mardi, 04 mars 2025
Quand Victor Hugo entrevoit l’horreur architecturale
Quand Victor Hugo entrevoit l’horreur architecturale
Nicolas Bonnal
L’horreur architecturale s’est reproduite partout sur notre pauvre terre, la recouvrant de tours de Babel. Plus aucune ville n’est reconnaissable, toutes se flattant de reproduire le squelette du business cosmopolite. On attend que Tom Cruise en fasse l’escalade dans ses missions pas possibles, et puis on est content à Dubaï ou à Shanghai pendant qu’au pied du débris minéral se serrent les cohortes des fourmis motorisées qui rêvent de retrouver leur télé ou leur caisse de supermarché.
En relisant Notre-Dame de Paris je me suis toutefois consolé : la catastrophe avait eu lieu bien avant Manhattan ! On se souvient que Hugo se lance dans une de ses digressions philosophiques dont il a le secret, et qui nous ouvre un pan de pensée sur l’infini. Dans le chapitre Deux du livre Cinquième il explique que l’architecture était jusqu’à la fin du moyen âge le grand livre de l’humanité. Et que c’est pour cela aussi que l’on construisit autant d’églises au moyen âge : elles étaient des lieux d’expression, voire de contestation !
« La pensée alors n’était libre que de cette façon, aussi ne s’écrivait-elle tout entière que sur ces livres qu’on appelait édifices….
Aussi n’ayant que cette voie, la maçonnerie, pour se faire jour, elle s’y précipitait de toutes parts. De là l’immense quantité de cathédrales qui ont couvert l’Europe, nombre si prodigieux qu’on y croit à peine, même après l’avoir vérifié…
De cette manière, sous prétexte de bâtir des églises à Dieu, l’art se développait dans des proportions magnifiques. »
Il est vrai que l’on peut passer des heures dans une église médiévale, dans une cathédrale, même s’il faut se munir des guides savants ou des livres d’alchimie…
Mais vient l’imprimerie. Et c’est le chant du signe, si j’ose dire. Et ici Hugo que l’on présente toujours comme le grand progressiste de service se fait pessimiste, comme tant d’écrivains catholiques de haute époque (Bloy, Bonald, Bernanos…). On est en 1830, avant le verbiage humanitaire. Mais savourez ces tours et pensez à nos châteaux Louis XIII-Louis XIV etc. si tristes finalement :
« Aussi voyez comme à partir de la découverte de l’imprimerie l’architecture se dessèche peu à peu, s’atrophie et se dénude. Comme on sent que l’eau baisse, que la sève s’en va, que la pensée des temps et des peuples se retire d’elle ! »
La fin du moyen âge suppose ici pour Hugo une fin du génie national et un début de la mondialisation de l’horreur architecturale. C’est le retour au préjugé classique, comme disait Guénon, celui de l’empire niveleur romain ou alexandrin. Ici il rejoint Burckhardt, Schuon et même Spengler qui tape si fort sur la renaissance.
« Mais, dès le seizième siècle, la maladie de l’architecture est visible ; elle n’exprime déjà plus essentiellement la société ; elle se fait misérablement art classique ; de gauloise, d’européenne, d’indigène, elle devient grecque et romaine, de vraie et de moderne, pseudo-antique. C’est cette décadence qu’on appelle renaissance. »
Oublié le génie du moyen âge. Et le jeune auteur des géniales Orientales va encore plus loin :
« L’architecture se dépouille, elle s’effeuille, elle maigrit à vue d’œil. Elle est mesquine, elle est pauvre, elle est nulle… Elle appelle des manœuvres à défaut d’artistes. La vitre remplace le vitrail. Adieu toute sève, toute originalité, toute vie, toute intelligence. »
Le génie national et médiéval disparu (Hugo préfère le gothique au roman, à la fois pour des raisons politiques et esthétiques, il ne reste à l’artiste qu’à constater la montée de la géométrie qui enchantait les Grecs (Nerval dénoncera notre préjugé classique et notre oubli celtique).
« À partir de François II, la forme architecturale de l’édifice s’efface de plus en plus et laisse saillir la forme géométrique, comme la charpente osseuse d’un malade amaigri. Les belles lignes de l’art font place aux froides et inexorables lignes du géomètre. Un édifice n’est plus un édifice, c’est un polyèdre. L’architecture cependant se tourmente pour cacher cette nudité. »
La transformation de l’édifice en polyèdre, c’est aussi – et le pauvre Hugo n’est pas là pour le voir – la transformation de l’Europe en bric-à-brac d’infrastructures et règlements, et aussi la transformation progressive de la France en hexagone. Le squelette mathématique pétrifie le monde depuis les ingénieurs de la Renaissance et l’horreur de leur architecture. Et le peuple des cités ou des condominiums a remplacé celui des bâtisseurs de cathédrales. On comprend l’hommage romantique au Moyen Age.
Cliquer pour accéder à hugo_victor_-_notre-dame_de_paris.pdf
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lundi, 03 mars 2025
Victor Hugo et le mouvement de l’Histoire
Victor Hugo et le mouvement de l’Histoire
Lecture d’un chapitre de Notre-Dame de Paris
par Daniel COLOGNE
(paru initialement sur le site Europe Maxima, le 27 octobre 2020)
Les réflexions qui suivent sont inspirées par le chapitre II du livre cinquième du célèbre roman hugolien. Victor Hugo (1802 – 1885) parsème son récit de quelques chapitres qui relèvent de la philosophie de l’Histoire, de la conception architecturale ou de la vision imaginaire du Paris médiéval (voir notamment le livre troisième). Car le roman se passe en 1482, date faisant partie intégrante du titre, millésime ravalé au rang de sous-titre ou carrément occulté au fil des innombrables éditions, adaptations cinématographiques ou conversions en comédies musicales.
Adrien Goetz, préfacier de l’édition 2009 chez Gallimard (coll. « Folio classique »), a le mérite de réhabiliter cette année 1482 sans insister sur sa proximité avec 1476 – 1477: défaites de Charles le Téméraire à Grandson et Morat, sa mort à Nancy, extinction des derniers feux de ce que Julius Evola appelle « l’âme de la chevalerie », tandis que pointe comme une improbable aurore le pragmatisme calculateur de Louis XI. Nonobstant une importante réserve que je formulerai en conclusion, je trouve la préface d’Adrien Goetz remarquable et je m’incline devant l’étonnante érudition des 180 pages de notes de Benedikte Andersson.
Le volume contient aussi d’intéressantes annexes où l’on découvre sans surprise un Victor Hugo admirateur de Walter Scott, en face duquel Restif de la Bretonne fait piètre figure en apportant « sa hottée de plâtres » au grand édifice de la littérature européenne. Pourtant, Victor Hugo cite rarement ceux qu’il juge responsable du déclin des lettres françaises. Il ne fait qu’égratigner Voltaire, vitupère globalement les récits trop classiques dans des pages critiques où peuvent se reconnaître pour cibles l’Abbé Prévost, Madame de La Fayette, voire le Diderot de Jacques le Fataliste. Pour qui sait lire entre les lignes et connaît quelque peu la production littéraire du siècle des prétendues « Lumières », les considérations désabusées sur le roman épistolaire ne peuvent viser que Choderlos de Laclos et ses Liaisons dangereuses. Mais le chapitre II du livre cinquième vaut surtout par sa profondeur historique et une véritable théorie des trois âges de l’humanité que Victor Hugo nous invite à méditer avec une maîtrise stylistique et une organisation du savoir assez époustouflantes chez un jeune homme de 29 ans (Notre-Dame de Paris 1482 paraît en 1831).
« Quand la mémoire des premières races se sentit surchargée, quand le bagage des souvenirs du genre humain devint si lourd et si confus que la parole, nue et volante, risqua d’en perdre en chemin, on les transcrivit sur le sol de la façon la plus visible, la plus durable et la plus naturelle à la fois. On scella chaque tradition sous un monument. » Ainsi Victor Hugo évoque-t-il le premier passage d’une ère d’oralité à un âge où l’architecture devient « le grand livre de l’humanité ». Souvenons-nous cependant de la parole biblique concernant la pierre que les bâtisseurs ont écartée et qui est justement la pierre d’angle. Le risque de « perdre en chemin » un élément essentiel deviendrait-il réalité dès que s’élèvent les premiers menhirs celtiques que l’on retrouve « dans la Sibérie d’Asie » ou « les pampas d’Amérique » ?
Toute tradition devant contenir une part de trahison (le latin tradition a donné le français traître), l’âge architectural serait alors le monde de la Tradition proprement dite, déjà synonyme de déclin par rapport aux temps originels et primordiaux, illuminés par la prodigieuse mémoire des « premières races ». Depuis « l’immense entassement de Karnac […] jusqu’au XVe siècle de l’ère chrétienne inclusivement », l’architecture est le mode d’expression dominant. Il ne faut pas pour autant tenir pour négligeable les autres fleurons artistiques et littéraires qui s’échelonnent tout au long de cette période plurimillénaire : les épopées et tragédies, l’Odyssée, l’Énéide et la Divine Comédie, dont on a pu écrire dans Éléments (n° 179, p. 68), qu’elles sont les trois piliers de la culture européenne. À plus forte raison, Victor Hugo mentionne les vénérables textes sacrés, et notamment le Mahabharata, dont l’auteur légendaire Vyasa « est touffu, étrange, impénétrable comme une pagode ».
Dans la Chrétienté médiévale, le style des édifices religieux romans est analogue à celui de l’architecture hindoue. La « mystérieuse architecture romane » est « sœur des maçonneries théocratiques de l’Égypte et de l’Inde », écrit Hugo. C’est une architecture de caste, où l’on ne voit que le détenteur de l’autorité sacerdotale. « On y sent partout l’autorité, l’unité, l’impénétrable, l’absolu, Grégoire VII; partout le prêtre, jamais l’homme; partout la caste, jamais le peuple. » « Qu’il s’appelle brahmane, mage ou pape, dans les maçonneries hindoue, égyptienne ou romane, on sent toujours le prêtre, rien que le prêtre. Il n’en est pas de même dans les architectures de peuple. »
Le style gothique est, selon Hugo, une « architecture de peuple ». Il assure la transition entre le Moyen Âge et les Temps modernes. Ceux-ci débutent avec l’invention de l’imprimerie. Avant de revenir en détail sur la vision hugolienne de la période gothique – passage du chapitre qui me semble le plus contestable -, brossons rapidement le tableau d’une modernité où la littérature devient l’art dominant, mais où les autres arts s’émancipent de la tutelle architecturale. « La sculpture devient statutaire, l’imagerie devient peinture, le canon devient musique. » L’architecture « se dessèche peu à peu, s’atrophie et se dénude ». Mais la littérature l’accompagne rapidement dans son déclin, hormis « la fête d’un grand siècle littéraire », qui est celui de Louis XIV et qui éclipse injustement Montaigne, Rabelais et la Pléiade.
L’objectif du romantisme est la résurrection simultanée de l’architecture et des lettres, ainsi qu’en témoigne l’engagement de Victor Hugo depuis la Bataille d’Hernani jusqu’à la mobilisation de son ami Viollet–le-Duc pour restaurer la cathédrale parisienne et l’Hôtel de Ville de Bruxelles. Achevé en 1445 sous le duc de Bourgogne Philippe le Bon, père de Charles le Téméraire, l’Hôtel de ville de Bruxelles est encore de style gothique et Victor Hugo saisit très bien le mouvement créatif qui s’étend de l’architecture religieuse à l’architecture civile en traversant les trois ordres dont Georges Duby démontre magistralement qu’ils constituent les fondements de l’imaginaire médiéval. « L’hiéroglyphe déserte la cathédrale et s’en va blasonner le donjon pour faire un prestige à la féodalité. » Mais il s’en va également orner les édifices qui font la fierté de la commune qui perce sous la seigneurie tout comme « la seigneurie perce sous le sacerdoce ».
Dans l’acception hugolienne du terme, le peuple apparaît comme l’opposition solidaire de toutes les couches sociales dominées contre la caste dominante, en l’occurrence le sacerdoce. Ce type d’antagonisme peut approximativement s’observer au cours de l’histoire des Pays-Bas espagnols. Plus encore que l’Église catholique, l’oppresseur est alors une forme de durcissement politico-religieux incarné par Philippe II et ses gouverneurs au premier rang desquels le sinistre duc d’Albe. La toile de Breughel intitulée Les Mendiants symbolise la solidarité de toutes les strates de la population des Pays-Bas contre la tyrannie hispano-chrétienne. Ce sont deux aristocrates, les comtes d’Egmont et de Hornes, qui prennent l’initiative de l’insurrection et qui sont décapités juste en face de l’Hôtel de Ville, devant le bâtiment qui abrite aujourd’hui le musée vestimentaire de Manneken-Pis !
Aux voyageurs désireux de découvrir ce patrimoine européen septentrional au rythme du flâneur dont Ghelderode fait l’éloge, et non dans la précipitation propre au tourisme de masse, je conseille de s’attarder au square du petit-Sablon, dont l’entrée est gardée par l’imposante statue d’Egmont et de Hornes, « populistes » ante litteram. Dans la lutte actuelle entre « populistes » et « mondialistes », les premiers peuvent-ils encore compter sur le Gotha et sur l’Église ? Car la caste dominante n’est plus le sacerdoce, mais une « hyper-classe mondialiste (Pierre Le Vigan) », une coterie de capitalistes revenus à leurs fondamentaux, à l’individualisme hors-sol et au déplacement massif de populations coupées de leurs origines, depuis la traite des Noirs jusqu’aux migrants d’aujourd’hui en passant par le regroupement familial des années 1970 transformant une immigration de travail en immigration de peuplement. Les déclarations pontificales et l’attitude des dernières monarchies européennes dévoilent plutôt une position favorable au mondialisme. Tout ceci ne nous éloigne de Victor Hugo qu’en apparence. Hugo est aussi « populiste » avant l’heure en attribuant au « peuple » une créativité, un peu comme Barrès l’accorde au « visiteur de la prairie », à la différence près que le rôle de la « Chapelle » barrésienne est d’orienter les élans et les rêves vers des fins spirituelles supérieures.
Chez Hugo, la créativité populaire, dont témoigne le foisonnement du style gothique, est magnifiée comme une sorte de préfiguration de la libre pensée. Hugo relève à juste titre que l’architecture gothique incorpore des éléments parfois « hostiles à l’Église ». Ce n’est pas à l’astrologie qu’il pense alors qu’il semble bien connaître la cathédrale de Strasbourg à laquelle on a consacré un livre entier décrivant ses innombrables figurations zodiacales.
L’hostilité à l’Église dans certains thèmes gothiques n’est pas une offensive anti-cléricale par le bas (catagogique, dirait Julius Evola), comparable à la critique pré-moderne qui va culminer chez un Voltaire dans ses imprécations contre « l’Infâme », mais l’affirmation d’un imperium supérieur à l’Église (dépassement anagogique, par le haut, de la théocratie pontificale). Julius Evola associe cette idée impériale gibeline au mystère du Graal dont Victor Hugo ne souffle mot et qui est pourtant contemporain de la naissance du style gothique. En effet, c’est entre le dernier quart du XIIe siècle et le premier quart du XIIIe siècle que prolifèrent les récits du cycle du Graal, comme s’ils obéissaient à une sorte de directive occulte, à un mot d’ordre destiné à la caste guerrière visant à la sublimer en une chevalerie en quête d’un élément essentiel perdu.
Le thème du Graal est l’équivalent païen, au sens noble du terme, de la pierre d’angle biblique rejetée par les bâtisseurs. Énigmatique demeure à mes yeux cette phrase de René Guénon: « Le Graal ne peut être qu’un zodiaque. » Mais je suis convaincu que, pour déchirer le voile qui recouvre le mystère des origines, pour retrouver ce « grain d’or » dont parle l’astronome Kepler (1571 – 1630), il faut emprunter la voie de l’astrologie, domaine impensé de notre mouvance intellectuelle (du moins à ma connaissance), art antique vénérable raillé par La Fontaine et Voltaire, discipline dévoyée depuis quatre siècles, hormis quelques soubresauts: le marquis de Boulainvilliers (1658 – 1722), une école française aux alentours de 1900 (Caslant, Choisnard, Boudineau), une école belge (avec Gustave-Lambert Brahy comme figure de proue), les travaux plus récents de Gauquelin et Barbault (tous deux nés en 1920). Si le Graal est un vase, ce n’est pas exclusivement parce que Joseph d’Arimathie y a recueilli le sang de Jésus crucifié, mais c’est, par-delà sa dérivation chrétienne, par son identification plus générale à un récipient recueillant la pluie des influences cosmiques. Cet élargissement de la signification du Graal s’inscrit, soit dans la « Préhistoire partagée (Raphaël Nicolle) » des peuples indo-européens, soit dans une proto-histoire plus ample, ainsi qu’en témoigne le rapprochement d’Hugo entre les pierres levées d’Europe occidentale et celle de l’Asie sibérienne et de l’Argentine.
Que Victor Hugo soit passé à côté de cette importante thématique n'ôte rien à la qualité de son chapitre que j’ai relu avec un intérêt admiratif et donc je vais conclure la recension en prenant mes distance par rapport à Adrien Goetz, excellent préfacier par ailleurs. Trois âges se succèdent donc dans la vision hugolienne du mouvement de l’Histoire. Le premier âge est celui de la transmission orale. Le deuxième est celui de la parole écrite et construite, où l’architecture est l’art dominant. Le troisième est celui de la parole imprimée, de la domination du livre, de la « galaxie Gutenberg » qui inspire en 1962 à McLuhan son ouvrage majeur.
Né à Besançon comme les frères Lumière, Victor Hugo assiste au balbutiement d’un quatrième âge que le préfacier Adrien Goetz nous convie à nommer l’âge des « révolutions médiologiques ». Cette nouvelle ère présente aujourd’hui le visage d’un « magma », le spectacle d’un « boueux flux d’images » avec pour fond sonore « le bruissement des images virtuelles et des communications immédiates ». Ses lucides observations n’empêchent pas le préfacier de rêver que « l’œuvre d’art total du XXIe siècle » puisse surgir bientôt de la toile d’araignée réticulaire en offrant aux générations futures un éblouissement comparable à celui que génère la lecture d’Hugo ou de Proust. Adrien Goetz va plus loin : « Les multimédias […] sont les nouvelles données de l’écriture peut-être, bientôt, de la pensée. » Il appelle de ses vœux « une sorte de cyber-utopie ». Mais qu’elle soit « œuvre-réseau », livre imprimé, monument de pierre ou litanie psalmodiée des premiers temps d’avant l’écriture, l’utopie ne peut s’appuyer que sur les invariants anthropologiques qui, précisément, se désagrègent au fil de « la généralisation de la webcam ».
Ces invariants sont l’espérance d’un au-delà transfigurant, la certitude d’un en-deçà déterminant, la nécessité d’une Gemeinschaft hiérarchique ne faisant toutefois pas l’économie de la justice. Ils sont certes remis en question depuis plusieurs siècles, mais c’est l’individualisme post-moderne qui en constitue le contre-pied parfait. En même temps que les « liens hypertextes », qu’Adrien Goetz destine à une transmutation comparable à celle des alchimistes, s’affirme un type humain dominant dénué d’élan spirituel, oublieux de ses atavismes et fiévreusement lancé dans une course au plaisir qu’il s’imagine régie par l’« égalité des chances ».
Daniel COLOGNE
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Le nouveau « Nouveau monde » de Trump
Le nouveau « Nouveau monde » de Trump
Pierre-Emile Blairon
Environ tous les deux ans, je fais éditer un recueil de textes qui réunit tous mes articles parus durant ce laps de temps (sans compter les éventuels ouvrages sur un sujet bien déterminé) ; j’appelle ces recueils des chroniques, bien qu’ils ne soient pas toujours rassemblés chronologiquement, comme l’exigerait la définition de ce type de littérature.
Cette fois, ce recueil comprenait 26 articles rédigés entre le 8 novembre 2023 et le 8 février 2025 en 290 pages. Cet ouvrage devait paraître en mars 2025 et avait reçu pour titre : Haute trahison et, pour sous-titre : Quand les élites rejettent leurs peuples.
Il devait être divisé en deux parties : Satanisation et titanisation du monde et, en seconde partie, Les dirigeants contre leurs peuples.
Il s’est passé entretemps un événement extraordinaire qui a reporté ce projet éditorial à une date ultérieure : l’accession au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier 2025, qui a profondément modifié tous les paramètres en cours qui devaient assurer logiquement cette parution.
Changement de paradigme
Il s’est en effet produit en quelques semaines aux USA un changement de paradigme qui a bouleversé toutes les données acquises depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Un changement de paradigme – modification profonde de la façon de penser et d’agir - est souvent associé à une connaissance scientifique qui, vue sous un autre prisme, peut se révéler être de nature purement spirituelle même si les acteurs et spectateurs de ce bouleversement n’ont, en règle générale, pas conscience de son caractère révolutionnaire car les uns et les autres agissent et réagissent en fonction d’une logique qui, en apparence, reste contenue dans des normes ordinaires.
Les primordialistes [1], dont la principale qualité reste la capacité de voir plus haut et plus loin, ont déjà pu analyser, à la lueur des récits traditionnels, ce phénomène de retournement brutal qui s’apparente au renversement d’un glaçon dans un verre « comme pourrait le faire un iceberg qui peut opérer un Grand Retournement, selon le principe même du cycle, Grand Retournement qui se fait instantanément, sans glissement progressif d’un état à l’autre [2] ». Je faisais remarquer, dans cet extrait qui présentait mon recueil d’articles paru en 2021 [3], que « la science profane rejoint quelquefois la science sacrée : les scientifiques appellent ʺretournementʺ ou ʺbasculementʺ un iceberg qui inverse son sommet et sa base. »
Le terme « révolution » convient parfaitement à ce brusque retournement à 180° qui abolit la plupart des certitudes sur lesquelles s’était fondée la croyance en un certain type de société qui s’est avérée n’être qu’une illusion, en l’occurrence dévastatrice.
Ce qui a abasourdi les observateurs, c’est la rapidité et la facilité avec lesquelles cette Révolution s’est produite, comme si c’était un jeu d’enfant, comme s’il suffisait de décréter la mise en place d’une nouvelle base de valeurs pour la voir se réaliser sous nos yeux, simplement en brandissant une baguette magique.
Nous avons en effet peine à imaginer l’énorme charivari – sans doute non encore bien maîtrisé - que ce Grand Retournement représente d’organisation et de décisions au niveau de la plus grande puissance du monde, même si cette dernière en était à vivre des moments difficiles au moment où le basculement paradigmatique s’est produit et à effectuer des concessions douloureuses au nom de l’avènement d’un monde multipolaire qui étend inexorablement ses tentacules sur l’ensemble de la planète. Et c’est peut-être parce que l’Amérique était acculée, contrainte à cet effort de changement, que la magie a pu opérer.
On ne peut s’empêcher d’établir le parallèle entre ces événements et la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989 qui symbolisait la fin du communisme en URSS et, par contrecoup, l’occidentalisation hasardeuse et maléfique du monde avec la disparition des repères traditionnels qui fondaient les antiques civilisations.
Il n’est pas anodin de préciser, pour rappeler ce que je disais plus haut, que ce moment historique qui a marqué la fin du XXe siècle – la chute du mur de Berlin - a été judicieusement appelé « Le tournant ».
Eh bien, nous pouvons constater que le monde procède naturellement d’une manière cyclique par tournants et retournements, que le chemin heureux d’un progrès lisse et sans fin n’existe pas, qu’il suffit parfois de quelques pitreries bien calculées d’un Donald ou d’un Elon pour renverser la table que certains pensaient taillée dans le granit rose le plus solide et ancrée dans les délires du wokisme le plus effréné.
Covid 19 : l’horreur programmée
Soyons clairs au risque de choquer la raison de bien de gens naïfs et trop frêles pour admettre ce qui dépasse l’entendement : la secte pédo-sataniste qui a pris le pouvoir sur le monde à l’orée de 2020 préparait son coup depuis des siècles, si ce n’est des millénaires.
Cette secte est le produit de la décomposition de forces épuisées, « entités maléfiques qui appartiennent au cycle noir qui s’achève et seront emportées avec lui en phase ultime, comme une écume qui s’envole au vent, ʺcomme volatiliséesʺ, a dit Guénon, car elles ne sont que les résidus de mondes disparus, sans lien profond avec le monde et la vie, même si elles se présentent sous les oripeaux rutilants de la plus extrême modernité, la « modernité » étant l’un des aspects majeurs de la décadence [4]. »
Le 21 décembre 2020, dans un article intitulé Le monde, un malade en phase terminale [5], j’écrivais ceci qui devrait plaire à Donald Trump qui ne manquera certainement pas de lire cet article : « les derniers soubresauts de ce monde agonisant ne s’achèveront que dans l’horreur et la terreur à moins d’un retournement de la situation politique aux Etats-Unis qui verrait le président Trump reprendre ses fonctions. Cela pourrait alors signifier au moins une halte dans le processus de décomposition. »
Je me suis trompé, Trump, en ces derniers jours de février 2025, est allé beaucoup plus loin que ce que nous n’aurions pu l’espérer en 2020.
Il faut dire que les perspectives d’alors n’étaient guère réjouissantes car les plus lucides d’entre nous commençaient à entrevoir l’ampleur de la manipulation puisque j’écrivais en aout 2020 un article titré : Objectif Covid : soumission et robotisation de la population planétaire [6].
Donald Trump, Elon Musk, J. D. Vance, Robert Kennedy jr, Tulsi Gabbard et l’équipe admirable qu’ils ont mise en place ont pu heureusement faire échouer ce sinistre projet.
Comment expliquer la réussite totale de l’épisode pédo-sataniste (2020-2024) avant son interruption décisive ordonnée par l’administration Trump ?
J’ai indiqué dans nombre de mes articles précédents la probable genèse de ce culte à Satan qui trouverait, paradoxalement, ses origines dans les trois religions du Livre et qui a fait florès, par dévoiement ou réaction, au sein de la société américaine et de ses élites depuis l’arrivée des premiers pionniers anglo-saxons, les « pilgrims », rejetés d’Angleterre justement à cause de leur fanatisme biblique axé essentiellement sur l’étude de l’Ancien testament, ce qui explique l’identification de certaines sectes américaines actuelles aux coutumes religieuses du peuple juif.
C’est au nom du retour à une normalité religieuse que Trump et Musk se sont attaqués au satanisme et sont prêts à le faire entièrement disparaître, englouti, en même temps que toute la clique du satano-showbiz, dans les miasmes nauséabonds des derniers relents de l’affaire Epstein.
Comme il semble qu’ils vont réussir à arrêter cette guerre déclarée à la Russie par l’Otan sous faux drapeau ukrainien et à écarter définitivement de la scène politique ce voyou cocaïnomane qu’est Zelinsky et toute la bande des mondialistes décadents qui le soutiennent en Europe (de Bruxelles).
Comme ils vont, nous le souhaitons vivement, mettre sous les barreaux - voire plus si besoin est - les responsables de cette fausse pandémie et de ces faux vaccins qui ont tué, et qui vont encore tuer des millions de personnes sur la planète.
Nous avons beaucoup souffert en France des méfaits du wokisme et du gauchisme, de la propagation, avec l’assentiment de l’Education nationale, des théories du genre, notamment dans les petites classes de nos écoles transformées en laboratoires d’initiation aux pratiques sexuelles ; nous avons beaucoup souffert en France, de la satanisation des spectacles proposés aux foules lobotomisées ; aucun d’entre nous n’oubliera la honte qui s’est abattue sur les Français quand ils ont découvert - la même année !- les spectacles répugnants des Jeux Olympiques [7], de l’Eurovision, de Toulouse [8]. Mais qui ne sont pas plus abjects que les folies LGBT que le deep state a alimentées en permanence aux Etats-Unis avec l’aide d’une classe politique dépravée (Biden, Clinton, Obama…)
Nous continuerons à souffrir de l’invasion migratoire et nous continuerons à voir nos enfants tués « pour un regard » malgré les appels à la raison d’un Vance ou d’un Trump pour stopper cette folie.
Malheureusement, toutes ces dispositions salvatrices et tous ces vœux pieux ne concernent que les Etats-Unis. Ni Trump, ni Vance, ni Musk, ni aucun américain n’a l’intention de sauver le soldat Macron, et ils ont bien raison ; personne n’interviendra en faveur de cette Europe à la dérive que les Européens n’ont pas voulue, que l’on songe aux magouilles de « l’Américain » Sarkozy après le non au référendum sur l’Europe en 2005 [9].
L’Europe décadente de Bruxelles n’intéresse plus les Américains
L’ancien dissident soviétique, Vladimir Boukovsky, avait écrit en 2005 un livre décapant, L’Union européenne, une nouvelle URSS (éditions du Rocher) qu’il avait résumé dans un discours prononcé à Bruxelles en février 2006. « Il va y avoir un effondrement de l’Union européenne tout comme l’Union soviétique s’est effondrée. Mais n’oubliez pas que, quand ces choses s’effondrent, elles laissent entrer une telle dévastation qu’il faut une génération pour s’en remettre. Pensez seulement à ce qui se passera s’il arrive une crise économique. Les récriminations entre nations seront immenses. Ça pourrait mener à une explosion. Regardez l’immense nombre d’immigrants du tiers-monde vivant maintenant en Europe […] C’est pourquoi, et je suis très franc là-dessus, plus tôt nous en finirons avec l’UE, mieux cela vaudra. Plus tôt elle s’effondrera, moins il y aura de dégâts pour nous et pour les autres pays. Mais nous devons faire vite parce que les eurocrates agissent très rapidement. Il sera difficile de les vaincre. »
20 ans bientôt et ce discours n’a pas pris une ride !
Comme je l’ai évoqué, la secte pédo-sataniste, par ses attaches bien fragiles qui la relient au monde des paillettes – celui du « showbiz » - mais aussi, et surtout, au monde des ténèbres, la composition de ses éléments comparables à des filaments éphémères comme les fils des ampoules électriques, ne peut avoir prise que sur une société artificielle et superficielle. C’est justement ce monde que les globalistes ont tenté de créer, laborieusement, pièce à pièce, depuis des lustres, avant qu’il ne s’effondre d’une chiquenaude comme cela vient d’être fait par ces deux esprits facétieux que sont Elon Musk et Donald Trump.
Cet effondrement se fait autour d’un pôle inattendu : l’Union européenne, création elle aussi artificielle, qui n’a aucune légitimité sur aucun plan, et surtout pas sur le plan démocratique.
L’Union européenne, à l’heure même où j’écris, est en train de constituer la base arrière de toute la sphère woke mondialiste, un camp retranché qui sera régi par des lois liberticides, une dictature d’opérette gérée par des bouffons qui se donneront l’illusion d’exister dans leur monde peuplé de forcenés et de zombies, des va-t-en guerre grotesques armés, comme chez Guignol, d’épées de bois, déchets pathétiques et obsolètes dont la survie est d’ores et déjà comptée.
Avant le séisme Trump, tous ces gens qui se ridiculisent maintenant dans une fuite en avant belliciste sur un champ de bataille ukrainien qui n’existe plus, fuite en avant qui s’apparente à un suicide collectif, avaient un statut éminemment privilégié puisqu’ils étaient censés devenir l’élite du pays (la France).
La seule condition requise était de prêter allégeance à l’Etat profond américain, je veux parler des « Young leaders », ces étudiants inscrits à cette école de formation franco-américaine « de haut niveau », pour la plupart diplômés de l’Ecole Nationale d’Administration, auxquels l’administration américaine, le deep state, demandait seulement de se conformer à ses directives.
Ces jeunes gens donnaient même l’illusion d’avoir un solide bagage intellectuel avant qu’on ne se rende compte que la plupart étaient de fieffés abrutis, leurs formateurs ne leur ayant jamais demandé d’être intelligents, mais d’être soumis [10].
Nous pouvons même nous poser la question de savoir si certaines de ces créatures n’ont pas été entièrement, voire artificiellement, fabriquées par la CIA, comme pourrait l’être un Macron ; nous avons bien remarqué que cet individu se comportait quelquefois comme Biden qui serrait la main de quelqu’un qui n’existait pas, ou qui continuait à passer des troupes en revue alors que ses comparses étaient déjà en train de boire le champagne ; un ravi de la crèche comme on dit en Provence avec bonhomie, ce qui peut amuser Trump.
Une caste de marchands
Je l’ai dit, Trump et son administration feront ce qu’il faut dans l’intérêt exclusif des Etats-Unis ; les marchands comme Trump ne se préoccupent ni de morale ni de culture. Les premières mesures de l’administration Trump adoptées, avec la brutalité qui sied au Nouveau monde, à l’encontre des pays européens – taxation à 25% de leurs produits - ne laissent aucun doute sur ses intentions.
Sans rien préjuger de ce qui sera éventuellement corrigé, il convient cependant de constater que Trump s’inscrit, avec cette mesure peu compatible avec une quelconque volonté d’apaisement, dans la filiation de ceux qui ont fait en sorte que l’Europe devienne, puis reste, un satellite vassalisé des Etats-Unis et cette filiation remonte à la première guerre mondiale qui a vu la paysannerie française décapitée avec 50% des pertes militaires.
Pour évaluer cette catastrophe, il suffit de laisser parler les chiffres. Les sources et les commentaires proviennent des services gouvernementaux français [11].
Pour un conflit qui a fait 9 millions de morts dont 1,4 million pour la France, voici les pertes humaines (rapportées au nombre d’hommes actifs) ; c’est moi qui ai souligné en gras certaines données.
- France : 10,5%
- Allemagne : 9,8%
- Autriche-Hongrie : 9,5%
- Italie : 6,2%
- Royaume-Uni : 5,1%
- Russie : 5%
- Belgique : 1,9%
- États-Unis : 0,2%
« L’appauvrissement du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne fut compensé par l’enrichissement des pays qui avaient profité de la guerre, le Japon et surtout les États-Unis. Ces derniers ont largement renforcé leur place de première puissance économique et sont devenus la première puissance financière : débiteurs de l’Europe avant la guerre, ils en étaient maintenant les créanciers. »
Pour ce qui est de la seconde guerre mondiale, je dois juste rappeler que Hitler n’a pu accéder au pouvoir que grâce à l’appui de certaines banques et entreprises américaines telles que Morgan, Chase Manhattan (Rockfeller), Ford, General Motors, Standard Oil, etc. et que « cette Amérique sera tout aussi présente après la guerre pour créer un organisme à sa botte qui s’appellera l’Union Européenne. L’un des fondateurs de cette structure sera Jean Monnet, agent de la CIA (selon Marie-France Garaud, Philippe de Villiers, François Asselineau et bien d’autres), tandis que d’autres fondateurs de cette institution comme Robert Schuman et le belge Paul-Henri Spaak (ancien secrétaire général de l’Otan) tiendront le rôle de simples exécutants au service des États-Unis [12] ».
Je passe sur les innombrables conflits fomentés par la CIA et mis en œuvre par son bras armé, l’Otan, qui ont semé la terreur, la haine, la misère et la mort sur la planète pendant des dizaines d’années juste pour entretenir « le commerce », à savoir le complexe militaro-industriel des Etats-Unis.
Nous pouvons espérer que, grâce aux nouvelles bonnes intentions américaines, ce chaos orchestré fait désormais partie du passé.
L’Europe des peuples n’est pas l’Europe de Bruxelles
Cependant, en prenant des mesures contre l’Europe de Bruxelles, l’Amérique de Trump s’en prend aux peuples européens qui n’ont, eux, aucune affinité avec ce monstre administratif, idéologique et dictatorial qui a pris le pouvoir chez eux ; lequel monstre, nous l’avons vu, a été créé par l’Amérique ; les vrais Européens ne demandent qu’à vivre de leur labeur dans un monde apaisé et juste et selon leurs anciennes coutumes. Ce ne sont pas les Européens qui ont programmé l’invasion migratoire dont ils sont victimes. Ce ne sont pas les Européens qui ont demandé à recevoir de faux vaccins au nom d’une fausse pandémie aux débuts des années 2020 ; ils n’ont pas non plus demandé à être conditionnés, voire, pour certains, lobotomisés, par l’ingénierie sociale qui a régné sur tous les actes de la vie sociale sur la quasi-totalité de la planète ; le peuple américain, tout autant que les autres peuples, en a aussi été victime. Mais les Européens ne vont pas accuser les Américains de les avoir placés sous le joug des satano-globalistes, même si la majorité de ces crapules a sévi – et continue à sévir – principalement aux Etats-Unis. De la même façon, les Européens de souche n’ont pas à être accusés de maux dont ils ont été les victimes.
L’Europe des Indo-Européens existe depuis des dizaines de milliers d’années ; plus précisément, selon nos traditions ancestrales, 64.800 ans ; il faut que les Américains comprennent que les Européens conservent encore, pour certains d’entre eux, cet atavisme des origines et la mémoire des temps glorieux que leurs ancêtres ont vécus. On dira que, de ce point de vue, les Indo-Européens sont des peuples natifs, tout comme les Amérindiens.
En vérité, il est quasiment impossible que les habitants de ce que l’on appelle le « Nouveau monde » d’une part, et, d’autre part, ceux, de moins en moins nombreux, dont la longue filiation indo-européenne est encore vivace, ceux qu’on qualifie d’habitants de la « vieille Europe », puissent se comprendre.
Ne serait-ce que parce que les concepts liés à cette définition même de « Nouveau monde » et « d’Ancien monde » sont totalement inversés. Le monde de notre fin de cycle est pris dans le tourbillon de la « Modernité », c’est-à-dire dans une vision progressiste et enchanteresse de l’Humanité qui se trouve aux antipodes de la réalité puisque nous constatons que tout ce qui est d’essence naturelle est au contraire régi par les lois de l’involution qui font que ce qui était juvénile, beau et plein de vitalité, est appelé à se flétrir et à disparaître pour renaître à la nouvelle saison, dans une nouvelle jeunesse, selon le principe cyclique.
Pour le monde de la Tradition, le progrès linéaire d’un univers qui ne cesse de s’améliorer n’existe pas, le principe de l’évolution darwiniste est une illusion bien pratique qui ne vise qu’à remplacer le monde des croyances et des religions à bout de souffle en Occident par celui de la science et de la technoscience, qui est une autre illusion née de la révolution industrielle de la fin du 19e siècle.
Toute manifestation d’ordre physique peut être abolie en un clin d’œil, et toute civilisation qui se fonde sur une conception matérialiste et/ou rationaliste de la vie est appelée à disparaître très rapidement ; ce qui veut dire, à l’échelle d’une civilisation, quelques centaines d’années.
Comprenons bien qu’une arrogance basée sur ce principe de domination est grotesque.
La sagesse d’un peuple se façonne et acquiert quelques éléments de stabilité au bout d’un apprentissage de plusieurs siècles, voire de plusieurs millénaires.
Dans l’Arc et la Massue [13], Julius Evola écrivait qu’il est une bêtise que « l’on entend souvent répéter, à savoir que les Américains seraient une ʺrace jeuneʺ, avec pour corollaire tacite que c’est à eux qu’appartient l’avenir. Car un regard myope peut confondre les traits d’une jeunesse effective avec ceux d’un infantilisme régressif. Du reste, il suffit de reprendre la conception traditionnelle pour que la perspective soit renversée. En dépit des apparences, les peuples récemment formés doivent être considérés comme les peuples les plus vieux et, éventuellement comme des peuples crépusculaires, parce qu’ils sont venus en dernier justement, parce qu’ils sont encore plus éloignés des origines. »
La Tradition primordiale peut se concevoir, en effet, comme la source d’un savoir qui coule sans interruption ; plus une civilisation est éloignée de la source originelle, et moins elle a de chances de s’y abreuver et de s’ancrer dans le monde spirituel parce qu’elle aura perdu les connaissances qui lui auraient permis de se raccrocher aux principes d’origine.
« Les civilisations traditionnelles donnent le vertige par leur stabilité, leur identité, leur fermeté intangible et immuable au milieu du courant du temps et de l’histoire. », rajoute Evola.
Quelle nouvelle Amérique pour quel Nouveau monde ?
Il serait facile de répondre : Nihil sub sole, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; les Américains feront ce qu’ils savent faire déjà. Le problème, c’est que ce qu’ils savent faire, c’est la guerre par procuration, ou sous faux drapeau, si l’on préfère.
Mais nous avons cru comprendre que les Américains allaient désormais suivre une voie vertueuse, se donner des règles de morale et, peut-être, de cohabitation heureuse avec ses voisins dans un monde multipolaire où personne ne tirera à soi la couverture. Vous pouvez y croire si vous croyez au Père Noël. Comme je l’ai dit, je pense plutôt que Trump et sa nouvelle administration ont évalué les changements intervenus ces dernières années dans les rapports de forces internationaux et en ont conclu qu’il était urgent de changer son fusil d’épaule et même de le mettre au râtelier le temps de s’organiser, même si les rodomontades de Trump peuvent faire croire temporairement à une agressivité débridée.
La civilisation américaine est une civilisation moderne, donc éloignée de la source régénérative, elle est fragile, un colosse aux pieds d’argile dont les représentants patentés tentent de se constituer une apparence de dur à cuire, de bagarreur balafré qui n’hésite jamais à brandir son colt pour affirmer sa virilité. Ils évoluent dans un décor hollywoodien tout en bois, une façade de saloons, d’enseignes de coiffeurs et de croque-morts, où déambulent de faux chercheurs d’or, de faux Indiens et de vrais escrocs.
Le transhumanisme, avatar du prométhéisme, s’inscrit dans ce décor de cinéma, professant le culte de l’apparence et de l’éternité (ou de l’apparence éternelle) au même titre que ce que les modernistes évolutionnistes appellent l’Intelligence Artificielle. L’idée des transhumanistes, c’est de remplacer Dieu ; ils n’ont envisagé aucune autre perspective que celle de la mort de la mort ; comme ils ne croient en rien, ils espèrent que la technoscience va leur permettre de devenir éternels. Cela suppose cependant qu’ils devront se débarrasser de plusieurs milliards d’individus qui n’auront pas accès à l’immortalité puisque les transhumanistes l’auront interdite (pour les autres).
Quant à l’Intelligence Artificielle, c’est la croyance aveugle au progrès technologique et en la supériorité de la technoscience qui va permettre à l’Homme d’être déchargé de ses tâches par le robot. Ou, du moins, c’est ce que croient les naïfs car il est clair comme l’eau de roche que le scénario le plus probable sera le même que pour celui du transhumanisme : l’humain sera transformé en robot, sauf une petite élite qui aura réussi à préserver son pré carré.
Bon, je plaisantais : je viens de vous donner-là deux scenarii imaginés par des technocrates qui sont, comme chacun sait, de parfaits crétins.
Voici ce que je pense : C'est d'une grande folie (ou d'une consternante stupidité) de penser que les lois de la nature pourraient être abolies par une "intelligence artificielle". La nature reprend toujours ses droits.
L’I.A. ne pourra jamais remplacer cette petite flamme qui brille en chaque être humain depuis la nuit des temps et qui le relie, comme un héritage précieux et permanent, aux origines de la vie, aux origines de l’Homme, aux origines du monde, mais aussi aux origines de lui-même, cette petite flamme transmise, concrètement et symboliquement, de génération en génération pendant plus d’un millier d’années par les vestales romaines.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] Les primordialistes sont les représentants actuels de la Tradition primordiale, concept d’ordre spirituel qui tire ses connaissances des traditions des anciens peuples indo-européens Grecs, Indous, Iraniens, Celtes, Latins, Germains, Slaves, Nordiques … La signification de l’expression Tradition primordiale a été largement expliquée par René Guénon et Julius Evola qui considèrent qu’il s’agit d’un principe originel permanent et immuable qui a fondé toutes les traditions et civilisations du monde sur toute la surface de la Terre, auxquelles ces dernières se réfèrent et en sont une émanation. Les religions, qui constituent actuellement a minima une stabilisation - cohérente et si possible harmonieuse - des mœurs d’une civilisation, un garde-fou, sont elles-mêmes subordonnées à la Tradition primordiale puisqu’il existe des primordialistes chrétiens, païens, spiritualistes, indouistes… Ces traditions originelles savent que le temps est cyclique, à l’image de la nature, que ce temps est divisé en quatre Âges, qui se dégradent suivant une involution du meilleur au pire, de la spiritualité à la matérialité, de l’Âge d’or à l’Âge de fer (le Kali-Yuga) avant qu’un retournement n’intervienne et qu’un nouveau cycle se mette en place. Nous sommes placés à la fin de la phase finale du dernier âge, comme l’extrême décadence en cours nous l’indique.
[2] L’Iceberg, la Tradition primordiale contre le titanisme, Editions du Lore, 2021.
[3] Ibid.
[4] ibid
[5] https://nice-provence.info/2020/12/21/monde-planete-malade-phase-terminale/
[6] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2020/08/01/objectif-covid-soumission-et-robotisation-de-la-population-planetaire.html
[7] https://nice-provence.info/2024/08/02/jo-paris-2024-frankenstein-echappe/
[8] https://nice-provence.info/2024/10/29/porte-tenebres-grand-ouverte-toulouse/
[9] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/18/sarkozy-l-americain-6531523.html
[10] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/30/l-extreme-droite-en-europe-tout-va-changer-pour-que-rien-ne-change.html
[11] https://www.vie-publique.fr/eclairage/19334-premiere-guerre-mondiale-1914-1918-un-lourd-bilan
[12] https://nice-provence.info/2023/03/04/ukraine-berceau-tombeau-europeens/
[13] Julius Evola, L’Arc et la massue, éditions Trédaniel-Pardès
17:32 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, pierre-émile blairon, tradition | |
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Comment la CIA est à l'origine du commerce moderne de la drogue en Amérique
Comment la CIA est à l'origine du commerce moderne de la drogue en Amérique
Source: https://dissident.one/hoe-de-cia-de-moderne-drugshandel-i...
Cette semaine, des responsables anonymes ont informé les principaux médias américains du nouveau rôle « bienveillant » de la CIA: faire voler des drones MQ-9 Reaper au-dessus du Mexique pour espionner les cartels de la drogue. Qu'est-ce qui cloche avec ce narratif?
Ces rapports soigneusement rédigés, publiés à 24 heures d'intervalle, interviennent après que le département d'État a désigné huit grands réseaux de trafiquants de drogue latino-américains comme « organisations terroristes mondiales », rapporte Sputnik.
Malheureusement pour la CIA, toute personne un tant soit peu familiarisée avec ses activités sait que l'agence est un allié plutôt qu'un ennemi des trafiquants de drogue qui sèment la violence et la mort dans les communautés américaines.
En 1985, le scandale Iran-Contra a éclaté au grand jour. Il a révélé que l'administration Reagan avait facilité des ventes secrètes d'armes à l'Iran pour financer les rebelles au Nicaragua. En outre, la CIA a été impliquée dans le trafic de cocaïne de la Contra vers les États-Unis.
En 1996, le journaliste d'investigation Gary Webb a confirmé, après avoir travaillé de manière indépendante et fourni une étude détaillée, les allégations selon lesquelles l'épidémie de crack dans les quartiers défavorisés des États-Unis était liée à des trafiquants de drogue bénéficiant de la protection de la CIA.
Le gouvernement fédéral et les principaux médias américains ont enquêté sur le reportage de Gary Webb, mais toute information sur l'implication de la CIA a été balayée. Webb a été retrouvé mort à son domicile en 2004, tué de deux balles dans la tête. Sa mort a été considérée comme un suicide.
L'affaire Iran-Contra n'était qu'une petite partie de l'empire mondial de la CIA en matière de trafic de drogue. Examinons d'autres faits avérés:
Paul Helliwell, avocat, banquier, officier de l'OSS et de la CIA, a été qualifié de « pionnier du trafic de drogue de la CIA ».
En 1962, Paul Helliwell a fondé la Castle Bank & Trust aux Bahamas pour soutenir les opérations de la CIA contre le Cuba de Castro et d'autres forces anti-américaines en Amérique latine. Auparavant, il avait dirigé Overseas Supply, une société écran de la CIA qui faisait passer en contrebande de l'opium de Birmanie pour financer une sale guerre contre la Chine.
Le scandale des Bahamas a éclaté en 1973 lors d'une enquête de l'IRS sur des fraudes fiscales, au cours de laquelle Richard Nixon a tenté de couper les ailes de la CIA en créant la Drug Enforcement Agency (DEA). Certains pensent que cette initiative, combinée à l'obsession de Nixon pour l'assassinat de JFK, est à l'origine du Watergate et de la démission ignominieuse du président en 1974 (Nixon savait pour les Juifs, il est plus probable que ce soit la raison - Dissident).
Barry Seal, célèbre trafiquant américain de drogue et d'armes, a passé de la drogue en contrebande pour le compte du cartel de Medellin et a été recruté comme agent double, selon les autorités américaines. Mais le journaliste d'investigation Alexander Cockburn et d'autres ont affirmé que Seal était un agent de la CIA depuis la Baie des Cochons et la guerre du Vietnam, et qu'il était impliqué dans la collaboration avec les Contras.
En 2017, Juan Pablo Escobar, fils du tristement célèbre fondateur du cartel de Medellin, a confirmé que son père « travaillait pour la CIA » et a affirmé que de la drogue était passée en contrebande, par Seal et d'autres, directement vers une base militaire américaine en Floride.
Le journaliste indépendant Manuel Hernandez Borbolla a documenté la formation de grands cartels mexicains sous l'égide de la Direction fédérale de la sécurité, que le journaliste a décrite comme étant « pratiquement des employés de la CIA, ainsi que certains anciens présidents mexicains ».
Les liens étaient si complexes, rappelle Hernandez Borbolla, que le célèbre agent de la CIA Felix Ismael Rodriguez était présent lorsque des membres du cartel de Guadalajara ont torturé et tué l'agent de la DEA Kiki Camarena en 1985, après avoir découvert des activités de contrebande de drogue et d'armes liées aux Contras.
La CIA aurait également été impliquée dans le meurtre, en 1984, du journaliste mexicain Manuel Buendia, qui enquêtait sur le trafic de drogue de la CIA et l'implication de fonctionnaires corrompus.
En 2012, le journaliste chilien Patricio Mery a découvert un complot de la CIA visant à faire passer de la cocaïne de la Bolivie vers le Chili, l'Europe et les États-Unis. Il voulait ainsi récolter des fonds pour financer des opérations de déstabilisation du gouvernement du président équatorien Correa.
La CIA n'est d'ailleurs pas la seule agence américaine à trois lettres impliquée dans le trafic de drogue et la coopération avec les cartels de la drogue.
En 2010, le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (communément appelé ATF) a été accusé d'avoir « délibérément permis à des marchands d'armes agréés de vendre des armes à des acheteurs de paille illégaux, dans l'espoir de remonter jusqu'à des chefs de cartels mexicains et de les arrêter », sans qu'aucune arrestation n'ait jamais eu lieu. L'affaire, communément appelée « Opération Fast and Furious », a été qualifiée par Forbes d'être un « Watergate » potentiel pour l'administration Obama.
Quelques années plus tard, El Universal a publié des documents judiciaires montrant que la DEA a coopéré avec le cartel de Sinaloa, dirigé par Joaquin « El Chapo » Guzman, entre 2000 et 2012. La DEA a ainsi fermé les yeux sur l'introduction clandestine de drogues aux États-Unis en échange d'informations sur les cartels rivaux.
14:57 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, cia, états-unis, narcotrafic | |
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Autriche: pas de chancellerie pour le peuple!
Autriche: pas de chancellerie pour le peuple!
par Georges Feltin-Tracol
Le 12 février dernier, les conservateurs de l’ÖVP (Parti populaire autrichien) rompaient les discussions avec les nationaux-populistes du FPÖ au terme de trente-quatre jours de pourparlers intenses. Sept mois après les élections législatives du 29 septembre 2024, Vienne n’a toujours pas de nouveau gouvernement. Pis, pour la seconde fois de sa carrière, le conservateur covidiste acharné Alexander Schallenberg est chancelier fédéral par intérim depuis le 10 janvier dernier.
Officiellement, le désaccord à l’origine de la rupture porte sur l’identité politique des titulaires aux ministères de l’Intérieur, de l’Économie, des Finances, des Affaires étrangères et de l’Agriculture. Bien que partenaires mineurs, les conservateurs exigent ces postes et réclament en plus la direction des services de renseignements. Deux demandes que n’acceptent pas les nationaux-populistes, grands vainqueurs au Conseil national avec 28,85 % des suffrages exprimés. En fait, à l’approche des législatives en Allemagne du 23 février, les conservateurs autrichiens ont obtempéré aux injonctions comminatoires de la droite molle allemande.
Historiquement, la démocratie chrétienne demeure étrangère à la vie politique autrichienne. L’équivalent autrichien de la CDU (Union chrétienne démocrate) n’existe pas. La matrice de la droite autrichienne est conservatrice avec une forte tradition du christianisme social. L’ÖVP compte de nombreuses affinités avec son homologue bavarois, la CSU (Union chrétienne sociale), allié et faire-valoir de la CDU auprès des électeurs souvent trompés et spoliés. Les dirigeants de la CSU, dont son président, par ailleurs ministre-président de l’État libre de Bavière, Markus Söder, ont estimé inimaginable d’assister à la formation d’un gouvernement FPÖ – ÖVP sous la conduite du FPÖ Herbert Kickl. Un tel gouvernement aurait eu un effet politique considérable sur l’opinion publique allemande.
Ce n’est pas la première fois que les Allemands s’occupent des affaires intérieures de l’Autriche. En mai 2019, la coalition gouvernementale entre l’ÖVP et le FPÖ explose à la suite de l’« Ibizagate ». Une vidéo aux origines suspectes montre en 2017 le futur vice-chancelier et chef alors du FPÖ, Heinz-Christian Strache (photo), sur l’île espagnole d’Ibiza se faire piéger par une femme qui se présente en nièce d’un supposé oligarque russe afin de financer en douce le parti et d’acheter un journal assez connu, la Kronen Zeitung, en échange de l’obtention de marchés publics. La diffusion de ces images douteuses permet au jeune chancelier Sebastian Kurz d’écarter le FPÖ du pouvoir et de s’allier ensuite aux Verts. Le soi-disant scandale est une opération des services secrets allemands. L’extrême-centriste Angela Merkel, l’une des pires femmes de l’histoire, cherchait à briser cette alliance par tous les moyens.
La situation politique en Autriche est pour l’heure bloquée. Le FPÖ fait déjà campagne pour de nouvelles législatives bien que la présidence du Conseil national revienne à l’un de ses membres, Walter Rosenkranz (photo). Cet échec ravit l’actuel président de la République fédérale d’Autriche, le Vert Alexander Van der Bellen. Ce dernier n’a jamais caché son mépris pour la FPÖ, ses responsables, ses cadres et ses électeurs.
Dès le 3 octobre dernier, le chef de l’État autrichien manœuvre afin d’empêcher Herbert Kickl, ministre fédéral de l’Intérieur de 2017 à 2019, de constituer une majorité gouvernementale stable et solide. Alexander Van der Bellen offre au chancelier sortant, le conservateur Karl Nehammer, la mission de nouer un accord qui maintiendrait dans l’opposition le FPÖ. Karl Nehammer commence des négociations avec la SPÖ (les sociaux-démocrates) et NEOS. Fondé vers 2012, NEOS - La nouvelle Autriche - Forum libéral est une formation libérale-progressiste pro-euro-atlantiste qui siège aux côtés des macronistes. Or, le 6 janvier 2025, les tractations butent sur des questions budgétaires liées à la réforme probable des retraites. Contrarié par cette mésentente soudaine, Alexander Van der Bellen confie alors de mauvaise grâce à Herbert Kickl le mandat de constituer un gouvernement. En vain !
Au cours de la campagne électorale de septembre 2024, Herbert Kickl qui se moque volontiers du concept défaitiste de dédiabolisation, s’est présenté auprès de ses compatriotes en futur « chancelier du peuple ». Cette simple allusion à la légitimité populaire de la fonction lui a valu de la part des médiacrates et de ses ennemis politiques des tombereaux d’accusations fallacieuses et fielleuses tant il est vrai que les récents chanceliers sont plutôt des « larbins de l’hyper-classe occidentale »…
Outre la question lancinante de l’immigration de peuplement, le FPÖ défend avec ardeur et constance la neutralité absolue de l’Autriche en dépit de son appartenance à l’Union dite européenne. Il refuse toute adhésion de la Turquie dans l’ensemble gérontocratique continental et exige, avec une belle régularité, la constitutionnalisation de l’usage des espèces monétaires dans la vie quotidienne. Il tient ainsi à répliquer par avance aux délires bureaucratiques du fumeux euro numérique.
Avec les Hongrois du Fidesz de Viktor Orban et les Tchèques d’ANO d’Andrej Babiš, la FPÖ est à l’origine des Patriotes pour l’Europe, le groupe qui, avec 86 membres, est le troisième au pseudo-parlement de Bruxelles – Strasbourg. Il aurait toutefois pu suivre l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) au sein du groupe Europe des nations souveraines. Cependant, la tonalité libérale – libertaire – libertarienne de la branche occidentale de l’AfD l’irrite en partie.
Bien des cadres du FPÖ proviennent des confréries étudiantes non mixtes qui pratiquent encore la Mensur, le duel au sabre, d’où une proximité certaine avec l’élu de Thuringe Björn Höcke, chef de file de l’aile identitaire, régulièrement persécuté par une « injustice » allemande. À la fin du mois de janvier 2025, un adhérent de la FPÖ aurait par exemple financé pour deux millions d’euros la fabrication d’affiches en faveur de l’AfD. Figure bourgeoise par excellence, Alice Weidel, ancienne banquière chez Goldman Sachs, s’est référé pendant les réunions électorales à la « remigration ». C’est aussi le titre d’un essai paru l’an dernier (Remigration. Ein Vorschlag, soit « Remigration. Une suggestion ») de l’identitaire autrichien Martin Sellner, proche de la FPÖ, lui aussi en proie à d’ignobles campagnes médiatico-judiciaires incessantes.
Une alliance tripartite « Feu tricolore à l’autrichienne » entre l’ÖVP, la SPÖ et les Verts est pour l’instant impossible à réaliser. Une entente entre l’ÖVP et la SPÖ est plus plausible, mais elle ne serait majoritaire que d’un seul siège (92 sur 183). Il est donc envisageable que l’Autriche connaisse à son tour des législatives anticipées dans les prochains mois.
GF-T
PS : Ce 27 février, les conservateurs de l’ÖVP et les sociaux-démocrates de la SPÖ ont conclu un accord de gouvernement avec les centristes libéraux de NEOS. L’Autriche aura sous peu un gouvernement tripartite.
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 145, mise en ligne le 25 février 2025 sur Radio Méridien Zéro.
13:39 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, autriche, europe centrale, europe danubienne, affaires européennes, politique, fpö, herbert kickl | |
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Le jeu des devinettes sur les véritables objectifs de Trump en Ukraine
Le jeu des devinettes sur les véritables objectifs de Trump en Ukraine
Source: https://dissident.one/het-gokspel-over-trumps-werkelijke-...
Le jeu de devinettes sur la position réelle du président Donald Trump sur la paix en Ukraine se poursuit.
Certains commentateurs, dont je fais partie, pensent que Trump a commis une erreur en s'engageant trop fortement en faveur de l'Ukraine, écrit l'un des collaborateurs du site Moon of Alabama. D'autres pensent que Trump trompe le public tout en travaillant pour la paix dans les coulisses.
Les deux derniers articles du blog font partie de ce jeu de devinettes :
- Trump a-t-il vraiment un plan pour l'Ukraine ? (https://www.moonofalabama.org/2025/02/does-trump-really-h...)
- Ukraine - Accord minéral, Lavrov rejette les soldats de la paix, la guerre est destinée à devenir le Vietnam de Trump (https://www.moonofalabama.org/2025/02/ukraine-minerals-de... )
Pour résumer le premier article :
Aucune des approches que l'on pourrait penser que Trump adopte - utiliser un accord sur les ressources de l'Ukraine pour maintenir les États-Unis en Ukraine et poursuivre la guerre, ou utiliser l'accord sur les ressources de l'Ukraine pour finalement rompre avec l'Ukraine - n'est compatible avec une évaluation réaliste des faits sur le terrain. En tout cas, pas si le but du jeu est de faire la paix.
...
La conclusion pour moi est qu'il n'y a aucun plan de Trump pour faire la paix en Ukraine.
et la seconde option est :
En insistant sur l'accord, au lieu d'accepter l'offre russe d'accès aux minerais, Trump s'est engagé à poursuivre la guerre en Ukraine.
...
Cela conduira à l'échec de son initiative de paix.
La guerre en Ukraine menace maintenant de devenir le Vietnam de Trump.
Yves Smith, l'animatrice du site Naked Capitalism, soutient mon dernier point de vue. Elle cite une conversation récente entre le juge Napolitano et le colonel Douglas MacGregor et écrit :
"Cette section confirme ce dont j'avais averti, mais un grand nombre de commentateurs semblent ne pas vouloir l'accepter: l'accord sur les minerais en Ukraine, s'il est conclu, obligera les États-Unis à s'engager auprès de l'Ukraine et donc à la soutenir".
En d'autres termes, cet accord n'a aucun mérite et mettrait Trump dans l'embarras si les négociations de paix échouaient (ou, mieux encore, ne commençaient même pas).
Au cours de cette section, Napolitano a présenté une citation de Trump:
Trump: "Le président Zelensky vient signer l'accord, et c'est formidable. C'est aussi une bonne chose pour l'Ukraine, parce que lorsque nous irons là-bas, nous travaillerons sur place, nous serons sur le terrain, et de cette façon, il y aura une sorte de sécurité automatique, parce que personne ne s'en prendra à notre peuple pendant que nous sommes là-bas. C'est ainsi que nous serons présents. Mais l'Europe suivra cela de très près. Je sais que le Royaume-Uni et la France ont dit qu'ils voulaient envoyer des « soldats de la paix » sur le terrain. Et je pense que c'est une bonne chose".
Napolitano et Macgregor ne sont pas d'accord avec la position de Trump:
Napolitano: Vous savez, nous le respectons tous les deux et nous applaudissons sa volonté de parler aux Russes. Mais des déclarations comme celle-ci trahissent soit une ignorance crasse, soit de très très mauvais renseignements. Qu'en pensez-vous, Colonel...
Macgregor: Non, je pense que c'est une façon polie de le dire. Pour être honnête, le président Trump devrait abandonner l'idée d'envoyer en Ukraine quiconque n'est pas ukrainien. Et s'en tenir éloigné. J'ai entendu cela et j'ai été sincèrement déçu parce qu'il y a eu un grossier contresens. ...
D'autres, cependant, rejettent l'interprétation pessimiste.
Gilbert Doctorow commente la conférence de presse de Trump avec le Premier ministre britannique Starmer:
"Même certains des commentateurs les plus avisés et les plus avisés des proches de Trump dans les médias alternatifs le sous-estiment et continuent de le considérer comme un bouffon dont les incohérences et les contradictions dans ses déclarations publiques sont, du jour au lendemain, la preuve irréfutable qu'il ne peut pas mener une initiative à son terme. C'est exactement ce que j'ai vu et entendu plus tôt dans la journée en écoutant l'interview par « Judging Freedom » du colonel Larry Wilkerson, que, soit dit en passant, je respecte énormément pour ses observations sur les relations des États-Unis avec Israël ou sur la situation du champ de bataille dans la guerre russo-ukrainienne".
...
"Non, ce Trump est un maître de la tromperie. La conférence de presse d'aujourd'hui avec Keith Starmer a été la preuve positive que l'idée vague et non spécifique selon laquelle l'Amérique soutient les soldats de la paix européens en Ukraine est strictement une tactique pour faire taire les Européens pendant que Washington conçoit une solution finale mutuellement acceptable avec Moscou qui l'imposera à l'Ukraine et à l'Europe au bon moment".
Commentaires de Wilkerson (@4min) cités par Doctorow:
Napolitano: Est-ce que [Trump] ne comprend pas la mentalité de Vladimir Poutine?
Wilkerson: Apparemment, non. En fait, ce sont des commentaires très imprudents parce qu'il compromet sa propre capacité à négocier un accord décent. C'est tout simplement absurde et ça le devient de plus en plus s'il continue à parler comme ça. C'est mon problème avec Donald Trump: il résout un problème, du moins pour l'instant, puis il passe à autre chose et ruine le problème qu'il a lui-même résolu avec ses coups de gueule.
Je ne sais pas comment on peut faire de la diplomatie de cette manière".
Le professeur John Mearsheimer n'y croit pas (@14min):
Je pense que lorsqu'on regarde le gouvernement et ce qui se passe en termes de politique étrangère, il faut faire la distinction entre ce qui se passe derrière des portes closes, le processus de décision réel, et ce qui se passe en public.
Commençons par ce qui se passe derrière les portes closes:
Donald Trump et tous les membres de son administration savent très bien quelles sont les exigences russes, et le fait que Trump ait dit et que d'autres aient dit qu'un accord pouvait être trouvé signifie que nous savons quelles sont ces exigences et que nous allons les satisfaire, point final. Et cela inclut cette idée folle d'envoyer des soldats de la paix, d'accorder des garanties de sécurité, etc. Poutine a clairement fait savoir que c'était inacceptable et Trump l'a accepté de facto. Il s'agit là d'une conversation privée qui s'est déroulée à huis clos.
Ensuite, il y a le débat public et le débat public est une sorte de débat sauvage et fou, en grande partie parce que Trump est libre de dire ce qu'il veut et parce qu'il aime pontifier quotidiennement, qu'il ne prête pas beaucoup d'attention aux faits et qu'il n'est pas très prudent avec son langage. Nous nous retrouvons dans tous ces débats sur ce qu'il veut vraiment dire, sur le fait qu'il se contredit, etc.
J'en suis arrivé à un point où je ne fais plus attention à ce qu'il dit en public. La question est de savoir ce qu'ils disent en privé et je crois qu'ils savent en privé ce qu'il faut dire. Ils l'ont déjà dit aux Russes au moins une fois et il reste maintenant à régler les détails.
J'espère que Doctorow et Mearsheimer ont davantage raison qu'Yves Smith, moi-même, Macgregor et Wilkerson. Le jeu public que nous voyons et entendons n'est qu'une façade qui cache une politique sérieuse.
Cependant, comme Wilkerson, je crains que trop de discours publics, même s'ils ne sont pas sérieux, ne deviennent réalité à leur manière.
Mais le côté positif, c'est que nous pouvons voir Trump régler les questions (européennes) correctement.
Le président français Macron et le premier ministre britannique Starmer n'ont pas réussi à obtenir le soutien des États-Unis à l'envoi de troupes européennes en Ukraine. La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, belliqueuse et incompétente, est venue à Washington pour être congédiée sur-le-champ. Sa rencontre avec le ministre des affaires étrangères Marco Rubio a échoué en raison de « problèmes de calendrier » (la rumeur veut que Kallas ait crié « apaisement » au ministre de la défense Hegseth lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité).
La prédiction du président Poutine selon laquelle les Européens finiront par « se coucher aux pieds de Trump en remuant la queue » s'est réalisée:
« Trump, compte tenu de sa personnalité et de sa fermeté, rétablira l'ordre assez rapidement. Et tous, bientôt, vous le verrez, se coucheront aux pieds du maître, la queue frétillante », a-t-il déclaré dans un entretien avec Pavel Zarubin, journaliste de VGTRK.
Les Russes se joignent donc aux plans de Trump.
L'obstacle le plus difficile à franchir pour la paix en Ukraine est le président Zelenski. C'est lui qui a le plus à perdre des négociations de paix sur l'Ukraine. Plus tard dans la journée, Trump lui fera signer l'« accord sur les minerais », qui n'a aucune valeur. Mais cela suffira-t-il à le maintenir dans le droit chemin ?
Et quelles sont les prochaines étapes que Trump souhaite franchir ? La Russie ne permettra pas un cessez-le-feu selon les lignes actuelles, mais veut le grand paquet stratégique - une structure de sécurité indivisible en Europe - en une seule fois.
Trump a-t-il vraiment la volonté et les capacités nécessaires pour que cela se produise ?
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Dominants, dominés, chers concitoyens...
Dominants, dominés, chers concitoyens...
Claude Bourrinet
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100002364487528
Le concept de « domination » est dans l'air du temps, à défaut d'être toujours sur terre. En effet, il hante les discours politiques, pourvoie au pauvre vocabulaire des agitateurs (j'allais ajouter -trices) de trottoir, et assure la promotion sociale de ceux (j'allais dire « celles et ceux ») qui le promeuvent. Voilà du reste un vocable, une bourdieuserie, absolument opératoire pour scinder l'espèce humaine en bons et en méchants. Un dominant est toujours mauvais, et un dominé toujours victime, donc innocent. Que ce dernier, par l'alchimie étonnante des rapports humains, soit en même temps dominant, et que le premier soit aussi dominé, ce serait trop compliquer un problème qui, dans sa simplicité évangélique, occupe déjà suffisamment le cerveau disponible des petites philauties couilloniformes et autres beaux débrideurs de saintes messes politiques.
Enlever à l'humaine condition la « domination » serait, en vérité, comme délivrer les corps de leur masse, et abandonner la société à une joyeuse lévitation, où les individus, comme des atomes libérés, s'adonneraient à l'orgie de la fission nucléaire.
Par charité, laissons de côté l'argument, qui n'est pourtant pas mince, de l'appétence de la partie la plus charnue de la grosse bête populaire pour l'état ô combien confortable de dominé. La domination, en effet, suppose toujours quelque risque, non seulement du retour d'un hypothétique levier révolutionnaire, mais surtout des responsabilités, des décisions, bref, du gouvernement des choses et des hommes, ce qui demande beaucoup plus de labeur, de sueur et d'angoisse qu'on ne veut bien l'imaginer quand on se contente d'obéir. Cela étant dit avec fermeté, retenons l'idée qu'instinctivement, l'animal grégaire qu'est l'homme est fait pour suivre.
Maintenant, demandons-nous si la « domination », loin d'être une horreur sans non, n'a pas été très utile à l'humanité. Je suis loin de considérer le progrès comme le parangon de ce qu'il peut exister de plus désirable au monde, mais l'on doit reconnaître que l'accumulation et l'accroissement de la production matérielle, donc, indirectement, de tout ce qui concerne la « civilisation », au sens romain, découlent de la pression exercée par les dominants sur les dominés qui, sans cette contrainte, seraient resté cloués à leur misérable condition. Il en va de même pour tout ce qui est du politique, de l’État, lequel cimente une communauté afin de garantir la paix sociale.
Tout cela est frappé du coin du bon sens. On sait par ailleurs que l'agitation révolutionnaire est l'un des meilleurs moyens pour porter au pouvoir de nouveaux dominants, comme il appert des anciens agitateurs progressistes, qui clamèrent contre la domination. On n'ignore pas non plus, à moins d'être parfaitement inculte, que ce que l'on appelle « domination », quand ce n'est pas un fantasme, recouvre plutôt des complémentarités, un ordre souvent justifié par une vision religieuse et civilisationnelle. La femme est « soumise » à l'homme, mais dans son domaine, le foyer, l'élevage des enfants, souvent la gestion du foyer, elle est la maîtresse. L'enfant doit obéir à ses parents. Le vieillard doit être écouté. Le maître, le professeur, le patron artisan, impose sans contestation son point de vue. Ainsi les vaches sont-elles bien gardées.
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samedi, 01 mars 2025
Jean Parvulesco et le secret de la Nouvelle Vague
Jean Parvulesco et le secret de la Nouvelle Vague
Nicolas Bonnal
Rebelote avec Jean Parvulesco et le cinéma qui loin de sa marotte était sa Fin ultime: voyez son texte sur David Lynch, le cinéma comme révélation et comme dévoilement de ce monde... Je rappelle qu’il fut émerveillé par Eyes Wide Shut, dernier film du monde, qui annonçait notre post-monde (élites hostiles folles et génocidaires, masse complice et aveugle): il découvrait Kubrick.
Mais parlons de la Nouvelle Vague. Moi aussi elle me rendit prodigieusement nostalgique, comme s’il s’était agi d’une époque, les Sixties, d’ailleurs assez agréables à vivre, et où l’on touchait du doigt le cinéma via la cinéphilie, ce culte nouveau mais bref. Tout s’effondra dans les années 70, assez brutalement je dois dire: mai 68, France défigurée, pornographie, télé, bagnole, gauchisme, crise du pétrole, destruction de Paris : voir notre texte sur Mattelart car cette destruction se fit sur ordre US.
Fin 1998. Nous sommes à Paris à la Rotonde. Comme toujours Jean est arrivé en avance. Il me dit tout joyeux qu’il allait se faire éreinter dans la revue 1895 (voyez le film de la femme de Coppola, un étrange voyage vers Paris, une traversée de la France en cabriolet 504, et qui passe par une curieuse visite au musée du cinéma à Lyon) par une certaine universitaire nommée Hélène Liogier : du temps de sa jeunesse folle, Parvulesco avait écrit dans une revue de droite espagnole que la nouvelle vague était « fasciste. » Rappelons d’abord que si ce mot est une insulte fourre-tout pour la gauche, il est un vocable fourre-tout pour une certaine droite !
Le texte était évidemment enflammé et hyperbolique, bien dans son style. Il était surtout attrape-tout. Il est évident que ce petit monde qui fut acheté ensuite par les subventions de la culture et de Jack Lang n’allait pas rester longtemps provocateur : il attendait sa retraite sur fond de Kali Yuga français (voyez l’excellent Rebelle de Gérard Blain, acteur de Howard Hawks tout de même, qui exprime le désespoir de cette fin des années Giscard).
Mais l’auteure, qui l’éreinte plus ou moins bien, oublie certains faits. Parvulesco fut toujours ami de Rohmer, qui fut un fan du Graal et de l’ésotérisme, un arpenteur de la France en sommeil, et même un provocateur (le salut « Montjoie ! » bras tendu au début de La collectionneuse). Même Louis Malle cite Drieu La Rochelle dans le Souffle au cœur et il le filme même quinze ans plus tôt avec Maurice Ronet, qui disait aimer « le goût amer de l’échec ». Voyez mon livre sur la Damnation des stars où je fais le lien entre les stars et le sujet brûlant de l’après-guerre: les rock stars britanniques de la grande époque (Jimmy Page, Bowie, Keith Moon…) furent étonnamment provocantes et tentées. Même un apparent gauchiste comme Jean Eustache fait lire dans la Maman et la putain (deux obsessions du fasciste) un livre sur la SS au copain de J. P. Léaud (quelle vie celui-là : douze ans de rêve, cinquante ans d’oubli). Et l’on connaît le penchant de Truffaut qui a été proche de Rebatet, si l’on oublie le fascisme déclaré de Raoul Coutard (photo,ci-dessous), plus grand chef-op’ de l’après-guerre, héros de la guerre d’Indochine qui célébra SAS ou la légion sautant sur Kolwezi...
Je repense à un des derniers films du cinéma, Hatari, avec John Wayne, Gérard Blain, Michèle Girardon, future suicidée et actrice de Rohmer - et bien sûr Hardy Kruger : on est dans un exercice de fascisme cool, post-historique mais encore bien colonial. On s’amuse, on attrape des filles (encore que ce soit plutôt les filles qui attrapent des pigeons) et des animaux, on retombe en enfance et on découvre que Nietzsche s’est trompé : on ne renaît pas comme dans Zarathoustra ou dans 2001 quand on retombe en enfance.
J’allais oublier Paul Gégauff tué au couteau par sa femme, grand provocateur, créateur de la fameuse scène des Cousins : on descend en officier SS dans un escalier le chandelier à la main, en écoutant du Wagner et en épelant du Nietzsche (pauvre Brialy). Gégauff aura avec Chabrol bien montré la transformation en monstre du mâle froncé, à coups de bagnole et de téléradio, au cours des années gaullisto-pompidoliennes : revoyez le Boucher ou que La bête meure en ce sens.
Rappelons aussi que Le petit soldat fut censuré, comme La religieuse de Rivette ou Les Sentiers de la gloire de Kubrick – et que Malraux, liquidateur de la culture française, abolit la cinémathèque française en 68, ce qui déclencha une mémorable révolte. C’était avec le renvoi de Langlois la fin d’une Eglise. Le cinéma allait devenir ce qu’en dit Duhamel : un divertissement d’ilotes.
Parvulesco fut l’upagourou de Godard. Il est interviewé à la fin d’A bout de souffle. Habillé comme Bogart (jouer au gangster ou au privé américain, c’est être un homme libre, au moins dans ce foutu hexagone), il répond à une interview à l’aéroport. La vieille France va disparaître et la femme moderne, la « dégueulasse » va prendre le pouvoir avec la sinistre Jean Seberg qui joua aussi Jeanne d’Arc et Bonjour tristesse.
Parvulesco joué par Melville : saluons encore ce juif, pas très gauchiste non plus, et qui dépeignit admirablement la destruction vitrifiée de la France durant les années gaullistes, voyez ma Destruction de la France au cinéma. Il est temps en tout cas de comprendre que notre anti-héros américain a tout pour fasciner l’intellectuel de droite en Europe. Aldrich dira de son propre Mike Hammer qu’il était un fasciste : certes, mais un fasciste en lutte contre les mafias et le Deep State US dans En quatrième vitesse. Toute la quincaillerie Belmondo-Delon aura pastiché ces géants du film noir américain.
Mais il faut reparler de Godard.
Je vais alors rappeler en quelques mots l’essentiel à savoir sur Godard :
Godard pour moi n’a existé que dans les années soixante, au temps de la splendeur de Bardot, de Belmondo, de Marina Vlady, actrice d’Orson Welles, qui sera lui aussi accusé de fascisme par les gauchistes de la fin des années Malraux. On vivait, pas encore anesthésiés à l’heure de la Conquête du cool décrite par Lipovetsky, et Godard incarne à la fois une révolte formelle – qui a totalement disparu depuis du cinéma – et politique, une révolte proche dans l’esprit de celle des situationnistes.
En quelques films il remet en cause la réalité de la France bourgeoise, consumériste et gaulliste – et ne propose rien. Il s’est euthanasié ailleurs à plus de 90 ans et, dans un de ses textes cités par Liogier, Parvulesco parle de fascisme qui débouche sur du nihilisme. Pensez aussi à Dominique Venner. Quand il va proposer quelque chose (la Chine maoïste, les Black Panthers, etc.), Godard va sombrer.
Dans A bout de souffle l’aéroport aussi est un signe : on quitte la France profonde, le paysage ancestral devient un terminal. Jünger en a très bien parlé dans Soixante-dix s’efface (NRF, p. 534) de cette disparition du monde et de cette surabondance de paysages spectraux. Dès Alphaville ou Weekend, plus grand pamphlet anti-bagnole de l’Histoire, le monde a disparu. On sent la même intensité du néant palpiter dans les Killers de Don Siegel (toujours lui…) ; dernier grand film de Lee Marvin et aussi dernier film d’un certain Ronald Reagan…
Aucune envie de polémiquer. Je rappellerai donc que :
Dans A bout de souffle, Godard montre (et dénonce sans doute sans le vouloir) l’américanisation en profondeur et en surface de la France. La France est déjà un pays englouti par l’américanisation, peut-être plus que d’autres (d’où sans doute ce très inutile antiaméricanisme qui nous marque tous). La belle américaine mène notre voyou franchouillard à la mort (comme aujourd’hui ils nous remmènent à l’abattoir – on y a pris goût).
Dans Alphaville, Godard annonce le nazisme numérique de la Commission de Bruxelles. C’est la victoire du professeur von Braun et de la machine. On a tant écrit sur ce sujet – pour rien encore…
Dans Deux ou trois choses que je sais d’elle, Godard filme l’horreur des banlieues et des HLM. Le grand remplacement a déjà eu lieu et il est dans les têtes et les paysages. Relire Virilio et mon texte sur ce très grand auteur, repris par son éditeur Galilée.
Dans Le Petit soldat, Godard fait un film d’extrême-droite, peut-être le seul du cinéma français. C’est sur la guerre d’Algérie. Le film vaut par la surperformance de Michel Subor, acteur d’origine russe-azéri, que l’on retrouvera dans le Rebelle de Blain.
Dans Le Mépris, Godard lamente, avec le thème sublime de Delerue, la fin du cinéma, la Fin des dieux (il cite Hölderlin et nous montre Fritz Lang), et la fin de la Méditerranée. Le touriste va remplacer les héros odysséens. La crise du couple postmoderne nous barbe beaucoup plus. L’homme aux dieux grecs, à Ulysse et à Ithaque est tout bonnement prodigieux. Ne lisez que Virgile, Homère et Ovide (les Métamorphoses).
D’autres films pourraient être cités de cette extraordinaire époque anarchiste de droite, comme Les Carabiniers, qui avaient enchanté Roman Polanski. Rappelons que ce dernier a longtemps travaillé avec Gérard Brach, devenu un ami grâce à la rédaction de mon livre sur Jean-Jacques Annaud, et qui était un ancien de l’armée allemande... Doux et désabusé, Gérard est présent une seconde dans A bout de souffle.
Les aventuriers de l’arche perdue pourraient aussi suivre les errances de Barbet Schroeder (un autre mutant du cinéma de cette époque), dans More (belles allusions à Otto Skorzeny) et de son équipe dans la Vallée en Nouvelle-Guinée : sublime moment quand Bulle Ogier récite dans le désordre les Scènes de la vie des marionnettes de Kleist sur fond de monde fragmenté. Certaines scènes annoncent avec beaucoup moins d’argent mais autant d’inspiration Apocalypse now et les citations de T. S. Eliot du colonel Kurz. Godard s’était fait un devoir de défendre ses citations.
Et ce que le cinéma nous aura appris à Jean et à moi finalement c’est qu’on peut faire des films d’extrême-droite tout en étant parfaitement de gauche ; à l’inverse des conservateurs (cf. John Ford) peuvent faire n’importe quoi avec leurs bonnes intentions de droite. De toute manière la question n’est pas là. Une flamme brillait, celle du génie de la Liberté, qui n’est plus là.
Sources:
https://www.persee.fr/doc/1895_0769-0959_1998_num_26_1_1376
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/09/13/j...
https://www.dedefensa.org/article/kleist-et-le-transhumai...
https://www.dedefensa.org/article/parvulesco-et-david-lyn...
https://www.dedefensa.org/article/la-destruction-de-la-fr...
https://www.dedefensa.org/article/mattelart-les-jo-et-la-...
https://www.dedefensa.org/article/eric-zemmour-et-le-crep...
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Rod Dreher et la civilisation de l’avenir
Rod Dreher et la civilisation de l’avenir
Claude Bourrinet
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100002364487528
Rod Dreher, dans un article paru dans The European Conservative, repris par breizh-info.com, le 27 février, rappelle ce qui peut sembler une évidence, que, « sans les Européens, l’Europe n’a pas d’avenir ».
Ce catholique américain a publié, il y a quelques années, un essai roboratif, quoique pessimiste, Le Pari bénédictin, remettant, pour ainsi dire, l’église au centre du village, non sans souligner combien il serait vain d’attendre de cette restitutio un « avenir » redonnant, comme un « rivival » civilisationnel, un nouveau souffle à l’Occident. Il constatait en effet que la société engendrée par le triomphe matérialiste, consumériste, hédoniste, individualiste de la modernité, avait vidé de tout sens religieux, spirituel, et même humain, les relations politiques, sociales, familiales, amoureuses etc.
Il concluait donc que le « progrès » avait instauré un monde radicalement hostile au christianisme et à ce qu’il incarne, à ses valeurs de solidarité, d’amour du prochain, de sacrifice, de pauvreté assumée, de beauté gratuite, de respect des choses, et à sa croyance en une réalité suprahumaine qui nous inspire et règle, pour certain, le mode d‘existence. Il percevait même dans cette disparition intégrale de ce qui faisait notre identité un oubli total des principes métaphysiques et des grands Récits constitutifs de ce que nous avions été. Le passé n’est plus connu, et l’inculture religieuse est fréquente, même aux États-Unis, où, dorénavant, les athées sont en nombre supérieur à celui des croyants, et où même ces derniers, candidement, adhèrent à un programme « progressiste » (avortement, GPA, euthanasie, changement de sexe etc.) qui aurait fait horreur à leurs grands-parents. Il anticipait, de ce fait, les conclusions d’Emmanuel Todd, qui a désigné l’étape actuelle de la déchristianisation dans l’Occident décadent, comme le degré zéro de la religion, après l’étape précédente, le stade « zombie ».
Pour lui, l’une des déclinaisons de cet effondrement civilisationnel est la baisse démographique catastrophique des pays européens. Il s’empresse de rappeler, néanmoins, que cette décroissance touche toutes les nations, sauf celles de l’Afrique subsaharienne. Le renouvellement des générations n’est donc pas assuré. L’avenir, notre avenir, nous est donc fermé. No Future, clamaient les Punks.
Cette diminution affolante de la substance vitale de l’Europe est prise comme une fatalité, qui a semblé justifier les politiques européistes d’immigration massive. Dreher assure que les députés « conservateurs » ont protesté contre ce programme, qui s’impose aux dépens d’autres politiques possibles. A vrai dire, et nous n’entrerons pas dans les détails, il paraît plutôt que cette perspective démographique a été mise en œuvre aussi bien par la gauche que par la droite, contredisant apparemment les peuples, qui, pourtant, ont toujours voté pour eux, et marginalisant les réfractaires par des accusations de racisme. L’immigration de masse a été organisée au nom des « valeurs » de l’Occident, de ses valeurs humanistes, etc. Toute hostilité la concernant s’est heurtée à un mur de béton, à une « pensée unique ».
Toutefois, comme Dreher le rappelle, l’évolution du rapport des forces a changé. Pour lui, on entre dans un nouveau « paradigme ». La pression de la « réalité » a permis à certains partis de droite anti-immigration d’accéder au pouvoir, comme en Hongrie. Il cite, à cet égard, longuement Viktor Orbán.
L’alternative à l’immigration serait bien entendu un surcroît d’enfants. Le gouvernement hongrois a déployé une politique nataliste décidée, mais sans grands effets. La dernière mesure est «une exonération à vie de l’impôt sur le revenu pour les femmes qui ont deux enfants ou plus ». Il s’agit là, pour l’État, d’un manque à gagner considérable, mais qui fait le pari de l’avenir. Les résultats sont « mitigés ». Dreher cite le démographe nataliste Lyman Stone : « Les politiques de la Hongrie jusqu’à présent révèlent une triste réalité: les changements de politique, même spectaculaires, ne suffisent tout simplement pas à créer le monde que de nombreux conservateurs souhaitent ». Le volontarisme, en ce domaine, est vain, comme, dans un autre ordre, l’interdiction de l’avortement.
Car, en vérité, les raisons de faire ou de ne pas faire d’enfant(s) ne dépendent pas du facteur financier. La cause en est surtout culturelle, au sens large, sociologique, du terme. Dans tous les pays où le niveau de vie a augmenté, et où il aurait été possible de « nourrir » plus d’enfants, c’est le contraire qui s’est produit. Ce sont dans les milieux pauvres, voire misérables, que la natalité est prolifique. Les ménages qui accèdent à un certain statut d’existence lié à la société de consommation, et à tout ce que ce cadre promet de divertissement, de loisirs, de « libertés » (même conditionnées par le marché), ne désirent pas s’embarrasser d’une progéniture qui implique des servitudes. En outre, nous sommes dans une société où le présent est le seul horizon existentiel. On ne se soucie pas de laisser une descendance, laquelle symbolise l’idée d’« avenir ». Et il est difficile de contraindre à procréer !
On invoque, pour justifier l’immigration, à la suite du constat que les Européens ne font plus d’enfants, les nécessités de main-d‘œuvre. Il faut bien avouer que Viktor Orbán lui-même, à la suite de Giorgia Meloni, qui a régularisé 500.000 « sans-papiers », a été obligé de se plier à cet impératif économique, puisqu’il a « importé » 500.000 immigrés, ce qui représenterait, pour notre pays, qui affiche six fois plus d’habitants que la Hongrie, quelque trois millions d’étrangers.
In fine, Rod Dreher, à la fin de son article, revient à son idée première: c’est bien l’effondrement religieux qui est cause de l’effondrement civilisationnel, donc démographique (dans le sens où l’espoir, vertu humaine essentielle, se projette sur ce qui nous perpétue).
Nous sommes donc dans une impasse, à moins que ne se produise un miracle, comme le Baby Boom, qui s’est initié en France, je le rappelle, sous Pétain. Les « lois » de la démographie, les spécialistes en conviennent, sont très capricieuses.
Pour finir, je ne manquerai pas de souligner la grande contradiction dans laquelle s’enferre Dreher. En effet, dans Le Pari bénédictin, il insiste sur l’idée que tout projet politique est vain. Mais dans son dernier article, il procède comme s’il pensait qu’un sursaut fût possible, avec toutes les limites que nous avons rappelées, et que, même, la « civilisation » occidentale existerait encore, ce qui le conduit à vouloir la sauver. Pourtant, dans son essai, il parait de couleurs apocalyptique ce qui ressemblait bien à une fin du monde, du moins d’un monde. Pour lui, il était devenu impossible de redresser quoi que ce fût. Il était nécessaire, pour les chrétiens, de se grouper, et de créer une contre-culture.
Or, la civilisation européenne, quant à elle, n’existe plus. Peut-être d’ailleurs faudrait-il parler de plusieurs civilisations européennes. Celle du moyen âge est complètement différente de celle des Temps modernes, cette dernière de l’âge contemporain (à partir de 1789), et le 19ème siècle du 20ème siècle. Quant à la rupture actuelle, il semblerait bien que l’on entrât dans une autre ère, celle du transhumanisme nihiliste. A cette aune, la question démographique promet d’être radicalement réglée par la robotique.
Pourtant certains affirment que ce serait une solution. Le Japon s’est largement et profondément plongé dans cette voie. Mais que dire d’un pays qui ne serait peuplé que de vieillards, destinés du reste à disparaître rapidement ? Une société est-elle vivable, habitable, si les machines remplaçant les jeunes pullulent, quitte à nous submerger, et où ces jeunes, qui délivrent de l’énergie, de l’inventivité, de la séduction, bref, de la vie, manquent ?
A mon sens, il nous faut désormais repenser notre civilisation, qui n’est pas un passé (qui sait vraiment ce qu’elle est, tant l’inculture et l’amnésie ont fait table rase des références au passé ou les ont viciées?), mais reste à faire. Elle est encore en gestation, et elle est dans l’avenir. Nous sommes dans une époque de transition.
15:12 Publié dans Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rod dreher, avenir, démographie | |
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Guénon et Georgel: un lien philosophique et métaphysique
Guénon et Georgel: un lien philosophique et métaphysique
Alexandre Douguine
Georgel a crédité Guénon de lui avoir fourni la "boussole" pour naviguer et développer ses idées, en particulier celles dérivées de la cosmologie hindoue et d'autres sources traditionnelles.
Gaston Georgel (1899–1978) était un historien et écrivain français qui est devenu un adepte et disciple intellectuel significatif de René Guénon, le célèbre métaphysicien et penseur traditionaliste.
Georgel n'était pas un élève dans le sens formel d'un étudiant en fac, mais plutôt quelqu'un de profondément influencé par les idées de Guénon, en particulier son travail sur les doctrines traditionnelles et les cycles cosmiques.
Leur relation était davantage une dynamique de mentor-disciple, ancrée dans des recherches intellectuelles et spirituelles partagées. Georgel, étudiant en histoire à Paris, est tombé sur le concept des cycles historiques à travers un article qu'il avait lu dans une salle d'attente durant les années 1930.
Cela a éveillé sa curiosité pour les motifs présents dans l'histoire, le conduisant aux écrits de Guénon. Guénon, déjà une figure bien établie à ce moment-là, avait esquissé la doctrine des cycles dans des œuvres comme Formes Traditionnelles et Cycles Cosmiques (publiée à titre posthume mais basée sur des articles antérieurs).
Georgel a crédité Guénon de lui avoir fourni la "boussole" pour naviguer et développer ses idées, en particulier celles dérivées de la cosmologie hindoue et d'autres sources traditionnelles. La contribution la plus notable de Georgel, Les Quatre Âges de l’Humanité (1949), s'appuie directement sur le cadre des cycles de Yuga établi par Guénon — la division de l'histoire humaine en quatre âges déclinants (Satya, Treta, Dvapara et Kali).
Guénon avait proposé un Manvantara (un cycle complet de l'humanité) de 64.800 ans, le Kali Yuga, l'actuel "âge sombre", s'étendant sur 6480 ans. Georgel a poussé cela plus loin, calculant des dates spécifiques, suggérant initialement que le Kali Yuga avait commencé vers 4450 av. J.-C. et se terminerait en 1999 apr. J.-C., bien qu'il ait par la suite ajusté cela pour proposer l'année 2030 apr. J.-C. dans Le Cycle Judéo-Chrétien (1983).
Guénon a examiné les premiers travaux de Georgel, approuvant la plupart d'entre eux mais suggérant un cycle plus large de 25.920 ans lié à la précession des équinoxes, que Georgel a incorporé dans ses études ultérieures.
Leur connexion n'était pas seulement intellectuelle — il existe des preuves de correspondance directe entre eux, dont certaines subsistent aujourd'hui. Le travail de Georgel a attiré l'attention pendant la Seconde Guerre mondiale, mais ses livres, comme Les Rythmes dans l’Histoire, ont été saisis par la Gestapo en 1942 pour leur critique perceptible de l'idéologie nazie, l'amenant en prison jusqu'à ce que la Croix-Rouge intervienne. Guénon, vivant alors au Caire, est resté pour lui une influence-guide, encourageant Georgel à affiner ses théories sous le prisme traditionaliste.
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Alexandre Douguine: L'Allemagne cherche une alternative
L'Allemagne cherche une alternative
Alexandre Douguine
Alexander Douguine affirme que, bien que l'Allemagne cherche une alternative, la CDU reste une formation emblématique du globalisme, et seul l'AfD représente le bon sens en terres germaniques. Cependant, toute alliance entre la Russie et l'Allemagne est impossible sous Merz, figure-clef du libéralisme occidental, ce qui, de surcroît, rend une coopération future avec Trump beaucoup plus improbable.
A propos des élections en Allemagne: le chancelier Olaf Scholz a, bien sûr, perdu. Cependant, il est encore trop tôt pour dire que la société allemande commence à se réveiller. Après tout, la majorité a voté pour le parti de Friedrich Merz, qui est "chrétien" mais seulement de nom. L'Union chrétienne-démocrate (CDU) est une structure politique devenue entièrement libérale, n'ayant plus aucun lien réel avec le christianisme. Elle est tout aussi globaliste que le Parti social-démocrate de Scholz (la SPD).
Certes, le fait que le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) ait obtenu la deuxième place, avec plus de 20% des voix, est un succès significatif. Ce parti relativement nouveau propose des thèses raisonnables, et toutes les accusations de nationalisme ou de radicalisme de droite à son égard ne sont rien d'autre que de la diffamation pure et simple.
L'AfD représente les intérêts et les sentiments des citoyens modérés — des braves gens tout ordinaires de l'Allemagne. Ou plutôt, non pas simplement ordinaires, mais normaux, puisque même les gens ordinaires en Occident sont désormais divisés. Alors qu'auparavant, ils formaient la majorité saine de toute société, tandis que les idées absurdes et extrémistes "taient confinées à des petites strates marginales, aujourd'hui, une partie significative de la société occidentale est tombée dans un radicalisme et un extrémisme manifestes.
Le parti de droite-conservateur allemand, l'AfD, selon sa dirigeante Alice Weidel, "s'est affirmé fermement dans le paysage politique allemand et n'a jamais été aussi fort au niveau national."
L'AfD défend le bon sens des gens normaux en Allemagne contre les représentants psychiquement dérangés qui grenouillent dans les autres formations politiques, qu'il s'agisse des "gauchistes", des "Verts", de la SPD de Scholz ou de la CDU/CSU de Merz. Mais dans l'ensemble, l'électorat allemand a fait un choix entièrement incorrect, malgré les conseils d'Elon Musk de voter uniquement pour l'AfD. Ceux qui l'ont écouté, ou qui ont simplement choisi l'AfD en fonction de leurs tristes expériences quotidiennes, ont pris la bonne décision. Cependant, cela ne suffit pas encore pour changer la trajectoire de l'Allemagne.
Malheureusement, toute discussion sur une alliance entre la Russie et l'Allemagne reste prématurée. Les globalistes craignent en effet notre rapprochement, mais avec une Allemagne dirigée par Merz, aucune alliance de ce type n'est possible. Cependant, avec l'AfD, qui a obtenu plus de 150 sièges au Bundestag (le parlement allemand), nous devons indéniablement rechercher la coopération. Ce sont des personnes rationnelles, constructives et relativement progressistes — pas strictement conservatrices dans le sens traditionnel. Et la Russie, en tant que bastion de la politique de bon sens, doit maintenir de bonnes relations avec toutes les forces qui défendent la raison.
Friedrich Merz est un homme politique expérimenté et un globaliste pur jus. La CDU est une entité politique devenue au fil du temps complètement libérale et globaliste, sans véritables liens avec le christianisme.
Quant au nouveau chancelier, qui gouvernera bientôt l'Allemagne, Friedrich Merz, je dois le réitérer: c'est un globaliste pur jus. De plus, il croit qu'il est désormais nécessaire de créer un front européen pour contrer une Amérique de plus en plus rationnelle (que ce soit temporairement ou en permanence doit encore être vu). En ce sens, il est complètement irrationnel, s'opposant à la Russie, qui est orientée vers le bon sens, ainsi qu'à une Amérique qui évolue progressivement dans la même direction.
Par conséquent, je ne crois pas qu'une forme d'alliance germani-russe soit possible dans un avenir proche. Il est beaucoup plus probable que nous puissions construire un modèle de coopération alliée avec Trump qu'avec ces dégénérés européens, qui sont désespérés à l'idée de sauver à tout prix l'ordre libéral mondial en ruine.
13:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, allemagne, afd, friedrich merz, alexandre douguine | |
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vendredi, 28 février 2025
Orson Welles et la nostalgie des origines
Orson Welles et la nostalgie des origines
Nicolas Bonnal
J’ai déjà insisté sur Booth Tarkington, romancier essentiel et oublié, rendu célèbre par le « gauchiste-progressiste » Orson Welles dans la Splendeur des Amberson – Welles le met au-dessus de Mark Twain. « Sous la rude écorce de marin se cache une âme de grand enfant un peu naïf », dit génialement la Castafiore de son capitaine Haddock: ici c’est la même chose, et c’est un peu comme avec Trump qui caricature brutalement le message. On aime rêver de l’Amérique jadis grande, qu’on ne sait comment définir du reste. Certains la voient impuissante avec le temps, d’autres la regrettent innocente (découvrez l’école picturale de Hudson). Le slogan MAGA est écrit tel quel dans Taxi driver: car l’homme politique que veut tuer Robert de Niro fait déjà de la nostalgie et du Trump. On a vu ici que même Fenimore Cooper faisait de la nostalgie et regrettait le bon vieux temps qui passe et les invasions européennes à forte connotation socialiste (revoir Tocqueville).
Mais voilà que le prince Orson Welles vient à ma rescousse: il ne s’en cache pas de cette nostalgie des origines qui nous enchanta avec Mircea Eliade (professeur à Chicago et donc voisin relatif du natif du Wisconsin), nous qui n’avons pas connu le monde d’avant la merde – un peu en Tunisie, le monde d’avant la technologie, les machines et les services comme on dit, revoyez Farrebique pour comprendre. On sait que dans Apocalypse now (Welles rêva d’adapter le récit de Conrad Heart of Darkness avant la paire Coppola-Milius) le colonel Kurtz (sublime Brando pendant quelques secondes) évoque cette descente de la rivière Ohio, et cette plantation de gardénias qui lui rappelle l’âge d’or et le paradis, « sous forme de gardénias ». On sait du reste que Trump dans sa tentation néo-païenne évidente (on en reparlera) a célébré un âge d’or à sa façon dans sa cérémonie d’inauguration. On n’en a pas fini avec Trump: la vraie révolution politique, c’est le retour aux origines. Ses gardes du corps vont avoir du boulot.
Orson Welles déclare donc à Peter Bogdanovitch dans un livre d’entretiens légendaire et surtout indispensable; je préfère le citer en anglais :
Grand Detour was one of those lost worlds, one of those Edens that you get thrown out of. It really was kind of invented by my father. He's the one who kept out the cars and the electric lights. It was one of the "Merrie Englands." Imagine: he smoked his own sausages. You'd wake up in the morning to the sound of the folks in the bake house, and the smells. ... I feel as though I've had a childhood in the last century from those short summers.
PB: It reminds me of Ambersons. You do have a fondness for things of the past, though...
OW: Oh yes. For that Eden people lose It's a theme that interests me. A nostalgia A nostalgia for the garden--it's a recurring theme…
Il y a nostalgie (le mot signifie douleur en grec, il ne fait pas le prendre à la légère) dans Citizen Kane (le berceau Rosebud qui inspire une des meilleurs épisodes de Columbo), et il y a nostalgie dans la Splendeur des Amberson, narration de la petite aristocratie locale et féodale qui va disparaître sous le poids du progrès technique et de l’immigration européenne. Je cite à nouveau cette page extraordinaire qui évoque le Bernanos de la France contre les robots :
« Il y eut un nouveau silence; le Major consterné fixait son petit-fils. Mais Eugène se mit à rire joyeusement.
– Je ne suis pas sûr qu’il ait tort à propos des automobiles, dit-il. En dépit de toute leur vitesse, elles ne seront peut-être qu’un pas en arrière dans la civilisation. J’entends la civilisation spirituelle. Ajouteront-elles à la beauté du monde, à la vie de l’âme? Je ne le crois pas. Mais elles sont là; elles transforment nos vies plus profondément que nous pourrions le supposer. Elles transformeront la guerre, et elles transformeront la paix. Je pense que l’esprit humain lui-même changera, à cause d’elles. Comment? Je n’en sais rien. Mais le changement extérieur n’ira pas sans un changement intérieur; ici, George a peut-être raison: ce changement intérieur nous sera défavorable. Qui sait? Dans vingt ou trente ans je pourrais n’avoir plus le droit de défendre ma voiture sans cheval, et déclarer moi-même: «Son inventeur a fait un beau gâchis ! »
Dans son excellente bio de Welles Naremore rappelle que le jeune maître n’a pas voulu parler du « racisme » du roman qu’on rappelle en une phrase :
« Mais le plus grand changement s’observait parmi les habitants mêmes. Les descendants des pionniers étaient petit à petit submergés par le flot des nouveaux venus et s’identifiaient si bien à lui qu’on ne les y distinguait plus. Comme à Boston, comme à Broadway, la vieille race perdit son caractère propre, et de tous ceux qui nommaient la ville «chez eux»). »
On n’insistera pas.
La nostalgie de Welles s’est étendue à sa vie. Il est venu vivre en Espagne, dans l’Espagne franquiste qui enchante alors Hollywood et où même on laissa réaliser le très marxiste Spartacus (voir mon livre sur Kubrick où je décortique cette acrobatie). Après Franco, il dira tel quel que la démocratie a détruit l’Espagne.
Et en quelques années s’il vous plaît.
Et dire que dans la Dame de Shanghai (ô cette croisière à Acapulco sur le yacht d’Errol Flynn – le Zaca, que je salue toujours à Fontvieille-Monaco !) le héros se flatte d’avoir tué un nationaliste espagnol ! Mais c’est dans la Dame de Shanghai que Welles a le mieux défini l’homme moderne : quand j’ai décidé de faire l’imbécile, il n’y a personne qui puisse m’arrêter.
Welles a très bien célébré l’Espagne, notamment les pueblos de Calatanazor (réservé aux Happy Few celui-là) de Pedraza dans son Falstaff. Le film se clôt par une rupture: le jeune roi moderne et bureaucrate émerge, bon lecteur de Bertrand de Jouvenel - l’Etat c’est moi, fous-moi la paix, vieux fou.
Le vieux rembarré meurt de chagrin: c’est la fin de la libre Angleterre que même Marx va célébrer dans le Capital. On est avant Azincourt…
Après, il faut voir la naissance du monstre: Kane et le capital, la ville tentaculaire de Verhaeren (les Amberson toujours), Harry Lime du troisième homme, qui trafique du vaccin (tiens, tiens…). Mr Arkadin aussi se réfugie en Espagne (ô Ségovie, ô Alcazar) mais devient un monstre technocratique et capitaliste. On a la même ferveur nostalgique dans la Soif du mal : le vieux Quinlan reste bébé avec ses bonbons et jeune ado avec Marlène Dietrich, la courtisane des débuts. Il y a aussi cette innocence perdue, dont avait parlé mon excellente prof d’histoire américaine à sciences-po, Denise Artaud, et qui succomba avec la création de la Fed et la guerre voulue par le président démocrate Woodrow Wilson et ses marionnettistes banquiers.
Il est marrant que cette nostalgie de l’âge d’or existe en Amérique, mais alors pas en en France, en Allemagne, ou en Angleterre, pays où les peuples se ruent vers la fin la plus noire possible. Là-bas, on a toujours une nostalgie, même quand on est de gauche, voyez Redford ou les frères Coen après Welles.
Et comme j’ai parlé de Colombo, qui est devenue mon sucre d’orge avec l’âge, je citerai aussi Requiem pour une star déchue, l’épisode avec Anne Baxter (la jeune actrice des Amberson) et Faux témoin, où comme par hasard on voit la villa de Hearst (le parrain…), magique mansion en mode Spanish Revival, construite en plein âge d’or américain - Paul Johnson parla de la dernière Arcadie. Colombo, qui vient faire le mélange et liquider les derniers princes anglo-protestants pour mettre qui l’on sait au pouvoir (la bande à Fink et à Biden), ne peut s’empêcher de nous montrer les merveilles dont ils furent les auteurs, ces anglo-américains qui fascinaient Tocqueville et dont Orson Welles fut le plus prodigieux avatar cinématographique.
Quelques sources :
https://lesakerfrancophone.fr/booth-tarkington-un-romanci...
https://www.dedefensa.org/article/orson-welles-et-sa-fonc...
https://www.amazon.fr/FIN-LINNOCENCE-ETATS-UNIS-W/dp/2200...
https://www.amazon.fr/Tocqueville-politiquement-incorrect...
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USA : lutte entre populistes MAGA et oligarques tech au sein des républicains
Etats-Unis: lutte entre populistes MAGA et oligarques tech au sein des républicains
Par Alexander Markovics
Si Donald Trump doit son succès électoral non seulement à sa personnalité charismatique mais aussi à une autre réalité, c'est sans aucun doute à son talent pour unifier une alliance de forces politiques opposées derrière lui: d'une part, la Trad-Right (droite traditionnelle) composée des partisans populistes de son mouvement MAGA et des Américains de tendance chrétienne et traditionaliste. D'autre part, nous retrouvons la Tech-Right (droite technologique) : des oligarques financièrement puissants et des "Techbros" comme Peter Thiel (Palantir), Elon Musk (Twitter, Tesla) et Sriram Krishnan (photo, ci-dessous), qui a été récemment nommé conseiller en IA de Donald Trump. Cependant, avant même que Trump ne prenne ses fonctions, une lutte interne a éclaté : le principal point de discorde est de savoir si les États-Unis ont besoin d'immigration de travailleurs qualifiés. Quelles opinions proposent les deux camps ?
Techbros contre populistes MAGA
Pour la Tech-Right, le facteur innovation prime sur tout le reste – et cette fraction du capital provenant de Silicon Valley est même prête à laisser entrer des immigrants hautement qualifiés dans le pays, afin d'attirer des milliers d'Indiens aux États-Unis dans un cadre de "braindrain", pour que les États-Unis puissent gagner la course au développement de l'IA. C'est pourquoi ils soutiennent la politique d'accorder des visas pour l'immigration qualifiée, ce qui a conduit à la première grande dispute parmi les partisans de Trump, avant même son entrée en fonction. En face d'eux se trouvent les partisans de MAGA. Ce sont des Américains d'origine européenne, blancs, qui veulent défendre leur identité et sont opposés à l'immigration de masse. Pour eux, les visas HB1 soutenus par les Techbros ne sont rien d'autre qu'un code pour désigner l'immigration de masse, une mesure qui poursuit la politique de remplacement de population. Pour des figures comme Laura Loomer, Steve Bannon et Rod Dreher, mais aussi des milliers de nationalistes blancs sur X (anciennement Twitter), le droit à la préservation de leur propre identité est primordial, et non l'innovation et la technologie.
Silicon Valley : Capitalisme Woke ou "Lumières sombres" ?
L'ambiance des partisans de MAGA envers les Techbros de Silicon Valley a été bien résumée par le modérateur américain Tucker Carlson, qui a déclaré que la véritable menace en 2019 ne venait pas du gouvernement fédéral américain, mais des entreprises. À l'époque, c'était principalement le capitalisme woke d'Alphabet/Google à Meta/Facebook qui essayait de faire taire les partisans de MAGA et de criminaliser Donald Trump en particulier. Cependant, comme le montrent sans équivoque les photos de l'inauguration de Trump, où soudainement son ancien adversaire Mark Zuckerberg apparaît, il y a eu un changement de mentalité au sein de certaines élites technologiques. Ce sont des représentants de courants de pensée qualifiés de "Lumières Sombres" (Dark Enlightenment) et de "Néo-réaction", tels que Curtis Yarvin, qui rêvent de transformer les États-Unis en une monarchie techno-féodale, ce qui a partiellement fait glisser la Silicon Valley vers la droite. Pour eux, dans le cadre de leur nouveau libertarianisme, l’idéologie woke et les droits de l'homme ne comptent plus, seul le progrès du capitalisme et de l'innovation technique dans le sens du concept des "Lumières Sombres" compte. Pour cette raison, ils s'harmonisent très bien avec les questions importantes pour Trump, celles qui sont relatives à la liberté d'expression et à la lutte contre les interdictions de pensée propre à la vague"woke", cependant, de nombreux autres champs de conflits émergeront également à l'avenir entre Tech-Right et Trad-Right.
Automatisation – Robots et IA au lieu des emplois ?
Une question essentielle est celle de l'automatisation. Alors que les partisans de MAGA, principalement issus de la classe ouvrière, plaident pour la création d'emplois supplémentaires, les oligarques de Silicon Valley sont surtout connus pour soutenir l'automatisation croissante de l'économie, afin de réduire les coûts de production. Déjà lors de la grève des dockers en 2024 dans les ports de la côte est et du golfe ainsi que lors des grèves de Hollywood (SAG-AFTRA), il était essentiellement question de la sécurité de l'emploi et de la menace que représente l'automatisation.
Restrictions sur les contenus générés par l'IA et systèmes autonomes
Un autre sujet dans la recherche en IA concerne les systèmes autonomes. Les voitures autonomes sont également un objectif de critique de la part de cercles conservateurs, qui soulignent ici le manque d'autonomie du conducteur et les dangers des voitures autonomes (par piratage). De même, l'intelligence artificielle fera son entrée dans de plus en plus de domaines de la vie, grâce à des applications comme ChatGPT et DeepSeek, que les entreprises technologiques souhaitent enrichir avec des contenus d'IA. Cela appelle naturellement aussi des critiques : au Texas, on discute déjà des lois sur le contrôle de l'IA pour protéger les enfants des contenus inappropriés, tandis que les entreprises technologiques plaident pour un minimum de régulations.
Une droite contre l'innovation – un conflit qui remonte aux débuts de la philosophie occidentale
Le cœur du conflit entre Tech Right et Trad Right repose finalement sur un ancien conflit philosophique entre conservatisme et innovation. Les philosophes grecs comme Platon et Aristote ont déjà écrit sur le conflit entre le droit divin et le désir d'améliorer les lois. Par exemple, Platon posait la question de savoir comment les lois humaines pouvaient être meilleures que celles données par un être supérieur, plus sage et plus ancien comme Dieu. Aristote a même soutenu qu’en cas de doute, il vaut mieux conserver une vieille loi imparfaite que d’adopter une nouvelle prétendue meilleure.
En fin de compte, les modifications fréquentes des lois poussent les gens à s'y conformer de moins en moins. La technologie et l'innovation sont finalement des forces subversives qui favorisent l'érosion de l'existant – cela concerne aussi l'identité humaine. Ainsi, les partisans de MAGA luttent dans ce conflit pour le droit à l'auto-préservation, tandis que les élites technologiques de Silicon Valley se battent pour plus de pouvoir pour la technologie et l'application des innovations. Dans ce conflit, l'une extrême se situe dans la position traditionaliste, dérivée de la tradition de Platon et d'Aristote, qui rejette le changement technologique comme subversif, tandis que l'autre extrême réside dans une position transhumaniste, comme celle de Nick Land, qui cherche à surmonter l'être humain lui-même sur le chemin vers le post-humain.
La synthèse entre Tech-Right et Trad-Right peut-elle réussir ?
Comment un compromis peut-il être possible face à des positions aussi divergentes ? Sans aucun doute, cela ne peut se faire qu'en établissant une synthèse entre conservation et technique, qui tient à la fois compte de l’identité ancrée des gens et de leurs traditions tout en envisageant un futurisme des possibilités d'innovations techniques, mais qui ne cherche pas à surmonter l'être humain lui-même, mais simplement à l'aider. Il existe sans aucun doute dans la fraction Techright des tendances vers un transhumanisme interplanétaire, difficilement conciliable avec un traditionalisme préservant l'identité, tout comme du côté des partisans de MAGA, se trouvent des personnes comme Laura Loomer et Steve Bannon, qui préféreraient déjà faire cesser l'alliance avec les Techbros plutôt que de la prolonger. Mais si la transformation populiste des États-Unis doit avoir un avenir, il est indéniablement nécessaire que Trump réussisse à réaliser une synthèse entre les deux camps pour rendre à l'Amérique sa grandeur. En fin de compte, c'est également dans l'intérêt d'un nouveau nationalisme américain de maîtriser sa propre oligarchie et de canaliser son pouvoir, plutôt que de se laisser submerger ou de permettre à celle-ci de rejoindre le camp adverse. Pour nous, Européens, il sera en tout cas intéressant de suivre ce conflit au sein du camp trumpiste, car des conflits similaires surgiront également sans aucun doute en Europe, dès que le globalisme aboutira également au cimetière de l'histoire dans le Vieux Continent.
16:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, tradright, techright, populisme, maga | |
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Le dernier acte de l'Europe: comment le plan de l'ECFR mène l'UE à sa perte
Le dernier acte de l'Europe: comment le plan de l'ECFR mène l'UE à sa perte
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/europas-letzter-akt-wie-d...
Le European Council on Foreign Relations (ECFR), l'un des think tanks les plus influents de l'UE, présente un « plan en cinq points » qui entraîne l'Europe dans un conflit par procuration avec la Russie.
Les stratèges en politique étrangère d'Europe ont imaginé quelque chose de nouveau – et cela pourrait bien être leur projet le plus dangereux à ce jour. L'ECFR, l’un des think tanks les plus influents de l’UE, propose un « plan en cinq points » censé rendre l’Europe plus sûre. Cependant, ceux qui lisent le document réalisent rapidement : il ne s’agit pas de sécurité, mais d’une stratégie d'escalade qui plonge l’Europe dans un conflit par procuration avec la Russie.
Les propositions de l’ECFR constituent un cauchemar tissé d’arrogance, de naïveté géopolitique et de folie économique. On se demande inévitablement: quelqu'un à Bruxelles a-t-il encore une vue d'ensemble de la réalité ?
Un plan sans considération pour les pertes
Le plan de l’ECFR s'appuie sur cinq points principaux :
- Le réarmement massif de l'Ukraine, financé par les fonds de l'UE.
- De nouvelles sanctions contre la Russie, bien que les précédentes aient causé plus de tort à l'Europe qu'à Moscou.
- Un programme visant le cessez-le-feu en Europe, défini sans la Russie.
- Une obligation de réarmement pour l'UE, avec une augmentation des dépenses militaires à 3% du PIB.
- La revendication de remplacer les États-Unis en tant que puissance dirigeante, bien que l'Europe dépende militairement, économiquement et géopolitiquement de Washington.
Cela ressemble à un plan ? Non – cela ressemble à un mirage dangereux. Car derrière ce programme se cache une fatale erreur: l'UE est-elle une grande puissance capable de déterminer ce qui se passe dans le monde?
Non, la réalité est différente.
L'Europe est économiquement affaiblie, socialement divisée et politiquement paralysée. Alors que la Russie convertit son économie vers la production de guerre et que les États-Unis se retirent de l'escalade directe, les bureaucrates de l'UE rêvent de contrôler la politique mondiale avec des sanctions et des transferts d'argent. Ce n'est pas une stratégie – c'est de la mégalomanie.
L'Europe ne peut pas remplacer les États-Unis
L'un des points les plus bizarres du document de l'ECFR est l'idée que l'UE pourrait prendre la place des États-Unis. Il suffirait d'agir avec détermination pour qu'Europe « donne le ton », dit-on. Mais pour remplacer les États-Unis, l'UE devrait d'abord avoir le pouvoir militaire, financier et stratégique de Washington. Et c'est précisément ce qui lui manque :
- Militairement : L'UE n'a pas sa propre armée et est entièrement dépendante de l'OTAN. L'idée que Bruxelles puisse soudain être un leader militaire est absurde.
- Financièrement : Pendant que les États-Unis contrôlent le dollar et dirigent les flux financiers mondiaux, l'UE est économiquement affaiblie et lutte contre des tendances récessionnistes.
- Stratégiquement : Les États-Unis peuvent se permettre une flexibilité géopolitique grâce à leurs réseaux mondiaux. L'UE, en revanche, s'est retrouvée dans une impasse, sans options indépendantes.
Alors que reste-t-il de l'idée qu'Europe pourrait se placer à la tête du jeu géopolitique ? Rien – sauf des chimères.
Un tonneau sans fond : Qui profite des milliards pour l'Ukraine ?
L'ECFR demande pour l'Ukraine 40 milliards d'euros en 2025 – et des investissements à long terme représentant 0,25% du PIB de l'UE. Mais il n'y a pas de réponses claires à la question clé: où va réellement cet argent ?
L'Ukraine est aujourd'hui dans un état de faillite économique, sa production industrielle est au plus bas, des millions de personnes ont fui. Chaque euro qui arrive à Kiev finance soit la guerre soit disparaît dans des réseaux de corruption.
Les stratèges de l'UE semblent ne rien apprendre de cela. Ils continuent d'injecter des fonds publics dans une structure qui ne fonctionne plus depuis longtemps. Quel est le résultat ? Les citoyens européens paient la facture – et l'Ukraine reste un État en crise permanente.
La Russie doit-elle capituler ? L’ECFR demande l’impossible
Particulièrement provocante est la demande de l'ECFR selon laquelle la Russie devrait se soumettre à un « plan de compensation » occidental. Moscou devrait payer des réparations, limiter ses armes à longue portée et se conformer aux directives de Bruxelles.
Mais quiconque croit que la Russie obéira à un diktat de l'UE ignore la réalité géopolitique. Les temps où l'Europe pouvait dicter sa volonté à la Russie sont révolus.
En fait, Moscou réagit à cette confrontation avec encore plus de détermination. Alors que l'Occident se perd dans des débats sur les livraisons d'armes, la Russie a déjà converti son industrie vers une économie de guerre, a considérablement augmenté sa production d'armements et forgé de nouvelles alliances mondiales.
En d'autres termes : l'UE essaie de jouer la menace – mais il lui manque le pouvoir pour faire appliquer ses propres menaces.
L'Europe n'a plus de temps pour les jeux de simulation
Alors que Bruxelles discute encore de nouvelles dépenses militaires, d'autres acteurs sont déjà en action. La Russie développe sa capacité de production militaire. La Chine renforce ses réseaux économiques et géopolitiques. Les États-Unis se préparent à une nouvelle orientation en politique étrangère après les élections.
L'Europe, quant à elle, se perd dans des théories et espère que des sanctions et des paquets financiers changeront le cours de l'histoire.
Mais le temps des illusions est révolu. L'Europe n'est pas du côté des gagnants dans ce conflit – et il est temps de le reconnaître enfin.
Conclusion: la politique belliciste de l'Europe mène à l'abîme
Le plan de l'ECFR n'est pas un concept de sécurité, mais une recette pour une catastrophe géopolitique. Une politique de réarmement sans fondement économique. Une stratégie de sanctions qui inflige plus de dommages à l'Europe qu'à la Russie. Une escalade militaire pour laquelle l'Europe n'est pas préparée. Une idée utopique de remplacer les États-Unis en tant que puissance dirigeante – sans les ressources nécessaires.
L'UE est à un tournant. Resterait-elle un vassal de Washington, tanguant aveuglément vers un conflit ? Ou trouverait-elle enfin une stratégie autonome, fondée sur la diplomatie, la stabilité économique et un calcul de pouvoir intelligent ?
Si l'Europe ne se débarrasse pas bientôt de ces fantasmes dangereux, un avenir s'annonce où le continent n'est pas le « leader du monde libre » – mais juste le prochain champ de bataille géopolitique.
Qui est Elena Fritz?
Auteure de PI-NEWS, Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne en tant que Russe d'ethnie allemande, il y a 24 ans. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'Université de Ratisbonne et a obtenu avec succès un diplôme. Depuis 2018, elle s'est engagée dans l'AfD, a été membre du conseil régional de Bavière de 2019 à 2021 et a été nommée candidate directe de l'AfD pour la circonscription de Landshut/Kelheim lors des prochaines élections fédérales. Elle est fièrement la mère d'un garçon de trois ans. Voici le lien vers le canal Telegram d'Elena Fritz: Telegram: Contact @global_affairs_byelena
14:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique internationale, europe, affaires européennes, ecfr | |
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La fin de la diplomatie linéaire: Comment le 24 février 2025 a bouleversé la politique mondiale
La fin de la diplomatie linéaire: Comment le 24 février 2025 a bouleversé la politique mondiale
par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/das-ende-der-linearen-dip...
La géopolitique suit des schémas simples - du moins le pensions-nous. Pendant des décennies, la diplomatie s’est déroulée selon des règles claires et linéaires : ceux qui sont contre la Russie sont alliés aux États-Unis. Ceux qui se rapprochent de la Chine s’éloignent de Washington. Et lorsqu'un chef d'État entreprend un voyage, il poursuit un objectif - et idéalement, il l'atteint. Cependant, le 24 février 2025, le troisième anniversaire de la guerre russo-ukrainienne, tout cela s'est évaporé. La politique mondiale a perdu son ancien mode d'organisation.
C'était une journée pleine d'événements ou bien des certitudes se sont effondrées comme une série de dominos - et à la fin, une image s'est présentée qui ne correspondait pas du tout à la compréhension antérieure du monde. Une crise de la diplomatie linéaire qui dépasse de loin les simples manœuvres politiques.
L'ONU comme première zone de fracture
Dès les votes à l'Assemblée générale de l'ONU et au Conseil de sécurité, un pressentiment se faisait sentir : le schéma bipolaire des alliances se dissolvait. D’abord, le Royaume-Uni et la France ont condamné la Russie dans une résolution de l'Assemblée générale - une image familière. Mais quelques heures plus tard, l'inimaginable est arrivé: au Conseil de sécurité, ils n'avaient soudain plus d'objections à une résolution soutenue conjointement par les États-Unis et la Russie.
Il faut imaginer cela: les États-Unis et la Russie votent ensemble avec la Chine pour une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. Cela aurait été considéré comme une théorie du complot absurde il y a quelques semaines. Pourtant, cela s'est produit - et d'un coup, la nouveauté est apparue clairement: l'ère des anciennes formations par blocs est révolue.
L'humiliation de Macron à Washington: un président perd pied
Presque en même temps, le président français Emmanuel Macron tentait de redéfinir les lignes transatlantiques. Son objectif : convaincre Donald Trump d'adopter une ligne plus dure envers la Russie. Mais dès l’accueil, on devinait que la mission échouerait. Trump laissa Macron debout devant la Maison Blanche. Puis vint l’image du Bureau ovale : Macron, affaissé, à l'extrême bord du bureau de Trump, tandis que le président américain l'ignorait presque.
Et finalement, le véritable coup de théâtre politique : Macron déclara soudain qu'il était temps de négocier avec la Russie - et qu'il souhaitait lui-même s'entretenir avec Poutine. Le président français, qui venait juste d’agir comme le plus fervent belliciste en Europe, a effectué un retournement à 180 degrés en pleine lumière. Bien sûr, il tentera de relativiser cette position à Paris. Mais le signal est lancé : l'unité européenne sur la question ukrainienne se fissure.
Le fiasco à Kiev: le gouvernement ukrainien perd le contrôle
Alors que Macron chutait à Washington, un autre drame se déroulait à Kiev. Le gouvernement de Zelensky avait préparé un grand affrontement : un sommet des bellicistes européens devait envoyer un puissant signal d'unité. Mais que s'est-il passé ? La Rada suprême, le parlement ukrainien, a refusé de confirmer la légitimité de Zelensky en tant que président.
En pleine lumière, devant les yeux des hommes politiques occidentaux présents, le président ukrainien a été politiquement démantelé. Une violation de tabou sans précédent. Et un signe que la direction ukrainienne perd également de plus en plus de soutien dans son propre pays.
Trump, Poutine et le nouvel ordre économique
Alors qu'en Europe et en Ukraine les fondements politiques vacillaient, une nouvelle information en provenance de Washington et de Moscou contredisait les règles géopolitiques établies: Trump et Poutine se prononçaient simultanément pour une solution rapide de paix en Ukraine - et annonçaient des intérêts économiques communs.
Il s'agissait des terres rares. Et pas n'importe où, mais dans les anciennes régions ukrainiennes qui sont désormais sous contrôle russe. Si une coopération dans ce domaine devait voir le jour, cela reviendrait à une reconnaissance indirecte de ces régions comme russes par les États-Unis - une véritable innovation.
L'OTAN et la division des États-Unis
Parallèlement, un autre mouvement se propageait aux États-Unis : le rejet de l'OTAN grandissait, particulièrement parmi les républicains. Le dernier sondage montre que, pour la première fois, une majorité des électeurs républicains est contre l'adhésion des États-Unis à l'OTAN.
Plus les politiciens européens critiquent Trump et affûtent leur rhétorique de guerre, plus la distance entre les États-Unis et l'OTAN se creuse. Déjà maintenant, la Maison Blanche discute ouvertement d'une réduction du financement de l'ONU - et un retrait de l'OTAN, aussi impensable qu’il semblait jusqu'à présent, n'est plus une pure fantaisie.
La panique en Europe - et le carrousel de la dette
Et l'Europe ? Chez nous, la peur grandit. Bruxelles planifie frénétiquement de nouveaux emprunts pour financer l'industrie de l'armement. Mais la réalité est sombre : après trois ans de guerre, l'UE n'a pas réussi à relancer sa propre industrie de défense. Au lieu de cela, de nombreux États membres s'enfoncent de plus en plus dans le chaos de la dette.
Parallèlement, les États-Unis deviennent plus avares : Trump n'est pas disposé à continuer à faire des cadeaux financiers à l'Europe. Mais sans soutien américain, la politique de défense européenne se dirige vers un désastre.
Conclusion : la fin de l'ancien ordre - et un avenir incertain
Le 24 février 2025 était plus qu'un simple anniversaire de la guerre en Ukraine. C'était un tournant dans la politique mondiale. Les anciennes règles ne s'appliquent plus. Les blocs diplomatiques se brisent, les coalitions se redessinent et les alliances traditionnelles perdent de l'importance.
La politique mondiale est devenue imprévisible. C'est un spectacle où les alliances peuvent changer en quelques heures. Mais une chose est claire : la diplomatie linéaire est morte. Ceux qui s'accrochent encore à des schémas géopolitiques obsolètes seront progressivement relégués au second plan dans les années à venir.
La question n’est plus de savoir si le jeu géopolitique va changer - mais à quelle vitesse.
Qui est Elena Fritz?
Auteure de PI-NEWS, Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne en tant que Russe d'ethnie allemande, il y a 24 ans. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'Université de Ratisbonne et a y obtenu avec succès un diplôme. Depuis 2018, elle s'est engagée dans l'AfD, a été membre du conseil régional de Bavière de 2019 à 2021 et a été nommée candidate directe de l'AfD pour la circonscription de Landshut/Kelheim lors des prochaines élections fédérales le 15 novembre. Elle est fièrement la mère d'un petit garçon de trois ans. Voici le lien vers le canal Telegram d'Elena Fritz: Telegram: Contact @global_affairs_byelena
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jeudi, 27 février 2025
Le destin allemand
Le destin allemand
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-destino-tedesco-3/
Démocratique, oui… mais jusqu’à un certain point. Démocratique tant que les résultats nous conviennent, tant qu’ils correspondent à nos intérêts… Ou plutôt, aux intérêts de quelques-uns, de ceux qui comptent vraiment et qui ont de l’influence. Qui, bien sûr, ne se trouvent pas en Allemagne. Ou seulement de manière très limitée.
Oui, car cette fois, il s’agit bien de l’Allemagne, et non d’un quelconque petit État balkanique. Il s’agit de la Grande Allemagne, le géant de l’Union européenne. Ou du moins, ce qui était un géant, avant que ne commence son rapide déclin, provoqué par les derniers gouvernements et leur soumission totale aux diktats de Washington.
Une vieille histoire, désormais. Il est (presque) inutile de revenir sur la responsabilité du terne Scholz et de ses alliés, si dociles face aux exigences de la haute finance qu’ils ont mené le pays au bord du gouffre. Et peut-être même au-delà.
Mais à présent, l’Allemagne s’est rendue aux urnes. De manière anticipée, en raison de l’inévitable crise du gouvernement rouge-vert, qui a échoué. Et les résultats, bien qu’encore non officiels, sont clairs pour tout le monde. Seulement, beaucoup, trop nombreux, refusent simplement de les voir tels qu’ils sont.
Car presque tous les journaux télévisés et les soi-disant experts se concentrent sur la victoire de la CDU-CSU. Sans toutefois mentionner que ce parti n’a ni les voix ni les sièges nécessaires pour gouverner seul. Au mieux, on souligne qu’une période de Grande Coalition se profile à l’horizon. Un véritable rassemblement hétéroclite, pour être clair, composé de la CDU-CSU, de la SPD, qui s’est effondré autour de 15 %, et probablement des Verts. Autrement dit, deux des trois partis qui ont conduit l’Allemagne au désastre.
Les libéraux de la FDP, eux, sont absents. Mais seulement parce qu’ils n’auront pas de représentation parlementaire, n’ayant pas atteint le seuil fatidique de 5%.
Bref, tous ensemble, avec passion, ils jureront d'aller de l'avant pour l’Europe et pour un soutien inconditionnel à l’Ukraine.
Mais derrière ce flot de rhétorique et d’absence d’informations réelles, un détail crucial manque.
L’AfD, le parti dit d’extrême droite, anti-européen et pro-russe, dépasse largement les 20%. Un résultat encore inimaginable il y a peu. Et un résultat qui devrait faire réfléchir. Surtout ceux qui s’apprêtent à (mal) gouverner ce qu’il reste de l’Allemagne sous la Grande Coalition.
Car l’AfD n’est pas, contrairement à ce que nos médias veulent nous faire croire, un dangereux groupuscule de néonazis. Peut-être même ne peut-il pas être qualifié de mouvement nationaliste traditionnel. Il représente plutôt la réaction du peuple allemand face à un système de pouvoir figé. Un système de plus en plus dirigé par des puissances financières étrangères (disons-le ainsi).
Ces élections démontrent une chose: le peuple allemand, en particulier ses couches économiquement les plus fragiles, en a assez.
Assez de maintenir au pouvoir une classe politique incompétente et surtout soumise à des intérêts étrangers.
Et le score de l’AfD n’est rien d’autre qu’un premier signal. Car le mécontentement ne fera que croître.
À moins que la CDU-CSU ne commence enfin à écouter ces voix – nombreuses et influentes – qui appellent à un changement de cap. A une nouvelle majorité et une nouvelle politique étrangère.
Difficile, certes. Mais après l’ascension de Trump à Washington, ce n'est pas impossible.
Il suffirait juste d’un peu… de courage.
La circonspection où se présentait Merkel jadis est passée à l'AfD (37,3%!!).
21:33 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, allemagne, europe, politique | |
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La confusion sur les "Terres rares"
La confusion sur les "Terres rares"
Giuliano Lengo
Source: https://electomagazine.it/la-confusione-sulle-terre-rare/
Je saisis l'occasion parce qu'une information, qui bénéfiie ces temps-ci d'une grande visibilité et qui rapporte : « Trump a les yeux rivés sur les 'terres rares' qui se trouvent dans le sous-sol de l'Ukraine ».
Cette information, rapportée par tous les médias, mérite d'être clarifiée en ce qui concerne une erreur, souvent commise même par les journalistes et les reporters.
En effet, il est désormais répandu parmi les journalistes et les reporters d'utiliser erronément le terme de "Terres rares" pour désigner des éléments peu communs tels que le cobalt, le tungstène, le molybdène, le tantale et le niobium, dont l'Ukraine possède des gisements importants et qui devraient plutôt être qualifiés d’éléments « rares et stratégiques ».
Les Terres Rares (Rare Earths) désignent quant à elles la série des lanthanoïdes, composée d'éléments tels que le lanthane, le néodyme, le praseodymium, l'ytterbium, le dysprosium, le cérium, etc., au total 15 éléments auxquels s'ajoutent l'ytterbium et le scandium, pouvant être extraits des mêmes gisements que les lanthanoïdes. Ces éléments ont des applications très importantes dans le monde actuel, mais sont différents de ceux que l'on peut qualifier de « rares et stratégiques » que j'ai précédemment mentionnés.
17:36 Publié dans Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : définitions, terres rares, éléments stratégiques | |
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Les relations entre les grandes puissances à l'aube du nouveau millénaire
Les relations entre les grandes puissances à l'aube du nouveau millénaire
L'ère des puissances hégémoniques et maritimes [1500 - 2000] touche à sa fin
par Youri Tavrovski
Source: https://unser-mitteleuropa.com/160279
Le décès du président américain Jimmy Carter le 29 décembre 2024 nous rappelle à nos souvenirs de l'ancien « mariage de raison » entre la Chine et les Etats-Unis. Tout a commencé en 1979 avec la visite aux États-Unis de Deng Xiaoping, le président du conseil militaire du comité central du Parti communiste chinois.
Un mois seulement après avoir été confirmé comme premier homme de facto de la Chine lors du 3ème plénum du 11ème Comité central du Parti communiste chinois, qui s'était tenu du 18 au 22 décembre 1978, Deng Xiaoping s'est rendu à Washington. Il s'agissait de la première visite d'un dirigeant chinois aux États-Unis depuis la proclamation de la République populaire de Chine en 1949.
Deng Xiaoping disposait du soutien des dirigeants de son pays pour mettre en œuvre une série de réformes qui nécessitaient également une aide extérieure et qui ont été connues par la suite sous le nom de « socialisme à la chinoise »:
- L'Union soviétique a aidé Mao Zedong à jeter les bases d'un système socialiste.
- Selon Deng Xiaoping, les États-Unis devaient contribuer à compléter l'économie socialiste par une économie capitaliste et à ouvrir le marché mondial à la Chine.
Lors de sa rencontre à Washington, Deng Xiaoping a fait au président américain Jimmy Carter « une offre qu'il ne pouvait pas refuser » :
- Mettre en place un « front mondial anti-hégémonique » contre l'URSS et ses alliés !
La construction de ponts entre Washington et Pékin avait commencé au début des années 1970 avec la diplomatie dite du « ping-pong ». Elle a été couronnée par la visite du président Richard Nixon [et de Henry Kissinger] en Chine et sa rencontre avec Mao Zedong. Pour diverses raisons, ce « mariage » n'a toutefois pas permis d'obtenir des résultats tangibles immédiats.
La visite de Deng s'est étalée sur plusieurs jours. Un point particulier du programme, comme la visite de Deng au quartier général de la CIA, n'a toutefois pas été rendu public :
- Il a été convenu de faire installer des stations d'écoute américaines dirigées contre l'URSS dans le nord-ouest de la Chine.
L'accord proposé par Deng Xiaoping dans son ensemble était si vaste que cinq sommets et des dizaines de réunions de diplomates de haut niveau ont été nécessaires. Des documents importants ont été signés, tels que :
- le traité de coopération scientifique et technique;
- le traité de coopération culturelle.
Les deux pays ont convenu de coopérer dans les domaines de l'éducation, du commerce et de l'espace. Les chefs d'État ont également convenu de compléter les relations diplomatiques établies en décembre 1978 par des relations consulaires et d'établir des consulats généraux.
La preuve la plus éloquente de la décision de la RPC de se ranger du côté du camp impérialiste dans la résistance contre le monde socialiste sera la guerre de la Chine contre le Vietnam:
- La guerre sino-vietnamienne du 17 février au 16 mars 1979 a commencé deux semaines après le retour de Deng Xiaoping des Etats-Unis le 17 février 1979 !
La formule de « partenariat raisonnable » créée par Jimmy Carter et Deng Xiaoping correspondait aussi bien aux intérêts nationaux des États-Unis qu'à ceux de la RPC et a tenu pendant environ trois décennies.
Avec l'aide de l'Occident, la Chine a élargi son potentiel économique, mais « est restée dans l'ombre » [des États-Unis], sans mener de politique étrangère indépendante. Dans le même temps, Pékin soutenait ouvertement ou non l'Occident dans sa confrontation avec l'Union soviétique. Cela a contraint Moscou à se préparer à une guerre sur deux fronts.
Finalement, Deng Xiaoping a mis Jimmy Carter au pied du mur: avec l'aide des États-Unis et de tout l'Occident, lui et ses partisans ont fait du pays la deuxième économie mondiale. Washington n'a pris conscience de ces conséquences inattendues du « mariage de raison » que sous la présidence de Barack Obama. Après s'être rendu à Pékin en 2009, Obama a proposé de créer une nouvelle architecture des puissances selon une formule dite «G-2»:
- Cela aurait été l'équivalent d'une domination commune américano-chinoise sur le monde, mais avec les États-Unis à sa tête !
Cette formule a été rejetée par la Chine et le soi-disant « endiguement » de la Chine allait bientôt être proclamé [par l'Occident]:
La stratégie américaine « Pivot to Asia » [Pivot vers l'Asie] a été lancée, qui prévoyait la concentration des forces globales des États-Unis et de leurs alliés dans la région du Pacifique. L'accord de partenariat transpacifique (TTP) devait isoler l'Empire du Milieu sur le plan commercial et économique afin de tenir à l'écart la première puissance commerciale de la région et du monde, c'est-à-dire la Chine.
Ces stratégies n'ont toutefois jamais été entièrement mises en œuvre en raison de l'implication des États-Unis dans des conflits dans différentes parties du monde. Dans le même temps, un affrontement entre les anciens participants au « mariage de raison » semblait inévitable :
- Le « divorce avec fracas » a commencé en 2018, lorsque le président Donald Trump a fait adopter le premier grand train de sanctions contre les marchandises chinoises !
La Chine a répondu « point par point » et une guerre commerciale a suivi son cours. Au cours des années suivantes, sous l'administration de Donald Trump et de son successeur Joseph Biden, la confrontation a pris les proportions d'une guerre froide à part entière et s'est même étendue aux sphères militaire, financière, technologique et humanitaire. La confrontation a été exacerbée par la direction actuelle du Parti communiste chinois, dirigée par Xi Jinping: « Xi a corrigé la politique de Deng Xiaoping, qui consistait à faire pression sur les pays occidentaux pour qu'ils adoptent une attitude plus ouverte à l'égard de la Chine:
- soit approvisionner les marchés occidentaux en marchandises chinoises bon marché, au détriment de l'exploitation de son propre peuple, d'une politique étrangère passive et de la méfiance envers Moscou.
A la fin du mandat de Joseph Biden, les relations entre les Etats-Unis et la Chine avaient atteint leur niveau le plus bas depuis la rencontre entre Jimmy Carter et Deng Xiaoping.
Washington, initiateur de cette dégradation constante des relations, ne semble pas prêt à accepter la perte de sa position d'hégémon mondial.
Pékin, en revanche, continue de proposer sa formule de « relations entre grandes puissances », à l'image des relations sino-russes, qui prévoient l'égalité dans les relations bilatérales et internationales ainsi que des responsabilités d'égal à égal en ce qui concerne le destin du monde.
Jimmy Carter et Deng Xiaoping ont gagné leur place dans l'histoire comme symboles de la possibilité de revirements soudains entre grandes puissances.
Mais seul l'avenir nous dira si, comme l'a dit Xi Jinping, « des changements grandioses, comme on n'en a pas vu depuis 100 ans », attendent l'humanité à l'avenir.
15:02 Publié dans Géopolitique, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jimmy carter, deng xiao ping, chine, états-unis, géopolitique, politique internationale | |
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L'USAID gouverne en Serbie - Analyse de la Dr. Dragana Trifković (Belgrade)
L'USAID gouverne en Serbie
Analyse de la Dr. Dragana Trifković (Belgrade)
Source: https://unser-mitteleuropa.com/160234
Dragana Trifković, directrice générale du Centre d'études géostratégiques à Belgrade, a analysé l'influence profonde de l'United States Agency for International Development (USAID) en Serbie depuis 2001, lors d'une interview le 19 février de cette année.
Coopération américaine avec le gouvernement serbe
Dans un article publié sur geostrategy.rs, qui est basé sur l'interview, Dragana Trifković a examiné l'influence significative de l'USAID en Serbie depuis 2001. Elle a mis en lumière non seulement les investissements massifs et les projets de cette agence américaine, mais aussi les controverses qui les entourent et les critiques massives qui lui sont adressées. Selon des données officielles américaines, les investissements de l'USAID en Serbie s'élèveront à environ 937 millions de dollars d'ici 2024, principalement en coopération avec le gouvernement serbe.
Grâce à un investissement financier de haut niveau depuis 2001, l'USAID a investi presque 937 millions de dollars en Serbie, le gouvernement serbe agissant comme partenaire central. Ces fonds ont été alloués à une variété de projets, y compris :
- Réformes judiciaires
- Promotion de la démocratie et des droits de l'homme
- Programmes d'éducation et économiques
- Protection de l'environnement et efficacité énergétique
- Égalité des sexes
- Soutien à l'intégration européenne de la Serbie.
De plus, l'USAID a entretenu des coopérations étroites avec le secteur privé et la société civile. Environ 500 organisations et 250 médias locaux ont reçu un soutien financier, afin de promouvoir les droits des citoyens, la liberté de la presse et l'entrepreneuriat.
Scepticisme croissant aux États-Unis
Récemment, le gouvernement de Donald Trump a ordonné une suspension de 90 jours de l'ensemble des projets de l'USAID pour soumettre leur utilisation des fonds alloués à un examen approfondi. Cela fait suite à des soupçons de mauvaise gestion des fonds publics, accusation qui a déclenché une vague de critiques sur l'efficacité des investissements de l'USAID en Serbie.
Dragana Trifković soutient cet examen critique et souligne qu'en dépit des sommes colossales, aucun progrès institutionnel significatif n'est visible en Serbie. Au contraire, les problèmes fondamentaux suivants persistent :
- Un système judiciaire difficile d'accès pour les citoyens
- Un niveau de corruption structurellement ancré
- Des restrictions de la liberté de la presse
- Des lacunes dans la protection des droits de l'homme
Gouvernement serbe dans une position précaire
Dragana Trifković a vivement critiqué le gouvernement serbe pour avoir dissimulé sa propre responsabilité en matière de mauvaise gestion des fonds, en détournant plutôt l'attention vers le secteur de la société civile. En réalité, l'État serbe a toujours été le principal bénéficiaire des fonds de l'USAID.
Un autre point central de son analyse était la redirection des fonds occidentaux vers le budget de l'État serbe. De nombreuses ONG, qui étaient auparavant financées directement par l'USAID, reçoivent désormais leurs fonds directement du budget serbe, donc de l'argent public. Cela soulève la question de savoir comment l'État serbe poursuit ces programmes qui étaient à l'origine soutenus par les États-Unis.
Influence des ONG occidentales sur les structures gouvernementales serbes?
Dragana Trifković a souligné un phénomène qu'elle considère comme particulièrement préoccupant: l'intégration systématique d'anciens membres d'ONG occidentales dans l'administration serbe. Elle a explicitement cité les exemples suivants :
- Ana Brnabić, Première ministre de 2017 à 2024, qui a travaillé avec des organisations occidentales avant sa carrière politique.
- Marko Blagojević, ministre dans son gouvernement.
- Jelena Milić, actuelle ambassadrice serbe en Croatie, également issue des ONG pro-occidentales.
Selon Dragana Trifković, cette interconnexion représente un problème sérieux pour la souveraineté nationale de la Serbie. Elle a remis en question l'indépendance des institutions étatiques et a évoqué la possible influence d'intérêts étrangers à cet égard.
Réforme judiciaire : un projet coûteux mais inefficace?
L'USAID a investi des sommes considérables dans la réforme du système judiciaire serbe, mais Dragana Trifković considère ces investissements comme largement inefficaces. Malgré un soutien financier énorme, le système judiciaire serbe demeure inefficace et sous influence politique. Elle a posé la question fondamentale des véritables intentions de ces réformes et de la transparence dans l'utilisation des fonds.
Manipulation de l'opinion par le gouvernement Vučić
Dragana Trifković a vivement critiqué la stratégie du gouvernement serbe visant à faire de l'USAID un bouc émissaire pour ses propres problèmes. Selon elle, le régime d'Alexandar Vučić tente de manipuler la perception internationale par une rhétorique habile.
Vis-à-vis de la Russie, le gouvernement serbe présente les récents mouvements de masse dans le pays comme une "révolution de couleur" orchestrée par l'Occident.
En revanche, face à l'Occident, il attise la peur de l'influence russe sur le mouvement de protestation.
Selon DraganaTrifković, Vučić poursuit avec cette double narration l'objectif de consolider sa propre position politique en exploitant les tensions géopolitiques existantes.
L'article basé sur l'interview avec Dragana Trifković dresse donc un tableau critique de la coopération entre l'USAID et le gouvernement serbe. D'une part, d'importants moyens financiers ont été investis, d'autre part, les résultats tangibles sont absolument désenchantants. L'examen critique de ces investissements par les États-Unis eux-mêmes suggère qu'il existe des doutes considérables quant à l'efficacité et à l'utilisation correcte des fonds.
De plus, l'intégration renforcée d'anciens membres d'ONG occidentales dans l'administration serbe ainsi que le financement étatique de projets soutenus par l'USAID soulèvent des questions sur l'indépendance de la Serbie.
Enfin, Dragana Trifković a dénoncé la manière dont le gouvernement serbe utilise ces dynamiques complexes à des fins politiques, en rendant les ONG et les acteurs étrangers responsables des problèmes actuels.
14:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dragana trifkovic, serbie, usaid | |
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mercredi, 26 février 2025
Qui ou quoi détermine les élections?
Qui ou quoi détermine les élections?
Chaque gouvernement a été élu par une majorité, même si la majorité des électeurs ne veut plus l'accepter par la suite.
Par Prof. Eberhard Hamer
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/wer-oder-was-bestimmt-die...
En principe, dans une démocratie, les meilleurs candidats devraient être élus et représenter les électeurs.
Mais la démocratie fondée sur des partis a changé cela depuis longtemps. Au sein du parti, ce sont les permanents officiels et protégés de ces partis qui ont le plus de temps et le plus d'heures pour décider des assemblées de leur parti. Les éléments dynamiques en prise sur la société, en revanche, ont des postes à responsabilité à remplir le matin et ne peuvent pas rester tard dans la nuit. De plus, les meilleurs au sein des partis représentent un danger commun à tous les moins bons, il faut donc d'abord les éliminer avant de passer à la guerre de position que se livrent les moins bons entre eux. C'est ainsi que des candidats de parti sans diplôme, sans profession et sans intelligence sont élus.
Une fois que ces types sont élus et en position, ils s'assurent mutuellement leurs positions sur les listes, ce qui les rend de moins en moins dépendants de l'approbation des instances du parti, mais de plus en plus dépendants du réseau. La théorie de la démocratie, selon laquelle les meilleurs sont élus et doivent gouverner, est ainsi largement battue en brèche.
Le gouvernement dirige le Parlement via sa majorité partisane
En principe, le Parlement est censé corriger et contrôler le gouvernement. Mais entre-temps, les gouvernements sont devenus les représentants de la majorité parlementaire et les majorités gouvernementales les défenseurs plutôt que les contrôleurs et les correcteurs du gouvernement.
Ce n'est plus le gouvernement qui dépend du parlement, mais c'est lui qui dirige le parlement par le biais de sa majorité partisane.
Le gouvernement a juré de gouverner pour le bien du peuple.
Mais en réalité, notre gouvernement détruit délibérément (« transformation ») les bases existentielles de notre prospérité par la désindustrialisation, la bureaucratisation de tous les processus économiques, par des interdictions d'agir d'une part et par des subventions d'investissements non rentables d'autre part, par des contraintes idéologiques (« investissements verts, produits verts ») et par une conversion idéologique forcée insensée et un renchérissement de notre énergie et de nos frais de chauffage.
La promotion du fanatisme idéologique comme objectif gouvernemental
Ce n'est pas le bien-être des citoyens, mais la promotion du fanatisme idéologique qui est devenu la finalité du gouvernement.
« Je ne me soucie pas des citoyens », déclarait naguère Baerbock, en faisant référence à l'obéissance à la puissance coloniale qu'elle jugeait bien plus nécessaire. Chaque chancelier fédéral et les ministres prennent leurs instructions à Washington - même contre le bien-être des citoyens -, approuvent même, contre les intérêts des citoyens, le dynamitage de notre approvisionnement en gaz bon marché par la puissance dominante, laissent les routes, les écoles et les infrastructures allemandes se délabrer afin de mener toujours plus activement, en tant que plus grand payeur européen, une guerre d'Ukraine qui ne nous concerne pas, sont confrontés à des problèmes de paiement des retraites allemandes, lesquels sont insolubles, mais prennent volontairement en charge pendant cinq ans, à hauteur de 25 milliards d'euros, le paiement des retraites de toute l'Ukraine, ne peuvent plus financer les systèmes sociaux, mais offrent plus de 50 milliards d'euros par an au monde entier à des projets queer en matières de sexualité, en fantaisies vertes et en deniers de corruption, font venir des millions de réfugiés pauvres non qualifiés dans le pays, ce qui alimente les coûts sociaux, la criminalité et la pénurie de logements, de sorte que les autochtones sont d'ores et déjà chassés des centres-villes.
Chez nous, la politique n'est pas faite pour le bénéfice des électeurs, mais selon la volonté de puissances politiques et financières posées comme supérieures - contre les intérêts et au détriment des citoyens et électeurs autochtones.
Selon la conception démocratique, la radio et les médias ont pour mission de garantir la liberté d'opinion, la diversité des opinions et une information objective tenant compte des faits.
Les collaborateurs de la radio et de la télévision sont devenus des fonctionnaires d'Etat
Mais entre-temps, les collaborateurs de la radio et de la télévision ne sont plus libres mais sont devenus des fonctionnaires ou des employés de l'Etat, hissés en position inamovible, financés par les impôts de propagande de l'Etat (GEZ) ou par les subventions que l'Etat accorde aux médias privés. Les rédactions sont composées à 90 pour cent de représentants fanatiques des idéologies féministes, queer, rouges-vertes et de la propagande gouvernementale.
Le « scandale du correctif » a montré comment la presse épouse les intérêts des partis et les promeut. Lorsqu'un groupe normal de personnes intéressées par la politique s'est réuni - comme c'est le cas tous les jours - pour une discussion politique, que deux membres de l'AfD ont également participé à cet événement et que le mot « remigration » a été prononcé, la presse de combat rouge-verte a transformé un événement inoffensif en « attentat contre la démocratie » et a diffamé les participants au point de les faire virer de leurs emplois.
Ceux qui n'adhèrent plus à l'idéologie dominante rouge-verte sont - comme l'AfD - persécutés par les médias d'Etat et les médias privés soudoyés par l'Etat: nous avons affaire à une nouvelle inquisition.
Lorsque la propre politique travaille contre les électeurs et que les médias combattent la libre opinion, il ne reste plus aux citoyens que la justice et la cour constitutionnelle.
La justice aussi est devenue un instrument rouge
La justice aussi est devenue depuis longtemps un instrument de la politique rouge-verte:
Le ministère public est soumis aux directives de l'Etat, les procureurs généraux sont même nommés par des politiques. Comme la politique a également créé les bases juridiques avec la loi sur la délation et les lois sur le contrôle de l'opinion contre les citoyens rebelles, elle peut désormais poursuivre pénalement toute opposition et même punir les expressions d'opinion déplaisantes (cf. le cas Höcke).
Mais surtout, il y a un échange régulier entre le gouvernement et la Cour constitutionnelle fédérale. Les différents juges constitutionnels ne sont pas nommés en fonction de leurs qualités de juristes mais en fonction de leurs opinions politiques et le gouvernement vient d'adopter une loi visant à stabiliser ses propres majorités politiques, y compris au sein de la Cour constitutionnelle, contre l'avis de l'opposition. Mais surtout, avant que ne soient prononcés les jugements qui s'avèrent importants pour lui, le gouvernement de Berlin invite la chambre compétente « à dîner », ce qui est généralement suivi par des jugements conformes aux désirs du gouvernement. Kohl avait déjà fait approuver de cette manière par la Cour constitutionnelle la confiscation illégale de biens et d'entreprises par les communistes en RDA (Herzog est ensuite devenu président fédéral). Aujourd'hui, certains politiciens rouges et verts espèrent même pouvoir faire interdire l'opposition grandissante de l'AfD grâce à l'appui de leurs propres hommes au sein de la Cour constitutionnelle fédérale.
La liberté d'expression se transforme en dictature d'opinion
Pour la première fois et de manière antidémocratique, tous les vieux partis ont d'abord érigé un « mur du silence » contre une nouvelle concurrence, puis, lorsque celui-ci n'a pas fonctionné, un « mur du feu » (un "cordon sanitaire") politique ; toute discussion sur les propositions de l'opposition est ainsi rejetée d'emblée, toute collaboration avec elle est punie d'exclusion et l'opposition se voit même refuser les postes parlementaires qui devraient lui être formellement garantis. Au lieu d'un échange et d'un compromis démocratiques, Merz, Habeck et consorts pratiquent le rejet, l'exclusion et la persécution.
Ceux qui veulent pousser l'Allemagne dans une guerre européenne contre la Russie
- ou qui, dans l'espoir d'obtenir davantage de voix d'immigrés, veut transformer la population allemande par injection permanente d'une immigration de masse,
- ou qui, au détriment des citoyens, rend l'énergie toujours plus chère, réduit l'industrie et bâillonne bureaucratiquement l'économie dans son ensemble
- ou qui, en plus, approuve une frénésie réglementante européenne et un endettement effréné (avec responsabilité des citoyens allemands),
ne peut pas supporter la critique de cette dérive politique, mais frappe ceux qui critiquent ces erreurs, de sorte que la politique ne consiste en plus rien d'autre que la promotion frénétique de sa propre idéologie, et non plus en débats, compromis et corrections de tir. C'est ainsi que la liberté d'expression se transforme en dictature d'opinion !
Un gouvernement incompétent n'est pas seulement de la faute de ces esprits partisans mais aussi de celle de leurs électeurs.
Le gouvernement trompe également le peuple avec les finances. Il ne s'agit pas d'économiser pour les propres besoins du peuple, par exemple pour l'infrastructure, les écoles, la santé publique, etc. Pour les guerres étrangères comme en Ukraine, guerres qui ne nous concernent pas (46 milliards d'euros), pour l'aide au développement du féminisme et du sexualisme queer dans le monde entier (34 milliards d'euros) et pour les personnes qui affluent chez nous sans raisons valables de quitter leurs pays pour bénéficier de meilleurs soins, plus de 130 milliards sont dépensés chaque année, la classe moyenne allemande doit payer les impôts, les charges sociales et les coûts énergétiques les plus élevés du monde. Est-ce là une politique déployée pour son propre peuple ou pour des intérêts étrangers ?
Chaque peuple a le gouvernement qu'il a élu et qu'il mérite. La démocratie n'a que l'avantage de se débarrasser des politiciens incompétents et nuisibles non pas par une révolution mais bien par de nouvelles élections.
La théorie libérale de l'État présuppose pour cela un électeur qui pense rationnellement. Or, c'est précisément ce que nos partis dominants veulent empêcher.
Chaque gouvernement a été élu par une majorité même si la majorité des électeurs n'en veut plus par la suite. La direction du pays sous le diktat rédhibitoire d'une puissance étrangère ou l'incapacité d'un gouvernement n'est pas seulement de sa faute mais aussi de celle de ses électeurs.
Qui est le professeur Eberhard Hamer?
Auteur pour le site PI-NEWS, le professeur Eberhard Hamer (né le 15 août 1932 à Mettmann), est un économiste allemand. Son domaine de prédilection est l'économie des classes moyennes. Dans les années 1970, il a fondé l'institut privé des PME de Basse-Saxe à Hanovre et a publié plus de 20 livres sur le thème des PME. En 1986, Hamer a reçu la Croix du Mérite sur ruban de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne. Sa chronique paraît une fois par semaine sur PI-NEWS.
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La démographie allemande paralyse le pays
La démographie allemande paralyse le pays
Par Wolfgang Hübner
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/die-deutsche-demographie-...
Il y a beaucoup de patriotes qui ne sont pas satisfaits des presque 21% obtenus par l'AfD lors des élections fédérales de dimanche. Cela n'est pas incompréhensible, mais cela ignore la dominance presque écrasante des électeurs âgés. C'est à eux que Friedrich Merz et la CDU/CSU doivent leur pâle victoire électorale. Les personnes âgées dans l'ancienne République fédérale ont, d'une manière tragique, récompensé les partis de l'union démocrate-chrétienne et exprimé leur gratitude d'avoir vécu de nombreuses années dans un État fonctionnant bien, en votant contre l'avenir d'un pays déjà en déclin.
Aussi amer que cela puisse être: la pyramide d'âge des Allemands ne changera que négativement - ils vont en effet devenir encore plus vieux. C'est formidable sur le plan personnel mais cela paralyse déjà le pays sur le plan politique. Voilà pourquoi les presque 21% pour l'AfD doivent être évalués positivement. Après tout, un électeur sur cinq a choisi un parti qui est combattu, diffamé et diabolisé de toutes les manières et avec les méthodes les plus odieuses. Ce sont ces électeurs de l'AfD qui devront au moins partiellement se mobiliser en dehors du parlement dans les années à venir pour tenter d'arrêter le déclin de l'Allemagne.
Sur le plan parlementaire, l'AfD fait face à d'énormes défis avec le grand nombre de nouveaux députés qu'elle va envoyés au Bundestag. En effet, chaque député a besoin d'une équipe, le groupe lui-même verra augmenter le nombre de ses experts et collaborateurs qualifiés. Le fait qu'il existe toujours le "mur de feu" antidémocratique ne devrait pas inquiéter l'AfD: au-delà de cette construction politique de honte, règne la désolation d'une coalition de perdants. Parmi les perdants, on trouve également le prétendant à la chancellerie, Merz, qui avait promis en 2021 de réduire l'AfD de moitié, mais qui la voit doubler en 2025.
Si la SPD socialiste organise effectivement un référendum auprès de ses membres pour savoir si elle doit former une coalition avec la CDU/CSU, le résultat n'est d'ailleurs en aucun cas assuré. Car dans une telle coalition, la SPD, que ce soit avec Pistorius ou non, ne peut que perdre si elle reste sagement alignée sur la formation présidée par Merz. Mais si elle ne reste pas sage, la coalition ne sera pas seulement fragile: elle se brisera. Pour les Verts, il ne reste rien du glamour espéré de Habeck. L'Allemagne ne sera plus la risée du monde entier à cause des frasques de "Trampolina" Baerbock. Autre point positif: le déclin de la FDP libérale, qui est bien mérité et, espérons-le, demeurera durable. Peut-être que le parti essaiera maintenant de se refaire une santé avec la furie belliciste de Düsseldorf, Agnes Strack-Zimmermann, qui deviendra sa présidente, afin que Poutine ait au moins peur de la FDP.
L'échec, essuyé de justesse, du parti Wagenknecht a été prévisible après les élections régionales en Thuringe. Car la sage Sahra Wagenknecht, mais qui n'a pas le sens du leadership, s'était choisie une candidate tête de liste avec des vues d'extrême-gauche, qui a attaqué brutalement le vainqueur des élections, Björn Höcke, de concert avec la CDU. Cette cuisine politicienne a également contribué à ce que les gens, dans les cinq Länder de l'ancienne Allemagne de l'Est, fassent de l'AfD le parti le plus fort de leurs régions. Aucun chancelier, pas même Merz, ne peut ignorer ce fait.
Pour tous ceux qui sont frustrés par les résultats électoraux et les conditions qui règnent dans le pays bigarré de l'Ouest, il reste une consolation: il y a une Allemagne qui veut continuer à être l'Allemagne. Là-bas, il y a aussi de nombreuses maisons vides et des appartements bon marché. Les gens entre Rostock et Dresde sont souvent plus pauvres qu'à l'Ouest, mais beaucoup moins laissés pour compte sur le plan matériel. Cela donne à l'ancienne et malveillante exhortation du temps de la guerre froide ("Alors va donc de l'autre côté!") une résonance bien différente, beaucoup plus agréable. Car c'est uniquement à l'Est que le vote a clairement été en faveur de l'avenir de notre peuple.
Qui est Wolfgang Hübner ?
Auteur pour PI-NEWS, Wolfgang Hübner écrit depuis de nombreuses années pour ce blog, principalement sur des sujets de géopolitique, de fascisme de gauche, d'islamisation de l'Allemagne et de liberté d'expression. L'ancien élu municipal et président du groupe "Bürger für Frankfurt" (BFF) a démissionné de son mandat à la fin d'octobre 2016 au Römer de Francfort. Le passionné de cyclisme est joignable via sa page Facebook et son canal Telegram. En outre, on peut constater que : "Qui vote CDU, vote guerre."
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La question du Groenland
La question du Groenland
Ronald Lasecki
Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2025/01/kwestia-grenl...
Avec une population de 56.000 habitants et sans armée propre, le Groenland ne réunit pas les conditions pour être un État indépendant. Avec une population de 6 millions d'habitants et une armée de seulement 83.000 hommes, le Danemark n'est pas en mesure de contrôler les 2,16 millions de kilomètres carrés du Groenland, situé à 2900 kilomètres de la métropole.
Pourquoi le Danemark est-il devenu une métropole coloniale ?
Le destin des petits États comme le Danemark n'est pas d'avoir un empire, mais d'être dans un empire. L'accession de Copenhague au rôle de capitale coloniale a été rendue possible par l'héritage historique particulier de la péninsule du Jutland, mais surtout par l'inclusion du Danemark dans la famille des États européens, à une époque où l'importance de l'Europe dans le monde était décidée par des puissances bien plus fortes que le Danemark. Le Danemark ne serait pas devenu un État colonial s'il ne s'était pas nourri de son héritage nordique et du pouvoir et du prestige de puissances telles que l'Angleterre, la France et l'Allemagne.
Pourquoi le Danemark a-t-il cessé d'être une métropole coloniale ?
Le crépuscule de la position impériale de la Grande-Bretagne - en particulier dans l'hémisphère occidental, où Londres a progressivement perdu des positions dans le nord du continent américain et dans le bassin des Caraïbes - a privé les possessions danoises de l'hémisphère occidental de la dépendance nécessaire à l'égard d'une puissance extérieure pour les soutenir. À son tour, l'échec des aspirations à la puissance de l'Allemagne au 20ème siècle a bloqué la possibilité d'émergence d'un centre de pouvoir qui pourrait combler le vide post-britannique en tant que point d'appui pour le Danemark.
Internationalisation de la question groenlandaise
Une amélioration de la position du Danemark au Groenland serait donc possible aujourd'hui sous réserve de l'émergence d'une telle constellation de forces extérieures susceptibles d'équilibrer la puissance de la bannière étoilée. Une mesure ad hoc pourrait consister à faire ce que Washington craint le plus: que Copenhague attire les capitaux chinois et l'armée russe sur la plus grande île du monde. En internationalisant ainsi la question groenlandaise, les États-Unis ne seraient plus seulement confrontés à leur protectorat danois, mais à deux de leurs plus sérieux rivaux dans le monde.
Création d'un empire européen
Une entreprise plus ambitieuse consisterait à créer une armée et une autorité politique unique et souveraine au sein de l'Union européenne. Les États-Unis, forts de 340 millions d'habitants, se heurteraient alors à une puissance européenne de 440 millions d'habitants. La capitale, la marine et l'aviation du Danemark ne suffiront jamais à défendre le Groenland, mais les mêmes moyens de l'Union européenne suffiraient déjà, quand, par exemple, la France est capable d'utiliser ses propres moyens nationaux, bien plus modestes, pour sécuriser efficacement ses possessions en Polynésie et en Amérique du Sud.
Créer une confédération eurasienne
En combinant les deux approches décrites ici, l'Union européenne devrait non seulement s'unir politiquement et militairement, mais aussi se rapprocher géopolitiquement des centres de pouvoir eurasiatiques afin de contrebalancer plus facilement la domination de la superpuissance nord-américaine. La Chine représente les ressources humaines, le capital et la technologie. La Russie, c'est un grand espace et des ressources militaires inébranlables. La Russie continentale et les eaux de l'Arctique russe sont les voies les plus courtes pour relier les deux centres de civilisation les plus importants aux confins occidental et oriental de l'Eurasie. Une alliance entre l'Union européenne, la Russie et la Chine et le renouvellement de la route de la soie au profit des trois partenaires est une conclusion qui s'impose d'emblée.
Il est bien sûr dans l'intérêt des États-Unis d'Amérique de ne pas permettre un tel scénario, car sa mise en œuvre réduirait considérablement l'influence de la bannière étoilée et les priverait de leur position d'hégémon mondial. Par conséquent, les empires eurasiens devraient signer un accord visant à supprimer l'influence des États anglo-saxons sur l'« île du monde » et à bloquer la pénétration anglo-saxonne sur notre continent commun. Pour commémorer l'éminent combattant de la liberté de l'Europe, ce concept pourrait être appelé la « Doctrine Jean Thiriart ».
Pourquoi être européen ?
Il serait toutefois nécessaire à ce stade de souligner pourquoi les Groenlandais (et potentiellement les Canadiens aussi), et surtout les Européens eux-mêmes, devraient choisir de faire partie de l'Empire européen plutôt que d'être une colonie des États-Unis ? Il faudrait souligner la différence entre l'héritage historique de l'Europe et celui des États-Unis. Comme l'a souligné un historien, les cultures européenne et nord-américaine sont toutes deux des cultures du temps linéaire, mais la première est une culture de la durée, qui s'exprime dans le rôle central de l'écriture, tandis que la seconde est une culture du changement, qui s'exprime dans le rôle accru des images.
Les États-Unis sont libéraux, tandis que l'Europe adopte un style politique plus "communautaire". Dans sa proposition au monde, l'Europe devrait donc opposer les droits des peuples aux droits de l'individu. Les Inuits du Groenland devraient être informés de ce que les militaires et les sociétés capitalistes yankees ont fait, au nom des droits individuels, aux Chamorros, aux indigènes des îles Chagos et aux représentants d'autres peuples dont les ancêtres se sont installés dans des lieux identifiés par Washington comme cruciaux pour la « préservation de la liberté dans le monde ».
La culture européenne de la durée s'accompagne d'une appréciation des institutions symbolisant la continuité historique et la primauté de la politique sur l'économie et de l'esprit sur la matière. Le Danemark et quelques autres pays européens sont encore des monarchies aujourd'hui. Contrairement aux cabinets danois, la personne du roi Frédéric X est très populaire parmi les Groenlandais et si le Danemark réussit à préserver le Groenland, c'est en grande partie grâce au roi. Dans le reste de l'Europe, les dynasties monarchiques devraient également être valorisées, ne serait-ce qu'en tant qu'institutions culturelles, tandis que la structure politique de l'Europe devrait être basée sur le modèle de l'Empire.
Le Danemark ne se voyait pas comme partie prenante dans le projet européen
Le problème est que le Danemark a toujours torpillé le projet européen. Adolf Hitler pensait que le plus grand soutien à son projet de reconstruction de l'Europe viendrait des pays nordiques, de l'Angleterre et des États-Unis. En réalité, ces peuples étaient déjà à l'époque à l'avant-garde du libéralisme et s'opposaient fermement au projet national-socialiste. Le patriotisme européen, quant à lui, s'est surtout manifesté chez les peuples du Sud, méprisés par Hitler : Italiens, Français, Belges, Espagnols.
Après la défaite allemande face à la coalition dirigée par les puissances anglo-saxonnes, le Danemark, menacé surtout par le Reich, devient un pilier de l'OTAN, une projection de l'influence anglo-saxonne, et une résistance à l'Union européenne qui exprime, entre autres, les aspirations d'émancipation de la France au 20ème siècle et de l'Allemagne au 21ème siècle. La série Borgen effraie les téléspectateurs non pas avec l'impérialisme américain, mais avec ce qui pourrait en protéger le Danemark et le Groenland : les investissements chinois au Groenland et la pénétration militaire russe dans cette région. Le Danemark préfère coincer la Russie dans la Baltique plutôt que de défendre cet espace maritime contre les Anglais et les Yankees.
L'Europe devrait se transformer en une tellurocratie
Pour stopper l'expansionnisme de la Bannière étoilée dans l'Arctique et au Groenland, le Danemark et l'Europe devraient changer leur code géopolitique et retrouver en eux leurs identités traditionnelles. Se libérer de l'individualisme pour devenir une communauté à base ethnique. Au lieu de poursuivre le changement pour le changement, ils devraient nourrir leur identité. Devenir les gardiens de leur patrimoine au lieu de le rejeter et d'en avoir honte. Les pays de l'Union européenne devraient cesser d'être occidentaux et se redécouvrir en tant qu'Europe. Ils devraient redécouvrir le noyau eurasien de leur esprit, de leur culture et de leur identité, s'enraciner à nouveau dans le continent eurasien et y puiser leur force vitale.
Ronald Lasecki
13:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, danemark, groenland, géopolitique | |
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Quels sont les plans de Trump pour la bande de Gaza ?
Quels sont les plans de Trump pour la bande de Gaza ?
Damir Nazarov
Juste après la signature d'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le nouveau président des États-Unis a indirectement laissé entendre ses plans concernant une partie de la Palestine.
Quelques jours après avoir émis ses réflexions sur l'avenir de la bande de Gaza, Trump a commencé à fantasmer sur le thème du transfert des Palestiniens en Égypte et en Jordanie, déclenchant instantanément une réaction négative de la part des régimes des pays arabes mentionnés. Étant donné les énormes investissements du lobby sioniste dans la campagne présidentielle de Trump, il est évident que, tout comme lors de son premier mandat, le leader de M.A.G.A. sera contraint de soutenir tous les plans extrémistes d'occupation sioniste. L'expansion d' "Israël" aux dépens de la Syrie, de la Cisjordanie et même de la Jordanie a officiellement pour objectif une soi-disant "stratégie de lutte contre les défis extérieurs". De plus, les "Israéliens" ne semblent pas être troublés par lanature allié de l'autocratie hachémite, l'activité intense des collaborateurs de "l'Autorité palestinienne" pour réprimer la résistance et le désir des jihadistes syriens de "coexister pacifiquement avec Israël". Tout cela parce que, pour Netanyahu, les opérations en Syrie et en Cisjordanie servent non seulement de manoeuvre de diversion pour son électorat après une défaite à Gaza et dans le sud du Liban, mais aussi comme un coup tactique pour poser des problèmes à la Chine.
Pour comprendre le véritable plan du cabinet Netanyahu et de ses radicaux, il convient de garder à l'esprit les réflexions de Trump sur la bande de Gaza, où il a fait allusion à la "mer" qui baigne la région libérée de la Palestine. Le meurtrier de Soleimani et de Muhandis faisait référence à la mer Méditerranée, qui est un point clé du parcours du soi-disant "corridor indien". Ainsi, les paroles de Trump concernant Gaza et l'expansion de l'intervention sioniste vers l'est doivent être considérées dans le cadre de la création d'un corridor économique et de transport "Inde-Moyen-Orient-Europe" (IMEC), qui a été officiellement présenté lors du sommet du G20 en septembre 2023. Le "renaissance" du plan de construction de la route indienne vers l'UE s'inscrit parfaitement dans la stratégie de Trump pour contrer le projet chinois de la "route de la soie". Ainsi, la nouvelle administration américaine commence modestement, en tentant d'éliminer le HAMAS à Gaza par le biais de la déportation violente des Palestiniens, puis en "s'attaquant" aux autres figures clés de l'"Axe de la Résistance". Cela, dans la logique néoconservatrice, devrait affaiblir les positions de la Chine dans son principal agenda de politique étrangère anti-américaine au Moyen-Orient. En cas de succès des plans des faucons républicains, même Erdogan pourrait être menacé de liquidation, lui qui a auparavant critiqué le "corridor indien" plus que quiconque.
Avec le temps, une série d'experts occidentaux, tenant compte de la lutte entre les deux projets économiques, indiqueront sûrement que le HAMAS a entrepris une "attaque soudaine" contre les sionistes le 7 octobre 2023, afin de faire échouer les plans du G20 pour la construction de l'IMEC. Cependant, les révélations des leaders des Brigades al-Qassam montrent que le HAMAS a porté un coup préventif pour empêcher Netanyahu de commencer l'intervention dans la bande de Gaza. La direction du HAMAS a reçu quelques jours avant son opération un certain nombre de documents selon lesquels les sionistes avaient planifié des frappes aériennes soudaines, suivies d'une invasion terrestre. Ayant obtenu des preuves des plans des "Israéliens", le HAMAS a décidé d'agir en premier. Rappelons maintenant la date de la proclamation du corridor économique "Inde-Moyen-Orient-Europe" et comprenons que Netanyahu a voulu liquider rapidement la "menace palestinienne" à l'égard du corridor indien, mais cela n'a pas fonctionné.
Les sionistes n'ont pas réussi à éliminer militairement l'opposition palestinienne à l'agenda impérialiste de septembre 2023 ; il est maintenant temps de recourir à la diplomatie, d'où la venue de Trump.
12:14 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corridor indien, donald trump, gaza, palestine, levant, israël, proche-orient | |
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mardi, 25 février 2025
À l’intersection de la géopolitique et de l’économie: l’Égypte relance sa production automobile
À l’intersection de la géopolitique et de l’économie: l’Égypte relance sa production automobile
Peter W. Logghe
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°197, février 2025
Dans la ville d'October, à proximité immédiate de la capitale égyptienne Le Caire, de nouvelles entreprises émergent, susceptibles de jouer un rôle clé dans la relance de l'économie égyptienne – non sans importance pour l'économie mondiale et pour notre propre économie. Il s'agit d'implantations d'entreprises chinoises de construction automobile. La ville d'October incarne la stratégie industrielle de la Chine en Afrique.
En janvier, une usine du constructeur chinois Geely a été inaugurée. Parmi les invités figuraient Mustafa Madbouli, Premier ministre égyptien, et Song Yun, vice-président de Geely. Chaque année, 30.000 voitures devraient sortir de cette chaîne de production (pour le moment), principalement destinées au marché intérieur égyptien. Il s'agira d'une usine CKD ou « Completely Knocked Down » – ce qui signifie que des pièces détachées en provenance de Chine seront assemblées pour former des véhicules. Cela permet d'éviter en grande partie les droits d'importation, tout en créant des emplois locaux. L'inconvénient est que ce modèle de production n'entraîne pas la création de modèles de production locaux en Égypte et maintient une dépendance persistante envers le pays producteur (la Chine, donc).
Le CKD est une solution intermédiaire pour les constructeurs automobiles, entre une production 100% locale (avec une chaîne d'approvisionnement complète) et l'importation de véhicules entièrement finis. Le CKD joue un rôle central pour les multinationales cherchant à conquérir certains marchés émergents en stimulant l'économie locale tout en gardant le contrôle sur le produit.
Ce n'est pas le premier constructeur automobile chinois sur cette nouvelle "plateforme" égyptienne
Il n'est pas surprenant que cette nouvelle "plateforme" pour les entreprises de construction automobile en Égypte ait attiré l'attention d'autres grandes entreprises chinoises. SAIC, producteur chinois et propriétaire de MG, a annoncé fin décembre 2024 un investissement lourd de 135 millions de dollars pour ouvrir une usine en Égypte, également à October City.
En novembre 2024, une autre entreprise, EXCEED, marque filiale de Chery, a ouvert ses portes. De plus, l'entreprise chinoise BAIC a signé un accord avec l'Égypte pour créer une usine de production de véhicules électriques à October City. D'ici la fin de 2025, l'usine devrait produire 20.000 véhicules électriques par an, avec une part importante de véhicules destinés à l'exportation.
Les ouvertures d'entreprises consécutives témoignent du succès du programme gouvernemental appelé AIDP ou Automotive Industry Development Program, lancé en 2022. Son objectif principal est de faire de l'Égypte une puissance régionale en matière de production automobile. Pour ce faire, l'Égypte utilise des avantages fiscaux, des subventions énergétiques pour les entreprises et d'autres impulsions financières pour les constructeurs automobiles souhaitant s'installer en Égypte.
Une longue tradition automobile
L'Égypte possède d'ores et déjà une longue tradition dans le secteur de la construction automobile. En effet, l'Égypte a signé en 1961 un accord de licence avec le constructeur automobile italien Fiat, une étape cruciale dans la modernisation de l'industrie en Égypte. Désormais, l'Égypte pouvait construire localement des véhicules Fiat et poser les bases de sa propre industrie automobile. Fiat a non seulement fourni à l'Égypte la technologie, mais aussi diverses compétences industrielles. Il n'est donc pas surprenant que les modèles de voitures les plus populaires en Égypte aient presque tous été des Fiat: les modèles 128, 125, 124 et la Fiat 1100. On voyait encore longtemps la Fiat 128, la Fiat 124 et, dans une moindre mesure, la Fiat 1100 comme taxis dans le paysage urbain égyptien.
Dans les années 1970, après la guerre de Yom Kippour, le président égyptien Anwar Sadat souhaitait élargir le secteur automobile. Il a introduit une politique nommée ODEP ou Open Door Economic Policy, qui a attiré des investisseurs étrangers. Mercedes Benz, Jeep et General Motors ont ouvert des usines dans le pays nord-africain, incarnant un élan économique qui a pris fin avec la chute du régime Moubarak en 201 : de nombreux constructeurs automobiles européens et américains ont cessé leurs activités, et l'économie automobile égyptienne est tombée dans l'impasse. Il est clair que le rôle des précurseurs européens s'est estompé et que les Chinois ont profité de ce vide.
C'est un exemple de plus montrant comment l'économie joue un rôle important dans les bouleversements géopolitiques. Et comment le continent européen est confronté à sa propre inertie face à ces défis géopolitiques, tandis que d'autres s'installent sans difficulté.
15:41 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : économie, industrie, industrie automobile, égypte, automobiles chinoises, afrique, affaires africaines | |
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Députée européenne de la FPÖ autrichienne, Petra Steger demande clairement l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie
Députée européenne de la FPÖ autrichienne, Petra Steger demande clairement l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie
La députée européenne Petra Steger (FPÖ) fait entendre une exigence claire concernant l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie.
Source: https://unser-mitteleuropa.com/160421
« L'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie ne peut se faire que conjointement à une offensive d'expulsion des demandeurs d'asile syriens », déclare Petra Steger dans un communiqué de presse du 24 février.
« Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont unanimement approuvé aujourd'hui plusieurs textes juridiques qui suspendent temporairement les sanctions en vigueur depuis des années contre la Syrie dans les domaines bancaire, énergétique et des transports. Cependant, la députée européenne FPÖ Petra Steger souligne qu'il manque une mesure essentielle : « L'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie n'est un pas dans la bonne direction que si les conditions sont également créées pour renvoyer immédiatement les demandeurs d'asile syriens dans leur pays. Il ne peut pas être question que la Syrie soit soulagée économiquement pendant qu'un million de Syriens restent en Europe et des centaines de milliers en Autriche, alors qu'ils sont nécessaires de manière urgente pour la reconstruction de leur pays ! ».
Elle souligne également que le retour des réfugiés syriens contribue non seulement au développement de la Syrie, mais réduit aussi les risques en matière de sécurité dans les pays d'accueil: « Alors que l'UE permet à la Syrie de faire un grand pas économique en avant sans mettre en œuvre les mesures d'accompagnement nécessaires, l'Autriche reste un foyer pour les migrants illégaux, qui mettent gravement en danger la sécurité de la population autrichienne. L'attaque terroriste barbare d'un Syrien à Villach nous a récemment rappelé les dangers d'une immigration de masse incontrôlée. Par conséquent, l'urgence en Europe – et en particulier en Autriche – est d'initier une vague d'expulsions contrôlées vers la Syrie ! »
La députée Petra Steger est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) | Membre suppléant de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE).
14:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, actualité, europe, affaires européennes, petra steger | |
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