism and socialism was already being envisaged. Yes, in France, in the groups surrounding Action Française and Péguy, there was already a nebulous form of fascism." For Drieu, intellectual and political initiations seemed to have come less from proper bourgeois institutions of learning than from the wealth of literature and ideas fermenting in the prewar years. Both would draw on these ideas in the formation of their intellectual and political revolt against the bourgeois values of their youth. "
I am a fascist because I have measured the progress of decadence in Europe. I saw in fascism the only means of containing and reducing that decadence, and moreover, scarcely believing in the political resources of France, I saw no other recourse than that of the genius of Hitler and Hitlerism." "With a dull nonchalance, I turned back upon myself and plunged into melancholy. Timid and mistrustful, I did not dare to go out into the world. At last, as I swore to kill myself before I was twenty-five if I had not loved a beautiful woman, written a beautiful book and accomplished a beautiful action, I learned...that war had broken out."
Like so many, Drieu longed for the "realism" of direct energetic action and the glamour of war. Certainly the war helped to intensify many of Drieus beliefs concerning the decline of Western civilization, yet there is evidence that his fascist roots pre-dated 1914. Drieu was drafted in 1913 at the age of twenty and spent the next few months tied to the routines of barracks life, until war was declared in 1914. "What had I felt when war had been declared? Liberation from the barracks, the end of the old laws, the arrival of possibilities for me, for life, for new laws, young laws, bold and surprising." Free from the stifling bourgeois conventions of his family, Drieu rejoiced in the "savage liberty" that military service promised from "social convention, preparations for life, for a career, and for the distant future."
Drieus romantic notion of war soon changed on the battlefield of Charleroi, where Drieu mused, "war today means being prostrate, wallowing in the mud flattened. Before, war meant men standing upright. War today means every possible position of shame." While Drieu got to know the discomforts and horrors of war, he also discovered its ability to liberate the most primal, virile, and "noble" instincts in man. Achieving the rank of sergeant and serving as a platoon leader, Drieu received three battle wounds in the course of his distinguished service at Charleroi, the Marne, Artois, Verdun, and the Dardenelles. He would always remember fondly the exhilaration of a bayonet charge that he had led in 1914 at Charleroi, where "all of a sudden, I found myself, I found my life. This was now me, this strong man, this free man, this hero. So, this was my life, this sudden joyous surge that would never ever stop." Drieu emerged from the war acutely aware of his own courage and virility, and was determination to find a means of expression that would communcate the intensity of his wartime experiences.
Recovering in a hospital from battle wounds, Drieu discovered the work of the poet Paul Claudel and developed a taste for more "modern" styles of literature. He was done with flowery bourgeois literary styles, and adopted a more direct, abrupt approach: "I had some urgent things to cry about the war, about man in war, about the confrontation of life and death, and it was absolutely necessary that I find a means that measures up to the violence of my cry."
Drieus first collection of poems, Interrogation, was published in 1917 and was very favorably received. Drieu was soon being touted as one of Frances most versatile young writers. His early writings revealed a discreet but passionate "cult of France," and a sense of fraternity or love for his comrades in the trenches, the death of whom solidified and internalized his love for his country. Drieu had high expectations for the regeneration of France by the new generation of youth tempered by war and ready to seize political power. He was convinced that his generation had proven itself superior to the older one, for they had held at Verdun and the Marne, while their elders had lost at Sedan. He believed that "now we have the right to speak . . . strong from thousands and thousands of energetic acts . . . and our elders have only to keep quiet."
However, for most veterans, energetic acts had been exhausted on the battlefield. While enough veterans were elected to the Chamber in 1919 to dub it the "blue horizon chamber" after the color of the French army uniform, the victory of the rightist Bloc national marked a return to traditional democratic conservatism. Drieu had hoped that his generation would seize power, "[b]ut no. We allowed them to continue and keep their places. The veterans had let themselves be totally frustrated." Drieu was disgusted with the inability of his generation to act, and continued to look for a group dynamic enough to transform French society. Drieu became thoroughly disenchanted with the condition in which they found post-war France, and decided that politically, morally, and intellectually, French society was bankrupt. Drieu La Rochelle was also disappointed by the failure of his generation to take action, and was disgusted with a post-war France that was all too identical to pre-war France. In 1922 he wrote that while France had won the war: "It took half the world to contain a people that my people, alone, had tread on with ease for centuries. . . . On our soil, our flesh no longer held its place. . . . Behind us in each house in the place of those who were dead or of those who had not yet been born there was a foreigner. He was alone with our women. . . . We did not go to bed alone with Victory." Drieu was disgusted with Frances declining population growth, which was made shockingly apparent by the war. He also was ashamed at French weakness in the face of stronger powers and resented the influx of foreign labor following the war. Drieu was sickened by what he saw as the decadence of French society, for he believed that sterility, onanism, [and] homosexuality are spiritual maladies. Alcoholism, drugs are the first steps that lead to this failing of the imagination, to this decadence of the creative spirit, when men prefer to submit rather than to assert themselves. Thoroughly disgusted with the bankrupt society which sent them off to a war that had accomplished so little, Drieu declared war on the decadence that had created it. He proposed to initiate a thorough regeneration of France and Western society through force and violence, by first wiping the slate clean and starting anew.
Drieus search for a group that would transform society with "thousands of energetic acts" led him to the early Dada and later Surrealist group of André Breton. Having found a group of young men with whom he could relate, Drieu La Rochelle began to identify with the early Surrealists urge to destroy bourgeois society. Having befriended Louis Aragon in 1916, Drieu was introduced to the Dada group after the war. He was impressed not only by the groups literary boldness, but also by their youthful energy and independence, their antirationalism, their internationalist opposition to xenophobic nationalism, and hostility towards the older decadent generation. Drieu later wrote that his period with the Dadaists/ Surrealists was one of great pleasure, as he believed that this prodigious troop of young men and poets, I firmly believe, are the most alive group in the world today. . . . This encounter has been for me an enormous event."
The role that Drieu played in the group is sketchy and it is unclear to what extent he participated in Dada and later Surrealist group activities. While he lent his name to a number of Dada/Surrealist documents, Drieu did not always feel comfortable in the group, for he was often torn between both revolutionary and reactionary rebellion. When the Dadaists held a mock trial of Barrès in 1921, Drieu was reluctant to participate. The Dadaists abhorred Barrès as the symbol of stagnant cultural traditionalism and rabid nationalism, yet Drieu was unwilling to denounce his idol. When bluntly prodded by André Breton to confess whether or not he still found Barrès appealing, Drieu replied evasively that he retained a sense of respect for Barrès. For the time being however, he had found a much needed friendship and camaraderie with the Dada/Surrealist group--a sense of attachment and belonging that he had craved since his days in the trenches.
He also expressed the belief that the old order had to be eliminated before a regeneration could begin. Drieu was no stranger to the idea of violence, for even before his days with the Dadaists, he had been drawn to the philosophical language of violence preached by Nietzsche, Barrès, Péguy, Maurras, and Sorel, the renowned author of Réflexions sur la Violence (1908). Drieu marvelled that "all of them sang to me of violence. Without doubt I was born to reverberate to this call rather than to some other." Drieus notion of violence saw no exceptions in its need to destroy traditional society, and often directed itself towards the old order as it was defined through its art and culture: "We will destroy. . . . With a bitter joy, we will strike down this civilization. . . . What will remain of beauty? Of that which our ancestors brought into the world? . . . We will put that beauty to the torch in the houses of the rich where its presence for us is a malediction. Too bad if the flames do not stop, too bad if they consume everything." Drieu cherished his bonds of friendship with the Surrealists and admitted that "I found among you a nourishment more substantial than ever before." However, while Drieu was not a monarchist or a racist, he was also attracted in the early 1920s to the friendship offered by the Action Française on the extreme Right. Drieu was torn between two poles: "I have been solicited by the only two groups that exist in France in our time, where one can think and where one can act passionately." He rightly feared that fully embracing one would irrevocably alienate him from the other. However, Drieu realized that the two were incompatible, and regretted that "I can no longer hold them in balance."
In many ways the Surrealists made his choice for him when they embraced communism in 1925. Drieu was too much a man of his class and was repulsed by communism which he regarded as too materialistic, rational, egalitarian, and non-European. He believed that communism promoted intellectual and artistic mediocrity and stressed a naive collectivity that denied the value of the individual will. Interestingly, he established his political position in response to the leftist turn of the Surrealists: "I called myself a man of the Right, by a scruple that, not without irony, imitated your inconsiderate dash towards communism. . . . [T]he moment that I was not communist, I was against communism, and therefore a man of the Right."
However, Drieus notion of the Right evidently did not include the Action Française, for he found it and other right-wing groups too nationalistic, monarchist, and decadent. In addition, the threat from the extreme Left seemed reduced since the return to moderate policies after the fall of the Cartel des Gauches in 1926. Having left the Surrealists, Drieu announced in an open letter to them that he had taken a political stand "equal distance between M. Bainville [of the Action Française] and M. Francois Poncet [Radical Party politician]." He proclaimed himself a "national republican" with an eye towards the "elegant possibilities of a modern conservatism." In reality, Drieu was disenchanted with parties on both the Left and Right, and was more confused than firmly committed. Drieu began to formulate his own political position after 1925 which would take nearly a decade to materialize into his own brand of fascism.
So Drieu La Rochelle moved from an interest in Communism in 1917 to an admiration for fascism in the interwar period (publishing Socialisme fasciste in 1934). His 1922 novel, Mesure de la France, explored the disillusionment of French youth after the First World War. He sided with the Nazis after France's defeat (he was a friend of the German ambassador, Otto Abetz) and became editor of La Nouvelle Revue française.
Drieu wanted to rejuvenate and reinvigorate France, a task accomplished only by joining in federation with all of Europe to resist outside threats posed by expanding foreign empires. Drieu saw fascism as the only way to impose this new strength upon a weak and decadent France. He was drawn to the notion of Spartan sacrifice entailed in fascism. He believed that "fascism facilitates the open recognition of one fact: universal impoverishment, the necessary reduction of the universal standard of living," for he felt that there was "at the basis of the moral force in all fascism, a disposition for sacrifice, a willingness to fight." In the mid 1930s, Drieu observed this propensity for sacrifice and deprivation in totalitarian Germany and wondered "if the poverty that shows itself in Germany does not hide a moral richness," for he believed that the only real hope for Europe could be found "under the sign of stoicism."
Drieu became a proponent of violent rebellion based on vigorous action, change, and renewal. He was more concerned with a "spiritual" revolution than a material one--placing morals, aesthetics, and ideals above economics, finance, and production. Determined to pursue his own political ideology, Drieu founded in 1927 with his friend Emmanuel Berl, the journal Les Derniers Jours (The Last Days). Drieu hoped to save France from sinking into utter decadence by cutting across traditional party lines in creating an amalgamation of the best in capitalism and communism to achieve a political monopoly by the big capitalists of the upper bourgeoisie. Political control in the hands of big capitalist cartels would lead to greater European unity, perhaps a United States of Europe, which would abolish in turn the evils of parliamentary democracy, petit bourgeois capitalism, and chauvinistic nationalism.
Finally, in 1934, Drieu abandoned all reservations towards fascism following the nights of bloody rioting in Paris from 6-12 February which arose out of the Stavisky scandal. Drieu was exhilarated by the apparent solidarity between communists and fascist leagues fighting together in the streets against the corrupt liberal Third Republic: "And then all at once there was fascism. Everything was possible again. Oh, how my heart soared!" Drieu believed that he had finally found the means to combat decadence and to propel France towards spiritual regeneration.
Drieu ultimately conceived of revolution in "spiritual" terms and had "spiritual" conceptions of a future re-generated society that would give birth to new conceptions of man himself. Once Drieu accepted fascism in 1934, he promptly presented his political position as "fascist socialism." While his political position was fascist, it was nevertheless one of his own invention and was socially and economically quite conservative. Drieu generally believed in a social revolution of the petite bourgeoisie, for he saw the modern French proletariat as too decadent and oppressed to act heroically as a revolutionary force. He believed that Marx' faith in a revolutionary proletariat was based on an obsolete nineteenth-century class of artisans and peasants rather than an actual urban proletariat. Drieu also rejected the Marxist view of class struggle as the real inspiration for historical change. Refuting the very idea of a proletarian class, he also denied the existence of a bourgeois ruling class, for he saw a clear separation between political power (controlled by a political elite), and economic power (controlled by the bourgeoisie). Against the Marxist view, Drieu proposed a fascist revolution by an elite drawn from the petite bourgeoisie and peasantry. Drieu saw these groups, threatened with extinction by big capitalism above and marxism below, as receptive to revolutionary action leading to a return to a "heroic" vision of nineteenth-century artisan and peasant society. Political power would be more "elitist" than democratic, residing in the natural leaders of society (an elitism in keeping with the Maurrasian tradition), motivated by noblesse oblige rather than democratic electoral politics. The upper bourgeoisie and aristocracy, who controlled big business, would retain their economic hegemony, but political power would be relinquished to the fascist elite of the petite bourgeoisie. In his article "The Young Man and the Older Man," written in 1935, Drieu revealed through the young man that: "Fascism will be nothing other than a new Radicalism, . . . a new movement of the petite bourgeoisie, disciplined and organized in a party that inserts itself between Big Capitalism, the peasantry, and the proletariat, and that, through terror and authority, imposes on these different interest groups an old charter under a renovated form. But this new charter instead of being liberal, will this time be socialist."
Drieus concept of "socialism" was political rather than economic, meaning an authoritarianism imposed by the petite bourgeoisie rather than a socialism of humanitarian concerns, social reforms, or working class interests. This socialism was also in many ways nationalist, in that it did not serve the interests of foreign powers such as the Soviet Union, as Drieu believed international socialism and communism did.
While Drieus economic and social views were reactionary, his political and cultural conceptions were radical. Economic systems were less to blame for present conditions than the bodies and minds of Frenchmen that had grown soft and decadent. Drieu now saw fascism not only as the best way to combat decadence, but also as a way to reconcile and elevate both the physical body and the spiritual mind: "The deepest definition of Fascism is this: it is the political movement which leads most frankly, most radically towards the restoration of the body--health, dignity, fullness, heroism--towards the defense of man against the large town and the machine." Drieu saw the need for the emergence of a "new man" created from the ground up, a man able to combine political idealism and physical strength, both a militant and an athlete. Drieu hoped fascism would produce a man of a new "virile disposition" who would only reach his fullest potential by acquiring the courage "to have advanced his body to reach the point to which he has advanced his thought."
Drieu was like many fascist writers who expected the creation of a fascist state to bring about a new breed of man, the homo fascista, a "complete" man overcoming the fragmenting forces of mass society and industrialization. Standing triumphant in a Darwinian world where might always makes right, he was to be a man of energy, virility, force, and action--a hero, yet an individual who recognized the value and strength of the cohesive group, of order, discipline, and authority.
Drieus conception of the "new man" first found its concrete form in the person of his friend, André Malraux. In 1930, Drieu had published "Malraux, the New Man," praising Malraux for boldly addressing the most fundamental problems of the times. Malrauxs leftist leanings did not initially bother Drieu, because he saw in him the "raw man" who had found the perfect union of a life of vigorous action with a life of intense thought, which gave his writing the force and conviction of reality.
By the late 1930s, Drieu seemed to think Jacques Doriot of the Parti Populaire Française (PPF) was also an embodiment of this "new man." Doriot had been a communist mayor of Saint-Denis, but had been expelled from the party due to conflicts with Party discipline. Formed in 1936 in reaction to the leftist Popular Front government, the PPF was an amalgamation of rightist ideology and communist organizational structures which drew from both Right and Left. Drieu was inspired by Doriots physical vigor and athletic appearance, and rejoiced that Doriot "stands before France not as a fat-bellied intellectual of the last century watching his sick mother and puffing at his radical pipe, but as an athlete squeezing this debilitated body, breathing his own health into its mouth."
With the failure of the PPF or any other French fascist party to seize power, along with French appeasement of Hitler in 1938, Drieu realized that "in France, a revolution instituted by Frenchmen was impossible. A revolution could come only from outside." No longer believing in the political resources of France or England, and fearing the intrusion of foreign empires such as the United States and the Soviet Union, Drieu lamented that "I have seen no other recourse than in the genius of Hitler and Hitlerism. . . . Hitlerism appeared to me more than ever as the last rampart of any liberty in Europe." Drieu had visited Nazi Germany in 1934 and had attended the Nuremberg rallies. Visiting again in 1936, he was impressed by the fascists ability to galvanize and remold the state and inject it with a sense of rediscovered spiritual values. Drieu believed that the German fascists were moving towards a "spiritual" and aesthetic conception of society.
Drieu had now put his faith in "Hitlerian man", a new breed of German youth--tough, athletic, and Spartan. He believed that Germany had produced legions of this new prototype which had surpassed the physically and morally inferior Anglo-Saxon man. He conjured up images of a German "wolf-man" from ancient German lore, but this time clad in black leather and armed with American gangster machine guns. While Germany had succeeded in cultivating this "new man," Drieu also pictured various antecedents, such as the Christian crusader, the Spanish conquistador, the colonial adventurer of the nineteenth century, and the American gangster of the 1920s.
With the fall of France in 1940, Drieu had thrown in his lot with the Nazis as the greatest possibility for the political federation of Europe and the spiritual regeneration of Frenchmen. By the end of 1940 Drieu was the editor of the collaborationist Nouvelle Revue française in Paris and the close friend of Otto Abetz, the German ambassador to France. Drieu never saw his collaboration as treason, for he believed that France had to be radically transformed by the violent revolution of an outside force in order to survive. In 1945 he explained, "I have always been a nationalist and an internationalist at the same time." He argued that "ever since my first poems written in the trenches and the hospitals in 1915 and 1916, I have aligned myself as a French patriot and a European patriot," and that even "after the First World war, I continued to concern myself with France, her survival, herpride." Drieu claimed to be devoted to France, but as Grover points out, his passion had the characteristics of an illness, as his concern for France was often expressed in anxiety, spite, and even hatred.
Drieus hatred was at times directed against his own countrymen. As his collaboration deepened, he accepted and supported the anti-Semitic policies of the Nazis. He identified Jews with a decadence that he had previously blamed on all Frenchmen. Despite his acceptance of racial theories in the abstract, Drieu did use his influence to save several Jewish friends, including his first wife, from the hands of the Gestapo. In Fascist Intellectual Drieu La Rochelle, Robert Soucy points out that Drieus acceptance of racism contradicted basic conceptions of man and nationalism that he had embraced most of his life. The late adoption of anti-Semitism seems to have been a reflection of personal weakness in failing to resist adherence to the "intellectual vogue" of the Nazi ideology of the 1940s.
By 1942 the Allies had turned the tide of the war by landing in North Africa and Hitler had been put on the defensive. Drieu now expressed disgust with the Nazis for failing to bring about social revolution, European unity, or spiritual regeneration. While many collaborators were withdrawing their support from Hitler after 1942, Drieu increased his by rejoining the PPF, by now one of the most committed collaborationist organizations.
Yet, in the face of such trying times, Drieu lamented that he had not remained outside of political affairs. In his diary of 1944-45, Drieu revealed that "politics were only really a source of curiosity for me and the object of distant speculation. I have a horror of everyday affairs and men quickly disgust or bore me." Had he afforded himself the luxury, Drieu might have lived his life in utter detachment from political affairs. Yet, in addition to rejoining the PPF, Drieu also claimed in the last weeks of his life to support Stalin as the last hope for Europe. The eleventh-hour conversion to these positions was most likely an act of exasperation and a parting shot at his critics, as he once told a friend that he just wanted to give his many enemies a good reason for loathing and killing him. He also realized that upon the liberation of France, the Resistance, including many communists, would instigate a bloody purge of all collaborators. Drieu turned down chances to seek asylum in Spain, Argentina, England, or Switzerland and decided to stay in France to face defeat. In his Exorde (Final reckoning), he presented a hypothetical trial defense in which he explained his duty as an intellectual to take risks, to act outside of the crowd, as a Europeanist, not just a nationalist; yet in the end he insisted on perishing with his cause by demanding that his jurors: "Be true to the pride of the Resistance as I am true to the pride of the Collaborators. . . . [W]e played and I lost. I demand the death penalty." Rather than facing a real trial, Drieu played the part of his own executioner by taking fatal doses of poison on 15 March 1945. Drieus commitment to his cause and acceptance of death reveals that to Drieu, fascism as he knew it was much more than a political expedient, but a way of life based on heroism, risk, and ultimately, sacrifice.
In seeking to understand the political and intellectual evolution of Drieu La Rochelle, one must examine the forces that turned Drieu towards fascism, and when exactly he can be said to have become fascist. Drieu had been hesitant about fascism before 1934, as fascism was not as prevalent in France as it was in Germany and Italy. However, he became convinced of the dynamic and virile possibilities of fascism after the 1934 Paris riots. While Drieu may not have fully realized his fascistic tendencies until 1934, Frederic Grover argues that Drieu was fascist ever since the Great War. Grover notes that a number of Drieus wartime writings, such as Interrogation (1917) and La Comédie de Charleroi (1934), reflected an underlying fascism. Grover notes that these works emphasized such themes as an antibourgeois sentiment, hatred of the old generation, a general antirationalism, a preoccupation with death, a sense of social elitism, and a clear hierarchical sense of the leader/follower relationship. In La Comédie de Charleroi, Drieu depicted his fellow soldiers as "mediocre" and weak, and boasted of the courage and social position that allowed him to rise in the heat of battle to assert his natural leadership abilities. Having proven himself a leader, he believed that men "would be unable to refuse me anything I might ask from them. . . . [D]eep down . . . they were only waiting to be called." Indeed, Drieu later wrote in 1934 that "In my first civilian suit, holding the passionate ideas of Interrogation, the collection of my war poems, I was entirely fascist without being aware of it."

"On the eve of my baccalaureate exam . . . [a]bruptly I discovered reactionary thought. Thereafter it was Maurras, the Action française, [Jacques] Bainville, Georges Sorel, and by way of them I linked myself to a long chain of French reactionaries. . . . All had the effect of multiplying the formidable blow that I had received at Oxford when I was sixteen: Nietzsche."

 

Drieu la Rochelle ou la révolution conservatrice française

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Drieu la Rochelle (1893-1945)

... ou la révolution conservatrice française ...


Ex: http://www.europelibre.com/

En attendant d'en savoir (toujours) plus sur le prétendu « cerveau des Barbares », nous pourrions nous demander ce qu'il en a été au cours du XXe siècle de la « Barbarie sans cerveau ».

Certains voudraient croire que la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement du système soviétique en 1991 ont mis un terme au totalitarisme moderne. Hélas, la machine à broyer l'homme a continué ses ravages, comme elle avait survécu à 1945. Et il nous semble aujourd'hui, plus urgent que jamais d'explorer les courants d'idées susceptibles de sauver les individus et les communautés, dans leurs richesses et leurs libertés.

Si l'on admet que le propre de la barbarie sans cerveau c'est d'appliquer le vrai mot d'ordre du nihilisme européen « point de berger, un seul troupeau », il est grand temps de revisiter les courants d'idées qui ont cherché à y répondre, sans accepter les diktats totalitaires.

Ce courant secret a parcouru, en effet, tout au long du XXe siècle les esprits européens. Il porte un nom : c’est la révolution conservatrice. Il a pris des formes et des visages bien différents selon les pays, au point par exemple que son représentant allemand le mieux connu en France, Ernst Jünger aura été finalement moins visible, beaucoup plus discuté dans son propre pays.

La France, comme souvent, fait bande à part.

D’une certaine façon l’école d’Action Française préfigurait, dans sa démarche et dans nombre de ses choix, l’ensemble des courants "révolutionnaires conservateurs" européens. De la sorte, elle a pu s’en tenir à l’écart, évoquant sa propre antériorité, son originalité. Même s’agissant de Nietzsche, dont l’influence « vitaliste » est ici essentielle, un Charles Maurras pourra nier, dans des textes antérieurs à 1914, toute filiation.

Or, de tous les auteurs de la droite radicale française, Drieu la Rochelle fait sur ce point exception. Il se réclamera, ainsi, en 1934, de « Nietzsche contre Marx ». Et, tout au long de son œuvre, il exprime une façon originale de voir le monde, de repenser la modernité, de vouloir réconcilier le corps et l’esprit.

Il se trouve, hélas, que cette partie essentielle de sa pensée demeure la moins connue. On retient un aspect différent, et d'ailleurs mouvant, celui de ses prises de positions politiques, qui permettent de le connoter, de l'exclure, de l'étiquetter et de le stigmatiser. La dernière mauvaise action de ce point de vue fut de prétendre, il y a quelques années, publier un « Journal » qui eût, de toutes manières mérité de demeurer inédit.

Plusieurs essais, plusieurs recueils d’articles et de « Chroniques politiques » ont développé certes ses tentatives de réponse, au quotidien à la décadence. Mais en dehors de son premier livre d’idées « Mesure de la France » qui, dès 1922, en appelle à l’unité des Européens, tous ont été frappés de cet opprobre lié au fait que Drieu la Rochelle, dans l’opposition internationale entre (prétendus) « fascistes » et communistes, apparaît comme l’un des méchants du film. Son ex-ami Aragon eut plus de chance. Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur les approximations ayant conduit Drieu à écrire en 1934 son « Socialisme fasciste », — étant rappelé par exemple qu'il refusa de se rallier en 1938 aux accords de Münich.

Ainsi, pour d'excellentes raisons, il a donc été jugé par les amis et les admirateurs de Drieu la Rochelle eux-mêmes, plus utile à sa mémoire, et plus urgent, jusqu'aux années récentes de faire valoir l’œuvre littéraire considérable du romancier plutôt que la pensée, supposée pestiférée, de l'essayiste. Deux magnifiques romans, « Une Femme à sa fenêtre » et « Le Feu follet » ont été portés à l'écran : le reste demeure encore occulté.

Il est également vrai que les différents essais de Drieu reflètent un parcours de recherche, entre gauche et droite, et au-delà du nationalisme classique.

On doit bien comprendre que, dans la France des années 1930, en dehors de quelques très rares esprits personne ne croit plus ni à l'économie libérale (saluons de ce point de vue la lucidité d'un Jacques Rueff) ni même à ses fondements individualistes.

Ainsi, les « personnalistes chrétiens », contrairement à l’étiquette trompeuse dont ils recouvrent leur pensée, tournent précisément le dos à la valeur sacrée de l’individu pour adhérer successivement à toutes les utopies totalisantes.

Quand Drieu publie donc en 1941 ses « Notes pour comprendre le siècle », il a l’immense mérite de poser le problème de manière doublement courageuse.

Il s’écarte d'abord d’un conformisme officieux dominant. Celui-ci tendait à ne rechercher à la situation dramatique et à l’effondrement de la France que des responsabilités superficielles et strictement institutionnelles.

D'autre part, il se sépare aussi de cet ersatz d’anticonformisme dit « des années 1930 ».

On soulignera aussi, au besoin, que le rapport des « Notes pour comprendre le siècle » au christianisme et au Moyen Âge, pas éloigné de celui d'un Berdiaeff par exemple, l'écarte tout à fait des interprétations abusives.

Le conformisme des uns comme le faux anticonformisme des autres conduisaient et aboutirent effectivement aux dévoiements technocratiques du Front Populaire en 1936, de Vichy en 1941 ou des diverses formules de l’immédiat après-guerre entre 1944 et 1947.

Bien avant les soixante-huitards, et à l’opposé des revanchards, Drieu la Rochelle pose dans ces « Notes pour comprendre le siècle », d’abord, la question culturelle du déclin.

Il ne prétend pas le faire d’une façon péremptoire et définitive : il adopte donc une écriture souple, incitant le lecteur à prolonger lui-même des pistes où chacun retrouve sa propre part d’« Interrogations », et de « Fonds de cantine ».

Oui, « Notes pour comprendre le siècle », ce petit livre discret de Drieu la Rochelle, témoigne d'une grandeur, d'une sérénité et même d'une étonnante fraîcheur. Il nous réconcilierait presque avec un genre aussi discutable que la critique littéraire, à laquelle il donnerait ici des lettres de noblesse, si tant est qu’il lui soit apparenté.

Réconcilier l’âme et le corps : n’est ce pas une voie royale pour découvrir et réhabiliter l’individu ?

JG Malliarakis
©L'Insolent

E. J. Jung - Vordenker eines neuen Staates

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Edgar Julius Jung -

Vordenker eines neuen Staates
Geschrieben von Daniel Bigalke   
http://www.blauenarzisse.de/

Der Jurist und politische Philosoph Edgar Julius Jung (1894-1934) ist heute entweder gar nicht mehr bekannt oder wird von den wenigen, die sich seines Namens erinnern und dies mit Abneigung tun, als Vordenker des Nationalsozialismus gewertet. Seine publizistische Tätigkeit in der Weimarer Republik hätte Hitler den Weg bereitet und sei nationalistisch, so schreibt selbst der CDU-Politiker Friedberg Pflüger in einem Buch von 1994. Daß Jung aber als Vordenker einer Theorie von Demokratie und Staat gesehen werden muß, die allein aus dem Phänomen seiner Zeit zu verstehen und mit heutigen Maßstäben von „Demokratie“ nicht zu messen ist und daß er deshalb eines der ersten Opfer des Nationalsozialismus wurde, dies zu benennen ist es höchste Zeit.

Edgar Julius Jung empfand sich als nationalbewußt, nicht als nationalistisch. Er sah sich als übernationalen Kosmopoliten, der dem kulturellen Leben eines jedes Volkes eine Eigengesetzlichkeit zubilligte und auch dem „Reich“ eine sittlich verpflichtende übernationale Größe zukommen ließ. Dies wurde zuletzt einzig in Johann Gottlieb Fichtes (1762-1814) „Reden an die deutsche Nation“ zum Ausdruck gebracht, welche dann die Befreiungskriege gegen die napoleonische Herrschaft in Preußen 1813 initiierten. Jung schrieb in seinem Hauptwerk „Die Herrschaft der Minderwertigen. Ihr Zerfall und ihre Ablösung“ (1927): „Die kulturelle Vergewaltigung, die der (…) Nationalstaat im Gefolge hat, ist ihm [dem neuen Staate – Anm. d. V.] fremd, weil auch das kulturelle Leben des Volkes seiner Eigengesetzlichkeit untersteht.“ Gegen den Primat des Nationalstaates stellt er also die Pluralität der je spezifischen Völker und Kulturen, die zu überfallen und mit einem globalen Demokratie-Muster zu vergewaltigen eine pure lebensundienliche Anmaßung sei. Diese läßt sich vielmehr und merklicher heute im Verhalten der USA auf dem südasiatischen Kontinent feststellen. Doch zurück zum Hauptwerk Jungs.

Neue Eliten statt Pseudo-Eliten

Der Jurist und Theoretiker der Jungkonservativen, der auch als Mitglied des Freikorps Epp gegen die Münchner Räteherrschaft agierte und zudem den „Rheinisch-Pfälzischen Kampfbund“ gegen separatistische Bestrebungen im Reiche gründete, veröffentlichte sein Buch, um die Notwendigkeit einer Konservativen Revolution zu verdeutlichen. Damit meinte er die Erhaltung der überindividuellen Werte des Menschen, die Förderung der „Hochwerte“ gegen jene „Werte“, die der Zersplitterung der Gemeinschaft, des Volkes und des dialogischen Solidarprinzips zwischen Ich und Du entgegenwirkten. Sie nämlich propagierten den puren Individualismus, der als simulierte Freiheit über den lebensfremden Mechanismus des Stimmzettels sich unrechtmäßig legitimiere. Die Eiferer des Materialismus, des Profits und ausschließlich individueller Wohlfahrt gelte es zu beseitigen, was für Jung lediglich in der Diktion Nietzsches einer Beseitigung der „Unfähigen“ gleichkommt. Daß der Begriff der „Minderwertigkeit“ nach Jungs eigener Aussage womöglich unglücklich gewählt sei, sollte nicht darüber hinwegtäuschen, daß es ihm nur um eine Ablösung der oligarchisch im Parlament abgeschotteten Pseudo-Eliten ging, die sich anmaßten, die Stimme vieler Hunderttausend repräsentieren zu können. Damit war Jung freilich aufgefordert, eine alternative politische Theorie anzubieten, welche wesentlich im Gefolge seines Lehrers Vilfredo Pareto (1848-1923) eine Zirkulation der Eliten erstrebte.

Die Wiedergeburt neuen deutschen Denkens

Jungs Kulturkritik trug dabei den Charakter einer Hochschätzung von Stand und Genossenschaft im Staate. Dieser Staat sollte sich im Rahmen einer ausdrücklichen Wiederverchristlichung realisieren. Er sah hierfür metaphysisch begründete überindividuelle Werte als Basis aller Gemeinschaft für notwendig an. Damit bietet Jung als einer der ersten noch vor Armin Mohler eine inhaltliche Definition des Prinzips der Konservativen Revolution an. In seinem Essay „Deutschland und die Konservative Revolution“ schreibt er dazu:

„Konservative Revolution nennen wir die Wiederinachtsetzung all jener Gesetze und Werte, ohne welche der Mensch den Zusammenhang mit der Natur und mit Gott verliert und keine wahre Ordnung aufbauen kann.“

So verwundert es nicht, daß das Mittelalter als ideeller Fluchtpunkt für das Maß künftiger Neugestaltung galt, um mit ihm – so das Vorwort in „Die Herrschaft der Minderwertigen“ – die Schaffung „geistiger Vorbedingungen“ für die „deutsche Wiedergeburt“ voranzutreiben. Aus dem Gefühl der Bedrängnis ihres politisch-geistigen Erbes resultiert bei den Denkern der Konservativen Revolution ein Affekt gegen die als geistlos-partikularistisch bewertete Parteiendemokratie. Im Vorwort zum Hauptwerk Jungs steht: „Die Revolution des Geistes hat jetzt eingesetzt.“ Sie wendet sich gegen die „geistig seelische Verödung“. Jung stellt damit sein wesentliches Ziel heraus und gilt nicht ohne Grund als wichtiger Vertreter seiner geistigen Strömung: Er spürte in sich den „Drang nach Ewigkeit, begleitet von dem Bewußtsein der Begrenztheit irdischen Lebens“. Er steht damit zugleich in einer längeren geistigen Tradition, nämlich derjenigen des Deutschen Idealismus, dessen wichtigstes Prinzip die Begründung menschlicher Existenz in Freiheit, die sich nicht in abstrakten Gesinnungen erschöpfe, sondern die sich im Bewußtsein irdischer Endlichkeit praktisch in Recht, Staat und Nation zu realisieren habe. Der Politologe Bernhard Willms betonte für die jüngere Gegenwart diesen zeitlos gültigen Aspekt des deutschen Denkens als das „Streben nach jener Idee als der Einheit von allgemeiner Wirklichkeit und individuellem Bewusstsein.“

Systemalternative jenseits des Nationalsozialismus

Als gedankliches Ziel tritt eine realitätsbezogene Übereinstimmung von sittlich-subjektivem Wollen und wirklich-politischem Sein zutage, die mit parteipolitischer Gesinnung und oberflächlichem Parteihader als strukturelle Veränderung nicht erreichbar ist. Kurz: Würden Wahlen etwas bewirken, hätte man sie längst abgeschafft. Edgar Jung wollte aus diesem Grund die Dekadenz des parlamentarischen Systems ablösen, nicht aber aus an sich menschenverachtenden Motiven heraus, sondern aus dem tiefsten Willen zur Erhaltung „hochwertigerer“ und humanerer Alternativen, die sich in einem organischen Staat über den zeitweisen Weg einer kommissarischen Diktatur geführt von einer tatsächlichen Elite realisieren sollten. Kommissarische Diktatur meint hier im Gegensatz zu souveräner Diktatur die Rettung einer verfassungsmäßigen Ordnung und ein politisches Agieren innerhalb derselben. Kurz: Systemveränderung durch systemeigene Möglichkeiten – eben Metapolitik. Zwar erwog Jung schon lange ein Selbstmordkommando zur Ermordung Hitlers, gegenüber dem er eine tiefe Aversion hatte, entschied sich aber dennoch für den systemkonformen publizistischen Weg

.„Wir müssen verhindern, daß Hitler auch nur einen Tag an die Macht gelangt.“

So sprach er bei einer Harzburger Tagung im Jahre 1931. Er befürchtete im Nationalsozialismus den entfesselten Nihilismus und seine parteipolitische Demagogie seitens der ersten klassenübergreifenden „Volkspartei“ noch vor der CDU oder SPD, nämlich der NSDAP. Innerhalb der Weimarer Republik wirkte Jung nunmehr „systemkonform“ als Redenschreiber für den Politiker Franz von Papen, dessen Marburger Rede vor Studenten er schrieb. Sie wurde am 17. Juni 1934 durch Franz von Papen gehalten und führte zu Jungs sofortiger Verhaftung am 25. Juni.

Die Marburger Rede und das Ziel ewiger Werte

In dieser Rede übte Jung über die Autorität von Papens gleichwohl massive Kritik an den Mißständen der nationalsozialistischen Herrschaft. Er reklamierte ein geordnetes Wachstum, sprach sich gegen Kollektivismus in Wirtschaft und Gesellschaft aus und erteilte dem Nationalsozialismus eine Absage. Papen forderte die ständische Neuordnung nach wilhelminischem Vorbild als ein Alternativmodell und verlangte die Abschaffung der NSDAP als Überbleibsel des Parteiensystems. Im Ganzen handelt es sich um eine Darstellung wichtiger Gedanken Edgar J. Jungs. Er verdeutlichte damit, daß der Nationalsozialismus nur ein temporäres Durchgangsstadium im Zuge eines gesamteuropäischen Umwandlungsprozesses sei. Am 1. Juli 1934 wurde Jung deshalb bei Oranienburg erschossen. Es ahnten zu dieser Zeit nur wenige, daß dieser Akt zugleich der fortschreitenden Vernichtung der eigentlichen konservativen Opposition gleichkam.

Nationalbewußt – nicht nationalistisch

Diese Opposition nämlich bot mit Jung eine Definition des konservativen Elements an, das zu leben und umzusetzen weiterhin lohnenswert ist. Dieses Element besagt, daß es nicht konservativ ist, ein notwendiges Geschehen aufhalten zu wollen. Konservativ ist nur die Erhaltung ewiger Werte und nie zeitlich dominierender Werte. Zu den zeitbedingten Werten zählen zum Beispiel die Vorhaben in Parteiprogrammen, die nur Produkt der sozialen Rivalitäten bestimmter Zeiten sind. Ein offenes, nicht-repressives, nicht-rassistisches, tiefgründiges, nicht nationalsozialistisches, nicht parteipolitisches und damit undogmatisches Denken mit durchaus internationaler Perspektive ging mit Jungs Tod zu Ende. Diese Tragödie wiederum stellte die Deutschen gerade in Anbetracht des entschiedenen Widerstandes beispielsweise Stauffenbergs gegen Hitler vor eine noch höhere Aufgabe, die Jung selbst im Vorwort zu seinem Hauptwerk artikulierte: „Man muß dem deutschen Volke zutrauen, daß es seine Kräfte umso mehr anstrengt, je tiefer ihm der Abgrund dargestellt wird, aus dem es sich emporzuarbeiten hat.“ Wenige Deutsche taten dies verzweifelt in ihrem Widerstand gegen Hitler weiterhin. Sie wurden nach dem 20. Juli 1944 gnadenlos ausgemerzt. Mit ihnen verschwanden – mit Jung zu sprechen – die wenigen Erlesenen, die wenigen zur humanen selbstlosen Elite geeigneten, welche Jung gewiß zu den „Hochwertigen“ gezählt hätte.

lundi, 11 mai 2009

Karl Kraus

Ellen KOSITZA - http://www.sezession.de

Karl Kraus

Karl Kraus

Eins meiner Steckenpferde, die Physiognomik, wird heute gemeinhin zu den „Pseudowissenschaften“ gezählt. Das kann ruhig stimmen, auch wenn die Liste von Vertretern des phsysiognomischen Zugriffs lang und prominent ist – von der Antike ganz abgesehen, bedienten sich später Albertus Magnus, Dürer, Galen und ungezählte andere solcher Herangehensweise an den Menschen.

 Man mag sie als obskure Geheimwissenschaft apostrophieren oder als „Schädelkunde“ diskreditieren – ich nenne sie die Lehre vom Antlitz.

Wer sich der Physiognomik in abwertender Absicht bedient, der mag sich in halb-rassistische Gefilde begeben – anders, wenn man sie als Menschenkenntnis und erweiterte Seh-Schule begreift. Wer mir eine Bilder-Liste von, sagen wir, Mitgliedern des deutschen Bundestags vorlegt, dem sag ich, wer Sozialdemokrat, wer liberal und wer grün ist: Die Trefferquote dürfte bei 90% liegen.

 Wenn ich den Prototyp jener Klientel zeichnen (kann ich nicht: also als Phantombild am Polizeirechner basteln) müßte, die auf unserem Rittergut den Veranstaltungen des Instituts für Staatspolitik beiwohnt, käme ungefähr die Erscheinung heraus, die hier links oben Karl Kraus zeigt.

 Ob Karl Kraus dabei gewesen wäre? Eine Anmaßung, logisch. Heute dürfen wir den 135. Geburtstag feiern – der 110. Geburtstag seines publizistischen Kindes, „Die Fackel“ liegt übrigens nur ein paar Tage zurück. Wikipedia schreibt:

Unter dem Motto Was wir umbringen, das er dem reißerischen Motto Was wir bringen der Zeitungen entgegenhielt, sagte er der Welt, vor allem der der Schriftsteller und Journalisten, den Kampf gegen die Phrase an und entwickelte sich zum wohl bedeutendsten Vorkämpfer gegen die Verwahrlosung der deutschen Sprache.

Dieser Karl Kraus, wortgewaltiger Satiriker, Misanthrop, zum Katholizismus konvertierter Jude, wechselweise Anhänger von Sozialdemokratie, dann Franz Ferdinand, zuletzt von Engelbert Dollfuß, ist einer unserer ganz Großen. Viel Feind – viel Ehr, hier trifft’s den Nagel auf den Kopf. Geblieben ist von dem mit Prozessen überzogenen Publizisten und Dramaturgen (Die letzten Tage der Menschheit), wie so oft, ein gewaltiger Nachruhm.

Presse und Phrase galten ihm als ein Begriff, auf ihn dürfte das Schmähwort „Journaille“ zurückgehen. Ob’s heute einen Spruch-Kalender ohne Karl-Kraus-Aphorismen gibt?
Nehmen wir den:

Ein Historiker ist nicht immer ein rückwärts gekehrter Prophet, aber der Journalist immer einer, der nachher alles vorher gewußt hat.

Oder den:

Die deutsche Sprache ist die tiefste, die deutsche Rede die seichteste.

Und, wunderschön aus pazifistischen Munde:

Sollte man, bangend in der Schlachtordnung des bürgerlichen Lebens, nicht die Gelegenheit ergreifen und in den Krieg desertieren?

Noltes neuer Streich

Erik LEHNERT - http://www.sezession.de/
Noltes neuer Streich

Ernst Nolte

Ernst Nolte hat ein neues Buch geschrieben und erstes Presseecho erhalten. Das ist gut so und verwundert auch, denn gewöhnlich wird totgeschwiegen, was aus der Feder des im Historikerstreit medial unterlegenen Geschichtsdenkers stammt. Doch offenbar hat Ernst Nolte (dessen letzte Bücher zugegebenermaßen nichts Neues brachten) wieder einmal einen neuralgischen Punkt berührt, und nach gewissenhafter Prüfung hat man sich offenbar entschieden, ihm hier nicht unwidersprochen das Feld zu überlassen.

Es geht um den Islamismus als „dritte radikale Widerstansbewegung“ neben Bolschwismus und Faschismus. Damit verpackt Nolte den Islamismus in seine bekannte These vom kausalen Nexus zwischen den beiden Ideologien und erkennt in ihm Elemente von beiden wieder. Was Islamismus ist, erfahren wir in einer Fußnote:

Am einfachsten lässt sich der „Islamismus“ so definieren, dass er den kriegerischen und dogmatischen Aspekt des Islam, dem bereits im Koran ein friedenswilligerer und toleranterer Aspekt gegenübersteht, isoliert und dann ausschließlich hervorhebt. Insofern ist der Islamismus nichts anderes alsder zu seiner eigenen Radikalität gebrachte Islam.

Von daher stellt sich natürlich die Frage, was der Islamismus mit den anderen beiden Widerstandsbewegungen zu tun hat, die eine völlig andere Entstehungs- und Entfaltungsgeschichte haben. Nolte faßt daher am Anfang des Buches seine Charakterisierung des Marxismus und Nationalsozialismus zusammen und sieht in beiden „konservative Revolutionen“, die ein ursprüngliches Lebensverhältnis vor der Moderne retten und wiederherstellen wollten. Im Anschluß daran erzählt Nolte die Geschichte der Konfrontation des Islam mit der modernen Welt, beginnend mit der Landung Napoleons in Ägypten, über den Zionismus als entscheidende Herausforderung und endend mit dem Islamismus als Macht im gegenwärtigen Weltkonflikt.

In den oben erwähnten Rezensionen wird deutlich, daß Nolte mit seiner These zumindest Widerspruch provoziert. An der Begründung dieses Widerspruchs kann man ablesen, daß er mit seinen Überlegungen nicht daneben liegt. Hinzu kommt das Pathos des Verstehenwollens, das Nolte auszeichnet und das auf den Zeitgeist immer verstörend wirkt. Dem Journalisten(Jörg Lau in Die Zeit) bleibt nur die Empörung:

Nolte hält nicht etwa nur den Widerstand der Palästinenser gegen Vertreibung und Besatzung für legitim. Es kommt ihm vielmehr darauf an, den arabischen Antisemitismus zu verteidigen, den die extremsten Teile der islamistischen Bewegungen kultivieren.

Das ist der übliche Reflex. Nolte verteidigt hier gar nichts, er wagt nur eine gerechte Betrachtung einzufordern, die Ursachen und Auslöser benennt und so ein Verstehen auch des Islamismus möglich machen kann.

In eine ähnliche Richtung geht die Kritik des „Fachmanns“ Walter Laqueur in der Welt, der Nolte sowohl vorwirft, keine Ahnnung zu haben, als auch, nichts Neues zu schreiben. Das sieht Josef Schmid in seiner positiven Besprechung für das Deutschlandradio ganz anders:

Nolte präsentiert Zeitwissen und Verknüpfungen, die allein schon die Lektüre unerläßlich machen. Darüber hinaus eröffnet dieses Werk eine Sicht auf das noch bevorstehende 21. Jahrhundert. […] Ernst Nolte erwartet weniger einen Kampf der Kulturen, dafür aber einen Kampf konkurrierender Lebens- und Daseinsformen, des Islams wie der europäischen Moderne, um ihren universellen Geltungsanspruch. Er sieht ihn in einer Dimension, auf die wir nicht vorbereitet sind.

Nolte wird in vielen Abschnitten seinem Anspruch gerecht, ein Geschichtsdenker zu sein, also einer, der über den ganzen Einzelheiten und Handgreiflichkeiten die Idee sieht, wenn er einen Vorgang in den Zusammenhang stellt. Von dort aus lassen sich auch neue Einsichten über den europäischen Bürgerkrieg gewinnen, etwa wenn er die Revolution der Jungtürken 1908/1913

die erste jener handstreichartigen Machtübernahmen seitens einer Gruppe oder Partei sehr engagierter junger Männer [sieht], welche die Verhältnisse für unerträglich hielten und oftmals von dem Gefühl des Unrechts geleitet waren, das ihnen und Menschen ihrer Herkunft oder ihrer Lage in diesen Verhältnissen angetan wurde.

Nolte sieht in der Existenz Israels, des modernen Vorpostens in der arabischen Welt, den entscheidenden Grund für die „Verteidigungsaggressivität“ des Islam. Die eigenen Mängel werden nicht mit einer fehlenden Modernität erklärt, sondern als Folge eines Abfalls von der „reinen Lehre“. Dieses Moment läßt sich in allen drei Widerstandbewegungen auffinden. Nolte stellt uns damit einen Schlüssel zur Verfügung, der auch die Hintergründe der eigenen Sehnsucht nach Authentizität und Ursprünglichkeit aufschließen hilft. Es ist die Sehnsucht nach der heilen Welt, die hinter der Subjekt-Objekt-Spaltung liegt, die Zeit als sich „alle nach einer Mitte neigten“ (Gottfried Benn). Die Unerfüllbarkeit dieser Hoffnung ist zumindest tröstlich: Auch der Islamismus wird scheitern. Die Frage nach dem Zeitpunkt sollte für uns Ansporn sein, die Hände nicht in den Schoß zu legen.

Ernst Nolte: Die dritte radikale Widerstandsbewegung: Der Islamismus, Berlin: Landtverlag 2009, 412 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag, 39.90 Euro. Zu beziehen bei Edition Antaios.

Le mot qui tue

Le mot qui tue :

Histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours

Présentation de l'éditeur
Il est des mots qui tuent symboliquement, lorsqu'il s agit de ruiner la réputation d un adversaire, ou physiquement, quand le mot d'ordre se fait slogan. Dès lors, s'interroger sur la notion de violences intellectuelles revient à poser la question de la responsabilité de ces professionnels de la parole que sont les intellectuels. Ce livre collectif entend le faire dans la longue durée de l'analyse historienne : de l'attaque ad hominem dans la rhétorique romaine à l'imaginaire guerrier des intellectuels contemporains, en passant par les formes de la dispute médiévale ou de la controverse savante à l'époque moderne. Dans tous les cas, il s'agit bien de mettre au jour les règles et les usages de la polémique, mais aussi d'identifier les moments où les règles sont transgressées, remettant en cause l'ensemble du système.

P.Boucheron, V.Azoulay,
Le mot qui tue : Histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours, Ed. Champ Vallon, 2009.




A lire:
>>> Compte-rendu
Le Monde des livres, 30/04/2009.

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Islam et laïcité: la naissance de la Turquie moderne

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1989

Islam et laïcité: la naissance de la Turquie moderne

Bernard LEWIS, Islam et laïcité, la nais­sance de la Turquie moderne,  Fa­yard, Paris, 1988, 520 pages, 195 FF.

 

La Turquie est beaucoup de choses à la fois, des choses étroitement mêlées et imbriquées les unes dans les autres. L'enquête historique de Bernard Lewis commence d'ailleurs par nous signaler les différences entre les termes «turc/Turquie» et «ottoman». Le terme «turc» désigne une popu­la­tion ethniquement distincte, de langue turque, installée en Anatolie. Le terme «ottoman» n'a qu'une signification dynastique. Il existe donc une ethnie turque distincte mais non une ethnie ottomane. Le principe turc est un principe eth­nique; le principe ottoman, un principe politique, dé­taché de toute ethnicité concrète. La turcologie euro­péenne du XIXième siècle redonnera aux Turcs d'Anatolie le goût de leur passé, qu'ils avaient aban­donné pour servir l'Islam ou la machine politique ot­tomane. Mais malgré ce re­niement de la turcicité pré-islamique, les racines turques reviendront à la surface, bien que ca­mouflées, dès l'expansion au XVIième siècle des Osmanlis. Ceux-ci se donnaient une gé­néa­logie mythique et prétendaient descendre d'une tribu turque, les Oguz. Mais les ethnies turques no­mades, réservoir démographique de l'Empire Ottoman qui reprend l'héritage byzantin, sont regardées avec méfiance voire avec mépris par le pouvoir qui voit en elles des bandes non po­licées, susceptibles de boule­verser l'ordre im­périal. «Turc» est même, à cet époque, un terme injurieux, signifiant «rustaud», «abruti» ou «grossier».

Quant à l'Islam, troisième élément déterminant de l'histoire turque après le prin­cipe impérial et les facteurs ethniques, c'est un Islam accepté de plein gré, qui n'est pas le fruit d'une conversion. Moins prosélyte et plus tolérant, l'Islam turc n'a pas cherché à convertir de force chrétiens (grecs) ou juifs mais a pratiqué à leur égard une sorte d'apartheid rigoureux, si bien que les Grecs et les Juifs d'Istanbul ne parlaient pas turc. L'Islam turc est aussi plus varié que l'Islam arabo-sémitique: des élé­ments de chamanisme, de bouddhisme centre-asia­tique, de manichéisme et de christianisme offre une palette de syncrétismes, rassemblés dans des ordres religieux, les tarikat, toujours soupçonnés par le pou­voir parce que susceptibles de subversion. Quatrième élément, enfin, c'est le «choc de l'Occident», l'influence des Lumières, surtout françaises, et des doctrines politiques libérales et étatiques. Bernard Lewis analyse méthodique­ment les influences occi­dentales, depuis 1718, année du Traité de Passaro­witch, sanctionnant une défaite cuisante que les Otto­mans venaient de subir sous les assauts austro-hon­grois. La Porte constate alors son infériorité technique et militaire et décide d'étudier les aspects pratiques de la civilisation européenne et d'en imiter les structures d'enseignement. Cette politique durera jusqu'au début de notre siècle, avec l'aventure des Jeunes Turcs puis avec la République de Mustafa Kemal. B. Lewis re­trace la quête des étu­diants et des hommes politiques turcs dans les universités européennes. Le travail de cette poignée d'érudits ne suffit pas à redonner à l'Empire ottoman son lustre d'antan. Russes, Fran­çais, Britanniques et Néerlandais soumettent les Etats musulmans les uns après les autres à leur domination.

Dans un autre chapitre, B. Lewis montre comment le nationalisme à l'eu­ropéenne s'est implanté en Tur­quie. Deux termes signifient «nation» en turc: vatan,  qui corres­pond à la patrie charnelle, à la Heimat   des Alle­mands (cf. watan  chez les Arabes) et millet,  qui désigne la communauté islamique (cf. milla  en arabe). Namik Kemal, théoricien du natio­na­lis­me ot­toman, constate, explique Lewis, qu'une doctrine po­litique trop axée sur le vatan  provo­querait la disloca­tion de l'ensemble ottoman multinational. Mais cette diversité ne risque pas d'éclater à cause du caractère fédérateur du millet  islamique: on voit tout de suite comment oscille l'esprit turc entre les deux pôles de l'ethnicité particulariste et de la religion universaliste. Deux idéologies naîtront de cette distinction entre va­tan  et millet:  le panislamisme et le turquisme. Le tur­quisme procède d'une politisation des re­cher­ches eth­nologiques, archéologiques et linguisti­ques sur le passé des peuples turcs, surtout avant l'islamisation. Il se manifeste par un retour à la langue turque rurale (Mehmed Emin), par une exaltation de la patrie origi­nelle commune de tous les peuples turcophones, le pays de Touran.

De là proviennent les autres appella­tions du turquisme: le touranisme et le pantouranisme. Ce mouvement sera renforcé par les réfugiés turco­phones des régions conquises par les Russes: ceux-ci sont rompus aux disciplines philolo­giques russes et appliquent au touranisme les principes que les Russes appliquent au pan­sla­visme. Le programme politique qui découle de cet engouement littéraire et archéolo­gique vise à unir sous une même autorité politique les Turcs d'Anatolie (Turquie), de l'Empire russe, de Chi­­ne (Sin-Kiang), de Perse et d'Afghanistan. L'é­chec du panislamisme et du pantouranisme, après la Première guerre mondiale, conduisent les partisans de Mustafa Kemal à reconnaître les limites de la puis­sance turque (discours du 1 dé­cembre 1921) circons­crite dans l'espace ana­tolien, désormais baptisé Tür­kiye.  Ce sera un Etat laïc, calqué sur le modèle fran­çais, une «patrie anatolienne». L'ouvrage de Lewis est indispensable pour pouvoir juger la Turquie mo­derne, qui frappe à la porte de la CEE (Robert Steuckers).

dimanche, 10 mai 2009

La peur de la grippe porcine

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La peur de la grippe porcine: Une mine d’or sur les marchés boursiers pour les sociétés de biotechnologie « politiquement connectés »

 

Soutenu par la désinformation des médias, une atmosphère de peur et d’intimidation s’est propagée. Des situations « d’urgence » sanitaires ont été déclarées dans différentes régions des États-Unis.

Les médicaments les plus recherchés contre la grippe sont le Tamiflu et le Relenza. La course aux traitements a été déclenchée par le gouvernement des États-Unis en rendant disponible ses réserves nationales « pour s’assurer que les fournisseurs de soins de santé soient prêts à toute éventuelle intensification. »

Le Tamiflu est fabriqué par la géante société pharmaceutique suisse Hoffman-La Roche pour le compte d’une entreprise de biotechnologie basée aux États-Unis, Gilead Sciences Inc. Alors que le médicament est fabriqué par Roche, il a été développé par Gilead Sciences Inc qui en détient les droits de propriété intellectuelle.

L’ancien secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, était l’un des principaux actionnaires de Gilead Sciences Inc. En 1997, Rumsfeld a été nommé président de Gilead Sciences Inc, un poste qu’il a occupé jusqu’à ce qu’il devienne secrétaire de la Défense dans l’administration Bush en 2001. Rumsfeld était membre du conseil d’administration de Gilead en 1987.

Dans un reportage publié au plus fort de la crise de la grippe aviaire en 2005, Fortune Magazine a décrit Gilead comme l’une des entreprises les plus politiquement connectées dans le secteur de l’industrie biotechnologique. Les intérêts et/ou les avoirs de Rumsfeld dans Gilead à la suite de sa démission en 2006, ne sont pas connus.

Les valeurs boursières

Le prix de l’action de Gilead sur le New York Stock Exchange (NYSE) a augmenté considérablement depuis l’annonce de l’épidémie de grippe porcine au Mexique.

« Le gouvernement étasunien a dégagé un quart de ses stocks de médicaments après avoir déclaré une situation d’urgence sanitaire nationale avec 40 cas confirmés en laboratoire de grippe porcine. Sept de ces cas sont en Californie, 28 dans la ville de New York, deux au Texas et deux au Kansas, et un dans l’Ohio.

Le Mexique a augmenté le nombre soupçonné de victimes depuis l’apparition de la grippe à 149 personnes – il est confirmé que 20 cas sont dus à la grippe porcine - et ils ont fermé toutes les écoles jusqu’au 6 mai. Près de 2,000 personnes y ont été hospitalisées avec de graves cas de pneumonie.

Les antiviraux sont des médicaments actifs d’ordonnance contre le virus de la grippe, y compris les virus de grippe porcine, selon les Centres de contrôle de la maladie (Centers for Disease Control). Les virus de grippe porcine de type A détectés aux États-Unis et au Mexique semblent être résistants à deux antiviraux, soit l’amantadine et la rimantadine, mais les tests de laboratoire indiquent que le virus est sensible au Tamiflu, également connu sous le nom de l’oseltamivir, et au Relenza, qui est connu sous le nom de zanamivir.

Le Tamiflu, un antiviral oral approuvé aux États-Unis pour traiter et prévenir les infection au virus de la grippe de type A et B chez des personnes âgées d’un an et plus, est vendu par F. Hoffmann-La Roche Ltd, qui verse des redevances liées à la vente de ce produit à Gilead. Roche a déclaré qu’il a 3 millions de boîtes de Tamiflu en réserve - une partie des 5 millions de traitements donnés à l’organisme de santé des Nations Unies en 2006 - et qu’il peut fournir le médicament partout dans les 24 heures. » (San Francisco Business Times, le 27 avril 2009)

Article original en anglais : Swine Flu Scare: Stock Market Bonanza for “Politically Connected” BioTech Companies, publié le 29 avril 2009.

Traduction de Dany Quirion.

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d’économie à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).

Source : Égalité & Réconciliation


 

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Sinnlose Rassismusstudie

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Sinnlose Rassismusstudie

Europäern soll mit neuer Studie Rassimus unterstellt werden

Von Andreas Mölzer

Kürzlich hat die in Wien ansässige EU-Grundrechte-Agentur die Öffentlichkeit mit einer Rassismusstudie beglückt. Europa sei, so der Tenor, geradezu ein Hort von Rassismus und Fremdenfeindlichkeit. Insbesondere Angehörige einer Volksgruppe, die gemeinhin als Zigeuner bezeichnet werden, sowie Zuwanderer aus Afrika wären im Alltag einer Vielzahl von Diskriminierungen ausgesetzt, wird in der Studie behauptet. Daß bei unzähligen der angeblich ach so armen Zuwanderer die Bereitschaft, sich in die Leitkultur des jeweiligen Gastlandes zu integrieren, gleich Null ist, spielt übrigens für die Macher der Studie keine Rolle. Und offen bleibt auch die Frage, warum immer mehr Afrikaner versuchen, illegal in die EU einzureisen, wo sie hier doch so vielen Benachteiligungen ausgesetzt seien.

Klar ist hingegen die Stoßrichtung der sogenannten Rassismusstudie: Einmal mehr wollen linkslinke Kreise der autochthonen Bevölkerung in Europa Rassismus und Fremdenfeindlichkeit unterstellen, weil diese sich nicht mit der Massenzuwanderung abfinden will. Denn die historisch gewachsenen Völker Europas sind für die Gutmenschen ein Hindernis bei der beabsichtigten Schaffung eines europäischen Einheitsmenschen. Folglich wird alles unternommen, jene Europäer zu diskreditieren, die sich gegen die demographische Überflutung aus der Dritten Welt zur Wehr setzen.

Wes Geistes Kind die sogenannte Grundrechte-Agentur ist, ermißt sich auch daran, daß in der genannten Studie von Inländerdiskriminierungen oder Übergriffen von Minderheiten untereinander keine Rede ist. Zu nennen sind hier beispielsweise Parks in Wien, wo Inländer unerwünscht sind, oder Straßenschlachten zwischen Kurden und Türken in Wien Favoriten vor zwei Jahren. Ebenso unerwähnt bleiben natürlich auch die Übergriffe auf junge Frauen in bundesdeutschen Großstädten durch „Personen mit Migrationshintergrund“, die für die angeblich so Benachteiligten im besten Fall „Schlampen“ sind.

Was für den Bürger bleibt, ist somit der überaus schale Geschmack einer sinnlosen, politisch motivierten Gutmenschenstudie auf Kosten der Steuerzahler. Und mit derlei Machwerken einer angehobenen politischen Kaste wird sich der berechtigte EU-Verdruß gewiß nicht sonderlich mindern lassen, beweist doch die sogenannte Rassismusstudie wieder einmal eindrucksvoll, daß die Europäische Union alles andere, nur nicht die Interessen der Europäer vertritt.

"Rébellion" répond aux questions d'Excelsior (Mexico)

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Entretien pour Excelsior

Entretien accordé à Carmen Alvarez, journaliste au quotidien Excelsior de Mexico (mars 2009).

 

Ex: http://rebellion.hautetfort.com/

Quelle position adoptez-vous envers les changements profonds dérivés de la crise actuelle du capitalisme ?


Tout d’abord, disons qu’il s’agit d’une crise structurelle et non pas d’un épiphénomène dérivant de la rapacité de quelques financiers isolés (même s’ils existent !) ce qui sous-entendrait qu’il suffirait de moraliser le capitalisme pour nous sortir de ce mauvais pas conjoncturel comme on l’entend dire çà et là par des hommes politiques désirant sauver le capitalisme en ignorant les contradictions lui étant intrinsèques (position de Nicolas Sarkozy en France par exemple). La possibilité de la financiarisation du système et de son évidente aberration dont pâtit l’immense majorité des travailleurs réside dans l’incapacité du capital productif d’extorquer le plus rapidement de profit dans le procès de production et de le réaliser sur le marché en vendant le maximum de marchandises à cause de la course effrénée à la concurrence. La manifestation la plus évidente de cette dernière est l’attaque en règle conduite sous l’égide de l’offensive du discours idéologique ultralibéral et mondialiste afin de forcer les barrières protectrices des nations et de créer d’immenses zones géoéconomiques d’échanges au sein desquelles circuleraient hommes et produits réduits au statut de marchandises (la fameuse marchandisation du monde dit-on en français ; Marx quant à lui parlait de réification du rapport social). Le problème c’est qu’il faut pour que cela fonctionne que les pays et individus consommateurs soient réellement solvables, ce qui est loin d’être le cas ! Pendant des décennies on a vu les pays du « nord » prêter des sommes exorbitantes à des pays du « sud » afin que ceux-ci puissent leur acheter avec ce même argent une partie de leur production ! En contrepartie les multinationales avaient et ont toujours le droit de piller les ressources naturelles de ces mêmes pays, eux-mêmes cantonnés à des types de production à objectif d’exportation, cela bouleversant leur fragile équilibre économicosocial. Cette situation a créé un fossé gigantesque entre le nord et le sud. La solution imposée par le FMI est connue, toujours plus de privatisations et toujours plus de misère.


Alors les capitalistes trouvèrent comme ultime recette pour accroître leurs profits de créer des valeurs fictives à partir desquelles il semblait être possible de tourner le dos au réel économique et de jouer dans le virtuel en s’enrichissant rapidement. Mais le crédit n’était pas solide et reposait sur des anticipations qui ne pouvaient être réellement remboursées, de là, la paupérisation dans laquelle se virent plonger de nombreux citoyens, ces derniers mois aux Etats-Unis et maintenant en Europe. La crise nous arrive de plein fouet, en France ce sont des centaines de licenciements voire des milliers chaque jour, en ce moment !


Personne n’a vraiment de solution à cela. On peut regretter que l’Europe bien que globalement grande puissance économique ne soit qu’un nain sur le plan politique. Les gouvernements européens n’ont fait que passer leur temps avec leurs représentants à Bruxelles, à démanteler ce qui fonctionnait en Europe ! Tout cela au nom de la croyance magique à la toute puissance bénéfique du marché : toujours plus de mise en concurrence.

Jamais l’euro n’a réellement été proposé comme alternative à la puissance du dollar qui, somme toute, depuis sa déconnection d’avec l’étalon or ne doit sa suprématie qu’à la force de l’impérialisme étasunien.


Ainsi, sans proposer de solution miracle nous pensons qu’il y a urgence à promouvoir un monde multipolaire dans lequel l’Europe a un rôle essentiel à jouer. Elle doit apprendre à cesser d’être un protectorat étasunien. La politique du Général de Gaulle avait en son temps ouvert largement la voie à cette vision géopolitique qu’il aurait voulu articuler autour de la constitution d’un noyau dur franco-allemand (le pôle carolingien). Malheureusement, ses successeurs tant en France qu’au-delà du Rhin ont franchement trahi cet objectif. Pourtant les possibilités de voir étendre ce projet sont à portée de main si l’Europe voulait bien se tourner vers la Russie. Mais pour ce faire il faudrait clairement rompre avec l’Europe technocratique de Bruxelles et que les peuples européens se réveillent et ne donnent plus un blanc-seing à des gouvernements fantoches. C’est là que la crise du capitalisme peut venir jouer un rôle. Le système capitaliste va avoir de plus en plus de mal à acheter la paix sociale, les travailleurs devront avoir sous les yeux d’immenses perspectives dont nous avons brossé rapidement les contours ci-dessus. De plus en plus, en France, on parle explicitement de lutte de classe même si le discours officiel tente de ne rien laisser transparaître de tout cela.

 

La gauche française est-elle unie dans l’action malgré ses divergences de pensée et quelles sont ses chances lors des prochaines élections ? Quelle gauche peut exister ? Besancenot pourrait-il incarner une nouvelle gauche ?


Le problème est évidemment complexe. La France est héritière d’une riche histoire du mouvement ouvrier (ne rappelons que le chant de l’Internationale et l’expérience de la Commune de Paris de 1871, le Front populaire de 36 et la grève générale de mai 68) mais la gauche actuelle n’est qu’une pâle et infidèle copie de cette tradition. Elle a été durablement affaiblie par la victoire du libéral sécuritaire Nicolas Sarkozy mais après s’être largement convertie elle-même aux valeurs qu’elle aurait dû combattre à cause de sa social démocratisation. Pour comprendre, il faut brièvement remonter quelques décennies en arrière. Après la seconde guerre mondiale, le programme élaboré par la Résistance s’est concrétisé peu ou prou. Lorsque de Gaulle est revenu au pouvoir en 58, c’est le Parti Communiste Français qui est rapidement devenu le plus important parti d’opposition ; dans les années soixante il dépasse les 20% des suffrages aux élections et représente le parti communiste le plus puissant d’Europe de l’ouest. Pour contrebalancer ce poids, les Etats-Unis financeront substantiellement les initiatives de la gauche non communiste alors que les soviétiques n’étaient guère hostiles au général de Gaulle conduisant une politique d’indépendance, de troisième voie en quelque sorte, se concrétisant en particulier par la sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN en 1966. Cette décision courageuse suivie de ses déclarations critiques à l’égard des Etats-Unis et d’Israël en 1967 lui coûtèrent très cher : les évènements de mai 68 et la trahison de certains dans son camp lors du référendum de 69. On ne peut rien comprendre à la situation actuelle et à la nature de la gauche en France, de nos jours, si on n’analyse pas un tant soit peu la période que nous venons d’évoquer.


Il y a une réelle ambiguïté au sein de la révolte de mai 68. D’un côté un authentique combat mené par la classe ouvrière qui n’est pas énormément touchée à l’époque par le chômage mais qui est soumise à des cadences de travail assez élevées pour des salaires loin d’être vraiment satisfaisants et d’un autre côté un discours libéral/libertaire promu par le mouvement gauchiste qui aura sa postérité dans le triomphe des valeurs libérales au sein de la société par la suite et dont le processus de mondialisation avait grandement besoin pour se faire accepter. C’est de cette époque que date l’affaiblissement du Parti Communiste, le début de son déclin, ce qui permettra de le piéger par le « Programme Commun de la Gauche » à la fin des années 70 et par sa participation au gouvernement après l’élection de Mitterrand en 81. Durant cette période les leaders gauchistes furent grassement remerciés et rémunérés par la bourgeoisie pour leurs bons services ! A partir des années 80 et 90, le déclin économique de la France s’accélérant (désindustrialisation, délocalisations) la gauche n’eut d’autre préoccupation que de se mobiliser non pas contre le capitalisme mais contre le spectre d’un imaginaire fascisme du Front National de JM Le Pen dont elle avait elle-même suscité l’existence en espérant pouvoir empêcher le retour franc et massif de la droite au pouvoir. L’habileté de Sarkozy apparut lorsqu’il profita de la déconsidération de la gauche auprès d’électeurs écoeurés et qu’il alla chasser sur le terrain du FN en siphonnant les voix de ses électeurs. Dès lors, la gauche était fondamentalement affaiblie et divisée, le PC exsangue et le Parti abusivement appelé Socialiste incapable de se ressaisir. Bien sûr que la gauche se retrouve plus ou moins unie derrière les manifestations des travailleurs poussés dans la rue par la crise mais Sarkozy a trouvé la parade : il a promu un produit marketing efficace, new look comme le disent les publicitaires, il a trouvé Besancenot ! Mélenchon de la gauche du PS s’est allié au PC résiduel pour les prochaines élections européennes, eux-mêmes sont en désaccord avec Besancenot qui, lui-même, peut rafler des voix à la gauche classique sous prétexte de radicalité tout en participant à son affaiblissement. Ainsi peut être également compensé un recul de la droite sarkozyste dans le paysage politique, d’autant que le taux d’abstention est souvent important aux élections européennes et qu’avec un minimum de voix on peut donner l’impression de faire un score honorable d’un côté comme de l’autre. Besancenot est bel et bien le facteur factice, ayant « travaillé » dans la banlieue hyperbourgeoise de Neuilly fief originel de Sarkozy, confortablement logé dans un appartement lui appartenant dans un quartier des plus huppés de Paris (acheté avec une paye de facteur ?) et pavanant dans tous les médias audiovisuels et écrits de France. Est-ce cela un révolutionnaire craint par la bourgeoisie ?


Ce qui nous semble plus sérieux et intéressant depuis quelques années est l’apparition de courants et de penseurs plus ou moins isolés qui par leurs propos et leur pratique remettent en question l’opposition usée et spectaculaire droite/gauche. Lors du référendum sur la constitution européenne où la majorité s’est prononcée pour le « non », on s’est aperçu de l’existence d’une résistance transcourant qui ne recouvrait pas le prisme des positions des partis politiques traditionnels. Ainsi dans notre revue nous sommes pour une Europe ayant un projet politique commun et à long terme nous défendons un socialisme à l’échelle de notre continent. Néanmoins, nous sommes aux côtés de souverainistes contre l’européisme technocratique de Bruxelles parce que nous pensons que tactiquement nous devons défendre les acquis sociaux garantis par l’existence politique d’une nation indépendante. Autrement nous serons emportés par la course aux abîmes du capitalisme. Il faut articuler lutte de classe et défense de la nation afin que celle-ci soit dirigée hégémoniquement en vue de l’intérêt de la majorité des travailleurs et selon les finalités du bien commun.

 

Sarkozy est-il un allié des Etats-Unis ?


Hélas oui ! Après une longue et triste série de présidents ayant un discours de pseudo       indépendance à l’égard des Etats-Unis et une pratique de réelle démission face aux diktats de l’empire unipolaire étasunien (notamment lors des conflits avec l’Irak et de l’agression de l’ex-Yougoslavie) Sarkozy vient de tirer explicitement les conclusions de ce lent glissement (aussi peut-on lui reconnaître une réelle franchise là où les autres faisaient plutôt semblant de s’opposer) en réintégrant la France au sein du commandement de l’OTAN sous prétexte que notre pays pourrait ainsi peser sur les décisions de l’oncle Sam. Ceci serait risible si la situation n’était pas aussi inquiétante car la France sera de plus en plus engagée en Afghanistan et ailleurs, si les Etats-Unis le désirent. Sarkozy s’est rallié à la stratégie de Brzezinski, inspirateur, homme de l’ombre et stratège d’Obama sur lequel on se fait malheureusement trop d’illusions de par le monde. Celui-ci va lâcher du lest sur le proche Orient et l’Iran mais pour mieux s’occuper de l’Afghanistan, du Pakistan et des gros morceaux qu’il vise derrière ces pays, la Russie et la Chine. Cela est bien pire que les délires des néo conservateurs précédemment au pouvoir à Washington. Quand Sarkozy fait mine de prendre des initiatives, on lui coupe l’herbe sous le pied (exemple avec l’histoire des otages de la guérilla en Colombie) pour lui faire comprendre que son pouvoir est quelque peu limité.


De plus avec cette politique de ralliement explicite à l’empire unipolaire, Sarkozy retarde la possibilité qu’aurait eu l’Europe d’avoir un réel destin géopolitique indépendant. A ce niveau également s’impose, aux travailleurs français et aux européens, la nécessité de la lutte contre ce système, ce modèle obsolète de civilisation qu’on appelle l’Occident.

 

Quelle vision avez-vous du Mexique et de l’Amérique latine ?


Nous confessons tout en nous en excusant de ne pas être des spécialistes et connaisseurs de votre pays. Néanmoins, dans les grandes lignes, nous pourrions affirmer que le Mexique n’a guère à gagner à être intégré dans ce grand marché de l’Amérique du nord reposant sur les mêmes avantages fantasmatiques que l’on nous a fait miroiter sur tous les continents avec le modèle libéral. Nous soutenons sincèrement l’expérience bolivarienne du camarade Chavez au Venezuela, espérant qu’il pourra faire incliner sa politique vers un socialisme original. Là, également, les forces réactionnaires soutenues par les Etats-Unis essaieront par tous les moyens, comme elles l’ont fait par le passé dans les pays latinoaméricains, de faire capoter la tentative de libération nationale à l’égard de l’emprise impérialiste étasunienne.

 

Néanmoins la situation a changé par rapport aux dernières décennies puisqu’une gauche plus ou moins originale est parvenue au pouvoir dans certains pays d’Amérique du sud. Il ne faut ni surestimer l’expérience ni sous-estimer l’impact du projet bolivarien. Chavez a une vision géopolitique pour le continent latinoaméricain et nous souhaiterions que l’Europe soit alliée de ce projet, aussi faudrait-il pour cela, comme nous l’avons dit ci-dessus, que l’Europe elle-même soit engagée dans une vision géopolitique d’envergure faisant pièce aux diktats étasuniens. Chavez symbolise la possibilité de l’existence d’un monde multipolaire qui rendrait confiance et dignité à tous les peuples et cultures en promouvant une réelle diversité aux antipodes du monothéisme de marché dont on perçoit les conséquences terrifiantes pour l’avenir de l’espèce humaine. Celle-ci ne peut continuer son aventure que grâce à la préservation de ses multiples identités culturelles en devenir. Le continent latinoaméricain est lui-même l’expression, par la rencontre de diverses cultures et peuples et par la synthèse qui en est sortie, de l’importance de ce que nous avançons. Aussi le projet bolivarien nous est apparu rapidement comme étant une divine surprise, une preuve de la validité et de la valeur que nous accordons à l’idée des grands ensembles géopolitiques diversifiés. En plus Chavez est un socialiste authentique et un révolutionnaire ! Le Mexique aurait, nous semble-t-il, tout intérêt à se tourner vers un tel projet plutôt que de lorgner vers son voisin impérialiste du nord.

 


Jean Galié.

Au nom de la revue bimestrielle socialiste révolutionnaire européenne « Rébellion ».

Histoire du libéralisme en Russie

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1988

 

Histoire du libéralisme en Russie

Victor LEONTOVITCH, Histoire du li­bé­­ra­lisme en Russie,  Fayard, Pa­ris, 1986, 479 p.,180 FF (Préface d'A­lexandre Soljé­ni­tsyne).

 

Ouvrage fouillé, très complet, le livre de Victor Léontovitch commence par une approche théo­rique du libéralisme dans le contexte russe. N'ayant connu ni un régime aristocratique féodal (une démocratie limi­tée aux aristocrates) ni l'in­dépendance de l'autorité spirituelle (le pape) face aux pouvoirs temporels, la Russie a forcément développé un libéralisme différent de celui de l'Eu­rope occidentale. Dans le programme de gou­vernement de l'Impératrice Catherine II, ap­pa­raissent des idées libérales issues de Mon­tes­quieu et appelées à moderniser la Russie, à construire un ré­seau de manufactures et à renforcer l'éducation pu­blique. Ces mesures fu­rent jugées trop révolution­naires par son fils Paul Ier et aussitôt annulées. Alexandre Ier, petit-fils de l'Impératrice, poursuivra son œuvre émancipatrice. Léontovitch souligne l'influence de ministres comme Spéranski et Karam­zine. Spéranski avait élaboré un projet de «royaume orthodoxe» caractérisé par une sorte d'«abso­lutisme libéral». Karamzine voudra codifier le droit russe se­lon des idées proches de celles de Savigny, lequel souhaitait maintenir les règles issues de la coutume et de la jurisprudence, de même que les variantes régio­nales du droit, contre toutes les tentatives d'homo­généisation des peuples et du continent euro­péen sous l'égide d'un droit unique, comme, par exemple, le Code Napoléon. Mais libéraliser, dans la Russie, du XIXième siècle, signifie émanciper les paysans. C'est ce problème crucial qui blo­quera l'évolution de la Russie vers un li­béralisme à l'occidental. Au lieu de voir triom­pher le libéralisme, la Russie a vu triompher les radicalismes de toutes moutures. Dans sa pré­face, Soljénitsyne explique que la non réussite du libé­ralisme, a fait naître d'autres dégradations idéo­lo­giques, comme l'absolutisme dé­mocra­ti­que ou la dé­mocratie impérialiste. Comme les idées à la fois tra­ditionalistes et émancipatrices de Ka­ramzine et Sa­vigny ne parviennent pas à infléchir les réformes dans un sens évolu­tion­naire, la Russie ne connaîtra que des tentatives rupturalistes extrêmes, malgré les projets d'un Witte ou d'un Stolypine au début de ce siècle. L'application de projets libéraux idéaux et abstraits ne pouvait pas fonctionner en Rus­sie. Victor Léontovitch explore à fond les méandres de cette lancinante ques­tion paysanne russe, avec ses moujiks qui passent du servage aristocra­tique/auto­cratique au servage étati­que/kolkho­zien. Un chapitre nous éclaire sur ce qu'est le droit paysan tra­ditionnel, où ce sont les «feux» qui possèdent des terres com­munales et non des individus qui possèdent des terres individuelles. Ces terres ne pouvaient être héritées, et à la disparition d'une fa­mille, d'un feu, par mort ou stérilité, elles revenaient à la commune; ce con­texte rend bien sûr l'application d'un libéralisme indivi­dualiste à l'occidentale très problé­mati­que... (Robert Steuckers).

 

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samedi, 09 mai 2009

Estados Unidos refuerza su imperio militar mundial

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Estados Unidos refuerza su imperio militar mundial

 

Ernesto Carmona - Argenpress - http://3via.eu/

 

 

Mientras los medios ocultan noticias sobre gasto bélico, producción de armas, nuevos inventos para matar y el fortalecimiento del aparato militar de EEUU y de los países ricos aliados del imperio, el Instituto Estocolmo de Investigación de la Paz (SIPRI, su sigla en inglés) informó que el gasto militar del mundo creció en 45% durante los últimos 10 años, con EEUU acumulando casi la mitad del crecimiento del poderío bélico global. A dos décadas de la extinción del “peligro comunista”, en un mundo en crisis financiera y económica, con el planeta en peligro y un tercio de la población mundial amenazada por el hambre, la pregunta es ¿qué gran guerra planean las potencias occidentales?.

Entre cientos de noticias militares ocultadas a la ciudadanía mundial, la transnacional DynCorp construirá una base de EEUU en Cite Soleil, Haití, EEUU libra una guerra secreta en Sudán mientras la Corte Penal enjuicia al presidente en ejercicio de ese país. También hay un informe sobre el peligro para la paz mundial que significa que Obama mantenga al republicano Gates al frente del Pentágono por su tenebroso curriculum vitae.

Aumenta el gasto militar a través del planeta

El SIPRI reportó que el gasto militar del mundo entre 1998 y 2007 corresponde al 2,5% del producto bruto mundial (GDP, en inglés) y a 202 dólares por cada habitante del planeta. El gasto militar creció 6% en 2007 respecto a 2006, situándose en 1.339 millones dólares. Pero EEUU es el campeón en esta carrera, pues gastó 547 mil millones, el 45% del total del mundo.

Gran Bretaña, China, Francia, y Japón son los más grandes gastadores de dinero en militares y armas pero apenas llegan al 4% o 5% cada uno, muy detrás de las astronómicas cifras de EEUU. El crecimiento regional más grande en militares y armas se dio en la Europa Oriental ex comunista que aumentó sus gastos en 162% entre 1998 y 2007. EEUU y Europa occidental cuentan con 73 de las 100 más grandes empresas de armas del mundo, cuyas ventas en 2006 ascendieron a 292,3 mil millones dólares.1

DynCorp construirá una base militar de EEUU en Cite Soleil, Haití

EEUU planea expropiar y demoler los hogares de centenares de haitianos súper pobres que habitan el gigantesco tugurio de Cite Soleil, en Puerto Príncipe, para hacer sitio a una base militar. DynCorp, una desprestigiada contratista del gobierno de Washington, que opera como brazo cuasi oficial del Pentágono y la CIA, tiene el encargo de ampliar la base que alberga a los soldados de la misión de la ONU “para estabilizar Haití” (MINUSTAH) en el campo de batalla montado por la invasión militar extranjera que comenzó después que fuerzas especiales de EEUU secuestraran y expulsaran al exilio al presidente Jean-Bertrand Aristide el 29 de febrero de 2004.

Los moradores de Cite Soleil han sido victimados en repetidas masacres efectuadas por la MINUSTAH, que desde su aparición discrimina a los ciudadanos más pobres. Según el alcalde de Cite Soleil, Charles José, y un capataz de DynCorp en el sitio, el financiamiento para la expansión será proporcionado por el Departamento de Estado a través de la controvertida Agencia de EEUU para el Desarrollo (USAID, en inglés), en un uso muy poco ortodoxo de los fondos de “ayuda”. Los estrategas de Washington se proponen apoderarse de las primeras propiedades inmobiliarias en que se asienta Cite Soleil. El cuadrante tiene un puerto, está cerca del aeropuerto, colinda con la principal carretera al norte y está anillado por las fábricas y el viejo complejo de la Haitian American Sugar Company.2

La guerra secreta de EEUU en Sudán

La Corte Penal Internacional anunció acusaciones amenazadoras contra Omar al-Bashir, el presidente árabe de Sudán, en la primera vez que ese tribunal incrimina a un jefe de estado en ejercicio. Después del anuncio, que el sistema informativo occidental difundió como noticia por todas partes y en cada hogar estadounidense, al término del mismo día el presidente al-Bashir ordenó la expulsión de diez organizaciones no gubernamentales internacionales (ONGs) que operaban en Darfur.

Pero los grandes medios en lengua inglesa no han divulgado en ninguna parte que EEUU acaba de intensificar su ya antigua guerra por el control de Sudán y de sus recursos naturales (petróleo, cobre, oro, uranio y tierras fértiles para plantaciones de caña de azúcar y goma arábiga, esenciales para la Coca Cola, Pepsi y los helados Ben & Jerry).

Esta guerra ha estado llevándose a cabo también a través de numerosas ONGs supuestamente humanitarias instaladas en Darfur, mediante compañías militares privadas, operaciones de “mantenimiento de paz” y operaciones militares encubiertas (eufemismo para asesinatos secretos) apoyadas por EEUU y sus aliados más cercanos.

La lucha por el control de Sudán se manifiesta en los puntos más álgidos de la guerra por Darfur.

Hay Fuerzas Especiales de EEUU asentadas en tierras de frontera de los estados de Uganda, El Chad, Etiopía y Kenia, y las dos grandes preguntas son: 1] ¿Cuántas de las matanzas “denunciadas” por las ONGs están siendo cometidas por las poderosas fuerzas de EEUU para inculpar después a al-Bashir y al gobierno de Sudán?; y 2] ¿Quién financia, arma y entrena a los rebeldes insurrectos contrarios a al-Bashir?

Pareciera que la acusación a Sudán desnuda a la Corte Penal Internacional como una herramienta más de la política exterior hegemónica de EEUU.

Peligros de mantener a Gates como jefe del Pentágono

El Secretario de Defensa Robert Gates, quien desempeñó el mismo cargo en los últimos años de Bush, no sólo tiene una larga historia de operaciones secretas con la CIA, sino que también es responsable de la más evidente politización de la inteligencia estadounidense.

Como vice director de la CIA, debajo de William Casey, Gates pellizcó a la inteligencia para que exagerara la amenaza militar de la Unión Soviética y justificar mejor los enormes aumentos del presupuesto del departamento de Defensa, o Pentágono, durante la era de la guerra fría de Reagan, mientras simultáneamente se derrumbaba la Unión Soviética.

Gates infló el fantasma del comunismo en América Central, apoyando a los escuadrones de la muerte de la derecha de El Salvador y financiando a “los contra” de Nicaragua en toda esa región. El estallido del escándalo Irán-Contra consiguió que Gates fuera rechazado como director de la CIA después de la muerte de William Casey. (Irán-Contra fue un cambalache ilegal de drogas y armas en beneficio de “los contra”, pero sin “involucrar” oficialmente a EEUU y teniendo a Irán como proveedor bélico)

Según fuentes de inteligencia extranjera, Gates participó en la “Sorpresa de Octubre” para retrasar la liberación de 52 rehenes en Teherán hasta que asumiera Reagan, en 1981. Gates también concentró la ayuda a Saddam Hussein durante la guerra Irán-Iraq, suministrando a Hussein armas químicas, armamento y equipamiento. Gates asumió el control de la secretaría de Defensa una vez que salió Rumsfeld, en diciembre de 2006, y extendió puntualmente la guerra en Iraq con una oleada de 30.000 tropas nuevas. Gates se opuso al plan de Obama de fijar un calendario de 16 meses para el retiro de Iraq.4

*) Resúmenes de historias periodísticas ocultadas por la gran prensa de EEUU y el mundo, elegidas entre cientos de noticias estudiadas por el Proyecto Censurado de la Universidad Sonoma State de California para la selección final de 25 historias relevantes a publicarse en el anuario Censored 2009/2010.

Fuentes:
1) Investigador: Nick Sieben; Consejero de la facultad: Julia Andrzejewski, St. Cloud State University; Evaluador: Carla Magnuson
–"Global Military Spending Soars 45 Percent in 10 Years." Agence France Presse, 9 June 2008 http://www.commondreams.org/archive/2008/06/09/9503
–Instituto Estocolmo de Investigación de la Paz, SIPRI.
http://www.sipri.org/contents/milap/milex/mex_trends.html
2) Investigado por Leora Johnson y Rob Hunter.
– “UN Military Base Expanding: What is Washington up to in Cité Soleil?” Kim Ives,
Haiti Liberté, 9/04/2008
http://www.haitianalysis.com/2008/9/3/un-military-base-expanding-what-is-washington-up-to-in-cit-soleil
3) Estudiante investigador: Curtis Harrison / Evaluador académico: Keith Gouveia
–“Africom’s Covert War in Sudan” Keith Harmon Snow, Dissidentvoice.org, 3/6/2009 http://www.dissidentvoice.org/2009/03/africoms-covert-war-in-sudan
–“Aren't There War Criminals in The US? Legitimacy of Global Court Questioned Over Sudan” Thalif Deen, Inter Press Service, March 9, 2009 http://www.commondreams.org/headline/2009/03/09-10
4) Estudiante investigador: Chris McManus y evaluado académico: Diana Grant
–“The Danger of Keeping Robert Gates” Robert Parry Consortiumnews.com 11/13/2008 http://www.consortiumnews.com/2008/111208.html

 

Warum J. M. Barroso unsere Kinder glücklich macht

Ellen Kositza - http://www.sezession.de/
Warum José Manuel Barroso unsere Kinder glücklich macht

barroso

Erziehungsbücher haben Konjunktur. Seit über einem Jahr besetzt der (grob gesagt: konservativ einzustufende) Psychologe Michael Winterhoff (Warum unsere Kinder Tyrannen werden) hartnäckig die obersten Plätze der Sachbuch-Hitlisten. Autoren, die vehement gegen seine hierarchischen Eltern-Kind-Modelle argumentieren, rangieren weit dahinter.

Die Sache einfach laufen zu lassen und auf Institutionen oder die „heimlichen Erzieher“, also die Medienwelt zu setzen – das funktioniert heute nur als Glücksspiel. Mal geht’s gut, häufig nicht.

Ganz grundsätzlich haben sich Eltern die Frage zu stellen, in welcher Position sie ihre Kinder sehen wollen: Vorne dran? Als unauffällige Mitmacher? Oder als junge Kritische, die im Zweifelsfall selbstbewußt aus der Reihe tanzen? Und: Wie wäre letzteres denkbar für einen, sagen wir, Siebenjährigen? Eine Entscheidung mit vielfältigen Implikationen – man könnte ein Buch damit füllen.

Wir hätten beiwspielsweise wir gern, daß unsere Kinder Erwachsenen grundsätzlich respektvoll begegnen. Mit diesem kleinen Erziehungsziel sind wir bereits gescheitert. Wie schwierig ist es, „Autoritäten“ als solche zu behandeln, wenn deren Auftreten, die Kleidung, die Sprache sie offenkundig diskreditiert! Das beginnt bei ein paar Lehrern, die immer wieder durch Blödigkeiten, durch juvenile Anbiederung, durch absurde „Lernangebote“ auffallen. Einige Zeit lang versucht man als Eltern den Spott der Kinder, die solche Maschen längst durchschauen, abzuwehren. Irgendwann gibt man auf und ertappt sich beim Mitwitzeln.

Wer etwa ein Ludwig-Uhland-Gedicht als Rap aufsagen läßt – welchen Kommentar hat der wohl am heimischen Küchentisch verdient? Zustimmung, Abwägung, Bestürzung oder milden Spott? So (die Beispiele sind zahlreich…) sind unsere Kinder zu Spöttern geworden. Nicht gerade eine begrüßenswerte Haltung für ein Kind, wenig zuträglich für die seelische Entwicklung.

Gerade ist José Manuel Barroso dran, der Präsident der Europäischen Kommission. Wie Barroso politisch einzuschätzen ist, ist unseren Kindern egal. Jedenfalls nennen sie ihn englisch „Dschousie“, auch wenn sie belehrt worden, daß er „Chossee“ auszusprechen und ohnehin eher mir dem Nachnamen zu benennen ist.

Und so kam’s: An unsere ältesten Töchtern, elf- und zwölfjährig, wurde gerade der Schülerkalender („Gut informiert, clever entscheiden“) verteilt, den die Europäische Kommission herausgegeben hat. Er beginnt erst im August, die Töchter haben aber bereits ihre Daten eingetragen, Ferientermine markiert – und, wißbegierig, wie sie sind, den umfänglichen redaktionellen EU-Aufklärungsteil durchgelesen.

Der beinhaltet Wissenswertes darüber, „wie die EU genau funktioniert“, eine nach Ländern differenzierte Tabelle mit dem CO2-Ausstoß pro Person/Jahr, den Hinweis, daß man nie ohne Helm radfahren soll, und was los ist, wenn man genitalen Ausfluß oder Schmerzen beim Sex hat.

In seinem Grußwort begründet Jose M. Barroso den Kalender damit, daß den lieben Schülerinnen und Schülern „Instrumente an die Hand gegeben“ werden sollen, „mit denen Sie die Globalisierung nicht nur überstehen, sondern gestalten können, und zwar nach Ihren eigenen, gemeinsamen, europäischen Werten.“ Frappierend war für unsere Töchter, wie dieser Europa-Gott sich hier abbilden ließ: Mit cooler Baseball-Kappe, lockerem Hemd unter Sommerhimmel – wie ein Dschousie halt, und keinesfalls wie ein José.

Schon komisch, welche Kleinigkeiten Kinderherzen erfreuen können! Seit Tagen heißt es nun bei unseren Töchtern, sobald einer mit Baseballkappe des Weges kommt: „War das nicht der Dschousie Barrousie?!“ Und dann wird gekichert. Ein paar Politikerstimmen – Barroso nun grad nicht – hat Tochter Nr. 2 auch bereits in ihrem Imitations-Repertoire. So schreitet die Eliten-Stürmerei munter voran.  Kein Respekt, die Jugend!

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La bataille sémantique n'est pas perdue d'avance...

Martin Peltier :

« La bataille sémantique n’est pas perdue d’avance »

SOURCE : MONDE ET VIE & http://synthesenationale.hautetfort.com/

 

9782916951065.gifJournaliste, Martin Peltier a ouvert la 14ème université d’été de l’association Renaissance catholique, consacrée au politiquement correct, par un exposé sur la subversion du langage. Il revient sur ce thème pour Monde & Vie.

 

Martin Peltier, vous vous intéressez particulièrement à la dimension sémantique de la pensée unique, la “novlangue”. La subversion de la langue précède celle des esprits. Par quel mécanisme ?

 

On parle de “novlangue” par référence au roman de George Orwell 1984. Depuis l’entre-deux guerres, les marxistes et post-marxistes ont entrepris un travail constant de subversion par le langage. La stratégie reste la même aujourd’hui. On remarque d’ailleurs, au sein du composé de mouvements et de personnes qui élaborent la pensée unique, de nombreux trotskistes ou anciens trotskistes, en France comme aux Etats-Unis, qui ont acquis au sein des organisations de cette mouvance une formation à ces méthodes de subversion. Même des antimarxistes avertis se laissent prendre au piège de cette torsion du vocabulaire, par exemple en employant le mot “stalinien”, forgé pour innocenter le communisme des crimes de Staline, alors que Lénine et Trotski furent eux aussi des criminels sanguinaires. Et ça marche ! Personne ne se réclame plus aujourd’hui de Staline, mais beaucoup continuent de se proclamer communistes ou trotskistes, sans que nul ne s’en émeuve. En subvertissant le langage, il est également possible d’accoutumer les gens à des idées qu’ils repoussaient dès l’abord : en parlant d’“homoparentalité” et de “couples gays”, on en vient par exemple à rendre petit à petit admissible l’idée de l’adoption d’enfants par les homosexuels. Le piège est d’autant plus efficace qu’en nous opposant à cette subversion du langage, nous risquons nous-mêmes d’être conduits à utiliser un langage archaïque et à recourir pour désigner certaines réalités à des périphrases qui témoignent des succès de l’adversaire.

 

Pour s’opposer à cette colonisation du langage par le politiquement correct, est-il possible, bien que les médias dominants soient gagnés à la pensée unique, de copier ses méthodes et de forger une autre terminologie ? A-t-on déjà tenté de le faire ?

 

Oui. L’expression “préférence nationale”, lancée naguère par Jean-Yves Le Gallou dans un livre publié par le Club de l’Horloge, a posé un sérieux problème à nos adversaires, qui ont dû beaucoup batailler avant de parvenir à la diaboliser. Cette notion a conquis l’électorat conservateur avant d’être “repérée”. La bataille sémantique n’est donc pas perdue d’avance.

 

Pour illustrer le travail de destruction du langage et de la syntaxe, vous prenez l’exemple de l’appellation “Madame la ministre”. A son arrivée au ministère de l’Economie, Christine Lagarde, dont la mère était grammairienne, s’était attiré les railleries des médias politiquement corrects en demandant qu’on l’appelle “Madame le ministre”. Elle n’a d’ailleurs pas été obéie. Comment s’opposer à cette corruption médiatique de la langue française ?

 

Le premier stade de la confrontation est réfléchi, préparé par des militants, puis les termes passent dans le langage courant et sont diffusés par les médias, d’autant plus facilement que l’on n’y prend pas garde. Ainsi, aux Etats-Unis, le terme melting-pot, qui signifie “creuset” et annonçait l’intention de fondre les minorités dans le creuset américain, a été remplacé sous la pression des gauchistes radicaux par celui de “salad-bowl” (saladier), qui exprime une autre conception de la société américaine, au sein de laquelle les différentes communautés sont appelées à cohabiter sans se mélanger. En France, il n’est pas anodin qu’un “clandestin” soit devenu un “sans-papiers“, un “homosexuel” un “gay”, ou que les droits de l’homme, notion “sexiste”, disparaissent au bénéfice des “droits humains”. Comment s’y opposer ? En réagissant constamment, en faisant attention au vocabulaire que nous utilisons, en consacrant des rubriques à l’étude du langage dans les médias appartenant à notre famille de pensée, en utilisant l’ironie, le rire et la connivence sociale pour ridiculiser l’adversaire.

 

Vous estimez que s’est mis en place un processus de « tyrannie optimale ». Qu’entendez-vous par là ?

 

La tyrannie optimale, c’est celle qui obtient les meilleurs résultats avec un minimum de frais. On trouve des exemples de tyrannies dès l’Antiquité. Elles faisaient beaucoup de bruit pour rien, versaient le sang en abondance pour un résultat médiocre. Ces bilans se sont améliorés avec la Révolution française, puis le nazisme et le communisme ; mais même en URSS, malgré la terreur que l’on y pratiqua et une propagande très bien organisée, on ne convainquait pas grand monde. Aujourd’hui, nous avons affaire à une tyrannie douce, qui diffuse un vocabulaire, des émotions, des idées qui passent partout, y compris par le biais de la publicité et des biens de consommation : ainsi en est-il de l’“homoparentalité”, ou encore de l’“homophobie” dont nous sommes accusés – et persuadés – de nous rendre coupables si nous ne sommes pas favorables à l’adoption d’enfants par les homosexuels. C’est également vrai en politique : voyez la manière dont on s’est laissé persuader de l’existence d’armes de destruction massive en Irak sous Saddam Hussein, alors qu’on savait qu’il n’y en avait pas… Ce sont des techniques de propagande non aversives : on n’exerce pas de violence directe, mais on propage une morale diffuse qui ne supporte ni réaction, ni contradiction. C’est une tyrannie presque parfaite.

 

La pression morale ne devient un peu plus violente que lorsque le système prend peur, ou joue à se faire peur. Car une telle tyrannie ne se sent en danger que lorsque les langues se délient : en 2002, que serait-il arrivé si les Français avaient commencé à se demander si la “préférence nationale“ était vraiment un concept aussi inacceptable que la pensée unique le prétendait ? Elle a réagi en émettant un peu plus de mensonges et d’insultes afin de discréditer son adversaire.

Une philippique contre les assassins de l'histoire

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SYNERGIES EUROPÉENNES - ORIENTATIONS (Bruxelles) - Juillet 1988

Une philippique contre les "assassins de l'histoire"

Un rapport de Luc Nannens

 

Le débat ouest-allemand récent, baptisé "querelle des historiens", a fait la une de tous les quotidiens et hebdomadaires de RFA. Il y a d'un côté, ceux qui veulent accentuer encore la culpabilité allemande, ressasser sans cesse les my-thèmes culpabilisateurs, les ériger au rang de vérités historiques intangibles. Leur méthode: l'anathème et l'injure. Cet exercice n'a pas plu à quelques historiens célèbres dans le monde entier, porte-paroles de leurs confrères: Ernst Nolte, Andreas Hillgruber et Michael Stürmer. Peu suspects de sympathies à l'endroit du nazisme, ils ont for-mé le camp adverse des nouveaux inquisiteurs, ceux qui s'auto-proclament "anti-fascistes". Ils n'ont pas accep-té la nou-velle mise au pas, le galvaudage éhonté de leur discipline déjà si malmenée par l'idéologie ambiante, cel-le de la grande lessive des mémoires. Rolf Kosiek nous a dressé un bilan clair de cette affaire qui annonce une pro--chai-ne grande révolte des mémoires contre les escrocs idéologiques, les nouveaux prêtres hurleurs qui veulent do-mes-ti-quer, asservir et détruire l'indépendance d'esprit et la sérénité européennes, la vieille et pondérée éthique de Thucydide. Son bilan porte le titre de

 

Rolf Kosiek, "Historikerstreit und Geschichtsrevision", Grabert-Verlag, Tübingen, 1987.

 

La querelle des historiens, écrit Rolf Kosiek, est révélatrice de l'absence de liberté que subissaient les historiens dans les décennies écoulées mais, point positif, elle indique aussi que les choses sont en train de bouger et que les scien-ces historiques vont enfin pouvoir entrer dans une époque "normalisée" et se dégager des carcans officiels. Les historiens agressés, jadis, entraient automatiquement dans un purgatoire et sombraient dans un oubli catastro-phique, résultat de la cons-piration du silence. Désormais, ils se rebiffent et font face. Apparaissent dès lors les pre--mières fissures dans l'édifice érigé artificiellement pour les besoins a posteriori de la cause alliée, même si des mas-ses d'archives sont encore inaccessibles et si des rumeurs courent qui disent que les documents entreposés à Lon-dres sont délibérément falsifiés, de façon à ne pas porter ombrage au Royaume-Uni quand ils seront enfin à la disposition des historiens.

L'Allemagne de l'Ouest a connu cinq cas de mise au pas d'historiens actifs dans l'enseignement: l'affaire du Prof. Dr. Peter R. Hofstätter en 1963, l'affaire Stielau (qui contestait l'authenticité du Journal d'Anne Frank)  en 1959, l'af-faire Walendy en 1965, l'affaire Diwald en 1978 (deux pages jugées litigieuses dans un livre de 764 pages, ven-du à des centaines de milliers d'exemplaires!), l'affaire Stäglich où l'accusé s'est vu non seulement condamné mais dépouillé de son titre de docteur en droit en vertu d'une loi imposée sous Hitler en 1939! Si toutes ces af-fai-res concernaient des mises en doute directes de la façon dont l'idéologie dominante présente les rapports tragiques en-tre Allemands et Juifs pendant la parenthèse hitlérienne, la querelle actuelle ne se base pas du tout sur des argu-ments relatifs à cette douloureuse question. D'où Kosiek distingue deux types de révisionnisme historique: le ré-vi-sionnisme proprement dit, vivace dans la sphère anglo-saxonne et porté par des célébrités comme B.H. Liddell-Hart, P.H. Nicoll, C.C. Transill, H.E. Barnes, qui, tous, nient la culpabilité exclusive de l'Allemagne dans le dé-clenchement de la seconde guerre mondiale. Nier l'exclusivité de la culpabilité, ce n'est pas nier toute culpabilité mais cette nuance, qu'acceptera tout esprit doté de bon sens, est déjà sacrilège pour les néo-inquisiteurs. Ensuite, un révisionnisme plus marginal, et surtout plus spécialisé, qui n'aborde que les questions propres aux rapports ger-mano-juifs.

Une volonté populaire diffuse de retour à l'histoire et de réappropriation d'identité

Une sourde hostilité couvait depuis une bonne décennie contre l'arrogance inquisitoriale: en 1976, le Président de la RFA, Walter Scheel, avait déclaré en public, devant un congrès d'historiens, que l'Allemagne de l'Ouest ne pou-vait nullement devenir un pays purgé de toute histoire. En 1977, les historiens hessois protestèrent vivement con--tre le projet du Ministère de leur Land  visant à supprimer purement et simplement la matière histoire dans les Gym-nasium.  L'exposition consacrée aux Staufer à Stuttgart en 1977 permet à plusieurs hommes politiques en vue de réitérer leur volonté de sauver l'histoire des griffes de ceux qui veulent systématiquement l'éradiquer. A par-tir de 1980, on assiste à une véritable offensive de retour à l'histoire et à une volonté très nette de se reconstituer une identité qui avait été provisoirement occultée; l'exposition sur la Prusse à Berlin en 1981 a montré que les mi-lieux de gauche, eux aussi, souhaitaient renouer avec l'histoire de leur pays (cf. Alain de Benoist, Gérard Nances & Robert Steuckers, "Idée prussienne, destin allemand", in Nouvelle Ecole,  n°37, 1982).

Les historiens, bénéficiant de cet engouement populaire pour l'identité nationale, vont s'enhardir et amorcer un processus d'émancipation. Helmut Rumpf, juriste et politologue de notoriété internationale, disciple de Carl Schmitt, rappelle, dans un article de la prestigieuse revue Der Staat  (Berlin) un ouvrage capital de 1961, assassi-né par la conspiration du silence: Der erzwungene Krieg  (= la guerre forcée) de l'Américain David L. Hoggan. Ce li-vre, épais de 936 pa-ges, démontrait la culpabilité britannique, notamment celle de Lord Halifax, sur base de do-cu--ments polonais, ja-mais étudiés à l'Ouest (sur Hoggan, cf. Orientations  n°6). La légende de l'incendie du Reichs-tag par les nazis fut, dans la foulée, réfutée par l'historien Fritz Tobias, membre de la SPD; Tobias avait en-tamé son enquête dès 1959 mais les inquisiteurs avaient jugé que sa thèse était "inopportune sur le plan de la pé-dagogie populaire" (!?). Il fal-lut attendre 1986 pour qu'elle soit admise, sans pour autant être diffusée. L'his-to-rien suisse-alémanique Wolf-gang Hänel put démontrer que les affirmations de Hermann Rauschning, consignées dans le fameux Hitler m'a dit,  sont absolument fausses pour la simple raison que l'auteur n'a jamais rencontré Hit-ler plus de quatre fois et, en ces occasions, n'était pas seul. Le Prof. Alfred Schickel, directeur de l'Institut d'His-toire Contemporaine d'In-gol-stadt, put prouver que les officiers polonais prisonniers en Allemagne organi-saient des "universités de camp". Ce fait, incompatible avec l'image qu'on s'est fait des relations germano-polo-nai-ses, fut d'abord nié par les historiens officiels, jusqu'au jour où plusieurs of-fi-ciers polonais sont venus person-nel-le-ment témoigner, preuves à l'appui!

Nolte contre Habermas: la "querelle des historiens" commence!

C'est avec un tel arrière-plan qu'a commencé la "querelle des historiens" proprement dite, en 1986. Ernst Nolte, cé-lèbre sur le plan international pour ses études sur l'origine des fascismes, a déclenché la polémique en écrivant, en substance, dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ),  le 6 juin 1986, que l'"asiatisme" national-socia-lis-te, exprimé par la terreur policière, les camps et les massacres, n'est pas unique ni originelle mais a été précédée par l'"asiatisme" bolchévique. L'approche de Nolte était dans la droite ligne de ses options libérales: il ne niait pas les massacres et les crimes nationaux-socialistes mais refusait, par souci éthique, de justifier les massacres subis par ses compatriotes par les massacres qu'ils auraient commis ou non. Cette volonté de relativiser les faits, de les restituer à leur juste mesure et de les dépouiller de tous adstrats passionnels, constitue une démarche scien-tifique et objective, telle que tout historien sérieux se doit de poser. Les professionnels du culpabilisme ont ré-agi im-médiatement, d'abord par des lettres de lecteurs à la FAZ,  reprochant à Nolte de minimiser, par compa-raison avec la terreur stalinienne, les actes du régime nazi. Wolfgang Schuller, professeur d'histoire à Constance, fut le pre-mier à prendre parti pour Nolte, en écrivant: "Si l'on n'est plus autorisé qu'à écrire des choses négatives (à l'en-droit de l'histoire allemande de ce siècle, ndlr), si plus aucun lien causal, plus aucune causalité ne peut plus être évoqués, alors nous avons une sorte d'historiographie courtisane inversée".

Jürgen Habermas, qui n'en rate pas une, saisira l'occasion pour se donner de la publicité, en mitonnant un article far-ci de vitupérations et de fulminations hautes en couleur, en traînant Nolte dans la boue, avec trois autres de ses col-lè-gues, Andreas Hillgruber, Klaus Hildebrand et Michael Stürmer. Pariant sur l'ignorance des masses, sachant que les médias conformistes lui donneront une publicité imméritée, Habermas recourt sans vergogne à l'injure, au tron--quage des citations et au langage propagandiste, sans pour autant éviter les contradictions: ainsi, il reproche à Stürmer de fabriquer une "philosophie otanesque" (Natophilosophie),  assortie de "tamtam géopoliticien", propre à une "idéologie du milieu" (Ideologie der Mitte)  qui met en danger les liens de l'Allemagne avec l'Ouest, matri-ce des sacro-saintes "Lumières"! La réponse moqueuse des agressés n'a pas tardé: se posant comme leur avocat, Gün-ter Zehm se gausse du philosophe-sociologue libéral-gauchiste en faisant appel à ses propres théories; en ef-fet, Habermas, voulant ancrer sa démarche dans l'héritage rationaliste, hégélien et marxiste, a toujours opté pour les faits objectifs contre les travestissements métaphysiques, les engouements romantiques, les mythes mobilisa-teurs de type sorélo-fasciste ou völkisch-hitlérien; dans la querelle des historiens, toutes ses belles intentions, il les jette par-dessus bord, comme des ordures de cuisine par-dessus le bastingage d'un paquebot transatlantique: con-tre les faits mis en exergue par les historiens, le grand prêtre de la sociologie francfortiste évoque, trémolos feints dans la voix, la "malédic-tion éternelle" qui pèse sur le peuple allemand (et qu'il s'agit de ne pas égratigner) et la "faute incomparable" que les générations post-hitlériennes, faites de bons gros touristes roses et gourmands, doi-vent continuer à traîner com-me un boulet de forçat.

L'hystérie habermassienne contre la science historique

Ces gamineries hystériques n'ont pourtant été que le hors-d'œuvre, les zakouskis du maître-queue Habermas. Rudolf Augstein, rédac'chef du Spiegel,  prend le relais avec le gros sel: Hillgruber, selon le brave homme, nierait Ausch-witz et serait "un nazi constitutionnel". Janßen et Sontheimer, autres para-habermassiens, écrivent, sans ri-re et avec quelques circonlocutions, que les résultats de toute enquête historique doivent correspondre à des critères de "pé-dagogie populaire" et renforcer la "conscience Aufklärung". Tout autre résultat est malvenu et doit donc être tu, occulté, dénoncé. Le nazisme est unique, sin-gulier et au-dessus de toute comparaison, avancent Kocka, Bra-cher et Winkler, impavides devant le ridicule, puisque toute science his-to-rique est par définition comparative, comme le sait tout étudiant de première année. Winkler, qui avait bâti jadis quelques belles théories sur la parti-cu-la-rité allemande par rapport à l'Ouest, estime brusquement que le nazisme ne peut être comparé avec l'URSS stali-nien-ne ou le Cambodge de Pol Pot, terres asiatiques, mais exclusivement avec l'Ouest et ses normes puisque l'Al-lemagne est un morceau d'Occident. Après ces raisonnements spécieux: coucou! Qui réapparaît donc comme un dia-blo-tin d'une boîte? Habermas! L'hom-me prend des poses de Iavhé biblique et en imite le courroux: la faute des Al-lemands se transmettra de gé-né-rations en gé-né-ra-tions ad infinitum  (cf. Die Zeit,  7-XI-'86). On ne voit plus où est l'histoire. On voit au con-trai-re comment se modernisent les anathèmes théologiques.

Ces excès ont eu pour résultat de mobiliser une phalange d'historiens agacés parmi lesquels Joachim Fest, qui, en défendant Nolte, s'insurge contre les simplismes ânonnés à propos du national-socialisme par les adeptes des Lu-mières qui, derrière un discours rationaliste-utopique sur la liberté, asseyent sans scrupules leur propre mandari-nat. Thomas Nipperdey attaque directement la méthode de Habermas: le passé y est dénoncé, puis, au nom du principe tout-puissant de l'émancipation, politisé et moralisé, mieux, hyper-moralisé; de cette manière seulement, la voie est libre pour le monopole futur des utopies, des "constructions" artificielles, détachées de toute continui-té historique. Un passé moralisé détruit ipso facto l'histoire réelle, pour installer des schémas désincarnés dans lesquels les peuples ne retrouvent pas leurs aspirations. C'est pourquoi il faut historiciser le national-socialisme, afin de ne pas renoncer au réel et de ne pas confisquer aux Allemands le droit de construire une démocratie con-forme aux rythmes de leur histoire. Pour le bien de la science, on ne peut interdire aux chercheurs de s'interroger et de solliciter témoignages et documents. Nolte renchérit: il faut éviter que ne s'installe une situation où le passé national-socialiste est érigé en un mythe négatif, indicateur du mal absolu, qui empêche toute révision pertinente et s'avère ennemi de la science.

Hildebrand rejette les arguments passionnels de Habermas en démontrant que les thèses que ce dernier incrimine ne sont nullement neuves mais ont déjà été débattues en Allemagne et à l'étranger depuis longtemps. L'assassinat des Juifs, écrit-il dans Die Welt  (22-XI-'86), est sans doute "singulier" dans une perspective universelle mais de-meu-re néanmoins inscrit dans une chaîne d'événements tout aussi tragiques de notre siècle; cet événement "géno-cidaire" a eu des précédants et des imitations: le génocide des Arméniens, la liquidation de millions de paysans pro-priétaires russes, les koulaks, l'élimination et les déportations de peuples entiers sous le joug de Staline, les ex-terminations du "communisme paléolithique" cambodgien. Procéder à une comparaison entre ces horreurs his-to-riques est légitime pour l'historien, dont la tâche est d'en dégager les constantes et d'en comprendre les moti-vations, aussi répréhensibles soient-elles sur le plan moral. Spécialiste des crimes perpétrés contre les Alle-mands au cours des expulsions de 1945-46, l'historien américain Alfred de Zayas, en prenant position dans Die Welt  (13-XII-'86), explique que le processus de "démythologisation" du nazisme est en cours aux Etats-Unis et en Angle-ter-re depuis longtemps et exhorte les Allemands à s'intéresser à ces travaux en dépit des hurlements du mandarinat établi; selon de Zayas, la thèse de l'"unicité" de la faute nazie est inepte et les Allemands ne doivent pas se laisser hypnotiser ou paralyser par Auschwitz, car, pendant la seconde guerre mondiale, il n'y a pas eu de "monopole de la souffrance".

Les cinq questions-clefs du débat

Au-delà de la polémique, Kosiek dégage les principaux points de discorde entre les historiens: 1) La démarche de révision est-elle ou non la norme de la scientificité historique?; 2) Le IIIème Reich revêt-il un caractère d'unicité?; 3) L'époque du IIIème Reich doit-elle être historicisée, c'est-à-dire doit-elle être soumise aux mêmes critères d'investigation historiques que n'importe quelle autre segment de l'histoire?; 4) Le problème du calcul du nombre de victimes doit-il être abordé?; 5) Convient-il ou ne convient-il pas d'étendre la notion de "faute collective" aux gé-né-rations post-hitlériennes et, si oui, jusqu'à quelle génération? Au-delà de ces cinq questions d'ordre éthique et philosophique, qui ne sont pas du ressort direct de l'historien mais concernent immédiatement sa liberté de travail, l'histoire contemporaine, si elle veut quitter certaines impasses, doit aborder des terrains laissés jusqu'ici en jachè-re, terrains inexplorés à cause de la terreur intellectuelle exercée par le mandarinat. Seules des réponses allant dans un sens résolument non-habermassien aux cinq questions ci-dessus, permettront aux historiens d'aborder des do-mai-nes inexplorés (ou explorés seulement dans une marginalité éditoriale non médiatisée), comme, par exemple, les extermina-tions staliniennes et leurs incidences sur l'histoire de l'Europe orientale, la question de savoir si la guer-re déclenchée par Hitler contre l'URSS a été préventive ou non, les problèmes de l'expulsion des Allemands de Silésie, de Poméranie, de Prusse orientale et du Territoire des Sudètes. Une demande générale se fait jour qui com-prend l'é-tude historique et scientifique de ces événements, un débat public, franc et ouvert, sur ces questions. Y répondre clairement, sans a priori idéologique, avec sérénité, signifierait que l'histoire n'est pas une science mor-te. Ne pas y répondre, persister dans l'occultation de pans entiers de l'histoire européenne, signifierait au con-trai-re que l'his-toire est morte, et avec elle la liberté, et que se sont réalisées les pires appréhensions d'Orwell con-cernant la ma-ni-pu-lation du passé dans des buts de ma-ni--pulation politique. Un habermassien sincère, soucieux de transparence, de dialogue et de publicité, hostile aux mé-canismes mis en scène par l'imagination romanesque d'Or-well dans 1984,  devra nécessairement prendre la parti des Nolte, Hildebrand, Stürmer, etc., malgré les déra-pa-ges, divagations et éruc-ta-tions récentes de son maître-à-penser.

Dix conclusions

Quelles conclusions tirer de tout cela? Pour Kosiek, il convient de dégager dix leçons de cet événement:

1) Pour la première fois, toute une brochette d'historiens établis réclame une révision des schémas historiques et un abandon franc des simplismes en vogue.

2) Le scandale déclenché par Habermas a montré l'inanité intellectuelle des dits schémas et induit bon nombre d'historiens à relire les livres oubliés de certains "révisionnistes" anglo-saxons, dont Hoggan. Une modification ad hoc des manuels scolaires devrait suivre...

3) Le scandale doit nécessairement déboucher sur une liberté de recherche et il doit être accordé aux historiens le plein droit au débat pour toutes questions. Les peines prévues par le code pénal pour ceux qui enfreindraient le prêt-à-penser doivent être abrogées, au nom de la liberté de recherche.

4) Le processus d'historicisation du national-socialisme est enclenché, volens nolens. La chape de moralisme stérilisant s'effrite pour faire place à une histoire objective.

5) Le délicat problème du calcul arithmétique des victimes fait une entrée discrète sur la scène universitaire.

6) Des domaines délaissés de l'histoire (cf. supra) vont enfin être abordés et des angles d'approche négligés, comme la géopolitique, sont en passe d'être réhabilités.

7) Grâce à la querelle des historiens, les camps se sont formés et les clivages clarifiés. Le refus des méthodes anti-scien-ti-fiques s'est étoffé.

8) Le débat s'est déroulé dans les grands journaux, ce qui a permis à de larges strates de la population de prendre acte des enjeux.

9) Les historiens attaqués sauvagement par les inquisiteurs n'ont rien à voir avec la mouvance dite "néo-nazie" et n'appartiennent même pas à un secteur ou l'autre du clan nationaliste ou conservateur. Preuve que les inquisiteurs ne respectent aucune nuance et n'hésitent pas à utiliser la stratégie inféconde de l'amalgame.

10) Ces historiens modérés, auxquels aucune insulte et bassesse n'ont été épargnées, devront désormais faire montre de solidarité à l'égard de collègues moins en vue et en proie aux attaques des nervis inquisitoriaux habituels; ils ne pourront plus honnêtement se satisfaire de la politique de l'autruche.

Luc NANNENS.

Littérature complémentaire:

Hans-Christof KRAUS, "Wissenschaft gegen Vergangenheitsbewältigung. Eine Bilanz des Historikerstreits", in Criticón,  nr. 99, Januar-Februar 1987.

Criticón,  numéro 104, consacré à la "querelle des historiens". Textes de H.-Chr. KRAUS, Dietrich AIGNER, Alfred de ZAYAS et Armin MOHLER (où le célèbre explorateur de la "Konservative Revolution" démontre que Nolte, avant les incidents de l'automne 1986, avait "cimenté" quelques simplismes et fétiches historiques).

Pour toute commande, écrire à: Criticón-Verlag, Knöbelstraße 36/0, D-8000 München 22. Tel.: (089)29.98.85.

 

 

vendredi, 08 mai 2009

8. Mai 1945 : Niedeschlagendenken

Baal Müller - http://www.sezession.de

8. Mai 1945: Niederlagendenken

besiegt

Wieder einmal 8. Mai – der Tag, an dem in den Feuilletons gerne Nachschläge zu den alten Schlachten serviert werden, insbesondere wenn sich das Kriegsende zu einem runden Male jährt. Die Rollenverteilung ist klar: Die von Richard Weizsäcker in seiner berühmten Rede von 1985  vorgelegte Deutung der deutschen Niederlage als Befreiung (von der nationalsozialistischen Herrschaft) ist mittlerweile längst zum allgemeingültigen Dogma erklärt.

Dagegen regt sich zwar Widerstand, jedoch wird dieser als Ausdruck ewiggestrigen Ressentiments abgetan oder gar mit dem Schlagwort „Revisionismus“ niedergebügelt.

Natürlich hat dieser Protest gegen eine der zentralen, quasihoheitlichen Deutungsvorgaben der Geschichtspolitik die besseren historischen Argumente auf seiner Seite: Da ist der erklärte Wille der Alliierten, nicht nur die Nazis niederzukämpfen, sondern Deutschland als Feindstaat zu besiegen, da sind die unmittelbaren Erfahrungen der Erlebnisgeneration: Doch letztere stirbt allmählich aus, und ersterer wird vielleicht nicht nur verdrängt, weil er nicht ins gewünschte Geschichtsbild paßt, sondern weil er längst durch jüngere Erinnerungen überlagert ist. Die Luftbrücke und der Kalte Krieg, Elvis und James Dean, Pop und Prüderie, Fitneßkult und Todesstrafe, Woodstock und Vietnam, Hollywood und Guantanamo, die Unterteilung der Präsidenten in gute (Kennedy, Clinton, Obama) und böse (Nixon, Reagan, Bush jun.) prägen heute das Amerikabild der Deutschen in seiner eigentümlichen Haßliebe, aber kaum noch der Zweite Weltkrieg. Neue Feinde und Allianzen ersetzen alte, und gerade wer politikfähig sein will, darf nicht „aus Prinzip“ alten Schemata verhaftet bleiben, auch wenn sich die Zähigkeit traditioneller Konstellationen, wenn ihnen geopolitische Verhältnisse zugrundeliegen, immer wieder mit erstaunlicher Kraft bemerkbar macht.

Da also kein runder Jahrestag ansteht und mithin der Protest gegen das einseitige Befreiungsdogma nicht fast schon zur patriotischen Pflicht wird, kann man die Dinge etwas gelassener betrachten. Die meisten Deutschen fühlten sich 1945 nicht befreit (sondern besiegt, unterjocht und vergewaltigt), aber um einen Teil dessen, was unterging (nämlich das Nazireich), ist es nun wirklich nicht schade, sondern nur um den anderen Teil: das alte Deutschland, das unwiederbringlich in den Trümmern versank – und die eigentliche Crux aus der Sicht der Nachgeborenen besteht darin, daß es zunächst Hitler und seinen Gegnern, später allen Bewältigern und nachholenden Widerständlern gelang, Deutschland und das Dritte Reich zu einem derart kompakten, simplifizierten, homogenisierten, scheinbar „unvermischten“ Klumpen zu verballen.

Die Sieger (und die Mit-Sieger, die im nachhinein immer auf der „richtigen“, „guten“ Seite stehen wollen) bestimmen anscheinend nicht nur über die Geschichte, sondern auch über die Geschichtsschreibung, die „großen Erzählungen“; und die Verlierer mit ihren „kleinen Identitäten“ und „alternativen Narrationen“ haben sich in den Siegerdiskurs mit den ihnen zugewiesenen Rollen einzuschreiben. „Der Sieger nimmt alles“? Ja, wenn er auch die Köpfe bekommt. Nein, wenn zumindest ein paar Köpfe übrigbleiben, die sich nicht gänzlich vereinnahmen lassen (und längerfristig allerdings auch zu Einfluß gelangen müssen).

Der Kulturhistoriker Wolfgang Schivelbusch hat in seinem hier nachdrücklich empfohlenen Werk über Die Kultur der Niederlage darauf hingewiesen, daß gerade aus der Verliererposition erstaunliche kulturelle, politisch-administrative, technische und ökonomische Innovationen erwachsen können, da der Besiegte – anders als der lorbeerumkränzte Sieger – zu einer schmerzhaften, dafür um so grundlegenderen, Reflexion seiner Positionen und Identität(en) genötigt ist. Niederlagen können ungeahnte „Energien“ freisetzen, positive oder negative Mythen schaffen, Erkenntnisse konstituieren und notwendige Reformen befördern.

Am homerischen Beginn der abendländischen Identitätsbildung steht der Verlierer Aeneas, den Vergil später zum Ahnherrn des Römischen Reiches erheben wird, und nicht Achilles, Agamemnon, Ajax oder Odysseus, die Frühverstorbenen, Ermordeten oder in die Irre Geschickten. Der Stifter der christlichen Religion mußte seinen Zeitgenossen und unmittelbaren Nachfahren als verlassener Prophet oder verstoßener Sohn seines Gottes erscheinen, und es war einiges an Deutungsarbeit erforderlich, um seinen Kreuzestod – entgegen allem Anschein – zum heilsgeschichtlichen Ur-Ereignis zu erklären. An die Thermopylen, Etzels Halle und das Amselfeld knüpfen sich große Identitätserzählungen auf Verliererseite, nicht aber – und hier liegt ein zentraler, wiewohl banaler Punkt – an die Punischen Kriege, den Fall Konstantinopels oder an Stalingrad: Ein gewisser physischer oder kultureller Restbestand muß auf Seiten der Besiegten noch übrig bleiben, um zu einem Kern künftiger Identitätsbildung werden zu können:

Es gibt verschiedene Grade des Unterliegens und des Am-Ende-Seins. Solange sie über ein intaktes Selbstbewußtsein verfügen, sind Verlierernationen nicht bereit, der Forderung nach moralisch-spiritueller Kapitulation (Reue, Bekehrung, Re-Education) zu entsprechen. Das ändert sich erst, wenn neben der physischen auch die spirituell-moralische Grundlage des Landes zerstört ist. Soweit waren die Verlierer von 1865, 1871 und 1918 noch nicht. (Schivelbusch)

Der amerikanische Bürgerkrieg, der deutsch-französische Krieg und der Erste Weltkrieg hinterließen beschädigte, aber regenerierbare und regenerationswille Identitäten, wobei auch hier im Detail viele Unterschiede (zumal im Vergleich etwa mit den deutschen Befreiungskriegen) erkenntbar sind. Beschränkt sich die Niederlage weitgehend auf den militärischen Bereich, wird die Erneuerung eher möglich sein und aufgrund von politisch-militärischen Reformen (die immer auch Anleihen beim siegreichen Gegner sind) erfolgen. Handelt es sich dagegen um eine „totale Niederlage“, so kann sie, wenn überhaupt, nur durch eine „totale“ geistige Erneuerung, d.h. durch mythische Sinnstiftung, erneuert werden – ob diese gelingt, ob allenfalls Pseudo-Mythen und ideologische Zerrbilder („Dolchstoßlegende“) entstehen oder ob auf den Zusammenbruch der völlige Untergang und Austritt aus der Geschichte erfolgt, hängt vom Grad der Traumatisierung bzw. der Stärke der Rest-Identität ab.

Es ist daher nicht verwunderlich, daß Schivelbusch der deutschen Niederlage von 1945 kein Kapitel gewidmet hat; diese war eben so total und erstreckte sich auf alle (militärischen, politischen, moralischen, psychischen, sozio-kulturellen, angesichts der Zerstörung der deutschen Städet auch ästhetischen) Bereiche, daß den Verlierern nur noch die völlige Unterwerfung unter die Botmäßigkeit der Sieger, die Hoffnung auf deren Gnade oder Mäßigung, später die Beschränkung auf eine geduldete, beschirmte „kleine Politik“, auf „Wirtschaftswunder“ und privates Wohlergehen im Windschatten der Weltgeschichte blieben. Bekanntlich hat sich daran auch 1989/90 nichts Wesentliches geändert (eher noch zum Schlechten, da die früher z.T. noch vorhandenen mentalitätsbedingten Reserven aufgezehrt sind); die „spirituell-moralische Grundlage“ für eine Neuformulierung deutscher Politik war nicht mehr gegeben.

Anstatt sich nun aber damit zu begnügen, aus Nieschenpositionen immer wieder folgenlos die Wiedererringung von nationaler Souveränität (die doch immerhin eine wesentliche Voraussetzung der Demokratie ist!), zu fordern oder deren weitere Delegation (insbesondere an Brüssel) zu beklagen, empfiehlt es sich – gerade im kulturellen, vor- und metapolitischen Bereich – nach den konstitutiven Restbeständen bzw. den Voraussetzungen einer zu erneuernden (und wenn dies je möglich sein sollte: gesunden, d.h. nicht verleugneten, aber auch nicht wahnhaft übersteigerten) deutschen Identität zu suchen. Der Verfall Deutschlands, der in kultureller Hinsicht vielleicht schon mit der Reichsgründung beginnt und sich politisch entlang der Jahreszahlen 1918, 1933, 1945, 1968 nachzeichnen läßt (1989 harrt noch der genaueren Deutung aus weiterem Abstand), hat wenig übrig gelassen, an das sich bruchlos und selbstverständlich anknüpfen ließe, und es gibt kaum historische Vorbilder für ein produktives Niederlagendenken im Fall der äußersten Katastrophe – etwa das antike Judentum, dessen Propheten aus der Zerstörung Israels durch die Babylonier nicht den, im religiösen Kontext der Antike naheliegenden, Schluß zogen, daß sich die Götter der Feinde als dem eigenen Gott überlegen gezeigt hätten, sondern daß Niederlage und Exil Folgen des Abfalls von Jahwe gewesen seien, der durch besonderen Gehorsam wieder begütigt werden müsse. Durch diese Denkfigur konnte immerhin die religiöse Identität als Voraussetzung einer künftigen politischen Wiederaufrichtung bewahrt und sogar gestärkt werden.

Für die Deutschen sieht es nach 1945 düster aus, und diese Düsternis hat sich nun, da die geistigen Vermögenswerte und womöglich auch bald die materiellen, auf deren kontinuierlicher Steigerung und Umverteilung der relative Erfolg der Bonner Republik beruhte, verschleudert sind, zu einem bedrückenden Zustand gesteigert. Wer heute durch eine deutsche Großstadt geht, eine Zeitung der Mainstream-Presse aufschlägt oder den Fernseher anschaltet (sofern man so etwas noch in seinem Hause duldet), fühlt sich besiegter denn je.Und doch könnte es auch heute noch geistige Sonderwege geben, die von kleinen „Traditionskompanien“ (Erich Bräunlich) beschritten werden: Ich denke hier vor allem an die poetische Idee eines „Geheimen Deutschland“, die nicht zufällig während des Ersten Weltkriegs formuliert wurde, als das damals offizielle Deutschland unterging (und von ihren Verfechtern wie Stefan George, Karl Wolfskehl und Norbert von Hellingrath auf Hölderlin als Ahnherrn bezogen wurde, der Deutschland um 1800, ebenfalls in einer Zeit tiefer nationaler Erniedrigung, geistig neu gründete).

Stellt die Niederlagenverarbeitung der jüdischen Propheten so etwas wie einen „moralischen Sonderweg“ dar (der womöglich bis zum Holocaust fortwirkt, welcher ebenfalls eine Katastrophe ist, die – für das heutige Judentum und über dieses hinaus für die moderne „Zivilgesellschaft“ – eine enorme identitätsstiftende Wirkung besitzt), so kann man das „Geheime Deutschland“ in gewisser Weise als „ästhetischen Sonderweg“ ansehen. Dies soll freilich nicht heißen, daß Deutschland aus dem Geiste des George-Kreises zu erneuern wäre, sondern daß zur deutschen Tradition, die durch das Jahr 1945 wie durch eine Mauer getrennt ist, heute vielleicht vor allem noch ästhetische Wege führen, solche der unmittelbaren Anschauung und des unvermittelten, ungefilterten Erlebens. Solange uns die überlieferten Zeugnisse deutscher Kultur noch zu Erlebnissen werden können, solange einigen von uns etwa bei der Lektüre eines Gedichts, dem Betrachten eines Denkmals oder dem Begehen eines historischen Ortes nicht nur „warm ums Herz“ wird, sondern wir auch ein „Wir-Gefühl“ verspüren, solange sind wir doch nicht völlig besiegt. In solchem Erleben und dem durch die Reflexion von Erlebnis und Tabu, Erkenntnis und Dogma gesteigerten „Niederlagendenken“ besteht „der Vorsprung der Besiegten“.

Lektüre: Der Vorsprung der Besiegten von Baal Müller

Guerre liquide: bienvenue au Pipelineistan

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Guerre liquide : Bienvenue au Pipelineistan

Ex: http://www.polemia.com/ 

C’est sur un ton badin et plaisant que Pepe Escobar présente l’épineuse question du pétrole et du gaz liquide aux confins de l’Eurasie, les enjeux russes et chinois, l’appétit bien connu des Etats-Unis, le jeu des influences, les concurrences politiques locales et les risques à tout moment de nouveaux conflits. Il est conseillé au lecteur d’avoir à portée de vue un atlas géographique pour suivre les itinéraires des pipelines traversant un certain nombre de pays dont on ignore parfois l’existence ou tout au moins leur situation.

Polémia


Ce qui se passe sur l’immense champ de bataille pour le contrôle de l’Eurasie permettra de comprendre l’intrigue qui se déroule dans la ruée tumultueuse vers un nouvel ordre mondial polycentrique, connue également sous le nom de « Nouvelle Partie Formidable » [New Great Game]

« Nouvelle Partie Formidable »

Notre bonne vieille amie, l’absurde « guerre mondiale contre la terreur » que le Pentagone a malicieusement rebaptisée « la Longue Guerre », porte en elle une jumelle beaucoup plus importante, même si cette dernière est à moitié cachée – la guerre mondiale pour l’énergie. J’aime la désigner sous le nom de Guerre Liquide, parce que son circuit sanguin est constitué des pipelines qui s’entrecroisent sur les champs de bataille impériaux potentiels de la planète. Pour le dire autrement, si sa lisière essentielle, assaillie ces temps-ci, est le Bassin de la Caspienne, l’ensemble de l’Eurasie est son échiquier. Au plan géographique, pensez-y comme du Pipelineistan.

Tous les junkies géopolitiques ont besoin de leur dose. Moi, depuis la seconde moitié des années 90, c’est aux pipelines que je suis devenu accro. J’ai traversé la Caspienne dans un bateau-cargo azéri juste pour suivre le pipeline Bakou/Tbilissi/Ceyhan à 4 milliards de dollars, mieux connu dans cette partie d’échec sous son acronyme « BTC », qui traverse le Caucase. (Au fait, soit dit en passant, la carte du Pipelineistan est gribouillée de sigles, alors mieux vaut vous y habituer !)

J’ai également sillonné diverses Routes de la Soie modernes qui se chevauchent – ou, peut-être, des Pipelines de la Soie –, de possibles futurs flux d’énergie depuis Shanghai jusqu’à Istanbul, annotant mes propres itinéraires bricolés pour le GNL (gaz naturel liquéfié). J’avais l’habitude de suivre avec ferveur les aventures de ce Roi-Soleil d’Asie Centrale, ce président à vie sans avenir, le Turkmenbachi aujourd’hui décédé, « le dirigeant des Turkmènes », Saparmourat Niazov, à la tête de la République du Turkménistan, immensément riche en gaz, comme s’il avait été un héros à la Conrad.

 A Almaty, l’ancienne capitale du Kazakhstan (avant que celle-ci ne soit déplacée à Astana, au milieu de nulle part), les habitants étaient perplexes lorsque j’exprimais l’envie irrésistible de me rendre en voiture dans cette ville pétrolière en plein essor, Aktau. (« Pourquoi ? Il n’y a rien là-bas ».) Entrer dans la salle de commandement, façon Odyssée de l’Espace, du siège moscovite du géant russe de l’énergie Gazprom – qui détaille par affichage numérique le moindre pipeline d’Eurasie – ou au siège de la Compagnie Nationale du Pétrole Iranien à Téhéran, avec ses rangs bien alignés d’expertes en tchador des pieds à la tête, équivalait pour moi à entrer dans la caverne d’Ali Baba. Et ne jamais lire les mots « Afghanistan » et « pétrole » dans la même phrase est toujours pour moi une source d’amusement.

L’année dernière, le pétrole valait l’équivalent d’une rançon de roi. Cette année, il est relativement bon marché. Mais ne vous méprenez pas ! Le prix n’est pas la question ici. Que vous le vouliez ou non, l’énergie est toujours ce sur quoi tout le monde veut mettre la main. Alors, considérez ce reportage comme étant juste le premier épisode d’une très longue histoire de quelques-uns des coups qui ont été portés – ou seront portés – dans cette « Nouvelle Partie Formidable » d’une complexité exaspérante, qui a cours de façon incessante, peu importe quoi d’autre s’immisce cette semaine dans les gros titres.

Oubliez l’obsession des médias du courant dominant avec al-Qaïda, Oussama ben Laden « mort ou vif », les Taliban – néo, modérés ou classiques – ou cette « guerre contre la terreur », quel que soit le nom qu’on lui donne. Ce sont des diversions comparées aux enjeux élevés de cette partie pure et dure de géopolitique qui se déroule le long des pipelines de la planète.

Qui a dit que le Pipelineistan ne pouvait pas être amusant ?

Dr Zbig entre en scène

Dans son œuvre maîtresse de 1997 The Grand Chessboard [Le Grand Echiquier], Zbigniew Brzezinski – extraordinaire praticien de la real-politique et ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, le président qui a lancé les Etats-Unis dans ces guerres modernes pour l’énergie – a exposé avec quelques détails juste la façon de s’accrocher à la « suprématie mondiale » américaine. Plus tard, son plan d’ensemble allait dûment être copié par cette bande redoutable de Docteurs No, rassemblés au Project for a New American Century de Bill Kristoll. (Le PNAC, au cas où vous auriez oublié ce sigle depuis que son site internet a fermé et que ses partisans sont tombés)[1].

Pour Dr Zbig, qui, comme moi, se shoote à l’Eurasie – c’est-à-dire, en pensant grand – tout se réduit à encourager l’émergence du bon groupe de « partenaires stratégiquement compatibles » pour Washington, dans les endroits où les flux énergétiques sont les plus forts. Cela, comme il l’a si délicatement formulé à l’époque, devrait être accompli pour façonner « un système de sécurité trans-eurasien plus coopératif ».

 A présent, Dr Zbig – dont parmi les fans se trouve évidemment le Président Barack Obama – a dû remarquer que le train eurasien qui devait livrer les biens énergétiques a légèrement déraillé. La partie asiatique de l’Eurasie semble voir les choses différemment.

Crise financière ou non, le pétrole et le gaz naturel sont les clés à long terme du transfert inexorable du pouvoir économique de l’Ouest vers l’Asie. Ceux qui contrôlent le Pipelineistan – et malgré tous les rêves et les projets qui sont faits là-bas, il est improbable que ce sera Washington – auront le dessus sur tout ce qui arrivera et il n’y a pas un terroriste au monde ou même une « longue guerre » qui puisse changer cela.

L’expert en énergie Michael Klare a contribué à identifier les vecteurs clés de la course sauvage qui se déroule actuellement pour prendre le pouvoir sur le Pipelineistan. Ceux-ci vont de la pénurie croissante des ressources énergétiques primaires (et de la difficulté d’y accéder) aux « développements douloureusement lents d’alternatives énergétiques ». Bien qu’on ne l’ait peut-être pas remarqué, les premières escarmouches dans la Guerre Liquide du Pipelineistan ont déjà commencé et, même dans la pire période économique, le risque monte constamment, étant donné la concurrence acharnée que se livrent l’Ouest et l’Asie, tant au Moyen-Orient que sur le théâtre de la Caspienne ou dans les Etats pétroliers d’Afrique, comme l’Angola, le Nigeria et le Soudan.

Dans ces premières escarmouches du 21ème siècle, la Chine a vraiment réagi très rapidement. Avant même les attaques du 11 septembre 2001, les dirigeants chinois ont élaboré une riposte à ce qu’ils voyaient comme une intrusion reptilienne de l’Occident sur les terres pétrolières et gazières d’Asie Centrale, en particulier dans la région de la Mer Caspienne. Pour être précis, en juin 2001, les Chinois se sont joints aux Russes pour former l’Organisation de la Coopération de Shanghai (2). Son sigle, OCS, doit être mémorisé. On n'a pas fini d'en parler.

A l’époque, fait révélateur, les membres juniors de l’OCS étaient les « Stans », ces anciennes républiques de l’URSS riches en pétrole – le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Tadjikistan – que l’administration Clinton et, après elle, l’administration de George W. Bush, dirigée par d’anciens barons de l’industrie pétrolière, zyeutaient avec convoitise. L’OCS devait être une association de coopération économique et militaire régionale à plusieurs niveaux, laquelle, ainsi que les Chinois et les Russes la voyait, fonctionnerait comme une sorte de couverture de sécurité autour de la bordure septentrionale de l’Afghanistan.

L’Iran est évidemment un nœud énergétique crucial de l’Asie Occidentale et les dirigeants de ce pays, eux non plus, n’allaient pas rester à la traîne dans cette « Nouvelle Partie Formidable ». L’Iran a besoin d’au moins 200 milliards de dollars d’investissements étrangers pour moderniser véritablement ses fabuleuses réserves pétrolières et gazières – et il vend donc beaucoup plus [de pétrole] à l’Occident que ne le permettent actuellement les sanctions imposées par les Etats-Unis.

Il ne faut pas s’étonner que l’Iran soit rapidement devenu la cible de Washington. Il n’est pas étonnant non plus que tous les likoudniks, de même que l’ancien vice-président Dick Cheney (« le pêcheur ») et ses chambellans et compagnons d’armes néoconservateurs, se masturbent à l’idée d’une attaque aérienne contre ce pays. Comme le voient les élites, de Téhéran à Delhi et de Pékin à Moscou, une telle attaque de la part des Etats-Unis, à présent improbable au moins jusqu’en 2012, serait une guerre non seulement contre la Russie et la Chine, mais contre l’ensemble du projet d’intégration asiatique que l’OCS entend représenter.

Le bric-à-brac mondial

Pendant ce temps, alors que l’administration Obama essaye de réparer sa politique iranienne, afghane et centre-asiatique, Pékin continue de rêver d’une version énergétique sûre et coulant à flot depuis l’ancienne Route de la Soie, qui s’étend du Bassin de la Caspienne (les Stans riches en hydrocarbures, plus l’Iran et la Russie) jusqu’à la province du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine.

Depuis 2001, l’OCS a élargi ses objectifs et ses compétences. Aujourd’hui, l’Iran, l’Inde et le Pakistan bénéficient du « statut d’observateurs » dans une organisation dont l’objectif consiste de plus en plus à contrôler et à protéger non seulement les approvisionnements énergétiques régionaux, mais le Pipelineistan dans toutes les directions. C’est évidemment le rôle que les élites de Washington aimeraient que l’OTAN joue dans toute l’Eurasie. Etant donné que la Russie et la Chine espèrent de leur côté que l’OCS jouera un rôle similaire à travers l’Asie, diverses sortes de confrontations sont inévitables.

Demandez à n’importe quel expert de l’Académie Chinoise de Sciences Sociales à Pékin en rapport avec le sujet et il vous dira que l’OCS devrait être comprise comme une alliance historiquement unique de cinq civilisations non occidentales – russe, chinoise, musulmane, hindou et bouddhiste – et, à cause de cela, capable d’évoluer en un cadre pour un système collectif de sécurité en Eurasie. Il est certain que cette façon de voir mettra mal à l’aise les stratèges globaux classiques de l’establishment à Washington, comme le Dr Zbig et le conseiller à la sécurité nationale du Président George H W Bush, Brent Scowcroft.

Selon le point de vue de Pékin, l’ordre mondial du 21ème siècle en train de s’installer sera significativement déterminé par un quadrilatère de pays, le BRIC – pour ceux d’entre vous qui collectionnez à présent les sigles de la « Nouvelle Partie Formidable », cela veut dire : Brésil, Russie, Inde et Chine –, plus le futur triangle islamique constitué de l’Iran, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie. Ajoutez-y une Amérique du Sud unifiée, qui n’est plus sous l’emprise de Washington, et vous aurez une OCS-plus mondiale. En théorie, du moins, c’est un rêve à indice d’octane élevé.

 La clé pour que cela se produise est la poursuite de l’entente cordiale sino-russe.

 Déjà en 1999, observant l’OTAN et les Etats-Unis qui s’étendaient agressivement dans les lointains Balkans, Pékin a identifié cette nouvelle partie pour ce qu’elle était : une guerre en développement pour l’énergie. Et, en jeu, étaient les réserves de pétrole et de gaz naturel de ce que les Américains allaient bientôt appeler « l’arc d’instabilité », une vaste bande de terre s’étendant de l’Afrique du Nord jusqu’à la frontière chinoise.

Non moins importants allaient être les itinéraires que les pipelines emprunteraient pour acheminer vers l’Ouest l’énergie enfouie dans ces terres. Là où ces pipelines seraient construits et les pays qu’ils traverseraient détermineraient une grande partie du monde à venir. Et c’est là où les bases militaires de l’empire américain (comme le Camp Bondsteel au Kosovo) (3) rencontraient le Pipelineistan (représenté, loin en arrière, en 1999, par le pipeline AMBO).

 AMBO, raccourci pour Albanian Macedonian Bulgarian Oil Corporation, une entité enregistrée aux Etats-Unis, construit un pipeline à 1,1 milliard de dollars, alias « le trans-Balkan », qui pourrait être achevé en 2011. Il fera venir le pétrole de la Caspienne vers l’Ouest, sans le faire passer ni par la Russie ni par l’Iran. En tant que pipeline, AMBO s’insère bien dans une stratégie géopolitique consistant à créer un quadrillage de sécurité énergétique contrôlée par les Etats-Unis. Ce quadrillage a d’abord été développé par le secrétaire à l’énergie de Bill Clinton, Bill Richardson, et plus tard par Dick Cheney.

 Derrière l’idée de ce « quadrillage » repose le va-tout de la militarisation d’un couloir énergétique qui s’étirerait de la Mer Caspienne en Asie Centrale jusqu’à la Turquie, en passant par une série d’anciennes républiques soviétiques désormais indépendantes, et, de là, rejoindrait les Balkans (puis l’Europe). Ce quadrillage était destinée à saboter les plans énergétiques plus vastes, à la fois de la Russie et de l’Iran. AMBO lui-même acheminerait le pétrole depuis le bassin de la Caspienne vers un terminal situé dans l’ancienne république soviétique de Géorgie dans le Caucase, le transportant ensuite par bateau citerne à travers la Mer Noire jusqu’au port bulgare de Burgas, où un autre pipeline assurerait la connexion jusqu’en Macédoine et ensuite jusqu’au port albanais de Vlora.

Quant au Camp Bondsteel, c’est la base militaire « durable » que Washington a gagnée des guerres pour les restes de la Yougoslavie. Ce serait la plus grande base à l’étranger que les Etats-Unis auraient construite depuis la guerre du Vietnam. La filiale d’Halliburton Kellogg Brown & Root l’aurait montée avec le Corps des Ingénieurs de l’Armée sur 400 hectares de terres agricoles près de la frontière macédonienne au sud du Kosovo.

Pensez-y comme d’une version conviviale cinq étoiles de Guantanamo avec des avantages pour ceux qui y sont stationnés, incluant massage thaïlandais et des tonnes de nourriture industrielle. Bondsteel est l’équivalent dans les Balkans d’un porte-avions géant immobile, capable d’exercer une surveillance non seulement sur les Balkans, mais également sur la Turquie et la région de la Mer Noire (considérée en langage néocon des années Bush comme « la nouvelle interface entre la « communauté euro-atlantique » et le « grand Moyen-Orient »).

Comment la Russie, la Chine et l’Iran ne pouvaient-ils pas interpréter la guerre au Kosovo, puis l’invasion de l’Afghanistan (où Washington avait auparavant essayé de faire équipe avec les Taliban et encouragé la construction d’un autre de ces pipelines qui évitent l’Iran et la Russie), suivie par l’invasion de l’Irak (ce pays aux vastes réserves pétrolières) et, finalement, le conflit récent en Géorgie (cette jonction cruciale pour le transport de l’énergie) comme des guerres directes pour le Pipelineistan ?

Bien que nos médias du courant dominant l’aient rarement imaginé de cette manière, les dirigeants russes et chinois y ont vu une « continuité » saisissante de la politique de l’impérialisme de Bill Clinton s’étendant à la « guerre mondiale contre la terreur » de Bush. Un retour de bâton, comme a prevenu publiquement le président russe d’alors Vladimir Poutine, était inévitable – mais c’est une autre histoire de tapis volant, une autre caverne dans laquelle nous entrerons une autre fois.

Nuit pluvieuse en Géorgie

Si l’on veut comprendre la version washingtonienne du Pipelineistan, on doit commencer avec la Géorgie, où règne la mafia. Bien que son armée ait été ratatinée dans sa récente guerre avec la Russie, la Géorgie reste cruciale pour la politique énergétique de Washington, dans ce qui est désormais devenu un véritable arc d’instabilité – à cause de l’obsession continuelle [des Américains] de couper l’Iran des flux énergétiques.

 C’est autour du pipeline BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan), ainsi que je le faisais remarquer en 2007 dans mon livre Globalistan, que la politique américaine s’est figée. Zbig Brzezinski en personne s’est envolé pour Bakou en 1995, en tant que « conseiller à l’énergie », moins de quatre ans après l’indépendance de l’Azerbaïdjan, pour vendre cette idée aux élites azéries. Le BTC devait partir du terminal de Dangachal, à une demi-heure de Bakou, et traverser la Géorgie voisine jusqu’au terminal naval situé dans le port turc de Ceyhan, sur la Méditerranée.

A présent opérationnel, ce serpent de métal de 1.767 kilomètres de long et de 44 mètres de large passe à proximité de pas moins de six zones de guerre, en cours ou potentielles : Nagorno-Karabakh (une enclave arménienne en Azerbaïdjan), la Tchétchènie et le Daguestan (deux régions russes assiégées), l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie (où s’est déroulée en 2008 la guerre entre la Russie et la Géorgie) et le Kurdistan turc.

D’un point de vue purement économique, le BTC n’avait aucun sens. Un pipeline « BTK », partant de Bakou et passant par Téhéran pour rejoindre l’Ile de Kharg en Iran, aurait pu être construit pour, toutes proportions gardées, presque rien – et il aurait eu l’avantage de contourner à la fois la Géorgie corrompue par la mafia et l’Anatolie orientale instable peuplée de Kurdes. Cela aurait été le moyen réellement bon marché d’acheminer vers l’Europe le pétrole et le gaz de la Caspienne.

Cette « Nouvelle Partie Formidable » a fait en sorte que ce ne soit pas le cas et beaucoup de choses ont fait suite à cette décision. Même si Moscou n’a jamais prévu d’occuper la Géorgie à long terme dans sa guerre de 2008 ou de prendre le contrôle du pipeline BTC qui traverse désormais son territoire, l’analyste pétrolier d’Alfa Bank, Konstantin Batounine, a fait remarquer l’évidence : en coupant brièvement le flux pétrolier du BTC, les soldats russes ont fait comprendre très clairement aux investisseurs mondiaux que la Géorgie n’était pas un pays fiable pour le transit énergétique. Autrement dit, les Russes ont tourné en dérision le monde selon Zbig.

Pour sa part, l’Azerbaïdjan représentait jusqu’à récemment la véritable réussite dans la version étasunienne du Pipelineistan. Conseillé par Zbig, Bill Clinton a littéralement « volé » Bakou du « voisinage proche » de la Russie, en encourageant le BTC et les richesses qui en couleraient. Cependant, à présent, avec le message de la guerre russo-géorgienne qui s’est immiscé, Bakou s’autorise à nouveau à se laisser séduire par la Russie. Pour compléter le tableau, le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, ne peut pas piffer le président bravache de la Géorgie, Mikhaïl Saakachvili. Ce n’est guère surprenant. Après tout, les manœuvres militaires irréfléchies de Saakachvili ont causé à l’Azerbaïdjan la perte d’au moins 500 millions de dollars lorsque le BTC a été fermé durant la guerre.

Le blitzkrieg de séduction russe pour l’énergie est également concentré comme un laser sur l’Asie Centrale. (Nous en parlerons plus en détail dans le prochain épisode du Pipelineistan.) Cette séduction tourne autour de l’offre d’acheter le gaz kazakh, ouzbek et turkmène aux prix européens, au lieu des prix précédents russes beaucoup plus bas. Les Russes, en fait, ont fait la même proposition aux Azéris : donc, à présent, Bakou négocie un accord impliquant plus de capacité pour le pipeline Bakou-Novorossisk, qui se dirige vers les frontières russes de la Mer Noire, tout en envisageant de pomper moins de pétrole pour le BTC.

Obama a besoin de comprendre les graves implications de tout ceci. Moins de pétrole azéri pour le BTC – sa pleine capacité est d’un million de barils par jour, essentiellement acheminés vers l’Europe – signifie que ce pipeline pourrait faire faillite, ce qui est exactement ce que veut la Russie.

En Asie Centrale, quelques-uns des plus gros enjeux tournent autour du champ pétrolier monstre de Kashagan situé dans le « léopard des neiges » d’Asie Centrale, le Kazakhstan, le joyaux absolu de la couronne de la Caspienne, avec des réserves atteignant 9 milliards de barils. Comme d’habitude au Pipelineistan, tout se résume à savoir quels itinéraires livreront le pétrole de Kashagan au monde après le démarrage de la production en 2013. Cela est bien sûr annonciateur de la Guerre Liquide. Le Président Kazakh Nursultan Nazarbayev, rusé comme un renard, aimerait utiliser le Consortium du Pipeline de la Caspienne (CPC) contrôlé par les Russes pour déverser le brut de Kashagan vers la Mer Noire.

 Dans ce cas, les Kazakhs détiendraient tous les atouts. La façon dont le pétrole s’écoulera depuis Kashagan décidera de la vie ou de la mort du BTC – autrefois vanté par Washington comme l’échappatoire occidentale ultime de la dépendance sur le pétrole du Golfe Persique.

 Alors, bienvenue au Pipelineistan ! Que nous l’aimions ou pas, en période faste comme en période difficile, nous pouvons raisonnablement parier que nous allons tous devenir des touristes de Pipeline. Donc, suivez le flux ! Apprenez les acronymes cruciaux, gardez un œil sur ce qui va arriver à toutes ces bases étasuniennes dans tous les fiefs pétroliers de la planète, observez là où les pipelines seront construits et faîtes de votre mieux pour garder l’œil sur la prochaine série d’accords énergétiques monstres chinois et des coups fabuleux du Russe Gazprom.

 Et, pendant que vous y êtes, considérez ceci comme juste la première carte postale envoyée de notre tournée au Pipelineistan. Nous reviendrons (comme disait Terminator). Pensez à cela comme à une porte s’ouvrant sur un futur dans lequel où et vers qui ce qui s’écoulera pourrait s’avérer être la question la plus importante sur la planète.

Pepe Escobar
Asia Time Online,
1/04/09
article original : "Liquid war: Welcome to Pipelineistan"
Traduction : JFG pour Questions critiques

Pepe Escobar est le correspondant itinerant de l’Asia Times Online et analyste pour Real News. Cet article est tiré de son nouveau livre, Obama does Globalistan. Il est également l’auteur de Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War [Globalistan : Comment le Monde Globalisé se Dissout dans la Guerre Liquide] (Nimble Books, 2007) et de Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge [Le Blues de la Zone Rouge : un instantané de Bagdad durant le Surge - la montée en puissance de l’armée américaine].

Notes :
 
[1] Voir "PNAC, le programme pour un nouveau siècle américain"

[2]OCS :
http://
www.polemia.com/article.php?id=1722
http://
www.polemia.com/article.php?id=1267
http://
www.polemia.com/article.php?id=951

[3] camp Bondsteel :
http://
www.polemia.com/article.php?id=1634
http://
www.polemia.com/article.php?id=1747

Pepe Escobar

De impact van kapitaal

De impact van kapitaal

Geplaatst door yvespernet op 30 april 2009

Nee, geen citaat uit Das Kapital van Karl Marx. De laatste dagen ben ik bezig in het boek  ”Arm & Rijk - Waarom werd het Westen rijk en bleven andere landen arm?” van David S. Landes. In dit boek, een goede 700 blz. dik, worden interessante perspectieven getoond op de modernisering en expansie van Europa doorheen de geschiedenis, en dan vooral vanaf de ontdekking van de Nieuwe Wereld aan het einde van de vijftiende eeuw. Op de pagina’s 188-190 vielen mij volgende stukken op over het Spaanse financieel beleid:

“Het (Spanje) kreeg die nieuwe rijkdom in de schoot geworpen en kon dat geld investeren of spenderen. Spanje gaf het uit - aan weelde en oorlog. Er is geen groter geldverspilling dan oorlog; oorlog bouwt niet op, maar breekt af; oorlog is niet voor rede of restricties vatbaar, en de steeds wisselende en altijd ontoereikende middelen leiden tot zo’n verbeteren irrtationaliteit, dat de kosten alleen nog maar hoger worden. [...] Spanje verspilde heel wat van zijn rijkdom op de slagvelden van Italië en Vlaanderen. Het moest zijn soldaten en wapens betalen - zoals kanonnen van de Engelse vijand - en levensmiddelen, veelal gekocht van de Hollandse en Vlaamse  vijand, paarden en schepen.”

Dit stuk toont al aan dat de Spanjaarden hun geld nogal kwistig over de balk smeten. Maar de gevolgen hiervan zijn veel meer dan dat ze hun geld in hun vijanden staken, ze investeerden hen ook niet in hun eigen industrie en investeerden het dus enkel in hun eigen ondergang;

De rijkdommen uit de Indische gewesten werden intussen hoe langer hoe minder in de Spaanse industrie gestoken, omdat de Spanjaarden geen goederen meer hoefden te vervaardigen; die konden ze kopen. In 1545 hadden de Spaanse fabrikanten zes jaar achterstand bij het afhandelen van orders uit de Nieuwe Wereld. [...] De Zuid-Amerikaanse rijkdom werd al evenmin in de Spaanse landbouw gestoken; voedsel kon Spanje kopen. De hele wereld werkt voor ons, zoals een Spanjaard in 1675 tevreden constateered: ‘Laat Londen maar naar hartelust z’n stoffen fabriceren, Amsterdam z’n streepjesgoed, Florence z’n laken, Indië z’n bever en vicuna [...], zolang wij er met ons kapitaal maar van profiteren. Het bewijst alleen dat al die landen ambachtslieden voor Madrid opleiden en dat Madrid de koningin der parlementeren is, want heel de wereld dient haar en zij dient niemand.

Eenzelfde redenering wordt vandaag gebruikt als men spreekt over comparatieve voordelen en over de neoklassieke handelstheorie. Zo zouden de VSA zich geen zorgen hoeven te maken over hun gigantische handelstekorten met landen als China. Die landen leveren immers veel en nuttige producten in ruil voor wat papier waarop Amerikaanse symbolen en personen staan. Dit kan echter maar zolang blijven duren als de financiële rijkdom meegaat en de producerende landen willen meewerken. Het ondermijnt echter ook de eigen industrie en vernietigt industriële reserves door een wanbeleid. Een zeer interessante stelling die de autheur meegeeft is het volgende;

“Een Marokkaanse ambassadeur in Madrid in 1690-1691 had een scherpe kijk op dat probleem: ‘[...] Zo wordt er ook neergezien op de ambachten die door de lagere klassen en gewone mensen bedreven worden [...] Degenen die zulke ambachten in Spanje beofenen, zijn meestal Fransen [die] naar Spanje trekken om daar werk te zoeken… [en] er in korte tijd fortuin maken’ Een land dat het zozeer van gastarbeiders moet hebben, geeft blijk van onvermorgen om de eigen vaardigheden en ondernemingszin te ontwikkelen.”

Ondertussen zullen sommige lezers van dit stuk al wel de terugkoppeling hebben gemaakt naar vandaag de dag. Door de uitbesteding van onze landbouw (zo importeert Nederland graan uit Zuid-Afrika) en onze zware industrie naar andere landen, ondermijnen wij het harde industriële potentieel van onze landen. Nu hebben we nog het kapitaal om de producten te importeren uit die landen, maar zodra we dat niet meer hebben, door een financiële crisis ofzo, zullen wij niet minder gedaan hebben dan het vroegere koloniale rolpatroon te hebben omgedraaid. De resultaten van dit Spaanse beleid tonen alvast de gevolgen aan;

“Toen er halverwege de 17e eeuw een eind kwam aan de toevloed van edelmetalen, zat de Spaanse Kroon diep in de schulden, na een bankroet in 1575, 1575 en 1597. Er brak een langdurige periode van verval voor het land aan. Wie dit relaas leest zou er lering uit kunnen trekken. Gemakkelijk verdiend geld is slecht voor je. Het eerste gewin is kattengespin; eerst is er de scheefgroei, later volgt de ellende.”

En de landen die wel hadden geïnvesteerd in pure arbeid en niet in financiële kracht, wat gebeurde daarmee?

“De landen van Noord-Europa waren het levende bewijs. Ze voeren wel bij de ontsluiting van de wereld. Ze vingen vis, wonnen  en raffineerden walvistraan, kochten en herverkochten graan, weefden laken, goten en smeedden ijzer, hakten hout en dolven bruin- en steenkool. Ze verwierven hun eigen heerschappij, gelukkig niet begiftigd met goud en zilver. Ook zij roofden en plunderden als de gelegenheid zich voordeed, maar ze bouwen toch hoofdzakelijk op steeds terugkerende oogsten en duurzame nijverheid en niet op uitputtelijke bodemschatten. Ze bouwden op werk.”

Mijn inziens een wijze les voor de huidige generaties en helaas veel te toepasbaar op onze dagdagelijkse actualiteit. Zeer goed boek en een enorme aanrader!

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Le profezie di Tocqueville

Le profezie di Tocqueville

«Se in luogo di tutte le varie potenze che impedirono o ritardarono lo slancio della ragione umana, i popoli democratici sostituissero il potere assoluto della maggioranza, il male non avrebbe fatto che cambiare carattere [...] Per me, quando sento la mano del potere appesantirsi sulla mia fronte, poco m’importa di sapere chi mi opprime, e non sono maggiormente disposto a infilare la testa sotto il giogo solo perché un milione di braccia me lo porge»


Così Alexis Henri Charles Clérel de Tocqueville (in foto) scriveva nel 1840 nella sua celeberrima Democrazia in America. Nella sua riflessione politica il saggista francese metteva seriamente in discussione il diritto della maggioranza a governare, determinato inevitabilmente dalla natura stessa del principio democratico. Egli rilevava con amarezza come l’attribuire la sovranità alla volontà caotica e dubbiosa delle masse fosse equivalente all’investire del potere decisionale un’entità incapace in molti casi di esercitare anche solo il potere di opinione. Questa prassi negativa determinava a suo dire una cronica instabilità, la quale favoriva l’insorgere di poteri campanilistici e di interessi politici di nicchia, spesso e volentieri tirannici o settari, e in ogni caso alimentati dalla brama per il benessere, il desiderio di potere personale e il conformismo. E infatti, proprio sulla base di queste convinzioni, l’autore si permetteva di affermare:

«Se cerco di immaginare il dispotismo moderno, vedo una folla smisurata di esseri simili ed eguali che volteggiano su se stessi per procurarsi piccoli e meschini piaceri di cui si pasce la loro anima».

Eppure i padri costituenti, all’indomani della rivoluzione, temevano l’utilizzo stesso della parola “democrazia”, considerata di sapore giacobino (quando non sovversivo). Personaggi come Hamilton e Adams appartenevano a quella corrente, inizialmente di gran lunga maggioritaria, che identificava negli ideali del governo elitario il modello funzionale alla nascente repubblica, e rigettavano la partitocrazia come un sistema nel quale «l’egoistico interesse viene eretto innanzi alle folle come fosse un pilastro della società» . Il modello politico che conseguiva da queste convinzioni era basato su un diritto di voto limitatissimo, includente meno del 2% dei cittadini. Quel numero esiguo di elettori (poco più di trentamila su tre milioni di abitanti) identificati per criterio di censo, avrebbe rappresentato nell’idea della classe dirigente rivoluzionaria quel bacino di uomini “illuminati” capaci di prendersi cura dell’intera nazione in nome del popolo.

All’epoca in cui Tocqueville scrisse il suo saggio, gli Stati Uniti esistevano ormai da più di sessant’anni, e le istituzioni politiche avevano perso il carattere elitario voluto dai padri fondatori. Un sistema partitocratico fortemente radicato e legato ai maggiori cartelli finanziari del paese basava la propria sopravvivenza proprio sulla difesa degli interessi di classe. Un vasto popolo di elettori, legittimati dal principio di sovranità del quale erano investiti, si autoesaltava nella celebrazione del principio democratico, mentre le brigate di cavalleria del generale Jackson portavano i nativi ad un passo dall’estinzione. Sull’argomento Tocqueville si esprimeva in questo modo:

«Gli spagnoli, con mostruosità senza precedenti, coprendosi di onta incancellabile, non sono giunti a sterminare la razza indiana e nemmeno a condividere i loro stessi diritti [...] Gli americani [...] hanno invece raggiunto questo doppio risultato con meravigliosa facilità, tranquillamente, legalmente e filantropicamente [...] mai nessuna più grande atrocità fu compiuta, e quel che è peggio, essa è il prodotto di uno Stato che si celebra come l’Impero della Libertà».

Vi è un’incontestabile verità da rilevare nella riflessione di Tocqueville: i giudizi sugli esiti dell’applicazione del sistema democratico nella sua interpretazione moderna sfiorano il limite della profezia. Non è un caso che l’ordine sociale in vigore presso i paesi che dalla democrazia americana sono più o meno indirettamente influenzati si basi proprio su antivalori quali il consumismo, l’egoismo ed il conformismo, camuffati dietro ad espressioni come “cultura del libero mercato”, “centralità della classe media” o “moderazione politica”. L’Occidente contemporaneo non soltanto ha realizzato le paure del pensatore francese, ma le ha radicalizzate, giungendo a farne veri e propri pilastri del suo modus vivendi.

Mettiamo a fuoco la realtà statunitense, autoreferenziale al punto da considerarsi “matrice” esportabile a qualsiasi latitudine.

LE ELEZIONI PRESIDENZIALI

Le elezioni presidenziali negli USA si basano su un principio che vanta origini antichissime, essendo stato teorizzato dai padri costituenti nel 1787. Secondo tale principio la carica presidenziale non si conquista con la maggioranza popolare, ma con quella dei componenti di uno specifico Collegio Elettorale, composto da 538 “Grandi Elettori” che vengono assegnati Stato per Stato al candidato che vi prevale, anche per un solo voto. Questa caratteristica distorce non poco il principio della sovranità popolare, e ancor di più quello della proporzionalità del potere politico dei cittadini: infatti il sistema di assegnazione dei Grandi Elettori è sbilanciato a favore dei piccoli Stati, nel rispetto di un “compromesso storico” (uno dei tanti che tiene in piedi il fragile sistema politico statunitense) sottoscritto alla fine del ‘700 per rassicurare gli Stati minori di fronte al rischio di una “tirannia dei partners più grandi”. Si verifica così che realtà elettorali ristrette come il piccolo Wyoming posseggano un grande elettore ogni 170.000 abitanti, mentre circoscrizioni più consistenti come quella del Texas ne posseggano uno ogni settecentomila residenti.

La conseguenza strategica di questa prassi è che i candidati alla presidenza circoscrivono la loro azione a determinati “bacini elettorali”, lasciando da parte interi Stati (considerati già acquisiti dall’una o dall’altra parte) o addirittura ignorandoli perché poco incisivi. Ad esempio, nelle elezioni presidenziali del 2004 soltanto in 20 Stati (corrispondenti al 37% della popolazione) furono organizzate campagne elettorali impegnative, lasciando fuori dai giochi le tre circoscrizioni più popolose del paese: California e New York (roccaforti democratiche) e Texas (bacino repubblicano d’eccellenza). È inevitabile quindi che la stragrande maggioranza della popolazione si consideri semplicemente “fuori dai giochi” ed eviti di recarsi a votare, come dimostrano le statistiche riguardanti l’affluenza alle urne (linea gialla):




I dati mostrano chiaramente come nella maggior parte dei casi la partecipazione elettorale superi di poco la metà degli aventi diritto. A conferma della prassi di ignorare gli Stati più popolosi perché relativamente sicuri o ininfluenti ci sono le percentuali di voto di New York (dove usualmente si reca a votare meno della metà degli aventi diritto) e del Nevada (dove la media scende al 40%) nonché le statistiche generali sui votanti (che nel 2008 sono stati 132 milioni su un totale di 212 aventi diritto). A questi dati ne aggiungiamo un altro, fondamentale: lo status sociale dei votanti è in maggioranza individuabile nel ceto medio-alto.
Percentuali di questo tipo vengono interpretate da sedicenti analisti come sintomo di una raggiunta “maturità politica” del popolo americano.

La realtà è ben diversa: la storia delle elezioni presidenziali ci dimostra come il sistema elettorale sopra descritto serva alla classe politica per mettersi al riparo dall’emergere di “terze posizioni” meno legate agli interessi dei potentati economici che sostengono i due partiti principali (Partito Repubblicano e Partito Democratico). L’attribuzione delle prerogative politiche al di fuori di ogni parametro proporzionale garantisce alle forze “moderate” il monopolio della politica, scoraggiando di fatto la nascita e la proliferazione di organizzazioni che possano minare il “bipolarismo perfetto”, e che quindi potrebbero mettere in discussione le basi liberalcapitaliste del sistema. Serve una prova? Negli ultimi decenni dell’800 due formazioni politiche di estrazione non borghese, il Partito Populista (radicato nell’Ovest agricolo ed espressione del ceto contadino) ed il movimento dei “Mugwumps” (alimentato dalle élites aristocratiche meridionali) tentarono di scalzare il predominio dei “moderati”. Nonostante la percentuale di consenso nei confronti di queste organizzazioni raggiungesse in certi casi il 10% (corrispondente a parecchi milioni di voti) sia i Populisti che i Mugwumps non riuscirono mai ad ottenere più di qualche seggio alla Camera dei Rappresentanti, e non riuscirono mai ad avere una presenza stabile al Senato.
Lo stesso sistema elettorale garantisce al duopolio PD-PR il controllo stabile dei loro “territori”, stabilisce entro quali limiti debba svolgersi il confronto fra i due gruppi di potere e preserva l’egemonia moderata da pericolose derive politiche alternative.

In sostanza: due gruppi di potere, sostenuti dai poteri forti dello Stato, dell’economia e della finanza, mantengono l’iniziativa politica escludendo qualsiasi istanza di rinnovamento, appoggiandosi alla classe media (tendenzialmente conservatrice anche quando vota democratico) ed avvalendosi di una legge elettorale che scoraggia il pluralismo reale.

A questo punto non è difficile capire che il popolo americano è tutt’altro che politicamente maturo: ingabbiato in un sistema rigidamente bipolare, esso soffre una cronica crisi di sfiducia verso la classe politica, e si è ormai rassegnato ad una sorta di “pensiero unico” imperante, garantito dall’influenza finanziaria dei suoi fautori e tutelato dall’ordinamento sociale vigente. Immaginiamoci di essere un elettore repubblicano dello Stato di New York: che ci andiamo a fare in cabina elettorale se sappiamo che nella nostra circoscrizione la maggioranza si esprimerà a favore del candidato democratico, e che a prescindere dalla percentuale che otterrà il fronte che cerchiamo di contrastare si prenderà tutto, annullando comunque la nostra rilevanza politica? Tanto vale che ce ne stiamo a casa!

Se estendiamo questo ragionamento ad una buona metà dei cittadini statunitensi, riesce piuttosto facile capire come mai circa cento milioni di americani neanche si preoccupano di iscriversi alle liste elettorali.

Francesco Benedetti (Blocco Studentesco-Firenze)