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samedi, 12 septembre 2020

Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

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Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

Ex: https://www.katehon.com

Le projet de gazoduc Nord Stream 2 n’a jamais semblé aussi proche d’être abandonné, sous la pression de facteurs politiques. Mais pourquoi et qui gêne-t-il tant, et qu’aurait l’Europe à perdre ou à gagner, en y renonçant, à deux tuyaux du but ?

Alors que sa construction est achevée à près de 95%, le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est plus proche que jamais d’être abandonné par ses promoteurs. Les oppositions constantes à ce projet d’infrastructure énergétique russo-européen – de la part des Etats-Unis et de certains pays d’Europe orientale – ont, depuis l’«affaire Navalny», trouvé de nouveaux renforts.

En France, alors que la compagnie Engie – dont l’Etat est actionnaire majoritaire – est investie dans Nord Stream 2 pour près d’un milliard d’euros, le président de la République Emmanuel Macron a confié, fin août, à des journalistes de l’Association de la presse présidentielle ses «réserves» sur la construction du gazoduc. Pour Emmanuel Macron «l'approche qu'on doit avoir auprès de la Russie» ne devait pas «se nourrir d'un accroissement de notre dépendance». Une allusion au doublement de la capacité d'exportation de gaz russe vers l'Allemagne que permettrait l'achèvement de Nord Stream 2.

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères qui s’indignait encore récemment des menaces américaines contre Nord Stream 2, et martelait que «La politique énergétique européenne [était] décidée en Europe et non aux Etats-Unis», a changé de ton depuis l’empoisonnement présumé de l’homme politique russe Alexeï Navalny. Dans une interview accordée au supplément dominical du quotidien allemand Bild publiée le 7 septembre, Heiko Maas a ainsi concédé :«J'espère vraiment que les Russes ne nous forceront pas à changer de position sur Nord Stream 2.» 

Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères de l'Allemagne au Bundestag et candidat à la direction de la CDU – et donc potentiel successeur d’Angela Merkel – est allé plus loin en appelant, le 3 septembre sur Twitter, à renoncer à ce projet: «Après l'empoisonnement de Navalny, nous avons besoin d'une réponse européenne forte, ce que Poutine comprend. L'UE devrait décider conjointement d'arrêter Nord Stream 2.» 

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L'Ukraine au cœur du problème pour Washington et Varsovie 

Aux Etats-Unis, un consensus politique s’est forgé de longue date au Congrès entre Républicains et Démocrates contre ce projet de gazoduc d’un coût de 10 milliards d’euros, dirigé par Gazprom et co-financé par le géant russe du gaz avec cinq acteurs majeurs de l’énergie européens : les allemands Uniper (groupe E.ON) et Wintershall (groupe BASF), l’anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie. 

Dès le départ ce consensus contre Nord Stream 2 a été lié à l’Ukraine. Un pays que les Etats-Unis souhaiteraient intégrer dans l’Otan, arrimer à l'Union européenne, et par lequel transite encore une part importante du gaz russe exporté en Europe. 

En janvier 2016, donc avant l’élection de Donald Trump, le président ukrainien s’était réjoui de sa rencontre au Forum de Davos avec le vice-président des Etats-Unis qui était alors Joe Biden, aujourd'hui candidat à l’élection présidentielle. Sur son compte twitter, Petro Porochenko pouvait écrire : «Lors d’un entretien avec @VP [le compte officiel du vice-président des Etats-Unis, qui était alors Joseph Biden] il a été clairement dit que le projet Nord Stream 2 était purement politique et que nous devions agir de manière efficace pour y mettre un terme.» 

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Depuis l’élection de Donald Trump, le ton s’est durci et le 20 mars 2018 la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert (photo) lors d'une conférence de presse a martelé: «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose», ajoutant que Washington ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc. 

Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe

En 2019, le Département d’Etat a publié sur son site une note qui résume la position américaine officielle à propos de Nord Stream 2 qualifié d’«outil que la Russie utilise pour soutenir son agression continue contre l'Ukraine». 

La diplomatie américaine estime aussi que «Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe». 

Enfin, pour la diplomatie américaine : «Nord Stream 2 contribuerait également à maintenir la forte dépendance de l’Europe à l’égard des importations de gaz naturel russe, ce qui crée des vulnérabilités économiques et politiques pour nos partenaires et alliés européens.» 

«Partenaires et alliés européens» 

Et dans sa guerre diplomatique contre Nord Stream 2, Washington peut compter sur des alliés au cœur même de l’Union européenne. Dès 2015, alors que l’Allemagne n’avait pas encore donné son accord officiel au projet, dix Etats baltes et d’Europe centrale et orientale ont envoyé un courrier à la Commission européenne, dans lequel ils affirmaient que «l'extension de Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev». 

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Dans leur lettre ces pays affirmaient que la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine était «d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est». Un discours surprenant, dans la mesure où les relations complexes entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Gazprom et la compagnie d’Etat Ukrainienne NaftoGaz, ont conduit à de multiples interruptions des livraisons de gaz à ces pays y compris pendant des périodes hivernales. Des incidents qui contredisent au mois la notion de «sécurité énergétique» invoquée.

Parmi ces opposants au projet de gazoduc russo-européen qui se recrutent principalement dans la «Nouvelle Europe» vantée par le ministre de la Défense des Etats-Unis en 2003 James Rumsfeld, la Pologne se distingue par son ardeur. En janvier 2018 son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz affirmait au quotidien allemand Handelsblatt que Nord Stream 2 était «en train de tuer l'Ukraine» et expliquait déjà : «Si le transit du gaz russe via l'Ukraine prend fin, le pays ne perd pas seulement des revenus importants, il perd également la garantie de protection contre une nouvelle agression russe.» Une analyse que l'on retrouvera au mot près dans la note du Département d’Etat américain.

A propos de l’Ukraine, Nord Stream 2 a effectivement été conçu pour la contourner et éviter les risques de complications politiques et commerciales qui ont abouti à des ruptures temporaires de livraisons lors des hivers 2006 et 2009, sans compter une multitude d’incidents au cours des années suivantes. Le renouvellement de l’accord de transit décennal via l’Ukraine, qui prenait fin en décembre 2019, a fini par être signé à 24 heures du réveillon de la nouvelle année, après de très âpres négociations qui ont nécessité l’implication forte de la Commission européenne. Mais la Russie n’a accepté de signer que pour cinq ans et avec des volumes minimaux de transport en nette réduction par rapport à la moyenne des années précédentes. Une période de transition vers la marginalisation programmée du transport de gaz russe via l’Ukraine ?

Priorité à l'exportation de ressources énergétiques américaines 

Depuis longtemps le gouvernement allemand voit dans la pression américaine contre Nord Stream 2 un but avant tout commercial : imposer au marché européen un gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis et transporté par méthaniers à travers l'Atlantique en remplacement du gaz russe. 

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Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé

Heiko Mass s’en était déjà offusqué, lors d’une visite à Moscou en juin 2017, déclarant selon le quotidien allemand Handelsblatt : «Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé». Le chef de la diplomatie allemande évoquait les nouvelles sanctions contre la Russie adoptées par le Sénat américain à la mi-juin, et notamment un amendement précisant : «Le gouvernement des Etats-Unis devrait donner la priorité à l'exportation de ressources énergétiques [américaines] afin de créer des emplois américains, aider les alliés et les partenaires des Etats-Unis et renforcer la politique étrangère [américaine].» 

Le 18 mai 2018, lors d’une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier livrait à son tour son analyse : «Ils ont une importante infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié dont ils veulent tirer profit […] mais leur GNL [gaz naturel liquéfié] sera nettement plus cher que celui du gazoduc ...» 

«Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale»

L’indépendance énergétique de l’Europe est-elle menacée par la Russie comme le martèlent les responsables américains ? Nord Stream 2 ou pas, elle importe de toute façon plus de la moitié (55%) de son énergie et cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, les réserves européennes, comme celles du gaz de la mer du Nord, sont en train de s’épuiser. Or, la Russie effectivement, occupait en 2018, la première place des fournisseurs de pétrole et de gaz de l'Europe avec respectivement 29,8% et 40,1% de part de marché. Loin devant l’Irak (8,7%) et l’Arabie saoudite (7,4%) pour l’or noir, ainsi que la Norvège (18,5%), l’Algérie (11,3%) et le Qatar (4,5%) pour l’or bleu. 

Pourtant, à rebours des déclarations américaines ou est-européennes, certaines voix en Europe estiment que «Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale», comme le disait en juillet 2016 à RT France Gérard Mestrallet, pdg de Engie de 2008 à mai 2016, et président de son conseil d’administration jusqu’en mai 2018. 

«Depuis quelque temps, expliquait-il, la production du gaz est en déclin en Europe et notamment en Mer du Nord, au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas. Nous serons donc obligés d’accroître les importations. Il faudra couvrir le déficit à l’aide d'exportations en provenance de Russie, ce qui exige une infrastructure appropriée. C’est pour cela que nous soutenons le Nord Stream 2 et sommes prêts à investir dans ce projet.» 

Le gaz russe qui passe par des pipelines offre en outre l’avantage de la stabilité de prix et de fourniture, grâce à des contrats pluriannuels que ne peuvent efficacement concurrencer des livraisons de gaz liquéfié avec, pour leur transport par voie maritime, une empreinte carbone très défavorable par rapport à des tuyaux sous-pression. 

Le gaz russe est surtout une priorité pour l’Allemagne qui a renoncé au nucléaire et doit réduire sa consommation importante de charbon. Elle reçoit déjà par le premier tronçon Nord Stream 1, inauguré en 2012, près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Et Nord Stream 2 doit permettre de doubler cette capacité, la portant à 110 milliards de mètres cubes, soit plus de la moitié du volume des exportations actuelles de gaz de Gazprom vers l’Europe. 

Au titre de l'année 2019, Gazprom revendique 199 milliards de mètres cubes de gaz exportés vers l'Europe, dont les deux tiers via des réseaux de conduites terrestres qui traversent l'Ukraine ou… la Biélorussie, des pays qui prélèvent des frais de transit substantiels et ont des relations complexes avec la Russie. 

Ivan Lapchine

Source : RT France

Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

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Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Nous donnons ci-dessous deux textes, qu’il importe de lire avec la plus extrême attention et surtout, surtout, en n’en croyant même pas un demi-mot puisqu’il s’agit de deux textes d’origine russe, l’un de Spoutnik-France , l’autre de RT-France. Qui plus est le second met en scène Zemmour, Eric, agent bien connu et toujours jeune de la très-vénérable Tchéka. Toutes les pièces du dossier sont donc prêtes pour prononcer le verdict avant même que le procès n’ait lieu, rendant inutile de se dépenser en un procès dont le verdict est connu d’avance puisqu’il n’y a pas matière à procès. Il s’avère donc que, bien que n’ayant pas encore sauvé la civilisation dont il est le soutien et le souteneur tout nûment, le bloc-BAO a inventé le mouvement perpétuel. Il en fait le meilleur usage du monde.

Le procès qui n’aura pas lieu, c’est celui du coupable, l’effroyable et infernal trio-maléfique, Moscou-Poutine-FSB, en présence de l’attentat innommable contre Navalny. Puisque le sacrilège est si évident tel qu’on l’a décrit, on est passé directement aux applications diverses de la peine, laquelle passe essentiellement, – très joyeuse nouvelle pour les familles respectives, – par une noce arrangée des culpabilités, entre Navalny et le projet quasi-terminée de gazoduc sous-marin entre la Russie et l’Allemagne, NordStream 2. C’est donc à ce niveau qu’il faut traiter l’affaire.

Au départ, donc, l’attaque contre le malheureux Navalny : montage complet bien entendu, business as usual et toujours les mêmes amateurs au boulot (selon PhG : « On sait depuis longtemps, depuis les trouvailles fameuses de la CIA ridiculisant le secrétaire d’État Powell devant l’ONU en 2003, que les officiers des ‘services’ ont véritablement adopté les godillots des Dupont-Dupond lorsqu’il s’agit de fabriquer des bidouilleries faussaires. ») Il n’empêche et malgré les grognements cyniques et le scepticisme défaitiste de PhG, l’affaire Navalny nième version a été bel et bien lancée début septembre.

Le 3 septembre 2020, Karine Bechet-Kolovko (nommons-là KBK de ses initiales, cela permettra aux organes de ‘désintoxication’ de Libé et du Monde d’annoncer la création d’un nouveau services de subversion russe, chargé de ‘K’, qui est une lettre douteuse et subversive), – KBK donc, qui n’est en général pas si tendre que cela pour Poutine et sa politique qu’elle juge trop laxiste, nous annonçait fort justement et à propos :

« Ca y est, l’opération Navalny tourne à plein régime. Merkel l'a déclaré : la Russie a empoisonné Navalny au Novichok, il n'y a aucun doute. Et comme c'est la Russie, elle doit reconnaître les faits. Et comme il n'y a aucun doute, il n'est pas nécessaire de présenter les preuves. Quant à savoir pourquoi un produit si toxique et volatil a réussi à ne toucher absolument personne dans l'entourage de Navalny, ni dans l'avion, ni dans l'hôpital à Omsk, cela doit faire partie des mystères de la géopolitique. En attendant, la communauté internationale prépare sa ‘réponse’, autrement dit continue son attaque contre la Russie. »

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Le lendemain 4 septembre 2020, le même PhG, nous voulons dire dans le même texte déjà référencé, nous faisait part de ses espoirs que la crétinerie cosmique des amateurs et la crétinerie complète de leurs montages étaient telles que cette affaire Navalny n’iraient pas très loin malgré la goinfrerie zombiesque de la presseSystème à cet égard...

« Cette ‘mécanique’, celle qu’est la presseSystème, ou mainstream outre-Atlantique, fonctionne à cet égard effectivement comme une entité absolument fiable et superbement apprêtée, démarrant au quart de tour, sans demander son reste ni se préoccuper des restes. Pour elle, pour la presseSystème et ses bataillons obéissants, la culpabilité russe est l’existence qui précède l’essence, et au-delà, pour le prochain ‘crime d’État’ de Poutine & Cie, l’essence qui précède l’existence. La culpabilité russe existe avant même que ne soit connu et encore moins commis le crime, tout comme le communiqué de dénonciation du bloc-BAO.
» Tout juste mais tout de même, pourra-t-on noter qu’il existe cette fois un peu moins de place faite à la dernière monstruosité poutinesque, cette narrative Navalny-Novichok, dans le cours de la communicationSystème, essentiellement pour cause de crises diverses en cours qui doivent être régulièrement alimentées et mises en scène avec une durabilité sans faille, et qui prennent leurs aises dans la susdite communication. (Je veux parler des stars de la GCES : Covid19 et dépression à suivre, Grande Émeute2020, etc.) »

Las, c’était sans compter sur l’effronterie et le sens de l’à-propos dans les coups fourrés de Pompeo et de soin ancienne CIA, et sur l’absence de limites de la ‘goinfrerie zombiesque’ de la presseSystème. En effet, aussi incroyable que cela paraissait au départ en regard de la légèreté grossière de l’affaire Navalny et du poids énorme du gazoduc, comme signalé plus haut les familles réussirent à rassembler les deux partis et à annoncer un mariage de convenance entre le pseudo-‘dissident principal’ russe et NordStream 2.

Outre les surprises de l’amour (celui de Navalny-NordStream 2), PhG n’avait pas prévu, dans sa dénonciation de la sottise cosmique des amateurs des ‘services’ anglo-saxons, qu’il y a une sottise encore plus grande et une couardise à mesure du côté européen, et particulièrement de l’Allemagne, dont on nous annonce régulièrement la renaissance de sa puissance, au moins depuis la réunification, et peut-être même depuis les euromissiles de 1979 et la complicité Mitterrand-Kohl de 1982. Rien du tout : l’Allemagne de Merkel est encore plus sotte et plus soumise à ses ‘valeurs’ que lui suggèrent la CIA par courrier diplomatique et la NSA par l’intermédiaire de son portable. Exécution, donc, ‘selon le plan prévu’, et l’affaire Navalny déboule en cascade sur la nécessité absolue, pour sauver la liberté du monde et les Lumières toujours brûlantes de la civilisation, de liquider NordStream 2 pour aider le brave Navalny à se remettre complétement sur pied et à se remettre à savourer sa dose quotidienne de Novichok.

(A propos, pour ne pas oublier la distribution des sucettes en chocolat et pour expliquer sa présentation au Prix Nobel de la Paix 2020, Trump tient à nous rappeler que “c’est moi qui ait eu le premier l’idée” [de couler NordStream 2].) «

Pour autant et en fonction des développements qui nous sont contés dans les textes ajoutés à celui-ci, nous vient comme un des derniers événements en date la bienheureuse possibilité que cette crise-simulacre devienne une vraie crise... La même et avisée KBK déjà citée ci-dessus nous avertit ce 10 septembre 2020 de cette chose intéressante que si le montage se poursuit de façon aussi dramatiquement ridicule du côté du bloc-BAO, il y a désormais le risque d’une grave “crise internationale”, du fait des Russes qui commence à être incommodés. Cela serait en effet la meilleure chose du monde, si, pour une fois en tous cas et peut-être enfin pour “une bonne fois“, les Russes poussaient les feux jusqu’à une vraie-de-vraie ‘grave crise internationale’.

« Au regard de la poussée d'hystérie en Occident autour de l'affaire Navalny, des déclarations agressives du G7 envers la Russie et de l'implication de l'OIAC, la Russie a décidé de réagir fermement. Le ministère des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur allemand pour lui remettre une note de protestation. Puisqu'à ce jour aucune analyse n'a été transmise aux autorités russes, Navalny est quand même citoyen russe, si les autorités russes ne reçoivent pas les documents demandés, elles considéreront cela comme une provocation hostile, avec toutes les conséquences qui, logiquement, en découlent, faisant reposer la responsabilité de cette crise internationale, non seulement sur l’Allemagne, mais aussi sur l'OTAN et l'UE. A suivre. »

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Enfin, et pour en terminer avec le dossier KBK, il faut signaler la toute-toute dernière nouvelle qu’elle (KBK) a mise en ligne, ce 11 septembre 2020 d’aujourd’hui et de l’anniversaire sacrée que l’on sait, à savoir l’étonnement des Russes relevant que le Conseil de l’Europe avait mis au mois d’août, à son ordre du jour pour la rentrée, le cas Navalny, et cela bien avant que la santé de ce héros de la démocratie ait été mise en péril par cette subversive action dix mille fois russe. L’explication par l’hypothèse du don de voyance du Conseil de l’Europe offerte par KBK ne peut être écartée ; non seulement son sérieux est avéré puisqu’il s’agit du bloc-BAO et de ses vertus, mais il l’est doublement parce qu’il sera assuré, dès lors qu’il s’agit (le Conseil de l’Europe) d’un organe du bloc-BAO, que l’origine du don est elle-même avérée comme vertueuse et divine, donc très-très au-dessus de tout soupçon.

« Une information aussi surprenante que significative vient d’être dévoilée par le chef de file de la délégation russe à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe : dès le mois d'août, avant que l'on ne sache ce qui se passe avec Navalny, l'ordre du jour des séances prévoyait à la rentrée une discussion ... sur Navalny. Si le politiquement correct nous oblige à écarter la voie de la mise en scène concertée de l'exfiltration du blogueur-opposant et de la relance de l'attaque de la Russie, il ne reste qu'une seule explication possible : le Conseil de l'Europe a recours à des voyants ... C'est tout aussi plausible que le Novichok.
» Pietr Tolstoï, à la tête de la délégation russe à l’APCE vient de faire une déclaration qui, à n’en pas douter, passera inaperçue dans les médias occidentaux. Et pour cause.
» “Pour moi, ça a été particulièrement surprenant de voir, encore en août, à l'ordre du jour des séances de la commission des questions juridiques et des droits de l’homme un point prévoyant la discussion de ce sujet (Navalny). Alors qu’à ce moment, il n'y avait absolument aucune information sur l'état de santé de Navalny et ni sur son diagnostic. (...) Il a été demandé aux collègues européens une aide concertée dans l'enquête sur l’incident avec le blogueur Navalny, pour que par la suite, il soit possible de discuter de la confirmation des faits et non pas des rumeurs.” »

Voilà, nous allons nous arrêter là pour l’instant, en attendant les résultats de l’interrogatoire de Navalny par la police russe (en Allemagne, rien que ça !), – lequel interrogatoire sera sans doute refusé pour cause de pandémie Covid19 accompagnant toute diffusion du Novichok. L’on pourrait poursuivre en détaillant le brio de l’intelligence et de l’héroïsme des membres de l’UE, de l’OTAN et du bloc-BAO, décidés à défendre jusqu’au sacrifice suprême le modèle civilisationnel dont les crises à répétition prouvent le bien-fondé et la vertu sans limites. Nous sommes pour l’instant, et pour ce commentaire, un peu découragés par l’amas sans fin de vertus et de brio. Pour un peu de détente, nous préférons laisser l’attention du lecteur se disperser et prendre un peu d’aise avec les textes subversifs et absolument catastrophiques, détestables, déplorables et pitoyables... Voici donc successivement :

« Arrêt du Nord Stream 2: une sanction européenne contre la Russie à double tranchant », de Maxime Perrotin, sur Spoutnik-français le 10 septembre 2020, et ;
« Navalny, la Biélorussie et la CIA : cris d’orfraie après les propos de Zemmour sur CNews », à propos du galopin mucho-subversif remis à sa place par quelques beaux et scintillants esprits EnMarche, sur RT-France le même 10 septembre 2020.
dedefensa.org

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Le double tranchant de NordStream 2

Les appels à interrompre le projet Nord Stream 2 se multiplient, en guise de sanction à l’encontre de la Russie, accusée de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny. Mais cet arrêt du projet profiterait avant tout à ses principaux concurrents, Américains en tête, qui mettent tout en œuvre pour couler le gazoduc avant sa mise en service.

Nord Stream 2 verra-t-il le jour? Le mégaprojet de gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique est aujourd’hui sur la sellette, du fait de l’affaire Navalny.

Depuis l’annonce le 2 septembre, par Angela Merkel, que le gouvernement allemand détiendrait la preuve qu’Alexeï Navalny aurait été victime d’un empoisonnement, les appels à remettre en cause le projet de gazoduc se multiplient jusque dans le camp de la chancelière allemande. Alors qu’elle répétait le 1er septembre, face aux menaces de sanctions américaines, son attachement à ce projet entériné en 1997, Angela Merkel a finalement depuis ouvert la porte à son éventuel arrêt.

«Cela serait une première, car cela traduirait un gâchis important», réagit pour Sputnik Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (CREDEN).

En effet, s’il n’est pas exceptionnel que des projets de pipeline ne voient pas le jour (tel South Stream, qui devait relier la Russie à l’Europe occidentale), le professeur émérite à l’université de Montpellier souligne qu’il est en revanche beaucoup plus rare que des projets mis en chantier soient annulés en cours de route. Nord Stream 2, qui passe par la mer Baltique, est déjà achevé à plus de 95%, sa mise en service étant prévue début 2021.

Ainsi, une telle décision politique s’accompagnerait-elle d’une casse financière considérable pour les compagnies européennes ayant participé à ce projet: le français Engie, l’anglo-néerlandais Shell, l’autrichien OMV et les allemands Uniper et Wintershall. Sur les 10 milliards d’euros investis dans gazoduc, chacune d’entre elles a mis environ un milliard sur la table, le solde ayant été apporté par le russe Gazprom.

Des compagnies européennes qui sont déjà sous le coup de sanctions américaines. En effet, Nord Stream 2 aurait dû être mis en service en janvier 2020, mais des sanctions adoptées par le Congrès américain fin 2019 à l’encontre des compagnies prenant part à la construction du pipeline ont in extremis interrompu le chantier en provoquant le retrait de la compagnie helvético-néerlandaise Allseas, chargée de construire la section offshore du projet.

Suite à la reprise du chantier, qui enregistre ainsi un an de retard, les Américains ont décidé en juillet d’élargir leurs sanctions à l’égard de toutes les compagnies impliquées d’une manière ou d’une autre (armateurs, assurances, autorités portuaires, organismes de certification, etc.) dans Nord Stream 2, et ce d’une manière rétroactive. Comme le précisait alors à Sputnik la société Nord Stream 2 AG, opérateur du gazoduc, ce dernier fait travailler pas moins d’un millier d’entreprises originaires de 25 pays.

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Des sanctions présentées par les élus américains comme une mesure de «dissuasion contre l’agression russe», dans le contexte de la crise ukrainienne et contre un Nord Stream 2 dépeint comme «une menace pour la sécurité énergétique européenne», car il offrirait au Kremlin un levier de pression. Un dernier argument «pas très crédible» aux yeux de Jacques Percebois, qui rappelle la diversification amorcée en Europe, couplée à la démultiplication des sources d’approvisionnement en gaz à travers le monde. Pour le président du CREDEN, les Européens ne doivent pas être dupes des intentions de Washington.

«L’indépendance énergétique de l’Europe, c’est un paravent derrière lequel les États-Unis s’abritent. La vraie raison derrière, c’est qu’ils souhaitent exporter vers l’Europe du gaz sous forme liquide [gaz naturel liquéfié (GNL), ndlr]. Tout ce qui sera acheté en Russie ne sera pas acheté aux États-Unis. Il ne faut pas se voiler la face!»

De fait, au premier rang de ces nouvelles sources d’approvisionnement en hydrocarbures figurent les producteurs américains, qui ont bousculé le jeu mondial ces dernières années. Portés par la révolution du pétrole et du gaz de schiste, les États-Unis sont rapidement devenus les premiers producteurs de la planète tant de pétrole que de gaz.

Un statut qui va de pair avec certaines ambitions en matière d’exportations, malgré son coût. Lors du premier forum économique sur l’énergie organisé par l’UE et les États-Unis, le 2 mai 2019, Rick Perry, secrétaire d’État américain à l’Énergie, vantait les qualités de son GNL: « Bien que plus cher que le russe », soulignaient nos confrères du Figaro à l’époque, « celui-ci est “fiable” et synonyme de “liberté” pour les Européens.»

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre que Trump a déclaré à la presse, le 7 septembre dernier, qu’il a «été le premier à émettre l’idée» d’asséner un coup fatal au projet Nord Stream 2, qui doit doubler les fournitures de gaz russe à l’Allemagne. L’affaire Navalny tombe donc à pic pour l’industrie gazière américaine.

Autres pays, cette fois-ci en Europe, qui brandissent l’argument d’une augmentation de la pression russe sur les Européens via le levier du gaz: les pays baltes, la Pologne ou encore l’Ukraine. Ces deux derniers pays, pour l’heure, profitent de la manne financière que leur procure le transit par leur territoire… de ce même gaz russe. «Il est toujours prévu qu’il en passe un peu, mais à partir du moment où Nord Stream 2 va entrer en fonctionnement, on n’aura plus besoin de l’Ukraine», précise Jacques Percebois.

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La Pologne est elle-même active en matière de sanctions à l’encontre des entreprises participant à Nord Stream 2. Varsovie a notamment infligé 40 millions d’euros d’amende à Engie après le refus «sans fondement légal» du groupe français de communiquer aux autorités polonaises des détails sur le financement du projet gazier. Aujourd’hui, la Pologne n’hésite pas à brandir l’argument de la préservation de l’environnement. Un positionnement qui peut surprendre au regard de son statut de l’un des plus gros pollueurs européens, notamment du fait de sa consommation record de charbon. Un argument écologique à l’encontre de Nord Stream 2 également repris depuis quelques jours par une partie de la presse française, qui appelle à mettre un terme à un projet «climaticide», ou encore de le renvoyer «dans les dents de Vladimir Poutine».

Pourtant, comme le souligne Jacques Percebois, en cas de non-aboutissement du projet Nord Stream 2, le plan de sortie du charbon de l’Allemagne (deuxième consommateur européen derrière la Pologne depuis sa décision de sortir du nucléaire) à l’horizon 2038 sera lui aussi remis en cause. «Le gaz a une vertu, c’est que c’est la moins polluante des énergies fossiles», souligne le directeur du CREDEN, avec deux fois moins de CO² émis par kilowattheure produit par rapport au charbon.

«Le charbon, c’est un peu moins de 30% de la production d’électricité en Allemagne. S’il n’y a pas ce gaz russe, cela veut dire qu’on va maintenir plus longtemps les centrales à charbon. [14: 35] Renoncer au projet, cela veut dire retarder l’arrêt des centrales à charbon», met-il en garde.

Cependant, l’impact du gaz naturel sur l’environnement est amplifié par la liquéfaction du gaz lui-même, un processus gourmand en énergie, ce qui «pose la question du bien-fondé d’une augmentation des livraisons de gaz liquéfié, par exemple depuis les États-Unis», soulignait dans un article, pourtant critique à l’encontre du Nord Stream 2, Maxime Filandrov, consultant en coopération industrielle et commerciale pour le marché russe et ancien représentant de la Commission européenne à Saint-Pétersbourg, responsable de la coopération entre l’UE et la Russie du Nord-ouest. Quant aux méthodes d’exploitation des hydrocarbures américains, la fracture hydraulique (fracking) est un procédé très loin d’être considéré comme écoresponsable.

La bataille autour de la survie de ce mégaprojet devrait pourtant plus se jouer sur le terrain politique qu’environnemental. Si Jacques Percebois soulignait l’ampleur des «coûts échoués» économiques –une ardoise potentielle de 10 milliards d’euros, rappelons-le–, il souligne en effet que ceux-ci seraient également politiques.

Ce serait bien sûr le cas pour Vladimir Poutine et Angela Merkel, qui subiraient l’affront de voir enterré un projet qu’ils ont soutenu, mais aussi pour Emmanuel Macron, dont l’accord sera nécessaire à cet arrêt. En pleine crise économique, le Président de la République devrait assumer de faire perdre près d’un milliard d’euros à Engie, avec d’imprévisibles conséquences sur l’emploi et l’investissement de l’ancien groupe public. 

Maxime Perrotin

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Navalny, Biélorussie, CIA, Zemmour

Eric Zemmour s'est interrogé sur la main des services américains dans l'escalade diplomatique autour d'Alexeï Navalny, ou dans la situation en Biélorussie. Plusieurs personnalités se sont émus de la diffusion, selon eux, de «propagande» pro-russe.

Le polémiste et essayiste Eric Zemmour n’est décidément pas effrayé par le «qu’en-dira-t-on». Présent comme chaque soir, le 9 septembre, dans l’émission de Cnews Face à l’info, l’écrivain s'est permis une analyse assez peu en vue dans les médias occidentaux traditionnels concernant l’affaire Navalny, mais également à propos des troubles survenus en Biélorussie depuis la réélection, contestée par l’opposition, du président Alexandre Loukachenko le 9 août. Il a émis l’hypothèse d’une entreprise des services extérieurs américains : la CIA. «Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA»

«J’essaye de comprendre et il y a des choses qui me troublent. Si c’est Poutine qui a donné l’ordre d’empoisonner cet opposant politique [Alexeï Navalny], pourquoi les médecins russes lui ont sauvé la vie et l’ont transféré en Allemagne pour se faire soigner par les Allemands quitte à voir [le] crime démasqué ? C’est bizarre», a-t-il d’abord déclaré au sujet de l’affaire Alexeï Navalny, opposant qui aurait, selon Berlin été victime d'empoisonnement.

«Il y a cette histoire au moment où les Américains font pression sur les Allemands pour qu’ils renoncent à Nord Stream 2 [projet de gazoduc devant relier l'Allemagne à la Russie] […] Incroyable hasard ! Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Cela ressemble beaucoup à la CIA.»

Questionné par la journaliste Christine Kelly sur la mise en place de possibles sanctions contre la Russie dans ce dossier, Eric Zemmour a expliqué y être opposé par principe. «C’est contre-productif», a-t-il rétorqué, faisant mention de sanctions prises à l’encontre de la Russie concernant la Crimée qui «se sont retournées contre nous».

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L’auteur du Suicide français a par la suite évoqué la situation en Biélorussie, développant un argumentaire similaire. «Sur la Biélorussie, je vois venir gros comme une maison la CIA derrière parce que c’est un coup qu’ils ont fait depuis dix ans. A chaque fois qu’il y a une révolution orange il y a comme par hasard les Américains derrière, les ONG "sorossiennes" [du financier George Soros] et les services secrets américains. C’est étonnant que BHL [Bernard-Henri Lévy] n’ait pas débarqué en Biélorussie», a-t-il fustigé.

Réagissant sur Twitter, la députée européenne du groupe Renew, Nathalie Loiseau, a dénoncé, selon elle, «l’extrême-droite russolâtre en action». L'ancienne ministre en charge des Affaires européennes a même fait référence à notre média : «J’ai cru que j’étais sur Russia Today. Non, c’est CNews et c’est Zemmour. Ça devient de plus en plus pareil. L’extrême-droite russolâtre en action.»

De son côté, sur le même réseau social, le député MoDem des Français de l'étranger pour l'Allemagne, l'Europe centrale et de l'Est et une partie des Balkans, Frédéric Petit, s'est dit «sidéré d’entendre Eric Zemmour déverser sur une chaîne française la propagande (complotiste) servie par le régime de Loukachenko et la Russie».

Deux versions s'opposent actuellement sur le cas de l'opposant russe Alexeï Navalny, toujours hospitalisé en Allemagne. D'une part, les médecins russes qui ont initialement pris en charge l'opposant, selon lesquels «aucun poison ou trace de poison dans le sang ou dans l'urine n'a[vait] été trouvé».

D’autre part, Berlin soutient le contraire, affirmant que des tests toxicologiques réalisés par un laboratoire de l'armée allemande ont apporté des «preuves sans équivoque» de «la présence d’un agent chimique neurotoxique de type "Novitchok"» dans le corps d'Alexeï Navalny. Des accusations fermement contestées par la Russie.

Par ailleurs, l'Allemagne a fait savoir être ouverte à un possible gel du projet de gazoduc Nord Stream 2 si la Russie n'apportait pas rapidement les réponses attendues par Berlin, faisant peser une pression supplémentaire sur les autorités russes, déjà ciblées dans l'affaire Navalny par les accusations d'autres gouvernements occidentaux dont la France ou les Etats-Unis.

Concernant le dossier biélorusse, lui aussi au cœur de l'actualité, de nombreuses manifestations de l'opposition se succèdent dans le pays, rassemblant plusieurs centaines de milliers de citoyens, depuis la réélection d'Alexandre Loukachenko lors de la présidentielle du 9 août. L'opposition, emmenée par Svetlana Tikhanovskaïa, arrivée deuxième et qui a quitté le pays pour la Lituanie, conteste les résultats de l'élection et demande un nouveau vote. Le chef d'Etat biélorusse voit de son côté la main de l'étranger dans la crise que traverse son pays. Les autorités biélorusses ont arrêté, ces derniers jours plusieurs membres de l’opposition, comme Maxime Znak et Maria Kolesnikova.

RT-France

Covid a signé la mort de l’éducation publique...

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Covid a signé la mort de l’éducation publique...
 
par James Howard Kunstler
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Après un printemps infernal et deux mois de séjour d’été forcé, les familles de tout le pays attendent avec impatience la réouverture très hasardeuse de l’année scolaire. Le virus Covid-19 a révélé des fissures structurelles dans la puissante forteresse de l’éducation publique. Certains campus restent fermés, ou sont seulement provisoirement, et partiellement, ouverts. Il est facile de voir où cela va nous mener.

J’ai reçu cette semaine une lettre d’un professeur de physique de lycée en Nouvelle-Angleterre – qui veut rester anonyme. Il écrit :

«… Covid a signé la mort de l’éducation publique en Amérique … L’État n’arrive pas à décider si nous devrions faire du télétravail partout ou plutôt essayer un calendrier hybride étrange. Personne ne peut prendre de décision. Le syndicat a les boules. Il sait que la plupart des salles de classe sont mal ventilées et trop petites et ils n’imaginent qu’un scénario du type «bateau de croisière». Le travail à distance est horrible, mais c’est mieux que rien…»

Avant d’aller plus loin, rappelez-vous le premier principe de notre longue urgence : tout ce qui est organisé à une échelle géante est appelé à échouer. Au cours de la poussée de croissance de l’après-guerre, nous avons regroupé toutes les écoles du pays en campus géants desservis par des flottes d’autobus jaunes réunissant des milliers d’enfants dans des bâtiments conçus pour ressembler à des usines d’insecticides. Et une fois ce projet terminé, qu’avons-nous obtenu ? Deux décennies de fusillades de masse dans les écoles. Je ne pense pas que nous ayons compris le bon message – à savoir que ce type d’école produit tellement d’ennui et d’anomie que certains enfants deviennent des meurtriers au moment où ils atteignent l’adolescence.

Le fait que cette condition reste méconnue, et certainement absente du débat public, en dit long sur la psychologie collective désastreuse qui a prévalu dans l’investissement précédent : après avoir mis en place ce système misérable à des coûts titanesques, nous ne pouvons même pas penser à le changer. Maintenant, comme d’habitude dans l’histoire de l’humanité, le processus se déroulera de manière urgente, tout seul, que cela nous plaise ou non, parce que les circonstances l’exigent.

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Une autre question absente des médias d’information est ce qui se passe lorsque la baisse des recettes fiscales commence à atteindre les campus scolaires géants consolidés. Mon correspondant, professeur de physique en Nouvelle-Angleterre écrit :

«Les finances des écoles sont en mode complètement inversé. Chuchotée dans les couloirs avant chaque comité d’école et dans chaque salle du conseil municipal, il y a la formidable réalité que la TVA et la taxe foncière sont en baisse de 25 à 30%. La peur est palpable…. Il me semble que l’Éducation publique, telle que nous le connaissons actuellement sera de l’histoire ancienne dans environ quatre ans. C’est une grande institution. Il lui faudra quelques années pour imploser complètement, mais pas une décennie. Il ne reste plus d’argent pour la faire fonctionner telle qu’elle est.»

Et ainsi, la «technologie» intervient pour sauver la situation : l’apprentissage à distance. Cela semblait être une bonne idée à l’époque, mais les conséquences imprévues sont assez sombres. Est-il réaliste de poster les petits enfants, disons de la 1ère à la 6ème année, devant des écrans d’ordinateur pendant six heures par jour ? J’en doute. Et maintenant que nous avons mis les choses en place pour que de nombreux ménages aient besoin du revenu des deux parents pour vivre, qui sera là pour superviser l’apprentissage à distance ? Personnellement, je doute que la majorité, même des lycéens, s’habitue à ce régime.

Qu’en est-il des nombreux ménages pauvres ? Les écoles peuvent leur distribuer des ordinateurs portables et des tablettes, mais que se passe-t-il s’il n’y a pas de service Internet à la maison ? Et si les parents sont analphabètes en informatique ? Et s’il y a plusieurs enfants et que le ménage est chaotique ? Telle est la véritable réalité dans laquelle de nombreuses mères célibataires bénéficient de l’aide publique. Dans l’état actuel des choses, les enfants réussissent déjà mal dans une école ordinaire.

Alors, il y a l’enseignement à domicile. Un parent achète un programme d’enseignement et le suit. Prenez votre respiration ! Combien de parents sont réellement équipés pour faire cela ? Et qui sont les parents – surtout les mères – qui restent à la maison avec les enfants au moins une demi-journée ? Je m’empresse d’ajouter que la prochaine étape de la scolarité en Amérique naîtra probablement hors des efforts de scolarisation à domicile, car des groupes, ou des familles, organisent de petites écoles ad hoc qui ressemblent par leur structure aux écoles à une seule pièce d’antan. Mais le chemin vers ce résultat sera probablement compliqué et difficile, et beaucoup d’enfants seront laissés pour compte. Eh alors ? Abraham Lincoln a réussi à avoir une éducation avec rien de plus qu’une Bible, un volume de Shakespeare et une pile de livres de droit.

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Les collèges ont la tête si profondément dans le sable qu’on peut à peine voir dépasser les chevilles des responsables. C’est encore absolument pire en haut du tas. Par exemple, voici une lettre récemment envoyée à l’ensemble de la «communauté» d’étudiants, au personnel et aux professeurs de l’Université de Princeton par son président Christopher Eisgruber – lisez le tout ici. Une telle décharge puante de bigoteries racistes, lâches et malhonnêtes, n’a jamais été vue auparavant, ou à peine, même à Harvard, Yale et Brown, où l’insincérité coule comme le xérès Amontillado. Eisgruber écrit :

«Nous devons nous demander comment Princeton peut lutter contre le racisme systémique dans le monde. »
 
La grandiosité c’est vraiment quelque chose, le mot – inexistant – attendait justement que Princeton l’invente, et maintenant le moment est venu ! Et, bien sûr, comme si des croisades donquichottesques contre les gremlins politiques sauveraient Princeton.

J’ai des nouvelles pour vous : les collèges et les universités s’effondrent et pas simplement parce que Covid-19 a interrompu leurs business plans. Plutôt, à cause de la malhonnêteté prodigieuse et grossière dans laquelle est tombée l’éducation supérieure. Le racket autour des prêts universitaires était déjà assez grave, mais le racket intellectuel autour de faux domaines d’études, la persécution contre les crimes de la pensée et une hystérie sexuelle épique a déshonoré la mission même de l’enseignement supérieur, l’a transformé en quelque chose de pas mieux qu’un culte malade, et a infecté le reste de la culture en essaimant dans de nombreuses institutions et entreprises commerciales, avec des diplômés sectaires, déterminés à soumettre l’ensemble de la société américaine à une session de lutte maoïste sans fin – [genre Révocul, NdT].

Si l’apprentissage à distance est fait pour vous, suivez cinq cours en ligne gratuits par semestre à la Khan Academy et ne consacrez plus de soixante-dix ans d’économie à une université de l’Ivy League pour à peu près exactement la même chose. À l’heure actuelle, les écoles sont en pleine effervescence alors que les étudiants se présentent, commencent à faire la fête – ou se réunissent simplement en petits groupes sociaux – et qu’est-ce-que vous croyez, tout se déroule comme dans un bateau de croisière. C’est ce qui s’est passé cette semaine à SUNY Oneonta and Indiana University. Plus à venir, j’en suis sûr.

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Finalement,voyez vous, des milliers de collèges et d’universités à travers le pays fermeront ou du moins réduiront considérablement leurs effectifs – si les maoïstes ne les incendient pas après les élections. Le destin de nombreux jeunes aujourd’hui ne réside pas dans les couloirs sacrés de Google, Microsoft et Goldman Sachs, mais plutôt dans les champs et les pâturages des régions fertiles du pays où la nourriture doit être cultivée pour une population en déclin. Chutttt !!! Ne leur dis pas ça. Ils vont juste avoir une autre crise de colère, te crier dessus et t’annuler. Mais le monde évolue comme il évolue, et c’est probablement par là que ça ira.

James Howard Kunstler

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

Orientation politique de rentrée pour Rébellion : Nouveau Jalon

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Orientation politique de rentrée pour Rébellion : Nouveau Jalon


La fracture s’étend. Les nerfs sont nus, exposés anarchiquement à l’air infecté. Répression puis endiguement idéologique des Actes des Gilets Jaunes, confinement forcé, déconfinement accompagné du port des masques qui ne se limite plus aux espaces clos publics mais aux lieux de rassemblement extérieurs, manifestations massives contre les violences policières malgré l’état d’urgence sanitaire maintenu ayant réactivé médiatiquement la racialisation des conflits sociaux du pays…Et à l’heure où cette rentrée de septembre ont eu lieu des manifestations offensives à Beyrouth contre l’appauvrissement généralisé, ravivées par l’explosion spectaculaire du port de la capitale (178 morts, 6000 blessés et 300 000 sinistrés), une tentative de destitution du président de Biélorussie Alexandre Loukachenko et la démission forcée via un coup d’Etat militaire du chef du gouvernement malien Ibrahim Boubacar Keïta.

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C’est dans ce contexte bouillant, accompagné de l’annonce d’un nouvel appel à la mobilisation nationale des Gilets Jaunes pour le samedi 12 septembre, que nous faisons ensemble un bilan de nos luttes de terrain pour l’émancipation populaire qui se sont déroulées ces 3 dernières années.

  • Les manifestations des Gilets Jaunes un samedi par mois ont permis de régulariser les Actes et de libérer un maximum de créneau pour les salariés contestataires. Cependant, elle est devenue malgré elle un folklore, notamment dans les espaces urbains (centre-ville) où les piétons consuméristes du samedi après-midi jouissaient des éructations pacifistes de la masse réfractaire à laquelle il opposait un râle au moment du lâcher de gaz lacrymogène mais ne ressentait ni effroi ni compassion. Nous préconisons donc une mobilisation moins ponctuelle mais plus fréquente et prolongée dans l’enchaînement des jours et des nuits de révolte (les pics d’intensité des dernières révoltes pouvaient d’ailleurs se prolonger jusqu’au coucher du soleil et bien au-delà). Il nous faut briser davantage les limites du temps et de la géographie afin de repenser un rythme de contestation, phase préliminaire à l’insurrection puis à la Révolution.
  • Nous devons réfléchir à la question de la révolte spontanée, en apprécier les fulgurances mais aussi les limites (infiltrations de la police, des syndicats et des partis officiels), afin d’évaluer plus en détail la question de la révolte encadrée et « orientée ». Loin de là l’idée de définir une doctrine arrêtée divisée en plusieurs points et émaillée de listes, la ligne synthétique et ouverte de l’OSRE et de sa revue « Rébellion » (qui lui vaut d’être taxée de confusionniste par ses détracteurs) vise à faire front commun face aux dérives insupportables du Grand Capital auprès de toutes les obédiences ayant au moins comprises ce qu’elles ne souhaitent pas : la concession politicienne au sein une démocratie représentative et électoraliste ; l’arrivisme « révolutionnaire » ; le nihilisme qui se niche derrière l’étiquette « progressiste ». L’ « orientation » ainsi posée consiste surtout à comprendre ce qui est majoritairement souhaitable pour tous les insurgés sur le court et le long terme, d’en envisager les mises en place pragmatiques et de se garder le plus possible de toute répétition d’erreurs.
  • L’exercice de la violence : opposer le pacifisme et la martyrologie face à la répression des forces de l’ordre et au cynisme du gouvernement/relais médiatiques a, tout comme le spontanéisme de la révolte, ses fulgurances (dévoiler au peuple ce que le système tolère et ne tolère pas en qualité de contestation) mais aussi ses limites (partir au casse-pipe et en ressortir mutilé dans une dissymétrie du rapport de force physique). Il a beaucoup été débattu au sein d’une frange des Gilets de la pertinence de s’être distancié des Black Blocs, mouvement controversé pour son absence d’identification claire (« tout le monde et n’importe qui peut être BB, notamment un flic inflitré ») mais qui ont été sur le terrain les acteurs des situations les plus intenses du point de vue du renversement potentiel du rapport de force (notamment les premières manifestations parisiennes aux Champs Elysées). C’est d’ailleurs depuis la séparation entre les BB et les GJ que ces derniers ont perdu de leur vigueur et que la solution très réformiste du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), embryonnairement appliquée à travers les Assemblées Constituantes (n’ayant été que des reproductions rurales d’Assemblées Générales universitaires), se sont imposées jusqu’à l’achèvement coronaviral. En somme, le pacifisme réformiste est une stratégie d’échec et n’a pas permis au mouvement GJ de se renforcer.
  • L’impuissance des dissidences 2.0 : lorsqu’elles ne plaquent pas sur toute révolte populaire qu’elles ne maîtrisent pas une cause extérieure obscure (le conspirationnisme : appliquer de la mécanique paranoïaque à de l’organique authentique), elles capitalisent sur l’anticapitalisme à grand renforts de produits dérivés (tshirts, casquettes, mugs, porte-clés) en s’appropriant les mouvements. Brillant par leur absence sur le terrain des affrontements, ces fausses dissidences continuent à faire ce qui a toujours été leur projet : abuser de la confusion idéologico-politique générale et de la crise des représentations pour nous livrer, prêt-à-consommer, une vision du monde binaire, fictionnelle et malhonnête afin de segmenter leur propre marché, reproduisant ce qu’ils contestent à un système dont ils auraient voulus être les rois. Leur revanche est alors prise à l’échelle de la métapolitique. De ce fait, nous préconisons un éloignement strict de cette pensée incapacitante (car que faire en tant que citoyen en colère si tous les dés sont pipés par avance ?). Il nous faut nous débarrasser de la posture du commentateur journalistique, de cette mentalité du « buzz » et du « clash » ne concernant que les égos blessés de leurs porte-paroles, en articulant rigueur théorique/lectures fondamentales et initiatives de terrain (refus du tout-virtuel et connexion au réel).

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Le COVID-19 sonne le glas d’une chute de l’économie mondiale en accéléré, révélant par ailleurs l’idéologisation extrême du domaine sanitaire et l’effondrement des infrastructures médicales. Le confinement qu’il a occasionné a été le laboratoire d’une domestication sociale autoritaire et arbitraire, un renforcement de la paranoïa et du repli sur soi, qui ne pouvait qu’achever l’élan collectif et fraternel d’un mouvement comme celui des GJ. Nous recommandons de ne pas tomber dans le piège de la peur et de la soumission, en se ralliant aux contestations berlinoises ou encore londoniennes sur ces mesures répressives « pour préserver notre santé ».

Le déconfinement avec état d’urgence sanitaire n’empêche pas le déclenchement, depuis les USA, des réseaux antiracistes politiques contre les bavures policières, permettant à la ré-impulsion médiatique du collectif Justice pour Adama (la branche française du mouvement états-unien Black Lives Matter) de renforcer le développement d’une bourgeoisie colorée, les minorités de France (et notamment celles issues des quartiers populaires) étant majoritairement acquises au colonialisme états-unien ultra-libéral et individualiste. A travers une racialisation des conflits provoquant une guerre médiatique entre indigénistes d’extrême gauche et identitaires d’extrême droite, chacun faisant jouer au choix sa victime « racisée » de violence policière blanche ou sa victime blanche de racaille afro-maghrébine-islamique, c’est la lecture de classe radicale qui en prend un coup et le ré-étiquetage idéologique qui reprend du poil de la Bête. Nous appelons à la mise à l’écart de ces groupuscules séparatistes et contre-révolutionnaires qui ne font que démontrer, face à la rigueur sèche du Réel, qu’ils sont victimes des dérives d’une vision intégralement Idéologique du monde, où l’Idée dicte et prédomine l’expérience d’une réalité qui devient anecdotique, complètement phagocytée par ce que l’Idéologie veut que cette réalité soit. Il nous faut refuser ce combat pour le Faux !

Cette fissure ne doit pas être vue comme le symptôme d’une déchéance ou d’une fin pessimiste de Fin de Cycle. Tout ce qui se passe actuellement nous est favorable du point de vue du renforcement des écarts de classe et de l’accélération de tout le processus menant à une Révolution.

US : Chaos politique - Hillary et les Démocrates obtiendront-ils la guerre civile qu’ils essaient de provoquer ?

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US : Chaos politique

Hillary et les Démocrates obtiendront-ils la guerre civile qu’ils essaient de provoquer ?

Source Unz Review via The Saker

Si vous ne l’avez pas déjà vue, regardez cette vidéo d’Hillary Clinton déclarant : « Joe Biden ne doit en aucun cas concéder » 

«Aucun» signifie «aucun». Cela inclurait le cas, certes hypothétique, de Trump gagnant clairement, et haut la main. Encore une fois, «aucun» signifie «aucun».

L’implication directe de cela est que les Démocrates devraient reprendre la Maison Blanche par tous les moyens et en toutes circonstances.

C’est aussi un appel direct à saboter la démocratie américaine qui, aussi imparfaite soit-elle, est la seule option fondée sur l’état de droit actuellement disponible pour le peuple américain.

Cela entraînera-t-il une guerre civile ?

C’est plutôt improbable, car pour une guerre civile, il faut au moins deux parties crédibles, capables de coordonner les opérations, offensives et défensives, au moins à l’échelle régionale. Je ne vois pas cela aux États-Unis.

Mais je ne vois pas comment la violence locale régionale – parfois sévère – et le chaos politique peuvent être évités.

Nous savons déjà que les Démocrates n’accepteront jamais une victoire de Trump.

Nous savons également que les partisans de Trump affirmeront que l’on ne peut pas faire confiance à l’USPS (la Poste) pour le vote par correspondance – je suis totalement d’accord avec eux, l’USPS est l’un des pires services postaux de tous les pays développés de la planète.

Ensuite, il y a le problème suivant : comme les services de police sont «privés de financement» et que les flics démissionnent en masse – et je ne peux certainement pas leur en vouloir ! – les simples citoyens devront se protéger de plus en plus, ce que beaucoup d’entre eux peuvent faire, mais alors le problème est que ces citoyens seront inculpés pendant que les voyous de BLM et les Antifas survivants ne seront pas inquiétés, même s’ils ont attaqué en premier.

Dans certains États américains – comme la Floride, Dieu merci ! – les shérifs locaux se tiendront aux côtés de leurs citoyens et les procureurs locaux ne poursuivront pas ceux qui ont utilisé la force létale pour se défendre contre une courte liste de crimes – y compris les violations à domicile, détournements de voiture, viols, etc. Regardez simplement cette brochette de shérifs :

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Je réside en Floride depuis 18 ans maintenant et je peux sincèrement dire que je ne recommande pas à BLM et Antifa d’essayer de piller ou provoquer des émeutes en Floride, car ils seront confrontés à beaucoup de force et à un système juridique qui favorise fortement le citoyen respectueux de la loi, y compris en cas de légitime défense.

Mais dans les États du Nord  ?!

Jusqu’à présent, si je ne me trompe pas, la plupart des émeutes ont eu lieu dans les États du Nord – Atlanta est dans le sud, mais ce n’est pas vraiment une «ville du sud» puisqu’elle est dirigée par des sympathisants de BLM / Antifa et, à propos, on pourrait dire la même chose de Miami, FL.

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Ce n’est probablement pas une coïncidence. Et cela n’a rien à voir avec le «racisme du sud» – d’après mon expérience, les sudistes ne sont pas plus racistes que les nordistes – mais bien plus avec une culture d’autodéfense, enracinée dans le pays, qui rend les gens du sud beaucoup plus susceptibles de «cercler les chariots» et d’agir ensemble.

Et même si je n’ai jamais gobé les arguments, plutôt stupides, selon lesquels «les armes à feu protègent le peuple de la tyrannie», les tyrans ayant généralement des forces entraînées et professionnelles qui peuvent faire de la viande hachée de n’importe quel civil armé, je crois que les citoyens armés peuvent très efficacement arrêter les voyous lors des émeutes, rappelez-vous simplement comment les Coréens de Los Angeles se sont défendus, ainsi que leurs magasins, pendant les émeutes de Los Angeles.

Heureusement, les États du Sud sont beaucoup plus fidèles à la Constitution américaine que les États du Nord qui ont «castré» le second amendement – autorisant le port d’arme et les milices – «avec mille précautions législatives», il y a des exceptions, bien sûr.

Ce n’est pas très connu, mais dans environ 25 à 30% des cas de vols à main armée commis par des voyous, les armes ne fonctionnent pas ou sont factices. Leurs munitions sont souvent nulles, en mauvais état, ou complètement inadéquates. Pourquoi ? Parce que les criminels sont trop stupides et pas assez riches pour investir dans des armes à feu et une formation de qualité. En conséquence, si des voyous BLM / Antifa tentent de prendre d’assaut un quartier résidentiel ou une petite ville du sud, ils pourraient être «accueillis» par une puissance de feu très compétente.

Je pense qu’il est assez clair que l’État profond américain et le parti Démocrate utilisent BLM / Antifa comme fantassins pour créer le chaos et se préparer à une violence encore pire si Trump gagne. Il y a aussi des signes que la direction du parti Démocrate ne veut pas laisser un Joe Biden, totalement sénile, affronter Trump dans un débat. Voici un extrait d’un rapport de ZeroHedge :

"Je ne pense pas qu'il devrait y avoir de débats", a déclaré Pelosi jeudi, 
un jour après que le président Trump a demandé à Biden de passer
un test de dépistage de drogue avant que les deux s'affrontent
dans un débat. «Je ne légitimerais pas une conversation avec lui -
ni un débat dans le cadre de la présidence des États-Unis»
, a-t-elle ajouté.
Pelosi a déclaré que Trump avait été «honteux» en «traquant»
Hillary Clinton lors du débat de 2016 en s'approchant d'elle,
et qu'il «agirait probablement d'une manière indigne de la présidence».

Le message est clair : nous ne reconnaissons pas Trump comme un opposant légitime et s’il gagne, ce sera à cause de l’ingérence chinoise, ou russe, et du «harcèlement républicain» – qu’est-ce que c’est ?

Conclusion : nous n’accepterons en aucun cas une autre défaite

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, cela ressemble à de la sédition. Voici comment Wikipédia définit ce concept :

La sédition est un comportement manifeste, se traduisant par des paroles 
et une organisation, qui tend vers l'insurrection contre l'ordre établi.
La sédition comprend souvent la subversion d'une constitution et
l'incitation au mécontentement, ou à la résistance, face à une autorité
établie. La sédition peut inclure toute agitation, même si elle ne vise
pas une violence directe et ouverte contre les lois. Les expressions
séditieuses écrites sont des diffamations. Un sécessionniste est celui
qui s'engage dans la sédition ou la promeut.

Je ne vois aucune preuve que Trump, ou les dirigeants du GOP, le parti Républicain, soient coupables de sédition, du moins pas à l’intérieur de leur propre pays – à l’extérieur, bien sûr, ils sont actuellement la force la plus subversive de la planète. En fait, je dirais qu’en dépit de toutes les nombreuses différences majeures, Trump est confronté à une situation qui n’est pas différente de celle à laquelle Lukashenko est confronté en Biélorussie. La plus grande différence est que Trump n’est pas soutenu par Poutine. En fait, il n’est soutenu par personne – à part des cinglés de bonne foi comme Jair Bolsonaro, brésilien, et Ivan Duque Marquez, colombien, ou des putes bon marché comme Andrzej Duda, polonais, ou Dalia Grybauskait, lituanienne.

Je vois des preuves accablantes que le gang Clinton, l’État profond américain, et les «élites» (pseudo-) «libérales» sont tous coupables de sédition. À la suite de cette invasion d’émeutiers voyous, il se produit des choses qui auraient été tout à fait impensables il y a à peine un an.

Par exemple : un sénateur américain et sa femme ont failli se faire lyncher par la foule juste devant la Maison Blanche. Est-ce possible ? Oui, voyez vous-même :

Mes amis, ce n’est pas l’Afghanistan ou la République centrafricaine. Et la fonction sénatoriale est l’une des plus élevées que tout homme ou femme puisse occuper. Pourtant, dans la capitale de ce pays, juste à l’extérieur de la Maison Blanche, les flics étaient incapables de protéger un sénateur de la foule. Pourtant, c’est ainsi que les médias grand public ont présenté l’affaire : «Les protestataires affrontent Rand Paul devant la Maison Blanche après la convention républicaine». Depuis quand des voyous criminels, qui tentent de lyncher un sénateur et sa femme, sont-ils appelés «protestataires» ?! Et «affronter» ne suggère-t-il pas que le sénateur Paul méritait en quelque sorte d’être «affronté».

Pouvez-vous imaginer ce que les médias auraient dit si cela était arrivé à un sénateur noir ?

Ce type de «reportage» traditionnel ne montre-t-il pas que le système politique de ce pays s’effondre ?

Conclusion

Je ne vois pas de guerre civile se dérouler aux États-Unis. Mais je pense que ce pays peut, et le fera probablement, se diviser, disons … en plusieurs zones. Dans certaines régions, l’ordre public sera maintenu, par la force si nécessaire, tandis que dans d’autres, quelque chose de nouveau apparaîtra : ce que les Français appellent «des zones de non-droit», c’est-à-dire des zones dans lesquelles les forces de l’ordre seront absentes, soit parce que les dirigeants politiques refuseront de les engager, soit parce qu’ils devront simplement se retirer sous le feu. En règle générale, ces zones ont une économie parallèle «souterraine» qui peut rendre les gangs qui contrôlent ces zones très riches – pensez à la Russie dans les années 1990. Finalement, beaucoup de gens fuiront ces zones et chercheront refuge dans les régions plus sûres, ce processus a déjà commencé à New York.

À l’heure actuelle, il reste un peu plus de deux mois avant les élections, et je pense qu’il est correct de dire que la situation va se détériorer encore plus vite et pour le pire. Le 2 novembre, le pays sera «prêt» – si on peut dire – à une explosion massive de violence suivie de plusieurs mois de chaos.

Beaucoup voteront probablement Trump simplement parce qu’ils croiront, à tort, qu’il est le seul homme politique à s’opposer à ce que les Démocrates promettent de déchaîner contre la majorité des «déplorables» qui veulent garder leur pays et leurs traditions [style gilets jaunes, NdT]. Au fond, le conflit auquel nous assistons actuellement est un conflit d’identité, quelque chose dont la plupart des gens se soucient profondément.

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Tôt ou tard, il y aura une riposte contre la tentative des Démocrates de transformer les États-Unis en une sorte de Wakanda libéral, transgenre, obèse, dirigé par des escrocs, des monstres et des voyous.

Les Démocrates n’obtiendront pas leur guerre civile – mais ils subiront le retour de flamme pour leurs tentatives de détruire les États-Unis.

The Saker

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

vendredi, 11 septembre 2020

Vers l'autodéfense ? Entretien avec Eric Werner

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Vers l'autodéfense ?

Entretien avec Eric Werner

Ex: https://cocardeetudiante.com

L’été Orange mécanique que la France a vécu a mis au centre du débat politique le concept d’ « ensauvagement », repris jusqu’au sommet de l’État par le ministre de l’Intérieur. Pour remédier à ce phénomène, l’appel à un renforcement de l’État et à un tour de vis régalien est la solution la plus largement partagée, du moins celle qui paraît aller de soi. Or, à Palavas-les-Flots, à Bordeaux, ou encore à Nantes, des citoyens, désabusés de la dégradation de leur environnement quotidien, se sont constitués en collectifs pour prendre en charge eux-mêmes leur sécurité. Une même unanimité condamne cette voie vers l’ « autodéfense », considérée comme le début de la fin d’une société. Mais faut-il être si inquiet ?

ob_c081c3_autodefense-werner.jpgNous avons posé un certain nombre de questions au philosophe et essayiste suisse Eric Werner, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et ayant enseigné la philosophie politique à l’Université de Genève. Rédacteur à L’Antipresse, contributeur régulier de la revue Elements, il a publié récemment Légitimité de l’autodéfense: Quand peut-on prendre les armes? aux éditions Xenia (2019, 109 p.).


Question 1 : Dans votre ouvrage, vous analysez l’effacement, dans nos sociétés occidentales, de la frontière entre la guerre et la paix, et le mélange des deux états. L’actualité française est marquée par une succession dramatique d’agressions et d’homicides ultra-violents, aux motifs dérisoires et dont les auteurs sont quasi-systématiquement étrangers, « migrants » ou d’origine étrangère. Le concept d’ « ensauvagement » vous semble-t-il opérant pour analyser et comprendre ce phénomène ?

Eric Werner : Effectivement, la frontière entre la guerre et la paix tend à s’effacer, ce qui fait qu’on ne sait plus trop aujourd’hui par où elle passe. C’est très flou. Mais il faut aller plus loin encore. C’est la question même de savoir si l’on est en paix ou en guerre qui apparaît aujourd’hui dépassée. Elle l’est pour une raison simple, c’est que tout, aujourd’hui, est guerre. La guerre est devenue « hors limites » (pour reprendre le titre du livre de Qiao Liang et Wang Xiangsui). Il n’y a plus dès lors à se demander si l’on est en paix ou en guerre. Car a priori l’on est en guerre. C’est le cas en particulier au plan interne. Il y a différentes manières de qualifier l’état de choses actuel en France, mais on pourrait se demander si la référence à la paix civile est bien encore la plus appropriée.

Entrons un peu maintenant dans les détails. Vous parlez d’ « agressions et d’homicides ultra-violents, aux motifs dérisoires ». Plus ils sont dérisoires, plus évidemment on est amené à se demander si la véritable motivation ne serait pas d’ordre politique. Sauf que cette motivation ne s’affiche pas toujours ouvertement. On peut en revanche se référer au contexte : djihad, indigénisme, surenchères post- ou décoloniales, iconoclasme, culture Woke, etc. Rappelons également la formule de Clausewitz : la guerre, poursuite de la politique par d’autres moyens. La criminalité en elle-même n’est pas la guerre. Elle ne le devient que lorsqu’elle devient un moyen de la politique. Mais alors, très clairement, le devient. On pourrait se demander si ce n’est pas aujourd’hui le cas.
Autre point à considérer : on est en présence d’un phénomène évolutif. Pour l’instant encore, les agressions et les meurtres dont vous parlez (auxquels il faudrait ajouter les viols collectifs, les profanations d’églises et de cimetières, d’innombrables actes de vandalisme, probablement aussi un certain nombre d’incendies, etc.) relèvent de la micro-criminalité (ou encore d’une criminalité « moléculaire »). Autrement dit, ils restent dispersés dans le temps et dans l’espace, ne constituent donc pas encore un ensemble d’un seul tenant. Mais il est tout à fait concevable qu’ils le deviennent un jour, ne serait-ce qu’au travers de la contagion mimétique. Vous-même le relevez d’ailleurs, ils tendent aujourd’hui à se multiplier. C’est le cas en particulier dans les centre-villes, jusqu’ici relativement épargnés. Relevons au passage l’inexistence, ou quasi-inexistence, de la réponse policière, avec pour conséquence le développement d’un  sentiment d’impunité poussant les voyous et les criminels à se montrer toujours plus agressifs et entreprenants. Bref, on a de bonnes raisons de penser qu’à un moment donné, une « coagulation », se fera,  la micro-criminalité en question se transmuant alors en émeute (à l’échelle d’un quartier, d’abord, puis d’une ville). L’événement n’est pas complètement inédit. Rappelons pour mémoire les émeutes raciales de 2005 en région parisienne (avec des débordements jusqu’au cœur de la capitale). C’est une deuxième étape de l’évolution. Mais il peut y en avoir encore une troisième. Du niveau de l’émeute on peut ensuite passer à celui de l’insurrection. L’émeute s’étend dès lors à l’ensemble du territoire. C’est ce qui s’était passé, par exemple, en 1789. Rien ne dit que le processus actuel ira jusqu’à son terme, mais on ne saurait a priori en exclure la possibilité. Tout dépend de ce que décideront ou non de faire les victimes potentielles : se défendront-elles ou non ? En 1789, elles s’attendaient si peu à ce qui leur arriva qu’elles n’eurent pas le temps seulement de se poser la question. Et donc ne se défendirent pas. C’est bien montré par Taine dans Les Origines de la France contemporaine.

Je réponds par là même à votre question sur l’ensauvagement. Cette terminologie est évidemment inadéquate. Les voyous et les criminels qui agressant aujourd’hui les personnes dans la rue et souvent les tuent, ne le font pas parce qu’ils seraient soi-disant retournés à l’état sauvage. Ils font la guerre, c’est tout. La guerre, que je sache, ne s’est jamais signalée par son caractère particulièrement humain ou civilisé.

Question 2 : L’État ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation, ne serait-ce que dans le choix des mots de ses responsables (« incivilités ») ou dans l’absence de traitement des causes profondes de cette ultraviolence et de l’insécurité permanente. Peut-on dire qu’en France, le pacte social entre l’Etat et ses citoyens est rompu ? 

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E. W : L’Etat ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation, dites-vous. Il en a au contraire tout a fait pris la mesure, puisqu’il est lui-même à l’origine de cet état de choses, ne serait-ce qu’en l’ayant laissé se développer comme il l’a fait. Mais on pourrait aussi le soupçonner de l’avoir lui-même mis en place. En tout cas, il n’a rien fait pour en empêcher ou seulement même freiner la mise en place (par un meilleur contrôle des frontières, par exemple, ou encore en veillant à ce que les voyous et les criminels se voient appliquer les peines prévues par la loi : ce qui, on le sait, n’est jamais le cas). Sauf qu’il ne le qualifierait pas, quant à lui, de « grave ». Comme il lui est à tous égards hautement profitable, au moins le pense-t-il (c’est pour cette raison même qu’il l’a laissée se mettre en place), il le qualifierait plutôt de réjouissant.

En revanche une question se pose : dans quelle mesure entend-t-il aller plus loin encore dans cette direction ? Dans mon Avant-guerre civile, je défendais l’idée suivant laquelle les dirigeants étaient prêts à aller jusqu’à l’extrême limite séparant l’avant-guerre civile de la guerre civile, mais pas au-delà. Ils ne voulaient pas basculer dans la guerre civile. C’est une thèse qu’on pouvait encore défendre en 1999 (date de la publication de la première édition de l’ouvrage), peut-être encore en 2015 (date de la deuxième édition). J’hésiterais peut-être à le faire en 2020. On a parfois le sentiment que les dirigeants actuels seraient désormais prêts à franchir la ligne de démarcation. Ce thème est développé avec brio par Laurent Obertone dans son roman d’anticipation, Guérilla. Obertone décrit une guerre civile hypothétique, avec en arrière-plan l’Etat qui tire les ficelles, et en fin de compte empoche la mise. Il s’agit là d’une œuvre de fiction, mais le décryptage qu’elle suggère de la stratégie actuelle de l’Etat, plus exactement encore des personnels qui, tout au sommet de l’Etat (ou dans ses profondeurs, comme on voudra), prennent les décisions dans un certain nombre de domaines retient l’attention. – Quant au pacte social entre l’Etat et ses citoyens, il n’y a, bien entendu, plus de pacte depuis longtemps, puisque depuis longtemps également l’Etat ne protège plus ses citoyens. Mais ce n’est pas seulement le cas en France : c’est le cas également  en nombre d’autres pays européens.

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Question 3 : Avec la vague d’attaques djihadistes que la France a subie depuis 2015, souvent conduites de manière tout à fait « artisanale » (attaques au couteau), l’idée d’une reprise en main de sa défense par le citoyen lui-même a gagné du terrain dans les esprits. Le citoyen, ou un regroupement de citoyens, est-il l’échelon le plus efficace aujourd’hui pour assurer la protection du peuple français ?

E. W : Le plus efficace, je ne sais pas. De toutes les manières, il n’y en a pas d’autre. A partir du moment où l’Etat n’assure plus la protection du citoyen, ce dernier récupère ipso facto son droit naturel à l’autodéfense. Il n’y a pas de décision particulière à prendre à ce sujet, cela se fait automatiquement. Soit l’Etat fait ce qu’il lui revient de faire (c’est le pacte social qui le lui impose), et donc protège le citoyen, soit il ne le fait pas, en quel cas le citoyen récupère son droit à l’autodéfense. Maintenant, il peut aussi ne pas l’utiliser. Mais ce n’est pas parce qu’il ne l’utilise pas qu’il ne l’a pas récupéré. La question que vous posez doit donc être reformulée. On peut ne pas vouloir se défendre, c’est tout à fait possible. Mais qu’est-il préférable : se défendre ou ne pas se défendre ? Personnellement je réponds : se défendre, et cela pour au moins deux raisons : 1) L’agresseur préférerait le contraire, que je ne me défende pas. Je ferai donc ce qu’il n’a pas envie que je fasse : je me défendrai. 2) L’expérience historique montre qu’on a bien davantage de chances de rester entier et vivant en se défendant qu’en ne se défendant pas. On le voit en particulier durant les périodes de révolution et de guerre civile. Les gens qui ne se défendent pas sont à peu près sûrs de mourir. Ceux, en revanche, qui se défendent ont une petite chance au moins de s’en tirer.

« En choisissant de se défendre plutôt que de ne pas le faire, on ne se confronte pas seulement à l’agresseur mais à l’Etat, qui directement ou non protège l’agresseur. »

Après, il y a manière et manière de se défendre. On décide en fonction de chaque situation. Dans mon livre sur l’autodéfense, j’insiste en particulier sur le fait qu’en choisissant de se défendre plutôt que de ne pas le faire, on ne se confronte pas seulement à l’agresseur mais à l’Etat, qui directement ou non protège l’agresseur. Théoriquement l’Etat reconnaît le droit à la légitime défense, mais cette reconnaissance, justement, n’est que théorique : en fait, il ne le reconnaît pas. Il ne laisse même rien passer dans ce domaine. Il faut donc faire très attention à ce qu’on fait (et dit). Je n’affirme pas qu’il ne faut rien faire. Mais il faut être prudent, discret, plutôt en retrait (je pense en particulier ici à l’Internet). Le problème a souvent été abordé dans le cinéma américain. Je pense en particulier au film de Peter Hyams, La nuit des juges, sorti dans les années 80.  – Un mot enfin sur la « protection du peuple français ». Je crois que si vous réussissez à vous protéger vous-mêmes (vous-même en tant qu’individu, éventuellement groupe d’individus), c’est déjà beaucoup.

Question 4 : La notion de citoyen-soldat, ou l’idée de confier à l’individu les moyens de sa défense, restent néanmoins particulièrement mal perçues en Europe, très vite associées à l’image de « milices » sans foi ni loi ou conduisant nécessairement à des « carnages » de tireurs fous à la sauce états-unienne. Comment expliquez-vous cette diabolisation de l’autodéfense et du port d’arme ?

E. W : Qu’y a-t-il là de si surprenant ? Vous attendriez-vous peut-être à ce que l’Etat et les médias à sa solde les enjolivent ou en fassent l’apologie ? Si l’Etat leur était favorable, cela se saurait. Il leur est en réalité totalement hostile. C’est peut-être même la chose du monde à laquelle il est le plus hostile. Cela étant, puisque vous évoquez les Etats-Unis, il faut aussi rappeler que la situation en la matière est profondément différente des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis le droit de porter des armes est considéré comme un droit fondamental (2ème amendement de la constitution), en certains Etats, même, comme un devoir. Les citoyens ont le devoir d’être armés et de se défendre quand ils sont attaqués. C’est l’inverse exactement en Europe. On vous recommande avec la plus grande fermeté de ne pas vous défendre. C’est un très lourd handicap pour les Européens. Les Européens partent de beaucoup plus bas dans ce domaine que les Américains.

Question 5 : Sous les effets conjugués de la mondialisation libérale, de la perte de souveraineté au bénéfice d’instances supranationales, et de l’immigration massive, la cité « France » est de plus en plus une chimère, et le beau mot de « citoyen » a été dépossédé de son sens. Vous expliquez dans votre essai que la sentence « je réplique donc je suis » peut redonner à la citoyenneté et à la loi (nomos) leurs lettres de noblesse, comment ?

E. W : D’une manière générale, la guerre civile a pour effet de redistribuer les cartes, de remettre les compteurs à  zéro. Elle offre ainsi l’occasion d’une refondation. C’est ce qu’explique Giorgio Agamben dans son essai sur la stasis, autrement dit la guerre civile (La guerre civile : Pour une théorie politique de la stasis, Editions Points, 2015). La stasis, écrit-il, « est un paradigme politique coessentiel à la cité ». On est dans un cycle mort-résurrection. La cité meurt avec la stasis, mais la stasis est en même temps ce qui la fait renaître de ses cendres. Elle renaît évidemment autre. Ce n’est plus la même cité qu’auparavant. Mais renaît. Concrètement, on sort de l’état de nature pour en revenir à l’état civil. Un nouveau pacte social est conclu entre de nouveaux citoyens (en l’espèce, citoyens-soldats). On pourrait aussi se référer à Machiavel. Dans Un air de guerre (Xenia, 2016), j’explique que, pour Machiavel, c’est la guerre elle-même qui rend apte à la guerre. On n’a donc pas besoin d’être apte à la guerre pour la faire. La guerre elle-même nous y éduque. Or l’aptitude à la guerre n’est pas sans lien avec un certain nombre de vertus proprement civiques: courage, empathie, dévouement au bien commun, etc. Il est vrai qu’au point de départ, il y a une décision personnelle : se défendre et donc répliquer, plutôt que rester passif et ne pas répliquer. Le choix de se défendre précède la guerre qui rend apte à la guerre.

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Question 6 : Diriez-vous qu’aujourd’hui l’Etat, tel qu’il est et agit, représente le principal obstacle à la bonne vie et la protection du citoyen ?

E. W : On peut le dire comme ça. On pourrait aussi dire que l’Etat est aujourd’hui l’ennemi prioritaire. Ce n’est bien entendu pas le seul ennemi : il y en quantité d’autres. Mais c’est l’ennemi prioritaire. Si on ne l’écarte pas en priorité, on n’écartera pas non plus les autres, ne serait-ce que parce qu’il est leur allié et les protège. Ce n’est pas être anarchiste que de le dire. Personnellement je ne suis pas anarchiste. Je reconnais tout à fait l’utilité de l’Etat, et à certains égards, même, sa nécessité. On a tout à fait besoin de lui, par exemple, pour résister à une invasion étrangère. Mais je ne suis pas non plus un inconditionnel de l’Etat. L’Etat n’est pas a priori mon ami. Il ne l’est que s’il se conduit en conformité avec le pacte social, qui lui fait obligation de protéger le citoyen. Autrement non, il ne l’est pas. Il l’est encore moins quand il m’agresse, comme c’est de plus en plus le cas aujourd’hui. Il est alors mon ennemi, et que cela lui plaise ou non je prends toutes les mesures que j’estime utiles et nécessaires pour me protéger contre lui.

The New Axis: Berlin-Warsaw-Moscow-Bejing?

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The New Axis: Berlin-Warsaw-Moscow-Bejing?
 
by Konrad Rekas
Ex: http://oneworld.press
 
In fact, the axis from Berlin through Warsaw to Moscow and Beijing, the continental bridge that realists wrote about, who saw geopolitical and geoeconomic benefits and obviousness – this is the future.

What is the lesson from the anniversary of the Molotov-Ribbentrop Pact? That it was the Polish minister Józef Beck who could and should sign a pact with Molotov or Ribbentrop, and preferably with both - instead of sitting like this… believing in "Western guarantees".

Do Not Count On The Mistakes Of Others By Making Our Own

Poland has focused on the German-Russian conflict many times in its history, most often not supporting either side, but the forces that provoked these clashes. And despite the immediate benefits - it was a strategic Polish FAULT, which had to be based on the hope that one of our great neighbours would also make a mistake and act against their own geopolitical interests. Such a mechanism took place, for example, on the eve and during the Great War, which MUST be an almost successful suicide both for Russia and Germany - because that was the reason why it broke out. A similar situation happened in World War II, when Hitler, in turn, not only betrayed Nazism by selling it to great capital, but also tried to deny the geopolitical destiny of Germany, causing a war only in the interest of the Anglo-Saxons and for their rule over the World. Par excellence, therefore, both the Russian mistake in World War I and the German fault in World War II temporarily paid off for Poland - however, in the first case, almost only because there was simply a season to appoint small and weak national transition states in Central Europe as a necessary stage of reaching World Government (i), and in the second case, we were shielded by the scale of the Soviet victory and the suspension by communism of further geopolitical and civilization processes for less than half a century.

For the truth, the German-Russian alliance, or more broadly the Euro-Eurasian alliance, is the most obvious thing in the World, and it is by no means true that this is a deal, without exception, that can only deadly for the very existence of Poland. Well, that is, this is deadly, but only in a situation where Poland itself assumes the absurd role of the Trojan horse of Atlantism, deliberately acting against its own geopolitical determination. If we, Poles, stop considering as our historical mission to counteract the absolutely necessary combination of the potential of Europe and Eurasia - then we will become BENEFICIARIES, and not a hindrance to this process, which is also profitable for us.

China: A Necessary Fulfilment To Eurasia

Equally evident, but more recent date, is the geopolitical falsehood of the conflict with China, which seems to be the dominant economic power of Asia, and is our natural partner, not an enemy, for Poland and the whole of Central Europe, thus providing an opportunity to escape the trap of medium development and investment, barely keeping us alive, but transferring profits outside our country. And it does not matter for such an emerging natural European-Russian-Chinese alliance that historically China had moments in its long history, or rather makings, when the periodic advantage of the mercantile factor could make it the Ocean Empire. However, there has always been an introverted withdrawal to the Continental areas and the return of the domination of the political factor over the trade factor, typical for this formation.

Now the situation might only look different. But is it really bad? Let us remember, however, that such as United States had all the data to not go Alfred Mahan’s way, but to remain an alternative Continent, that is China has this comfort in the opposite direction to some extent. Their real return to Zheng He’s routes does not have to deny Eurasianism, but only supplement its formula.

Anyway, the Eurasian choice of Europe (including Poland) would be a salvation for all of us from the burdensome American dependence and the destruction of suicide, which for the Old Continent were two World Wars, and for Poland a joyful appearance in the Second one as a pretext, a spark, and the first a victim of a conflict that artificially divides (our) natural allies. In fact, the axis from Berlin through Warsaw to Moscow and Beijing, the continental bridge that realists wrote about, who saw geopolitical and geoeconomic benefits and obviousness – this is the future. Let us not repeat the mistakes of our ancestors, let us not ignore the reality that is happening around us. Whenever we went against our geopolitical destiny in history, only sacrifice and destruction awaited us. It is high time to change that.

(i) Nota bene, on the eve of the Great War, Russia was planning to give Poles independence, because it was already fed up with us, and its ruling spheres felt a deep reluctance to think about joining more lands inhabited by Poles. In addition, the Russians finally found a partner, in the form of Polish National-Democracy, to whom they could leave Poland - both in the conviction of the unity of interests and the durability of such governments in reborn Poland, more reliable than conservatives deprived of social support. This has been a theme that has been running in Polish-Russian relations for 300 years. Already Catherine II, sending Nikolai Repnin to Poland as her ambassador, instructed him: "We need reliable Poles!". And nothing has changed since the times of the Great Empress...

By Konrad Rękas
Polish journalist
 

Jusqu’où Erdogan veut-il pousser ses pions ?...

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Jusqu’où Erdogan veut-il pousser ses pions ?...

par le Général Jean-Bernard Pinatel

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Jean-Bernard Pinatel cueilli sur Geopragma et consacré aux frictions entre la Turquie et la Grèce, appuyée par la France, en Méditerranée orientale... Officier général en retraite et docteur en sciences politiques, Jean-Bernard Pinatel a déjà publié plusieurs essais dont Russie, alliance vitale (Choiseul, 2011) et Carnet de guerres et de crises 2011-2013 (Lavauzelle, 2014).

Jusqu’où Erdogan veut-il pousser ses pions ?

La France, Chypre, la Grèce, et l’Italie, ont lancé le 26 août l’initiative Eunomia, afin de « contribuer à la baisse des tensions en Méditerranée orientale ». Eunomia se traduira par une série d’exercices interarmées. Le premier se tiendra sur trois jours, entre Chypre et la Grèce, et rassemblera les quatre pays de l’initiative. La France a déployé dès le 24 août trois Rafale de la 4e escadre de chasse de Saint-Dizier. La France aligne en outre la frégate La Fayette, actuellement en mission MEDOR (Méditerranée orientale). Deux Rafale et le La Fayette avaient déjà participé à un exercice commun avec Chypre début août. Les chasseurs s’étaient ensuite posés en Crète, en forme de soutien à la Grèce. L’Italie a déployé une frégate, Chypre des hélicoptères et un navire, et la Grèce des F-16, des hélicoptères, et une frégate. Furieux de cette initiative, Erdogan a insulté la France et son Président qu’il a jugé « en état de mort cérébrale », et le 30 août il s’en est pris ouvertement à Athènes déclarant à propos des ressources gazières qu’il convoite illégalement : 

« Le peuple grec accepte-t-il ce qui va lui arriver à cause de ses dirigeants cupides et incompétents ? Lorsqu’il s’agit de combattre nous n’hésitons pas à donner des martyrs. Ceux qui s’érigent contre nous en Méditerranée sont-ils prêts aux mêmes sacrifices?»                             

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Erdogan veut retrouver le leadership spirituel et temporel que la Sublime Porte a exercé sur le pourtour méditerranéen, en Irak, et sur la péninsule arabique.

Sa stratégie se déploie à plusieurs niveaux sur lesquels il est, plus ou moins, en position de force.

Au niveau spirituel, il se voit incarner le renouveau islamique que voulait promouvoir Al Banna lorsqu’il créa les Frères Musulmans en 1933, et il veut s’en servir comme levier pour reconstituer l’Empire ottoman. La transformation de Sainte-Sophie en mosquée dans l’ancienne capitale de l’Empire byzantin constitue la preuve éclatante de son objectif islamique. Pour le mettre en œuvre, Erdogan s’appuie à l’intérieur de la Turquie sur le « Parti de la justice et du développement » ou AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi) qui, malgré une érosion récente due aux difficultés économiques, reste le socle de son pouvoir. 

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Au niveau diplomatique, Recep Tayyip Erdogan se comporte comme le successeur des califes ottomans, agissant comme si le XXème siècle n’avait pas existé. Il développe une stratégie révisionniste, qui consiste à s’affranchir de tous les traités internationaux comme celui de Lausanne de 1923, et de ceux qui établissent le droit maritime international. Il vient de concrétiser cette stratégie près de l’île grecque de Kastellórizo, située à trois kilomètres de la Turquie, en y envoyant prospecter un bâtiment de recherche sismique escorté par des navires de guerre. La nature grecque de cette île a été reconnue par le Traité de Lausanne que la Turquie n’a d’ailleurs pas ratifié. Cette stratégie est habile car créant un fait accompli, il rend ainsi responsables d’escalade les grecs si ceux-ci décidaient d’employer la force pour l’obliger à se retirer de leur Zone économique exclusive (ZEE). A Ankara le 13 août, il menace de nouveau : « Nous disons que si vous attaquez notre Oruc Reis (le bâtiment de recherche sismique), vous aurez à payer un prix très élevé ».

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Au niveau militaire, il dispose une armée de terre importante presque entièrement déployée dans les zones de peuplement kurdes et aux frontières de la Syrie et de l’Irak. Et d’une bonne aviation mais d’une marine qui n’est pas compétitive face aux grandes marines occidentales car elle ne possède ni SNA ni porte-avion. La France seule, avec ses 5 SNA[1] dont trois sont opérationnels en permanence, est capable d’envoyer par le fond la flotte turque de méditerranée orientale. Ainsi, Erdogan n’a pas les moyens maritimes de ses ambitions. Néanmoins, la très grande proximité de la côte turque d’une vingtaine d’îles grecques comme Kastellorizo rend leur conquête possible par surprise sans réelle supériorité maritime, alors que leur reprise demanderait aux Grecs des moyens sans commune mesure avec ceux utilisés pour les occuper. 

Au niveau économique, même si récemment la Turquie cherche à diversifier ses échanges vers la Russie, l’Irak et les pays du Golfe, elle reste très vulnérable à des sanctions économiques européennes. En effet, L’Union européenne à 28 demeure le premier partenaire commercial de la Turquie avec une part de marché stable (42% en 2018 et 41% en 2019). La Turquie a exporté pour $ 83 Mds de biens vers l’UE, qui absorbe ainsi 48,5% des exportations turques (contre 50% en 2018), et a importé pour $ 69 Mds de biens en provenance de l’UE (34,2% des importations turques), soit une baisse de 14% par rapport à 2018[2] .

Quelles sont les cartes diplomatiques dans la main d’Erdogan pour mener à bien sa stratégie pan-Ottomane ?

Erdogan est conscient qu’il ne peut bénéficier de l’appui des USA dans sa stratégie de reconquête. 

Ses attaques contre les Kurdes en Syrie ont été très critiquées au Sénat et à la Chambre des représentants outre-Atlantique. Aussi dès le coup d’état manqué, il s’est tourné vers Poutine qui y voit une opportunité conjoncturelle pour son industrie de la défense.   Ainsi, le 5 avril 2018, la Turquie a acheté 4 systèmes S-400 à la Russie (contrat de $ 2,5 Mds) plus performants que le Patriot américain. Et le 12 juillet 2019, Ankara recevait les premiers composants du système de défense russe S-400. 

La réponse américaine ne s’est pas fait attendre. Mi-juillet 2019, les États-Unis ont annoncé la décision d’exclure la Turquie du programme de chasseur-bombardier de 5e génération F-35 Lightning II[3]. De plus, des voix se sont élevées au Congrès pour exclure la Turquie de l’OTAN car son achat des S-400 russes est une violation de l’embargo sur les armes [4]

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Cette stratégie de renversement d’alliance militaire a des limites car il est évident que compte tenu du rôle que joue l’église orthodoxe en Russie, Poutine n’abandonnera pas la Grèce en cas de crise militaire. Ses liens actuels avec Erdogan lui permettront probablement de jouer une fois de plus le rôle de médiateur pour une désescalade en Méditerranée orientale.

Ne pouvant bénéficier d’un appui ni de la Russie ni des Etats-Unis pour sa stratégie révisionniste et de reconquête, Erdogan a-t-il la capacité de dissuader l’UE de réagir face à une agression contre la Grèce ? 

La communauté turque en Europe représente environ 6 millions de personnes dont presque la moitié résident en Allemagne (2.7 millions) et 600.000 en France. Erdogan essaie de se servir de cette diaspora tant sur le plan religieux que politique, pour dissuader les Européens de toute condamnation, sanction, et voire une réaction militaire, à sa politique. Mais sa capacité d’influencer la politique des Etats européens est limitée notamment parce qu’une partie de cette immigration est Kurde (1 million en Allemagne, 250.000 en France). Par ailleurs, la communauté turque en France est bien mieux intégrée que la communauté d’origine arabe ; la preuve : la délinquance y est beaucoup moins élevée. Les accusations et les mots d’ordre prononcés par des mouvements fascistes turcs seront peu suivis par les citoyens franco-turcs. En revanche, Erdogan entretient un réseau d’activistes nationalistes capables d’actions violentes comme ceux qui ont saboté les kiosques à journaux lorsque le Point avait comparé Erdogan à Hitler.  Ces activistes sont manipulés par les services secrets turcs et sont capables de mener des assassinats ciblés contre les Kurdes et les Arméniens, mais ils sont bien suivis par la DGSI et ne sont pas capables de dissuader le Président français d’agir. Cette diaspora n’est qu’un des facteurs qui explique la modération d’Angela Merkel vis à vis de la Turquie, les liens historiques et économiques étant plus déterminants. En revanche, la menace d’une nouvelle vague de migrants n’est plus aussi crédible, la Bulgarie et la Grèce ayant fermé leurs frontières avec la Turquie, et renforcé leurs moyens de contrôle depuis la pandémie. De plus l’UE, non sans mal, a officiellement décidé de renforcer Frontex, qui disposera d’un contingent permanent de 10.000 garde-frontières et garde-côtes d’ici 2027 pour assister les pays confrontés à une forte pression migratoire.

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Quelles peuvent être les options militaires d’Erdogan et les ripostes possibles de l’UE et donc les objectifs stratégiques d’Erdogan ?

Option 1 

Il a les moyens militaires de s’emparer par surprise et par la force d’une ou plusieurs îles grecques qui sont à seulement 3-5 kilomètres de la côte turque, et probablement de les conserver, car la Grèce ne disposera pas des alliés nécessaires pour les reconquérir, le prix humain étant trop élevé. 

En revanche, son exclusion de l’OTAN serait inévitable. Déjà, depuis le coup d’état en 2016 et l’achat de plusieurs batteries S-400 à la Russie, des voix s’élèvent aux USA comme celles du sénateur Lindsay Graham et du représentant Eliot Angel, et au Canada, pour exclure de l’OTAN les états qui ne partagent pas les valeurs « démocratiques ». 

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La France trouverait des alliés pour bloquer le soutien qu’il fournit actuellement aux milices islamiques qui contrôlent Misrata et Tripoli en Lybie, et interdire tout mouvement aux navires de commerce et à la marine de guerre turque en Méditerranée orientale. 

Sur le plan économique, il est difficile de voir comment l’UE pourrait justifier des sanctions économiques contre la Russie à cause de la Crimée, et ne pas sanctionner économiquement la Turquie. Cette option militaire semble être déraisonnable car le prix à payer serait supérieur au bénéfice tiré, et Erdogan ne l’envisagerait que s’il était assuré d’une neutralité allemande et anglo-saxonne. 

Option 2 

Erdogan pourrait poursuivre la recherche et la production illégale de gaz dans les ZEE qui, selon le traité de Lausanne et le droit maritime international, appartiennent à la Grèce et à Chypre[5], faisant porter à ses deux états la responsabilité d’une escalade militaire. 

Ainsi, lorsque Chypre a annoncé le 8 novembre 2019 avoir signé son premier accord d’exploitation de gaz, d’une valeur de $ 9,3 Mds avec un consortium regroupant les sociétés anglo-néerlandaise Shell, l’américaine Noble, et l’israélienne Delek[6], Ankara lui a contesté le droit de procéder à des explorations et à de la production dans sa ZEE, arguant que les autorités chypriotes-grecques, qui contrôlent le sud de Chypre, ne peuvent exploiter les ressources naturelles de l’île, tant qu’elle n’est pas réunifiée. Mais, presque simultanément en juin 2019, la Turquie annonçait l’envoi d’un second navire de forage pour explorer les fonds marins au nord de Chypre à la recherche de gaz naturel. Chypre a immédiatement délivré un mandat d’arrêt pour les membres d’équipage du bateau de forage turc, le Fatih. 

Dès avril 2019, le département d’Etat américain avait exprimé sa préoccupation et demandé à la Turquie de ne pas poursuivre ses projets visant à entamer des activités de forage de gaz dans la “ZEE de Chypre”.

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A l’issue du sommet des sept pays d’Europe du Sud à La Valette, le 14 juin 2019, une déclaration commune a été publiée enjoignant la Turquie de « cesser ses activités illégales » dans les eaux de la ZEE de Chypre. « Si la Turquie ne cesse pas ses actions illégales, nous demanderons à l’UE d’envisager des mesures appropriées »[7], ont-ils ajouté. 

Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé samedi que cette déclaration était « biaisée » et contraire aux lois internationales.

Enfin, le 23 juillet 2020, en présence de son homologue chypriote Nicos Anastasiades à l’Élysée, le Président Macron a tenu « à réaffirmer une fois de plus l’entière solidarité de la France avec Chypre et aussi avec la Grèce face à la violation par la Turquie de leur souveraineté. Il n’est pas acceptable que l’espace maritime d’un État membre de notre Union soit violé ou menacé. Ceux qui y contribuent doivent être sanctionnés. »

Conclusion

La déclaration du Président Macron ouvre une nouvelle étape dans les relations de l’UE et de la France avec la Turquie : celle des sanctions.

Le premier stade des sanctions serait des sanctions économiques ciblées. Elles accentueraient les difficultés économiques de la Turquie et éroderaient la base électorale de l’AKP, mais pourraient inciter Erdogan à choisir l’option militaire plutôt que de le calmer, car visiblement il est condamné à une sorte de fuite en avant. 

L’autre option serait évidemment l’arraisonnement des bâtiments d’exploration et de production turcs dans les ZEE de la Grèce et de Chypre, ces derniers faisant partie de l’UE et de l’OTAN. 

Cette option légitime risquerait de transformer ce différend en crise militaire aigüe.  Néanmoins, si la diplomatie échouait, on ne voit pas comment à long terme la Grèce et Chypre pourraient accepter sans réagir cette violation de leur ZEE. Rien ne dit qu’ils ne le feront pas, même sans l’appui initial diplomatique de l’UE et militaire d’au moins une grande puissance navale comme la France. 

En revanche si la Turquie décidait de s’emparer par surprise d’iles grecques en espérant l’absence de réaction militaire à court terme, l’UE serait obligée d’infliger à la Turquie les mêmes sanctions qu’elle a infligé à la Russie pour son coup de force sur la Crimée ; l’exclusion de l’OTAN serait alors en jeu.

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Les récentes élections en Turquie ont montré la fragilisation de la base du pouvoir d’Erdogan notamment du fait des difficultés économiques. Il ne faut pas exclure que la fuite en avant nationaliste puisse lui paraître comme une solution pour sécuriser son pouvoir.

Général (2s) Jean-Bernard Pinatel (Geopragma, 7 septembre 2020)

Notes :

[1] Le SNA à l’inverse des sous-marins classiques turcs est capable de rester en plongée tout le temps de s’y déplacer à grande vitesse ; alors qu’un sous-marin classique déchargerait ses batteries en quelques heures et devrait remonter son schnorkel pour les recharger. La furtivité d’un SNA est incomparable à celle d’un sous-marin classique. Pour mémoire, lors des manœuvres interalliées de Péan en 1998, le SNA Casabianca réussit à “couler” le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et le croiseur de classe Ticonderoga qui l’escortait. Lors de COMPTUEX 2015, un exercice mené par l’US Navy, le SNA Saphir a vaincu avec succès le porte-avions USS Theodore Roosevelt et son escorte, réussissant à “couler” le porte-avions américain

[2] Le poids des trois principaux clients de la Turquie (Allemagne, Royaume-Uni et Italie, qui représentent respectivement 15,4 Mds USD, 10,9 Mds USD et 9,3 Mds USD) recule en 2019 de même que les exportations vers les Etats-Unis (8,1 Mds USD, qui demeure le 5ème client et vers l’Espagne (7,6 Mds USD) qui demeure le 6ème client de la Turquie. La part de la France (7ème client) parmi les clients de la Turquie est passée de 4,3% en 2018 à 4,5% en 2019, soit une progression constante depuis 2017.  A l’inverse, les exportations vers l’Irak (4ème client) augmentent de 7,8% (9 Mds USD) de même que celles vers la Hollande (8ème client, +14,4%), vers Israël (+11,9%) qui devient le 9ème client et vers la Russie (+13,4%) qui devient le 11ème client de la Turquie. In fine, on notera que les exportations des principaux fournisseurs de la Turquie ont toutes enregistré des baisses importantes en 2019 par rapport à 2018, sauf la Russie.     

[3]  Ergodan au Salon international de l’aéronautique et de l’espace MAKS qui s’est tenu dans la région de Moscou du 27 août au 1er septembre 2019 se fait présenter Su-57 « Frazor », le nouveau chasseur-bombardier russe de 5e génération. D’après plusieurs agences de presse dont Associated Press le président turc a demandé à M. Poutine si cet appareil était « disponible à la vente pour des clients et Poutine a répondu oui. 

[4] Le 20 aout 2020, Monsieur Cardin un haut administrateur de la commission des affaires étrangères du Sénat a envoyé une lettre au secrétaire d’État Rex Tillerson et au secrétaire au Trésor Steve Mnuchin au sujet de l’achat des S-400 par la Turquie où il indique : « La législation impose des sanctions à toute personne qui effectue une transaction importante avec les secteurs de la défense ou du renseignement de la Fédération de Russie », a déclaré M. Cardin dans la lettre. M. Cardin a également demandé à l’administration Trump d’évaluer comment l’achat turc pourrait affecter l’adhésion de la Turquie à l’OTAN et l’aide américaine à la sécurité à Ankara.

[5] L’indépendance de l’île est proclamée en 1960. En 1974 le régime des colonels au pouvoir en Grèce fomente un coup d’Etat afin d’annexer l’île. Des soldats turcs débarquent alors dans le nord. Ils créent la République Turque de Chypre du Nord (38% du territoire), reconnue uniquement par la Turquie, soumise à un embargo et trois fois plus pauvre que le sud de l’île. Les Chypriotes grecs réfugiés dans le sud sont expropriés. L’armée turque est présente dans le Nord de l’Ile. 

[5] La licence d’exploitation, d’une durée de 25 ans, concerne le champ gazier Aphrodite, le premier découvert au large de l’île méditerranéenne, par la société Nobel en 2011. Ses réserves sont estimées à 113 milliards de mètres cubes de gaz.

[7] « Nous réitérons notre soutien et notre entière solidarité avec la République de Chypre dans l’exercice de ses droits souverains à explorer, exploiter et développer ses ressources naturelles dans sa zone économique exclusive, conformément au droit de l’UE et au droit international. Conformément aux conclusions précédentes du Conseil et du conseil européen, nous rappelons l’obligation incombant à la Turquie de respecter le droit international et les relations de bon voisinage. Nous exprimons notre profond regret que la Turquie n’ait pas répondu aux appels répétés de l’Union européenne condamnant la poursuite de ses activités illégales en Méditerranée orientale et dans la mer Égée et nous manifestons notre grande inquiétude au sujet de réelles ou potentielles activités de forage au sein de la zone économique exclusive de Chypre. Nous demandons à l’Union européenne de demeurer saisie de cette question et, au cas où la Turquie ne cesserait pas ses activités illégales, d’envisager les mesures appropriées, en toute solidarité avec Chypre ». https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/06/14/sommet-des-pays-du-sud-de-lunion-europeenne

Incivilités, ensauvagement ou début de guerre civile ?

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Incivilités, ensauvagement ou début de guerre civile ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le terme d'ensauvagement a fait l'objet d'un désaccord le 1er septembre entre Gérald Darmanin et le garde des sceaux Dupont-Moretti.

Etait-il approprié de l'utiliser pour qualifier les actes de violence survenus récemment dans diverses villes française, notamment Bayonne et Lyon, attribués à des « bandes de jeunes » non identifiés, sans mentionner la violence permanente qui s'est instaurée dans les banlieues des grandes villes. Ne valait-il pas mieux parler d'incivilités?

Le terme d'incivilité paraît anodin . Il est employé généralement pour désigner un manquement aux règles usuelles sur lesquelles repose la vie en société. Mais celui d'ensauvagement est-il excessif ? Il pourrait signifier un retour à des sociétés primitives n'ayant pas connu les « bienfaits » de la colonisation.

En fait, ni l'un ni l'autre ne semblent appropriés. Il vaudrait mieux parler du début de la guerre dite de 3e (ou 4e) génération contre les sociétés occidentales dont l'Organisation de l'Etat Islamique (Daesh) avait menacé les païens occidentaux, en conséquence de son incapacité à maintenir sa domination sur le Moyen Orient.

Différents chefs de cette organisation avaient indiqué sur les réseaux sociaux qu'ils poursuivraient cette guerre en envoyant des combattants volontaires pour mener des attentats, y compris des attentats-suicides, ceci prioritairement en Europe. Ceux-ci s'infiltreraient parmi les centaines de milliers de « réfugiés » fuyant la guerre et l'insécurité et provenant principalement de Syrie et d'Irak. Leur nombre ne diminuera pas, comme le montre la recommandation récente d'Angela Merkel d'augmenter les capacités d'accueil.

Il en résulte que les villes européenne sont confronté à un « séparatisme » refusé récemment par Emmanuel Macron mais qui existe désormais. Les musulmans dominant dans les banlieues de certaines grandes villes veulent y mettre en place des régimes politiques n'obéissant plus aux lois de la République, mais reconnaissant exclusivement le loi islamique dite charia. Certaines des normes imposées par celle-ci sont incompatibles avec les droits de l'homme, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression, la liberté de croyance, la liberté sexuelle et la liberté des femmes. D'autres, en termes plus discrets, recommandent de mener une guerre sainte contre ceux qui ne reconnaissent pas la loi islamique et le pouvoir supérieur d'Allah.

Il existe aujourd'hui, notamment en France, des mosquées de plus en plus nombreuses dont les imams, au vu et au su de la police, demandent aux bons musulmans de commencer à mener cette guerre. Il en résulte de nombreuses dégradations commises contre les églises et les crucifix. Nécessairement les bons croyants ne peuvent qu'en tirer argument pour mener des actes de violence anonymes, donc peu dangereux, notamment au sein de "bandes de jeunes non identifiés". 

Ceux-ci ne sont ni des incivilités ni des ensauvagements, mais des actes de guerre civile. A une bien moindre échelle, l'épidémie de meurtres anonymes et impunis de chevaux qui se poursuit en France à une échelle jamais vue encore montre combien le meurtre est contagieux, surtout quand les médias lui donnent un large écho.

jeudi, 10 septembre 2020

Nostradamus, le masque, et le Covid19

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Nostradamus, le masque, et le Covid19

par Pierre-Emile Blairon

L’article que Georges Gourdin a fait paraître : Nostradamus aurait-il inspiré Pierre-Emile Blairon ? m’a quelque peu désarçonné sur le coup car il ne m’avait pas avisé de sa parution ; mais c’est une heureuse surprise : il m’a permis de réfléchir sur les motifs qui m’ont amené à écrire les quelques phrases que vous avez déjà lues ou que vous allez lire. C’est le but de ma présente démarche : vous exposer ces motifs.

« La fin d’un cycle est toujours caractérisée par une accélération et une multiplication d’événements tragiques ou aberrants, par le règne du mensonge, l’inversion totale des valeurs longuement élaborées par la civilisation qui est en train de mourir mais c’est alors le moment où chaque instant de la vie sociale revêt un masque, en l’occurrence mortuaire, comme une gigantesque fête de carnaval dont les acteurs revêtiraient des costumes de zombies errants à la recherche d’un souffle de vie.

Funèbre parodie où l’on tente en vain de découvrir dans cette foule un véritable humain.

En fait, quand tout n’est que parodie, c’est que le monde réel est déjà mort.

Sous le masque, il n'y a que le néant. »

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Je ne me souvenais pas d’avoir écrit ces lignes. Il faut dire que, un livre terminé, mon esprit est occupé par le suivant alors que j’oublie presque tout du précédent ; je ne suis pas vraiment un bon commercial.

Au moment même de la parution de mon dernier livre, Chroniques d’une fin de cycle, paru aux Editions du Lore en décembre 2019, « l’élite » mondiale pédo-sataniste au pouvoir mettait la dernière main à la plus grande manipulation de tous les temps, qui allait aboutir à ce délire que constitue le totalitarisme sanitaire planétaire, si bien réussi dans ses moindres détails.

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Pour toute commande: http://www.ladiffusiondulore.fr/home/781-chroniques-d-une-fin-de-cycle-les-enfers-parodisiaques.html

Le pire des mondes

Le sous-titre de ce livre Chroniques d’une fin de cycle, où ces phrases citées figurent parmi les premières, les annonce déjà : Les enfers parodisiaques ; un amalgame de « paradis » et « parodie » ; le paradis est ici un faux paradis, et même l’inverse, puisqu’il est un enfer, tandis que la parodie est une vraie parodie qui singe le bonheur, tel que Aldous Huxley l’avait évoqué dans son livre Le meilleur des mondes qui signifie évidemment « Le pire des mondes ».

Le pire des mondes – comme il n’en a encore jamais existé - est celui que nous sommes destinés à vivre et que nous vivons déjà pour certains d’entre nous, parmi les plus lucides ; la plupart de nos contemporains étant complètement inconscients de ce qui arrive et, surtout, de ce qui va arriver.

Les populations sont devenues globalement incapables d’analyser la situation présente, d’entrevoir quelque chemin d’avenir, inaptes à tirer les moindres leçons du passé. Elles répètent stupidement les mêmes schémas, exécutent machinalement les mêmes gestes, obéissent massivement aux moindres injonctions si ce n’est aux moindres stimuli ; elles sont entrées dans un processus d’abêtissement complet ; et encore, certaines bêtes ont plus de facultés intelligentes pour se situer dans la vie et pour affirmer leur « personnalité ».

Le rapport avec Nostradamus ? Pourquoi m’aurait-il influencé ? C’est que je l’ai longtemps fréquenté en écrivant sa biographie, en tentant de résoudre ses énigmes, en donnant des conférences et des articles sur le personnage et son œuvre. Inévitablement, une sorte de complicité est née et, peut-être inconsciemment, j’ai pensé à lui en écrivant ces lignes sur le masque quelque peu prémonitoires.

Avant d’être devin, Nostradamus était médecin

Mais quelques éléments d’ordre tout à fait concret peuvent avoir aussi creusé un petit sillon dans ma mémoire ; ainsi, rappelons-nous que Nostradamus, avant d’être devin, était médecin, qu’il n’hésitait pas à se rendre dans les villes terrassées par une épidémie (autrement plus grave que la gripette préfabriquée qu’on veut nous faire passer pour une catastrophique pandémie mondiale) pour exercer son métier qui était alors un véritable sacerdoce souvent de nature sacrificielle ; nombre de médecins y laissaient leur vie ; la télé n’existait pas encore pour passer le plus clair de son temps à s’y pavaner, grassement payés au nombre de mensonges proférés comme font les Diafoirus actuels[1] au lieu d’exercer leur métier.

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La peste, en effet, sévissait régulièrement et partout à cette époque (début du XVIe siècle) et Nostradamus se rendait sur les lieux de l’épidémie pour tenter d’y soulager les malheureux contaminés. Les médecins portaient alors des masques en forme de bec de pélican dont la renflure était remplie de plantes médicinales censées les protéger des miasmes environnants. Nostradamus avait mis au point une décoction magique constituée de plantes et de fleurs aux propriétés antiseptiques qui se révélèrent particulièrement efficaces puisqu’il ne fut jamais atteint par la maladie (c’était un bon vivant, il est mort de… la goutte !).

Déduire plus que prédire

Nostradamus était connu, et l’est encore, pour ses prédictions, dont beaucoup furent vérifiées.

Certes, les dieux, ceux des Gaulois, des Indous, des Chaldéens et des Hébreux, s’étaient penchés sur son berceau ; c’est lui-même qui les évoque, et les invoque, selon ses dires. C’est, sans doute, un petit coup de leurs pouces qui a permis ses hallucinantes prophéties calculées au jour près (comme, par exemple, le début et la fin du communisme soviétique)

Son disciple, Chavigny, ne l’appelait-il pas le « Janus français », Janus, le dieu de l’antiquité, le dieu primordial, le dieu des commencements, celui qui a deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre vers l’avenir ?

Car le génie de Nostradamus, plus que de prédire, consistait à déduire.

Nostradamus fut l’un des premiers modernes (il a vécu pendant la Renaissance, début des Temps modernes) à avoir compris le système des cycles qui explique la marche du monde.

Les premiers écrits de cyclologie apparaissent chez les Indous, qui ne faisaient que s’en référer aux cycles de vie naturels : tous les êtres naturels, les plantes, les astres, les saisons, les jours, les heures, les hommes, les animaux vivent selon un cycle : naissance, vie, mort ; le temps est cyclique, tout recommence lorsque tout est mort.

Mais les civilisations naissent, vivent et meurent selon le même processus.

Les Indous avaient divisé le temps cyclique en quatre périodes, chacune d’elles appelée Yuga. Nous sommes à la fin de la dernière période, appelée Kali-Yuga, déclin entamé il y a 6400 ans.

Toutes les anciennes sociétés traditionnelles se référaient au système cyclique, au temps cyclique, le temps linéaire n’étant qu’une invention humaine initiée par les monothéistes.

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Les Grecs, par les écrits d’Hésiode notamment, ont aussi adopté le concept de temps cyclique, lui aussi partagé en quatre périodes qui vont du meilleur au pire ; le système cyclique est un système involutif. L’Age d’or est suivi de l’Age d’argent, puis du bronze, puis du fer, qui correspond donc au Kali-Yuga, celui dont nous vivons les derniers instants ; à la fin du grand cycle réapparaît le nouveau avec un nouvel Age d’or.

Ainsi donc, Nostradamus, le Janus français, doté d’une longue mémoire, d’une grande culture, ainsi que d’une profonde intuition, héritier spirituel de plusieurs ethnies et cultures, déduisait des anciens cycles les événements qui allaient apparaître pour le nouveau.

Le système cyclique a été compris et repris par quelques-uns de nos auteurs contemporains qui se sont ainsi avérés être des passeurs et des mainteneurs des anciennes sociétés traditionnelles à travers le monde, et, plus particulièrement, du monde indo-européen :  Spengler, Mircéa Eliade, Georges Dumézil, René Guénon, Julius Evola… auxquels il convient de se référer pour comprendre quelque chose à l’Histoire du monde et aux terribles événements qui se déroulent sous nos yeux.

Je terminerai par une phrase qui résume bien cet article, phrase de Paul-Georges Sansonetti qui, lui aussi, appartient à cette catégorie distinguée de passeurs et de mainteneurs : « Comme disait Goethe :" Les évènements à venir projettent leur ombre vers nous". Encore faut-il que de véritables voyants (alliant une intuition indissociable de la conscience ethnique à une lucidité héroïque) soient capables d'interpréter ces ombres messagères. »

Note:

[1] Les Diafoirus sont des médecins, père et fils, dans la pièce de Molière, Le Malade imaginaire. « Cuistres grandiloquents et rétrogrades dont le charlatanisme finit par éclater au grand jour » (Wiktionnaire)

mercredi, 09 septembre 2020

Kris Roman ontmoet Dr Koenraad Elst over Indië/China - deel 2 & deel 3

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Время Говорить:

Kris Roman ontmoet Dr Koenraad Elst over Indië/China - deel 2 & deel 3

Deel 1:

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2020/09/01/kris-roman-ontmoet-dr-koenraad-elst-over-indie-china.html

 
 
Deel 2 In het praatprogramma Время Говорить ('Tijd om te Spreken') ontvangt Kris Roman speciale gasten die hun bevindingen en kennis over actuele thema's aan het grote publiek verduidelijken.
 
In deze aflevering, opgenomen op 17-08-2020, is Dr. Koenraad Elst te gast. Recent (zomer 2020) vonden er dodelijke schermutselingen plaats tussen Indiaase en Chinese grenswachten plaats.
 
Dr. Koenraad Elst zal ons verduidelijken wat er aan de hand is. De veelheid aan informatie die Dr. Koenraad Elst meegaf verplicht ons het interview in drie delen te publiceren.
 
Dr. Koenraad Elst is Dokter in de Oosterse filologie en geschiedenis, Licentiaat in de wijsbegeerte, Indo-Iranistiek en Sinologie.
 
 
Deel 3:
 

Comment leurs masques rendent bêtes et méchants

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Comment leurs masques rendent bêtes et méchants

par Nicolas Bonnal

Dans notre tradition chrétienne et biblique le fait de cacher sa face est un délit spirituel ; et si Dieu cache sa face, la situation est spirituellement très grave. Exemple :

11 Il dit en son cœur : Dieu a oublié, il cache sa face, il ne verra pas, à jamais (psaume 10).

Le masque comme on sait ne prétend pas (ou plus) nous guérir de cet affreux virus qui ne tue plus personne et ne sert qu’à établir le nouvel ordre mondial et son grand Reset, en abolissant ce qui restait de liberté et en diminuant la population de deux milliards à coups de vaccins – pour commencer. A court terme on a pu voir aussi que le masque altère la santé et le caractère de la personne humaine, raison pourquoi certains le veulent définitif et obligatoire. Quand on hait (Gates-Attali-Davos-Soros, etc.) on ne compte pas.

Mais voyons ce qui dit un psychiatre du système, préposé à la manipulation – ou à la location – du cerveau humain et de ses clics acheteurs. Patrick Fagan dans un article puissant paru dans le mensuel britannique The Critic explore les raisons pour lesquelles les masques “rendraient les gens stupides” et seraient une forme de “déshumanisation.”

Fagan écrit :

[…] “Les masques peuvent désormais être ajoutés à la liste des obligations qui vous rendent stupides. […] voici les faits qui expliquent pourquoi vous ne devriez absolument, catégoriquement, pas porter de masque. Ils vous rendent influençables ; ils vous rendent plus susceptible de suivre les directives de quelqu’un d’autre et de faire des choses que vous ne feriez pas autrement. En bref, ils vous privent de votre fonction exécutive – votre conscience. »

Le masque déresponsabilise et rend plus fou : voyez les BLM et les Antifa que Trump laisse faire aux USA pour obéir à ses sponsors, tout en espérant être réélu par son électorat de petits blancs affolés (les oligarques étant eux euphoriques et patients comme on sait).

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Fagan donne deux exemples caractéristiques de cette répugnante civilisation consumériste (je rappelle que le mot consommation veut aussi dire mort en latin) :

« Un excellent exemple nous vient d’une étude réalisée par Mathes et Guest (1976), qui ont demandé aux participants s’ils seraient prêts, et combien ils devraient être payés, pour porter une pancarte à la cafétéria de l’université disant “la masturbation, c’est chouette” Les résultats ont montré que lorsque les gens portaient un masque, ils étaient plus susceptibles de porter l’affiche et qu’il leur fallait moins d’argent pour le faire (30 dollars contre 48 dollars en moyenne).

Pendant ce temps, Miller et Rowold (1979) ont présenté un bol de chocolats aux participants à Halloween et leur ont dit qu’ils n’avaient le droit d’en prendre que deux chacun. Lorsque les enfants pensaient qu’ils n’étaient pas surveillés, ils se servaient eux-mêmes. Les enfants sans masque ont enfreint la règle, en prenant plus de chocolats, 37% du temps, contre 62% pour les enfants masqués. Les auteurs ont conclu que les masques “entraînent une diminution des inhibitions comportementales”. […] »

Le masque sert à désinhiber : qu’il s’agisse de BLM, des racailles, de Macron ou de sa police toujours sordide et brutale (quoiqu’en pensent certains), on voit très bien les effets de cette désinhibition. Depuis qu’on ne voit plus leurs visages, casqués ou masqués, les flics sont odieux. Fagan :

« Les effets désinhibiteurs du port d’un masque sont décrits par les psychologues en termes de suspension des mécanismes de contrôle du surmoi, permettant aux impulsions subconscientes de prendre le dessus. Saigre (1989) a écrit que les masques “raccourcissent” les systèmes de défense conscients et encouragent une “régression massive” vers un état plus primitif ; Castle (1986) a écrit que les mascarades du XVIIIe siècle permettaient aux porteurs de masques de libérer leurs pulsions hédonistes et sexuelles réprimées ; et Caillois (1962) a écrit de la même façon sur les carnavals masqués européens impliquant des activités libidinales, notamment “les indécences, les bousculades, les rires provocateurs, les seins à découvert, les imitations de bouffonnerie, une incitation permanente à l’émeute, les festins et les excès de paroles, de bruit et de mouvement”. Au XIIe siècle, le pape Innocent III a interdit les masques dans le cadre de sa lutte contre l’immoralité ; et en 1845, l’État de New York a rendu illégal le port de masques en public par plus de deux personnes, après que des agriculteurs aient porté des masques pour attaquer leurs propriétaires. »

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L’altération de l’identité est évidente, ce qui explique la symbolique contre-initiatique des bals masqués de Venise aux Rothschild en passant par Fanny Hill :

« Du point de vue de la neuro-imagerie, les masques sont connus pour inhiber l’identité et le contrôle des impulsions – tous deux associés à la fonction exécutive dans le cortex préfrontal (par exemple, Glannon, 2005 ; Tacikowski, Berger & Ehrsson, 2017). En d’autres termes, les masques font taire le Jiminy Cricket dans le cerveau. »

Grâce aux masques on doit aussi se taire (cf. la muselière) :

« Il n’est pas étonnant que le fait de se couvrir la bouche nous fasse taire psychologiquement. Des études ont montré que les vêtements ont un effet puissant sur notre façon de penser (ou non), via un principe connu sous le nom de cognition encapsulée : le port d’une blouse de laboratoire améliore la fonction cognitive (Adam & Galinsky, 2012), le port d’une blouse d’infirmière augmente l’empathie (López-Pérez et al., 2016), et le port de marques contrefaites augmente la probabilité de tricher dans un test (Gino, Norton & Ariely, 2010). De même, dans le monde du langage corporel, le fait qu’une personne mette sa main sur sa bouche est un signe qu’elle écoute attentivement : elle est prête à recevoir des informations, et non à les remettre en question. »

On pense à Tom Cruise dans la scène du billard du film incontournable Eyes Wide Shut. J’ai expliqué ailleurs la haute symbolique maçonnique de cette « tenue ».

Les masques rendent stupides en nous privant d’air, ajoute Fagan :

« Il existe également une raison plus fondamentale pour laquelle les masques peuvent rendre stupide : la diminution du flux d’oxygène vers le cerveau. Les voiles faciaux réduisent la fonction ventilatoire à long terme (Alghadir, Aly & Zafar, 2012), et les masques chirurgicaux peuvent réduire l’oxygénation du sang chez les chirurgiens (Beder et al., 2008) : croyez-le ou non, se couvrir la bouche rend la respiration plus difficile. En examinant le masque facial N95, une étude de 2010 (Roberge et al.) a conclu que “les niveaux de dioxyde de carbone et d’oxygène étaient respectivement nettement supérieurs et inférieurs aux normes ambiantes du lieu de travail” à l’intérieur du masque. »

Les gouvernements soumis au N.O.M. étendent leur pouvoir pour fabriquer le gentil troupeau résigné prophétisé par Tocqueville :

« Le fait que les masques ne fonctionnent probablement même pas nous amène à la dernière raison pour laquelle le port d’un masque inculque la stupidité et la conformité : à travers un bombardement de mensonges, de contradictions et de confusion, l’État submerge votre capacité à raisonner clairement. »

Fagan donne l’exemple du communisme. On pourrait donner celui de Robinson obligeant le pauvre Vendredi à faire n’importe quoi (creuser et boucher des trous) pour éprouver sa puissance de colonial armé et la soumission de l’indigène. Fagan :

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« Comme l’a écrit Theodore Dalrymple, “Dans mon étude des sociétés communistes, je suis arrivé à la conclusion que le but de la propagande communiste n’était pas de persuader ou de convaincre, ni d’informer, mais d’humilier ; et donc, moins elle correspondait à la réalité, mieux c’était. Lorsque les gens sont contraints de se taire lorsqu’on leur raconte les mensonges les plus évidents, ou pire encore lorsqu’ils sont contraints de répéter eux-mêmes ces mensonges, ils perdent une fois pour toutes leur sens de la probité. Consentir à des mensonges évidents, c’est en quelque sorte devenir soi-même mauvais. La volonté de résister à quoi que ce soit est ainsi érodée, et même détruite. Une société de menteurs émasculés est facile à contrôler”.

Fagan conclut un texte brillant et courageux :

« Le but des masques faciaux n’est pas de protéger les humains, mais de diminuer l’humanité – de voler aux gens leur ego, leur identité et leur autonomie. »

Et nous citerons encore la bible, tout en demandant à nos lecteurs de découvrir les vidéos de l’extraordinaire rabbin Amnon Itshak qui a dénoncé la volonté folle de Netanyahou de pucer tous les enfants israéliens :

9 Ne me cache pas ta face, ne repousse point ton serviteur avec colère (psaume 27)

Ou aussi :

7 tu as caché ta face, j’ai été épouvanté (psaume 30)

Sources :

https://thecritic.co.uk/face-masks-make-you-stupid/

https://covidinfos.net/covid19/les-masques-vous-rendent-s...

Bonnal –  Les mystères de Stanley Kubrick (Dualpha, Amazon.fr)

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/06/09/gants-masq...

 

mardi, 08 septembre 2020

Masques: ils veulent nous voler nos visages !

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Masques: ils veulent nous voler nos visages !

par Nicolas Bonnal

Ex: https://nicolasbonnal.wordpress.com

Voler nos visages, et nous priver de notre ressemblance à Dieu : les effets profonds du mouvement du masque – (par le Headmaster – Directeur – d’institut catholique Mo Woltering)

Lors d’une récente visite à Charleston, en Caroline du Sud, j’ai vécu une expérience qui a conduit à une prise de conscience inquiétante. Depuis lors, je réfléchis aux conséquences plus profondes, et peut-être aux motifs néfastes, des masques-mandats.

Le marché de la ville historique de Charleston exigeait que les clients portent un masque, comme tous les lieux publics d’Amérique à ce stade. J’ai donc mis un masque jetable en entrant dans la collection des boutiques. Alors que je passais devant un magasin, une vendeuse, qui portait également un masque, m’a accueilli avec un charmant accent du sud. En réponse, je lui ai souri et lui ai rendu son salut. Mais j’ai réalisé qu’elle ne pouvait pas me voir sourire et que je ne pouvais pas la voir sourire. À cet instant, je me suis dit: «Dang, ils nous ont volé la figure!»

La question des mandats de masque a été engloutie par notre nation polarisée. Il y a des arguments féroces sur l’efficacité médicale ou le besoin de masques. Certaines personnes deviennent aveuglément folles lorsqu’elles voient d’autres qui ne portent pas de masque en public. De l’autre côté, beaucoup de gens sentent que les masques ne sont qu’une chose de plus que les élites dirigeantes imposent aux masses incontestées. Les lignes de bataille sur les masques se sont maintenant tracées en grande partie selon les lignes politiques. Cependant, la majeure partie de la controverse n’aborde pas vraiment la véritable signification de ce qui se passe. Quels que soient les motifs, les effets des masques-mandats transcendent la santé et la sécurité.

Il semble que le langage officiel se soit maintenant installé sur le terme «couverture du visage». Ce changement subtil et cette résolution coordonnée concernant un terme plus précis sont révélateurs. Il révèle les effets plus profonds et peut-être les motifs des mandats eux-mêmes. Il existe une distinction significative entre les masques et les revêtements faciaux. Historiquement, les masques ont été associés à jouer un rôle, comme au théâtre. En fait, le mot latin persona vient du mot grec prosepon, qui signifie masque. D’après cette compréhension, porter un masque est plus comme mettre le visage d’un autre ou représenter quelqu’un d’autre. En passant au terme précis «couvrant le visage», au lieu de «masque», il devient plus clair que l’effet est d’effacer le visage humain et finalement d’effacer Dieu de notre vue.

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En continuant à réfléchir à ma réalisation à Charleston, le livre de CS Lewis, Till We Have Faces, m’est venu à l’esprit. Je dois admettre que même après avoir lu le travail deux fois à des moments différents de ma vie, je ne le comprends toujours pas vraiment. Cependant, parmi les multiples niveaux à l’œuvre dans le livre, Lewis essaie indéniablement de relier la découverte de soi à travers les dieux à la découverte du Seul Vrai Dieu en fin de compte. Le point d’intersection se trouve dans le titre. Vers la fin du livre, Orual dit: «Comment [les dieux] peuvent-ils nous rencontrer face à face jusqu’à ce que nous ayons des visages?» Lewis essaie d’établir ce lien en racontant un mythe païen. La connexion entre Dieu et l’homme devient pleinement concrète dans l’Incarnation. Dieu devient homme et porte un visage humain.

 

Les icônes sont communément appelées «fenêtres vers le ciel», mais que présentent-elles habituellement? La majorité des icônes présentent le visage du Christ ou de l’un des saints. Habituellement, c’est exclusivement le visage. La théologie derrière l’iconographie illustre davantage le lien entre le visage humain et le visage de Dieu.

David Clayton, artiste et iconographe, explique que «le but des icônes est de nous donner un aperçu de ce à quoi les choses ressembleront lorsque nous serons au paradis». [1] Pour l’iconographe, le récit de la Transfiguration fournit le fondement de la théologie spirituelle derrière son art. Au cours de la Transfiguration, les évangélistes mentionnent spécifiquement les visages du Christ et des apôtres. «Le Christ est décrit dans l’évangile de Luc:« la mode de son visage a été modifiée et ses vêtements sont devenus blancs et éblouissants »; Matthieu dit que son visage «brillait comme le soleil, et ses vêtements sont devenus blancs comme la neige»; Peter a décrit une «splendeur qui éblouit les yeux humains». » [2]

Tous les éléments stylistiques que l’iconographe utilise pour dépeindre le «visage transfiguré» visent à «créer un processus dynamique qui attire d’abord le spectateur dans l’icône, puis envoie l’attention au-delà de l’icône elle-même vers le ciel. Le regard plein de visage du saint arrête notre attention, nous attire et nous tient sur lui-même. [3] La spiritualité de l’iconographe est entièrement dirigée vers ce que saint Jean décrit comme le paradis dans le livre de l’Apocalypse quand il dit que les saints «verront le Seigneur face à face». (cf. Ap. 22: 4) [4] Face à face est la seule manière de décrire la finalité voulue par l’homme. Le visage humain signifie la dignité humaine.

La raison la plus profonde de l’importance du visage humain est que Dieu a un visage humain. Il y a environ trois décennies, Christoph Schonborn, OP, a produit un ouvrage scientifique intitulé Le visage humain de Dieu, l’icône du Christ.

Schonborn explique plus en détail le passage de saint Paul en mettant en évidence saint Cyrille d’Alexandrie.

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Si le Verbe s’identifie à la chair et se l’approprie entièrement, alors cette chair doit, dans un certain sens, participer à l’essence la plus intime du Fils, à son hypostase. Cela change également la conception de l’image. Cyrille commente à un moment «le jour de votre visage» (Ps 21, 9) en ces termes: «Pouvons-nous à juste titre comprendre le« temps de la face du Père »comme un temps de l’incarnation, car le Fils, après tout, est le visage [ prosepon ] et l’image du Père. ‘ [5]

L’affirmation de Cyril va ici dans deux directions à partir du Christ. Dans l’Incarnation, lorsque le Fils devient chair, il s’approprie notre chair. Il rend possible la divination de notre chair par la coopération avec la grâce. Le Christ permet au visage humain de refléter le visage de Dieu. Le Christ élève le visage humain et lui donne sa dignité. En même temps, le visage du Verbe fait chair est vraiment le visage de Dieu. Ce que nous voyons au jour le jour sur le visage humain porte la Divinité. [6)

Il existe un fondement théologique profond de l’importance du visage humain. Mon expérience troublante avec le commerçant de Charleston concernait en fait l’incapacité de se connecter par un sourire. Le sourire humain a une signification profonde pour les relations humaines. Hans Urs von Balthasar réfléchit sur la mère et un nouveau-né dans Sauf si vous devenez comme cet enfant. «C’est là que se produit le miracle qu’un jour l’enfant reconnaîtra dans le visage de sa mère son amour protecteur et lui rendra cet amour avec un premier sourire… Cette compréhension ouvre chez l’enfant le bourgeon dormant de la conscience de soi. [7]Le sourire d’un enfant est le premier petit acte d’amour. Il n’est provoqué que par le sourire de la mère. Le sourire humain est le symbole fondamental de la capacité de l’homme à aimer. C’est aussi le vecteur de base des relations humaines.

Au fur et à mesure que nos diverses crises sociétales progressent, Joe Biden dit qu’il imposerait des couvertures faciales à l’échelle nationale. Cela pourrait être la posture politique d’un candidat désespéré. Néanmoins, le mouvement du masque semble prendre de l’ampleur alors même que la propagation du COVID est en baisse. J’ai tendance à penser que l’enjeu est bien plus important. Oui, je pense que les masques sont utilisés pour attiser la peur et cultiver la conformité. Cependant, à un niveau basique et fondamental, les couvertures faciales nous dépouillent de notre humanité et effacent le visage de Dieu de notre vue.

Vous pourriez penser que les élites gouvernantes ne peuvent pas penser à ce genre de niveau théologique. Peut-être pas, mais je n’en serais pas si sûr. Il existe de nombreux cas où les élites ont été prises en train de montrer ce qu’elles croyaient vraiment. Les couvertures faciales sont nécessaires pour les masses incontestables, mais pas pour l’élite dirigeante.

Remarques:

[1] David Clayton, «Comment la forme des icônes byzantines se rapporte à la vision chrétienne du monde», Liverpool Hope University Press, 2008, p. 86.

[2] Ibid, p. 85.

[3] Ibid, p. 90.

[4] Ibid, p. 85.

[5] Christoph Schonborn, OP, le visage humain de Dieu, l’icône du Christ , Ignatius Press, San Francisco, 1994, p. 83.

[6] Ibid, p. 83.

 

[7] Hans Urs von Balthasar, Sauf si vous devenez comme cet enfant , Ignatius Press, San Francisco, 1991, p 17.

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La paradoxale conséquence du BLM

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La paradoxale conséquence du BLM

par Rémi TREMBLAY

Fais attention à ce que tu souhaites, car cela risque de t’arriver.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM), propulsé à l’avant-scène médiatique depuis le décès de George Floyd, a l’oreille attentive des puissants de ce monde, pour qui la parole de l’« opprimé » est devenue parole d’Évangile. L’un des slogans employés en Amérique par ce mouvement racialiste est « defund police », soit « cessez de financer la police ».

Cette doléance, plusieurs maires américains l’ont entendue, et, question d’être dans l’air du temps, l’ont appliquée en partie.

Mais, voilà, plutôt que de sauver des vies noires, une police réduite semble avoir eu l’impact inverse, ce qui désole La Presse.

Il faut savoir que cette demande se basait sur un postulat fantasmé, soit que les policiers sont des racistes en puissance en quête de vies noires à faucher. L’affaire Floyd, qui à la base n’avait rien de raciale, fut généralisée, malgré les faits et les statistiques prouvant que cet acte de violence policière n’avait rien de racial en soi. Et en même temps, on faisait fi de la donnée suivante : le plus grand prédateur de l’homme noir en Amérique, est l’homme noir.

Ainsi, dans la plupart des grandes villes américaines, comme à chaque été, on assiste à recrudescence des fusillades dans les rues et les principales cibles sont de jeunes hommes noirs.

Cette année, bien qu’il soit difficile d’établir des données exactes pour la saison chaude, celle-ci n’étant pas terminée, plusieurs médias mentionnent que ces fusillades et les morts liées pourraient atteindre des sommets inégalés, justement à cause des coupures dans les services policiers. Ainsi, selon La Presse, « la métropole américaine (New York) déplorait une augmentation de 53 % du nombre de fusillades par rapport à la même période l’an dernier ».

Le média bien-pensant CNN parle quant à lui d’une situation alarmante.

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Pourtant, les idéologues derrière le slogan « Defund police », par un retournement de la logique difficile à comprendre, expliquent qu’en fait cette montée de violence prouve l’inutilité de la police.

Malgré ce que laissent sous-entendre certains médias et politiciens en évitant de parler des responsables de ces fusillades, les responsables ne sont pas de klanistes ou des racistes visant à éradiquer les Noirs, mais des gangs de rue, des groupes criminalisés, qui cherchent à étendre leur territoire de vente de drogue ou qui exercent des règlements de compte entre gangs rivaux.

Il faut faire attention à ce qu’on demande, car nos souhaits peuvent être exaucés.

Ainsi, le mouvement Black Lives Matter, en faisant de la police une ennemie à abattre a engrangé une conséquence paradoxale : plus d’hommes noirs meurent, et ce à cause de leur revendications anti-policières.

Et le pire dans cette affaire, c’est que certains idéologues de gauche blâment les policiers pour ne pas être en mesure d’enrayer cette violence.

Les Américains ont une phrase pour illustrer le dilemme des policiers : « Damned if you do, damned if you don’t. »

S’ils agissent, ils sont racistes. S’ils n’agissent pas, ils sont racistes.

Rémi Tremblay

• D’abord mis en ligne sur EuroLibertés, le 10 août 2020.

lundi, 07 septembre 2020

Liban: que se passe-t-il? Gilbert Dawed répond aux questions de l'Académie Europe

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Liban: que se passe-t-il?

 
Liban: Entre terrorisme, crise, révolution et pouvoirs forts
Académie Europe: La vidéo de la rencontre avec Gilbert Dawed
 

Gabriele Adinolfi et Georges Feltin-Tracol évoquent le corporatisme

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L’Echo des Canuts: "Sur le corporatisme"

Roberto reçoit Gabriele Adinolfi et Georges Feltin-Tracol pour évoquer le corporatisme et démonter quelques mythes…

Lien (pour écouter): https://radiomz.org/lecho-des-canuts-16-sur-le-corporatisme/?fbclid=IwAR2Pz2p9sA4xfz2o2se1-7wS9zB4UT9LL5N9-jMRRHFCya94dxmASYltZd0

Jacques Georges: Des souvenirs qui ont de la gueule

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Jacques Georges: Des souvenirs qui ont de la gueule

par Georges FELTIN-TRACOL

Rédacteur bien trop discret d’Europe Maxima, Jacques Georges vient de commettre un singulier ouvrage à mi-chemin de l’autobiographie et du pamphlet. Outre un titre accrocheur, Sept décennies qui ont changé la gueule du monde attire l’attention par une couverture présentant le portrait du grand-père de l’auteur, un paysan francilien au regard franc et malicieux, une belle figure de Gaulois qu’on retrouve dans les romans bourguignons de Henri Vincenot. Jacques Georges place son grand-père « Pageorges » en repère à partir duquel il estime que sa vie, commencée en 1944, coïncide avec un changement d’époque à l’instar du Romain de l’Antiquité tardive à l’aurore du Haut-Moyen Âge, de l’Occidental de la fin du Moyen Âge aux premiers temps de la Renaissance ou de l’Européen de 1790 aux débuts de l’Ère contemporaine. Il le reconnaît volontiers : « Je suis toujours resté en retrait. Dès le départ, je me suis senti profondément décalé, minoritaire, décalé (p. 244). »

Il importe d’évoquer la bafouille de Jacques Georges. Ce n’est pas dans la grasse presse mensongère subventionnée quotidienne, Le Monde ou Libération, ou hebdomadaire, Le Point ou L’Express, qu’on mentionnera ce livre écrit d’abord à l’intention de ses enfants et petits-enfants. Sept décennies qui ont changé la gueule du monde se caractérise par un très beau style aux phrases limpides, ciselées et percutantes. On peut à la rigueur lui reprocher une présence un peu trop fréquente de « franglicismes » (1).

De Barbu à d’Ormesson

dormesson.jpgStade suprême d’un copinage éhonté, l’auteur me présente comme « un esprit encyclopédique ayant tout lu et tout analysé (p. 291) ». C’est très gentil de sa part, mais inexact. Pour preuve, Jacques Georges cite régulièrement « Jean d’Ormesson pour sa légèreté profonde (p. 285) ». Hormis les articles souvent indigestes parcourus rapidement dans les pages « Opinions » du Figaro, ce libéral conservateur très en vue demeure pour moi un inconnu. Certes, lycéen et ayant apprécié le feuilleton télévisé Au plaisir de Dieu, je pris avec déception connaissance du roman éponyme. En 2015, Romaric Sangars avait signé chez Pierre-Guillaume de Roux un pamphlet au titre plaisant, Suffirait-il d’aller gifler Jean d’Ormesson pour arranger un peu la gueule de la littérature française  ? La question se posait. Toutefois, l’un des tout premiers romans de « Jean d’O » en 1971, La gloire de l’Empire, serait un pastiche uchronique, ce qui peut le rendrait moins antipathique. Jean d’Ormesson a surtout fait une prestation remarquable – et remarquée – aux côtés de Catherine Frot dans le film de Christian Vincent en 2012, Les Saveurs du palais. Il y campe avec gourmandise un président de la République très mitterrandien.

Le sous-titre de l’ouvrage de Jacques Georges est « Témoignage piquant d’un Gaulois d’Europe ! ». Oui, il n’offre pas de l’eau tiède ou de la camomille. Il alterne au contraire eau glacée et jet brûlant. Jacques Georges se définit « comme fils du peuple français, le vrai, l’enraciné, le paysan, celui qui vit sur son sol et travaille toute sa vie. L’ethnie franque d’Île-de-France prédomine (p. 30) ». En pleine rédaction, il retrouve dans les affaires familiales « une carte du Service d’ordre du Rassemblement du peuple français (RPF) de 1951 (p. 31) » de son père. Il en est déçu, lui prêtant « des sympathies politiques plus épicées que le gaullisme ! (idem) ». Jacques Georges oublie qu’à cette date où se construit contre les menaces gaulliste et communiste une « troisième force » politicienne entre socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux, le RPF en tant que gaullisme d’opposition à la IVe République, prend aux yeux d’un pouvoir déliquescent et d’une presse aux ordres un air de « populisme ». Son chef charismatique y est dépeint en apprenti-dictateur néo-fasciste d’autant qu’il a auparavant osé réclamer la libération du Maréchal Pétain…

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Marcel Barbu.

Jacques Georges éprouve de fortes réticence à l’égard de la personne et de la politique de Charles De Gaulle. À l’élection présidentielle de 1965, il appartient à la cohorte des 279 685 électeurs de Marcel Barbu, le « candidat des chiens écrasés », favorable au référendum d’initiative populaire, préfiguration de la candidature inaboutie de Coluche en 1981, du phénomène italien Mouvement Cinq Étoiles de l’humoriste Beppe Grillo et de l’élection à la présidence ukrainienne de Volodymyr Zelenski. Jacques Georges ignore peut-être que son directeur de campagne travaillait au journal d’opposition nationale et européenne Rivarol. Par ailleurs, ce père de dix-sept enfants prônait à travers son entreprise coopérative drômoise de boîtiers de montres, la « communauté de travail », c’est-à-dire une réalisation de la pensée économique et sociale non-conformiste anti-marxiste et non libérale.

L’économie et toute sa complexité passionnent l’auteur. Ce fils du peuple incarne bien la méritocratie républicaine propre aux « Trente Glorieuses ». Excellent élève, il rencontre au collège le jeune Philippe Conrad. Une fois le bac en poche (et à l’époque, on ne le donne pas à la gueule du client…), il s’inscrit en fac de droit et à Sciences Po-Paris. De cette double expérience universitaire, il en tire bien des occasions manquées. « Trop jeune, idéaliste, pas au courant, décalé, scrupuleux, hésitant, bref trop peu au courant du système, pour mesurer la chance extraordinaire qui m’était donné de rencontrer (p. 73) » Raymond Barre, Jacques Chirac, son « interrogateur en Droit public à l’examen du diplôme de Sciences Po obtenu au rang honorable à l’été 1965 (idem) », le chanoine Kir, l’aventurier Henri de Monfreid, l’écrivain royaliste Henri Massis et, surtout, Bertrand de Jouvenel qui lui proposa « d’être son assistant (p. 72) ». Jacques Georges aurait pu devenir un excellent administrateur public, voire un brillant homme politique s’il n’avait pas ce défaut rédhibitoire pour un politicien, la franchise.

Économiste et technicien

Quelques années plus tard, en compagnie de son épouse, Jacques Georges voyage en Allemagne dans la Forêt Noire. Il décide au culot et sur un coup de tête de saluer Albert Speer. « Le rencontrer, c’était rencontrer l’Histoire, en même temps qu’un homme exceptionnel (p. 107). » Malgré une arrivée à l’improviste, l’architecte et homme politique les accueille avec une rare courtoisie et prend tout son temps pour discuter avec eux en français. Albert Speer et Jacques Georges partagent une idiosyncrasie propre à un certain type humain qu’Ernst Jünger nomme dans ses écrits les « Maurétaniens », que Raymond Abellio qualifie d’« hommes d’exécution (ou d’entretien dans l’administration des choses) » et que James Burnham désigne comme des « managers » dans L’ère des organisateurs. Ministre de l’armement dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, Albert Speer porte la productivité allemande à un niveau jamais égalé et ce, en dépit des contraintes multiples. De manière plus pacifique, Jacques Georges a un parcours professionnel qui reflète bien l’intuition de James Burnham dans son essai managérial sorti en 1947 en France. Albert Speer et Jacques Georges sont des techniciens, c’est-à-dire des maîtres de l’ordonnancement technique. Il affirme en effet que « l’économie, c’est le réel, parfois sordide, mais le réel, ce qui a son prix. Quand on a des idées politiques, avoir une idée du réel évite le déraillement ! (p. 133) ».

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Jacques Georges travaille tour à tour dans une banque d’affaires, pour une multinationale étatsunienne connue bien plus tard pour ses OGM, pour « une PME financière picarde d’une vingtaine de personnes (p. 144) », puis au sein d’une compagnie financière et bancaire installée sur les Champs-Élysées avant de trouver à la fin des années 1990 son Graal professionnel : l’expertise internationale auprès des « pays (essentiellement du pourtour méditerranéen) dits “ associés ”, c’est-à-dire désireux de bénéficier d’une assistance technique européenne en se rapprochant d’un modèle économique et social, sinon politique, intitulé “ Acquis communautaire ” (p. 171) ». Dans cette nouvelle fonction, il parcourt le monde, en particulier l’Europe centrale, balkanique et orientale, la Turquie, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. Il se rend même au Chili et en Guinée. Au cours de ses séjours parfois longs (un semestre), il a le temps de humer l’atmosphère et en retire des anecdotes savoureuses ou presque dramatiques comme cette course à pied solitaire en Roumanie qui aurait pu mal finir face à une meute de chiens sauvages…

Ce métier de consultant « faisait enfin coïncider dans mon travail mes passions pour la liberté (ne pas avoir de patron, juste des donneurs d’ordres publics), pour les grandes synthèses multidisciplinaires, et pour l’Europe, ma Patrie de toujours, mon Destin, et celui de mes enfants (pp. 171 – 172) ». On retrouve ici l’âme foncière de l’organisateur-né. De son passage dans la multinationale étatsunienne, Jacques Georges y voit « une exigence d’excellence impressionnante et parfaitement noble. Dans leur domaine elles étaient en avance sur leur temps, voilà leur péché majeur. Si elles ont fini par prendre un pouvoir excessif par rapport aux États, c’est bien parce que ceux-ci, soit n’ont pas voulu, soit plutôt ont été incapables de tenir leur rôle de législateur et de régulateur, qui jamais ne leur fut contesté (p. 142) ». Cette appétence pour les entreprises polyvalentes géantes s’observe chez le Guillaume Faye de la décennie 1980 quand il vante dans la bande dessinée Avant-Guerre (2) et dans l’émission radiophonique mythique diffusée sur une radio libre « Scène de chasse en ciel d’Europe » (3) la firme Typhoone, fer de lance économique, techno-industriel et scientifique de la Grande Fédération européenne. En dehors que Jacques Georges apprécie beaucoup Guillaume Faye, tous deux sont les élèves, directs ou non, de l’économiste lyonnais hétérodoxe François Perroux (photo). Guillaume Faye a lu ses livres et a probablement discuté avec lui. Jacques Georges a suivi les cours de son plus célèbre disciple, Raymond Barre.

0_0.jpgDes réflexions réactives

Cet ouvrage très intéressant et qui se lit avec plaisir traduit une réelle inquiétude à l’égard d’un monde en déclin. « Le remplacement de De Gaulle par pire que lui est un fait : le modernisme passéiste de Pompidou, le libéralisme avancé de Giscard, le gaullisme social de Chaban-Delmas, la Droite de gauche post-radicale de Chirac ont jeté, dès cette époque, les bases solides du déclin français d’aujourd’hui (p. 130). » François Mitterrand a été le dernier chef d’État français à montrer en public une posture présidentielle appropriée. Le grotesque Jacques Chirac a été un « super-menteur » inutile et un escroc notoire. Nicolas Sarközy restera comme le seul président de la République qui se prenait pour un Premier ministre. François Hollande fut un locataire de l’Élysée qui se voyait en commentateur mal-informé de sa propre politique. Quant à Emmanuel Macron, c’est un dirigeant qui s’amuse avec une France réduite en doudou… Jacques Georges s’attriste de cette décadence qui frappe toute l’Europe. Cela navre l’auteur, Européen de France, pour qui « l’unité européenne, de préférence sur base franco-allemande, relève du destin (p. 163) ». Favorable au traité de Maastricht, il se félicite de la mise en place et du maintien de l’euro. On comprend qu’il bannit de son vocabulaire châtié le terme Frexit.

Très tôt exaspéré par le monopole intellectuel de la Gauche, Jacques Georges fréquente le Club de l’Horloge avant qu’il ne devienne le carrefour « d’un conservatisme franco-français post-maurrassien (p. 165) » et le GRECE auquel il adhère « dès 1971 (idem) ». Ce n’est pourtant que bien plus tard, au début de la décennie 1990 qu’il découvre le haut-lieu des universités d’été grécistes. « La Domus était un phalanstère de droite dure mais ouverte et libre. Liberté totale de pensée et de parole. Absence de tabous. Inspiration haute. Argent inconnu au bataillon. Moments d’émotion, d’échanges, de franches rigolades et de fraternité virile, tout ce que j’aimais et aimerais encore si l’occasion s’en présentait. Ce sont là des évènements qui marquent idées et sensibilités pour toujours (p. 166). » L’ensemble reposait sur le « très charismatique Maurice, fort en gueule, esprit d’élite et grand cœur (p. 165) », le Dr. Maurice Rollet, chancelier du GRECE et responsable de la bâtisse jusqu’à son décès en 2014. Sa veuve à qui Jacques Georges a eu l’obligeance d’envoyer un exemplaire dédicacé a beaucoup apprécié cette marque d’amitié.

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« Européiste » décrié chez les « horlogers », « suppôt du marché » critiqué par certains néo-droitistes, Jacques Georges ne recherche pas le consensus. Ainsi ne partage-t-il pas l’engouement envers les Gilets jaunes imaginés comme l’avant-garde d’une révolution conservatrice nationale-populiste. « En l’état actuel de la sensibilité commune, le seul explosif révolutionnaire est le portefeuille plat. À chaque époque son niveau. Le peuple avalera tout, chômage, submersion migratoire, perte d’identité, humiliations quotidiennes, etc. tant qu’il lui restera quelques sous en fin de mois pour payer le téléphone portable, la traite de la bagnole, et l’essence pour s’en servir (p. 221). » Saluons cette lucidité corroborée par les développements récents de la tyrannie pseudo-sanitaire qui impose l’incroyable mascarade de se couvrir le visage en public alors que la République hexagonale, c’est bien connu, se vit la tronche à l’air… Les Français protestent-ils contre les restrictions croissantes de leurs libertés de se déplacer, de respirer, de s’habiller (pour la finale de la Coupe d’Europe des clubs à Barcelone le 23 août dernier, la préfecture de Marseille interdit pendant une journée le port du maillot du PSG avant de se raviser) ? Non, les « lions » sont devenus des moutons, des ânes et des veaux (que ces sympathiques animaux pardonnent la comparaison à leur détriment).

Le témoignage de Jacques Georges illustré par diverses photographies, caricatures et couvertures dans une belle mise en page de la part d’un éditeur soigneux sera pour bien des lecteurs non seulement « piquante », mais aussi « irritante » et « urticante » tant il va à rebours de l’actuel Zeitgeist émollient. On peut croire que Jacques Georges joue au mécontemporain patenté qui se fait un malin plaisir de déplaire à tous, aux masses hébétées en priorité, et d’adopter ainsi un style anti-conformiste de bon aloi. Ce serait une lourde erreur de le penser. Par ce livre et à travers une vie riche et variée, Jacques Georges prouve qu’il n’a pas besoin de se donner une allure. Sa liberté d’esprit ne représente pas un anti-conformisme préfabriqué. En son temps, Vladimir Jankélévitch jugeait d’ailleurs que « de tous les conformismes, le conformisme du non-conformisme est le plus hypocrite et le plus répandu aujourd’hui (4) ».

Sept décennies qui ont changé la gueule du monde constitue bien un mélange audacieux de pessimisme civilisationnel et de bonheur personnel. Jacques Georges apporte en tout cas un témoignage saisissant sur la fin d’un monde et l’avènement d’un autre dont on ne perçoit que les lointaines lueurs et les premiers échos. Son préfacier, Philippe Conrad, « espère que ces “ mémoires ” un peu insolites – qui rendent compte d’un parcours personnel mais racontent aussi les interrogations d’un Européen d’aujourd’hui, confronté aux incertitudes tragiques de notre temps – contribueront aux prises de conscience devenues nécessaires (p. 13) ». Les aïeux de Jacques Georges, dont « Pageorges », peuvent être déjà fiers d’avoir un tel descendant. Ce fut enfin une joie de découvrir les mémoires d’un vieil ami qui ont vraiment une bien belle gueule.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Jacques Georges sera sanctionné en recopiant du pied droit et à l’envers les œuvres complètes d’Étiemble…

2 : cf. Avant-Guerre, scénario de Guillaume Faye, dessins d’Éric Simon et de J.-M. Simon, Carrere, 1985.

3 : On peut écouter « Scène de chasse en ciel d’Europe – Amplitude FFI » sur Euro-Synergies et Soundcloud.

4 : Quelque part dans l’inachevé, entretien entre Vladimir Jankélévitch et Béatrice Berlowitz, Gallimard, coll. « Folio – Essais », 1978, p. 13.

• Jacques Georges, Sept décennies qui ont changé la gueule du monde. Témoignage piquant d’un Gaulois d’Europe !, préface de Philippe Conrad, IBAcom Éditions (29, rue Greuze, F – 75116 Paris, France), 2020, 376 p., 20 € (livre à commander sur www.ibacom.fr).

dimanche, 06 septembre 2020

Le Pharaon contre le Sultan: une nouvelle guerre en perspective en Libye?

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Le Pharaon contre le Sultan: une nouvelle guerre en perspective en Libye?

par Alexander Markovics

Si l’on prend la peine de jeter un regard rétrospectif sur l’histoire de l’Afrique du Nord, on tirera aisément la conclusion que la Libye, depuis l‘ „intervention humanitaire“ de l’Occident en 2011, suivie de l’assassinat de Mouamar Khadafi, a connu le sort le plus tragique subi par un Etat depuis la fin de la guerre froide.

Si l’on dresse un parallèle avec la Syrie, le véritable visage des „printemps arabes“ apparaît sans détours. Ce mouvement en apparence démocratique s’est très vite révélé pour ce qu’il était: un cocktail d’intérêts tribaux, appuyé par des mercenaires occidentaux, des islamistes radicaux et des éléments criminels, chargés par l’Occident de faire le sale boulot de déstabiliser et de détruire un Etat jadis prospère mais rétif à exécuter les politiques dictées par les Etats-Unis.

La destruction d’une des puissances les plus emblématiques de l’Afrique, appuyée par l’intello français Bernard-Henri Lévy, n’a pas apporté là-bas la „démocratie“ à l’occidentale mais, au contraire, y a rétabli l’esclavage et déclenché une guerre civile qui dure depuis 2014 et provoque des migrations transméditerranéennes de masse, au détriment de l’Europe.

D’un côté, nous avons le gouvernement d’unité nationale, reconnu par les Etats-Unis et par de nombreux pays occidentaux et influencé par les frères musulmans et, d’autre part,  le Général Chalifa Haftar. Les deux camps s’affrontent pour arriver au pouvoir dans le cadre de cette guerre civile. Mais quand Haftar, après avoir éliminé les forces de l’Etat islamique en Libye, a déployé ses troupes pour entamer la bataille de Tripoli afin de mettre un terme au conflit interne, un retournement s’est subitement opéré: le Président turc Erdogan est intervenu et est parvenu à mettre en fuite les soldats du général est-libyen. Pour Erdogan, il ne s’agit pas seulement d’étendre sa propre zone d’influence mais surtout de créer à terme la „patrie bleue“, soit la portion de la Méditerranée que réclame pour elle la Turquie. Le gouvernement de Tripoli soutient dans cette optique les revendications d’Ankara.

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La contre-offensive, lancée par le gouvernement de Tripoli et les Turcs, inquiète les Egyptiens: le Président al-Sissi a bien fait comprendre, en date du 20 juillet dernier, que l’armée égyptienne entrerait en Libye, si les troupes du gouvernement d’unité nationale prenaient Syrte, ville importante pour le transit du pétrole dans l’Est du pays. Pourquoi l’Egypte s’inquiète-t-elle tant de l’avance des troupes tripolitaines? Le Président al-Sissi est arrivé au pouvoir en 2013, après avoir réussi un putsch contre Mohammed Mursi, membre des Frères musulmans. Al-Sissi se présente comme un pieux musulman mais s’inscrit toutefois dans la tradition nationaliste arabe de Nasser: il ne s’embarrassa pas de scrupules quand il s’est agi de réprimer durement les frères musulmans et les salafistes égyptiens. Depuis, l’Egypte doit faire face à un problème de terrorisme, qui frappe principalement les Coptes.

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Al-Sissi veut aussi intervenir en Libye car il veut éviter que les frères musulmans, ses ennemis, ne puissent agir en Egype en bénéficiant d’un poumon extérieur libyen. Les bruits de sabre en Afrique du Nord doivent dès lors nous préoccuper: car tant pour Erdogan, qui veut du pétrole et ressusciter certaines spleneurs de l’Empire ottoman, que pour Al-Sissi, qui entend protéger la paix intérieure en Egype, les enjeux sont très importants.

Alexander Markovics.

 

 

Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

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Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

par Lionel Baland

(via Facebook)

L’Allemand Thilo Sarrazin, ancien haut cadre du parti social-démocrate SPD, a fait parler de lui au cours des dernières années en publiant divers ouvrages, tel Deutschland schafft sich ab (L’Allemagne se suicide), dont certains ont atteint des tirages phénoménaux, mais également parce qu’il a subi, pour cette raison, des persécutions au sein de sa formation politique, qui a fini par le mettre à la porte alors qu’il avait exercé des fonctions au sein de l’exécutif de l’État de Berlin et de la Bundesbank.

Son nouvel ouvrage, qui paraît au sortir de l’été, s’intitule Der Staat an seinen Grenzen (L’État à ses frontières / limites.). Après avoir dénoncé, au fil de ses publications, l’immigration abusive, l’islamisation, l’absence de liberté d’expression ou l’euro, Sarrazin s’attaque cette fois, au sein de cette publication, à nouveau à l’immigration, comme il l’avait fait, une décennie plus tôt, au sein de son best-seller L’Allemagne se suicide.

Il dément les affirmations ciblant l’immigration et qui visent à établir qu’il est inutile de s’opposer à celle-ci : « L’immigration a toujours existé », « L’immigration est bénéfique », « L’immigration est inévitable ».

En jetant un regard sur le passé, Thilo Sarrazin établit que l’immigration signifie, quasi systématiquement, pour le peuple autochtone, une chute du niveau de vie, une augmentation de la mortalité, du sang versé et même parfois un génocide : « Si l’immigration sert quelqu’un, c’est depuis le début de l’histoire de l’humanité le migrant lui-même. »

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Sarrazin concède cependant, que lorsque les conséquences des conflits au sein de la société dus à l’immigration sont, après des décennies ou des siècles, surmontés, une nouvelle culture peut naître d’une liaison entre les migrants et les autochtones. Parfois, lors de cas historiques exceptionnels, l’immigration étant limitée en nombre et constituée de personnes hautement formées et particulièrement travailleuses, celle-ci peut élever le niveau économique et culturel. Sarrazin met en avant l’exemple des Huguenots du Brandebourg ou de l’immigration juive vers l’Europe centrale.

L’auteur explique que, jusqu’en 1960, l’immigration a constitué une exception et n’était certainement pas la règle. Les sociétés et États qui ont connu une longue période de stabilité le doivent au fait qu’ils ont su se protéger. Pour l’auteur, le frontière est l’élément central de la gestion de l’immigration. Il dénonce l’esprit du pacte de l’ONU sur les migrations, voit dans le Brexit une réponse britannique à cette question et estime que si les frontières extérieures de Schengen ne sont pas protégées, le retour aux frontières nationales deviendra inévitable.

Lionel Baland

samedi, 05 septembre 2020

Observations sur le devenir eunuque de la tyrannie en Occident

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Observations sur le devenir eunuque de la tyrannie en Occident

par Nicolas Bonnal

« Alors les requins arrivèrent et mangèrent les femmes et les enfants d’abord ».

La montée du totalitarisme se précipite en occident.  Ce totalitarisme n’est pas vraiment puritain comme le pense Shamir ; il est obsédé sexuel et il pousse jusqu’à l’abjection sa tendance sadique et perverse. Contrairement à ce que d’autres aussi pensent la cible n’est pas le mâle blanc, mais la possible famille, entité potentiellement naturelle et reproductrice,  qu’il s’agit d’éradiquer, en commençant du reste par les femmes et les enfants. Il s’agit donc de détruire les trois, la femme, l’enfant, l’homme. Comme disait Chesterton la famille est le seul Etat qui crée et aime ses citoyens, elle est donc l’Etat à détruire pour les princes de ce monde et leurs stewards.

ARIANE-BILHERAN.jpgCible enfantine ? La philosophe Ariane Bilheran rappelle à ce sujet :

« L’école n’accomplit plus sa mission, et chaque jour le niveau dégringole dans les égouts, laissant des générations à l’abandon, et des professeurs pieds et poings liés avec le sentiment qu’ils ne parviennent pas à accomplir leur mission, tout simplement parce que, si ces bases fondamentales ne sont pas acquises (au lieu de cela, je rappelle que l’OMS préconise d’enseigner « les relations sexuelles » avec pénétration » à l’âge de 6 ans – mention ajoutée dans la version en espagnol « con penetración », « avec pénétration », je renvoie à mon livre L’imposture des droits sexuels), rien ne pourra s’inscrire ensuite du côté des apprentissages intellectuels. »

L’obsession pédophile est officialisée à l’école, rappelle Ariane :

« Enfin, j’imagine que lorsque l’enfant subira les cours sur les « droits sexuels », avec l’enseignant « partenaire » (dont je rappelle qu’il s’agit d’un « éducateur sexuel » habilité par le ministère de la santé, et non pas d’un professeur de l’éducation nationale normalement constitué, cf. mon livre L’imposture des droits sexuels), le masque sera bien pratique pour le faire taire et le conditionner encore plus à se taire… »

Je vous laisse découvrir les trente pages (gratuites) de ce travail admirable et généreux (l’auteure a été virée de Facebook comme je le suis de…Google, coronavirus oblige). Et j’en viens à mon affirmation : l’affirmation d’un pouvoir de type eunuque au niveau occidental. Les hommes politiques n’ont plus de famille ou d’enfants, et on dirait que c’est pour cela qu’ils ont été choisis, de Merkel à Macron, et du Luxembourg à l’Irlande. La première ministresse finlandaise se vante d’avoir été éduquée par un couple de même sexe (il y a encore des sexes alors?). C’est même pour cela qu’elle a été choisie (car on n’élit plus personne, on maintient au pouvoir).

Enfin établissons une constatation ; ces personnalités sont autoritaires et adorent commander, surveiller, sanctionner. Leur pouvoir s’est étendu avec l’informatique et  le coronavirus leur a permis d’établir leur dictature. Je pense souvent à Hal 9000  et à sa voix asexuée dans 2001, et j’ai établi un lien dans mon livre sur Kubrick entre l’ordinateur et l’hermaphrodite. L’ordinateur désexualise l’humanité, alors on en profite. Chesterton a vu que l’Amérique était déjà une nursery en arrivant aux USA et que le citoyen du futur serait considéré comme un enfant. D’où la rage mondiale et mondialiste quand la Clinton ne fut pas élue…La révolte des « déplorables » fut jugée inqualifiable et la tyrannie virale a permis de le châtier (piquer) comme il se devait.

41VMQS9SW9L._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_.jpgCette réalité du pouvoir eunuque m’est  apparue en lisant Michel Maffesoli qui citait le chercheur hongrois Balazs. Pourquoi ? Parce que ces auteurs ont découvert (Balasz) et rappelé (Maffesoli) que les eunuques ont déjà gouverné le monde, avec leur gant de velours et leur main de fer. C’était dans l’empire chinois de la décadence.

Je cite Maffesoli qui va se faire attraper par la police :

« Dans son livre La bureaucratie céleste, l’historien de la Chine antique, Etienne Balazs, souligne la prédominance des eunuques dans l’organisation de l’Empire. Ne pouvant procréer ils élaborent une conception du monde dans laquelle un ordre abstrait et totalement désincarné prédomine. L’élément essentiel étant la surveillance généralisée. »

Puis il applique à notre triste époque :

« En utilisant, d’une manière métaphorique cet exemple historique, on peut souligner que la mascarade en cours est promue par la « bureaucratie céleste » contemporaine dont l’ambition est stricto sensu d’engendrer une société aseptisée dans laquelle tout serait, censément, sous contrôle. Et en reprenant la robuste expression de Joseph de Maistre, c’est toute « la canaille mondaine » qui sans coup férir s’emploie non pas à faire des enfants, mais à infantiliser la société : il faut en effet noter que pas un parti politique n’a osé s’élever contre le port du masque généralisé. »

En surgit un ordre puritain basé sur la technologie, donc éminemment anglo-saxon :

Ce qui montre bien, endogamie oblige, que c’est la classe politique en son ensemble, aidée par des médias aux ordres et soutenue par des « experts » soumis, qui est génératrice d’un spectacle lisse et sans aspérités. Mais l’hystérie hygiéniste, le terrorisme sanitaire, ne sont pas sans danger. Car c’est lorsqu’on ne sait pas affronter le mal que celui-ci se venge en devenant en son sens strict pervers : per via, il prend les voies détournées s’offrant à lui. »

Je ne partage pas la suite du texte qui évoque une réaction soi-disant un peu bestiale ; je suis plus pessimiste que cela. Comme l’a dit Paul Virilio peu avant de mourir, nous vivons dans une société de dissuadés.

md30420192686.jpgJe cite maintenant Etienne Balazs, qui a mieux souligné que Marcel Granet ou René Guénon les périls de cette société chinoise de l’époque baroque, apparemment sage et traditionnelle :

« Cette élite improductive tire sa force de sa fonction socialement nécessaire et indispensable, de coordonner, surveiller, diriger, encadrer le travail productif des autres. »

Et en effet cette élite eunuque s’occupe de tout, se mêle de tout et gère tout, un peu comme l’Etat bonapartiste décrié par Marx dans son fastueux 18 Brumaire.

  1. Taricat, un commentateur de Balazs, écrit sur la stérilisation de la société par cette élite eunuque qui fait tant penser à nos eurocrates :

« Mais c'est surtout par une répression plus subtile que cette classe dominante se reproduisait. Détenant le monopole de l'éducation, elle avait mis en place un régime d’enseignement et d'examens qui sélectionnait le recrutement des fonctionnaires ; cooptation, recommandations, examens permettaient la reproduction d'une élite intellectuelle présentant une uniformité de pensée tout à fait propice à la cohésion de l'appareil administratif. »

Cette classe, comme la mondialiste ou l’énarchie qui nous dirige, hait le petit capitalisme qui survivrait (services, hôtels, restauration, etc.), les petits entrepreneurs, les travailleurs autonomes :

« Outre cette raison, la principale entrave au développement capitaliste fut la mainmise totalitaire de l'Etat qui paralysait toute initiative privée, n'accordant le droit à l'investissement qu'à ses propres fonctionnaires (et uniquement pour l'investissement foncier). Nous voudrions ajouter à cette argumentation que te monopole d'exploitation de la main d'œuvre étant constamment détenu, par l'Etat, il n'y avait pas de travailleurs libres sur le marché, condition impérative, comme l'a montré Marx, du développement capitaliste. »

Elle a donc détruit la Chine et permit son invasion et son pillage par un occident toujours aussi inconscient de ses crimes et de sa bêtise.

Voilà où nous en sommes : et je rappellerai la fin de 2001 quand l’ordinateur extermine l’équipage qu’il juge impropre à mener la mission. On en revient aussi à Matrix et à cet objectif sinistre de liquider ce virus qu’est l’homme.

Sources :

Michel Maffesoli : Macron ventriloque de la farce masquée (le courrier des stratèges)

Étienne Balazs, La bureaucratie céleste : recherches sur l'économie et la société de la Chine traditionnelle, Paris, Gallimard, 1968

Taricat Jean. http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1969_num_12_1_1221

Le moment paranoïaque (le déferlement totalitaire) face à la dialectique du maître et de l’esclave, Ariane BILHERAN

Bonnal – Kubrick (Dualpha, Amazon)

Les sept raisons pour lesquelles nous obéissons à l’autorité

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Les sept raisons pour lesquelles nous obéissons à l’autorité

 
 
Auteur : Tyler Durden
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les rebelles sont une partie très importante de la société, mais ils obtiennent rarement la reconnaissance qu’ils méritent. Ils nous aident à briser les anciennes normes et nous empêchent de tomber dans la pensée de groupe.

Cependant, la nature humaine pousse la plupart d’entre nous à rester dans notre zone de confort, même si cela signifie moins de liberté ou des problèmes plus difficiles à résoudre.

Pourquoi tant de gens ignorent le monde extérieur ou le font passer pour le problème de quelqu’un d’autre jusqu’à ce qu’il atteigne leur propre porte ? Dans une vidéo récente, Brittany Sellner (Brittany Pettibone avant son mariage) décrit les sept raisons pour lesquelles les hommes obéissent à l’autorité, même lorsque c’est contre leur intérêt.

#1 Habitude

Comme chacun le sait, les habitudes sont extrêmement difficiles à rompre et même si nous avons des griefs sur l’état des choses, accepter notre réalité imparfaite nous semble préférable à la perspective décourageante du changement. À l’inverse… l’habitude cesse d’être un motif d’obéissance en temps de crise politique ; un peu comme ce que nous vivons actuellement à la suite du Covid. Bien que beaucoup d’entre nous ne voulaient pas changer leurs habitudes, celles-ci ont été modifiées de force pour nous.

#2 Obligation morale

La deuxième raison d’obéir est l’obligation morale qui est évidemment un motif que l’on trouve très souvent dans la religion, mais politiquement parlant… certains la considèrent comme une obligation morale de « 1) obéir pour le bien de la société », 2) « parce que le dirigeant a des facteurs surhumains tels qu’un être surnaturel ou une divinité », ce qui ne s’applique pas, à mon avis, à un trop grand nombre d’Américains… 3) Les gens considèrent qu’il s’agit d’une obligation morale d’obéir parce qu’ils « perçoivent le commandement comme étant légitime, du fait qu’il émane d’un émetteur ». Par exemple, un maire ou un officier de police [serait considéré comme tel], et 4) Les gens considèrent qu’il s’agit d’une obligation morale d’obéir en raison de la « conformité des ordres aux normes acceptées ». Par exemple, la plupart des gens pensent qu’un ordre tel que celui de ne pas commettre de meurtre est un ordre moral et, par conséquent, ils y obéissent.

#3 L’intérêt personnel

La troisième raison de l’obéissance est l’intérêt personnel et c’est peut-être l’un des motifs les plus courants de nos jours. Par exemple, la plupart des grandes entreprises sont immorales et cherchent à se servir des tendances sociales et politiques actuelles pour gagner de l’argent, un statut et l’approbation. Il suffit de regarder toutes les entreprises qui sont soudainement devenues des « champions de la justice sociale » après la mort de George Floyd ; aucune d’entre elles ne s’est souciée de la brutalité policière et de Black Lives Matter avant qu’il ne devienne dans leur intérêt de s’en préoccuper.

Cet intérêt personnel peut bien sûr s’étendre aux individus. Les personnes célèbres et non célèbres ont beaucoup à gagner en s’alignant, ou… il y a aussi un intérêt personnel négatif dans lequel la personne n’obéit pas simplement parce qu’elle va gagner quelque chose mais pour qu’elle ne perde pas tout : sa réputation, son emploi, son statut social et ses perspectives de carrière.

#4 Identification psychologique avec le dirigeant

La quatrième raison de l’obéissance est l’identification psychologique avec le dirigeant, ce qui signifie que les gens ont un lien émotionnel étroit avec le dirigeant, le régime ou le système. J’imagine que vous auriez rencontré beaucoup de ces situations dans la Russie communiste ou l’Allemagne nazie, par exemple.

#5 Zones d’indifférence

Le cinquième motif d’obéissance est extrêmement courant aujourd’hui : il s’agit des « zones d’indifférence », ce qui signifie que même si les gens ne sont pas pleinement satisfaits de l’état des choses, ils ont une marge d’indifférence ou de tolérance pour les aspects négatifs de leur société et de leur gouvernement.

#6 La peur des sanctions

La sixième raison de l’obéissance est la plus évidente… et c’est la « peur des sanctions », qui implique généralement la menace ou l’utilisation d’une forme de violence physique contre le sujet désobéissant et incite à l’obéissance par un pouvoir simplement coercitif, un pouvoir qui agit réellement sur les gens simplement par leurs craintes.

#7 Absence de confiance en soi

Enfin, la septième et dernière raison de l’obéissance est l’absence de confiance en soi chez les sujets, ce qui signifie que beaucoup de personnes n’ont tout simplement pas suffisamment confiance en elles, en leur jugement et en leurs capacités pour se rendre capables de désobéir et de résister.

Grâce à Internet, j’observe ce motif assez souvent. Des milliers de personnes décrient quotidiennement qu’elles sont malheureuses de l’état des choses et pourtant elles ne font rien parce qu’elles n’ont pas confiance en leur capacité personnelle à diriger, à organiser une manifestation pacifique, à lancer un mouvement, etc.

Bien que l’autorité puisse être légitime et significative, la résistance à des actes de violence inutiles ou à l’injustice draconienne du gouvernement est souvent meilleure pour l’individu et la société et montre plus de caractère que l’inaction.

Bien que cette liste ne soit certainement pas exhaustive, elle vous aidera peut-être à mieux comprendre votre propre rôle dans la vie et dans la société.

Regardez l’analyse de Brittany Sellner (VO anglais) :

Lire aussi : Le COVID-19 est-il le déclencheur d’un « nouvel ordre mondial » de stagnation économique et de destruction sociale ?

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vendredi, 04 septembre 2020

Pas de souveraineté européenne sans défense commune

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Pas de  souveraineté  européenne sans défense commune

par le Général Vincent Desportes

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cet article est du général Vincent Desportes ancien directeur de l'Ecole de Guerre Professeur des universités associé à Sciences Po Paris. Notre observation: qui dans l'Union européenne, actuellement dominée par les intérêts américains, prendrait le risque de soutenir cette position?

Mali, Méditerranée orientale, Niger et même cyberespace... Les situations de conflits apparaissent partout et l'Europe semble les bras ballants.  Elle doit assumer une stratégie de puissance.

Dans la succession des crises qui secouent le monde, que fait l'Europe ? Rien, ou trop peu. Tension politique en Biélorussie, chantage turc aux réfugiés, coup d'Etat au Mali, chaos guerrier en Libye, autodestruction du Yémen : l'Europe, première puissance économique, regarde presque passive se régler des problèmes qui la concernent au premier chef ! Au plan international, elle paraît absente et compte sur d'autres pour garantir ses lendemains.

Face à des Etats-Unis erratiques, une Russie agressive, une Chine conquérante, face à des menaces sécuritaires émergentes et de nouveaux défis stratégiques, l'Europe doit balayer ses illusions pour saisir le monde tel qu'il est, forgé de souverainetés et de puissances. Et si nous, Français, voulons rester ce que nous entendons être, notre discours et nos actes ne peuvent qu'être européens.

Un nouvel environnement stratégique

Premier constat : le démantèlement du monde créé à San Francisco en 1945, tué par ceux qui l'ont créé. Dès l'origine, le ver était dans le fruit. L'architecture multilatérale du 26 juin 1945 supposait l'égalité des membres et leur acceptation du principe de souveraineté limitée. Très vite, les Etats-Unis ont estimé que leur « destinée manifeste » leur demandait de dominer le monde : ils n'avaient donc pas à se plier à la règle qu'ils avaient eux-mêmes établie. Ils la rejettent aujourd'hui : le multilatéralisme serait la source de tous leurs maux.

9782717858426-475x500-1.jpgSecond constat : la croissance des tensions militaires. En 2019, les dépenses militaires mondiales ont atteint leur apex depuis la fin de la Guerre Froide. Le budget militaire des Etats-Unis, avec 732 milliards de dollars en 2019, en augmentation de 5,3%, représente 38% du total. Celui de la Chine, en hausse constante, est avec 261 milliards de dollars le deuxième mondial, cinq fois ce qu'il était il y a quinze ans. L'Inde a accru son budget de 6,8% pour le porter à 71,1 milliards de dollars. En Europe, la Russie fait la course en tête, augmentant son budget de 4,5% : avec à 65,1 milliards de dollars, elle se situe dans le top 5 des puissances militaires.

Troisième constat : la franche détérioration de la relation transatlantique. Son histoire a toujours été subordonnée à la vision des Etats-Unis : une Europe solide mais vassale, sans leadership, qui ne leur fasse pas d'ombre. Leur but ? Maintenir l'Europe en constant devenir ! Les Etats-Unis n'ont jamais aidé les Européens à s'affirmer et parler d'une seule voix, les en décourageant même. Depuis 2017, le phénomène s'est accéléré. Le président américain retire ses troupes de Syrie sans concertation avec ses alliés européens contre lesquels il mène sa guerre commerciale. Il fait l'apologie du BREXIT et critique l'OTAN. Au plus fort de la pandémie, la règle a été celle de l'égoïsme et de l'indifférence envers ses alliés traditionnels.

Quatrième constat : la montée dominatrice de la puissance chinoise. La volonté de son président est claire : faire de son pays la première puissance économique et militaire en 2049. La Chine veut imposer son modèle dans un nouvel ordre mondial dont les Etats-Unis et l'Europe auraient perdu le leadership. Encore récemment, les dirigeants occidentaux balayaient ces réalités dérangeantes. Ce n'est plus possible : la dépendance est devenue criante dans les domaines industriels et ceux des ressources critiques.

Peut-on croire au retour de l'Amérique ?

Le découplage Europe-Etats-Unis peut-il être corrigé ? Non : nous appartenons déjà à deux planètes différentes. Ecoutons le président des Etats-Unis : « America first only » ou pire : « Je crois que l'Union Européenne est un ennemi pour les Etats Unis ». Inexorablement ceux-ci se tournent vers le Pacifique. De plus en plus asiatiques, de plus en plus hispaniques, de moins en moins « caucasiens », les Américains deviennent chaque jour un peu moins européens : dès 2040, la population d'origine européenne sera devenue minoritaire. Ce pivot vers l'Asie ne traduit d'ailleurs que la réalité stratégique. Les Etats-Unis, affranchis de leur dépendance énergétique à l'égard du Proche-Orient, connaîtront de brefs regains d'intérêt pour l'Europe, mais pas d'illusions : même avec Biden, la tendance ne s'inversera pas. Le président Obama se disait déjà le premier président du Pacifique ...

9782717844344-200x303-1.jpgIl est donc fort hasardeux pour l'Europe de lier son destin à celui des Etats-Unis. Pourtant, plus le parapluie américain est une chimère, plus les Européens s'y accrochent ; hélas, en leur donnant un faux sentiment de sécurité, l'OTAN est devenue un frein politique à l'unité européenne et un ferment de déresponsabilisation. Elle est, en ce sens, devenue une menace pour la sécurité de la France et de l'Europe.

Le monde a besoin d'Europe.

L'Europe est-elle nécessaire ? D'évidence oui, puisque l'Occident a perdu son leader, les Etats-Unis ayant trahi leurs pères fondateurs et leurs alliés comme d'ailleurs les principes philosophiques et moraux qui ont fait leur grandeur.

Pour combler cette déliquescence, notre monde dérégulé a besoin de l'Europe, une Europe mature, née d'affrontements fraternels meurtriers, puis des « Lumières », puis de massacres encore, une Europe devenue raisonnable, pôle de sagesse et d'équilibre par le sang versé, porteuse des valeurs humanistes, dans un monde qui court au gouffre.

L'Europe est aussi nécessaire à chacune de nos nations : isolément, elles sont toutes trop faibles pour survivre, protéger leur culture, leur art de vivre, leur liberté. Sans union, demain, nous serons livrés à des entreprises et technologies chinoises, des logiciels américains, nous nous abreuverons de sous-culture américaine et n'aurons plus le choix que de subir.

Cependant, pour être utile, l'Europe doit parler au monde. Le peut-elle ? Ses rêves congénitaux l'ont mal préparée à affronter les défis futurs : elle est encore un acteur aphone parce que la puissance militaire est un facteur clef de l'indépendance et que la sienne est inexistante. Pour être entendue, l'Europe doit être militairement forte puisque la voix des nations ne porte qu'en fonction du calibre de leurs canons, vérité regrettable mais éternelle.

Peut-on rêver encore d'une défense française ?

C'est un rêve mortifère. La construction de l'Europe de la défense relève d'un impératif d'échelle : en termes de défense, celle des nations est dépassée. Une puissance moyenne ne peut plus se doter d'un système de défense cohérent, comme ce fut le cas jusqu'au milieu du XXème siècle.

strategie.pngD'abord en raison de l'expansion continue des domaines de conflictualités, de la terre hier au cyberespace aujourd'hui, et demain dans tout nouvel espace conquis par l'homme. Or, à l'expansion des espaces de guerre ne correspond nullement celui des budgets militaires : aucun Etat européen n'est plus en mesure de constituer en solo une capacité d'action substantielle dans chacun des espaces d'affrontement.

Ensuite en raison de l'explosion du coût des équipements. Chaque nouvelle génération multiplie leur prix par dix au moins. Tout Etat est donc contraint de réduire ses parcs à chaque saut générationnel ou d'accepter le décrochage technologique. La conséquence ? Sauf pour les superpuissances, le choix est simple : accepter un système de défense échantillonnaire affaibli de larges déficiences capacitaires, ou bien opter pour le rétablissement de la cohérence au niveau supranational. Pour les nations européennes, il est donc techniquement nécessaire de retrouver là l'exhaustivité qui leur manque.

C'est ici qu'apparaît à nouveau la nécessité d'une défense européenne, car ce niveau supranational doit être fiable et ce n'est plus le cas de l'Alliance atlantique.

Construire la défense de l'Europe ... pour l'Europe et par l'Europe

Aujourd'hui, les États-Unis fournissent, selon les secteurs, 70 à 100 % des capacités de l'Alliance: ce niveau de dépendance est dangereux. Pourtant, l'Union européenne, malgré les chocs que constituèrent entre 2015 et 2017, les attentats terroristes, les attaques cyber ou l'afflux incontrôlé de migrants, reste toujours aussi mal préparée à la gestion d'une crise de sécurité sur son sol ou à sa périphérie.

Les pays européens auraient donc tout intérêt à affermir leur contribution à cette mission de sécurité collective. Il leur faut rationaliser des appareils militaires comportant aujourd'hui autant de redondances que de carences capacitaires. Faute de convergence des programmations nationales, les dépenses militaires des États européens ont un médiocre rendement, la recherche de défense est sous financée, la relève des grands équipements est problématique : il faut donc européaniser les processus d'acquisition des équipements militaires mais aussi consolider la base industrielle et technologique de défense de l'Union. C'est vital pour l'équipement de nos armées comme pour l'industrie européenne. En outre, que ce soit pour la gestion de crises civiles ou les opérations militaires, les outils de planification, de conduite et de commandement de la PSDC sont inadaptés : l'UE a besoin de sa propre « tour de pilotage » des crises.

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La croissance économique européenne s'est faite dans une merveilleuse insouciance devenue mortifère. Hédonistes aveugles, les Européens sont tout simplement sortis de l'histoire ; il vaudrait mieux qu'ils y entrent à nouveau, mais non par une porte dérobée. Leur salut suppose que ce soit en puissance.

La principale illusion européenne était le caractère facultatif de la force : les évolutions dangereuses du monde doivent nous ramener au réalisme. Voulons-nous que les Etats-Unis continuent à nous dicter ce que doit être notre position vis- à-vis de la Chine ? Voulons-nous conserver notre statut de vassal, ou souhaitons-nous compter dans le monde et influer sur son devenir ? Les questions sont simples : quelle volonté, quels moyens, quels buts ? Changeons de paradigme : l'Europe économique doit devenir politique et géopolitique.

La souveraineté de nos États suppose la recherche parallèle de l'autonomie stratégique aux niveaux national et européen. Ils sont complémentaires : la souveraineté européenne n'est pas un substitut à la souveraineté nationale mais son indispensable complément, voire sa condition. Nos vieilles nations ne pourront exister que dans et par l'Europe. Il y a 60 ans, à l'Ecole Militaire, Charles de Gaulle le martelait : « Il faut que la défense de la France soit française ». Eh bien il faut aujourd'hui que la défense de l'Europe soit européenne.

Général (2S) Vincent DESPORTES
Ancien directeur de l'Ecole de Guerre
Professeur des universités associé à Sciences Po Paris

 

Source : www.asafrance.fr

Kris Roman ontmoet Robert Steuckers over Witrusland

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Время Говорить

Kris Roman ontmoet Robert Steuckers over Witrusland

Nederlandse versie

 
In het praatprogramma Время Говорить ('Time to Speak - Tijd om te Spreken') ontvangt Kris Roman speciale gasten die hun bevindingen en kennis over actuele onderwerpen aan het grote publiek uitleggen.
 
In deze aflevering, opgenomen op 25-08-2020, is Robert Steuckers onze gast. In augustus 2020 begon een opstand in Wit-Rusland. Wat zijn de oorzaken? Waar zal dit eindigen? Geopolitiekspecialist Robert Steuckers beantwoordde deze vragen. Robert Steuckers is een specialist in geschiedenis en geopolitiek. Hij spreekt meerdere talen, waaronder Frans, Nederlands, Engels, Duits, Spaans, etc. Hij heeft talloze lezingen gegeven. Hij schreef talloze geopolitieke teksten. Hij heeft verschillende boeken van hoge kwaliteit geschreven en gepubliceerd, waaronder een driedelige serie genaamd "Europe", een tweedelige "the German Conservative Revolution", Nordic Pages en Celtic Pages. Hij schreef een boek over de Duitse politieke filosoof Carl Schmitt. Vergeet niet dat Robert Steuckers zijn mening en zijn analyses in honderden artikelen heeft neergepend.
 

Alexandr Dugin, Prof. Alberto Buela, Julio Piumato: El mundo post pandemia

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Alexandr Dugin, Prof. Alberto Buela, Julio Piumato: El mundo post pandemia

 
 
 
Conferencia de Pensamiento Estratégico con el filósofo y Politicolo ruso Alexandr Dugin - autor de “ La cuarta Teoría Política” y nuestro doctor en filósofía de la Sorbona de Paris Prof Alberto Buela y el Presidente del Cees Julio Piumato.
 

jeudi, 03 septembre 2020

CONFÉRENCES: Le cosmopolitisme révolutionnaire

Le cosmopolitisme révolutionnaire

Samedi 12 septembre 2020

15h – Colloque

Alors que l’Amérique est menacée de guerre civile et que les mouvements populistes, des gilets jaunes aux anti-masques, apparaissent partout dans le monde occidental, le spectre des révolutions de couleur et du Nouvel Ordre Mondial se fait toujours plus menaçant.

Afin de nous aider à mieux cerner la nature de la guerre idéologique en cours et les menaces qui pèsent sur notre avenir, l’équipe d’ER Lille recevra Gearóid Ó Colmáin, Hervé Ryssen et l’auteur américain E. Michel Jones le samedi 12 septembre prochain pour un colloque sur « le cosmopolitisme révolutionnaire ».

Réservations : reservation.erlille@protonmail.ch