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vendredi, 18 juillet 2008

Lettre ouverte aux député"s UMP en faveur de l'adhésion turque

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Lettre ouverte à Richard Maillé, Frédéric Lefèbvre, Jean-Luc Warsmann et aux quelques députés UMP qui veulent maintenir le référendum obligatoire pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

par Jacques Cordonnier, président du mouvement régionaliste Alsace d’abord

Strasbourg, le 8 juillet 2008

Messieurs les députés,

Les discussions chaotiques sur le projet de réforme constitutionnelle, au sein même de la formation politique à laquelle vous appartenez, montrent l’importance du point 33 du texte gouvernemental. Les tractations à rebondissements entre députés et sénateurs de l’UMP, les marchandages entre l’Élysée et une partie des députés de l’UMP sur la question du référendum pour ratifier les futures adhésions à l’Union européenne, et en particulier celle de la Turquie, créent, comme vous le savez, un profond malaise chez les Français.

Ce référendum voulu par Jacques Chirac en 2005 a été voté par les parlementaires de l’UMP sous la houlette de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et président de l’UMP. Ces mêmes parlementaires s’apprêteraient, trois ans plus tard, à retirer le référendum obligatoire de la constitution, à la demande du président de la République ? Le référendum pour la Turquie et le Monténégro, jugé bon par les parlementaires UMP il y a trois ans, deviendrait inutile aujourd’hui ?

La question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est une question essentielle pour l’avenir de l’Europe ; elle fait de l’article 33 le point crucial du projet de loi constitutionnelle.

Les Français, en grande majorité, sont hostiles à l’entrée de la Turquie dans l’Union. Si la ratification par référendum était supprimée, les électeurs n’auraient plus de doute sur le double langage qui leur est tenu depuis tant d’années. Ils pourraient s’en souvenir aux prochaines élections européennes. Ce serait une nouvelle fois le projet européen qui en ferait les frais, comme cela a été le cas en 2005, lors du référendum sur la constitution européenne.

De la même manière, une nouvelle rédaction de l’article 88-5 de la constitution serait ressentie comme une manoeuvre insincère. Tout compromis sur cette question serait une mauvaise solution : référendum d’initiative populaire ou choix laissé aux parlementaires de renoncer au référendum sont des solutions hypocrites. Pour faire sauter ce prétendu “verrou”, il suffirait qu’un futur chef de l’État choisisse à son tour de changer la constitution.

Permettez aux Alsaciens de donner leur avis sur le projet européen et sur l’intégration de la Turquie. En 1992, lors du référendum sur le Traité de Maastricht, c’est l’Alsace qui a donné au OUI son meilleur score : plus de 65 %. En mai 2005, Les Alsaciens ont dit OUI à 53,44 % au projet de constitution européenne. En même temps, 92 % des Alsaciens se sont déclarés opposés à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne - sondage Dernières Nouvelles d’Alsace-Iserco du 16 octobre 2001. Cette corrélation ne doit étonner personne. Ces chiffres prouvent, s’il en était besoin, que le sentiment européen ne peut prospérer que si les frontières et le projet européen sont clairement définis.

Messieurs les députés, vous êtes de ceux qui ont affirmé que le référendum de ratification introduit dans la Constitution en 2005 devait être maintenu. Puissiez-vous résister aux pressions que l’on sent chaque jour plus fortes et ne pas céder aux propositions de compromis. Il est court le chemin qui va du compromis à la compromission. Votre responsabilité vis-à-vis du peuple français est immense et il faudra donc que vous preniez vos responsabilités lors du prochain congrès à Versailles.

Veuillez agréer, Messieurs les députés, l’expression de ma parfaite considération.

Jacques Cordonnier
Président du mouvement régionaliste
Alsace d’Abord

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lundi, 30 juin 2008

La leçon de Lépante

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La leçon de Lépante: qui l'a retenue?

Le 7 octobre 1571, l'Europe impériale coalisée infligeait une sévère défaite sur mer à l'Empire ottoman

430 années ont passé depuis l'un des plus grands évé­ne­ments militaires de l'histoire mondiale. Ce jour-là, 7 octo­bre 1571, une large fraction de l'Europe chrétienne avait laissé de côté les vieilles haines et les divisions fratricides pour se lancer dans une bataille décisive contre l'ennemi mortel qui l'avait continuellement agressée et qui cherchait à l'annihiler. L'héroïsme et le sacrifice de nos ancêtres a per­mis à notre civilisation de vivre et de poursuivre sa rou­te dans l'histoire —pour le meilleur et pour le pire.  Ce jour-là, l'Europe a pu compter sur certains de ses fils (la plu­part!), ceux qui ont répondu à l'appel du destin, ceux qui ont eu le courage de se jeter dans la bataille, et ceux qui se sont retirés du jeu, qui se sont contentés de regarder le combat de loin, en laissant aux autres la tâche de défen­dre l'héritage commun. Et il y a eu ceux qui ont pactisé avec l'ennemi (que la honte les étouffe pour les siècles des siècles!). Ce jour-là, 7 octobre 1571, on a vu à quels hom­mes on avait affaire, on a vu les justes et on a vu les traî­tres. Parlons d'abord de la composition de la flotte im­pé­riale européenne: sur 208 bateaux, 110 étaient vénitiens, 22 génois, 3 piémontais, 12 appartenaient à l'ordre de che­va­lerie toscan de Saint Etienne, 9 appartenaient aux Che­valiers de Malte, 8 relevaient de la Papauté et 44 du Saint Empire. Les équipages des bateaux arborant le pavillon de Saint Marc venaient de Vénétie (60), de Crète (30), des Iles Ioniennes (7), de Dalmatie (8) et des villes de la terre fer­me (5). Les troupes de fantassins embarquées étaient en ma­jorité impériales et composées de soldats venus de Ca­stil­le, de Catalogne, du Pays Basque, de Hollande, de Lom­bardie, d'Allemagne et du Pays de Naples. L'infanterie de Venise était composée de Vénétiens, de Lombards, de Friou­lans et de “Slavons” (Croates de Dalmatie et Serbes de la Krajina).

Presque toute l'Europe catholique était présente. Parmi les ab­sents, certains étaient parfaitement excusables, comme les Autrichiens, les Polonais, les Allemands et les Hongrois, car ils luttaient pied à pied contre les Turcs sur le front con­tinental. Le premier assaut turc contre Vienne avait été brisé en 1529 et les affrontements n'avaient plus cessé de­puis en Slovénie, en Hongrie et en Valachie. Deux absences me semblent toutefois injustifiables. Les Portugais étaient en­trés en rivalité avec les Espagnols et n'avaient pas accep­té de se soumettre au commandement d'un chef espagnol. L'opposition entre les deux puissances ibériques n'était pas d'ordre idéologique mais politique: en réalité, les Portugais me­naient une longue guerre contre les Musulmans sur les cô­tes atlantiques du Maroc et lançaient d'audacieuses in­cur­sions en territoire islamique en Orient, parmi lesquelles une tentative malheureuse, l'expédition en Mer Rouge de 1517.

Une pure trahison à l'endroit des intérêts vitaux de l'Europe

Les Français, eux, n'avaient aucune raison valable pour ne pas être présent à Lépante. Dans le passé, les Francs avaient toujours été aux avant-postes dans la lutte pour la défense des frontières de l'Europe, depuis Poitiers jus­qu'aux Croisades. Leur absence s'explique sans doute par la rivalité qui les opposait à l'Espagne. Mais surtout par leur politique de rapprochement avec les Ottomans, concrétisée par des traités de coopération et d'amitié. Cette politique est devenue au fil du temps une pure trahison à l'endroit des intérêts vitaux de l'Europe. La politique française ne peut pas davantage se justifier pour des motifs écono­mi­ques: Venise, Gênes et les autres puissances européennes avaient passé des accords commerciaux avec les Musulmans mais n'avaient jamais eu l'idée, en les signant, de trahir l'es­prit de défense de la civilisation européenne. Les seuls Français et Occitans présents à Lépante pour défendre l'hon­neur de leurs terres dans la défense commune de l'Eu­rope se trouvaient dans les rangs des héroïques chevaliers de Malte et sur les bateaux niçois du Comte de Savoie.

Le christianisme avait provoqué en Europe une division, cel­le du schisme entre l'Occident et l'Orient, entre Rome et Byzance; il venait d'en provoquer une nouvelle par la Réfor­me. Les positions des diverses fractions de la chrétienté eu­ro­péenne devant l'agression ottomane étaient différentes. Le monde orthodoxe, depuis la chute de Constantinople, fruit amer de la division entre peuples christianisés, lan­guis­sait largement sous l'oppression turque mais résistait vail­lam­ment dans des zones non pacifiées, notamment en Transylvanie et dans les montagnes serbes du Kosovo et de la Métohie. La Russie, la plus grande nation orthodoxe, avait recueilli l'héritage symbolique et politique de Byzan­ce. Elle avait engagé une bataille terrible contre les poten­tats islamiques d'Asie centrale. En 1571, l'année de Lépan­te, les Tatars de Crimée, alliés des Ottomans, avaient lancé des attaques cruelles contre la terre russe, poussant jusqu'à Moscou qu'ils avaient incendiée. Les Orthodoxes ont donc par­ticipé, ces années-là, à la lutte commune de l'Europe con­tre son ennemi mortel. De plus, les équipages de 37 na­vires vénitiens venaient de Candie et des Iles Ioniennes, sans compter les “Slavons” de la Krajina, derrière les côtes dal­mates.

La “Prière contre les Turcs” de Luther

Les Protestants ont été les grands absents, d'abord pour des raisons géographiques, l'Europe nord-occidentale étant très éloignée du danger islamique et ne le percevant pas cor­rectement. Mais ils avaient également des raisons “idéolo­giques”: dans une de ses thèses, Luther avait dit: «C'est un pé­ché de résister aux Turcs, car la Providence se sert de cette nation infidèle pour punir les iniquités de son peu­ple». Luther avait toutefois modifié son attitude première dans deux ouvrages ultérieurs: «Prière contre les Turcs» et «De la guerre contre les Turcs». Toutefois sa thèse de non ré­sistance a servi d'alibi au non engagement des Protes­tants dans la lutte commune. Le ressentiment anti-catho­lique a sans doute permis à certaines franges puritaines de sympathiser avec l'islamisme, plus virulent dans son zèle re­ligieux.

Aujourd'hui l'Europe vit des expériences qui ressemblent dra­matiquement à celles de ce 16ième siècle tragique. La pres­sion islamique se fait sentir de plus en plus durement non plus sur les frontières de l'Europe ou sur les côtes mé­diterranéennes, mais à l'intérieur même des villes du cœur de l'Europe. Dans un tel contexte, notre Padanie a un rôle d'a­vant-garde à jouer dans cette nouvelle lutte, parce qu'el­le doit se souvenir qu'elle a livré les deux tiers des na­vires de combat de la bataille de Lépante, qu'elle a donné au Saint Empire de grands commandeurs militaires et un Pa­pe piémontais, Saint Pie V, qui, [ndlr: à rebours des dis­cours "multicultureux" de l'Eglise d'aujourd'hui], avait ap­pe­lé les Européens à s'unir en une grande armée paneuro­péenne pour battre l'ennemi turc. Aujourd'hui, la Padanie est toujours en première ligne car les infiltrés islamiques s'installent sur son territoire. C'est donc chez nous que de­vra renaître l'esprit de résistance européen. Comme à Lé­pan­te, on pourra compter les présents et les absents.

Gilberto ONETO.

(article paru dans La Padania, 4 février 2000, http://www.lapadania.com ).

 

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vendredi, 27 juin 2008

Arménie: nation martyr de l'orthodoxie

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Arménie: nation martyr de l'orthodoxie

Notes d'un voyage au pays détruit par les invasions turques

Plus d'un touriste s'émerveillait jadis, en 1988, à Erivan, capitale de l'Arménie, de pouvoir aller se promener dans les montagnes du Nagorno Karabagh, une région dont le nom signifie “jardin noir” en langue turque. Aujourd'hui, ce pays merveilleux est l'endroit, sur la planète, le plus couvert de mines anti-personnel. Le Nagorno Karabagh, que les Arméniens appellent “Artzhak”, est un nouvel Etat, né de la résistance et de la guerre des partisans menée par la population arménienne contre l'invasion islamique turque venue d'Azerbaïdjan. Les Azéris, effectivement, se sont rendus maîtres du pays au moment de l'effondrement de l'Union Soviétique. Si on s'y rend en voiture en venant de la cité de Berdzor, il faut traverser un no man's land encore infesté de bandes azéries et passer entre deux colonnes frappée d'un symbole identique au “Soleil des Alpes” placé sur une épée marquée d'une croix. On se trouve alors dans le district de Shushi, une ville accrochée à une montagne escarpée, où Sergey Tsaturian reçoit les visiteurs. Il est le commandant de la Garde Nationale. Il est l'un des sept frères de la première famille qui, guidée par le patriarche Grigory Shendyan, âgé de 98 ans, a pris les armes contre les envahisseurs. Avec grande fierté, il nous montre une église dont on achève la construction: les Azéris d'ethnie turque l'avaient incendiée puis faite sauter à la dynamite, il y a trois ans.

Aujourd'hui, un jeune prêtre orthodoxe à longue barbe enseigne le catéchisme à de jeunes garçons, à l'air libre, alors qu'il pleut. Il me dit: «Nous ne sommes pas encore en mesure de reconstruire l'école primaire et l'école moyenne qui ont été détruites à coups de canon, sous prétexte qu'elles n'étaient pas des “écoles coraniques”». D'une autre petite chapelle de Shushi, il ne reste plus rien d'autre que les fondements; des destructions similaires ont frappé Berdadzor, Kanatckala, Zarisli, Kanintak; avant de se retirer les Azéris d'ethnie turque ont systématiquement détruit les églises, les écoles et les fours à pain. A Stepha­nakert, capitale de la nouvelle république d'Artzhak, de nombreuses églises ont également été frappées et forte­ment endommagées par des missiles ou des obus, mais le Mu­sée de la Tradition tient encore debout, malgré les atta­ques au missile, au beau milieu de maisons disloquées.

La directrice de ce musée, Mme Mélanie Balayan, me raconte que les familles et les enseignants y emmenaient les en­fants et les élèves pour visiter cet écrin de la mémoire ar­ménienne, même sous une pluie d'obus. Les Arméniens de cette région n'ont plus connu la liberté depuis longtemps: domination turque, 70 années de communisme après l'arri­vée des bolcheviques, puis, récemment, l'arrivée des Azéris d'ethnie turque. Pire: l'ONU, sous la double pression de la Tur­quie et de l'Azerbaïdjan, n'a pas reconnu le nouvel Etat, alors que des élections démocratiques y ont été tenues, qui ont porté au pouvoir des gouvernements sociaux-démo­crates ou libé­raux.

Dans le district d'Askeran, seul un monastère isolé dans la montagne a échappé à la furie destructrice. La plupart des villages ou des hameaux n'ont plus que des églises ou des écoles de fortune, installées dans des maisons d'habitation ou dans des vestiges d'anciennes forteresses russes. La ville morte d'Aghdam, dans le no man's land situé entre la fron­tière incertaine de l'Artzhak et l'Etat islamique d'Azer­baïdjan, est le véritable monument funéraire de l'“heu­reu­se coexistence” entre orthodoxes et musulmans. Là-bas, tout est miné et les grenades en chapelets de couleur jau­ne, très semblables à celles que l'OTAN a utilisé contre les Serbes, maculent le vert des champs qui furent jadis fer­tiles. Les carcasses calcinées des chars de combat émer­gent des cratères creusés par les obus. Quelqu'un a apporté des fleurs pour les placer sous une petite croix blanche des­sinée sur le flanc d'un T-34 détruit. Un calcul approximatif nous permet de dire qu'environ 300 églises et écoles or­tho­doxes arméniennes ont été détruites par les Turco-Azéris en­tre 1989 et 1997 au Nagorno Karabagh et dans le Nakhit­che­van.

Les invasions successives des Turco-Azeris

Epilogue: dans la vallée du fleuve Araxe, sur la frontière turco-iranienne, en 1999, je rencontre un colonel, qui ressemble à l'un de ces Immortels de Cyrus II le Grand. Il me fait visiter l'ancien monastère de la Kelissa Darré Sham, c'est-à-dire l'église de Saint-Bartolomée, arrivé dans la région en l'an 62. Elle a été détruite  à plusieurs reprises par les invasions successives des Turco-Azéris, depuis le 16ième siècle jusque dans les années 70. Aujourd'hui, le complexe monastique est sous la protection de l'UNESCO et le ministère des monuments iranien est en train de le restaurer. Mais le panorama sur la vallée qui s'étend au-delà de la frontière azérie et du chemin de fer me rappelle le passé, aux blessures toujours béantes: des milliers et des milliers de katchar arméniennes, c'est-à-dire de croix rusti­ques taillées dans la pierre, révèlent des tombes chrétien­nes orthodoxes, les tombes de ceux qui ont dû sans cesse fuir les persécutions déchaînées par le Sultan rouge, le gé­nocide scientifiquement planifié par le gouvernement des Jeunes Turcs et, très récemment, les incursions des Azéris. Une seule chose a changé, ce ne sont plus des cimeterres ou des fusils que manient génocideurs ou envahisseurs, mais des chars d'assaut et des lance-roquettes munis de viseurs laser. La civilisation moderne…

Archimede BONTEMPI.

(article paru dans La Padania, le 26 octobre 2000; http://www.lapadania.com ).

 

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mardi, 10 juin 2008

Erdogan et les kémalistes

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Erdogan et les kémalistes

 

En Turquie, aujourd’hui, la lutte qui oppose kémalistes et fondamentalistes se perpétue et on n’en voit pas la fin. Récemment, une procédure a opposé la deuxième instance judiciaire turque au gouvernement d’Erdogan. Les juges reprochent au premier ministre turc actuel de porter atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire; celui-ci, dans le cadre de la procédure d’interdiction lancée contre le principal parti gouvernmental, l’AKP d’Erdogan (ou “Parti de la Justice et du Progrès”), fait pression sur le tribunal constitutionnel pour qu’il mène cette procédure à terme et prononce la dissolution de l’AKP. Le parti d’Erdogan a réagi en lançant insultes et imprécations contre les juges. Le procureur suprême de l’Etat veut que l’on lance une procédure visant à examiner le comportement récent du parti. Le quotidien suisse alémanique, la “Neue Zürcher Zeitung” (NZZ) résume la situation comme suit: “Le pouvoir judiciaire dispose de trois possibilités: il peut refuser l’interdiction du parti; il peut se contenter d’un avertissement ou il peut considérer que le parti constitue le noyau dur des activités tramées contre l’ordre laïque et, subséquemment, le faire interdire. Une telle interdiction peut se contourner en procédant à la fondation d’un nouveau parti, appelé à être derechef le successeur de l’AKP. Mais, cette fois-ci, la procédure de dissolution, qui a été engagée, vise également à interdire tout activité politique à 71 personnes parmi lesquelles le président de l’Etat turc, Abdullah Gül, et le premier ministre Erdogan. Le mandat parlementaire d’Erdogan serait alors automatiquement suspendu, ce qui aurait pour effet de provoquer obligatoirement sa démission du poste de premier ministre”. Pour s’assurer malgré tout un avenir politique, Erdogan ne se préoccupe pas seulement de travailler à la fondation d’un nouveau parti politique mais aussi de renforcer son influence personnelle à l’étranger. En Allemagne, le nouvel ouvrage de Peter Winkelvoss, “Die türkische Frage” (“La question turque”), nous montre comment Erdogan cherche à instrumentaliser les Turcs d’Allemagne (et d’Europe) pour en faire l’avant-garde d’une politique étrangère turque selon ses voeux et pour influencer le destin de la République Fédérale, en manoeuvrant une fraction de l’électorat allemand, constituée de Turcs de souche. Son discours à Cologne en février dernier atteste de ce projet, dangereux pour l’ensemble de nos pays.

 

(Source: DNZ, Munich, 23/30 mai 2008; Peter Winkelvoss, Die türkische Frage, 17,90 Euro).

samedi, 31 mai 2008

Scholl-Latour: Anatolien ist kein Bestandteil Europas!

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AULA-Gespräch mit dem Islam- und Nahost-Experten Prof. Dr. Peter Scholl-Latour:

„Anatolien ist kein Bestandteil Europas!“

AULA: Mit den Anschlägen in Madrid scheint der islamistische Terror auch nach Europa gekommen zu sein. Drohen nun auch der Bundesrepublik Deutschland und Österreich derartige Anschläge?

Scholl-Latour: Das kann man nicht von vornherein sagen, aber mit der Möglichkeit muß natürlich gerechnet werden. Es geht ja im Grunde gar nicht so sehr darum, die jeweiligen europäischen Länder als solche anzugreifen als vielmehr durch islamistische Kampfgruppen Druck auf europäische Regierungen auszuüben.

AULA: Würde ein Beitritt der Türkei zur Europäischen Union das Problem des Islamismus in Mitteleuropa vergrößern?

Scholl-Latour: Vermutlich ja, denn das wäre mit einer sehr massiven Zuwanderung von Türken verbunden, und eine allmähliche Islamisierung der Türkei ist ja im Gange. Dann würde die Lage nämlich langsam unübersichtlich!

AULA: Halten Sie eine Verschärfung der Gesetze zur inneren Sicherheit für ein taugliches Mittel zur Terrorbekämpfung?

Scholl-Latour: Wenn es darum geht, Telefone abzuhören, also was hier man den „Lauschangriff“ nennt, dann schon. Im übrigen werden die Telefone schon längst abgehört – wenn nicht von den Deutschen, dann von den Amerikanern! Das ist ja alles ein Schattenboxen. Und wenn man dann nur noch einen Fingerabdruck auf die Kennkarte machen muß, dann ist das ja auch kein großer Eingriff in die persönliche Freiheit. Ich bin in der Vergangenheit kein Verbrecher gewesen und habe auch in der Zukunft nicht die Absicht, Verbrechen zu begehen. Einem normalen Menschen macht das ja nichts aus!

AULA: Sollten die Bundesrepublik Deutschland und Österreich ihre Truppen aus Afghanistan bzw. dem gesamten Krisengebiet des Nahen und Mittleren Osten abziehen?

Scholl-Latour: Ich würde das nicht so pauschal sagen. Jedenfalls sollten wir aus Afghanistan abziehen! Denn was haben wir da zu suchen? Im Moment ist es nach den Attentaten von Madrid sehr schwer, da es dann so aussähe, als ob wir irgendeiner Erpressung nachgäben bzw. Angst vor irgendwelchen Repressalien hätten, insofern sind wir in eine dumme Situation gekommen. Aber wir bräuchten diese Truppen auf dem Balkan, wo das Feuer nun wieder aufflammte, was im Grunde zu erwarten war. Es ist die Unfähigkeit der europäischen Politik, die sich in Afghanistan festlegt und das Kosovo einfach links liegen läßt, oder Bosnien, wo sie nichts richtig geregelt hat. Auch in Mazedonien können Konflikte jederzeit wieder aufflammen. Das sind doch die Gebiete, die für uns wichtig sind, und nicht der Hindukusch! Aber wenn man vernünftig vorginge, würde man natürlich eine Evakuierung deutscher und österreichischer Truppen aus Afghanistan vornehmen. Was sollten die denn da – vielleicht das Regime von Herrn Karsai stützen, das ja nicht repräsentativ ist?!

AULA: Sie halten also eine Präsenz bundesdeutscher und österreichischer Truppen auf dem Balkan, sprich im Kosovo, für durchaus sinnvoll!

Scholl-Latour: Das ist eine vernünftige Angelegenheit, aber dafür muß es erst eine politische Initiative geben! Die lassen das da alles schleifen, und der sogenannte Bevollmächtigte der „internationalen Gemeinschaft“ – was das genau ist, weiß ich nicht – in Bosnien-Herzegowina hat ja jede Vollmacht: Der kann jeden Minister absetzen, jeden Abgeordneten, jeden General, jeden Offizier – der hat ja mehr Kompetenzen als der frühere österreichische Gouverneur in Bosnien oder sogar der Pascha des Sultans. Das ist eine unglaubliche Situation, daß es auf europäischem Boden Protektorate gibt!

AULA: Könnte die Europäische Union – wie Politiker häufig erklären – durch die Aufnahme der Türkei dazu mithelfen, das Land zu demokratisieren und den Nährboden für Islamisten zu entziehen?

Scholl-Latour: Das ist völliger Quatsch! Im Gegenteil! Ich sage ja gar nicht, daß die Türkei radikal-islamisch wird, aber sie ist ein zutiefst islamisches Land und wird es mehr und mehr. Man darf sich nicht durch ein paar europäisierte Elemente in Istanbul und Ankara täuschen lassen. Es sind in den letzten zehn Jahren mehr Moscheen in der Türkei gebaut worden als im gesamten Osmanischen Reich in den ganzen Jahrhunderten! Und diese Moscheen sind voll, die Volksfrömmigkeit nimmt dort wieder sehr stark zu. Und die letzte Garantie gegen das Aufkommen einer gemäßigt islamischen Ausrichtung des Staates sind die Militärs, die ja im nationalen Sicherheitsrat bisher den Ton angaben. Würde man das im Namen der Demokratie beseitigen, dann wäre die letzte kemalistische, laizistische Hürde weggenommen. Es wäre dann so, daß es in der Türkei auf eine gemäßigt islamische Staatsform hinausliefe – und dagegen ist ja gar nichts einzuwenden, nur paßt das nicht ganz nach Europa herein, zumal die Türkei in ein paar Jahren der stärkste Staat EUropas wäre!

AULA: Teilen Sie somit nicht die Auffassung der österreichischen Außenministerin, die den Beitritt der Türkei zur EU nur davon abhängen lassen will, ob die politischen und wirtschaftlichen Rahmenbedingungen in der Türkei – Stichwort Kopenhagener Kriterien – erfüllt sind, also die Menschenrechte geachtet werden und die Abkehr vom Agrarstaat eingeläutet wird?

Scholl-Latour: Also das sagen die Deutschen ja auch. Das ist eine furchtbare Heuchelei mit den Menschenrechten! Das ist eine Beleidigung für die Türken. Ich habe übrigens ein sehr gutes Verhältnis zu den Türken, aber man muß einen ganz anderen Aspekt betrachten: Die Türken sind Erben eines großen Reiches und nicht Anhänger Europas. Wir können natürlich von gleicher Basis aus, nämlich von Europa zur Türkei, enge Beziehungen zu diesem Staat als einer großen Macht unterhalten, die ja bis zum Kaukasus und nach Zentralasien hereinreicht und eine Ordnungsfunktion im Orient hätte, aber doch nicht als Bestandteil Europas. Anatolien ist doch kein Bestandteil Europas!

AULA: Halten Sie freie und demokratische Wahlen im Irak unter US- oder UN-Mandat für realistisch?

Scholl-Latour: Unter US-Mandat bestimmt nicht, da würde getürkt und gefälscht! Und unter UN-Mandat, na ja, das wollen wir einmal hoffen. Aber das ist der einzige Weg, denn wenn man schon im Namen der Demokratie antritt, dann kann man auch nicht die Wahlen verweigern, und zwar Wahlen in dem Sinne, daß jedermann eine Stimme hat.