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samedi, 28 octobre 2023

Allemagne: 25 ans d'État hippie

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Allemagne: 25 ans d'État hippie

by C. Jahn

Source: https://www.pi-news.net/2023/10/25-jahre-hippie-staat/

Haut les cœurs ! Il y a 25 ans aujourd'hui, le rouge et le vert prenaient le pouvoir en Allemagne. Les conséquences sont connues.

Le 27 octobre 1998, Gerhard Schröder a été élu chancelier. Avec Joschka Fischer comme vice-chancelier, c'était la première fois que les rouges et les verts prenaient le pouvoir ensemble en Allemagne. A bien des égards, Schröder et Fischer ont jeté les bases d'une transformation totale de l'Etat fédéral sur le plan social, politique, ethnique et, de plus en plus, économique. Angela Merkel, qui s'est complètement mise au vert au fil de sa carrière, n'a pas seulement poursuivi cette politique révolutionnaire sans interruption, elle a également mené cette transformation totale avec une radicalité que l'on n'aurait jamais crue possible auparavant. Notre gouvernement jaune-rouge-vert actuel continue à suivre cette ligne extrême qui date de l'époque Merkel. Depuis 25 ans, l'Allemagne poursuit donc sans interruption une politique idéologique radicale rouge-verte. Il n'est donc pas surprenant que les résultats de ce radicalisme politique soient de plus en plus évidents dans la vie quotidienne des gens.

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Mais quels sont exactement les fondements idéologiques de cette politique? Gerhard Schröder et Joschka Fischer, comme l'ensemble du mouvement rouge-vert depuis la fin des années 60, ont été influencés par les idées de la période hippie - l'univers mental des octogénaires d'aujourd'hui, donc, qui a curieusement perduré jusqu'à nos jours.

Comme on le sait, les fondements politiques du mouvement hippie se trouvent dans le maoïsme de la Révolution culturelle de la Chine rouge (1966-1969): ce n'est que lorsque tout "l'ancien" aura été détruit que l'on pourra créer l'homme "nouveau" sur les décombres de l'"ancien" - telle était l'idée centrale de la Révolution culturelle. En Occident, cette idée originaire d'Asie de l'Est s'est reflétée dans un mouvement de jeunesse qui, tout comme en Asie de l'Est, a remis en question toutes les traditions existantes - bien que de manière moins violente - et a déclaré la guerre à tout ce qui était "vieux". "Ne faites pas confiance aux plus de 30 ans" était un slogan politique occidental, que l'on vive dans l'Allemagne ex-nazie, dans la Suisse neutre ou dans la puissance alliée victorieuse, les États-Unis. Le lien souvent affirmé entre les hippies et une prétendue remise en question du national-socialisme en tant que prétendu déclencheur du mouvement de 68 n'est donc rien d'autre qu'une légende allemande.

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Lutte contre l'ennemi de classe bourgeois

Comme dans le maoïsme d'Asie de l'Est, l'agressivité du mouvement était avant tout dirigée contre l'ennemi de classe bourgeois. L'exigence politique de détruire "l'ancien" se référait donc, en Occident également, à des traditions exclusivement bourgeoises - et non prolétariennes ou paysannes: on renonçait aux manières et à la politesse "bourgeoises", on remplaçait les vêtements "bourgeois" comme le costume et la cravate par toutes sortes de frivolités, on se laissait pousser les cheveux longs pour protester contre l'idéal "bourgeois" d'une apparence soignée et on se révoltait contre le sens de l'ordre "bourgeois" en célébrant le désordre, à commencer par sa propre chambre d'enfant. Et l'on pratiquait l'inversion de l'autorité selon les maximes maoïstes: les élèves insultaient leurs professeurs, les enfants leurs parents.

A cela s'ajoutait le grand thème des drogues: importées en contrebande en Allemagne et vendues illégalement, le plus souvent par des travailleurs immigrés turcs, le recours à la drogue était considéré dans les cercles hippies comme un autre rejet souhaitable des valeurs de caractère "bourgeoises" classiques, empreintes d'humanisme, selon lesquelles l'homme grandit grâce à ses défis, il doit les relever avec courage et le recours à des drogues et à des moyens de fuir le monde de toutes sortes est compris comme une lâcheté pathétique face aux réalités de l'existence humaine.

Toutes ces conceptions idéologiques de l'époque hippie ont été peu à peu intégrées dans la politique, à commencer par la chancellerie de Willy Brandt, puis celle d'Helmut Kohl, qui a manqué dès le début de fermeté pour imposer effectivement le "tournant spirituel et moral" qui s'imposait dès 1982. En 1998, Gerhard Schröder et Joschka Fischer, la génération qui avait grandi depuis 1968 avec la conscience d'incarner "l'homme nouveau", sont arrivés au pouvoir. Il n'est donc pas étonnant que cette génération ait entrepris, dès son arrivée au pouvoir, d'introduire l'"homme nouveau" dans toute l'Allemagne.

Une "incivilité" souhaitable

Le fait que des millions de travailleurs immigrés turcs aient été naturalisés un an seulement après l'arrivée au pouvoir des rouges et verts faisait partie de cette conception de la création d'un "homme nouveau" en Allemagne: les Turcs, qui apparaissaient déjà dans les années 60 comme nettement plus violents, moins éduqués et culturellement moins raffinés que les Allemands, étaient considérés dans les cercles politiques d'inspiration maoïste de l'époque hippie comme l'incarnation particulièrement évidente de cette "incivilité" si souhaitable. Le fait que notre État hippie importe aujourd'hui encore en Allemagne des personnes violentes, incultes, criminelles et globalement plutôt éloignées de la civilisation en provenance d'Afrique et du monde arabe n'est donc pas du tout irrationnel, mais peut être déduit très directement du monde des idées de 68.

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De même, l'expansion massive du trafic de drogue en Allemagne depuis 1998 ne s'explique qu'au regard des conceptions de vie de la fin des années 60. Il en va de même pour la tendance croissante de notre État à l'arbitraire juridique, dans le droit d'asile de toute façon et, plus récemment, de manière particulièrement évidente avec l'exemple des protestataires climatiques qui se collent au bitume des carrefours : l'État hippie rejette idéalement les lois, car les lois représentent des "règles" et des "prescriptions" qui créent de l'ordre et servent donc le sens de l'ordre "bourgeois". Dans la philosophie politique des hippies, ces "règles" fixes et obligatoires pour tous doivent plutôt être remplacées par des discussions et des accords volontaires. C'est donc précisément cet univers mental dans lequel notre État hippie est encore prisonnier aujourd'hui qui fait que les lois en vigueur ne sont pas appliquées, que les accords informels "volontaires", les prétendues "valeurs" et les droits ethniques parallèles gagnent en importance sur le plan juridique et que l'ancien État de droit, tel qu'il existait encore certainement en République fédérale jusque dans les années 1990, se dégrade de plus en plus visiblement en un État politique arbitraire.

Combien de temps l'État hippie va-t-il encore durer ?

Et bien sûr, l'État hippie se manifeste également dans le manque croissant d'entretien et le désordre de l'espace public dans l'Allemagne d'aujourd'hui, les graffitis sur chaque mur de maison, les parcs négligés - tous des idéaux de beauté de l'époque hippie.

La liste pourrait encore s'allonger: la formation scolaire de plus en plus mauvaise, l'aversion de l'État pour les valeurs "bourgeoises" telles que le travail, la performance, l'indépendance et, en revanche, les espaces de liberté criminels que notre État accorde aux chaos gauchistes, aux émeutiers islamiques, aux trafiquants de drogue, aux bandes de voleurs et autres incarnations de l'"incivilité" et de la "non-civilisation" - sans connaissance de l'univers mental des hippies, tous ces comportements étatiques très étranges seraient tout à fait incompréhensibles.

25 ans d'Etat hippie : si l'on compare l'Allemagne de 1998 à celle de 2023, le jugement de l'histoire sur cette étrange époque n'est pas difficile à porter. Mais combien de temps cela va-t-il encore durer? En fin de compte, notre système étatique actuel met en oeuvrfe les visions des personnes âgées de 80 ans aujourd'hui. La jeune génération, elle, est de plus en plus confrontée aux conséquences pratiques de ce monde d'idées particulièrement délirant. Tôt ou tard, la jeune génération se demandera donc si les rêves de société de grand-mère et de grand-père sont vraiment ses propres rêves.

L'Inde, du géant aux pieds d'argile à acteur actif sur l'échiquier géopolitique?

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L'Inde, du géant aux pieds d'argile à acteur actif sur l'échiquier géopolitique?

Peter W. Logghe

Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n° 183, octobre 2023

Les lecteurs attentifs se souviendront sans doute de précédentes contributions dans cette Newsletter et dans le magazine trimestriel TeKoS (n°157 notamment), dans lesquelles nous avons déjà largement parlé des défis géopolitiques de l'Inde et du rôle plutôt restreint que ce pays géant a joué sur la scène mondiale jusqu'à présent. Un rôle discret, en décalage avec ses immenses atouts économiques et la taille de sa population.

Certains éléments suggèrent que l'Inde, sous la houlette du nationaliste hindou Modi, a l'intention de jouer un rôle plus actif dans la politique mondiale et de s'affirmer davantage au niveau régional, en Asie du Sud-Est. Le Premier ministre indien Narendra Modi, par exemple, a assumé la présidence du G-20 en septembre 2023, et le président américain Joe Biden est déjà venu prendre un petit café chez lui pour mettre en avant les "relations chaleureuses" entre les deux pays. En juin, le même Modi a effectué une visite d'État aux États-Unis. Le récent incident au cours duquel le Canada a accusé l'Inde d'être impliquée dans le meurtre d'un militant sikh au Canada peut également servir d'illustration du rôle géopolitique croissant de l'Inde sur la scène mondiale. L'incident a été déclenché par des rapports en provenance des États-Unis, que les commentateurs politiques ont décrits comme "particulièrement désagréables pour les États-Unis de Biden", qui étaient sur le point d'entamer de nouvelles relations intenses avec l'Inde.

Le 14 juillet, le Premier ministre indien Modi était en visite en France et a passé en revue les troupes françaises avec le président français Emmanuel Macron. Une visite officielle au cours de laquelle Macron a voulu souligner le rôle important de l'Inde sur l'échiquier géopolitique. Mais avant cela, il y a aussi eu l'atterrissage réussi d'une fusée indienne au pôle sud de la lune. Par ailleurs, l'Inde vient de lancer une mission d'observation du soleil - l'Inde déborde d'ambition, ne le constate-t-on pas?

Après la Seconde Guerre mondiale, le premier Premier ministre indien, Jawaharlal Nehru, a lancé, avec le Mouvement des pays non alignés, une stratégie de neutralité entre les deux blocs de puissance pendant la guerre froide. Cette stratégie de neutralité devait fournir à l'Inde d'importantes ressources (financières et autres).

Aujourd'hui, la constellation mondiale n'est plus la même et la politique étrangère de l'Inde est également différente.

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Le ministre indien des affaires étrangères et ancien diplomate, Subrahmanyam Jaishankar, a défini les points clés d'une nouvelle politique étrangère de l'Inde en 2020 dans un livre intitulé : The Indian Way : Strategies for an uncertain world (La voie indienne: stratégies pour un monde incertain). Il y a trois axes principaux :

    - La primauté de l'intérêt national et une approche politique réelle du monde. L'Inde n'a pas d'alliés mais des partenaires, avec lesquels elle négociera au cas par cas. Un monde multipolaire, en d'autres termes.

    - L'Inde veut être au centre du grand jeu géopolitique et profiter des rivalités entre les grandes puissances. En même temps, elle veut rendre l'Inde incontournable en tant que décideur dans les décisions mondiales.

    - Les contradictions inhérentes à la stratégie multipolaire doivent être exploitées au maximum par l'Inde. Les partenaires peuvent être aussi bien la Russie que les États-Unis, la Chine, le Japon, etc.

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Totalement absent de nos grands médias, le compte-rendu de la discussion à la Chambre des représentants de l'Inde, le Lok Sabha, le 5 avril 2022. Il en ressort une quasi-unanimité au sein du parlement sur la proposition selon laquelle l'Inde devrait occuper une position centrale dans la politique mondiale actuelle et pourrait parfaitement jouer le rôle de médiateur dans les conflits majeurs.  Dans son livre The Indian Way, le ministre en chef Jaishankar avait déjà écrit : "Il est temps pour nous de donner des réponses aux États-Unis, de mettre la Chine en bonne posture, de donner des assurances à la Russie, de donner un rôle au Japon, de nous rapprocher de nos voisins et de renforcer notre base de soutien traditionnelle".

Il n'est donc pas surprenant que l'Inde soit devenue à la fois membre de l'Organisation de coopération de Shanghai (créée et dirigée par la Chine), membre éminent des BRICS (organisation de pays émergents en développement) et du Dialogue quadrilatéral sur la sécurité (avec le Japon, l'Australie et les États-Unis - conçu pour limiter l'influence de la Chine). La mission principale de l'Inde dans toutes ces organisations est de défendre ses propres intérêts nationaux. Elle le fera désormais non pas de manière idéologique (comme pendant la guerre froide) mais plutôt de manière pragmatique.

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L'importance économique croissante de l'océan Indien

Dans la revue française de géopolitique Conflits (n° 47 - septembre/octobre 2023), dont l'intérêt ne cesse de croître, Charles Gave souligne l'importance économique croissante de l'océan Indien et la situation géopolitique fortement modifiée depuis la mise en place de la nouvelle route de la soie chinoise et la guerre de la Russie en Ukraine. Le boycott de l'Occident a contraint la Russie à trouver de nouveaux débouchés pour ses produits, en déplaçant ses priorités économiques vers l'est et le sud du globe.

Par exemple, la Russie (deuxième exportateur de pétrole) a exporté du pétrole vers la Chine et a été payée en renminbi, la monnaie chinoise. La Russie a également mis en place une nouvelle route commerciale vers le sud, via la mer Caspienne, l'Iran et l'Inde, appelée le corridor international de transport nord-sud. Il s'agit d'une route commerciale internationale perpendiculaire à la nouvelle route de la soie chinoise, allant d'est en ouest. Si certains prédisent un boom économique pour les pays situés le long de cette nouvelle route commerciale (Inde, Turkménistan, Azerbaïdjan, Asie centrale avec l'Irak et l'Iran), d'autres experts économiques estiment qu'il ne s'agit que de paroles en l'air. Dans l'ensemble, il s'agit tout de même de 2 milliards de personnes.

Il semble bien que l'Inde soit en train de cataloguer ses atouts géopolitiques et de jouer cartes sur table. Ce géant asiatique aux pieds d'argile est-il en train de se réveiller ?

Peter Logghe

vendredi, 27 octobre 2023

Un baril de poudre: la Libye, l'"Occident" et le flot de demandeurs d'asile

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Un baril de poudre: la Libye, l'"Occident" et le flot de demandeurs d'asile

Par Alexander Markovics

L'avertissement de Kadhafi à l'Europe

"Maintenant, écoutez-moi, peuple de l'OTAN ! Vous êtes en train de bombarder le mur qui a stoppé l'immigration africaine vers l'Europe, y compris les terroristes d'Al-Qaïda, ce mur était la Libye. Vous êtes en train de le détruire. Vous êtes des idiots et vous brûlerez en enfer pour les milliers d'immigrants venus d'Afrique et pour votre soutien à Al-Qaïda". (Muammar al-Gadaffi, président libyen 1969 - 2011)

Marée de l'asile : 700.000 personnes veulent passer de la Libye à l'UE

Ces paroles du leader de la révolution libyenne, Kadhafi, se sont avérées exactes. Depuis l'intervention militaire occidentale de 2011, la Libye est en proie au chaos. Des groupes armés se font la guerre et se partagent le pays, et l'EI s'est même implanté dans certaines régions. Une nouvelle guerre civile de 2014 à 2020 a finalement abouti à la division du pays: alors qu'à l'ouest du pays, centré sur Tripoli, les forces proches des Frères musulmans donnent le ton et sont soutenues par la Turquie, le général Khalifa Haftar, d'orientation nationaliste et laïque, qui bénéficie notamment du soutien de la Russie, règne sur l'est du pays. La tentative d'instaurer un gouvernement d'unité nationale a jusqu'à présent échoué en raison de la rivalité entre les deux camps. La Libye semble se désintégrer de plus en plus dans les zones tribales d'avant le règne de Kadhafi. Il manque encore un homme qui, comme Mouammar Kadhafi, pourrait unifier les tribus.

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Seul le second fils de ce dernier, Saïf-al-Islam, est considéré par les observateurs comme un candidat potentiel pour cette tâche - mais il doit craindre pour sa vie, car l'Occident s'en prendra à lui. Tout cela se passe dans un pays cinq fois plus grand que l'Allemagne, avec six frontières extérieures et une population d'à peine sept millions d'habitants. Environ 700.000 d'entre eux sont, en juillet 2023, des étrangers, dont une grande partie ne veulent utiliser la Libye que pour transiter vers l'Europe.

Le chaos en Libye : violence, trafic d'êtres humains, pauvreté

Aujourd'hui, le quotidien libyen est marqué par la violence, la traite des êtres humains, la pauvreté et la défaillance de l'État. Les fonctionnaires, par exemple, ne reçoivent pas leur salaire pendant des mois, les factures d'électricité et de gaz ne sont pas payées par de nombreux Libyens parce que personne ne les paie, et l'infrastructure se détériore. Le dernier exemple en date du déclin du pays est l'effondrement du barrage de Derna, qui a fait jusqu'à 20.000 morts. Mais en même temps, cet État d'Afrique du Nord est aussi une porte sur la Méditerranée et donc sur l'Europe. Par nécessité, de nombreux anciens employés de l'État ont profité de cette occasion pour se lancer dans le commerce de la traite des êtres humains, beaucoup plus lucratif pour eux.

C'est précisément ce chaos qui a rendu possible la crise des réfugiés de 2015, car l'île de Lampedusa se trouve non loin des côtes libyennes et constitue ainsi la voie d'accès à l'UE pour les masses africaines en détresse. Alors que sous Kadhafi, la Libye coopérait avec le gouvernement italien pour empêcher l'immigration vers l'Europe, toutes les digues ont cédé et le flot des demandeurs d'asile s'est déversé sur l'Europe depuis.

La route de la Méditerranée centrale: porte d'entrée en Europe, terrain de jeu des passeurs et des ONG allemandes

La route de la Méditerranée centrale est un facteur important dans ce contexte. Elle est considérée par les passeurs et les candidats à l'émigration comme la voie la plus sûre vers l'Europe - entre janvier et mi-juin 2023, "seulement" 662 personnes y ont trouvé la mort, et 368 autres sont portées disparues. Une traversée de la ville portuaire de Tobrouk vers les côtes italiennes coûte entre 460 et 1840 euros, selon que l'on souhaite utiliser un canot pneumatique surpeuplé ou un navire marchand pour la traversée, comme l'a révélé la Deutsche Welle dans un reportage de juillet 2023. Par le biais de médias sociaux tels que Tiktok, ils diffusent des vidéos de conditions prétendument paradisiaques en Europe, incitant ainsi des personnes de toute l'Afrique et du Moyen-Orient à émigrer. Associés à l'absence de pouvoir central étatique et aux passeurs de l'association allemande "Seenothilfe" déguisés en ONG, ils agissent comme des outils d'immigration massive vers l'Europe. Mais comment arrêter cette ruée vers l'Europe ?

En utilisant l'héritage de Silvio Berlusconi pour sortir de la crise migratoire ? L'approche de Giorgia Meloni

La Première ministre italienne Giorgia Meloni poursuit une solution possible au problème: début septembre, elle a reçu à Rome le gouvernement de l'ouest de la Libye reconnu par l'UE. Elle renoue ainsi avec l'héritage du "Cavaliere" Silvio Berlusconi qui, dans la tradition de la "Mare Nostrums" romaine, voulait à son tour lier étroitement à l'Italie les pays d'Afrique du Nord riverains de la Méditerranée, et en particulier l'ancienne colonie libyenne. Berlusconi a ainsi pu non seulement obtenir des sources d'énergie bon marché pour l'Italie, mais aussi réduire drastiquement l'immigration vers l'Europe. Meloni a une idée similaire en tête, même s'il faut malheureusement mentionner que cette atlantiste acharnée ne s'oppose qu'à l'immigration illégale, mais veut en revanche permettre davantage de routes migratoires légales vers l'Italie, y compris via l'Afrique du Nord. Elle veut que la Libye renforce les patrouilles le long de ses côtes, en échange de quoi elle a offert plus de bateaux et des formations pour leurs équipages. De même, face au conflit entre l'Occident et la Russie, elle cherche à obtenir de l'énergie supplémentaire d'Afrique du Nord et à faire de l'Italie la plaque tournante énergétique de l'Europe en matière de pétrole et de gaz. Bien sûr, elle n'a à sa disposition que la moitié occidentale de la Libye, qui souffre d'une instabilité chronique. Sans une autorité centrale en Libye, cette tâche est vouée à l'échec.

Gaza : déportation de la population sur le terrain, gaz naturel et intérêts politiques et diplomatiques

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Gaza : déportation de la population sur le terrain, gaz naturel et intérêts politiques et diplomatiques

Filip Martens

Il y a tellement de désinformation et de mystères dans l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 qu'il faut creuser pour savoir à qui profite ce conflit. Il y a deux règles pour interpréter ces questions. Primo, ne croyez JAMAIS ce que vous disent les gouvernements occidentaux et leurs grands médias. Secundo, ne croyez JAMAIS la raison officielle d'une guerre impliquant un ou plusieurs états occidentaux. En ce qui concerne. l'attaque japonaise sur Pearl Harbour en 1941 (dont il a été officiellement admis en 1999 que le gouvernement américain était au courant à l'avance, mais n'a pas prévenu l'amiral Kimmel, commandant d'Hawaï) (1), l'incident du Tonkin en 1964 (comme raison du déploiement des troupes américaines au Sud-Vietnam et du début d'une guerre contre le Nord-Vietnam), les attaques du 11 septembre 2001 (comme raison du déploiement des troupes américaines au Sud-Vietnam et du début d'une guerre contre le Nord-Vietnam), les attaques du 11 septembre 2001 (pour justifier l'invasion de l'Afghanistan), les fameuses "armes de destruction massive" jamais trouvées en 2003 (pour justifier l'invasion de l'Irak), les bombardements aériens "protégeant les civils" en 2011 (pour justifier la destruction de la Libye prospère), ...

La soi-disant "défaillance des services de renseignement israéliens": un classique parmi les attaques provoquées

Immédiatement après le succès tactique de l'opération "Tempête Al-Aqsa" - l'attaque du Hamas contre les zones frontalières israéliennes autour de la bande de Gaza - les médias grand public ont parlé de terrorisme aveugle et de "l'échec des services de renseignement israéliens". C'est d'autant plus curieux qu'un jour, ces services de renseignement sont les meilleurs du monde et que le lendemain, ils sont soudain complètement à la ramasse. Cela suggère que cela correspond à certains intérêts. Mais de quels intérêts s'agit-il et que se passe-t-il réellement ?

Les services de renseignement israéliens Mossad, Shin Bet et Aman (2) avaient la réputation d'être parmi les meilleurs au monde et de disposer de la technologie la plus avancée. Des drones de surveillance sillonnaient constamment les airs le long de la frontière hautement sécurisée avec Gaza, qui était truffée de caméras de surveillance et de postes de garde militaires. Les services de renseignement ont utilisé leurs capacités cybernétiques pour remonter à la surface une multitude d'informations. Ils ont proclamé qu'ils avaient hermétiquement fermé la frontière avec Gaza. Des membres des services de renseignement israéliens ont même déclaré : "Il n'y a pas un cafard ou un rat qui traverse la frontière sans que nous l'ayons vu" (3).

Lorsque l'attaque du Hamas a commencé à 6 heures du matin et que des centaines d'Israéliens ont été enlevés ou tués, l'armée israélienne, pourtant réputée pour être la plus performante au monde, n'est intervenue qu'à 11 heures du matin. Mais pourquoi si tard ?

De nombreux Israéliens d'extrême gauche vivent dans les zones attaquées par le Hamas. Par conséquent, un grand nombre de militants contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens ont été massacrés à l'intérieur du pays. Le Hamas a ainsi envoyé un message terrible à la gauche laïque israélienne (4). 

Les médias grand public voudraient donc nous faire croire que les soi-disant meilleures agences de renseignement du monde auraient été endormies par les combattants du Hamas, apparemment plus intelligents que leurs homologues israéliens. Il est particulièrement curieux que les "animaux humains" que sont les combattants du Hamas, selon le ministre israélien de la défense Yoav Gallant (5), aient été capables d'agir intelligemment. En bref, les meilleurs services de renseignement du monde devenant soudainement sourds et aveugles, combinés à des animaux humains devenant soudainement intelligents, telle est la version dominante de l'attaque du Hamas du 12 octobre 2023.

S'agit-il vraiment d'un échec des services de renseignement israéliens ?

Quoi qu'il en soit, de nombreux signaux ont dû apparaître sur le radar des services de renseignement israéliens. Avec un budget annuel de 3 milliards de dollars et 7000 employés, le Mossad est la deuxième agence de renseignement occidentale après la CIA. Ce n'est un secret pour personne que le Mossad a largement infiltré les structures palestiniennes. Le Mossad dispose de milliers d'informateurs sur place, de sorte qu'il est tout à fait invraisemblable que cette agence de renseignement n'ait pas remarqué que des centaines de combattants du Hamas s'entraînaient en vue d'une attaque coordonnée. Étant donné que l'attaque du Hamas a nécessité une longue planification, la question est de savoir pourquoi personne - sauf apparemment les services de renseignement égyptiens, cfr infra - n'en a eu vent (6). 

Un responsable anonyme des services de renseignement égyptiens a déclaré à l'Associated Press qu'Israël avait ignoré les avertissements répétés selon lesquels le Hamas préparait "quelque chose d'énorme" : "Nous les avons prévenus qu'une explosion allait se produire - et très bientôt - et qu'elle serait énorme". Toutefois, il a déclaré qu'Israël minimisait la menace provenant de Gaza (7).  Cette affirmation a été soutenue par Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis (8), ainsi que par d'autres cadres égyptiens anonymes qui ont parlé au site d'information Ynet (9). Les responsables égyptiens ont déclaré à ce site d'information qu'ils étaient choqués par l'indifférence du Premier ministre Netanyahou à l'égard de leurs avertissements (10). 

En outre, si les services de renseignement égyptiens étaient si bien informés des préparatifs de l'attaque du Hamas, il est difficile d'imaginer que d'autres services de renseignement ne l'auraient pas remarqué. De même, les agences de renseignement américaines sont très actives au Proche-Orient, et la NSA en particulier est connue pour collecter pratiquement toutes les données circulant sur l'internet dans le monde entier. On peut se référer aux révélations d'Edward Snowden (11), ancien employé de la CIA et de la NSA, à cet égard.  La NSA a accès aux systèmes d'exploitation de Google, Microsoft et Apple, écoute les appels téléphoniques et lit les discussions de tous les fournisseurs occidentaux de messagerie et de courrier électronique. Étant donné que le Hamas utilise des technologies occidentales et qu'il a téléchargé au moins une vidéo (12) de son entraînement avant l'attaque, il est hautement improbable que la NSA n'ait rien détecté (13).

Pourquoi les services de renseignement israéliens ont-ils ignoré les préparatifs de l'attaque du Hamas ? Ayant infiltré les organisations palestiniennes à grande échelle, ils sont néanmoins parfaitement au courant de la plupart des plans des Palestiniens. Il est donc plus qu'improbable qu'une opération d'une telle ampleur, impliquant des centaines de combattants, ait été négligée. De plus, les services de renseignement modernes interceptent les communications électroniques, les ordinateurs, les téléphones portables, ... Il est difficile d'imaginer que le Hamas ait préparé l'opération Tempête Al-Aqsa complètement hors ligne (14). 

Bien sûr, il existe une possibilité théorique que les services de renseignement israéliens n'aient effectivement pas prêté attention aux avertissements d'autres agences de renseignement. Toutefois, cette hypothèse n'est pas crédible. Par conséquent, la question se pose sérieusement de savoir si l'attaque a été délibérément autorisée. En effet, les exemples de ce type ne manquent pas dans l'histoire.

On peut donc affirmer qu'il y avait suffisamment d'avertissements. Et cela n'est basé que sur les informations publiquement disponibles aujourd'hui. Il est possible qu'il y ait beaucoup plus d'informations en coulisses.

Thomas Röper, administrateur du célèbre site d'information germanophone Anti-Spiegel (15) et ancien expert en Europe de l'Est pour diverses sociétés de services financiers, est convaincu qu'Israël et les États-Unis étaient au courant de l'imminence de l'attaque du Hamas et qu'ils l'ont autorisée.

La clôture frontalière de haute technologie par laquelle Israël a fermé Gaza il y a longtemps est dotée de systèmes autonomes et d'une intelligence artificielle. Les systèmes de repérage de cette clôture frontalière sont si perspicaces que même un serpent dans le sable du désert provoque l'alarme ET que l'IA le reconnaît comme inoffensif, de sorte que les systèmes de mise à feu automatique ne tirent pas automatiquement sur les serpents.

Les systèmes de repérage de la clôture frontalière permettent aux gardes de voir à l'intérieur du territoire palestinien, de sorte qu'il est impossible pour les combattants du Hamas qui s'approchent de la clôture en voiture de ne pas être repérés. Les gardes-frontières israéliens les ont donc bien vus arriver, mais n'ont pas réagi. Les vidéos de l'assaut de la clôture en témoignent également : soit il n'y avait pas de gardes-frontières du tout, soit ils n'ont opposé pratiquement aucune résistance. On aurait dit que la barrière frontalière était grande ouverte.

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Ensuite, les combattants du Hamas ont pénétré en Israël à bord de pick-ups, sur une distance de 40 km. L'armée israélienne ne les a pas arrêtés, bien que la prise d'assaut de la clôture ait dû donner l'alerte. Où étaient les hélicoptères d'attaque israéliens qui avaient tout le temps de décoller et d'abattre les pick-up ? Même au niveau du gaz d'étalage, les pick-ups se sont déplacés pendant au moins une demi-heure, voire plus. Il y avait donc suffisamment de temps pour repousser l'attaque du Hamas. Néanmoins, personne n'a empêché les combattants du Hamas d'envahir les villes et les villages proches de la frontière. Sans aucune entrave, ils ont commis des massacres et pris des gens en otage.

Si tout cela est dû à des erreurs commises par les services de renseignement israéliens, des têtes doivent tomber. Des voix s'élèvent ici et là pour demander une enquête sur ces "défaillances", mais ni les Israéliens ni les Américains ne semblent pressés d'ouvrir une enquête. Il est très étrange que plus de 1 400 Israéliens aient été tués et que plus de 100 autres aient été pris en otage. Les grands médias sont également totalement silencieux sur la question (16).

Le Hamas a été créé par Israël : divide et impera.

Sous les gouvernements Rabin (1974-1977) et Begin (1977-1983), Israël a commencé à soutenir activement la branche palestinienne des Frères musulmans pour faire contrepoids à la popularité de l'OLP laïque, ainsi qu'aux États arabes laïques - qui luttaient activement contre l'islamisme - avec lesquels Israël était en guerre à l'époque : l'ennemi de mon ennemi est mon ami. L'islamisme n'était alors pas considéré comme une menace terroriste. En fait, Israël le considérait comme un allié naturel contre leurs ennemis communs.

En 1973, l'imam paralysé Sheikh Ahmed Yassin a fondé l'organisation Mujama Al-Islamiya, qui a contribué à la création de l'université islamique de Gaza, d'hôpitaux et d'écoles. Ce précurseur du Hamas est issu des Frères musulmans. Le cheikh Yassine était en si bons termes avec Israël qu'il était même soigné dans des hôpitaux israéliens. La Mujama Al-Islamiya a été officiellement reconnue par Israël comme une organisation caritative, ce qui lui a permis de collecter des millions de dollars. Israël a également soutenu la création de l'université islamique de Gaza (17).

Dans les années 1970 et 1980, Israël n'est pas intervenu dans les batailles entre l'OLP laïque dominante et les forces islamistes plus petites, car les luttes intestines mutuelles affaiblissaient l'OLP, qui menait alors des attaques terroristes contre des cibles israéliennes dans le monde entier. Au cours de cette période, Israël a donc contribué à transformer un groupe marginal d'islamistes palestiniens en l'organisation islamiste notoire qu'est aujourd'hui le Hamas. Après tout, diviser les Palestiniens était dans l'intérêt d'Israël.

Le général Yitzhak Segev, qui était gouverneur de l'administration militaire israélienne à Gaza au début des années 1980, a déclaré plus tard au New York Times qu'il avait financé le mouvement islamiste palestinien pour faire contrepoids à l'OLP laïque de Yasser Arafat : "Le gouvernement israélien m'a donné un budget et l'administration militaire a donné de l'argent aux mosquées".

Avner Cohen, un ancien fonctionnaire israélien qui a travaillé à Gaza pendant plus de 20 ans, affirme que cette politique a alimenté la montée de l'islamisme parmi les Palestiniens. Il a déclaré au Washington Post en 2009 : "Le Hamas est, à mon grand regret, la création d'Israël". Dès le milieu des années 1980, M. Cohen a même rédigé un rapport officiel à l'intention de ses supérieurs, dans lequel il mettait en garde contre le danger que représentait ce monstre islamiste créé par Israël (18). 

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Dès 1984, Israël a arrêté le cheikh Yassine suite à la découverte de caches d'armes secrètes. Il est cependant libéré dès 1985 (19).  La Mujama Al-Islamiya a été transformée en Hamas par le cheikh Yassine en 1987. Ce n'est que lorsque le Hamas a tué deux soldats israéliens en 1988 qu'Israël a cessé de favoriser le Hamas (20). Ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'Israël a commencé à considérer le Hamas comme un groupe terroriste. Le cheikh Yassine, paralysé, a été tué dans son fauteuil roulant en 2004 par des missiles Hellfire tirés par un hélicoptère Apache israélien.

Le célèbre journaliste d'investigation américain Seymour Hersh a publié une analyse du conflit de Gaza le 12 octobre 2023 (21).  Il s'est basé sur des informations internes provenant d'un vétéran de l'appareil de sécurité israélien. Lorsque Benjamin Netanyahou est redevenu premier ministre en 2009, il a préconisé de soutenir le Hamas afin de l'opposer à l'OLP. Netanyahou privilégie le financement du Hamas. Des centaines de millions de dollars en provenance du Qatar transitent régulièrement par Israël vers le Hamas. M. Netanyahou a fait valoir que le fait de faire transiter cet argent qatari par Israël garantissait qu'il ne pourrait pas être utilisé à des fins terroristes : "Maintenant que nous exerçons un contrôle, nous savons qu'il est utilisé à des fins humanitaires".

Netanyahou était convaincu que l'accord avec le Qatar sur le financement du Hamas lui permettait de mieux contrôler le Hamas que l'Autorité palestinienne, dominée par l'OLP. Ce faisant, il acceptait le risque que le Hamas tire occasionnellement des roquettes sur le sud d'Israël et que des membres du Hamas aient accès à des emplois en Israël. Ainsi, selon cette "doctrine Netanyahou", Israël créerait une sorte de Frankenstein tout en gardant le contrôle sur lui (22).

En 2019, M. Netanyahou a déclaré lors d'une réunion de son parti, le Likoud : "Quiconque veut contrecarrer la création d'un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et le transfert d'argent au Hamas" (23).

Bien que le Hamas soit un ennemi, cette politique de division et de conquête a bien servi Israël. La domination du Hamas islamiste sur Gaza a divisé politiquement le mouvement national palestinien, tandis qu'Israël disposait d'un prétexte pour enfermer les habitants de Gaza et les isoler du reste du monde.

Déplacement in extremis d'un festival de musique à la frontière de Gaza.

Lors du festival de musique psychédélique en plein air Supernova Sukkot Gathering, des Israéliens de gauche et des Juifs du monde entier (Allemagne, Grande-Bretagne, Brésil, ...) ont célébré "les amis, l'amour, la liberté infinie et la préservation de l'environnement". Ce festival de deux jours a débuté le 6 octobre 2023 et s'est déroulé près du kibboutz de Re'im, à seulement huit kilomètres de la plus grande prison à ciel ouvert de Gaza. Il s'agissait de la version israélienne du festival brésilien Universo Paralello.

Il s'est passé quelque chose d'étrange en ce qui concerne l'emplacement du festival de musique. À l'origine, l'événement devait se dérouler dans un lieu situé dans le sud d'Israël. Deux jours avant le début du festival, les organisateurs ont été informés qu'il ne pouvait pas avoir lieu à cet endroit. Le festival a donc été déplacé à proximité de Re'im, une zone peu sûre qui n'était pas adaptée à un tel événement. Pourquoi le lieu d'un festival international de musique serait-il déplacé dans un endroit peu sûr 48 heures à l'avance ?

En outre, selon la source israélienne citée par le journaliste d'investigation américain Seymour Hersch (cf. supra), les deux tiers des troupes israéliennes habituellement stationnées à la frontière de Gaza avaient été transférées en Cisjordanie avant le samedi (24). 

Peut-on dire que les quelque 3 500 participants au rassemblement de Souccoth Supernova, attaqué par le Hamas, ont été sacrifiés sur l'autel d'intérêts politiques supérieurs ?

Casus belli.

L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 - un jour après le 50e anniversaire du début de la guerre du Kippour - était donc tout le contraire d'une attaque surprise. Il est clair que les services de renseignement israéliens avaient été prévenus de l'attaque. Cela soulève la question de savoir pourquoi le Premier ministre Netanyahou a autorisé l'attaque à venir du Hamas. Il doit y avoir des raisons à cela. Et il y en a.

Examinons ses conséquences politiques et diplomatiques. Tout d'abord, grâce à ce "Pearl Harbour", Israël a acquis un casus belli pour réaliser ses objectifs concernant la bande de Gaza, c'est-à-dire pour mener à la fois une guerre antiterroriste et une sorte de "solution finale" au problème du Hamas. Cela inclut la déportation d'une grande partie de la population de Gaza afin de rendre la région plus contrôlable. Comme nous le voyons tous les jours, Israël fait actuellement tout ce qu'il peut pour rendre Gaza de facto invivable. Outre les milliers de bombes larguées par l'armée de l'air israélienne sur la ville densément peuplée de Gaza, Israël a également coupé complètement l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture, même si l'ONU a souligné que cela violait le droit international (25). 

En outre, les États-Unis pourraient soudainement détourner l'attention de la défaite imminente et inévitable en Ukraine. Par ailleurs, la vive protestation contre les réformes judiciaires de Netanyahou, qui durait depuis de nombreux mois, a brusquement été abandonnée (cf. infra).

Un énorme gisement de gaz naturel au large de Gaza.

Selon le géophysicien français Bertrand Scholler, les fonds marins au large de Gaza recèlent d'énormes quantités de gaz naturel qui intéressent non seulement Israël, mais aussi l'Union européenne. Selon M. Scholler, tout le conflit à Gaza tourne autour du gaz naturel.

Scholler est diplômé de la prestigieuse École nationale supérieure du Pétrole et des Moteurs de Paris (26). Cette ENSPM fait partie des grandes écoles françaises réputées (27) et forme des ingénieurs qui se destinent à des carrières professionnelles dans le secteur de l'énergie et des transports. Scholler a donc travaillé toute sa vie dans des secteurs tels que les télécoms et l'énergie, entre autres.

Scholler écrit sur son compte X que cette vaste richesse en gaz naturel pourrait transformer la région à jamais. Cependant, il met également en garde : "Les guerres pour l'or noir recouvrent les déserts d'un liquide rouge... Le sang de la population locale". En bref, Gaza est potentiellement très riche. La quantité de gaz naturel dans la zone économique exclusive de Gaza dépasserait même le champ de gaz naturel israélien Leviathan - le deuxième plus grand champ de gaz naturel de la Méditerranée. Le conflit actuel autour de Gaza est donc une opération sous fausse bannière, selon M. Scholler. Cela explique également pourquoi les États membres de l'UE tels que la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie laissent apparemment Israël détruire et conquérir Gaza sans se soucier des conséquences. Après tout, l'UE a désespérément besoin de ce gaz naturel depuis qu'elle s'est séparée du gaz naturel russe bon marché. Dans une guerre, il n'y a pas seulement des dommages de guerre, mais aussi... la possibilité de conquête ! Et la puissance militaire qui conquiert un certain territoire acquiert également les droits maritimes de ce territoire...(28).

Scholler étaye ses propos par les cartes ci-dessous :

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L'acquisition des énormes gisements de gaz naturel découverts au large de la côte de Gaza en 2000, qui appartiennent aux Palestiniens en vertu du droit international public, revêt donc une grande importance dans ce conflit. L'occupation de Gaza signifiera légalement que la pleine souveraineté sur ce gisement de gaz naturel palestinien sera exercée par l'occupant, c'est-à-dire Israël. À cette fin, Israël dépeuplera toute la moitié nord de la bande de Gaza.

Déportation forcée du nord de la bande de Gaza.

Selon le célèbre journaliste d'investigation Seymour Hersh, Israël envisage une sorte d'"approche de Leningrad" à l'égard de Gaza, par analogie avec la tentative allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, d'affamer la ville de Leningrad - aujourd'hui Saint-Pétersbourg (29). 

Le vendredi 13 octobre 2023 au matin, Israël a demandé à l'ONU d'évacuer le nord de la bande de Gaza : environ 1,1 million de Palestiniens devaient partir dans les 24 heures. Selon l'ONU, tous les habitants de Gaza pourraient être contraints de déménager (30).

Il n'est donc pas exclu que l'ensemble de la bande de Gaza soit bientôt sous contrôle israélien. Selon divers médias, le dimanche 15 octobre 2023, plus de 800 000 Palestiniens avaient déjà fui vers le sud (31).  Le lundi 16 octobre 2023, ils étaient déjà 1 million et le lundi 23 octobre 2023, 1,4 million de réfugiés palestiniens. Cela représente 61 % des plus de 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza.

Cette déportation forcée et massive de civils marque le début de la destruction, du nettoyage ethnique et de l'appropriation de tout le nord de la bande de Gaza. Israël ne doit pas s'inquiéter de la réaction de l'opinion publique israélienne, car l'ampleur de l'attaque du Hamas a été si choquante que même les Israéliens les plus indulgents ne s'opposeront pas à un tel conflit.

Soudain, tout le monde est derrière Netanyahou.

Depuis mars 2023, des manifestations massives et violentes ont eu lieu en Israël contre la réforme judiciaire de Netanyahou, parce que des affaires pénales pour fraude, abus de confiance et corruption étaient en cours contre lui et qu'il pourrait également bénéficier personnellement de la réforme (32). Plus de 100 000 Israéliens ont manifesté tous les samedis et une grève générale a également eu lieu.

Tout comme après les attentats du 11 septembre 2001, tout le monde avait soudainement oublié, du jour au lendemain, l'élection controversée du président Bush Jr (33), tout le monde en Israël avait soudainement oublié les projets controversés de Netanyahou visant à réformer le système judiciaire. Tout le monde s'est immédiatement rangé derrière Netanyahou, qui se présente comme un défenseur d'Israël. Netanyahou a donc clairement bénéficié politiquement de l'attaque du Hamas contre Israël (34). 

Les contradictions internes de la politique israélienne, dans un contexte de perte de légitimité de Netanyahou, ont été soudainement comblées. Un front uni s'est formé contre un ennemi extérieur, les partis d'opposition se joignant à Netanyahou pour former un gouvernement d'unité nationale. Il s'agit d'une astuce bien connue des historiens : lorsqu'un gouvernement est en difficulté, il tente d'orienter le pays vers un ennemi extérieur afin de détourner l'attention des problèmes internes ou des scandales. Cette astuce ancienne fonctionne encore très bien. Ainsi, de ce point de vue, l'attaque du Hamas a apporté le salut politique à Netanyahou, aussi cynique que cela puisse paraître (35).

Soudain, tout le monde a oublié la guerre en Ukraine.

Ensuite, il y a la question de savoir comment les États-Unis peuvent tirer profit de l'actuel conflit à Gaza. Il y a une réponse à cela aussi.

Un article publié en janvier 2023 par l'influent groupe de réflexion RAND Corporation et des articles parus dans les grands médias montrent que les États-Unis cherchent une stratégie de sortie de la guerre en Ukraine. L'article de la RAND Corporation conseille au gouvernement américain de se retirer de l'Ukraine, de reconnaître les annexions russes et de lever les sanctions contre la Russie. La RAND Corporation est l'un des groupes de réflexion les plus influents des États-Unis. Des faucons néoconservateurs comme Donald Rumsfeld, Condoleezza Rice et Lewis Libby, entre autres, ont travaillé pour cette organisation, tout comme 32 lauréats du prix Nobel (36).

L'article susmentionné de la RAND montre que les auteurs ont réalisé que la mise en œuvre de leurs recommandations serait compliquée par le fait qu'un changement soudain de la politique américaine à l'égard de l'Ukraine serait impossible à défendre auprès de l'opinion publique et des alliés des États-Unis. La RAND a donc réfléchi à la manière de convaincre l'opinion publique et les responsables politiques occidentaux de cesser de soutenir l'Ukraine. Bien que les déclarations officielles des hommes politiques occidentaux semblent toujours inchangées, ces mesures ont été largement mises en œuvre : L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est plus à l'ordre du jour depuis le sommet de l'OTAN à Vilnius, la volonté occidentale de soutenir l'Ukraine s'est émoussée, les programmes d'aide à l'Ukraine fondent comme neige au soleil, ... Bien que l'Ukraine puisse être accusée de divers péchés, l'opinion publique occidentale, attisée par les médias grand public, pourrait encore poser des questions dangereuses si l'Occident cessait soudainement d'aider l'Ukraine.

L'attaque du Hamas contre Israël a bien servi les États-Unis à cet égard, car elle a pratiquement éliminé la guerre en Ukraine des médias grand public. L'intérêt du public occidental s'est ainsi déplacé de l'Ukraine vers Gaza, rendant possible un scénario dans lequel l'Ukraine serait militairement vaincue par l'armée russe ET où l'Ukraine serait blâmée pour cette défaite. Ce scénario fournirait alors l'excuse nécessaire pour faire comprendre à l'opinion publique occidentale que l'aide à l'Ukraine peut être progressivement supprimée.

Pour que cela se produise, il faudrait que le conflit à Gaza dure au moins plusieurs semaines. Si un massacre de Palestiniens pendant plusieurs semaines risque de provoquer des réactions incontrôlées dans le monde arabe, cela aurait l'avantage de convaincre plus facilement l'opinion publique occidentale de cesser de soutenir l'Ukraine et d'apporter son soutien à Israël (37).

On change de récit en Occident comme on change de chemise, tant que le récit dominant reste dans l'esprit des Occidentaux pendant un certain temps.

Épilogue

Une solution pacifique à ce conflit, dans laquelle les Palestiniens acquièrent enfin un État libre et souverain, est malheureusement irréaliste à l'heure actuelle en raison de la domination de la politique israélienne par les forces d'extrême droite et ultra-orthodoxes, mais aussi en raison du soutien diplomatique qu'Israël reçoit de l'Occident, dans lequel le veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU et d'autres processus sapent les fondements du droit international.

Notes:

jeudi, 26 octobre 2023

Critique interne de la position de von der Leyen sur Israël

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Critique interne de la position de von der Leyen sur Israël

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/interne-kritik-an-von-der-leyens-haltung-zu-israel/

Quelque 850 fonctionnaires européens critiquent le "soutien inconditionnel à l'un des partis"

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, soutient inconditionnellement Israël dans le conflit actuel au Proche-Orient. Cette position est aujourd'hui critiquée. Et cela ne vient pas des rangs des sympathisants du Hamas palestinien, responsable de la mort d'environ 1400 Israéliens, mais de sa propre maison. Comme le rapporte le portail d'information Euractiv, des centaines de fonctionnaires européens ont critiqué dans une lettre le "soutien inconditionnel" à Israël.

"Nous sommes particulièrement préoccupés par le soutien inconditionnel de la Commission européenne, que vous représentez pour l'une des deux parties", peut-on lire dans la lettre adressée à von der Leyen et signée par quelque 850 fonctionnaires européens, dont certains occupent également des postes de direction. Au total, l'UE compte environ 32.000 employés.

Les détracteurs de la présidente de la Commission écrivent qu'ils ne peuvent pas identifier les valeurs européennes en raison de la position unilatérale de von der Leyen. Entre autres, la lettre, qu'Euractiv a pu consulter, dit : "Nous, un groupe de collaborateurs de la Commission européenne et d'autres institutions de l'UE, condamnons fermement, pour des raisons personnelles, les attaques terroristes perpétrées par le Hamas contre des civils sans défense (...). Nous condamnons tout aussi fermement la réaction disproportionnée du gouvernement israélien contre les 2,3 millions de civils palestiniens bloqués dans la bande de Gaza".

Ailleurs, on s'inquiète de "l'indifférence apparente dont a fait preuve notre institution ces derniers jours face au massacre continu de civils dans la bande de Gaza. C'est un mépris des droits de l'homme et du droit international humanitaire".

Le soutien inconditionnel de Mme von der Leyen à Israël montre à quel point l'Union européenne est divisée sur ce qui est désormais un conflit au Proche-Orient. Le 17 octobre, le président du Conseil Charles Michel a déclaré que le siège israélien de la bande de Gaza, où "l'eau et la nourriture ne peuvent pas entrer, est contraire au droit international".

mercredi, 25 octobre 2023

La créatrice de Harry Potter J.K. Rowling: volontaire pour aller en prison si la législation britannique sur les trans est adoptée

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La créatrice de Harry Potter J.K. Rowling: volontaire pour aller en prison si la législation britannique sur les trans est adoptée

Source : https://zuerst.de/2023/10/25/harry-potter-autorin-j-k-rowling-freiwillig-ins-gefaengnis-wenn-britische-trans-gesetzgebung-kommt/

Londres. La loi fédérale allemande dite "loi d'autodétermination", dont le projet a été présenté par le gouvernement fédéral en août, prévoit notamment des sanctions si les transsexuels sont interpellés par leur ancien nom ou sexe. D'autres pays européens sont également menacés par cette évolution - l'agenda transsexuel et LGBT est une priorité absolue pour les idéologues de la rééducation dans l'UE.

Mais il y a aussi de la résistance. L'auteur britannique de best-sellers J.K. Rowling (créatrice de "Harry Potter") n'accepte pas le culte de la transsexualité imposé par les autorités. Elle vient de déclarer que si le fait de s'adresser à des personnes trans en utilisant le "mauvais" pronom devenait une infraction pénale au Royaume-Uni, elle serait prête à accepter une peine de prison en cas de doute. Littéralement, elle a tweeté : "Je suis prête à accepter deux ans de prison si l'alternative est d'être forcée de nier la réalité du genre".

L'auteure à succès, qui a déjà pris position contre l'idéologie du genre en pleine expansion, réagissait ainsi à un article du Mail on Sunday. Celui-ci fait état de projets du gouvernement travailliste britannique visant à faire des attaques contre l'identité sexuelle d'une personne un délit. L'utilisation d'un mauvais pronom d'une personne trans pourrait alors entraîner une peine de prison.

Rowling se considère comme "une partisane des droits des femmes et de l'importance du sexe biologique". Sa fortune a été estimée à plus d'un milliard de dollars américains en 2004. Selon le magazine Forbes, elle est considérée comme l'écrivaine la mieux payée au monde. (mü)

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Aspects géopolitiques du conflit en Palestine

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Aspects géopolitiques du conflit en Palestine

Daniele Perra

Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/aspectos-geopoliticos-do-conflito-na-palestina

Israël, outre ses prétentions messianiques-eschatologiques, représente la position avancée de la Carthage américaine en Asie occidentale, étant une projection des États-Unis eux-mêmes. En ce sens, l'existence de l'État d'Israël, du moins dans sa configuration actuelle et dans le contexte de l'hégémonie unipolaire, tend à toujours présenter la possibilité d'un conflit régional.

Introduction

Dans un article publié sur le site Eurasia. Rivista di studi geopolitici, daté du 20 septembre 2020 et intitulé "Le déclin des États-Unis et l'axe islamo-confucéen", l'auteur fait ouvertement référence au fait que la coopération retrouvée entre les différentes composantes de la résistance antisioniste, suite aux divisions apparues après l'agression contre la Syrie, aurait pu constituer une "certaine menace" pour la sécurité de l'"État juif". En particulier, on a tenté de montrer comment le rôle actif de la République islamique d'Iran dans le soutien à des groupes tels que le Hamas et le Jihad islamique aurait pu accroître considérablement ses capacités militaires jusqu'à un niveau similaire, au moins, à celui d'Ansarullah au Yémen (qui a partagé pendant des années le sort de la bande de Gaza en termes d'embargo et de siège) [1]. Dans un autre article publié sur le même site (le 13 mai 2021) pour analyser la dynamique de l'attaque sioniste contre le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, il a été avancé que cette "aide iranienne", compte tenu de la situation particulière de la bande de Gaza, aurait eu les caractéristiques d'un simple transfert de logistique, de données et d'informations pour la construction d'une technologie militaire (même rudimentaire) sur le terrain [2].

À la lumière de ce qui s'est passé à la suite de l'opération "Tempête al-Aqsa", on peut dire (sans crainte d'être contredit) que ces considérations n'étaient pas entièrement erronées. En même temps, les événements récents, avec l'emprise sioniste sur la bande de Gaza qui ne cesse de se resserrer et la volonté génocidaire affichée de la direction militaire israélienne elle-même (le général Ghassan Alian, par exemple, en plus de comparer le Hamas à ISIS, a explicitement apostrophé toute la population de Gaza en la qualifiant d'"animatx humains" et en lui promettant l'enfer) méritent d'être examinés en détail, à la fois pour en donner une interprétation géopolitique et pour déconstruire le récit "occidental", une fois de plus basé sur le schéma élémentaire "il y a un agresseur et un agressé", qui est toujours utile pour inverser la responsabilité d'une tragédie, en ignorant ses causes au fil du temps. À cette fin, cette contribution sera divisée en deux parties: la première partie analysera les données politico-militaires, tandis que la seconde partie se concentrera sur certains aspects géo-historiques du conflit arabo-sioniste.

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Le fait politico-militaire

Presque tous les observateurs occidentaux ont été surpris par la complexité de l'attaque menée par le mouvement de résistance islamique le 6 octobre contre l'entité sioniste (une attaque menée sur terre, sur mer et dans les airs grâce à l'utilisation combinée de canots pneumatiques, de parapentes motorisés et au lancement, en grandes quantités, de différents types de roquettes capables de submerger et de pénétrer le système de défense antimissile Iron Dome, construit grâce aux généreuses contributions des administrations américaines de ces dernières années, en particulier celle d'Obama). Parmi ces différents types de roquettes, se distinguent les Qassam 1 et 2 (dont la production est assez simple et bon marché, compte tenu du fait qu'elles utilisent généralement des matériaux provenant de déchets de construction), les Abu Shamala ou SH-85 (nommées en l'honneur de Muhammad Abu Shamala, commandant de l'aile militaire du Hamas décédé en 2014), les Fajr-3 et Fajr-4 de fabrication iranienne (bien que construites avec une technologie nord-coréenne basée sur d'anciens systèmes de missiles à lancement multiple soviétiques) et les missiles R-160 de fabrication syrienne. La présence de fusils M4 de fabrication américaine dans l'arsenal militaire du Hamas est également surprenante. À cet égard, pour éviter les spéculations politiques fantaisistes et inutiles selon lesquelles le Hamas serait allié au Mossad (sic !) et ainsi de suite, il est nécessaire de rappeler que la principale source d'armement du mouvement de résistance est (inévitablement) le marché noir. Sans parler des arsenaux entiers abandonnés par les Occidentaux après l'indécente fuite d'Afghanistan, il est important de rappeler que toujours dans les colonnes d'Eurasia (reprenant également une enquête du Washington Post, pas vraiment une publication que l'on peut accuser d'être l'expression de la propagande russe) [3], il avait déjà été souligné que l'important flux d'armes occidentales vers Kiev finirait d'une certaine manière par alimenter le marché illégal des matières premières (une pratique dans laquelle l'Ukraine indépendante a historiquement joué un rôle de premier plan, notamment grâce à l'un des taux de corruption les plus élevés au monde). Par conséquent, il ne serait pas du tout improbable qu'un certain nombre (aussi petit soit-il) de ces armes se retrouvent dans la bande de Gaza (des armes fabriquées en Occident, par exemple, très probablement par l'intermédiaire de l'ISI pakistanais, ont également été trouvées parmi les miliciens cachemiri opposés à l'occupation de la région par l'Inde).

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Dans ce cas, le fait à analyser est l'échec patent des services sionistes qui, par le passé, ont été particulièrement habiles à infiltrer les territoires de la bande de Gaza et les rangs du Hamas. Comme nous l'avons déjà mentionné, certains maintiennent encore la thèse de l'alliance cachée ou de la création israélienne du Hamas. Pour être juste, il serait correct de dire que, au moins dans un premier temps (c'est-à-dire au tournant des années 1980 et 1990), que ce soit pour affaiblir le leadership "nationaliste" de l'OLP au sein de la lutte palestinienne ou pour pratiquer la division et la domination au sein des factions de la Résistance à l'occupation sioniste, Israël n'a pas particulièrement empêché la montée en puissance du Hamas. Il convient de rappeler que celle-ci s'inscrit dans la pratique socio-politique du mouvement dont il est issu, les Frères musulmans (organisation née en Egypte en 1928 qui s'est donné pour objectif de repenser l'Umma islamique après l'abolition du califat par la Turquie kémaliste), qui ont bâti leur fortune sur la création d'organisations caritatives (hôpitaux, orphelinats, écoles et instituts pour les couches les plus faibles de la population) qui ont été l'épine dorsale de leur succès dans un contexte économique extrêmement précaire comme celui de la bande de Gaza. Un succès qui a représenté, pour le moins, une grave erreur d'appréciation de la part de l'appareil sécuritaire sioniste. Les difficultés (dues en partie aussi à l'amélioration des capacités de contre-espionnage du Hamas, autre aspect lié à une collaboration plus étroite avec Téhéran) ne peuvent être dissociées des profondes divisions internes de la société israélienne (marquées par des tensions ethniques et même religieuses croissantes - la croissance des communautés orthodoxes refusant le service militaire ne peut être sous-estimée -, l'obsession du dépassement démographique arabe et un choc inhabituel, pour Israël, entre les sommets politique et militaire). Même les appels à l'unité nationale de Benjamin Netanyahou (durement critiqué à la fois pour son projet controversé de réforme du système judiciaire et pour sa politique de "tolérance zéro" à l'égard de toute revendication palestinienne, aussi minime soit-elle) n'ont pas eu l'effet escompté. En particulier, le Premier ministre a été attaqué à plusieurs reprises, tant par les milieux "progressistes" et "libéraux" (comme le quotidien historique "Haaretz") que par les milieux conservateurs plus rigides.

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Aux difficultés politiques et sociales internes évidentes (jusqu'à présent, la principale menace pour Israël reste la fragmentation de son tissu social, à l'instar du reste de l'Occident), s'ajoutent des difficultés d'ordre militaire. Les déclarations initiales de M. Netanyahu concernant l'entrée imminente des forces armées israéliennes dans la bande de Gaza se sont heurtées à la vision plus "prudente" de la direction militaire, qui semble actuellement opter principalement pour un lent étranglement de la bande, soumis à des bombardements "préparatoires" constants et à l'interruption de l'approvisionnement en nourriture, en eau et en électricité. Cette situation, qui met en évidence l'hypocrisie traditionnelle de l'Occident (qui, contrairement aux attaques russes contre l'infrastructure énergétique de l'Ukraine, ne semble pas disposé à accuser Israël de crimes de guerre), met en lumière les risques et les coûts d'une campagne militaire terrestre dans un contexte urbain densément peuplé. Ce n'est pas une coïncidence si les centres de recherche américains (dans le sillage des deux conflits tchétchènes de la dernière décennie du 20ème siècle) ont défini le combat urbain comme la caractéristique déterminante des conflits du nouveau millénaire. Un type de combat qui favorise presque toujours le défenseur et qui, selon les experts en tactique militaire, ne peut réussir que si l'attaquant dispose d'un avantage numérique évident (6 à 10 contre 1 sur l'adversaire) [4]. Les Américains eux-mêmes ont rencontré des difficultés à Falloujah et, malgré un avantage numérique considérable (environ 15.000 contre 3000 insurgés), n'ont réussi à s'imposer qu'en rasant des quartiers entiers de la ville. La Russie, pour sa part, à l'exception du cas de Marioupol (ville à haute valeur stratégique et "symbolique") ou du "hachoir à viande" de Bakhmout/Artemovsk, a choisi de limiter au maximum les combats urbains dans le cadre du conflit ukrainien.

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Or, il semble évident que la découverte du système ramifié de tunnels construits par les miliciens palestiniens à l'intérieur de la bande de Gaza serait loin d'être aisée et exposerait les forces israéliennes à de lourdes pertes (ce qui, le moment venu, a conduit Tel-Aviv à abandonner ses rêves d'expansion vers le Liban). Cependant, il est tout aussi clair que la seule issue possible du conflit pour Israël est la "victoire totale", c'est-à-dire la destruction du Hamas (ou du moins de sa capacité d'attaque). Pour atteindre cet objectif, l'entrée dans la bande de Gaza (avec tous les risques énormes que cela comporte, y compris en termes de pression sur l'industrie de guerre occidentale déjà éprouvée par le conflit ukrainien) semble inévitable. Et pour préparer cette intervention, une campagne d'information a déjà été lancée dans le but de déshumaniser et de criminaliser l'adversaire (qui doit être identifié comme le "mal manifeste"). C'est dans cette optique qu'il faut interpréter les nouvelles (peu fiables) sur le prétendu massacre de mineurs dans le kibboutz de Kfar Aza, dont le but est simplement de préparer l'opinion publique à un conflit prolongé ; une pratique bien connue en Occident, depuis le tout aussi prétendu massacre de Račak qui a donné le coup d'envoi de l'agression de l'OTAN contre la Serbie, jusqu'aux accusations infondées contre l'Irak en 2003, en passant par la campagne de désinformation qui a ouvert la voie à la destruction de la Libye (sans oublier le massacre russe jamais prouvé de Bucha, en Ukraine). Que ces informations soient confirmées ou non, il est curieux de constater que l'opinion publique précitée n'a pas manifesté la moindre indignation face au meurtre (cette fois-ci aussi réel que répété) de mineurs palestiniens dans les territoires occupés par les forces de sécurité israéliennes. Pourtant, comme le rapporte l'organisation non gouvernementale Save the Children, depuis le début de l'année et jusqu'en septembre dernier, le massacre a atteint le triste record de 38 morts [5]. Une nouvelle démonstration du fait qu'il n'y a pas de "nouveau conflit" en Palestine (comme le prétendent à tort certains journaux italiens) - ce à quoi nous assistons n'est que l'escalade d'un conflit qui dure déjà depuis plus d'une décennie - et du fait qu'il est tout aussi inapproprié de prétendre que l'attaque du Hamas n'a pas eu d'élément déclencheur.

Dans ce sens, il sera également utile d'ouvrir un bref chapitre sur le contexte international, puisque plusieurs analystes ont soutenu la thèse selon laquelle l'opération du mouvement de résistance palestinien visait à contrecarrer les efforts américains en vue d'une normalisation "officielle" des relations entre Israël et l'Arabie saoudite. Cette possibilité ne doit pas être écartée a priori, mais il convient d'apporter quelques précisions :

a) historiquement, les relations entre le Hamas et l'Arabie saoudite n'ont jamais été particulièrement constructives (le mouvement, au contraire, a toujours été soutenu par le Qatar et la Turquie, des pays qui entretiennent des relations solides avec Tel-Aviv, avec des hauts et des bas) ;

b) les relations entre Israël et l'Arabie saoudite n'ont pas besoin d'être normalisées de sitôt, car elles se poursuivent officieusement depuis longtemps (comme l'a fait valoir l'universitaire Madawi al-Rasheed, même l'embargo pétrolier qui a suivi la guerre d'octobre 1973 ne peut être considéré comme un acte hostile, compte tenu de sa durée extrêmement limitée) [6] ;

c) il n'est pas du tout acquis qu'une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite (sur le modèle des "accords d'Abraham" de Trump) conduise à un gel du conflit en Palestine ou même à un nouvel accord de paix israélo-palestinien qui inclurait les mouvements de résistance islamique en plus de l'Autorité nationale palestinienne déjà largement délégitimée;

d) les accords de paix proposés jusqu'à présent dans le contexte occidental ont toujours été unilatéraux, ignorant complètement les droits des deux parties (notamment le "plan/escroc du siècle" de l'administration Trump, qui prévoyait, d'une part, la légitimation totale des colonies sionistes en Cisjordanie et, d'autre part, la création d'une entité nationale palestinienne dépourvue de souveraineté, démilitarisée et territorialement fragmentée).

Théoriquement, il serait donc plus juste de dire que le récent accord de réouverture des canaux diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, parrainé par la Chine, a en quelque sorte donné le feu vert au Hamas pour organiser l'attaque. Enfin, la "piste Sadate" semble exclue : en d'autres termes, l'idée que les dirigeants du Hamas, comme le successeur de Nasser au début des années 1970, ont cherché la confrontation pour montrer leur force et pouvoir négocier une sortie du conflit dans des conditions plus favorables. Un mouvement qui se présente comme l'expression des espoirs palestiniens de revanche (indépendamment des éléments et événements sans équivoque qui ont caractérisé son histoire) ne peut être comparé aux aspirations personnelles du président d'un pays tiers, l'Égypte, dont l'objectif ultime était l'inclusion progressive dans l'orbite occidentale. D'ailleurs, Sadate lui-même a été victime d'une tentative d'assassinat organisée par un groupe issu des Frères musulmans, alors que le président lui-même avait réhabilité son nom après les années de persécution nassériste (bien que la confrérie ait joué un rôle non négligeable dans les événements qui ont conduit au succès de la "révolution" des officiers libres au début des années 1950).

Aspects géo-historiques

roger-coudroy.jpgLe militant et universitaire français Gilles Munier commente ainsi, dans les pages de La Nation Européenne, la mort du militant de Jeune Europe Roger Coudroy, qui s'était rendu en Palestine dans la seconde moitié des années 1960 pour combattre avec les Fida'iyyin : "La participation active des Européens à la lutte de libération, on le comprend aisément, est une réalité trop dangereuse pour les sionistes, qui ne peuvent accepter que la presse s'approprie l'information. Israël, pilier de l'impérialisme anglo-saxon, est une menace permanente pour tous les peuples riverains de la Méditerranée. Accepter son existence, c'est entériner la politique des blocs, dont l'intérêt est de diviser pour mieux régner. La disparition d'Israël privera la 6ème flotte américaine de son principal prétexte pour traverser la Méditerranée [...] La question palestinienne et l'hypothèque sioniste sur l'Europe sont un seul et même problème, qui ne peut être résolu que par l'alignement de l'organisation sioniste mondiale. L'histoire montrera que Roger Coudroy, comme Che Guevara, n'est pas mort en vain"[7].

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En d'autres termes, Munier dit qu'il ne peut y avoir de souveraineté pour l'Europe (en général) tant qu'Israël est là. L'idée que l'entité sioniste représente un "pilier de l'impérialisme anglo-saxon" n'est pas sans fondement. Outre le fait que la flotte américaine en Méditerranée s'est rapidement rapprochée des côtes de l'entité sioniste après l'attaque de la résistance islamique (sans parler de l'engagement de Washington à envisager l'envoi de systèmes d'armes compatibles avec ceux de l'armée israélienne) [8], de nombreux précédents historiques soutiennent cette thèse: du soutien inconditionnel lors du conflit d'octobre 1973 à la déclaration de l'actuel président américain Joseph R. Biden selon laquelle "si Israël n'existait pas, les Etats-Unis devraient en inventer un pour protéger les intérêts américains"[9].

Mais l'amour de l'Occident pour Israël a des origines lointaines. Tout au long du 19ème siècle, par exemple, se sont multipliées en Grande-Bretagne des associations (précurseurs du "sionisme chrétien", de plus en plus répandu aujourd'hui) prônant le retour des Juifs en Terre Sainte (ce sont elles qui ont inventé l'expression plus tard utilisée par le sionisme, et absolument fausse, "un peuple sans terre pour une terre sans peuple"). Ces réflexions purement eschatologiques s'inscrivent bientôt dans un discours plus large qui mêle des aspects théologiques à des considérations purement géopolitiques.

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L'homme politique britannique Benjamin Disraeli (juif séfarade converti, peut-être pas très sincèrement, au christianisme), quelques années avant de devenir Premier ministre de Sa Majesté, a par exemple publié plusieurs romans dans lesquels émergeait l'idée que la "nation juive" avait droit à une patrie en Palestine. Dans l'un d'eux, outre l'idée d'un protectorat britannique en Terre sainte, on peut lire : "Vous me demandez ce que je veux. Ma réponse est Jérusalem. Vous me demandez ce que je veux. Ma réponse est le Temple, tout ce que nous avons perdu, tout ce à quoi nous aspirons..." [10].

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En fait, l'ouverture du canal de Suez en 1869 a rendu la région du Proche-Orient extrêmement attrayante pour les intérêts géopolitiques britanniques en contrôlant une route qui réduisait considérablement le temps de navigation vers l'Inde (il faut aussi y voir l'un des derniers coups du colonialisme européen, l'agression conjointe franco-britannico-sioniste contre l'Égypte de Nasser après la nationalisation du canal en 1956). Pour être honnête, Londres s'est longtemps opposée à la construction du canal, craignant un renforcement excessif de la France dans la région. Mais lorsqu'elle a compris que cette stratégie était vaine, elle a joué la carte de la pénétration financière en Égypte. Un plan qui se concrétise alors que Disraeli est Premier ministre, en 1876, grâce à l'achat de 44% des actions de la Canal Company en échange de 4 millions de livres sterling prêtés au gouvernement britannique par la banque Rothschild (dont les propriétaires, "philanthropes" notoires, sont ceux-là mêmes qui ont maintenu économiquement les colonies juives en Palestine lors de la première "aliyah", qui n'a pas été couronnée de succès). Deux ans plus tard, le renforcement des positions britanniques dans la région s'est poursuivi avec le contrôle total de Chypre après le Congrès de Berlin. Mais ce n'est que dans les premières décennies du 20ème siècle que l'alliance entre le sionisme et la Couronne britannique est devenue explicite, grâce au travail inlassable de Chaim Weizmann, chimiste spécialisé dans la production de poudre à canon pour les navires, qui s'est montré extrêmement habile pour infiltrer les dirigeants politiques britanniques et réaliser le projet de Theodor Herzl de rallier une grande puissance européenne à la cause sioniste en proposant l'éventuelle entité juive comme avant-poste occidental au Levant. Herzl lui-même a essayé de faire la même chose (sans succès) avec l'Allemagne (en fait, le père du sionisme politique pensait que l'allemand devrait être la langue de l'"État juif") et l'Empire ottoman. Le premier refusa pour ne pas irriter la Sublime Porte et avait en tête le projet de construction du chemin de fer Berlin-Bagdad ; le sultan ottoman, quant à lui, malgré les promesses de soutien financier juif aux caisses de l'empire en difficulté, ne pouvait accepter l'offre, se présentant comme le protecteur des lieux saints de l'islam.

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Quoi qu'il en soit, avec la fameuse déclaration Balfour de 1917 (peut-être prévue par le gouvernement britannique également pour s'assurer que l'influente et nombreuse communauté juive américaine fasse pression sur Washington pour qu'elle intervienne directement dans la Première Guerre mondiale), Londres s'engage directement à établir un "foyer national pour le peuple juif en Palestine" et trahit ouvertement les accords passés avec les Arabes qui, dans ces mêmes années, à l'instigation d'agents londoniens, s'étaient rebellés contre la domination ottomane.

30699877367.jpgLe soutien britannique a naturellement conduit à une augmentation exponentielle des agressions et des revendications sionistes en Terre sainte. C'est également au cours de ces années que l'on a commencé à réfléchir à une "solution à la question arabe". À cet égard, il est possible d'identifier au moins trois tendances différentes dans le sionisme. Dans un premier temps, il a été pensé comme une sorte d'"assimilation" des Arabes palestiniens, ce qui apparaît fortement dans le roman "fantastique" de Theodor Herzl, Altneuland (L'ancienne nouvelle terre), publié en 1902, dans lequel il est affirmé que le sionisme, en transformant la Palestine en une société idéale dont toute l'humanité devrait s'inspirer, finirait par y incorporer une population indigène qui ne ferait que gagner à la présence juive. L'idée d'assimilation a cependant été ouvertement critiquée par l'interprète du sionisme culturel, Asher Ginsberg. Dans un texte intitulé La vérité de la terre d'Israël, il écrit : "A l'extérieur, nous avons tendance à croire que la Palestine d'aujourd'hui est presque complètement abandonnée, une sorte de désert inculte, et que n'importe qui peut venir et acheter toutes les terres qu'il veut. Mais ce n'est pas la réalité. Les colons traitent les Arabes avec hostilité et cruauté, envahissent injustement leurs propriétés, les battent sans vergogne et sans raison, et sont fiers de le faire [...] nous sommes habitués à considérer les Arabes comme des sauvages, des bêtes de somme qui ne voient ni ne comprennent ce qui se passe autour d'eux" [11].

Une autre tendance, en accord avec l'idée de la "terre sans peuple" ou de la présence d'un "peuple sans identité", est la négation du problème. Chaim Weizmanm lui-même, en 1917, interrogé par le penseur sioniste Arthur Ruppin sur la relation possible entre les immigrants juifs et la population palestinienne, répondit avec colère : "Les Britanniques nous ont assuré qu'en Palestine il n'y a que quelques milliers de kushim (Noirs) qui ne comptent pour rien".

La troisième tendance, la plus répandue historiquement, a été l'élimination physique du problème à la racine (soit en repoussant la masse de la population palestinienne dans les pays voisins, notamment en Jordanie, soit en l'éliminant littéralement en vertu d'un afflux religieux qui identifiait les Palestiniens aux descendants des peuples bibliques qui habitaient la région avant la conquête juive). A cette tendance se sont associées des personnalités comme Ariel Sharon (dont les tireurs d'élite de l'Unité 101 sont entrés dans l'histoire pour leur pratique dérangeante consistant à tirer sur des paysans arabes désarmés pour les chasser de leurs terres) et Moshe Dayan, qui n'a jamais caché que de nombreux villages arabes ont été détruits et/ou rebaptisés en hébreu pour effacer l'histoire et l'identité de la Palestine avant la colonisation sioniste (pensez à la destruction d'un quartier entier de l'ancienne Jérusalem pour construire une clairière devant le soi-disant "mur des lamentations").

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La tendance à éliminer le problème était en fait déjà très présente dans les élaborations théoriques des partisans du sionisme socialiste (qui a également attiré l'attention de Staline dans la croyance erronée qu'il pouvait être utilisé pour s'opposer à l'Occident au Proche-Orient). Parmi eux, Ber Borochov, qui adopte les thèses marxistes présentées dans ses écrits sur la "question juive", soutient l'idée d'un "renversement de la pyramide" à réaliser par le travail. Dans son ouvrage Bases du sionisme prolétarien (1906), il part d'une analyse de la structure sociale juive, présentée comme une pyramide inversée, avec un petit nombre de prolétaires et de paysans face à un grand nombre de petits commerçants, d'entrepreneurs et de banquiers. Dès lors, la "libération du peuple juif" est impensable sans la transformation de sa structure sociale. Et cette transformation ne pouvait se faire que par la concentration territoriale en Palestine (où, même selon Borochov, vivait un peuple sans identité) et la construction d'un "État prolétarien juif" basé sur le travail.

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L'accent mis sur le travail, et en particulier sur le travail de la terre (également très présent dans les œuvres d'Aaron David Gordon/photo), a donné naissance à la rhétorique de la "terre rachetée" qui ne pouvait être cultivée que par les Juifs. Ainsi, alors que les premiers colons sionistes ont largement utilisé (et exploité) la main-d'œuvre arabe, les représentants des vagues de migration suivantes ont opté pour un changement de cap radical, empêchant les agriculteurs palestiniens de travailler la terre dont ils avaient tiré leur subsistance pendant des siècles. Concrètement, une fois les terres vendues au mouvement sioniste par des propriétaires qui, souvent, n'étaient même pas présents sur place (ils résidaient à Beyrouth, Damas ou Istanbul), elles ont été clôturées et les paysans palestiniens ont été expulsés, pour le meilleur et pour le pire. Ainsi, selon l'universitaire Arturo Marzano, "alors que le modèle de la première alya était celui d'une société fondée sur la suprématie des Juifs sur les Arabes, la seconde alya visait l'exclusion totale de ces derniers" [13]. Il va sans dire que l'équation terre juive - travail juif - produit juif n'a pas empêché les formes d'exploitation. Les sionistes ont en effet favorisé la migration en Palestine des Juifs yéménites (plus proches des Arabes) et donc susceptibles d'être discriminés, tout en conservant intact le principe de la terre rachetée évoqué plus haut. En fait, même le mythe économique du kibboutz, très présent dans l'imaginaire collectif occidental, devrait être reconsidéré pour ce que les kibboutzim ont été historiquement : des enclaves exclusives et rigidement racistes. Sans parler du mythe tout aussi irréaliste de l'efficacité économique sioniste (en réalité, l'État d'Israël est une entité très dépendante de l'aide étrangère, à tel point que dans de nombreuses études universitaires, il est inclus dans la catégorie des "États rentiers").

En même temps, pour ceux qui prétendent encore qu'il n'y a pas eu de vol réel de terres arabes, il serait utile de rappeler qu'en 1946, année de la dernière enquête, seuls 6% du territoire de la Palestine sous mandat britannique avaient été "légalement" acquis par le mouvement sioniste [14]. En outre, il convient de rappeler qui a importé en Palestine les méthodes de terrorisme dirigées contre la population civile (on pense à l'usage indiscriminé de la violence par l'Irgoun, qui plaçait ses engins sur les marchés ou dans les bureaux de poste fréquentés par les Arabes) [15]. Et il faut aussi mentionner qu'avant même le projet de partition élaboré par l'ONU, les sionistes avaient déjà préparé le plan dit "Dalet", qui prévoyait l'annexion rapide des territoires que l'ONU aurait donnés à la composante arabe.

En conclusion, il est donc clair que la solution "deux peuples, deux États" reste essentiellement non viable. Aujourd'hui, en Palestine, deux visions du monde totalement polarisées et incompatibles s'affrontent : la civilisation du profit d'un "pseudo-peuple" déraciné (produit du mélange de différents groupes ethniques) qui, en se ré-enracinant, n'a produit qu'une simple imitation des modèles occidentaux (se présentant comme une civilisation de l'esprit enracinée dans la terre et la tradition et refusant "obstinément" de s'en écarter). Le choc reste inévitable, pour la simple raison historique qu'Israël, se présentant aujourd'hui comme un appendice périphérique de l'empire occidental dirigé par les Américains, assume le poids de la frontière, c'est-à-dire de la ligne de faille entre des civilisations différentes qui se caractérise toujours par la présence latente de formes de conflit.

Notes

[1] Voir Il declino USA e l'asse islamico-confuciano, 20 septembre 2020, www.eurasia-rivista.com.

[2] Voir Gerusalemme e Resistenza, 13 mai 2021, www.eurasia-rivista.com.

[3] Voir Flood of weapons to Ukraine raises fear of arms smuggling, www.washingtonpost.com.

[4] Voir Russia's Chechen wars 1994-2000. Lesson from urban combat, www.rand.org.

[5] Voir Cisjordanie : 2023 est l'année la plus meurtrière pour les enfants palestiniens. Jusqu'à 38 mineurs tués, plus d'une fois par semaine, 18 septembre 2023, www.savethechildren.it.

[6] Madawi al-Rasheed, Storia dell'Arabia Saudita, Bompiani, Milano 2004, pp. 170-79.

[7] Sommaire C. Mutti, Introduzione a R. Coudroy, Ho vissuto la resistenza palestinese, Passaggio al Bosco, Firenze 2017.

[8] Voir Israël mobilise 300.000 soldats pour l'offensive dans la bande de Gaza, 11 octobre 2023, www.analisidifesa.it.

[9] Voir Biden, un ami de longue date d'Israël, www.timesofisrael.com.

[10] Cité dans A. Marzano, Storia dei sionismi. Lo Stato degli ebrei da Herzl ad oggi, Carocci editore, Rome 2017, p. 78.

[11] Ibidem, p. 49.

[12] A. Colla, Cent'anni di improntitudine, "Eurasia. Rivista di studi geopolitici" 1/2018.

[13] Histoire du sionisme, ivi cit. p. 71.

[14] L. Kamal, Imperial perceptions of Palestine. British influence and power in late Ottoman times, Tauris, Londra 2015, p. 68.

[15] Voir C. Shindler, The land beyond promise. Israel, Likud and the Zionist Dream, Tauris, Londres 2002, pp. 27-35.

Source : https://www.eurasia-rivista.com

Traduction : https://novaresistencia.org

Claudio Mutti: Quelle Eurasie?

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Quelle Eurasie ?

Par Claudio Mutti

Source: https://www.eurasia-rivista.com/quale-eurasia/

Un célèbre roman dystopique [1], paru dans la deuxième année de la "guerre froide", présente le scénario fantaisiste de trois superpuissances continentales gouvernées par autant de systèmes politiques totalitaires: l'Océanie, l'Estasie et l'Eurasie. Cette dernière, soumise à un régime néo-bolchévique, englobe le vaste espace territorial qui s'étend de l'Europe occidentale et méditerranéenne au détroit de Béring. Telle est l'image de l'Eurasie modelée par un informateur au service de l'Information Research Department (IRD) du Foreign Office britannique, un "policier colonial" [2] prêté à la littérature, qui s'inspirait ouvertement des schémas de la propagande antinazie et antisoviétique [3].

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En réalité, le nom d'Eurasie circulait depuis longtemps dans les milieux scientifiques : utilisé par le géologue autrichien Eduard Suess (1831-1914) dans son ouvrage Das Antlitz der Erde [4], il avait été inventé par le mathématicien et géographe allemand Carl Gustav Reuschle (1812-1875) dans un Handbuch der Geographie [5] pour désigner le continent qui unit de manière indissociable l'Asie et l'Europe. En effet, le terme continent (du latin continēre, "tenir ensemble, garder ensemble") désigne bien une masse compacte de terre entourée d'eaux océaniques et maritimes, de sorte qu'il ne peut désigner ni l'Europe ni l'Asie, mais seulement l'ensemble continental dont l'Europe et l'Asie sont les éléments constitutifs.

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Si, en revanche, ignorant le critère géographique sur lequel repose la notion de continent, on voulait tracer une ligne conventionnelle entre l'Europe et l'Asie, on serait contraint de prendre comme ligne de démarcation l'Oural, une chaîne de montagnes qui n'atteint même pas 2000 mètres d'altitude (le sommet le plus élevé, Narodnaja, culmine à 1895 mètres au-dessus du niveau de la mer). Il faudrait ensuite poursuivre cette ligne de partage le long de l'Oural et de la côte nord-ouest de la mer Caspienne ; mais c'est là que commenceraient les problèmes et les désaccords, car selon certains, la frontière entre les deux supposés continents européen et asiatique serait la ligne de partage des eaux du Caucase, selon d'autres, la dépression de Kuma-Manyč au nord du Caucase.

Tout cela ne fait que mettre en évidence le caractère unitaire de la réalité géographique dont font partie l'Asie et l'Europe. Et que ce caractère unitaire ne concerne pas que la géographie physique devait déjà être pensé par les Grecs, puisqu'entre le 8ème et le 7ème siècle av. J.-C. la Théogonie d'Hésiode mentionne l'Europe et l'Asie comme deux sœurs, filles d'Okéanos et de Thétis, appartenant à la "lignée sacrée des filles [θυγατέρων ἱερὸν γένος] qui sur terre / élèvent les hommes à la jeunesse, avec le Seigneur Apollon / et les Fleuves : ils tiennent ce destin de Zeus" [6] ; et Eschyle, qui avait lui aussi combattu les Perses à Marathon (et probablement aussi à Salamine), parlait de la Grèce et de la Perse - représentatives de l'Europe et de l'Asie - comme de "deux sœurs de sang de la même lignée [ϰασιγνήτα γένους ταὐτοῦ]" [7].

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Mais venons-en à des temps plus récents. L'orientaliste, explorateur et historien des religions Giuseppe Tucci (1894-1984), qui a mené plusieurs expéditions archéologiques au Tibet, en Inde, en Afghanistan et en Iran, et qui a fondé en 1933 avec Giovanni Gentile l'Institut italien pour le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient, insistait encore peu avant sa mort sur la nécessité d'une conception qui n'opposerait plus l'Asie et l'Europe, mais qui les verrait comme deux réalités complémentaires et inséparables. Il a d'ailleurs fait référence à une sorte d'unité culturelle eurasienne dans sa dernière intervention publique, une interview parue le 20 octobre 1983 dans la Stampa de Turin. Je ne parle jamais d'Europe et d'Asie, mais d'Eurasie", déclarait-il à cette occasion. Il n'y a pas un événement qui se produit en Chine ou en Inde qui ne nous influence pas, et vice versa, et il en a toujours été ainsi". Les déclarations de ce type ne sont pas rares dans l'œuvre de Tucci. En 1977, il avait qualifié de grave l'erreur commise lorsque l'Asie et l'Europe sont considérées comme deux continents distincts l'un de l'autre, car, selon lui, "il faut parler d'un seul continent, l'Eurasie: tellement uni dans ses parties qu'il n'y a pas d'événement d'importance dans l'un qui n'ait eu son reflet dans l'autre"[8]. Plus tôt encore, en 1971, à l'occasion de la commémoration de Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire perse, Tucci avait déclaré que "l'Asie et l'Europe forment un tout unique, uni par les migrations des peuples, les vicissitudes des conquêtes, les aventures du commerce, dans une complicité historique que seuls les ignorants ou les incultes, qui pensent que le monde entier se conclut en Europe, s'obstinent à ignorer" (9).

Samelre.jpgUn autre grand savant du 20ème siècle, l'historien des religions Mircea Eliade (1907-1986), a documenté dans toute son œuvre ce qu'il appelle lui-même "l'unité fondamentale non seulement de l'Europe, mais de tout l'écoumène qui s'étend du Portugal à la Chine et de la Scandinavie à Ceylan" [10]. Au plus fort de la "guerre froide", alors qu'il résidait en exil en France, de ce côté-ci du "rideau de fer" qui le séparait de son pays d'origine, Eliade refusait de concevoir l'Europe dans les termes étroits que les défenseurs de la soi-disant "civilisation occidentale" auraient voulu lui imposer. Il a d'ailleurs rejeté avec sarcasme la conception occidentaliste, écrivant textuellement: "Il existe encore d'honnêtes Occidentaux pour qui l'Europe se termine sur le Rhin ou, tout au plus, à Vienne. Leur géographie est essentiellement sentimentale : ils sont arrivés à Vienne en voyage de noces. Plus loin, il y a un monde étranger, peut-être fascinant, mais incertain : ces puristes seraient tentés de découvrir, sous la peau du Russe, ce fameux Tartare dont ils ont entendu parler à l'école ; quant aux Balkans, c'est avec eux que commence cet océan ethnique confus d'indigènes, qui s'étend jusqu'à la Malaisie"[11].

Eliade's_Chamanisme.jpgDe son étude de l'ethnographie roumaine, qui s'inscrit dans un contexte géographique qui transcende largement les Carpates et le cours du Danube, Eliade a tiré la conviction que l'Europe du Sud-Est constitue le "véritable pivot des liens stratifiés entre l'Europe méditerranéenne et l'Extrême-Orient" (12). Dans le riche patrimoine folklorique roumain, Eliade a en effet identifié plusieurs éléments qui renvoient à des thèmes mythiques et rituels présents en divers endroits du continent eurasien. Ainsi, en soumettant l'une des plus célèbres ballades folkloriques roumaines, celle de Maître Manole, à une analyse comparative, le savant a mis en lumière toute une série d'analogies qui s'entrecroisent dans une zone située entre l'Angleterre et le Japon. En effet, il constate que le thème du sacrifice humain nécessaire à l'achèvement d'une construction est non seulement attesté en Europe ("en Scandinavie et chez les Finlandais et les Estoniens, chez les Russes et les Ukrainiens, chez les Allemands, en France, en Angleterre, en Espagne" [13]), mais que son aire de diffusion comprend également la Chine, le Siam, le Japon et le Pendjab. Enfin, Eliade a montré que divers phénomènes étudiés dans ses études, comme l'alchimie ou le chamanisme, se retrouvent répartis sur une vaste zone du continent eurasiatique, parfois jusqu'à ses régions les plus éloignées.

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Outre Tucci et Eliade, on peut citer un autre chercheur, Franz Altheim (1998-1986), qui a encadré les gravures du Val Camonica dans ce qu'il a appelé "le monde chevaleresque eurasien" [14] et qui, considérant les processus historiques qui ont marqué le passage de l'âge antique à l'âge médiéval, nous a invités à regarder au-delà des frontières de l'Empire romain. Rappelant explicitement la perspective historiographique de Polybe, qui embrassait l'écoumène politiquement unifié par Rome - "tout l'espace entre les piliers d'Hercule et les portes de l'Inde ou les steppes de l'Asie centrale" [15] -, Altheim a souligné la nécessité pour l'historiographie de prendre en compte l'unité substantielle du continent eurasiatique.

31410391562.jpgIl accorde une attention particulière à la Völkerwanderung des Huns, protagonistes d'une cavalcade transeurasienne qui les a conduits des rives du lac Baïkal, au nord de la Mongolie, jusqu'aux Champs catalauniques, dans le nord de la France. Si, en Asie, les Huns ont conditionné le destin de l'Empire du Milieu pendant des siècles, en Europe - souligne Altheim - ils ont ouvert la voie aux invasions et à la colonisation de toute une série de peuples apparentés: Avars, Bulgares, Kazaars, Cumans, Pechenegs, Hongrois, de sorte que - écrit le chercheur dans son livre sur Attila et les Huns - "le couronnement a été l'avancée des Mongols" [16]. À l'intérêt pour la figure d'Attila, le chef d'origine centrasiatique qui a fondé un empire en Europe, Altheim a associé son intérêt pour Alexandre le Grand, qui a amené la civilisation grecque jusqu'à l'Indus, le Syr-Darya, Assouan et le golfe d'Aden, inaugurant une nouvelle phase dans l'histoire de l'Eurasie.

Les eurasistes des années 1920

L'idée de l'Eurasie qui émerge des travaux de chercheurs tels que Giuseppe Tucci, Mircea Eliade et Franz Altheim [17] est très différente de celle qui inspire l'eurasisme ou eurasiatisme dit "classique" [18], caractérisé par une aversion radicale pour la culture européenne, identifiée comme "romano-germanique" [19].

L'eurasisme "classique" [20] est représenté par un groupe d'intellectuels russes émigrés après la défaite des armées blanches et actifs dans les années 1920, parmi lesquels il convient de citer les plus éminents : le prince Nikolaï S. Trubeckoj (1890-1938), célèbre dans le domaine linguistique pour avoir élaboré, avec les autres savants du Cercle de Prague, la "nouvelle phonologie" [21], l'historien Georgii V. Vernadskij (1887-1973), le géographe et économiste Pyotr N. Savickij (1895-1965), le musicologue Pyotr P. Suvčinskij (1892-1985) et le théologien Georgij V. Florovsky (1893-1973). Dans ce qui est considéré comme le "manifeste" du mouvement, à savoir dans le recueil d'essais intitulé Ischod k Vostoku ["Chemin vers l'Est"] et publié à Sofia en 1921 par une maison d'édition russo-bulgare [22], les eurasistes "classiques" ont exprimé l'idée fondamentale que les peuples de Russie et des régions adjacentes d'Europe et d'Asie forment une unité naturelle, car ils sont liés par des affinités historiques et culturelles. Fondée non seulement sur l'héritage byzantin, mais aussi sur la conquête mongole et donc identifiable comme "eurasienne", l'identité culturelle russe avait été niée, selon les auteurs d'Ischod k Vostoku, à la fois par les réformes de Pierre le Grand et de la classe politique qui avait ensuite gouverné la Russie, et par le courant slavophile, qu'ils accusaient de vouloir imiter l'Europe. Quant à la révolution bolchevique, s'ils l'évaluent négativement, les "eurasistes" de Sofia cherchent néanmoins à en étudier la signification dans le contexte de l'histoire russe ; Savicky, en particulier, voit dans la révolution d'Octobre un développement de la révolution bourgeoise des années 1880, mais observe d'autre part qu'elle déplace l'axe de l'histoire universelle vers l'Est.

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Dans un essai de 1925 intitulé Nasledie Čingis Chana ["L'héritage de Gengis Khan"], Trubeckoj entend souligner la relation étroite entre la culture russe authentique et l'élément turco-mongol, en se référant à un événement historique spécifique: l'unification de l'espace eurasien par Gengis Khan et ses successeurs. L'Eurasie", écrit Trubeckoj, "constitue un ensemble unitaire en termes géographiques et anthropologiques. (...). Par conséquent, en vertu de sa nature même, elle est historiquement destinée à constituer une entité étatique unique. Dès le début, l'unification de l'Eurasie s'est avérée historiquement inévitable, et la géographie elle-même a indiqué les moyens de sa réalisation" [23].

Il est évident que par le nom d'Eurasie, Trubeckoj et les autres "eurasistes" des années 1920 n'entendaient pas, comme l'aurait exigé le contenu sémantique du terme, le grand continent situé entre les océans Atlantique et Pacifique et entre les océans Arctique et Indien, mais se référaient à un grand espace intermédiaire entre l'Europe et l'Asie, distinct à la fois de l'Europe et de l'Asie. Pour eux, l'Asie était l'ensemble des régions périphériques orientales, sud-orientales et méridionales du grand continent : le Japon, la Chine, l'Indochine, l'Inde, l'Iran et toute l'Asie mineure. Quant à l'Europe, elle coïncidait avec le "monde romano-germanique", se réduisant essentiellement à l'Europe occidentale et centrale, tandis que ce qu'ils appelaient habituellement "l'Europe orientale", jusqu'à l'Oural, était pour eux une partie de l'Eurasie. D'autre part, ils considéraient que la division de la Russie en une partie européenne et une partie asiatique était erronée et trompeuse. Dans l'essai intitulé Povorot k Vostoku ["Tournez-vous vers l'Est"], Pyotr Savicky est explicite : "La Russie n'est pas seulement l'Ouest, mais aussi l'Est, pas seulement l'Europe, mais aussi l'Asie ; en fait, elle n'est pas l'Europe, mais l'Eurasie" [24]. En substance, pour les auteurs du "manifeste" de 1921, l'Eurasie était identifiée à l'Empire russe, plus ou moins le même grand espace historiquement délimité par les frontières de l'Union des républiques socialistes soviétiques.

L'historien, ethnologue et anthropologue Lev N. Gumilëv (1912-1992) [25], dont les travaux [26] ont réévalué la contribution des peuples turcs, mongols et tatars à la naissance de la Russie, en reconnaissant le caractère multiethnique et la multiplicité des racines culturelles de cette dernière, s'apparente dans une certaine mesure aux "eurasianistes" des années 1920. Gumilëv a également identifié l'Eurasie à la zone géographique de l'Empire russe et de l'Union soviétique. Divisée du nord au sud en quatre ceintures horizontales caractérisées respectivement par la toundra sans végétation, la taïga forestière, la steppe et enfin le désert, cette aire géographique se situe entre deux ceintures climatiques, la séparant d'une part du climat européen plus doux et, d'autre part, du climat de mousson typique des zones périphériques de l'Asie. Une telle conformation, selon Gumilëv, a conduit à la formation d'une civilisation autonome fortement distincte des autres qui l'entouraient.

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Le néo-eurasisme

D'une refonte de l'eurasisme dit "classique", enrichie des apports de la géopolitique et d'éléments de la pensée traditionaliste (René Guénon, Julius Evola, etc.), le "néo-eurasianisme" est né en Russie à la fin des années 1980. Son principal théoricien et représentant est Aleksandr G. Douguine (1962-), fondateur du Mouvement eurasien international (Meždunarodnoe Evrazijskoe Dviženie) et, au fil des ans, collaborateur ou partisan de différents sujets politiques: d'abord du parti communiste de Gennadij Zjuganov, puis du parti national bolchevique d'Eduard Limonov, ensuite du parti libéral-démocrate de Vladimir Žirinovskij et enfin du parti Russie unie (Edinaja Rossija) de Vladimir Poutine.

La vision de Douguine diffère de l'eurasisme "classique", car à l'incompatibilité de la Russie avec l'Europe "romano-germanique", il substitue (du moins dans la première phase de sa pensée) l'antithèse radicale entre les intérêts continentaux de l'ensemble de la masse eurasienne et l'Occident hégémonisé par les États-Unis. L'Europe, le monde musulman, la Chine et le Japon ne sont plus considérés comme des adversaires irréductibles entourant la Russie, mais plutôt comme ses alliés potentiels, au nom de l'opposition de type schmittien entre puissances terrestres et maritimes.

L'Eurasie, qui de Trubeckoj à Gumilëv avait été identifiée à l'espace correspondant d'abord à la Russie impériale puis à l'Union soviétique, n'a pas, dans le néo-eurasisme de Douguine, un profil univoque et défini. Parfois, en effet, Douguine appelle l'Eurasie le continent tout entier ; parfois, il affirme que "ni l'idée eurasienne ni l'Eurasie en tant que concept ne correspondent strictement aux limites géographiques du continent eurasien" [27] ; parfois encore, il considère l'Eurasie et l'Europe comme deux civilisations distinctes [28].

Dans la perspective géopolitique de Douguine, qu'il a largement exposée dans le premier numéro d'Eurasia [29], l'ancien continent, c'est-à-dire la masse terrestre de l'hémisphère oriental, est divisé en trois grandes "ceintures verticales", qui s'étendent du nord au sud, chacune d'entre elles étant constituée de plusieurs "grands espaces". La première de ces "ceintures" est l'Eurafrique, formée par l'Europe, le grand espace arabe et l'Afrique transsaharienne. La deuxième "ceinture" est la zone Russie-Asie centrale, constituée de trois grands espaces qui se superposent parfois : le premier est la Fédération de Russie avec les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale, le deuxième est le grand espace de l'Islam continental (Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan), le troisième grand espace est l'Inde. Enfin, la troisième "ceinture verticale" est la zone Pacifique, condominium de deux grands espaces (Chine et Japon) qui comprend également l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et l'Australie.

Cette subdivision constitue une reprise des Panideen de Karl Haushofer (1869-1946), qui avait théorisé un hémisphère oriental géopolitiquement subdivisé en un espace eurafricain, un espace panafricain s'étendant jusqu'à l'océan Indien mais sans débouché sur le Pacifique, et enfin un espace extrême-oriental comprenant le Japon, la Chine, l'Asie du Sud-Est et l'Indonésie [30]. Au schéma haushoferien, Douguine a apporté quelques changements requis par la situation internationale actuelle, en assignant le Proche-Orient et la Sibérie jusqu'à Vladivostok à la deuxième ceinture (la zone Russie-Asie centrale).

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La perspective géopolitique "verticale" théorisée par Douguine a fait l'objet, dans les pages d'"Eurasia", de remarques critiques de Carlo Terracciano (1948-2005) [31]. L'Eurasie, observait Terracciano, "est un continent "horizontal", par opposition à l'Amérique, qui est un continent "vertical"" [32]; en effet, toute la masse continentale de notre hémisphère, l'hémisphère oriental du globe, est constituée d'unités homogènes disposées horizontalement. Traduisant cette vision géographique en termes géopolitiques, Terracciano envisage "l'intégration de la grande plaine septentrionale de l'Eurasie de la Manche au détroit de Béring" [33]. Cette première bande horizontale est flanquée, par bandes horizontales successives, des autres unités géopolitiques de l'Eurasie et de l'Afrique : le grand espace arabe de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient, le grand espace transsaharien, le grand espace islamique entre le Caucase et l'Indus, etc. Dans une telle perspective, il est naturel que l'Europe s'intègre dans une sphère de coopération économique, politique et militaire avec la Russie, faute de quoi, écrit Terracciano, l'Europe sera utilisée par les Américains "comme un fusil pointé sur Moscou" [34]. Pour sa part, la Russie ne peut se passer de l'Europe, au contraire, elle en a besoin. Du point de vue russe, "la seule sécurité pour les siècles à venir ne peut être représentée que par le contrôle, sous quelque forme que ce soit, des côtes du nord de la masse continentale eurasienne, ces côtes qui bordent les deux principaux océans du monde, l'Atlantique et le Pacifique" [35]. La nécessité de l'intégration géopolitique de l'Europe et de la Russie impose aux Européens comme aux Russes la révision définitive de certaines oppositions, à commencer par l'"opposition "raciale" entre Euro-Allemands et Slaves" [36]. Mais les Russes doivent aussi éliminer les résidus de cette europhobie qui, née du juste besoin de revaloriser leur composante turco-tatare, les a parfois conduits à opposer radicalement la Russie à l'Europe germanique et latine. Par conséquent, "si l'on peut et doit encore parler d'Occident et d'Orient, la ligne de démarcation doit être placée entre les deux hémisphères, entre les deux masses continentales séparées par les grands océans" [37], de sorte que le véritable Occident, la terre du couchant, se révélera être l'Amérique, tandis que l'Orient, la terre de la lumière, coïncidera avec l'ancien Continent.

Selon la perspective géopolitique qui caractérisait la pensée de Douguine jusqu'en 2016, l'Eurasie - l'ensemble du continent eurasiatique - est l'objet de l'agression des États-Unis d'Amérique, qui sont poussés à la conquête du Heartland et donc de la puissance mondiale par leur propre nature thalassocratique (et pas simplement par l'orientation idéologique d'une partie de leur classe politique). Mais au moment de la campagne électorale de Donald Trump et de son élection à la présidence des États-Unis, la pensée de Douguine subit un changement radical : adoptant un critère plus idéologique que géopolitique et désignant l'"ennemi principal" non plus dans la puissance nord-américaine mais dans la faction libérale et mondialiste, Douguine salue l'élection de Trump avec un enthousiasme fervent et écrit textuellement: "Pour moi, il est évident que la victoire de Trump a marqué l'effondrement du paradigme politique mondial et, simultanément, le début d'un nouveau cycle historique (...). À l'ère de Trump, l'antiaméricanisme est synonyme de mondialisation (...). En d'autres termes, dans le contexte politique actuel, l'antiaméricanisme devient partie intégrante de la rhétorique de l'élite libérale elle-même, pour qui l'avènement de Trump a été un véritable coup dur". Pour les opposants à Trump, le 20 janvier 2017 était la 'fin de l'histoire', alors que pour nous, il représentait une passerelle vers de nouvelles opportunités et options" [38]. Trois ans plus tard, le 3 janvier 2020, le jour même où Trump revendiquait fièrement l'assassinat du général iranien Qasem Soleimani, Douguine lui a souhaité - dans un message posté sur Facebook - quatre années supplémentaires en tant que président: "Four more years". En 2021, Douguine réitère sa position pro-Trump dans un Manifeste du Grand Réveil [39], dans lequel il affirme que le Grand Réveil " vient des États-Unis, de cette civilisation dans laquelle le crépuscule du libéralisme est plus intense que partout ailleurs" [40], ne manquant toutefois pas de reconnaître le " rôle important joué dans ce processus par l'agit-prop américain d'orientation conservatrice Steve Bannon" [41]. La conclusion est que "notre lutte n'est plus contre l'Amérique. L'Amérique que nous avons connue n'existe plus. La division de la société américaine est désormais irréversible. Nous sommes partout dans la même situation, aux États-Unis et à l'extérieur. La même bataille se joue à l'échelle mondiale" [42].

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"L'Empire européen est, par postulat, eurasien"

Dans la perspective "horizontale" de Carlo Terracciano, l'influence de la pensée de Jean Thiriart (1922-1992) est évidente, qui en est venu à théoriser, après une longue élaboration, la fusion politique de l'Europe et de la Russie en une seule république impériale. En 1964, dans une Europe divisée entre deux blocs, Thiriart avait publié dans les principales langues européennes un livre intitulé Un empire de 400 millions d'hommes : l'Europe, dans lequel il affirmait la nécessité historique de construire une Europe unitaire, indépendante à la fois de Washington et de Moscou. Dans le cadre d'une géopolitique et d'une civilisation communes, écrit-il, l'Europe unitaire et communautaire s'étend de Brest à Bucarest. (...) Aux 414 millions d'Européens s'opposent les 180 millions d'habitants des États-Unis et les 210 millions d'habitants de l'URSS" [43].

Conçu comme une troisième force souveraine et armée, l'"empire de 400 millions d'hommes" imaginé par Thiriart devra établir une relation de coexistence avec l'URSS basée sur des conditions précises: "La coexistence pacifique avec l'URSS ne sera possible qu'après que toutes nos provinces orientales auront recouvré leur indépendance. La coexistence pacifique avec l'URSS commencera le jour où l'URSS reviendra à l'intérieur des frontières de 1938. Mais pas avant : toute forme de coexistence qui impliquerait la division de l'Europe n'est qu'une supercherie" [44]. Selon Thiriart, la coexistence pacifique entre l'Europe unifiée et l'URSS trouverait son développement logique dans "un axe Brest-Vladivostok. (...) Si l'URSS veut garder la Sibérie, elle doit faire la paix avec l'Europe, avec l'Europe de Brest à Bucarest, je le répète. L'URSS n'a pas, et aura de moins en moins, la force de conserver Varsovie et Budapest d'une part, Tchita et Khabarovsk d'autre part. Elle devra choisir, sous peine de tout perdre. (...) L'acier produit dans la Ruhr pourrait bien servir à défendre Vladivostok" [45]. L'axe Brest-Vladivostok théorisé par Thiriart à l'époque semble avoir davantage le sens d'un accord visant à définir les sphères d'influence respectives de l'Europe unie et de l'URSS, puisque "dans la première moitié des années 1960, Thiriart raisonne encore en termes de géopolitique "verticale", ce qui l'amène à penser selon une logique plus "eurafricaine" qu'"eurasienne", c'est-à-dire à esquisser une extension de l'Europe du Nord au Sud et non d'Est en Ouest.

Le scénario esquissé en 1964 a été développé par Thiriart au cours des années suivantes, de sorte qu'en 1982, il pouvait le définir ainsi : "Nous ne devons plus raisonner ou spéculer en termes de conflit entre l'URSS et nous, mais en termes de rapprochement puis d'unification. (...) nous devons aider l'URSS à se compléter dans la grande dimension continentale. Cela triplera la population soviétique qui, de ce fait, ne pourra plus être une puissance à dominante "russe". (...) C'est la physique de l'histoire qui obligera l'URSS à chercher des rivages sûrs : Reykjavik, Dublin, Cadix, Casablanca. Au-delà de ces limites, l'URSS ne sera jamais en sécurité et devra vivre dans une préparation militaire incessante. Et coûteux" [47]. La vision géopolitique de Thiriart est alors devenue ouvertement eurasienne : "L'empire euro-soviétique", écrit-il en 1987, "s'inscrit dans la dimension eurasienne" [48]. Ce concept a été réitéré dans le long discours qu'il a prononcé à Moscou trois mois avant sa mort : "L'Empire européen", a-t-il déclaré à cette occasion, "est, par postulat, eurasien" (49).

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L'idée d'un "Empire euro-soviétique" a été exposée par Thiriart dans un livre écrit en 1984 et publié à titre posthume. En 1984, l'auteur écrivait : "L'histoire donne aux Soviétiques l'héritage, le rôle, le destin qui avait été brièvement attribué au [Troisième] Reich : l'URSS est la principale puissance continentale en Europe, c'est le cœur de la géopolitique. Mon discours s'adresse aux chefs militaires de ce magnifique instrument qu'est l'armée soviétique, un instrument qui manque d'une grande cause" [50]. Partant du constat que dans la mosaïque européenne composée de pays satellites des Etats-Unis ou de l'URSS, le seul Etat véritablement indépendant, souverain et militairement fort était l'Etat soviétique, Thiriart assignait à l'URSS un rôle analogue à celui joué par le Royaume de Sardaigne dans le processus d'unification italienne ou par le Royaume de Prusse dans le monde allemand; ou, pour citer un autre parallèle historique proposé par Thiriart lui-même, par le Royaume de Macédoine dans la Grèce du 4ème siècle av. J.C.: "La situation de la Grèce en 350 av. J.C., divisée en cités-états rivales et partagée entre les deux puissances de l'époque, la Perse et la Macédoine, présente une analogie évidente avec la situation de l'Europe occidentale actuelle, divisée en petits États territoriaux faibles (Italie, France, Angleterre, Allemagne fédérale) soumis aux deux superpuissances" [51]. Par conséquent, de même qu'il existait un parti macédonien à Athènes, il aurait été opportun de créer en Europe occidentale un parti révolutionnaire collaborant avec l'Union soviétique qui, en plus de se libérer des entraves idéologiques d'un dogmatisme marxiste handicapant, aurait dû éviter toute tentation d'établir une hégémonie russe sur l'Europe, faute de quoi son entreprise aurait inévitablement échoué, tout comme avait échoué la tentative de Napoléon d'établir une hégémonie française sur le continent. Il ne s'agit pas, précise Thiriart, de préférer un protectorat russe à un protectorat américain. Non. Il s'agit de faire découvrir aux Soviétiques, qui l'ignorent probablement, le rôle qu'ils pourraient jouer: s'élargir en s'identifiant à l'ensemble de l'Europe. Tout comme la Prusse, en s'élargissant, est devenue l'Empire allemand. L'URSS est la dernière puissance européenne indépendante dotée d'une force militaire significative. Elle manque d'intelligence historique" [52].

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L'échiquier eurasien

L'échiquier eurasien est le titre du deuxième chapitre d'un livre écrit en 1997 par Zbigniew Brzezinski (1928-2017) [53], qui fut conseiller à la sécurité nationale de 1977 à 1981, sous la présidence de Jimmy Carter. S'inspirant des thèses de Sir Halford Mackinder (1861-1947), dont il ne manque pas de citer la célèbre formule [54], Brzezinski explique aux milieux de l'impérialisme nord-américain la nécessité d'adopter une "géostratégie pour l'Eurasie" [55], estimant indispensable que les Etats-Unis, s'ils veulent dominer le monde, exercent leur contrôle sur le continent eurasiatique. "Pour l'Amérique, écrit-il, l'Eurasie est le principal butin géopolitique. Pendant un demi-millénaire, les affaires mondiales ont été dominées par les puissances eurasiennes (...) Aujourd'hui, une puissance non eurasienne domine l'Eurasie, et la primauté mondiale de l'Amérique dépend directement de la durée et de l'efficacité de sa prépondérance sur le continent eurasien" [56]. Brzezinski attire l'attention sur un fait : "L'Eurasie est le plus grand continent du globe et est géopolitiquement axiale" [57], de sorte qu'une puissance capable de la dominer contrôlerait deux des trois régions les plus avancées et économiquement productives du monde. D'autre part, "un simple coup d'œil sur la carte montre également que le contrôle de l'Eurasie impliquerait presque automatiquement la subordination de l'Afrique, ce qui rendrait l'hémisphère occidental et l'Océanie géopolitiquement périphériques par rapport au continent central du monde" [58]. En outre, "l'Eurasie abrite également les États les plus dynamiques et les plus affirmés sur le plan politique. Après les États-Unis, les six plus grandes économies et les six plus grands acheteurs d'armes se trouvent en Eurasie. Les deux pays les plus peuplés qui aspirent à l'hégémonie régionale et à l'influence mondiale sont eurasiens. Tous les adversaires politiques et/ou économiques potentiels de la primauté américaine sont eurasiens. Au total, la puissance de l'Eurasie dépasse de loin celle de l'Amérique. Heureusement pour l'Amérique, l'Eurasie est trop grande pour être politiquement unie. L'Eurasie est donc l'échiquier sur lequel la lutte pour la primauté mondiale continue de se dérouler" [59].

Pour donner une idée de "cet immense échiquier eurasien aux formes étranges qui s'étend de Lisbonne à Vladivostok" [60], sur lequel se joue "le grand jeu", Brzezinski insère une carte du continent divisé en quatre grands espaces, qu'il nomme respectivement Espace médian (correspondant approximativement à la Fédération de Russie et aux territoires adjacents d'Asie centrale), Ouest (Europe), Sud (Proche et Moyen-Orient), et Est (Extrême-Orient et Asie du Sud-Est). "Si l'espace médian, écrit Brzezinski, peut être attiré de plus en plus dans l'orbite expansive de l'Occident (où l'Amérique est prépondérante), si la région méridionale n'est pas soumise à la domination d'un seul acteur et si l'Extrême-Orient n'est pas unifié de manière à provoquer l'expulsion de l'Amérique des bases qu'elle maintient en dehors de son territoire, alors on peut dire que l'Amérique l'emporte. Mais si l'espace moyen rejette l'Occident, devient une entité affirmée et prend le contrôle du Sud ou établit une alliance avec le principal acteur oriental [la Chine, ndlr], on peut dire que l'Amérique l'emporte. Il en irait de même si les deux grands acteurs d'Extrême-Orient [la Chine et le Japon, ndlr] s'unissaient d'une manière ou d'une autre" [61].

La "géostratégie pour l'Eurasie" élaborée par Brzezinski identifie l'Europe comme le principal moyen pour les États-Unis de projeter leur puissance sur le continent eurasien. Selon la définition brutalement réaliste utilisée par l'ancien conseiller de Carter, l'Europe est la "tête de pont géopolitique fondamentale de l'Amérique sur le continent eurasien" [62] ; en outre, il s'agit d'une "tête de pont démocratique" [63] puisque "les mêmes valeurs" [64] qui ont été exportées de l'Amérique vers l'Europe en 1945 et 1989 ont fait de cette dernière "l'allié naturel [sic !] de l'Amérique" [65]. Par conséquent, Brzezinski nous assure que l'élargissement de l'Union européenne, politiquement non pertinente et militairement soumise, ne devrait pas inquiéter outre mesure la Maison Blanche, au contraire: "Une Europe plus large élargira le rayon de l'influence américaine (...) sans créer en même temps une Europe politiquement si intégrée qu'elle puisse immédiatement défier les États-Unis ailleurs dans des affaires géopolitiques de grande importance pour l'Amérique, en particulier au Moyen-Orient" [66].

En ce qui concerne le rôle géopolitique de la Russie, le grand pays au centre de la masse continentale eurasienne, Brzezinski se réfère aux éventualités envisagées par les analystes à la fin des années 1990. De toutes les théories formulées à l'époque, celle qui a été pratiquement réalisée était que la Russie, tôt ou tard, formerait un ensemble eurasien avec l'Iran et la Chine : "la puissance islamique la plus militante du monde et la puissance asiatique la plus peuplée et la plus forte" [67].

NOTES:

[1] George Orwell, Nineteen Eighty-Four, Secker & Warburg, London 1949.

[2] Roderigo Di Castiglia (pseudonimo di Palmiro Togliatti), Hanno perduto la speranza, “Rinascita”, anno VI, n° 11-12, novembre-dicembre 1950.

[3] Giulio Meotti, Ecco perché ho scritto 1984, “Il Foglio” (versione digitale), 26 agosto 2013.

[4] Eduard Suess, Das Antlitz der Erde, 3 vol., F. Tempsky, Prag-Wien-Leipzig 1885-1909.

[5] Carl Gustav Reuschle, Handbuch der Geographie oder Neueste Erdbeschreibung mit besonderer Rücksicht auf Statistik, Topographie und Geschichte, Schweizerbart, Stuttgart 1859.

[6] Esiodo, Teogonia, 346-348.

[7] Eschilo, Persiani, 185-186.

[8] Raniero Gnoli, Ricordo di Giuseppe Tucci, ISIAO, Roma 1985, p. 9.

[9] Giuseppe Tucci, Ciro il Grande. Discorso commemorativo tenuto in Campidoglio il 25 maggio 1971, ISIAO, Roma 1971, p. 14.

[10] Mircea Eliade, L’épreuve du labyrinthe. Entretiens avec Claude-Henri Rocquet, Pierre Belfond, Paris 1978, p. 70.

[11] Mircea Eliade, L’Europe et les rideaux, “Comprendre”, 3, 1951, p. 115.

[12] Roberto Scagno, Mircea Eliade: un Ulisse romeno tra Oriente e Occidente, in: AA. VV., Confronto con Mircea Eliade, Jaca Book, Milano 1998, p. 21.

[13] Mircea Eliade, Struttura e funzione dei miti, in Spezzare il tetto della casa, Jaca Book, Milano 1988, pp. 74-75.

[14] Franz Altheim, Storia della religione romana, Settimo Sigillo, Roma 1996, p. 30.

[15] Franz Altheim, Attila et les Huns, Payot, Paris 1952, p. 5.

[16] Franz Altheim, Attila et les Huns, cit., p. 225.

[17] Onpourrait ajouter quelques autres figures exemplaires: cfr. C. Mutti, Esploratori del Continente. L’unità dell’Eurasia nello specchio della filosofia, dell’orientalistica e della storia delle religioni, Effepi, Genova 2011.

[18] Eurasisme ou eurasiatisme? Eurasiste ou eurasiatiste? Il est vrai que les termes eurasisme et eurasiste (sont) désormais entrés dans l'usage commun" (Aldo Ferrari, La Foresta e la Steppa. Il mito dell’Eurasia nella cultura russa, Libri Scheiwiller, Milano 2003, p. 197, n. 89). Toutefois, si nous nous basons sur un critère analogique et sinous retenons comme préférable les formes eurasiatisme et eurasiatiste puisque il existe des termes similaires comme le montrent les exemples d'européisme, d'africanisme, d'américanisme, etc., ainsi que les adjectifs correspondants formés par l'ajout des suffixes -isme, -iste (pour les adjectifs) et non au substantif. Autrement nous aurions "europiste", "afriquiste", "amériquiste".

[19] "La cultrure européenne (...) est la résultante de l'histoire d'un groupe ethnique déterminé. Les tribus germaniques et celtiques, ayant subi en diverses mesures l'influence de la culture romaine et s'étant fortement mélangées entre elles, ont, au départ d'éléments propres à leurs cultures nationales et d'éléments issus de la culture romaine, créé un mode particulier de vie commune. En vertu des conditions ethnographiques et géographiques communes, ils ont vécu pendant longtremps des formes de vie commune et dans leurs coutumes et dans leurs histoire, grâce à des rapports réciproques continus, les éléments communs se sont avérés tellement pertinents que le sentiments d'unité romano-germanique est pour toujours présents, inconsciemment, en eux" (Nikolaj Trubeckoj, L’Europa e l’umanità, Einaudi, Torino 1982, p. 12).

[20] Pour accéder à un panorama de la pensée eurasiatiste "classique", outre l'étude déjà citée d'Aldo Ferrari, La Foresta e la Steppa, on consultera Otto Böss, La dottrina eurasiatica. Contributi per una storia del pensiero russo nel XX secolo, Società Editrice Barbarossa, Cusano Milanino, s.d.

[21] Nicolas S. Troubetzkoy, Principes de Phonologie traduits par J. Cantineau, Paris 1949.

[22] AA. VV., Ischod k Vostoku. Predčuvstrija i sverženija. Utverždenie evrazijcev, Rossijsko-Bolgarskoe izdatel’stvo, Sofija 1921.

[23] Nikolaj Sergeevič Trubeckoj, L’eredità di Gengis Khan, Società Editrice Barbarossa, Milano 2005, p. 24.

[24] Pëtr Savickij, Povorot k Vostoku, in AA. VV., Ischod k Vostoku, cit., pp. 1-13.

[25] Martino Conserva – Vadim Levant, Lev Nikolaevič Gumilëv, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2005; Luigi Zuccaro, La geofilosofia con Lev Gumilëv, Anteo, Cavriago 2022.

[26] In italiano: Lev Gumilëv, Gli Unni. Un impero di nomadi antagonista dell’antica Cina, Einaudi 1972.

[27] Aleksandr Dugin, L’idea eurasiatista, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 1/2004, p. 9.

[28] Alain De Benoist – Aleksandr Dugin, Eurasia. Vladimir Putin e la grande politica, Controcorrente, Napoli 2014, p. 100.

[29] Aleksandr Dugin, L’idea eurasiatista, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, cit., pp. 7-23.

[30] Cfr. Karl Haushofer, Il blocco continentale. Mitteleuropa-Eurasia-Giappone, Anteo, Cavriago 2023.

[31] Claudio Mutti, Carlo Terracciano redattore di Eurasia, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 1/2021, pp. 19-24.

[32] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 2/2005, p. 181.

[33] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 191.

[34] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 184.

[35] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 184.

[36] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 186.

[37] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 190.

[38] “For me it is obvious that Trump’s victory marked the collapse of the global political paradigm, and simultaneously the beginning of a new historical cycle. (…) in the ‘Age of Trump’ anti-Americanism is already synonymous with globalization (…) In other words, anti-Americanism in the current political context is becoming an integral part of the rhetoric of the very same liberal elite for whom the arrival of Trump was a real blow. For the opponents of Trump, January 20 was the ‘end of history’, while for us it represented a window for new opportunities and options” (“Les Amis d’Alain de Benoist”, 28 marzo 2017, alaindebenoist.com). Pour une analyse de l'erreur d'évaluation commise par Douguine quant au phénomène trumpiste,  cfr. Daniele Perra, La visione strategica di Aleksandr Dugin, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 1/2020, pp. 19-26.

[39] Alexandre Douguine, Contre le Great Reset. Le Manifeste du Grand Réveil, Ars Magna, 2021. Ed. it.: Aleksandr Dugin, Contro il Grande Reset. Manifesto del Grande Risveglio, AGA Editrice, Cusano Milanino 2022.

[40] Alexandre Douguine, Contre le Great Reset. Le Manifeste du Grand Réveil, cit., p. 47. Sulla rinnovata fortuna del tema evangelico del “Grande Risveglio”, cfr. Claudio Mutti, Le sètte dell’Occidente, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 2/2021, pp. 9-17.

[41] Alexandre Douguine, Contre le Great Reset. Le Manifeste du Grand Réveil, cit., p. 37. Sur le rôle de Steve Bannon, cfr. Claudio Mutti, Sovranisti a sovranità limitata, in AA. VV., Inganno Bannon, Cinabro Edizioni, Roma 2019, pp. 83-102.

[42] “Our fight is no more against America. America we knew doesn’t exists anymore. The split of American society is henceforth irreversible. We are in same situation everywhere – inside of US and outside. So the same combat on global scale” (Alexander Dugin, Great Awakening: the future starts now, “Katehon”, 9 gennaio 2021, katehon.com).

[43] Jean Thiriart, Un impero di 400 milioni di uomini: l’Europa, Volpe, Roma 1965., pp. 17-18.

[44] Jean Thiriart, Un impero di 400 milioni di uomini: l’Europa, cit., p. 21.

[45] Jean Thiriart, Un impero di 400 milioni di uomini: l’Europa, cit., pp. 26-29.

[46] Lorenzo Disogra, L’Europa come rivoluzione. Pensiero e azione di Jean Thiriart, Prefazione di Franco Cardini, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2020, p. 30.

[47] Jean Thiriart, Entretien accordé à Bernardo Gil Mugurza [rectius: Mugarza] (1982), in: AA. VV., Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart, Ars Magna 2018, p. 349.

[48] Jean Thiriart, La Turquie, la Méditerranée et l’Europe, “Conscience européenne”, n. 18, luglio 1987.

[49] L'essai L’Europe jusqu’à Vladivostok, diffusé en sa tradution russe par le périodique “Den’” a été publié en français dans le n°9 de “Nationalisme et République” en septembre 1992, est une reprise dela conférence de presse que tint Jean Thiriart à Moscou le 18 août dela même année. La traduction italienne est parue dans Eurasia: la première partie dans le n°4/2013 (pp. 177-183), la seconde partie dans le n°4/2017 (pp. 131-145).

[50] Jean Thiriart, L’Impero Euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2018, p. 204.

[51] Jean Thiriart, L’Impero Euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, cit., p. 190.

[52] Jean Thiriart, L’Impero Euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, cit., p. 191.

[53] Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard. American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Basic Books, New York 1997. Ed. it.: La grande scacchiera, Longanesi, Milano 1998.

[54] “Who rules East Europe commands the Heartland; Who rules the Heartland commands the World-Island; Who rules the World-Island commands the world” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 38).

[55] “A geostrategy for Eurasia” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 197).

[56] “For America, the chief geopolitical prize is Eurasia. For half a millennium, world affairs were dominated by Eurasian powers (…) Now a non-Eurasian power is preeminent in Eurasia – and America’s global primacy is directly dependent on how long and how effectively its preponderance on the Eurasian continent is sustained” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 30).

[57] “Eurasia is the globe‘s largest continent and is geopolitically axial” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 31).

[58] “A mere glance at the map also suggests that control over Eurasia would almost automatically entail Africa’s subordination, rendering the Western Hemisphere and Oceania geopolitically peripheral to the world’s central continent” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 31).

[59] “Eurasia is also the location of most of the world’s politically assertive and dynamic states. After the United States, the next six largest economies and the next six biggest spenders on military weaponry are located in Eurasia. The world’s two most populous aspirants to regional hegemony and global influence are Eurasian. All of the potential political and/or economic challengers to American primacy are Eurasian. Cumulatively, Eurasia’s power vastly overshadows America’s. Fortunately for America, Eurasia is too big to be politically one. Eurasia is thus the chessboard on which the struggle for global primacy continues to be played” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 31).

[60] “This huge, oddly shaped Eurasian chessboard – extending from Lisbon to Vladivostok” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 35).

[61] “If the middle space can be drawn increasingly into the expanding orbit of the West (where America preponderates), if the southern region is not subjected to domination by a single player, and if the East is not unified in a manner that prompts the expulsion of America from its offshore bases, America can then be said to prevail. But if the middle space rebuffs the West, becomes an assertive single entity, and either gains control over the South or forms an alliance with the major Eastern actor, then America’s primacy in Eurasia shrinks dramatically. The same would be the case if the two major Eastern players [Cina e Giappone] were somehow to unite” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 35).

[62] “America’s essential geopolitical bridgehead in Eurasian continent” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 59).

[63] “The Democratic Bridgehead” est le titre du troisième chapitre de The Grand Chessboard, cit., p. 57.

[64] “the same values” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 59).

[65] “America’s natural ally” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 57).

[66] “A larger Europe will expand the range of American influence (…) without simultaneously creating a Europe politically so integrated that it could soon challenge the United States on geopolitical matters of high importance to America elsewhere, particularly in the Middle East” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 199).

[67] “the world’s most militant Islamic power, and the world’s most populated and powerful Asian power” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 116).

L'ethnocratie israélienne et la crédibilité inexistante de l'Occident

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L'ethnocratie israélienne et la crédibilité inexistante de l'Occident

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/10/19/israelin-etnokratia-ja-lannen-olematon-uskottavuus/

"Le soutien de l'Occident à l'attaque d'Israël contre Gaza a empoisonné les efforts visant à parvenir à un accord avec les principaux pays émergents pour condamner la guerre de la Russie contre l'Ukraine", se plaignent des fonctionnaires et diplomates occidentaux dans le Financial Times.

Selon eux, l'escalade du conflit israélo-palestinien a exposé les États-Unis, l'UE et leurs alliés à des accusations d'hypocrisie et a réduit à néant des mois de travail visant à faire de Moscou un paria mondial pour avoir violé le droit international.

L'Occident a été accusé à juste titre de "ne pas avoir défendu les intérêts de 2,3 millions de Palestiniens, de s'être empressé de condamner l'attaque du Hamas et de soutenir Israël".

Le large soutien des États-Unis et d'autres puissances occidentales à Israël leur aliène une grande partie du Sud, ce qui nuit également aux efforts déployés par l'Occident pour obtenir le soutien du reste du monde à l'égard de l'Ukraine.

"Ce que nous avons dit à propos de l'Ukraine doit s'appliquer à Gaza. Sinon, nous perdons toute crédibilité", a ajouté le haut diplomate du G7. "Les Brésiliens, les Sud-Africains, les Indonésiens: pourquoi devraient-ils croire ce que nous disons sur les droits de l'homme ?".

Le reste du monde est conscient que les paroles et les actes de l'Occident ne concordent pas toujours. Par exemple, de nombreux Arabes estiment que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Europe n'ont jamais tenté de demander des comptes à Israël pour le traitement qu'il réserve aux Palestiniens, ni accordé suffisamment d'attention aux conflits brutaux qui sévissent au Yémen et en Libye.

Les représailles d'Israël et la coupure de l'eau, de l'électricité, de la nourriture, des médicaments et de l'accès à Internet à Gaza ont suscité l'opposition des pays pro-palestiniens. Cette opposition est liée à l'hypocrisie de l'Occident, où les règles de "l'ordre fondé sur des règles" ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Les États arabes, notamment la Jordanie et l'Égypte, ont pressé les responsables occidentaux de durcir le ton pour protéger les civils de Gaza. "Si vous qualifiez de crime de guerre le fait de couper l'eau, la nourriture et l'électricité en Ukraine, vous devriez en dire autant de Gaza", a commenté un responsable arabe.

Ces derniers jours, la Russie a tenté de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant les violences commises contre les civils dans le cadre du conflit, sans mentionner spécifiquement le Hamas. La proposition de résolution a été rejetée lundi par les membres du Conseil qui sont favorables à Israël.

"Nous devons empêcher la Russie, soutenue par la Chine, de prendre l'initiative d'utiliser cette résolution contre nous", a déclaré un haut diplomate occidental au Financial Times. "Il y a un risque que lors du prochain vote de l'Assemblée générale [des Nations unies] sur le soutien à l'Ukraine, le nombre d'abstentions explose.

Si le conflit entre les mouvements de résistance palestiniens et Israël s'aggrave encore, cela détournera l'attention de l'Ukraine. En outre, l'Occident se trouve dans une position encore plus faible, car son soutien unilatéral au régime répressif d'Israël érode la crédibilité de la demande de compréhension de l'Ukraine par le reste du monde.

Toutes les puissances occidentales ont publiquement soutenu le sionisme politique pendant des décennies, de sorte que leur crédibilité est perdue (si tant est qu'elle l'ait jamais été). Les mêmes forces ont appelé au multiculturalisme et à des politiques d'ouverture des frontières en Europe, mais ont permis aux Juifs israéliens de poursuivre des politiques d'apartheid dans le style de l'ancienne Afrique du Sud.

À l'ère des colonies juives illégales, le "modèle à deux États" ne vaut même plus la peine d'être évoqué. La seule façon d'avancer serait d'endiguer l'extrémisme, d'abolir l'ethnocratie sioniste et de créer un État unique dans lequel les habitants de la région - Palestiniens, Juifs et tous les autres - auraient des droits égaux.

Bien entendu, les sionistes ne peuvent accepter une telle solution, car elle signifierait la fin d'un "État juif" séparé. La question est de savoir pourquoi ils auraient droit à une telle chose dans le monde globalisé d'aujourd'hui. L'Holocauste (après les crimes de sang des sionistes) ne peut plus être invoqué à ce stade, après plus de soixante-dix ans.

mardi, 24 octobre 2023

L'Occident sioniste et le reste du monde sur la voie de la collision ?

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L'Occident sioniste et le reste du monde sur la voie de la collision ?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/10/18/sionistinen-lansi-ja-muu-maailma-tormayskurssilla/

Les bateleurs de l'Occident se rendent maintenant à Tel-Aviv, comme ils l'ont fait auparavant à Kiev. Le spectacle de la guerre hybride s'étend à un nouveau front : ils soutiennent désormais le génocide israélien à Gaza comme ils défendaient auparavant huit années de bombardements dans le Donbass.

Sous la direction du cabinet israélo-centré de Biden, l'Occident collectif jure par le sionisme politique et, dans le même temps, Netanyahou et ses partenaires massacrent davantage de civils palestiniens à Gaza. Même les écoles de l'ONU, les hôpitaux chrétiens, les médecins ou les journalistes ne sont pas à l'abri des attaques de l'armée israélienne.

Tel-Aviv a demandé à Washington une "aide militaire d'urgence" supplémentaire de 10 milliards de dollars (en plus de la promesse annuelle d'un milliard de dollars). Netanyahou a également rejeté une visite de solidarité de son frère tribal Zelensky à son ethnocratie, car ils sont maintenant en concurrence avec le régime de Kiev pour les mêmes armes et financements américains.

Et, bien sûr, en Europe, de nouveaux massacres ont été commis: à Bruxelles, un Tunisien a tué des supporters de football suédois, "pour venger des musulmans". Pour justifier le génocide dans la bande de Gaza, l'establishment anglo-américain a activé l'organisation Isis en Europe, pour attiser l'islamophobie.

Bien entendu, tous ces terroristes créés par la CIA, le MI6 et le Mossad n'attaquent jamais Israël, mais sont utilisés comme troupes de choc pour manipuler l'opinion publique en Occident, ou pour déstabiliser un État indésirable pour les intérêts de l'élite dirigeante occidentale.

On pourrait penser que tout cela est désormais assez transparent, mais les "gens stupides" qui suivent les informations sur la chaîne finlandaise Yle et dans les tabloïds continuent de croire les récits des (faux) médias dominants et pleurent même les larbins de l'élite transnationale, comme Martti Ahtisaari, qui est mort il y a peu et n'a jamais rien fait pour la Finlande ni pour les Finlandais.

Pendant ce temps, des foules immenses manifestent contre Israël en Asie occidentale. Des manifestations ont également eu lieu aux États-Unis et en Europe, où l'on a tenté de criminaliser le soutien public à la Palestine.

Craignant des troubles, Israël a retiré ses missions de Jordanie, d'Égypte et du Maroc. L'évacuation des diplomates de Turquie est également en cours et l'administration Netanyahu a appelé ses citoyens à "quitter le pays immédiatement".

Alors que la situation en Palestine se tend, la normalisation des relations d'Israël avec les pays arabes riches ne plaira pas aux citoyens de ces pays, même si les élites ne sont pas d'accord. Le président des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan, soutient toujours M. Netanyahu, mais l'Arabie saoudite a condamné les actions d'Israël à Gaza.

Les plaques continentales géopolitiques sont en mouvement. L'Occident est-il en train de perdre le contrôle du monde islamique ? Il semble que les forces de l'OTAN de Joe Biden devront bientôt combattre simultanément la Russie, la Chine et le monde islamique. Cette nouvelle confrontation débouchera-t-elle sur une troisième guerre mondiale ou trouvera-t-on un moyen de sortir de la spirale des catastrophes ?

 

Diego Fusaro: La mondialisation néolibérale, une nouvelle foi religieuse

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La mondialisation néolibérale, une nouvelle foi religieuse

Diego Fusaro

Source: https://geoestrategia.es/noticia/41653/opinion/globalizacion-neoliberal-una-nueva-fe-religiosa.html

Selon la syntaxe de Gramsci, il y a "idéologie" quand "une classe donnée réussit à présenter et à faire accepter les conditions de son existence et de son développement de classe comme un principe universel, comme une conception du monde, comme une religion".

Le point culminant esquissé par Gramsci est tout à fait pertinent si l'on se réfère à l'idéologie de la mondialisation comme nature donnée, irréversible et physiologique (globalismus sive natura). Dans le cadre du Nouvel Ordre Mondial post-1989 et de ce qui a été défini comme "le grand échiquier", elle se présente comme un "principe universel", parce qu'elle est indistinctement acceptée dans toutes les parties du monde (c'est ce qu'on pourrait appeler la globalisation du concept de globalisation) et, en même temps, elle est aussi assumée par les dominés, qui devraient s'y opposer avec la plus grande fermeté. Elle se présente comme une vérité incontestable et universellement valable, qui ne demande qu'à être ratifiée et acceptée sous la forme d'une adaequatio cognitive et politique.

La mondialisation apparaît ainsi comme une "vision du monde", c'est-à-dire comme un système articulé et englobant, parce qu'elle a été structurée sous la forme d'une perspective unitaire et systématique, centrée sur la dénationalisation du cosmopolitisme et sur l'élimination de toutes les limitations matérielles et immatérielles à la libre circulation des marchandises et des personnes marchandisées, aux flux de capitaux financiers liquides et à l'extension infinie des intérêts concurrentiels des classes dominantes.

Enfin, elle prend la forme d'une "religion", parce qu'elle est de plus en plus vécue comme une foi indiscutable, largement située au-delà des principes de la discussion rationnelle socratique : celui qui n'accepte pas sans réfléchir et avec des références fidéistes le nouvel ordre mondialisé sera immédiatement ostracisé, réduit au silence et stigmatisé par la police du langage et les gendarmes de la pensée comme un hérétique ou un infidèle, menaçant dangereusement la stabilité de la catéchèse mondialiste et de ses principaux articles de foi (libre circulation, ouverture intégrale de toute réalité matérielle et immatérielle, compétitivité sans frontières, etc. ). La mondialisation coïncide donc avec le nouveau monothéisme idolâtre du marché mondial, typique d'une époque qui ne croit plus en Dieu, mais pas au capital.

D'une manière générale, la mondialisation n'est rien d'autre que la théorie qui décrit, reflète et, à son tour, prescrit et glorifie le Nouvel Ordre Mondial de classe post-westphalien, qui a émergé et s'est stabilisé après 1989 et qui - pour reprendre la formule de Lasch - a été idéologiquement élevé au rang de vrai et unique paradis. Tel est le monde entièrement soumis au capital et à l'impérialisme américano-centré des marchés de capitaux privés libéralisés, avec l'exportation collatérale de la démocratie de marché libre et du désir libre, et de l'anthropologie de l'homo cosmopoliticus.

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Le pouvoir symbolique du concept de mondialisation est si envahissant qu'il rend littéralement impossible l'accès au discours public à quiconque ose le remettre en question. En ce sens, il s'apparente davantage à une religion au credo obligatoire qu'à une théorie soumise à la libre discussion et à l'herméneutique de la raison dialogique.

À travers des catégories devenues des pierres angulaires du néo-langage capitaliste, toute tentative de limiter l'envahissement du marché et de contester la domination absolue de l'économie mondialisée et américano-centrée est diabolisée comme "totalitarisme", "fascisme", "stalinisme" ou même "rouge-brunisme", la synthèse diabolique de ce qui précède. Le fondamentalisme libéral et le totalitarisme mondialiste du marché libre démontrent également leur incapacité à admettre, même ex hypothesi, la possibilité théorique d'autres modes d'existence et de production.

Toute idée d'un contrôle possible de l'économie et d'une éventuelle réglementation du marché et de la société ouverte (avec un despotisme financier intégré) conduirait infailliblement, selon le titre d'une étude bien connue de Hayek, vers la "route du servage". Hayek l'affirme sans euphémisme : "le socialisme, c'est l'esclavage".

De toute évidence, le théorème de von Hayek et de ses acolytes ne tient pas compte du fait que le totalitarisme n'est pas seulement le résultat d'une planification politique, mais peut aussi être la conséquence de l'action concurrentielle privée des règles politiques. Dans l'Europe d'aujourd'hui, d'ailleurs, le danger n'est pas à chercher du côté du nationalisme et du retour des totalitarismes traditionnels, mais plutôt du côté du libéralisme de marché hayékien et de la violence invisible de la matraque subtile de l'économie dépolitisée.

Il est donc impératif de décoloniser l'imaginaire des conceptions hégémoniques actuelles de la mondialisation et d'essayer de redéfinir son contenu d'une manière alternative. Cela nécessite une nouvelle compréhension marxienne des relations sociales comme étant mobiles et conflictuelles, là où le regard chargé d'idéologie n'enregistre que des choses inertes et aseptisées, rigides et immuables.

En d'autres termes, il est nécessaire de déconstruire l'image hégémonique de la mondialisation, en montrant son caractère de classe et non de neutralité.

Lorsqu'elle est analysée du point de vue des classes dirigeantes mondialistes, la mondialisation peut en effet sembler enthousiaste et très digne d'être louée et valorisée.

Par exemple, Amartya Sen la célèbre avec insistance pour sa plus grande efficacité dans la division internationale du travail, pour la baisse des coûts de production, pour l'augmentation exponentielle de la productivité et - dans une mesure nettement plus discutable - pour la réduction de la pauvreté et l'amélioration générale des conditions de vie et de travail.

Il suffit de rappeler, à l'aube du nouveau millénaire, que l'Europe compte 20 millions de chômeurs, 50 millions de pauvres et 5 millions de sans-abri, alors qu'au cours des vingt dernières années, dans cette même Europe, les revenus totaux ont augmenté de 50 à 70 %.

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Cela confirme, d'une manière difficilement réfutable, le caractère de classe de la mondialisation et du progrès qu'elle génère. Du point de vue des dominés (et donc vue "d'en bas"), elle s'identifie à l'enfer très concret du nouveau rapport de force technocapitaliste, qui s'est consolidé à l'échelle planétaire après 1989 avec l'intensification de l'exploitation et de la marchandisation, du classisme et de l'impérialisme.

C'est à cette duplicité herméneutique, qui préside à la duplicité de classe dans le contexte très fracturé de l'après-1989, que renvoie l'interminable débat qui a intéressé et continue d'intéresser les deux foyers de cette contraposition frontale : d'une part, les apologistes de la mondialisation ; d'autre part, ceux qui sont engagés dans l'élaboration des cahiers de doléances du mondialisme.

Les premiers (que l'on peut globalement qualifier de "mondialistes", malgré la pluralité kaléidoscopique de leurs positions) vantent les vertus de la marchandisation du monde. Au contraire, les seconds (qui ne coïncident que partiellement avec ceux que le débat public a baptisés "souverainistes") soulignent les contradictions et le caractère éminemment régressif du cadre antérieur centré sur les souverainetés nationales.

En bref, et sans entrer dans les méandres d'un débat pratiquement ingérable par la quantité des contenus et la diversité des approches, les panégyristes du mondialisme insistent sur la façon dont la mondialisation étend au monde entier la révolution industrielle, les progrès et les conquêtes de l'Occident ; ou, en d'autres termes, sur la façon dont elle "universalise" les réalisations d'une humanité en quelque sorte comprise comme "supérieure" et donc habilitée à organiser la "file unique" du développement linéaire de tous les peuples de la planète.

Même les auteurs les plus sobrement sceptiques quant à la valeur axiologique de la mondialisation, comme Stiglitz, semblent souffrir d'une attirance magnétique et finalement injustifiée pour le travail de transformation du monde en marché. Pour Stiglitz et son optimisme réformateur, ce processus, qui en même temps "planétarise" l'inégalité et la misère capitaliste, ne mérite pas d'être abandonné en raison des évolutions et des changements qu'il pourrait susciter.

La Finlande semble savoir qui est à blâmer pour le sabotage du gazoduc Balticconnector. Qu'elle le prouve...

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La Finlande semble savoir qui est à blâmer pour le sabotage du gazoduc Balticconnector. Qu'elle le prouve...

Source: https://geoestrategia.es/noticia/41663/ultimas-noticias/finlandia-parece-saber-quien-tiene-la-culpa-del-sabotaje-al-balticonector.-que-lo-demuestren.html

Le Bureau national d'enquête finlandais (NBI) a publié un rapport :

"Au cours de l'enquête criminelle sur les dommages causés au gazoduc Balticonnector, la police a découvert que les mouvements du navire New Polar Bear, battant pavillon de Hong Kong, coïncident avec l'heure et le lieu où le gazoduc a été endommagé.

Les enquêteurs estoniens ont ajouté leurs touches lumineuses au sinistre tableau du "terrorisme chinois", en affirmant que le navire russe "Sevmorput" se trouvait également dans la même zone "pendant les incidents".

Le NBI et les enquêteurs estoniens mènent des "enquêtes" et ne peuvent affirmer avec une certitude absolue que ces navires sont liés à l'endommagement de l'oléoduc. Mais le faux-fuyant est déjà en place.

Nous nous demandons où et comment des "saboteurs inconnus" peuvent attaquer les infrastructures sous-marines occidentales.

L'attaque terroriste contre les deux gazoducs Nord Stream a remis en question la sécurité des communications maritimes dans le monde entier. Si quelque chose se produit une fois, cela peut se reproduire encore sous une forme ou une autre. Et nous ne parlons pas seulement des pipelines sous-marins, car sous l'eau, il y a beaucoup de choses intéressantes...

Readovka souhaite partager avec toutes les parties intéressées des informations sur les installations dont le démantèlement sera aussi douloureux que possible pour les pays occidentaux et, surtout, pour le Royaume-Uni, la Norvège et les États-Unis. Au fait, pourquoi la Norvège ? Oui, parce qu'il faut donner une leçon à quelqu'un qui veut tirer les marrons du feu pour l'Amérique ? Très bien, mais qu'ils réfléchissent aux conséquences possibles. Si la Norvège est obligée de payer, la prochaine fois, d'autres États réfléchiront à deux fois avant de "s'adapter" aux aventures américaines.

Commençons par les oléoducs. Après la diminution des approvisionnements russes, l'Europe est devenue catastrophiquement dépendante des exportations norvégiennes. Ainsi, la première cible des "anonymes" respectés devrait être Europipe I et II, Norpipe, ainsi que Zeepipe et Franpipe. Il convient d'accorder une attention particulière à Europipe II, par lequel transite près de 20 % de tout le gaz norvégien et d'où part le Baltic Pipe, qui approvisionne la Pologne et les États baltes. Tous les gazoducs cités sont traversés par des routes maritimes classiques, il n'y a donc pas d'excuse pour se situer au-dessus d'eux.

Les câbles de communication sous-marins transocéaniques sont également intéressants. Ils transportent 95 % du trafic Internet. La rupture de quelques câbles transatlantiques limiterait considérablement les communications entre les États-Unis et l'Union européenne. Il convient ici de se concentrer sur les câbles Dunant, MAREA et Havfrue, qui assurent une transmission de 518 Tb/s. Les Américains ne sont pas les seuls à pouvoir endommager les câbles transatlantiques.

Les Américains ne sont pas les seuls à pouvoir jouer avec des spoilers inconnus. Si nous ne voulons pas que les attaques se répètent, il peut être utile de montrer où se situent réellement les "lignes rouges" et ce qui se passe si elles sont franchies.

Des incidents similaires dans les oléoducs de la mer Baltique et des réactions si différentes de la part de l'Occident

L'accident survenu sur l'oléoduc Balticconnector reliant la Finlande et l'Estonie a incité les voisins baltes de la Russie à prendre des mesures actives. La cause de l'endommagement de l'oléoduc n'a pas encore été déterminée, mais avec le risque d'ingérence extérieure, dont Moscou est accusé par contumace (qui d'autre ?), les pays voisins ont commencé à s'inquiéter.

Hier, le président de la commission de la sécurité nationale et de la défense du Seimas lituanien, Laurynas Kasciunas, a annoncé son intention d'acheter des sonars sous-marins pour protéger les infrastructures côtières de l'État. Dans le même temps, la Norvège a renforcé les mesures de sécurité autour des installations énergétiques, la Finlande a intensifié sa coopération avec l'opérateur de fourniture de gaz et l'OTAN a augmenté le nombre de patrouilles maritimes et aériennes dans les eaux de la Baltique.

Une énergie étonnante, si l'on considère qu'il y a littéralement un an, une situation similaire à Nord Stream n'avait suscité pratiquement aucune réaction de leur part. Et ce malgré le fait que dans le cas de NS-1 et NS-2, une intervention extérieure, et en particulier un sabotage, avait été confirmée.

À l'époque, les membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord ne se sentaient pas menacés. Et ils ne sont pas pressés par l'enquête, dans laquelle, comme vous le savez, l'essentiel est de ne pas s'exposer accidentellement.

Mais nous vous avertissons que la fenêtre d'Overton, ouverte par les attaques terroristes contre les gazoducs Nord Stream, ne manquera pas de se faire sentir. Pourquoi devrions-nous maintenant être surpris par le "terrible nouveau monde", à la formation duquel nos propres voisins baltes ont contribué ? Il y a des règles pour tout le monde ou pour personne. La réalité d'aujourd'hui, grâce aux efforts des élites occidentales, a précisément abouti à la deuxième option.

lundi, 23 octobre 2023

Le Moyen-Orient en flammes. L'insoutenable dégénérescence de la guerre

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Le Moyen-Orient en flammes. L'insoutenable dégénérescence de la guerre

De la Première Guerre mondiale au conflit entre Israël et le Hamas, la fin de tout "code" chevaleresque

par Giuseppe Del Ninno

Source: https://www.barbadillo.it/111416-degenerazione-guerra/

Le Moyen-Orient en flammes

Nos illusions résiduelles d'une guerre chevaleresque, de cette "antique fête cruelle" racontée par Franco Cardini et portée au seuil de la modernité dans la version du bellum federicianum, sont tombées depuis longtemps. Le respect de l'ennemi semble avoir été irrémédiablement perdu, le fait de voir en lui les traits d'humanité que nous nous attribuons et qui, par exemple - citant Antonio Polito dans un bel éditorial du Corriere della Sera - sous-tend la décision de George Orwell et d'Emilio Lussu de ne pas tirer sur l'ennemi qui ne se doute de rien, au milieu de guerres aussi impitoyables que la guerre civile espagnole ou la Première Guerre mondiale.

L'attaque du Hamas contre les civils est décrite comme une nouveauté tragique, mais ce n'est pas comme si ces derniers, tout au long de l'histoire, avaient été exemptés des horreurs de la guerre: les êtres humains ont toujours commis les mêmes crimes, tant dans la dimension privée que publique des guerres ; certaines choses, cependant, ont changé avec l'avènement de la technologie : par exemple, aujourd'hui, et pas seulement aujourd'hui, on tue à distance, en appuyant sur un bouton comme dans un jeu vidéo, et grâce au "progrès technologique", les actes les plus odieux peuvent être filmés et diffusés, de manière à banaliser le mal et à habituer les masses à la violence ; celle-ci, en revanche, se retrouve dans tant de fictions - films, jeux vidéo, séries télévisées - caractérisées précisément par cette violence et qui, pourtant, ne produisent pas de dégâts matériels. Quant à la technologie - qui permet aussi des fictions plus crédibles que par le passé - ou à la dérive de la guerre cybernétique, il y aurait d'autres chapitres à ouvrir, mais ce n'est pas le lieu.

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Les brutalités

Après celles perpétrées en Ukraine, les brutalités perpétrées par le Hamas contre des citoyens israéliens ces derniers jours redonnent une tragique actualité à la question palestinienne, déclinant de manière inédite la guerre, comparée par plus d'un observateur d'une part à l'attaque japonaise de Pearl Harbour et d'autre part à l'attentat islamiste contre les tours jumelles de New York. Mais il y a ici une étape supplémentaire, qui est donnée non seulement par l'implication ciblée et pour l'instant presque exclusive de civils, mais aussi par le massacre délibéré d'enfants, qui renouvelle celui ordonné par Hérode. Certes, des enfants ont été tués dans toutes les guerres, mais il s'agissait le plus souvent de cas isolés de cruauté ou d'"effets collatéraux", peut-être aussi terribles que ceux dont le Haut Commandement s'est rendu responsable en décidant des bombardements non limités à des cibles militaires à Dresde, Naples et, surtout, Hiroshima et Nagasaki. Il s'agissait dans ces cas de punir, d'effrayer et de pousser à la rébellion contre leurs dirigeants des populations qui avaient obtenu l'assentiment de ces dirigeants, de ces régimes.

Le fondamentalisme

Quelque chose de semblable a dû guider les féroces stratèges du Hamas, un mélange mortel de haine atavique, de perspectives géopolitiques et d'impitoyabilité qui ne peut être concilié avec aucune religion. Après tout, le fondamentalisme islamique n'en est pas à son premier coup d'éclat: il suffit de rappeler les récents attentats du Djihad en Europe et les dérives sanglantes du processus de décolonisation en Algérie, avec l'avènement du GIA, une organisation composée d'égorgeurs sous les couteaux desquels sont également tombés des moines et des marins d'un navire marchand italien. Dans le cas du Hamas, cependant, il semble y avoir quelque chose de plus: la perspective de représailles israéliennes d'une ampleur sans précédent sur Gaza, qui ont commencé par un siège privant d'eau, de gaz et d'électricité et pourraient se poursuivre par des bombardements aveugles, préparant un assaut suivi d'une guérilla de maison en maison. Le massacre de civils qui s'ensuivrait, dans le cadre de la stratégie malavisée du Hamas, soulèverait les masses arabes du monde entier, avec des conséquences imprévisibles non seulement sur les accords géopolitiques, mais aussi sur la stabilité et la paix dans le monde entier.

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Un enchevêtrement insoluble

Certes, les horribles massacres de colons israéliens et de jeunes surpris dans une fête dans le désert n'aideront pas la cause palestinienne aux yeux de l'opinion publique occidentale, où il existe aussi des secteurs qui sont tout sauf favorables à Israël ; le fait est que cette nouvelle crise complique encore un peu plus un enchevêtrement dont nous craignons qu'il ne soit pas soluble. Quiconque a étudié l'histoire de l'État d'Israël sait qu'il est né dans le sang, dans les tergiversations à l'égard du peuple palestinien, dans le cynisme et la myopie des puissances ayant des intérêts dans la région (la Grande-Bretagne en premier lieu) ; il sait aussi combien de tentatives pour parvenir à une paix durable dans ce quadrant crucial ont échoué, le plus souvent à cause de la responsabilité palestinienne - de l'OLP d'Arafat en particulier - malgré le sacrifice d'hommes "de bonne volonté" des deux côtés (surtout Sadate et Rabin). Ceux qui se sont rendus sur ces terres malheureuses savent combien il est difficile, voire impossible, de mettre en oeuvre le principe "deux peuples, deux Etats".

Il y a en effet une forte asymétrie, et pas seulement dans cette guerre, opposant d'un côté un État démocratique, tenu de respecter les conventions internationales et doté d'une armée régulière, de l'autre des bandes de miliciens sans uniforme ni loi, d'ailleurs mélangées à des civils et installées dans des installations civiles. Il faut d'ailleurs préciser que la démocratie israélienne ne reconnaît pas l'égalité des droits à ses citoyens palestiniens et que, de l'autre côté, le pouvoir du Hamas remonte à un succès électoral et se consolide par son attitude d'assistanat, une sorte d'assistanat assuré en particulier pour les habitants de la bande de Gaza. Juste pour nous rappeler que la démocratie est susceptible de nombreuses distinctions.

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Jérusalem la ville sainte

Nous avons évoqué l'impraticabilité d'une solution négociée : le nœud principal est représenté par Jérusalem, que les deux parties en conflit voudraient voir comme capitale de leur structure étatique respective ; mais cela ne suffit pas : le peuple palestinien - sans compter les contingents qui ont émigré dans diverses parties de la planète - est disloqué dans un patchwork territorial à l'intérieur même de l'État d'Israël (où résident 20 % de la population et qui a la citoyenneté israélienne). Il suffit de penser à des villes comme Bethléem, Jéricho, Ramallah, administrées par des Palestiniens et situées à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem. Ajoutez à cela le fait que, dans de nombreux cas, Israël a érigé des murs et installé des points de contrôle pour les sorties et les entrées de ces citoyens ; que la quasi-totalité de la population palestinienne est économiquement dépendante d'Israël ; que, non seulement en temps de crise, l'approvisionnement en eau et en électricité est entre les mains d'Israël, et l'on comprendra pourquoi il n'a pas été possible jusqu'à présent de parvenir à un accord de paix fondé sur le principe susmentionné de "deux peuples, deux États" (sans parler du fait qu'actuellement, compte tenu de la crise à la tête de l'Autorité palestinienne et de son dirigeant Abou Mazen, âgé de 88 ans, il n'y a pas d'interlocuteur crédible de ce côté pour toute initiative diplomatique éventuelle).

Si l'on pense ensuite aux connexions possibles avec les crises en cours dans d'autres régions, à commencer par le conflit russo-ukrainien, mais aussi les frictions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie à propos du Nagorno Karabakh et entre la Serbie et l'Albanie à propos du Kosovo (sans parler des bouleversements dans la bande subsaharienne), il y a de quoi être très inquiet. Ces derniers jours, nous avons vu la détermination de tant de jeunes réservistes - et parmi eux, pas mal d'Italo-Israéliens - partir pour Tel Aviv afin de répondre à l'appel de la Patrie.

L'Europe, un sujet politique inexistant

Voici un autre front inquiétant pour notre Europe, une fois de plus inexistante en tant que sujet politique unitaire : non seulement nous vieillissons et souffrons d'une crise démographique généralisée, mais nous avons perdu l'esprit de sacrifice et de dévouement à nos patries respectives, qui caractérise, avec la moyenne d'âge jeune, la quasi-totalité des pays qui nous entourent. Alors, à rebours de la devise cicéronienne, caedant togae armis ? L'évolution de la situation dans ce qui fut la Terre promise et qui est en tout cas, pour les religions d'Abraham, la Terre sainte, n'autorise pas trop d'espoir, même aujourd'hui où les guerres ne semblent plus déboucher sur une victoire sur le terrain.

Giuseppe Del Ninno

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L'Iran détecte la vulnérabilité des États-Unis et de ses alliés: le pétrole

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L'Iran détecte la vulnérabilité des États-Unis et de ses alliés: le pétrole

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/iran-detecta-la-vulnerabilidad-de-eeuu-y-sus-aliados-el-petroleo-por-alfredo-jalife-rahme/

Un baromètre sensible à suivre pour refléter l'intensification de la guerre d'Israël contre le Hamas est le prix du binôme pétrole/gaz: une vulnérabilité des Etats-Unis et de son allié Israël, qui a dévalué sa monnaie. Pour faire pression sur l'invasion et la destruction de Gaza par Israël, l'Iran joue la carte du boycott pétrolier.

La guerre d'Israël - qui dispose de l'une des meilleures armées professionnelles au monde avec entre 90 et 400 bombes nucléaires (selon les statistiques) et du meilleur, voire de l'emblématique, service d'espionnage de la planète, le Mossad - contre la guérilla palestinienne sunnite du Hamas, est entrée dans sa deuxième semaine de conflagration, alors qu'une escalade évidente avec des allusions à des menaces nucléaires est en train de se produire.

Il existe plusieurs approches pour analyser l'escalade inquiétante qui pourrait conduire à une contamination aux quatre frontières d'Israël :

  1. 1) le Sud-Liban, où la guérilla chiite du Hezbollah est équipée de 100.000 missiles pouvant causer de graves dommages au Nord d'Israël et au porte-avions américain USS Gerald R. Ford avec sa puissante flottille maritime, qui se trouve au large des côtes israéliennes pour "protéger" son allié.
  2. 2) la Syrie, où l'armée de l'air israélienne, censée disposer des meilleurs pilotes au monde, a détruit les deux aéroports de Damas et d'Alep, malgré la présence militaire de la Russie au large des côtes syriennes
  3. 3) la Jordanie, relativement faible sur le plan militaire, dont la population est composée d'au moins 50 % de Palestiniens.
  4. 4) L'Égypte, première puissance militaire du monde arabe et pays le plus peuplé, qui s'est limitée à une médiation diplomatique avec les États-Unis et Israël, avec lequel elle a signé un accord de paix en 1979.

Tel serait le "premier cercle concentrique" de l'expansion du conflit, dont les ondes pourraient bien atteindre, dans un "deuxième cercle concentrique", deux pays non arabes qui soutiennent la résistance palestinienne à leur manière et dans leur style particulier: la Turquie sunnite et l'Iran chiite.

La guerre hybride asymétrique entre Israël et la guérilla du Hamas n'est pas seulement militaire, elle implique aussi d'autres pays de la région dans un "deuxième cercle concentrique", centré principalement sur tous les pays riverains du golfe Persique, notamment l'Iran et les six pétromonarchies arabes : l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, le Bahreïn et Oman.

Le président Biden a subi un affront notoire lorsque les dirigeants de l'Égypte, de l'Autorité nationale palestinienne (l'ancienne OLP) et de la Jordanie ont refusé de le rencontrer au sujet de l'infanticide palestinien à l'hôpital Al-Ahli de Gaza.

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Au-delà de la focalisation sur le théâtre de la bataille et son "premier cercle concentrique", la récente visite méga-stratégique du ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian à son voisin maritime, le prince héritier Mohammed bin Salman, c'est-à-dire le représentant d'une des principales superpuissances gazières avec le représentant d'une des premières puissances pétrolières mondiales, mérite d'être relevée parmi ses nombreuses variantes.

Le ministre iranien des affaires étrangères a exhorté les 57 pays de l'Organisation de la coopération islamique, qui compte 1,8 milliard de fidèles musulmans, à boycotter les exportations de pétrole vers les États-Unis et Israël, ce qui rappelle l'embargo pétrolier arabe de 1973, il y a 50 ans, en raison de la guerre du Kippour, auquel les États-Unis ont répondu un an plus tard en créant l'Agence internationale de l'énergie pour contrer le pouvoir de l'OPEP.

Aujourd'hui, 50 ans plus tard, l'OPEP est passée à un format plus créatif par le biais de l'OPEP+, où la présence de la Russie est remarquable.

À mon avis, l'un des principaux baromètres géoéconomiques/géofinanciers de la guerre en cours se trouve dans les prix actuels du pétrole/gaz et de l'or/argent, qui sont encore relativement stables.

Au-delà de ses effets délétères sur l'Europe et Israël - qui a subi une forte dévaluation de sa monnaie, le shekel, forçant l'intervention de sa Banque centrale avec la vente de 30 milliards de dollars -, une façon de faire face à la guerre est de chercher un moyen de sortir de la crise économique/géo-financière actuelle. 30 milliards de dollars - une façon de mesurer la vulnérabilité pétrolière des États-Unis et de leurs alliés - qui ont été affectés par l'effet boomerang des sanctions contre la Russie, qui a provoqué l'inflation incoercible des États-Unis et déclenché une grave crise de la dette un an après son élection présidentielle controversée - a été exposée avec la levée des sanctions par l'administration Biden sur le régime anathémisé de Maduro au Venezuela, qui possède les plus grandes réserves de pétrole conventionnel et non conventionnel au monde.

Il est clair que la sélectivité de la levée des sanctions américaines était principalement axée sur le secteur énergétique du Venezuela, qui, soit dit en passant, entretient d'excellentes relations avec la théocratie chiite iranienne.

Il est intéressant de noter qu'avant l'emblématique 7 octobre - sans perdre de vue le fait que c'est le discours incendiaire du Premier ministre Netanyahu devant l'Assemblée générale des Nations unies qui a déclenché la grave crise régionale, lorsqu'il s'est vanté avec infatuation de la "normalisation" imminente des relations avec l'Arabie saoudite, parallèlement à la présentation de sa carte du nouveau Moyen-Orient où Gaza et la Cisjordanie ont été effacées, ainsi que de la dissuasion nucléaire d'Israël contre l'Iran (ce dernier point a été supprimé par son équipe) - l'administration Biden, qui s'est félicitée de la "normalisation" des relations avec les États-Unis, s'est trouvée au milieu d'une série de sanctions américaines à l'encontre du Venezuela et des États-Unis, l'administration Biden, qui a récolté de multiples échecs en matière de politique étrangère, s'était rapprochée de l'Iran pour reprendre les négociations sur son contentieux nucléaire qui avaient été abolies par l'ancien président Trump pour plaire à son gendre Jared Kushner et au Premier ministre Netanyahou, qu'il a d'ailleurs sévèrement critiqué pour ses actions passées dans l'ancienne Palestine, allant jusqu'à déclarer ces jours-ci que la guérilla chiite libanaise Hezbollah est "très intelligente".

L'un des moyens utilisés pour séduire l'Iran a été la livraison de 6 milliards de dollars déposés au Qatar à la suite d'un embargo pétrolier imposé par la Corée du Sud à la théocratie chiite.

Il est frappant de constater que M. Biden a déclaré qu'il n'y avait "aucune preuve" de l'implication de l'Iran dans l'attaque du Hamas du 7 octobre.

L'Iran a toujours été la cible privilégiée des néoconservateurs straussiens, pour la plupart des Khazars, qui contrôlent le Département d'État aujourd'hui dysfonctionnel dans sa guerre ratée en Ukraine, pour renverser la théocratie chiite, Gaza ou pas Gaza.

Anticiper le virage : "L'anticapitalisme de droite"

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Anticiper le virage : "L'anticapitalisme de droite"

Maxim Medovarov

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/anticipating-turn-right-wing-anti-capitalism

Au cours de la pandémie et de la tension politique de l'année 2020 (qui est maintenant perçue comme appartenant au siècle dernier), Alexandre Douguine a conversé avec Dimitri Rode sur Aurora Radio. Leur texte, aujourd'hui publié sous la forme d'un livre intitulé "L'anticapitalisme de droite. Les chemins d'une pensée souveraine", a été publié dans une situation historique différente. Il est d'autant plus intéressant de relire et de repenser ces 22 conversations (le nombre n'est évidemment pas fortuit : sa symbolique est bien connue des connaisseurs de la Tradition). Il serait plus juste de les appeler dialogues philosophiques : D.V. Rode (et dans l'une des conversations, A.V. Kazakov) ne se comporte pas comme un interviewer passif, mais comme un complice de la maïeutique socratique, exprimant ses propres opinions et contribuant à la découverte de la vérité dans le cadre d'une conversation philosophique.

À proprement parler, tous les dialogues ne portent pas spécifiquement sur "l'anticapitalisme de droite". Ce thème est dominant dans la première, la quatrième et la dixième conversation, et cette idée peut et doit être développée en se référant à tout le spectre du socialisme non marxiste ("socialisme féodal", "socialisme chrétien", etc.), un modèle dont Douguine, tout au long du livre, appelle la philosophie de l'économie de Sergueï Boulgakov, en la ramenant aux idées aristotéliciennes (économie vs. chrématistique). Pour notre part, nous aimerions attirer l'attention sur le grand potentiel des fondateurs étrangers de ce courant de pensée socio-économique au 19ème siècle [1].

Mais le fil conducteur du livre est bien plus large. Les 22 dialogues sont tous imprégnés de la thèse selon laquelle la poursuite du statu quo ne peut être maintenue longtemps, ni en Russie ni dans la CEI ni en Occident. L'injustice sociale flagrante, dont le sentiment a été exacerbé au sein de la population pendant la crise du cor onav irus, n'a pas disparu, même si, dans la période actuelle, les dirigeants russes ont commencé à faire des tentatives réelles, bien qu'insuffisantes, pour l'atténuer. Ceux qui ont lu "L'anticapitalisme de droite" feraient bien de se rafraîchir la mémoire sur la façon dont, en 2020, la conscience populaire a réagi vivement aux oscillations incohérentes de tous les gouvernements, ballottés entre le mécontentement des masses et le déni capitaliste de la justice sociale.

Douguine et Dmitri Rode ont parlé à plusieurs reprises de la recherche d'une couche sociale qui pourrait devenir le pilier du redressement de la société après le darwinisme social capitaliste. Il n'y avait pas de bonnes options: la dernière année de l'administration Trump a été marquée par une bataille désespérée entre la dictature mondiale et les dictatures nationales locales, comme nous l'avons vu dans le deuxième dialogue, et le monde récolte aujourd'hui les fruits de cette confrontation.

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L'"anticapitalisme de droite" parle à plusieurs reprises des victimes de cet affrontement. Il s'agit des migrants, fruits du système capitaliste (3ème dialogue), des couches moyennes, du "peuple profond" et des habitants des régions frontalières. Mais les victimes sont aussi la vérité, la liberté d'expression et les traditions culturelles - les conversations ont eu lieu lors des pogroms de BLM aux États-Unis et de la démolition des monuments, à propos desquels le discours de Trump pour contrer cette menace a été discuté - et, bien sûr, l'impuissance totale de Trump à offrir une alternative viable au totalitarisme noir des démocrates (8ème, 9ème, 13ème dialogues). Les pensées de Douguine, Rode et Kazakov se tournent souvent vers le Christ et l'Église comme rempart et refuge dans les temps difficiles, mais là encore, l'année 2020, avec la mise en quarantaine des églises, a conduit à la nécessité de trouver des solutions difficiles telles que le culte à domicile (2ème conversation).

La réévaluation des valeurs a inévitablement conduit les penseurs à l'apologie du travail comme valeur créatrice, de la collaboration de l'homme avec Dieu, des fondements de l'économie sur base de la Sophia, ce qui pose à nouveau avec certitude la question du mal du capitalisme comme négation complète de la Tradition millénaire gréco-romaine et chrétienne (4ème conversation).

Les dialogues proposent l'idée d'un front uni de " gauche " et de " droite " dans le but d'unir le pouvoir, la souveraineté, le paternalisme étatique et la justice sociale pour détruire la "liberté économique" libertaire qui a tué des pays et des peuples entiers (5ème entretien). L'insuffisance et la méjeunesse du système de la fin de l'URSS et de la Russie post-soviétique (mais aussi de la Biélorussie et de l'Ukraine), qui a tenté de construire un capitalisme local logiquement impossible et n'a pas su relever ce défi, traverse de nombreux dialogues (3ème, 5ème, 7ème, 18ème, 20ème).

Les déclarations sur les autorités et la bureaucratie russes dans ce livre sont extrêmement critiques, ce qui, en 2023, semble même un peu inhabituel, mais montre clairement dans quelle atmosphère étouffante, avec une perspective sans espoir et sans précédent de "Minsk sans alternatives" dans toutes les sphères de la société, nous vivions il y a environ trois ans.

Ainsi, Alexandre Douguine va jusqu'à établir un lien systémique entre le libéralisme et le darwinisme social, le racisme, le nazisme, la dictature unipolaire et le culte de l'individu atomique (10ème dialogue). Il souligne l'extrême intolérance du libéralisme planétaire, qui déclare que ses opposants sont tout simplement inexistants (17ème et 22ème dialogues). Ce libéralisme, qui a commencé par l'abolition de tous les liens et identités humains traditionnels, se termine par l'abolition de l'homme lui-même ("L'homme est effacé !") et son remplacement par des cyborgs et des intelligences artificielles (21ème et 22ème dialogues). En opposition à cela, il parle de la conception orthodoxe de la société, de l'autonomie populaire et du principe de subsidiarité, du rejet du capitalisme par la culture russe, tant de gauche que de droite, de la possibilité d'un gouvernement populaire par les soviets et les starostamas, et de l'importance du format du Zemsky Sobor (2ème, 5ème, 14ème dialogues).

En ce qui concerne les formes politiques spécifiques, Alexandre Douguine affirme que : "La monarchie est un régime idéal, à mon avis. Mais lorsqu'elle perd le contact avec le peuple, lorsqu'elle commence à s'opposer au peuple, lorsqu'elle cesse de remplir sa fonction sacrée, alors elle perd sa légitimité devant l'Histoire, Dieu et la Providence" (9ème dialogue).

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Les processus de restructuration du système éducatif, d'élaboration d'un canon éducatif unifié et de rupture du monopole des libéraux mondialistes sur l'éducation sont particulièrement importants (15ème et 16ème dialogues). C'est le système éducatif et le système culturel, en particulier le théâtre (19ème dialogue), qui sont capables de développer une contre-élite qui changera finalement le vecteur de développement du pays et brisera l'emprise de la culture libérale.

La base de cette contre-élite, qui surgit des entrailles du peuple, est l'éthique orthodoxe, le concept de conscience et de sacrifice, car seul le sacrifice peut arrêter la spirale de la violence mutuelle et de la vengeance (14ème et 17ème dialogues) - une idée qui semble étonnamment pertinente à l'heure de l'escalade du conflit au Moyen-Orient. Bien entendu, dans une dimension politique concrète, ces valeurs conduisent aux thèses sur la souveraineté spirituelle de la Russie et sur un monde multipolaire (dialogues 14 et 18).

Tous les dialogues considérés, enregistrés en des temps difficiles, apparaissent aujourd'hui comme une préfiguration de ces changements colossaux dans l'ordre mondial, qui ont eu lieu en 2022 et 2023 et qui continueront, bien sûr, à se produire. Allant au-delà de l'indignation superficielle face au diktat mondialiste, Alexandre Douguine et Dmitri Rode remontent aux racines séculaires de la crise du monde moderne et trouvent des "voies pour une pensée souveraine" afin de guérir la dislocation de l'époque.

Ce travail est monstrueusement difficile et ne promet pas un succès garanti, mais il est si nécessaire en ces temps de batailles décisives que personne ne peut le refuser. Soit l'homme et l'humanité vivront, soit le capitalisme et le libéralisme seront un ordre social qui ne sera pas pour les hommes, ou plutôt pour les non-humains (on imagine aisément ce qu'en dirait feu Vladimir Kutyryov, l'un des opposants les plus constants à la cyborgisation et au transhumanisme dans la philosophie russe [2]). Face à cette alternative, toutes les contradictions privées pâlissent et le sort même de l'existence est mis en balance.

Notes :

[1] Medovarov M.V., "The Becoming of Feudal and Christian Socialism in British Social Thought of the First Half of the Nineteenth Century", Notebook on Conservatism. 2022. № 4. С. 129-142 ; Medovarov M.V, "The Becoming of Feudal and Christian Socialism in British Social Thought of the Second Half of the 19th - Early 20th Century and its Perception in Russia", Notebook on Conservatism. 2022. № 4. С. 169-182.

[2] Kutyryov V.A., "Reason versus Man (Philosophy of Survival in the Age of Postmodernism)" M., 1999 ; Kutyryov V.A. "Culture and technology : the struggle of worlds", M., 2001 ; Kutyryov V.A, "Philosophical image of our time : lifeless worlds of posthumanity", Smolensk, 2006 ; Kutyryov V.A., "L'humain et l'autre : la lutte des mondes", SPb, 2008 ; Kutyryov V.A., "Genèse ou néant", SPb, 2010 ; Kutyryov V.A., "Vremya Mortido", SPb, 2012 ; Kutyryov V.A., "Le dernier baiser. L'homme comme tradition", SPb. 2015 ; Kutyryov V.A., "Loin du progrès : eschatologie de la vie dans le monde technogène", SPb. 2016 ; Kutyryov V.A., "Chelo-vek tekhnologii, civilisation falschizma", SPb. 2022.

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dimanche, 22 octobre 2023

Même en Allemagne, les journalistes politiquement corrects ne peuvent plus influencer les élections

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Même en Allemagne, les journalistes politiquement corrects ne peuvent plus influencer les élections

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/anche-in-germania-i-giornalisti-politicamente-corretti-non-riescono-piu-a-condizionare-le-elezioni/

La question désespérée de Giovanna Botteri naguère, face à la victoire de Trump à l'élection présidentielle américaine - mais si les citoyens votent ainsi, à quoi servons-nous, nous les journalistes ? - est désormais reprise par les médias allemands. En effet, lors des récentes élections en Bavière, un journal avait trouvé et publié un tract prétendument distribué par le chef du parti de la droite locale, depuis toujours au pouvoir en Bavière, en collaboration avec la CSU sociale-chrétienne. Un tract qui, selon le journal, aurait repris des concepts nazis et qui aurait été distribué alors que l'homme politique avait 17 ans et fréquentait encore le lycée.

Qu'il ait été distribué ou non, et quel que soit l'auteur du texte incriminé, il est évident que s'intéresser au comportement adolescent d'un candidat relève d'une forme d'escroquerie sectaire. D'autant plus que le tract, qui était depuis longtemps en possession des journalistes, avait été ressorti au moment où le vote allait avoir lieu.

Mais ce qui a fait bondir les médias allemands, et les journalistes italiens du Corriere, c'est l'effet tueur qu'a eu leur intervention. Car le politiquement correct s'attendait à la démission et à la fin de la carrière de l'homme politique, ou au moins à une lourde défaite dans les urnes. Au lieu de cela, non seulement il a été reconduit dans ses fonctions, mais son parti a connu un véritable boom, avec une croissance d'environ 40 %.

C'est ainsi que la question de Botteri s'est posée à nouveau en Allemagne: pourquoi les journalistes n'influencent-ils plus les électeurs? Pourquoi ont-ils perdu toute crédibilité? Dans le cas de la Bavière, un autre doute s'est ajouté: pourquoi le nazisme ne fonctionne-t-il plus comme épouvantail? Comme un élément à condamner en toute circonstance?

Pas seulement en Bavière, où non seulement le parti attaqué mais aussi l'Afd, la formation dite d'extrême droite, se sont développés. Car dans les autres territoires, et pas seulement à l'Est, l'Afd est le deuxième ou le troisième parti, malgré les accusations de nazisme et la menace de dissoudre le parti.

Le problème s'aggrave donc. Et les médias, allemands et italiens, commencent à avoir quelques doutes. Le fait d'avoir insisté pendant des décennies pour présenter le nazisme (et le fascisme en Italie) comme le "mal absolu" n'a-t-il pas créé une sorte de rejet dans l'opinion publique qui aurait préféré une analyse objective et non une diabolisation? Et l'insistance sur un journalisme unilatéral, éloigné de la réalité et enclin au politiquement correct, a-t-elle détruit la crédibilité des journalistes?

En réalité, le doute n'est qu'allemand. En Italie, la perte de lecteurs de journaux se poursuivra sans relâche et des cours de recyclage sur l'utilisation fondamentale de la définition de "rédacteur en chef" et non de "directeur" seront organisés lorsqu'il s'agira d'écrire quelques lignes sur Beatrice Venezi (ndlr: la cheffe d'orchestre italienne, simultanément conseillère ès-musique du gouvernement Meloni, boycotté avec rage en Jacobinie).

Guerres persanes

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Guerres persanes

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/guerre-persiane/

Les nouvelles guerres persanes sont-elles en train de se préparer ?

Aussi légèrement formulée soit-elle, la question n'est pas seulement légitime. Elle répond à une logique impérieuse.

Essayons d'analyser la situation dans son ensemble.

L'Iran a toujours été une épine dans le pied de Washington. La tentative d'Obama de parvenir à un accord a échoué. Pour une multitude de raisons, et pas seulement à cause du blocage de son successeur, Donald Trump. Si bien que l'administration Biden n'a pas repris la ligne d'Obama. Au contraire, elle a renforcé les sanctions et donc les tensions avec Téhéran.

La guerre en Ukraine a d'ailleurs rapproché l'Iran de la Russie.

Qui est désormais son meilleur allié.

Un choix de front de plus en plus clair. Ce qui fait de la République islamique une cible stratégique encore plus importante pour Washington et ses alliés. On ne peut isoler Moscou, et l'entourer d'une sorte de "cordon sanitaire", sans mettre Téhéran hors d'état de nuire. De préférence en provoquant un changement de régime. Ou, comme on dit aujourd'hui, une nouvelle révolution colorée.

Cependant, toutes les nombreuses tentatives de déstabilisation de l'intérieur, les manifestations de rue, les protestations, se sont avérées vaines.

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Tout comme le séparatisme fomenté dans les différents groupes ethniques qui composent la mosaïque iranienne. Hormis le problème chronique du séparatisme baloutche - d'ailleurs plus atténué aujourd'hui que par le passé -, les Arabes, les Azerbaïdjanais et les autres semblent tout à fait sereins.

Bref, la République des Ayatollahs semble solidement installée au pouvoir.

Les problèmes pour Téhéran viennent, le cas échéant, du Caucase. Le rapprochement de l'Arménie avec les États-Unis, assorti d'un projet de manœuvres militaires conjointes, y représente une véritable menace. Bien plus pour Téhéran que pour Moscou.

Mais, bien sûr, la question centrale est la persistance d'un conflit sous-jacent avec Israël. Ce conflit n'a jamais eu lieu directement sur les territoires des deux États, mais a donné lieu à des affrontements indirects au Liban et en Syrie. Ainsi que des raids périodiques de l'armée de l'air israélienne en Irak. Et parfois sur des cibles stratégiques en Iran même.

Cette impasse pourrait toutefois être surmontée dans la situation actuelle. Téhéran est accusé d'être le principal soutien du Hamas. Ce n'est que partiellement vrai. En effet, les experts iraniens, en particulier les groupes Qods, ont donné aux hommes du Hamas un cadre et une structure militaires. En vue d'insérer une épine dans le pied d'Israël.

Mais l'organisation islamique palestinienne est bien plus dépendante du soutien économique du Qatar. C'est d'ailleurs là que réside sa direction.

Il faut également tenir compte du fait que le Hamas est une organisation sunnite radicale. Et que le dirigeant iranien est chiite. Deux positions irréconciliables, ne serait-ce qu'en apparence.

Mais personne ne parle du Qatar. Lié à Washington et, en même temps, sponsor, financeur, de tout l'extrémisme islamique djihadiste.

La tempête s'accumule sur Téhéran. Et Washington, plus encore que Jérusalem, se prépare à régler ses comptes.

Mais ce n'est pas si facile.

L'Iran est une puissance militaire. Et l'alliance avec la Russie doit être prise au sérieux. C'est une arme de dissuasion importante. Même si, pour l'instant, la Maison Blanche semble penser le contraire. C'est regrettable.

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Et puis, il y a la Chine. Elle a déployé beaucoup d'efforts pour détendre les relations entre Téhéran et Riyad. Il est essentiel de sécuriser les grandes routes - la route de la soie et la route maritime - qui représentent le cœur de l'expansion chinoise. Celle-ci est et veut rester pacifique.

Une pénétration sans conflit. La devise qui résume la pensée de Xi Jinping. Et puis la Chine est en partie dépendante du gaz et du pétrole iraniens. Et elle est prête à défendre ses intérêts. Qui sont vitaux.

Pourtant, aujourd'hui, trop de voix s'élèvent en Occident pour accuser la Chine d'être derrière Téhéran. Et donc indirectement du côté du Hamas.

Des propos dangereux, qui ont poussé Pékin à adopter une position inhabituellement rigide face à la très probable possibilité que Gaza devienne un abattoir.

Des discours qui, dans le même temps, risquent de mettre hors jeu, ou d'obliger une partie à prendre parti, la seule puissance qui, en ce moment, pourrait exercer un rôle de médiateur. Évitant ainsi un conflit aux proportions presque inimaginables.

Les guerres perses - une vieille histoire qui remonte à Hérodote. Qui pourrait cependant devenir synonyme de nouvelle guerre mondiale.

150 pays pour la route de la soie. Mais pour les melonistes italiens et les larbins des Américains, c'est un échec!

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150 pays pour la route de la soie. Mais pour les melonistes italiens et les larbins des Américains, c'est un échec!

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/150-paesi-per-la-via-della-seta-ma-per-neomeloniani-e-maggiordomi-e-un-fallimento/

La route de la soie chinoise ? Tout le monde sait, parait-il, que c'est un échec. C'est pourquoi la clairvoyante et surtout indépendante Giorgia Meloni l'abandonne sans regret. En revanche, la réunion organisée à Pékin pour célébrer le 10ème anniversaire du projet aurait été désertée par tout le monde. Enfin, presque tout le monde: Poutine s'y est rendu. Mais lui seul, dit-on, selon l'image qui plaît à la désinformation italienne.

En réalité, les représentants de 150 pays et de 30 organisations internationales étaient présents. Mais inutile de s'attarder sur ces chiffres insignifiants. Ni sur les chiffres économiques: des contrats d'une valeur de plus de 2000 milliards de dollars, plus de 200 accords signés avec 152 pays et 32 organisations internationales.

De grandes infrastructures ont été construites, des chemins de fer, des ports, des barrages, des routes. Mais de nombreux pays se sont endettés auprès de Pékin, rétorquent les critiques atlantistes. Certes, mais mieux vaut s'endetter pour réaliser des travaux qui favorisent le développement que de se faire piller par les anciennes puissances coloniales ou par ceux qui considèrent les autres pays comme l'"arrière-cour" des États-Unis.

Et de fait, à l'exception des pontes italiens, les autres partenaires de l'initiative continuent à vouloir travailler avec la Chine. L'opposition créée par les atlantistes entre la route de la soie chinoise et la future route du coton indienne ne fonctionne pas non plus. Car, dans la réalité et non dans les espoirs des analystes occidentaux, les pays impliqués dans les deux projets sont souvent les mêmes et leurs infrastructures respectives se connectent et se renforcent.

Ce sont les infrastructures qui permettent le développement du Sud. Des investissements auxquels l'Italie du plan Mattei oppose gratuité et effet d'aubaine, exploitation et désillusion. Des investissements? Zéro. Des stratégies de développement? Zéro. Pourtant, ils financent des journaux et des journalistes qui racontent la belle histoire d'une Chine au bord du gouffre et d'une Russie qui plonge dans l'abîme. Bien que la réalité soit légèrement différente. Mais le régime a de nombreux amis prêts à répéter que Zelensky est sur le point d'occuper Moscou et que le PIB italien s'envole. Et près de 50 % des Italiens y croient.

La revue de presse de CD - 22 octobre 2023

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La revue de presse de CD

22 octobre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est à dire un peuple d’élite, sur de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : ‘’L’an prochain à Jérusalem’’ ».

Général Charles De Gaulle, conférence de presse du 27 novembre 1967 (document INA, https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00139... ).

NOUVELLE GUERRE MONDIALE

Interview du général Dominique Delawarde sur la 3ème intifada en Palestine

« Je rappelle au lecteur que j’ai servi près de deux ans au Proche-Orient, en deux séjours et que j’y ai perdu ma naïveté de bon soldat qui ne cherche pas à comprendre ».

Question : Le 7 octobre dernier une attaque organisée par le Hamas contre l’État d’Israël a été particulièrement meurtrière pour cet État. Pouvez-vous nous faire connaître vos premières réactions « à chaud ».

Réponse DD : Aucune réaction « à chaud » sur une nouvelle et énième péripétie du conflit israélo-palestinien ne peut être pertinente sans prendre la précaution de la replacer dans un contexte historique plus large. Réagir sans prendre de recul et blablater sans fin sur la base d’informations délivrées par les médias occidentaux, dont on connaît l’inculture et la partialité des narratifs sur le sujet, me paraît stérile, voire contre-productif. C’est la raison pour laquelle, je ne me suis pas exprimé pendant une semaine, cherchant à diversifier mes sources d’information, et à sortir, si nécessaire, de la bien-pensance occidentale convenue du « tous derrière Israël ». On se souvient bien sûr de la bien-pensance totalitaire occidentale qui voulait qu’on soit « tous Charlie » ou qu’on soit « Tous vaccinés, tous protégés »... À ceux qui liront ces lignes, je recommande de visionner, avant de s’exprimer, cet excellent documentaire publié par la chaîne nationale de TV publique, Antenne 2, en 1991 et qui n’a pas pris une ride. C’est ce documentaire mainstream sur le conflit israélo-palestinien que je proposais à mes soldats et à mes camarades avant leur engagement au Proche-Orient, dans le cadre de l’ONU. Il me paraît équilibré. C’est peut-être la raison pour laquelle les lobbies pro-Israël, et les « sayanim » [informateurs] travaillant à leur profit, avaient tenté d’empêcher sa diffusion, à l’époque, et avaient obtenu de le faire passer à une heure tardive de faible écoute. Regardez bien ce documentaire, car je doute qu’une production de cette qualité et de cette impartialité puisse être encore diffusée, aujourd’hui, sur une télévision occidentale : son titre ? « Israël-Palestine comprendre par l’histoire (1880-1991) »…

legrandsoir.info

https://www.legrandsoir.info/interview-du-general-dominiq...

La guerre promise

Une fois de plus, dans son éditorial de Marianne, Natacha Polony fait le point avec lucidité sur la nature de ce conflit qui oppose les Israéliens aux Palestiniens. Car ce conflit n’a pas surgi comme par enchantement. Il est aussi le fruit des lâchetés de la communauté internationale, des États-Unis, de l’Europe et du refus d'Israël d'un État palestinien. Il est le fruit des pays arabes qui se sont achetés une bonne conscience en armant tous les groupes terroristes quels qu’ils soient, faisant monter aussi bien les enchères meurtrières que les haines dans cet Orient déjà bien compliqué. Un pas vient d’être franchi dans l’horreur et on voit mal quel en sera l’issue. Son éditorial dans Marianne, dont elle est la directrice de la rédaction, est à lire ici.

Marianne

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/10/1...

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Conflit israélo-palestinien : il y a 30 ans, les accords d’Oslo ont tué la solution à deux États

Les accords d’Oslo ont condamné les perspectives d’une résolution juste du conflit israélo-palestinien. Une grande partie du monde a célébré la signature des accords d’Oslo il y a 30 ans, lorsque le président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, et le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, se sont donné la poignée de main diplomatique peut-être la plus célèbre de l’après-Guerre froide, sur la pelouse de la Maison-Blanche. La paix semblait enfin à portée de main, mais le rêve d’Oslo est mort depuis longtemps. Il existe aujourd’hui une abondance d’examens post mortem sur les raisons de l’échec du cadre d’Oslo, mais un malentendu central persiste généralement, à savoir qu’il a marqué la naissance du programme à deux États, où un État de Palestine émergerait dans les territoires occupés de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. En réalité, Oslo a marqué la disparition d’un consensus mondial qui existait depuis longtemps sur la question des deux États. Pour comprendre pourquoi, il est nécessaire de rappeler brièvement le contraste entre le consensus mondial sur deux États et le cadre d’Oslo. Le consensus mondial sur deux États est né de l’adoption de nombreuses résolutions, approuvées à l’unanimité, par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies entre la fin de 1967 et 1980. Les bases ont été posées par l’adoption à l’unanimité par le Conseil, en 1967, des résolutions 237 et 242. La première recommandait que la Quatrième convention de Genève s’applique à toutes les zones occupées à la suite de la guerre, tandis que la seconde soulignait « l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre » et demandait à la fois le retrait d’Israël des territoires occupés et le respect de la « souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique » de tous les États existants dans la région. Grâce aux efforts combinés de l’OLP et du mouvement des non-alignés (120 pays), les Nations unies ont établi deux normes supplémentaires au cours de la seconde moitié des années 1970 : la première consistait à déclarer qu’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza était une condition nécessaire à une résolution pacifique. D’autre part, la condamnation des colonies israéliennes, considérées comme une violation de la Quatrième convention de Genève et comme un obstacle majeur à la paix. En 1980, les deux volets ont été approuvés par l’OLP et ont bénéficié d’un soutien massif au sein des Nations unies, à l’exception d’Israël pour les colonies et d’Israël et des États-Unis pour le statut d’État palestinien. Ce qui est indéniable, c’est la nécessité d’une approche diplomatique complètement transformée pour mettre fin à l’assujettissement des Palestiniens par Israël, une approche qui ne soit pas supervisée par les États-Unis et soumise aux vastes disparités de pouvoir entre Israéliens et Palestiniens. La première étape consiste à pleurer non pas la mort d’Oslo, mais sa naissance il y a 30 ans.

Truthout

https://www.les-crises.fr/conflit-israelo-palestinien-il-...

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Gaza : énième bataille ou guerre de Libération de la Palestine ?

Par Joseph Massad, professeur de politique arabe moderne et d’histoire intellectuelle à l’université Columbia de New York. Il est l’auteur de nombreux livres et articles universitaires et journalistiques. Il a notamment publié Colonial Effects : The Making of National Identity in Jordan, Desiring Arabs, The Persistence of the Palestinian Question : Essays on Zionism and the Palestinians, et plus récemment Islam in Liberalism. Ses livres et articles ont été traduits dans une douzaine de langues. L’article ci-dessous lui vaut actuellement une campagne demandant son expulsion de Columbia University. « Apparemment, beaucoup, entre les mains d’une résistance palestinienne innovante, qui a lancé tôt samedi matin une attaque surprise contre Israël par voie aérienne, terrestre et maritime. En effet, comme le montrent de superbes vidéos, ces parapentes sont devenus la force aérienne de la résistance palestinienne. Personne n’attendait l’opération Déluge d’Al-Aqsa, la grande offensive menée par le Hamas le 7 octobre. Il s’agit de représailles aux pogroms israéliens en cours dans la ville de Huwwara et à Jérusalem, en Cisjordanie, en particulier par les colons qui ont pris d’assaut la mosquée al-Aqsa pendant les grandes fêtes juives du mois dernier, sans parler du siège en cours contre Gaza elle-même depuis plus d’une décennie et demie. Le consensus de nombreux commentateurs des médias arabes est que la résistance a effectivement effacé le mythe de la puissance militaire israélienne et la réputation imméritée de son appareil de renseignement, dont les échecs – à en juger par le succès choquant de l’offensive palestinienne – sont stupéfiants. Non moins étonnante a été la prise de contrôle par la résistance palestinienne de plusieurs colonies de peuplement israéliennes près de la frontière de Gaza et même jusqu’à 22 kilomètres, comme dans le cas d’Ofakim. L’agence russe Spoutnik publie une carte des zones contrôlées par le Hamas et des zones où les affrontements se poursuivent. Peut-être que la réussite majeure de la résistance dans la prise de contrôle temporaire de ces colonies de peuplement est le coup mortel porté à toute confiance que les colons israéliens avaient dans leur armée et dans sa capacité à les protéger. Des rapports ont rapidement été publiés selon lesquels des milliers d’Israéliens fuyaient à pied à travers le désert pour échapper aux roquettes et aux tirs, nombre d’entre eux se cachant encore à l’intérieur des colonies plus de 24 heures après le début de l’offensive de la résistance. Ceux qui n’avaient pas encore fui étaient évacués de plus de deux douzaines de colonies près de Gaza par l’armée. Dans l’intérêt de sauvegarder leur vie et l’avenir de leurs enfants, la fuite des colons de ces colonies pourrait s’avérer être un exode permanent. Ils ont peut-être enfin compris que vivre sur des terres volées à un autre peuple ne leur garantira jamais la sécurité. Contrairement à ces deux précédents, où les combats ont eu lieu en dehors d’Israël, c’est la première fois que les Palestiniens ou toute autre armée arabe lancent une guerre totale à l’intérieur des territoires israéliens de 1948. Mais comme la guerre en cours entre l’armée coloniale israélienne et la résistance palestinienne indigène ne fait que commencer, les jours à venir seront sûrement cruciaux pour déterminer s’il s’agit du début de la guerre de libération palestinienne ou d’une nouvelle bataille dans la lutte interminable entre le colonisateur et le colonisé. »

Electronic Intifada,

https://lecridespeuples.fr/2023/10/17/gaza-enieme-bataill...

Marche à la guerre : le retour des somnambules

Par Régis de Castelnau. Le matin du 18 octobre 2023, je suis allé voir les vidéos du massacre consécutif à la frappe sur l’hôpital Ahli Arab de Gaza. Les vidéos abominables, insoutenables de tous ces enfants morts. Pour les voir, j’ai dû contourner la censure imposée à mon pays par tous ces agents qui avec leurs trahisons ont fait de ma patrie le pire des caniches d’un empire devenu fou. Le monde entier voit ces images. Après avoir entendu le néofasciste ministre israélien de la défense parler de la nécessité d’écraser les « animaux ». Après avoir entendu le président d’Israël justifier les bombardements de masse qui sont autant de crimes de guerre, en disant qu’il n’y avait pas de civils innocents à Gaza, qu’il n’y avait que des « civils coupables ». Et il a fallu ensuite supporter sur médias et réseaux les contorsions de ceux qui essaient d’absoudre Israël. Je ne sais pas à ce moment si c’est un projectile palestinien ou un tir israélien. Mais je dirais que ce n’est plus important. Le monde entier voit ces images, et a entendu les chefs de guerre israéliens promettre l’enfer aux enfermés de Gaza. Et nous entendons chez nous, ceux qui disent que c’est le Hamas qui l’a voulu avec son attaque terroriste, parce qu’il savait ce que serait la réaction israélienne. Sans mesurer ce que cette excuse raconte sur Israël. Parce que oui le massacre de Gaza commencé au lendemain du 7 octobre était parfaitement prévisible, mais cela dit quelque chose de terrible sur l’État hébreu et ce qu’il est devenu. Il y a aussi tous ceux qui exhalent leur racisme et leur suprémacisme : « tout ça c’est de la faute des Arabes qui sont des êtres inférieurs croyant en une religion mortifère ». Dans ce cas, pourquoi avoir fait le pari d’installer au milieu d’eux, un état occidental devenu colonial ? Le monde entier voit ces images, et va voir aujourd’hui celles de Joë Biden se rendant en Israël pour les soutenir. Ce vieillard américain bredouillant, emblématique chef d’un Occident qui s’effondre, venant tout justifier en psalmodiant que son pays au bord de la dislocation est « la plus grande puissance de tous les temps ». Pour terminer citons l’ancien agent de la CIA Larry Johnson, expliquant fataliste que nous sommes au-delà du fait de savoir qui est responsable de la frappe, et qu’inéluctablement : « Peu importe désormais qu’Israël soit réellement coupable de ce massacre-là. Le facteur déterminant est la conviction parmi les nations arabes et musulmanes qu’Israël l’a fait. Je ne pense pas qu’une offensive diplomatique herculéenne puisse empêcher la marche vers la guerre. Je prie Dieu pour me tromper ». N’étant pas croyant je n’ai pas cette ressource.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/10/marche-a-la-guerre-le-r...

AFRIQUE

Bernard Lugan : « La démocratie est facteur de guerre en Afrique ! »

Bernard Lugan, historien français, explique les raisons du divorce entre la France et l’Afrique, les échecs de la démocratie et la succession des coups d’états qui ont marqué l’actualité récemment, depuis notamment la chute programmée de Kadhafi. Lumineux pour comprendre ce Continent.

Omerta

https://www.youtube.com/watch?v=sJ9MEOgeZIM&t=529s

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Économie de la religion en Afrique

L’économie de la religion peut-elle concourir à expliquer le niveau de pauvreté et d’inégalités en Afrique ? C’est l’un des objets d’étude de l’ouvrage Economie de la religion en Afrique, qui reprend des études et des monographies de plusieurs auteurs africains. Cet ouvrage rassemble des contributions théorique et empirique majeures et inédites sur l’économie de la religion en Afrique telle que perçue par la pensée critique économique, sociale, anthropologique et sociologique africaine. Le cordon ombilical théorique se fonde sur deux hypothèses fondamentales longtemps mises en exergue dans les travaux antérieurs. Premièrement, l’hypothèse de la croyance en une divinité physique ou morale en qui les humains enracinent leur foi. Deuxièmement, l’hypothèse de la sécularisation qui expose l’idée selon laquelle la croyance et les pratiques religieuses diminuent avec le niveau de développement économique et spécialement lorsque le revenu et le niveau d’éducation augmentent. Ces hypothèses sont d’une manière ou d’une autre, reprises dans les articles soit explicitement ou implicitement. En général, les enseignements tirés de l’ensemble des contributions sont multiples. Deux nous semblent essentiels. D’une part, l’Afrique doit puiser dans ces traditions la religion la plus adaptée à son processus de développement économique. D’autre part, la liberté religieuse ne doit pas occulter les valeurs fondamentales qui régissent la vie des Hommes en société et partant assure la cohésion et l’inclusion sociale.

Économie de la religion en Afrique : développements récents et trajectoires durables, sous la direction de Roger Antoine Pepin Tsafack Nanfosso, Bruno Emmanuel Ongo Nkoa. L’Harmattan, 2023.

ALLEMAGNE

L’Allemagne sur la voie de la rédemption énergétique ?

L’Allemagne est aujourd’hui dans une impasse énergétique et voit sa stratégie verte vaciller. Le pays se tournera-t-il vers le nucléaire qu’il a longtemps renié ? Après l’échec cuisant de sa transition énergétique, nommée Energiewende, inefficace et de plus en plus impopulaire, fondée sur des éoliennes et des panneaux solaires, l’Allemagne devra bientôt aller à Canossa en redéveloppant l’énergie nucléaire si elle souhaite vraiment se passer du gaz et du charbon. Entre la France pronucléaire et l’Allemagne antinucléaire, pro-renouvelables… (et aussi pro-gaz russe et charbon allemand), la stratégie énergétique pour l’Europe constitue un sujet de discorde. Et ce d’autant plus que Berlin veut imposer son « modèle » énergétique délirant à toute l’Europe. L’Allemagne fait dorénavant face à une crise énergétique majeure qui ébranle son économie et son industrie. Son Energiewende, tant vantée par les institutions de l’Union européenne sous influence allemande et par certains mouvements écologistes, vacille. L’Allemagne utilise toujours ses centrales au lignite issu de son sous-sol, un combustible de mauvaise qualité encore plus émetteur de carbone et de CO2 que le charbon. La colère monte dans le pays contre une stratégie coûteuse, voire ruineuse, qui met en péril la souveraineté du pays, et inefficace pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Or, les institutions européennes veulent imposer cette hérésie à l’Union européenne. Peu importe que le prix de l’électricité s’envole, et que cette stratégie soit inefficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre : l’Allemagne émet toujours deux fois plus de CO2 que la France par habitant. De plus, les baisses d’émissions de carbone réalisées par l’Allemagne depuis 1990 résultent surtout des fermetures de vieilles usines polluantes de l’ex-Allemagne de l’Est.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/10/19/465497-lallemagne...

AMÉRIQUE DU SUD

Embargo des pays du Golfe en vue. Les Etats-Unis lèvent en urgence les sanctions contre le Venezuela

C’est un signal faible assez fort pour être vu et entendu. Les États-Unis lèvent en urgence et pour les 6 prochains mois les sanctions contre le Venezuela qui va à nouveau pouvoir exporter son pétrole dont nous risquons d’avoir tant besoin dans les prochains jours lorsque les pays arabes en soutien au peuple palestinien décrèteront un embargo sur leurs exportations de pétrole à destination des pays occidentaux. Ce n’est pas un bon signe. Ce n’est pas une bonne nouvelle. Entendez-vous les tambours de la guerre ?

insolentiae.com

https://insolentiae.com/embargo-des-pays-du-golfe-en-vue-...

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ARMÉNIE

La fin du Karabakh

Par Dmitry Orlov. Ce qui se passe actuellement est l’un des épisodes les plus honteux d’une longue et souvent douloureuse histoire arménienne : Le larbin et traître occidental Nikol Pashinyan, ainsi que ses collègues traîtres du gouvernement arménien, ont complètement vendu 120 000 de leurs compatriotes arméniens du Karabakh, mettant fin à des milliers d’années d’histoire arménienne dans cette région. Un tiers de la population a fui vers l’Arménie au cours des derniers jours. La trahison de Pashinyan s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout d’abord, il a refusé de négocier avec l’Azerbaïdjan, provoquant un conflit armé auquel l’armée arménienne n’était pas préparée et qu’elle a rapidement perdu. Ensuite, lors d’une réunion avec des fonctionnaires de l’UE, il a signé un protocole selon lequel il cédait l’ensemble du territoire de la région à l’Azerbaïdjan, annulant ainsi l’accord de maintien de la paix conclu avec la Russie. Enfin, lorsque l’Azerbaïdjan a commencé à revendiquer ses droits souverains sur la région (qu’il a accordés), il a eu l’audace d’accuser la Russie de manquer à ses obligations. Quelles obligations ?

Club Orlov

https://lesakerfrancophone.fr/la-fin-du-karabakh

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BELGIQUE

Grâce à la Belgique, quand on se compare, on se console…

L'attentat qui a eu lieu hier à Bruxelles, pendant le match Belgique-Suède, a jeté une nouvelle fois une lumière crue sur la faillite totale de la Belgique multiculturelle. Abdesalem (c'est son prénom), l'assaillant, a tué deux personnes avec un AR-15, et puis il est parti, tranquillement, en scooter, avec un gilet orange, aussi orange que les baskets qui avaient permis d'identifier l'un des assassins du Bataclan... à ceci près que, cette fois, notre bon « serviteur de paix » (c'est ce que signifie son prénom) n'a pas essayé de partir discrètement. Au contraire, il a crié « Allahou Akbar » dans la rue en prenant la fuite sur son deux-roues. À deux doigts de faire un tour du rond-point avec un Klaxon™ qui joue « La Cucaracha ». La police s'est évidemment lancée à sa poursuite, avec un succès digne d'une blague belge, puisque l'assassin a pu faire le tour de la ville pendant plusieurs heures sans être inquiété, avant d'être neutralisé. Les explications officielles ne furent pas en reste, puisqu'on apprit, à cette occasion, que rien ne pouvait laisser prévoir la radicalisation de ce brave monsieur. À leur décharge, et pour éviter les moqueries, on se dit qu'il ne doit pas être facile de surveiller un pays totalement perdu, sans grand espoir de retour. La Belgique est rongée par le cancer islamiste. Quoiqu'en stade terminal, comme certains malades qui aiment trop la vie terrestre, elle est dans le déni complet : le niveau de propagande belge sur le vivre ensemble est tel que la Justice belge refusa, naguère, d'extrader Salah Abdeslam pour qu'il purge sa peine en France.

bvoltaire.fr

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« L’islamisme se porte encore mieux en Belgique qu’en France »

Alain Destexhe est médecin et sénateur honoraire belge. Il est également auteur de « Immigration et intégration : avant qu'il ne soit trop tard »(Dynamedia éditeur, 2019) et coauteur de la « Lettre aux progressistes qui flirtent avec l'islam réac ». Il réagit au drame de lundi soir, à Bruxelles, ayant entraîné la mort de deux personnes, aux cris de « Allah Akbar ». Le sénateur honoraire dénonce la faillite de la Belgique face à la montée de l'immigration illégale et de l'islamisme.

bvoltaire.fr

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Faits & Documents. Jeunesse, éducation et sexualité en Macronie (3)

À retrouver dans le n° 522 de Faits & Documents, la suite de notre dossier « Jeunesse, éducation et sexualité en Macronie », une enquête explosive où l’inceste revient comme un leitmotiv… Faits & Documents est une lettre bimensuelle de 12 pages, fondée par Emmanuel Ratier, qui traite essentiellement de l’actualité politique, économique et culturelle, française et internationale. Chaque numéro apporte des dizaines de révélations exclusives, des documents confidentiels, des portraits uniques en leur genre, des informations criblées de haute qualité sur la France. Faits & Documents est aussi l’une des rares publication française à suivre en détail les menées des organisations mondialistes, à mettre en évidence les réseaux actifs dans les affaires françaises et dans la politique, à dévoiler les travaux des obédiences maçonniques.

Faits & Documents

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Le 11-Septembre du Moyen-Orient

Tous ces faits tracent un scénario semblable à celui de l'attaque terroriste à New York et Washington le 11 septembre 2001, lorsque tout le système états-unien de Renseignement et de Défense aurait été « pris par surprise » par l'attaque d'al-Qaëda. Des preuves irréfutables (officiellement ignorées ou liquidées comme « complotisme ») démontrent que ça avait été une opération conduite par des éléments de la CIA (probablement avec la participation aussi d'éléments du Mossad) pour amorcer la « guerre mondiale au terrorisme » avec l'invasion de l'Afghanistan et de l'Iraq et les guerres qui ont suivi. Quelque chose d'analogue est en train de se passer aujourd'hui en Israël, dont tout le système de Renseignement et de Défense aurait été « pris par surprise » par l'attaque du Hamas. Le but stratégique de l'opération est, d'une part, celui d'exterminer les Palestiniens (jusqu'à présent plus de 1 500 morts, dont 500 enfants, et plus de 7 000 blessés) et de s'emparer de leurs territoires (le commandement israélien a ordonné l'évacuation de plus d'un million d'habitants, plus de la moitié de toute la population, de la moitié septentrionale de Gaza). D'autre part, le but stratégique de l'opération est d'amorcer, en ciblant l'Iran, une réaction en chaîne de guerres dans un Moyen-Orient où les États-Unis, Israël et les puissances européennes perdent du terrain.

Réseau Voltaire

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Corinne Maier, psychanalyste : Ô le beau cas !

Par Didier Desrimais. Je ne la connaissais pas. J’avais déjà vaguement entendu son nom mais ne savais rien de ses écrits qui plaisent tant aux étudiants en sociologie de Paris-VIII. Mme Corinne Maier m’est apparue pour la première fois dans l’émission « C Ce soir » sur France 5. Je la trouvai immédiatement antipathique. Ses arrogants et méprisants propos sur la famille, d’une bêtise confondante, confirmèrent cette première impression. Voici les propos en question : « La famille signifie repli sur soi. C’est des gens qui sont chez eux, ils ont un 4X4 et y’a que leurs enfants qui comptent. C’est la norme. Alors quand on me dit “la famille c’est l’ouverture et le lien”, pas du tout en fait, c’est quelque chose de resserré sur les parents et les enfants. » Le discours est tellement stupide et caricatural que j’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur cette psychanalyste. J’ai cherché, lu sa prose, écouté quelques interviews et, finalement, me suis vu dans l’obligation d’approuver l’adage revu et corrigé par Henri Jeanson selon lequel « la première impression est toujours la bonne… surtout quand elle est mauvaise ». Mme Maier est diplômée de l’IEP de Paris, économiste et titulaire d’un doctorat en Psychanalyse obtenu à l’université Paris-VIII. Née en 1963, trop jeune donc pour avoir participé activement à la révolution libertaire de 68, Mme Maier en a pourtant acquis les fondamentaux grâce à des lectures ciblées de tracts situationnistes et gauchistes. Anticapitaliste et lectrice de Paul Lafargue, elle a écrit un petit livre intitulé « Bonjour Paresse : De l’art et de la nécessité d’en faire le moins possible en entreprise ».

causeur.fr

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Mathieu Bock-Côté. De la Nouvelle France à la France éternelle

Né le 20 août 1980 à Lorraine dans les Laurentides, le Québécois Mathieu Bock-Côté est désormais une personnalité bien connue du PAF et plus globalement des médias français. Ancien chroniqueur du Journal de Montréal et figure de la vie intellectuelle montréalaise, essayiste et sociologue, il s’est imposé dans l’hexagone comme l’une des figures de proue de la nouvelle génération de journalistes et d’intellectuels « conservateurs » qui suscite l’ire de la gauche ne supportant pas l’intrusion d’une quelconque contradiction idéologique dans son pré-carré médiatique. Diplômé en philosophie de l’Université de Montréal, titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en sociologie de l’Université du Québec à Montréal, ses travaux universitaires traitent essentiellement du nationalisme québécois, de la culture politique québécoise et de la confrontation de celle-ci avec le multiculturalisme. Baigné familialement dans le nationalisme québécois, son mémoire de maîtrise et sa thèse de doctorat — « rédigés sur le ton de l’essai » selon son directeur Jacques Beauchemin – sont déjà marqués par le conservatisme et la volonté de dépasser le cadre strictement scientifique pour inscrire sa démarche sociologique dans une vision politique globale à rebours des tendances lourdes parcourant déjà l’université canadienne qui fût l’un des principaux berceaux de l’idéologie « woke » et de la course à la « repentance » vis à vis des diverses minorités ethnico-culturelles. Matthieu Bock-Coté est marié avec la journaliste, animatrice et productrice québécoise Karima Brikh, qu’il a rencontrée sur le plateau d’une émission animée par celle-ci. Karima Brikh a depuis lors également rejoint la rédaction de CNews. Moins conservatrice que son conjoint, Karima Brikh est sensée être l’un des contrepoids de « centre gauche » sur la chaîne d’information. À l’âge de 16 ans, il adhère au Parti Québécois (PQ), mouvement politique indépendantiste dirigé aujourd’hui par Paul St-Pierre Plamondon. Il en restera membre jusqu’en 2004.

ojim.fr

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The Westminster Declaration

Déclaration pour la transparence et le droit à l’information

Près de 140 journalistes, artistes, auteurs, activistes, spécialistes en technologie et académiciens à travers le monde ont signé la Déclaration de Westminster visant à lutter contre la censure de l’information. Publiée ce 18 octobre 2023, cette déclaration est relayée par plusieurs médias internationaux dont Die Welt, The Telegraph, The New York Post, The Times UK, La Verità ainsi que France-Soir. Parmi les signataires figurent les psychologues Steven Pinker de l'Université Harvard et Jordan B. Peterson, le fondateur de Wikileaks Julian Assange, les cinéastes Tim Robbins et Oliver Stone, l'historien Niall Ferguson, le lanceur d'alerte Edward Snowden et le journaliste (et directeur de la rédaction de France-Soir) Xavier Azalbert. Ils rappellent que « nous avons des désaccords politiques et idéologiques fondamentaux. Cependant, ce n’est qu’en nous unissant que nous parviendrons à faire disparaître la censure qui envahit nos vies, dans le but de pouvoir conserver notre capacité de débattre ouvertement, et nous défier les uns les autres. C'est dans cet esprit de différence et de débat que nous signons la Déclaration de Westminster. »

francesoir.fr

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Retour sur la polémique autour du Puy du Fou et le parti-pris de certains médias

Le 7 septembre 2023, le magazine « Complément d’enquête » de France 2 diffusait un reportage de plus d’une heure, consacré à l’aventure du Puy du Fou, reportage présenté par Tristan Waleckx, sous le titre « Histoire, argent, pouvoir : les vrais secrets du Puy du Fou ». D’emblée, le titre n’annonce pas un reportage très neutre. France 2 présente le reportage ainsi : « L’an dernier, le Puy du Fou a dépassé les deux millions de visiteurs, devançant le Parc Astérix. Après avoir inspiré un parc à thème à Tolède en Espagne, il s’attaque à la Chine et aux États-Unis. Mais qui connaît les secrets de ce parc, ses méthodes particulières, son modèle économique, son influence politique ? Depuis près de 45 ans, Philippe de Villiers, deux fois candidat à la présidentielle, tendance droite dure, gère ce succès. C’est lui qui a tout pensé, tout façonné, des spectacles “historiques” d’inspiration catholique jusqu’à “l’embauche” de 4 300 bénévoles. Le patriarche a depuis peu légué le trône à son plus jeune fils, Nicolas, brillant diplômé d’une école de commerce. Celui-ci vient de lancer au cinéma le premier film franchisé “Puy du Fou”. Père et fils lèvent le voile sur les coulisses de leur œuvre. »

ojim.fr

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« Pour les profs, un manuel ‘’d’autodéfense intellectuel’’ contre l’extrême-droite »

Le jeudi 12 octobre, soit la veille de l’assassinat du professeur de français à Arras, @lavoixdunord offrait une pleine page à une prof militante LFI dirigeante d’une association pro-migrants pour expliquer que le danger à l’école c’était les @ParentsVigil de @Reconquete_off… Idiots utiles et complices de « La voix de l'extrême gauche » !

@DamienRieu

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Wikipédia : Jean-Paul Gourévitch sanctionné pour avoir chiffré l’immigration

Sur Wikipédia, les réputations se font et se défont selon des codes de conduite édictés par des administrateurs adoubés et idéologiquement d'extrême gauche. Un formidable carcan idéologique règne sur la « plus grande encyclopédie du monde ». Conçue, au départ, comme « ouverte à tous », Wikipédia dérive, chaque jour, un peu plus. Les preuves ? Quelques affaires que nous avons relevées : les punaises de lit (censées n'avoir plus aucun rapport avec les mouvements de population migrantes du tiers-monde depuis que Pascal Praud a osé en parler), le passé judiciaire de la meurtrière de la petite Lola mis sous le boisseau ou encore l'origine russe d'Élisabeth Borne mystérieusement effacée. En quelques contributions d'activistes de la communauté wikipédienne, certaines vérités sont ainsi déformées, ajustées au goût du jour ou carrément passées à la trappe sans qu'aucune possibilité de rectifier les fausses informations ne soient accordées au vulgum pecus qui n'appartient pas au sérail. Un de nos contributeurs a même relevé dans l'encyclopédie en ligne des erreurs historiques et scientifiques orientées. Ces derniers jours, la fiche Wikipédia décrivant le Hamas comme un « mouvement islamiste palestinien » dès les premières lignes (les contributeurs ayant pris soin d'enfouir en bas de page qu'il est « classé comme mouvement terroriste par plusieurs pays ») en dit long sur le parti pris des administrateurs. L'affaire Jean-Paul Gourévitch est une preuve supplémentaire qu'à Wikipédia, on ne respecte pas la vertu cardinale dont se targue cette communauté : la neutralité des contenus. Il faut dire qu'on aborde là un sujet particulièrement inflammable : l'immigration. Pour avoir publié une étude publiée par Contribuables associés sur le coût de l'immigration en 2023 (évalué à un déficit de 53,9 milliards d’euros) et relayée par Le Figaro, ce 24 août, le consultant international sur l’Afrique et les migrations, auteur de nombreuses publications, a vu sa page Wikipédia « décapitée » en quelque 31 contributions d'une certaine « Chouette Bougonne », le pseudonyme d'une contributrice anonyme à Wikipédia. Avant cette date, Jean-Paul Gourévitch était, selon la version originelle de l'encyclopédie, « connu pour ses travaux sur la littérature de jeunesse, l'Afrique, la Méditerranée, l'islam et les migrations ». « Chouette Bougonne » l'a métamorphosé en « principalement connu pour ses publications alarmistes sur le "coût" qu'engendrerait l'immigration au budget de la France, qui sont critiquées pour l'absence de rigueur scientifique et reprises par les militants d'extrême droite ». Magique ! « Chouette Bougonne », qui se vante d'avoir « effectué un nettoyage sur cette page qui en avait bien besoin », a ainsi intégralement réécrit la biographie de Jean-Paul Gourévitch et supprimé les rubriques témoignant de ses autres travaux, le précipitant irrémédiablement dans la catégorie des « adeptes du Grand Remplacement ». On comprend que dans un tweet Jean-Sébastien Fergou, d’Atlantico, écrive en signalant une vidéo, que « Le co-fondateur de #wikipedia affirme ne plus avoir confiance dans le site qu’il a créé tant les biais idéologiques ‘’anti droite’’ y sont nombreux. »

bvoltaire.fr

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Chérir le sémantisme des Israéliens

Philippe Arnaud poursuit sa réflexion sur les mots utilisés par nos médias pour parler du conflit en cours. Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, l’énorme majorité des médias (y compris les journaux de province comme La Nouvelle République de Tours) tendent à présenter le conflit palestino-israélien en privilégiant le point de vue israélien. [N.B. L’ordre des mots n’est pas neutre : j’ai commencé par écrire « israélo-palestinien », et le correcteur d’orthographe n’a rien signalé. Lorsque, en revanche, j’ai inversé l’ordre des termes, et que j’ai fait figurer en premier le mot dérivé de « Palestine », j’ai vu cet adjectif composé souligné d’un trait rouge comme si c’était une graphie fautive – et fautive dans tous les sens du terme : fautive non seulement de manière orthographique, mais fautive surtout de manière morale et politique. Comme si ce conflit ne pouvait être considéré qu’au travers d’une vision israélo-centrée – voire, plus largement, occidentalo-centrée. Analyse en cinq points des bons mots et des autres.

legrandsoir.info

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Julian Assange ou le problème de la transparence et de la raison d'État dans nos sociétés

Julian Assange s'est posé comme une figure emblématique du débat sur la transparence dans nos sociétés modernes. Il se définit comme un crypto-anarchiste dénonçant une dommageable asymétrie de niveau d'information entre les citoyens et les gouvernements, qui est selon lui à l'origine de la plupart des guerres d'aujourd'hui. A partir de ce constat, deux actions lui semblent nécessaires pour rééquilibrer les choses : la protection des données personnelles et la diffusion de données des gouvernements. Dans cette optique, Assange a créé Wikileaks en 2006 avec un objectif clair : fournir une plateforme aux lanceurs d'alerte qui souhaitent révéler des scandales de corruption, d'espionnage et d'autres violations des droits humains perpétrés par les États. En 2010, Wikileaks a fait sensation en publiant plus de 750 000 documents confidentiels liés aux activités diplomatiques et militaires des États-Unis, en Irak et en Afghanistan notamment. La publication de centaines de milliers de câbles diplomatiques américains a offert un aperçu parfois surprenant de la politique étrangère américaine. Et la célèbre vidéo « Collateral Murder » qui donne à voir le meurtre de sang-froid de deux journalistes et de civils non armés, en Irak, par des soldats américains, a buzzé dans le monde entier et est devenue le symbole de ces révélations. Ses actions ont immédiatement suscité la colère du gouvernement américain, qui le poursuit depuis de manière implacable. Assange paie finalement très cher son combat, n'ayant trouvé aucun soutien politique de poids dans la communauté internationale qui s'est globalement détournée de son problème. Dans la sélection que nous proposons, Cédric Villani dit son indignation en parlant d'un manque de lucidité sur cette affaire, des droits fondamentaux que l'on ne défend pas et de nos engagements qui font défaut.

laselectiondujour.com

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Revue de presse alternative du 16 octobre 2023

Ce que l’on ne trouve pas dans les médias de grand chemin. Exercice de réinformation ou, simplement, d’information. Sommaire. 1. Le conflit israélo-palestinien : comme si l’enchaînement de crises qui touchent le monde actuel n’était pas suffisant, une des plus anciennes et amères a tout à coup repris de l’ampleur, le conflit israélo-palestinien. C’est une crise ou le biais d’appartenance (le fait de s’identifier à un des côtés, ce qui nous fait perdre tout objectivité), la mauvaise foi politique, la censure médiatico-gouvernementale, la propagande de guerre et la crainte d’être traité d’antisémite sont réunis pour faire de cette crise une caricature de notre époque. Je ne vais pas m’aventurer dans la liste sans fin des pours et des contres pour une affaire qui est plus âgées que moi et qui continue de diviser même des pays qui ne devraient pas se sentir directement concernés, comme la France. Sur cette affaire chacun à son biais d’appartenance et s’y accroche comme l’huitre à son rocher. Sujet explosif s’il en est. Pourtant les faits sont clairs. Un peuple exproprié de sa terre natal par un autre qui utilise des préceptes datant de 2000 ans comme justificatif pour sa colonisation. Un peuple armé jusqu’au dent, ayant même des bombes nucléaires, face à un autre n’ayant pas d’armée, juste des « groupes de terroristes », pour tenter de se défendre. Un peuple soutenu par « la communauté internationale », c’est-à-dire le bloc occidental, face à un autre qui semble bien isolé. Une impossibilité organique de pouvoir s’entendre et vivre ensemble quand une des parties en conflit s’affirme ouvertement « nation juive » dans laquelle seuls les juifs peuvent obtenir la nationalité…. Nous nous bornerons donc à présenter les faits et observer les positions de différents pays face à ce nouvel accès de fièvre. 2. Ukraine : alors que les regards se sont tous tournés vers le Proche-Orient, la Russie en profite pour lancer l’attaque en Ukraine. 3. Afrique : la semaine dernière, nous observions que les Etats-Unis n’avaient pas fait un geste envers la France pour qu’elle reste au Niger, pensant pouvoir prendre le relais sur place pour mieux empêcher la Russie de s’y installer. Il semble que leur espoir d’une entente avec le nouveau gouvernement nigérien était vain, d’où ce soudain retournement de situation. 4. Différentes visions du monde : la semaine dernière, par pure coïncidence, trois grandes puissances mondiales, États-Unis, Chine et Russie, ont exposé leur vision géopolitique du monde futur au cours de différents discours. Il est intéressant de les comparer. Commençons par la vision étasunienne exposé lors d’un discours de Blinken, tel que nous le rapporte Alastair Crooke. Le tout avec de très nombreux liens.

lesakerfrancophone.fr

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ÊCOLOGIE

En Turquie, la terre s'effondre à cause de l'agriculture intensive

Des trous gigantesques se forment en Turquie en raison des pompages excessifs des nappes souterraines pour l'irrigation. Effondrements, craintes des habitants... Les effets sont nombreux. Un trou béant, en plein dans un champ. Large de 50 mètres et profonde de 40 mètres, cette cavité s'est formée le 14 septembre dernier chez un agriculteur de Konya Karapınar, en Turquie. Ce gouffre, appelé « doline », est pourtant loin d'être le premier dans la région d'Anatolie centrale. Pire : leur nombre est en constante augmentation, selon le Centre de recherche sur les dolines de l'université technique de Konya. 2 550 dolines ont été recensées en 2021, contre 299 en 2017. La responsable de cette hausse des cratères n'est autre que l'agriculture intensive. À l'origine, pourtant, ces trous se créent de manière naturelle, par érosion du calcaire dans les milieux karstiques. Lorsque l'eau s'infiltre dans le sol, elle entraîne l'apparition de cavités souterraines. Au bout d'un certain temps, le sol au-dessus de la grotte s'effondre en cédant sous son propre poids. Mais depuis quelques années, les nouvelles dolines sont formées par le pompage excessif des nappes souterraines pour l'irrigation. Photos et vidéo.

reporterre.net

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ÉCONOMIE

De la centralité du dollar selon le Forum économique mondial de Davos à la dédollarisation du Club Valdaï

Dans la « phase post-Ukraine », le président Poutine a expliqué lors de la 20ème réunion annuelle du Club Valdaï que derrière l'opération en Ukraine se profile la « construction d'un nouvel ordre mondial » de nature multipolaire. Lors de cette réunion, Jeffrey Sachs, économiste à l'université de Columbia, a affirmé que « l'ère du système financier international dominé par le dollar touche à sa fin et cela se produira au cours de la prochaine décennie ». Selon lui, les États-Unis ont abusé des privilèges du dollar en tant que monnaie préférée pour le commerce mondial et les réserves des banques centrales : « L'un des privilèges était la capacité d'emprunter à des taux d'intérêt bas. Cela a permis de maintenir un système de paiement international très efficace, mais les États-Unis ont abusé de ce système, en particulier au cours des 15 dernières années ». Il a expliqué que les États-Unis « sont devenus dépendants de l'utilisation du système financier pour atteindre des objectifs géopolitiques ».

noticiasholisticas.com.ar

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/10/16/d...

 

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ÉDUCATION

Éducation des enfants : ces théories qui évincent les parents au profit de l’État

« Dans le livre V de La République, Platon expose une vision utopique de l’éducation des enfants. Ils seront enlevés à leur mère et élevés en communauté par des “gardiens” afin qu’ils ne connaissent jamais leurs parents. » C’est ainsi que commence un papier du site BioEdge. Son auteur, Michael Cook, fondateur de l’excellent Mercatornet, s’affole de la conjonction récente de deux articles, largement provocateurs, mais éminemment sérieux puisque issus de la sphère universitaire. On y évoque l’instauration de « politiques de licence parentale » ou l’établissement d’un « institut national d’élevage » pour ces enfants… Ces théories ne sont pas fumeuses. Elles ne sont pas tirées d’un inédit d’Aldous Huxley. Elles sont réelles, récentes, dans la lignée de plus anciennes du même métal, et c’est, sans doute, ce qui est le plus alarmant : la liberté des parents a déjà été grignotée, elle pourrait bien continuer à l’être. Il suffit de voir les interdictions progressives de l’école à la maison ou l’emprise de plus en plus brutale des services sociaux, et ce dans nombre de pays. Autrement dit, ces projets libertaires ne sont pas, ne sont plus invraisemblables.

reinformation.tv

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ÉNERGIE

La France signe un accord pour exploiter une mine d’uranium en Mongolie

Par Charles Sannat. Nous sommes au mois de mai 2023. Souvenez-vous. Macron est en Mongolie. Jamais un président français n’est allé visiter Oulan-Bator, la capitale mongole que personne ne connait et qui vous permet de gagner aux jeux de l’apéro ! J’avais du coup écrit un article intitulé « Macron en Mongolie, qu’est-il allé faire là-bas où aucun président n’a jamais mis les pieds ? » pour vous parler de ce sujet à l’époque… Et vous faire part de ma modeste analyse. Vous pouvez retrouver cet article ici. Évidemment ce qui devait arriver… arriva, vu qu’en ce bas monde, rien n’arrive vraiment par hasard n’est-ce pas ? « Ce projet d’exploitation de la mine de Zuuvch-Ovoo située dans le sud-ouest de la Mongolie, où Orano est présent depuis 25 ans, s’inscrit dans une dynamique de renforcement mutuel de l’autonomie stratégique entre la France et la Mongolie », selon la présidence française. Le spécialiste français du combustible nucléaire Orano (ex-Areva) a signé jeudi un accord avec la Mongolie en vue d’exploiter une mine d’uranium dans ce vaste pays enclavé entre la Russie et la Chine, ont annoncé l’Elysée et Orano à l’occasion de la visite d’Etat du président mongol en France. Ce projet d’exploitation de la mine de Zuuvch-Ovoo située dans le sud-ouest de la Mongolie, où Orano est présent depuis 25 ans, « s’inscrit dans une dynamique de renforcement mutuel de l’autonomie stratégique entre la France et la Mongolie », selon la présidence française.

insolentiae.com

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La Russie signale l’impensable, Les USA mettent en garde l’Iran et la crise pétrolière approche

Plongeons dans l'étrange tournure des événements au Moyen-Orient, où les États-Unis tentent de faire intervenir la Chine. Explorons ce scénario complexe, alors que l'administration Biden tente de convaincre la Chine d'intervenir pour défendre l'Allemagne dans la région, créant un véritable moment de « Zone Twilight ». Découvrons les critiques acerbes de Chuck Schumer envers la Chine concernant sa réponse à la guerre en Israël lors de sa visite en Chine. Pourquoi l'Amérique est-elle si contrariée par l'implication de la Chine ? Découvrez comment les différences idéologiques majeures entre les deux nations les opposent fondamentalement. Plongez dans les motivations de la Chine au Moyen-Orient, principalement économiques, tandis que l'Amérique a des intérêts financiers et militaires en jeu. Explorons les conséquences sur l'accord de normalisation Israël-Arabie saoudite et comment ce plan est maintenant enterré, affectant l'influence américaine. Découvrons comment l'Arabie saoudite et l'Iran prennent position, et comment cela impacte les relations Israël-Arabie saoudite. Plongeons dans les implications économiques de la guerre pour les États-Unis, notamment les dépenses de guerre et l'aide à l'Ukraine. Explorons les inquiétudes liées à l'inflation, les choix difficiles à venir et l'impact sur l'économie mondiale. Découvrons pourquoi la Chine est réticente à s'impliquer davantage et comment elle gère la situation de manière pragmatique. Enfin, analysons la déclaration de Poutine et comment la Russie s'immisce dans la situation.

Sophie Décrypte

https://www.youtube.com/watch?v=yAj0bRK3CU8

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ÉTATS-UNIS

Trois voies ?

On peut se demander ce qui a pris tant de temps à Bobby Kennedy Jr. pour reconnaître que le Parti démocrate était un foyer dont il avait été chassé depuis longtemps, comme un chien qui a fait pipi sur la moquette trop souvent. À la fin de la semaine dernière, Kennedy a laissé entendre qu’il pourrait se présenter à l’élection présidentielle sur une ligne indépendante. S’il parvient à faire inscrire cette ligne sur les bulletins de vote des États – et on peut facilement imaginer que New York et la Californie essaieront de le contrecarrer – cela changera tous les calculs actuels concernant l’élection de 2024. À l’heure actuelle, le Parti du chaos est à la hauteur de son nom. Il continue de présenter un consensus manifestement faux et ridicule selon lequel « Joe Biden » est candidat à sa réélection. En fait, « le grand homme » est sur le point de passer dans l’essoreuse de la honte publique la plus abjecte, car ses crimes déjà bien connus de corruption et de trahison sont consciencieusement étalés aux yeux de tous avec un décorum froid et implacable. Même les rejetons de l’Ivy League, qui travaillent dans les journaux et les réseaux d’information câblés appartenant à la CIA, pourraient se voir contraints d’orienter leur récit dans une nouvelle direction. « Joe Biden » est désormais un embarras monumental et un handicap pour notre pays, sans parler du parti dégénéré qui le détient. Des efforts sub rosa doivent être déployés pour le persuader de démissionner avant que l’enquête sur l’impeachment ne mette en lumière tous ces relevés bancaires révélateurs, mais ils ne parviendront pas à vaincre son orgueil dément. Il tiendra bon jusqu’à la fin, lorsqu’il pourra utiliser le dernier outil à sa disposition pour gracier officiellement toutes les personnes impliquées dans l’opération de racket de sa famille. Plus longtemps le parti fera semblant de le soutenir, plus il se rapprochera de l’autodestruction. Il faut également tenir compte du fait que, si on la laisse se dérouler, l’enquête sur la destitution impliquera le ministère de la justice et le FBI dans une affaire d’obstruction à la justice, ce qui exposera de nombreux acteurs de l’État profond au risque de poursuites judiciaires. La candidature de Kennedy sur une ligne indépendante sera un coup dur pour le crâne épais du parti Démocrate, peut-être même un coup de grâce pour le parti. Ils ont commis une grave erreur en essayant de se débarrasser de sa personne. Il est sur le chemin du héros à un moment de l’histoire où l’Amérique a cruellement besoin d’un héros.

Clusterfuck Nation

https://lesakerfrancophone.fr/trois-voies

Terreur woke. En Californie, déclarer « ne pas être raciste », c’est être raciste quand même ?

En Californie, un nouveau règlement à destination de 61 000 professeurs exige de ces derniers qu’ils aillent encore plus loin en matière de diversité, d’égalité et d’inclusion, allant jusqu’à conditionner leur avancement et leur titularisation à cette terreur intellectuelle. Face aux tenants du wokisme, certains sont parfois tentés de croire qu’il suffit de leur faire quelques concessions pour qu’ils ne cherchent pas à gagner davantage de terrain… Une grave erreur de perception dont un exemple en provenance des États-Unis apporte une nouvelle confirmation. L’affaire commence à faire du bruit outre-Atlantique, au point de voir même le quotidien français Le Monde évoquer lui aussi le sujet dans un article publié le 17 octobre. En Californie, un nouveau règlement édicté par les autorités universitaires en matière de « diversité, égalité et inclusion » (DEI) dans les 116 community colleges (universités publiques à cycle court) de cet État de la côte ouest et destiné aux professeurs en a perturbé plus d’un parmi ces derniers. En résumé, le texte vient préciser aux enseignants l’attitude qu’ils doivent observer vis-à-vis de leurs élèves sur ces sujets diversitaires, égalitaires et inclusifs ainsi que le contenu des cours à mettre en œuvre dans leur salle de classe. Mais la directive va plus loin en incitant les professeurs à réaliser leur propre autocritique sur les questions « de genre et de race », précise Le Monde.

breizh-info.com

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FRANCE

Audition de Mickaëlle Paty au Sénat : « Perdre l’école, ce n’est pas perdre une bataille : c’est perdre la guerre »

Nous publions dans son intégralité le texte de l’audition de Mickaëlle Paty au Sénat. La sœur de Samuel Paty, entendue ce mardi 17 octobre dans le cadre de la commission d’enquête sur le signalement et les pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes, réclame des réponses aux failles ayant entraîné la mort de son frère.

« Messieurs les Présidents François-Noël Buffet et Laurent Lafon, Mesdames et Messieurs les Sénateurs.

Je viens tout d'abord vous remercier pour l'ouverture de cette mission de contrôle parlementaire dotée des pouvoirs de commission d'enquête, afin de comprendre les failles administratives et politiques qui ont pu concourir à l'assassinat de Samuel Paty, d'analyser les mesures correctives qui en ont découlé et d'en tirer les évidentes recommandations. En voulant vous écrire ces quelques mots, je me suis retrouvée face à l'angoisse de la page blanche et j'ai compris, qu'en fait, cette angoisse ne vient pas de ce l'on n'ait rien à dire, mais au contraire de ce qu'il y a trop à dire. Je me suis ensuite perdue dans les méandres du politiquement correct, où, à trop mettre les formes, on en oublie le fond. Il a fallu revenir à l'essentiel, je dirais même aux fondamentaux. Le simple fait qu'un professeur ait pu être décapité pour blasphème en France en 2020, démontre que faille il y a. Cette enquête, je vous ai demandé de la mener au nom de Samuel Paty, mon frère ; il faut partir du singulier pour comprendre ce qui nous regarde tous. Car partir de ‘’tous’’ ne nous permettra jamais de comprendre le destin tragique d'un homme, d'un professeur, mon frère, Samuel Paty. Je viens effectivement vous presser d’investiguer bien au-delà du cercle d'imputabilité défini par la justice. La justice traite le crime en fonction du champ des possibles. Mais la vérité judiciaire ne condamne que ce qui est pénalement répréhensible et néglige la responsabilité politique, celle qui prône le respect des droits fondamentaux, l'ordre républicain et l'intérêt commun. Cette ‘’vérité et réalité’’ dont je vous parle est celle qui est mise entre guillemets et minimisée par tous ceux qui se retrouveraient face à leurs responsabilités s'ils devaient l'affronter sans fard. Ce comportement d'irresponsabilité illimitée est légitimé par une meute de courtisans prêts à toutes les compromissions en délivrant des certificats de probité sans examen de conscience. Il est également encouragé par l'attribution de promotions et de décorations même s'il y a eu échec ou fiasco, ce qui donne le sentiment à ceux qui les reçoivent d'avoir fait ce qui doit être fait et procure une immunité de fait à ceux qui les distribuent. Les inconséquences qui en découlent renforce la méfiance et la défiance d'un peuple qui ne croit plus en ses représentants. Ce renoncement à l'intégrité, non par incapacité intellectuelle, ne permet plus de mettre en harmonie la parole et les actes. Il n'y a plus que cette probité de façade qui laisse ouvertes des brèches immenses permettant la réalisation des actes les plus odieux. C'est bien dans ce contexte-là que l'absurde est devenu réalité ; mon frère a été décapité le 16 octobre 2020. […] Oui, j'en veux à ces éternels adeptes de l'idéologie du ‘’pas-de-vaguisme’’, ceux qui sont les premiers à se mettre à genoux et à regarder tomber ceux qui sont rester debout, se murmurant à l'oreille ‘’Ah, tu vois on a bien fait de se coucher’’. Dans cette partie géante de ‘’1,2,3 soleil’’, le maître-mot est ‘’T'as bougé, tu dégages’’. Cette pathologie paralysante et tétanisante semble avoir atteint par contagion l'État tout entier. La culture du ‘’pas-de-vague’’ sera l'alibi à la soumission, terme injurieux mais surtout inavouable. Pour être capable et coupable du pire, il faut bien se trouver des raisons. Dans ce monde on valorise le sujet obéissant passif parfois lâche et on dénigre en qualifiant de traître le sujet rebelle qui pourtant a agi ‘’comme il convient’’ au sens de la morale. Au sein d'une société fortement hiérarchisée, ‘’agir comme il convient’’, c'est, d'abord, au contraire faire ce que l'autorité exige, de sorte que quiconque s'oppose à elle, s'expose à la réprobation générale. Loin d'être considéré comme un ‘’héros’’, comme pourtant M. le Président Macron a pu le dire le 21 octobre 2020, lors de l'hommage national tenu à la Sorbonne, le sujet résistant est traité comme un paria, tenu à l'isolement et livré à la vindicte populaire. Ce qui conduira mon frère à être livré seul en pâture à la mouvance islamiste. Mon frère a été reconnu par certains et à tort coupable de déloyauté. Le coût de sa désobéissance sera qu'il finira seul et que l'État n'honorera pas sa part du contrat social en lui assurant protection. Le dernier condamné à mort pour blasphème en France n'est plus François-Jean Lefebvre de la Barre, exécuté en 1766 à Abbeville. C'est désormais Samuel Paty, exécuté en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine. Combien de temps vous faudra-t-il pour comprendre que la culture de l'alibi soit religieux soit ethnique, est utilisée pour commettre les pires exactions. Finalement à vouloir éviter discrimination et stigmatisation, cette attitude amalgame et réduit au silence ceux qui pensent, comme mon frère, que je cite, ‘’la vie de l'Homme est le droit le plus sacré’’. ‘’Qu'ont-ils appris après ça ? Si je vous dis rien, c'est désespérant, mais c'est la réalité.’’ »

factuel.media

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Faute d’avoir surveillé les frontières, on barricade les écoles

Rocio De Meer est une jeune députée espagnole du parti Vox. Sur son compte X (anciennement Twitter), une information en provenance de France, relayée par Le Parisien, l’a fait réagir : après l’attentat d’Arras, le gouvernement envisage d’installer des portiques de sécurité à l’entrée des écoles françaises. On y adjoindrait un sas étanche, surveillé par un gardien.  La photo choisie par Le Parisien - celle des portiques de sécurité d’un lycée de Riom, la région LR les expérimente déjà - montre des tourniquets à la structure massive, en forme de guérite. « S’ils avaient mis des contrôles aux frontières, ils n’auraient pas été obligés d’en mettre dans les écoles », commente sobrement Rocio De Meer. Sur X, également, le député RN Grégoire de Fournas témoigne, éberlué : « Le cartable de mes filles de 6 et 7 ans a été fouillé ce matin à leur arrivée à l’école. En refusant de contrôler nos frontières, nous basculons dans un monde dingue. »

bvoltaire.fr

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Six ans en Macronie : 18 condamnations, 8 mises en examen et 13 enquêtes en cours

On vous aurait bien fait un top 10 des macronistes confrontés à la justice, mais ils sont déjà une trentaine… Il voulait introduire de la « moralisation » dans la vie publique, il promettait une « République exemplaire ». Au final, la « grande » loi portée par le Garde des Sceaux François Bayrou n’aura été qu’une réponse à l’affaire Fillon. Un fait divers, une loi. La suite de la « morale » macronienne, on la connaît. À se croire dans l’Ancien Monde. Déjà six ans qu’Emmanuel Macron est Président et la liste des déboires de la Macronie ne cesse de s’allonger. Énumération.

regards.fr

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GAFAM / IA

Comment Elon Musk a piégé Thierry Breton

Excellente interview de Fabrice Epelboin, entrepreneur, enseignant à Sciences Po et spécialiste des réseaux sociaux. Il explique comment Musk s’est bien amusé avec le commissaire politique, eh pardon, européen Thierry Breton face à la volonté de l’UE de censurer les réseaux sociaux et plus particulièrement X. Il détaille les liens entre les services d’État et les réseaux sociaux et, enfin, se désole aussi de la médiocrité de la presse française, même comparée à celle d’autres pays européens et de sa désaffection auprès du grand public.

Le Tocsin

https://www.fdesouche.com/2023/10/18/comment-elon-musk-a-...

Intelligence artificielle & technofascisme. Les accointances du « camp progressiste » avec l’extrême-droite

« L’intelligence artificielle » - en fait, le calcul machine – constitue pour le moment l’état le plus avancé de la Machinerie générale. Le plus intégré, le plus étendu, le plus puissant ; la Machine des machines. La critique théorique et politique n’a rien de plus à en dire que tout ce qui a été dit par des milliers d’auteurs depuis que le mathématicien Norbert Wiener, en 1948, a publié La Cybernétique, ou Contrôle et Communication dans l’Animal et la Machine. Un mot forgé en 1834 par Ampère, un autre mathématicien, pour désigner « la science du gouvernement des hommes ». En clair, tout calculer pour tout pouvoir. Un projet totalitaire. En revanche, l’avènement concret, matériel, du « tout numérique », de cette Machine à tout pouvoir (mégaréseaux + mégadonnées + supercalculateurs + algorithmes), provoque soudain le trouble chez ses victimes actuelles ou à venir ; et des débats au sein de la caste politico-médiatique sur la meilleure façon de plier la population à cette machination générale (« encadrer », « réguler »). C’est ainsi que Le Monde qui n’a jamais cessé de vanter discrètement le moindre progrès de l’« IA », nous alerte à son sujet d’un schisme entre « techno-progressistes » et « technofascistes » ; nous appelant bien sûr à soutenir les premiers contre les seconds. Les protagonistes de ce débat secondaire s’accordent sur le principal : il n’est pas question – ni possible – de détruire cette mégamachine dont chacun convoite la puissance pour son propre camp.

PMO

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GÉOPOLITIQUE

Et le piège de Thucydide se referma le 7 octobre 2023

Thucydide, l’historien et général athénien – qui se distingua notamment lors des guerres du Péloponnèse avec Sparte – postula il y a 2500 ans, dans la droite ligne des sophistes, que dans le cadre des relations internationales, le réalisme a comme paradigme de base que les états sont dans une lutte éternelle anarchique pour garantir leur propre sécurité. Malgré cette irrationalité, les systèmes internationaux tendent à s’équilibrer. Le piège de Thucydide est donc un concept de relations internationales qui désigne une situation où une puissance dominante entre en guerre avec une puissance émergente, la première étant poussée par la peur que suscite chez elle cette dernière du fait de sa montée en puissance. Apprendre donc de l’Histoire, et analyser les relations internationales et la géopolitique de manière dépassionnée, réaliste et ancrée dans les faits, et mettre de côté l’idéologie et le dogmatisme. L’Ukraine est prise au piège aussi car les États-Unis risquent de la délaisser pour se concentrer sur la sécurité d’Israël et la récupération de leurs otages juifs binationaux. Ce contexte dangereux et fragile renforce et est le miroir aussi de la récente fracture entre le camp occidental et les BRICS, et le « nouveau Sud ». Et la France et l’Europe qui sont malheureusement hors-jeu dans cette bagatelle à multiples bandes, sont prisonniers, entre autres, eux même des prises d’otages par le Hamas. La question doit être posée : existe-t-il un fil rouge entre l’agression du Hamas voulant dévoyer son action pour la parer d’une qualification « religieuse », avec l’assassinat odieux de l’enseignant français Dominique Bertrand à Arras la semaine dernière. Cet appel pour un embrasement en Europe à travers des actions terroristes locales, ne fait que partie de l’objectif des mouvements salafistes – la France doit se ressaisir et doit être très ferme pour une et dernière fois dans son combat contre ces terroristes, dont les victimes sur notre sol ne se comptent plus : Samuel Paty, les victimes du Bataclan, de Charlie Hebdo, le père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, et ainsi de suite. Refondons une bonne fois pour toute (cela fait 40 ans que cela traîne) la politique de notre immigration en étant nous-même très durs avec l’ennemi ; nous devons expulser les immigrés et citoyens médisants qui se gavent de notre clémence – que ceux-ci et les OQTF soient renvoyés là d’où ils viennent. La guerre c’est la guerre. Une guerre civilisationnelle. Les tensions très tendues dans cette région du Moyen-Orient et du Caucase sont donc très graves et risquent de plonger les acteurs principaux dans de nouveaux conflits à venir, d’une violence extrême. Le piège s’est refermé et est tendu pour d’autres nations et pour d’autres évolutions géopolitiques – à chacun d’en tirer ses opportunités.

geopragma.fr

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Nouvelles voies commerciales : l'essor de nouveaux empires ?

De retour de Chine, l’eurodéputé Hervé Juvin est l’invité d’Edouard Chanot pour « Chocs du Monde », le magazine des crises et de la prospective internationales de TVL. Alors que le conflit russo-ukrainien perdure, la brutale escalade à Gaza aggrave encore davantage l’extrême fragilité de l’ordre mondial. Les sanctions occidentales, les désirs européens de réduire les dépendances à l’égard de la Chine ou encore les ruptures d’approvisionnement indiquent à quel point les Etats cherchent à s’extraire d’un ordre vieillissant... Petit à petit, une nouvelle mondialisation semble se dessiner, au gré de voies commerciales qui lient les puissances à de nouveaux partenaires.

tvl.fr

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GRANDE BRETAGNE

Écosse. Le Premier ministre veut ouvrir les portes du pays aux Palestiniens

L’Écosse, premier pays au Royaume-Uni à accueillir des réfugiés de Gaza suite à la guerre entre Israël et le Hamas : telle est la volonté de son Premier ministre Humza Yousaf, par ailleurs membre du Parti national écossais (SNP)… Le Premier ministre écossais, Humza Yousaf, a annoncé dans un discours prononcé mercredi 18 octobre lors de la conférence du Parti national écossais (SNP) que son pays était prêt à accueillir les réfugiés palestiniens de Gaza. Lors de cette prise de parole, Humza Yousaf a également critiqué la politique migratoire du ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman. Politique qu’il juge manifestement trop ferme, malgré l’immigration illégale record qui a déferlé sur le Royaume-Uni en 2022. Lors de la conférence annuelle du Parti conservateur britannique qui se tenait à Manchester du 1er au 4 octobre dernier, Suella Braverman, elle aussi d’origine extra-européenne à l’instar d’Humza Yousaf, avait mis en garde contre ce qu’elle a décrit comme un « ouragan » de migrants arrivant au Royaume-Uni et dans d’autres pays occidentaux. « Lorsque j’entends ce langage de chien battu, je frémis. Cela me pousse à travailler encore plus dur pour l’indépendance, afin que les politiques d’immigration de l’Écosse soient décidées ici, en Écosse, et plus jamais par des politiciens extrémistes de Westminster », a ainsi déclaré le Premier ministre écossais. Faut-il donc en déduire qu’une Écosse indépendante serait encore plus laxiste que ne l’est actuellement Londres en matière d’immigration ?

breizh-info.com

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Comment le colonialisme britannique a tué 100 millions d’Indiens en 40 ans

Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines de l’Union soviétique, de la Chine maoïste et de la Corée du Nord réunies. Nos recherches montrent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à environ 100 millions de décès excédentaires au cours de la période 1881-1920, écrivent Sullivan et Hickel [British Raj (1904-1906)/Wikimedia Commons]. Ces dernières années ont été marquées par une résurgence de la nostalgie de l’empire britannique. Des ouvrages très médiatisés, tels que « Empire : How Britain Made the Modern World » de Niall Ferguson et « The Last Imperialist »de Bruce Gilley, affirment que le colonialisme britannique a apporté prospérité et développement à l’Inde et à d’autres colonies. Il y a deux ans, un sondage YouGov a révélé que 32 % des Britanniques étaient fiers de l’histoire coloniale de leur pays. Cette image idyllique du colonialisme est en contradiction flagrante avec les données historiques. Selon les recherches de l’historien économique Robert C. Allen, l’extrême pauvreté en Inde a augmenté sous la domination britannique, passant de 23 % en 1810 à plus de 50 % au milieu du XXe siècle. Les salaires réels ont baissé pendant la période coloniale britannique, atteignant leur niveau le plus bas au XIXe siècle, tandis que les famines devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Loin d’avoir profité au peuple indien, le colonialisme a été une tragédie humaine qui n’a guère d’équivalent dans l’histoire. Les experts s’accordent à dire que la période allant de 1880 à 1920 – l’apogée de la puissance impériale britannique – a été particulièrement dévastatrice pour l’Inde. Les recensements exhaustifs de la population effectués par le régime colonial à partir des années 1880 révèlent que le taux de mortalité a considérablement augmenté au cours de cette période, passant de 37,2 décès pour 1 000 habitants dans les années 1880 à 44,2 dans les années 1910. L’espérance de vie est passée de 26,7 ans à 21,9 ans. Dans un récent article publié dans la revue World Development, nous avons utilisé des données de recensement pour estimer le nombre de personnes tuées par les politiques impériales britanniques au cours de ces quatre décennies brutales. Il n’existe de données solides sur les taux de mortalité en Inde qu’à partir des années 1880. Si nous les utilisons comme base de référence pour la mortalité normale, nous constatons qu’environ 50 millions de décès excédentaires se sont produits sous l’égide du colonialisme britannique au cours de la période allant de 1891 à 1920.

Ajazeera

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IMMIGRATION / ISLAM

La Tunisie dédaigne l’aide fournie par l’Union européenne et la menace

L’humiliation du mois dernier, quand le gouvernement tunisien refoulait une délégation d’euro-parlementaires, n’avait pas suffi. C’est maintenant l’aide financière de l’Union européenne qui a été renvoyée à l’expéditeur. Un tonitruant « Nous n’acceptons pas votre charité » qui sonne tel un « Il va falloir repasser à la caisse » et met encore une fois en exergue l’impuissance et la perte de prestige du vieux continent sur l’échiquier international.

breizh-info.com/

https://www.breizh-info.com/2023/10/17/225632/la-tunisie-...

Marseille : Stéphane Ravier en immersion dans un Centre de migrants !

Ce reportage est une immersion avec le sénateur Stéphane Ravier, dans un Centre de rétention administrative pour migrants. Le lieu où ils sont retenus 60 jours avant d’être - théoriquement - expulsés dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, pour 500.000 sans papiers en France, il n’existe que 3000 places dans les CRA. Vous le savez, enquêter sur le thème de l’immigration et pire, dénoncer ses méfaits, n’est pas une mince affaire aujourd’hui.  Nous l’avons fait à travers notre nouveau magazine « Immigration, réagir ou périr », en enquêtant sur Utopia 56, ou les routes des migrants. Sommaire : 0:00 - Immersion dans le CRA (Centre de Rétention Administrative) ; 7:10 - Marché aux puces de Marseille ; 9:56 - Interview de Stéphane Ravier dans Marseille.

Livre Noir

https://www.youtube.com/watch?v=uFzGdXt5-JU

« Ce n’est pas le système d’intégration qui ne fonctionne pas ; ce sont les gens qui ne veulent pas s’intégrer »

L’essayiste Pierre Conesa énumère toutes les communautés étrangères qui trouvent en France un pays d’accueil, et déplore une « inversion des valeurs » qui freinent les expulsions des criminels étrangers. Vidéo.

Le Figaro

https://lalettrepatriote.com/ce-nest-pas-le-systeme-dinte...

La France reste ouverte à l'immigration et vulnérable aux attaques islamistes

Le danger du terrorisme islamique aurait-il finalement un rapport avec l'immigration ? Selon Gerald Darmanin, l'assassinat d'un professeur, trois ans après celui de Samuel Paty, obligerait à adopter une nouvelle loi sur l'immigration (la 22ème en 30 ans)… Mais la loi portée par le ministre de l'Intérieur aura-t-elle empêché le tchétchène Mohammed Mogouchkov d'égorger Dominique Bernard, professeur de français, dans la cour du lycée d'Arras, le 13 octobre ? Rien n'est moins sûr, objecte Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, dans son éditorial sur Europe 1 (17 octobre). Certes, le projet de loi Darmanin renforce l'« obligation de quitter le territoire » (OQTF) à l'encontre de toute personne dont le comportement « constitue une menace grave pour l'ordre public », mais le problème essentiel demeure : l'OQTF n'est pas synonyme d'expulsion ! Selon la Fondation pour l'innovation politique (FONDAPOL), en moyenne, sur la période 2015-2021, la France a réalisé 12 % de ses OQTF, contre 43 % pour l'ensemble de l'Union européenne (60 % pour l'Allemagne). Pourquoi une telle impuissance ?

laselectiondujour.com

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Politique d'immigration du gouvernement de droite suédois : rien de concret à part de la rhétorique

Près d'un an après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement conservateur de centre-droit dirigé par le Premier ministre Ulf Kristersson, le nouveau gouvernement a certes inscrit le problème de l'immigration, qui prend des proportions démesurées dans le pays, sur la liste de ses priorités - mais n'a jusqu'à présent pas fourni grand-chose de constructif. La ministre suédoise de l'Immigration, Maria Malmer Stenergard, également membre du Parti du rassemblement modéré au pouvoir, s'est montrée plus explicite dans une interview. On y cherche toutefois en vain des accents suédois spécifiques. La ministre se montre au contraire « très confiante » dans le fait que le « pacte sur l'immigration et l'asile » de l'UE pourra être adopté avant la fin de la législature actuelle, à la mi-2024. « Le pacte sur l'asile et la migration est extrêmement important, mais le travail sur la dimension extérieure l'est tout autant », a laissé entendre la ministre en évoquant d'éventuels accords avec des pays tiers. Là encore, la ministre de Stockholm ne fait pas preuve d'innovation. Elle reprend plutôt les critiques souvent entendues à Bruxelles à l'encontre de pays comme la Libye et la Tunisie, accusés de violer les droits de l'homme en traitant avec des clandestins. Elle est « consciente de la situation extrêmement préoccupante dans plusieurs de ces pays », a déclaré la ministre. « Mais je reste convaincue que nous devons travailler avec les pays voisins pour lutter contre ces réseaux de passeurs », a-t-elle fait valoir… !

zuerst.de

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ISRAËL

Seymour Hersh révèle le diabolique plan israélien pour éradiquer le Hamas, raser Gaza et nettoyer sa population

Par Seymour Hersh. « Une semaine s’est écoulée depuis les terribles attaques du Hamas contre Israël, et les forces armées israéliennes ont donné une image claire et sans concession de ce qui les attend. Au cours de la semaine écoulée, des jets israéliens ont bombardé 24 heures sur 24 des cibles non militaires dans la ville de Gaza. Des immeubles d’habitation, des hôpitaux et des mosquées ont été détruits, sans avertissement préalable ni effort pour minimiser les pertes civiles. À la fin de la semaine, les avions israéliens ont également largué des tracts indiquant aux habitants de la ville de Gaza et des zones environnantes au nord que ceux qui souhaitaient survivre feraient mieux de commencer à se diriger vers le sud – en marchant si nécessaire – sur une distance de 25 miles ou plus, jusqu’au poste frontière de Rafah menant à l’Égypte. À l’heure où j’écris ces lignes, il n’est pas certain que l’Égypte, en proie à des difficultés financières, autorise le passage d’un million d’immigrants, dont beaucoup sont acquis à la cause du Hamas. À court terme, un initié israélien m’a dit qu’Israël essayait de convaincre le Qatar, qui, à l’instigation de Benjamin Netanyahou, était un soutien financier de longue date du Hamas, de s’associer à l’Égypte pour financer un village de tentes pour le million ou plus de réfugiés qui attendent de passer la frontière. ‘’Ce n’est pas une affaire réglée’’, m’a dit l’initié israélien. Les responsables israéliens ont averti l’Égypte et le Qatar que sans site d’atterrissage, les réfugiés devront ‘’retourner à Gaza’’. L’un des sites possibles, selon l’initié, est une parcelle de terre abandonnée depuis longtemps dans la partie nord de la péninsule du Sinaï, près du passage frontalier de Gaza, qui était le site d’une colonie israélienne connue sous le nom de Yamit lorsque la péninsule a été saisie par Israël après sa victoire lors de la guerre des Six Jours de 1967. La colonie a été évacuée et rasée par Israël avant que le Sinaï ne soit restitué à l’Égypte en 1982. Israël espère que le Qatar et l’Égypte se chargeront de la crise des réfugiés. Le mépris manifeste d’Israël pour le bien-être des habitants de Gaza, au milieu de la migration forcée de plus d’un million d’êtres humains affamés, a attiré l’attention du monde entier et entraîné une condamnation internationale croissante, dont une grande partie vise Benjamin Netanyahou. La prochaine étape doit donc intervenir rapidement. Voici ce que l’on m’a dit, au cours des conversations que j’ai eues ces derniers jours avec des responsables d’Israël et d’ailleurs, y compris des responsables avec lesquels j’ai traité en Europe et au Moyen-Orient depuis la guerre du Viêt Nam, au sujet du plan israélien d’élimination du Hamas. »

seymourhersh.substack.com

https://seymourhersh.substack.com/p/the-plan-to-wipe-out-...

Israël a-t-il contribué à la création et à la montée en puissance du Hamas ?

En 2019, Benjamin Netanyahou a déclaré lors d'une réunion à huis clos que tous ceux qui voulaient empêcher la création d'un État palestinien devaient soutenir et financer le Hamas. « Notre stratégie consiste à isoler les Palestiniens de Gaza des Palestiniens de Cisjordanie ». Il a tenu ces propos, selon le journaliste israélien Gidi Weitz, lors d'une réunion de son parti, le Likoud, au Parlement, la Knesset. Pour Zvi Barel, du quotidien israélien Haaretz, les dirigeants politiques ont chargé Tsahal de « créer un animal dont les parties du corps ne correspondent pas, tant à Gaza qu'en Cisjordanie ». Une manière de créer une Palestine A, dirigée par le Fatah en Cisjordanie, et une Palestine B dirigée par le Hamas à Gaza. En 2007, le directeur du renseignement israélien, Amos Yadlin, a déclaré à l'ambassadeur des États-Unis en Israël, Richard Jones, qu'« Israël serait "heureux" si le Hamas prenait le contrôle de Gaza parce que les forces de défense israéliennes pourraient alors traiter Gaza comme un État hostile », selon un câble diplomatique du représentant américain déclassifié par Wikileaks. Lors de la réunion, M. Yadlin a rejeté l'importance du rôle de l'Iran dans une bande de Gaza contrôlée par le Hamas « tant qu'elle n'a pas de port ».

noticiasholisticas.com.ar

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ITALIE

Marco Campomenosi : « La Lega a une histoire similaire à celle du parti de Marine Le Pen »

Marco Campomenosi est député européen de la Ligue, le parti italien dirigé par le vice-Premier ministre Matteo Salvini. Lionel Baland l’a rencontré et interrogé en français pour Breizh-info.

breizh-info.com

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Campi Flegrei : le volcan le plus dangereux de l'Europe se réveille

Pour beaucoup, la ville de Naples est indissociable du légendaire volcan Vésuve, dont les cendres ont enseveli Pompéi et Herculanum en l'an 79 et dont la dernière éruption remonte à 1944. Surveillé de près par les sismologues, il est vrai qu'il reste une menace potentielle pour la région. Cependant, au cours des derniers mois, l'opinion publique hors d'Italie a pris conscience du danger encore plus grave posé par un supervolcan à l'ouest de Naples, les Champs phlégréens (Campi Flegrei), où des signes récents d'activité commencent à inquiéter sérieusement les autorités publiques. Considéré par les scientifiques comme la zone volcanique la plus dangereuse d'Europe, Campi Flegrei était déjà connu dans l'Antiquité comme la porte des enfers. Il figure parmi les 20 supervolcans de la planète capables d'une éruption de magnitude 7-8 sur l'indice d'explosivité volcanique (l'éruption du Vésuve en l'an 79 avait atteint la magnitude 5). Entré en éruption au moins 60 fois dans l'histoire, certains pensent que Campi Flegrei aurait provoqué la disparition de l'homme de Neandertal il y a 40 000 ans. Cependant, la zone attire beaucoup moins l'attention que le Vésuve, et cela pour trois raisons. D'abord, environ un tiers des Champs phlégréens se trouve partiellement sous la mer. Deuxièmement, la structure conique du Vésuve correspond parfaitement à notre image mentale d'un volcan, alors que Campi Flegrei est une dépression géologique formée de 24 cratères s'étendant sur une distance de 13 kilomètres, marquée par l'émission de vapeur et de gaz volcaniques à travers des fissures dans le sol. S'il possède bien une colline conique, le « Montenuovo », produite en l'espace d'une journée lors de la dernière éruption en 1538, sa hauteur n'est que de 133 m. Troisièmement, alors que la partie supérieure du Vésuve est inhabitée, la caldeira du Campi Flegrei est densément peuplée et donc plutôt cachée, abritant plus de 360.000 personnes.

laselectiondujour.com

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LECTURE

Le livre de la Honte : les réseaux pédophiles (pdf)

Paru aux éditions du Cherche-Midi en octobre 2001, « Le livre de la honte. Les réseaux pédophiles » de Laurence Beneux et Serge Garde est épuisé depuis des années et se vend à prix d’or sur le marché de l’occasion. France-Soir propose le PDF de cet ouvrage en accès libre à ses lecteurs (avec l’accord des auteurs). Résumé : au printemps 2000, Serge Garde dans L'Humanité, puis Laurence Beneux dans Le Figaro, révèlent l'existence du CD-Rom de Zandvoort contenant 8500 documents pédosexuels, et d'un fichier établi par la police hollandaise à partir du CD-Rom, avec 472 photos de mineurs. Qui sont ces enfants en danger ? Des journalistes, des parents, des associations et des professionnels de l'enfance, faute d'obtenir des enquêtes adaptées, vont rechercher et identifier une vingtaine des enfants du fichier. Du côté des institutions, police et justice, c'est la gêne, le dénigrement et parfois la désinformation pour masquer une dépénalisation de fait de la pédosexualité dans de nombreux dossiers. Avec, ponctuellement, des actions très médiatisées pour répondre aux exigences d'une opinion publique qui refuse désormais le silence. Dans une Europe traumatisée par l'affaire Dutroux, le CD-Rom devient en France un formidable révélateur de problèmes : pourquoi le déni actuel, comment lutter contre les réseaux à l'époque d'Internet ? Un deuxième CD-Rom contenant des scènes de viols et de tortures d'une violence inouïe est transmis par Laurence Beneux et deux journalistes de Canal + à la justice. Une information aurait été ouverte début 2001 sans que personne n'en soit informé. Dans leur conclusion, les auteurs annoncent qu'il existe plus de... 20 CD-Rom ! Qu'en faire, alors que la justice semble tétanisée.

francesoir.fr

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Nathalie Heinich: « La censure propre au wokisme en font un totalitarisme d’atmosphère »

Titulaire d'une maîtrise en philosophie de la faculté des lettres d'Aix-en-Provence et d'un doctorat en sociologie de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) après avoir soutenu une thèse en 1981, sous la direction de Pierre Bourdieu et d'une habilitation à diriger des recherches (1994), Nathalie Heinich est directrice de recherche au CNRS, au sein du Centre de recherche sur les arts et le langage (CRAL) de l'EHESS. Son axe de recherche principal porte sur la sociologie de l'art, en particulier l'histoire du statut d'artiste (arts plastiques, littérature, cinéma) et l'art contemporain. Elle a également développé des travaux sur les crises d'identité, notamment l'identité féminine. Une troisième ligne de recherche porte sur l'histoire et l'épistémologie des sciences sociales. Enfin, ses dernières publications s'orientent vers une sociologie des valeurs. Cette femme de gauche s’est attiré les foudres de Libération au moment de la sortie de son dernier livre sur le wokisme dont le sous-titre est « l’enfer woke est pavé de bonnes intentions ». Elle s’est aussi intéressé avec finesse aux pratiques actuelles de l’art contemporain en menant en évidence ses paradoxes et ses dérives.

Le wokisme serait-il un totalitarisme ?, par Nathalie Heinich. Albin Michel, 2023.

Le Paradigme de l’art contemporain, par Nathalie Heinich. Gallimard, 2014.

Le Figaro

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L’État de droit, un totem aux mille facettes

La question de l’État de droit peut sembler secondaire et ne concerner que les initiés. L’ouvrage de Ghislain Benhessa, docteur en droit public, avocat, philosophe et enseignant à l’Université de Strasbourg est là pour nous convaincre du contraire. Devenu un argument politique, fréquemment employé, il s’agit pourtant d’un concept philosophico-juridique difficile à définir. C’est avant tout à ce travail de définition que se livre Benhessa, non sans déplorer que les promoteurs actuels de ce concept ne s’encombrent pas de la même rigueur intellectuelle en ayant fait de cette notion le « talisman ultime des démocraties occidentales, qui signifie tout à la fois, dans un gigantesque maelstrom, séparation des pouvoirs, indépendance de la justice, égalité devant la loi, transparence de l’action publique, liberté de la presse et de l’audiovisuel, pluralisme des partis politiques, et naturellement défense des droits fondamentaux et lutte contre les discriminations […] Un talisman dont les pouvoirs s’accroissent à mesure que d’énièmes droits lui sont implémentés, en fonction du contexte et des demandes sociales. » L’État de droit est désormais cet outil permettant de faire passer l’intérêt général au second plan, forgeant un édifice dont les contours changent au gré de « valeurs protéiformes » défendus becs et ongles par le juge, figure centrale d’un système privilégiant la légalité à la légitimité ; en somme, « l’État de droit est devenu l’exercice du droit contre l’État », « l’outil de privatisation du monde au détriment du collectif, le cheval de Troie des doléances les plus diverses et les plus chamarrées. », un « dédale des libertés et des droits fondamentaux, sous l’autorité des juges. »

Le Totem de l’État de droit, Concept flou, conséquences claires, par Ghislain Benhessa. L’Artilleur, 2023.

revueconflits.com

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« Histoire mondiale du Renseignement »

Le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) a le plaisir de vous présenter les quatre premiers tomes de son « Histoire mondiale du renseignement ». Ces ouvrages réunissent les contributions rédigées par plus d'une centaine d'auteurs français et étrangers de haut niveau, universitaires reconnus ou spécialistes du renseignement, et proposent aux lecteurs quelques-uns des plus beaux épisodes de l'histoire du renseignement et des opérations clandestines de l'Antiquité à la fin de la Première Guerre mondiale (4 autres tomes suivront). Une lecture indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à la dimension secrète de l’Histoire…

Histoire mondiale du renseignement, sous la direction d’Éric Dénécé. Éditions Ellipses.

https://cf2r.org/

Le mensonge du Nobel : Des médecins et des scientifiques s’insurgent contre l’attribution du prix Nobel à une équipe dont les recherches ont abouti à la technologie du vaccin à ARNm COVID

La controverse a éclaté au sujet du dernier prix Nobel de médecine pour la mise au point d’un vaccin à base d’ARNm, les critiques mettant en doute sa sécurité, soulignant les risques identifiés il y a des années et alléguant que Big Pharma a corrompu la science dans sa course à l’expansion des applications commerciales. Les scientifiques et les médecins qui critiquent les vaccins contre le Covid-19 ont adressé de vives critiques au comité Nobel norvégien après qu’il a décerné le prix Nobel de physiologie ou de médecine 2023 à deux biochimistes de l’université de Pennsylvanie pour leurs travaux sur le développement de « vaccins ARNm efficaces contre le Covid-19 ». Katalin Karikó, Ph.D., et Drew Weissman, M.D., Ph.D., ont reçu le prix pour leurs « découvertes révolutionnaires … sur la façon dont l’ARNm interagit avec notre système immunitaire [and for contributing] et [pour avoir contribué] au rythme sans précédent de développement de vaccins pendant l’une des plus grandes menaces pour la santé humaine des temps modernes », selon le communiqué de presse du comité Nobel. Le Dr Robert Malone, l’inventeur réputé de la technologie de l’ARNm, a réagi sur X/Twitter : « Karikó et Weissman obtiennent le prix Nobel, non pas pour avoir inventé les vaccins à ARNm (car c’est moi qui l’ai fait), mais pour avoir ajouté la pseudouridine qui a permis de fabriquer un nombre illimité de toxines à pointe dans ce qui aurait pu être une plate-forme vaccinale sûre et efficace, si elle avait été développée de façon sécuritaire ». Le Dr Malone a contesté l’intégrité du prix, affirmant que Big Pharma en était à l’origine. « Pfizer fait campagne pour ce prix depuis 2020. Au début, ils ont prétendu (comme Karikó) qu’elle avait inventé la technologie du vaccin à ARNm », a-t-il déclaré, notant que « Pfizer fait des dons importants à l’Institut Karolinska, qui décerne le prix Nobel ». « La science a de nouveau été détournée par les grandes sociétés pharmaceutiques », conclut-il. Pour comprendre la polémique et les accusations portées contre les deux lauréats, on peut se reporter au livre suivant, téléchargeable gratuitement ou que l’on peut commander en version imprimée :

mRNA Vaccine Toxicity, par doctors4covidethics.org (D4CE).

mondialisation.ca

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Philippe Pascot  : « Le système travaille contre le peuple, mais avec son consentement »

Dans ce nouvel entretien, nous recevons Philippe Pascot, ancien Conseiller régional d'Île de France, directeur de MJC (Maison des jeunes et de la culture) et écrivain. Déçu de la vie politique - et de ses élus - après 25 ans d'activité au service de la Cité, il est « mis au sarcophage », pour ne pas dire au placard. La raison ? Un ouvrage publié en 2014, « Délits d'élus », dans lequel il ose dénoncer les malversations de plus de 400 hommes et femmes politiques. Loin de se décourager dans sa volonté de maintenir un discours de vérité, il revient cette année avec deux nouveaux livres, plus que jamais engagé pour la transparence des affaires publiques en France. (Lire la suite de l'article en dessous de la vidéo.) Dans le premier livre, « Le pouvoir du pire », Philippe Pascot décrit un système politique qui « travaille contre le peuple » et souhaite « ouvrir les yeux à tous ceux qui ont les oreilles bouchées ». L'ancien maire-adjoint d'Évry n'épargne rien, ni personne : Macron, les lobbies, la manipulation de l'information, les réformes liberticides et sécuritaires... Le second ouvrage, intitulé « Les cons, ça ose tout... Moi aussi ! », avec comme préfacier Bruno Gaccio, liste certains faits les plus... cons de la sphère politico-judiciaire, mais aussi les turpitudes de quelques-uns en matière de pouvoir, d'argent et de sexe. Mais comment le peuple peut-il consentir à tel spectacle et tolérer par ailleurs des lois qui vont à ce point contre son propre intérêt ?

Le pouvoir du pire. Max Milo, 2023 et Les cons, ça ose tout... Moi aussi ! Éditions Christine Bonneton, 2023.

francesoir.fr

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« Surhommes et sous-hommes, valeur et destin de l’homme » : Julien Rochedy présente son nouveau livre

Préparez-vous à changer radicalement votre vision du monde. Qu’est-ce qui est inférieur ? Qu’est-ce qu’un idéal aristocratique pour nos vies et notre société ? Comment fonctionne le dressage de l’humanité ? Pourquoi ne sommes-nous tous que des esclaves ? Quelles sont les conséquences biologiques et mentales de notre éloignement de la Nature ? Qui est l’Homme de Babel, le sous-homme fabriqué en quantité industrielle aujourd’hui ? À quoi ressemblera l’Occident dans le futur si le sous-homme triomphe ? Quelle est la révolution à accomplir à titre personnel comme à titre collectif ? Comment nous convertir pour de bon à une Biocivilisation pour se sauver ? Et bien d’autres sujets à l’importance majeure : il y a ceux qui l’auront lu, et il y aura les autres… Soyez prêts : aucune sensiblerie n’y survivra.

Surhommes et sous-hommes, valeur et destin de l’homme, par Julien Rochedy. Éditions Hétairie, 2023.

Livre Noir

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Un petit manuel contre le prêt-à-penser médiatique

Après avoir mis les wokes au piquet (Le Serment sur la moustache), Samuel Piquet, du journal Marianne, s’attaque à notre misère lexicale. Interdit de rire ! Samuel Piquet contribue depuis plusieurs années à la gorafisation du monde. On n’insistera pas trop sur la quarantaine de chroniques qu’il a publiées chez Causeur, pour ne pas alourdir son cas. Dans son « Dictionnaire des mots haïssables » (le Cherche Midi), il décrypte pour nous le ridicule vocable de notre temps. Moins lapidaire que le Flaubert du « Dictionnaire des idées reçues », moins furibard que « l’Exégèse des lieux communs » de Léon Bloy, moins maniéré que le « Dictionnaire des délicatesses du français contemporain » de Renaud Camus, l’auteur se penche sur les tics de langage journalistiques, les mantras de la presse féminine, le prêt-à-penser de la communication politique et le jargon managérial ; autant de choses qui feront que les mots, bien avant un siècle, empuantiront.

Dictionnaire des mots haïssables, par Samuel Piquet. Le Cherche Midi, 2023.

causeur.fr

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MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME

« Attaque massive de l'OMS contre la souveraineté des États membres ».

Gerald Hauser, député FPÖ au Conseil national autrichien, évoque l'influence de l'industrie pharmaceutique sur l'OMS et le risque d'une dictature mondiale de l'OMS.

Monsieur le député, vous êtes l'un des rares hommes politiques autrichiens à aborder le « traité de l'OMS sur les pandémies » et les modifications prévues du « Règlement sanitaire international (RSI) de l'OMS (2005) » (International Health Regulations - IGV). Quelles sont les conséquences pour l'Autriche si ces deux règlements juridiquement contraignants entrent en vigueur comme prévu ?

Gerald Hauser : Concrètement, l'OMS prévoit deux attaques massives contre la souveraineté des États membres de l'OMS, comme l'Autriche, car en mai 2024, le « Traité international de l'OMS sur les pandémies » et les « Amendements au Règlement sanitaire international de l'OMS (2005) » doivent être adoptés par l'Assemblée mondiale de la santé de l'OMS. Si les amendements au Règlement sanitaire international de l'OMS (2005) sont adoptés en l'état, le directeur général de l'OMS pourra, conformément à l'amendement de l'article 12, paragraphe 2, déclarer de sa propre autorité une urgence de santé publique de portée internationale, à tout moment et sans qu'existe un cadre clair. En adoptant l'article NOUVEAU 13 A - paragraphe 1, dans les « Propositions de modification du Règlement sanitaire international de l'OMS (2005) », les États membres de l'OMS reconnaissent l'OMS comme l'autorité coordinatrice principale en cas d'urgence sanitaire de portée internationale et s'engagent à suivre les « recommandations » - instructions de l'OMS. En cas d'urgence sanitaire de portée internationale, cela entraînera une atteinte à la souveraineté des États membres de l'OMS par l'OMS elle-même. L'OMS pourrait par exemple « recommander » - ordonner - une vaccination obligatoire en tant que « mesure de lutte contre la pandémie », qui serait ensuite obligatoirement mise en œuvre par les États membres de l'OMS, comme l'Autriche.

zurzeit.at

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Guerre de l’OTAN et crise climatique : les causes des inondations catastrophiques en Libye

Richard Falk évoque la vulnérabilité de la Libye aux catastrophes dues à des éléments internes et externes. La tempête Daniel a été enregistrée comme l’un des cyclones méditerranéens les plus meurtriers de l’histoire du monde. Elle s’est d’abord formée sous la forme d’une dépression au début du mois de septembre 2023, provoquant d’importantes inondations en Grèce, en Bulgarie et en Turquie. Le système dépressionnaire s’est ensuite transformé en tempête tropicale et s’est dirigé vers la côte libyenne, où il a provoqué des inondations catastrophiques. Les fortes précipitations de Daniel ont provoqué des inondations qui ont causé plus de 2 milliards d’euros de dégâts. La Libye a été la plus touchée par les pluies qui ont provoqué la destruction de deux barrages distincts près de Derna, faisant des milliers de morts et de disparus. Dans cet entretien exclusif avec Truthout, Richard Falk, spécialiste des relations internationales, parle des inondations et de la vulnérabilité de la Libye aux catastrophes dues à des éléments internes et externes. Il explique les vulnérabilités politiques et environnementales de la région et explique comment les précédents internationaux ont contribué au déclin des infrastructures essentielles. Des inondations sans précédent se sont produites dans des régions très différentes du monde, renforçant l’idée largement répandue que le changement climatique est à l’origine de la quasi-simultanéité de ces phénomènes météorologiques extrêmes et des perspectives d’augmentation de leur fréquence et de leur gravité à l’avenir et au-delà. Les récentes inondations subites qui se sont abattues sur une communauté himalayenne dans le district de Mustang au Népal, par exemple, illustrent parfaitement cette tendance, affirme Falk. La transcription suivante a été légèrement modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

Truthout

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Une mission ONU rétablira-t-elle l’ordre en Haïti, passée aux mains des gangs ? Retour sur une nation défaillante et ultra-violente

C’est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Et aussi l’un des plus violents. Les bandes armées d’une brutalité extrême souvent liées au pouvoir font partie intégrante du paysage national depuis l’indépendance. Elles ont pris le contrôle de la capitale, Port-au-Prince Incapable d’endiguer la situation, le premier ministre Ariel Henry avait demandé l’intervention de l’ONU qui vient de donner son accord pour le déploiement d’une force sécuritaire d’urgence en 2024. S’il faudrait remonter aux origines de la première nation noire pour comprendre les prémisses d’un désastre social, l’assassinat en 2021 du Président Jovenel Moïse par un commando armé qui faisait irruption de nuit à son domicile, a sûrement plongé outre mesure le pays dans le chaos. Un pays en proie à une instabilité politique chronique : seuls 6 des 38 présidents de la République sont parvenus à la fin de leur mandat depuis sa naissance en 1804. Date à laquelle Haïti devient la deuxième nation indépendante d’Amérique, après l’action de l’esclave libéré Toussaint L’Ouverture, inspiré par les idéaux de la Révolution de 1789 et révolté contre la puissance coloniale française. Les Grands Blancs – les Créoles – qui avaient créé une économie prospère basée sur l’exploitation des esclaves importés d’Afrique, sont assassinés. Les esclaves sont libres, mais les infrastructures sont détruites, l’économie est au point mort. Les Haïtiens, incapables de faire fonctionner la machine, sont de plus, étranglés par une dette : les Français exigent le remboursement des terres confisquées à la Révolution.

breizh-info.com

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Pays-Bas

Frederik Jansen (Forum voor Democratie) : « Nous désirons participer au futur gouvernement »

Frederik Jansen est un homme politique néerlandais, député du Forum voor Democratie (Forum pour la Démocratie), un parti patriotique néerlandais dont la figure de proue est l’écrivain Thierry Baudet. Lionel Baland a rencontré et interrogé Frederik Jansen, qui figure à la seconde place sur la liste du parti pour les élections législatives du 22 novembre 2023.

breizh-info.com

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Kasper-la licorne surveille les idiots sur YouTube en Allemagne

Le YouTubeur « IdiotenWatch/Surveillance des Idiots » alias « Kasper » alias « la licorne » est un poids lourd parmi les influenceurs de droite ; il s’est choisi comme signe de reconnaissance une licorne. Ses recherches dérangent les journalistes des services publics de l’audiovisuel et font rougir de colère la Fondation Amadeu Antonio. Junge Freiheit l’a rencontré. Depuis plus de six ans, une licorne fait des ravages sur l’Internet germanophone, laissant derrière elle un sillage de destruction. Les vidéos des chaînes YouTube « IdiotenWatch » et « KasperKastxHonigwabe/Kasper KastxRayon de miel » totalisent plus de 15 millions de vues. Ce n’est pas surprenant car on y trouve de quoi réfléchir : crise économique, migrations, Corona, changement climatique – les problèmes politiques les plus brûlants de notre époque y sont tous abordés, par le biais d’articles de presse lus à haute voix, de vidéos des services publiques soumises à un examen critique, de débats entre opposants politiques etc… Fiable comme une horloge suisse, tous les dimanches à 18 heures sur YouTube, Kasper discute depuis plus de quatre ans des événements de la semaine écoulée avec son ami « Shlomo Finkelstein » dans l’émission en ligne « Honigwabe/Rayon de miel ». Une émission qui a longtemps eu un statut culte dans les milieux conservateurs d’Internet. Tournures de phrases et plaisanteries internes sont partagées par des « followers/suiveurs » fidèles, car personne n’est aussi doué pour commenter les mauvaises nouvelles de manière amusante que Shlomo et Kasper.

Junge Freiheit

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La marque de lingerie « Victoria’s Secret » renonce au wokisme en réaction à la chute de ses ventes : « le sexy est finalement plus inclusif »

Tout est dit dans la photo, au quinzième degré… Uniformément grand, mince et beau ; nus jusqu’à leurs sous-vêtements, ils étaient le fantasme de tous les adolescents hétérosexuels, tandis que leur glamour sexy et haute couture séduisait les femmes. Mais un tel marketing a été critiqué par les militants, obligeant l’entreprise à abandonner ses défilés, et bien que la décision de l’entreprise américaine de devenir un détaillant plus inclusif ait obtenu « des critiques favorables en ligne, [elle] ne s’est jamais traduite en ventes », selon le journaliste de Business of Fashion, Catherine Chen. Dans le cadre de son changement de marque, la société – qui était autrefois synonyme de « sexy » – a remplacé les mannequins par un éventail plus diversifié d’ambassadeurs de la marque, notamment la footballeuse Megan Rapinoe et le mannequin transgenre Valentina Sampaio. Mais comme les efforts de la marque pour promouvoir l’inclusivité n’ont pas réussi à enrayer la baisse des ventes, les patrons cherchent désormais à redonner le « côté sexy » à l’entreprise, selon un rapport de CNN mardi. Le chiffre d’affaires de la marque devrait atteindre 6,2 milliards de dollars en 2023, soit une baisse de 5 % par rapport à l’année dernière et encore moins qu’en 2020, lorsque la marque avait réalisé un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars. Le directeur général Martin Waters aurait déclaré : « La réalité est que nous connaissons tous les performances de l’entreprise et il doit donc y avoir quelque chose qui ne va pas comme prévu. Tout ne peut pas être au statut vert. Et la dure réalité est que l’aspect le plus important du travail que nous avons dû faire en 2023, qui consistait à renforcer le noyau de l’entreprise, n’est pas là où nous en avions besoin. » Pendant ce temps, le président des marques Victoria’s Secret et Pink, Greg Unis, a déclaré aux investisseurs : « Le sexy peut être inclusif ». « Le sexy peut célébrer les diverses expériences de nos clients et c’est ce sur quoi nous nous concentrons », a ajouté le responsable de la marque.

Daily Mail

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POLOGNE

Pologne. Le gouvernement Tusk pourrait être une coalition du chaos

Les partis d’opposition formeront très probablement un nouveau gouvernement en Pologne, selon les résultats officiels des élections annoncés mardi 17 octobre. Cependant, le candidat au poste de premier ministre, Donald Tusk, aura beaucoup de mal à rassembler et à maintenir la stabilité d’un gouvernement idéologiquement diversifié, composé de plus d’une douzaine de partis. Bien que la Droite unie conservatrice et nationaliste (PiS), au pouvoir depuis 2015, reste l’alliance politique la plus puissante en Pologne et ait remporté 35,4 % des voix lors des élections législatives de dimanche, elle a perdu plus de quarante sièges au Sejm, la chambre basse du parlement, qui compte 460 membres. Avec son lot actuel de 194 sièges, il est incapable de former un gouvernement seul ou d’obtenir une majorité avec son partenaire de coalition potentiel, le parti de droite eurosceptique-libertaire Konfederacja (18 sièges). Comme le souligne le quotidien Rzeczpospolita, critique à l’égard du PiS, le parti bénéficie toujours d’un soutien considérable, qui n’est pas tombé en dessous de 30 % au cours des huit dernières années, « un phénomène qui ne peut être sous-estimé et un résultat qu’aucun autre parti n’a atteint depuis 1989 ». Ancien Premier ministre à deux reprises et ancien président du Conseil européen, Donald Tusk a beaucoup plus de chances de réussir à former une coalition avec d’autres partis, dont le seul objectif commun est d’évincer le PiS du pouvoir. L’alliance politique dirigée par M. Tusk, la Coalition civique (KO), composée de six partis idéologiquement de gauche, progressistes, libéraux, verts, agraires et de centre-droit, a obtenu 30,7 % des voix et 157 sièges au parlement. M. Tusk aurait besoin du soutien de deux autres alliances : la troisième voie (Trzecia Droga) (14,4 %, 65 sièges), composée de cinq partis, et l’alliance socialiste-sociale-démocrate Lewica (8,6 %, 26 sièges), composée de six autres partis.

breizh-info.com

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L’éviction du gouvernement populiste-nationaliste en Pologne aura des conséquences

Il ne fait aucun doute que le vote surprenant de dimanche en Pologne sera l’élection la plus importante de l’année en Europe. Il change la donne pour la démocratie polonaise et constitue un point de basculement géopolitique pour l’Union européenne, la guerre en Ukraine et la Russie. L’éviction du PiS, le parti au pouvoir, après huit ans de mandat signifie la fin de l’adhésion de la Pologne au conservatisme social et catholique, au nationalisme qui vire au chauvinisme et au clientélisme d’État. L’angoisse suscitée par la perception d’une menace existentielle pour le tissu démocratique polonais de l’après-guerre froide se dissipe. La Pologne peut sembler, à certains égards, similaire à l’Inde et à la Turquie, où, là aussi, la politique est bruyante et s’impose assez facilement, mais perd de son attrait si les gens se sentent incités à faire des choix sérieux et rationnels. Mais la Pologne se distingue par le fait que, bien que dirigée par des populistes de la droite politique à des niveaux de décibels élevés, elle est loin d’être une autocratie. Certes, le PiS a utilisé les médias et les caisses de l’État pour influencer les électeurs et a exploité les avantages habituels du pouvoir en place, mais la démocratie a tout de même fonctionné. La hausse de l’inflation, le ralentissement de la croissance et les scandales de corruption – ainsi que le contrecoup d’une étrange décision du gouvernement d’imposer des restrictions draconiennes à l’avortement qui a aliéné les électeurs jeunes et féminins – ont constitué un mélange combustible qui a joué en défaveur du PiS. L’alliance des trois partis d’opposition a rassemblé 54% des voix (contre 35 % pour le PiS). L’élément décisif a sans doute été le retour de l’homme politique talentueux à la tête de l’alliance de l’opposition, Donald Tusk, un ancien premier ministre qui s’est retiré de la politique active pour occuper un poste de premier plan à Bruxelles, au sein de l’Union européenne, en 2015, en tant que président du Conseil européen, et qui est revenu à Varsovie pour reprendre son rôle de leader – un bon communicateur qui communique avec ses électeurs et qui sait comment naviguer dans les médias de la politique moderne. Les huit années turbulentes de Jaroslaw Kaczynski au pouvoir ont été marquées par d’importants changements dans l’État de droit, la liberté des médias, les politiques d’immigration et les droits des personnes LGBTQ+. Les partis d’opposition ont juré d’annuler ces réformes, qu’ils considèrent comme une menace pour la démocratie. Toutefois, ce n’est pas seulement en Pologne que l’impact du changement de gouvernement se fera sentir. Ce changement a des conséquences importantes pour l’Europe dans son ensemble. Tout d’abord, la rhétorique anti-européenne en provenance de Varsovie va cesser, de même que la tirade ininterrompue contre l’Allemagne, ce qui, en soi, modifiera la dynamique du processus décisionnel de l’UE au sens large, en renforçant le poids du bloc le plus libéral au sein de l’UE. Cela se traduira par une volonté d’avoir des discussions sérieuses sur une politique européenne en matière d’immigration et une approche plus humaine, sans diabolisation des migrants. Là encore, la Pologne restera un soutien fort et constant de l’Ukraine. Ensuite, il y aura un effet de ricochet sur d’autres pays européens à mesure que la Pologne s’éloignera du populisme de droite et de la remise en cause des institutions démocratiques et de l’État de droit. Le retour de la Pologne aux valeurs de l’UE sous un gouvernement Tusk pourrait avoir un effet d’entraînement positif sur les pays d’Europe de l’Est, car la Pologne est une source d’inspiration pour de nombreux pays de la région.

Indian Punchline

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RÉFLEXION

En route pour le génocide

Par Chris Hedges. J'ai passé sept ans à faire des reportages sur le conflit, dont quatre en tant que chef du bureau du Moyen-Orient du New York Times. J'ai vu les corps des victimes israéliennes d'attentats à la bombe perpétrés à Jérusalem par des kamikazes palestiniens. J'ai vu des rangées de cadavres, dont des enfants, dans les couloirs de l'hôpital Dar Al-Shifa à Gaza. J'ai vu des soldats israéliens se moquer de petits garçons qui, en réponse, ont jeté des pierres avant d'être sauvagement abattus dans le camp de réfugiés de Khan Younis. Je me suis abrité des bombes larguées par les avions de guerre israéliens. J'ai escaladé les décombres de maisons et d'immeubles palestiniens démolis le long de la frontière avec l'Égypte. J'ai interrogé les survivants ensanglantés et hébétés. J'ai entendu les gémissements déchirants des mères qui pleuraient sur les cadavres de leurs enfants. Je suis arrivé à Jérusalem en 1988. Israël était occupé à discréditer et à marginaliser les dirigeants palestiniens laïques et aristocratiques de Faisel al-Husseini et à chasser les administrateurs jordaniens de la Cisjordanie occupée. Cette direction laïque et modérée a été remplacée par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Yasser Arafat. Mais Arafat, très probablement empoisonné par Israël, et l'OLP ont également été impitoyablement écartés par Israël. L'OLP a été remplacée par le Hamas, qu'Israël a ouvertement encouragé à faire contrepoids à l'OLP. L'escalade de la sauvagerie d'Israël contre les Palestiniens se reflète dans l'escalade de la sauvagerie des Palestiniens. Les groupes de résistance sont les doubles d'Israël. Israël pense qu'avec l'éradication du Hamas, les Palestiniens deviendront dociles. Mais l'histoire a montré qu'une fois qu'un mouvement de résistance palestinien est détruit, un autre, plus virulent et plus radical, prend sa place. Les tueurs se nourrissent les uns des autres. Je l'ai constaté lors des guerres ethniques en Bosnie. Lorsque la religion et le nationalisme sont utilisés pour sanctifier le meurtre, il n'y a pas de règles. C'est une bataille entre la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, Dieu et Satan. Le discours rationnel est banni. « Le sommeil de la raison, comme l'a dit Francisco Goya, engendre des monstres. »

Arrêt sur info

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La gouvernance par l’hystérie (Israël, Karabagh, Abaya, Ukraine, Covid, Charlie, etc…)

Par Nicolas de Lamberterie, journaliste basé à Budapest. Appréhender le pays d’où l’on vient lorsqu’on n’y habite plus depuis plusieurs années présente un avantage et une faiblesse : la faiblesse, c’est que l’on est moins au fait de l’ambiance du moment et des réalités du quotidien ; l’avantage, c’est que l’on peut observer certains phénomènes avec distance et procéder à des comparaisons. J’observe désormais la France avec distance – en l’occurrence, depuis la Hongrie (qui, comme tout pays, a ses atouts et ses défauts ; parmi ses qualités : le fait d’être une société calme et sans problèmes chroniques de sécurité). J’observe donc avec une acuité encore plus forte (du fait de la comparaison avec la Hongrie) un phénomène que j’appréhende depuis de nombreuses années, et que j’appelle la gouvernance par l’hystérie : une vie publique française rythmée par une succession de sujets clivants (avec un infernal tandem médias-politiques qui chauffe et entretient le sujet jusqu’à épuisement), systématiquement traités avec hystérie, et qui tournent en boucle dans les médias (en particulier sur les chaînes d’information en continu). Les sujets se succèdent frénétiquement, faisant disparaître le sujet précédent. Dieudo, Charlie, Gilets Jaunes, Covid, Ukraine, Abaya, Karabagh, Israël, et j’en oublie surement en route. Je parle volontairement de gouvernance par l’hystérie et non de gouvernement, car régulièrement il me semble que ce n’est pas le gouvernement (indépendamment de ce que l’on peut bien en penser) qui met en musique un sujet, mais le mainstream médiatique ou les réseaux sociaux (cela a notamment été le cas suite à la manifestation du Comité du 9 mai à Paris en 2023, qui a suscité plusieurs jours d’hystérie médiatique et a amené le gouvernement à se lancer dans une logique systématique et souvent illégale d’interdiction de rassemblements – y compris dans des lieux privés – de divers groupes de sensibilité identitaire).

breizh-info.com

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Propagande et propagandes de guerre bis

Au-delà des émotions légitimes, garder un peu (rien qu’un peu) de sang-froid et de distance permet de mieux situer les mensonges, exagérations, bobards, bouteillons et manipulations des propagandes de guerre dans chaque camp. Nous rediffusons notre vidéo de 2022 sur les dix principes de la propagande de guerre, tous ces principes ne s’appliquent pas nécessairement en même temps. Nous confions à la vigilance et au discernement de nos lecteurs le soin de trouver leur illustration dans le quotidien de l’information. Ils ne devraient pas manquer de matière…

ojim.fr

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RUSSIE

Moscou : les États-Unis et Israël sont les principaux responsables de l’escalade à Gaza

Allocution à la presse du Représentant permanent Vassily Nebenzia à l'issue des consultations du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Moyen-Orient, le 13 octobre 2023. Voici un extrait de cette intervention à laquelle la presse occidentale n’a donné aucun écho. « L’escalade de la situation sur le terrain est extrêmement inquiétante et consternante. La région est au bord d’une guerre à grande échelle et d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Nous condamnons sans équivoque les actes d’une extrême brutalité, les meurtres et l’horrible ampleur de la violence. Tout meurtre et toute violence contre des civils pacifiques, citoyens israéliens et palestiniens, sont inadmissibles. Ce qui s’est passé le 7 octobre sur le territoire israélien est inacceptable. Israël a par tous les moyens le droit de protéger ses propres citoyens. Nous réaffirmons également le droit d'Israël à assurer sa sécurité. Cependant, la tragédie qui se déroule présente deux dimensions indissociables, et nous ne pouvons pas mettre en évidence l’une et ignorer l’autre. Les bombardements aveugles des zones résidentielles de Gaza, coupant ce territoire de l'eau et de l'électricité, son blocus qui rappelle notamment les souvenirs du siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale sont également inacceptables. Il y a des vies humaines en jeu, et c'est ce qui compte le plus. Les actions d'Israël visant à punir collectivement les citoyens de Gaza ainsi que ses exigences d'évacuer plus d'un million de civils en 24 heures et de les concentrer dans un ghetto de facto au sud du secteur sont également inacceptables et peuvent entraîner des conséquences catastrophiques irréversibles au niveau régional et à l'échelle mondiale. Les causes profondes de cette situation sont d’une importance cruciale. Nos collègues occidentaux font de leur mieux pour promouvoir le récit selon lequel l’escalade actuelle s’est produite ‘’à l’improviste’’ parce qu’une ‘’bande de terroristes sauvages’’ a attaqué des civils israéliens. Les États-Unis insistent particulièrement sur le fait que la situation dans son ensemble n’a pas été provoquée et que le Hamas est un groupe qui ne bénéficie d’aucun soutien. S'il en était ainsi, il n'y aurait pas de protestations en Cisjordanie contre les actions d'Israël et il n'y aurait pas de soutien arabe et musulman généralisé à la Palestine. Nous ne devons pas ignorer que la flambée de violence actuelle se produit dans le contexte de violations systématiques par Israël des décisions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU, y compris l'expansion illégale des colonies qui est régulièrement condamnée par la grande majorité des États membres de l'ONU. Nous sommes tous consternés par le fait que les Palestiniens soient expulsés de force de leurs terres et que leurs maisons soient démolies. Toute tentative d’ignorer ce contexte est une manipulation manifeste des faits que nous ne pouvons soutenir. »

Mission permanente de la Russie à l'ONU

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Vers une géopolitique de la Transcaucasie

Par Alexandre Douguine. Le Caucase du Sud constitue un sérieux problème pour la Russie. Cependant, il en va de même pour tous les pays voisins, à l'exception de la Biélorussie. Seules les relations avec Minsk sont solides et fiables. Tout le reste demeure très problématique. Tout cela est dû à l'absence d'une stratégie claire. Au cours des 30 dernières années, la Russie s'est engagée dans trois directions à la fois. Elle a cherché à s'intégrer dans le monde occidental (d'abord à n'importe quelle condition, puis, sous Poutine, à condition de maintenir son indépendance) ; elle a cherché à renforcer sa propre souveraineté (face à l'Occident et aux États voisins) ; elle a tenté de jouer un rôle de premier plan dans l'espace (impérial) post-soviétique et a facilité partiellement (de manière désordonnée, fragmentaire et incohérente) l'intégration eurasienne. Ces trois vecteurs ont tiré le pays dans des directions différentes et ont nécessité des stratégies mutuellement exclusives. En conséquence, nous nous sommes retrouvés là où nous étions après le début de l'OTAN : dans une confrontation directe avec l'Occident à propos de l'espace post-soviétique. Cependant, nous hésitons encore à déclarer publiquement les objectifs de l'OTAN dans leur dimension géopolitique. Mais nous devrions admettre calmement et froidement que nous nous battrons jusqu'à la capitulation complète du régime nazi-zelenskiste de Kiev et l'établissement d'un contrôle militaro-politique direct (et c'est le seul sens de la démilitarisation et de la dénazification) sur l'ensemble du territoire de l'ancienne Ukraine. Et nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps qu'il le faudra pour la victoire. C'est la clarté qui affecterait immédiatement toute notre stratégie à l'étranger proche : la Russie ne tolérera pas de régimes et de tendances russophobes sur ce territoire, où que ce soit et quelles que soient les circonstances.

katehon.com/ru

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À la rencontre des combattants de Wagner

Par Régis Le Sommier. Leur patch tête de mort fait trembler, leur nom nourrit tous les fantasmes. Les combattants du groupe paramilitaire russe Wagner étaient inconnus du grand public il y a encore quelques mois. Depuis, ils ont été accusés de déstabiliser l’Afrique, de commettre les pires atrocités en Ukraine. Le 23 juin dernier, ils tentaient aussi l’aventure d’une mutinerie, derrière leur chef Evgueni Prigojine, disparu depuis dans un étrange crash d’avion le 23 août. Grand reporter et directeur de la rédaction d’Omerta, Régis Le Sommier a rencontré ces combattants dans le Donbass, où ils ont été redéployés au sein d’autres unités dont certaines de l’armée russe. Pendant près de 10 jours, il a pu les côtoyer, appréhender leurs formations et leurs compétences, évaluer leur rôle dans le conflit. « Les rescapés de Wagner », un documentaire exclusif d’Omerta présenté par Régis Le Sommier sur TVL. Sur abonnement : https://www.omertamedia.fr/movie/148/

Tvl.fr

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SANTÉ

Louis Fouché témoigne avant sa convocation au Conseil de l’ordre des médecins. Existe-t-il encore une liberté d’expression du médecin  ?

Depuis près d’un an, de nombreux médecins sont convoqués par le Conseil national de l’ordre des médecins. Il leur est reproché de ne pas avoir suivi à la lettre les directives de santé demandées par les autorités. Aujourd’hui, c’est au tour du Dr. Louis Fouché, anesthésiste-réanimateur, et du pharmacien Amine Umlil, de se présenter devant leur ordre. Dans cet entretien remarquable, Louis Fouché partage la parole avec Vincent Pavan, mathématicien, avec qui il anime depuis 2021 le Conseil scientifique indépendant (CSI). Tous les deux reviennent sur les multiples convocations devant leurs instances professionnelles, sur la liberté que doivent avoir les scientifiques d’émettre des doutes, et sur ce que l’on sait des effets secondaires de la vaccination à ce jour : « S’il n’y a pas d’ouverture de dialogue, c’est comme si ces tutelles espéraient qu'il n’y ait jamais de contradictions citoyennes ou médicales à leurs décisions. C’est une logique proprement paranoïaque. »

francesoir.fr

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Christine Cotton : la vérité sur les essais Pfizer

« Tous vaccinés, tous protégés », le slogan était partout pour appuyer la propagande vaccinale du gouvernement durant la crise politique liée au Covid-19. Il matraquait l’esprit des Français, écrasés entre la peur propagée par les médias et l’autoritarisme liberticide du pass-sanitaire. Dans cette atmosphère, beaucoup ont cédé malgré eux et tous ont cédé sans avoir la vérité. Biostatisticienne depuis plus de 20 ans, Christine Cotton a passé aux cribles les « essais cliniques » de Pfizer, le laboratoire chéri par Ursula von der Leyen et nos élites conseillées par McKinsey. Elle livre dans son ouvrage des conclusions implacables. Rien n’a été fait selon les règles sanitaires classiques. Dans son nouveau livre, Christine Cotton laisse aussi une place aux témoignages des victimes d’effets secondaires de ces produits à Arn-messager. Des victimes invisibilisées et niées par les gouvernants. Une interview passionnante et très claire.

Tous vaccinés, tous protégés ? Vaccins Covid-19, chronique d'une catastrophe sanitaire annoncée, par Christine Cotton. Guy Trédaniel éditeur, 2023.

tvl.fr

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The Lancet fête ses 200 ans : une histoire très politique depuis sa naissance

C'est la publication scientifique qui est devenue la « bible » des chercheurs… Son image prestigieuse l'a transformée en passeport pour les postes académiques les plus en vus. The Lancet était en 2022 la publication la plus influente du monde scientifique, doublant son indice d'impact par rapport à 2021. Le 5 octobre 2023, The Lancet a fêté ses 200 ans d'existence et – sans surprise – cet anniversaire a été l'occasion d'une édition spéciale reprenant toutes les grandes découvertes mises en avant par la revue. Aucun récapitulatif des faux-pas, on pouvait s'y attendre… La célébration en fanfare pourrait surprendre néanmoins : la réputation du Lancet a été battue en brèche par des rétractations spectaculaires pendant la crise du Covid. L'honnêteté de la revue a même été remise en cause. Et pourtant… The Lancet est dans son élément rappelle Ashley Rindsberg pour UnHerd (voir l'article en lien). Cette vieille dame de 200 ans a eu une vie remplie de controverses et de scandales !

laselectiondujour.com

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SLOVAQUIE

Séisme politique en Slovaquie : le soutien européen à l'Ukraine est-il en péril?

Robert Fico, à la tête de la nouvelle coalition gouvernementale slovaque, a pris l'engagement de mettre un terme au soutien militaire en faveur de l'Ukraine et de contester les sanctions européennes à l'encontre de la Russie de Vladimir Poutine. Cette décision pourrait bouleverser la politique étrangère de l'Union européenne. Fico, fondateur du parti Smer-SD (Direction-Socialdémocratie slovaque), a remporté 22,9 % des votes lors des récentes élections législatives en Slovaquie, où 68,5 % des électeurs se sont mobilisés. Le 11 octobre, a annoncé la formation d'une coalition gouvernementale avec le parti de centre-gauche HLAS, « Voix », ayant recueilli 14,7 % des suffrages, ainsi qu'avec le Parti national slovaque (SNS), représentant la droite nationaliste avec 5,6 % des voix. Fico a réitéré sa position sur l'Ukraine, affirmant qu'il maintiendra l'aide humanitaire tout en mettant fin à l'aide militaire. Dans sa première déclaration après les élections, Fico a confirmé son message de campagne : « La Slovaquie ne vendra plus une seule balle à l'Ukraine ». Selon lui, son pays a des problèmes plus urgents et fera tout pour encourager les pourparlers de paix. En même temps, il a réaffirmé sa volonté de rester au sein de l'Union Européenne et de l'OTAN : « La politique étrangère de la Slovaquie ne changera pas, mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas critiquer l'Union Européenne sur certains points ».

laselectiondujour.com

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UKRAINE

Ukraine et gueule de bois

Par Olivier Dujardin. « Les experts TV, ayant chanté tout l’été, se trouvèrent fort dépourvus quand l’évidence fut venue. » Certes, cette boutade est un peu réductrice car ils n’ont pas tous tenu les mêmes propos, loin de là ; mais malgré tout, le discours le plus largement répandu fut le même. Parmi les issues possibles de la contre-offensive ukrainienne qu’évoquaient les « spécialistes », deux étaient présentées comme pratiquement « certaines » et une troisième fut évoquée par pure forme tant elle paraissait improbable. Ces extrapolations sont parfaitement résumées dans un article publié par Philippe Gros et Vincent Tourret sur le site de l’Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN) au mois de juin 2023. Le premier scénario avançait que cette contre-offensive allait provoquer un effondrement côté russe (effondrement régulièrement prédit depuis le début de l’invasion) une fois que la première ligne de défense serait percée, permettant ainsi une reconquête rapide des territoires. « Le second scénario est celui d’une indiscutable victoire tactique ukrainienne, là encore récupérant des portions non négligeables de territoire. […] » Elle obtiendrait un succès dont la portée égalerait voire dépasserait ceux de l’automne dernier, mais qui ne parviendrait toutefois pas à déstabiliser l’ensemble du système de force russe. C’est dans ce contexte que l’on aboutirait mécaniquement à une baisse d’intensité des combats du fait de l’épuisement des belligérants et à ce fameux « gel du conflit », au moins transitoire, qu’anticipent les Occidentaux, et qu’espèrent Poutine et ses séides. Le troisième scénario est celui d’un échec, même tactique, de l’offensive ukrainienne. Compte tenu de l’écart du rapport de force, il paraît de très loin le moins plausible. Il aboutirait de toute façon au même gel du conflit que le précédent. À quelques détails près, voilà ce que l’on retrouvait dans nos médias. Seulement il semble bien que ce soit le troisième scénario, le « moins plausible », qui se réalise aujourd’hui. Il faut alors se demander pourquoi les arguments avancés, qui plaidaient pour les deux premières versions, ne se sont pas révélés aussi pertinents qu’attendus.

Cf2r

https://cf2r.org/rta/ukraine-et-gueule-de-bois/  

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UNION EUROPÉENNE

Faut-il quitter la cour européenne des droits de l’Homme ?

Dans cette tribune, Laurent Sailly explique pourquoi selon lui, la France devrait quitter la Cour européenne des droits de l’Homme. Pour ne plus dépendre de la Cour européenne des droits de l’Homme, il faut dénoncer la Convention du même nom et en sortir. Même si un protocole n°15 a été ajouté à la Convention, qui insiste sur la subsidiarité de la jurisprudence européenne, et prend mieux en compte la souveraineté des États, la Cour européenne des droits de l’Homme bride la souveraineté des peuples et des nations. La CEDH est l’illustration du gouvernement de juges européens qui se substituent au législateur français ou européen et qui, sans légitimité et sans débat public, imposent leur idéologie (cf l’étude du Centre européen pour le droit et la justice). On s’attendrait à ce que ces juges émanent des plus hautes juridictions de leur pays. Il n’en est rien, une bonne partie des juges nommés ne sont pas des magistrats professionnels, mais des professeurs ou des fonctionnaires spécialisés dans les « droits humains », ou encore des activistes des ONG. La Cour européenne des droits de l’Homme a un pouvoir exorbitant qui s’applique, sans aucun recours possible, à 800 millions de citoyens européens. Nommés dans des conditions opaques, inconnus du public, ces juges de Strasbourg sont devenus un pouvoir législatif qui prive les Parlements nationaux de leurs prérogatives. Les conséquences d’un arrêt de la CEDH condamnant un pays signataire s’appliquent directement en droit français, sans que le Parlement, le gouvernement ou les juridictions françaises ne disposent de la possibilité de le contester.

contrepoints.org

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Le journaliste américain qui a révélé les « Twitter Files » enguirlande Thierry Breton

Alors que la liberté d'expression est strictement protégée aux États-Unis, la mise en garde du commissaire européen adressée à Facebook et X ne passe pas Outre-Atlantique. Matt Taibbi est un journaliste chevronné. C’est lui qui a analysé le gros paquet de données que lui a remis Elon Musk et a ainsi mis en évidence le programme de censure à grande échelle conçu par le gouvernement fédéral américain avec la complicité des réseaux sociaux, au prétexte de « l’intégrité des élections » et de la Covid. Alors qu’il s’agissait de manipuler les élections et d’imposer des mesures sanitaires qu’on savait déjà à l’époque aussi inefficaces qu’imbéciles – sauf pour les labos, bien sûr. Ayant obtenu copie des lettres qu’a envoyé l’ineffable Thierry Breton pour se plaindre du manque de censure à Mark Zuckerberg, le patron de Facebook-Meta, et à Elon Musk, celui de Twitter devenu X, Matt Taibbi dit tout le bien qu’il pense de « ces eurocrates à lunettes de designer ». Rappelons qu’aux États-Unis, le premier amendement de la Constitution protège absolument la liberté d’expression, qui est totale – que Thierry Breton le veuille ou non.

eclaireur.substack.com

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L’UE ouvre les portes à la commercialisation du fœtus

Le Parlement européen a approuvé une proposition de règlement assimilant les embryons humains aux cellules et aux tissus, les définissant comme des « substances d’origine humaine ». Cela ouvre les portes à l’eugénisme et aux usages industriels. Un libre marché des embryons, des fœtus et des gamètes humains se profile. Mardi 12 septembre, le Parlement européen a approuvé en première instance de nouvelles mesures par lesquelles il souhaite mieux protéger les citoyens qui donnent du sang, des tissus ou des cellules ou qui sont traités avec ces substances humaines. Mais en réalité, ignorant les alarmes de diverses organisations d’experts et les préoccupations des évêques européens, le projet de règlement approuvé par une large majorité composée de socialistes, de verts et de libéraux, autorise le libre marché des embryons, des fœtus et des gamètes humains et les expériences et sélections eugéniques qui en résultent. La proposition de règlement sur les Normes de qualité et de sécurité pour les substances d’origine humaine destinées à être appliquées chez l’homme (ou règlement SoHO), qui vise à partager les cellules, le sang et les tissus humains au sein des États membres de manière harmonisée et standardisée, a été adoptée le 12 septembre, avec 483 voix pour, 89 abstentions et 52 voix contre. De nombreux députés ont insisté sur le fait que les dons de ces « substances » doivent toujours être volontaires et non rémunérés et que les donateurs ne peuvent recevoir qu’une compensation ou un remboursement pour les pertes ou les dépenses encourues. Nous sommes confrontés à l’hypocrisie la plus flagrante qu’on puisse imaginer, car elle ouvre en fait à la marchandisation de l’humanité. En effet, pour garantir que l’Union européenne dispose de son propre approvisionnement indépendant en ces substances, comme cela est également précisé dans la fiche de mesure approuvée, « les députés demandent une stratégie européenne coordonnée par la Commission pour garantir leur disponibilité, une liste européenne de substances destinées à l’usage humain ou d’origine humaine (SoHO) déficientes ainsi que l’établissement de plans nationaux d’urgence et de continuité d’approvisionnement ». Les embryons et les fœtus voyageant à travers l’Union européenne pourront être « donnés avec compensation », c’est-à-dire vendus au plus offrant !

Bioéthique, Santé et Science

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samedi, 21 octobre 2023

Argentine: Milei, dit « La Perruque », bientôt à la Maison rose ?

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Argentine: Milei, dit «La Perruque», bientôt à la Maison rose ?

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 22 octobre prochain va se dérouler en Argentine un scrutin présidentiel. Après un mandat chaotique de quatre ans miné par une inflation annuelle de 125 % et un taux de pauvreté avoisinant les 50 % de la population, l’actuel chef de l’État, Alberto Fernández, péroniste de centre-gauche, ne se représente pas. L’ancienne présidente péroniste de gauche de 2007 à 2015, Cristina Kirchner, qui est la vice-présidente, passe elle aussi son tour. Rappelons qu’en 2023, le péronisme a perdu tous ses axes fondamentaux et occupe tout le champ politique, de l’extrême gauche à la droite radicale sans oublier le centrisme. On attend cependant un écologisme péroniste ou un péronisme écologique…

Le candidat des dirigeants sortants est l’actuel ministre de l’Économie, Sergio Massa. Face à lui, le vieux parti Union civique radicale en coalition avec d’autres formations présente Patricia Bullrich, ministre de la Sécurité (de l’Intérieur si l’on veut) de 2015 à 2019 sous la présidence du libéral Mauricio Macri. Myriam Bregman porte les couleurs du Front de Gauche et des Travailleurs. Quant à l’actuel gouverneur de Córdoba, Juan Schiaretti, il incarne un centre-gauche modéré anti-kirchnériste et mécontent de la politique erratique de Macri. Mais ces quatre candidats à la « Maison rose », le siège de la présidence, craignent un cinquième que la presse surnomme « El Peluca » (« la Perruque ») en raison de sa coiffure excentrique : Javier Milei.

Aux élections primaires, obligatoires et simultanées du 13 août dernier, Javier Milei est arrivé en tête avec 29,86%. Ce député fédéral de Buenos Aires élu en 2021 met chaque mois à la loterie son indemnité parlementaire de  350.000 pesos (environ 2.900 euros). Les chaînes de télévision retransmettent en direct l’événement. C’est en 2014 que les animateurs radiophoniques et de télévision ont commencé à inviter cet économiste qui aborde la situation économique et politique du pays. Sa franchise et ses coups d’éclats verbaux en font vite une vedette médiatique.

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Né dans la capitale argentine en 1970 d’un père chef d’entreprise de transports et d’une mère au foyer, Javier Milei s’essaye d’abord au football, puis au rock avant de suivre des cours d’économie et de décrocher un diplôme. Dans un pays où l’héritage interventionniste péroniste demeure fort présent dans les esprits, Milei se veut iconoclaste. Ce lecteur attentif de l’« École de Vienne » (Hayek par exemple) aime dénoncer la « caste politicienne parasite ». Ainsi prône-t-il la libération de l’Argentine ou, plus exactement, sa « libéralisation » : réduction draconienne des dépenses publiques, baisse massive des impôts, suppression des ministères de l’Éducation, de la Santé, de la Condition féminine, des Travaux publics et du Développement social, abandon de la gratuité de l’instruction, dissolution de la Banque centrale argentine, fin du contrôle des changes, arrêt du protectionnisme économique et recours au libre-échange total. Si Javier Milei se réclame du président faussement péroniste Carlos Menem (1989 – 1999), il apprécie beaucoup ce grand humaniste d’Al Capone. Il déteste en revanche le « pape » Bergoglio en qui il voit un fourrier du communisme.

Plus que libéral, Javier Milei est en réalité libertarien. Les Européens connaissent mal cette pensée politique. En 1988, Pierre Lemieux publie aux PUF dans la célèbre collection « Que sais-je ? », n° 2406, L’anarcho-capitalisme, c’est-à-dire la théorie d’une société sans aucun État dans laquelle toutes les relations humaines dépendraient du contrat et du droit. En 2009, Sébastien Caré sortait encore aux PUF dans la collection « Fondements de la politique » La pensée libertarienne. Genèse, fondements et horizons d’une utopie libérale. Pour cet auteur, les libertariens quittent le milieu conservateur et tombent à gauche. Dans les faits, en minarchiste fidèle à l’enseignement de Murray Rothbard, d’Ayn Rand et de Robert Nozick, Milei conçoit un « État minimal » réduit à ses seules fonctions régaliennes. Ainsi veut-il la liberté du port d’arme, la vente des organes humains, la légalisation de toutes les drogues. Il ne s’oppose ni au mariage pour tous, ni au changement de genre à la condition que cela ne coûte rien aux finances publiques. Il propose la dollarisation de l’économie. Le dollar des États-Unis remplacerait le peso et deviendrait la seule monnaie officielle. En revanche, ce climatosceptique avéré rejette l’avortement et le féminisme. Pourtant, il a choisi pour la vice-présidence la députée Victoria Villarruel accusée de nostalgie envers la junte militaire (1976 – 1983). Âgée de 50 ans, Karina dirige d’une main de fer la campagne de son frère si bien que de mauvais esprits la décrivent comme la véritable cheftaine…

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Javier Milei a vécu en couple avec une célèbre chanteuse du cru. Désormais célibataire, il ne cache pas son hostilité à l’institution du mariage. Catholique de culture féru d’occultisme, il a déjà fait cloner l’un de ses chiens et a remercié les quatre autres décédés le soir de sa victoire aux primaires. Il organiserait des séances de spiritisme avec des tables tournantes afin de discuter avec ses chiens défunts.

Si existe depuis 2018 un Parti libertarien, Javier Milei a lancé son propre mouvement, La Libertad avanza (La Liberté avance), qui, pour l‘échéance présidentielle, s’est associée avec d’autres partis libéraux-conservateurs et des partis provinciaux assez anti-péronistes. Le système médiatique le soupçonne de proximité avec le parti espagnol Vox.

Suivi sur les réseaux sociaux par plus de cinq millions d’abonnés, Javier Milei considère que « la redistribution des richesses est un acte violent ». Il justifie sa chevelure exubérante en avouant être peigné par « la main invisible du marché ». En politique étrangère, ce super-atlantiste regrette l’entrée prochaine de l’Argentine dans les BRICS et soutient autant Israël que l’Ukraine. Il a enfin à plusieurs reprises mentionné devant micros et caméras son éventuelle conversion au judaïsme, bien sûr libéral. On est très loin d’une figure nationale-conservatrice, illibérale ou nationale-révolutionnaire...

Si Javier Milei devient le 54e chef d’État de l’Argentine, il est peu probable que son alliance électorale obtienne la majorité absolue au Congrès (Sénat et Chambre des députés). Dans un régime présidentiel tel que l’Argentine, le blocage risque alors de devenir permanent. Le chef de cabinet des ministres d'Argentine, soit l’équivalent du Premier ministre et du Secrétaire général de l’Élysée, devra pratiquer un art élevé de la séduction, du compromis et de la négociation auprès de parlementaires plus ou moins rétifs. Sa possible victoire peut aussi cristalliser l’activisme des forces de gauche et d’extrême gauche. En 2021, son slogan pendant la campagne législative était : « Je ne suis pas venu ici pour guider des agneaux mais pour réveiller les lions ! » Au pays des pumas, cette allusion féline relève de ses habituelles saillies.  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 88, mise en ligne le 20 octobre 2023 sur Radio Méridien Zéro.

Les nouveaux chiens de garde de Serge Halimi: qu’il s’agisse de vaccin, d’Europe à la Ursula-Macron, de guerre au Moyen-Orient, de russophobie ou de sinophobie, on retrouve les mêmes

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Les nouveaux chiens de garde de Serge Halimi: qu’il s’agisse de vaccin, d’Europe à la Ursula-Macron, de guerre au Moyen-Orient, de russophobie ou de sinophobie, on retrouve les mêmes

par Nicolas Bonnal

La France est depuis toujours un pays conditionné. On le voit bien en relisant sans les œillères scolaires Molière ou La Bruyère. Le bourgeois, le dévot, le malade imaginaire, la femme savante, le sot savant, l’escroc médecin, le pédant-expert, l’hypocrite, la précieuse, sont des mines pour qui sait voir ; et la crise du Covid marquée par la dictature et la tartuferie sanitaire, revêt un caractère très français. Taine ou Tocqueville avaient tout dit. Centralisation, pouvoir royal, révolution, empire, radical-socialisme ont pavé la voie de la soumission jacobine de la masse (voyez mes textes sur le sujet) et l’esprit libre souvent ne comprend pas sa solitude.

La presse et la télé sont vilipendées aujourd’hui pour leur rôle. Mais elles sont toujours comme ça. Rappelons donc la belle étude de Serge Halimi.

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La presse française, qui appartient à quelques oligarques (dont Bernard LVMH, qui pèse aujourd’hui MILLE milliards…de francs) et est subventionnée à hauteur de 500 millions d’euros tant elle dégoûte les Français, aura été crasse et ignoble depuis le début de cette histoire : affolement, confinements, masques, vaccins, meurtres de masse, passes sanitaires, chantage et menaces, elle nous aura tout imposé.

Malheureusement il n’y a rien de nouveau sous le sommeil : depuis les années Mitterrand et le passage du col Mao au Rotary (Hocquenghem) nous sommes dans un présent permanent d’omerta (Sophie Coignard), d’abjection et de désinformation sous contrôle de la mafia d’État (Vincent Jauvert). Ils sont là pour enrichir les riches et pour empoisonner les Français.

C’est que les gens dont nous parlons sont des chiens de garde. Et quels dobermans ! Et quels roquets ! Revenons-en alors au maître-livre de Serge Halimi, trublion du Monde diplomatique, qui rappelait dans son documenté pamphlet que le journaliste est avant tout un enthousiaste :

« La censure est cependant plus efficace quand elle n’a pas besoin de se dire, quand les intérêts du patron miraculeusement coïncident avec ceux de « l’information ». Le journaliste est alors prodigieusement libre. Et il est heureux. On lui octroie en prime le droit de se croire puissant. Fêtard sur la brèche d’un mur de Berlin qui s’ouvre à la liberté et au marché, petit soldat ébloui par l’armada de l’OTAN héliportant au Kosovo la guerre « chirurgicale » et les croisés de l’Occident, avocat quotidien de l’Europe libérale au moment du référendum constitutionnel : reporters et commentateurs eurent alors carte blanche pour exprimer leur enthousiasme. Le monde avait basculé dans la « société de l’information », avec ses hiérarchies « en réseau », ses blogs et ses nouveaux seigneurs. »

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La presse fut chargée d’encenser Davos :

« Le capitalisme a ses charités, ses philanthropes dont la mission est d’enjoliver un système peu amène envers ceux qu’il ne comble pas de ses bienfaits. La presse trône au premier plan de ces campagnes de blanchiment. Ainsi, Davos, autrefois conclave des « global leaders » soucieux de « créer de la valeur » pour leurs actionnaires, serait presque devenu un lieu de virée pour patrons copains et citoyens. »

Halimi tacle au passage – mais ironiquement hélas - l’effarant Laurent Joffrin :

« N’accablons pas Laurent Joffrin. Lui qui, pendant les années Reagan, célébra les États- Unis et le libéralisme (l’émission « Vive la crise ! » fut en partie son œuvre) n’a fait que traduire à sa modeste échelle ce que, sous la double pression de la concentration capitaliste et d’une concurrence commerciale favorisant le conformisme et la bêtise, le journalisme est devenu presque partout : creux et révérencieux. »

La géographie ça sert d’abord à faire la guerre, disait le trop oublié géographe tiers-mondiste Yves Lacoste. La presse encore plus, surtout dans une puissance belligène et coloniale :

« Pendant les guerres, la presse se soucie moins de consensus, de pédagogie, de complexité, et davantage de réchauffer l’ardeur des combattants. Presque tout a été dit sur l’effondrement de l’esprit critique lors de la guerre du Golfe où, mis à part L’Humanité et La Croix (par intermittence), chacun des directeurs de quotidien se plaça au service de nos soldats. Quasiment unanimes, les hebdos, radios et télévisions firent chorus, se transformant en classe de recyclage pour officier au rancart vaincu en Algérie trente ans plus tôt et soucieux de prendre, dans les médias, sa revanche sur les Arabes. »

Halimi souligne cette haine pathologique du peuple. On la sentit venir en 1992 au moment de Maastricht. Juste là confinée au nationaliste pauvre (raciste, fasciste, nazi, antisémite, etc.), cette haine se communiqua à tout le peuple de gauche, du centre ou d’ailleurs :

« En 1992, la campagne du référendum sur le traité de Maastricht répéta les « dérives » observées pendant la guerre du Golfe. Là encore, beaucoup de choses se conjuguèrent : la volonté d’encourager l’élite éclairée qui construit l’avenir (« l’Europe») alors que le peuple ne sait qu’exhaler ses nostalgies, sa « xénophobie » et ses « peurs » ; la préférence instinctive pour les options du centre, surtout lorsqu’elles s’opposent aux extrêmes « populiste » et « nationaliste » ; enfin la place accordée aux avis des experts et des intellectuels, eux aussi particulièrement sensibles aux ressorts précédents. Intelligence contre irrationalité, ouverture contre repli, avenir contre passé, ordre contre meute : tous ces fragments d’un discours méprisant de caste et de classe resurgirent au moment du référendum de mai 2005 sur le traité constitutionnel européen. »

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Et comme on continue de chercher la petite bête immonde ici et ailleurs, Halimi rappelle :

« Il a fallu attendre la fin du second septennat de François Mitterrand pour découvrir que l’ancien président de la République avait, sciemment et longtemps après la guerre, continué à fréquenter un haut dignitaire de Vichy impliqué dans les basses œuvres de ce régime, qu’il avait envoyé à la guillotine des militants de l’indépendance algérienne…Tant d’enquêteurs et tant de journaux se prétendant concurrents pour arriver à ce résultat-là ! »

Et puisque je citais Molière, je rappellerai sa prodigieuse pièce méconnue : « tu l’as voulu, Georges Dandin, tu l’as voulu ! ». Car le Français de souche adore remettre ça. Il élira sauf accident (mais lequel ?) l’énarque Pécresse après l’énarque Macron et l’énarque Hollande (voyez aussi les énarques Philippot ou Asselineau…), le tout sans se poser de questions.

 

vendredi, 20 octobre 2023

La crise de l'Occident et la bataille pour l'âme européenne

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La crise de l'Occident et la bataille pour l'âme européenne

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-crisi-dell-occidente-e-la-battaglia-per-le-anime-europee

La phase historique que nous vivons est marquée par une crise profonde, voire terminale, de l'empire américain. Avec le reflux de la mondialisation économique et l'affaiblissement de l'emprise américaine sur le monde, les processus de contrôle, de chantage et de déstabilisation stratégique promus par les centres de pouvoir américains se sont accélérés.

Les pays du bloc d'alliance américain étant tous des démocraties libérales, le problème du contrôle de l'opinion publique est central. Ainsi, une bataille fondamentale pour l'âme des populations occidentales a commencé, et cette bataille a son épicentre non pas en Amérique, mais en Europe, où la tradition d'une culture critique et plurielle était beaucoup plus vigoureuse qu'aux États-Unis.

Le premier pas dans cette direction a été la soumission de l'Union européenne à la chaîne de commandement américaine, une soumission testée lors de l'affaire de la pandémie, et maintenant bien établie. Peu de gens se souviennent que le projet européen est né sous les auspices d'un contrepoids à la puissance américaine, d'un troisième pôle organisé qui s'opposerait non seulement au modèle soviétique, mais aussi à celui des alliés américains. Ce rôle autonome, inspiré par l'expérience des États-providence européens de l'après-guerre, est entré en crise avec la transformation de la Communauté européenne en Union européenne, avec le tournant néolibéral du traité de Maastricht, et n'est plus aujourd'hui qu'un lointain souvenir.

Afin de comprendre les extrêmes de la bataille des âmes en cours, jetons un coup d'œil, à titre d'exemple, sur quelques faits récents liés au conflit israélo-palestinien.

Ces derniers jours, l'UE a demandé aux META de retirer de leurs plateformes tout contenu considéré comme de la "désinformation", sous peine d'amendes pouvant aller jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial.

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Le commissaire européen Thierry Breton est intervenu officiellement auprès d'Elon Musk pour l'inciter à agir afin de contrôler et de censurer la "désinformation" sur Twitter en lien avec le conflit israélo-palestinien.

La loi sur les services numériques adoptée par l'Union européenne en 2022 est la première intervention législative qui institutionnalise la censure sur les plateformes médiatiques européennes. Bien entendu, ce qui reçoit le stigmate de "désinformation" et de "fake news" ne sont toujours que les thèses qui dérangent le récit officiel, et le contrôle des agences de "vérificateurs de faits indépendants" garantit que les autorités reçoivent continuellement les bonnes balles à écraser.

Entre-temps, le manège des changements et des modifications de pages Wikipédia au contenu inconfortable a repris, dans la lignée de ce qui s'est passé avec le Covid et l'Ukraine.

En Italie, l'appareil des matraques médiatiques en service permanent qui peuplent la télévision et les journaux a été activé dans les expéditions punitives désormais habituelles à l'égard des dissidents ayant un profil public pertinent. Ainsi, Alessandro Orsini et Elena Basile sont devenus l'objet insistant de railleries, d'embuscades médiatiques et de fatwas. Le pauvre Patrick Zaki, qui était une idole du grand public, est tombé instantanément en disgrâce en jouant sur des candidatures européennes et divers avantages pour avoir naïvement dit ce qu'il pensait d'Israël et de la Palestine. Moni Ovadia, pour qui les escouades médiatiques ne recourent pas à l'habituelle équation antisioniste = antisémite, a été prié de démissionner de son poste de directeur du théâtre municipal de Ferrare.

Au niveau international, les journalistes qui ne se contentent pas de recopier les pamphlets des apparatchiks américains courent systématiquement le risque d'être victimes d'une mitraillade accidentelle. C'est ce qui est arrivé l'autre jour à des journalistes de Reuters et d'Al Jazeera, mais la liste des journalistes tués par l'armée israélienne ces dernières années est longue.

Heureusement qu'il y a des journalistes comme les nôtres, qui s'assoient dans la dînette romaine en faisant tournoyer des drapeaux de supporters et en jouant les ventriloques de l'ami américain, sinon on ne saurait pas où canaliser les prébendes et les accolades.

A ce stade, l'intérêt américain est tout entier dans la multiplication des foyers de conflits car cela lui permet d'exploiter ses deux dernières forces résiduelles: sa prééminence durable en matière d'armement conventionnel et sa situation géographique isolée qui l'immunise contre les conséquences immédiates des conflits qu'elle suscite. C'est dans cet esprit que l'on comprend ce qu'a révélé hier la consultation de courriels internes (Huffington Post), à savoir que le département d'État américain a découragé les diplomates travaillant sur les questions du Moyen-Orient de faire des déclarations publiques contenant des mots tels que "désescalade", "cessez-le-feu", "fin de la violence", "effusion de sang", "rétablissement du calme". Les ordres stables consistent à jeter de l'huile sur le feu.

Dans ce contexte, le contrôle du flux de l'opinion publique est crucial.

La méthode - il faut bien le comprendre - n'est plus celle de la censure systématique, réclamée par les autocrates d'il y a un siècle, mais celle de la manipulation et de la censure nuancée.

À cet égard, on peut prendre l'exemple de la "nouvelle" d'il y a quatre jours sur les 40 bébés décapités par le Hamas. La nouvelle a été diffusée sur la base d'un ouï-dire et, le lendemain, elle faisait la une de plus ou moins tous les organes de presse du monde. Hier, la journaliste de CNN Sarah Snider, qui avait initialement rendu la "nouvelle" virale, s'est excusée parce que l'information n'avait pas été confirmée. Sky News a déclaré aujourd'hui que la nouvelle n'avait "pas encore" été confirmée (après quatre jours, sur quoi s'appuie-t-on ? sur des experts en effets spéciaux ?)

Certains diront naïvement que cet aveu de CNN est un signe de la liberté de la presse en Occident. Mais bien sûr, l'asymétrie entre une nouvelle sensationnelle étalée à la une du monde entier et les doutes éventuels qui filtrent plus tard entre les lignes ici et là équivaut politiquement à avoir orienté la majorité de l'opinion publique dans une direction précise (l'indignation émotionnelle contre les tueurs), même si dans quelques mois ou quelques années, on admettra calmement que la nouvelle était en fait sans fondement.

C'est ce que l'on pourrait appeler la "méthode Colin Powell" ou la méthode "les bons Indiens sont des Indiens morts".

Tout d'abord, on crée une affaire suffisante pour diaboliser l'une des parties et on le fait avec suffisamment de vigueur pour produire une opération d'extermination.

Une fois l'opération terminée, on admet cavalièrement que les choses ne se sont pas passées ainsi, tout en se vantant de son honnêteté et de sa transparence.

On a d'abord brandi des fioles de prétendues armes chimiques devant l'ONU, on a exterminé un État souverain, des femmes, des enfants, des chiens et des hamsters, puis des années plus tard - entre un scotch et un autre apéro - on a admis avec un sourire distrait que, bon, c'était une ruse, que faire, celui qui l'avait subie l'avait effectivement subie.

On commence par exterminer la population indigène des Amérindiens, en les présentant comme d'horribles monstres assoiffés de sang, puis, lorsqu'ils sont réduits à des attractions folkloriques, on lance une industrie cinématographique pleine de bons Indiens et de colons consciencieux.

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Dans le monde contemporain, il n'est pas nécessaire de tenter l'exploit, aussi complexe que futile, de bloquer 100% d'informations vraies. Il suffit de manipuler, de censurer, de filtrer sélectivement la masse du public et ce, juste assez longtemps pour créer des dommages irréversibles.

Mais le cynique se bercerait d'illusions s'il pensait qu'aujourd'hui ce jeu destructeur n'a en son centre que quelques millions de "pions palestiniens sacrifiables". Si la situation n'est pas immédiatement gelée et désamorcée, les peuples d'Europe sont et seront au centre de la grande opération de démolition en cours.

C'est l'Europe qui subit déjà et subira l'impact de la dévastation des relations avec l'Est à cause de la guerre en Ukraine.

Et c'est l'Europe qui subira l'impact d'une déstabilisation durable du Moyen-Orient, où un conflit impliquant Israël, la Syrie, le Liban, l'Iran et peut-être aussi l'Irak, l'Egypte, la Jordanie, etc. représenterait une bombe sociale et économique indéfinie pour l'Europe - sans parler des risques d'une implication directe dans la guerre.

Et curieusement, le seul plus petit dénominateur commun de ces conflits réside dans le rôle des États-Unis, qui sont aussi la force qui en profite le plus et celle qui a la plus grande capacité d'influencer les médias internationaux.

Mais il va sans dire que quiconque relie les points est un conspirationniste.

Géopolitique: Quel est l'intérêt de l'Allemagne ?

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Géopolitique: Quel est l'intérêt de l'Allemagne ?

Une analyse exclusive du publiciste Dimitrios Kisoudis pour le Deutschland-Kurier

Source: https://deutschlandkurier.de/2023/10/geopolitik-was-ist-deutsches-interesse/?fbclid=IwAR2wP31NZahxPGZ3EGxWNfueZ_FeT2H1dIIrmWxhexjWoB6asotDYXWiL6E

Oui, il faut s'exprimer sur chaque conflit. Car c'est un conflit de même source qui éclate partout dans le monde. Et de son issue dépendra la capacité de l'Allemagne à s'en sortir. Mais il faut prendre position en partant de l'intérêt allemand.

Quel est l'intérêt allemand ? Il consiste tout d'abord à secouer le joug du wokisme, à stopper l'immigration, à normaliser les rôles des hommes et des femmes et à se reconnecter au commerce mondial de l'énergie. Le problème fondamental est l'hégémonie américaine sur l'Europe. Elle conditionne et fixe les règles de l'antiracisme, de l'intégration, de la dimension que prennent les théories du genre et de la pénurie d'énergie. De la rééducation à l'ouverture des frontières et au dynamitage de Nord Stream, le long chemin de l'Allemagne vers un tropisme occidental s'est étendu. Il ne s'est pas terminé par le salut mais par le malheur.

Le pétrodollar et la monnaie fiduciaire constituent la base de l'hégémonie américaine. Les États-Unis impriment des dollars à volonté, car l'argent n'est plus lié à l'or. Pour éviter l'inflation, ils laissent le dollar - sous la menace - s'écouler vers le reste du monde comme monnaie de réserve dans le commerce de l'énergie: our currency, your problem. C'est sur ce principe que repose la domination américaine sur l'Eurasie. L'Allemagne est trop faible pour se libérer activement des États-Unis et de leur idéologie impériale. Elle a besoin que cette domination se brise d'elle-même, de l'extérieur.

Les pays BRICS prennent actuellement de nombreuses initiatives pour briser le pétrodollar et entamer la dédollarisation. En particulier, ils effectuent le commerce de l'énergie dans leurs propres monnaies. Une monnaie liée aux matières premières est en cours de discussion. Ils obligent ainsi les États-Unis à découpler également le dollar, déjà détaché des actifs tangibles, du commerce du pétrole et à faire un pas supplémentaire risqué vers la virtualité. Pour l'Europe et l'Allemagne, cela ouvre la porte de la liberté qu'ils n'ont pas pu ouvrir par leurs propres moyens.

L'accord de paix entre l'Iran et l'Arabie saoudite est un élément important de la dédollarisation. Après des années de querelles et de conflits par procuration, la puissance régionale chiite et la puissance régionale sunnite-wahhabite ont rouvert des ambassades réciproques - par l'intermédiaire de la République populaire de Chine. Avec l'Arabie saoudite, la pierre angulaire du pétrodollar risque de se détacher de l'Occident. L'Allemagne a un intérêt éminent à ce que cette étape réussisse et que les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran soient pacifiées.

Les conflits au Moyen-Orient doivent également être évalués en fonction de cet intérêt prioritaire. Pas à partir d'images télévisées ou d'autres moyens de pression 'moraux'. L'intérêt de l'Allemagne n'est pas identique à celui d'Israël et ne dépend pas du bien-être des Palestiniens. On ne peut pas non plus juger le conflit en assimilant les Palestiniens aux immigrés de notre pays et les Israéliens à la population allemande majoritaire. Cette vision témoigne d'un provincialisme politique et n'a rien à voir avec la réalité.

Le parallèle ne tient pas la route, car la politique étrangère repose sur des conditions différentes de celles de la politique intérieure. C'est précisément l'occidentalisation de l'Allemagne qui a conduit à une orientalisation à l'intérieur: le recrutement de 'travailleurs invités' turcs s'est fait dans le contexte de l'appartenance des deux pays à l'OTAN. Et c'est probablement l'orientalisation de l'Allemagne vers l'extérieur qui permettrait à nouveau une germanisation interieure. Ceux qui prennent l'Occident comme référence pour comprendre les conflits mondiaux font fausse route. L'Allemagne n'a jamais fait partie de cet Occident. Et elle ne le fera jamais.

mercredi, 18 octobre 2023

Les enseignants s'expriment: la réforme espagnole de l'éducation est une expérience et les enfants sont des cobayes

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Les enseignants s'expriment: la réforme espagnole de l'éducation est une expérience et les enfants sont des cobayes

C'est la fureur qui s'exprime ici dès la première ligne mais elle est canalisée de manière rationnelle. Une analyse terre à terre de l'état de l'éducation

Xavier Massó, professeur de philosophie et membre de la Fondation Episteme, et Irene Murcia, professeur de mathématiques et membre de l'OCRE.

Propos recueillis par Juan Soto Ivars

La presse parle beaucoup du désastre de la réforme de l'éducation et, avant cela, de l'état général d'appauvrissement de l'éducation. Certains enseignants publient des livres, donnent des interviews et crient dans le désert. Mais les enseignants protestent-ils collectivement ? Ou plutôt : des groupes d'enseignants s'organisent-ils et élèvent-ils leur voix de manière audible auprès du grand public ? Le sujet le mérite. Il s'agit de l'éducation de générations futures. Cela devrait nous concerner, que nous ayons des enfants ou non.

[...]

La conférence La Necesidad Social del Conocimiento s'est tenue à Barcelone le 26 novembre 2022 à la Residencia de Investigadores - la Résidence des Chercheurs du CSIC. Elle était ouverte aux enseignants, mais pas seulement à eux, et se veut la force unificatrice qui convertit le mécontentement, on pourrait presque dire le désarroi des enseignants, face à une nouvelle loi sur l'éducation qui provoque l'étonnement. Ce sera peut-être le début d'un mouvement d'en bas pour sauver les élèves des expérimentations et des absurdités du gouvernement, des communautés autonomes et des gourous de la pédagogie.

Nous nous sommes entretenus avec les organisateurs: Xavier Massó, professeur de philosophie et membre de la Fondation Episteme, et Irene Murcia, professeur de mathématiques et membre de l'OCRE (Observatori Critic de la Realitat Educativa). Toutes deux travaillent dans les écoles secondaires depuis des décennies et les ont observées sous toutes les coutures.

QUESTION : Comment se fait-il que les enseignants et les pédagogues ne soient pas dans la même équipe ?

Xavier Massó: Ils devraient l'être. La pédagogie est l'auxiliaire de l'enseignant, elle cherche des techniques, elle écoute et parle aux équipes enseignantes. Mais ce que nous avons, c'est du pédagogisme: une idée du travail des pédagogues comme l'alpha et l'oméga de l'éducation, avec des enseignants au service de leurs croisades, et qui les dérangent le moins possible. C'est une aberration conceptuelle.

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Les pédagogues sont-ils aux commandes ?

XM: Oui, ce sont les pédagogues qui dirigent, ce sont eux qui sont au sommet, avec les gouvernements et les ministères régionaux. Je suis désolé de le dire ainsi, et je ne veux pas paraître agressif non plus, mais un pédagogue ne peut pas dire à un professeur de mathématiques comment expliquer les mathématiques, ou ce qu'il faut expliquer en mathématiques.

Et si je comprends bien, c'est ce qui se passe...

XM: Vous dites, par exemple, que 50% des lycéens ne sont pas capables de comprendre certains types d'équations. Alors les autorités éducatives interrogent les pédagogues, et on espère qu'ils donneront une solution et qu'on pourra passer à 70% ou 80% ou 100%, mais que s'est-il passé historiquement ? La réponse peut être résumée comme suit: si les systèmes d'équations sont un problème, alors, ont statué les pédagogues, nous éliminons les systèmes d'équations.

Irene Murcia: La pédagogie propose des solutions apparemment scientifiques qui n'ont aucun fondement scientifique. C'est frappant dans la dernière réforme de l'éducation mais cela ne s'arrête pas là. La formation continue des enseignants est assurée par des pédagogues. J'ai assisté à de nombreux cours et ils sont absolument décevants. Je le répète: ce sont des gens qui parlent comme s'ils avaient une méthode scientifique d'apprentissage et qui disent des choses sans la plus élémentaire caution scientifique. Ils font des propositions impossibles à mettre en pratique, et le problème est alors le vôtre, celui du professeur, qui est inutile et réactionnaire.

Vous en avez marre, d'après ce que je vois.

XM: Bien sûr que nous en avons marre. Des expériences sont lancées d'en haut. Des expériences appelées "réforme de l'éducation" et "approches pédagogiques" qui ne fonctionnent pas, au vu des résultats, mais avec lesquelles on persévère, encore et encore. Eh bien: dans ces expériences, les élèves sont des cobayes. C'est effectivement ce qu'ils sont devenus.

IM: C'est ce que je veux dire par l'absence de fondement scientifique de toutes ces théories. Si vous menez un projet et qu'il ne marche pas, en termes de résultats, il est clair que vous avez un problème si vous persévérez.

Il y a une chose que l'on entend dire par les professeurs et qui semble incroyable. Est-ce vrai ou est-ce une impression extemporanée ?

XM: Bien sûr. Et maintenant, on fait autre chose, avec la nouvelle loi en particulier: on change les critères d'évaluation pour qu'un enseignant ne sache pas si l'élève doit réussir ou échouer.

Comment ?

IM: Ce n'est pas une plaisanterie. En théorie, on introduit de plus en plus de mécanismes d'évaluation qualitatifs et totalement subjectifs, pour évaluer l'élève en fonction de facteurs plus nombreux que les connaissances auxquelles on peut répondre dans un examen, pour aller jusqu'à évaluer des aspects du caractère de l'élève, éléments factuels que nous ne pouvons évidemment pas enseigner. En pratique, nous, enseignants, sommes confrontés cette année, avec la loi dite "LOMLOE", à un labyrinthe incompréhensible dans lequel il est impossible d'évaluer, car il est impossible de relier les critères d'évaluation aux connaissances de base ou aux compétences spécifiques. Tout est conçu pour qu'il soit pratiquement impossible d'échouer.

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XM. Et au bout du compte, un élève passe une année pleine en trimbalant ses lacunes. Au final, on se retrouve avec le même échec scolaire au total, mais avec beaucoup de réussites en apparence. On nous oblige à introduire dans l'évaluation des facteurs qui ne sont pas évaluables, qui ne sont pas évalués, qui ne sont pas objectifs. On fait passer la prétendue morale des intentions avant l'éducation elle-même. Face à des résultats décevants, les gourous les attribuent au fait que nous, enseignants, sommes réfractaires aux nouvelles méthodes.

Il ne leur vient pas à l'esprit que leurs méthodes, propres de ceux et celles qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe de toute leur vie, sont inefficaces.

XM: C'est exact. Elles sont inexactes à la base: quelles sont les compétences de base d'un élève qui obtient une mauvaise note à un test de compétences de base? Regardez l'adjectif "basique". Un cinq signifie que l'élève se situe au milieu des compétences de base. En d'autres termes, il s'agit de déficiences flagrantes. Le système est donc vicié dès le départ.

IM: Je suis tout à fait d'accord avec Xavier. Les critères d'évaluation actuels sont comme du gruyère. Les enseignants ont commencé l'année scolaire dans l'angoisse, parce qu'ils ne voient pas comment mettre leur travail en conformité avec la loi, avec ces critères ambigus. Ils ne peuvent pas déterminer ce qui est une réussite ou un échec. Nous allons avoir une première évaluation dévastatrice pour les enseignants et les étudiants. Plus d'un finira par donner une note globale pour s'épargner des ennuis. Les enseignants définissent des critères de notation grotesques dans leurs programmes, avec des variables comprenant des pourcentages absurdes. C'est un charabia insurmontable qui n'a ni sens ni rigueur.

Les soi-disant compétences ont-elles une valeur inestimable ?

XM: Tout d'abord, elles ne sont pas définies. Le congrès accueillera l'ancien ministre portugais de l'éducation, Nuno Crato, qui a récemment dit quelque chose de très vrai: personne n'a été capable de définir ce que sont les compétences. Ce qui me vient à l'esprit, c'est une définition un peu sarcastique: on vous apprend à faire un "o" avec un spliff sans savoir ce qu'est un "o" ni ce qu'est un spliff.

Pas de définition des compétences ?

XM:  L'OCDE définit les compétences comme une combinaison de connaissances, d'aptitudes, d'attitudes et de valeurs. Ça sonne bien, non? Mais ce n'est pas concret. Mais en plus, si on regarde la définition des compétences qu'ils prétendent appliquer dans nos lois sur l'éducation, on s'aperçoit que les connaissances disparaissent. On commence à parler de "savoir-faire", etc. Cette mise en avant de l'enseignement par compétences consiste à faire de l'école un centre de distraction jusqu'à l'âge du travail, à 16 ans. Et, au passage, à falsifier les critères d'évaluation pour faire croire qu'ils ont beaucoup appris, et faire bonne figure dans les classements.

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Dans l'un des règlements régionaux, celui de La Rioja, il y a un article qui demande aux enseignants d'éviter l'utilisation répétée de la même méthodologie. Comme si l'expérience de l'enseignant était totalement redondante.

IM: C'est la tendance générale. Le "livre du maître" est une lettre morte pour les pédagogues. Regardez, les domaines de l'éducation en sont un exemple. En gros, il s'agit de regrouper plusieurs matières, deux, trois, voire quatre, et de les enseigner de manière globalisée avec des projets interdisciplinaires par un seul enseignant qui, dans l'immense majorité des cas, n'est spécialiste que d'une seule des matières qui composent le domaine, ce qui provoque un désastre, surtout pour les élèves défavorisés dont les familles ne peuvent pas compenser cette carence de contenu. Cela peut être utile pour certains groupes, mais la loi et les communautés autonomes, s'appuyant sur des mantras pédagogiques, l'imposent comme une panacée. Et c'est un désastre.

XM: Le dogme qui sous-tend tout cela est le constructivisme social, dont l'affirmation fondamentale est que le savoir ne se transmet pas, mais qu'il est construit par chacun dans sa propre psyché. Dans ce paradigme, l'enseignant est un "coach", un conseiller, un médiateur.

Les choses ont-elles commencé à se gâter avec la LOGSE (la première loi sur l'éducation des socialistes espagnols en 1990), comme on dit ?

XM: Exactement. Les programmes imposés par la LOGSE n'ont pas changé. C'est l'une des raisons fondamentales de la détérioration progressive des écoles. Chaque parti apporte sa petite réforme mais la LOGSE reste la mère de toutes ces aberrations. La réduction progressive et scandaleuse des contenus depuis lors est scandaleuse. Maintenant, voyant que le désastre est énorme, ils changent les critères d'évaluation pour qu'il soit impossible d'évaluer. Et vous verrez comment les notes augmenteront. Certains passeront devant tout le monde pour ne pas avoir d'ennuis.

Irene, vous êtes mathématicienne. On a dit que la "perspective de genre" allait être appliquée aux mathématiques. Est-ce vrai, au niveau de la classe ?

IM: Oui. C'est l'une des nombreuses choses ridicules et insupportables. Encore une fois, il s'agit d'éléments totalement inqualifiables.

Parlez-moi un peu de cela en pratique. Parce que c'est difficile à comprendre.

IM: C'est difficile à comprendre pour les non-enseignants mais impossible à comprendre pour les enseignants eux-mêmes. La plupart des professeurs de mathématiques ne savent pas comment mettre cela en pratique. C'est totalement ouvert, c'est un brouillard idéologique, des intentions morales, sans concrétisation possible. Ce sont tous des mots qui se vendent très bien au public, comme de dire qu'il est bon que les élèves apprennent par eux-mêmes. Qu'on m'explique, après 25 ans d'enseignement, comment j'applique l'approche socio-affective aux équations du CE2, s'il vous plaît.

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L'"approche socio-affective" semble nouvelle et positive, comme l'"apprentissage par la découverte".

IM: C'est un bon exemple. L'apprentissage par la découverte ou l'apprentissage par projet est né en médecine pour des groupes de haut niveau académique, et cela fonctionne. Mais, bien sûr, vous l'imposez à des lycéens, sans outils ni préparation, et sans les connaissances appropriées, et c'est forcément le chaos. Eh bien, on continue à vous vendre cela comme le nec plus ultra. Pour apprendre en découvrant, il faut être intéressé par le sujet, et pour être intéressé par le sujet, il faut avoir des connaissances préalables et structurées. En d'autres termes, du "contenu". Un historien se rend dans des archives et y découvre des histoires. Un profane y trouve un enchevêtrement de dates, un fouillis de paperasse et ressent aussitôt l'envie de partir.

Avez-vous essayé ces techniques ?

IM: Depuis 25 ans. On innove. Ici, les enseignants sont présentés comme des gens qui font toujours la même chose, et oui, il y en a qui sont comme ça, épuisés, mais en général ce n'est pas comme ça. J'ai été chef de département et j'ai tenu à organiser des réunions avec les départements de physique ou de technologie afin de coordonner les activités et d'enseigner les matières dans un ordre susceptible d'intéresser les autres départements. Cette interdisciplinarité, nous l'avons recherchée et nous continuons à la rechercher avec de nombreux exemples de situations proches de l'élève. Ce qui nous met en colère, nous les enseignants, c'est que l'on vend maintenant le vélo et que l'on impose des actions comme si elles étaient valables dans tous les contextes.

L'accent est-il trop mis sur l'instruction morale des élèves ?

XM: C'est la conséquence logique du processus. Si l'on vide l'école du savoir, il ne reste que l'endoctrinement, l'idéologie. Une éducation civique aux valeurs, dont il faudrait aussi voir ce qu'elles sont, aboutit à l'endoctrinement typique du modèle totalitaire. Je n'exagère pas. Si vous prenez les prémisses éducatives du fascisme italien, celles du ministre Gentile, vous obtenez cela: quatre petites choses pour que l'enfant sache comment faire fonctionner l'installation sur la chaîne de production de l'usine Fiat et tout un modèle idéologique de justification d'un système qui a été imprégné en vous. C'est ce que disait Aldous Huxley: la dictature parfaite est celle que les citoyens ne conçoivent pas comme telle. Et cela commence à l'école.

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J'ai écrit un article disant que mon enfant ne devait pas être mieux éduqué qu'un enfant d'une famille ayant moins de ressources et on m'a traité de classiste. J'allais dans le sens inverse: je pense que cette façon de réduire les contenus est classiste. Ai-je tort ?

IM: Beaucoup d'enseignants ont lu et ont apprécié votre article. Vous avez dit que nous devions lutter contre cette situation, qui est une conséquence du vide des contenus dans les écoles. Et c'est la vérité, oui, nous devons nous battre pour que votre enfant n'ait pas plus de chances de réussir que celui d'un autre. La plupart des familles ne sont pas comme la vôtre. Elles n'ont pas les ressources ni parfois l'intérêt pour inverser ce processus d'inégalité. Elles font confiance, la plupart d'entre elles font confiance à l'école. Moi-même, il y a des décennies, je faisais confiance aux hommes politiques et je pensais qu'ils adopteraient des lois pour notre bien. Mais bien sûr, après de nombreuses années, on se rend compte que ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, de nombreuses personnes dorment encore, non seulement les familles, mais aussi de nombreux enseignants. Ils vendent un discours selon lequel il y a de la place pour les deux choses à l'école, l'éducation civique et le savoir, mais ici l'accent est mis sur l'éducation civique et l'école est vidée d'un savoir de bonne ampleur.

[...]

Mais n'y a-t-il pas beaucoup d'enseignants favorables à ce système ? Ma femme, qui est enseignante, m'a parlé d'une sorte de lutte des générations au sein des écoles parce que de jeunes enseignants, forgés dans ce modèle et enthousiastes à ce sujet, sont arrivés.

IM: C'est ce qui se passe, de fait. Les universités où les enseignants sont formés sont également séparées de l'expérience des enseignants du secondaire. On leur enseigne des choses selon le modèle pédagogique, sans aucun lien avec la réalité des écoles et beaucoup d'entre eux arrivent dans les écoles avec une idée abstraite de l'éducation. Nous avons besoin de réunions de transition, nous devons entrer en contact avec les futurs enseignants. Mais ce n'est pas le cas: ils sortent de l'université avec un master en enseignement, ce qui est une véritable arnaque, et beaucoup de gens finissent par y croire.

La fabrique de nouveaux enseignants appartient donc aux mêmes personnes qui détruisent le rôle de l'enseignant à l'école ?

XM: C'est exact. J'ajouterais à ce que dit Irene qu'aujourd'hui, l'idée de spécialisation dans l'enseignement est en train de se disperser. On peut parler de son sujet. On est spécialiste de son sujet. Vous êtes censé avoir été à l'université, etc. L'autre jour, un professeur relativement jeune se plaignait du programme des examens de mathématiques. C'est un économiste, et il se plaignait du programme parce qu'il le trouvait trop large. Savez-vous quel est le problème? Il a dû enseigner très peu de mathématiques en économie, et une partie de ce qu'il va devoir enseigner à l'école, il ne l'a pas vu depuis le lycée. Et que proposerait cet enseignant? Eh bien, d'abaisser le niveau des mathématiques, bien sûr. De l'adapter à ses lacunes à lui. Et là, c'est le nœud gordien. Le manque de connaissances que nous attribuons au système d'en bas a déjà commencé à corrompre le système d'en haut. Des écrits très puissants sont en train de voir le jour : Andreu Navarra, Gregorio Luri, Pascual Gil Gutiérrez, etc.

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Les enseignants font-ils partie du problème ?

XM: Pour faire l'autocritique des enseignants, on a introduit dans les concours de recrutement des enseignants une épreuve préliminaire éliminatoire de culture générale. Soixante-dix pour cent ont échoué. Il y avait des réponses telles que le poulet est un mammifère, ou que l'Ebre et le Guadalquivir traversent la province de Madrid. Il s'agit de personnes qui passent le concours pour devenir enseignant. C'est très grave.

IM: Il est important de souligner que dans notre diagnostic, il y a beaucoup d'autocritique. Nous devons d'une manière ou d'une autre canaliser le mécontentement qui nous consume. Nous devons poser des exigences au ministère, à nos administrations régionales, aux universités, aux familles, aux étudiants, mais surtout à nous-mêmes. Le Congrès veut rendre l'éducation pertinente pour la société: nous ne parlons pas d'une crise qui approche, mais d'une crise persistante dans laquelle nous sommes tous impliqués et qui gâche l'éducation de générations entières. Nous devons agir maintenant. Nous avons la capacité de changer.

Entretien complet en langue espagnole:

https://www.elconfidencial.com/cultura/2022-11-14/lomloe-...

 

Hans-Hermann Hoppe: Comment l’État moderne a détruit notre civilisation

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Hans-Hermann Hoppe: Comment l’État moderne a détruit notre civilisation

Nicolas Bonnal

L’État en France, la bureaucratie à Bruxelles, l’administration Biden deviennent fous, liquidant/ruinant leur population, menaçant le reste du monde. 

Un rappel…

Hans-Hermann Hoppe, philosophe allemand, disciple de Murray Rothbard, est un libertarien guénonien. Autant dire qu’il ne plaira pas à tout le monde: pour lui le système produit un phénomène de décivilisation dont on voit les effets terminaux en Europe comme en Amérique (effondrement moral, démographique, culturel, spirituel, et même socio-économique). Le phénomène se mondialise: voyez l’Asie et son déclin culturel et démographique (-30% de chinois en 2100, disparition de la Corée et du Japon, etc.).

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Le monde moderne nous a fait dégénérer en vertu de la perversion étatique qui a fabriqué le troupeau timide dont parle Tocqueville. Cet Etat nous ôte la peine de penser (BFM) et de vivre (euthanasie), vit à notre place et nous zombifie, nous privant de notre force vitale. Mais voici comment Hoppe en parle:

« Parmi les mesures les plus importantes en matière de politique sociale, citons l'introduction de la législation de "sécurité sociale", telle qu'elle a été introduite dans les années 1880 dans l'Allemagne de Bismarck, puis est devenue universelle dans tout le monde occidental à la suite de la Première Guerre mondiale. La tâche de devoir prendre en charge son propre âge, la portée et l'horizon temporel de l'action provisoire privée sera réduite. »

L’État bismarckien puis la sécu anéantissent la famille :

« En particulier, la valeur du mariage, de la famille et des enfants diminuera car ils sont moins nécessaires si l’on peut recourir à une assistance “publique”. En effet, depuis le début de l’ère démocratique et républicaine, tous les indicateurs de “dysfonctionnement familial” ont affiché une tendance systématique à la hausse: le nombre d’enfants a diminué, la taille de la population endogène a stagné ou même diminué et les taux de divorce, l'illégitimité, la monoparentalité, la singularité et l'avortement ont augmenté. De plus, les taux d’épargne des particuliers ont commencé à stagner ou même à baisser au lieu d’augmenter proportionnellement, voire excessivement, avec la hausse des revenus. »

41+Q6ACbo9L._SX195_.jpgCet État remplace aussi allègrement sa population, rappellent les libertariens. Et il est en plus belliciste.

Je rappelle que pour Rothbard l’Etat sécuritaire (Welfare) est arrivé de pair avec l’Etat militaire (Warfare). Tocqueville parle aussi du goût démocratique pour la guerre interminable. Hoppe rappelle lui que le Far West était un endroit sûr et que la montée du Welfare a fait exploser partout la criminalité dans l’Amérique postmoderne (ce n’est pas la seule raison comme on sait) :

« Sur l'ampleur de la recrudescence des activités criminelles provoquée par le fonctionnement du républicanisme démocratique au cours des cent dernières années, à la suite de l'augmentation constante de la législation et d'un nombre toujours croissant de responsabilités "sociales" par opposition à des responsabilités privées ... voir McGrath, Gunfighters, Highwaymen et Vigilantes, en particulier... En comparant la criminalité dans certains des endroits les plus sauvages du "Far West" américain (deux villes frontalières et des camps miniers en Californie et au Nevada) avec celle de certains des endroits les plus sauvages du siècle actuel, McGrath ("Offrez-leur une bonne dose de Lead", pp. 17-18) résume ainsi en affirmant que les villes frontalières de Bodie et d'Aurora ont en fait rarement été victimes de vols… »

Et de rappeler à qui ne l’entendra pas :

« Les villes d'aujourd'hui, telles que Détroit, New York et Miami, subissent 20 fois plus de vols par habitant. Les États-Unis dans leur ensemble enregistrent en moyenne trois fois plus de vols qualifiés par habitant que Bodie et Aurora. Les cambriolages et les vols étaient également peu fréquents dans les villes minières. La plupart des villes américaines ont en moyenne 30 ou 40 fois plus de vols par habitant que Bodie et Aurora… Au début des années 1950, la ville de Los Angeles comptait environ 70 meurtres par an. Aujourd'hui, la ville subit en moyenne plus de 90 meurtres par mois… En 1952, 572 viols ont été rapportés à la police de Los Angeles, 2030 en 1992. Au cours des mêmes années, le nombre de vols qualifiés est passé de 2566 à 39.508 et le nombre de vols d'automobiles, de 6241 à 68.783. »

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Il est bon de souligner le mensonge des westerns dont l’idéologie gauchiste a toujours fait bon marché des réalités historiques.

Puis Hoppe cite l’historien Fuller qui dénonce les horreurs de la conscription made in France :

 « À partir du mois d'août [1793], lorsque le parlement de la République française décréta le service militaire obligatoire universel, la conscription a changé la base de la guerre. Jusque-là, les soldats avaient coûté cher, maintenant ils étaient bon marché; les batailles avaient été évitées, maintenant, elles étaient recherchées; si lourdes seraient les pertes, elles pourraient être comblées par le roulement de la conscription. Non seulement la guerre deviendrait de plus en plus illimitée, mais finalement elle serait totale. Au cours de la quatrième décennie du vingtième siècle, la vie était si peu coûteuse que le massacre de populations civiles sur des lignes massives était devenu un objectif stratégique reconnu, tout comme les batailles des guerres précédentes. En 150 ans, la conscription avait ramené le monde à la barbarie tribale. » (Fuller, The War of War, p. 33 et 35).

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Allan Carlson rappellera que l’armée US a été un vecteur de subversion morale, sexuelle et sociale, en Europe comme en Asie ou en Océanie (cent films le démontrent).

Nous sommes entrés dans la phase finale de cette perversion avec bien sûr la Grande Guerre qui précipita notre dégénérescence politique (fascisme, communisme, étatisme-providence, etc.) et culturelle (peinture abstraite, musique dodécaphonique, littérature « moderne », « engagée », etc.); notre déclin est tel que nous ne le percevrons plus, alors que tout le monde continue d’écouter Bach ou Rameau, et que personne ne peut supporter Berg ou Webern. Mais Tolstoï dénonçait cette situation déjà en 1900 dans son passionnant petit essai sur l’art. Depuis, ayant touché le fond, nous avons continué de creuser…

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Hoppe :

« Depuis 1918, pratiquement tous les indicateurs de préférences temporelles élevées ont affiché une tendance à la hausse systématique: en ce qui concerne le gouvernement, le républicanisme démocratique a produit le communisme (et avec cet esclavage public et ce meurtre de masse parrainé par le gouvernement même en temps de paix), le fascisme, le socialisme national, enfin et de manière durable la social-démocratie ("libéralisme"). Le service militaire obligatoire est devenu presque universel, la fréquence et la brutalité des guerres étrangères et civiles ont augmenté, et le processus de centralisation politique a progressé plus que jamais. »

Et, alors qu’on nous annonce une crise finale (« achetez de l’or ! ») Hoppe ajoute sur la dégénérescence socio-économique et financière :

« En interne, le républicanisme démocratique a conduit à une augmentation permanente des impôts, des dettes et de l'emploi public. Cela a conduit à la destruction de l'étalon-or, à une inflation sans précédent du papier-monnaie et à un renforcement du protectionnisme et des contrôles de la migration. Même les dispositions de droit privé les plus fondamentales ont été perverties par une inondation incessante de lois et de règlementations… »

La pensée et les analyses factuelles de Hoppe (découvrez son œuvre sur Mises.org) démontrent en tout cas l’ancienneté de la crise occidentale et confirment le rôle sinistre de l’Etat et de la… révolution. Les folies étatiques actuelles (guerres impériales, remplacement, dettes, etc.) confirment cette analyse implacable.  Je citerai pour conclure le vicomte Bonald qui est proche de Hans-Hermann Hoppe et qui écrivait après le cataclysme napoléonien :

« La disposition à inventer des machines s’est étendue aux choses morales. »

Sources:

  • Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique
  • Nicolas Bonnal, Chroniques sur la fin de l’histoire ; le coq hérétique (les belles lettres, 1997)
  • Hans-Hermann Hoppe, The process of de-civilisation, in the costs of war (Mises.org). Reassessing presidency, chapter XXII (Mises.org)
  • René Guénon, Le règne de la quantité et les signes des temps