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mardi, 19 février 2013

Lois mémorielles : nouvelles menaces

Jean-Gilles MALLIARAKIS:

Lois mémorielles : nouvelles menaces

130210

Les intégristes barbus du jacobinisme n'en démordent toujours pas. En leur nom, le 30 janvier (1)⇓ le camarade Mélenchon adressait même une lettre assez singulière. Il osait protester auprès du président de France Télévisions M. Rémy Pflimlin contre le contenu d’une émission. Diffusée sur France 3 elle était intitulée "Robespierre, bourreau de la Vendée ?". Cette simple question lui semble un outrage.

Sans doute se sentait-il diffamé en sa qualité d'héritier impénitent des persécuteurs qui, unanimes sur le point de massacrer les "brigands de la Vendée", siégèrent sans discontinuer au sein du "grand" Comité de Salut Public (1793-1794).

Tous partagent certes la culpabilité criminelle de leur chef.

D'un tel point de vue Carrier, le bourreau de Nantes nous donne la réponse. Voici ce que nous en rapporte Crétineau-Joly :

"mis en jugement après le 9 thermidor. Il se défendit. Ne devait-il pas se sentir fort des crimes de tous ses collègues ? Ceux qui avaient panthéonisé Marat condamnèrent Carrier. En face de la Convention, il n'eut pour légitimer ses cruautés qu'un mot, mais un mot sublime d'horreur et de vérité : « Vous êtes tous aussi coupables que moi, s'écria-t-il, et jusqu'à la sonnette du président. » (2)⇓ .

Il sera néanmoins guillotiné à son tour le 16 décembre 1794.

Solidaire lui aussi, à deux siècles de distance, l'ex-candidat de la gauche "pure et dure" complétait son impudente démarche d'une signature liberticide incontestable : faisant cosigner sa lettre par le secrétaire national de son parti, le camarade Alexis Corbière il en adressait une copie à Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Soulignant de la sorte la fonction de censure que s'est toujours discrètement octroyée ce singulier organisme, il demande même que "les historiens" (lesquels ?) puissent "bénéficier d’un droit de réponse" (comment ?).

Du point de vue des certitudes de notre caricature nationale, le titre même de la série dans laquelle cette production prenait place ne peut paraître que suspecte : ça s'appelle "l'Ombre d'un doute". Ça commence donc franchement mal : un historien qui doute mérite une correction.

Depuis la fameuse déclaration de Clemenceau de 1891, il ne s'agit pas seulement de considérer, en effet, que "la révolution est un bloc".

Cette thèse historique, très discutable, et que je conteste (3)⇓ sert bel et bien de prétexte à l'interdiction de tout ce qui pourrait effriter ou démonétiser le bloc : à l'époque de Clemenceau une pièce de Théâtre opposant Danton à Robespierre, et qu'il fit interdire ; aujourd'hui une émission historique osant poser la question du rôle de l'Incorruptible dans la tentative d'extermination des Vendéens.

On peut, on devrait en finir avec l'ensemble des lois mémorielles, légitimement toujours blâmables du point de vue de la recherche historique. Au moins cherchent-elles à défendre la mémoire des victimes : esclaves, arméniens, juifs, rwandais, etc. On peut malgré tout, sans en accepter la conservation, en comprendre les motivations.

Au contraire la démarche de Mélenchon comme celle de Clemenceau tend à défendre celle des bourreaux.

Le public ne s'y trompe pas, dans la mesure où cette émission de France 3 a connu un franc succès amenant les responsables de la chaîne à la programmer pour la 3e fois en moins d'un an.

Si l'audimat avait montré une désaffection du public, le débat n'aurait pas été rediffusé.

Car il s'agissait bien d'un débat. La responsabilité de Robespierre est affectée d'un point d'interrogation et les avis n'étaient pas unanimes.

On peut, on doit regretter qu'il soit demeuré en cercle restreint, évacuant un certain nombre de réalités dérangeantes. Les défenseurs des royalistes ne sont pratiquement jamais conviés ; leurs travaux sont minimisés ; le principal historien de la Vendée militaire, Jacques Crétineau-Joly (4)⇓ , est une fois de plus occulté ; les causes de la guerre civile sont escamotées.

L'impact national évident de leur contestation sera d'ailleurs toujours esquivé : quels furent les profiteurs de la révolution, de la terreur puis du bonapartisme ? qu'ont fait de la France les républicains qui s'en sont emparés et s'en prévalent aujourd'hui ? Ces questions de fond ne seront jamais abordées sur les médiats agréés par le CSA. Emmanuel Beau de Loménie qui se révéla jusqu'au bout l'un des plus éloquents à les soulever se trouva toute sa vie en butte aux persécutions et aux consignes de silence des "pollueurs de l'histoire".

Aujourd'hui ne nous y trompons pas : sournoisement, comme un Peillon, ou grossièrement, comme un Mélenchon, on prépare un nouveau tour de vis, stigmatisant officiellement ceux qui remettent en cause la vulgate jacobine.

JG Malliarakis
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Apostilles

  1. cf. Libération 30 janvier 2013.
  2. cf. Crétineau-Joly "Histoire de la Vendée militaire" ed. Trident 2012 Tome II "De la Terreur au Concordat" page 78
  3. cf. Insolent du 30 jan 2008:"Non, la révolution n'est pas un "bloc". Seuls s'y trompent les absolutistes et les jacobins."
Je travaille depuis plusieurs mois à la réédition de cette œuvre que j'ai la faiblesse de tenir pour majeure. [Je ne me fais, bien sûr, aucune illusion sur sa médiatisation.] Les tomes I et II sont déjà parus. Le tome III nous sera livré le 15 février. Le tome IV paraîtra en mars. Les lecteurs de L'Insolent peuvent encore bénéficier du prix de souscription.

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Syrie: le droit international, obstacle à toute intervention occidentale

Bernhard TOMASCHITZ:

Syrie: le droit international, obstacle à toute intervention occidentale

Aux Etats-Unis, de plus en plus nombreuses sont les voix qui s’élèvent en faveur d’une intervention en Syrie. Les bellicistes se posent la question: comment contourner la charte des Nations Unies?

syria-embleme.jpgLa guerre civile syrienne pourrait bien se transformer en un conflit armé international. En effet, la semaine dernière, l’aviation militaire israélienne a lancé une attaque contre le pays voisin et a détruit un convoi militaire qui apportait soi-disant des armes aux milices du Hizbollah au Liban. Les médias syriens en revanche affirment qu’un centre de recherches militaire a été frappé dans la province de Damas.

La Russie s’est déclarée “très préoccupée” et demeure un des rares alliés du pouvoir syrien de Bechar El-Assad. La Russie condamne l’action d’Israël, posée comme “violente et contraire au droit international”. Le ministère russe des affaires étrangères: “Si cette information se voit confirmée, alors nous avons affaire à des attaques non provoquées contre des objectifs situés sur le territoire d’un Etat souverain”. Ce serait une entorse à la charte des Nations Unies et, de ce fait, cette action serait “inacceptable”, poursuit la note du ministère russe des affaires étrangères.

La charte des Nations Unies acquiert une importance décisive dans le processus en cours en Syrie. D’une part, cette charte ne légitimise la violence armée contre un Etat souverain uniquement si celui-ci est l’agresseur; d’autre part, seul le conseil de sécurité peut prendre des mesures de rétorsion contre un Etat membre de l’ONU, par exemple en envoyant des troupes ou en imposant une zone d’exclusion aérienne. Mais comme la Russie et la Chine disposent du droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU et ne souhaitent plus voir se rééditer le scénario libyen, où une alliance occidentale, avec l’appui de quelques pays arabes, a d’abord, sous de fallacieux prétextes humanitaires, décrété une zone d’exclusion aérienne puis a délibérément détruit des installations militaires et participé à l’élimination du détenteur du pouvoir, Mouamar el-Khadafi. Moscou et Beijing, qui gardent en tête ce gâchis libyen, ne voteront donc aucune mesure de rétorsion contre la Syrie. Ce qui amène une fois de plus les Etats-Unis dans l’impasse. Et pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent aux Etats-Unis en faveur d’une intervention militaire en Syrie.

Le 26 septembre 2012, Michael Doran (de la “boîte-à-penser” Brookings Institution) et Max Boot, à l’époque conseiller du candidat républicain à la présidence Mitt Romney, écrivaient dans une tribune libre du “New York Times” qu’il y avait cinq bonnes raisons d’intervenir en Syrie. Première raison: une intervention américaine contre Damas réduirait l’influence de l’Iran dans les pays arabes. Deuxième raison: une telle intervention empêcherait une extension du conflit. Troisième raison (mais qui relève davantage du voeu pieux que de l’analyse objective): la formation et l’armement de partenaires fiables issus de l’opposition syrienne créerait “un bastion contre des groupes extrémistes du genre Al-Qaïda”. Quatrième raison: grâce à “la puissance déployée par l’hegemon américain, les relations avec des alliés clefs comme le Qatar et la Turquie pourraient s’améliorer”. Seule la cinquième raison invoquée mentionne comme but de l’opération “l’élimination des entorses épouvantables aux droits de l’homme commises en Syrie”.

Le 8 janvier 2013, John B. Bellinger, dans les colonnes du “Washington Post”, émet quelques réflexions concrètes sur la façon dont une éventuelle intervention américaine en Syrie pourrait contourner le droit international. Bellinger, sous la présidence de George W. Bush, était conseiller auprès du ministère américain des affaires étrangères et travaille aujourd’hui pour le très influent “Council on Foreign Relations”. Dans son article, il se réfère d’abord à la nécessité d’unir toutes les fractions de l’opposition syrienne: “Si le conseil représentatif de l’opposition syrienne se montrait plus uni et pouvait ainsi représenter de jure la majorité des Syriens, tout en excluant les groupes terroristes et les autres extrémistes de ses rangs, le gouvernement américain pourrait en arriver à la conclusion qu’il serait légal et permis de fournir un appui militaire sur base de l’accord du Conseil (de l’opposition syrienne)”.

Et au cas où d’autres Etats, comme par exemple la Chine et la Russie, s’opposeraient à ce projet au sein du conseil de sécurité de l’ONU, Bellinger garde une solution en réserve: “le gouvernement pourrait intervenir pour protéger les civils de manière limitée, sans se référer au droit international tout comme le gouvernement Clinton a participé en 1999 aux raids aériens de l’OTAN au Kosovo, pour protéger les Kosovars des actes cruels commis par les Serbes. L’intervention au Kosovo a été considérée par la plupart des théoriciens du droit international comme licite même si elle n’était pas conforme à la lettre du droit”.

La Turquie, dont le territoire abrite désormais les missiles “Patriot” de l’OTAN, a toujours soutenu les rebelles syriens contre El-Assad, depuis le début du soulèvement, il y a à peu près deux ans mais elle refuse catégoriquement toute intervention occidentale, surtout américaine. Récemment, on a divulgué le protocole d’un entretien entre le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu et son collègue qatari Hamad Ibn Djassim Ibn Djabir Al-Thani, entretien qui a eu lieu fin octobre 2011: “Nous sommes membres de l’OTAN mais nous ne voulons pas d’intervention étrangère. En tant que musulmans, qu’Arabes et que Turcs, nous ne voulons pas d’intervention occidentale en Syrie”. Les choses sont donc différentes en Syrie qu’elles ne l’étaient en Libye car, là, la Ligue Arabe avait donné le feu vert à l’intervention occidentale, remarquait Davutoglu.

 

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Le Qatar joue un rôle finalement fort douteux dans la guerre civile syrienne. Comme sa voisine plus puissante, l’Arabie Saoudite, le petit émirat du Golfe consacre une partie de ses revenus pétroliers au financement de groupes islamistes. Le Qatar finance ainsi les Frères Musulmans de Syrie qui ne se contentent pas de combattre le régime baathiste d’El-Assad mais ont forgé une alliance avec le “Front Al-Nousra”, une organisation qui entretient des liens avec Al-Qaïda. Au cours du mois de décembre 2012, les services américains avaient classé le mouvement “Al-Nousra” parmi les organisations terroristes, ce qui avait entrainé les protestations de l’opposition syrienne qui, par ailleurs, reçoit appui et soutien et des Etats-Unis et du Qatar...

Dans ce contexte, le Qatar se montre incroyablement serein. Raison pour laquelle le journaliste palestinien Nicola Nasser écrit: “le silence du Qatar dans ce dossier peut être interprété comme un soutien aux protestataires (syriens) contre la décision américaine (de classer “Al-Nousra” parmi les organisations terroristes)”.

Bernhard TOMASCHITZ;

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, Nr. 6/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

Der Begriff der Ehre

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Der Begriff der Ehre

(Prof. Dr. Jan de Vries)   
 
 Mut und Treue sind die Wahrzeichen der germanischen Ehre. Das sittliche Empfinden der Germanen gipfelt in der Ehre, die das unerschütterliche Fundament der menschlichen Würde ist. Dadurch wird auch schon dargetan, daß hier nur von diesseitigen Werten die Rede ist; eine Begründung in einem transzendenten Sittengesetz fehlt vollständig. Man kann deshalb auch feststellen, daß die germanische Ethik ›jenseits von Gut und Böse‹ liegt. (…)

Die Ehre ist sogar so stark diesseitig betont, daß sie nicht nur von dem persönlichen Verhalten des Menschen, sondern auch von seiner gesellschaftlichen Stellung abhängig ist. Geld- und Grundbesitz bestimmen des Mannes Ehre nicht weniger ausschlaggebend als ein heldenhaftes Betragen. Die Ehre ist nicht die Reinheit und Hoheit der Gesinnung, die Weise, wie der Mensch in den verschiedenen Lebenslagen sich verhält; sie ist vielmehr die Anerkennung der persönlichen und gesellschaftlichen Würde des Mannes. Das eine ist mit dem anderen engsten verknüpft; man erwartet von dem Mann, daß er sich seiner sozialen Stellung gemäß auch betragen wird. Die Ehre fordert von dem König eine andere Gesinnung als vom Kätner; jeder hat seine eigene Ehre, die sich nicht nach abstrakten ethischen Normen abmessen läßt. Hier zeigt sich ganz besonders die Verpflichtung jedes einzelnen Menschen seiner Sippe gegenüber, die wir im folgenden Kapitel ausführlich darlegen werden: der Mann soll sich so betragen, wie das die Art seiner Sippe von ihm fordert.

Die Ehre bildet das Herzstück des menschlichen Daseins. Ohne Ehre kann ein Mann nicht leben; immer und immer wieder klingt aus der altgermanischen Literatur die felsenfeste Überzeugung, daß der Tod einem Leben in Schande vorzuziehen ist. Als der greise Njáll in seinem Hause von seinen Feinden angegriffen wird und Flosi ihm erlauben will, mit den Weibern und Kindern die Wohnung zu verlassen, sagt er: „Ich will nicht hinausgehen, denn ich bin ein alter Mann und nicht mehr in der Lage, meine Söhne zu rächen; und mit Schande will ich nicht weiterleben.“ (Njlá c. 129) Das bedeutet, daß ihm ein Leben ohne Ehre unmöglich ist, weil damit der Hauptnerv seines Daseins durchschnitten wäre.

Das macht die Pflicht zur Blutrache so bedingungslos. Man ist einfach außerstande, dem ermordeten Verwandten die ihm gebührende Rache zu verweigern, weil man damit die eigene Ehre verletzen würde. Man soll dabei gar nicht an unseren modernen Begriff des Rachegefühls denken, das ja mit einer persönlich erlittenen Unehre verbunden ist und sich gegen eine bestimmte Person wendet. Der germanische Mensch steht dem Mörder eines Sippengenossen ziemlich gleichgültig gegenüber, und die Rache sucht ihr Opfer, wo sie es erreichen kann, nur um die erlittene Schmach der Sippe zu tilgen.
Der Mann muß sich also der Ehre seiner Familie gewachsen zeigen; sie fordert von ihm eine würdige Haltung, namentlich ein Sichbewähren im Kampf. Die Vatnsdœla saga beschreibt uns den alten Ketill raumr, der die Tatenlosigkeit seines Sohnes mißbilligend ansieht und endlich nicht länger schweigen kann; da sagte er: „Jetzt betragen sich die jungen Leute ganz anders als wir das in unserer Jugend gewohnt waren. Denn damals waren sie darauf bedacht, etwas ihrer Ehre zuliebe zu tun, entweder auf Wikingzug zu gehen, oder sich irgendwo Gut oder Ehre zu erwerben; jetzt aber wünschen sie nur mit dem Rücken vor dem Feuer zu sitzen und die Hitze mit Bier zu kühlen. Kein Wunder, daß es da nur schlecht bestellt ist mit Tapferkeit und Mannhaftigkeit.“ Mit einem tatenlosen Leben konnte man die Ehre der Sippe nicht aufrechterhalten; aber der Mann wäre auch seiner Sippe unwürdig, falls er nicht ihrem Anspruch auf Ehre genügte. (…)

Die Ehre des Mannes ist nicht von seiner eigenen inneren Überzeugung abhängig, sondern von dem Urteil seiner Mitmenschen. Oder vielleicht würde man besser sagen: seine Ehre spiegelt sich in der Haltung, die andere ihm gegenüber zeigen. Wenn dieser Spiegel trübe wird, muß der Mann auch in seiner eigenen Wertschätzung unsicher werden. Es ist deshalb auch zu beachten, daß sein Ansehen in der Gesellschaft nicht an erster Stelle auf seinem persönlichen Einsatz zu beruhen braucht; von weit größerer Bedeutung ist die Stellung, die seine Sippe einnimmt. Ihre Macht, die sich selbstverständlich ebenso sehr in der Zahl der waffenfähigen Männer wie in der Größe des Familienbesitzes an Geld oder Vieh kundgibt, ist für das Ansehen des einzelnen Sippengenossen weithin bestimmend. Aber trotzdem gilt auch die Forderung, daß jeder sich seinen Ruf selber verdienen soll, und zwar durch seine persönlichen Leistungen.
Deshalb ist der germanische Mensch so hellhörig Schmähungen gegenüber. Die fürchtet er vielleicht weit mehr als die Schwertschläge im offenen Kampf. Denn solche ›Neidworte‹ schleichen kaum merkbar umher und dringen wie giftige Pfeile in das Herz der männlichen Ehre. (…)

Wir müssen uns dabei die fast abergläubische Scheu vergegenwärtigen, die man in früherer Zeit dem gesprochenen Wort zollte. Segen oder Fluch waren schon kraft ihrer Aussage wirksam. Erst eine spätere in dieser Hinsicht aufgeklärte Zeit konnte den Namen als Schall und Rauch betrachten, für unsere heidnischen Vorfahren war der Name, man möchte fast sagen, ein realer Bestandteil der menschlichen Persönlichkeit. Deshalb ruft eine Beleidigung das Gefühl einer schmerzlichen Wunde hervor, die den Mann körperlich hinsiechen lassen kann. (…) Aus solchen Beispielen ersehen wir, wie empfindlich die Ehre des germanischen Mannes war. Er konnte nicht den kleinsten Fleck auf ihr dulden. Ein gegen ihn gerichtetes níð machte ihn zu einem níðingr, einem ›Neidung‹, und er mußte sich davon durch irgendeine Tat befreien, um in den Augen seiner Volksgenossen als ehrenhafter Mann weiterleben
zu können. Neidung ist der Mann, der sich durch eine ehrlose Tat außerhalb der menschlichen Gesellschaft gestellt hat und deshalb dem Verderben anheimgefallen ist. Denn ohne Ehre kann der Mann nicht leben.

(Aus: Jan de Vries, Die geistige Welt der Germanen, Darmstadt 1964) 

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lundi, 18 février 2013

G. Faye: Un regard français sur la Russie

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Inédit en français !

Guillaume Faye 

UN REGARD FRANÇAIS SUR LA RUSSIE

À Irina Ermakova 

INTRODUCTION   

Si j’aime la Russie, c’est peut-être parce que, dans toute mon éducation qui fut pourtant imprégnée de nationalisme français bonapartiste, on m’a toujours appris que la culture russe – littérature, peinture, musique, sciences – était incontournable. Pour moi l’image de la Russie était celle d’un immense pays, lointain, mais néanmoins très proche. J’étais définitivement russophile, comme un russe peut être francophile, bien que ni l’un ni l’autre ne connaissent jamais très bien la nature profonde de ceux qu’ils aiment.

Pourquoi est-il important pour moi de m’intéresser à la Russie ?  Parce qu’elle est un des piliers centraux de la civilisation européenne et des Blancs, au sens planétaire. Après les nombreux livres que j’ai publiés, dont plusieurs ont été traduits en russe et à la suite des conférences où je fus invité à Moscou et St.Petersbourg, le Pr. Pavel Tulaev m’a demandé d’exprimer quel regard je portais sur la Russie. Mais aussi, avec lui,  plusieurs amis russes, après la publication en France de mon livre Mon Programme (qui est un programme politique idéal pour la France et l’Union européenne) m’ont demandé : ”quel serait ton programme pour la Russie ? ” Si par exemple « tu devenais notre Tzar », me dit en plaisantant la pianiste Irina Ermakova.

Je ne pense pas que les Tzars règneront de nouveau sur la Russie – mais sait-on jamais ? – ni que les Russes accepteraient comme dirigeant un Français qui ne parle pas leur langue. Mais enfin, j’ai réfléchi, beaucoup plus modestement, aux analyses et aux conseils que je pourrais donner aux dirigeants russes s’ils m’en faisaient la demande. Mon point de vue extérieur de Français ami de la Russie, complètement en dehors des luttes internes russes, donc empreint d’une certaine objectivité distante, pourra peut-être vous intéresser.

Mais avant d’aborder les grandes lignes d’un programme pour la Fédération de Russie, permettez-moi de commencer par une analyse de votre cher pays et de votre grand peuple.  Un certain nombre de choses pourront vous choquer ou vous déplaire légèrement, mais je déteste mentir. Mon regard n’est qu’impression et non point vérité, car cette dernière est hors de portés des hommes lucides.     

I.   IMAGES DE LA RUSSIE VUES DE FRANCE

À vingt ans, j’avais lu tout Dostoievski, tout Tolstoï, tout Tchékov et, je dois l’avouer, pas une seule ligne de la littérature américaine. On m’avait présentée cette dernière comme « vulgaire », « grossière », ce qui est d’ailleurs très exagéré. « Rien à voir avec l’âme russe ». L’expression d’ « âme russe » est une expression très française qui date du XIXe siècle. Elle sous-entend que la Russie à une profondeur métaphysique et romantique, une dimension tragique, dont notre culture française serait dépourvue. Mes parents, qui étaient des anti-communistes convaincus, allaient curieusement souvent en Union soviétique pour visiter les musées et aller aux concerts. Il ne leur serait jamais venus à l’idée d’aller à New-York ou à Los Angeles, parce qu’ils pensaient que là-bas, il n’y avait pas de « culture » digne de ce nom.  De « haute culture », s’entend.

Il y aurait dans les paysages, les  regards, les romans et le cinéma russes une mélancolie et une profondeur, triste ou exaltée, très éloignées de la légèreté française. La culture russe serait une culture allemande en plus tragique encore. Une culture véritablement ”continentale”. Quant à la culture américaine, elle serait mercantile, racoleuse, superficielle comme ses séries télévisées.

 Mais en même temps, les cultures russe et allemande seraient, bien que profondes, « lourdes » et quelque peu « ennuyeuses »...

Bien entendu, tout cela ne rassemble que des clichés, empreints d’énormes erreurs,  mais il est intéressant de le mentionner d’un point de vue sociologique. Les préjugés font, par exemple, qu’on n’enseigne pas en France la philosophie russe dans les programmes.

Vue d’un point de vue français traditionnel, enraciné dans la longue histoire de mon pays, la Russie apparaît de prime abord comme une planète extrêmement différente. La Russie, et l’ensemble des territoires immenses qu’elle a conquis jusqu’au Pacifique, est un énorme espace territorial, principalement continental, où il faut parcourir des milliers de kilomètres pour changer de climat ou de paysages, où les conditions de vie sont rudes, où la nature n’est pas hospitalière. L’inverse même de l’Hexagone français où tout change en cent kilomètres et où la nature offre des conditions de vie faciles.

***

Dans les milieux gaullistes, en France, (contrairement aux USA), l’idée d’ ”Union soviétique” n’était pas prise au sérieux. On ne parlait que de Russie ou d’Empire russe. Le communisme soviétique était considéré comme un simple régime passager. Le danger communiste était représenté par le Parti communiste français et ses affidés qui infiltrent tous les syndicats et l’Éducation nationale. L’idée même de « menace soviétique », incarnée par le Pacte de Varsovie, faisait sourire. Contrairement aux Américains, aux Anglais, aux Allemands,  les milieux gaullistes n’ont jamais cru à une attaque soviétique. D’ailleurs, De Gaulle avait retiré la France de l’OTAN et avait construit la force nucléaire française selon la doctrine de « défense tous azimuts », c’est-à-dire contre tout agresseur d’où qu’il vienne.

Contrairement à l’Allemagne, les Français n’ont jamais perçu la Russie comme une menace. Il n’y a pas de russophobie en France, alors qu’il existe, notamment dans la classe politique un anti-américanisme récurrent et vivace ( ce qui est contradictoire avec l’américanisation culturelle et la fuite des cerveaux aux USA). Même durant la guerre froide, quand on parlait de « menace soviétique », les Français étaient les seuls Européens à ne pas y croire. Et l’histoire leur a donné raison : puisque l’OTAN, qui était censé n’avoir pour seule utilité que de défendre l’Ouest contre le Pacte de Varsovie n’a jamais été aussi actif que depuis que ce dernier n’existe plus...

L’inféodation du Parti communiste français à Moscou (surnommé alors par les anti-communistes « l’œil de Moscou ») n’a jamais beaucoup gêné les gouvernements français. Les analystes français (voir Hélène Carrère d’Encausse) étaient les seuls en Occident à prédire la fin prochaine du communisme soviétique, du fait de ses propres faiblesses intérieures ; alors que les Américains surestimaient et la puissance et la stabilité de l’URSS, afin de maintenir l’Europe sous leur dépendance ”protectrice”. Dans les milieux gaullistes, on ne croyait pas à la pérennité de l’Union soviétique et l’on parlait de « Russie », jamais d’ « URSS ».

Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, cela a ressemblé à la chute de l’Empire Otoman. La Turquie s’est extraite de l’Empire Ottoman comme la Russie s’est extraite de l’Union soviétique.  En dépit de ses énormes inconvénients, le régime communiste a fonctionné comme une barrière qui a préservé la Russie par exemple de l’immigration de masse afro-asiatique que subit l’Occident et qui est en train de défigurer l’Union européenne. Elle l’a préservée aussi de l’influence des idéologies occidentales décadentistes et des modes, mœurs, traits culturels et mentalités pathologiques qui en découlent et qui relèvent de l’inversion des valeurs. Malheureusement – j’y reviendrai plus bas – le peuple russe n’est plus aujourd’hui protégé contre cette influence délétère.      

L’opinion française aujourd’hui s’intéresse beaucoup à la Russie, beaucoup plus que du temps de l’URSS.  Par exemple, le premier quotidien national Le Figaro  publie chaque mois un supplément gratuit, La Russie Aujourd’hui  uniquement consacré aux analyses et événements politiques, économiques, culturels, scientifiques russes.  Aucun autre pays, à part les Etats-Unis,  ne bénéficie d’une telle curiosité.

 ***

Le régime instauré par Vladimir Poutine suscite l’enthousiasme dans les milieux identitaires et nationalistes de l’Europe de l’Ouest, surtout en France. Évidemment, la plupart des gens qui applaudissent ainsi M. Poutine ne connaissent absolument pas la Russie. Mais le fait que le régime de votre Président suscite tant de haine dans les médias occidentaux force, par contrecoup, les nationalistes européens à le considérer comme une sorte de dieu, de sauveur.  Ce qui est évidemment exagéré.   

Les médias de gauche bien-pensants en France, soit 80%, considèrent implicitement ou explicitement la Russie comme un pays « non-démocratique » et Vladimit Poutine comme un autocrate insensible et cynique entouré d’une clique brutale et corrompue. Le plus extraordinaire c’est que ce jugement  est porté par des intellectuels et des politiciens européens qui bafouent tous les jours la démocratie en construisant une Union européenne purement technocratique aux mains de « commissaires » non-élus et en imposant aux populations autochtones  des mesures contraires à leurs intérêt et à leur souveraineté.

Vis-à-vis du régime actuel russe, depuis que M. Poutine l’a pris en main, on observe en France deux opinions contradictoires : la première, issue de la gauche et distillée dans de nombreux médias, présente le régime russe comme non-démocratique, autoritariste, irrespectueux des Droits de l’Homme. Comme une sorte d’héritier en basse intesité du régime soviétique. Cette position est d’autant plus curieuse qu’elle provient d’intellectuels qui étaient jadis affiliés au communisme et qui, avec le PCF, soutenaient le régime soviétique comme le plus ”démocratique” du monde, adoraient le Cuba de Fidel Castro, la Chine du tyran Mao, le Cambodge de Pol Pot ou l’Albanie d’Henver Hojda.  

La seconde opinion, qui provient de la droite (selon les catégories françaises), présente au contraire M. Poutine comme un modèle parfait. Un bon exemple de restauration de l’autorité de l’État et de sain nationalisme, bien éloigné de la mollesse et du laxisme des gouvernants de l’Union européenne.

Ces deux positions sont évidemment exagérées. M. Poutine n’est ni le Diable ni le Sauveur. Néanmoins, les grands médias français européens et occidentaux, qui se veulent les défenseurs des Droits de l’Homme, du pluralisme et de la liberté d’expression, ont une très mauvaise opinion du régime russe. L’opposition y est présentée comme fantoche et manipulée, la presse et les médias comme soumis au pouvoir, les journalistes libres comme persécutés, les élections comme truquées, etc. Ceux qui profèrent ces opinions oublient qu’en Europe de l’Ouest règne une idéologie dominante néo-totalitaire qui criminalise ou marginalise toute opinion dissidente. À Paris, j’ai été poursuivi et condamné en justice pour deux de mes livres, parce que je critiquais l’immigration allogène et l’islamisation de la société. La justice de mon prople peuple me condamnait parce que je le défendais !  Cela ne m’a pas fait pleurer, plutôt rire.  Pourtant, quand je parle à Moscou, il y a des choses que je puis dire librement, mais pas à Paris !   

***

Le Russe est perçue en France sous un double aspect, et cela n’a beaucoup changé depuis les observations du marquis de Custine.  Pour faire simple, et au risque de choquer mes lecteurs russes : une élite exceptionnellement intelligente, douée pour les sciences et les arts, et une masse abrutie, alcoolisée, primitive. Ce cliché grossier perdure dans les esprits et il correspond exactement à ce qu’on pensait du temps des Tzars.

 J’ai rencontré dans la bourgeoisie russe, la bonne société moscovite, des Russes méprisants qui n’étaient pas loin de penser la même chose. J’ajoute que mes compatriotes français ont l’art de classer les nations en catégories et de les juger selon des schémas simples. Les Américains, par exemple, sont jugés exactement comme les Russes : une élite remarquable et un peuple inculte. Mes compatriotes ont cette étrange propension à s’estimer implicitement un peuple supérieur à tous les autres, ce qui est contradictoire avec le fait que les Français sont les plus pessimistes du monde sur leur propre avenir.

II. LA DOUBLE ÂME RUSSE OU L’AIGLE BICÉPHALE

L’idée que je propose d’ une certaine schizophrénie russe n’est pas du tout péjorative envers le peuple russe, elle est seulement descriptive. Et bien entendu, ce n’est qu’une intuition qui n’a rien de scientifique. Examinons rationnellement cette hypothèse.  L’âme double, contradictoire, de la Russie se manifeste dans plusieurs domaines, qui dépendent tous les uns des autres. De la géopolitique à la psychologie.

Tout d’abord, le partage entre l’Europe et l’Asie, au dessus de l’Oural. Les Russes sont-ils Européens ou Sibériens et Asiatiques ?  Ensuite, on peut noter le conflit  entre la volonté de puissance impériale russe et le sentiment de ne pas être vraiment une grande puissance.  Le sentiment russe de grandeur a été blessé par les amputations réalisées à la suite de la chute de l’URSS. La fin de cette dernière a été vécue comme une dramatique perte de puissance. Et d’ailleurs M. Poutine n’a-t-il pas déclaré qu’il s’était agi d’une catastrophe géopolitique ?  Ce qui fait qu’aujourd’hui la mentalité russe me semble partagée entre un complexe de supériorité et un complexe d’infériorité.  

L’immensité du territoire de la Fédération de Russie a donné aux Russes une perception de la nation et de la politique très différente des autres Européens. La Russie, du fait de son étendue et de son climat rude, est malaisée à gouverner, comme d’ailleurs à protéger. 

D’où un sentiment obsidional, la peur de l’encerclement. Encerclement qui est d’ailleurs un des aspects de la politique de Washington vis à vis de la Russie, en essayant de l’affaiblir à la fois par l’Ouest et par le Sud. Beaucoup de Russes sont partagés entre le sentiment d’appartenir à une grande puissance blessée et en même temps d’être relégués au rang d’un pays sans grande importance, simple exportateur de pétrole et de gaz. D’où un double sentiment de nostalgie et de revanche nationale.

Le sentiment national russe est d’autant plus fort et légitime que l’État russe est un des plus anciens du monde, symbolisé par les dynasties tzaristes, tout comme le Japon, la Chine ou la France. Ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne ou de l’Italie ni de la plupart des autres pays du monde. (1) 

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À cheval sur l’Asie et l’Europe (d’où le symbole de l’Aigle bicéphale), la Russie a toujours eu des difficultés à se sentir pleinement européenne. Pourtant elle l’est : la majorité de la population et des activités économiques sont situées à l’ouest de l’Oural. Les ancêtres des Russes étaient des peuples nord-européens et toute l’histoire de la Russie est imbriquée avec celle de l’Europe.

Pour résoudre cette contradiction, j’avais proposé le concept d’Eurosibérie, alliance géostratégique et économique entre l’Europe de l’Ouest, l’Europe centrale et la Fédération de Russie  Mon ami le Pr. Pavel Tulaev m’a conseillé de préférer plutôt le concept d’Euro-Russie, conseil que j’ai suivi. En revanche, je trouve très maladroit psychologiquement d’utiliser le terme d’Eurasie. Ce concept n’est pas pertinent, car il suppose une alliance de fond avec les peuples chinois et asiatiques d’Extrême-orient, ce qui relève de la naïveté et de l’angélisme.  Ces peuples seront toujours nos adversaires. Ils n’ont aucune connivence ethnique avec nous.  Ils ne cherchent qu’à nous dévorer. Notre frontière est sur l’Amour – le fleuve du même nom.

Les Russes sont partagés entre deux sentiments : un nationalisme obsidional de repli sur soi (complexe d’infériorité) et un désir de prouver au monde entier qu’ils sont un grand peuple dominateur (complexe de supériorité). Cette contradiction s’est retrouvée dans la Russie tsariste, sous le régime de l’URSS et dans la Russie post-communiste actuelle.

Une chose m’a étonnée quand j’ai discuté avec plusieurs nationalistes russes, c’est ce leitmotiv : nous n’avons besoin de personne, et surtout pas de l’Europe de l’Ouest. J’ai eu le sentiment d’une surestimation de la force russe, ainsi qu’un désir d’isolement et d’autosuffisance. Mais en même temps, je comprends ce sentiment de rejet de l’Europe de l’Ouest et de l’Occident, compte tenu de l’idéologie mortelle qu’ils diffusent : en particulier les excès des ” Droits de l’Homme”, le cosmopolitisme, la xénophilie, l’islamophilie, le laxisme face à l’immigration de conquête, l’abandon des valeurs de base, c’est-à-dire un décadentisme suicidaire.  

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Le nationalisme est une très bonne chose (bien meilleure que le masochisme national qui frappe les Européens de l’Ouest) mais il devient dangereux quand il empêche de regarder ses propres défauts. Or, les Russes refusent souvent de regarder leurs propres défauts, et donc de les corriger. Ils sont très susceptibles sur leur grandeur nationale, tout comme les Américains et les Chinois d’ailleurs. Et l’effondrement de l’ « Empire soviétique » a créé un sentiment de frustration, celui d’une grandeur passée.

La psychologie russe est partagée entre la mélancolie et l’exubérance, l’abattement et l’exaltation, le découragement et l’enthousiasme, la lucidité et l’aveuglement, le pessimisme excessif et la négligence, le génie scientifique et artistique issu d’un constructivisme admirable, et le laisser-aller.  

Mais sans la Russie, la civilisation européenne ne serait pas ce qu’elle est, notamment sur le plan scientifique. Et sans la Russie, la civilisation européenne ne peut pas continuer d’exister. Les Russes sont très fiers de leur passé. Ils ne cultivent pas l’auto-dérision et l’ethnomasochisme comme les Européens de l’Ouest. Ils s’enorgueillissent des apports artistiques, philosophiques, technologiques majeurs de leur peuple à l’ensemble de l’humanité. Dans les milieux que j’ai rencontrés, même si l’on admet que le communisme soviétique fut nuisible, on ne peut s’empêcher d‘éprouver une légitime fierté à l’idée que la Russie fut la première puissance dans la conquête spatiale. À mon sens, ce ne fut nullement du fait du communisme mais de celui du génie russe. Car il existe véritablement un génie russe, des musiciens aux ingénieurs, des peintres aux physiciens, des poètes aux philosophes. Je définirais ce genie russe comme une exceptionnelle capacité intuitive. 

La faiblesse du Russe, c’est qu’il est pudique, parfois maladroit ; il se sait pas se vendre. Il ne possède pas cette extraordinaire « vanité brillante » des Français ni cette « naïveté affirmative » des Américains ( les Français et les Américains se complètent très bien).  L’orgueil blessé : voilà ce qui frappe dans la mentalité russe d’aujourd’hui. La nostalgie de la « grande puissance soviétique » – même associée à un rejet de l’ère communiste–  ou de la période grandiose des Tsars  est associée à un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident, donc à un désir d’imitation.

 L’URSS et le régime soviétique ne furent qu’une parenthèse dans l’histoire de la grande Russie. À l’inverse de la Révolution française, qui fut un énorme volcan, la Révolution d’Octobre fut une toute petite éruption, même à l’échelle mondiale. Plus exactement : la Révolution française (qui fit suite à la Révolution américaine) fut une petite éruption qui laissa d’énormes traces durables, tandis que la Révolution bolchévique fut une énorme éruption, éphémère, et qui laissera peu de traces, ou pas du tout. On ne le savait pas dans les années 60, mais maintenant, on le sait. On le sait, parce que le « Bolchévisme », qui était pourtant regardé en Occident depuis le début du XXe siècle comme un mouvement d’une ampleur sans précédent, qu’on le considérât comme un danger absolu ou un idéal lumineux, était une montagne qui a accouché d’une souris.  

Cette remarque permet d’établir un  parallèle entre la Russie et la France, mais aussi avec la Chine. Ces trois nations ont connu une révolution sécante, c’est-à-dire qui a coupé leur histoire en deux.  La France en 1789, la Russie en 1917, la Chine en 1949. Or, dans le cas de la Chine et de la France, cette révolution a donné lieu à un nouveau régime qui n’a jamais été aboli. Au contraire, en Russie, le nouveau régime a été aboli en 1991. Ce qui donne un avantage à la Russie : en effet, dans la mentalité russe et dans la mémoire de l’État post-communiste, le fil a été renoué avec le passé monarchiste tzariste. Ce qui permet  d’associer dans la même continuité historique la Russie des Tzars, la Russie soviétique et la Russie actuelle. D’où la notion vivante de « Russie éternelle ». Sur ce point précis, les Russes ne sont pas schizophrènes ! 

En France, en revanche, nous sommes schizophrènes : l’idéologie dominante pense implicitement la France comme associée à la ”république” apparue en 1789, en méprisant, en dévalorisant par fanatisme idéologique latent, l’immense période de la royauté sacrée née à Reims pendant laquelle s’est véritablement construite la France. Napoléon a bien essayé de regrouper l’héritage royal et l’héritage révolutionnaire, mais il a échoué ou plutôt à moitié réussi.  De sorte qu’aujourd’hui, comme l’a dit Jean Raspail dans un article du Figaro qui a fait scandale, nous avons « la Nation contre la République ».  Cela est très grave, parce que, dans la mentalité officielle, l’État français se pense de manière idéologique et non pas ethnique. Comme si la France avait commencé en 1789. Et comme si la « Grande Révolution » était l’acte fondateur symbolique du peuple français, à l’image de la Déclaration d’indépendance américaine. En ce sens, la France s’auto-mutile de son passé et de son identité ethnique, ce qui autorise à penser que n’importe qui peut devenir Français comme n’importe qui peut devenir Américain . Cela explique en partie la folie des élites politiques françaises qui ouvrent le pays à toutes les immigrations invasives et accordent la nationalité à tout le monde, ce qui ne pourra déboucher que sur la disparition pure et simple de la France, par oubli tragique de la notion d’identité ethnique, que Napoléon acceptait parfaitement.

Les Russes, en revanche – comme d’ailleurs les Japonais et les Chinois – ont cette chance de penser leur propre pays comme une nation, comme un ensemble ethnique plus que comme un régime politique. La Russie actuelle n’envisage pas son acte fondateur avec la naissance du régime soviétique. Ce dernier, par un marxisme-lénisisme ou un trotskysme universalistes inspirés par la Révolution française, risquait d’abolir la notion ethnique de « russe » au profit de la notion purement abstraite et idéologique de « soviétique ». Heureusement pour les Russes, ce n’est pas ce qui s’est produit.  La notion de patrie, avec sa dimension ethnique et sa continuité historique multiséculaire, est restée la plus forte. En France, malheureusement, la « république », notion abstraite et idéologique, passe avant la « patrie », notion historique, concrète et charnelle.

NOTES.

(1) Officiellement, la France (qui succède à la Gaule) naît comme nation et comme État avec le baptème et le sacre de son premier roi, Clovis (Chlodoveigh, selon la dénomination franque germanique) à Reims, en l’an 496, soit 20 ans après la fin de l’Empire romain d’Occident, donc après la fin de l’Antiquité, selon la chronologie traditionnelle.  Pendant treize siècles, tous les Rois de France seront sacrés à Reims, sans discontinuer. En 1996, la République française fut obligée, à regret, d’accepter une modeste célébration des 1.500 ans de la France en tant qu’État. Ce dernier est donc le plus ancien des États-nations européens. Le second plus ancien État-nation européen constitué est la Russie.

 

III LA SITUATION ACTUELLE DE LA RUSSIE : GULLIVER ENCHAÎNÉ

 

L’impression que je ressens est que, comme Gulliver enchaîné par les nains pendant son sommeil, la Russie ne profite pas des forces immenses qui sont les siennes et semble trop dépendante de faiblesses qu’elle tarde à corriger. Permettez-moi  de brosser une analyse critique de votre pays, certainement imparfaite, mais destinée à vous faire réagir.

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Tout d’abord, a Russie est-elle en deuil de l’URSS ?

La chute et le démantèlement de l’URSS a surpris et choqué beaucoup de Russes qui ont ressenti comme l’effondrement d’un Empire. Son remplacement par la CEI (la Communauté des États Indépendants) n’était qu’un petit lot de consolation. M. Poutine a qualifié la fin de l’URSS de grande catastrophe. Il est évident que cet événement a choqué le nationalisme et la fierté impériale russes, tout comme la décolonisation avait heurté les sensibilités attachées à l’ « Empire français » et au « British Empire ».

Gorbatchev lui-même, au cours d’une émission diffusée le 20 mai 2012 par la cinquième chaîne publique française, a reconnu qu’il désirait moderniser et démocratiser l’URSS mais certainement pas aboutir à la fin de l’Union soviétique. Au passage, il a violemment fustigé et critiqué Boris Eltsine, le traitant d’arriviste obsédé par le pouvoir personnel ; mais il n’a pas dit un mot sur Vladimir Poutine. Il n’a pas non plus évoqué sa prestation publicitaire pour la marque française de maroquinerie de luxe Vuitton...

L’URSS s’est en fait effondrée d’elle-même et les Russes ont eu beaucoup de chance d’échapper à la guerre civile, au moment du putsh raté de 1991. Mitterrand, alors au pouvoir en France, était lui aussi affolé à l’idée de la fin de l’URSS et de la réunification allemande après la chute du rideau de fer. C’était le seul dirigeant occidental à ne pas souhaiter la disparition du bloc communiste, qui était pour lui un facteur de stabilité et d’équilibre contre la toute-puissance américaine et le retour d’une Allemagne unie.

 En réalité, l’Union soviétique était gangrénée de l’intérieur et ne pouvait que disparaître, comme d’ailleurs tout le « système socialiste » qui s’effritait depuis les années 80 et qui ne pouvait pas résister à l’offensive culturelle américano-occidentale ni à l’économie de marché que la Chine elle-même venait d’adopter. Le système des États ”socialistes” fermés était ingérable. Mais la fin du bloc soviétique pouvait aussi être une chance : parce qu’elle signifiait un retour des nations ethniques en Europe. Malheureusement, il n’est pas certain que cette chance ait été saisie.   

Ce qui semble le plus incroyable à un Français, c’est que les Russes aient pu maintenir un système communiste si longtemps (70 ans) alors qu’il y avait chez les élites russes beaucoup moins de communistes ou de vrais marxistes qu’en France ! Cela fait partie des paradoxes de l’Histoire.

Au final, la dispartition de l’URSS fut-elle une bonne chose pour la Russie ? Et l’éclatement de l’Empire ottoman fut-il une bonne chose pour la Turquie ? Difficile de répondre à cette question ; une chose est sûre : l’URSS n’était plus viable. La Russie, en effet, aurait eu à gérer le poids de populations allogènes et de peuples-satellites qui auraient posé encore plus de problèmes que n’en posent ceux du Caucase. L’immense superficie actuelle de la Russie est bien suffisante pour lui assurer puissance, influence et prospérité.   

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Abordons maintenant les faiblesses et les forces  de la Russie.

En premier lieu, l’état de santé de sa population laisse fortement à désirer, notamment à cause de l’alccolisme. L’espérance de vie y est  inférieure à celle de l’Occident, et même à celui de l’ancien régime soviétique ; le système sanitaire n’est pas performant pour la majorité de la population, et souvent même moins bon que celui de l’Union soviétique pour les classes pauvres. L’extrême richesse des millionnaires moscovites et la vitrine de la mégapole de Moscou qui  rivalise avec New-York, Paris, Berlin, Londres ou Shanghaï ne parviennent pas à cacher une trop grande pauvreté  d’une  partie de la population et l’émergence insuffisante d’une classe moyenne aisée. Les campagnes et les petites villes de l’immense territoire de la Fédération de Russie sont toujours dans un état de dénuement impensable pour un pays qui se veut “développé ”. Les conditions de vie des soldats de l’armée russe, notamment des conscrits, ne sont pas reluisantes. Les personnes âgées et les retraités vivent souvent dans des conditions très difficiles.

 La faiblesse la plus préoccupante de la Russie concerne sa démographie. Et ce point est capital, pour l’avenir de n’importe quel peuple. C’est beaucoup plus grave que les problèmes économiques, politiques, militaires, etc. La Russie perd chaque année plus d’un million d’habitants parce qu’elle ne fait plus assez d’enfants. Qu’est-ce sera la Russie à la fin du XXIe siècle, si les Russes disparaissent peu à peu, parce qu’ils ne se reproduisent pas ? Elle ne sera plus qu’un souvenir pour les peuples dominants du futur. Cela dit, cette terrible maladie du suicide démographique touche tous les pays blancs dans le monde. Et en Europe de l’Ouest en premier lieu. N’oublions pas qu’un vide se remplit par un plein. Un peuple qui a un immense territoire et qui ne se reproduit pas suffisamment est nécesairement condamné à se faire envahir, submerger, remplacer.

Une autre faiblesse de la Russie est qu’elle ne parvient pas à protéger ses frontières sibériennes d’une lente et insidieuse invasion par des migrants chinois. Les Russes ne doivent jamais perdre de vue (et certains d’entre eux l’oublient) que la Chine est structurellement sa rivale, voire son ennemie, et qu’elle vise, à moyen terme, à s’approprier les richesses de la Sibérie orientale et d’y mener une immigration clandestine. Les Chinois pillent les technologies des Blancs, et notamment des Russes dans les domaines militaires et spatiaux.  Les Russes qui, par sentiment anti-occidental (un sentiment que je comprends parfaitement par ailleurs) s’imaginent que la Chine est leur indéfectible alliée, se trompent lourdement. La Chine est un très vieux joueur de go, qui ne joue que pour elle.

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Abordons maintenant la notion de « guerre culturelle » que j’avais développée en France dans plusieurs de mes livres.  Perdre cette guerre culturelle serait une catastrophe pour la Russie.

La guerre culturelle est aussi importante, voire plus, que la guerre militaire et la guerre économique. La force d’un peuple, d’une nation, c’est son âme, sa mentalité, son identité ethno-culturelle, avant ses armées, ses laboratoires et ses usines. En ce sens, le rayonnement culturel russe comme la résistance culturelle russe sont insuffisants. L’URSS avait essayé de construire une politique culturelle offensive mais c’était autour des thèmes polico-idéologiques du communisme soviétique, donc c’était maladroit et voué à l’échec face à l’artillerie sophistiquée de la guerre culturelle mondiale menée par l’Occident sous la direction des USA. 

En tout cas, il est vraiment dommage et, pour moi, inacceptable, que la télévision et les médias audiovisuels russes relayent massivement, dans les séries TV, les musiques, etc. la sous-culture américanomorphes, de manière souvent pire encore que ce qui se pratique en France. C’est un très mauvais moyen de former la jeunesse

Il faut bien prendre conscience que l’imprégnation culturelle d’un certain décadentisme occidental peut avoir des conséquenses irréparables : par exemple diffuser les idéologies du métissage, de l’ethnomasochisme, de la xénophilie, de l’homophilie, de l’art dégénéré et pseudo-créatif qui sont toutes des poisons qui, si on les bloque pas, détruiront l’identité de votre peuple, comme ils sont en train de ronger celles des autres peuples blancs.    

Certes, et c’est un bon point, la société russe résiste (notamment avec l’opposition aux Gay Prides) mais insuffisamment. Car les médias russes sont beaucoup trop imprégnés par les virus culturels.  J’insiste sur le danger considérable pour votre Russie de l’idéologie multiraciale, pseudo-tolérante, importée d’Occident. Ne suivez pas l’exemple de l’Europe occidentale. Cette mentalité maladive, inspirée par une fausse conception des Droits de l’Homme,  ouvre la porte à l’islamisation et à la colonisation de peuplement par des masses allogènes. Ce qui est paradoxal, puisque l’islam est puritain et opposé à toutes les libertés. Mais toute décadence est paradoxale.  

En lisant en traduction française la presse russe, j’ai bien compris qu’un certain nombre d’idées empoisonnées pénétraient la Russie. Celles-là même qui, paradoxalement,  parties des pays d’Occident  sont en train de les détruire. Une intelligentsia moscovite  petersbourgeoise, essayant d’imiter les imbéciles de Saint-Germain-des-Prés, aimerait que la Russie soit plus « ouverte », plus « tolérante », se félicite que les équipes sportives russes puissent accueillir des athlètes d’origine « multicolore » etc. Ils en appellent, tout en sourire, au recul d’une certaine identité russe – et blanche. Ils détestent le nationalisme russe « obtus ». Ils communient dans l’ « antiracisme », nouvelle religion suicidaire de l’Occident. Au fond, ils détestent la Russie elle-même et son identité. Le même scénario qu’en France se reproduit : xénophilie et ethnomasochisme. Le poisson pourrit par la tête. 

Bien sûr, le mal, le virus, sont chez vous les Russes bien moins avancés que chez moi en France. Mais enfin, ils progressent, subrepticement. Et si vous les laissez progresser, ils vous dévoreront.

Cette intelligentsia, qui fait de la subversion culturelle (beaucoup plus dangereuse que la subversion politique) s’avance masquée. Je me demande si le pouvoir du Kremlin a bien conscience que les enjeux métapolitiques et culturels sont encore plus importants que les enjeux politiques. 

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J’aborde maintenant la question de l’ économie de la Russie : on peut la traiter d’ « économie déséquilibrée ».

Le régime de M. Eltsine a trop rapidement privatisé des pans du secteur public et a jeté l’économie dans le chaos. Il a favorisé une oligarchie financière spéculative qui est toujours une catastrophe pour une économie. Surtout qu’une partie de cette oligarchie s’est formée non pas à partir d’industriels compétents, d’entrepreneurs  hardis mais sur un vivier d’anciens apparatchiks du régime soviétique qui cherchaient avant tout à se partager un gâteau plutôt qu’à moderniser et à développer l’économie russe.  L’arrivée de Vladimir Poutine, en 2000, a marqué l’arrêt de ce chaos et la remise en ordre de l’État et de l’économie. Mais le travail est insuffisant et  loin d’être terminé :  l’économie russe est beaucoup trop aux mains de clans d’intérêts dirigés par des néo-féodalités. Ce système sclérosant est  un frein au développement. De plus, il a tendance à trop concentrer l’économie sur le secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) et des matières premières au détriment d’une expansion industrielle dans tous les secteurs, notamment de pointe.

Ce qui manque à la Russie, c’est une « classe d’entrepreneurs », pour reprendre le concept de Joseph Schumpeter, comme en disposent les USA, le Japon, l’Europe de l’Ouest et maintenant le Brésil et la Chine. Et il ne s’agit pas seulement de grandes entreprises : les économies puissantes dépendant d ‘un tissu de petites et moyennes entreprises innovantes et exportatrices. C’est ce qui fait que la Russie dépend trop des pays asiatiques et occidentaux pour ses importations. La Russie exporte des matières premières mais importe des produits manufacturés, ce qui pas sain à terme.

La Russie connaît d’énormes “bulles socio-économiques” qui l’apparentent à un pays du tiers monde, à côté d’autres bulles technologiques qui en font un pays hyper-développé. De ce point de vue, il y a une parenté entre la Russie, l’Inde, le Brésil et la Chine. Les services publics et les infrastructures, en particulier de transport, laissent à désirer. L’économie russe est très (et trop) dépendante des matières premières pétro-gazières, mais celles-ci lui ont permis d’assainir les finances de l’État fédéral. Après un fort déclin, à la suite de la chute du régime soviétique, l’industrie russe de pointe se redresse, notamment dans les domaines aéronautiques, spatiaux et militaires. Mais c’est insuffisant.

Le tissu industriel russe est beaucoup trop faible et dépendant des investissements étrangers et des importations. L’industrie de biens de consommation et l’innovation dans le secteur manufacturier et dans l’économie numérique sont nettement inférieurs à ce qu’on peut attendre d’une ”grande puissance”. Il en va de même de la recherche et de la formation d’ingénieurs. De plus, un trop grand nombre de jeunes cerveaux russes s’expatrient en Occident. La puissance du secteur des hydrocarbures (qui est une sorte de drogue financière et qui ne durera pas éternellement) a trop fait négliger le développement d’un tissu économique diversifié comme celui des USA ou celui que la Chine est en train de se constituer.  

  Sur le plan économique, la Russie compte trop sur ses ressources naturelles immenses, mais qui sont nécessairement épuisables, et n’a pas assez développé l’innovation industrielle et technologique, où elle est surclassée par les autres grands ensemble mondiaux. C’est d’autant plus dommage que la Russie possède un important capital scientifique et inventif, lié à son génie propre.  Alors qu’elle n’est pas handicapée comme l’Europe de l’Ouest, les USA ou le Japon par des coûts de productions salariaux trop élevés, la Russie, depuis la fin du régime soviétique, n’en a pas profité pour créer des industries classiques ou innovantes exportatrices. Elle a laissé la Chine le faire à sa place.  

La Russie souffre d’un aussi d’un « déséquilibre économique géographique »  Des zones hyper-développées côtoient des zones sous-développées, comme en Inde, au Brésil, au Mexique, en Chine par exemple. Cette situation est inconnue à un tel degré en Europe occidentale ou en Amérique du Nord. Bien sûr, cela est à mettre au compte de l’immensité du territoire et de la rigueur du climat.  Mais il est capital pour les Russes de régler ce problème.

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La Russie est aussi minée par la corruption, comme d’ailleurs la majorité des pays du monde, notamment les « émergents ». Cette corruption de l’administration et des élites nuit à l’efficacité et à la puissance. Pour deux raisons : elle constitue un prélèvement sur le PIB et renchérit les investissements ; elle freine une action efficace de l’administration. Les mafias sont insuffisamment combattues et les pouvoirs centraux et locaux se trouvent en prise avec des luttes de clans et d’intérêts financiers particuliers. Tout cela a un effet paralysant qui nuit à l’intérêt général. Ces pratiques sont un frein redoutable à l’essor économique de la Russie.

Autre point grave : les gouvernements russes ont laissé se dégrader l’environnement naturel de leur immense pays, sans aucun souci écologique.  Tout cela par négligence et intérêt pour le seul court terme. Sur ce point là aussi, les choses devront changer.  

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Fin 1991, la Russie a perdu le quart de ce qu’était le territoire de l’URSS et la moitié de son ancienne population, ce qui n’est pas un mal, pour des raisons ethniques. Mais elle reste, avec 17 millions de Km2 étalés sur 9 fuseaux horaires, le plus vaste pays du monde.  Mais, par rapport à son territoire largement vide, la Russie est sous-peuplée ; elle est menacée par son déclin démographique et le risque d’une invasion migratoire, en provenance du sud et du sud-est.  Une Sibérie vide attirera le plein chinois.

La Russie bénéficie d’une chance : ses ressources fossiles, pétro-gazières. Elles lui permettent d’accumuler un puissant capital financier pour investir dans la création d’industries à haute valeur ajoutée, dans les infrastructures intérieures, la recherche-développement, l’élévation du niveau de vie populaire. Mais attention à ne pas suivre la trace des monarchies pétrolières arabes, qui n’investissent que dans du vent, par exemple des achats de prestige d’hôtels de luxe à Londres ou à Paris ou dans le tourisme, qui est un secteur économique volatil et fragile.

 

Une autre force de la Russie réside dans la qualité de son potentiel humain, notamment de ses élites scientifiques. Mais, attention, ce potentiel est très menacé par l’exil des jeunes chercheurs et ingénieurs , notamment vers les Etats-Unis où ils sont bien mieux payés. Il faut noter que la France connaît le même problème, mais pour une autre raison : le chômage et une pression fiscale insupportable.

Une autre force de la Russie réside dans son arsenal nucléaire, qui lui confère un poids international très important, puisqu’elle toujours la seconde puissance dans ce domaine. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que l’arme nucléaire n’est qu’une composante parmi beaucoup d’autres de la puissance. À quoi sert de posséder des vecteurs nucléaires contre un ennemi improbable lorsque, par exemple, comme la France, on se laisse envahir par le bas, par une immigration de peuplement incontrôlée en provenance du monde arabo-musulman et de l’Afrique ?

La Russie bénéficie aussi du dynamisme de son industrie militaire et spatiale, mais qui peut être mis en péril par un déficit en matière informatique. Pour résumer, on pourrait dire que la stabilité et le renouveau de puissance de la Russie sont encore fragiles et instables. Ils reposent principalement sur les ressources pétro–gazières, sur une certaine remise en ordre par le régime de M. Poutine qui a réussi à cristalliser un  sentiment patriotique et une majorité populaire autour du parti Russie Unie.

Beaucoup de mes amis russes critiquent le régime de M. Poutine. En tant que Français, il serais malvenu que je porte un jugement sur ce dernier. Mais que diraient-ils si leur pays était dirigé par les politiciens décadents, anti-patriotiques, pleutres, obsédés par la préférence étrangère, que nous connaissons en France ?
Mais c’est la question sociale qui menace le plus la stabilité du régime actuel de la Russie et son renouveau. Pour restaurer sa force et accomplir son destin, la Russie ne doit pas se laisser entraîner dans une spirale d’injustice sociale et de lutte des classes.  

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Abordons maintenant le problème américain et la politique étrangère russe.

La politique du gouvernement américain d’encercler la Russie et de l’empêcher d’émerger comme une grande puissance comparable à ce que fut l’URSS est parfaitement normale et compréhensible. Il ne faut pas la diaboliser et la juger de manière morale. Il faut simplement la combattre, comme un joueur d’échec combat un autre joueur d’échec.

Les gouvernements américains, habitués à l’idée de super-puissance thalassocratique, ont toujours eu peur des grands ensembles continentaux, notamment la Russie et la Chine. Ainsi que d’une éventuelle Europe péninsulaire unie. C’est le jeu. Ils se comportent avec la Russie comme ils se comportaient avec l’URSS. À l’époque, d’ailleurs, l’anticommunisme n’était qu’une « dérivation », selon le concept de Vilfredo Pareto, un prétexte pour endiguer la puissance russe. Car les Américains n’avaient absolument pas peur du ”communisme” en tant que tel. Les choses n’ont pas changé avec la fin de l’URSS. Contrairement à beaucoup d’analystes un peu naïfs, je pense que la « guerre froide » existera toujours parce qu’elle est dans la nature des rapports géostratégiques de puissance. C’est d’ailleurs une bonne chose car cela excite la saine compétition entre les hommes et les nations et évite la ”guerre chaude”. Une guerre froide de basse intensité a repris entre la Russie et les USA qui, fondamentalement, refusent un monde multipolaire. 

Le bouclier anti-missile proposé par les Américains en Europe centrale, soi disant pour parer à une menace iranienne, est un piège hypocrite. Mais cette tentative d’encerclement et de neutralisation de la Russie par les USA est beaucoup moins préoccupante que la menace islamique qui pèse sur le Caucase – et dont, d’ailleurs, Washington se réjouit. La politique américaine est très hypocrite : elle dit viser la « stabilité » et la paix, mais en fait, ne cesse de créer le désordre et l’instabilité. On l’a vu en Irak, en Afghanistan, en Syrie, toujours sous le prétexte de promouvoir la ”démocratie”.

Pour contrer l’ ”impérialisme unilatéral américain”, ou plutôt, en évitant la langue de bois, la puissance géo-économique et géostratégique des USA, la Russie participe à l’ensemble pluricontinental nommé le BRICS (Brésil, Russie, Inde , Chine, auquel on pense à adjoindre assez artificiellement l’ Afrique du Sud.) Ce sont ce qu’on appelle les « pays émergents ». Mais la Russie doit se méfier. Surtout de la Chine qui est le cas même de ce qu’on peut appeler un faux allié

Dans les crises lybienne, syrienne et iranienne, le gouvernement russe, parfois soutenu par la Chine, a toujours eu soin de prendre une position exactement contraire à celle des pays occidentaux, comme du temps de la guerre froide. Mais cette posture est sans avenir : les pays arabo-musulmans et le Moyen-Orient sont ingérables. Ce sera toujours un bourbier. À mon sens, les pays de l’Union européenne comme la Russie devraient avoir une attitude de neutralité et d’indifférence.

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Parlons maintenant d’une autre question sensible. Le quotidien Le Figaro prêtait récemment à M. Poutine le désir à terme de voir l’Ukraine et la Biélorussie de nouveau rejoindre la Russie comme du temps de l’URSS. Je n’oserais pas me prononcer si cela est possible ou non, mais une telle ambition semble très difficile à réaliser. Certes, Kiev est un centre historique de création de la Russie, une partie de la population ukrainienne se sent russe et l’autre pas du tout. L’Ukraine est en tout cas un État instable, fragile, désuni. Les tensions entre  les gouvernements russes et ukrainiens sur le gaz, sur la base de Sébastopol ne sont pas prêtes de s’apaiser.

Un Anschluss de la Russie sur l’Ukraine (beaucoup moins sur la Biélorussie) créerait une crise internationale et rendrait  les USA et l’Otan furieux. Certains pensent qu’il faudrait se diriger vers une partition de l’Ukraine, où la partie qui se sent russe rejoindrait la Russie dans une nouvelle République autonome et où l’autre partie formerait un nouvel État indépendant. Je n’ai pas, en tant que Français,  la pétention de me prononcer sur ce point, qui est, malgré tout, un détail. Je n’ai pas à m’interférer dans ce genre de petites querelles. Comme le voyait déjà Aristote, les États multinationaux sont difficilement viables. J’ai par exemple à Paris des amis ukrainiens, parfaitement bilingues et russophones mais qui font preuve d’une russophobie qui m’a surpris.

Ce qui m’a choqué, c’est que la notion fondamentale de « race blanche » ne semblait pas les effleurer. Exactement comme les accrochages stupides entre Irlandais et Britanniques, Basques, Catalans, Espagnols, Wallons, Flamands, Corses et j’en passe, il y a des dizaines de cas en Europe. Le micro-nationalisme, par ailleurs aveugle à l‘invasion ethnique extérieure,  mobilise les sensibilités de ce qu’il faut qualifier d’esprits faibles.    

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Les analystes de la CIA, relayés par la presse française, ont formulé un pronostic : le régime actuel russe, dominé par Mr. Poutine est plus ou moins despotique et ressemble à celui des Tzars. Il va s’effondrer, face à une révolte populaire

Plusieurs think tanks américains, relayés par les médias français, prédisent que le régime ” autoritariste” et ”anti-démocratique” de M. Poutine finira par s’effondrer, à la manière des autocraties arabes. Car il existerait une opposition de plus en plus puissante, une ”aspiration démocratique” que le pouvoir affaibli du Kremlin, entaché en outre d’illégitimité, ne pourrait plus longtemps contenir. C’est ainsi qu’on prédit une sorte de nouvelle révolution en Russie, une ”révolution orange”, qui renversera le ”système Poutine”. Ce dernier serait installé sur une poudrière. 

Cette analyse est-elle vraie ou correspond-elle à un souhait des milieux dirigeants occidentaux ? Je pencherais pour la seconde hypothèse. Ce n’est pas du tout le souçi du bien-être du peuple russe qui anime ces milieux intellectuels, politiques et journalistiques. Ils sont, plus simplement, très inquiets et furieux des aspects nationalistes de l’actuel régime russe, qui ne s’aligne pas à 100% sur la politique américano-occidentale et qui développe des valeurs contraires à la vulgate idéologique cosmopolite des élites ”démocratiques” européennes et américaines.

Que diraient ces milieux si le Kremlin suivait mes recommandations ? (voir plus loin). Ils ne seraient plus animés par l’antipathie mais saisis par l’horreur. En effet, selon moi, la politique  poutinienne manque de vigueur et de détermination par bien des aspects, notamment sur le plan crucial de la préservation et le développement de l’homogénéité ethnique russe.

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Voici en réalité ce qui s’est produit : après l’effondrement de l’URSS et la fin du régime communiste, les sphères dirigeantes de l’Ouest avaient espéré voir apparaître, avec la fin de la guerre froide et l’installation de M. Eltsine au pouvoir, une Russie soumise, devenue une simple puissance régionale, sans ambitions géopolitiques, un nouveau marché ouvert et un fournisseur docile de matières premières.

Mais l’avènement, avec M. Poutine, d’un régime qui entendait refaire de la Russie une grande puissance fut une douche froide, une immense déception. Tout est donc entrepris (jusque, probablement, au financement de l’opposition) pour renverser le régime actuel. Ce n’est pas tant l’avenir de la ”démocratie” pour le peuple russe qui importe que le souçi d’empêcher tout nationalisme russe, tout retout au statut de grande puissance.

Bien entendu, dans cette entreprise, des pays qui furent jadis dans l’orbe soviétique, comme la Pologne et les pays Balte, ont joué à fond la carte pro-US, pro-OTAN et anti-russe. Sous prétexte qu’ils étaient toujours menacés par l’impérialisme russe. Soyons sérieux : cet argument est aussi stupide que si la France prétendait qu’elle était toujours menacée par le militarisme allemand  ou l’Irlande par une invasion anglaise.

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Le pouvoir russe n’a pas admis l’intervention de l’Otan en Libye, pilotée par la France, pour renverser Kadhafi, qui outrepassait l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU. D’autant moins que la Libye s’apprêtait à signer un important contrat d’armement avec la Russie. La position du Kremlin est assez juste : les interventions des Occidentaux en faveur des « révolutions arabes » (soit directement par bombardements ou commandos au sol, soit indirecterment par livraison d’armes ou activités des services secrets) pour instaurer la Sainte Démocratie ont été d’une rare stupidité et complètement contre-productives. Comme en Irak, elles ont abouti à  installer une guerre civile endémique et à mettre les islamistes au pouvoir. Et si c’était précisément se demandent certains, ce que cherchait, avec machiavélisme,  le pouvoir américain ?

En Syrie (où la Russie utilise la base navale de Tartous), je ne puis qu’approuver la position de la Russie à l’heure où j’écris ces lignes en août 2012 : les effusions de sang sont dans les deux camps – comme toujours dans les pays arabes et moyen-orientaux –  mais la rebellion contre Bachar El Assad fut provoquée et armée à la fois par l’Arabie saoudite et les monarchies islamiques, par une Europe de l’Ouest naïve et stupide  (« démocratie ! ») et par le cynisme de l’administration américaine. La seule position correcte, destinée de plus à protéger les chrétiens d’Orient, fut celle de la diplomatie russe, beaucoup plus réaliste que celle des Occidentaux, dont le bellicisme stupide et irréfléchi aboutit à installer partout l’islamisme. Cet islam qu’ils aiment tant et qui, avec l’immigration afro-maghrébine, envahit l’Europe de l’Ouest, ne suscite aucune réaction de défense sur leur propre territoire ancestral. Ahuries par la religion fallacieuse des Droits de l’Homme (qui n’a rien à voir avec les véritables Droits de l’Homme de 1789) et par un culte néo-totalitaire, orwellien, de la « démocratie », les élites politiques de l’Union européenne suivent une stratégie globale suicidaire. La Russie y échappe encore. Pour combien de temps ? Imiter l’Occident et l’Union européenne serait pour votre pays une catastrophe.     

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Vladimir Poutine essaie de redonner à la Russie un statut militaire de grande puissance mondiale, qu’elle avait perdue avec la fin de l’Union soviétique. En février 2012, il a annoncé un programme de réarmement portant sur plus de 700 milliards d’euros, ce qui est très positif à la fois pour l’économie et l’industrialisation, mais aussi pour retrouver un statut international crédible. Cet objectif est très important pour l’ensemble des Européens. Il est fondamental que la Russie redevienne une grande puissance militaire internationale.  Mais elle ne pourra le redevenir qu’à deux conditions : 1) remise en ordre de l’armée russe, qui présente de graves dysfonctionnements 2) Construction d’une base industrielle et technologique en coopération avec les industries d’Europe de l’Ouest. De ce point de vue, l’achat à la France de navires de guerre de type Mistral est une des rares bonnes choses qu’on peut noter et qui a fait furieusement enrager le Pentagone.  Il avait existé jadis un programme, après la chute du communisme, de fabrication d’avions de combat communs entre Sukhoï  et Dassault. Voilà le genre de pistes qu’il faudrait relancer.

 IV  QUEL  PROGRAMME POLITIQUE POUR LA RUSSIE ?   

La Russie ne souffre pas du tout d’un ”déficit démocratique” comme le croient certains intellectuels russes qui veulent imiter l’Occident sans le connaître. La Russie souffre d’orientations et de pratiques intérieures inappropriées et de mauvaises habitudes, notamment bureaucratiques, mais aussi de désordres dans l’organisation, de laisser-aller et de corruption. Il serait catastrophique de singer les institutions politiques pseudo-démocratiques des pays de l’Union européenne et encore moins l’idéologie déficiente qui les anime.  Conserver un pouvoir fort est essentiel pour tout peuple. Sa légitimité, selon mon maître Aristote, repose « moins sur sa forme que sur les décisions qu’il prend ». Et, toujours selon lui, « les bonnes décisions politiques sont celles qui défendent l’intérêt de la Cité et non pas celui des hommes qui les prennent ». Examinons donc quels conseils je pourrais donner si le Kremlin me chargeait de définir globalement la politique de la Russie dans les trente ans à venir. Ils sont de même inspiration que ceux que j’ai donné à mes compatriotes dans mon essait Mon Programme récemment paru en France.    

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La première chose, la plus importante, c’est le fondement anthropologique, bien avant l’économie, la technologie ou la géopolitique. Un peuple est fait d’êtres humains apparentés, femmes et hommes, pas d’une masse indistincte.  Si j’avais un mémorandum à remettre au Kremlin, je commencerais ainsi, par cette indication fondamentale : « ne suivez surtout pas l’exemple de la France et des Européens de l’Ouest . Rejetez l’idéologie multiraciale et de l’hospitalité envers les migrants–envahisseurs afro-asiatiques, dont l’islam est la bannière. Rejettez cette fausse interprétation des Droits de l’Homme. Préserver l’identité ethnique et anthropologique du peuple russe et sa reproduction doit être votre priorité absolue, avant même la puissance et la prospérité économique. Car l’arbre ne vit et ne meurt que par la santé de ses racines. » 

Voici les principaux objectifs d’une stratégie globale pour le pouvoir russe :   

1)  Politique d’immigration zéro

Aucune tolérance envers une immigration afro-asiatique. Pas de ”pompe aspirante” : aucune aide sociale ou autre pour les étrangers, expulsion immédiate des clandestins. Pas de suppression des visas, même pour les ressortissants de l’Union européenne. Limitation de l’obtention de la nationalité russe. Lutte contre l’émigration chinoise en Extrême-Orient russe.

2) Relancer la natalité russe

  Instaurer une politique familiale volontariste et audacieuse avec l’objectif que les naissances dépassent le nombre de décès, ce qui n’est pas le cas. Deux méthodes pour cela : un système généreux d’allocations familiales et un prêt d’État immobilier aux jeunes ménages avec remboursement dégressif.  

3) Restaurer la santé publique

Améliorez les hôpitaux, rémunérez mieux le personnel, augmentez les taxes sur l’alcool, réprimez avec sévérité l’ivresse publique.

4) Simplifier l’administration

Divisez par deux le nombre de fonctionnaires, rationalisez les ministères. Simplifiez toutes les procédures administratives, beaucoup trop lourdes, pour les investissements privés.

5) Lancer une grande politique anti-corruption.

La corruption ou les fraudes  sont  très souvent provoquée par des rémunérations trop basses. La corruption gangrène l’administration russe. Mais lutter contre la corruption est très difficile parce qu’il faut des magistrats et des policiers incorruptibles, ce qui est rarement le cas.  Donc, vous devez créer un corps spécial « anti-corruption », muni de pouvoirs importants, sélectionné par le patriotisme et très bien rémunéré.  

Les deux seuls moyens connus de lutter contre la corrution sont de revaloriser fortement les bas salaires des fonctionnaires et d’appliquer des sanctions très lourdes, dont par exemple la révocation immédiate et sans indemnités même en cas de corruption légère.

6) Développer la Sibérie de manière volontariste.

Actuellement, la Sibérie est exploitée de manière anarchique et sans respect de l’environnement. Pourtant, avec toutes ses ressources naturelles, y compris minières, elle est potentiellement le Far East de la Russie et de l’Europe.

7) Améliorer les infrastructures routières et ferroviaires

C’est la condition indispensable pour attirer les investissements. Votre  réseau routier et ferroviaire n’est pas au niveau. Ne laissez pas la Chine et la Corée du Sud faire seule des partenariats industriels avec l’Europe pour les TGV

8)  Multiplier les accords de coopération bilatérale avec l’Europe

Par exemple, dans les domaines militaire et spatial, comme cela s’est fait avec la participation spatiale russe au programme européen de lanceurs de satellites et les accords franco-russes de construction de navires militaire.

 9) Développer  une économie innovante, créatrice d’emplois et exportatrice.

Limitez les impôts et les prélèvements sur les entreprises N’empruntez pas sur les marchés mondiaux, mais ne levez que des emprunts nationaux, par bons du Trésor, sans créanciers internationaux et surtout pas chinois. Réinvestissez systématiquement les bénéfices des exportations d’hydrocarbures dans les secteurs de haute technologie et dans la recherche.

 10) Préservation de l’environnement naturel et développement de l’industrie nucléaire

 Surtout sans céder à l’idéologie écologiste (qui n’a rien d’écologique), relancez la filière nucléaire russe.

11) Politique culturelle défensive et offensive.

Pour lutter contre l’invasion de la sous-culture américanomorphe, notamment audiovisuelle (Tv, cinéma, musiques, etc.) qui se déverse sur la jeunesse, l’État russe doit encourager les productions et créations russes originales et aussi essayer de les vendre et de les exporter dans le monde entier, et en particulier en Europe. Il n’est pas normal qu’en Europe de l’Ouest, il n’y ait pratiquement aucune production audiovisuelle diffusée en provenance de Russie. Vous devez aussi créer en Europe des institutions pour faire apprendre et diffuser la langue russe. Est-il normal qu’en France il y ait plus de gens qui apprennent le mandarin chinois ou l’arabe que le russe ? 

12) Éducation de la jeunesse. Politique d’’excellence en matière d’éducation.

Maintenir et développer un système éducatif d’excellence et très sélectif. Il doit être disciplinaire et surtout ne pas être pollué par le contre-exemple du laxisme de l’Europe de l’Ouest. Dès l’école primaire puis secondaire. Développer, dans l’enseignement supérieur, un filière d’excellence en économie. D’une manière générale, il faut porter l’effort sur la haute technologie, les sciences, la recherche.

13) Politique de défense.

Investir au maximum dans l’exportation militaire et le spatial.  Passer à une armée de métier, professionnelle, sans service militaire ni conscrits, plus réduite en nombre mais mieux équipée. Réduire le tonnage d’une marine de guerre obsolète et construire de vrais porte-avions, en coopération avec la France. Passez des partenariats avec les avionneurs européens, notamment français et suédois. Influez pour un accord d’achat mutuel d’équipements militaires russo-européen, hors USA.

14) Politique étrangère et orientation diplomatique globale

La Russie doit concentrer tous ses efforts, selon une stratégie de joueur d’échec : non pas à s’opposer systématiquement à la stratégie de Washington de manière défensive, mais faire semblant de l’ignorer ; non pas chercher une alliance avec la Chine qui joue une carte machiavélienne. Mais proposer à l’Europe, notamment à l’Allemagne et à la France, des partenariats concrets sur de grands projets, technologiques, industriels et de coopération militaire. 

L’Euro-Russie, telle que je la conseillerais au Kremlin, viserait à proposer à l’Union européenne une alliance militaro-industrielle globale destinée à remplacer l’OTAN. Mais en le faisant de manière progressive et souple, habile. L’essentiel est d’avoir un objectif final, quelles que soient les voies pour y parvenir.

 Interrompez toutes les négociations avec les Américains pour les réductions de l’arsenal nucléaire. Car c’est un marché de dupes, une ruse. L’administration américaine cherche tout simplement à désarmer la Russie sans avoir la moindre intention de se désarmer elle-même.

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Dans tous les domaines, les chantiers sont énormes, vu l’immensité du territoire. D’où la nécessité d’avoir un pouvoir fort, beaucoup plus que dans les pays d’Europe de l’Ouest. Qu’est-ce qu’un bon pouvoir fort ?

Tout d’abord, ce n’est pas un pouvoir anti-démocratique, injuste ou despotique. C’est au contraire un pouvoir juste, parfaitement honnête, sans corruption, où les dirigeants oeuvrent pour leur patrie, pas pour leurs intérêts. Le modèle du bon pouvoir fort, c’est le Général De Gaulle. Le communisme soviétique n’était pas un pouvoir fort, mais un mauvais pouvoir fort. Ce n’est pas une raison pour choisir un pouvoir faible.

Ensuite, un bon pouvoir fort est celui qui agit rapidement et clairement, qui décide vite. ll ne se laisse pas influencer par les lobbies, paralyser par les clans politiciens ou affairistes. Et puis, surtout dans une nation fédérale immense comme la Russie, il sait s’imposer aux pouvoirs régionaux et éviter que ces derniers ne se transforment en féodalités.

CONCLUSION

Les mêmes institutions ne sont pas adaptables à tous. Vous, Russes, vous ne devez pas copier l’Occident mais rester autonomes, originaux. Vous devez simplement respecter le principe aristotélicien selon lequel l’autorité du pouvoir central doit  d’abord rechercher le bien du peuple et la puissance de la Cité – ou de la nation. 

Et puis,  en dernière instance, la force et la durée reposent dans une nation sur la qualité des chefs, force de caractère, courage, abnégation, patriotisme, intelligence, intuition, force de travail. Et notamment sur la capacité du Chef de l’État à mobiliser, à galvaniser le peuple, à le motiver. Et ceci est d’autant plus vrai que la nation est grande. Mais cela ne se décrète pas. C’est le hasard de l’histoire qui le décide.

***

Les Russes ne doivent pas se laisser impressionner par les leçons de morale et de démocratie donnés par l’Occident, c’est-à-dire par les politiciens, les idéologues et les journalistes de l’Union européenne et des Etats-Unis. Car en matière de démocratie, si l’on prend le cas de l’Union européenne, il y a de quoi rire : l’Union européenne est une bureaucratie non élue qui impose aux peuples européens un régime contraire à leurs intérêt. Et notamment qui organise, de manière que l’on peut qualifier de criminelle, l’immigration de peuplement, c’est-à-dire l’invasion de l’Europe. Cette accusation est valide contre tous les gouvernements français de droite ou de gauche qui se sont succédés depuis trente ans.   Les donneurs de leçons voient la paille dans l’œil des autres mais non point la poutre qui est dans le leur.   

Quoiqu’il en soit, il est, à mon avis, de l’intérêt de tous les peuples européens ou d’origine européenne que la Russie soit, au XXIe siècle, la première puissance mondiale blanche.  Les États-Unis, et maintenant l’Europe de l’Ouest avec la catastrophique immigration de peuplement (remplacement de population) ne sont déjà plus au sens strict des puissances blanches, des nations blanches. La Chine, l’Inde, le Japon, etc., en revanche, restent globalement  des puissances mono-ethniques.

L’idée d’une Terre pacifique est une utopie grandiose mais stupide. Les peuples blancs auront toujours besoin d’une entente entre eux, surtout au XXIe siècle. En ce sens, comme je l’ai toujours dit, l’ethnopolique est plus importante que la géopolitique.  L’idée universaliste (communiste-bolchévique ou capitaliste-occidentale) d’une humanité unie est irréalisable et contraire à la nature humaine. Car la nature humaine est fondée sur le principe d’hétérogénéité compétitive et agressive, comme tout le reste du vivant.

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 La Russie est dans le même bain que toutes les nations blanches : affronter le déclin, se redresser et entamer la renaissance. Pour cela, la Russie (la partie saine et consciente des Russes) porte une grande responsabilité. Car elle représente une part fondamentale de l’humanité blanche, autrement dit européenne. Les Etats-Unis ne sont pas un ennemi mais un adversaire, comme je l’ai souvent dit. La vision ethnopolique du monde et non plus strictement géopolitique suppose une sorte d’alliance, dont les formes restent à construire. L’avenir, surtout dans un monde globalisé (c’est paradoxal) appartient aux races, aux peuples, aux liens ethno-biologiques et culturels, plus que jamais.

Il faut réléchir à ce concept d’Eurosibérie, que mon ami Pavel Toulaev m’a demandé de transformer en Eurorussie, à juste titre :  l’union stratégique, de la Bretagne au détroît de Behring de tous les peuples-souche de même sang, débarassés des parasites et des envahisseurs. Y compris avec les populations blanches américaines (les vraies).  Quelle idée, me direz-vous ! Quel rêve de fou ! Mais les idées aujourd’hui impensables seront peut-être réalisées demain, toute l’histoire humaine n’est-elle pas un chemin de fous, une route imprévisible ?        

 ***

 En dépit des maux dont elle souffre, la Russie est tout de même un pays où la conscience ethnique et la résistance à l’invasion migratoire est très nettement plus marquée qu’en Europe, et où les forces de résistance et de reconquête existent et peuvent parfaitement l’emporter. La jeunesse, malgré les efforts effrénés de l’Occident pour la corrompre par tous les moyens, reste tout de même nettement plus saine qu’ici. C’est aussi le pays où les forces nationalistes et identitaires sont les plus nombreuses et les mieux organisées. En France, mes idées choquent, elles sont considérées comme dangereuses, donc réprimées. Pas en Russie où je puis écrire et parler en toute liberté. Les Russes sont un peuple malade, comme les autres peuples européens et blancs en général, mais on a l’impression que la conscience de la maladie et la volonté de guérir y sont plus têtues qu’ailleurs. C’est pour cela que je prône une alliance entre les mouvements identitaires russes et ouest-européens, afin d’éviter que les identitaires russes ne se replient sur eux-mêmes. À condition évidemment d’éviter les folklores ridicules et passéistes. La Russie doit être le centre de la reconquête et de la révolution. Tel sera le sens de la nouvelle Révolution russe.

GF.

 

Zusammenbruch des US-Dollar: Wo ist das deutsche Gold?

Zusammenbruch des US-Dollar: Wo ist das deutsche Gold?

Peter Schiff

Die Finanzwelt wurde im Januar durch die Ankündigung der Deutschen Bundesbank erschüttert, einen erheblichen Teil ihrer im Ausland gelagerten Goldbestände nach Deutschland zurückzuführen. Bis zum Jahr 2020 will Deutschland etwa die Hälfte seiner Goldreserven wieder in Frankfurt lagern, darunter auch 300 Tonnen aus den derzeit bei der amerikanischen Notenbank Federal Reserve (Fed) eingelagerten Beständen. Die Ankündigung der Bundesbank erfolgt nur drei Monate nach der Weigerung der Fed, einer Überprüfung der bei ihr gelagerten deutschen Goldbestände zuzustimmen. Es stellt sich also die berechtigte Frage, ob diese Weigerung der Auslöser für die deutsche Ankündigung gewesen ist.

Wie auch immer die Antwort ausfallen mag, in Deutschland scheint man offenbar immer mehr die wirkliche Lage zu erkennen, auf die sich Zentralbanken in der ganzen Welt schon seit Längerem vorbereiten: Der Dollar wird weltweit nicht länger als sicherer Zufluchtsort gesehen, und die amerikanische Regierung hat massiv an Glaubwürdigkeit und Vertrauen als Bank für andere Länder eingebüßt.

Angesichts des Eindrucks, dass es der Fed anscheinend unmöglich ist, das Gold, das nach Recht und Gesetz Deutschland gehört, innerhalb eines angemessenen Zeitraums auszuhändigen, sieht es auch so aus, als wären diese Befürchtungen berechtigt. Deutschland gehört zu den entwickelten und einflussreichen Industrienationen und verfügt über die zweitgrößten Goldreserven weltweit. Wenn ein solches Schwergewicht nicht mehr überzeugt ist, dass Washington seine Zusagen einhält, wer könnte es dann noch ruhigen Gewissens sein?

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/peter-schiff/zusammenbruch-des-us-dollar-wo-ist-das-deutsche-gold-.html

Israël: rien de nouveau sous le soleil!

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Bernhard TOMASCHITZ:

Israël: rien de nouveau sous le soleil!

Les élections pour la Knesset ont certes donné une nouvelle composition au parlement israélien mais la politique dure à l’égard des Palestiniens se maintiendra inexorablement

Benjamin Netanyahou est resté premier ministre en Israël après les élections du 22 janvier dernier.Ce n’est pas étonnant car tous prévoyaient, avant le verdict des urnes, la victoire de la coalition regroupant son parti, le Likoud, et les nationalistes de “Israel Beitanu” (Notre Maison Israël), menés par l’ancien ministre des affaires étrangères Avigor Liebermann. Ce qui est plus surprenant toutefois, ce sont les mauvais résultats de cette coalition: elle n’obtient que 31 sièges à la Knesset, soit onze de moins que lors de la législation précédente.

La seconde surprise nous a été fournie par Yair Lapid du parti libéral “Il y a un avenir”. Cet ancien modérateur de débats à la télévision avait lancé un mouvement nouveau et vient de glaner d’un coup 19 mandats, ce qui lui donne la deuxième place, avant le parti travailliste (15 sièges). La quatrième place est désormais occupée par Naftali Bennet, leader d’un mouvement ultra-sioniste, “Foyer Juif”, qui a obtenu douze sièges. Dans la nouvelle assemblée du Knesset, où plus de dix partis sont représentés, les droites, toutes nuances confondues, disposent de 61 mandats, ce qui ne leur donne qu’un très faible avantage: un seul siège en plus de la majorité sur les 120 sièges que compte le parlement israélien.

On ne sait pas encore trop bien à quoi ressemblera le nouveau gouvernement israélien. Mais une chose est sûre: la politique qui sera suivie dans l’avenir ne sera guère différente, surtout face aux Palestiniens. Lors de la campagne électorale, la thématique du “processus de paix” n’a été évoquée que de manière fort marginale, tandis que les problèmes sociaux qui frappent très durement la classe moyenne israélienne (coût de la vie sans cesse croissant, diminution drastique de l’offre en logements bon marché, fossé de plus en plus profond entre riches et pauvres, etc.) ont été à l’avant-plan. Lapid va devoir trouver des solutions, car c’est lui le candidat qui avait, plus que tout autre candidat, soulevé les problèmes sociaux pendant la campagne électorale; il n’exclut pas de former une coalition avec Netanyahou.

L’ancien et nouveau premier ministre poursuivra donc sa politique intransigeante face aux Palestiniens et, au pire, la durcira encore davantage. Pendant la campagne électorale, il avait donné son assentiment à la construction, illégale aux yeux du droit international, de colonies juives sur la rive occidentale du Jourdain, toujours occupée par l’armée israélienne. Dans un entretien accordé au quotidien “Maariv”, un journaliste lui demandait s’il pouvait promettre qu’aucune de ces colonies ne serait dissoute pendant les quatre ans à venir: Netanyahou a répondu sans hésitation et sans circonlocutions inutiles: “oui”. Cette affirmation impavide n’a pas trop rapporté de voix à Netanyahou, comme le montrent les succès de Bennet, jadis l’un de ses plus proches collaborateurs. Bennet a surtout engrangé des voix auprès des colons; pire: dans douze colonies juives de Cisjordanie, le Likoud a obtenu moins de voix qu’il n’a eu de membres jadis. Un membre du Likoud, Barak Herscowitz s’en plaint: “Depuis des années déjà, ce problème existe: les colons adhèrent au Likoud mais ne votent pas pour lui. Ce qu’il font n’est pas illégal mais ils prennent avantage d’une faille du système pour gagner en puissance et en influence en Israël”.

Pour que les électeurs traditionnels du Likoud ne passent pas en masse au “Foyer Juif” de Bennet ou à d’autres formations ultra-sionistes, Netanyahou sera obligé de pratiquer une politique très dure à l’endroit des Palestiniens. Par ricochet, ce durcissement prévisible entraînera de nouvelles tensions dans les relations, déjà fort refroidies, entre les Etats-Unis d’Obama et Israël. Washington, en effet, insiste pour que reprennent les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens et réclame à Tel Aviv qu’il soit mis fin à la construction de colonies en Cisjordanie, afin de créer de bonnes conditions pour un dialogue. L’Américain Robert Serry, coordinateur extraordinaire du processus de paix au Proche-Orient: “Si Israël prend au sérieux la solution dite des deux Etats, il doit reconnaître les effets négatifs d’une poursuite des constructions de colonies. Le sérieux des positions palestiniennes se manifestera si les Palestiniens s’abstiendront de lancer des actions à l’échelle internationale (ndlr: cet automne, la Palestine aura un statut d’observateur à l’ONU) quand commenceront les négociations”.

Mais Netanyahou, un faucon partisan de la ligne dure, ne cédera pas aux désirs de Washington. Finalement, la colonisation du territoire cisjordanien par les colons sionistes est un fait accompli. Les murs et les barrages routiers israéliens ont transformé le territoire palestinien en un tapis mité. Dans plus de 200 colonies vivent plus de 300.000 citoyens israéliens dans un pays qui, finalement, demeure occupé. Une organisation israélienne qui défend les droits de l’homme et qui s’appelle “B’Tselem” (= “Centre israélien d’information sur les droits de l’homme dans les territoires occupés”) ne ménage pas ses critiques à l’encontre de l’”unique démocratie” du Proche Orient: “Le grand nombre de colonies constitue une atteinte aux droits fondamentaux des Palestiniens, y compris au droit à la propriété, à l’égalité, à un niveau de vie convenable et à la liberté de circulation. Les conséquences désastreuses entrainées par la modification de la carte géographique de la Cisjordanie, perpétrée par les autorités israéliennes, empêchent les Palestiniens de jouir de leur droit à l’auto-détermination et de vivre dans un Etat palestinien viable”.

Ensuite, l’association “B’Tselem” reproche aux forces d’occupation israéliennes d’avoir créé en Cisjordanie un “régime de division et de discrimination”, sous lequel existent deux systèmes de droit différents pour un même territoire. Il y a donc un système pour les colons, “ce qui entraîne de facto l’annexion de leurs colonies à Israël et accordent aux colons les droits civiques d’un Etat démocratique”.

L’autre système repose , selon l’association israélienne “B’Tselem”, sur le droit militaire, ce qui fait que les Palestiniens “se voient privés de leurs droits et de toute possibilité d’exercer une quelconque action dans la mise en forme du pays, dans lequel ils vivent”. La critique de “B’Tselem” va même plus loin: “Sous un tel régime, des centaines de milliers de dunam (= 1000 m2) de terrains ont été volés, alors qu’ils étaient habités par des Palestiniens. Ces terrains ont été utilisés pour établir des dizaines de colonies qui ont été peuplées de centaines de milliers de citoyens israéliens”.

Au vu d’une telle politique d’apartheid, qui foule aux pieds le droit des gens, il est évident qu’Israël ne cherche  pas la paix et ne  veut pas d’un Etat palestinien indépendant. Au cours de ces vingt dernières années, le nombre de colons a triplé, ce qui signifie que les bulldozers israéliens sont toujours au travail en Cisjordanie, quelle que soit la situation politique, peu importe donc si le gouvernement de Tel Aviv  a une étiquette de gauche ou une étiquette de droite.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru  dans “zur Zeit”, Vienne, Nr. 5/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

Kartographie als imperiale Raumgestaltung

Ute Schneider

Kartographie als imperiale Raumgestaltung
Alexander (Sándor) Radós Karten und Atlanten
 

Ex: http://www.zeithistorische-forschungen.de/

 

Gliederung:

1. Der Kartograph Alexander (Sándor) Radó: Grenzgänger und Spion
2. Die Atlanten und ihre politischen Botschaften
3. Fazit: Überlegungen zur Rezeption und Bedeutung der Karten
Anmerkungen Angaben zur Autorin Zitierempfehlung 
Text:

 

„[...] an der Wand rechts eine Karte des Gebiets, von einem deportierten früheren Offizier gezeichnet, an der linken Wand die Karte der Kommission für wirtschaftliche Planung; auf dieser Karte waren die Plätze der künftigen Fabriken, der Eisenbahnen, des Kanals, der drei Arbeitersiedlungen, der Bäder, der Schulen, der Sportplätze zu sehen, die in der Stadt errichtet werden sollten.“1

 

„L’Affaire Toulaêv“ nannte Victor Serge seinen 1948 in Frankreich publizierten Roman, in dem er den Terror in der Sowjetunion Stalins literarisch verarbeitete. Thema des Romans ist eine sich ins Hysterische steigernde bürokratische Untersuchung als Reaktion auf die Ermordung eines kommunistischen Politikers, die sich bald in die tiefsten Provinzen des Imperiums ausweitete. Maßgebliche Elemente des Romans sind die geopolitischen Bedingungen der Sowjetunion, ihre territoriale Ausdehnung, die Landschaft und die Topographie, die die „Verortungen“ und das Handeln der Akteure leiten und bestimmen. Ein Aspekt verdient besondere Aufmerksamkeit: Die Sowjetunion als Raum politischer Gestaltung wird nicht nur in Diskursen, Wirtschaftsplänen und theoretischen Schriften entworfen, sondern auch visuell erzeugt und genutzt. Die Karte als Repräsentation des Raumes, die einzelne Städte abbildet, aber weitaus häufiger das gesamte Staatsgebiet, liefert den Protagonisten einen „Möglichkeitsraum“,2 in den sie ihre Pläne und damit die Zukunft der Sowjetunion einschrieben.

 

Die nicht wenigen Hinweise auf Karten in diesem Roman werfen verschiedene Fragen nach der Bedeutung von Karten in der Sowjetunion auf, aber auch nach ihrer Rolle bei der Entstehung und Repräsentation von Imperien im Allgemeinen. Beide Aspekte sind von der historischen Forschung noch kaum untersucht worden. Dies hängt - und die Sowjetunion stellt keineswegs einen Einzelfall dar - einerseits mit einer Vernachlässigung des Raumes und seiner kartographischen Repräsentationen auch von Seiten der zeithistorischen Forschung zusammen. Obgleich Karten zur Illustration und Veranschaulichung in der Geschichtswissenschaft weit verbreitet sind, spielen Karten als historische Quellen eine bisher völlig nachgeordnete Rolle.

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Mehr als ein illustrativer Charakter kommt ihnen auch in der gegenwärtigen Debatte über Imperien in aktueller und historischer Perspektive selten zu. Das ist insofern verwunderlich, als gerade die Raumbeherrschung und die Konkurrenz um den Raum zu den zentralen Charakteristika von Imperien zählen.3 So finden sich bei Herfried Münkler zwar insgesamt elf historische Karten, die etwa die Ausdehnung des Seeimperiums der Athener, das russische Imperium und die gegenwärtige globale amerikanische Militärpräsenz abbilden. Im Text gibt es jedoch keine Verweise; und die Tatsache, dass dem Kartographen nirgendwo gedankt wird, legt die Vermutung nahe, dass der Verlag die Karten zur Veranschaulichung ergänzt hat.

 

Spiel(t)en Karten in der Neuzeit in Europa - und diese Einschränkung ist wichtig, solange wir so wenig über die Kartenverwendung in früheren und gegenwärtigen Gesellschaften wissen - für Herrscher und Politiker beim Aufbau eines Imperiums und als Medium der Integration der Bevölkerung eine Rolle? Obgleich Münkler über die Ausbildung von Identität, über Bildungsprogramme sowie den Ausbau von Informations- und Mediensystemen spricht, werden Karten als Instrument, um in den Köpfen der Menschen eine Vorstellung vom Imperium und seiner Bedeutung oder Bedrohung zu verankern, überhaupt nicht thematisiert. Inwieweit stell(t)en Karten ein Mittel der Mobilisierung dar, und welches Bild vermittel(te)n sie?

 

Dass die Bedeutung von Karten im Konstituierungsprozess von Imperien in der Neuzeit nicht gering veranschlagt werden darf, zeigen neuere Untersuchungen zum British Empire. Der Raum des Empire war seit dem frühen 19. Jahrhundert auf Weltkarten projiziert worden, lange bevor eine flächendeckende staatliche Durchdringung erreicht worden war. Durch eine monochrome Markierung in der Signalfarbe Rot oder aus Gründen der Handkolorierung in Rosa war eine Homogenität antipiziert worden, die anfänglich die christlichen Missionen und im späten 19. Jahrhundert Imperialisten wie Cecil Rhodes zur Erschließung und Inbesitznahme neuer Räume antrieb. Der Kartentypus fand weite Verbreitung über Zeitungen und andere Medien, so dass sich das Bild in den Köpfen aller Bewohner des Empire und nicht nur in Großbritannien einprägte. Als kognitive Karte oder mental map fanden Karten des British Empire Eingang in die Memoirenliteratur, Prosa und Poesie und damit in das kulturelle Gedächtnis, so dass man von einem britischen Erinnerungsort sprechen kann.4

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Vor dem Hintergrund der Ergebnisse zum Stellenwert von Karten als politischem und kulturellem Gestaltungsraum bei der Konstruktion des British Empire gewinnt die Frage nach ihrer Rolle bei dem Aufbau anderer Imperien wie etwa der Sowjetunion nach 1917 weitere Relevanz. Dass die Sowjetunion der Kartographie besondere Bedeutung beimaß, brachte sie 1934 durch die Gründung des „Instituts des großen Sowjet-Atlas“ in Moskau zum Ausdruck. Aufgabe dieses Instituts war es, den „größten Atlas“ der Welt zu schaffen.5 Ein Stab von 200 Mitarbeitern und eine Vielzahl von Wissenschaftlern waren mit dem Projekt befasst, das auf drei Bände angelegt war. Die ersten beiden Bände erschienen 1937 und fanden in Deutschland eine gemischte Aufnahme. Der dritte Band, der „Übersichts- und Wirtschaftskarten der ausländischen Staaten“ enthalten sollte, konnte wegen des Zweiten Weltkrieges nicht mehr erscheinen. Der Redakteur dieses dritten Bandes war der Kartograph Alexander (Sándor) Radó (1899-1981), der nach eigenen Angaben auch an den Arbeiten der anderen Bände beteiligt war und sich seit den frühen 1920er-Jahren mit der Herstellung und Verbreitung eines kartographischen Bildes der Sowjetunion befasste.6 Der Schwerpunkt seiner Arbeit lag in der thematischen Kartographie, und das Spektrum reichte von historischen Prozessen bis hin zu wirtschaftlichen und technischen Entwicklungen der damaligen Gegenwart. Dass seine Karten dabei immer auch propagandistische Funktionen erfüllten, stellte nicht nur die Kritik fest, sondern war durchaus beabsichtigt.7 Die Kunst des Kartographen lag für Radó gerade darin, die Botschaft mit geeigneten technischen Mitteln so in die Karte zu zeichnen, dass sie vom Leser verstanden werden konnte. „Durch die Kombination von Zeichengrößen und beabsichtigten Kontrastwirkungen kann im Kartenbenutzer ein ‚furchterregendes‘ oder als Gegenteil ein ‚beruhigendes‘ psychisches Gefühl geweckt werden. Deshalb muß bei der Schaffung dieser Karten mit solchen beim Kartenbenutzer unbewußt auftretenden psychologischen Wirkungen gerechnet werden.“8

 

Radó wollte mit seinen Karten ein Bild der jungen Sowjetunion kreieren, das darauf zielte, im In- und Ausland ihre politisch-historische Entwicklung, ihre gesellschaftlichen und wirtschaftlichen Bedingungen und nicht zuletzt ihre Rolle als politisches Imperium in der Welt hervorzuheben. Da aber jede Karte durch die Standortgebundenheit des Kartographen beeinflusst wird, selbst wenn sie nicht dezidiert zum Zweck der Propaganda entsteht, spiegeln seine Karten auch die wechselvolle Politik der Sowjetunion nach der Revolution wider. Zusammen mit weiteren Karten kam ihnen sogar eine prominente Rolle in der Minderheitenpolitik zu, mit all ihren gewaltsamen Folgen unter Stalin. Bevor einzelne dieser Karten vorgestellt werden, sei kurz ein Blick auf das Leben Radós geworfen, weil es sein Werk beeinflusste und zudem charakteristisch für zahlreiche Biographien des 20. Jahrhunderts ist.

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1. Der Kartograph Alexander (Sándor) Radó: Grenzgänger und Spion

 

Im Sommer 1968 fertigte der amerikanische Geheimdienst CIA ein geheimes Dossier über Alexander Radó an. Nicht ohne Bewunderung sprach sich der Autor dafür aus, Radó einen Platz im „pantheon of major intelligence figures of the times“ einzuräumen.9 Das Dossier stellt die wesentlichen Etappen im Leben Radós vor, wie sie wenige Jahre später auch in seiner Autobiographie zu lesen waren.10 Diese Memoiren, die unter dem Titel „Deckname Dora“ in West- bzw. „Dora meldet“ in Ostdeutschland erschienen, sind eines der wenigen Selbstzeugnisse, die von Radó bisher zugänglich sind. Das hängt mit seinem Leben in verschiedenen Diktaturen und einer generellen Furcht zusammen, unter diesen politischen Umständen persönliche Dokumente zu hinterlassen. Auch Radós Erinnerungen wurden in der Sowjetunion zensiert und korrigiert, sieht man einmal von den Glättungen ab, die er selbst vorgenommen hat.11

 

Der 1899 in Budapest geborene Alexander Radó entstammte dem vermögenden jüdischen Bürgertum. Als „Sohn bemittelter Eltern“ konnte er nicht nur das Gymnasium besuchen, sondern auch zur „Sommerfrische“ nach Italien und Österreich reisen.12 1918 wurde er einberufen, begann aber parallel dazu ein Jurastudium in Budapest und machte während der Revolution von 1918 die Bekanntschaft revolutionärer Sozialisten. Ende des Jahres trat er der Kommunistischen Partei Ungarns bei. Einer Leidenschaft seiner Kindheit folgend, begann er als Politkommissar für die ungarische „Rote Armee“ Landkarten zu zeichnen, für die es nach dem Zerfall der österreichisch-ungarischen Armee großen Bedarf gab.13 Mit dem Ende der Räterepublik im Jahr 1919 floh Radó nach Wien und später nach Deutschland, wo er in Jena ein Studium der Kartographie begann. Unterbrochen durch mehrfache Reisen in die Sowjetunion, die er immer auch zum Kartographieren und Sammeln von Landkarten nutzte, beendete er sein Studium im Jahr 1924. In diesem Jahr erschien seine erste Karte der Sowjetunion im Braunschweiger Westermann-Verlag. Es folgten weitere Arbeiten über die Sowjetunion für zahlreiche große deutsche Atlanten. Nach eigenen Angaben war es Radó, der „für die Gebiete der UdSSR die sowjetische politische und geographische Einteilung und Terminologie“ einführte.14 Radó verfasste außerdem einen Reiseführer durch die Sowjetunion, der zu einem Standardwerk wurde, und war einer der ersten Kartographen, der die Luftfahrt für die Kartographie nutzte.15 1933 emigrierte Radó mit seiner Familie nach Paris und bereits drei Jahre später in die Schweiz. Jeden Ortswechsel verband Radó jeweils mit der Gründung einer geographischen Nachrichtenagentur, die die europäische Presse mit politischen und wirtschaftlichen Karten belieferte. Die Niederlassung in der Schweiz geschah auf Wunsch Moskaus und mit dem Ziel der Übernahme einer Spionagetätigkeit, zumal Radó „kein Neuling in der konspirativen Tätigkeit“ war.16 Unter dem Decknamen „Dora“ sammelte er militärische Informationen für die Sowjetunion und informierte sie während des Zweiten Weltkrieges etwa über die deutschen Pläne und Truppenbewegungen im Zusammenhang mit dem geplanten Angriff auf die Sowjetunion. Kurz vor der Enttarnung gelang es ihm unterzutauchen, und 1944 floh er schließlich nach Paris.

 

Dort endet die Geschichte von Radós Spionagetätigkeit, und das Buch „Dora meldet“ schließt mit einem Ausblick auf die Schicksale seiner Weggefährten und Mitarbeiter. Den Faden seiner eigenen Biographie knüpft Radó erst mit dem Jahr 1955 an, in dem er „nach langen und schweren Prüfungen [...] endlich in meine Heimat zurückkehren“ konnte.17 Über sein Schicksal zwischen Kriegsende und der Rückkehr nach Ungarn im Jahr 1955 erfahren wir nur, dass er „1948 infolge des Stalinschen Personenkults spurlos verschwunden war“.18 Ihm erging es so wie zahlreichen anderen Kommunisten, die in Spanien und an anderen Fronten für ihre Überzeugung gekämpft hatten. Viele von ihnen waren ebenfalls jüdischer Herkunft, doch nur wenige hatten wie er das Glück, die Straflager zu überleben.19 Die CIA wusste über den Verbleib Radós immerhin zu berichten, dass er in Moskau zu 15 Jahren Arbeitslager in Sibirien verurteilt worden war. Inwieweit es gute Beziehungen oder seine fachlichen Kenntnisse waren, die ihn in ein geophysikalisches Observatorium in die Nähe von Moskau brachten, war auch der CIA nicht bekannt. Der US-Geheimdienst wusste aber, dass Radó dort ein „prisoner with privileges“ war, der sich mit Kartenproblemen und militärischen Navigationssystemen befasste.20

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Im Zuge der Entstalinisierung konnte Radó 1955 nach Ungarn zurückkehren. Beruflich begann er eine neue Karriere in der staatlichen Kartographie, und er zeichnete fortan mit der ungarischen Variante seines Namens: Sándor. Der kommunistische Kosmopolit Radó, der 1920 der sowjetischen KP beigetreten war, setzte mit diesem Wechsel ein Zeichen des Neuanfangs unter Betonung seiner ungarischen Herkunft und Verbundenheit. In beruflicher Hinsicht knüpfte Radó in Ungarn an beide Stränge seines Lebens vor 1945 an - er setzte sowohl seine kartographischen Projekte als auch seine geheimdienstliche Tätigkeit fort. Von letzterem ging zumindest die CIA aus, die Ungarn als eine Art geographisches Spionagezentrum betrachtete. Sukzessive strukturierte Radó die ungarische Kartographie und ihre Publikationen um und machte etwa die dreisprachig erscheinende Zeitschrift „Cartactual“ zu einem vor allem im westlichen Ausland angesehenen Organ.21 1967 begann Radó mit der Erstellung von Karten für die politische Schulung und die Propagandaarbeit. Innerhalb weniger Jahre erschienen mehr als 200 verschiedene Plakatkarten und Kartenblattserien, die in Schulen, Betrieben und Bibliotheken Verwendung fanden. Die Karten informierten über ein breites Themenspektrum, das von den „Überschwemmungen in Ungarn im Jahr 1970“ bis zu den „Errungenschaften und Aufgaben der Industrieentwicklung 1971-1975“ reichte. Der Schwerpunkt lag bei nationalen Themen und den sozialistischen Staaten; einzelne Karten befassten sich aber auch mit dem nichtsozialistischen Ausland.22

 

Seine kartographischen Fähigkeiten und seine Sprachkompetenzen - Radó sprach mindestens sechs Sprachen fließend - beförderten sein internationales Ansehen und seine Macht.23 Mit zahlreichen Ehren ausgezeichnet starb Radó im Jahr 1981. Viele seiner Projekte wurden weit über seinen Tod hinaus fortgeführt, und in Ungarn gilt er bis heute als der Begründer der nationalen und politischen Kartographie.24 Neben seiner politischen Überzeugung, an der Radó sein Leben lang festhielt - er nutzte keine seiner zahlreichen Westreisen zur Flucht -, war es die fachliche Kompetenz, die sein Überleben und eine zweite Karriere ermöglichte. Die Biographie Radós ist insofern nicht untypisch für das 20. Jahrhundert, als es in den sozialistischen Staaten nach dem Zweiten Weltkrieg zahlreiche Intellektuelle gab, deren Leben durch die Diktaturen mehrfache Brüche erfahren hatte. György Konrád und Iván Szelényi, die sich intensiv mit der osteuropäischen Intelligenz und ihren Mechanismen des Machterhalts und -ausbaus befasst haben, bezeichneten diesen Intellektuellentypus als „Doppelstaatsbürger von Partei und Fach“. „Ideologische Vertrauenswürdigkeit“ und die fachliche Qualifikation sicherten langfristig die Position dieser Doppelstaatsbürger, unabhängig von politischen Konjunkturen und Richtungswechseln.25

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2. Die Atlanten und ihre politischen Botschaften

 

2.1. Der „Atlas für Politik Wirtschaft Arbeiterbewegung“. Im Jahr 1930 erschien in Deutschland und ein Jahr später in Japan der erste von drei geplanten Bänden eines Atlasses unter dem Titel „Atlas für Politik Wirtschaft Arbeiterbewegung“. Aus politischen Gründen blieb es jedoch bei diesem ersten Teil, der den Imperialismus zum Thema hat.26 Den Einband hatte John Heartfield gestaltet, und das Vorwort stammte aus der Feder des stellvertretenden Volkskommissars des Äußeren, Fjodor Rothstein, der auf den Zusammenhang von Geographie, Geschichte und Politik hinwies.27 Radó geht in seinen Memoiren und im Vorwort zum Reprint von 1980 auf die Entstehung des Atlasses ein; indem er ihn auf ein Gespräch mit Lenin zurückführt, stellt er sich und sein Werk in eine unmittelbare Traditionslinie zur Russischen Revolution. Diese Verbindung unterstreicht er zusätzlich durch den Hinweis, dass ihm Lenin bei der Kartensuche geholfen habe.28

 

Unterteilt in sechs Kapitel stellt der Atlas auf schwarz-weißen und farbigen Karten politische und wirtschaftliche Themen und Entwicklungen vor. Zahlreiche dynamische Karten markieren mit dicken roten und schwarzen Pfeilen unterschiedliche Beziehungen und Bewegungen zwischen einzelnen Staaten. Die Sowjetunion springt dem Betrachter auf vielen Karten förmlich entgegen, weil sie durch ein kräftiges Rot hervorgehoben wird. Rot ist nicht nur eine Signalfarbe, die Bedeutung markiert und hervorhebt, sondern auch die symbolische Farbe des Sozialismus und Kommunismus.

 

Wie bereits erwähnt, war Rot bzw. Rosa außerdem die Farbe, die Großbritannien seit dem 19. Jahrhundert in der Kartographie zur Hervorhebung des British Empire nutzte. Radó war sich der Wirkung von Farben bewusst und kannte möglicherweise sogar die Karten des Empire; zudem hatte sich die Zuordnung von Rot und Empire nicht nur in Großbritannien durchgesetzt. Indem Radó die Sowjetunion in diesem grellen Rot und monochrom markierte, betonte er sie nicht nur, sondern zeigte den Betrachtern vielmehr, dass das neue Imperium seinen Raum und Platz in der Welt beanspruche und die Konkurrenz mit den alten Imperien aufnehme. Die farbliche Hervorhebung wurde durch die Wahl der Projektion verstärkt, denn die von Radó bevorzugte Mercatorprojektion begünstigte die Flächengröße der Sowjetunion. Die kartographischen Mittel und die Absicht, „plakatartig“ zu wirken, fielen den Rezensenten des Werkes auf, die teilweise äußerst detailliert auf inhaltliche und dar-stellerische Fehler im Atlas eingingen. Die Rezensenten waren sich einig, dass dieser Atlas als ein „hochinteressantes Dokument für die Art sowjetrussischer Propaganda in Deutschland zu werten“ sei.29

 



 
Karte: 'Die Einkreisung der Sowjetunion durch den Britischen Imperialismus'

„Die Einkreisung der Sowjetunion durch den Britischen Imperialismus“
(aus: Radó, Atlas [Anm. 26], S. 91)
 

 

Zahlreiche Karten vermitteln auch das Bild einer isolierten Sowjetunion. Das gilt weniger für eine Karte, die explizit den Titel „Die Isolierung der Sowjetunion in Europa“ trägt, aber kaum mehr als die westlichen Nachbarn von Finnland bis zur Türkei zeigt,30 als vielmehr für solche Karten, die etwa „Das Rüsten zum nächsten Krieg“ zeigen. Eine geradezu „unbewaffnete“ Sowjetunion, die hauptsächlich ihre Grenzen verteidigt, wird dieser Karte zufolge von hochgerüsteten europäischen und asiatischen Staaten eingekreist und bedroht.31 Mit diesem Bild knüpfte Radó an ältere Wahrnehmungsmuster an, die auf Gefühlen von Bedrohung durch die Nachbarn Russlands basierten. Der Atlas, der sich heute in erstaunlich vielen Bibliotheken findet, war aber weit mehr als ein Propagandainstrument; er spiegelt auch die sowjetische Politik und ihre Konjunkturen in den ersten Jahren nach der Revolution wider. Beispiele dafür sind die Benennungen und der Umgang mit den zahlreichen Ethnien im Vielvölkerreich.

 


 
Karte: Die proletarische Großmacht Die Sowjetunion

„Die proletarische Großmacht - Die Sowjetunion“
(aus: Radó, Atlas [Anm. 26], S. 43)
 

 

Während Radó auf allen Karten - mit Ausnahme derjenigen des Zarenreichs - die Benennung „Sowjetunion“ wählt (in unterschiedlichen Schreibweisen), spricht er auf dieser Karte von „Russland“. Hier spiegelt er die russische und städtische Dominanz in der bolschewistischen Partei.32 Sie führte mit dem Sieg und der Ausdehnung der Bolschewiki bis an die Peripherie zu erheblichen Problemen. Denn es stellte sich mit aller Vehemenz die Frage nach dem Umgang mit der multiethnischen Heterogenität. Während vor allem linke Intellektuelle gegen eine „Nationalisierung des sozialistischen Projekts“ votierten,33 sprach sich Lenin für das Prinzip der Ethnizität aus, und Stalin teilte die Sowjetunion in Republiken mit unterschiedlichem Autonomiestatus ein. Diese Politik der Regionalisierung ging mit statistischen Erhebungen und Untersuchungen einher. Das Ergebnis war eine Fokussierung auf die Minderheiten, ihre Klassifizierung und Zuweisung zu bestimmten Territorien, die schließlich auf Karten dokumentiert und mit Grenzen markiert wurden. Die an diesem Prozess beteiligten Experten - „Ethnologen, Orientalisten und Statistiker“ - entwickelten im wahrsten Sinne des Wortes „Kriterien, die es ihnen erlaubten, die ethnische Landkarte neu zu vermessen und das Imperium als Verbund von Nationen zu strukturieren“.34 Die Karten schließlich machten dies sichtbar und erleichterten den zweiten Schritt, eine brutale Sowjetisierungspolitik und die erzwungene Integration in die Union.35

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Karte: Die Lösung der nationalen Frage in der Sowjetunion

„Die Lösung der nationalen Frage in der Sowjetunion“
(aus Radó, Atlas [Anm. 26], S. 157)
 

 

In Radós Atlas erscheinen Ethnien noch wenig relevant. Mit Ausnahme der Karte der „proletarischen Großmacht“, die auf die Republiken auch im begleitenden Text ausdrücklich hinweist, erwähnt Radó sie nicht und zeichnet vielmehr einen homogenen, nationalen Raum. Die Sowjetunion unterscheidet sich damit nicht von der Darstellung der anderen Staaten, die ebenfalls als homogene Blöcke markiert sind. Der Atlas verschweigt aber nicht generell die in der Zwischenkriegszeit virulente Nationalitätenfrage; er dokumentiert Minderheiten in zahlreichen europäischen Staaten und in Nordamerika. Dabei lässt Radó auch die Sowjetunion nicht aus.


 



Karte: Nationalitäten in den Vereinigten Staaten von Amerika

„Nationalitäten in den Vereinigten Staaten von Amerika“
(aus: Radó, Atlas [Anm. 26], S. 145)
 

 

Die beiden Karten unterscheiden sich jedoch grundlegend. Im Fall Nordamerikas präsentiert Radó keineswegs ein monochromes Bild, sondern ein Territorium, das von Reservaten der „Indianer“ - in roten Blöcken dargestellt - und Ansiedlungen der „Neger“ - in schwarzen Kreisen, die sich vor allem im Osten finden - wie ein Flickenteppich durchsetzt ist. Dass Radó sich für die Farben Rot und Schwarz entschieden hat, ist, auf einer symbolischen Ebene betrachtet, durchaus naheliegend und entspricht kartographischen Prinzipien. Auffällig ist aber, dass Rot auch die „weiße“ und asiatische Bevölkerung repräsentiert, obwohl die politische Sympathie Radós bei der „neu entstandenen schwarzen Arbeiterklasse“ lag, deren Aufgabe es sei, „nicht nur die Befreiungsbewegung der Neger in den Vereinigten Staaten von Amerika, sondern auch der kolonial versklavten Negermassen in Afrika und in Mittel- und Südamerika zu führen“.36 In der Gesamtschau werden die Vereinigten Staaten von Amerika von Radó als ein Territorium präsentiert, das in ethnische Gruppen zersplittert ist und sich nicht als homogener Staat entwickeln kann.

 

Die Unterschiede zur Repräsentation der Sowjetunion könnten kaum größer sein. Hier zeigt Radó ausschließlich die politische Gliederung (Karte s.o., Abschnitt 7), während die „fast 200 Nationalitäten“, die er im Begleittext erwähnt, nicht differenziert und lokalisiert werden. Das entspricht der offiziellen Politik der Sowjetunion in den frühen 1920er-Jahren, die den „Gliedstaaten“ sehr unterschiedliche Formen von Autonomie gewährte, aber gerade erst mit der Erstellung differenzierter Karten der ethnischen Verteilung auf der Basis statistischer Erhebungen begann. Die Karte Radós dokumentiert gewissermaßen diesen Prozess der Regionalisierung, in dem sich die Sowjetunion befand. Sieht man einmal von den wenigen Karten zur Nationalitätenfrage ab, repräsentiert Radó die Sowjetunion als einen monochromen und damit homogenen politischen Raum. Indem der Atlas außerdem Bodenschätze und Industrie, Verkehrsverbindungen und militärisches Potenzial auf dem Territorium der Sowjetunion überwiegend verschweigt, erscheint diese rote Fläche ohne die Merkmale, mit denen Radó die „imperialistischen“ Staaten charakterisierte. Hier bot sich - so eine mögliche Lesart - dem „neuen Menschen“ ein breites Betätigungsfeld beim Aufbau einer kommunikativen Vernetzung, bei der Industrialisierung, kurz beim Aufbau eines Imperiums unter der Farbe und den Zeichen des Sozialismus. Erste Erfolge einer solchen Aufbauleistung konnten die Briten im Jahr 1938 zur Kenntnis nehmen, als Radó mit seinem „Atlas of To-day and To-morrow“ „a snapshot photograph of our rapidly changing world“ publizierte.37

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2.2. „The Atlas of To-day and To-morrow“. Dieser im Format etwas kleinere Atlas enthält in den sechs Kapiteln deutlich mehr Karten, die außerdem in viel ausführlicheren Texten und durch zahlreiche Statistiken erläutert werden. Im Unterschied zum deutschen präsentiert der englische Atlas ausschließlich schwarz-weiße Karten, so dass die Sowjetunion dem Leser trotz der Mercatorprojektion nicht so dominant ins Auge springt. Zudem - hier spiegeln sich die politischen Veränderungen der 1930er-Jahre - vermittelt der Atlas ein anderes Bild der Sowjetunion und ihrer Stellung innerhalb der Staatengemeinschaft. Sie wird als gleichrangige politische, militärische und ökonomische Macht exponiert. Auf einer Karte zum weltweiten militärischen Potenzial erscheint die Sowjetunion längst nicht mehr als der bedrohte, eingekreiste und wehrlose Staat wie noch in der deutschen Ausgabe. Auch wenn sie im Vergleich zu den anderen Staaten nicht über eine umfangreiche Flotte verfügte, so stellte Radó sie hinsichtlich der aktiven Armee bereits als zweitstärkste militärische Macht nach China dar.38

 

Neben der Gleichrangigkeit betont der englische Atlas die Eingebundenheit und Vernetzung der Sowjetunion etwa durch mehrere Kommunikations- und Verkehrskarten, die Radó in diese Ausgabe aufnahm. Die Sowjetunion ist Bestandteil eines globalen Netzwerkes von Kommunikations-, Kapital- und Güterströmen. Dass diese Vernetzung, heute als Globalisierung bezeichnet, nicht nur ein Spezifikum der Sowjetunion war, brachten die Rezensenten zum Ausdruck. Ihr Urteil über den Wert der Karten und deren Informationsgehalt fiel positiver aus als beim deutschen Vorläufer. Zwar fanden die Rezensenten wieder kleinere Fehler, erachteten die Bezeichnungen als „Norwegian“ and „Danish Empire“ als weit herbeigeholt und wiesen auf die politischen Implikationen des Atlasses hin, betonten aber im Gegenzug die besondere Bedeutung des Kartenmaterials und des Atlasses insgesamt, zumal in einer Zeit, in der die Welt schrumpfe.39 Die andere Qualität der Karten, die auf statistischem Material beruhten und zudem durch umfangreiche Statistiken ergänzt wurden, hing einerseits mit den konzentrierten Bemühungen um statistische Erhebungen in der Sowjetunion zusammen, war andererseits aber auch eine Frage des Zugangs. Radó arbeitete seit 1936 in Genf und konnte hier zusätzlich zu dem sowjetischen Material die Bibliothek des Völkerbundes nutzen. Bei der Erstellung der Karten für den Atlas war ihm außerdem die Tochter eines hohen polnischen Beamten des Völkerbundes behilflich, die selbst Kartographin war.40

 

Mehr als eine veränderte kartographische Darstellungsform bietet Radó auch im Umgang mit der Nationalitätenfrage, der in diesem Atlas ebenfalls ein Kapitel gewidmet ist. Zum einen findet sich auch hier wieder eine Karte zur politischen Struktur, die allerdings im Gegensatz zur deutschen Ausgabe die einzelnen Republiken grafisch deutlich voneinander abgrenzt. Russland erscheint als monochromer Block, durchsetzt von einzelnen autonomen Territorien, während die Republiken der Föderation in der Schraffur deutlich hervorgehoben und unterschieden werden. Die zugehörige Statistik enthält zudem genaue Angaben zu den jeweiligen Bevölkerungszahlen. Die Karte gibt zwar auch die offizielle Politik der 1920er-Jahre wieder, zieht im Gegensatz zur deutschen Ausgabe aber klare Grenzen zwischen den Teilrepubliken und bildet damit, obgleich es um die politische Struktur geht, einen weiteren Schritt bei der Klassifikation von ethnischen Minderheiten ab. Der Prozess von nationalen Zuschreibungen und Zuordnungen war eine Folge der sowjetischen „Indigenisierung und Nationalisierung von Herrschaft“,41 die nicht selten zuerst auf Karten dokumentiert wurde.

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Karte: Political Structure of the Soviet Union

„Political Structure of the Soviet Union“
(aus: Radó, The Atlas [Anm. 37], S. 59)
 

 

Nachdem unter Stalin die Politik der Sowjetisierung und eine gewaltsame Unterdrückung der Minderheiten einsetzte, zeigten diese Karten den „Feind“ im Innern; sie konnten zu seiner Verortung und zu gezielten politischen Maßnahmen genutzt werden. Aus Moskau berichten Zeitzeugen, dass es Ende der 1930er-Jahre dort geradezu eine Obsession war, Nachbarn und Kollegen nach ihrer ethnischen Zugehörigkeit zu klassifizieren.42 Einer besonderen Gefahr waren gerade die Minoritäten ausgesetzt, die als eine Gefährdung der Homogenität des nationalen Territoriums betrachtet wurden. „Nur national homogene Landschaften waren auch moderne Landschaften“, schreibt Jörg Baberowski zu dieser Ausprägung des Stalinschen Terrors.43 Damit verweist Baberowski auf mentale Kartenbilder wie die von Radó produzierten, die die Sow-jetunion schon in den 1920er-Jahren als eine homogene, moderne Landschaft gezeigt hatten. Dieser Vorstellung folgen letztlich auch die anderen Karten des englischen Atlasses, der die politische Struktur nur auf dieser Karte wiedergibt und die Sowjetunion ansonsten als monochromes Territorium repräsentiert.

 

Von den Nationalstaaten des 19. Jahrhunderts unterschied sich die Sowjetunion unter Stalin wohl im Terror, nicht aber in der Vorstellung von „homogenen Landschaften“. Auch andere Staaten hatten umfangreiche Homogenisierungsprogramme in die Wege geleitet und nationale Minderheiten politisch ausgegrenzt, von ihren Karten ausgeschlossen oder „verortet“, um eine gezielte Politik etwa der Germanisierung durchsetzen zu können. Dass Radó sich dieser Parallelen bewusst war, zeigen seine Karten zu anderen europäischen Staaten, deren Nationalitäten er in sehr differenzierten Karten festhielt.44 Bei der Darstellung der gesamten Sowjetunion folgte Radó dagegen in der Regel dem Homogenisierungsmodell und zeichnete eine monochrome Landschaft herbei, ohne dass sie überhaupt existierte. Er nutzte den „Möglichkeitsraum“ der Karte, um Strukturen, Status und Ziele der Sowjetunion als einer politischen und ideologischen Gemeinschaft festzuhalten. Die Parallelen zum British Empire sind nicht zu übersehen, wo Verbund und Homogenität ebenfalls auf Karten projiziert und antizipiert worden waren.

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3. Fazit: Überlegungen zur Rezeption und Bedeutung der Karten

 

Da Radó seine Atlanten im Westen publizierte, stellt sich die Frage nach dem Stellenwert und der Wirkung seiner Karten in Europa und in der Sowjetunion. Wer hat sie überhaupt gesehen und benutzt? Im Hinblick auf Europa sprechen die zahlreichen Bibliotheksbestände und die Rezensionen für eine breitere Rezeption. Wer den Atlas letztlich kaufte und las, wissen wir aber nicht genau. Im Fall der Sowjetunion ist davon auszugehen, dass Radó über gute und intensive Kontakte verfügte; er wird für eine Verbreitung des Werks in den Kreisen seiner politischen und professionellen Freunde gesorgt haben. Dass Karten eine große allgemeine Bedeutung zukam, zeigt die Einrichtung einer Kommission zur Erfassung und Untersuchung der Ethnien (KIPS/IPIN), die ihre sozialstatistischen Erhebungen auch kartographisch veranschaulichte. Einen dieser statistischen Atlanten bekam Walter Benjamin in Moskau zu Gesicht, der überhaupt nach seinem Besuch prognostizierte, dass die Landkarte „nahe daran“ sei, „ein Zentrum neuen russischen Bilderkults zu werden wie Lenin Portraits“. Denn „auf der Straße, im Schnee, liegen Landkarten von SSSR, aufgestapelt von Straßenhändlern, die sie dem Publikum anbieten“.45

 

Wie bereits erwähnt, wurde 1934 in Moskau das „Institut des großen Sowjet-Atlas“ gegründet. Radó war an diesem Werk beteiligt, und zahlreiche der dort abgebildeten Karten weisen deutliche Parallelen zu seinen Karten aus den 1920er- und 1930er-Jahren auf. Auch dieser Atlas zeigt eine Karte zur „derzeitigen politischen Einteilung“. Die Republiken werden dort aber nicht als selbstständige politische Einheiten repräsentiert, sondern die gesamte Sowjetunion zeigt sich in monochromem Rot.46 Die rote Farbe wählten die Kartographen auch für eine vierteilige Karte, die die Kollektivierung zwischen 1928 und 1936 abbildet. Der historische Prozess wird farblich untermauert, indem sich die Sowjetunion in der Farbgebung von Gelb über Orange bis zu Rot im Jahre 1936 verändert. Andere Karten in diesem Atlas zeigen den Ausbau einer Infrastruktur in der Sowjetunion und die weltweite Vernetzung, die ihren Ausgangspunkt immer im Zentrum Moskau hat. Deutsche Kartographen, die diesen Atlas in umfassenden Besprechungen würdigten, betonten zwar die Modernität der Karten und die zahlreichen methodischen Anregungen, kritisierten aber auch die „agitatorischen Gesichtspunkte“, die bei zahlreichen Karten im Vordergrund stünden.



Karte: Kollektivierung der Bauernwirtschaften in der UdSSR 1928-1936

Kollektivierung der Bauernwirtschaften in der UdSSR 1928-1936
(aus: Gorkin, Bol’soj sovetskij atlas mira [Anm. 5], S. 159)
 

 

Alle diese Karten bekamen die Menschen in der Sowjetunion in der einen oder anderen Form im Zuge der Regionalisierung und Sowjetisierung und den damit verbundenen Alphabetisierungskampagnen zu Gesicht. Dass die Karten langfristig ein Bild von der Sowjetunion und ihrer Rolle als einer der beiden Weltmächte mitprägten, zeigte sich nach dem Zusammenbruch des Sowjetimperiums. Für viele Menschen innerhalb und vielmehr noch außerhalb der Sowjetunion gehörte das „Auftauchen“ zahlreicher Ethnien zu den überraschenden Erfahrungen, die mit ihrer Vorstellung vom einheitlichen Sowjet-menschen in einem homogenen Staat nicht zusammenpassten. Die jungen Staaten, die im Zuge dieser Auflösung entstanden, mussten und müssen zum Teil bis heute ihren Ort in der Welt noch finden. Relationen wie „Osten“ und „Westen“ haben sich förmlich verschoben, und ein Blick auf die aktuelle Karte lässt in vielen Staaten die Frage nach der Zugehörigkeit zu Europa in einem anderen Licht erscheinen. Im Verbund der alten Sowjetunion war dies ein selbstverständlicher Bestandteil sowjetischer Identität. Die hier vorgestellten Karten veranschaulichten das bis in die 1980er-Jahre vorherrschende Paradigma, das die Ideologie und die imperiale Macht der Sowjetunion mit dem Zentrum in Moskau betonte.47 Zu fragen wäre allerdings, inwieweit gerade die Diskrepanz zwischen „zukunftsorientierten“ und idealisierten Repräsentationen einerseits und alltäglichen Erfahrungen andererseits zur politischen Auflösung des Sowjetimperiums beigetragen hat.

 

Als einziges Medium sind Karten geeignet, die räumliche Ausdehnung in ihren realen Bezügen und als Projektionsraum geopolitischer, zivilisatorischer oder anderer Ambitionen zu veranschaulichen. Das gilt gleichermaßen nach außen wie nach innen. Veranschaulichungen sind ein Bestandteil der „imagined communities“,48 eine Charakterisierung, die sicherlich auch für Imperien ihre Gültigkeit hat. Zu den Bausteinen dieser Gemeinschaften gehören spätestens seit dem 19. Jahrhundert der Raumbezug und die Raumvorstellung, die sowohl auf historische Wurzeln als auch in die Zukunft verweisen.




 
Anmerkungen: 

1 Victor Serge, Die große Ernüchterung. Der Fall Tulajew, Hamburg 1950, S. 116.

2 David Gugerli/Daniel Speich, Topografien der Nation. Politik, kartografische Ordnung und Landschaft im 19. Jahrhundert, Zürich 2002, S. 84.

3 Herfried Münkler, Imperien. Die Logik der Weltherrschaft - vom Alten Rom bis zu den Vereinigten Staaten, Berlin 2005, S. 11ff. Inzwischen liegen einige Arbeiten vor, die das Kartographieren von Imperien untersuchen - in vielen Fällen jedoch, ohne die Karten selbst als Quellen zu betrachten. Vgl. Matthew H. Edney, Mapping an Empire. The Geographical Construction of British India, 1765-1843, Chicago 1997; Francine Hirsch, Empire of Nations. Ethnographic Knowledge and the Making of the Soviet Union, Ithaca 2005. Im Vordergrund stehen die Karten bei Thomas J. Bassett, Cartography and Empire building in Nineteenth-Century West Africa, in: The Geographical Review 84 (1994), S. 316-335.

4 Ute Schneider, Die Macht der Karten. Eine Geschichte der Kartographie vom Mittelalter bis heute, Darmstadt 2004, S. 120ff. Dazu demnächst Zoe Laidlaw, Das Empire in Rot. Karten als Ausdruck des britischen Imperialismus, in: Christof Dipper/Ute Schneider (Hg.), Kartenwelten. Der Raum und seine Repräsentation in der Neuzeit, Darmstadt 2006 (im Druck). Siehe auch William O’Reilly, Zivilisierungsmission und das Netz des British Empire. Sprache, Landvermessung und die Förderung des Wissens 1780 - 1820, in: Boris Barth/Jürgen Osterhammel (Hg.), Zivilisierungsmissionen. Imperiale Weltverbesserung seit dem 18. Jahrhundert, Konstanz 2005, S. 101-124.

5 Aleksandr Fedoroviéc Gorkin (Hg.), Bol’soj sovetskij atlas mira, Moskva 1937; Bruno Krömke, Der Große Sowjet-Weltatlas, in: Zeitschrift für Geopolitik 19 (1942), S. 332-335; H.[ans] Spreitzer, Der Große Sowjet-Weltatlas, in: Zeitschrift der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin 1940, S. 69-74.

6 Sándor Radó, Dora meldet, Berlin (Ost) 1974, S. 89.

7 Jeremy Black sieht wegen des propagandistischen Charakters vor allem in Radós erstem Atlas aus dem Jahre 1930 ein marxistisches Pendant zu nationalsozialistischen geopolitischen Propagandakarten. Zu ihren Aussagen und ihrem Stellenwert bei der Ausbildung eines territorialen Konzeptes und kognitiver Karten ist damit nichts gesagt. Auf die Funktion von Propagandakarten bei der Ausbildung von „Territorialkonzepten“ und ihre prägende Kraft hinsichtlich räumlicher Vorstellungen hat Guntram Herb in verschiedenen Untersuchungen hingewiesen. Siehe auch Jeremy Black, Maps and History. Constructing Images of the Past, New Haven 1997, S. 125f.; Guntram Henrik Herb, Under the Map of Germany. Nationalism and Propaganda 1918-1945, London 1997; ders., Von der Grenzrevision zur Expansion: Territorialkonzepte in der Weimarer Republik, in: Iris Schröder/Sabine Höhler (Hg.), Welt-Räume. Geschichte, Geographie und Globalisierung seit 1900, Frankfurt a.M. 2005, S. 175-203.

8 Sándor Radó, Die Karte als Mittel der politischen Bildung, in: Petermanns Geographische Mitteilungen 118 (1974), S. 75ff., Zitat S. 76.

9 Louis Thomas, Alexander Rado, in: Studies in Intelligence 12 (1968), S. 41-61. Zu dem Bild des „Meisterspions“ hat nicht zuletzt Arthur Koestler beigetragen, der dem ehemaligen Parteigenossen und Kollegen in seiner Biographie ein Kapitel unter dem Titel „Einem Meisterspion zum Gedenken“ widmete. Das gesamte Kapitel steht unter der Vermutung Koestlers, dass Radó, der sich in einem sowjetischen Lager befand, nicht mehr am Leben sei (Arthur Koestler, Die Geheimschrift. Bericht eines Lebens 1932 bis 1940, Wien 1955, S. 318-326).

10 Sándor Radó, Deckname Dora, Stuttgart 1971; ders., Dora meldet (Anm. 6).

11 Karl Schlögel, Im Raume lesen wir die Zeit. Über Zivilisationsgeschichte und Geopolitik, München 2003, S. 230.

12 Radó, Dora meldet (Anm. 6), S. 28f.

13 Ebd., S. 36ff.

14 Alex Radó, Politische und Verkehrskarte der Sowjet-Republiken, Braunschweig 1924; ders., Dora meldet (Anm. 6), S. 88.

15 Ders., Dora meldet (Anm. 6), S. 90f., S. 100-109; ders., Führer durch die Sowjetunion, Moskau 1925; ders., Avio Führer: Führer für Luftreisende, Bd. I: Flugstrecke Berlin - Hannover, Berlin 1929.

16 Ders. , Dora meldet (Anm. 6), S. 17.

17 Ebd. , S. 514.

18 Ebd. , S. 76.

19 Zum „Nach-Krieg“ in der Sowjetunion siehe Jörg Baberowski, Der rote Terror. Die Geschichte des Stalinismus, München 2003, S. 240ff.

20 Thomas, Rado (Anm. 9), S. 48.

21 Ebd., S. 60; Pál Kaszai/Gábor Gercsák, Mass media maps in Hungary. National Report (1997), online unter URL: <http://lazarus.elte.hu/gb/hunkarta/press.htm>.

22 Siehe die Kartenbeispiele in: Radó, Die Karte (Anm. 8), Tafel 7-9.

23 Rudolf Habel, Professor Dr. Sándor Radó 70 Jahre, in: Petermanns Geographische Mitteilungen 113 (1969), S. 318f.

24 Kaszai/Gercsák, Mass media maps (Anm. 21), o.S.

25 György Konrád/Iván Szelényi, Die Intelligenz auf dem Weg zur Klassenmacht, Frankfurt a.M. 1978, S. 292. Zu ähnlichen Karrieren in der DDR siehe Ute Schneider, Hausväteridylle oder sozialistische Utopie? Die Familie im Recht der DDR, Köln 2004, S. 49ff.; Ralph Jessen, Akademische Elite und kommunistische Diktatur. Die ostdeutsche Hochschullehrerschaft in der Ulbricht-Ära, Göttingen 1999, S. 316ff.

26 Alex Radó, Atlas für Politik Wirtschaft Arbeiterbewegung, Bd. 1: Imperialismus, Wien 1930. Die DDR publizierte 1980 ein Reprint des Werkes mit einem Vorwort von „Alex Radó (Prof. Dr. Sándor Radó)“.

27 Eine Abbildung des Atlasses und einzelner Karten findet sich online unter URL: <http://imaginarymuseum.org/MHV/PZImhv/RadoAtlasfurPolitik.html>.

28 Radó, Dora meldet (Anm. 6), S. 60f.

29 Hermann Lautensach, in: Petermanns Geographische Mitteilungen 77 (1931), S. 218 (Zitat); Herbert Rosinski, Das Fiasko des Wirtschaftsatlas I: Rado, in: Die Volkswirte 30 (1931), S. 23ff.

30 Radó, Atlas (Anm. 26), S. 93.

31 Ein Vergleich zwischen der bei Münkler abgebildeten Karte zur militärischen Präsenz Amerikas (Imperien [Anm. 3], S. 276f.) und der Radóschen Karte ergibt ein interessantes Bild der Bedeutung und Wahrnehmung militärischer Macht in imperialen Kontexten. Zur Karte siehe Radó, Atlas (Anm. 26), S. 29. Abbildung unter URL: <http://imaginarymuseum.org/MHV/PZImhv/RadoAtlasfurPolitik.html>.

32 Baberowski, Der rote Terror (Anm. 19), S. 73.

33 Ebd., S. 74.

34 Jörg Baberowski, Stalinismus und Nation: Die Sowjetunion als Vielvölkerreich 1917-1953, in: Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 54 (2006), S. 199-213, Zitat S. 205.

35 Hirsch, Empire of Nations (Anm. 3), S. 21-62, S. 145-187. Zum Zusammenhang von Statistik und Kartographie siehe Ute Schneider, „Den Staat auf einem Kartenblatt übersehen!“ Die Visualisierung der Staatskräfte und des Nationalcharakters, in: Dipper/Schneider, Kartenwelten (Anm. 4), S. 11-25.

36 Radó, Atlas (Anm. 26), S. 144.

37 Ders., The Atlas of Today and Tomorrow, London 1938.

38 Ebd., S. 23.

39 Rezensionen ohne Autorenangaben in: Nature 143 (1939), S. 8; G.R.C., in: The Geographical Journal 93 (1939), S. 179.

40 Radó, Dora meldet (Anm. 6), S. 120.

41 Baberowski, Der rote Terror (Anm. 19), S. 75.

42 Ebd., S. 196.

43 Ebd., S. 195-198, hier 198.

44 Radó, The Atlas (Anm. 37), S. 162ff.

45 Walter Benjamin, Moskauer Tagebuch, Frankfurt a.M. 1980, S. 76, S. 135.

46 Gorkin, Bol’soj sovetskij atlas mira (Anm. 5), Karten 78-80.

47 Gertjan Dijkink, National Identity and Geopolitical Visions. Maps of Pride and Pain, London 1996. S. 95-108; Hannes Adomeit, Russia as a „great power“ in world affairs: images and reality, in: International Affairs 71 (1995), S. 35-68. Siehe dazu auch die Karte und den Artikel von Johannes Voswinkel, An Russlands Rändern bröckelt es, in: ZEIT, 25.5.2005, S. 11.

48 Interessanterweise hat Anderson erst die erweiterte Neuauflage seines grundlegenden Buchs um ein Kapitel zu „Zensus, Landkarte und Museum“ ergänzt: Benedict Anderson, Die Erfindung der Nation. Zur Karriere eines folgenreichen Konzepts, Berlin 1998, S. 163-187.



 
Angaben zur Autorin: 
Ute Schneider
HD Dr. Ute Schneider
TU Darmstadt
Institut für Geschichte
Residenzschloss
D-64283 Darmstadt
 
 
 
Position/Tätigkeit: Hochschuldozentin für Neuere und Neueste Geschichte
 
Forschungs- und Interessengebiete: Sozial-, Geschlechter-, Rechts- und Kulturgeschichte Europas im 19. und 20. Jahrhundert; Methodologie der Geschichtswissenschaft
 
wichtigste Veröffentlichungen:
 
Hausväteridylle oder sozialistische Utopie? Die Familie im Recht der DDR, Köln 2004
 
Die Macht der Karten. Eine Geschichte der Kartographie vom Mittelalter bis heute, Darmstadt 2004
 
(Hg., mit Christof Dipper), Kartenwelten. Der Raum und seine Repräsentation in der Neuzeit, Darmstadt 2006 (im Druck)
 
 
(Stand: Januar 2006)


 
Zitierempfehlung: 

Ute Schneider, Kartographie als imperiale Raumgestaltung. Alexander (Sándor) Radós Karten und Atlanten, in: Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History, Online-Ausgabe, 3 (2006), H. 1, URL: <http://www.zeithistorische-forschungen.de/16126041-Schneider-1-2006>

Beim Zitieren einer bestimmten Passage aus dem Aufsatz bitte zusätzlich die Nummer des Textabschnitts angeben, z.B. 12 oder 14-16.

dimanche, 17 février 2013

Rébellion n°57

Parution de Rébellion n°57
 
Edito : Et nozigue, où qu'on va ? 
Réflexion : Rébellion, comme une éclaircie dans un paysage politique blême par Claude Karnoouh

Dossier géopolitique du Proche-Orient :
Intro : la marche vers la guerre globale.
Gouverner  le Proche-Orient par le chaos.  
Entretien avec Georges Corm. 
Retour sur la campagne de Syrie par Jean de Lavaur.
A. Chauprade et les dynamiques internes de la Syrie. 
 Entretien avec Mère Agnès-Mariam de la Croix 
Entretien avec Ayssar Midani 
Entretien avec Madhi Darius Nazemroya. 

 Entretien avec Jean-Michel Vernochet et chronique de son livre " Iran la destruction nécessaire".
Média : Rencontre avec le Cercle des Volontaires par Pablito Waal 
Chronique livre sur la guerilla. 
 
Numéro de 44 pages au même prix. 
 
Disponible pour 4 euros auprès de 
Rébellion c/o RSE BP 62124 31020 TOULOUSE cedex 02 

http://rebellion.hautetfort.com/

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Le legioni romane sottomettono il grande schermo

Le legioni romane sottomettono il grande schermo

Ex: http://www.azionetradizionale.com/

(Il Giornale) – «L’’uomo è il più rapace di tutti gli animali», diceva Louis-Ferdinand Céline. È di certo così, ma, nella scala della rapacità, ci sono avvoltoi e ci sono aquile. Nella simbologia umana, i primi rappresentano istintività e parassitismo; le seconde, che non a caso vivono più in alto di tutti, raffigurano autorità, nobiltà, coraggio.
L’Impero romano, prima civiltà ad estendere il proprio dominio su tutto il mondo allora conosciuto, scelse appunto l’aquila come simbolo della autorità spirituale, e il fascio littorio come simbolo della legge. Da allora a oggi, l’aquila ha nei secoli rappresentato il simbolo della civiltà occidentale e della sua supremazia nel mondo.


The Eagle of the Ninth (L’aquila della Nona) è il titolo del film di Kevin Macdonald che arriverà il 9 settembre in Italia. Il romanzo omonimo di Rosemary Sutcliff, uscito nel 1954, da cui è tratto il film, ebbe un tale successo che l’autrice lo prolungò e ne fece una trilogia. Concepito come libro per ragazzi, oggi è considerato un classico. Il titolo si riferisce al vessillo della Nona Legione dell’esercito romano, che nel II secolo d.C. scomparve in Caledonia (l’attuale Scozia) ed è la storia di come il giovane Marcus Aquila (nomen omen) vent’anni dopo cerca di scoprire cosa era successo al condottiero della legione, suo padre Flavius Aquila, e ai suoi cinquemila uomini. Nella realtà storica, nulla si riuscì a sapere di questa legione che aveva osato avventurarsi oltre i confini del Vallo di Adriano, presumibilmente massacrata dalle feroci tribù barbariche che abitavano quelle terre inospitali. Nella fiction della Sutcliff invece, il centurione Marcus riesce nel suo intento: rintraccia i superstiti, combatte contro i barbari e recupera il simbolo sacro riscattando così la reputazione del padre.


Altri due film recenti si sono ispirati al romanzo della Sutcliff: L’ultima legione (The Last Legion) di Doug Lefler (2007) e Centurion di Neil Marshall (2010). The Eagle, peraltro girato nella stessa Scozia, senza dubbio ne rende lo spirito in maniera ammirevole.
Il film inizia con Marcus Aquila (Channing Tatum, che ha i perfetti tratti somatici del legionario) che arriva in Britannia, insidioso confine del mondo conosciuto, per mettersi al comando di una guarnigione indisciplinata. Il carismatico novizio si guadagna la riluttante ammirazione delle sue truppe, risvegliando il loro orgoglio e guidandole in battaglia contro gli indigeni ribelli. In uno di questi scontri (che il film rende con magistrale efficacia), dove Marcus e i suoi uomini formano una testuggine per affrontare i selvaggi britanni capeggiati da uno sciamano invasato, viene ferito gravemente. Nella seconda parte, il comandante legionario affronta una difficile guarigione in compagnia dell’anziano zio (il sempre brillante veterano Donald Sutherland), che compra per lui lo schiavo Esca (Jamie Bell), a cui Marcus aveva salvato la vita in un’arena gladiatoria. Decorato al valore ma considerato fisicamente inabile a continuare il servizio militare, offeso dagli insulti alla reputazione del padre da parte di presuntuosi politici romani, Marcus decide di scoprire cosa era successo alla Nona Legione in Caledonia, recuperare l’Aquila e riscattare il nome della famiglia. Accompagnato da Esca, si dirige oltre il Vallo di Adriano dove, prima di scoprire i segreti del passato, per sopravvivere i due saranno costretti a invertire i rispettivi ruoli di schiavo e padrone…
Unico difetto del film sono le scene finali, raffazzonate e facilone, in cui i due protagonisti restituiscono all’imperatore Adriano la sacra icona recuperata dalle barbare mani in cui era finita: la corte imperiale è ricreata in maniera superficiale e la figura di Adriano è resa in modo un po’ ridicolo. Peccato, perché per il resto il film è eccellente: ricostruzione storica ineccepibile, attori credibili, sceneggiatura (di Jeremy Brock) senza sbavature, fotografia (di Anthony Dod Mantle) superba. Soprattutto il regista Kevin MacDonald (The Last King of Scotland) sembra condividere e aderire a quelle virtù romane oggi così fuori moda come dovere, onore, pietà filiale. Un film dunque da non perdere, e che sarebbe piaciuto molto anche ai professori della Scuola di Mistica Fascista.

Valerio Zecchini

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Interview of Dari Dugina

Interview of Dari Dugina :

“We Live In The Era Of The End”

 

Open Revolt is very happy to present a conversation between the Eurasian Youth Union’s Dari Dougina and our own James Porrazzo.

Dari, the daugher of Alexander Dugin, in addition to her work in the Eurasian Youth Union is also the director of the project Alternative Europe for the Global Revolutionary Alliance.

Dari you are a second generation Eurasianist, daughter of our most important thinker and leader Alexander Dugin. Do you care to share with us your thoughts on being a young militant this deep into the Kali Yuga?

We live in the era of the end – that’s the end of culture, philosophy, politics, ideology. That’s the time without real movement; the Fukuyama’s gloomy prophecy of the ”end of history” turns to be a kind of reality. That’s the essence of Modernity, of Kali Yuga. We are living in the momentum of Finis Mundi. The arrival of Antichrist is in the agenda. This deep and exhausting night is the reign of quantity, masked by the tempting concepts such as Rhizome of Gilles Deleuze: the pieces of the modern Subject changes into the ”chair-woman” from the “Tokyo Gore Police” (post-modern Japanese film) – the individual of the modern paradigm turns into the pieces of dividuum. ”God is dead” and his place is occupied by the fragments of individual. But if we make a political analysis we will find out that this new state of the world is the project of liberalism. The extravagant ideas of Foucault seemingly revolutionary in their pathos after more scruple analyze show their conformist and (secretly) liberal bottom, that goes against the traditional hierarchy of values, establishing pervert “new order” where the summit is occupied by the self-adoring individual, atomistic decay. 
That’s hard to fight against the modernity, but sure – it’s unbearable to live in it – to agree with this state of the things – where all the systems are changed and the traditional values became a parody – being purged and mocked in all spheres of controls of modern paradigms. That’s the reign of the cultural hegemony.
 And this state of the world bothers us. We fight against it – for the divine order – for the ideal hierarchy. The cast-system in modern world is completely forgotten and transformed into a parody. But it has a fundamental point. In Plato’s republic – there is very interesting and important thought: casts and vertical hierarchy in politics are nothing but the reflection of the world of ideas and higher good. This model in politics manifests the basic metaphysical principles of the normal (spiritual) world. Destroying the primordial cast system it in the society – we negate the dignity of the divine being and his Order. Resigning from the casts system and traditional order, brilliantly described by Dumezil, we damage the hierarchy of our soul. Our soul is nothing but the system of casts with a wide harmony of justice which unites 3 parts of the soul (the philosophical – the intellect, the guardian – the will, and the merchants – the lust). 
Fighting for the tradition we are fighting for our deep nature as the human creature. Man is not something granted – it s the aim. And we are fighting for the truth of human nature (to be human is to strive to the superhumanity). That can be called a holly war.

What does the Fourth Political Theory mean to you?

That’s the light of the truth, of something rarely authentic in the post-modern times. That’s the right accent on the degrees of existence – the natural chords of the world laws. That’s something which grows up on the ruins of the human experience. There is no success without the first attempts – all of the past ideologies contained in them something what caused their failure.

The Fourth Political Theory – that’s the project of the best sides of divine order that can be manifested in our world – from liberalism we take the idea of the democracy (but not in it’s modern meaning) and  liberty in the Evolian sense; from communism we accept the idea of solidarity, anti-capitalism, anti-individualism and the idea of collectivism; from fascism we take the concept of vertical hierarchy and the will to power – the heroic codex of the Indo-European warrior.

All these past ideologies suffered from grave shortcomings – democracy with the addition of liberalism became  tyranny (the worst state-regime by Plato), communism defended the technocentric world with no traditions and origins, fascism followed the wrong geopolitical orientation, its racism was Western, Modern, liberal and anti-traditional.

The Fourth Political Theory is the global transgression of this defects – the final design of the future (open) history. It’s the only way to defend the truth.

For us – truth is the multipolar world, the blossoming variety of different cultures and traditions.

We are against racism, against the cultural and strategic racism of the USA’s Western modern civilization, which is perfectly described by professor John M. Hobson in ”The Europocentric conception of world politics”. The structural (open or subliminal) racism destroys charming complexity of the human societies – primitive or complex.

Do you find any special challenges as both a young woman and a activist in this age?

This spiritual war against (post)Modern world gives me the force to live.

I know, that I’m fighting against the hegemony of evil for the truth of the eternal Tradition. It is obscured now, not completely lost. Without it nothing could exist.

I think that any gender and age has its forms to access  the Tradition and its ways to challenge  Modernity.

My existential practice is to abdicate most values of the globalist youth. I think we need to be different from this thrash. I don’t believe in anything modern. Modernity is always wrong.

I consider love to be a form of initiation and spiritual realization. And the family should be the union of  spiritually similar persons.

Beyond your father, obviously, who else would you suggest young militants wishing to learn our ideas study?

I recommend to make acquaintance with the books of Rene Guenon, Julius Evola, Jean Parvulesco, Henri Corbin, Claudio Mutti, Sheikh Imran Nazar Hosein (traditionalism); Plato, Proclus, Schelling, Nietzsche, Martin Heidegger, E. Cioran (philosophy); Carl Schmitt, Alain de Benoist, Alain Soral (politics); John M. Hobson, Fabio Petito (IR); Gilbert Durand, G. Dumezil (sociology). The base kit of reading for our intellectual and political revolution.

You’ve now spent some time living in Western Europe. How would you compare the state of the West to the East, after first hand experience?

In fact, before my arrival to Europe I thought that this civilization is absolutely dead and no revolt could be possible there. I was comparing the modern liberal Europe to bog, with no possibility to protest against the hegemony of  liberalism.

Reading the foreign European press, seeing the articles with titles as ”Putin – the satan of Russia” / ” the luxury life of poor president Putin” / ” pussy riot – the great martyrs of the rotten Russia” – this idea was almost confirmed. But after a while I’ve found some political anti-globalist groups and movements of France – like Egalite&Reconcilation,  Engarda, Fils de France etc – and everything changed.

The swamps of Europe have transformed into something else – with the hidden possibility of revolt. I’ve found the ”other Europe”, the ”alternative” hidden empire, the secret geopolitical pole.

The real secret Europe should be awakened to fight and destroy its liberal double.

Now I’m absolutely sure, that there are 2 Europes; absolutely different – liberal decadent Atlanticist Europe and alternative Europe ( anti-globalist, anti-liberal, Eurasia-orientated).

Guenon wrote in the ”Crisis of the modern world” that we must divide the state of being anti-modern and anti-Western. To be against the modernity – is to help Occident in its fight against  Modernity, which is constructed on liberal codes. Europe has it’s own fundamental culture (I recommend the book of Alain de Benoist – “The traditions of Europe”). So I found this alternative, secret, powerful, Traditionalist other Europe and I put my hopes on its secret guardians.

We’ve organized with Egalite&Reconcilation a conference in Bordeaux in October with Alexander Dugin and Christian Bouchet in a huge hall but there was no place for all the volunteers who wanted to see this conference.

It shows that something begins to move…

Concerning my views on Russia – I’ve remarked that the bigger part of European people don’t trust the media information – and the interest to Russia grows up – it’s seen in the mode of learning Russian, of watching soviet films and many European people understand that the media of Europe are totally influenced by the hegemonic Leviathan, liberal globalist machine of lies.

So the seeds of protest are in the soil, with  time they’ll grow up, destroying the ”society of spectacle”.

Your whole family is a great inspiration to us here at Open Revolt and New Resistance. Do you have a message for your friends and comrades in North America?

I really can’t help admiring your intensive revolutionary work! The way you are working – in the media – is the way of killing the enemy ”with it’s own poison”, using the network warfare strategy. Evola spoke about that in his excellent book ”Ride the tiger”.

Uomo differenzziato is someone who stays in the center of modern civilization but don’t accept it in his inner empire of his heroic soul. He can use the means and arms of modernity to cause a mortal wound to the reign of quantity and its golems.

I can understand that the situation in USA now is difficult to stand. It’s the center of hell, but Holderlin wrote that the hero must throw himself into abyss, into the heart of the night and thus conquer the darkness.

Any closing thoughts you’d like to share?

Studying in the faculthttp://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/y of philosophy and working on Plato and neo-platonism, I can remark, that politics is nothing but the manifestation of the basic metaphysical principles which lays in the fundament of being.

Making political war for the Fourth Political Theory we are also establishing the metaphysical order – manifesting it in the material world.

Our struggle is not only for the ideal human state – it is also the holy war for reestablishing the right ontology.

http://openrevolt.info/2013/01/23/we-live-in-the-era-of-the-end-a-interview-with-dari-dougina/

Some Sort of Nietzschean

Some Sort of Nietzschean

By Alex Kurtagić

Ex: http://www.counter-currents.com/

Wyndham Lewis in 1917 

Wyndham Lewis in 1917

Review:

Paul O’Keefe
Some Sort of Genius: A Life of Wyndham Lewis [2]
London: Pimlico, 2000

In his acknowledgment pages Paul O’Keefe states that it took him a decade—not including the years of research already donated to him by another writer—to complete his biography of Wyndham Lewis, a project he began in 1990 while he was president of the Wyndham Lewis Society. And this is apparent, for this volume, holding 700 pages of tightly packed print, offers an indefatigably detailed and masochistically researched account of the British modernist artist and author’s life.

Biographies differ in emphasis, depending on the author’s biases, and the tone here is set early in the first chapter, which consists of a detailed description of Lewis’ bisected brain—now preserved in the Pathology Museum of the Imperial College School of Medicine—and the progressive destruction (through compression of the adjacent structures) caused by the growth of its pituitary tumor, medically known as a chromophone adenoma. O’Keefe’s narration is temperate and balanced in the extreme, abstaining from either celebration or condemnation, or indeed evaluation, of his subject. Instead, we are presented with unvarnished facts and restrained descriptions of circumstances, and, where records have not survived or never existed and witness memories were unavailable, with the most disciplined of inference.

Initially, the effect of this cold detective approach is a certain literary anhedonia: the narrative barely raises the pulse, despite Lewis’ turbulent social life, truculence, and extraordinarily difficult personality. One feels that another author would have been able to produce much more dramatic prose with the same information.

All the same, O’Keefe’s biography is impressive, and after a somewhat laborious account of Lewis’ Bohemian early life and career—which, ironically, includes his most significant artistic period, coinciding with Cubism and Futurism, and now referred to as Vorticist—the pace picks up once we get to 1930, the year Apes of God (London: Arthur Press, 1930), Lewis’ savage satire of London’s literary scene and the Bloomsbury Group, was published. We learn, as we race through the decade, that Lewis would routinely ridicule his friends and patrons in his novels, where they would appear thinly disguised under a pseudonym. Few were spared, which led to many a falling out, libel writs, and loss of patronage. This, plus Lewis’ quarrelsome, irascible, ultra-individualistic, cruel, secretive, litigious, and somewhat paranoid personality, kept him always on the verge of bankruptcy, despite his tremendous creative energy and productivity. Indeed, when a group of friends decided to contribute monthly to a fund so that Lewis could work without financial worries—for he was always in arrears and in debt—he very quickly and rudely alienated his benefactors. This was probably because he resented being beholden to anyone. Any well-meaning gesture was an affront.

The book is hard to put down as we pass through the 1940s. From the late 1930s, when Lewis travelled to North America, where he alternated between Canada and the United States and where he remained until after the end of the war. There we are taken to what was probably the most bitter and penurious period in his life. By this time he had difficulties finding a publisher, having become notorious for attracting libel suits, locking horns with his earlier publishers, and not delivering manuscripts for which he had been paid an advance. In the United States his books were deemed by some not the most marketable. Commissions for portraits and other art, which he desperately needed and assiduously sought, were scarce and not proof against upsetting his patrons. They were also not terribly popular—in 1938 his portrait of T. S. Eliot had been rejected by the Royal Academy [3]. And speaking engagements, greatly facilitated by the publicity efforts of friend and future media guru Marshall McLuhan, proved insufficient and disappointing financially—Lewis was no Jonathan Bowden, in any event. Thus, he and his wife survived in cheap hotels and grim rented accommodation only a dollar, sometimes a few cents, away from eviction until 1945.

Lewis’ situation improved marginally thereafter, though by this time his eyesight was in steep decline, owing to his as-yet-undiagnosed pituitary tumor compressing his optic nerve. His 1949 portrait of T. S. Eliot would be his last painting. All the same, Lewis marched on, continuing to author substantial and difficult books—including the last two volumes of his Human Age trilogy, the first of which had been published many years earlier—even after he went blind in 1951. In his final years, Lewis benefited from the radio dramatisation of his trilogy and from his Civil List Pension, which, though exiguous, provided him with a bare minimum of security.

O’Keefe’s narration continues through to a search of Lewis’ condemned flat soon after his death and to his final resting place inside a niche in a wall at Golder’s Green Crematorium.

Despite its comprehensiveness in all that pertains to Lewis, O’Keefe’s biography has two major deficiencies, which stem from the fact that all we learn is tightly circumscribed to the facts and events relating to Lewis and his immediate social periphery. Firstly, aside from a few clinical descriptions, we learn very little about Lewis’ art and writing, or their cultural significance. By the time he finally receives a modicum of institutional honors and recognition, it comes almost unexpectedly; it is as if there had been a sudden sea change and the invisible powers who had previously been critical, suspicious, or unimpressed suddenly decided to relent. Secondly, there is virtually no wider historical, cultural, or sociological context, leaving Lewis’ life and work somewhat abstracted; the points of reference appear shadowy, remote, and somewhat peremptory. One can go too far in the opposite direction, of course, which would detract from a work that aims to be objective, devoid of opinion and coloration, or about an individual as opposed to his times, but it seems O’Keefe was a little too careful to avoid this.

We do obtain some perspective through Lewis’ relations with (and on occasion anecdotes involving some of) the various and now illustrious members of Lewis’ circle—which included Ezra Pound, T. S. Eliot, James Joyce, D. H. Lawrence, and W. B. Yeats—but this perspective remains somewhat shallow, and the individuals concerned remain somewhat distant. This may well be because Lewis was a study in detachment; we learn that for him friends were there to be used, and were friends only in so much as they were useful. Bowden described him [4] as “a bit of a rogue” and “a rascal,” and one can see why.

Having said that, in this biography Lewis does not come across as the iron-hard Right-winger that Bowden made him out to be. It is admitted that Lewis wrote a book called Hitler (London: Chatto and Windus, 1931), but he wrote it hastily and it seems he later regretted it, writing The Hitler Cult and How It Will End (London: J. M. Dent and Sons Ltd., 1939) and The Jews: Are They Human? (London: George Allen and Unwin, 1939), the latter of which is an attack against anti-Semitism. (O’Keefe also documents the frustration with Lewis of German National Socialists visiting the United Kingdom in the early 1930s in the face of the British author’s refusal to identify Communists as Jews—although this may have been recalcitrant individualism on the part of Lewis, for an anecdote a few hundred pages later on in the biography suggests he was aware of the “Jewish question,” a state not necessarily incompatible with dismissing anti-Semitism as “a racial red-herring.”)

It is admitted that Lewis met William Joyce and Oswald Mosley (O’Keefe, p. 370), but any relations in this biography appear vague and non-committal, his article in the British Union Quarterly notwithstanding. It is admitted also that, he wrote two other books (Left Wings Over Europe [London: Jonathan Cape, 1936] and Count Your Dead: They Are Alive! [London: Lovat Dickson, 1937]) which have been interpreted as in support for Mussolini and Franco respectively, but they are anti-war tracts. Later, Lewis would write Anglo-Saxony: A League that Works (Toronto: Ryerson, 1941), which is pro-democracy, and America and Cosmic Man (New York: Doubleday Company, 1949), where he pledges allegiance to a cosmic or cosmopolitan utopianism (Cosmic Man, p. 238).

Lewis’ politics were complex. Not Red, certainly, but not pure Black either. Now, Bowden, who knew O’Keefe for a time, described the latter as a liberal, and told in his 2006 talk about Lewis how, while being a member of the Wyndham Lewis Society, he told those present at an AGM that the society was “based on a lie”—proceeding then to accuse its members of revisionism, timidity, and denial. It may be that Bowden saw in Lewis want he wanted to see, or that his interpretation of Lewis as a Nietzschean metapolitical fascist owed to Bowden’s approaching his subject as a Nietzschean and a Stirnerite. Or that he focused only on the parts of Lewis that interested him, obviously the inter-war and then the late period.

In O’Keefe’s biography, certainly, Nietzsche does not figure in relation to Lewis. This is not to say, however, that Lewis was not a Nietzschean force or cannot be seen as such: aside from what can be gleaned from his prose or the conceptual elitism of his 1917 manifesto (“The Code of a Herdsman”), Lewis was certainly always against, always difficult and “rebarbative,” and always—despite his navigating a fairly wide circle of leading modernist artists and literati, alone against all, unabated by poverty and refusing to throw in the towel even after he went blind.

The reason for the above remarks is that I read this book as background research for a biography of Jonathan Bowden. Bowden mentioned Lewis frequently in his early writing, and among his effects after his death several books by Lewis were found, including Childermass (London: Chatto and Windus, 1928), The Revenge of Love (London: Cassell and Co. 1937), Self Condemned (London: Methuen Press, 1954), Apes of God, Snooty Baronet (London: Cassell and Co., 1932), Tarr (New York: Alfred A. Knopf, 1918; London: Chatto and Windus, 1928), and The Demon of Progress in the Arts (London: Methuen Press, 1954).

From the present biography of Lewis one can easily see the reasons why Bowden could have conceivably either identified with or seen something of himself in Lewis. Both lost a parent in early life. Both were prolific painters and writers, both of an experimental sort, though Bowden more than Lewis. Both identified with the politics of the Right, while also being aggressively individualistic, though, again, Bowden more than Lewis. Both were unafraid of—and indeed enjoyed—including friends and acquaintances in their prose, where these victims of cruel and often libellous psychoanalysis appeared quasi-cartoonified and only thinly disguised under pseudonyms. Both moved frequently during early adulthood and later lived closed off, hidden away at a recondite and obscure address. Both were secretive in their personal lives, which they strictly compartmentalized—in Lewis’ case, many of his friends were unaware of the fact that he had a wife and several children (by previous lovers) until Lewis was in late middle age; initially, he never mentioned her, few ever saw her, and no one was ever given access to the flat hidden behind a door below his studio, where she lived with him, until many years later. Both found wealth elusive, and were mostly interested in recognition. And there are other parallels. On the whole, however, Bowden was more consistent philosophically, harder politically, and a more extreme artist and writer.

Irrespective of your thoughts on modernism in general, Wyndham Lewis is sufficiently interesting on his own for this major biography to be educational and entertaining, though I suspect it will be those familiar with Jonathan Bowden’s oratory who will get the greater profit.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/02/some-sort-of-nietzschean/

samedi, 16 février 2013

Il totalitarismo della “società aperta” antitradizionale

Nico di Ferro - Centro Studi Aurhelio:

Il totalitarismo della “società aperta” antitradizionale

 
 
Tratto da: Aurhelio
 
Ha suscitato una grande indignazione, nel settembre del 2012, l’adozione della risoluzione da parte del Consiglio ONU Per i Diritti Umani che introduceva per la prima volta in materia di diritti umani il concetto di “valori tradizionali”. La risoluzione, che ha visto il voto contrario dei paesi dell’Unione europea insieme agli Stati Uniti, è stata criticata per il fatto di voler relativizzare i diritti umani alla luce delle tradizioni locali, minando la loro presupposta universalità.
 
Tale atteggiamento non deve stupire se pensiamo che negli ultimi anni in Occidente è stata scatenata una vera e propria guerra contro i residui della “società patriarcale”, contro gli “arcaismi medievali”  che secondo l’élite democratica sono la radice di ogni male. Così, è diventata una moda combattere ogni tipo di “fobia” sociale. L’eradicazione di questi “vizi” sociali è diventata la preoccupazione principale della cosiddetta “società civile” che, alla pari dei commissari politici sovietici, i politruki, vigilano attentamente con la matita in mano sulla “correttezza politica” del “popolo affaccendato”. Questi nuovi politruki democratici sono convinti che eliminando qualsiasi tipo di “stereotipo” si raggiungerà l’uguaglianza assoluta in una società, che secondo la loro visione, dovrebbe essere costituita da persone guidate esclusivamente dalla ragione (senza emozioni, senza tradizioni, senza valori, senza pregiudizi,…) cosa che porterà più felicità e libertà per tutti. Questa è la loro definizione di “società aperta”, un modello sociale utopico che ricalca le orme del dogmatismo marxista sebbene apparentemente sembra dissociarsene.
 
“Nessuno può istituire un criterio della moralità”, dicono loro, allora, ci domandiamo noi, qual è la fonte del “bene” che loro pretendono di promuovere? Se dobbiamo proprio lottare contro la tradizione e contro gli “elementi arcaici”, che rappresentano dei criteri per la delimitazione del “bene” dal “male” in qualsiasi società, allora che cosa e chi ci può dire cosa sia ammesso e cosa sia vietato? Chi stabilisce, de facto, dove finisce la mia libertà e inizia quella di un altro individuo, la libertà di una comunità o di uno Stato? La Costituzione? La Dichiarazione Universale dei Diritti dell’Uomo o altri documenti internazionali? Non ci dimentichiamo che questi documenti appartengono pur sempre alla dimensione temporale e che possono essere sottoposti alla revisione in qualsiasi momento, oppure, in ultima analisi, essere addirittura denunciati, senza che rappresentino un’autorità di per se. Lo stesso concetto di “diritti dell’uomo” appartiene a un dato contesto storico ristretto e non è il risultato di una “evoluzione” o di un “progresso” dell’umanità. I presupposti culturali secolarizzati che stanno alla base della Dichiarazione del 1789 possono legittimamente essere assenti in altre culture. Se per esempio la concezione dell’Universo nata dalla Rivoluzione francese mette al centro l’individuo, in altre culture è la comunità che viene privilegiata.[1]
 
Antoine de Saint-Exupery nella sua opera “Cittadella” si domanda: <<Dove inizia e dove termina la schiavitù? Dove inizia e dove termina l’universale? Dove iniziano i diritti dell’uomo? Perché io conosco i diritti del tempio che dà un significato alle pietre e i diritti dell’impero che dà un significato agli uomini e i diritti del poema che dà un significato alle parole. Ma non riconosco i diritti delle pietre ai danni del tempio né i diritti delle parole ai danni del poema né i diritti dell’uomo ai danni dell’impero>> [2]

Tutto ciò dimostra come la presupposta universalità dei diritti dell’uomo è lungi dall’essere realmente universale. Al tempo stesso però nemmeno il consenso o il contratto sociale possono essere una fonte per delimitare il “bene”, perché possono essere nella stessa misura una fonte per il “male”.

Il bene e il male hanno sempre avuto radici metafisiche, non materiali. Da qui deriva l’incapacità delle ideologie moderne, nate dal materialismo e dal razionalismo illuminista, di rispondere alle domande fondamentali dell’umanità. La ragione individuale e collettiva sono troppo limitate in esperienze per poter offrire delle risposte a delle domande così complesse. La Tradizione, invece, è stata quella che ha risposto a tutte le domande fondamentali dell’umanità.
 
Per Tradizione, si intende un’eredità  la cui origine non è umana, ma essenzialmente spirituale e che ha assunto diverse forme asseconda dei popoli. Essa è qualcosa di metastorico e, in pari tempo, di dinamico, è una forza (…) che agisce lungo le generazioni in continuità di spirito e di ispirazione, attraverso istituzioni, leggi, ordinamenti che possono anche presentare una notevole varietà e diversità.[3] È la Tradizione stessa quindi che istituisce il criterio di delimitazione tra il bene e il male. La Modernità invece è stata quella che ha trasposto la Tradizione in norme giuridiche.
 
Oggi, assistiamo nella giurisprudenza al tentativo di instaurare l’assurdo e l’inimmaginabile: la purificazione della norma giuridica da ogni tradizione e da ogni “arcaismo” in modo che la legge divenga uno strumento arbitrario, un meccanismo morto, “una dichiarazione di intenti” oppure un manifesto politico-ideologico (come ad esempio la  Legge sulle “pari opportunità”) che servirebbe come strumento di repressione contro coloro che si oppongono all’ideologia “ufficiale” ed “assoluta”.[4] Insomma non sono mai le idee a doversi adattare alla realtà, è la realtà che deve piegarsi agli schemi dell’ideologia. Senza orma di dubbio, con l’eliminazione degli “arcaismi” dalle leggi, si presuppone anche l’eliminazione dalla società degli individui che si fanno promotori di questi “arcaismi” dietro la motivazione che ostacolerebbero “l’ascensione gloriosa della società aperta”.
 
Una fobia viene sostituita da un’altra fobia, una discriminazione prende il posto di un’altra discriminazione. L’equazione non cambia, sono solo i termini dell’equazione che cambiano. Ecco perché non ci si deve stupire quando si fa ricorso alla censura, alla violenza simbolica e fisica in nome della ”liberté, egalité, fraternité”.
 
Nico di Ferro

[1] “Riflessioni sulla cultura dei diritti dell’uomo”, Luigi Arnaboldi, http://www.interculture-italia.it.
[2] Antoine de Sainte-Exupery, Cittadella, ed. Borla, Roma, 1999, pg. 195-196.
[3] Il Mondo della Tradizione, centro studi Raido, Roma, pg. 23.
[4] Octavian Racu, www.octavianracu.wordpress.com.

The Conservative Kerouac

The Conservative Kerouac

Beat novelist, Catholic, Republican—do you know Jack?

Illustration by Michael Hogue
Illustration by Michael Hogue

 

Someone’s gonna give you wings
You’ll think it’s what you need
You’ll fly, man, you’ll be so high
But your history acts as your gravity

 

                                 —Joseph Arthur

 

For someone who documented just about every moment of his life in torrents of breathless, “spontaneous” prose, Jack Kerouac—the late author of On the Road, Big Sur, and other stream-of-consciousness, hyper-autobiographical novels—remains surprisingly up for grabs ideologically. The hippies claim him as an inspiration, as do many western Buddhists; a biography called Subterranean Kerouac attempts to out him as a homosexual; a new film adaptation of On The Road starring Kristen Stewart opens the door for the Twilight generation; and I wouldn’t be surprised if there aren’t more than a few Occupy Wall Street protestors hunkering down in their tents with battered copies of Kerouac’s The Dharma Bums stuffed in their jacket pockets.

Each of these groups is absolutely sincere in its self-identification with Kerouac. Each sees its concerns and agendas reflected in his roiling ocean of language. Yet this bopping, scatting, mystical jazz poet who almost singlehandedly willed the 1960s counterculture into being was himself a political conservative and a Catholic.

How can this be?

The key to understanding Kerouac lies in a close examination of his roots, for it was in the small French Canadian community of Lowell, Massachusetts that the future author was inculcated with the values that would carry him through his life. He did indeed go on to lead a wild existence filled with alcohol, drugs, and perpetual shiftlessness; he fled from monogamy as from leprosy. Yet one cannot grasp the soul of Kerouac unless one understands his fundamentally traditional core. He never wished to foment a revolution. He did not desire to change America; he intended to document, celebrate, and, in the end, eulogize it.

Jean-Louis (“Jack”) Kerouac was born in Lowell, Massachusetts in 1922, the son of French Canadian immigrants. His father Leo, like so many immigrants, fiercely loved his adopted country. This belief in the land of opportunity remained with him even after his Catholicism lapsed in the wake of devastating business failures. Jack’s conservatism, like his father’s, was the conservatism of the old ways: of hard work and even harder drink, of big blue-collar families passing down oral traditions. Above all, it was a conservatism of the natural world: of the large, solid, protective trees, of the perpetually roaring Merrimack and Concord Rivers—all combining to cast that crucial illusion of unchangingness that, in the best of circumstances, cradles and fortifies a soul for its journey beyond childhood. Late in life Kerouac would tell William F. Buckley Jr., “My father and my mother and my sister and I have always voted Republican, always.” This had nothing to do with party planks and everything to do with family identity, with holding onto something, no matter how arbitrary, in an otherwise disorienting world. We’re Kerouacs and this is what we do. 

Hand in hand with the politics was the pre-Vatican II Catholicism that saturated Lowell’s tight-knit French Canadian community. Gabrielle Kerouac—Jack’s mother—matched Leo’s civic pride with a fervent religious faith, which if anything intensified after the death of Jack’s older brother Gerard, whom Jack would later eulogize as an unheralded saint in the novel Visions of Gerard. This was that majestic, fearsome Catholicism that now exists purely in the realm of imagination for most modern practitioners: the Catholicism of the Latin mass, of all-powerful priests, of God as the unknowable, awe-inspiring other. To New England’s mostly impoverished French Canadians, the Catholic Church served as de facto government, educator, extended family, and cultural arbitrator. Perhaps as a result of this spiritual immersion, both Gabrielle and Jack saw signs of God and angels everywhere.

“The Catholic Church is a weird church,” Jack later wrote to his friend and muse Neal Cassady. “Much mysticism is sown broadspread from its ritual mysteries till it extends into the very lives of its constituents and parishoners.” It is impossible to overstate the influence of Catholicism on all of Kerouac’s work, save perhaps those books written during his Buddhist period in the mid-to-late 1950s. The influence is so obvious and so pervasive, in fact, that Kerouac became justifiably incensed when Ted Berrigan of the Paris Review asked during a 1968 interview, “How come you never write about Jesus?” Kerouac’s reply: “I’ve never written about Jesus? … You’re an insane phony … All I write about is Jesus.”

Berrigan ought to have known better. But casual readers can be forgiven for failing to grasp the religiosity in Kerouac’s writing. After all, his version of Christianity esteemed visions and personal experience over doctrine and dogma. He felt a special affinity for such offbeat souls as St. Francis of Assissi, St. Therese of Liseux (“The Little Flower”), and Thomas Merton, all of whom to some extent de-emphasized legalism in favor of a direct union with God. Beyond the confines of the Catholic Church, the influence of the painter and ecstatic poet William Blake loomed just as large and perhaps fueled Kerouac’s disregard for what he perceived to be restrictive sexual mores.

Of course, Kerouac is best known not for his lovely Lowell-centered books but for On the Road, a breathless jazz-inflected torrent of words initially typed out onto a “scroll”—actually hundreds of pages of tracing paper taped together and fed continuously through his typewriter—during one epic coffee-fuelled writing session in 1951 and ultimately published in 1957. The book, now considered an American classic, documents the author’s real-life adventures traipsing around the country in his mid-20s with friends Allen Ginsberg, William S. Burroughs, and Neal Cassady who, together with Kerouac, would comprise the core of “The Beat Generation,” the last great American literary movement. Much drinking, drugging, and fornicating ensues over the course of Road’s 320 pages. Not surprisingly, these prurient elements did not endear Kerouac to the mainstream right of his time, which irked the young author, as he felt no affinity for the left.

He never saw the impartial documenting of his own reckless youth as license for others to drop out of society. If anything, the downbeat ending of Road, in which Kerouac predicts the frantic, kicks-obsessed “Dean Moriarty’s” (Neal Cassady’s) eventual slide into oblivion, as well as his unflinching depiction of his own nervous breakdown from alcoholic excess in the follow-up novel Big Sur, make quite clear the inevitable outcome of a “life on the road.” But Kerouac should not have been surprised by the right’s reaction; this was, after all, not conservative writing. The books did not follow the established standards of the novel and, in reality, were not novels at all but something else entirely: “confessional picaresque memoirs” (a phrase coined by Beat scholar Ann Charters), with the names of the participants changed to avoid accusations of libel. The conservative critics, missing the deeper themes of loneliness and the yearning for God, lambasted Kerouac for encouraging delinquency, while critics of all stripes complained about his sloppiness and occasional incoherece.

These commentators had a point: as novels, the books could be frustratingly uneven. Readers often found themselves bewildered by the sheer number of characters drifting in and out of the pages, unable to keep track of all the “mad ones” that Kerouac strained to include in his storylines. Why, the critics wondered, couldn’t Kerouac simply create a few composite characters embodying his friends’ most noteworthy traits? By any standard such an authorial modification would have vastly improved the readability of the books.

But that was not Kerouac’s aim. He wished to capture the truth, his truth, as best and as purely as he could. And he wanted to do this spontaneously, like a jazz musician wailing on his horn during an onstage improvisation. Revision, in Kerouac’s eyes, would only dilute the purity of the original performance. Furthermore, since he viewed his writing vocation as rooted in the Sacrament of Reconciliation: revision was tantamount to lying in the confessional. It might have have resulted in better novels, but they would no longer have been “spontaneous” and “true” novels. And it is the spontaneity and the emotional truth of these books, more than anything else, that continue to speak to readers.

It’s easy to approach On the Road with cynicism: an almost rapturous naïveté, or idiocy, permeates throughout. Yet this wide-eyed quality is actually one of the book’s great strengths; it evokes the exhilaration of being young, of leaving home for the first time and venturing out into the wider world with an open heart and credulous mind. Kerouac had the beguiling ability to find the admirable and holy in every soul he encountered on his travels, just as he had seen angels and the Holy Mother emerging from every corner in Lowell. And who has not experienced the sweet rush of moral transgression or the anguish of having to accept the consequences of such behavior? On the Road captures those emotions expertly.

Kerouac’s self-destructive nature, which led to his premature death from alcohol-induced hemhorraging, is perhaps the most curious aspect of his life story. Why would a man who worked so relentlessly at his craft, who endured 15 years of obscurity and rejection before his triumphant breakthrough, and who seemed to derive blissed-out enjoyment from even the most mundane aspects of life methodically destroy everything he had worked so hard to attain?

The answer may lie in a combination of near-crippling shyness and the very emotional openness that gave his writing such warmth. A fundamentally quiet, sensitive soul, Kerouac was woefully ill-equipped for the spotlight and had very little tolerance for criticism. Alcohol bolstered his confidence to speak in public and partially anaesthetized the sting of the many bad reviews his books received. Yet it was not enough. His friends watched helplessly as he barrelled onward to his demise, spurred ever faster by the hostile media.

As the apolitical Beat Generation metastasized into the heavily politicized hippie movement, Kerouac’s despondency and sense of alienation deepened. “I made myself famous by writing ‘songs’ and lyrics about the beauty of the things I did and ugliness too,” he said in a heated exchange with polical activist Ed Sanders on Buckley’s “Firing Line. “You made yourself famous by saying, ‘Down with this, down with that, throw eggs at this, throw eggs at that!’ Take it with you. I cannot use your refuse; you may have it back.”

He allowed political differences to play a part in the demise of one of his greatest friendships. “I don’t even particularly wanta see [Allen Ginsberg],” he wrote his friend John Clellon Holmes in 1963, “what with his pro-Castro bullshit and his long white robe Messiah shot. … He and all those bohemian beatniks round him have nothing NEW to tell me.” This was a one-sided breakup. Ginsberg, by then a famous poet, remained intensely loyal to Kerouac even after Kerouac started publicly denouncing his old friend and hurling anti-Semitic insults in his direction. Ginsberg was wise enough, and big-hearted enough, to understand that Kerouac’s flailing out at him was a symptom of larger issues.

Kerouac’s sad final years were spent in an increasingly frantic quest to find a true home for himself and his mother. On an almost yearly basis he oscillated between Florida and New England, always following the same cycle: purchase a home, move in, grow restless, sell it; purchase another one, move in, sell it; and so on. Tragically, even when he returned to Lowell for a brief time, he found that the nurturing community he had written about so fondly for so many years now existed only in his books. He yearned, as the fictional Odysseus had during his wanderings, for the familiar, for something real and stable in his life. His mistake lay in looking for these things outside of him. Nevertheless, that desire is a good, true, worthy desire, and it permeates all of Jack Kerouac’s writing. It is the reason why the Beat movement could not last. Allen Ginsberg, the poet visionary, pined for utopia and spiritual revolution. William S. Burroughs, the outlaw libertarian, pined for anarchy and gay liberation. Neal Cassady, the exiled cowboy, pined for girls and cars. Jack Kerouac, the mystic, pined for God and home.

Robert Dean Lurie is the author of No Certainty Attached: Steve Kilbey and The Church.

La fièvre acheteuse

LA FIEVRE ACHETEUSE

par Paul Willems

Ex: http://cerclegustavethibon.hautetfort.com/

 

Voici un terme qui prête à rire et pourtant il s'agit bel et bien d'une maladie nécessitant un traitement médical selon les psychologues. Et si le traitement n'était pas tout simplement la fin de la société de consommation ?

 

achat compulsif.jpg"La plupart des gens trouvent bien agréable de faire des courses de temps à autres une après-midi et de rentrer le soir à la maison avec de nouvelles affaires. Ce sont surtout les femmes qui y trouvent une sympathique forme de détente.


Les gens achètent quelque chose de nouveau parce qu'ils ont besoin de ce produit, parce qu'ils en feront bon usage ou parce qu'ils le désirent. Les acheteurs compulsifs ne sont pas dans ce cas. Le comportement de ces acheteurs compulsifs reflète une manière d'échapper à la réalité et ils parviennent ainsi à une sorte d'ivresse.

Cette ivresse serait comparable à celle provenant de l'usage de certaines drogues. Ces malades perdent le contrôle et achètent un tas de choses dont ils n'ont pas besoin. Souvent, ils ne réalisent pas qu'ils ont acheté quelque chose et s'étonnent de ce qu'ils trouvent au fond du cabas lorsqu'ils rentrent à la maison. Cela peut se comparer à ce que font les cleptomanes. Ceux-ci ont une pulsion de vol, ne se souviennent que rarement de ce qu'ils ont subtilisé lorsqu'ils reviennent d'une crise. Pour eux, c'est l'ivresse du vol. Pour les acheteurs compulsifs c'est la même chose. Leur taux d'adrénaline leur procure un état d'ivresse qui les coupe de la réalité. Ils échappent aux problèmes de la vie quotidienne. C'est aussi le cas dans d'autres types d'assuétudes (l'alcool, la drogue).

A la question de savoir comment l'on devient esclave du shopping, il n'y a pas de réponse simple. Différents facteurs peuvent jouer un rôle. L'ennui peut souvent mener au développement d'une assuétude. Boire, manger ou acheter par ennui peuvent mener à l'esclavage. Les dépressions peuvent avoir le même effet. Les personnes ayant une faible confiance en elles sont très sensibles. Les achats compulsifs leur apportent quelques instants de soulagement. Mais tout comme pour une assuétude à l'alcool ou à la drogue, l'ivresse est de courte durée, et le réveil à la dure réalité est douloureux.

Fréquence

Combien de personnes en Belgique sont-elles des acheteurs compulsifs? Difficile à estimer. Les vrais malades représentent probablement un pourcentage restreint, mais d'après certaines enquêtes, il y a assez bien de personnes qui ont ce penchant pour l'achat compulsif (jusqu'à la moitié des femmes et un tiers des hommes).

Ce sont plutôt les femmes qui paraissent sujettes à cet esclavage. Pour elles, faire du shopping avec des amies constitue une occupation de rêve. Un nombre important d'hommes détestent faire les courses. Ils deviendront plus difficilement acheteurs compulsifs. Je connais personnellement assez bien d'hommes qui ne s'achètent leurs vêtements qu'une fois par an. Ils fréquentent chaque fois le même magasin, là où ils sont certains de trouver ce qu'ils cherchent et achètent en une fois leurs pantalons, chaussettes, chemises, etc. Ce ne sont pas ces magasins qui vont les rendre fous. Les acheteurs compulsifs dépenseront par contre des fortunes pour leurs passe-temps favori. Il peut s'agir de timbres-postes, de maquettes de trains,…

Conséquences

La fièvre acheteuse n'a pas toujours de conséquences dramatiques, mais malheureusement c'est bien souvent le cas. Quand on dispose d'un revenu confortable, on peut se permettre bien des dépenses sans pour autant se ruiner. Mais nombre de malades vont vraiment trop loin et s'enlisent dans les dettes. Cela ajoute des problèmes financiers, mais aussi familiaux et psychologiques. Quand la maman ou le papa claque le budget mensuel d'un seul coup, cela peut créer des tensions dans le ménage qui ne s'amélioreront pas si les achats compulsifs se poursuivent.

Si l'on se rend compte que l'on devient esclave du shopping et que les problèmes amplifient sans cesse, il faut chercher de l'aide rapidement. Cette maladie ne se guérit pas toute seule et il est difficile de se soigner. L'aide peut venir d'une thérapie ou d'un groupe de conversation si l'on a du mal à se contrôler. Comme le sentiment d'infériorité et d'autres facteurs psychologiques interviennent, il vaut mieux se confier à un psychologue. En tout premier lieu on peut exposer le problème au médecin généraliste."

Article de Paul Willems.

Source : Vivat.be

 

Limonov par Edouard Limonov

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Limonov par Edouard Limonov

Ex: http://ungraindesable.hautetfort.com/

limonjee15012z1_1.jpgPetit tour hebdomadaire, hier, chez Emaüs ou j’ai déniché ceci : Limonov Par Edouard Limonov Conversations avec Axel Gyldén
Etonnant … je ne l’avais pas remarqué à sa sortie, il faut dire que ne fréquente pas le site de l’Express.
 En ce moment le public français découvre Limonov grâce à Carrère  « Il est certain que le succès de Carrère m’a bien servi. Mais j’ai aussi servi Carrère. Notre couple est comparable à celui de Régis Debray et Che Guevara. Sans le Français, qui a présenté le révolutionnaire au public européen, Guevara n’aurait probablement pas eu la même aura. Et voyez Jésus-Christ : sans la trahison de Judas, il serait peut-être tombé aux oubliettes de l’histoire. Je comprends très bien comment fonctionnent les choses : à l’image de Sibylle qui guide Enée vers les flammes, dans l'Énéide de Virgile, il faut être deux pour pénétrer aux Enfers.

Tout cela est très positif : la France s’intéresse de nouveau à mon œuvre qui compte plus de cinquante livres. Or Le poète russe est depuis longtemps épuisé et non réédité. Sur Amazon, sa cote dépasse 300 euros. À vrai dire, j’estime que sa vraie valeur se situe plutôt autour de 3.000, voire de 30 000 euros, mais passons. Il sera bientôt réédité, j’imagine. Certains de mes livres, encore inédits en France, seront peut-être traduits. »

Continuons plus loin avec Limonov.

— Comment s’est déroulée la rencontre avec le leader du Front national ?

— Le Pen nous a offert un dîner mémorable dans sa propriété du parc de Montretout, à Saint-Cloud, d’où l’on voit tout Paris. Avec Le Pen, Jirinovski et moi-même, nous formions une belle brochette de « bad boys ». Sur les murs de la villa de Montretout, une chose m’a frappé : j’y ai reconnu des tableaux de l’artiste russe Ilya Glazounov. [Ilya Glazounov était lui aussi monarchiste.] Le Pen était étonné que je connaisse cet artiste. Il m’a expliqué qu’ils étaient amis depuis les années 1960.

— Cela ne vous dérange pas de fréquenter des gens qui flirtent avec l’antisémitisme ?

— Il n’existe aucune preuve de ce que vous avancez. Je préfère toujours forger mon opinion à partir d’observations personnelles plutôt que sur la base d’avis extérieurs ou d’articles de presse. Si je me fie à ma méthode de compréhension des hommes au premier regard exposée plus haut, il est clair que Jean-Marie Le Pen est beaucoup plus sympathique que, par exemple, Vladimir Poutine ou Dmitri Medvedev. Il est aussi plus honnête. En fait, Le Pen est sans doute l’homme politique français dont l’honnêteté intellectuelle est la plus incontestable.

J’ai apprécié, chez lui, un côté humain, affable. Il a une manière aimable de recevoir ses invités, sans façons, et en leur faisant sentir qu’ils sont des personnages plus importants que lui-même. Certes, il vit comme un bon bourgeois. Mais il est un peu baroudeur, et un peu voyou, ce qui en fait un type intéressant. Par son talent oratoire et son tempérament impétueux, il m’a fait penser à Danton.

— Le Pen, « sympathique » ? Vous allez encore vous faire des amis en France…

— De moi aussi la moitié des gens disent que je suis antipathique et infréquentable. Mais c’est faux. Voilà peu, mon nouvel agent littéraire François Samuelson buvait une vodka chez moi et l’a dit : « Mais pourquoi Emmanuel Carrère a-t-il écrit que tu étais distant ? Tu n’es pas distant. » Je suis certes un peu froid au premier contact. Mais ensuite, je m’ouvre, je me livre. Carrère a projeté sur moi ce qu’il est : il est beaucoup plus froid, distant, réservé que moi. Le vrai problème avec moi, c’est que j’ouvre ma grande gueule. Une attitude insupportable pour la France qui est le royaume du « political correctness ».

— La France est « politiquement correcte » ?

— Exactement. Il y a chez vous des régions entières de la pensée, des territoires intellectuels, des pans de la mémoire collective qu’il est interdit d’explorer. Je ne veux pas entrer dans les détails. Mais le résultat, c’est qu’en France, les idées se tarissent et la pensée est unique. Ce n’est pas un hasard s’il n’y a plus de grands maîtres à penser, ni de grands écrivains depuis trois bonnes décennies, en France.

— Dans certains cas, le « politiquement correct » n’est-il pas souhaitable, notamment pour empêcher l’expression du racisme assumé ? Certaines pensées sont, en effet, indicibles.

— Je ne suis pas d’accord. En France comme en Allemagne, il est interdit d’exprimer l’idée que l’immigration de masse en provenance des pays musulmans pose des problèmes. Le « politiquement correct » l’interdit. Pourtant, c’est la réalité. Comment traiter cette question si elle n’est pas énoncée ?

 Cet entretien se termine par cette question


— À 69 ans, il serait peut-être temps d’envisager de prendre des vacances ?

— Je n’en ai jamais pris. Je n’ai jamais voyagé avec l’idée de me reposer ou de visiter des endroits. Tous mes déplacements avaient un objectif professionnel : participer à un salon littéraire, tenir un meeting, faire la guerre. Voilà mon idée des vacances. Le tourisme est une occupation artificielle, inintéressante. Regarder une carte postale procure autant de plaisir.

Cependant, j’aurais aimé explorer l’Afrique au temps de Livingstone et Stanley. Ce n’était pas du tourisme, c’était une aventure trépidante, une lutte pour la vie. L’industrie du tourisme me dégoûte. J’étais ravi quand j’ai appris que des requins avaient dévoré des touristes allemands en Égypte !


Bien sûr dans ce livre beaucoup de thèmes sont abordés : son enfance, ses parents, sa vie de voyou, son départ d’URSS , ses rencontres avec des artistes, le mouvement punk, L’Idiot international, la prison, le milieu littéraire parisien, la prison, la guerre …

vendredi, 15 février 2013

Servië, van EU-kandidaat naar lid van de Russische Federatie

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Chris Roman:

Servië, van EU-kandidaat naar lid van de Russische Federatie

Ex: http://www.eurorus.org/

De Europese Unie staat een zware klap te wachten. Na een periode van aantrekken van nieuwe lidstaten, begonnen van de oprichting tot heden, heeft de EU nu te maken met aankomend verlies van lidstaten. We kennen allemaal het domino-effect. Indien ééntje met iets begint, dan (pas) doen anderen mee.

We kennen allemaal eveneens de grote problemen waarmee de EU heden te kampen heeft: een munt die op instorten staat, landen die met het bankroet flirten, beknotting van de vrije meningsuiting, enorme toename van de armoede door het nefaste liberale beleid, enorme toename van de onveiligheid die niet steeds apart mag gezien worden van de enorme toestroom van vele door de Europese volkeren ongevraagde immigranten, denatalisatie doordat de Unie het krijgen en goed laten opvoeden van kinderen zowaar verhindert en de moord op ongeboren kindjes een handje toesteekt, corruptie, … De EU is stervende. Een ziekenwagen en spoedoperaties zullen niet veel meer verhelpen wegens de vergevorderde slechte en terminale toestand van de patiënt. Al deze problemen doen sommige lidstaten van EU overwegen om te … vertrekken !

Aparte Unie ?

De idee van het oprichten van een aparte Unie is niet nieuw. De leiders van de Scandinavische landen (Denemarken, Zweden, Finland en Noorwegen) overwegen het vormen van een Noordse Unie. Dezelfde ideeën vinden ook plaats in Tsjechië, Slovakije, Slovenië en de Baltische Staten. Zelfs Angela Merkel pleitte ooit voor het opdelen van de Euro in een Noordelijke Euro en een Zuidelijke Euro. Alle kleinere staten beseffen vandaag meer dan ooit heel goed dat ze niets anders zijn dan de dienaren van de grote lidstaten: Groot-Brittannië, Frankrijk en Duitsland. Van de Britten weten we dat ze er na het komende referendum, aangekondigd door premier Cameron, waarschijnlijk zullen uitstappen. De Fransen hollen gewoon de Duitsers na. Conclusie: vandaag is de Europese Unie niets meer dan een Groot-Duitsland, een soort Vierde Rijk. De Euro is een andere naam voor de nieuwe Duitse mark. Merkel wil haar kapitalistische anti-volkse politiek aan de hele Unie opleggen.

Presidentsverkiezingen: Van Boris Tadic naar Tomislav Nicolic

Servië was onder de pro-westerse president Boris Tadic kandidaat voor toetreding tot de EU. Servië zou aan een pak voorwaarden moeten voldoen om tot die Unie toegelaten te worden. Boris Tadic was de geknipte kandidaat om deze taak te volbrengen. Zijn achtergronden zijn interessant. Zijn adoptiemoeder is de joodse Klara Mandic, links-intellectueel en hoofd van de “Maatschappij van Servisch-Joodse Vriendschap”, geboren in 1944 in een Italiaans concentratiekamp en geadopteerd door een Servisch gezin in 1945. Zij werd in 2001 vermoord. Boris Tadic werd geboren in Sarajevo (Bosnië & Herzegovina) en is leider van de door de CIA ondersteunde Servische sociaal-democratische partij. Zijn raadgever was Predrag Markovic, het hoofd van de joodse gemeenschap in Servië. De eerste politieke daden van Tadic bestonden in het verwijderen van 60 etnisch Servische topambtenaren en deze te vervangen door ambtenaren van joodse origine. Dit klinkt niet heel politiek correct, maar de waarheid heeft haar rechten.

In december 2012 werd duidelijk dat Servië niet zou kunnen/willen voldoen aan de dictaten van de EU. Eén ervan was het herkennen van de onafhankelijkheid van Kosovo. De verkiezing van de nationalist Tomislav Nicolic tot president deed Servië totaal van koers veranderen. Brussel en Washington waren in shock. Zijn partij, de Servische Vooruitgangspartij SNS had een partnerschap met de Oostenrijkse FPÖ gesloten.

Het Westen hanteert maar al te graag de rol van Servische zondebok. Servië werd heel wat grondgebied ontnomen maar mag anderzijds duidelijke Servische gebieden niet opnieuw bij het moederland laten aansluiten. Omwille van ‘de moslims’ werd en kunstmatige staat Bosnië-Herzegovina gesticht. Het noordelijke Servische deel, de Republika Srpska, mag niet aansluiten bij Servië. Het Servische Montenegro werd door manipulatieve referenda tot separatisme gedwongen waardoor Servië de toegang tot de zee is kwijt geraakt. Kosovo enMetohija werd aan de Albanese immigranten en de terroristen van het door de CIA opgeleide UCK gegeven.

Een deel van de Serviërs was ooit inderdaad bereid om de EU- en VS-dictaten te aanvaarden omwille van de vrede. Dit veranderde de laatste vier jaar. De Serviërs zijn niet blind en beseffen dat ze met EU-lidmaatschap ook de NAVO zouden moeten erkennen. Gezien de oorlog van 1999 was dit toch wel een stap te ver.

Nicolic en zijn SNS hebben prachtig ingespeeld op zowel de radicale als de gematigder kiezer. Met zijn overwinning eindigt de horigheid aan de VS.

Terloops: ook Kroatië kent, net als Servië onder Boris Tadic, een zeer inefficiënt bestuur en een totaal geruïneerde economie met een enorm hoge werkloosheidsgraad. Het merendeel van de Kroaten (60%) wil niets weten van de EU. Zij vrezen de dictaten van Brussel. Voor de gewone Kroaten betekent de aansluiting bij de EU niets goeds ondanks de mooie beloften gedaan door de Kroatische elites.

Tomislav Nicolic en zijn grote liefde Rusland

Tot grote schok voor de Euro-Atlantische wereld kwam recent Tomislav Nicolic van de Servische radicale partij (nationalisten) aan de macht. Hierdoor bevinden zich een aantal getrouwen rond Slobodan Milojevic van de jaren ’90 opnieuw aan de macht. Sommigen onder hen werden indertijd door Tadic weggezuiverd.

Nicolic verklaarde tijdens de aanloop naar de presidentsverkiezingen van mei 2012 al dat deze verkiezingen een referendum zullen zijn over pro-EU of niet pro-EU. Hij verklaarde dat“hijzelf Servië liever als een Russische provincie te zien dan als lid van de EU”. De uitspraak was toen al zeker niet zonder bedoelingen. De Servische kiezer wist van toen al wat hij/zij aan Nicolic had. Vanaf het ogenblik dat Nicolic tot president van Servië werd benoemd begon de versnelde toenadering tot Rusland.

De plannen voor de toetreding van Servië tot de NAVO werd met het aan de macht komen van Nicolic naar de prullenmand verwezen. De Serviërs stonden zeer huiverig tegenover deze plannen, besproken onder het bewind van Tadic, want zij zijn de NAVO-bommenregen van 1999 niet vergeten.

Onmiddellijk na zijn aanstelling tot president van Servië ging hij op bezoek bij zijn grote vriend, Vladimir Poetin. Dit was zijn eerste buitenlandse bezoek. Nicolic was in Moskou zeer duidelijk over de NAVO: “Nooit !”.

In Moskou herhaalde hij ook dat de Servische grondwet verbiedt om Kosovo en Metohija op te geven. Hij prees er de Russen : “Rusland vroeg tenminste nooit dat we Kosovo e Metohija zouden opgeven”.

Toen het gesprek ging over de hoge positie van Nicolic in de populariteitslijsten, antwoordde hij: “De enige wijze hoe ik de presidentsverkiezingen zou kunnen verliezen was indien Vladimir Poetin zelf kandidaat zou geweest zijn. Zo hoog is het prestige van Vladimir Poetin in Servië”.

Poetin benadrukte dat Servië de Ruslands spirituele broeder is: “Terwijl Rusland naar Servië kijkt als partner in de Balkan, zo zijn we spirituele Broeders. Het was zo, het is zo en het zal altijd zo blijven.”

Servië lid van de Russische Federatie!

Servië zou wel eens aan de basis kunnen liggen van een heel uitzonderlijk domino effect. In Moskou ligt nu een uitgewerkt plan op te tafel om Servië te laten aansluiten bij de Russische Federatie.

Een team van verschillende deskundigen borduurt nu een weg om Servië bij Rusland te laten aansluiten. Servië zou dan de 84ste republiek van de Russische Federatie worden. De kenners van de geopolitiek en zeker van de Oost-Europese geopolitiek zijn niet verbaasd. Zelfs de CIA en andere Westerse inlichtingendiensten zijn zich van deze stappen goed bewust. De Amerikaanse regering en de regeringen van de sterkste EU-landen staan schaakmat. De steun van de Servische bevolking aan de plannen voor toetreding tot de EU is gezakt tot ver onder de 40%. De huidige Servische onderhandelaars onderhandelen internationaal op meesterlijke wijze over Kosovo en Metohija. De economische hulp van Rusland aan Servië neemt nu al gestaag toe.

We zien dat de Albanese Siptar-terroristen, die actief zijn in het zuiden van Servië, niet veel speelruimte krijgen. In die regio is de militaire aanwezigheid van het Servische leger enorm. De bevolking steunt massaal het leger. Ook de politie eenheden zijn er enorm. We weten allen dat de Servische politie iets kordater tegen bandieten optreedt (mag optreden) dan de Belgische. De extremistische (moslim)elementen in die regio hebben bij het Pentagon al gepleit voor een snelle militaire interventie en bezetting van heel Servië. De gevolgen voor zo’n interventie zijn zeer verregaande want Rusland heeft duidelijk gemaakt dat het alle steun zal verlenen aan de Servische militairen.

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De Russisch-Servische plannen: enorme Russische steun aan Servië

Terwijl de EU verder in elkaar stort zal er in Servië veel Russisch geld worden geïnvesteerd in o.a. de media. De publieke opinie, die nu al zeer hartelijk en warm staat tegenover het Russische broedervolk, zal dan nog meer sympathie hebben voor een toetreding tot de Russische federatie. Servische politici zullen zich uitspreken voor de Unie met Rusland. Rusland zal veel geld in de Servische economie pompen, vooral in de landbouw. Rusland kan Servië meer geven dan de EU, dat staat vast. In een Russische Unie zullen de Serviërs veel gelukkiger zijn dan in de EU.

Nu al staat vast dat een komend referendum zal aantonen dat meer dan 70% van de Serviërs voor de Unie met Rusland zal stemmen. Nadien zouden beide parlementen, Rusland en Servië, instemmen met het akkoord. De deadline om de deal af te ronden zou einde augustus 2013 zijn !

Servië zal niets van zijn soevereiniteit verliezen. Nationaal embleem, vlag, volkslied, alles blijft behouden. De officiële taal blijft het Servisch. De tweede taal wordt wel het Russisch. In de Unie met Rusland zal Servië meer autonomie hebben dan bijvoorbeeld Tsjetsjenië of Yakutië binnen Rusland. Servië zal meer autonomie hebben dan bijvoorbeeld Vlaanderen binnen België en/of Nederland, Tsjechië of Polen binnen de EU. Het leger zal onveranderd en professioneel blijven maar wel de input krijgen van de allernieuwste Russische wapens.

Rusland zal enorm veel investeren in de Servische landbouw, die door het Westen doelbewust werd verwoest. Niet te verwonderen want ook de landbouw binnen de EU werd doelbewust afgebouwd ten voordele van vooral Amerikaanse import (Verdrag van Maastricht, 1992).

Vandaag is voedsel in Servië veel duurder dan in EU-landen zoals Frankrijk, Duitsland, België, Italië, … . Herstel van de landbouw zal de verlaten Servische dorpen opnieuw leven schenken. De werkloosheid zal drastisch dalen. Het geboortecijfer zal stijgen. Servië zal voedsel uitvoeren naar Rusland. In ruil krijgt Servië gas, olie en mineralen welke de economie vlot zal doen herop starten. Waarschijnlijk wordt het geen echte ruilhandel maar worden van beide kanten spotprijzen gehanteerd.

Rusland krijgt, als één van de machtigste landen ter wereld, zo de controle over één van de belangrijkste strategische posities van Europa. Zo vermindert de kans van agressie op het grondgebied van Rusland zelf omdat Servië als eerste zijn Russische broeder zal verdedigen.

Op het Servische grondgebied zullen Russische pijpleidingen lopen. De geostrategische positie van Servië is ideaal om van daaruit pijpleidingen naar andere Europese landen te laten lopen. Bovendien zou Servië als brug kunnen fungeren voor handel met het Westen voor Russische producten.

Resolutie 1244 en Kosovo en Metohija

Resolutie 1244 van de Veiligheidsraad van de Verenigde Naties (10 juni 1999) stelt wel dat de Servische provincie Kosovo en Metohija verregaande bevoegdheden krijgt maar dat de provincie nog steeds integraal onderdeel vormt van Servië en dat het ‘internationaal bestuur’ tijdelijk is. De resolutie kwam er in de periode dat de NAVO op gruwelijke wijze gedurende 78 dagen Servische steden bombardeerde en burgers vermoordde om in het hart van Europa een extremistisch moslimprotectoraat te stichten. De NAVO handelde met de aanval op van dit Europees land op eigen houtje want het kreeg geen steun van de VN-Veiligheidsraad.

Dank zij de Unie van Servië met Rusland wordt Kosovo op zijn beurt integraal onderdeel van de Russische Federatie. In dat geval geniet het Russisch leger het legitiem recht om in Kosovo en Metohija op te treden. De (toch wel verdrukte autochtone !) Serviërs zullen er een hart onder de riem krijgen.

Kosovo en Metohija zou de facto naar Servië terugkeren. De Amerikanen mogen er hun basis in Camp Bondsteel behouden, maar zonder er militaire activiteiten te mogen ontplooien.

Rusland plant om 50.000 elitetroepen in het zuiden van Servië te stationeren. Aan de huidige grens met Kosovo en Metohija zouden in eerste instantie 15.000 Spetznaz-soldaten gelegerd worden.

Hashim Thaci, ‘Kosovaars president’, zal worden opgepakt en vervolgd voor handel in menselijke organen en voor oorlogsmisdaden voor de tijd dat hij opperbevelhebber was van het terroristische Albanese UCK.

Na de aansluiting zal Rusland ook investeren in de Kosovaarse economie omdat de werkloosheid daar ook enorm is. Kosovo en Metohija vormen dan een brug voor de militaire en economische samenwerking tussen Rusland en het Westen.

Alle plannen voor een Groot-Albanië vallen in het water. Het opruimen van de Albanese maffia zal niet eenvoudig zijn. Sommige Albanese kopstukken verdienen grof geld aan wapen- en drugshandel en collaboreren sterk met de CIA en andere Westerse inlichtingendiensten.

Russisch compromis met de Amerikanen ?

Geruchten vertellen dat de oplossing ‘Kosovo’ een “compromis” inhoudt voor Syrië. De Amerikanen zien ‘Kosovo en Metohija bij Servië’ door de vingers indien Rusland de steun aan Assad zou intrekken. Ook zou Rusland zich niet bemoeien indien Israël en VS een aanval plannen op Iran. In ruil geven de VS en de EU Kosovo op.

Wat men daar moet van denken is echter koffiedik kijken. Wel is het zo dat in een vertrouwelijke e-mail die kon ingekeken worden Qatar aan Rusland de ‘bescherming’ van de Russische marinebasis in Syrië aanbood. De soms onduidelijke houding van Rusland lijkt deze stelling te bevestigen. Qatar zou het zogenaamde ‘Vrije Syrische Leger’ onder druk zetten om na de machtsovername de Russische basissen te beschermen.

Maar, er is een maar. Men moet rekening houden met alle mogelijkheden. We gaan terug in de geschiedenis. Toen de Sovjet-Unie viel, beloofde de NAVO dat geen enkel land van het Warschaupact (een soort NAVO maar dan met Sovjet-bondgenoten) zou worden aanvaard binnen de NAVO. Maanden later zagen we dat het Russisch leger zich conform de akkoorden had terug getrokken en dat verschillende leden van het Warschaupact inclusief nieuwe onafhankelijke staten die daarvoor deel uitmaakten van de Sovjet-Unie, lid werden van de … NAVO. Men kan begrip opbrengen voor de Russische onvrede en frustratie. Maar toen was het onder Jeltsin. Om verschillende redenen mag deze man terecht als één van de zwakste presidenten/tsaren/secretarissen van Rusland beschouwd worden. Onder Poetin veranderde Rusland geleidelijk aan naar een wereldmacht waar opnieuw moet rekening gehouden worden.

Poetin is de NAVO-leugens niet vergeten. Een mogelijkheid is dat hij met de VS ee compromis sluit over Servië, Syrië tijdelijk losser laat, om dan, eens Servië binnen is gehaald, Syrië en Iran volop te steunen. Machten die hun woord niet houden mogen immers op dezelfde wijze van antwoord bediend worden.

Om terug te komen op de zogenaamde bescherming door Qatar en het ‘Vrije Syrische Leger’ : Poetin heeft de herschappen met hun aanbod wandelen gestuurd.

Montenegro

Ook Montenegro zou op één of andere manier Servië vervoegen. Vanaf de gedwongen onafhankelijkheid investeerde Rusland er enorm veel. Rusland verwittigde Montenegro al vanaf het begin van de onafhankelijkheid dat NAVO lidmaatschap alle goede banden zouden kunnen beschadigen. Montenegro is er bovenop gekomen dankzij Rusland e niet dankzij de EU.

Russische miljardairs investeerden enorm veel kapitaal in Montenegro, en in het bijzonder langs de kuststrook. Feit is dat de Rusland via het kapitaal en de bezittingen van een deel van de steenrijke Russische diaspora in Montenegro al toegang tot een haven van Bar en de zee heeft. Daardoor is de toegang tot Servië de facto verzekerd.

Met dat Russisch kapitaal aanwezig in Montenegro is er meer dan voldoende om de ‘centengevoelige’ Montenegrijnse regering van Milo Djukanovic om te ‘gebruiken’. Een goedkopere oplossing is het actief steunen van een oppositiepartij.

Besluit

Indien Servië aansluit bij de Russische Federatie dan verandert de hele geopolitieke situatie in de Balkan. Dan verandert de geopolitieke situatie in heel Europa. Dan verandert de hele geopolitieke situatie in Eurazië en in de wereld.

Voor de Europese as van Gibraltar tot Vladivostok, voor de Europese volkeren, voor de vrijheid en voor de bescherming van onze culturen zou dit een alternatief, misschien zelfs een verademing kunnen zijn.

De toekomst zal het aantonen.

Kris Roman

Voorzitter Euro-Rus

L’IDEOLOGIA GIUSTIZIALISTA CONTRO LA VERA GIUSTIZIA

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L’IDEOLOGIA GIUSTIZIALISTA CONTRO LA VERA GIUSTIZIA

LA LEZIONE DI MARCEL DE CORTE

di Piero Vassallo

  Ex: http://www.riscossacristiana.it/

Dal gorgo oscuro, in cui Armando Plebe e i suoi ectoplasmi neodestri avevano immerso l'ingente e preziosa eredità del Novecento antimoderno, il sagace e instancabile Rodolfo Gordini ha salvato la memoria del filosofo belga Marcel de Corte (1905-1994) geniale interprete dell'aristotelismo cristiano.

 

Durante gli anni di piombo, De Corte, insieme con Ettore Paratore, Marino Gentile, Nicola Petruzzellis, Thomas Molnar, Vintila Horia, Alexandr Maximov, Maurice Bardèche, Francesco Pallottino, Ugo Spirito, Giano Accame, Giuseppe Sermonti Augusto Del Noce, Fausto Gianfranceschi, Mario Attilio Levi, Francesco Grisi, Marco Tangheroni, Roberto De Mattei, Cristina D'Ancona fu impavido protagonista degli Incontri romani della cultura refrattaria, splendidamente organizzati, da Giovanni Volpe, in un assediato e silenziato margine.

Risultato del salvataggio compiuto da Gordini è la splendida riflessione decorteiana sulla giustizia, un'opera idealmente dedicata agli orfani della cultura di destra, pubblicata da Cantagalli editore anticonformista di lungo corso in Siena.

Con scelta felice, Gordini ha affidato a un insigne filosofo del diritto, Danilo Castellano, il compito di selezionare e commentare i saggi controcorrente dell'insigne studioso belga.

Castellano, che negli anni  settanta si laureò discutendo, con Augusto Del Noce, una tesi sulla filosofia di De Corte (tesi che fu immediatamente pubblicata da Pucci Cipriani, editore controrivoluzionario in Firenze) è, infatti, l'esponente di punta della scuola di pensiero, costituita da cattolici intransigenti per la difesa e la restaurazione del diritto naturale, oggi tenuto sotto schiaffo dai testimoni cadaverici dei sogni mummificati dalla chiacchiera laica intorno alla giustizia democratica e progressiva.

Castellano rammenta, infatti, che "La polemica di De Corte è costruttiva sua perché ha per presupposto la metafisica della realtà sia perché è propriamente una denuncia delle assurdità della Modernità". E puntualmente cita i più vistosi controsensi: "La storia non ha, infatti, una direzione obbligata (la libertà dell'uomo sarebbe, in questo caso, un flatus vocis) l'evoluzionismo è una credenza ingenua (l'uomo, per esempio, continua ad essere uomo perché nato dall'uomo), la scienza non può avere per oggetto il proprio metodo anche se proposto e usato con rigore (la logica, infatti, non è fondativa ma dimostrativa) la filosofia non è un esercizio intellettuale ma apprensione di ciò che è in conformità alla sua essenza e al suo fine".

Castellano osa aggredire il feticcio della sovranità popolare, un prodotto della elucubrazione irrealistica, che capovolge le verità stabilite dal senso comune e impone leggi conformi all'assolutismo democratico: "L'elaborazione inflazionata di teorie sulla e della giustizia nel nostro tempo rappresenta la prova della riduzione della giustizia a strumento usato contro la vera giustizia. Spesso, infatti la giustizia ai nostri tempi è usata contro la giustizia, perché anziché essere cercata e individuata viene invocata ed elaborata sulla base e per l'applicazione di una teoria".

In anni avvelenati dalle ideologia a trazione soggettivistica, De Corte ha osato rivendicare i principi del realismo filosofico. Ha stabilito, infatti, che "la società reale non si fonda sulle decisioni di chi ne fa parte, ma su realtà oggettive e fisiche che sono loro comuni, anteriori alle loro rispettive volontà che, volenti o nolenti, devono regolarsi su queste realtà".

Di qui la puntuale e drastica confutazione delle ideologie che fondano il diritto sulla volontà e sulle passioni dei singoli: "La giustizia istituisce tra uomo e uomo una relazione sociale caratterizzata da una realtà per se stessa indipendente dalle passioni, sempre soggettive".

Fonte della legge non è il desiderio del soggetto fantasticante ma la società naturale, la famiglia, da cui il singolo dipende: "La società reale non si fonda sulle decisioni di chi ne fa parte, ma su realtà oggettive e fisiche che sono loro comuni, anteriori alle loro rispettive volontà che, volenti o nolenti, devono regolarsi su queste realtà".

Separate dal loro naturale fondamento, le società ispirate alle ideologie sono pseudo-comunità, "entità prive di esistenza reale i cui spettri dissimulano, per coloro che le immaginano, l'esistenza terribilmente reale, ma inavvertita delle loro vittime, di protesi più vive in apparenza, ma più costrittive quanto alle relazioni naturali con gli altri nelle varie società cui apparteniamo".

La società fondata dall'ideologia promuove la guerra contro la legge naturale ossia l'eversione e la dissoluzione della famiglia, onde l'imposizione di leggi infami e grottesche a vantaggio dell'infedeltà coniugale, della sterilità, della rivolta dei figli.

De Corte annuncia il destino di una società fondata da utopisti e demagoghi sul rifiuto di obbedire alla legge naturale: "la rivoluzione distruttrice di tutte le assise sociali naturali arriva rapidamente al suo apogeo, la dissocietà lascia il posto ad una ricostruzione della vita secondo lo schema ideologico; questa società nuova, privata dei suoi fondamenti di giustizia, può stare in equilibrio solo grazie a ciò che Nietzsche i ganci d'acciaio di uno Stato senza società".

Il fantasma della sovranità popolare abolisce la famiglia per istituire una società dominata da deformi controfigure dei genitori.

Generata dalla dissocietà moderna, la democrazia assoluta si rovescia in oligarchia e mette in scena i promotori dell'infelicità generale: il banchiere vampiresco, il parassita politicante, topo nel formaggio, il gabelliere sadico, il ministro sproloquiante, il pubblico ministero fustigante, il giornalista comiziante arroventato, la meretrice filosofante,  l'assistente sociale dissociante, la levatrice mortuaria, lo psichiatra sfrenante, il pederasta etico, il teologo ateo.

Il rito del suffragio universale uguale per tutti è una parentesi: "Non c'è uguaglianza tra il popolo e i suoi rappresentanti e ministri. Non c'è uguaglianza tra la maggioranza e la minoranza. La democrazia è in realtà una aristocrazia camuffata. ... Sotto il presunto regno del Numero e della Massa si nasconde il potere di un'oligarchia in cui si combinano, in misura variabile, la potenza del Denaro e quella del Sofisma, che hanno per scopo di far prendere ai cittadini imbrogliati lucciole per lanterne".

De Corte sostiene appunto che la democrazia moderna prospera su un ordine sociale alterato dalla falsa giustizia: "La rivoluzione conserva come una mummia la pseudo-società da essa generata".

In ultima analisi, si dimostra la vanità e la sterilità della politica nutrita dall'illusione di restaurare l'ordine usando gli strumenti consegnati dal potere democratico e rinunciando all'azione intesa alla bonifica del pensiero moderno.

L'ordine sociale, infatti, può essere restaurato solo dalla politica al seguito dell'azione propriamente missionaria svolta da una società di pensiero cristianamente ispirata e culturalmente attrezzata e perciò capace di contrastare efficacemente il Sofisma.

Già esistente ma divisa da infantili gelosie, tale società dovrebbe aderire alle ragioni dell'unità ed agire, per quanto oggi possibile, imitando l'esempio dei missionari che hanno convertito l'Europa pagana.

Le cocenti delusioni procurate dai reiterati e umilianti fallimenti della destra italiana dimostrano, ad ogni modo, l'illusorietà della politica pura, cioè priva del sostegno di un adeguato pensiero.

La lettura del testo decorteiani è pertanto suggerita al vasto popolo dei delusi in sosta dolente nel deserto prodotto dai discepoli politicanti di Plebe e dai successori di Gaucci. Un vuoto desolante, che solo la fedeltà al diritto naturale e alla sua fonte religiosa potrebbe finalmente colmare.

Marcel de Corte : De la dissociété

Marcel de Corte : De la dissociété

Ex: http://walfroy.over-blog.com/

decorte.jpgMarcel de Corte est un auteur inconnu du grand public même cultivé et cependant, il développe une pensée philosophique exceptionnelle du point de vue de la crise actuelle de l’intelligence et de la société.

Il est né le 20 avril 1905 dans le Brabant ; à l’âge de 23 ans, il est reçu docteur en philosophie et lettres  à Bruxelles puis  professeur à l’Université de Louvain en ayant tout au long de sa carrière été honoré d’une pluie de titres, tant universitaires que civils.

Son œuvre est des plus importantes tant en livres qu’en articles de revue ( il a collaboré notamment  au Courrier de Rome, à l’Ordre français et à Itinéraires…) où il a analysé année par année la décadence croissante de l’intelligence avec ses répercussions immédiates dans l’ordre social et malheureusement dans l’Eglise.

 

Ses livres les plus connus sont l’ «Essai sur la crise d’une Civilisation », l’ « Incarnation de l’Homme » et l’ « Intelligence en péril de mort »

Le petit livre ici analysé est une suite de deux articles parus dans l’Ordre français et récemment réédité en un seul volume, et s’intitule « de la dissociété »

Dans  cet ouvrage, Marcel  de Corte nous fait une synthèse de la décadence de la société qui est passée de la société fondée sur des principes naturels réalistes à la dissociété ou le contraire d’une société qui ose revendiquer comme postulat le fait de refuser la sagesse des siècles qu’elle soit antique ou, et  a fortiori, chrétienne.

 

Deux idées : qu’est ce qu’une société et comment appeler la structure actuelle ?

A-  De la société

L’auteur décrit la société naturelle telle que la voix des siècles l’a composée c’est à  dire la tripartition sociale, elle «  répond exactement aux trois activités propres à l’intelligence humaine et irréductibles les unes aux autres en raison de la spécificité de leurs objets respectifs : contempler, agir, faire. »[1]. Ainsi, « telles sont les activités propres à l’homme en tant qu’homme : celle de l’intelligence dont l’objet est le vrai ; celle de l’intelligence et de la volonté conjuguées dont l’objet est le bien de la Cité, sans lequel aucun autre bien humain, si haut soit-il, ne peut exister ; celle de l’intelligence et de la volonté réunies, alliées à la main ou à ses prolongements mécaniques et dont l’objet est l’utile. Telle est aussi leur hiérarchie : au sommet l’activité intellectuelle qui porte sur l’universalité de l’être et du vrai ; au milieu, l’activité intelligente et volontaire dont la fin ultime qu’elle atteint réellement ici-bas, au cours de notre existence terrestre, ne peut être en plénitude que le bien du tout social qui s’impose à elle comme supérieure à n’importe quel bien particulier ; à la base, l’activité intelligente, volontaire et manuelle dont la fin est la satisfaction des besoins matériels inhérents à la vie humaine, et qui se trouvent ainsi radicalement particularisés et individualisés : l’individu en chair et en os peut seul consommer les utilités économiques nécessaires à sa substance. »[2]

Cette description de la société naturelle a été respectée dans quasiment toutes les sociétés humaines et en France par les trois Ordres : Clergé, Noblesse, Tiers-Etat jusqu’à la révolution.

Bien évidemment, une telle organisation de la structure sociale ne peut être le fait de la volonté individuelle, elle suppose et même impose la prééminence de la famille comme entité de base de la société et la présence d’un chef « régulateur » [3], le roi.

 

 De plus, au contraire des sociétés antiques où l’individu se dissolvait dans la Cité, la Chrétienté médiévale a réussi l’harmonie de la nature et de la grâce malgré, bien sûr, toutes les vicissitudes de l’histoire humaine car « le Moyen-Âge a pu connaître d’innombrables conflits entre les divers ordres de la société, il n’a jamais succombé à la Subversion. Jamais le Christianisme médiéval n’a mis en doute la nature sociale de l’homme. »[4] La nature sociale de l’homme fait que celui-ci est un être obligé : « L’obligation envers autrui qui se retrouve en toute société réelle est un fait de nature qui tisse entre les membres d’une communauté, de bas en haut, et de haut en bas, une série de devoirs réciproques. Le serf nourrit le seigneur, mais le seigneur est à son tour l’obligé du serf et lui doit aide et protection. Le serf et le seigneur doivent assurer la subsistance du curé et la splendeur du culte rendu à Dieu, mais le curé leur doit l’orthodoxie de la foi et la validité des sacrements. »[5]

 

L’homme d’aujourd’hui se demande alors ce qui peut assurer une telle stabilité de société sans crise sociale profonde, au moins en ce qui concerne les fondements de cette période ; et bien c’est, comme le dit Jules Monnerot cité par l’auteur, que « avant le XVIIIe siècle, l’idée de société dans la pensée européenne ne se distingue pas de l’idée de société acceptée. L’état normal d’une société est l’acceptation par chaque homme de la place où Dieu l’a mis. »[6]

B-Vers la Dissociété


La dissociété va trouver sa source et sa continuité dans les trois R : Renaissance, Réforme, Révolution française et paradoxalement est d’inspiration chrétienne car ne pouvant se concevoir qu’à partir d’une société chrétienne. En effet, le retour de l’Antiquité à partir de la Renaissance (ou selon  l’expression lumineuse de Chesterton, à partir de la Rechute ) n’est pas un retour à l’Antiquité mais surtout une décadence du Christianisme : « Nous n’hésitons pas pour notre part à en trouver la cause dans le christianisme, non point dans le christianisme pris en tant que vecteur surnaturel qui joint les âmes à Dieu, ni dans l’armature sociale de l’Eglise, ni dans ses dogmes, sa liturgie, ses sacrements, mais dans le christianisme désurnaturalisé, sécularisé, humanisé, privé de son foyer divin de gravitation. (…) On connaît la formule : au théocentrisme se substitue l’anthropocentrisme. Au Dieu fait homme, lentement, implacablement, fait place l’homme qui se fait Dieu, non pas par la médiation du Christ et de l’Eglise au niveau surnaturel et de l’éternité, mais par les seules forces de sa propre excellence au niveau de sa vie dans le temps. Excédé d ‘être une créature, l’homme se veut créateur. »[7]

 

L’ordre naturel de l’esprit humain va se renverser et donner la priorité, non plus à la contemplation du vrai, mais à la primauté de l’utile et de la technique telle qu’elle va se développer de façon effrayante dans les pays sous domination protestante et amener progressivement le culte de l’individu roi. Ainsi, « l’avènement de l’individualisme, c’est le commencement de la dislocation de la société et des trois ordres dont sa nature est composée. Le clergé se voit désormais concurrencé sinon éliminé, par l’avènement d’une caste nouvelle : l’intelligentzia. (…)La noblesse chargée de maintenir, de défendre et de protéger le bien commun de la société voit son rôle décliner. »[8]  « C’est la dévaluation des deux fonctions de l’intelligence, la spéculation et la pratique, c’est l’invasion de la fonction poétique, fabricatrice, ouvrière, technique, qui occupe désormais tout l’espace spirituel ainsi ravagé, et du même coup, l’absolue suprématie du privé sur le social : chacun pour soi dans sa relation à Dieu, chacun pour soi dans sa relation à la Cité. »[9]

 

Le travail et la technique devenant le propre de l’Homme, la Société se démocratise inéluctablement car tous ont le même rôle dans la société : nous arrivons assez rapidement à la termitière qui est la solution logique de la dissociété. A l’organisation sociale naturelle de la Cité se  met inexorablement en place la socialisation forcenée  de celle-ci où le Tout devient obligatoirement le nouveau dieu « Il n’est pas étonnant de constater que le collectif, sous quelque forme que ce soit : peuple, prolétariat, classe, race, humanité… dont les religions socialistes de notre temps ont hérité d’un christianisme abâtardi, soit devenu l’objet de la vénération de l’homme moderne. (…) En vertu de sa nature sociale inextirpable, l'homme ne peut être radicalement égoïste. Il doit feindre la sociabilité. Le collectif devient alors l’ersatz de la Cité, le succédané du Bien commun transcendant aux biens particuliers. »[10]

 

Nous voici donc arrivés à notre époque moderne sans Dieu, sans société digne de ce nom, sans régulateur, sans hiérarchie naturelle fondée sur la vertu, où la seule différence acceptée repose sur les capacités économiques de chaque individu qui doit se fondre dans le grand Tout social en attendant le Tout mondial. Le plus désolant est que l’Eglise qui à l’époque des Barbares assura le retour de la Civilisation chrétienne, ne souhaite plus sauvegarder les principes naturels et surnaturels  de la Vérité religieuse, morale et politique. « Comme il est trop manifeste, l’Eglise est en train de passer avec armes et bagages à la subversion. Elle a renoncé à faire sortir une vraie société des ruines de l’ancienne en se fondant sur la nature sociale de l’être humain, comme elle le fit au temps jadis de sa vigueur. Elle bascule du coté du socialisme et de l‘Etat mondial que celui-ci veut instaurer pour universaliser la maladie qu’il charrie ; (…) elle utilise les dernières forces de sa catholicité, en alliance avec un œcuménisme et un syncrétisme douteux, pour confondre son destin avec la puissance des ténèbres de sa propre caricature. »[11]

 

Que faire, face à une telle décadence de toute la nature religieuse, morale, sociale, politique de l’homme moderne ? Restaurer et préserver notre propre personne, s’il en est besoin, nos familles et si cela est possible, nos liens sociaux proches dans la véritable pensée naturelle et surnaturelle de l’homme et de l’organisation sociale ; diffuser et faire connaître la seule Vérité sociale qui ne pourra triompher que par la grâce de Dieu et par le retour de l’Eglise, gardienne des vérités éternelles, à sa Tradition. Alors, le retour du régulateur naturel de la Société restaurée sera la pierre de voûte d’un nouvel édifice social chrétien.

                                                                                   


[1] CORTE (de ) Marcel, De la dissociété, Edition Remi Perrin, 2002, page 7

[2] ibid. pp. 8 et 9

[3] Ibid p. 14

[4] Ibid p. 25

[5] ibid. pp. 26 et 28

[6] Ibid p. 25

[7] Ibid, pp.30-31

[8]  Ibid . p.38

[9]  Ibid . p.41

[10]  Ibid. pp.64 et 65

[11]  Ibid. p.73

Denis de Rougemont und die totalitäre Moderne

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Denis de Rougemont und die totalitäre Moderne

Felix Menzel

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Vor wenigen Tagen war der 80. Jahrestag der Machtergreifung Hitlers. Nicht deswegen, sondern aus grundsätzlichem Interesse habe ich gestern Denis de Rougemonts Journal aus Deutschland 1935-1936 gelesen. Rougement, der aus der Schweiz stammt und hauptsächlich in Frankreich gewirkt hat, kam kurz nach der Machtergreifung für ein Jahr nach Deutschland, um an der Universität Frankfurt als Lektor zu arbeiten. Er nahm dieses Angebot zum einen aus Geldnot an, zum anderen kann man ihm aber auch aufgrund seiner Germanophilie glauben, daß er den nationalsozialistischen Alltag aus der Nähe beobachten wollte.

Was sah nun Rougement, der Anfang der 30er-Jahre zu den führenden Vertretern der französischen Personalisten zählte und später der einflußreichste Vordenker eines »Europas der Regionen« werden sollte?

Rougement erkennt sehr schnell, daß Hitlers Nationalsozialismus ein »verkleideter Bolschewismus« ist. Das Bürgertum halte sich mit Widerstand jedoch aufgrund von Feigheit und der Vermutung, der braune Bolschewismus sei weniger schlimm als der rote zurück. Rougement betont zu dieser Passivität: »Es hat keine Massaker gegeben. Alles geschieht auf fortschrittliche und ordentliche Weise.«

Das Bürgertum verändere sich dennoch. Es verliere seinen Bürgersinn:

Es gibt in Europa keine Klasse, die dem politischen Leben teilnahmsloser, dem Staat passiver und den vollendeten Tatsachen – und folglich immer den von anderen vollendeten Tatsachen – feiger gegenübersteht, eine Klasse, der, um es vollends zu sagen, jeglicher Bürgersinn fehlt.

Rougement bezeichnet Hilters Dressur der Deutschen als gegen jede Tradition gerichtet, als »antideutsch« und jakobinisch. Er erkennt damit den wesentlichen Punkt: Nicht die Deutschen sind im innersten Kern schon immer heimliche Nazis gewesen, sondern die Moderne ist an sich totalitär. Seit 1789 entfaltet sie diesen Totalitarismus. Im Nationalsozialismus und Sowjetbolschewismus nimmt sie lediglich die grausamsten Züge an.

Es ist die Diktatur der Rüpel und der Dummköpfe.

An der Universität führt Rougement 1935/36 viele Gespräche mit der Intelligenz und fragt immer wieder, warum sie denn dagegen nichts unternimmt. Die Antwort klingt genauso wie auch heute noch:

»Man kann nichts tun. Und außerdem bin ich bereits zu alt.« – »Sie zu alt? Wie alt sind Sie?« – »Siebenundzwanzig. Aber der Führer hat es neulich selbst gesagt: Die Menschen, die 1933 älter als zwanzig waren, werden die neue Zeit niemals verstehen.«

Neben der Illustration der bürgerlichen Feigheit ist das Journal insbesondere aufgrund eines wiedergegebenen Dialogs über »Krieg und Kampf« lesenswert. Rougement fragt hartnäckig nach, warum die Deutschen alles in Kriegsmetaphern kleiden müssen. Bemerkenswerterweise unterstellt er ihnen nicht einmal, einen Krieg führen zu wollen. Vielmehr meint er, sie hätten sogar Angst vor einem Krieg. Warum aber müssen die Deutschen selbst »Krieg gegen die Kälte« führen?

Rougement entwickelt aus dieser Frage eine Theorie über »Vielfalt und schöpferischen Kampf«. Ich zitiere kurz die wichtigsten Passagen:

Wir Personalisten haben ein zu großes Bedürfnis nach natürlichen Unterschieden und Gegensätzen, um sie vernichten zu wollen. Wir sind Föderalisten, das heißt, wir wollen, daß sich alle Unterschiede durch ihre Gegensätzlichkeit gegenseitig begeistern und fruchtbare Spannungen schaffen. Zivilisation und Kultur entstehen durch Spannungen, leben von Spannungen dieser Art. (…)

Wir wollen einen schöpferischen Kampf, nicht einen zerstörerischen. Darin besteht die ganze Anstrengung der Zivilisation: Die notwendigen Konflikte fruchtbar zu machen. (…) Die Kämpfe müssen zu geistigen Kämpfen werden, in dem Sinne, in dem Rimbaud gesagt hat: »Der geistige Kampf ist ebenso brutal wie eine Menschenschlacht.«

jeudi, 14 février 2013

The Right’s False Prophet

The Right’s False Prophet

Review of: Leo Strauss and the Conservative Movement in America, Paul Gottfried, Cambridge University Press, 182 pages

 

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When writing about the work of an academic historian or philosopher—as opposed to a polemicist, a politician, or a popularizer—there is an obvious threshold question with which to begin: is the writer’s work intrinsically interesting or compelling in some way? If this question is answered in the negative, then there is usually no reason to carry on.

The strange case of Leo Strauss, however, proves that there are definite exceptions to this rule. Strauss’s work is almost universally dismissed by philosophers and historians, yet he has attracted a following amongst political theorists (hybrid creatures most often associated with political science departments) and neoconservative political activists. So, while the verdict on the intellectual importance of Strauss’s historico-philosophical work has been that, like Gertrude Stein’s Oakland, there is no there there, the practical influence of Strauss, its manifestation as Straussianism, and Straussianism’s connection with neoconservatism still present themselves as intriguing problems in contemporary American intellectual history.

In Leo Strauss and the Conservative Movement in America Paul Gottfried, the Horace Raffensperger Professor of Humanities at Elizabethtown College, offers an explanation of the Straussian phenomenon that is concise and compelling. While treating Strauss’s work with considerable respect, Gottfried concludes that the historians’ and philosophers’ rejection of Strauss is, for the most part, justified. However, unlike critics on the left who suggest that Strauss is illiberal and anti-modern, Gottfried argues that Strauss’s appeal consists largely in his creation of a mythical account of the rise of liberal democracy and its culmination in a creedal conception of the American polity.

According to Gottfried, Strauss and his followers have always been more concerned with practical questions about contemporary politics than with intellectual history or complex philosophical questions. Their primary purpose, which allies the neoconservatives with them, is to develop an abstract legend of American politics that supports a moderate welfare state domestically and a quasi-messianic internationalism in foreign policy.

Gottfried comes to these conclusions from several directions. First, he offers an engaging contextual account of Strauss’s intellectual formation. Gottfried argues that three biographical facts are central to understanding Strauss’s work: “he was born a Jew, in Germany, at the end of the nineteenth century.” Strauss’s most important early intellectual encounter was with the neo-Kantian Hermann Cohen, who attempted to make Kant safe for Judaism and vice versa. Strauss was also influenced by Cohen’s sharply critical reading of Spinoza as a proto-liberal intent on conceiving of political life in a secular way that would allow for the successful assimilation of the Jewish people. According to Gottfried, “a profound preoccupation with his Jewishness runs through Strauss’s life” and plays a major role in Strauss’s development into an apologist for an ideological and universalist version of liberal democracy.

Strauss was also influenced by the intellectual battles being waged in Germany at the turn of the century. The Methodenstreit that was taking place amongst economists was also occurring amongst historians and philosophers, and it resulted in a series of conceptual dichotomies that would appear throughout Strauss’s later writings. His trio of bêtes noires (positivism, relativism, and historicism) was at the heart of the conflicts about methodology in Germany, and the outcome of these debates set the terms of critique for Strauss’s youth and beyond.

Finally, there was the political situation in Germany, especially after the disastrous end of World War I. The attractions of fascism to someone like Strauss, whose early inclinations were in a more social-democratic direction, would have been obvious, given the instability of Weimar. Nonetheless, it is unlikely that Strauss’s admiration for Mussolini outlasted the mid-1930s. Instead, the lesson that Strauss took from the fall of the Weimar government and the rise of Hitler and National Socialism was that liberalism was not capable of withstanding the onslaught of historicism, positivism, and moral relativism without solid quasi-religious and quasi-mythical foundations—and that he would be the one to provide those. Gottfried is certainly correct in arguing that for Strauss and his acolytes it is always September 1938 and we are always in Munich.

The second direction from which Gottfried approaches Strauss leads through an examination of the Straussian method and its products. Gottfried provides a critical account of the method and also notes the ahistorical, quasi-legendary, and often hagiographic character of the interpretations that the method produces. The Straussian method consists of two distinct doctrines, neither of which is particularly clear or convincing. First, Strauss asserts that understanding the work of a philosopher involves the reproduction of the author’s intention. Unfortunately, and as Gottfried argues, Strauss never explains what he means by “intention,” nor does he explain how one might reproduce an author’s intention. The second doctrine, however, renders the first irrelevant. Strauss argues that authentic philosophers hide their teaching from the casual reader and only initiates into the true philosophic art can decode the esoteric meaning of such texts. For Strauss and the Straussians, this is not an historical claim but a theoretical one, and it yields an interpretative strategy both naïve and paranoid.

The results of the Straussian method read like they were written by the intellectual offspring of Madame Blavatsky and Edgar Bergen. It may seem difficult to distinguish between the oracular pronouncements and the intellectual ventriloquism, but that’s because there is no real distinction to be made. As Gottfried notes, there is uncanny similarity between the Straussian reading of texts and the postmodern deconstruction of language. The esoteric claims provide cover for Straussian interpretive preferences and shield against criticism from anyone outside the clique. Cleanth Brooks once imagined what postmodern literary critics could have made of “Mary Had a Little Lamb,” and it makes just as much sense to ask what the Straussians could do with the nursery rhyme.

The two primary conclusions associated with Strauss’s esoteric reading of past texts are that all philosophers from the time of Plato onward were atheistic hyper-rationalists and that the United States emerged fully formed from the forehead of John Locke. Both of these conclusions are historically false, but it is inaccurate to call Strauss or his epigones bad historians because they are not historians at all.

Gottfried suggests correctly that Strauss and his followers are, in fact, engaged not in historical scholarship but in offering an extended civics lesson. He writes that the “celebration of the American present, as opposed to any march into the past, is a defining characteristic of the Straussians’ hermeneutics.” The Straussian professor understands himself as a prophet, a preacher, and a proselytizer, and at least in this consideration there is a significant element of commonality with the academic left. The Straussian past is composed of a collection of heroes and villains, and the story describes a teleological development of political life culminating in a highly abstract and ideologized version of the United States. This legend of American politics has proven to be the most influential of Strauss’s various tales of the mighty dead.

In his third approach to Strauss, Gottfried offers an appraisal of the influence of Straussianism on American politics generally and on American conservatism specifically. It is here that Gottfried makes what will likely be considered his most controversial arguments. He suggests that Strauss and the Straussians are best understood not as conservatives but as Cold War liberals and that their natural allies are the so-called neoconservatives. There are two Strausses and Straussianisms here. There are the West Coast Straussians (Harry Jaffa, Charles Kesler, and the Claremont crew), who read the master as a true-believing liberal democrat, and there are the East Coasters (Harvey Mansfield, Allan Bloom, Thomas Pangle, et al.) who view him as liberal democrat faute de mieux. However, as Gottfried points out, the similar practical conclusions reached by the two schools make the differences between them unimportant.

Indeed, one of the implicit claims that Gottfried makes is that there is not that great of an ideological difference between the American political parties, and there is no difference between neoconservatives and Cold War liberals. Thus the influence of the Straussians derives in part because, despite their sometimes bombastic rhetoric, their politics are center or center-left and not much different from the politics of both of the mainstream warfare/welfare-state parties in America.

Gottfried notes that both the Straussians and the neoconservatives “assume a certain right-wing style without expressing a right-wing worldview.” Neoconservatives serve to popularize the Straussians’ mythical account of American politics by “drawing their rhetoric and heroic models from Straussian discourse.” Staussians, on the other hand, profit from neoconservative largesse. Gottfried writes that the Straussians “have benefited from the neoconservative ascendency by gaining access to neoconservative-controlled government resources and foundation money and by obtaining positions as government advisors.”

For Gottfried, the primary effect that both neoconservatives and Straussians have had on the American conservative movement is to suck all the air out of it and ensure that there is no one to the right of them, while their primary effect on American politics generally has been to reinforce the ideologically charged notion that America is some sort of propositional nation constituted like a vast pseudo-religion by a set of tenets needing constant promulgation. It is a story of America as armed doctrine, and Gottfried is assuredly right in arguing that there is nothing conservative about it.

Strauss was at best a mediocre scholar whose thought expressed a confused bipolarity between a very German and ahistorical Grecophilia on the one hand and a scattered, dogmatic, and unsophisticated apology for an American version of liberal universalism on the other. Amongst prominent European philosophers, Strauss was taken seriously only by Hans-Georg Gadamer, until Gadamer concluded that Strauss was a crank, and by Alexandre Kojève, whose work reads today as if it were a parody of trendy French Marxism. In Britain, neither Strauss nor the Straussians have ever been taken seriously.

Strauss’s argument about esotericism is both historically and philosophically incoherent and useless in any methodological sense. It calls to mind something that Umberto Eco called cogito interruptus:

cogito interruptus is typical of those who see the world inhabited by symbols or symptoms. Like someone who, for example, points to the little box of matches, stares hard into your eyes, and says, ‘You see, there are seven…,’ then gives you a meaningful look, waiting for you to perceive the meaning concealed in that unmistakable sign.

 

Finally, regarding the phenomenon of Straussianism, the cult took hold here for the same reasons that cults generally succeed in the U.S.: ignorance, inexperience, and a desire to have a simple answer to complex problems.

Kenneth B. McIntyre is assistant professor at Concordia University in Montreal and is the author of Herbert Butterfield: History, Providence, and Skeptical Politics.

Le grand jeu sahélien

Analyse géopolitique : le grand jeu sahélien

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/
 
Tout était en place pour que le Mali s’effondre et que le Sahel explose. Affaibli par les politiques d’austérité du FMI, longtemps paralysé par la Françafrique, victime du réchauffement climatique et de multiples sécheresses, le Mali est devenu l’une des pièces centrales du nouveau grand jeu sahélien. Revendication touarègue, djihadistes enrichis par le narcotrafic, déstabilisation libyenne et ambiguïtés algériennes, financements occultes saoudiens, stratégie à court terme des États-Unis et de l’Union européenne… Voici toutes les raisons de la guerre.

 

 

Nous sommes en 1960, le Mali accède à l’indépendance. Le premier président malien, Modibo Keïta, instituteur et panafricaniste, élu démocratiquement, a à peine le temps d’entamer une profonde réforme agraire avant d’être renversé en 1968 lors d’un coup d’état mené par Moussa Traoré, soutenu par la France. Durant les vingt-trois ans d’un règne sanglant, ce dernier bénéficiera constamment du soutien de tous les gouvernements français. La Françafrique dans toute sa laideur. Moussa Traoré recevra également le soutien du FMI et de la Banque Mondiale dont il appliquera les directives de « plans d’ajustement structurel ». Aggravant ainsi la situation économique et sociale de son pays.

Sécheresses, sous-développement et rébellion dans le nord

Moussa Traoré ne se contente pas d’appauvrir et d’affamer son peuple, il mène aussi une forte répression contre la minorité Touareg du Mali. Les Touaregs représentent environ 2 % de la population malienne [1]. Ils sont également présents au Niger, au Burkina-Faso, en Mauritanie, en Libye et en Algérie. Ils connaissent parfaitement toute la bande sahélienne et gardent, pour un grand nombre d’entre eux, un mode de vie nomade. Ils refusent d’être incorporés dans des structures étatiques et restreints par des frontières nationales qu’ils contestent. Et revendiquent le Nord Mali – l’Azawad – comme territoire indépendant. Une spécificité niée par le découpage des frontières coloniales. Les principales organisations armées touarègues sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Ansar Dine et un tout récent groupe issu de la scission de ce dernier, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dont le leader se revendique « malien et contre toute forme de terrorisme » [2]

Le réchauffement climatique

La longue lutte du « peuple du désert » s’analyse aussi par les enjeux climatiques : un siècle de détérioration des terres arables, grignotées par le désert malgré les « ceintures vertes », et de longues sécheresses, qui ont bouleversé le modèle pastoral des Touaregs. Les sécheresses de 1968, 1974 et 1985 affamèrent des milliers de Touaregs et les poussèrent dans les villes du sud du Mali. L’année 2012 n’a pas manqué à la règle et a été marquée par une grande sécheresse, amplifiée par le dérèglement climatique.

Peu de temps après le déclenchement de la deuxième rébellion touarègue de 1990, le dictateur Moussa Traoré est renversé par un autre militaire, Amadou Toumani Touré, dit ATT. Il met fin à la dictature ainsi qu’à la guerre contre la rébellion touarègue en signant les accords de Tamanrasset de 1992, qui prévoient la démilitarisation du nord, une décentralisation de l’État et des investissements pour aider au développement de la région, délaissée depuis deux décennies.

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La dette et le FMI

C’était oublier la dette. La jeune démocratie malienne, menée par Alpha Oumar Konaré, est empêtrée dans le remboursement d’une dette de près de 3 milliards d’euros, équivalente au PIB annuel du pays. Une dette largement héritée de la dictature militaire : de 1968 à 2001, elle a été multipliée par 30 ! Près de 60 % des recettes fiscales du Mali servent à payer le service de la dette (l’emprunt et les taux d’intérêt) au FMI, empêchant le paiement des salaires, aggravant les inégalités territoriales et la pauvreté. Il faut attendre 2005, pour que le G8 décide d’annuler la moitié de la dette du Mali. Trop tard…

Les fourches caudines du FMI et de la Banque mondiale déstabilisent profondément la société malienne et ses paysans. Le pays perd sa souveraineté alimentaire : il importe les trois quarts des céréales qu’il consomme. Les maliens sont systématiquement poussés à l’exode : des villages vers les villes, du Mali vers la France. La diaspora malienne à l’étranger représente la première source de devises étrangères au Mali.

Malgré un Programme de soutien au développement du nord, doté de 300 millions d’euros, le gouvernement malien ne peut tenir ses engagements. Et en dépit de nouveaux accords de paix signés à Alger, les troubles s’intensifient à nouveau en 2006, puis en 2009. La rébellion touarègue, désormais alliée de circonstance de groupes armés islamistes venus d’Algérie, s’emparent de Kidal (Nord-est) et Menaka (région de Gao), entraînant le redéploiement des forces maliennes au Nord. L’escalade commence.

L’arrivée des djihadistes

De nouveaux acteurs contribuent à fragiliser encore davantage une région déjà explosive. Aux indépendantistes touaregs « laïcs », s’ajoutent des groupes « salafistes » et « djihadistes ». Le plus connu se fait appeler Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Essentiellement composé d’Algériens et de Mauritaniens, AQMI est né sur ce qui reste du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Un mouvement initialement algérien, né pendant la guerre civile, encore plus radical que le Front islamique du salut, et dont les liens avec les services secrets de ce pays ont toujours été troubles. AQMI et ses satellites se déplacent avec de l’essence qui ne peut venir que d’Algérie. Les mêmes routes voient transiter armes et matériel. Dont des missiles issus des arsenaux libyens après la chute du régime de Kadhafi en 2011.

Le Sahel : arrière-cour de Kadhafi et des généraux algériens

Le régime des généraux algériens considère le Sahel comme l’un de ses prés carrés stratégiques. Il n’a jamais stoppé son influence, directe ou indirecte, sur les 1 400 kilomètres de frontière que l’Algérie partage avec le Mali. Certains analystes comparent le double jeu des services secrets algériens dans le Sahel à l’attitude des services secrets pakistanais, vis-à-vis des talibans afghans.

L’Algérie n’est pas seule au Sahel. Elle s’est confrontée à l’influence de la Libye de Kadhafi. Pendant des années, le défunt colonel a poussé ses pions dans la région. Recevant par vagues successives une partie des combattants touaregs qu’il a soit intégrés à des unités spéciales libyennes, soit structurés autour de groupes touaregs spécifiques. En 1981, Kadhafi est à l’origine du mouvement fantoche « Front populaire pour la libération du Sahara ». « Pour manipuler les Touaregs, dont le MNLA, il suffisait à Kadhafi d’héberger dans ses hôtels quelques leaders touaregs pendant quelques jours, de boire un thé et du lait et puis de leur remettre des enveloppes pleines de dollars », raconte un ancien du mouvement.

Quand l’Europe finance indirectement les groupes armés

La Libye de Kadhafi a signé des accords avec l’Union européenne en vue de contenir les dizaines de milliers de migrants africains qui transitaient par la Libye pour tenter d’accéder aux côtes européennes. Avec l’aide de Frontex, l’agence quasi-militaire européenne de gestion des migrants, Kadhafi a non seulement créé des camps de rétention, mais il a généralisé les expulsions des migrants africains vers le désert. Du pain béni pour les filières de trafic humain, majoritairement contrôlées par les groupes armés et djihadistes sévissant dans le Sahel. Ce trafic demeure une source majeure de leur financement. Ces groupes ont ainsi pu continuer de s’armer au su et au vu des services de sécurité français, allemand ou italien présents légalement sur le territoire libyen.

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Accaparement de terres : un facteur de guerre ?

Kadhafi et son régime, ne se sont pas contentés de distribuer des dollars à quelques chefs touaregs. Ils ont également investi dans de nombreux projets au Mali. Investissements qui ont créé de profonds déséquilibres au sein de l’économie malienne : du fait de la dépendance qu’ils instituent, et des dégâts sociaux et environnementaux qu’ils causent. En 2008, Kadhafi utilise un fonds d’investissement libyen « dédié » à l’Afrique pour créer la société Malibya Agriculture. Celle-ci achète secrètement plus de 40 000 hectares le long du fleuve Niger, dans la région de Ségou, entre Bamako et Mopti. Objectif : y cultiver du riz et des agrocarburants. Avec l’aide de contractants chinois, des canaux d’irrigation de dizaines de kilomètres sont construits, mettant en danger la biodiversité et la survie des paysans locaux, à la fois privés de leurs terres et de leur eau.

Les conséquences non maîtrisées de la chute de Kadhafi

En plus de ces investissements lourds, Kadhafi multiplie les financements à petite échelle : écoles, dispensaires ou routes dans l’ensemble du Mali. Lorsque Kadhafi et son régime disparaissent, ce sont d’un côté de très nombreuses armes et des centaines d’hommes aguerris qui s’exilent dans le Sahel ; et de l’autre, des flux de plusieurs centaines de milliers d’euros qui se tarissent. Pour un pays dont plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, c’est une importante manne qui s’envole. Après avoir appuyé militairement le renversement du régime libyen, les puissances de l’Otan auraient dû prévoir ce vide causé par la chute du colonel et le combler. Cela n’a pas été fait.

Le business des prises d’otages

Une partie des mouvements opérant au Sahel compensent cette perte de ressources en accroissant leur implication dans les trafics. Aux filières clandestines de migration, se substitue le kidnapping. Toujours en 2008, près de cinq millions d’euros sont versés à AQMI en échange de la libération de deux touristes autrichiens (une rançon démentie officiellement par le gouvernement autrichien). La même année, deux diplomates canadiens sont kidnappés et libérés dans les mêmes conditions. Un chantage que n’accepteront plus la France, après avoir négocié la libération de Pierre Camatte en 2010, encore moins l’Algérie comme on l’a vu lors de la prise d’otage du site gazier d’In Amenas. « Les procédures algériennes et françaises s’unifient de plus en plus dans le refus de sauver les otages et d’accepter de les sacrifier en refusant le chantage des djihadistes », note Alain Joxe, chercheur en géopolitique et directeur du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (Cirpes).

Les narcotrafiquants latino-américains

Au kidnapping s’ajoute un important trafic de drogue, d’une envergure phénoménale. En 2008, les forces maliennes ont réussi à saisir 750 kilos de cocaïne, dont la revente équivaut à plus d’un tiers du budget de l’armée malienne ! En novembre 2009 c’est carrément un Boeing 727 plein de cocaïne qui se crashe en tentant de re-décoller du désert malien. Avec un équipage composé de nigérians, l’avion, enregistré en Guinée-Bissau, a effectué de fréquents vols entre l’Afrique de l’Ouest, le Mexique, la Colombie et le Venezuela [3]. Les narcotrafiquants latino-américains ont fait de l’Afrique de l’Ouest la plaque tournante du trafic de stupéfiants vers l’Europe. Selon certains experts, près de 60 % de la cocaïne consommée en Europe occidentale – d’une valeur marchande de près de 18 milliards de dollars – transiterait par l’Afrique de l’Ouest. Avant que ne soit fantasmée et utilisée la crainte d’attentats terroristes perpétrés sur le sol français par AQMI, le gouvernement français, l’Union européenne et les États-Unis auraient du tout mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène.

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Les pétrodollars saoudiens et qataris

Une dernière source de financement des acteurs de la région – et un autre facteur de déstabilisation – est l’argent qui vient du Golfe persique. Des intérêts saoudiens et qataris soutiennent financièrement des djihadistes salafistes du Sahel. Comparée au kidnapping, à l’arsenal libyen et au trafic de drogue, cette ressource n’est pas la plus importante. Elle pose cependant la question fondamentale de la politique différenciée des États occidentaux. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont présentés par les États-Unis et la France comme des alliés stratégiques, notamment dans la lutte contre le régime tyrannique syrien, ainsi que dans le maintien du système financier international, sensiblement alimenté par les milliards des fonds souverains des puissances pétrolières. De l’autre, des membres de ces deux pays financent sans scrupules des groupes « salafistes djihadistes surarmés » comme les qualifie Alain Joxe. Des groupes qui déstabilisent, notamment, le Mali, le Niger, le Nigeria, voire la Tunisie.

Leur objectif : soutenir partout – de l’Indonésie au Nigeria – une vision wahhabite de l’Islam. Elle s’oppose ainsi à la vision de l’Islam majoritairement syncrétique des Maliens. Les fortunes saoudiennes et qataries qui financent ces groupes salafistes ont aussi été profondément perturbées par les révolutions arabes. Elles ont eu des effets jusque dans le golfe persique. Où, comme à Bahreïn, les soulèvements ont été réprimés dans le sang et une quasi-indifférence médiatique [4]. Ils sont résolus à tout mettre en œuvre pour empêcher qu’émerge un modèle démocratique et musulman qui marquerait la fin des régimes dictatoriaux et monarchiques. Avec, de fait, l’aval implicite des États-Unis et de la France.

Une corruption généralisée

Au Mali, ni le président Konaré, ni le président Touré n’ont lutté contre la corruption généralisée du pays. Pire, il semble qu’ils aient entretenu la corruption au sein de l’armée comme de l’Etat. En 2011, dans le rapport de l’ONG Transparency International sur l’état de la corruption dans le monde, le Mali se retrouve à la 118ème place, sur 184 pays analysés, pour l’indice de perception de la corruption, reculant de 22 places. C’est d’abord face à cette corruption généralisée que le capitaine Bakary Sanogo a justifié le putsch du 22 mars 2012 qui a renversé le président malien, sous l’œil plutôt compatissant de la société civile et des partis politiques maliens, et alors que les soldats maliens étaient mis en déroute au nord du pays.

L’échec du modèle français et américain de sécurité

Pourtant, France et États-Unis ont sensiblement investi dans l’armée malienne. Elle bénéficie de programmes spécifiques pour se moderniser. Depuis 1998, la France, suivi par l’Union européenne, a mis en œuvre l’initiative Recamp (« Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ») en Afrique en général et au Mali en particulier. Recamp était censé « soutenir des actions de formation de cadres et d’unités en vue d’opérations de maintien de la paix, organiser des exercices au profit de ces unités africaines formées et entraînées, et enfin fournir équipements et matériels aux forces africaines qui seraient réellement engagées pour une opération de maintien de la paix sur le continent africain », explique le général de division Michel Klein, de la Fondation pour la recherche stratégique. En dépit des millions d’euros, et alors que Recamp a longtemps été vanté comme un modèle de stabilisation, les capacités de l’armée malienne ne se sont pas renforcées. Loin de là.

Les États-Unis ne sont pas en reste. Le 11 septembre 2001 et l’émergence de la Chine accélèrent l’implication états-unienne en Afrique de l’Ouest. L’administration Bush lance l’initiative pan-sahélienne (Pan Sahel Initiative), qui devient en 2005 la « Trans-Sahel Counterterrorism Initiative » [5]. Elle intègre les Etats sahéliens plus le Nigeria et le Ghana, pour une dépense globale de plus de 500 millions de dollars. La majeure partie de cette aide est constituée d’ouverture de crédits en vue d’acheter du matériel militaire américain. Les opérations états-uniennes en Afrique, des drones décollant de Djibouti aux avions cargos atterrissant en Mauritanie, sont coordonnées depuis l’African Command, créé en 2007 et situé en Allemagne.

A l’instar de l’exemple français, le modèle américain de sécurité pour le Mali est un échec. Pire, il est peut-être à l’origine de l’accélération du conflit. Car, dans la poursuite de la « War On Terror » (Guerre au terrorisme) de Bush, Washington concentre son attention sur les aspects militaires, ignorant la réalité politique et même sociale des pays concernés, dont les questions de la corruption et de la pauvreté. Anecdote révélatrice : les forces spéciales US ont formé des combattants qui se sont retrouvés dans les deux camps. A Bamako, le putschiste Sanogo est un pur produit de l’armée états-unienne : il a été formé au Defense Language Institute entre 2005 et 2007, avant de suivre une formation en renseignement militaire (US Army Intelligence Program) en 2008, et une formation plus conventionnelle d’officier courant 2010. Plusieurs combattants ayant bénéficié de l’entraînement des forces spéciales ont quitté l’armée malienne pour rejoindre les groupes armés du nord et leur offrir leur savoir-faire…

Epervier

Le Mali, au cœur d’un nouveau « grand jeu » ?

Le Mali semble être l’un des terrains de prédilection d’un nouveau « grand jeu » en matière de lutte d’influences, en vue de conquérir et de maintenir des points stratégiques. A l’instar des alliances et des retournements d’alliances au sein des forces qui avaient conquis le nord du pays, les puissances s’allient et se concurrencent conjoncturellement. La France depuis l’époque coloniale, l’Algérie, la Libye du temps de Kadhafi, les États-Unis et la Chine s’intéressent aux richesses maliennes ou à celles auxquelles le contrôle de son territoire donne accès : en particulier les gisements présumés d’uranium et de diamants situés dans les sous-sols de Kidal au Nord, les terres arables du Sud, les importantes ressources en fer mauritaniennes, ou l’uranium nigérien, exploité par Areva et désormais protégé par les forces spéciales françaises. Et plus loin le pétrole nigérian et tchadien ou le gaz algérien.

Si la France n’était pas intervenue, que ce serait-il passé ? Nombre de Maliens reconnaissent que les rebelles djihadistes auraient marché sur Bamako et se seraient emparés du pouvoir. Mais la France intervient pour éteindre un feu qu’elle a en partie contribué à allumer et alimenter. Maintenant qu’une partie du Nord est sous contrôle malien et français, que va-t-il se passer ? « Cette opération devrait être accompagnée d’une proposition de mutation dans l’aide proposée au Mali. Le discours purement militaire ne saurait suffire, souligne Alain Joxe. Si Hollande veut réellement rompre avec la Françafrique, il va devoir démontrer qu’il va, au-delà du discours de lutte contre le terrorisme, se donner les moyens pour lutter contre les narcotrafics et le financement international des djihadistes. » Seul un scénario qui permettra au peuple malien de renouer le dialogue, notamment en vue de régler la question touarègue, et de reprendre un contrôle sur ses institutions – politiques, judiciaires et militaires – permettra de sortir durablement de cet effondrement.

Eros Sana

Photo : ministère de la Défense

 

Notes

[1] Et 10 % au Nord, où vivent également Belas, Songhaïs, Peuls, Maures et Arabes.

[2] Dans un rapport, Amnesty international décrit l’ensemble des exactions et graves violations des droits humains dont sont responsables le MLNA et Ansar Dine : http://www.amnestyusa.org/news/news…

[3] The Globe and Mail, 13 avril 2012

[4] Bernard Dréano, La perle et le colonel, éditions Non lieu.

[5] Qui devient ensuite Trans-Sahel Counterterrorism Partnership.

Cioran e la dottrina Madhyamaka

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Cioran e la dottrina Madhyamaka

Giovanni PROVE

Ex: http://welanschaungblog.blogspot.it/

 
Chi era Emil Cioran?
 
Spesso quando menziono questo scrittore sono molti quelli che subito storcono il naso, considerando il rumeno un semplice filosofo depresso e nichilista.
Errato, classica osservazione di chi ha capito poco della "filosofia" frammentaria di Emil Cioran.
 
Ciò che ha rappresentato questo grandissimo scrittore non può certamente ridursi alla figura dell'uomo sfortunato che disprezzava la vita in tutte le sue forme.
Ritengo Cioran un personaggio che fu follemente innamorato della vita, e mi vengono in mente delle parole che se lette attentamente dovrebbero già essere una risposta verso coloro i quali non riescono a guardare oltre le apparenze di una copertina triste o di un' imprecazione in stati di malessere interiore.
 
"Il Buddha disse: "Che cos'è che si chiama senso primo della Coproduzione condizionata? Perché esiste quello, esiste questo ... Condizionate dall'ignoranza compaiono i coefficienti karmici; condizionata dai coefficienti compare la coscienza; condizionati dalla coscienza compaiono nome e forma; condizionati da nome e forma compaiono i sei sensi; condizionati dai sei sensi compare il contatto; condizionata dal contatto compare la sensazione; condizionata dalla sensazione compare la "brama"; condizionata dalla brama compare l'attaccamento; condizionata dall'attaccamento compare l'esistenza; condizionata dall'esistenza compare la nascita; condizionate dalla nascita compaiono vecchiaia e morte, tristezza e sofferenza. È ciò che si chiama il grande aggregato intero dei dolori. È tale ciò che si chiama il senso primo della Coproduzione condizionata"
 
Spesso Cioran affermava di vivere contro l'evidenza e sottolineava come "la lucidità completa è il nulla..."
Ma cosa intendeva esattamente con questo nulla?
Concretamente la stessa identica assenza di cui parlano i mistici, con la differenza che lui raggiunto questo tipo di consapevolezza si fece venire emicranie lancinanti che si trascinò dietro per tutta la vita.
 
Non si può non notare (e non solamente in Cioran, ma in molteplici scrittori occidentali) come il concetto di “vuoto" sia percepito spesso in maniera totalmente differente tra occidente ed oriente.
Leggendo attentamente i Quaderni personali del rumeno, ho notato come lo stesso Cioran si rese conto di ciò nel momento in cui si accostò alla dottrina dello Śūnyatā.
Egli notò che anzichè una sensazione di mancanza come lui aveva sempre percepito, essi trovavano un senso di pienezza attraverso l'assenza.
Consideravano la vacuità uno strumento di salvezza, una via, una guarigione che toglieva qualsiasi proprietà all'essere.
Ciò che sin da giovanissimo (nella scrittura di Al Culmine Della Disperazione era poco più che vent'enne) fu per lui causa di vertigine e negatività lancinante, fu invece dall'altra parte del pianeta una sorta di avvio alla liberazione.
 
Citava frequentemente la scuola tardo buddista del Madhyamaka per la liberazione della mente e del cuore e stendeva elogi per Nagarjuna che a suo dire annientava ad uno ad uno tutti i filosofi esistenti creando una sorta di luce, di illuminazione.
Egli dedicò l'intera esistenza alla frantumazione dell'Io e lo fece attraverso l'atto dello scrivere, provò a liberarsi di ogni vincolo, a distaccarsi definitivamente da tutto per trionfare sul mondo e la tematica della trascendenza attraversò per intero tutte le sue opere.
 
Tra estenuanti privazioni, tra miseria e Dio alla ricerca dell'insondabile dissolutezza umana, egli raggiunse a modo suo un' estasi al margine degli atti, senza riuscire però mai a liberarsi completamente dell'ego, rendendosi conto allo stesso tempo che egli da occidentale, tale forma di pensiero estremista, tale estasi vuota e senza contenuto, l'aveva chiamata erroneamente nichilismo.
 
Snobbato da tutti gli ambienti accademici (per fortuna), Cioran fu uno dei più grandi svisceratori occidentali dell'io umano.
 
"Non siamo realmente noi stessi, se non quando, mettendoci di fronte a noi stessi, non coincidiamo con niente, neppure con la nostra singolarità".

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De trotskistische wortels van het neoconservatisme

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Filip MARTENS:

De trotskistische wortels van het neoconservatisme

De neoconservatieve ideologie kreeg vanaf het begin der jaren 1980 een toenemende invloed in de internationale politiek. Ondanks de misleidende naam is het neoconservatisme echter helemaal niet conservatief, maar wel een linkse ideologie die het Amerikaanse conservatisme kaapte. Hoewel het neoconservatisme niet tot één bepaalde denker te herleiden valt, worden de politieke filosoof Leo Strauss (1899-1973) en de socioloog Irving Kristol (1920-2009) algemeen als grondleggers beschouwd.

1. De stichters van het neoconservatisme

Leo Strauss werd in een joods gezin in de Duitse provincie Nassau geboren. Hij was een actieve zionist tijdens zijn studentenjaren in het Duitsland van na de Eerste Wereldoorlog. In 1934 emigreerde Strauss naar Groot-Brittannië en in 1937 naar de VS, waar hij aanvankelijk aangesteld werd aan de Colombia University in New York. In 1938-1948 was hij hoogleraar politieke filosofie aan de New School for Social Research in New York en in 1949-1968 aan de University of Chicago.

legacy leo strauss.jpgAan de University of Chicago leerde Strauss zijn studenten dat het Amerikaanse secularisme zijn eigen vernietiging inhield: het individualisme, egoïsme en materialisme ondermijnden immers alle waarden en moraal en leidden in de jaren 1960 tot enorme chaos en rellen in de VS. De creatie en cultivering van religieuze en vaderlandslievende mythes zag hij als oplossing. Strauss stelde dat leugens om bestwil geoorloofd zijn om de maatschappij samen te houden en te sturen. Bijgevolg waren volgens hem door politici geponeerde en niet te bewijzen mythes noodzakelijk om de massa een doel te geven, wat tot een stabiele maatschappij zou leiden. Staatslieden moesten dus sterke inspirerende mythes creëren, die niet noodzakelijk met de waarheid moesten overeenstemmen. Strauss was hiermee één der inspirators achter het neoconservatisme dat in de jaren 1970 opkwam in de Amerikaanse politiek, hoewel hij zelf nooit aan actieve politiek deed en altijd een academicus bleef.

Irving Kristol was de zoon van Oost-Europese joden die in de jaren 1890 emigreerden naar Brooklyn, New York. In de eerste helft der jaren 1940 was hij lid van de Vierde Internationale van Leon Trotski (1879-1940), de door Stalin uit de USSR verbannen bolsjewistische leider die met deze rivaliserende communistische beweging Stalin bestreed. Vele vooraanstaande Amerikaans-joodse intellectuelen traden toe tot de Vierde Internationale.

Kristol was tevens lid van de invloedrijke New York Intellectuals, een eveneens anti-stalinistisch en anti-USSR collectief van trotskistische joodse schrijvers en literaire critici uit New York. Naast Kristol behoorden hier ook Hannah Arendt, Daniel Bell, Saul Bellow, Marshall Berman, Nathan Glazer, Clement Greenberg, Richard Hofstadter, Sidney Hook, Irving Howe, Alfred Kazin, Mary McCarthy, Dwight MacDonald, William Phillips, Norman Podhoretz, Philip Rahy, Harold Rosenberg, Isaac Rosenfeld, Delmore Schwartz, Susan Sontag, Harvey Swados, Diana Trilling, Lionel Trilling, Michael Walzer, Albert Wohlstetter en Robert Warshow toe. Velen van hen hadden gestudeerd aan het City College of New York, de New York University en de Colombia University in de jaren 1930 en 1940. Ze woonden tevens voornamelijk in de New Yorkse stadsdelen Brooklyn en de Bronx. Tijdens de Tweede Wereldoorlog groeide bij deze trotskisten het besef dat de VS nuttig kon zijn om de door hen gehate USSR te bestrijden. Sommigen van hen, zoals Glazer, Hook, Kristol en Podhoretz, ontwikkelden later het neoconservatisme, dat het trotskistische universalisme en zionisme behield.

Kristol begon als een overtuigd marxist bij de Democratische Partij. Hij was in de jaren 1960 een leerling van Strauss. Hun neoconservatisme bleef geloven in de marxistische maakbaarheid van de wereld: de VS moest internationaal actief optreden om de parlementaire democratie en het kapitalisme te verspreiden. Daarom was Kristol een fel voorstander van de Amerikaanse oorlog in Vietnam. Strauss en Kristol verwierpen bovendien de liberale scheiding van Kerk en Staat, daar de seculiere maatschappij tot individualisme leidde. Zij maakten religie weer bruikbaar voor de Staat.

Kristol verspreidde zijn gedachtegoed als hoogleraar sociologie aan de New York University, via een column in de Wall Street Journal, via de door hem gestichte tijdschriften The Public Interest en The National Interest en via het door zijn zoon William Kristol gestichte invloedrijke neocon-weekblad The Weekly Standard (dat gefinancierd wordt door mediamagnaat Rupert Murdoch).

 

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Kristol was tevens betrokken bij het in 1950 door de CIA opgerichte en gefinancierde Congress for Cultural Freedom. Deze in ca. 35 landen actieve anti-USSR organisatie gaf het Britse blad Encounter uit, dat Kristol samen met de Britse ex-marxistische dichter en schrijver Stephen Spender (1909-1995) oprichtte. Spender voelde zich door zijn gedeeltelijke joodse afkomst erg aangetrokken tot het jodendom en was ook gehuwd met de joodse concertpianiste Natasha Litvin. Toen in 1967 de betrokkenheid van de CIA bij het Congress for Cultural Freedom uitlekte in de pers, trok Kristol zich er uit terug en engageerde zich in de neocon-denktank American Enterprise Institute.

Kristol redigeerde tevens samen met Norman Podhoretz (°1930) het maandblad Commentary in 1947-1952. Podhoretz was de zoon van joodse marxisten uit Galicië, die zich in Brooklyn vestigden. Hij studeerde aan de Columbia University, het Jewish Theological Seminary en de University of Cambridge. In 1960-1995 was Podhoretz hoofdredacteur van Commentary. Zijn invloedrijke essay ‘My Negro Problem – And Ours’ uit 1963 bepleitte een volledige raciale vermenging van het blanke en zwarte ras daar voor hem “the wholesale merging of the 2 races the most desirable alternative” was.

Podhoretz was in 1981-1987 adviseur van de US Information Agency, een Amerikaanse propagandadienst die tot doel had om buitenlandse publieke opinies en staatsinstellingen op te volgen en te beïnvloeden. In 2007 kreeg Podhoretz de Guardian of Zion Award, een jaarlijkse prijs die de Israëlische Bar-Ilan Universiteit schenkt aan een belangrijke steunpilaar van de staat Israël.

Andere leidende namen in deze nieuwe ideologie waren Allan Bloom, Podhoretz’ vrouw Midge Decter en Kristols vrouw Gertrude Himmelfarb. Bloom (1930-1992) werd geboren in een joods gezin in Indiana. Aan de University of Chicago werd hij sterk beïnvloed door Leo Strauss. Later werd Bloom hoogleraar filosofie aan diverse universiteiten. De latere hoogleraar Francis Fukuyama (°1952) was een van zijn studenten. De joodse feministische journaliste en schrijfster Midge Decter (°1927) was een der stichters van de neocon-denktank Project for the New American Century en zetelt tevens in de raad van bestuur van de neocon-denktank Heritage Foundation. De joodse historica Gertrude Himmelfarb werd in 1922 geboren in Brooklyn. Tijdens haar studies aan de University of Chicago, het Jewish Theological Seminary en de University of Cambridge was ze een actieve trotskiste. Later was Himmelfarb actief in de neocon-denktank American Enterprise Institute.

2. De trotskistische wortels van het neoconservatisme

Het neoconservatisme wordt onterecht als ‘rechts’ beschouwd vanwege het voorvoegsel ‘neo’, dat verkeerdelijk een nieuw conservatief denken suggereert. Vele neocons hebben echter integendeel een extreem-links verleden, namelijk in het trotskisme. De meeste neocons stammen immers af van trotskistische joodse intellectuelen uit Oost-Europa (voornamelijk Polen, Litouwen en Oekraïne). Daar de USSR in de jaren 1920 het trotskisme verbande, is het begrijpelijk dat zij in de VS actief werden als anti-USSR lobby binnen de links-liberale Democratische Partij en in andere linkse organisaties.

Irving Kristol definieerde een neocon als “een progressief die getroffen werd door de realiteit”. Dit wijst er op dat een neocon iemand is die wisselde van politieke strategie om zo beter zijn doelen te kunnen bereiken. In de jaren 1970 ruilden de neocons immers het trotskisme in voor het liberalisme en verlieten de Democratische Partij. Vanwege hun sterke aversie tegen de USSR en tegen de verzorgingsstaat sloten zij om strategische redenen aan bij het anticommunisme der Republikeinen.

Als voormalige trotskist bleef de neocon Kristol marxistische ideeën promoten, zoals reformistisch socialisme en internationale revolutie via natievorming en militair opgelegde democratische regimes. Daarnaast verdedigen de neocons progressieve eisen als abortus, euthanasie, massa-immigratie, mondialisering, multiculturalisme en vrijhandelskapitalisme. Ook de verzorgingsstaten worden gezien als overbodig, hoewel de bevolking liefst haar moeizaam opgebouwde sociale zekerheid ziet blijven bestaan. De neocons zwaaien daarom met zwaar overdreven doemscenario’s – zoals vergrijzing en mondialisering – om de bevolking rijp te maken voor een slachtpartij in de overheidssector en in de sociale voorzieningen. Ze zoeken daarvoor steun bij de liberaal-kapitalistische politieke krachten. Ook de term ‘armoedeval’ (poverty trap), die slaat op werklozen die niet gaan werken omdat de daardoor veroorzaakte kosten hun iets hogere inkomen uit arbeid afzwakken, werd uitgevonden door neocons.

Stuk voor stuk zijn dit kernconcepten van de neocon-filosofie. In 1979 noemde het tijdschrift Esquire Irving Kristol “the godfather of the most powerful new political force in America: neoconservatism”. Dat jaar verscheen ook Peter Seinfels’ boek ‘The Neoconservatives: The Men Who Are Changing America’s Politics’, dat wees op de toenemende politieke en intellectuele invloed der neocons.

Het maandblad Commentary was de opvolger van het in 1944 stopgezette blad Contemporary Jewish Record en werd in 1945 gesticht door het American Jewish Committee. Onder hoofdredacteur Elliot Cohen (1899-1959) richtte Commentary zich op de traditioneel zeer linkse joodse gemeenschap, terwijl het tegelijk de ideeën van jonge joodse intellectuelen bij een breder publiek wou bekendmaken. Norman Podhoretz, die in 1960 hoofdredacteur werd, stelde dan ook terecht dat Commentary de radicaal-trotskistische joodse intellectuelen verzoende met het liberaal-kapitalistische Amerika. Commentary vaarde een anti-USSR koers en ondersteunde volop de 3 pilaren van de Koude Oorlog: de Truman-doctrine, het Marshallplan en de NAVO.

 

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Dit tijdschrift over politiek, maatschappij, jodendom en sociaal-culturele onderwerpen speelt sinds de jaren 1970 een leidinggevende rol in het neoconservatisme. Commentary vormde het joodse trotskisme om tot het neoconservatisme en is het invloedrijkste Amerikaanse blad van de voorbije halve eeuw omdat het het Amerikaanse politieke en intellectuele leven grondig veranderde. Immers, het verzet tegen de Vietnamoorlog, tegen het aan die oorlog ten grondslag liggende kapitalisme en vooral de vijandigheid tegen Israël in de Zesdaagse Oorlog van 1967 wekten de woede van hoofdredacteur Podhoretz. Commentary schilderde deze oppositie daarom af als anti-amerikaans, antiliberaal en antisemitisch. Dit leidde tot het ontstaan van het neoconservatisme, dat hevig de liberale democratie verdedigde en zich afzette tegen de USSR en tegen Derde Wereldlanden die het neokolonialisme bestreden. Strauss’ studenten – onder meer Paul Wolfowitz (°1943) en Allan Bloom – stelden dat de VS een strijd tegen ‘het Kwade’ moest voeren en de als ‘Goed’ beschouwde parlementaire democratie en kapitalisme in de wereld verspreiden.

Daarnaast praatten zij de Amerikaanse bevolking een – fictief – islamgevaar aan, op basis waarvan ze Amerikaanse interventie in het Nabije Oosten voorstaan. Maar bovenal pleiten neocons voor enorme en onvoorwaardelijke steun van de VS aan Israël, zelfs in die mate dat de traditionele conservatief Russel Kirk (1918-1994) ooit stelde dat neocons de Amerikaanse hoofdstad verwarden met Tel-Aviv. Volgens Kirk was dit zelfs het hoofdonderscheid tussen neocons en de oorspronkelijke Amerikaanse conservatieven. Hij waarschuwde reeds in 1988 dat het neoconservatisme zeer gevaarlijk en oorlogszuchtig was. De door de VS gevoerde Golfoorlog van 1990-1991 gaf hem meteen gelijk.

Neocons streven nadrukkelijk naar macht om hun hervormingen te kunnen doordrukken in de verwachting dat de kwaliteit der samenleving daardoor zal verbeteren. Daarbij zijn ze zozeer overtuigd van hun eigen gelijk dat ze niet wachten tot er brede steun is voor hun ingrepen, ook niet bij ingrijpende hervormingen. Daardoor is neoconservatisme een marxistische maakbaarheidsutopie.

3. De neocons in het verzet tegen president Richard Nixon

In de jaren 1970 kwam het neoconservatisme op als verzetsbeweging tegen president Nixons beleid. De Republikein Richard Nixon (1913-1994) voerde samen met Henry Kissinger (°1923) – nationaal veiligheidsadviseur in 1969-1975 en minister van Buitenlandse Zaken in 1973-1977 – immers een volkomen ander buitenlands beleid door relaties aan te knopen met maoïstisch China en een détente te starten met de USSR. Daarnaast voerde Nixon ook een sociaal beleid en schafte hij de goudstandaard af, waardoor dollars niet langer inwisselbaar waren in goud.

Nixon en Kissinger maakten gebruik van de hoogoplopende spanningen en grensconflicten tussen de USSR en China om in 1971 in het diepste geheim relaties aan te knopen met China, waarna Nixon in februari 1972 als eerste Amerikaanse president maoïstisch China bezocht. Mao Zedong bleek enorm onder de indruk van Nixon. Uit vrees voor een Chinees-Amerikaanse alliantie zwichtte de USSR nu voor het Amerikaanse streven naar détente, waardoor Nixon en Kissinger de bipolaire wereld – het Westen vs. het communistische blok – omvormden in een multipolair machtsevenwicht. Nixon bezocht in mei 1972 Moskou en onderhandelde er met Sovjetleider Brezjnev handelsakkoorden en 2 baanbrekende wapenbeperkingsverdragen (SALT I en het ABM-verdrag). De vijandigheid van de Koude Oorlog werd nu vervangen door de détente, die de spanningen deed luwen. De relaties tussen USSR en VS verbeterden vanaf 1972 dan ook sterk. Eind mei 1972 kwam al een vijfjarig samenwerkings-programma inzake ruimtevaart tot stand. Dit leidde tot het Apollo-Sojoez-testproject in 1975, waarbij een Amerikaanse Apollo en een Sovjet-Sojoez een gezamenlijke ruimtevaartmissie uitvoerden.

China en de USSR bouwden nu hun steun af voor Noord-Vietnam, dat geadviseerd werd om vredesbesprekingen te starten met de VS. Hoewel Nixon aanvankelijk de oorlog in Zuid-Vietnam nog ernstig had doen escaleren door ook de buurlanden Laos, Cambodja en Noord-Vietnam aan te vallen, trok hij geleidelijk zijn troepen terug en kon Kissinger in 1973 een vredesakkoord sluiten. Nixon begreep immers dat voor een succesvolle vrede de USSR en China er bij betrokken moesten worden.

Nixon was voorts de overtuiging toegedaan dat een verstandig regeringsbeleid de gehele bevolking kon ten goede komen. Hij hevelde federale bevoegdheden over naar de deelstaten, zorgde voor meer voedselhulp en sociale hulp en stabiliseerde de lonen en prijzen. De defensieuitgaven daalden van 9,1% tot 5,8% van het BNP en het gemiddelde gezinsinkomen steeg. In 1972 werd de sociale zekerheid sterk uitgebreid door een minimuminkomen te garanderen. Nixon werd vanwege zijn succesvolle sociaal-economische beleid zeer populair. Hij werd dan ook in november 1972 herkozen met een van de allergrootste verkiezingsoverwinningen uit de Amerikaanse geschiedenis.

De neocons vormden toen nog binnen de Democratische Partij een oppositiebeweging, die hevig anti-USSR was en de détente van Nixon en Kissinger met de USSR afwees. Neocon-zakenlui stelden enorme geldsommen beschikbaar voor neocon-denktanks en -tijdschriften. In 1973 vroegen de Straussianen dat de VS druk zou uitoefenen op de USSR om Sovjetjoden te laten emigreren. Minister van Buitenlandse Zaken Kissinger – nochtans zelf een jood – vond echter dat de situatie der Sovjetjoden niets met Amerika’s belangen van doen had en weigerde dan ook de USSR hierop aan te spreken. De Democratische senator Henry Jackson (1912-1983) ondergroef de détente door het Jackson-Vanik-amendement van 1974, dat détente afhankelijk maakte van de bereidheid der USSR om Sovjetjoden te laten emigreren. Jackson werd in de Democratische Partij bekritiseerd vanwege zijn nauwe banden met de wapenindustrie en zijn steun voor de Vietnamoorlog en voor Israël. Voor dit laatste kreeg hij tevens aanzienlijke financiële steun van Amerikaanse joden. Diverse medewerkers van Jackson, zoals Elliot Abrams, Richard Perle (°1941), Benjamin Wattenberg (°1933) en Wolfowitz, zouden later leidinggevende neocons worden.

Kissinger was ook niet opgezet met de aanhoudende Israëlische verzoeken voor Amerikaanse steun en noemde de Israëlische regering “a sick bunch”: “We have vetoed 8 resolutions for the past years, given them 4 billion dollar in aid (…) and we still are treated as if we have done nothing for them”. Uit diverse bandopnames van het Witte Huis uit 1971 blijkt dat ook president Nixon ernstige twijfels had over de Israëllobby in Washington en over Israël.

Kissinger weerhield er Israël tijdens de Yom Kippoeroorlog van 1973 van om het omsingelde Egyptische 3de Leger in de Sinaï te vernietigen. Toen ook de USSR zijn pro-Arabische retoriek niet durfde hardmaken, kon hij Egypte uit het Sovjetkamp losweken en omvormen tot een bondgenoot der VS, wat een ernstige verzwakking van de Sovjetinvloed in het Nabije Oosten betekende.

Nixon zette ondertussen zijn sociale hervormingen voort. Zo voerde hij in februari 1974 een ziekteverzekering in op basis van werkgevers- en werknemersbijdragen. Hij diende echter in augustus 1974 af te treden vanwege het Watergate-schandaal, dat begon in juni 1972 en bestond uit een meer dan 2 jaar aanhoudende reeks sensationele media-‘onthullingen’ die diverse Republikeinse regeringsfunctionarissen en uiteindelijk president Nixon zelf in zeer ernstige moeilijkheden brachten.

In het bijzonder de krant Washington Post bevuilde het blazoen van de regering-Nixon aanzienlijk: de redacteuren Howard Simons (1929-1989) en Harry Rosenfeld (°1929) organiseerden al in een heel vroeg stadium de buitengewone berichtgeving over wat het Watergate-schandaal zou worden en zetten de journalisten Bob Woodward (°1943) en Carl Bernstein (°1944) op de zaak. Onder het goedkeurend oog van hoofdredacteur Benjamin Bradlee (°1921) suggereerden Woodward en Bernstein op basis van anonieme bronnen talloze verdachtmakingen tegen de regering-Nixon. Rosenfeld kwam uit een familie van Duitse joden die zich in 1939 in de Bronx, New York vestigden. Bernsteins joodse ouders waren lid van de Communist Party of America en werden gedurende 30 jaar geschaduwd door het FBI wegens subversieve activiteiten, waardoor zij een FBI-dossier van meer dan 2.500 bladzijden hadden. Woodward wordt al decennia beschuldigd van overdrijvingen en verzinsels in zijn verslaggeving, vooral inzake zijn anonieme bronnen over het Watergate-schandaal. 

Door dit media-offensief tegen de regering-Nixon werd een intensief gerechtelijk onderzoek gevoerd en richtte de Senaat zelfs een onderzoekscommissie op die overheidsmedewerkers begon te dagvaarden. Nixon diende bijgevolg in 1973 diverse topmedewerkers te ontslaan en kwam uiteindelijk zelf onder vuur te liggen, hoewel hij niets te maken had met de inbraak en de smeergeldaffaire die aan de basis van het Watergate-schandaal lagen. Vanaf april 1974 werd openlijk gespeculeerd over de afzetting van Nixon en toen dit in de zomer van 1974 effectief dreigde te gebeuren, nam hij op 9 augustus zelf ontslag. Minister van Buitenlandse Zaken Kissinger voorspelde tijdens deze laatste dagen dat de geschiedschrijving Nixon zou herinneren als een groot president en dat het Watergate-schandaal slechts een voetnoot zou blijken te zijn.

nix254361.jpgNixon werd opgevolgd door vicepresident Gerald Ford (1913-2006). De neocons oefenden aanzienlijke druk uit op Ford om George Bush sr. (°1924) als nieuwe vicepresident aan te stellen, doch Ford ontstemde hen door voor de gematigder Nelson Rockefeller (1908-1979), ex-gouverneur van de staat New York, te kiezen. Daar ondanks Nixons aftreden het parlement en de media er bleven naar streven om hem voor het gerecht te brengen, verleende Ford in september 1974 een presidentieel pardon aan Nixon voor diens vermeende rol in het Watergate-schandaal. Ondanks de enorme impact van dit schandaal werden de wortels ervan nooit blootgelegd. Nixon bleef tot zijn dood in 1994 zijn onschuld volhouden, hoewel hij wel beoordelingsfouten in de aanpak van het schandaal toegaf. De resterende 20 jaar van zijn leven zou hij besteden aan het herstel van zijn zwaar gehavende imago.

In oktober 1974 werd Nixon getroffen door een levensbedreigende vorm van flebitis, waarvoor hij geopereerd diende te worden. President Ford kwam hem bezoeken in het ziekenhuis, maar de Washington Post – opnieuw – vond het nodig om de zwaar zieke Nixon te bespotten. In het voorjaar van 1975 verbeterde Nixons gezondheid en begon hij aan zijn memoires te werken, hoewel zijn bezittingen opgevreten werden door onder meer hoge advocatenkosten. Op een bepaald moment had ex-president Nixon nog amper 500 dollar op zijn bankrekening staan. Vanaf augustus 1975 verbeterde zijn financiële toestand door een reeks interviews voor een Brits televisieprogramma en door de verkoop van zijn buitenverblijf. Zijn in 1978 verschenen autobiografie ‘RN: The Memoirs of Richard Nixon’ werd een bestseller.

Chinese staatsleiders als Mao Zedong en Deng Xiaoping bleven Nixon nog jarenlang dankbaar voor de verbeterde relaties met de VS en nodigden hem herhaaldelijk uit naar China. Nixon slaagde er pas halfweg de jaren 1980 in om zijn geschonden reputatie enigszins te herstellen na druk in de media becommentarieerde reizen naar het Nabije Oosten en de USSR.

President Ford en Kissinger zetten Nixons détente voort door onder meer de Helsinki-Akkoorden te sluiten met de USSR. En toen Israël bleef weigeren om vrede te sluiten met Egypte, schortte Ford in 1975 onder hevig protest der neocons gedurende 6 maanden alle Amerikaanse militaire en economische steun aan Israël op. Dit was een waar dieptepunt in de Israëlisch-Amerikaanse relaties.

4. De opmars van het neoconservatisme

Neocons als stafchef van het Witte Huis Donald Rumsfeld (°1932), presidentieel adviseur Dick Cheney (°1941), senator Jackson en diens medewerker Paul Wolfowitz duidden tijdens de regering-Ford (1974-1977) de USSR aan als ‘het Kwade’, ook al stelde de CIA dat er géén bedreiging uitging van de USSR en er geen enkel bewijs voor te vinden was. De CIA werd dan ook verweten – onder meer door de Straussiaanse neocon-hoogleraar Albert Wohlstetter (1913-1997) – dat het eventuele bedreigende intenties van de USSR onderschatte.

De Republikeinse Partij verloor door het Watergate-schandaal zwaar bij de parlementsverkiezingen van november 1974, waardoor de neocons de kans kregen om meer invloed te verwerven in de regering. Toen William Colby (1920-1996), hoofd van de CIA, bleef weigeren om een ad hoc studiegroep van externe experten het werk van zijn analisten te laten overdoen, ijverde Rumsfeld in 1975 met succes bij president Ford voor een grondige herschikking van de regering. Op 4 november 1975 werden in dit ‘Halloween Massacre’ diverse gematigde ministers en topambtenaren vervangen door neocons. Onder meer Colby werd vervangen door Bush sr. als hoofd van de CIA, Kissinger bleef minister van Buitenlandse Zaken maar verloor zijn functie van nationaal veiligheidsadviseur aan generaal Brent Scowcroft (°1925), James Schlesinger werd opgevolgd door Rumsfeld als minister van Defensie, Cheney kreeg Rumsfelds vrijgekomen plaats van stafchef van het Witte Huis en John Scali stond zijn plaats als ambassadeur bij de VN af aan Daniel Moynihan (1927-2003). Vicepresident Rockefeller kondigde tevens onder druk der neocons aan dat hij niet zou opkomen als running mate van Ford bij de presidentsverkiezingen van 1976.

Het nieuwe CIA-hoofd Bush sr. vormde de anti-USSR studiegroep Team B onder leiding van de joodse hoogleraar Russische geschiedenis Richard Pipes (°1923) om de intenties der USSR te ‘herbestuderen’. Alle leden van Team B waren a priori al anti-USSR gezind. Pipes nam op aanraden van Richard Perle Wolfowitz op in Team B. Het zwaar omstreden rapport uit 1976 van deze studiegroep beweerde “een ononderbroken streven van de USSR naar wereldhegemonie” en “een falen der inlichtingendiensten” vastgesteld te hebben.

Achteraf bleek Team B op alle vlakken volkomen fout geweest te zijn. De USSR had immers helemaal geen “toenemend BNP waarmee het zich steeds meer wapens aanschafte”, maar verzonk langzaam in economische chaos. Ook een vermeende vloot niet door radar detecteerbare kernonderzeeërs heeft nooit bestaan. Door deze pure verzinsels praatten de Straussianen de VS bijgevolg een fictieve bedreiging door ‘het Kwade’ aan. Team B’s rapport werd gebruikt om de massale (en onnodige) investeringen in bewapening te rechtvaardigen, die begonnen op het einde der regering-Carter (1977-1981) en explodeerden tijdens de regering-Reagan (1981-1989).

In de aanloop naar de presidentsverkiezingen van 1976 schoven de neocons ex-gouverneur van Californië én ex-Democraat (!) Ronald Reagan (1911-2004) naar voor als alternatief voor Ford, die onder meer zijn détente tegenover de USSR en het opschorten van de steun aan Israël werd verweten. Desondanks slaagde Ford er toch in om zich tot Republikeins presidentskandidaat te laten aanduiden. In de eigenlijke presidentsverkiezing verloor hij echter tegen de Democraat Jimmy Carter (°1924).

nathan-glazer-paperback-cover-art.jpgBinnen de door neocons geïnfiltreerde Republikeinse Partij kwam in de jaren 1970 de denktank American Enterprise Institute op. Deze telde invloedrijke neocon-intellectuelen als Nathan Glazer (°1924), Irving Kristol, Michael Novak (°1933), Benjamin Wattenberg en James Wilson (°1931). Zij beïnvloedden de traditioneel-conservatieve achterban der Republikeinen, waardoor het groeiende protestantse fundamentalisme aansloot bij het neoconservatisme. De protestant Reagan werd hierdoor in 1981 president en benoemde direct een reeks neocons (zoals John Bolton, Rumsfeld, Wolfowitz, Doug Feith, William Kristol, Lewis Libby en Elliot Abrams). Bush sr. werd vicepresident.

In plaats van détente kwam er nu een agressief buitenlands en fel anti-USSR beleid, dat sterk steunde op de Kirkpatrick-doctrine die de ex-marxiste en ex-Democrate (!) Jeane Kirkpatrick (1926-2006) in 1979 in haar spraakmakende artikel ‘Dictatorships and Double Standards’ in Commentary beschreef. Dit behelsde dat hoewel de meeste regeringen in de wereld autocratieën zijn én dat ook altijd waren, het mogelijk zou zijn om die op lange termijn te democratiseren. Deze Kirkpatrick-doctrine moest vooral dienen om de steun aan pro-Amerikaanse dictaturen in de Derde Wereld te rechtvaardigen.

Veel immigranten uit het Oostblok werden actief in de neocon-beweging. Zij waren eveneens hevige tegenstanders van détente met de USSR en beschouwden het progressisme als superieur. Podhoretz bekritiseerde bovendien in het begin der jaren 1980 de voorstanders van détente zeer scherp.

De Amerikaanse bevolking werd nu een nog grotere Sovjetbedreiging aangepraat: de USSR zou een internationaal terreurnetwerk sturen en dus achter de terreuraanslagen in de hele wereld zitten. Opnieuw deed de CIA dit af als onzin, maar verspreidde toch de propaganda van het “internationale Sovjet-terreurnetwerk”. Bijgevolg moest de VS reageren. De neocons werden nu democratische revolutionairen: de VS zou internationaal krachten steunen om de wereld te veranderen. Zo werden in de jaren 1980 de Afghaanse mudjaheddin zwaar gesteund in hun strijd tegen de USSR en de Nicaraguaanse Contra’s tegen de sandinistische regering-Ortega. Daarnaast startte de VS een wapenwedloop met de USSR, die echter tot grote begrotingstekorten en een stijgende overheidsschuld leidde: Reagans defensiebeleid deed immers de defensie-uitgaven met 40% stijgen in 1981-1985 en verdriedubbelde het begrotingstekort.

De opkomst der neocons leidde tot een jarenlange Kulturkampf in de VS. Zij verwierpen immers het schuldgevoel over de nederlaag in Vietnam, evenals Nixons buitenlandse beleid. Daarnaast ontstond er verzet tegen een actief internationaal optreden der VS en tegen de vereenzelviging van de USSR met ‘het Kwade’. Reagans buitenlands beleid werd bekritiseerd als agressief, imperialistisch en oorlogszuchtig. Bovendien werd de VS in 1986 door het Internationaal Gerechtshof veroordeeld voor oorlogsmisdaden tegen Nicaragua. Ook veel Centraal-Amerikanen veroordeelden Reagans steun aan de Contra’s en noemden hem een overdreven fanaticus die bloedbaden, martelingen en andere gruwelen over het hoofd zag. De Nicaraguaanse president Ortega gaf ooit aan te hopen dat God Reagan zou vergeven voor zijn “vuile oorlog tegen Nicaragua”.

Ook in de regering-Bush sr. (1989-1993) beïnvloedden neocons het buitenlands beleid. Bijvoorbeeld Dan Quayle (°1947) was toen vicepresident en Cheney minister van Defensie met Wolfowitz als medewerker. Wolfowitz verzette zich in 1991-1992 tegen Bush’ beslissing om het Iraakse regime niet af te zetten na de Golfoorlog van 1990-1991. Hij en Lewis Libby (°1950) stelden in 1992 in een rapport aan de regering ‘preventieve’ aanvallen om “de aanmaak van massavernietigingswapens te voorkomen” – tóen reeds! – en hogere defensie-uitgaven voor. De VS kampte door Reagans bewapeningswedloop echter met een enorm begrotingstekort.

Tijdens de regering-Clinton (1993-2001) werden de neocons verdreven naar de denktanks, waar een twintigtal neocons regelmatig samenkwam, onder meer om over het Nabije Oosten te praten. Een door Richard Perle geleidde neocon-studiegroep met onder meer Doug Feith en David Wurmser stelde in 1996 het betwiste rapport ‘A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm’ op. Dit adviseerde de net aangestelde Israëlische premier Benjamin Netanyahu een agressief beleid tegenover zijn buren: stopzetting van de vredesonderhandelingen met de Palestijnen, afzetting van Saddam Hoessein in Irak en ‘preventieve’ aanvallen tegen de Libanese Hezbollah, Syrië en Iran. Israël moest dus volgens dit rapport streven naar een grondige destabilisering van het Nabije Oosten om zijn strategische problemen op te lossen, doch Israël kon zo’n enorme ondernemingen niet aan.

In 1998 schreef de neocon-denktank Project for the New American Century een brief aan president Clinton om Irak binnen te vallen. Deze brief was ondertekend door een reeks vooraanstaande neocons: Elliott Abrams, Richard Armitage, John Bolton, Zalmay Khalilzad, William Kristol, Richard Perle, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz en Robert Zoellick. Dit toont nogmaals aan dat deze ideeën bij het aantreden van de regering-Bush jr. zeker niet uit het niets kwamen.

De obsessie der neocons voor het Nabije Oosten is te herleiden tot hun liefde voor Israël. Veel neocons zijn immers van joodse afkomst en voelen zich verbonden met Israël en met de partij Likoed. De neocons menen verder dat in de unipolaire wereld van na de Koude Oorlog de VS zijn militaire macht moet gebruiken om zelf niet bedreigd te worden en om de parlementaire democratie en het kapitalisme te verspreiden. Ook het begrip ‘regime change’ komt van hen.

Hoewel de presidenten Reagan en Bush sr. al neocon-ideeën overnamen, triomfeerde het neoconservatisme pas echt onder president George Bush jr. (°1946), wiens buitenlands en militair beleid volledig gedomineerd werd door neocons. Tijdens de zomer van 1998 ontmoette Bush jr. op voorspraak van Bush sr. diens voormalige adviseur voor Sovjet- en Oost-Europese Zaken Condoleeza Rice op het landgoed van de familie Bush in Maine. Dit leidde er toe dat Rice Bush jr. zou adviseren inzake buitenlands beleid tijdens zijn verkiezingscampagne. Hetzelfde jaar werd ook Wolfowitz aangetrokken. Begin 1999 vormde zich een volwaardige adviesgroep voor buitenlands beleid, die grotendeels afkomstig was uit de regeringen-Reagan en -Bush sr. De door Rice geleide groep omvatte verder Richard Armitage (ex-ambassadeur en ex-geheim agent), Robert Blackwill (ex-adviseur voor Europese en Sovjetzaken), Stephen Hadley (ex-adviseur voor defensie), Lewis Libby (ex-medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken en Defensie), Richard Perle (adviseur voor defensie), George Schultz (ex-adviseur van president Eisenhower, ex-minister van Arbeid, Financiën en Buitenlandse Zaken, hoogleraar en zakenman), Paul Wolfowitz (ex-medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken en Defensie), Dov Zakheim (ex-adviseur voor defensie), Robert Zoellick (ex-adviseur voor en ex-viceminister van Buitenlandse Zaken). Bush jr. wou op deze manier zijn gebrek aan buitenlandse ervaring ondervangen. Deze adviesgroep voor buitenlands beleid kreeg tijdens de verkiezingscampagne in 2000 de naam ‘Vulcans’ toebedeeld.

Na Bush’ verkiezingsoverwinning kregen bijna alle Vulcans belangrijke functies in zijn regering: Condoleeza Rice (nationaal veiligheidsadviseur en later Minister van Buitenlandse Zaken), Richard Armitage (viceminister van Buitenlandse Zaken), Robert Blackwill (ambassadeur en later veiligheidsadviseur), Stephen Hadley (veiligheidsadviseur), Lewis Libby (stafchef van vicepresident Cheney), Richard Perle (bleef adviseur voor defensie), Paul Wolfowitz (viceminister van Defensie en later voorzitter van de Wereldbank), Dov Zakheim (opnieuw adviseur voor defensie), Robert Zoellick (presidentieel vertegenwoordiger voor Handelsbeleid en later viceminister van Buitenlandse Zaken).

Ook andere neocons kregen hoge functies: Cheney werd vicepresident, terwijl Rumsfeld opnieuw minister van Defensie, John Bolton (°1948) viceminister van Buitenlandse Zaken, Elliot Abrams lid van de National Security Council en Doug Feith (°1953) presidentieel defensie-adviseur werden. Hierdoor was het Amerikaanse buitenlandse en militaire beleid volledig afgestemd op de geopolitieke belangen van Israël. Wolfowitz, Cheney en Rumsfeld waren de drijvende krachten achter de zogenaamde ‘Oorlog tegen het terrorisme’, die leidde tot de invasies van Afghanistan en van Irak.

Met het ‘Clean Break’-rapport uit 1996 (cfr. supra) was reeds 5 jaar vóór het aantreden van de regering-Bush jr. de blauwdruk van diens buitenlands beleid al ontworpen. Bovendien waren de 3 voornaamste auteurs van dit rapport – Perle, Feith en Wurmser – actief binnen deze regering als adviseur. Een herstructurering van het Nabije Oosten leek nu een stuk realistischer. De neocons stelden het voor alsof de belangen van Israël en de VS samenvielen. Het belangrijkste onderdeel van het rapport was de verwijdering van Saddam Hoessein als de eerste stap in de omvorming van het Israël-vijandige Nabije Oosten in een meer pro-Israëlische regio.

Diverse politieke analisten, waaronder de paleoconservatief Patrick Buchanan, wezen op de sterke overeenkomsten tussen het ‘Clean Break’-rapport en de 21ste eeuwse feiten: in 2000 blies de Israëlische leider Sharon de Oslo-akkoorden met de Palestijnen op door zijn provocatieve bezoek aan de Tempelberg, in 2003 bezette de VS Irak, in 2006 voerde Israël een (mislukte) oorlog tegen de Hezbollah en in 2011 werd Syrië ernstig bedreigd door Westerse sancties en door de VS gesteunde terreurgroepen. En daarnaast is er de aanhoudende oorlogsdreiging tegen Iran.

neocwar23102_1107639552_8926_n.jpgVanaf 2002 beweerde president Bush jr. dat een uit Irak, Iran en Noord-Korea bestaande ‘As van het Kwade’ een gevaar voor de VS betekende. Dit moest bestreden worden door ‘preventieve’ oorlogen. De Straussianen waren van plan om in een eerste fase (hervorming van het Nabije Oosten) Afghanistan, Irak en Iran aan te vallen, in een tweede fase (hervorming van de Levant en Noord-Afrika) Libië, Syrië en Libanon en in een derde fase (hervorming van Oost-Afrika) Somalië en Soedan. Ook Podhoretz somde in Commentary deze reeks aan te vallen landen op. Het principe van een gelijktijdige aanval op Libië en Syrië werd reeds geconcipieerd in de week na de gebeurtenissen van 11 september 2001. Het werd voor het eerst publiekelijk vertolkt door viceminister van Buitenlandse Zaken John Bolton op 6 mei 2002 in zijn toespraak ‘Voorbij de As van het Kwade’. Voormalig NAVO-opperbevelhebber generaal Wesley Clark bevestigde dit nog eens op 2 maart 2007 in een televisie-interview, waarin hij tevens de lijst toonde van landen die achtereenvolgens zouden worden aangevallen door de VS in de volgende jaren.

Bush jr. slaagde er door hevige tegenstand van diverse landen niet in om een resolutie van de VN-Veiligheidsraad tot stand te brengen voor een invasie van Irak. Dit leidde eind 2002 en begin 2003 zelfs tot een diplomatieke crisis. De neocons zagen de Irakoorlog als proeftuin: de VS zou proberen een parlementaire democratie te installeren in Irak om de Arabische vijandschap tegenover Israël te doen afnemen. Podhoretz pleitte in Commentary hevig voor het omverwerpen van Saddam Hoessein en prees president Bush jr., die ook het ABM-wapenbeperkingsverdrag met Rusland opzegde. Door het Amerikaanse fiasco in Irak verloor het neoconservatisme echter zijn invloed, waardoor het de tweede regering-Bush jr. veel minder domineerde.

Het buitenlands beleid van Bush jr. werd internationaal zeer zwaar bekritiseerd, vooral door Frankrijk, Oeganda, Spanje en Venezuela. Het anti-amerikanisme nam tijdens zijn presidentschap dan ook sterk toe. Ook de Democratische ex-president Jimmy Carter bekritiseerde Bush jarenlang voor een onnodige oorlog “gebaseerd op leugens en verkeerde interpretaties”.

In 2007 drong Podhoretz er op aan dat de VS Iran zou aanvallen, hoewel hij goed besefte dat dit het anti-amerikanisme in de hele wereld exponentieel zou doen toenemen.

5. Enkele neocon-denktanks

Neocons willen de parlementaire democratie en het kapitalisme internationaal verspreiden, óók in onstabiele regio’s en óók door middel van oorlog. Het American Enterprise Institute (AEI), de Heritage Foundation (HF) en het Project for the New American Century (PNAC) zijn hierbij de voornaamste denktanks.

5.1. American Enterprise Institute (AEI)

Het in 1943 opgerichte AEI streeft naar inkrimping van overheidsdiensten, een vrije markt, liberale democratie en een actief buitenlands beleid. Deze denktank werd gesticht door toplui van grote ondernemingen (onder meer Chemical Bank, Chrysler en Paine Webber) en wordt gefinancierd door bedrijven, stichtingen en particulieren. Tot op heden bestaat de raad van bestuur van het AEI uit toplui van multinationals en financiële ondernemingen, onder meer AllianceBernstein, American Express Company, Carlyle Group, Crow Holdings en Motorola.

 

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Tot de jaren 1970 had het AEI weinig invloed in de Amerikaanse politiek. In 1972 startte het AEI echter met een onderzoeksafdeling en in 1977 deed de toetreding van ex-president Gerald Ford diverse toplui uit zijn regering in het AEI belanden. Ford bezorgde het AEI ook internationale invloed. Tevens begonnen diverse prominente neocons, zoals Irving Kristol, Gertrude Himmelfarb, Michael Novak, Benjamin Wattenberg en James Wilson, toen voor het AEI te werken. Tegelijk namen de financiële middelen en het personeelsbestand van het AEI exponentieel toe.

In de jaren 1980 traden diverse AEI-medewerkers in dienst van de regering-Reagan, waar zij een hard anti-USSR standpunt bepleitten. In de periode 1988-2000 versterkte het AEI zich met onder meer John Bolton, Lynne Cheney (echtgenote van Dick Cheney), Newt Gingrich, Frederick Kagan (zoon van PNAC-medestichter Donald Kagan) en Richard Perle, terwijl de financiële middelen verder toenamen.

Het AEI werd vooral sinds het aantreden van de regering-Bush jr. belangrijk. Diverse AEI-medewerkers maakten immers deel uit van of werkten achter de schermen voor deze regering. Ook andere regeringsmedewerkers onderhielden goede contacten met het AEI. Deze denktank besteedde steeds veel aandacht aan het Nabije Oosten en was dan ook nauw betrokken bij de voorbereiding van de invasie van Irak en de daaropvolgende burgeroorlog. Daarnaast viseerde het AEI ook Iran, Noord-Korea, Rusland, Syrië, Venezuela en bevrijdingsbewegingen als Hezbollah. Tegelijk werd gepleit voor nauwere banden met landen met gelijkaardige belangen, zoals Australië, Colombia, Georgië, Groot-Brittannië, Israël, Japan, Mexico en Polen.

5.2. Heritage Foundation (HF)

De HF werd in 1973 opgericht door Joseph Coors (1917-2003), Edwin Feulner (°1941) en Paul Weyrich (1942-2008) uit ontevredenheid over Nixons beleid. Zij wilden hiermee nadrukkelijk het overheidsbeleid in een andere richting sturen. De ondernemer Coors was geldschieter van de Californische gouverneur en latere Amerikaanse president Reagan. Hij voorzag met 250.000 dollar tevens het eerste jaarbudget van de nieuwe denktank. De liberaal-katholieken Feulner en Weyrich waren adviseurs van Republikeinse parlementsleden. In 1977 werd de invloedrijke Feulner hoofd van de HF. Door het uitbrengen van beleidsadviezen – toen een volkomen nieuwe tactiek in het wereldje van Washingtons denktanks – wekte hij nationale interesse voor de HF.

 

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De HF was een belangrijke motor achter de opkomst van het neoconservatisme en focust vooral op economisch liberalisme. Met ‘erfgoed’ (heritage) wordt het joods-protestantse gedachtegoed en het liberalisme bedoeld. Deze denktank promoot dan ook de vrije markt, inkrimping van overheidsdiensten, individualisme en een sterke defensie. De HF wordt gefinancierd door bedrijven, stichtingen en particulieren.

De regering-Reagan werd sterk beïnvloed door ‘Mandate for Leadership’, een boek van de HF uit 1981 over inkrimping van overheidsdiensten. Ook ging de VS onder invloed van de HF actief anti-USSR verzetsgroeperingen in de hele wereld en Oostblokdissidenten ondersteunen. Het begrip ‘Rijk van het Kwade’ waarmee de USSR in deze periode omschreven werd, komt eveneens van de HF.

De HF ondersteunde tevens krachtig het buitenlands beleid van president Bush jr. en diens invasie van Irak. Diverse HF-medewerkers oefenden voorts functies uit in zijn regering, zoals Paul Bremer (°1941) die gouverneur van het bezette Irak werd. Eind 2001 richtte de HF de Homeland Security Task Force op, die de contouren uittekende voor het nieuwe ministerie van Binnenlandse Veiligheid.

Ook heden blijft de HF nog steeds één der invloedrijkste Amerikaanse denktanks. Zo keurde de HF in 2010 de hernieuwing van het START-wapenbeperkingsverdrag tussen de VS en Rusland af.

5.3. Project for the New American Century (PNAC)

Het PNAC werd in 1997 opgericht door het New Citizenship Project en heeft de internationale hegemonie der VS tot doel. Het wil dit bereiken door militaire kracht, diplomatie en morele principes. Het 90 bladzijden tellende PNAC-rapport ‘Rebuilding America’s Defenses’ uit september 2000 stelde de afwezigheid vast van een “catastrophic and catalyzing event like a new Pearl Harbor” en noemde tevens 4 militaire doeleinden: het beschermen van de VS, het overtuigend winnen van meerdere oorlogen, optreden als internationale politieagent en hervorming van het leger. Het PNAC lobbyde voor deze doelstellingen zeer intensief bij Amerikaanse en Europese politici.

Onder de 25 oprichters van het PNAC bevonden zich onder meer John Bolton (topambtenaar onder Reagan en Bush sr.), Jeb Bush (gouverneur van Florida en broer van president Bush jr.), Dick Cheney (stafchef van het Witte Huis onder Ford en minister van Defensie onder Bush sr.), Elliot Cohen (hoogleraar politicologie), Midge Decter (journaliste, schrijfster en echtgenote van Podhoretz), Steve Forbes (hoofd van Forbes Magazine), Aaron Friedberg (hoogleraar internationale politiek), Francis Fukuyama (hoogleraar filosofie, politicologie en sociologie), Donald Kagan (hoogleraar geschiedenis), Zalmay Khalilzad (medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken onder Reagan en van Defensie onder Bush sr.), William Kristol (hoofdredacteur van het neocon-blad The Weekly Standard), John Lehman (staatssecretaris voor de Marine onder Reagan en zakenman), Lewis Libby (medewerker van de ministeries van Buitenlandse Zaken onder Reagan en van Defensie onder Bush sr.), Norman Podhoretz (hoofdredacteur van het neocon-blad Commentary), Dan Quayle (vicepresident onder Bush sr.), Donald Rumsfeld (stafchef van het Witte Huis en minister van Defensie onder Ford, presidentieel adviseur onder Reagan en adviseur bij het ministerie van Defensie onder Bush sr.) en Paul Wolfowitz (medewerker van het ministerie van Defensie onder Ford en adviseur voor de ministeries van Buitenlandse Zaken onder Reagan en van Defensie onder Bush sr.). Later traden ook Richard Perle (adviseur bij het ministerie van Defensie) en George Weigel (bekende progressief-katholieke publicist en politiek commentator) toe.

Het PNAC is een zeer omstreden organisatie omdat het dominantie van de wereld, de ruimte en het internet door de VS in de 21ste eeuw voorstaat. Tegenreactie kwam er met het BRussels Tribunal en From the Wilderness. Het burgerinitiatief BRussels Tribunal werd in 2004 opgericht door onder meer cultuurfilosoof Lieven De Cauter (KULeuven) en verzet zich tegen het buitenlands beleid van de VS. Het weest dan ook het PNAC en de Amerikaanse bezetting van Irak af. BRussels Tribunal klaagde tevens de moordcampagne tegen Iraakse academici en de vernietiging van Iraks culturele identiteit door het Amerikaanse leger aan. From the Wilderness meent dat het PNAC de wereld wil veroveren en dat de aanslagen van 11 september 2011 opzettelijk werden toegelaten door leden der Amerikaanse regering met het oog op de verovering van Afghanistan en Irak en het inperken der vrijheden in de VS.

In zijn bekende boek ‘The End of History and the Last Man’ uit 1992 poneerde hoogleraar en PNAC-medestichter Francis Fukuyama dat na de teloorgang der USSR de geschiedenis geëindigd was en voortaan het kapitalisme en parlementaire democratieën zouden triomferen. Dit boek was voor de regering-Bush jr. een rechtvaardiging voor de invasie van Irak en tevens een der voornaamste inspiratiebronnen van het PNAC. Fukuyama klaagde echter in zijn boek ‘America at the Crossroads: Democracy, Power and the Neoconservative Legacy’ uit 2006 de machthebbers in het Witte Huis aan. Hij stelde dat de VS door de Irakoorlog internationaal aan geloofwaardigheid en autoriteit inboette. Wereldwijd en vooral in het Nabije Oosten werd het anti-amerikanisme er sterk door aangewakkerd. Bovendien had de VS geen stabiliseringsplan voor het bezette Irak. Fukuyama stelt tevens dat de retoriek van de regering-Bush jr. over de “internationale oorlog tegen het terrorisme” en over de “islamitische bedreiging” zwaar overdreven is. Toch blijft Fukuyama een overtuigde neocon die wereldwijde democratisering onder leiding van de VS nastreeft. Wel verweet hij de regering-Bush jr. haar unilaterale werkwijze en haar ‘preventieve’ oorlogsvoering om de liberale democratie te verspreiden. De voordien door de VS toegepaste regimewissels werden daardoor veronachtzaamd. Fukuyama wil daarom het neocon-buitenlandbeleid voortzetten op een bedachtzame wijze die geen vrees of anti-amerikanisme opwekt bij andere landen.

6. Een aantal neocon-topfiguren

Elliot Abrams werd in 1948 geboren in een joods gezin in New York en is de schoonzoon van Norman Podhoretz. Abrams werkte als adviseur inzake buitenlands beleid voor de Republikeinse presidenten Reagan en Bush jr. Tijdens de regering-Reagan raakte hij in opspraak door het verborgen houden van de wreedheden van pro-Amerikaanse regimes in Centraal-Amerika en van de Contra’s in Nicaragua. Abrams werd uiteindelijk veroordeeld voor het achterhouden van informatie en het afleggen van valse verklaringen aan het Amerikaanse parlement. Tijdens de regering-Bush jr. was hij presidentieel adviseur voor het Nabije Oosten en Noord-Afrika en inzake de wereldwijde verspreiding van democratie. Volgens de Britse krant The Observer was Abrams ook betrokken bij de mislukte couppoging tegen de Venezolaanse president Hugo Chavez in 2002.

De in 1953 geboren Jeb Bush stamt uit de rijke protestantse ondernemersfamilie Bush, die ook de presidenten Bush sr. (zijn vader) en Bush jr. (zijn broer) voortbracht. Jeb Bush was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. In 1999-2007 was hij gouverneur van Florida met de steun van zowel de Cubaanse als de niet-Cubaanse Latino’s, evenals van de joodse gemeenschap in Florida.

De protestantse zionist Dick Cheney werd in 1941 geboren in Nebraska. Na studies aan de Yale University en de University of Wisconsin begon hij in 1969 te werken onder presidentieel medewerker Donald Rumsfeld. In de volgende jaren bekleedde Cheney diverse andere functies in het Witte Huis om in 1974 adviseur van president Ford te worden. In 1975 werd hij stafchef van het Witte Huis.

Als minister van Defensie in de regering-Bush sr. (1989-1993) leidde Cheney de Golfoorlog van 1990-1991 tegen Irak en installeerde daarbij militaire bases in Saoedi-Arabië. Na 1993 engageerde hij zich in het American Enterprise Institute en in het Jewish Institute for National Security Affairs. In 1995-2000 stond Cheney aan het hoofd van de energiereus Halliburton.

 

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Onder Bush jr. was Cheney in 2000-2008 vicepresident en kon tevens Rumsfeld tot minister van Defensie laten benoemen. Hij slaagde er echter niet in om Wolfowitz de leiding van de CIA te bezorgen (cfr. infra). Om de oorlogen in Afghanistan en Irak te rechtvaardigen droeg Cheney aanzienlijk bij aan de ontwikkeling van het concept ‘Oorlog tegen het Terrorisme’ en aan de valse beschuldigingen van massavernietigingswapens. Cheney was de machtigste en invloedrijkste vicepresident ooit in de Amerikaanse geschiedenis. Hij en Rumsfeld ontwikkelden tevens een martelprogramma voor krijgsgevangenen. Cheney beïnvloedde ook de belastingheffing en de begroting enorm. Na zijn aftreden bekritiseerde hij het veiligheidsbeleid van de regering-Obama sterk.

Doug Feith werd in 1953 geboren in Philadelphia als zoon van de zionistische joodse zakenman Dalck Feith, die in 1942 van Polen naar de VS emigreerde. Feith werd na studies aan de Harvard University en de Georgetown University hoogleraar veiligheidsbeleid aan deze laatste universiteit. Daarnaast schreef hij zeer pro-Israëlische bijdragen voor onder meer Commentary en de Wall Street Journal. Feith kantte zich hevig tegen de détente met de USSR, het ABM-wapenbeperkingsverdrag en het Camp David-vredesakkoord tussen Egypte en Israël. Hij verdedigt voorts intensief de Amerikaanse steun aan Israël.

Feith behoorde in 1996 tot de opstellers van het omstreden rapport ‘A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm’, dat agressieve beleidsaanbevelingen formuleerde voor toenmalig Israëlisch premier Netanyahu. In 2001 werd Feith benoemd tot defensie-adviseur van president Bush jr. In 2004 werd hij door het FBI ondervraagd op verdenking van het doorspelen van geheime informatie aan de zionistische lobbygroep AIPAC. Heden is Feith medewerker van de denktank Jewish Institute for National Security Affairs, die een hecht bondgenootschap tussen de VS en Israël bepleit.

De in 1947 in New Jersey geboren Steve Forbes werd in 1985 door president Reagan benoemd tot hoofd van de CIA-radiozenders Radio Free Europe en Radio Liberty, die tijdens de Koude Oorlog Amerikaanse propaganda uitzonden in diverse talen in het Oostblok. Reagan vergrootte het budget van deze anti-USSR radiozenders en deed hen meer kritiek uiten op de USSR en zijn satellietstaten.

De pro-Israëlische Forbes was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century en zetelt tevens in de raad van bestuur van de Heritage Foundation. Hij bepleit vrijhandel, inkrimping van overheidsdiensten, strenge criminaliteitswetgeving, legalisering van drugs, homohuwelijk en inperking van de sociale zekerheid. Heden is hij hoofd van zijn eigen blad Forbes Magazine.

De joodse hoogleraar internationale politiek Aaron Friedberg (°1956) was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. In 2003-2005 was hij adviseur veiligheidszaken en directeur beleidsplanning van vicepresident Cheney.

Nathan Glazer werd in 1924 geboren als zoon van joodse immigranten uit Polen. Hij studeerde in het begin der jaren 1940 aan het City College of New York, dat toen een marxistisch anti-USSR broeinest was. Glazer leerde er diverse uit Oost-Europa afkomstige joodse trotskisten kennen, zoals Daniel Bell (1919-2011), Irving Howe (1920-1993) en Irving Kristol.

Glazer was topambtenaar in de regeringen-Kennedy en –Johnson. In 1964 werd hij hoogleraar sociologie aan de University of California en in 1969 aan de Harvard University. Samen met zijn collega-hoogleraar sociologie Daniel Bell (een der belangrijkste naoorlogse joodse intellectuelen in de VS) en Irving Kristol stichtte Glazer in 1965 het invloedrijke tijdschrift The Public Interest. Glazer was tevens een sterk promotor van het multiculturalisme.

Donald Kagan werd in 1932 geboren in een joods gezin in Litouwen, maar groeide op in Brooklyn, New York. De trotskist Kagan werd in de jaren 1970 een neocon en was in 1997 een der stichters van het Project for the New American Century. Hij was eerst hoogleraar geschiedenis aan de Cornell University en vervolgens aan de Yale University.

De Afghaan Zalmay Khalilzad (° 1951) studeerde aan de American University of Beyrut en aan de University of Chicago. Aan deze laatste universiteit leerde hij de prominente nucleaire strateeg, presidentieel adviseur en hoogleraar Albert Wohlstetter kennen, die hem introduceerde in regeringskringen. Khalilzad is gehuwd met de joodse feministe en politieke analiste Cheryl Benard (°1953). Hij stichtte in Washington DC het internationale zakenadvieskantoor Khalilzad Associates, dat werkt voor bouw- en energiebedrijven.

In 1979-1989 was Khalilzad hoogleraar politieke wetenschappen aan de Columbia University. In 1984 werkte hij voor Wolfowitz op het ministerie van Buitenlandse Zaken en in 1985-1989 was hij regeringsadviseur inzake de Sovjetoorlog in Afghanistan en de Iran-Irakoorlog. In die periode werkte Khalilzad nauw samen met de strateeg Zbigniew Brzezinski, die de Amerikaanse steun aan de Afghaanse mudjaheddin uitgewerkt had. In 1990-1992 werkte hij bij het ministerie van Defensie.

Khalilzad was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. In 2001 was hij adviseur van president Bush jr. en lid van de National Security Council. Khalilzad was ambassadeur in Afghanistan in 2002-2005, in Irak in 2005-2007 en bij de VN in 2007-2009.

De in Oklahoma geboren Jeane Kirkpatrick (1926-2006) studeerde politieke wetenschappen aan de Columbia University en aan het Franse Institut des Sciences Politiques. Onder invloed van haar marxistische grootvader was Kirkpatrick toen lid van de Young People’s Socialist League (de jongerenafdeling van de Socialist Party of America). Aan de Columbia University werd ze sterk beïnvloed door de joodse marxistische hoogleraar politicologie Franz Neumann (1900-1954), die voordien in Duitsland in de SPD actief was geweest.

Vanaf 1967 doceerde Kirkpatrick aan de Georgetown University. In de jaren 1970 trad ze toe tot de Democratische Partij, waar ze nauw samenwerkte met senator Henry Jackson. Kirkpatrick raakte echter ontgoocheld in de Democraten vanwege de détente tegenover de USSR. Haar Kirkpatrick-doctrine, die Amerikaanse steun aan Derde Wereld-dictaturen goedpraatte en beweerde dat dit op lange termijn tot democratie zou kunnen leiden, raakte bekend door haar artikel ‘Dictatorships and Double Standards’ in Commentary in 1979. De Republikeinse president Reagan maakte haar daarom in 1981 lid van de National Security Council en ambassadeur bij de VN. De sterk pro-Israëlische Kirkpatrick verzette zich als ambassadeur bij de VN tegen iedere poging tot oplossing van het Arabisch-Israëlisch conflict. In 1985 nam ze ontslag en werd opnieuw hoogleraar aan de Georgetown University. Daarnaast was Kirkpatrick ook verbonden aan het American Enterprise Institute.

De in 1952 in New York geboren William Kristol is de zoon van de joodse neocon-peetvader Irving Kristol en historica Gertrude Himmelfarb. Kristol doceerde aanvankelijk aan de University of Pennsylvania en aan de Harvard University. In 1981-1989 was hij stafchef van minister William Bennet in de regering-Reagan en in 1989-1993 stafchef van vicepresident Dan Quayle in de regering-Bush sr. Zijn in deze laatste functie verworven bijnaam ‘Dan Quayle’s brain’ geeft aan dat Kristol een aanzienlijke invloed uitoefende.

Kristol is actief in diverse neocon-organisaties. Zo was hij in 1997-2005 voorzitter van het New Citizen Project, waardoor hij in 1997 tevens medestichter van het Project for the New American Century was en uiteraard ook de invasie van Irak verdedigde. Hij is tevens bestuurslid van het Emergency Committee for Israel’s Leadership, een neocon-lobbygroep die weerwerk levert tegen Israël-kritische parlementsleden.

Heden is Kristol politiek commentator bij de televisiezender Fox News en hoofdredacteur van de door hem gestichte neocon-periodiek The Weekly Standard. Hij pleit al jarenlang hevig voor een Amerikaanse aanval op Iran en bekritiseerde in 2010 de “lauwe aanpak van Iran” door president Obama. Ook de Amerikaanse militaire actie tegen Libië in 2011 werd door hem actief gesteund.

De in 1942 in Philadelphia geboren zakenman John Lehman was tijdens de regering-Reagan staatssecretaris voor de Marine (1981-1987). Sindsdien is hij actief in diverse neocon-denktanks, zoals het Project for the New American Century, de Heritage Foundation, het Committee on the Present Danger, …

Lewis Libby (°1950) stamt uit een rijke joodse bankiersfamilie uit Connecticut. Na studies politieke wetenschappen aan de Yale University en rechten aan de Columbia University lanceerde de bevriende Yale-professor Paul Wolfowitz vervolgens zijn advocatencarrière. Libby werkte voor Wolfowitz op het ministerie van Buitenlandse Zaken in 1981-1985 en op het ministerie van Defensie in 1989-1993.

In 1997 was Libby medestichter van het Project for the New American Century. Tijdens de verkiezingscampagne van Bush jr. behoorde hij tot de neocon-adviesgroep Vulcans. In 2001 werd Libby adviseur van president Bush jr., evenals stafchef en adviseur van vicepresident Cheney. Hij werd beschouwd als de meest fervente vertegenwoordiger der Israëllobby in de regering-Bush jr. De Britse minister van Buitenlandse Zaken Jack Straw zei zelfs over Libbys betrokkenheid bij de Israëlisch-Palestijnse onderhandelingen: “It’s a toss-up whether he is working for the Israelis or the Americans on any given day”.

In 2005 nam Libby ontslag nadat hij gedagvaard werd wegens meineed, het afleggen van valse verklaringen en het belemmeren van het gerechtelijk onderzoek in de zaak-Plame. In 2007 werd Libby schuldig bevonden en veroordeeld tot 2,5 jaar gevangenisstraf, 400 uur gemeenschapsdienst en een boete van 250.000 dollar. De gevangenisstraf werd echter door president Bush jr. kwijtgescholden.

De liberaal-katholiek Michael Novak (°1933) is van Slovaakse afkomst. Zijn progressieve geschriften over het Tweede Vaticaans Concilie, dat hij als journalist bijwoonde, werden zeer zwaar bekritiseerd door conservatieve katholieken. Het leverde hem wel de sympathie op van de protestantse theoloog Robert McAfee, die hem in 1965 aan een professoraat aan de Stanford University hielp.

In 1968 werd Novak benoemd aan de State University of New York. In 1973-1976 werkte hij voor de Rockefeller Foundation om daarna hoogleraar aan de Syracuse University te worden. In 1981-1982 zetelde Novak namens de VS in de VN-Commissie voor Mensenrechten. In 1986 leidde hij de Amerikaanse delegatie op de Conferentie voor Veiligheid & Samenwerking in Europa (CVSE). In 1987-1988 was Novak hoogleraar aan de University of Notre Dame. Sinds 1978 is hij ook verbonden aan het American Enterprise Institute. Zijn publicaties handelen over kapitalisme, democratisering en toenadering tussen protestanten en katholieken.

 

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Richard Perle werd in 1941 in een joods gezin in New York geboren, maar groeide op in Californië. Na zijn studies politieke wetenschappen aan de University of Southern California, aan de London School of Economics en aan de Princeton University werkte Perle in 1969-1980 voor de Democratische senator Henry Jackson, voor wie hij het Jackson-Vanik-amendement opstelde dat détente met de USSR afhankelijk maakte van de mogelijkheid tot emigratie voor Sovjetjoden. Perle leidde ook het verzet tegen de ontwapeningsgesprekken van de regering-Carter met de USSR. In 1987 bekritiseerde hij het INF-ontwapeningsverdrag van de regering-Reagan met de USSR, evenals in 2010 de hernieuwing door de regering-Obama van het START-wapenbeperkingsverdrag met Rusland.

Perle werd er regelmatig van beschuldigd in werkelijkheid voor Israël te werken en er zelfs voor te spioneren. Al in 1970 betrapte het FBI hem er op geheime informatie te bespreken met iemand van de Israëlische ambassade. In 1983 lekte uit dat hij aanzienlijke geldsommen ontving om de belangen van een Israëlische wapenproducent te dienen.

Perle werkte in 1987-2004 als adviseur bij het ministerie van Defensie en is lid van diverse neocon-denktanks, zoals het American Enterprise Institute, het Project for the New American Century en het Jewish Institute for National Security Affairs. Hij verdedigde ook vurig de Amerikaanse invasie in Irak en behoorde in 1996 tot de auteurs van het controversiële rapport ‘A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm’, dat beleidsadviezen vervatte voor toenmalig Israëlisch premier Netanyahu.

De omstreden historicus Richard Pipes (° 1923) is de zoon van een joodse zakenman uit Polen. Het gezin Pipes immigreerde in 1940 in de VS. Na zijn studies aan Muskingum College, de Cornell University en de Harvard University doceerde Pipes in 1950-1996 Russische geschiedenis aan de Harvard University. Hij schreef tevens voor Commentary. Tijdens de jaren 1970 bekritiseerde Pipes de détente met de USSR en adviseerde hij senator Henry Jackson. In 1976 leidde Pipes de controversiële studiegroep Team B, die de geopolitieke capaciteiten en doelstellingen der USSR moest herbekijken. In 1981-1982 was hij lid van de National Security Council. Pipes was ook jarenlang lid van de necon-denktank Committee on the Present Danger.

Pipes’ wetenschappelijk werk is echter omstreden in de academische wereld. Critici stellen dat zijn historisch werk louter tot doel heeft om de USSR te bestempelen als het ‘Rijk van het Kwade’. Daarnaast schreef hij voluit over Lenins zogezegde “onuitgesproken veronderstellingen”, terwijl hij volkomen negeerde wat Lenin effectief heeft gezegd. Pipes wordt voorts beschuldigd van het selectief gebruik van documenten: wat in zijn kraam paste, werd uitgebreid beschreven en wat niet in zijn kraam paste, werd gewoon over het hoofd gezien. Ook de Russische schrijver en intellectueel Aleksandr Solzhenitsyn wees Pipes werk af als “de Poolse versie van de Russische geschiedenis”.

Dan Quayle werd in 1947 geboren in Indiana als kleinzoon van de vermogende en invloedrijke krantenmagnaat Eugene Pulliam. Na studies politieke wetenschappen aan de DePauw University en rechten aan de Indiana University zetelde Quayle vanaf 1976 in het Amerikaanse parlement. In 1989-1993 was hij vicepresident onder Bush sr. De investeringsbankier Quayle was in 1997 medestichter van het Project for the New American Century. Hij zetelt verder in diverse raden van bestuur van grote bedrijven en is bestuurder bij de Aozora Bank in Japan. Quayle schrijft ook een column die in diverse Amerikaanse kranten verschijnt.

De in 1932 in Illinois geboren Donald Rumsfeld was in 1954-1957 marinepiloot en vlieginstructeur bij de Amerikaanse marine. Daarna was hij medewerker van 2 parlementsleden (tot 1960) en van een investeringsbank (tot 1962), waarna hij Republikeins parlementslid werd. In 1969-1972 was Rumsfeld presidentieel adviseur van Nixon. In 1973 was hij ambassadeur bij de NAVO in Brussel.

Rumsfeld werd in 1974 stafchef van het Witte Huis onder president Ford. Op zijn instigatie herschikte Ford in november 1975 zijn regering grondig (wat later de naam ‘Halloween Massacre’ kreeg). Rumsfeld werd minister van Defensie. Hij stopte de geleidelijke daling van het defensiebudget en versterkte de nucleaire en conventionele bewapening der VS, waardoor hij Buitenlandminister Kissingers SALT-onderhandelingen met de USSR ondermijnde. Rumsfeld greep het controversiële rapport van Team B uit 1976 aan om kruisraketten en een groot aantal marineschepen te bouwen.

Na het aantreden van de Democratische regering-Carter in 1977 doceerde Rumsfeld kort aan de Princeton University en de Northwestern University in Chicago om daarna topfuncties in het zakenleven op te nemen. Onder Reagan was hij in 1982-1986 presidentieel adviseur voor wapenbeheersing en kernwapens en in 1982-1984 presidentieel gezant voor het Nabije Oosten en het Internationaal Zeerechtverdrag. In de regering-Bush sr. was Rumsfeld in 1990-1993 adviseur bij het ministerie van Defensie. In 1997 was hij medestichter van het Project for the New American Century.

Onder president Bush jr. was Rumsfeld in 2001-2006 opnieuw minister van Defensie, waardoor hij de planning van de invasies van Afghanistan en Irak domineerde. Hij wordt zowel in de VS als internationaal verantwoordelijk geacht voor het opsluiten van krijgsgevangenen zonder bescherming van de Conventies van Genève, evenals voor de daaruit volgende martel- en misbruikschandalen in Abu Ghraib en Guantanamo. In 2009 werd Rumsfeld door de VN-Mensenrechtencommissie zelfs een oorlogsmisdadiger genoemd.

Benjamin Wattenberg werd in 1933 geboren in een joods gezin in New York. In 1966-1968 werkte hij als assistent en speechschrijver voor president Johnson. In 1970 tekende hij met politicoloog, verkiezingsspecialist en presidentieel adviseur Richard Scammon (1915-2001) de strategie uit die de Democraten de overwinning opleverde bij de parlementsverkiezingen van 1970 en die de Republikein Richard Nixon in 1972 opnieuw president maakte. In de jaren 1970 was Wattenberg adviseur van Democratisch senator Henry Jackson. Verder werkte hij als topambtenaar voor de presidenten Carter, Reagan en Bush sr. Heden is hij verbonden aan het American Enterprise Institute.

De hoogleraar politieke wetenschappen James Wilson (°1931) doceerde in 1961-1987 aan de Harvard University, in 1987-1997 aan de University of California, in 1998-2009 aan de Pepperdine University en daarna aan het Boston College. Daarnaast oefende hij diverse functies uit in het Witte Huis en was hij adviseur van enkele Amerikaanse presidenten. Wilson is ook gelieerd aan het American Enterprise Institute.

De toonaangevende neocon Paul Wolfowitz werd in 1943 in Brooklyn, New York geboren als zoon van joodse immigranten uit Polen. Zijn vader was professor statistiek en AIPAC-lid Jacob Wolfowitz (1910-1981), die de Sovjetjoden en Israël actief steunde. Wolfowitz studeerde eerst wiskunde aan de Cornell University in de jaren 1960, waar hij professor Allan Bloom leerde kennen en tevens lid was van de geheime studentengroepering Quil and Dragger. Tijdens zijn studies politieke wetenschappen aan de University of Chicago leerde hij de professoren Leo Strauss en Albert Wohlstetter kennen, evenals zijn medestudenten James Wilson en Richard Perle.

In 1970-1972 doceerde Wolfowitz politieke wetenschappen aan de Yale University, waar Lewis Libby een van zijn studenten was. Daarna was hij medewerker van senator Henry Jackson. In 1976 behoorde Wolfowitz tot de controversiële anti-USSR studiegroep Team B die de analyses der CIA inzake de USSR moest ‘herbestuderen’. In 1977-1980 was Wolfowitz medewerker van het ministerie van Defensie. In 1980 werd hij hoogleraar internationale betrekkingen aan de John Hopkins University.

In de regering-Reagan werd Wolfowitz in 1981 op voorspraak van John Lehman (°1942) medewerker van het ministerie van Buitenlandse Zaken. Hij wees Reagans toenadering tot China ten stelligste af, wat hem in conflict bracht met minister van Buitenlandse Zaken Alexander Haig (1924-2010). In 1982 voorspelde de New York Times dan ook dat Wolfowitz vervangen zou worden op het ministerie van Buitenlandse Zaken. In de plaats gebeurde in 1983 echter het omgekeerde: Haig – die ook overhoop lag met minister van Defensie Caspar Weinberger (1917-2006) – werd vervangen door de neocon George Schultz (°1920) en Wolfowitz werd gepromoveerd tot Schultz’ assistent voor Oost-Aziatische en Pacifische zaken. Lewis Libby en Zalmay Khalilzad werden medewerker van Wolfowitz. In 1986-1989 was Wolfowitz ambassadeur in Indonesië.

Tijdens de regering-Bush sr. (1989-1993) was Wolfowitz viceminister van Defensie onder minister Cheney met opnieuw Libby als zijn medewerker. Hierdoor waren zij nauw betrokken bij de oorlog tegen Irak in 1990-1991. Wolfowitz betreurde sterk dat de VS zich in deze oorlog beperkte tot de herovering van Koeweit en niet doorstootte naar Bagdad. Hij en Libby zouden heel de jaren 1990 door blijven lobbyen voor een ‘preventieve’ en unilaterale aanval tegen Irak.

In 1994-2001 was Wolfowitz opnieuw hoogleraar aan de John Hopkins University, waar hij zijn neocon-visie uitdroeg. In 1997 was hij medestichter van het Project for a New American Century.

Wolfowitz scheidde in 1999 van zijn vrouw Clare Selgin en begon een relatie met de Brits-Libanese Wereldbank-medewerkster Shaha Ali Riza, wat hem in 2000 en 2007 in de problemen zou brengen (cfr. infra). Tijdens de verkiezingscampagne van Bush jr. in 2000 behoorde Wolfowitz tot Bush’ adviesgroep voor buitenlands beleid Vulcans. Voor de daaropvolgende regering-Bush jr. werd Wolfowitz voorgedragen als hoofd van de CIA, doch dit mislukte doordat zijn ex-vrouw in een brief aan Bush jr. zijn relatie met een buitenlands burger een veiligheidsrisico voor de VS noemde. Hij werd dan maar in 2001-2005 opnieuw viceminister van Defensie onder minister Rumsfeld.

 

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Wolfowitz maakte van de gebeurtenissen van 11 september 2001 handig gebruik om onmiddellijk opnieuw zijn retoriek over ‘massavernietigingswapens’ en ‘preventieve’ aanvallen tegen ‘terroristen’ boven te halen. Hij en Rumsfeld pleitten vanaf dan bij iedere gelegenheid voor een aanval op Irak. Omdat de CIA hun beweringen over ‘Iraakse massavernietigingswapens’ en ‘Iraakse steun aan terrorisme’ niet volgde, richtten zij binnen het ministerie van Defensie de studiegroep Office of Special Plans op om dit te staven. Dit OSP overvleugelde binnen de kortste keren de bestaande inlichtingendiensten en werd op basis van vaak dubieuze informatie de voornaamste inlichtingenbron van president Bush jr. inzake Irak. Dit leidde tot de beschuldiging dat de regering-Bush jr. inlichtingen creëerde om het parlement een invasie van Irak te doen goedkeuren.

In 2005 werd Wolfowitz door president Bush jr. met succes voorgedragen als voorzitter van de Wereldbank. Wolfowitz maakte zich echter onpopulair door een reeks omstreden benoemingen van neocons en het doordrukken van een neocon-beleid in de Wereldbank. Ook zijn affaire met Wereldbank-medewerkster Shaha Ali Riza leidde tot controverse daar de interne regels der Wereldbank relaties tussen leidinggevenden en personeel verbieden. Riza werd bovendien overgeplaatst naar het ministerie van Buitenlandse Zaken mét een buitenproportionele weddeverhoging. Uiteindelijk was Wolfowitz genoodzaakt om af te treden als voorzitter van de Wereldbank. Hij werd hierna onderzoeker bij het American Enterprise Institute.

7. Conclusie

Het neoconservatisme ontstond uit de virulente haat van uit Oost-Europa gevluchte joodse trotskisten voor én de stalinistische USSR én Rusland. Zij waren voornamelijk afkomstig van het grondgebied van het voormalige Pools-Litouwse rijk (Polen, Oekraïne en Litouwen). Deze joodse immigranten vestigden zich in de jaren 1920 en 1930 vooral in de New Yorkse stadsdelen Brooklyn en de Bronx. In de VS vormden zij een zeer hechte gemeenschap door vriendschappen, professionele relaties en huwelijken. Sommigen verengelsten ook hun familienaam, bijvoorbeeld ‘Leibowitz’ werd ‘Libby’ en ‘Piepes’ werd ‘Pipes’. Hun kinderen studeerden massaal aan het City College of New York en vormden de trotskistische groepering New York Intellectuals.

Om Stalin vanuit zijn Mexicaanse ballingschap te bestrijden vormde ex-Sovjetleider Leon Trotski met de Vierde Internationale een rivaliserende communistische beweging. Uit afkeer voor het stalinisme verzamelde zich in de jaren 1930 rond Trotski een aantal belangrijke Amerikaans-joodse radicaal-linkse intellectuelen, zoals de jonge communisten Irving Howe, Irving Kristol en Dwight MacDonald. In de jaren 1960 ruilden ze hun trotskisme in voor neoconservatisme.

De belangrijkste ideologen van het neoconservatisme zijn dus marxisten die zich heroriënteerden. De termen zijn veranderd, maar de doelstellingen bleven hetzelfde. De liberale thesen van het neoconservatisme ondersteunen immers evenzeer het universalisme, het materialisme en de maakbaarheidsutopie, omdat zowel marxisme als liberalisme zich op dezelfde filosofische fundamenten beroepen. De communisten zaten dus tijdens de Koude Oorlog eerder in New York dan in Moskou. Het neoconservatisme maakte tevens religie weer bruikbaar voor de Staat.

Neocons zijn democratische imperialisten die de maatschappij en de wereld willen veranderen. Hun messianisme en hun drang om wereldwijd de parlementaire democratie en het kapitalisme te verspreiden staan bovendien haaks op het conservatisme. Echte conservatieven hebben immers geen universele pretenties en verdedigen eerden non-interventionisme en isolationisme. Hun actieve steun aan Israël willen de neocons bovendien desnoods omzetten in militaire interventies in landen die zij gevaarlijk achten voor hun en Israëls belangen.

Het neocon-ideaal van multiculturalisme impliceert massa-immigratie. Culturen hebben echter een verschillend waarden-, normen- en wetgevend kader. Om sociale interactie mogelijk te maken is dus een gemene deler nodig. Bijgevolg is de finale doelstelling niet multiculturalisme, maar monoculturalisme: de neocons willen dus een eenvormige eenheidsmens creëren.

Onder de neocons bevinden zich opvallend veel intellectuelen. Ze zijn daardoor geen marginale groep, maar vormen integendeel het intellectuele kader van het Amerikaanse buitenlands beleid. President Richard Nixon had echter een heel andere benadering van de 2 grootmachten China en de USSR dan alle andere naoorlogse Amerikaanse presidenten. Tot woede der neocons knoopte hij betrekkingen aan met China en verbeterde de relaties met de USSR aanzienlijk. In de VS zelf decentraliseerde Nixon de overheid, bouwde de sociale zekerheid uit en bestreed de inflatie, de werkloosheid en de criminaliteit. Daarnaast schafte hij ook de goudstandaard af, terwijl zijn lonen- en prijzenbeleid de grootste overheidsingreep in vredestijd was in de Amerikaanse geschiedenis.

De neocons haatten de détente van de jaren 1970: ze vreesden hun favoriete vijand – de USSR – kwijt te spelen. Na Nixons aftreden wegens het Watergate-schandaal beweerden ze daarom dat de CIA veel te rooskleurige analyses over de USSR produceerde. De door hen geïnstigeerde regeringsherschikking van 1975 bracht George Bush sr. aan het hoofd van de CIA, waarna deze het a priori al anti-USSR ingestelde Team B oprichtte om een ‘alternatieve beoordeling’ van de CIA-gegevens te maken. Team B’s omstreden en volkomen foutieve rapport stelde onterecht dat de CIA het verkeerd voorhad.

Hoewel minister van Buitenlandse Zaken Henry Kissinger Team B’s rapport afwees, verspreidde minister van Defensie Donald Rumsfeld dit toch als een ‘betrouwbare’ studie. Rumsfeld ondermijnde hiermee de wapenbeperkingsonderhandelingen van de volgende jaren (i.e. tijdens de regering-Carter in 1977-1981). Daarnaast vormde Team B’s rapport ook de basis voor de onnodige explosie van het defensiebudget tijdens de regering-Reagan.

Tijdens een reis naar Groot-Brittannië in 1978 zei ex-president Nixon over het Watergate-schandaal: “Some people say I didn’t handle it properly and they’re right. I screwed it up. Mea culpa. But let’s get on to my achievements. You’ll be here in the year 2000 and we’ll see how I’m regarded then” …

Met de val van de Berlijnse Muur in 1989 is het totalitarisme zeker niet overwonnen. Het heeft integendeel een andere – conservatief-lijkende – gedaante aangenomen en heeft Europa en Noord-Amerika in zijn greep. Uit de pleidooien van topneocons als Norman Podhoretz en William Kristol ten voordele van de Republikeinse Tea Party en het afwijzen van president Obama’s beleid blijkt duidelijk dat de neocons opnieuw de Amerikaanse regering willen binnendringen. Hun einddoel blijft immers een aanval op Iran en Amerikaanse werelddominantie. De strijd voor onze vrijheid zal dus nog lang duren!

Referenties

ABRAMS (N.), Norman Podhoretz and Commentary Magazine: The Rise and Fall of the Neocons, New York, Continuum, 2010, pp. VII + 367.

BALINT (B.), Running Commentary: The Contentious Magazine That Transformed The Jewish Left Into The Neoconservative Right, New York, Public Affairs, 2010, pp. 304.

BRZEZINSKI (Z.), The Grand Chessboard: American Primacy and its Geostrategic Imperatives, New York, Basic Books, 1997, pp. 240.

DRURY (S.), Leo Strauss and the American Right, London, Palgrave Macmillan, 1999, pp. 256.

EASTON (N.), Gang of Five, New York, Simon & Schuster, 2002, pp. 464.

GREEN (K.), Jew and Philosopher – The Return to Maimonides in the Jewish Thought of Leo Strauss, Albany, State University of New York Press, 1993, pp. XIV + 278.

HOEVELER (D.), Watch on the right: conservative intellectuals in the Reagan era, Madison, University of Wisconsin Press, 1991, pp. XIII + 333.

JEFFERS (T.), Norman Podhoretz: A Biography, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, pp. 418.

MEARSHEIMER (J.) en WALT (S.), De Israëllobby, Amsterdam-Antwerpen, Uitgeverij Atlas, 2007, pp. 560.

SAUNDERS (F.), The Cultural Cold War, New York, New Press, 1999, pp. 419.

WALD (A.), The New York Intellectuals: The Rise and Decline of the Anti-Stalinist Left from the 1930s to the 1980s, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1987, pp. 456.

 

mercredi, 13 février 2013

Two, Three, Many McCarthyisms

Two, Three, Many McCarthyisms

Review of: Manufacturing Hysteria: A History of Scapegoating, Surveillance, and Secrecy in Modern America, Jay Feldman, Anchor, 416 pages

Governo Globale

Governo Globale

La storia segreta del Nuovo Ordine Mondiale

Autore: Enrica Perucchietti  Gianluca Marletta 

Prezzo: € 10,03 (invece di €11,80)

 

Vuoi scoprire cos'è il Nuovo Ordine Mondiale?

Crisi economiche, rivoluzioni, guerre. Che cosa si cela dietro il rischio di crollo dell’Eurozona, la cosiddetta “Primavera Araba”, l’uccisione di Osama bin Laden, la guerra in Libia, i cablogrammi di Wikileaks, l’attentato di Oslo e Utoja e l’insediamento del governo Monti? Che cosa lega l’omicidio di John Kennedy all’assassinio di Olof Palme? Come fanno eventi in apparenza così diversi e distanti ad avere un’origine comune?

In questo saggio si svela per la prima volta in modo chiaro, completo e documentato, la storia segreta del Nuovo Ordine Mondiale, dalle sue origini a oggi: la genesi, l’ideologia e le tappe storiche, dalle origini della modernità all'attuale sfida militare che vede come terreno di battaglia il Medio Oriente. Chi ha coniato il termine e chi perpetua in segreto il disegno di instaurazione di un governo globale? Quali interessi si nascondono dietro questo progetto? Che ruolo hanno i membri di affiliazioni e gruppi occulti che riuniscono i protagonisti della vita politica, economica e finanziaria globali? Quale disegno si nasconde dietro la diffusione della tossicodipendenza di massa, fenomeni inquietanti e criminali come il satanismo, certi movimenti “culturali”, o di “controcultura”, come la “rivoluzione” psichedelica? In questo gioco di equilibri, quale obiettivo nasconde il progetto di instaurazione di un Governo Globale che lungo il suo cammino assoggetta i Popoli, fa cadere nazioni e governi come pedine di un complesso domino di cui non si riesce a vedere il disegno complessivo?

Anteprima - Governo Globale - Libro

Sull'ondata della profezia Maya in merito all'imminente fine dei tempi, la sensazione che la fine della nostra civiltà possa coincidere con l'instaurazione di un governo globale di stampo totalitario si è trasmessa a gran parte della popolazione mondiale. Le catastrofi naturali, le crisi economiche e il disincanto delle masse nei confronti della politica hanno insinuato il dubbio che qualcosa di tremendamente drammatico stia per accadere. I segni di una trasformazione generale della società e del mondo, così come lo conosciamo, vengono di volta in volta individuati nei più disparati settori.

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Indice

Introduzione

  • Che cos’è il Nuovo Ordine Mondiale?

Parte Prima

  • Alle radici di un’idea: dalla Riforma protestante alla “missione” della stirpe anglosassone
  • Messianismo e Nuovo Ordine Mondiale
  • La questione dei “poteri occulti”
  • Dal popolo alla “massa”: tecniche e strategie per un dominio globale
  • La creazione del Mondo Nuovo: droga, sesso, de popolazione e “nuova spiritualità”

Parte Seconda

  • Come abbattere un regime: da Wikileaks alla “Primavera araba”, il sogno di un Nuovo Medio Oriente
  • Signoraggio e crisi economica: da Kennedy a Obama
  • Il “trattamento” Milosevic e le guerre dell’Impero: dalla Serbia alla Libia
  • 11 settembre 2001: le menzogne dell’Impero e la dottrina della guerra “preventiva”
  • Guerra al terrorismo, ovvero gli interessi delle lobby in Iraq e in Afghanistan
  • Le nove vite dello Sceicco del terrore: Osama bin Laden
  • False flags e scandali di corte: dalla strage norvegese all’Eliseo
  • Italia, Stato di banchieri: dalle profezie di Tremonti al tecnogoverno Monti
  • L’ombelico del Nuovo Mondo: USA o Cina?

 

 



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