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vendredi, 10 février 2012

Chypre, tête de pont russe en méditerranée

L'histoire d'amour entre Chypre et la Russie pourrait sembler suspecte à certains bien-pensants européistes sinon internationalistes.

Chypre, tête de pont russe en méditerranée

Les présidents chypriote et russe, Dimitris Christofias et Dmitry Medvedev, en 2010. / Petros Karadjias/AP/SIPA

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Illustration des relations russo-chypriotes: un cargo russe chargé d'armes transite par Chypre, qui le laisse filer en Syrie. Entre intérêts stratégiques de la grande Russie et nécessité économique pour la petite Chypre, les deux pays entretiennent des rapports ambigus et légalement douteux.

Le 10 janvier 2012, le cargo russe MV Chariot chargé de 35 à 60 tonnes de munitions type AK-47 en partance pour la Syrie était interpellé à Chypre, dans le port de Limassol.

Game over pour le convoyeur d’armes ? Pas tout à fait. Quelques heures plus tard, et malgré l’embargo sur les armes décidé par l’Union européenne contre le régime d'Hafez al-Assad, le gouvernement chypriote l’a laissé filer. Et le navire et ses kalachnikovs sont arrivés finalement à bon port, celui de Tartus, en Syrie.

Cette surprenante mansuétude chypriote est-elle innocente? Les liens avec la Russie sont étroits et la petite île a beaucoup à gagner du soutien russe.

  • Qu’ils soient économiques: Vladimir Poutine a promis à l’île un prêt de 2.5 milliards d’euros (dont une partie a déjà été versée), pour affronter la crise. Un chèque dont le montant équivaut à 10% du PIB de Chypre…
  • Ou politiques: la Russie défend par tradition les intérêts de Chypre au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment sur la question de la RTCN (la "République turque de Chypre du Nord", Etat autoproclamé par Ankara après l'invasion turque de 1974, Ndlr). RTCN que Moscou ne reconnait pas. Alors le moment est mal choisi pour froisser le Kremlin.

"Limassolgrad"

Au-delà du jeu diplomatique, l’entente russo-chypriote saute aux yeux sur l’île d’Aphrodite. A Chypre, 35.000 à 40.000 habitants sont russophones. La destination plaît aux touristes russes, ils ont été 56.400 en 2011, selon le service russe des statistiques des agences de voyage.

C’est à Limassol (Sud), deuxième ville du pays, importante pour son port, que l’on peut mesurer l’emprise de la diaspora. A tel point que la ville est baptisée "Limassolgrad". Restaurants, menus, enseignes de boutiques, tout est traduit en russe. Ιl y a un journal russe, une chaine de télé, une autre de radio, et deux écoles.

Historiquement, Chypre a connu plusieurs vagues d’immigration russe. L’une d’elles à la suite de la Révolution soviétique, dans les années 20, lorsque sont arrivés les Russes travaillant dans les mines d’amiante. L’autre, beaucoup plus récente, est celle des "Pontiques", des Russes d’origine grecque venus s’installer à Chypre après la chute de l’URSS. Aujourd’hui, le visage de la diaspora a changé. Armateurs, promoteurs immobiliers, entrepreneurs, ce sont désormais ces "nouveaux Russes" qui viennent investir sur l’île.

Ils sont attirés par un taux d’imposition bas (10% pour les entreprises chypriotes) et la facilité du business. Un quart des dépôts bancaires à Chypre sont d’origine russe, tout comme le tiers des investissements étrangers. Comme hier les Libanais, ces russes multiplient les sociétés écran et compagnies off-shore.

Ιls débarquent avec des valises pleines. Ils placent leurs fortunes dans les banques ou l’immobilier. La plupart viennent à Chypre pour laver cet argent"

témoigne Irène Efstathiou, franco-russe mariée à un chypriote et membre de la communauté russe à Chypre.

"Le mouton rouge de l’Europe"

Tous ne s’y installent pas. Chypre, Etat-membre de l’UE depuis 2004, demeure une étape, un trait d’union méditerranéen utile à la Russie pour étendre certains commerces plus ou moins avouables. En particulier celui des armes, vers les pays du Moyen-Orient (Syrie, Liban, Iran et Irak) mais aussi, vraissemblablement, vers la Chine et l’Inde.

Et la Russie peut compter sur un allié de marque: le président chypriote, Demetris Christofias, russophone (il a étudié en Russie soviétique) et ex-dirigeant du parti communiste Akel. En 2008, au détour d’un voyage à Moscou, Christofias ne s’est-il pas vanté d’être "le mouton rouge de l’Europe" ?

jeudi, 09 février 2012

Russie: rapport de force

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Russie: rapport de force

par Alexandre LATSA

Ex: http://fr.rian.ru/

Moscou et la Russie toute entière ont encore connu une grande journée de manifestations le samedi 4 février 2012. Il était intéressant d’observer ces manifestations et de les comparer aux manifestations de décembre 2011. Une première grande manifestation de l’opposition avait eu lien le 10 décembre 2011 sur la place Bolotnaya à Moscou, regroupant entre 35 et 45.000 personnes. Beaucoup de manifestants contestaient les résultats des dernières élections législatives, mais le meeting s’était rapidement transformé en un meeting anti-Poutine.

Le succès de cette première manifestation a incité un certain nombre de personnalités de l’opposition politique, de leaders de mouvements et d’associations mais également de membres de la société civile (blogueurs, journalistes) à créer un mouvement protestataire de fond avec deux revendications principales: annuler les élections législatives et surtout exiger le départ du premier ministre et candidat à l’élection présidentielle, Vladimir Poutine. 

Dans cet élan, le 24 décembre, une seconde grande journée de contestation a été organisée à Moscou et dans toute la Russie afin de maintenir la pression et d’annoncer un grand mouvement de protestation durant le mois de février, destiné à faire vaciller le pouvoir de Russie Unie, et à forcer les autorités à tenir compte des revendications des manifestants.

Cette seconde grande journée  de mobilisation n’aura été finalement un succès qu’à Moscou, car le 24 décembre, en province et même à Saint-Pétersbourg, la mobilisation aura été bien plus faible que le 10 décembre. Mais à Moscou, la manifestation qui a eu lieu sur l’avenue Sakharov a réuni sans doute près de 50.000 personnes, soit plus que lors de la manifestation du 10 décembre. 

Encouragés par ce succès Moscovite, les organisateurs prévoyaient déjà l’Armageddon pour la rentrée 2012. Ceux-ci avaient réservé les emplacements du 10 et du 24 décembre pour la manifestation du 04 février. Le charismatique blogueur nationaliste-libéral Alexey Navalny, une des figures de ce mouvement de contestation, avait annoncé la couleur en affirmant avant le rassemblement du 4 février 2012: "La prochaine fois, nous allons faire descendre un million de personnes dans les rues de Moscou".

Pourtant la réalité des manifestations de samedi dernier a été toute autre, puisque ce sont moins de 260.000 manifestants qui ont choisi de politiser activement leur samedi 4 février dans le pays, à travers une centaine d’événements. Cette journée du 4 février semble bien marquer le début de la campagne électorale pour les présidentielles.

Contrairement à certains grands titres de la presse Française, la province n’a pas manifesté contre Poutine mais plutôt pour Poutine. Faisons un tour d’horizon des rapports de force à travers le pays, pendant ces manifestations du 4 février:

A Koursk, 5.000 personnes ont défilé pour Poutine contre 7.000 à Briansk 7et 3.000 a Novgorod. Dans ces trois ville l’opposition n’a pas pu rassembler plus d’une 50aine de personnes. A Voronej, 12.000 manifestants ont soutenu le pouvoir, l’opposition a rassemblé 1.000 personnes. A Tambov, 500 pour et 300 contre. A Nijni-Novgorod, 1.000 personnes ont réclamé des élections honnêtes. Vers la Volga, à Oulianovsk 5.000 personnes ont soutenu le premier ministre, l’opposition à elle rassemblé prés de 300 personnes. A Penza, le meeting pro-Poutine a rassemblé 3.000 personnes contre 300 pour l’opposition. A Saransk, 7.000 pro-Poutine ont défilé. Dans le centre du pays, A Kazan seuls 300 militants de l’opposition ont défilé. A Oufa en Bachkirie, un meeting de soutien à Vladimir Poutine a attiré environ 5.500 personnes, contre 800 pour celui de l’opposition. Dans l’Oural, à Iekaterinbourg: les pro-Poutine ont initié le mouvement un peu plus tôt puisque le 28 janvier de 6 à 7.000 manifestants avaient manifesté leur soutien à Vladimir Poutine. Les opposants à Vladimir Poutine ont eux rassemblé ce samedi 4 février près de 3.000 personnes dans la même ville. A Tcheliabinsk, 4.000 personnes ont défilé en soutien du pouvoir, contre 800 pour l’opposition. A Kourgan, seuls 4.000 pro-Poutine ont défilé alors qu’à Perm l’opposition a rassemblé 2.000 manifestants.

En Sibérie, à Novossibirsk, l’opposition a rassemblé 1.500 personnes contre 3.000 le 10 décembre. A Kemerovo le meeting de soutien au pouvoir a rassemblé 1.000 personnes contre 300 pour le meeting d’opposition. A Omsk environ 6.000 personnes ont participé à une manifestation de soutien à Vladimir Poutine, alors que l’opposition a mobilisé 2.000 personnes. A Irkoutsk, l’opposition a rassemblé entre 300 et 400 personnes. A Kyzyl ce sont prés de 1.500 personnes qui se sont rassemblées en soutien du premier ministre. A Krasnoïarsk, 4.000 militants pro- Poutine ont manifesté contre 700 pour l’opposition.

Le sud s’est faiblement mobilisé, à Krasnodar, 500 personnes ont défilé pour des élections honnêtes, 800 à Samara, 300 à Saratov et 1.000 à Rostov. Rostov ou prés de 4.000 partisans pro Poutine ont également défilé. A Astrakhan 4.000 manifestants ont soutenu le premier ministre, et 150 l’opposition. Enfin dans le Caucase, seulement 500 personnes sont descendues dans la rue, le plus gros meeting étant celui de soutien au premier ministre en Karachevo-Cherkessie, qui a réuni près de 350 participants.

En Extrême-Orient, 3.500 personnes ont défilé à Petropavlovsk Kamtchatka en soutien de Vladimir Poutine, l’opposition n’ayant réuni que 200 personnes. L’opposition a également réuni 300 personnes à Khabarovsk. 50 à Magadan et 200 à Vladivostok, alors que 600 supporters du premier ministre ont manifesté à Birobidjan. Enfin 1.500 personnes ont manifesté en soutien du premier ministre en république de Komi, et plus d’un millier à Narïan-Mar la capitale du district autonome Nénet. A Blagoveschensk, 1.000 manifestants ont apporté leur soutien à Vladimir Poutine, alors que l’opposition réunissait environ 150 personnes.

Les meetings d’oppositions étaient du reste souvent organisés par le parti communiste, le parti libéral-démocrate de Vladimir Jirinovski ou le parti d’opposition libéral Iabloko.

(Sources: Ridus, Kommersant, Ria-Novosti et Kommersant).

Mais la grande question concernait la nature et l’importance de la mobilisation à Moscou et Saint-Pétersbourg. A Saint-Pétersbourg, la manifestation d’opposition n’a réuni que 3.000 personnes contre 4.000 le 24 décembre dernier, et 10.000 le 10 décembre. A Moscou sur la place Bolotnaya, là ou la manifestation du 10 décembre avait eu lieu, ce sont 50 à 60.000 personnes qui se sont rassemblées, soit sensiblement le même nombre que le 10 décembre dernier, ce qui laisse penser que l’opposition contestataire a fait le plein dans la capitale. Sur l’avenue Sakharov, la seconde manifestation n’a attiré que 150 personnes, sur les  30.000 qui étaient attendues. Par contre un meeting de soutien à Vladimir Poutine a réuni plus de 100.000 personnes sur le mont de la victoire (voir photos ici et un film la à partir de 1:10). Cette manifestation se voulait une manifestation conservatrice, pour un pouvoir fort et sur le thème: "nous avons quelque chose à perdre". Les différents orateurs et organisateurs du meeting (Serguey Kourganian, Maksim Shevshenko, Nikolaï Starikov, Tatyana Tarassova, Alexandre Douguine, Michael Leontiev...) ont insisté sur la nécessité pour la Russie de se préserver de la peste orange, tout en appelant à des élections honnêtes.

Quelles conclusions peut-on tirer de cette journée de manifestation?

1/ Tout d’abord que l’opposition contestataire qui défile depuis le 04 décembre ne peut plus désormais prétendre représenter la voix du peuple puisque de nombreux rassemblements populaires ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, en faveur d’un Vladimir Poutine qui vient tout juste de rentrer en campagne présidentielle.

2/ En l’espace d’une semaine, le front contestataire s’est totalement fissuré. Non seulement il n’a  plus le monopole de la rue, mais il est désormais évident que le pays réel s’est réveillé et va faire entendre sa voix. Les partis politiques sont mobilisés pour la campagne présidentielle.

3/ Le front d’opposition contestataire qui a rassemblé tant des mouvements libéraux, nationalistes, d’ultra-gauche, anarchistes, tiers-mondistes, monarchistes que des membres de la société civile n’a pas créé de mouvement unifié. Sans programme et sans candidat, ce  front né pendant les manifestations de décembre 2011 semble être amené a disparaître à très court terme, surtout lorsque certains des leaders politiques (notamment extrémistes de gauche) appellent publiquement a une révolution orange en Russie, ce que la très grande majorité des russes ne souhaite pas.

4/ Les manifestants anti-Poutine se seraient sans doute bien passés de l’encombrant soutien du terroriste Dokou Oumarov, qui a appelé a une trêve des attentats en Russie contre les civils russes, car ceux-ci manifestent contre Vladimir Poutine.

5/ La société civile russe tant décriée a montré sa capacité à se mobiliser et à défiler sans incidents. Pour autant, on est loin de la mobilisation incroyable qui a accompagné la ceinture de la vierge en décembre dernier, et qui a mobilisé 3 millions de russes à travers tout le pays.

6/ Mention spéciale a l'agence AP qui a réussi a comptabiliser 20.000 manifestants a la manifestation pro-Poutine, et enfin au Parisien qui illustre la manifestation d'opposition avec des photos de la manifestation pro-Poutine, ce qui a valu au journal une pleine page dans la presse russe :)

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

* Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". Il collabore également avec l'Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l'institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

Une vague d’émeutes à venir en Europe ?

Une vague d’émeutes à venir en Europe ?

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Une étude anglaise met en exergue le lien direct entre coupes budgétaires et révoltes sociales. Les auteurs, sociologues de l’université du Kent, prédisent l’augmentation des émeutes, des manifestations et des grèves, au Royaume-Uni et ailleurs en Europe, dans les prochains mois. 

 

Les Européens pourront-ils supporter la course à l’austérité qui sévit actuellement dans en Europe? Une étude anglaise “More cutbacks mean more riots”, (“Une hausse des coupes budgétaires entraîne une augmentations des émeutes”), publiée cette semaine, analyse les liens entre les coupes budgétaires et les révoltes sociales. Alors que le nombre de manifestations constatées en Europe et dans le monde en 2011 a battu tous les records, cette étude donne des éléments de réponse.

Emeutes, délinquance et assassinats

Le sociologue Peter Taylor-Gooby de l’université du Kent s’est d’abord appuyé sur les travaux des économistes Jacopo Ponticelli et Hans-Joachim Voth. Ils avaient souligné en août dernier une forte corrélation entre les périodes de réductions budgétaires et celles d’augmentation de l’”instabilité” sociale, à savoir les émeutes et manifestations ainsi que la délinquance et les assassinats constatés.

Comme le montre le schéma ci-dessus, le nombre d’événements augmente toujours en période de coupes budgétaires. Lorsque les réductions de dépenses dépassent les 2% du PIB, l’instabilité grimpe de manière significative. Et lorsque ce seuil dépasse les 3%, on constate jusqu’à un doublement des indicateurs choisis.

 

Les coupes sociales à éviter

Le professeur Peter Taylor-Gooby a, lui, tenté de comprendre quelles dépenses supprimées engendrent cette instabilité. Il s’est penché sur les conséquences sociales des réductions de budgets réalisées dans 26 pays, principalement européens*, entre 1980 et 2005.

Premier constat: les phases de réduction des dépenses ne correspondent pas toujours à des périodes d’émeutes. En elle-même, l’austérité  ne serait donc pas facteur de révolte sociale si l’on en croit les événements depuis 1980.

L’étude montre, par contre, que les vagues de privatisations “qui privent une partie de la population de l’accès aux services publics”, les coupes brutales dans les “amortisseurs sociaux” ainsi que les phases d’augmentation de la pauvreté, engendrent systématiquement un regain de désordre social. Une invitation, selon l’auteur, à modérer les coupes dans les budgets sociaux lorsque les économies sont mises à la diète.

Bien sûr, Peter Taylor-Gooby rappelle que les manifestations recensées ne visent pas forcément les politiques gouvernementales en matière sociale, mais peuvent être liées à des contextes locaux. Même si certaines émeutes ont été retirées des données, comme celles dénonçant les décisions gouvernementales de politique étrangère, ces biais restent importants. Par ailleurs, la manifestation est un fait social qui prend des significations différentes selon les pays. Ces corrélations sont donc à prendre avec des pincettes.

Mais l’auteur du rapport n’hésite pas à s’inquiéter des événements à venir au Royaume-Uni, où sont organisées des coupes budgétaires sans précédent. Il fait le lien entre ces réductions de budget et les semaines d’émeutes qui ont secoué le pays l’été dernier:

Ce sont les quartiers les plus pauvres qui ont vécu les pires émeutes. Le tout s’est suivi de manifestations records contre la politique du gouvernement, notamment la réduction des retraites.

Selon lui, toute l’Europe est menacée:

En 2012 nous verrons une augmentation de la pauvreté, une réduction de la sécurité de l’emploi et davantage de privatisations et de coupes dans les budgets sociaux. Nous assisterons donc aussi à plus d’émeutes, de manifestations et de grèves.

Thibaut Schepman

mercredi, 08 février 2012

La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

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La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

Ex: http://infonatio.unblog.fr/

Au moment ou François Bayrou est vu par certains analystes politiques comme le possible adversaire de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le candidat du Modem  a estimé  aujourd’hui,  comme Bruno Gollnisch de longue date –voir notre article en date du 22 décembre dernier – que «ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire, encore moins l’Histoire d’autres pays ». M. Bayrou entendait réagir à l’adoption hier par le Sénat -par 127 voix contre 86-  de la  proposition de loi de l’UMP Valérie Boyer  que nous évoquions alors,  pénalisant la négation du génocide arménien. « C’est une faute contre ce que doit être la loi dans la République française », a-t-il dit sur RTL, « d’autant plus que nous avons déjà reconnu le génocide arménien ». « Que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient tous les deux soutenu, par leurs élus, cette loi, me paraît une faute et une erreur contre la loi et contre la France. »

 La proposition prévoit un an de prison et 45.000 euros d’amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d’un génocide reconnu par la loi française. Deux génocides, celui des Juifs pendantla Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens (depuis 2001), sont reconnus officiellement par l’Etat français, mais seule la négation (ou la minimisation du premier)  était jusque-là punie.

 Très remonté, le gouvernement turc avait annoncé par la voix de son  ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu,  qu’il mettra  en œuvre un nouveau train de « représailles » contre la France en cas d’adoption de cette loi par le Sénat. N’ayant pas fait mystère de son opposition à celle-ci,  son homologue français, Alain Juppé,  tente de circonscrire la  crise qui se profile. Il a appelé  aujourd’hui sur canal plus « nos amis turcs au sang-froid » et affirmé qu’il « tend la main »  à ce « grand pays, cette grande puissance économique, politique » avec laquelle « nous avons besoin d’avoir de bonnes relations »… notamment au Proche-Orient où la France ne peut se mettre à dos Ankara si elle entend   jouer un rôle dans le « règlement »  du  conflit en Syrie…

 Une Turquie que, plus largement, l’Union européenne ménage avec soin, comme nous l’évoquions en octobre,  puisque  l’UE ne s’est pas sentie obligée de soutenir un de ses Etats membres,  Chypre,  de surcroit  dans son droit, contre la Turquie qui veut l’empêcher, par la force s’il le faut, de mener des explorations pétrolières et gazières dans son propre domaine maritime !

Plus prosaïquement, nos compatriotes retiendront aussi (surtout ?)  la démonstration de force à laquelle s’est livrée la diaspora turque sur notre sol à  l’ occasion de l’adoption de cette loi. Outre le rassemblement organisé hier devant le Sénat, Libération rapportait que la manifestation qui s’est déroulée samedi à Paris, sous une forêt de drapeaux turcs et de pancartes dénonçant  les mensonges  sur le génocide arménien  et l’impérialisme,   «  très bien encadrée »,  fut  « sans précédent en France comme en Europe ». Elle  a réuni  « au moins 25 000 personnes  selon notre estimation, rien qu’en comptant les passagers des 550 cars arrivés de toutela France, de Belgique et d’Allemagne. »

« Les consulats turcs ont mouillé leur chemise relatait encore le quotidien. Les associations ont, pour une fois, fait bloc, les islamistes comme leurs ennemis laïcs kémalistes, les groupes ouvriers de gauche comme les ultranationalistes. Seuls les Kurdes et l’extrême gauche ont refusé la manifestation étatiste. Cette mobilisation marque le surgissement d’une diaspora de 550 000 personnes, souvent peu visible, sinon en Alsace, éparpillée sur le territoire »

Partout, les associations et les imams ont mené campagne. Avec succès. Par milliers, ils se sont précipités en décembre dans les mairies. Il y aurait aujourd’hui 180 000 électeurs français d’origine turque. «Mais pour qui voter ? Hollande, dans cette affaire, est sur la même ligne que Sarko», soupire un entrepreneur… »

Le site Nouvelles d’Arménie a vu pour sa part derrière   cette manifestation   l’empreinte du  DITIB ( Diyanet Iþleri Turk Islam Birligi,  Direction des affaires religieuses de l’Etat Turc) et de la   Fédération turque de France (Fransa Turk Federasyon). Cette dernière est rattachée à la Confédération turque européenne (Avrupa Türk Konfederasyonu) qui regroupe les différentes fédérations nationalistes turques basées en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en France, au Danemark et en Autriche. L’Avrupa Turk Konfederasyonu est directement liée au Parti d’action nationaliste (MHP, extrême droite nationaliste) en Turquie. »

 « Acteur fondamental de la laïcité turque, le Diyanet est en charge de la gestion d’un véritable islam d’Etat. Il contrôle notamment la formation, la nomination et les sermons des imams, fixe les fêtes religieuses et gère les mosquées. Directement rattaché au premier ministre, cette institution se voit allouer le 7ème budget de l’Etat et organise également l’islam turc à l’étranger. »

 Nouvelles d’Arménie précise encore  que  « la sécurité de la manifestation a été assurée par l’Avrupa Turk Federasyon » c’est à dire les Loups Gris  et  que «  le réseau des mosquées Milli Görüs (« Vision nationale »), mouvement islamique turque liée à l’ex-premier ministre islamiste Necmettin Erbakan a participé au remplissage des cars. »

Il est en tout cas évident que l’Etat turc entend utiliser ses colonies de peuplement dans les pays de l’UE comme un relais de ses intérêts nationaux. Nous évoquions en avril 2010, le discours sans ambiguïté sur ce point du Premier ministre turc, Tayep Recip Erdogan, lors de son déplacement en France en avril 2010, qui lui offrit l’occasion d’haranguer la communauté turque au Zénith de Paris.

« Chacun d’entre vous avait-il déclaré, êtes les diplomates de la Turquie, chacun, s’il vous plaît, apprenez la langue du pays dans lequel vous vivez, soyez actifs dans la vie culturelle, sociale du pays où vous vivez (…). La France vous a donné le droit à la double nationalité: pourquoi vous ne la demandez pas ? Ne soyez pas réticents, ne soyez pas timides, utilisez le droit que la France vous donne. Prendre un passeport français ne vous fait pas perdre votre identité turque ».

Quelques temps auparavant, à l’occasion d’une visite de la chancelière allemande  Angela  Merkel, M. Erdogan s’était adressé à ses compatriotes et avait insisté clairement sur son refus farouche de l’assimilation: « Personne ne peut vous demander d’être assimilés. Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité, personne ne peut vous dire: renonce à tes valeurs ».  Nous sommes prévenus…

 http://www.gollnisch.com

mardi, 07 février 2012

Silence on coule ! Les crises dont on ne nous parle pas

Silence on coule ! Les crises dont on ne nous parle pas

Par Michel Geoffroy

Les médias valorisent dans leur communication la crise financière sous ses différentes formes: crise des dettes souveraines, notation des Etats, solvabilité des banques, déficits budgétaires, etc. Bien sûr, cette crise est préoccupante et on ne doit pas oublier que la grande dépression des années 1930 provenait justement à l’origine d’une crise liée au surendettement qui avait pris naissance aux Etats-Unis avant de se répandre en Europe via l’Allemagne.

Mais ce biais financier traduit aussi le fait que les journalistes sont des employés de banque comme les autres : car ce sont les grandes institutions financières et les grands groupes qui sont les vrais propriétaires des médias. Les médias traduisent donc prioritairement les préoccupations de ceux qui les emploient.

Cet accent mis sur le volet financier a pour effet collatéral cependant d’occulter ce qui se passe ailleurs et qui est tout aussi inquiétant. En effet, d’autres crises se déroulent tout aussi graves mais qui ne sont pas médiatisées et en tout cas jamais mises en perspective ni en relation. Mais l’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas pousser…


L’explosion de la délinquance ou l’implosion de l’Etat légitime

La crise de la délinquance, d’abord, n’est présentée dans les médias que sous forme de faits divers épisodiques ou pittoresques. La réalité est hélas tout autre : les crimes, les délits, la délinquance explosent dans notre pays. L’Observatoire de la délinquance et de la réponse pénale dénombre en France plus de 5 millions de victimes de crimes, délits et violences en 2010, un chiffre qui ne faiblit pas. En d’autres termes l’Etat, malgré un arsenal répressif sans précédent en temps de paix et sans cesse croissant, n’est plus capable d’assurer en France la sécurité des citoyens : il ne maîtrise plus rien en la matière, sauf la communication ministérielle.

La médiatisation de certains faits divers a d’ailleurs pour effet – et peut-être pour vocation… – de nous accoutumer à des situations qui auraient pourtant été jugées insupportables et scandaleuses par nos parents et grands-parents : violences systématiques à l’encontre des représentants de l’Etat dans certaines zones du territoire, dégradation de biens publics ou privés notamment par graffitis (voyez nos gares !), présence de militaires armés dans les lieux publics, prolifération des « zones de non-droit », crimes et délits commis par des récidivistes notoires (*), émeutes ethniques, libération immédiate de prévenus dangereux, incapacité à traiter la délinquance de plus en plus violente des mineurs, etc.

Or sur quoi repose la légitimité de l’Etat et celle des juges ? Sur leur capacité à remplir leurs fonctions souveraines et notamment de garantir la loi et l’ordre sur le territoire. L’insécurité fait donc imploser, silencieusement, la légitimité de l’Etat en France.

Le sous-emploi durable pour tous

Ensuite, il y a la crise du sous-emploi croissant des Européens, conséquence notamment du libre-échangisme mis en œuvre par l’Union européenne et de la désindustrialisation qui l’accompagne.

La moyenne de l’Union européenne se situe aux alentours de 9% de la population active (9,6% en 2010, 9,9% au sein de la zone euro en 2010), mais en réalité, si l’on neutralise ceux qui sont titulaires d’un emploi public durable, le taux de chômage concerne une part beaucoup plus élevée de la population. Celle-ci vit de subsides publics, comme dans le bas Empire romain.

Le taux officiel atteint en outre des chiffres records dans certains pays, comme l’Espagne (20%) par exemple, et frappe en outre plus la population jeune que les autres.

Certes, la notion de « chômage des jeunes » recouvre deux réalités bien différentes : celui des autochtones et celui des allogènes dont l’appétence pour le travail ne semble pas identique. Il est aussi en France la traduction de l’inadaptation croissante du système d’enseignement qui déverse sur le marché des jeunes gens aux compétences faibles mais aux prétentions élevées.

Une situation pire que durant la Grande Dépression

Néanmoins, l’accoutumance aux données statistiques médiatisées sur le chômage nous fait perdre de vue qu’une part croissante de la population ne travaille plus au sens où on l’entendait habituellement et cela dans des proportions jamais atteintes : elle vit d’aides publiques ou familiales, de petits boulots sporadiques, de contrats aidés, elle suit des stages plus ou moins rémunérés ou est purement et simplement en recherche d’emploi.

Il y avait en France en 1936 – c’est-à-dire au sommet de la crise – 860.000 chômeurs recensés. Il y en a aujourd’hui 2,8 millions (recensés officiellement en novembre 2011), alors que le secteur public est beaucoup plus développé aujourd’hui. En tenant compte de la progression de la population entre ces deux dates (22 millions d’habitants de plus), cela signifie que la proportion de chômeurs a plus que doublé. Le chiffre du chômage en France s’élève aujourd’hui à 4,4 millions en prenant les chômeurs partiels et les personnes dispensées de recherche d’emploi. En clair : 10% des actifs français sont au chômage total ; 15% des actifs français sont au chômage total ou partiel ; 20% des actifs français hors secteurs protégés sont au chômage partiel ou total. Presque toutes les familles sont donc concernées par cette situation.

En outre, le chômage ne cesse de progresser depuis 30 ans en France alors que les chômeurs des années 1930 avaient retrouvé du travail dès la fin de la guerre et cela malgré le retour des prisonniers.

L’insécurité économique durable devient donc la règle pour une part croissante de la population, même quand elle travaille, et la récession qui vient va en accentuer les effets.

La situation est sur ce plan pire que durant la Grande Dépression dans notre pays. Car dans les années 1930, la France était un pays à dominante rurale, encore doté de fortes solidarités familiales et de cadres religieux, moraux et politiques solides.

Mais aujourd’hui, dans la société des individus dans laquelle nous vivons, où la vie se résume à la consommation, le chômage est beaucoup plus difficile à supporter psychologiquement même s’il est subventionné : il signifie l’isolement, la mort lente, économique et civile.

La nouvelle crise des minorités

La crise de l’immigration connaît le même traitement médiatique en mode mineur, avec la circonstance aggravante qu’il est devenu politiquement incorrect et donc pénalement risqué d’aborder le sujet dans notre pays, autrement qu’en termes laudateurs.

Mais à l’évidence les flux migratoires à destination de l’Europe occidentale et de la France en particulier ne cessent pas et sont en train d’initier un mouvement de changement de population.

L’Europe n’a plus de frontières et toute tentative, même modeste, de réguler plus fortement les entrées se heurte aux décisions des « juges » européens et aux pressions continues du patronat et des associations. L’immigration n’est donc nullement « choisie », mais en réalité imposée aux peuples européens, qui doivent au surplus se plier de plus en plus aux mœurs exotiques des nouveaux arrivants.

Il suffit de se promener dans les rues de nos villes pour se rendre compte que l’immigration, notamment africaine, s’installe partout. Or plus le nombre de personnes d’origine immigrée augmente, plus elles ont tendance à se regrouper en communautés : c’est une loi de la nature. L’assimilation fonctionne donc en proportion inverse du nombre de personnes à assimiler.

La constitution de communautés d’origine étrangère est lourde de conséquences pour la paix civile comme le démontrent d’ores et déjà les émeutes ethniques que les pays européens connaissent épisodiquement et qui se ressemblent toutes dans leur déroulement puisque leur cause est identique. Elle contredit aussi la tradition unitaire de la nation française et de la plupart des nations européennes.

Avec sa politique migratoire démente, l’oligarchie et ses compagnons de route a donc recréé en Europe un « problème des minorités » qui avait déjà empoisonné la première moitié du XXe siècle et qui a par deux fois conduit à la guerre. Comme si cela ne suffisait pas, l’oligarchie y a ajouté au surplus un problème religieux – celui de l’islam – et un problème noir.

L’Europe désarmée

La dernière crise est de nature diplomatique et militaire. Ces questions traditionnellement ne passionnent pas nos compatriotes en temps de paix et elles ne sont pas traitées par les médias sinon sur le registre larmoyant (les méchants « dictateurs ») ou spectaculaire (nos envoyés spéciaux en Libye).

L’Europe qui se croit jouer les « soft power » sort en réalité de l’histoire car elle a raté la chance historique de sortir de sa dormition après la chute du communisme soviétique. Il faut dire que le grand frère américain ne l’y a pas aidée : il a tout fait, au contraire, pour empêcher l’émergence d’une Europe puissance de l’Atlantique à l’Oural.

Aujourd’hui le roi est nu mais on le cache aux Européens.

L’Europe n’a ni frontières ni défense : elle n’est qu’un espace économique ouvert à tous les prédateurs.

Quand des soldats de l’armée française meurent en Afghanistan, il se trouve un juge pour instruire une plainte contre le commandement militaire. Dans l’Europe décadente et vieillissante, mourir au combat est une incongruité, une sorte d’accident du travail pour lequel il faut sanctionner l’employeur. Les budgets militaires ont partout été rognés en Europe et n’importe quel roitelet arabe ou coréen dispose de plus d’armements modernes que nos forces.

L’Europe n’a pas non plus vu venir la montée en puissance de l’Asie, de l’Inde et des puissances émergentes. Ses gesticulations politico-militaires au nom des droits de l’homme et de la démocratie n’ont servi qu’à une chose : renforcer l’islamisme partout, en particulier sur le pourtour de la Méditerranée. L’Europe perd chaque jour de nouvelles « marches » et son influence ne cesse de diminuer. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de l’Empire byzantin.

L’Europe s’est jetée dans le piège de l’Otan où elle quémande des commandements. La belle affaire : nous ne sommes plus en 1950 ! Les Etats-Unis regardent ailleurs aujourd’hui – vers l’Asie et le Pacifique. Il n’est pas du tout sûr que les « boys », qui sont de moins en moins européens en outre, acceptent une nouvelle fois de venir au secours des Européens, préoccupés de leur petit confort, de leur retraite et de leur « environnement ».

Autrefois les Européens inspiraient aux autres peuples, par leur génie et leur dynamisme, la peur ou l’admiration. Aujourd’hui ils font rire tout le monde avec leurs cheveux gris, leurs femmes en uniforme et leurs croyances bizarres. Ils n’intéressent qu’en qualité de touristes, à la condition qu’ils soient fortunés. Mais ils ne font plus peur. Ni aux délinquants. Ni aux immigrés qui se sentent chez nous chez eux. Ni au reste du monde.

L’Europe est devenue une proie, un butin, un pays de cocagne pour qui saura la prendre.

Mais chut ! il ne faut pas non plus en parler ! Ne réveillons pas la belle endormie. Ce serait gâter la soirée de nos chers téléspectateurs.

————

(*) Comme, par exemple, ce délinquant récidiviste, trafiquant de stupéfiants interpellé pour la 50e fois (Le Monde du 31 janvier 2012).

Polémia

lundi, 06 février 2012

Damals Österreich – heute Ungarn

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Damals Österreich – heute Ungarn

Über die Hetzjagd der Europäischen Union
gegen Ungarn und seine demokratisch legitimierte Regierung

Andreas MÖLZER

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

Ungarn ist wieder zur Zielscheibe politisch korrekter Heuchelei geworden. Nachdem vor einem Jahr die rechtskonservative Regierung von Ministerpräsident Viktor Orbán just zu dem Zeitpunkt, als Budapest den EU-Vorsitz übernommen hatte, wegen des Mediengesetzes heftigst kritisiert worden war, ist es nunmehr die neue Verfassung. Damals wie heute lauten die Vorwürfe, Ungarn sei unter Orbán auf dem Weg zu einem autoritären Staat, wenn nicht sogar zu einer Diktatur.

Während die Bundesregierung in Berlin, welche die Entwicklung in Ungarn „mit Sorge“ betrachtet, noch einen vergleichsweise gemäßigten Standpunkt einnimmt, sind von linker Seite ganz andere Töne zu hören. Jean Asselborn, sozialistischer Außenminister von Luxemburg, meinte ganz und gar undiplomatisch, das EU-Mitglied Ungarn werde „zum Schandfleck der EU“, und der einschlägig bekannte grüne Europaabgeordnete Daniel Cohn-Bendit beschimpft Premier Orbán als „autoritär durchgeknallt“. Und natürlich möchten die linken Bedenkenträger lieber heute als morgen ein Verfahren nach Artikel 7 des EU-Vertrages gegen Budapest wegen angeblicher Verletzung von Demokratie und Menschenrechten einleiten.

Die Hetzjagd gegen Budapest zeigt jedoch, daß nicht in Ungarn, sondern in der Europäischen Union demokratische Grundwerte verletzt werden. Wenn es nämlich zu politisch-korrekten Empörungsstürmen kommt, dann richten sich diese ausschließlich gegen rechts der Mitte angesiedelte Regierungen, ungeachtet dessen, daß diese aufgrund demokratischer Wahlen in ihr Amt gekommen sind. Für die linken Moral- und Tugendwächter sowie ihre bürgerlichen Handlanger zählt einzig und allein, daß „falsch“, also rechts, gewählt worden ist. Bestes Beispiel für diese links-autoritäre Haltung sind die Sanktionen der damaligen EU-14 gegen Österreich im Februar 2000. Nicht nur, daß sich die Bewohner der Alpenrepublik erdreistet hatten, bei den Nationalratswahlen im Herbst zuvor Sozialisten und Konservative abzustrafen und die Freiheitlichen Jörg Haiders zur zweitstärksten Kraft zu machen, vielmehr hatte es die ÖVP auch noch gewagt, mit der FPÖ eine Regierung zu bilden. Weil nicht sein konnte, was nicht sein durfte, wurde die neue österreichische Mitte-Rechts-Koalition von den sogenannten „EU-Partnern“ unter Quarantäne gestellt, was in der Geschichte Nachkriegseuropas ein einmaliger Vorgang war.

Aber auch der frühere italienische Ministerpräsident Silvio Berlusconi ist mehrmals ins Visier der Linken geraten. Und zwar nicht wegen seiner fragwürdigen privaten Eskapaden, sondern weil er den Dogmen der political correctness zuwiderhandelte. So ging der „Cavaliere“ mit der rechtsgerichteten Partei Lega Nord eine Koalition ein, wobei obendrein der Regierungspartner aus Norditalien eines seiner wichtigsten Wahlversprechen, die Verschärfung der Ausländergesetze, umsetzen konnte. Angesichts dieses Affronts gegen die Glaubenssätze der politisch korrekten Zivilreligion des 21. Jahrhunderts war es für das EU-Establishment ein gefundenes Fressen, daß Berluslconi ein milliardenschwerer Medienmogul ist. Flugs wurde behauptet, der Berlusconi-Konzern bedrohe die Pressefreiheit.

Aber nun zurück zu Ungarn: Kurz, nachdem seine Fidesz bei den Parlamentswahlen im Frühjahr 2010 eine Zweidrittelmehrheit erreichen konnte, machte sich Orbán daran, das Land nach seinen Vorstellungen umzugestalten. Neben einer neuen Verfassung zählt dazu insbesondere die Betonung der nationalen Identität sowie die Erinnerung an das Friedensdiktat von Trianon. Und daß in der neuen Verfassung die Bedeutung von Ehe und Familie für die Zukunft besonders hervorgehoben wird, brachte das Faß vollends zum Überlaufen. Weil Orbán das wichtigste Grundprinzip der real existierenden Europäischen Union unserer Tage – das Zurückdrängen der historisch gewachsenen Identitäten der europäischen Völker – auf eklatante Weise mißachtet hat, muß nun der renitente Ungar zur Raison gebracht werden.

Ob die Moral- und Tugendwächter in der Europäischen Union damit den gewünschten Erfolg haben werden, muß jedoch bezweifelt werden. Denn Sanktionen gegen Österreich haben außer einem deutlichen Anstieg der EU-Skepsis in der Alpenrepublik nichts gebracht, und genausowenig konnten mit dieser undemokratischen Maßnahme die Bürger anderer EU-Staaten davon abgehalten werden, bei Wahlen ihre Stimme patriotischen Parteien zu geben!

 

dimanche, 05 février 2012

Les budgets de défense européens s’effondrent en 2011

Les budgets de défense européens s’effondrent en 2011. Et 2012 ne sera pas mieux

La baisse continue des budgets de défense en Europe depuis les années 2000 devrait encore s’accélérer en 2011. Selon les premières prévisions, effectuées par B2 avec les différentes données disponibles, le budget total pour l’UE-26 (*) s’établirait autour de 180 milliards d’euros. Un chiffre à comparer au montant de 194 milliards € constatés pour 2010 par l’Agence européenne de Défense de 194 milliards. Soit une baisse de 6-7% en moyenne. Des chiffres qu’on ne peut cependant pas confirmer à l’Agence européenne de défense, les résultats annuels étant communiqués plus tard.

Mais, selon les premiers indices, cette tendance n’est pas prête de s’inverser en 2012. Tout au plus peut-on espérer la stabiliser à l’horizon 2014. Tous les pays européens ont entamé, en effet, soit des réformes de structure ou de format (Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Finlande, Pologne…) qui s’étalent sur plusieurs années ; soit contribuent à l’effort budgétaire général (Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Irlande, France, …) ; soit les deux (Bulgarie, Roumanie, Slovaquie…).

Pour 2012, les premiers chiffres laissent illustrer d’autres coupes. L’Italie prévoit ainsi de supprimer 1,45 milliard € pour 2012, et envisage des coupes identiques pour 2013 et 2014. La Grèce a baissé son budget en 2011 à moins de 5 milliards €, et prévoit un budget aux alentours de 4 milliards € pour 2012. Ce qui n’est pas suffisant selon la troïka européenne qui réclame des efforts supplémentaires notamment dans le budget de défense.

On pourrait croire que ces coupes n’affectent que les pays en difficulté, endettés. Que nenni. Au nord de l’Europe, les pays moins affectés par la crise de la dette et la crise économique ne sont pas épargnés par cet effort de « rationalisation budgétaire » La Finlande a ainsi prévu un budget en baisse pour 2012 de 90 millions €. Etc. Les Pays-Bas comptent économiser plus d’un demi-milliard : 400 millions par application de l’accord de coalition auxquels s’ajoutent 173 millions de réorganisation interne ; au programme diminution du nombre d’unités. 

Seule, en fait, la Suède a décidé d’augmenter son budget pour les années à venir.

Un suicide collectif

Dans un espace de moins de dix ans (2006-2014), l’Europe pourrait donc avoir réalisé une réduction plus drastique de l’ordre d’un tiers de ses budgets de défense, selon nos estimations corroborées par celles d’experts du dossier. Soit un effort proportionnel supérieur à celui engagé aux États-Unis (même si les montants ne sont pas les mêmes). Mais dans le désordre, sans concertation, ni planification, ni organisation… Un vrai suicide collectif en quelque sorte. Puisque cette décroissance est non seulement quantitative et qualitative.

(*) 26 États membres sont membres de l’agence européenne de Défense (les « 27″), sauf le Danemark.

Bruxelles2

samedi, 04 février 2012

Vizepremier Rogosin: Patrioten in Machtstrukturen integrieren! – „Russische Antwort an Putin“

Vizepremier Rogosin:

Patrioten in Machtstrukturen integrieren!

„Russische Antwort an Putin“

Vizepremier Russlands Dmitri Rogosin

Für eine „Integration der patriotischen Bewegung Russlands in die Machtstrukturen“ hat Vizepremier Dmitri Rogosin in einem am Mittwoch in der „Iswestija“ veröffentlichten Beitrag plädiert, der dem jüngsten programmatischen Artikel von Premier und Präsidentschaftskandidat Wladimir Putin zur Nationalitätenpolitik gewidmet ist.

In seinem mit „Russische Antwort an Wladimir Putin“ betitelten Text bezeichnet Rogosin den Artikel von Putin als einen „kühnen und überraschenden Schritt“, mit dem sich der Premier für die Russen als „das staatsprägende Volk“ einsetze, während es für die russischen Behörden sonst üblich sei, gegenüber den Bedürfnissen des russischen Volkes Gleichgültigkeit zu demonstrieren.

„In für das Vaterland kritischen Zeiten appelliert die oberste Macht in Russland stets an das russische Volk als den wichtigsten Vorposten der Staatlichkeit von Russland“, betont Rogosin.

„Ich bin erst vor kurzem nach einer vierjährigen diplomatischen Arbeit im Uno-Hauptquartier zurückgekommen, und das Gefühl der Sorge um die Welt ist noch frisch“, heißt es im Beitrag.

„Die US-Politiker machen kein Hehl aus ihren hegemonistischen Plänen. Eine neue Umverteilung und der Kampf um die Ressourcen haben begonnen. Regimes, die dem Westen nicht passen, werden durch bewaffnete Intervention gestürzt. Infolge der neuen Völkerwanderung wird die europäische christliche Zivilisation, die am tiefsten Punkt ihres Verfalls in der gesamten Geschichte angelangt ist, von Migrationswellen aus Ländern der dritten Welt überflutet.“

„Ein schwaches Russland wird zum nächsten Opfer einer Welt, die schnell den Verstand verliert. Diese Welt respektiert nur Stärke… und zwar die echte grobe, bewaffnete physische Stärke. Derjenige, der diese besitzt, bleibt heil. Derjenige, der sein Potenzial in diesem harten Kampf verlieren sollte, wird zunächst zynisch erpresst und danach in den Straßengraben weggefegt, vergewaltigt und ausgeraubt.“

„Unter diesen Bedingungen müssen alle Kräfte auf die Festigung der nationalen Eintracht, die von unseren Feinden untergraben wird gerichtet, und zur Wiederherstellung der wirtschaftlichen und der militärischen Macht Russlands, zur Entwicklung des Verteidigungskomplexes, zur Überwindung der Probleme der Armee und Flotte sowie zur Wiederbelebung der Grundlagenforschung und der angewandten Wissenschaft mobilisiert werden“, betont der Autor.

Die heutige russische Gesellschaft „stöhnt unter dem Druck der geizigen und flegelhaften russischen Bürokratie, die für ihre Verhöhnung des Volkes und des Rechts längst exemplarisch ausgepeitscht werden müsste. Diejenigen aber, die heute das politische Boot zum Kentern bringen wollen, zielen nicht auf die Bürokratie ab. Sie zielen auf Putin. Wissen Sie warum? Weil Putin heute das Symbol einer von Washington unabhängigen Politik und der einzige europäische Spitzenpolitiker ist, der noch nicht vom amerikanischen Hegemonismus überrollt wurde“.

„Für die nächste Perspektive hat Westeuropa seine Chance verloren, sein souveränes politisches Gesicht zu wahren. Selbst die provokatorischen US-Projekte, die die europäische Sicherheit schwächen, wie der europäische Raketenschild, werden nahezu widerstandslos durch die Brüsseler Büros durchgepeitscht. Diejenigen, die dagegen etwas einzuwenden versuchten (Berlusconi und Chirac), werden unter dem Vorwand von Alltagsskandalen in beispielloser Weise verfolgt“, betont Rogosin.

„Eine Niederlage von Putin würde viele glücklich machen. Etwa Madame Albright, die davon träumt, Sibiriens Reichtümer zu verwalten. Auch Madame Clinton wäre entzückt“, schreibt der Vizepremier. „Für die Bürger Russlands würde aber eine Niederlage Putins einen Verlust der Unabhängigkeit unseres Landes und eine Niederlage aller darstellen, die auf Russland hoffen.“

„Vor diesem besorgniserregenden Hintergrund hat der Regierungsvorsitzende Russlands als erster einheimischer Staatspolitiker das russische Volk und die russische Kultur zu einem ‚Kernstück’ erklärt, ‚das die einmalige polyethnische russische Zivilisation zusammenhält’. Die Entwicklung dieser Zivilisation ist laut Putin nur möglich, wenn die russische Kulturdominanz aufrechterhalten wird.“

„Mit seinem Artikel hat Putin nicht einen Schlusspunkt gesetzt und das Thema der ethnischen Beziehungen geschlossen“, führt Rogosin weiter aus. „Im Gegenteil: Er hat die Möglichkeit für eine umfassende Behandlung der ‚Russischen Frage’ auf einem hohen intellektuellen Niveau eröffnet… Von jetzt an gilt es nicht als ketzerisch oder unanständig, von den Rechten und den Problemen der Russen zu sprechen.“

„Nun kann Putin damit rechnen, dass er bei seinen Aktivitäten in Bezug auf die nationale Frage eine breite politische und organisatorische Unterstützung des Aktivs der… nationalpatriotischen Bewegung Russlands hat. Sein Artikel ist ein Beweis dafür, das wir recht hatten: Die patriotische Bewegung Russlands muss in die Macht integriert werden und lernen, den komplizierten Organismus des russischen Staates zu verwalten.“

„Das russische Volk ist heute das größte geteilte Volk Europas. In vielen Ländern, in denen unsere Landsleute leben, werden sie weiterhin nach dem ethnischen und sprachlichen Merkmal diskriminiert. Gleichzeitig belegen die Russen die Spitzenplätze der globalen Ratings, was Sterblichkeit, Alkoholismus, Rauschgiftsucht und moralische Gebrechen anbelangt. Der ethnische Verfall muss gestoppt werden, die Russen müssen zur nationalen Wiedervereinigung inspiriert werden. Nur in die Machtstrukturen integrierte Patrioten, die das Problem spüren und dieses leidenschaftlich bewältigen wollen, können diese Aufgabe meistern.“

„Auf der Tribüne der Kundgebungen auf dem Bolotnaja-Platz und auf dem Sacharow-Prospekt haben unter anderem Menschen gestanden, die in ihrem Kreis nicht nur die Diskussionen über die russischen nationalen Probleme, sondern auch selbst die Erwähnung des Wortes ‚Russe’  unterbinden. Selbst ethnische Russen wie Ryschkow, Kasjanow und Mitrochin erklären den russischen nationalen Patriotismus (in ihrer Terminologie heißt es „Nationalismus“) zu einer Bedrohung Russlands.“

„Können denn die russischen Patrioten in einem Gespann mit denen sein, die unsere Heimat und das russische Volk hassen und verachten?“, fragt Rogosin.

„Unter meiner Teilnahme wird heute die Freiwilligenbewegung der Gesamtrussischen Volksfront (DON) zur Unterstützung der Armee, der Flotte und  der Verteidigungsindustrie gegründet“, teilt er mit. „Dies ist eine nationalpatriotische, rechte Alternative zum Chaos der Straßenkundgebungen, die unser Land in neue wirre Zeiten stoßen können, dies ist die nationale Selbstverteidigung gegen die Versuche einer äußeren Verwaltung Russlands.“

„Ein Kongress unserer Organisation findet am 26. Februar in Moskau statt, und ich lade all diejenigen ein, für die Freiheit und Unabhängigkeit Russlands nicht leere Worte auf selbstgemachten Plakaten, sondern tagtägliche Arbeit sind. Das gilt in erster Linie für Vertreter der volkspatriotischen Kräfte, für die zivilen Aktivisten verschiedener Art und natürlich für Vertreter der Verteidigungsbranche.“

Abschließend heißt es im Text: „Wir versammeln uns nicht, um gegen die politischen Gegner anzukämpfen und deren Kundgebungen auseinander zu treiben, sondern um im Interesse Russlands zu arbeiten – für einen friedlichen Himmel über den Köpfen unserer Kinder und für die nationale Idee Russland… Es lebe Russland!“

vendredi, 03 février 2012

Presseschau - Februar 2012

Presseschau

Februar 2012 (1)

AUßENPOLITISCHES

Wahlsieg der Islamisten
Ägypter wollen Neuanfang für ihr Land
http://www.stern.de/politik/ausland/wahlsieg-der-islamisten-aegypter-wollen-neuanfang-fuer-ihr-land-1776583.html

Ägypten
Parlament der Bärte – jetzt regieren die Islamisten
http://www.welt.de/politik/ausland/article13829880/Parlament-der-Baerte-jetzt-regieren-die-Islamisten.html

Frankreich stoppt Militärhilfe für Afghanistan
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b6e5df3422.0.html?PHPSESSID=62ea227523cadfba253d2ef0b0a725d3

Islamisten drohen Christen in Nigeria mit Vertreibung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5131fe0a7d0.0.html?PHPSESSID=6bf8cc8d12a327461425f540c33da1d8

Uganda: Moslems verätzen konvertierten Pastor
http://www.pi-news.net/2012/01/uganda-moslems-veratzen-konvertierten-pastor/

Mord an kirchlichem Oberhaupt
„Weihnachtsmann“ ersticht Christenführer in Israel
http://www.focus.de/panorama/welt/mord-an-kirchlichem-oberhaupt-weihnachtsmann-ersticht-christenfuehrer-in-israel_aid_700553.html

Christen leben in Nordkorea am gefährlichsten
http://www.dw-world.de/dw/article/0,,15644311,00.html
(Volker Beck gelingt es mal wieder spielend die Christenverfolgung in zahlreichen muslimischen Staaten mit der „Diskriminierung von Muslimen in Teilen der westlichen Welt“ gleichzusetzen…)

Norwegen: Islamismus bleibt größte Gefahr
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M586d1fe2800.0.html

(und bei anderen ist die Begeisterung für den heimischen Fußballclub bereits ihre „Religion“…)
Schweden erkennt File-Sharing als Religionsgemeinschaft an
http://www.tomshardware.de/Schweden-File-sharing-Religion-Kopimism-Church-of-Kopimism,news-246832.html

Holocaust-Gedenktag
Norwegen entschuldigt sich für Deportation der Juden
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,811918,00.html

Niederlande
Kopftuch-Debatte wegen Königin Beatrix
http://www.nachrichten.ch/detail/524771.htm

(plemm-plemm…)
Groninger Beigeordnete will Burka anziehen
http://www.pi-news.net/2012/01/groninger-beigeordnete-will-burka-anziehen/

Leichenschändung im YouTube-Video
Karsai empört über US-Soldaten - Taliban schwören Rache
http://www.abendblatt.de/politik/ausland/article2156541/Karsai-empoert-ueber-US-Soldaten-Taliban-schwoeren-Rache.html

Republikaner dürfen wählen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b5ea765b5c.0.html?PHPSESSID=49f876e69139a7215d636c7f165e38c1

Hetzjagd gegen Budapest
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5b5ea765b5c.0.html?PHPSESSID=49f876e69139a7215d636c7f165e38c1

Ungarische Verfassung ist für Cohn-Bendit „stalinistisch“
http://www.unzensuriert.at/content/006694-Ungarische-Verfassung-ist-fuer-Cohn-Bendit-stalinistisch

Massendemonstration für Orban-Regierung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5e47be07e3d.0.html?PHPSESSID=62ea227523cadfba253d2ef0b0a725d3

WKR-Ball: Muzicant schlägt Grafs Einladung aus
http://www.unzensuriert.at/content/006690-WKR-Ball-Muzicant-schlaegt-Grafs-Einladung-aus

Garzón auf der Anklagebank
Der Prozess gegen den spanischen Ermittlungsrichter beginnt
http://www.dradio.de/dlf/sendungen/europaheute/1654269/

Anonymous startet Rachefeldzug gegen US-Justiz
http://www.spiegel.de/netzwelt/web/0,1518,810286,00.html

Anonymous legt US-Behörden lahm
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M529905cb3a8.0.html?PHPSESSID=d72458de4769ee44b2276cc742be82cf

Putin will schärfere Migrationsregeln
http://www.focus.de/politik/ausland/wahlen-putin-will-schaerfere-migrationsregeln_aid_705982.html

Kampfansage an Russlands Rechte
Putin beschwört den Vielvölkerstaat
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,810939,00.html

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

(nur zur Erinnerung…)
Fall Sarrazin
Wulff diktierte der Bundesbank die Bedingungen
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/2.1763/fall-sarrazin-wulff-diktierte-der-bundesbank-die-bedingungen-11038480.html

Sedisvakanz im Schloß Bellevue
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54c6468b0f0.0.html

Freiheit bei arabartiger Schuhdemo contra Wulff
http://www.pi-news.net/2012/01/freiheit-bei-arabartiger-schuhdemo-contra-wulff/

Bundespräsident im historischen KontextChristian Wulff, preußisch gesehen
http://www.focus.de/politik/deutschland/wulff-unter-druck/bundespraesident-im-historischen-kontext-christian-wulff-preussisch-gesehen_aid_706938.html

"Die Parteien sind Konzerne geworden"
Mathew D. Rose über die intime Verflechtung von Politik und Wirtschaft in der Berliner Republik
http://www.heise.de/tp/artikel/36/36290/1.html

(Amigos vergessen Sünden schnell… Zum Glück wurde noch nichts draus…)
Paukenschlag auf Klausur in Kreuth
Seehofer bietet Guttenberg Polit-Comeback an
http://www.bild.de/politik/inland/karl-theodor-zu-guttenberg/seehofer-bietet-guttenberg-comeback-an-21939322.bild.html?wtmc=fb.off.share

(Es stellt sich eben die Frage, ob man überflüssig wird oder ist. Bzw., wer wen mit seinen Ideen eigentlich beeinflusst)
Marina Weisband
Ober-Piratin will Partei überflüssig machen
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,810638,00.html

Piraten
Die Anti-Guttenberg-Partei
http://m.ftd.de/artikel/60160725.xml?v=2.0

Henkel und die Freien Wähler
Operation Stimmenraub
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,805671,00.html

Kopp-Verlag stellt Nachrichtensendung ein
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5a1bbdd1dd0.0.html?PHPSESSID=57914a89b83a42e6e21b6b4624d4f357

Abschied von der Pickelhaube
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M529117c2d8e.0.html
http://pickelhaube.wordpress.com/2011/12/17/ein-abschied/

Militärgeschichte ohne Identität – das neue Militärhistorische Museum der Bundeswehr in Dresden
http://www.sezession.de/29753/militargeschichte-ohne-identitat-das-neue-militarhistorische-museum-der-bundeswehr-in-dresden.html#more-29753

Schweinfurt
Keine Signale für Abzug der GIs
Sparpläne im US-Militärbudget befördern Spekulationen über Standorte
http://www.mainpost.de/regional/schweinfurt/Keine-Signale-fuer-Abzug-der-GIs;art742,6544907

OccupyMe!
http://www.youtube.com/watch?v=3MEPBxc3O9Q

Angst vor Hacker-Angriff und dem Staatstrojaner
Internetnutzer trauen dns-ok.de nicht
http://www.focus.de/digital/internet/angst-vor-dem-staatstrojaner-internetnutzer-trauen-dns-okay-de-nicht_aid_701936.html

(Was für den „Karneval der Kulturen“ gilt, darf für den deutschen Karneval nicht gelten…)
Jecken zu laut
Amt befiehlt Flüster-Karneval
http://www.berliner-kurier.de/kultur-leute/jecken-zu-laut-amt-befiehlt-fluester-karneval,7169134,11445478.html

2011
In Berlin brannten knapp 760 Autos
http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/regioline_nt/berlinbrandenburg_nt/article13796318/In-Berlin-brannten-knapp-760-Autos.html

Eine Frau sieht Roth
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M589552e16d8.0.html?PHPSESSID=4fd26684fda9be7a8b57b323f99389a9

stern-Umfrage zu den Vorbildern der Deutschen
Mandela und Schmidt sind Vorbilder, Wulff nicht
http://www.stern.de/politik/deutschland/stern-umfrage-mandela-und-schmidt-sind-vorbilder-wulff-nicht-1772189.html

Sächsische Pfarrhäuser für Homosexuelle geöffnet
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dbbf35ba83.0.html?PHPSESSID=62ea227523cadfba253d2ef0b0a725d3

Friedrich der Große: Bischof warnt vor Glorifizierung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M548b47bdead.0.html?PHPSESSID=62ea227523cadfba253d2ef0b0a725d3

(bis zum Sankt Nimmerleins-Tag…)
Staatsminister Bernd Neumann Vertreibungs-Zentrum wohl bis 2016
http://www.stuttgarter-zeitung.de/inhalt.staatsminister-bernd-neumann-vertreibungs-zentrum-wohl-bis-2016.2ec327b1-c8b4-473c-afc7-cdb67fb5bcd1.html

(Zum NS- und Stalinismus-Vergleich in der Mediensprache!)
Originalaufnahmen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f18f829bb9.0.html?PHPSESSID=69dd9c39a2d638870f04e7fedf9a578d

Heusenstamm: Zeitzeugin Trude Simonsohn über ihr Martyrium während des Naziregimes
Man macht sich schuldig
http://www.op-online.de/nachrichten/heusenstamm/trude-simonsohn-zeitzeugin-macht-sich-schuldig-1570437.html

„Erinnerungsarbeit“ am Beispiel Johann-Gutenberg-Realschule Dortmund (Barbara Posthoff)
http://do.nw.schule.de/jgrdo-medien/li_leiste/schprog/schulleben/geschichts_ag/geschichts_ag.htm
http://www.aktive-buergerschaft.de/fp_files/sozialgenial_Presse/sozialgenial_Schulpotraet_Johann_Gutenberg_Realschule_Dortmund.pdf
Barbara Posthoff:
http://books.google.de/books/about/Plakatsammlung_des_Instituts_f%C3%BCr_Zeitun.html?id=SfgaAQAAIAAJ&redir_esc=y

Vergessene Vergangenheit - 20 Prozent Jugendlicher kennen Auschwitz nicht
http://www.technobase.fm/news/17243-vergessene-vergangenheit-20-prozent-jugendlicher-kennen-auschwitz-nicht

(er findet immer sein Thema)
300 Jahre König Friedrich der Große
Wulff preist Zuwanderungspolitik des Alten Fritz
http://www.sueddeutsche.de/politik/jahre-friedrich-der-grosse-wulff-lobt-zuwanderungspolitik-des-preussenkoenigs-1.1266182

Massaker an Sudetendeutschen aufgeklärt
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57c6c1e3aec.0.html?PHPSESSID=4fd26684fda9be7a8b57b323f99389a9

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS

Trotzki und der bundesdeutsche Konsens
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59cb26461f0.0.html

Zweierlei Maß in Dessau
http://www.sezession.de/29902/zweierlei-mas-in-dessau.html#more-29902

(Aber Polen waren sie auch…)
Radikal und rechts
Das Weltbild der Polizisten-Mörder
Die polnischen Brüder Raimund M. und Rudi R. waren bekannt für ihren Ausländer-Hass
http://www.bild.de/regional/muenchen/polizistenmord/das-weltbild-der-polizistenmoerder-21851254.bild.html

"Operation Blitzkrieg"
Anonymous jagt Neonazis im Netz
http://www.fr-online.de/politik/-operation-blitzkrieg---anonymous-jagt-neonazis-im-netz,1472596,11377532.html

Anonymous
Anonyme Hetzjagd
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5d84376f6a3.0.html

Antifaschistische Hackerangriffe
"Operation Blitzkrieg" lässt das "Weltnetz" wackeln
http://www.tagesschau.de/inland/nazileaks104.html
http://www.publikative.org/2011/12/31/hacker-legen-weltnetzseiten-lahm/

„Nazi Leaks“: Ton-Mitschnitt von Antifa-Anruf als Download / Strafanzeige wegen Beleidigung und Bedrohung
http://www.blauenarzisse.de/index.php/aktuelles/3041-nazi-leaks-ton-mitschnitt-von-antifa-anruf-als-download-strafanzeige-wegen-beleidigung-und-bedrohung

Kommentar zu „Nazi Leaks“: Kernproblem ist die Kooperation der Mitte mit Linksextremisten
http://www.blauenarzisse.de/index.php/anstoss/3042-kommentar-zu-nazi-leaks-kernproblem-ist-die-kooperation-der-mitte-mit-linksextremisten

Datenschützer wirft „Nazi-Leaks“ kriminelles Verhalten vor
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5645ee90c99.0.html?PHPSESSID=cfbd70e403a9d6bdce1710db14c02fc8

(NDR-Hetze gegen „Zuerst“)
Rechte Propaganda - Vertriebsgeschäft von "Bauer"
http://www.ndr.de/fernsehen/sendungen/zapp/zeitungen_zeitschriften/zuerst109.html

Bund Deutscher Kriminalbeamter fordert Abwehrzentrum gegen Links
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5c2c80458fb.0.html?PHPSESSID=cfbd70e403a9d6bdce1710db14c02fc8

Hallervorden wehrt sich gegen Rassismus-Vorwürfe
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M563c3896047.0.html?PHPSESSID=cfbd70e403a9d6bdce1710db14c02fc8

Schreibverbot für katholischen Pfarrer stößt auf Kritik
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M557a332cf38.0.html

Der Korporationsball verstößt gegen die Menschenrechte
http://www.sezession.de/29827/der-korporationsball-verstost-gegen-die-menschenrechte.html#more-29827

ZDF-Heute, 28.1.2011 über den Korporiertenball (ein Antifa-Bericht)
http://www.zdf.de/ZDFmediathek/hauptnavigation/startseite/#/beitrag/video/1554376/ZDF-heute-Sendung-vom-28-Januar-2012

Neue Juden, neue Nazis und ihre journalistischen Spitzel
http://www.unzensuriert.at/content/007053-Neue-Juden-neue-Nazis-und-ihre-journalistischen-Spitzel

Jüdische Gemeinde erstattet Anzeige gegen FPÖ-Chef
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M574c616653d.0.html

Jüdische Franzosen verteidigen HC Strache und Burschenschaften
http://www.unzensuriert.at/content/007058-Juedische-Franzosen-verteidigen-HC-Strache-und-Burschenschaften

Kein Bock auf Nazis
http://keinbockaufnazis.de/fileadmin/KeinBockAufNazis/kban_2012_web.pdf

... keine Antifa-Seiten, sondern ein Überblick über Projekte und Zeitschriften zum theoretischen Über- und Unterbau der radikalen Linken in der BRD:
http://www.rote-ruhr-uni.com/cms/-Links-.html

Göttingen: Linksextremisten rufen zu Blockadetraining auf
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dca5837428.0.html

CSU stellt Parteienfinanzierung für „extremistische Parteien“ in Frage
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M570f751dddc.0.html?PHPSESSID=587fd3a05003ab05a29d416db7fbf677

Rechtsextremismus
Kabinett will Neonazi-Datei beschließen
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,809466,00.html

Und noch ein Zentrum gegen Rechtsextremismus
http://www.welt.de/print/die_welt/politik/article13832393/Und-noch-ein-Zentrum-gegen-Rechtsextremismus.html

Edathy soll Untersuchungsausschuß zur Zwickauer Zelle leiten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dfbe120e20.0.html?PHPSESSID=3ddef8cfde04a7fc1d11c6c42b4a313c

(Weshalb der Steuerzahler dafür aufkommen soll, bleibt dieser Regierung überlassen zu erklären…)
Neonazi-Terror der NSU
Bis zu 10•000 Euro für Opfer der Rechtsextremisten
http://www.focus.de/politik/deutschland/nazi-terror/neonazi-terror-der-nsu-bis-zu-10000-euro-fuer-opfer-der-rechtsextremisten_aid_708628.html

Zwischen Propaganda und Mimikry - Neonazi-Strategien in Sozialen Netzwerken
http://www.netz-gegen-nazis.de/files/Netz%20gegen%20Nazis2.0%20Internet.pdf

Grundgesetz soll geändert werden
CSU will NPD Geldhahn zudrehen
http://www.n-tv.de/politik/CSU-will-NPD-Geldhahn-zudrehen-article5108396.html

(Die Linkspartei hat hingegen viele Unterstützer in den anderen Parteien…)
CSU-Generalsekretär
Dobrindt setzt sich für Verbot der Linkspartei ein
http://www.welt.de/politik/deutschland/article13795456/Dobrindt-setzt-sich-fuer-Verbot-der-Linkspartei-ein.html

(…zum Beispiel Volker Beck)
Rechtsextremismus
CSU-Generalsekretär Dobrindt will Verbot der Linkspartei prüfen
http://www.zeit.de/politik/deutschland/2012-01/dobrindt-npd-linke

Volker Beck kritisiert CSU-Plan zum Verbot der Linkspartei
http://www.op-online.de/nachrichten/politik/volker-beck-kritisiert-csu-plan-verbot-linkspartei-1550403.html

Ministerium wirft „Neues Deutschland“ linksextreme Tendenz vor
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5e5b97345de.0.html?PHPSESSID=1d2e4154912f43532628eab0d8176338

Verfassungsschutz beobachtet 27 Bundestagsabgeordnete der Linken
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5ca88148ef7.0.html?PHPSESSID=62ea227523cadfba253d2ef0b0a725d3

Leutheusser-Schnarrenberger: Überwachung Linker "unerträglich"
http://www.rtl.de/cms/news/rtl-aktuell/leutheusser-schnarrenberger-ueberwachung-linker-unertraeglich-1e496-51ca-49-1001454.html

Spitzel-Einsatz
Vom Antifaschisten zur Zielperson
http://www.fr-online.de/politik/spitzel-einsatz-vom-antifaschisten-zur-zielperson,1472596,11528314.html

Kiffer-Vereine
Linke fordert Cannabis-Clubs und löst Streit aus
http://www.augsburger-allgemeine.de/politik/Linke-fordert-Cannabis-Clubs-und-loest-Streit-aus-id18460441.html

(Oh No. Barbara John wurde wieder ausgegraben…Könnte sie nicht gleich auch das Bundespräsidenten-Amt übernehmen?)
Ombudsfrau für Opfer des Neonazi-Terrors nimmt Arbeit auf
http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/regioline_nt/berlinbrandenburg_nt/article13798394/Ombudsfrau-fuer-Opfer-des-Neonazi-Terrors-nimmt-Arbeit-auf.html
http://www.badische-zeitung.de/deutschland-1/john-betreut-angehoerige-der-neonazi-opfer--54422191.html

(auch zu John…)
Ein Stück Gerechtigkeit
http://www.freitag.de/politik/1202-ein-st-ck-gerechtigkeit

„Die Verachtung des Eigenen“ von Frank Lisson ist erschienen
http://www.sezession.de/29806/die-verachtung-des-eigenen-von-frank-lisson-ist-erschienen.html#more-29806

Abschiebär – Erster Fahndungserfolg
http://www.besseres-hannover.info/wordpress/

Neues Jahr, Neuer Bock!
http://www.besseres-hannover.info/wordpress/?p=1028

Vom Rumpel-Rock zum Nazi-Reggae
http://www.publikative.org/2012/01/30/vom-rumpel-rock-zum-nazi-reggae/

Zum neuen Polizeipräsidenten von Hannover
http://www.besseres-hannover.info/wordpress/?p=1104

Aufstand der Unsterblichen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5432ad99887.0.html?PHPSESSID=4a48faabf08dec2e18bc6629980eeff8

Die unsterblichen Bautzen
http://www.youtube.com/watch?v=sTTro1Rvpu0

Sie haben gelogen:
Neonazi Nolde war doch Mitglied der KPD (Ost)
http://www.kommunisten-online.de/Diversanten/nolde_kpd.htm#gelogen

... aktuelle Fundstücke zum "braunen Terror" aus unseren Qualitätsmedien
http://www.dradio.de/dlf/sendungen/campus/1633371/
http://linksunten.indymedia.org/node/20954
http://www.computerbild.de/artikel/cb-Aktuell-Internet-Neonazis-Facebook-Netzwerk-6977135.html#3
http://taz.de/Neonazis-feiern-das-rechte-Terrortrio/!86225/
http://www.mz-web.de/servlet/ContentServer?pagename=ksta%2Fpage&atype=ksArtikel&aid=1327155356932
http://www.focus.de/politik/deutschland/antisemitismus-bericht-judenfeindlichkeit-in-deutschland-weit-verbreitet_aid_705654.html
http://www.derwesten.de/region/rhein_ruhr/der-alltaegliche-terror-durch-neonazis-in-dortmund-id6268111.html
http://www.exit-deutschland.de/EXIT/Kriegerinnen-E1314.htm

(Jeder ist des anderen „Rassist“…)
Oliver Maria Schmitt klagt
Undemokratische und rassistische Tendenzen
http://www.journal-frankfurt.de/?src=journal_news_einzel&rubrik=10&id=14995

Rechte Kulturveranstaltung in Berliner Jugendeinrichtung?
http://www.clara-herrmann.net/artikel/2011/09/rechte-kulturveranstaltung-berliner-jugendeinrichtung

Dessau-Roßlau
Rechtsextreme stören «Kurt-Weill-Gesellschaft»
http://www.mz-web.de/servlet/ContentServer?pagename=ksta/page&atype=ksArtikel&aid=1327155356932

Frankfurt
Protest gegen rechte Gewalt
http://www.fr-online.de/frankfurt/frankfurt-protest-gegen-rechte-gewalt,1472798,11533968.html
(mit Fotostrecke)

Thüringer Fraktionen rufen zu Protesten in Dresden auf - Bündnis Nazifrei fürchtet neue Strategie der Rechten
http://www.dnn-online.de/dresden/web/regional/politik/detail/-/specific/Thueringer-Fraktionen-rufen-zu-Protesten-in-Dresden-auf-Buendnis-Nazifrei-fuerchtet-neue-Strategie-der-Rechten-916716933

Pfarrer Kauder, Martin Machowecz und der Katholik Holger Apfel
http://www.sezession.de/29947/pfarrer-kauder-martin-machowecz-und-der-katholik-holger-apfel.html

Rechtsextremismus Der Pfarrer und die braunen Schafe
Testfall für die Nächstenliebe: Die Familie von NPD-Chef Holger Apfel engagiert sich in Riesas Kirchengemeinde
http://www.zeit.de/2012/04/S-Kirche-NPD

Magdeburg: Linke werfen Betonplatte auf Polizei
http://www.pi-news.net/2012/01/magdeburg-linke-werfen-betonplatte-auf-polizei/#more-232247

Studentendenkmal in Würzburg geschändet
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5de9a7cdf15.0.html?PHPSESSID=f0a4e4e77da1b20f981b2309e3fcb774

Schwere linksextreme Krawalle in Berlin
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57da8e76c00.0.html?PHPSESSID=33c5599fb447b41d14f47e3d7d735671

Linkskrawall in Berlin: 48 Polizisten verletzt
http://www.pi-news.net/2012/01/linkskrawall-in-berlin-48-polizisten-verletzt/

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Sarrazin als Zweitlektüre
http://www.dradio.de/dkultur/sendungen/kritik/1647267/
Künstler kündigt Aktion gegen Sarrazin-Bestseller an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M562652d8509.0.html?PHPSESSID=cc9168c4f4fff2f522572f7215748e99

Assoziationen zu Bücherverbrennung
Protest gegen Künstleraktion mit Sarrazin-Buch
http://www.tagesspiegel.de/berlin/assoziationen-zu-buecherverbrennung-protest-gegen-kuenstleraktion-mit-sarrazin-buch/6066628.html

Sarrazin: Die Frankfurter Rundschau lügt
http://www.pi-news.net/2012/01/sarrazin-die-frankfurter-rundschau-lugt/#more-232095

(ausgezeichneter Kommentar…)
Liebe Mely Kiyak!
http://www.sezession.de/29798/liebe-mely-kiyak.html#more-29798

Leserbrief an die Frankfurter Rundschau
http://www.journalistenwatch.com/2012/01/14/leserbrief-an-die-frankfurter-rundschau-14-01-2012-v/

Fjordman im Interview
http://www.sezession.de/29815/fjordman-im-interview.html

Richterspruch: Deutscher Paß ohne Sprachkenntnisse
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5628d0ca065.0.html?PHPSESSID=e9712caf9e01e290182c6b92997cb95c

Die deutschen Neujahrsbabys
http://www.pi-news.net/2012/01/die-deutschen-neujahrsbabys/

Einwandererkinder sind im Stadtteil zu Hause
Wissenschaftler verglichen das Leben der Kinder von Gastarbeitern in Berlin und Frankfurt
http://www.fnp.de/fnp/region/lokales/frankfurt/einwandererkinder-sind-im-stadtteil-zu-hause_rmn01.c.9558266.de.html

(Was so alles unter „Integration“ verstanden wird…)
Ausländer
Opposition für bessere Integration
http://www.morgenweb.de/nachrichten/politik/20120128_mmm0000002800536.html

Einwanderung: Unternehmerverband wirbt für mehr Willkommenskultur
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M56a0bd4e94e.0.html?PHPSESSID=c91bee45165e551783768823f2edbe0e

Psychologe empfiehlt Anti-Rassismusprogramme für Kindergärten
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54c53a7987d.0.html?PHPSESSID=c91bee45165e551783768823f2edbe0e

Integrationsgipfel Merkel wünscht sich mehr Zuwanderung - in die Amtsstuben
http://www.sueddeutsche.de/politik/integrationsgipfel-merkel-wuenscht-sich-mehr-zuwanderung-in-die-amtsstuben-1.1272226

Integrationsgipfel
Rassismus und Diskriminierung sollen auf die Tagesordnung
http://www.migazin.de/2012/01/31/rassismus-und-diskriminierung-sollen-auf-die-tagesordnung/

Jugendliche Asylanten treten in Hungerstreit
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5f1c1cff18b.0.html?PHPSESSID=cc9168c4f4fff2f522572f7215748e99

Integration
Dortmund und Duisburg wollen gemeinsam Rumänen und Bulgaren integrieren
http://www.derwesten.de/staedte/dortmund/dortmund-und-duisburg-wollen-gemeinsam-rumaenen-und-bulgaren-integrieren-id4918942.html

Stephen Lawrence und der „institutionelle Rassismus“
http://www.sezession.de/29704/stephen-lawrence-und-der-institutionelle-rassismus.html#more-29704

Ägyptischer Imam: Europa bald islamischer Staat
http://www.pi-news.net/2012/01/agyptischer-imam-europa-bald-islamischer-staat/#more-232183
http://www.youtube.com/watch?v=l4sMIMFAGes&feature=related

Antisemitismus bei einer Feier der Fatah
http://blog.zeit.de/joerglau/2012/01/20/antisemitismus-bei-einer-feier-der-fatah_5371

Universität Tübingen
Erstes Zentrum für Islamische Theologie eingeweiht
http://www.zeit.de/studium/hochschule/2012-01/zentrum-islamische-theologie-2

Die „Vielfalt“ reagiert tatenlos: Islamischer Hetzprediger wieder aktiv
Afghanischer Imam führt den Rechtstaat vor
http://www.freie-waehler-frankfurt.de/artikel/index.php?id=245

Nach drei Jahren: “Ponchomann” hört auf
http://www.pi-news.net/2012/01/nach-drei-jahren-ponchomann-hort-auf/

Die verlorenen Zonen Frankreichs
http://www.unzensuriert.at/content/006540-Die-verlorenen-Zonen-Frankreichs
Viviane Cismak: Eine Schülerin aus Kreuzberg packt der „Schulfrust“, …
http://www.sezession.de/29783/viviane-cismak-eine-schulerin-aus-kreuzberg-packt-der-schulfrust.html#more-29783

Tatort Klassenzimmer Eine Schülerin klagt an
Muslimische Machos schikanieren die christliche Minderheit. „Mono-Kulti“ hat „Multi-Kulti“ abgelöst. Und die deutschen Lehrer schweigen hilflos
http://www.bild.de/ratgeber/kind-familie/schule/tatort-klassenzimmer-schuelerin-packt-aus-21983098.bild.html

Von wegen Multikulti! Eine Gymnasiastin klagt an „Lesbe, Jude, Katholiker“
So werden wir in der Schule gemobbt
http://www.bild.de/ratgeber/kind-familie/schule/so-werden-wir-gemobbt-22024182.bild.html

Politisch korrekt
"Wir sind Zigeuner, und das Wort ist gut"
http://www.welt.de/kultur/history/article13811031/Wir-sind-Zigeuner-und-das-Wort-ist-gut.html

Fall »Arzu Ö.«: Razzia bei Verwandten
http://www.westfalen-blatt.de/nachricht/2011-12-08-fall-arzu-oe-razzia-bei-verwandten/?tx_ttnews%5BbackPid%5D=613&cHash=1970c1e73d409c17c89e80419377f037

(Die Hintergründe zu diesem süßen „Terrorknirps“ würden mal interessieren…)
http://www.welt.de/vermischtes/weltgeschehen/article13803609/Terrorknirps-pruegelt-Lehrerinnen-krankenhausreif.html

(Der „Mann“ entpuppt sich als „Deutscher mit afghanischen Wurzeln“…)
Ungeborenes Kind getötet
Mann boxt seiner schwangeren Freundin in den Bauch. Knapp drei Jahre Haft
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/vermischtes/article13822475/Ungeborenes-Kind-getoetet.html

(In der FAZ keine Nennung der Nationalität, in der Offenbach-Post hingegen schon)
Landgericht Frankfurt
Tumulte nach Urteil zu tödlicher Messerattacke
http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/landgericht-frankfurt-tumulte-nach-urteil-zu-toedlicher-messerattacke-11614873.html
http://www.op-online.de/nachrichten/frankfurt-rhein-main/familie-opfers-randaliert-gerichtssaal-1569163.html

Straßenraub abends auf der Geleitsstraße - Offenbach
(und… Trickdiebe ziehen Geld aus Tasche - Offenbach)
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/43561/2184011/pol-of-pressebericht-des-polizeipraesidiums-suedosthessen-vom-donnerstag-19-01-2012

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

Twitter und SMS
Böse "Fetzenliteratur"
Typischer Schreibstil soll die Sprachkompetenz junger Leute bedrohen
http://www.news.at/articles/1201/542/315554/twitter-sms-boese-fetzenliteratur

(Die Gegenlösung…)
Wissenschaft
Weiße lernen „schwarze Sprache“ durch Hip-Hop
Hip-Hop-Songs sind gute Sprachvermittler. Weiße Jugendliche lernen zumindest in den USA das spezielle Vokabular mancher Schwarzen vor allem durch diese Musik.
http://www.focus.de/wissen/wissenschaft/wissenschaft-weisse-lernen-schwarze-sprache-durch-hip-hop_aid_696492.html

„Ich Erkan – du Mandy“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M572278a4252.0.html?PHPSESSID=8729f7a43f80bfae7aa8da75a2772348

Ablenkungsmanöver
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M579c2bd2c15.0.html?PHPSESSID=787551041e9e83642e6e0feb1367c6a0

Die verpackte Republik
Ab 2050 soll es in Deutschland nur noch klimaneutrale Häuser geben. Millionen Hausbesitzer müssen das Energiesparkonzept umsetzen. Doch bei Gebäudeisolierungen können erhebliche Probleme und Risiken auftreten.
http://www.3sat.de/page/?source=/hitec/159270/index.html

Wenn Styropor zur gefährlichen Feuerfalle wird
Mit Polystyrolplatten lassen sich Fassaden billig abdichten – doch selbst ein Zimmerbrand kann das ganze Haus abbrennen lassen.
http://www.welt.de/finanzen/immobilien/article13836899/Wenn-Styropor-zur-gefaehrlichen-Feuerfalle-wird.html

Sanierung von Altbauten
Es geht auch ohne Dämmzwang
http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/immobilien/sanierung-von-altbauten-es-geht-auch-ohne-daemmzwang-11596658.html

Gemeinsam gegen die Abrissbirne
Das künftige 'Denkmalnetz Bayern' soll die bislang unkoordinierten Rettungsinitiativen für alte Bauwerke bündeln
http://www.sueddeutsche.de/N5J38m/411701/Gemeinsam-gegen-die-Abrissbirne.html
http://de.wikipedia.org/wiki/Denkmalnetz_Bayern

(Über das viel billigere Stadtschloss regen sich unsere Linken auf, über diese hässliche Geheimdienstzentrale indes nicht…)
Geheimdienst
BND-Neubau: Sicherheit treibt Kosten in die Höhe
500 Millionen, 720 Millionen, 1,3 Milliarden und jetzt womöglich zwei Milliarden Euro - die zu erwartenden Gesamtkosten für den Bau der neuen BND-Zentrale in Berlin und den Umzug von 4000 Geheimdienstmitarbeitern sind innerhalb von knapp zehn Jahren in die Höhe geschossen.
http://www.morgenpost.de/printarchiv/berlin/article1886620/BND-Neubau-Sicherheit-treibt-Kosten-in-die-Hoehe.html

Reiterstandbild wird zur Provinzposse
Sogar der niedersächsische Landtag muss sich jetzt mit einem bronzenen Ebenbild des letzten Grafen Oldenburgs befassen
Bei Entscheidungsträgern ist die Schenkung von zwei Privatpersonen unerwünscht
http://www.welt.de/print/die_welt/hamburg/article13838353/Reiterstandbild-wird-zur-Provinzposse.html

Architektur-Problem
Wenn falsche Moderne auf echte Historie trifft
http://www.welt.de/kultur/article13843278/Wenn-falsche-Moderne-auf-echte-Historie-trifft.html

Zurzeit besteht kaum Hoffnung auf die Rückgabe von Beutekunst
http://www.abendblatt.de/kultur-live/article2151502/Zurzeit-besteht-kaum-Hoffnung-auf-die-Rueckgabe-von-Beutekunst.html

Russland zeigt weiteres Beute-Gold
Deutschland und Russland thematisieren in einer Bronzezeit-Schau auch den Streit um Beutekunst
http://www.freiepresse.de/NACHRICHTEN/KULTUR/Russland-zeigt-weiteres-Beute-Gold-artikel7868865.php

(…ob über die russische Beutekunst mal ein Film gedreht wird? Ach quatsch, es gibt nämlich viel interessantere Themen…)
Kino: George Clooney plant Film über NS-Raubkunst
http://www.morgenpost.de/printarchiv/kultur/article1877535/Kino-George-Clooney-plant-Film-ueber-NS-Raubkunst.html

Serben laufen Sturm gegen Jolies Regiedebüt
http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/boulevard_nt/article13823553/Serben-laufen-Sturm-gegen-Jolies-Regiedebuet.html

Protest gegen Theaterstück “Golgota Picnic”
http://www.pi-news.net/2012/01/protest-gegen-theaterstuck-golgota-picnic/#more-232114

„Die deutsche Seele“ von Thea Dorn und Richard Wagner – ein grandioses Buch
http://www.sezession.de/29939/die-deutsche-seele-von-thea-dorn-und-richard-wagner-ein-grandioses-buch.html

Die Frankfurter Schule [1/3] - Political Correctness
http://www.youtube.com/watch?v=SVLqzcvMpWM

Zwillingsstudien
Intelligenz ist erblich
http://www.tagesspiegel.de/wissen/zwillingsstudien-intelligenz-ist-erblich/6065240.html

Waldorflehrer soll mit Schülern Bomben gebaut haben
http://www.op-online.de/nachrichten/deutschland/waldorflehrer-soll-schuelern-bomben-gebaut-haben-1558876.html

200 Millionen Menschen nehmen illegale Drogen
http://www.stern.de/wissen/200-millionen-menschen-nehmen-illegale-drogen-1770808.html

(Casa Pound im französischen Fernsehen)
M6 à Casapound (Enquête Exclusive)
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3hbAWSW80-s#!

Dokudrama: The Real American - Joe McCarthy
http://www.ka-news.de/kino/kinotipps/filmbesprechung/Dokudrama-The-Real-American-Joe-McCarthy;art524,786726

„Costa“, „Titanic“ und das „Birkenhead-Prinzip“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5dcba6090ab.0.html?PHPSESSID=11e4754f3c6c993ffe98c769285d6413

Wiener Ball kein Kulturerbe Österreichs mehr
http://www.de.ria.ru/culture/20120121/262509451.html

YouTube-Hit
"Ich dachte wirklich, das war's, ich sterbe"
http://www.spiegel.de/panorama/0,1518,806413,00.html

jeudi, 02 février 2012

Les “vertus prussiennes” pourront-elles sauver l’Europe?

275-2-2.pngLes “vertus prussiennes” pourront-elles sauver l’Europe?

BERLIN – Le sociologue et philosophe allemand Herfried Münkler, auquel nous devons des travaux extrêmement fouillés, notamment sur l’émergence des espaces impériaux, a consacré quelques pages, récemment, à la figure du grand roi de Prusse du 18ème siècle, Frédéric II, dont on célèbrera bientôt le 300ème anniversaire. Pour Münkler (sur lequel nous reviendrons), ce Frédéric II, ami de Voltaire et de bien d’autres esprits, est avant tout un modernisateur de l’administration étatique, dans la mesure où il a voulu rendre celle-ci totalement “incorruptible”, tandis que, lui, le Roi, serait simplement le “premier serviteur de l’Etat”. Münkler ajoute que cette vision frédéricienne est d’une brûlante actualité. “La Prusse revient à l’ordre du jour comme une sorte de contre-poison possible au beau milieu d’une société devenue entièrement consumériste. Les vertus prussiennes pourraient bien revivre pour domestiquer enfin la légèreté de la société capitaliste”, a déclaré ce professeur de sciences politiques de l’Université Humboldt aux journalistes de “Wirtschaftswoche”. Münkler s’inscrit dans la tradition de Max Weber qui disait que l’esprit d’économie et d’ascèse sont les correctifs nécessaires aux capacités du capitalisme. Par conséquent, le modèle prussien, en tant que forme intériorisée de ces vertus de modestie et de discipline, s’avère nécessaire pour que le capitalisme, en tant que “destruction créative permanente” (dixit Joseph Schumpeter), n’en vient pas à se détruire lui-même. Et Münkler conclut: “En Europe, émerge une nécessité incontournable, celle de recourir à nouveau aux ‘vertus prussiennes’. Sinon l’Europe échouera”.

(brève issue de “Junge Freiheit”, Berlin, n°5/2012; http://www.jungefreiheit.de ).

mercredi, 01 février 2012

La crise de la défense européenne

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Michael WIESBERG:
La crise de la défense européenne

La crise financière oblige les Etats européens à trancher dans leurs budgets militaires. Résultat: la puissance européenne est battue en brèche

Le modérateur de la série radiodiffusée “Streitkräfte und Strategien” (= “Forces armées et stratégies”) de la station allemande NDR avait déclaré, en avril 2011, que “les spéculateurs de la City londonienne et de Wall Street” avaient réussi ce que “les diplomates n’étaient jamais parvenus à faire en des décennies, c’est-à-dire à désarmer l’Europe”. On ne peut pas encore prévoir quelles seront les conséquences de ce désarmement généralisé, résultat des incontournables mesures d’austérité prises récemment. On peut d’ores et déjà le deviner en dressant la liste des insuffisances dont ont fait montre plusieurs pays de l’OTAN lors de leur dernière intervention en Libye: l’Italie s’est vue obligée de retirer son porte-avions du théâtre des opérations pour raisons budgétaires; en prenant cette décision, l’Italie, pense Christian Möllig de la Fondation berlinoise “Wissenschaft und Politik”, “a inauguré une nouvelle page dans l’histoire militaire”. Mais cet exemple italien n’est pas le seul: la Grande-Bretagne, elle, a mis du jour au lendemain son porte-avions hors service et a envoyé à la ferraille de nouveaux navires de guerre, des patrouilleurs, qui venaient de sortir d’usine. Aux Pays-Bas, le gouvernement a été contraint de mettre au rancart des chars de combat qui venaient juste d’être modernisés. Hors OTAN, l’Autriche doit, pour sa part, déclasser les deux tiers de ses chars.

L’ancien ministre américain de la défense, Robert Gates, lors de sa visite d’adieu au quartier général de l’OTAN à Bruxelles en juin 2011, a annoncé un “avenir triste et sinistre” voire un risque patent d’“insignifiance militaire”. Il semble qu’il avait raison. D’autant plus que les budgets européens sont grevés de lourdes charges qui s’étendront sur le long terme. La situation les contraint à d’autres coupes budgétaires qui porteront essentiellement sur les armées.

Les forces armées risquent dorénavant d’être sous-financées, ce qui entraîne le danger qu’elles deviennent totalement incapables d’action sur le terrain. A cela s’ajoute que la puissance hégémonique au sein de l’OTAN, les Etats-Unis, prévoit également de trancher dans ses budgets militaires au cours des dix prochaines années. Le Pentagone veut économiser 490 milliards de dollars dans les dix ans à venir. Mais le ministère américain de la défense commente avec mauvaise humeur les efforts budgétaires des Européens en matières militaires. Ces efforts ont d’ores et déjà conduit à un important déséquilibre du financement des dépenses de l’OTAN. Actuellement, les Etats-Unis financent 75% de toutes les dépenses de l’Alliance, chiffre qui montre, simultanément, que les Etats européens, membres de l’OTAN, sont entièrement dépendants de l’hégémon. Robert Gates, lors de sa visite d’adieu, prenait un ton menaçant, en disant que les Etats-Unis n’allaient plus longtemps tolérer “de mettre leurs chiches ressources financières au service de nations qui refusent de se donner à elles-mêmes les moyens nécessaires pour assurer leur défense”.

Dans son long article paru en novembre 2011 et significativement intitulé “Europa ohne Verteidigung” (= “L’Europe sans défense”), Christian Möllig explique que l’état désastreux de la défense européenne a sauté aux yeux lors de l’intervention de l’OTAN contre la Libye, et pas seulement à cause du retrait du porte-avions italien. “Pas un seul Etat européen, pour ne pas parler de l’Europe dans son ensemble, n’a été en mesure de faire valoir ses intérêts, par le truchement de sa puissance militaire, sur une distance supérieure à 1000 km”. Ce qui est le plus alarmant, ajoutait-il dans son article, c’est que les Européens sont très objectivement “sourds et aveugles” parce qu’ils ne disposent pas du géostrationnaire global C4ISTAR, auquel seuls les Etats-Unis ont accès. Cette station coordonne et soutient le renseignement, la reconnaissance et la direction des opérations. Un chiffre, avancé par Möllig, montre clairement quelle est l’importance de C4ISTAR: près de 90% des actions militaires entreprises en Libye n’auraient pas été possibles sans le soutien américain.

Vu cette misère de la défense européenne, les Etats du Vieux Continent cherchent fébrilement une voie royale pour concilier les impératifs de l’austérité et les intérêts européens en matière de sécurité. On entend des slogans comme ceux de la future “smart defence” ou des “armées bonzaï”: ils ne font que cacher péniblement une triste réalité, où l’on veut déguiser l’amère nécessité en vertu. La notion de “smart defence” est surtout défendue par le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen: les 28 pays membres de l’Alliance Atlantique devraient tout simplement coordonner et fusionner leurs capacités militaires. Sur le plan concret, cela signifie, d’abord, renoncer à toutes voies singulières dans les projets d’armement et, ensuite, éviter tout “doublon inutile dans les capacités”. La “smart defence”, prétend le secrétaire général danois, conduit à “davantage de sécurité pour moins d’argent”. L’optimisme de Rasmussen ne tient pas face à la réalité. Les tentatives entreprises jusqu’ici pour aboutir à une politique de sécurité commune ne valaient pas le prix du papier sur lesquelles leurs pompeuses déclarations étaient imprimées. Peu de signes nous indiquent qu’il en sera autrement dans l’avenir, même si les budgets seront de toutes les façons réduits de manière drastique. Pourquoi? Markus Kaim, expert ès questions militaires auprès de la Fondation “Wissenschaft und Politik”, nous l’explique. C’est dû aux réflexes nationaux de “persistance”: “En fait, vu les contraintes économiques, il n’y a pas d’autres alternatives que la coopération et l’intégration”. Dans de nombreuses capitales, on considère toutefois que la politique de défense est “un élément constitutif incontournable de la souveraineté nationale”. Par conséquent, promptitude et volonté de coopérer avec les voisins sont fort réduites.

Qui plus est, il y a encore d’autres clivages: les Français et les Britanniques, depuis les opérations lancées contre la Libye de Kadhafi, réchignent à construire des “capacités communes” avec l’Allemagne, rapporte notamment le “Financial Times Deutschland” (FTD) en octobre 2011. L’Allemagne a, elle, “d’autres priorités”, notamment la réforme de la Bundeswehr. De surcroît, le ministre allemand de la défense, Thomas de Mazière, a déclaré “ne pas vouloir se heurter à ses propres gens”. Finalement, il y a encore, côté allemand, le droit de veto du Parlement pour les questions de guerre et de paix, ce qui s’oppose à toute possibilité de réaction rapide en cas de crise. Il faut aussi tenir compte des intérêts propres aux industries nationales d’armement et d’équipement, qui, selon le FTD, craignent de devoir lâcher leur part du gâteau, parce qu’elles engrangent de gros bénéfices “grâce aux commandes de leurs gouvernements respectifs”. Voilà pourquoi on ne s’étonnera guère de la réaction de Thomas de Mazière, qui tient pour limité le “potentiel d’intégration”.

Les visions de Rasmussen sur la “smart defence” formeront l’un des thèmes centraux à aborder lors du prochain sommet de l’OTAN à Chicago en mai 2012. Mais rien n’interdit de penser qu’elles resteront de l’ordre des voeux pieux. Il suffit d’évoquer un seul exemple: la fameuse troupe d’intervention rapide de l’UE, dont la création fut décidée en 1999 et qui aurait dû compter jusqu’à 60.000 hommes, se fait toujours attendre. Ensuite, les fameux “Battlegroups” de l’UE, qui sont en théorie disponibles depuis cinq ans, n’ont encore jamais été engagés, alors que nombreuses occasions se sont présentées.

On finira donc, en Europe, par avoir des “armées bonzaïs”, soit des armées en miniature, dont la puissance de frappe militaire sera plus que précaire. L’expert de la Fondation “Wissenschaft und Politik”, Christian Möllig, voit la deconstruction militaire de l’Europe s’effectuer sur le court terme en trois étapes. “D’abord les capacités militaires proprement dites vont se réduire, ensuite viendra le tour des capacités militaro-industrielles et, finalement, celui des compétences technologiques générales du Vieux Continent”. En bout de course, les Européens perdront toute capacité à coopérer à quoi que ce soit, ce qui, ipso facto, enlève à l’OTAN sa raison d’être.

D’après l’avis de nombreux experts, les rapports de force militaire dans le monde, au cours des prochaines années et pour toutes les raisons évoquées, se déplaceront de l’Occident, aujourd’hui encore vaille que vaille dominant, vers les pays émergeants, ce qui permettra de parler d’un “changement de paradigme géostratégique”, ajoute Möllig. Les Etats-Unis tiennent d’ores et déjà compte de cette future évolution, dans la mesure où le principal point focal de leurs attentions militaro-stratégiques se situe désormais dans l’espace pacifique, où la Chine est devenue un challengeur à prendre très au sérieux. Une étude publié dans “The Military Balance 2011”, organe de l’IISS (“International Institute for Strategic Studies”) de Londres, confirme cette tendance: “Les budgets de la défense des Etats occidentaux sont sous pression et leurs efforts d’armement sont désormais limités. Mais dans d’autres régions du monde, surtout en Asie et au Proche Orient, les dépenses militaires et les achats d’armement connaissent un véritable ‘boom’. Bon nombre d’indices convaincants nous incitent à penser qu’une redistribution générale de la puissance militaire est en train de se produire à l’échelle mondiale”.

Il est évident, poursuit l’étude londonienne, que les glissements qui se sont opérés par la redistribution de la puissance économique s’observent également dans les dépenses militaires. Les Etats-Unis et les autres puissances occidentales sont en train de perdre, conclut l’étude, leur monopole dans les domaines clefs des technologies militaires, y compris dans les techniques dites “Stealth” (engins furtifs), dans celles des aéronefs sans pilote (les drones) et dans la gestion cybernétiques des opérations. Pour les Etats européens du moins, on peut prévoir qu’ils ne joueront bientôt plus aucun rôle en tant que facteurs d’ordre à l’échelle du globe.

Michael WIESBERG.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°5/2012; http://www.jungefreiheit.de ).

Alain Soral sur Russian TV

 

Alain Soral sur Russian TV

mardi, 31 janvier 2012

Halte à l'immigration des Renault marocaines

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Halte à l'immigration des Renault marocaines

Que font Eric Besson et Claude Guéant pour nous protéger?

Marc Rousset
Ex: http://www.metamag.fr/

Alors que la production automobile de Renault recule dans l’hexagone, l’usine géante de Melloussa, au Maroc, dans la zone franche du port de Tanger, commence à produire des voitures  "low-cost" sous la marque Dacia avec une capacité de 340 000 véhicules par an. Le site a pour vocation d’exporter 85% de la production vers le vieux continent. Cette usine marocaine vient s’ajouter au site roumain de Pitesti, qui produit 813 000 voitures par an. Renault et les équipementiers de la région de Tanger pourraient créer 40 000 emplois !

Le salaire net mensuel d’un ouvrier marocain est de 250€/mois, contre 446€ en Roumanie. Le coût salarial horaire d’un ouvrier dans les usines Renault est de 30€/heure en France, 8 €/heure en Turquie, 6 €/heure en Roumanie et, surprise, 4,5 €/heure au Maroc, à deux jours de bateau des côtes françaises!

C’est la raison pour laquelle le monospace « Lodgy 5 ou 7 places » (10 000€), fabriqué à Melloussa, sera deux fois moins cher que le Renault Grand Scenic (24 300€), assemblé à Douai. Il ne fait donc aucun doute qu’à terme , suite au rapport qualité/prix et en faisant abstraction de quelques gadgets marketing et des dénégations du Groupe Renault,  les consommateurs français, s’ils ne sont pas trop bêtes, achèteront des  Lodgy fabriquées au Maroc. En lieu et place des Grand Scenic fabriquées à Douai ! Bref, une délocalisation élégante supplémentaire, avec  les miracles et les mensonges de la pub et du marketing comme paravent.


Usine Renault à Tanger

Que faire ? Qui incriminer ? Certainement pas Carlos Ghosn et les dirigeants de Renault, qui font parfaitement leur travail ,avec les règles du jeu actuel. Ils doivent rendre compte à leurs actionnaires et affronter une concurrence terrible, la survie du Groupe  Renault étant même en jeu s’ils ne délocalisent pas.

Non, les responsables sont les citoyens, nous qui acceptons cette règle économique du jeu. Les principaux coupables sont nos hommes politiques incapables, gestionnaires à la petite semaine avec un mandat de 5 ans, subissant les pressions du MEDEF et des médias, à la solde des entreprises multinationales, et les clubs de réflexion, tout comme le lobby des affaires à Washington et à Bruxelles.

Mise en place d'une préférence communautaire

Les hommes politiques des démocraties occidentales ne sont pas des hommes d’Etat, mais des gagneurs d’élection. Ils ne s’intéressent en aucune façon aux intérêts  économiques à long terme de la France et de l’Europe. Ils attendent tout simplement la catastrophe du chômage structurel inacceptable et la révolte des citoyens pour réagir, comme cela a été le cas en Argentine et avec la crise des dettes souveraines.

Voilà ceux qui sont à l’origine du mal et nous injectent délibérément  car conforme à leurs intérêts  financiers, le virus, le venin destructeur malfaisant du libre-échange mondial! Celui-ci doit laisser sa place, d’une façon urgente, à un libre-échange strictement européen ! Il faut changer le modèle, sans attendre la disparition totale de notre industrie, mais en mettant en place des droits de douane au niveau européen, selon le principe de la préférence communautaire formulé par notre prix Nobel d'économie, Maurice Allais.

Même l’Allemagne ne réussira pas, à terme, à s’en sortir avec le libre-échange mondial. Elle résiste encore, car elle  n’a pas fait les mêmes bêtises que les autres pays européens mais, à terme, elle sera également  laminée par la montée en puissance de l’éducation et le trop bas coût de la main d’œuvre dans les  pays émergents. Aux Européens de savoir préserver les débouchés de leur marché domestique suffisamment grand pour assurer un minimum d’économies d’échelle! La « théorie des débouchés »  va très vite revenir à l’ordre du jour.

La théorie des avantages comparatifs est morte

La vieille théorie des «avantages comparatifs», de Ricardo, n’a plus grand-chose à voir avec la réalité. Pour la première fois dans l’histoire du monde, des Etats (la Chine, l’Inde et le Brésil) vont en effet posséder une population immense ainsi qu’une recherche et une technologie excellentes. L’égalisation par le haut des salaires, selon la théorie de Ricardo, n’ira nullement de soi, du fait de « l’armée de réserve » -rien qu’en Chine de 750 millions de ruraux, soit 58% de l’ensemble de la population- capable de mettre toute l’Europe et les Etats-Unis au chômage. 300 millions d’exclus vivent, selon la Banque asiatique du développement, dans l’Empire du milieu, avec moins d’un 1€ par jour. La Chine ne se classe qu’au 110e rang mondial du PIB par habitant.

Ce ne sont pas quelques succès épars européens mis en avant par les médias, dans la mode ou le luxe, qui doivent nous faire oublier le tsunami du déclin des industries traditionnelles en Europe: quasi disparition des groupes Boussac, DMC et de l’industrie textile dans le Nord de la France, de l’industrie de la chaussure à Romans, de l’industrie navale, des espadrilles basques... Les pays émergents produiront inéluctablement, de plus en plus et à bas coût, des biens et des services aussi performants qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Les délocalisations deviennent donc structurelles et non plus marginales !

Le problème de fond du déficit commercial de la France n’est pas lié au taux de change de l’euro, mais au coût du travail. Le coût horaire moyen de la main d’œuvre dans l’industrie manufacturière est de l’ordre de vingt dollars en Occident contre 1 dollar en Chine ! Un ouvrier en Chine travaille quatorze heures par jour, sept jours sur sept. 

Les mensonges du MEDEF et de Bruxelles

La mise en garde contre le protectionnisme avancée par les lobbys du MEDEF et des multinationales -25% des Français travailleraient pour l’exportation- est un mensonge d’Etat parfaitement réfuté par Gilles Ardinat dans le Monde Diplomatique de ce mois . Il y a une confusion délibérée entre valeur ajoutée et chiffre d’affaires des produits exportés. En vérité, 1 salarié français sur 14 vit pour l’exportation en France !

Dans un système de préférence communautaire, l’Europe produirait davantage de biens industriels et ce que perdraient les consommateurs européens dans un premier temps, en achetant plus cher les produits  anciennement « made in China », serait plus que compensé par les valeurs ajoutées industrielles supplémentaires créées en Europe. Ces dernières augmenteraient le PIB et le pouvoir d’achat, tout en créant des emplois stables et moins précaires, système que la CEE a connu et qui fonctionnait très bien. Alors, au lieu de s’en tenir au diktat idéologique de Bruxelles et au terrorisme intellectuel anglo-saxon, remettons en place le système de la préférence communautaire.


Il importe de faire la distinction entre marché domestique européen intérieur et marché d’exportation. Il faut, par une politique douanière de préférence communautaire, se fermer aux pays émergents qui détruisent les emplois européens avec des produits consommés sur le marché intérieur européen. Et refuser le dogme simpliste d'une délocalisation de la production physique de biens, même quand elle ne représente qu’une infime partie de la valeur. Les seuls investissements justifiés géopolitiquement le sont pour capter des parts du marché domestique chinois, des autres pays d’Asie et de tous les pays émergents.

Comment la réindustrialisation 

Les Européens ne peuvent se contenter d’une économie composée essentiellement de services. Seule façon de réagir: réduire d’une façon drastique fonctionnaires et dépenses publiques, diminuer la pression fiscale sur les entreprises et les particuliers, mettre en place une politique industrielle inexistante à l’échelle de l’Europe, développer la recherche et l’innovation, encourager les jeunes pousses, favoriser les entreprises moyennes et restaurer la préférence communautaire, avec des droits de douane plus élevés ou des quotas compensant les bas salaires des pays émergents !


 Selon Algérie-Focus.com l'usine Renault de Tanger
sera inaugurée en février 2012 en présence du patron
de Renault Carlos Ghosn et du Président français Nicolas Sarkozy


Il ne faut pas "acheter français", ce qui ne veut plus rien dire, mais acheter « fabriqué en France »,  en se méfiant des noms francisés et des usines tournevis ou d’assemblage, dont la valeur ajoutée industrielle viendrait, en fait, des pays émergents. Seule une politique de droits de douane défendra l’emploi du travailleur européen et combattra efficacement  d’une façon implacable le recours excessif aux sous-traitants  étrangers.

Tout cela est simple. Il ne manque que le courage. De changer le système. Mais sans tomber, pour autant, dans le Sylla du refus de l’effort, de l’innovation, du dépassement de soi, de l'ouverture au monde et d'une exportation équilibrée. L’introduction de la TVA sociale est une excellente décision, mais elle est totalement incapable de compenser les bas salaires de l’usine marocaine Renault de Mélissa et ne vaut que pour améliorer la compétitivité de la Maison France par rapport aux autres pays européens.

The Problem with France

The Problem with France

 

Ex: http://xtremerightcorporate.blogspot.com/

Here is the problem; France is not very French any more. We have all seen the violence carried out by Muslim immigrants, we have seen the riots and protests by people who don’t want to actually work for a living and there is a contempt shown for any sort of French pride in the history and achievements of the country. All of this is the total antithesis of what the short-lived, World War II, State of France stood for, which was French nationalism, the value of honest work and pride in France and French culture, the defense of French interests and the defense of the French colonial empire; the second largest empire in the world. This makes the time that the government of France was based out of Vichy the critical, pivotal moment in the modern history of France. Everything that happened before that time led to the opportunity that came into play at Vichy and everything that has happened since has been a result of it, really, that is to say that the rapid plummet down France has endured is because of the rejection of the principles of the State of France and the (illegal by the way) overthrow of the government of Marshal Petain.

That is something no one really talks about because no one can really dispute it. It is a FACT. The State of France was the legal, valid and only legitimate government for the French people. It was not a puppet state, it was not imposed on France from the outside and it was not illegally established. It was the LEGAL government and everyone knew it. It was internationally recognized and not just by the Axis powers but even Allied powers. The United States was at war with Germany and Italy and planning the invasion of France while at the same time still recognizing and even maintaining diplomatic relations with the State of France government in Vichy. Charles DeGaulle was a dynamic figure for sure but there was absolutely no legal basis for him just assuming control of France or his whole attitude since he was in London that he somehow represented the legitimate authority for France or even over only those who opposed the government in Vichy and resisted the German occupation of the north. He had never been in government and he was not even a very important or high-ranking general in the army. Before going to London and getting on the radio no one had ever heard of him. Even in France most people had no idea who he really was because he had never been very important.

Marshal Petain, really, was known by everybody. He was one of the great war heroes of World War I. He was the guy who saved Verdun, who restored the fighting spirit of the French army, the general who didn’t waste lives and who won battles. He was the steady, reliable, solid patriot that everyone knew and everyone could trust. Petain became the chief of government legally through the proper channels and the politicians turned to him because it was a crisis, no one else wanted to take responsibility and assume leadership at the apex of such a disaster and so they turned to Petain just like they had done in World War I at Verdun and it was Marshal Petain who stepped forward in a bad situation, took responsibility for the welfare of his country and displayed leadership in picking up the pieces of a defeated country to build a new, stronger, more united French state than there had been before.

This is the point that is lost on like so many people, even patriotic Frenchmen who cringe at the German occupation. You need to consider the fact that Germany was able to very easily co-opt, subvert and reinvent the institutions of the French Third Republic. The fact that it was so damn easy really ought to tell people that the institutions and foundations of the Third Republic were not so great to begin with. The fact that France was conquered (pretty quickly and easily) and then taken over by the Germans should, all by itself, prove that something different, stronger and more nationalistic was needed for France. Of course, as soon as World War II was over way too many French immediately ran back to the mediocrity that was the leftist French republican model. There is a reason, for instance, that the European powers shipped Napoleon off to some flyspeck island in the south Atlantic and tore down the First Empire. They did it because it was a threat to them. It was, overall, really an authoritarian and nationalist regime that could mobilize the public and which had just before that conquered almost everyone in Europe. They could not co-opt it, they could not sanitize it, they had to get rid of it because it had worked so well. Add to that the fact that it took the combined forces of England, Prussia, Austria, Russia, Spain and a bunch of other countries to do it.

It seems to be a pathological drive amongst many European countries to forever turn their back on whatever regime took them to their greatest peak of power and success. So, in France, the empires, the colonial empire, the State of France, really all of that were just tossed aside and France was taken over by a bunch of elites who could not have screwed up what was once the greatest power in Europe any more if they deliberately tried. Socialism became the order of the day, making generations of French people over-dependent whiners who riot at the thought of having to put off retirement for a couple more years and it has put the country into massive debt at the same time because no one wants to show any discipline. The military has been gutted, a Hungarian elected President, North Africans allowed to come in and take over whole sections of the country in huge numbers, destabilizing society and limiting what France can or will do in the world. They’ve also put France into the EU straightjacket so that if any other country gives them the shaft they just have to bend over and take it because no one can make their own decisions anymore, everyone must get along and nationalism is just really bad, bad, bad.

The State of France was the last opportunity the country had to turn things around, strengthen and recover. No joke! For the most part the colonial empire was maintained, the French navy was not impounded or sunk (by the Germans anyway), territorial losses were minimal but most importantly the principles of the state were strong and they had some of the best French thinkers in the political field working for them -all of which would be lost when the Allies eventually came in and conquered the place in their turn. "Work, Family, Fatherland" may not have the same romance as "Liberty, Equality, Fraternity" but, really, they are much more practical, realistic and obtainable goals that would strengthen the country. Liberty; what's that mean? Equality? That doesn't exist. Fraternity may be okay but that's been perverted nowadays to apply to any and everyone when originally it pretty much meant the French. Work -necessary, family -building block of society, fatherland -what everyone should unite in defending, promoting and glorifying. France has long had a revolutionary history and really it will probably come back around again and something better will be tried again. I just hope there will be enough of the genuine France left to pick up the pieces and rebuild. So get busy France!

lundi, 30 janvier 2012

Inquisition et autocensure médiatique

Inquisition et autocensure médiatique

Ce lundi revient au Sénat la boîte de Pandore des crimes non-niables

Michel Lhomme
Ex: http://www.metamag.fr/

burning-17.jpgChesterton disait que le sens commun ne consistait pas à répéter ce que tout le monde piaille, de ci de là, sans ton ni accent, dans l’ignorance béate de ce qui nous entoure. Mais qu’il consistait à retrouver ce que tous savent (ou ce que tous, nous savons entre nous), mais que personne ne se risque à déclarer, la plupart du temps, par autocensure individuelle et auto-répression personnelle.

Le problème du manque de liberté d’expression, dans la société moderne, ne se trouve pas dans la censure qui, pratiquement, n’existe plus; on peut blasphémer sans scrupules sur la Sainte Famille ! Le problème réside dans une mise sous le boisseau volontaire, une intériorisation de l’inquisition médiatique. Or, dans ce tribunal, ce dont on ne parle pas, n’existe tout simplement pas.

Le plus grand succès de l’inquisition médiatique, de la "nouvelle inquisition", demeure l’intériorisation de Torquemada chez tous les journalistes. Il y a bien, officiellement, la liberté d’expression, mais personne n’en use vraiment, ou si peu et, disons-le brutalement, par autocastration.

La liberté d'expression soumise à une loi anticonstitutionnelle

Cependant, en France, il nous faut rappeler une situation d’exception. Depuis la loi Gayssot, l’expression, comme telle, est verrouillée. Cette loi considère comme un délit la négation de la Shoah ou, plus exactement, qualifie de délit toute contestation des crimes définis par le tribunal international de Nuremberg. La loi Gayssot a, ainsi, créé abusivement une « vérité » obligatoire en matière de recherches historiques. Une loi anti constitutionnelle est légale .

Mais, les politiques français sont pris à leur propre piège. En dénonçant l’inopportunité de la loi sur la négation du génocide arménien, Dominique de Villepin a qualifié d’« erreur » le fait de légiférer sur la mémoire. Pourtant, alors qu’il est en campagne électorale, il s’est bien gardé, hypocritement, de dénoncer la loi Gayssot proprement dite. Pire, comptant sans doute sur quelques voix de la communauté juive pour augmenter un score qui, de toutes façons, ne sera guère brillant, il a tenu à défendre le principe même de la loi, en soulignant qu’elle avait cherché, selon lui, à « agir sur le terrain de l’antisémitisme et du racisme à un moment où il y avait le risque d’une montée de l’antisémitisme et du racisme en France ».

On a les fantasmes sur le Front National que l’on peut. Mais Jack Lang, en service commandé, a immédiatement emboîté le pas, pour défendre la loi Gayssot. Seul, Robert Badinter a reconnu que ce texte n’était pas conforme à la Constitution puisqu’il entravait, dit-il, la liberté d’expression. Nonobstant, la loi Gayssot restera en vigueur. On préférera sans doute parler, à l’Assemblée, du mariage homosexuel ou de la libéralisation du cannabis.

Quant on commence à censurer, on ne peut plus s’arrêter

En ce qui concerne la question polémique du génocide arménien, on aurait presque envie de dire qu’« il ne fallait pas commencer » ! Sinon, il faudrait, en effet, nous expliquer pourquoi, on ne pourrait pas nier le génocide nazi, sous peine de sanctions, mais on pourrait occulter le génocide arménien. La France s’est donc retrouvée prise au piège des lois mémorielles. Une fois validé, le terme de "génocide", pour les massacres de 1915,  ce qui a été le cas en France depuis la loi du 29 janvier 2001, la suite était logique et même inéluctable. La "boîte de Pandore" des crimes "non-niables" a été ouverte et la Turquie a eu beau jeu de répliquer en dénonçant les tortures et les exécutions françaises sommaires en Algérie.


Les arméniens en France : un enjeu politique

Quant on commence à censurer, on ne peut plus s’arrêter. Erdogan a accusé la France d’«avoir exterminé 15 % de la population algérienne« à partir de 1945 » et, il a même ajouté que « les Algériens ont été brûlés objectivement dans les fours ». La manœuvre est habile et facile à entendre. Mais ne voudrait-elle pas dire aussi qu’à un mensonge grossier, on opposerait un autre mensonge plus subtil ? Israël n’a, curieusement, pas réagi et a, presque, laissé faire ce sous-entendu embarrassant. Quant à la France, elle a été renvoyée à la défensive, mais s’est refusé de contre-attaquer.

Pourtant, en Turquie, ce ne sont pas les motifs d’attaque qui manquent ! La France aurait très bien pu dénoncer, par exemple, l’interpellation récente de nombreux journalistes kurdes. En effet, dans le cadre d’une enquête sur des liens présumés entre militants kurdes et éléments séparatistes armés, la Turquie a arrêté au moins 38 personnes, pour la plupart des journalistes.

La France plus silencieuse sur les Kurdes que sur les Syriens

Quelques 70 journalistes sont déjà emprisonnés en Turquie. Mais les autorités assurent qu’ils ne sont en détention que pour des délits ou des crimes sans rapport avec leur profession ! Vingt-cinq autres personnes, encore et surtout des journalistes, ont été arrêtées récemment à Istanbul. Plus de dix journalistes de l’agence pro-kurde, Dide, ont aussi été interpellés. Une avocate représentant Dide a dit qu’il ne restait, au bureau stambouliote de l’agence, que des policiers occupés à copier des documents et des disques durs d’ordinateurs. Elle a dit ne pas connaître le nombre exact de journalistes en état d’arrestation. Dans le cadre de la même enquête, lancée il y a deux ans, des centaines de personnes sont en procès pour leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan.

La Turquie a toujours soutenu que les chiffres des morts arméniennes ont été multipliés par trois et souligné –ce qui est vrai– que ces massacres sont survenus dans un contexte de guerre mondiale, où la Turquie se défendait contre un ennemi de l’intérieur. La reconnaissance du génocide arménien, défendu en particulier par le clan Devedjian qui avait joué un rôle non négligeable dans l’ascension politique, à ses débuts, de Nicolas Sarkozy aujourd’hui aux abois, n’a pas que froissé les Turcs, elle a sérieusement agacé les Juifs.

Le fait n’est pas sans intérêt  puisque, pendant longtemps, il était entendu que le seul génocide officiellement reconnu, officiellement susceptible de sanctions vis-à-vis de ses négateurs, était le génocide juif. En fait, la loi Gayssot en France avait voulu verrouillé la mémoire, en réservant toutes ses foudres à la négation de l’Holocauste. Aujourd’hui, une commission parlementaire israélienne serait à la veille de mettre le massacre d’un million et demi d’Arméniens sur un pied d’égalité comparable.

La réaction n’a pas tardé : dés le lundi 26 décembre, le Ministre des Affaires étrangères israélien mettait en garde ses parlementaires, en soulignant le différent franco-turc, face à une initiative qui aurait pourtant, cette fois, à la Knesset des chances d’aboutir, après un premier raté en 2007.

Le génocide vendéen aurait-il sa conférence de Wannsee?

La Turquie n’ignorait pas, soit dit en passant, ce calendrier parlementaire israélien. Et la surenchère turque contre la France n’était, sans doute, qu’une bonne occasion de gêner le processus israélien qui, d’ailleurs, gêne les deux pays. Le Premier ministre turc Erdogan ne peut pas sous-estimer le poids des nationalistes laïcs qui tiennent l’armée à laquelle il lui faut, sans cesse, apporter des gages. Notons, au passage, que les Turcs nationalistes ont répondu à l’aplomb français par des attaques informatiques ciblées. C’est une belle leçon d’un nationalisme vivant et branché. Il est cybernétique, cyberguerrier.


Génocide vendéen

En France, lors du débat sur la loi, personne n’a vraiment relevé la proposition d’amendement de Dominique Souchet. Le député de la Vendée a demandé, en toute logique et sans succès, que le génocide vendéen soit inscrit dans la loi votée sur le génocide arménien. Cela n'empêche pas la vérité sur ce drame de faire son chemin.

En fin s'année, Reynald Secher,  le grand spécialiste de la Vendée, hier censuré et licencié de l’Education nationale, a publié un livre incontournable, "Du génocide au mémoricide". Sans doute un événement historique. Il y montre le caractère légal, systématique et organisé du génocide vendéen, dénoncé à l’aide d’archives du Comité de Salut Public et de la Convention jusqu’alors inexploitées et découvertes, par hasard.

A cet égard, la volonté française de reconnaître et de protéger la mémoire du génocide arménien est à la fois hypocrite et aberrante. Il faut, en effet, d’abord nettoyer devant sa porte : la Vendée, la guérilla napoléonienne contre l’Espagne, la Guerre d’Algérie, le Rwanda (responsabilité partielle de la France), sans oublier l'esclavage. Au lieu de se gargariser de lois mémorielles, dont le seul but, inavoué, est, en fait, de limiter la liberté d’expression sur la question juive. L’affirmation du génocide vendéen est, aujourd’hui, non punie par la loi, en en plus, officiellement rejetée, ignorée ou ridiculisée. 

Krantenkoppen Januari 2012 (4)

Krantenkoppen
Januari 2012 (4)

RUSLAND: DE GEOPOLITIEKE INZET:
"Onze denkrichting had al (...) resoluut gebroken met de dominante visie in het westen, van de ultraconservatieven tot de ultraliberalen en trotskisten, die de Sovjetunie voorstelde als vraatzuchtige wolf die likkebaardend klaarstond om zich op die arme liberale en democratische schaapjes te storten. Deze lasterlijke houding ten opzichte van de USSR had te maken met het feit dat zij (...) de erfgename van het eeuwige Rusland was, dat van de tsaren die de Mongolen en de Tataren uit Europa hadden verdreven. Tegenwoordig moeten we vaststellen dat diezelfde krachten zich opnieuw verenigen om de hernieuwingspolitiek van president Poetin aan de kaak te stellen. Ze geven zich daarbij in het media-universum zonder enige gêne over aan (...) een 'metapolitieke oorlog' (...), teneinde een meerderheid van de burgers in alle landen van de wereld en bij alle mogelijke politieke strekkingen braafjes één of andere variant van het door de Amerikaanse desinformatie-industrie gepopulariseerde discours te doen aannemen. Het is de wil van deze cenakels om de wereld te laten zien en vatten volgens (...) de hegemoniale politiek van Washington. Met andere woorden, het op de hele planeet doen aanvaarden van een politiek die 1) erop gericht is om alle 'gevaarlijke' machten aan de kusten van Azië of Europa (...) uit te schakelen en 2) [Rusland] in te dammen en te verstikken":
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2012/01/24/rusland-de-geopolitieke-inzet.html
 
 
EEN HETE WINTER IN SICILIË:
"In Sicilië kwamen sinds half januari 2012 meer dan een half miljoen manifestanten op straat. Havens en spoorwegen zijn versperd, autostrades geblokkeerd door misnoegde vrachtwagenchauffeurs, de rekken van nagenoeg elke supermarkt zijn leeg en tankstations hebben geen druppel benzine meer. In de hoop nog brandstof te kunnen bemachtigen slapen mensen op straat. Zo ver het oog reikt zit het verkeer... vast, zelfs wie niet mee staakt, geraakt vaak niet op het werk.
De brandstofprijzen klommen op korte tijd naar een historisch hoogtepunt door torenhoge taxaties, een stijging van 50 eurocent zorgde ervoor dat de Siciliaan momenteel zo’n 1,72 euro per liter betaalt, een onmogelijke uitgave voor het merendeel van de arme bevolking. Samen met de draconische maatregelen die Mario Monti, de kersverse eerste minister van Italië, doorvoert, was dat de druppel die de emmer deed overlopen voor een groot deel van de bevolking":
http://www.apache.be/2012/01/25/een-hete-winter-in-sicilie/?utm_source=De+Werktitel+Nieuwsbrief&utm_medium=email&utm_campaign=dbe5c27a07-RSS_EMAIL_CAMPAIGN
 
 
LA SARDAIGNE, POUBELLE DE L'OTAN ET DU COMPLEX MILITARO-INDUSTRIEL:
"En Sardaigne, un territoire d'une superficie de 35.000 hectares est loué aux installations militaires. Sur l'île, on trouve des polygones de tir (Perdasdefogu), des exercices de feu (capo Teulada), des polygones pour exercices aériens (capo Frasca), des aéroports militaires (Decimomannu) et des dépôts de carburant (dans le cœur de Cagliari, alimentés par une conduite qui traverse la ville, sans compter de nombreuses casernes et sièges de commandement militaire (Aéronautique, marine) Il s'agit d'infrastructures des forces armées italiennes et de l'Otan. (...) 
Que découvre-t-on ? La vallée de Quirra, l'une des zones les plus belles et encore sauvages de la Sardaigne, a été transformée en coffre-fort de poisons à ciel ouvert. Pendant des années on a mis le couvercle sur la marmite des 'poudres de guerre' qui a décimé nombre d'habitants et militaires qui vivaient et travaillaient dans le polygone et les villages des environs. Mais maintenant, grâce à un Procureur, Domenico Fiordalisi, déterminé à suivre les plaintes des nombreuses victimes, la vérité commence à percer. Les 'secrets' sont enfin en train de se dévoiler à la lumière de la justice. (...)
Tout a commencé en 1956, lorsque le gouvernement italien décida d'installer, au beau milieu d'une zone d'incomparable beauté, où poussent les vignes, le myrte, les orangers et qui se termine sur une plage encore épargnée par les constructions, un polygone de tir, centre d'expérimentation de missiles, théâtre de 'war games' grandeur nature et de destruction à ciel ouvert d'armes obsolètes des dernières guerres. Le polygone est aussi loué à des firmes d'armement privées, à l'Otan, et à des armées diverses du monde entier, notamment Israël. Pendant des années, les habitants affirment avoir vu de mystérieux camions, venant de «l'étranger», entrer dans le polygone, et y déverser de l'armement obsolète qu'on fait ensuite exploser à ciel ouvert. Pendant des années, des gardes forestiers, ont constaté les maladies des bergers et du bétail, les brebis qui sautaient sur des armes, encore en état de fonctionnement, éparpillées partout dans les champs et sur la plage. (...)
Toutes ces constatations devraient être replacées dans le cadre réflexif plus vaste, comme celui de la militarisation de la Méditerrané par l'Otan à des fins stratégiques, l'intérêt financier du complexe-militaro industriel, le déficit démocratique (secret d'état, mépris des populations locales etc.), le contrôle de la population civile et plus précisément des migrants, la corruption, le mépris de l'environnement, le manque de vision politique à long terme, la loi du profit, les préparatifs actuels des guerres futures et le maintien des guerres actuelles (Afghanistan)."
 
 
PETROLE, DOLLAR, OR, IRAN: QUI ISOLE QUI?
By trading in gold, New Delhi and Beijing enable Tehran to bypass the upcoming freeze on its central bank’s assets and the oil embargo which the European Union’s foreign ministers agreed to impose Monday, Jan. 23. The EU currently buys around 20% of Iran’s oil exports. The vast sums involved in these transactions are expected, furthermore, to boost the price of gold and depress the value of the dollar on world markets":
http://www.dedefensa.org/article-petrole_dollar_or_iran_qui_isole_qui__25_01_2012.html
 
 
GADAFFI'S GREEN FLAG RAISED IN LIBYAN TOWN AFTER BLOODY UPRISING:
"The collapse of NTC authority in [Bani Walid], one of the most die-hard bastions of pro-Gaddafi sentiment (...), could not come at a worse time. Growing discontent about the NTC has spread across the country - with the biggest demonstrati...on taking place in Benghazi, the birthplace of last year's uprising. Abdel Hafiz Ghoga, vice-president of the NTC, resigned on Monday after a series of violent protests in the eastern port city. (...)
The [NTC] is also under increasing pressure (...) over Gaddafi’s influential son Saif. (...) The case has become an unlikely rallying point for global human rights advocates. The NTC have been criticised for failing to tell him what he is charged with or give him access to a lawyer.
Saif, who lost his right thumb and forefinger during the civil war, is also denied visitors, television, radio and the internet at his compound in Zintan, 100 miles from Tripoli. Libyan leaders insist the country will hold a trial. But Donatella Rovera, an Amnesty International official, said the NTC had failed to put in place a trial system with independent judges and skilled prosecutors."
 
 
LIBYANS STORM NTC HEADQUARTERS:
"Two weeks of protests in the city of Benghazi (...) came to a head when protestors used grenades to blow the gates off the National Transitional Council (NTC) compound housing the interim government. (...) Tensions mounted when the NTC passed a series of laws determining how parliamentary elections would be conducted this June – making no mention of how seats in the new legislature would be divv...ied out between different cities and regions. Seeing that the allocation of legislative seats will ultimately shape the distribution of the country’s vast oil wealth, many demonstrators contend the NTC is not seeking to fulfill (...) democratic aspirations. (...)
However, calls for greater freedoms belie the actual situation on the ground in post-Gaddafi Libya. According to a November report by the UN Secretary General, at least 7,000 men, women and children were illegally detained by rebel militi...as in Libya. Many of them (...) have been subjected to torture and other systematic forms of mistreatment. Clashes between rival militia factions have also become an increasingly common sight in the streets of Tripoli. 
­Radio host and author Stephen Lendman believes the crowds are unhappy with the new, Western-backed government: 'A couple of 100 former rebel fighters stormed the Parliament in Benghazi. (...) The new election was drawn up and the people were promised they would have a say, but the people have had no say whatsoever – everything has been secretive. And the NTC government – let’s face it – is the puppet of Western governments serving Western interests, having absolutely no interest in ordinary Libyans.'
It's Iraq all over again, says international consultant Adrian Salbuchi, with the flag of democracy brought in to guard Western geopolitical interests and pump oil while the 'invaded' nation’s needs are ignored."
 
 
NATO VS. SYRIA:
"NATO is already clandestinely engaged in the Syrian conflict, with Turkey taking the lead as US proxy. Ankara’s foreign minister, Ahmet Davitoglu, has openly admitted that his country is prepared to invade as soon as there is agreement among the Western allies to do so. The intervention would be based on humanitarian principles, to defend the civilian population based on the 'responsibility to protect' doctrine that was invoked to justify Libya. Turkish sources suggest that intervention would start with creation of a buffer zone along the Turkish-Syrian border and then be expanded. (...)
Unmarked NATO warplanes are arriving at Turkish military bases close to Iskenderun near the Syrian border, delivering weapons from the late Muammar Gaddafi’s arsenals as well as volunteers from the Libyan Transitional National Council who are experienced in pitting local volunteers against trained soldiers, a skill they acquired confronting Gaddafi’s army. Iskenderum is also the seat of the Free Syrian Army, the armed wing of the Syrian National Council. French and British special forces trainers are on the ground, assisting the Syrian rebels while the CIA and US Spec Ops are providing communications equipment and intelligence to assist the rebel cause, enabling the fighters to avoid concentrations of Syrian soldiers."
 
 
PRESIDENCY OF ARAB LEAGUE SEEKS TO BURY OWN EXPERTS' REPORT:
"Since the outbreak of the events that have cast a dark shadow over Syria, 2 interpretations stand in opposition to each other: for the West and their Gulf allies, the regime crushed the popular revolution in blood, while for Syria and its BRICS allies, the country is assailed by armed groups coming from abroad.
To shed light on these events, the Arab League created an Observer Mission composed of persons appointed by each Member State (...). This diversity of experts constituted a guarantee against the possible manipulation of the outcome (...). 
The problem is that the report confirms the version of the Syrian government and demolished that of the West and the Gulf monarchies. In particular, it demonstrates that there were no lethal crackdowns on peaceful demonstrators and that all the commitments made by Damascus have been scrupulously honored. It also validates the important fact that the country is in the grips of armed groups, who are responsible for the death of hundreds of Syrian civilians and thousands among the military, as well as for hundreds of acts of terrorism and sabotage.
For this reason, Qatar now seeks to prevent the dissemination of the report by any means. Indeed, it is a real bomb that could explode in Qatar’s face and against its communication device. (...) The presidency of the League has decided not to circulate the report of the Observer Mission, nor to translate, and not even to post the original in Arabic on its website.
The Wahhabi emirate is up against a huge risk. If by chance the Western public were to gain access to the report, it is Qatar and its proxies that could be held accountable in terms of democratic deficiencies and involvement in the killing of people."
 
 
HOMS (SYRIA): EVIDENCE OF ASSAD SUPPORT IN DIVIDED CITY:
 
 
VLADIMIR POUTINE DENONCE LES IDENTITAIRES RUSSES:
"Vladimir Poutine, a dénoncé lundi 23 janvier la mouvance identitaire russe qui cherche à détruire la base multiethnique du pays, faisant un parallèle avec les nationalismes qui ont abouti en 1991 à l'implosion de l'URSS: 
'Je suis profondément convaincu que les tentatives de professer un 'nationalisme russe' dans un Etat multiethnique sont en contradiction avec notre histoire millénaire. (...) Des provocateurs de toutes sortes et nos adversaires cherchent à arracher à la Russie cette base (multiethnique) avançant des arguments entièrement faux comme le droit des Russes à l'autodétermination, la 'pureté de la race'."
 
 
AFSCHEID VAN DE VLAAMSE BEWEGING. WE HEBBEN NOOD AAN FRISSE LUCHT:
 ‎"De Vlaamse beweging zoals die vandaag de dag bestaat is een pijnlijke karikatuur van ‘het grote streven’ dat er 175 jaar geleden aan ten grondslag lag. Net als de rest van de samenleving ligt ze plat op de buik voor de geldmoloch. Dat maakt dat de staat die de Vlaamse beweging nastreeft er in wezen niet anders zal uitzien dan het huidige België. Wie niet aan het primaat van de economie wil raken, stemt ermee in dezelfde machthebbers, dezelfde machtsverhoudingen te handhaven.
De taak van een emancipatorische beweging, zoals de Vlaamse beweging er één was, is de ontvoogdingsstrijd. Dat betekent in de huidige context dat men zich niet alleen moet bevrijden van de Belgische omknelling, maar ook van een politieke klasse die elke voeling met het volk verloren heeft. Van een systeem waarin de noden van mens en gemeenschap volledig ondergeschikt worden aan het belang van a- en dus anti-sociale economische machten. Of is het misschien zo vanzelfsprekend dat de Antwerpse haven gedomineerd wordt door een rederij in Singapore; dat het rioleringsnetwerk in handen komt van een Amerikaans bedrijf; dat onze bedrijven worden uitverkocht aan anonieme kapitaalgroepen? Maar de Vlaamse Beweging zwijgt. De welvaart weet u wel. En de Vlaamse eenheid mag niet gebroken worden door levensbeschouwelijke twistpunten nietwaar?
Het enige wat deze Vlaamse beweging nog aan vijanden weet te ontwaren, zijn Walen en/of islamieten. Elke regio heeft natuurlijk recht op de vruchten van zijn arbeid en opgelegde solidariteit is zonder twijfel een kwalijke zaak. Maar of dat afdoende is om stelselmatig te spreken van ‘Waalse dieven’... Arm, arm Vlaanderen.
In het Vlaamse bewegingsverhaal staat het afscheid van Wallonië centraal. Maar wat er verder met deze regio aan de voordeur van Vlaanderen moet gebeuren, is een open vraag. Het lijkt wel alsof voor Vlaamsgezinden Wallonië niet bestaat. (...) Een onafhankelijk Wallonië is gezien de grote heterogeniteit van deze regio - Luxemburg vormt bijvoorbeeld een entiteit op zich - allicht een illusie. Maar wat moet er dan mee gebeuren? Willen de Vlaamsnationalisten mischien een Frankrijk dat zich uitstrekt tot aan de voordeur van Vlaams-Brabant?
Een Vlaamse beweging die zich blindstaart op de onafhankelijkheid zonder het staatsdenken, het machtsdenken of het primaat van de economie in vraag te durven stellen, voert een schijnvertoning op. Een Vlaamse overwinning op België, zal zo altijd een Pyrrusoverwinning zijn. (...)
We zijn het beu om in de Vlaamse beweging steeds tot dovemansoren te spreken. We zijn het beu om steeds weer die meewarige blik te krijgen, wanneer we het over Doel, het milieu of Bomspotting hebben. We zijn de ééndimensionaliteit beu waarbij élk probleem steevast herleid wordt tot een Vlaams-Waalse tegenstelling. (...) 
Misschien moeten we er (...) maar ‘ns over nadenken of ons streven zich niet beter laat samenvatten in een term als ‘regionalisme’. (...) Al te vaak moeten we vaststellen dat in onze discussies, met andersdenkenden maar ook intern, het woord nationalisme tot misverstanden aanleiding geeft. (...) Misschien moeten we toch eens even stilstaan bij de eigenlijke betekenis [van het begrip 'regionalisme'] (...) zoals deze in Van Dale staat:
1. Het cultiveren van de aparte tradities (...) van een bep. gewest, tegenover de nivellering die van de moderne staat uitgaat
2. Het streven naar verkrijging of behoud van gewestelijke autonomie
(...) De clubjes, groeperingen en partijen die voortkomen uit die Vlaamse beweging zouden mogen beseffen dat we nu op nieuwe kruispunten staan, nieuwe wegen moeten inslaan. Je kan niet meer louter ‘Vlaamse Beweging’ zijn. Bondgenootschappen zullen onherroepelijk veranderen, misschien dat vroegere ‘vijanden’ nu ‘compagnons de route’ zullen worden, vroegere medestanders zullen tegenstanders worden. Daar is niks mis mee, dat is goed zo: het is de dynamiek van de ideeën. Niks zo erg als verkeerd begrepen loyaliteit: het is niét omdat je met iemand een stuk weg hebt afgelegd, dat je ten eeuwigen dage aan elkaar hoeft gekluisterd te zijn. Alle oude ideologieën smeken om een herformulering, gaan op zoek naar nieuwe verbanden. Alleen de Vlaamse beweging blijft met gesloten ogen verder fietsen op een niet bestaand élan, zonder te zien dat het aantal renners in het peloton steeds verder slinkt."

http://www.vvb.org/doorbraak/152/194
 
RUSSIA IN COLOR, A CENTURY AGO:
"An extraordinary collection of color photographs taken between 1909 and 1912. (...) The high quality of the images, combined with the bright colors, make it difficult for viewers to believe that they are looking 100 years back in time - when these photographs were taken, neither the Russian Revolution nor World War I had yet begun":
http://www.boston.com/bigpicture/2010/08/russia_in_color_a_century_ago.html
 
 
PRO-REGERINGSMANIFESTATIE TREKT IN BOEDAPEST BIJNA 100.000 DEMONSTRANTEN:
"De Orban-manifestanten van vandaag kwamen uit alle hoeken van het land. Er waren zelfs bussen ingelegd vanuit de buurlanden Slovakije en Roemenië, waar een omvangrijke Hongaarse minderheid leeft. De betogers droegen Hongaarse vlaggen en spandoeken met 'We houden van ons land, we houden van Viktor' en 'Handen af van Hongarije. We willen geen kolonie zijn'.":
http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1383236/2012/01/21/Pro-regeringsmanifestatie-trekt-in-Boedapest-bijna-100-000-demonstranten.dhtml
 
 
LE PEN ZIT SARKOZY OP DE HIELEN IN PEILING:
"Marine Le Pen (...), de leidster van de partij Front National profiteert van een golf van ongenoegen over de economie. (...) Le Pen zou 21% van de stemmen krijgen in de eerste ronde eind april, nog slechts 2 procentpunt achter Sarkozy. De socialistische leider François Hollande leidt de peiling met 27%":
http://www.rtl.nl/(/actueel/rtlnieuws/buitenland/)/components/actueel/rtlnieuws/2012/01_januari/20/buitenland/le-pen-zit-sarkozy-op-de-hielen-in-peiling.xml
 
 
 
CONTROL OF INTERNET SPEECH BY THE US GOVERNMENT:
Internet Controll

dimanche, 29 janvier 2012

La voie écossaise vers l’indépendance

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Amelie WINTHER:

La voie écossaise vers l’indépendance

Un référendum devrait avoir lieu en 2014

L’hymne national de l’Ecosse est, comme pour toutes les autres composantes du Royaume-Uni, le “God Save the Queen”. Mais lorsque les équipes écossaises de football ou de rugby se préparent à un match, c’est le chant “Flower of Scotland” que le public entonne. Déjà la première strophe évoque la lutte des Ecossais pour l’indépendance sous la conduite de leurs héros nationaux William Wallace (“Braveheart”) et Robert the Bruce: “Quand reverrons-nous des pareils à vous qui avez combattu et êtes morts pour votre petite portion de colline et de vallée, et qui avez défié l’orgueilleuse armée d’Edouard et l’avez renvoyée chez elle, pour qu’elle y réfléchisse à deux fois...”.

Le Roi Edouard I était l’adversaire des combattants écossais de la liberté au 13ème siècle. Il avait au préalable soumis le Pays de Galles, jusqu’alors indépendant. Le temps des héros courageux est certes passé, dit l’hymne, “mais nous pouvons quand même nous soulever et redevenir cette nation qui a défié l’orgueilleuse armée d’Edouard”. Outre le chant “Flower of Scotland”, il y en a d’autres, tout aussi célèbres comme “Scotland the Brave” (“Pays de mes peines, Pays de la rivière enchanteresse, Pays de mon coeur pour toujours, toi, ô brave Ecosse”) et “Scots Wha Hae”; les Ecossais d’aujourd’hui considèrent ces magnifiques chants comme les hymnes non officiels de leur pays. “Scots Wha Hae” est dû à la plume du poète national Robert Burns, dont le plus célèbre poème est “Auld Lang Syne”. Dans ce poème, Burns interprète l’allocution que Robert the Bruce fit devant son armée juste avant la bataille de Bannockburn.

Les césures de l’histoire dans les Iles Britanniques

Il existe donc en Ecosse trois hymnes non officiels, dont les paroles évoquent le refus de la tutelle anglaise et expriment sans le moindre détour une volonté de demeurer libre: c’est très significatif pour les césures que l’histoire a installées entre l’Ecosse et l’Angleterre. Avant l’union des deux royaumes en 1707, il y a eu des siècles de conquêtes et de résistances. Depuis l’union de 1707, les deux pays sont liés au sein du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (puis “Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord”). Pourtant, au cours de ces dernières années, la question se pose de plus en plus souvent: combien de temps cette union durera-t-elle encore?

 

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Ce qui est est en train de se passer aujourd’hui en Ecosse peut être considéré comme les signes avant-coureurs des derniers soubresauts d’un Empire qui a cru sortir grand vainqueur des guerres mondiales du 20ème siècle mais qui appartenait en fait au camp des vaincus (qui s’ignorent ou veulent s’ignorer). L’insistance actuelle des Ecossais pour obtenir l’indépendance vis-à-vis de Londres peut se lire comme le dernier acte d’une pièce de théâtre qui jouerait le déclin d’un ancien empire mondial, qui, malgré ses victoires militaires et l’engagement de forces humaines et matérielles considérables, a finalement tout perdu.

Un premier ministre écossais accusé de “populisme”

D’après Alex Salmond, premier ministre d’Ecosse, et donc le plus puissant des hommes politiques du pays, et son parti, le SNP (“Scottish National Party”), les Ecossais devraient se prononcer en 2014, lors d’un référendum, pour ou contre un avenir détaché de la tutelle londonienne. Le 24 juin 2014, les Ecossais célèbreront pour la 700ème fois leur victoire sur les Anglais lors de la fameuse bataille de Bannockburn. La date est donc symbolique.

Le SNP domine au Parlement d’Edimbourg depuis 2007 et, depuis 2011, il y domine seul, sans alliance ni cartel. Lors des dernières élections, il a obtenu la majorité absolue.

Quand un homme politique réclame l’auto-détermination nationale, on lui colle tout de suite sur le dos l’étiquette péjorative de “populiste”. Ainsi, pour donner quelques exemples, le “Rheinische Post” allemand, en janvier 2012, a écrit, dans son édition en ligne: “Le populiste Alex Salmond, 57 ans, ne disposait jadis d’aucune force réelle, en tant que chef d’un gouvernement minoritaire, pour pouvoir réaliser cette promesse”. Par ailleurs, le “Spiegel” de Hambourg, a commenté la situation actuelle en Ecosse comme suit: “Le Führer du SNP, Salmond, est considéré par tous les partis établis comme un pénible populiste et ils aspirent tous à ce que sa rhétorique en faveur de l’indépendance de l’Ecosse soit enfin démasquée. ‘Plus le référendum arrivera tôt, mieux cela vaudra’, écrit le député travailliste écossais Douglas Alexander dans le ‘Telegraph’”.

Quant à l’Université de Münster, elle formule la remarque suivante, dans un travail sur le “populisme” aux Pays-Bas et en Allemagne: “Le concept de ‘populisme’ est un concept mouvant. Les politiciens aiment l’employer et l’emploient souvent dans les querelles où ils confrontent leurs opinions. Le ‘populisme’ est une étiquette utilisée de manière inflationnaire; elle s’utilise d’autant plus souvent qu’elle ne reflète aucune clarté quant à son contenu”.

Etymologiquement parlant, “populisme” désigne en fait une politique qui s’efforce de créer une proximité particulière avec le peuple. Le dictionnaire allemand “Duden” donne pourtant la définition suivante: ce concept désigne, pour lui, une politique d’opportunisme, visant à “gagner les faveurs des masses”. Savoir si Alex Salmond a réellement les masses derrière lui, on ne le saura qu’après le référendum. Douglas Alexander, que nous venons de citer, n’est pas le seul à croire que Salmond postposera ce référendum le plus longtemps possible parce qu’il ne peut pas encore gagner une majorité d’Ecossais à son projet indépendantiste. “Le SNP joue sur le temps, parce qu’il n’a pas de réponses à toute une série de questions fondamentales”, estime David McLethie. Ce dernier siège pour le compte du parti conservateur écossais au Parlement. Ses “Tories” militent pour l’union avec l’Angleterre. Une Ecosse indépendante? En tout cas, sans eux...

Londres tente de freiner le processus

Le premier ministre britannique David Cameron a fait un pari: il ne faut pas laisser de temps au SNP pour diffuser parmi les électeurs ses vues et propositions. Plus le référendum arrivera vite, plus on aura de chances de maintenir les Ecossais dans le Royaume-Uni: tel est le calcul de Cameron. Voilà pourquoi il a proposé, à la mi-janvier 2012, que le référendum se tienne le plus rapidement possible.

Au sein du cabinet, on venait, une fois de plus, de discuter d’une loi accordant une large autonomie financière à l’Ecosse. Au cours de ces discussions, on a exigé, très nettement, que les conditions du référendum ne soient pas élaborées à Edimbourg mais à Londres. Endéans les dix-huit prochains mois, a-t-on suggéré, le référendum devra avoir lieu. Il ne devrait y avoir qu’une seule question à poser aux Ecossais, rapporte le “Neue Zürcher Zeitung”, en nous parlant de la “lutte tactique pour l’avenir de l’Ecosse”, et à cette question, il ne faudra répondre que par “oui” ou par “non”. En simplifiant le référendum de cette façon, on veut éviter que Salmond ne propose une alternative, une sorte de variante intermédiaire, qui offrirait un maximum d’autonomie à l’Ecosse, afin de parer à une défaite cuisante lors du référendum.

Le vice-président du parti de Salmond, Nicola Sturgeon, a expliqué, à ce propos, que les conservateurs anglais veulent influencer des décisions qui ne concernent que le seul peuple écossais. Mais en procédant de la sorte, le gouvernement de Londres n’obtient que le contraire  de ce qu’il souhaite en réalité. Le soutien populaire à l’indépendance ne ferait alors que croître. “Dans leur coeur, les Ecossais ne veulent pas d’une séparation totale”, pense Cameron, envers et contre tout. L’Union de 1707 a finalement été “l’un des partenariats les plus efficaces à l’échelle mondiale”. Salmond perçoit les choses différemment. “Plus il parle, mieux cela vaut pour la cause de l’indépendance”. C’est, de fait, ce que prouvent les sondages.

La BBC commente à son tour: entre les gouvernements britannique et écossais, une “guerre des mots” fait rage.

AlexSalmond-Edit-1024x1006.pngAngus Robertson est chef de la fraction SNP. Sur le site internet de son parti, il commente les assertions intrusives de Cameron: “Il est clair que la balourdise de David Cameron, à vouloir sauver la vieille union, s’est avérée contre-productive dès que les Ecossais ont entendu parler des possibilités que leur offrirait l’indépendance. Toutes les démarches qu’ont entreprises les partis anti-indépendantistes depuis l’immixtion désordonnée de Cameron n’ont suscité qu’un désir général d’indépendance et l’ampleur de ce désir montre que nous pouvons être confiants d’obtenir un ‘oui’ lors du référendum prévu pour l’automne de l’année 2014”. Le soutien à l’indépendantisme se perçoit également dans l’augmentation du nombre des membres du SNP: “Personne ne se soucie autant du développement de l’Ecosse que ceux qui y vivent. C’est pourquoi ce ceux eux, et non d’autres, qui doivent recevoir le pouvoir de décision”.

Aux questions du journal allemand “Die Welt”, Robertson avait exprimé sa conviction: “Nous avons maintenant les meilleures chances de faire passer l’indépendance. Les autres partis sont dépourvus de direction et d’orientation”. Robertson dirige la campagne en faveur du référendum sur l’indépendance. En 2007 et en 2011, où il détenait aussi cette fonction de chef  de la campagne électorale, il avait conduit son parti au succès lors des législatives.

Le pétrole écossais

Avec le slogan “It”s Scotland’s oil” (“C’est le pétrole écossais”), le SNP avait déjà séduit les électeurs dans les années 70. Pour la prochaine échéance importante, c’est-à-dire le référendum sur l’indépendance, les riches gisements de pétrole de la Mer du Nord, face aux côtes de l’Ecosse, joueront un rôle non négligeable. En octobre dernier, quatre entreprises énergétiques, parmi lesquelles des géants du marché tels BP et Shell, annonçaient qu’elles voulaient investir dix milliards de dollars pour prospecter les nouveaux gisements à l’Ouest des Iles Shetland. L’Ecosse veut profiter de cette manne plus qu’auparavant. Le ministère britannique des finances a glané près de 360 milliards d’euro au cours de ces quarante dernières années grâce au pétrole de la Mer du Nord. “Londres a suffisamment gagné grâce au pétrole écossais. Au cours des quarante prochaines années, ce seront les citoyens d’Ecosse qui en profiteront”; ces paroles sont extraites du discours de Salmond lors de la diète du SNP.

90% du pétrole qu’exploite la Grande-Bretagne se situe, géographiquement parlant, sur le territoire écossais. Raison pour laquelle, selon les partisans de Salmond, il est injuste que les dividendes de ce pétrole, fournis par les taxes payées par l’industrie et par les impôts directs, aillent dans l’escarcelle du ministère londonien. Les nationalistes écossais veulent réaliser d’autres projets avec cette manne pétrolière. Salmond veut l’investir dans un fonds d’Etat et suivre ainsi l’exemple de la Norvège, également devenue riche grâce à son pétrole. Ce système à la norvégienne permettrait d’obtenir sur le long terme une rente stable.

Londres accepte de rencontrer Alex Salmond

Comme on l’a appris courant janvier, le premier ministre britannique David Cameron veut rencontrer Alex Salmond pour discuter des projets relatifs au référendum. Les préparatifs pour cette rencontre se réaliseraient “dans les prochains jours”. Michael Moore, secrétaire d’Etat britannique pour les affaires écossaises, a également annoncé qu’il voulait rencontrer Salmond. Celui-ci, une fois de plus, a fait savoir par un intermédiaire: “Voilà une évolution des choses qui est la bienvenue; cela constitue un véritable progrès”.

Le vice-président du SNP, Sturgeon, commente cet événement survenu au 10 Downing Street: “Il faut rappeler que c’est d’abord Alex Salmond qui a proposé une rencontre avec le premier ministre et le vice-premier ministre, mais que cette proposition, dans un premier temps, a été rejetée. C’est un fait: ils ont réfléchi et ils ont changé d’avis”. D’après Salmond, Cameron aurait déjà refusé six propositions de rencontre. Le porte-paroles de Salmond a aussi rappelé que les Britanniques proposeront en date du 25 janvier 2014 une ébauche détaillée sur le référendum. “Après cela, on l’espère, les rencontres pourront avoir lieu”.

Un résultat positif lors du référendum n’aurait aucun caractère “obligatoire”, serait simplement consultatif et constituerait la première étape dans des négociatios très dures avec Londres. Mais si la volonté du peuple écossais se manifeste pour dire qu’elle ne veut plus de l’union, la voie vers l’indépendance sera tracée.

Amelie WINTHER;

(article paru dans “DNZ”, Munich, n°4/2012 – 20 janvier 2012).

samedi, 28 janvier 2012

Une nouvelle opposition "Made in Russia"

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Une nouvelle opposition "Made in Russia"

Alexandre LATSA

Ex: http://fr.rian.ru/

Les élections présidentielles approchent, et la politique intérieure russe est un thème qui est revenu de façon assez récurrente au sein des analyses et tribunes récentes de RIA-Novosti. C’est aussi l’un des thèmes les plus discutés sur l’internet russe, surtout depuis décembre 2011. Récemment Maria Selina se demandait si une nouvelle vague d’émigration aurait lieu et elle en déduisait très adroitement que les manifestations de décembre 2011 pourraient théoriquement rassembler le cortège de ceux qui, rejetant le système politique russe, pourraient choisir de faire leurs bagages. Mes lecteurs le savent, j’ai couvert les manifestations de décembre et publié des photos et des textes qui ont donné lieu à des débats enflammés sur le sujet. Bien sur la position d’étranger qui commente la scène politique russe n’est pas très confortable, mais néanmoins un regard extérieur et comparatif a parfois son intérêt.

Lors de discussions sur Facebook, Marina (une jeune franco-russe d’une 30aine d’années, trilingue, étudiante en MBA) a résumé les raisons pour lesquelles elle était descendue dans la rue pour protester contre le régime. Elle m’a écrit: " la scène politique en Russie est bloquée car le parti de Poutine ne laisse pas de possibilités de développement à d’autres partis ". Marina souhaite "l’apparition de nouveaux partis, forts et jeunes et ne plus vivre avec un seul parti dominant comme Russie-Unie". Elle dénonce aussi le "multipartisme de façade" qui règne en Russie car pour elle "les partis d’opposition sont des vieux partis dirigés par des esprits soviétiques, pour lesquels les gens votent sans conviction, seulement afin de ne pas voter pour Russie-Unie".

Cette revendication m’a entrainé dans une foule de réflexions et je ne peux m’empêcher en tant qu’étranger de tenter une comparaison avec la France. Que constatons-nous en France ? Certes une alternance existe depuis quelques décennies entre deux courants, représentés par les deux partis dominants. Mais ces deux vieux partis de centre droit (UMP) et de centre gauche (PS) présentent ils réellement des différences idéologiques fondamentales face aux contraignantes exigences supranationales de Bruxelles? Est-ce qu’on peut rêver en France, comme Marina en Russie, de "l’apparition de nouveaux partis, forts et jeunes" ? Est-ce cela "une scène politique non bloquée"? Pouvoir voter non pour un mais pour deux partis qui ne savent pas gérer l’économie française, qui ont presque le même programme et les mains totalement liées par 30 ans de mauvaise gestion préalable, qui est de leur fait? Ont-ils la moindre marge de manœuvre face aux déficits abyssaux qu’ils ont créés ? En France, des partis considérés comme plus ou moins anti système comme le Front national ou le Parti de Gauche sont tenus à l’écart de la gouvernance par de subtils mécanismes politiques. Par conséquent les représentations à l’assemblée ne sont pas non plus totalement proportionnelles, ni justes. En France aussi on choisit au premier tour et on élimine au second, cela veut dire qu’au final on ne vote pas forcement pour un parti mais contre un parti. C’est ce qu’a écrit Marina pour la Russie : "Le vote pour certains partis est principalement un vote contre Russie-Unie". Ce rêve d’une opposition digne de ce nom est intéressant. Le but d’une opposition est de porter une politique alternative à celle en vigueur.

Une opposition nouvelle et crédible en Russie devrait d’abord être identifiable, surtout quand à la teneur de son projet pour le pays, démontrer une aptitude à exercer le pouvoir, s’imposer par des élections,  et pas seulement s’opposer au pouvoir via des déclarations et des manifestations de rues.  La difficulté de s’opposer constructivement à Vladimir Poutine, d’après Viktor Loupan, est que "ce dernier est à la fois de gauche, de droite, patriote, libéral, nationaliste et mondialiste. Pour s’opposer ne serait-ce qu’à une position centriste, il faut une solide culture politique et une plateforme idéologique inébranlable. Pour devenir une véritable force politique, il faut du temps et de la patience. (…) Regardez : Mitterrand commença à s’opposer à de Gaulle en 1958 et ne parvint au pouvoir qu’en 1981".

Je ne suis pas seul à penser que les hommes et femmes politiques doivent avant tout défendre les intérêts nationaux et les citoyens de leurs pays. Je n’ai pas non plus de partis qui me satisfassent dans mon pays, la France, mais pour autant je ne sais pas ce que je penserais (et ce que penseraient mes concitoyens) si des immixtions étrangères palpables étaient constatées dans le processus politique et électoral du pays comme c’est le cas en Russie. Comme le rappelait la journaliste du courrier de Russie Clémence Laroque, le nouveau visage de la diplomatie américaine en Russie s’appelle Mike MacFaul . Ce nouvel Ambassadeur a toujours affiché ses positions en faveur d’un rétablissement des relations russo-américaines après l’ère Bush, mais il est également "considéré comme un spécialiste des révolutions de couleur". Doit-on voir un lien avec les manifestations de décembre dernier et celle de février prochain? Ou avec les accusations de financement d’opposants actifs (Nemtsov ou Navalny) par des ONGs  américaines? Ou plutôt un lien avec cette bien curieuse invitation des représentants de l’opposition russe à l’ambassade américaine de Moscou le 17 janvier dernier, soit seulement 3 jours après la nomination de cet ambassadeur en Russie?

Peut-on imaginer par exemple en France le Front National être reçu par l’ambassadeur de Russie pour se plaindre de ne pas avoir de députés? Ou Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) être reçu par l’ambassadeur  de Chine après avoir organisé des manifestations à Paris? Que penseraient les citoyens et électeurs français? J’ai publié récemment une tribune à propos de ce projet "national-démocrate" qui cherche à rassembler les deux courants que sont le courant libéral et le courant nationaliste modéré, et qui pourrait avoir émergé des manifestations de décembre dernier. Pour l’analyste russe Dimitri Olchansky les manifestations ont en effet traduit l’opposition d’un pan minoritaire de la société (qualifié de "population européenne") avec le pan majoritaire de la société (qualifié de "population archaïque"). Pour lui, cette opposition devrait entraîner l’émergence d’une idéologie nationaliste dominante, avec tous les risques que cela comprend. Pour lui Russie-Unie serait donc aujourd’hui une sorte de valve de sécurité, dont la tache principale serait de garder le pouvoir et de déverrouiller progressivement certains blocages psychologiques de la société russe, en accompagnant une subtile libéralisation du système. Ainsi, Dimitri Olchansky conclut:" plus longtemps Poutine conservera le pouvoir, plus on aura de chances de voir la société russe évoluer de façon paisible et harmonieuse. Les nationalistes finiront de toute façon par prendre le pouvoir, c’est inévitable. Mais plus tard ce jour arrivera, plus ils seront civilisés".

Pour ceux qui rêvent de la disparition du pouvoir de Russie-Unie, la seule solution crédible serait sans doute l’apparition d’une opposition non déstabilisante pour le pays, bien sur compétente, mais et surtout "Made in Russia". Certainement pas une opposition issue du passé ni une opposition financée par l’étranger. Mais une telle opposition peut elle éclore à quelques semaines des élections présidentielles?  La scène politique russe est plus passionnante que jamais.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

* Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". Il collabore également avec l'Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l'institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

La nouvelle stratégie du Pentagone

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Andrea Perrone:

La nouvelle stratégie du Pentagone

Le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, retire deux des quatre brigades américaines d’Europe et se prépare à les transférer vers la zone du Pacifique

Le gouvernement d’Obama va retirer deux des quatre brigades de l’armée américaine déployées en Europe. Le but de ce retrait est évident: épargner quelque 487 milliards de dollars sur le budget de la défense au cours des dix prochaines années, en demandant aux Européens de payer la différence, comme dans le cas du bouclier anti-missiles que Washington a imposé au Vieux Continent, tout en déplaçant les troupes américaines vers la région d’Asie-Pacifique.

La nouvelle a été annoncée par le secrétaire à la Défense, Léon Panetta, qui a également fait connaître la décision américaine de retirer environ 7000 militaires sur les 81.000 hommes que comptent les forces d’occupation en Europe, tout cela dans le cadre de la nouvelle stratégie de la défense et dans celui des mesures d’austérité qui frappent aussi le budget du Pentagone.

“Lors des colloques que nous avons eus avec les Européens, nous avons expliqué qu’il s’agira dorénavant d’une présence américaine selon un principe de rotation, par lequel on mènera les futures manoeuvres”, a précisé le chef du Pentagone, qui se faisait interviewer à Fort Bliss au Texas. “En réalité —a-t-il ajouté— nous ne verrons plus beaucoup de soldats américains en Europe, vu les dispositions prises dans le cadre de la nouvelle stratégie, parce que les brigades qui y sont en principe casernées combattent en réalité en Afghanistan et ne sont donc pas présentes. Nous aurons donc deux brigades complètes en Europe, plus une présence plus importante mais selon le principe de la rotation”. D’après ce que nous rapporte le “New York Times”, les Etats-Unis retireront encore une autre brigade d’Allemagne, au fur et à mesure que se concrétisera la nouvelle stratégie et que les opérations se focaliseront sur la zone de l’Asie-Pacifique. Déjà en 2004, le gouvernement de Bush avait demandé à ce que le nombre de brigades de combat en Europe soit réduit à deux mais, l’an dernier, le gouvernement d’Obama avait décidé tout de même d’en maintenir trois.

Obama est donc revenu en quelque sorte sur ses pas et a décidé de ne plus laisser qu’une seule brigade en Allemagne et une autre en Italie, notamment la 173ème Brigade aéroportée, basée à Vicenza.

Le redimensionnement des brigades américaines installées en Europe s’inscrit bel et bien dans le plan du Pentagone de réduire l’armée: des 560.000 militaires qu’elle compte actuellement, elle devra n’en conserver que 490.000, selon les dispositions prises par la nouvelle stratégie de la défense qui requiert des forces plus réduites, plus rapides et plus agiles; en outre, on sait déjà que les forces armées américaines, dans un futur imminent, focaliseront leurs efforts sur les régions asiatiques pour contrebalancer une Chine en croissance rapide et constante, une Chine qui est en train d’investir dans les sous-marins, les avions de chasse et les missiles de précision. Le redimensionnement des deux brigades conduira à une réduction d’environ dix à quinze mille hommes sur les 80.000 présents actuellement, tous services compris, sur le théâtre européen. Le gouvernement d’Obama, souligne le “Washington Post”, a choisi cette option parce qu’elle est susceptible de générer moins de protestations au Congrès que si l’on avait opté pour une réduction des bases militaires aux Etats-Unis mêmes, car cela aurait eu des répercussions sur les économies locales qui se sont développées autour des bases.

Panetta n’a toutefois pas mentionné lesquelles des quatre brigades, actuellement déployées en Europe, le Pentagone allait réellement retirer mais, dans le passé, les autorités militaires américaines avaient élaboré des plans pour que soient retirées les 170ème et 172ème brigades d’infanterie, casernées en Allemagne à Baumholder et Grafenwöhr. Le responsable de la Défense n’a pas davantage parlé du calendrier de ce redéploiement ni expliqué si les unités rappelées d’Europe rentreraient dans les bases américaines ou seraient complètement rendues inactives.

Le Général Mike Hertling, commandant l’armée américaine en Europe, a précisé “qu’il y aura davantage de possibilités pour ces forces de recevoir leur instruction et de participer à des manoeuvres communes avec nos alliés européens”. Le général a ensuite déclaré être “optimiste”, et qu’il croyait que “la nouvelle approche contribuera à renforcer les alliances et les forces”. Mais il n’a pas spécifié quelles unités de l’armée seront impliquées dans le changement.

La nouvelle stratégie de Washington paraît fort semblable à celle décidée en 2001 par le Président républicain de l’époque, George W. Bush, pour pouvoir mener à bien les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak. Mais avec une différence: à l’époque, Bush avait augmenté le budget de la Défense tandis qu’Obama a l’intention de le réduire. Toutefois le retrait des troupes américaines annoncé par Obama s’inscrit dans le plan qu’avait exposé Hillary Rodham Clinton au courant du mois d’octobre dernier dans les pages de la revue “Foreign Policy”. Il s’agissait de renforcer le contrôle de la région d’Asie-Pacifique dans le but de faire pièce à la croissance économique et militaire du Dragon chinois. Les présidents américains se succèdent au fil du temps mais les finalités de l’Empire “Stars and Stripes” demeurent invariablement les mêmes.

Andrea PERRONE.

( a.perrone@rinascita.eu )

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 14 janvier 2012; http://www.rinascita.eu ).

vendredi, 27 janvier 2012

Plaidoyer pour un protectionnisme européen

Plaidoyer pour un protectionnisme européen

« L’UE, avec ses 495 millions d’habitants, reste à ce jour le plus vaste et le plus riche marché du monde. Face à la menace de rétorsions commerciales, elle a des arguments à faire valoir pour négocier les conditions auxquelles elle consent à acheter les produits et services du monde. » affirme Gaël Giraud, chercheur au CNRS.

Sans attendre que les circonstances nous l’imposent, il nous serait possible de développer un « protectionnisme européen raisonné ». De quoi s’agirait-il ? D’imposer des barrières douanières autour de l’Union européenne (UE), qui pénalisent les biens, services et capitaux importés des pays : qui ne respectent pas les conditions de travail « décentes » préconisées par l’Organisation internationale du travail ; qui ne respectent pas les accords internationaux de Kyoto ; qui tolèrent les sociétés écrans et permettent de contourner l’impôt dû ailleurs (non pas les paradis fiscaux au sens de la liste « grise » de l’OCDE, vidée de toute substance, mais au sens, par exemple, de l’indice d’opacité financière établi par le Tax Justice Network.

Ces conditions peuvent paraître insuffisantes : elles laissent de côté, notamment, les accords multilatéraux sur l’environnement, ainsi que tout ce qui pourrait concerner la lutte contre le dumping salarial. Elles n’en constitueraient pas moins une première étape. Quant à établir une taxe sur les biens produits dans des conditions salariales « déloyales », elle suppose une révision intellectuelle en profondeur du concept même de concurrence, qui n’est guère à la portée, aujourd’hui, de la Commission européenne ou encore de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Quoi qu’il en soit, cette étape devrait s’accompagner d’un plan de transition verte de la zone euro (si cette dernière survit). La protection de notre industrie et de notre agriculture pour leur « mue » est une condition sine qua non de succès : le climat et l’énergie exigent des investissements de long terme pharaoniques (600 milliards d’euros selon la Fondation Nicolas Hulot), dans les infrastructures ferroviaires, la capture du CO2, l’isolation de l’habitat… La pression de la concurrence internationale rend difficilement envisageables de tels investissements. Il nous faut une nouvelle révolution industrielle, non moins phénoménale que celles des XVIIIe et XIXe siècles. Ni l’Angleterre, ni l’Allemagne, ni la France, les États-Unis ou le Japon n’ont eu recours aux débouchés extérieurs pour leur décollage économique.

En un sens, la taxe écologique, abandonnée par le président Sarkozy, eût été un premier pas dans cette direction. Et le Système monétaire européen, de 1979 à 1993, constituait une version tout à fait réussie, dans son principe, d’une forme de protectionnisme régional tempéré. Sans doute conviendrait-il d’édifier de telles barrières par étapes, en ménageant, au moins dans un premier temps, les relations de l’UE avec l’Amérique du Nord, la Norvège ou la Suisse, par exemple. Nous devrons également faire des exceptions pour ce qui concerne les matières premières importées, certains produits agricoles et les biens d’équipement sans lesquels les entreprises européennes ne peuvent plus tourner. Mais ces exceptions devraient être débattues à l’échelon politique européen. Quel usage, surtout, faudra-t-il faire des recettes induites par ces nouveaux droits de douane ? Elles pourraient abonder un fonds d’aide au développement des pays du Sud (destiné à les aider à améliorer les conditions de travail de leurs salariés et à diminuer, chez eux, la facture écologique) ou encore un fonds souverain européen pour accélérer la transition vers une industrie verte.

Loin de constituer un renoncement à toute forme de concurrence sur le territoire européen, un cordon sanitaire permettrait, au contraire, l’organisation d’une concurrence loyale, les entreprises qui s’installeraient en Europe ayant à travailler dans les mêmes conditions que les nôtres. Bien sûr, nous devrions nous appliquer les critères imposés au reste du monde : en particulier une harmonisation fiscale européenne (l’UE compte de nombreux paradis fiscaux, à commencer par le Royaume-Uni, le Luxembourg, l’Autriche, l’Irlande ou Malte)

À qui ce protectionnisme ferait-il mal ?

Ce protectionnisme provoquerait-il une hausse du coût de la vie (en renchérissant les produits importés) ? Rien n’est moins sûr. Il rendrait enfin possible le rattrapage salarial qui nous fait cruellement défaut, en Allemagne comme dans le reste de l’Europe – condition nécessaire pour rendre une transition verte économiquement rentable. Car aujourd’hui, ce que nous gagnons comme consommateurs en achetant des biens bon marché produits hors d’Europe, nous le perdons, comme salariés, du fait de la compression des salaires.

Bien sûr, des mesures de protection commerciale n’inciteront pas seulement certains de nos partenaires à produire davantage pour leurs marchés internes (à l’instar de la Chine) : elles induiront aussi des rétorsions de leur part. Les PME françaises qui exportent à l’étranger en souffriraient-elles ? Avec raison, les médias relayent volontiers la réussite de certaines d’entre elles. Ainsi, les 600 producteurs de la coopérative d’Isigny-Sainte-Mère, dans le Calvados, exportent leur lait depuis trente ans. Mais c’est une exception. En 2008, environ 100 000 entreprises françaises exportaient des biens, d’après les Douanes, soit une entreprise sur 20. L’essentiel des exportations est assuré par un très petit nombre d’entreprises : mille assurent 70 % du chiffre d’affaires à l’export. Ce sont les grands groupes français et les entreprises de groupes étrangers implantés en France. La part des PME indépendantes reste limitée. Les années 2000, très « libre-échangistes » dans le discours, ont connu une baisse du nombre d’entreprises exportatrices françaises.

Et la moitié des PME qui exportent ont pour débouché un pays d’Europe de l’Ouest et ne seraient pas concernées par un cordon commercial européen. Un quart seulement exportent vers un pays émergent. On peut imaginer que les recettes des droits de douane servent aussi à soutenir le petit nombre de PME qui auraient à souffrir d’une telle politique. Enfin, la baisse de productivité qu’exigera notre transition verte, tout comme le transfert de nombreuses activités à la campagne, le réaménagement du territoire, etc., pourront être source de créations d’emplois et compenser le manque à gagner des PME concernées par d’éventuelles pertes de marchés extérieurs.

Qui, en Europe, serait donc pénalisé ? Le secteur financier. La déflation salariale et le maintien d’un chômage de masse en Europe (qui ne sont pas étrangers aux politiques de libre-échange exigent, pour être socialement supportables, une inflation faible. Celle-ci favorise l’explosion du rendement des placements financiers malgré une croissance molle depuis vingt ans. Mais l’insuffisance du pouvoir d’achat des ménages occidentaux a conduit à un recours massif au crédit à la consommation, à l’origine de la crise initiée en 2007. Le relâchement de la contrainte salariale des pays du Sud lèverait un obstacle majeur à une revalorisation des salaires et des prestations sociales au Nord pour répondre à l’inflation (due au pic du pétrole). Les revenus financiers s’en trouveraient mécaniquement rognés. Est-ce un mal ?

Si l’Europe voulait…

Lorsqu’en février 2009, la commissaire européenne en charge de la concurrence, Neelie Kroes, fait des remontrances à la France parce qu’elle conditionne son aide publique au secteur automobile à des engagements de non-délocalisation et de protection des emplois nationaux, deux remarques s’imposent. Tout d’abord, la conditionnalité d’une telle aide devrait porter en priorité sur l’accélération de la transition vers la production d’automobiles électriques. Subventionner l’automobile à essence, compte-tenu de la contrainte environnementale et énergétique, est un non-sens. Bruxelles a eu raison de tancer Paris… mais pour de mauvais motifs ! C’est au niveau européen qu’une aide publique à l’industrie européenne (verte), conditionnée à des clauses de non-délocalisation, devrait être organisée. Car la délocalisation (celle des usines que l’on ferme, mais aussi celle, invisible, de toutes les décisions d’investissement qui ne sont pas prises sur le sol européen n’est rendue intéressante que grâce au dumping salarial des pays émergents et au coût relatif très faible jusque-là, du pétrole.

La seconde étape de cette politique commerciale, destinée à contrebalancer le dumping salarial des pays émergents (mais aussi du Japon et de l’Allemagne), ferait-elle tort aux pays exportateurs ? Elle contrarierait une dynamique au terme de laquelle les pays émergents, la Russie et l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) réalisent à eux seuls 50 % de la valeur des exportations mondiales en 2010 (contre 27 % en 1998). Mais elle les inviterait à revaloriser leur demande interne. La consommation des ménages représente moins de 35 % du volume du Pib chinois en 2010, contre 50 % en 1998. Et la part de la masse salariale, 48 % du Pib chinois en 2010, contre 52 % en 2001. Les bénéfices que la Chine retire de la mondialisation ne sont donc pas distribués au profit des salariés. C’est cette logique qu’un protectionnisme européen viendrait entraver. La Chine centralisée d’avant « l’ouverture » connaissait une assurance maladie, supprimée depuis lors pour augmenter son avantage compétitif.

L’UE, avec ses 495 millions d’habitants, reste à ce jour le plus vaste et le plus riche marché du monde. Face à la menace de rétorsions commerciales, elle a des arguments à faire valoir pour négocier les conditions auxquelles elle consent à acheter les produits et services du monde. D’ailleurs, les représailles existent déjà : les contrats chinois passés avec Airbus ou Boeing prévoient que les futurs avions soient sous-traités en Chine, dans le cadre de co-investissements avec des entreprises chinoises. Pékin a choisi, au début des années 2000, d’instituer une taxe de 23 % sur les importations d’avions régionaux, en vue de protéger sa production. Et nous devrions nous refuser à adopter ce type de politique commerciale bien comprise par crainte de rétorsions que nous subissons déjà ?

Des mesures protectionnistes vont-elles à contre-sens de ce que préconisent Bruxelles et l’OMC ? Les articles du Traité de Lisbonne ont été allègrement bafoués lors des grandes opérations de consolidation du secteur bancaire menées à la faveur de la crise. Serait-ce que l’extraordinaire concentration du secteur, qui accroît le risque systémique lié aux banques « too big to fail », ne contrevient pas aux règles de la saine concurrence ? La Commission sait faire des exceptions à ses principes. C’est donc qu’ils ne sont pas inviolables et doivent pouvoir faire l’objet d’un véritable débat démocratique. Sans cela, les deux revirements stratégiques évoqués supra auxquels nous serons sans doute contraints à plus ou moins brève échéance – le renoncement, pour cause de « dé-globalisation », au pari allemand des exportations extra-européennes comme principal moteur de la croissance ; la fermeture du capital des entreprises européennes aux investisseurs orientaux – seront pratiqués dans une forme de déni schizophrène.

À l’aube d’une âpre négociation ?

Pour mettre des barrières douanières, il faut l’accord unanime des Vingt-Sept. La Pologne, l’Espagne, l’Estonie ont des secteurs industriels très différents de ceux de la France et de l’Allemagne. Les négociations promettent d’être complexes ! L’Angleterre y sera hostile par tradition et par souci de conserver ses relations transatlantiques. L’Allemagne, grisée par le succès de ses exportations de biens d’équipement, se pense comme une grande bénéficiaire du libre-échange (alors que le pouvoir d’achat de ses classes moyennes a diminué depuis quinze ans). Elle ne consentira à une déchirante révision que lorsqu’il deviendra clair que sa stratégie d’exportation sur les marchés émergents est vouée à l’échec par le pétrole très cher et la réorientation de l’industrie chinoise vers son propre marché domestique. La percée que le Parti vert allemand est en train de réaliser outre-Rhin, aux dépens de la très libérale FDP (Parti libéral-démocrate) et de la CDU (Union chrétienne démocrate), pourrait augurer un changement d’attitude à l’égard d’un possible protectionnisme écologique. En France, une telle volonté politique emporterait l’assentiment de 55 % des Français. Mais c’est à l’échelle européenne qu’une telle politique devrait être menée.

ContreInfo.info

Loi sur le génocide arménien : une régression civilisationnelle

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Loi sur le génocide arménien : une régression civilisationnelle

Jean-Yves LE GALLOU

Ex: http://www.polemia.com/

En votant une loi sur la répression de la négation du génocide arménien le Parlement français a commis une double atteinte : à la liberté d’expression et à l’esprit européen. Explications.

Au XIXe siècle la bataille politique en France s’est concentrée sur la liberté d’expression et d’opinion. L’arbitrage final a été rendu par la grande loi de 1881 sur la liberté de la presse. Son article premier est lumineux : « L'imprimerie et la librairie sont libres ». Ce principe rencontrait alors peu d’exceptions : certes, la diffamation était poursuivie par le Code pénal mais dans un cadre procédural très strict et très protecteur des libertés. En dehors des périodes de guerre et de troubles civils ce dispositif protecteur des libertés a duré près d’un siècle.

Régression des libertés

Il a été profondément bouleversé en 1972 avec le vote de la loi Pleven. Sous prétexte de lutter contre le « racisme », le délit d’opinion a été rétabli en France et, dans les faits, les débats libres sur l’immigration ont été rendus difficiles.

Nouvelle entorse à la liberté en 1990 avec la loi Gayssot créant le délit d’opinion historique à propos de la « shoah », une loi aboutissant à mettre en prison des hommes (Vincent Reynouard récemment) sur le seul fondement d’un délit d’opinion. Le fait que ces opinions soient réputées odieuses ne sont pas un argument justificatif : ni M. Trotski, ni M. Lénine, ni M. Hitler, ni M. Staline, ni M. Mao n’ont déporté des gens dont ils trouvaient les idées sympathiques. Ce sont évidemment les gens qui tiennent des idées jugées odieuses dont la liberté a besoin d’être protégée. Penser autrement c’est adopter une attitude totalitaire.

En 2001, précisément, nouvelle avancée du totalitarisme avec la loi Taubira créant le délit d’opinion sur la traite atlantique (et sur la seule traite atlantique ; la traite méditerranéenne, orientale et musulmane n’étant pas concernée !). Dans la foulée l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau est poursuivi devant les tribunaux pénaux.

Ajoutons que les filets protecteurs de la procédure de diffamation sont progressivement abrogés : impossibilité d’offrir des preuves, refus de reconnaître la bonne foi, allongement des délais de prescription.

Régression civilisationnelle

Cette formidable régression des libertés s’accompagne d’une régression civilisationnelle.

A travers l’antiquité gréco-latine, la première Renaissance du XIIe/XIIe siècle, la grande Renaissance, la pensée européenne a toujours distingué deux ordres de vérité

  • - les vérités religieuses où le dogme s’impose comme article de foi ;
  • - les vérités scientifiques ou historiques qui se déterminent par le libre débat. Dans ces domaines peut être dit vrai (ou faux) ce qui est librement réfutable. Philosophiquement, un fait, une opinion, un point de vue, une analyse qui ne peut être librement réfuté ne peut–être dit ni vrai, ni faux (sauf dans l’ordre religieux). Ainsi les lois mémorielles transforment-ils des événements historiques en dogmes religieux. C’est une formidable régression.

En retirant des pans entiers d’histoire au libre examen, les lois mémorielles (Gayssot, Taubira ou Boyer) ne sont pas seulement des atteintes à la liberté d’expression, ce sont aussi des fautes contre l’esprit.

Jean-Yves Le Gallou
Polémia
24/01/2012

Voir aussi :

Evolution des libertés en France : Cent restrictions en quarante ans (reprise de l'article paru le 01/12/07)
La loi Gayssot : une régression civilisationnelle

 

jeudi, 26 janvier 2012

Rusland: de geopolitieke inzet

 

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Rusland: de geopolitieke inzet

 

Robert STEUCKERS

Uittreksel uit een spreekbeurt gehouden te Nancy, november 2005

russie.gifDe « Koude Oorlog » was nog geen verleden tijd, en Gorbatsjovs glasnost en perestrojka lagen nog niet op ieders lippen, of onze denkrichting had al onder impuls van Guillaume Faye resoluut gebroken met de dominante visie in het westen, van de ultraconservatieven tot de ultraliberalen en trotskisten, die de Sovjetunie voorstelde als vraatzuchtige wolf die likkebaardend klaarstond om zich op die arme liberale en democratische schaapjes te storten. Deze lasterlijke houding ten opzichte van de USSR had te maken met het feit dat zij, nolens volens, de erfgename van het eeuwige Rusland was, dat van de tsaren die de Mongolen en de Tataren uit Europa hadden verdreven. Tegenwoordig moeten we vaststellen dat diezelfde krachten zich opnieuw verenigen om de hernieuwingspolitiek van President Poetin aan de kaak te stellen. Ze geven zich daarbij in het media-universum zonder enige gêne over aan wat we voortaan « een cognitieve oorlog » - wij zouden gewagen van een « metapolitieke oorlog » - zullen noemen, teneinde een meerderheid van de burgers in alle landen van de wereld en bij alle mogelijke politieke strekkingen braafjes één of andere variant van het door de Amerikaanse desinformatie-industrie gepopulariseerde discours te doen aannemen. Het is de wil van deze cenakels om de wereld « te laten zien en vatten » volgens de prioriteiten van de hegemoniale politiek van Washington. Met andere woorden, het op de hele planeet doen aanvaarden van een politiek die 1) erop gericht is om alle « gevaarlijke » machten aan de kusten van Azië of Europa - dus in de zogezegde « rimlands » van de Angelsaksische geopolitiek - uit te schakelen en 2) de macht die heer en meester is in het Siberische « Land van het Midden », een heel uitgestrekt territorium tussen Europa, India en China, in te dammen en te verstikken.

We hebben het hier uiteraard over Rusland.

Heel wat tijdgenoten nemen deze « visie » op de internationale betrekkingen klakkeloos over, zonder het minste greintje kritiek. Alles wat afkomstig is uit « het ruziemakende en talmende Oude Europa » (dixit Robert Kagan), uit het « corrupte Rusland dat nog steeds niet in het reine is met zijn totalitaire geschiedenis », uit het « wrede en reactionaire » China of uit India dat « in handen is van hindoefundamentalisten » (ten tijde van de BJP), wordt afgedaan als « ouderwets » en « nostalgisch ». Dit discours wordt op massale schaal verspreid door de media, wordt zonder ophouden verkondigd, verhindert een brede hergroepering van identitaire krachten op continentale schaal en tracht het ontstaan van een ware dialoog tussen beschavingen tegen te gaan, waarbij elke beschaving nochtans het recht zou hebben om zichzelf te blijven en de erfenis van haar voorouders te respecteren (de Romeinen spraken in dit verband van mos majorum). Niets daarvan: alles moet ten dienste staan van een smakeloze brij zonder geheugen, gericht op globalisering en melting pot en overgeleverd aan het gemanipuleer van de enig overgebleven supermacht.

De eerste stap in de strategie om het Amerikaanse hegemoniale streven te counteren vormt het opstarten van een constructieve dialoog met Rusland en het efficiënt bekampen van het « cognitief-metapolitieke » offensief, dat vandaag in alle Europese samenlevingen in volle gang is en daarbij een systematische russofobie uitdraagt, meer bepaald door te allen tijde de Tsjetsjeense terroristen te verdedigen, terwijl het leed van de Russische bevolking geminimaliseerd wordt, of de minste tegenslag van één of andere onderkruiperige “oligarch” voor waarheid te nemen om medelijden met hen te hebben. Het werk van de identitaire krachten moet op de eerste plaats dit offensief counteren, dat surft op het stilzwijgende, maar zeer reële verbond tussen ultraliberalen en trotskisten, die overal in het media-universum en in het weerzinwekkende partijpolitieke raderwerk geïnfiltreerd zijn, waar alle voor de toekomst van onze volkeren rampzalige beslissingen genomen worden.

Volgens mij dient deze metapolitieke arbeid, die vanaf nu zonder dralen verricht moet worden, zich toe te spitsen op vier soorten overwegingen:

◊ Eerst en vooral overwegingen van historische aard. In tegenstelling tot de heersende, zuiver conceptuele visie, die zich in Frankrijk graag tooit met het epitheton « republikeins », vormt de geschiedenis van mensen en volkeren nooit een simpele opeenvolging van in zichzelf besloten tijdperken. De geschiedenis vindt plaats, is niet voltooid, en vloeit heel natuurlijk voort uit alles wat eraan voorafgegaan is sinds het begin der tijden, en wij nemen deel aan deze geschiedenis, wij worden erin ondergedompeld, of we dat nu willen of niet, en ons lot als zoon politikon hangt er onlosmakelijk mee samen. Wat ik hier evenwel aanbreng, is niets minder dan de filosofische kern van onze identitaire idealen. In Groot-Brittannië krijgen de leerlingen van de zogenaamde « grammar schools », het equivalent van onze lycea, colleges, gymnasia of athenea, geschiedenisonderricht door gebruik te maken van de historische atlassen van de Schotse historicus en geograaf Colin McEvedy. Voor McEvedy is de geschiedenis niets anders dan de opeenvolging in de tijd van botsingen tussen « archetypische » volkeren, waaronder de « Indo-Europeanen », de « Hunno-Turko-Mongolen », de « Semieten », enzovoort. De hele geschiedenis is het resultaat van de lotgevallen, de systolen en diastolen die de existentiële lotsbestemming van deze « matrix »-volkeren bepalen, die hen doen bewegen, vooruitgaan of terugplooien op hun oorspronkelijke thuisland. De offensieve periodes zijn de glorieperiodes; de periodes van terugplooiing geven neergang en ellende aan.

In de atlassen van McEvedy kan men het spoor van de Indo-Europese verovering van Azië volgen, eerst van Klein-Azië, vervolgens van Centraal-Azië, Perzië, India en Sinkiang, de regio van waaruit de veroveraars zonder twijfel ooit de Stille Oceaan hebben bereikt. Dit formidabel epos van de Kimmeriërs, de Skythen, de Sarmaten, de Alanen en de Saken begon in 2500 v.o.t. en werd beëindigd door het neerwalsen van de Indo-Europese culturen, waaronder deze van de Tocharen, door de verschrikkelijke aanval van de Hunnen, die pas tot staan werd gebracht, zoals we allen weten uit de lagere school, op de Catalaunische velden in de Champagne, waar ze werden opgewacht door Romeinse, Visigotische en Alaanse troepen. Het zijn de Kozakken die, vanaf Ivan IV de Verschrikkelijke, meer dan duizend jaar Europese nederlagen en wrede brandschattingen zullen wreken op de hordes die uit de “Urheimat” van de Hunse, Turkse en Mongoolse volkeren kwamen (Hunnen, Avaren, Magyaren, Khazaren, Petsjenegen, Kumanen, Seldjoeken, Tataren, Mongolen, Gouden Horde, enzovoort). De Britse politiek van de 19de eeuw, en later de Amerikaanse politiek van Theodore Roosevelt tot George Bush junior zullen deze formidabele prestatie van de Russische en Europese geschiedenis in vraag stellen en haar interne cohesie ontwrichten. Met het verschrikkelijke risico dat men op die manier de door de Indo-Europese ruitervolkeren uit de oudheid en de kozakken van Ivan en zijn opvolgers, waaronder Catharina de Grote, veroverde territoria definitief prijsgeeft aan de geïslamiseerde Turks-Mongoolse volkeren. Het doel van de Angelsaksische geopolitiek is de herleving van de destructieve dynamiek van de nomadenvolkeren, teneinde een grondgebied te ontwrichten, dat in verenigde toestand onneembaar zou zijn. Zbigniew Brzezinski beschrijft dit scenario open en bloot. Onze identitaire standpunten, die gebaseerd zijn op « het langste geheugen », verbieden elke medewerking aan dit laaghartige project, dat ons te eeuwigen dage zou overleveren aan onophoudelijke invasies. In Azië, aan de oevers van de Indische Oceaan, in de Stille Oceaan, staan wij aan de zijde van Rusland, omdat ons eigen overleven ervan afhangt. 

◊ Vervolgens zijn er militaire redenen die ons moeten overtuigen om de pleitbezorgers van een Euro-Russische tandem te worden. Carl Schmitt heeft ons geleerd dat een continent, een grootruimte (Großraum), enkel vrij kan zijn, indien geen enkele ruimtevreemde mogendheid in staat is om er tussenbeide te komen. De interventies van de Verenigde Staten vinden plaats op alle geostrategische knooppunten: de interventie op de Balkan in 1999 doelde op de bezetting van het gebied dat de Indo-Europeanen van de oudheid, de Hettieten, de Keltische Galaten, de Macedoniërs van Alexander en de Romeinen als springplank naar het Nabije en Midden-Oosten (tot aan de Indus, wat Alexander betreft) gebruikten, dat de ruitervolkeren in staat stelde de oevers van de Stille Oceaan te bereiken. De interventie in Irak, het grondgebied van het oude Assyrische rijk, doelt op het blokkeren van elke expansie uit het noorden, met andere woorden van elke heruitgave van een (seculier) Euro-Turks-Arabisch project, zoals dat van de keizer Wilhelm II. Met de steun aan de Tsjetsjeense terroristen wil men Rusland uit de Kaukusus verdrijven, Armenië isoleren en vermijden dat er een territoriale continuïteit langs de as Moskou-Teheran ontstaat. De kunstmatig opgewekte onlusten in voormalig Sovjet-Centraal-Azië doelen op het installeren van amerikanofiele regimes, wier taak het is om alle nog bestaande vriendschapsverdragen met Rusland, Iran, India of de Europese landen op te zeggen. Deze strubbelingen, die vaak opduiken onder gefabriceerde en uiterst gemediatiseerde vormen, zoals de « oranje revolutie » in Oekraïne in december vorig jaar, of, vroeger, de « rozenrevolutie » in Georgië, dienen daarenboven om elke territoriale verbinding tussen Rusland en India, dat zich opnieuw volledig bewust is van zijn geschiedenis, onmogelijk te maken.

Al deze interventies in Eurazië door de supermacht van over de grote plas vallen perfect onder de definitie die Carl Schmitt gaf aan de onaanvaardbare inmenging van zeemachten in de binnenlandse aangelegenheden van continentale of kustmachten. In het licht van dergelijke interventies/aanvallen – het betreft hier wel degelijk aanvallen in het tijdperk van de « cognitieve » of « elektronische oorlogvoering » - dienen we klaar en duidelijk afstand te nemen van militaire bondgenootschappen die ons nog binden aan de VS, zoals de NAVO, dienen we de rangen te sluiten met Rusland, gemeenschappelijke militair-industriële productiepolen op te bouwen en compromisloos te vechten tegen alle lokale terroristische netwerken die resulteren uit tribale animositeiten die door de Amerikaanse geheime diensten geïnstrumentaliseerd worden (Albanese en Tsjetsjeense maffiosi, enzovoort). Zoals Xavier Raufer zeer duidelijk heeft aangetoond bij de band tussen de Albanese maffia en het UÇK, dringen de vertakkingen van deze terroristische groeperingen, via drugshandel, prostitutie, smokkel, diaspora en parallelle economieën tot diep in onze samenleving door en duwen haar richting de afgrond. Wat dan weer naar de uitdrukkelijke zin van Washington is, teneinde Europa te verzwakken, zijn burgermaatschappij te saboteren, en Europa te dwingen om aanzienlijke openbare fondsen aan te snijden, om deze maffiose, smerige en hardnekkige misdaadkanker te bestrijden, dit ten nadele van andere sectoren.

◊ laat ons nu even stilstaan bij de energiepolitieke redenen. Onlangs belichtte het vermaarde Britse weekblad The Economist de meest recente wapenfeiten in het belangrijke geostrategische en geo-economische spel van de oorlog om olie. « Oorlog » is inderdaad de geschikte term om de recente gebeurtenissen in de Balkan, het Nabije en Midden-Oosten, Afghanistan en Centraal-Azië te omschrijven. Het gaat in deze oorlog om de controle over oliepijplijnen. Kort gezegd komt het erop neer dat de Verenigde Staten niet willen dat de oliepijplijnen die de olie uit de regio rond de Kaspische Zee vervoeren, over het grondgebied van mogendheden lopen die zij als vijandig of als potentieel bedreigend aanzien, in het bijzonder Rusland en Iran. Ze voeren hun politiek dusdanig dat de pijplijnen gebouwd worden op het grondgebied van hun zwakke, voorspelbare, manipuleerbare en tot loutere satellieten herleide bondgenoten. Het is hun doel om de olie te onttrekken aan het directe beheer door mogendheden die als vijandig worden beschouwd (Rusland) en ervoor te zorgen dat hun “bondgenoten” er niet kunnen van profiteren, aangezien men hun potentiële concurrentie in dezen vreest (Europa). Vóór de invasie van Irak (2003) speelde Turkije zonder veel nadenken de anti-Russische, anti-Arabische en anti-Iraanse kaart die het kreeg opgelegd door Washington, en dit in de hoop om maximale dividenden te kunnen opstrijken. Deze schijnbare slaafsheid berustte op een simpele berekening: de trouw van Ankara aan de Verenigde Staten moest uiteindelijk beloond worden door het opnieuw inlijven van de Koerdische olieregio rond Mossul als een soort Turkse vazalregio, teneinde de kemalistische staat een energetische autonomie te verschaffen, die hij verloor met de verdragen van na de Eerste Wereldoorlog, en die Turkije de heerschappij over de Arabische landen van de vruchtbare halvemaan ontnamen. Zonder deze Iraakse olie is Turkije een staat die veroordeeld blijft tot energetische afhankelijkheid en industriële stagnatie: het land kon hier verscheidene decennia mee leven, maar de demografische boom van de laatste 10 jaar heeft een kritische drempel overschreden en dwingt het land tot actie op dit vlak. Om deze trouwe bondgenoot te belonen, had Washington een compromis moeten uitwerken; het feit dat het dit verzuimd heeft en Turkije daardoor in een onhoudbare impasse heeft gedwongen, is één van de grootste mislukkingen van de diplomatie van Bush junior en kan onvoorzienbare gevolgen hebben... .

De weigering van Washington om Turkije een deel van de oliekoek van Mossul te gunnen heeft dus de uit de koude oorlog daterende strategische constellatie in de regio volledig ontwricht. In het laatste nummer (lente 2005) van het Amerikaanse diplomatieke tijdschrift Turkish Policy Quarterly, stelden Amerikaanse, Israëlische en Turkse politicologen vast dat de « speciale band » tussen Ankara en Washington, die vergelijkbaar is met de band tussen de Verenigde Staten en Groot-Brittannië of Israël, opgehouden heeft te bestaan. Het tijdschrift stelde tevens vast dat de Amerikaans-Turkse betrekkingen op geen enkele historische of culturele analyse berustten, dat ze zuiver toevallig, occasioneel en strategisch van aard waren en nooit geschraagd werden door een reflectie ten gronde. Mark Parris, ambassadeur van de Verenigde Staten in Ankara tussen 1997 en 2000 concludeert daaruit dat het « strategisch partnerschap » verworden is tot een « allergisch partnerschap », aangezien het anti-Amerikanisme tegenwoordig tot het meest gedeelde gevoel in Turkije is uitgegroeid.

Waarnemers halen in die context 2 voorbeelden van politieke fictie aan die uiterst succesvol bleken, Amerika Bizimdir (= “Amerika behoort ons toe”) en Metal Firtina (= “Metaalstorm”). De rode draad van de eerste roman vormt de bezetting van de Verenigde Staten door zegevierende Turkse legers die zich meester maken van de persagentschappen en mediagroepen, en vervolgens de wereld overspoelen met een “Turkse (of pantoeraanse) cultuur” ter vervanging van wat wij steevast het “Amerika-centrische mondialisme” hebben genoemd. Het tweede werk, dat in Turkije alle verkoopcijfers overtreft, beschrijft daarentegen de bezetting van Turkije door Amerikaanse legers, na een vertrouwd in de oren klinkende campagne van tapijtbombardementen. Vanwaar die titel, die ons toch wel wat raadselachtig overkomt?

Deze twee werken hebben elk hun rol gespeeld in de transformatie van de absolute bondgenoot van gisteren tot de absolute vijand van vandaag. Erdogan kan zijn publieke opinie niet meer naast zich neerleggen en lijkt terug te keren op zijn stappen: hij heeft reeds verklaard dat de Iraakse verkiezingen ondemocratisch verliepen en ze een farce waren. Maar het nieuwe Turkse beleid gaat verder dan dat: Turkije onderhandelt met Rusland, dus de vijand van gisteren, over de transit op zijn grondgebied van een oliepijplijn die Russische olie direct van de Russische haven Djoubga/Novorossiejsk via Samsun aan de Zwarte Zee naar Ceyhan moet brengen. Er weze aan herinnerd dat Ceyhan de haven aan de Middellandse Zee is die door Washington voorbestemd was om in exclusiviteit de energiedragers uit de Kaspische ruimte te ontvangen, en daarbij het grondgebied van zowel Iran als Rusland te omzeilen. Het Amerikaanse plan om Rusland te isoleren en op een nieuwe manier « in te dammen » heeft gefaald als gevolg van de Turkse koerswijziging. 

De lotgevallen van het transport van koolwaterstofproducten in het gebied van de Zwarte en de Middellandse Zee volgen dezelfde logica als elders op onze planeet: het saboteren van optimale communicatielijnen tussen het hart van het Euraziatische continent en de kustgebieden met een grote oecumenische densiteit. In de maritieme gebieden van de Stille en de Indische Oceaan verliep de Amerikaanse politiek inzake gas- en oliepijplijnen volgens hetzelfde stramien: geen directe verbinding tussen Rusland/Siberië, China, de beide Korea’s en Japan. Evenmin een directe verbinding tussen Rusland en de uitgestrekte ruimte die Afghanistan, Iran en Pakistan omvat en die grenst aan de Indische Oceaan. De corrupte en pro-Amerikaanse petromonarchieën Saoedi-Arabië en de Emiraten in het westen, en Pakistan in het oosten vormen front tegen Iran en passen de oude indammingspolitiek toe, die sinds het begin van de 20ste eeuw werd bepleit door Angelsaksische geopolitici (Mackinder, Lea). Rusland en Iran trachten deze blokkade te doorbreken, ondermeer door steun te verlenen aan de opstand in Beloetsjistan, in het zuidwesten van Pakistan. Deze opstand, die onmiddellijk na de op het conto van de Tsjetsjenen te schrijven tragedie van Beslan begon en die afgelopen maand januari zijn hoogtepunt kende, beoogt een onafhankelijk Beloetsjistan onder leiding van de traditionele leider Akbar Bugti en met de steun van Teheran en Moskou. Dit onafhankelijk Beloetsjistan zou dan zijn havens aan de Indische Oceaan ter beschikking stellen en er de terminals van de oliepijplijnen komende uit de Kaspische ruimte en Turkestan van maken, waar vervolgens Chinese, Japanse en Indische tankers zich zouden kunnen komen bevoorraden, en die op hun beurt ineens verlost zouden zijn van min of meer van de Verenigde Staten afhankelijke derde landen. De opstand van het krijgervolk der Beloetsji’s, die een reserve aan geduchte soldaten voor het Britse Rijk vormde, verzwakt Pakistan, de bondgenoot van de Verenigde Staten. Deze opstand is momenteel geenszins neergeslagen; hij vormt het antwoord van de Iraniërs en de Russen op de Amerikaanse druk, meer bepaald op de indirecte steun aan het Tsjetsjeense terrorisme. De uitkomst van deze veldslag, van dit « low-intensity conflict », zoals strategen dit vandaag de dag noemen, zal bepalend zijn voor de vrijheid van alle politieke en beschavingsactoren op de Euraziatische landmassa. De westerse media, die georchestreerd worden door de Amerikaanse media-agentschappen, reppen met geen woord over deze opstand. Wat niet betekent dat hij er niet is: de onafhankelijke Aziatische pers heeft het er vaak over. Onze medeburgers, die verstrikt worden in het web van leugens van de « americano-sfeer », mogen niets te weten komen over deze meesterzet op het internationale toneel: het “Rijk van het Goede” moet altijd triomferen en mag geen tegenslagen kennen...

In het Verre Oosten zet President Poetin in op pacificering van de conflicten tussen Chinezen, Koreanen en Japanners, en dit op een moment dat de veramerikaniseerde « mediasfeer » geen moment onbenut laat om de prestigeconflicten tussen de volkeren van de regio inzake de gebeurtenissen tijdens de Tweede Wereldoorlog en hun verschillende interpretaties aan te wakkeren. Het Euraziatische perspectief van de Russen mikt op de vrede en op de vredevolle transit van koolwaterstofproducten naar de grote industriële centra van het Verre Oosten. Het thalassocratische en maritieme perspectief van de Verenigde Staten doelt daarentegen op de vereeuwiging van oude conflicten, om zodoende te verhinderen dat het voornaamste doel van de Japanse oorlog vanaf 1931 c.q. 1937, zijnde de oprichting van een « Groot-Oostaziatische Welvaartssfeer », in de nieuwe omstandigheden van de beginnende 21ste eeuw zou kunnen herleven.

Het leggen van de nieuwe oliepijplijn tussen Rusland en de Middellandse Zee via Turkije, de Beloetsji-opstand in Pakistan en de projecten in het Verre Oosten zijn allemaal gebeurtenissen die er ons toe moeten aanzetten om volgend duidelijk principe te huldigen : « de absolute vrijheid van de volkeren van Eurazië om de energie die uit koolwaterstofproducten wordt gewonnen te vervoeren en te verkrijgen », zijnde de geactualiseerde versie van de principes van vrij verkeer en “non-interventie van ruimtevreemde machten in een gegeven ruimte” (Carl Schmitt).

◊ Laat ons tot slot even stilstaan bij de redenen van technologische en elektronische aard. Door hen in detail te bespreken, zouden we het beperkte kader van deze voordracht ver overschrijden. Maar één zaak is zeker: wij zijn niet de enigen die pleiten voor een Europese emancipatie op dit vlak. Deze emancipatie kan onmogelijk snel geschieden zonder de medewerking van Rusland. Het team rond David W. Versailles, Valérie Mérindol, Patrice Cardot en Rémi Barré heeft een standaardwerk gepubliceerd dat fundamenteel is voor de basiskennis van het dossier rond onderzoek en technologie (La recherche et la technologie, enjeux de puissance, Economica, Parijs, 2003). Dit team pleit voor het dichten van de technologische «kloof » tussen de Verenigde Staten en de rest van de wereld (niet enkel Europa !). Deze “kloof” accentueert en vereeuwigt de afhankelijkheid en de onmacht van ons continent, zowel op civiel als militair vlak. Het GALILEO-programma is de voornaamste ontwikkeling die ons vandaag de dag uit de impasse tracht te halen. Ondanks het gedurfde opzet en het feit dat het de Russen, Indiërs en Chinezen interesseert loopt het project het risico dat het door een gelijkaardig Amerikaans project voorbijgestoken wordt, omdat de beslissingsprocessen binnen de EU te traag zijn, omdat het bewustzijn inzake het Amerikaanse gevaar niet tot iedereen is doorgedrongen en omdat de verraders van onze beschaving, die nog steeds geloven in de misleidende mythe van het “bevrijdende Amerika”, talrijk zijn. Deze race tegen de klok om het GALILEO-project te implementeren en te consolideren impliceert de dringende noodzaak om alle bestaande inspanningen te bundelen, en zeker niet alleen deze van de EU. De Russische vooruitgang inzake ruimtetechnologie is noodzakelijk voor het voeren van een gemeenschappelijk beleid van alle Euraziatische mogendheden.

Generaal Jean-Paul Siffre van de Franse luchtmacht publiceerde vlak voor zijn dood een werk over elektronische oorlogvoering, een waar vademecum, met als leidmotief: “Maître des ondes, maître du monde” - in het Nederlands: “De meester van de (elektronische) golven is ook de meester van de wereld), (La guerre électronique. Maître des ondes, maître du monde, Lavauzelle, 2003). Generaal Siffre doet op pedagogische wijze aan zijn lezers uit de doeken hoe de elektronische oorlogvoering sinds de jaren ’90 dé primordiale inzet vormt, waarbij de controle over de « virtuele » ruimte doorslaggevend is voor de heerschappij of …de onderwerping. Storingen en vernielingen op elektronisch vlak zijn inmiddels de oorlogsmethodes die courant worden aangewend en waarmee men zich vertrouwd dient te maken, opdat het politieke personeel in staat zou zijn ( ?) om op dit vlak de juiste beslissingen te treffen. Bovendien kan deze elektronische oorlogvoering, die onzichtbaar en voor het merendeel van onze tijdgenoten onbekend en onvatbaar is, niet gewonnen worden zonder beheersing van de ruimtetechnologie, een domein waarin Rusland, sinds het baanbrekende werk van de Sovjetunie in de jaren ’50, enkele lengtes voorsprong heeft.

Er werd veel gezegd en geschreven over een “As Parijs-Berlijn-Moskou”, in navolging van een merkwaardig werk van Henri de Grossouvre, dat onlangs verschenen is bij “L’Age d’Homme” in Lausanne. Deze As blijft een vrome wens zonder duidelijke wil om onmiddellijk en zonder dralen de uiteenlopende troeven van de grote continentale mogendheden te verenigen. Vandaar de noodzaak om een Euro-Russische en Euraziatische geopolitiek te ontwikkelen en te populariseren, om de volkeren te bevrijden van de islamo-yankee-olielobby’s, het Tsjetsjeense terrorisme of dat van Al Qaida -  die horig zijn aan Washington, aangezien ze allen tot in hun diepste vezels creaturen van de Amerikaanse geheime diensten zijn -, de plutocratische netwerken die onze culturele tradities uitroeien (Ezra Pound), en het gemanipuleer van de media-agentschappen, wier destructieve effecten vroeger reeds bekritiseerd werden door George Orwell en Guy Debord.

Om deze bedreiging adequaat te beantwoorden, hebben we nood aan historisch besef, van het soort dat McEvedy ons leert. We hebben nood aan een Euro-Russisch satellietsysteem dat in staat is om ons tegen de dubbele oorlog die de Verenigde Staten tegen ons voeren te verweren, zijnde de cognitieve en de elektronische oorlog. En tevens hebben we nood aan volledige vrijheid om oliepijplijnen te bouwen en een energiepolitiek te voeren, zonder permanente inmenging van een vreemde supermacht in onze grote Euraziatische ruimte, die eertijds, vanaf de prehistorie, waaraan wij de verre herinnering bewaren, verenigd werd door de Indo-Europese ruitervolkeren.

Robert STEUCKERS,

Vorst, juni 2005.

Bibliografie :

Het merendeel van de artikels in deze bibliografie komen van de website van de “Asia Times”, een in Singapore gevestigd Aziatisch dagblad dat een waar tegengif biedt voor het « westerse » en « politiek correcte » denken en pleit voor een dialoog tussen beschavingen op basis van geopolitieke rationaliteit en coherentie. De journalisten en analysten die op deze site publiceren komen uit de hele wereld, maar vooral uit Iran en India; zij bieden ons een traditionele visie op de internationale betrekkingen, die zelden bezoedeld wordt door de onevenwichten die door de « religies van het boek » gegenereerd worden. Het pseudoniem van de belangrijkste bezieler van de filosofische rubriek van dit elektronisch dagblad luidt “Spengler”, wat nogal veelzeggend is. Wij kunnen onze vrienden die het Engels beheersen enkel aanraden om deze website zo vaak mogelijk te raadplegen en er zoveel mogelijk bronnen aan te boren.

◊ ◊ ◊

- XXX, “Black Sea: Oil over troubled waters”, The Economist, May 28th, 2005.

- Dirk VERMEIRE, “Allergisch Partnership”, Knack, Brussel, 18 mei 2005.

- Iason ATHANASIADIS, “A troubled triangle: Iran, India and Pakistan”, Asia Times : http://www.atimes.com  ( April 22, 2005).

- Ramtanu MAITRA, “US scatters bases to control Eurasia”, Asia Times : http://www.atimes.com  (March 30, 2005).

- John HELMER, “China beats Japan in Russian pipeline race”, Asia Times : http://www.atimes.com  (April 29, 2005).

- Sergei BLAGOV, “Russia walks thin line between Japan and China”, Asia Times : http://www.atimes.com  (April 28, 2005).

- Sergei BLAGOV, “Russia’s hydrocarbon geopolitics”, Asia Times : http://www.atimes.com  (February 3, 2005).

- Ioannis LOUCAS, “The new geopolitics of Europe and the Black Sea Region”, Naval Academy, National Defence Minister’s Staff, http://www.da.mod.uk/CSRC/documents .

- W. Joseph STROUPE, “The inevitability of a Eurasian alliance”, Asia Times : http://www.atimes.com  (August 19, 2004).

- K. Gajendra SINGH, “Russian Bear calls on Grey Wolf”, Asia Times : http://www.atimes.com  (August 28, 2004) (Très important pour connaître les prémisses du nouveau rapprochement russo-turc).

- Ray MARCELO, “India looks to Russia and Iran for energy”, Financial Times, http://news.ft.com (January 8, 2005).

- Syed Saleem SHAHZAD, “Musharraf blusters as Balochistan boils”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 13, 2005).

- Syed Saleem SHAHZAD, “Tribals looking down a barrel in Balochistan”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 15, 2005).

- K. Gajendra SINGH, “The Kirkuk tinderbox”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 22, 2005) (Sur le contentieux turco-américain à propos des champs pétrolifères de Mossoul et Kirkouk).

- Marwaan MACAN-MARKAR, “India shifts regional geopolitical cards”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 27, 2005).

- Bülent ARAS, “Russia, Turkey stress pragmatic ties”, Asia Times : http://www.atimes.com  (February 10, 2005).

mercredi, 25 janvier 2012

La crise de l’euro sera-t-elle au libéralisme ce que la chute du mur fut au communisme ?

La crise de l’euro sera-t-elle au libéralisme ce que la chute du mur fut au communisme ?

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Mais pourquoi l’Europe s’est-elle donc rendue objectivement complice des attaques contre son modèle social et ses institutions politiques et financières ?

Dernier numéro de notre série consacrée aux 40 ans qui ont permis à l’industrie de la finance de prendre le contrôle du monde réel.

" L’Europe est rentrée en récession parce que tous les pays ont diminué leur marché intérieur..."

” L’Europe est rentrée en récession parce que tous les pays ont diminué leur marché intérieur…”

Suite à la crise des subprimes, l’Europe s’est retrouvée piégée par les institutions financières. Mais le piège n’a pu se refermer sur elle qu’en raison de la nature de ses propres institutions dont la faiblesse est devenue éclatante, leur faisant perdre ainsi toute légitimité. Que les autres puissances, à commencer par les États-Unis jouent le jeu de leurs intérêts et de leurs pouvoirs oligarchiques est parfaitement logique. Ce qui ne l’est pas du tout, c’est que l’Europe se rende objectivement complice des autres puissances qui l’attaquent !

Depuis le déclenchement de la crise financière, l’Europe et ses dirigeants, n’ont cessé d’accumuler les erreurs.

Tout d’abord, l’Europe est rentrée en récession parce que tous les pays ont diminué leur marché intérieur en copiant le « modèle » allemand qui était un modèle de passager clandestin européen, puisque les excédents germaniques se nourrissent essentiellement des déficits consentis par les autres pays européens pour soutenir la demande. L’Allemagne fait 85% de ses excédents commerciaux en Europe. Elle fait ainsi deux fois moins d’excédents commerciaux aux États-Unis qu’en France (près de 14 milliards d’euros pour les États-Unis pour un peu plus de 27 milliards en France), ce qui est quand même étrange pour un compétiteur qui se prétend global.

Ensuite, par la régulation sur les assurances et les banques, les institutions européennes ont demandé l’impossible. En effet, avec le « mark to market » (principe qui veut  que les actifs soient valorisés à leur valeur de marché et subissent ainsi les fluctuations spéculatives de marché), les fonds propres des institutions financières en même temps qu’ils augmentaient – essentiellement par les profits de la spéculation – diminuaient par la valeur de marché des dettes d’État que demandait le régulateur pour la liquidité. De surcroît, en considérant l’investissement dans l’économie réelle comme demandant plus de fonds propres, le régulateur a aggravé la récession en générant un phénomène de crédit crunch (risque de pénurie de crédit), c’est à dire un gel des financements de l’économie par des banques étranglées par les contraintes imposées sur leurs bilans. Or, sans risque, il n’y a plus d’économie : la liquidité des actifs aurait pu tout à fait se réaliser en élargissant les effets acceptés en contrepartie du financement à la Banque centrale dans les opérations de refinancement. Solution d’autant moins contestable qu’elle a été mise en œuvre pour des actifs subprimes.

Enfin, en refusant la monétisation pour les Etats, qui ferait que quoi qu’il advienne il y ait toujours un acheteur en dernier ressort de la dette publique, mais aussi en refusant de refinancer les dettes des Etats au bord de la banqueroute (Grèce, Portugal) à des taux quasi nul, et donc en réservant de fait ces facilités de création monétaire aux banques, les institutions européennes se sont enfermées elle-même dans un engrenage menant inéluctablement à l’éclatement de la zone euro, sans engager pour autant les réformes structurelles indispensables pour résorber les déficits du Sud. Les solutions existent pourtant : elles passent par une politique de relance par l’investissement rentable dans les pays structurellement déficitaires, avec la création de fonds européens d’investissement; elles passent aussi par le rétablissement d’une véritable concurrence à la place de l’actuelle concurrence non libre et faussée avec les pays émergents qui détruit les bases industrielles dans tous les pays occidentaux – Allemagne comprise.

Autre grave erreur, très politique celle là : les responsables européens se sont montrés coupables d’un véritable déni de justice envers les contribuables européens, lourdement mis à contribution pour éponger les pertes bancaires. En refusant la mise en accusation – par un tribunal pénal européen à juridiction universelle constitué à cette fin (proposition du CAPEC reprise par Jacques Attali) – des institutions financières (y compris les agences de notation) à l’origine du montage frauduleux et délibéré des subprimes, les principaux chefs d’État ou de gouvernement de l’Union ont gravement entamé leur légitimité déjà vacillante aux yeux de bien des électeurs européens.

Ce procès reste à faire pour demander des dommages et intérêts proportionnels aux pertes de nos économies, et des manques à gagner de nos États. L’arrêt immédiat du fonctionnement des banques, institutions financières et agences de notations impliquées dans ces délits, la réquisition conservatoire de tous leurs comptes et biens en Europe, reste à faire et devra se faire tôt ou tard !

L'indépendance de la BCE empêche les Etats de la zone euro de desserrer la contrainte de la dette en créant de la monnaie

Cette initiative judiciaire peut sembler extrêmement vigoureuse. Elle représente en réalité une riposte proportionnelle à l’attaque lancée contre l’Europe par des institutions financières anglo-saxonnes qui n’ont jamais accepté que l’Union Européenne puisse incarner et porter un modèle alternatif à celui qu’elles ont instauré à leur profit. La seule Europe qui trouve grâce à leurs yeux est une Europe fantôme, sans colonne vertébrale et sans ambition, une Europe uniquement commerciale, affaiblie, dans laquelle on rachète les actifs les plus intéressants (comme cela se fait actuellement ou est en cours de négociation pour des grands fonds d’investissement des banques et assurances françaises tel Axa Private Equity) et, bien sûr, sans l’euro, du moins sans l’euro comme monnaie susceptible de contrebalancer le pouvoir exorbitant du dollar.

Il ne faut en effet pas s’y tromper : même si la gestion de l’euro doit être réformée, la disparition de la monnaie unique représenterait, en effet, pour eux une victoire stratégique considérable. Elle entraînerait en effet mécaniquement une ruée sur le dollar permettant de monétiser encore plus la dette américaine (les banques achètent à zéro et revendent à 3 à l’État américain), et au dollar de survivre comme unique monnaie internationale… Pis ! L’éclatement de l’euro rendrait possible une juteuse spéculation sur les nouvelles monnaies européennes… et le partage de nos actifs bradés entre Américains, les Chinois et le reste du monde !

Tout système a sa logique. Comme le collectivisme conduisait – derrière les meilleures intentions du monde – au goulag, le libéralisme dénaturé par une trop grande dérégulation et par la démission des États sensés en fixer les limites conduit – derrières les meilleures intentions du monde – à la prise de contrôle des États, de la politique et demain directement des peuples et de la société par les puissantes institutions de l’industrie financière. Certes, beaucoup de fidèles serviteurs sont inconscients des logiques profondes du système… mais ils n’en sont pas moins de fidèles serviteurs. Ils constituent en somme une version capitaliste des fameux « idiots utiles » chers à Lénine !

Toutefois, au même titre que le communisme jadis, ce système liberticide peut être combattu et vaincu. Pour cela, il suffit, en réalité de clarifier le projet européen et de répondre coup pour coup. Par une initiative d’États européens, il s’agit d’abord de retrouver notre souveraineté monétaire en procédant à des avances au Trésor public par nos propres banques centrales nationales pour un montant de 10 % de nos PIB nationaux. Ce qui situerait l’émission monétaire de la zone euro dans la moyenne mondiale. De la sorte, nous n’aurons pas seulement gagné du temps face aux attaques des marchés, tout en restant dans la zone euro. Nous serons aussi en mesure de procéder simultanément à une relance par l’investissement rentable, orientée prioritairement vers les pays du Sud structurellement déficitaires, dont la France. L’heure est au choix : soit nous redonnons de la cohérence à la zone euro par un nouvel usage de notre monnaie, soit la zone euro éclatera…

Mais la portée d’une telle initiative dépasse le seul cadre de la crise actuelle. En effet, en retrouvant notre souveraineté monétaire au service du bien commun, nous accomplirons aussi une œuvre de plus grande portée : nous remettrons la finance au service de l’économie, et l’économie au service des besoins des peuples, de nos populations.

La mise sous contrôle des institutions financières internationales n’est donc pas seulement une nécessité économique. C’est aussi un impératif démocratique. Au-delà des dérives d’un libéralisme dévoyé par une vision uniquement financière et court-termiste, tout un système économique est à sauver pour ne pas prendre le risque d’aventures politiques hasardeuses voulant faire table rase de la liberté d’entreprendre.

Par son avidité mortifère, le système financier actuel et ses promoteurs anglo-saxons nous obligent à retrouver le projet fondateur de l’Europe, qui est un projet politique de culture et de civilisation humaniste, avec sa version d’économie sociale de marché qui s’opposera toujours à l’actuel projet libéral anglo-saxon.

Rien n’est encore joué : si nous le voulons, de mortelle, la crise actuelle peut devenir salutaire !

Jean-Luc Schaffhauser

Les Serbes sont déçus par l’UE!

Les Serbes sont déçus par l’UE!

 

Entretien avec l’ambassadeur de Serbie à Vienne, Milovan Bozinovic

 

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

 

Q.: Excellence, le statut de candidat membre de l’UE a été remis à une date ultérieure. Qu’en pensez-vous?

 

MB: La déception des Serbes est très grande, bien entendu. Toutefois, il convient de compléter la décision prise: nous avons rempli tous les critères que l’on nous a demandés de satisfaire, tout comme aux autres pays qui veulent adhérer à l’UE. Or c’est un motif non spécifique aux critères d’élargissement qui justifié le report de la candidature serbe. Il s’agit du rapport que nous entretenons avec la province autonome du Kosovo  —c’est ce statut qu’elle détient à nos yeux. Mais pour la plupart des pays de l’UE, cette province constitue entretemps un Etat indépendant.

 

Q.: Pourrait-on aboutir, à moyen ou long terme, à la tractation suivante: la Serbie adhère à l’UE mais, en contrepartie, elle doit reconnaître le Kosovo comme Etat indépendant?

 

MB: C’est là un débat qui a été ouvert par quelques Etats qui veulent durcir les critères de l’adhésion serbe. Je rappelle qu’en octobre 2010, nous étions convenu d’un accord avec l’UE qui stipulait que le rapprochement de la Serbie ne serait en aucun cas lié au développement des relations serbo-kosovars. Et voilà que tout d’un coup  —les réalistes le savaient déjà depuis longtemps—  ces motifs prennent de plus en plus d’importance, ce qui constitue une dégénérescence des principes et critères préalablement convenus. Tel est le sentiment que partagent les Serbes aujourd’hui.

 

Q.: C’est surtout l’Allemagne qui pense que la Serbie ferait valoir son influence auprès des Serbes du Kosovo. Mais quelle influence exerce réellement Belgrade?

 

MB: Le Kosovo n’est pas un territoire où la Serbie exerce sa propre souveraineté. C’est donc un paradoxe de partir du principe que la Serbie exerce encore une quelconque influence sur les événements là-bas, uniquement parce que les Serbes de la région de Mitrovica se sentent citoyens de la Serbie.

 

(entretien paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°1/2012; http://www.zurzeit.at ).

mardi, 24 janvier 2012

Le Concordia : naufrage d’une société...

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Le Concordia : naufrage d’une société...

Par Claude Bourrinet

Vox NR cliquez ici

 

On se souvient du naufrage du Joola, au Sénégal, le 26 septembre 2002. Cette catastrophe fit 1953 morts, et, comme d'autres désastres maritimes, notamment en Asie du Sud-Est, fut considéré comme un symbole de la misère et de l'infortune des pays sous développés.

La navigation, le pilotage de bateaux, les hommes d'équipage et la figure du capitaine, furent de tout temps, en Occident, les ingrédients métaphoriques du politique, de l'Etat, du gouvernement des hommes. Dans notre âge des masses et des transports mondialisés, l’image a pris une valeur emblématique encore plus prégnante, débordant le domaine du pouvoir. La tragédie du Titanic, déjà, en 1912, anticipait les propos de Paul Valéry sur la caducité des civilisations. Réputé insubmersible, comme la Belle époque, si confiante dans le progrès scientifique et technique, le paquebot avait sombré rapidement, surprenant un monde si afféré à ses plaisirs. On n’avait pas, non plus, manqué de dénoncer l’inorganisation du sauvetage, l’incompétence de certains officiers, et surtout l’injustice qui prévalut à la sélection des personnes à sauver. La troisième classe, celle des émigrés pauvres qui lorgnaient vers l’utopie américaine, fut sacrifiée au profit des classes supérieures. Bien plus, l’orchestre jouant une dernière valse avant le dénouement fatal symbolisait une Europe brillante qui allait s’abîmer dans la grande tuerie de 14, la fleur au fusil.

Le destin du Concordia, à moitié coulé un vendredi 13, date de la dégradation du triple A de certains pays, au large de l’île de Giglio, en Toscane, n’est pas sans présenter non plus une image de ce qu’est la société contemporaine. Comme pour le Titanic, comme si l’Histoire se mettait à bégayer, l’état d’impréparation, le manque d’organisation, l’incompétence des hommes d’équipage, immigrés sous payés venant des quatre coins du monde, le temps fort long mis pour prendre des décisions, le mensonge qui consistait, comme pour le Titanic, à faire croire à un exercice, étaient des paramètres aggravants. Sans compter la fuite du capitaine, dédaigneux de l’honneur des marins, qui enjoint de couler avec son navire ! La prétention d’une époque qui envoie des hommes dans l’espace et s’attaque à l’infiniment petit empêchait d’imaginer qu’un tel monstre marin pût être si fragile. Bien sûr, le nombre de morts n’égale pas celui du Joola ou du Titanic : le navire a eu la chance de s’échouer à quelques mètres du rivage. Et pour cause ! Car les circonstances mêmes du drame sont emblématiques. Il semblerait que le désir de se plier à une tradition, somme toute récente, celle de la révérence, de l’ « inchino », qui consiste à passer au plus près du village de Grosseto toutes sirènes hurlantes et tout feux allumés, ait été pour beaucoup dans la catastrophe.

Car nous sommes dans un scénario que l’on pourrait appeler postmoderne. L’époque est à l’hyper démocratisation, à l’utopie bas de gamme, au rêve low cost, au paradis de masse. Le monstre peut contenir 5000 passagers, un village important, une petite ville. Comme la prolifération des charters, des parcs d’attraction, des spectacles énormes à Bercy ou ailleurs, il correspond à la demande d’une société où la grosse classe moyenne s’est presque universalisée. On veut du luxe, de l’amusement pour une somme relativement modique. La société du spectacle populaire a colonisé la terre et la mer.

Est-ce un hasard si un naufrage pareil, aussi grotesque (n’étaient les quelques morts) a lieu exactement au moment où le système mondialisé de la consommation de masse s’effondre et annonce la fin d’un univers de pacotille et de fausseté marchande ? Les dieux ne se montrent pas, mais font signe…