Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 06 janvier 2017

Guilluy et le crépuscule de la bobocratie

guilly-588x330.jpg

Guilluy et le crépuscule de la bobocratie

 

Le géographe Christophe Guilluy vient de publier Le crépuscule de la France d’en haut (Flammarion), un ouvrage passionnant dans lequel il met en évidence la partition géographique, culturelle et sociale des deux France qui se font désormais face : d’une part, la France des bourgeois-bohêmes (très minoritaires) qui profitent de la mondialisation libérale et qui règnent sans partage sur la quinzaine de métropoles françaises et d’autre part, la France périphérique des perdants (très majoritaires) de cette même mondialisation. L’oligarchie a choisi de concentrer les richesses dans ces quinze métropoles dans lesquelles elle vit à l’écart des ‘’red-necks’’ de la périphérie qui sont supposés être fascistes.

La minorité de privilégiés qui bénéficie des effets de la mondialisation libérale pratique un apartheid qui ne dit pas son nom et utilise les lois du marché qui, du fait de l’augmentation du prix des biens immobiliers dans ces quinze métropoles, permettent de créer une barrière de verre infranchissable sans avoir à utiliser les méthodes habituelles (murs, grillages, forces de l’ordre…).

Une partie de la population de ces métropoles est d’origine immigrée et accepte de vivre dans des zones résiduelles de moindre qualité et désertées par les autochtones qui ne veulent plus vivre au contact de populations aux mœurs par trop différentes des leurs. Cette population immigrée sert d’alibi aux privilégiés qui se veulent ouverts aux autres et leur permet, en fait, de disposer d’une main d’œuvre bon marché dans le domaine des services domestiques et commerciaux (restaurants…).

Les bobos sont les bourgeois du XXIème siècle qui se donnent bonne conscience en participant au combat fantasmatique contre le fascisme et le racisme.  Fantasmatique parce que le danger fasciste n’existe pas (Jospin lui-même l’a reconnu) et parce que les Français ne sont pas racistes (seule une très petite minorité l’est) ; ils veulent seulement préserver leur culture, leur mode de vie, leur sociabilité, leurs institutions… qui sont menacés par l’immigration que nous subissons depuis quarante ans.

L’idéologie de la bobocratie est véhiculée par la quasi-totalité des médias mais, malgré cela, les Français ne tiennent plus compte des sermons, des mises en garde, des menaces, des injures, des mensonges qu’ils profèrent à longueur d’année. 90% d’entre eux ne leur font pas confiance (lors d’un sondage fait récemment par une radio très connue, 91% des auditeurs ont répondu que les journalistes sont des menteurs !) et Marine Le Pen a été la personnalité politique préférée par les Français en 2016, devant tous les candidats du système ! La bobocratie est en perdition, en France, comme en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Europe centrale et à peu près partout dans le monde occidental.

L’idéologie de la métropole

 L’idéologie de la métropole est celle d’une nouvelle bourgeoisie, libérale-libertaire, dont le modèle est celui de la Silicon Valley californienne. Comme l’a écrit Jean-Claude Michéa, cité par l’auteur, : ‘’Ce modèle repose en effet sur cette idéologie libérale-libertaire qui « constitue depuis des décennies la synthèse la plus accomplie de la cupidité des hommes d’affaires libéraux et de la contre-culture californienne de l’extrême-gauche des sixties »’’. Cette nouvelle bourgeoisie, cool et décontractée, n’en partage pas moins avec la bourgeoisie du passé, un mépris à peine voilé pour les classes populaires : ‘’D’un côté des métropoles embourgeoisées qui travaillent, de l’autre une France périphérique peuplée d’assistés. Une représentation condescendante des classes populaires qui est, à peu de choses près, celle de la bourgeoisie traditionnelle depuis au-moins les Rougon-Macquart !’’.‘’Bénéficiaires d’un modèle économique et territorial qui assure aussi leur hégémonie politique et culturelle, les classes supérieures métropolitaines sont les gardiennes du temple libéral’’.

Dans ces métropoles désertées par les gros bataillons des autochtones les plus modestes au cours des vingt-cinq dernières années, il y a une population d’origine immigrée qui permet aux privilégiés de disposer d’une main d’œuvre peu exigeante, disponible pour des activités de services domestiques et commerciaux et qui leur donne le sentiment de vivre dans un univers mondialisé et ouvert , ce qui n’est qu’un trompe-l’œil : ‘’Cette présence populaire et immigrée permet aux tenants de la métropolisation de mettre en avant l’image d’une ville ouverte et mixte. La réalité est que la présence de ces catégories ne freine qu’à la marge le processus d’éviction des catégories modestes des métropoles. Par ailleurs, l’accentuation des inégalités spatiales montre que le modèle métropolitain ne favorise pas l’ouverture et la mixité, mais la ségrégation’’.

bobo_15_11_14_180_.png

Les bourgeois-bohêmes ou la nouvelle bourgeoisie

Selon Christophe Guilluy, les bobos ont horreur de cette appellation parce qu’elle contient  le mot « bourgeois ». Ils ne peuvent pas imaginer qu’ils sont les nouveaux privilégiés, ceux qui profitent d’un système économique très dur pour l’immense majorité des Français (ou des Italiens, ou des Anglais…..la situation est la même partout). Pour se donner bonne conscience, le bobo affiche sa solidarité avec les homosexuels, les immigrés et les victimes des guerres. Çà ne lui coûte pas cher ; un tweet de temps en temps et la participation à une manifestation lui donnent l’impression d’être un rebelle. Le bobo vit claquemuré dans sa métropole dont il pense qu’elle est un monde ouvert, à la différence de la France périphérique qui serait, selon lui, intrinsèquement « pétainiste ». En fait, tout cela est faux. Le bobo est le bourgeois du vingt et unième siècle ; un bourgeois hypocrite qui essaie de dissimuler son aisance derrière un look débraillé et un langage branché, « cool ». ‘’Derrière le mythe de la société ouverte et égalitaire des métropoles cosmopolites, nous assistons donc au retour des citadelles médiévales, de la ville fermée, et à la consolidation d’un modèle inégalitaire de type anglo-saxon… Détachée de toute appartenance collective autre que celle de son milieu, la nouvelle bourgeoisie surfe sur la loi du marché pour renforcer sa position de classe, capter les bienfaits de la mondialisation et se constituer un patrimoine immobilier qui rivalisera demain avec celui de l’ancienne bourgeoisie’’.

 L’idéologie des bobos est un libéralisme poussé dans ses plus extrêmes conséquences en matière d’individualisme ; ce qui se traduit par un mondialisme radical, une désaffiliation à l’égard de toute communauté autre que socio-économique, une approbation totale du libéralisme économique et un libertarisme radical en matières de mœurs.

manifantifa.jpg

L’antifascisme : une rhétorique qui vise à dissimuler une guerre de classes

Les bobos se donnent bonne conscience en ‘’militant’’ contre le racisme et contre le fascisme, deux maux illusoires dont ‘’Lionel Jospin reconnaîtra plus tard que cette « lutte antifasciste en France n’a été que du théâtre » et même que le « Front National n’a jamais été un parti fasciste »’’. Quant au racisme qui est peu fréquent au sein de la population autochtone, il est surtout le fait des immigrés musulmans dont l’antisémitisme est fréquent et parfois même criminel. ‘’Véritable arme de classe, l’antifascisme présente en effet un intérêt majeur. Il confère une supériorité morale à des élites délégitimées en réduisant toute critique des effets de la mondialisation à une dérive fasciste ou raciste. Mais, pour être durable, cette stratégie nécessite la promotion de l’ « ennemi fasciste » et donc la sur-médiatisation du Front National’’. ‘’La France du repli d’un côté, des ploucs et des ruraux, la France de l’ouverture et de la tolérance de l’autre. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cet « antiracisme de salon » ne vise absolument pas à protéger l’ « immigré », le « musulman », les « minorités » face au fascisme qui vient, il s’agit d’abord de défendre des intérêts de classe, ceux de la bourgeoisie’’. Intérêts de classe qui sont dénoncés par la France périphérique qui, elle, ne profite pas de la mondialisation voulue par la nouvelle bourgeoisie et qu’il faut réduire au silence en la méprisant et en l’injuriant.‘’Car le problème est que ce n’est pas le Front National qui influence les classes populaires, mais l’inverse. Le FN n’est qu’un symptôme d’un refus radical des classes populaires du modèle mondialisé. L’antifascisme de salon ne vise pas le FN, mais l’ensemble des classes populaires qu’il convient de fasciser afin de délégitimer leur diagnostic, un « diagnostic d’en bas » qu’on appelle « populisme »’’.

bobobo.jpg

Le séparatisme des bobos

Les bobos ont abandonné toute idée de nation et l’Union européenne n’est, pour eux, qu’une étape vers un monde unifié dont les pôles seraient les métropoles dans lesquelles seraient rassemblées les élites culturelles, financières et techniques. Dans ce monde des métropoles interconnectées, les zones comprises entre elles seraient des zones réservées aux « losers » et seraient ignorées de la caste métropolitaine : ‘’Dans une tribune commune, Anne Hidalgo et Sadiq Khan font l’apologie du dynamisme des villes globales et ouvertes qu’ils opposent à la léthargie des Etats-nations, considérés comme le cadre du repli sur soi. Structurellement minoritaires, les partisans de l’ordre mondialisé prônent donc maintenant l’indépendance de leurs citadelles et l’abandon des périphéries populaires ! Les grands contempteurs de la France ou de l’Angleterre du repli préconisent ainsi le repli territorial de la bourgeoisie. Cependant, en attendant la création de ces cités-Etats, les classes dominantes et supérieures devront se confronter à un problème existentiel : comment assurer l’avenir d’un modèle mondialisé rejeté par une majorité de l’opinion ?’’.

Le mythe d’un monde nomade

attalinomade.jpgL’idée que les bobos se font du monde est celle d’un monde de nomades (l’ineffable Jacques Attali a dit que sa seule patrie était son ordinateur !). Or les études démographiques et sociologiques montrent qu’il en va très différemment.  ‘’ Contrairement à ce que laisse entendre le discours dominant, la majorité des gens sont sédentaires : ils vivent dans les pays, régions ou départements où ils sont nés… en France comme dans le monde, les classes populaires vivent et préfèrent vivre, là où elles sont nées. Si les gens apprécient le « voyage », le tourisme, ils ne choisissent pas le déracinement’’. L’idée d’un monde fluide, atomistique, est celle que tentent de nous imposer les classes dominantes libérales pour lesquelles il n’est de réalité qu’individuelle. ‘’Cette représentation permet d’imposer efficacement l’idée d’une société hors sol, d’individus libérés de toutes attaches, circulant comme les marchandises au gré de l’offre et de la demande, contrairement aux classes populaires réticentes au changement et tentées par le « repli »’’. Les nomades ne sont qu’une toute petite minorité au plan mondial et les sociétés enracinées restent la norme.

Les préoccupations ethnoculturelles de la France d’en bas

 La classe dominante rabat la contestation du système qu’elle impose sur les seuls succès électoraux du Front National mais cette contestation est le fait d’une part beaucoup plus importante du peuple français. Ce sont environ 70% de nos compatriotes qui considèrent qu’il y a trop d’immigrés et 60% qui ne se sentent plus vraiment chez eux. Le Front National a donc une marge de progression énorme s’il n’abandonne pas ce qui a fait son succès : la lutte prioritaire contre l’immigration et pour la préservation de la culture nationale. Christophe Guilluy souligne le fait que ce sont les plus âgés des Français qui continuent de soutenir le système tandis que ce sont les plus jeunes, surtout ceux des milieux populaires, qui, au contraire, le contestent massivement. Un sondage CEVIPOF de mai 2016, ‘’révèle ainsi que 37% des jeunes issus du milieu ouvrier et 60% des primo-votants chômeurs accorderaient leurs suffrages à Marine Le Pen, contre 17% des jeunes issus des catégories cadres et professions intellectuelles supérieures. L’étude souligne que « Marine Le Pen est particulièrement visible au sein des primo-votants issus de l’immigration européenne (Espagne, Italie et Portugal) et crée en cela une fracture politique et électorale au sein même de la population issue de l’immigration »’’. La tendance est donc au renforcement des contingents d’électeurs dits ‘’populistes’’, ce qui est confirmé par Jérôme Fourquet de l’IFOP  qui a dit ‘’que désormais les ressorts électoraux des électeurs populaires sont essentiellement « ethno-culturels »’’ (cité par Christophe Guilluy). ‘’Débarrassées des affiliations politiques traditionnelles, les classes populaires réinvestissent leur capital social et culturel. Ce processus n’est pas le signe d’un repli, mais la réponse à un modèle libéral mondialisé qui détruit les solidarités’’. Les classes populaires de la ‘’périphérie’’ (60% des Français selon Guilluy et non pas les quelques 15 à 20% de ruraux âgés et éloignés de tout dont parlent les statistiques officielles) rejettent désormais la mondialisation libérale et la culture qui lui est associée tout en se raccrochant à la culture nationale (le seul recours disponible puisqu’il n’y a pas de culture européenne et qu’il n’y a plus de cultures régionales dynamiques hormis dans quelques régions) qui lui sert de refuge, ce qui se traduit par un ré-enracinement strictement national qui court-circuite les projets européens du passé. Il semble bien que, comme l’a dit récemment Viktor Orban,  la nation ait de beaux jours devant elle.

Les bobos sont en train de perdre la partie

 ’C’est par ces périphéries que la France d’en haut est en train de perdre le contrôle. Maastricht a été le premier coup de semonce, le référendum de 2005, le deuxième. La déstabilisation ne viendra pas d’un hypothétique « grand soir », mais du lent processus de désaffiliation sociale et culturelle des classes populaires. De la classe politique au monde culturel et intellectuel en passant par les médias, l’ensemble de la classe dominante commence à redouter les conséquences du marronnage des classes populaires. Car il rend visible un conflit de classes, aux soubassements désormais sociaux et identitaires, et dont on a longtemps prétendu qu’il n’existait pas’’.  Désormais, l’antifascisme et l’antiracisme, les deux armes de la bourgeoisie bobo n’impressionnent plus personne. ‘’C’est terminé. Les classes populaires ne parlent plus avec les « mots » de l’intelligentsia. Le « théâtre de la lutte antifasciste » se joue devant des salles vides’’. ‘’Le discours de la classe dominante n’a plus aucune prise sur le réel, il fait apparaître une France privilégiée mais hors sol, une « France du vide »’’.

Des bobos sur la voie du totalitarisme

L’oligarchie commence à comprendre qu’au plan démocratique elle a perdu la partie et qu’elle ne maîtrise plus l’évolution de l’opinion (le Brexit et l’élection de Trump ont montré que, désormais, des changements de fond sont possibles malgré les tirs de barrage de l’oligarchie ; Breitbart et d’autres sites de moindre importance ont permis ces deux victoires électorales qui ont sidéré la bobosphère). Sûre et certaine de détenir la seule et unique vérité, elle réagit en dénonçant les travers de la démocratie et en affirmant de plus en plus clairement sa préférence pour un modèle despotique (forcément « éclairé ») : ‘’Réunie sous la bannière de l’antifascisme, partageant une représentation unique (de la société et des territoires), les bourgeoisies de gauche et de droite sont tentées par le parti unique. « Si les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires » (Simon Leys), une tentation totalitaire semble aussi imprégner de plus en plus une classe dominante délégitimée, et ce d’autant plus qu’elle est en train de perdre la bataille des représentations. Ainsi, quand la fascisation ne suffit plus, la classe dominante n’hésite plus à délégitimer les résultats électoraux lorsqu’ils ne lui sont pas favorables. La tentation d’exclure les catégories modestes du champ de la démocratie devient plus précise’’.

Quand Alain Minc déclare que le Brexit, « c’est la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués » ou lorsque Bernard-Henri Lévy insiste sur la « victoire du petit sur le grand et de la crétinerie sur l’esprit », la volonté totalitaire des classes dominantes se fait jour’’. Cette arrogance et ce mépris se sont manifestés à nouveau lors de la victoire électorale de Donald Trump dont l’oligarchie a stigmatisé les électeurs d’en bas forcément abrutis, incultes et alcooliques. L’oligarchie dépitée ne sait plus qu’injurier le peuple ; elle va tenter de reprendre la main et de limiter la pratique de la démocratie mais elle ne réussira pas à conserver le pouvoir durablement. Ironie de l’histoire, cette oligarchie ne sera même plus tentée de se réfugier aux États-Unis qui sont désormais dirigés par un nouveau diable. Prise en sandwich entre Poutine et Trump, désavouée en Grande-Bretagne et en Italie, dénoncée par les leaders politiques d’Europe centrale, rejetée par toutes les périphéries, en France et ailleurs, la bobocratie est en perdition !

Bruno Guillard

Christophe Guilluy – ’Le crépuscule de la France d’en haut’’ – Editions Flammarion

jeudi, 05 janvier 2017

Patrick MBEKO - 42 ans de lutte de l'Occident contre Kadhafi

Kadhafirrrrrr.jpg

Patrick MBEKO - 42 ans de lutte de l'Occident contre Kadhafi

Conférence de Patrick MBEKO au Cercle Aristote le 31 octobre 2016 :
"42 ans de lutte de l'Occident contre Kadhafi".

Rejoignez-nous sur Facebook !
http://www.facebook.com/lecerclearistote
http://cerclearistote.com

Nacional Justicialismo

Peron and Eva Duarte Peron painted by Numa Ayrinhac close up Casa Rosado Buenos Aires.jpg

Nacional Justicialismo

Ex: http://tercerapn.blogspot.com 


El Movimiento Nacional Justicialista o peronismo es un movimiento de masas argentino creado alrededor de la figura de Juan Domingo Perón que protagonizó los últimos 60 años de la historia de Argentina. El nombre formal del partido es Partido Justicialista.
 
Origen
 
El peronismo surge posteriormente al golpe de estado de 1943 que dio origen a la llamadaRevolución del 43, encabezado por los generales Arturo Rawson y Pedro Pablo Ramírez, y apoyado entre otros por un grupo de jóvenes oficiales del Ejército Argentino nucleados en el Grupo de Oficiales Unidos(GOU), que se oponía a la participación argentina en la Segunda Guerra Mundialsosteniendo la tradicional posición "neutralista"de la Argentina.

El GOU fue un grupo de enlace bastante informal entre jóvenes oficiales superiores que consideraban necesario"restablecer la moral y disciplina dentro del ejército". Este grupo se declaraba en contra del comunismo.

Los fundadores que formaron el núcleo inicial (diecisiete oficiales) eran amigos que habían decidido encontrarse regularmente, el coronel Saavedra y el coronel Mittelbach, porque compartían las mismas inquietudes, concluyendo que era necesario organizar y unificar a los oficiales de todas las guarniciones.

Emilio Ramírez, Juan Domingo Perón, y Urbano de la Vega, fundadores del GOU, formaban parte del estado mayor revolucionario antiyrigoyenista.

El programa del GOU se convirtió finalmente en el programa de la revolución del 43. En realidad, el GOU recién se formaliza operativamente después de la revolución de junio, como una especie de prolongación del ministerio de Guerra del que Perón era secretario. Allí era donde se imprimían las circulares del GOU con los mimeógrafos oficiales. El general Farrell, ministro de Guerra, y su esposa Beatriz Verdún convocaban a los jefes y oficiales para que se encontraran con el mismo Perón.

Situación económica y política del país

La estructura económica del país había cambiado profundamente durante la década del 30, debido a la gran depresión que provocó una reducción importante del comercio internacional. Esto afectó a la economía argentina, basada en la agroexportación, que hubo de reconvertirse mediante el control del mercado de carnes y granos y una acelerada industrialización basada en la sustitución de importaciones de los productos manufacturados. Este proceso fue acompañado de un importante flujo migratorio interno desde las zonas rurales del interior hacia la periferia de las grandes ciudades (fundamentalmente Buenos Aires, Rosario y Córdoba). Estas nuevas masas populares, empleadas en las nuevas industrias y sin antecedentes de sindicalización, son las que constituirán la base del movimiento peronista.

Las primeras elecciones (24 de febrero de 1946)

Se puede fechar el nacimiento del movimiento peronista el 17 de octubre de 1945 cuando las movilizaciones populares organizadas por la Confederación General del Trabajo Argentina de Ángel Borlenghi lograron la liberación de Juan Domingo Perón, quien había sido encarcelado por sectores militares opuestos a su influencia creciente en el gobierno. Desde este momento, Perón se convirtió en el candidato oficial del régimen para las elecciones presidenciales de 1946. Perón se presentó como candidato del Partido Laborista, llevando como vicepresidente a Hortensio Quijano, un radical de la disidente Junta Renovadora. Las elecciones polarizaron al país: por un lado el peronismo, sustentado por el gobierno militar, los sindicalistas de la CGT y grupos yrigoyenistas del radicalismo, U. C. R. Junta Renovadora o FORJA (Donde se encontraban reconocidas personalidades como Arturo Jauretche, Raúl Scalabrini Ortiz, etc.), y de los conservadores de las provincias del interior, y por el otro la Unión Democrática cuya fórmula era Tamborini/Mosca y cuya proclama general, leída durante el acto de cierre de campaña, expresaba como objetivo: "Cerraremos definitivamente el paso a las hordas que agravian la cultura convertidos en agentes de una dictadura imposible…"

La Unión Democrática era impulsada por la Unión Cívica Radical e integrada por los partidos Socialista, Demócrata Progresista, el Partido Comunista y los conservadores de la Provincia de Buenos Aires. En estas elecciones, los Estados Unidos -que no le perdonaban a Perón su neutralidad en la Segunda Guerra Mundial y sus definiciones nacionalistas-, asumieron una participación directa y activa, a través de su embajador Spruille Braden. Este hecho provocó que el peronismo hiciera su campaña en base a la autodeterminación argentina frente a la prepotencia imperialista de Estados Unidos y le permitió acuñar un eslogan que se reveló decisivo: "Braden o Perón". Triunfó Perón, con el 56% de los votos.
 

desca.jpg


La primera presidencia de Perón

Tras asumir la presidencia, Perón comienza rápidamente a consolidar su poder. En lo interno, disuelve al Partido Laborista y lo integra en el nuevo Partido Peronista (llamado brevemente Partido Único de la Revolución), del que Perón es el primer afiliado (29 de enero de 1947), y que contará con tres ramas: la sindical (la CGT, única confederación sindical permitida), la política y, a partir de 1952, al permitirse el voto a la mujer, la rama femenina. Más tarde se considerará a la Juventud Peronista como cuarta rama del Movimiento. Por otra parte se procedió a la remoción vía juicio político de los miembros de la Corte Suprema de Justicia, a excepción del Dr. Tomás Casares y en 1949 se convocaron elecciones para la Asamblea Constituyente que dictó una nueva Constitución acorde con los principios del peronismo.

El gobierno peronista fue duro con la oposición política y sindical, algunos de cuyos dirigentes fueron arrestados a pesar de los fueros parlamentarios, como fue el caso de Ricardo Balbín o Alfredo Palacios. Durante las décadas posteriores, se acusó reiteradamente al gobierno peronista de discriminación político partidaria (discriminación posteriormente aplicada cuando los otros partidos prohibieron el partido peronista durante los 60), sobre todo en el ámbito educativo. Se afirmó que en las universidades nacionales se despedía a los profesores disidentes, y que se impedía ejercer a docentes si no estaban afiliados al partido peronista. Se impulsó a la CGU (Confederación General Universitaria) como representante de los estudiantes en oposición a la mayoritaria FUA (Federación Universitaria Argentina), conducida en ese entonces por el Partido Comunista. Con un criterio similar, se creó la UES (Unión de Estudiantes Secundarios).

A partir de 1950, la situación económica comienza a empeorar y un nuevo ministro de Asuntos Económicos, Alfredo Gómez Morales, aplicó medidas de corte ortodoxo. Aún así, Perón vuelve a triunfar en 1952.

El Estado del bienestar y la economía del primer peronismo

La llegada del peronismo al poder en democracia se produce en plena posguerra mundial, lo cual significaba la debilidad económica de una Europa en ruinas, y el liderazgo creciente de Estados Unidos en el Hemisferio Occidental. En este escenario, Argentina se encontraba por primera vez en su historia en la posición de acreedor de los países centrales, gracias a las exportaciones de carnes y granos a las potencias beligerantes. El principal deudor era el Reino Unido que ante la emergencia declaró su iliquidez, bloqueando la libre disponibilidad de esos montos. El gobierno peronista optó por utilizar esos créditos para adquirir empresas de servicios públicos de capital británico.

La bonanza económica de la Argentina continuaba, impulsada por el creciente mercado que se había formado por la baja de las importaciones provenientes de los países en guerra. Esto permitió al gobierno aplicar una vasta política de bienestar que incluía la efectivizacion de nuevos derechos sociales, como períodos de vacaciones y descanso, planes de vivienda, inversiones en salud y educación, etcétera. Estas conquistas sociales fueron ampliamente capitalizadas por las figuras de Perón y su esposa, Eva Perón, que manejaba una fundación de asistencia social financiada principalmente con fondos estatales y algunos aportes empresarios. Las nacionalizaciones y estatizaciones de los servicios públicos, como los ferrocarriles británicos, fueron conquistas de soberanía e independencia económica.

No obstante, el contexto mundial pronto dejó de ser favorable ya que los Estados Unidos mediante el Plan Marshall, comenzó a ubicar sus excedentes agrícolas en Europa limitando el acceso al mercado de los alimentos argentinos.

A partir de 1950, la situación económica comienza a empeorar y un nuevo ministro de Asuntos Económicos, Alfredo Gómez Morales, aplicó medidas de corte ortodoxo, como el ajuste del gasto público.
 

desca2.jpg


Situación político-económica durante la segunda presidencia de Juan Domingo Perón

Durante la Segunda Guerra Mundial, Argentina llenó sus arcas de dinero mediante la exportación de materias primas (cereales y carnes, principalmente) a los países beligerantes europeos (sobre todo a Gran Bretaña). Fue una época de gran prosperidad para el país. Sin embargo, dicha situación cambió, ya que Estados Unidos colocó sus excedentes agrícolas en Europa, lo cual generó que se limitaran las exportaciones de Argentina. Además, en 1949, los mercados se retrajeron y esto trajo aparejado una gran reducción en las exportaciones argentinas (de productos primarios). Por otra parte, las reservas acumuladas se consumieron desmesuradamente, finalizando de este modo, con el período de gran prosperidad económica. La crisis tocaba la puerta del país.

No obstante a lo acontecido, el gobierno tenía la esperanza de que el desarrollo de la industria sacara al país de la situación en la cual se encontraba. Pero para ello, era necesario el uso de combustibles, acero, maquinarias y demás repuestos que el país, en ese momento, carecía. Por ende, tuvo que acudir a la cruel decisión de importarlos. Por este motivo, el desarrollo industrial no resultó fácil, y desencadenó las peores consecuencias: inflación y desocupación.

Para romper el esquema y para cambiar las circunstancias, es decir, para salir de la situación, en 1952, el gobierno decidió llevar a cabo un segundo plan Quinquenal, el cual tuvo vigencia entre 1953 y 1957. Este, planteaba básicamente como objetivo fundamental, asegurar el desarrollo de la economía social por medio de actividades que ayuden a gestar la independencia económica del país. Con este fin, el Estado se reservaba el manejo del comercio exterior, guiado por el propósito de defender la producción Nacional y obtener términos de intercambios justos y equitativos. Su empresa estaba también orientada a la consolidación y diversificación de los mercados de importación y exportación, en los cuales, obviamente, se veía involucrado el país.

Además se hicieron algunos ajustes, que consistieron en: restringir el consumo interno, por lo cual fueron eliminados subsidios a diversos bienes de uso popular; se estableció una veda parcial al consumo de carne; y se levantó el congelamiento de los alquileres. Por otra parte se proclamó "la vuelta al campo", donde el Instituto Argentino de Promoción del Intercambio (IAPI) invirtió su mecanismo y emprendió la tarea de estimular a los productores rurales con precios retributivos.

Según Luis Alberto Romero, "Esta política apuntaba a aumentar la disponibilidad de divisas para seguir impulsando el desarrollo del sector industrial."

Para desarrollar el sector industrial y salir de la crisis (la cual había generado disconformidad en los sindicatos y en el Ejército) se limitó el crédito industrial y el uso de las divisas, y se dio prioridad a las empresas grandes, sobre todo, a las industrias de bienes de capital. Uno de estos casos, fue la reactivación de la empresa siderúrgica SOMISA. Otra medida consistió en el congelamiento por dos años de los contratos colectivos de trabajo. Otro ‘gesto’ importante del Estado fue que, en 1955, incentivó que empresarios y sindicalistas se juntaran para discutir sobre temas inherentes a las relaciones laborales. También, el gobierno, se enfocó en atraer capitales extranjeros. Un proyecto de gran importancia fue el petrolero. Argentina realizó un acuerdo con una filial de la Standard Oilde California, que consistía en la explotación de 40.000 (cuarenta mil) hectáreas en la provincia de Santa Cruz.

Todas estas medidas generaron la reducción de la inflación, y el re-equilibrio de la balanza de pagos. Pese a eso, no se obtuvieron cambios significativos en lo que respecta al agro y a la industria.

El Golpe militar de 1955

Sucesivos enfrentamientos con la iglesia y con los sectores más conservadores del agro y la industria, enrarecen el clima político.

El 16 de septiembre de 1955, el ejército que se identificaba con el liberalismo, al mando de Eduardo Lonardi, produjo el tercer Golpe de Estado en la Argentina.

Esos sectores comenzaron a conspirar, entonces, para derrocar a Perón. Organizaron un golpe de Estado con la decisiva participación de oficiales del Ejército y principalmente de la Marina. Las razones del descontento anidaban en el creciente enfrentamiento de Perón con la Iglesia Católica.

En verdad, la crisis económica había precipitado también la puja distributiva: el sector más rico y propietario, del campo o la industria, no estaba dispuesto a tolerar una distribución del ingreso semejante: el 50 por ciento del PBI pasaba a los trabajadores.

Los gobiernos que se sucedieron entre 1955 y 1973 -tanto civiles como militares-, mantuvieron la proscripción del Peronismo, prohibiendo la participación política del partido y del movimiento.

desca3.jpgBombardeo a Plaza de Mayo

El primer intento golpista ocurrió el 16 de junio de 1955. Con el objetivo de matar a Perón, aviones de la Marina y de la Fuerza Aérea, con escaso apoyo del Ejército, bombardearon la Plaza de Mayo. Fue una masacre de ciudadanos de a pie. Se estimó en unos mil muertos, aunque las cifras oficiales nunca se conocieron. Perón se había refugiado en el Ministerio de Guerra y los conspiradores finalmente se rindieron.

Ese accionar tensó aún más la furia de los peronistas. Esa noche, varias iglesias fueron incendiadas. Perón hizo algunas concesiones entonces: defenestró a varios ministros para aplacar la furia opositora. Pero era tarde. El 16 de septiembre estalló un levantamiento en Córdoba encabezado por el general Eduardo Lonardi y secundado por el general Pedro Eugenio Aramburu. Las tropas leales a Perón no pudieron sofocarlo. La Marina, liderada por el almirante Isaac Rojas, encabezó el golpe contra Perón: sus naves bloquearon Buenos Aires y su estado mayor amenazó con volar los depósitos de combustible de La Plata y Dock Sud.

El Ministro de Guerra, General Lucero, pidió parlamentar y leyó una carta en la que Perón solicitaba la negociación de un acuerdo. La carta no hablaba de renuncia, sí de renunciamiento, pero la Junta de Generales Superiores del Ejército decidió considerarla como una renuncia y negociar con los golpistas, mientras miles de peronistas fieles, encolumnados detrás de la CGT pedían armas para defender a lo que consideraban su gobierno.

El 20 de septiembre Perón se refugió en la embajada del Paraguay y en la Cañonera que lo llevó a Asunción y a lo que sería el comienzo de su largo exilio de casi 17 años.

Ideología

El peronismo ha acogido numerosas tendencias ideológicas que han entrado permanentemente en conflicto con el correr de los años.

Desde su aparición en la escena política nacional, el peronismo fue definido por Perón como un Movimiento Nacional, que englobaba un sector social denominado "clase trabajadora". Este apelativo, que inicialmente fue un eufemismo utilizado por el General para distinguir su concepción "nacional y popular" de los criterios "marxistas proletarios", se convirtió en un breve lapso en una definición doctrinaria que afirmaba para el peronismo la oposición a la lucha de clases. En ese marco, el Movimiento Peronista comprendía (idealmente) a todos aquellos que podían coincidir con los conceptos de Justicia Social, Soberanía Política e Independencia Económica. Esta interpretación de Perón posibilitó el inesperado crecimiento de su estructura política y la llevó a niveles de representatividad popular que jamás se habían alcanzado en América Latina.

Sin embargo, para mantener esa situación era necesario concentrar permanentemente la posibilidad de generar doctrina, ya que la masividad del movimiento exigía contentar y contener a sectores con intereses contradictorios. La interpretación de la realidad no podía entonces quedar en manos de una estructura colegiada, que obligatoriamente hubiera generado conflictos y disidencias internas y externas reduciendo a mediano plazo el caudal de poder del Movimiento. Perón concentra sobre sí esa tarea con exclusividad, generando un Consejo Superior del cual era, en la práctica, el único integrante con voz y voto. Asimismo, si entre el Consejo Superior y las bases del Movimiento existieran intermediarios, la doctrina sería mediatizada por ellos y adecuada a sus intereses sectoriales, lo que terminaría encorsetando al propio Perón.

Se adopta entonces el modelo de comunicación directa entre el líder y las masas: un movimiento absolutamente horizontal, con un único emergente. Para confirmar este análisis, surge claramente el ejemplo de Evita, que en poco tiempo comienza a cumplir ese rol de intermediaria entre el conductor y el pueblo. El discurso y el accionar de Evita mediatizan la doctrina hasta tal punto que el movimiento se sectoriza rápidamente. Comienza a generarse la división de intereses que Perón procuraba evitar. La absoluta inclinación de Evita hacia los llamados "descamisados", genera resquemores, miedo e indignación entre los militares, la iglesia y la clase media, que inicialmente aceptaban a Perón, en tanto su proyecto fuera difusamente humanitario y "justicialista".

La dicotomía peronista entre Movimiento y Partido

El movimiento, en tanto masivo, garantiza el poder. Pero ese poder se formaliza en el gobierno y, por consiguiente, en una estructura capaz de ganar elecciones. Esa estructura no puede ser un partido tradicional -en la medida que sus integrantes (generalmente de clase media) empezarían a definir políticas-, ni un partido revolucionario, porque obligaría a adoptar una ideología obrera (y el abandono de la "Tercera Posición"). Surge así la concepción peronista del partido como "herramienta electoral".

En el campo de las relaciones internacionales, Perón abogó siempre por esa tercera posición equidistante entre elcomunismo soviético y el capitalismo estadounidense, lo que lo llevó a apoyar al Movimiento de Países No Alineados y buscar puntos de contacto con Gamal Abdel Nasser y Jawaharlal Nehru. Hizo siempre profesión de fe latinoamericanista ("El año 2000 nos encontrará unidos o dominados") y cultivó buenas relaciones con gobernantes de la región: Alfredo Stroessner de Paraguay, Marcos Pérez Jiménez (Venezuela), Omar Torrijos (Panamá) (todos le darían asilo luego del golpe de estado de 1955 antes de recalar en la España de Francisco Franco), así como con el Partido Nacional de Uruguay y el gobierno de Carlos Ibáñez del Campo en Chile.

descamisados.jpgLas Veinte Verdades Peronistas

"Estas son las Veinte Verdades del Justicialismo Peronista. He querido reunirlas así para que cada uno de ustedes las grabe en sus mentes y sus corazones; para que las propalen como un mensaje de amor y justicia por todas partes; para que vivan felices según ellas y también para que mueran felices en su defensa si fuera necesario..." (Juan Perón, 17 de octubre de 1950)

  1. La verdadera democracia es aquella donde el gobierno hace lo que el pueblo quiere y defiende un solo interés: el del pueblo.
  2. El Peronismo es esencialmente popular. Todo círculo político es antipopular, y por lo tanto, no es peronista.
  3. El peronista trabaja para el Movimiento. El que en su nombre sirve a un círculo, o a un caudillo, lo es sólo de nombre.
  4. No existe para el Peronismo más que una sola clase de hombres: los que trabajan.
  5. En la Nueva Argentina el trabajo es un derecho que crea la dignidad del hombre y es un deber, porque es justo que cada uno produzca por lo menos lo que consume.
  6. Para un Peronista de bien, no puede haber nada mejor que otro Peronista.
  7. Ningún Peronista debe sentirse más de lo que es, ni menos de lo que debe ser. Cuando un Peronista comienza a sentirse más de lo que es, empieza a convertirse en oligarca.
  8. En la acción política la escala de valores de todo peronista es la siguiente: primero la Patria, después el Movimiento, y luego los Hombres.
  9. La política no es para nosotros un fin, sino sólo el medio para el bien de la Patria, que es la felicidad de sus hijos y la grandeza nacional.
  10. Los dos brazos del Peronismo son la Justicia Social y la Ayuda Social. Con ellos damos al Pueblo un abrazo de justicia y de amor.
  11. El Peronismo anhela la unidad nacional y no la lucha. Desea héroes pero no mártires.
  12. En la Nueva Argentina los únicos privilegiados son los niños.
  13. Un gobierno sin doctrina es un cuerpo sin alma. Por eso el Peronismo tiene su propia doctrina política, económica y social: el Justicialismo.
  14. El Justicialismo es una nueva filosofía de vida simple, práctica, popular, profundamente cristiana y profundamente humanista.
  15. Como doctrina política, el Justicialismo realiza el equilibrio del derecho del individuo con la comunidad.
  16. Como doctrina económica, el Justicialismo realiza la economía social, poniendo el capital al servicio de la economía y ésta al servicio del bienestar social.
  17. Como doctrina social, el Justicialismo realiza la Justicia Social, que da a cada persona su derecho en función social.
  18. Queremos una Argentina socialmente justa, económicamente libre, y políticamente soberana.
  19. Constituimos un gobierno centralizado, un Estado organizado y un pueblo libre.
  20. En esta tierra lo mejor que tenemos es el Pueblo.

Influencia del peronismo en la cultura argentina

Desde sus orígenes el peronismo estuvo fuertemente relacionado con la cultura popular en Argentina, partiendo de la propia Eva Perón, actriz con cierto éxito. Tuvo la adhesión de intelectuales (Leopoldo Marechal, Rodolfo Puiggrós, Juan José Hernández Arregui, Raúl Scalabrini Ortiz, Arturo Jauretche, John William Cooke); de músicos, compositores y deportistas (Hugo del Carril, Enrique Santos Discépolo, Homero Manzi, José María Gatica), y juristas, médicos y profesionales (Arturo Sampay, Ramón Carrillo).
 
La televisión en Argentina se inició el 17 de octubre de 1951 con la transmisión del acto del Día de la Lealtad Peronista en la Plaza de Mayo. Durante los dos primeros mandatos presidenciales de Perón, el cine argentino tuvo un importante desarrollo y difusión a nivel hispanoamericano, generando obras maestras como Las aguas bajan turbias de Hugo del Carril.

Neutraliser définitivement l'Arabie Saoudite et le Qatar

petrodollar3.jpg

Neutraliser définitivement l'Arabie Saoudite et le Qatar

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

 
Beaucoup de ceux qui se préoccupent de l'avenir de l'Europe l'ont souvent demandé, dont nous-mêmes ici. Mais le voeu risque de rester sans effets, vu le nombre et le poids de ceux qui, en France même, s'enrichissent des relations diverses avec ces deux pays.
Il y a cependant de plus en plus de raisons pour rompre toutes relations avec l'Arabie Saoudite et le Qatar, notamment en cessant d'acheter leur pétrole et leur gaz, quitte à s'approvisionner ailleurs, en Russie et en Iran notamment. Cesser d'acheter leurs hydrocarbures ne les ruinerait pas nécessairement, mais y contribuerait fortement vu le rôle important qu'ils trouvent dans les marchés européens et américains. Il faudrait aussi renoncer à leurs investissements, permis directement par les achats pétroliers venus des pays occidentaux. Ceux-ci se traduisent par un pillage des ressources économiques et culturelles européennes.

Ces raisons intéressent directement les Européens, mais elles commencent à être prises en considération par le président-élu américain Donald Trump lui-même. Celui-ci découvre le rôle majeur de ces deux pays dans la tentative actuelle d'annulation de son élection menée par le parti Démocrate et l'ex-équipe de campagne d'Hillary Clinton.

La raison de fond qui justifierait la lutte (une lutte à mort, dirait-on) contre l'Arabie Saoudite et le Qatar serait le rôle essentiel, sinon dominant, qu'ils ont toujours joué et continuent à jouer dans l'expansion mondiale d'un islam de combat, d'inspiration radicale, au service des actions terroristes de par le monde. L'islam à lui seul n'est pas particulièrement radical, même s'il n'est guère tolérant. Mais l'usage qu'en font les Saoudiens et leurs imams pour s'en servir comme un argument de recrutement de « croyants » inspirés par les attraits du terrorisme, devrait à lui seul justifier la neutralisation, en premier lieu, du Royaume de Saoud.

Plutôt que mener dans le monde des combats voués d'avance à l'échec contre un terrorisme toujours renaissant, il faudrait s'en prendre directement et définitivement à la source. Aurait-on pu imaginer qu'avant le seconde guerre mondiale les démocraties luttant contre l'hitlérisme aient laissé Hitler mener à loisir ses vitupérations en Allemagne même ?

Mais à cette raison qui devrait d'ailleurs être prise en considération par ceux qui prétendent lutter contre le terrorisme aux Etats-Unis-mêmes, s'en ajoute une autre. L'islam radical, propagé par l'Arabie Saoudite et le Qatar, a dès le début été utilisé sinon encouragé par le complexe militaro-industriel américain pour détruire les forces qui dans le monde voulaient se défendre contre les offensives multiples de ce complexe. Ceci en ayant financé et armé directement le terrorisme responsable de la destruction du Moyen Orient. Mais aussi en continuant à soutenir le terrorisme islamique qui s'en prend, notamment à travers les populations immigrés, à l'ordre public et à la stabilité des gouvernements non encore pleinement convaincus des bienfaits de la colonisation américaine.

La CIA

Concernant Donald Trump, celui-ci vient de découvrir l'appui essentiel que l'Arabie a toujours apporté à la CIA (Central Intelligence Agency), afin d'en faire un instrument armé mondial de l'américanisme. Or dans ses intentions annoncées de se rapprocher de Moscou, il se heurte directement à cette même CIA, au contraire d'ailleurs que la relative sympathie que manifeste à son égard le FBI. Le rôle actuel anti-Trump de son très influent directeur, John Brennan, a été été dès le début orienté dans ce sens par son long séjour comme chef de station à Ryad, en Arabie. On a tout lieu de penser que Brennan a été soumis à toutes les influences imaginables – ou non imaginables – provenant de l'Arabie Saoudite afin que malgré certaines divergences l'Amérique reste indéfectiblement son allié y compris pour le pire.

Aujourd'hui, Donald Trump n'aurait aucun espoir de mener – sauf à être assassiné dans l'intervalle - la politique qu'il envisage si, à travers l'actuelle CIA, l'Arabie Saoudite et son bon allié le Qatar, continuent à s'opposer à lui par de multiples moyens. Il devra donc s'il veut survivre contribuer à leur neutralisation, en s'alliant éventuellement avec les puissances chiites de la région, notamment l'Iran, qui lui fourniront différents moyens de terrain. Certes pour le moment, Trump continue à présenter l'Iran comme un ennemi de l'Amérique. Mais s'il veut survivre il devra réviser d'urgence cette position – comme le font d'ailleurs de plus en plus les gouvernements européens.

Les bons musulmans diront qu'il ne faut pas toucher à l'Arabie, siège des lieux saints à La Mecque. Mais ceci ne devrait rien y avoir à voir. Envisagerait-t-on que le Vatican – comme il est vrai il l'a souvent fait dans l'histoire - finance directement les mouvements politiques et terroristes s'en prenant aux gouvernements décidés à rester fidèles au pacte de laïcité?

Pourquoi l’US Navy est-elle à quai ?

vieux_porte_avions_0.jpg

Pourquoi l’US Navy est-elle à quai?

Ex: http://www.dedefensa.org 

On sait depuis longtemps, – en fait, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondial, – que l’US Navy veille à garder en déploiement opérationnel un certain nombre de ses groupes de porte-avions, autour de cette unité centrale du contrôle des mers qu’est devenu le grand porte-avions d’attaque (CVA pour l’US Navy). Il s’agit d’une planification très complexe aujourd'hui parce que le nombre de CVA est réduit à dix et qu’un certain nombre d’entre eux doivent se trouver en relâche technique, soit pour une simple raison d’une nécessaire interruption du service pour repos et entretien courant, soit pour des périodes d’entretien plus fondamental (mise en radoub), soit pour des stades de modernisation, des réparations, etc.

Avec les CVA modernes, extrêmement complexes et d’un entretient délicat, ces périodes d’immobilisation s’allongent et rendent encore plus complexe la planification, alors que les crises ne cessant d’éclater et de se développer dans le monde. Quoi qu’il en soit, la Navy essaie d’avoir trois ou quatre unités en déploiements opérationnels en même temps sur toutes les mers du monde et selon les nécessités stratégiques du moment ; ces dernières années, des situations se sont présentées où ces déploiements simultanés étaient réduits à deux groupes, dans de courtes périodes intermédiaires où un CVA avait quitté sa zone opérationnelle alors qu’un autre se trouvait sur le point d’y arriver. Mais la situation actuelle est complètement originale et étrange : aucun déploiement opérationnel de CVA, une “première” depuis 1945, à la très forte signification stratégique et symbolique même si cette situation ne devrait durer que d’une à trois semaines.

Infowars.com s’empare de la nouvelle pour en faire une interrogation sur son sens politique et caché : pourquoi l’administration Obama a-t-elle ordonné ce repli de l’US Navy et ne se pourrait-il pas que cette mesure préparât une opération de type-falseflag d'ici le 20 janvier et la prestation de serment de Trump ?

« In what can only be described as a disproportionate appropriation of U.S. Navy assets, a blatant breach of standard protocol, and a possible set up for a false flag operation — the entire U.S. Navy aircraft carrier group, 10 active carriers, have returned to port and are now all sitting ducks. According to information displayed on GoNavy.jp, which tracks the current locations of all active aircraft carriers, the Obama Administration has ordered every single active U.S. aircraft carrier home.

» About 6000 sailors from the USS Dwight D. Eisenhower strike group returned to Norfolk, Virginia “out of nowhere” Friday, just ahead of New Year’s, after CVN69’s deployment on June 1. “The Eisenhower’s replacement carrier, the USS George H.W. Bush, was delayed by more than six months in the shipyards and will not be able to replace the Ike until early” 2017, Navy officials say. [...]

» Additionally it’s important to note that radio talk show host Alex Jones has warned of a possible impending false flag, one that may come before President-elect Trump takes office.

» Could something be brewing on the horizon? »

C’est essentiellement à partir d’une enquête faite par FoxNews et difffusée le 31 décembre 2016 qu’il est apparu que l’US Navy se trouvait dans cette posture. Le texte que donne FoxNews en complément de son reportage filmé reste assez confus à cause du mélange des explications techniques et budgétaires et des arguments de communication que donnent les officiels contactés. Il semblerait que cette situation ne durerait formellement qu'une semaine, à l'issue de laquelle le USS Carl-Vinson quitterait sa base et son port d’attache de San Diego pour aller prendre position dans le Pacifique ou éventuellement dans l’Océan Indien (ce qui demandera un certain temps et ne comblera réellement le “vide stratégique” que vers le 20 janvier, – justement...).

Voici quelques extraits du texte de FoxNews :

« For the next week, not only will there be no U.S. Navy aircraft carrier in the Middle East, but there will be no American aircraft carriers deployed at sea anywhere else in the world, despite a host of worldwide threats facing the United States. [...]

» While there is no U.S. aircraft carrier in the Middle East right now, there is a large deck U.S. Navy amphibious assault ship with thousands of Marines on board as well as helicopters and some jets to respond to a crisis, according to officials. [...] In the meantime, the Navy tells Fox News the U.S. military has other jets available to make up for the aircraft carrier gap in the Middle East and elsewhere in the world. The Navy can also “surge” a carrier now in port to deploy if necessary. But the absence of a deployed U.S. Navy aircraft carrier, long seen as a symbol of American power projection, is noteworthy. It is believed to be the first time since World War II that at least one U.S. aircraft carrier has not been deployed. [...]

» It’s not the first time there was a carrier gap in the Middle East. Last fall, the U.S. Navy relied on a French aircraft carrier to fill the void when the USS Theodore Roosevelt returned home. At the time it was the first gap in carrier coverage in the Middle East since 2007.

» Other factors contribute to the U.S. Navy not having an aircraft carrier deployed anywhere in the world right now. [...] The congressionally mandated budget cuts known as sequestration have also been felt on the waterfront since 2011. After billions of dollars were cut from the Navy’s budget, ships such as the George H.W. Bush were forced to prolong their time in the shipyards, which had a ripple effect down the line. If the Bush had left the shipyard on time, she would have relieved the Ike in the Gulf or the Mediterranean, officials tell Fox News. »

On observera que les deux interprétations diffèrent notablement, Infowars.com posant aussitôt l’hypothèse d’un “coup” de l’administration Obama et FoxNews se contentant d’exposer les arguments de la Navy, tout en mettant en évidence le caractère stratégique extraordinaire de la situation qui symbolise bien le déclin de la puissance stratégique US. Il reste que cette occurrence effectivement extraordinaire se produit dans une séquence de grande tension aux USA, avec deux présidents, le sortant et le nouvel élu, en position d’affrontement jusqu’au 20 janvier et l’inauguration officielle du président Trump.

pa7011598.jpg

Bien qu’une coïncidence reste effectivement possible, l’argument d’une situation provoquée ne peut être complètement rejetée, loin s’en faut. La Navy planifie de loin la situation de ses CVA, et il paraît plutôt étonnant qu’elle ait laissé se faire ce “vide” stratégique extraordinaire en plein processus de transition du pouvoir, dans une période où, en général, les forces armées US ont plutôt tendance, sinon mission de montrer leur puissance alors que le pouvoir politique est dans une position constitutionnellement incertaine. Cette remarque s'accompagne par ailleurs dans notre chef de la précision que nous sommes plutôt en complet désaccord sur l’énoncé de l’article d’Infowars.com selon lequel “l’administration Obama a ordonné que tous les porte-avions d’attaque de l’US Navy regagne leurs ports d’attache” (« ...the Obama Administration has ordered every single active U.S. aircraft carrier home... »). Une direction politique ne peut donner un tel ordre secrètement, surtout sur un temps très réduit comme l’article le laisse entendre, et l’US Navy de son côté ne se prêterait certainement pas à une manœuvre à long terme, demandant une planification à mesure, sans soulever l’aspect politique et stratégique complètement extraordinaire, sinon extraordinairement suspect de la chose dans la période actuelle de transition et de tension ; bref, il est difficile à des comploteurs, fussent-ils américanistes et de l’administration Obama, de jouer avec des groupes de porte-avions d’attaque comme l’on dirige des drones liquidateurs à 7.000 kilomètres de distance.

Il existe par contre une autre possibilité, qui est que l’US Navy ait volontairement effectué une telle planification pour priver le commandement civil d’une capacité importante de frappe, au cas où une opération de provocation (par exemple contre la Syrie) aurait été lancée pour tenter de déstabiliser, par exemple soit la candidature Trump, soit le président-élu Trump. (L’exemple choisi [Trump] est en fait le seul cas possible impliquant l’hypothèse d’une “opération de provocation” au vu de la distribution des pouvoirs, des candidats, de leurs programmes, etc., tout au long de la campagne USA-2016.) L’US Navy avait réalisé une opération de cette sorte, d’une façon politiquement très claire derrière les arguments techniques qui avaient permis de dégarnir les capacités d’attaque contre l’Iran dans la période 2006-2007, alors que les extrémistes de l’administration Bush (Cheney & sa clique) réclamaient une attaque contre l’Iran. De simples dispositions techniques, avec des procédures de remplacement arrangées dans un sens adéquat en modulant les déplacements des porte-avions avaient permis de réduire la présence de l’US Navy à deux, voire un seul CVA au large de l’Iran en juillet-août 2007, au moment le plus intense de la possibilité d’une attaque ; cette présence était absolument insuffisante pour le dispositif aérien et de soutien technique nécessaire à l’attaque stratégique envisagée. (On retrouve des traces de cette opération notamment dans le F&C du 18 juillet 2007 sur « Le porte-avions volant », tandis que de nombreuses autres références renvoient à un conflit ouvert entre des chefs du JCS et de l’US Navy, – les amiraux Mullen et Fallon particulièrement, – et les extrémistes de l’administration GW Bush.)

Avec cette référence à l’esprit, on peut effectivement donner une signification politique à cette situation stratégique extraordinaire de l’US Navy, au moins pendant cette période vitale et très tendue de la transition. On sait depuis longtemps, au moins dans la période depuis 9/11, que les militaires US ont été la fraction du pouvoir la moins encline au déclenchement d’un conflit et, en général, aux diverses politiques bellicistes développées avec ce zèle par les pouvoirs politiques et certains services de sécurité. Par ailleurs, cette même situation stratégique de l’US Navy sert de rappel utile, de la part des militaire, des promesses du candidat Trump de restaurer l’outil militaire US dans toute sa puissance. Enfin, pour couronner cette addition d’arguments qui ont une logique commune mais qui sont finalement contradictoires dans leur signification à long terme, la situation actuelle de “vide stratégique” de l’US Navy renforce le choix supposé de l’administration Trump d’abandonner une politique belliciste et d’interventionnisme extérieur... Puisque, décidément et preuve par les CVA de la Navy, il s’avère que les USA n’en ont plus les moyens...

mercredi, 04 janvier 2017

1944 : le corps expéditionnaire brésilien en Italie

feb3.jpg

Erich Körner-Lakatos :

1944 : le corps expéditionnaire brésilien en Italie

Plusieurs congrès panaméricains ont eu lieu dans les années 1939 et 1940. Les négociateurs se sont mis d’accord pour respecter le principe de la « solidarité hémisphérique », laquelle consistait en une nouvelle doctrine de Monroe, assortie de l’interdiction de toute menée belliqueuse dans une zone de 300 miles autour du Nouveau Monde. Toute attaque perpétrée par un Etat non américain contre un pays de l’hémisphère occidental serait considérée comme une attaque contre l’ensemble des Etats signataires.

feb.jpgDans la nuit du 22 août 1942, les torpilles d’un sous-marin allemand envoient au fond de la mer cinq vapeurs brésiliens patrouillant le long des côtes. Il y a 610 morts. Quelques heures après ce terrible incident, le Brésil déclare la guerre à l’Allemagne et à l’Italie. Le parallèle avec la première guerre mondiale saute aux yeux. A cette époque-là, en 1917, le torpillage de navires civils, dont le navire amiral de la flotte commerciale brésilienne, le Paranà, par des sous-marins de Guillaume II, fut aussi considéré comme un casus belli par le Brésil.

En déclarant la guerre aux puissances de l’Axe Rome-Berlin, le plus grand Etat d’Amérique latine met un terme à sa politique de neutralité. Dans le fond, le Président brésilien Getùlio Vargas préfèrerait garder son pays hors du conflit. Depuis des mois, cet excellent tacticien évite de faire le jeu des Etats-Unis et fait monter les enchères pour monnayer sa participation à la guerre.

Au Brésil, à l’époque, il y a beaucoup de sympathisants de l’Axe : le chef de l’état-major général, Goes Monteiro et une bonne part du corps des officiers refusent toute participation à la guerre mondiale. Le ministre de la guerre Enrico Gaspar Dutra rejette la proposition américaine de construire des bases sur le territoire brésilien. Dutra parle un langage sans ambigüités : « Si Washington débarque des troupes sans en avoir reçu l’autorisation préalable, les militaires brésiliens ouvriront le feu ».

Vargas, habile tacticien, donne à réfléchir à ses généraux : si le Brésil participe au conflit, des capitaux américains couleront à flot dans le pays, permettant notamment de construire le gigantesque complexe sidérurgique de Volta Redonda dans l’Etat de Rio de Janeiro, ce qui constituera un atout majeur pour le développement futur du Brésil. Grâce à la construction de ce complexe, il sera possible d’exploiter les immenses réserves de minerais de l’intérieur du pays. L’économie brésilienne recevra là un formidable coup de fouet et les 93.000 hommes des forces armées feront l’expérience du combat sur le théâtre des opérations en Europe.

Cette expérience acquise sera de toute première importance face au rival du Brésil, l’Argentine, où un gouvernement militaire intransigeant et favorable à l’Axe maintient le pays dans la neutralité. En effet, il a fallu attendre les toutes dernières semaines de la guerre en Europe pour convaincre enfin Buenos Aires d’envoyer une déclaration de guerre toute formelle à l’Allemagne. Ce sera fait le 27 mars 1945. L’Argentine sera ainsi le dernier pays à avoir déclaré la guerre au Reich. D’autres pays latino-américains avaient déclaré la guerre à Berlin en février 1945, notamment le Venezuela, le 16 février. En revanche, les pays plus inféodés aux Etats-Unis en Amérique centrale et dans les Caraïbes avaient déjà formellement déclaré la guerre aux puissances de l’Axe les 11 et 12 décembre 1941 (Cuba, la République Dominicaine, le Guatemala, le Nicaragua, Haïti, le Costa Rica, le Honduras et El Salvador). Ce qui fut le plus mobilisateur dans ces déclarations de guerre fut bien sûr la possibilité de confisquer les avoirs allemands et italiens.

feb2.jpg

En entrant en guerre aux côtés des Etats-Unis, Vargas, de figurant instable, se mue automatiquement en un allié important. Même Churchill change d’opinion à son sujet : il le méprisait et le traitait de « caudillo aux petits pieds » ; en un tournemain, il devient le « combattant d’avant-garde de la solidarité panaméricaine ».

En très peu de temps, le Brésil se transforme en l’une des principales bases de ravitaillement et d’approvisionnement des alliés occidentaux. Natal, la ville située sur la pointe extrême-orientale du pays, devient l’aéroport militaire le plus vaste du monde. Le gouvernement de Rio livre des matières premières stratégiques (du fer, du manganèse, du nickel, du zinc) et des quantités impressionnantes de viande et de céréales aux belligérants occidentaux.

Ce ne sera pas tout. Vargas met également des troupes à disposition. Equipé et entraîné par les Anglo-Américains, un contingent s’embarque pour l’Italie entre juin et septembre 1944 et engage le combat aux côtés de la 5ème Armée américaine du Général Clark. La « Força Expeditionària Brasileira » (FEB) sera placée sous les ordres du Général Mascarenhas de Morais et comptera dans ses rangs 25.300 hommes d’infanterie et un escadron de chasseurs de la force aérienne.

La FEB s’est bien battue contre les troupes solidement éprouvées de la Wehrmacht, toutefois après avoir subi des pertes sensibles au début des engagements. A l’automne 1944, l’avance des troupes alliées est bloquée au nord de Florence. Les Allemands se replient et s’arcboutent sur la « Ligne Gothique » entre La Spezia et Rimini et tiennent le front jusqu’à la Pâque 1945.

Les soldats brésiliens passeront l’hiver sur leurs positions dans les Apennins. Le climat est rude pour ces soldats venus des tropiques et la FEB enregistre de nombreuses pertes dues aux gelures. Le 9 avril 1945, les Américains lancent leur contre-offensive du printemps. Les troupes brésiliennes y participent et avancent, lors de la phase finale de la campagne d’Italie, en direction d’Alessandria et de Turin. A la fin du mois d’avril 1945, la 148ème Division d’infanterie de la Wehrmacht se rend aux Brésiliens.

Les combats de la FEB se sont étendus sur huit mois et ont coûté la vie à 454 soldats. 2722 autres ont été blessés. Les morts de ce corps expéditionnaire reposent dans un cimetière militaire à Pistoia, une petite ville de Toscane. Au Brésil, un monument à Rio rappelle leur sacrifice, de même qu’un musée à Curitiba (dans l’Etat de Paranà).

Erich Körner-Lakatos.

(Article paru dans « zur Zeit », Vienne, http://www.zurzeit.at , n°36/2016).

vargas1.jpg

L’Estado Novo de Vargas

Getùlio Dornelles Vargas est arrivé au pouvoir au Brésil en 1930. Fin novembre 1935, les communistes se soulèvent à Rio. Leur rébellion est rapidement anéantie. Le Président n’est pas plus tendre avec l’extrême-droite : les activistes de l’Açao Integralista Brasileira (Action Intégraliste Brésilienne : AIB), vêtus de chemises vertes, essaient en mai 1938 de renverser le président, en prenant son palais d’assaut. Vargas n’admet pas cette rupture de la paix civile, considère que cette rébellion est un affront à sa personne et mate cruellement l’insurrection dirigée par Plinio Salgado, théoricien et animateur du « fascisme intégraliste ».

Le 10 novembre 1937, Vargas proclame, par décret, l’instauration de l’ Estado Novo (l’Etat nouveau), aux traits autoritaires et corporatistes : l’article 180 de la nouvelle constitution admet très nettement le « principe du chef ». Le modèle de Vargas est celui de la mère patrie portugaise, dirigée par Antonio de Oliveira Salazar. Il y a néanmoins une différence : Salazar tient son autorité de Dieu, sans fausse modestie. Vargas, lui, dit se contenter de tenir la sienne du peuple.  

Vargas se pose comme un nationaliste brésilien. C’est pourquoi, dès avril 1938, il interdit les activités de la NSDAP allemande à l’étranger qui connaissait un indéniable succès au sein de la minorité allemande. L’Etat nouveau entend « brasilianiser » les immigrants. Tout enseignement en une langue autre que le portugais est interdit pour les enfants de moins de 14 ans. Les autorités reçoivent l’ordre d’éviter toute concentration d’immigrants de même nationalité. Ces mesures concernent également les minorités allemandes dans le sud du pays (EKL).

La France et l’Arabie saoudite ou le mariage forcé vers l’Eurabia ou l’Eurislamisme?

france-arabie-saoudite-une-si-etroite-amitie.jpg

La France et l’Arabie saoudite ou le mariage forcé vers l’Eurabia ou l’Eurislamisme?

Michel Lhomme, philosophe, politologue 

Ex: http://metamag.fr 

nos-tres-chers-emirs-dr-208x320.jpgLa voracité des hommes politiques français est sans pareil. Il faut avoir lu pour s’en convaincre Nos très chers Emirs (1) des journalistes d’investigation Christian Chesnot et Georges Malbrunot mais on avait aussi raconté en son temps comment François Mitterrand n’avait jamais de porte-monnaie ou de portefeuille sur lui et comment il avait aussi l’habitude de se faire toujours inviter dans les maisons de campagne ou de vacances de ses courtisans.

La France n’a plus de sang bleu

Ses élites sont celles de l’égalitarisme des concours passés par le filtre du milieu enseignant, l’un des plus radins de France. Alors, quand ils pensent aux Pays du Golfe à l’Arabie Saoudite ou à Dubaï, nos hommes politiques et nos technocrates de cabinet n’en peuvent plus, rêvent de luxe et de yachts, de voyages d’avion en première classe. En somme, ils rêvent d’improbables trésors au paradis musulman.

Or, les temps changent en Arabie saoudite et certains vont même jusqu’à dire qu’il en sera bientôt fini du luxe et de la volupté à la fin de la décennie. Les Saoudiens traverseraient la plus grave crise économique de leur très courte histoire. Depuis le début de la crise pétrolière, qu’ils ont en grande partie provoquée en inondant le marché de leurs barils, ils demeurent incapables de juguler les effets néfastes de la chute des cours du pétrole, nonobstant les mesures d’austérité drastiques qu’ils ont décrétées et qui touchent, pour la première fois, les salaires des fonctionnaires et les budgets alloués au tiers secteur. En octobre dernier, le ministre saoudien des Finances a même avoué publiquement que le pays risquait de se retrouver, dans trois ans, dans une situation de cessation de paiement. Du coup, Riyad a accepté de faire récemment des concessions – auxquelles il n’aurait jamais consenti en temps normal – avec ses partenaires de l’Opep pour stopper la dégringolade.

Cette analyse, là encore le Quai d’Orsay ne la lit pas. Elle est pourtant confirmée par Saad Faqih, porte-parole du mouvement saoudien d’opposition basé à Londres. Il affirme que l’Arabie Saoudite «court inexorablement vers la banqueroute», ce qui prélude selon lui à la chute de la monarchie wahhabite qu’il espère forcément proche. Ce prince saoudien compare d’ailleurs la situation que traverse aujourd’hui la Monarchie saoudienne avec l’intermède qui a précédé la chute du Chah d’Iran, en 1979. Une bonne piqûre de rappel car c’est justement après l’événement de la «révolution islamique» de l’Ayatollah Khomeiny que l’Occident a commencé effectivement à miser exclusivement sur l’Arabie Saoudite pour s’assurer d’une stabilité d’approvisionnement en hydrocarbures. Le porte-parole du mouvement saoudien d’opposition va sans doute trop loin en concluant que la crise saoudienne est aujourd’hui telle que le parrain américain ne pourrait plus empêcher l’effondrement du régime wahhabite « qui peut survenir aussi rapidement ».

Une telle crise aurait effectivement de quoi inquiéter car elle entraînerait forcément une révolution religieuse pour le gardien des lieux saints de l’Islam, une crise profonde de l’Islam dont il est difficile de mesurer les conséquences en raison  des volontés géopolitiques de leadership de l’Islam mondial par l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde (12,7 % ). Les groupes religieux qui risqueraient de succéder alors à la monarchie en place s’accapareraient en tout cas de l’immense arsenal militaire saoudien sachant que Ryad consacre chaque année, des budgets faramineux pour l’achat d’armes, en particulier à la France et à la Grande-Bretagne (avec la dernière signature cette année d’un contrat d’armement à hauteur de 1,7 milliard de dollars avec le gouvernement britannique).

L’Arabie saoudite en difficultés économiques est aussi la grande perdante d’Alep dont elle assurait en grande partie le financement et l’encadrement des organisations terroristes dites  »rebelles ». Elle bombarde actuellement sans état d’âme et sans aucune pitié le Yémen voisin y commettant des crimes de guerre en séries qu’uns fois de plus, nos journalistes humanitaires aux œillères orientées ne voient pas. La lutte saoudienne contre les houthis, un mouvement politico-religieux dirigé par des chiites zaydites, n’est en fait qu’un des épisodes de la guerre en cours contre les Chiites, les ennemis jurés des Saoudiens car comme en Syrie, c’est bien l’Iran, l’ennemi numéro un d’Israël que cherche aussi à viser l’Arabie saoudite au Yémen en s’en prenant aux rebelles du royaume zaydite. Les rebelles Houthis s’étaient beaucoup rapprochés ces derniers temps du modèle combattant du Hezbollah, filleul politique et militaire de l’Iran au Liban mais aussi le grand vainqueur de la bataille d’Alep. De fait, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a proclamé récemment que la cause houthie était la sienne, autorisant même les médias houthis à s’installer dans la banlieue sud de Beyrouth. Les slogans politiques houthis, la propagande du mouvement et son modus operandi sont désormais calqués sur ceux du Hezbollah, une véritable école de la guerre globale proche-orientale.

Nicolas-Sarkozy-et-Salman-en-2008.jpg

En s’engageant au Yémen, avec le soutien du bout des lèvres des Américains, l’Arabie saoudite se place dans une guerre confuse, qui risque d’être de longue durée et donc forcément ruineuse et onéreuse.  L’Arabie saoudite n’avait pas non plus le choix car sans cette intervention militaire, elle jouait gros en risquant de voir s’installer au Nord-Yémen une sorte de Liban-Sud avec un bras armé iranien qui travaillerait à loisir contre son royaume.

Au Yémen, l’Arabie saoudite a donc clairement défini deux objectifs militaires

Au Yémen, l’Arabie saoudite a donc clairement défini deux objectifs militaires. Le premier est de perturber et d’empêcher les livraisons d’armes iraniennes aux houthis; le deuxième, de faire clairement comprendre aux houthis qu’une alliance avec l’Iran leur coûtera cher et leur sera mortelle. . Ces deux objectifs semblent avoir été atteints. Les aéroports yéménites ont été fermés et les ports yéménites sont soumis à un blocus total. Pendant ce temps, l’Arabie saoudite prenant en quelque sorte modèle sur l’aviation russe en Syrie a poursuivi une intense campagne aérienne avec près de 10 000 personnes, en majorité des civils tués depuis le début du conflit. Au Yémen, l’Arabie saoudite n’a pas été miséricordieuse comme le recommande le Prophète et elle avait d’autant plus les mains libres que le monde avait les regards de Chimène pour Alep ou Mossoul.

A l’opposé, moins dépendant du pétrole proche-oriental par le gaz de schiste et échaudé par les derniers rapports sur le 11 septembre, mettant clairement en cause le royaume des Séoud, les États-Unis en plein repli isolationniste ont annoncé selon  le très sérieux quotidien britannique The Guardian, arrêter les ventes d’armes prévues à l’Arabie Saoudite  en relation avec les frappes aériennes du Yémen. Menée seule avec le soutien cependant évident et tacite une fois de plus d’Israël, son allié contre-naturel, la guerre du Yémen risque en tout cas d’être une sorte de tonneau des Danaïdes pour le royaume en raison des dépenses pour l’effort de guerre (tanks, avions, navires, missiles perfectionnés, intendance) même s’il faut aussi relativiser l’Arabie Saoudite n’est pas en faillite comme l’État français. Elle tire encore des gros revenus du pétrole et surtout du plus grand tourisme religieux industriel du monde : le hadj de la Mecque qui est en train de devenir la branche principale de son économie avec 11 millions de pèlerins chaque année et une véritable manne tombée du ciel de la superstition estimée à 12 milliards de dollars. Elle a diversifié ces revenus par de nombreux fonds de réserves importants au niveau de plusieurs banques occidentales et elle détient une grande partie de la dette américaine sur lequel elle exerce un chantage permanent.

La monarchie wahhabite ne court donc pas à la faillite malgré ce qu’affirme son opposant résident britannique. Elle possède aussi des réserves d’or inestimables en Suisse et dans des paradis fiscaux. Mais la voilure a baissé et  l’idéologie fanatique du Wahhabisme religieux a pris un sérieux coup en s’en prenant dans les attentats à des Musulmans innocents.

Alors, le Wahhabisme ne risque-t-il pas de devenir maintenant un frein à son intégration globale, les USA ne semblant plus considérer l’Arabie Saoudite comme un allié sûr ou stratégique au Moyen Orient ?

Et si du coup, l’avenir de l’Arabie Saoudite, était dans la France de Hollande et Valls avec cette idée pas si folle de leur point de vue, de construire sur la tête de pont de la péninsule européenne un nouvel empire, l’Eurabia ou l’Eurislamisme de l’espérance verte ?

  1. NOS TRÈS CHERS ÉMIRS DE CHRISTIAN CHESNOT ET GEORGES MALBRUNOT, ÉDITIONS MICHEL LAFON, 17.95€

mardi, 03 janvier 2017

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

trumperdogan4933640.jpg

Bernhard Tomaschitz :

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

Trump a été élu Président des Etats-Unis, Erdogan a bâti un système autoritaire après un putsch militaire manqué

L’année 2016 a pris fin et cette fin d’année a été ponctuée d’événements qui auront immanquablement des répercussions sur l’année à venir et sur le futur plus lointain. Le 8 novembre 2016, après une campagne électorale longue, pénible et vicieuse, Donald Trump, Républicain, a été élu 45ème Président des Etats-Unis. L’« opinion publique », c’est-à-dire l’opinion fabriquée par les médias dominants, avait compté sur une victoire claire et nette de la candidate démocrate, Hillary Clinton.

On ne peut prédire d’avance si Trump tiendra effectivement ses nombreuses promesses électorales. Il a notamment annoncé qu’il renoncerait au traité de libre-échange transpacifique qui aurait lié les Etats-Unis à douze pays de l’espace asiatique/pacifique. Au lieu d’accords multilatéraux comme les traités transpacifique et transatlantique (avec l’UE), Trump veut réhabiliter la pratique des traités commerciaux bilatéraux et « ramener les emplois et les industries productrices aux Etats-Unis ». Le traité transpacifique n’était pas un simple traité de libre-échange. Ce traité était la pierre angulaire d’une géopolitique dirigée contre une Chine montante, mise au point sous la présidence d’Obama.

Contrairement à Hillary Clinton, favorite des néoconservateurs et du complexe militaro-industriel, Trump a promis, lors de sa campagne électorale, de pratique une politique étrangère mesurée. Cependant, cette promesse ne signifie pas pour autant que la politique étrangère américaine va opérer un changement de cap à 180°, malgré les propos apaisants à l’endroit de Moscou qu’a prononcés le fringant candidat républicain, entrepreneur immobilier dans le civil.  Il a déclaré en substance qu’il voulait résoudre le conflit syrien en accord avec le Président russe Vladimir Poutine. Ensuite, sa promesse d’investir des milliards dans les infrastructures défaillantes des Etats-Unis ne signifie pas qu’il négligera totalement la chose militaire. « Nous commencerons par dépenser de l’argent pour nous-mêmes mais nous demeurerons aussi forts qu’auparavant sur le plan militaire », a-t-il dit lors de l’un de ses discours. Il ne faut pas oublier que Trump vient d’accueillir dans sa future équipe gouvernementale quelques faucons en politique étrangère, sans doute pour apaiser la fureur de ses critiques néoconservateurs qui s’insurgent face à sa « nouvelle politique internationale ». Le futur ministre de la défense, James Mattis, est considéré comme un « chien fou ». Quant à son futur conseiller en matière de sécurité, Michael Flynn, c’est un ancien directeur des services secrets et un ancien général qui a toutefois gardé de bonnes relations avec les Russes. Flynn considère que les Etats-Unis « sont en guerre contre l’islamisme radical ». C’est là un langage que « peu d’Américains vont réellement comprendre; ils auront encore moins d’idées quant à la façon de la gagner, cette guerre ». Flynn a déjà conseillé Trump pendant la campagne électorale pour les questions militaires et de politique étrangère. C’est lui qui exercera sans nul doute une influence prépondérante sur l’attitude intransigeante qu’adoptera peut-être Trump face à l’Iran. Trump a défini l’accord conclu avec l’Iran pour mettre un terme à la querelle nucléaire, comme « l’accord le plus stupide de tous les temps », dont l’abandon devrait constituer sa priorité première.

Par ailleurs, dans un discours tenu début décembre, Trump a déclaré « vouloir renforcer des amitiés anciennes et s’efforcer de créer des amitiés nouvelles » et « vouloir aussi renoncer à la politique du gouvernement d’Obama qui, par des mises en scène et des coups d’Etat, entendait provoquer des « changements de régime » dans des pays tiers. Sous sa présidence, laissait-il entrevoir, les Etats-Unis « cesseraient de vouloir renverser des régimes étrangers, dont ils ne connaissent rien ».

Le coup d’Etat perpétré en Ukraine au début de l’année 2014 avec le soutien déterminant des Etats-Unis, s’est avéré une source particulièrement pernicieuse d’instabilité en Europe orientale.

Quelques indices permettent toutefois de croire que les relations entre Washington et Ankara s’amélioreront légèrement. Elles s’étaient considérablement refroidies depuis l’échec du putsch du 15 juillet 2016. Le Président Recep Tayyip Erdogan en avait profité pour faire arrêter quelque 36.000 opposants. Il reproche aux Etats-Unis d’héberger le chef d’orchestre présumé de cette tentative de coup d’Etat, le prédicateur islamiste Fetullah Gülen. Trump a plusieurs fois laissé sous-entendre qu’il autoriserait une extradiction vers la Turquie de ce nouvel ennemi d’Erdogan. C’est sans surprise que l’on a entendu Erdogan se réjouir de la victoire électorale de Trump : « Il accèdera officiellement à la présidence le 20 janvier 2017. Si c’était possible, j’aimerais bien le rencontrer avant cette date ».

A cela s’ajoute qu’Erdogan ne devra pas trop craindre l’immixtion d’un gouvernement Trump dans les affaires intérieures turques, en matière de droits de l’homme ou de démocratie, si ce n’est pour la forme. Ainsi, il pourra consolider le système présidentiel qu’il a taillé sur mesure pour sa propre personne en Turquie. C’est dans le même sens que s’exprime dans une interview Ekin Alptekin, président du conseil économique américano-turc : « Le gouvernement d’Obama n’a pas suffisamment tenté de nous comprendre et n’a pas manifesté d’empathie à l’égard de nos préoccupations ».

Entretemps, on devine de plus en plus clairement quelles allures prendra le système présidentiel turc concocté par Erdogan. Le premier ministre Binali Yildirim a fait savoir qu’Erdogan, à la façon d’un sultan ottoman, pourra désormais énoncer des décrets qui auront force de loi. L’état d’exception, toujours décrété aujourd’hui, suite au putsch militaire avorté, deviendrait ainsi un dispositif permanent. Erdogan ne doit pas trop craindre les critiques de l’étranger, surtout en provenance d’Europe, car l’UE a négocié avec lui un compromis sur les réfugiés. Finalement, les mesures draconiennes qu’il a prises après le putsch raté ne l’ont nullement conduit à l’isolement international.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, http://www.zurzeit.at , n°52/2016).

Alemanni

alemanniguerriers.jpg

Alemanni

Definition

Ex: http://www.ancient.eu 

The Alemanni (also known as the Alamanni and the Alamans, meaning "All Men" or "Men United") were a confederacy of Germanic-speaking people who occupied the regions south of the Main and east of the Rhine rivers in present-day Germany. Many historians claim that the Alemanni first enter the historical record in 213 CE when Cassius Dio records the campaigns of Caracalla and his duplicitous dealings with the Alemanni. It is true that the name "Alemanni" first appears in Cassius Dio but, if one accepts that the Alemanni and the Suebi (or Suevi, who appear in earlier records) were the same (as not all do), then their first mention comes in 98 CE in Tacitus' Germania. They were a constant threat to the Roman Empire from 213 CE until they were defeated by Julian at the Battle of Strasbourg in 357 CE and then again by Valentinian I in 367 CE. After the Battle of Strasbourg, Julian entered into treaties with the Franks of Gaul who were then left alone by Rome. They were able to stabilize their communities and grow in power until, in 496 CE, the Frankish king Clovis conquered the Alemanni tribes and absorbed them into his kingdom. After this, their name lived on in the language of the region they had once inhabited and in the name given to Germany, Allemagne, in French and other languages.

THE ALEMANNI WERE STILL A FORMIDABLE FORCE WHEN THEY JOINED THE FORCES OF ATTILA THE HUN AND BATTLED THE ROMANS IN 451 CE.

APPEARANCE & RELIGION

The Roman senator and historian Tacitus (56-117 CE) wrote of the Suevi in the 1st century CE, claiming they controlled the better part of the region known as Germania. He links the Alemanni with the Hermunduri, another Germanic tribe, but this claim has been contested by modern-day scholarship. The Suevi Tacitus depicts sound very much like the later Alemanni, in that they were a confederation of different tribes, which may have even included the Cherusci (famous for their leader Arminius' destruction of Varus' three legions in Teutoburger Wald in 9 CE). Tacitus is the first writer to note the Suevi's distinctive hair styles and religious practices. He writes:

We have now to speak of the Suevi; who do not compose a single state, like the Catti or Tencteri, but occupy the greatest part of Germany and are still distributed into different names and nations, although all hearing the common appellation of Suevi. It is characteristic of this people to turn their hair sideways, and tie it beneath the poll in a knot.

By this mark the Suevi are distinguished from the rest of the Germans; and the freemen of the Suevi from the slaves. Among other nations, this mode, either on account of some relationship with the Suevi, or from the usual propensity to imitation, is sometimes adopted; but rarely, and only during the period of youth.

The Suevi, even till they are hoary, continue to have their hair growing stiffly backwards, and often it is fastened on the very crown of the head. The chiefs dress it with still greater care and in this respect they study ornament, though of an undebasing kind. For their design is not to make love, or inspire it; they decorate themselves in this manner as they proceed to war, in order to seem taller and more terrible; and dress for the eyes of their enemies (Germania, 38).

Regarding religion, Tacitus writes that the Suevi were pagan and seem to have practiced a form of Druidism. Their chiefs were drawn from a tribe in the confederation known as Semnones who also served as high priests:

The Semnones assert themselves to be the most ancient and noble of the Suevi; and their pretensions are confirmed by religion. At a stated time, all the people of the same lineage assemble by their delegates in a wood, consecrated by the auguries of their forefathers and ancient terror, and there by the public slaughter of a human victim celebrate the horrid origin of their barbarous rites. Another kind of reverence is paid to the grove. No person enters it without being bound with a chain, as an acknowledgment of his inferior nature, and the power of the deity residing there. If he accidentally falls, it is not lawful for him to be lifted or to rise up; they roll themselves out along the ground. The whole of their superstition has this import: that from this spot the nation derives its origin; that here is the residence of the Deity, the Governor of all, and that everything else is subject and subordinate to him. These opinions receive additional authority from the power of the Semnones, who inhabit a hundred cantons, and, from the great body they compose, consider themselves as the head of the Suevi (Germania, 39).

The religious practices centered on chthonic locales, then, where a central deity held sway. Rivers, streams, glades, and valleys were often chosen as sacred ground for the energies which manifested themselves in these locales. As with many other ancient civilizations, the Suevi believed the soul had to cross a body of water to reach the afterlife and that the soul lived on after death. Suevi/Alemanni grave excavations have revealed that they were buried fully dressed and with personal items that they would need in the next world. These burial practices continued after they converted to Christianity sometime between the 6th and 8th centuries CE although, of course, their religious practices changed dramatically.

THE ALEMANNI & ROME

Although the Suevi have been identified with the later Alemanni, historians caution against equating the two without recognizing their differences over the centuries which separate Tacitus' account (98 CE) from Cassius Dio's (c. 229 CE). The scholar Guy Halsall writes, "It is unlikely that the situation which pertained in the mid-first century was at all relevant to the late Roman period. Tacitus' Germania is a minefield probably best avoided [in this regard]" (121). The scholar Peter Heather comments on this also, stating how unified the Alemanni appear in the work of Ammianus Marcellinus (c. 325-391 CE) while, "One of the central points brought home by even the quickest read of Tacitus' Germania is just how fragmented, in political terms, the Germanic world was at that date" (36). It is for this reason that historians usually cite Cassius Dio's account as the first mention of the Alemanni and ignore Tacitus' earlier description of the Suevi.

By the time of Dio's account, the Alemanni were largely Romanized from their long acquaintance with the Romans. Halsall writes how, in the border region of the Danube and the Roman Empire,

some of the Alemanni, who it has been suggested were formed at least partly by the Romans themselves from inhabitants of the agri decumates [a term possibly meaning 10 agricultural regions]and authorised barbarian settlers, occupied former Roman villa sites, such as at Wurmlingen in Baden Wurttemberg (128).

The Alemanni at this time wore Roman attire and emulated Roman social customs. Even so, they were not 'Romans' in the accepted sense of that word and maintained their own language and culture. Therefore, when they asked the emperor Caracalla for help against a neighboring tribe in 213 CE, he saw no reason why he should not conquer them instead. Cassius Dio writes:

Antoninus [Caracalla] made a campaign against the Alamanni and whenever he saw a spot suitable for habitation, he would order, "There let a fort be erected. There let a city be built." And he gave these places names relating to himself, though the local designations were not changed; for some of the people were unaware of the new names and others supposed he was jesting.  Consequently he came to feel contempt for these people and would not spare even them, but accorded treatment befitting the bitterest foes to the very people whom he claimed to have come to help. For he summoned their men of military age, pretending that they were to serve as mercenaries, and then at a given signal — by raising aloft his own shield — he caused them all to be surrounded and cut down, and he sent horsemen round about and arrested all the others (78.13.4).

Whether the Alemanni were particularly hostile to Rome before this is not known, but they became one of Rome's most bitter enemies afterwards.

Alemanni_expansion.png

ENGAGEMENTS AGAINST ROME

  • 256 CE: Gregory of Tours (c. 538-594 CE) famously wrote of the Alemanni invasion of Gaul in 256 CE under their king Chrocus. Chrocus led his army across the land, destroying the cities, churches, towns, and slaughtering the inhabitants until he was defeated at Arles and executed. Surviving members of his army were then either killed or absorbed into the Roman ranks as mercenaries.
  • 259 CE: The Alemanni invaded Italy, ravaging the fertile Po Valley, until they were defeated at the Battle of Mediolanum by a Roman force led by emperor Gallienus.
  • 268 CE: The Battle of Benacus was fought in 268/269 CE between the emperor Claudius II (supported by the later Emperor Aurelian) and the Alemanni. The Alemanni, allied with the Juthungi, invaded northern Italy and were met at Benacus by the Roman forces. The Romans again decisively defeated the Alemanni, killing most of them and scattering the rest.
  • 271 CE: The Alemanni and Juthungi again invaded Italy, while the emperor Aurelian was busy repulsing Vandals on the Danube frontier. He marched his forces to meet the Alemanni threat but was ambushed and defeated at the Battle of Placentia. This defeat resulted in widespread panic throughout Rome, as the Juthungi marched toward the city which had no sizeable force to protect it. Aurelian regrouped, however, and chased the Juthungi, finally meeting them at the Battle of Fano where he defeated them completely, driving them into the Metaurus River where many of them drowned. The surviving Juthungi then sued for a peace which Aurelian rejected. He pursued them and their Alemanni allies and destroyed most of the force at the Battle of Pavia. Those Alemanni who survived were hunted down and killed trying to escape back home through the province of Raetia. Although he had stopped the invasion and destroyed the enemy, Aurelian recognized the need for better defenses for Rome and so ordered a new and stronger wall built around the city.
  • 298 CE: The emperor Constantius defeated the Alemanni twice at the Battle of Lingones and then again at the Battle of Vindonissa.
  • 356 CE: Julian, commanding his first military force (prior to becoming emperor), was surprised and defeated by the Alemanni at the Battle of Reims.
  • 357 CE: Julian defeated the Alemanni at the Battle of Strasbourg, completely overwhelming their forces and capturing one of their most important leaders, Chnodomar (also known as Chnodomarius) who had mobilized the Alemanni for battle and led them from the front. Although Julian's victory subdued the Alemanni and allowed him to march into Germania, re-build and garrison Roman forts, and force tribute from the tribes, it did not destroy the Alemanni or disperse them. Peter Heather writes:

The defeat of Chnodomarius did not mean the total destruction of the alliance at whose head he had stood, as the defeats of his first-century counterparts such as Arminius and Maroboduus had done three centuries before. Not only were many of the lesser Alamannic kings who had participated in the battle left in place by Julian's diplomacy, but, within a decade of the battle, a new pre-eminent leader, Vadomarius, was worrying the Romans. He was skillfully removed by assassination, but then a third appeared in his place: Macrinus. Ammianus records three separate attempts by one of Julian's successors, Valentinian I, to eliminate Macrinus by capture and/or assassination, but eventually, pressed by events further east, the emperor gave in. Roman and Alamann met in the middle of the Rhine for a water-borne summit, where the emperor acknowledged Macrinus' pre-eminence among the Alamanni. Unlike in the first century, even major military defeat was not enough to destroy the larger Alamannic confederation (40-41).

alemanni1.jpgThe "major military defeat" Heather refers to is not only the Battle of Strasbourg but the later Battle of Solicinium in 367 CE, in which Valentinian I defeated the Alemanni in the southwestern region of Germany. Even though he was victorious, the Alemanni were by no means broken and were still a formidable force some 80 years later when they joined the forces of Attila the Hun and took part in the Battle of the Catalaunian Plains against the Romans under Flavius Aetius in 451 CE. Even so, the Battle of Strasbourg severely limited their abilities to threaten Rome for years after. The historian Roger Collins writes,

This single battle really turned the tide as far as the Alaman penetration of Gaul was concerned. It broke the Alamannic confederacy of tribes that had largely been built up and held together by the military credibility of Chnodomar, and for the first time enabled the Romans to take the initiative…Threatened with a Roman invasion of their own territory, the Alamans sought a truce (35).

Again, however, it must be noted that the confederacy was not disbanded nor did the Alemanni seem to consider themselves a conquered people.

THE FRANKISH CONQUEST OF THE ALEMANNI

First Julian, and then Valentinian I, entered into treaties with the confederacy of the people known as the Franks ("the fierce people"). In an effort to maintain the newly restored Roman city of Cologne, Julian blockaded the territory of the Franks, depriving them of much-needed trade goods, until they agreed to his terms. Collins comments on this, writing:

It is notable that Julian made no attempt to penetrate the marshy lands north of the Meuse that the Franks had occupied, and their continuing occupation of this area was tacitly accepted by the Romans. From this small start the subsequent Frankish occupation of all of Gaul would develop. This, it might be said, was `the birth of France'. In 357/8, however, what was achieved was a treaty of federation: Frankish occupation of Roman territory was accepted in return for their helping to defend the region (35).

This arrangement was good for the Franks, who began to steadily flourish, but not as beneficial to the Alemanni. By the time the Alemanni fought alongside the Huns in 451 CE at the Catalaunian Plains, the Franks had become powerful enough to be counted as allies of the Romans under Aetius. The Franks were united under the reign of their first king, Clovis I (466-511 CE), who then expanded the boundaries of Gaul to conquer western Europe. The Alemanni continued to inhabit the region of Germania until they were defeated by Clovis I at the Battle of Tolbiac in 496 CE and were subjugated by the Franks. Afterwards, some were assimilated into Frankish culture and took up residence in Gaul, while others continued to live in their former region under Frankish rule. Their name is remembered today in the Alemannic dialect of German, and the word for 'Germany' (Allemagne, Alemania) in many modern-day languages.

ABOUT THE AUTHOR

A freelance writer and part-time Professor of Philosophy at Marist College, New York, Joshua J. Mark has lived in Greece and Germany and traveled through Egypt. He teaches ancient history, writing, literature, and philosophy.

« Adieu l’Argent-Roi ! Place aux héros européens » de Marc Rousset

roussetargent.jpg

Cartouches pour 2017 :

« Adieu l’Argent-Roi ! Place aux héros européens » de Marc Rousset

par Michel Lhomme, philosophe, politologue 

Ex: http://metamag.fr 

L’héroïsme est fondateur des cultures. Commentant sa résilience, Boris Cyrulnik souligne que « la vie est un champ de bataille où naissent les héros qui meurent pour que l’on vive. Les héros vivent dans un monde de récits merveilleux et terrifiants. Ils sont faits du même sang que le mien, nous traversons les mêmes épreuves de l’abandon, de la malveillance des hommes et de l’injustice des sociétés. » Aucun thème n’est plus incontournable pour comprendre notre actualité, faire face et ne pas désespérer de l’avenir que l’héroïsme.

Il ne manque pas d’analyses pertinentes, fouillées, concernant nos sociétés occidentales et leur devenir. Nous savons combien il est difficile d’analyser de telles sociétés parce qu’elles sont souvent traversées d’enjeux et de finalités contradictoires. Marc Rousset a choisi son fil rouge et sa clé dans un livre touffu, un pavé de 500 pages à dimension épique et cette clé, c’est une antinomie, celle de l’Argent-roi et de l’Héroïsme.

Le projet est colossal puisqu’il vise par trois tomes successifs dont le premier vient de paraître chez l’éditeur Godefroy de Bouillon, un héros curieusement oublié ensuite par l’auteur sans doute parce que trop chrétien alors que vainqueur de la première croisade, il refusa par désintéressement radical le titre de roi de Jérusalem pour celui d’avoué du Saint-Sépulcre. Ce premier tome porte comme titre : Adieu l’Argent-roi ! Place aux héros européens, avec pour sous-titre : Critique de la civilisation de l’Argent, Apologie de l’Héroïsme. Il se présente à nous comme une alternative de vie qui serait notre choix existentiel du moment : vivre pour l’Argent ou se risquer gratuitement mais mortellement en Héros ? De cette alternative, le matérialisme ou l’héroïsme, l’auteur se propose de dresser une analyse historique, conceptuelle et individuelle. L’ouvrage se déploie comme une anthologie thématique, historico-culturelle, enrichissante et passionnante. Elle est de fait extrêmement risquée car en visant le temps long, de l’Antiquité à nos jours, elle ne peut manquer de faire des impasses et d’opérer parfois des réductions et des simplifications. Dans le premier tome, les deux parties sont en tout cas clairement bien distinguées. On commence par l’argent (notre nihilisme) et on termine par l’héroïsme (notre idéal revisité). Suivons cet ordre de lecture imposé par l’auteur.

L’Or : de l’usurier à la finance

L’expression « L’Argent-roi » est emprunté au roman L’Argent d’Emile Zola : « L’argent, l’argent-roi, l’argent-Dieu, au-dessus du sang, au-dessus des larmes, adoré plus haut que les vains scrupules humains, dans l’infini de sa puissance » . Effectivement, l’argent ou plus précisément la cupidité et l’esprit de lucre jette quelque lumière sur les hommes de nos sociétés et Marc Rousset s’appuie sur une lecture en demi-teintes du progrès capitalistique de l’Occident et de son rationalisme pour expliquer notre nihilisme et la décrépitude du « dernier homme » postmoderne, celui dont la devise pourrait se résumer facilement en la trilogie Liberté, Egalité, Supermarché.

 

Pour l’entrée en matière, Marc Rousset oubliant au passage l’immense Abel Bonnard choisit dans son premier chapitre de nous traduire quelques pages d’un texte inédit de Werner Sombart (1863-1941), Marchands et Héros, publié en 1915 à Leipzig. Sombart fut le chef de la jeune école historique allemande du premier quart du vingtième siècle, une grande figure de la révolution conservatrice jadis présentée par Alain de Benoist, introducteur en réalité du terme de  »capitalisme » par son œuvre majeure en six volumes, Le Capitalisme moderne, aujourd’hui oublié mais qui influença en grande partie Schumpeter. Haendler und Helden, (Marchands et Héros) édité juste avant la première guerre mondiale peut en fait être assimilé à un argumentaire de propagande guerrière vieilli où l’on voit Sombart opposer l’« esprit commercial » anglais, son individualisme libéral à l’esprit communautaire de l’État prussien, le volksgemeinschaft là où Carl Schmitt opposait de son côté la Mer et la Terre. Il s’agit par la critique de l’argent d’opposer ici une société de droits infinis (les droits de l’hommisme mécontemporain) à des communautés de devoirs (les sociétés antiques et traditionnelles). La référence en la matière, Le crépuscule du devoir ou l’éthique indolore des nouveaux temps démocratiques de Serge Lipovetsky (1992) est d’ailleurs très souvent cité. L’« ère économique » celle du fameux homo economicus, est accusé d’être une époque pour laquelle les mobiles dits matériels prétendent prédominer et dominer toutes les autres aspirations de la vie. C’est l’époque de l’uniformisation des modes de vie par le dollar, la descente vers le bas par la consommation frénétique et même une pensée réduite au-dessous de la ceinture par une sexualisation outrancière du quotidien, la dévirilisation du mâle occidental par un hédonisme sans entraves où l’homme devient l’esclave féminisé de ses besoins artificiels et du luxe, déjà dénoncés en son temps par Rousseau.

 

La première partie du livre réalise une compilation assez large des religions et des auteurs sur l’argent. On y saisit le paradoxe de l’argent vu comme une malédiction chez les catholiques et une rédemption pour les protestants, la thésaurisation dénoncée par les Musulmans et l’argent considéré au contraire comme non coupable et presque une vertu chez les Juifs. L’intérêt de cette première partie est de nous dérouler une abondance de références, de résumés de thèses, un florilège de citations et de raccourcis sur le thème. Il servira aux bacheliers qui auront à disserter en fin d’année sur les échanges mais cette première partie peut aussi susciter chez nous quelques interrogations par des passages trop courts sur l’Islam, des oublis majeurs : la confrontation par exemple des Templiers et de Philippe le Bel ou l’irruption avec son scepticisme et son relativisme de la folie de l’or chez les Espagnols et les Portugais après la découverte de l’Amérique, ces colons héroïques aussi mais mués en « mangeurs d’or » pour reprendre l’expression du dernier roman de Ronald Wright à la traduction inédite. La critique de Bernard Mandeville et de sa Fable des Abeilles nous paraît vite expédiée mais l’auteur a cependant le mérite de citer cet essai important. Le paradoxe de l’équilibre invisible des vices et des vertus, et plus tard, la thèse d’Adam Smith de la recherche de l’intérêt privé comme source de l’intérêt collectif nous paraît en effet essentielle à la bonne compréhension de ce qui était alors envisagé comme une pacification civile par l’argent. Dans la partie sur l’argent, un chapitre par exemple sur le doux commerce de Montesquieu manque sérieusement à l’appel.

Après cette entrée en matière intéressante historico-culturelle sur l’Argent, on passe aux faits et en particulier aux chiffres pour remettre si je puis dire, l’Argent-roi d’aujourd’hui à sa juste place. Au regard des chiffres américains, les Français sont pauvres et la France, un pays en réalité de « gagne-petit » : « un salaire de cadre permet de vivre à peu près correctement en France, mais un seul salaire de cadre pour élever une famille avec deux enfants ne permet même pas d’atteindre le chiffre théorique du bonheur matériel de 4807 euros dans l’enquête américaine ». Le riche est défini : il possède un million d’euros de patrimoine et gagne dans les 5 000 euros mensuels mais l’argent ne lui apporte en réalité plus grand chose au-delà car pour ce qui regarde le bonheur matériel, passer cette somme, le gain concret pour le bien-être existentiel est nul. Comme l’avait déjà remarqué Adam Smith, au-delà d’un toit et d’une nourriture suffisante, l’argent n’a plus d’utilité en soi sauf par la distinction sociale ou la réputation. L’auteur cite ici Charles Feeney, le fondateur des Duty Free Shoppers : « certains sont attirés par l’argent, mais personne ne peut porter deux paires de chaussures en même temps ». Si la richesse permet de paraître riche et d’être heureux aujourd’hui dans l’apparence et l’ostentation, c’est qu’il est avant tout un processus spectaculaire au sens de Guy Debord, incarné par la mode et le suivi people, un mode d’être spéculaire et de simulacre au sens de Baudrillard. Comme ironisait Georg Simmel à propos des modernes dans sa Tragédie de la Culture de 1911 : « ils ont tout mais ne possèdent rien». Pour voir juste et vivre bien, il faut parfois aller dans les limites du snobisme matériel et en saisir et en comprendre alors toute la futilité et la vacuité. C’est sur le dandysme de Wilde pourfendeur de l’or ou sur l’ennui d‘une vie sans idéal dénoncé par Chesterton  que pousse et surgit le héros européen, objet de la deuxième grande partie de l’ouvrage et seul mérite au final, selon l’auteur, de notre civilisation.

Les Héros ne meurent jamais et se sacrifient pour rien

La deuxième partie du premier tome de notre Adieu l’Argent-roi ! est consacré à l’héroïsme et suit la même visée anthologique du début mais on sent qu’on s’oriente vers un livre de modèles et un geste d’enseignement. Pour cerner son sujet, Rousset répète plusieurs fois ce qu’il appelle un héros : un être humain qui choisit consciemment, librement, courageusement et d’une façon désintéressée son destin, l’accomplissement de son devoir en étant prêt pour cela à mourir, à faire le sacrifice de sa vie pour une cause qui le dépasse et de manière totalement désintéressée. La définition est pertinente car elle permet à Rousset d’écarter nos héros médiatiques, en particulier les footballeurs motivés par des salaires mirobolants comme les grands chevaliers d’industrie.

Il faut, selon Rousset pour être un héros non seulement risquer sa vie concrètement mais aussi ne chercher aucune récompense matérielle, aucun prestige ou honneur tel le poilu de 14-18, se sacrifiant délibérément dans les tranchées ou ces grands mathématiciens exemplaires comme Grigori Perelman ou Alexandre Grothendieck mourant en ermite à la campagne ou isolés dans leurs modestes appartements, refusant les honneurs et surtout les chèques libellés en dollars. Le héros est mystique : c’est un renonçant sâdhu. Le héros est rebelle mais aussi révolutionnaire (il compte, chez Rousset, Ravachol dans ses rangs). Le héros a la force de caractère des prophètes (Mahomet ?) et de tous ceux qui savent renverser les tables. On ne comprend pas alors tout à fait pourquoi le djihadiste n’en est pas un.

La deuxième partie énumère ainsi de nombreux portraits de héros européens, de grandes figures oubliées, militaires et civiles, qu’on ignorait même jusqu’alors, offrant au lecteur le plaisir de la découverte. Pour le jeune adolescent à qui il faut offrir ce livre pour combler sa soif d’idéal, c’est une galerie de portraits exceptionnels qui va défiler sous ses yeux, un panorama humain à imiter et qui est sans doute l’intérêt principal et honnête du livre.

Comme elle le fut toujours, la jeunesse est en dormition mais il suffit de se rendre aux abords des facultés, des lycées et d’écouter un peu plus les conversations intimes pour se rendre compte à la fois de l’immense fragilité spirituelle de la jeunesse mais aussi de son aspiration à l’intelligence. C’est la jeunesse qui fréquente avec avidité les sites complotistes qui déplaisent tant à leurs professeurs sans morale et chiens de garde du système, c’est la jeunesse qui s’engage totalement dans la subversion même si c’est hélas sous une forme quelque peu islamisée ou délinquante. C’est donc avant tout un livre à réserver aux adolescents, appelés à se forger un caractère. C’est un livre pour futurs lansquenets appelés à forger un idéal pour reconstruire l’Europe et surtout pour demain l’épurer. Ses explications compléteront Dominique Venner et serviront de colonne vertébrale aux engagés libres et aux cœurs rebelles. Mais le jeune Européen pourra-t-il se faire simplement le maître de lui-même en réinvestissant la figure héroïque ?


Sans remigration et grand rembarquement, les rues de demain, celles de 2050 auront des héros mais ils porteront des noms exotiques, ceux de Mohamed Merah ou d’Amedy Coulibaly. Nous connaissons déjà de jeunes musulmans engagés qui ont épinglé sur les parois de leur chambre – et encore plus dans leurs cellules de prison – la photo romantisée du franco-algérien de Toulouse de 2012 sortant de sa voiture. Ils ont aussi comme Marc Rousset et moi la haine des puissances d’argent.

Le projet du livre de Marc Rousset est éducatif : pour un retour de l’héroïsme européen

On sent qu’il vise à définir et à permettre les conditions culturelles et pédagogiques d’un retour de l’héroïsme européen, des grandes âmes et des forts caractères de France. Mais les héros sont des têtes brûlées. Nous sommes une tête brûlée – c’est même notre définition familiale. Nous ne fréquentons que des « voyous » et non des gens respectables. Faut-il alors à l’Europe une renaissance violente ? Il faudra demain prendre les armes puisque l’État multiracial ne nous défendra pas mais en serons-nous pour autant des héros ? Devons-nous enseigner la terre et le peuple et plus que tout encore, la race comme on enseigne un fanatisme religieux monothéiste ? Ce n’est pas si sûr car nous ne croyons plus, depuis belle lurette, aux arrière-monde. Le problème de cette galerie des héros présenté est qu’aucun n’est un Surhomme, aucun n’est en en réalité le héros du post-nihilisme et d’ailleurs, le post-nihilisme peut-il vraiment avoir des Héros ? Il faut donc que l’Homme européen aille beaucoup plus loin que l’héroïsme individuel.
Non, le nihilisme européen ne sera pas notre destin.

Derrière la volonté héroïque de se sacrifier pour un monde idéal ou dans toute volonté cornélienne finalement métaphysique, il y a une volonté de frapper de néant, de non-être, le monde que nous connaissons. Ce qui était au cœur de l’héroïsme, c’était encore une volonté de néant et de mort et si nous lisons bien le chapitre deux de ce premier tome, l’enjeu fondamental du livre, c’est bien le suicide de Dominique Venner qui est, par delà la traduction de Sombart, le véritable déclencheur du livre et sans doute le premier grand hommage écrit livresque à l’historien. Il y a dans l’héroïsme classique un désir de dévaluation, de dévalorisation du monde sensible et du réel. L’héroïsme est animé par une volonté de néant et de mort puisqu’il frappe de non-réalité tout ce qui n’est pas l’idéal (le cas exemplaire du djihadisme). Et de ce point de vue-là, le nihilisme, c’est-à-dire la volonté de néant est à l’origine de l’affirmation en soi de l’idéal héroïque. Par conséquent, derrière et dans notre héroïsme se trouve présent le nihil, se trouve bien présent le néant. Don Quichotte, contrairement à ce qu’affirme l’auteur, n’est pas fou. Il a déjà deviné que l’héroïsme des arrière-monde nous conduit tout droit au vide et au néant : il préfère donc s’en moquer, et rire comme Nietzsche, du « mensonge de l’idéal ».

 

Nous avons donc besoin de héros mais de héros européens nouveaux. Défendons-nous alors la tarte à la crème cinématographique pour westerns spaghettis des « héros fatigués » ? Pas si sûrs non plus ! Les djihadistes sont héroïques mais ils ne sont pas européens. Ce ne sont pas encore des héros fatigués mais ils se repentiront. Nous, nous sommes revenus des cimes et comme l’Herzog de l’Annapurna, nous sommes allés derrière les nuages avec Gagarine. Nous sommes européens et oui, osons-le dire, supérieurs parce que nous avons découvert que derrière les valeurs les plus hautes, on a toujours voulu en réalité autre chose. Ce que l’on avait voulu par l’exaltation de l’héroïsme, toujours après coup d’ailleurs, sur les tombes fleuries et anonymes de nos champs de batailles et après être le plus souvent morts sur le coup, c’est échapper à la fluidité des choses, à leur flexibilité, à leur caractère transitoire pour se sauver dans ce qui ne passe pas et qui serait de l’Etre. Or, nous ne pouvons plus revenir en arrière et nous ne croyons pas au retour heideggerien de l’être. Nous avons découvert que derrière les idéaux splendides de l’héroïsme se cachait aussi une volonté de mort et qu’en voulant les idéaux, en réalité ce qui était voulu, c’était tout à fait autre chose que les idéaux, c’était encore cette stupide volonté de survivre à tout prix, une volonté de se donner au monde qui, lui, échapperait à la mouvance des choses. Du coup, derrière les valeurs les plus hautes est apparu (et c’est un peu cela le drame de la mystique brisée de 14) les choses les plus viles qui soient, les plus basses : l’argent, la banque, la monnaie, l’économie de casino. Dans toutes les guerres modernes et jusqu’en Syrie et en Afghanistan, nous n’avons été que ces « cons glorieux » du Général Bigeard, combattants héroïques de camps retranchés et boueux à la Dien Bien Phu. Il nous faut nous regarder en face : nous ne pouvons pas méconnaître la raison plate de notre suicide collectif.

Derrière nos valeurs transcendantes et salvatrices, pour parler vulgairement, nous n’avons chercher qu’à sauver notre peau et échapper au redoutable. Inventeur de la perspective, l’idéal européen s’est perdu dans le point de fuite et il n’est donc pas étonnant que nous soyons déçus puisque le but et la finalités manquent à l’appel. On ne nous fera en tout cas plus marcher pour des visées mercantilistes et notre volonté de puissance juvénile et de résistance identitaire se trouve comme malade dès la racine parce que sans volonté. C’est le Umsonst de Nietzsche, le « à quoi bon » des foules sans regard, des « hommes de banlieue » de Bernanos quoique justement ceux-ci, aujourd’hui, ont un regard, le regard de la haine du sous-homme, celui qui cligne de l’œil contre notre système.

Marc Rousset veut nous réveiller mais Zarathoustra lui-même se méfiait des « prédicateurs de la vertu » c’est-à-dire de ceux qui veulent à nouveau le mobiliser en vue d’idéaux. Une des conséquences du nihilisme des sociétés que l’on pourrait qualifier de post-héroïque, c’est qu’une volonté qui est défaite, qui se méfie du sens, qui est prête à vouloir n’importe quoi plutôt que rien, et même à préférer le rien ou le non-sens à ce qui est, c’est une société de la soumission houellebecquienne, qui tente en un dernier soupir las le suicide civilisationnel dans la beauté de l’autel retournée d’une cathédrale ancienne consacrée.

Alors s’agit-il d’un destin inéluctable ? Le nihilisme enfin identifié, le nihilisme de l’Argent décrit par Marc Rousset nous emportera-t-il ? Y aurait-il une fatalité du déclin de l’homme européen ? Marc Rousset n’y croit pas et c’est sans doute la raison d’être de tout son projet herculéen : se refuser au nihilisme actif. En ce sens, le déclin de l’Occident déjà superbement analysé par Spengler (le livre y fait un peu penser par son coté fourre-tout et c’est un hommage), la décadence de l’Europe ne serait pas une fatalité. L’Européen devrait être capable de dire non et de découvrir par là-même que dire oui, cela suffit et cela peut sauver les choses maintenant. Nonobstant, il doit enfin comprendre que le monde du sens est du côté de l’option collective et non individuelle, du transcendant et du traditionnel organisé et politique, non de l’insensé (Anders Breivik). Marc Rousset écrit : « Ce qui doit être combattu dans nos sociétés, ce n’est pas l’argent mais l’hypertrophie de l’argent, la société unidimensionnelle de l’argent » mais ce qui doit être combattu aussi, c’est la lâcheté, celle qui ne nous fait pas réagir par le silence de la peur lors de l’agression d’un compatriote ou lorsque tout simplement là devant soi, l’homme de l’« autre race » étale ses pieds sur la banquette comme une provocation à nos bonnes mœurs.

L’homme post-héroïque ne croit plus à aucune espèce de valeur, il ne croit plus tout simplement aux valeurs des règles établies d’où l’échec déjà programmé de tous les pédagogismes civiques introduits par l’état d’exception. L’homme post-héroïque ne peut plus croire aux valeurs en raison de la contradiction existant entre la proclamation des valeurs idéales (celles du bisounours et du «vivre ensemble ») avec la réalité concrète de l’argent-roi qui domine. Lorsqu’on parle aujourd’hui de justice, de solidarité, de démocratie, ce qu’on découvre en réalité derrière ces idéaux, ce sont le plus souvent la corruption, le mensonge, la manipulation ou les « sans-dents », à savoir le véritable mépris des gens. Comment dès lors demander d’être créateurs, héroïques c’est-à-dire en somme décents à des individus qui doutent de leur identité et de leurs capacités créatrices ? Comment être fort sans contenu dans une époque de manufacture par correspondance ?

Il nous faut une révolte européenne collective, pas des héros individuels

Le retour de l’Héroïsme ? Comme s’il y avait un destin tout écrit d’éternel retour dans les choses européennes, comme s’il y avait une toile de fond sombre et opaque derrière l’Europa, une séquence de nihilisme actif déjà toute marquée dans l’histoire européenne et qui déroulerait encore son fil en fin de bobine, comme si rien d’autre n’était possible de ce que ce que nous avons connu. Ce qui est possible, nous avons à le créer en réhabilitant la volonté collective. C’est donc bien effectivement une culture et une pédagogie quasi spartiate de la volonté collective qu’il nous faut. La société post-héroïque des hommes sans regard est d’abord malade de l’absence de bien commun or la Volonté cela se soigne dans l’événement, à la guerre, au combat mais aussi par la philosophie politique et une doctrine de l’action collective Il faut enseigner à nouveau le désir du vouloir mais en un désir collectif. Il ne faut pas faire miroiter des mirages (les carcans paradisiaques des prescriptions terroristes islamiques) mais faire désirer aux jeunes Européens de se vouloir eux-mêmes en groupe, en horde, en bund plutôt que de s’abîmer dans le néant ou la fatigue de l’avoir.

Il faut que l’homme européen comprenne tout simplement sa différence fondamentale d’avec l’homme oriental : l’homme européen n’est voulu que pour lui-même et son autonomie populiste est le sens même de toute sa Tradition. L’homme européen n’est pas l’homme jugé moralement mais sur le contenu concret de son existence. L’homme européen n’est pas l’homme savonneux mais l’homme qui prend les choses à bras le corps, l’homme du combat des élites nouvelles, l’homme de caractère qui sert au lieu de se servir « car ce ne sont ni les murailles, ni en général les fortifications qui défendent les places mais les hommes qui sont dedans ». (article « Art militaire » de l’Encyclopédie raisonnée de Diderot reprise d’une citation célèbre de Thucydide ).

Retrouvons Oedipe. Par pitié, il s’avance vers le carrefour fatal et la cité funeste. Il est seul mais il est aussi vrai qu’il n’a, chemin faisant, qu’une pensée : se dérober à la prédiction, lui donner tort, se décider contre elle et contre le nécessaire pour la Cité. Il est encore roi. Sans la métamorphose de l’événement en destin, le crime ne serait qu’un fait divers. Or, au point de non retour où nous en sommes, un seul jour peut suffire demain à élever ou abaisser tout ce qui est européen. On peut bien tenter d’éradiquer l’héroïsme, vouloir le faire disparaître, il resurgira toujours dans les terreaux des sociétés en crise identitaire, en déliquescence morale et sociale parce que le héros possède une pensée subversive, diamétralement opposée à l’ordre établi. Cet arnarquisme est d’ailleurs partagée à l’ombre par beaucoup de nos concitoyens. Mais ce qui le distingue de ces derniers, c’est que l’anarque passe à l’action tels les lanceurs d’alerte pourchassés (Snowden et Manning). Le héros met en scène ses idéaux et ses actions parce qu’il se rebelle. Le héros prend des risques dans la société des assurances multirisques et c’est pour cela qu’il force très vite le respect et l’admiration de la société des assistés. Ce qui fait un héros, c’est ce sacrifice, le fait qu’il soit prêt à sacrifier sa vie, sa carrière, sa tranquillité, son anonymat, pour son idéal. Du coup, il nous semblerait que l’héroïsme à venir, ce sera d’abord l’insoumission et la désobéissance légitime et non ce sacrifice stupide et vain sur l’autel des sociétés de l’argent ? Ayons donc le cran de franchir la ligne jaune et de déborder le cadre.

Nous en appelons ainsi à un renouveau de l’héroïsme européen mais dans un héroïsme du quotidien seul garant de nos victoires à venir puisque nous avons finalement tant d’occasions, au jour le jour en désobéissant de renverser la vapeur à notre échelle (le mouvement des policiers). Faisons donc fi des conséquences matérielles et du prix carriériste à payer, (le héros est par définition désintéressé et c’est même le leitmotiv permanent et juste de la définition du livre). Le réarmement moral qui en résultera, lui, n’a pas de prix. Réagissons à contre-courant, marquons durablement de notre empreinte notre destin collectif de notaire, si habillement tracé par nos désorientateurs officiels. En somme, nous proposons de dépasser la contradiction individualiste du livre en invitant à la désobéissance civique et à l’héroïsme communautaire parce que d’actes isolés aussi frénétiques qu’ils soient, ne sortira pas grand chose que la prison. Or, on peut passer à une multitude d’actes héroïques au quotidien, éclatant ici et là, au travail, dans les transports en commun et dans les commerces, revendiquant la même chose, se liant entre eux, en réseau, et établissant progressivement une forme de résistance active pour reprendre prise, reprendre pied, suspendre le contrôle managérial de nos vies ! Plus nous serons nombreux et moins l’acte sera héroïque, certes, mais il sera alors beaucoup plus simple dans le désintéressement individuel et l’anonymat collectif de renverser le désordre marchand et de passer enfin à l’essentiel : sauver l’Européen.

L’homme européen ne se sent vivant que lorsqu’il agit et réagit collectivement. Nous devons avant toute chose renouer avec le communautaire.

Adieu l’Argent-roi ! Place aux héros européens, Critique de la civilisation de l’Argent, Apologie de l’Héroïsme de Marc Rousset, Godefroy de Bouillon éditeur, Paris 2016, 37 euros.

lundi, 02 janvier 2017

Alain Corvez sur la Syrie et ses enjeux géopolitiques

 

syroda.jpg

Dextra et ses militants vous souhaite une excellente année 2017 ! 
 
Et pour commencer cette année sur les chapeaux de roues nous recevrons 
Alain Corvez
Qui nous parlera de la Syrie et ses enjeux géopolitiques ! 
 
Au Molière
12, rue de Buci 75006 Paris 
 
Vendredi 6 janvier 19h 
 
Une bonne résolution de l’année 2017 : 
Venez nombreux et à l’heure !

2016 : la droitisation du paysage politique

De tous ces scrutins, il est possible de tirer un certain nombre d'enseignements. Les idées s'affichant sans complexe de droite ne font pas à elles-seules la victoire (dans un référendum des courants disparates peuvent converger) ; de même, elles ne rassemblent pas encore une majorité absolue de suffrages (d'où l'échec du FPÖ en Autriche tandis que la victoire du ticket Trump-Pence, avec une minorité de suffrage populaires s'explique par la structure fédérale des États-Unis). Mais, ce sont bien les idées de la droite ontologique (et non seulement situationnelle), d'une droite qui ne cache pas son anti-modernisme, qui progressent et repoussent vers la gauche du spectre politique les idées qui occupaient son espace électoral ; ce que j'ai proposé d'appeler le «mouvement dextrogyre» (ou «dextrisme»). 

Qu'elle l'emporte ou échoue in extremis, 2016 a vu se concrétiser la déferlante «dextriste». Son ressort électoral est le populisme. Avec des caractéristiques propres à chaque pays, celui-ci consiste dans la valorisation de ce qui vient du peuple (angle social) et de ce que fait le peuple (angle démocratique). Il dénonce la distorsion entre le peuple et les élites ; il revendique donc l'exercice de la démocratie directe contre celle représentative. Politiquement, le populisme entend agir pour la protection de celui qui, dans une relation d'altérité, est le plus faible (défense de la main d'œuvre nationale contre la concurrence déloyale, sauvegarde de la dignité de la personne contre sa chosification). Doctrinalement, il se fait le défenseur de l'identité du corps social en tant qu'il est un tout (la nation) contre la juxtaposition d'identités partielles (les communautarismes) ; il affirme que les corps sociaux (comme la famille) existent en eux-mêmes et donc que la volonté des personnes (le mariage, par exemple) serve à s'y inscrire et non à les créer artificiellement. Il existe donc, dans le vote populiste, un double aspect patrimonial portant sur le niveau de vie (aspect matériel) mais surtout sur le mode de vie (aspect culturel). Le vote populiste, c'est la révolte des classes populaires oubliées et des classes moyennes qui se paupérisent (la «France périphérique» ou l' «Amérique du milieu») contre les métropoles mondialisées et multiculturelles. Au final, le populisme est un anxiolytique: il est l'anti-syndrome de Stockholm. 

Outre qu'elle est susceptible de varier en fonction des circonstances nationales, l'idéologie politique portée par le «mouvement dextrogyre» n'est sans doute pas encore parfaitement explicite et homogène. Mais, plusieurs traits caractéristiques peuvent être dégagés. Elle est une combinaison des facteurs suivants: 

- l'idenditarisme (par opposition au multiculturalisme): hostilité envers l'immigration considérée comme un facteur de déstabilisation culturelle et de désagrégation sociale, affirmation des racines chrétiennes des nations occidentales vis-à-vis de l'islamisme mais aussi du laïcisme ; 

- le souverainisme (par opposition au mondialisme): revendication de pouvoir disposer de son destin (contrôle des frontières), de déterminer son avenir (contrôle du pouvoir normatif) ; «Take back control» fut le slogan des partisans du Brexit ; 

- le subsidiarisme (par opposition tant au libéralisme qu'au socialisme): rejet tant de la loi de la jungle libérale (travail du dimanche) que de l'égalitarisme socialiste (assistanat) ; préconisation d'un État fort (susceptible d'exercer un protectionnisme douanier) mais limité dans ses domaines d'intervention (baisse des prélèvements obligatoires pesant sur les familles et les entreprises, défense des libertés pour les corps sociaux comme les institutions scolaires et universitaires) ; acceptation d'une société avec marché (où seuls certains biens sont échangeables) et non d'une société de marché (où celui-ci devient la méthode d'analyse de l'ensemble des phénomènes sociaux) ; 

- le conservatisme (par opposition au progressisme): affirmation de l'enracinement des personnes individuelles et collectives dans une histoire et des traditions ; il ne consiste donc pas en une simple volonté de maintenir l'ordre établi et en un frein au progressisme mais en une réaction aux différentes manifestations de la modernité, aussi bien l'individualisme que le matérialisme (d'où son insistance dans le combat pro-vie). 

La France n'échappe pas au «mouvement dextrogyre». Les sondages annoncent un nouveau «21-avril» opposant François Fillon à Marie Le Pen tandis que toute une partie des ténors de la gauche s'affiche désormais social-libérale (Manuel Valls, Emmanuel Macron). Cependant, les partis font encore de la résistance: la recomposition du spectre politique tarde encore et aucun des actuels candidats à la présidentielle ne semble avoir compris le contenu idéologique porté par le «dextrisme». Marine Le Pen cultive le souverainisme mais bascule vers une forme d'étatisme. François Fillon préconise les libertés économiques mais néglige la question identitaire. Tous deux s'adonnent au libéralisme sociétal même s'ils essaient de le mâtiner de marqueurs conservateurs (uniforme à l'école pour l'un, abrogation de la loi Taubira remplacée par un PACS amélioré pour l'autre). Faisant preuve d'une incohérence doctrinale (sous prétexte d'attirer à eux différents segments électoraux), ils ne satisfont donc pas entièrement leur électorat «droitier» qui est, en partie, susceptible de basculer de l'un à l'autre. À moins, chose possible mais difficilement réalisable dans l'état actuel des choses, qu'une meilleure offre politique ne se présente à lui…"

Extrait de: Source et auteur

L'Amérique ne renoncera pas à sa politique anti-russe en Afghanistan

biometrique00_Del6139872.jpg

L'Amérique ne renoncera pas à sa politique anti-russe en Afghanistan

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Une rencontre dont les médias français ont peu parlé s'est tenue à Moscou le 27/12 entre représentants de la Russie, de la Chine et du Pakistan. Ils se sont mis d'accord pour obtenir de l'ONU le retrait de certaines personnalités afghanes d'une liste recensant des Afghans soumis à sanction compte tenu de leur aide aux Talibans en Afghanistan 1).
 
La rencontre a par ailleurs recommandé  l'instauration d'un « dialogue  pacifique » entre le gouvernement de Kaboul et les Talibans. Ceux-ci, présentés notamment par les Etats-Unis comme des terroristes à éliminer (ce que d'ailleurs ils n'ont jamais réussi à faire) devraient au contraire être considérés, selon les conclusions de la rencontre à Moscou, comme des auxiliaires efficaces contre l'emprise d'un Etat islamique (EI) de plus en plus présent en Afghanistan.

Le ministre russe des affaires étrangères a exhorté en conséquence Kaboul à se montrer plus coopératif avec le mouvement taliban, compte tenu de la montée croissante dans le pays de la branche afghane de l'EI. L'on comprend bien que la Russie comme la Chine veuillent lutter en Afghanistan et dans les régions voisines contre l'extrémisme de l'EI, qui s'en prend directement à leurs intérêts. Au contraire les Talibans, jusqu'ici accusés (non sans raisons d'ailleurs) de radicalisme religieux et d'une phobie anti-féministe spectaculaire, se révèlent infiniment moins dangereux que l'EI sur ces deux points.

Le président afghan actuel Ashraf Ghani aurait du se montrer satisfait de cet engagement trilatéral en faveur du combat qu'il est censé mener contre l'EI, bien plus menaçant pour lui que ne le sont ce qui reste de Talibans. Mais s'était sans compter sans les Etats-Unis dont le principal souci a été et reste de lutter contre l'influence russe dans la région. Ce n'est pas principalement le désir de défendre une démocratie à l'occidentale à Kaboul qui les conduit mais celui de se préserver l'accès futur aux richesses minières considérables de l'Afghanistan. Dans ce but, en dehors d'un maintien de plus en plus impopulaire d'une force militaire dans les principaux centres stratégique, ils ont déployé des moyens considérables, par l'intermédiaire de la CIA et des « forces spéciales », pour convaincre Ashraf Ghani de rester dans le rang, c'est-à-dire de s'opposer à tout retour de l'influence russe dans le pays.

Or Ashraf Ghani s'était doté d'un vice-président, un certain Rashid Dostum, qui déplaisait de plus en plus à Washington par son ouverture supposée à la Russie. Celui-ci était un chef de guerre, « war lord » qui ne se faisait pas remarquer par une grande aptitude à représenter l'idéal démocratique tel que conçu par les Américains. Mais pour ceux-ci son principal défaut était qu'il commençait à s'opposer à la politique américaine de plus en plus mal supportée par différents groupes tribaux. Au contraire, il semblait prêter une oreille favorable aux ouvertures russes et turques en faveur d'une Afghanistan plus ouverte à la coopération avec ses voisins asiatiques et potentiellement avec Moscou. Aussi avait-il fait l'objet de campagnes incessantes dans les médias américains dénonçant son « warlordisme ».

Finalement Washington a pu obtenir le principe de son éviction par Ashraf Ghani et son remplacement par Gulbuddin Hekmayar, un autre war lord qui ne le cède en rien en férocité à Dostum. Il a fait assassiner un grand nombre de ses rivaux. Quant aux moeurs, il est devenu populaire par son fondamentalisme islamique radical et sa recommandation d'inonder d'acide les femmes réticentes à se voiler. Ceci ne l'avait pas empêché de bénéficier d'un appui constant de la CIA, de ses dollars et de ses livraisons d'armes.

L'on comprend que la Russie et son alliée la Turquie, sans mentionner la Chine et le Pakistan, ne soient pas enthousiasmés par le retour d'un radicalisme proche du terrorisme à Kaboul. Certes, ces pays ne sont pas moins intéressés que les Etats-Unis par un futur possible accès aux richesses minières afghanes. Mais leur principal souci est la lutte contre un EI à leur porte. Un faible président Ashraf Ghani sous contrôle d'un vice président tel que Gulbuddin Hekmayar ne peut à cet égard que les inquiéter.

On se demandera si l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche entrainera une révision de la stratégie américaine en Afghanistan. Les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans la région toute entière ne laisseront sans doute pas à Donald Trump d'autre choix que continuer dans ce domaine la politique d'Obama. Quant aux Européens, qui fournissent encore malgré leurs réticences des moyens militaires pour une prétendue lutte contre les Talibans, ils ne seront pas consultés.

1) Voir notamment https://www.geo.tv/latest/125224-Russia-China-Pakistan-ag...

 

Drieu la Rochelle et le grand remplacement en 1918

écrivain-drieu.jpg

Drieu la Rochelle et le grand remplacement en 1918

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

DrieuMesureFrance.jpgEn 1921 Drieu la Rochelle publie un beau et grand livre, Mesure de la France, déjà étudié ici. Il est préfacé par Daniel Halévy. Drieu n’y va pas de main morte avec la France et sa république déjà crépusculaire.

Voici ce qu’il écrit, que je relierai à la riche notion de Grand Remplacement – on comprendra pourquoi :

« Pendant cinq ans la France a été le lieu capital de la planète. Ses chefs ont commandé à l'armée des hommes, mais son sol a été foulé par tous et par n'importe qui. Tout le monde est venu y porter la guerre : amis et ennemis. Les étrangers s'y sont installés pour vider une querelle où tous, eux et nous, avons oublié la nôtre.

Notre champ a été piétiné. Sur la terre, notre chair ne tient plus sa place. L'espace abandonné a été rempli par la chair produite par les mères d'autres contrées. »

C’est le début du grand remplacement ! Un autre à l’avoir compris est Céline sur lequel je compte publier quelque chose cette année. Il ne voit plus un Français à Paris en 1918-1919 et même l’inoffensif Marcel Proust comprend confusément quelque chose. Tiens, citons Proust pour une fois :

… les rares taxis, des Levantins ou des Nègres, ne prenaient même pas la peine de répondre à mes signes… »

On le met en prison Proust aussi ? Plus un blanc à Paris ! De quoi se plaint Camus ?

Drieu insiste sur cette profanation de la vieille France :

« Mais après la Marne, l'ennemi s'est planqué dans notre terre. Il s'y est vautré, la défonçant à grands coups de bottes. Et nous ne l'en avons pas arraché. Si nous étions restés seuls, que serait-il arrivé ? »

Et voici ce qu’il pense des résultats de cette guerre où il se comporta si noblement :

« Qu'importe cette victoire du monde en 1918, cette victoire qui a failli, cette victoire qu'on a abandonnée avec honte comme une défaite, cette victoire du nombre sur le nombre, de tant d'empires sur un empire, cette victoire anonyme. »

Et il revient au nombre et à la démographie – qui déterminent tout.

« Nous, aujourd'hui, 38 millions de vivants, notre groupe vient quatrième, après l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie. Et au-delà de l'Europe, comme nous nous rapetissons entre les 150 millions de Russes et les 120 millions d'Américains. »

La médiocrité française correspond à sa démographie.

« Et puis je veux vivre. Dans mon pays, je respire mal, je prétends qu'on veut m'entraver dans un malentendu qui peu à peu me déforme et m'estropie. »

Et Drieu accuse la France de s’être dépeuplée au dix-neuvième siècle ; elle a ainsi attiré l’Allemagne sujette comme la Russie à un boom démographique. Et l’Allemagne était sans espace, privée de ses colonies par le Traité :

« … leur absence (d’hommes) a creusé au milieu de l'Europe laborieuse un vide qui a été la cause du malaise d'où la guerre est sortie. L'Allemagne a été tentée. L'Allemagne surpeuplée ne pouvait apprendre sans indignation que certains de nos départements se vidaient et que pourtant nous réclamions de nouvelles colonies et exigions contre elle l'aide de toute l'Europe, sans compter les barbares noirs que nous armions. »

Un siècle avant que Preparata ne démonte les machinations anglaises (voyez mes textes sur le livre Conjuring Hitler), Drieu comprend que l’enjeu dépasse la France et la petite Alsace, pour laquelle on se fit illusoirement massacrer :

« Je vois que la Grande Guerre éclate non moins violente, non moins inexpiable, parce que demeure le principal antagonisme, celui de l'Allemagne et de l'Angleterre. L'Allemagne, à cause du développement de sa puissance, regardait pardessus la France. Elle tendait à la domination mondiale… »

Il évoque l’Empire colonial multiracial. Il est là aussi le Grand Remplacement :

« Il est vrai que nous nous augmentons de tous ceux-là, noirs et jaunes, qui se groupent autour de nous. Ce second empire colonial du monde, mes garçons, où on ne voit pas souvent le bout de notre nez. »

Il note cette juste chose qui pèsera de tout son poids en mai 1940 ou à Suez :

« En attendant, qu'elles le veuillent ou non, la France et l'Angleterre sont liées par leur affaiblissement simultané. »

Sur l’Europe le pronostic n’est guère optimiste :

« L'Europe se fédérera ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée. »

Elle peut aussi se dévorer en se fédérant l’Europe.

Répétons les deux grandes phrases de ce livre époustouflant :

« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera…

« Il n'y a plus de partis dans les classes plus de classes dans les nations, et demain il n'y aura plus de nations, plus rien qu'une immense chose inconsciente, uniforme et obscure, la civilisation mondiale, de modèle européen. »

Au moins on peut dire que les plus lucides des nôtres se trompent rarement.

00:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 01 janvier 2017

Meilleurs vœux pour 2017: l’année du réveil de la dormition?

Happy-New-Year-2017-Images-Download.jpg

Meilleurs vœux pour 2017: l’année du réveil de la dormition?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

La crise morale qui affecte l’Europe depuis maintenant près d’un demi-siècle va continuer en 2017. Les raisons de l’effondrement de notre civilisation sont toujours là. L’impuissance si ce n’est la complicité de nos dirigeants à cet état de fait va continuer. Beaucoup de Français espèrent un changement politique important à l’issue des élections présidentielles et législatives qui se dérouleront de mai à juin 2017. Ils se trompent. Rien ne sortira des urnes nationales, ni chez nous ni chez notre voisin allemand.

Le plus probable en France est un second tour opposant Marine Le Pen à François Fillon, même si la première fait une très mauvaise campagne, entretenant une confusion idéologique permanente afin de ne pas porter la tunique de Nessus de son père, adoucissant son programme jusqu’à le rendre méconnaissable, aboutissant sous l’influence de son conseiller Florian Philippot à une sorte de social-démocratie ayant comme seul axe de différenciation un programme non seulement anti-UE mais en vérité anti-européen. François Fillon, qui a tenu une ligne très libérale pour gagner les primaires de la droite et du centre, va également recentrer son positionnement. Ses positions pro-russes, salutaires sur le papier, semblent également s’amenuiser au fur et à mesure des semaines qui s’écoulent. Il décevra, et il ne peut que décevoir.

La gauche est laminée, même si Macron semble placé très haut dans les sondages, et ce centrisme libéral, qui empêche Bayrou d’exister à nouveau, pourrait créer la surprise. Cet ancien ministre de Hollande, qui n’a jamais été élu à la moindre élection, et dont le statut médiatique est parfaitement artificiel, exactement comme celui d’Alain Juppé avant sa défaite aux primaires, a néanmoins toutes les caractéristiques d’une baudruche politique. Je ne le vois pas si haut à l’arrivée.

En Allemagne, les choses sont également simples. L’AfD, mouvement populiste ayant axé sa campagne sur la dénonciation de l’insécurité migratoire, et fustigeant à juste titre la politique délirant d’Angela Merkel, devrait créer la surprise et dépasser les 15% des voix aux élections législatives. Ils seront alors victimes d’un évident cordon sanitaire des partis dits « respectables », maintenant au pouvoir une grande coalition affaiblie, à moins qu’une gauche plurielle, avec Die Linke, se mette en place. Comme en France, par la faute de la droite classique, ce serait alors la gauche la plus mondialiste qui imposerait ses vues à une population de plus en plus inquiète et hostile à cette immigration qu’on nous présente mensongèrement comme une force. La droite aurait pu depuis longtemps, en cessant de courir derrière la gauche ou de céder à ses oukases, briser ce consensus mou en osant une droite plurielle qui, à défaut d’être salutaire, limiterait la casse.

Il convient de noter que deux lignes s’opposent au sein de ce qu’il est convenu d’appeler la droite nationale en Europe, entre un courant identitaire, qu’on nous présente comme libéral, et un courant souverainiste, qu’on nous présente comme social. Au sein du FN, ce clivage est représenté par l’opposition entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot. Un discours social et identitaire ne serait-il pas pourtant le plus adapté ? Le discours anti-européen, qui dépasse la seule critique de l’UE actuelle ou du pilotage de l’euro, que sagement le candidat FPÖ a su taire en 2016 (Norbert Hofer), n’est-il pas avant tout une façon de ne pas s’attaquer aux vrais problèmes que sont la dénatalité des populations européennes indigènes et la submersion migratoire ?

Si l’Union Européenne actuelle doit être sévèrement critiquée, c’est d’abord parce qu’elle est à l’image des gouvernements nationaux qui en choisissent les dirigeants. Opposer un sain Etat « national » à l’UE est un mensonge et une forfaiture. Prétendre qu’on pourrait au niveau national réaliser ce que l’on se refuse de réaliser au niveau européen l’est aussi. Dire que l’Etat protège quand il trahit est aberrant.

La victoire du camp du brexit, qui a galvanisé les droites nationales en Europe, l’illustre amplement. Les Britanniques ont voté contre l’UE pour dénoncer des politiques dont sont responsables avant tout les gouvernements britanniques depuis un demi-siècle. Car ce sont eux, et eux seuls, qui ont ouvert les portes à l’immigration postcoloniale issue de son ancien empire, un phénomène grave que dénonçait déjà le conservateur Powell dans les années 60. Ce ne sont pas les Polonais qui posent problème à leur pays, contrairement aux tirades stupidement xénophobes de certains ténors de la droite. Les émeutes de 2010 et le scandale sexuel de Rotherham rappellent où est la vraie menace. Et ce n’est pas la faute de l’UE, même si elle partage les mêmes idées mondialistes que les dirigeants britanniques de « gauche » et de « droite ». Le brexit est donc une voie de détournement de la colère populaire vers un bouc émissaire facile, dont les tabloïdes britanniques depuis des années dénonçaient les travers.

Les malheurs des Britanniques ne viennent pas de l’UE, même si sa gouvernance actuelle n’est pas meilleure, mais d’abord de l’ancien empire colonial et des gouvernements « nationaux » qui les dirigent et les emmènent dans le mur depuis des décennies. Le brexit était donc une mauvaise réponse apportée à une mauvaise question.

Néanmoins, 2016 nous a enseigné que les Européens se méfient de plus en plus et à juste titre là encore de leurs dirigeants. En conséquence tout référendum est détourné pour devenir un vote de confiance à l’égard du pouvoir en place et à chaque fois, ce pouvoir est mis à bas. Matteo Renzi et David Cameron l’ont su amèrement à leurs dépens. L’alternance gauche/droite continue néanmoins comme auparavant et à chaque fois qu’une tête de l’hydre est coupée, elle repousse immédiatement sous un autre nom. En matière de promotion du multiculturalisme et d’opportunisme politique, Teresa May vaut bien David Cameron. Après avoir été favorable, certes du bout des lèvres, au maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne, la voilà désormais une farouche eurosceptique. Dans le même temps, son ministre Boris Johnson, rallié à la cause du brexit par carriérisme pur, se ridiculise et a dû reconnaître avoir menti, tout comme Nigel Farage, lors de la campagne référendaire.

En somme, euro-mondialistes et eurosceptiques, même s’ils s’opposent, utilisent les mêmes méthodes de désinformation pour convaincre les citoyens de les suivre. Les uns promettaient une catastrophe économique totale en cas de brexit. Les seconds annonçaient que tout changerait avec ce vote. Même si le brexit réel n’a pas eu lieu, et n’est pas annoncé avant 2019 au mieux, on ne voit pas ce qu’il changera pour un pays qui n’avait pas l’euro et n’était pas dans l’espace Schengen.

2017 donc, une année pour rien ? Probablement. Mais tôt ou tard, les Européens vont bien finir par se rendre compte que tous leur mentent et voudront donner un grand coup de balai à cette classe politique incapable. Ce jour-là, les menteurs mondialistes et les faussaires souverainistes seront démasqués en même temps et envoyés dans les oubliettes de l’histoire. En attendant, pendant toute l’année 2017, le Parti des Européens va continuer de prôner une vraie alternative, défendre son programme révolutionnaire, en espérant qu’il pourra connaître cette année son ascension médiatique.

En tant que dirigeant du Parti des Européens, je souhaite à tous les Européens une très bonne année 2017, en les invitant à la méfiance face aux dialectiques de renoncement. N’espérez aucun changement politique par les voies traditionnelles ou les partis existants. Mais gardez espoir !

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

18:48 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, voeux, thomas ferrier, 2017 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

The Siege of Malta Knights of St John vs Ottoman Empire

siege_of_malta_01.jpg

The Siege of Malta Knights of St John vs Ottoman Empire

This show looks at the rising Ottoman Empire attempts to conquer all Mediterranean trade routes, but the tiny island of Malta stands in its way. This island is also home to the fiercest knights, the Order of St. John, or Knights Hospitaller. 8,000 Knights and native Maltese fended off approx 48,000 Turkish warriors during the Siege of Malta. After the heroic stand, the capital of Malta is named after the commanding general, Jean de Valette.

The Siege of Malta (also known as the Great Siege of Malta) took place in 1565 when the Ottoman Empire invaded the island, then held by the Knights Hospitaller (also known as the Sovereign Order of Saint John of Jerusalem of Rhodes and of Malta, Knights of Malta, Knights of Rhodes, and Chevaliers of Malta).

The Knights, together with between 400 Maltese men, women and children and approximately 2,000 footsoldiers won the siege, one of the bloodiest and most fiercely contested in history, and one which became one of the most celebrated events in sixteenth-century Europe. Voltaire said, "Nothing is better known than the siege of Malta," and it undoubtedly contributed to the eventual erosion of the European perception of Ottoman invincibility and marked a new phase in Spanish domination of the Mediterranean. The siege was the climax of an escalating contest between a Christian alliance and the Ottoman Empire for control of the Mediterranean, a contest that included Turkish admiral and privateer Dragut's attack on Malta in 1551, and the Ottoman utter destruction of an allied Christian fleet at the Battle of Djerba in 1560.

The number of casualties is in as much dispute as the number of invaders. Balbi gives 35,000 Ottoman deaths, which seems implausible, Bosio 30,000 casualties (including sailors). However modern estimations from military historians using Turkish archives have put the number of casualties at 10,000 from combat and disease, though it is generally agreed that there were likely far more losses amongst the various volunteers and pirates, which the Turkish sources would not have noted. The knights lost a third of their number, and Malta lost a third of its inhabitants. Birgu and Senglea were essentially leveled. Still, 9,000 Christians, most of them Maltese, had managed to withstand a siege of more than four months in the hot summer, despite enduring a bombardment of some 130,000 cannonballs.

Jean De Valette, Grand Master of the knights of Malta, had a key influence in the victory against Ottomans with his example and his ability to encourage and hold together people as one man. This example had a major impact, because the kings of Europe realized that the only way to win against the Ottomans was to stop wars between them and form alliances; the result was the vast union of forces against Ottomans at the Battle of Lepanto few years later. Such was the gratitude of Europe for the knights' heroic defense that money soon began pouring into the island, allowing de Valette to construct a fortified city, Valletta, on Mt. Sciberras. His intent was to deny the position to any future enemies. La Valette himself died in 1568 after a hunting trip in Buskett.

The Ottomans never attempted to besiege Malta again. The failure of the siege did nothing to reverse the increasing dominance of Ottoman naval power in the Mediterranean, but in following a string of Christian naval defeats, such as at the Battle of Djerba, it did deny Ottoman forces the strategically vital island base in the centre of the sea which would have allowed them to launch ever deeper strikes into the belly of Europe.

L'ours : portrait d'un roi déchu (histoire des animaux)

baer-im-lungau-gesichtet-41-49187886.jpg

L'ours : portrait d'un roi déchu (histoire des animaux)

Pendant longtemps, en Europe, le Roi des animaux ne fut pas le lion. Un autre animal était l'objet de toutes les admirations. Au Moyen-Âge pourtant, la bête majestueuse est ridiculisée, humiliée. Elle conquiert de nouveaux le cœur des hommes au vingtième siècle, mais sous la forme... d'une peluche. Passer du statut de Roi de la forêt à celui de simple doudou, voilà qui constitue un singulier parcours. Aujourd’hui, Michel Pastoureau nous raconte : l'ours.

15:25 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ours, bestiaire mythologique, tradition, traditions | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Presseschau Spezial Januar 2017

kl2jan.jpg

Presseschau Spezial

Januar 2017

 

ZEHN GUTE VORSÄTZE FÜR 2017

Wachsamkeit, Skepsis und vor allem Gelassenheit

Den Mut, zu ändern, was man ändern kann, die Gelassenheit hinzunehmen, was nicht zu ändern ist und die Hoffnung, unterscheiden zu können, was in welche Kategorie gehört - wäre in Zeiten wie diesen ein passender Vorsatz: ein frohes neues Jahr!

Weihnachten ist vorbei, das neue Jahr hat noch nicht begonnen. “Zwischen den Jahren” – das ist die Zeit der Rück- und Ausblicke und der guten Vorsätze für das neue Jahr. Wohl keiner hat es je geschafft, zwölf Monate lange nach den selbst aufgestellten Grundsätzen zu leben. Aber es hat noch niemandem geschadet, darüber nachzudenken, was er selbst im nächsten Jahr anders und besser machen könnte. Hier also ein paar Vorschläge für gute Vorsätze.

1. Wachsam und wehrhaft sein

Islamistische Terroristen haben uns den Krieg erklärt. Nach den Morden am Breitscheidplatz muss selbst der Friedfertigste merken, dass im Namen Allahs unter uns lebende Killer sich nicht dafür interessieren, ob wir Verständnis für sie haben oder nicht. Sie wollen töten, weil sie uns hassen: unseren Lebensstil, unsere Freiheiten, unseren Rechtsstaat, unsere Demokratie. Im Namen ihrer verqueren, pseudoreligiösen Ideologie ergötzen sie sich am Tod anderer.

Da bekommt der Begriff “wehrhafte Demokratie”, der sich einst auf den Kampf gegen Anti-Demokraten im Innern bezog, eine neue Bedeutung. Eine wehrhafte Demokratie erfordert heute sichere europäische Außengrenzen, kontrollierte Binnengrenzen, Transitzentren, schnelle Abschiebung von illegalen Migranten und Scheinasylanten, eine Aufrüstung unserer Sicherheitsorgane, eine bessere Videoüberwachung, eine Kontrolle der Hinterhofmoscheen und vieles mehr. Demokraten sollten sich dafür einsetzen – jeder an seinem Platz, jeder nach seinen Möglichkeiten.

2. Skeptisch gegenüber Gutmenschen bleiben

“Jeder Zuwanderer ist eine Bereicherung” war schon in vergangenen Jahren das Dümmste, was zum Thema “Flüchtlinge” zu hören war. Denn die schlichte Wahrheit lautet: Auch nicht jeder “Bio-Deutsche” ist eine Bereicherung. Doch man sollte die Macht derer, die in Politik, Medien und gesellschaftlichen Institutionen die Gefahren unkontrollierter Zuwanderung klein reden und die angeblichen Segnungen einer Multi-Kulti-Idylle groß herausstellen, nicht unterschätzen. Unsere freiheitliche Gesellschaft wird nicht allein durch Terroristen gefährdet. Gefährlich sind auch jene politisch korrekten Schönredner, deren Geschäft die Relativierung und Verharmlosung ist.

Wenn Mörder “Gott ist groß” rufen, dann hat das sehr wohl etwas mit dem Islam zu tun. Wenn tausende Migranten Frauen sexuell belästigen, wie an Silvester in Köln, dann sind das nicht 1.000 Einzelfälle; hier spiegelt sich vielmehr das Frauenbild von Männern aus muslimischen Gesellschaften wider. Wenn junge Muslime in der Schule oder am Arbeitsplatz Lehrerinnen oder weiblichen Vorgesetzten den notwendigen Respekt versagen, dann hilft kein Verständnis, sondern nur das Pochen auf eindeutige Regeln. Lassen wir uns 2017 von den Gutmenschen nicht einlullen. Für den Missbrauch unserer Freiheiten muss gelten: null Toleranz.

3. Zwischen religiöser Verkündigung und politischer Indoktrination unterscheiden

Die Kirchen sind unverändert wichtige Pfeiler unserer Gesellschaft. Die freiheitliche Gesellschaft wird auch vom Geist der Bergpredigt getragen. Ein Land ohne religiöse Fundamente ist keine erstrebenswerte Perspektive. Doch bei allem Respekt vor den Kirchen und ihren Repräsentanten: Die Neigung vieler Geistlicher, die Kanzel mit einer politischen Rednertribüne zu verwechseln, nimmt zu. Je leerer die Kirchen werden, um so eilfertiger versuchen Pfarrer wie Bischöfe, dem Zeitgeist hinterherzuhecheln. Mündige Christen sollten sich dagegen verwahren.

4. Auf Etikettenschwindel achten

Die politische Linke – SPD, Grüne, Linkspartei – setzt im Wahljahr 2017 auf das Thema soziale Gerechtigkeit. Genauer gesagt: Die vereinte Linke wird die angeblich schreiende Ungerechtigkeit beklagen. Sie darf sich breiter medialer Unterstützung sicher sein: Gegen “die Reichen” machen viele Medien gerne mobil – nicht zuletzt die öffentlich-rechtlichen Anstalten.

Die Bürger sollten sich nichts vormachen lassen. Wenn von der “Armutsquote” die Rede ist, dann muss man erstens wissen, dass es sich um die “Armutsgefährdungsquote” handelt. Und dass diese zweitens nicht absolute Armut, sondern Ungleichheit misst. So gibt es nach dieser “Statistik” in Tschechien, Slowenien oder der Slowakei weniger Arme als in der reichen Bundesrepublik. Was natürlich Unsinn ist: In diesen im Vergleich armen Ländern ist die “Armut” nur gleichmäßiger verteilt. Wer den Etikettenschwindlern unter den Armutsforschern und ihren Jüngern nicht auf den Leim gehen möchte, sollte stets daran denken: Nach dieser “Berechnungsmethode” gab es in der DDR viel weniger “Arme” als in der Bundesrepublik. Nur konnten sich die DDR-Bürger davon nichts kaufen.

viel-gluck-020.jpg

5. Dem Zeitgeist widerstehen

Nie war der Satz so richtig wie heute: Wer den Zeitgeist heiratet, kann ganz schnell Witwer werden. Wer sich unkritisch an der “herrschenden” Meinung orientiert, also an dem, was die sogenannten Leitmedien veröffentlich, der muss ziemlich flexibel sein. Wer noch in Erinnerung hat, was im Zeichen des “Willkommensrauschs” Ende 2015 alles geschrieben und gesendet wurde, der erkennt heute Spiegel, Zeit oder Bild nicht mehr. Fakten lassen sich eben nur eine zeitlang schönen; im Zweifelsfall ist die Wirklichkeit stärker als das Wunschbild.

Da hilft nur eines: skeptisch bleiben und nicht alle politische Moden mitmachen. Wenn Spiegel, Süddeutsche Zeitung, Zeit, ARD und ZDF alle dieselbe Melodie spielen, dann hilft bisweilen ein Blick in ausländische Medien – zur nüchternen Analyse.

6. Dem Staat mehr vertrauen als selbst ernannten Bürgeranwälten

Wir leben in einem funktionierenden Gemeinwesen, einem Rechtsstaat mit der besten Verfassung, die es in der deutschen Geschichte jemals gab. Das heißt nicht, dass auch manches schief läuft, dass es unentschuldbare Pannen und schwere Versäumnisse staatlicher Institutionen gibt. Aber das macht eine Demokratie aus: dass sie zur Selbstkorrektur fähig ist.

Deshalb sollten wir dem Staat und seinen demokratisch legitimierten Institutionen das notwendige Vertrauen entgegenbringen. Selbst ernannte “Bürgeranwälte”, die hinter jeder Gesetzesänderung und jeder Aktionen unserer Sicherheitsorgane sofort einen Anschlag auf die Freiheit wittern, sollte man links liegen lassen – im wörtlichen wie im übertragenen Sinn.

7. Managern ihre Bekenntnisse zur Marktwirtschaft nicht unbesehen abnehmen

Es geht den Herren in Nadelstreifen so leicht von den Lippen: die Beschwörung der Sozialen Marktwirtschaft, das Bekenntnis zu Leistung und Wettbewerb. Im Alltag handeln viele Bosse aber ganz anders, wie die dreisten Betrügereien des Volkswagen-Konzerns und anderer Automobilhersteller uns plastisch vor Augen geführt haben. Für viele Manager – nicht für alle – rangieren die Interessen ihrer eigenen Arbeitnehmer, ihrer Zulieferer und Kunden sowie der Allgemeinheit ganz hinten. Für viele – zu viele – zählen nur der eigene Kontostand und die eigene Macht. Gier schlägt Gemeinwohl! Das spricht keineswegs gegen die Soziale Marktwirtschaft, aber sehr wohl gegen die Lippenbekenntnisse vieler Bosse. Auch da ist Skepsis nicht nur angebracht, sondern geradezu Pflicht aufgeklärter Wirtschaftsbürger.

8. Polizisten, Feuerwehrleute und Pflegekräfte mehr schätzen

Nie waren sie so wertvoll wie heute: unsere Polizisten, Feuerwehrleute und Pflegekräfte. Sie sind gefordert – und vielfach wegen ständig steigender Anforderungen und Personalmangels überfordert. Sie setzen sich für uns alle ein, aber wir entgelten ihnen ihre Dienste nicht angemessen – weder materiell noch ideell. Wenn Politiker diese Dienstleister am Gemeinwesen rühmen, dann sollten wir sie immer fragen, was sie konkret tun, um deren personelle und finanzielle Situation zu verbessern. Und wir sollten, wann immer wir können, Polizisten, Feuerwehrleuten und Pflegenden unseren Respekt bekunden. Wir Bürger können das öffentliche Klima durchaus verändern – wenn wir nur wollen.

viel-gluck-013.jpg

9. In den “sozialen” Medien für einen zivilisierten Ton sorgen

Facebook, Twitter und so weiter gelten als “soziale” Netzwerke. Vielfach geht es dort aber höchst unsozial, ja asozial zu. Üble Beschimpfungen, gezielt gestreute Gerüchte, erfundene “Fakten”, das Überhandnehmen von Fäkalausdrücken – und das alles häufig im Schutz der Anonymität. Generell gilt: je anonymer, umso unver-schämter, je feiger, umso primitiver. Wobei es zwischen der Primitivität der Ausdrucksweise und der Primitivität der dahinter steckenden Gedanken meistens einen engen Zusammenhang gibt.

Als Nutzer dieser Dienste kann man sich wehren: unverschämte anonyme Feiglinge ignorieren oder blockieren. Das kostet Follower, erhöht aber die Lebensqualität im “Net”.

10. Vor allem aber: auch 2017 gelassen bleiben

Das neue Jahr wird politisch ausgesprochen spannend. Wird Donald Trump berechenbar? Werden die Franzosen eine rechtspopulistische, antieuropäische Präsidentin wählen? Werden neue Flüchtlingsströme auf Deutschland zukommen? Wird der islamistische Terror unsere alltäglichen Freiheiten einschränken? Wird das Land in zehn Monaten zum ersten Mal von einer Bundesregierung unter Einschluss der Linken alias SED regiert? Wir wissen das alles nicht.

Deshalb ist Gelassenheit ein ganz wichtiger Vorsatz für 2017. Die Lebenserfahrung lehrt, dass es eigentlich nie so schlimm kommt, wie wir in unseren Albträumen befürchten, und nie so gut, wie wir uns als Ideal ausgemalt haben. Den Mut, zu ändern, was man ändern kann, die Gelassenheit hinzunehmen, was nicht zu ändern ist und die Hoffnung, unterscheiden zu können, was in welche Kategorie gehört – das wäre in Zeiten wie diesen ein passender Vorsatz.

In diesem Sinne: ein frohes neues Jahr!

00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2017, voeux 2017 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook