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mercredi, 07 avril 2021

Guérilla culturelle: retrouver les idéaux de la civilisation européenne

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Guérilla culturelle: retrouver les idéaux de la civilisation européenne

par Helena Kovacic

Ex: https://lesmoutonsenrages.fr/

« Que le spartiate en nous réponde donc à l’heure du péril, et même qu’il veille toujours en chacun de nous (…), mais qu’il sache qu’il n’est là que pour protéger le Sudiste en nous, pour lui permettre d’être. »

Le texte qui suit est une fiche de lecture du livre « Sparte et les Sudistes », un essai de philosophie politique de Maurice Bardèche.

Manuel de guerre et de guérilla culturelle

Écrit en 1969, au cœur du tournant civilisationnel occidental, Sparte et les Sudistes est plus qu’un essai de philosophie, c’est un manuel de guerre.

Guerre contre soi d’abord, puisqu’il nous enjoint à demeurer à notre place : de la même manière qu’Otto Weininger (1) analyse les rapports humains par le prisme H / F « purs », avec tout ce que le réel compose de nuances, Maurice Bardèche dépeint deux types d’hommes que l’on trouvera en chacun de nous à divers degrés, en précisant qu’au « moment du péril », le Spartiate devra se sacrifier pour que les Sudistes puissent durer, continuer à vivre, et « féconder l’Histoire ».

Le Spartiate est le guerrier déterminé et protecteur, le sacrifié, tandis que le Sudiste est celui à qui incombe le devoir d’assurer la pérennité de la Cité, en maintenant le feu de la civilisation allumé. Chacun sait que « tous ne peuvent pas être des héros ».

C’est aussi un manuel de guérilla culturelle. Faut-il que nous ayons sombré complètement pour ne pas nous apercevoir que nous en sommes au stade où le simple rappel des évidences est devenu périlleux, et que nous sentions chacun, de manière plus ou moins prégnante dans nos vies, se resserrer l’étau d’un monde que nous n’avons pas choisi, et contre lequel nous peinons à lutter, dans un combat interne permanent.

« Je n’ai pas sorti mes drapeaux pour la victoire des démocraties. Je me sentais en quarantaine : il me semblait que toute une partie de moi avait été vaincue. »

Maurice Bardèche, né en 1907 et mort en 1998, qui fut l’ami et le beau-frère de Robert Brasillach (2), est issu de la tradition républicaine la plus classique. C’est en classe d’hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand qu’il se lie d’amitié avec Robert Brasillach (fusillé le 6 février 1945) et l’écrivain Paul Gadenne (3), puis à l’École Normale Supérieure, qu’il fait la connaissance de Simone Weil (4), entre autres. Après avoir été reçu à l’agrégation des lettres en 1932, il consacrera sa vie à l’enseignement, à l’écriture, et de façon plus ponctuelle à la politique. En 1948, après l’assassinat de son beau-frère, il publie Nuremberg ou la Terre Promise (5), livre pour lequel il sera condamné à un an de prison ferme et 50 000 francs d’amende pour « apologie de crimes de guerre ». Bien qu’étant un écrivain de grande qualité (il écrit à propos de Stendhal, Louis Ferdinand Céline, Flaubert également), son engagement intellectuel et moral fera de lui un maudit parmi les lettrés, de telle sorte qu’il est aujourd’hui très peu lu, et connu moins encore, y compris parmi les intellectuelles, les gens de lettres.

Êtes-vous un Spartiate ou un Sudiste ?

L’essai qui nous intéresse ici ne fait finalement que nous rappeler, à travers ces deux archétypes que sont le Spartiate et le Sudiste, ce que des centaines d’années d’histoire européenne ont forgé d’hommes.

indexspart.jpgIl en décrit les qualités indispensables, et prend le soin de préciser qu’elles doivent être « au-dessus de tous les avantages donnés par la naissance, la fortune, les alliances », enfin que « c’est cette hiérarchie (…) qui choisit l’élite en considération de ces seules qualités » : « le sentiment de l’honneur, le courage, l’énergie, la loyauté, le respect de la parole donnée, le civisme ».

Le prologue de son livre se termine néanmoins par un constat froid, que l’on pourrait reprendre à notre compte encore en 2021, à propos de l’état d’esprit général de nos contemporains :

« Et si tant de gens se laissent faire sans protester l’opération qu’on fait aux matous pour les transformer en chats paisibles, c’est en grande partie parce qu’ils ne voient pas très bien à quoi peut leur servir ce qu’on leur enlève, ils pensent même confusément que cela ne peut servir qu’à de vilaines choses. »

A nous, donc, la charge de rappeler aux châtrés de notre époque que la virilité c’est virvirtus, à savoir l’ensemble des qualités qui font la valeur de l’homme, moralement et physiquement.

Car si Sparte et les Sudistes est un manuel de guerre, il l’est aussi précisément parce qu’il désigne et décrit notre ennemi, son mode d’action, et comment le combattre : l’ennemi, c’est d’abord soi -même et c’est donc aussi l’ensemble des promoteurs de confort, toute la société du spectacle, toute la société de consommation, la novlangue que nous connaissons aujourd’hui, puisque le danger ne paraît pas urgent. Or le danger est là mais il est invisible ce sont les esprits vidés de toute substance.

Enfin, le livre Sparte et les Sudistes est aussi, une vision de de l’homme et du monde profondément chrétienne, nous remettant chacun à notre place et nous rappelant comme en un dernier avertissement la juste charge que chacun de nous doit accepter de porter si l’on veut durer encore un peu dans l’histoire au niveau collectif.

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Sur la route du progrès

Pour mieux comprendre la tournure d’esprit de Maurice Bardèche, commençons par nous pencher sur le premier chapitre intitulé Sur la route du progrès : ce qu’il nomme progrès, c’est l’effet sans cesse renouvelé, mis en action, de la révolution industrielle, menée par une caste d’hommes qui en tire profit, au détriment de l’humain.

Selon lui, l’uniformisation des existences paraît être un effet inéluctable de la civilisation industrielle, l’alignement conformiste, un effet transitoire de la propagande.

Pour l’auteur au contraire, « ces résultats proviennent de l’application d’un même mécanisme de l’abrutissement, il s’agit dans les deux cas d’une rationalisation de l’être humain, qui porte sur la vie extérieure d’une part et sur la vie intérieure d’autre part, et qui a pour objectif le descellement, l’extirpation et la destruction de toute personnalité. ».

Il souligne ici ce que collectivement nous devrions tous voir, que le prétendu progrès, qui a viré au progressisme aujourd’hui, a une conséquence en grande partie néfaste pour l’essentiel des hommes.

Un point essentiel de ce premier chapitre est de nous montrer que le rejet de notre part animale, loin de nous propulser sur la voie de notre plus grande humanité, nous retire précisément ce qui faisait le fondement de notre vocation d’homme. La part animale des hommes leur a permis pendant des millénaires de se projeter vers le Ciel :  cette animalité « lui rappelle sa vocation paysanne, sa vocation familiale, sa vocation de défenseur et de petit souverain de sa maison et de son champ, elle le remet à tout moment à l’échelle humaine ». C’est par ce rapport et ce retour qu’elle le protège contre les passions destructrices des hommes, contre le déchaînement planétaire de la cupidité ou des idéologies. »

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Ce qui menace, donc, ce n’est pas simplement une décrépitude de l’homme, c’est purement et simplement la disparition de l’homme, par son besoin devenu existentiel de la machine, qui le dépossède de lui-même : Bardèche dit que « la conscience qui était un cri dans nos poitrines est devenue un instrument de travail. ».

Mais l’auteur ne se contente pas de décrire l’effondrement de l’âme humaine ainsi que de son corps, il présente aussi l’arme et celui qui la tient.

L’arme, c’est, dit-il, quelque chose d’infiniment plus raffiné, pervers et dérivant, c’est « l’invasion permanente et la cohabitation forcée de la publicité. ». Qui se dérive aujourd’hui en toutes choses qui constitue notre environnement, y compris nous-mêmes ou nos semblables, qui s’en font le relai permanent.

« Nous marchons comme des forçats sur les berges du beau fleuve Vendre-Vendre-Vendre le long duquel nous halons le bateau des prêteurs. Les yeux fixés sur la balance des exportations, sur le cadran de la circulation monétaire, les ingénieurs ajustent et généralement raccourcissent la longe qui nous permet nos propres mouvements. Au-dessus d’eux, point de princes, point de fouets qui tournoient. Ils calculent, pilotent, répartissent. Ils gardent pour eux quelques rares clous d’or et nous distribuent les billes d’agate que nous appelons nos joies et nos libertés. ».

Ce « viol des consciences », cet abrutissement, doit être, selon lui, endigué par une

« option morale » qui se distingue de Washington et Moscou (nous sommes en 1969 en pleine guerre froide), c’est « l’idée même de l’homme qu’il faut restaurer », et le mot d’ordre, c’est tout simplement « Souvenez-vous de vivre. ».

Biographie intellectuelle d’un nationaliste

Avant de s’attaquer à la description de l’homme, précisément, Bardèche fait un aparté dans lequel il présente les raisons de son engagement moral et politique dans le chapitre intitulé Biographie intellectuelle d’un nationaliste, dans lequel il décrit aussi les détails historiques qui ont amené au désastre humain qu’il constate. Il décrit notamment le renversement des valeurs rendu possible par la puissance des canaux publicitaires notamment, dans un très long passage que je ne cite pas en entier :

« Nous avions l’impression qu’une humanité inférieure s’était arrogé le pouvoir parmi les hommes (…). Nous détestions cette intrusion dans nos âmes par mille canaux qui diffusaient une nourriture abjecte (…). Le monde mercantile nous habillait de force par ses guenilles. Insensiblement, les hommes s’engourdissaient sous l’effet de ce poison répandu en musique, ils devenaient ce qu’on leur disait d’être. Nous avions l’impression de vivre dans un pays occupé (…). »

On remarquera que sa description des hommes qui faisaient alors la politique pourrait être reprise mot à mot pour nos politiciens contemporains, je cite :

sparte-et-les-sudistes.jpg« On trouvait dans leurs carrières l’indiscipline, la déloyauté, l’asservissement à l’étranger, la haine, le meurtre, le mépris de la justice, l’ignorance de toutes les formes de générosité. Enfin, ils étaient tout le contraire de ce qu’il aurait fallu qu’ils fussent pour inspirer le respect. (…)  Ils avaient systématiquement persécuté la loyauté, le courage, le civisme, chaque fois qu’ils les avaient rencontrés, et ils les avaient calomniés et salis. »

Non pas nostalgique mais soucieux de faire perdurer certaines qualités d’un monde auquel il est attaché, il s’interroge, « Est-ce qu’il y a des formes du bonheur, des recettes de la vie qui sont perdues à jamais ? »

L’idéal Spartiate

En regard des valeurs qui infusent dans les années 1960, et de l’homme déloyal et servile que décrit précédemment, Bardèche va tisser son fil d’Ariane d’une civilisation européenne qu’il appelle de ses vœux.

Avant tout, il rappelle qu’« en chacun de nous se trouve quelque aspiration qui nous entraîne tantôt vers Sparte, tantôt vers les Sudistes. La plupart du temps, ce sont les circonstances qui nous amènent à soutenir une conception spartiate, tout en regrettant qu’elle ne fasse pas plus de concessions aux Sudistes, ou, inversement. »

Ces deux concepts vont lui permettre d’articuler des tendances humaines, sur les plans de la sociologie et de la biologie, mais également des tendances politiques, puisqu’en se référant à ces deux entités combattantes, chacune à sa manière, il parvient à décrire des types d’hommes qui peuvent être à l’origine d’une cité « idéale ». Une cité idéale qui serait tout simplement capable d’une adaptation à de multiples circonstances, de la défense avec l’hoplite spartiate (le guerrier), à la garantie de la perpétuation de la tradition (l’insoumis sudiste). Avec ces deux tendances, nous pouvons refonder le sens en permanence face aux évolutions.

Ainsi dit-il du Spartiate, « avant tout, Sparte est une certaine idée du monde et une certaine idée de l’homme. C’est pour cela qu’elle fait peur. Sparte croit que, finalement, c’est l’épée qui décide. Qu’on ne peut échapper à son verdict. Que le nombre des vaisseaux et le marbre des portiques, que les palais et les soieries (…) ne sont que des girandoles, des marottes de cristal, des lampions qu’une tempête peut éteindre et briser tout à coup : et qu’il faut être prêt pour cette tempête. Qu’on n’a point de liberté sans cela et que les cités qui oublient que la liberté se défend à chaque instant, sont déjà, sans le savoir, des cités esclaves. »

Nous voyons donc que le Spartiate représente cette puissance ultime et primordiale, qui méprise les biens terrestres et ne reconnaît que la valeur d’une vie vécue à protéger la liberté.

« L’homme de Sparte, même s’il a eu beaucoup moins de droits, il a eu l’impression que sa vie était utile, que sa vie brève et unique ne lui a pas été dérobée mais qu’elle prolonge un élan qu’il sent en lui et qu’elle tend obscurément à quelque avenir qui lui donne un sens. »

On notera au passage l’opposition de Bardèche à une quelconque démocratie, car les qualités d’hommes nécessaires à l’âme spartiate sont éminemment rares, de l’ordre du « moine-soldat » selon lui.

HR_CONFED_03.jpgL’auteur est sans concession lorsqu’il énonce que « l’épée coupe tous les liens : il n’y a pas de sac d’or qui l’emporte dans la balance où Brennus a jeté la sienne. Le vrai socialisme, c’est la loi du soldat. Combattre la puissance de l’argent, c’est remplacer la puissance de l’argent. Quand les qualités d’homme seront notre référence et notre guide, notre vie ne sera plus une botte de foin que n’importe quelle fourche peut lancer sur la meule. Chacun de nous répondra à lui-même de ce qu’il aura été. »

Ainsi s’achève sa description du Spartiate : voici qu’il a posé les conditions d’existence de ce type d’homme, rustique, mais n’obéissant qu’à sa propre loi (« le spartiate est seul en face de son devoir et de sa conscience »), celle du plus grand honneur, au prix d’une vie de renoncement au service de la Cité.

L’idéal Sudiste

Mais de quelle Cité parle-t-on ? Certainement pas la démocratie libérale actuelle, qui n’est pas issue de la Grèce antique, mais de ce que l’auteur nomme la « victoire des Yankees » s’opposant aux Sudistes :

« Victoire d’une certaine morale et avec elle d’une certaine conception de l’homme et de la vie. C’est le rationalisme qui triomphe et, avec lui, les grands principes qu’on proclame et qu’on n’applique pas, et, après eux, c’est le dollar dont le culte s’installe et, avec le dollar, les aciéries et au-delà des aciéries, le fonctionnalisme, et, à l’horizon de tout cela, la société de consommation, la monotonie, et, les longues, les immenses plaines de l’ennui et de l’absurdité. »

Voici donc ce qui fait le Sudiste pour Bardèche, en opposition au Yankee et à l’homme robot, et en complémentarité avec le soldat Spartiate :

« À la rectitude correspond la modération qui est l’équilibre d’un grand caractère, et, dans les manières, la politesse qui implique le contrôle de soi, la modestie et les égards dus aux autres. Au courage correspond la bonté du fort et notamment la générosité envers l’ennemi vaincu. (…) Enfin, à la loyauté correspond l’estime pour ceux qui refusent le mensonge et l’équivoque, l’égalité qui leur est consentie et, en contrepartie, la séparation qui relègue ceux qui refusent cette rigueur, ceux que leur métier invite à la flagornerie, à l’artifice ou à la fraude.

Le marchand est exclu par cette morale de l’intransigeance : non pour ses richesses, mais pour l’origine servile de ses richesses.

Tel est le fond de la morale sudiste qui n’est rien de plus que la résonance sur toute la vie de la morale virile quand les religions et la métaphysique ne l’altèrent pas. »

On pourrait dire du concept du Sudiste qu’il est la morale-même, l’instinct retrouvé de l’homme, le bon sens que certains trop sûr de leur savoir technicien, raillent en permanence :

« Je crois que le Sudiste, au contraire, aime son destin d’animal et ne s’y dérobe pas. »

La civilisation européenne des Spartiates aux Sudistes

Voici le chemin que nous devons retrouver pour Bardèche :

« L’affection des enfants au père est sudiste, la douceur du commandement est sudiste, et aussi la confiance, le respect. (…) Les rites sont sudistes, ils sont les formes consacrées de la sagesse naturelle. (…) Les Sudistes sont une espèce d’hommes qu’on retrouve dans toutes les races et à travers tous les continents. L’amour est sudiste : il est la forme de ségrégation la plus impertinente. L’érotisme est, au contraire, un produit des systèmes et de la falsification. Les femmes énergiques sont un produit sudiste (…) elles sont naturellement patientes et résistantes (…) et elles tirent au fusil aussi bien que n’importe qui. Les Sudistes aiment que les femmes soient vraiment des femmes et que les hommes soient vraiment des hommes. Mais ils se passent en ces matières des conseils de la publicité. »

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Nous voyons donc que ces caractéristiques dépeintes dans chacune des deux conceptions peuvent être trouvées dans chacun de nous à des degrés divers, mais on peut aussi dire qu’elles correspondent à deux entités qui se répondent, l’État (c’est Sparte, avec la potestas, le pouvoir qui entraine le devoir de protéger et de combattre), et la Morale (Sudiste, qui possède le devoir de conserver et de prolonger).

« On est Spartiates ou on est Sudistes, selon les temps et les circonstances. » dit Bardèche. Comme un écho qui devrait fortement résonner à nos oreilles en cette année 2020, « Sparte est un style que l’état d’urgence impose à une génération. Les Sudistes sont des éleveurs. Il y a quelque chose du patriarche en eux. (…) Les Spartiates sont des chirurgiens. Ils savent qu’on ne peut plus attendre. ».

Un renouveau civilisationnel, à commencer par soi-même

Maurice Bardèche termine de façon intéressante son essai sur un chapitre qu’il intitule Au Royaume d’Utopie.

Selon lui « Le meilleur des Etats serait celui dont Sparte fournirait l’armure et les Sudistes la pensée. (…) Ce royaume d’Utopie qui combinerait les vertus de Sparte et les aspirations des Sudistes, on n’en peut décrire l’image idéale en construisant une de ces villes que les peintres du XVème siècle ont représentées au fond de leurs tableaux et qui rassemblent derrière les murs d’une seule cité toutes les coupoles et toutes les tours qui étaient célèbres dans la chrétienté (…). Car nous bâtissons sur quelque-chose qui existe. Ni les Spartiates ni les Sudistes ne se proposent de raser nos villes et d’en élever de différentes sur le désert qu’ils auraient créé. »

L’auteur spécifie bien ici qu’il ne s’agit pas de rêver d’un monde idéal, pas plus que de détruire le monde dans lequel nous vivons pour rebâtir sur des cendres. « Mais un esprit nouveau peut souffler sur le monde dans lequel nous vivons et le transformer. C’est d’une hygiène des cerveaux et d’une redistribution des pouvoirs dont nous avons besoin.

Il précise que « pour qu’une élite se dégage véritablement, il faut (…) qu’il y ait une lutte. Cette lutte doit être assez égale pour que l’issue n’en soit pas prévisible d’abord, assez longue pour qu’elle exige de lourds sacrifices, assez âpre pour qu’elle engage de gros tonnages d’énergie, assez dramatique pour qu’elle soit une occasion d’héroïsme : et il faut encore que cette lutte ait un sens parfaitement clair et qu’on sache, non seulement à quoi on veut échapper à tout prix, mais aussi ce qu’on veut établir. »

Ainsi nous faudra-t-il lutter, et lutter d’abord contre soi pour retrouver la part de sudiste et de spartiate en nous, et lutter évidemment à tout niveau qu’il nous sera donné de vivre, pour infuser dans la cité nos idées, ainsi que nous-mêmes, comme modèle, et si ce n’est pas nous, ceux qui viendront après nous, et auxquels nous aurons transmis cet héritage.

« Bien sûr, on peut être dupes. C’est un risque, il faut le savoir. Mais après tout, malgré ce risque, n’est-ce pas la seule chance réaliste qui soit offerte aux hommes qui ont quelque volonté ? ».

Héléna Kovacic

Bibliographie

1) Otto Weininger, 1880 – 1903, Sexe et Caractère,

2) Robert Brasillach, 1909 – 1945, on pourra lire Poèmes de Fresnes, 1945 ; Anthologie de la poésie grecque, 1950 ; Barrès, Proust, Maurras, Colette, Giraudoux, Morand, Cocteau, Malraux, etc., 1935 ; La Conquérante, 1943 ; Le Procès de Jeanne d’Arc, 1932 (réédité chez Kontre Kulture).

3) Paul Gadenne, 1907 – 1956, on pourra lire (publications posthumes) Siloé, 1974 ; Les Hauts-Quartiers, 1973 ; Le vent noir, 1983 ; La Plage de Scheveningen,

4) Simone Weil, 1909 – 1943, on pourra lire Sur la Science, 1932 ; L’iliade ou le poème de la force, 1939 ; Notes sur la suppression générale des partis politiques, 1940 ; La pesanteur et la grâce, 1940 ; L’enracinement, Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, 1943.

5) Maurice Bardèche, 1907 – 1998, Nuremberg ou la Terre Promise,

6) Francis Bergeron, journaliste (Présent, Le Quotidien de Paris), écrivain, scénariste de B.D. On pourra lire sa série de « Qui suis-je ? » Léon Daudet, Saint-Loup, Maurice Bardèche, Jean Mabire, Degrelle,

7) Karel Čapek, 1890 – 1938, il a notamment traduit en Tchécoslovaque Molière et Apollinaire, mais il est surtout connu pour avoir initié le genre littéraire de la Science-Fiction, R.U.R. 1920, sous le format du théâtre, et pour être un précurseur peu connu des œuvres d’Orwell, Huxley ou encore Zamiatine. On pourra lire L’année du jardinier, 1929 ; Voyage vers le Nord, 1936 ; La Guerre des salamandres, 1936.

jeudi, 25 mars 2021

Tomislav Sunic : « Il faudra un certain temps pour que nos idées progressent, mais nous sommes sur la bonne voie »

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Tomislav Sunic : « Il faudra un certain temps pour que nos idées progressent, mais nous sommes sur la bonne voie »

Propos recueillis par Andrej Sekulovic (Slovénie)

Source : https://tradicijaprotitiraniji.org/2021/03/11/

Le Dr Tomislav Sunić est un auteur et conférencier croate et l'un des plus éminents représentants de l'école de pensée qu’est la Nouvelle Droite. Il est né en 1953 à Zagreb, où il a obtenu un diplôme d'anglais et de français. De 1983 à 1992, il a vécu aux États-Unis en tant que réfugié politique, où il a obtenu un doctorat en sciences politiques. Il est l'auteur de plusieurs livres, essais et autres articles en anglais, français, allemand et croate. Nous lui avons parlé de la nouvelle droite, du grand bouleversement démographique, de l'hégémonie culturelle, etc.

Racontez-nous quand et dans quelles circonstances vous avez commencé à vous intéresser aux idées de la droite ?

Je suis né dans un certain ‘’climat’’. Plus précisément, dans l'ancienne Yougoslavie communiste et dans une famille catholique et anticommuniste. Mon père était avocat. En ce qui concerne mon intérêt pour les idées dites de droite, il ne s'agissait pas d'un simple hobby, mais je m'y intéressais principalement parce que je suis par nature une personne à la curiosité très développée. C'est pourquoi, dès mon plus jeune âge, alors que je n'avais que six ou sept ans, j'ai aimé poser des questions et m'interroger, y compris de manière critique, sur le milieu politique, sociologique et culturel dans lequel je vivais. Il s'agissait, bien sûr, de la Yougoslavie communiste au début des années 1960, lorsque j'étais élève de l'école primaire et plus tard de l'école secondaire dans le Zagreb communiste. J'ai toujours aimé découvrir les idées qui étaient différentes des idées généralement acceptées et standardisées. À cette époque, bien sûr, je ne savais pas comment l'exprimer de manière académique, car j'étais très jeune.

Plus tard, à la faculté de philosophie de Zagreb, au début des années 1970, j'ai commencé à exprimer un peu mieux ces idées, qui étaient très critiques à l'égard du système de l'époque. J'avais peut-être un avantage et un privilège. Je suis né dans une famille modeste. Mon père était avocat, mais il a eu beaucoup de problèmes avec les autorités communistes de l'époque et a même été emprisonné deux fois. J'ai néanmoins eu le privilège d'avoir des livres à la maison. Nous n'avions pas la télévision, mais nous avions beaucoup de livres. J'ai donc été exposé aux langues étrangères dans ma jeunesse et à la littérature allemande, anglaise, française, latine et un peu italienne. J'ai toujours été intéressé par l'autre côté de la médaille, pour ainsi dire. Comme je l'ai déjà dit, il y avait une atmosphère anticommuniste à la maison, mais plus tard, j'ai aussi fréquenté l'école religieuse et je suis allé à l'église, non pas tant par amour de Dieu ou de la théologie et du christianisme, mais pour la simple raison que dans la Yougoslavie communiste de l'époque, l'église en Croatie, et je crois aussi en Slovénie, représentait un contrepoids au système communiste, où certaines choses pouvaient être dites et exprimées de manière critique. C'est une autre raison pour laquelle j'ai commencé à formuler mes idées à cette époque.

Comment cette formulation d'idées a-t-elle évolué au cours de vos années d'études ?

Je dois admettre que lorsque j'étudiais le français et l'anglais à l'université, j'ai peut-être eu de la chance car j'étais en compagnie de professeurs qui faisaient bien sûr partie du régime, mais qui n'étaient pas communistes, ou qui n'étaient guère favorables à la Yougoslavie, même s'ils ne l'exprimaient pas publiquement. En particulier dans les départements d’études romanes des années 1970, on pouvait voir que ces universitaires étaient assez critiques à l'égard du communisme et du titisme, y compris le regretté professeur Matvejevic. Il se considérait sans doute comme un gauchiste et un Yougoslave, mais il était très correct avec moi et m'a même permis de lire de la littérature qui était alors interdite non seulement en Yougoslavie mais aussi en France. Notamment Louis Ferdinand Céline, un écrivain célèbre qui a écrit des pamphlets antisémites qui sont encore interdits en France aujourd'hui, et aussi Robert Brasilliach et la multitude d'écrivains et d'auteurs qui étaient très actifs en France pendant la période de l'occupation allemande, de 1940 à 1944. J'ai donc toujours voulu, non pas par sympathie pour une sorte de "fascisme", mais par curiosité intellectuelle, connaître l'autre côté de la médaille. Je crois que même si, disons, les fascistes, les nationaux-socialistes ou la NDH étaient au pouvoir aujourd'hui, j'aurais également certaines difficultés, car j'ai toujours été intéressé justement par cet ‘’autre côté de la médaille’’. Je pense que c'est un penchant positif chez moi, et je pense que c'est plus une question de caractère que d'idées politiques. Je pourrais continuer à raconter comment, lorsque j'ai émigré en Amérique, où j'ai obtenu l'asile politique, j'ai élargi mes horizons grâce aux livres, car à cette époque, j'ai découvert un grand arsenal d'écrivains, de philosophes et de sociologues de droite qui avaient été pratiquement oubliés et exclus des programmes d'études, même en Europe occidentale et aux États-Unis. J'ai donc lentement évolué sur le plan intellectuel et je peux dire que, avec le recul, je ne vois pas de grande différence, si ce n'est que je continue à élargir mes horizons. Je me relativise toujours, je me regarde d'un œil critique et je pense à la façon dont mes adversaires me voient.

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Vous êtes également l'auteur de Contre la démocratie et l'égalité, un livre dont le thème principal est l'école de pensée de la Nouvelle Droite. Pouvez-vous nous en dire plus sur le livre lui-même ?

Tout d'abord, je dois mentionner que l'ouvrage Contre la démocratie et l'égalité - La nouvelle droite européenne a été traduit en flamand, en espagnol et, il y a environ dix ans, également en croate sous le titre Europska nova desnica - korijeni, ideje i mislioci ("Nouvelle droite européenne - racines, idées et penseurs"). Par ailleurs, il s'agissait en fait de ma thèse de doctorat, car j'ai fait mon doctorat sur le sujet à l'université de Californie aux États-Unis, sauf qu'en tant que thèse, elle portait le titre plus acceptable, ou, si je puis dire, plus ‘’politiquement correct’’, de European New Right and the Crisis of Modern Politics, puis European New Right and the Crisis of Modern Political Society. Bien sûr, plus tard, j'ai fait un peu de marketing autour de ma thèse de doctorat, que j'ai soutenue en 1988, et j'en ai changé le nom un peu pour des raisons commerciale. J'ai opté pour un titre plus explosif pour la simple raison que je pensais, et je n'avais pas tort, que le livre se vendrait non seulement mieux en termes quantitatifs, mais c'était le cadet de mes soucis, mais qu'il bénéficierait également d'une plus grande publicité. Je peux dire que ma décision a été la bonne. Ce livre est encore relativement bien lu aujourd'hui, et il est également largement cité. Je n'entre pas dans une grande controverse dans ce livre ; il est écrit de manière sobre et académique. Je suggère également aux étudiants et à vos lecteurs de se familiariser avec le thème principal de ce livre.

Quelle a été la réaction des autres auteurs et des représentants de la Nouvelle Droite à votre livre ?

Quant au titre lui-même, mon bon collègue Alain de Benoist, qui connaît bien le livre, c'est-à-dire ma thèse de doctorat, qu'il a beaucoup aimée, m'a dit plus tard, bien sûr en toute bonne foi, "Tomislav, quant au titre lui-même, il risque de susciter quelques réactions négatives, car nous ne sommes pas des adversaires de la démocratie, nous sommes juste très critiques à l’endroit de la démocratie libérale". Je le cite ici, mais la même attitude s'applique à moi. Il a également approuvé le contenu du livre et a compris pourquoi j'avais choisi ce titre. Comme je l'ai déjà dit, la thèse de doctorat portait un titre politiquement correct qui était acceptable pour mes collègues avec lesquels j'ai soutenu ma thèse en 1988. J'ai ensuite publié le livre en trois éditions sous le titre Contre la démocratie et l'égalité. Alain de Benoist n'était pas tout à fait d'accord avec ce titre, mais il était d'accord sur le fond avec le livre, avec la table des matières et la bibliographie, pour laquelle il m'a également aidé en partie, étant donné que tout le livre lui est en quelque sorte dédié, puisque j'y traite d'un sujet sur lequel il avait écrit bien avant moi, dès la fin des années 1960.

Pourriez-vous donner à nos lecteurs une idée des grands principes et des idées de la Nouvelle Droite?

Je vais maintenant dire quelque chose à ce sujet. Qu'est-ce que la nouvelle droite ? Je l'explique également dans le premier chapitre du livre déjà mentionné. Il s'agit peut-être d'un pléonasme linguistique, car je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire de mentionner une "nouvelle" ou une "vieille" droite. En fait, je peux dire brièvement qu'il s'agit des idées qu'Alain de Benoist et moi-même, entre autres, représentons et que mon livre décrit également. Pour être clair, ce n'est pas un pamphlet, c'est un livre sérieux avec de nombreuses citations. Alain de Benoist et l’association qu’il patronne, le GRECE (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne), ont voulu faire revivre, en quelque sorte, la tradition conservatrice en philosophie, en sociologie, en littérature et dans d'autres domaines de la connaissance humaine, qui était pratiquement tombée dans l'oubli après la Seconde Guerre mondiale, ou qui n'était plus accessible pour des raisons politiques, parce que, comme nous le savons, après la Seconde Guerre mondiale, une hégémonie culturelle complètement nouvelle a commencé à émerger.

9781912079391.jpgDites-nous en plus sur cette hégémonie culturelle et pourquoi elle est importante ?

J'ai également consacré un chapitre du livre à ce sujet, dans lequel j'explique pourquoi cette hégémonie culturelle est importante dans la lutte politique. Chaque parti ou mouvement politique, qu'il s'agisse de Trump aux États-Unis, de Janša en Slovénie ou de Plenković en Croatie, doit établir une certaine hégémonie culturelle avant de pouvoir accéder au pouvoir, ou même avant d'être capable d'accéder au pouvoir. En d'autres termes, toute force politique doit compter un certain nombre d'intellectuels dans ses rangs et avoir une emprise sur le discours dominant, ou bien elle doit maîtriser ses propres idées et être capable de les imposer, comme l'ont fait les libéraux en Europe occidentale et les communistes en Europe orientale en 1945. Un exemple typique, peu importent son œuvre et la qualité de ses travaux, de cette hégémonie culturelle établie en 1945 est Slavoj Žižek. Malheureusement, dans cette hégémonie culturelle, on ne pouvait entendre que le côté gauche, ou plutôt la scolastique freudo-marxiste, qui incluait la French theory, etc. Mais la philosophie politique qui était auparavant assez forte en France et en Allemagne, comme les filons de la célèbre révolution conservatrice allemande sous la République de Weimar, est complètement tombée dans l'oubli. Ainsi, aujourd'hui, les étudiants n'ont aucune idée de ce qui se passait sur la scène intellectuelle conservatrice et de qui en étaient les principaux leaders, ou, si je puis dire, de la grosse Bertha conservatrice, ou artillerie lourde, qui est très peu connue dans les universités aujourd'hui, qu'il s'agisse de la faculté des arts de Ljubljana, de Zagreb ou de Berkeley aux États-Unis. Ce que je veux faire avec mes livres, et je dois aussi faire l'éloge d'Alain de Benoist sur ce point, c'est de rééquilibrer d'une certaine manière ce déséquilibre et de montrer que la droite, qu'on appelle aujourd'hui la nouvelle droite, a aussi sa propre artillerie lourde intellectuelle, qui se répand lentement, comme on peut le voir aux États-Unis, mais aussi en France, en Allemagne et ailleurs. Il ne faut cependant pas oublier que l'hégémonie culturelle des anciens freudo-marxistes, qui ont bien sûr changé de nom et opèrent sous la forme de diverses associations indépendantes qui aiment parler de tolérance, ou de divers groupes homosexuels et alternatifs de gauche, est toujours forte. Il serait difficile de soutenir que ces groupes font aujourd'hui appel à Marx ou à Freud, car ils ne sont plus en vogue, mais d'autres auteurs le sont, mais néanmoins l'idée d'une nouvelle droite est encore loin d'être implantée dans le cœur et l'âme des gens et des jeunes étudiants d'Europe, précisément parce que cette hégémonie de l'ancienne gauche, ou des antifascistes, ou des anciens et nouveaux ‘’culturistes’’, comme nous les appelons en Croatie, est encore assez forte. Ils ont des sponsors et des financiers puissants, il faudra donc du temps pour que nos idées percent, mais nous sommes sur la bonne voie.

Dans vos essais, vous mentionnez plusieurs fois les titans de la Grèce antique et vous êtes également l'auteur de la nouvelle Les Titans sont en ville. Que représentent réellement les titans aujourd'hui ?

Je suis content que vous me demandiez ça. Lorsque les gens me demandent quelle est ma profession, je leur réponds généralement que j'ai étudié les sciences politiques et la littérature, mais je peux aussi me vanter de ne pas être ce que les Allemands appellent un "Fachidiot". Dans l'enseignement supérieur, notamment aux États-Unis, où l'on parle d'"expertise", ou de "compétence", cela m'a toujours dérangé qu'il y ait aussi, malheureusement, ce "Fachidiotismus", où de grands scientifiques et experts connus se concentrent exclusivement sur leur sujet. Aujourd'hui, malheureusement, il n'y a plus en Europe ou aux États-Unis de penseurs du type de ceux qui ont fait jadis la Renaissance : on voit grouiller des dizaines d’universitaires qui sont seulement forts dans leur "Fach", qui, dans mon cas est la sociologie politique ou la philosophie politique. Mais on ne rencontre plus qu’une misérable poignée d’intellectuels qui connaissent encore la littérature, ou du moins sont familiers avec la littérature classique, qu'il s'agisse d'Homère ou d'Hésiode, ou savent ce que signifient dans la mythologie les Titans, les figures représentées sur les gargouilles et les différents dieux. En parlant de titans, on peut dire que Prométhée est l'un des principaux héros "légitimes" de notre littérature. Nous le rencontrons dans le Faust de Goethe, mais bien sûr, nous le retrouvons surtout dans la mythologie grecque antique. Prométhée est aujourd'hui, même, je suppose, pour le citoyen ordinaire, qu'il soit slovène ou croate, ainsi que pour l'intellectuel, le symbole d'un homme libre-penseur capable de résister à toutes sortes de mythes modernes, même si ces mythes sont faux ou corrects, et capable de risquer sa vie, comme Prométhée, qui a passé 30.000 ans attaché à un roc dans le Caucase, où l'aigle légendaire lui tenaillait constamment le foie. Mais il ne pouvait pas mourir, car les titans, comme les dieux, sont immortels. 

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Dites-nous en plus sur la nouvelle Les Titans sont en ville?

Tout cela m'a un peu inspiré pour écrire une nouvelle, qui, je le souligne, n'est pas un essai politique. Les Titans sont dans la ville est exclusivement une nouvelle d'environ quatre-vingts pages, dans laquelle j'ai dépeint une sorte de ville mythique, et j'avais Vukovar dans mon subconscient, mais en même temps c'est une projection de villes européennes en général, que ce soit Ljubljana, Kranj, Klagenfurt ou Zagreb, montrant à quoi ressembleront ces villes dans environ vingt ou trente ans dans ce grand conflit entre les Saturniens négatifs et les Titans positifs. D'une certaine manière, c'est une allégorie, et j'ai été assez inspiré par le frère d'Ernst Jünger, Friedrich Georg Jünger. J'ai beaucoup lu Ernst Jünger, mais malheureusement je ne l'ai jamais rencontré. Mort en 1998, il est l'une des principales figures parmi les grands écrivains, romanciers et romancières de la littérature allemande. Ce que l'on sait moins, c'est que son frère était également un bon écrivain et qu'il a beaucoup écrit sur les titans. Il a publié un livre pendant la guerre, en 1944, intitulé Die Titanen (Les Titans), que je possède en allemand et aussi en traduction française et anglaise, dont je peux dire qu'elle est très bonne. Ce livre m'a donné un peu d'élan pour écrire ma nouvelle sur cette ville mythique, Titan Town. Je ne mentionne nulle part Vukovar en particulier, mais en général, il pourrait s'agir de n'importe quelle ville d'Europe occidentale, peut-être même des États-Unis, où les gens sont entourés de ces fameux Saturniens que l'on ne voit jamais et dont on ne sait même pas quelle est la forme de leur corps, de leur visage ou de leur morphologie, mais dont on peut dire qu'ils sont négatifs. Mais ici, nous avons aussi des titans positifs, dont l'un s'appelle Held, ce qui signifie héros en allemand, et sa femme s'appelle Heroine, qui patrouillent dans cette enclave isolée, qui est en fait au bord de la mort, entourée de Saturniens, avec des armes. Ils sont confrontés à la mort, et je dois dire à nouveau que la ville de Vukovar m'a aussi un peu inspiré, mais ils se battent, malgré les faibles chances, parce qu'ils savent qu'il vaut mieux se battre en sachant qu'on s'est battu que d'abandonner, de se rendre ou de se suicider collectivement. Bien sûr, je ne parle pas de Vukovar ou de la Croatie, mais je fais en tout cas allusion à des villes européennes qui sont en un sens également assiégées aujourd'hui, bien qu'indirectement, non pas par un ennemi direct ou armé, mais par ce que nous pourrions appeler une migration silencieuse, qui a une note humanitaire et un peu larmoyante. Cette note lui est donnée par le système, et je pense ici en particulier au système libéral de l'Union européenne et à l'État profond des États-Unis, qui contrôlent tout cela de manière pratiquement très fine en favorisant l'arrivée de non-Européens dans cette ville, défendue par les restes de ces titans déjà un peu dépassés.

Avez-vous été inspiré pour écrire cette nouvelle par d'autres livres que l'œuvre de Jünger mentionnée ci-dessus, que vous pourriez recommander à nos lecteurs ?

Je me suis également inspiré d'un livre de Jean Raspail que j'ai lu il y a longtemps, intitulé Le camp des saints. Je peux dire que la traduction anglaise de ce livre est également très bonne, je l'ai lu moi-même dans les années 1980 et je l'ai comparé avec l'original français. Je peux dire qu'il est en effet très bien traduit, et je vous recommande sans hésiter ce livre. Jean Raspail a écrit ce brillant roman en 1973 sur ce que nous voyons aujourd'hui dans l'Union européenne, ou plutôt en Méditerranée, sur l'arrivée constante de migrants non européens qui modifient la composition de la population. Cela part peut-être d'une bonne intention, mais je ne veux pas porter mes jugements moraux maintenant, de peur d'être accusé de racisme. Je pourrais parler de cela aussi, de cette inversion des mots, mais le fait est qu'il s'agit d'un remplacement de population. Je peux mentionner ici un autre auteur français proche de la nouvelle droite, Renaud Camus. J'ai son livre Le Grand Remplacement. Je ne sais pas s'il a été traduit en anglais, mais je le cite beaucoup, parce qu'il parle précisément des choses dont Alain de Benoist, la Nouvelle Droite et une foule d'auteurs de ces milieux ont déjà parlé de manière indirecte, c'est-à-dire de ce qu'ils prévoyaient il y a trente ans, ce remplacement de la population et la disparition progressive des Européens et du patrimoine culturel de l'Europe. Mon bref roman n'a peut-être rien d'exceptionnel, et je pourrais peut-être y ajouter quelques éléments, mais il me tient à cœur. Il est écrit de cette manière culturellement pessimiste, que je fais mienne, et fait référence à ce qu'ont écrit Camus et Raspail, aux thèses de Friedrich-Georg Jünger, mais aussi à Spengler. Tous, d'une certaine manière, peuvent être comptés parmi les précurseurs de la Nouvelle Droite.

81DPzzzqPYL.SR160,240_BG243,243,243.jpgAujourd'hui, nous, Européens, sommes tous confrontés à des problèmes similaires, tels que les migrations de masse, la mondialisation, etc. Néanmoins, il existe de vieilles rancœurs et des conflits entre certaines nations européennes qui sont le résultat de conflits du passé. C'est également le cas entre les Serbes et les Croates. Comment voyez-vous cela et avez-vous des contacts avec les groupes de droite et les identitaires serbes?

J'ai certains contacts avec l'organisation NAŠI de Serbie. J'ai également participé avec eux à un séminaire sur les thermes romains en Slovénie, organisé par l'association Svetilnik. Ivan Ivanović et son collègue au sein de cette organisation m'ont fait une très bonne impression. J'ai souvent des nouvelles d'eux et je corresponds avec eux, et j'ai été invité à Belgrade pour donner une conférence sur l'immigration de masse et le grand changement démographique, à laquelle auraient pu participer le professeur Kevin MacDonald des États-Unis, ainsi que moi-même, parce que nous voulions organiser quelque chose à une échelle un peu plus grande, mais malheureusement cela a été annulé à cause de la crise sanitaire actuelle. J'ai donc certains contacts, mais ils sont loin d'être ce qu'ils devraient être, pour la simple raison que c'est aussi un sujet clé dans cette thématique. Il existe encore une certaine méfiance, je ne dirai pas ‘’haine’’, car le mot est trop fort, mais une certaine incompréhension entre les conservateurs serbes et croates. Je les encourage, aux côtés de mes collègues slovènes, c'est-à-dire à vos côtés, à se joindre d'une manière ou d'une autre à cette lutte commune, et à voir tous ensemble quelles sont nos priorités, sans pour autant renier nos identités nationales et culturelles.

Quelle est votre vision globale des relations entre la Croatie et la Serbie aujourd'hui ?

Il est difficile d'en parler à l'heure actuelle car la Croatie est un pays spécifique et il existe de nombreux malentendus dans ses relations extérieures, qu'il s'agisse de la Republika Srpska, de la Bosnie-Herzégovine ou de la Serbie. J'aimerais donc beaucoup donner un jour une conférence spéciale sur ce sujet. Je dois dire que, bien que j'aie de bonnes relations avec des personnes issues de milieux nationalistes, voire même nationalistes et de droite dits ‘’extrêmes’’ (membres de l'idéologie dite de droite et du ‘’Parti croate du droit’’, op. cit.), je n'ai pas la même opinion qu'eux sur certaines approches, ou je ne suis pas d'accord avec leur méthodologie. Leur point de vue est correct sur de nombreux détails concernant le début de la guerre lors de l'éclatement de la Yougoslavie, mais je ne suis pas le genre de personne obsédée par sa conscience historique au point de couper complètement tout contact avec les Serbes, qu'ils vivent à Chicago, Banja Luka ou Belgrade. Je pense qu'il est très mauvais, nuisible et néfaste de construire son identité nationale sur l'exclusion, ou plutôt sur la diabolisation, la satanisation et l'insulte d'un autre peuple. J'appelle cela une identité négative. Je n'ai pas besoin des opposants serbes pour développer ma conscience nationale et être un bon Croate. Malheureusement, en Croatie, et je crois aussi en Slovénie et en Serbie, il y a un nombre important de personnes, dont beaucoup font partie du gouvernement, qui construisent leur identité serbe ou croate sur la haine, ou sur la diabolisation de toute la nation serbe ou de toute la question serbe, etc. Attention, ce n'est pas seulement le cas ici, mais malheureusement ce problème existe aussi ailleurs en Europe, mais peut-être pas dans la même mesure, par exemple avec les Catalans et les Castillans, ou avec les Hongrois et les Roumains.

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Dans quelle mesure pensez-vous qu'il est important que les peuples européens travaillent ensemble dans cette lutte pour la préservation et l'existence de l'Europe ?

Il ne s'agit pas de broutilles, mais de différences importantes et fatales. Que l'on lise Ante Starčević ou certains auteurs serbes qui glorifient la grande Serbie, il faut savoir tout cela et être capable de replacer ces personnes dans un contexte historique. Cependant, en ce moment de l'histoire, et je ne pense pas qu'il s'agisse d'une déclaration prétentieuse de ma part, nous sommes vraiment au dernier souffle de l'Europe. Le profil ethnique, ou plus exactement racial, de l'Europe a radicalement changé. Ce n'est plus l'Europe d'il y a trente ans ou celle d'il y a soixante-dix ans. Aujourd'hui, c'est un profil de personnes complètement différent. Nous parlons de soixante ou soixante-dix millions de personnes vivant dans l'Union européenne qui ne sont pas d'origine européenne. Par conséquent, une décision doit maintenant être prise, qu'il s'agisse de la baie de Piran ou de certaines parties de la Slovénie autour de Bregana ou peut-être autour de Medjimur, si, en tant que nationaliste croate, c'est mon objectif principal et mon centre d'intérêt, pour ne pas dire mon obsession, de discuter avec vous ou avec l'un de vos politiciens importants au sujet de morceaux de terre qui sont sous la juridiction slovène, ou notre objectif commun est de maintenir plus ou moins le statu quo et d'essayer de nous protéger de ce remplacement de population très subtil, qui ne se fait pas actuellement par un conflit armé, bien que nous ne puissions pas non plus l'exclure à l'avenir, et qui, en même temps, a le potentiel de détruire la nation serbe, ainsi que la nation croate, la nation slovène et toutes les autres nations d'Europe.

Ce dont je parle maintenant concerne notre micro-environnement en particulier, mais ce micro-environnement peut facilement être transféré en France ou en Allemagne. Il y a 20 millions d'étrangers en Allemagne, dont 10 millions, voire plus, sont d'origine non-européenne. Il s'agit de chiffres vraiment "conservateurs", qui sont en réalité beaucoup plus élevés, sans parler de la France, où les statistiques changent littéralement d'un jour à l'autre. En regardant la Suède, l'Allemagne, pratiquement toutes ces villes multiculturelles, on doit se demander si, aujourd'hui, on marche dans le centre de Paris ou de Francfort, ou si on vit à Tombouctou, en Algérie, dans une banlieue d'Istanbul, ou si on est encore dans une ville européenne. Je suis d'avis que, nonobstant nos politiques et nos haines mutuelles qui se sont avérées désastreuses, nous devons nous débarrasser complètement du nationalisme qui nous a fait tant de mal, ce nationalisme de la première moitié du XXe siècle, et nous n'avons tout simplement pas le choix en la matière. Ce nationalisme a causé d'énormes dommages aux Slovènes, aux Croates et aux Serbes, ainsi qu'aux Polonais et aux Allemands, sans parler d'une multitude d'autres nationalités. Nous avons un objectif commun, et je dirais franchement que notre problème fondamental et principal est le système du globalisme et du capitalisme.

Dites-nous en plus sur ce lien entre migration de masse et capitalisme ?

La chose la plus facile à faire est de dénigrer les migrants qui sont venus du Bangladesh et qui peuvent maintenant traverser le Gorski kotar, entrer dans Novo mesto ou errer autour de la frontière slovène de votre côté ou du nôtre. Il est trop facile d’attaquer ces migrants, trop facile de se moquer des Algériens et des Somaliens, en disant qu'ils ne se lavent pas, qu'ils sont laids ou qu'ils sont des terroristes potentiels. Tout cela est en partie vrai, mais nous devons nous demander quelles sont les causes de cette migration et quelles sont les possibilités d'y remédier, ou de revitaliser l'Europe. Alors, où se situent les causes ? Beaucoup de mes collègues qui sont des défenseurs du marché libre et, disons-le, du capitalisme, sont aussi de bons anticommunistes, comme moi, qui suis fier d'être anticommuniste, et nous pourrons en parler une autre fois. Toutefois, avant d'analyser certains problèmes, nous devons savoir où se trouvent les causes profondes. Je vais maintenant attirer votre attention sur un certain paradoxe. D'une part, vos collègues, comme vous-mêmes, sont opposés à la migration et au remplacement de la population, et ce à juste titre. Ils s'opposent au fait qu'un grand nombre de criminels, qu'il s'agisse des prisons viennoises et autrichiennes ou des prisons allemandes, voire plus de 60 %, sont composés de personnes d'origine africaine ou asiatique. Tout cela est vrai. Cependant, nous devons comprendre un fait : vous ne pouvez pas arrêter les migrations de masse si vous ne mettez pas d'abord fin au principe libéral du libre marché, ou à la libre circulation des personnes et des capitaux.

Alors, en fait, le capitalisme est-il en grande partie responsable des migrations de masse et du remplacement de la population ? Comment cela fonctionne-t-il en pratique ?

L'Union européenne et l'ensemble de la doctrine libérale, d'Adam Smith à Hayek et tous ces théoriciens libéraux d'aujourd'hui, sont fondés sur le principe que nous devons avoir la libre circulation des capitaux et des personnes. C'est, après tout, un des principes fondamentaux de l'Union européenne. Donc, pour revenir au paradoxe, et pour l'illustrer un peu de manière simple, j'ai un bon collègue, bon catholique et anticommuniste, grand analyste, qui s'exprime constamment contre les migrants, mais qui est aussi un grand défenseur du marché libre... Ce n'est tout simplement pas cohérent. Si je peux me permettre une petite allégorie, pour un commerçant, qu'il s'appelle Schmitt, Kovac, Maréchal ou Kovacevic, et où qu'il soit dans le monde, qu'il soit catholique ou juif, croate ou slovène, le plus important est qu'il vende ses marchandises. C'est pourquoi l'ouverture des frontières est dans son intérêt. Vous ne pouvez pas l'empêcher d'en profiter. Il y a des employeurs croates qui ont leurs magasins et leurs restaurants à Zadar, pour vous donner une illustration un peu plus poussée de tout cela, et ils ont de grandes croix accrochées dans ces restaurants. Ils sont ultra-catholiques et affichent parfois leur ‘’croatitude’’ de manière un peu grotesque, tout en embauchant une main-d'œuvre bon marché de Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, pour la simple raison que pour eux, le profit passe avant l'idée nationale. Je ne veux pas perdre mon temps avec de telles personnes. Je ne veux pas perdre mon temps avec ces faux Croates, Serbes ou identitaires, dont beaucoup sont des gens honnêtes. Je le répète donc, nous ne pouvons pas arrêter la migration si nous n'analysons pas d'abord le capitalisme. Après tout, les principaux "employeurs" de ces migrants sont précisément les grandes entreprises capitalistes, qui ont tout intérêt à obtenir une main-d'œuvre bon marché aujourd'hui et demain, tout en réduisant les salaires et revenus mensuels de la population blanche autochtone.

Mais quels sont les intérêts des néo-marxistes d'aujourd'hui, qui soutiennent aussi avec passion ce changement de population ?

En ce qui concerne les marxistes, il faut comprendre qu'il a toujours été dans leur intérêt et celui des communistes de créer une société mixte, car pour eux tout nationalisme sent le fascisme. Pour être clair, je peux me moquer d'eux, ce sont mes adversaires, de classe ou de race, pourrait-on dire. Mais il faut admettre que si les nationalistes européens, comme je l'ai déjà dit, on peut aussi les appeler les ‘’identitaires’’, avec leurs éternelles guerres tribales qui remontent à cent cinquante ans, qu'ils soient français, allemands, croates, serbes, catalans, castillans, bretons, jacobins et j'en passe, ne vont pas s'arrêter un jour, alors bien sûr, ils donnent du pain et des jeux, ou des opportunités tant pour les capitalistes que pour ces néo-marxistes ou antifascistes modernes, comme ils s'appellent aujourd'hui, pour une légitimité et une alimentation supplémentaires, d'inviter, ou plutôt d'ouvrir la porte légalement à des millions de candidats à l'immigration qui attendent en Afrique du Nord, en Libye, sans parler des trois millions et demi qui attendent en Turquie et d'un peu plus d'un million en Jordanie et en Syrie. Donc, en théorie, il y a environ dix millions de personnes qui attendent en Afrique et en Asie de venir en Europe.

Vous avez vous-même vécu à la fois dans la Yougoslavie communiste et multiethnique et dans les États-Unis multiraciaux. Quelle est votre expérience de la "multiculture" ?

Je n'ai pas besoin d'expliquer ce que cette migration massive peut nous apporter. J'ai vécu assez longtemps dans la Yougoslavie multiculturelle pour voir la fin de cette fraternité et de cette unité dont on parle aujourd'hui aux États-Unis, où je vivais avec ma famille à Los Angeles. Là-bas, il fallait être armé, et il n'y avait pas de téléphones portables à l'époque, mais aujourd'hui il faut avoir deux téléphones portables et une bonne voiture performante. Lorsque je vivais là-bas, j'étais constamment dans une sorte de peur et sous tension, car le soir, on entend presque constamment des coups de feu dans le Los Angeles multiculturel. Je ne pense pas exagérer, car vous pouvez également voir à la télévision les preuves empiriques de ce qui se passe aujourd'hui, non seulement à Los Angeles, mais aussi à Seattle et dans toutes les grandes villes et maintenant dans les petites villes des États-Unis. Maintenant, je ne veux pas porter ici de mauvais jugements sur les Afro-Américains, les Asiatiques ou même les antifascistes blancs, quels qu'ils soient. Il faut toujours chercher d'abord les causes de tout cela, il faut comprendre leur façon de raisonner. En Europe aussi, il y a encore beaucoup à faire, notamment avec la crise actuelle du COVID et l'énorme changement démographique. Je ne peux pas prédire s'il y aura des guerres ou non, car un homme peut perdre une guerre sans tirer un seul coup de feu.

Comment voyez-vous la société de consommation moderne créée par l'idéologie libérale?

Ce qui me gêne personnellement, c'est cette note un peu décadente que je remarque même chez moi et chez mes collègues, qui sont habitués à une certaine dictature de la prospérité et à ce progrès constant, à vouloir toujours, comme disent les Américains, "plus, toujours plus". Nous sommes une société trop opulente et trop riche, nous ne sommes plus habitués à une certaine note prométhéenne, à savoir que chaque chose a son prix. Comme le disait Alain de Benoist, dans le libéralisme, ou plutôt dans le mondialisme auquel nous assistons aujourd'hui, plus rien n'a de valeur, mais chaque chose a un prix. Et nous allons devoir payer ce prix de manière assez sanglante dans les années à venir.

Merci pour cette interview ! Enfin, dites-nous quels sont vos projets pour l'avenir proche et y a-t-il autre chose que vous aimeriez dire à nos lecteurs ?

Je tiens à remercier vos lecteurs. J'aimerais que plus de gens lisent mes livres, donc toutes les personnes sérieuses et les étudiants qui aiment lire peuvent me contacter par e-mail. Je serais également heureux de donner une conférence chez vous, pas nécessairement sur des sujets politiques, mais peut-être sur le thème du prométhéisme dans la littérature européenne, où nous pourrions également aborder la politique du moment. Nous avons également pu aborder les sujets plus sensibles de la Seconde Guerre mondiale et de la catastrophe qui a eu lieu dans la Corne de Kočevje en 1945. Je suis ouvert à la conversation et j'aime entendre, non seulement des applaudissements, mais aussi des questions critiques plus complexes. Je serais heureux si quelque chose pouvait être organisé à l'avenir. J'apprécie les identitaires et je suis en contact avec eux dans une certaine mesure. Le problème de l'organisation de ces événements est généralement la logistique, mais ma vieille règle, je crois que c'est Nietzsche qui l'a dit, est que rien ne tombe du ciel. En fait, je vais très bientôt donner une conférence en anglais en Finlande sur Nietzsche, intitulée "Nietzsche et la signalisation de la vertu". Il s'agit du nouveau terme "virtue signalling", qui fait référence à la moralisation. Nous devons travailler sur notre hégémonie culturelle et faire preuve d'un peu plus de courage civique. Je tiens à vous remercier une fois de plus, ainsi que vos lecteurs. Si quelqu'un souhaite en savoir plus et aussi apprendre quelque chose, il peut me contacter à l'adresse tom.sunic@gmail.com  ou visiter mon site web www.tomsunic.com .

En français:

http://www.ladiffusiondulore.fr/home/792-la-croatie-un-pays-par-defaut-.html

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Tomislav Sunic décrit le phénomène de la « soudaineté » et des aléas dans la notion du politique chez les peuples dépourvus d’États stables. En s’appuyant sur de nombreux ouvrages d’écrivains allemands, français, croates et américains, il s’intéresse plus particulièrement au cas de la Croatie avant d’élargir sa réflexion et de passer en revue les « fausses identités » qui interviennent dans la construction des nationalismes européens. Ce livre incontournable présente les identités nationales par « défaut » ou par « procuration ».

Les victimologies et les hagiographies communistes, véhiculées par une certaine gauche occidentale et les médiats fantasmagoriques, ont été volens nolens à l’origine de l’exacerbation du conflit en ex-Yougoslavie — comme elles le seront peut être demain dans l’Union Européenne.

L’ouvrage traite également du glissement sémantique des vocables à la mode, tels que « fascisme », « antifascisme »,  « racisme », etc., et présente au lecteur la face cachée d’une forme de postmodernité mimée à outrance par les Européens de l’Est.

Cette nouvelle édition s’enrichit d’une introduction de Robert Steuckers nous éclairant sur le parcours de l’auteur et son œuvre.

dimanche, 07 mars 2021

GUILLAUME FAYE, HÉROS DE L'EUROPE

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GUILLAUME FAYE, HÉROS DE L'EUROPE

Le Soleil se lève

avec Jean-Yves Le Gallou, Robert Steuckers, Daniel Conversano, Thomas Ferrier

Hommage à Guillaume Faye (Le Soleil se lève - ECP)
 
Bienvenue pour le dix-septième podcast du Soleil se lève, l'émission mensuelle de l'ECP avec comme invités spéciaux @Jean-Yves Le Gallou, @Daniel Conversano, @Thomas Ferrier et Robert Steuckers .
 
Autre intervenant : Lucien Lachance​.
Chroniqueurs : @Dal Dec ​.
TELEGRAM : t.me/LSSLoff
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THÈME DU MOIS : HOMMAGE À GUILLAUME FAYE
Guillaume Faye, cet esprit fusée : http://www.librairiefrancaise.fr/fr/h...
 
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SOMMAIRE 00:00:00
Introduction 00:02:09
Hommage à Guillaume Faye 01:05:31
Les imitations de Dal Dec 01:16:31
Zemmour 2022 01:28:58
Rubrique communautaire : Epona (ECP) 01:34:54
Conclusions et présentations des initiatives des invités
 
REMERCIEMENTS
Un grand merci à experts audiovisuels : Juigi di Pesto et @Pourquoi Ça Craint ?
Un grand merci aussi à tous ceux, connus ou non, qui nous ont partagés.
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samedi, 13 février 2021

Archéofuturisme : un dynamisme vitaliste

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Archéofuturisme : un dynamisme vitaliste

Conférence donnée au Pérou sur l'archéofuturisme selon Guillaume Faye

Traduction d’une conférence donnée au Pérou, par Israel Lira, directeur du centre des études Crisolistes – Le 24 décembre 2020

«…Les formes politiques et sociétales de la modernité se brisent. Les voies archaïques émergent dans tous les domaines politiques, la résurgence d’un Islam conquérant en est un parfait exemple. Finalement les futures altérations de la technoscience -principalement en génétique – tout comme le retour tragique à la réalité que le 20ème siècle a préparé, va demander un retour vers une mentalité archaïque. C’est le modernisme qui est une tendance passagère. Il n’y a aucun besoin de revenir au classique traditionalisme, imprégné de folklore et rêvant à un retour au passé. La modernité est déjà obsolète. Le futur doit être archaïque, c’est à dire, ni moderne ni passéiste.(Faye, 1998:15). (revoir d’après l’original, p43)

Cette citation de Faye montre le flou dans lequel il laissait les principes consubstantiels à son système théorique, pour éviter précisément qu’ils puissent être confondus avec d’autres théories ayant aussi la technoscience dans le champ de leur réflexion. Dans le cas particulier de Faye, sa proposition, dans ce qu’elle a d’universel, relève de la catégorie du constructivisme vitaliste, tandis que sa conceptualisation spécifique prend la forme du néologisme « archéofuturisme ». 

product-image.jpgCette nouvelle doctrine a influencé un large éventail d’écoles de pensées théoriques à ce jour, dans le cadre de propositions anti-globalistes, anti-individualistes et anti-libérales, face au monde postmoderne qui porte l’estampille du nihilisme culturel, dont les principales expressions phénoménales s’expriment dans la laïcité nihiliste, la globalisation néolibérale, le narcissisme hyper-individualiste et l’extrême relativisme culturel.

La trichotomie centrale de l’archéofuturisme (TCAf)

L’archéofuturisme a trois thèses principales à l’intérieur desquelles nous devons remarquer son rejet absolu – par Guillaume Faye – des positions techno phobiques (le traditionalisme classique et le conservatisme) ainsi que les positions technophiles acritiques (technicisme et transhumanisme), et elles peuvent être résumées ainsi :

Première thèse (T1): la civilisation contemporaine qui est la fille de la modernité et de l’égalitarisme, termine déjà son cycle historique, ainsi, « la vieille croyance dans le miracle de l’égalitarisme et de la philosophie du progrès, qui affirmait qu’il était toujours possible d’obtenir plus, est morte. Cette idéologie angélique a créé un monde qui devient moins viable chaque jour. » (Faye, 1998: 2-3)

Seconde thèse (T2) : Les idéologies contemporaines qui émergent comme un fait symptomatique du retour des structures psycho-bio-sociales à un état très moderne sont caractérisées par le rejet de l’individualisme et de l’égalitarisme, ce dernier comme expression maximal du nihilisme culturel. Pour affronter le futur il faut reproduire une mentalité archaïque, c’est-à-dire, pré-moderne, non égalitaire et non humaniste, qui restaurera les valeurs ancestrales d’ordre des sociétés. Maintenant, les découvertes en techno science, particulièrement dans le domaine de la biologie et de l’informatique, ne peuvent être administrée à travers les valeurs humaniste et les mentalités modernes.

Aujourd’hui les événements géopolitiques et sociaux sont dominés par des problèmes religieux, ethniques, alimentaires et épidémiologiques. Revenons à la question principale. Je (Guillaume Faye) propose donc, une nouvelle notion, l’archéofuturisme, qui nous permettra de rompre avec les dogmes modernes, égalitaire, humaniste et individualiste, inadaptés pour penser au futur, et qui nous permettrait de survivre dans le siècle de feu et de fer qui vient. (Faye, 1998:4-5)

Troisième thèse (T3) : l’avènement d’un nouveau type de scénario dans un cadre qui est totalement différent du monde égalitaire régnant et actif, dans la mesure où il est clair pour nous que « nous devons nous projeter et imaginer le monde post-chaos, le monde après la catastrophe, un monde archéofuturiste, avec des critères radicalement différent de ceux utiliser dans la modernité égalitaire.»

Ces trois thèses centrales constituent les fondamentaux de l’archéofuturisme, configurant sa trichotomie centrale (TCAf) comme système théorique qui s’exprime de la façon suivante :

Af = <T1,T2,T3>

Où,

Af = Archéofuturisme comme proposition théorique.

T1 = Thèse de la mort du mythe du progrès.

T2 = Thèse de l’éternel retour et la sombre illumination.

T3 = Thèse du nouveau paradigme existentiel.

Qui plus est, il faut mentionner qu’une partie du discours de Guillaume Faye doit être comprise dans le cadre littéraire qu’il se donne afin d’illustrer son travail, et/ou d’élaborer une sorte de projection hypothétique en forme d’utopie et de dystopie, que l’on voit se refléter dans son œuvre, l’Archéofuturisme V2. 0 ( 2016).

Archéofuturisme et transhumanisme : un antagonisme irréconciliable

Aux antipodes de TCAf, on peut présenter le transhumanisme tel qu’il ressort de manière claire et nette des travaux de Max More et Anders Sandberg, et de cette déclaration de la World Transhumanist Association, qui réaffirme la systématisation faite par ces deux auteurs : 

9781907166099-fr.jpg«Le transhumanisme est une sorte de philosophie qui tente de nous guider vers une condition post-humaine. Le transhumanisme a de nombreux points communs avec l’humanisme, tel que son respect de la raison et de la science, son acceptation du progrès et la priorité donnée à l’existence humaine (et transhumaine) dans cette vie au lieu d’une vie future surnaturelle. Le transhumanisme diffère de l’humanisme dans la reconnaissance et l’anticipation d’altérations radicales dans la nature et notre potentiel biologique grâce à différentes sciences et technologies telles que les neurosciences et la neuropharmacologie, l’extension de la vie, la nanotechnologie, l’ultra-intelligence artificielle, la vie dans l’espace, combinées à une philosophie rationnelle et un système de valeur rationnel.» (More, 1990)

Dans la même veine : « les philosophies de vie qui recherchent la continuation et l’accélération de l’évolution de la vie intelligente au-delà de la forme humaine actuelle et de ses limitations au travers de la science et la technologie, sont guidées par des valeurs et des principes qui promeuvent la vie. » (More et Sandberg 2001)

De ce qui précède, il ressort clairement, littéralement et explicitement que le transhumanisme se trouve dans la logique narrative de la modernité, dans la mesure où il implique la continuation et l’expansion de la philosophie du progrès linéaire, compris comme une perfectibilité indéfinie du genre humain et qui n’admet aucun recul que ce soit (Canguilhem, 1999 :669). C’est ce principe névralgique du transhumanisme,  celui sur lequel il repose entièrement et que même l’histoire de la science a démystifié, qui apparaît comme l’antagoniste de la trichotomie centrale de l’archéofuturisme (TCAf).

Très contraire à l’idée de la modernité du progrès linéaire,l’ archéofuturisme met devant lui une idée de mouvement synergique, qui est plus intégrale, un dynamisme vitaliste, dans la mesure où l’archéofuturisme rejette l’idée de progrès comme fin en soi. Car tout ce qui découle de la vision du monde d’un peuple doit être fondée sur des bases immémoriales, et parce que depuis 50 000 ans, Homo sapiens n’a que très peu changé, mais aussi parce que le modèle archaïque pré-moderne des organisations sociales a donné des preuves de son efficacité. À la fausse idée de progrès, nous devons opposer l’idée de mouvement ( Faye, 1998: 89) (revoir d’après l’original, p71)

De ce qui vient d’être exposé il peut être réaffirmé que l’archéofuturisme ne penche aucunement vers le système théorique du transhumanisme contemporain, comme le voit Michael O’Meara (2013) et, plus explicitement encore, Roberto Manzocco (2019), et ce système de pensée ne peut pas non plus être considéré comme une branche conservatrice du transhumanisme, un transhumanisme conservateur, erreur encore pire que toutes celles qu’on pourrait faire. A l’appui de cette idée, on ne peut trouver d’explication que dans la prétention totalitaire du transhumanisme international de s’annexer tout projet qui ferait allusion à l’utilisation de technologie pour l’amélioration de la qualité de la vie et de la condition humaine, initiatives qui ont été présentes depuis la révolution industrielle, étant donné que comme pour tout système théorique, les idées qui lui ont servi de base, et les premières pensées apparentées, ont pu être retracées comme esquissé dans les travaux de Hugues (2002) et Bostrom (2005).

Mais on ne peut en déduire que toute idée qui préconise l’utilisation des technologies pour l’amélioration de la qualité de la vie et de la condition humaine, est en soi du transhumanisme, même si cela est validé par les transhumanistes eux-mêmes, dans la mesure où « l’Homme +» (l’Homme Af) a des particularités qui le différencient précisément comme philosophie et comme proposition théorique, aussi bien par exemple de la pensée futuriste (artistiques et technologiques), et de l’utopisme technoscientifique.

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Le terme transhumanisme est apparu en 1957 sous la plume du biologiste Julian Huxley, tout comme le terme «transhumain» en 1966 dans la bouche de l’Américain futuriste F.M. Esfandiary, sans qu’on puisse parler de transhumanisme à proprement parler avant l’usage systématique du terme par la World Transhumanist Association (WTA) fondée par Nick Bostrom. Il fallait éviter de tomber dans une anarchie sémantique et méthodologique, sous peine de voir le transhumanisme se perdre lui-même dans l’imprécision. Dans cette mesure, «… l’affirmation qu’il est éthique et souhaitable d’utiliser les moyens technoscientifiques pour améliorer fondamentalement la condition humaine…(…) est simplement le plus petit dénominateur commun du transhumanisme et peut être adopté et adapté à ses propres besoins, par la majorité des idéologies politiques à l’exception des idéologies bio-conservatrices et néo luddites.(…)

Bildschirmfoto-2020-05-14-um-11-39-36_720x600.pngLes fondateurs du transhumanisme moderne, conscients de ces risques, essayèrent d’orienter le Central Axis of Transhumanism (CAT) vers des concepts tels que le respect des individualités, liberté, tolérance et démocratie, faisant remarquer que les racines du transhumanisme reposent sur la philosophie des lumières, l’humanisme et le libéralisme. Les extropiens sont allés encore plus loin, essayant d’imposer au CAT, des concepts tels que « l’ordre spontané » et, plus tard, les principes de l’Open society de Soros (Estropico, 2009).

Cependant, dans la pratique, il est clair que ces incitations n’ont pas été totalement couronnées de succès, étant donné qu’à ce jour, tel que nous le voyons, il n’est pas nécessaire d’adhérer au transhumanisme pour pouvoir prétendre que grâce à la technoscience, la qualité de vie et la condition humaine peuvent être améliorées. Cet impératif de précision téléologique et catégorique est partagé par la WTA , pour ne pas tomber dans ce qu’ils appellent le futur fascisme racialiste et eugéniste ou dans l’utopisme technoscientifique du socialisme classique.

Ainsi, il est clair que le transhumanisme et ses courants marginaux (extropianisme, techno-progressisme, singularitarisme, transfigurisme etc.), jusqu’à aujourd’hui, représentent les antithèses des propositions de l’archéofuturisme…

Le mythe de la quatrième révolution industrielle

Faye lui-même notait déjà tout ce qui est exposé dans cet article, dans un court essai publié sur son blog le 23 mai 2016, qui partageait de nombreuses similarités avec les récents commentaires que Mario Bunge a apportés sur le sujet. Il englobait en effet le transhumanisme dans le cadre plus large des réactions quasi religieuse issues de la foi en l’idée du progrès et du développement linéaire, y voyant un fait symptomatique de l’effondrement économique mondial à venir.

«L’optimisme forcé, assez irrationnel, sur la ”nouvelle économie numérique”, avec le big data, la blockchain, l’impression 3D, le ”transhumanisme”, etc. qui préfigureraient une “quatrième révolution industrielle” et un nouveau paradigme (et paradis) économique mondial, relève probablement de l’utopie et de l’auto-persuasion. Et de la croyance aux miracles» (Faye, 2016).

La première révolution industrielle – début du XIXe siècle– s’organisait autour de la machine à vapeur, la deuxième (fin du XIXe) autour de l’électricité, la troisième autour de l’informatique (milieu XXe). La quatrième révolution (début XXIe), issue des deux dernières, l’électrique et l’électronique, concernerait la généralisation d’Internet et des connections universelles numériques par le web. Le concept de « 4ème révolution industrielle » est né après la foire de Hanovre en 2011, où l’on a célébré la naissance de l’ ”usine connectée” ; cette dernière, entièrement ”webisée” et branchée directement sur les clients, est robotisée et emploie de moins en moins de salariés. On a créé l’expression abstraite d’” industrie 4.0”. C’est un concept assez creux : à quand, l’ ”industrie 5.0” ?

Le néo-scientisme et l’écologisme

Les prophéties sur la révolution de l’économie numérique, avec ses mots fétiches, cloud, big data, transhumanisme, etc, appartiennent à une idéologie néo-scientiste qui risque de déboucher sur des désillusions terribles. Or, ce néo-scientisme sans prise de recul, comme celui de la fin du XIXe siècle, cohabite curieusement, chez les mêmes, avec un anti-progressisme écologiste. Il est aussi stupide que les théories de la décroissance : il relève du même extrémisme.

pack-faye-5-ouvrages-a-prix-reduit-.jpgCe romantisme néo-scientiste est l’exact pendant de celui de la fin du XIXe siècle – relisez Jules Vernes et Victor Hugo – où l’on s’imaginait l’avenir en rose sous l’influence du concept magique et au fond peu rationnel de ”Progrès”. À la fin de son poème La légende des siècles, Victor Hugo brossait une vision idyllique du XXe siècle.

Les erreurs des pronostics technologiques sont une habitude. Jules Vernes prévoyait qu’en 1960, les habitants des villes se déplaceraient en engins volants individuels. Mais il n’avait pas prévu l’automobile. Et, dans les années 60, on pronostiquait des bases humaines nombreuses sur la Lune et sur Mars, astronomiques et d’extraction minière, la généralisation des transports aériens supersoniques et hypersoniques stratosphériques ainsi que la diffusion de l’énergie de fusion nucléaire. Bien des pronostics sur le futur de la ”révolution numérique” relèvent probablement des mêmes erreurs utopiques de jugement.

L’utilité marginale déclinante de l’économie numérique

Le téléphone, l’électrification, le chemin de fer et l’automobile, l’aviation comme la radio et la télévision, la pénicilline, l’anesthésie, etc. ont été des bonds technologiques énormes, de par leurs conséquences, bien plus qu’Internet ou l’économie numérique. Le binôme numérique/informatique offre moins de facilités qu’on ne croit ; parce qu’il complique les processus autant qu’il ne les simplifie. Les innovations technologiques de la ”révolution numérique” ne répondent pas dans la pratique quotidienne, à leurs promesses. Elles sont inférieures en terme d’avantages marginaux aux innovations des précédentes mutations techno-industrielles» (Faye, 2016).

Archéofuturisme et Crisolisme

L’archéofuturisme, selon ce que nous venons de voir, est une position équilibrée, qui intègre dialectiquement deux catégories : l’archaïsme et le futurisme. C’est une théorie critique de la modernité mais aussi des traditions.

crisolisme.jpgL’héritage fayen est à la base de l’archéofuturisme péruvien dans le cadre de la Théorie Crisoliste, laquelle prévoit une harmonie entre la vision traditionnelle de diverses ethnies, dont la Péruvienne, et l’idée d’une synergie technoscientifique ainsi qu’un mouvement socio-économique harmonieux, sans affecter les environnements, par exemple, les communautés Andine et Amazonienne, face au danger d’un idéal de progrès infini représenté par une vision d’exploitation de la nature, qui jusqu’à ce jour n’a apporté que des exploitations minières illégales dans la région de Madre de Dios, des effondrement minier à Ancash, des marées noires en Amazonie, la déprédation dans les réserves écologiques telle que Chaparri, augmentant le risque d’extinction d’espèces menacées, et la déforestation exacerbées provoquant la perte de 164 662 hectares de forêt tropicale amazonienne en 2016, ce qui mit en danger la santé et l’équilibre environnemental.

L’archéofuturisme donc, n’est pas la misanthropie cachée du transhumanisme, nourri par l’idée d’un progrès infini, qui déteste l’être humain ordinaire, limité par ses faiblesses biologiques. L’archéofuturisme n’est pas non plus, et ne sera jamais, un transhumanisme conservateur. L’archéofuturisme est la réaffirmation d’un amour authentique des potentialités de l’humain originel en tant que tel, dans la mesure où il est évident que l’idée moderne du progrès, tel qu’il fut dénoncé par Rousseau (1750), génère un être riche matériellement et techniquement puissant, mais moralement répugnant.

Source


Un grand merci à Olivier Dubuis pour la traduction

mardi, 02 février 2021

L'histoire de la tradition européenne selon le rebelle Dominique Venner

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L'histoire de la tradition européenne selon le rebelle Dominique Venner

La maison d'édition l'Arco e la Corte a publié l'essai de l'intellectuel français Histoire et tradition des Européens". 30 000 ans d'identité.

par Francesco Marotta

Ex: https://www.barbadillo.it

    "[...]L'histoire est une créatrice de sens. A l'éphémère de la condition humaine, elle oppose le sentiment de l'éternité des générations et des traditions [...]". (Dominique Venner)

510AY7pYSFL._SX355_BO1204203200_-310x433.jpgL’ouvrage est désormais disponible dans toutes les librairies italiennes. Histoire et tradition des Européens. 30.000 ans d'identité de Dominique Venner se trouve donc partout en Italie. Cet essai, publié par L'arco e la Corte, édité par Manlio Triggiani et traduit par Gaetano Marabello, est passé presque inaperçu. Une chose inexplicable, surtout dans ces milieux "culturels" qui devraient lire les écrits de Venner avec plus d'attention, au lieu d'exalter seulement la magniloquence des samouraïs d'Occident. En bref, analyser soigneusement ses œuvres et comprendre sa personnalité est une toute autre chose. Mais comme souvent, pour eux, construire autour de la fin tragique de Dominique le panégyrique habituel qui heurte même sa mémoire, passe avant tout. Mais c'est un essai dans lequel il n'y a presque aucune trace du dernier acte, de "secouer les consciences anesthésiées et de réveiller la mémoire de nos origines". C'est un écrit que nous recommandons en particulier à ceux, nombreux, qui ne connaissent pas ses œuvres, sa passion pour l'histoire et, en même temps, les nuances de l'historien avec son talent descriptif et narratif peu commun.

Dans l'introduction de Gaetano Marabello, sur la base d'un article de Francesco Borgonovo publié dans le journal La Verità du 1er octobre 2018, intitulé "Défendons maintenant les hommes doux et assez de la rhétorique du rebelle", la querelle habituelle se détache : Dominique Venner, le rebelle ou le révolutionnaire ? Borgonovo semble n'avoir aucun doute. Selon le journaliste, l'historien français fait partie du grand groupe catalogué à droite, selon un étiquetage facile, l'inscrivant de plein droit dans le seul rôle du révolutionnaire. Dommage que Venner, quiétait conscient des vicissitudes troublantes de notre époque, qu’il lisait notamment avec les yeux clairs, dépourvus des préoccupations idéologiques de la modernité : il y flairait l'humus des révolutions du Petit Siècle. L'un des traits distinctifs de Venner était son rejet de l'ordre dominant. Ses valeurs ne coïncident pas avec celles de la modernité. Sa conduite humaine dépeignait son intériorité. Pour preuve, il suffit de considérer comment il a été ostracisé pendant longtemps parce qu'il était contre toute orthodoxie. Anticonformiste et lucide dans l'exposé des particularités de la "pensée unique", interdite et souvent raillé par les scribes bien intentionnés, il dédaigne tout ce que les autres recherchent. Dominique Venner, le cœur rebelle, savait dire "Non".

Après avoir terminé ce petit et consciencieux préambule, il est maintenant temps d'aborder l'essai en question. Publié en France en février 2002 par les Éditions du Rocher, Histoire et tradition des européens : 30 000 ans d'identité, montre clairement dès les premières pages qu'il n'y a pas de "Tradition" des peuples européens mais des traditions. Ceux-ci font partie de la notion d'Ethnos, comprise comme une communauté caractérisée par l'homogénéité de la civilisation, de la langue, de l'histoire, de la culture, des coutumes, des traditions et des mémoires historiques, traditionnellement installée sur un territoire donné. Le point de vue de Venner, imprimé dans son exposition captivante, est celui d'un "historien témoin de son temps". Par conséquent, l'histoire et les traditions européennes font inévitablement partie d'une communauté de culture qui ne peut être trouvée "en aucune façon ailleurs". Ses examens font une brèche dans une époque dont la caractéristique principale est le désaveu total des particularités de tout un continent, victime du déracinement, de la pathologie sociale de notre temps. Mais pour comprendre le chaos dans lequel nous vivons, il est nécessaire d'observer les choses en posant des questions importantes.

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En bon Français qu'il était, la question qu’il se posait était évidente : qu'est-ce que la France ? Du point de vue de quelqu'un qui croit en une Europe très différente de la bureaucratisation et de la financiarisation de l'économie : qu'est-ce que l'Europe ? Mais le point central, la hantise, était avant tout la question de savoir ce que nous sommes et où nous allons. Pour Dominique Venner, soit l'Europe s'élève par une volonté de puissance, soit elle est condamnée à périr aux mains d'hommes "dénaturés", ne tirant plus ses richesses des peuples qui la constituent. Et la seule façon qu'il a connue d'exprimer sa pensée a été de voyager à travers l'histoire, en mettant en évidence un héritage spirituel à la merci de l'idéologie de la mondialisation qui se moque de la poésie homérique, des légendes celtiques et nordiques, de l'héritage romain, de l'imagination médiévale et de l'amour courtois. L'objectif de Dominique Venner, on peut le résumer à ceci : apporter des éléments utiles pour ne pas exclure la possibilité pour quiconque d'entreprendre une recherche authentique de nos traditions, en réaffirmant la seule façon que nous connaissons d'"être face à la vie, à la mort, à l'amour et au destin".

Poussant ses investigations dans les méandres de la mythologie grecque, de la mythologie romaine et de la mythologie nordique, son livre ressemble beaucoup à une invitation à faire pleinement l'expérience d'une "certaine humanité" qui est profondément ancrée dans les peuples d'Europe. D'Achille à Ulysse, nous avons des héros qui "expriment un monde intérieur" bien au-delà des contextualisations fournies par une certaine historiographie. Discuter longuement des deux héros, aux passions opposées mais à la même volonté, qui "traversent le temps depuis les poèmes homériques", sans rien faire d'autre que de nous dire comment ils ont consacré leur existence à "se construire par l'exercice du corps et de l'esprit" ; nous parler, de l'Histoire telle que nous la comprenons, le "théâtre de la volonté" qui est alors "une invention européenne" et non le fruit de l'héritage de l'exotisme des XVIIIe et XIXe siècles ; continuellement mis à jour, avec de nouveaux traits stylistiques universels teintés de naïveté. Mais dans cet essai, l'Orient a toute sa place, dépouillé des pièges et assimilant les particularités des autres : "Nous disons Orient, mais l'Orient a tous les visages. L'Égypte n'est pas la Chine, le monde sémitique n'est pas l'Inde", car le substrat des peuples de la Terre est formé par la pluralité des peuples et des cultures particulières. Caché par cette civilisation universelle d'abord, puis par les "cultures multiples", tant vantées par Lévi-Strauss et par l'ethnocentrisme qui imprègne l'idéologie du progrès.

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Dans un paragraphe auquel il a donné un titre sans équivoque, "Tendances suicidaires contemporaines", comme s’il avait eu une vision anticipatrice du désastre que nous vivons aujourd'hui, Venner met l'accent sur ces pulsions autodestructrices des peuples européens, qui essaient de se donner la mort par un suicide collectif tout en aigreur et en fureur : "Il n'y a pas d'exemple historique de civilisation qui ait poussé à un tel degré le refus de survivre et la volonté de se supprimer". Un des héritages des deux guerres mondiales qui est lié au développement bourgeois d'un certain protestantisme (voir aussi les postulats d'un certain catholicisme), ainsi que le mantra d'une sotériologie d'absolution des péchés commis par le biais de l'expiation perpétuelle, en vue d'une possible rédemption et d'un salut. Mais pour sortir de cette dépendance et des résidus des utopies universalistes, "nous sommes obligés de faire un effort intellectuel et spirituel à la hauteur du défi", en prenant soin de toutes ces nuances auxquelles nous n'avons même pas pensé. En particulier, approfondir et élaborer avec de nouvelles synthèses aussi cette herméneutique créative déjà traitée par Mircea Eliade, une source d'inspiration pour la raison qu'"elle révèle des interprétations qui n'étaient pas saisies auparavant" en raison de la tendance à traiter les problèmes avec des grilles interprétatives-idéologiques sur l'état des choses.

Mais le long voyage accompli par Venner, pour rédiger cet ouvrage, tient compte des 30.000 ans de culture européenne, de l'espace géographique où elle s'est développée, avant même les preuves symboliques et esthétiques que l'on trouve dans la grotte Chauvet, en Ardèche, dans le sud de la France. Un fil conducteur qui relie l'histoire des peuples indo-européens aux spécificités de la personnalité des protagonistes de l'Iliade et de l'Odyssée, ou, en termes de linguistique : d'Émile Benveniste à Georges Dumézil, de la Túatha Dé Danann irlandaise au chaudron celtique, du voyage des Pythies au mystère des Hyperboréens, etc. A la fin de son tour du monde à des époques plus récentes, il en vient à comparer les vicissitudes des "poèmes fondateurs" de la culture européenne. Comme La Chanson de Roland écrite dans la seconde moitié du XIe siècle avec Homère, Achille, Priam, Siegfried, Hector, "du héros avant la Destinée", illustrant son essence et le fameux "sentiment d'une communauté de destin". Fournir une clé de lecture qui ressemble à la continuation d'un long voyage, en compagnie de Télémaque, un encouragement pour le lecteur à redécouvrir les expériences et la valeur du voyage : les différentes significations de l'"être" par rapport à nous mais certainement pas "univoque".

Rome est morte à cause de ses conquêtes, lorsque "ses empereurs ont cessé d'être d'origine romaine" et que les Romains eux-mêmes ont été supplantés par des masses d'immigrants de tous les peuples conquis, assimilant leurs traditions, leurs identités, leurs cultures et leur sens du "Sacré". Sans s'en rendre compte, ils sont passés de l'ordre du cosmos à la mortification radicale de l'autosuffisance de l'homme (unicum peccatorum), sanctionnant ainsi l'inversion des pôles, de la mesure à l'excès. Dans ce travail de Venner, l'un des plus importants de sa mouvance, on distingue l'interlocuteur très préoccupé par les dynamiques négatives qui ont investi le Vieux Continent. Il est également une invitation à relire attentivement l'injonction delphique qui dit "Connais-toi toi-même". Dominique, l'historien qui a exploré avec prudence mais grande conscience les secrets de la chevalerie, du sens de la dignité et de l'honneur, de la loyauté et de la générosité, de la courtoisie et de l'éthique du service, avait sans doute une vision verticale des choses dans le monde. Il a parfaitement réussi à combiner ses examens sur le nihilisme et le pillage de la nature avec l'étude des œuvres de Huxley et Orwell, de Guy Debord et des écrits de Flora Montcorbier. Un amateur de longues réflexions qui a lu attentivement "Le Communisme de Marché" : De l'Utopie Marxiste à l'Utopie Mondialiste" du philosophe et économiste, insérant dans cet ouvrage certaines de ses idées sur "la fabrication des zombies", la religion de l'Humanité de l'Occident et l'homo œconomicus du futur, pour une métaphysique renouvelée de l'histoire. On peut comprendre que Dominique, ait pu voir la descente d'Hypnos et de Thanatos, le sommeil et la mort, prêts à conduire l'esprit de l'Europe devant le destin ultime.

*Storia e tradizione degli europei. 30.000 anni d’identità I Dominique Venner (traduzione a cura di Gaetano Marabello e con postfazione di Manlio Triggiani, L’arco e la Corte, Collana “Historiae”, pp. 278, euro 18)

dimanche, 31 janvier 2021

Un bref guide pour comprendre les antécédents de la Quatrième Théorie Politique

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Un bref guide pour comprendre les antécédents de la Quatrième Théorie Politique

Ex : https://novaresistencia.org

Pour comprendre le panorama dans lequel s’inscrit la Quatrième Théorie Politique (QTP), il est fondamental d'approfondir ses connaissances dans l’histoire des mouvements et des personnages qui ont contribué à sa construction. Le résumé qui suit ici sert de guide de lecture pour connaître les antécédents de la Quatrième Théorie Politique, ainsi que ses exposants, bien que la QTP représente une aspiration à surmonter les aspects totalitaires de certaines théories et personnages que nous mentionnons.

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  1. Pierre-Joseph Proudhon et Louis-Auguste Blanqui avec leur socialisme non marxiste.
  2. Le syndicalisme révolutionnaire de Filippo Corridoni et Georges Sorel.
  3. Le Cercle Proudhon de Georges Valois et Édouard Berth.
  4. Les "non-conformistes" français des années 1930 : Thierry Maulnier, Emmanuel Mounier et Jean-Pierre Maxence entre autres.
  5. Ramiro Ledesma Ramos et le syndicalisme national des JONS.
  6. Les mouvements et auteurs national-révolutionnaires des années 50 et 60 en France : le nationalisme révolutionnaire de François Duprat, la Jeune Nation de Pierre Sidos et Dominique Venner, l'Occident, l'Ordre Noveau, le Groupe Union Défense (et un énorme « etc ».).
  7. Le national-socialisme de gauche d'Otto Strasser et du Front noir, et les autres courants national-révolutionnaires allemands insérés dans la révolution conservatrice, où se distinguèrent Ernst Jünger, Karl-Otto Paetel et Franz Felix Pfeffer von Salomon, entre autres.
  8. Le socialisme prussien d'Oswald Spengler.
  9. Le solidarisme français.
  10. Tout ce qui concerne la lutte écologiste et la protection de la faune et de la flore.

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  11. Les Jungkonservativen, groupes allemands insérés dans la révolution conservatrice, dont les principaux représentants sont Edgar Julius Jung, Arthur Moeller van den Bruck et Heinrich von Gleichen.
  12. Le mouvement allemand völkisch (folciste), inséré dans la révolution conservatrice allemande, avec les doctrines d'Otto Böckel et des "radicaux de Hesse", et la vision naturaliste de Karl Fischer et du Wandervogel.
  13. Benito Mussolini et le socialisme italien du début des années 20 et la République sociale italienne des années 40.
  14. Le socialisme révolutionnaire italien de Nicola Bombacci.
  15. José Antonio Primo de Rivera, inséré dans les courants du national-syndicalisme, et les factions fidèles à Manuel Hedilla, on entend ainsi les phalangistes qui se sont opposés au franquisme.

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  16. Le socialisme révolutionnaire de la gauche nationale argentine, le justicialisme de Juan Domingo Perón et les idées de l’"Extrême-Occident" d'Alberto Buela.
  17. Le socialisme panarabe, tant dans les courants nasséristes de Gamal Abdel Nasser, que dans le parti Ba'at syrien de Michel Aflaq et ses développements ultérieurs (dont Mouammar Kadhafi et son "Livre vert").
  18. Réinterprétations des luttes populaires hispano-américaines, notamment la lutte de libération nationale au Nicaragua d'Augusto César Sandino, Agustín Farabundo Martí au Salvador, et des figures de la révolution mexicaine comme Emiliano Zapata et Pancho Villa. Ces réinterprétations vont dans le sens de la lutte contre l'impérialisme, et des causes de l'identité culturelle et de l'autodétermination sociopolitique des peuples.
  19. Réinterprétations des luttes nationales des peuples européens non reconnus comme des États, dans la perspective du socialisme identitaire et non du marxisme-léninisme : l'ancienne Armée républicaine irlandaise et la Première République irlandaise. Catalans, Bretons, Basques, Galiciens, Corses, Flamands, etc., vus sous l'angle du noyau dur de l'identité européenne qui résiste au mondialisme, entrent dans cette réinterprétation controversée et taboue.
  20. Les différents mouvements de la révolution conservatrice russe, avec des représentants tels que Fiodor Dostoievski, Nikolai Strakhov, Nikolai Danilevski et Konstantin Leontiev parmi beaucoup d'autres (qui sont des précurseurs de la pensée d'Oswald Spengler, soit dit en passant). Alexandre Soljenitsyne pourrait être considéré comme un exposant ultérieur de ces expressions russes de facture conervatrice-révolutionnaire.
  21. Les courants nationaux-bolcheviques au sein de la révolution conservatrice allemande d'Ernst Niekisch, des groupes tels que l'Aufbruch Arbeitskreis, des personnages comme Fritz Wolffheim et Heinrich Lauffenberg, ainsi que des manifestations plus contemporaines comme l'Organisation Lutte du Peuple d'Yves Bataille et son "nazi-maoïsme", et des auteurs russes actuels comme Alexandre Douguine.
  22. La gauche nationale espagnole, avec des groupes tels que l'Alternativa Europea, le Frente Sindicalista Revolucionaria et l'actuel mouvement social républicain. Il est important de se souvenir d'auteurs tels que Santiago Montero Díaz et Narciso Perales.
  23. Quelques éléments sociaux et doctrinaux de la troisième position/droite sociale italienne actuelle. Le phénomène des "maisons sociales" italiennes en tant que centres de culture et de préparation politique pour les jeunes, telles que LAB99, Fronte Soziale Nazionale, CasaPound, Azione Sociale, Forza Nuova, Area19 entre autres.
  24. Les expériences actuelles du mouvement identitaire français telles que Zentropa, Les Apaches et Génération Identitaire, pour donner quelques exemples.
  25. L'eurasianisme, la quatrième théorie politique et la théorie douguinienne de Noomaquia.

Adapté par Andrés Cérön

Archeofuturisme ou droite prométhéenne ? Partie 1

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Archeofuturisme ou droite prométhéenne ?

Partie 1

Par Romain D'Aspremont,

auteur de The Promethean Right (La Droite Prométhéenne) et de Penser l'Homme nouveau.

L'archéofuturisme de Faye est souvent présenté comme un remède à l'approche trop conservatrice de la droite en matière de changement social et technologique – une soi-disant synthèse harmonieuse de la tradition et de la technophilie. Cet article soutient que l'Archéofuturisme est en réalité davantage archaïque que futuriste, comme si le tempérament droitard de Faye le poussait à équilibrer son éloge du progrès technologique par un retour aux valeurs médiévales. Il s'agit d'un archaïsme déguisé en futurisme : un pas vers l'avenir et deux pas vers le passé. Faye a toutefois l’immense mérite d’affirmer une ligne technophile au sein d’une famille politique minée par la technophobie.

Antonio_Sant_elia-Art_-_920_.JPGL'archéofuturisme reflète fidèlement la psychologie des conservateurs peu enclins au risque et au changement. La droite dispose de valeurs saines (la volonté de vaincre, la méritocratie, l'amour de la lutte, la loyauté) mais son conservatisme la prive de toute victoire à long terme. En lieu et place de l'archéofuturisme, cet article plaide pour une droite prométhéenne : une droite qui prône une créativité radicale, même au prix d'une rupture avec le passé, à condition que cette rupture soit synonyme de surcroît de puissance. Gardons à l'esprit que le concept de « haute technologie » est relatif : seule compte la capacité d'innovation perpétuelle et seul un état d'esprit moderne est en mesure d'honorer cette promesse. Au mieux, une société hautement technologisée mais disposant d'une mentalité traditionaliste stagnerait sur tous les plans ; au pire, elle déclinerait. Aussi, une droite moderne et prométhéenne est-elle requise, aux antipodes de cette tentative de rafistolage de la tradition au moyen de la technologie.

Une « convergence de catastrophes » ?

Faye prédit une « convergence de catastrophes » qui entraînerait la fin du monde « progressiste ». Il est représentatif de ces hommes de droite qui haïssent tant ce monde – qui est l'image de leur défaite perpétuelle – qu'ils fantasment sa destruction apocalyptique. Incapables de remporter la bataille des idées, ils espèrent une intervention divine, un déluge qui rayerait la civilisation gauchiste de la surface du globe, leur permettant de faire triompher leur programme réactionnaire. Ce déluge divin est rationalisé comme étant une « convergence de catastrophes, semblable à la prophétie marxiste de l'effondrement nécessaire du capitalisme ». Cette vision apocalyptique est symptomatique de l'impuissance de la droite. C'est une rationalisation post-hoc de la haine envers la modernité (et la post-modernité). Faye écrit :

"Ce n'est probablement qu'après que [cette série de] catastrophes ait détruit la modernité, avec son mythe et son idéologie globalisée, qu'une vision alternative du monde s'affirmera, en vertu de la nécessité. Personne n'aura la prévoyance ou le courage de la mettre en œuvre avant que le chaos ne se déchaîne".

qTkccrG06F5RNw9TVMKesGbtZrs.jpgUne telle théorie de l'effondrement n'est qu'un malheureux substitut à un programme réaliste, proactif et orienté vers l'avenir. Nous ne pouvons espérer qu'un chaos nous dispense de combattre nos adversaires idéologiques. Prier pour que les quatre cavaliers de l'Apocalypse anéantissent nos ennemis est un appel à l'inaction. Un effondrement mondial a peu de chances de se produire. Il se peut, en effet, que survienne une apocalypse au sens grec du terme (une « révélation »). Cependant, elle prendra plus certainement la forme d'une révolution scientifique nous offrant un nouvel aperçu de la nature de notre réalité (l'espace-temps comme illusion, par exemple). Notre civilisation technologique est bien trop résistante, et la soi-disant renaissance religieuse bien trop archaïque et déconnectée de la science, pour que l'humanité entre dans un nouvel âge sombre.

L'Europe occidentale est certes progressivement colonisée, africanisée et islamisée, mais l'Occident est bien plus vaste que ce « petit cap de l'Eurasie », selon la formule du général de Gaulle. Les Européens de l'Ouest pourraient migrer vers l'Amérique du Nord et du Sud, l'Australie et l'Europe de l'Est. L'Occident survivrait à ce Grand Remplacement localisé, et une Reconquista pourrait éventuellement survenir.

Quant à l'effondrement démographique prophétisé par Faye, c'est une préoccupation importante. Cependant, croire qu'une population vieillissante menace le fondement même de nos économies capitalistes est excessif. Le Japon démontre qu'il existe une solution technologique à ce problème. Faire face au vieillissement démographique est un défi bien moindre que celui de nourrir l'ensemble de la société avec seulement 3 % de nos travailleurs. La droite doit se débarrasser de sa mentalité malthusienne. La démographie des pays asiatiques est bien pire que celle des nations occidentales. Certes, ils ne sont pas colonisés comme le sont la France ou l'Allemagne, mais l'Europe occidentale n'est qu'une portion de l'Occident.

71Dzg-wq3nL.jpgFaye associe notre faible taux de natalité à de l' « anti-natalisme » et de l' « ethno-masochisme ». C'est exact, mais seulement dans une certaine mesure. Comment expliquer que les taux de natalité les plus faibles soient le fait de pays asiatiques ? Autrement dit, de sociétés collectivistes qui ne partagent pas nos valeurs individualistes ? La principale raison de nos faibles taux de natalité est que, jusqu'à la révolution industrielle, les sociétés humaines ont été confrontées au spectre de l'extinction démographique, du fait de la famine, de la maladie et de la guerre. Les progrès technologiques nous en ont largement prémuni. Au XXe siècle, pour la première fois dans l'histoire, l'impératif biblique « Soyez féconds, multipliez et remplissez la Terre » a été remplacé par une volonté de décroissance démographique.

Tous nos maux ne sont pas imputables aux idées modernes. Bien entendu, si nos faibles taux de fécondité devaient se maintenir, nos sociétés en viendraient mécaniquement à disparaître. Pourtant, il est fort probable que, bien avant que ce point d'extinction ne soit atteint, les taux de fécondité en viennent à croître à nouveau : le spectre de la disparition qui était le propre des sociétés traditionnelles reviendra nous hanter. Les sociétés sont des organismes autorégulés. Le vieillissement démographique est le dommage collatéral de notre formidable capacité de survie collective. Une Europe de 550 millions d'habitants et un Japon de 126 millions ne sont pas au bord de l'extinction. Pas encore, du moins.

Faye prévoit également un effondrement économique. Il commet ici la même erreur que les marxistes, qui ne saisissent pas que le capitalisme est construit sur des cycles de croissance, de crise et de dépression (les cycles de Kondratiev et la destruction créatrice de Schumpeter). Faye a prédit un « désastre économique en Europe d'ici 2010, en raison du déficit croissant des budgets sociaux, causé par le vieillissement démographique ». Or la crise de la dette de 2010 peut difficilement être considérée comme un désastre économique équivalant à un effondrement. Si l'on observe l'évolution du PIB par habitant de la France et des pays européens, on constate à quel point cette soi-disant catastrophe est exagérée.

Faye ne semble pas croire au principe du gagnant-gagnant en matière économique. La prospérité des uns ferait la misère des autres :

61ZV+xJIBqL.jpg« Ces catastrophes attendues sont la conséquence directe de la foi incorrigible de la modernité dans les miracles : il suffit de considérer le mythe selon lequel il serait possible de parvenir à un niveau de vie élevé à l'échelle mondiale…»

Ce point de vue est pour le moins inexact. Le niveau de pauvreté mondial (en terme absolu, c'est-à-dire moins de 1,25 dollars par jour) n'augmente pas proportionnellement à l'enrichissement d'une fraction de la population mondiale. Il s'est au contraire effondré : 90 % de la population mondiale vivait sous le seuil de pauvreté absolue en 1820, 70 % en 1950 et 9,2 % en 2017... La croissance mondiale du niveau de vie moyen n'est pas un mythe mais une réalité statistique. Le capitalisme est un système basé sur la concurrence, qui tend à récompenser les personnes les plus talentueuses : il est pour le moins étrange qu'un tel système soit condamné par des personnes se revendiquant de droite. Naturellement, du fait même du rythme de création de richesses, l'impact environnemental du capitalisme peut se révéler dramatique, quoiqu'il soit moins destructeur que ne le fut le communisme et ses grands projets visant à se rendre maître de la nature. C'est pourquoi le capitalisme doit être réglementé afin de combattre les externalités négatives.

Selon Faye, la croissance économique atteindra des « limites physiques » au-delà desquelles elle ne pourra plus se maintenir. Un tel malthusianisme s'est systématiquement révélé faux. Les limites physiques sont toujours repoussées par les percées technologiques. La conquête du monde quantique par les nanotechnologies repousse encore plus loin cette limite. Pourtant, Faye estime que l'effondrement économique serait accéléré par « la vulnérabilité accrue des systèmes techno-économiques, causée par la technologie informatique ». Cette soi-disant vulnérabilité est souvent utilisée pour prédire l'effondrement économique et civilisationnel. Des défaillances temporaires sont en effet possibles mais, grâce à de multiples dispositifs de sécurité et de redondances, le réseau cybernétique mondial est bien plus résistant qu'il n'y paraît. L'image d'un ordinateur qui « plante » ne correspond pas au World Wide Web, précisément parce qu'il s'agit d'un système non centralisé.

L'Archéofuturisme

Faye croit en un ordre immuable issu de la nature humaine et dont les « valeurs archaïques » sont la meilleure traduction. Il écrit :

Archeofuturism-2-0.jpg« […] L'humanité reviendra à ses valeurs archaïques, qui sont purement biologiques et humaines (c'est-à-dire anthropologiques) : la séparation des rôles entre les sexes ; la transmission des traditions ethniques et folkloriques, de la spiritualité et de l'organisation sacerdotale ; des hiérarchies sociales visibles et structurantes ; le culte des ancêtres ; les rites et les épreuves d'initiation ; le rétablissement de communautés organiques [...] ; la désindividualisation du mariage (les unions doivent être l'affaire de toute la communauté et pas seulement du couple marié) ; la fin de la confusion entre érotisme et conjugalité ; le prestige de la caste des guerriers ; l'inégalité entre les statuts sociaux – non pas une inégalité implicite, injuste et frustrante, que l'on retrouve aujourd'hui dans les utopies égalitaires, mais une inégalité explicite et idéologiquement légitimée... »

 Faye rêve d'un ordre éternel baptisé « archaïsme » qu'il définit comme étant « ce qui crée et demeure immuable ». Pourtant, rien dans l'univers n'est immuable et certainement pas la nature humaine. Même les lois de la nature pourraient, théoriquement, être soumises à une très lente évolution ; notre univers lui-même est peut-être que le résultat d'un multivers en évolution, chaque univers ayant ses propres lois physiques. L'ordre social de l'Antiquité et du Moyen Âge ne reflètent pas une harmonie éternelle, mais résultent de la nature humaine (qui n'est pas fixe mais évolue sur une très longue période) et de l'état technologique de l'époque. Faye peut marteler que « la modernité est rétrograde, tandis que l'archaïsme est futuriste », cette affirmation n'en sera pas moins fausse. Comment quelque chose d'éternel et d'intemporel (l'archaïsme, selon la définition de Faye) peut-il également être « futuriste » ? En outre, le retour aux traditions médiévales ou antiques est un choix arbitraire. Pourquoi ne pas revenir aux valeurs des chasseurs-cueilleurs, sensiblement  plus égalitaires, sans stricte hiérarchie ? L'homme a été chasseur-cueilleur durant plus de 200 000 ans, et agriculteur sédentaire depuis 10 000 ans seulement. Notre nature a été façonnée au cours de ces dizaines de milliers d'années où les humains vivaient en petits groupes dépourvus des « castes guerrières » et de l'« organisation sacerdotale » que Faye regrette tant.

Faye pense que, paradoxalement, les technologies futures conduiront « à un retour à des modèles sociaux archaïques et hiérarchisés [car] ceux qui gagneront seront les peuples ayant les 'blocs d'élite' les plus forts et les mieux sélectionnés, ainsi que les masses les plus organiquement intégrées ». La concurrence technologique favoriserait donc les sociétés traditionalistes et holistes, comme celles d'Asie de l'Est. Ces sociétés sont en effet capables de produire en masse des produits à haut contenu technologique, même si le modèle chinois n'a pas encore fait ses preuves en matière de réelle innovation. L'Occident doit toutefois se garder de considérer que la Chine est incapable d'inventer : une percée dans le domaine des ordinateurs quantiques, de l'IA, de l'ingéniérie génétique, de la fusion à froid et de la 6G sont de l'ordre du possible. La menace technologique chinoise doit être considérée avec sérieux. La puissance n'est pas qu'une question de technologie ; elle est avant tout une question de caractère. Selon Faye, si les immigrés musulmans sont si combatifs et dominateurs, c'est grâce à leur mentalité archaïque. Par conséquent, nous devrions « revenir à un état d'esprit archaïque ». Il est tentant de reproduire l'agressivité de nos ennemis, mais il est insensé de croire que leur mentalité d'un autre temps puisse nous renforcer. Leur archaïsme n'est une force que dans le contexte de la faiblesse morale européenne. Ces immigrés du Tiers-Monde seraient bien incapables de nous égaler technologiquement. L'erreur de Faye est de séparer leur mentalité guerrière et archaïque de leur irrationnalisme : leur archaïsme va de pair avec leur anti-scientisme. Le chevalier médiéval bardé de technologies est une antinomie.

Lorsque Faye affirme que nous devrions nous débarrasser et de notre pacifisme et de notre mentalité moderne, il jette le bébé avec l'eau du bain. La détermination, la ténacité et la volonté de puissance ne sont pas synonymes de tradition, mais de vitalité. Le chemin à suivre n'est pas un détour vers la tradition mais un raccourci vers l'avenir. Les valeurs viriles (honneur, force, ténacité) doivent être réintroduites, mais certaines valeurs traditionnelles se doivent d'être délaissées, à l'image de ces droitards qui rêvent de rétablir l'autorité masculine sur les femmes. Ce sont parfois ces mêmes hommes qui, faute d'attirer le sexe opposé, pensent qu'ils auraient davantage d'opportunités au sein d'une société patriarcale – ils somment la société de les aider à trouver une compagne. Les femmes doivent rester libres car la liberté engendre le progrès intellectuel, économique et technologique.

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Faye présente son retour à l'archaïsme comme étant fidèle au concept nietzschéen de l'Éternel retour. Il s'agit là encore d'une erreur : l'Eternel retour est un modèle cosmologique et non pas une vision de l'Histoire. Pour Nietzsche, si l'éternité existe, toute configuration matérielle (et donc tout événement) doit nécessairement se reproduire à l'identique. L'Eternel retour n'est pas celui décrit par Faye (« le retour d'une situation 'comparable', mais dans un lieu différent »). La vision de Nietzsche est censée conduire les faibles au suicide, tout en enhardissant les forts et en accélérant l'avènement du surhomme. De même, Faye se trompe lorsqu'il écrit que « l'archéofuturisme est basé sur l'idée nietzschéenne d'Umwertung – le renversement radical des valeurs modernes – et sur une vision sphérique de l'histoire ». La « réévaluation de toutes les valeurs » de Nietzsche n'est pas un retour aux valeurs traditionnelles (même si certaines valeurs considérées comme traditionnelles, ou plutôt intemporelles, sont vouées à être préservées). Nietzsche ne définit pas précisément les valeurs du surhomme – les forger est précisément la tâche de ce dernier – mais il précise qu'elles seront « par-delà bien et mal », aux antipodes des valeurs chrétiennes et éloignées de la tradition. Lorsque Faye encourage « la réémergence de configurations sociales archaïques dans un nouveau contexte [et] l'application de solutions séculaires à des problèmes complètement nouveaux », il tourne le dos à la philosophie de Nietzsche, orientée vers l'avenir. Nietzsche prophétise une nouveauté si radicale qu'il ne parvient qu'à esquisser la condition post-humaine. De même, nous ne pouvons anticiper les caractéristiques de notre future société transhumaine ; nous ouvons seulement créer les conditions de son avènement.

NB : Toutes les citations de Guillaume Faye ont été traduites par nos soins depuis l'anglais. Par conséquent, il pourrait y avoir quelques inexactitudes par rapport à la version française originale de L'Archéofuturisme.

 

mardi, 19 janvier 2021

Le moment national-bolchevik d’Alexandre Douguine

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Le moment national-bolchevik d’Alexandre Douguine

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Il faut encore une fois saluer l’excellente initiative éditoriale d’Ars Magna qui a sorti dans la collection « Heartland » en novembre 2020 Les templiers du prolétariat d’Alexandre Douguine (467 p., 32 €).

Cet ouvrage au titre quelque peu énigmatique paraît en Russie en 1997. Il correspond à la phase activiste de son auteur. Avec l’écrivain et ancien dissident Édouard Limonov, Alexandre Douguine cofonde le Parti national-bolchevik, fer de lance de l’opposition nationale-patriotique à la présidence détestable de Boris Eltsine.

Par « templiers du prolétariat », Alexandre Douguine entend une avant-garde, une fraternité militante qui s’engage en faveur du « travailleur […] humilié et écrasé comme avant, plus qu’avant (p. 173) ». Il en appelle ouvertement à une révolution nationale des forces laborieuses, d’où la référence explicite au national-bolchevisme.

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Cet ouvrage s’intéresse aux effets politico-théoriques de ce courant né en Allemagne après 1919. Alexandre Douguine trouve toutefois une tradition similaire dans l’histoire religieuse russe. Ainsi se montre-t-il intarissable sur les sectes issues du schisme orthodoxe de 1666 – 1667. Il examine par ailleurs d’un point de vue original plusieurs œuvres littéraires russes. Il se penche tout autant sur l’essai remarquable d’Ernst Jünger, Der Arbeiter (1932), que sur le situationniste français Guy Debord. Il décrypte d’une façon déconcertante le titre, Absolute Beginners. « Absolute Beginners est un concept repris par David Bowie dans un arsenal de doctrines gnostiques très profondes. Cela a donné une bonne chanson et un clip étrange (p. 255). »

En dévoilant « la métaphysique du national-bolchevisme », Alexandre Douguine décrit un amalgame inattendu ainsi qu’une manifestation opérative de la « voie de la main gauche ». Pour lui, « le national-bolchevisme est une supra-idéologie commune à tous les ennemis de la société ouverte (p. 16) ». Cela implique la lecture « de droite » de Karl Marx et « de gauche » de Julius Evola. Il y ajoute des éléments propres à la civilisation russe, à savoir un millénarisme vieil-orthodoxe lié à la « Troisième Rome ». À cette eschatologie politique intervient la vue du monde flamboyante de Jean Parvulesco. Son « Empire eurasiatique de la Fin » se confond avec le grand espace géopolitique soviético-russe. « L’empire soviétique était un empire au sens plein, avance Alexandre Douguine. Il était uni par une idée universelle commune – l’idée du socialisme, dans laquelle s’incarnait la volonté russe primordiale de vérité et de justice. L’empire soviétique était une continuation légitime de l’empire russe et orthodoxe, mais plus universel, plus commun, plus global (p. 224). »

9791096338436-475x500-1.jpgAlexandre Douguine se détourne donc d’un certain anti-communisme compassé, car il a compris très tôt les conséquences géopolitiques de la disparition subite de l’URSS et leurs implications psychologiques sur l’homo sovieticus. Cependant, la formation nationale-bolchevique éclatera bientôt en au moins trois factions en raison des divergences croissantes d’ordre politique et personnel entre ces deux principaux animateurs.

Avant même l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, Alexandre Douguine s’oriente vers l’eurasisme qu’il va renouveler et redynamiser. Il poursuit son combat en l’adaptant aux circonstances nouvelles. C’est la raison pour laquelle l’ouvrage, Les templiers du prolétariat, constitue un précieux témoignage pour mieux comprendre le parcours intellectuel de son auteur.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 197, mise en ligne sur TVLibertés, le 12 janvier 2021.

vendredi, 15 janvier 2021

Interview with Stefano Vaj on Biopolitics and Transhumanism

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Interview with Stefano Vaj on Biopolitics and Transhumanism

by Adriano Scianca (ed.)

Translation from Italian by Catarina Lamm 

Rome, May 2007. Festival of Philosophy.  The cream of Italic official bigwigs convening. Here are the titles of some of the speeches featuring in the program: “Science at the Frontiers: Potentiality, Limits, Guarantees,” “Real, Virtual, Imaginary: Where are the Boundaries?” “The Confines of Life and Euthanasia. An Ethical and Scientific Perspective,” “Second Life: the New Frontiers of Experience,” “Is Man Obsolete? Human/Posthuman,” plus thematic lectures on Charles Darwin, Gunther Anders and Philip Dick.  Stefano Vaj, am I wrong or is there a spectre haunting Europe, and is it the spectre of biopolitics?

51KfZnKQ1qL.jpgEurope – even today – remains the epicentre, at least culturally, of paradigm shifts.  And there is no doubt that we are facing a growing awareness that what I call “biopolitics” represents the crucial issue of the day, our next horizon, and the really political level, in Carl Schmitt’s sense of the word, meaning the level that renders all other persuasions and affiliations secondary.  Since the time when I began to work on the essay Biopolitics. The new paradigm, which is now online full-text [in Italian TN] at the address http://www.biopolitica.it, this has little by little become ever clearer, to the point when it downright stares you in the face.  At the turn of the second millennium of our era, there isn’t a corner of the Earth’s biosphere that is immune to the hand of man. As a widely circulated article in the review Science remarked some years ago, “there are no more places on Earth that are not in the shade of humans”.  Today humankind exerts its influence on the entire surface of the planet, either by directly transforming it or by modifying its biochemical and physical equilibria.  Of course we are far from mastering its processes, but there is no more part that is immune to man’s influence.

And also vice versa…

Exactly.  Our nature and identity are obviously shaped by our environment, and not just culturally, but also biologically, if anything through the varying reproductive success of our genes.  Once the environment in which we grow and evolve and the selective pressures acting on our genetic heritage become altogether artificial, then it becomes clear that it is no longer just a matter of our responsibility in defining our environment in relation to a project, but that of having a project defining in the first place what we want to be, a project allowing us, in Nietzsche’s words, to “become what we are”.  Heidegger writes: “Nietzsche is the first thinker, who, in view of the world history emerging for the first time, ask the decisive question and thinks through its metaphysical implications. The question is: Is man, as man in his nature till now, prepared to assume dominion over the whole earth? If not, what must happen to man as he is so that he may be able to 'subject' the earth and thereby fulfill the world of an old testament? Must man, as he is, then, not be brought beyond himself if he is to fulfill this task? […] One thing, however, we ought soon to notice : this thinking that aims at the figure of a teacher who will teach the Superman concerns us, concerns Europe, concerns the whole Earth – not just today, but tomorrow even more. It does so whether we accept it or oppose it, ignore it or imitate it in a false accent.”

In conclusion, the question of the Übermensch cannot be eluded, even though the market rabble tries to do so when, in Zarathustra, it invokes the less frightening “Last Man”…

Let us imagine three men thrown on board a sailing boat at large.  The first imprecates the fate that brought him there, and insists that involuntary passengers like himself should abandon ship using the lifeboats or even swimming if necessary.  The second suggests they impose a rule that prohibits any interference with the random drifting of the boat, except minimally for its maintenance; and he is above all intent to grab hold of the available rations and the best berth; or at most to find some way to divide them up equitably so as to maintain peace on board.  What instead matters to the third man is the possibility to steer the boat where he wants, learn to manoeuvre it, and decide on the route to follow.

510KiTr4e7L._SX342_SY445_QL70_ML2_.jpgToday, the space available to the second stance – that of the Freudian repression, still prevailing, above all at the level of governments and businesses – is gradually shrinking.  This in favour of both the first, the neo-Luddite, stance, be it of a traditionalist or neoprimitivist persuasion, rooted in religion or in “deep ecology”; and of the third stance, which we may call – without going too deep  here into the different shades of meaning of these terms – transhumanist, posthumanist, postmodern or overhumanist. 

In fact, when I recently took part in a project that researched the bibliography relative to the subject of biopolitics,  transhumanism, and the momentous transformation currently underway, I had the opportunity to inventory several hundred works published in the last 10 or 15 years, at an ever increasing pace, that deal explicitly with this topic, and that recognise that we are facing a transformation in comparison to which, in the words of Guillaume Faye, future historians will view the Industrialisation as small-time and the French Revolution as a storm in a teapot. A change that has its only precedent in the Neolithic revolution, if not in hominisation itself.  And in Italy this debate is anything but absent, not only because of my own modest contribution, but also because of a local awareness of the importance of the subject that is spreading ever further across the ideological and intellectual spectrum. 

Besides, in the short term, the bio-luddite technophobes on the one hand, and the transhumanists on the other, are objectively allied – if for no other reason than the common goal to raise public awareness that an era is over, that “business as usual”, which implicitly leaves it to the market and to abstract juridical rules to choose in our place, is both impracticable and potentially catastrophic.

The comparison you propose between the biopolitical revolution and hominisation is very interesting.  Before discussing this subject, however, I should first like to dwell on another matter: you fleetingly mentioned transhumanism.  What is it?  How does “biopolitics” relate to “transhumanism”?  Would it be the case that the former keeps the more “neutral” and “descriptive” tinge of a phenomenon that is actually taking place, while the latter indicates a specific path on which to direct the on-going mutations?  Is this correct?

Transhumanism is at once a very simple position, and a loosely organised galaxy of associations, authors, foundations, and initiatives existing primarily online.  As such, it effectively represents one of two poles around which rotates the paradigm shift that goes under the name of “biopolitical revolution”; the other pole is of course the one that transhumanists somewhat pejoratively refer to as “neo-luddite” or “humanist”– even though the respective alignments are still in the making, and still remain partly overshadowed by the residual weight given to other kinds of affiliation (such as the hazy ideological shades that might still be left in the nineteenth century distinction between “rightwing” and “leftwing”).  Now, not only it should be abundantly clear to everyone even vaguely familiar with my ideas that I stand firmly in the transhumanist camp, but in the last few years I have also actively participated in “organised” transhumanism, especially by serving as board member of the Associazione Italiana Transumanisti (http://www.transumanisti.it), by taking part in international forums on the topic, etc.

On the other hand, “transhumanism” in its wider sense, and when boiled down to its core “meme” (to use the concept Richard Dawkins forged in The Selfish Gene to refer to basic cultural units), means simply this: it is legitimate and desirable to employ technoscientific means to take charge of one’s own destiny and go beyond the human condition.

41UWKEWlVbL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgIn this sense, transhumanism today stands at once for something more and for something less than my own personal take on matters of biopolitics.  Something more, in the sense that it consists of a very diverse spectrum of positions and backgrounds that, although mostly finding themselves on an inevitably converging path, still include some, in my view, residuals of outdated ideas derived from monotheism, albeit in a radically secularised form.  Something less, in the sense that my vision of the challenges and radical changes that are looming is based on a quite specific philosophical perspective, that many transhumanist trends and thinkers have as yet adopted (at best!) only implicitly.

And what exactly is that perspective?

Clearly, I think that the “fundamentalist”, overhumanist and posthumanist version that I stand for represents in the last analysis the only viable outcome for any consistent transhumanism.  And, conversely, that a rejection of decadence, of Fukuyama’s end of history, of Brave-New-Worldish cultural and anthropological entropy, in one word of the Zivilisation that today wants to project itself to eternity, of Nietzsche’s “Last Man”, of Gehlen’s “late culture” or Heidegger’s “oblivion of Being”, can really take us forward only if based in a “new beginning” of transhumanist inspiration.  Modern technology, with its futuristic capability to insert mutations in our environment and in us, is a Moloch that has been awakened after two thousand years of monotheistic repression of the European subconscious and of desacralisation of the world, but it is also something that will lead either to an outcome most likely to be catastrophic, or to as radical a rupture with our recent past as was the Neolithic revolution with respect to what came before it.  As Hölderlin writes in Patmos, “Wo aber Gefahr ist, wächst das Rettende auch.” (“Where poison grows, there too sprouts the remedy.”)

You mentioned the very Heideggerian expression of “a new beginning”.  This takes us back to what we said earlier when we compared the “biopolitical revolution” to the “Neolithic revolution”.  It would seem, then, that these future changes awaiting man in the scarcely begun third millennium retain in your opinion an undeniably “archaic” aspect.  How come?

“Archaic” literally means “initial”, “primordial”.  Accordingly, it may refer to the origin of what we are, as living beings, species, races or cultures; or it may refer to an origin that is yet to come, to our ability to become this origin.  Current linguistic usage privileges the first sense, and gives it a negative twist: the origin obviously does not embody all its subsequent developments, and in a way its residual, contemporary fossils reflect only a fraction of the potential which has in the meantime unfolded, thus betraying and denying its own developments and deployments. Such fossils represent then only the dream of a “reversion to the past” that has nothing to do with the original position of those who instead created, precisely through a revolution, a rupture with the world that came before them.  This is the reason why I have always been reluctant to adopt Faye’s word “archeofuturism”, be it just as an easy slogan; this, and because of archaic features that are already intrinsic to Futurism as those of one who posits or claim to posit himself as the origin of a new age, including that kind of nostalgia that is essentially a nostalgia of the future.  Furthermore, it may pertain to man as an historical animal – at least in the interpretation of history given by authors like Friedrich Nietzsche or Giorgio Locchi – that he is unable to plan, to conceive a revolution unless he can base it on the claim to a heritage. Viewed in this light, such a claim is a variable feature of every time and tendency and movement: the only difference with overhumanism is that this mechanism is consciously adopted, and radically so, because the depth of the desired transformation and the greatness of the collective destiny are assumed to be proportional to the historic depth that one is able to assume as one’s own.

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This brings to mind Nietzsche’s famous idea that “the man of the future will also be the one with the longest memory”, doesn’t it?

Exactly.  From this perspective, it is not by chance that the coming of age of contemporary technology and the gradual emergence of biopolitics, as a demand for human self-determination that digs into every aspect of our bodily and physical and spiritual “environment”, coincides with the gradually expanding knowledge of our most remote history.  In such a perspective, as already mentioned, the only precedent that might – just – be compared to the paradigm change that is taking place today is indeed that of the Neolithic revolution – and especially, from my point of view, how it interweaves with the response given to it by the Indo-European culture, which was partly its result, and partly its cause at least with respect to how the Neolithic age actually came to take on the shape it did.

In fact, hundreds of thousands of years after hominisation, it is with the Neolithic revolution, some time after the end of the last Ice Age, and in yet another impressive stage of the project of self-domestication that denotes the adventure of our species, that a “second man” emerges for the first time.  This Second Man is of course the man of agriculture (and the correlated sedentary lifestyle and first demographic explosion), of “towns”, of politics, religion, traditions, division of labour, of what has come to be called “pyric technology”, of the great Spenglerian cultures.  At the time of the Second Man, the “natural environment” becomes for the first time a cultural environment.  Not only is the natural environment henceforth influenced and moulded by the presence of man, but the human factor properly speaking becomes inextricably interwoven with the purely biological factors in a combined action at once on the individual phenotype and on the selective pressures that shape his genetic lines.

Fascinating...

Spengler wrote: “[At this point,] the tempo of history is working up tragically.  Hitherto, thousands of years have scarcely mattered at all, but now every century becomes important.[...]  But what in fact has happened?  If one goes more deeply into this new form-world of man’s activities, one soon perceives most bizarre and complicated linkages. These techniques, one and all, presuppose one another’s existence. The keeping of tame animals demands the cultivation of forage stuffs, the sowing and reaping of food-plants require draught-animals and beasts of burden to be available, and these,again, the construction of pens. Every sort of building requires the preparation and transport of materials, and transport, again, roads and pack-animals and boats. What in all is this is the spiritual transformation? The answer I put forward is this — collective doing by plan. Hitherto each man had lived his own life, made his own weapons, followed his own tactics in the daily struggle. None needed another. This is what suddenly changes now. The new processes take up long periods of time, in some cases years — consider the time that elapses between the felling of the tree and the sailing of the ship that is built out of it. The story that divides itself into a well-arranged set of separate ‘acts’ and a set of ‘plots’ working out in parallel in one another. And for this collective procedure the indispensable prerequisite is a medium, language.”

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Gehlen however remarked many years ago, much before bioengineering, nanotechnology or artificial intelligence existed even hypothetically: “The industrial revolution which today is drawing to a close marks in fact the end of the so called ‘advanced cultures’, that prevailed between 3500 BCE until after 1800 CE, and fosters the emergence of a new kind of culture, as yet not well defined.  Along these lines of thinking, one could indeed come to believe that the ‘civilised age’ as historical period is about to pass away, if one understands the word civilisation in the sense that has been exemplified by the history of the advanced cultures of humanity until today.”

So in fact what lies ahead is the end of the post-Neolithic age and of everything that pertains to it…

There’s no doubt about it.  But at the same time, the Neolithic turning point is the only example we have of what a response to the biopolitical revolution might consist in, the revolution that will see man “inherit the Earth”, and gain total responsibility for his physiology, psychology, identity, composition, and everything that will sustain and interact with him.  On this matter I refer to the distinction I make in my already mentioned bookBiopolitics between societies that have refused or ignored this sort of transformation, consequently heading more or less deliberately towards irrelevance and extinction; “cold” cultures that have tried to congeal early achievements into an endless repetition, somehow mimicking the previous stagnation; “tepid” cultures, active but unwilling “preys of history”; and finally the (Indo-)European response and the myth it gave rise to. It is of course this last response I have in mind when I take the Neolithic revolution as a model.  And it is also interesting to notice that if the rupture that is currently about to take place is likely to be even more radical, and in this sense more similar (since it will necessarily lead to a posthuman outcome) to hominisation itself, the most recent studies tend to emphasise how the time of the Neolithic revolution is one of significant biological mutations, of which only a few years ago we had no idea.

81DYW0uwLtL.jpgNicholas Wade writes in Before Dawn (Penguin 2006): “The recent past, especially since the first settlements 15,000 years ago, is a time when human society has undergone extraordinary developments in complexity, creating many new environments and evolutionary pressures. Hitherto it has been assumed the human genome was fixed and could not respond to those pressures. It now appears the opposite is the case. The human genome has been in full flux all the time. Therefore it could and doubtless did adapt to changes in human society”. Inferring from the studies Wade uses for illustration, these changes include among other things the gradual spread, originating in Europe, of genetic traits that would indeed have influenced the cognitive performance of our ancestors!

It has also already been remarked elsewhere that in a certain sense history’s major cultures represent grand experiments in eugenics and/or inbreeding, inasmuch as they not only clearly result from originally different populations, but also consciously or unconsciously end up selecting for arbitrary, different and – as Peter Sloterdijk remarks in Regeln für den Menschenpark (Suhrkamp Verlag KG, 1999)– totally artificial traits, in a loop that ends up reinforcing and evolving the initial features in unpredictable ways. Here too the Third Man, who according to my prognostics is summoned to command the biopolitical revolution, can perceive the true level of magnitude of the transformation, which is not that of the first green revolution in agriculture going back to the fifties and sixties of last century, nor that of the nineteenth century Industrial revolution, but of the one that began eight or ten thousand years ago.

Before we continue it might be a good thing if you clarified the nature of this figure, the “Third Man”, that you just mentioned.  What’s it about?

The expression “third man” does not in itself refer to a new species or a new race (even though biological mutations are inherent in the origin, and even more so in the implications, of the term in its wider sense).  And even less does it connote some next step in the cultural progress of “humanity”.  It is merely an anthropological Idealtypus, a category of philosophical anthropology, discussed in greater detail by Arnold Gehlen or Giorgio Locchi, but intrinsic also in the converging intuitions of many authors of different leanings and objectives, from Ernst Jünger to Herbert Marcuse, from Peter Sloterdijk to Martin Heidegger to Filippo Tommaso Marinetti, and the definition of which bears deeply on man’s essence, the rein-menschliches, and its relation to technology at a time of profound upheaval.

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In this light, the “first man” would be represented by what the anthropologists call the “behaviourally modern man”; he is the hunting-and-gathering being who self-creates through the adoption of language and magic, which allow him or her to identify with models borrowed from the environment in which he is immersed in order to make up for his natural shortcomings and exploit his ethological plasticity, thereby becoming the “omnibeast”, the “open-ended” animal.  The Second Man, on the contrary, is represented by the emergence, precisely with the Neolithic revolution, of the new diverse, long-lasting and fast-changing ways of life and artifacts, the differentiation and affirmation of which are well illustrated by the biblical myth of the Tower of Babel.  If the “first man” epitomises the ability to mirror his environment and recast himself therein, and the second man the ability to modify and choose his own self – also biologically - by shaping his own specific environment (Umwelt), the Third Man is then the one who masters this process, which has necessarily become self-conscious and deliberate inside an environment which, at least within the Earth’s biosphere, can from now on be nothing other than through and through artificial – even when it is intentionally architected to maintain or recreate the idea of an arbitrarily, and culturally identified, image of “nature”...

Could you elaborate?

In other words, if the cultural texture of the selective pressures and environmental influences that shape individuals and their communities is what determines the humanity of the “second man”'s phylogenesis and ontogenesis, in the Third Man these processes are themselves cultural products.  With the third man, when the technologies of transportation, storage and long-distance transmission of texts, data, sounds and images, modern medicine, computation, engines running on physical and chemical energy, emerge, then our “extended phenotype” alters both gradually and dramatically until transforming into a cyborg or at least into a fyborg ( (a “functional cyborg”, as described by Gregory Stock in Redesigning Humans, Mariner Books 2003).  So, it is not by chance that the arrival of this “third man” immediately opens up a new perspective of eugenic self-determination, which the new responsibilities now weighing on us render both possible and necessary – as do the potentially catastrophic consequences of the process of his own affirmation.

It should be added, as I have done elsewhere, that the above mentioned anthropological types are of course to survive, and their histories to overlap to a certain extent, at a geographical or cultural level – at least until the deplorable and final establishment of a global Brave New World -, at a social level, and in individual psychologies and reflexes, as the reptile may in general terms survive in man; exactly like pre-Neolithic cultures, for instance the Australian aborigines, have somehow managed to survive until now, or at least until the beginning of last century.  Actually, if the past is a good precedent for the future, the sociology of the third man might have a few surprises in store  for us concerning the commonplace of an “evolution” that would be “reserved to a few”.

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Meaning?

In the post-Neolithic society, contrarily for instance to Guillaume Faye's hypothesis in Archeofuturism (Arktos Media 2010) that the future might bring us modi vivendi with two velocities, it is in fact the elites, if anyone, who perpetuated archaic ways of life, albeit in an idealised and largely symbolic form. The king's park, as I stress in Biopolitics, does not consist of cultivated fields around densely scattered farms, but of essentially uninhabited gardens, orchards, hunting grounds, areas set apart for the occasional and highly ritualised combats (duels and tournaments), where until relatively recently the aristocracy still mimicked lifestyles more than a little related to those of hunting-and-gathering cultures.  While for most people daily life, for better or for worse, had been much more disrupted by on-going historical mutations than for those who found themselves to organise and manage such mutations.

But what would be the corresponding changes applicable to the Third Man?

Of course, with respect to the Third Man, if the origin of this transformation might be that the geographical exploration of all land above sea level and the first industrial revolution had essentially been exhausted, it is the promise of the technologies subsumed by the umbrella term defined by the expression “bio-nano-info-cogno” that represented the final point of rupture with the “old” lifestyle.  So, to conclude, I will adopt a metaphor taken from computer science, with all due caution required when dealing with metaphors: if with respect to the somewhat static and repetitive behavioural modules of chimps and gorillas we could “poetically” compare the first man to a calculator, who would for the first time make it possible to add, multiply or divide arbitrary integers, then the second man would correspond to a universal and programmable computer, such as the PC that stands on everyone's desk, and the third man could be likened to an artificial intelligence capable of self-programming.

This idea of man consciously self-designing calls to mind what Craig Venter, the American scientist once more made famous by the announced creation of a lab-synthesised chromosome, recently declared in an interview with the BBC: “The synthesis of an entire human genome in a test tube will be possible already in this century, but I don't think that it will take place, because we scientists are all against this kind of experiments on humans. This of course doesn't rule out that someone will do it next century, or attempt to change some pieces of DNA to improve some physical features”.  What do you think of this?

I think that, with all due respect for Venter and for what he has achieved until now, to speak of “all we scientists” is stretching it, because scientists' stances are (luckily) spread across the whole spectrum of opinions found inside the communities where they are active, even though there are important statistical discrepancies  (for instance, on average, American scientists subscribe much less to Intelligent Design than does their society at large), and often they feel  a degree of solidarity with the aspirations alive in these communities. In fact, contrary to Venter’s view, I daresay that if something is doable, and likely to be advantageous to those concerned, then it is pretty likely that sooner or later someone will go ahead and do it.  Nevertheless, what a repressive legislation is able to affect is the when, who, where and why (here in the sense of “to what end?”, “in whose interest?”).

413sardSmGL._SX315_BO1,204,203,200_.jpgAs Gregory Stock say in Redesigning Humans (op. cit p113): government regulations “in this area are unlikely to alter the fundamental possibilities now emerging.  The legal status of various procedures in various places may hasten or retard their arrival but will have little enduring impact, because, as already noted, the genomic and reproductive technologies at the heart of GCT [germinal choice technology] will arise from mainstream biological research that will proceed regardless.  Bans will determine not whether but where the technologies will be available, who profits from them, who shapes their development, and which parents have easy access to them.  Laws will decide whether the technologies will be developed in closely scrutinized clinical trials in the United States, in government labs in China, or in clandestine facilities in the Caribbean.”

On the other hand, it is within the realm of possibilities that an indefinitely expanding and ever more pervasive system of social monitoring, aimed at exorcising such a prospect, will emerge.  For instance, regarding human reproduction and genetic engineering, when the relevant technologies will be available to everybody, not much beyond the level of a children’s chemistry set, in order to prevent their adoption we shall have to enforce the sequestration of all ovules and spermatozoa from their natural holders in order to prevent their manipulation, institute a database of “natural” species and race that it shall be prohibited to bypass, and create laws that make testing of all pregnancies compulsory to verify that they are the result of one’s own ovule, fertilised by a randomly selected partner of unknown genetic identity, and that all pregnancies must be carried to completion while the nature of its fruit remains in the dark. 

A terrifying scenario, which however is  hardly sustainable in the long run...

Effectively very hard indeed, and this despite efforts of  “bioethical committees” and of reactionary legislators.  In fact, in a conference in 1998, James D. Watson, the Nobel laureate and father of the Genome Project, and with Francis Crick, the discoverer of DNA, long before his crucifixion by the media that recently affected him, at the age of eighty, because of some not-really-politically-correct statements, when confronted with the usual litany of the difference between the “good” genetic engineering that aims to “cure”, and the “bad” one that aims to modify or meliorate, stood up to say: “No one really has the guts to say it, but if we could make better human beings by knowing how to add genes, why shouldn’t we?” Stock adds: “Watson’s simple question, ‘If we could make better humans…why shouldn’t we?’ cuts at the heart of the controversy about human genetic enhancement.  Worries about the procedure’s feasibility or safety miss the point…” No one is seriously worried about what is impossible.  “Some critics, like Leon Kass, a well-known bioethicist at the University of Chicago who has long opposed such potential interventions, aren’t worried that this technology will fail, but that it will succeed, and succeed gloriously.”

Another frontier which, to the dismay of scandalised bioethicists, is on the verge of being conquered by science, is human cloning.  It was recently announced that a team of biologists of the Oregon National Primate Research centre of Beaverton, USA, would for the first time successfully have cloned tens of embryos from adult monkeys, and this demonstrates that primates too (and therefore humans) can today be cloned. What do you think of this scientific practice, considered by many to be the very incarnation of the conformist and egalitarian spirit of the system of power in place?

Cloning is a term that generally refers to the possible asexual reproduction of sexually reproducing animals and plants.  In stricter terms, it is in principle a banal procedure, although technically difficult in the case of higher animals, that consists in substituting the genetic material of an ordinary, and therefore diploid, cell to that found in an ovule, which consequently develops, with no prior fecundation, an embryo which for most practical purposes is a twin of the donor.  This method of asexual reproduction is equivalent to parthenogenesis, which consists in stimulating a ovule to duplicate its genetic code in order again to have it develop into an embryo that is genetically identical to the mother and so, contrarily to the best-known religious narrative about human parthenogenesis, inevitably female.  And it is equivalent to any intervention that causes an embryo to split while still at the totipotent stage, which as known does not induce the growth of two “half-foetuses”, but of two genetically identical foetuses.

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The latter technique presents us with an “interesting” theological dilemma with respect to the soul of the original embryo: does the soul of the original embryo split as well? Is it miraculously supplemented, in favour of either randomly chosen foetus, by  and additional one? Or, if actually two brand-new souls are instead supplied, does the first soul “return to heaven”?  Luckily this problem has been solved by the Italian parliament, with Law n. 40/2004, so-called on “assisted procreation”, even though it plainly concerns several additional issues.  According to article 12, paragraph VII, of this statute, which puts all these procedures in the same basket, “whoever implements a procedure meant to obtain a human being descending from a single initial cell, and possibly with identical nuclear genetic heritage to that of another human being alive or dead, shall be subject to imprisonment for a duration to be determined between ten and twenty years and to a fine between 600000 and 1 million euros.  If he is a medical doctor he shall in addition be permanently barred from the practice of medicine».  Now, given that this sentencing guideline is more severe than that concerning punishment of involuntary homicide and assisted suicide in the Italian jurisdiction, we know that our legislator, in the spirit of the paranoia stemming from bioluddite circles and the so-called movements pro... life (!), regards as homicidal the quite trivial decision to provoke the birth of two monozygotic twins – a phenomenon that occurs spontaneously in about one in 300 pregnancies without causing bereavement in the family, social alarm or for that matter any attempts to prevent it... 

Besides,  it is significant that the “pro-life” concerns of these milieux are especially directed against reproductive cloning, which after all yields individuals destined to have a normal life, while they find it somewhat more difficult to attack the so-called “therapeutic cloning”, the purpose of which is the development of stem cells necessary to cure the sick, although this procedure results in the inevitable destruction of all the utilised embryos; so that those movements tend in this case to prioritise the promotion of competing alternative procedures (adult stem cells, etc.) rather than investing in unconditional criminalisation campaigns.

Is it not true, on the other hand, that therapeutic cloning and reproductive cloning are simply the two faces of the same coin?  Aren’t the distinctions between them just byzantine, specious and doomed to be outstripped by events?

It is very true.  And it is just as true that the one makes the other move forward.  While it is unclear whether there are already cloned children walking among us, it would only require the implantation into an available uterus, with methods now tried and tested, for the human embryos generated from casual cells since May 2005 in the United Kingdom and Korea for possible “stem cell therapies” to turn into children, thus guaranteeing the indefinite repeatability of interventions and experiments.

71RJu8sJZLL.jpgSuch prospects have also become increasingly realistic by the announcement of recent breakthroughs in the cloning of embryos from the cells of adult primates; and, before that, by English research programmes that hint at the feasibility of human DNA transplants into ovules of bovine origin, a practice which would avoid the complicated and rather unhealthy procedure necessary to remove several ovules from human donors.  Hence cloning, perhaps just because its realisation is already in sight, becomes “the” primary target of the whole bioluddite movement throughout the world.

As Brian Alexander writes in Rapture (Perseus 2003, p 129), “The reality of cloning and stem cells pulled bio-Luddites like Kass from the margins and galvanized a strange coalition between conservative politicians, Christian evangelists, the Catholic Church, leftwing intellectuals, and green environmentalists, all of whom realized, like the bioutopians, that gene technologies, welded to stem cells and cloning, might finally permit humans to decide their own biological future.  With cloning technology it was now possible to genetically engineer a cell with some desired trait, insert that cell into an egg, and get a custom-made creature.  That’s why it was invented.  Stem cells made that prospect even simpler, just like they had for making customized lab mice.  Those prospects drove the unlikely alliance. […] No amount of hyperbole was too much if it succeeded in scaring the bejesus of the public.  Kass even equated the fight against the evils of biotechnology to the battle against international terrorism: ‘the future rests on our ability to steer a prudent middle course, avoiding the inhuman Osama bin Ladens on the one side and the post human Brave New Worlders on the other’”

Of course the popularisation of these 'battles' continues to generate monsters...

Certainly.  In the debate on American law against human cloning, that the Bush administration has actively tried to extend to the rest of the world, in particular via the United Nations (see resolution no. 59/280, “The United Nations Declaration on Human Cloning”), the proposer of the parliamentary bill Cliff Sterns from Florida made matters splendidly clear: “When you do a clone, there are these tentacles, part of the ovum.  They remove that.  There’s an actual term for that.  When you clone, you don’t have an exact clone of the ova material.  The tentacles are all removed…The clone would not have these and yet you and I have these when we are born.  If we clone ourselves, we would not have them.  We would have a category of somebody, people who did not have these tentacles and these might be superior or inferior people”.  As Alexander comments (Rapture, op.cit. p140): “This was the sort of explanation that made scientists bury their faces in their hands, speechless.  But such misconceptions were popular.  On April 14, 2002, pundit George Will appeared on ABC’s This Week with George Stephanopoulos and argued that all forms of cloning, therapeutic or not, should be banned because ‘these are entities with a complete human genome’.  In fact, just about every cell, red blood cells being one exception, has a complete genome.  By Will’s logic, you could not tamper with any cell in the body, even cancer cells.”

Things quickly get paradoxical when thinking along these lines...

Now, it is evident that, while cloning may strike the areas of the public who are collectively more receptive to bioluddite and politically correct propaganda, owing - paradoxically - to the dreaded risk that humans might indeed become...all equal, it does not per se increase the odds of a reduction in genetic diversity for the species concerned. Actually, not only does cloning enable science to study the heredity of specifically human traits such as “intelligence” without the limitation of work on natural monozygotic twins (and only people who fear the results of these studies will dispute their value for anthropology, public health, education, etc.); but it also makes it possible to investigate how identical genetic endowments, perhaps pertaining to individuals that are phenotypically exceptional in some respect or other, are expressed in different, and indefinitely renewable, contexts. In fact, objecting that the price to pay for knowledge of this kind would be an ever greater “uniformisation” of the human genus – an oddly paradoxical criticism in a culture where equality and conformity are considered positive values and goals – is only valid with regard to the choice to create a very large number clones of a single, or very few, individual(s) while preventing everybody else to reproduce.

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Gregory Stock writes: “The very fact that human cloning has become the rallying point for opposition to emerging high-tech reproductive techniques emphasizes the challenges ahead for that opposition.  Human cloning is largely a symbol. It appeals to only a tiny fringe.  It does not yet exist.  There could be no easier target for a ban.  And whether or not restrictions are enacted makes little difference, because as Kass and Fukuyama must know, if procedures for human cloning do not arrive through the front door, the will come through the back, probably propelled by state-supported research on embryonic stem cells […] Attempts to prevent cloning in the United States or Europe would simply shift the effort elsewhere [...] At the end of 2002, Britain announced it would add an additional £40 million to the £20 million it had already committed to stem cell research.  Japan is building a big centre in Kobe that will have an annual budget of some $90 million.  And China and Singapore are also moving ahead aggressively”.

In reality, a cloned individual implies a genetic loss for his species only in the case in which his birth correlates to an extinction of the genome of the potential reproductive partner of his or her parent; that is, in the case in which the sexual partner is not destined to reproduce because of the parent’s choice to give birth to a clone.  Short of this, reproduction via cloning does not entail more depletion of genetic diversity than does the natural occurrence of monozygotic twins in higher animals and in humans, or the reproduction via parthenogenesis of plants and animals that can resort to this as an alternative to sexual reproduction.  On the contrary, in the case of animals, cloning is already used as much to perpetuate the lineages of animals with exceptional characteristics as to conserve species on the verge of extinction.  Similarly, human and animal cloning could well be deliberately used to defend biodiversity, just as much as to reduce it; that is, to preserve and spread desirable differentiations inside a given population, that perhaps would otherwise have been destined to disappear and to be reabsorbed, possibly in the framework of more general dysgenic trends arising from present-day lifestyles, ensuring their  transmission to the immediate offspring of the individuals concerned, and their protection from the genetic roulette of sexual reproduction.

Your reflections on technoscientific interventions on “man's humanity” seem to draw a fundamental line of demarcation between your position and the traditional outlook of the so-called “Nouvelle Droite”, with which you had connections in the past: in fact, when this French school began to think about technoscience and sociobiology, the positions they expressed were still too “rightwing” with respect to your current theses. At that time, that is, the challenge was that of “biological realism”: namely to show (thanks to Darwin, Eysenck, Lorenz, etc.) how inequality, conflicts, hierarchies and territoriality were “natural” facts, in opposition to the abstract ideology of judeo-christian and leftwing egalitarianism.  With Biopolitica, however, you sound closer to a form of “biological constructivism”than to a mere “biological realism” .  Is that so?

5752.jpgIn fact, the “Nouvelle Droite”, precisely from the moment when it accepted this appellation, has had a constant inclination to shun any sensitive subjects of a biological or biopolitical nature.  However, prior to that time, and even before I came in contact with its principal exponents, it had certainly played an important role in the divulgation and philosophical assessment on scientific (ethological, psychological, psychometric, genetical, anthropological, etc.) discoveries of the fifties, sixties and seventies of last century; thus reviving the debate and demystifying the idea, until the seventies almost taken for granted by human sciences, of man as a tabula rasa (see Steve Pinker, The Blank Slate, Penguin 2003), and of a humankind clearly set apart from the rest of the biosphere and internally undifferentiated, whose behaviour as well as individual and collective variations would be dictated by purely contingent factors.  But the alternatives innate/acquired, nature vs nurture, have always been a foolish and journalistic way of putting things, and in fact the nearly exclusive prerogative of those biased in favour of the second term of such dichotomies.  In evolutionary terms, it is clear for example that it is the environment which selects the variants found inside a species, or that allows genetic drift to act through the reproductive segregation of subpopulations.  Similarly, in the specific case of the human species, its specific environment itself, as Peter Sloterdijk stresses (op. cit.) is always a largely cultural product; therefore cultures are in fact large scale experiments in self-domestication and goal-oriented selection, especially when it comes to sexual selection.

But cultures, in their turn, even though they are subsequently transmitted by “memetic” diffusion, are necessarily the creation of a specific people, whose identity and composition are thereby reflected in a unique and unrepeatable way, reinforcing and modifying its characteristics via an altogether artificial feedback loop, thus defining lifestyles, collective values and correlatively differentiated reproductive successes for its members, and differentiated from one culture to another, from one society to another.  It suffices to think of something that is by definition cultural like languages: even today, as has been shown by, for example, Luigi Cavalli-Sforza (Genes, Peoples, and Languages, University of California Press 2001), the existence of a linguistic barrier drastically reduces, from a statistic standpoint and for equal geographical distances, the genetic exchange between communities; this in turn tends to create a more entrenched and complex diversity that is not only phenotypical.

It follows that, once one has accepted the idea that “God is dead” and that “man is summoned to inherit the earth”, it becomes immediately clear that also our own “nature” is destined to become, and this in a novel and deeper sense than has been true hitherto, the object of a culturally deliberate choice. 

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Therefore I cannot see, at least among the people writing at the time for the magazines and reviews of the Groupement de Recherche et Etudes pour la Civilisation Européenne or of Alain de Benoist, many believers in the doctrine of an eternal, uniform and immutable human nature, even though it is effectively a traditional reactionary Leitmotiv against “social” - but until the nineteen twenties also eugenic -  experimentalism by the European (but not only European) left. The contrary would have been paradoxical, given the French movement's insistence on anti-egalitarianism, and on ethnic and cultural identity.  It is not a coincidence then that Yves Christen, the author in the winter 1971 issue of Nouvelle Ecole of one of the best studies on pre-biotechnological eugenics of the time, wrote at the same time Marx ou Darwin, L'Heure de la Sociobiologie, but later, and more recently, Les années Faust. La Science face au vieillissement, which was one of the first French popular books on matters of longevity and on the possibility, now debated, of “forcing” current human nature to this effect.  There is as well no need to recall the firm and consistent bio-Faustian positions of Guillaume Faye – a character who has certainly moved away from what had in the meantime become the Nouvelle Droite, but who has made major contributions to its original thematics –; they are manifest throughout all his more strictly philosophical works.  Or even the convergent, though distinct, position of Charles Champetier, who at one stage was one of the animators of the French transhumanist movement, in particular with the site at http://www.lesmutants.com, and who published on Eléments the article “Avec les robots, par delà le bien et le mal”. Therefore, those who have been involved with such milieux and share the idea that the current biopolitical revolution is a central issue, are very unlikely to have “rightwing” positions on these matters. For those instead who have in the meantime “turned right”, mostly they are no longer interested in these issues, and when and if they are they appear more likely to be influenced by Arne Næss’s “deep ecology” than by the traditional belief that human nature would be universal and immutable.

What we're left with, out of the biopolitical efforts of the GRECE, is the positive element of “realism” your question refers to: namely that it is foolish to elaborate philosophical or sociological theories on, for instance, aggression or sexuality or social ranking without taking into account the extent to which these aspects are simply dictated by our evolutionary history and correlatively by our ethological, genetical, neurological and endocrinological make.  This element deserves to be retained, both in terms of amor fati to set against the various humanist frustrations on these matters, and in view of a later and deliberate development of precisely this biological “nature”.

51UVqg3ZDVL._SX325_BO1,204,203,200_.jpgIt is however undeniable that the age of genetic engineering, of cybernetics and of nanotechnology predisposes us, also conceptually, to a major quality leap. Many now explicitly speak of a “posthumanity”.  Would man, in fact, be destined to vanish like “a trace in the sand between an ebb and a tide” in the words of Michel Foucault? Who added that “man is a composition who only appears between two other, that of traditional past that knew nothing of him and that of a future than will no longer know him.  This is a cause neither of pleasure nor of lamentation”.  Is it not not a widespread opinion that manpower has already coupled with the power of another kind, that of information, and that together they compose something distinct from man, that is indivisible “man-machine” systems, where man has been inextricably linked up with third generation machines? A union based on silicon rather than on carbon?

Man is definitely a borderline figure, a “stretched rope” in the ultra-famous words from Nietzsche’s Zarathustra, and it is no accident that that humanism's final success (in the sense here not of the Renaissance’s Humanism, but as the fulfillment of judeo-christian theo-anthropocentrism, including in its nowadays dominant secularised version) has been raising, now for more than a century, the issue of going beyond man.  “Going beyond” becausethis appears, in the Wagnerian sense, what the “specifically human”, the rein-menschliches, really is; at least for those who see such “going beyond” precisely as our destiny, outside which one finds accordingly not only the renunciation to the “overhuman”, but also, as a consequence, to the “human” quality itself.  Now, if this issue has been with us for a long time, today is is our immediate horizon, both because of the new light in which we interpret man's relation to his artificial environment and because of the “quantic leap” represented by the (possible) coming of the “third man” already mentioned.  Even before Roberto Marchesini (Post-Human. Verso nuovi modelli di esistenza, Bollati Boringhieri 2002), Richard Dawkins emphasised how the traditional conception of the living individual as defined and limited by a “body” is no longer adequate, and replaced it with that of the “extended phenotype” (The Extended Phenotype: The Long Reach of the Gene, Oxford University Press 2002), in which the organism is a set of complex relations with the surrounding world, its parasites, its symbionts, its material and non-material tools, its nutrition and its predators.

If this is true, given that it isn't functionally possible to abstract an oyster from its shell or an ant from its anthill, before we even become cyborgs, we are already, all of us and increasingly so, what we have seen Gregory Stock call “fyborgs”.  Our cognitive, sensory, immunitary, digestive, locomotive, predatory capacities as well as those of mechanical work and of climatic adaptation, are radically mutated by a heap of tools, devices, procedures, interactions and techniques so powerful that their growth curve, after having increased at a steady rate for thousands of years, appears today to have taken on an exponential form.

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As Roberto Marchesini emphasizes in Posthuman.  Verso nuovi modelli di esistenza (op. cit.), it is naive to believe that all this points to changes in “the external world”.  It points, and always has pointed, to changes inwhat we are, not abstractly but practically.  This is just made more obvious when this metaphorical “body” is itself invaded by anything from dental fillings or hip replacements, contact lenses or pacemakers - but today much more radically and arbitrarily by cochlear and retinal implants, by plastic surgery, by subcutaneous RFIDs, up to the first experimental neuronal interfaces with digital devices and equipment.

And this process seems to be accelerating...

Clearly, owing to the stage, still rather rudimentary, of these technologies, they are mostly restricted for the time being to therapeutical  and prosthetic applications. Why replace two perfectly healthy legs with mechanical prostheses when any when any gain in performance thereby obtained would easily be outdone by a motorbike?  And above all, speaking for instance of man-computer interfaces, sight, touch and hearing have for thousands of years been selected for as preferential cerebral input channels, so it is reasonable to expect that before running into genuine bandwidth limitations we can look forward to a great many enhancements in our use of these channels.  Nevertheless, if fictions such as Robocop, Bionic Woman or The Six Million Dollar Man continue to view human enhancement as a response to very serious physical damage, today the athlete Oscar Pistorius has demonstrated how performances allowed by devices designed to palliate a handicap already enable humans to surpass what is considered as merely “normal”.  And if the shortcomings arising from the transition to “all-artificial” solutions will gradually be going away, our experience in matters of vaccination or mammary prostheses teaches us that the “remedial” goals will simply become less and less relevant in comparison with the desire to modify or to enhance characteristics deemed “just” normal. 

9782226216441_1_75.jpgNaturally, as Hervé Kempf writes in La révolution biolithique (Albin Michel 1998) , it is absurd to dread (or, for that matter, to look forward to) a world in which we would be transformed into the caricatural robots of sci-fi movies from the fifties.  In fact, while genetic engineering continues to work with the organic stuff that has always made us up, our fusion with “silicon” is in any case bound to take place on a different level (and perhaps never to take literally place at all, given that much of the most promising research in the field of information technology or materials science actually involves...carbon!).  In other words, save perhaps for the experimentalism or the “tribal” trademarks of minorities who are heavily into “body modification”, such a fusion is bound to happen gradually as part of a cross-pollination between technologies and cultural paradigms, in such a way as to make their encounter go both unnoticed and unannounced in a world of increasing flexibility, freedom and morphological reversibility.  Which of course can yield things either horrific or splendid, decadent or vigorous, depending upon their use, and also upon how their use will be perceived.

Here, nothing new under the sun...

In any event, today more and more thinkers with interests not only in technology, but also in philosophy or anthropology, ask themselves questions and imagine scenarios, above all interpretative, about the momentous metamorphosis under way, almost invariably on the basis of some consideration of the essence of technology in its relation to man, an essence which ends up representing a form of converging “unveiling”, in the Heideggerian sense, of the limitations of humanism and of the “modernity”, as we have understood it so far, which is anyway undergoing a crisis in its philosophical, anthropological, epistemological and axiological aspect.  And here I am pleased to notice a surprising vivaciousness and keenness on the part of the Italian intellectual landscape - something which stands in sad contrast to the generally devastated condition of technoscientific research in our country, for which sporadic centres of excellence unfortunately cannot make up.

In particular, if doomsayers of various levels of perception express, albeit with a negative prefix, an understanding of these matters remarkably similar to my own, from Severino to Galimberti to Barcellona to Esposito, Italy is still the land of syntheses between postmodern (or better, in the words of Riccardo Campa, post-postmodern) criticism and downright posthuman positions such as those by Roberto Marchesini, Aldo Schiavone (Storia e Destino, Einaudi 2007) and Mario Pireddu (see Postumano. Relazioni tra uomo e tecnologia nella società delle reti, Guerini 2006).  While these authors may reject the more folklorically eschatological or millenial aspects of a certain American transhumanism, they all clearly share a rejection of more or less chimeric neoluddite evasions and an endeavour to think a posthuman culture.

31uFPdXEK2L._SX289_BO1,204,203,200_.jpgReturning to the main tenets of the Nouvelle Droite, something very similar to the Eysenck and Jensen affair, who had obtained much support at the time by de Benoist and company, has happened to the well-known biologist James Watson, attacked because he recently declared himself “inherently gloomy about the prospect of Africa because all our social policies are based on the fact that their intelligence is the same as ours—whereas all the testing says not really”. What do you think of this statement and of the polemics it gave rise to?

Frankly, what is really striking about the Watson affair, even more than its merits, is the extreme and paradigmatic meaning it takes on by showing how far and deep the blanket of conformism and political correctness, which today essentially chokes freedom of thought, speech and research all over the planet, has actually reached.  Of course we all know that there are people, above all but not only in the US, who go around with Ku Klux Klan hoods, wear brown shirts or wave the flag of insurrectional anarchy, absolute monarchy, satanism or stalinism.  All this is intermittently repressed, viewed at worst with a kind of resigned annoyance, but in reality it is mainly perceived as functional to the maintaining of status quo.  First of all, as a visible manifestation of an Evil for good citizens to point the finger at, in an Orwellian “Three-Minutes-Hate” style; and secondarily as a spectacular safety valve -  and sterilisation device - for whatever “drives” of radical dissent there might exist, whose most dangerous exponents are “emulsified” from the rest of society, and now and then eventually “skimmed off” via legal action and other means.  But all this concerns only the lunatic fringe, openly defined as such, and who in their heart of hearts is often all to happy to remain a lunatic fringe.

And therefore nothing to do with Watson...

Not at all: James Watson is a Nobel laureate, a certified genius, especially as the discoverer, together with Francis Crick, of DNA - a scientist whose towering figure has impacted on the whole of the twentieth century, on par with Heisenberg, Gödel, Chomsky, Einstein, von Braun or Lorenz.  At the age of eighty and at the end of his career, free from tenure, assignments or funding concerns, financially independent, author of many bestsellers still in print, all but outside the political arena, he could be considered as one of the least vulnerable of all people, be it to blackmail or to reprimands by the intellectual establishment. And yet, because of a passing remark, quoted out of context, he has been forbidden to give talks and to present his latest book anywhere in United Kingdom, has been pilloried by the media all over the world, has lost his (now nearly honorary) chair, which he has held for over forty years in the Cold Spring Harbor Laboratory, in addition to which he has been unconditionally and irrevocably banned by representatives of academia, by public agencies and institutes, by scientific boards.

71FbXk06QtL.jpgThis reveals the abyss between contemporary political correctness and what Alain de Benoist and others used to call “intellectual terrorism” in the seventies, for example with respect to the polemics over the outcome of psychometric research, on which de Benoist’s publishing company, Copernic, published in France a book called Race et Intelligence, signed Jean-Pierre Hébert.  At this time, Hans Jürgen Eysenck or Arthur R. Jensen were definitely attacked, even physically attacked, by a minority of politically active students, and  were prevented to speak on a few occasions.  But the controversial nature of their research was certainly not an obstacle to their invitation to public debates or to having their work printed, and in fact few public figures, even among their most scandalised opponents, openly admitted to wishing more than anything that their ideas be challenged and confuted.  Even in 1994 Richard J. Herrnstein still managed to publish, passably untroubled, The Bell Curve (Free Press 1994), on the bell-shaped distribution of intelligence, the conclusions of which were taken seriously at the time, despite the ritual anathemas.

And today this is no longer the case? What has changed in the meantime?

In the meantime what has happened is that “leftwing” students have become civil servants, politicians, intellectuals, researchers and administrators, who are by now totally integrated in the system, and mostly converted to conservatism; but their openness to freedom of speech and heretical opinions has not changed, and has even grown ever narrower because of influential positions held, mutual reinforcement, and the awareness that they are no longer part themselves of a vulnerable minority. Worse, the radical blanket described earlier has spread globally, implicating, if not the whole planet, at least the whole “Western” sphere.

But let us get to the merits.  What Watson said is a banality that has time and again been confirmed by empirical data.  The so-called “intelligence quotient”, just like most quantitative and measurable characteristics within a population, is distributed so that its curve has a “bell shape”.  This distribution curve, in other words, starts off with a small percentage at very low levels of the variable in question; then it grows, slowly at first, then more steeply, until it flattens out around the mean value; after which it decreases, and finally once again asymptotically tends to nought as it little by little approaches the most extreme, highest values.

Now, as is the case for practically all genetically influenced characteristics, the “bells” representing different components of the same population, or different populations, are not superposable at all.  More specifically, they can have a different shape (be for instance steeper or flatter), or their barycentre might be further right or further left on the axis of the quantity under consideration.  Hence, the remark, whenever their performance in solving IQ tests is measured, the average results of Ashkenazi Jews are higher than that of other “whites”; that “yellow” people have sharper differences between their average and maximum values; and that the performances of Americans with a recent African origin are lower than the US average, and those of individuals of the negroid race still living in Africa lower still.

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It is also the case that other characteristics or abilities (from velocity in sprinting, to the efficiency of the immune system, to empathy, to longevity) can yield, and do yield, entirely different results.  Not only that.  Contrary to the implications of the cheap irony dumped on Watson by an ignorant journalist with reference to the presence in his DNA (made public by himself) of around 16% of negroid genes, consistent with the existence of an unknown great grandfather or great great grandfather of African ethnicity, the scenario here described does not in any way exclude, and even foresees, that there must exist individuals belonging to populations exhibiting lower results who present values even noticeably above the average of more “favoured” populations.

Finally, in the case of intelligence quotient, even the researchers who give most weight to its innateness still regard the hereditary factor to account for no more than 70% of the differences encountered in our species, which at the individual level leaves quite a lot of room for the action of educational and environmental factors.

If this is the case, how do you explain the number of scandalised protests such studies give rise to?

In fact, I think that such reactions betray the biases of protesters more than those of the researchers in the field of psychometry.  In reality IQ tests measure only...the ability to succeed in IQ tests. As such, their results should not be taken more at heart than tests tests measuring the average tallness of a population; and, even less, interpreted as a value judgement of general nature on the individual concerned.  Indeed, they could even in theory be used to justify supportive measures or policies of “affirmative action”, along the lines of - just to make a quip - remedial baseball lessons for white Americans, hypothetically at a statistical “disadvantage” in this sport. 

Be that as it may, there is a problem.  Results in “intelligence tests” are statistically correlated - after all, that's what they exist for - on the one hand to scholastic success (not in terms of popularity among peers but in scores achieved), and on the other (even though to a weaker extent) to “success” tout court of the individual concerned inside contemporary Western societies, especially in social and economical terms, everything else being equal.

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The latter qualification is however of the utmost importance, because even though our societies love to fancy themselves as denoted by a high degree of social mobility, wealth is in fact mostly transmitted by inheritance; and in any event it automatically buys one’s own offspring, real or presumed, a better education, more important family connections, status and reproductive partners of better quality, thus contributing - also thank to a discrete level of class endogamy - to minimise in real terms any contemporary “circulation of the élites”.  Besides, many of the most resounding cases of upward social mobility in the West are in fact not correlated in the least with traits that could hypothetically be measured by an IQ test, but for example to physical appearance, sheer luck, or to one’s athletic performance in some sport or there.

For this reason, what the results coming out of IQ tests really hint at is basically the degree to which an individual has adapted to contemporary Western societies and to its mechanisms and selective criteria.  Now, it is obvious that this risks amounting to an ultimate value judgement for intellectuals and journalists blindly convinced of the objective superiority of this social model (“the best of all worlds”) over any other that exists, has existed or even has just been speculated about; and of the manifest destiny of this model to establish universal and eternal hegemony through a global uniformisation. And, even more, for intellectuals and journalists convinced that one’s socio-economical success in such a society represents the only, or at least the only relevant, objective criterion of differentiation among human beings, the goal suggested right, left and center to each and everyone, and the objective measure of everyone's worth.

It becomes therefore totally irrelevant that what IQ tests measure does not necessarily say anything about the fitness or the probability of success of the subject in other contexts, be these the jungle of Borneo or the Tibetan religious hierarchy or a youth gang in the Bronx, or - more important still - about other personal characteristics that might matter just as much or even more than one’s chances to get wealthy. And, at the same time, many regard as morally intolerable, not to mention politically unpresentable, the fact that obviously populations that for longer have  been adapting and selected (for better or worse) with reference to this model perform better according to the parameters, in no way universal, defined by that very model.

This is also what critics of IQ tests stress, without realising however that the fact that the tests are “culturally biased” is a truth at once much deeper than they think, and a truth inevitable in any kind of test, given that it is impossible in general to make measurements independently of the choice... of what one intends to measured. 

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In the light of all this, Watson's statement, according to which it is naive to expect that African societies will easily and rapidly be transformed into “perfect” Western societies, appears less “scandalous” than many claimed...

I should rather say that Watson’s statement seems in fact rather plausible.  Likewise, it is just as plausible, precisely in addition to what has repeatedly been confirmed by test results, that on average individuals in the American society who belong to to unfavoured social classes and/or originate from different ethnic groups may well on average achieve inferior results in what are the specialities of their “landlords”.

This also implies the paradoxical consequence that an Afro-American who attains the highest status in the American society is probably better adapted than a white American at the same level - more “intelligent”. This because not only has he had to excel in normal social competition, but he has also had to confront the natural presumptions created by the generalisation in his contacts (including perhaps in the same interested minority) of their own empirical direct and indirect experiences.  Thus, he is on average likely to be more economically ambitious, more conformist, more diligent, less scrupled, to have a higher IQ, and ultimately to possess a combination of these and other factors which may be useful for success in the relevant society that is on average higher than that enjoyed the members of the class, race or ethnicity generally favoured.

All this in fact seems to correspond to basic sociological, psychological and anthropological considerations.

That's right.  In addition, if the conclusions, in terms of biopolitics, that one might draw from them are several, and potentially contradictory, since they depend on fundamental choices of values, I still believe that one cannot get away from drawing conclusions.  For example, in the sense of moving beyond the ideology of the tabula rasa that still prevails in social sciences and popular culture; or in the recognition of  an inevitable phenomenon of “regression towards the mean”, in this case in terms of populations, that the prospective of a perfect melting pot - which would eliminate almost all forms of genetic drift and oriented selection depending on ethnic, cultural and environmental contexts – inevitably involves, to start with in terms of decreased biodiversity, flexibility and richness of the species' gene pool.

Also in this respect do the prospects of self-determination opened up by the biological revolution remain equally open.  We may expect, and hope, that the human species grows beyond itself in manifold ways and following a plurality of ideal models; or else we might end up with a universally imposed idea of optimality, of the “Ken and Barbie” variety, according to which, if today Michael Jackson displays his skin-deep ethnic pride by having himself depigmented, tomorrow African societies or ethnic minorities might basically be offered a biological uniformisation, both ethologically and intellectually, as well as at the level of mental processes, to values that are in fact “white”, and that actually one may well consider relative and instrumental also from an Europoid point of view, all the more so since these do not define any ultimate or objective concept of intelligence even in this more limited context .

It is indeed arguable that relatively remote ages of European history, is spite of the likely poor results their contemporaries would obtain in today’s tests, actually demonstrated lower vibrancy or creativity in any plausible sense. On the contrary, many consider our own achievements at least in part to be  the feats of dwarves on the shoulders of giants. In any event, it is true that in other times highly estimated parameters for the evaluation of someone's intellectual capacity consisted in the ability to memorise a huge quantity of formulae or facts, or to effectuate mental arithmetical operations on many-digit integers, in the manner of “idiot savants”. Today, the idea of endeavouring to genetically engineer, or eugenically select for, such a capacity would appear comical.  For tomorrow, it seems reasonable to expect that some abilities, which allow an individual to score very highly on IQ tests, will see their importance maintained or increase; others will see theirs decrease; others still will become completely irrelevant in comparison with entirely different abilities that perhaps are currently underestimated.

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One question that nevertheless lies “at the heart” of the Watson affair and that permeates, though more or less silently, all current debates on biology and genetics, is the one about the existence of races. The holy scripture of political correctness unambiguously informs us that the concept of race has no scientific value and that any statement to the contrary is a sign the utterer is a dangerous enemy of humanity.  How are things in fact?

Actually, my impression is that no one has any trouble admitting the existence of different races of horses or tigers.  The same goes for races of plants, commonly called varieties (when the latter does not simply refer to the... sets of clones of a single individual).  The taboo really concerns only human races, and it subjected to the “specieist” - even though allegedly “anti-racist” - view that men would be both of a nature and value transcendentally different from that of all other living beings, and at any given time essentially equal to one another – a concept the genealogy of which, especially religious, is easy to reconstruct.  This idea of “separateness” and “homogeneity” is besides easier to sell inasmuch as, if Sapiens are today divided in races and scattered all over the planet, on the other hand they are also the only and last surviving species of the Homo family – a scenario, for that matter, subject to change if ever a  research programme actually succeeded with the reconstruction and cloning of the DNA of Neanderthal specimens or with reverse engineering their genome and restore it to a living organism.

It should be pointed out, however, that the taboo this matter has been subjected to is increasingly running out of steam.  It proved impossible, for instance, to censure the news that, according to recent American research, the human immune system varies from race to race, with considerable differences from one ethnic group to another, something which has of course resounded in matters of pharmaceutical research and practice.

Not only that.  The taboo in question manifests its schizophrenic nature also in policies of positive discrimination (that aim to promote or protect the components of a given social group by reserving them exclusive quotas), or that target the repression of possible racially based discrimination.  Policies that are inevitably obliged to first of all acknowledge the reality of the racial fact.

What is it all about anyway?  The matter is made more complicated by its historical and psychological load, but is routinely dealt with by population genetics, and I discussed it quite extensively in the already mentioned essay Biopolitica. Il nuovo paradigma, not only out of abstract anthropological interest, but because the issues involved are of crucial importance to understand how current biodiversity arise inside our (and other) species, and how it could be preserved and developed rather than being gradually depleted.  A race is, as Dobzhansky says, nothing other than an abstraction of the identifying features of secondary Mendelian populations within the same species.   To manipulate such a concept it is not necessary to adhere to the “realistic”, platonising vision of 19th century positivist anthropology, according to which there are, or at least there were, “pure types” - from which present day real organisms would have descended via hybridisation -, let alone resort to concepts such as “spiritual races”, which basically boil down to metaphors since it is indeed difficult to understand how such a concept could ever be applied to races of ….canary birds.

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Today, genetic analysis brings an original contribution to the identification and definition of racial identities; a contribution that adds to, rather than replaces, the traditional typological classification.  In fact, if the combined resultant of all the possible genetic gradients or variations in the distribution of phenotypic traits had been uniform, the genetic frequency would increase or decrease regularly by so many percentage units per mile covered in a given direction.  With uniform gradients the boundaries between races could only be arbitrary; and races would be no more than  “ideal” models.  On the contrary the gradients are often very steep in some directions or zones, and softer in other.  Theodosius Dobzhansky writes, in Genetic Diversity and Human Equality (Basic Books Inc, 1973): “Consider two gene alleles, A1 and A2, in a species with a distribution area 2,100 miles across. Suppose that for 1,000 miles the frequency of A1 declines from 100 to 90%; for the next 100 miles from 90 to 10%; and for the remaining 1,000 miles from 10 to 0%. It is then reasonable and convenient to divide the species into two races, characterized by the predominance of A 1 and A 2, respectively, and to draw the geographic boundary between the races where the cline is steep.”

Hence,  it is perfectly true that “races don't exist” (and neither in this sense do species, families, genuses, phylae, kingdoms), inasmuch as they don't correspond to any tangible reality, but only to taxonomic criteria which defines, as is the rule in these cases, a model founded not on intrinsic characteristics, but simply on tendential, statistical or deterministic differences that might exist, with respect to an inclusive set; something which does not prevent species or race to remain useful, albeit ideal, concepts, at least as useful as that of “ideal” rectangular triangles or pendulums.

Indeed.

But there is more.   The specific connotations pertaining to races are even more meaningful when applied to artificially selected races - and by definition, human races can in any event, following hominisation, at least to some extent be considered among these, and as the work of processes of segregation and oriented selection applied by man upon himself within the framework of a process of self-domestication that lasted for tens of thousands of years.

Hence, we are perfectly aware that a Dobermann is not the incarnation of the Platonic form of the Dobermann, to be found in some celestial realm, which at the beginning of time incarnated in an imperfect earthly copy; and that, on the contrary, it is the result, via standard breeding techniques, of the gradual approaching to to a goal, to an idea... held by Mr. Dobermann himself. 

What is less often considered is that, as Peter Sloterdijk remarks, the transformation of human societies, also from the point of view of their biological substrate, is through and through the result of analogous, albeit more implicit and less deliberate, developments.  Thus, the true novelty that regards today's world is that presently technoscience has at the same time brought these processes beyond the brink of consciousness and/or started a debate about them; so that they can be maintained or developed for the future - perhaps, who knows, up to and beyond the limits of speciation - only by a deliberate choice for biodiversity, biological becoming andposthuman change

This is by the way what most deeply worries the bioluddites, for instance Jürgen Habermas who warns us (The Future of Human Nature, Polity 2003 p.121 footnote 34) against what he calls the “uncanny scenario” of a “genetic communitarianism” according to which various subcultures will pursue the eugenic self-optimizing of the human species in different directions, thus jeopardizing the unity of human nature as the basis, up to now, for all human beings to understand and to mutually recognize one another.”

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Except that such a unity, unless as an ideological aspiration, has never existed, no more than have ever existed the “pure” racial types of 19th century anthropologists; and that it is at the best one of many alternative prospectives that are proposed to today's world, and certainly for many not a very alluring one.  Indeed the contrived convergence towards a unique model of humanity presupposes after all the reduction and the destruction of human diversity in favour of a single paradigm said to be, as in the typical theorisations of American racism, objectively and universally “superior”.  Argument which not only is unacceptable to whoever defends instead positions of cultural relativism, but would also require a really extreme degree of alienation in order to obtain the support of those whose specific ethnic identity would, in this case, be doomed to be wiped out in the context of objectively genocidal proceedings, no matter how “peacefully” and “inadvertently” they are supposed to take place.

Another spectre that is regularly raised at the same time as that of racism concerns eugenics.  This topic is viewed as particularly “sulphurous” but has antecedents even in “liberal” or socialist circles, and finds some of its first theoretical expressions in Plato.  But is it really necessary to equate measures of a eugenic kind to Orwellian, consumerist and massifying scenarios, like those found in dystopic and “humanistic” Hollywood films?

Eugenics is indubitably the object of Freudian, hypocritical repression nowadays.  Nevertheless, one can say that eugenic concerns are an implicit constant in most post-neolithic cultures. What comes to mind are the practices that most stir modern sensitivity, from the mount Taygetos and the Spartan agogé, to the Tarpeian rock in Rome, to medieval exposing of newborns, all the way to the “mabiki” (a euphemism which refers to the trimming of the leaves of the weakest rice plants to allow the better development of the other plants) practiced by Japanese midwives until the Meiji Restoration and beyond.  But it is enough to think also of the typical exo-endogamic regimes in matrimonial matters, or of the taboo relative to incest as a potential guard against monozygotic individuals with harmful recessive traits.

However, the real and true question of eugenic flares up with the advent of the Darwinian revolution, and of Mendelian genetics, which has been considered one and the same with eugenics for a long time.  And this in front also of a contemporary dysgenic risk, in itself very real, given that few believe that the change – and partial removal, via modern life styles and medicine as well as the decline of reproductive differentials – of “traditional” selective factors leads per se the genetic pool of one's own community of reference in a desirable direction. 

However, eugenics, before becoming “cursed”, also as a consequence of all modern ideologies becoming increasingly marked with the humanist seal, has been perceived for a long time – and essentially until the nineteen thirties – as a “progressist” theme, since it was linked to concerns about the evolution of society in general and correlated with the latter “taking charge of itself” also biologically, to the extent that even USSR intellectuals and scientists promoted its study. Of course, where the term is put in universalist, moralist, classist terms, it quickly risks leading to grotesque results, like the mania for sterilisation as a penalty and a form of social control (the “Indiana Idea”) that was all the rage in the United States from the beginning of the nineteenth century until the New Deal, with the ultimate blessing of the Supreme Court, going as far as ridiculous bills for the compulsory sterilisation of car thieves, or to Theodore Roosevelt's timocratic programs of selective breeding, and all the other more or less bizarre examples quoted by Jeremy Rifkin in The Biotech Century (J P Tarcher, 1998). 

On the other hand, as Jürgen Habermas stresses in The Future of Human Nature (op. cit.), our time brings also in this respect to completion a certain kind of change, which radically alters the scenario we face on eugenic matters.

Could you expand on that?

Certainly.  As a matter of fact, the rather ideological and biopolitical substance of one's chosen position with respect to eugenics is today accentuated by the increasing erosion, because of technoscientific progress,  of thesubjective costs of eugenic practices. Such costs have been in constant decrease, from the moment that the exposure of newborns and the strict parental or communal control of mating were succeeded by chemical or surgical sterilisation of heavily retarded individuals as well as by birth control; and that these are succeeded by prematrimonial anamnesis; and that this one in turn is replaced with prenatal diagnosis and genetic screening; and these are going to be supplanted by IVF with embryo and gamete selection, and finally by the direct and actually “therapeutic” manipulation of germlines, In fact, with respect to contemporary and upcoming procedures, the natural empathy for the individuals concerned militates in an entirely favourable sense, to the point of rendering their unconditional rejection  an increasingly embarassing and untenable position also in view of the humanistic, hedonistic and individualistic values of the prevailing worldview.

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According to Gregory Stock (op. cit.p130), statistics show that today 90% of US couples, catholics included, who discover by means of prenatal tests that they are expecting a child affected with cystic fibrosis already choose to abort it. Obviously, the percentage of them that would accept to have deliberately implanted an embryo affected by such a pathology, that is what the Italian law on IVF insanely wants to impose, would be much lower than the modest 10% of Americans who are ready to carry forth an already commenced pregnancy with an affected foetus.  It is legitimate to suppose that even smaller would be the percentage of people who would make such a choice precisely when it would be possible to remove from the embryo - and from all its descendants - the disease, to the benefit of everybody.  So the spectre of State eugenics is destined to remain no more than... a spectre, given that there is no plausible reason in the first place why a legal enforcement of eugenic measures would be required.  If anything, in our near future, very large enforcement efforts would be requiredto prevent their generalised adoption.

There remains however the issue of socio-cultural, rather than legal, norms that will direct the concrete utilisation of such techniques, from the selection of the reproductive partner as a function of his genetic traits to the selection and modification of the embryo.  And here, once more, emerges the potential for disaster, at least for whoever cares for the biological wealth and diversity of our species, not to mention its flexibility and its long-term evolutionary capacity, of the technologies in question. 

Indeed, it seems clear to me that the hegemony of a universal, intercultural, monoethnic, standardised “Ken and Barbie” model, particularly through the cultural alienation of all the peoples inhabiting the planet by means of the globalisation process currently in place, risks seeing eugenics turning from an instrument of communitarian self-assertion and self-determination to an additional factor - together with the vanishing of genetic drift and diversification of selective mechanisms via an Umwelt stabilised and uniformised on a planetary scale – of an entropic “end of history” in the terms described many years ago by Julian Huxley in Brave New World.

This last point is very interesting and certainly involves more than the issues directly related to eugenics.  We just said that biotechnologies could well yield “inhuman” rather than “overhuman” results, if left in the hands of powers that use them only with private and short-term interests in view.  Yet, for you, such a decidedly undesirable outcome has nothing to do with the technologies themselves but with the use one might make of them.  This may well be true. But in practice, if one has to take a concrete political stance, one is bound to take the present situation into account (that of a mercantilistic world essentially ruled by multinational conglomerates), not some hypothetical Futurist, posthumanist scenario.  Agreed, biotechnologies could serve as well a project aimed at the “regeneration of history”; but, as things are now, we are heading in the opposite way.  Should we not first of all confront this kind of situation?  Following your advice, aren’t we running the risk of accelerating towards a dead end in the name of a “new beginning” that may certainly be desirable but that we cannot realistically envisage in our immediate horizon?

Such concerns are altogether legitimate, but the explosion of the “old world” is definitely a requirement for the the possibility itself of a new beginning to exist.  On the other hand, unlike the Apostles or Marx - but in this sense also unlike Guillaume Faye, who professes to believe in the ineluctability of  pending “catastrophes” (scientific, economic, social, ecological, etc.) - I do not maintain that such an explosion is inevitable.  I am more inclined to see the end of history as a gloomy “eternal and never concluded ending”, a kind of possible “crystallisation” of modernity, but in a very different and much more extreme way than what we have experienced until now.

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Some processes cannot be reversed; man's increasing power over himself and over his environment cannot be easily renounced; the “abyss” of a possible alternative to the ongoing Freudian repression of such power opened its gape as early as the 19th century and can be kept shut, to make certain no one looks inside again, only by means of a constant pressure.  Such surveillance would necessarily lead to, on the one hand total social control, on the other to our relying on ever more impersonal and “rational” mechanisms to govern the System, so that any temptation to take charge of one's own destiny may be prevented and defeated as soon as it rears its ugly head.  We are already witnessing for example the voidance of formal “liberties” and privileges (out of many different grounds such as preventing the access to others' personal data, limiting the risk of bacteriological or digital attacks, obstructing the unrestrained circulation of news and opinions, etc.); also, in the last years we have seen the gradual obliteration, in the same way, of the principle of non-interference, of self-determination, of “electoral” legitimisation of governments etc., since maintaining all that becomes ever more incompatible with the stability and necessary globality of the System.  All this does of course fulfill the promises of the System itself, but in a very peculiar way, which, when perceived for what it is, is not especially enjoyed even by the peoples more fully subjugated to its official doctrines, and which besides results in perpetual contradictions.

Today the System uses technology, it cannot do otherwise, and needs it in ever larger doses, but at the same time in technology it finds problems and questions that it cannot address.  In this sense, it is, if anything, the prohibitionist movements and opinions, the restriction of the circulation of information, the proposal for instance of compulsorily “freezing” investments in GNR (genetics, nanotechnology, robotics), the attempts to “regulate” Internet, that try to control these same contradictions in view of the above-mentioned “crystallisation”.

Fukuyama however is no longer talking about the end of history, but of “our post-human future” (Our Posthuman Future: Consequences of the Biotechnology Revolution, Picador 2003). Of course he does this to denounce it and to ward it off, insofar as this can still be done; but I think that, for those who does not share his value system, his current pessimism on these issues is indeed reassuring.

Hence, your line of argument seems to contradict the equation that  underlies almost all “antagonistic” discourses, be they left-wing or right-wing: the one between the “modern world”, “Western society”, “capitalist system”, “globalisation” or “one-worldism” on the one hand, and the global deployment of technology on the other. But how is it possible to establish a contradiction between these two environments given that, historically speaking, the Western system has expanded at the same rhythm as the imposition on a planetary scale of a certain kind of technological development?

The techné, even though it can be considered in general terms as congenital to the “specifically human”, certainly represents something that has been developed and thought out in a very peculiar way in the (Indo-)European context. At the same time, it is probably reasonable and justified to suspect that modern technology - as it is the case for the great and unique blossoming of tonal, polyphonic music - is closely linked to the West, a culture to be understood as a “compromise” between Europe and Judeo-Christianity, but more accurately as the impact of the long-standing monotheistic repression of the European collective subconscious, and of the contradictory process of secularisation and emancipation that this repression gave rise to with the Renaissance.

Hence, in this sense, the planetary generalisation of technoscience does certainly have a “Western” matrix, and does represent a disruptive factor with respect to the identity, diversity and sovereignty of the peoples, that is objectively functional to processes of globalisation.  But such a role can indeed be reversed.  If thousands of years of post-neolithic cultures, and especially two centuries of industrial civilisation, are (also) bringing about diminished biodiversity, environmental degradation, dysgenic consequences, today the only remedy to this situation is an “excess” of technology and development - beyond the neoprimitivist dreams of the ideology ofDegrowth that has  been so successful among the most decadent circles of European extreme right and extreme left.

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This “excess” of technology is however hardly compatible with a final success of a globalised, entropic, neocapitalist system and with an “end of history” that this one would be destined to implement to according to the hopes of its own prophets like Fukuyama.  As Valérie Merindol illustrates well in La recherche et la technologie, enjeux de puissance (Economica 2003), there are well-known reasons for the constitutional incapacity of the Market to invest in breakthrough technologies or in paradigm shifts or in fundamental research, and more generally in high-risk mid- or long-term projects, let alone civilisational projects.  And there exist, moreover, cultural factors (in the strong, anthropological sense of the word) that appear decisive for the possibility to maintain a certain pace of technological development.  In this light, today's dazzling technoscientific achievements do not appear at all reassuring, and  sometimes they even make one wonder if they are not just the last hurrahs of a very large momentum doomed rather sooner than later to die out.

In what sense?

For example, rockets and digital computers, DNA and mutations, the atom and the evolution, automatic recording, reproduction and transfer of data, images and sounds, microscopes and pathogens, antibiotics and internal combustion engines and quantum mechanics, all this was invented or discovered during a span no longer than a human life, roughly speaking between 1870 and 1950, corresponding to an acceleration, a “incandescence” of history which manifested simultaneously in all fields of social, political and cultural life.

Many of the things achieved afterwards can be regarded as a refinement, an improvement, an application, a byproduct of things imagined, planned and designed in this period, and this only where such developments actually exist in the first place.  The Western citizen of the seventies had good reasons to believe 1982 to be a plausible date for the first human mission to Mars or for the construction of the first nuclear fusion plant, and crossed the Atlantic on supersonic airplanes that have not been in circulation for a very long time.  The United States, after the eventual retirement of their disastrous Shuttle, have to resort to Russian technology of the time of the lunar conquest (!) to transport Chinese low-tech gadgets to the orbiting trashcan pompously called International Space Station.  The average speed of transportation by land, sea, air and space has not changed for a very long time now, and their respective records have also remained stationary.

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All this makes one doubt the fact that the present-day “Western system” really represents an engine for technological development, instead of a socio-economical mechanism that has become a freeloader to an historical legacy that is much more complex, yet whose own technoscientific hegemony is today questioned by countries that are, if not absolute outsiders, at least “periferal” to this legacy, such as China, India or the Russian Federation.

You just mentioned technoscience as the “emergence” of a restless Indo-European spirit that is emancipating from the grip of the “single-track” Judeo-Christian thinking.  Nevertheless in Greek thought we undeniably find at the center many not-really-Faustian references to the “golden mean”, to “temperance”, to the Olympic condemnation of “Prometheism”.  Vice-versa, various analysts have stressed how Christianity, through “disenchanting” the world, would be the origin of the development of modern technology.  Your Futurist theses on biotechnologies might seem, in this light, much more “christian” than “pagan”...

In reality, Titanism, Prometheanism, subversion, excess, are concepts the meaning of which changes with the context where they are immersed.  Let us  analyse more specifically the myth of  Prometheus.  It is absolutely obvious that the myth of Prometheus was perceived by the Greek in a totally different way from how it was later taken up in the Romantic, and finally overhumanist, milieux, because the Greek identified with their gods; and their feelings of empathy, if any, were more likely to go to the  eagle condemned to a monotonous diet of liver for all eternity.  But what does the Titan really represent? It represents the eternal return, from obscure, immemorial and telluric roots, of a prior and defeated religiosity, which threatens to rise anew to exploit, steal and adulterate the “lightning”, the “fire” of the new Olympian order, or like Lucifer the “light”, and subjugate it to perfectly blasphemous ends.  And its figure essentially represents a warning that we must constantly to be on our guards against all this, because the human and cosmic order will never be integrally realised or perennially granted.   

Now, one has to be ideologically blind not to see how the myth has come to mean the exact opposite when it is “the religion of the Greek”, the Indo-European paganism, that finds itself playing the part of former and defeated religiosity, and yet destined to return eternally, faced with a new historic trend and worldview that has victoriously exploited and distorted its historical dynamism, and is even succeeding in establishing planetary hegemony. 

Hence, in a more confused fashion for the Romantics - including aspects of romanticism that would end up in what positively are palingenetic dreams, but of social and eschatological nature (“the proletarians who shake their fetters”) - then more explicitely with overhumanism, up to the archeofuturism of Faye or to transhumanism or with Marchesini’s praise of hybris, Prometheus becomes a hope, a promise, an example; hence, it becomes the very symbol of man's tragic destiny and of whoever demands to incarnate it.

Nevertheless, as Nietzsche said, “the Greek do not come back”.  Desacralisation, the “disenchantment” of the world, whatever aversion or regrets it might provoke, has taken place.  Therefore,  the death of the Judeo-Christian God also meant the death of the pagan gods, whom its presence indirectly and inevitably kept alive so far, as a kind  of “relative antithesis”.  After two thousand years of Western civilisation, after the establishment of a globalised System, a “new beginning” could not be imagined simply as another cycle (of the type of “the Doctrine of the Four Ages”), and not even as a new Spenglerian civilisation: Spengler himself rules this out, for example in Man and Technics (University Press of the Pacific 2002).

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For this reason it is necessary, in order to claim an exemplary origin, to refer to something as distant and as radical as the neolithic revolution, and to the “higher magic” with which the Indo-Europeans mastered it.  Judeo-christianity, and more generally the “Western civilisation” that was born with its arrival in Europe, irrevocably belongs to our past.  It is not the past the legacy of which those who share my worldview claim as theirs, it is  a past (and a present) that I fight and want to overcome. But we are also aware that attempts at Freudian repression would lead to nothing other than to a “return of what has been repressed”, it would take us to nothing else, as in Santayana's well known expression, than having to relive it again.

Therefore, a true overhumanism is post-Christian and post-modern, not pre-Christian; neopagan, not pagan. As Heidegger says, when the world strikes midnight, lest we fall back into nihilism, we can do nothing other than lend our ear to the sound of the new gods calling out beyond daybreak's horizon.  Today, however, as Nietzsche explicitly indicates in Thus Spake Zarathustra, these new gods can be no other than ourselves; they can only be the result of our conscious creation, of a “superhuman” choice against that of “the last man”.  As for what has been called “technoscience”, given that nothing similar has been produced in other areas where biblical religion eventually prevailed, we might at most consider it, as already said, as a sublimated fruit of the repression worked by the Judeo-Christian tendency on the European collective subconscious and one form of the latter's final rebellion, another being represented for instance by the grand adventure of tonal music. 

However, in the sense clarified above, it is perfectly true that without Christianity no Bach, Beethoven and Wagner; no Linné and Heisenberg, Marconi and von Braun. 

Today it is the “fire” of this complex legacy that the overhumanist titanically wants to make his own and to set to the humanist Walhalla, so that the twilight of today's idols already announced by Nietzsche may be consummated.  Besides, the historical experience of last century shows us how rethinking and deploying the potential of modern technology is an obligatory step of any possible dream of power and freedom; and how such rethinking could entail a prodigious acceleration of that same technological capacity.

As Heidegger also writes, although he is perceived by many as adverse to the world of modern technology: “What is really worrying is not that the world is transformed in something entirely controlled by technology.  Much more worrying is that man is not at all prepared for this radical mutation of the world.  Much more worrying is that our speculative thinking does not enable us to adequately cope with the events of our time.”

You have defined your vision as being “postmodern”.  This is interesting also in relation to what we were saying a little earlier on the connection - unnecessary and rather, little by little, ever more problematic - between technology and the “Western system”.  Similarly, I believe to detect in your wording a chipping away at the binomial ideological modernity - technological modernity, that has already been prophesied, be it with opposite value judgements, by Faye and Habermas.  Your biopolitical stance is therefore “postmodern” in the sense that it tends to stress only one aspect of modernity (the one Faye would call “sensorial”) and to provide it with an entirely new philosophical armature, in order to give rise to a new combination that already looks beyond modernity itself. Am I correct?

In fact, the first thing that partisans and opponents of modernity had better realise is that modernity is long since behind us.  The beginning of its end coincides with the death of God, that modernity too contributed to kill, and commences to take root in people's minds at the eve of the First World War, despite endless lags that continue to this day, especially at the level of popular culture and of the values implicit in the power system in place. 

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At least at a theoretical level, it is exactly modern science, the one, born with Galileo, Leonardo, Giordano Bruno, which coincides with the advent of the modern era, that has, together with critical thinking, undermined the presuppositions of modernism. After having progressively demystified the legacy that the moderns not wrongly defined as “obscurantist”, it ended up by demystifying also objectivism, positivism, naive rationalism, the progressism à la Excelsior Ball, the ethical universalism that represent modernism's most salient features. 

This is manifest, to go back to the topic of this interview, first of all in the understanding that science finally allows us of “the specifically human” and of life from an ethological, genetical, sociobiological, biochemical, populational, psychological, neurological, ecological, evolutionary, etc., point of view. But it is even more obvious, if possible, in the field of the hard sciences and of scientific epistemology itself.

Of course, like all great historical phenomena, modernity has a fundamentally ambiguous meaning, that does not derive only from its composite nature or from the historical phenomenon that Jules Monnerot defines as heterotelia (and that represents the inevitable drift of actual historical developments in comparison to the intended goals); but more radically from the perspective of the “present” inside which the phenomenon itself is looked at – a present that is first of all defined on the basis of the future that each of us wants to envision.

Interesting.  To what perspective are you referring?

For example, with respect to the monotheistic legacy and to the decadent connotation that many associate with it, modernity represents on the one hand a becoming-true, an actualisation, a secularisation which is also abanalisation, that is a final, hegemonic penetration into mindsets and languages; on the other, it represents nonetheless a movement that breaks the metaphysical referential framework of that same legacy, and represents in nuce the unavoidable premise of its own surpassing, which not by chance regularly refers back, throughout the 16th, 17th 18th and 19th centuries, to a critical and empirical tradition that represents, as Luciano Pellicani remarks in Le radici pagane dell'Europa [“The Pagan Roots of Europe”, not translated] (Rubbettino 2007), the very soul of European culture, from Thales to Pythagoras to Democrites, from Hippocrates to Lucretius.  For this reason, to say “modernity” is in a way like saying (Renaissance’s) Humanism yesterday, the Humanism of Pico of Mirandola, Lorenzo Valla and Machiavelli, with all the extraordinary cultural emancipation that this phenomenon finally allowed for also as regards our own possibility to be today what we are; and it is like saying humanism today, with everything outdated, exhausted, reactionary that this word now stands for with respect to the biopolitical, “transhuman” revolution which represents our immediate horizon.

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And here again Nietzsche represents the ideal watershed, the point of reference and the turning point of what is “more than modern”, and that therefore is already not modern any more.  Thus, postmodernity, as I understand it, represents the Aufhebung of modernity: the closure of what in modernity actually represents nothing else than the radicalisation and the immanentisation of preexistent ideas, and a moment (specifically the synthetic, post-ideological one) of the dialectics inherent to such ideas.   A “closure” which naturally is still in quest of itself, and that is constantly facing the risk of a return to premodern categories and to the temptation of shallowness, of pointless obscurity, of elaborating self-referential narratives that shun the fundamental confrontation with what Heidegger or Gehlen or Faye call “the question of technology”[2], and that coincides precisely with the historical fracture represented by the looming (possible) passage to a stage that is not only posthumanist, but posthuman. A confrontation which today is central in the views and concerns of various contemporary thinkers such as Sloterdijk, Marchesini or Schiavone.

In the beginning of the eighties, Guillaume Faye wrote: “Habermas said that one cannot conceive of a ‘nuclear poetry’. On the contrary, it is the opposite that is the case, even though the System is incapable of creating it. […] The speed, the rumbling of the machine that carries its rider over great distances, the potential grandness of modern urbanism remain present in the individual and collective psyche, because they correspond to popular archetypes. And yet this technical arsenal is not utilized by the System other than prosaically, because, unconsciously, it it frightening”.  Is all this still true today?  Can there be a “biopolitical poetry”?

In the end, what else is the biopolitical and transhuman revolution, in its properly epical dimension, than a primordial demand for poetry on behalf of a world vowed to Becoming?  As Heidegger says, the essence of technology is nothing “technical”, and instead claims an originary and originating poiesis: “What at the dawn of Ancient Greece was thought or poeticised is still present today, so much so that its essence, still closed to itself, is before us and approaches us from all sides, above all where we least expect it, that is within the reign deployed by modern technology, which is totally foreign to that ancestral tradition and yet finds therein it essential origin».

Hence the posthuman change that represents the central aspect of the present biopolitical challenge is first and foremost the framework of a possible metamorphosis that traces an ideal line between the European ancestral myth that is handed down to us by for instance the homonymous poem of Ovid and Nietzsche's Overman, Marinetti's Multiplied Man, Gehlen's Third Man, Ridley Scott's Replicant, the Cyborg of science fiction and of the transhumanist culture, Marchesini's Posthuman.

Here it can well be said that “nature imitates art”; or rather, that art is turning into nature, on a scale hitherto not even dreamt of.  Indeed, as I write in the conclusion to Biopolitica. Il nuovo paradigma: “Our restless exploring of the world, the techniques that derive from it, condemn us to choose, offer us means, but cannot tell us what to make of it.  This is not the task of engineers or scientists or lawyers, but of the ‘founding heroes’, of poets, and of the aristocracies who can translate into deeds the obscure collective will of the community of people whence it emanates, build monuments destined to challenge eternity, and leave behind ‘undying glory’”.

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jeudi, 14 janvier 2021

L'homme qui a tué le président des États-Unis d'Amérique - Présentation du roman posthume de Guillaume Faye

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L'homme qui a tué le président des États-Unis d'Amérique

Présentation du roman posthume de Guillaume Faye

Duarte Branquinho

Guillaume Faye (1949-2019) s'est fait connaître comme un penseur et un essayiste de la droite radicale française et de ce que l’on appelle désormais le ‘’réseau identitaire européen’’, mais son imagination et sa fascination pour la technoscience se sont révélées assez tôt. Il n'est donc pas surprenant qu'il nous ait donné cette surprise posthume, un roman qui est une incursion dans l'histoire alternative, ou plutôt, dans un univers parallèle.

Déjà en 1985, Faye, qui s'était fait remarquer par ses essais politiques, notamment le brillant ouvrage intitulé Le Système à tuer les peuples (1981), écrit le scénario d'une bande dessinée, faisant ainsi ses débuts dans la fiction. Avant-guerre, illustré par Jean-Marc et Éric Simon et publié par Carrère, était un "thriller" qui mêlait la science-fiction et le fantastique, mais où, surtout, le décor nous montrait le monde qu'il entendait prophétiser, celui de la Grande Fédération Européenne, dans laquelle se mêlaient des éléments archaïques et futuristes. En 1998, dans son livre L'Archéofuturisme, en annexe de cet essai provocateur et révolutionnaire, Faye a aussi illustré son monde par la fiction, dans une nouvelle intitulée Un jour dans la vie de Dimitri Léonidovitch Oblomov, qui a été traduite en allemand et publiée de façon autonome par les éditions Jungeuropa l'année dernière. Ensuite, dans L'Archéofuturisme V2.0: nouvelles cataclysmiques (Editions du Lore, 2012), il a à nouveau utilisé la fiction pour illustrer ses idées et présenter l'avenir qu'il espérait.

Nederland

Bartholomé est un homme d'âge moyen, chef de ventes dans une entreprise de nouilles et soupes asiatiques, solitaire dont la vie est inintéressante. Un jour, depuis son nouvel appartement, il observe une belle voisine sur un balcon voisin et tombe immédiatement amoureux. Il devient obsédé par cette femme qui correspond exactement à son type et lui rappelle un amour passé, achète de puissantes jumelles et commence à l'observer quotidiennement, à contrôler ses mouvements et à imaginer sa vie, présente et future - avec lui, bien sûr. Jusqu'au jour où elle voit un homme la rencontrer dans son appartement. L'existence d'un rival est insupportable et Bartholomé, sur les conseils de Barthélémy, son "double" qui vivait comme un parasite dans son cerveau depuis l'enfance, décide de le tuer et, sans le savoir, assassine le président des Etats-Unis, Frank Nederland, à coups de carabine.

Dès lors, la "solution" qui allait ouvrir la voie à son grand amour se transforme en une course où les événements se précipitent et où les vents changent soudainement de direction.

L'intrigue a tous les ingrédients d'un roman policier, d'un thriller politique et d'un roman de science-fiction, sans oublier les touches d'humour.

Il y a des références que l'on a repéré dans des ouvrages antérieurs, comme la firme géante Typhoone, qui figurait déjà dans Avant-guerre, ainsi que des jeux de mots amusants sur des noms propres, comme le procureur Silvester Schwarzenegger et l'agent Arnold Stallone, mais aussi des noms fictifs dans lesquels on reconnaît des auteurs pour lesquels Guillaume Faye n'est pas toujours amical et en profite parfois pour régler des comptes, comme Bernard Loogan, Albin Delanoist, John-Yvan Legallooblow ou Peter Krebs. Il y a également une référence à un sport populaire, le "rollerball", en hommage au film culte du même nom réalisé en 1975 par Norman Jewison.

Le texte se réfère à l'annexe des notes à la fin du livre, et c'est là que nous trouvons un indice qui nous dit où l'action de ce roman se déroule à Washita D.C., où l'on paie en "thalers" et où il existe une religion officielle avec ses déesses, où les gens communiquent par le réseau Intertronic avec leurs PED, boivent des boissons comme la "vodschkaïa" ou le "café salé" et où il y a des animaux comme la "chepulavanka" ou le "sanglion". Dans la note sur le professeur Josef Stiin, on nous dit que cet astrophysicien, adepte de la théorie des "pluri-verses", a révélé dans son ouvrage Pluridimensional Journey qu'il a réussi à voir une planète semblable à la sienne, appelée par ses habitants Terre, et située dans une dimension cosmique parallèle dans la soi-disant Voie lactée.

Nederland, publié par Alba Leone en septembre de l'année dernière, se lit comme un film d'action, avec son rythme rapide, ses descriptions passionnantes, une scène bien construite et des personnages nombreux et variés. Mais au final, ce que l'histoire anticipe bientôt, il y a un sentiment de manque car l’étrangeté du lien entre cet univers et le nôtre demeure. Serait-ce vraiment "le nôtre", ou serait-ce un monde différent ? La réponse se trouve dans une suite que Faye, enlevé par les dieux trop tôt, n'a pas eu le temps d’écrire.

Texte publié dans l'hebdomadaire O Diabo, 8 janvier 2021.

Pour commander le roman: https://danielconversano.com/product/nederland-guillaume-faye/

Cinq livres de Faye pour 80 euros: http://www.ladiffusiondulore.fr/home/851-pack-faye-5-ouvrages-a-prix-reduit-.html?search_query=faye&results=8

Archéofuturisme 2.0 : http://www.ladiffusiondulore.fr/documents-essais/368-l-archeofuturisme-v20-nouvelles-cataclysmiques.html?search_query=faye&results=8

 

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vendredi, 08 janvier 2021

Du nécessaire révisionnisme de la tradition

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Du nécessaire révisionnisme de la tradition

Par Carlos Salazar, président de la CPECI - Chili

Ex: https://therevolutionaryconservative.com

Traduit par Zero Schizo

Il y a deux façons de comprendre ce qu'est la tradition. Il y a ceux qui considèrent la tradition comme une sorte de conservation muséologique des rites, usages, pratiques, coutumes, morales, principes anciens, etc. Autrement dit, ceux qui cherchent à préserver l'ordre des choses de telle sorte que tout reste pour ainsi dire inchangé ou pétrifié. Ce genre de conservateurs rétrogrades est, dès à présent, à la fois un handicap et un obstacle pour le mouvement nationaliste. Certains adoptent même une position rétrograde, hallucinant avec le retour du Moyen-Âge, de la féodalité, ou dans leur vision créole, du système Encomienda et des chastes races. Selon Malher, ces "traditionalistes" ont préféré garder les cendres et ont cessé d'alimenter le feu vivant de la vraie tradition.

Cette véritable tradition, en revanche, est présente dans la vie quotidienne des secteurs populaires de la nation. Benjamin Vicuña Mackenna dirait : "Cette obscure tradition, qui se projette dans la vie de tous les pays et de toutes les races comme si elle était sa propre ombre, c'est l'histoire du peuple ; du peuple-soldat, du peuple-paysan, du peuple-guérilla, du peuple en somme, grossier et ignorant, mais grand dans ses croyances, et que, s'il n'est pas philosophe, il est un héros, et s'il n'est pas apôtre, il est un martyr".

La vraie tradition ne se trouve pas dans les fétiches pseudo-médiévaux de la "messe tridentine" (on sait aussi que le soi-disant "traditionalisme catholique" ou "gauchisme" est un phénomène très moderne), mais plutôt qu'elle est présente dans la petite vie communautaire qui existe dans les rues de Santiago, ou dans la vie quotidienne des citadins des régions intérieures du pays. Il y a beaucoup plus de tradition dans la Vega centrale que dans tous les musées d'histoire du pays.

Nous voyons donc déjà que le révolutionnaire n'est pas l'ennemi de la tradition, mais qu'au lieu de ces contrariétés séniles qui se qualifient de "traditionalistes", ceux-ci ne sont rien d'autre que des fétichistes et sont en pratique des conservateurs pour l'ordre libéral dominant. Quand aujourd'hui quelqu'un me dit qu'il est "conservateur", je lui demande : alors, que voulez-vous conserver ? Il n'y aura jamais de réponse honnête car dans le Chili d'aujourd'hui, il n'y a presque rien à conserver. Le libéralisme a réussi à dissoudre une grande partie de ce qui avait de la valeur pour notre communauté nationale, et les traditions qui sont encore vivantes, réussissent à le faire malgré la gestion de l'oligarchie chilienne "bien-pensante" et cosmopolite, celle qui, de temps en temps, dans des occasions très spécifiques et de façon paradoxale, aime faire la guerre aux résidus et aux ornements "traditionalistes". Citant l'universitaire américain Charles Taylor : "les conservateurs de droite se posent en défenseurs des communautés traditionnelles lorsqu'ils s'attaquent à l'avortement et à la pornographie, mais dans leur façon de faire économique, ils défendent une manière sauvage d'incision capitaliste, qui a surtout contribué à dissoudre les communautés historiques, à promouvoir l'atomisme, qui ne connaît pas de frontières ni de loyautés et qui est prêt à fermer une ville minière ou à abattre une forêt sur la base d'un équilibre économique".

Le révolutionnaire, au contraire, prend le meilleur de la tradition vivante et le projette dans l'avenir, ne cherchant jamais à revenir au passé, mais au contraire il avance en progressant vers une dépassement des vieilles erreurs et un avenir de bien-être. Pendant la Révolution française, il y a eu une référence et une invocation au passé républicain de la Rome antique, de même que cela a été repris dans la Révolution bolchevique en Russie. Ainsi, le révisionnisme de la tradition est un exemple clair de ce que nous appelons l'archéofuturisme, c'est-à-dire la combinaison d'éléments à la fois archaïques et futuristes. Il est aujourd'hui présent en RPDC, en Chine, comme il l'a été pendant un certain temps en URSS, en Roumanie et en Albanie, pour ne citer que quelques exemples.

Plus clairs encore sont les exemples des stars de la tradition populaire chilienne, Violeta Parra et Victor Jara, compilateurs et créateurs d'un véritable art traditionnel et révolutionnaire, tous deux dotés d'un sens patriotique profond et ancré dans le sol, tous deux militant sincèrement pour la justice et la rébellion contre les oligarques. Et tous deux, forgeurs de leur propre tradition qui reste vivante jusqu'à nos jours.

"Celui qui ne peut pas imaginer l'avenir, ne peut pas non plus imaginer le passé", dirait Mariategui. Ensuite, l'Amauta a écrit sur ce même sujet il y a environ plus d'un siècle : "Il n'y a donc pas de conflit réel entre le révolutionnaire et la tradition, mais plutôt une hostilité contre ceux qui conçoivent la tradition comme une momie ou un musée. La lutte n'est efficace qu'avec l’appui du traditionalisme. Les révolutionnaires incarnent la volonté de la société de ne pas se pétrifier dans un statut, de ne pas s'immobiliser dans une attitude. Parfois, la société perd cette volonté créative, paralysée par une sensation d'achèvement ou de désenchantement. Mais alors son vieillissement et son déclin se confirmeront inexorablement.

« La tradition de cette époque est faite par ceux qui semblent parfois nier, iconoclastes, toute tradition. De leur part, elle est, pour le moins, la partie active. Sans eux, la société accuserait l'abandon ou l'abdication de la volonté de vivre en se renouvelant et en se surpassant constamment ». (Mariategui, Hétérodoxie de la tradition)

Source

SALAZAR, Carlos. "Columna de Opinión Internacional (Chile) del 24.06.2020". Diario La Verdad. Lima, Pérou.

Disponible sur le site : https://comitecentralameri.wixsite.com/ccla/post/revisionismo-de-la-tradici%C3%B3n

jeudi, 07 janvier 2021

L'Europe archéofuturiste d'Adriano Romualdi

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L'Europe archéofuturiste d'Adriano Romualdi

par Alfonso Piscitelli

Les trente années qui se sont écoulées depuis la mort d'Adriano Romualdi arrivent à un moment où l’on discute - peut-être même dans la confusion - sur l'identité culturelle de l'Europe. Adriano a consacré des pages denses, pleines d'enthousiasme et tout en rigueur, à la civilisation du Vieux Continent ; aujourd'hui, son intelligence – arrivée à l'âge de la maturité culturelle complète – aurait pu apporter une contribution énorme à la définition d'un concept d'Europe qui serait une synthèse de tradition et de modernité. Une contribution certainement supérieure à celle des hommes politiques qui, "pères improvisés de la Constitution", se sont consacrés pendant des semaines à ajouter ou à supprimer des lignes au "Préambule" de la Constitution européenne.

conservatore.jpgBien sûr, il n'est pas nécessaire d'imaginer ce qui aurait pu se passer si l’homme le plus prometteur et le plus valable dans la culture de droite (de droite seulement ?), engagée à l’époque dans la guerre culturelle en cours en Italie n'avaient pas été violemment fauché sur une autoroute en un mois d'août 1973. Mais il me paraît utile de penser aux aspects du travail de Romualdi qui ont été négligés au fil des années. Romualdi a laissé derrière lui un bon nombre d'intuitions, exprimées dans un langage encore jeune : elles peuvent aujourd'hui refleurir dans notre contexte. Pour Adriano, l'idée de l'Europe et la tentative d'élaborer un nouveau mythe pour le nationalisme européen représentent la voie pour sortir des impasses dans lesquelles les mouvements patriotiques (même les plus révolutionnaires) s'étaient enfermés suite aux épreuves des deux guerres mondiales.

On peut émettre la thèse qu'en 1945 toutes les nationalités européennes ont été vaincues. Non seulement les Hongrois, mais aussi les Polonais, se sont rendus aux plus brutaux de leurs oppresseurs traditionnels. Non seulement les Allemands, mais aussi les Russes, qui ont vu se consolider un régime qui était mourant en 1939 et destiné à une implosion naturelle. Non seulement les Italiens, mais aussi les Français et les Anglais, privés de leurs empires, réduits au statut de puissances moyennes. Tous les peuples européens ont été substantiellement humiliés et, pour la première fois, ont pu voir l'abîme de leur anéantissement culturel. A ce malheur extrême, Romualdi oppose un remède extrême :celui du retour à la source primordiale ; les avant-gardes politiques et culturelles de l'Europe doivent reconnaître que leurs patries particulières provenaient d'un tronc commun, bien distinct dans sa physionomie après la « haute préhistoire » (ndt : la proto-histoire). Les racines de l'Europe, en ce sens, doivent être recherchées dans une strate plus profonde que celle caractérisée par le rationalisme moderne ou le christianisme médiéval. À travers l'anthropologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire au sens large, le visage de la tradition européenne devrait être reconstruit en utilisant les instruments les plus avancés de la recherche scientifique.

9788861481084_0_0_626_75.jpgNous arrivons ici à un deuxième aspect fondamental de l'œuvre de Romualdi. Adriano comprend la nécessité stratégique de maîtriser le langage, les instruments, voire les conclusions des sciences occidentales modernes. En vivant avec Evola, il va acquérir un amour pour l'élément archaïque, pour ce qui, dans un passé lointain, a marqué la pureté d'une manière d'être encore incorruptible. Néanmoins, Romualdi réagit énergiquement au courant "guénonien" de la pensée traditionaliste : à cette approche d’antiquaire, et même un peu lunatique, qui, au nom de dogmes immuables, a conduit au mépris de tout ce qui avait changé dans l'histoire des dix derniers siècles, au mépris des grandes créations du génie moderne européen. Ainsi, alors que les "Guénoniens" se sont perdus dans la métaphysique arabe et ont alimenté d'interminables polémiques sur la "régularité initiatique" ou sur la "primauté du Brahmane", Adriano Romualdi veut donner une nouvelle définition au concept de Tradition.

La tradition européenne, telle que Romualdi l'entend, est quelque chose de dynamique : on y trouve le Mos Maiorum, l'héritage des valeurs éternelles, mais aussi l'innovation technologique. En substance, les anciens Indo-Européens ont fait irruption sur la scène mondiale montés sur des charsd e combat, une invention extraordinaire pour l'époque. Dès le début, les Indo-Européens se sont caractérisés par une grande capacité d'innovation technique, et leur conception spirituelle du monde conduit à attribuer une signification supérieure aux créations matérielles elles-mêmes. En Inde, les roues des chars de combat (les chakras) sont devenues les symboles des centres d'énergie vitale que le yoga recherche dans l'intériorité. En Grèce, le marteau, qui forge les armes et autres matériels, devient l'image du dieu ordonnant le Cosmos selon la conception platonique du "démiurge". Dans les missions spatiales modernes, dans l'audace investigatrice des sciences modernes, dans le style limpide des créations technologiques, Romualdi a donc découvert les fruits les plus mûrs du génie européen.

9788861481121_0_0_626_75.jpgDisons la vérité, lorsque la Nouvelle Droite française a commencé à valoriser les études de sociobiologie, l'éthologie de Lorenz et les recherches de psychologie les plus hétérodoxes, elle n'a fait que développer une impulsion déjà lancée par Adriano Romualdi. Et c’est aussi un héritage de Romualdi qui se manifeste, lorsque Guillaume Faye lance sa brillante provocation lexicale en se définissant comme « archéofuturiste ». L'Archéofuturisme de Faye propose en effet de réconcilier "Evola et Marinetti" ou les racines profondes de l'Europe et sa capacité scientifico-technologique moderne. Faye reprend, au fond, un thème notoire de Romualdi. Le lecteur de Fascisme comme phénomène européen se souviendra que Romualdi, dans le mouvement historique des fascismes, a reconnu la tentative de défendre les aspects les plus élevés de la tradition avec les instruments les plus audacieux de la modernité. En tournant son regard vers le futur proche, qui était prédit dans les années de la Contestation de 68, Romualdi a vu le risque de voir les Européens se ramollir mentalement dans leur bien-être, tombant comme des fruits trop mûrs dans les rets de peuples moins civilisés et moins vitaux (lire la préface de Correnti politiche e culturali della destra tedesca). Romualdi n'a donc jamais négligé les aspects les plus positifs de la modernité européenne et de cette société de bien-être construite à l'Ouest. Aujourd'hui, il se moquerait sans doute copieusement  de ces intellectuels qui, à droite, sont tentés d'embrasser de stupides utopies islamisantes. Romualdi voulait une Europe ancrée dans sa propre "Arkè", et en même temps moderne, innovante, à la pointe de la technologie. Une Europe dans laquelle les hommes savent idéalement dialoguer avec Sénèque et Marc-Aurèle tout en conduisant des voitures rapides, en utilisant les instruments de communication par satellite, en opérant avec des lasers. Cette image de l'Europe, esquissée en quelques années par Romualdi, reste aujourd'hui le meilleur "préambule" pour un continent ancien et pourtant toujours audacieux.

Article tiré d’Area n° 82, juillet-août 2003.

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Archeofuturism: A Vitalist Dynamism

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Archeofuturism: A Vitalist Dynamism

By Israel Lira,

Director of the Center for Crisolist Studies – Peru

Translated by Zero Schizo

«…the political and societal forms of modernity shatter; the archaic ways remerge in all political dominions, the rebirth of a conquering Islam, is a perfect example. Finally, the future alterations of technoscience –mainly in genetics–, just as the tragic return to reality which the 20th Century is preparing, will demand the return to an archaic mentality. It is modernism the one which is a passing trend. There is no need to go back to classic “traditionalism”, impregnated of folklore and dreaming of a return to the past. Modernity is already obsolete. The future has to be “archaic”, meaning, neither modern nor passing by» (Faye, 1998:15).

Following Faye’s quote, it is pretty clear that he was always diaphanous in establishing the co-substantial principles of his theoretic system, in order to avoid, precisely, that it could be confused with other theories which also have technoscience inside of their considerations. In Faye’s particular case, the universal approach for his proposal is understood under the category of vitalist constructivism[1], meanwhile his specific conceptualization under the form of the neologism archeofuturism[2]. This new doctrine has influenced a wide array of theoretic schools of thinking up to date[3], inside of the framework of anti-globalist, anti-individualist, and anti-liberal proposals, facing a post-modern world which is shown to us under the narrative of Cultural Nihilism, whose main phenomenal expressions are expressed in nihilist secularism, neoliberal globalization, hyper-individualistic narcissism and extreme cultural relativism[4].

The Central Trichotomy of Archeofuturism (TCAf)

Archeofuturism has three main theses from which we must remark, insofar as starting from these, its absolute rejection of technophobic stances (classic traditionalism and conservatism) and acritical technophile stances (technicism and transhumanism), and can be inferred as:

First Thesis (T1): Contemporary civilization which is daughter of the modernity and of egalitarianism is already fulfilling its historic cycle, and thus, «the old belief in the miracles of egalitarianism and the philosophy of progress, which affirmed that it was always possible to obtain more, has died. This angelical ideology has created a world which becomes less viable each day» (Faye, 1998: 2-3)

Second Thesis (T2): Contemporary ideologies that emerge as a symptomatic fact of the return of psycho-bio-social structures to a pre-modern state are characterized by a rejection of individualism and egalitarianism, these last ones as maximum expressions of cultural nihilism. «In order to face the future, one must be recur to an archaic mentality, meaning, pre-modern, un-egalitarian and non-humanist[5], which will restore the ancestral values of order from societies. Now, the discoveries from technoscience, particularly in the topics of biology and informatics, cannot be administered through modern humanist values and mentalities; today the geopolitical and social events are dominated by religious, ethnic, alimentary and epidemic matters. Going back to the main questions. I propose, then, a new notion, Archeofuturism, which allows us to break with the obsolete philosophy of progress and with the egalitarian, humanist and individualist dogmas of modernity, un-adapted to think of the future, and allow ourselves to survive in the century of fire and iron about to come» (Faye, 1998: 4-5).

Third Thesis (T3): The advent of a new type of scenario under a framework which is totally different from the reigning and active egalitarian world, insofar as it is clear to us that, «we have to project and to imagine the post-chaos world, the world after the catastrophe, an archeofuturist world, with radically different criteria from those of the egalitarian modernity» (Faye, 1998: 5-6).

These three central theses conform the solid core of Archeofuturism, configuring its Central Trichotomy (TCAf) as theoretical system, which is expressed as it follows:

Af = <T1, T2, T3>

Where,

Af = Archeofuturism as a theoretical proposal

T1= Thesis of the death of the mythoids of progress

T2= Thesis of the eternal return and dark enlightenment[6]

T3= Thesis of the new existential paradigm

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To the aforementioned, it is no less important to mention that, a part of Faye’s narrative must be understood inside the literary frameworks which he gives to his work in order to exemplify it and/or elaborate a sort of hypothetical projection, under the genres of utopia and dystopia, something that is seen reflected in his work Archeofuturism 2.0 (2016).

Archeofuturism and Transhumanism: an irreconcilable antagonism

In the antipodes of the TCAf, Transhumanism (H+) is presented, from what it is clearly and explicitly concluded from the works of Max More and Anders Sandberg, and the same declarations of the World Transhumanist Association[7], which reaffirm the systematization done by the quoted authors:

«Transhumanism is a class of philosophies which seek to guide us towards a post-human condition. Transhumanism shares many elements of humanism, including the respect for reason and science, the compromise with progress and the appreciation of human existence (or transhuman existence) in this life instead of a supernatural “future life”. Transhumanism differs with humanism in recognizing and anticipating the radical alterations in nature and the possibilities of our lives as the result of diverse sciences and technologies such as neuroscience and neuropharmacology, the extension of life, nanotechnology, artificial ultra-intelligence and space inhabiting, combined with a rational philosophy and a rational system of values» (More, 1990).

In that same vein: «Philosophies of life which search for the continuation and acceleration of the evolution of intelligent life beyond their actual human form and its human limitations through science and technology, guided by principles and values which promote life» (More in Sandberg, 2001).

From the above it is exposed, clearly, literally and explicitly that, transhumanism is found in the logical narrative of modernity, insofar as it means the continuation and expansion of the philosophy of lineal progress understood as indefinite perfectibility of the human genre which does not admit any recession whatsoever (Canguilhem, 1999:669), it is this neuralgic principle of transhumanism and the one which its entire proposal is built on, quid that the very same history of science has debunked[8] and which is shown to be antagonistic to the Central Trichotomy of Archeofuturism (TCAf).

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Very contrary to modernity’s idea of lineal progress, Archeofuturism puts an idea of synergic movement in front of it, which is more integral, a vitalist dynamism, «insofar as Archeofuturism rejects all idea of progress. Because everything that proceeds from the worldview of a people has to be founded over immemorial bases (even though the forms and formulations vary), and because from 50 000 years ago, homo sapiens has changed very little, and also because the archaic and pre-modern models of social organization have given proof of their efficiency. To the false idea of progress, we must oppose the idea of movement» (Faye, 1998:89).

From the exposed above it can be reaffirmed that, Archeofuturism has no flirting nor inclination with the theoretical system of contemporary transhumanism, as Michael O’Meara[9] (2013) sees minimally and in a more explicit way by Roberto Manzooco[10] (2019), and this thought system can’t neither be considered a conservative branch of transhumanism (conservative transhumanism), which is worse. To affirm the latter one can only find an explanation in a totalitarian pretension of international transhumanism in monopolizing any project which would make allusion to the use of technologies for the betterment of the quality of life and of human condition, initiatives that had been present ever since the Industrial Revolution, given that, just as with any theoretical system, the ideas that served for it as its basis the first of these related thoughts can be traced, such as is portrayed in the works of Hughes (2002) and Bostrom (2005). But from there, it cannot be inferred that any idea which advocates on behalf of using technologies for the betterment of the quality of life and the human condition, is per se, transhumanist, such as it is countersigned by, once again, the transhumanists themselves, insofar as – the H+ – has some particularities which differentiate it as a philosophy and as a theoretical proposal, precisely, for example from the futurist thought (artistic and technological) and from the technoscientific utopianism.

The term transhumanism does not appear until 1957 by the hand of the biologist Julian Huxley, such as the term «transhuman» in the year 1966 in the mouth of American futurist F. M. Esfandiary, not being able to properly speak of transhumanism until the systematization established by the World Transhumanist Association (WTA) founded by Nick Bostrom in order to not fall into a semantic and methodological anarchy, otherwise transhumanism would delude itself into imprecision, insofar as «…the affirmation that it is ethical and desirable to employ technoscientific means to fundamentally better the human condition… (…) is just the lowest common denominator of transhumanism and can be adopted, and adapted to its own needs, by the majority of political ideologies, excluding the bio-conservative and neo-ludist ones. (…) The founders of modern transhumanism, conscious of these risks, tried to pin down the Central Axis of Transhumanism (CAT) to concepts like respect of the individual, liberty, tolerance and democracy, remarking that transhumanism’s roots are found in the enlightenment, in humanism and liberalism. The extropians have gone even further, trying to pin down the CAT to concepts such as spontaneous order to the principle of the open society later…» (Estropico, 2009). However, in praxis, it is clear that this pinning down was not completely successful, given that up to date, and as it has been seen, it is not necessary to agree with transhumanism in order to claim that through technoscience the quality of life and human condition can be bettered. This imperative teleological and categorical precision is shared by the WTA to the effects of not falling in, that which they call the racialist and eugenicist futures of fascisms[11] or technoscientific utopianisms of classic socialism.

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It is clear then, that transhumanism and its marginal currents (extropianism, techno-progressivism, singularitanism, transfigurism, etc), up to today, are configured into the antithesis of the archeofuturist proposal. If there is any similarity between Transhumanism and Archeofuturism it is in that denominator so weak that, as it has been exposed, it is not exclusive of transhumanism and which can be also manifested in pre-cautionist currents[12] which are antagonistic to H+, such as our present case.

The mythoid of the Fourth Industrial Revolution

Faye himself is the one who remarks all which is exposed in this article*, in a short essay published in his very same blog on May the 23rd of 2016[13], that shares a lot of similarities to the recent commentaries which Mario Bunge[14] has brought regarding the topic[15], given that it encompasses transhumanism inside of the quadrant of almost-religious reactions product of the faith in the idea of progress and lineal development, as symptomatic fact of a worldwide economic collapse which is soon to come:

«Forced optimism, pretty irrational, about the “new numeric economy”, with big data, blockchain, 3D printing, “transhumanism”, etc. Which preface a “fourth industrial revolution” and a new worldwide economic paradigm (and paradise), shows probably just utopia and self-convincing. And believing in miracles».

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In the same manner, Faye judges that the Fourth Industrial Revolution is more a mythoid derived from a magical thought than from rational one[16]:

«The first industrial revolution, from the beginnings of XIX Century, was organized around the vapor machine, the second (by the end of the XIX Century) around electricity, the third around the computer (mid XX Century). The Fourth Industrial Revolution (by the beginning of the XXI Century), result of the last two, the electric and electronic one, would refer to the generalization of Internet and universal digital connections throughout the web. The concept of the “4th Industrial Revolution” was born after the Fair of Hannover in 2011, where the birth of the “connected factory” has been celebrated; the last one, totally “connected to the web” and directly connected to clients, is robotic and employs less workers each time. The abstract expression “Industry 4.0” was born. This is a very void concept: “Industry 5.0” when? The neo-romantic gurus of this “4th Industrial Revolution” is –as it was pointed out previously– professor Klaus Schwab, founder and leader of the Global Economic Forum of Davos… The conference of January of 2016 is dedicated to the 4th Industrial Revolution. In the agenda: artificial intelligence, robotics, linked objects, nanotechnologies, “revolutionary” innovations, why not? What is interesting at the same time but comic all the same, is that the media, without backing down, has taken his word on the conclusions (more ideological than scientific) from this Davos Forum. No one asked what concrete improvements has brought this miraculous digital economy parallel to the detriment of the global situation. The migratory invasion destabilized Europe, augmented the Islamic Jihad, the collapse on oil prices, the global acceleration of every kind of contamination, were not up for discussion. The “digital revolution” is supposed to resolve all problems. It is the belief in miracles, which is more a magic thinking than a rational reflection.

(…)

The prophecies about the revolution of digital economy, with its favorite words, cloud, big data, transhumanism, etc, now belong to a Nano-scientific ideology which runs the risk of leading to terrible delusions. Now, this non-stopping techno-scientificism, as that of the end of the XIX Century, coexists, curiously, between itself, and an anti-ecological progressivism. It is so stupid as the theories of decrease: it is the same extremism».

Archeofuturism and Crisolism

Archeofuturism, according to what we have seen, is a balanced stance, which integrates dialectically two categories: Archaism and Futurism. It is a theory critical of modernity, but also of tradition.

The Fayean legacy is the basis of a Peruvian Archeofuturism under the framework of the Crisolist Theory, which foresees a harmony between the traditional vision of diverse ethnicities which conform Peruvianess and the idea of a synergic technoscientific and socio-economic harmonic movement, without affecting the existential spaces of, for example, Andean and Amazonian communities, in the face of the dangers of an ideal of undefined progress portrayed in an instrumentalist vision of nature, which up to date has only left: illegal mining in Madre de Dios, collapse of mining tailings in Ancash, oil spilled in the Amazonas, depredation of ecological reserves such as Chaparrí, increasing the risk of extinction of endangered species, and exacerbated deforestation which determined the loss of 164,662 hectares of the Amazonian rainforest in 2016, which put in danger a healthy and balanced environment.

Archeofuturism then, is not the hidden misanthropy of transhumanism, fed by the idea of undefined progress, that hates the common human being, limited by his biological weaknesses. Archeofuturism is not, and will never be, conservative transhumanism either. Archeofuturism is the reaffirmation of an authentic love to the original human potentiality as such, insofar it is conscious that, the modern idea of progress, such as was denounced by Rousseau (1750), generates materially rich and technically powerful beings, but morally disgusting.

Bibliography

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FAYE, Guillaume. (1998). «La Colonización de Europa: discurso verdadero sobre la inmigración y el islam». Editorial Libropolis.

ERRIGUEL, Adriano. (2015). «Rusia, Metapolítica del otro mundo». Cuarta Teoría Política en Español. En: https://4tpes.wordpress.com/2015/11/02/rusia-metapolitica...

WOLFHEZE, Alexander. (2018). «The Archaeo-Futurist Revolution». En: https://www.geopolitica.ru/en/article/archaeo-futurist-re...

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PEÑA CABRERA, Antonio. (1994). «Racionalidad y Racionalidades». UNMSM. En: http://sisbib.unmsm.edu.pe/bibvirtual/publicaciones/Logos...

BLUMENBERG, Hans. (1979). «Arbeit am Mythos», Frankfurt, p. 14. Cf. también: Christoph Jamme, Einführung in die Philosophie des Mythos, Darmstadt 1991, p. 5.

MORE, Max. (1990). «Transhumanism: Towards a Futurist Philosophy». Extropy, 6, Summer 1990, 6-12.

SANDBERG, Anders. (2001). «Transhuman Terminology Sub-Page».

O’MEARA, Michael. (2013). «Guillaume Faye and the battle of Europe». Editorial Arktos.

MANZOCCO, Roberto. (2019). «Transhumanism: engineering of the human condition. History, Philoshopy and Current Status». Springer.

HUGHES, James. (2002). «The Politics of Transhumanism». Originally Presented at the 2001 Annual Meeting of the Society for Social Studies of Science. Cambridge, MA.

BOSTROM, Nick. (2005). «A History of Transhumanist Thought». Journal of Evolution and Technology ‐ Vol. 14 Issue 1 ‐ April.

ESTROPICO. (2009). «The Political Roots of Overhuamanism». Online Transhumanist Resource. http://www.estropico.com/id329.htm

CANGUILHEM, Georges. (1999).«La decadencia de la idea de progreso». En: Rev. Asoc. Esp. Neuropsiq., vol. XIX, n.º 72, pp. 669-683. En: http://documentacion.aen.es/pdf/revista-aen/1999/revista-...

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ROUSSEAU, Jean-Jacques. (1750). «Discurso sobre las ciencias y las artes».

Notes

[1]«…que es un cuadro de pensamiento global que alía la concepción orgánica e hipotética de la vida con las visiones del mundo complementarias de la voluntad de poder nietzscheana, del orden romano y de la sabiduría realista helénica. Leitmotiv: “un pensamiento voluntarista concreto, creador de orden» (Faye, 1998:25).

[2]«Pensar conjuntos, para las sociedades del futuro, los descubrimientos de la tecnociencia y la vuelta a las soluciones tradicionales e inmemoriales. Tal es quizás el nombre verdadero de la posmodernidad, lejos del pasadismo y del culto estúpido de lo “actual”. Reunir, según la lógica del “y”, y no del “o”, la memoria más antigua y el alma faústica, pues pueden combinarse perfectamente. El tradicionalismo inteligente es el futurismo más potente, y a la inversa. Reconciliar Evola y Marinetti. Es el concepto de “modernidad”, nacido de la ideología del Aufklärung, el que debe ser desechado. No se tienen que asociar los Antiguos a los Modernos, sino los Antiguos a los Futuristas» (Faye, 1998:25-26).

[3] «La aportación del neo-eurasismo es precisamente ésa: la de situarse en la reacción mundial frente a la globalización. El neo-eurasismo transforma la especificidad rusa en “un modelo universal de cultura, en una alternativa al globalismo atlantista, en una visión también global del mundo”. El neo-eurasismo retoma así uno de los rasgos más genuinos del pensamiento tradicional ruso: su carácter escatológico y mesiánico. El eurasismo deviene un arqueofuturismo, una “apología de la barbarie” que no duda en afirmar que, ante los estragos del desarrollismo occidental y el futuro postindustrial de nuestras sociedades, el “arcaísmo” de Rusia constituye en realidad una ventaja. Ante los obstáculos insalvables, los bárbaros prefieren siempre cortar el nudo gordiano. Tal vez sea en las estepas de Eurasia donde se resuelva el destino de la modernidad. En el Heartland de los geógrafos, en el corazón de la Isla mundial» (Erriguel, 2015:5). Disponible en: https://4tpes.wordpress.com/2015/11/02/rusia-metapolitica...

[4] «In metapolitical terms, Jorjani’s work represents yet another – very substantial – breach in the dominant Post-Modern ideological discourse of Cultural Nihilism, which is characterized by secular nihilism, globalist neoliberalism, narcissist hyperindividualism and extreme cultural relativism. Metapolitically, Jorjani’s work can be located in the – admittedly rather vague – spectrum of ‘Archaeo-Futurism’, a philosophical school historically related to what is most ironically termed the ‘Dark Enlightenment’. Both terms are essentially misnomers, most frequently applied in a disparaging way by ideological critics of the supposedly ‘anti-democratic’ and ‘reactionary’ thinkers and movements that they are meant to cover – but these terms are nonetheless useful as provisional markers. From a Traditionalist perspective, both movements are – inevitably, given of their Post-Modern subsoil – ideological hybrids. They tend to engage with particular aspects of Modernity (technological achievement, scientific exploration, futurist aesthetics) while rejecting its nihilistic, materialistic and relativistic ideologies and attitudes. It would be more accurate to say that these movements tend to be interested in ‘timeless’, rather than ‘archaic’ alternatives to these ideologies and attitudes. They tend to reject the Enlightenment premises of Modernity precisely because they associate these premises with spiritual and intellectual darkness rather with light. In this regard, Archaeo-Futurism and the Dark Enlightenment share considerable ground with Traditionalist thought, which views the Modern Age as the equivalent of a cosmic Dark Age (the Christian ‘End Times’, the Hindu ‘Kali Yuga’, the Spenglerian ‘Winter Time’). They differ from Traditionalism, however, in as far as their metapolitical discourse tends to be operational: it provides a basis not only for activist consensus-breaking, but also for revolutionary politics. In other words, Archaeo-Futurism and the Dark Enlightenment have the potential to expand into fully operational socio-political ideologies and into effective political programs. This potential is visible in the manifold crossovers from Archaeo-Futurist and Dark Enlightenment thought into the Western identitarian movement». Disponible en: https://www.geopolitica.ru/en/article/archaeo-futurist-re...

[5] Cuando Faye hace referencia a un rechazo al humanismo, no se refiere a cualquier humanismo, sino específicamente al que surge a fines de la Edad Antigua y el resto de la Edad Moderna, al que diferencia del humanismo clásico helénico con el que si se muestra conforme: «Esta philia helénica se opone evidentemente a los preceptos evangélicos impracticables del “todos los hombres son mis hermanos”. La philia helénica es humanista, porque es inegualitaria, jerarquizada, conforme a la naturaleza. Prefiero mi hermano de sangre al extranjero, pero jamás desearé hacer mal al extranjero pacífico. Y él actuará del mismo modo que yo, en su propia comunidad, en su país. El humanismo inegualitario respeta el orden natural; no miente. El humanitarismo igualitario y utópico miente. Desemboca en la tiranía, en este infierno pavimentado de buenas intenciones» (Faye, 2001).

[6] Categoría antitética de la Ilustración antropocéntrica. Si la Ilustración en el siglo XVIII significó el asentamiento de la fe en el progreso infinito y en la razón instrumental como único criterio de aproximación a la realidad, la Ilustración oscura representa el rechazo de la idea del progreso lineal, anteponiendo la idea de movimiento sinérgico y de la visibilización del carácter multívoco del conocimiento humano, en donde su forma racional conceptual es solo una de sus manifestaciones últimas y la más compleja ciertamente, pero no la única, bajo la teoría de la tres grandes racionalidades del filósofo peruano Gustavo Flores Quelopana que sostiene que la racionalidad es universal, como aptitud innata del género humano que trasciende el tiempo y que se ve manifiesto en todas las épocas de la humanidad, a través de 3 grandes manifestaciones, la de carácter empiriocrática(basada en lo sensible), mitocrática (basada en lo mítico) y logocrática (basada en los conceptos). Dado que la racionalidad bajo la forma de logos es solo una de las manifestaciones de la psique humana, es por ello que hasta el día de hoy la racionalidad de sustrato mítico como la racionalidad de sustrato sensible, subsisten y conviven, el logos no ha reemplazado a lo sensible, el mito no ha reemplazado al logos. El hombre en lugar de reducir su racionalidad, solo la ha ampliado y perfeccionado. «Si se buscan los orígenes del mito se descubre siempre sólo etapas de diferentes formas de afirmación racional del ser y de la vida. No hay mito pre-racional arcaico y, en consecuencia, ningún camino que conduzca del mito al Logos: ‘sólo hay -como dice Hans Blumenberg- una racionalidad y simbolización cambiante en el curso del tiempo. Lo que cambia es únicamente la percepción de la realidad a través del hombre’» (Peña Cabrera, 1994). La Ilustración por ello configura un reduccionismo logocrático y antropocéntrico mientras que la Ilustración oscura –semántica reaccionaria al siglo de las luces– propone un holismo gnoseológico más integral y sistémico.

[7] «Transhumanism is a way of thinking about the future that is based on the premise that the human species in its current form does not represent the end of our development but rather a comparatively early phase.

Transhumanism is a loosely defined movement that has developed gradually over the past two decades. “Transhumanism is a class of philosophies of life that seek the continuation and acceleration of the evolution of intelligent life beyond its currently human form and human limitations by means of science and technology, guided by life-promoting principles and values.” (Max More 1990)

Humanity+ formally defines it based on Max More’s original definition as follows:

(1) The intellectual and cultural movement that affirms the possibility and desirability of fundamentally improving the human condition through applied reason, especially by developing and making widely available technologies to eliminate aging and to greatly enhance human intellectual, physical, and psychological capacities.

(2) The study of the ramifications, promises, and potential dangers of technologies that will enable us to overcome fundamental human limitations, and the related study of the ethical matters involved in developing and using such technologies.

Transhumanism can be viewed as an extension of humanism, from which it is partially derived. Humanists believe that humans matter, that individuals matter. We might not be perfect, but we can make things better by promoting rational thinking, freedom, tolerance, democracy, and concern for our fellow human beings. Transhumanists agree with this but also emphasize what we have the potential to become. Just as we use rational means to improve the human condition and the external world, we can also use such means to improve ourselves, the human organism. In doing so, we are not limited to traditional humanistic methods, such as education and cultural development. We can also use technological means that will eventually enable us to move beyond what some would think of as “human”». Disponible en: https://humanityplus.org/philosophy/transhumanist-faq/

[8] «Pero resulta todavía más irónico que la historia de la ciencia fuese a destruir la imagen lineal del progreso científico mediante el replanteamiento de esa propiedad postulada para la línea recta de no admitir más que una paralela trazada por cualquier punto fuera de ella. Dado que las simulaciones de revolución en geometría euclidiana, ensayadas por Saccheri y Lambert, han sido ignoradas por sus contemporáneos matemáticos, los filósofos del siglo XVIII desconocían la idea, hoy banal, de la fecundidad teórica del No. Todavía más que la geometría no euclidiana, la mecánica no newtoniana ha contribuido a introducir en la historia de las ciencias la idea de rectificación dialéctica. El progreso continuo es un concepto de epistemología conservadora. Quien anuncia el progreso hace del hoy un mañana. Ahora bien, solamente es mañana cuando podremos hablar del día anterior. En cuanto a la crisis de las nociones fundamentales de la geometría y del análisis, a principios del siglo XIX, y la utilización de los números complejos y de las series infinitas, Jean Cavaillès escribió, «los resultados obtenidos gracias a los nuevos instrumentos son los que llevan a transformar todo el sistema matemático: modelos no euclidianos y geometría proyectiva construidos con la ayuda de los números complejos, teorías de las funciones arbitrarias representadas por series trigonométricas…, las matemáticas reales iniciales no son más que un caso particular, situado en el seno de las nuevas matemáticas y explicado por ellas mismas» (Canguilhem, 1999:675).

[9]«What are the problems in Faye’s vision? From my admittedly parochial perspective (‘I should be dissatisfied in Heaven’), there are four major ones. The first has to do with his understanding of archeofuturism, which tends to emphasize the futuristic at the expense of the archaic. Dismissing (at time disdaining) Traditionalist and Heideggerian reservations about technology, Faye favors numerous techno-scientific tendencies he thinks necessary to European survival Foremost of these are nuclear power, genetic engineering, and a more general inclination to what is called ‘transhumanism’. This ‘ism’ favors transforming the human condition by developing technologies that enhance human capacities and overcome human limitations. I find this ‘transhumanism’ potentially nihilistic, not only from the perspective of a ‘Christian-European rationality’, which distrusts man’s ability to improve on nature (for ‘the sleep of reason brings forth monsters’), but also from a metahistorical perspective that sees the techno-scientific basis of our sensate culture as having fixated on theories of truth that grasp only a narrow aspect of human reality and consequently dismiss the most important things» (O´meara, 2013: 18).

[10]«We have said before that Transhumanism can be mixed with any kind of ideology that accepts its principles; this applies, above all, to progressive ideologies, but not excusively. This is the case, for example, of Italian “Superhumanists”, who refer to the Nouvelle droite by Alain De Benoist , to the thought of Giorgio Locchi and to the Archeofuturism of Guillaume Faye- essentially to the radical right» (Manzocco, 2019:45).

[11] «WTA STATEMENT ON RACIALISM

Any and all doctrines of racial or ethnic supremacy/inferiority are incompatible with the fundamental tolerance and humanist roots of transhumanism. Organizations advocating such doctrines or beliefs are not transhumanist, and are unwelcome as affiliates of the WTA. (adopted 02/25/2002)».

[12] «la política futura se estructurará en función de la actitud de cada cual hacia las antropotecnias. Los ejes tradicionales, izquierda-derecha, o conservadores-liberales, quedarán obsoletos y serán sustituidos por el eje precaucionistas-proaccionistas (precautionaries-proactionaries) (Fuller y Lipinska, 2014), valgan los neologismos. Los unos defenderán un uso restringido o nulo de las antropotecnias, mientras que los otros abogarán por la implantación irrestricta, o casi, de las mismas. Y el TH ya ha tomado posición en el debate: lidera las propuestas más favorables a las antropotecnias, es decir, a la intervención técnica profunda sobre el propio ser humano. El objetivo declarado de esta intervención consiste en lograr la llamada mejora humana (human enhancement)» (Marcos, 2018:109).

[13] «L’optimisme forcé, assez irrationnel, sur la ”nouvelle économie numérique”, avec le big data, la blockchain, l’impression 3D, le ”transhumanisme”, etc. qui préfigureraient une “quatrième révolution industrielle” et un nouveau paradigme (et paradis) économique mondial, relève probablement de l’utopie et de l’auto persuasion.  Et de la croyance aux miracles» (Faye, 2016). Disponible en: http://www.gfaye.com/vers-un-crash-economique-mondial/

[14] Físico, epistemólogo y filósofo de la ciencia argentino. Sus obras son internacionalmente reconocidas en el mundo de la ciencia. Sentó las bases de su propio sistema teorético bajo el nombre de hylerrealismo o realismo científico, también ha sido uno de los principales propulsores de la lucha contra las modas intelectuales, dentro de estas últimas el transhumanismo.

[15] «El transhumanismo es un cuento, y tal vez una religión solapada» (Bunge, 2019).

[16] «Le mythe de la ”quatrième révolution industrielle”.

La première révolution industrielle – début du XIXe siècle– s’organisait autour de la machine à vapeur, la deuxième (fin du XIXe) autour de l’électricité, la troisième autour de l’informatique (milieu XXe). La quatrième révolution (début XXIe), issue des deux dernières, l’électrique et l’électronique, concernerait la généralisation d’Internet et des connections universelles numériques par le web. Le concept de « 4e révolution industrielle » est né après la foire de Hanovre en 2011, où l’on a célébré la naissance de l’ ”usine connectée” ; cette dernière, entièrement ”webisée” et branchée directement sur les clients, est robotisée et emploie de moins en moins de salariés. On a créé l’expression abstraite d’ ” industrie 4.0”. C’est un concept assez creux : à quand, l’ ”industrie 5.0” ?

Un des gourous néo-romantiques de cette « 4e révolution industrielle » est – comme indiqué plus haut – le Pr. Klaus Schwab, fondateur et animateur du forum économique mondial de Davos. Le colloque de janvier 2016 a été consacré à la 4e révolution industrielle. Au programme : l’intelligence artificielle, la robotique, les objets connectés, les nanotechnologies, des innovations « révolutionnaires ». Pourquoi pas ? Ce qui est à la fois intéressant mais par ailleurs comique, c’est que tous les médias, sans aucun recul, ont cru sur parole les conclusions (idéologiques plus que scientifiques) de ce forum de Davos. Personne ne s’est posé la question de savoir quelles améliorations concrètes apportait cette miraculeuse économie numérique qui est pourtant parallèle d’une dégradation de la situation mondiale. L’invasion migratoire qui déstabilise l’Europe, la montée du djihad islamique, l’effondrement des cours du pétrole, l’accélération planétaire de tous les types de pollution ne furent pas des sujets abordés. La ”révolution numérique” est censée résoudre tous les problèmes. C’est la croyance aux miracles, qui relève plus de la pensée magique que de la réflexion rationnelle.

Le néo–scientisme et l’écologisme

Les prophéties sur la révolution de l’économie numérique, avec ses mots fétiches, cloud,big data, transhumanisme, etc, appartiennent à une idéologie néo–scientiste qui risque de déboucher sur des désillusions terribles. Or, ce néo-scientisme sans prise de recul, comme celui de la fin du XIXe siècle, cohabite curieusement, chez les mêmes, avec un anti–progressisme écologiste. Il est aussi stupide que les théories de la ”décroissance : il relève du même extrémisme.

Ce romantisme néo-scientiste est l’exact pendant de celui de la fin du XIXe siècle – relisez Jules Vernes et Victor Hugo – où l’on s’imaginait l’avenir en rose sous l’influence du concept magique et au fond peu rationnel de ”Progrès”. À la fin de son poème La légende des siècles, Victor Hugo brossait une vision idyllique du XXe siècle.

Les erreurs des pronostics technologiques sont une habitude. Jules Vernes prévoyait qu’en 1960, les habitants des villes se déplaceraient en engins volants individuels. Mais il n’avait pas prévu l’automobile. Et, dans les années 60, on pronostiquait des bases humaines nombreuses sur la Lune et sur Mars, astronomiques et d’extraction minière, la généralisation des transports aériens supersoniques et hypersoniques stratosphériques ainsi que la diffusion de l’énergie de fusion nucléaire. Bien des pronostics sur le futur de la ”révolution numérique” relèvent probablement des mêmes erreurs utopiques de jugement.

L’utilité marginale déclinante de l’économie numérique

Le téléphone, l’électrification, le chemin de fer et l’automobile, l’aviation comme la radio et la télévision, la pénicilline, l’anesthésie, etc. ont été des bonds technologiques énormes, de par leurs conséquences, bien plus qu’Internet ou l’économie numérique. Le binôme numérique/ informatique offre moins de facilités qu’on ne croit ; parce qu’il complique les processus autant qu’il ne les simplifie. Les innovations technologiques de la ”révolution numérique” ne répondent pas dans la pratique quotidienne, à leurs promesses. Elles sont inférieures en terme d’avantages marginaux aux innovations des précédentes mutations techno–industrielles» (Faye, 2016). Disponible en: http://www.gfaye.com/revolution-numerique-miracle-ou-impo...

 

Translator’s Note:

*This short essay is also available in his book “Why We Fight” (Arktos, 201), see Chapter 2: Preliminary Elements, The Imposture of the ‘New Economy’.

 

Source:

https://www.facebook.com/notes/israel-lira/arqueofuturism...

Also available at:

https://www.academia.edu/39811541/Arqueofuturismo_un_dina...

https://archive.org/details/arqueofuturismoundinamismovita...

samedi, 02 janvier 2021

Frédéric II de Souabe : une perspective méta-historique sur l'Europe

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Frédéric II de Souabe : une perspective méta-historique sur l'Europe

Andrea Virga

Ex : https://www.geopolitica.ru/es

Traduction de Juan Gabriel Caro Rivera

L'anniversaire du 26 décembre (ou 826ème anniversaire de la naissance de Frédéric II de Hohenstaufen, Empereur romain et roi de Sicile) est l'occasion idéale pour nous de réfléchir à certains aspects strictement méta-historiques et méta-politiques de notre discours, à partir du symbole que nous avons choisi pour représenter le GRECE italien.

En effet, contrairement au symbole originel du centre d'études historiques en France, représenté par le nœud breton, récupéré par la suite par certaines expériences politiques italiennes, l'homologue italien du GRECE a décidé d'opter pour un plan stylisé du château de Frédéric II lui-même, soulignant ainsi, en toute cohérence, la défense par le GRECE des différences ethno-culturelles en fonction de nos spécificités nationales. Alors que le premier fait référence au substrat celtique profond qui imprègne une grande partie de l'Europe centrale et occidentale, de l'Atlantique au Danube et des Orcades au Pô, un héritage d'une époque antérieure aux processus de romanisation et de christianisation, le second, qui conserve également une forme radiale d'origine solaire, est la projection d'un contexte spatio-temporel différent, même s'il appartient entièrement à la civilisation européenne.

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Castel del Monte, comme des centaines d'autres châteaux construits ou rénovés, a été construit par Frédéric II dans l'intention de renforcer son autorité dans le royaume de Sicile sur une colline près d'Andria, au cœur des terres des Pouilles. La raison politique de sa création correspond donc à la recomposition de l'autorité centrale face à la fragmentation féodale. Le projet de monarchie universelle réalisé par les Staufen préfigurait - il est vrai - l'avènement de l'État moderne (bien que dans une perspective qui transcendait les frontières nationales), mais, d'autre part, il constituait une restauration de l'ordre impérial romain qui s'était désintégré en Occident huit siècles auparavant et qui, à cette époque, s'effondrait également à l'Est sous les coups des Croisés et des Turcs. Ainsi, un réseau de châteaux fidèles au souverain empêchait toute action centrifuge des barons et des municipalités. Les grands espaces du Nord, les forêts sombres, les mers orageuses, les friches gelées, les forêts brumeuses, sont pour nous les porteurs de la menace d'un chaos informe, s'il n'y a pas la pierre d'un vallum, d'un castrum, d'une via, d'un templum, qui impose au cosmos la civitas.

De plus, son architecture complexe révèle, pour citer un document de l'UNESCO, "une fusion harmonieuse d'éléments culturels de l'Europe du Nord, du monde islamique et de l'Antiquité classique", affirmant ainsi une véritable synthèse non seulement des cultures présentes à l'époque du Royaume de Sicile (cultures grecque, latine, arabe et juive, normande et souabe), mais aussi des racines qui ont contribué à donner vie à la Kultur européenne (comme l'explique Spengler), dénotant ainsi une réelle rupture avec le monde méditerranéen classique : c'est l'union entre les vestiges de la civilisation gréco-romaine classique avec les populations "barbares" d'origine indo-européenne et la religion chrétienne qui a une origine au Moyen-Orient. Si, dans la pensée des intellectuels français, la Méditerranée est souvent apparue comme une barrière - et les cultures grecque et romaine ont parfois été réinterprétées de façon anachronique comme l'œuvre des élites "aryennes" - pour nous, Italiens, les descendants ainés de Rome, le rapport avec les rives orientale et méridionale de la Mare Nostrum ne peut être que totalement différent.

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Notre petit sous-continent, qui est une péninsule dans une péninsule d'Eurasie, entourée par les Alpes, a vu l'afflux et la fusion du Nord (Latins, Gaulois, Achéens, Goths, Lombards) et du Sud (Phéniciens, Pélasgiens, Tyrrhéniens, Byzantins, Arabes). Nous ne sommes pas un corps étranger à l'Europe, comme on l'a dit à tort, trompé par la controverse économique actuelle, mais le cœur de l'Empire, où Charlemagne et Charles Quint, Otton et Barberousse, empereurs romains et germaniques, ont été couronnés ; où Saint Benoît a commencé à répandre la Croix du Christ et les manuscrits de Virgile dans toute l'Europe ; où les pas des pèlerins et les caravanes de marchands se sont succédé lors de la traversée des Alpes. Mais nous sommes en même temps un quai qui se projette vers la mer du milieu, vers l'Afrique et le Levant, où depuis des millénaires nous négocions et dialoguons au moyen de l'or et du fer. Il n'y avait pas de ports sans emporium dans nos républiques, et les flottes de nos villes rivalisaient pour les mers avec celles des royaumes et des empires.

Enfin, sur le plan symbolique, Castel del Monte est la véritable couronne impériale en pierre, toujours baignée par le soleil, et qui est sous le signe du huit (8). C'est le nombre naturel qui suit le sept et représente donc ce qui est au-delà de la perfection terrestre : le ciel d'étoiles fixes et incorruptibles que l'on trouve après les sept planètes en mouvement, mais surtout, selon la symbolique chrétienne, c'est le huitième jour, le jour de la résurrection, le dimanche où il n'y a pas de coucher de soleil. Bien sûr, ce n'est pas par hasard que les Baptistères, depuis le début de l'ère chrétienne, avaient huit côtés. Toutefois, les principales références, pour le cas présent, sont au nombre de deux : la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, érigée par Charlemagne et devenue plus tard le lieu de sépulture, ainsi que le siège du couronnement des rois d'Allemagne ; et le Dôme du Rocher à Jérusalem, construit sur la première pierre de laquelle le monde a été créé, où Adam a été formé, où Abraham a lié Isaac pour le sacrifier, où Salomon a placé l'Arche d'Alliance, où Muhammad a commencé son voyage vers l'autre monde, où la trompette du Jugement dernier sera sonnée et les Templiers ont consacré, pour une brève période, une église latine. Castel del Monte, géographiquement, se trouve à peu près à mi-chemin entre ces deux villes (bien que plus proche de la première), non loin du sanctuaire de Saint-Michel Archange sur le Monte Sant'Angelo et du port de Bari, sur les chemins des pèlerins. Frédéric lui-même était un empereur croisé - et les Croisades n'étaient-elles rien d'autre que des pèlerinages armés, comme le rappelle Cardini ? - couronné à Aix-la-Chapelle ainsi qu'à Rome et à Jérusalem.

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Cela dit, la figure de ce grand souverain italo-germanique n'est pas seulement une inspiration pour l'Italie, mais pour toute l'Europe. Son règne correspond à la période de plus grande puissance du Saint Empire romain au plus fort de la période classique du Moyen Âge, entre la Renaissance de l'an 1000 et la crise du XIVe siècle. Outre le royaume de Sicile, qui comprenait toute l'Italie du Sud, les frontières impériales s'étendaient de l'Ems au Tibre, de la Vistule au Rhône, en passant par la Provence et la Silésie, la Toscane et la Frise. Les États croisés de Jérusalem et l'Ordre Teutonique ont juré allégeance à l'Empereur, étendant leurs domaines à l'Orient. Les autres rois ont également reconnu, au moins d'un point de vue formel, la supériorité de leur rang. Frédéric, appelé Constantin par sa mère à sa naissance, a extrait des ruines de Constantinople l'idée que l'Empereur était le Vicaire du Christ, et donc que l'Empereur était à égalité avec le Pape, ce qui a conduit à la création des thèses et revendications de la faction gibeline qui seront exposées au cours des siècles suivants. Ce Premier (et le plus authentique) Reich était l'embryon d'une véritable unité européenne supranationale.

Grâce à tout cela, nous pouvons mener une réflexion plus approfondie sur les relations entre l'Europe et l'Occident et, surtout, sur le rôle que le premier devrait jouer dans ce monde globalisé, dans le contexte de l'unipolarité occidentale dirigée par les États-Unis et qui cède la place à l'émergence d'un monde de plus en plus multipolaire, déterminé par la montée de puissances émergentes comme la Chine. Les réactions apocalyptiques, qui parlent d'une "révolution mondiale des peuples de couleur" ou de la "fin de l'homme blanc", tout en constituant une forme de ressentiment au sens nietzschéen, sont fondamentalement anachroniques. D'un point de vue radicalement anti-libéral, comme le nôtre, la Belle Époque durant laquelle l'homme blanc chrétien occidental dominait le monde n'était pas un âge d'or digne de susciter un deuil aujourd’hui : c'était plutôt une époque où, derrière le voile de la suprématie et du progrès technique, se préparait une double guerre fratricide qui, en trente ans (1914-1945), a réduit notre continent à un satellite et à une frontière entre deux superpuissances. Pendant ce temps, l'exploitation impérialiste qui a lieu en Afrique et en Asie a jeté les bases des grandes inégalités entre le Nord et le Sud du monde, qui sont la cause des flux migratoires actuels devenus non durables. Pendant ce temps, la société bourgeoise et industrielle européenne a commencé à uniformiser et à dévorer toutes les traditions locales, à commencer par les langues considérées comme "minoritaires".

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Cependant, si l'on considère les cycles historiques dans leur intégralité, on s'aperçoit que l'exceptionnalité de l'Occident n'a occupé que l'espace de quelques siècles dans l'ensemble de l'histoire universelle. Avec sa fin, la Grande Divergence qu'elle représentait se referme sur les grandes civilisations orientales prêtes à retrouver la place qu'elles avaient sur la scène mondiale bien avant le XIXe siècle. L'Europe que nous devons construire et viser est donc politiquement celle de Federico et non l'Europe victorienne des chauvinismes nationalistes conflictuels qui contrastent avec la tendance à l'unité dans la diversité appliquée au niveau continental ; au lieu d'une hégémonie mondiale et d'une concurrence inter-impérialiste, nous voulons un équilibre et une coopération multipolaire entre les grands espaces. En outre, il convient de rappeler aujourd'hui que le règne de Frédéric II a coïncidé avec l'émergence de la Pax Mongolica, une époque où l'Orient était unifié sous le sceptre de fer de Gengis Khan et de ses disciples, ce qui a permis de maintenir ouvertes de nouvelles routes commerciales de l'Adriatique à la mer Jaune : une époque qui anticipait le rêve chinois actuel de créer un réseau de routes commerciales terrestres et maritimes destinées à relier plus étroitement les deux côtes de l'Eurasie.

Nous tournons alors notre regard pour dépasser l'image de cette Europe qui, consciente des limites imposées par la sagesse païenne et la doctrine chrétienne, et qui dialogue en position de force avec les forts et traite les faibles avec justice, sans sujétion ni arrogance, qui sait répondre avec une sérénité apollinienne aux défis de l'Extrême-Orient et de l'Extrême-Orient, qui oppose les sirènes faustiennes à la sagesse épicurienne du Stupor Mundi : "Idiots comme nous sommes, nous voulons tout conquérir, comme si nous avions le temps de tout posséder."

dimanche, 27 décembre 2020

Ni réactionnaire ni progressiste mais archéofuturiste ! Hommage à Guillaume Faye

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Ni réactionnaire ni progressiste mais archéofuturiste !

Hommage à Guillaume Faye

Dans cette première vidéo, nous voyons le concept d'archéofuturisme, tel qu'il fut pensé par Guillaume Faye pour échapper au clivage réactionnaire/progressiste. Peut-être une troisième voie judicieuse pour penser l'avenir ?
 
 
Les premières réactions à la création de ce nouveau compte "youtube":
La tradition (européenne), c’est l’innovation, disait-il. Merci pour cet exposé synthétique et cristallin qui fait honneur à la pensée et l’œuvre de feu Faye.
Très bel exposé d'un concept novateur et d'un excellent auteur, par ailleurs. Félicitations pour ce premier travail !
Merci pour cette synthèse du concept de Guillaume Faye. Maintenant, je n'attend que de le lire pour approfondir le sujet. Je suis tombé sur votre chaîne au hasard de mes recherches, et je penses que vos futures vidéos seront tout aussi intéressantes !
Bel exposé, intelligemment présenté et construit ! Bonne chance pour la suite !
Une chaîne qui promet... à suivre !!!

Excellent travail. Merci de revenir sur ce concept d'une importance capitale. L'idée archéofuturiste dépasse l'opposition conservateur / progressiste par une troisième voie ; celle de l'innovation et de la conquête tout en préservant notre identité, notre Germen, notre substrat biologique. Une position qui transcende celle des partisans d'une décroissance radicale (Kaczynski) autant que celles des progressistes fous qui détruisent faune et flore au nom d'une vision hégélienne de l'Histoire. Hâte de voir tes prochaines vidéos.

jeudi, 17 décembre 2020

Adriano Romualdi aurait eu 80 ans !

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Adriano Romualdi aurait eu 80 ans !

Hommage

Idées (à droite) pour une vision politique organique

Il y a 80 ans, le 9 décembre 1940, naissait l’intellectuel italien, demeuré jeune parce que décédé prématurément. Il impulsa dynamisme et solidité aux idées non-conformistes

par Mario Bozzi Sentieri

Ex : https://www.barbadillo.it

conservatore.jpgIl y a 80 ans, le 9 décembre 1940, Adriano Romualdi naissait à Forlì. Cet anniversaire est important pour se souvenir de cet intellectuel, demeuré jeune parce que décédé prématurément, le 12 août 1973, à la suite d'un accident de voiture. Son souvenir est resté gravé dans la mémoire de la jeune génération des années cinquante, confrontée à l'engagement politique et culturel des années soixante-dix. Adriano Romualdi était, pour cette génération, une sorte de grand frère, capable d'offrir à la vision néo-fasciste des raisons d'être plus profondes, puis d’emprunter de manière autonome les chemins d'un nouveau dynamisme culturel. Dans cette perspective, sa personnalité reste encore un exemple.

Adriano Romualdi, professeur d'université en histoire contemporaine, allait assurément connaître une brillante carrière. Il a su lier l'originalité de ses études, les aspects marginaux et sous-estimés de son œuvre dans les années 1960 et 1970 (pensez à la révolution conservatrice allemande, à la relecture de la pensée de Nietzsche, à l'européanisme intégral, aux auteurs du "romantisme fasciste", à Platon) à une vision organique cohérente et intégrale pour la droite. Ses études l’ont de fait renforcée, la faisant sortir de l’ombre, de la banalité d'un certain qualunquisme patriotique, toujours lourdement présent.

Il y a eu sa lecture du Nietzsche de la Wille zur Macht dans la perspective - il l’écrit, en 1971 – d’une "...volonté de travailler à la création d'une droite moins pathétique, plus consciente de ce qu’elle représente et plus férocedanssescombats, car, certainement, malgré la question de Longanesi, les vieilles lunes ne nous sauveront pas".

Il y a eu sa fresque intitulée "Sur le problème d'une tradition européenne" (1973) : elle constitue une synthèse exemplaire dans la perspective de révéler une physionomie méta-historique de notre Occident, physionomie qui sait, en même temps, être une future préfiguration, une recherche problématique d' « une forme spirituelle capable de contenir trois millénaires et plus de spiritualité européenne ».

Et encore, de manière explicite, il y a eu son questionnement, dans "Idées pour une culture de droite" (1965, 2e édition 1970), sur "l'être de droite", figé dans le refus des mouvements "subversifs", issus de la révolution française (du libéralisme au socialisme) et sur la "décadence des mythes rationalistes, progressistes, matérialistes" ; ce refus était soutenu par la vision d'une étatisation organique, "où les valeurs politiques prédominent sur les structures économiques", et par une revendication altière de la "droite", revendication d'une "spiritualité aristocratique, religieuse et guerrière".

Cette revendication englobait certains des principaux courants de la culture traditionnelle: de Joseph de Maistre et de Louis de Bonald, mais aussi du Hegel de La philosophie du droit, bien sûr aussi le Nietzsche de la Volonté de puissance, de la "révolution conservatrice", de Julius Evola. Ces auteurs et ces références étaient fortement ancrés dans sa vision du monde mais ne lui ont pas fait perdre de vue les "nouvelles tâches" d'une culture engagée "à droite", qui devait pouvoir affronter la réalité, en intégrant aussi les visions mythiques aux énucléations logiques, la pensée scientifique et l'anthropologie, l'écologie (alors balbutiante, mais considérée par Adriano Romualdi comme la préservation des différences et des particularités "nécessaires à l'équilibre spirituel de la planète") et évidemment la recherche historique, soutenue par une vision qui n'était pas banalement évolutive.

WhAEoo.jpegSon idée d'un droit politique "non égalitaire" repose sur ces solides fondements spirituels, que je viens d’exposer ici. C'est en septembre 1972 qu'Adriano Romualdi, à l'occasion de la conférence annuelle de la revue L'Italiano, dirigée par son père Pino, figure historique du MSI, met en évidence la distinction entre la droite (politique et culturelle) et le qualunquisme, sous ses différentes formes (qualunquisme politique, patriotique, culturel).

Protestations frivoles et « critique des prudents »

La critique d'Adriano Romualdi s'adresse à ceux qui protestent "contre quelque chose", sans bien savoir "pour quoi". C'est également une critique des "prudents", qui se plaignent dans l'ombre et s’expriment discrètement dans les urnes, mais ne veulent pas analyser en profondeur les raisons de la crise en cours. Ils se contentent donc des petits horizons du qualunquisme patriotique, de "ce pays pavoisant en rouge-blanc-vert, avec des compatriotes sympas, beaucoup de drapeaux à la main, et des majorités silencieuses de femmes au foyer et de retraités. Un pays ordinaire pour les qualunquistes, où la dimension conflictuelle planétaire - nous parlons des années 70 - est celle qui oppose deux empires aux dimensions continentales, les USA et l'URSS.

Pour se débarrasser du qualunquisme politique et "patriotique", qui ne résout rien, il est essentiel - dit Adriano Romualdi - de vaincre le "qualunquisme culturel" qui est "L'acceptation de la culture pour la culture, presque comme si l'intelligence représentait une valeur en soi et l'intellectuel une figure à défendre en tant que tel".

Dans ce choix de méthode et de valeur, il y a le rejet d'un "ordre" de droite - comme c'était à la mode à l'époque - qui "garde" l'École, l'Université et donc aussi le monde de la culture, sans aborder le problème des contenus qui sont véhiculés dans ces domaines.

Et il y avait aussi la conscience que le rapport entre la droite en place à l’époque, rapport qui n'était pas nié, avec le fascisme ne pouvaient pas être réduit à de la simple "nostalgie".

En ce début de nouvelle ère de la Droite Nationale, Adriano Romualdi souligne plutôt la nécessité d'aller au-delà de l'hagiographie facile, encore répandue dans les milieux du MSI, celle des ornements, de la pure nostalgie, faite de médailles, de pendentifs, d’images sacralisées, de bustes du Duce.

unnamedarrc.jpgEn dehors des contingences d'une situation politique et culturelle de cette époque d’avant 1973, qui sont nettement perceptibles dans certains passages de son œuvre écrite, inévitablement affectée par le temps qui a passé. Les bouleversements de notre époque ont changé la donne (il suffit de penser à la fin de l'URSS, à la crise de l'empire américain, à l'émergence de la mondialisation, à la montée des nouvelles économies asiatiques). Les propositions de Romualdi conservent leur valeur, dans la mesure où elles se nourrissent d'une vision profonde de la culture et donc de la politique, rejetant tout minimalisme et toute respectabilité rassurante.

Par conséquent, plus qu'une simple célébration, le souvenir d'Adriano Romualdi, en ce jour de son 80ème anniversaire, apparaît aujourd'hui comme une nécessité, la nécessité d’une interprétation non triviale de la réalité politique. Il y a la valeur de certains choix, le sentiment d'une appartenance idéologique/politique, qui, libéré des références contingentes, doit être "repensé" sur la base d'une vision plus élevée de la politique, et surtout de la culture qui la soutient, de la "vision de la vie et du monde" qui doit l'animer.  

Dans ce sens, ce que Donoso Cortes a prédit correspond bien à l'œuvre d'Adriano Romualdi : "Je vois venir le temps des négations absolues et des affirmations souveraines".  Il y a, aujourd'hui, un grand besoin de "négations absolues" et d'"affirmations souveraines", à droite et pas seulement à droite.

dimanche, 29 novembre 2020

»Armin Mohler – Denkweg eines Nominalisten « Erik Lehnert und Götz Kubitschek im Livestream

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»Armin Mohler – Denkweg eines Nominalisten « Erik Lehnert und Götz Kubitschek im Livestream

 
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mardi, 24 novembre 2020

A War of Ideas: Seminal Thinkers of the New Right

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A War of Ideas: Seminal Thinkers of the New Right
 
CELEBRATING OUR 100th TITLE !!
 
Copies of A WAR OF IDEAS: SEMINAL THINKERS OF THE NEW RIGHT are now available to pre-order.
 
The book is approximately 150 pages in length and costs just 20 EUROS with free postage to anywhere in the world.
 
Our PayPal address is blackfrontpress@yahoo.co.uk and you can find more details below. We also accept bank transfers.
 
Cover designed by Francisco Albanese Pastene.
 
IN 1968, as the false opposition of the European Left ushered its misguided supporters into another blind alley, plans were afoot to build a formidable alternative that could salvage many of the traditional values at risk of being swamped by the modern world. Beginning in France with the foundation of the Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (Research and Study Group for European Civilization), or GRECE, what became the Nouvelle Droite began adopting some of the tactics of the New Left and combining them with the cultural ideas of Italian Marxist Antonio Gramsci (1891–1937).
 
Having broken with the old-style nationalism of the past, much of which had been centred around Fascism and National-Socialism, the New Right set about promoting metapolitics and ethno-pluralism in the hope that such a strategy could act as a powerful bulwark against the rapid encroachment of liberal-leftism and pseudo-egalitarianism. This fascinating volume explores many of the key intellectuals and concepts that have endured for over half a century.
 
Chapters include:
Dominique Venner: The Spirit of the Hunter;
The European New Right, Alain de Benoist and the Oppression of "Human Rights"';
Pierre Krebs and the Thule-Seminar;
Europe's Ragnarok Unveiled: On Pierre Vial's Ethnic War;
Introduction to the History of the Radical Right in Twentieth-Century Portugal;
Karlheinz Weißmann and the German New Right;
Hennig Eichberg: An Original Thinker Inside and Outside the Sphere of the "New Right";
Tomislav Sunic and American Civilisation;
Stanis Ruinas: Anti-Dogmatic Socialism Beyond Left and Right;
Europe-Action Magazine: Dominique Venner's Revolutionary Turn; 
The New Right and the Elusive Equality.
 
Contributors include:
 
Troy Southgate (Editor), Tomislav Sunic, Robert Steuckers, Keith Preston, João Franco, Piercarlo Bormida, Manuel Rezende, Graziano Ciccarelli and Salvatore Winnili.

dimanche, 22 novembre 2020

L’itinéraire de Henning Eichberg (1942-2017)

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L’itinéraire de Henning Eichberg (1942-2017)

par Robert Steuckers

Bartsch-Günter+Revolution-von-rechts-Ideologie-und-Organisation-der-Neuen-Rechten.jpgJ’ai entendu parler pour la première fois de Henning Eichberg sous le pseudonyme de Hartwig Singer, dans un ouvrage important de Günter Bartsch, historien des idées contemporaines, du trotskisme, de l’anarchisme et des nouvelles droites. Le volume qui traitait des « nouvelles droites » après les événements de 1968 s’intitulait Revolution von rechts ? (1975). Bartsch avait parfaitement saisi la nouveauté et la pertinence des idées véhiculées par cette myriade de groupuscules très actifs, très soucieux d’étayer leurs affirmations impavides par des références théoriques solides, aussi solides que celles des marxistes de l’opposition dite extra-parlementaire, animée notamment par Rudi Dutschke. Dès la parution de cet ouvrage de Bartsch, découvert à la librairie du Passage 44 à Bruxelles, je me suis senti en communion avec ces idées véhiculées de Munich à Hambourg et de Cologne à Berlin. Bartsch lui-même avait eu un itinéraire fascinant, expliquant l’objectivité et l’empathie qu’il cultivait à l’endroit de toutes les mouvances qu’il étudiait et dont il explorait le corpus doctrinal. Né en 1927, mobilisé à 17 ans dans la Wehrmacht, membre du parti communiste allemand et animateur important de la FDJ (les jeunesses du KPD), il est déçu par la répression féroce du soulèvement populaire berlinois de juin 1953 et passe à l’Ouest, où il deviendra journaliste et enquêteur. Ses thèmes de prédilection ont été les mouvances politiques extra-parlementaires. Notons également que Bartsch se tournera à la fin de sa vie vers l’anthroposophie de Steiner, dont il tirera bon nombre d’enseignements pour fonder son propre mouvement « écosophique » qui le rapprochera de Baldur Springmann, pionnier de l’écologie folciste (völkisch), qui participera à l’Université d’été de « Synergies européennes » en 1998 dans le Trentin, où, âgé de 87 ans, il reçut un accueil des plus chaleureux par de jeunes Italiens, adeptes du style Wandervogel. Le livre de Bartsch a été déterminant dans mes options métapolitiques futures et ce livre demeure un classique qui devrait être relu sans relâche, pour bien connaître la généalogie de la mouvance « nouvelle droite ».

Dans l’ouvrage de Bartsch intitulé Revolution von rechts ?, Hennig Eichberg, alias Hartwig Singer, apparaît comme un théoricien qui entend discipliner le spontanéisme des droites nationales allemandes en réclamant un recours à l’empirisme logique ou empiriocriticisme du Cercle de Vienne. Ce recours au positivisme logique sera repris également par les Français de la future « nouvelle droite » qui se regroupaient à l’époque dans la « Fédération des Etudiants nationaux » et par la revue Nouvelle école qui consacra à cette thématique l’un de ses premiers numéros. Pour le positivisme logique, il faut que toute assertion soit vérifiable. C’est ce que l’on appeler l’option « vérificationniste ». A la suite de Wittgenstein et d’Ayer (philosophe et logicien anglais), les discours métaphysiques et idéologiques sont « prescriptifs »et non « descriptifs », ce qui les plonge dans des errements sans fin et dans l’incohérence. Tant la mouvance allemande de la « Neue Rechte » que son homologue française de la « nouvelle droite » abandonneront cette piste empiriocriticiste sans donner trop d’explication.

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En fait, cette piste abandonnée avait sa raison d’être politique et idéologique : Lénine, dans sa Critique de l’empiriocriticisme, s’en prenait à Ernst Mach dont se réclamait son concurrent au sein de la mouvance communiste-marxiste russe, Alexandre Bogdanov. Si, avec le recul, cette querelle au sein du marxisme russe avant la première guerre mondiale peut paraître oiseuse, l’intérêt pour le contexte, où elle s’est manifestée, renaît aujourd’hui en France et en Italie, avec la parution toute récente du livre de Carlo Rovelli, Helgoland (2020).

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Alexandre Bogdanov.

Rovelli est membre de l’Institut Universitaire de France. Il rappelle l’émergence de la physique quantique de Werner Heisenberg, qui introduit dans le discours scientifique des visions évoquant des « ondes de probabilité », des « objets éloignés mais connectés malgré cet éloignement », etc. Dans le chapitre 5 d’Helgoland, Rovelli nous ramène à Mach, Bogdanov et Lénine. Mach n’était pas un philosophe systématique : il tâtonnait encore à la fin du 19ème siècle. Il estimait que le philosophème « Matière », prisé par tous les matérialistes de l’époque, dont Marx mais surtout Lénine, était une idée toute faite, un ersatz de la divinité métaphysique, ce qui allait ramener la pensée à des clôtures sous un vernis pseudo-scientifique (des « enclôturements » répétitifs). C’est ce qui provoqua l’ire de Lénine, pour qui la tentative de Mach (et de Bogdanov) de ménager des « ouvertures » au sein même de la pensée matérialistse et de se débarrasser simultanément des affirmations trop « prescriptives », est une démarche « réactionnaire ». Or pour Mach, les phénomènes ne sont pas des manifestations d’objets, fermés sur eux-mêmes, mais, autre perspective, les objets sont des noeuds de phénomènes en interaction permanente. Mach a jeté les bases d’une critique de la mécanique newtonienne qui se projetait dans les idéologies libérales et marxistes, bourgeoises et pseudo-prolétariennes, dans toutes les vulgates politisées. Mach annonce, cahincaha, la future physique quantique de Heisenberg. Sur le plan même du « matérialisme », de l’étude de la matière, Lénine, en le critiquant rageusement, s’avérait lui-même passéiste, newtonien et donc « réactionnaire ».

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Toute critique du marxiste, il y a maintenant plus de cinquante ans ; quand Eichberg a amorcé son itinéraire politico-philosophique, devait nécessairement passer par une relecture critique de « Matérialisme et empiriocriticisme » de Lénine. Par un réexamen des positions plus souples et plus organiques de Bogdanov qui soulignait surtout l’historicité des phénomènes, donc leur mouvance perpétuelle, historicité qu’avaient aussi soulignée avant lui Marx et Engels et qu’apparemment Lénine ne retenait pas. Bogdanov reproche à Lénine de faire de la « Matière » une masse inamovible, inchangeable, immobile, figée. Bogdanov veut l’ouverture aux besoins réels et mouvants des peuples, ce qui est le désir fondamental des révolutionnaires de chair et de sang. Rovelli résume bien la problématique : « Au contraire, le programme politique de Lénine veut renforcer l’avant-garde révolutionnaire, détentrice de la vérité, qui doit guider le prolétariat » (comme aujourd’hui les experts et les sachants doivent guider et castrer les masses, par le martellement constant de la propagande médiatique ou par la peur artificielle fabriquée à l’aide de l’hypothétique covid-19).

Bogdanov, rappelle Rovelli, avait prédit « que le dogmatisme de Lénine congèlera la Russie révolutionnaire et en fera un bloc de glace qui n’évoluera plus, étouffera les conquêtes de la révolution, se sclérosera ». Outre le caractère prophétique de ces paroles de Bogdanov, on y perçoit le fil conducteur de la pensée d’Eichberg : le peuple, en tant que peuple, en tant que nodalité vitale de phénomènes biologiques, culturels et historiques, tous intimement entrelacés, doit se soustraite aux manipulations des experts autoproclamés. En avançant la nécessité de réétudier l’empirisme logique, Eichberg, sans nul doute, connaissait cette problématique propre aux révolutionnaires marxistes-léninistes, propre à la querelle Lénine/Bogdanov, ce qui ne semble pas avoir été le cas de ses homologues de la « nouvelle droite » française, qui ont embrayé furtivement sur son engouement pour l’empiriocriticisme, en y ajoutant, avec une certaine maladresse, l’interprétation finalement libérale de Louis Rougier (photo), puis en abandonnant ce filon sans donner la moindre explication. louis-rougier.jpgIls donnaient ainsi l’impression de virevolter au gré des modes et de n’être pas sérieux. Aujourd’hui, le travail de Rovelli ne semble pas susciter davantage d’intérêt chez eux. Pour Eichberg, ajouterions-nous, l’empirisme logique était spécifiquement européen (occidental) car il rejetait les instances figées pour observer des dynamiques à l’œuvre dans le monde et au sein même de la matière. Pour ses homologues français, cette spécificité occidentale, le « syndrome occidental » disait à l’époque Eichberg/Hartwig, servait à rejeter un déisme trop figé et, simultanément, un communisme tout aussi figé parce que léniniste et non bogdanovien (non proudhonien).

Revenons à la personne d’Eichberg/Singer. Retraçons son itinéraire. Originaire de Silésie, une province allemande annexée au lendemain de la seconde guerre mondiale à la Pologne, Eichberg vivra sa prime enfance en République Démocratique Allemande (RDA) pour arriver, avec ses parents, à l’âge de sept ans à Hambourg. Très tôt, à peine adolescent, il entre dans la dissidence politique que les médias mainstream appellent fielleusement « l’extrême-droite ».

Otto_Strasser.jpgSon premier engagement se fera, vers treize ou quatorze ans, dans la Deutsch-Soziale Union d’Otto Strasser. Par la suite, il sera un rédacteur régulier de la revue Nation Europa, fondée par Arthur Ehrhardt. Cette collaboration durera de 1961 à 1974. Cette assiduité militante ne l’empêche nullement de réussir de brillantes études de sociologie, notamment en explorant des thèmes tels que l’histoire de la technique et la sociologie du sport (sujet sur lequel il poursuivra une longue carrière universitaire, en Allemagne comme au Danemark). Sa culture actualisée et non nostalgique fait de lui la figure jeune la plus prometteuse de la petite mouvance néo-droitiste en Allemagne dans les années 1960.

A son option première pour l’empiriocriticisme, qui s’estompe chez lui au fil des années 1970, s’ajoute donc l’instrumentalisation métapolitique de diverses méthodologies tirées des sciences sociologiques et de leurs applications pratiques, notamment une expérience en Indonésie qui le conduira à développer un thème majeur de sa pensée, celui de l’ethnopluralisme : s’il existe certes un « syndrome occidental », qu’il avait posé comme « supérieur », l’option de Mach, sous-jacente chez lui, qui est, rappelons-le, d’observer les phénomènes et les dynamiques à l’œuvre en leur sein, le conduit à accepter comme phénomènes objectifs les modes de vie et les cultures des peuples non occidentaux. L’option ethnopluraliste était née.

En 1972, Eichberg est le premier, avec quelques camarades, à créer un mouvement qui a porté l’étiquette de « nouvelle droite », l’Aktion Neue Rechte. Il en rédige les statuts et en fixe les principes. Il infléchira cette opposition extra-parlementaire non gauchiste vers le corpus doctrinal allemand d’avant-guerre, celui des nationaux-révolutionnaires et des nationaux-bolcheviques. Ce retour à des sources datant de la République de Weimar s’effectuera dans des structures parallèles comme « Sache des Volkes » (= La Cause du Peuple), auxquelles nous nous identifierons à Bruxelles.

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Si Eichberg a eu une influence évidente sur le groupe français autour de la revue Nouvelle école, en métapolitisant l’empirisme logique pendant une brève période au début des années 1970, filon que les Français complèteront en sollicitant les œuvres de Louis Rougier et de Louis Vax. Cependant, cette piste restera en jachère, tant en Allemagne qu’en France, et les néolibéraux s’en empareront en la couplant aux idées métapolitiques de Karl Popper, à la différence que, pour Mach, était scientifique ce qui était observable et vérifiable, tandis que pour Popper, est scientifique ce qui est réfutable, position qui relie la forme poppérienne du libéralisme à la fois au criticisme déconstructiviste des gauchismes tirés plus ou moins des thèses de l’école de Francfort, au gendérisme qui réfute même ce qui est physiquement irréfutable, aux critiques des « sociétés fermées » et donc aux stratégies subversives des ONG de Soros (qui rejettent ce qui est vérifiable pour privilégier une praxis constante de « réfutation pour la réfutation »). La querelle philosophique Lénine/Bogdanov et le rejet léniniste des implications épistémologiques et pratiques du positivisme vérificationniste de Mach et de la future physique quantique de Heisenberg, pourtant déterminante dans la formation du paysage intellectuel européen au 20ème siècle, passent désormais au second plan dans les démarches et spéculations des « nouvelles droites ». Dommage. Navrant. Mais il faudra y revenir. Non pas pour ressasser une critique du marxisme-léninisme, aujourd’hui défunt, mais pour amorcer une offensive contre le néolibéralisme popperiste à la sauce Soros, où le principe poppérien de réfutabilité se voit sur-sollicité pour nier le réel observable : il y a dès lors alliance tacite entre la négativité, prônée par les figures de proue de l’Ecole de Francfort (Horkheimer, Adorno, Habermas), et la réfutabilité poppérienne, ce que ne laissait pas présager la querelle des sociologues allemands à la fin des années 70, où se profilait une dualité politique entre, d’une part, une social-démocratie réformiste, appuyée sur l’Ecole de Francfort, et un libéralisme pré-néolibéral, fondé sur le principe de réfutabilité de Popper et sur son rejet des « sociétés fermées » ou des « Etats fermés » (1).

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Dès la fin des années 1970, Eichberg abandonne lui aussi le filon empiriocriticiste, qu’il avait qualifié d’ « occidental », qu’il considérait comme l’apothéose de la pensée occidentale/européenne et comme l’indice le plus patent de l’identité européenne. Il opte pour une critique sociologique des « habitus » (Bourdieu), des modes vie standardisés de la société de consommation occidentale et américanisée, qui affecte durement la société allemande des années qui ont suivi immédiatement le miracle économique. Cet infléchissement de sa pensée s’effectue en parallèle avec bon nombre de filons classés à gauche, dans le cadre de la pensée contestatrice qui s’impose définitivement dans nos paysages intellectuels européens et nord-américains après les événements de 1968.

Sous l’influence d’une lecture du philosophe et ethnologue français Claude Lévi-Strauss, explorateur des sociétés les plus primitives, notamment en Amazonie, Eichberg théorise l’ethnopluralisme, idée-guide pour laquelle chaque peuple développe une culture propre, qui est un éventail de stratégies vitales disposant de leurs logiques et de leurs raisons propres et qu’il convient de ne pas édulcorer ou éradiquer. Seule la préservation de ces acquis ethnologiques, anthropologiques et historiques permettra de maintenir un monde sainement bigarré, non aligné sur un modèle unique comme celui de l’américanisme. Eichberg rejoint là Guillaume Faye quand celui-ci terminait la rédaction, en 1981, de son premier livre, Le système à tuer les peuples. Toujours au même moment, entre 1979 et 1981, Eichberg théorisait le « nationalisme de libération » (Befreiungsnationalismus), expression politique de son anthropologie pluraliste, de son fameux ethnopluralisme. Au cours de ces années-là, qui furent déterminantes pour mon évolution ultérieure, Eichberg entame une longue collaboration à la revue Wir Selbst (= Sinn Fein), fondée en 1979 par Siegfried Bublies à Coblence, toujours actif aujourd’hui en Allemagne. Le nom de cette publication prestigieuse et pionnière en bien des domaines provient directement de la valorisation par Eichberg du combat irlandais, particulièrement celui du syndicaliste James Connolly. Eichberg l’avait explicité dans un ouvrage programmatique, intitulé Nationale Identität. Là aussi, Eichberg fut pionnier sur le plan du vocabulaire, un inventeur de termes percutants. Le vocable « identité » connaîtra, à partir de ce moment, de multiples avatars au cours de ces quarante dernières années et définit aujourd’hui encore toute une mouvance contestatrice des idées dominantes, tant en France, qu’en Allemagne ou en Autriche, notamment avec Martin Sellner à Vienne, bien épaulé par son épouse américaine Brittany Pettybone.

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Pendant la querelle des missiles en Europe au début des années 1980, quand les Allemands surtout contestaient l’installation de missiles américains sur leur sol national, une fraction de la gauche, dont Peter Brandt, le fils de Willy Brandt, s’ouvre à la question nationale et rêve de la réunification, qui ne surviendra qu’après la perestroika de Gorbatchev. Eichberg, dans ce contexte nouveau, demeure toujours soucieux d’opérer des ruptures avec tous les ronrons politiciens ; il suit cette évolution de la gauche dutschkiste de manière plus qu’attentive, en même temps que Bublies. Il parvient à se faire pleinement accepter chez ceux qui, quelques années auparavant, se seraient déclarés ses ennemis : il accorde des entretiens dans plusieurs revues de la gauche intellectuelle allemande, dont Ästhetik und Kommunikation, Pflasterstrand, etc. Ce nouvel infléchissement trouvera son apothéose lors d’un débat avec Klaus Rainer Röhl, qui fut l’époux d’Ulrike Meinhof de la Bande à Baader, et Rudi Dutschke, leader de la contestation étudiante en 1967-68. Le titre du débat était significatif : « National ist revolutionär ».

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La percée d'Eichberg dans les institutions: cet ouvrage, publié par Westermann, destiné à la formation des maîtres d'école et des enseignants du secondaire, donne pour directives d'enseigner selon les principes de l'ethnopluralisme.

Au cours de cette décennie, Eichberg garde certes ses tribunes dans Wir Selbst mais s’éloigne de plus en plus des droites nationales allemandes, tout en acceptant, dès 1982, des postes de professeur d’université au Danemark. De plus en plus, Eichberg trouve les dadas et les discours répétitifs de la droite horripilants et ne s’en cache pas : sa plume, acerbe et programmatique, fustige les droites et tente de montrer en quoi elles sont condamnées à la stagnation et à l’implosion. Ses modèles restent certes Lévi-Strauss mais il mobilise aussi Michel Foucault, du moins partiellement, sans sombrer dans le festivisme délirant du philosophe français. Il voit en Foucault le philosophe qui a su prouver que les Lumières du 18ème siècle n’étaient pas libératrices mais au contraire avaient déployé toutes sortes de stratégies pour discipliner les corps d’abord, les peuples ensuite. La rigueur du panzercommunisme soviétique et la mise au pas doucereuse des âmes et des corps par le consumérisme américain sont donc des avatars pervers des Lumières, qui dissimulent leurs stratégies derrière un discours lénifiant. C’est là un point de vue partagé, mutatis mutandi, par Guillaume Faye qui, pourtant, n’a jamais trop sollicité Foucault mais plutôt le dionysisme de Michel Maffesoli, donc la pertinente vitalité intellectuelle demeure d’actualité dans la France d’aujourd’hui.

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Trois ouvrages universitaires d'Eichberg, en allemand, anglais et finnois. Une notoriété internationale.

Dans les années 1990, Eichberg franchit le cap : il cesse de collaborer à Wir Selbst et adhère au « Parti socialiste populaire » danois. Il ne collaborera plus qu’aux revues théoriques de ce parti. Il rédigera aussi une partie de ses programmes. Dans un dernier ouvrage théorique majeur qui, en quelque sorte, récapitule ses thèses en langue anglaise, The People of Democracy (2004), Eichberg rappelle qu’il a toujours été un disciple de Herder, de Grundvigt et de Buber. Son apport à la sociologie universitaire réside essentiellement dans une critique des sports olympiques, trop standardisés à ses yeux et ne tenant pas compte des innombrables particularités ludiques, religieuses et physiques que revêtent les sports nationaux et tribaux chez les peuples non occidentaux et qu’ont revêtu également bien des sports populaires oubliés ou refoulés chez les Européens.

Henning Eichberg est décédé au Danemark en avril 2017. Je n’aurais jamais imaginé le voir disparaître si tôt. Personnellement, j’ai entretenu quelques fois une correspondance avec lui, ai toujours lu attentivement ses contributions à Wir Selbst ; je n’étais pas toujours d’accord avec la forme de ses critiques (mais non avec le fond) ou avec la véhémence de ses propos mais, respectueusement, je tenais toujours compte de ce qu’il disait, tout en concédant que les ronrons des droites (mais aussi des gauches) étaient incapacitants justement parce qu’ils étaient des ronrons, des ritournelles aurait dit Gilles Deleuze. En août 1981, nous avons tous deux participé à un long séminaire à Tinglev au Danemark. Il y donnait le ton, de manière très autoritaire, en dépit de son discours « bogdanovien » antiautoritaire. Lors d’un aparté dans l’autocar qui nous ramenait d’une visite à la minorité danoise d’Allemagne et à la minorité allemande du Danemark, il m’a dit ceci, à propos de la « nouvelle droite » parisienne : « Vous rédigez trop d’hagiographies, vous devez parler de choses (concrètes) ». Pourquoi ne pas méditer cette injonction qu’il m’a donnée, il y a déjà 39 ans.

Robert Steuckers.

PS : Pour montrer comment pouvait s’articuler la pensée d’Eichberg dans le cadre belge, lire mon hommage à l’activiste flamand Christian Dutoit :

http://robertsteuckers.blogspot.com/2016/06/linclassable-...

Pour connaître le contexte général:

http://robertsteuckers.blogspot.com/2014/12/neo-nationali...

 

Note :

  • 41sJ0S+33EL.jpg(1) Dans le numéro 36 de Nouvelle école, consacré à Vilfredo Pareto et impulsé par Guillaume Faye (seule voix raisonnable à l’époque dans cet aréopage de fanfarons sans réelle culture), j’ai voulu introduire, dans mes deux articles, les linéaments de la querelle des sociologues allemands (ou querelle allemande des sciences sociales). On m’a pris pour un fou. Le pontife qui entendait mener la danse, avec la lourdeur d’un ours de mauvais cirque, préparait son aggiornamento néolibéral et thatcheroïde. Il le ratera lamentablement. Une bonne connaissance de l’empiriocriticisme, via le pamphlet de Lénine (et via les thèses sur Lénine de Henri Lefebvre avec qui Faye entretenait d’excellentes relations), et de la querelle des sociologues allemands, dont Habermas, que Faye lisait attentivement, aurait permis d’être au diapason. Et de le rester. Quarante ans après, après que Faye et moi-même eurent tiré notre révérence, après notre ostracisme par fatwas hystériques répétées à satiété, on patauge toujours dans le solipsisme, dans la doxa à deux balles et surtout dans un insupportable parisianisme.

lundi, 16 novembre 2020

Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

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Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

Cada número de esta revista se debe leer y meditar, no por estar de acuerdo con todo, sino por poder debatir los temas con un cierto nivel de calidad.

Revista de historia, metapolítica y filosofía.
Pedidos: edicionesfides@yahoo.es
192 págs. 20€.

Vamos a comentar solo algunos de sus textos:

Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad. No hay que caer en conspiraciones, pero es evidente que este tema del virus ha servido para probar medidas de control extremas sobre la población, logrando que acepten lo que sea, aterrorizándola con datos y con propaganda.

Y si este virus fuera mucho más letal hubiera provocado la creación de un Estado Policía mundial, un Estado del Terror.

La crisis además servirá para endeudarnos a todos aún más y ver la fragilidad del sistema financiero capitalista, ya endeudado hasta las nubes ANTES de esta crisis.

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– Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé. Un texto magnífico que deberíamos leer todos, sobre cómo ha evolucionado, lenta y con atrasos, las relaciones humanas y los animales. Solo muy tarde, hace menos de un siglo, se empezaron a tener legislaciones donde los animales tuvieran ciertos ‘derechos’, aunque era más por no herir la sensibilidad de los humanos que por ellos mismos. En 1929 sale la primera legislación española sobre maltrato animal algo seria, que se reproduce en el texto.

Recordemos que fue el III Reich el primero en legislar que los animales tienen derechos por sí mismos.

AVT_Pierre-Vial_7152.jpeg– Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci. Este es un texto fundamental para entender las posiciones de eso que llamamos ‘metapolítica’.

El único problema es que esta entrevista es del año 1990, se publicó en el año 2000, o sea hace 20 años, y no relata la continuación de la lucha de Pierre Vial, cosa fundamental.

El GRECE nace en 1968, tras comprobar el fracaso de la acción política directa y la necesidad de basar los valores e ideas esenciales de una alternativa al Sistema.

Era como un camino contra el activismo sin cabeza y el intelectualismo sin acción.

Los valores esenciales antisistema eran claros, ya los había definido el ‘fascismo’ genérico, pero su concreción en posiciones, ideas, política, cultura, arte, etc. debían actualizarse a los problemas tras 30 años de acabada la guerra.

La posición de Gramsci en el marxismo había sido algo similar, era preciso una cultura además de una lucha política. Pero para Gramsci la lucha cultural era solo una ayuda a la lucha política. En cambio, para nosotros la lucha cultura y arte es un fin, la lucha política es el medio para dar al pueblo cultura y arte.

Así pues, lograr una conquista cultural social era esencial, no solo como medio.

Primer fracaso: el Grece trató de entrar en los medios de masas, en diarios, radio, Tv incluso… con la ayuda de Pauwels en Figaro-Magazine, y Benoist usando pseudónimo en otros medios.

Eso llevó a dos problemas: uno, la traición de muchos que se pasaron a ideas del Sistema más aceptables, o se intelectualizaron contra toda acción. Y dos: no iban a tolerar esa actuación y amenazaron a Pauwels con un boicot económico y publicitario. Denunciaron como fascistas y nazis a todos los de Grece, y siguieron con ataques físicos.

Eso ya era evidente, había ya pasado en USA con gente como Eysenck, Jensen, etc. que fueron expulsados de las universidades y relegados del todo como ‘fanáticos racistas’, etc.

Grece siguió su lucha con Elements y Nouvelle Ecole, en temas como Ecología, genética, indo europeísmo, derecho a la diferencia, etc.

Como dice Vial, es mejor ser discreto en esas etapas de lucha, no creerse que el sistema va a permitir ‘democráticamente’ nuestra presencia.

El segundo cambio de Vial fue en 1987, la invasión inmigratoria era enorme ya, y consideró que debía trabajar con el Front National de JM Le Pen para tratar de parar esa destrucción racial de Francia.

Desgraciadamente la entrevista pasa en ese momento los años 90. No se describe como el FN inició una tremenda decadencia de valores e ideas a cambio de votos, que ha acabado con su cambio de nombre y de sentido, ya tipo VOX, y Vial se marchó del FN para formar Terre&Peuple, un frente de ideas y lucha sin concesiones.

RBN.jpg– In memoriam, por Juan Antonio Llopart. Un recuerdo necesario ante el inesperado fallecimiento de una gran camarada y persona, Carmen Padial, no solo luchadora con el MSR sino una persona dedicada a la maternidad, la ecología y naturaleza, vegetariana, que deja dos hijos pequeños de 9 años y otros dos ya mayores.

– La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin. Este texto tiene dos facetas, una absolutamente discutible y otra que no sabría ni como discutirla.

Empecemos por esta última, lo de ‘el problema del diablo’. Concuerdo en que el mayor éxito del diablo es hacer que la gente niegue la existencia de Dios y luego presentar sus antivalores como el nuevo dios de esa sociedad. Pero tras ello se lanza a una extravagancia sobre la Madre (la modernidad), el Padre (platonismo) y el Hijo (Aristóteles) que francamente es mejor dejar de intentar explicarla.

Veamos la parte discutible pero comprensible:

Cada vez que oigo la palabra ‘Cuarta Teoría Política’ miro a ver dónde se definen sus valores, principios, teorías, propuestas…. En este texto solo expone ‘contra que está’, pero no en favor de que.

Contra la modernidad, vale, los NS también, aunque diga que no. Contra el individualismo, más aún los NS que fomentan la comunidad absolutamente. Contra el materialismo, absolutamente un punto NS donde la economía está al servicio del pueblo y bajo control del Estado. Dice que los fascismos y comunismo han sido eliminados, bueno, el comunismo cayó por sus propios errores y desastres, los propios dirigentes comunistas no creyeron ya en el comunismo. Pero los fascismos fueron un enorme éxito, y cayeron militarmente por la alianza de comunistas y demócratas, no políticamente.

Pero no dice una sola palabra de sus propuestas de esa 4ª Teoría, y es que las veces que he escuchado algunas son copia muy poco maquillada de las propuestas Nacional revolucionarias y de los fascismos.

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– Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés. Aunque personalmente creo que este tema del coronavirus no va a cambiar substancialmente nada del sistema una vez superado el tema sanitario, fuera de demostrar cómo se puede dominar y tiranizar a la sociedad con el miedo, y como lograr una enorme crisis económica sobre la ya enorme deuda anterior, lo que pase es algo que no podremos afirmar hasta dentro de unos años.

Pero vayamos a las propuestas muy razonables de geopolítica en España, dejando aparte el virus.

Las propuestas son básicamente:

  1. Hispanoamérica o Latinoamérica junto a Portugal
  2. Reformar la industria frente a la propuesta global de convertir España en un cetro de servicios. Aranceles y proteccionismo en parte.
  3. Los países del Sur de Europa, mediterráneos. Un polo que podría relacionarse con los países de Visegrado y Rusia.

Me parece un buen resumen de posibilidades, cada una con serios problemas de realización, que voy a resumir:

  1. Como ya dice el propio texto, Latinoamérica primero deberían liberarse del dominio USA y unirse. La división y la intromisión dura y forzada de USA es el principal problema para ello. Y los indigenismos y algunas reticencias ‘anticolonialistas’ es otra.
  2. Eso es perfecto si logramos eliminar la UE y su poder, pues la política globalista de la UE impide estas medidas proteccionistas. Personalmente creo que el pueblo está con la UE y el Euro, éste es el problema. Creen que ser europeísta es la UE. Y adoran el Euro.

Y francamente ni siquiera en Grecia lograron despegarse de la UE, la deuda nos oprime y elimina la libertad.

Sin duda es la mejor solución, un grupo fuerte de países sí que podría resistir frente a la finanza, la UE y USA-Israel. Una pega: Rusia debe abandonar la idea de ser continuación o alabanza de la URSS. Los de Visegrado y los españoles, italianos, etc. no tienen ningunas ganas de soportar una sombra de la URSS. Rusia debería condenar a la URSS.

indexdiefus.jpg– Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro. Un texto que indica que las urgencias sanitarias se van a convertir en un arma de dominación de las poblaciones. Curiosamente ya un francés* en el gobierno, Attali, dijo en el 2009 que las crisis sanitarias eran un mejor método de dominio y miedo para imponer medidas para un gobierno mundial a la población.

Con datos bien dosificados y manipulados, con apoyo de algunos científicos sanitarios, con los medios de masas, se obliga mentalmente a que todos asuman las medidas más extremas como razonables y necesaria, colaborando con las medidas limitadoras de toda oposición, hasta el punto de llamar locos, o peligrosos a los que se opongan.

– Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Un artículo muy bien documentado y completo de los pocos y malos monumentos que se han levantado para conmemorar a los cientos de miles de civiles asesinados en Dresde con bombas de fósforo.

Describe como incluso esos monumentos no tienen normalmente imágenes o esculturas, solo frases, algunos muestran cierta culpa de los alemanes, y se han puesto al lado de otros donde se celebran a las victimas judías, o de otros temas para mezclar, de este modo las cosas.

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– Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga. Genial entrevista a este pintor que yo llamaría anarco-fascista, un rebelde, un revolucionario, un activista artístico contra el basurero del llamado arte actual. Poco conocido fue un ariete anti Tapies, anti la basura actual con sus cuadros y textos.

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En Cedade pintó el cuadro ‘Dresde’, que llevamos a exponer en Austria, con enorme escándalo de las izquierdas.

mercredi, 11 novembre 2020

La Quatrième Théorie Politique ne cherche pas à créer un homme nouveau mais à « sauver » l’hommeLa Quatrième Théorie Politique ne cherche pas à créer un homme nouveau mais à « sauver » l’homme

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par Yohann Sparfell
Ex: https://www.in-limine.eu
 

the_rise_of_the_fourth_political_theory.jpgMais qu’est-ce que « sauver » veut dire ? Sauver est apporter le salut, cela nous le savons, tout le monde le sait sans néanmoins comprendre profondément la portée d’un tel geste. Apporter le salut, s’il faut donc définir correctement cette expression, signifie faire l’effort de redonner son intégrité à une personne, la considérer en son entièreté. Il ne s’agit donc point originellement d’une action visant à la soustraire d’un danger extérieur à elle-même, donc de se permettre soi-même de la dominer de ses sentiments prétendument supérieurs. Cela est autre chose que le salut. C’est d’ailleurs l’attitude prétentieuse qui prédomine dans notre monde lorsque de l’homme l’on désire en faire autre chose que ce qu’il est ! Mais nous y reviendrons.

« Sauver », du latin salutem (répondant au sanscrit sarvatâti, intégrité : salut, intégrité conservée) qui fut un mot originellement féminin, vise à estimer l’homme selon sa véritable nature, et plus encore, à lui faire grâce en réponse de sa nature essentielle, de sa personnalité. Cette approche, qui fut celle que les Anciens ont tâchés d’appliquer en leurs œuvres en faveur d’une harmonie humaine et cosmique, doit autant inspirer le respect de la personne humaine qu’exhorter à ce que cette personnalité puisse s’intégrer sans trop de heurts dans le concert de la diversité humaine. Il ne s’agit donc nullement de vouloir recréer un homme selon les impératifs d’une société donnée, mais de perpétuellement créer au sein d’une communauté humaine les conditions d’accueil de la diversité humaine. L’harmonie qui devrait en résulter ne saurait par conséquent être issue d’un conditionnement dont l’objectif serait de faire de l’homme tout autre que ce qu’il est véritablement, mais d’une acceptation pleine et entière de la diversité d’expression de la personnalité humaine de façon à pouvoir transmuer la confusion apparente découlant de la première en une manifestation toujours plus haute de la seconde.

Apporter le salut aux hommes est donc l’attitude au travers de laquelle l’on accueille l’autre en tant qu’il puisse véritablement, et selon toute la profondeur de son être, renforcer la communauté tout en s’accomplissant lui-même. C’est donc permettre qu’ils puissent s’élever en ayant été préalablement élevés à la réalité de leur être. Cela implique que la communauté, bien évidemment, soit pleinement consciente de cette nécessité... vitale. De son application, en effet, dépend la force, certains dirons aujourd’hui la « résilience », de la communauté humaine ; et de l’harmonie d’un monde à partir duquel l’on peut alors se permettre d’entrevoir un futur sous les auspices de la lumière (de la beauté éclatante d’une vision enthousiasmante). Bien entendu, cela suppose de prêter d’importants moyens tout d’abord à l’éducation et puis à l’enseignement, tel que nous avons pu le souligner dans notre ouvrage Res Publica Europae1.

La diversité naturelle des passions ne mérite pas que l’on en bafoue la richesse au nom de préjugés inopportuns. Et si nous déclarons que ces préjugés sont inopportuns, c’est parce qu’ils reposent sur une négation fondamentale : celle de l’homme en sa vérité. Les passions ne méritent point à ce qu’on les nie, mais elles devraient fort au contraire trouver en face d’elles des attitudes plus fortes visant à les incorporer (in-corporare) dans la diversité harmonieuse des hommes. Ces attitudes plus fortes sont celles qui tendent à ce que chaque être puisse prendre conscience de ses propres passions, ainsi d’ailleurs qu’à l’évanescence de celles qui ne sont point enracinés dans les origines de son être, mais sont le plus souvent issues de moments de faiblesse où l’on se laisse entraîner vers de bas instincts, non précisément perçus comme tels. L’homme, et non l’animal humain, apparaît au monde avec des passions, et le devoir des hommes mûrs est, justement, de faire en sorte que puisse chacun rencontrer celles-ci, c’est-à-dire se mettre face à elles de façon à pouvoir les dominer. C’est bel et bien à partir d’une telle posture que l’on peut être à même d’accroître la créativité en proportion de la diversité con-sentie.

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Ce que nous venons de dire, d’exposer à la vue des hommes de bien, n’est donc en aucun cas une quelconque volonté de forger un homme nouveau. L’homme est ainsi fait qu’il est homme et nul autre. Sinon de quel être parlerions-nous sinon d’un hypothétique sur-humain, ou bien peut-être d’un singe ? Car le « surhomme » tel que certains philosophes ont pu faire mention, n’est-il pas au fond un homme dont la conscience de sa fragilité le mettra à l’abri de devenir un « dernier homme » ? Or, de cet homme nouveau, les idéologies de l’époque moderne s’en sont servi de modèle à leur expansion dans les esprits de ces derniers hommes, de ces êtres incertains, symptomatiques d’une fin de cycle. Le sens même du mot « salut » devait par conséquent être galvaudé afin de répondre à cette ambition malsaine : « sauver » l’homme de lui-même, autrement dit, non pas le sauver d’un destin, lié à ses propres passions, mais de la possibilité même qu’il puisse tendre vers de possibles excès, ou inadéquations du moment, en fonction de ses passions. Il s’est donc avéré nécessaire de réprimer les passions, non point d’éduquer afin de les dépasser, de contraindre la nature de l’homme, non point la connaître afin de l’associer en harmonie. La volonté de créer un « homme nouveau » est bel et bien la plus grande comédie de l’humanité, une triste comédie.

Tout au long de notre ouvrage Res Publica Europae, nous avons tâché de présenter à nos lecteurs ces quelques Principes d’une Quatrième Théorie Politique (à la suite de la débâcle des trois qui l’auront précédées) d’après lesquels nous saurions en mesure de redonner à l’homme toute sa place. Et, bien sûr, cela implique en premier lieu de tâcher réellement d’aborder la nature de l’homme en son entièreté et toute la gamme de sa réalité. Il est des choses qui ne passent pas car elles sont de l’homme comme les passions sont de la vie. Vouloir le nier, c’est de façon occulte avoir l’envie malsaine de construire des systèmes totalitaires au dépend de l’homme réel. Le salut est un message universel à destination de la Réalité, et à dessein d’une force d’âme qui impose d’en découdre avec le faux.

Bien sûr, l’on pourrait à juste titre déclarer que la faux existe lui-même à sa façon tout autant que le vrai, mais, faudrait-il ajouter aussitôt, d’une position qui les dépasse tous deux de façon à pouvoir atteindre un niveau de Réalité supérieur, toujours plus spirituel pourrait-on dire (c’est-à-dire d’une position reconnaissant notre nature d’êtres de relations). Or, s’efforcer comme l’on fait de nos jours, à ce que le faux devienne le vrai et le vrai le faux, c’est irrémédiablement s’astreindre à ne pas pouvoir dépasser le stade de l’épreuve et ainsi s’enferrer dans les illusions comme, par exemple, se perdre sur les voies oniriques de l’ingénierie sociale. Lorsque l’on en reste au stade de s’éprouver, d’expérimenter, comme il doit en être immanquablement à l’origine de toutes choses, il demeure essentiel de faire la différence entre le vrai du faux, à moins de chuter au stade d’un relativisme dégradant.

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C’est ainsi qu’en ayant voulu tracer la voie d’une Quatrième Théorie Politique pour l’Europe, nous avons eu l’ambition d’exposer ces Principes qui sont pour nous les conditions mêmes d’une réelle justice que l’on doit aux hommes, aux hommes tels qu’ils sont en leur réalité vivante. C’est pourquoi nous avons exposé avec une passion non dissimulée l’importance du principe de singularité, de l’autonomie, de la justice, de l’autorité, de la hiérarchie naturelle, de l’éducation, de la souveraineté et de tout ce qui fait que l’homme puisse s’accomplir en toute justice et pour la Puissance de ses communautés. Des Principes que nous n’avons pas ressorti de nulle part, mais de notre fond culturel commun, de notre humanisme originel européen.

Puissions-nous avoir ainsi contribué à ouvrir une voie enthousiasmante pour les générations d’Européens à venir !

Yohann Sparfell

 

1Res Publica Europae, Nouvelle mission historique de l’Europe pour le XXIème siècle, éditions Ars Magna, Nantes, décembre 2019 : https://www.editions-ars-magna.com/index.php?route=produc...

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"Ce n'est pas autour des inventeurs de fracas nouveaux, c'est autour des inventeurs de valeurs nouvelles que gravite le monde ; il gravite en silence"

Friedrich Nietzsche

 

Introduction au site "In-limine" de Yohann Sparfell

Le dépassement du nihilisme qui caractérise les temps modernes ne pourra surgir d'un quelconque recours à l'une des idéologies du passé, communisme étatiste, fascismes ou libéralisme, même faussement adaptées aux temps présents, mais d'une pensée tout à la fois sociale et individualiste (non-libérale) !

Si le monde est pétri de contradictions, il ne sert plus à rien de vouloir les annihiler en instaurant une suprématie de la logique déductive-identitaire, comme l'a fait la Modernité. Ces contradictions sont constitutives de la vie, et en premier lieu de la vie humaine. La société n'est antagoniste à l'individu que de notre point de vue. En réalité, les deux sont aussi concurrents et complémentaires. La vie comme le monde sont complexes, et les réduire à des lois physiques ou mathématico-logiques ne conduit qu'à des impasses doctrinaux ou idéologiques au final. La société ne peut "être", c'est-à-dire, réellement, devenir, que par les individus qui la composent, et les individus ne peuvent devenir que par l'héritage et le soutien qu'ils reçoivent de la société, donc des Autres. La vie est communautaire-organique/individuelle-égoïste, et la réduire qu'à l'un ou l'autre de ces aspects est proprement ignorer la réalité. Tout comme est occulter la moitié du réel de vouloir le réduire à l'identité ou à l'altérité absolues.

C’est par le respect de chacune des singularités humaines et de l’inégalité ontologique qui les met en lien, par la subsidiarité bien comprise, par la justice selon le sens traditionnel de ce terme, et par la consécration d’une nouvelle "aristocratie" du "devoir", que les habitants actuels de l'Europe pourrons reconstruire souverainement une Puissance qui leur sera propre et qui consacrera leur besoin de se soumettre la politique comme l'économique en tant qu’instruments de leur volonté, de leur autonomie et de leur liberté. En cela, ils retrouveront le goût de leur humanisme originel, d'un type "antique" d'humanisme !

Le temps serait-il donc venu de faire de l'Europe un Imperium civilisationnel, et de ne plus rejeter toute idée de Puissance au nom d'une "liberté" idéalisée ? Car le monde qui se dessine est celui où s'affirmeront et les individus et leurs communautés, ainsi que, au-delà, les Imperii  civilisationnels ! À nous, hommes de conscience, d'en prendre acte !!

Yohann Sparfell

(Socialiste conservateur-révolutionnaire européen et individualiste "aristocratique" nietzschéen)

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"Il convient de savoir que le combat est universel et la lutte justice, et que toutes choses arrivent par opposition et nécessités."

Héraclite

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"La maturité de l'homme, c'est d'avoir retrouvé le sérieux qu'on avait au jeu quand on était enfant"

Friedrich Niezsche

 
 

vendredi, 06 novembre 2020

UPCOMING: 'Guillaume Faye: Truths & Tributes' by Pierre Krebs, Robert Steuckers and Pierre-Émile Blairon

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UPCOMING: 'Guillaume Faye: Truths & Tributes' by Pierre Krebs, Robert Steuckers and Pierre-Émile Blairon
 
Guillaume Faye was a visionary and a prophet. Like the damned poets for which romantic France is famous, he saw what others refused to see, and he named what others pretended did not even exist.
 
He was certainly no saint and like a true artist liked to imbibe and paint imposing mental images of the future with a brushstroke unmistakably his own. His character was consistently rebellious in the service of a higher ideal: the defense of his race and culture against the onslaught of self-imposed ethnomasochism, forced multiculturalism and aggressive Islamization.
 
In this book, important personages from the Right pay tribute to Faye’s outstanding career as a speaker, writer and pro-European activist. With all its ups and downs and in its lyrical grandeur, Faye’s life truly inspires all of us who strive to make a difference in our motherland — Eurosiberia. Faye was an awakener, who paved the way on which we must march to final victory and liberation.
 
 
La traduction et la diffusion mondiale dans langue de Shakespeare du petit livre d’hommage à Guillaume, avec les contributions de « l’oncle Bob » Steuckers, Pierre-Émile Blairon et Pierre Krebs, véritable témoignage pour l’histoire où on remet salutairement beaucoup de pendules à l’heure.

jeudi, 05 novembre 2020

»Ethnopluralismus – Kritik und Verteidigung«

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»Ethnopluralismus – Kritik und Verteidigung«

Ellen Kositza empfiehlt Martin Lichtmesz

 
 
#Ethnopluralismus ist ein Schlüsselbegriff. Bloß: Was ist das eigentlich? Die Gegner sagen: ein versteckter #Rassismus. Wir sagen: Die schwer beschreibbare, jedenfalls unbedingt verteidigenswerte Mischung aus Kultur, Geschichte, Abstammung, Charakter. Martin #Lichtmesz ist der erste, der diesen Begriff, sein Potential und seinen Mißbrauch umfassend darzustellen vermag. Er hat sich über Jahre mit der Vielgestaltigkeit der Völker, mit Abgrenzung und Austausch, mit Dekonstruktion und Verallgemeinerung beschäftigt und verteidigt nun eines unserer zentralen Konzepte auf seine unnachahmliche Art. Ein eminent wichtiges Buch!
 
 
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Götz Kubitschek bei Sezession im Netz: https://sezession.de/author/goetz-kub...
Benedikt Kaiser bei Sezession im Netz: https://sezession.de/author/benedikt-...
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mardi, 27 octobre 2020

Star Trek vs. the Radical Right: Visions of a Better World - About Guillaume Faye's futurism

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Star Trek vs. the Radical Right: Visions of a Better World

About Guillaume Faye's futurism

Guillaume Faye’s writing is a prime example of how radical-right fictional accounts imagine the transformation toward what the radical right considers a better world.

Science fiction has a long history of progressive politics. Probably the best-known example is the Star Trek franchise that started in the 1960s with an Asian helmsman, a navigator from Russia and a black woman as a communications officer and features non-binary and transgender characters in the upcoming third season of “Star Trek: Discovery.” Such politics are not that of the radical right, be they communicated through doctrinaire texts or (science) fiction(s) of a “better world,” the latter being arguably more persuasive due to their emotive nature and a good story’s ability to psychologically transport the reader away from reality and into the world of a hero’s fictive journey.

An occasion where these two modes meet is Guillaume Faye’s “Archeofuturism: European Visions of the Post-Catastrophic Age,” which was originally published in French in 1998. Faye recently featured on these pages, and it is thus sufficient to say that this key thinker of the radical right puts forward a specific argument against egalitarianism and the philosophy of progress.


Did a French Far-Right Thinker Predict 2020?

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Following an introduction, “Archeofuturism” starts with an assessment of the Nouvelle Droite (the New Right), including criticism of “ethno-cultural relativism” that prevented the affirmation of “the superiority of our own civilization.” This is followed by a chapter on archeofuturism; an “Ideologically Dissident Statements”; Faye’s discussion of a two-tier world economy; a chapter entitled “The Ethnic Question and the European”; and, finally, a short science fiction story to which I now turn.

indexGFconv.jpgThe Great Catastrophe

Concerning archeofuturism, Faye introduces archaism in terms of the unchangeable “values, which are purely biological and human,” meaning separated gender roles, defending organic communities and “explicit and ideologically legitimated inequality” among social statuses, while futurism is described as “the planning of the future,” a “constant feature of the European mindset” that rejects “what is unchangeable.” Hence, “Archeofuturism” celebrates technological advancements such as genetic engineering from a distinctly radical-right ethos.

Not quite Star Trek’s message, but why bother? Although Faye presents “Archeofuturism” in a classic intellectual style, he also attempts to increase its appeal by fictionalizing his ideas. That is, a story at the end of the book conveys not simply its key points, but an entire, alternative future. This final chapter is not simply dystopian, as is the case with so many radical-right fiction novels, but utopian — not foregrounding decadence and catastrophe, but “the good life” and a happy rebirth of “our folk — whether in Toulouse, Rennes, Milan, Prague, Munich, Antwerp or Moscow.” Thus, the story facilitates emotional identification with a not so distant future, warranting a closer look at this fictionalization of radical-right politics.

The short story is entitled “A Day in the Life of Dimitri Leonidovich Oblomov: A Chronicle of Archeofuturist Times” and introduces the reader to Faye’s future through the eyes of the Plenipotentiary Councillor of the Eurosiberian Federation Dimitri Leonidovich Oblomov on a day in June 2073. It describes what happened following the “Great Catastrophe,” a convergence of catastrophes central to Faye’s theory that allegedly manifests the end of the “fairytale ideology” of egalitarianism and progress underpinning modernity.

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According to Faye, this is the convergence of seven main crises: a demographic colonization of Europe; an economic and demographic crisis; the chaos in the South; a global economic crisis; the rise of religious fanaticism, primarily Islam; a North-South confrontation; and environmental pollution, which, interestingly, includes an unambiguous acceptance of anthropogenic climate change. Faye assumed this convergence to take place between 2010 and 2020. The story speaks of 2014-16 and tells the reader that, consequently, 2 billion people had died by 2020.

Readers furthermore learn that following this Great Catastrophe, the Eurosiberian Federation, resulting from the fusion of the European Union and Russia, was founded. Indeed, the idea of a federal Europe is central to Faye’s approach. In contrast to most of his fellow travelers on the radical right, Faye views the contemporary European Union as an insufficient but necessary step toward this federation. Such an imperial block — like India, China, North America, Latin America, the Muslim world, black Africa and peninsular Asia — would be a semi-autarky and an actor on the world stage while simultaneously enabling strengthening of regional identities across the federation.

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Another key element of Faye’s theory, its unrestricted celebration of technoscience, is also present throughout the story. For example, Oblomov speaks of a base on Mars and spends most of the story on a “planetary train” from Brest to Komsomolsk, a journey which takes only about three hours.

However, within the federation, only 19% cent of the population participate in the technoscientific economy and way of life which “solve[ed] the problems of pollution and energy waste – the planet could finally breathe again. … Still, it was too late to stop global warming, the greenhouse effect and the rise of sea levels caused by wide-scale toxic emissions in the Twentieth century. Science had made rapid progress, but it only affected a minority of the population; the others had reverted to a Medieval form of economy based on agriculture, craftsmanship and farming.”

Not only is this program manifestly inegalitarian, Faye also simply assumes that the vast majority, in fiction and reality, will enjoy a pre-industrial, neotraditional way of living. Faye’s technoscientific vision includes chimeras and the genetic manipulation of children, the benefits of which will only be available to a minority.

Extra-European

Turning to the representation of women, the story introduces three in particular and not untypical ways: Oblomov’s wife, who looks after the children and who only really enters at the end of the story; a virtual female secretary — not “a fat and repulsive old hag” but one who “had perfect measurements, always appeared in scanty dresses and made suggestive remarks from time to time”; and a “dark-skinned and very beautiful girl.” In fact, it is through the conversation between this Indian girl and Oblomov during the train ride that the reader learns much about Faye’s archeofuturist vision.

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Finally, Faye’s vision of the post-catastrophic age includes the cleansing of Europe from its “extra-European” population. In Faye’s writing, Islam is the main enemy and, consequently, the story reports an invasion of Europe by an Islamic army in 2017 that teams up with ‘“ethnic gangs”’ before a Reconquista (with the help of Russia) leads to victory and the deportation of millions of descendants of extra-European immigrants. Unsurprisingly, deportation is driven by archaic criteria as Faye talks about the “right of blood” and the “collective biological unconscious.” 

A radical-right publisher in Germany recently released the story as a stand-alone book, and the piece is particularly notable due to its direct transformation of theory into science fiction. Indeed, the story is a prime example of how radical-right fictional accounts “imagine the unimaginable” — the transformation toward what the radical right considers a “better world.” Not only fans of Star Trek should take notice of such worlding as the latter can have real-world consequences.

*[Fair Observer is a media partner of the Centre for Analysis of the Radical Right.]

The views expressed in this article are the author’s own and do not necessarily reflect Fair Observer’s editorial policy.

samedi, 24 octobre 2020

The Right Wing’s Got Talent

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The Right Wing’s Got Talent

supremacistes-192x300.jpegReview:

Philippe-Joseph Salazar
Suprémacistes: L’enquête Mondiale chez les Gourous de la Droite Identitaire
Paris: Plon, 2020

This book results from interviews with leading thinkers of the race-conscious right — the so-called alternative right — which seeks to bring race to the forefront of political debate. The title Suprémacistes is, however, misleading; for the author, Philippe-Joseph Salazar, nowhere describes the people who are the subject of this study as supremacists, nor do they describe themselves as such. The title was probably chosen for marketing reasons and is more likely to be the publisher’s choice than the author’s.

In his prologue (p. 9) Salazar declares that throughout this study he always played with an open hand. He told his interlocutors that he was not a journalist, since journalists are treated with strong distrust and a hands-off policy, but they were apparently intrigued when he told them that he was a philosopher and rhetorician at the University of Cape Town, “in the country of Nelson Mandela.” The reader soon realizes that Salazar likes to indulge in the occasional rhetorical flourish. The subjects he has picked out for his interviews he describes as

a global circle of intellectuals. Of a special kind: the militant intellectual. Their adversaries call them “supremacists” and even if some of them strongly reject the label, these gurus or mentors of white identity have succeeded in captivating, inspiring, and enthralling new generations with their arguments. Like political Islam, a new ideology after a long incubation is rising above the horizon of Europe and the United States. (p. 9)

The phenomenal success around the world of the expression “great replacement” forged by the French writer Renaud Camus. . . is a sign among a thousand other signs: race is returning to the forefront of the political arena. We are on the threshold of an ideological upheaval. This book investigates and describes the vanguard. (p. 11)

Notable at once is the writer’s objectivity, if not sympathy, to the subject of his study, a welcome change to the usual “investigative journalism” whose purpose is to seek out, subvert, damage, and if possible, destroy.

But who is Philippe-Joseph Salazar? Is he the man for the task he describes?

41ZBiaQzMsL._SX315_BO1,204,203,200_.jpgSalazar had written on various relatively obscure subjects before achieving fame with the 2015 publication of his reports on ISIS, Paroles Armées (Armed Words). His specialist field of study is rhetoric: how the power and associative imagery of words can be used as a tool in appropriating or resisting power. Rhetoric as a legitimate democratic tool recalls the sophists who marketed their skills in Ancient Athens to ambitious politicians and were lambasted for so doing by Socrates. Salazar seems interested in words less as tools to discover the truth than as tools in a struggle to gain ascendancy.

Salazar’s career seems to have been somewhat unusual. His advisor at the elite École normale supérieure was none other than the hard-line Marxist intellectual Louis Althusser, who is best remembered by many not for his heavy theoretical tomes but as the man who strangled his Jewish wife, the former resistance partisan Hélène Rytmann, in 1980. Salazar dedicated his book Le culte de la Voix (The cult of the voice) jointly to Roland Barthes, the philosopher famous for his studies of the power of signs and the meaning of structures, and the philologist and expert on proto Indo-European social structures, Georges Dumézil. This is significant because it implies a certain dual “Left” and “Right” heritage in Salazar’s own perception of the structure of language and role of rhetoric in contributing to the effectiveness and legitimacy of argument and persuasion. Barthes believed that art should be critical and interrogate the world rather than seek to explain it. This reluctance to explain very much or very far characterizes Suprémacistes.

If Philippe-Joseph Salazar insists that he is not a journalist, judging by this book he is no philosopher either. His book, consisting of a series of interviews and scene sketches, reads like a field study, and his approach is less that of a philosopher as of an anthropologist, one open to the mores and customs of the tribe he is studying without prejudice. But Salazar is also disengaged, free of any form of subjective or emotional engagement with them as well.

This book is a collection of portraits of people whom the reporter considers to be “gurus” (his word) of the alt- or Identitarian Right. The subtitle of the book, which I suspect was Salazar’s own choice, is L’enquête Mondiale chez les Gourous de la Droite Identitaire, World Survey of the Gurus of the Identitarian Right. The people whom he interviews he describes as “militant intellectuals.” It is their enemies, Salazar says, who call them white supremacists — the label “supremacist” being applied to white identitarians for the purpose of marginalizing and discrediting them.

The book is composed of eighteen chapters; these are vignettes, mostly in the form of interviews, with people chosen by Salazar (according to what criteria, if any, the reader is not told) as leading representatives of the white identitarian vanguard, the alt-right.

In each chapter, Salazar describes, often humorously, his interview with an Identitarian Right “guru.” The table of contents does not name his interviewees directly. That would be too simple for a pupil of Roland Barthes. Instead, the chapter headings are clues, similar to clues in a crossword puzzle. The reader might guess or not whom or what each title refers to. Here are half a dozen examples followed by the answers.

  1. “White Kung-fu” (John Derbyshire)
  2. “What comes from outside stays outside” (Jared Taylor)
  3. “France on the alt-right horizon” (François Bousquet)
  4. “Plato among the Vikings” (A meeting organized by Scandza)
  5. “A Croatian Cosmopolitan” (Tomislav Sunic)
  6. “A Global White Nationalist” (Greg Johnson)

61tWNG6KJ4L.jpgFrom this alone the reader can see we are far from the earnestness of the usual “investigative reporter.” There is a lightness about this inquiry, a certain half-suppressed amusement which gives a very great advantage and a very great drawback to the study.

The advantage of Salazar’s light touch is that he is the more easily able to remain scrupulously fair, genuinely disinterested, and determined to hear what his interlocutors have to say without interruption or interrogation: Those views, so far as I can judge, are fairly and accurately reported. The drawback of this approach — and it is a considerable one — lies in the fact that a scrupulous hands-off “I am not here to judge” approach stifles the chance for disagreement and altercation. There is no productive examination of ideas here, no awkward questions, no profound study or analysis. Salazar seems more interested in the people he interviews as people, as types, as representatives of a movement, than he is in the substance of their message. As a good pupil of Roland Barthes, Salazar is receptive to the signs, catchphrases, and gestures that characterize the persons he interviews, but his sensitivity is achieved at the cost of being able to provide any political gravitas to his commentaries. In a word, Salazar’s interviews are lightweight.

When I was younger, I often used to travel by hitchhiking. Usually, the person giving me a lift would be loquacious, expecting me to listen sympathetically to what they had to say. (I was once terrifyingly told by an old and portly driver: “I don’t normally give lifts but I am feeling extremely tired. I need someone to keep me awake.” I subsequently twice prevented him from dozing off.) Salazar gives this impression. He gives his interlocutor every chance to say what he (or in just one case, she) might wish to say and he prods the conversation along when it drags (and evidently, some of them do) by the occasional courteous question or interjection. They more or less amuse him. Statements are made galore, but there is little discussion worthy of the name, let alone debate. After a short time the interview, to the greater or lesser satisfaction of both parties, is closed, and it is time for Salazar to move on. All the interviews except one are in person interviews. The exception is the interview with Keith Woods which had to be conducted via Skype, owing to virus restraints (p. 196).

In sharp contrast to mainstream investigative reporters, Salazar is unfailingly courteous, and while it is natural that he will personally like some of the interviewees more than others, be more impressed by some people than others, his observations are never disparaging, with one exception: “France on the horizon of the alt-right.”

The book is copiously supported by references, most of them to internet sites. The alt-right, the intellectual dark net, social media, blogs, these and more point to a new kind of information where entertainment and alacrity have gained new importance. The people whom Salazar talks with may be intellectual militants, but the format of the book and Salazar’s own approach gives them little opportunity to flourish. The chapters are not so much intellectual outlines as casting show contestants performing to see how many points Salazar will award them. The Right Wing’s Got Talent would have been a more accurate title for this book than Supremacists. The people whom he talks to are appraised by Salazar not in terms of their intellectual prowess, but in terms of their media impact factor. Can you wow Salazar? What impression do you make, how successful is your message, how up-to-date are you? How many followers do you have on YouTube? Do young people quote you? Are you quotable? Say something clever about Hegel in one sentence. Show that you have read Marx. How well known are you? Do you have memorable phrases at the drop of a hat? If so, let’s have one, now! Here is the judge’s score: Jared Taylor: Appearance 8 out of 10, ability in repartee, 5 out of 10; John Derbyshire: Appearance 5 out of 10, ability in repartee 7 out of 10, and so on.

718xNqWriiL._US230_.jpgHere is an example of Salazar’s showmanship approach. This is how the chapter entitled “A Cosmopolitan Croatian” begins:

I would have preferred to speak with Tomislav Sunic in Zagreb where he lives, but the exorbitant cost of a return ticket from Munich and the delightful thought of spending just two hours sitting in an airport café put me off the idea. Besides, Tomislav Sunic was one of the star guests at the upcoming identitarian conference in Copenhagen. Why miss the opportunity?

But we get off to a very bad start. The Croatian philosopher, with his silhouette of a patrician academic, arrives looking a little run down in this restaurant situated in a snug mezzanine of the Voldgate, called the Tivolihallen, which I had picked out myself, having arrived in Copenhagen the same morning after twenty hours of traveling. Sunic got up at four in the morning to take the plane from Zagreb and he is irritable.

Rejecting the recommendations of the day, he asks for a soup from the waiter. The waiter makes a sign to the jovial manager, who explains in French to me that it is not customary for people to drink soup in Denmark. Sunic sighs, goes over to English, and orders water, immediately. So he drinks water and I have a large glass of Chardonnay. This performance takes a while and says something about the character of the Croatian philosopher. He has a firm opinion of himself and his tastes. (p. 169)

“Cosmopolitan Croatian.” Salazar likes such monikers and descriptive phrases to sum someone or something up. Keith Woods is a “millennial philosopher and radical icon of the alt-right Web” whose lapidary statement “is in the style of Saint-Just.” (p. 204) John Derbyshire has the “look of the guy next door.” (p. 95) Jared Taylor “makes a good impression with his regular features of an American actor from the 50s.” (p. 73)

Greg-johnson-seattle-1.jpgA chapter with more substance than many is “A Global White Nationalist” (English in the original), Salazar’s talk with the editor of Counter-Currents, Greg Johnson. Johnson’s clear aims are outlined. A question and answer session ensues on page 183 which reminded me of a Roman Catholic catechism recital.

Q: What is ethnonationalism?

A: Ethnonationalism is the idea according to which each distinct ethnic group should enjoy political sovereignty and a homeland or ethnically homogenous homelands. Opposed to this is multi-culturalism, which affirms that multiple ethnic groups should share the same homelands and governments.

Q: What is white nationalism?

A: White nationalism is a political philosophy which seeks to define national identity in racial terms rather than in terms of religion, culture, or religious faith. White nationalism makes more sense in the context of colonial European societies such as the United States, in which the older white ethnic identities have been weakened by intermixing of immigrant stock, thereby creating an ever more united white generic identity.

Johnson’s contrast between a race-centered identity in the US and a more nation-centered identity in Europe is important. It could have lead to a discussion on the role of ethnicity and nation and even ethnicity opposed to nation, both in rhetoric and in political loyalties. Salazar does not record any such discussion. He moves right on to his next question, asking Johnson what the North American New Right is and how it differs from the European Old Right and European New Right. (p. 184) Clearly, earnest debate and examination of beliefs is not the purpose of this book.

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In his talk with Jared Taylor, Taylor explains why he is not a supremacist, but rather one who seeks to maintain a white racial identity and not lordship over others, an identity which will be reflected in a white community in which “everybody, left or right, libertarians, gays, poor and rich are part of the family,” and “there is no alternative for us to the fate of being white.” (pp. 82-83) This surely invites the question: why is race of such overriding importance to Jared Taylor? And is the community which he aspires to and which Salazar notes as “obviously lacking” in the area where Taylor himself lives a matter of race alone? What other factors play a role in creating social cohesion and what is their importance vis-à-vis ethnic identity? Salazar does not ask him. At the end of the discussion, Salazar wonders:

How would I ever get out of this residential suburb where everything looks the same if my GPS broke down? Where is the community that Jared Taylor is talking about, where are the poor folk and classless types belonging to “his family”? Where is this American Europe? Will it be found in a new Secession, this time a Secession strictly racial? (p. 82)

Salazar then provides a footnote referring the reader to an article by F. H. Buckley in American Renaissance, which Jared Taylor edits, entitled “Is it Time for Secession?” (p. 82) Salazar poses a question to himself and to the reader which it seems he did not put to Jared Taylor. Such “debate that wasn’t” characterizes his book.

One chapter of Suprémacistes, “France on the Horizon of the alt-right,” abandons both the character portrait approach and open-mindedness. It begins with a style to which the reader will have become accustomed: “So I go to Paris. I have an appointment in the rue des Médicis with the manager of the bookshop La Nouvelle Librairie, Francois Bousquet (born in 1968), opposite the Jardin du Luxembourg.” (p. 205) But Bosquet has only an hour for our researcher and nearly all the chapter is taken up not with his interview with Bosquet — which must have been disappointing, since he has little to say about it — but with his own speculation on the Nouvelle Droite (New Right).

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How many under fifty years of age, muses Salazar, remember when or how the Nouvelle Droite appeared? (p. 205) Not many, obviously. Anybody fifty years old at the time this book was published was about seven when Alain de Benoist first coined the term during a radio interview, so indeed nobody under fifty will remember the interview from the time. Perhaps Salazar is wondering how many people know the history of the Nouvelle Droite. But it is probable that not many people under fifty years old do so either. Does this matter? In the only chapter in which Salazar is disposed to wonder how a contestant could have made it so far on his show, he criticizes the disorder of Bosquet’s bookshop and the low quality of the wares:

Packets of reviews from the 1950s, yellowing Montherlants, not the best; Morand and Drieu la Rochelle, I think, I could make out in the obscurity of the shelves, pamphlets by Maurras, various bulletins, finally, numerous forgotten books by the collaborator Jacques Chardonne.” (p. 211)

He notes that the French New Right does not seem very “new” half a century on. He points out to the reader that the bookshop is located at the premises of the 1930s headquarters of the fascist Action Francaise. Musing upon his encounter, he reiterates a common criticism of the French New Right in general and against Alain de Benoist specifically, that followers are aloof, overly cautious, too academic, reluctant to get their hands dirty, that they are in a bubble, provincial, more concerned with their reputation than with the future of the world.

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Salazar draws a stark contrast with Guillaume Faye, the fiery orator who broke from GRECE (the flagship club of the French New Right) in 1986 and who has had much more impact beyond France than Alain de Benoist. Alain de Benoist does not have what Salazar calls “impact factor.” This reviewer well remembers Guillaume Faye from the early days of GRECE. Faye certainly had “impact” factor. His speeches always ended with standing ovations. Salazar associates only one rhetorical slogan to Alain de Benoist’s name, the expression “Nouvelle Droite” (New Right) itself, first uttered in a radio interview with Jacques Chancel. So keen is Salazar to prove his point that this New Right now looks old and moth-eaten that Salazar quotes Bosquet without noting an important point:

He ends his tirade about “the intellectual war,” a grandiloquent turn of phrase from metapolitics, dear to the Anglo-Saxon New Right and the German alt-right, although they are more restrained in the way they use it. He wants his bookshop to be an arsenal in this war of ideas and sums it up in these words: The cultural Left has ceased to be creative. It lives by subvention. We live by subversion. (p. 214)

“They live by subvention. We live by subversion.” Is that not the very sort of expression one might expect Salazar to admire? Bosquet has just made the telling point that in media wars the liberal Left is living on financial life support. With the advent of the internet, the daily newspapers are no longer profitable. This is indeed a hugely significant development that has taken place over the last dozen years or so. They have lost advertising copy and subscribers and only survive from the donations of occult backers and/or the taxpayer. The official broadcasting services of the state are under attack. In Britain, there is a vociferous campaign to defund the BBC. Salazar does not pick Bosquet up to pursue the point. However, he draws the conclusion from his discussion with the manager that everything is “singularly restrained, poor in fact. . . It is all very Franco-Parisian. A little mummified?” (p. 215) “The Nouvelle Librairie more resembles an Egyptian mausoleum erected to the glory of the master of the house preserved as a mummy than a basis for cultural guerillas unburdened by fashionable ideas.” (p. 220)

This does not mitigate the fundamental criticism that the French New Right is aloof, hidebound by a provincialism that will inevitably become more backward-looking the more Paris, a shadow of what it was even forty years ago, is overrun by non-whites who know nothing and care less for French thinkers of the Right or the Left and tourists of all races who are unable to care for thinkers of any race or persuasion.

Salazar points out approvingly that Guillaume Faye burst out of the bubble. His slogans, commitment, and readiness to engage with people won him acclaim in the United States, a nation against which he himself had inveighed with fury in the 1970s and 1980s.

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Éléments, the house journal of the French New Right (chief editor Francois Bosquet) passed over the demise of Guillaume Faye in silence, a decision which does it little credit and gives credence to Salazar’s impression that the people around Éléments and Bosquet’s bookshop more resemble an intellectual and artistic club than the band of guerillas Bosquet has in mind. Salazar believes that Faye had two expressions that possess especially strong impact factor: “archeofuturism” and “ethnomasochism.” So Faye, notes Salazar approvingly, is a showmaster, eloquent and charming, who reached out to large audiences of young people and wrote books that are exciting and provocative. True, Faye would not have had the patience needed to produce regular publications, books copiously referenced, countering the arguments of the current system. It is also true that Faye faced subjects such as race and the conflict between ecology and science, which many thinkers and by no means only in the New Right, evade.

The truth is that any association, club movement, and yes, guerrilla movement, needs very different human talents, talents which are never to be found in one individual. For Salazar, however, all that counts is the ability to impact, and impact is assessed in terms of showmanship, power of personality, marketing savvy, pulling the right chords, having the right words to say at the right moment. These are the criteria for scoring points on Salazar’s talent show.

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One other thinker whose expression with a momentous impact factor is Renaud Camus, with what Salazar calls the “fetish expression”: la grande remplacement, the great replacement. Camus’ book of that name was published in 2011. The great replacement refers to the replacement of the French people by Muslims. Six years later, the Right-wing demonstrators at Charlottesville were chanting “you shall not replace us!” When queried by Salazar as to why he otherwise often chooses a seemingly obscure vocabulary with which to express himself, Camus makes the not original but always important point that using the lexis of one’s opponent’s choosing is to acknowledge a weakness, to suffer a handicap even before conduct is engaged, to voluntarily abandon the high ground to the enemy. “I am not being politically correct here” is an example, or “I am not racist.”

518zproxfTL._SX210_.jpgCamus’ definition of race is original: cultural apprenticeship plus natural reproduction equals race. This perhaps Evolian notion of race runs counter to the biological rationalist understanding of most North Americans. Salazar visits Camus, a Baron de Charlus character, in his Medieval castle tower in the Gers in rural France. He passes a Peugeot dealership in the middle of the countryside on his way to Camus and enigmatically states that “it should not be.” (p. 244). Salazar is not making a moral judgment here. He means the machine is not appropriate to this setting. Some might argue to the contrary: bringing small industry home to the nation and away from the big cities is too little, too late; it is what would have prevented the land drain that transformed France in the 1950s, 60s, and 70s. Then the question: How should and could regional identity work? Would home industry prove more a blessing or a bane? What of Trump’s insistence on prioritizing home industries in contrast with the EU’s extreme globalism? Salazar has nothing to say on this and presumably does not encourage Camus to say anything about it. Again, we have a debate that wasn’t. Salazar makes it clear that the interview with Camus was a disappointment, albeit the two part on friendly terms. Salazar dismissively asks himself rhetorically how many thinkers of the alt-right have read the book so praised by Camus as a key to understanding the true meaning of racial and cultural replacement, La Grande Peur des bien-pensants (The Great Fear of right-thinking people) by Georges Bernanos? (p. 252) Nevertheless he concedes, seemingly contradicting himself, and citing Barthes, that Camus is right about the evocative power of words:

When the international alt-right really assesses what power literature has within it in terms of evocative force and spiritual energy, instead of swallowing and regurgitating the anorexic Web diet, it will be more powerful than ever. (p. 254)

What is the reader to make of all this? Here we have an often entertaining and sometimes informative tour around the remarks and slogans of some prominent characters of the alt-right, and it is possible to garner from reading this book some very general ideas of their differences and tendencies. Of political substance, there is not much more to this book than that. No time is given to exploring the ideas of any of these “gurus.”

Accepting these extreme limitations anyone curious about the alt-right can profit from reading this book and enjoy doing so. There is an objectivity and intellectual curiosity here, a welcome change to the usual hatchet job of the “journalists” of the mainstream media. Salazar’s book is, in that sense, a sign of the changing times. This book is forward-looking. Salazar is obviously impressed and even surprised by the overall intelligence of the people whom he interviews.

Another characteristic of the alt-right that Salazar highlights distinguishes it sharply from supremacist movements and various forms of the Old Right: the sense that there is time. Alt-right thinkers express an optimism and patience entirely lacking in old Right-wing movements. The alt-right looks to what it will build for the future and not what it has lost in the past (very much one of Guillaume Faye’s arguments). Salazar notes in the only anonymous interview, someone he names “Matt,” that “the past is not what is important. The alt-right is looking to the future.” (p. 49) It is the globalist Left that is living on life support, that has exhausted its arsenal of ideas, that can offer nothing new and can only snipe and condemn. In a sense, Bousquet was saying the same thing and so was Keith Woods, whose parting words Salazar gives to the chapter heading of their interview: “The alt-right will fill the gap left by the Left.”

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