jeudi, 04 novembre 2021
Bonnal et la Gauche Caviar
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mercredi, 03 novembre 2021
"Une vague migratoire totale" - le professeur Rupert Scholz, expert en droit constitutionnel et ancien ministre de la défense, répond aux questions de ZUERST !
"Une vague migratoire totale" - le professeur Rupert Scholz, expert en droit constitutionnel et ancien ministre de la défense, répond aux questions de ZUERST !
Ex : https://zuerst.de/2021/11/02/totale-migrationswelle-ex-verteidigungsminister-prof-rupert-scholz-im-zuerst-interview/
Le juriste constitutionnel et ancien ministre fédéral de la Défense, le Prof. Rupert Scholz, a donné à la revue Zuerst une interview sur le désastre de l'Afghanistan et l'état de la nation.
Professeur Scholz, la situation sécuritaire en Afghanistan est fragile. Le retrait précipité a révélé de manière flagrante les défauts de conception de l'ensemble de la mission militaire. Mais le fait que le gouvernement allemand tente apparemment de rattraper son échec politique en rouvrant la frontière aux migrants afghans n'a-t-il pas un poids plus lourd encore ?
Scholz : Le retrait précipité d'Afghanistan est une véritable catastrophe dont l'Allemagne est également responsable. Il est évident que l'Afghanistan a été géré avec des attentes ou des espoirs complètement faux pour l'avenir. Le résultat est un désastre total, pour lequel 59 soldats allemands ont même dû perdre la vie. Tout cela ne peut être réparé en ouvrant les frontières au profit des Afghans. Bien sûr, il faut s'occuper des Afghans qui ont travaillé pour la Bundeswehr ou les magazines d'information des administrations allemandes en Afghanistan. Car ils sont menacés par les talibans. Mais tout cela ne peut être garanti que par le droit d'asile et son contrôle strict. L'ouverture des frontières aux Afghans sur le modèle de 2015 ne peut être envisagée à nouveau.
Dans une interview de 2018 à Die Welt, vous déploriez déjà "que le droit d'asile soit depuis longtemps dépassé par une vague d'immigration de plusieurs centaines de milliers d'individus". Outre l'Afghanistan, la pression migratoire augmente également via la Méditerranée, les Balkans et l'Europe de l'Est. Cette "vague d'immigration" nous menace-t-elle à nouveau ?
Scholz : La vague totale de migration initiée par le gouvernement fédéral en 2015 nous a apporté quelque deux millions de migrants, mais, en plus, elle a aussi établi des violations substantielles du droit. Cela ne doit pas se répéter. L'Allemagne est déjà le pays qui compte le plus grand nombre de migrants après les États-Unis, bien que l'Allemagne soit un pays relativement petit et en aucun cas omnipotent sur le plan économique.
L'interview accordée à Die Welt à l'époque portait également sur votre proposition de modifier l'article 16a de la Loi fondamentale sur le droit d'asile. Dans quel but ?
Scholz : L'article 16a de la Loi fondamentale, qui garantit le droit d'asile, est généralement défini à tort comme un pur droit de liberté, c'est-à-dire que l'on croit que toute personne dans le monde a le droit de se voir accorder l'asile en Allemagne. Cependant, ce n'est pas correct. Le droit d'asile est en vérité et avant tout un droit aux subsides sociaux; et les droits à ces subsides comportent également des limites de recevabilité bien définies - à commencer par la capacité à les recevoir, en passant par les problèmes d'intégration jusqu'aux conséquences financières économiques et sociales. Ceci devrait également être clarifié dans le texte actuel de l'article 16a de la Loi fondamentale.
Vous avez, par le passé, averti à plusieurs reprises que les coûts de l'immigration massive mettraient à l'épreuve la "résilience de l'État-providence". Faut-il une limite supérieure ?
Scholz : Dans le sens susmentionné, la "résilience de l'État-providence" est définitivement mise à l'épreuve. Par conséquent, il est juste de fixer une limite supérieure correspondante pour l'admission des migrants. Cela devrait aussi et surtout se faire dans le cadre européen, d'autant plus que la quasi-totalité des États membres de l'UE ne sont pas du tout d'accord avec la politique migratoire de l'Allemagne jusqu'à présent.
Début 2020, vous avez déclaré : "La décision migratoire de l'automne 2015 était inconstitutionnelle et contraire au droit européen." De quelle manière ?
Scholz : La décision migratoire de 2015 était inconstitutionnelle car elle a été prise sans tenir compte des exigences du droit d'asile selon l'article 16a de la Loi fondamentale. Elle était également inconstitutionnelle au regard du droit européen, car les règlements de Schengen et de Dublin prévus par le droit européen n'ont pas été respectés. Surtout, les règles du protocole de Dublin ont été totalement ignorées. Bien que ce protocole stipule explicitement qu'un demandeur d'asile doit mener sa procédure d'asile dans l'État de l'UE dans lequel il arrive en premier. Tout cela a été tout simplement ignoré par le gouvernement allemand de l'époque et a été critiqué à juste titre par d'autres gouvernements européens, par exemple par le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
Cependant, l'Afghanistan ne préoccupe pas seulement le public en ce qui concerne la politique d'immigration. Les récents événements autour de l'aéroport de Kaboul ont également montré l'importance pour l'Allemagne d'un commandement des opérations spéciales prêt au combat et expérimenté. En tant qu'ancien ministre de la défense, comment évaluez-vous la gestion actuelle du KSK (ndt: commandos spéciaux de garde-frontières/Bundesgrenzschutz) ?
Scholz : Les problèmes de l'aéroport de Kaboul ne sont qu'une illustration du désastre global de la politique afghane décrite précédemment. Ce sont précisément des situations de ce genre qui posent des défis que seules des formations de la Bundeswehr compétentes en la matière, comme le KSK, peuvent relever. Il est d'autant plus regrettable et tragique que cet aspect soit lui aussi négligé depuis des années dans la politique militaire du gouvernement allemand. Le KSK n'a pas été entraîné, soutenu et développé avec l'attention et la cohérence nécessaires. C'est plutôt le contraire qui s'est généralement produit - au point de discréditer les membres du KSK qui n'ont fait que professer un patriotisme légitime.
Dans la Bundeswehr, le mécontentement à l'égard de la direction politique est également important. Les investissements dans les équipements, les véhicules et le personnel stagnent, l'armée vit dans l'ombre et les avions et les navires sont souvent inaptes au combat. Dans le même temps, cependant, les tâches dans les missions internationales, comme sur le flanc oriental de l'OTAN dans la Baltique ou dans la région de crise de l'Afrique de l'Ouest, augmentent. Pouvez-vous comprendre cette contradiction ?
Scholz : Il est vrai qu'il y a beaucoup de ressentiment dans la Bundeswehr à l'égard de la direction politique. Malheureusement, il est également vrai que les investissements en équipements, en formation et en personnel sont absolument nécessaires. Depuis des décennies, notre État ne s'est pas suffisamment occupé de la Bundeswehr - jusqu'à la suspension du service militaire obligatoire, qui reste difficile à justifier. Il est possible de franchir le pas vers une armée professionnelle et de renoncer au service militaire obligatoire. Cela présuppose toutefois que les réglementations transitoires nécessaires soient créées en matière de politique du personnel. Mais c'est précisément ce qui a été ignoré dès le départ lors de la suppression du service militaire obligatoire. Les missions internationales confiées à la Bundeswehr sont essentiellement justifiées, surtout sur la base de la politique d'alliance, par exemple dans les États baltes et dans la zone du Sahel. Mais dans tout cela, il manque en fait un concept stratégique de base véritablement fondamental et de plus grande portée. Pendant des décennies, l'Allemagne n'a même pas pensé à la stratégie militaire et donc à la première condition préalable à une véritable capacité de défense.
Sur un autre sujet : en tant que spécialiste du droit constitutionnel, comment évaluez-vous l'arrêt très discuté de la Cour constitutionnelle fédérale sur la loi sur la protection du climat ?
Scholz : Je ne considère pas que la décision susmentionnée de la Cour constitutionnelle fédérale soit correcte dans son résultat. Aussi importante que soit la protection du climat, et aussi évidente que soit l'application de l'article 20a de la Loi fondamentale, la Cour constitutionnelle fédérale a surinterprété ou exagéré la question en ce domaine. Par conséquent, cet arrêt équivaut à une protection des droits fondamentaux déjà pour les générations futures - même avec la conséquence d'une applicabilité subjective pour les associations de protection de l'environnement d'aujourd'hui et ainsi de suite. L'article 20a de la Loi fondamentale, que j'ai formulé à l'époque en tant que président de la Commission constitutionnelle mixte du Bundestag et du Bundesrat, n'est absolument pas une disposition de droit subjectif, mais une disposition exclusivement objective de droit étatique. La Cour constitutionnelle fédérale n'en a pas suffisamment tenu compte dans cette décision. Il en va de même pour la vision de l'avenir qui est ici chargée de droits fondamentaux. La Cour constitutionnelle fédérale souligne dans toute sa jurisprudence jusqu'à présent que les décisions sur l'avenir des infrastructures en particulier, ce qui inclut la protection du climat, s'accompagnent d'un haut degré de discrétion politique de la part des organes étatiques agissant dans chaque cas et ne sont formulées normativement que dans leur ensemble. La Cour constitutionnelle fédérale n'a cessé de souligner ces principes au cours de plusieurs décennies - et à juste titre. Or, dans la décision actuelle, c'est littéralement le contraire qui se produit, ce qui - je le crains - aura un effet contre-productif au lieu de le justifier dans la politique de protection du climat de demain.
La polarisation de la politique climatique et environnementale est menée avec des mots éthiquement nobles. Y a-t-il un risque que la morale l'emporte sur le droit ?
Scholz : Ce danger existe encore et encore, et il a été intensifié par la décision susmentionnée de la Cour constitutionnelle fédérale. Dans l'ensemble de notre politique, la distinction entre la morale et le droit est toujours trop faible, et surtout lorsque nous croyons devoir soutenir une certaine exigence morale, nous l'exagérons au point qu'elle est supposée être même normativement contraignante. Cependant, il faut toujours faire la distinction entre la morale et le droit. L'État de droit démocratique exige le droit démocratique pour le droit et non pour le bénéfice des exigences morales parfois très singulières des parties intéressées individuelles.
La remise en cause du droit applicable dans la question de l'asile, les restrictions des droits fondamentaux dans le cadre de la pandémie Corona, les décisions de la Cour constitutionnelle fédérale à caractère politique ou moral, la perte de confiance dans la politique : l'État de droit est-il en crise ?
Scholz : L'État de droit constitutionnel est encore essentiellement intact dans notre pays. Mais les symptômes critiques s'accumulent de plus en plus ; et c'est là que des contre-mesures prudentes doivent être prises. Aucun État constitutionnel ne tombe littéralement du ciel. Tout État de droit qui fonctionne doit être entretenu, soigné et développé face aux menaces respectives. Malheureusement, cette prise de conscience fait de plus en plus défaut dans notre pays. Le résultat est une perte de confiance dans la politique. Les décisions relatives à la pandémie du coronavirus sont également problématiques à bien des égards du point de vue de l'État de droit. Ici, une primauté réglementaire de l'exécutif s'est développée, qui, à bien des égards, est également entrée et continue d'entrer en conflit avec les droits fondamentaux qui ont la priorité en vertu de l'État de droit. Cela aussi a conduit à une perte substantielle de substance de l'État constitutionnel libéral et de sa stabilité.
En particulier, les partis populaires autrefois tout-puissants, la CDU et le SPD, représentent aujourd'hui à peine 50 % de l'électorat, le nombre d'adhérents diminue et les jeunes qualifiés font défaut dans les rangs de ces partis. La notion classique de "parti du peuple" (ndt: attribuée aux chrétiens-démocrates et aux sociaux-démocrates) est-elle un modèle abandonné ?
Scholz : Pendant des décennies, la stabilité de notre démocratie constitutionnelle a reposé sur la primauté des deux grands partis populaires, la CDU/CSU et la SPD. Leur concurrence et leur orientation vers la population dans son ensemble les ont transformés en partis populaires correspondants, la CDU/CSU dès le début et le SPD au plus tard après le programme de Godesberg. Cela a contribué de manière décisive à la stabilité et à la vitalité de notre démocratie. La compétition entre ces deux grands partis populaires était vraiment bénéfique. Toutefois, la situation a considérablement évolué entre-temps. Le nombre de partis s'est accru, des partis dissidents se sont joints à eux, ainsi que des partis situés aux confins de la droite et de la gauche.
Vous êtes vous-même membre de la CDU depuis 1983, vous avez été ministre fédéral de la défense et vous avez participé à de nombreuses fonctions et mandats pour l'Union. Ressentez-vous une douleur face à l'éviscération (Entkernung) de votre parti en termes de contenu ?
Scholz : Je suis en effet peiné par le fait que la CDU/CSU soit vidée de son contenu. J'ai dû observer ce processus pendant des années et j'ai souvent exprimé mes critiques à son égard. Mais cela a toujours été sans succès.
Avec l'accent mis sur le centre de la classe moyenne et après des années de grande coalition, une démarcation nette avec l'AfD allait de soi. Néanmoins, il existe bel et bien des accords et une coopération au niveau municipal et informel, notamment dans les nouveaux États fédéraux. L'exclusion de l'AfD est-elle viable à long terme ?
Scholz : Il y a donc, parfaitement observable, la considérable éviscération programmatique de la CDU, qui ne cesse de s'amplifier encore. Dans un tel contexte, les électeurs doivent être respectés et ne peuvent être diabolisés ou simplement déclarés extrémistes. Une telle attaque contre les électeurs est absolument antidémocratique et très dangereuse pour l'existence de notre démocratie. En ce sens, je suppose qu'une exclusion de l'AfD sera difficilement tenable sur le long terme. Du moins si l'AfD ne risque pas de se désintégrer elle-même. Certains aspects pourraient bien annoncer qu'un tel développement est possible.
Professeur Scholz, merci beaucoup pour cette interview.
16:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rupert scholz, allemagne, europe, affaires européennes, droit constitutionnel, constitution allemande | |
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La Roumanie, l'Europe et le Projet "Intermarium"
La Roumanie, l'Europe et le Projet "Intermarium"
par Cristi Pantelimon*
Source: article paru dans „Eurasia. Rivista di Studi geopolitici”, Anno XIV – n. 4, Ottobre-Dicembre 2017
L'année 2016 avait enregistré les débuts d'une nouvelle opération géopolitique sur le sol européen, sous l'appelation d'Intermarium. Tout le scénario de cette opération montre que l'Intermarium, vieille nostalgie impériale polono-lituanienne du Moyen Âge, est aujourd'hui une construction artificielle, anti-européenne, contraire aux besoins réels de la géopolitique européenne et eurasienne. Elle constitue un instrument américain de contrôle de la périphérie orientale de l'Union européenne, c'est-à-dire de l'espace de contact entre le monde allemand (et plus généralement ouest-européen) et le monde russe. La Roumanie ne semble pas intéressée à jouer le rôle que les Etats-Unis ont attribué à la Pologne et à l'Ukraine; les déclarations de ses représentants suggèrent qu'elle n'a pas l'intention de se distancer du noyau franco-allemand de l'Europe.
L'été dernier, la présentation du groupe d'assistance dit Intermarium a eu lieu à Kiev, à l'hôtel Radisson Blue, qui, selon un article de presse ouvertement favorable au projet Intermarium, préfigurerait un bloc géopolitique compact, doté de tous les attributs nécessaires, et serait une "initiative de l'Est" (1). La carte qui accompagne l'article en question est vraiment audacieuse: elle indique la zone de la nouvelle construction géopolitique, en partant de la zone de l'ex-Yougoslavie, avec la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Slovénie ; il est curieux qu'elle n'inclue pas l'Albanie, qui est par ailleurs un client fidèle de l'OTAN ; elle inclut la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, l'Ukraine, la Roumanie et aussi, ce qui est extrêmement intéressant, le Belarus. Cerise sur le gâteau: la Crimée apparaît sur la carte, probablement comme une partie de l'Ukraine. L'article fait un long excursus dans la protohistoire de ce projet géopolitique, en commençant par l'union polono-lituanienne de 1569 à Lublin. En réalité, les racines du royaume polono-lituanien sont encore plus anciennes, puisque dès 1385, l'histoire rapporte l'accord politico-dynastique de Krewo, entre la reine polonaise Jadwiga et le grand-duc de Lituanie Jogaila, avec lequel les bases du futur État polono-lituanien (2) ont été posées. Si nous examinons la carte de la fédération polono-lituanienne au Moyen Âge (3), nous pouvons constater que ses territoires correspondaient plus ou moins à ceux de la Pologne actuelle, partiellement à ceux de l'Ukraine et du Belarus et aux territoires baltes, mais n'avaient aucun lien avec les régions balkaniques et roumaines. On peut en dire autant des territoires correspondant à la Hongrie, à la République tchèque et à la Slovaquie d'aujourd'hui. La vie assez courte de ce royaume polono-lituanien s'est terminée au XVIIIe siècle par le partage de la Pologne en 1772-1775 entre la Prusse, l'Autriche et la Russie.
Si l'on laisse de côté l'histoire dramatique et troublée de la Pologne et des Polonais et que l'on revient à notre époque, une question se pose: qu'est-ce qui rend possible la relance de ce projet ? De même, nous devons répondre à une autre question: dans quelle mesure le projet actuel est-il important pour la Roumanie ?
L'article cité répond très clairement à la première question: "L'Intermarium, en sa qualité d'alliance d'Etats post-soviétiques, voudrait être le stimulus d'un projet plus ambitieux, qui irait jusqu'à mettre en commun, sur une plus grande échelle, les forces militaires de l'ensemble des pays en question", afin de créer une sorte d'alliance complémentaire à l'OTAN qui s'opposerait à l'impérialisme russe. L'article précise ensuite les éléments économiques communs de cet espace, mais aussi les éléments culturels.
Mais l'essentiel a été dit lorsqu'il s'agit d'énoncer la finalité militaire de cette nouvelle construction géopolitique. Un autre article en faveur de l'Intermarium apporte une petite contribution: cette première conférence tenue à Kiev s'est déroulée sous les auspices du mouvement ukrainien Azov, qui a donné son nom au célèbre bataillon qui a combattu les séparatistes dans le Donbas et dont le chef suprême, Andrij Biletski, est député à la Rada ukrainienne (4). L'Intermarium serait, ni plus ni moins, "un vecteur alternatif de l'intégration européenne". En effet, les initiateurs de ce projet espèrent, même s'il s'agit pour l'instant d'une hypothèse lointaine, dans la "possibilité d'avoir des alliés au sein de la Fédération de Russie, avec le projet d'autonomie de la région de Kaliningrad, connue pour son importance stratégique dans le domaine nucléaire". Les critiques d'Andrij Biletski à l'égard de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne et des États d'Europe occidentale, accusés de détruire bureaucratiquement l'Europe, y furent largement exposées. Il est vrai qu'il existe une tendance à revenir aux valeurs traditionnelles dans le cadre des nations européennes. Enfin, l'homme politique ukrainien estime que l'ère des États-nations puissants dans le cadre de l'Europe est revenue et que l'Ukraine peut être un modèle dans cette perspective. L'article sur cette première conférence de présentation de l'Intermarium a également été repris et traduit en anglais (5). L'impression que l'on a est celle d'un programme de propagande.
Qui dirige l'orchestre d'Intermarium ?
Pour comprendre qui sont les "ténors" de cette partition, qui contient ici et là quelques notes alléchantes (pour un spécialiste de la géopolitique faisant autorité comme Robert Steuckers, l'initiative Intermarium peut être positive en principe, mais elle est aujourd'hui mise en œuvre par ceux qui cherchent à empêcher l'accord russo-allemand, qui redonnerait sa gloire au Heartland dont parlait Halford Mackinder) (6), il sera utile de citer un prestigieux analyste américain, expert dans le domaine dont nous parlons, à savoir George Friedman. Dans un article du 7 juillet 2017, l'analyste américain affirme que l'Intermarium n'est rien d'autre que l'instrument avec lequel les États-Unis tentent d'empêcher toute initiative de la Russie de se déplacer vers l'ouest: "Son but serait de contenir tout mouvement potentiel de la Russie vers l'ouest. Les États-Unis la soutiendraient. Le reste de l'Europe s'en inquiéterait" (7). En d'autres termes, l'Intermarium sera un problème tant pour la Russie que pour le reste de l'Europe. Friedman inclut également la Turquie dans ce périmètre (aux côtés de la Pologne et de la Roumanie, qu'il considère - préférence personnelle ? - états de référence de la nouvelle construction) (8). D'un point de vue économique, Friedman voit dans l'Intermarium un potentiel de réplique à petite échelle du modèle économique américain, plus "entrepreneurial" que celui de l'Europe occidentale (c'est-à-dire plus conforme aux règles du marché, donc plus proche des intérêts américains), un potentiel de perturbation pour l'Union européenne, qui a de toute façon suffisamment de raisons d'être perturbée....
La Pologne, qui est peut-être l'acteur le plus important de ce projet géopolitique, a certainement son propre intérêt à être attirée par celui-ci. Les raisons ne sont pas seulement liées aux relations historiques de la Pologne avec ses voisins orientaux et occidentaux. La Pologne a des ambitions régionales, qui, selon nous, ne seront pas diminuées par l'échec relatif de l'Ukraine, bien au contraire. L'historien polonais Tomasz Szczepanski (photo) le dit franchement: "Le fondement du projet Intermarium est l'objectif de créer en Europe de l'Est (ou Europe centrale et orientale), comprise comme la région entre la Russie et l'Allemagne, un pôle de puissance capable de contrebalancer la puissance des deux voisins. Le but de la création d'un tel pôle est de sécuriser la région contre les tentatives impériales de la Russie et de l'Allemagne et de créer les conditions du libre développement des nations de la région" (9). Le même historien affirme que si, d'un point de vue politique, l'Intermarium est un élément d'équilibre face à l'impérialisme russe, d'un point de vue culturel, il est plutôt opposé à l'occidentalisme. Dans cette approche, nous entendons déjà un autre niveau de discours, plus sophistiqué, bien loin de la propagande anti-russe ou anti-allemande à bon marché.
L'auteur polonais met les points sur les i lorsqu'il affirme que les nations de la région d'Europe de l'Est, qui ont connu l'hégémonie russe, ont davantage confiance dans une alliance avec les États-Unis (qui est loin d'être parfaite) que dans une Union européenne qui viserait géopolitiquement à évincer les États-Unis d'Europe. Les craintes de la Pologne doivent être prises en compte (l'historien polonais rappelle que, juridiquement, la constitution allemande stipule que les frontières de l'Allemagne sont celles de 1937) dans la nouvelle architecture de sécurité européenne, car les ignorer ne pourrait que conduire à une aggravation de la situation générale en Europe. Avec tous les mérites de ses observations, l'auteur polonais démontre une compréhension limitée du contexte politique global lorsqu'il met sur la table (cela semble être un leitmotiv de l'approche politique liée à l'Intermarium) le problème de Kaliningrad, qui lui semble une aberration géopolitique et une menace pour la Pologne. Il propose, sic et simpliciter, la "solution" de ce problème à l'avantage de l'État polonais...
Ces remarques montrent comment les différends historiques intra-européens empêchent une possible construction européenne avec de réelles valeurs géopolitiques, débarrassée de toutes ces querelles plus ou moins dépassées. Une telle entreprise devrait se détacher des idiosyncrasies historiques, des égoïsmes nationaux (sans ignorer les vertus et les besoins naturels des nations européennes), afin de faire de l'Europe un véritable acteur sur la scène géopolitique mondiale. Grâce à la vision de Thiriart d'une Europe de Lisbonne à Vladivostok (difficile à imposer, reconnaissons-le, au niveau mental collectif des "tribus" européennes, comme Thiriart appelait les nations comme de simples entités morales et culturelles, dépourvues de ferveur politique), nous arrivons à comprendre ce que chaque nation européenne devrait sacrifier dans le cadre d'un projet géopolitique d'intégration du continent. Voici ce qu'écrit Thiriart : "Au début du XXIe siècle, les États comptant moins de 400 ou 500 millions d'habitants seront éliminés de l'histoire. (...) La plus grande absurdité que j'ai pu lire ces dernières années est celle de "l'Europe aux cent drapeaux" (...). Les grands États, les seuls qui survivront au XXIe siècle, devront nécessairement être politiques et devront nécessairement réprimer, écraser et éradiquer toutes ces vagues identités "raciales", linguistiques et religieuses qui pourraient interférer avec l'Imperium. Seul l'État-nation politique permet la construction de grands États libres, historiquement autonomes. Hobbes a dit à juste titre: "La liberté, c'est la puissance". Aujourd'hui, pour nous, la puissance serait une république impériale qui s'étend de Dublin à Vladivostok, dans les structures d'un État unitaire et centralisé" (10).
Les idées de Tomasz Szczepanski sont également pertinentes pour le cas roumain. Un géopoliticien et homme de culture de la stature d'Alexandre Douguine a récemment déclaré à Bucarest, lors de la présentation de son livre Destin eurasien, que la Russie a commis de nombreuses erreurs à l'égard de la Roumanie, ainsi que de l'Ukraine (11). Un tel discours, orienté vers l'avenir et non vers le passé des relations avec la Russie, est beaucoup plus approprié à la situation actuelle de l'Europe, qui doit faire face aux plus grandes provocations géopolitiques de l'après-Seconde Guerre mondiale (peut-être plus grandes que celles des années 1990, lorsque l'empire soviétique s'est effondré). Dans une telle perspective, le projet Intermarium est sans valeur. Elle ne fait que remplacer une relative (inévitable ?) hégémonie interne européenne par une hégémonie ou une ingérence géopolitique non européenne (États-Unis). Toute puissance géopolitique spatialement étrangère peut spéculer sur les différences de potentiel géopolitique entre les États européens afin de déstabiliser l'unité européenne. L'alternative à l'intégration européenne sera appelée désintégration européenne. D'autre part, l'auteur polonais cité ci-dessus souligne que les relations entre l'Intermarium (dont le noyau est posé en Pologne et en Ukraine) et la Russie ne doivent pas être inévitablement conflictuelles, au contraire. Une Russie plus "pacifique" sur le plan géopolitique serait souhaitable. À notre avis, une Russie "impérialiste" (au sens large) serait également acceptable, à condition qu'elle joue le rôle de l'hégémon idéal envisagé par Carl Schmitt (12).
Dans le même sens, toujours dans une perspective allemande (cette fois-ci celle de Jordis von Lohausen), la géopolitique d'une Europe unie devra devenir la géopolitique d'un Reich idéaliste, c'est-à-dire d'un Empire qui, en tant que tel, reconnaît la valeur et la validité de toutes les nations qui acceptent de le rejoindre. Qu'une telle Europe puisse avoir plusieurs moteurs (Russie, Allemagne, France, etc.) est moins important. Il est plus important que, au-dessus de toutes ses composantes, l'intérêt général du continent prévale (13).
Le fait que l'Intermarium soit un élément dangereux pour l'unité européenne est déjà évident au vu des nouvelles concentrations de troupes russes... à la frontière de cette construction géopolitique (pour l'instant) fictive. Si la Pologne et l'Ukraine sont les piliers militaires de cette construction (à notre avis la Roumanie a un rôle moins important et nous verrons pourquoi), de nouvelles unités militaires russes apparaissent dans la zone de démarcation de ce nouvel espace, en réponse aux manœuvres de l'OTAN dans la partie orientale de l'Europe. La coagulation des sous-unités géopolitiques au sein de l'Europe prévue par Thiriart entraîne une nouvelle séparation, un nouveau rideau géopolitique, cette fois peut-être plus dangereux, car il ne s'agit plus d'une frontière idéologique, mais d'une frontière purement militaire, déplacée de Berlin à Kiev (14).
La place de la Roumanie dans la matrice Intermarium
Toutes les déclarations officielles roumaines montrent que la Roumanie essaie de ne pas se distancer du soi-disant noyau dur européen, formé par l'Allemagne et la France. C'est précisément contre ce noyau dur que l'Intermarium se formera, si tant est qu'il se forme. Avec un président d'origine allemande et une histoire francophile au cours du siècle dernier, la Roumanie n'a aucune raison de jouer la carte anti-européenne choisie par la Pologne. Relativement indépendante du point de vue de la production d'hydrocarbures (les importations de gaz russe ne représentant que 15% des besoins), la Roumanie, contrairement à la Pologne, avec laquelle elle entretient de bonnes relations (l'épisode le plus marquant de la solidarité entre les deux nations est l'asile donné en 1939 par la Roumanie au gouvernement polonais), ne semble pas intéressée par le rôle de petite hégémonie locale que lui propose la Pologne avec l'Intermarium. On pourrait même dire que la Roumanie tente de concilier les deux camps, le pro-atlantique et le pro-européen, en préférant une politique attentiste. Un épisode récent important est lié à la politique d'équipement de l'armée roumaine, un domaine extrêmement sensible, à partir duquel on peut deviner l'orientation géopolitique plus générale du pays. Ainsi, la Roumanie s'est engagée à acheter des batteries de missiles Patriot et la presse a parlé d'un "accord de principe" du département d'État américain pour la transaction. Parallèlement, dans le cadre de la récente visite du président français Macron en Roumanie, les spécialistes de la défense ont entamé des discussions avec l'entreprise française concurrente, MBDA, dont l'offre semble être meilleure que celle des Américains !(15).
De cette manière, la Roumanie s'ouvre à une orientation géopolitique que nous pourrions définir, bien que timidement, comme multipolaire, sentant que le rôle hégémonique des Etats-Unis en Europe et dans le monde commence à s'affaiblir. En ce sens, on constate des efforts clairs de régulation des relations avec la Russie, mais aussi une (ré)ouverture d'importantes voies de collaboration avec la Chine, un acteur géo-économique et géopolitique qui, jusqu'à récemment, était " bloqué " aux portes de la Roumanie pour des raisons de pro-atlantisme exacerbé. Récemment, la Roumanie a entamé des discussions importantes pour la construction de deux réacteurs nucléaires avec la Chine ; cela montre une volonté de transgresser les inhibitions géopolitiques inspirées par les États-Unis. Dans ces conditions, avec toute la publicité qui lui est faite, l'Intermarium ne peut apparaître que comme une construction artificielle, anti-européenne et régressive par rapport aux besoins réels de la géopolitique européenne et eurasienne.
Notes:
[1] http://hajde.fr/2017/03/21/lunion-baltique-mer-noire-une-...
[2] Ion Constantin, Din istoria Poloniei și a relațiilor româno-polone, Ed. Biblioteca Bucureștilor, 2005, p. 18.
[3] https://ro.wikipedia.org/wiki/Uniunea_statal%C4%83_polono...
[4]http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/07/2...
[5] http://reconquista-europe.tumblr.com/post/146993199731/th...
[6] http://robertsteuckers.blogspot.ro/search?q=Intermarium
[7] https://geopoliticalfutures.com/intermarium-three-seas/
[8] George Friedman s'est fait remarquer pour l'attention qu'il porte à la Roumanie. A sa façon, il est un observateur attentifdes relations entre la Roumanie et la Fédération de Russie. Il était présent à Chisinau (avec ses conseillers, bien entendu), pour présenter une fondation de nature géopolitique. Il est intéressant de souligner le fait que Friedman est considéré proche des intérêts de Moscou par les unionistes roumains les plus résolus. Sa prudence lors des déclarations de Chisinau pourrait aussi être le reflet dela situation générale dans laquelle se trouve la République de Moldavie, un Etat qui, manifestement, ne désire par suivre la voie de l'Ukraine voisine, étant bien plus prudent dans sa politique d'équilibre entre l'Est et l'Ouest.
[9] http://www.europemaxima.com/l%E2%80%99autre-europe-un-ent...
[10] V. http://www.leblancetlenoir.com/2015/04/europe-l-etat-nati...
[11]http://adevarul.ro/news/politica/reportaj-ideologul-putin...
[12] V. Carl Schmitt, The Concept of Reich in International Law, în Carl Schmitt, Writings on War, Polity Press, 2011, pp. 101-110. Pour développer utilement cette thématique, en réfénrenceplus particulièrement à Carl Schmitt, on se réfèrera à Günter Maschke: http://www.archiveseroe.eu/maschke-a112853978
[13] Jordis von Lohausen, Les empires et la puissance, Ed. du Labyrinthe, 1996, pp. 196-197.
[14] http://www.limesonline.com/lanakonda-della-nato-alle-port...
[15] http://www.cotidianul.ro/cum-au-marcat-francezii-in-lupta...
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mardi, 02 novembre 2021
La Chine de Wang Huning et la crise existentielle de l'Occident
La Chine de Wang Huning et la crise existentielle de l'Occident
par Markku Siira
Ex: https://markkusiira.com/2021/11/01/wang-huningin-kiina-ja-lannen-eksistentiaalinen-kriisi/
L'analyse de la géopolitique nécessite d'avoir un aperçu des cultures politiques des différents pays, et au cours de ses recherches, le géopolitologue rencontre souvent des personnages intéressants. L'un d'entre eux est le Chinois Wang Huning, qui a été appelé "le Richelieu de la Chine moderne".
Wang est l'un des principaux idéologues de la République populaire de Chine et est considéré comme le cerveau derrière tous les grands concepts politiques chinois actuels. Le "rêve chinois", la campagne de lutte contre la corruption, l'initiative "la Ceinture et la Route", une politique étrangère plus affirmée et même la "pensée Xi Jinping" figurent au crédit de M. Wang.
Si vous regardez une photo du président Xi lors d'un voyage ou d'une réunion importante, vous verrez probablement le fonctionnaire à lunettes Wang à l'arrière-plan, jamais très loin du dirigeant.
Wang a ainsi mérité d'être comparé à des personnages célèbres de l'histoire de la Chine, tels que Zhuge Liang et Han Fei (les historiens appellent ce dernier le "Machiavel de la Chine"), qui ont agi comme des "gardiens derrière le trône", mais des gardiens officieux: des conseillers stratégiques de haut niveau et même des "professeurs de l'empereur".
Une telle figure est aussi facilement reconnaissable en Occident avec les éminences grises, comme François Leclerc du Tremblay, Charles Maurice de Talleyrand, Klemens von Metternich, Henry Kissinger ou l'ancien conseiller de Vladimir Poutine, Vladislav Surkov.
Mais ce qui est particulièrement remarquable chez Wang, c'est qu'il a réussi à jouer le rôle du philosophe de cour avec non pas un, mais trois des plus récents dirigeants de la Chine. Avant la présidence de Xi Jinping, Wang était l'idéologue à l'origine de la théorie des "Trois Représentants" de Jiang Zemin et de la plate-forme de la "Société harmonieuse" de Hu Jintao, entre autres.
Il s'agit d'une réussite sans précédent dans le monde de la politique des factions du parti communiste chinois. Wang a été recruté dans le parti par le "gang de Shanghai" de Jiang, une faction rivale que Xi a cherché à évincer après son arrivée au pouvoir en 2012. Nombre de ses membres éminents, dont l'ancien chef de la sécurité Zhou Yongkang et l'ancien vice-ministre de la sécurité Sun Lijun, ont, depuis, fini en prison.
Entre-temps, le fait de Hu Jintao a également été ignoré, tandis que la faction de Xi n'a fait que consolider son pouvoir. Wang Huning, cependant, reste toujours. Sa présence continue en dit long sur la profondeur de sa ruse politique, ainsi que sur son importance pour l'appareil d'État chinois.
L'éminence grise de la Chine était autrefois un écrivain très prolifique, publiant près de vingt livres et de nombreux essais. L'apparente continuité entre les idées contenues dans ces œuvres et ce qui se passe en Chine aujourd'hui révèle que Pékin voit toujours le monde à travers les yeux de Wang Huning.
En 1988, à l'âge de 30 ans, Wang est devenu le plus jeune professeur de l'université Fudan, carrière entamée à une vitesse sans précédent. Wang a également pu se rendre aux États-Unis, où il a passé six mois en tant que chercheur invité. Wang avait une profonde curiosité pour l'Amérique et il en a profité pour faire le tour de différentes villes et universités, comme une sorte d'Alexis de Tocqueville chinois moderne.
Ce qu'il a vu l'a profondément choqué et a définitivement changé sa vision de l'Occident. Wang a consigné ses observations dans un livre publié en Chine en 1991 sous le titre America versus America. Il s'y étonne, choqué, des campements de sans-abri dans les rues de Washington, de la criminalité liée à la drogue qui sévit dans les quartiers noirs pauvres de New York et de San Francisco, et des grandes entreprises qui semblent avoir fusionné avec le gouvernement et en avoir pris le contrôle.
En fin de compte, il a conclu que l'Amérique était en proie à un "courant sous-jacent de crise imparable" découlant de ses contradictions sociales, notamment entre les riches et les pauvres, le pouvoir démocratique et oligarchique, les privilèges de classe, les droits individuels et les obligations collectives, les traditions culturelles et les solvants de la modernité liquide.
Mais si les Américains ont le sentiment d'être confrontés à des "problèmes sociaux et culturels complexes", dit-il, ils ont tendance à penser qu'ils doivent être résolus séparément. Wang affirme que cela ne nous mène nulle part, car les problèmes sont en fait inextricablement liés et ont la même cause profonde : l'individualisme radical et nihiliste au cœur du libéralisme américain moderne.
"La véritable cellule de la société aux États-Unis est l'individu", dit-il. C'est parce que la cellule la plus fondamentale de la société, la famille, "s'est effondrée". En même temps, dans le système américain, "tout a une double nature" et le glamour de la haute caste marchande est abondant. Le sexe, la connaissance, la politique, le pouvoir et la législation sont devenus des marchandises.
Cette "marchandisation corrompt la société à bien des égards et entraîne de nombreux problèmes sociaux graves". Après tout, "le système économique américain a créé la solitude humaine" comme son principal produit, ainsi que des inégalités frappantes. En conséquence, le nihilisme est devenu un "mode de vie", avec des conséquences désastreuses pour la culture américaine.
Cette expérience révélatrice a donc influencé les opinions de Wang. Il a ainsi analysé le système politique chinois et la manière dont il diffère du système occidental. Wang critique fortement la démocratie occidentale, affirmant qu'elle n'est que nominale. Il estime que la politique américaine est dominée par des intérêts particuliers, et il n'a probablement pas tort.
Il estime que la Chine devrait suivre son propre modèle de leadership fort et centralisé. Il défend fermement le système hybride de la Chine, le "socialisme aux caractéristiques chinoises", que Xi Jinping a désormais adapté à l'idée d'une "nouvelle ère" pour la Chine. "Là où il n'y a pas de gouvernement central ou là où le gouvernement central est en déclin", a écrit un jour Wang, "la nation est divisée et dans un état chaotique".
De nombreux écrits de Wang portent sur les défis de la gouvernance. Il a comparé les styles de gouvernance dans différents pays et ce qui pousse les administrateurs à évaluer les besoins des citoyens. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Japon, dit-il, la "sécurité" est la priorité, alors qu'en Inde, par exemple, c'est le "respect" qui prime.
"Les besoins d'un individu peuvent être influencés par de nombreux facteurs, tels que les traditions sociales, les relations économiques, les activités politiques, les idéologies religieuses et les convictions morales", explique Wang. La confiance dans le gouvernement, dit-il, dépend en fin de compte du respect de ses promesses fondamentales envers la population.
Le sinologue Jude Blanchette a noté qu'après 1989, Wang et d'autres universitaires ont souligné la nécessité d'une stabilité politique pour soutenir le développement économique et se sont fortement opposés aux appels à la décentralisation politique parallèlement aux réformes économiques de Deng Xiaoping.
Selon Wang, "la formation d'institutions démocratiques requiert des conditions historiques, sociales et culturelles spécifiques". Tant que ces conditions ne sont pas réunies, le pouvoir politique doit être orienté vers le développement de ces conditions. Il a même exprimé sa crainte que la Chine ne soit "divisée en 30 duchés et 2000 principautés concurrentes" par la décentralisation.
Blanchette affirme que "l'héritage du néo-autoritarisme de Wang et de son cousin, le néo-conservatisme, perdurera sous Xi Jinping". L'administration de Xi a renforcé le contrôle des entreprises d'État aux provinces. Toutefois, pour ceux qui s'attendaient à un "culte de Xi" à la Mao, il convient de noter que l'idéologue Wang est également un critique virulent des excès du maoïsme. La révolution culturelle n'a été, selon lui, qu'un "désastre politique".
Selon un rapport divulgué par Wikileaks, Xi Jinping - qui a été surnommé "M. Propre" par des sources diplomatiques américaines - partage l'avis de Wang sur la commercialisation omniprésente de la société chinoise et les néo-riches qui en découlent, la corruption officielle, la perte des valeurs, de la dignité et du respect de soi, ainsi que les vices moraux tels que la drogue et la prostitution, qui sont des phénomènes "odieux".
Wang a maintenant apparemment convaincu Xi qu'ils n'ont d'autre choix que de prendre des mesures drastiques pour contrer les menaces existentielles que le capitalisme libéral économique et culturel occidental fait peser sur l'ordre social chinois. Ces menaces sont presque identiques aux problèmes auxquels sont confrontés les États-Unis.
En effet, les dirigeants chinois actuels, suivant les idées de Wang, ont cherché à saper l'influence toxique de l'Occident libéral. Cela se reflète également dans la répression de la politique chinoise au nom des minorités sexuelles, et l'influence perçue comme néfaste des boys bands androgynes, populaires auprès des jeunes, a été remplacée par des idéaux de masculinité et de nationalisme.
Avec la montée de la Chine conservatrice, l'Occident devrait se livrer à une introspection profonde et rigoureuse. Ce serait une étape nécessaire vers le changement fondamental qui s'impose. Il semble toutefois que ni les États-Unis ni l'Union européenne ne disposent d'une idéologie comme celle de Wang pour aider à actualiser un modèle de civilisation en déclin vers une forme plus saine et durable. Pas assez de volonté non plus, je suppose ?
À l'heure actuelle, il semble que l'on nous propose presque la seule "alternative" au "capitalisme vert" et au transhumanisme des oligarques occidentaux, combinée à un système de notation sociale à la chinoise.
En cas de crise systémique, l'élite dirigeante de l'Occident devait choisir entre la perte du pouvoir économique ou le rejet dans les coulisses de la "démocratie libérale" ; la "nouvelle normalité" de l'ère Corona a montré ce qu'elle a choisi. L'Occident ne peut plus se permettre de critiquer la Chine de Wang Huning pour son autoritarisme.
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lundi, 01 novembre 2021
La Roumanie et les fausses alliances stratégiques
La Roumanie et les fausses alliances stratégiques
par Cristi Pantelimon*
La Roumanie se trouve dans une situation géopolitique ambiguë, que l'on pourrait considérer comme celle des "fausses alliances". Elle privilégie la relation stratégique avec les puissances atlantistes afin de se défendre contre une prétendue agressivité de la Russie. Une telle vision et la géopolitique qui en découle n'ont aucun fondement dans la situation géo-historique de la Roumanie, un État continental par définition. Une telle alliance peut fonctionner pendant un certain temps, mais elle ne sera que conjoncturelle et opportuniste. On peut dire la même chose des États occidentaux. La seule stratégie géopolitique à long terme qui se fonde sur l'histoire du continent est la stratégie eurasiste, c'est-à-dire une tentative de consolidation du Grand Continent de Lisbonne à Vladivostok.
La Roumanie, comme d'autres États européens, est clairement confrontée au problème des fausses alliances. Ce syntagme a été utilisé dans la longue réflexion que le géopolitologue et général autrichien Jordis von Lohausen a consacrée au destin géopolitique de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale dans son ouvrage Mut zur Macht. Denken in Kontinenten (1). Lohausen est un chercheur d'autant plus intéressant qu'il propose souvent une solution aux conflits géopolitiques passés sur le mode d'une histoire contrefactuelle, étant extrêmement crédible dans ce registre. Ses réflexions et ses solutions géopolitiques visent à renforcer une conception qui n'était pas pleinement réalisée au moment historique où les événements ont eu lieu, mais qui est encore plus évidente après la fin de ces événements. Ainsi, son continentalisme et son eurasianisme sont d'autant plus crédibles qu'au moment de la Seconde Guerre mondiale (et aussi de la Première), ils n'ont pas été pleinement soutenus par les puissances européennes, avec les conséquences qui sont sous nos yeux aujourd'hui : une Europe qui se trouve, pratiquement, à la discrétion des puissances thalassocratiques (surtout les États-Unis) et de l'OTAN (où l'influence des États-Unis est presque totale) ; une Europe qui ne peut pas résoudre ses problèmes, non pas à cause d'un manque de capacité bureaucratique, mais à cause d'un manque de vision globale d'un point de vue géopolitique et géostratégique. Le moment est venu pour l'Europe de choisir entre des alliances conjoncturelles et souvent opportunistes (celles avec les puissances thalassocratiques) et des alliances durables et logiques (peut-être plus difficiles à articuler pour le moment) avec les puissances continentales, en particulier la Russie.
La géopolitique : une science traditionnelle ?
Cette provocation est également manifeste dans le cas de la Roumanie, traversée par une véritable ligne de fracture géopolitique, quoique non déclarée, entre les adeptes de l'atlantisme d'une part et les adeptes (de plus en plus nombreux et déterminés) d'un continentalisme que la crise actuelle de l'Europe semble sortir de sa léthargie.
La géopolitique est souvent une science romantique. En d'autres termes, elle est pratiquée, en dehors de ceux qui, à un moment donné, semblent avoir la décision politique, par une série de personnes qui restent en dehors des véritables jeux de pouvoir, mais dont la mission est de créer, avec leurs idées, de véritables "états d'esprit", pour reprendre la notion de René Guénon. Ainsi, à côté de la dimension que nous avons appelée romantique (pour souligner le caractère gratuit, culturel et désintéressé de la géopolitique), ce secteur de la pensée humaine fait également ressortir son caractère profondément traditionnel, peut-être le moins mis en évidence jusqu'à présent. Si nous acceptons cette perspective, la géopolitique devient brusquement un territoire de liberté d'esprit, où ce qui n'est pas possible dans la réalité immédiate peut être considéré comme une probabilité ou une alternative créative dans le futur. Ce n'est qu'en ce sens que la géopolitique peut revendiquer une dimension créative; c'est-à-dire que ce n'est que dans la lutte avec la réalité à partir d'un certain moment qu'elle peut manifester ses qualités profondes. Une géopolitique des données concrètes et immuables, une géopolitique des faits achevés, des décisions déjà prises et du présent déjà transformé en un passé inerte est une fausse géopolitique, une géopolitique dépourvue de sens. Comme l'histoire humaine, la géopolitique est aussi une agonie (agonie comme lutte) pour la transformation des données réelles du monde, une lutte pour la revitalisation de l'humanité et son équilibre perpétuel.
Il découle de ces considérations que la géopolitique, parmi de nombreuses autres possibilités d'affirmation, a pour destin essentiel la critique et la négation des états de fait apparemment établis, la critique et la négation des évidences imposées par l'idéologie, de la pensée unique, du confort dans l'acte de réflexion.
En tant que science traditionnelle, la géopolitique doit chercher, tout d'abord, à découvrir quelles sont les sources de la force géopolitique. Qu'est-ce qu'une force géopolitique ? C'est cette force qui s'oppose à la domination injuste, non traditionnelle, non naturelle d'un peuple ou d'un espace donné. Il existe une domination géopolitique naturelle et une domination géopolitique non naturelle. La domination géopolitique naturelle est celle qui se déroule dans un esprit traditionnel. Selon le géopoliticien Jordis von Lohausen, la force géopolitique doit protéger la vie. Si elle ne le fait pas et commence à protéger les aspects superficiels de la vie, la force s'ankylosera et deviendra nuisible: "Tout pouvoir provient de la vie et est soumis au devoir de protéger la vie. Si elle perd ce sens originel, si elle se perd dans des objectifs superficiels, si elle ne cherche que le succès, alors elle se corrompt (...) Comme la flamme de la lanterne qui émet une dernière lumière avant de s'éteindre, ainsi la course à la superficialité célèbre ses triomphes, qui ne sont que la confirmation d'une réelle extinction" (2).
La Roumanie et les "tentations" stratégiques
La géopolitique de la Roumanie actuelle est, malheureusement, tributaire des aspects non traditionnels et donc, à notre sens, non géopolitiques de l'Europe occidentale. Une Europe occidentale qui se complaît dans une "fausse alliance" (ce syntagme appartient aussi à Lohausen) avec la thalassocratie mondiale américaine. Une alliance qui, sous couvert de protection (aujourd'hui contre le "danger russe") ne fait que débiliter l'esprit vital du continent et lui rendre un mauvais service à long terme.
L'aperçu de cette débilitation européenne dirigée par les États-Unis est bien illustré par Lohausen dans une postface de l'ouvrage cité. Lohausen s'exprime de la manière la plus directe qui soit: "Cinquante ans de croissance ininterrompue de la richesse sous le parapluie nucléaire américain n'ont pas seulement érodé la conscience de soi des Européens, ils ont aussi engourdi leur vigilance et détruit leur volonté de se défendre. La richesse sans défense est toujours une invitation au vol et au pillage. Le pouvoir est comme l'eau: il ne connaît pas d'espaces vides (3). Comme dans le cas de l'Europe occidentale, l'alliance stratégique de la Roumanie avec les États-Unis est un piège caché par le besoin de protection totale.
La première idée exprimée à propos de cette alliance est qu'elle fonctionne comme une protection contre la résurgence de l'esprit agressif de la Russie. Mais ce qui apparaît de ce point de vue est une situation et une idée contradictoires. D'une part, la Russie décrite comme un État agresseur doit intensifier sa vigilance militaire et géopolitique sur la Roumanie et dès lors renforcer la fameuse alliance (le "partenariat stratégique") avec les États-Unis. En revanche, ce qui est étrange, c'est que la Russie se voit refuser la puissance géopolitique dans la même mesure, ce qui la réduit au statut d'"acteur" sur la scène internationale. On fait souvent des comparaisons qui se veulent humiliantes, en comparant le produit intérieur brut des États-Unis à celui de la Russie, ou le niveau des dépenses en armement des premiers à celui des seconds. A l'évidence, ces comparaisons aboutissent à une Russie presque caricaturale en tant que poids géopolitique.
Le premier geste géopolitique naturel de la Roumanie serait de reconnaître la puissance géopolitique de la Russie et de tenter de la "capturer" dans l'esprit d'une collaboration stratégique continentaliste. En effet, dans l'hypothèse d'un affaiblissement géopolitique de la Russie, la Roumanie, contrairement à ce que préconise la recette atlantiste officielle, devrait contribuer à accroître cette puissance géopolitique. Nonobstant certaines contradictions historiques entre la Roumanie et la Russie, l'intérêt du Continent, qui n'est pas occasionnel et qui n'est pas opportun, serait celui d'une collaboration mutuellement bénéfique.
Toutefois, cette recette de collaboration présupposerait une image globale du continent européen qui ne correspond pas à la vision actuelle (4). Malheureusement, l'élite politique et militaire de la Roumanie actuelle semble être prisonnière d'une idée préconçue anti-russe, souvent subtilement, mais continuellement, alimentée par la "mémoire" d'épisodes historiques embarrassants dans les relations entre les deux pays (5). L'idée qu'à l'heure actuelle, la Roumanie a les mêmes intérêts géopolitiques que les États-Unis a infiltré la mentalité collective de l'élite intellectuelle roumaine. Une telle idée ne résiste toutefois pas à une analyse approfondie.
Dans l'entre-deux-guerres, un célèbre sociologue et philosophe roumain (martyr du changement brutal de la situation géopolitique européenne en 1945), Mircea Vulcănescu (1904-1952), a proposé une vision intéressante des forces qui ont façonné en profondeur la civilisation roumaine. Sa théorie peut être appelée "théorie des tentations historiques" et consiste principalement en la théorisation subtile d'un mécanisme d'"éternel retour" aux origines du peuple roumain à travers le souvenir (plus ou moins une anamnèse de type platonicien) des éléments constitutifs de son ethnogenèse. Vulcănescu, cependant, ne privilégie pas l'aspect ethnique ou anthropologique au sens biologique, mais plutôt l'aspect strictement culturel et civilisationnel. "Chaque peuple, chaque âme populaire peut être caractérisée par un certain dosage de ces tentations, qui reproduisent dans son architecture interne l'interpénétration dans l'actualité spirituelle des vicissitudes historiques par lesquelles le peuple respectif est passé" (6).
En bref, il s'agit d'une série d'attractions irrésistibles, de forces configurantes que l'on retrouve non seulement dans les périodes d'épanouissement historique, mais surtout dans les périodes de bouleversement et de provocation historiques. Les influences extérieures s'accompagnent toujours d'un douloureux processus de reconfiguration morphologique ou, peut-être, de pseudomorphose. Mais ces influences, une fois subies, deviennent des tentations ou des facteurs générateurs d'énergies historiques, des éléments de nature vitale dans l'affirmation historique d'une communauté.
Selon Vulcănescu, les plus importantes tentations historiques des Roumains sont la tentation grecque, la tentation romaine, la tentation byzantine, la tentation russe, la tentation germanique, la tentation française et la tentation thrace (que l'auteur roumain considère comme la plus importante de toutes, étant de nature "résiduelle", c'est-à-dire liée au noyau). Ces "tentations" correspondent à certaines tendances qui façonnent le cadre global de la civilisation roumaine. Comme on le voit, les Roumains, peuple profondément continental (qui, selon Marija Gimbutas (7), réside précisément dans le "foyer" de l'Europe ancienne), n'ont pas de liens spirituels profonds avec le monde d'où vient aujourd'hui leur "salut" géopolitique, le monde atlantique. Au contraire, toutes les références anciennes ou récentes de la spiritualité roumaine sont d'ordre continental. Dans ces conditions, même si l'on peut spéculer sur le fait que la géopolitique a des règles différentes de l'histoire, il n'en est pas moins vrai que l'histoire et la géographie, ensemble, fournissent les orientations les plus sûres pour la géopolitique, comprise, comme nous l'avons dit plus haut, comme une science de l'empreinte traditionnelle.
Les alliances actuelles de la Roumanie et de l'Europe occidentale peuvent fonctionner. Mais ce fonctionnement n'aura jamais qu'un sens conjoncturel et opportuniste.
* Cristi Pantelimon, sociologue, est l'auteur des ouvrages suivants : Corporatisme şi economie. Critica sociologică a capitalismului, Ed. Academiei Române, Bucureşti, 2009 ; Prin cenuşa naţiunii, Ed. Etnologică, Bucureşti, 2006 ; Sociologie politică, Ed. Fundaţiei România de Mâine, Bucureşti, 2005. Il a coordonné les volumes collectifs suivants : Modernităţi alternative, Ed. Institutului de Ştiinţe Politice şi Relaţii Internaţionale, 2013 ; (avec Antoine Heemeryck), La globalisation en perspective. Elites et normes, Ed. Niculescu, 2012 ; Ideea naţională şi ideea europeană, Ed. Institutului de Ştiinţe Politice şi Relaţii Internaţionale, Bucureşti, 2009. Il a édité : Emile Durkheim, Diviziunea muncii sociale, Ed. Antet, Bucureşti, 2007 et Donoso Cortés, Eseu asupra catolicismului, liberalismului şi socialismului, Ed. Antet, Bucureşti, 2007. Il est l'auteur de traductions et d'articles sur divers sujets d'actualité pour le blog www.estica.eu. En italien : Vasile Gherasim e l'Eurasia spirituale, "Eurasia" 4/2015.
Article paru dans: EURASIA. Revue d'études géopolitiques, Année XIII - Numéro 1, Janvier-mars 2016
Notes:
1. Kurt Vowinckel, Berg am See, 1979 și 1981. Nous citons l'édition française : Jordis von Lohausen, Les empires et la puissance. La géopolitique aujourdʼhui, Éd. du Labyrinthe, 1996.
2. Jordis von Lohausen, Les empires et la puissance. La géopolitique aujourdʼhui, Éd. du Labyrinthe, 1996, p. 78.
3. Ibid, p. 320.
4. De notre point de vue, ces dernières années, la vision concernant le continent européen a de nouveau subi une distorsion qui rappelle la guerre de l'information de la période de la guerre froide. Cette fois, le mal axial du monde n'est pas l'URSS, mais tout ce qui est sous l'influence de la Russie, à commencer bien sûr par la Russie elle-même. L'Europe n'est l'Europe que si la Russie en est éliminée. Une telle perception coïncide avec les plans atlantistes et maximalistes du pouvoir à Washington, mais est évidemment désastreuse pour l'ensemble du continent (que tout géographe non régenté idéologiquement voit s'étendre non pas jusqu'à l'Oural, mais au-delà... jusqu'à Vladivostok).
5. Bien sûr, cette "mémoire" n'est pas seulement présente dans l'espace roumain. La logique de la situation fait que les forces anticontinentales de l'espace russe agissent dans le même sens : le "fascisme" roumain reste, semble-t-il, une cible privilégiée pour un nationalisme russe dépourvu de véritable horizon géopolitique.
6. Mircea Vulcănescu, Dimensiunea românească a existenței, Ed. Fundației Culturale Române, București, 1991, p. 43.
7. " La Roumanie est le foyer de ce que nous avons appelé l'Europe ancienne, une entité culturelle située chronologiquement entre 6500 et 3500 av. J.-C., fondée sur une société matriarcale, théocratique, pacifique, amoureuse de l'art et créative, qui a précédé les sociétés guerrières patriarcales indo-européennes des âges du bronze et du fer " (Marija Gimbutas, Civilizație și cultură, Ed. Meridiane, București, 1989, p. 49).
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Pourquoi les médias occidentaux ont-ils commencé à parler d'Armageddon ?
Pourquoi les médias occidentaux ont-ils commencé à parler d'Armageddon?
Vladimir Malyshev
Ex: https://www.geopolitica.ru/es/article/por-que-los-medios-de-comunicacion-occidentales-han-comenzado-hablar-del-armagedon
Lior Ron, responsable de la division logistique d'Uber Technologies, a déclaré dans une interview accordée à CNBC que l'effondrement du secteur du transport automobile américain est un "véritable Armageddon" (1).
Ce qui se passe actuellement était inimaginable, il y a peu: les ports américains connaissent d'énormes embouteillages et des dizaines de navires font la queue, incapables de décharger tout ce qu'ils transportent. Il faut des travailleurs pour décharger les conteneurs et des chauffeurs de camion pour transporter leur contenu vers les entrepôts. Il a même été dit qu'il y aurait de graves pénuries de nourriture et d'autres produits de base. La Maison Blanche a averti ses citoyens que les prix des produits de base risquent d'augmenter et que les rayons seront vides d'ici Noël (2).
Selon CNBC, le coût du transport des marchandises a augmenté de 300 %. En outre, la pénurie de conteneurs a entraîné des retards dans l'arrivée des marchandises achetées en Chine, de sorte que l'augmentation du prix des marchandises affectera gravement les consommateurs. Un cadre supérieur d'Uber Technologies a déclaré que cette crise "affecte l'ensemble du secteur du transport routier, nous n'avons jamais rien vu de tel".
La chaîne de télévision CNBC a rapporté qu'il n'y a pas assez de chauffeurs de camions (3) en raison des restrictions imposées par le coronavirus. Les raisons de cette situation sont bien connues: licenciements massifs dus à l'inactivité et fermeture "temporaire" des écoles de conduite de camions. Selon le Bureau of Labour Statistics, le secteur du camionnage a perdu 6 % de ses travailleurs, plus une moyenne de 1,52 conducteur, soit au moins 90.000 travailleurs. Il y a maintenant une pénurie de près de 100.000 conducteurs.
Le quotidien italien Corriere della Sera accuse le "goulet d'étranglement" provoqué par les restrictions économiques volontaires dans le monde entier: "Celles-ci ont affecté tous les points de la chaîne logistique pour le transport des produits finis et semi-finis et des matières premières, provoquant un manque de conteneurs, de cargos, la congestion des ports, la pénurie de camions et de chauffeurs routiers, ainsi que la détérioration des capacités de stockage. Cette situation est aggravée par des pénuries de main-d'œuvre généralisées, qui se font de plus en plus sentir dans un large éventail de secteurs" (4).
Bloomberg affirme toutefois que la pénurie d'approvisionnement a d'autres causes: "À la suite des mesures restrictives imposées par la pandémie de coronavirus, les fabricants et les analystes ont prédit une baisse de la demande pour plusieurs produits. Cependant, la demande de nombreux produits s'est maintenue et a même augmenté, de sorte que de nombreuses industries n'étaient pas préparées à cela" (5).
Les entreprises n'ont pas non plus mesuré l'impact du passage du face-à-face au télétravail, d'autant plus que les gouvernements ont demandé aux consommateurs de rester chez eux et que beaucoup ont été contraints d'acheter des téléphones, des ordinateurs, des consoles de jeux vidéo, etc. en quantités jamais vues auparavant. Le marché des ordinateurs personnels a connu une croissance de 11 % en 2020, ce qui n'était pas arrivé depuis 10 ans.
En outre, il y a eu une réduction des importations de microprocesseurs en provenance d'Asie, ce qui a ralenti bon nombre des industries qui dépendent des microprocesseurs, comme les automobiles, les ordinateurs, les téléphones mobiles, les jeux vidéo, les appareils ménagers et les dispositifs médicaux..... Selon Bloomberg, "c'est un cauchemar non seulement pour les enfants qui s'attendaient à recevoir des consoles de jeux vidéo pour Noël, mais aussi pour les entreprises, puisque cette période de vacances leur procure la majeure partie de leurs revenus".
Joe Biden a dû rencontrer les représentants de plusieurs détaillants privés (Walmart, Target) et de compagnies maritimes, mais aussi les autorités portuaires de Los Angeles, de Long Beach et les syndicats de dockers pour obtenir qu'ils acceptent de travailler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour transporter 40 % des conteneurs qui arrivent chaque jour aux États-Unis. Apparemment, il n'y aura plus de fermetures !
Beaucoup affirment que les marchandises qui n'ont pas été expédiées d'Asie jusqu'à présent n'atteindront pas les magasins avant la mi-décembre, ce qui montre que les chaînes logistiques se sont brisées assez facilement. Au cours des 12 derniers mois, les marchandises traversant l'océan Pacifique ne prennent plus 13 heures mais 13 jours pour être déchargées, sans compter que les prix sont montés en flèche. Par exemple, il est désormais sept fois plus coûteux d'expédier un colis de Los Angeles à Shanghai qu'il y a un an. Sameera Fazil, directrice adjointe du Conseil économique de la Maison Blanche, a déclaré qu'un miracle était nécessaire pour résoudre ce problème. D'autre part, il est devenu très difficile de construire des conteneurs car la "pandémie" a touché l'industrie de l'acier et du bois.
En Europe, la situation n'est pas bonne non plus : en Allemagne, il manque 80 000 chauffeurs de camions, alors que les ventes et la production de voitures ont diminué d'environ 30 %. Selon le cabinet de conseil Alix Partners, 7,7 millions de voitures en moins seront produites cette année, ce qui équivaut à 10 % de la production mondiale.
La crise des transports a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires. Selon la FAO, le prix de l'huile végétale a battu tous les records. Parallèlement, les prix des produits laitiers, de la viande importée et des céréales ont augmenté de 20 à 30 % par rapport à 2019 (6).
Cela a mis en évidence la dépendance croissante des États-Unis et de l'Europe à l'égard des importations en provenance d'Asie, notamment de la Chine. Les États-Unis dépendent à 90% des approvisionnements chinois pour la fabrication de certains produits médicaux et ce chiffre atteint plus de 80% pour les terres rares (7).
Dans de telles circonstances, la meilleure chose à faire n'est pas de claironner l'Armageddon ou de rencontrer la Maison Blanche, mais de combattre la psychose que la pandémie a générée.
Notes :
1. https://www.cnbc.com/2021/10/14/head-of-uber-freight-says-the-us-is-in-a...
2. https://www.reuters.com/world/us/americans-may-not-get-some-christmas-tr...
3. https://news.ati.su/news/2021/10/14/nehvatka-voditeley-vedet-k-krizisu-g...
4. https://www.corriere.it/esteri/21_ottobre_14/usa-merci-scarse-collasso-p...
5. https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2021-03-31/prices-are-going-u...
6. https://www.fao.org/news/story/ru/item/1393201/icode/
7. https://asia.nikkei.com/Politics/International-relations/Biden-s-Asia-policy/US-and-allies-to-build-China-free-tech-supply-chain
Source : https://www.fondsk.ru/news/2021/10/18/pochemu-zapadnye-smi-trubjat-ob-ar...
09:58 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie, crise, pandémie | |
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La revue de presse de CD - 31 octobre 2021
La revue de presse de CD
31 octobre 2021
AFRIQUE
Au Bénin, le développement urbain se nourrit d'expulsions
Au moment où la France "rend" 26 œuvres d'art au Bénin, il est intéressant de découvrir, pour ceux qui ne connaissent pas ce pays africain, comment le président Talon (qui ne se prénomme pas Achille) s'occupe de son peuple et de l'urbanisation de son pays...
The Conversation
https://theconversation.com/au-benin-le-developpement-urb...
CHINE
La question taïwanaise peut-elle déclencher la troisième guerre mondiale ?
L’armée chinoise a condamné le dimanche 17 octobre les États-Unis et le Canada qui ont envoyé en fin de semaine des navires de guerre dans le détroit de Taïwan, estimant que ces initiatives représentaient une menace pour la paix et la stabilité dans la région. Le 19 octobre le correspondant du Figaro à Taïwan posait la question figurant ci-dessus dans le titre mais se bornait à rappeler l’origine historique du différend, la position de la communauté internationale d’« une seule Chine », l’effort d’armement chinois et citait pour conclure Bonnie Glasser du Center for Strategic Studies : « si Taïwan est attaquée , nous allons vers un conflit majeur entre les Etats-Unis et la Chine, qu’il sera difficile de contenir avec un risque d’escalade nucléaire. »
Geopragma
https://geopragma.fr/la-question-taiwanaise-peut-elle-dec...
DÉSINFORMATION
Contrôle de l’information : après la commission Bronner, Viginum
L’élection présidentielle approche et ce que l’on pourrait appeler une oligarchie macronienne met en place les conditions d’une bonne réélection du président sortant via une plus grande efficacité du contrôle de l’information, que celle-ci soit privée ou publique. Viginum est une parfaite illustration du second terme.
OJIM
https://www.ojim.fr/controle-de-linformation-viginum/
Déontologie : quand des journalistes revendiquent leur qualité de non-journalistes
La charte de Munich adoptée en novembre 1971 par la Fédération européenne des journalistes précise la déontologie de la profession, en dix devoirs et cinq droits. Cinq journalistes viennent pourtant de publier une tribune sur le blog Médiapart “Journalistes pas complices” où ils annoncent gentiment s’assoir sur ses principes, tribune à laquelle ont répondu plusieurs dizaines de leurs confrères.
OJIM
https://www.ojim.fr/deontologie-journalistes-mediapart-tr...
Les Corsaires à l’assaut des ennemis de la liberté d’expression
L’Observatoire du journalisme a consacré plusieurs articles aux Sleeping giants, ces ennemis de la liberté d’expression qui intimident les annonceurs de publicité. Les campagnes de pression de cette officine, organisées principalement sur Twitter, ont abouti à réduire très fortement les ressources publicitaires de médias comme Breitbart, Valeurs actuelles et Boulevard Voltaire. La riposte s’organise avec un collectif nouvellement apparu appelé « les Corsaires » (www.corsairesdefrance.com), qui propose aux citoyens de contrer les actions liberticides des Sleeping giants.
OJIM
https://www.ojim.fr/les-corsaires-vs-sleeping-giants/
ÉTATS-UNIS
La persécution d’Assange expose au grand jour la sauvagerie de l’Occident
Les pires atrocités de l’histoire ont toutes été légales. Tous les pires exemples de génocide, d’esclavage, de tyrannie et d’effusion de sang ont été autorisés ou activement facilités par l’État. La persécution d’Assange vise à faire entrer l’emprisonnement des journalistes dans cette catégorie.
Le Cri des Peuples
https://lecridespeuples.fr/2021/10/29/la-persecution-dass...
FRANCE
Blanquer à l’Éducation nationale, la dictature en marche
Le 19 octobre 2021, Jean-Michel Blanquer a déclaré sans ambages : « Les enseignants doivent transmettre les ‘valeurs de la république’ ou ‘sortir de ce métier’. » À cet effet, il prévoit un « vaste plan de formation sur 4 ans des personnels, à la laïcité et aux valeurs de la république », prenant appui sur les hommages rendus à Samuel Paty, assassiné pour avoir illustré la liberté d’expression – au programme – par la présentation d’une caricature de Mahomet. C’est précisément pour avoir appliqué la politique du gouvernement qu’il a été assassiné.
Polémia
https://www.polemia.com/blanquer-a-leducation-nationale-l...
Ces ministres macroniens qui prennent la plume et ne vendent pas
Lors du conseil des ministres du 13 octobre, Emmanuel Macron aurait manifesté son (vif) mécontentement. À force de les voir publier des livres, « les Français vont finir par se dire que les ministres ne foutent rien ». D’autant que personne ne les lit, ces livres…
Front populaire
https://frontpopulaire.fr/o/Content/co683076/ces-ministre...
« Affaire du siècle » : le sidérant double jeu de Cécile Duflot et Nicolas Hulot
« Élève des corbeaux et ils te crèveront les yeux ». Depuis jeudi 14 octobre, le célèbre dicton espagnol ne doit cesser de résonner dans la tête des responsables de l’État qui s’étaient associés avec certains écologistes patentés. Le tribunal administratif de Paris les a enjoint de « réparer le préjudice écologique » causé par le non-respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’État a maintenant jusqu’au 31 décembre 2022 pour économiser les 15 millions de tonnes de CO2 qu’il a « indument » rejeté dans l’atmosphère pendant la période 2015-2018… À l’origine de cette condamnation, on trouve, entre autres, Cécile Duflot et Nicolas Hulot qui sont aujourd’hui les dirigeants de deux des quatre ONG qui ont attaqué l’État en justice (la fondation Nicolas Hulot et Oxfam France).
Causeur
https://www.causeur.fr/affaire-du-siecle-fessenheim-nicol...
La CIA et l’OTAN lorgnent sur les pépites technologiques françaises
La French Tech n’est pas à l’abri de la guerre économique. Les PME et les start-up sont aussi la cible de certaines prédations. Charles Degand, président d’Angelsquare, analyse la récente création de fonds dirigés par la CIA et l’OTAN.
Conflits
https://www.revueconflits.com/la-cia-et-lotan-lorgnent-su...
GAFAM
Trafic d’êtres humains, cartel de la drogue et appel au génocide: pas besoin d’aller sur le dark web, Facebook s’occupe de tout
Depuis plusieurs jours, un consortium de médias américains révèle des informations très embarrassantes (et c’est peu dire) au sujet de Facebook. Leur base de travail: des milliers de documents internes à l’entreprise divulgués par une lanceuse d’alerte, Frances Haugen. Voici trois des éléments les plus scandaleux qui ressortent de ces Facebook Papers.
Businessam.be
https://fr.businessam.be/trafic-detres-humains-cartel-de-...
Jeremy Fleming: l'homme qui sous-traite la souveraineté numérique britannique à Amazon
Les services de renseignement informatique du Royaume-Uni ont signé un contrat avec l'Américain Amazon Web Services pour stocker des données sensibles. Directeur de ce pilier de la sécurité britannique depuis 2017, Jeremy Fleming a préparé les esprits depuis des mois à ce partenariat aux contours flous.
L’Echo
https://www.lecho.be/dossier/portraits/Jeremy-Fleming-l-h...
Facebook va-t-il rémunérer (et aussi contrôler) une partie de la presse française ?
Un « accord » aurait été signé le 21 octobre 2021 entre Facebook et certains quotidiens pour rémunérer ces derniers, dont ni les termes financiers ni la liste des heureux bénéficiaires ne sont connus.
OJIM
https://www.ojim.fr/facebook-presse-francaise/
ITALIE
Trois commentaires amers sur les dernières élections italiennes
La défaite du centre-droit en Italie : personne ne démissionne et personne ne change les équipes d'incompétents
Euro-synergies
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/21/d...
ONU
Qui était Dag Hammarskjöld ?
Dag Hammarskjöld a établi la norme d’intégrité et d’indépendance à laquelle tous les secrétaires généraux des Nations Unies sont jugés. Il a été le pionnier de la diplomatie directe grâce au secrétariat général pour désamorcer les crises, et a créé le maintien de la paix de l’ONU. Hammarskjöld a forgé une indépendance entre les puissances de la Guerre froide qui les a contrariées et qui a peut-être conduit à sa mort il y a 60 ans.
Les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/qui-etait-dag-hammarskjold/
RUSSIE
Poutine croque le bloc occidental à la moulinette
Poutine a fait une longue apparition de trois heures devant le public de la session plénière de l’édition 2021 du “Davos russe”, ou de “l’anti-Davos” si l’on veut, – le “Valdaï Discussion Club”. Son intervention s’est faite dans le style de ses fameuses et très longues conférences de presse, avec questions du modérateur et du public, qu’il s’agisse de celui qui était présent physiquement ou par liaison vidéo.
Euro-synergies
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/23/p...
SANTÉ
L’OMS entre lobbyings et scandales
Le chef de l’OMS a-t-il été un des acteurs-clés qui se seraient livrés à « des meurtres » et auraient autorisé « la détention arbitraire et la torture d’Éthiopiens »? La plainte qui le discrédite.
Le blog de Liliane Held Khawam
https://lilianeheldkhawam.com/2021/10/23/le-chef-de-loms-...
Un message à Fauci : Vous n’êtes pas en mesure de dicter le « plus grand bien »
Comment un fraudeur comme Anthony Fauci se retrouve-t-il au poste le mieux rémunéré de la bureaucratie américaine ? Eh bien, la carrière de Fauci est un témoignage plutôt choquant de la réalité de notre gouvernement et de notre époque. Plus vous êtes corrompu, plus vous recevrez de faveurs et de promotions.
Le Saker francophone
https://lesakerfrancophone.fr/un-message-a-fauci-vous-net...
Les dirigeants européens veulent une gouvernance mondiale de la santé
Les dirigeants européens viennent de tenir un conseil dont on retiendra en particulier que, s’agissant de la lutte contre le COVID et les pandémies en général, nos chefs d’Etat proposent d’abdiquer leurs pouvoirs au profit d’une agence européenne et de l’OMS, qui seraient toutes puissantes pour décider des mesures à appliquer sur les territoires nationaux. Ce projet terrifiant est désormais assumé politiquement de façon tout à fait officielle.
Les Moutons Enragés
https://lesmoutonsenrages.fr/2021/10/26/les-dirigeants-eu...
La culture victime de l’idiotie sanitaire ?
Depuis le 21 juillet, le pass sanitaire est obligatoire pour accéder aux lieux de loisirs et culturels. Ces lieux sont en grande partie, totalement ou partiellement, financés par le contribuable, c’est-à-dire tout le monde, mais ne sont désormais plus libres d’accès. Vous n’avez pas toujours besoin de pass pour travailler ou faire vos courses, enfin pour le moment, mais pour regarder un film, admirer une exposition, communier face à un spectacle vivant, si.
Contrepoints
https://www.contrepoints.org/2021/10/29/409894-la-culture...
UNION EUROPÉENNE
Cour constitutionnelle polonaise contre CJUE : la Pensée unique européiste se fissure
Même si la Pologne fait régulièrement parler d’elle depuis que les électeurs polonais se sont choisis une majorité conservatrice pour gouverner le pays (en 2015 et à nouveau en 2019), rarement un tel intérêt lui aura été porté que depuis la décision de son Tribunal constitutionnel, adoptée le 7 octobre, remettant en cause la primauté du droit européen. Revue de presse.
OJIM
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dimanche, 31 octobre 2021
Scénarios possibles du conflit RPC-Taiwan
Scénarios possibles du conflit RPC-Taiwan
Sergey Atamanov
Ex: https://www.geopolitica.ru/article/scenariy-konflikta-mezhdu-knr-i-tayvanem
Dans cet article, nous allons parler du conflit entre Taïwan et la Chine et de ses conséquences possibles.
Il est nécessaire de comprendre que la Chine a besoin de Taïwan, de ses usines de haute technologie et de ses spécialistes. Il ne faut donc pas s'attendre à une mer de feu et de sang. Sinon, une chaîne technologique et d'investissement très importante de la modernisation chinoise sera brisée.
Il n'y aura pas non plus l'introduction d'un contingent limité qui soutiendra la population locale désireuse de rejoindre la Chine, comme dans le cas de la Crimée. Il n'y en a pratiquement pas à Taiwan.
La population de Taïwan est d'environ 24 millions d'habitants. S'emparer du territoire signifierait devoir le conserver en permanence, y compris en réprimant l'agitation populaire. La Chine cherche à obtenir une réunification pacifique en espérant que les Taïwanais se rendront compte qu'ils font partie d'une grande nation et que, d'une manière ou d'une autre, que ce soit pacifiquement ou sous la pression, ils décideront de la rejoindre.
Cependant, un affrontement armé est toujours possible en raison de diverses circonstances, notamment des influences extérieures ou la volonté du hasard.
Il existe deux options possibles pour la confrontation armée: active et passive. Dans le premier cas, la marine et l'armée de l'air de l'APL imposeraient un blocus naval et aérien sévère à longue et courte portée à Taïwan, qui ne dispose pratiquement d'aucune ressource propre. Cela portera un coup monstrueux à l'économie et à la sphère sociale sans les détruire physiquement. La véritable famine sur l'île pourrait commencer assez tôt. Étant donné que, de nos jours, toutes les guerres ne sont pas seulement menées avec des hommes et des équipements, il y aura également un impact sur l'information. Les forces armées de Taïwan n'ont aucune chance de briser le blocus par leurs propres moyens. Le résultat est la capitulation de Taïwan.
La deuxième option est une option active. La Chine devra montrer le meilleur d'elle-même, tant sur le plan de l'armement que de la tactique. Qui sait ? La Chine possède un grand nombre de drones, y compris des drones militaires. La Chine a récemment testé un essaim de drones, notamment à partir d'un porte-avions ponté. Ils constitueront le premier échelon. Ensuite, grâce au travail actif de l'APL sur l'ISF et au soutien du groupe spatial, une frappe aérienne et de missiles sera lancée.
L'île sera attaquée depuis la direction de l'est, étirant les défenses taïwanaises. Les avions de pont des porte-avions les plus récents, le Liaoning et le Shandong, détruiront les principales défenses côtières de Taïwan en quelques heures.
Au même moment, un débarquement "hybride" maritime et aérien sur l'île commencera. Des centaines, voire des milliers, de petits avions légers tels que les avions à maïs Y-5 débarqueront des "moustiques" et des "pêcheurs hybrides" seront lancés depuis des navires. Ils ne seront pas, bien sûr, armés de cannes à pêche.
L'armée de l'air, la marine et les défenses côtières de Taïwan, qui subissent une pression énorme du fait des frappes aériennes et des missiles chinois, ne peuvent tout simplement pas faire face à autant de cibles.
Ainsi, un certain nombre de têtes de pont seront créées sur l'île pour les unités des forces terrestres de l'APL qui seront redéployées par les navires de débarquement polyvalents Qinchenshan, les navires d'assaut amphibies Type 075 et les aéroglisseurs Type 726. La largeur du détroit de Taiwan à son point le plus étroit n'est que de 150 kilomètres. Avec une portée maximale de 300 miles nautiques, l'aéroglisseur chinois Bison peut traverser le détroit en une heure.
Une guerre éclair chinoise ne laisserait pas la moindre chance de salut à Taïwan. Il sera inutile d'attendre l'aide des États-Unis et d'autres "alliés". Un effondrement rapide des défenses de Taïwan permettrait, à son tour, à la Chine de ne pas trop souffrir du ressac de l'économie de l'île.
Implications pour la Chine
Les conséquences d'une guerre éclair ou d'un blocus peuvent, de manière très classique, être divisées en "mauvaises" et "bonnes". Commençons par les "plus".
Avec la lutte politique interne en Chine, le blocus de l'Empire céleste par les États-Unis et la situation instable sur le marché boursier, il est nécessaire de consolider la société en suivant l'exemple de la Crimée. Dans ce cas, les ennemis internes et externes seront relégués au second plan pendant un certain temps.
En annexant Taïwan, la Chine deviendra une formidable puissance du Pacifique qui non seulement contrôlera les technologies avancées du monde, mais sera également en mesure de bloquer l'approvisionnement en pétrole du Japon et de la Corée du Sud pro-américains. Elle disposerait également d'un levier qui permettrait à Pékin d'exiger l'élimination des bases militaires américaines dans les deux pays.
L'avantage militaire n'est pas négligeable non plus. Outre l'élimination d'une plate-forme potentielle d'agression contre la Chine (une base aérienne ou navale ennemie située à cet endroit constitue une menace pour l'ensemble du centre industriel de la Chine situé le long de la côte orientale), la Chine obtiendra des échantillons d'équipements militaires des forces armées de Taïwan qu'elle pourra étudier à la suite de la guerre.
La Chine va déplacer son approvisionnement agricole de l'Australie et du Canada vers la Russie et les pays d'Asie centrale. Il en sera de même pour les ressources énergétiques. La Russie est non seulement un partenaire plus fiable, mais aussi une sorte de plaque tournante pour les transports.
Dans 3 à 5 ans, la Chine sera en mesure d'établir une production de micropuces à Taïwan, même si les usines seront partiellement fermées et qu'il y aura une pénurie de travailleurs qualifiés. Au cours de cette période, les produits de haute technologie requis seront achetés en Europe, en Russie, éventuellement au Japon et en Corée du Sud. Pékin deviendra par la suite un leader dans la production de micro-puces, ce qui était auparavant le cas de Taïwan. Le leadership incontesté de la Chine dans un autre domaine, l'extraction et le traitement des métaux des terres rares, dont les experts pensent qu'ils joueront un rôle essentiel dans le développement de l'économie mondiale, pourrait conduire à un leadership dans la fabrication de haute technologie.
Comme vous pouvez le constater, à moyen terme, les "plus" de l'adhésion de Taïwan à la Chine sont nombreux. Examinons maintenant les points négatifs.
Un conflit armé prolongé réduira considérablement la base de développement technologique et économique de Pékin, sans parler des pertes humaines réelles. En outre, cela activera le Japon, qui tentera d'accroître son influence dans la région en devenant un acteur indépendant.
Le détroit de Taïwan est un conduit stratégique pour l'approvisionnement énergétique de la Chine, faisant partie de la route commerciale golfe Persique-détroit de Malacca-Chine. En cas de blocage par un adversaire potentiel, le trafic entre la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale serait bloqué, isolant la partie nord de la côte chinoise. Ainsi, les plus grands ports du pays, dont Shanghai, seraient bloqués. Cela causerait à son tour d'énormes dommages à l'ensemble de l'économie chinoise, si ce n'est sa chute pure et simple.
Les sanctions technologiques et personnelles seraient un lourd fardeau. La Chine devra chercher des substituts aux semi-conducteurs. La position du Japon, de la Corée du Sud et la capacité de la Chine à contrôler elle-même le marché des semi-conducteurs, qui se trouve à Taïwan, joueront ici un rôle majeur. Il y aura quelques perturbations. La Chine va attirer des semi-conducteurs du monde entier, y compris de Russie et d'Europe, afin de ne pas arrêter la production. Naturellement, cela aura une incidence sur le bien-être de tous en Chine.
Un embargo sur le pétrole ne manquera pas de suivre. La plupart du pétrole arrive en Chine par la mer. Cette route sera bloquée. Seuls la Russie, le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan ont accès à des voies terrestres. L'Asie centrale est extrêmement turbulente en ce moment.
L'émergence de nouvelles alliances et unions, qui ébranleront l'ordre mondial établi, sera également négative. Et comme nous le savons, tout changement est souvent douloureux.
Nous pouvons déjà dire que Taïwan est devenu un certain catalyseur de l'ordre mondial. Une nouvelle alliance militaire est devant nos yeux. AUKUS a uni les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie précisément contre la Chine. À ce triple traité s'ajoute le QUAD - Japon, Australie, Inde et États-Unis - qui prône une "région indo-pacifique libre et ouverte". Il y a aussi une coalition de fabricants de semi-conducteurs, qui inclut les États-Unis. Pays-Bas, Taiwan, Japon.
Il est très probable qu'une coalition de pays turcs dirigée par la Turquie (United Turan) émerge.
Une alliance entre l'éternel adversaire des États-Unis, l'Iran, et la Chine est possible.
Compte tenu de l'éloignement des États-Unis des intérêts européens, comme l'illustre l'AUKUS, une nouvelle alliance militaire européenne impliquant la France, l'Italie et l'Allemagne pourrait être créée.
Une alliance entre la Chine et la Russie est extrêmement probable. Ni Pékin ni Moscou ne peuvent rejoindre le camp occidental en tant qu'alliés, Washington en tête.
Dans le même temps, la pression stratégique exercée sur la Chine et la Russie en raison de la détérioration des relations sino-américaines et russo-américaines obligera ces dernières à unir leurs forces afin d'assurer leur propre sécurité. L'alliance ne s'étendra pas seulement à la sphère de la sécurité. Elle aura une incidence sur l'énergie, la sécurité alimentaire et le développement technologique.
En tout état de cause, la Chine sera en mesure de se redresser à moyen terme. Elle pourra ensuite, en fonction des partenaires qu'elle choisira, se développer mutuellement et accroître son influence dans la région, et dans le monde entier.
L'essentiel est que des hostilités actives à Taïwan sont peu probables. La Chine exercera toutes les pressions possibles sur Taïwan pour qu'elle parle d'adhésion de son propre chef. Si l'on compare les évolutions négatives et positives à moyen terme, les points positifs l'emportent sur les points négatifs. Par conséquent, il faut s'attendre à ce que la Chine intensifie ses efforts pour intégrer Taipei.
12:16 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chine, taïwan, asie, affaires asiatiques, politique internationale, géopolitique | |
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Russie: une menace appelée Turan
Russie: une menace appelée Turan
Pietro Emanueli
Ex: https://it.insideover.com/storia/russia-una-minaccia-chiamata-turan.html
Le Turan est ce lieu perdu, terre des loups et des chamans, qui aurait été le berceau d'une myriade de peuples et de tribus d'Eurasie, notamment les Turcs, les Magyars, les Mongols, les Bulgares, les Finlandais et les Japonais. Situé dans les steppes sauvages et magiques du cœur de la terre, l'Asie centrale, le Touran est un lieu mythologique dont la mémoire a survécu à travers les récits des sages et des conteurs, et dont le charme a résisté à l'érosion du temps et à la transformation de ces peuples nomades en nations.
Aujourd'hui, à l'ère de la fusion des identités où l'histoire s'est arrêtée - comme dans l'Occident sénile et stérile - et de la résurgence des identités où l'histoire ne s'est jamais arrêtée - tout le reste du monde -, cet espace géo-spirituel appelé Turan est revenu à la mode, manifestant sa puissance d'un côté à l'autre de l'Eurasie et devenant l'un des grands catalyseurs du phénomène historique qu'est la transition multipolaire.
Touran est la force motrice de l'agenda politique du Fidesz, qui dirige la Hongrie vers l'Anatolie, l'Asie centrale et l'Extrême-Orient. Touran est l'une des forces motrices du Conseil turc. Touran est l'un des piliers de l'Empire ottoman ressuscité. Et Touran est aussi une source historique de préoccupation pour la Russie. Car les Touraniens sont ceux qui ont pris Moscou en 1382 et 1571. Les Touraniens sont ceux qui se sont révoltés contre le Kremlin dans le Caucase et en Asie centrale pendant et après la Grande Guerre. Et les Touraniens sont ceux qui, aujourd'hui comme hier, contribuent à rendre vivante l'implosion cauchemardesque de la Fédération.
La longue histoire d'amour et de haine entre Moscou et Turan
Le Touran est le lieu situé entre le mythe et la réalité qui, aujourd'hui comme dans les siècles passés, sert de plateforme ancestrale à l'exceptionnalisme de la grande nation turque. Une nation qui, contrairement aux idées reçues, n'est pas née et ne se termine pas en Anatolie, mais traverse une grande partie de l'Eurasie, de la Gagaouzie à la Mongolie, et constitue le motif immatériel qui, depuis des temps immémoriaux, attise les pulsions identitaires des seize grands empires turcs et de leurs rejetons. Une nation qui, historiquement, voyait dans la Russie des tsars et des fous du Christ un ennemi à soumettre, et dont elle a réduit la capitale en cendres à deux reprises: en 1382 et en 1571.
Le passage du temps, des siècles, n'a pas changé la nature complexe des relations entre les peuples turcs et les héritiers de Rurik, pas plus qu'il n'a érodé le pouvoir préternaturel de Touran qui, au contraire et de façon (im)prévisible, au début de ce conflit mondial de civilisations qu'était la Grande Guerre, aurait balayé la Russie avec la force d'un tsunami. Une force qui prendra diverses formes, entre 1914 et l'immédiat après-guerre, dont la redoutable Armée islamique du Caucase dirigée par Enver Pacha et théorisée par Max von Oppenheim, l'insurrection d'Asie centrale de 1916 et la révolte des Basmachis au Turkestan (ci-dessous, Basmachis et drapeau de la révolte).
C'est dans le contexte des escarmouches intermittentes entre la Russie et le Turkménistan dans l'entre-deux-guerres, en particulier la révolte du Basmachi - un précurseur de ce qui se passera en Afghanistan dans les années 1980, étant donné la présence de fondamentalistes islamiques soutenus dans une logique antisoviétique par les Britanniques et les Turcs - que les dirigeants du Kremlin transformeront la lutte contre le spectre ancien et immuable en une obsession sans frontières, parfois irrationnelle, en essayant de réduire la charge explosive de la bombe par des goulags, des processus de russification et des transferts de population.
L'ombre de la croix gammée sur les terres de Touran
Dans l'Union soviétique de l'entre-deux-guerres, tous les citoyens étaient égaux, mais certains étaient plus égaux que d'autres. Et ceux dans les veines desquels coulait le sang des hommes-loups des vallées de Touran et d'Ergenekon, et qui étaient donc identifiés comme ethniquement turcs, étaient considérablement plus exposés à la surveillance du gouvernement et à l'accusation d'être des espions, des cinquièmes colonnes à la solde de puissances étrangères déterminées à fragmenter l'Empire par le séparatisme ethno-religieux.
La paranoïa anti-turque de Staline va faire la fortune du Kremlin à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, car l'armée invisible d'agents secrets disséminés en Transcaucasie et en Sibérie va empêcher l'implosion de l'empire soviétique multiethnique, déjouer les conspirations et déjouer les graves atteintes à l'unité nationale. C'est dans ce contexte paranoïaque qu'a eu lieu, entre autres événements notables, la déportation fatidique des Tatars de Crimée, dont le dictateur soviétique craignait un soulèvement sous la direction des Turcs et des Allemands.
De l'autre côté de l'Europe, plus précisément à Berlin, Adolf Hitler voulait en fait utiliser la bombe turco-touranienne, en l'imprégnant de nationalisme islamique pour accroître sa puissance, car il était convaincu de son potentiel mortel et désirait ardemment détruire la Russie en tant qu'acteur historique au moyen d'un processus d'"indianisation induite" fondé sur les enseignements de la Compagnie des Indes orientales. Grâce à Touran, selon le Führer, l'empire pluraliste qu'était l'Union soviétique pourrait être transformé en un patchwork babélique de peuples, de croyances et de tribus à la merci d'un joueur habile à diviser pour mieux régner.
C'est dans le contexte des rêves turcs du Führer, dans lesquels la Russie était imaginée comme l'Inde de l'Allemagne, qu'une série d'événements ont eu lieu, dont les plus significatifs sont les suivants
- L'introduction de l'Oural dans le plan pour l'Europe de l'Est (Generalplan Ost), qui s'articule autour du concept de "mur vivant" (lebendige Mauer) pour séparer définitivement l'Europe de l'Asie.
- L'élaboration du projet de Reichkommissariat Turkestan par Alfred Rosenberg, à la suggestion d'un Ouzbek inconnu du nom de Veli Kayyun Han, dans le but de détacher l'Asie centrale de l'Union soviétique en alimentant les mouvements pan-turcs et pan-islamistes. Dans les plans initiaux, l'Altaï, le Tatarstan et la Bachkirie devaient également faire partie de l'entité.
- La conception du Reichkommissariat Kaukasus, dont Hitler aurait voulu déléguer l'administration à la Turquie en cas de victoire sur les Soviétiques.
- Les campagnes d'enrôlement destinées aux habitants turcs-turcophones de l'Union soviétique, qui aboutiront à la création d'innombrables régiments composés de volontaires d'Asie centrale (Osttürkischer Waffen-Verband der SS, Turkistanische Legion), de l'Azerbaïdjan (Légion Aserbaidschanische, SS-Waffengruppe Aserbaidschan, etc.) et du Caucase du Nord (Légion Kaukasisch-Mohammedanische, Kaukasischer-Waffen-Verband der SS, Légion Nordkaukasische, Kalmücken-Kavallerie-Korps, etc).
- Plus précisément, d'après le nombre de bataillons formés et leur taille, les campagnes de recrutement de l'Allemagne nazie ont été particulièrement fructueuses en Azerbaïdjan, en Tchétchénie, au Daghestan, en Ingouchie et même en Kalmoukie bouddhiste, où au moins cinq mille personnes ont prêté serment d'allégeance aux nazis.
Pas seulement Hitler, pas seulement un souvenir du passé
En cherchant à instrumentaliser la dimension ancestrale du touranisme, de préférence imprégné d'éléments panturquistes et islamistes, Hitler n'aurait rien inventé de nouveau. Il se serait contenté, tout au plus, de tirer les leçons de la brève mais intense épopée d'Enver Pacha et de reprendre le sceptre hérité des orientalistes pointus du Kaiser, dont von Oppenheim et Werner Otto von Hentig.
Werner Otto von Hentig, un diplomate, aurait entrepris, vers la fin de la Première Guerre mondiale, un long voyage à travers le Caucase, l'Iran, l'Afghanistan et le Turkestan russe afin d'évaluer la faisabilité d'une "ethno-insurrection" à grande échelle présentée à Berlin par le cheikh Abdureshid Ibrahim. Revenant chez lui avec un rapport rempli de noms, de chiffres et de détails de toutes sortes, inhérents à l'histoire, à la foi et à la géographie, le diplomate aurait soutenu la cause de l'extension du Jihad turco-allemand dans les dominions russes à majorité islamique.
Le sage von Hentig est écouté par le Kaiser, il reçoit également des représentants de la communauté tatare d'Allemagne prêts à organiser un régiment à envoyer à Kazan, mais le temps ne lui permet pas de compléter l'œuvre de son ami Oppenheim. En effet, le 11 novembre de la même année, l'empire épuisé met fin à la guerre par l'armistice signé à Compiègne.
Deux décennies après la fin de la Première Guerre mondiale, puis à l'aube de la Seconde, ce ne seront pas seulement les nazis qui récupéreront le programme islamo-turc du Kaiser, car les Japonais, eux aussi, consacreront effectivement des ressources humaines et économiques à un plan de renaissance du Touran. Un plan qui portait le nom de Kantokuen et dans le cadre duquel les agents secrets de la Société du Dragon Noir ont été envoyés dans les profondeurs de l'Asie centrale et de la Sibérie. La guerre concomitante avec les révolutionnaires chinois et l'ouverture du front du Pacifique auraient toutefois contraint les stratèges de l'empereur Hirohito à éliminer Touran des priorités de l'agenda extérieur japonais. Le reste appartient à l'histoire.
Écrire et parler de l'histoire d'amour-haine entre la Russie et la Turquie est plus qu'important - c'est indispensable -, parce que dans les salles de contrôle des États-Unis, de la Turquie (et même de la Chine) continuent de rôder des génies de la guerre secrète dans l'esprit desquels la Russie devra être indianisée - Zbigniew Brzezinski docet - et parce que le Kremlin n'a jamais cessé de regarder par-dessus son épaule ce "danger venant de l'Est", où par Est nous n'entendons pas (seulement) la Chine, mais ce microcosme turco-turc qui, s'étendant de la Crimée et du Tatarstan à la Yakoutie, n'a jamais été et ne sera jamais complètement apprivoisé. Et le nouveau printemps de l'ethno-séparatisme qui enveloppe la Russie, des terres tataro-transcaucasiennes à la Sibérie profonde, en est la preuve : quand Touran appelle, les loups répondent.
11:48 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turquie, russie, europe, affaires européennes, asie, affaires asiatiques, géopolitique, pantouranisme, panturquisme, touran, actualité, politique internationale, histoire | |
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Macron appelle la création d'une armée européenne... Et maintenant?
Macron appelle à la création d'une armée européenne... Et maintenant?
Enric Ravello Barber
Ex: https://www.enricravellobarber.eu/2021/10/macron-apela-un-ejercito-europeo-et.html#.YX0lNxw6-Uk
La signature du traité AUKUS et la perte de la vente de sous-marins français à l'Australie au profit de sous-marins américains ont provoqué des réactions de Macron qui rappellent les paroles de la chanson légendaire de Gilbert Bécaud et Pierre Delanoë ((Et maintenant /Que vais-je faire ?/ Maintenant/ Que tu es parti!).
Pour être juste, cependant, Macron est le seul dirigeant politique d'Europe occidentale (et, si vous voulez, de toute l'Europe, avec Vladimir Poutine) qui a mis en garde contre la divergence géopolitique croissante entre les États-Unis et l'Europe et la nécessité d'articuler l'Europe comme un acteur puissant sur la scène multipolaire du 21e siècle.
L'histoire remonte à loin. L'OTAN a été créée en 1949 et a reçu comme réponse la création du Pacte de Varsovie, c'est-à-dire que l'OTAN a été créé pour garantir la défense de l'Occident contre une éventuelle attaque du bloc de l'Est. De Gaulle avait compris que cette alliance signifiait aussi "de facto" que le parapluie militaire américain était suspendu au-dessus de toute l'Europe, avec les implications de soumission politique, économique et de politique étrangère que cela impliquait. La France était membre de l'OTAN mais en 1966, sous la présidence de Gaulle, elle a quitté le commandement militaire de l'OTAN. Ce n'est qu'en 2007 avec l'arrivée à l'Elysée du premier président ouvertement pro-américain de l'après-guerre, Nicolas Sarkozy, que la France a réintégré la structure militaire de l'Alliance atlantique en 2009.
La chute du mur et l'axe carolingien
La chute du mur et la réunification de l'Allemagne ont marqué un changement fondamental dans l'équilibre des forces en Europe. Le pays le plus puissant du continent s'est à nouveau perçu comme l'axe d'articulation du continent. Le chancelier qui a rendu cette réunification exemplaire, Helmut Kohl, avait aussi cette vision d'une Allemagne et d'une Europe moins soumises aux intérêts l'hegemon situé de l'autre côté de l'Atlantique. À la tête d'une Allemagne unifiée et forte, devenue la première puissance de l'UE, Kohl a renforcé l'axe dit carolingien (France-Allemagne) en tant que noyau d'une Europe puissante et autonome. Sa chancellerie a coïncidé avec la présidence de François Mitterrand en France - qui partageait pour l'essentiel cette vision européenne - qui a permis de réaliser un acte émouvant de réconciliation franco-allemande et de poser la première pierre de ce qui devait être une armée européenne, avec la création de l'Eurocorps. Curieusement, tous deux ont perdu les élections suivantes dans leurs pays respectifs, suite à des campagnes médiatiques contre eux.
La tentative de création d'une armée européenne a été avortée par les États-Unis, et aujourd'hui, il n'en reste qu'un pur témoignage, ridicule d'un point de vue militaire (1).
De l'Atlantique au Pacifique : la scène mondiale change
Les intérêts américains ont toujours été contraires à ceux de l'Europe occidentale depuis 1945, pour la simple raison que les États-Unis étaient la puissance colonisatrice et que l'Europe était le territoire colonisé et assujetti. Mais cette antithèse s'est accentuée avec la chute du Mur. L'Europe n'est plus sous la menace soviétique. La logique géopolitique appelle à une cohésion de l'Europe occidentale et à un rapprochement progressif avec la Russie, la menace de l'axe Paris-Berlin-Moscou redevenant le fléau de la diplomatie américaine. Toute tentative d'unification et d'émancipation européenne et de rapprochement euro-russe est toujours torpillée par les Etats-Unis.
Contrairement à ce qu'avait prédit l'idéologue mondialiste Francis Fukuyama, l'histoire ne s'arrête jamais. Au cours des dernières décennies, et surtout de la dernière, nous avons assisté au développement imparable d'une énorme puissance mondiale : la Chine. Dans le même temps, la principale scène mondiale se déplace de l'Atlantique au Pacifique.
Les données de 2016 indiquaient déjà que dans le classement des 20 plus grands pays en termes de PIB mondial, 11 d'entre eux sont situés dans l'anneau du Pacifique. Ces 11 pays représentent environ 82 % du PIB mondial, mais ce pourcentage est aujourd'hui plus élevé. Les deux grandes superpuissances du moment (les États-Unis et la Chine) partagent un littoral avec cet océan, où se trouve également la Russie.
Les points de friction entre les deux parties (la Corée, Taïwan, le Vietnam, les îles Spratly et la "ligne en neuf points") se trouvent également dans le Pacifique. Les États-Unis ont depuis longtemps déplacé leur axe politique et militaire vers le Pacifique, et c'est Obama qui a initié ce changement stratégique majeur.
Les États-Unis n'ont plus le moindre intérêt dans la "défense" de l'Europe, la grande scène mondiale a changé. Le seul intérêt du Pentagone en Europe est de provoquer et d'acculer la Russie, mais le grand défi est de maintenir le contrôle du Pacifique et d'empêcher la Chine de projeter sa nouvelle route de la soie vers la mer, ce qui porterait un coup fatal à l'hégémonie mondiale des États-Unis. Les États-Unis ne sont plus disposés à payer pour la défense européenne ; ils ne sont plus intéressés. Et puis la réalité s'impose : nous sommes un continent fragmenté, divisé, faible et sans défense. Comme le dit Macron, le retrait progressif des États-Unis de l'OTAN est "de facto" la mort cérébrale de l'Alliance atlantique (2). Les États-Unis, qui ont soutenu le Brexit pour affaiblir l'UE et créer une nouvelle grande alliance anglo-saxonne, ont poussé au rapprochement avec leurs cousins britanniques et australiens - principal allié de Washington dans le Pacifique - dans une dynamique politico-militaire qui a pour but ultime la création d'une grande alliance anglo-saxonne et son désengagement de la défense européenne. Les pays anglo-saxons soutiennent clairement cette initiative menée par le cousin aîné de la famille (3).
Une armée européenne - comment, avec qui et dans quel but ?
La France, malmenée par la signature de l'alliance AUKUS, prend aujourd'hui conscience de la réalité précaire de la défense française et européenne. Macron appelle à la création d'une armée européenne "pour nous faire respecter" (4). Alors que son ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, un poids lourd du gouvernement français, déclare: "Nos partenaires européens doivent ouvrir les yeux, nous ne pouvons plus compter sur les États-Unis pour garantir notre protection stratégique. La première leçon est que l'Union européenne doit construire son indépendance stratégique. Si demain - a-t-il ajouté - il y a un problème massif d'immigration illégale, s'il y a un problème de terrorisme venant du continent africain, qui nous protégera? Seulement nous" (5). Sans aucun doute, il a tout à fait raison.
La France et son président sont conscients qu'aujourd'hui ils sont déjà une puissance de deuxième ou troisième ordre. Les lois de la géopolitique actuelle rendent impensable que la France soit à nouveau un acteur mondial majeur; il ne lui reste qu'une seule option: conduire un processus de convergence politique, diplomatique et militaire européenne. C'est l'un des points forts de la politique de Macron, qui a créé un think tank européen au nom révélateur: "Grand Continent". La nécessité d'une armée européenne est si évidente que la présidente de la Commission von der Leyen elle-même la partage (6). Macron a lancé cet appel, mais il y a des considérations nécessaires :
- Puissance nucléaire : Si nous parlons réellement d'une armée et pas seulement d'une politique visant à surveiller les frontières et à effectuer quelques "missions de paix" dans des pays lointains, l'armement nucléaire est nécessaire. Le seul pays de l'UE à posséder des ogives nucléaires est la France, et ce n'est guère plus qu'anecdotique comparé aux États-Unis, à la Russie et à une Chine montante dans ce domaine. La France possède 290 têtes nucléaires, les États-Unis en ont 5800, la Russie 6375, la Chine 350. C'est pourquoi elle refuse de signer tout traité de non-prolifération nucléaire tant que son désavantage ne sera pas réduit. En octobre dernier, la Chine a surpris avec son nouveau missile hypersonique (7). La croissance de l'armement nucléaire de Pékin est vertigineuse. C'est la logique de son accession à la puissance mondiale.
Si Macron est sérieux au sujet d'une armée européenne sérieuse, il doit renforcer la puissance nucléaire de la France et forcer le Conseil de sécurité de l'ONU à autoriser l'Allemagne à avoir des armes nucléaires, car il est impossible de construire une Europe forte sans une Allemagne militairement forte. S'il exerce cette pression diplomatique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, son appel à une armée européenne ne sera qu'une rhétorique vide. Il sera temps de voir réellement s'il est le leader européen qu'il prétend être, ou si sa rhétorique européenne n'est que de la poudre aux yeux et s'il ne pense qu'en termes d'Hexagone.
- Intégrer l'Europe centrale et orientale : une armée de l'UE ne peut se limiter à une armée dans sa partie occidentale. D'un point de vue militaire et stratégique, la participation des pays de l'Est de l'UE, principalement les pays du groupe dit de Visegrad, serait vitale. Sur le plan militaire, non seulement parce que l'armée polonaise est la 23e armée du monde et la cinquième de l'UE (8), mais aussi en raison de l'effort militaire important consenti par ces pays (9). Stratégiquement, parce que le projet d'armée européenne doit nécessairement associer les pays de Visegrad et les pays baltes à la défense européenne et ne pas leur permettre d'être les alliés privilégiés des Etats-Unis sur notre continent (10).
En ce sens, la pression exercée par l'UE sur les gouvernements légitimes de la Pologne et de la Hongrie n'est pas du tout une position intelligente. Mais quelqu'un dans l'UE est-il vraiment capable de penser en termes européens ? Nous avons peur que non.
- Rompre avec l'atlantisme, pour une logique européenne. L'Europe doit avoir une armée et une politique de défense propre, mais pour défendre ses intérêts et non ceux de la puissance dominante américaine (11).
L'escalade des tensions militaires entre l'Ukraine et la Russie obéit à la logique du Pentagone qui consiste à créer des tensions sur le territoire européen, à isoler la Russie et à empêcher tout rapprochement euro-russe (le cauchemar des stratèges de Washington). La logique européenne devrait être de désamorcer les tensions entre l'Ukraine et la Russie et de promouvoir une politique de rapprochement à Kiev entre l'UE et Moscou.
Bruxelles et Berlin ne l'ont pas compris, Moscou l'a à moitié compris, Washington l'a compris, et c'est pourquoi les Américains sont en train de gagner cette bataille géopolitique cruciale.
Notes:
1. ttps://www.elconfidencial.com/mundo/europa/2021-10-08/battlegroups-union-europea-fuerza-respuesta-rapida_3302008/
2. https://www.lavanguardia.com/internacional/20191107/471443349907/macron-otan-muerte-cerebral-retirada-eeuu.html
3. https://rebelioncontraelmundomoderno.wordpress.com/2021/10/19/la-creacion-de-aukus-y-quad-implica-que-los-anglosajones-estan-destruyendo-la-otan/
4. https://mundo.sputniknews.com/20210929/hagamonos-respetar-macron-llama-a-crear-un-ejercito-europeo-mientras-eeuu-se-enfoca-en-si-mismo-1116591497.html
5. https://www.elconfidencial.com/mundo/europa/2021-09-23/francia-pide-a-los-europeos-dejar-de-confiar-en-eeuu-para-su-proteccion_3294548/
6. https://www.larazon.es/internacional/20210918/2uu23426zvgivogajqvtrbn7ke.html
7. https://mundo.sputniknews.com/20211017/china-sorprende-a-eeuu-con-un-misil-hipersonico-capaz-de-portar-ojivas-nucleares-1117210916.html
8. https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php
9. https://visegradpost.com/fr/2021/10/15/vers-un-renforcement-de-la-cooperation-militaire-au-sein-du-v4/
10. http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/16/la-lituanie-sentinelle-de-l-europe-ou-larbin-de-l-occident.html
11.
https://headtopics.com/es/la-ue-ultima-una-misi-n-militar-para-entrenar-a-oficiales-ucranianos-que-luchan-contra-rusia-22000931
11:04 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, défense, défense européenne, armée européenne, affaires européennes, union européenne, politique internationale | |
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Nathalie Heinich: l'impact du militantisme sur la recherche scientifique
Nathalie Heinich: l'impact du militantisme sur la recherche scientifique
Bernard Lindekens
Ex: Nieuwsbrief/Deltapers, n°162, octobre 2021
"Les sociologues ont toujours été la risée de tous : ils disent ce que tout le monde sait déjà d'une manière si compliquée que plus personne ne les comprend. C'est un mot d'esprit de l'inégalable et inimitable "Kaiman" dans De Tijd (1) mais, comme toujours, il contient une part de vérité.
Pourtant, il y a des exceptions. Prenez la Française Nathalie Heinich. Fille de journaliste, elle a fait ses études au lycée Périer de Marseille. Après une maîtrise de philosophie à la faculté des lettres d'Aix-en-Provence et un doctorat en sociologie à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) après avoir soutenu une thèse en 1981, avec Pierre Bourdieu comme directeur, elle devient directrice de recherche au CNRS. Ses principales recherches portent sur la sociologie de l'art, l'identité, l'histoire et l'épistémologie des sciences sociales, ainsi que sur la sociologie des valeurs.
Si elle avait déjà joué le rabat-joie lors de l'euphorie du "mariage pour tous", en faisant entendre sa voix dissidente , elle en a récemment rajouté avec son traité: Ce que le militantisme fait à la recherche (2). S'appuyant sur un article de Jacques Julliard, elle soutient que nous sommes actuellement confrontés à la troisième "ère glaciaire" du monde académique, celle de l'islamo-gauchisme (après avoir subi le marxisme soviétique des années 1950 et le maoïsme des années 1970). Cet islamo-gauchisme n'est en fait qu'un activisme qui sent l'endoctrinement et dont le sociologue voit les racines dans le mouvement de la "sociologie critique", lancé jadis par Bourdieu, qui met l'accent sur l'"engagement" avant tout. La plupart d'entre nous connaissent la formule de Pierre Bourdieu selon laquelle "la sociologie est un sport de combat".
Cet activisme a énormément bénéficié de l'essor du mouvement postmoderniste, c'est-à-dire de la fameuse "French Theory" revisitée par les campus américains de littérature comparée. Pour cette "théorie", l'objectivité de la connaissance est en fait un mythe, qui a été démontré à plusieurs reprises.
Cette bouillie idéologique s'est répandue dans le monde universitaire à tel point "qu'elle est devenue la foi de la nouvelle génération d'étudiants - et parfois, malheureusement, des enseignants-chercheurs ou même des responsables d'appels à projets - dans l'idée que l'université n'a plus d'autre mission que de réveiller toutes les formes d'oppression ou de discrimination". "C'est en fait le terreau de tout le bazar "woke". Heinich ne porte cependant aucun jugement de valeur sur la légitimité politique de cette lutte, mais évoque la "confusion des arènes" néfaste lorsqu'il s'agit de l'importer dans les sciences sociales.
Le "militantisme académique" est et doit rester, selon elle, une contradiction dans les termes. Eh bien, essayez de dire cela à Lieven De Cauter, Ico Maly, Nadia Fadil et tutti quanti en Flandre..... La déconstruction de cet activisme académique est, dans un certain sens, le but de ce petit traité - par ailleurs habilement écrit. Appliquer ce langage du "pouvoir" - que cet activisme voit partout - à leurs propres méthodes, tel est le but, déclare-t-elle sans équivoque. Pour "ceux qui sont payés par l'État pour produire et transmettre des connaissances et qui utilisent ce privilège pour endoctriner les étudiants et diffuser des slogans et des platitudes, n'abusent-ils pas du pouvoir?", affirme-t-elle sans hésiter. "Abuser de ce privilège pour d'autres activités, n'est-ce pas en fait un détournement de fonds publics?". Des questions très pertinentes.
De l'autre côté de la barricade, on entend déjà les réponses qui fusent: la recherche n'est-elle pas forcément politique? Les chercheurs sont-ils moins subjectifs que vous et moi? Non, la réponse de Nathalie Heinich est sans ambiguïté. Mais il existe bel et bien une autonomie de la science, vaincue dans une lutte acharnée sur le terrain religieux, politique ou moral. Dans "La science comme profession et comme vocation", Max Weber, l'un des fondateurs de la sociologie, développe spécifiquement la nécessité de la "neutralité axiologique" qui doit régir le travail du chercheur. Pour Nathalie Heinich, cela ne fait que marquer une distinction stricte entre le laboratoire et la rue, entre la recherche d'un savoir dépouillé et l'engagement idéologique personnel.
C'est ainsi qu'apparaissent des thèses dont le but n'est plus de décrire, d'expliquer ou de comprendre un phénomène, mais de confirmer une opinion fondée sur un sentiment personnel. Il suffit de penser aux hideuses "études culturelles" américaines dans ce cas. La pire chose que j'ai jamais lue est un livre de Roshanak Kheshti sur Wendy Carlos, compositeur, entre autres, de la bande sonore du chef-d'œuvre de Stanley Kubrick, A Clockwork Orange.
Le plus dramatique dans tout cela est que cette recherche militante ne prétend pas renoncer au scientisme, mais se considère au contraire comme parfaitement scientifique alors qu'elle ignore toutes les règles de la méthodologie. Comment cela fonctionne-t-il, demandez-vous ? Eh bien, nous partons d'un concept ("domination", "discrimination", "inclusion"), nous illustrons ensuite le phénomène avec quelques données ad hoc, et à la sortie nous trouvons le concept, sans aucune valeur ajoutée heuristique. "Où est la méthode hypothético-déductive pour confirmer ou éclairer une hypothèse ?", s'interroge la sociologue Heinich.
L'authenticité est revendiquée comme un accès privilégié à la vérité. Mais la connaissance scientifique - qu'il s'agisse des sciences humaines ou des sciences plus "dures" - se forme en se distanciant de l'expérience directe ou personnelle. La science n'est pas le prolongement subjectiviste de la réaction de X ou Y sur tel ou tel sujet. Ce malentendu dramatique est aussi le malentendu qui, aujourd'hui, dans le domaine culturel, suggère que seul un Noir peut traduire un poète noir et que seule une lesbienne peut interpréter une lesbienne au théâtre.
Nathalie Heinich livre des réflexions très intéressantes sur un activisme rageur qui traverse aujourd'hui la recherche universitaire. L'essence de son argument réside en fait dans la question de savoir si c'est à l'universitaire de montrer comment le monde devrait être au lieu d'essayer d'expliquer comment le monde est. Le premier est le travail du public, dit-elle. Le second, la tâche du chercheur.
Achetez ce petit livre !
Bernard Lindekens
(1) Kaiman, Van Zwanst, De Tijd, 27/03/2020.
(2) Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, 2021, Gallimard, Paris, 48 p. ISBN 978-2072955907. N° 29 de la série "Tracts".
10:44 Publié dans Actualité, Livre, Livre, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, sociologie, woke culture | |
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samedi, 30 octobre 2021
Le lithium deviendra-t-il une arme importante pour les talibans afghans ?
Le lithium deviendra-t-il une arme importante pour les talibans afghans?
Peter Logghe
Ex: Nieuwsbrief/Deltapers, n°162, octobre 2021
Vous l'aurez sans doute lu : la pénurie de matières premières rend difficile pour l'économie (notamment l'économie européenne) de suivre la demande de produits. Chaque fois que l'offre ne peut pas suivre la demande, les prix augmentent et nous en subirons les conséquences. Le coût de l'énergie devient progressivement inabordable pour de nombreux ménages dans notre société européenne. Cependant, il ne s'agit pas seulement d'énergie, mais aussi de produits primaires, de matières premières. L'un des pays les plus pauvres du monde, l'Afghanistan, semble également être l'un des pays potentiellement les plus riches grâce à ses minéraux et minerais. En 2010, par exemple, des experts militaires et des géologues américains ont estimé la valeur des réserves d'argent, de fer, de cobalt et de lithium en Afghanistan à environ un milliard de dollars US.
Jusqu'à présent, peu de choses ont été faites à ce sujet, malgré la concurrence croissante et féroce entre les fabricants dans le secteur technologique. La hausse de la demande a fait grimper la valeur des réserves de matières premières à tel point que le précédent gouvernement afghan a estimé en 2017 que la valeur de ces réserves était trois fois supérieure à celle estimée par les Américains en 2010.
Le lithium est une matière première nécessaire aux batteries. Il n'est pas vraiment rare en soi, mais seuls quelques pays disposent de réserves importantes - principalement des pays comme le Chili, la Chine, la Bolivie. L'Afghanistan pourrait rapidement prendre sa place parmi les trois premiers pays producteurs de lithium. Surtout quand on sait que, selon les spécialistes, la demande de lithium augmente d'environ 20 % par an et que, selon certaines estimations, le monde devra fournir quatre fois la production actuelle d'ici la fin de la décennie.
L'Afghanistan deviendra-t-il la nouvelle Arabie saoudite ?
Il n'y a pas que le lithium qui pourrait donner un coup de pouce économique à l'Afghanistan, d'ailleurs. Le cuivre, peut-être encore plus important dans la transition énergétique qui nous attend avec l'électrification à venir, est également plus que suffisamment présent dans ce pays asiatique: on estime que plus de 30 millions de tonnes sont présentes dans le riche sous-sol. L'importance du cuivre apparaît clairement lorsque l'on constate que les éoliennes et les infrastructures connexes nécessitent 2,5 tonnes de cuivre par mégawatt, et l'énergie solaire encore plus. Alors que la demande de cuivre continue d'augmenter, l'offre se réduit, en raison des conflits autour des mines, du coût croissant du développement de nouvelles mines et d'une offre potentiellement réduite.
Ensuite, il y a les minéraux dits "terres rares". L'Afghanistan pourrait en fournir un million de tonnes. La demande de minéraux terrestres a augmenté au cours des 15 dernières années pour atteindre 125.000 tonnes par an. Enfin, on pense que le sous-sol de l'Afghanistan contient du pétrole et des quantités importantes de gaz. Même si l'ère des combustibles fossiles touche à sa fin, il est impensable que les talibans ne s'emparent pas de cette importante source de devises et de financement.
Les États-Unis ont investi environ un demi-milliard de dollars dans la réglementation de l'industrie minière en Afghanistan. L'absence de résultats est due à l'attitude réticente du précédent gouvernement afghan : les régions concernées par les investissements ont été la proie de conflits, que nous connaissons tous. L'instabilité politique de la région afghane semble une fois de plus être la clé des années à venir. Si les talibans parviennent à installer un régime stable - bien que totalement répréhensible - en Afghanistan, cela pourrait poser un très grave dilemme à l'Europe occidentale, aux États-Unis et aux multinationales. Quelle entreprise veut avoir sur la conscience que sa production soutient et finance la lutte armée islamique ?
Un dilemme particulier à l'heure où toute grande entreprise digne de ce nom se sent moralement obligée de soutenir des associations comme Black Lives Matter. Qu'en est-il des Talibans, garçons et filles de l'économie mondiale internationale ? Qu'en est-il des "droits de l'homme" ?
Peter Logghe
12:33 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, lithium, afghanistan, terres rares | |
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Rétablir deux vérités politiques
Rétablir deux vérités politiques
par Georges FELTIN-TRACOL
Avec l’écoulement des années, la mémoire collective flanche souvent, surtout quand le complexe médiatique d’occupation mentale la travaille en profondeur avec insistance. Il n’hésite pas en effet à tordre les faits, à travestir la réalité et à détourner le sens des évènements afin de se conformer à sa narration idéologique. Ses manipulations ne datent pas des fameuses fake news ou infox.
La politique d’intoxication volontaire de l’information se révèle désastreuse auprès des jeunes générations qui, dépourvues de sens critique et sans connaissances particulières de sujets plus ou moins historiques, contribuent à leur insu à entériner les déformations officielles. Prenons deux cas politiques français que les moins de vingt ans ne connaissent plus.
Le premier tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, marque la qualification de Jean-Marie Le Pen au duel final face au président sortant Jacques Chirac. Avec une avance de 194.505 voix, le président du Front national (FN) élimine le premier ministre socialiste sortant Lionel Jospin. D’abord choqués par cet incroyable coup de tonnerre, les hiérarques socialistes désignent très vite les responsables de cette élimination prématurée : le nombre élevé de candidats et la présence de Jean-Pierre Chevènement qui recueille 1.518.568 suffrages.
Deux explications fallacieuses ! Seize candidats - trois trotskistes (Arlette Laguiller, Olivier Besancenot, Daniel Gluckstein), deux écologistes (Corinne Lepage, Noël Mamère), un chasseur (Jean Saint-Josse), deux ex-barristes (Christine Boutin, François Bayrou), deux libéraux (Jacques Chirac, Alain Madelin) et deux nationaux (Jean-Marie Le Pen, Bruno Mégret) – reflètent le large spectre politique du pays réel. La candidature de Jean-Pierre Chevènement sur une ligne nationale-républicaine favorable au rassemblement des souverainistes des deux rives (droite et gauche) n’attire que quelques électeurs socialistes. En fait, l’éviction de Lionel Jospin résulte d’une mauvaise campagne au cours de laquelle il déclare que, face aux licenciements industriels, « l’État ne peut pas tout » et que son « programme n’est pas socialiste ». Son échec reste l’exemple flagrant d’une campagne de premier tour conduite comme une campagne de second tour. Par ailleurs, bien que chef de file de la « Gauche plurielle », le Premier ministre battu avait accepté une multiplication des candidatures au sein de sa propre majorité parlementaire. Contre lui se présentaient Chevènement, les Verts, le communiste Robert Hue et l’exquise Christiane Taubira au nom du Parti radical de gauche (PRG). Or, les divergences entre le PS et le PRG sont d’ordre microscopique. Les 660 515 voix de Christiane Taubira se seraient naturellement portées aux deux tiers sur Jospin et, pour le dernier tiers, sur un autre candidat de gauche. L’élue guyanaise porte ainsi la lourde responsabilité de la défaite historique du candidat socialiste. Il va de soi que cette vérité ne se proclame pas, car ce serait presque outragé l’icône médiatique de la pseudo-diversité…
La seconde vérité politique à rétablir concerne les mairies FN dont la gestion dans les années 1990 aurait été ca-ta-stro-phique ! Au soir du second tour des élections municipales, le 18 juin 1995, le FN remporte trois municipalités grâce à Jean-Marie Le Chevalier à Toulon dans le Var, à Daniel Simonpieri à Marignane dans les Bouches-du-Rhône et à Jacques Bompard à Orange dans le Vaucluse. Deux ans plus tard, la liste de Catherine Mégret, l’épouse de Bruno Mégret déclaré inéligible par le Régime pour un prétexte futile, s’empare d’une autre commune des Bouches-du-Rhône, Vitrolles.
Le FN avait déjà dirigé des municipalités. Dès 1983, le maire de Thio en Nouvelle-Calédonie, Roger Galliot, se ralliait au FN, séduit par un ferme discours anti-indépendantiste. Thio devint cependant en 1985 un solide bastion indépendantiste. En 1989, un ancien député tour à tour démocrate-chrétien et gaulliste, naguère secrétaire d’État d’un gouvernement Pompidou, Charles de Pineton de Chambrun, devient le maire frontiste de Saint-Gilles dans le Gard. Toutefois, il démissionne en 1992. L’élection partielle fait retomber Saint-Gilles-du-Gard dans le giron de la droite molle. Charles de Chambrun (1930 – 2010) représentait la tendance modérée et atlantiste du FN. Il négocia au début des années 1980 l’implantation en France de l’ignoble Disneyland – Paris et les dérogations léonines au code du travail. Son action municipale timorée explique ce retrait prématuré.
Entre 1995 et 2001, les équipes municipales frontistes subissent le feu nourri des journalistes, des associations subventionnées et des services préfectoraux qui font leur maximum pour entraver les décisions communales. En 2001 se tiennent de nouvelles élections municipales. Les « bobardements » et autres harcèlements incessants du Système sont-ils des succès ? Non, puisqu’il perd par 3 à 1. Les maires de Vitrolles, d’Orange et de Marignane sont réélus. Le FN gagne même avec Marie-Christine Bignon, la mère de Stéphanie Bignon, présidente de Terre et Famille, la commune de Chauffailles en Saône-et-Loire et plus précisément en Charolais, cette vieille terre d’Empire. Certes, les maires de Vitrolles et de Marignane portent à ce moment-là l’étiquette du MNR (Mouvement national-républicain). La seule défaite concerne Toulon pris par le futur macronien Hubert Falco.
Cette perte n’est pas une surprise. Pourtant, en 1997, Jean-Marie Le Chevalier (1936 - 2020) avait été élu député avant que son élection fût invalidée pour un motif bancal et que son épouse Cendrine, candidate à sa place, fût battue de peu par un abject « front ripoublicain ». Le journaliste Serge de Beketch et l’écrivain Yves-Marie Adeline ont rapporté dans leurs souvenirs respectifs l’amateurisme de l’équipe toulonaise, les dissensions internes et les menaces fréquentes de la pègre locale très puissante, d’où le décès plus que suspect de l’adjoint au maire Jean-Claude Poulet-Dachary. Appartenant à l’aile modérée, venu du giscardisme et ami personnel de Jean-Marie Le Pen, Jean-Marie Le Chevalier manqua surtout d’audace et de ténacité, au contraire de ses homologues d’Orange, de Vitrolles et de Marignane.
En 2003, Catherine Mégret perd Vitrolles, victime des magouilles juridiques du Conseil d’État. Malgré son ralliement à l’UMP de Nicolas Sarközy, Daniel Simonpieri est vaincu en 2008 au profit d’un sarközyste dissident. Si Orange et Chauffailles conservent leurs édiles, ceux-ci ont abandonné l’étiquette frontiste. En 2020, Marie-Christine Bignon a transmis la mairie à Stéphanie Dumoulin et occupe une vice-présidence Les Républicains au conseil départemental de Saône-et-Loire. Seul Jacques Bompard demeure après vingt-six ans de mandat l’homme fort d’Orange. Lors des élections municipales et départementales, il est courant que dans ce coin de France, les seconds tours opposent sa Ligue du Sud au FN – RN. Un vrai rêve éveillé...
On aura compris qu’il faut sans cesse rapporter la réalité et contrer les mensonges éhontés du Système. C’est ça aussi, la réinformation !
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 7, mise en ligne sur Radio Méridien Zéro du 27 octobre 2021.
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vendredi, 29 octobre 2021
Sur les alliances entre la gauche et les mouvements évangéliques en Amérique latine
Sur les alliances entre la gauche et les mouvements évangéliques en Amérique latine
Radha Sarkar
Ex: https://www.geopolitica.ru/es/article/sobre-las-alianzas-entre-la-izquierda-y-los-movimientos-evangelicos-en-america-latina
Traduction par Juan Gabriel Caro Rivera
Le politologue Javier Corrales est allé jusqu'à dire en 2018 que l'alliance entre les églises évangéliques et les partis conservateurs en Amérique latine était le "mariage parfait" (1). Cependant, il semble que le divorce soit pour bientôt, car un nouveau prétendant, intrigant, est entré en scène: la gauche.
Ces dernières années, de nombreux politiciens de gauche ont tenté de s'allier avec des églises, des dirigeants et des partis politiques évangéliques. Par exemple, Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) et son parti MORENA se sont tous deux alliés au parti évangélique de la rencontre sociale (PES) pour arriver au pouvoir lors des élections mexicaines de 2018. Maduro a également courtisé plusieurs leaders évangéliques lors des élections vénézuéliennes de 2020, au point de leur promettre de commémorer la "Journée du pasteur", de créer une université évangélique et de faire don de milliers d'instruments de musique à leurs églises (2). C'est maintenant le tour de Gustavo Petro, candidat à la présidence de la Colombie et ancien guérillero, qui a reçu le soutien d'Alfredo Saade (un leader évangélique de la côte caraïbe) avec lequel il a conclu une alliance le 15 septembre (3). Le mouvement de Saade, Levántate, est composé de plus de 400 pasteurs évangéliques.
Si cela peut paraître surprenant, de telles alliances ont existé par le passé, surtout si l'on considère que les partis conservateurs d'Amérique latine ont toujours eu des liens étroits avec l'Église catholique. C'est pour cette raison qu'historiquement, les dirigeants protestants ont toujours été du côté des partis libéraux et ont même soutenu des gouvernements révolutionnaires, puisque l'objectif de tous ces mouvements a toujours été le même: diminuer l'influence sociale de l'Église catholique. Entre 1979 et 1990, la population évangélique est passée de 5 % à 15 % pendant le gouvernement sandiniste au Nicaragua, grâce aux tensions entre le gouvernement révolutionnaire et l'Église catholique au sujet des postes politiques que certains prêtres occuperaient (4). Les évangéliques étaient beaucoup plus enclins que les catholiques à voter pour la réélection de Daniel Ortega et, en fait, plusieurs de leurs dirigeants ont exprimé leur soutien à la direction du FSLN (5). En outre, les mouvements évangéliques ont soutenu la nouvelle constitution vénézuélienne promue par Hugo Chávez en 1999, car elle élargissait les libertés religieuses, tandis que les catholiques l'ont attaquée comme favorisant l'avortement (6).
Cependant, il y a eu des moments où les évangéliques ont trouvé plus commode de s'allier avec la droite. Par exemple, dans le Chili d'Augusto Pinochet, où l'Église catholique a participé activement à la résistance contre la dictature, les évangéliques se sont précipités pour la soutenir dans l'espoir de se voir accorder la pleine égalité religieuse avec les catholiques (7). Tous ces faits nous amènent à conclure que la participation évangélique à la politique latino-américaine se caractérise avant tout par le pragmatisme, s'alliant aussi bien avec la gauche qu'avec la droite selon le moment historique (8).
La croissance des églises évangéliques dans la région implique que leur participation à la politique augmentera avec le temps, bien que son intensité varie d'un pays à l'autre (9). Même en Colombie, où les groupes non catholiques ont toujours été marginalisés, on estime que 19,5% de la population nationale s'identifie comme évangélique ou pentecôtiste (10).
Toutefois, il est impossible de prétendre que les églises évangéliques sont unies dans leur ensemble, de sorte que le paysage politique actuel est le reflet du paysage religieux. Il existe de nombreux groupes, divisions et compétitions entre eux en raison de l'absence d'une structure unitaire plus large. Or, c'est précisément cette fragmentation qui explique la croissance rapide de leur foi, puisque toute personne ayant une vocation divine peut créer sa propre église, mais elle a pour contrepartie d'inhiber l'action politique commune. Par exemple, au début des années 1990, les évangéliques représentaient à peine 10 % de la population colombienne et, à l'époque, il y avait quatre partis évangéliques concurrents. Le parti politique de Saade est en concurrence avec deux autres : MIRA et Colombia Justa Libre.
Néanmoins, les églises évangéliques peuvent être de précieux alliés électoraux malgré leur incapacité à créer une plateforme unifiée. Ce dernier point est particulièrement vrai pour les méga-églises et les organisations religieuses ayant de multiples sites et des dizaines ou des centaines de milliers de fidèles, ainsi que l'accès à de nombreuses ressources et une utilisation intensive des médias. L'un des atouts qu'ils peuvent mettre à la disposition des campagnes politiques est leur immense salle, sans parler des chaînes de télévision et de radio. Tout cela peut facilement transformer le capital religieux en capital politique, bien que ces deux sphères ne se chevauchent pas toujours (11).
Néanmoins, cette transformation des fidèles en électeurs a un certain poids dans les urnes et a permis à plusieurs dirigeants évangéliques de remporter des sièges dans des conseils municipaux, des législatures d'État et des congrès nationaux. Lors des élections présidentielles, les évangéliques se sont davantage comportés comme des partenaires de coalition majeurs que comme des candidats autonomes, Fabricio Alvarado, du parti évangélique Restauration nationale, faisant exception : il est arrivé en deuxième position lors de l'élection présidentielle de 2018 au Costa Rica. Il est important de garder à l'esprit que les élections sont souvent décidées par des marges très étroites dans une grande partie de l'Amérique latine, et c'est pourquoi le capital politique que les méga-églises évangéliques et les organisations religieuses peuvent rassembler a un poids énorme lorsqu'il s'agit de faire ou de défaire des rois.
L'élection présidentielle de 2018 en Colombie a mis en évidence cette tendance, puisque le candidat du Centre démocratique, Iván Duque (photo, ci-dessous), a battu Petro de 2,3 millions de voix, remportant un total de 10,3 millions de voix. La clé de la victoire de Duque a été les partis évangéliques MIRA et Colombia Justa Libre, qui auraient apporté au moins un million de voix (12).
Il est très probable que M. Petro a tiré les leçons de cette défaite et c'est la raison pour laquelle il s'est empressé de rechercher le soutien des évangéliques pour sa candidature à la présidentielle de 2022. Petro a lancé sa campagne présidentielle dans la ville caribéenne de Barranquilla, en se référant à Jésus et aux saints et en accusant la droite de faire des "pactes avec le diable" (13). Peu après, on a appris que le leader évangélique Saade avait organisé l'événement dans l'intention de soutenir publiquement la candidature de Petro.
L'alliance de M. Petro avec les évangéliques de la côte caraïbe colombienne, densément peuplée, est très logique, car après la capitale et le département d'Antioquia, c'est la région la plus peuplée du pays. D'autre part, la région des Caraïbes présente la plus forte concentration d'évangéliques dans le pays, avec 25,4 % de la population se réclamant de cette dénomination, soit un total de 2,25 millions de citoyens, de sorte que les églises évangéliques de cette région pourraient fournir un nombre considérable de voix. La campagne de Saade vise 1,5 million d'entre eux.
De nombreux groupes évangéliques d'Amérique latine ont pu étendre leur influence sociale grâce à leur implication dans la politique. Un cas typique est celui du Brésil, où les évangéliques se sont présentés aux élections sous diverses candidatures, dont celle du Partido dos Trabalhadores (PT) de gauche (14), avec l'intention de légiférer sur des exonérations fiscales pour leurs églises respectives, ainsi que de modifier les lois sur la radiodiffusion afin d'atteindre un public plus large, d'obtenir un financement de l'État pour leurs services religieux en les faisant passer pour des événements culturels, et de prendre possession de certaines propriétés pour construire des églises. Les pasteurs brésiliens se présentent aux élections parce que c'est précisément le Congrès qui contrôle les droits de diffusion, donc être au Congrès garantit la "télévangélisation".
Cela s'applique également au PSE mexicain, qui a largement bénéficié de son alliance avec MORENA: il a cessé d'être un parti marginal et est devenu la quatrième faction la plus importante du corps législatif national (15). L'AMLO, contrairement aux autres présidents mexicains qui se sont appuyés sur des groupes catholiques, a ouvert les portes du pouvoir aux évangéliques en élargissant leur accès aux médias, aux affaires et à l'immobilier. Les organisations religieuses évangéliques se sont jointes au Secrétariat du gouvernement pour promouvoir la "Quatrième Transformation" (4T) (16) et viser à "réparer le tissu social du Mexique". AMLO a proposé d'accorder des concessions de diffusion à ces groupes religieux au motif de "renforcer les valeurs" et a recruté plusieurs de ces églises pour diffuser un livre publié par le gouvernement sur la moralité et la citoyenneté. De son côté, la National Fellowship of Evangelical Churches a annoncé en décembre 2020 qu'elle avait réussi à inscrire 7000 étudiants au programme fédéral de bourses d'études dans l'intention de leur fournir non seulement une formation technique et des emplois, mais aussi de les former aux préceptes de l'Évangile (17). Pour cela, les évangéliques ont recruté des étudiants dans toutes les régions du pays.
Ainsi, l'alliance entre Saade et Petro, qui est nouvelle pour la politique colombienne, ne fait que poursuivre un schéma régional. Saade a récemment retiré son soutien à la campagne de Petro, affirmant que le candidat présidentiel n'avait pas pris en compte nombre de ses points (18). Cependant, ce bref flirt politique est révélateur. Une source anonyme de la campagne de M. Petro a également déclaré que des alliances similaires avec d'autres groupes évangéliques pourraient être conclues à l'avenir.
Petro est le candidat présidentiel avec l'intention de vote la plus élevée pour les élections de 2022 selon les sondages (19) et ce malgré le fait que l'intention de vote pour sa candidature a chuté de 21% en juin à 17% en septembre, alors que les sondages montrent que l'intention de vote pour les candidats de droite, avec lesquels on pourrait s'attendre à ce que les évangéliques aient une plus grande affinité idéologique, est sensiblement plus faible.
Si Petro gagne, quelles seront les implications de sa victoire pour les évangéliques colombiens ? Il est probable qu'il suive la même voie qu'AMLO et qu'il renforce ses liens avec les groupes évangéliques, surtout compte tenu de l'hostilité ouverte de l'Église catholique à son égard (20). Le soutien des organisations évangéliques à la campagne de Petro pourrait se traduire par une plus grande influence sur les décisions du gouvernement et la mise en œuvre de certaines politiques sociales. Mais comme l'illustre le cas mexicain, cette alliance n'implique pas le triomphe de " l'agenda moral " des évangéliques, qui s'exprime avant tout dans l'interdiction de l'avortement et des droits LGBTQ (21). Et puisque l'agenda progressiste de Petro a été caractérisé par sa promotion des droits LGBTQ (22), cela implique que les évangéliques ne seront très probablement pas en mesure d'imposer leur vision de la moralité sociale.
Si Petro remporte les élections présidentielles en Colombie, ce type d'alliances entre la gauche et les évangéliques pourrait devenir de plus en plus courant dans toute l'Amérique latine. Et même si cela ne se produit pas, il est probable qu'elle commencera à provoquer des changements politiques et des transformations majeures dans les communautés évangéliques de la région, car leur nombre et leur participation à la politique ne feront qu'augmenter.
Notes :
1. https://www.nytimes.com/2018/01/17/opinion/evangelicals-p...
2. https://www.eltiempo.com/mundo/venezuela/maduro-busca-el-...
3. https://www.semana.com/nacion/articulo/quien-es-alfredo-s...
4. https://books.google.com.co/books?hl=en&lr=&id=2u...
5. https://www.jstor.org/stable/1387860?casa_token=Buemx_T8i...
6. https://books.google.com.co/books?hl=en&lr=&id=2u...
7. https://www.taylorfrancis.com/chapters/edit/10.4324/97804...
8. https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-43706779
9. https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-43706779
10. https://www.svenskakyrkan.se/filer/34555608-8b30-4aec-9d3...
11. http://www.scielo.org.co/scielo.php?pid=S0121-56122017000...
12. https://nacla.org/alliances-leftists-and-evangelicals-lat...
13. https://www.elespectador.com/politica/criticas-al-pacto-h...
14. https://moe.org.co/wp-content/uploads/2019/04/Libro_Relig...
15. https://nacla.org/news/2020/02/10/Church-and-State-AMLO-M...
16. https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-45712329
17. https://www.proceso.com.mx/nacional/2019/12/5/evangelicos...
18. https://www.eltiempo.com/politica/partidos-politicos/gust...
19. https://www.semana.com/nacion/articulo/petro-lidera-la-in...
20. https://www.elcatolicismo.com.co/editorial/la-iglesia-en-...
21. https://politica.expansion.mx/mexico/2021/09/20/morena-va...
22. https://www.eltiempo.com/archivo/documento/CMS-12162143
Source: https://nacla.org/alliances-leftists-and-evangelicals-latin-america
18:33 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, actualité, amérique latine, amérique du sud, amérique ibérique, évangélisme, évangélistes, politique | |
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Le nucléaire et l'Europe: un partenariat indispensable
Le nucléaire et l'Europe: un partenariat indispensable
par Salvatore Recupero
Ex: https://www.centrostudipolaris.eu/2021/10/26/nucleare-ed-europa-un-connubio-indispensabile/
Alors que la fusion nucléaire ouvre de nouvelles frontières, les folies des Verts risquent de condamner nos entreprises à mort.
Ce n'est qu'avec l'atome que l'Europe pourra atteindre une véritable autonomie énergétique.
"[...] nous passerons de l'ère des sources d'énergie limitées à celle des sources d'énergie renouvelables. Il y aura un moment, plus ou moins long, entre les deux époques, où l'ancien aura disparu et où le nouveau devra encore naître. À ce moment-là, les centrales à fission nucléaire devront combler le déficit énergétique. C'est en 1982 que Giuseppe Spezzaferro (1) prophétise déjà la situation actuelle. L'article était intitulé "Le nucléaire oui, mais la fusion". Aujourd'hui, nous sommes en pleine transition et les thèses de Spezzaferro sont plus pertinentes que jamais.
La France est le leader nucléaire
Commençons par dire que l'Europe est divisée sur l'énergie nucléaire. Le 11 octobre, dix États membres de l'UE ont publié un document en faveur de l'énergie nucléaire, soulignant le rôle qu'elle joue, selon eux, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le texte, signé par la France, la Roumanie, la République tchèque, la Finlande, la Slovaquie, la Croatie, la Slovénie, la Bulgarie, la Pologne et la Hongrie, souligne également que l'énergie nucléaire, en contribuant à l'indépendance énergétique, protégerait "les consommateurs européens de la volatilité des prix". En revanche, des pays comme l'Allemagne et l'Espagne sont plus enclins à soutenir d'autres sources, à commencer par le gaz. L'Italie penche pour la seconde solution, même si de nombreuses personnes, à commencer par le ministre de la transition écologique, ne sont pas opposées à l'énergie nucléaire. Les appels ne manquent pas, mais seront-ils suffisants pour reconstruire même la dernière génération de centrales électriques ? Le vote négatif est évident.
Centrales électriques françaises
En France, cependant, les choses sont différentes. Nos cousins français possèdent plus de 50 réacteurs. Les trois quarts de leurs besoins énergétiques sont couverts par l'énergie nucléaire. Selon Bruno Le Maire, ministre français de l'économie, cela "contribue de manière décisive à l'indépendance de nos sources de production d'énergie et d'électricité". Il n'est donc pas étonnant que les factures soient moins élevées en France.
L'Elysée promet également un investissement maximal d'un milliard d'euros dans l'énergie nucléaire d'ici la fin de la décennie. "L'objectif numéro un est d'avoir des petits réacteurs nucléaires innovants en France d'ici 2030, ainsi qu'une meilleure gestion des déchets", a déclaré M. Macron en annonçant le plan d'investissement "France 2030". Paris est en train de donner le feu vert à la construction de six petits réacteurs modulaires (SMR), qui permettront de produire de l'énergie de manière flexible et rentable (tout en étant plus sûrs qu'une centrale électrique classique) et pourront être combinés à d'autres méthodes de production, notamment les énergies renouvelables. Il est loin le temps où Macron promettait de réduire les centrales nucléaires à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011. Aujourd'hui, les avantages de l'atome sont de plus en plus évidents.
L'Elysée convaincra-t-il la Commission ?
Le match le plus important, cependant, se jouera à Bruxelles. Il faut beaucoup d'argent pour la dernière génération d'énergie nucléaire. La Commission doit encore décider si l'énergie nucléaire mérite ou non un soutien financier, et une décision est attendue d'ici décembre. Jusqu'à présent, Bruxelles a exclu l'énergie nucléaire de l'allocation des fonds levés par le placement d'obligations vertes. Le vent semble changer. Ursula von der Leyen, en marge du Conseil de l'UE, a expliqué que l'Europe a besoin à la fois des énergies renouvelables et d'une source stable comme le nucléaire et le gaz. Le problème est que le gaz doit être importé, alors que l'énergie nucléaire ouvre de nouvelles perspectives d'autonomie énergétique. La ligne française semble s'imposer et dans ce cas, c'est une bonne chose pour l'ensemble de l'Europe.
Propagande verte
La transition énergétique n'est en fait qu'une question politique. La protection de l'environnement n'a pas grand-chose à voir avec cela (2). Réfléchissons-y un instant. En 2019 (les données sont de Davide Tabarelli président de Nomisma Energia) (3), la production d'énergie nucléaire dans l'UE était de 822 milliards de kilowattheures, soit sept fois celle du photovoltaïque et deux fois celle de l'éolien. Il s'agit d'une production sans CO2, qui, si elle avait été produite avec du gaz, aurait entraîné des émissions plus importantes de 250 millions de tonnes, soit 7% de plus que les 3,3 milliards de tonnes émises. Et le CO2 ? En clair, l'atome pollue moins, données en main. Ensuite, il y a le problème des déchets, mais nous y reviendrons plus tard.
L'énergie nucléaire peut donc nous donner l'autonomie dont nous avons besoin. Les externalités négatives (qui peuvent être réduites par la recherche en se concentrant sur les centrales à fusion) sont compensées par les économies et une plus grande efficacité.
L'énergie du futur
Pour en revenir à l'article de Giuseppe Spezzaferro, il appelle à la construction de centrales à fusion nucléaire. Les centrales à fusion nucléaire, explique le journaliste de Salerne, ne produiront pas de déchets radioactifs et le problème de l'élimination des déchets dangereux sera donc résolu. Il sera même possible d'utiliser l'eau de mer pour la fusion nucléaire. Ce que Spezzaferro espérait est maintenant possible. CFS (Commonwealth Fusion Systems), une société dans laquelle ENI détient une participation majoritaire, a réalisé avec succès aux États-Unis le premier test mondial d'un aimant doté de la technologie HTS (High Temperature Superconductors), qui doit contenir et gérer la fusion magnétique (4). C'est la "fusion par confinement magnétique". Il reproduit les principes par lesquels le Soleil génère son énergie. Le résultat est phénoménal: nous pouvons disposer d'une source d'énergie sûre, durable et inépuisable, en quantités énormes et avec des émissions pratiquement nulles.
Comment la fusion magnétique fonctionnera-t-elle?
Pour l'instant, pour ceux qui ne sont pas familiers avec le sujet, il est difficile de comprendre. Mais le professeur Enzo Maria Dantini, un géant sur lequel il faudrait ouvrir un vaste chapitre, a parlé de ce mécanisme dans les années 1960. Revenons à l'ENI: selon les chercheurs de l'Agence nationale des hydrocarbures, "la fusion magnétique est un processus opposé à la fission nucléaire, la forme d'énergie atomique actuellement utilisée dans des centaines de centrales électriques dans le monde. Dans la fission, les atomes du combustible (uranium et plutonium) sont brisés, ce qui génère de la chaleur qui chauffe l'eau et actionne des turbines à vapeur qui produisent de l'énergie par le biais d'alternateurs. Inconvénients: déchets radioactifs et risques d'accidents. Dans la fusion, en revanche, les isotopes d'hydrogène tels que le tritium et le deutérium sont chauffés à 100 millions de degrés et atteignent un état de plasma dans lequel ils peuvent fusionner en un noyau d'hélium, libérant une énorme quantité d'énergie, plus que dans la fission". Les problèmes critiques ne manquent pas non plus dans ce processus. Mais l'énergie produite par le processus de fusion est sûre, pratiquement infinie et ne produit aucune émission de CO2. Un gramme de combustible de fusion contient l'équivalent énergétique de plus de 60 barils de pétrole, sans émettre de gaz à effet de serre.
Bien sûr, il faudra attendre encore cinq ans avant que la première centrale expérimentale soit créée. Mais c'est là que l'investissement public devrait se concentrer. Donc, pour le bien de l'Europe, laissons de côté les panneaux solaires et les éoliennes.
Notes:
1. Le nucléaire oui, mais la fusion. Par Giuseppe Spezzaferro, L'Italia del popolo, 12 mai 1982; https://internettuale.net/300/nucleare-si-ma-a-fusione
2. "Green Deal européen : opportunités et paradoxes de la durabilité". Par Salvatore Recupero Site web de Polaris 21 juillet 2021; https://www.centrostudipolaris.eu/2021/07/21/green-deal-europeo-opportunita-e-paradossi-della-sostenibilita/
3. Sans énergie nucléaire, les comptes de l'hydrogène ne tiennent pas la route. Tabarelli explique pourquoi. Par Davide Tabarelli, Formiche.net, 07 septembre 2021; https://formiche.net/2021/09/nucleare-idrogeno-emissioni-transizione/
4. ENI et le CFS : une étape clé dans la recherche sur la fusion par confinement magnétique franchie, Eni.com, 08 septembre 2021; https://www.eni.com/it-IT/media/comunicati-stampa/2021/09/cs-eni-cfs-raggiunto-fusione-confinamento-magnetico.html
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jeudi, 28 octobre 2021
L'OTAN développe des techniques de guerre cognitive
L'OTAN développe des techniques de guerre cognitive
Leonid Savin
Ex: https://www.geopolitica.ru/article/nato-razrabatyvaet-metody-vedeniya-kognitivnoy-voyny
L'Innovation pour l'excellence en matière de défense et de sécurité (IDEaS), également appelée "Innovation Hub", basée au Canada, joue un rôle de premier plan dans ce domaine. Toutefois, ce centre ne figure pas sur la liste des centres d'excellence de l'OTAN officiellement accrédités, comme le Centre de cyberdéfense en coopération de Tallinn ou le Centre de sécurité énergétique de Vilnius. L'OTAN ne souhaitant probablement pas attirer l'attention sur son travail, elle opère de manière "autonome".
Certes, cette approche de dissimulation a été couronnée de succès, puisque les fils d'actualité montrent que le centre a commencé à fonctionner dès 2017.
Les objectifs officiellement déclarés ne diffèrent pas beaucoup des travaux d'autres centres similaires de l'OTAN. Ils sont décrits dans des phrases générales et représentent:
- Accès à une large communauté d'experts, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'OTAN ;
- Une plateforme collaborative en ligne pour l'interaction avec la communauté ;
- Une base de connaissances sur tous les sujets abordés par le Centre d'innovation ;
- Documents sur les solutions innovantes pour relever les défis futurs de l'OTAN et des capacités nationales ;
- Des occasions d'expliquer les problèmes, de poser des questions ou de proposer des solutions.
Le site web énumère sept domaines dans lesquels le Centre travaille. Il s'agit de l'éducation et de la formation, des mécanismes de prise de décision, du cyberespace, des initiatives humanitaires, de l'information et de la désinformation, des systèmes autonomes et de la stratégie. Cependant, le thème le plus récurrent dans plusieurs domaines à la fois est la guerre cognitive. Fin 2020, le centre a publié une étude sur ce sujet, dont l'auteur est François de Cluzel.
La préface du document indique que "l'esprit humain est désormais considéré comme un nouveau champ de bataille. Avec le rôle croissant de la technologie et la surcharge d'informations, les capacités cognitives individuelles ne suffiront pas à assurer une prise de décision éclairée et opportune, ce qui a conduit à un nouveau concept de guerre cognitive, qui est devenu ces dernières années un terme récurrent dans la terminologie militaire... La guerre cognitive a une portée universelle, de l'individu aux États et aux organisations multinationales. Elle utilise des techniques de désinformation et de propagande visant à épuiser psychologiquement les récepteurs d'information. Chacun y contribue, à des degrés divers, consciemment ou inconsciemment, et cela permet d'acquérir des connaissances inestimables sur la société, en particulier les sociétés ouvertes comme celles de l'Occident. Cette connaissance peut alors facilement être utilisée comme une arme... Les outils de la guerre de l'information, auxquels s'ajoutent les "neuro-armes", élargissent les perspectives technologiques futures, suggérant que le domaine cognitif sera l'un des champs de bataille de demain. Cette perspective est encore renforcée par le développement rapide des nanotechnologies, des biotechnologies, des technologies de l'information, des sciences cognitives et de la compréhension du cerveau."
Bien sûr, ces technologies et l'intérêt qu'elles suscitent d'un point de vue militaire ne sont pas nouveaux. Les agences américaines DARPA et IARPA sont engagées dans ces domaines depuis de nombreuses années. Mais dans ce cas, cette approche est reconnue comme une stratégie prometteuse pour les guerres futures par l'OTAN. Et les neuro-armes en tant que composante importante de l'armée
Le rapport fournit un certain nombre de définitions. "La guerre cognitive est une guerre d'idéologies qui cherche à saper la confiance qui sous-tend toute société... La désinformation exploite la vulnérabilité cognitive de ses cibles, en profitant de peurs ou de croyances préexistantes qui les prédisposent à accepter des informations fausses.
Pour cela, l'agresseur doit avoir une compréhension claire des dynamiques sociopolitiques en jeu et une connaissance précise du moment et de la manière de pénétrer afin d'exploiter au mieux ces vulnérabilités.
La guerre cognitive exploite les vulnérabilités innées de l'esprit humain en raison de la manière dont il est conçu pour traiter l'information, qui a bien sûr toujours été utilisée dans la guerre. Cependant, en raison de la rapidité et de l'omniprésence de la technologie et de l'information, l'esprit humain n'est plus capable de traiter le flux d'informations.
Ce qui différencie la guerre cognitive de la propagande, c'est que chacun participe, en grande partie involontairement, au traitement de l'information et à la formation des connaissances d'une manière sans précédent. Il s'agit d'un changement subtil mais significatif. Alors que les individus se soumettaient passivement à la propagande, ils y contribuent désormais activement.
L'exploitation des connaissances humaines est devenue une industrie de masse. Et les nouveaux outils d'intelligence artificielle devraient bientôt offrir aux propagandistes des possibilités radicalement élargies de manipuler l'esprit humain et de modifier le comportement humain."
Le rapport parle également de l'économie comportementale, qui se définit comme une méthode d'analyse économique qui applique une compréhension psychologique du comportement humain pour expliquer la prise de décision économique.
Comme le montre la recherche sur la prise de décision, le comportement devient de plus en plus computationnel.
Sur le plan opérationnel, cela signifie l'utilisation massive et méthodique des données comportementales et le développement de techniques d'approvisionnement actif en nouvelles données. Avec l'énorme quantité de données (comportementales) que chacun génère en grande partie sans notre consentement ou sans que nous en soyons conscients, de nouvelles manipulations sont facilement réalisables.
Les grandes entreprises de l'économie numérique ont mis au point de nouvelles méthodes de collecte de données qui permettent de sortir des informations personnelles que les utilisateurs n'ont pas nécessairement l'intention de divulguer.
Et les données redondantes sont devenues la base de nouveaux marchés prédictifs appelés publicité ciblée.
"Voici les origines du capitalisme de surveillance dans une brassée sans précédent et lucrative : la redondance comportementale, la science des données, l'infrastructure physique, la puissance de calcul, les systèmes algorithmiques et les plateformes automatisées", indique le document.
Et tout cela a déjà été mis au point par des géants occidentaux comme Facebook, Google, Amazon, Microsoft et d'autres. Ce n'est pas une coïncidence s'ils ont été critiqués à plusieurs reprises à la fois pour avoir imposé un monopole et pour avoir utilisé une manipulation basée sur les données des utilisateurs. Et comme ils coopèrent tous activement avec les agences de sécurité américaines en tant que contractants, cela crée un risque de manipulation délibérée pour les utilisateurs du monde entier.
Il a également été suggéré que l'absence de réglementation de l'espace numérique profite non seulement aux régimes de l'ère numérique, qui peuvent exercer une influence importante non seulement sur les réseaux informatiques et les corps humains, mais aussi sur l'esprit de leurs citoyens, mais qu'elle peut également être utilisée à des fins malveillantes, comme l'a démontré le scandale Cambridge Analytica.
Le modèle numérique de Cambridge Analytica décrivait comment combiner les données personnelles avec l'apprentissage automatique à des fins politiques en profilant des électeurs individuels pour les cibler avec des publicités politiques personnalisées.
En utilisant les techniques de sondage et de psychométrie les plus avancées, Cambridge Analytica a en fait pu collecter une énorme quantité de données sur les gens qui lui ont permis de comprendre, grâce à des informations économiques, démographiques, sociales et comportementales, ce que chacun d'entre eux pensait. Cela a littéralement ouvert une fenêtre dans l'esprit des gens pour l'entreprise.
L'auteur écrit que "la gigantesque collecte de données organisée par la technologie numérique est désormais largement utilisée pour identifier et anticiper le comportement humain. Les connaissances comportementales sont un atout stratégique. L'économie comportementale adapte la recherche psychologique aux modèles économiques, créant ainsi une vision plus précise des interactions humaines".
Pendant ce temps, de nombreuses entreprises américaines de ce type continuent tranquillement à opérer en Russie et à collecter les données de nos citoyens.
Un autre aspect intéressant relevé dans l'étude sur la guerre cognitive est la cyberpsychologie, qui se situe à la jonction de deux grands domaines : la psychologie et la cybernétique. Comme il a été dit, " tout cela concerne la défense et la sécurité, et tous les domaines qui sont importants pour l'OTAN dans sa préparation à la transformation. La cyberpsychologie, axée sur l'élucidation des mécanismes de la pensée et des concepts, des usages et des limites des systèmes cybernétiques, est une question clé dans le vaste domaine des sciences cognitives. L'évolution de l'intelligence artificielle introduit de nouveaux mots, de nouveaux concepts, mais aussi de nouvelles théories qui englobent l'étude du fonctionnement naturel des humains et des machines qu'ils créent, et qui sont désormais totalement intégrées dans leur environnement naturel (anthropotechnique). Les hommes de demain devront inventer une psychologie de leur rapport aux machines. Mais le défi consiste à développer également une psychologie des machines, des logiciels dotés d'une intelligence artificielle ou des robots hybrides. La cyberpsychologie est un domaine scientifique complexe qui englobe tous les phénomènes psychologiques liés aux technologies évolutives correspondantes ou affectés par elles. La cyberpsychologie étudie la façon dont les humains et les machines s'influencent mutuellement, et explore comment la relation entre les humains et l'intelligence artificielle modifiera l'interaction humaine et la communication inter-machine."
Le rapport met également en évidence les aspects problématiques de la pensée humaine. Elle indique que "les biais cognitifs peuvent conduire à des jugements inexacts et à une mauvaise prise de décision, ce qui peut provoquer une escalade involontaire ou empêcher l'identification rapide des menaces. Comprendre les sources et les types de biais cognitifs peut aider à réduire les malentendus et à développer des stratégies plus efficaces pour répondre aux tentatives des adversaires de tirer parti de ces biais.
En particulier, le cerveau :
- Ne peut pas déterminer si une information particulière est correcte ou incorrecte ;
- Est utilisé pour déterminer rapidement la validité des messages en cas de surcharge d'informations ;
- A tendance à croire que les déclarations ou les messages qu'il a déjà entendus sont vrais, même s'ils peuvent être faux ;
- Accepte les affirmations comme vraies si elles sont étayées par des preuves, sans tenir compte de l'authenticité de ces preuves".
Il y a également une section sur la Russie. Comme d'autres études de ce type, la référence au rôle de la Russie sert plutôt à justifier le besoin de fonds pour développer des neuro-armes et des techniques de guerre cognitive afin de garantir que l'OTAN ne soit pas dépassée par ses adversaires.
En juin 2021, le Centre a publié une autre étude sur la guerre cognitive.
Il fournit déjà une formulation claire de la terminologie, indiquant que le concept de guerre cognitive a été adopté par l'OTAN.
"La guerre cognitive est une approche globale des armes qui combine les capacités de guerre non cinétique de la cybernétique, de l'information, de l'ingénierie psychologique et sociale pour gagner sans combat physique. Il s'agit d'un nouveau type de guerre, défini comme l'utilisation de l'opinion publique par des acteurs extérieurs comme une arme. Ceci est fait pour influencer et/ou déstabiliser une nation. Ces attaques peuvent être considérées comme une matrice : elles englobent le petit nombre et le grand nombre, influencent les pensées et les actions, visent des cibles allant de la population entière à des mesures individuelles, entre des communautés et/ou des organisations. Les attaques visent à modifier ou à renforcer les pensées. La manière dont elle est menée diffère des domaines plus traditionnels de la guerre. La guerre de l'information tente de contrôler ce que le public cible voit, la guerre psychologique contrôle ce que le public cible ressent, la cyberguerre tente de perturber les capacités technologiques des pays cibles, tandis que la guerre cognitive se concentre sur le contrôle de la façon dont le public cible pense et réagit."
Ce document présente un certain nombre de technologies permettant d'améliorer les performances de l'OTAN. Le premier consiste en des outils de guerre électronique cognitive (GEE) du "monde réel". Il s'agit de l'utilisation de systèmes cognitifs, de l'intelligence artificielle ou de l'apprentissage automatique pour améliorer le développement et le fonctionnement des technologies de guerre électronique (GE) pour la communauté de la défense. Plus proche de la guerre automatisée, elle diffère d'un véritable système cognitif où les plans ont été élaborés en fonction des pensées et du comportement que l'on attendrait de ses adversaires. Il se compose de deux types d'outils CRB. La première est non cinétique et utilise les systèmes REB pour modifier les pensées/comportements de l'ennemi en ciblant ses systèmes d'information/influence. La guerre cinétique, quant à elle, utilise ces systèmes pour modifier les pensées et le comportement de l'ennemi en affectant directement son système nerveux.
Une deuxième technologie est la bio-impression en 3D à partir de tissus neuronaux... Une autre technologie est le simulateur de performance cognitive en réalité virtuelle. Intégrant l'entraînement en réalité virtuelle et l'analyse des données neuronales, cette approche améliore les performances humaines dans les missions militaires. Il associe la réalité virtuelle à des capteurs d'électroencéphalographie (EEG) et à des systèmes de contrôle humain pour améliorer les performances en analysant les données neurales acquises pendant l'entraînement. Le travail dans un environnement stressant impose souvent des exigences supplémentaires aux individus, faisant de la cognition humaine le facteur le plus important. L'objectif est d'accroître la productivité opérationnelle. Le casque de l'utilisateur est équipé de capteurs qui collectent des données EEG pendant certains tours et tout au long du jeu. Dans le test de Stroop, on demande à l'utilisateur de tirer sur des cibles en trois séries distinctes, exposées à des distractions et à un temps croissant. Après chaque tour, l'utilisateur est placé dans une "salle de repos" où son niveau de stress peut revenir à la ligne de base avant d'être soumis à un autre tour du test. Un rapport de suivi détaillé permet de suivre les résultats techniques et tactiques tels que la précision, la prise de décision et l'excitation. Tout cela s'articule autour d'une évaluation unique des performances à la fin de la simulation. Chaque session est mesurée, stockée et analysée dans un système de contrôle manuel, où les données sont affichées à l'aide d'un tableau de bord virtuel.
Cette dernière technologie consiste en l'informatique et la technologie quantique. C'est le seul moyen de traiter des ensembles de données disparates gigantesques et d'obtenir rapidement des données analytiques. À l'avenir, il sera essentiel de pouvoir effectuer une stimulation neuronale à l'échelle nanométrique chez l'homme."
Nous pouvons donc constater que les experts scientifiques de l'OTAN prennent très au sérieux l'introduction de nouvelles méthodes de guerre fondées sur les dernières avancées dans diverses sciences. Incidemment, les premières victimes des innovations en matière de guerre cognitive, développées par l'OTAN, ont été les Canadiens. Les citoyens de ce pays ont été utilisés comme des cobayes, inconscients de la manipulation à laquelle ils étaient soumis.
En avril 2020, un plan de propagande a été élaboré et mis en œuvre, et l'épidémie de Covid-19 a servi de couverture à ce plan. Bien que les Forces armées canadiennes aient déjà reconnu que "les opérations d'information, les politiques et les doctrines de ciblage sont conçues pour les adversaires et ont une application limitée dans le concept national".
Le plan élaboré par le Commandement des opérations interarmées du Canada, également connu sous le nom de CJOC, reposait sur des méthodes de propagande similaires à celles utilisées pendant la guerre en Afghanistan. La campagne appelait à "façonner" et "utiliser" l'information. Le CJOC a fait valoir que le dispositif d'opérations d'information était nécessaire pour prévenir la désobéissance civile parmi les Canadiens pendant la pandémie de coronavirus et pour renforcer les messages du gouvernement sur le problème.
Une initiative distincte, sans rapport avec le plan du CJOC mais supervisée par des officiers de renseignement des Forces armées canadiennes, consistait à recueillir des informations à partir de comptes de médias sociaux accessibles au public en Ontario. Des données ont également été collectées sur les réunions de Black Lives Matter et les leaders de BLM. Les officiers supérieurs de l'armée ont affirmé que ces informations étaient nécessaires pour assurer le succès de l'opération Laser, la mission des Forces armées canadiennes visant à aider les foyers de soins de longue durée touchés par le COVID-19, et à contribuer à la distribution de vaccins dans certaines communautés du Nord. Bien sûr, après que l'information ait été rendue publique dans les médias canadiens, peu de gens ont cru ces excuses, car elles n'étaient absolument pas convaincantes. Enfin, il convient de noter que la conférence du réseau d'innovation de l'OTAN a déjà été programmée pour le 9 novembre. Et le 30 novembre, la conférence du Défi Innovation de l'OTAN se tiendra en Ontario. Cela indique que les développements de la guerre cognitive de la part de l'Occident vont se poursuivre.
09:59 Publié dans Actualité, Défense, Définitions, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, guerre cognitive, cyberpsychologie, otan, défense, militaria | |
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Le défi afghan du XXIe siècle
Le défi afghan du 21ème siècle
Marina Bakanova
Le début du 21e siècle a été marqué par l'arrivée des États-Unis en Afghanistan, qui n'ont été chassés du pays que 20 ans plus tard, tandis que les Afghans ont créé un nouveau concept de fête de l'indépendance, le 19 août, comme jour de victoire sur trois empires : les Britanniques, l'URSS et les États-Unis.
Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont conduit à l'opération "Liberté immuable" en Afghanistan. La Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan a opéré conformément à la résolution 1386 du Conseil de sécurité des Nations unies du 20 décembre 2001. Depuis août 2003, la FIAS est sous le commandement du bloc de l'OTAN. Quarante-huit pays (pour la plupart membres de l'OTAN) participent à l'ISAF.
La coalition internationale antiterroriste, réunie à la conférence de Bonn en décembre 2001, a défini les grands principes de la reconstruction de l'État afghan et formé le gouvernement provisoire du pays sur la base de la coalition. En janvier 2002, la conférence internationale de Tokyo a décidé d'apporter une aide financière à la reconstruction de l'Afghanistan et a accepté de débourser 4,5 milliards de dollars. En juin 2002, toujours avec la participation officieuse des États-Unis et de leurs alliés de la coalition, la Loya Jirga a été convoquée pour élire Hamid Karzai à la présidence et former l'Autorité transitoire sous sa direction. Enfin, en janvier 2004, l'étape la plus importante de la transition politique a été franchie avec l'adoption de la nouvelle Constitution afghane, qui jette les bases de la nouvelle structure de l'État et stipule les principes démocratiques de la vie publique et les droits des citoyens afghans.
Il convient toutefois de noter que le régime pro-américain n'a été maintenu que dans la capitale et les grandes villes ; en effet, le reste du territoire était sous l'autorité des talibans (et des "gouvernements de l'ombre") et vivait selon des règles complètement différentes.
Ashraf Ghani, arrivé au pouvoir en 2014, s'est révélé être un homme politique extrêmement faible dont le pouvoir dépendait totalement des États-Unis. Malheureusement, sa maîtrise et son doctorat en anthropologie socioculturelle ne lui ont guère servi, alors que cela aurait dû être le contraire. Le retrait des troupes américaines en 2021 l'a très bien montré.
Outre les talibans (interdits dans la Fédération de Russie) eux-mêmes, le gouvernement s'oppose depuis 2016 au groupe ISIS (interdit dans la Fédération de Russie), deux mouvements qui avaient initialement prévu de s'unir, mais les différences d'objectifs avec les talibans se sont avérées trop importantes.
Ainsi, le gouvernement américain et ses alliés ont sérieusement espéré créer un type de démocratie européanisée en Afghanistan. En outre, ils espéraient que les Afghans ordinaires soutiendraient cette décision. Cela ne tenait pas compte du fait que la société afghane - analphabète, peu politisée et religieuse - serait prête à accepter le concept nouveau et étranger du développement. En outre, il n'y a pas eu de publicité et de propagande actives pour promouvoir les nouvelles règles et les nouveaux ordres, apparemment les politologues américains pensaient que tout devait suivre la voie naturelle de la diffusion des idées. Ou peut-être avaient-ils simplement peur de se rendre dans un territoire contrôlé par les talibans.
Dans le même temps, la Russie, ainsi que les voisins de l'Afghanistan, ont parfaitement compris que le Kaboul pro-américain n'avait aucun pouvoir réel et qu'il n'avait pratiquement aucune chance de se maintenir lorsque les troupes de la coalition se retireraient. Néanmoins, ils n'ont pas abandonné les tentatives de rapprochement avec les deux parties au conflit : le Kaboul officiel et les Talibans. Le "format qatari" et le "format moscovite" parlent d'eux-mêmes. Actuellement, malgré la "non-reconnaissance" officielle du gouvernement formé par les talibans, les négociations se poursuivent. Alors que le format occidental (américain) s'est complètement effondré.
Ainsi, les acteurs mondiaux (Russie et Chine) et régionaux (Pakistan, Iran, pays d'Asie centrale) peuvent actuellement offrir à l'Afghanistan autre chose qu'une occupation militaire et un gouvernement fantoche basé en grande partie sur le pompage des ressources naturelles du pays ou la vente de drogues. Les principaux domaines de développement possibles dans ce contexte sont les gisements de minerai de fer à Hajigak et les gisements de charbon à coke dans les régions voisines de Shabashak et Dar-e-Suf, les exploitations pétrolières et gazières à Balkh, l'extraction de métaux des terres rares tels que le lithium, le cérium, le néodyme, le lanthane, le zinc et le mercure..., les projets transafghans de transport de pétrole, de gaz, d'électricité et même d'internet par câble à haut débit sont bien estimés. Et c'est le minimum, dont la mise en œuvre a été problématique en raison de la puissance instable et des ambitions prédatrices des États-Unis.
Au XXIe siècle, il est devenu évident que :
- Le peuple afghan ne cherche pas à concrétiser les droits et libertés euro-américains, mais attend la stabilité économique et politique ;
- La théorie américaine de la "normalisation" s'est effondrée ;
- Les forces diplomatiques extérieures qui ont dialogué avec les deux parties (le Kaboul officiel et les Talibans) ont désormais un avantage significatif et la possibilité d'influencer l'avenir du CA.
Scénarios probables pour l'avenir de l'Afghanistan : développement politique et économique avec l'aide des pays leaders mondiaux et régionaux intéressés par la stabilisation de la situation dans le pays et aussi - désislamisation progressive du gouvernement taliban par des moyens doux et atténuation de l'influence des facteurs radicaux sur la société afghane.
Source : https://www.geopolitica.ru/article/afganskaya-problema-xxi-veka
09:27 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afghanistan, actualité, géopolitique, politique internationale, asie, affaires asiatiques, talibans | |
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mercredi, 27 octobre 2021
Ubérisation de la politique et grand effondrement
Ubérisation de la politique et grand effondrement
Nicolas Bonnal
Zemmour, Macron, LREM, RN, LR, LFI... Nous nous approchons de ces élections dérisoires et nous découvrons de nouveaux partis politiques, vite créés, bâclés et usagés. La destruction en règle de la France depuis Chirac-Sarkozy-Lagarde concerne aussi les partis politiques. Elle gagne les services publics, l’hôpital et tout le reste et reflète notre vie ordinaire: nous sombrons dans le modèle Blade Runner décrit par Ridley Scott il y a quarante ans (voyez mon livre), soit la misère et la précarité pendant qu’au sommet s’édifient des fortunes colossales qui ne se basent sur rien mais organisent notre dystopie parce qu’elles contrôlent notre mental (voyez le livre de ma femme sur Dick). Tesla devient la première marque vendue en Europe.
Rappelons ce que notre encyclopédie polyvalente et elle-même ubérisée (Wikipédia donc) nous dit de l’ubérisation :
« L'ubérisation (du nom de l'entreprise Uber), ou la plateformisation, est un phénomène récent dans le domaine de l'économie consistant en l'utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l'utilisation des nouvelles technologies».
Toute cette technologie américaine réorganise le monde et nos sociétés, se vante Wikipédia:
« La mutualisation de la gestion administrative et des infrastructures lourdes permet notamment de réduire le coût de revient de ce type de service ainsi que les poids des formalités pour les usagers. Les moyens technologiques permettant l'ubérisation sont la généralisation du haut débit, de l'internet mobile, des smartphones et de la géolocalisation».
C’est la fin du modèle des Trente Glorieuses, se vante notre encyclopédie:
« Ce modèle d'organisation du travail repose sur le travail à la tâche et s'oppose de fait à celui reconnu depuis des générations, et particulièrement depuis les Trente Glorieuses, c'est-à-dire le monde fixe et réglementé du salariat. L'ubérisation s'inscrit de manière plus large dans le cadre d'une branche intégrée au marché de l'économie à la tâche. »
Le mot « ubérisation » vient du grand patron de Publicis qui soumit la presse dans les années 80:
"Le terme « ubérisation » est un néologisme, popularisé en francophonie par Maurice Lévy après un entretien accordé au Financial Times en décembre 2014. Le terme provient de l'entreprise Uber qui a généralisé à l'échelle planétaire un service de voiture de tourisme avec chauffeur entrant directement en concurrence avec les taxis».
La blague fut de nous faire croire que le taxi Uber est moins cher que nos taxis de la Marne ou leurs successeurs disparus. La fin de tout professionnalisme et de toute compétence est la clé du système: d’où la nullité des personnels politiques, diplomatiques et même militaires. Mais quand on rêve de grand effondrement…
« Les caractéristiques de ce service sont en premier lieu les gains financiers importants liés à l'évitement des contraintes réglementaires et législatives de la concurrence classique (l'acquisition d'une licence de taxi dans le cadre d'Uber), mais aussi la quasi-instantanéité, la mutualisation de ressources et la faible part d'infrastructure lourde (bureaux, services supports, etc.) dans le coût du service, ainsi que la maîtrise des outils numériques».
On voit aussi ce que donne la fin des infrastructures lourdes chères à ces imbéciles : l’effondrement de l’infrastructure dans tous les pays occidentaux (USA, France, Allemagne).
Le Petit Larousse est lui-même euphorique sur le sujet :
« Le terme « ubérisation » fait son apparition dans le dictionnaire Le Petit Larousse 2017, qui le définit comme : la "remise en cause du modèle économique d’une entreprise ou d’un secteur d’activité par l’arrivée d’un nouvel acteur proposant les mêmes services à des prix moindres, effectués par des indépendants plutôt que des salariés, le plus souvent via des plates-formes de réservation sur Internet ».
Encore plus euphorique le Figaro (la presse aussi a été ubérisée, et depuis longtemps encore) :
« Au sujet de l'ubérisation, Guillaume Sarlat explique dans Le Figaro: « L'ubérisation, tout le monde en parle aujourd'hui : tous les business models des grands groupes seraient sur le point d'être disruptés, ubérisés, désintermédiés, commoditisés, en un mot pulvérisés par une multitude de startups beaucoup plus agiles et innovantes ».
Retenons le mot de pulvériser. Pour le reste le petit mange-merde du Figaro pulvérise la langue de Malherbe et de Chateaubriand. L’ubérisation amorce le bref règne des pignoufs qui veulent nous amener à un âge technocratique de ténèbres sauce Davos.
On a parlé d’économie à la tâche, alors expliquons :
« L'économie à la tâche (de l'anglais gig economy, gig signifiant le concert, on a souvent payé les musiciens d'une soirée une fois le bal terminé) On la désigne aussi sous le nom d’économie à la demande ou économie des petits boulots. C'est un système basé sur des emplois flexibles, temporaires ou indépendants. »
La politique est devenue un petit boulot. Chacun opinera et/ou appréciera.
L’optimisme médiatique ajoute :
« En 2021, livraison de repas à domicile, voitures avec chauffeur, participation rémunérée à des sondages, micro-tâches d'assistance aux algorithmes, aux réseaux sociaux, aux corrections de données, "l'économie des petits boulots" génère un chiffre d'affaires mondial de 5000 milliards de dollars.
Un petit bémol :
En 2025, 500 millions de personnes pourraient dépendre pour vivre des petits boulots associés à l'économie à la tâche. La liberté et la simplicité d'accès qui font le succès des plates-formes reposent aujourd'hui sur l'exploitation de ces travailleurs. »
Les travailleurs ne sont pas les seuls exploités : les clients et les consommateurs aussi. L’ubérisation de la culture et de l’enseignement ont préparé les jeunes générations à accepter leur condition d’ilote. Le bobo d’aujourd’hui (et sa descendance ruineuse et efflanquée) a la sous-culture média de sa femme de ménage ubérisée.
Cette dégradation du matériel humain préparée depuis quarante ans (voyez ma Lettre ouverte à la vieille race blanche) était la condition sine qua non et le préalable du démantèlement terminal de notre société et de notre patrie. Le mécontentement étant lui-même ubérisé politiquement, la caste de Blade Runner a peu de soucis à se faire.
13:59 Publié dans Actualité, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, grand effondrement, nicolas bonnal, uberisation, problèmes contemporains | |
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Féminisme, viols et sorcellerie
Féminisme, viols et sorcellerie
André Waroch
Chaque année, les journalistes français nous livrent, effarés, le nombre de plaintes pour viol enregistrées par les services de la gendarmerie et de la police nationale.
Il est clairement sous-entendu que ce chiffre n’a pas d’histoire, ni même, en fin de compte, tellement d’intérêt. C’est un chiffre symbolique, qui est simplement le témoin désincarné de la violence masculine éternelle à l’égard des femmes. Ce chiffre pourrait être de trois cents, de trois mille, de trois millions, cela ne changerait rien.
Pour les féministes, le harcèlement de rue, par exemple, a toujours existé, et les femmes se faisaient aussi bien insulter il y a cent ans, dans la France blanche, qu’aujourd’hui. Et de toute façon, il est bien évident qu’à aucun moment la France ne fut blanche. Et de toute façon, les femmes furent toujours oppressées par les hommes.
Le matriarcat, instinctivement, intuitivement, définitivement, refuse l’histoire. Il ne connait que le mythe, l’archétype et la légende.
Compter le temps à partir de la naissance du Christ fut le véritable bond qui précipita l’avènement du patriarcat. Ce temps linéaire s’oppose au temps légendaire, à la magie, à la superstition, à la sorcellerie. Ce qui est passé est passé. Chaque évènement n’y survient qu’une seule fois, sans possibilité de répétition. Il n’y a qu’une année 2021, et ce qui s’y est déroulé ne se déroulera jamais plus.
S’ouvre alors une nouvelle ère, celle du patriarcat. Elle se caractérise par son esprit d’innovation, de création, et de destruction. Son étymologie est transparente: il s’agit d’une société dans laquelle l’autorité de base est celle qu’exerce le père sur ses enfants - garçons comme filles. Cette évolution anthropologique a lieu avant tout en l’Europe de l’Ouest et dans ses colonies nord-américaines, secondairement au Japon.
La société arabo-musulmane, où le père n’exerce aucune autorité particulière sur ses enfants, n’est en aucun cas une société patriarcale. Elle est matriarcale et, par conséquent, est l’expression de l’immobilité et de la fixité. Elle ne détruit rien et ne crée rien.
Pourquoi les féministes vouent-elles un culte à la sorcellerie ? Personne ne s’est donc posé la question ?
Vous êtes malade, vous allez voir un médecin: il ne saura pas vraiment ce que vous avez, hésitera entre plusieurs diagnostics, vous poussera à des examens complémentaires, vous enverra voir un confrère, vous prescrira des médicaments sans pouvoir vous promettre que ce sont les bons. Un chemin tortueux et compliqué vous attend, et il n’est même pas sûr qu’il vous mènera à la guérison.
Vous allez voir la sorcière: peu lui importe le mal dont vous êtes atteint. Elle se contentera de vous demander votre prénom, votre âge, votre signe astrologique, agitera des feuilles séchées au-dessus d’un chaudron en prononçant des incantations, et tout sera fini. C’est cela, et rien d’autre, qui plait aux féministes : l’évitement de tout effort intellectuel, la superstition, la soumission, la croyance aveugle.
Elles préfèrent la sorcellerie à la médecine pour la même raison qui fait qu’elles préfèrent le temps légendaire, non daté, répétitif et éternel, à l’histoire : par refus paresseux d’utiliser une intelligence qui leur fait peut-être défaut –il est possible que ce soit la clef de toute l’affaire- afin de débrouiller la complexité des choses.
Pour résoudre un problème, il faut le traiter d’un point de vue patriarcal, c’est-à-dire rationnel, donc historique.
Etudions l’évolution des plaintes pour viol entre 2011, c’est-à-dire la dernière année où nous étions dirigés par un gouvernement qui n’avait pas spécialement fait vœu de féminisme, qui ne prétendait pas faire de la cause des femmes une cause nationale, et aujourd’hui.
Stagnant sous le quinquennat de Sarkozy, le nombre de plaintes pour viol commence à augmenter irrésistiblement à partir de 2012. Voici les chiffres officiels, avec liens hypertexte. Les sources sont des organes de la grande presse mainstream : La voix du Nord, Les inrocks, Femme actuelle, Lci, Le Monde, Marianne, La croix…
2012 10885 plaintes pour viol, soit une augmentation de 4%
2013 11510 plaintes pour viol, soit une augmentation de 5%
2014 12768 plaintes pour viol, soit une augmentation de 22%
2015 13730 plaintes pour viol, soit une augmentation de 8%
2016 15848 plaintes pour viol, soit une augmentation de 14%
2017 16400 plaintes pour viol, soit une augmentation de 3%
2018 19200 plaintes pour viol, soit une augmentation de 17%
2019 22848 plaintes pour viol, soit une augmentation de 19%
2020 24800 plaintes pour viol, soit une augmentation de 8%
Au final, en dix ans, le nombre de plaintes pour viol est passé de 10406 à 24800, c’est-à-dire une augmentation de 138%.
Cette augmentation, qu’on peut raisonnablement qualifier d’explosion, a été constante. Aucune année n’a vue une baisse des plaintes par rapport à l’année précédente.
Cette explosion coïncide exactement avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement se déclarant féministe (l’emblématique Najat Vallaud-Belkacem) et adoubé par les féministes. Elle se confirme avec l’arrivée de Marlène Schiappa dans les bagages d’Emmanuel Macron.
Mais le plus fondamental est ceci : ce chiffre ahurissant de 138%, que j’ai obtenu en consultant les chiffres année après année sur des sites d’information grand public, et en me servant ensuite d’une simple calculatrice, n’est apparemment connu de personne. Ni du ministère de l’intérieur, ni des médias, ni des associations féministes, ni du « ministère des droits des femmes ».
A partir de là, nous pouvons en conclure que nous sommes bien en train de passer d’une société patriarcale à une société matriarcale. Les chiffres n’ont plus d’importance, sauf à l’état de fétiches devant lesquels on se prosterne pendant un an et qu’on oublie. Ainsi revient le temps cyclique, le temps de l’éternel retour.
Quand, dans le débat, on ose –très rarement- opposer aux féministes, non pas des arguments philosophiques, mais des objections concrètes quant à leur efficacité, en l’occurrence concernant en leur signalant que le nombre de plaintes pour viol n’a jamais été aussi élevé que depuis qu’on leur a confié la gestion de la sécurité des femmes, on entend cette réponse stupéfiante : « ce n’est pas le nombre de viols qui a augmenté, c’est le nombre de plaintes, car, depuis l’affaire Weinstein, les femmes osent porter plainte, alors qu’avant elles n’osaient pas. »
Voilà encore une autre preuve que le patriarcat, où le combat pour la vérité se menait en ayant recours à des chiffres, à des faits, à une réalité objective qui faisait consensus par son évidence, est en train de disparaître sous nos yeux. Ainsi, l’argument des féministes est de décréter qu’avant l’affaire Weinstein (sous-entendu : avant l’annexion totale et définitive du système médiatique par la secte féministe) il était parfaitement normal, ou presque, de violer des femmes, et que donc les victimes n’osaient pas porter plainte. Et qu’il fallut donc attendre l’annexion sus-citée pour que toutes ces femmes violées retrouvent le chemin du commissariat.
Ainsi, la réalité doit s’effacer devant le dogme : les féministes étant l’incarnation du bien, il devient dès lors impossible que leur arrivée au pouvoir soit à l’origine d’une vague de viols sans précédent.
C’est pourtant exactement ce qui s’est passé.
C’est en 2014, soit trois ans après l’affaire Weinstein, que la hausse du nombre de plaintes atteint sa progression annuelle la plus fulgurante : 22%. Cette affaire, s’étant déroulée dans un autre pays et dans un autre continent, dans un milieu tout à fait particulier (les producteurs d’Hollywood) n’a donc absolument rien à voir avec ce qui se passe en France.
La vraie raison de l’explosion des viols, qu’aucune féministe ne vous donnera jamais, est l’effondrement des condamnations pour viol, passant de 1652 en 2007 à 1003 en 2017, soit une baisse de 40%.
Evolution qui accompagna une féminisation de la justice : aujourd’hui, plus de 65% des magistrats sont des magistrates.
Car le matriarcat, qu’on excuse la lapalissade, est féminin. Il pardonne. Il comprend. Il adoucit. Il compatit. Il libère.
Laurent Muchielli a étudié le profil des délinquants juvéniles de Marseille: au moins 75% d’entre eux sont élevés par leur mère seule, sans leur père biologique.
Ainsi, après avoir subi le laxisme de leur mère, le laxisme de leurs professeures, ces délinquants se retrouvent livrés au laxisme des juges, dans cet univers féminin qui est la seule chose qu’ils connaissent. Sans que jamais un homme ne se soit dressé devant eux pour les traiter comme ils le méritent, c’est-à-dire avec toute la brutalité nécessaire.
Ce qui arrive quand on abandonne aux femmes la conduite de la société, nous l’avons sous les yeux dans les sociétés européennes : non pas une nouvelle ère de paix, d’harmonie et de plénitude, mais, au contraire, plus de violence, plus d’injustice, plus de désordre, jusqu’à aboutir à un chaos qui ne laissera plus rien debout.
André Waroch.
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Elections présidentielles 2022: faut-il voter?
Elections présidentielles 2022: faut-il voter?
par Pierre-Emile Blairon
Etat des lieux
Alors que les signes d’une prise de pouvoir sur l’ensemble de la planète par les élites ploutocratiques se faisaient sentir depuis des décennies (au moins), seules, quelques personnes plus lucides que d’autres tentaient d’alerter les populations.
De fait, une césure est lentement apparue qui s’est transformée en une crevasse infranchissable qui séparait le monde des sociétés traditionnelles de celui des affairistes, le monde des terroirs, des régions avec leurs coutumes millénaires, leur savoir-faire artisanal, leur art de vivre, le monde des peuples enracinés, des hommes et des femmes de bon sens insérés dans leurs milieux naturels contre celui des mondialistes, matérialistes progressistes, monde artificiel sans règles et sans valeurs, désormais dirigé par les transhumanistes qui ne rêvent que de transformer les populations en esclaves ou en robots.
Une sorte de statu quo paraissait s’être instauré mais ces forces négatives ont décidé, comme dans l’urgence, fin 2019 et début 2020, de sauter sur l’occasion que leur donnait la « découverte » de ce coronavirus en Chine pour imposer leur loi sous couvert sanitaire à toute la planète. Je me suis longuement demandé comment un très petit groupe d’être humains avait pu imposer avec une telle rapidité et une telle efficacité cette totale soumission de la population terrienne (plus de 7 milliards d’individus quand même) à ce qui s’apparente à sa propre disparition. C’est grâce à certaines techniques de conditionnement des foules, comme l’ingénierie sociale, que les mondialistes ont pu arriver à ce résultat.
C’est ainsi que nous vivons depuis bientôt deux ans les effets de la plus grande manipulation de tous les temps.
Notre génération a l’insigne privilège de contempler, stupéfaite et désespérée, un monde qui se défait littéralement dans le déchaînement des entités diaboliques qui ont pris le pouvoir sur une population tétanisée.
Il se fait que ces incroyables bouleversements se font dans l’apathie générale d’individus lobotomisés qui refusent de croire aux événements qui se déroulent sous leurs yeux et qui ne se soucient que de leurs petits intérêts matériels ; on assiste à une interruption, voire à une régression brutale de l’intelligence chez la plupart de ces individus, dégradation qui peut clairement être constatée par ceux qui ont réussi à conserver, en dépit du matraquage médiatique, leur esprit critique ; c’est à l’aune de cette constatation que ces quelques esprits éclairés ont pris la mesure de l’ampleur du désastre en cours et se préparent au pire.
Une contestation a fini par éclore, en France et dans d’autres pays du monde, résistance bien timide d’abord ; en France, elle est née sous l’égide de Florian Philippot ; les militants de son parti, Les Patriotes, rassemblaient fin 2020 quelques dizaines de militants réunis sur les lieux emblématiques de quelques villes en France ; et la mayonnaise a pris de telle sorte que c’est maintenant des dizaines de milliers de Français qui défilent chaque samedi dans au moins deux cents villes en France contre le pass sanitaire. De même, les populations de nombreux pays du monde protestent contre la dictature mondiale qui se met en place sous prétexte de mesures sanitaires.
Les médias français subventionnés ne disent pas un mot de ces manifestations, qu’elles se déroulent en France, ou ailleurs dans le monde ; la contestation n’existe pas pour ces pseudo-journalistes.
Les Français opposés à la mise en place de cette tyrannie planétaire savent parfaitement que les instances européennes n’en sont qu’un relais efficace et que le gouvernement français entièrement soumis aux élites ploutocratiques ne fait qu’appliquer leurs directives.
Moins nombreux sont ceux qui savent que le pouvoir mondial utilise les masses immigrées et les terroristes islamiques pour mieux déstabiliser les sociétés traditionnelles, notamment européennes et occidentales.
Une autre dichotomie est apparue, plus ancrée dans le réel quotidien, plus susceptible de nourrir les passions et de préparer un monde de cauchemar où les citoyens de chaque pays pourraient s’affronter dans une guerre civile qui ne serait même pas raciale.
On constate effectivement la présence face à face de deux populations.
Il y a, d’une part, ceux qu’on peut appeler les résistants. Ils ont compris que le « pass sanitaire » et le vaccin n’étaient que des outils (ou plutôt des armes de destruction massive) pour soumettre les populations ou, plus inquiétant encore, pour réduire leur nombre que les mondialistes jugent pléthorique.
Et il y a, d’autre part, ceux qui, par bêtise, par confort ou par lâcheté (à vrai dire, les trois à la fois) ne veulent pas entendre parler d’un quelconque conditionnement et traitent de complotistes ceux qui ont su garder un esprit critique et éveillé.
Il est très difficile d’établir un pourcentage de chacune de ces deux populations, d’une part à cause du silence des autorités qui ne permettent donc pas aux organismes d’évaluation de révéler des chiffres fiables, d’autre part, du fait d’un nombre grandissant de personnes qui comprennent enfin la supercherie des gouvernants. Evaluons à 30 % les populations réveillées et donc à 70 % [1] celle des morts-vivants lobotomisés, des zombies.
Voilà donc un état de la situation tel qu’il peut apparaître en cette fin d’octobre alors que l’esprit des Français est occupé par ce qui plaît infiniment aux médias de pouvoir : les élections présidentielles.
Les candidats à la présidentielle
Nous allons nous intéresser uniquement aux candidats susceptibles de jouer un rôle de premier plan dans ces élections.
Macron
Rien à dire sur le président en exercice qui a bien l’intention de renouveler son mandat, sinon confirmer qu’il n’est qu’une marionnette entre les mains de l’oligarchie mondiale, pour le malheur du peuple français.
Marine Le Pen était désignée d’office comme son principal adversaire avant que ne survienne Eric Zemmour. Le RN, au fil du temps, est devenu une coquille de noix vide qui vogue au gré des courants sondagiers ; Marine Le Pen n’a cessé de raboter toutes les aspérités qui pouvaient l’empêcher de glisser vers la victoire comme une trottinette sur les trottoirs parisiens. Exit les militants trop passionnés, les propos trop affirmés, et les sujets qui fâchent les minorités devenues majorité. Les Français veulent moins d’immigration et plus de sécurité [2] ? Donnons-leur ce qu’ils veulent ou, tout au moins disons ce qu’ils veulent entendre. L’oeil de Marine Le Pen n’est pas fixé sur la ligne bleue des Vosges mais sur le baromètre Ipsos.
Et puis, Z comme Zemmour est arrivé, sans se presser [3] ; patatras pour Marine Le Pen qui caracolait à 21 % derrière Macron ; adieu, veau, vache, cochon (qui s’en dédit)…
Sa candidature éventuelle a été accueillie par un flot de railleries antisémites (ce qui, pour la presse aux ordres, apparaissait jusqu’alors comme le pire des crimes) ; les invectives sont venues à la fois de vieilles badernes nostalgiques d’un certain passé, et des « jeunes » banlieusards d’origine maghrébine qui ont fait de Zemmour et de ses militants leur cible favorite. Les uns et les autres auront finalement trouvé un terrain d’entente sur le dos de Zemmour. On n’a pas entendu les ligues de vertu antiracistes s’élever contre ce qu’elles appellent, en d’autres circonstances, une « abomination » ; et pour cause ; Zemmour constitue aussi pour ces gens l’ennemi à abattre. « Pas un vote juif ne doit aller à Zemmour » a déclaré Kalifat, le patron du Crif. Le crime de Zemmour est de revendiquer son statut de Français avant celui de juif.
Zemmour est incontestablement plus cultivé et plus intelligent que ses deux adversaires.
Nous aurions donc espéré qu’il prenne une position tranchée sur la mise en place de cette dictature mondiale qui ne cache même plus ses objectifs.
Tout homme – ou toute femme – qui se targue d’avoir une vision politique des événements (qui n’adviennent pas par le fait du hasard) ne peut ignorer cette nouvelle donne.
Nous aurions aimé au moins entendre quelques mots de solidarité envers ces soignants qui se font littéralement jeter de leur travail sans aucune compensation parce qu’ils refusent de se faire injecter ce qu’ils savent être un poison. Ces soignants que les Français ont adulés l’année dernière et pour lesquels ils n’ont désormais aucune compassion alors qu’ils ont, comme tout un chacun, un loyer à payer , des enfants à élever, des traites à honorer ; les « anti vax », comme les appellent leurs adversaires sont devenus des parias.
Mais non, ni Marine Le Pen ni Eric Zemmour ne s’en soucient. Zemmour déclarait au micro d’André Bercoff sur Sud-Radio le 11 octobre : « Je suis moi-même vacciné, le pass sanitaire ne me dérange pas ; le sujet essentiel n’est pas là. »
Et qu’en est-il des instances européennes qui prétendent s’immiscer dans toutes les décisions nationales des pays adhérents ?
Il y a longtemps que Marine Le Pen ne s’en préoccupe plus après ses échecs récurrents sur ce thème ; quant à Zemmour, dans cette même émission de Sud-Radio, il a déclaré : « Je ne veux pas de Frexit pour ne pas désorganiser la France ».
Finalement, Marine Le Pen et Eric Zemmour s’entendent bien pour admettre que le sujet essentiel n’est ni la dictature pseudo-sanitaire, ni l’intrusion des instances européennes dans la politique intérieure des états-nations ; le sujet essentiel, c’est l’immigration et aussi l’insécurité, sondage oblige.
C’est ici qu’intervient très pertinemment Florian Philippot qui déclarait le 20 janvier 2021 : « Stopper l’immigration massive et expulser tous ceux qui doivent l’être ne peut se faire qu’à la condition expresse d’en avoir le pouvoir. C’est à dire à la condition expresse de quitter sur le champ UE et CEDH qui décident de tout. Le reste : du verbiage. »
Il faut tenir compte en outre d’un autre paramètre : l’Ordre mondial utilise les migrations et les terroristes pour déstabiliser à la fois les sociétés traditionnelles accueillantes (de gré ou de force) et les sociétés traditionnelles partantes [4].
On se rend compte finalement que Marine Le Pen et Eric Zemmour espèrent puiser dans le même vivier, celui des zombies lobotomisés qui représentent donc 64 % de la population française en âge de voter. Ont-ils compris que ces gens ne voteront que pour leur Maître, Macron, celui qui déclarait en toute ambiguïté : « Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l’évènement est là, elle arrive, qu’il s’agisse du terrorisme, de cette grande pandémie ou d’autres chocs. Il faut la combattre quand elle arrive avec ce qu’elle a de profondément inattendu, implacable. »
Florian Philippot s’est révélé l’homme politique le plus combatif, le plus pugnace, le plus efficace et le plus sincère tout au long de ces deux années de folie au cours desquelles le Système a essayé, et continue d’essayer, d’imposer son totalitarisme planétaire, ce qui constitue la question prioritaire à l’heure actuelle ; les autres questions : Europe, immigration, pouvoir d’achat, insécurité, rétablissement des frontières nationales, relocalisations, localisme, etc. en dépendent.
Pour conclure, je ne voterai évidemment pas pour Macron, et non plus pour Le Pen, ni pour Zemmour, puisque ces deux derniers ne s’intéressent qu’accessoirement au sort du peuple français, quoiqu’ils en disent.
Je ne voterai pas non plus pour Philippot, pour une raison unique, liée à mon ADN ; je suis Français né en Algérie. Philippot est gaulliste. Imaginez qu’on demande à un Arménien de voter pour un admirateur d’Erdogan qui est prêt à déclencher un nouveau génocide à chaque instant ?
Faut-il le rappeler ? De Gaulle est celui qui a sciemment provoqué le massacre, dans des conditions épouvantables, de dizaine de milliers de Pieds-Noirs et de musulmans fidèles à la France qu’on a appelés harkis.
Comme tous les candidats, y compris Marine Le Pen et Eric Zemmour, se réclament de De Gaulle, je ne voterai donc pas aux élections présidentielles de 2022.
Pierre-Emile Blairon.
Notes:
[1] Sondage Elabe pour BFMTV du 23 août 2021 : 64 % des français sont favorables au pass sanitaire.
[2] Pour 82% des Français, la lutte contre l'insécurité sera importante dans leur vote en 2022 (sondage Fiducial-Odoxa pour Le Figaro du 25 octobre 2021.
[3] Il n’est toujours pas candidat à ce jour, 26 octobre 2021.
[4] Voir mon article sur le sujet paru il y a tout juste un an : Terrorisme islamique et terreur sanitaire : le monde pris dans l’étau de Big Brother,
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mardi, 26 octobre 2021
D’un délire idéologique à l’autre
D’un délire idéologique à l’autre
De tous les bords en Europe, le déni du réel et le délire idéologique qui va avec l’emportent. Il est vrai que moins les hommes n’ont de prise sur la réalité et plus ils s’en remettent à des représentations mythifiées. C’est un constat vérifié depuis longtemps par les sociologues pragmatistes. D’un côté, il y a tous ceux qui s’accrochent à leur vision universaliste et naïvement humanitaire, alors que la réalité du choc des civilisations et des empires s’impose à leurs yeux, et d’un autre côté, ceux qui entretiennent la nostalgie d’une souveraineté nationale perdue, et qui ne peut plus être parce qu’elle est déconnectée de la puissance.
Le pic du délire du multiculturalisme, version postmoderne de l’universalisme, a semble-t-il été atteint en Allemagne. Après quelques autres villes allemandes, la bourgmestre de Cologne vient d’annoncer qu’à l’avenir, chaque vendredi, l’appel du muezzin à la prière lancé à tous les Musulmans, sera autorisé. Sous certaines conditions, et en fonction des quartiers, est-il dit. L’argument avancé est que la décision est commandée par la tolérance et l’équité et par la volonté d’aller vers une société plus homogène et plus fraternelle. Alors que ces autorisations sont clairement des capitulations sociétales, significatives, tout simplement, d’un basculement dans le rapport de force démographique en faveur de la composante musulmane (principalement turque) de la population allemande. Comme sa voisine la France et peut-être plus vite qu’elle, et de façon plus nette en raison du vieillissement plus accentué de sa population, l’Allemagne se transforme en une polyarchie ethnique. Soit une société où les communautés ethnoreligieuses font les votes et influencent la politique nationale (cf. l’attitude toujours passive ou consentante de l’Allemagne envers Erdogan, le dictateur turc). Il y a donc de quoi s’inquiéter pour la nation germanique quand on sait devant quelle crise démographique elle se trouve, et que les Musulmans ne représentent « encore » que 12% de la population d’une ville comme Cologne. Qu’en sera-t-il quand ce pourcentage aura augmenté, sinon explosé ?
D’après Le Figaro, qui cite l’Institut de sciences sociales Insa-Consulere, 61% des Allemands se prononcent contre cette autorisation, qui fait tache d’huile, de l’appel musulman à la prière. Mais cette majorité reste bien silencieuse dans un pays où l’opinion est fortement conditionnée et où la repentance bat son plein. N’y voit-on pas la municipalité de la pourtant traditionnelle Munich envisager de débaptiser les rues portant les noms de Richard Wagner et de Richard Strauss soupçonnés du pire, c’est-à-dire d’avoir à leur manière, avec leur musique et les présupposés qu’elle colportait, fait le lit du nazisme… Rien de moins.
Quant à la France qui s’enfonce dans le désordre communautaire induit par les politiques de laxisme migratoire conduites depuis cinquante ans , le débat public sur cette question vitale y devient plus vif, et plus ouvert, que chez sa voisine d’outre Rhin depuis quelques mois. Une première raison réside dans le triste et brutal spectacle permanent de ce désordre, dont la dénonciation fait le miel d’une chaîne de télévision privée (celles du service publique pratiquant au contraire l’omerta) dont le nouveau propriétaire a compris tout le profit qu’il pouvait en tirer en termes d’audience. Une seconde raison est la percée médiatique qu’effectue Éric Zemmour dans sa démarche présidentialiste en centrant son discours sur l’immigration et sur le déclin de la France. La justesse de son diagnostic, ses paroles sans circonvolutions et fondées sur une véritable culture à l’opposé de sa concurrente la plus à droite, en font dans le contexte actuel et face à un panel de protagonistes insipides, un excellent candidat de premier tour.
Néanmoins, dans la perspective d’une victoire finale, le discours du polémiste, s’il entre dans l’arène électorale, est trop chargé de nostalgie. Car l’on ne construit pas l’avenir sur celle-ci (la France ne sera jamais plus celle de Louis XIV ou de Bonaparte). Mais au contraire sur des adaptations et des stratégies audacieuses. Il lui faudra donc se garder du délire souverainiste et ne pas prôner, comme nombre de ses partisans le souhaitent, le repli national. Il serait bien plus honorable et ambitieux pour la France, mais aussi bien plus adapté à un monde rempli de risques et d’hostilités, que de s’ériger en chef de file, car d’autres Etats suivraient, pour transformer l’Union européenne en une véritable puissance au service des peuples européens.
On ne peut, bien entendu, préjuger du résultat du combat électoral à venir. Le passé incite à la prudence quant à tout pronostic et on se gardera bien d’en faire ici. Ce dont on peut, cependant, se réjouir à la lumière de ce que l’on observe, et à condition que cela dure, c’est au retour à la « guerre des dieux » de Max Weber, autrement dit à la guerre des représentations du monde qui marquerait le début de la fin de l’idéologie dominante.
09:49 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, france, allemagne, affaires européennes, politique internationale | |
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lundi, 25 octobre 2021
Scénarios géopolitiques du changement énergétique mondial
Scénarios géopolitiques du changement énergétique mondial
Rodolfo Sánchez Mena
Ex: https://www.geopolitica.ru/es/article/escenarios-geopoliticos-del-cambio-energetico-mundial
Nous allons analyser du point de vue géopolitique les scénarios énergétiques qui se présentent dans le monde aujourd'hui; un survol des modèles de transition énergétique, visant à accélérer à la quatrième révolution industrielle (4RI) ou à empêcher les pays d'y accéder, c'est-à-dire à la 6G, à l'intelligence artificielle (IA), à la robotique et à l'internet des objets.
Le matériel nécessaire à cette 4RT est indispensable. D'un point de vue géopolitique, le modèle énergétique mondial et la transition au Mexique, ainsi que la quatrième révolution industrielle, dépendent des matériaux nécessaires à la fabrication des éoliennes, des panneaux solaires et des batteries. Ainsi que d'autres matériaux essentiels au développement de secteurs géostratégiques: l'aérospatial,la cybersécurité, l'industrie pharmaceutique et alimentaire.
Échéances incertaines
Le scénario du changement énergétique est extrêmement complexe. Face à la réalité, personne ne peut être sûr de la fin de l'ère de l'approvisionnement en pétrole, gaz et charbon et confirmer son remplacement par de nouvelles sources d'énergie, y compris l'énergie atomique, dans 10-20 ou même 30 ans, en 2050.
L'Europe, le changement climatique et l'économie post-pandémique
Un premier scénario géopolitique du changement énergétique est l'hiver rigoureux annoncé en Europe. Il contredit le discours sur le réchauffement climatique. Le retour au charbon en Europe laisse l'énergie photovoltaïque et éolienne incapable de répondre à la reprise industrielle post-pandémique et à la demande intérieure.
Deuxième scénario pour la Chine. Le président Xi Jinping réduit la consommation d'énergie, déclenchée par la demande post-pandémique de l'usine du monde.
La chaîne d'approvisionnement mondiale fait pression sur la Chine pour qu'elle mette de côté ses engagements en matière de décarbonisation afin d'éviter un choc, qu'elle réduise sa propre production d'intrants stratégiques et qu'elle fournisse des produits technologiques de base.
Liban, troisième scénario. Les pénuries de carburant et d'essence ont entraîné un arrêt de la production d'électricité. Le désastre au Moyen-Orient est causé par une action militaire américaine prolongée, avec la participation d'Israël et de ses alliés européens. Le modèle de domination énergétique qui a dominé le 20e siècle est révolu. Le pétrole est un intrant géostratégique, pas une marchandise. La domination du pétrole au Mexique a été la cause de la mort de trois présidents, Madero, Carranza et Obregón, assassinés par les Britanniques.
Le changement géopolitique du modèle énergétique a été initié par Trump, lorsqu'il retire aux États-Unis la possibilité de produire du gaz et du pétrole chez eux. Biden promeut un virage énergétique géopolitique vers les énergies dites vertes et propres, sur la base de sa géostratégie du changement climatique.
Examinons le scénario énergétique européen. Les tarifs de la consommation intérieure dans l'Union européenne ont explosé, en raison d'une stratégie erronée de migration vers les énergies propres, sans soutien. En Espagne, les activités diurnes ont été remplacées par des activités nocturnes pour profiter de la cuisine, du bain et du nettoyage de la maison.
Biden abandonne l'alliance avec l'UE. Trump s'est vanté de fournir à l'Europe sa production et de remplacer le gaz de Poutine, il a tenté d'arrêter le gazoduc Nord Stream 2, alors que celui-ci était déjà terminé. Biden gagne du temps pour se déplacer géopolitiquement vers l'arène du Pacifique, asseoir sa domination en mer par la Chine avec ses porte-avions.
Tony Blinken déclare que l'Amérique "n'a pas de meilleur ami au monde que l'Allemagne" cf.: https://cutt.ly/eRuSVGE
Il s'agit d'une contre-offensive à l'accord de libre-échange entre l'UE et la Chine, le plus important changement géopolitique européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Cf.: https://cutt.ly/TRuDSIt
Biden, arrête temporairement l'accord, déclarant être en compétition avec Xi Jinping pour l'hégémonie mondiale. L'UE gèle le pacte d'investissement avec la Chine: "Le pacte est gelé, et le restera pendant un certain temps", a déclaré Bernd Lange, président de la commission du commerce du Parlement européen, à propos du traité d'investissement avec la Chine. Cf.: https://cutt.ly/BRuD9Ct
Alors que l'Europe tente de définir son espace géopolitique, l'hiver s'installe. "Alors que les météorologues prévoient un hiver froid, le prix du gaz naturel en Europe a commencé à s'envoler le mois dernier, et cette semaine, le continent a connu une hausse sans précédent de 60 % des prix à terme du gaz". Cf.: https://cutt.ly/1RqL6rK
Le retour de la demande de charbon russe. C'est un scénario inimaginable pour l'hystérie environnementale contre les gaz à effet de serre. L'Allemagne encourage l'utilisation de feuilles d'aluminium dans les fenêtres pour conserver la chaleur. Avec un tutoriel sur la façon de construire une cheminée avec des bougies.
M. Blomberg évoque l'appétit de l'Asie pour le charbon russe, qui était rejeté par l'Europe il y a encore quelques mois et qui est désormais vital pour elle. "L'Europe se trouve aujourd'hui dans un dilemme. Les sites de stockage de gaz de la région ne sont que partiellement remplis, les fournisseurs de gaz naturel liquéfié privilégient l'Asie et les énergies renouvelables intermittentes ne peuvent pas répondre entièrement à la demande. Avec l'arrivée de la saison hivernale de chauffage, la dépendance envers la Russie pour garder les lumières allumées augmente". Cf.: https://cutt.ly/0RqXs1q
Les compagnies d'électricité européennes ont désespérément besoin de plus de charbon, de charbon bitumineux et d'anthracite (houille) et de lignite.
Mais la Russie, troisième exportateur mondial de ce combustible, vise principalement les ventes aux principaux acheteurs d'Asie.
"La Russie a réduit ses exportations de charbon vers l'Europe depuis des années, l'Union européenne ayant fermé des centrales électriques au charbon", a déclaré Kirill Chuyko, responsable de la recherche chez BCS Global Markets. Il sera difficile de changer de route vers l'Europe "car il y a des contrats avec des clients asiatiques". En outre, la capacité de transport est limitée". Cf.: https://cutt.ly/0RqXs1q
Scénario énergétique de la Chine, impacts sur les approvisionnements stratégiques. Le président chinois Xi Jinping, avec le soutien du Parti communiste et de l'Armée populaire, conduit la Chine à devenir une puissance hégémonique. La stratégie de Xi Jinping consiste à soumettre le pouvoir des grandes entreprises occidentales opérant en Chine par le biais de quotas d'approvisionnement en énergie. La demande occidentale de fournitures et de matériaux stratégiques est ajustée en fonction de la planification de la consommation d'énergie. L'objectif est de faire en sorte que la Chine ne se pollue pas elle-même en répondant à la demande de l'Europe et des États-Unis.
Géopolitique du charbon. L'Australie est l'un des principaux fournisseurs de charbon de la Chine. Il est également en concurrence avec le lithium chinois en tant que principal fournisseur des États-Unis. Par conséquent, les États-Unis ont signé avec l'Australie, AU, l'Angleterre, UK, et les États-Unis, US, une alliance géostratégique appelée par l'acronyme AUKUS , ajouté à la quadruple alliance classique, celle du QUAD, avec l'Inde, le Japon, l'Angleterre et les États-Unis, dirigé contre l'influence de la Chine dans le Pacifique et le projet de libre-échange, RCEP, composé de 14 pays.
La Chine fait une nouvelle découverte par l'entreprise publique PetroChina de réserves de pétrole de schiste dans le champ pétrolier de Daqing, le plus grand du géant asiatique, dans la province de Heilongjiang, au nord-est du pays. Les réserves géologiques prévues de pétrole de schiste dans ce champ pétrolifère dépassent 1,268 milliard de tonnes.
La Chine construit la plus grande unité de stockage de gaz naturel liquéfié au monde. China National Offshore Oil Corporation, CNOOC, étend les capacités de son installation de stockage de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le parc industriel du port de Yancheng Binhai, dans la province chinoise de Jiangsu, la plus grande installation de stockage au monde, avec des réservoirs de stockage ultra-larges d'un volume de 270.000 mètres cubes chacun.
Le black-out au Liban dérive du soutien de l'Iran et du Hezbollah. Le soutien en diesel et en essence est la stratégie pour exploiter la route Iran-Syrie-Liban-Irak, aux portes d'Israël, affectée par le changement de priorités des Etats-Unis. Une situation qui pourrait bientôt exploser.
Le Liban est pratiquement paralysé. Suite à la profonde crise du carburant qui s'éternise depuis des mois... rapporte le quotidien libanais L'Orient Le Jour... La pénurie de pétrole brut se double d'un déficit de production d'électricité qui a plongé le Liban dans une grave crise d'approvisionnement.
L'Iran est désormais une puissance régionale. L'Iran brise les sanctions américaines, le Hezbollah achemine du carburant de l'Iran au Liban via la Syrie. Le quotidien Atalayar, entre deux grandes nouvelles, rapporte: "Le groupe politique chiite, qui a une branche armée, annonce qu'il fera des dons de carburant aux institutions libanaises dans le besoin, aux hôpitaux et aux orphelinats gérés par le gouvernement. Il vendra également le carburant à "un prix approprié", dit-il, à des secteurs privés, tels que les centres médicaux, les installations de stockage sanitaire et les minoteries. Cf.: https://cutt.ly/TRuAutI
Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, affirme qu'une deuxième cargaison de diesel par voie maritime arrivera au port syrien de Baniyas dans les prochains jours. Une troisième et une quatrième cargaison transporteront respectivement de l'essence et du fioul...". Cf.: https://cutt.ly/wRqDzUV
L'implication de l'armée dans la sécurité énergétique au Liban, comme au Mexique, est essentielle. L'armée libanaise a livré 600.000 litres de diesel aux centrales électriques touchées. "Ces dernières semaines, les forces armées ont été le principal distributeur de carburant dans la nation arabe, qui est confrontée à l'une des pires crises économiques de son histoire moderne. En conséquence, la majeure partie de la population dépend de générateurs privés pour s'alimenter en électricité, et a subi jusqu'à 22 heures de coupures de courant par jour". Cf.: https://cutt.ly/tRqlMjm
Le manque d'électricité et d'essence dû à l'épuisement des réserves et au remboursement de la dette au Liban entraîne une dépendance vis-à-vis du FMI et l'imposition de réformes qui aggravent les problèmes structurels du pays. L'analyste Leon Oparin nous dit dans El Financiero que le Liban fait face à un risque réel de guerre avec Israël dans "Le Liban au bord de l'abîme". "...Les prix de l'essence montent en flèche et les véhicules font la queue pendant des heures aux stations-service. Le gouvernement a un problème de liquidités pour assurer la livraison des carburants importés, les réserves de change de la Banque centrale "ont été consommées", atteignant un niveau minimum de 14.000 millions de dollars". Cf.: https://cutt.ly/tRqlMjm
*Intervention dans le Congrès national de l'énergie. Deuxième session de la Société mexicaine de géographie et de statistique.
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Génération porno, individualisme et instinct de mort
Génération porno, individualisme et instinct de mort
par Michael Kumpmann
Ex: https://www.blauenarzisse.de/die-geister-die-ich-rief/?fbclid=IwAR2gdocapxamfbks6AzYLHtzEl6wUHotKtR_JDp7FzttN1BkU31ZlVQoqAI
Les conservateurs s'inquiètent notamment de la consommation extrêmement fréquente de pornographie par les jeunes, généralement désignée par l'expression "Génération Porno".
Les conservateurs sont prompts à attribuer ce phénomène à la "morale sexuelle malade de 1968", véhiculée par la gauche, ou à la décadence culturelle générale. Il y a une part de vérité dans tout cela, si vous tenez compte de phénomènes comme les "cours de masturbation" au nom de la "diversité sexuelle". Cependant, ce problème est beaucoup plus profond et concerne les fondements mêmes de notre ordre social.
L'Allemagne, comme tout l'Occident, est une société libérale, et un principe de base du libéralisme est l'individualisme radical. Cela suppose que, dans l'idéal, les gens devraient être libres et indépendants des autres et n'auraient pas besoin de leurs semblables pour vivre. Toutes les relations sociales telles que la culture, la religion, les personnes, la famille, etc. ne sont considérées que comme des relations contractuelles facultatives auxquelles on peut mettre fin à sa guise. Cette vision de l'humanité a été exprimée par la philosophe américaine Ayn Rand dans la citation suivante: "Je jure que je ne vivrai jamais pour une autre personne, et que jamais une autre personne ne devra vivre pour moi."
De deux à un
Et maintenant, la question essentielle: qu'est-ce que la pornographie dans son essence? Elle a transformé le besoin de sexe en une marchandise consommable individuellement. Le sexe est en fait l'acte fondamental par lequel un être humain a besoin d'un autre être humain. Si l'on se fie à l'origine du mot "communication", on remarque également qu'il signifie "faire un à partir de deux". C'est aussi pourquoi le sexe est en fait l'un des actes sociaux fondamentaux de la communication.
Et cet acte est transformé par la pornographie d'un acte de convivialité en un produit standard qui peut être consommé seul. Donc, d'une certaine manière, la pornographie est l'émancipation perfectionnée. Il est également intéressant de constater que la culture d'aujourd'hui va bien au-delà des déclarations les plus extrêmes des "classiques libéraux". Par exemple, les gens parlent aujourd'hui constamment de "réalisation sexuelle personnelle" et très peu de l'acte d'être ensemble, alors que même la "grande prêtresse de l'égoïsme", Ayn Rand, considérait toujours le sexe comme un acte fondamental d'être ensemble.
Vos droits s'arrêtent là où commencent ceux de l'autre personne
En outre, il existe un autre aspect de l'individualisme libéral, à savoir son idée que les gens doivent vivre côte à côte, les droits de l'homme fonctionnant en quelque sorte comme des clôtures pour séparer l'"enclos" de chaque individu. Comme le dit le proverbe: "Tes droits s'arrêtent là où commencent ceux de l'autre".
La pornographie s'en accommode également de manière étonnante, et c'est aussi ce qui explique pourquoi les féministes veulent maintenant contrôler et restreindre les interactions réelles entre les sexes et ce, de manière toujours plus absurde, mais elles se montrent maintenant extrêmement positives à l'égard du porno.
Après tout, c'est dans le domaine de l'amour et de la sexualité que le principe libéral "tout ce qui ne nuit pas à autrui est permis" ne fonctionne pas et n'a jamais fonctionné. Même dans la relation la plus parfaite de la planète, il arrive que les partenaires se blessent mutuellement. Cela ne peut jamais être évité car les êtres humains, en tant qu'individus, ne peuvent jamais former une union fondamentalement parfaite qui exclut totalement les malentendus et les déceptions. Et même sans conflit, des situations peuvent se présenter dans lesquelles une personne souffre à cause de son partenaire. Il suffit qu'il arrive quelque chose à l'autre personne.
C'est précisément le cœur de l'amour que de vouloir rester avec l'autre malgré toute la douleur et le chagrin. La pornographie, en revanche, est une forme de sexualité qui, parce qu'aucune autre personne n'est impliquée, exclut d'emblée tout risque d'être blessée par d'autres personnes. Ainsi, cet aspect de la pornographie s'inscrit aussi parfaitement dans la doctrine de l'"individu indépendant".
Génération Porn et individualisme
Par conséquent, la génération porno d'aujourd'hui est en fait un coût inhérent aux rêves libéraux de l'individu indépendant. Mais en fin de compte, cette libération de l'homme par rapport à son semblable est un détachement de l'homme par rapport à la réalité.
Un autre aspect lié à l'idée de la sexualité comme un produit pour l'individu est la dévalorisation de la sexualité dans le "produit de consommation qu'est le porno". C'est là l'idée "économique" que l'on devrait consommer du porno pour "se débarrasser de la pression". Cela dévalorise en fait la sexualité pour en faire un sentiment au même titre que l'envie d'uriner.
Evola et Dugin
Le deuxième aspect est la représentation du "sexe porno" typique, la marque du "marteau à vapeur humain", où il s'agit surtout de finir le plus vite possible. C'est d'ailleurs tout le contraire de la façon dont les traditionalistes comme Julius Evola décrivent une culture qui célèbre la sexualité. Ces cultures antérieures, comme l'ancienne Mésopotamie ou l'Inde, auraient en fait plutôt apprécié le "chemin vers le but" et auraient plutôt retardé le but.
Certains autres auteurs, par exemple Alexandre Dugin, qualifient donc la culture pornographique actuelle non pas de libération du sexuel, mais de "révolution anti-sexuelle" ou de "révolte contre le sexe".
Il pourrait y avoir plus que ce que l'on croit. Sigmund Freud a avancé la thèse controversée selon laquelle la sexualité était contrariée par une autre force motrice. Il s'agirait principalement de se débarrasser le plus rapidement possible des tensions dans le psychisme, peu importe comment. L'objectif est un état de repos dans lequel il n'y a pas de tensions positives ou négatives.
Les symptômes de cette pulsion sont l'apathie, la peur, les accès d'agressivité imprévus et spontanés et la fuite des "situations difficiles". Ce dernier point n'a pas forcément à voir avec la peur, mais peut aussi signifier éviter les tâches pénibles. Si Eros rapproche l'humanité, cette force séparerait également les gens les uns des autres.
La pulsion de mort
Parce que l'état ultime, sans tension, est sa propre mort, Freud a également appelé ce phénomène la pulsion de mort. Et maintenant, la question essentielle: quel instinct, selon cette considération, la pornographie sert-elle ? Les parallèles avec la pulsion de mort sont plus qu'évidents.
D'ailleurs, de nombreuses descriptions des adeptes du mouvement dit #NoFap, qui prêchent l'abstinence volontaire de pornographie, s'inscrivent dans ce cadre. De nombreuses personnes y décrivent qu'après s'être abstenues de pornographie, elles avaient davantage confiance en elles, étaient plus courageuses et plus déterminées, et se sentaient plus dynamiques.
En conclusion, on peut dire que le désir d'"indépendance individuelle" de notre société déplace la sexualité vers le virtuel, la dépouillant de plus en plus de sa composante sociale et la transformant ainsi en anti-érotisme. Pour mettre un terme à ce processus, il faut repenser à la prise de conscience qu'une indépendance individuelle totale n'est ni possible ni significative, et que les êtres humains sont des êtres sociaux qui ont besoin de la communauté des autres.
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L'Europe s'éloigne de l'OTAN
L'Europe s'éloigne de l'OTAN
Pascual Serrano
Ex: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/defensa/35663-europa-se-aleja-de-la-otan
L'humiliation subie suite au retrait américain d'Afghanistan, sans compter sur les partenaires européens de l'OTAN, et suite à l'accord militaire AUKUS entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, accord qui tourne le dos à l'Europe et suspend même les contrats d'armement avec la France, a ouvert un débat dans l'UE sur la nécessité d'une armée européenne propre, organisée en dehors de l'OTAN.
Le 22 août, le haut représentant de l'UE, Josep Borrell, a exprimé la nécessité pour l'Union européenne de disposer de sa propre force militaire indépendante. Le président français Emmanuel Macron est allé jusqu'à dire que l'OTAN était "en état de mort cérébrale" et Mme Merkel a parlé d'une perte de confiance avec les alliés, faisant clairement référence à Washington.
Toutes ces affirmations ont fait suite à la décision américaine de retirer ses troupes d'Afghanistan le 31 août et à la prise de Kaboul qui s'en est suivie, ainsi qu'au contrôle total du pays par les talibans, laissant les partenaires européens comme simples témoins de la fin d'une intervention dans laquelle ils ont été entraînés par les États-Unis et que ceux-ci laissent désormais sans aucun pouvoir de décision.
Annulation d'un contrat de 56 milliards de dollars
Puis vint l'AUKUS, un acronyme pour Australie, Royaume-Uni, États-Unis. Un accord militaire entre ces trois pays pour assurer la sécurité dans la zone indo-pacifique. Un accord porté secrètement devant les partenaires européens des États-Unis et qui, parmi de nombreuses autres conséquences, a conduit à l'annulation d'un contrat signé entre la France et l'Australie en 2016, d'un montant de 56 milliards d'euros, pour la construction française de huit sous-marins à propulsion nucléaire de dernière génération. Cela a provoqué l'ire du gouvernement français et le rappel de ses ambassadeurs à Washington et à Canberra pour des consultations.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré qu'il s'agissait d'un "coup de poignard dans le dos" et que Canberra avait trahi la confiance de Paris. Le Drian a ensuite comparé l'administration Biden à celle de Donald Trump, qui a tissé une relation exécrable avec les alliés européens de l'Amérique.
"Ce qui m'inquiète dans tout ça, c'est aussi le comportement des Américains. Cette décision unilatérale, brutale et imprévisible est très similaire à ce que faisait M. Trump. Ce n'est pas comme ça, entre alliés, qu'il faut faire", a déploré M. Le Drian.
Le diplomate en chef de l'UE, Josep Borrell, a tenu les mêmes propos. "Je regrette de ne pas avoir été informé, de ne pas avoir participé à ces discussions", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
"Des missions où l'OTAN n'est pas présente mais où l'UE l'est"
L'onde de choc de l'humiliation des Européens en Afghanistan, où ils sont allés lorsque les États-Unis leur ont dit d'y aller et où ils sont également partis lorsqu'ils en ont reçu l'ordre, a atteint tous les pays et institutions européens. Dans un discours au Parlement européen, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré :
"Ce dont nous avons besoin, c'est de l'Union européenne de défense. L'Europe peut - et doit clairement - être capable et désireuse d'en faire plus pour elle-même". Mme von der Leyen, qui a été ministre de la défense dans son propre pays et qui a une connaissance approfondie des questions militaires et de leurs lacunes au niveau de l'UE, a annoncé qu'elle convoquerait un sommet sur la défense l'année prochaine.
C'est précisément l'année où la France assurera la présidence de l'UE. "Il y aura des missions où l'OTAN ou l'ONU ne seront pas présentes", a déclaré M. von der Leyen, "mais où l'UE devrait être présente".
L'une des premières questions concrètes de défense européenne à être discutée au lendemain du désastre afghan est l'idée, déjà ancienne, d'un bataillon européen de réaction rapide de 5000 hommes. M. Borrell a soulevé la question lors d'une réunion informelle des ministres de la défense de l'UE à Kranj (Slovénie), début septembre.
Selon le quotidien El País, "cette initiative, à laquelle pensaient les dirigeants de Bruxelles avant même que l'OTAN ne débarque en Afghanistan, a déjà été reprise ce printemps par 14 États membres, dont la France, l'Allemagne et l'Espagne".
"Même les atlantistes changent de position"
Selon le journal, la proposition a reçu un accueil inhabituellement réceptif de la part d'une majorité de pays lors du Conseil informel où M. Borrell l'a évoquée. "C'est incroyable. Personnellement, je ne l'ai jamais vu auparavant. Même les atlantistes sont en train de changer de position", a déclaré une source présente à la réunion au quotidien espagnol.
Même la ministre allemande de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a proposé d'explorer la possibilité qu'un éventuel déploiement soit décidé par l'UE, tandis que les troupes ne seraient fournies que par une coalition de volontaires. La possibilité de pouvoir activer la force rapide par une majorité qualifiée du Conseil, sans avoir besoin de l'unanimité, a même été discutée.
Groupements tactiques de l'UE
L'idée d'une sorte de petite armée propre a commencé à prendre forme en 1999 - lorsque la création d'une force de réaction rapide de 60.000 hommes a été discutée et soutenue par le ministre espagnol de la défense en 2000. L'UE dispose d'une force de réaction rapide depuis 2007, mais peu de gens la connaissent car elle n'a jamais été utilisée. Il s'agit des "groupements tactiques de l'UE", deux bataillons d'urgence d'environ 1500 soldats chacun, dont l'un est toujours actif pour répondre à toute crise ou menace.
Les bataillons sont multinationaux et effectuent une rotation tous les six mois. L'Espagne sera à la tête du contingent au second semestre 2022. Avec ces bataillons, l'UE peut effectuer deux déploiements de réaction rapide d'une durée minimale de 30 jours, pouvant être prolongée jusqu'à 120 jours grâce aux réserves et au réapprovisionnement.
La nouvelle force de réaction rapide serait en fait une nouvelle variante, "plus opérationnelle et prête à être activée", de ce qui existe déjà, selon les termes de M. Borrell. Depuis 2017, l'UE dispose d'un projet de coopération militaire accrue entre les États membres, la "coopération structurée permanente" (PESCO), qui n'a pas été suffisamment développé.
Treize pays européens ont déjà signé un accord militaire
Il ne s'agit pas de la seule initiative européenne de développement militaire en dehors de l'OTAN. Le 25 juin 2018, les ministres de la défense de neuf pays de la région ont signé à Luxembourg une lettre d'intention sur le développement de la nouvelle initiative européenne d'intervention (EII ou E2I). La ministre française des Armées, Florence Parly, a clairement indiqué que l'IIE serait un "processus rapide et opérationnel" permettant de réunir des forces de différents pays européens chaque fois que nécessaire.
Ces neuf pays sont désormais au nombre de treize, qui se sont engagés à accroître leur coopération militaire et leur indépendance vis-à-vis des États-Unis, comme l'a rapporté Euronews en septembre.
La ministre française de la Défense, Florence Parly, a expliqué à l'issue de la réunion : "La chute de Kaboul et le retrait mal préparé des troupes d'Afghanistan ont été un moment très difficile. Nous avons constaté un manque de coordination entre nous, entre les alliés de l'OTAN et les membres de l'UE également. Et je voudrais mentionner le partenariat AUKUS annoncé sans aucune consultation préalable le même jour que le lancement de la stratégie indo-pacifique de l'UE. Ces développements nous montrent quelque chose que nous savons déjà. L'Europe doit parler pour elle-même, l'Europe doit être capable d'agir pour elle-même - pour la sécurité de nos citoyens.
La "boussole stratégique" de l'UE est née
Les confrontations successives en matière de défense entre l'UE et Donald Trump ont déjà incité l'Allemagne à présenter à ses partenaires européens, en 2019, une proposition de réflexion stratégique en matière de défense, appelée la boussole stratégique. Ce que Reuters a décrit comme "le plus proche que le bloc européen puisse se rapprocher d'une doctrine militaire commune similaire au concept stratégique de l'OTAN, qui définit les objectifs de l'alliance, est la dernière étape en date dans l'accélération des efforts visant à approfondir leur coopération en matière de défense".
Il s'agit d'une proposition qui a été soumise aux conclusions du Conseil de sécurité et de défense du 17 juin 2020 et qui a été diffusée et analysée dans la publication espagnole Política Exterior, qui compte neuf anciens ministres des affaires étrangères dans son conseil consultatif. L'objectif est de présenter le document final de la "boussole stratégique" pour examen par le Conseil européen en 2022.
Plus d'autonomie militaire européenne d'ici 2024
Entre-temps, lors du sommet européen de février, ainsi qu'à Bruxelles en mai, l'UE a convenu de renforcer son autonomie en matière de défense. Dans les documents approuvés à l'unanimité par les 27, l'UE s'est engagée à mettre en œuvre son programme de défense jusqu'en 2024, à mener "une action plus stratégique" et à "accroître la capacité de l'UE à agir de manière autonome".
De même, comme le rapporte Europa Press, "l'importance de renforcer les initiatives militaires conjointes au sein de l'UE, telles que PESCO ou le Plan industriel européen de défense, qui génère des synergies entre les industries civiles, militaires et spatiales de l'Union, tout en assurant la cohérence dans l'utilisation des différents équipements de défense" a également été soulignée.
Un élément à garder à l'esprit est que l'UE n'a plus le poids du Royaume-Uni, le pays le plus réticent à évoluer vers un système de défense européen plus indépendant de l'OTAN et des États-Unis.
Le commerce des armes
Ce qui est indiscutable, c'est que derrière le discours sur la souveraineté en matière de défense se cache plus qu'autre chose un commerce d'armes et de guerre. Comme nous l'avons vu, le dernier accès de souverainisme de Macron est dû au fait qu'il a été évincé de la vente d'armes qu'il comptait faire à l'Australie ; et derrière un éloignement militaire entre l'UE et les États-Unis, les intérêts des entreprises militaires des deux côtés de l'Atlantique pèseront davantage. Selon qu'ils concluent qu'ils préfèrent s'entendre sur le partage du marché ou se battre séparément pour s'accaparer le marché.
Dans l'Union européenne, l'organe politique le plus étroitement lié à la défense est l'Agence européenne de défense (AED), créée en 2004, qui "aide ses 26 États membres (tous les pays de l'UE sauf le Danemark) à développer leurs ressources militaires". Pour les organisations de paix, cette agence est utilisée comme un lobby par l'industrie de l'armement, comme dans de nombreux autres domaines, les dépenses impopulaires des pays sont présentées comme un impératif de l'Union et les gouvernements évitent le coût politique pour le public.
D'autre part, il y a quelques mois, le Parlement européen a approuvé 7953 millions d'euros pour le Fonds européen de défense pour la période 2021-2027.
En d'autres termes, en plus d'être un important vendeur d'armes, l'UE est également un important client. Ainsi, la véritable guerre ne consiste pas à tirer des armes, mais à les vendre et à les acheter.
Enquêtes européennes sur une armée nationale
Un autre élément à prendre en compte est l'opinion des Européens sur le fait d'avoir leur propre armée en dehors de l'OTAN. L'enquête européenne Eurobaromètre de 2017 a montré qu'une majorité d'Européens (55 %) étaient d'accord avec la création d'une armée européenne.
En France, un sondage réalisé par le magazine Le Point en 2019 a révélé un soutien de 81 %. En Espagne, un sondage réalisé par la société Sociométrica pour le journal El Español a montré que jusqu'à 71,3 % des Espagnols seraient favorables à la création d'une armée européenne dans laquelle les militaires seraient intégrés à leurs forces armées. De même, un sondage en ligne réalisé par le journal 20minutos indique que 88,35 % de ses lecteurs sont favorables à une telle armée européenne.
L'OTAN n'est certainement pas la plus populaire, non seulement elle n'a pas résolu la paix dans les endroits où elle est intervenue, comme l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie et la Libye, mais elle crée également des conflits dans les zones de paix. L'expulsion, le 6 octobre, de huit diplomates de la représentation russe auprès de l'OTAN a incité le ministère russe des Affaires étrangères à annoncer la fermeture de sa représentation auprès de l'Alliance atlantique à Bruxelles et le retrait des visas pour le personnel de la mission de l'OTAN à Moscou.
Ce que dit le traité de l'UE
Mais une armée est-elle viable en vertu du droit européen ? L'article 42 du traité sur l'Union européenne fait référence à la défense dans les termes suivants : " La politique de sécurité et de défense commune fait partie intégrante de la politique étrangère et de sécurité commune. Il fournit à l'Union une capacité opérationnelle faisant appel à des moyens civils et militaires.
L'Union peut avoir recours à ces ressources lors de missions en dehors de l'Union pour le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale, conformément aux principes de la Charte des Nations unies. La mise en œuvre de ces tâches est soutenue par les capacités fournies par les États membres".
Toutefois, les décisions en matière de défense doivent être prises "à l'unanimité" au sein du Conseil européen, et les obligations découlant de l'appartenance de certains États à l'OTAN doivent être respectées.
28 sur 30 sont européens
La réalité est que sur les 30 pays qui composent une OTAN avec un leadership et une domination clairs des États-Unis, 28 se trouvent en Europe. Un départ de plus en plus prévisible des Européens serait un coup mortel pour une organisation qui ne compte que les États-Unis et le Canada en dehors du continent européen.
Il serait curieux que, comme le Pacte de Varsovie, qui a disparu parce que ses membres sont partis et non parce qu'il a été militairement vaincu par un ennemi extérieur, l'OTAN soit également dissoute parce que ses membres sont partis.
10:29 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, union européenne, défense européenne, affaires européennes, politique internationale, otan, géopolitique | |
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dimanche, 24 octobre 2021
Irak: la victoire électorale de Sadr n'est que le début d'un grand voyage
Irak: la victoire électorale de Sadr n'est que le début d'un grand voyage
Damir Nazarov
Source: https://www.geopolitica.ru/article/pobeda-sadra-na-vyborah-lish-nachalo-velikogo-puti
Lors des élections irakiennes qui viennent d'avoir lieu, les partisans de Muqtada Sadr ont remporté la victoire. Malgré un faible taux de participation, les sadristes l'ont emporté avec une solide marge sur les coalitions de l'État de droit et du Fatah (Alliance de la victoire).
Les opposants aux sadristes invoquent un grand nombre d'irrégularités, mais il n'en reste pas moins que Sadr est plus que populaire parmi les Irakiens. Il fallait s'y attendre et s'y préparer. Cependant, les principaux adversaires de Sadr au parlement, Maliki et Ameri, semblent avoir tout simplement sous-estimé l'influence de Muqtada. S'appuyant sur un taux de participation élevé combiné à un énorme mécontentement populaire à l'égard du premier ministre Kadhimi, la "branche politique de Hashad al-Shaabi" et le parti islamique DAWA ont en quelque sorte décidé que cela suffisait à les convaincre. Oui, le Fatah avait beaucoup de choses positives dans son programme politique, l'expulsion de l'occupation, la mise en œuvre d'accords avec la Chine, la défense légale de la Force de mobilisation populaire, la lutte contre la dictature du dollar, mais même cela n'était pas suffisant. Le décompte des voix a montré que le Fatah a perdu de manière significative par rapport à 2018.
Encore une fois, les élections qui ont eu lieu ne doivent pas être considérées comme une réalité 100% irakienne, car le taux de participation se situait entre 30 et 40 %. La dure réalité du pays ne doit pas être oubliée, le tandem de la dictature de Sistani et du système de quotas imposé par les Américains, parasite toujours le corps de l'Irak, ce qui signifie que les forces islamiques devront jouer selon les règles de l'Occident. Au moins à la surface de l'arène politique.
En supposant que nous ayons assisté à une sorte de jeu électoral, nous pouvons alors supposer que le même Fatah pourrait simplement "prétendre" son "effondrement" et en fait dégager la voie pour Muqtada Sadr, c'est l'opinion à laquelle je suis arrivé après un post de Salim al-Hasani (membre de DAWA) où il a souligné une sorte de collusion* entre Ameri et Sadr. Rappelez-vous également l'histoire avant l'élection lorsque Sadr a refusé de se rendre aux urnes. Mais il s'est passé quelque chose et les sadristes ont fini par remporter une victoire écrasante (même s'il y a eu un accord entre les poids lourds des blocs chiites, il n'avait pour but que d'embrouiller les Américains).
Malgré les plaintes incessantes de l'aile politique de la Mobilisation populaire concernant l'équité des élections, la première chose que Sadr a faite après sa victoire a été de prendre contact avec Hadi al-Ameri pour convenir d'un candidat au poste de premier ministre du pays. Le leader sadriste a ainsi montré son ouverture au dialogue et sa reconnaissance du Fatah et de ses alliés (en particulier le parti DAWA) comme les principaux partis politiques du pays, aux côtés du vainqueur de l'élection. A l'attention des membres de l'opposition radicale de l'Alliance de la Victoire, le chef sadriste a publié une déclaration appelant à la "retenue" et au respect de la paix civile dans le pays.
Pourquoi l'ultra-populaire Sadr a-t-il gagné maintenant? Je pose une telle question étant donné la certitude de fraude dans les élections qui ont eu lieu et en gardant à l'esprit les tactiques de la République islamique voisine.
1 - Sadr devra imposer une lutte idéologique aux partisans de Sistani, les deux étant des exemples pour le public nationaliste irakien, mais en même temps des adversaires idéologiques majeurs. Muqtada est un partisan des énormes changements dans le système islamique de la théologie "traditionnelle" de Najaf, Sistani un ardent rempart de l'ahbarisme moderne. La tâche de Sadr est d'affaiblir l'électorat de Marjah et le cercle des "maîtres" de Najaf en général.
2 - Le retrait des représentants du Hashad al-Shaabi de l'opposition atténuera l'impasse qui se dessine entre les régimes du Golfe (encadrés par Washington) et la République islamique. Maintenant, les régimes du Golfe vont refroidir légèrement leurs ardeurs, pour une telle manœuvre (pour convaincre les régimes du Golfe de leur nationalisme et de leur distance par rapport à l'Iran) Sadr a même pris l'avion pour rendre visite aux Saoudiens en 2017. Le cheikh Khazali a mis en garde contre l'ingérence des Émirats arabes unis dans les élections irakiennes il y a six mois. L'objectif des Émirats était de manipuler et ils ont obtenu ce qu'ils voulaient (le Fatah a "perdu" des voix). La question est de savoir en faveur de qui Abu Dhabi a faussé les résultats. Comme le soulignent à juste titre les journaux iraniens associés aux "conservateurs", "les partis chiites ont à nouveau gagné lors des dernières élections, ce qui constitue une grande victoire pour l'Irak".
3 - le démocratisme non alternatif. La plupart des personnalités politiques irakiennes n'offrant pas, à ce stade, d'alternative au système de quotas en vigueur, les règles imposées par l'Occident d'une république parlementaire imposent un jeu de démocratie électorale. Et dans ces conditions, il y aura presque toujours un rapport de force entre les opposants, la création de blocs politiques temporaires et le changement obligatoire de gouvernement. Les Irakiens continuent de jouer le jeu de la démocratie, mais cela tient davantage à une cause interne qu'à la domination occidentale. Cette affirmation sur le fait de "jouer le pouvoir du peuple" est facile à prouver, puisque la "démocratie" n'empêche pas chaque force influente en Irak d'avoir son "État dans l'État" (RASD, Résistance islamique, Sadriddistes, Nadjaf, BAAS, mafia du pétrole, tribalisme).
En règle générale, le populisme est une solution temporaire pour gérer une société en crise, la rhétorique nationaliste permettant d'ouvrir un couloir pour la domination politique. L'Irak a été témoin du schéma susmentionné. L'actuel Sadr est l'incarnation du nationalisme modéré, dans le bon sens du terme. Il est juste de souligner que jusqu'à présent, seul (*1) Muqtada Sadr, de toutes les grandes figures chiites, offre un projet plus réaliste de réforme de l'ordre politique du pays.
Brève conclusion
Sadr joue un rôle et le fait avec succès, l'objectif principal de Muqtada n'est pas le parlement, il sait que le système des quotas ne lui permettra pas de mettre en œuvre toutes les réformes. Le fils du légendaire révolutionnaire a une tâche plus importante à accomplir : le contrôle total de Najaf. Ce n'est pas pour rien que Muqtada a souligné ses origines et la continuation de la politique de la noble famille Sadr. Ainsi, le chef sadriste s'est distancé des "processus politiques désordonnés" en gardant à l'esprit le domaine de la théologie. A mon avis, nous assistons à une sorte de "ruse", Muqtada contrôlera le parlement sans se présenter à un poste particulier, ce qui lui permettra de conserver son statut de "pur clerc" non entaché de jeux politiques. Ce statut permettra à Muqtada de défier la "vieille garde" de Najaf à l'avenir.
C'est lorsque Sadr aura réussi à réaliser le rêve de son père et de son oncle de réformer l'une des principales institutions chiites de l'Oumma que l'Irak et l'ensemble du monde islamique pourront s'attendre à un changement révolutionnaire.
Notes:
* - après un certain temps, certains membres des sadriddistes ont déclaré qu'il n'y aurait pas de consensus sur la question.
*1 - il existe de petits partis islamiques, tels que le Parti de la vertu, le Harakat Hizbullah et le tout nouveau Mouvement pour la droite. Chacun a ses propres projets, mais en raison de leur faible popularité, de la barrière de la dictature de Najaf et du système de gouvernement pro-occidental du pays, ces partis ne sont pas en mesure de réaliser leurs idées.
10:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, irak, élections irakiennes, muqrada sadr, politique internationale, monde arabe, monde arabo-musulman | |
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