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jeudi, 04 juin 2015

Dix théories conspirationnistes confirmées par les faits

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Tous paranos ? Non, voici dix théories conspirationnistes confirmées par les faits

Auteur : Jake Anderson
Ex: http://zejournal.mobi

Un texte de plus sur le complotisme, pourrait-on dire. Il n’est publié ici que pour ceux qui auraient besoin d’arguments dans leurs différents échanges. Mais le complotisme n’a pas besoin d’arguments ni de justifications. En fait ceux qui ont créé cette notion ont aussi créé l’obligation de se justifier pour tous ceux qui doutent. Il faudrait refuser de se laisser enfermer dans ce piège à c… Le doute, quel qu’il soit est salutaire et même nécessaire, et surtout n’a aune cause. Il n’a donc besoin d’aucune preuve, contrairement aux affirmations. Au-delà du doute, le refus d’une explication est tout aussi légitime. C’est d’ailleurs ce qui fait progresser la science et la pensée humaine. Tous les grands hommes que nous vénérons aujourd’hui étaient des complotistes. Jésus l’était, tout comme Galilée et tant d’autres. Il a fallu qu’ils s’affranchissent des explications qu’on leur donnait pour voir le monde différemment.

Le troisième conflit mondial sera une guerre de guérilla qui se jouera sur le terrain de l’information, sans aucune distinction entre des militaires et des civils – Marshall McLuhan.

Depuis quelques années, une simple allusion à la théorie du complot est de plus en plus ridiculisée, même par les officines des grands médias parmi les plus libérales. Mais ne les laissez pas vous tromper : il ne s’agit pas toujours de gentilles fadaises, sans preuves ni fondements.

En fait, parfois, il arrive qu’elle soit carrément vraie.

En voici dix fois la preuve…

1. L’incident du golfe du Tonkin, qui provoqua l’entrée en guerre des USA contre le Viet-Nam, n’a jamais eu lieu

Selon la théorie complotiste : l’incident du golfe du Tonkin, un tournant dans l’implication des USA au Vietnam, ne s’est en réalité jamais produit.

De fait, l’incident en question – auquel on se réfère aussi en parlant de l’incident du vaisseau USS Maddox, impliqua ce croiseur lors d’un supposé engagement naval avec trois bateaux torpedo nord-vietnamiens, patrouillant dans les eaux nationales. Le Maddox tira plus de 300 obus. Le président Lyndon B. Johnson rédigea la résolution du golfe du Tonkin, qui devint la justification légale de l’entrée en guerre des USA au Vietnam.

Le problème est que ça ne s’est pas passé ainsi. En 2005, une étude interne de l’Agence nationale de sécurité fut déclassifiée et révéla qu’il n’y avait aucun vaisseau nord-vietnamien présent lors des incidents du Tonkin. D’où la question : sur quoi tira le Maddox ?

En 1965, le président Johnson devait commenter : «Pour ce que j’en sais, notre marine avait tiré sur des baleines.» Il convient de souligner également ceci : l’historien officiel de l’ANS, Robert J. Hanyok, rapporta par écrit que l’agence avait délibérément modifié les rapports des services de renseignements, en 1964.

Il conclut même : «Le parallèle à faire entre les fautes commises par les services de renseignements au golfe du Tonkin et les manipulations de ceux-ci concernant la guerre en Irak, rend plus que jamais nécessaire le ré-examen des événements d’août 1964.»

2. L’expérience sur la syphilis à Tuskegee – le non-traitement délibéré de patients infectés par la syphilis

Selon la théorie complotiste : entre 1932 et 1972, le service de santé publique US a conduit une étude clinique sur des hommes américains de race noire vivant en zone rurale, et ayant contracté la syphilis.

Le service de santé publique n’a jamais informé ces hommes qu’ils avaient une maladie sexuellement transmissible, ni ne leur a offert de traitement, même après que la pénicilline fut disponible comme médicament dans les années 1940. Aussi triste que cela puisse être, c’est la pure vérité.

Plutôt que de recevoir un traitement, les sujets de cette étude ont été informés qu’ils étaient porteurs d’un mauvais sang. Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, 250 de ces hommes ont été appelés sous les drapeaux, et y ont appris – pour la toute première fois – qu’ils étaient atteints de la syphilis. Et même en connaissance de cause, il leur fut refusé un traitement par le service de santé publique.

Jusqu’au début des années 1970, 128 des 399 hommes étaient morts de la syphilis ou de ses complications, 40 épouses furent infectées et 19 de leurs enfants furent atteint de syphilis congénitale. Il convient de souligner également ceci : une expérience similaire conduite sur des prisonniers, des soldats et des patients d’un hôpital psychiatrique au Guatemala, consistait pour le service de santé publique à infecter délibérément ces populations, pour ensuite les traiter avec des antibiotiques.

3. Le projet MKUltra : le programme de la CIA de contrôle mental

Selon la théorie complotiste : la CIA a conduit des expériences secrètes portant sur des techniques de contrôle de l’esprit sur des citoyens US entre 1950 et 1973. C’est tellement vrai qu’en 1995, le président Clinton a présenté des excuses publiques et officielles de la part du gouvernement US.

En substance, la CIA utilisait les drogues, l’électronique, l’hypnose, les privations sensorielles, l’abus sexuel et verbal ou encore la torture, dans le cadre d’expériences empiriques d’adoption de comportements programmés, et ce sur des individus. Ce projet inclut les travaux de centaines de projets sous-traités à plus de 80 institutions, dont des universités, des hôpitaux, des prisons, et des entreprises pharmaceutiques.

Le gros de l’histoire fut révélé en 1977, lorsque qu’un décret exigea de rendre publics 20 000 documents jusqu’alors classifiés, ce qui entraîna une série d’auditions sénatoriales. Vu que le directeur de la CIA de l’époque, Richard Helms, avait déjà détruit la plupart des dossiers pourtant accablants du projet MKUltra, ce qui s’est passé à cette période reste à ce jour essentiellement méconnu. Et bien sûr, personne ne fut accusé de quoi que ce soit.

Il convient de souligner également le pire : de plus en plus de preuves s’accumulent, qui attestent que Theodore Kaczynski, mieux connu sous le surnom de la bombe humaine, a été un sujet du projet MK Ultra, alors qu’il était étudiant à Harvard, à la fin des années 1950.

4. L’opération Northwoods : l’armée US avait planifié une opération sous faux drapeau pour impliquer Cuba

Selon la théorie complotiste : l’état-major US conçut et approuva un plan impliquant des actes de terrorisme sur le sol US afin de faire basculer l’opinion publique états-unienne en faveur d’une guerre contre Cuba. Noir sur blanc : il suffit de savoir lire…

Heureusement, le président Kennedy rejeta ce projet, qui incluait : assassiner de citoyens en pleine rue d’une balle dans la tête ; couler en pleine mer des bateaux remplis de réfugiés fuyant Cuba ; provoquer une vague de terrorisme paniquant tout Washington D.C., Miami et ailleurs ; accuser sciemment des individus innocents pour des attentats à la bombe en forgeant de fausses accusations ; et détourner des avions.

En outre, les hauts gradés de l’état-major, dirigé par Lyman Lemnitzer, prévoyaient de monter un dossier accusant Fidel Castro et les réfugiés cubains d’être derrière ces attaques. Peut-être le plus infâme de tout, Lemnitzer voulait aussi orchestrer sous faux drapeau, l’attaque d’un avion de chasse cubain contre un avion de ligne rempli de jeunes élèves.

5. Trafic de stupéfiants par la CIA à Los Angeles

Selon la théorie complotiste : durant les années 1980, la CIA a facilité la vente de cocaïne aux gangs sanguinaires des rues de L.A., Crips et autres, et achemina les millions du commerce de la drogue au profit de guérilleros d’Amérique latine, les Contras.

C’est un écheveau complexe, mais c’est bel et bien la vérité. Le livre de Gary Webb, Dark Alliance : la CIA, les Contras et l’explosion du commerce du crack met en lumière comment les Contras, soutenus par la CIA, ont pu faire de la contrebande de cocaïne aux USA, distribuer le crack aux gangs de Los Angeles, et empocher les profits. La CIA a directement aidé les dealers de drogue pour financer les Contras.

Le réseau de la drogue, comme l’appela Webb dans un article du San Jose Mercury en 1996, «a inauguré le premier canal entre les cartels de la cocaïne en Colombie et les banlieues noires de Los Angeles, une ville rebaptisée depuis la capitale mondiale du crack. La cocaïne, qui coula à flots, fut l’étincelle qui fit exploser la consommation de crack dans les villes US… et fournit les capitaux et les contacts nécessaires aux gangs pour acquérir des armes automatiques.»


Pire, il convient de souligner également que le 10 décembre 2014, Webb se suicida d’une façon très originale : au moyen de deux balles dans la tête.

6. L’opération Mockingbird : les grands débuts du contrôle des médias

Selon la théorie complotiste : à la fin des années 1940, alors que la guerre froide prenait son essor, la CIA lança un projet top secret appelé Opération Mockingbird. Son objectif était d’influencer voire de contrôler les principales officines médiatiques.

Ils planifièrent aussi d’embaucher directement des journalistes ou reporters comme salariés de la CIA, ce qui – à ce qu’il paraît – serait encore d’actualité à ce jour. Les architectes de ce plan se nommaient Frank Wisner, Allen Dulles, Richard Helms, et Philip Graham (ce dernier éditeur au Washington Post ), et envisageaient de recruter les organisations américaines d’information et que les journalistes deviennent ni plus ni moins des espions et des propagandistes.

La liste de leurs agents complices incluait des journalistes de tous horizons : ABC, NBC, CBS, Time, Newsweek, Associated Press, United Press International (UPI), Reuters, Hearst Newspapers, Scripps-Howard, Copley News Service… Vers les années 1950, la CIA avait infiltré le monde des affaires, des médias, des universités avec des dizaines de milliers d’agents occasionnels. Heureusement que cette époque où nos médias roulaient pour les grosses entreprises ou le gouvernement, par l’intox ou le service après-vente, est bien révolue!

7. COINTELPRO : les programmes de contre-espionnage des années 1960 contre les activistes.

Selon la théorie complotiste : COINTELPRO consistait en une série de projets illégaux et clandestins du FBI, permettant l’infiltration d’organisations politiques états-uniennes afin de les discréditer et de les diffamer.

Ils visaient les opposants à la guerre du Vietnam, les dirigeants du mouvement pour les droits civiques comme le Pasteur Martin Luther King et une pléthore d’activistes et autres journalistes. Les actes commis à leur encontre incluaient la guerre psychologique, les calomnies publiques par l’usage de preuves forgées et de documents falsifiés, le harcèlement, l’incarcération abusive, et selon certains, l’intimidation, voire même la violence physique et l’assassinat.

Des méthodes similaires ou plus sophistiquées sont encore d’usage, à ce jour, en parallèle au contrôle de la NSA (voir le point 10 de cet article).

8. L’opération Snow White : l’Église de Scientologie infiltre le gouvernement, et subtilise des informations

Selon la théorie complotiste : L’opération Snow White [Blanche-Neige, NdT] est le nom donné à l’infiltration sans précédent par l’Église de Scientologie du gouvernement US, durant les années 1970. Ils volèrent des dossiers gouvernementaux classifiés concernant la scientologie, issus d’une douzaine d’agences gouvernementales.

En 1977, le FBI révéla finalement l’affaire Snow White, ce qui conduisit à l’arrestation et à l’emprisonnement d’un haut personnage de l’Église. L’objectif-clef du programme d’infiltration était de prendre connaissance et légalement supprimer «tous les faux dossiers gardés secrets portant sur les pays-cibles de l’Église». Il visait aussi à permettre à ses dirigeants, dont L. Ron Hubbard lui-même, de «visiter les pays occidentaux sans encourir de menaces». Après analyse, il était évident qu’il n’y avait rien de légal dans leur entreprise.

9. Les grandes multinationales et les gouvernements définissent la politique économique en secret (TPP, TISA, etc.)

Selon la théorie complotiste : des activistes qui dénonçaient depuis des années la création d’un gouvernement mondial des multinationales étaient tout bonnement qualifiés de paranos. Peut-être l’étaient-ils, mais que vous appeliez cela le Nouvel Ordre Mondial ou non, cela au moins qu’ils avaient raison.

Le 13 novembre, WikiLeaks diffusa le brouillon tenu secret du texte des négociations du TPP (le partenariat trans-pacifique) concernant la propriété des droits intellectuels. Il révéla l’existence d’un accord de libre-échange régional et exclusif négocié par les pays de l’Asie du pacifique, dont l’Australie, le sultanat de Brunei Darussalam, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les USA et le Vietnam.

L’ “Electronic Frontier Foundation” affirme que le TPP implique «des conséquences largement négatives pour la liberté d’opinion, le droit à la vie privée et les règles de procédures de recours, et rendra plus difficile pour les gens, la capacité d’innover». Il convient de souligner qu’en juin 2014, WikiLeaks révéla l’existence d’un accord commercial plus étendu encore, traitant des services publics (TiSA), où 50 pays s’accordèrent pour privatiser à une échelle sans précédent, à travers le monde, leurs secteurs publics.

L’accord doit essentiellement empêcher les gouvernements de ramener les services publics sous l’autorité des parlements et de la nation. Cela mettra en péril la capacité des États à œuvrer à la protection de l’environnement ou encore à préserver la sécurité sociale.

10. Le gouvernement US espionne illégalement ses propres citoyens

Selon la théorie complotiste : On avait l’habitude de plaisanter à propos de ce délire dystopique tiré d’imaginations trop exaltées (probablement tiré de 1984, de Georges Orwell), et propre à une certaine jeunesse suspicieuse envers tout gouvernement. Quand on entendait ils nous espionnent, où que l’on aille, on souriait poliment, mais on pensait plutôt: encore un cinglé parano et adepte du grand complot, et de l’existence des petits hommes verts.

Même quand on révéla que la NSA nous avait illégalement espionnés et collectait nos données personnelles à partir de nos téléphones portables depuis plus d’une décennie, les gens essayaient de le justifier, d’une façon ou d’une autre. «Oui, ils analysent nos transmissions, mais c’est dans le cadre de la sécurité nationale», ou encore «Dans le monde de l’après 11 septembre, certaines libertés doivent être mises entre parenthèses pour notre sécurité à tous, n’est-ce pas?» En fait, ces justifications sont complètement fausses, il ne s’agit que de masturbation [branlette, NdT] intellectuelle.

Non seulement, il n’y a pas de preuves indiquant que la NSA nous a protégés du terrorisme, mais en plus on dirait que tout ça nous rend en fait plus vulnérables. Grâce aux révélations sur la NSA et leur fameux projet Prism, nous savons que l’échelle de l’espionnage que nous subissons est encore plus étendue que ce que beaucoup de théoriciens de la conspiration avaient imaginé à la base.

Début juin 2014, le Washington Post rapportait que près de 90% des données collectées par les programmes de surveillance de la NSA portaient sur les utilisateurs d’internet, sans lien aucun avec des activités terroristes. Selon l’Union des libertés civiles américaines, c’est là une violation claire de la Constitution.

L’ULCA poursuit la NSA devant les tribunaux, affirmant que cette sorte de pêche au gros filet de collecte de données est une violation du quatrième amendement relatif à la vie privée, ainsi que du premier portant sur la liberté d’expression et d’association.

 - Source : Jake Anderson

Réforme scolaire et fondamentalisme occidental

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Réforme scolaire et fondamentalisme occidental

par Claude BOURRINET

Un aspect du désastre programmé par la logique dissolvante d’un libéralisme, qui prit son essor à la fin du XVIe siècle, concerne ce que l’on est. Dans l’École, ses conséquences ont soulevé, en regard de ce qu’on nous enlève, notre Histoire, notre longue Mémoire, nos attributs civilisationnels, et face à ce que l’on voudrait nous imposer, à savoir la culture musulmane, l’arabe, les souvenirs obsessionnels de « génocides », un profond remugle de ressentiments.

 

Il est certes dommageable de supprimer l’étude du christianisme médiéval, et de larges portions de notre Histoire. De même est-il stupide de réduire l’enseignement d’une langue européenne comme l’allemand, l’idiome le plus usité en Europe, et de mépriser celui du latin et du grec, qui incarnent, en partie, la matrice de notre civilisation. Toutefois, il y a de moins en moins de latinistes et d’hellénistes parmi les élèves et les professeurs, le sens de l’effort, la curiosité historique, artistique, culturelle, ont quasiment disparu des salles de classe, et l’allemand paraît rébarbatif pour des élèves qui ont l’habitude de se laisser porter automatiquement par le cursus, comme des cadavres au fil de l’eau. Ce sont là les symptômes d’une maladie profonde de notre société occidentale. Une aspiration à l’anéantissement ?

 

Pourtant, au lieu d’insister sur ce point, qui relève du système libéral, on invoque à tout va le « Grand Remplacement ». Le danger est-il celui-là ?

 

Entendons-nous : le « Grand Remplacement » a déjà eu lieu, dans les cervelles, les reins, les cœurs. Nous sommes des sous-Américains, nous singeons les Anglo-Saxons depuis des lustres. En répétant jusqu’à satiété, comme une incantation, la revendication grandiloquente de notre « identité » européenne, nous ne faisons que sur-valoriser des signes qui appartiennent à l’économie sémiologique d’un système érigeant la « marque » comme ultima ratio de la personnalité. C’est le propre des fondamentalismes. On a l’impression, parfois, que l’occidentalisme doit être tout le contraire de l’Islam (tel qu’on l’ignorant l’entend) : les seins à l’air contre la burqa, l’égocentrisme contre l’holisme. Pourtant, la civilisation européenne était aussi contraignante, dans sa tradition, que toute société digne de ce nom. La « liberté », telle qu’on l’appréhende dans certains milieux, n’est qu’une lubie moderniste.

 

L’apprentissage de l’arabe n’est pas, en soi, une aberration. Le tout anglais est plus nocif. Savoir ce qu’a été l’Islam est utile. Bien maîtriser la langue française est vital pour contrer l’influence délétère du monde marchand. L’élitisme est une bonne chose, à condition qu’il ne soit pas phagocyté par le culte du fric. La hiérarchie en est une excellente, car il faut élever les meilleurs, pour qu’ils nous défendent. Clarté, rigueur, honnêteté, caractère, voilà ce qu’il faut à notre nation. Commençons humblement par des mesures modestes, mais in fine ambitieuses, et le reste viendra.

 

Claude Bourrinet

 

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La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

 
Vivien Hoch
Doctorant en philosophe, consultant en communication
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

République-Française.jpgEn France, il faut toujours rester très attentif aux manipulations entreprises sous le sceaux des «valeurs de la République». Or, ces dernières semaines, nous avons assisté à une propagande  immense et grotesque autour de la République, de ses valeurs et de la question ontologique de qui « est ou n’est pas » républicain.  Grotesque ? Évidemment ! Le « Je suis Républicain » a remplacé le « Je suis Charlie », en couvrant le même vide d’un manteau grossier.

La res publica est l’administration des affaires communes, le souci de ce que l’on a en partage, le fait que le collectif a en charge le commun. Le commun détermine ce qui ressortit à la communauté et, de manière implicite, ce qui en est exclu et n’a pas vocation à en faire partie. Comme le montre l’excellent travail de Jean de Viguerie sur L’histoire du citoyen (Via Romana), c’est là tout le drame de l’exclusion républicaine : qui n’est pas républicain ne fait pas partie de la communauté, ne peut gérer les affaires communes, n’est pas rentré dans la matrice, n’a pas été re-formé, régénéré, dirait Vincent Peillon, et ne peut donc pas devenir citoyen.

C’est pourquoi on assiste en France à une course grotesque à qui va être « le plus républicain », sport dans lequel la gauche excelle, mais que pratique dorénavant, et allègrement, les formations politiques de droite.

Ainsi l’UMP qui s'est renommé Les Républicains – en bafouant, au passage, l’histoire de la droite française, qui se définit justement « de droite » par sa position à l’assemblée lors du débat sur le droit de veto du roi. Ou encore le député RBM Gibert Collard a déposé le nom« Front National Républicain », et le tient à disposition de Marine le Pen.

Ce qu’il faut saisir, c’est qu’au fond, la devise « Nous sommes tous républicains » repose surle même mécanisme de manipulation psychologique que la devise « Je suis Charlie ». Il faut « traquer ceux qui ne sont pas Républicains », comme « il faut traquer ceux qui ne sont pas Charlie » (Nathalie Saint-Cricq).

Restituons le mécanisme républicain  de l’ « après Charlie » :

– Le 18 janvier 2015, Claude Bartolone réactive la religion de la République : « Intraitable sur les valeurs de la république. Intraitable. Le jour où l’on affaiblit ce socle, nous sommes renvoyés les uns et les autres à notre communauté ou à notre religion et c’est le vivre ensemble qui est menacé. (…) Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu’il y a une religion suprême pour chacun d’entre nous : c’est la religion de la république. ». On est pas loin de ce qu’écrit Vincent Peillon, quand il affirme que « la République se construit dans la mort de Dieu » ; ou encore de Nicolas Weill, journaliste dans un grand quotidien, qui écrivait en 2004 : « L’édification de la République se confond avec une lutte à mort contre des adversaires implacables, comme furent en France la contre-révolution catholique ou le nationalisme ethnique » (Le Monde, 12 mars 2004).

– le 22 janvier 2015, sort un document intitulé « grande mobilisation pour les valeurs de la République ». On y découvre notamment que les « rites républicains doivent être revalorisés », que « le rétablissement de l’autorité des maîtres passe par la compréhension et la célébration des rites républicains. », que les « candidats au concours de professeur des écoles seront évalués sur leur capacité à faire partager les valeurs de la République » et que les « comportements mettant en cause les valeurs de la République seront traités ». Dans le document, je n’ai vu nulle part un embryon de définition des « valeurs de la République ». Il a du être avorté : tout embryon, même d’idée, n’a pas d’existence réelle pour eux.

– En mars 2015, le projet de loi sur le renseignement, qui permet de mettre sur écoute les personnes qui mettraient en doute « la forme républicaine des institutions ».

– En avril, on a le droit au plan antiracisme : « la République mobilisée contre le racisme et l’antisémitisme », qui débloque 100 millions d’euros parce que « Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, et l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », nous dit Manuel Valls.

– Le 15 avril, Claude Bartolone rend au Président de République le document « libérer l’engagement des français et refonder le lien civique :  la république par tous et pour tous », produit avec la fondation Jean-Jaures et la fondation pour l’innovation politique (Fondapol). On y lit notamment que « nous devons prendre toutes les mesures qui permettront que chacun ait le sentiment que la République est présente partout », et qu’il faut mettre en place « des temps républicains, de rites et de rituels ». La « sacralisation laïque » des cérémonies au Panthéon en sont un exemple probant !

Il ne s’agit pas là d’en appeler à la royauté, ou de critiquer grassement la République, en faire le bouc-émissaire des maux de ce monde – ce serait rentrer dans leur dialectique perverse. Il s’agit de simplement de critiquer ce qu’ils en font. Et il s’agit également de rappeler :

– Que le souci de la chose commune n’est pas forcément opposée à la monarchie – Jean Bodin (Les VI livres de la République, 1576) a démontré que la République est l’affaire de tous sous un Roi.

– Que l’idéologie égalitariste n’est pas forcément une valeur fondamentale de la République – l’aristocrate romain Cicéron promeut une République de l’excellence.

– Et que la République ne se réduit même pas à la souveraineté nationale, comme on l’a entendu plusieurs amis ces derniers jours, parce que l’idée d’une république des lettres ou d’une république chrétienne (Respublica christiana), alliance des pays de chrétienté en Europe, est elle aussi une idée « républicaine ».

On ne lie pas un peuple sur du vide. Le fait que la République française a prié devant deux cercueils vides, il y a quelques jours, au Panthéon, n’est pas anodin. Le tour de vis totalitaire auquel on assiste en ce moment, sous l’égide des valeurs de la république, est du même acabit : on nous impose des valeurs mortes, dans un cercueil vide. Ne nous laissons pas enterrer !

mercredi, 03 juin 2015

Transnistrie, prochain baril de poudre?

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Transnistrie, prochain baril de poudre?

par Yury Nickulichev

Ex: htpp://zejournal.mobi

Il est assez déplorable comment, ces dernières années, nous sommes devenus de bons élèves de la "géographie militaire", nous souvenant des noms de régions, de provinces, de villes et villages parce que tous ceux-ci sont devenus des zones de combat, des champs de bataille ou des zones d'instabilité. Etait-ce Mark Twain qui dit : "Dieu créa la guerre afin que les étasuniens apprennent la géographie?" Ou bien était-ce le Mal qui nous donnait toutes ces leçons?  


Un nouveau conflit semble doucement bouillir. Maintenant c'est la Transnistrie, une bande de territoire et un Etat, la République moldave du Dniestr.

Ses frontières sont la rivière Dniestr et de l'autre côté, l'Ukraine. En 1990, cette région déclare son indépendance et se sépare de la Moldavie, se trouvant de cette manière fortement étreinte par d'un côté la Moldavie et de l'autre l'Ukraine. Pour maintenir la paix et la sécurité dans cette zone, un commandement uni et trilatéral de forces de la paix, comprenant des soldats russes, moldaves et des unités transnistriennes, fut établi en 1992, avec l'ajout de 10 observateurs ukrainiens en 1998. L'Ukraine fut aussi une partie lors de nombreuses négociations au sujet de la Transnistrie, incluant les dernières de 2006.

Jusque là, tout va bien, mais depuis quelques jours, Kiev a annulé les accords de 1995 qu'elle avait avec la Russie, concernant le transit militaire russe vers Transnistrie à travers l'Ukraine. Avec la Moldavie n'y étant pas obligée, cela signifie que les unités du maintien de la paix russes, sont de facto, emprisonnées. Le temps nous montrera si cette situation en est une sans issue, mais ces développements semblent extrêmement dangereux. Pour comprendre, un peu d'histoire.

Depuis l'époque soviétique, la Transnistrie est le lieu de résidence de trois groupes ethniques majeurs: les Moldaves, les Russes et les Ukrainiens, dont l'élément slave des Russes et des Ukrainiens constituent un large majorité d'à peu près 60 %. Ces gens parlent russe ou ukrainien ou les deux, depuis des temps immémoriaux, donc quand le Parlement Moldavie décida en 1989 que la langue officielle de la République serait le Roumain (le moldave) écrit en alphabet latin et que dans les 5 ans, tous les "non-roumains" devaient avoir appris cette langue, cela créa un large sentiment d'insécurité auprès des russophones et ukrainophones de Transnistrie.

Pendant ce temps, le nationalisme pan-roumain en Moldavie, avec comme idée la réunification avec la Roumanie, semblait être devenu une obsession qui avait atteint les sommets. A ce moment, avec "les suspicions que la Roumanie revenait à son passé fasciste", la Transnistrie déclara son indépendance de la Moldavie. Ce qui suivi fut une série de clashs entre chacun des côtés, culminant avec la plus violente de ce conflit armé, lorsque la base Russe en Moldavie de la 14e Armée fut emporté par la République qui venait de se détacher. Voici comment le général Lebed, alors commandant de la base de la 14e Armée, décrivait la situation en 1992: "650 personnes ont été tuées et 4.000 blessées du côté transnistrien uniquement. Le nombre de réfugiés est de 120.000 à 150.000. Les usines, ci-inclus la raffinerie, l'usine bio-chimique et la brasserie, ont été mise en feu dans le Bendery, ou 50 % des maisons ont été détruites et les infrastructures médicales fortement endommagées, ne sont plus utilisées."

"Je puis confirmer officiellement", continue-t-il, "que sur le territoire de la Transnistrie, il n'y a pas de post-Communistes, pro-Communistes, neo-Communistes ou quoi que ce soit comme sorte de régime. Il y a simplement des gens qui y vivent, qui sont systématiquement brutalement annihilés. De plus, ils sont annihilés d'une manière que les SS d'il y a 50 ans, ressembleraient à des écoliers en comparaison... L'ombre du fascisme plane sur ce territoire. Je pense que notre autrefois grand pays devrait avoir connaissance de cela. Il devrait se souvenir de l'histoire et se souvenir de ce qui se passe quand on fait des concessions au fascisme." (Citation de Harold Elletson: “The General Against the Kremlin.”)

Mais revenons à la situation actuelle. Ce qui rend les derniers développements en Transnistrie dangereux, est le fait que contrôlé par les autorités de Transnistrie et garder par des soldats russes, il y a un énorme stock de munitions soviétiques, à 2 km de la frontière ukrainienne. Avec 22.000, ou même plus, tonnes d'équipements et de munitions militaires, c'est le plus grand stock d'armes en Europe. Un énorme baril de poudre, un volcan en dormance... Que se passera-t-il, s'il explose?

Commentaire : Je tenais à signaler que Saakashvili, ancien président géorgien qui lanca une guerre stupide contre son peuple en 2008, dont la Russie écrasa les forces en quelques jours, vient d'être nommé chef de la région d'Odessa en Ukraine, voisine de la Transnistrie. Il reste rechercher internationalement pour crimes contre l'humanité, il avait emprisonné 60,000 opposants politiques dans son pays et avait de facto, légaliser la torture, il avait perdu les élections et avait fui le pays le lendemain. Il a ce week-end, renoncé à sa nationalité géorgienne et recu la nationalité ukrainienne et le même jour, le poste de gouverneur.

Yury Nickulichev est professeur à l'Académie Russe pour l'Economie et le Service Civil


- Source : Yury Nickulichev

Kampf um Deutschland

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Kampf um Deutschland
Von  
Ex: http://www.compact-online.de
 

Wenn nicht alles täuscht, wird seit geraumer Zeit eine neue Runde im globalen Ringen um Vorherrschaft eingeläutet. Um nicht falsch verstanden zu werden: Weder die Russische Föderation, noch China, Indien, Brasilien oder die mit den Briten geschlagene Europäische Union kommen in den Verdacht, entsprechende Absichten zu hegen. Allenfalls läuft sich der eine oder andere gerade warm. Der Russischen Föderation kann man nach Jahren eines politischen Leichtgewichtes allemal unterstellen, gerade wieder den aufrechten Gang einzuüben und auf gleicher Augenhöhe zu bestehen. Was soll daran falsch sein?

Die Vereinigten Staaten sind allerdings einer alten Leidenschaft erlegen. Mit großem Medienaufwand unterstellen sie jedem anderen das, was sie selbst gerade umtreibt, wenn man im mehr als einhundert Staaten auf dem Globus eigene Truppen unterhält. Es scheint die Regierung in Washington nicht zu stören, wenn sie auf die seit Jahrzehnten zu verantwortende Blutspur quer über den euro-asiatischen Kontinent hingewiesen wird. Das hat in dieser Zeit niemand anderes so perfekt hingelegt. Natürlich muss die Welt in diesem amerikanischen Vorgehen die Begründung dafür finden, dem Statut für den Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag nicht beigetreten zu sein. Es ist schon pervers. Die Vereinigten Staaten müssen einen Krieg nach dem anderen anzetteln, um den Folgen aus Den Haag zu entgehen. Ein anderes Bild ist nicht möglich, es sei denn, sie führen Kriege um der Kriege wegen.

Dafür gibt es überraschende Indikationen. Damit ist nicht Herr Soros gemeint, der seine Sorge um einen bevorstehenden dritten Weltkrieg öffentlich vernehmen lässt. Es sind zwei Beobachtungen, die jeder seit gut zwei Jahren machen kann. In dem Maße, wie sich die zwei tragenden Säulen der gegen Deutschland und die Achsenmächte gerichtete Kriegskoalition in die Haare geraten und an die jeweilige Gurgel gehen, werden offenkundig die jeweiligen Archive geöffnet und Weltbilder bei denen ins Wanken gebracht, die die Alleinschuld an allem Elend dieser Welt bereits in den Genen manifestiert hatten. Selten haben sich so lesenswerte Artikel und Kommentare in den Gazetten und dem sich zu einer letzten Brutstätte der Freiheit aufschwingendem Internet wiedergefunden, wie in diesen Monaten.

Die bisherige Ordnung – ohne den Begriff der neuen amerikanischen Weltordnung verwenden zu wollen – hat sich geistesgeschichtlich darauf konzentriert, gleichsam mit einer Festungsmauer bestimmte Thesen über alleinige Verantwortlichkeiten zu umgeben. In diese Mauern werden derzeit Breschen geschlagen. Dies geschieht interessanterweise seitens derjenigen, die jahrzehntelang alles unternommen haben, Deutschland und die Deutschen als den Hort alles Bösen darzustellen. Henry Kissinger hatte in Peking vor den versammelten Staatsmännern der führenden Mächte schon 2004 darauf hingewiesen, dass es das Unvermögen aller vor dem ersten Weltkrieg führenden Staaten gewesen war, nicht fertigzubringen, eine frische, aufstrebende und wirtschaftlich überaus erfolgreiche Macht wie Deutschland in die bestehende Ordnung zu integrieren. Man sagt nun gemeinhin, dass die Geschichte von den Siegern geschrieben wird. Seit Fischer wissen wir allerdings, dass die Sieger es den Besiegten überlässt, dies auch noch zu Papier zu bringen. Dem hat Christopher Clark mit schlafwandlerischer Sicherheit den Boden entzogen. Man kann sich nur fragen, wie die dahinter stehende Absicht sein könnte?

Da sind die vor Wochen in Chicago gemachten Äußerungen des Stratfor-Chefs, Herrn George Friedman, prima facie eindeutiger. Es war schon schweres Geschütz, das da aus Chicago abgefeuert worden ist und man hat nicht den Eindruck, dass über Frau Dr. Sarah Wagenknecht hinaus irgendjemand im politischen Berlin davon etwas mitbekommen hat.

Der Publizist Wolfgang Effenberger hat vor einigen Monaten bereits darauf aufmerksam gemacht, dass in den letzten Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts von finanzstarken Amerikanern aus Chicago alles unternommen worden ist, die verschiedenen Völkerschaften der Donaumonarchie gegen Wien so aufzubringen, wie es nach dem kriegsbedingten Zerfall dieses Reiches manifest geworden ist. Damit wurde zum ersten Male deutlich, dass neben der staatlichen Verantwortung in Washington an interessierte politische und vor allem wirtschaftlich potente Zirkel gleichsam Deputate zur Durchsetzung eigenmächtiger Ziele vergeben werden.

Der Charme dieser Überlegungen besteht darin, dass notfalls der gewaltige amerikanische Militärapparat zur Durchsetzung entsprechender privater Ziele herangezogen werden kann. Herr Soros kann mit Milliardenaufwand seine Vorstellungen in Mittel-und Osteuropa zur Geltung bringen, notfalls gegen die Vorstellungen vor Ort gewählter Regierungen oder dem Selbstbestimmungsrecht der jeweiligen Völker.

George Friedman, der einem Apparat aus ausgeschiedenen Geheimdienstleuten und Militärs vorsteht, hat allerdings eine neue Hausmarke gesetzt, deren Sprengkraft noch nicht einmal zu ahnen ist. Uns soll wohl klargemacht werden, dass schon seit der Gründung des Deutschen Reiches 1871 es der zielgerichteten amerikanischen Politik zu verdanken gewesen ist, in geeigneter Weise Unfrieden auf dem europäischen Kontinent zu schüren und sich gleichzeitig bestehender und möglicher oder nur geahnter Rivalen auf dem Kontinent zu entledigen, sei es nur das ehemalige Mutterland, Frankreich, das kaiserliche Deutschland mitsamt der Donaumonarchie oder gar Russland. Vor diesem Hintergrund erscheint es fast zwangsläufig, entgegen jeder eigener Erkenntnis, den Achsenmächten die Alleinschuld am ersten Weltkrieg aufzubürden, denn einer musste die berühmte „Torte ins Gesicht“ bekommen. Hätte man sich vorstellen können, neben dem revolutionsgeschüttelten Deutschland den Verbündeten wie Frankreich oder Großbritannien die gewaltigen Kriegsschulden als den Verbündeten des Krieges auferlegen zu können?

Über die Jahrzehnte, wenn man Herrn Friedman folgt, hat man sich daran abgearbeitet und wenn Präsident Obama in wenigen Tagen in die „Alpenfestung“ kommt, wird er die Überwachungsstaaten ohne jeden störenden Einfluss vorfinden. Die internationalen Zeitungen und generell die Medien, sind voll davon, dass es jetzt gegen Russland gehen soll und wenn man sich die NATO-Verantwortlichen anhört, dann können sie es kaum erwarten. Den Amerikanern wird gemeinhin unterstellt, am kurzfristigen Erfolg interessiert zu sein. Wer hätte es allerdings gedacht, dass sie so das „Friedman´sche Gesetz“ befolgen und über Jahrhunderte planen. Sie treffen allerdings auf ein Russland, das jedenfalls den Eindruck erweckt, nicht mehr herum geschubst werden zu wollen und zu können. Es wird gerade Moskau sein, dass dabei Deutschland und die Deutschen im Auge hat. Das hat politische Folgen. Das war schon in den letzten Jahrzehnten sowohl in Bonn als auch in Berlin festzustellen. Immer dann, wenn es selbst auf dem politischen Feld den Leuten im Bündnis zu viel wurde, erhob sich einer und erinnert an die care-Pakete. Das hatte Wirkung und das war bekannt. Sollte Herr Soros Recht behalten, geht es jetzt darum, ob wir wieder Schlachtfeld werden? Und dann fällt uns Herr Friedman mit seiner Aussage über das Vorgehen gegen uns seit 1871 ein. Er steht dabei nicht alleine, wie man sogar in diesen Tagen im „Handelsblatt“ nachlesen kann.

Achtergrond bij het kalifaat

kruistocht.jpg

Door: Koenraad Elst

Achtergrond bij het kalifaat

Ex: http://www.doorbraak.be

Pieter Van Ostaeyen is internationaal bekend als online rapporteur van en onderzoeker naar Syriëstrijders. Hij schreef een boek over de achtergrond van IS.

Het beknopte boek Van Kruistocht tot Kalifaat van geschiedkundige en arabist Pieter Van Ostaeyen is zeer rijk aan feiten over de dramatische gebeurtenissen van de jongste jaren in het Midden-Oosten, van Tunesië tot Irak. Het geeft bij wijze van nieuwe informatie heel wat nationale eigenaardigheden van de demoratiseringsbewegingen die samen de Arabische Lente uitmaakten, en somt de specifieke kenmerken van de verschillende islamgroeperingen op.

Zo is de Jabhat an-Nusra (ik volg hier de gegeven transcriptie, eigenlijk Engels en gebaseerd op de feitelijke Arabische uitspraak) in Syrië, inmiddels bij al-Qaida aangesloten, zeer geheimhoudend, anders dan de rivaliserende Islamitische Staat met zijn gesofistikeerd gebruikt van klassieke en digitale communicatiekanalen. De Nusra-’verzetsbeweging’ onderwerpt nieuwe recruten aan een strengere selectie. Nochtans, al heeft de Islamitische Staat veel meer buitenlanders in zijn rangen, ook an-Nusra stelt Vlaamse en Nederlandse vrijwilligers te werk. De Tsjetsjenen en Tunesiërs hebben er zelfs eigen brigades.

Strategisch zijn deze gewapende groepen helemaal mee met hun tijd. Zij inspireren zich op de maoïstische beginselen van de guerrilla en de ‘asymmetrische oorlog’: terugtrekken wanneer de vijand sterk is, aanvallen wanneer hij zwak is. Een aantal jaren geleden was Norman Finkelstein te gast op Het Andere Boek en beschreef hij hoe de Hezbollah het onoverwinnelijk lijkende Israël qua organisatie en effectiviteit aan het inhalen was. Deze evolutie wordt nu doorgetrokken door an-Nusra en het Kalifaat, wat de spectaculaire militaire successen (hun vrij geringe aantal manschappen en niveau van bewapening in acht genomen) verklaart.

Voor verdere bijzonderheden verwijzen wij naar het boek. De rijkdom aan minder bekende feiten maakt het alvast tot een goede investering. Dat gezegd zijnde, toch enkele kritische bedenkingen.

De VS volgde in Syrië een beleid van halfhartige steun aan de oppositie van ‘gematigden’ tegen de regering-Assad, maar: ‘In april 13 werd evenwel duidelijk dat het State Department er alleszins gedeeltelijk naast zat.’ (p.85) Op zich een feit, maar wel één dat om commentaar vraagt. Sedert de opbouw naar de inval in Irak in 2003 is het Amerikaanse engagement in het Midden-Oosten één opeenstapeling van dwaasheden, een bevestiging van het Europese stereotype van de ‘stupid Americans’ die zich zonder enig gevoel voor werkelijkheden op het terrein overal mee moeien als een olifant in een porseleinwinkel. Dat gaat van de inval in Irak zelf tot het in de rug schieten van hun bondgenoot Hosni Mubarak (vraag maar aan de ‘vrienden’ van de VS hoe een dolk in de rug aanvoelt: Tsjiang Kai-sjek, Fulgencio Batista, Van Thieu, de Sjah, Mobutu Sese Seko, allemaal zodra het erop aankwam aan de genade van hun vijanden overgeleverd) en het steunen van de Syrische ‘oppositie’, zelfs op gevaar van een confrontatie met Syriës bondgenoot Rusland.

En dwaasheid is soms nog een te milde beoordeling; het kan ook over glasharde perfiditeit gaan. Het verhaal van de Iraakse ‘massavernietigingswapens’ is welbekend, en we moeten toegeven dat het als bewijs van westerse interventiezucht in moslimlanden heel wat moslimjongeren over de drempel geholpen heeft. Van theoretisch overtuigd door het voorbeeld van Mohammeds strijd kantelden zij naar daadwerkelijke terroristen of Oostfrontvrijwilligers (‘Syriëgangers’). Op p.63 vermeldt Van Ostaeyen terloops Nakoula Nakoula, de koptische immigrant in de VS die de internetfilm The Innocence of Muslims gemaakt had. Inmiddels weten wij dat de Amerikaanse regering hem onder valse voorwendselen heeft doen opsluiten (‘de eerste Amerikaan opgesloten wegens overtreding van de islamitische wet tegen godslastering’) en dat de film ten onrechte de oorzaak genoemd werd van de aanval op het VS-consulaat in Benghazi waar ambassadeur en islamofiel Christopher Stevens doodgemarteld werd. Het State Department wist al dagen eerder dat deze aanval gepland was, en dat hij niets met moslimverontwaardiging over de film te maken had.

carica-daesch.jpg

 

Niet dat Europa het zoveel beter doet: de moralistische, door schertswijsgeer Bernard-Henri Lévy geînspireerde tussenkomst in Libië heeft talloze doden, de ontwrichting van het land en de vloed van ‘bootvluchtelingen’ veroorzaakt. Beter te laat dan nooit moet men inzien dat in die regio een verlichte sterke man het beste was waar men geredelijk op kon hopen. Democratie is goed, maar vooronderstelt een beschavingsniveau dat daar nog niet vervuld blijkt te zijn. In ieder geval kan men ze niet van buitenaf opleggen.

Ook de hoera-sfeer in de media omtrent de Arabische Lente heeft hem op het verkeerde been gezet: ‘Toen de Arabische Lente door Noord-Afrika een spoor van hoop trok, hadden weinigen verwacht dat de situatie er uiteindelijk ging verslechteren.’ (p.141)

De als ‘islamofoob’ weggezette islamcritici hadden het nochtans al voorzien: de enige georganiseerde kracht die een alternatief voor de bestaande dictaturen kon bieden, was niet enige liberaal-democratische partij, wel de Moslimbroeders of gelijkaardige islamscherpslijpers. Om er nogmaals de strategische inzichten van Mao bij te halen: een revolutie is onmogelijk zonder revolutionaire voorhoedepartij. De overgang van dictatuur naar democratie vergde een groep die vooruit dacht, die een recept had en dat in wijzigende omstandigheden consequent nastreefde, die leiding kon geven aan de massa, en die haar gevoelens over waar zij van weg wou, kon omzetten in een positieve formule over waar men naartoe moest. Zulk een demokratisch gezinde voorhoede die als aantrekkingspool voor de onbestemde volkswoede had kunnen dienen, was er niet.

In een titel op p.30 heten de kruistochten ‘de eerste tekenen van kolonialisme’. O, en wat was de vier eeuwen oudere Arabische bezetting van Spanje dan? En de Turkse bezetting van de Balkan, en eerder al die van Anatolië (‘Turkije’)? Als we per se over kolonialisme moeten spreken, dan waren de kruistochten een anti-koloniale bevrijding van een door de islam bezet christelijk gebied. Uiteraard hadden de christenen het eerdar dan weer van joden en heidenen afgesnoept, maar dat geldt voor de islam buiten christelijk gebied ook, te beginnen met Medina en Mekka.

Maar het ergst van al is deze bewering, na de opsomming van de ‘vijf zuilen’ van de islam: ‘Deze richtlijnen zijn louter religieus van aard, politeke aspiraties heeft de islam in se niet.’ (p.42) Ik weet niet wat de U-Gentse prof. Gino Schallenbergh, die hier de inleiding schreef, in zijn lessen islamkunde zoal vertelt, maar het inzicht dat de islam een intrinsiek politieke religie is, lijkt me nogal fundamenteel. Toen Mohammed zijn leer startte, was het van meet af aan zijn bedoeling, een staat te stichten. Hij zelf werd de eerste islamitische dictator van Medina en uiteindelijk van heel Arabië. Zijn levenswerk bestond erin, Arabië om te vormen van een bestaande en geslaagde multiculturele samenleving in een monolithisch-islamitische staat.

Zonder dat basisinzicht is men gedoemd, de politieke strijd in het Midden-Oosten, ondanks magistrale feitenkennis die ik geenszins betwijfel, verkeerd te begrijpen. Dan zegt men bv. met veel aplomb: ‘Het gaat het Kalifaat (of eender welke andere betrokken partij) niet om religie maar om macht.’ Ja,wiens macht? Het gaat in de islam altijd om de macht. Misschien wordt dat beginsel voor mijn ‘gematigde’ lezers wat verteerbaarder als ik erbij zeg dat dat zijn goede kanten heeft. Dat de moslims in het Midden-Oosten christelijke gemeenschappen hebben laten bestaan, komt doordat zij niet puristisch een volledig islamitisch-bevolkt rijk wilden, maar wel de macht binnen dat rijk. In ieder geval: met moet niet de christelijke scheiding van staat en religie (‘Mijn rijk is niet van deze wereld’, ‘geeft den keizer wat des keizers, en Gode wat Godes is’) op de islam projecteren. Mohammed overviel karavanen, nam gijzelaars voor losgeld, nam en verkocht slaven enz., en voor hem was dat allemaal ‘inspanning (jihad) op de weg van Allah’.

Ziedaar wat er met het hele islamvertoog in westerse middens scheelt, ook in onze arabistiekdepartementen: men bekijkt de situatie niet door moslimogen. Onze islampleitbezorgers en multiculturalisten zijn heikneuters die niet wezenlijk verder zien dan hun klokkentoren. Ze komen wel in moslimlanden, maar blijven de van huis uit meegekregen westerse denkcategorieën hanteren. Global village, travelling peasants.

Beoordeling : * * *
Titel boek : Van kruistochten tot kalifaat
Subtitel boek : Arabische Lente, Jihad, Kalifaat
Auteur : Pieter Van Ostaeyen
Uitgever : Pelckmans
Aantal pagina's : 152
Prijs : 17.5 €
ISBN nummer : 9789028973749
Uitgavejaar : 2015

00:05 Publié dans Actualité, Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, islam, eiil, daesch, isis, syrie, levant, irak, proche orient | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Presseschau - Juni 2015

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Presseschau - Juni 2015

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(Wer möchte diesen Preis nicht haben?...)
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Bürger Für Frankfurt (BFF) im Römer statt Freie Wähler
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Pädophiliebericht des Berliner Landesverbandes
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Griechenland
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8. Mai – Ein Zwischenruf zum Untergang
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Brüsseler Danaergeschenk
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Grenzkontrollen: Polizei verhindert dutzende Straftaten
 
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Was wenn du in Afrika geboren wärest? Mythen der Multikultis widerlegt Nr. 4
 
Feindbestimmung mit progressivem Populismus
 
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Legale Einreise nach Europa
Vatikan prüft eigene Visa für Flüchtlinge
 
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Kölner Erzbischof
Woelki gegen Zerstörung von Schleuserbooten
 
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Ingolstadt
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(Frankfurter gegen Islamismus)
Vorwärts und nicht vergessen
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Das Heerlager der Heiligen (Werkstatt 1): vollständige Fassung!
 
Wildsteig: Gutmenschen flüchten vor der Krätze
 
Mehr Flüchtlinge als Einwohner in Gießen! Bürger haben Angst vor Asylanten
 
Blutige Messerattacke
Gericht verhandelt nach Messerattacke in Frankfurter Kirche
Eine blutige Messerattacke, ausgerechnet in einer Frankfurter Kirche, die als Flüchtlingsunterkunft genutzt wird, beschäftigt das Landgericht. Ein Mann aus Ghana muss sich verantworten.
 
(Was das wohl für Banden sind?...)
Mitarbeiter-Streik: Eiffelturm bleibt wegen Taschendieben geschlossen
Sie kommen in Banden, beklauen Touristen und bedrohen das Personal. Aus Protest gegen Taschendiebe haben die Angestellten des französischen Wahrzeichens ihre Arbeit niedergelegt.
 
(Dass die Herkunft von Täter und Opfer nicht genannt wird, also kein zweiter "Fall Tugce" inszeniert wird, lässt Rückschlüsse auf die möglichen Nationalitäten zu, vor allem des Täters. Bislang ist nur dies zu lesen: "Der in Untersuchungshaft sitzende Tatverdächtige ist der Polizei zufolge Mitglied in einem Boxklub, hat aber in Deutschland keinen festen Wohnsitz.")
Mann stirbt nach Schlägerei in Frankfurter Club
Ein 41-jähriger Mann ist bei einer Schlägerei an der Tanzfläche im Club "Gibson" so schwer am Kopf verletzt worden, dass er starb. Unter den Gästen: Fußballer Nelson Valdez – er musste auf die Wache.
 
Schlossgrabenfest in Darmstadt
Schläger mit Rastazöpfen prügelt Mann bewusstlos
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Video)
Pro Wiederaufbau
 
Viele historische Plätze wurden in den 1960er-Jahren dem Autoverkehr geopfert / Ausstellung zeigt Auswirkungen auf die Stadtarchitektur
Vom Marktplatz zum Parkplatz
 
Bronzepferde von Josef Thorak: Fahnder finden verschollene Nazi-Kunst
 
Schreitende Pferde
Verschollene Nazi-Kunst entdeckt
 
Nazi-Kunst aus der Reichskanzlei
Hitlers Bronzepferde sollen ins Museum
 
Berlin: Weiterer Bezirk verbannt „sexistische Werbung“
 
Wien bekommt homosexuelle Ampelmännchen
 
Homosexuellen-Ehe
Berufsempörte bombardieren „Westfalenblatt“
 
Shitstorm wegen Homophobie zeigt Wirkung
„Westfalen-Blatt“ trennt sich von Autorin Barbara Eggert
 
Polyamorie
Weil die Basis sicher ist
 
Wertewandel – das Richtige erzählen
 
Bloggen unter Spannung
 
Social Media
Das Netz bist du!
Amerikanische Collegeschüler nutzen Facebook anders als japanische Hausfrauen. Der Anthropologe Daniel Miller erforscht in seiner weltweit größten Studie zu Sozialen Netzwerken deshalb vor allem den Einzelfall. von Kilian Trotier
 
Persönlichkeitsanalyse Deine Sprache verrät dich
Wie fleißig ist dieser Bewerber? Lügt der Versicherte, der einen Schaden meldet? Eine Software hilft Firmen, solche Fragen zu beantworten. Genial – und unheimlich. Ein Selbstversuch.
 
(Zunehmende Komplett-Überwachung)
Telematik-Tarife
Blackbox im Pkw - Versicherer wollen Autofahrer überwachen
 
Überwachtes Fahrverhalten
Revolution der Kfz-Versicherung
Wer vorsichtig fährt, spart künftig bei der Versicherungsprämie. Eine Blackbox im Auto kontrolliert das Fahrverhalten. Der Preis dafür ist hoch: Keine Fahrt bleibt mehr geheim.
 
(auweia…)
"Willkommen in der Hölle": Show über NS-Terror in Tschechien
 
Tschechische Reality-Show schickt Familie in Nazi-Zeit
 
„Wirtschaftswoche“ startet Werbekampagne für die EU
 
Dahrendorf und die Quadratur des Kreises
 
(Ideen zum Aufbau eines europäischen Ethno-Staates…)
Arthur Kemps Nova Europa
 
Politische Korrektheit
Empörung über Berliner Travestie-Künstler
 
(Zur Politischen Korrektheit…)
Politische Korrektheit
Kontrolliert wird flächendeckend
von Thorsten Hinz
 
UN gegen illegale Müllexporte
"Ein Tsunami aus Elektroschrott"
 
Wir blöden Primaten
Die Wissenschaftsjournalistin Elizabeth Kolbert führt uns vor Augen, wie wir die Welt verwüstet haben. Dafür hat sie jetzt den Pulitzerpreis bekommen. Ein Gastbeitrag von Reiner Klingholz
 
Das Millionen-Geschäft mit abgelaufenem Essen
Mit dem, was Supermärkte wegwerfen, macht Dan Cluderay Millionen. Online verkauft der Brite Produkte, die ihr Mindesthaltbarkeitsdatum überschritten haben. Auch an deutsche Kunden wird geliefert.
 
(Nun auch im Land der Sambatänzer…)
Steigendes Übergewicht in Brasilien
Friedhof reagiert auf Fettleibigkeit im Land
 
Umstrittene Operation: Italienischer Chirurg will Kopf transplantieren
 
Propagandafilm fürs Scheitern
Kampflichtspiel des Weltekels
Trotz Filmbluts kein Horror, trotz Kalauern keine Komödie: Mit „Sieg der Vernunft“ hat der Hamburger Ditterich von Euler-Donnersperg einen ironischen neostalinistischen Propagandafilm gedreht.
 

La droite française face au mythe républicain

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La droite française face au mythe républicain

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

Dérisoire refrain du discours de François Hollande et de Manuel Valls qui l'utilisent en boucle, comme s'ils éprouvaient le besoin de démontrer leur insignifiance, le mot vient d'être subtilisé par l'adversaire que le pouvoir semble redouter le plus. Concurrence déloyale s'est-on empressé de proclamer dans les ateliers du prêt-à-penser au service de la gauche. On s'est même donné le ridicule de saisir sur ce point la magistrature syndiquée.

Ce 29 mai, fête des changements de nom. Le plus important parti regroupant depuis 2002 ce qu'on appelait autre fois la droite classique a finalisé le processus. Une fois effectué le petit détour judiciaire elle ne se nommera plus l'UMP. Et tout cela lui a permis de se revendiquer d'un héritage, sans doute estimable aux États-Unis, mais, au regard de l'Histoire, assez peu glorieux en France.

La république, en effet, ne devrait être considérée que comme une forme de gouvernement. C'est à ce titre seulement qu'une loi répressive de 1936 interdit de se liguer pour renverser par la force ce contenant formel, dont le contenu reste libre.

Elle ne saurait, par définition, se fonder sur aucune "valeur" métaphysique. La seule définition recevable identifie ce régime à l'absence de roi, c'est-à-dire à la carence de ce noyau central des institutions qu'on appelle, dans les vrais pays libres d'Europe, selon les pays, prérogative royale, permanence de la Couronne.

Les bons esprits empiriques considéreront sans doute qu'au moins une république a fait moins de mal que les autres : la Seconde (1848-1852). Elle s'est révélée la moins néfaste puisque la plus courte et, surtout, la moins agressive à l'encontre de ses voisins européens. En France, après avoir balayé l'imposture orléaniste, elle a permis la confrontation pacifique des idées de Frédéric Bastiat et de Pierre-Joseph Proudhon siégeant au sein de l'assemblée nationale, où le grand théoricien du socialisme fédéraliste français rejoignit celui du libéralisme en juin 1848, au même moment que Victor Hugo.

Le parti en voie de mutation, cette "union pour un mouvement populaire" en phase terminale, avait été initialement fondé en 2002 sous la référence à une "majorité présidentielle". Inventée par Alain Juppé, cette appellation improbable faisait déjà sourire sachant que le chef de l'État, candidat sortant, avait au premier tour rassemblé sur son nom 10,8 % des électeurs inscrits.

Puis la même "union", rassemblant l'ancien RPR avec les restes du centrisme, amenés par Douste-Blazy, et ceux de la droite libérale par Raffarin, avait gardé son sigle n'en ayant transformé que la déclinaison. MP voulait dire désormais "mouvement populaire" sans doute pour conjurer le péril du "populisme".

Elle a donc cette fois changé de nom, et peut-être même ne s'agit-il plus du même concept.

Il est arrivé que ce parti, avant même sa redéfinition, prenne des positions positives.

Tenons-nous ici en à un exemple récent. Quand Mme Pécresse suggère la fin de la tolérance pour la fraude dans les transports en commun en Ile-de-France comment ne pas souscrire à cette très bonne idée, en lever de rideau de sa campagne pour les élections régionales.(1)⇓

Si elle l'emporte sur l'insupportable Bartolone, si cela met un terme à 17 années de présidence Huchon, si elle parvient à mettre en œuvre son programme, ce qui représente beaucoup de conditions par conséquent, alors, oui, l'usager payant du réseau qui, hélas, restera public, pourra s'en féliciter puisque la fraude coûte la bagatelle de 500 millions d'euros par an. Il n'est jamais interdit de rêver, et il est toujours recommandable de conserver l'espoir. Alors, pourquoi pas soutenir cette honorable proposition de loi n° 2058 pour que soit modifié dans ce sens le Code des transports.(2)⇓

Reste que, dans la mémoire plus longue, celle d'une droite qui ne devrait jamais avoir cessé de combattre le jacobinisme, l'usage outrancier du mot républicain reste associé aux "mariages" du même nom qui noyaient les Nantais dans la Loire.

Vous voyez je ne suis pas si sectaire que cela, vis à vis de l'ancienne UMP devenue "les républicains" : je sais gré à Mme Pécresse de se proposer de combattre le fraude dans les transports publics comme je sais gré à Luc Ferry quelques jours plus tôt d'avoir rappelé que "les guerres de Vendée, c’est le premier grand génocide dans l’Histoire de l’Europe, il y eu 500 000 morts ! (…) Plus aucun historien ne le conteste aujourd’hui."(3)⇓

J.G. Malliarakis     

Apostilles

  1. sur La Chaîne parlementaire
  2. cf. texte de la proposition sur le site de l'Assemblée nationale>/a>
  3. sur I>Télé le 18 mai 2015.

→ Pour être tenu au courant de nos chroniques, il suffit de s'inscrire à la liste de diffusion de L'Insolent en adressant un message à : <courrier.insolent-subscribe@europelibre.com>

Risques financiers, sociaux & radicalisation

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«Risques financiers, sociaux & radicalisation»

Conférence de Piero San Giorgio à Liège

Le 20 juin 2015

Samedi 20 juin 2015 aura lieu la deuxième conférence de Piero San Giorgio à Liège: « Risques financiers, sociaux & radicalisation »

Le lendemain, dimanche 21, un stage d'initiation aux premiers soins tactiques sera organisé en présence de Piero San Giorgio.

Programme :
Samedi 20 juin :
- 16h séance de dédicaces (2 rue des guillemins à Liège)
- 19h conférence (Liège, lieu communiqué à la réservation) prix : 12€
Dimanche 21 juin :

- 9h stage d'initiation aux premiers soins tactiques en présence de Piero

(Liège, lieu communiqué à la réservation)
Prix : 150€ (+2 places de conférence offertes!)
Informations et inscriptions.

Revoir la conférence de décembre 2013.

mardi, 02 juin 2015

La Russie face à la russophobie occidentale

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La Russie face à la russophobie occidentale
 
Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.
 
Consultant en organisation d’entreprise
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Depuis le XVe siècle, l’insoumission à une religion, puis à un modèle culturel mondial est une des principales causes de la russophobie. Tout comme Constantinople a été le prolongement de Rome, Moscou a prolongé l’héritage byzantin. Il n’y a pas de troisième Rome mais une continuité de civilisation avec un déplacement de son centre.

L’héritage byzantin a été reçu par Ivan III le Grand en 1472. Lorsqu’il accueillit sa future épouse Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, il refusa l’entrée de Moscou au cardinal Bonumbre qui escortait l’héritière. Le Vatican cherchait alors une alliance contre les Turcs. Contre un changement de religion, le pape offrait à Ivan III la couronne impériale avec comme conséquence la suzeraineté de Rome via le Saint-Empire romain germanique.

En confirmant l’orthodoxie comme religion d’État, la Moscovie actait son insoumission au catholicisme, à l’Occident, se condamnant à l’isolement et à l’ostracisme. Par le mariage, la Russie intégrait Byzance avec sa religion, sa culture, son histoire. À Byzance sont associés des mots tels que faste, rêve et aussi intrigue, mystère, clan, massacre ou torture. Ce sont ces mêmes mots dont on affuble aujourd’hui la Russie.

La Russie a hérité de la notion d’oikouménè byzantine, de monde byzantin. Une de ses caractéristiques était de rassembler dans un même système politique et idéologique des peuples de langues et de cultures différentes. Des peuples qui prient dans des langues allant du slavon à l’arménien en passant par le grec, avec des codes sociétaux différents mais qui tous ont le même rapport à Dieu et le même respect du chef de l’État.

De Byzance, la Russie a conservé la tradition politique romaine, l’héritage littéraire grec, la foi chrétienne orthodoxe et la capacité de gérer de multiples langues et ethnies dans un même espace. Ce multiculturalisme impose un État fort pour éviter le communautarisme, désintégrateur de nations. Renouant avec ses racines, la Russie refuse toute vassalité à l’Occident ou à l’Orient. Elle est fidèle à ses valeurs, à son héritage, à son histoire.

Les plus farouches adversaires de la Russie sont ceux qui cherchent à imposer leur pauvreté culturelle par la force ou l’étranglement économique. Toutes leurs manœuvres ne visent qu’à faire renier par les peuples les valeurs constitutives de leurs nations. La vacuité culturelle et spirituelle facilite l’asservissement des peuples.

Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.

Désormais, c’est la peur d’un rayonnement civilisationnel fédérateur qui alimente la russophobie. Héritière de l’Empire romain d’Orient, de Byzance, la Fédération de Russie est intimement multiculturelle. Un atout décisif pour le futur, pour le monde multipolaire.

Tout comme la Russie l’a été en 2000, la France est devant le même choix : dilution mondialiste ou rayonnement international.

Le décryptage de Laurent Obertone

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BIG BROTHER ET LE DRESSAGE DES PEUPLES VIA LE SOFT POWER

Le décryptage de Laurent Obertone

Bruno Racouchot*
Ex: http://metamag.fr

En 2013, le journaliste et écrivain Laurent Obertone s'est fait connaître du grand public avec un document choc, La France Orange mécanique, (éditions Ring), où il décrivait une France livrée à l'ensauvagement et à la pure violence. Dans la foulée, il signe aujourd'hui La France Big Brother, (éditions Ring), où il dissèque un système de domination des peuples via l'usage intensif du soft power. Deux livres qui ont suscité de nombreuses polémiques mais qui ont le mérite d'engager une réflexion de fond sur notre devenir. Dans l'entretien qu'il a accordé à Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, Laurent Obertone décortique la "machine à dresser les peuples". Il montre à partir de quel socle mental sont élaborés les messages, comment ils circulent et formatent les esprits, rendant toujours plus ardu le travail de la pensée et délicat l'exercice de la liberté.

Dans votre dernier ouvrage, La France Big Brother, vous montrez qu'il existe des interactions entre d'une part les jeux d'influence engagés par les opinion makers et relais d'opinion, et d'autre part des disciplines comme la génétique ou l'éthologie. Vous allez même jusqu'à parler de techniques de dressage via les outils du soft power, terme qui pour le moins est fort. Pourquoi? 

Conditionner une foule, un être humain ou un animal répond à des règles simples qui relèvent de la domestication. Pour être domestiqué, il faut qu'il y ait un émetteur et un récepteur. Prenez ainsi l'exemple du meilleur ami de l'homme, à savoir le chien. Son dressage correspond à des codes qui jouent sur attraction et répulsion, désir et crainte. Bien sûr, toutes les observations relevées en éthologie, dans les sciences du comportement, ne peuvent être exactement applicables aux sociétés humaines. Mais globalement, on peut noter que les règles morales, les codes qui sont délivrés par ceux qui s'arrogent l'autorité de par leur prétendue qualité de "sachant", vont tour à tour séduire ou effrayer leurs concitoyens, qui sont soumis à leur discours, et in fine acceptent leurs repères et leur logique. 


Quand je parle du système qui exerce sa règle toute puissante, j'entends un certain nombre d'émetteurs qui fonctionnent en réseau sur une même logique, avec les mêmes référents, les mêmes interdits. Celui qui s'arroge la capacité à dire ce qui est bien et ce qui est mal détient un formidable pouvoir de dressage sur ses contemporains. C'est pourquoi je dis que nous sommes aujourd'hui bel et bien domestiqués, au sens biologique du terme. Nous subissons – le plus souvent sans en être conscients – un dressage via un flux permanent de messages émanant de toutes sortes de sources : sphère communicationnelle ou médiatique, "autorités morales", experts, intellectuels, hauts fonctionnaires, décideurs politiques ou économiques, etc. qui sont en interaction permanente entre eux et fonctionnent en boucle. Toutes nos perceptions sont saturées par ces messages. Ils reposent tous sur le même vocabulaire, les mêmes images – positives ou négatives – la même logique, répondant à une volonté de domination via la maîtrise absolue des armes du soft power. Il n'y a plus d'échanges entre parties différentes, plus de débat digne de ce nom. Tout est fait pour en permanence, dissocier les effets des causes. L'impératif moral l'emporte sur le réel. Vous n'avez dès lors plus le choix qu'entre l'adhésion obligatoire à la pensée commune et dominante, ou la diabolisation, qui débouche sur la remise en cause même de votre humanité, de votre qualité d'homme. C'est en cela que le système est redoutablement efficace.  Il n'a pas forcément besoin de chars pour faire régner l'ordre, puisque qu'il détient la clé de la maîtrise des esprits… 


N'exagérez-vous pas le poids réel de ce système que vous décrivez et de ce soft power qui vise la maîtrise des esprits de nos contemporains ? 

Il suffit d'ouvrir les yeux et de saisir l'intime logique du système pour constater le bien fondé de mon analyse. Le système, c'est une petite musique à laquelle vous devez vous soumettre sous peine d'être exclu. Contrairement aux apparences, il n'y a pas de jeu des idées, il n'y a ni débat ni rhétorique, mais des incantations psalmodiées en continu. Ce sont tous les rouages du système médiatique, juridique, politique, culturel… qui décident de ce qui acceptable et de ce qui ne l'est pas, en politique intérieure comme en politique internationale, en matière culturelle comme pour les questions de société… Pas un domaine de l'activité humaine n'échappe à leur grille de décryptage et donc à leurs jugements qui se muent très vite en injonctions, quand bien même leurs interprétations se révèlent être en total déphasage avec le monde réel. Pour qu'il y ait réaction face à cette effrayante machine à broyer les peuples, il faudrait être doté d'au moins deux qualités : la lucidité et le courage. La lucidité peut reposer soit sur une analyse rationnelle, soit être le fruit d'une réaction vitale. 


Or, c'est là une règle observée dans toutes les sociétés humaines, il faut avoir une immense force de caractère pour garder son libre-arbitre quand tous les messages qui parviennent à votre cerveau passent en boucle les mêmes injonctions et les mêmes images. D'autant que l'étau se resserre jour après jour. La personnalité qui, hier était encensée, peut se voir clouée au pilori et exclue de la scène si elle remet en question un avis venu d'en haut, si elle adopte une attitude non conforme. Tous les rouages du système se tiennent, ils sont d'une puissance telle que l'homme conscient va le plus souvent renoncer non pas seulement à agir, mais même à penser à contre-courant. C'est donc bien la maîtrise du jeu des idées qui permet à cette dictature de la pensée qui n'ose pas dire son nom d'avoir cette toute puissance qui paralyse les esprits. Et le peuple est soumis de mille manières à cette pression constante et polymorphe, notamment par la banalisation de la criminalité. Pour ceux qui ne comprennent pas le message, il y a la violence pure pour les mater. D'où la culture de l'excuse que ce système développe à l'endroit des criminels. 

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A vous lire, on évolue en plein cauchemar… 

Ce n'est pas faux ! Je note dans les dernières pages de La France Big Brother que nous évoluons en pleine dystopie. Une dystopie, c'est l'envers d'une utopie, c'est une fiction terrifiante où l'idéologie prend le pas sur le réel. Or force est de constater que nous vivons – souvent sans en avoir clairement conscience – dans un monde de ce type. Comme je le dis souvent, jamais l'humanité n'a commis autant de destructions et de dégâts en se parant des atours de la bonne conscience, au nom du bien, de la morale et de l'humanité. Derrière les belles formules, il y a en réalité des formes de domination totale, sur les corps comme sur les esprits. Dans mon dernier ouvrage, je me réfère à nombre de formules tirées du 1984 de Georges Orwell. Mais j'aurais tout aussi bien pu puiser des réflexions dans la lecture du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. 


Dans notre société de communicants, les beaux discours assurent tout à la fois un statut social privilégié, une agréable exposition médiatique et les espèces sonnantes et trébuchantes qui vont avec. Entrer en rébellion avec le système entraîne la mort douce, l'effacement, la diabolisation, l'exclusion... Tous ceux qui créent ces messages permettant au système de se perpétuer et de croître, tous ceux qui contrôlent les relais d'opinion, partagent donc un même socle de morale égalitaire, qui doit être intouchable et respecté comme un totem des temps modernes. Même la réalité n'est plus directement perceptible par nombre de nos contemporains, puisque elle est traitée en permanence par le biais du "décryptage médiatique". 


En guise de conclusion ? 

Dans la Grèce antique, sur le frontispice du temple de Delphes, il était gravé Gnothi seauton, Connais-toi toi-même. Aujourd'hui, l'exigence de sagesse exige que nous soyons nous-même à nous-même notre propre maître, que nous puissions régner en parfaite plénitude sur notre forteresse intérieure afin d'échapper à la servitude. Aussi, paraphrasant la devise delphique, je dirais "Dressons-nous nous-mêmes pour rester libres et lucides, et surtout vivre debout". 


*communication et influence

 

lundi, 01 juin 2015

Pakistan-Afghanistan Relations: Geopolitical Dimensions

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Natalya Zamarayeva

Pakistan-Afghanistan Relations: Geopolitical Dimensions

Ex: http://journal-neo.org

Speaking about the status and prospects of Pakistan-Afghan relations, we should take into account several factors:

 –  first, the “Afghan problem” has been removed from the US/NATO agenda following the completion of the thirteen-year military mission of the International Security Assistance Force (ISAF) and the withdrawal of the main part of the coalition forces from Afghanistan in December 2014. In other words, it has lost its global strategic urgency and has transformed into a regional issue. Since January 2015, Washington has been carrying out a follow-up mission called “Resolute Support.” The new strategy of the US President, Barack Obama considers Afghanistan a “sovereign and stable partner capable of protecting itself, regardless of the presence of US/NATO troops”;

-    second, and as a consequence, geopolitics have been gradually replaced by regional geo-economics.

Traditionally, the talks between Islamabad and Kabul cover the issues of trade and economics, border questions, Afghan refugees in Pakistan, Afghan and Pakistani militants, culture and education, long-planned transnational hydrocarbon and energy projects, etc. But both capitals give priority to security issues.

On January 1, 2015, the Ministry of Foreign Affairs of Pakistan welcomed the significant reduction of the number of the ISAF troops in Afghanistan which was also aimed at transferring the responsibility for the country’s security to the defense and security forces of Afghanistan.

Kabul began to upgrade its relations with Islamabad at the end of September 2014 after Ashraf Ghani Ahmadzai took office as the new president. As the country’s security situation was deteriorating, he saw Pakistan, especially the generals, as potential assistance in the liquidation (in its border zone) of foreign and local militants also capable of bringing the leaders of the Afghan Taliban movement to the negotiation table. The question remained whether the Taliban would try to seize power as they did in the 1990-ies by “restoring” the Islamic Emirate of Afghanistan.

Islamabad was aware that President Ashraf Ghani did not have much support in Afghanistan and relied on political groups and power centers that were not fully consistent with his policies. The new president could not fully rely on the Afghan National Security Forces. The Pakistani press published numerous reports about the high level of desertion among the Afghan National Security Forces, the fragile morale of the troops and the disastrous state of military equipment despite the continued funding from the US.

The internal situation in the country was complicated by intensified Afghan Taliban measures, which was facilitated by several factors. The drawn out presidential election process followed by a long period of formation of the National Unity Government, and consequently, the vacuum of the central government in the Summer and Autumn of 2014. This resulted in the Afghan Taliban’s gradual expansion of its zone of influence into the provinces around Kabul. By December 2014, not only Afghanistan’s South-East, which has always been their stronghold, but the North-Western regions of the country as well fell under its control.

The militants fleeing from Pakistan brought an additional terrorist impetus to the territory of Afghanistan. Following the military operation of the Pakistan Federal Army in the agencies of North Waziristan, Khyber, South Waziristan and Mohmand (on the border with Afghanistan), which was officially launched in June 2014, Afghan, Pakistani and foreign militant groups (such as the Islamic Movement of Uzbekistan) groups on numerous occasions crossed the border and entered the territory of Afghanistan which generally strengthened their mass base and increased their number in the country and resulted in a dramatic increase of the number of terrorist attacks.

The 2015 offensive of Afghan militants on Kabul, which they traditionally do during the spring and summer time, was considered by Islamabad not only as a revolt against the official authorities, but also as a potential threat to the security of the border zone of Pakistan’s Pashtun tribes (Kabul is less than a hundred kilometers away from the Pakistan Kurram Agency). Following the completion of the US/NATO combat mission, the Afghan National Security Forces were left alone to deal with the militants. Pakistani generals realized that the civil war in the neighboring country can “spill over” the border and dramatically worsen the security situation in Pakistan which will create an additional military operation load on the Federal Army of Pakistan.

 

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Based on the past years’ experience, Islamabad also associated the intensification of Afghan Taliban activities with the strengthening of the Taliban Movement of Pakistan (Tehrik-i-Taliban Pakistan or TTP) and, consequently, with further deterioration of the security situation in its outer regions.

Taking into account the new geopolitical norms in the region, Pakistan has revised its approach towards the Afghan Taliban. While, in the past, it saw them (for various reasons) as a strategic reserve in the neighboring country at war, after the withdrawal of most of the US/NATO coalition troops it began to consider them a real fighting force especially in the southern provinces bordering Pakistan. Islamabad, especially its military establishment, is not interested in strengthening the combat positions of the Taliban. Islamabad’s goal with respect to the Afghan militants is to incorporate them into the political life of Afghanistan and to facilitate the provision of a number of administrative positions in the central and southern provinces of the country. Bearing this in mind, the Chief of Army Staff of the Pakistan Army General Raheel Sharif assured President Ashraf Ghani that he will help to bring representatives of all factions of the Afghan Taliban to the negotiating table.

By revising its approaches, Islamabad had to distance itself from a number of “non-state actors” in Afghanistan (e.g., Hafiz Gul Bahadur and the militants of the Haqqani network), who had lived for many years in the Northern Waziristan Agency in Pakistan.

The two countries saw a certain turning point in their relations in December 2014 after the attack of the militants on the Army Public School in Peshawar on December 16, 2014 which left over 140 people, mostly teenage students, killed. The Afghan Taliban and TTP hiding in Afghanistan claimed responsibility for the massacre. Military commanders began to make more frequent visits to coordinate joint actions aimed at eliminating the militants involved in the terrorist attack; the exchange of intelligence information also intensified. Both capital cities began to talk about a strengthening of mutual trust.

The border issue was brought back to the agenda. The parties committed to refrain from using their territories against each other; to improve the coordination of the existing mechanisms for ensuring border security without the involvement of the ISAF. The two border checkpoints in Torkham and Spin Boldak resumed work. The efforts included: control over the movement of militants, a thorough inspection of the civilian population crossing the border at the checkpoints, elimination of the hiding places of the Afghan, Pakistani and foreign (for example, the O’zbekistan Islami Harakati (the Islamic Movement of Uzbekistan) and al-Qaeda) militants on both sides of the border and deportation of illegal Afghan refugees from Pakistan. Chief of Army Staff of the Pakistan Army General Raheel Sharif confirmed that the territory of Pakistan will not be used against Afghanistan and that the enemy of Afghanistan is the enemy of Pakistan. Kabul considered these words as an expression of trust and commitment of the two countries to coordinate their action against the militants.

At the same time, Islamabad continued accusing Kabul of harboring the militants who were prosecuted in Pakistan by military courts on terrorism charges. The list prepared by the authorities of the Khyber Pakhtunkhwa province had the name of the leader of Tehreek-i-Taliban Pakistan (TTP), Mullah Fazlullah who was thought to be hiding in Afghanistan and Islamabad demanded his extradition.

In late December 2014 and early January 2015, bilateral consultations were expanded in four areas: political cooperation, cooperation in the field of security and the fight against terrorism, expansion of trade and economic relations and regional cooperation.

Kabul fulfilled a number of Islamabad’s requirements. In particular, the security forces eliminated several TTP militants from a group operating in the Mohmand Agency – commanders of the Jamaat–ul-Ahrar subgroup and Qari Shakeel Haqqani – who flew to Afghanistan in 2014 after the Federal Army offensive.

The priority for Islamabad in its relations with the new administration in Kabul is strengthening of military cooperation. Former Afghan President Hamid Karzai had for several years declined invitations to send Afghan military personnel to study at the Pakistan Military Academy. It was only when Ashraf Ghani came to power that the first six Afghans joined the cadets of the Military Academy at Kakul.

The warmed relations between the two countries are fickle. There is a strong anti-Pakistan lobby in the Afghan Parliament. The countries are gradually strengthening their trade and economic ties, but these too are faced with challenges: high customs duties, the rising cost of Pakistani transit transport vehicles which makes the Afghan exporters to often refuse to use the trade routes going through Pakistan. 

Natalya Zamaraeva, Ph.D., Senior Research Fellow, Pakistan Institute for Near-East Studies, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2015/05/28/pakistan-afghanistan-relations-geopolitical-dimensions/

Political Syncretism: Where Radical Left Meets Traditional Right

Joaquin Flores

(Hour 1)

Political Syncretism: Where Radical Left Meets Traditional Right

Joaquin Flores is an American expat living in Belgrade. He is a full-time analyst at the Center for Syncretic Studies, a public geostrategic think-tank, where his work centers on Eastern European, Eurasian, and Middle East affairs. Flores is particularly adept at analyzing the psychology of the propaganda wars and cutting through the noise of 'information overload.' He also serves as the Europe-wide coordinator for New Resistance, a US based revolutionary movement. In the first hour, Joaquin explains the impetus for the founding of the Center for Syncretic Studies, formed in 2013 as platform from which to view the various social and ideological movements that exist today with a broad lens. We discuss the commonality between the radical and progressive left and the radical and paleo-conservative right, which hold the same values and also see the same things wrong with society. Then, Joaquin breaks down the divide and conquer tactics of our leaders, the dictatorship that exists within the US, and the importance of waking up to the delusion that there will be a government reform. In the second hour we consider what it is that can be done by the people in the USA to overcome the dilemmas of Government. Joaquin gives some insight into commonly held criticisms of the Powers That Be, the US’s misinterpretation of revolutions around the globe, and the importance of getting past the idea that the mainstream view is the majority. Then, we examine the propaganda surrounding multiculturalism and the deracination that is occurring within European cultures. Later, Joaquin talks about the media war that is occurring within the Ukraine and Russia, Operation: Gladio, and the New Inter Nationalists. Further, we deliberate the Ukrainian Civil War, US involvement with Pravy Sektor Coup, the push for a Ukrainian failed state, and the role of Islam in this artificially created social movement. In conclusion, Joaquin describes how The New Media is the primary weapon in 4th generation warfare.

Listen to HOUR 2:

http://www.redicecreations.com/radio/2014/12/RIR-141219.php

Iraqi Kurds revive ancient Kurdish Zoroastrianism religion

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Thanks to Islamic extremism, Iraqi Kurds revive ancient Kurdish Zoroastrianism religion

by Alaa Latif

Ex: http://ekurd.net

The One, True Kurdish Prophet

SLEMANI, Kurdistan region ‘Iraq’,— The small, ancient religion of Zoroastrianism is being revived in Iraqi Kurdistan. Followers say locals should join because it’s a truly Kurdish belief. Others say the revival is a reaction to extremist Islam.

One of the smallest and oldest religions in the world is experiencing a revival in the semi-autonomous region of Iraqi Kurdistan. The religion has deep Kurdish roots – it was founded by Zoroaster, also known as Zarathustra, who was born in Iranian Kurdistan (the Kurdish part of Iran) and the religion’s sacred book, the Avesta, was written in an ancient language from which the Kurdish language derives. However this century it is estimated that there are only around 190,000 believers in the world – as Islam became the dominant religion in the region during the 7th century, Zoroastrianism more or less disappeared.

Until – quite possibly – now. For the first time in over a thousand years, locals in a rural part of Slemani (Sulaymaniyah) province conducted an ancient ceremony on May 1, whereby followers put on a special belt that signifies they are ready to serve the religion and observe its tenets. It would be akin to a baptism in the Christian faith.

The newly pledged Zoroastrians have said that they will organise similar ceremonies elsewhere in Iraqi Kurdistan and they have also asked permission to build up to 12 temples inside the region, which has its own borders, military and Parliament. Zoroastrians are also visiting government departments in Iraqi Kurdistan and they have asked that Zoroastrianism be acknowledged as a religion officially. They even have their own anthem and many locals are attending Zoroastrian events and responding to Zoroastrian organisations and pages on social media.

Although as yet there are no official numbers as to how many Kurdish locals are actually turning to this religion, there is certainly a lot of discussion about it. And those who are already Zoroastrians believe that as soon as locals learn more about the religion, their numbers will increase. They also seem to selling the idea of Zoroastrianism by saying that it is somehow “more Kurdish” then other religions – certainly an attractive idea in an area where many locals care more about their ethnic identity than religious divisions.

As one believer, Dara Aziz, told Niqash: “I really hope our temples will open soon so that we can return to our authentic religion”.

“This religion will restore the real culture and religion of the Kurdish people,” says Luqman al-Haj Karim, a senior representative of Zoroastrianism and head of the Zoroastrian organisation, Zand, who believes that his belief system is more “Kurdish” than most. “The revival is a part of a cultural revolution, that gives people new ways to explore peace of mind, harmony and love,” he insists.

In fact, Zoroastrians believe that the forces of good and evil are continually struggling in the world – this is why many locals also suspect that this religious revival has more to do with the security crisis caused by the extremist group known as the Islamic State, as well as deepening sectarian and ethnic divides in Iraq, than any needs expressed by locals for something to believe in.

“The people of Kurdistan no longer know which Islamic movement, which doctrine or which fatwa, they should be believing in,” Mariwan Naqshbandi, the spokesperson for Iraqi Kurdistan’s Ministry of Religious Affairs, told Niqash. He says that the interest in Zoroastrianism is a symptom of the disagreements within Islam and religious instability in the Iraqi Kurdish region, as well as in the country as a whole.

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“For many more liberal or more nationalist Kurds, the mottos used by the Zoroastrians seem moderate and realistic,” Naqshbandi explains. “There are many people here who are very angry with the Islamic State group and it’s inhumanity.”

Naqshbandi also confirmed that his Ministry would help the Zoroastrians achieve their goals. The right to freedom of religion and worship was enshrined in Kurdish law and Naqshbandi said that the Zoroastrians would be represented in his offices.

Zoroastrian leader al-Karim isn’t so sure whether it is the Islamic State, or IS, group’s extremism that is changing how locals think about religion. “The people of Kurdistan are suffering from a collapsing culture that actually hinders change,” he argues. “It’s illogical to connect Zoroastrianism with the IS group. We are simply encouraging a new way of thinking about how to live a better life, the way that Zoroaster told us to.”

On local social media there has been much discussion on this subject. One of the most prevalent questions is this: Will the Kurdish abandon Islam altogether in favour of other beliefs?

“We don’t want to be a substitute for any other religion,” al-Karim replies. “We simply want to respond to society’s needs.”

However, even if al-Karim doesn’t admit it, it is clear to everyone else. Committing to Zoroastrianism would mean abandoning Islam. But even those who want to take on the Zoroastrian “belt” are staying well away from denigrating any other belief system. This may be one reason why, so far, Islamic clergy and Islamic politicians haven’t criticised the Zoroastrians openly.

As one local politician, Haji Karwan, an MP for the Islamic Union in Iraqi Kurdistan, tells Niqash, he doesn’t think that so many people have actually converted to Zoroastrianism anyway. He also thinks that those promoting the religion are few and far between. “But of course, people are free to choose whatever religion they want to practise,” Karwan told Niqash. “Islam says there’s no compulsion in religion.”

On the other hand, Karwan disagrees with the idea that any religion – let alone Zoroastrianism – is specifically “Kurdish” in nature. Religion came to humanity as a whole, not to any one specific ethnic group, he argues.

By Alaa Latif
Regions and cities names in Kurdish may have been changed or added to the article by Ekurd.net.

Nasrallah s’attaque au takfirisme

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Nasrallah s’attaque au takfirisme

Auteur : Ammar Belhimer
Ex: http://zejournal.mobi

Aucun dogme, de quelque nature qu’il soit, ne peut transcender durablement les intérêts fondamentaux, nécessairement contradictoires, qui s’opposent parmi ses adeptes. Le discours religieux emprunte, lui aussi, forcément, la voie étroite de ces intérêts.

S’agissant plus particulièrement de ce qui incarne les aspirations à la dignité et à la justice sociale, le Hezbollah incarne, à bien des égards, tout à la fois la vieille gauche radicale arabe, le réformisme religieux et le nationalisme le plus conséquent. Il est, à lui seul, plus performant que tous les syndicats, les partis et associations de gauche du monde arabo-islamique réunis. Depuis qu’il a brisé le mythe de l’invincibilité de l’armée d’Israël au cours de la deuxième guerre du Liban, il a gagné l’estime et le respect de larges secteurs de l’opinion publique, dans le monde arabe et au-delà.


Une lecture attentive des deux derniers discours de son leader témoigne de la constance de positions fondées sur une analyse lucide et sans concession. Qu’on partage ou pas ses convictions, l’homme inspire respect.

Le 5 mai dernier, son secrétaire général, Sayed Hassan Nasrallah, analyse la chute des localités syriennes d’Idleb et de Jisr Al-Choughour entre les mains des groupuscules terroristes. Il y voit «de simples revers locaux qui ne doivent pas occulter les avancées majeures de l’Armée arabe syrienne».


Se proposant de «parler de manière très franche et explicite», il évoque en ces termes la chute de la ville de Jisr Al-Choughour, dans la province d’Idlib, entre les mains des groupes terroristes : «Ils prétendaient (soyons francs et explicites), qu’après la chute de Jisr Al-Choughour et d’Idlib entre les mains des groupes armés, le régime était fini, et qu’on assistait à ses derniers jours, ses dernières semaines. Ils ont œuvré à propager ce scénario, car cela fait partie de leur guerre psychologique : ils prétendent que l’armée syrienne a perdu ses capacités de combat et s’effondre (…) Dans le cadre de cette guerre (psychologique), d’autres prétendent encore que les alliés de la Syrie l’ont abandonnée, que l’Iran l’a vendue pour son accord sur le nucléaire, et que la Russie l’a également abandonnée pour je ne sais quelle raison, que tous ses alliés s’en détournent.»

Qualifiant les informations concernant la Syrie de «mensonges vraiment gratuits et insensés», il y voit l’expression d’une «guerre psychologique qui veut briser la volonté des Syriens, leur détermination et leur persévérance, et qui veut obtenir par les mensonges, les fausses allégations ce qu’ils ont été incapables d’obtenir par une guerre mondiale imposée à la Syrie depuis quatre ans».


«Nous devons tous prendre conscience que tout ce qui se dit n’est rien d’autre qu’une guerre psychologique, et que cela n’est pas nouveau. Cela fait quatre ans qu’on entend que c’en est fini du régime, de l’armée, que les gens veulent se rendre, qu’ils veulent fuir, etc., etc.»

Revenant sur les positions des principaux alliés de la Syrie, il ausculte d’abord la position iranienne : «Ce qui est dit au sujet de la position iranienne n’est pas vrai : il y a quelques jours à peine, dans un discours, Son Eminence l’imam Khamenei (que Dieu le préserve) a évoqué précisément cette question et a affirmé : “Nous négocions sur le dossier nucléaire, et sur rien d’autre. Et même tandis que nous sommes occupés aux négociations sur le nucléaire, nous restons très attentifs aux intérêts de nos alliés, et absolument rien ne se fera au détriment de nos alliés”.» A ses yeux, «il n’y a aucun signe, pas le moindre, si infime fût-il, qui laisse à penser que les dirigeants russes sont sur le point de délaisser la situation en Syrie, ou qu’ils ont commencé à le faire».

S’agissant de l’engagement militaire du Hezbollah aux côtés de l’armée syrienne, il persiste et signe : «Nous étions avec vous, et nous resterons avec vous et à vos côtés, quels que soient les développements. Partout où il nous a fallu être, nous y sommes allés. Et partout où il nous faudra être, nous y serons (…) Nous ne sommes pas intervenus pour des raisons émotionnelles, personnelles, sectaires ou par esprit de parti. Nous sommes intervenus sur la base d’une vision claire qui n’a pas changé. Au contraire, tous les événements la confirment jour après jour, à savoir la conviction que par notre intervention, nous défendons le Liban, la Palestine, la Syrie et toute la région.»

Le Hezbollah semble de plus en plus devenir une des clefs du dossier syrien sur le plan militaire. A la frontière avec le Liban, il accroît son implication sur le terrain. Il a lancé au cours de ce mois de mai une opération militaire de très grande envergure dans les monts Qalamoum, visant à sécuriser la frontière et cette zone stratégique qui donne directement accès à la capitale syrienne.

De violents affrontements ont ainsi opposé ses hommes aux troupes de Daesh et El-Nosra entre le Qalamoun et la chaîne est des montagnes du Liban, une région accidentée, composée de monts et de montagnes de plus de 2 000 mètres d’altitude, de vallées arides, de pentes rocheuses. Citant «les conséquences directes ou tactiques de cette bataille», il recense : défaite des hommes armés et leur retrait de tous les points d’affrontements, récupération de plus de 100 km2 du territoire de Qalamoun, dont la majorité est située en Syrie, destruction de toute présence militaire adverse (bases, sites, abris, usines etc.), énormes pertes humaines dans les rangs de l’ennemi, rétablissement des réseaux de connexion routiers entre les provinces libanaises et syriennes, etc. Malgré la perte de 13 martyrs, il estime être «devant un exploit militaire sans précédent».

Plus récemment, le 17 mai dernier, le leader libanais mettait en garde la nation islamique contre le danger «d’une nouvelle nakba : celle du takfirisme américano-sioniste» : «La nouvelle nakba est plus dangereuse que la nakba de 1967 ou de 1949, car le peuple palestinien est resté, il a lutté pour exister toujours, il existe toujours. Mais la nouvelle nakba menace non seulement l’existence et la présence du peuple palestinien mais tout autant celle des peuples de la région, celle des Etats, de la Syrie, de la Jordanie, de l’égypte, de l’Irak, du Yémen, de l’Arabie Saoudite, en passant par le Pakistan, l’Afghanistan. Des pays entiers sont menacés de divisions, de guerres, de partitions, de disparition par le takfirisme.»

Concernant le Yémen, il s’est étonné «de la violence des raids saoudiens qui n’épargnent ni les hôpitaux, ni les mausolées, ni les lieux saints, ni même les mosquées datant de la période islamique, alors que l’ennemi sioniste, réputé pour ses crimes sauvages et qui n’hésite pas à éventrer des femmes enceintes, n’a jamais bombardé des lieux saints ou des mausolées ou des lieux historiques».


A l’instar de la mosquée de l’Imam Al-Hadi, un des fondateurs de l’Etat zaydite au Yémen, les autres mausolées et édifices religieux historiques ont aussi été totalement démolis par les raids saoudiens.


L’Arabie Saoudite aura détruit en six semaines plus de mosquées qu’Israël pendant près de soixante ans !


- Source : Ammar Belhimer

Comment Giscard comprend Poutine et dénonce la CIA

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Comment Giscard comprend Poutine et dénonce la CIA
 
L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Dans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.

Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :

La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles.

L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.

Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ?

Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.

Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant.

Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.

Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre.

Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…

La politique agricole ne doit pas être réduite à la compétitivité et aux frontières ouvertes

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La politique agricole ne doit pas être réduite à la compétitivité et aux frontières ouvertes

par Reinhard Koradi

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Dans certains domaines économiques des frontières ouvertes peuvent bien apporter des avantages, aussi bien pour l’offreur que pour le demandeur. Les relations économiques internationales sont en fin de compte la conséquence de la présence de ressources différentes, de conditions de production, mais aussi de l’aptitude ou des capacités de production. Sous cet angle le libre accès au marché peut certainement être considéré comme un progrès. Cependant, les guerres pour les ressources ne montrent que trop clairement que le libre-échange doit souvent céder la place au pouvoir du plus fort. Les marchés ne sont véritablement libres que si l’égalité, l’équité et la transparence sont disponibles sans réserves. L’économie du marché libre devrait comprendre impérativement la liberté d’un Etat souverain de décider de façon autonome de sa participation et de l’ampleur de la libéralisation et de la dérégulation. On entendrait rapidement le reproche de «profiteur» partout à la ronde mais si chaque partie fait usage de son droit d’Etat souverain de sauvegarder les intérêts de ses citoyens, ce reproche de «profiteur» peut facilement être récusé.

Le libre-échange détruit la souveraineté nationale

Il y a plusieurs raisons qui sabotent les conditions d’un véritable marché libre. Une des causes principales est la violation de la souveraineté nationale. Le régime (économique) universel défini par l’OMC, le FMI, la Banque mondiale et l’OCDE montre de graves lacunes. A la partialité s’ajoute avant tout le manque de volonté de penser et d’agir de façon différenciée. Le fait d’ignorer sciemment les différences dans les situations de départ et les conditions cadres différentes ainsi que la prétention à l’infaillibilité, violent le droit à l’autodétermination de peuples souverains. Dans ce contexte, il faut aussi déclarer comme inquiétants les accords transnationaux en train d’être négociés (TTIP, TiSA). S’ils entrent un jour en vigueur, les Etats nationaux et leurs gouvernements seraient par la suite encore plus dépendants des intérêts commerciaux des grandes sociétés transnationales. En signant de tels accords, les entités politiques et les autorités soumettent l’autonomie de leurs Etats aux objectifs mondiaux, égoïstes et orientés au pouvoir d’une minorité à grande puissance financière. La politique perd ainsi son indépendance et court le risque de se retrouver entièrement au service des intérêts partisans de la haute finance.


Des corrections correspondantes sont donc urgentes. Les Etats doivent à nouveau insister sur leur droit à l’autodétermination et s’opposer énergiquement aux prétentions de pouvoir autoritaire des chefs de sociétés et de lobbyistes économiques. Accordés selon les besoins spécifiques des pays et de leurs populations, il est nécessaire de rompre les contenus des accords et des obligations ordonnés globalement – et de les résilier, si nécessaire. Alternativement, il faudrait examiner la conclusion d’un accord correspondant entre deux partenaires souverains ou bien la propre activité par des organisations et des activités auto-responsables.

Le contrôle démocratique et la solidarité sont soumis à des pressions

C’est valable avant tout lorsqu’il s’agit de l’approvisionnement de base. La responsabilité d’un approvisionnement de base optimal est en main des pouvoirs publics. En Suisse, ce sont donc la Confédération, les cantons et les communes. Au cours des discussions sur la dérégulation, la libéralisation, la privatisation, la compétitivité et le Public management, la garantie de l’approvisionnement en biens assurant la subsistance, respectivement les biens et les services nécessaires à la vie se sont considérablement détériorés. De plus en plus le dogme que l’Etat serait inefficace s’est imposé, la concurrence favoriserait la prospérité et le marché libre serait le régulateur du marché le plus efficace. A cela il faut répondre qu’une infrastructure construite et maintenue par les pouvoirs publics représente une garantie solide de sécurité de l’approvisionnement, assure la fiabilité, la haute qualité, et l’égalité des chances et contribue ainsi de façon essentielle à l’attractivité d’un pays ou d’une région. La commercialisation des devoirs publics (approvisionnement en énergie et en eau, circulation, formation, système de santé, administration et sécurité) mine dans beaucoup de domaines le système de milice très efficace et le travail précieux de bénévoles. Ainsi, le contrôle démocratique de ces tâches essentielles d’approvisionnement se perd et la solidarité au sein de la population se trouve sous pression par la pensée dominante de la concurrence.

L’agriculture est une réassurance

Pour l’approvisionnement de base, l’agriculture productrice est d’importance centrale. Depuis des décennies l’importance d’un approvisionnement de base garanti est négligée de façon inadmissible et on poursuit une politique agricole incomplète réduite à la concurrence et aux frontières ouvertes – bien camouflé par un voile écologique adapté aux exigences dominantes. En réalité, une telle politique ne satisfait nullement aux exigences politiques, sécuritaires, sociales et économiques.


La conséquence de cette politique est que les paysans, pas seulement en Suisse, luttent pour leur survie tout en s’observant mutuellement de manière assez critique. La politique agricole actuelle occulte totalement les aspects de la politique d’approvisionnement et donc du maintien nécessaire des infrastructures pour une production alimentaire indigène et se transforme de plus en plus en un laboratoire d’essais in situ néolibéraux. Les paysans se retrouvent donc peu à peu dans une crise existentielle dangereuse. Ils sont pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, les coûts de production augmentent, notamment à cause des réglementations débordantes concernant la production et la qualité et des mesures de contrôle supplémentaires. De l’autre côté, les prix de leurs produits baissent continuellement – ce qui est voulu par la politique. L’«assainissement» structurel, également exigé par la politique agricole officielle, presse les agriculteurs dans le piège de l’investissement. Les petites unités d’exploitation perdent leur base d’existence à cause des revenus en baisse et sont donc forcées ou d’abandonner leur activité ou de l’élargir à l’aide d’investissements conséquents. La quantité de production ainsi augmentée fait pression sur les prix. Cette spirale s’accélère constamment et réduit dangereusement le nombre des exploitations agricoles productrices, mettant en danger la sécurité d’approvisionnement. Ce processus conduit finalement à l’industrialisation de l’agriculture – également en Suisse.

L’industrialisation est certes peu appétissante, mais ce qui pèse encore plus lourd ce sont la perte de souveraineté alimentaire et les tragiques destins individuels des familles paysannes. Pour justifier cette politique, on avance des slogans parlant de compétitivité et de réduction des prix pour les denrées alimentaires. Le caractère explosif de ces incitations dans le domaine agricole reste cependant caché. Déstabilisation de la sécurité d’approvisionnement, dépendance de l’étranger, perte d’emplois précieux et abandon de l’autodétermination concernant la production et la consommation des denrées alimentaires en Suisse. Ce qui reste, c’est la question de savoir qui profite des bénéfices de cette augmentation d’efficience. Ce ne sont certainement pas les consommateurs, bien qu’on tente à tout moment de nous le faire croire.


On ne peut pas s’attendre à ce que cela change automatiquement. Donc, la seule voie possible, c’est le sursaut des citoyens. Ce sont eux qui doivent se pencher sérieusement sur le scénario qu’un jour, leurs assiettes resteront vides, parce que la Suisse ne produit plus suffisamment, que l’importation de l’étranger ne fonctionne plus suite à des «désaccords» politiques et peut-être même parce que tout simplement le pouvoir d’achat n’est plus suffisant? La concentration dans la production alimentaire ne se limite pas aux paysans. Il y a aussi les secteurs en amont et en aval qui souffrent de la même manière de la restructuration agricole, mettant finalement en danger la place économique Suisse et les emplois qui y sont liés.

Un changement de cap en vue?

Les Nations Unies ont déclaré l’année 2014 Année internationale de l’agriculture familiale et 2015 Année internationale des sols. Avec cette déclaration, on veut attirer l’attention sur l’importance des sols pour la biodiversité, la sécurité alimentaire, l’agriculture et d’autres prouesses en partie inconnues des sols. Divers offices fédéraux, représentants des organisations de métiers et de branches ainsi que des Organisations non-gouvernementales (ONG) organisent en Suisse au cours de cette année différentes activités concernant le milieu de vie qu’est le sol.


La prise de conscience que les sols représentent un bien très précieux et limité, nous force de nous occuper soigneusement et de façon responsable de cette base nécessaire à toutes les activités économiques. L’équilibre entre utilisation et protection de la ressource naturelle qu’est le sol pose des exigences élevées aux acteurs compétents à tous les niveaux. Ce sont naturellement avant tout les paysans qui sont concernés. Etant donné qu’ils connaissent parfaitement l’importance des sols comme base d’existence, nous pouvons faire confiance en leur savoir, leur expérience et leur respect dans ce domaine. Les sols arables diminuent cependant de plus en plus. L’urbanisation (construction de lotissements), changements d’affectation, espaces de détente, renaturation des fleuves et des bords de lacs ainsi que la protection de l’environnement vont souvent à l’encontre de la production de biens agricoles. Souvent les intérêts commerciaux sont prépondérants face aux valeurs idéelles avancées. Une politique agricole durable et moderne doit trouver un équilibre sensé entre l’agriculture productrice et l’écologie. Il n’est pas acceptable de construire une opposition entre l’écologie et la production alimentaire assurant l’existence dans notre pays.


Au cours de l’Année internationales des sols, il faut aussi thématiser la souveraineté nationale sur l’exploitation des sols. Le pouvoir de disposer des ressources nationales – et les sols en font impérativement partie – doit rester, ou devenir, intangible dans le monde entier.
Le sol avec tous ses trésors naturels doit être déclaré base de vie incontestable pour les êtres humains vivant dans leurs pays respectifs et ne doit jamais être utilisé ou abusé en tant que «bien commerçable» ou objet de spéculation. L’achat de terres arables («Land-Grabbing») dans les pays moins développés par des investisseurs internationaux et des Etats riches doit être stoppé. Au lieu d’acheter des terres dans des pays étrangers, il est urgent d’utiliser les propres ressources de façon responsable, de les aménager et de garantir l’autosuffisance par la production agricole indigène à l’aide de mesures ciblées.

Augmenter le sens des responsabilités aussi en Suisse

De plus en plus de personnes reconnaissent l’importance de l’autosuffisance pour la stabilité interne et la souveraineté d’un peuple. En Suisse, divers initiatives populaires sont en route. Toutes ces initiatives exigent un renforcement de la souveraineté alimentaire. L’Union suisses des paysans tout comme Uniterre et les Verts expriment dans leurs initiatives leur mécontentement croissant concernant l’actuelle politique agricole dans notre pays. Le grand nombre de signatures obtenues affirme que ce mécontentement se retrouve également dans de larges pans de la population.


Dans ce contexte, il faut également prendre en compte l’interpellation du conseiller national Ernst Schibli de mars 2015. Il s’est adressé au Conseil fédéral de la manière suivante (extrait): «Bien que la Suisse affiche le taux d’autoapprovisionnement le plus bas d’Europe, la politique agricole de la Confédération est axée sur une exploitation de plus en plus extensive. Or, vu la situation dans le pays et à l’étranger, c’est l’inverse qui devrait être le cas.»


Il demande au Conseil fédéral s’il a conscience de l’importance de l’étroite collaboration entre l’agriculture productrice et les secteurs en amont et en aval pour maintenir l’approvisionnement varié et suffisant en denrées alimentaires indigènes. Puis il demande au gouvernement s’il est prêt à définir les conditions-cadres nécessaires pour que les fournisseurs de prestations de l’ensemble de la chaîne de création de valeur aient des perspectives et qu’ils puissent remplir leur mandat à long terme, et cela également pour les entreprises de plus petite taille. En outre, l’interpellant souhaite savoir si le Conseil fédéral est favorable à un approvisionnement suffisant en denrées alimentaires indigènes de grande qualité.


Le Conseil fédéral n’y a pas encore donné de réponse. Les signes venant de la population soulignent cependant l’urgence et l’importance de cette requête.

C’est à nous de prendre les choses en main

Les bases de la politique agricole suisse sont fixées dans la Constitution fédérale à l’article 104 sur l’agriculture:
1    La Confédération veille à ce que l’agriculture, par une production répondant à la fois aux exigences du développement durable et à celles du marché, contribue substantiellement:
a.    à la sécurité de l’approvisionnement de la population;
b.    à la conservation des ressources naturelles et à l’entretien du paysage rural;
c.    à l’occupation décentralisée du territoire.
Les citoyens suisses sont appelés à se servir de leurs droits politiques pour exiger la mise en œuvre de l’article 104. Ce qui doit absolument faire partie d’une politique agricole moderne et durable (dans le sens du maintien de la productivité), c’est la protection et la promotion des structures de production et d’approvisionnement existantes. Au moyen de bases législatives et des ordonnances correspondantes, il faut garantir à l’agriculture en général et aux paysans une base d’existence fiable et durable. Les «réformes» en cours empêchent la planification et la gestion de l’exploitation à long terme et contiennent avant tout des risques considérables lors du règlement de la succession. Il faut également exiger que l’ensemble des instruments – souvent présentés de façon anodine (règlement des paiements directs, base de calculs et leur application) –, servant principalement à l’assainissement structurel et conduisant à la disparition des petites et moyennes exploitations agricoles, soient éliminés.
Nous devons nous séparer de la «politique du beau temps» et penser de façon différenciée aux scénarios de crise potentiels. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons déterminer la réelle importance de l’agriculture pour notre indépendance politique et notre sécurité de l’approvisionnement. De même, nous pourrons promouvoir et soutenir les «primes de risque» nécessaires à développer une politique structurelle favorisant la sécurité alimentaire dans notre pays.


Actuellement, nous en avons encore le temps.


Une lueur d’espoir représente le massif rejet du contre-projet gouvernemental à l’initiative sur la «sécurité alimentaire» de l’Union suisse des paysans. Le projet des initiants avait été transformé en son contraire par le Conseil fédéral. Au lieu de donner une perspective aux familles paysannes suisses et de protéger l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires indigènes ainsi que de protéger les terres arables pour la production agricole, le Conseil fédéral propage l’accès au libre-échange agricole. Une telle réinterprétation d’une initiative populaire fédérale n’a pas été du goût des participants à la consultation concernant le contre-projet gouvernemental.


Une première possibilité pour renforcer l’agriculture indigène se présentera aux citoyens avec la votation populaire concernant l’initiative sur la sécurité alimentaire. Profitons-en pour transformer notre politique agricole de manière à ce quelle soit adaptée aux défis de l’avenir et fiable pour l’approvisionnement en denrées alimentaires indigènes de notre pays. •

dimanche, 31 mai 2015

Les négociations secrètes sur les accords commerciaux représentent une menace pour les droits de l’homme

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Les négociations secrètes sur les accords commerciaux représentent une menace pour les droits de l’homme

par le professeur Alfred M. de Zayas,

expert indépendant de l’ONU pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Genève, le 23 avril 2015 – Le professeur Alfred de Zayas, expert indépendant des Nations Unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, s’est exprimé jeudi de manière très préoccupée quant au manque général de conscience des effets négatifs qu’entraînent les accords de libre-échange et les accords concernant la protection réciproque des investissements bi- et multilatéraux – les versions existantes comme celles en cours de négociation – sur le respect des droits de l’homme dans de nombreux pays, en particulier dans les pays en voie de développement.

Je suis préoccupé par le secret qui entoure les négociations sur les accords commerciaux dont sont exclus des groupes d’intéressés tels les syndicats, les associations écologistes, les mouvements pour la sécurité alimentaire et les professionnels de la santé.


La divulgation proactive par les gouvernements, d’authentiques consultations et la participation des citoyens aux processus décisionnels sont indispensables, si ces accords sont sensés être légitimés démocratiquement.


L’adoption de tels accords par une procédure accélérée a des effets négatifs sur la promotion d’un ordre mondial démocratique et équitable.


Cela introduit une sorte de privation des droits des populations et constitue une violation des droits de l’homme exigeant que chaque citoyen ait le droit et la possibilité de participer à la gestion des affaires publiques (article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques [PIDCP]).


On constate un manque général de conscience quant aux conséquences négatives des accords de libre-échange existants, bi- et multilatéraux, sur le libre exercice des droits de l’homme – dont notamment le droit à la santé, le droit à la formation et le droit de vivre dans un environnement sûr, propre, sain et durable.


Tenant compte des nombreux accords actuellement négociés et des risques potentiels qu’ils exercent sur les droits de l’homme et sur l’environnement, leurs répercussions éventuelles dans ces deux domaines devraient être évaluées d‘urgence par des analyses d’impact ex ante et ex post [au préalable et après les faits, ndt.].


Je suis particulièrement préoccupé par les conséquences sur les droits de l’homme qu’avaient et auront, visiblement aussi à l’avenir, les arbitrages entre investisseurs et Etats («Investor-state dispute settlement» (ISDS), un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats1) et notamment par les règlementations permettant aux investisseurs de contester la validité de la législation nationale et des décisions de l’administration nationale si ceux-ci risquent de diminuer les bénéfices des investisseurs.


De tels tribunaux entre Etats et investisseurs se composent de médiateurs (juges dans un tribunal arbitral), généralement des avocats d’entreprise, dont l’indépendance a été remise en question suite à des conflits d’intérêts. Il n’y a aucune possibilité de faire appel contre leurs décisions et on ne peut nulle part leur demander des comptes.


Le manque évident d’indépendance, de transparence et de responsabilité des tribunaux d’arbitrage ISDS représente également une violation (prima facie [au premier regard, ndt.]) du principe fondamental de légalité, comme cela est stipulé dans le droit international, notamment à l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), exigeant que les procédures judiciaires doivent être réglées par des tribunaux indépendants.
On a objecté que les ISDS privilégient le «big business» face aux droits et aux intérêts des salariés et des consommateurs. La construction de systèmes parallèles de règlement des litiges et la levée des contrôles et des possibilités de recours sont incompatibles avec les principes de la constitutionnalité et de l’Etat de droit et sont donc nuisibles aux bien-être moral de la société («contra bonos mores» [contraire aux bonnes mœurs, ndt.]).


Etant donné que tous les Etats sont liés par la Charte des Nations Unies, tous les accords bi- et multinationaux doivent correspondre à cette Charte et donc aux principes de l’égalité et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à l’égalité souveraine des Etats, à l’interdiction des menaces ou du recours à la force et à l’interdiction de l’intervention dans les affaires faisant fondamentalement partie de la jurisprudence interne des Etats.


Selon l’article 103 de la Charte des Nations Unies,2 les dispositions des accords de libre-échange et ceux concernant la protection réciproque des investissements doivent, tout comme les décisions des tribunaux d’arbitrage ISDS, être compatibles avec la Charte de l’ONU. Ils ne doivent conduire ni à une violation ni à une dégradation ni à une suppression de la protection par les droits de l’homme. Par ailleurs, ils ne doivent pas non plus mettre en danger la souveraineté étatique ou l’obligation fondamentale de l’Etat de garantir les droits de l’homme et le bien de toutes personnes vivant dans le champ d’application de sa jurisprudence. Les accords ou les décisions de tribunaux d’arbitrage violant les droits humanitaires internationaux sont nuls et non avenus, puisqu’ils ne sont pas conformes à l’article 103 de la Charte des Nations Unies et en contradiction avec l’«ordre public» international. •

Source: www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Page/DisplayNews.aspx?NewsID=15883&LangID=E
(Traduction Horizons et débats)

1 Procédure judiciaire, devant les tribunaux d’arbitrage envisagés, par laquelle des fédérations industrielles, des groupements économiques ou des entreprises peuvent porter plainte contre des gouvernements, sans que le contraire soit possible.


2 L’article 103 de la Charte des Nations Unies prévoit qu’«en cas de conflit entre les obligations des membres des Nations Unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations en vertu de tout autre accord international, les premières prévaudront».

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Les services secrets contre la démocratie

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Les services secrets contre la démocratie

Auteur : Thierry Brugvin
Ex: http://zejournal.mobi

Si les guerres et les mercenaires sont généralement instrumentalisés par la classe des élites des pouvoirs publics et des élites économiques, les services secrets tiennent une place à part au sein du pouvoir militaire. Puisque grâce au secret et à leur pérennité, les services secrets servent parfois plus dans l’obscurité du secret les intérêts économiques des élites capitalistes, que la classe des élites des pouvoirs publics, qui elles, varient avec les élections et doivent rendre des comptes à leurs électeurs, qui eux recherchent plutôt la transparence de la lumière.

Il y a souvent de fortes collusions entre les intérêts des industriels de l’armement, l’armée et les services secrets. CS est une firme spéciale, où ont “pantouflé” d’anciens hauts responsables de la DST (l’ancien n° 2 Raymond Nart et son adjoint Jacky Debain) (Verschave, 2001 : 145). C’est-à-dire que des anciens membres des pouvoirs publics continuent leur carrière dans le secteur privé, avec le risque d’une perte de l’indépendance de l’Etat et donc de l’intérêt général.

Le brillant stratège du Secrétariat général de la Défense nationale, le général de division Claude Mouton deviendra en juillet 2000, directeur général de Brenco-France, l’entreprise de l’entrepreneur Pierre Falcone. « Quand il était au sein de Communication et systèmes », a expliqué Falcone aux policiers, « il recevait les Angolais qui étaient en formation chez CS, je proposais des espèces pour s’occuper [d’eux] ». L’intitulé du compte de Mouton ? “Panurge”. A Pékin, Brenco est représentée par Thierry Imbot, il est un ancien membre des services secrets, le fils de l’ancien patron de la DGSE et fournit des équipements militaires d’Europe de l’Est au Vietnam et en Birmanie. « Imbot était durant la fin des années 90, chargé d’opérations de change – de francs CFA en dollars – pour des chefs d’État africains comme le président congolais Sassou II, grand ami du président angolais ». Grâce à ses « appuis au sein de la DST ou dans des groupes comme Thomson, le Giat ou la Compagnie des Signaux », Falcone est devenu « l’un des plus grands marchands d’armes du monde ».

En 1997, les sociétés Simportex et Kopelipa ont acheté en Europe de l’Est pour quelques 3 milliards de francs d’armes, munitions et fournitures diverses. Heureux courtiers : Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak (ce qui conduit le fisc français à leur réclamer 1,25 milliards de francs. Brenco en avait déjà équipé la narcodictature birmane, en affaires avec Total. Le tout « a été vendu au moins quatre fois le prix habituel du marché pour de tels matériels !

Un article de M. Karl Laske dans “Libération” du 21 juillet 1998 intitulé “La chute d’une barbouze”, évoque l’existence de documents saisis par la justice, lors d’une perquisition au siège d’Elf, par la juge Eva Joly, le 15 mai 1998. Les documents démontreraient les liens entre les services de sécurité d’Elf, des membres de réseaux et le président Sassou N’Guesso.

Trois ONG françaises, “Agir ici”, “Frères des Hommes” et “Survie” ont écrit aux membres de la mission parlementaire, le 10 septembre 1999 « En effet, les Transall de l’armée française n’ont cessé de livrer des armes à la faction au pouvoir, – à savoir le président Sassou N’Guesso .

On observe donc de nombreux points communs entre les dessous du procès Elf et celui de l’Angolagate et d’autres affaires. Il y a, dans les deux cas, un lien fort entre le marché du pétrole et de l’armement, car ce dernier sert aussi à préserver les intérêts pétroliers. Mais aussi, on relève une collusion entre les services secrets et les intérêts économiques privés, en particulier l’industrie privée de l’armement. Maurice Robert, était chef de la sécurité d’Elf et ancien chef des services secrets français en Afrique, pivot du réseau Foccart-Chirac (Verschave, 2001 : 32). Ainsi, à l’exception de Gaydamak, ex-colonel des services secrets russes (KGB), tous les personnages clés suivants ont été aussi membres des services secrets français : Étienne Leandri, Alfred Sirven, Pierre Lethier, Jean-Yves Ollivier. Certains protagonistes clés, tels le général Mouton, ou l’agent secret Thierry Imbot passant du service de l’Etat à celui des entreprises privées d’armement. Finalement, les intérêts des membres de l’appareil répressif d’Etat (l’armée) et des grandes entreprises convergent, car fondamentalement, elles visent à assurer les profits des élites au pouvoir, fussent-ils au détriment des peuples.

Le financement des services secrets s’avère parfois illégal, même dans les États de droit. Les services secrets français et états-uniens notamment, souhaitent souvent disposer de budget plus conséquent. Or, les gouvernements et les parlements ne sont pas toujours disposés à répondre à leur requête. De plus, de nombreuses affaires (677 en 2008) classées » secret défense » (de manière légitime ou non) peuvent difficilement être rendues publiques et défendues auprès des parlementaires.

Ainsi, FX Verschave explique qu’une partie des actions des services secrets français notamment, est financée par du commerce illégal d’armes, de pétrole, de drogue. Par ailleurs, certains présidents africains ont été chaperonnés par un colonel de la DGSE, soi?disant chargé de sa sécurité, et de multiples conseillers français. Par exemple, tous les conseillers du « président » ivoirien Houphouët?Boigny étaient français (Verschave, 2000).

Les services secrets de l’Etat luttent parfois entre eux pour protéger les corrupteurs influents. Le 6 décembre 1998, le fisc perquisitionnait chez Brenco (6 jours avant la police). Mais quelques heures plus tard, une visite inattendue dans leurs locaux, celle de plusieurs hommes se présentant comme des fonctionnaires de la DST. Ceux-ci sélectionnent certains des documents saisis et les emportent », afin de protéger Falcone et Gaydamak. Ce dernier a été « protégé au-delà de toute prudence par la DST, en raison des portes qu’il lui ouvrait en Russie ». « Falcone fut longtemps intouchable ». « Le fait que la DGSE ait pu communiquer à la justice ses synthèses sur Gaydamak et Falcone, traduit le lâchage conjoint de Charles Pasqua par l’Élysée et Matignon » (Verschave, 2001 : 149). Les services secrets sont aussi utilisés lorsqu’il s’agit de la lutte contre les terroristes réels ou supposés.

Créer un état de guerre permanent permet de limiter la démocratie. Le terrorisme, comme « les guerres froides » sont utiles à la conservation de la puissance des États. Se créer un ennemi (réel ou fictif) ou attaquer un ennemi, permet de rassembler toute une nation, sous l’autorité d’un chef ou d’un Etat. Le fait de remettre en cause le sentiment de sécurité vitale, d’une population, créer un réflexe de défense qui relève autant du mécanisme grégaire d’une tribu attaquée, que du nationalisme guerrier. A partir de cet instant, l’autorité du gouvernement, ne peut plus être mise en cause, car cela apparaît alors comme une question de survie du pays. Par conséquent, plus aucun citoyen ne doit désobéir, remettre en cause une décision d’Etat (en manifestant dans les rues par exemple ou encore en faisant acte de « désobéissance civile », par exemple en bloquant de manière non violente les services de l’Etat…. Si l’Etat subit ou maintien volontairement, ce sentiment de guerre permanente, alors la démocratie s’étiole, au profit d’un régime qui se dit démocratique, mais dont les pratiques deviennent de plus en plus répressives et autoritaristes. C’est ce qui s’est passé aux États-Unis et en Occident, pendant la guerre froide, puis à présent contre le terrorisme international.

Certains États dit démocratiques disposent de camps de détention illégaux et enlèvent des citoyens. Plusieurs sources, tel le rapport parlementaire pour le conseil de l’Europe, affirment qu’il y a eu des enlèvements sans procès par les services secrets des États-Unis et de la France notamment et des détentions illégales dans des camps sur des bases secrètes. Par conséquent, ces prisonniers ne disposaient, au début, de quasiment aucune protection, ni d’aucun droit pour leur défense. Il s’agit donc d’un déni des droits de l’homme et de la démocratie.

En 2005, la presse américaine (le Washington Post de novembre 2005) et européenne, ainsi que l’ONG américaine Human Rights Watch a révélé qu’il existait (en plus de Guantanamo), des camps de détentions illégaux et des enlèvements sans procès par les services secrets et des « restitutions extraordinaires » aux États-Unis, en Europe, en Egypte, la Jordanie, le Maroc ou la Syrie. Certains des prisonniers y auraient été brutalisés ou torturés. « Restitutions extraordinaires » est le terme employé officiellement par la CIA. En pratique cela consiste à séquestrer des personnes soupçonnées d’avoir un lien avec le terrorisme, sans que cette accusation ait pu être vérifiée par l’autorité judiciaire.

« L’hebdomadaire suisse SonntagsBlick du dimanche 8 janvier 2006, affirme détenir un fax du ministère des affaires étrangères égyptien à son ambassade de Londres prouvant qu’il existe des prisons secrètes de la CIA en Europe, où auraient été détenus et interrogés des sympathisants d’Al-Qaida. Ce fax affirme que la Roumanie avait permis à la CIA d’interroger sur son territoire, sur la base de Mihail Kogalniceanu, 23 citoyens irakiens et afghans. Les faits se seraient déroulés sur la base, située à proximité de Constantza, un port au bord de la mer Noire. Ce Fax ajoute qu’il existe des centres d’interrogatoire semblables en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie.

« Selon Le Figaro, un biréacteur Learjet a décollé de Keflavik, en Islande, à destination de l’aéroport de Brest-Guipavas (ouest), d’où il serait reparti pour la Turquie, le 31 mars 2002. Le second vol est arrivé le 20 juillet 2005 à l’aéroport de Paris-Le Bourget en provenance d’Oslo, rapporte Le Figaro. Il s’agissait d’un Gulfstream III »

Human Rights Watch précisait de plus que ces centres de détention se trouvaient en Pologne, en Roumanie et en Europe orientale. Certains pays, tels la France, l’Islande, la Norvège et certains États d’Europe, ont accepté que ces prisonniers transitent par leur aéroport ou survolent leur pays. Ils se sont donc rendus coupables de complicité avec ces actions illégales, car contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme et commises par des États dit démocratiques.

En 2007, Dick Marty, était membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dont il préside la Commission des Affaires juridiques et des Droits de l’Homme. Il a été chargé par cette dernière d’établir un rapport sur les allégations concernant l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe. Dans ce rapport il affirme que les gouvernements européens ont signé des accords secrets avec les États-Unis, vraisemblablement à la suite de la grande émotion suscitée par les événements du 11 septembre. De même la Confédération Suisse a autorisé le survol de la Suisse, alors même qu’elle savait que des avions de la CIA avaient très vraisemblablement abusé de cette concession en transportant Abu Omar, enlevé à Milan, à travers l’espace aérien helvétique; ce qui constitue un acte criminel ». D’autres personnes tel Khaled El-Masri, Maher Arar ont aussi subi des ’’ restitutions’’ secrètes via l’Europe poursuit Dick Marty. Ce dernier affirme donc qu’il y a eu des enlèvements sans procès par les services secrets des États-Unis et de la France notamment et des détentions illégales dans des camps sur des bases secrètes. Par conséquent, ces prisonniers ne disposaient, au début, de quasiment aucune protection, ni d’aucun droit pour leur défense. Il s’agit donc d’un déni des droits de l’homme et de la démocratie.

Jean-Jacques Bozonnet souligne que « vingt-six agents américains de la CIA et plusieurs membres des services secrets militaires italiens (Sismi) sont accusés par les tribunaux milanais, d’avoir enlevé, le 17 février 2003, à Milan, un ressortissant égyptien soupçonné de collusion avec des réseaux terroristes. Ex-imam de la principale mosquée de la capitale lombarde, Oussama Moustafa Hassan Nasr, plus connu sous le nom d’Abou Omar, avait été transporté dans une camionnette jusqu’à la base américaine d’Aviano, près de Venise. De là, il avait été transféré, via l’Allemagne, dans une prison en Egypte ».

Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos » avait lui aussi été enlevé en août 1994, au Soudan par les services secrets français pour y être jugé en France. Le ministre français de l’Intérieur Charles Pasqua avait négocié cette arrestation avec son ami, le leader islamiste soudanais Hassan El-Tourabi, et l’opération avait été dirigée par le préfet Philippe Parent. Mais il y a plus radical que l’enlèvement, l’assassinat par des États dits républicains.

“Retourner” les opposants ou les assassiner permet aux États de briser les contre-pouvoirs. Une pratique fréquente dans les dictatures, mais qui existe aussi dans les pays dits démocratiques, consiste à “retourner” les opposants ou à les assassiner. Un certain nombre d’opposants ont été assassinés ou ont été suicidés : Ben Barka, André Kiefer en Côte d’Ivoire, le juge Borrel à Djibouti, Sylvanus Olympio en 1963, Thomas Sankara en 1988, Modibo Keita en 1968, Amani Diori en 1974, le ministre Robert Boulin (qui s’est soit disant suicidé), Jean Claude Mery (Affaire des HLM d’Ile de France), etc.

Thomas Sankara, que l’on qualifie parfois, de Che africain, était un grand espoir pour un renouveau socialiste en Afrique. Il est officiellement décédé de mort naturelle. Or, il fut assassiné le 15 octobre 1987, de 12 balles, dont deux dans la tête par des hommes au service de Brice Comporé, son frère adoptif. Il semble que F. Houphouët-Boigny, le président de la Côte d’Ivoire, à l’époque ait coordonné l’opération, initiée par les services secrets français. A cette époque de guerre, la guerre froide sévissait encore, même de manière plus discrète. Le fait que le Burkina Faso, dirigé par Sankara, revendique une filiation avec le communisme, des alliances avec Cuba, des idées socialistes et un discours anti-néo-colonialiste, dérangeait fortement. Les plus importants services secrets mondiaux, les anglais, Mossad (Israël), CIA (Usa), DGSE (France), KGB (Urss) et les services de renseignements du Vatican, étaient présents sur le sol burkinabé, afin de veiller à la bonne marche de leurs intérêts. La CIA proposa au Vatican d’échanger ses informations au Burkina, en échanges de données sur les théologiens de la libération, les prêtres catholiques qui luttaient contre les dictatures en Amérique Latine. Ces prêtres étaient trop radicaux, selon le Vatican. Pour parvenir à “retourner Brice Compaoré”, un des quatre leaders de la révolution au Burkina Faso, on lança l’opération “pot de miel”. C’est à dire que la nièce de F.Houphouët-Boigny, fut chargée de séduire Compaoré. Elle réussit à le marier, et progressivement à l’éloigner de Sankara. Les ennemis de Sankara, appuyèrent sur la jalousie de Compaoré de n’être qu’un second et lui promirent leur soutien s’il renversait Sankara. Ce qui fut fait. Ce sont donc les intérêts occidentaux capitalistes qui ont gagné, dont la France est le chef de file dans les zones francophones, mais qui sont épaulés par les Etats-Unis. Les perdants furent les intérêts des défenseurs de l’émancipation, tels Sankara et les partisans du camp soviétique.

Ce fut pour des raisons relativement proches qu’au Congo Belge, Patrice Lumumba a été assassiné, le 17 janvier 1961, afin de briser un mouvement socialiste qui risquait de se propager à toute l’Afrique.

La militante Dulcie September a elle aussi été assassinée dans des circonstances analogues aux précédents. Mais « aujourd’hui, la France officielle n’a toujours pas fait la lumière sur ces évènements. Pour s’être mise sur le chemin de cette honteuse collaboration franco/sud-africaine au temps de l’apartheid, Dulcie l’a payé de sa vie. 20 ans après, se souvenir de son combat, c’est aussi réclamer la vérité en France sur son assassinat, c’est aussi se souvenir de ce dont sont capables, hier comme aujourd’hui, les réseaux français en Afrique ».

Les mercenaires peuvent aussi être engagés pour des assassinats sur commande. En effet, l’idéologie qui est derrière chaque acte de terrorisme n’affecte pas forcément le mercenaire qui va collaborer techniquement et valoriser ses compétences en échange d’une bonne rémunération. La fonction de tueur à gage peut évidemment convenir à un mercenaire.

Les réseaux qui ont assassiné Dulcie September « s’appuyaient sur le milieu mercenaire de Bob Denard qui régnait à l’époque sur les Comores, et ne faisait jamais rien sans l’aval des services de l’État français. Le chef des « escadrons de la mort » sud-africains, Eugène De Kock, affirmera en 1998 devant la commission « Vérité et Réconciliation » en Afrique du Sud que « les deux hommes qui ont appuyé sur la détente étaient des membres de la garde présidentielle des Comores, l’un étant Jean Paul Guerrier ». L’étendue des connexions franco/sud-africaines est attestée dans plusieurs enquêtes, tournant notamment autour d’un « homme d’affaire » français installé en Afrique du sud, Jean Yves Ollivier, au milieu d’une série de trafics d’armes entre Paris, Pretoria et les Comores, approvisionnant les guerres en Angola, puis plus tard le régime de Sassou N’Guesso au Congo ou le régime rwandais du génocide, (Verschave, 2000 : 137 et 2003 : 199).

Ce sont autant les raisons politico-idéologiques qui peuvent expliquer les dérives des pouvoirs militaire et économique, ainsi que les inégalités mondiales. En particulier, le pouvoir politique exercé par les propriétaires des biens économiques (finance et moyens de production), (les capitalistes) domine largement le pouvoir politique des dirigeants des pouvoirs publics. L’on assiste à une confrontation permanente de la gouvernance militaire, mais aussi économique, financière, idéologique, et celle des pouvoirs publics (nationaux et internationaux). La dimension illégale vient donc renforcer les carences de la gouvernance adémocratique, mais reste finalement secondaire au plan quantitatif, même si elle semble largement sous-estimée.


- Source : Thierry Brugvin

China’s New Roads to Russia

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China’s New Roads to Russia

I know of no comparable global Great Project to equal what is now unfolding, bit-by-bit, as China reveals more about her Silk Road Economic Belt high-speed railway infrastructure network. And it’s now clear that the road will be filled with entire new cities, industrial zones, construction, improving standards of living for hundreds of millions of people previously abandoned. The implications for founding a new global alternative to the bankrupt dollar system are immense.

The Chinese don’t dither around when they’ve reached a consensus. The project of President Xi Jinping to develop a new economic space across Eurasia from Beijing to the borders of the European Union, which he unveiled during one of his first foreign visits as President in 2013 in Kazakhstan, is now known as the New Silk Road Economic Belt.

The project is emerging as the centerpiece of a renaissance in infrastructure construction that will transform and lift the entire world economy for decades. For the economic space encompassing China and Asia, a recent study estimated that over the next years some $8 trillion of infrastructure investment will be needed to bring those economies into modern standards of commerce and development.

A rail renaissance

China began several years ago drawing up plans for a colossal Eurasian and Asian rail infrastructure series of high-speed railroads to provide a future alternative to transport trade to the world. In 2010 Wang Mengshu of the Chinese Academy of Engineering revealed in an interview that China was examining plans to construct a high-speed railway system that will weave together high-speed rail links across Asia and Europe by 2025.

That same year China began what then was the first leg of three planned rail legs. The domestic Chinese part of one route starts in Kunming in Yunnan Province and runs south to Singapore. A second route starts in Urumqi, capital of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region, and connect Central Asian countries such as Kazakhstan, Uzbekistan and Turkmenistan with Germany. A third line will connect the city of Heilongjiang in northern China with Eastern and Southern European countries via Russia. At that time China’s aim was to create a pan-Asian rail network to connect 28 countries with 81,000 kilometers of railways.

With Chinese diligence, the country began buying the state-of-the-art high-speed rail equipment from Germany, France, Japan and Canada. By 2010 China had developed its own high-speed rail systems, with advanced trains which run at over 350 kilometers per hour. By 2012 China had built 42 high-speed lines inside China, conceived in their national planning as preparation to launch the greater Eurasia and Asia expanded rail links. China understands the economic value of infrastructure as few nations today. Given the extent of deployment internally since then, today China stands to become the world’s leading exporter of advanced high-speed railway technology to the nations of Asia and Eurasia including Russia, Kazakhstan and Belarus.

On September 7, 2013 in a speech before Kazakhstan President Nursultan Nazarbayev, China’s newly-installed President Xi proposed, for the first time officially, his global New Silk Road strategy, suggesting that China and Central Asia join to build a “Silk Road Economic Belt” to boost cooperation.

Xi proposed that Kazakhstan and other relevant Central Asian countries, including Russia, increase communication and promote regional economic integration in terms of both policy and law. He proposed concretely that China and Central Asian countries compare notes on their respective economic development strategy and work together to formulate plans and measures for regional cooperation. Xi also said that they should work to improve traffic connectivity to open the strategic regional thoroughfare from the Pacific Ocean to the Baltic Sea, and set-up a network of transportation that connects Eastern, Western and Southern Asia. Xi also proposed trade be done with local-currency settlement and not via the US dollar to improve their immunity to financial risks from US future financial warfare, the kind of financial warfare the US Treasury initiated around that time against Iran oil payments and in March 2014 against Russia.

At that time Russia was focused on the war in Syria, on hosting the showcase Sochi Winter Olympics and had not yet clearly formulated its own Eurasian Economic Union in detail. The US coup d’etat in Ukraine that began with Maidan Square protests in November 2014 and escalated into a de facto war situation on the part of NATO against Russia since then, dramatically concentrated Russian energies on developing alternative strategies and firm partners and allies to withstand what were clear threats to Russia’s very existence as a sovereign nation. At the same time China was being confronted by US encirclement in the East China Sea and across Asia known as Washington’s military “Asia Pivot,” aka China Pivot strategy, of containing China’s future economic and political emergence. Ironically, those very US escalations of military pressure brought the two giants of Eurasia—China and Russia—closer together than ever in history.

New Silk Road begins

Those events, which no one could have clearly foreseen in 2010, catalyzed the most dramatic series of changes in world geopolitics since May, 1945. Only this time, as the American Century is sinking in debt and economic depression, Eurasia is rapidly emerging as the most dynamic and far the largest and richest region in the world in terms of resources and especially human resources.

This fact was underscored by the recent visit of China president Xi to three key member countries of the Eurasian Economic Union. A day before Xi was to be one of the honor guests at the May 9 Victory Day celebrations, he had closed door talks with Vladimir Putin. After those talks Putin announced that the two countries had signed a decree on cooperation in connecting the development of the Eurasian Economic Union with the Silk Road Economic Belt project. “The integration of the Eurasian Economic Union and Silk Road projects means reaching a new level of partnership and actually implies a common economic space on the continent,” Putin said.

China agreed to also invest $5.8 billion in the construction of the Moscow-Kazan High Speed Railway, a major boost at a critical time for a project that will be extended to China through Kazakhstan, a part of the route of the new Silk Road project. The total cost of the Moscow-Kazan high speed railroad project is $21.4 billion.

Wasting no time, on May 13, China Railway Group announced it had won a $390 million contract from Russia to build the Moscow-Kazan high-speed railway which is to be further extended to China as part of the new Silk Road project. A consortium led by China Railway with two Russian companies will jointly survey and conduct regional development planning and design for the Moscow–Kazan segment of the Moscow–Kazan–Yekaterinburg high-speed railway line in 2015-2016 according to a report from RT in Moscow.

Chinese participation in the planned Moscow-Kazan. Ekaterinburg High-Speed Rail segment will integrate Russia into the New Silk Road Economic Belt

The day before, on May 7, China’s Xi was in Astana meeting with Kazakhstan President Nazarbayev to concretize Kazak participation in the New Silk Road. China, Kazakhstan and Russia are all founding members of the Shanghai Cooperation Organization as well. Construction on the China-Kazakh part of the New Silk Road high-speed rail line is already underway from China’s side.

The visits of Xi to Kazakhstan and Russia were followed with a three day visit of Xi to Belarus on May 10. Belarus is geographically a critical potential link in a more peaceful world, between the countries of the European Union and the Eurasian countries within the developing New Silk Road project. After their meetings Belarus President Alexander Lukashenko announced he too had agreed to make Belarus a platform for the development of the New Silk Road Economic Belt. Lukashenko revealed that 20 years before as a member of the Parliament of the new independent Belarus as the Soviet Union dissolved he made a visit to China: “I adopted China’s step-by-step economic reform style in Belarus…” That puts the three key countries of the new Eurasian Economic Union—Russia, Kazakhstan, Belarus—fully in the New Silk Road Economic Belt project.

Opening Eurasia to real development

One intriguing and potentially very strategic side benefit of the vast Silk Road Eurasian Economic Union integration that has just been decided will be the dramatic change in the development possibilities of some of the world’s richest undeveloped raw materials, including of gold. Russia and Central Asian states hold perhaps the world’s largest reserves of every imaginable metal and minerals.

Both China and Russia have been building their central bank gold reserves as rapidly as possible. Economic exploitation of gold reserves in Central Asia could become a significant support for that effort.

During Soviet times gold was part of Soviet National Bank reserves but considered a “capitalist relic.” After 1991, in the chaotic collapse of the Soviet Union, Western intelligence agencies in cooperation with Italian organized crime and criminal former Soviet senior bureaucrats organized the theft of the entire gold reserves, more than 2,000 tons of bullion, from the Soviet Gosbank vaults, a crime announced by bank chairman Geraschenko, himself reportedly a secret participant in the theft, to an astonished Russian parliament.

Since Putin became president in 1999, the Russian central bank has been steadily restocking its central bank gold. Today according to official IMF statistics, Russia’s Central Bank has managed to accumulate 1238 Tons of gold reserves. In April alone Russia bought 30 tons.

The existence of central bank gold reserves has been shrouded in mystery for the country allegedly the world’s largest gold reserve holder, the US Federal Reserve Bank. In 2011 IMF Director General Dominique Strauss-Kahn demanded an independent physical audit of Federal Reserve gold. The Federal Reserve gold has never been audited. Strauss-Kahn reportedly had information that the 8000 tons of gold reported to be held by the US was gone.

The IMF head became concerned reportedly after the United States began “stalling” its pledged delivery to the IMF of 191.3 tons of gold agreed to under the Second Amendment of the Articles of Agreement to fund what are called Special Drawing Rights (SDRs). Some days later a bizarre hotel sex scandal forced the abrupt resignation of Strauss-Kahn and an end to IMF calls for a gold audit.

Whatever the true state of US Fed gold reserves, it’s clear that both Russia and China are stocking gold bullion to back their currencies as they carefully create a new architecture to replace the US dollar system.

Despite US financial warfare efforts, Russia state finances are also remarkably healthy in comparison with those in the West. In the USA government debt officially is well over $17 trillion or 105% of GDP. Greek debt is 177% of GDP. The Eurozone countries average debt to GDP is 91% and Germany 74%.

In Russia state debt is about 18% of GDP. China’s debt is around 43% according to latest IMF data.

Belarus, Kazakhstan, Russia and China have all substantially increased their official gold reserves since the first quarter of 2000. Now it emerges that gold is intended to be a vital element in the OBOR—One Bridge, One Road—Silk Road project.

At a Dubai commodities conference in April this year, Albert Cheng, Managing Director of the World Gold Council, revealed that China is consciously looking to integrate its search for gold with the Silk Road economic project over the next ten years. He cited a statement from Xu Luode, President of Shanghai Gold Exchange and a National People’s Congress (NPC) delegate who proposed to integrate gold market development into the strategic development plan of Silk Road Economic Belt at the March, 2015 meeting of the Chinese Central Committee. He suggested a mechanism to involve major gold producers and users along the new rail routes through Kazakhstan and Russia. He also proposed that the Chinese government’s development of those resources make the Shanghai Gold Exchange the trading hub, and be integrated into the Silk Road Economic Belt plan.

The opening of the new network of Eurasian high-speed rail infrastructure will open entire new areas of mineral riches to development. On May 11, 2015, China’s largest gold mining company, China National Gold Group Corporation (CNGGC), signed an agreement with Russian gold miner Polyus Gold to deepen ties in gold exploration. Announcing the deal, Song Xin, general manager of CNGGC and President of the China Gold association, said, “China’s Belt and Road Initiative brings unprecedented opportunities for the gold industry.” Song Yuqin, Deputy General Manager of the Shanghai Gold Exchange stated, “The gold trade is expected to become a significant component of transactions by ‘Belt and Road’ countries.”

The Eurasian region in fact holds every conceivable mineral and rare earth metal known in vast quantities. That will now become economically feasible to develop with presence of high-speed freight rail infrastructure.

The Great Silk Road Economic Belt is clearly going to happen and fast. The emerging reality of the network of New Silk high-speed rail infrastructure, a wide-spanning network of road and rail links between all Asian and Central Asian nations, will be the heart of a new economic world. It is a well-known phenomenon of economics that as transportation infrastructure is developed there is a stronger GDP growth in each connected nation, a multiplier effect as entire new markets grow up. Clearly Eurasia is the place to be as Vladimir Putin and Xi Jinping have demonstrated.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/05/28/china-s-new-roads-to-russia/

Russie-OTAN: En finir avec le bourrage de crânes

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Russie-OTAN: En finir avec le bourrage de crânes

Auteur : Philippe Migault
Ex: http://zejournal.mobi

On pourrait se demander si, pour les fauteurs de guerre, l’entretien d’une peur permanente n’est pas plus rentable que la guerre elle-même. Une guerre, quelle que soit sa férocité et sa durée, peut toujours prendre fin, et elle peut devenir incontrôlable à tout moment. En revanche, l’entretien de la peur permanente face à une menace fictive est facilement contrôlable, dosable à souhait, pour aboutir, finalement, aux mêmes résultats : état de guerre, pouvoirs accrus, maitrise de la gestion de la population, et surtout, une industrie de l’armement qui fonctionne à plein. Que demander de plus ?

Qu’il s’agisse des guerres ou de toute autre crise, Spin Doctors et médias réutilisent les mêmes procédés, ressassent les mêmes « informations », dès lors que les évènements se prolongent. C’est ce qu’on appelle dans la presse un marronnier.

Vous avez aimé vous faire peur l’été dernier, quand toute la presse occidentale annonçait la ruée des blindés russes sur l’Ukraine, assurait que Vladimir Poutine était prêt à « prendre Kiev en deux semaines »? Vous adorerez la nouvelle série de l’été, la menace nucléaire en Europe. Pour les acteurs pas de surprise, le casting reste le même. Dans le rôle de l’innocente victime, l’Ukraine. Dans celui des ignobles renégats, les séparatistes du Donbass. Le côté obscur de la force conserve son siège au Kremlin. Comme dans tout bon western le justicier ne peut être qu’Américain. France et Allemagne tiennent leur rôle de figurants. Enfin l’Union Européenne se charge du chœur, commentant une tragédie à laquelle elle n’a pas même les moyens de prendre part.Bien entendu il faut pour cette « saison 2 » maintenir le spectateur en haleine.Celui-ci a constaté que la grande charge annoncée de l’Armée Rouge, que l’on disait ressuscitée, n’a finalement pas eu lieu.S’il est un tant soit peu averti, il ne lui aura sans doute pas échappé qu’un général français, patron de la Direction du Renseignement Militaire, a vendu la mèche sur le scénario de l’an dernier, révélant ce que tous les esprits un tant soit peu indépendants savaient, ou subodoraient, à savoir que les services de renseignement américains avaient une fois encore monté une grossière opération d’intoxication et que le risque d’attaque russe en Ukraine n’avait jamais été avéré.Il faut donc faire plus fort pour que « l’occidental » moyen s’inquiète, s’indigne. En deux mots, y croit.

En conséquence nous assistons depuis plusieurs jours à une montée en puissance des rumeurs alarmistes.Parce qu’il faut bien reprendre un peu des ingrédients précédents, l’agence Reuters a annoncé hier que l’un de ses envoyés spéciaux dans l’Oblast de Rostov a aperçu des trains transportant des blindés et des lance-roquettes multiples. Une forte concentration de troupes aurait été constatée à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la frontière russo-ukrainienne.

Peu importe à Reuters que Rostov-sur-le-Don soit le quartier général de la région militaire « Sud » de la Russie, où de très nombreuses forces sont stationnées compte tenu de l’instabilité du Caucase. Il va de soi pour l’agence anglo-canadienne que ces unités ne peuvent être destinées qu’à une chose: participer aux combats du Donbass si ceux-ci devaient reprendre.

Avant-hier le quotidien « The Moscow Times », dont on connaît « l’impartialité » vis-à-vis des autorités russes, rapportait que la marine lettone avait constaté qu’un sous-marin russe était passé à 9 kilomètres de ses eaux territoriales, tandis qu’un Antonov-22, pour les béotiens un vieil avion de transport quadrimoteurs non armé, avait volé à proximité de la Lettonie, mais au-dessus des eaux internationales, mardi.Peu importe au Moscow Times que le trafic naval et aérien entre les principales bases de la marine russe en Baltique, Saint-Pétersbourg et Baltiïsk, s’effectue nécessairement en longeant les côtes lettones. Peu importe qu’aucune violation des eaux territoriales ou de l’espace aérien n’ait eu lieu. Il s’agit bien entendu d’une tentative d’intimidation ou d’espionnage.

Ultime ingrédient du scénario catastrophe, le Secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, a dénoncé mardi la « rhétorique nucléaire » russe, condamnant le possible déploiement de missiles Iskander dans l’oblast de Kaliningrad, et jugeant que « les bruits de botte russes sont injustifiés, déstabilisants et dangereux ». Barack Obama et son Vice-Président, Joe Biden, ont immédiatement surenchéri sur le même thème. Une atmosphère qui a permis au très atlantiste webzine franco-américain Slate de surfer sur la vague en annonçant mercredi que « pour un officiel de l’OTAN une guerre éclatera cet été (et que) si on a de la chance, elle ne sera pas nucléaire ».Peu importe à Slate que sa source, John Schindler, soit un ancien analyste de la NSA, dont on connaît la fiabilité, et qu’il enseigne à l’Ecole navale américaine. Peu importe que M. Schindler rapporte les propos anonymes d’un membre de l’OTAN, organisation dont chacun sait qu’elle ne crie jamais au loup pour rien. Nous sommes, à n’en pas douter, au bord de l’holocauste thermonucléaire.

Nul n’est en mesure de dire combien de temps encore la tragédie ukrainienne se prolongera. Longtemps sans doute tant les haines sont désormais durablement installées et les facteurs susceptibles d’aggraver innombrables.

Ce qui est certain c’est que la guerre de propagande engagée dans les médias des différentes parties en présence va sans doute aller, elle, s’intensifiant, avec, à la clé, des affirmations de plus en plus péremptoires, un ton de plus en plus effrayant, bref tous les ingrédients du bourrage de crâne.

 - Source : Philippe Migault

Le faux califat: l’atout stratégique des USA

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Le faux califat: l’atout stratégique des USA

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

Le monde civilisé verse d’immenses larmes de crocodile devant la prise de la perle du désert de l’ancienne Route de la Soie, Palmyre, par EIIS/EIIL/Da’ech.

Et pourtant… Ni le président des USA, Barack Obama, ni les 22 pays vassaux armés jusqu’aux dents faisant théoriquement partie de sa coalition de volontaires n’ont envoyé le moindre drone équipé de missiles Hellfire contre les brutes drapées de noir du faux califat.

Il est assurément justifié de dire que l’Occident civilisé préfère avoir affaire à un califat médiéval intolérant imbibé de wahhabisme qu’à un dictateur arabe séculaire qui refuse de se prosterner devant l’autel du néolibéralisme occidental.

Il est tout autant justifié d’ajouter que ceux qui arment les décapiteurs et coupeurs de gorges du Front al-Nosra, c’est-à-dire al-Qaïda en Syrie, ou de EIIS/EIIL/Da’ech, sont essentiellement des Saoudiens, qui constituent aussi les plus grands importateurs d’armes de la planète, qu’ils achètent surtout des USA, mais aussi de la France et du Royaume-Uni.

Voilà maintenant qu’un document déclassifié de l’US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé en août 2012, qui a fait le tour de tous les organes gouvernementaux dont CENTCOM, la CIA et le FBI et qu’a obtenu Judicial Watch (un cabinet juridique qui veille à l’intérêt du public), confirme enfin ce qui passe pour être la stratégie de Washington dans le Levant et la péninsule arabique.

C’est qu’au même titre que le proto al-Qaïda original financé par la CIA, qui a vu le jour dans les années 1980 à Peshawar, EIIS/EIIL/Da’ech, alias al-Qaïda 2.0, remplit un seul et unique objectif géopolitique.

Pour faire court, l’Occident civilisé, de pair avec des vassaux tels que la Turquie et les pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a soutenu la branche d’al-Qaïda en Syrie pour déstabiliser Damas, même si le Pentagone avait prévu l’issue horrible de cette stratégie, à savoir l’émergence de EIIS/EIIL/Da’ech (Brad Hoff fournit tous les détails dans un texte traduit par le Saker Francophone).

Pour le Pentagone, c’était tout de même un atout stratégique inestimable, qui devait être lâché dans la nature pour isoler le régime syrien.

Que le rapport de la DIA ne mentionne pas que le gouvernement des USA a créé de toutes pièces EIIS/EIIL/Da’ech ou qu’il favorise le Front al-Nosra en Syrie ou le faux califat en Irak est sans importance. L’élément essentiel, c’est que le gouvernement des USA n’a absolument rien fait pour empêcher la maison des Saoud, ses sbires du CCG et la Turquie de soutenir l’opposition syrienne et d’assouvir ainsi leur désir brûlant de faciliter l’émergence d’un État sécessionniste salafiste dans l’est de la Syrie et de l’autre côté de la frontière, en territoire irakien.

Aujourd’hui, tout observateur bien informé sait que la guerre contre la terreur du régime Cheney était une fraude. Il n’est donc pas surprenant que la destruction planifiée en cours en Syrak offre l’excuse parfaite au complexe militaro-industriel des USA pour tirer des milliards de dollars de la vente de plus d’armes encore à la maison des Saoud, aux autres sbires du CCG, à Israël et à l’Irak.

Cette convergence d’intérêts, géopolitiques dans le cas du Pentagone, commerciaux pour ce qui est du complexe militaro-industriel, entre parfaitement dans le scénario de la maison des Saoud, qui consiste à dicter la politique étrangère de l’administration évitons les conneries Obama au Levant et dans la péninsule arabique.

Les 22 États membres de la coalition d’Obama se réuniront à Paris au début juin. Le Pentagone devrait alors disposer d’un véritable plan relativement à EIIS/EIIL/Da’ech : soit qu’on tente le tout pour le tout pour l’annihiler (très peu probable), soit qu’on repousse toutes ces brutes vers le Caucase (assez probable). Le plus probable en fait, c’est que le bordel actuel va se perpétuer.

On ne peut rien cacher aux Russes

Le colonel-général Igor Sergoun, chef de la Direction générale des renseignements (GRU) de l’état-major des forces armées russes, parle rarement en public. Mais lorsqu’il le fait, les plaques tectoniques géopolitiques bougent.

L’analyse de Sergoun corrobore le rapport de la DIA à la perfection. Depuis maintenant des années, les services du renseignement militaire russes ont conclu (et le font maintenant savoir au public) que le terrorisme islamique, que toute la guerre contre la terreur, en fait, sont un outil de l’Occident utilisé pour détruire les pays souverains qui osent s’opposer à la puissance hégémonique.

Comme nous le savons tous, il est évidemment beaucoup plus facile de subvertir et d’écraser la Libye ou la Syrie que la Russie ou la Chine (ou même l’Iran à vrai dire).

N’empêche que l’Empire du Chaos doit maintenant se dépatouiller pour faire face  (ou faire bonne figure) devant ce retour d’ascenseur généré par sa tactique de diviser pour mieux régner. En Irak, la chute de Ramadi donne un formidable élan à la portée stratégique, au recrutement et au financement de EIIS/EIIL/Da’ech, qui a fait passer l’équipe d’Obama-évitons les conneries pour de parfaits imbéciles.

D’autant plus que les USA n’étaient pas que de simples spectateurs dans cette débâcle. Ramadi est tombée parce que le gouvernement de Bagdad refusait d’armer les tribus sunnites de la province d’Al-Anbar. Le faux califat a attaqué la ville avec une flotte de 30 camions bourrés d’explosifs conduits par des kamikazes. Les membres des tribus qui la défendaient ont dû fuir pour éviter d’être massacrés par les brutes du califat.

Que faisait le Pentagone ? Rien, ce qui entre en contradiction avec les accusations trompeuses de son chef Ash Carter, qui a dit que les Irakiens manquaient de volonté à combattre. Le Pentagone n’a rien fait non plus à Tikrit, lorsque les États-uniens ont refusé de combattre le faux califat aux côtés de milices chiites dirigées par des officiers iraniens qui relevaient directement de Qasem Soleimani, la superstar de la Force Al-Qods.

Le match oppose l’Iran et les décapiteurs

La chute de Ramadi montre à l’évidence que la véritable puissance qui lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Irak ce ne sont pas les USA, mais l’Iran. Les milices chiites sont d’ailleurs déjà en train d’être incorporées dans les forces de sécurité irakiennes.

Ezzat al-Douri, l’ancien numéro deux de Saddam Hussein que les USA n’ont pas encore capturé, a diffusé des messages où il évoquait un besoin d’aide urgent en armes de la part des suspects habituels, les Saoudiens. Alors qu’ils tentaient d’armer les tribus de la province d’al-Anbar à partir de la Jordanie, devinez qui a mis un holà ? Washington. Conformément aux règles hésitantes de l’administration Obama, la Jordanie ne peut donner suite aux efforts saoudiens sans l’autorisation directe de Bagdad, qui n’est jamais venue.

Cette pagaille n’est qu’un exemple du double jeu incessant auquel se livre l’Empire du Chaos dans sa guerre contre la terreur, qui revient en fin de compte à dire que la lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Syrak n’est qu’une immense farce.

Qu’importe ce qui arrivera à Washington dans un proche avenir, que ce soit sous le règne d’Hillary-Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort-Clinton ou de Jeb-Mon frère a eu raison d’envahir l’Irak-Bush, rien n’indique que le gouvernement des USA cessera un jour d’utiliser le terrorisme islamique comme atout stratégique.


- Source : Pepe Escobar

samedi, 30 mai 2015

Paix et coopération pour l’Europe entière

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Paix et coopération pour l’Europe entière

par le Pr Viatcheslav Dachitchev,

* ancien colonel d’Etat-major; Académie russe des sciences

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Le développement de l’Europe est marqué par une particularité terrible – la lutte continuelle pour l’hégémonie entre la France, l’Allemagne et la Russie ou précédemment l’Union soviétique. Un combat qui a duré des siècles, qui a dépassé les frontières de l’Europe et s’est étendu à des guerres mondiales. Il a apporté aux peuples, en périodes régulières, des souffrances, des victimes et des destructions terribles. Les Etats-Unis ont tiré de cette «confrontation européenne» d’immenses avantages géopolitiques et économiques. Elle lui a finalement permis, de prendre contrôle de l’Europe occidentale pour la positionner face à la Russie et pour précipiter les Européens dans une crise politique pré-guerrière au début du XXIe siècle. Le maintien et si besoin l’aggravation de cette «confrontation européenne» sont devenus des missions primordiales de la politique mondiale des Etats-Unis. La Grande-Bretagne a, elle aussi, exploité la collision entre les intérêts français, allemands et russes à son avantage.

dachéééé.jpgAussitôt qu’une des trois puissances mentionnées commença à aspirer à l’hégémonie, les deux autres s’unissaient contre elle. La Russie et la Prusse entrèrent en lice contre la France napoléonienne, lorsque celle-ci commença la conquête de l’Europe. Pendant la Première Guerre mondiale, la France et la Russie unirent leurs forces contre l’Allemagne. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique et la France luttèrent à nouveau contre le danger menaçant de l’hégémonie de l’Allemagne nazie. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s’y joignirent.


Après la Seconde Guerre mondiale, le commandement stalinien a pris la relève en tant que porte-bannière de la politique hégémoniste. Entrainée par une attitude missionnaire communiste expansive – l’idéologie de la lutte des classes se trouvant en contradiction avec les lois de la géopolitique –, elle édifia pendant et à la suite de la guerre son contrôle sur l’Europe centrale et du sud-est en imposant aux pays de cette région le système de société soviétique. D’entrée les puissances occidentales y virent une sérieuse violation de l’équilibre des forces géopolitiques en Europe et dans le monde ainsi qu’une très sérieuse menace de leurs intérêts et de leur indépendance. C’est sur ce terrain que l’union des forces des Etats-Unis et des Etats d’Europe occidentale prospéra pour former un front commun face à l’Union soviétique. C’est avec grand plaisir que les élites américaines au pouvoir adoptèrent
le rôle de garant et sauveur des Etats occidentaux face au «danger venant de l’Est». C’est ainsi que se forma une coalition antisoviétique au niveau mondial. L’Union soviétique se trouva dans une situation extrêmement difficile et vulnérable. Les Etats-Unis cependant obtinrent la possibilité d’imposer leur dominance aux pays d’Europe de l’Ouest.

La division en Europe fut bénéfique pour les Etats-Unis

Il faut cependant avouer que cela fut suscité par de mauvais calculs graves et des décisions insensées de la part des dirigeants soviétiques d’alors. Au lieu d’utiliser toutes les forces du peuple soviétique et les richesses naturelles incommensurables à l’intérieur du pays pour la consolidation et l’amélioration de la société soviétique, les dirigeants entraînèrent le pays dans un affrontement inutile, destructif et dépourvu de toutes chances de succès avec les puissances occidentales. Sans parler du fait, qu’ils créèrent les conditions permettant aux Etats-Unis de se développer en une superpuissance mondiale, à un candidat à l’hégémonie mondiale qui commença à dicter sa volonté aux pays européens. La lutte éclatant périodiquement dans le triangle France–Allemagne–Russie (ou Union soviétique), qui créa la «guerre froide» et une profonde division en Europe, profita uniquement aux Etats-Unis. Et c’est pour cette raison que deux principes devinrent partie intégrante de la doctrine de politique étrangère des Etats-Unis: «garder les Américains en Europe» («to keep Americans in»), donc garantir la dominance des Etats-Unis en Europe, et «tenir à l’écart la Russie» («to keep Russia out»), donc empêcher par tous les moyens un rapprochement et une collaboration entre la Russie et les Etats européens, notamment l’Allemagne.

La Perestroïka et les principes d’une nouvelle politique étrangère

La prise de conscience du caractère nuisible de cette impasse dans les relations internationales en Europe et la nécessité de quitter cette voie, commença au cours de la perestroïka (réformation). Celle-ci permit aux dirigeants soviétiques de reconnaître qu’il était urgent de sortir l’Union soviétique de cette confrontation dangereuse avec l’Occident. Celle-ci menaçait non seulement toute l’humanité de l’apocalypse, mais dévorait également les meilleures forces du pays et empêchait de trouver des solutions aux importantes tâches à résoudre au niveau de la politique intérieure, notamment garantir une bonne qualité de vie et un haut niveau de vie aux citoyens soviétiques.


Dès 1985, les nouveaux dirigeants soviétiques, avec Michail Gorbatchev en tête, prirent cette tâche en mains. Dans les années de la perestroïka, on élabora les principales bases pour la nouvelle philosophie dans la politique extérieure soviétique. Ces bases principales sont les suivantes:
•    Refus et condamnation de toute politique messianique de dominance;
•    fin de la confrontation Est–Ouest et de la course aux armements;
•    respect du principe que dans les relations internationales doit régner la force du droit et non pas la force du plus fort;
•    reconnaissance du droit de chaque peuple, de choisir sa propre voie de développement;
•    démocratisation et humanisation profonde des relations internationales;
•    créer un lien indissoluble entre la politique et la morale;
•    transformation de la grande Europe (UE) en une Europe unie et création d’une entité qui sera à la fin un paysage juridique et culturel européen au niveau politique et économique («maison commune européenne»);
•    réorganisation de l’OSCE en une organisation centrale capable d’agir en faveur de la sécurité et de la coopération entre les Etats de la nouvelle Europe;
•    Suppression graduelle de la structure des blocs dans les relations internationales en Europe et interdiction de sphères d’influence et d’hégémonie sur le continent européen.
Tous ces principes caractérisèrent l’essence de la nouvelle politique étrangère socialiste. Sur la base de ces principes eut lieu l’unification pacifique de l’Allemagne, sans laquelle la «guerre froide» n’aurait pas pu être surmontée. Les pays d’Europe de l’Est ont obtenu leur indépendance. On abandonna la guerre en Afghanistan et retira les troupes soviétiques.

La Charte de Paris pour une nouvelle Europe – destinée à être oubliée par Washington

Le mémorable 21 novembre 1990 fut la cerise sur le gâteau de la politique étrangère soviétique sous Michail Gorbatchev, lorsque les représentants de tous les Etats européens signèrent une charte fondamentale internationale – la Charte de Paris pour une nouvelle Europe. Pour la première fois dans l’histoire, on atteignit un consensus européen sur le maintien de la paix, la sécurité et la coopération entre tous les Etats européens. Cette Charte de Paris fut également signée par les Etats-Unis et le Canada. Ils ne pouvaient pas rester à l’écart de cette tentative européenne de paix et de création d’une nouvelle Europe. Sinon les Etats-Unis auraient risqué la perte de leur crédibilité. C’est pourquoi ils se sentirent forcés de faire ce pas, bien que les principes de la Charte de Paris étaient dans le fond contraires à la doctrine de la politique étrangère américaine, fondée sur la division de l’Europe et la prédominance américaine. Après le délabrement de l’Union soviétique, Washington entreprit tout son possible pour faire oublier et disparaître la Charte de Paris de l’agenda européen. Et il en fut ainsi. Ceci causa un grave préjudice à la sécurité et la coopération européennes.
L’élite dominante américaine s’est donc rendue coupable qu’un des accords internationaux les plus importants du XXe siècle ait disparu. Ce traité était l’expression de véritables intérêts vitaux pour tous les peuples européens. Sous la pression exercée par Washington, on l’oublia même dans les mass médias occidentaux. Il paraît étrange qu’après 1991 même les responsables de la politique étrangère russe ne le mentionnèrent plus jamais. Dans la Charte de Paris, il s’agit pourtant du destin de l’Europe: «Nous, chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats participant à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, sommes réunis à Paris à une époque de profonds changements et d’espérances historiques. L’ère de la confrontation et de la division en Europe est révolue. Nous déclarons que nos relations seront fondées désormais sur le respect et la coopération. L’Europe se libère de l’héritage du passé. Le courage des hommes et des femmes, la puissance de la volonté des peuples et la force des idées de l’Acte final de Helsinki ont ouvert une ère nouvelle de démocratie, de paix et d’unité en Europe.»


Quelles paroles magnifiques! Il semblait que devant les peuples européens, ayant souffert au cours du XXe siècle de trois guerres mondiales – deux «chaudes» et une «froide» – avec tout ce que cela comprend d’horreurs indicibles, de pertes et de souffrances, s’ouvraient des lendemains réjouissants et des possibilités de créer une toute nouvelle Europe de paix, de stabilité et de coopération.

Les principes de la Charte de Paris

Il vaut la peine de rappeler les principes les plus importants de la Charte de Paris. Et cela non seulement par intérêt historique mais aussi parce que cela nécessite de les régénérer et de les appliquer en politique européenne afin d’écarter les dangers menaçant la sécurité du Vieux Continent et du monde entier. Car ce n’est pas par hasard que nous entendons de plus en plus souvent des voix irritées parler de la possibilité d’une nouvelle guerre mondiale. Voici donc les principes fondamentaux:


•    s’abstenir de recourir à toute forme de menace ou d’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique des Etats, ou d’agir à l’encontre des principes et des buts de la Charte des Nations Unies, de l’OSCE et du droit international.
•    Il faut donner une qualité nouvelle aux relations en matière de sécurité. La sécurité est indivisible et la sécurité de chaque Etat participant est liée de manière indissociable à celle de tous les autres. Pour le règlement des différends il faut trouver des moyens pacifiques. Il faut mettre au point des mécanismes de prévention et de résolution des conflits entre les Etats participants. Tous les pays s’engagent à coopérer pour renforcer la confiance et la sécurité.
•    Il est urgent de promouvoir la limitation des armements et le désarmement en Europe.
•    La réaffirmation de l’égalité de droits des peuples et leur droit à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations Unies et aux normes pertinentes du droit international dans ce domaine, y compris celles qui ont trait à l’intégrité territoriale des Etats.
•    Il est indispensable d’intensifier les consultations politiques et d’élargir la coopération pour résoudre les problèmes économiques, sociaux, environnementaux, culturels et humanitaires. Cette résolution commune et l’interdépendance croissante des pays signataires de la Charte de Paris contribueront à vaincre la méfiance de plusieurs décennies, à accroître la stabilité et à bâtir une Europe unie.
•    Les dix Principes de l’Acte final guideront vers cet objectif. La pleine mise en œuvre de tous les engagements de la OSCE doit servir de fondement aux initiatives pour permettre aux nations de vivre conformément à leurs aspirations.
•    Il faut que l’Europe soit ouverte au dialogue et à la coopération avec les autres pays – y compris les Etats-Unis et le Canada –, favorable aux échanges et engagée dans la recherche de réponses communes aux défis du futur.
Ces nouveaux principes de la coopération européenne devaient, une fois réalisés, terminer une fois pour toutes les guerres sur le continent européen. Ils contiennent, en vue du XXIe siècle, la nouvelle philosophie de la paix et de la coopération entre les peuples.1

Cliché de l’ennemi et sanctions – aliénation artificielle de la Russie face à l’Europe

dach50_34339.jpgDans l’oubli de la Charte de Paris, l’Europe plongea à nouveau dans un état caractérisé par la division, la prédominance des Etats-Unis, la politique de l’isolement et l’affaiblissement de la Russie, sa diabolisation dans les yeux des publics européen et américain, une guerre de l’information sans précédent contre ce pays, menée de manière rusée et sournoise, ainsi qu’un renforcement massif de la politique antirusse de l’OTAN et de l’UE. En outre, on organisa des changements de régime «de couleur» dans les pays de l’espace post-soviétique avec le but d’y installer des gouverneurs américains, orientés vers la confrontation avec la Russie.
La situation en Europe s’aggrava fortement après le coup d’Etat de Kiev et la prise de pouvoir des nationalistes radicaux qui se déroula selon le scénario américain et financé par l’argent américain.2 Les leaders de l’«Euro-Maïdan» avaient été soigneusement sélectionnés par les services secrets des Etats-Unis et commencèrent strictement à accomplir toutes leurs missions. Dès le début, ils menèrent une politique caractérisée par des paroles antirusses et le combat contre la Russie, ce qui était aussi dans l’intérêt des stratèges américains. En Ukraine, ils déclenchèrent une guerre civile cruelle et fratricide. A Washington, on s’attendait à une intervention de la Russie ce qui aurait donné le prétexte de transformer la crise ukrainienne en un bain de sang européen. Il faut aussi dire que la relance des principes de la Charte de Paris pourrait servir à terminer la tragédie ukrainienne et que cette prise de conscience commence à gagner toujours plus de terrain dans les pays européens.


Les sanctions prises par les Etats-Unis contre la Russie étaient un élément essentiel de la crise européenne, leur objectif étant d’isoler la Russie encore davantage de l’Europe et d’aggraver la situation générale sur le continent. En outre, elles doivent créer une «image hostile» artificielle de la Russie en tant que grande puissance agressive.


Les hommes politiques expérimentés en Occident n’ont pas de peine à deviner ce qui se cache derrière l’image mensongère que donnent les Etats-Unis et ses vassaux européens de la Russie. L’ancien chancelier de la République fédérale d’Allemagne, Helmut Schmidt a déclaré déjà le 20 novembre 2007 dans une interview accordée à la radio Deutsche Welle: «La Russie ne représente aucun danger. Le danger vient des Etats-Unis.»

L’issue pour sortir de l’impasse

Aujourd’hui la renaissance d’un mouvement européen basé sur la Charte de Paris pour une nouvelle Europe, gagne de plus en plus en importance.3 Le respect des principes de cette Charte peut constituer une issue pour sortir l’Europe de la dangereuse impasse dans laquelle elle s’est engagée. La Charte correspond aux intérêts non seulement de la Russie, mais de tous les Etats européens.


Hans-Dietrich Genscher, pendant 18 ans ministre des Affaires étrangères de la République fédérale et par cette expérience un des politiciens européens les plus expérimentés en la matière, s’est prononcé en faveur du retour à la Charte de Paris. Dans son discours du 10 novembre 2012 à Berlin au centre culturel Willy-Brandt sur le sujet «La responsabilité des Allemands concernant l’Europe», il a expressément souligné que la fin durable d’une politique de domination est la condition primordiale pour une nouvelle Europe. Auparavant, le 18 mai 2012, il avait publié un article intitulé «Pas de confrontation, mais une coopération avec la Russie».4 Il y déclare: «Aujourd’hui, il faut que l’Amérique, l’Europe et la Russie déterminent ensemble leurs intérêts communs. Ils convergent beaucoup plus que certains bureaucrates de la sécurité à Bruxelles et des administrations comparables à Washington le pensent […]. Il en va aussi du rapport avec notre grand voisin à l’Est et de profiter des atouts d’une coopération Est-Ouest. Dans une situation se présentant difficile, il faut la sagesse des grandes personnalités politiques. Et cela signifie d’en finir avec la confrontation et de ne pas en permettre une nouvelle […]. Et il est important que l’Europe s’acquitte des grands projets de la Charte européenne de 1990. [mis en évidence par W. D.] Tout cela et la solution des grands problèmes de notre temps n’est possible qu’en commun avec la Russie, mais en aucun cas contre la Russie.»5

Les enseignements du XXe siècle: toute politique de prédominance est illégale

A vrai dire, cela est la conclusion principale de l’histoire du développement européen au cours du XXe siècle. Au XXIe siècle, il faut, pour assurer la survie, une nouvelle philosophie de paix et de coopération déclarant toute politique de prédominance contraire à la loi et créant des garanties fermes contre l’éclatement de la guerre en Europe et contre toutes les forces voulant la fomenter de l’extérieur. Il semble que certains politiciens européens, dont le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, en sont conscients. Un processus unique en témoigne: leur voyage commun à Moscou et les contacts constants avec le président russe Vladimir Poutine lors de l’élaboration des mesures pour terminer la guerre en Ukraine, une guerre qui menace sérieusement la paix européenne. Tout porte à espérer que cette visite prépare une bonne base pour la coopération entre la France, l’Allemagne et la Russie pour fortifier l’unité de l’Europe, la sécurité et le bien-être de tous les peuples européens, ainsi que leur progrès économique, scientifique et culturel.

Coopération au lieu de confrontation pour le bien des peuples européens

Maintenant, les conditions pour la convocation d’une nouvelle réunion européenne ont mûri. Il est temps de décider du retour de l’Europe aux principes renouvelés de la Charte de Paris conformément aux exigences actuelles. C’est le moment, avant qu’il ne soit trop tard, d’abandonner la voie erronée de la confrontation entre les pouvoirs européens et de se mettre au travail pour créer une nouvelle Europe. La coopération étroite entre la France, l’Allemagne et la Russie doit servir à son bien-être. La coopération qui met définitivement un terme aux guerres dont les Européens ont tellement souffert.


Dans ce contexte, on peut se demander quelles seront les conséquences de cette coopération sur le statut, l’activité et le rôle géopolitique de l’Union européenne. Sans aucun doute, elle permettra d’élargir fortement le cadre de l’UE et d’augmenter l’efficacité politique et économique de cette organisation supranationale. Cela reviendrait à créer un nouvel espace d’intégration européen allant de Lisbonne à la côte de l’océan Pacifique et non pas uniquement à l’Oural, comme Charles de Gaulle l’avait imaginé. Cela ouvre aux pays de l’Europe des perspectives uniques et favorables pour tous les développements politique, économique, scientifique et culturel.


Cet espace d’intégration européen deviendra un élément d’un nouvel ordre mondial. Franz Betschon – colonel de l’état-major suisse – en a parlé de manière très intéressante dans son livre.6 Selon ses idées, l’image de l’avenir pourrait se présenter de la manière suivante: l’Europe et l’Asie forment une unité économique; la notion de «l’Occident» perd son importance; l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord cessent d’exister sous forme d’une entité homogène; l’Europe continentale s’orientera vers l’Est; les Etats-Unis perdent leur prédominance; l’UE et OTAN seront remplacés par autre chose.


La variante du développement global, telle que la présente Franz Betschon, est naturellement à comprendre comme un avenir éloigné. Mais on doit lui accorder qu’il a détecté assez correctement les grandes tendances de l’évolution du nouvel ordre mondial et la place de l’Europe dans cet ordre. Le succès d’un développement dans ce sens est autant dans l’intérêt de la Russie que des autres pays européens.    •

(Traduction Horizons et débats)
1    La «Charte de Paris pour une nouvelle Europe» se trouve dans de nombreuses langues sur Internet.
2    Pour approfondir cf. V. Dachitchev: La tragédie
ukrainienne et la nouvelle ‹guerre froide› des Etats-Unis contre la Russie, in: Sozial-humanitäre Kenntnisse, n° 4, 2004; Geopolitik, n° 1, 2014 (en russe)
3    Plusieurs études concernant ce sujet par l’auteur. Cf. «Es ist an der Zeit zu den Prinzipien der Pariser Charta zurückzukehren.» in: Geopolitika, 15/8/12; dans le recueil «Geopolitik. Theorie, Geschichte, Praxis. Arbeiten der internationalen wissenschaftlich-praktischen Konferenz», wiss. Verlagszentrum «Raum und Zeit», Moscou 2012. «Die Pariser Charta – eine Zukunftschance für Europa», in: Wirtschaftliche und philosophische Zeitung, n° 36 (926), septembre 2012
4    Hans-Dietrich Gentscher: «Nicht Konfrontation, sondern Kooperation mit Russland», in: Tagesspiegel, 19/5/12. L›article a été reproduit en Russie dans la revue Raum und Zeit, n 1, 2013
5    Dans la revue déjà citée Raum und Zeit, p. 13
6    Franz Betschon. Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe, Prognosen. Frankfurt/Main, 2009

* Viatcheslav Dachitchev, né à Moscou en 1925, est politologue et historien. Il est fils du général Ivan Fjodorovich Dachitchev (1897–1963). Il participa à la Seconde Guerre mondiale entre 1943 et 1945 dans le groupe de reconnaissance du 4e front ukrainien. De 1945 à 1949, il étudia l’histoire moderne à l’Université Lomonossov et enseigna à l’Académie militaire «M. W. Frunse». Il continua ses études jusqu’en 1953. De 1953 à 1968, il travailla comme rédacteur de divers magazines militaires. Dans les années 60, il fut entre autre maître de conférences à l’Université de Moscou. De 1972 à 1990, il dirigea le service des questions de politique étrangère à l’Institut des pays socialistes de l’Académie des sciences et de 1987 à 1989, il fut en même temps sous Gorbatchev, président du Conseil scientifique consultatif au ministère soviétique des Affaires étrangères. Jusqu’en 1990, il dirigea le département des questions de politique étrangère à l’Institut d’études économiques et politiques de l’Académie russe des sciences. Au début de la perestroïka, il fut également professeur à l’Académie diplomatique du ministère soviétique des Affaires étrangères. Il fut le conseiller de Gorbatchev en matière de politique étrangère et passe pour un pionnier de la détente entre l’Est et l’Ouest, de la réunification allemande et, de manière générale, des droits de l’homme, de la démocratie et de l’économie de marché. Dans les années 90, il enseigna comme «professeur invité» à l’Université libre de Berlin (1991), aux universités de Munich (1992) et de Mannheim (1995). De 1997 à 2005, il fut membre du comité de la fondation «Marion-Dönhoff». En 1995, il eut l’honneur de recevoir le «Prix Friedrich-Joseph-Haass» pour l’«excellente contribution à l’entente russe-allemande». En 1998, il retourna en Russie et travailla jusqu’en 2006 en tant que chercheur principal pour les études géopolitiques au Centre des études économiques et politiques à l’Institut économique de l’Académie des sciences de Russie.

Was ist los in Mazedonien?

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Was ist los in Mazedonien?

von Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Vor 14 Jahren, im Jahr 2001, stand das nördlich an Serbien und südlich an Griechenland grenzende kleine Balkanland Mazedonien monatelang in den Schlagzeilen. Das Land drohte in einem Bürgerkrieg zu versinken. Kämpfer einer mazedonischen UÇK, unterstützt von der kosovarischen Organisation mit demselben Namen und auch von US-Geheimdiensten und US-Militärs, überzogen Mazedonien mit Anschlägen und Angriffen auf Polizei und Militär des Landes. Die UÇK-Kämpfer und ein grosser Teil der westlichen Politiker und Medien sprachen damals von einem berechtigten Kampf gegen die Diskriminierung der albanisch-stämmigen Bevölkerung im Lande, andere Stimmen ordneten die Gewalttaten der UÇK, ähnlich wie beim Kosovo, in grössere geopolitische Zusammenhänge ein. Im August 2001 einigten sich die Konfliktparteien auf ein Abkommen, das der albanisch-stämmigen Bevölkerung gesellschaftliche und politische Sonderrechte einräumte. Einer der damaligen führenden UÇK-Kämpfer aus dem Jahr 2001, Ali Ahmeti, sitzt heute in der Regierung des Landes.
Die vergangenen 14 Jahre war es ruhig geworden um das Land. Seit 2005 ist Mazedonien Beitrittskandidat für die EU. Es heisst sogar, das Land wolle in die Nato. Aber die Regierung des Landes hat sich den Sanktionen der US-Regierung und der EU-Regierungen gegen Russland nicht angeschlossen. Statt dessen hat sie sich bereit erklärt, eine Transitstrecke in Mazedonien für die von Russland geplante Pipeline durch die Türkei (Turkish Stream) zu bauen. Die Führung der Pipeline-Trasse durch die Türkei hatte Russ­land mit der Türkei Anfang 2015 ausgehandelt. Sie soll statt South Stream, deren geplanter Verlauf durch Bulgarien von der EU behindert wurde, gebaut werden, um russisches Erdgas ungehindert nach Südosteuropa bis hin nach Österreich transportieren zu können. Mazedonien ist als Transitland für den Pipelinebau sehr wichtig.1


Seit 2 Wochen ist Mazedonien in die Schlagzeilen zurückgekehrt. Anlass war eine Razzia der Polizei des Landes in der Stadt Kumanovo. Dort gibt es ehemalige UÇK-Kämpfer, die Attentate geplant haben sollen. Sehr wahrscheinlich sind sie auch am Drogenhandel beteiligt. Die Stadt gilt als Zwischenstation für aus Afghanistan kommende Drogentransporte. Sie liegt ganz nahe bei der Grenze zu Serbien, aber auch nahe der Grenze zum Kosovo, der Hauptumschlagplatz für die Drogentransporte nach Europa ist. Bei der Razzia in Kumanovo kam es zu stundenlangen Feuergefechten, bei denen 22 Menschen starben, darunter 8 Polizisten.

 

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Westliche Medien kommentierten die Ereignisse unterschiedlich. Manche sprachen von einem zu harten Vorgehen der mazedonischen Sicherheitskräfte, das ethnisch motiviert gewesen sei und sich gegen die albanisch-stämmige Bevölkerung gerichtet habe. Andere behaupten, der Ministerpräsident des Landes habe die Feuergefechte in Kumanovo inszeniert, um von eigenen Problemen und der Unzufriedenheit der Bevölkerung abzulenken. Richard Howitt von den sozialistischen Fraktion im EU-Parlament meinte gar, die Bürger Mazedoniens hätten nach den Kämpfen in Kumanovo ein Trauma erlitten.


Interessanterweise hat aber selbst der ehemalige UÇK-Kämpfer und das heutige Regierungsmitglied Ali Ahmeti in einem Interview mit der österreichischen Zeitung «Die Presse» (19.5.2015) zugegeben: «Ich kann nicht verneinen, dass wir einige der Leute kennen, die daran beteiligt waren. Einige davon waren frühere Mitglieder der UÇK.» Um dann aber gleich im Anschluss Russ­land zu attackieren: «Meine Sorge ist auch: Warum hat Moskau aus der Sache ein Thema gemacht? Russlands Aussenminister Lawrow hat gesagt, die euroatlantische Erweiterung auf dem Balkan sei eine Provokation für Russland. Und vor einigen Tagen hat Lawrow bei einem Besuch in Serbien behauptet, die Vorfälle in Mazedonien seien von der Nato, der EU und Washington provoziert worden. Ich weise das massiv zurück.»


In der Tat hat der russische Aussenminister jetzt schon mehrfach geäussert, dass hinter den Vorgängen in Mazedonien der erneute Versuch einer «farbigen Revolution» steckt (siehe Text auf Seite 2). Ein paar Tage nach den Feuergefechten in Kumanovo gab es in der Hauptstadt des Landes Demonstrationen gegen den Ministerpräsidenten und die Forderung nach seinem Rücktritt und nach Neuwahlen. In westlichen Medien, zum Beispiel von der international ausgestrahlten Deutschen Welle, werden diese Proteste in den höchsten Tönen als Ausdruck demokratischen Aufbegehrens gewürdigt. Dem Ministerpräsidenten werden illegale Abhöraktionen und Korruption vorgeworfen. Kritik an der Regierungsspitze und Forderungen nach grundlegenden Änderungen der Politik sind auch der Tenor der Stellungnahmen aus der EU und den USA. Lauter als in den vergangenen Jahren wird von EU-Politikern ein baldiger EU-Beitritt des Landes gefordert. Besonders hervor tun sich dabei Politiker aus dem EU-Parlament. Der Integrationsprozess in die EU, so der Abgeordnete der Europäischen Volkspartei im EU-Parlament, Edward Kukan, sei eines der wichtigen Instrumente, die helfen könnten, die Krise zu überwinden. Die EU-Kommission forderte die mazedonische Regierung auf, wieder auf die «richtige Spur» zu kommen, also in Richtung EU-Mitgliedschaft und EU-Politik.


Kritische Stimmen aus Russland und aus Serbien – dort beobachtet man bis in die Regierung hinein die Vorgänge in Mazedonien mit grösster Sorge – werden hingegen als «Verschwörungstheorie» abgetan – so zum Beispiel von der Deutschen Presseagentur (dpa) am 19. Mai oder von der Zeitung «Die Welt» am 20. Mai – und sogar ins Gegenteil gewendet. So heisst es, Russland wolle Mazedonien dem westlichen Bündnis entreissen und das westliche Bündnis spalten. So zum Beispiel vom SPD-Politiker und ehemaligen Staatssekretär im deutschen Verteidigungsministerium Walter Kolbow. Kolbow war Staatssekretär unter dem deutschen Verteidigungsminister Rudolf Scharping von der SPD, der 1999 einer der deutschen Wortführer für den völkerrechtswidrigen Krieg gegen Jugoslawien war. Auch die US-Regierung zeigt sich an dem kleinen Land auf dem Balkan sehr interessiert. Bei n-tv.de hiess es am 20. Mai: «Die Krise im Land bereitet auch der US-Regierung Sorgen. Seine Regierung verfolge das Geschehen in Mazedonien genau, sagte der Sprecher des US-Aussenministeriums Jeff Rathke. Die Behörden müss­ten die gegen die Regierung erhobenen Vorwürfe prüfen, die sich ‹aus jüngsten Enthüllungen› ergäben.»
Interessant ist aber auch, was die Schweizer Internetseite Schweizer Magazin berichtet. Dort heisst es in einem Beitrag vom 20. Mai zu den Demonstrationen gegen die mazedonische Regierung: «Am vergangenen Wochenende wurden einige tausend Demonstranten aus allen Ecken des Landes mit Bussen herangekarrt, von denen viele für ihre Demonstrationsbegeisterung sogar 500 Denar erhielten. Sie sollten auf Anweisung von George Soros Medien mit geschickten Kameraeinstellungen die Zahl der Demonstranten als ‹100 000› präsentieren.» Zudem sollen von den Regierungsgegnern Schlägertrupps engagiert worden sein.
Wie dem auch sei, es gibt gute Gründe dafür, sich ein genaueres Bild zu machen, das über die Berichte der westlichen Mainstream-Medien hinausgeht. Dem dient für einen ersten Blick die folgende Zusammenstellung.    •

1    Eine ausführliche Analyse zur Bedeutung der Balkan-Staaten für die europäische Energieversorgung leistet der Artikel von Jens Berger: Europa und der kalte Pipeline-Krieg, www.nachdenkseiten.de  vom 20.5.2015

La théorie du genre et l’amour

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La théorie du genre et l’amour

 
Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Certains croient que l'amour n'existe, pour un homme, que s'il rencontre une femme qui est «son genre». Même chose pour une femme. L'amour serait lié à des convenances réciproques. Je l'aime parce que j'aime les blondes. Je l'ai épousé parce qu'il est bronzé et que j'aime les bronzés. Aimai-je telle femme parce qu'elle «est mon genre» ou tel homme parce qu'il convient à mes fantasmes ? Est-ce sur la base de caractéristiques physiques, psychiques, voire de l'émission de phéromones qu'hommes et femmes se rencontrent ? Dans le numéro 69 de la revue «Cerveau et Psycho», il est dit que notre cerveau (pas les phéromones) a la capacité d'aimer longtemps. Les neurosciences nous révèlent comment. Je n'ai évidemment pas lu cet article mais il est possible qu'il suggère qu'en stimulant certains neurones, on peut se tenir la main jusqu'à 90 ans sans problème, avec ou sans disputes, selon qu'on a neutralisé ou non les neurones de l'agressivité.

A la fin du premier livre de la «Recherche du temps perdu», Swann constate: «dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre !» L'amour comme une forme de suicide (j'ai voulu mourir)... On ne saurait mieux dire que l'amour n'a rien à voir avec le souci de ces mères qui veulent voir leurs enfants bien mariés et bien rangés. Ou qu’il n’a rien à voir avec les phéromones. Ou encore, que le «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants» est une imposture, comme je l'ai tout de suite senti dans mon adolescence.

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De même que Proust, Flaubert, dans «L'Éducation sentimentale», dépeint un Frédéric éperdument amoureux mais qui n'obtient de Madame Arnoux, des années après lui avoir fait la cour, qu'une mèche de cheveux blancs. Frédéric, comme Swann, a gaspillé sa vie. Si celle-ci avait inclus l'amour, jamais elle n'aurait été détruite par lui. Denis de Rougemont, essayiste suisse romand, observait en 1935, dans un essai remarquable, «L'amour et L'Occident», que Tristan ne peut vivre son amour que parce qu'il est impossible. L'amour relèverait-il de l'instinct de mort ? Quand je vois un beau jeune homme et une belle jeune femme s'embrasser passionnément, je suis à la fois ému et angoissé. Ému parce que, pour moi, rien n'est plus beau que l'amour. Angoissé, parce que cette beauté est tragique. Combien de scènes déchirantes, de drames, de meurtres parfois, ce premier baiser n'annonce-t-il pas ? Tous les jours, à la télévision et même plusieurs fois par jour, films et séries nous parlent de ces drames.

L'amour naît lorsque, a priori, rien ne devrait attirer deux êtres l'un vers l'autre. Ce n'est guère surprenant puisqu'on voit mal comment l'amour pourrait entrer dans les catégories d'un goût personnel, d'idiosyncrasies, de réactions liées à l'habitude. Si tel était le cas, l'aimé viendrait nous satisfaire comme un steak ou un gigot. Or l'amour arrache nous arrache à nous-mêmes. Sans cet arrachement, il n'y a plus que des fricotages, comme on peut les observer dans la littérature ou le cinéma pornographiques.

Mais les Modernes, agenouillés devant les idoles de l'individualisme, ne veulent pas être arrachés à eux-mêmes. Ils veulent que leur petit moi jouisse bien à l'aise, dans le confort de leur égocentrisme, tandis qu'on leur fait des câlins sur le haut ou le bas du corps. Dès lors, l'amour, pour eux, c'est très simple. L'amour est une complémentarité mécanique où la femelle attire le mâle, parce que celui-ci peut sentir, grâce à son organe voméro-nasal, les phéromones sécrétés par celle qu'il va fertiliser. Ou est-ce le mâle qui les sécrète, les phéromones ? Quant à l'organe voméro-nasal, c'est, nous disent les scientifiques, ce qui perçoit les phéromones et déclenche une attirance sexuelle.

La théorie du genre a eu un certain succès, c'est parce qu'elle paraît offrir une voie de sortie hors des âneries sur les phéromones ou le cerveau dans les relations entre les sexes. Cette théorie suggère en effet que nous ne sommes pas conditionnés à aller vers le mâle ou la femelle. Ou encore qu'il n'y a rien de fatal, d'instinctif, de naturel, dans nos attirances sexuelles. Je croyais que j'étais conditionné à aller vers les femmes, mais si je suis tel, mon mouvement vers elle, sera un mouvement d'esclave pavlovien. Donc je me révolte et me dirige vers les hommes. Vive la liberté !

 

genre668007493.jpgOn voit ici comment certains peuvent inscrire la théorie du genre dans un grand programme d'émancipation universelle. Je m'émancipe parce qu'au lieu d'aller vers le mâle ou la femelle comme la société ou la nature m'ont dit que je dois aller, je dis non à la femelle et vais vers le mâle, ou l'inverse. Par ce mouvement, je me libère des règles sociales ou naturelles, comme l'ont peut-être cru Rimbaud et Verlaine.

Mais quand on va vers quelque déviance seulement pour se convaincre qu'on n'est pas esclave des normes sexuelles imposées par la société ou la nature, on est mal parti. Les partisans de la théorie du genre sont mal partis, parce qu'ils croient, avec l'illuminé Vincent Peillon, que l'essentiel est d'arracher les hommes à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel pour permettre à chacun de s'émanciper. C'est ainsi, ajoute l'ancien ministre de l'éducation nationale, maintenant titulaire d'une chaire à l'Université de Neuchâtel, «qu'un individu libre peut être produit»*. Il faut s'être égaré pour croire qu'un navigateur est libre parce qu'il échappe aux déterminismes du vent, de la quille de son bateau, des courants marins. S'échapper ainsi, c'est tout de suite couler. Et il faut peut-être se faire faire un scanner du cerveau quand on a déclaré qu'on peut PRODUIRE un individu libre.

L'amour n'est pas une déviance, même s'il s’arrache aux habitudes prises ou, pour citer encore une fois Vincent Peillon, aux déterminismes familial, social et intellectuel.  Il est vrai qu'on n'aime pas lorsqu'on ne fait que s'inscrire dans les cycles naturels de la reproduction. Le tragique de Roméo et Juliette entre Médor et Louloute ? Inimaginable. La poésie et la littérature, comme je l'ai brièvement montré, nous font voir que l'amour est un voyage vers l'au-delà de soi-même. L'extraordinaire est que ce voyage a pour destination la chair de l'autre. Ça complique tout. Comment partir pour l'au-delà tout en voulant passionnément s'approcher de la chair d'un corps aimé ? Cette chair, elle, n'est pas dans l'au-delà puisqu'elle est mortelle et donc putrescible.

Jan Marejko, 23 mai 2015

*Cette citation est tirée d'un article paru sur les Observateurs.ch le 15 avril 2013, «La théorie du genre, un état d'esprit funeste.