Réservations : conference.picardie@hotmail.com
Entrée : 5 euros.
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19:51 Publié dans Evénement, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, religion, catholicisme, jansénisme, marion sigaut, événement, amiens, picardie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L’équipe d’E&R Lyon accueillera Youssef Hindi le vendredi 16 décembre 2016 à 20h à Lyon pour une conférence intitulée « La laïcité, séparation des pouvoirs ou usurpation divine ? ».
Réservations : confhindilyon@gmail.com
Entrée : 7 euros.
Merci de mentionner le nombre de places demandées, l’identité de tous les participants (noms et prénoms, pas de pseudo) ainsi qu’un numéro de téléphone portable.
Le lieu de conférence sera indiqué par courriel et SMS quelques heures avant l’horaire indiqué.
14:36 Publié dans Actualité, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : youssef hindi, événement, lyon, laïcité, religion, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L’historien, écrivain et chercheur indépendant Youssef Hindi prône le retour à «une étude saine des textes de l’islam, par-delà le réformisme et le wahhabisme» et à «utiliser le corpus islamique pour comprendre le sens de l’Histoire et faire une critique de la modernité». Pour lui, il ne faut pas «soumettre l’islam au monde moderne», mais «proposer une alternative au projet globaliste, totalitaire et destructeur». Interview.
Algeriepatriotique : Dans votre livre Occident et islam : sources et genèse messianiques du sionisme ; De l'Europe médiévale au choc des civilisations, vous parlez des racines du messianisme kabbalistique et de son influence sur les trois religions monothéistes, à partir du XIIIe siècle. Quel rôle le wahhabisme et les Frères musulmans ont-ils joué dans la subversion de la religion musulmane par la tradition kabbalistique ?
Youssef Hindi : Il est impossible de comprendre le rôle historique du wahhabisme et des Frères musulmans sans retracer la genèse du réformisme islamique (dont est issu le frérisme) et son lien historique et idéologique avec un des mouvements kabbalistiques qu’est le sabbato-frankisme. Les deux piliers fondateurs de la kabbale – depuis sa formation au Ier siècle – sont, d’une part, l’étude de la fin des temps (l’apocalyptique) et, d’autre part, l’ésotérisme et le mysticisme qui englobent une réflexion sur le monde d’ici-bas et de l’au-delà, à quoi il faut ajouter la notion purement kabbalistique d’évolution vers la révélation de la connaissance cachée, induisant l’idée que la kabbale progresse et avec elle l’histoire. Un progrès historique par paliers successifs menant droit vers les temps messianiques, vers la fin des temps et l’apogée du peuple élu.
Dans le second chapitre de mon ouvrage, je retrace l'histoire du wahhabisme, du réformisme islamique et du réformisme chrétien, en mettant en évidence leurs racines communes : le messianisme antinomique sabbato-frankiste.
Issu d'un double mouvement, né aux XVIIe et XVIIIe siècles avec les faux messies Sabbataï Tsevi et Jacob Frank (l’un faussement converti à l’islam et l’autre au catholicisme), ce messianisme apocalyptique s'opposant à Dieu et à la loi naturelle, par les conversions massives des sabbatéens à l'islam et des frankistes au catholicisme, va promouvoir l'athéisme au cœur de ces deux mondes, via notamment des loges maçonniques.
Jacob Frank
Les principes premiers d’un mouvement historique déterminant ses finalités, les fondements de la kabbale ont conditionné la forme de messianisme dont il est issu, et par la suite, donné au sabbato-frankisme le caractère qui est le sien. Le sabbato-frankisme fut l’inéluctable conséquence de l’évolution de la kabbale, le fruit de l’histoire de la mystique juive aux plans idéologique, intellectuel, politique et moral.
Dans la même perspective, le programme apocalyptique du choc des civilisations est partie intégrante du dessein messianique juif. Le projet de destruction du christianisme et de l’islam que l’on trouve au XIIIe siècle, dans le Zohar, a dirigé quelques siècles plus tard et à la suite de tentatives qui en posèrent les fondations, le sabbato-frankisme vers cet objectif.
Le réformisme islamique eut comme point d’ancrage les régions sabbataïstes, et son expansion s’est faite via les loges maçonniques infiltrées par les sabbataïstes. Les loges se sont propagées, à partir du XVIIIe siècle, en Turquie, en Iran, en Asie centrale, mais aussi en Egypte et en Syrie.
Sabbataï Tsevi
De son côté, le père du wahhabisme, Muhammad Ibn Abd Al-Wahhab (tout comme les réformistes allant de Afghani à Hassan Al-Banna, en passant par Abduh et Rachid Ridha) prétendait revenir à l’islam en massacrant les musulmans, avec l’aide des Saoud, pour imposer son idéologie.
Lorsque l’on fait le parallèle entre Cromwell qui, au XVIIe siècle, l’Ancien Testament à la main, massacra en masse les catholiques irlandais et écossais, en détruisant les églises, massacrant prélats, hommes, femmes et enfants, pour imposer une nouvelle religion, et Mohamed Ibn Abd Al-Wahhab un siècle plus tard, l’on y voit bien plus que quelques similitudes. C’est exactement le même schéma. Abd al-Wahhab prétendait revenir à l’islam des origines, comme les protestants qui se présentaient comme des fondamentalistes, véritables tenants du christianisme, en renouant avec l’Ancien Testament. Dans les faits, Abd Al-Wahhab et ses sectateurs d’hier et d’aujourd’hui font montre d’une haine dévastatrice de l’islam, du Prophète et de ses compagnons, dont ils se sont acharnés à détruire systématiquement les tombeaux et l’héritage tant religieux que culturel.
Le réformisme islamique forme avec le wahhabisme deux faces d’un même projet, se complétant l’un et l’autre sous une apparente opposition, soit une hérésie à deux visages suivant ce que j’appelle une dialectique infernale.
Depuis l’apparition d’Abd Al-Wahhab, Malkun Khan (le premier grand réformiste), Afghani et Abduh, ainsi que leurs disciples, cela jusqu’à nos jours, le wahhabisme et son versant libéral réformiste, dont l’ultime avatar sont les Frères musulmans, ont agi comme des agents corrosifs et des facteurs de décomposition matérielle et spirituelle de l’islam ; et nous sommes à présent témoins de la dernière étape de ce processus historique de subversion.
Les wahhabites et les Frères musulmans jouent un rôle essentiel dans ce grand échiquier géopolitique dans lequel s’applique la stratégie du choc des civilisations : les troupes wahhabites fanatisées détruisent les villes et les Etats musulmans, guidées par des prédicateurs et de pseudos savants wahhabites et Frères musulmans ; tandis que les Frères musulmans pilotés, financés par les occidentalistes tant arabes qu’européens et américains sont portés au pouvoir comme en Egypte et en Tunisie.
Dans vos deux livres Occident et islam et Les mythes fondateurs du choc des civilisations, vous décrivez le choc des civilisations comme étant une doctrine programmée. Qui est à l’origine de cette stratégie qui vise à faire s’affronter les civilisations ?
Mes recherches montrent que cette stratégie a été élaborée par un kabbaliste du nom de Solomon Molcho – suivant les interprétations rabbiniques et eschatologiques de la Bible – qui, au XVIe siècle, a tenté de lancer l'Eglise puis le Saint-Empire romain germanique dans une guerre contre l'Empire ottoman, afin d'expulser ce dernier de Palestine et y reconstruire le royaume d'Israël. C’est précisément ce que les Britanniques ont fait au sortir de la Première Guerre mondiale, par le démantèlement de l’Empire ottoman et la création du Foyer juif en Palestine (1919-1920) à la suite de la promesse faite par les Anglais aux sionistes dans la Déclaration Balfour (1917).
Le projet de Molcho a mis quatre siècles à s’accomplir, mais il s’est finalement réalisé ; ceci est une des preuves que j’apporte en guise de démonstration de la permanence du projet messianique et du lien intrinsèque existant entre le sionisme et la stratégie du choc des civilisations, la seconde étant la condition préalable à la réalisation du premier.
En 1957, Bernard Lewis, le maître de Samuel Huntington, «laïcisera» cette stratégie messianique en lui donnant un habillage scientifique pour l'ériger ainsi en théorie. Lewis, en digne héritier de Molcho, dans l’optique de fomenter des guerres entre le monde (post)chrétien et le monde musulman, décrète alors que ces deux grandes religions seraient ontologiquement vouées à s’affronter. C’est ce même Bernard Lewis, de confession juive et détenteur des nationalités israélienne, britannique et étasunienne, qui œuvra dans le début des années 2000 pour convaincre Dick Cheney, alors vice-président des Etats-Unis, d’envoyer l’Amérique en guerre contre l’Irak.
Ce choc des civilisations fabriqué de toutes pièces n'est au fond que le faux nez de ce que j'appelle «un choc idéologique mondial» opposant le monde vétérotestamentaire – recouvrant le bloc anglo-thalassocratique, ses vassaux anciennement catholiques du vieux Continent, les pétromonarchies wahhabites et Israël – au reste de l'humanité.
L’idéologie wahhabite, Daech et la propagande occidentale ont largement contribué à déformer la perception qu’ont les non-musulmans de l’islam. Sur quels mythes déformants repose cette fausse perception ?
Les mythes fabriqués au cours des siècles autour de l’islam sont très nombreux, mais dans mon second ouvrage Les mythes fondateurs du choc des civilisations, je déconstruis les principaux sur lesquels s’appuie la stratégie du choc des civilisations. J’ai choisi cinq mythes – qui me semblent être les plus importants – que j’ai traités dans cinq chapitres à thèmes.
Ces mythes et accusations ont notamment trait au rapport existant entre l’islam, la violence et la guerre. Mon étude part à ce propos d’une contextualisation historique de la naissance et de l’expansion de l’islam, combinée à une minutieuse étude exégétique ; s’ensuit un focus sur les rapports, souvent méconnus ou oubliés, de la chrétienté et du monde musulman, ainsi que sur la place de la femme dans la religion musulmane.
Mon ouvrage s’achève sur une réflexion fondamentale, à savoir : quelle est la place véritable de Dieu et de la religion dans les sociétés humaines, ceci en relation directe avec la notion de souveraineté. Car il nous est asséné que le problème fondamental du monde musulman et son retard seraient dû au fait qu’il n’aurait pas procédé à un aggiornamento, une séparation complète du religieux et du politique.
Vous affirmez que si l’islam est rejeté en Occident, la faute en incombe aux Occidentaux qui n’ont pas compris cette religion. Peut-on leur en vouloir du moment que le discours alternatif à l'idéologie wahhabite extrémiste et violente est totalement inaudible ?
Je n’ai pas affirmé cela. J’explique que le rejet de l’islam est en grande partie dû à sa diabolisation par les grands médias occidentaux, les idéologues et intellectuels ainsi que les politiciens. Cette diabolisation se fait par la diffusion de vieux mythes forgés dans des contextes historiques, politiques et géopolitiques à partir du Moyen-Age, combinée à la propagation de l’idéologie wahhabite dans le monde – via plusieurs canaux et financée par les pétrodollars : médias, institutions, chaires universitaires, mosquées… –, qui a débuté après la Seconde Guerre mondiale et le Pacte de Quincy (février 1945) passé entre le président des Etats-Unis, Roosevelt, et le roi d’Arabie Saoudite, Abdelaziz Ibn Saoud, avec l’aide et la bénédiction du monde occidental, les Etats-Unis en tête. Sans les pétrodollars et le soutien anglo-américain apporté à l’Arabie Saoudite, le wahhabisme (et ses avatars terroristes) ne serait pas devenu l’orthodoxie musulmane aux yeux des Occidentaux et d’un certain nombre de musulmans.
La propagande médiatique wahhabite et occidentale rend totalement inaudible le discours des savants traditionnalistes et des intellectuels qui ont étudié l’histoire et le rôle du wahhabisme.
Des penseurs s'accordent à dire qu'il faut aller vers une refondation de la pensée théologique de l'islam afin de dégeler toutes les glaciations théologiques. Quel est votre avis sur cette question ?
Ces penseurs musulmans, dont le discours est accompagné par les idéologues qui veulent finir d’abattre l’islam, sont les héritiers des réformistes francs-maçons (Malkun Khan, Afghani, Abduh et leurs élèves) qui ont commencé ce travail de dilution de l’islam dans la modernité.
Les réformistes se bousculent aujourd’hui, dans la logique de ce mouvement dialectique entre wahhabisme et réformisme dont j’ai parlé, prenant pour prétexte les atrocités de Daech et des autres groupes terroristes, pour apporter leur poison sous forme de remède à une maladie qu’ils ne nomment jamais : le wahhabisme.
Mon avis est qu’il faut revenir à une étude saine des textes de l’islam, par-delà le réformisme et le wahhabisme, et utiliser le corpus islamique pour comprendre le sens de l’Histoire et faire une critique de la modernité ; non pas pour soumettre l’islam au monde moderne, mais pour proposer une alternative aux idéologies modernes et au projet globaliste, totalitaire et destructeur, sous couvert de progressisme, qu’elles ont générés.
Selon vous, Eric Zemmour, Bernard-Henri Levy et Alain Finkielkraut obéissent à un même mouvement qui existe dans la tradition juive, à savoir le mouvement assimilationniste ou «Haskalah». Qu’est-ce que ce mouvement ? Quels sont ses objectifs ?
Dans une conférence récente, j’ai expliqué qu’Eric Zemmour s’inscrit dans ce mouvement (on peut y inscrire aussi Finkielkraut dans une certaine mesure), mais pas Bernard-Henri Levy. La Haskalah est un mouvement initié en 1780 par le philosophe juif allemand Moses Mendelssohn (1729-1786). Il propose aux juifs d’Europe de s’assimiler en apparence aux cultures européennes, mais tout en préservant leur identité. La Haskalah appartient au mouvement frankiste qui prône une assimilation par la conversion au catholicisme et/ou par la dissimulation de l’appartenance au judaïsme, pour détruire le monde chrétien de l’intérieur.
Moses Mendelssohn
Dans mon premier livre, je cite l’historien Gershom Scholem, qui est le plus grand spécialiste de la kabbale et de son histoire, et qui écrit à propos de la doctrine de Jacob Frank et de ses finalités (et dont est issu le mouvement de la Haskalah) : «La conception de Jacob Frank revêtit un aspect résolument nihiliste. Sous le sceau du silence, le vrai croyant (c’est-à-dire le partisan de Frank), qui possède Dieu dans le secret de son cœur, peut traverser toutes les religions, les rites et les ordres établis sans donner son adhésion à aucun, au contraire, en les anéantissant de l’intérieur et en instaurant ainsi la véritable liberté. La religion constituée n’est qu’un manteau qui doit être endossé puis rejeté sur le chemin de la "connaissance sacrée", la gnose du point où toutes les valeurs traditionnelles sont anéanties dans le courant de "vie". Il propagea ce culte nihiliste sous l’appellation de "voie vers Esaü" ou "Edom" (le monde chrétien occidental), incitant à l’assimilation sans vraiment y croire, espérant la miraculeuse renaissance d’un judaïsme messianique et nihiliste surgissant dans les douleurs de l’enfantement d’un bouleversement universel. Ces conceptions ouvraient la voie à la fusion entre la dernière phase du messianisme et de la mystique sabbataïste, d’une part, et, de l’autre, le rationalisme contemporain et les tendances laïques et anticléricales. La franc-maçonnerie, le libéralisme, voire le jacobinisme peuvent être considérés comme d’autres façons de tendre au même but.»
La destruction du christianisme à laquelle se sont attelés les frankistes, d’une part, et celle de l’islam par les sabbataïstes, d’autre part, se sont faites en parallèle via des voies quasi-similaires : en accédant et en s’intégrant aux élites et aux classes dominantes, notamment via des loges maçonniques – le concept kabbalistique de la rédemption par le mal, celui de la Table rase en quelque sorte, détruire pour reconstruire, pénétra les mondes chrétien et musulman en passant par des loges maçonniques kabbalistiques.
C’est en comprenant l’origine de ce mouvement et ses finalités, qui se résument à la destruction totale de l’Occident (spirituellement et physiquement), que l’on peut comprendre le discours d’un Zemmour qui se présente comme un patriote assimilé, plus français que les Français, et qui attise paradoxalement depuis des années les flammes de la guerre civile en France, tout comme BHL travaille lui, comme son coreligionnaire Bernard Lewis, à la destruction du monde musulman.
Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi
17:30 Publié dans Actualité, Entretiens, Islam, Judaica | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, wahhabisme, islam, judaica, youssef hindi, choc des civilisations | | del.icio.us | | Digg | Facebook
“Au centre de toute cette culture messianique se trouve une très ancienne tradition tribale arabe intimement entremêlée de mythes païens.”
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le soi-disant “Moyen-Orient” est l’endroit le plus volatile au monde ? De plus, comment se fait-il que le monde arabe soit le nid de l’extrémisme et de la violence ?
Pourquoi le Moyen-Orient avec ses communautés musulmanes, chrétiennes et juives a toujours été dévasté dans un état de “conflit perpétuel” qui est décidément insolvable et je ne me réfère pas seulement à ces 50-70 dernières années (depuis que l’état juif d’Israël fut fourbement établi), mais à une ère qui remonte à bien longtemps.
Mon évaluation de ces troubles permanents remonte aux temps des croisades, à la montée de l’Islam et son conflit subséquent entre le sunnisme et le chi’isme, suivi par des décennies de raids sans merci à l’Est et à l’Ouest de l’Arabie, l’émergence (et la politisation) de l’histoire de Jésus Christ et son martyr et le schisme entre l’église orientale (orthodoxe) et occidentale (romaine) et même plus loin jusque la soi-disante “captivité babylonienne” et le conte fameux de l’exode.
Pourquoi cette zone est-elle, et a toujours été, dans un tel désarroi ?
En fait, le monde arabe identifié sur une carte moderne comme étant le Moyen-Orient et dans les livres d’histoire comme l’ancien Proche-Orient, a toujours été dans un tel tumulte à cause du syndrome du “messie”.
Ne vous y trompez pas sur ses origines, car c’est un pur produit judéo-arabe. Ce qui commença comme une tradition arabe tribale est devenu au fil des siècles une religion talmudique dont l’idéologie (fondée sur le concept messianique) a réussi à infiltrer et à pervertir la plupart des systèmes mondiaux de croyance et de culture avec son extrémisme tribal.
Certains pourront argumenter que les troubles du monde arabe sont justes les mêmes que dans d’autres parties du monde où la violence et les conflits à répétition ainsi que les guerres font juste partie intégrante de la vie. Mais je pense différemment parce que partout ailleurs les conflits éclatent pour différentes raisons, mais au Moyen-Orient (le monde arabe), les conflits et guerres à répétition sont toujours dû à la même raison: le “syndrome messianique”. Peut-être est-ce pourquoi le scénario de la fin du monde est supposé se dérouler sur ce bout de terre aride, comme prophétisé par la littérature messianique noire (apocalyptique).
Même lorsque quelque périodes de paix relative et de prospérité interrompent le cycle de troubles moyen-orientaux, l’idéologie tribale responsable du trouble et de la violence continue de bouillir sous la surface jusqu’à ce que les choses surchauffent et atteignent un autre niveau d’éruption de ce volcan invisible du messie.
Même lorsque les choses semblent être entièrement une conquête impérialiste et une exploitation internationale de la zone. Cela est souvent fait explicitement (comme les croisades médiévales) ou implicitement (comme dans le cas de la dernière invasion américaine en Irak) à cause de l’idéologie morbide messianique.
Tandis que la machine de guerre de George W. Bush démolissait littéralement la nation irakienne et son héritage historique (mésopotamien), l’ancien président américain était euphorique (on pouvait le voir à son rictus idiot) et sa conscience semblait apaisée car il croyait que la destruction qui s’ensuivait et engouffrait tout le Moyen-Orient (jusque maintenant) était le prélude nécessaire et inévitable de la seconde venue du messie. Voilà à quel point est dangereuse, chaotique et annihilante, cette culture messianique.
Le messie: la véritable nativité
Contrairement à ce qu’ont cru pendant très longtemps les orientalistes et les érudits occidentaux, le messie n’a absolument rien à voir avec Jésus Christ ou quelque spiritualité occidentale que ce soit. Cela n’a non plus rien à voir avec le commencement et la fin de notre temps.
Au centre de toute cette culture messianique réside une ancienne tradition tribale arabe entrelacée de mythes païens. Pendant les siècles menant à la naissance du christianisme, des cultes variés connus sous le nom de “religions du mystère” se sont répandus au travers du monde païen.
Au centre de ces cultes du mystère se tenait une histoire au sujet d’un homme-dieu mourant et ressuscitant et qui était connu sous différents noms dans des cultures différentes.
En Egypte, d’où émergèrent ces mystères, il était connu sous le nom d’Osiris, en Grèce: Dionysos, en Syrie: Adonis, en Italie: Bacchus et en Perse: Mithrée. Ces mythes païens furent réécrits et mêlés du thème du messie arabe comme l’évangile de Jésus Christ. Sans ce mélange subtil, la culture messianique arabe n’aurait pas pu infiltrer et prendre racine dans la psychée occidentale et sa spiritualité. Mais pourtant le thème principal était arabe.
Pourquoi croyez-vous que l’apôtre Paul se rendit en Arabie et y séjourna pendant trois longues années afin qu’il puisse oser s’embarquer pour son voyage missionnaire vers le monde occidental / romain?
“Mais quand le dieu qui me sépara de l’utérus de ma mère et m’appela sous sa grâce fut ravi de révéler son fils en moi-même, ainsi que je sois son héraut parmi les nations, je ne me suis pas fait de chair et de sang, ni ne me suis rendu à Jérusalem vers ceux qui étaient des apôtres avant moi, mais je m’en allai en Arabie et retournai encore à Damas (Gal.1:15-17)
Paul n’a pas voyagé en Arabie dans un safari tour ni pour aller y méditer. L’homme bien éduqué et multilingue savait que l’Arabie était la terre culturelle et géographique (native) non seulement du judaïsme mais aussi, incroyable mais vrai, de la doctrine totale de “Nazarenes” ou “Yeshua Natzri” or “Eissa Al Nasrani” en arabe, plus tard latinisé en… Jésus Christ.
D’après sa propre enquête, Paul savait très bien que l’homme qui avait traversé la rivière du Jourdain (depuis sa partie Est) puis se réclama être le roi des juifs à Jérusalem (avant qu’il ne fut tué) était venu d’Arabie et non pas de Palestine.
Paul savait que la vérité au sujet du vrai Jésus ou Eissa en arabe, devait être trouvée en Arabie et non pas en se réunissant avec une équipe de pêcheurs illettrés qui s’auto-étiquettaient “apôtres”.
Et de fait ce fut dans l’ancienne Arabie que Paul collecta les morceaux du puzzle de son évangile (les historiens classiques arabes ont mentionné un vieil évangile de Nazarenes bien avant l’émergence de l’histoire du Christ dans la province romaine de la Palestine, un thème qui est aussi réitéré dans le Coran).
Le mot “messie” est en fait une translitération du mot hébreu / arabe “Mashiach/Mashaiakh/sheikh qui remonte aux temps très anciens de l’Arabie.
En fait, le mot ‘Messiah/Mashiach’ a plus à faire avec le judaïsme et l’Islam (en tant que deux religions des anciens Arabie et Yémen médiévaux) qu’avec le christianisme (en tant que religion composite et hybride qui fut taillée sur mesure d’après le vieux thème juif de Mashiach, mais avec une tournure païenne gréco-romaine).
L’histoire biblique: origine falsifiée
Dans mon récent livre “Egypt knew no Pharaohs nor Israelites” j’ai élaboré sur les bases culturelles et géographiques communes que partagent à la fois le judaïsme et l’islam.
En retraçant les anciennes racines (arabes) du Judaïsme et de l’Islam, nous sommes arrivés à la conclusion effective (soutenue par des preuves issues de la recherche) que l’Hébreu et les langues arabes sont deux dialectes de la même langue arabe ancienne commune et que le Judaïsme et l’Islam sont le produit de la même culture et géographie arabe (mais à des époques différentes).
Ceci est une base argumentaire cruciale (presque révolutionnaire même pour tout universitaire ou érudit occidental de l’histoire biblique) qui va nous aider à comprendre la complexité de ce syndrome messianique. Ceci est un point clef parce qu’il met en lumière une question qui fut longtemps éludée: d’où provient le Judaïsme en première instance ?
En d’autres termes, quelle est la culture qui a produit cette foi célébrée de Moïse et de ses tablettes des 10 commandements ? Où aboutirions-nous si nous remontions aux racines de la foi judéo-chrétienne ? La plupart, si pas tous les croyants aussi bien que les érudits et les prêtres de cette soi-disant foi judéo-chrétienne répondraient instantanément et sans y réfléchir à deux fois: de Palestine.
Et bien ils ont tout faux. Ils n’ont pas seulement tort sur la Palestine patrie du judaïsme, mais aussi à relier le Judaïsme et le christianisme dans le même sac religieux.
Le Judaïsme n’est pas et ne devrait pas être relié thématiquement et philosophiquement parlant au christianisme (occidental). Le long lien entre les deux religions n’est que de nature politique, grâce aux Romains et leur tentative maligne de soulager la militarisation et la violence des juifs tribaux arabes dont beaucoup avaient déjà migré du Yémen vers la Palestine quelques siècles avant le conte du Christ.
La seule façon qui paraissait possible pour contrôler cette ancienne marée militante du judaïsme (quelque chose ressemblant à l’actuel activisme islamiste, elles partagent toutes deux la même culture tribale arabe) était de la dissoudre dans une nouvelle foi (pacifiste et tolérante) en utilisant et en actualisant le “syndrome messianique” judéo-arabe. Pourquoi croyez-vous que les évangiles furent écrites en grec et non pas en araméen, la langue utilisée par Jésus et ses disciples ? Gardez présent à l’esprit que l’araméen n’est rien d’autre qu’un dialecte de la langue arabe (ne tombez pas dans le panneau de la classification sioniste de ces langages dits “sémites”)
De cette façon, les juifs eurent leur prophétie réalisée, mais cette fois-ci leur nouveau Machiach/Messiah fut latinisé (c’est pour cela que les juifs ont un problème à croire en Jésus Christ). Le nouveau messie, contrairement à un long et ancien héritage de l’activisme militant tribal ancien et à l’intolérance, fut contre toute attente pacifique et acceptait tous ses suiveurs (et pas seulement les choisis) dans son royaume. Mais il y avait un truc à ce niveau là, le changement de paradigme ne s’est pas produit de lui-même.
La bible arabe
Si vous réfléchissiez aux similarités phonétiques entre les deux langues, sous seriez surpris du comment l’hébreu est la langue la plus proche de l’arabe. Dans la prononciation arabe, Hébreu est appelé “Abri” tandis qu’Arabe se prononce “Arabi”, de la même manière “Eloh” et “Allah” sont l’hébreu et l’arabe pour “dieu”.
Donc, au sein de cette toute petite échelle et presque négligeable différence entre “Abri” et “Arabi” et “Eloh” et “Allah”, la toile de fond culturelle commune ARABE d’à la fois le judaïsme et l’islam pourrait et en fait devrait être notre guide pour examiner l’historicité des histoires bibliques/israélites (incluant celle de Jésus Christ), car par essence, c’est là que l’école occidentale de l’histoire biblique a emprunté le mauvais chemin.
Voilà pourquoi primordialement les orientalistes et historiens occidentaux ont jusqu’ici échoué à faire corroborer archéologiquement leurs histoires bibliques là où leur bible falsifiée leur a dit qu’elles s’étaient produites: en Palestine. Leur cinglant échec est dû à leur fausse hypothèse de départ et donc à leur quête déroutée qui s’en suivit.
L’idéologie chrétienne est fondée sur le narratif déformé que le Pharaon était le roi de l’Egypte ancienne et que Moïse fut élevé dans une famille de rang royal égyptien et que l’exode épique partit du royaume païen d’Egypte vers la nouvelle terre promise que dieu avait choisie pour eux, son peuple élu et juste, en terre de Palestine/Canaan. Ceci est basé sur la fausse croyance que Moïse a reçu les tablettes de la Loi sur le Mont Sinaï égyptien ; mais au temps où l’histoire du Christ se développa, il a semblé que Paul l’apôtre fut le seul qui savait vraiment la vérité (après s’être immergé dans le monde de l’ancienne Arabie).
La vérité est que Moïse était un berger arabe et il travaillait comme esclave dans un petit village au sud de l’ancienne Arabie appelé “Mizraïm”. Il partageait le sort de quelques centaines de personnes de sa tribu et non pas les milliers et les milliers qu’on vous donne à voir dans les films hollywoodiens sionistes. L’homme qui régnait sur ce petit village de “Mizraïm” était appelé ‘Faraon/فرعون ’.
Lorsque Moïse tua un des gardes de Faraon, lui et ses gens s’enfuirent de Mizraïm et retournèrent dans leur terre tribale du nord Yémen, une bande de terre aride connue sous le nom d”Asir. C’est pourquoi cette tribu d’esclaves arabes était appelée Asir-alites ou plus connue sous le nom d’Israélites. Une fois de plus, arrêtons-nous ici pour remarquer de nouveaux points de changement de paradigme.
Premièrement, le fait est que le judaïsme est un réel culte tribal arabe qui a pour origine (comme je le détaille plus avant dans mon livre) le nord de ce qui est aujourd’hui le Yémen et donc la croyance centrale du christianisme est bâtie sur une ancienne culture tribale arabe ; la même qui a plus tard produit l’Islam et aussi sur la même culture et tradition littéraire qui a aidé à façonner les groupes islamistes radicaux comme Al Qaïda et également l’EIIL ou État Islamique en Irak et au Levant.
Deuxièmement, l’histoire et l’archéologie bibliques sont littéralement en charpie pour la bonne raison que les histoires bibliques sont introduites dans une fausse géographie des évènements. Falsifier les noms des endroits des histoires bibliques originales fit partie d’une forfaiture à grande échelle, menée par 70 scribes juifs au IIIème siècle av JC à la légendaire bibliothèque d’Alexandrie, dans ce qui devint connu sous le nom de “bible des septantes” ou “bible septante”. Si nous gardons à l’esprit que la bible septante en grec ancien est la “seule source” de toutes les traductions de la sainte bible dans le monde entier (oui, oui même celle qui est sur votre table de chevet ou sous votre oreiller…), nous pourrions en venir à réaliser l’échelle de grandeur de la tromperie (juive) que ces 70 scribes ont répandu sur le monde sous le règne du roi Ptolémée II.
Si nous devions revisiter l’ancien Proche-Orient et réexaminer ses histoires au travers d’un objectif non-juif, nous découvririons avec surprise (comme ce fut le cas au cours de nos recherches) que l’Egypte ne fut jamais la terre de départ de l’exode des Israélites, ni la Palestine/Canaan, leur terre promise.
La Palestine était occupée par une débauche politique occidentale flagrante qui n’aurait pas pu être rendue possible sans la déformation juive de l’histoire de l’ancien Proche-orient.
Ce qui rend ce conflit insolvable, comme mentionné plus tôt, c’est que génération après génération (pas seulement celles des juifs, mais aussi celles des chrétiens et des musulmans), nous avons continué à accepter cette fausse histoire de la Palestine comme “terre promise” et ce pendant les deux mille dernières années. On pourrait avoir une 3ème Intifada et on pourrait en avoir 30 de plus ; on aura un autre accord d’Oslo, et même une autre centaine de pourparlers de paix, mais ne vous voilez pas la face, le problème palestinien ne sera pas résolu à moins que nous n’exposions cette forfaiture et corrigions l’histoire ancienne de cette région.
La véritable histoire ancienne est que l’Egypte n’a connu ni Pharaon, ni Moïse et pour corriger le narratif historique ancien, nous devons vous choquer avec une autre révélation, celle que la Palestine n’a jamais été le témoin de quelque histoire biblique que ce soit. Toutes les histoires relatant les aventures des Israélites (quelles soient fictives ou non), se sont déroulées dans l’ancienne Arabie et l’ancien nord-Yémen, toutes, du déluge et l’arche de Noé et la vente de Joseph comme esclave, jusqu’à l’Exode de Moïse et le soi-disant royaume de David-Salomon.
Ces contes que l’occident connait depuis longtemps sous le nom d’”histoires des patriarches” ne sont que des contes populaires issus de l’ancienne Arabie.
Une autre trouvaille étonnante est que la zone à laquelle tous les érudits et universitaires spécialistes de la bible se réfèrent comme étant Canaan à quelque moment que ce soit dans l’histoire ancienne, cette désignation n’est qu’une déformation, un travesti de la géographie actuelle du Levant et spécifiquement de l’ancienne Palestine. Canaan, dont le nom est répété sans fin dans la bible hébraïque est en fait le territoire de la tribu arabe de Banu Canaan et Banu Kinanah (comme je le montre dans mon livre, cartes à l’appui)
La racine culturelle du messie
D’après l’ancienne tradition tribale arabe, Moïse était un Machiach. Mais la définition arabe de Machiach est tellement différente de la romaine que cela en est venu à déterminer comment nous (principalement les occidentaux) voyons et définissons le mot “messie” aujourd’hui.
Le titre arabe, juif de Mashiash ne veut rien dire de plus qu’un chef de guerre tribal.
Il n’y a pas de connotation spirituelle attachée à ce terme, pas de choix, de nomination, pas de divinité, pas de temple ni de salut. L’addition de ces requis ne prit place seulement qu’après l’hellénisation de l’ancien culte arabo-juif.
Comme l’ancienne communauté arabe était tribale de manière prédominante (et l’est toujours en ce moment même), ainsi la culture tribale de raids et de conquête (comme perpétrée aujourd’hui par Daesh), était la stratégie principale pour obtenir la domination politique. Ceci explique pourquoi la bible hébraïque est remplie de contes de guerres, de raids et ceci explique aussi l’héritage historique et culturel qui motive un groupe militant comme l’EIIL.
Donc, à chaque fois qu’une tribu arabe, et pas seulement les Asir-alites, était subjuguée par une autre plus puissante, le peuple de la tribu rêvait d’un nouveau leader, un Mashiash qui les délivrerait de leur misère et de leur subjugation.
En ce sens, David fut un Meshaiash, un leader tribal, un homme qui mènerait ses guerriers dans un de ces raids sans merci de l’ancienne Arabie, durant lesquels il n’y avait aucune règle morale à l’exception de la survie et de la domination de la tribu à tout prix, même si cela signifiait l’extermination de l’autre tribu et la mise en esclavage de ses femmes et de ses enfants (ce que le monde moderne appelle maintenant un génocide).
Tandis que la sensibilité du monde occidental avancé est maintenant profondément offensée par les raids sauvages menés par l’EIIL/Daesh et leur nouveau Calife/Mashaiash/Sheikh, d’un autre côté, la sensibilité chrétienne occidentale n’a aucun problème avec bien des raids tribaux juifs dont leur bible est remplie. Tous ces raids sanglants étaient menés par les Mashiachs/Messies juifs.
Pouvez-vous percevoir la contradiction ici ? Mais encore plus important, pouvez-vous dire comment et quand commença ce paradoxe qui aliéna le monde occidental de ses propres valeurs culturelles ?
Ceci s’est produit lorsque nous avons renoncé en occident à notre propre ancienne sagesse et connaissance et avons au lieu de cela, souscrit à la culture du messie, un pur produit de l’ancienne Arabie. Et comme la culture ancienne de l’Arabie a toujours été tribale, intolérante et extrêmement violente, Paul l’apôtre, termina son long séjour là-bas après qu’il ait apparement atteint deux conclusions décisives ; c’est le truc mentionné plus tôt.
D’abord, Paul a tourné le dos (éternellement) à l’ancienne Arabie, car il savait que s’il ne le faisait pas, il deviendrait encore le zélé violent et intolérant qu’il fut avant d’être captivé, hypnotisé par l’histoire du fils de dieu. Ensuite, Paul ne pouvait pas voir le Mashiach/Messie au travers de l’objectif hermétique tribal de l’Arabie ; au lieu de cela il garda l’histoire originale arabe et le thème du messie, mais la moula dans la culture greco-romaine de la diversité et de la tolérance (ce qui ne dura pas bien longtemps par la suite…)
Ce faisant, Paul arriva à retourner ce qui semblait être un culte arabo-juif non mitigé de violence sans fin en un message universel de foi qui pouvait satisfaire tous les enfants de dieu et non pas seulement ceux qui étaient circoncis.
Mais de fait, le message de Paul reposait principalement sur le concept arabe du Meshiach/Messie.
Le côté dangereux de cette doctrine du messie est qu’elle est fondée sur le sens tribal arabe de l’insécurité et de la vulnérabilité (dû à une culture militante de raids constants). Cette insécurité a toujours mené les juifs arabes à chaque fois qu’ils étaient subjugués par des raids internes arabes ou même des forces externes comme les Egyptiens ou les Babyloniens à rationaliser leur subjugation comme une punition divine pour leur foi et pratiques imparfaites, comme dans le cas de la “captivité babylonienne”.
Ainsi, les croyants dans la foi messianique se retrouvent toujours dans un état perpétuel d’incertitude quant à leur foi. Chaque mauvaise fortune dans leurs affaires courantes est traduite en une foi imparfaite, corrompue, un sens profond du pêché, qui se manifeste souvent dans la méthode fondamentaliste et dogmatique comme pour les chrétiens sionistes, les chrétiens évangélistes, les musulmans salafistes, la secte de la confrérie des Frères Musulmans, la secte takfiriste, les juifs Heredi et bien sûr les sectes islamiques chi’ite et Wahabite.
C’est lorsque le concept de mashiach/messie/sheikh vient toujours à jouer un rôle. Dans un temps de défi et de controverse, les croyants messianiques (spécifiquement les orthodoxes), inondés de l’incertitude de la rectitude de leur foi courante et de leur conduite, commencent à rêver d’un autre messie, sheikh, qui pourrait les mener sur la voie du juste (le plus souvent sa propre voie…)
Et dans le processus de retourner dans le soi-disant droit chemin de dieu, toujours plus de messies/sheikhs, que ce soit Joseph Smith des Mormons ou le “Calife” Abou Bakhar Al-Baghdadi de l’EIIL/Daesh, émergent et le cycle du dogmatisme, de la violence et de l’extrémisme se perpétue à l’infini.
Dr Ashraf Ezzat
url de l’article original: https://ashraf62.wordpress.com/2015/10/19/the-arabian-mes...
Traduit de l’anglais par Résistance 71
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Michel Lhomme,
philosophe, politologue
Ex: http://metamag.fr
Dans le but de définir l’identité « des gens du sunnisme et de la communauté sunnite », une conférence inaugurée par le cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, s’est tenue dans la capitale tchétchène Grozny en septembre dernier. Elle a réussi à rassembler quelque 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques, venus d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, du Soudan et d’Europe soit les plus grandes personnalités religieuses islamiques du moment telles que le Grand Mufti d’Égypte, Cheikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et le représentant du Comité religieux au Parlement égyptien, Cheikh Oussama al-Zahri, ou encore l’ancien grand Mufti d’Égypte, cheikh Ali Jomaa, sans compter le grand Mufti de Damas, cheikh Abdel Fattah al-Bezm, le prédicateur yéménite Ali al-Jiffri, ou encore le penseur islamique Adnan Ibrahim.
Dans le communiqué, les participants à la conférence ont convenu que « les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine, les quatre écoles de jurisprudence sunnite, au niveau de la pratique, et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique ». Cette conférence a donc exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite ! C’est un événement capital, un vrai schisme musulman. D’ailleurs, les participants à la conférence ont qualifié cette décision de « changement radical et nécessaire pour pouvoir rétablir le vrai sens du sunnisme, sachant que ce concept a subi une dangereuse déformation suite aux efforts des extrémistes de le vider de son sens pour l’accaparer et le réduire à leur perception ».
Par là, l’Arabie saoudite tafkirite et wahabiste a rejoint les impies et pour le sunnisme les mécréants. Dans ce contexte, les participants sunnites ont émis une série de recommandations notamment une dirigée contre Al-Jazeera et toutes ces microchaînes locales : « créer une chaîne de télévision afin de faire parvenir aux citoyens un message véridique de l’Islam et lutter contre l’extrémisme et le terrorisme ». A aussi été recommandée « la création d’un centre scientifique en Tchétchénie pour surveiller et étudier les groupes contemporains, leurs principes et pour former une base de données fiables, qui permettra de réfuter et de critiquer de manière scientifique la pensée extrémiste ». Les participants ont suggéré que ce centre porte le nom de Tabsir qui signifie « clairvoyance » en arabe. La conférence a insisté sur la nécessité de « revenir aux écoles de grande connaissance », en allusion aux institutions religieuses sunnites identifiées comme étant les universités d’Al-Azhar en Égypte, Qarawiyin au Maroc, Zaytouna en Tunisie et Hadramawt au Yémen. La conférence a donc exclu clairement les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine.
L’Arabie Saoudite se retrouve peu à peu au pied du mur piégé par ses exactions et ses débordements au Yémen où dernièrement, les USA ont été furieux de ses derniers bombardements meurtriers dont elle ne les aurait pas prévenus .
Une campagne médiatique virulente s’est déclenchée, parrainée par les institutions religieuses et politiques en Arabie saoudite et dénonçant l’alliance russo-sunnite des polythéistes ! Rappelons que Ibn Taymiyya, mort en prison en 1328 avait déjà été déclaré « déviant » par les érudits sunnites de son temps et que lorsque Mohammad Ibn Abd Al-Wahhab a fait couler le sang des musulmans en ressuscitant la doctrine taymiyienne au XVIIIe siècle, son mouvement a immédiatement été condamné par l’ensemble du monde sunnite comme une résurgence du kharidjisme.
En France, on a cependant relevé de drôles de réactions dans la communauté musulmane – que pour d’autres causes, on qualifierait d’ailleurs de « complotistes » – accusant la conférence de Grozny de n’avoir aucune valeur parce qu’elle ne serait qu’une manœuvre poutinienne. On notera de fait la concordance surprenante des autorités musulmanes françaises avec la politique internationale de la France, principal allié en effet du wahhabisme international ?
Pourtant, en France, se posera aussi très vite une autre question de poids dans la mesure où les principales mosquées dont celle de Bordeaux comme les principaux centres culturels dont la Maison de la Culture Arabe si chère à Jack Lang sont en fait financées par l’Arabie Saoudite ? Comment après une telle condamnation théologique par les plus hautes instances de l’Islam sunnites, les jeunes musulmans français vont-ils pouvoir se permettre de continuer à fréquenter des mosquées financées par l’Arabie saoudite ? Ou le fameux Islam de France a-t-il décidé d’assumer le schisme musulman en choisissant clairement son camp celui de l’ Islam de combat, l’Islam du drapeau vert et du sabre de la charia dans les mains, l’Islam de la conquête dénoncée par les sages soufies ? En ce cas, la distinction déjà quasiment artificielle en France entre un Islam modéré et un Islam radical n’aurait même plus sa raison d’être, la France ne serait rien d’autre qu’une terre wahhabite elle-même condamnée par l’Islam traditionnel.
En attendant, maniant à la fois le chantage sur les bons de trésor américains et sa bonne foi, l’Arabie saoudite se prépare à un rendez-vous historique avec les marchés .
09:50 Publié dans Actualité, Géopolitique, Islam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sunnisme, wahhabisme, islam, islam fondamentaliste, fondamentalisme islamique, arabie saoudite, moyen orient, pétromonarchies, géopolitique, politique internationale, religion | | del.icio.us | | Digg | Facebook
di Claudio Mutti*
Ex: http://www.eurasia-rivista.org
Il titolo di questo numero di “Eurasia” è stato palesemente suggerito da quello di un’omonima opera di François Thual1 che, prendendo in esame il caso esemplare del cristianesimo ortodosso, mostra come il fattore religioso, lungi dal ridursi a dato secondario o sovrastrutturale, possa fornire ad un soggetto politico un patrimonio di miti e di simboli, fino a costituire un motore determinante delle sue azioni e delle sue scelte. Certo, agli studiosi di geopolitica si offre la possibilità di sottoporre ad un’indagine analoga anche altre grandi religioni che, dopo aver occupato spazi diversi del continente eurasiatico, hanno fondato ciascuna una propria civiltà, ciascuna ispirando le dinamiche del proprio spazio rispettivo; e in effetti non mancano, nella letteratura di settore, gli studi concernenti le implicazioni geopolitiche delle varie forme religiose2.
Per quanto riguarda in modo specifico l’Ortodossia, è stato detto che a renderla particolarmente idonea all’approccio geopolitico è il suo caratteristico rapporto con la terra. “In nessun’altra area come in quella di tradizione ortodossa – scrive uno studioso – il problema della terra intesa come imperskaja zemljà (‘terra imperiale’), sacra per definizione, riveste tanta importanza. (…) il pensiero imperiale-territoriale, di matrice religiosa, è centrale nella concezione ortodossa (…) nella cultura politica di stampo bizantino-ortodosso la terra assume un carattere sacrale, che ne determina non solo l’inviolabilità, ma anche la santità dell’espansione: la Svjataja Russkaja Zemljà (‘Santa Terra Russa’) è per esempio speculare alla Srpska Sveta Zemlja (‘Santa Terra Serba’)”3.
La geopolitica dell’Ortodossia è quindi intimamente collegata ad una concezione che, formatasi in epoca bizantina, è stata trasmessa alle entità statuali che hanno ricevuto l’eredità di Bisanzio.
Tra gli elementi costitutivi di tale concezione, risulta centrale l’idea della translatio imperii, ossia del trasferimento della funzione imperiale da Roma a Bisanzio e da Bisanzio a Mosca. Tale translatio ebbe il suo inizio storico nel 324, quando Costantino fondò una seconda capitale nella parte orientale dello Stato romano, cosicché nel 381 il patriarca bizantino poteva affermare di essere secondo soltanto a Roma, dal momento che “Costantinopoli è la nuova Roma”4. Mille anni dopo, nel 1393, quando l’“eresia latina” si era ormai definitivamente installata a Roma e Bisanzio veniva minacciata da ogni parte, il patriarca costantinopolitano Antonio IV rivolse le sue aspettative verso la Russia, ricordando al “gran principe” moscovita Vasilij I che i cristiani dovevano avere una sola Chiesa e un solo basileus ton Romaion. Ancora un secolo e, nel 1492, quarant’anni dopo la conquista ottomana di Costantinopoli, il metropolita Zosimo presentò la candidatura di Mosca: “Costantino il Grande fondò la nuova Roma, san Vladimiro battezzò la Russia, ora Ivan III è il nuovo Costantino della nuova Costantinopoli, Mosca”5. Una ventina d’anni più tardi, il monaco Filoteo di Pskov formulò in una lettera allo zar Ivan III la teoria di Mosca quale terza Roma: “Tutti gl’imperi cristiani arrivarono alla loro fine e sono stati riuniti nell’unico impero del nostro sovrano, secondo i libri profetici, cioè nell’impero russo. Due Rome sono cadute, ma la terza è già in piedi e non ci sarà una quarta”6.
A tradurre in termini geopolitici l’ideale della Santa Russia ortodossa e bizantina saranno, paradossalmente, i rappresentanti del dispotismo illuminato russo. Pietro il Grande (1682-1721) e Caterina II (1762-1796), per i quali il richiamo ai valori religiosi e alla difesa dei cristiani ortodossi costituivano una fonte di legittimazione delle loro conquiste, assoggettarono sì la Chiesa, ma ne recuperarono il messaggio ideologico. “A partire dall’inizio del XVIII secolo – scrive Thual – la geopolitica estera russa è in una fase di espansione continua; la gestione quotidiana di questo spazio imperiale e la diplomazia russa si ispireranno a due principi: la difesa dell’Ortodossia, una specie di panortodossismo che avrà un ruolo più importante del panslavismo per quanto concerne la politica estera russa. Se la nascita dei temi ideologici risale al periodo precedente a quello dei Romanov, sarà proprio questa dinastia a riattualizzarli ed a farli passare dallo stadio di mito, di suggestione collettiva, allo stadio di schema d’azione e di canovaccio per il comportamento politico”7. Caterina II, in particolare, concepì l’idea di far sorgere nella penisola balcanica una sorta di nuovo impero bizantino, alla testa del quale si sarebbe insediato un membro della famiglia imperiale russa. Tale disegno non si realizzò, ma col trattato di Küçük Kaynarca del 1774 Caterina ottenne che da quel momento in poi lo Zar di Russia parlasse a nome di tutti gli ortodossi sudditi della Sublime Porta. Da allora la fede ortodossa continuò a nutrire gli obiettivi specifici della geopolitica russa: la riconquista di Costantinopoli e delle vie di comunicazione tra il Mar Nero e il Mediterraneo, la trasformazione dei paesi ortodossi dei Balcani in Stati satelliti della Russia, il recupero dell’Armenia e dei Luoghi Santi in Palestina.
A questa visione geopolitica, incentrata sul rapporto conflittuale tra Russia e Turchia, Konstantin Leont’ev (1831-1891), il “Nietzsche russo”8, contrappone una tesi ben diversa: le due potenze eurasiatiche, in quanto espressioni di due civiltà minacciate entrambe dalla sovversione liberale e democratica proveniente da Occidente, dovrebbero trovare i termini di un’intesa e costituire una barriera di spirito tradizionale9.
Leont’ev rimase vox clamantis in deserto; ma in un certo modo la sua tesi è stata confermata, sia pure da un punto di vista diametralmente opposto, dal teorico dello “scontro delle civiltà”, il quale fissa la frontiera della civiltà occidentale “là dove finisce il cristianesimo occidentale e iniziano l’islamismo e l’ortodossia”10. Il simbolismo geografico è eloquente: alla Mezzaluna islamica, che dai Balcani giunge al Caucaso attraverso l’Anatolia, si unisce la Croce ortodossa, l’asse della quale, radicato in Palestina, attraversa l’isola di Cipro e giunge a Costantinopoli, per dirigersi poi verso la Romania, dove si congiungono i due bracci: quello serbo e quello russo11.
* Direttore di “Eurasia”.
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Par Yves Montenay
Ex: http://www.contrepoints.org
Les musulmans soufis sont très nombreux mais mal connus. Ils n’ont pas les moyens financiers des missionnaires wahhabites qui inondent les chaînes de télévision et les mosquées. Leur « islam de tolérance et d’amour laissant sa liberté à l’individu. » est raillée par les ignorants.
Le soufisme est une variante individualiste de l’islam, répandue à ma connaissance au moins en Afrique du nord et de l’ouest ainsi qu’en Turquie, mais probablement aussi dans l’ensemble du monde musulman. Elle n’est pas recensée, étant souvent discrète s’agissant d’une opinion personnelle et non d’un culte public. Ses confréries sont toutefois visibles là où elles sont très majoritaires, par exemple au Sénégal.
Laissons les soufis se présenter via l’un d’entre eux, Zaïm Khenchelaoui (EHESS, Paris), membre du comité de rédaction de plusieurs publications scientifiques relatives au soufisme et membre fondateur de l’Union mondiale du soufisme qui vient d’être créé en Algérie. Il résume le soufisme par les fameux vers d’Ibn Arabi, dont on fête le 850e anniversaire :
« Mon cœur devient capable de toute image / Il est prairie pour les gazelles / Couvent pour les moines / Temple pour les idoles / Mecque pour les pèlerins / Tablettes de la Torah et livre du Coran / Je suis la religion de l’amour / Partout où se dirigent ses montures / L’amour est ma religion et ma foi.».
Cette citation explique l’existence de l’affirmation, souvent entendue avec scepticisme : « l’islam est une religion de tolérance et d’amour ». Elle est surtout répandue dans le monde soufi ou son environnement dans certaines populations maghrébines ou turques.
Zaïm Khenchelaoui précise que le soufisme prône l’acceptation de l’autre dans sa différence et le devoir de miséricorde, « rahma ». La prière de tous les musulmans se fait d’ailleurs au nom d’Allah le miséricordieux. Il estime que le soufisme serait le véritable islam originel. Privilégiant la recherche en soi-même, il n’est pas un mouvement prosélyte, contrairement au wahhabisme qui appuie sa diffusion par les importants moyens financiers des pays de la péninsule arabique. Ce qui fait que la destruction militaire de l’État Islamique, bien sûr utile, ne résoudra pas le problème.
Pour Zaïm Khenchelaoui, le wahhabisme est la matrice idéologique commune à toutes les sectes exterminatrices soi-disant musulmanes. Il estime urgent de s’attaquer au discours takfiriste (« les autres musulmans sont des apostats qu’il est légitime de tuer ») diffusé par les wahhabites. Ce discours est répercuté à travers les mosquées, les chaînes de télévision et internet, « et jusqu’à nos salles de sport (en Algérie) » ; c’est la secte la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire de l’humanité. Elle devrait être prohibée en France, comme la secte de scientologie ou celle du Temple solaire. Elle est d’ailleurs interdite en Russie.
Le géopolitologue français Jean-Michel Vernochet, auteur de Les égarés : le wahhabisme est-il un contre-islam ?, confirme cette analyse :
« Nous sommes face à une Internationale wahhabite qui échappe désormais à tout contrôle. Avec le temps, cette mouvance est devenue une forme de religion autocéphale disposant de son livre sacré qui a supplanté même le Coran : le Tawhid d’Al Wahhâb, fondateur du wahhabisme. »
Les émirats sont wahhabites, et à ce titre opposés aux Frères musulmans, car ces derniers sont des sunnites plus classiques, souvent nationalistes et opposés aux régimes des monarchies du Golfe. Cette vieille opposition vient de se réveiller : les officiels de ces pays estiment que leur chef, Qaradhawi, est « le mufti des attentats-suicides » et devrait être traduit en justice. Bien sûr, ces officiels pensent aux attentats qui ont eu lieu en Arabie, et non ailleurs dans le monde. Je laisse les théologiens apprécier si ceux de l’État Islamique sont d’inspiration wahhabite ou non.
Le Maroc est un cas à part dans le monde musulman, le roi étant commandeur des croyants et l’influence soufie présente, bien que difficile à évaluer. Sa constitution garantit les libertés de pensée, d’opinion et d’expression. Il a signé la résolution sur la liberté de conscience et de religion du Conseil des droits de l’homme. Mais son Code pénal condamne le prosélytisme des autres religions, et la pratique policière n’est pas toujours indulgente envers certains comportements « immoraux » qui nous paraissent totalement anodins. Voir par exemple l’article de Figaro Madame sur l’immoralité du bikini largement repris sur l’Internet marocain.
C’est dans ce contexte que l’association Bayt Al Hikma, qui reprend l’appellation des « maisons de la sagesse » de l’âge d’or de l’islam, a remis en février dernier au ministre de la Justice du gouvernement (modérément) islamiste un mémorandum en faveur de la liberté de conscience, à l’initiative de son président Fettah Bennani.
Les écoles coraniques sont les lieux où l’on apprend à lire et réciter le Coran.
D’après un reportage au Pakistan de The Economist du 20 août 2016, elles multiplient les cours à distance, surtout à destination des croyants européens, mieux équipés et plus riches que les populations locales (environ 15 $ la demi-heure). Mais la concurrence s’est intensifiée et il y a des prix d’appel.
À mon avis, s’agissant de Pakistanais, l’islam enseigné est celui de la variante déobandie, que l’on peut grossièrement qualifier de « wahhabisme local », bien qu’elle se soit développée indépendamment. Il faut toutefois préciser que l’arabe coranique est nettement différent de l’arabe standard d’aujourd’hui, ce qui ne permet pas aux non-arabophones d’acquérir une pratique de la langue et exclut d’autres matières, scientifiques par exemple. Ce ne sont donc pas des écoles au sens occidental du terme, ce qui entraîne des malentendus dans les statistiques de scolarisation de certains pays à certaines époques.
Le supposé commanditaire du coup d’État manqué en juillet dernier en Turquie écrivait en décembre 2015 dans Le Monde :
« Je suis triste et révolté face au carnage perpétré par les groupes terroristes du soi-disant État islamique. Je partage la frustration du milliard et demi de musulmans (qui les voient) draper de religion leurs idéologies perverties. Nous, musulmans, avons une responsabilité particulière ; il nous incombe non seulement de joindre nos mains à celles des autres humains pour sauver notre monde du fléau du terrorisme et de la violence extrémiste, mais encore de restaurer l’image ternie de notre foi… le véritable test pour la croyance, ce ne sont ni les slogans, ni le fait de s’habiller de telle manière… c’est de vivre en conformité avec les principes fondamentaux communs à toutes les grandes religions du monde, tels que la préservation du caractère sacré de la vie humaine et le respect de la dignité de tous les êtres humains. »
Aux Turcs de commenter…
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Les Cahiers Métaphysiques
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Oasis
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Aux quatre angles du monde
Cyrille J.-D. JAVARY
Rythmes & Sons
Père Alberto Fabio AMBROSIO
Bivouac
Jean-Marie MICHAUD
Billet vagabond
Jacqueline KELEN
« De tous ses yeux la créature
voit l’Ouvert. Seuls nos yeux
sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issue.
Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons
que par les yeux de l’animal. Car dès l’enfance
on nous retourne et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert…
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent
à l’infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l’on respire,
que l’on sait infinie et jamais ne désire.”
Rainer Maria Rilke, Élégies de Duino
Voir l’Ouvert. Respirer la pureté insurveillée et infinie. Rejoindre le Nulle part sans le Non. L’oeuvre de Rilke, poète orphique, est parcourue de ces fulgurances chamaniques qui l’inscrivent dans la lignée immémoriale des intermédiaires entre deux mondes, des Maîtres du désordre qui conversent avec les Esprits et guérissent les âmes. Depuis l’aube de l’humanité, couvrant de leurs manteaux célestes et chtoniens les Cinq Continents, les chamans se sont mis au service de la communauté pour maintenir le lien qui unit le clan à l’univers. Notre monde éreinté par l’inconséquence des hommes redécouvre ces traditions qui revivifient la terre, réensemencent les consciences et nous alertent sur l’imminence d’une catastrophe écologique et sociale, comme le montre notre dossier qui voit peut-être dans le retour du chamanisme une “nouvelle médecine de l’âme”.
Passée au crible d’anthropologues, cette expérience constitutive de la condition humaine est éclairée par les témoignages de voyageuses occidentales qui l’ont vécue au sein de traditions éloignées les unes des autres, mais qui se rejoignent sur le fond. La Grande Vision du Sioux Black Elk, notre nouveau récit graphique, sert une même idée d’inspiration céleste.
Le rituel de l’extase se retrouve dans la danse des derviches, à la fois tension vers l’Absolu et retour à l’Origine. Une quête qui irrigue aussi la vie d’Arnaud Desjardins, passeur inlassable, tout autant que celle de Kabîr, hindou shivaïste qui oeuvra pour une fraternité aux pieds d’un même Dieu, ou encore celle de Charles de Foucauld, qui témoigna “d’une âme poreuse à Dieu” ( C. Rancé ). Dieu-Rien. Dieu-Aucun qui stupéfie l’homme en “lui dévoilant l’éclat éblouissant de son vide, le silence vibrant de son appel, la pure nudité de sa richesse”, comme l’envisage quant à elle l’écrivain Sylvie Germain dans l’entretien qu’elle nous a accordé.
De part en part, ce Souffle parcourt Fès, dont Titus Burckhardt – à qui Roland Michaud rend ici hommage – disait qu’elle était construite “pour le bonheur des hommes, pour répondre à leurs besoins fondamentaux, physiques, sentimentaux et spirituels”.
L’aspiration au pinacle ne se fait jamais aussi pressante que dans l’Himalaya, où Matthieu Ricard nous entraîne à sa suite avec des images saisissantes qui parlent autant de monastères au bord du vide ou de ferveur populaire que de sa propre intériorité.
Et Rilke, en écho : “Nous devons accepter notre existence aussi loin qu’elle puisse aller; tout, même l’inouï doit y être possible. C’est là au fond le seul courage que l’on exige de nous : être assez courageux pour accueillir ce qui peut venir à notre rencontre de plus étrange, de plus extravagant, de plus inexplicable.” (Lettres à un jeune poète)
Au fil de ce numéro retrouvez nos dix chroniques :
Mosaïque du Ciel par Olivier GERMAIN-THOMAS – Le pin et l’icône
Méditer en chemin par Fabrice MIDAL – La méditation et l’éthique
Le fil de l’émerveillement par Bertrand VERGELY – Un toast pour la bonne humeur
Ubiquité de la prière par Christiane RANCÉ – A l’écoute d’Eloa
L’instant soufi par Éric GEOFFROY – Conscience, quand tu nous tiens !
Il n’y a qu’une seule religion par Patrick LAUDE – Dieu de l’exclusion, Dieu de l’inclusion
La couronne du ciel par Frank LALOU – Mazel Tov !
Le buffle et la tortue par Cyrille J.D.JAVARY – « Entretiens » avec un ami chinois
Mais aussi Signe & Traces, Rites & Repères
Symbolique universelle d’un signe, d’une gestuelle, d’un rite ou d’un mythe… 4 pages illustrées par Stéphanie LEDOUX.
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En 1991, 75 % des Adjares, en Géorgie, étaient musulmans. Aujourd’hui, ils sont devenus à 75 % orthodoxes. Comment expliquer ces conversions, apparemment uniques au monde ?
À quelle heure débute l’office à l’église Saint-Nicolas de Batoumi le dimanche matin ? La question embarrasse l’employée de l’hôtel President Plaza, l’un des plus grands établissements de la ville, à un coup d’accélérateur du siège de la République autonome d’Adjarie et du consulat d’Iran. Il est vrai que dans cette province de Géorgie, baignée par la mer Noire, la population ne maîtrise guère l’anglais. Tous les documents, comme les plaques dans les rues, sont en géorgien ou en russe. L’employée finit par suggérer de rejoindre l’Eglise Saint-Nicolas vers 9 heures. En fait, l’office fonctionne étrangement comme un self-service. Les fidèles, hommes, femmes (la tête systématiquement couverte) et enfants entrent et sortent à leur guise, après avoir longuement embrassés les icônes et s’être signés à de multiples reprises.
Ce curieux va et vient dure presque toute la matinée. Le prêtre ne pourra guère nous renseigner, il ne parle que russe et géorgien. Une étudiante, tout sourire, diplômée dans la langue de Shakespeare, arrive à notre secours. Nous lui posons la question : « Comment se fait-il que la majorité des habitants de la République autonome d’Adjarie, au sein de la Géorgie, aient, en deux décennie, abandonné l’islam pour l’orthodoxie ? ». La jeune fille s’excuse, elle n’est pas au courant, et préfère s’esquiver rapidement…
Pourtant les faits sont là, l’Adjarie, conquise par les Ottomans au XVIIe siècle, devient très majoritairement musulmane. En 1878, cette province de 3 000 km2 tombe dans le giron de l’Empire russe. En 1991, après la chute du communisme et l’indépendance de la Géorgie, l’Adjarie fait sécession. Jusqu’en 2004, cette République “indépendante“ est gouvernée par un dictateur de confession musulmane, Aslan Abachidzé, aujourd’hui en fuite. Depuis, l’Adjarie (400 000 habitants) est revenue dans le giron de la Géorgie. Selon les documents officiels, en 1991, 75 % des Adjariens étaient musulmans. Ils sont aujourd’hui à 75 % orthodoxes. Comment expliquer ces conversions massives ? Dans une longue interview parue en décembre 2012, Dimitri, le métropolite de Batoumi (la capitale de l’Adjarie), par ailleurs neveu d’Elie II, le patriarche de Géorgie, raconte qu’il a été nommé prêtre de la paroisse de Saint-Nicolas de Batoumi en 1986. À cette époque, il n’y avait qu’une seule église orthodoxe à Batoumi.
Dimitri assure que « cette métamorphose de toute une région, cette conversion de l’islam à l’orthodoxie, ou plutôt ce retour aux sources, à la foi des ancêtres », s’est déroulé sous ses yeux. Ainsi, le 13 mai 1991, « 5 000 musulmans et athées devinrent orthodoxes. La même année fut ouverte l’école ecclésiastique à Khulo et le lycée ecclésiastique Saint-André, la première école secondaire religieuse en URSS ». Le métropolite de Batoumi affirme que les Adjariens, convertis de force à l’islam par les Ottomans, étaient, en fait, restés chrétiens de coeur. Selon ses déclarations, ils continuaient à porter secrètement une croix, ils peignaient des œufs de Pâques, ils conservaient des icônes dans leurs habitations. Dimitri ajoute que beaucoup de prêtres viennent de familles musulmanes. Le recteur du séminaire serait le petit-fils d’un mollah, formé à Istanbul. Comment expliquer des conversions interroge le site Provoslavie i mir (L’orthodoxie et le monde) : « C’est la volonté divine. C’est un miracle de Dieu, inexplicable du seul fait de la prédiction », répond Dimitri.
La grande mosquée de Batoumi est à quelques rues de l’Eglise Saint-Nicolas, à proximité du port. Première constatation : elle est effectivement beaucoup moins fréquentée que le lieu de culte orthodoxe. Malgré tout, certaines publications locales dénoncent un « retour à l’islam soutenu par la Turquie ». Mais durant notre séjour en Adjarie, nous n’avons pas constaté cette « présence islamique turque assez conséquente », due à « l’arrivée massive de missionnaires », notamment des prédicateurs disciples du Turc Süleyman Hilmi Tunahan. Le poste frontière de Sarpi, avec la Turquie, n’est qu’à une vingtaine de kilomètres de Batoumi. Si la capitale de l’Adjarie est devenue très majoritairement chrétienne, en revanche, les petits villages dans les montagnes adjares n’ont pas encore renié le Prophète. La bourgade de Khulo, à plus de deux heures de route de la mer Noire, compte une mosquée et une madrasa. Certaines personnes âgées continueraient de parler turc nous a-t-on dit, sans que nous puissions le vérifier. Pour le visiteur venu de l’extérieur, les deux religions paraissent cohabiter sans heurts. Les Adjares vous indiquent sans réticence les chemins de l’église ou de la mosquée la plus proche. Personne n’évoque d’éventuelles persécutions vis-à-vis des religions minoritaires. Toutefois, ces conversions massives restent un sujet tabou. D’autant que les autres musulmans de Géorgie (autour de 10 % de la population) ne paraissent pas adopter aussi rapidement l’orthodoxie. Notamment les Kistines, une ethnie tchétchène, près de la frontière avec la Tchétchénie et le Daghestan, et les chiites de Géorgie orientale, voisine de l’Azerbaïdjan.
« Il faut comprendre que l’Eglise orthodoxe est un pilier fondamental de notre identité nationale. Dans le passé, nous avons été envahis par tous nos grands voisins, les Perses, les Ottomans, les Russes. S’il n’y avait pas eu le ciment de la religion, il n’y aurait même plus de peuple géorgien », souligne Alina Okkropiridze, ancienne journaliste et traductrice. Après soixante-dix ans d’athéisme d’Etat, au temps de l’URSS, Zviad Gamsakhourdia, le premier président géorgien, a voulu créer un Etat « national et orthodoxe ». Son successeur, Edouard Chevarnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de l’URSS, a eu soin « d’annoncer sa conversion à l’orthodoxie, de se faire baptiser et de choisir pour directeur de conscience le patriarche Elie II, à la tête de l’Eglise géorgienne depuis 1977 », rappelle le site suisse Religioscope.
En clair, depuis deux décennies, le pouvoir, les médias, les partis nationalistes ne cessent de répéter qu’un vrai Géorgien doit être avant tout orthodoxe. Cela suffit-il pour expliquer, comme l’affirme le métropolite Dimitri, « le retour à la foi des ancêtres » des Adjares ? Fin août, dans le district d’Adiguéni, au sud-ouest de la Géorgie, les autorités ont démonté un minaret sous prétexte que les droits de douane n’avaient pas été acquittés pour les matériaux de construction. Des musulmans qui s’opposaient à la destruction de l’édifice ont été arrêtés. « Une façon peu “orthodoxe“ d’agir qui n’a pour finalité que l’exil du peuple musulman », dénonce un site local dans un article intitulé « Géorgie : le minaret de la discorde ».
Vingt années, c’est le temps qu’il a fallu à la République autonome d’Adjarie pour passer de l’Islam au christianisme. Un Islam implanté depuis trois siècles! A la fin des années 1980, la population était très majoritairement musulmane. Dans tout le pays, il n’y avait qu’une seule église en activité dans sa capitale de Batoumi. Aujourd’hui, 75% des Adjars sont chrétiens. Il s’agit en fait d’un retour aux sources vers la foi ancestrale. La République d’Adjarie est rattachée à la Géorgie, malgré ses velléités d’indépendance à la chute de l’URSS.
Dans toutes les compétitions sportives, actuellement, les Géorgiens se font remarquer par leurs marques de dévotions chrétiennes, et pourtant…
En 301 après Jésus-Christ, la Géorgie, évangélisée par Saint-André, a fait du christianisme sa religion officielle, juste après sa voisine l’Arménie. Dés 484, l’Église apostolique géorgienne est autocéphale et le restera. Mais l’Empire ottoman finit par conquérir l’Adjarie à la fin du xvie siècle. Sous sa domination musclée les Adjars sont devenus des Géorgiens musulmans. Après la guerre entre la Russie et la Turquie (1877-1878) l’Adjarie, rattachée d’abord à l’Empire russe jusqu’à la première guerre mondiale, est de nouveau réclamée et envahie par la Turquie. Elle finit pourtant en 1921, par être rattachée à l’URSS, réintégrant la Géorgie, mais dans un statut d’autonomie religieuse, selon la condition expresse imposée par la Turquie à l’URSS. C’est ainsi que l’Adjarie devient la seule république Soviétique fondée sur l’appartenance religieuse, sous le nom de République socialiste soviétique autonome d’Adjarie, rattachée à la République socialiste soviétique de Géorgie.
Mais profitant de ce statut particulier, à partir de 1982, des milliers de musulmans adjars se font baptiser. A Pâques, des centaines de baptêmes étaient célébrées. Le 13 mai 1991, 5000 musulmans et athées se convertissent d’un bloc à la religion orthodoxe! 1991 c’est aussi la chute de l’Empire soviétique et l’indépendance de la Géorgie. Or l’Adjarie aspire à l’indépendance vis-à-vis de la Géorgie en s’appuyant sur la Russie qui a, d’ailleurs, une base militaire russe sur son sol. Mais à cette époque la Russie tournée vers l’Occident est faible et finira par délaisser la région secouée par une révolution de couleur à la Soros. C’est dans ce contexte qu’aujourd’hui l’Adjarie est très majoritairement retournée au baptême de ses ancêtres d’avant le XVIè siècle et sa conquête musulmane féroce; 75% de sa population est à présent chrétienne orthodoxe.
En 1982, fut ouvert le monastère de Skhalt’a et des milliers d’habitants de la région qui étaient jusque là musulmans, ont été baptisés. La même année l’école ecclésiastique de Khulo et le lycée ecclésiastique Saint-André ouvrent, c’est la première école secondaire religieuse d’une Union soviétique au bord de la décomposition. En 1989 a été ouverte à Batoumi la cathédrale de la Nativité de la Mère de Dieu.
Il semble, selon l’archevêque Dimitri, principal acteur de ces baptêmes de masse, que les conversions forcées à l’islam chez les Adjars très attachés à leurs traditions religieuses, n’aient pas réussi à éradiquer totalement leur foi chrétienne, ce qui expliquerait probablement les conversions de masse.
Selon lui « de forts courants patriotiques traversèrent toute la Géorgie. Les Adjars ont compris qu’on les avait obligés à se convertir à l’islam par la force. Notre objectif principal était de convertir l’intelligentsia. (…) Lorsque nous l’avons convertie, elle nous a aidés dans la prédication. » « Les Adjars ont compris qu’ils étaient géorgiens, c’est-à-dire chrétiens, et se sont convertis. Ils ont toujours gardé les traditions. Lorsqu’ils faisaient cuire le mchadi (le pain traditionnel géorgien), ils traçaient dessus une croix. De même, lorsqu’ils préparaient leur beurre. Au XIXème siècle certains portaient une croix secrètement, peignaient des œufs à Pâques. On conservait encore des icônes dans les maisons. Alors que je voyageais en Haute Adjarie, je me rappelle avoir rencontré une famille qui me montra une croix cachée. Toujours est-il que la population locale avait une attitude prévenante envers le christianisme. »
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Nacido en Bayona, en 1948, en el seno de una familia de origen vasco-navarro, Arnaud Imatz es doctor en Ciencias Políticas, diplomado en Derecho y Economía. Ha sido funcionario internacional en la OCDE y fundador/gerente de empresa.
Autor de numerosos libros y artículos, ha publicado en España: José Antonio: entre odio y amor. Su historia como fue (Áltera, Madrid, 2006, 2007), Los partidos contra las personas. Izquierda y derecha: dos etiquetas (Áltera, Barcelona, 2005) y Juan Donoso Cortés: Contra el liberalismo. Antología política (Áltera, Madrid, 2014).
Publicará este verano, en París, una amplia síntesis histórica sobre el antagonismo derecha/izquierda, Droite/Gauche: pour sortir de l’équivoque. Histoire des idées et de valeurs non-conformistes du XIXe au XXIe siècle.
¿Qué empujó a un francés a interesarse a España, a sus pensadores y a su historia?
- Es una mezcla de razones familiares, generacionales y, por supuesto, también el imprevisto o la oportunidad. Hay dos ramas en mi familia: una carlista (la de mi abuelo materno) y otra republicana (la de mi abuelo paterno, héroe y gran mutilado de la guerra de 1914). Mi padre, campeón nacional de pelota vasca, excelente jugador de fútbol y rugby, me inculcó valores imprescindibles, hoy desgraciadamente burlados y pisoteados: la honestidad, la fidelidad, el respeto a la palabra dada, el sentido del bien común.
Empecé mis estudios universitarios en 1965. En plena rebelión estudiantil, mi sensibilidad política gaullista, un patriotismo abierto “ni de derechas ni de izquierdas”, me llevó a abandonar provisionalmente la universidad para cumplir mi servicio militar en el prestigioso 6º Regimiento de Paracaidistas de Infantería de Marina.
Admirador del Presidente Charles de Gaulle, gigante entre los enanos políticos franceses del siglo XX, no tenía ninguna simpatía por el freudo-marxismo de los extremistas o violentos sesentayochistas. Y en esto no andaba desencaminado. Hoy se sabe que estos pseudorevolucionarios de 1968 abandonaron muy pronto sus virulentas críticas al consumerismo capitalista, al productivismo y a la tecnocracia para defender el multiculturalismo, el individualismo de los derechos humanos y la lógica frenética del mercado. Las cosas, como son: mi generación fue mortífera. Sus mayores representantes, los líderes de los mal llamados contestatarios, contribuyeron decisivamente a nutrir la oligarquía o la casta corrupta de hoy. Casi todos se precipitaron sin la menor vergüenza en los pasillos del poder. En mi caso particular, ellos actuaron como revulsivo, como una vacuna definitiva contra la militancia política. A partir de ahí me convertí en un observador distanciado de la política. Simultáneamente, comprendí que no podía haber ciencias sociales sin un verdadero debate contradictorio, sin una lucha contra las ideas recibidas, sin un combate contra los maniqueísmos. Creo, desde aquellos lejanos años, que la objetividad es una meta que el politólogo o el historiador se deben esforzar de alcanzar. Por eso considero que los universitarios que se meten en política además parangonándose de sus títulos y de sus pretendidas investigaciones, son charlatanes, peligrosos barbaros.
¿Qué le llevó estudiar la controvertida personalidad de José Antonio Primo de Rivera y a un olvidado Juan Donoso Cortés?
- Bueno, en realidad, mis primeros trabajos universitarios fueron sobre la Escuela de Salamanca (siglo XVI y XVII), famosísima escuela casi desconocida en Francia y muy mal conocida en España. Mi descubrimiento del pensamiento de José Antonio Primo de Rivera fue posterior y totalmente fortuito. Leí dos obras sobre él publicadas por la editorial antifranquista Ruedo Iberico: Antifalange del periodista y polemista marxista, Herbert Southworth y Falange: historia del fascismo español del historiador, entonces social-demócrata, Stanley Payne. Despertaron mi interés por José Antonio y años después, en 1975, defendí mi tesis doctoral. Se trataba de un doctorado de Estado, y no de Universidad, el mayor grado académico otorgable entonces por el Estado francés. Conste que a pesar de mi alejamiento de los convencionalismos, mi tribunal, compuesto de profesores liberales y socialdemócratas al “viejo estilo”, me dio la mayor graduación: summa cum laude. Una actitud honesta e independiente, inimaginable hoy en una universidad dominada por lo políticamente correcto. Esto fue mi primer paso. Luego me interesé por el liberal José Ortega y Gasset, y el tradicionalista Juan Donoso Cortés, y publiqué en Francia varios ensayos y antologías. Otro de mis temas favoritos ha sido la Guerra civil española. Di a conocer al público francés unos cuantos autores españoles absolutamente desconocidos en el Hexágono. También tuve la satisfacción de romper la omertà de 40 años, que había afectado a Stanley Payne, publicando y prologando su libro La guerre d’Espagne. L’histoire face à la confusion mémorielle (Editions du CERF, París, 2010).
¿España o Españas?
- Yo digo siempre España, como digo lengua española (y no castellana). Spain and Spanish language dicen, por cierto, y sin vacilar, los ingleses y los americanos del norte. Pero tampoco me parece algo fundamental. Muchos españoles creen que el concepto “Españas” es reciente y a menudo lo hacen remontar a la Constitución de 1978, con la institucionalización de la división de España en comunidades autónomas. Sin embargo, por citar un solo contra-ejemplo, recordaré que el catedrático de Filosofía del Derecho de sensibilidad carlista, Francisco Elías de Tejada, acostumbraba utilizar dicho concepto en los años 1940-1975. Ahora bien, si con este concepto de Españas se quiere esconder un proyecto de desconstrucción de España en tanto que nación, por supuesto, como historiador, discrepo totalmente. Dejo a los papanatas la admiración por intelectuales y artistas mediáticos como Savater, Sánchez Ferlosio, Javier Marías o Antonio Gala. Yo me quedo con la pléyade de autores famosos, de izquierdas y de derechas, unidos al ser y a la existencia de España: Feijoo, Cadalso, Balmes, Costa, Ganivet, Menéndez y Pelayo, Giner de los Ríos, Unamuno, Ortega, Maeztu, Baroja, los Machado, Marañón, Madariaga y tantos otros.
Según sus estudios y reflexiones, la crisis que sufre España, ¿participa de una más global, que afectaría a toda Europa, o subsumiría, además, problemáticas seculares jamás resueltas?
- En efecto, creo que “el drama de la España moderna” se ha dado, en gran parte, de manera similar al de las otras grandes naciones europeas (Francia, Italia, Gran Bretaña, Alemania, etc.). Indudablemente, la construcción de la España moderna y democrática se ha hecho sobre el rechazo absoluto de la dictadura franquista. Pero, como dicen los ingleses, se ha desechado el bebe con el agua de la bañera. Los estereotipos del pasado, la amplia memoria histórica (que no reciente) y la valoración de la continuidad han sido continuamente denunciados en la península. Un error. La oligarquía o las elites postfranquistas, imitadoras de sus maestros europeos, se han mostrado incapaces de generar un nuevo proyecto de vida en común, de suscitar un sentimiento de pertenencia a una unidad de destino. Los responsables son globalmente todos los mandos de los partidos de gobierno, tanto de derechas como de izquierdas, los neoliberales y los neo-socialdemócratas. Evidentemente, en este proceso se suman, como dice usted, problemáticas seculares jamás resueltas, o características específicas de España. Pero conviene subrayar, sobre todo, la incapacidad de las elites europeas mundializadas, desconectadas de la realidad, obsesionadas por la creación de una Europa librecambista, multicultural, avasallada, sin marco geográfico, histórico y cultural; una Europa hecha por y para ciudadanos zombis.
Catolicismo y España: ¿cemento o cortapisa? Al casi desaparecer aquél, ¿España tiene sentido?
- El catolicismo ha sido la gran suerte de España. Su eclipse, un desastre. Sólo desde 2015 se han cerrado 341 casas de religiosos en España. Una evolución terrible que va de la mano con el profundo deterioro del país. No olvidemos que para Maquiavelo, Montesquieu, Tocqueville, Lord Acton, y muchísimos más, es la religión lo que frena los apetitos y sostiene las virtudes (y sobra decir que estos pensadores se referían esencialmente al cristianismo). Mire usted, en nuestra Francia “Fille aînée de l’Église” tenemos una cierta experiencia del tema. Desde la Revolución francesa se ha luchado, a menudo brutalmente, contra la Iglesia y el catolicismo. Hemos conocido las persecuciones religiosas, el sectarismo laicista, el racismo republicano de base anticristiana y al final, una vez laminado el cristianismo, asistimos al triste espectáculo de unos políticos totalmente desarmados ante el desarrollo del Islam. Lo único que se les ocurre es manipular la opinión pública, repitiendo ad nauseam, y desde hace más de 30 años, que no hay reemplazamiento de la población, que esto es una fantasía, y que de todas formas habrá (se supone que gracias al milagro que ellos cumplirán un día) un nuevo Islam, modernizado, reformado, contextualizado, laicizado, democratizado, compatible con el modelo occidental, capaz de marginar a “la pequeña minoría fundamentalista vivero del totalitarismo islamista”. Una saga de mentiras y sandeces.
Clase política y pueblo español, ¿tal para cual y viceversa?
- Como dice El Cantar de mio Cid: «¡Dios, qué buen vasallo, — si oviesse buen señor!»". Confieso que me he impuesto seguir a los principales líderes políticos de España, escuchando o leyendo algunos de sus discursos. El panorama es desesperante. Quizás nunca han imperado tanto la demagogia, la duplicidad y el engaño.
Una educación degradada, la pérdida del sentido trascendente de la existencia, individualismo acelerado por las nuevas tecnologías, el consumismo como estilo de vida, la atomización social como fruto y la consiguiente debilidad de la persona…, ¿comparte el diagnóstico? Tamaña revolución antropológica, seguramente universal, pero acentuada por el temperamento español, ¿es reversible?
- No lo sé, pero le recordaré el dicho maurrasiano: “La desesperanza en política es una estupidez absoluta”.
¿Por qué no existe en España una “derecha de ideales”?
- Creo que existe, pero no tiene la menor visibilidad en los grandes medios de comunicación. Sólo hablan los representantes de la derecha de intereses, obsesionados por las recetas neoliberales, por el economicismo, la competitividad, la reforma del mercado del empleo, la reducción de los déficits.
En España se tiende a buscar analogías entre Podemos y el Frente Nacional francés. ¿Encuentra razonable tal perspectiva?
- El éxito de Podemos se debe a su constante promoción en los medios de comunicación. Al contrario del Frente Nacional, un partido populista votado mayoritariamente por los obreros y los asalariados, que ha sido siempre marginado y boicoteado por los periodistas y los representantes de la oligarquía político-económico-cultural. Podemos tiene, ante todo, una herencia radical o extremista de izquierda: tesis ecologistas, defensa del multiculturalismo, rechazo de las fronteras, laicismo maximalista, federalismo y a veces separatismo, admiración hacia los movimientos populistas tercermundistas de Chávez y Morales (pero sin compartir sus patriotismos o nacionalismos). La ideología de Podemos es una mezcla de crítica virulenta del capitalismo (abogan por controles y represiones económicas) y de absoluta defensa del liberalismo “societal” (apertura de las fronteras, odio del Estado, generalización del aborto, lucha contra las discriminaciones, etc.). La contradicción insalvable de Podemos es querer hacer del individuo la norma de todo y a la vez querer una colectividad unida. A diferencia del Frente Nacional, Podemos cree en las recetas supranacionales, en una reforma milagrosa de la Unión Europea, lo que hace de él un partido desfasado y condenado a la impotencia. El caso de Podemos es atípico; paradójicamente hace eco al eslogan de Fraga Iribarne “Spain is different”. Podemos y el partido Syriza, movimiento desacreditado por su vergonzante sumisión a la UE, son dos populismos de extrema izquierda. Tienen muy poco que ver con los numerosos populismos europeos que se definen a favor de la justicia social y en contra de la globalización mundialista, del reemplazamiento poblacional y civilizacional. Incluso el Movimiento 5 Estrellas no comparte la ideología inmigracionista de Podemos, uno de los pilares del mundialismo, por no querer jugar el papel de los “idiotas útiles” como decía Karl Marx.
Como buen conocedor de la historia y la actualidad españolas, resumiendo todo lo anterior, ¿vislumbra un futuro para España o, según su criterio, esta nación sufre los espasmos de un fin cercano?
- Ya no creo que los pueblos europeos de Occidente se puedan salvar solos. Pongo mis esperanzas en los países del Este, que han sufrido durante tantas décadas el totalitarismo comunista. Quizás ellos nos ayuden a deshacernos de la oligarquía neoliberal dominante, a romper con lo políticamente correcto y a salir de nuestra dormición.
Vieja política versus populismos; oligarquía versus pueblos; mundialismo versus identidades colectivas; pensamiento progresista políticamente correcto versus tradición judeo-cristiana;…, ¿cuáles son los ejes decisivos, a su entender, de “la cuestión” de nuestro tiempo?
- La única división importante de hoy es la que opone, en el interior de las izquierdas y de las derechas, a los partidarios del apego frente los partidarios del desarraigo; la que levanta a los defensores de la identidad, de la soberanía, de la justicia social y del bien común, frente a los adeptos del mundialismo, del multiculturalismo y del gran mercado. Nunca se debe olvidar la lección política de Aristóteles, Rousseau, Jefferson y de muchos otros pensadores prestigiosos: para que una sociedad democrática pueda sobrevivir se necesita un territorio relativamente limitado y un alto nivel de homogeneidad de la población.
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par Maria Poumier
Ex: http://plumenclume.org
Les chiites du monde entier se rendent pendant dix jours au pèlerinage de Kerbala au mois de mai, pour commémorer la naissance de l’imam Hussein, qui allait être massacré ainsi que sa famille, en 680. Cette année, cela fait exactement deux ans, le 5 mai 2014, que Daech s’installait, à la surprise générale, en Irak, prenant le contrôle des gisements pétroliers, la mirifique richesse du pays.
Le chiisme perpétue la lignée familiale du fondateur de l’islam. C’est plus tard qu’apparaît une faction dissidente, celle qui revendique l’autorité de la sunna, la tradition arabe, contre celle des descendants du Prophète. Et le schisme s’installe précisément à Kerbala, lors d’une terrible bataille. En termes chrétiens, on peut parler d’hérésie et de rébellion contre la théocratie héréditaire incarnée par les chiites. Ceux-ci, héritiers du christianisme oriental et particulièrement libanais, ont bâti une église centralisée à l’image de la papauté. C’est ce qui fait jusqu’à aujourd’hui leur force, même si chaque ayatollah conserve une grande autonomie, comme autant d’évêques locaux, ce qui ne va pas sans heurts.
Cette année, le 10 mai, puis le 11 octobre, anniversaire du martyre de l’imam Hussein (le troisième imam, 626-680), une histoire de cruautés et de perfidie révoltante est intensément revécue chaque année à Kerbala, ainsi que le souvenir d'Abbas, frère d'Hussein, symbole du dévouement et de la fidélité ; tous deux sont les fils de l’imam Ali (deuxième imam, 600-661), dont on vénère le mausolée à Najaf. Le pèlerinage de Kerbala fait écho à celui de Machhad, en Iran, où l’on commémore le martyre d’un autre imam encore, l’imam Reza, également assassiné dans des conditions atroces et déloyales (huitième imam, 765-818).
Les femmes pleurent et sanglotent dans les mosquées, comme si ces massacres étaient strictement contemporains. Les hommes aussi pleurent en public, et des groupes de pèlerins se flagellent dans les rues, comme les pénitents des Semaines saintes d’Andalousie et du Mexique s’infligent des pénitences. Des chants extraordinaires s’élèvent de partout, récits épiques transmis oralement comme nos chansons de geste ; les moments relevant clairement du miracle improbable donnent lieu à des fragments énigmatiques et intenses, comme dans le Romancero castillan ; psalmodies élégiaques, pauses sentimentales, psaumes bibliques déchirants adressés au ciel, très proches de la ligne mélodique du Cante jondo, s’enchaînent et se relaient. Cela se passe dans la rue, aux abords du sanctuaire. Les gens marchent en reprenant des refrains, hommes, femmes, couples, enfants, nourrissons, aïeules en chaise roulante. Des groupes de femmes s’assoient sur le trottoir pour écouter les bardes, elles cachent leurs sanglots dans les pans de leur voile. Les enfants sont parfaitement sages, sans se forcer le moins du monde, et ils offrent des bonbons aux passants. Les commerçants sont discrets, sous les arcades, il n’y a pas un touriste occidental pour attirer mendiants, publicité agressive ou profanation quelconque. Une belle cloche sonne un angélus inattendu : c’est l’horloge de style Big Ben qui jouxte la mosquée de l’imam Hussein. Et les lecteurs professionnels du Coran, toujours inspirés, fervents et contagieux, se succèdent dans les mosquées, tandis que résonnent, dans chaque ville, les appels des muezzins à honorer Dieu plutôt que le Veau d’or et autres idoles devant lesquelles s’abaissent si misérablement les impies, parmi lesquels nous Européens, ne sommes pas les moins obscènes.
Le christianisme a organisé la piété naturelle et le besoin de catharsis partagée autour des images du Crucifié. Les Evangiles racontent que les Juifs et les Romains, en une mauvaise alliance politique de circonstance, furent les bourreaux d’un innocent tellement saint qu’il en est plus que surhumain. La dévotion chrétienne pour le Calvaire, avec tout le rituel de la Semaine Sainte, découlant de la lecture du récit de la Passion selon saint Marc, réitérée à chaque dimanche des Rameaux, est tout à fait comparable à l’émotion organisée autour du souvenir des imams assassinés, et de la reprise de chaque épisode, en détail, de la trahison. Mais le christianisme choisit deux mises à distance : nous ne tenons pas les Italiens d’aujourd’hui ni les juifs d’aujourd’hui pour les assassins de notre Jésus-Christ. Et nous refusons (à l’exception précisément des Nestoriens et des Jacobites, courants dominants du christianisme assyro-syriaque) de ne voir en lui qu’un mortel comme nous : le qualifier de saint ou de prophète parmi d’autres ne nous suffit pas : il est pour nous le fils unique de Dieu, consubstantiel au Père. Ces mises à distances sont deux sages barrières élevées contre des identifications précises qui pourraient porter les chrétiens à l’agression renouvelée et à la haine vengeresse sur des peuples bien réels, dont la permanence et la continuité au long de vingt siècles sont indiscutables. En revanche, nous ne refusons pas de pratiquer l’expressionnisme et de représenter avec le réalisme le plus intense le cadavre torturé du Christ, et chacun de ses bourreaux, avec le risque de nous prendre pour les nouveaux crucifiés par les abus de tel ou tel pouvoir. Mais nous ne considérons pas légitime de sauter sur aucun tortionnaire pour le crucifier à son tour, en bonne symétrie selon la loi du talion, la loi que partagent judaïsme et islam.
Pour l’islam, la vengeance reste un devoir relevant du sens de l’honneur. Et ce n’est pas sanguinaire dans le sens unique où on l’entend dans le monde occidental, puisque le devoir de vengeance implique celui de mettre en jeu sa propre existence, de donner toute sa vie, de se sacrifier selon la logique du djihad, du dépassement de soi. Comme dans les temps les plus anciens de toutes les sociétés guerrières primitives, dans l’idéal d’un islam vivant, il n’est de mort digne que la mort au combat, dans l’acte de donner la mort à l’adversaire.
Le judaïsme, comme l’islam, refuse la représentation visuelle de ce qui bouleverse, mais comme l’islam, il réactualise constamment la légitime revanche contre les bourreaux : culte de la Shoah, superposition mémorielle de chaque épisode où des juifs se sont sentis persécutés parce que juifs, jusque dans le passé le plus lointain. Le slogan « Identify and indemnify »[1], « cultivons et renforçons l’identité juive afin de mettre en action des attaques et des exigences de réparation sans limite dans le temps ni dans l’espace », relève de la même logique ancestrale, datant sans doute de l’époque où une tribu ne pouvait survivre qu’à condition d’exterminer, sur le territoire revendiqué en propre, toute autre population humaine. C’est la logique du lion en son domaine. L’imam Hussein et son frère l’imam Hassan (deuxième imam, 625-669) sont représentés comme deux lions ensemble. Et les chiites sont les plus fervents tenants de la généalogie comme principe d’autorité indiscutable, chaque fils étant redevable de son présent et de son avenir envers toute la lignée mâle qui l’a amené à voir le jour.
Mais pour nous, le Christ est ressuscité, et le crime de ceux qui l’avaient crucifié s’en trouve minoré dans ses retombées, on peut et on doit, dans la fidélité au Christ, proposer la paix, la réconciliation, l’amour, et construire un avenir de coopération loyale avec les éventuels descendants de tel ou tel peuple qui ait pu dans le passé assassiner le Christ, des saints chrétiens ou de simples mortels chrétiens. Pour le pape comme pour nous tous qui nous appuyons sur cette logique de dépassement de l’humain tribal, les USA et autres impérialistes associés dans l’Otan sont les nouveaux hérétiques qui placent leur « sunna », leur tradition prédatrice propre, par-dessus les vrais commandements de Dieu, impliquant respect et protection réciproques.
Par ailleurs, les musulmans et leurs autorités sont des gens pragmatiques, et savent également pratiquer la négociation et l’alliance. Seuls les wahabbites continuent de prôner l’extermination de tout ce qui n’est pas de leur goût, et Daech est la mouvance qui peut, grâce à des financements étrangers, se permettre de prendre au pied de la lettre ces recommandations.
Or pour les chiites, dans chaque contexte précis, le passage à l’univers du pardon et de la construction en commun est particulièrement difficile. Ils ont, en dehors de l’Iran et de l’Irak où ils sont majoritaires, toujours constitué la minorité pourchassée, ce qui explique d’ailleurs qu’ils soient si sensibles au thème de la justice, et de la révolution pour bâtir l’avenir selon le modèle khomeyniste. Pour s’en tenir au présent, ils héritent de trente années de guerre au nom de l’islam sunnite : 1980-88, Saddam Hussein lançait ses troupes contre l’Iran, et tentait d’y déporter tous les chiites irakiens ; bilan : entre 500 000 et 1.200.000 morts en tout. Les USA avaient vivement encouragé cette guerre, qui servait parfaitement leur dessein de renverser le pouvoir de Khomeiny et de reprendre le contrôle de l’Iran. Mais les sunnites autour de Saddam échouèrent. Alors les Bush et autres néo-conservateurs totalement identifiés aux intérêts israéliens entreprirent deux guerres pour se débarrasser d’un dictateur incapable et arraisonner l’Iran dès qu’ils auraient pris le contrôle de l’Irak. Second échec total : les militaires US ne peuvent circuler sur le sol irakien sans se faire abattre dans des embuscades, pas plus qu’en Afghanistan, et se sont retirés d’Irak en 2011. On nous dit que désormais, conscients de leurs limites et dépendant moins du pétrole irakien que par le passé, les US souhaitent charger les Iraniens d’administrer l’Irak. Ce n’est certainement pas pour renforcer le pouvoir régional iranien, mais pour mieux affaiblir les ingérables Irakiens ; partageant toujours le schéma israélien, la caste à la manœuvre aux US veut casser l’Irak en trois nouveaux Etats, l’Etat kurde chrétien au nord devant être le plus docile, et d’ailleurs celui qui détient une bonne part du pétrole. Bassorah, l’autre région pétrolifère, a des raisons comme le Kurdistan de se laisser tenter par l’autonomie. C’est dans le cadre de cette stratégie qu’est encouragé Daech, ennemi juré des chiites, qui a annoncé vouloir réduire Kerbala en cendres. Et l’Arabie des Saoud a ses raisons pour répandre le plus féroce wahabbisme : elle veut que la Mecque ait l’exclusivité des offrandes des pèlerins, qu’ils cessent d’arriver là-bas au terme d’un parcours qui comprend les étapes de Jérusalem, Kerbala, Najaf et Médine, Kerbala continuant d’attirer non seulement les chiites, mais aussi les autres musulmans, à la recherche du contact physique avec la sainteté, au-delà des enjeux politiques du passé, tout à fait prêts à la cohabitation pacifique au présent.
Dans ce contexte, patriotes chiites et sunnites irakiens savent parfaitement que la seule chance pour l’Irak de ne pas assister impuissants au démembrement de leur Etat consiste à présenter un front uni contre Daech. Le wafq sunnite de Bagdad Abdoulatif al Humayin le répète, tout comme le wafq chiite de Bagdad Saïd al Moussawi. Et quand on demande au chef sunnite du camp de déplacés de Mossoul installé à Kerbala s’ils souhaitent l’intervention d’ONG humanitaires occidentales, il est clair et direct : c’est d’intervention militaire contre Daech qu’ils ont besoin, avant tout. Ce camp abrite environ 8000 personnes, manquant d’eau, d’électricité, d’écoles et de soins médicaux…
Lors de la guerre contre l’Iran, nombre de chiites irakiens ont combattu pour l’Irak contre l’Iran, tandis que d’autres, sunnites, refusaient d’attaquer l’Iran ; maintenant, lorsque l’imam sunnite de Bagdad demande 5000 volontaires pour renforcer l’armée irakienne contre Daech, ce sont 20 000 jeunes hommes qui se présentent, de toute confession. L’autorité suprême résidant à Najaf, l’ayatollah al Sistani, est celui qui a lancé les troupes de volontaires au secours de l’armée irakienne pour combattre Daech, dès juin 2014. Il incarne la volonté d’unité des Irakiens, par-dessus tout enjeu de pouvoir selon l’appartenance religieuse. Contre l’intoxication médiatique occidentale, c’est un devoir que de promouvoir cette logique patriotique de défense du territoire national par-dessus les clivages religieux. On ne peut que souhaiter que le gouvernement irakien accepte l’emprise croissante de Moktada al-Sadr, celui qui, à partir du culte familial à ses héros, son père et son oncle tombés au combat, peut mobiliser les tribus de toute confession, car il a su organiser la déroute US, et il est immensément populaire.
Front commun chiites-sunnites : il ne s’agit ni de vœu pieux inopérant, ni d’un mot d’ordre démagogique pour cacher aux Occidentaux hypercritiques une hargne toujours aussi vivace entre les deux courants religieux : il s’agit de la seule stratégie gagnante réaliste.
On peut s’étonner de la récurrence d’un réseau d’alliances familiales bien réel : au sein d’une même tribu, il peut y avoir des chiites et des sunnites, et les mariages faisant fi des rancunes ancestrales sont bien réels. L’extermination du concurrent sur un territoire donné est de nos jours, sur la planète devenue village global sans issue de secours, une absurdité, car elle conduit toujours à un double anéantissement, et à la préparation du prochain massacre en réparation du précédent. L’alliance par le biais du mariage d’amour à la vie à la mort et négocié par les deux familles, est le passage obligé pour l’abolition des rancunes. Il faut impérativement que se forment et se consolident des liens intimes entre les gens d’origine diverse. Dans une autre dimension, l’aéroport de Najaf a ouvert en 2008, comme une première pousse de la renaissance après les dégâts énormes infligés à la ville par les US : c’est un symbole d’unité dans le développement et d’ouverture.
Les leçons pour nous Européens, sont multiples. La loyauté et la capacité de pardon semblent avoir progressé en Occident, à mesure que les guerres entre Européens, construites sur des différences de religion, ont reculé ; la laïcisation de nos sociétés, paradoxalement, a fait progresser respect et coopération, c’est-à-dire applications pratiques du principe révolutionnaire et universel chrétien : aimez-vous les uns les autres, y compris vos ennemis, n’en restez pas à la loi du talion qui est intrinsèque au choix de l’appartenance tribale par-dessus tout. Si l’on tisse des liens familiaux entre communautés, ce qui équivaut à un métissage consenti par chacun au niveau de la conscience intime et de sa descendance, la vendetta à grande échelle n’est plus une fatalité: en famille, on parvient à peu près à s’entendre, être en froid peut ne pas déboucher sur des massacres brûlants. Si les familles mélangées imposent leur principe amoureux pour la perpétuation de la vie, les méfiances et provocations entre descendants de juifs, musulmans et chrétiens peuvent ne pas être réactivées à chaque génération. Si des projets de rapine se réactivent et se parent de prétextes religieux, comme dans l’ambition de Daech, c’est quand des pouvoirs étrangers s’en mêlent, et attisent le feu à coup de milliards.
Malheureusement, si les guerres de religion intra européennes se sont atténuées, et si les guerres interethniques peuvent parfaitement être évitées, il reste notre spécificité occidentale : nous nous enferrons dans le clivage idéologique droite gauche, qui a pris la place du fanatisme religieux : c’est le mur à abattre chez nous, dans notre conscience, et le poison qu’on nous inocule, de l’étranger, parce qu’il est fonctionnel pour nous affaiblir.
Il faut donc, depuis la France, actualiser et dynamiser la ligne Villepin de 2003 : contre les visées impériales des Saoud, des Israéliens et des néo-conservateurs US, favoriser tous les rapprochements entre sunnites et chiites pour sauvegarder l’unité de l’Irak. Ce n’est pas à nous d’approfondir leurs contentieux, malentendus ou défaillances. Mais c’est à nous de sortir la France des griffes des mêmes Etats prédateurs : US, Israël, Arabie saoudite. Les jeunes volontaires irakiens qui donnent leur vie dans le combat contre Daech sont les héros et les saints de notre temps, et ils se battent pour nous. La moindre des choses est de nous battre pour eux. Notre pape, autorité de référence même pour ceux qui ne se disent pas chrétiens, a raison : d’abord protéger les plus éprouvés, ceux qui, la mort dans l’âme, nous demandent l’hospitalité. Le devoir d’hospitalité ne concerne pas que les musulmans, qui en font un principe inébranlable. Ainsi la rancœur cèdera le pas à la reconnaissance, aux obligations réciproques. Les gens qui se retrouvent parqués dans des camps de réfugiés sont en majorité des gens qui ont tout perdu par la faute de ceux qui détruisent leurs pays depuis l’étranger, de préférence en dissimulant leur ingérence. C’est Israël, les US et l’Arabie saoudite qu’il nous appartient de combattre, dans la guerre sainte mondiale de notre temps.
A Bagdad, comme nous manifestions notre étonnement devant le sang-froid des gens de Kerbala, la ville qui attire ces jours-ci, exactement comme tous les ans, les pèlerins par centaines de milliers, voire millions, alors que Daech les menace explicitement, et multiplie les attentats dans la capitale elle-même, et à moins de 100 km de Kerbala, le cheikh sunnite Abdoulatif al Khomeyim nous a dit : « vous les Français êtes abattus parce que Daech commet des crimes chez vous aussi : retrouvez la foi, et vous n’aurez plus peur ». Et un chiite dévoué à la médiation entre les différentes communautés qui peuplent la France ajoute, selon la tradition de toutes les religions : « celui qui ne croit en rien n’est rien, mais chacun, lorsqu’il touche le fond du désespoir, ressent aussi la main tendue de Dieu vers lui ».
En France, après un attentat, les jeunes retournent sur les lieux du massacre pour bouffer, avant d’aller manifester pour la castration générale souriante, couleur « arc en ciel » sous prétexte de liberté et d’égalité. A Kerbala, les jeunes vont revivre à la mosquée le martyre de l’imam Hussein et ils repartent au front avec un courage renouvelé. Les uns sont les alliés aveugles des US et de l’Arabie saoudite, dociles à tout lavage de cerveau utile à la domination mentale sioniste. Les autres gagneront inéluctablement, parce qu'ils ont la santé mentale, et savent se projeter dans l’avenir, les femmes remplissant leurs devoirs de mères, les hommes remplissant leurs devoirs de guerriers.
Merci à Kerbala pour ces leçons.
Références : Guide de l’Irak, par Gilles Munier, éd. Jean Picollec, Paris, 2000 ; articles de Wikipedia, très riches, sur chiisme, Irak, guerres du XX° siècle en Irak. Site Irak-Actualités, animé par Gilles Munier.
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Sin lugar a dudas, a primera vista, el ojo inexperto sería incapaz de distinguir a una persona aleví del resto de musulmanes. Incluso sus centros de culto, decorados en ocasiones con cúpulas y minaretes, podrían pasar, vistos desde el exterior, como una mezquita más. No obstante, a medida que se curiosea con mayor detalle, se dará cuenta de las enormes diferencias existentes entre la comunidad alevi y los suníes y shiíes. Pero, ¿quiénes son los alevíes?
Los alevíes son fieles pertenencientes a una de las ramas no ortodoxas del Islam. Su tradición bebe de las enseñanzas del místico Hacı Bektaş, que vivió en la península de Anatolia entre 1209 y 1271 d.C. Su filosofía se basaba en el respeto hacia el resto de seres humanos y en la modestia y la equidad como formas de demostrar el amor por Dios y purificar la propia alma. No obstante, lo cierto es que no era teólogo ni llevó a cabo estudios en ninguna madrasa –escuela coránica–, sino que sus conocimientos los adquirió en sus viajes, por sus contactos con diferentes cofradías sufíes y por herencia de las tradiciones de tipo chamánico de su propia tribu, de origen turconamo. De hecho, siempre se mantuvo más cerca de la gente común que de los doctores de la ley islámica.
A Bektaş se le atribuirían poderes de inspiración divina, tales como la adivinación o la sanación, lo que poco a poco iría congregando una cofradía a su alrededor. Así se configuraría un culto que mezclaba ritos islámicos con prácticas chamánicas procedentes de Asia central, a lo que se añadían prolongados períodos de meditación y el uso de sustancias alucinógenas como forma de liberar al espíritu del cuerpo y acercarse a Dios. Todo ello características comunes entre las ramas gnósticas de la religión de Mahoma, presentes en todo el mundo islámico.
De las tribus turcomanas que seguirían las enseñanzas de Bektaş surgiría la comunidad aleví, la cual se impregnaría, de una forma u otra, de influencias de otros cultos y sectas que arraigarían en la dinámica península de Anatolia. Allí confluirían el shiismo en sus diversas corrientes y el sunismo, además de prácticas ancestrales de origen tribal y procedentes de toda Asia, traídas por las tribus nómadas en sus desplazamientos por el continente. Entre estas influencias se encontraría la de los Ahi, una cofradía religiosa-gremial, creada por el gran maestro Ahi Evren Veli, que bebía de la tradición de la futuwwa, la caballería islámica. Y también los hurufíes, una doctrina islámica cabalística con claras influencias shiíes y con elementos preislámicos.
Posteriormente, diversos acontecimientos reforzarían la autoconciencia de los alevíes como una secta particular. En primer lugar las matanzas de shiíes que el Sultán Selim I el Severo llevó a cabo en la Anatolia ante la amenaza de los persas safávidas –los cuales harían del shiísmo la religión oficial de Irán– y que afectarían a las comunidades alevíes por sus semejanzas doctrinales con esa rama del islam. En segundo término, también en este período, los dirigentes otomanos reforzarían el sunismo y su ortodoxia, hasta ese momento algo ambigua. Todo ello obligaría a los alevíes a huir y esconderse en las zonas montañosas. Allí, separados del resto de la comunidad musulmana, a salvo de la represión imperial y sin influencias de otros cultos, desarrollarían su fe y consolidarían la doctrina aleví. No obstante, es notable comprobar que no se les llamaría como tal hasta el siglo XIX, siendo hasta entonces considerados herejes, blasfemos o, simplemente, ateos.
En definitiva, en la forja de Anatolia se configuraría una fe muy especial, que si bien compartiría infinidad de creencias, símbolos y prácticas con alguna de las ramas del Islam, diferiría en muchas otras. Así pues, los alevíes creen –de manera similar al Islam shií– en la trinidad formada por Dios, Mahoma y Alí –yerno del profeta–, además de divinizar a diversos personajes, como el propio Hacı Bektaş o el Shah Ismail. Por otra parte, algo curioso de los alevíes es que no creen en la muerte como un hecho definitivo, ni en Dios como un juez que condena al cielo o al infierno en función de los actos en el mundo terrenal, sino en la reencarnación del alma en otro cuerpo tras el fin de cada vida, y en la unidad del mundo con la divinidad. En función de ello consideran a sus grandes héroes y heroínas como reencarnaciones del propio Alí. Asimismo, y aunque como el resto de musulmanes también consideran sagrados la Biblia o la Torá, no usan el mismo Corán que los musulmanes suníes, sino el Corán que supuestamente fue memorizado por Alí.
Por otro lado, no practican rituales fundamentales del Islam suní, tales como el ramadán o las cinco oraciones diarias, sino que tienen su propio ayuno, los doce primeros días del mes de muharram –el primer mes del calendario musulmán–, y además practican ayunos para purificarse cuando sufren alguna dolencia física o espiritual. De la misma forma, el ritual de la oración aleví es distinto, cumpliendo la función tanto de ceremonia religiosa como de reunión social, y llevándose a cabo en medio de bailes y al son de la música. Todo ello configurando un rito cuya función es tanto la de unirse con Dios como la de purificarse del mundo material.
Además, algo muy característico de los alevíes, que remarcaría sus enormes diferencias con el resto de musulmanes, es la concepción igualitaria entre hombres y mujeres dentro del espacio para el culto. Y es que, a diferencia de los que ocurre en las mezquitas suníes o shiíes, no existen espacios separados para cada género en el ineterior de los templos, y tanto mujeres como varones pueden encargarse de dirigir la oración de la comunidad.
En 1919, tras la Primera Guerra Mundial, lo que quedaba del mesmembrado Imperio Otomano, y que constituiría el territorio de la futura República de Turquía, quedaría dividida y ocupada por las potencias vencedoras de la contienda. No obstante, esta situación no iba a durar mucho, pues la resistencia nacionalista, dirigida por Mustafa Kemal Atatürk –padre de los turcos–, se reagruparía en el noroeste, iniciando la guerra de independencia. Los alevíes también se unirían a la guerra, atraídos por los valores que promulgaba el líder turco, tales como el laicismo, el republicanismo o la igualdad de género, el cual además rendiría respetos a su querido santo Hacı Bektaş.
Los turcos saldrían victoriosos del enfrentamiento contra los invasores y en 1923 se proclamaría la República. No obstante, y si bien el Estado turco se construiría impulsado por un nacionalismo de tipo secular, en el cual política y religión debían estar separados en dos ámbitos diferenciados, en la práctica no todas las religionas vendrían a gozar del mismo respeto. El objetivo de Mustafa Kemal no sería tanto el erradicar la religión, consciente de la importancia que tenía ésta para muchos de los habitantes del Estado que pretendía diseñar, construir y gobernar, sino someterla al control burocrático del aparato estatal, adecuándola así a su propósito de configurar una conciencia nacional desde cero. Las instituciones creadas para ello fueron el Directorio de Asuntos Religiosos y el Directorio de Fundaciones Religiosas. No obstante, estas instituciones no representarían la pluralidad religiosa de la nueva república, sino que impondrían el Islam suní mayoritario como la versión verdadera de la fe. Con ello, las comunidades no suníes, entre ellas los alevíes, quedarían totalmente excluidas, los cuales, a pesar de conformar alrededor de un 20% de la población hasta nuestros días, serían obligados a reprimir su identidad cultural, haciéndose pasar por suníes si querían ser tratados como miembros iguales de la nación turca en la esfera pública.
A partir de ese momento los alevíes, que se habían visto sometidos a diversos tipos de persecución, comenzarían a experimentar discriminación a muchos niveles. Por ejemplo, sería muy difícil encontrar alevíes en puestos prominentes de la burocracia o el ejército. Y, por supuesto, la educación religiosa que se llevase a cabo en los colegios sería exclusivamente suní. Además, los clérigos suníes y sus mezquitas recibirían sueldos y financiación estatal, un privilegio del que jamás gozarían las comunidades alevíes, cuyos centros de culto, las llamadas cemevis, ni siquiera serían considerados como tal.
Posteriormente, durante las primeras décadas de la república, se producirían una serie de levantamientos protagonizados por el pueblo kurdo, que reclamaba para sí la autodeterminación y la formación de un Estado propio, algo que los tratados internacionales del fin de la guerra les habían negado. Muchos kurdos-alevíes participarían en dichas revueltas –las cuales serían brutalmente aplastadas–, lo que llevaría a que a lo largo de las sucesivas décadas el discurso hegemónico kemalista equiparara a los alevíes con los kurdos, justificando así ataques contra los primeros. Si tenemos en cuenta la articulación del nacionalismo kemalista alrededor de una fuerte identidad étnica turca, que considera a los kurdos como un pueblo atrasado y oscurantista o, en el mejor de los casos, como turcos que han olvidado su turquicidad y que hay que reeducar, podemos entender el estigma con el que los alevíes fueron marcados.
A pesar de todo, lo cierto es que los alevíes fueron de los grupos más receptivos a la hora de aceptar la nueva coyuntura, viendo el proceso de secularización impulsado por el Estado como un avance, y no cuestionaron su posición dentro del orden político hasta décadas recientes. De hecho, con la llegada del sistema pluripartidista en los años 40 muchos alevíes votarían al Partido Democrático (DP), heredero de la tradición republicana. Asimismo, aún a día de hoy continúan siendo uno de los apoyos sociales más amplios de los partidos políticos kemalistas.
Más adelante, el aumento de las libertades propiciado por la constitución de 1961 llevaría al desarrollo de organizaciones alevíes, impulsadas además por unas élites intelectuales que comenzarían a fomentar el desarrollo de una identidad particular. No obstante, sería en los 70 cuando la polarización política turca alcanzara su punto culmimante, la época en que los alevíes adquirirían un mayor y más determinante peso político. Durante este tiempo, los partidos conservadores turcos se inclinarían cada vez más hacia la derecha, identificándose política e ideológicamente con el espectro reiligioso suní. A su vez, los partidos de izquierdas de inspiración marxista también se radicalizarían, atrayéndose hacia sí a los grupos nacionalistas kurdos, y también a los alevíes. Serían los particulares años de plomo para Turquía, que vio como las guerrillas de uno y otro bando tomaban las calles, con el ejército y las fuerzas de seguridad del estado participando activamente en las batallas urbanas, apoyando a los grupos de extrema derecha, y con más de 20 asesinatos al día durante la mayor parte de la década.
Todo ello vendría a ligar irremediablemente a la comunidad aleví con el eje político de la izquierda radical, siendo considerados un grupo subversivo; además se reforzaría su equiparación con el pueblo kurdo, que además en las décadas siguientes vendría a adquirir la connotación de terrorista. Esto tendría una enorme importancia especialmente a partir del golpe de estado de 1980, cuando la represión estatal hacia los movimientos de izquierda, de los kurdos y de cualquier tipo de oposición política se dispararía. Pero de hecho, incluso antes, durante los propios años 70, los grupos de extrema derecha llevarían a cabo progroms contra comunidades alevíes, como es el caso de la masacre ocurrida en 1978 en la ciudad de Kahramanmaraş, perpetrada por los Lobos Grises y que acabaría con la vida de más de cien personas. Este tipo de sucesos se repetirían en las décadas siguientes, como en la masacre de Sivas de 1993, esta vez a manos de un grupo de radicales salafistas.
En definitiva, de nuevo los alevíes se verían definidos por el discurso dominante de las instituciones del Estado como una amenza para la estabilidad de la nación. Un hecho que se uniría a la potenciación por parte de los militares de la síntesis turco-islámica a partir del golpe de Estado de 1980, que pretendía movilizar la religión para combatir la movilización política antiestatal, y que desarrollaría una conciencia nacional turca reforzada con una buena dosis de conservadurismo religiosos de tipo suní, que volvería a situar a la comunidad aleví ante una encrucijada: asimilar el Islam suní mayoritario como propio o verse abocados a la marginación. Los alevíes volvían así a la casilla de salida de los primeros días de la república con Mustafa Kemal.
No obstante, a su vez sería el proceso de neoliberalización económica iniciado en los 80 el que pondría en cuestión el modelo estatocéntrico de modernización, impulsando las posturas que favorecían a los individuos frente al Estado. Una situación fomentada también por las cada vez más estrechas relaciones con la Unión Europea (UE) y la Organización para la Seguridad y la Cooperación Europea (OSCE) en las sucesivas décadas, que pedirían a Turquía aplicar de manera progresiva una serie de criterios fundamentales en materia de derechos humanos. En este contexto, los alevíes, los cuales se sumarían también al éxodo rural hacia los grandes núcleos urbanos turcos, donde les sería complicado seguir con sus rituales tradicionales, empezarían a reclamar con mucha más fuerza su reconocimiento oficial como un colectivo diferenciado de la mayoría suní, lo que llevaría asociado la demanda de una serie de derechos políticos y sociales determinados.
Posteriormente, tras la década de 1990, los movimientos islamistas articularían una identidad nacional alternativa que definiría la nación como una civilización otomana esencialmente islámica, en contraste con la identidad oficial, laica y occidentalizada. De esta nueva concepción de la república turca nacería, en agosto de 2001, el Partido de la Justicia y el Desarrollo (AKP por sus siglas en turco), liderado por el actual presidente, Recep Tayyip Erdogan. Quince meses después se celebrarían las elecciones, iniciándose una nueva era para la política de la república. Y es que cuando en 2002 el partido AKP se alzara victorioso en las elecciones, se iniciaría un proceso que cambiaría la política turca hasta la actualidad. Por un lado, el poder que los militares habían ostentado hasta el momento sería puesto bajo control de una forma que no había ocurrido en los casi 70 años de la república turca. Por otro, la cuestión kurda se pondría sobre la mesa con el diálogo de por medio, un cambio fundamental tras una guerra de casi 20 años que se había cobrado decenas de miles de vidas. En definitiva, los discursos frente a temas fundamentales en la historia política turca cambiarían radicalmente.
También respecto a la cuestión aleví habría novedades, pues sería el primer gobierno de la historia de Turquía en tomarse en serio oficialmente el problema aleví. Esta postura se vería plasmada en lo que se denominó el “Alevi Opening” (la Apertura Aleví), celebrándose distintos talleres y reuniones entre los representantes de la comunidad aleví y los miembros del gobierno, llegando a participar el propio Erdogan en una de las celebraciones de ruptura del ayuno aleví. No obstante, las verdaderas intenciones del líder turco pronto saldrían a la luz, comprobándose que la verdadera voluntad del partido AKP era más la asimilación dentro de la mayoría suní que el reconocimiento de los derechos de la minoría. Así, las cemevi siguen siendo consideradas meros centros culturales –a pesar de que el Directorio de Asuntos Religiosos se financia con los impuestos de todos los habitantes de Turquía, alevíes incluidos– y las llamadas de atención que el Tribunal Europeo de Derechos Humanos ha dado a Turquía respecto a esta cuestión –por ejemplo, respecto a la discriminación que sufren los alevíes en las escuelas al ser obligados a aceptar el programa educativo de religión, exclusivamente suní– no han tenido ningún resultado. Asimismo, la identidad religiosa de los alevíes continuaría utilizándose como arma política contra la oposición y las protestas sociales, dándose casos de puros insultos hacia la comunidad.
Por último, la masiva participación de los alevíes en las protestas sociales que estallaron en 2013, las llamadas protestas de Gezi, su posicionamiento junto a los partidos de izquierda y de oposición frente al conservadurismo de Erdogan, así como la perseverancia de la comunidad en seguir reclamando sus derechos y la postura contraria que han manifestado respecto a la postura del gobierno turco en Siria, han acentuado el antagonismo entre los alevíes y el AKP.
En definitiva, la lucha de la comunidad aleví deberá continuar. No obstante, los esfuerzos asimilatorios de un partido AKP cada vez más beligerante contra el disentimiento interno, dispuesto a fomentar fracturas sociales de todo tipo para asegurar su mantenimiento en las estructuras de poder, no parece presentar un panorama optimista a corto plazo para las reivindicaciones de los alevíes.
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La Chine, grâce à son particularisme culturel, sa longévité civilisationnelle et sa puissance économique, est un des derniers bastions en Asie que l’Empire aura du mal à soumettre à son projet de Nouvel ordre mondial. Le protestantisme évangélique est un des chevaux de bataille de l’Empire pour imposer son modèle dans le monde. La Chine est dans le collimateur, et le sait.
La présence ininterrompue du christianisme en Asie débute au XVIe siècle, avec l’arrivée de Magellan aux Philippines. Souvent associés au colonialisme en Asie, les missionnaires étant jésuites, franciscains, dominicains, le christianisme jouit aujourd’hui d’une image de modernité, par opposition aux religions locales, synonymes de tradition.
Symbole de cette modernité, le christianisme a accompagné les transitions démocratiques en Corée du Sud et aux Philippines. C’est ce glissement des églises chrétiennes, en particulier du protestantisme évangélique, du religieux vers le social, puis vers le politique, qui pose problème dans certains pays asiatiques, la Chine en particulier, même si cela ne fait pas encore les gros titres.
On trouve une présence chrétienne dans à peu près tous les pays de l’Asie de l’Est. Au Japon depuis le XVIIe siècle, à Taïwan, en Mongolie, en Corée du Sud (10% de catholiques et 20% de protestants), à Hong Kong, etc. : les protestants, tantôt baptistes, adventistes, méthodistes, pentecôtistes, se taillent la part du lion, grâce à l’influence géopolitique américaine dans ces pays.
De la même manière aux Philippines, où les catholiques (augustins) évangélisèrent les premiers, dès l’arrivée de Magellan, le catholicisme fut progressivement en compétition avec le protestantisme évangélique à partir du rachat des Philippines par les États-Unis en 1898.
A Taïwan, un territoire revendiqué par la Chine, et obligé des États-Unis, le catholicisme (propagé par les jésuites) n’a pas pu s’y développer de façon significative, en dépit de sa présence antérieure au protestantisme. Les églises à Taïwan sont, malgré les liens diplomatiques officiels de Taipei avec le Saint-Siège, à très grande majorité protestantes.
Malgré cette présence déjà importante, l’Asie est pressentie pour être le plus grand foyer d’expansion du christianisme dans le monde au cours du siècle à venir. Pour atteindre cet objectif, il sera donc nécessaire d’évangéliser de nouveaux territoires et de nouvelles populations. C’est précisément ce que les églises évangéliques baptistes américaines font en Mongolie (500 églises protestantes, et une petite présence catholique), au Vietnam, en Birmanie, en Chine et en Corée du Nord.
La Corée du Nord, paradoxalement surnommée le royaume ermite en dépit de son interdiction de tout culte religieux, peut sembler un choix étrange pour envoyer des missionnaires chrétiens évangéliser une population qui n’est autorisée à pratiquer aucune religion, et qui pour la plupart est plus préoccupée par des questions de subsistance. Il faut donc se poser la question de l’objectif de ces pasteurs, qui entrent plus ou moins clandestinement en Corée du Nord, non pas avec les valises pleines de produits de première nécessité, comme on on est en droit de l’attendre, mais avec des valises pleines de bibles traduites en coréen.
Si l’objectif n’est pas humanitaire, alors quel est-il, et pourquoi a-t-il été jugé supérieur à l’impératif humanitaire? Cet objectif ne peut donc être que de fédérer des convertis autour d’une idéologie autre que celle qui émane du gouvernement. Il s’agit donc d’encouragement à la sédition, puisque les missionnaires vont proposer à la population une religion qui, quelle qu’elle soit, leur est interdite par leur gouvernement. Située à la frontière orientale de la Chine du Nord, la Corée du Nord présente un intérêt stratégique pour les États-Unis, et c’est ainsi qu’il faut comprendre l’intérêt des missions protestantes évangéliques pour cette région.
Les missionnaires qui traversent sporadiquement la frontière sino-coréenne, ou qui accueillent les Nord-Coréens qui s’exilent vers la Chine, sont des pasteurs américains, canadiens, sino-coréens ou américano-coréens, basés en Chine, où leur présence est acceptée. Tel fut le cas du missionnaire protestant Kenneth Bae, arrêté en Corée du Nord en 2012, accusé de préparer une insurrection d’inspiration religieuse, qu’il avait baptisée Operation Jericho, référence biblique aux murs de la ville qui furent détruits par les trompettes des Israélites.
En Chine, le christianisme a fait une remarquable percée dans les vingt à trente dernières années, grâce à la tolérance du régime de Pékin, et sa compréhension de l’importance d’un retour de la spiritualité dans une société qui en avait été privée pendant toute la période maoïste.
La grande majorité des églises chrétiennes accréditées en Chine sont protestantes (principalement baptistes, influence des pasteurs sino-américains oblige), car elles ne dépendent pas du Vatican, qui n’a pas de relations diplomatiques avec la Chine. Elles ne répondent pas non plus, en théorie, à une autorité religieuse supérieure venant d’un autre État, comme le Pape, qui, du point de vue de Pékin, aurait une influence jugée excessive sur ses fidèles en Chine (il existe des précédents historiques…), et entrerait en concurrence avec la suprématie du Parti.
Donc, en apparence, le protestantisme évangélique ne présente pas de danger pour Pékin, et remplit une fonction bien précise, en apparence inoffensive, de redonner une spiritualité à une population qui en demande, et qui est autorisée à choisir entre plusieurs formes de bouddhisme, le christianisme, le taoïsme et l’islam.
Le problème est que le protestantisme évangélique vient des États-Unis, et que cette foi est gérée comme une multinationale : département de la stratégie (méthodes de travail), ressources humaines (recrutement et formation des pasteurs), marketing (publications, séminaires), logistique, relations publiques (rayonnement international grâce à une collaboration avec des artistes chrétiens, chanteurs, musiciens, acteurs, etc., qui tournent dans le monde entier).
Il est donc naturel que les églises protestantes évangéliques soient devenues, elles aussi, un outil de politique étrangère au service de l’Empire, comme l’attestent certaines informations émanant de personnalités de l’église évangélique elle-même, qui déplorent les relations incestueuses avec la CIA depuis plus de cinquante ans.
Il est établi que le travail de terrain des pasteurs dans les régions reculées du monde entier est systématiquement soumis à des séances de debriefing à Washington.
En plus des nombreux témoignages, souvent rétractés par la suite, de personnalités de la nébuleuse évangélique, et de personnalités à la retraite de l’industrie du renseignement, il est intéressant de rappeler la confession du Président américain Gerald Ford à ce sujet en 1975, sur l’utilisation passée, et fort probablement future, de missionnaires comme agents de la CIA, en violation flagrante du principe de séparation de l’État et de l’Église.
Ce qui ressort de ces révélations est que l’hégémonie américaine continue d’être promue dans le monde par une nébuleuse d’agents de propagande extraordinairement diversifiée, la religion et l’humanitaire jouant le rôle de fer de lance.
Le travail, dès les années 1960 en Amérique du Sud, de la fondation Wycliffe Bible Translators (aussi connue sous le nom de Summer Institute of Linguistics, ou SIL), associée à l’église évangélique Southern Baptists et à la famille Rockefeller (propriétaires de la Standard Oil) pour pacifier les populations pauvres locales, les convertir au christianisme évangélique, et les exproprier de gré ou de force pour prendre possession des ressources locales (au profit, incidemment, de la Standard Oil), semble avoir été financé par la communauté du renseignement américain. Ce travail d’évangélisation et de pacification est décortiqué dans le remarquable ouvrage Thy Will Be Done, The Conquest of the Amazon, de Gerard Colby et Charlotte Dennett, publié chez Harper Collins en 1995.
Cet ouvrage mentionne notamment deux points intéressants :
– Dès 1930, The Laymen’s Foreign Missions Inquiry (l’enquête sur les missions d’évangélisation des profanes à l’étranger), à l’initiative de John D. Rockefeller Jr. (Standard Oil) et de John Mott (pasteur méthodiste, dirigeant des YMCA et fondateur en 1948 du Conseil œcuménique des églises) a commandité une recherche de terrain sur toute l’Asie, et publié un rapport en 1932 appelé Rethinking Missions (Repenser les missions d’évangélisation).
– Une relation, connue aujourd’hui de tous, entre la CIA et l’agence indépendante du gouvernement des États-Unis USAid (qui comme son nom ne l’indique pas, dépend de la branche exécutive du gouvernement fédéral américain) au Laos et ailleurs en Asie, datant de l’époque de la Guerre du Vietnam:
«Le directeur d’USAid sous l’administration Nixon, John Hannah, a reconnu publiquement qu’USAid a financé des opérations de la CIA au Laos, et des révélations ultérieures établissent bien l’existence d’une telle collaboration en Équateur, en Uruguay, en Thaïlande et aux Philippines. Ces révélations pourraient causer du tort à toutes les missions d’évangélisation, mais le Summer Institute of Linguistics (SIL) était particulièrement vulnérable […] Dès les années 1960, SIL tirait de confortables revenus de l’USAid par le biais de gouvernements étrangers destinataires de l’aide USAid, ou directement de programmes financés par l’USAid dans les domaines de l’éducation bilingue et l’établissement de coopératives de développement agricole. À ces revenus venait s’ajouter une aide en équipement venant de surplus militaires, incluant des hélicoptères qui étaient exfiltrés du Vietnam et donnés à SIL.»
De nombreux exemples récents attestent que ces pratiques ont fait des émules, comme en atteste l’enquête du gouvernement américain en 1976 sur les liens de la CIA coréenne (KCIA) avec la secte évangélique du révérend Moon, et continuent depuis, au Venezuela, en Corée du Nord, en Birmanie, et à Singapour, où plusieurs pasteurs ont été accusés et incarcérés pour activités de sédition contre l’État.
En Birmanie aujourd’hui, les pasteurs baptistes convertissent en masse les membres des groupes ethniques (les Ho, les animistes, les bouddhistes Asho, etc.) historiquement opprimés par le régime de Rangoon. Comme à l’accoutumée, l’Empire endoctrine et forme les opposants naturels des régimes qui sont sur sa route, pour plus tard attaquer ces mêmes régimes par dissident interposé. Suivant les techniques de guérilla, ils travaillent en églises-cellules (cell-churches).
Il existe depuis quelques années une forte activité de ces églises protestantes baptistes en Birmanie, notamment à la frontière avec la Chine. On peut imaginer que ce développement ne doit pas manquer d’attirer l’attention de Pékin, qui pourrait se sentir, là aussi, encerclé et pénétré par une force d’influence extérieure, qui au contraire du Vatican, ne dit pas son nom, n’a pas de centre, n’a pas de leader, mais n’en est pas moins influente sur les esprits. Le fonctionnement des églises-cellules, qui vouent une sorte de culte de la personnalité au pasteur venu de l’étranger, ou ayant une relation proche avec les États-Unis, fait parfois penser à celui de sectes, notamment celles du mouvement protestant néo-charismatique.
En quoi une importante communauté évangélique peut-elle être une source d’inquiétude pour un gouvernement asiatique?
L’intervention avérée de pasteurs et autres intervenants accrédités (télévangélistes, conférenciers, chanteurs, etc.) dans les églises évangéliques pour donner des consignes de vote à leurs fidèles, comme ce fut le cas en Corée du Sud, donne une idée de ce qui attend les pays asiatiques qui laissent se répandre le protestantisme évangélique hors de tout contrôle.
En octobre 2011, lors d’élections en Corée du Sud, un groupe de chrétiens protestants a été accusé par la Commission électorale de la Communauté urbaine de Séoul d’envoyer des courriels de nature politique à des citoyens non-pratiquants et non-membres de leurs groupes, contenant une consigne de vote pour un candidat conservateur.
Dans des pays où il n’y a pas d’élections comme la Chine, la Birmanie ou la Corée du Nord, l’action des convertis, souvent choisis délibérément parmi les classes défavorisées (minorités ethniques, populations paupérisées), bien que pas uniquement, peut mener à des actions de nature anti-gouvernementale. Ce fut le cas récemment en Chine, à Wenzhou (la Jérusalem de la Chine), où l’opposition de fidèles protestants à la destruction d’une église décidée par le gouvernement local s’est soldée en faveur des manifestants. Comme le dit un pasteur chinois à cette occasion, «le gouvernement chinois se méfie de l’Église chrétienne, mais ne peut se mettre à dos 70 millions de fidèles» (dont 10 à 12 millions de catholiques de l’église officielle).
C’est justement ce militantisme grassroot, préconisé par les méthodes de prosélytisme et d’évangélisme baptiste, qui pose problème au gouvernement, car il prend vite une dimension politique, renforcée par son association à diverses ONG et autres acteurs de la société civile, souvent financés depuis l’étranger.
On remarque dans la littérature protestante évangélique une constante, celle de parler de persécution des chrétiens en Asie, alors que le nombre d’églises ne cesse d’y augmenter depuis 30 ans. Il s’agit encore de cette technique éprouvée sous d’autres latitudes, selon laquelle un agresseur se décrit comme victime de la situation qu’il a créée : ici, elle permet de dénoncer des États policiers non démocratiques (le Mal absolu), tout en fédérant les fidèles à l’étranger, pour qu’ils donnent de leur personne et partent évangéliser à leur tour, et lever des fonds pour les victimes (Le Bien).
Si persécution sporadique de chrétiens il y a en Asie, elle est éventuellement le fait d’une concurrence avec d’autres religions en cours d’implantation, comme l’islam dans le sud des Philippines, et non du fait de gouvernements, qui ne font que tenter de maîtriser l’expansion d’une foi considérée comme étrangère, et qui recourt à des techniques de guérilla pour se répandre.
Le protestantisme évangélique a beau s’autodéclarer religion autochtone, ce n’est qu’un mantra destiné à convertir plus de fidèles qui auraient des réticences à adopter une foi jugée étrangère par leur gouvernement.
Ce n’est que lorsque l’ordre public est fortement perturbé, comme à Wenzhou ou en Corée du Nord, qu’un pasteur peut se retrouver emprisonné et les fauteurs de trouble arrêtés. Rien qu’en Chine, entre 1949 à 2015 (mais en fait entre 1978 et 2015, puisque la liberté de religion a été anéantie pendant la révolution culturelle qui dura jusqu’en 1976), le nombre de protestants est passé de 1 à 70 millions, reconnus par l’État, avec leurs églises (plus de 50 000 aujourd’hui), et leur interlocuteur gouvernemental (le Mouvement patriotique des Trois Autonomies) : peut-on parler de persécution des protestants en Chine?
Les réunions que le Parti sanctionne sont celles tenues illégalement dans les maisons des fidèles, avec des pasteurs étrangers inconnus des services d’immigration ou du ministère de tutelle des religions en Chine, venant sur des visas touristiques, ne déclarant pas leur occupation ni l’objet de leur visite en Chine. Ce sont ces églises illégales qui sont à l’origine de l’envoi de missionnaires en Corée du Nord. «Nous voulons aider, et c’est plus facile pour nous que pour un pasteur anglais, sud-coréen ou américain», déclare anonymement un pasteur d’une église illégale en Chine.
Il semble donc établi que le prosélytisme protestant évangélique en Asie est un véhicule comme tant d’autres de pénétration de l’Empire, dans sa quête d’imposer son Nouvel Ordre Mondial.
Est-ce qu’une collaboration avec le Vatican ne serait pas finalement plus bénéfique au gouvernement chinois et au Vatican? Le catholicisme est bien moins prosélyte que son pendant protestant, ce qui est d’ailleurs bien la raison pour laquelle il perd du terrain en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Il est aussi plus détaché traditionnellement de la politique, comme en atteste une lettre adressée en 2007 par le Pape Benoît XVI aux catholiques de Chine, tentant d’établir une méthode de collaboration avec l’autorité de tutelle des catholiques de Chine, l’Association patriote catholique de Chine (qui, pour être autorisée, a dû officiellement désavouer le Pape).
Ce qui pouvait être perçu comme une tentative du Pape Benoît XVI de travailler vers une normalisation des relations avec la Chine sur une base de respect mutuel est peut être moins vrai depuis l’arrivée du Pape François.
Il est probable que Pékin aurait été plus à l’aise de continuer les négociations avec le Pape Benoît XVI, qui oscillaient entre des périodes de consensus puis de différends, plutôt qu’avec son successeur, qui est plus préoccupé de générer un bruit de fond médiatique sur des questions sociétales, plutôt que spirituelles. Les prises de position du Pape François, publiquement pro-immigration, pro-LGBT et droit-de-l’hommistes ne sont pas pour rassurer Pékin, pour qui ces trois questions sont d’anciennes préoccupations qui ne disparaîtront pas de sitôt. Tout d’abord, la crainte d’une immigration incontrôlée de réfugiés nord-coréens si le régime de Corée du Nord s’effondrait; la décision année après année de maintenir l’interdiction du prosélytisme LGBT; et une définition des droits de l’homme différente de la version messianique et moralisatrice de l’Occident.
L’expansion agressive du protestantisme évangélique américain en Asie, aux frontières nord, est et sud de la Chine et en Chine elle-même, ne peut qu’inquiéter le gouvernement chinois. Le rapprochement avec le catholicisme, moins prosélyte et moins porté au discours politique, est une alternative que le régime chinois pourrait envisager. Seule la question de l’ordination des évêques continue de diviser le Vatican et l’Association patriote catholique de Chine, après avoir été en passe d’être résolue sous Benoît XVI, avec des ordinations concertées pendant quelques années.
Malheureusement, les récents développements au Vatican, les prises de position sociétales de la nouvelle papauté, qui causent l’incompréhension même en Occident, ne peuvent que refroidir toute velléité de rapprochement avec le Vatican que la Chine aurait pu avoir, alors qu’il aurait été bénéfique aux deux États.
Le régime chinois, contraint de faire un choix entre un évangélisme baptiste agressif et cheval de Troie de l’Empire, et une mouture nouvelle du catholicisme, droit-de-l’hommiste, moraliste et véhiculant elle aussi les valeurs du même Empire, mais dans une version européenne et jésuite (et donc aussi avec une forte composante évangélique), n’aura peut-être d’autre choix que de maintenir le statu quo voire de durcir le ton vis-à-vis de tous les Chrétiens de Chine.
Laurent Schiaparelli
Article original pour Le Saker Francophone
00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, services secrets américains, protestantisme, protestantisme évangélique, evangelicals, chine, asie, affaires asiatiques, religion | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ex: http://www.onreligion.co.uk
Former British diplomat, Gerard Russell, has published a work looking at the minority religions in the Middle-East.
Abdul-Azim Ahmed speaks to him.
AA: Thank you Gerard for speaking to us about your book. Could you begin by telling us a bit about yourself?
GR: Sure. I’m a former British diplomat. I’ve been in the Middle East for many years and I learned Arabic. I’ve lived in Cairo, Jerusalem, Baghdad, Jeddah, and Kabul. In each of these places I had encountered these little religions, little communities, which when I looked at them, seemed to have preserved remarkably intact elements of much earlier trends and traditions of human thought. You see these communities, you think ‘this is amazing, this is history alive in the present day!’
AA: Can you tell me more about the religions you looked at, and where they come from geographically?
GR: I looked mainly at the places where I had lived and where I could say something that others perhaps couldn’t. So in Egypt I looked at the Copts, likewise Palestine for the Samaritans – Palestine-Israel I should say particularly as they are the original Israelites. I looked at Lebanon for the Druze, Iraq for the Yazidis and Mandaeans, Iran for the Zoroastrians and also I looked at Pakistan for an outlier group which is very different from the others, which is the Kalasha who live in Chitral in Pakistan.
AA: There was a very gruesome and unfortunate way in which the topic you look at gripped the headlines. In the summer of 2014, the self-styled Islamic State besieged a community of Yazidis in Iraq, and many were asking the question ‘who are the Yazidis?’ Naturally you were well placed to answer.
GR: That’s right. It’s not the first time that the Yazidis have been exposed to this kind of horror. In 2007 there was a massive terrorist attack which killed over 700 of them in Sinjar. So there is something of a history of this. Although it is important to remember that between the Ottomans (who as late as 1880s were behaving abominably to the Yazidis) and the al-Qaida attack in 2007, there was actually a prolonged period of mutual coexistence and inclusion. Egypt 1860 to 1920 is also a good example. There is a very clear trend in those times in which people of all religions in the Middle-East behaved to each other more decently than was sometimes the case in Europe during that era. That is important to remember because the narrative says ‘Muslims are uniquely intolerant’ which simply isn’t true; the reality is that the Middle-East was ahead of Europe in including its Christian and Jewish minorities for many years. The fact that it appears so negative now by comparison, is a product of particular circumstances – it is not inevitable at all!
AA: From that contemporary context, it is interesting to look at the roots as you mentioned. For myself, I find the Mandaeans and Yazidis especially intriguing, because they seem to echo a familiar theology of the three Abrahamic faiths, but have stark differences also. How was your experience of this?
GR: One thing that is interesting about the Mandaeans is that they recognise certain Jewish prophets such as Noah, but not Abraham. So you might think that is peculiar, because Abraham is the patriarch, but in fact they have this in common with many religions of two millennia ago. To the ascetics of the Middle-East, those who wanted a strict morality, they read about Abraham and they weren’t very impressed. The Mandaean rejection of Abraham is interesting because it connects us to that historic era, which is when the Mandaean religion was conceived.
The Mandaeans have an almost impenetrable demonology and cosmology written in their language, which is Babylonian Aramaic. Some of their rituals are thought provoking, such as the tradition of the priest staying awake for seven days and seven nights without eating to become ordained. Likewise, to become a bishop, you have an amazing ceremony where a message is sent to ‘other side’ through a dying person, to gain permission for this particular person’s appointment. Fascinating ideas. Sometimes when I read about these, it really makes me reflect and not just as ‘wow, this is really old’ but ‘wow, this is an interesting concept’. The Yazidis’ belief in Melek Taus is one such thing.
AA: Well maybe that is a point to pick up on. There is a certain familiarity, certainly for Muslims, with the cosmology of the creation of Adam and Eve, of the angels, of the role of Satan. But of course the Yazidis have a much more idiosyncratic understanding of Melek Taus who is associated with the fallen Archangel Iblis. Could you elaborate a bit more on that? It is an almost subversive take on traditional Quranic readings.
GR: Yes, it really is, when you look at certain aspects of Yazidi belief. For example, Melek Taus – he appears to be the Archangel Azazel, or Lucifer, or Iblis as he is called in Islam. The Yazidis use the term Iblis, but not Shaitaan which they see as insulting and in fact it is a taboo.
The Yazidis, like Muslims, believe Iblis rebelled against God, but unlike Muslims, Yazidis believe he was forgiven. That said, if you look back to the ninth century, there were a lot of Sufi movements that explored the idea of Satan in a way that wasn’t entirely hostile. The Islamic saint Rabia al-Basra said she wanted to quench hell, to extinguish the fires of hell, so that none would be good out of fear of punishment. The Yazidis actually say that the fires of hell have been quenched by the tears of Melek Taus’. It is in one sense a radical departure from the Islamic tradition, but in another sense, it is not a million miles away from what some Muslims have sometimes believed.
AA: That similarity, outwardly at least, is comparable to the Samaritans and the Jewish religion. Many people will be familiar with the story of the Good Samaritan, but unaware of the history of the people and their religion.
GR: The Samaritans have a great advocate who travels the world called Benny Tsedaka. They are interesting as they are both Palestinian and Israeli by nationality and politically – this is unique. Although to the outside world they look simply Jewish, it is much complex than that. The word Jewish comes from Judea and the tribe of Judah. The Samaritans are the descendants of a different people from the Northern Kingdom of Israel, supposedly wiped out by the Assyrians in the seventh century BCE. So they see themselves as being a separate people. They are not accepted by traditional Jewish Rabbis who do not regard them as ‘kosher’, as being part of the people of Israel.
The thing that really distinguishes them from Judaism is that whereas the Jews were scattered by the Romans, the Samaritans were largely left alone. It seemed like a blessing to them at the time. Interestingly though, the consequence is that now they almost don’t exist. They never really adjusted to living in diaspora. They have kept the old traditions exactly as they were. They still have a priestly caste, they still have sacrifices, and they keep The Law incredibly strictly. They almost became extinct as there were fewer than 30 of them at one point whereas there are now 771. So they have shown an amazing resilience.
One thing to remember about these religions is that people have predicted their extinction many times before, but they have been proven wrong, they have remarkable resilience. People in the 1840s saying the Druze will no longer have Chiefdoms in Lebanon, well they do. They said in the 1880s the Samaritans won’t last much longer, well they did. Politics changes – the mood can be hostile one year and then ten years later it may not be.
AA: That is a sobering thought, but positive too. That these religions may be more permanent than the transient politics of the region, and may outlive these contemporary catastrophes we see. Moving away from the Levant and Iraq to the Kalasha in Pakistan – could you tell us some more about them? They seem like another tradition that has survived despite the odds.
GR: These groups of course survived for many reasons, among them that there is a willingness in Islam for coexistence, or toleration at least, of other religions. But there were often geographical reasons – such them living in marshes or mountains. Often a conquering force would simply resign themselves to not enter a particular piece of land because it was simply too difficult.
In the case of the Kalasha, they lived in the great mountains of the Hindu Kush. There used to be a whole collection of tribes in that region who practiced what we could describe as an antique form of paganism. It really does involve many gods and sacrifices, ceremonies and dance, wine drinking too! They survived for a long time because of the mountains, and even Tamerlane, who was one of the few who did want to go around and convert people by force, couldn’t subdue them.
A few remaining Kalasha live in Chitral on what are now good terms with the local authorities. It has been a mixed history however. You can read some incredibly passionate books in defence of the Kalasha by Pakistani intellectuals. There were some individuals, particularly a local cleric who wanted to convert them in the 1950s, but they have survived.
AA: Taking a step back, there is a question I have which I wonder if you can shed some light on – is there a particular reason why the Middle East has a larger amount of religious diversity than Europe?
GR: That is a great question. There are a few reasons. One is that it has a very deep past. When Christianity and Islam arrived, the Middle East already had other deeply embedded religions which had philosophies which were very sophisticated and therefore more resistant to conversion than the equivalent in Europe.
The second reason is that historically the Arab Muslims who conquered those areas, they had to establish their own authority while having their own distinct religion. So they didn’t put emphasis on conversion, but they wanted acent for their rule. When Christianity came into Europe, it came via the Romans who had already ruled Europe for 300 years, they didn’t need to be as tolerant.
The third thing, which is partly related to that, is that Islam was quite accepting of other religions (I don’t mean to exaggerate – in actual behaviour, it was very similar to the Christianity in Western Europe) but what was unusual about Islam was that it had this greater level of acceptance of other faiths because of the Quran making it explicit these religions were respected, and this respect extended to religions that you might not immediately think about, such as the Mandaeans, also called the Sabians. And so I think it does prove something very important which is that the history of Islam, in particular the history of Islam when it was at its height in terms of culture and technology, when Baghdad was the capital of the world and the leading civilisation, was a history of religious diversity.
AA: Thank you very much for your time Gerard.
Heirs to Forgotten Kingdoms by Gerard Russell is available for purchase online and in bookstores.
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11:06 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, entretien, moyen orient, minorités religieuses, religion, yézidis, mandéens, samaritains, druzes, coptes, zoroastriens, irak, syrie, génocide, génocide culturel | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Heirs to Forgotten Kingdoms – illuminating the plight of the Middle East’s minorities
This journey by Gerard Russell into the ‘disappearing religions of the Middle East’ is a fascinating record of the end of tolerance
William Dalrymple
Ex: http://www.theguardian.com
In the spring of 2006, Gerard Russell was a bored British diplomat stewing in the heat of the Green Zone in Baghdad, “a five-mile 21st-century dystopia filled with concrete berms and highway bridges that ended in midair where a bomb had cleaved them”. Then he received a call from the high priest of the Mandeans.
The Mandeans, he knew, claimed descent from Seth, son of Adam, and believed themselves to be the last followers of John the Baptist. They were also said to be the last surviving remnant of the Gnostic sects that once proliferated across the Middle East in late antiquity. In addition, Arab scholars had long recognised them as “the last Babylonians”. It was, writes Russell, “rather like being summoned to meet one of the knights of the Round Table”. He arranged to meet the high priest and his entourage in Al-Rasheed hotel on the edge of the Green Zone.
The encounter had, however, a sad conclusion. The high priest told Russell how the American invasion of Iraq had unleashed a firestorm on his people. The Mandeans had been protected by Saddam Hussein, who saw them as a link to the ancient Babylonian empire that the Ba’athists claimed as the precursor of the modern nation state of Iraq. But during the anarchy after his fall, and the US occupation that followed, life had become impossible. The high priest spoke of the long series of forced conversions, bombings, killings and kidnappings for ransom that had affected his flock since 2002. Now he wanted to transport the entire community to the west: “There are only a few hundred of us left in Iraq,” said the high priest. “And we want to leave. We want your country to give us asylum.”
The slow and still continuing unravelling of the vast multiethnic, multireligious diversity of the Ottoman empire has been the principal political fact of both the Middle East and the Balkans ever since the mid-19th century. Under the capricious thumb of the sultans, the different faiths, tribes and ethnicities of the Ottoman empire had lived, if not in complete harmony, then at least in a kind of pluralist equilibrium: an interwoven patchwork of different communities living separately, yet side by side. But with the Ottoman retreat from the Balkans in the early 19th century, and the eventual collapse of the rest of that empire in the aftermath of the first world war, that patchwork was ripped apart.
Everywhere, pluralism was replaced with a ferocious polarisation. Almost all the former Ottoman lands suffered bouts of savage bloodletting, and some of these – Turkey 1919-21, Palestine 1948, Cyprus 1963-4, Lebanon 1975-90, Bosnia 1991-2, Iraq from 2002 and most recently in Syria from 2011 – grew into civil wars of startling violence and fought along religious faultlines.
In the aftermath of each of these wars, from Sarajevo to Baghdad, in dribs and drabs and occasional tragic exoduses such as occurred with the Yezidis last summer, ethnic and religious minorities have fled to places where they can be part of a majority: the Pontic and Smyrna Greeks to Greece; the Anatolian Armenians to Armenia; the various Jewish communities to Israel – in each case creating religious nationalisms operating in two directions. Those too few for that, such as the Mandeans and Yezidis, have tended to abandon the region altogether, seeking out places less heavy with history, such as North America or Australia. The recent Isis-driven departure of the Yezidis and Chaldean Christians of Mosul is only the latest chapter in a process that began with the secession of Serbia and Greece from Ottoman control in the 19th century, and the subsequent explusion of their Turkish minorities: in 1878, for example, about 130,000 Bosnian Muslims migrated from Sarajevo to areas under Ottoman rule.
Baptism ritual of the Mandeans
Islam has traditionally been tolerant of minorities: the relatively gentle treatment of Christians under Muslim rule contrasts strongly with the fate of Jews and Muslims in, say, 15th-century Spain, forced to flee or convert and even then pursued by the cruelties and tortures of the Inquisition. As Aubry de la Motraye, a 17th-century Huguenot exile escaping religious persecution in Europe, admiringly put it, “there is no country on earth where the exercise of all religions is more free and less subject to being troubled than in Turkey”. The same broad tolerance that gave homes to the Jews expelled from Spain and Portugal also protected the survivors of other religions that preceded Islam: not just Judaism and eastern Christianity, but also Yezidis, Samaritans and Mandeans, as well as relative latecomers such as the Druze and the Alawites.
All this came to an abrupt end after the first world war, and the establishment of a series of ethno-religious Ottoman successor states such as Serbia, Turkey and Israel. Here, citizenship was often conflated with a religious and ethnic identity. In each of these, majoritarianism was the rule, and minorities felt increasingly unloved and unwelcome.
This process has only accelerated in the 21st century, especially in Iraq, Syria and Egypt, where the slow decline of communism and Arab nationalism, “Islamism’s secular competitors”, has taken place in parallel with the rise of fundamentalist Salafi Islam. As Russell observes: “In Egypt, the past 50 years have seen much more violence against the Copts than the previous 50 years had. Iraq, a country ruled in the 1950s by a man of mixed Shi’a-Sunni parentage, is now a maelstrom of communal violence.”
In each case, the situation of the minorities has grown increasingly untenable: the Chaldeans, Mandeans and Yezidis have all had to flee Iraq, the last Armenians have left Syria and the Copts are now haemorrhaging out of Egypt. To the east of Ottoman lands, among the Zoroastrians of Iran and the Kafir Kalash of Afghanistan, there has been a similar process of growing violence culminating in emigration.
There have been good studies of individual parts of the process, but Heirs to Forgotten Kingdoms, Russell’s brilliant and constantly engaging account of his travels through the disappearing religions of the Middle East, is the first attempt to pull all these diverse threads together. His descriptions of dogged believers clinging on in their last shrines may be terse compared with the fully drawn pen portraits one gets from Ryszard Kapuściński or Colin Thubron, but where Russell excels is in his ability to link the past and the present, and to draw from a well of historical and theological scholarship, and his deep erudition in Arabic and Farsi, to show why we must take note of these unlikely survivors from the ancient Middle East, why their emigration matters and how this is likely to affect contemporary politics.
The opening Mandean chapter shows the full range of Russell’s strengths. The Mandeans are usually looked on as the last of the Gnostics, yet he convincingly shows that many of their customs and traditions date from many centuries earlier: their scriptures are written “in a language very close to that used by Jewish scholars who compiled the Babylonian Talmud”. Their music and hymns and their avoidance of meat and alcohol, as well as their suspicion of sex, link them to the Manicheans, whose founder, Mani, was born into a Mandean household. Their use of astronomy and some of their spells, which still invoke the goddess Libat or Ishtar, are inheritances from Babylon.
It is a similar case with the Yezidis. They have long been accused by their Muslim and Christian neighbours of being devil worshippers. This is a crude caricature of a much more interesting and complex esoteric theology, whose worship of the peacock angel, Melek Taus, draws on elements of Assyrian and Sumerian religious beliefs and whose bull slaughter is an inheritance from that early competitor of Christianity, Mithraism. At the centre of their belief is their faith that Melek Taus, having rebelled against God, “extinguished the fires of hell with his tears of repentance and was restored to favour as the chief of all the angels”.
The book, which opens with one dystopia, Baghdad, ends with another: the urban wasteland of Detroit, the unlikely destination of many of these exiles. On the way, Russell takes us on a fascinating and timely journey through the beliefs and predicaments of seven fascinating but little-known religions; as well as the Mandeans and Yezidis, we meet the last of the Iranian Zoroastrians, the Druze and Samaritans lodged uneasily between Israel and the Arabs, the increasingly persecuted Coptic Christians of Egypt and the Kafir Kalash of the Hindu Kush. It’s a long time since I read a travel book that taught or illuminated so much, but its importance is greater than that. Tragically, this book puts on record for the last possible time a once-plural world that is on the verge of disappearing for ever.
• William Dalrymple’s Return of a King: The Battle for Afghanistan is out in paperback.
• To order Heirs to Forgotten Kingdoms for £16 go to bookshop.theguardian.com or call 0330 333 6846.
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La modernité tardive voit la victoire d’Hermogène sur Cratyle dans l’antique gigantomachie autour de la nature et du sens des mots. Il ne faut donc pas s’étonner que ce sens n’ait plus de sens, que la parole se fasse gratuite et pur jeu, que l’inexactitude, l’erreur, le mensonge deviennent des ruses légitimes pour défendre sa vérité. À nous de ramasser, dans la boue, l’étendard du cratylisme et d’avoir le souci du mot juste.
De plus en plus souvent dans le discours médiatique, politique et, plus malheureusement encore, universitaire, les mots intégrisme et fondamentalisme, comme leur dérivés, sont utilisés comme s’ils étaient, peu ou prou, interchangeables. Parfois, ils sont accolés l’un à l’autre pour qualifier, toujours péjorativement, un même objet qui est donc supposé être les deux à la fois. En d’autres occasions, ils sont associés pour dénoncer une même réalité rencontrée dans des religions distinctes. L’extrémisme — autre mot malmené et abusé — est toujours intégriste quand il est catholique et fondamentaliste quand il est musulman. De la confusion des mots pour le décrire découle la mécompréhension du monde qui, n’étant pas une incompréhension, mais une mauvaise compréhension, s’avère infiniment plus dangereuse car lourde de certitudes erronées et grosses de décisions absurdes.
Origine et sens
Pourtant, dans la langue française où les parfaits synonymes sont rares, l’existence de deux mots implique celle de deux significations. Le sens d’un mot réside tout à la fois dans son origine et dans son usage, c’est-à-dire dans son inscription dans le temps. Tournons-nous, sans ambition philologique excessive, vers nos deux termes pour voir ce qu’il en est les concernant. Tout d’abord, regardons ce qu’ils ont de commun. Tous deux apparaissent au XIXe siècle pour désigner au sein du monde chrétien catholique ou protestant les opposants au modernisme. Mais les similarités s’arrêtent là.
L’intégrisme, terme auquel ses tenants, souvent français, préféraient celui de « catholicisme intégral », désigne le refus dans les années 1880 d’accepter la nécessité, plus que la licéité, des concessions faites par l’Église au monde. Il s’agit alors d’affirmer que l’Église est un bloc auquel on ne touche pas impunément. La question n’est pas celle de la préservation d’une Église immuable et parfaite, mais d’assurer que ses évolutions s’opèrent à partir des nécessités internes. L’Église doit croître comme un être vivant, pousser comme un arbre et n’être mue que par sa Nature propre, non être sculptée comme un corps inerte par des forces externes. Le modernisme est rejeté radicalement, structurellement et en tant que tel parce qu’il pose la supériorité ontologique du nouveau sur l’ancien ; mais le nouveau n’est rejeté que ponctuellement, lorsqu’il n’est ni apte ni légitime à remplacer ce qui est déjà.
Le fondamentalisme est né dans le monde protestant américain en réaction au libéralisme théologique. Il posait cinq « fundamentals » (lors de la conférence biblique de Niagara de 1895) qui ne pouvaient faire l’objet d’aucune concession. Or, le premier d’entre eux était l’inerrance biblique à comprendre au sens le plus strict, c’est-à-die une absence totale d’erreur dans les Écritures. Du coup, le fondamentalisme comme adhésion aux fondamentaux est devenu une religion du fondement scripturaire réduit au sens littéral et, dans un contexte protestant, accessible à tous sans qu’une médiation ne soit nécessaire. L’origine du christianisme devient son but.
Temps et temporalité
Intégrisme et fondamentalisme désignent donc bel et bien deux choses distinctes. D’un point de vue philosophique, ces termes indiquent des rapports au temps antagonistes. Pour le fondamentaliste, le temps est le mensonge qui nous sépare du Vrai. Le Vrai a été donné aux hommes en un instant t. Mais si le temps est une droite (ou un cercle voire une surface, peu importe), le point géométrique de l’instant t n’est pas du temps. Le temps est toujours ce qui nous sépare de lui et tout ce qui le peuple − les événements, les monuments, les hommes, en un mot l’histoire − est donc un obstacle, non pas seulement inutile, mais nuisible. Il faut abattre tout cela, le gommer, le nier, l’oublier.
Toute la diversité au sein des fondamentalismes tient 1. à l’attitude à adopter à l’égard de ses obstacles — de la destruction matérielle à la négation spirituelle — et 2. aux critères fixés pour déterminer où commence le mensonge. Sans doute est-ce là que la variation est la plus grande. Il suffit de voir la définition de l’œcuménisme d’un concile suivant les confessions chrétiennes. Cependant, l’exemple de l’islam est plus parlant encore puisque c’est dans certaines de ses franges que se rencontre la plus grande radicalité. Là, même ce qui est contemporain de Mahomet peut-être considéré comme mensonger et sa destruction, souhaitable.
De son côté, l’intégrisme perçoit le temps comme un moyen nécessaire du déploiement du Vrai. Non seulement le Vrai a été donné aux homme dans une temporalité, mais cette Vérité vit dans le temps et dans les hommes. L’Esprit continue à souffler. Ici, l’exemple catholique s’impose, mais il n’est pas le seul, il s’en faut de beaucoup. L’Église n’y est pas une structure sociale normative dont la finalité est de préserver ce qui est su de la Vérité contre le temps qui passe et ses mensonges. Non, elle est un corps dynamique, elle est la Vérité donnée aux hommes aux temps des prophètes et du Christ, mais qui se donne aux hommes à chaque instant. Bien sûr, tout n’est pas sain en elle. Humaine, elle souffre des maladies et des vices des hommes. Toutefois, presque tout y est saint ou, du moins, sanctifié par l’Histoire, c’est-à-dire par le déploiement de l’Esprit dans le temps.
Crainte et changement
Il découle de cette dernière approche philosophique du temps une angoisse permanente face aux changements, puisque tout changement, bon ou mauvais, est définitif. Une erreur peut, certes, être corrigée, mais elle restera toujours et à jamais une erreur qui aura été commise et qui, de ce seul fait, appartient désormais irrémédiablement à l’histoire. De plus, la correction n’est pas une restitution des choses à leur état antérieur, mais la création d’un nouvel état qui veut s’en approcher. Du point de vue intégriste, toute erreur est appelée à être amendée, dépassée, intégrée, mais jamais effacée. Il faut donc être prudent (au sens aristotélicien).
Tout différent est le sentiment du fondamentalisme. Seuls les fondements (historiques, scripturaires, peu importe) existent à ses yeux. Le reste n’est que mensonge ou illusion dénuée de toute valeur propre. Le changement laisse donc intact l’essentiel et, qu’il soit jugé bon ou mauvais, il n’en reste pas moins révocable ou, plutôt, révoqué avant même d’être opéré, caduque par nature. De ce fait, le changement a, en soi, du bon, puisqu’il remet ce qui est changé à sa place : celle du contingent. Mieux, plus il concerne ce qui est proche du fondement et donc qui peut-être confondu avec lui, mieux c’est. Ainsi donc modernité et fondamentalisme peuvent converger en un même mépris du temps passé. La première au nom de la réalisation révolutionnaire à venir, la seconde au nom de l’origine véridique, toujours menacée d’oubli. Vatican II (le concile et ses suites) en donne l’illustration parfaite puisqu’il est à la fois issu de la volonté de retourner aux sources — aux fondements évangéliques, à la vie évangélique — en se débarrassant de l’Église médiévale et de la tridentine, et du désir d’instaurer un monde meilleur. Ici, le messianisme montre ses deux faces. Les jubés abattus le sont à la fois pour briser le mensonge qui nous sépare, nous autres contemporains, de l’acte fondamental et sacrificiel du Christ sur la Croix et pour (ré)unir le peuple à son Dieu et réaliser la Parousie.
Intégrisme et fondamentalisme, deux pôles inverses, incompatibles, inconciliables, oui, certes. Pourtant, demeure un double paradoxe. Jamais le fondamentaliste n’a le contact qu’il croit avoir aux fondements. Il peut nier le temps, le temps est là ; il peut s’habiller comme les compagnons du prophète, ce sont des Nike qu’il a aux pieds ; il peut se saouler d’alléluia devant son pasteur texan qui baptise dans le Jourdain comme Jean, puis Jésus, le faisaient 2000 ans plus tôt, il n’en est pas moins abonné à Fox News. Or cela, le fondamentaliste ne peut l’entendre. Il en va de son être d’y être sourd. Toute sa tragédie et toutes les violences dont il est porteur en découlent. Mais l’intégriste n’est pas moins tragique car lui aussi est soumis à un terrible paradoxe. Il sait — et sa tragédie est dans cette conscience — qu’il doit toute sa légitimité au Vrai qu’évoquent les fondamentalistes. Pire, il sait que les fondamentalistes sont, aussi, un souffle de l’Esprit. Mais ne souffle-t-il pas là où Il veut ?
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L’équipe d’E&R Île-de-France recevra Youssef Hindi et Jean-Michel Vernochet le samedi 30 avril 2016 à 15h au Théâtre de la Main d’Or à Paris pour une conférence sur la corruption messianiste du christianisme et de l’islam.
Réservations : idf-evenements@e-r.fr
Entrée : 5 euros.
Adresse du théâtre :
Théâtre de la Main d’Or
15 passage de la Main d’Or
75011 Paris
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Ex: http://www.doorbraak.be
De gewezen Groen-politicus ergert zich aan de politieke correctheid van links, maar klinkt zelf geregeld tegenstrijdig.
Sinds Luckas Vander Taelen in 2004 in Vorst een huis kocht, heeft hij het gevoel dat hij de stad heeft zien veranderen en hij er dagelijks aan participerende observatie doet. Intussen schreef de naar Brussel uitgeweken Aalstenaar al meerdere boeken over onze hoofdstad en laat hij ook in columns geregeld zijn stem horen. Zo vroeg hij zich al in september 2009 in een column af waarom we toch zo weinig durfden ‘opkomen voor de wetten en waarden van het land waarin we leven’. Hoewel hij zich nog gesteund voelde door de basis, is het sindsdien nooit meer goed gekomen met zijn partij. Kristof Calvo zei hem eens dat hij meer aan politiek moest doen en niet zo veel moest schrijven. De top van Ecolo kon nog minder dan die van Groen zijn schrijfsels smaken en beschouwde Vander Taelen vanaf toen naar eigen zeggen als een racist. Toch heeft het vrij lang geduurd eer hij de politiek verliet. Hij nam nog deel aan de verkiezingen van 2014, weliswaar op een onverkiesbare plaats.
Volgens Vander Taelen heeft Groen een enorme kans gemist door zijn koudwatervrees voor een aangepast standpunt over de uitdagingen van de multiculturele maatschappij. Pas na de aanslagen van november 2015 in Parijs durfde voorzitster Meyrem Almaci het te hebben over de waarden die ons dierbaar zijn en die we moeten verdedigen tegen fundamentalistische aanslagen. Die aanslagen inspireerden Vander Taelen om dit boekje (120 pagina’s) te schrijven. De ietwat wollige titel De grote verwarring op de old skool boekcover slaat eigenlijk vooral op de bedenkelijke houding van politiek links en in het bijzonder bij Groen. ‘Vooral aan de linkerkant van het politieke spectrum zorgde het religieuze geweld voor veel verwarring’, schrijft de auteur. ‘Traditioneel had links met veel vuur de multiculturele samenleving verdedigd en dat engagement maakte het links soms heel moeilijk om op een ondubbelzinnige manier te reageren op fundamentalistische religieuze eisen die afkomstig waren van nieuwkomers.’
Over zijn gewezen partij lezen we iets anders. ‘De alomtegenwoordigheid van de religie in de jeugdjaren en de opleiding van heel veel partijleden verklaart heel veel van de verkramping waarvan Groen tot op heden blijk geeft in elke discussie over multiculturalisme en islam.’ Het lijkt niet echt te kloppen met wat hij over zijn exit bij Groen zei in Brussel Deze Week: ‘Tachtig procent van de Groen-kaders was het met mijn analyses eens, maar ze zwegen nadat ik voor de partij-inquisitie verschenen was.’ Valt dit nog te verklaren door opleiding en religie in de jeugdjaren? Even verder in het interview lezen we dan weer: ‘Groen is uiteindelijk een katholieke partij die nooit het antiklerikalisme van de socialisten gedeeld heeft. Zij kunnen zich niet inbeelden dat atheïsten geen godsbeeld hebben, en geen godsdienstige regels in hun leven willen. Dat is bij Groen het probleem.’ Echt? Zijn de multiculturele standpunten tussen ‘de antiklerikale’ sp.a en ‘het katholieke’ Groen dan zo verschillend? Heeft CD&V dan door zijn katholieke wortels een verkrampte houding over multiculturalisme en islam?
Een andere passage leidt Vander Taelen in door te zeggen dat Groen zich telkens vanuit een ideologische rechtlijnigheid afgezet heeft tegen elke vorm van populisme. Op het partijbestuur maakte hij namelijk een discussie mee over hoe er gereageerd moest worden op de toegenomen straatcriminaliteit in Oostende, die veroorzaakt was door een toestroom van vluchtelingen die naar Engeland probeerden te raken. Uiteindelijk werd er na meer dan een uur besloten dat de plaatselijke mandatarissen aan de bevolking moesten gaan uitleggen dat de situatie van de vluchtelingen bijzonder precair was en dat er in de eerste plaats iets gedaan moest worden aan de situatie in hun thuisland, zodat de ontheemden zouden terugkeren. Vander Taelen noemt het zelf een bizar standpunt. Dat is het minste wat je kan zeggen. Maar wat is er dan populistisch aan het afkeuren van de daden?
Vander Taelen heeft een merkwaardige verhouding met zijn partij en dat merken we opnieuw bij deze publicatie. Zijn afzonderlijke cases, columns en ook de essays in dit boek zijn zeker interessant. Hij ergert zich aan wantoestanden in Brussel, bij bepaalde moslims en de technieken die linkse protagonisten gebruiken om het debat uit de weg te gaan. Toch wringt hij zichzelf al eens in bochten. Opnieuw een passage uit het interview in Brussel Deze Week: Vander Taelen bracht zijn lidmaatschapskaart binnen (om weer aan journalistiek te doen, S.C.), en zwoer nooit meer aan politiek te doen. ‘Tenzij er een kans voorbij wandelt,’ voegt hij er aan toe. ‘Maar op mijn leeftijd begin ik vrede te nemen met afstand.’ Dat klinkt vastberaden, opportunistisch en relativerend tegelijk. Bovendien past hij naar eigen zeggen niet echt in de politiek omdat hij oprecht wil zijn. Ondanks zijn oprechtheid heeft hij het dan nog lang volgehouden bij Groen, als we zijn verhalen zowat lezen.
Ten slotte luiden zijn oplossingen, zeker voor een gewezen politicus, vrij pover. Het onderwijs moet de scheiding tussen Kerk en Staat benadrukken en op het lokale niveau moet massaal worden ingezet om jongeren te bereiken. That’s it. Vander Taelen zei in Brussel Deze Week dan weer wel dat de analyse van Vlaams Belang over de islam ‘grotendeels klopte’, ‘maar hun enige antwoord een ranzig discours was over deportaties’ …
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Belgicana, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruxelles, belgique, flandre, écologistes, écologistes belges, luckas vander taelen, livre, politique belge, belgicana, immigration, religion, politique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L’équipe d’E&R Aix-Marseille recevra Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi à Aix-en-Provence le dimanche 13 mars 2016 à 14h pour une conférence intitulée : « Le messianisme, des origines à nos jours : Du religieux au matérialisme. »
Thème de la conférence
Chacun des conférenciers développera sa propre approche de ce messianisme qui irrigue les politiques du sionisme et du Choc des civilisations ; Youssef Hindi par le prisme religieux, Jean-Michel Vernochet par le prisme matérialiste. Convergence des deux points de vue ?
Réservations : conf.aep@gmail.com
Entrée : 7 euros.
Suppléments : un parking à proximité de la salle + un stand de livres à la vente.
00:05 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, messianisme, événement, aix-en-provence, provence, religion | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L’équipe d’E&R Aix-Marseille recevra Jean-Michel Vernochet et Youssef Hindi à Aix-en-Provence le dimanche 13 mars 2016 à 14h pour une conférence intitulée : « Le messianisme, des origines à nos jours : Du religieux au matérialisme. »
Thème de la conférence
Chacun des conférenciers développera sa propre approche de ce messianisme qui irrigue les politiques du sionisme et du Choc des civilisations ; Youssef Hindi par le prisme religieux, Jean-Michel Vernochet par le prisme matérialiste. Convergence des deux points de vue ?
Réservations : conf.aep@gmail.com
Entrée : 7 euros.
Suppléments : un parking à proximité de la salle + un stand de livres à la vente.
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Calvinism caught on like wild fire in North America (even among the White masses), where an austere spiritual-cultural-political-economic worldview was needed in order to: (1) inspire endless thrift and hard work among the masses, (2) tame the vast American wilderness (considered by settlers to be the biblical “Promised Land” or “Canaan”), and (3) subjugate the “heathen” Indians (also considered by settlers to be immoral “Canaanites”).
To comprehensively understand any of the world’s nations it is imperative to first understand a nation’s spiritual foundation or “Soul.” Without this basic understanding it is impossible to even begin to seriously form opinions about a nation and the broader civilization to which it is bound by culture and history – it would also be impossible to accurately compare and contrast the development of a particular nation with other countries and civilizations.What differentiates the United States culturally and historically from all other nations (even its closest European allies) is its unequivocal Calvinist spiritual foundation, which at some point – while North America was still only a series of colonies of the British Crown – organically morphed into the well-known “Protestant” or “Puritan” Ethic.This ideological transmutation signaled the arrival of Calvinist extremism in the New World – a development championed by the Anglo-Saxon elites of New England.
This religious-based ideology was originally developed in Europe by the Frenchman John Calvin (born Jehan Cauvin) during the Protestant Reformation. Eventually Calvinism made its way to the New World with the Puritans, and would greatly influence the development of the Enlightenment and the Industrial Revolution in both Western Europe and North America. To this day, Calvinism remains a “founding” ideological influence in the religious and secular worldviews of America’s political, economic, and cultural elites. Before we continue, however, it is important to understand a little bit about John Calvin and the historical context of his time.
John Calvin (1509-1564) appeared as a player on the historical stage during an intense developmental period for Western civilization. The Roman Catholic Church had wielded power in the West for over a millennium, and during that time it had become increasingly corrupt as an institution – so much so that by the 16th century the Church hierarchy was funded (to a large degree) by a direct marketing scheme known as “indulgences.” How the indulgences worked were as follows: No matter how grievously someone might have “sinned,” one could buy a piece of paper signed by either a Bishop or a Cardinal, which guaranteed a place in heaven for that particular person or a loved one of the person’s own choosing. These “get-out-of-hell-free” cards were sold by members of the clergy through franchises granted by the Church hierarchy. The typical indulgence erased one’s previous sins, but for a larger fee there was a twisted kind of“super”indulgence which erased any future sins one might commit as well, no matter how great or blasphemous.
Much of the proceeds from this religiously based corporate swindle went straight to Rome and financed the wars waged by Papal armies, the sexual orgies of the clergy, the sadism of Grand Inquisitors, the genocide of non-Europeans, and other earthly “indulgences.” Theselling of indulgences is precisely what the most famous of all 16th century “whistle blowers,” Martin Luther, railed against and exposed in his 95 Theses – one of the first works published (alongside the Bible) using Guttenberg’s new movable type printing press technology.
As one of the 16th century’s most important Protestant reformers (second only to Luther), Calvin established himself as a minister in Basel and then later in Geneva. It was in these Swiss cities that he preached his distinctive brand of “reformed” Christianity, which advanced the premise that all human beings were innately depraved and totally undeserving of God’s salvation. Such total pessimism was tempered by Calvin’s belief that the Deity did happen to nevertheless hand-pick a minority of people, by means of his loving grace, to be the beneficiaries of eternal salvation. Calvin’s unique spin on all this was that none of the lucky beneficiaries (or the “elect”) deserved to go to heaven, no matter how profound their piety or copious their good works. In other words, no amount of good faith or good deeds could compensate for mankind’s utterly irredeemable nature. If one was “chosen” by God it was not due to that person’s own individual merits, it was merely an act of divine grace.
This dismal view of both God and humanity not only caught on in Europe and North America, but it became one of the key ideological underpinnings of post-feudal Europe, influencing every facet of revolutionary change, from the Enlightenment and the Industrial Revolution to the development of Capitalism and the exploitation of the entire planet by European imperialists. In time, it was essentially the countries of the Anglosphere – specifically Britain and its bastard offspring the United States – which embraced and promoted the Calvinist attitude most passionately.
It was precisely Calvinism that was needed in order to further advance the geopolitical and cultural interests of the Anglosphere. In order to employ large sums of money for the construction and staffing of industrial factories in Europe and in order to explore and commercially exploit the rest of the non-European world, a very specific ideology was needed; one which could re-legitimize the institution of usury (which the prior Medieval order adamantly opposed), and one which could legitimize unbridled avarice and exploitation – i.e. the accumulation of great wealth amidst even greater misery – and all within a preordained religious context. Calvinism, or a somewhat modified secular form of Calvinism, was a perfect fit.
For if it is true that the innate depravity of man is universal and no one deserves salvation, then it necessarily follows that the genocide of non-Europeans, the oppression of marginalized groups, the impoverishment of the working class and the annihilation of human life in ever bloodier conflicts are all nothing more than “natural” off shoots of man’s incorrigible depravity. It does not matter, then, how many “Red savages” one kills in extending God’s plan of Manifest Destiny for his cherished elect, nor does it matter how many paupers, workers, “infidels” or even common people are sacrificed in carrying out the absolute INSANITY of the Calvinist God’s decrees.
In this context it is easy to see how the new Calvinist mercantile class in Europe and North America utilized their beliefs to justify their growing brutality against all classes, races and religious denominations which represented the “Other.” Indeed, this new class of religiously motivated entrepreneurs totally believed that they were God’s chosen people and the fortunate (though undeserving) recipients of His limited atonement. The pessimistic attitude the Calvinists held about their own good fortune – i.e. that they did not deserve it – helped keep them somewhat humble (at least outwardly) and fixated on their business matters. Thus, “Calvinist pessimism” was a useful ideological tool for those who would become known as the “Pilgrims” and “Puritans” in North America (those comprising the White Anglo-Saxon Protestant elite) to exploit, enslave and annihilate ever greater numbers of people, to accrue even more undeserved wealth for the “glory of God,” so long as they did not (paradoxically) squander their holdings on “sinful” endeavors. And if they did succumb to any amount of sinful degradation (as they most certainly did) – oh well! That was merely the natural result of mankind’s innate depravity. One could simply confess one’s sins and commit oneself to doing better, since God’s grace isinevitable in the end.
Needless to say, Calvinism caught on like wild fire in North America (even among the White masses), where an austere spiritual-cultural-political-economic worldview was needed in order to: (1) inspire endless thrift and hard work among the masses, (2) tame the vast American wilderness (considered by settlers to be the biblical “Promised Land” or “Canaan”), and (3) subjugate the “heathen” Indians (also considered by settlers to be immoral “Canaanites”).
With the exception of a handful of Catholics in Maryland, the vast majority of European-American colonists subscribed to an ever increasing variety of Protestant sects which had their fundamental ideological roots in the reformist ideas of John Calvin and Martin Luther. Both commoners and elites thus embraced the intertwined religious and secular manifestations of the Calvinist ethos – a philosophy defined by the idea that, instead of merely working for one’s living (in order to survive), one must “live to work.”
By the time of the American War of Independence, the Calvinist ethos had been firmly planted in the minds of the majority of colonists for a period of no less than a century and a half. In order to galvanize support for a successful war of secession against England – and, more to the point, against England’s perceived anti-American mercantile policies – the American elites manipulated popular Puritan religious zeal for their own political and economic objectives.
Specifically, the landowning White American upper classes wanted to replace the British nobility as the sole rulers and exploiters of the North American continent. And so, a large-scale anti-British propaganda campaign was initiated.
Thomas Paine and other pro-American agitators of the time portrayed America as nothing other than “God’s kingdom” and (long before Reagan) as a “shining city upon a hill” – in other words, as a place that was worth fighting for in the name of God. At the same time, Paine and his cohorts painted King George III in the most negative of lights – as a “Papist” and a bloodthirsty tyrant (patently false accusations).
And although the colonial smear campaign was obviously initiated in order to provide the majority Protestant colonists (the “useful idiots” as it were) with a common villain whom they could all rally against, the small farming class (which comprised the majority of all colonists) did not support the so-called “Revolution” (i.e. elite bourgeois uprising).The majority waseither disinterested in political decisions that did not directly affect themselves and their families, or they were (as many modern historians believe) “under the radar” loyalists who still considered themselves proud “Britons,” regardless of religious affiliation. Nevertheless, the pro-independence faction won the day, and this was due, in no small way, to successful Calvinist propaganda among the town and city based American bourgeoisie – a demographic which was also very tied to the growing Freemasonic movement.
The defeat of the British in North America was a profound moment in American and indeed world history. More than a mere military/political victory for the colonists, the defeat of the British symbolized the defeat of the traditionalism of the Old World and the cultural and political ascendancy of liberalism in the New World – an outcome which owed a great deal to the powerful underlying influence of Calvinism, with its ideological conception of innate depravity and “chosenness,” its self-righteous exploitation of man and nature, and its “live to work” ethos. In time, these concepts would be coopted by the 19th century’s triumphant liberal bourgeois capitalist spirit, which replaced religion (as the dominant force in people’s lives) with secular humanism – an ideology which is no less draconian in its “all or nothing” quest to control the planet.
A secular “civil religion” evolve dafter the separation from Britain, which promoted the United States as God’s chosen nation – one which is historically unique, preeminent in world affairs and deserving of a special (almost “divine”) status; hence, the corresponding offshoot beliefs of Manifest Destiny and American exceptionalism. The view that it is somehow virtuous to spend long, grueling hours at work beyond the need of economic survival – as opposed to leading a more balanced, healthier lifestyle – is yet another facet of Calvinism which was coopted by secular liberalism.
To conclude, it is accurate to say that extreme religious Calvinism constitutes the spiritual foundation of the United States. Certainly, Freemasonry is another part of the ideological substructure on which the U.S. was founded, and indeed much has been written on this topic and the injurious influence Freemasonry has had on traditional society, particularly with its rabid promotion of liberalism in all faces of human life. However, when one considers the role of Calvinism as it is – as being the spiritual catalyst of liberal American and/or “Freemasonic” values – one is forced to conclude that Calvinism (this great bastardization of genuine Christianity) is chiefly responsible for the creation and widespread acceptanceamong U.S. citizens of the dogma of American exceptionalism. And this latter represents, by far, the greatest ideological threat to the future welfare of all mankind.
13:14 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, calvinisme, puritanisme, pèlerins du mayflower, mayflower, états-unis, américanisme, religion | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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Orthodox solidarity
On November 26th, 2015 in the center of Athens, protestors burned the US and Turkish flags at a pro-Russian rally. A similar rally was held in Bulgaria. Both countries are Turkey’s neighbors and historical adversaries, and are populated mostly by Russia’s coreligionists.
The recent events in the Middle East increased anti-Turkish sentiments among Christian Orthodox peoples within post-Byzantine space: Greeks, Serbs, Bulgarians and Romanians. The increasing tensions led many people in the region and in other Christian Orthodox countries, including Russia, to refer to the prophecies of Orthodox Saints about war between Russia and Turkey.
Orthodox prophesies
Elder Paisius of Mt. Athos and many other Orthodox saints, including Saint Cosmas of Aetolia, have prophesied that modern Istanbul will once again become Orthodox, and most probably within our lifetime. According to the prophecy, Turkey will lead a war against Russia, and will be defeated and dismembered.
According to Saint Paisius, in the war between Russia and Turkey, the Turks will at first believe they are winning, but this will lead to their destruction. The Russians, eventually, will win and take over Constantinople. After that, it will be given to Greece.
The saints predict that a third of the Turks will go back to where they came from, the depths of Turkey. Another third will be saved because they will become Christians, and the other third will be killed in this war.
The most important prophesy that is believed, which can most clearly be justified right now, is that Turkey will be dissected into three or four parts, and one of the parts will belong to an independent Kurdistan.
The position of Radical Islamists
From the point of view of Sunni-radicals, the recent events will be followed by the Great War, where Russia will fight against Muslims as the force of Dajal (the Antichrist).
They support Turkish Islamic President Erdogan in his possible fight against Russia. They strongly oppose Iran, and perceive Shia-Muslims as heretics. So the Russian-Shia alliance is perceived by them as an Apocalyptic threat.
The view of Continental Islam
The prominent contemporary Islamic scholar Sheikh Imran Hosein rejects this opinion, and urges Muslims to return Constantinople to the Orthodox Christians. He says it will come back after the Great War, where the forces of true Islam will fight alongside Orthodox Christians against Turkey. That prediction is based on the next arguments:
· From his point of view, Russia is Rūm of the Qur’an, mentioned in Surat ar-Rum, and that it will be the ally of true believing Muslims against the Dajjal (Antihrist). In his interpretation Rum (derived from Rome) is the Third Rome, Russia and Christian Orthodox civilization that succeed Byzantium, the Second Rome, and not the Occident.
· The Ottoman Empire and Turkey always was an instrument of Dajjal and the Judeo-Christian or Atheist West, in the fight against authentic Islam and Orthodoxy. The conquest of Constantinople according to the Prophet Muhammad would occur at the end times.
· Therefore the 1453 conquest of Constantinople by Sultan Muhammad Fatih had nothing to do with the prophecy.
· Wahhabi petro-states of the Persian Gulf as well as pseudo-Islamic extremists are heretics of the Muslim world and were created with the help of the Atlanticist powers. And as heretics they will fight on the side of Dajjal in the coming war.
According to Imran Hosein, a giant army of Islamic non-fundamentalist states (Iran, Egypt, Syria) will attack and defeat Turkey. It will be the Malhama (great war) prophesied by the Prophet Muhammad, that will lead to the conquest of Constantinople. After the victory of true Muslims, the city will be returned to Orthodox Christians. After that, both armies will fight against the Dajjal who will be backed by the modern Occident and Israel in the land of Syria.
The view of American Dispensationalists
American radical Protestants have always perceived Russia as an Apocalyptic threat. This view is based on their interpretation of Ezekiel 38 – 39. This group is very strong in the US and in the American elite. They believe that Russia is the Biblical Magog and that together with Persia (Iran), Israel will be attacked and invaded, the latter of which will be backed by American Protestants.
The strengthening Russian presence in the Middle East is considered by them as an imminent threat, and in any potential war they believe that Russia is Satan’s force.
Strange Alliances
It is strange, but the fact that despite the religious differences in beliefs of American Protestant pro-Israel fundamentalists and Sunni-radicals, their views regarding Russia are very close. Both think and act as though Russia and Iran are their eschatological enemy. Both believe that they will fight in an Armageddon battle against Russia. This issue reveals the Atlanticist nature of modern Sunni radicalism. Driven by these views, Islamists always will be a tool in the hands of Atlanticists.
On the other side are the forces of traditionalist Islam, that is more pro-Russian than pro-Western. Its geopolitical eschatology almost coincides with the Christian Orthodox one. This creates space for the forging of another alliance, an alliance of the Orthodox World and Traditional Islam.
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By Donald Thoresen
Ex: http://www.counter-currents.com
Roxanne L. Euben and Muhammad Qasim Zaman, eds.
Princeton Readings in Islamist Thought: Texts and Contexts from al-Banna to Bin Laden [2]
Princeton: Princeton University Press, 2009
There is a tendency among people concerned one way or another with Islam to resort to various cherry-picked Quranic teachings and quotes in order to demonstrate that Islam is either “good” or “bad.” But just as the Bible cannot provide a complete picture of what the Catholic Church practices today and why it does so, the Quran cannot provide a complete picture of the contemporary practice of Islam. For this we need to turn to the writings and teachings of more recent serious Islamic thinkers, in particular those of the Islamist variety.[1] It is they who have set the political philosophical tone of contemporary Islam. Upon familiarizing oneself with this body of literature, one realizes that the problem of Muslims in white societies is far greater than most people even realize.
As more and more Muslims invade the West, there is a greater need to understand them as they are now. A knowledge of early Islamic history is necessary and valuable but it cannot serve as one’s main source of critique. Nor, for that matter, can footage of brown hordes rampaging across white lands provide us with anything deeper than visceral disgust, however justified and strategically animating that feeling may be. Knowing that Muhammad was a pedophile and watching the latest videos of “refugees” angrily tossing away non-halal food donations and complaining about bad internet connections still leaves a vast historical middle ground of highly relevant and often untapped knowledge. Within this historical space, the 20th century is the most important focal point because it is during this time that Islam became the highly politicized force with which we are currently dealing.[2]
Understanding Islamism is not, in fact, particularly hard. There has only been a relatively small number of influential Islamist intellectuals and they, more often than not, simply stole their ideas from European philosophers and placed them in an Islamic context. However, these few intellectuals have been so influential in the past century or so within the ever-encroaching Islamic world that it is well worth becoming acquainted with them. An excellent way to do this is with the book Princeton Readings in Islamist Thought, a collection of various Islamist texts, edited and with introductions by Roxanne Euben, a political scientist at Wellesley College, and Muhammad Qasim Zaman, a professor of Near Eastern studies at Princeton University.
The book begins with an introduction that is typical of modern academic writing on any controversial subject. It gives the reader an impression of the current intellectual climate as much as it does of the subject matter itself. For example, the editors attempt to “situate” Islamism (p.5). When an academic proclaims his desire to “situate” anything, the critical reader should be especially alert because it usually means that the author is about to whitewash his subject, drowning it in contemporary dogma and intellectual fashion. Unsurprisingly, Drs. Euben and Zaman do just that. For example, they state at one point in a section entitled “Islamism and Violence,” that the “fact that some Islamist thinkers sanctify violent struggle . . . does not mean, of course, that all those who advocate or engage in jihad endorse violence” (p. 45). This is followed by: “. . . for true believers, jihad is no less than an enactment of a divine imperative to remake the foundations of collective life. In this respect, Islamist views of jihad can be seen as part of a long-standing association between violence and political foundings upon which no particular culture or historical epoch has a monopoly” (pp. 45-46). Such a condescendingly childish qualification would not need to be made in a university press publication on most other subjects. Even so, one must question their logic. If “true believers” associate jihad with the violence of “political foundings” does that not mean that Islamism is, at its very core, violent? Wouldn’t an Islamist who explicitly opposed all violent jihad (if one could be found) then cease to be an Islamist? Despite such efforts at careerist diplomacy, the texts that make up the bulk of the book make quite clear that violent jihad is not only a major concern of Islamist thought generally but that it is the central political concern. To be sure, the editorial content is not without merit but, for our purposes, the value of this book is in the Islamist texts themselves.
Princeton Readings in Islamist Thought is organized into five parts. The first part, entitled “Islamism: An Emergent Worldview,” deals with early Islamist thinkers who rose to prominence during the various anti-colonial struggles across the Muslim world in the early to mid-20th century: Hasan al-Banna (1906-1949), an Egyptian who formed the Muslim Brotherhood; Sayyid Abu’l-a’la Mawdudi (1903-1979), an Indian/Pakistani Muslim who founded the Jam’at-i Islami; Sayyid Abu’l-Hasan ‘Ali Nadwi (1914-1999), an Indian Muslim member of the Tablighi Jama’at; and Sayyid Qutb (1906-1966), an Egyptian member of the Muslim Brotherhood who has since been referred to by Jewish journalist Paul Berman as “The Philosopher of Islamic Terror” (p. 129).[3] The work of these men has had a tremendous impact on the Muslim world, setting in place what would be common themes within Islamist thought in the years to follow. The most important conceptual development common to these early Islamists, one that essentially frames all others, is the idea of Islam as a world system, a complete and perfect global theocracy. This is the key to understanding all that follows and to realizing the true extent of the Muslim threat.
Traditionally, the ulama (Muslim religious scholars) tended to separate religion from politics. Under colonial rule, this became an increasingly unsatisfactory position for many Muslims, and new politically-oriented Islamist thinkers began to gain prominence in the Muslim world. It seemed obvious to them that the political was inseparable from the religious. Indeed, as the political is an inescapable phenomenon of any human community, Muslims were duty-bound to steer politics in an Islamic direction. Thus the Quran became not only a religious text but a political program for the colonial and post-colonial Muslim world. In the words of Mr. Banna: “No regime in the world will supply the renascent nation with what it requires in the way of institutions, principles, objectives, and sensibilities to the same extent that Islam supplies every one of its renascent nations” (pp. 59-60). Mr. Qutb goes even further when he states that Muslims must “assume the leadership of humankind” (p. 138). This is, quite obviously, distinctly political language. The notions of an Islamic “regime” and Muslim “leadership” were exciting and appealingly modern to disaffected Muslims, who were, in this period, often torn between the obvious material benefits of white modernity, the anti-imperialism of Marxism, and the somewhat old-fashioned and tame, but deeply ingrained and comfortable, Islam of the ulama.
By the late colonial period of the 20th century, not only was the West physically dominating Muslim lands but, certainly in the eyes of the Islamists, it was also culturally dominating them. Much has been written about the psychological effects of colonialism on the colonized — the retreat into fantasies of past glory, the tension between the longing for Western material success and the desire for cultural sovereignty among the subordinated autochthonous populations — but nowhere is this more clear than in the Muslim world at this time. The reconciliation of the stagnation of Islamic civilization with the obvious technological, scientific, and economic superiority of the West was of utmost importance to those trying to build an Islamic global empire. If Islam was correct in all ways — as it had to be for believers — then why were Muslim lands under foreign rule and why were Muslims being outpaced in every single measure of material and organizational success? There were two possible answers: “bad Muslims” or the notion that the West was lacking some spiritual truth that only Islam could provide.
In order to begin the process of realizing the Islamic world system, a newly energized and committed Muslim had to be created. This was the primary project of Mr. Mawdudi, who perhaps more than any other, made a compelling case for this new breed. A learned man, deeply knowledgeable of Islam as well as European philosophy, he devoted his life to promulgating a radical Islamic faith through personal spiritual transformation, which would, he believed, necessarily lead to political activism. The future required first a revamping of the individual’s relation to his faith. The degraded state of the Islamic world was at root the result of what he perceived as a collective historical drift away from Islamic truth. He explained Muslim cultural degeneration in terms familiar to post-colonialists: “Political slavery gave birth to an inferiority complex, and the resultant intellectual serfdom eventually swept the entire Muslim world off its feet. . . The ultimate consequence of this evil situation was that when Muslims woke up again to the call of progress, they were incapable of looking at things except through the colored glasses of Western thought” (pp. 86-87). This inferiority complex caused them to doubt their own value, leading them to gradually succumb to the insidiousness of foreign cultural norms, a phenomenon that crossed class and educational barriers. Indeed, for Mr. Mawdudi, the Muslim elites, especially the ulama, were largely to blame and remained a special target for him throughout his life. They had failed to tend to their flock, failed to live by and enforce shari’a law, and for this the entire Muslim world was now suffering.
Mr. Qutb tended to emphasize what he saw as the spiritual bankruptcy of the West in his efforts to counter its painfully clear material dominance. For him, the West was superior only in superficial areas of human existence. In his last book Signposts Along the Road, published in 1964 and excerpted in this reader, he wrote: “It is not easy to disregard such achievements and blame those who invented them, especially as the so-called Islamic world is almost devoid of such accomplishments. Yet in spite of all these considerations, it is still essential to “revive” Islam” (p. 138). He goes on to say:
. . . we must clearly understand — in exact terms — this umma’s [the greater Muslim community] qualifications for the leadership of humankind. The Muslim community now is not capable — nor required — to present evidence of extraordinary material achievements in order for humankind to bow down before its supremacy and appoint it to world leadership . . . To assume the leadership of humankind, then, it is essential to have a quality other than material creativity. This is none other than the “faith” and “way of life,” which both enable humanity to preserve the fruits of material progress and fulfill the needs of human nature. This faith and program must then be actualized in a human collectivity — that is, a Muslim society (p. 138).
The qualifications possessed by the Muslim community, according to Islamists, are simply the complete acceptance of, and obedience to, the divine law contained in the Quran, the necessarily perfect plan for the entirety of humanity.[4]
For Islamists, anything that is not explicitly Islamic is, to use Mr. Mawdudi’s term, “un-Islam.” They believe that all who deviate from their interpretation of the basic tenets of Islam, including other Muslims, are enemies. Islam is the word of God and the word of God cannot be challenged except by evil men. In a Hegelian sense, Islam is the end of history — a state of perfection for which no antithesis can rationally exist. The enemies of Islam are the enemies of man, of history, of the universe itself. Indeed, to hold this rigid position and not believe in the validity of violent jihad would require conceptual contortions and obfuscations the likes of which are usually absent outside of the Judaized world.
It is true that jihad is not necessarily violent. The word only means “struggle.” And the word “struggle” connotes as many things for Muslims as it does for anyone else. However, in the context of the larger Islamist worldview and, crucially, in the words of the Islamists themselves it is quite clear that opinions on the use of violence range only from “acceptable in certain situations” to “required.” We see this train of thought developing in early Islamist writings. It is again worth quoting the “philosopher of terror,” Mr. Qutb, at length:
Jihad is essential for the Islamic message if it is to be taken seriously as a declaration of the liberation of man, because it cannot confine itself to theoretical and philosophical arguments. It must confront existing situations with effective means, whether the land of Islam is secure or under threat from neighboring powers. As Islam works for peace, it is not satisfied with a cheap peace that applies only to the area where people of the Muslim faith happen to live. Islam aims to achieve the sort of peace that ensures that all submission is made to God, and none of them take others for their lord (p. 150).
And here is Mr. Nadwi on jihad:
There can be nothing more noble for a Muslim than the earning of God’s pleasure through complete submission to His will. For this, a long and sustained inner struggle is required against the false deities that may lay claim to his spiritual allegiance, as well as against all those whims and desires that may try to lure him away from goodness and piety. When this has been attained, it becomes his moral responsibility to exert himself for the improvement of his fellow beings and the establishment of Divine sovereignty over the world around him (pp. 112-13).
The concept of jihad as an amalgamation of personal internal struggle and collective political struggle was a marked shift in understanding. This shift was to be further refined by the next generation of Islamists.
The second part of the book, “Remaking the Islamic State,” deals with this second generation: Ayatollah Ruhollah Khomeini (1902-1989), the very well-known leader of the Iranian Revolution; Muhammad Baqir al-Sadr (1934-1980), the Iraqi Shi’i leader who was executed by Saddam Hussein and whose name will forever remain etched in the minds of many in the name of Sadr City, the infamous Shi’a slum in Baghdad; Hasan al-Turabi (1932- ), the Sudanese religious leader; and Yusuf al-Qaradwi (1926- ), an Egyptian with close ties to the Muslim Brotherhood. By the time these men appeared on the scene, the basic Islamist positions — “revivalist” spiritual reform and collective political struggle towards an Islamic empire — had been set. It was now up to them to continue the work towards Islamic global dominance and doing this required a bit of intellectual and political finesse.
Earlier Islamist thinkers had rejected nationalism as a politically and spiritually limiting Western construct. The nation-state was not a social unit that concerned them because the larger Muslim community itself was not limited to particular nations, and the desired Islamic world system was necessarily supranational. Still, practical politics had to be taken into account and so Islamists worked within national political parameters even while ultimately rejecting the concept. Mr. Khomeini argued that:
No one can say it is no longer necessary to defend the frontiers and the territorial integrity of the Islamic homeland. . . Any person who claims that the formation of an Islamic government is not necessary implicitly denies the necessity for the implementation of Islamic law, the universality and comprehensiveness of that law, and the eternal validity of the faith itself (p. 165).
Dr. Turabi clarified this seemingly un-Islamist position:
. . . an Islamic state is not a nationalistic state because allegiance is owed to God and thereby to the community of all believers . . . [the Islamic state] would work toward the eventual unity of the umma and beyond. Ultimately there is nothing final even about the so-called Muslim world or Muslim nation, because Islam is open to humanity, is universal . . . The state is only the political dimension of the collective endeavor of Muslims (pp. 214-15).
The efficacy of 20th century nationalist movements in overcoming colonialism coupled with the unavoidable reality of the global state system forced these Islamists to be realistic in ways that the earlier generation had often resisted. The nation-state began to be seen as a manageable, albeit ultimately temporary, political unit through which to accomplish their long-term goals. By accepting the usefulness of national politics, Islamists began to think realistically about how their states were to be organized. Questions of law, democracy, and economics had to be dealt with more explicitly than they had been previously. There is a great deal of information in this volume regarding the Islamist vision of the state but the important general point is that, for Islamists, the state is a mere stepping stone on the path to global theocracy.
The third part of the book, entitled “Islamism and Gender,” contains writings by various Islamists on the role of women in Islamic societies: Murtaza Mutahhari (1920-1979), a key figure in the Iranian Revolution; Zaynab al-Ghazali (1917-2005), an Egyptian woman, characterized by the editors as Islamism’s “largely unsung mother” (p. 275); and Nadia Yassine (1958- ), “the highly visible if unofficial spokeswoman for the most popular Islamist group in Morocco, Jama’at al-‘Adl wa-l-Ihsan” (p. 302). Unless one is living in a Muslim society or is a student of feminism, these chapters offer little in the way of intellectual stimulation. Mr. Mutahhari spends much time articulating the difference between equality and identicalness and Miss Ghazali describes her work alongside the Muslim Brotherhood and her fond memories of spending time group-reading and group-studying the Quran. There is little here of interest for the New Rightist reader. But if any have ever wondered whether or not there were social justice warriors in Islamist circles, Miss Yassine provides the answer in stilted, tedious prose. She writes: “. . . reviving the Islamic faith consists in denouncing the rerouting of history by regimes that have imposed patriarchy and autocracy on our societies” (p. 314). And: “Our reading of the sacred texts is at odds with the ossifying ideology built up over the course of time by a body of exegetes who sapped all dynamic from Islamic Law” (p. 315). She also defends the hijab in similar style: “When a woman wears the Islamic scarf, she reclaims her spirituality, reconquers the public sphere (because the Islamic scarf is a projection of the private sphere within the public space), and finally makes a political declaration of dissidence against the established order, be it national or international” (pp. 316-17).
The fourth part of the book is entitled “Violence, Action, and Jihad.” It includes writings by Muhammad ‘abd al-Salam Faraj (1954-1982), an Egyptian electrical engineer and member of the Jama’at al-Jihad, the group that assassinated Egyptian president Anwar al-Sadat in 1981, as well as by ‘Umar ‘abd al’Rahman (1938- ), an Egyptian sheik involved with the 1993 bombing of the World Trade Center in New York and the assassination of Rabbi Meir Kahane. Also included is the Hamas charter, writings by Muhammad Husayn Fadlallah (1935- ), an Iraqi religious scholar based in Lebanon who has been referred to as the “spiritual leader of the Hizbullah” (p. 390), as well as a Taliban rule book and an interview with a Taliban leader.
As the section title would indicate, the concept of jihad is dealt with in more detail here. Every page contains some insight into exactly how important it is to Islamists. Mr. Faraj, dealing with those who suggest that jihad does not have to be violent, responds that this type of person “is not interested in Islam or is a coward who does not wish to stand up for the Rule of God with firmness” (p. 330). He rejects entryism, propaganda, scholarship, traditional politics, and, interestingly, emigration. All of these things he argues are a move away from God and only serve to prolong the existence of the “pagan state.” This position directly reflects the attitudes of earlier Islamists but there is a greater sense of urgency in his writings, something common among the more recent generation of Islamists. Simply put, violence is essential. Commenting on a Quranic verse in which Muhammad states that if his followers fight the infidel “God will punish them . . . will humiliate them and aid you against them, and will bring healing to the breasts of people who are believers” (p. 335), Mr. Faraj writes that “a Muslim has first of all the duty to execute the command to fight with his hands” (p. 335). Over the course of Islamic history there have been various religious scholars who tried to dampen the obvious inherent violence in such famous Quranic passages as the “Verse of the Sword,” arguing that jihad was primarily an internal struggle of the soul, but Mr. Faraj accuses them — in common Islamist fashion — of belonging to the category of “bad Muslims.”[5] He writes: “The only reason for inventing this tradition is to reduce the value of fighting with the sword, so as to distract the Muslims from fighting the infidels and the hypocrites” (p. 342). And he even offers advice to young, aspiring jihadists: “Know that when jihad is an individual duty, there is no (need to) ask permission of (your) parents to leave to wage jihad . . .” (p. 341).
Mr. ‘Abd al-Rahman holds similar positions. He writes: “The very existence of a threat to the social order is in itself justification for the overthrow of the regime” (p. 350). It is important to bear in mind that the word “regime” is not qualified. The “regime” could thus be any regime under which Muslims live. One must always keep in mind the basic fact that Islamists are intent on world domination, on implementing theocracy wherever they reside, even when it seems as if they are engaged in purely nationalist struggle, as is the case with Hamas, an organization that devotes itself to the Palestinian cause and freely uses nationalist rhetoric. Article 5 of the Hamas Charter states:
The historical dimension of the Islamic Resistance Movement originates from its adoption of Islam as a system of life. It reaches far back to the birth of the Islamic Message and to the Pious Predecessors. Therefore, Allah is its goal, the Messenger its leader, and the Qu’ran its constitution. . . As for its geographic dimension, it is wherever Muslims — those who adopt Islam as a system of life — are found, in any region on the face of the earth . . . (p. 367)
In Article 8, these notions are reiterated in more dramatic fashion with an addendum stating that jihad is Hamas’s “methodology” and that death “for the sake of Allah is its most coveted desire” (p. 369). One might support the Palestinian cause as a legitimate nationalist movement, but when understood in the grand Islamist context, the language used by Hamas clearly indicates that it has much in common with the transnational ideology preached by earlier Islamists. There is absolutely nothing in Islamist literature to indicate that, once political sovereignty has been acquired, the Islamists will content themselves with local rule. Indeed, the opposite is the case.
This fourth section also contains a reprint of an interview with Mr. Fadlallah which, while also dealing with jihad, contains some interesting commentary on Islamist ethics that reveals the deep similarity between Muslim and Jewish thought. The rupture between endogenous and exogenous ethics is made readily apparent. He states:
A negative value may be transformed into a positive value if it serves the public good. Lying is wrong. However, if speaking the truth means betraying one’s umma, then telling the truth would be wrong and lying would be right. Speaking ill of someone behind his back is wrong, but when doing so means warning others of his vices so as to help them avoid problems that could arise from contact with him, it could be a duty. When the welfare of mankind is served by a negative value, it is transformed into a positive value (p. 398).
Concerned as he is with ethics, however foreign to white Western minds his version may be, he does see a difference between, for example, the September 11th attacks and blowing up Jewish civilians in Israel. He argues that the World Trade Center attack was unjustified because most Americans “are generally uninterested in their country’s foreign policy” and so ignorant Americans are not legitimate targets. Israelis, however, consider Palestinian deaths part of the cost of war, and so Palestinians are justified in killing Israeli civilians. The logic is not quite sound, but he, perhaps unwittingly, reveals his true position a bit later. It becomes clear as the interview progresses that Mr. Fadlallah simply believes that the World Trade Center attacks did not benefit the Islamist cause — which, as it so happens, turns out to be the main reason why he condemns it. He states that “what happened has opened wide the gates of the world to America, making the whole world subject to it. . . . This is why I say to those who think that such acts can be justified for the sake of the larger goal, that no larger goal can be achieved using such methods, which can actually bring about the opposite outcome” (p. 406).
The fourth part of the book ends with a short discussion of the Taliban, including a reprint of a Taliban laheya (program or rule book). Most of it is just basic run-of-the-mill paramilitary organizational strategy. But it is humorous at times. Some of the more comical rules include: “Taliban may not use jihad equipment or property for personal use” (p. 415); “Mujahidin are not allowed to take young boys with no facial hair into the battlefield or into their private quarters” (p. 416); “Anyone who works as a teacher for the current puppet regime must receive a warning. If he nevertheless refuses to give up his job, he must be beaten. If the teacher still continues to instruct contrary to the principles of Islam, the district commander or a group leader must kill him” (p. 417). In an interview with Taliban leader Mullah Sabir regarding the release of the above referenced laheya, he is asked about the efficacy of and reason behind the Taliban campaign of suicide bombings. He responds by saying that the “suicide bombings are a tactic with which we drive the enemy to panic. Without this miracle weapon [italics mine] we would never accomplish our goal of reconquering all of Afghanistan” (p. 420).
In the fifth and final part of the book, “Globalizing Jihad,” the editors include Usama Bin Laden’s (1957-2011) “Declaration of War Against the Americans Occupying the Land of the Two Holy Places” and the final instructions to the World Trade Center attackers written by Muhammad ‘Ata al-Sayyid (1968-2001). Mr. Bin Laden’s writing hits all of the major points covered by previous Islamists: the failure of the ulama to adequately enforce Islamic law; the duty of Muslims to wage jihad; the tremendous Zionist problem; a healthy dose of post-colonial rhetoric; a smattering of historical anecdotes interspersed with Quranic verses; and the communal unity of all Muslims across the globe. Like Mr. Faraj, he too believes that the children are the future. He writes of the new generation of radical Muslim youths: “Those youths know that their reward in fighting you, the United States, is double the reward for fighting someone not from the People of the Book [Jews and Christians]. They have no intent other than to enter Paradise by killing you. An infidel and enemy of God like you cannot be in the same hell with his righteous executioner. . . The youths you call cowards are competing among themselves to fight and kill you” (p. 453). He adds: “Terrorizing you, while you are carrying arms on our land, is a legitimate and moral duty” (p. 457). And before ending with a prayer to Allah, he writes: “O you [soldiers] of Allah, ride and march on. This is the time of hardship, so be tough. And know that your gathering and cooperation to liberate the sanctuaries of Islam is the right step toward unifying the word of the umma under the banner of ‘No God but Allah’” (p. 458). One could argue that Mr. Bin Laden is the quintessential Islamist, not only in terms of face and name recognition, but in terms of ideological and political comprehensiveness.
One of the problems in dealing with Islamism is that it contains ideas that are, to varying degrees, appealing to racially-aware whites, particularly those in the New Right: tribal loyalty, social conservatism, the willingness to make sacrifices for a greater cause, and the fearless combating of Jewish political and cultural hegemony. Admirable and appealing as these qualities may be to whites who desire the awakening of similar qualities in their own people, they are precisely the qualities that make Islamism (and any Muslim presence in white lands) such a tremendous practical threat to whites. There are those who argue that Islam is a problem that can be contained, that it can act to foil Jewish influence, that because some of their values overlap with those of the New Right they are natural allies. These beliefs are, however, terribly misguided and naive. There can be no compromise with those who desire to remake one’s civilization by force, to assert their ideological dominance in every facet of human existence, and who preach universalist ideas that would contribute to the destruction of the white race.
Much like the Jew, the Islamist hides in plain sight. Under the nauseatingly ubiquitous protecting veil of tolerance, humanitarianism, and anti-racism, these enemies conspire against whites while enjoying — and developing ravenous appetites for — the benefits of white civilization. If given the chance to be implemented, their theocratic “end of history” would spell the end of our history. The texts in this book make this crystal clear.
Notes
1. Though I believe that the term “Islamist” is, in part, a way to shield Islam itself from criticism, it is commonly used and accepted and for the sake of ease I will use it here.
2. There will be no discussion here of Jewish influence on Middle Eastern politics and its role in Muslim political radicalization, not because I feel it is irrelevant–quite the contrary–but because it is outside the scope of this review.
3. Paul Berman, “The Philosopher of Islamic Terror,” New York Times, March 23, 2003, http://www.nytimes.com/2003/03/23/magazine/the-philosopher-of-islamic-terror.html [3] (accessed September 28, 2015).
4. Mr. Mawdudi, quoted in a different source, makes the universality of Islam even more clear:
This powerful law which governs and controls all that comprises the Universe, from the largest stars to the tiniest particle in the earth, is made and enacted by the Great Governor, whom the whole Creation obeys. The universe, therefore, literally, follows the religion of Islam, as Islam signifies nothing but obedience and submission to God, the Lord of the Universe. The sun, the moon, and the stars are thus all ‘Muslims’. The earth is also Muslim, and so are air, water, and heat. Trees, stones and animals are all “Muslims.”
Sayyid Abu’l-a-la Mawdudi, quoted in: Eran Lerman, “Mawdudi’s Concept of Islam.” Middle Eastern Studies Vol.17, No.4 (Oct.,1981): 497.
5. The Verse of the Sword: “Then when the sacred months have slipped away, slay the polytheists wherever ye find them, seize them, beset them, lie in ambush for them everywhere.” Q 9:5 (p. 337).
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/10/Islamism.gif
[2] Princeton Readings in Islamist Thought: Texts and Contexts from al-Banna to Bin Laden: http://www.amazon.com/gp/product/0691135886/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1789&creative=390957&creativeASIN=0691135886&linkCode=as2&tag=thesavdevarc-20&linkId=QWOVADBH7BCEBHHZ
[3] http://www.nytimes.com/2003/03/23/magazine/the-philosopher-of-islamic-terror.html: http://www.nytimes.com/2003/03/23/magazine/the-philosopher-of-islamic-terror.html
00:05 Publié dans Actualité, Islam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, islamisme, politique internationale, théologie, religion, théocratie, fondamentalisme islamiste | | del.icio.us | | Digg | Facebook