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lundi, 09 décembre 2024

La trajectoire insoutenable de la dette américaine

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La trajectoire insoutenable de la dette américaine

Par Giacomo Gabellini

Source : Strategic Culture & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-traiettoria-in...

À la fin du deuxième trimestre 2024, la dette fédérale des États-Unis atteignait 34.831 milliards de dollars, contre 32.332 milliards enregistrés au même moment en 2023, soit une augmentation annuelle d’environ 2500 milliards. À titre de comparaison, la dette publique totale de l’Italie s’élève à environ 2900 milliards d’euros. Parmi cette masse colossale, un peu plus de 27.000 milliards de dollars sont considérés comme marketable, c’est-à-dire qu’ils appartiennent à la catégorie des titres négociables sur le marché. De ceux-ci, plus de 14.000 milliards correspondent à des obligations d’une durée de deux à dix ans (Notes), plus de 5800 milliards à des bons d’un an ou moins (Bills), environ 4500 milliards à des obligations à trente ans (Bonds), un peu plus de 2000 milliards à des titres indexés sur l’inflation de cinq, dix ou trente ans (Treasury Inflation-Protected Securities), et un peu moins de 600 milliards à des obligations à taux variable de deux ans (Floating Rate Notes).

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La proportion relativement faible des titres à long terme dans cet ensemble constitue un défi constant pour les dirigeants américains, car ils doivent refinancer les dettes arrivant à échéance dans un contexte de croissance astronomique et apparemment inarrêtable de la dette totale. Cela est d’autant plus problématique qu’environ 8000 milliards de dollars de titres négociables sont détenus par des investisseurs étrangers, notamment des investisseurs institutionnels qui prennent progressivement la place des banques centrales. Contrairement à ces dernières, qui achètent généralement des titres américains pour des raisons géostratégiques ou de gestion des actifs commerciaux, les fonds de pension, fonds d’investissement et hedge funds agissent uniquement pour des motifs spéculatifs. Ils acquièrent des titres américains en raison de leur rentabilité, soutenue par les taux d’intérêt élevés appliqués par la Réserve fédérale depuis plus de deux ans. Cependant, une baisse des taux, devenue pressante en raison de l’ampleur spectaculaire des dépenses liées au paiement des intérêts sur la dette (estimées à 1200 milliards de dollars pour l’exercice fiscal en cours), pourrait inverser cette tendance. Cette somme gigantesque a été multipliée par 2,6 depuis 2021 et représente actuellement 13,5% du budget fédéral, se plaçant derrière les dépenses combinées de Medicare et Medicaid (1700 milliards) et des programmes de sécurité sociale (1500 milliards), mais dépassant nettement le budget total du Pentagone (817 milliards de dollars).

Au premier trimestre 2024, l’économie américaine a enregistré une croissance de 1,6% du PIB, soit un point de moins que les prévisions, alors que l’inflation annualisée a atteint 3,7%, contre 2% au quatrième trimestre 2023. Ces chiffres préoccupants ont conduit la Réserve fédérale à reporter la baisse des taux d’intérêt prévue au trimestre suivant, où la croissance s’est révélée supérieure aux attentes (2,8% contre 2%) et l’inflation conforme aux prévisions (2,9% contre 2,7%). La réduction de 0,25% du taux directeur par la Fed n’a donc été mise en œuvre qu’après des données relativement encourageantes et, surtout, après un éditorial cinglant publié par le Financial Times. Ce dernier qualifiait le niveau colossal de la dette fédérale américaine de véritable « éléphant dans la pièce », connu de tous mais ignoré ouvertement.

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Dans cet article, le journal londonien, une référence pour la City, a repris les avertissements de Phillip Swagel, directeur du Congressional Budget Office (CBO), qui a déclaré que le poids croissant de la fiscalité aux États-Unis suivait une trajectoire « sans précédent », risquant de déclencher une crise comparable à celle provoquée au Royaume-Uni par les réactions des marchés financiers aux propositions fiscales du gouvernement de Liz Truss en 2022. Selon les estimations du CBO, le ratio dette/PIB des États-Unis dépassera d’ici la fin de la décennie le pic historique de 106% atteint pendant la Seconde Guerre mondiale et continuera de croître. Il est également prévu que le déficit budgétaire moyen atteindra 5,5% du PIB jusqu’en 2030, soit environ deux points de pourcentage de plus que la moyenne depuis 1940, tandis que les paiements nets d’intérêts, actuellement proches de 3% du PIB, continueront d’augmenter.

Pour Swagel, les États-Unis « n’ont pas encore atteint » le point critique où se trouvait le Royaume-Uni, mais le maintien de taux d’intérêt élevés provoquerait inévitablement une réaction des marchés comparable à celle qui a précipité la chute du gouvernement de Liz Truss. Le Financial Times insiste sur l’urgence pour le Congrès d’agir avant que « les traders, pris de panique, ne forcent les législateurs américains à le faire ».

À propos d’un futur État minuscule

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À propos d’un futur État minuscule

par Georges Feltin-Tracol

Passée inaperçue dans le flot de l’actualité, l’information survenue au cours du mois de septembre aurait ravi l’excellent polygraphe Jean-Claude Rolinat qui traite souvent dans ses ouvrages des bizarreries géo-historiques, en particulier les États de dimension réduite.

Le continent européen compte plusieurs confettis étatiques. D’une superficie supérieure à 2 km², la principauté de Monaco fait figure de géant par rapport à la Cité du Vatican (0,44 km²) située à l’intérieur de la ville de Rome et en y incluant quelques dépendances extérieures telles la résidence pontificale de Castel Gandolfo dans la campagne latine. Mais, contrairement aux idées reçues, le Vatican a un sévère concurrent lui aussi présent dans la Ville éternelle au palais de la rue Condotti (photo, ci-dessous) pour être plus précis encore: l’Ordre de Malte.

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La convention de Vérone de 1822 reconnaît la souveraineté de cet ordre religieux, militaire et hospitalier. Mieux, le 5 décembre 1999, le gouvernement maltais lui a concédé pour une durée de 99 ans la pleine souveraineté du fort Saint-Ange situé en face de La Valette, la capitale de cette île méditerranéenne. Bien que vassal du pape, l’Ordre bénéficie de l’extraterritorialité sur ses bâtiments, de représentations diplomatiques dans le monde, du droit de battre monnaie (l’écu) et d’émettre des timbres. Sa superficie est de 0,02 km². L’ incroyable projet de l’actuel premier ministre socialiste albanais Edi Rama ne remet pas en cause ce record géographique. Le « Pays des Aigles » va probablement donner 0,11 km² pris dans l’Est de Tirana, sa capitale, à l’Ordre bektachi qui retrouverait une assise territoriale souveraine (plan et drapeau, ci-dessous).

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Le bektachisme est un groupe soufi chiite en partie lié aux alévis de Turquie, une autre variante du chiisme. C’est d’ailleurs un alévi réputé pour son érudition et son mysticisme, Haci Bektas Veli (vers 1209 – vers 1271) (illustration, ci-dessus), qui en porte la fondation. Considéré par les confréries soufies comme l’un des quatre piliers spirituels de l’Anatolie, Haci Bektas Veli propose une lecture exotérique et des interprétations ésotériques du Coran. Comme les alévis, les bektachis n’ont pas de mosquée. Ils célèbrent l’imam Ali, le quatrième calife et gendre du prophète Mahomet. Ils tolèrent la consommation d’alcool. Leurs femmes ne portent pas de foulard. Wahhabites et salafistes les perçoivent comme des impies et des traîtres.

Foi officielle du corps d’élite des Janissaires sous l’Empire ottoman, le bektachisme se répand principalement dans les Balkans où, en dépit des vicissitudes tragiques de l’histoire, il perdure à la différence de l’Irak et de l’Égypte. En outre, une communauté bektachie se développerait aux États-Unis dans le Michigan. En Turquie où le bektachisme, à l’instar des alévis, n’est pas reconnu par l’État turc, ses fidèles s’estimeraient néanmoins entre 8 et 14% de la population. Dans sa volonté implacable de nation laïque, Mustafa Kemal Atatürk incita les instances bektachies à quitter la Turquie pour s’installer en Albanie. Dans les décennies 1930 – 1940, l’Ordre bektachi disposait d’un territoire privilégié de 0,36 km². Il fut supprimé dès 1945 par les communistes d’Enver Hodja, pourtant lui-même issu d’une famille bektachie. État officiellement athée, l’Albanie stalinienne et maoïste s’attaquait à toutes les religions.

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De nos jours, les bektachis d’Albanie, du Kosovo, de Macédoine du Nord, de Bosnie – Herzégovine et du Sandjak serbe de Novi Pazar suivent l’enseignement spirituel et éthique de leur huitième chef religieux, le Baba Mondi alias Edmond Brahimaj (photo, ci-dessus). Né en 1959, il officia d’abord dans l’armée populaire albanaise entre 1982 et 1991. À la chute du communisme en 1992, il démissionna de l’armée et se tourna vers le soufisme. Vers 1996, il devint derviche bektachi avant d’évoluer progressivement au sein du bektachisme.

En approuvant ce projet d’État bektachi, le Baba Mondi s’inspire ouvertement de l’exemple vatican. Ce nouvel État théocratique n’accueillerait que les dede et les baba (les responsables religieux communautaires) ainsi que le personnel administratif. Il regarde aussi avec intérêt le précédent lusitanien de l’Aga Khan en 2016.

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Cette année-là, le guide spirituel chiite ismaélien nizarite acquit en plein centre de Lisbonne, le palais de Mendonça (photo), afin de le promouvoir en siège international de son imamat. Né en 1936 et titulaire des nationalités britannique, canadienne et portugaise, l’Aga Khan IV cherche à transformer sa notoriété spirituelle en influence supranationale majeure. Pour mieux asseoir cette ambition, le gouvernement portugais a, d’une part, octroyé au palais un statut diplomatique spécifique et, d’autre part, offert d’avantageuses exonérations fiscales à son propriétaire.

L’Aga Khan des ismaéliens et le Baba Mondi des bektachis aimeraient jouer au-delà du seul monde musulman le rôle médiatique longtemps tenu par le Dalaï Lama. Leur simple présence indispose les tarés takfiristes et autres suppôts de Daech et d’Al-Qaïda. Dans un monde occidental matérialiste et surindividualiste en déclin profond, la présence en Europe de divers pôles de spiritualité témoigne au même titre que le Mont Athos, El Palmar de Troya en Andalousie, voire des multiples foyers solsticiaux païens, de l’incontestable permanence du sacré. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 136, mise en ligne le 3 décembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

dimanche, 08 décembre 2024

La démocratie à géométrie variable de l’Occident collectif

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La démocratie à géométrie variable de l’Occident collectif

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/la-democrazia-a-geometria-varia...

Que fait-on lorsqu’on perd les élections? Peut-être un peu d’autocritique, on se questionne sur les raisons de l’échec, on blâme le destin cynique et cruel, ou encore on accuse les électeurs de ne pas avoir compris les propositions des perdants. Des réponses du passé. L’Occident collectif est plus moderne, plus avancé. Alors, tout simplement, il rejette les résultats des urnes.

Et il attribue la faute à d'hypothétiques ingérences russes. Un peu comme les fausses armes chimiques irakiennes utilisées pour justifier l’invasion anglo-américaine et la mort de centaines de milliers d’Irakiens.

Ainsi, en Géorgie, l’Occident collectif organise une protestation spontanée dans la rue pour renverser le gouvernement nouvellement réélu. Réélu grâce à Moscou, bien sûr. Pendant ce temps, dans la démocratique Roumanie, le premier tour de l’élection présidentielle est annulé parce qu’il est inadmissible que le candidat désapprouvé par Bruxelles ait remporté la victoire. Et peu importe qu’il aurait perdu de toute façon au second tour. Mieux vaut ne pas prendre de risques.

Cependant, il est parfaitement acceptable qu’en Moldavie, les électeurs locaux aient rejeté la dirigeante au service de l’OTAN, car les votes par correspondance, provenant uniquement des pays amis, ont ensuite inversé les résultats. Ainsi, la volonté de ceux qui vivent dans leur propre pays ne compte pas, face aux choix de ceux qui l’ont quitté.

Mais malheur à quiconque ose parler de fraude lorsque les « bons » remportent la victoire. Voilà leur démocratie, une démocratie à géométrie variable.

Si Homs tombe, la Syrie sera brisée

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Si Homs tombe, la Syrie sera brisée

Par Daniele Perra

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/se-cade-homs-la-s...

Note de la rédaction: Cet article a été publié puis traduit avant l'effondrement brutal et soudain du régime baathiste d'Assad. Il donne néanmoins des informations précieuses pour comprendre la situation tragique de la Syrie et permet de tirer des leçons pour l'avenir.

L'effondrement (provoqué) du processus d’Astana aura également des répercussions significatives sur le théâtre ukrainien. Il est peu probable que la Russie accepte à nouveau une paix de compromis qui ne fait que geler (temporairement) un conflit à ses frontières, avec la possibilité que son rival direct se renforce au fil du temps.

Il va sans dire que le processus d’Astana représentait une petite pierre militaire dans la construction d’un système global multipolaire, ainsi qu’une défaite évidente des plans israélo-américains pour la Syrie. La solution, bien que temporaire, au conflit avait en effet été trouvée en marginalisant les exigences de l’Occident (partiellement représenté par la Turquie).

Si les miliciens djihadistes du HTS (inutile de les appeler « insurgés » ou « rebelles », il faut nommer les choses par leur nom) atteignent Homs et divisent la Syrie en deux, en séparant la côte méditerranéenne (une région avec une forte présence alaouite, minorité à laquelle appartient la famille Assad) du reste du pays, alors la Syrie telle que nous la connaissons aujourd’hui cessera d'exister. Dans ce cas, le risque devient également très élevé pour les bases russes de Tartous et Lattaquié.

L’effondrement de l’armée arabe syrienne n’est pas particulièrement surprenant si l’on considère qu’elle est en guerre de manière ininterrompue depuis 13 ans sur plusieurs fronts (comme celui de Deir ez-Zor, qui n’a jamais connu de réelles trêves) et qu’elle est attaquée presque quotidiennement par Israël (ciblant principalement des dépôts d’armes et des voies de transport). À cela s’ajoute le lourd régime de sanctions imposé par la première présidence Trump (le tristement célèbre Caesar Act), qui a effectivement privé le peuple syrien des biens de première nécessité, partiellement compensés par le soutien russo-iranien, et a facilité le pillage des ressources pétrolières syriennes, toujours en cours dans les régions sous contrôle des SDF et des États-Unis.

Si Homs tombe, la Syrie sera divisée en deux, et Damas sera directement menacée. À ce moment-là, l’avenir de ce pays du Levant pourrait se diriger vers une division en trois parties : une zone orientale sous le contrôle direct des SDF (Kurdes) et des États-Unis; une zone centrale sous le contrôle du HTS, de la Turquie et (indirectement) d’Israël (qui pourrait étendre son influence au-delà du plateau du Golan, comme le rêve Smotrich); et la côte méditerranéenne sous influence russe (il est peu probable qu’une menace directe pèse sur les bases russes), qui deviendrait une sorte d’enclave alaouite.

En d'autres termes, cela représenterait le triomphe d’un plan Yinon renouvelé: le Liban serait isolé et prêt à adhérer aux Accords d’Abraham une fois que le Hezbollah, privé de ravitaillement, serait marginalisé et militairement vaincu.

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Une alliance transpartisane droite-gauche prend forme: le BSW vote à nouveau pour une motion de l’AfD

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Une alliance transpartisane droite-gauche prend forme: le BSW vote à nouveau pour une motion de l’AfD

Dresde. Des situations exceptionnelles donnent parfois lieu à des alliances exceptionnelles. Au Parlement régional de Saxe, l’AfD et l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) ont à nouveau voté ensemble sur une question politique importante, s’opposant à la majorité des partis établis.

Comme il y a quelques semaines à propos de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion du COVI D-19, il s’agissait cette fois de la question de la paix en Europe, et plus précisément du stationnement de nouveaux missiles américains en Allemagne. Les deux partis considèrent cela comme une menace massive et un risque accru de guerre. C’est pourquoi le BSW a soutenu une motion de l’AfD intitulée « La paix plutôt que les missiles ». La motion visait à exhorter le gouvernement régional de Saxe à « s’engager activement pour une politique de paix ».

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Le chef du groupe parlementaire de l’AfD, Urban (photo), a justifié la motion en déclarant : « Ces missiles deviendraient la première cible stratégique des armes nucléaires russes. » Selon lui, le stationnement des missiles américains en Allemagne comporte de grands dangers : « Nous nous transformons en cible d’une frappe nucléaire en retour. » Lors du débat, la CDU a défendu sa politique de soutien au stationnement des missiles, affirmant qu’il s’agissait d’une réponse de l’OTAN à « l’agression de la Russie ».

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Sabine Zimmermann (photo), la présidente régionale du BSW, a de son côté accusé la SPD – qui, en tant que parti du chancelier dans la coalition « feu tricolore » à Berlin, approuve également le stationnement – de jeter l’héritage de Willy Brandt « à la poubelle de l’Histoire ». Quant aux Verts, elle a affirmé qu’ils avaient trahi leurs idéaux depuis longtemps. La demande de la CDU d’orienter toujours plus de missiles vers la Russie a également été jugée erronée. Bien qu’elle affirme « profondément » se méfier des intentions pacifiques de l’AfD, Zimmermann a déclaré: «Nous ne refuserons pas notre vote à une motion qui est directement copiée de notre programme électoral».

Jörg Scheibe, coprésident du BSW, a également défendu le soutien à la motion de l’AfD: « Même si cette motion émane du groupe parlementaire de l’AfD, elle est néanmoins correcte et mérite notre soutien » (rk).

Source: Zu erst, Décembre 2024.

Turbo Amérique

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Turbo Amérique

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/06/turbo-amerikka/

Tous les conflits en cours en Ukraine, en Syrie, en Palestine, ainsi que les tentatives de coups d'État en Géorgie et ailleurs sont liés et font partie de la stratégie des puissances en place pour maintenir leur hégémonie. Washington reste le principal centre de ce pouvoir, mais Londres, les bastions eurocratiques de Bruxelles, les puissances asiatiques occupées, la Turquie et le bastion anglo-sioniste d'Israël au Moyen-Orient sont également en jeu.

Compte tenu du succès de la Russie en Ukraine, l'Occident a décidé d'étendre la guerre à d'autres points chauds dans le monde. La Russie n'a pas les ressources nécessaires pour une telle confrontation mondiale, donc ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est l'implication active de partenaires stratégiques tels que l'Iran. Si la Chine ne s'implique pas pleinement non plus, mais reste à l'écart, l'avenir de Pékin sera bien pire lorsqu'il s'agira d'affronter les États-Unis.

Si les choses continuent ainsi, le « monde multipolaire » dont on parle tant ne verra pas le jour et la « Turbo-Amérique » continuera de mener la danse. Le retour de Trump à la Maison Blanche ne changera rien sur le fond, mais les Républicains continueront simplement là où les Démocrates de Biden se sont arrêtés: la Russie et la Chine seront simultanément disciplinées et le terrain de jeu pour l'hégémon qui s'affirme sera le monde entier, et pas seulement l'Ukraine ou la mer de Chine méridionale.

Comme nous l'avons vu lors de l'opération militaire russe en Ukraine, l'Union européenne et ses États membres exécutent docilement la volonté des États-Unis, même au détriment de leurs propres intérêts. L'Europe a été réduite à une collection périphérique de satrapies américaines commandées par l'Amérique métropolitaine. La Finlande, en première ligne, pourrait également être réservée au rôle de pion sacrifié dans les plans de Washington.

La turbo-américaine, en surrégime, continuera à forcer ses adversaires et ses alliés à jouer les durs pour obtenir ce qu'elle veut. Au cours du second mandat de Trump, les intérêts personnels seront probablement poursuivis plus ouvertement et avec plus d'arrogance; les discours sur les « droits de l'homme », les « valeurs », les « règles » et la « démocratie » le seront moins, à mesure que les sociétés deviendront autoritaires, y compris en Occident.

Si aucune autre puissance - une puissance rivale « révisionniste » - n'intervient militairement ou de manière significative, la guerre en Ukraine se poursuivra, la Syrie sera ravagée comme la Libye et le génocide palestinien sera mené à son terme, quelles que soient les lamentations sans punch des ONG. Pendant ce temps, la course aux armements et à l'intelligence artificielle continue de s'accélérer.

À moins que même la Chine n'oppose une résistance concrète aux tentatives de domination des États-Unis, l'empire américain continuera d'américaniser le monde, évoluant vers une « domination à spectre complet », où, derrière la fenêtre de l'« Occident global », les véritables détenteurs du pouvoir, par le biais de leurs entreprises et de leurs États clients, contrôlent tous les peuples, tous les espaces et toutes les ressources existantes du monde.

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Les États-Unis et l'Europe s'éloignent encore plus avec l'arrivée de Trump

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Les États-Unis et l'Europe s'éloignent encore plus avec l'arrivée de Trump

par Lucas Leiroz

Source: https://telegra.ph/Stati-Uniti-ed-Europa-ancora-pi%C3%B9-...

Les pressions exercées par l'administration américaine sur les pays européens pour qu'ils augmentent leurs dépenses de défense devraient s'intensifier sous l'ère Trump. Sous la direction de Joe Biden, le gouvernement américain avait adopté une position plus affirmée sur les questions de « sécurité internationale » et avait renforcé sa présence militaire, en particulier dans les « zones stratégiques » proches de l'Europe. Cette pression n'est pas nouvelle, puisqu'elle était une caractéristique de l'administration précédente de Donald Trump, mais la dynamique géopolitique actuelle et les nouvelles priorités de Washington indiquent que l'accent sera mis sur l'augmentation des contributions des alliés européens à l'OTAN et cette insistance deviendra plus forte encore.

L'augmentation des dépenses de défense demandée par les États-Unis n'est pas seulement une question de sécurité, mais aussi un reflet des tensions économiques et commerciales actuelles entre les deux blocs. Les États-Unis, en tant que première puissance militaire mondiale, ont toujours contraint leurs alliés à assumer une part inégale du fardeau financier. Cette situation est particulièrement délicate pour les pays européens, dont beaucoup ont une économie axée sur les services et préfèrent consacrer leur budget à des domaines tels que la protection sociale et les infrastructures plutôt que d'investir massivement dans la défense. La pression exercée pour accroître ces investissements arrive à un moment délicat, car de nombreux pays de l'UE sont confrontés à des difficultés budgétaires exacerbées par la crise économique provoquée par les sanctions illégales à l'encontre de la Russie.

La réaction des pays européens à ces demandes tend à être mitigée. Alors que certaines nations, en particulier celles qui sont davantage alignées sur les plans géopolitiques des États-Unis, peuvent accepter d'augmenter leurs contributions, d'autres peuvent considérer cette pression comme une tentative d'ingérence dans la politique intérieure de l'Europe. La dépendance croissante de l'UE à l'égard de l'OTAN et des États-Unis, notamment en matière de sécurité, a constitué un point de friction au sein de l'Union. En outre, de nombreux dirigeants européens se demandent si ce modèle de défense (faussement) collaboratif a encore un sens, car les préoccupations sécuritaires américaines et européennes sont clairement distinctes et ne devraient pas être partagées sur la même plateforme.

En outre, la menace brandie par Donald Trump durant sa présidence d'augmenter les droits de douane sur les produits exportés vers les États-Unis sera également loin d'être résolue au cours de la nouvelle législature. Bien que Trump ait quitté la Maison Blanche, ses politiques protectionnistes sont restées ancrées dans la politique étrangère américaine (et reviendront avec encore plus de force en 2025). Bien que l'administration Biden ait assoupli certains aspects de cette approche, elle continue d'être fortement influencée par les lobbies commerciaux et la pression intérieure en faveur de l'adoption de mesures visant à protéger l'économie américaine contre la concurrence extérieure croissante. L'expansion des droits de douane, si elle se matérialise sous une forme plus sévère au cours du second mandat de Trump, aura un impact direct sur les économies européennes, car de nombreux pays du continent dépendent des exportations vers les marchés étrangers, y compris les États-Unis.

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Ces droits de douane pourraient particulièrement toucher des secteurs clés de l'économie européenne, tels que l'automobile, les machines et les produits de haute technologie, sapant ainsi la compétitivité des entreprises de l'UE. En outre, le risque d'une nouvelle guerre commerciale pourrait exacerber la crise économique dans la région, qui a encore du mal à surmonter les difficultés liées aux sanctions antirusses. Les relations commerciales transatlantiques, qui constituaient autrefois un pilier des économies européenne et américaine, sont aujourd'hui sous pression, les États-Unis cherchant à contrôler leur balance commerciale et les pays européens s'efforçant de préserver le libre-échange.

Les conséquences de cette pression combinée - tant en termes de défense que de droits de douane - pourraient être très importantes pour l'économie de l'UE. L'augmentation des dépenses de défense exigée par les États-Unis pourrait signifier une réorientation des ressources qui seraient autrement utilisées pour stimuler la croissance économique nationale, en particulier à un moment où de nombreux pays européens tentent encore de se remettre d'autres crises. Par ailleurs, l'augmentation des droits de douane sur les exportations européennes pourrait nuire aux perspectives de croissance économique, en particulier pour les petites et moyennes entreprises qui dépendent du commerce avec les États-Unis. De telles mesures pourraient entraîner une baisse de confiance dans les économies de l'UE et générer une incertitude qui réduirait encore le processus de reprise économique.

Il est également important de rappeler que l'Europe assumera certainement tout ou partie du fardeau de l'aide à l'Ukraine. Avec la promesse de Trump de mettre fin au soutien américain à Kiev, les pays européens élargiront automatiquement leurs projets de coopération avec le régime néonazi, ce qui entraînera encore plus de dépenses inutiles. Il semble inévitable que l'Europe assume le rôle de leader mondial de l'effort de guerre pro-ukrainien.

En définitive, la pression américaine sur l'Europe, tant en termes de défense que de commerce, représente un défi important pour les pays européens. Le prix de l'« America First » de Trump sera coûteux pour l'Europe. Trouver un équilibre entre les engagements envers les États-Unis et la sauvegarde des économies européennes sera crucial pour l'avenir des relations transatlantiques.

Réfléchissons à la chute du régime d’Assad

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Réfléchissons à la chute du régime d’Assad

Filip Martens

Les « rebelles modérés », soutenus par l’Occident et la Turquie, instaurent un État wahhabite dans l’ouest et le centre de la Syrie. Des milliers de personnes, qu’elles soient chrétiennes, druzes, laïques, alaouites, sunnites ou chiites, seront assassinées pour des raisons religieuses ou politiques. Des centaines de milliers d’autres fuiront, en grande partie vers l’Europe. En Syrie, Kurdes, wahhabites et non-wahhabites (ce méli-mélo de l’Armée Syrienne Libre) se battent entre eux. Brusquement, le chaos syrien devient un problème majeur pour l’Occident.

Par ailleurs, la Turquie nourrit des plans d’annexion pour le nord de la Syrie et des factions pro-turques commencent à attaquer Manbij, une ville sous contrôle kurde.

La guerre en Syrie est loin d’être achevée. Le pays s’engage dans une période extrêmement sombre, et le pire reste à venir. Nous avons déjà vu des situations similaires en Libye et en Irak.

Cela n’avait rien de surprenant. Les conditions en Syrie ces dernières années et l’absence manifeste de volonté de libérer les zones occupées parlaient d’elles-mêmes. L’armée syrienne n’a pas défendu le pays face aux djihadistes, et de nombreux soldats syriens ont même rejoint leurs rangs. De plus, il y a deux jours, l’Iran a retiré ses principales unités de forces supplétives ainsi que ses spécialistes du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI). Ce retrait a rendu Assad politiquement impuissant.

À ce stade, il est difficile de dire ce qui serait mieux pour la Syrie. Attendons de voir comment les choses évoluent avant de formuler des commentaires supplémentaires.

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La mer Baltique - « mer de l'OTAN » ou terrain de jeu stratégique de la Russie?

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La mer Baltique - « mer de l'OTAN » ou terrain de jeu stratégique de la Russie?

La mer Baltique reste un point névralgique de tensions géopolitiques, où l'OTAN comme la Russie poursuivent leurs intérêts stratégiques.

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/12/die-ostsee-nato-see-oder-...

Avec l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, les stratèges occidentaux espéraient transformer la mer Baltique en une «mer de l'OTAN». Mais les développements actuels montrent que la Russie n'abandonnera pas ces eaux sans se battre.

Selon l'éditorialiste Elisabeth Braw de Foreign Policy, la guerre électronique (GE) russe en mer Baltique entrave considérablement la fonctionnalité des systèmes d'identification et de navigation automatiques des autres nations. Cela a des conséquences non seulement en termes de sécurité, mais aussi en termes économiques. Par exemple, les systèmes mondiaux de navigation par satellite (GNSS) génèrent environ 17,2 milliards de dollars US par an pour l'économie britannique. Mais l'activité constante de l'EE russe au cours des trois dernières années réduit considérablement ces revenus.

L'ancien commandant de la marine danoise, Nils Wang, confirme : « Les Russes font ça très bien ». Déjà en mai 2022, l'organisation C4ADS, basée à Washington, a identifié depuis février 2016 un total de 9883 cas d'usurpation de GPS dans dix zones, impliquant 1311 navires civils.

Ces interférences compliquent la tâche de l'UE et des États-Unis pour surveiller le transport de pétrole russe à travers la mer Baltique. Les marins européens qui s'appuient sur la navigation par satellite ont de plus en plus de mal à identifier ces navires et donc à contrôler le volume des livraisons de pétrole russe. Braw résume avec justesse: «La mer de l'OTAN ne sera jamais calme».

Depuis l'époque de Pierre le Grand, la mer Baltique est une voie maritime d'importance stratégique pour la Russie. L'idée qu'un ensemble de nations inamicales puisse « réguler » le trafic russe est inacceptable pour Moscou. Plus la Russie peut utiliser de moyens de pression asymétriques contre ses adversaires, mieux c'est pour ses intérêts stratégiques.

Les récents développements montrent que la mer Baltique est loin d'être une « mer pacifiée par l'OTAN ». Elle reste au contraire un champ de bataille central où s'affrontent des intérêts géopolitiques et où la Russie affirme sa présence et son influence.

Des incidents récents soulignent les tensions dans la région. Ainsi, un incident s'est produit en mer Baltique, au cours duquel un navire russe a tiré des munitions de signalisation sur un hélicoptère de la Bundeswehr. La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a abordé cet incident lors de la réunion de l'OTAN et a souligné la nécessité de renforcer la surveillance dans la région.

En outre, plusieurs câbles de données sous-marins ont récemment été endommagés en mer Baltique, ce qui a suscité l'inquiétude des pays de l'OTAN concernés quant à d'éventuels actes de sabotage. Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a exprimé le soupçon qu'il pourrait s'agir d'actes de sabotage intentionnels et a souligné la nécessité d'une vigilance accrue face aux menaces hybrides.

Ces événements illustrent le fait que la mer Baltique reste un point névralgique où se télescopent des tensions géopolitiques, où l'OTAN et la Russie poursuivent leurs intérêts stratégiques.

samedi, 07 décembre 2024

Spengler et le tournant vers la mort

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Spengler et le tournant vers la mort

Nicolas Bonnal

On va reparler de Spengler mais je voudrais faire quelques rappels pour expliquer pourquoi les Européens agonisent depuis longtemps. Nietzsche en a parlé, et Yockey et Drieu… les grands penseurs enracinés américains (Madison Grant notamment) ont aussi vu ce risque: la liquidation du paysan-soldat républicain heureux dans le monde de la ville, de la consommation et de l’industrie.

Dans mon recueil sur les penseurs allemands j’ai souligné cette haine et cette peur du monde moderne et de la catastrophe qu’ils amènent; on les retrouve chez tous les grands penseurs allemands ou autrichiens, y compris certains juifs.

Dans son petit texte sur la guerre, voici ce Freud écrit sur la culture:

« Et voici ce que j’ajoute: depuis des temps immémoriaux, l’humanité subit le phénomène du développement de la culture (d’aucuns préfèrent, je le sais, user ici du terme de civilisation). C’est à ce phénomène que nous devons le meilleur de ce dont nous sommes faits et une bonne part de ce dont nous souffrons. Ses causes et ses origines sont obscures, son aboutissement est incertain, et quelques-uns de ses caractères sont aisément discernables ».

Voici les conséquences de ce développement culturel si nocif à certains égards, et auxquelles nos élites actuelles se consacrent grandement :

« Peut-être conduit-il à l’extinction du genre humain, car il nuit par plus d’un côté à la fonction sexuelle, et actuellement déjà les races incultes et les couches arriérées de la population s’accroissent dans de plus fortes proportions que les catégories raffinées ».

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Goethe lui rêvait encore du paysan, pas encore trop pollué par la civilisation:

« Notre population des campagnes, en effet, répondit Goethe, s’est toujours conservée vigoureuse, et il faut espérer que pendant longtemps encore elle sera en état non seulement de nous fournir des cavaliers, mais aussi de nous préserver d’une décadence absolue ; elle est comme un dépôt où viennent sans cesse se refaire et se retremper les forces alanguies de l’humanité. Mais allez dans nos grandes villes, et vous aurez une autre impression… »

Et il insiste encore, au début du tome deuxième de ses entretiens avec Eckermann (voyez mes textes), sur l’affaiblissement des hommes modernes:

« Causez avec un nouveau Diable boiteux, ou liez-vous avec un médecin ayant une clientèle considérable – il vous racontera tout bas des histoires qui vous feront tressaillir en vous montrant de quelles misères, de quelles infirmités souffrent la nature humaine et la société… »

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Venons-en au Déclin de l’Occident de Spengler. Dans le tome II et le chapitre sur les villes, notre auteur écrit des lignes admirables sur la fin du tact cosmique. On écoute le maître :

« Ce qui rend le citadin de la ville mondiale incapable de vivre ailleurs que sur ce terrain artificiel, c’est la régression du tact cosmique de son être, tandis que les tensions de son être éveillé deviennent chaque jour plus dangereuses. N’oublions pas que le côté animal du microcosme, l’être éveillé, s’ajoute à l’être végétal, mais non inversement. Tact et tension, sang et esprit, destin et causalité sont entre eux comme la campagne fleurie et la ville pétrifiée, comme l’être et ce qui dépend de lui. La tension sans le tact cosmique qui l’anime est le passage au néant. »

Comme Mirbeau, Spengler se rend compte que dans les grandes villes « toutes les têtes se ressemblent » :

« L’intelligence est le substitut de l’expérience inconsciente de la vie, l’exercice magistral d’une pensée squelettique et décharnée. Les visages intelligents se ressemblent chez tous les peuples. C’est la race elle-même qui se retire d’eux. Moins l’être sent le nécessaire et l’évident, plus il s’habitue à vouloir tout « éclairer», plus l’être éveillé calme sa phobie par la causalité. D’où l’identification par l’homme du savoir et de la démonstration; d’où la substitution aussi du mythe causal ou théorie scientifique au mythe religieux; d’où enfin la notion d’argent abstrait, considéré comme pure causalité de la vie économique, par opposition au commerce d’échanges ruraux qui est tact et non système de tensions. »

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Et comme je citais Mirbeau :

« …j’ai remarqué, à quelques exceptions près, que les villes, surtout les villes de travail et de richesses, qui, comme Anvers, sont des déversoirs de toutes les humanités, ont vite fait d’unifier, en un seul type, le caractère des visages… Il semble maintenant que, dans les grandes agglomérations, tous les riches se ressemblent, et aussi tous les pauvres. »

C’est dans La 628-E8, un livre dont l’héroïne est une… automobile. Mais citons Spengler de nouveau :

« La seule forme de récréation, spécifique à la ville mondiale, que connaisse la tension intellectuelle est la détente, la "distraction"».

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C’est une des clés de Berlin, grand film de Walt Ruttmann (documentaire muet datant de 1926): cet abrutissement de la masse berlinoise par le divertissement. Ruttmann qui est alors communiste (il mourra sur le champ de bataille en 1941) relie aussi cela au culte de l’argent : le divertissement est là pour extirper de l’argent. Hermann Hesse souligne aussi cela dans son inconnu Loup des steppes…

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Et tout amène logiquement à la stérilité qui frappe toutes les races et tous les peuples du monde en ce vingt-et-unième épris de grands remplacements et d’inintelligence artificielle. Spengler :

« Et de ce déracinement croissant de l’être, de cette tension croissante de l’être éveillé il résulte, comme conséquence suprême, un phénomène préparé de longue date, sourdement, qui se manifeste soudain à la claire lumière de l’histoire pour mettre fin à tout ce spectacle : la stérilité du civilisé. »

Ce n’est pas la culture de mort du pape polonais, c’est « le tournant métaphysique vers la mort » qu’incrimine plus justement Spengler (cela explique pourquoi les renaissances chrétiennes envisagées depuis deux siècles ont toutes grotesquement échoué):

« Ce phénomène est impossible à comprendre par la causalité physiologique, comme l’a tenté, par exemple, journellement la science moderne. Car il implique absolument un tournant métaphysique vers la mort. Certes oui comme individu, mais comme type, comme collectivité, le dernier homme des villes mondiales ne veut plus vivre: la phobie de la mort est éteinte dans cet organisme collectif. La crainte profonde et obscure qui s’empare du paysan, l’idée de la mort de sa famille et de son nom, ont perdu leur sens. Dans la continuité du sang, proche parent du monde intérieur visible; on ne sent plus un devoir du sang, la condition dernière de l’être, une fatalité ».

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Spengler sera rejoint par Freud sur ce point précis :

« Les enfants manquent non seulement parce que leur naissance devient impossible, mais parce que l’intelligence extrêmement avancée ne trouve plus de raisons pour sa propre existence. »

Problème auquel furent déjà exposés les Grecs et les Romains (voyez mon recueil sur leur décadence) et dont parla abondamment Ibn Khaldoun. On voit bien du reste cette impossibilité – en Russie actuelle comme ailleurs – de repeupler. Les gens ne veulent/peuvent plus. Le dépeuplement venu de la civilisation nihiliste occidentale n’est pas ce besoin dont a parlé Hitler à Rauschning: c’est devenu un destin.

La fin du tellurisme c’est la fin de la vie et de sa reproduction. Nous aurons assez vécu aussi pour la fin de tout contact avec le ciel.

Sources :

https://www.amazon.fr/D%C3%A9clin-lOccident-morphologie-l...

https://www.amazon.fr/GOETHE-GRANDS-ESPRITS-ALLEMANDS-MOD...

https://www.amazon.fr/grands-auteurs-traditionnels-Contre...

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/03/12/g...

Peines de mort pour des banquiers chinois

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Peines de mort pour des banquiers chinois

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/11/27/kuolemanrangaistuksia-...

L'ancien directeur d'une grande banque chinoise, Liu Liange, a été condamné à une "peine de mort avec sursis" pour avoir accepté des pots-de-vin d'une valeur de près de 121 millions de yuans (environ 15 millions d'euros) et pour avoir accordé des prêts illégaux.

Liu a occupé le poste de président de la banque centrale chinoise pendant quatre ans avant de démissionner en mars dernier, quelques semaines avant que les autorités ne révèlent qu'il faisait l'objet d'accusations de corruption. Il a été arrêté en octobre de la même année. Selon le verdict récent, tous les biens personnels de Liu seront confisqués, et ses gains illégaux seront récupérés et versés au Trésor public.

Le sursis de deux ans, accordé en raison de la coopération de l'accusé avec les autorités et de son repentir, signifie que la peine de mort ne sera exécutée que s'il commet d'autres crimes pendant cette période. En cas de grâce, l'ancien banquier de 63 ans sera tout de même condamné à une peine de prison à vie.

Liu est la dernière figure de haut niveau à être condamnée à mort dans le cadre des mesures anticorruption ordonnées par le président Xi Jinping, qui visent particulièrement le secteur financier du pays. Auparavant, des peines similaires avaient été infligées à d'autres personnalités, notamment Fan Yifei, ancien vice-gouverneur de la banque centrale, et Bai Tianhui, ancien directeur d'une société de gestion d'actifs publics.

Selon le blogueur et auteur américain de Vox Day, cela illustre une fois de plus pourquoi la "primauté mondiale" de la Chine est inévitable. Le gouvernement chinois ne permet pas au secteur financier de piller son économie en violation des intérêts nationaux.

De telles mesures anticorruption sont inimaginables aux États-Unis, au Royaume-Uni ou même dans les États vassaux nordiques de l'OTAN, où les sociétés sont dominées par de puissants cartels bancaires centraux, et où le capitalisme prédateur opère librement.

D'après Vox Day, des mesures similaires aux États-Unis impliqueraient que des figures telles qu'Alan Greenspan et Ben Bernanke soient arrêtées et condamnées à mort. Cependant, le problème en Amérique est tellement hors de contrôle qu'il serait, selon lui, "probablement bien plus efficace de demander aux Russes de lâcher quelques orešniks sur Wall Street", plaisante-t-il avec ironie.

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La nouvelle contre-offensive de l’empire du chaos en Syrie

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La nouvelle contre-offensive de l’empire du chaos en Syrie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/12/01/kaaoksen-imperiumin-uu...

Peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban, les « rebelles djihadistes » soutenus par Israël, les États-Unis, la Turquie et le Qatar se sont à nouveau activés en Syrie, progressant rapidement vers la ville d’Alep. Des sources occidentales prétendent même que Damas serait sur le point de tomber, et que la famille Assad aurait fui à Moscou.

Dans les médias de masse occidentaux (et souvent mensongers), on remet en avant le récit de la « guerre civile syrienne », qui aurait commencé en 2011 après des manifestations antigouvernementales. Ce conflit, déclenché par les sionistes et les puissances occidentales, dure depuis près de quatorze ans mais le gouvernement Assad a tenu bon jusqu’ici, grâce au soutien de la Russie et de l’Iran.

Bien que le conflit ait semblé s’essouffler ces dernières années, Israël a continué de frapper les forces iraniennes opérant en Syrie. Désormais, ce sont à nouveau des mercenaires islamistes – agissant comme troupes au sol sous la bannière des « sunnites de la CIA » – qui sont déployés. Ces groupes fragmentés et aux noms variés cherchent à renverser le gouvernement de Bachar el-Assad, qui soutient à la fois le Hezbollah et la résistance palestinienne.

L’objectif est de plonger la Syrie dans la même instabilité et le même chaos que la Libye, car des dirigeants arabes indépendants et opposés au sionisme comme Assad ne conviennent pas à l’establishment anglo-américain. Si ce scénario se concrétise, il pourrait donner naissance à un nouveau régime extrémiste islamiste dans la région (avec la société d’investissement BlackRock à l’arrière-plan ?) et provoquer une nouvelle vague de réfugiés vers l’Europe.

Pourtant, en Occident et en Ukraine, certains se réjouissent déjà que la Russie, qui soutient Assad, ait dû effectuer des frappes aériennes en Syrie. Ils pensent apparemment que cela soulage l’Ukraine en engageant la Russie dans des conflits en Asie de l’Ouest. Je doute cependant que la Russie néglige ses priorités principales, et cette joie malveillante des Ukrainiens semble prématurée.

L’instabilité géopolitique actuelle montre néanmoins qu’on ne peut faire confiance aux accords conclus entre puissances concurrentes. En 2017, lors des négociations de paix d’Astana, la Russie, l’Iran et la Turquie avaient joué les médiateurs entre le gouvernement Assad et les « rebelles », dans le but de créer des « zones de désescalade » pour réduire les combats et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire en Syrie.

Comme on peut le constater aujourd’hui, le gel partiel du conflit syrien, sans établir de cadres clairs ou de pressions suffisantes pour pousser les États-Unis à mettre fin à leur occupation – ou pour contraindre la Turquie à se retirer de la région d’Idlib – a conduit à des conséquences catastrophiques suite auxquelles les Syriens paient un lourd tribut.

Avec le recul, il est facile de dire que le gouvernement Assad n’aurait pas dû participer aux négociations d’Astana, tout comme Poutine s’est laissé tromper par les accords vides de Minsk. Avec ces manœuvres, l’Occident n’a fait que gagner du temps pour ses propres mouvements stratégiques et son renforcement militaire. Quelqu’un pensait-il réellement que les curateurs de l’empire du chaos – l’État profond américain et ses élites financières – renonceraient volontiers à leur pouvoir ?

Ainsi, la Syrie, l’Iran et la Russie doivent tirer des conclusions brutales de la situation actuelle: il faut renoncer aux accords et objectifs qui ne profitent qu’à l’adversaire, et, au lieu de négocier, laisser parler les armes jusqu’à la fin des conflits. Malheureusement, il semble que le monde appartienne à ceux qui sont prêts à le réduire en cendres.

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Instagram censure à droite

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Instagram censure à droite

An Jacobs

Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°194, novembre 2024

Le problème de la censure, c'est qu'elle n'est pas aussi aveugle qu'elle est censée l'être. Comme nous l'avons vu, Meta a l'habitude de censurer des publications qui ne sont pas du tout violentes ou criminelles. Meta s'en prend souvent aux publications qui ne sont pas conformes à l'idéologie dominante. Par exemple, l'entreprise a mené une opération de censure en France vers la fin de l'été 2024 qui a touché plusieurs sites influents de droite.

Une offensive de censure d'autant plus étonnante qu'elle s'est déroulée fin août, alors que les influenceurs et autres victimes étaient en vacances et ne postaient pas ou peu. C'est comme si ces comptes étaient ciblés depuis un certain temps, mais qu'ils n'avaient pas encore trouvé d'occasion légitime de les bannir. Une bonne occasion, par exemple, lorsque peu de personnes sont derrière leur écran. Heureusement, malgré le timing, l'affaire a fait suffisamment de bruit et certains sites web ont été rapidement rétablis. D'autres, en revanche, sont toujours suspendus, ce qui a un impact non seulement sur leur visibilité et leur impact, mais aussi sur les informations disponibles pour leurs abonnés.

Une censure aléatoire

Au lieu de se concentrer sur les comptes dont les publications sont supposées haineuses ou criminelles, Meta s'attaque ostensiblement aux comptes qui respectent ses conditions d'utilisation, et même certains de ces comptes se bornent à respecter le bon sens. Alice Cordier, présidente du Collectif Némésis, qui dénonce les auteurs de violences sexuelles lorsqu'ils sont issus de l'immigration, a ainsi perdu son compte principal, suivi par 50.000 personnes.

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A première vue, on pourrait dire que ce compte véhicule des idées racistes, alors qu'en l'occurrence il ne fait que montrer une situation qui, pour être mal aimée par la gauche, n'en est pas moins réelle pour autant. Cependant, Alice Cordier a également perdu son compte secondaire, sur lequel elle ne postait que des messages de soutien aux femmes ukrainiennes. Il est difficile de dire en quoi ce type de publication viole les termes et conditions de Meta, qui permet pourtant à ses utilisateurs d'être violents à l'égard de la Russie en tant qu'ennemie de l'Ukraine.

Le site de l'association Cocarde Etudiante a également été touché, et pas seulement le site de son antenne lyonnaise, mais aussi celui de son antenne à la Sorbonne. Préventif, sans doute, car ce dernier site ne contenait aucune publication et venait tout juste d'être créé. L'ASLA, l'association de soutien aux lanceurs d'alerte, a également été suspendue, puis - sans explication - rétablie... Ont également été touchés Une Bonne Droite, un site parodique, Frontières, anciennement Livre Noir, une chaîne de médias d'investigation qui compte 100.000 followers et qui a été rétablie peu après, et l'Institut de Formation Politique (IFP), qui vise à former de jeunes personnalités politiques de droite avec des cours théoriques et pratiques, y compris sur la prise de parole en public.

Occidentis, des informations indésirables sur Instagram

Le cas d'Occidentis est révélateur. Ce média, fondé en 2019 par David Alaime, était suivi par 160.000 personnes sur Instagram. Il a obtenu « l'agrément » de la presse et a été reconnu par le ministère de la Culture. Il ne s'agit donc pas d'un obscur site, recueillant des faits divers sordides et publié par des skinheads obsédés. Ce compte a été suspendu sans raison valable ni préavis, et son fondateur ne peut ni communiquer avec Meta ni lancer un appel, malgré des tentatives répétées depuis plusieurs semaines.

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Occidentis avait déjà été confronté à la censure d'Instagram. Plusieurs publications avaient déjà été supprimées. Des suppressions arbitraires, puisque tous les appels lancés par le fondateur pour récupérer ces publications ont abouti. Cette affaire montre clairement que Meta ne se soucie pas de ce que l'on dit, mais de qui le dit. Sur Meta, la liberté d'expression est réservée aux gauchistes, ou tout au plus aux personnes apolitiques.

Meta, une censure un peu hâtive ?

Lorsque les utilisateurs sont confrontés à la suppression de leur compte, ils font appel et surtout vérifient les conditions d'utilisation. Or, il s'avère que plusieurs sites n'étaient pas du tout en infraction et ne méritaient donc pas de suspension. Dans ces cas, Meta est parfois contraint de faire marche arrière et de fournir une explication. Le plus souvent, c'est l'erreur humaine qui est invoquée: « oups », un clic un peu trop rapide.

C'est l'excuse communiquée dans le cas de Frontières, avant sa réintégration. Une explication qui ne satisfait personne, car il semble impossible qu'une procédure de censure aussi grave puisse être déclenchée accidentellement. L'ASLA et l'IFP ont également récupéré leurs sites web après des recours. Qui peut dire si les sites ayant moins d'abonnés, qui n'auraient pas pu porter l'affaire dans la sphère médiatique, auraient eu gain de cause ?

Une longue histoire de censure

En août 2021, lors de la campagne présidentielle de 2022, Éric Zemmour subit la même « mésaventure » avec son compte Instagram, réparée après une campagne médiatique. Là encore, les équipes de Méta avaient commis une erreur. Plus récemment, ce sont les écrits de Dora Moutot et Marguerite Stern qui ont été supprimés. Ces auteures de Transmania avaient dénoncé les abus du lobby trans dans leur livre. Cette fois, Meta avait soulevé des allégations de transphobie.

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Ces précédents montrent que depuis plusieurs années, l'entreprise s'efforce de museler immédiatement toute personne classée à droite qui aurait tendance à se développer un peu plus que souhaité. Meta censure les sites web les uns après les autres. Parfois, elle va un peu trop loin, s'en prend à la mauvaise personne et doit faire marche arrière. En réalité, aucun des sites n'est plus un lieu sûr pour la liberté d'expression.

Outre la suppression de sites web, l'invisibilité des publications est également un problème

En clair, nous appelons cela le shadow-banning. Le shadow-banning, c'est une procédure qui permet à certaines publications de ne pas avoir la visibilité à laquelle elles ont droit. La visibilité d'une publication est déterminée par les mots utilisés, plus ou moins présents dans les recherches des utilisateurs, la présence d'images, les réactions à la publication - une publication qui est largement aimée, partagée, commentée, obtient une meilleure avance à travers la pléthore de sites - et, bien sûr, le nombre d'abonnés au site web.

Sur Meta, cependant, les règles changent: depuis le 9 février, les « contenus politiques » ne sont plus promus sur Instagram et Threads. Officiellement, les utilisateurs de ces deux plateformes ont demandé à ce qu'on leur en présente moins. C'est possible, tout comme il est possible que Meta veuille jeter un voile sur une réalité de plus en plus incompatible avec les idéologies dominantes. Car il n'existe pas de définition unique de ce fameux « contenu politique ». Un témoignage relatif à une agression peut-il être qualifié de politique? Cela dépend apparemment de qui est l'agresseur....

Cessera-t-on un jour de censurer la droite ?

En bref, Meta se comporte exactement comme beaucoup d'autres entreprises médiatiques influentes en ce qui concerne la "droite". Qu'il s'agisse de Wikipédia, qui présente souvent les informations et les personnes sous un angle faussement neutre et en réalité de gauche, des banques, qui ferment parfois les comptes des associations, comme ce fut le cas pour le Collectif Némesis, ou des organes de presse qui rejettent les chaînes qui ne leur « correspondent » pas, comme l'a fait ARCOM en supprimant C8 de la TNT, une chose est sûre: être de droite, c'est mauvais pour les affaires.

Aujourd'hui, peu de grandes entreprises offrent aux influenceurs de droite un havre de paix et leur permettent de s'exprimer. De plus, ils sont perçus de manière très négative. Il suffit de voir les sanctions de la Commission européenne contre X d'Elon Musk et l'arrestation de Pavel Durov, responsable de Telegram en France, pour avoir refusé de censurer certains contenus.

Bien sûr, à en croire les propriétaires de Meta, ces décisions ne sont jamais de nature politique, qu'on se le dise, mais sont toujours motivées par la volonté de faire taire les discours de haine ou les contenus criminels. Cependant, les erreurs reconnues de Meta montrent qu'il n'y a qu'un pas entre une décision raisonnable et une décision arbitraire. Et ce pas a été franchi à plusieurs reprises.

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vendredi, 06 décembre 2024

L’offensive américaine sur le GNL: le grand bradage de l’Europe

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L’offensive américaine sur le GNL: le grand bradage de l’Europe

Source: https://report24.news/amerikas-lng-offensive-der-grosse-a...

Parce que les prix du gaz sont plus élevés en Europe que sur d’autres marchés, les compagnies énergétiques américaines concentrent leurs efforts sur le Vieux Continent pour y vendre leur gaz naturel liquéfié (GNL). En lieu et place du gaz bon marché acheminé par pipeline depuis la Russie, l’Europe reçoit désormais du gaz de schiste américain, livré par méthanier à des prix exorbitants.

par Heinz Steiner

En tant qu’observateur attentif des évolutions énergétiques mondiales, je ne peux qu’être consterné par la manière dont l’Europe se précipite volontairement dans une nouvelle dépendance énergétique. Les chiffres du mois de novembre dernier, rapportés par la Berliner Zeitung, sont sans équivoque et racontent une histoire de soumission stratégique.

À une vitesse fulgurante, les exportations américaines de GNL vers l’Europe ont atteint un niveau sans précédent de 5,09 millions de tonnes – soit 68% de l’ensemble des exportations américaines de gaz naturel liquéfié. Ce record témoigne de manière frappante des déplacements de pouvoir géopolitique de notre époque. Au lieu de dépendre du « gaz propre » acheminé par gazoduc depuis la Russie, les Européens se rendent progressivement dépendants du GNL américain, issu du fracking et bien plus polluant – tout cela à des prix extrêmement élevés.

En novembre, les prix du gaz en Europe ont grimpé à 12,90 dollars par MMBtu, tandis que les entreprises énergétiques américaines se frottaient les mains. L’écart de prix avec d’autres marchés a déclenché une véritable ruée vers l’or. La « fenêtre d’arbitrage », comme la désignent les traders de Wall Street, est grande ouverte. Particulièrement remarquable est la transformation progressive de la dépendance européenne: en un an seulement, la part des États-Unis dans les importations européennes de GNL est passée de 13,5% à 20%. Une évolution que Washington suit certainement avec satisfaction.

La dimension écologique de cette évolution frôle la farce: tandis que la Commission européenne ne cesse de vanter ses objectifs climatiques mondialistes et écologistes, elle augmente ses importations de gaz de schiste, dont le bilan en méthane défie toute logique scientifique. L’Université Cornell a démontré que, sur son cycle de vie complet, le GNL américain émet jusqu’à 33% de gaz à effet de serre de plus que le charbon – une vérité dérangeante que Bruxelles préfère ignorer.

Les analystes du think tank Bruegel mettent déjà en garde contre une volatilité accrue des prix due à cette dépendance croissante au GNL. En effet, l’industrie européenne et les consommateurs deviennent les otages des fluctuations des prix mondiaux, tandis que l’industrie américaine du fracking maximise ses profits. Ce à quoi nous assistons est rien de moins qu’une réorganisation stratégique du marché énergétique mondial, avec l’Europe dans le rôle de client captif, payant des prix premium. La diversification tant vantée s’avère être un euphémisme pour désigner un simple remplacement des dépendances.

La question centrale qui me vient à l’esprit est la suivante: l’Europe est-elle en train de sacrifier sa souveraineté énergétique sur l’autel de la sécurité d’approvisionnement à court terme? La réponse semble évidente, mais dans les couloirs du pouvoir à Bruxelles, on semble refuser de lire les signes avant-coureurs.

L’offensive américaine sur le GNL marque un tournant dans la politique énergétique européenne. Tandis que les discours politiques parlent de sécurité d’approvisionnement et de diversification, une véritable bascule de pouvoir s’opère – avec des conséquences profondes pour l’avenir économique et politique de l’Europe.

Changements climatiques au cours des 4000 dernières années: ces données déconstruisent l’hystérie

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Changements climatiques au cours des 4000 dernières années: ces données déconstruisent l’hystérie

Dieter Broers

Source: https://report24.news/klimawandel-der-letzten-4-000-jahre...

Au cours des 4000 dernières années, le climat a connu des changements très importants. Des périodes de réchauffement ont été suivies de « petits âges glaciaires ». Aujourd’hui, les températures augmentent à nouveau vers un optimum climatique, similaire à ce que l’on a déjà observé par le passé.

L’hystérie actuelle autour de la supposée « catastrophe climatique » prend une toute autre dimension lorsque l’on examine l’histoire du climat. Ce que révèle la paléoclimatologie sur les 4000 dernières années est une véritable montagne russe de températures – et, par extension, de la civilisation humaine.

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Les températures reconstituées pour l’Holocène à partir des données de l’Antarctique (Dôme C, Jouzel et al., 2007), du Groenland (Vinther) et d’Indonésie (Rosenthal) mettent en évidence la période climatique néoglaciaire. Cette dernière correspond à un refroidissement notable dans l’hémisphère nord.

Le « Petit âge glaciaire » (1645-1715) illustre avec force ce que signifient de véritables extrêmes climatiques. Alors qu’aujourd’hui chaque dixième de degré de réchauffement suscite des titres apocalyptiques dans la presse, les gens de cette époque vivaient, eux, une véritable calamité climatique. À Londres, la Tamise agelé ; en Chine, la moitié de la population est morte de faim ; et en Europe centrale, de nombreuses « sorcières » furent accusées d'avoir provoqué le mauvais temps. Thomas Hobbes ne mentait pas en décrivant la vie comme « solitaire, pauvre, pénible, animale et brève ».

Les données climatiques du Groenland (Vinther) et d’Indonésie (Rosenthal) sont particulièrement révélatrices. Elles montrent que les changements climatiques n’ont jamais été uniformes à l’échelle mondiale. Pendant que l’hémisphère nord subissait une longue période de refroidissement appelée « néoglaciaire », l’hémisphère sud présentait souvent des comportements divergents.

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Les reconstructions de température de Vinther (noir) et Rosenthal (vert), comparées à des événements historiques majeurs. Les anomalies HadCRUT4 pour la région autour du Groenland sont représentées par une ligne rouge en pointillés, et les températures à 500 mètres de profondeur dans le détroit de Makassar (données de l’Université de Hambourg) sont indiquées par des carrés rouges.

Les archives historiques montrent clairement que les périodes de réchauffement ont souvent été synonymes de prospérité pour l’humanité. Pendant l’optimum médiéval (800-1000 après J.-C.), les Vikings ont connu leur apogée ; durant la période chaude romaine (500 av. J.-C. à 400 après J.-C.), l’Empire romain n'a cessé de s'étendre ; et l’optimum minoen (1700-1000 av. J.-C.) a vu émerger la première grande civilisation européenne.

Fait notable : les événements météorologiques du Petit âge glaciaire étaient bien plus extrêmes qu’aujourd’hui. Tempêtes, sécheresses et vagues de chaleur ponctuelles rendaient la vie particulièrement difficile. Le gradient thermique entre les tropiques et les pôles était plus marqué, alimentant directement ces conditions climatiques violentes.

Qu’est-ce que cela signifie pour le débat climatique actuel? Les faits historiques sont clairs et ne peuvent être balayés par l’idéologie. L’archéologie et l’histoire brossent un tableau limpide: l’humanité prospère davantage dans des périodes chaudes que dans des périodes froides. Une vérité inconfortable pour ceux qui annoncent la fin du monde dès que la température grimpe d’un degré.

L’histoire ne se répète peut-être pas, mais elle suit des schémas reconnaissables. Plutôt que de céder à la panique, il serait plus sage d’apprendre du passé. Une chose est certaine : le climat continuera de changer – avec ou sans l’intervention humaine. Un point que j’ai également détaillé dans mon livre « Le CO2 n’est pas notre ennemi ».

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Le trafic ferroviaire en Chine dépasse les 4 milliards de trajets passagers au cours des 11 premiers mois de l'année

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Le trafic ferroviaire en Chine dépasse les 4 milliards de trajets passagers au cours des 11 premiers mois de l'année

Source: http://german.china.org.cn/txt/2024-12/05/content_1175888...

Le secteur ferroviaire chinois a établi un nouveau record: au cours des 11 premiers mois de l'année 2024, 4,008 milliards de trajets passagers ont été enregistrés. Ce chiffre dépasse largement les 3,86 milliards de trajets effectués pour l'ensemble de l'année 2023, selon les données publiées mercredi par la compagnie ferroviaire nationale.

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Une nouvelle ligne à grande vitesse, avec une vitesse maximale de 350 kilomètres par heure, a commencé ses essais dimanche (Photo de Wang Xi/Xinhua).

C'est la première fois que le nombre de trajets passagers dépasse la barre des 4 milliards. Cette évolution témoigne d'une forte demande en matière de voyages, selon un communiqué du groupe public China State Railway Group.

En 2023, le secteur ferroviaire avait enregistré 3,86 milliards de trajets passagers. Par rapport à l'année précédente, cela représente une augmentation de 130,4%, selon les données publiques, qui illustrent une reprise rapide du trafic ferroviaire après la pandémie.

À la fin du mois de novembre, le réseau ferroviaire chinois comptait environ 160.000 kilomètres de voies en service, dont environ 46.000 kilomètres de lignes à grande vitesse, consolidant ainsi la position de la Chine en tant que leader mondial dans le domaine ferroviaire.

Entre janvier et novembre, le volume de transport des passagers – calculé en multipliant le nombre de passagers par la distance parcourue – a atteint 1,493 trillion de passagers-kilomètres. Ce chiffre représente presque la moitié du volume national de transport de passagers sur cette période, selon l'entreprise.

Le réseau ferroviaire couvre désormais la majorité des zones urbaines en Chine. Environ 99% des villes chinoises de plus de 200.000 habitants sont connectées entre elles. Les trains à grande vitesse desservent 97% des villes comptant plus de 500.000 habitants.

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Le trafic transfrontalier de passagers par le réseau ferroviaire a également connu une croissance significative en 2024. La ligne Chine-Laos a enregistré 249.000 trajets passagers transfrontaliers. La ligne à grande vitesse Guangzhou-Shenzhen-Hong Kong a enregistré 24,36 millions de trajets passagers, soit une augmentation de 37,2% par rapport à l'année précédente.

Le premier ministre polonais pro-UE Donald Tusk interdit les médias d'opposition

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Le premier ministre polonais pro-UE Donald Tusk interdit les médias d'opposition

An Jacobs

Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°194, Novembre 2024

Depuis des mois, la deuxième chaîne d'information polonaise est totalement interdite d'accès aux conférences de presse et aux briefings de crise du premier ministre libéral pro-UE, Donald Tusk. Cette situation est d'autant plus curieuse qu'elle est le fait d'un de ces eurocrates qui, pendant les huit années de gouvernements conservateurs en Pologne, ont cloué au pilori les menaces pesant sur la démocratie, l'État de droit et le pluralisme des médias.

Mais il faut l'admettre: Tusk avait déjà un certain passif en matière d'attaques contre le pluralisme des médias lorsqu'il était premier ministre de son pays de 2007 à 2014, avant de devenir président du Conseil européen de 2014 à 2019, puis président du Parti populaire européen (PPE) de 2019 à 2022.

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Contrôle des médias publics par la force

De retour au pouvoir depuis le 13 décembre 2023, Donald Tusk a commencé à prendre le contrôle des médias publics par la force. Cependant, son approche brutale a eu une conséquence sans doute inattendue: le départ massif des téléspectateurs de TVP Info, la chaîne d'information du radiodiffuseur public, vers le petit radiodiffuseur privé TV Republika, qui a une ligne éditoriale conservatrice et sympathise avec les conservateurs du parti Droit et Justice (PiS).

TV Republika, le vent en poupe

Aujourd'hui, TV Republika peut presque rivaliser avec la chaîne d'information TVN24, qui était jusqu'à présent le leader incontesté dans ce segment de l'information. TV Republika dépasse de plus en plus TVN24 aux heures de pointe. Bon à savoir : TVN24 fait partie du groupe TVN, propriété de la société américaine Warner Bros Discovery. Elle offre à ses téléspectateurs un contenu éditorial très engagé dans le camp de la gauche et très hostile à l'opposition conservatrice.

Mais alors que la chaîne d'information publique TVP Info s'est effondrée, passant d'une moyenne de 5,33% en septembre 2023 à seulement 2,08% en septembre 2024 - un mois où les résultats des chaînes d'information en continu ont été dopés par les inondations catastrophiques dans le sud-ouest du pays - TV Republika est passée d'une moyenne de 0,11% à 4,66%. Le numéro un, TVN24, a enregistré une audience de 6,56% en septembre, contre 5,52% il y a un an (source: Wirtualne Media).

Tusk ne veut rien voir, rien entendre

Mais même pendant les inondations qui ont ravagé le sud-ouest de la Pologne, faisant de nombreux morts, le Premier ministre Donald Tusk a ordonné à ses services de refuser aux journalistes et aux caméras de TV Republika l'accès à ses briefings de crise, y compris sur le terrain lorsqu'il s'est rendu dans les zones touchées par cette catastrophe naturelle. C'est sans précédent dans un pays européen supposé être "démocratique". Mais il faut dire que Donald Tusk refuse depuis des mois à TV Republika l'accès à ses conférences de presse, manifestement parce qu'il veut éviter les questions embarrassantes des médias d'opposition.

La situation perdure malgré une première décision de justice en juillet qui condamnait le ministre de la Culture Bartłomiej Sienkiewicz pour la même pratique à l'égard de TV Republika. M. Sienkiewicz est un lieutenant-colonel à la retraite, ayant jadis oeuvré au service du contre-espionnage. C'est lui qui, en tant que ministre de la culture et du patrimoine national dans le troisième cabinet de Donald Tusk, a mené le putsch contre les médias publics juste avant Noël. Le 13 mai 2024, il a renoncé à ce poste pour devenir député de la Plateforme civique de Tusk (Platforma Obywatelska) au Parlement européen, où il siège donc au sein du PPE.

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Que ce soit dans le cas de l'ancien ministre de la Culture Sienkiewicz (photo) ou dans celui du Premier ministre Donald Tusk, le Médiateur a protesté à plusieurs reprises contre ces pratiques, qui sont à la fois antidémocratiques et illégales et totalement contraires au droit à l'information des citoyens tel qu'il est inscrit dans la constitution polonaise. Plus récemment, le 18 septembre 2024, le médiateur a envoyé une lettre au voïvode (gouverneur provincial) de Basse-Silésie, la région touchée par les inondations, demandant une explication sur l'attitude des organisateurs du point de presse. Ceux-ci avaient brutalement plaqué au sol une équipe de journalistes de TV Republika pour l'empêcher d'assister au point presse.

Condamnation par les instances constitutionnelles en vain

Cette attitude des autorités polonaises a également été condamnée à plusieurs reprises par l'Observatoire de la liberté de la presse de l'Association des journalistes polonais (SDP). En vain. Lorsqu'un journaliste a demandé à Donald Tusk, dans la salle du Parlement, pourquoi il se livrait à ces pratiques illégales, le Premier ministre, entouré de ses gardes du corps, a répondu de manière moqueuse: "Pourquoi ne vous adressez-vous pas à la Cour constitutionnelle?".

L'attitude de Donald Tusk a de nouveau été condamnée par le président du Conseil national de la radio et de la télévision (KRRiT), l'organe constitutionnel indépendant chargé de superviser les médias. Il est vrai que la majorité de gauche n'était pas encore satisfaite de sa prise de contrôle brutale des médias publics, au mépris de la loi et en discriminant scandaleusement la deuxième chaîne d'information du pays. En outre, les partisans de M. Tusk veulent traduire le président de l'autorité des médias devant le tribunal d'État. Il s'agit de l'instance chargée de juger les ministres et certains hauts fonctionnaires en cas d'infractions particulièrement graves dans l'exercice de leurs fonctions.

Reporters sans frontières complice, comme souvent

Le 26 septembre 2024, l'interdiction par TV Republika des conférences de presse et des briefings de crise du Premier ministre Donald Tusk a de nouveau fait l'objet d'une note de la Plateforme pour la sécurité des journalistes du Conseil de l'Europe, qui attend une réponse du gouvernement polonais pour le 26 décembre 2024. Les activistes de Reporters sans frontières, en revanche, gardent un silence radio total. RSF ne semble pas se soucier de la liberté des médias en Pologne depuis le changement de gouvernement, et a même fait passer le pays de la 57ème place en 2023 à la 47ème dans son classement mondial de la liberté de la presse 2024. Il suffit d'oser.

Et pourtant: lors d'une conférence au Sénat polonais le 10 septembre 2024, Donald Tusk lui-même a admis qu'il ne respectait pas l'État de droit, insistant sur le fait que cela était nécessaire «pour sauver la démocratie en Pologne». Une démocratie qui, selon lui, est désormais une «démocratie militante». S'agit-il de la nouvelle réponse de la gauche et des libéraux à la montée du «populisme» de droite en Europe ? On peut le craindre, étant donné le soutien évident de « Bruxelles » aux actions du gouvernement Tusk. Et si c'est le cas, il y a vraiment de quoi s'inquiéter... en Pologne et ailleurs.

jeudi, 05 décembre 2024

Le dernier safari et les fourmis blanches

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Le dernier safari et les fourmis blanches

Nicolas Bonnal

Henry Hathaway est le dernier cinéaste de l’âge d’or hollywoodien qui ait survécu aux années soixante. Pendant que le royal trio des westerns (voyez mon livre) composé de Hawks, Ford et Wash s’étiole et s’absente, Hathaway tient bon. Il tient grâce à John Wayne et aussi à Stewart Granger et aussi grâce à la violence, qui devient son terreau d’inspiration. Les quatre fils de Kathy Elder sont par ailleurs un chef-d’œuvre mythologique et tragique.

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Le septuagénaire Hathaway (photo) se permit même un film d’auteur où il régla discrètement ses comptes avec le monde moderne. Comme toujours on découvre ce genre de film par hasard : c’est le Dernier Safari (1967), avec le royal Stewart Granger toujours, qui honore son statut de star vieillissante. Le film s’ouvre par une dénonciation du devenir-touriste du monde des chasseurs. On croirait du Guy Debord. Tiens, relisons-le :

« Sous-produit de la circulation des marchandises, la circulation humaine considérée comme une consommation, le tourisme, se ramène fondamentalement au loisir d'aller voir ce qui est devenu banal. L'aménagement économique de la fréquentation de lieux différents est déjà par lui-même la garanti de leur équivalence. La même modernisation qui a retiré du voyage le temps, lui a aussi retiré la réalité de l'espace. »

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Le livre de Gerald Hanley, anar de droite à l’anglaise, avait été édité par ma noble amie Simone Gallimard (voyez mon Céline) au Mercure de France. C’était quand on pouvait résister et le dire, au début des années soixante, avant qu’il ne devînt interdit d’interdire…

En bon homme de droite Hanley en a marre de la race blanche consommatrice et humanitaire :

« Il avait cinquante-sept ans mais ne s'inquiétait toujours pas des approches de l'âge. Il n'éprouvait toujours aucun des symptômes qui annoncent celui-ci. Il pouvait encore toujours abattre une bête avec la même rapidité, la même aisance qu'à ses débuts, trente ans plus tôt. Haïsseur de la civilisation, des endroits comme Nairobi, Mombasa, Aroucha, Dar Es Salam le mettaient hors de lui. Ceux-là et tous les autres où les « Hommes-Fourmis » avaient construit leurs rangées de bâtiments en ciment armé, et leurs cinémas, leurs boutiques... »

C’est quoi cet homme-fourmi alors ?

« Les « Hommes-Fourmis », c'étaient tous ceux qui achètent et vendent jusqu'au jour de leur mort où on les met au cimetière, en rangées, parmi les autres « Hommes-Fourmis » morts avant eux. Les seuls indigènes qu'ils connaissent, les « Hommes-Fourmis », ce sont leurs cuisiniers, bien que peu d'entre eux soient même capables de leur parler seulement. »

On se rapproche presque du Julius Evola de la Fin, de celui des guides de survie façon tigre, arc et massue...

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Notre anar de droite british façon Gabin (revoyez la Horse) ne peut parler avec ses contemporains :

« Au bout de deux jours à Nairobi, il en venait toujours à se quereller avec les « Hommes-Fourmis ». Il ne pouvait garder son calme quand il les entendait, dans les bars, parler de choses dont ils ignoraient tout. »

Le meilleur gibier à abattre pour un anar de droite c’est la gent féminine... Hanley ajoute :

« …il était patient et il avait appris à supporter beaucoup de choses. Il détestait les femmes blanches et ne craignait pas d'affirmer que si jamais il se mariait, ce serait avec une « garce de négresse, qui elle au moins n'aurait pas d'idées au sujet de l'émancipation ». Il n'avait jamais emmené une femme en safari depuis une première et unique expérience où il était tombé sur une femme qui lui avait reproché de ne pas se raser et de porter des vêtements tachés et déchirés. C'était une de ces femmes qui ont de bonnes intentions, elle voulait qu'il eût bon aspect, parce qu'elle l'avait admiré. »

Hanley oublie que les films d’aventure servent quand même à faire coucher les guides et les riches femmes qui partent à la recherche de leur mari perdu : on pense à Deborah Kerr toujours avec Stewart Granger (le premier Quatermain, celui de l’étonnant Marton), à Out of Africa (un résumé de ce qu’il ne faut pas faire dans la vie, ce film) ou à la Vallée des rois de Pirosh avec l’impeccable Robert Taylor. Après le genre présumé raciste (et il l’est) passera de mode – et comme les girafes finissent électrocutées au Kenya, fin géographique du monde oblige…

Mais il n’oublie pas de régler ses comptes avec l’homme blanc humanitaire, bourré de fric et donneur de leçons :

« Vous ne vivez pas ici. Vous êtes un Américain embarqué en trombe dans un voyage, et vous vous mettez à prononcer des sermons sur les Droits de l'Homme. Moi, il faut gue je vive ici. Je n'ai pas envie d'entendre vos opinions sur les Droits de l’Homme. Il fonça, tête baissée, emporté par la véhémence de ce qu'il avait à dire :

-Si vous voulez être un missionnaire, si vous voulez faire quelque chose pour les opprimés, alors retournez en Amérique, combattre pour que vos nègres aient le droit d'être Américains.

Mais vous avez un sacré culot de venir ici et de tout bousculer sous prétexte que vous représentez la Démocratie. Je ne le supporterai pas, non, je ne le supporterai pas. »

Quand vous serez de retour en Amérique, mon vieux, au milieu des Hommes-Fourmis, vous regretterez de ne plus être là. Evidemment, on ne peut pas faire tout le temps ce que vous êtes en train d'essayer de faire aujourd'hui. Il faut y aller doucement, un petit peu à la fois, pour durer. Oui, je laisserai mes os en Afrique, sous n'importe quel rocher et ces saloperies d'hyènes viendront me bouffer. D'accord. Mais j'aime mieux ça que d'être enterré dans un de vos cimetières au milieu de longues rangées d'autres corniauds. »

Cette histoire de cimetière me rappelle un cas personnel, le mien : je suis allé une dernière fois au cimetière de Pantin et je n’ai pas retrouvé la tombe de ma grand-mère ; et une dernière fois au Père-Lachaise en 2014 je crois, et je n’ai pas trouvé la tombe de Serge de Beketch.

Lui aussi commençait à en avoir marre de ces blancs consommateurs humanitaires qu’il avait défendus toute sa vie. Hollywood avait encore raison, revoyez l’invasion des profanateurs de sépulture. Les blancs c’est des légumes (Don Siegel).

On les a remplacés DEPUIS LONGTEMPS.

Sources :

https://www.etsy.com/fr/listing/1157203690/le-dernier-saf...

https://ok.ru/video/914848156212

https://www.amazon.fr/GRANDS-WESTERNS-AMERICAINS-approche...

https://www.amazon.fr/Louis-Ferdinand-C%C3%A9line-pacifis...

Lysistrata 2024 ou la schizophrénie du féminisme occidental

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Lysistrata 2024 ou la schizophrénie du féminisme occidental

Raphael Machado

Source: https://novaresistencia.org/2024/11/12/lisistrata-2024-ou...

Un grand nombre d'électeurs du Parti démocrate aux États-Unis ont décidé de décréter une « grève du sexe » sous l'ère Trump. Une nouvelle démonstration de la faillite du féminisme occidental ?

    « LYSISTRATA

    Il y a beaucoup de choses à propos de nous, les femmes

    Qui me rendent triste, vu comment les hommes

    Nous considèrent comme des canailles.

    CALONICE

    En effet, nous le sommes ! ».

L'un des aspects les plus intéressants de la victoire de Donald Trump aux élections américaines est le fait qu'une campagne a immédiatement été lancée dans laquelle des femmes progressistes ont promis d'entamer une « grève du sexe ». Elles sont censées ne pas avoir de relations sexuelles pendant toute la durée du mandat de Trump.

Cette grève serait une revanche contre les « hommes blancs » qui auraient voté et donné la victoire à Trump, un candidat qui, dans l'esprit malade des femmes progressistes, les dépouillera de tous leurs droits.

L'intrigue rappelle la comédie grecque « Lysistrata » d'Aristophane, dans laquelle les femmes des cités-États grecques conspirent entre elles pour priver les hommes de sexe afin de faire pression pour mettre fin à la guerre du Péloponnèse, qui dure depuis des années.

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Malgré les tentatives contemporaines de présenter cette comédie comme « féministe » ou « pacifiste », elle n'est ni l'une ni l'autre. Il s'agit d'une pièce intelligente d'Aristophane sur l'impasse militaire la plus importante de sa génération, la « grève du sexe », qui sert d'artifice comique absurde pour la réconciliation hellénique, dans laquelle le comportement hystérique et irrationnel des femmes conduit inopinément à une conclusion satisfaisante pour les parties.

À la fin, Athéniens et Spartiates se réconcilient et vont faire l'amour avec leurs femmes. Cette comédie sert d'ailleurs à réfuter une fois de plus (parmi une infinité) le mythe de la normalisation de l'homosexualité dans la Grèce antique. Pourquoi les Grecs seraient-ils dérangés par la « grève du sexe » des femmes s'ils avaient une « alternative » ?

Mais nous sommes loin, en termes de civilisation et d'époque, de la Grèce d'Aristophane.

Et si les femmes d'aujourd'hui ont encore de nombreuses caractéristiques communes avec celles de l'Antiquité, elles appartiennent aussi à une qualité totalement différente (et généralement inférieure à) de celle des Grecs.

Car si la « leçon morale » du poète reste que « les femmes, sans protection masculine, deviennent folles », le caractère des femmes a changé, et elles ne recherchent plus la conciliation ou la chaste harmonie conjugale sous la protection de la Vierge Athéna (comme à la fin de « Lysistrata »).

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Cette grève du sexe des femmes américaines n'a aucun sens et ne peut avoir aucun effet. Au contraire, elle permet de renouveler l'analyse évolienne de la « femme américaine ».

Le baron Julius Evola dit ce qui suit à propos de la «femme américaine»:

« Une enquête médicale récente aux États-Unis a montré que 75% des jeunes Américaines manquent d'une forte sensibilité sexuelle et qu'au lieu de satisfaire leur libido, elles préfèrent rechercher un plaisir narcissique dans l'exhibitionnisme, dans la vanité du culte du corps et dans la santé au sens stérile du terme. Les filles américaines n'ont pas de « problèmes sexuels », elles sont faciles pour les hommes qui considèrent le processus sexuel comme quelque chose d'isolé et donc inintéressant. Ainsi, par exemple, après avoir été invitée à regarder un film ou à aller danser, il est bon, selon les coutumes américaines, qu'une fille se laisse embrasser sans que cela ne signifie quoi que ce soit sur le plan sentimental. Les Américaines sont froides, frigides et matérialistes. L'homme qui « a un truc » avec une Américaine est obligé envers elle matériellement, financièrement. La femme lui a accordé une faveur matérielle ».

En ce sens, en considérant la chasteté comme une « grève », la progressiste américaine révèle involontairement qu'elle considère le sexe comme un « travail » et que, par conséquent, elle se considère comme une prostituée.

Le problème ici est qu'en raison de la manière dont la logique sexuelle fonctionne dans la gynécocratie post-moderne, en particulier après l'émergence de dispositifs de virtualisation tels que Tinder, cela ne fait aucune différence de menacer les hommes américains de refuser le sexe. C'est déjà une réalité factuelle que la majorité des femmes tournent autour d'une petite poignée d'hommes, ce qui a notamment pour conséquence que des millions d'hommes américains sont vierges ou ont peu de rapports sexuels, alors que les femmes sont beaucoup plus « arrondies ».

Ce sont les femmes qui auront du mal, habituées qu'elles sont à une licence débridée, avec la chasteté au profit de leur « idéologie ». Ou peut-être pas tant que ça, puisque comme le faisait remarquer Evola dans les années 60, loin d'exprimer une quelconque sensualité, les Américaines sont frigides.

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Il n'est donc pas surprenant qu'il existe aujourd'hui un vaste mouvement (« passport bros ») d'hommes américains à la recherche d'épouses en Amérique ibérique, en Asie et en Europe de l'Est, des endroits où le Yankee pense pouvoir trouver des femmes qui ont encore préservé une féminité originale et une capacité de dévouement sincère dans la relation conjugale.

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En ce sens, les conservateurs américains se contentent de hausser les épaules. Premièrement, un grand nombre de femmes (du moins parmi les femmes blanches) ont voté pour Trump, et elles ne se mettront pas en grève. Deuxièmement, les progressistes ont tendance à être moins appréciés d'un point de vue esthétique aux États-Unis. Ils sont souvent laids et bizarres. Troisièmement, si quelqu'un est exclu à cause de cette grève, il n'a qu'à essayer de trouver une petite amie dans une autre partie du monde. La femme de Trump est slave, celle de Vance est indienne.

La grève, considérée comme une castration capable de soumettre politiquement les hommes, expose non seulement la nature cibelline du féminisme, mais souligne également la nature tragique de l'affaiblissement du rôle de l'homme.

En fin de compte, dans le contexte du féminisme occidental, contrairement à la comédie grecque, il n'y a pas de réconciliation entre la féministe yankee et l'homme normal à l'horizon. Si dans « Lysistrata » le désir et l'excitation rétablissent l'harmonie sociale, la femme moderne devra encore passer par un grand traumatisme civilisationnel pour comprendre l'importance du rôle « tutélaire » de l'homme.

Naturellement, cet homme moderne devra redevenir un « homme ». En d'autres termes, il devra rompre avec « l'esprit bourgeois », essentiellement dévirilisant.

13:09 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lysistrata, aristophane, féminisme, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Comment Wikipédia a viré à gauche: une plateforme qui a dévié de sa vocation

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Comment Wikipédia a viré à gauche: une plateforme qui a dévié de sa vocation

par An Jacobs

Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°194, Novembre 2024.

Wikipédia, une encyclopédie gratuite, sans publicité, qui donne accès à des connaissances exactes, vérifiées et complètes sur presque tous les sujets, bien exactes... C'est le moyen le plus rapide d'accéder à des informations simples (pour qui peut-on voter aux élections municipales de Saint-Trond?) ou plus complexes (comment s'est déroulée la Guerre des Roses?).

L'idée est simple et louable, et Wikipédia s'est rapidement imposée, tant dans les recherches Google que dans les esprits. On estime qu'environ 240.000 personnes visitent chaque jour la version Wikipédia en néerlandais: ensemble, elles représentent 171 millions de pages visitées par mois. Cela représente 6 millions par jour, 400 par minute, soit environ 66 pages demandées par seconde. La Wikipédia néerlandaise a vu le jour le 19 juin 2001.

Mais aujourd'hui, la plateforme s'est égarée. Ce n'est pas l'extrême-droite indignée qui le dit, mais le philosophe Larry Sanger, cofondateur de Wikipédia en 2001, qui n'a plus confiance en son propre travail. Il estime que le site a complètement perdu sa neutralité depuis 2009 et que les biais idéologiques « anti-droite » sont aujourd'hui très nombreux, trop nombreux pour faire confiance à l'encyclopédie numérique.

Wikipédia, un système hiérarchique

Pour écrire sur Wikipédia, il suffit d'avoir un compte de contributeur. Il s'agit d'un engagement volontaire et vu le nombre de comptes actifs - environ 10.000 néerlandophones - on pourrait penser que la neutralité de l'information est garantie. Ce n'est pas le cas. Les contributeurs, regroupés en communautés linguistiques, élisent des administrateurs. Ceux-ci peuvent bannir ou bloquer les comptes dont les actions sont jugées contraires aux valeurs de Wikipédia, peuvent donc restaurer, supprimer ou protéger une page.

Un système qui pourrait rapidement devenir un vase clos, n'admettant que ceux qui répondent à la doxa (disons, l'« opinion commune »). Michel, contributeur exclu en 2021, estime que cette sanction est tombée lorsqu'il a noté « qu'il serait bon qu'il y ait une pluralité d'opinions parmi les contributeurs ».  Car, poursuit-il, « selon les observations de certains d'entre nous, la majorité silencieuse, qui n'est d'aucun bord politique, n'est pas représentée ».

Un changement au plus haut niveau

L'évolution de Wikipédia n'est pas surprenante. Larry Sanger a fait une quête de neutralité et d'objectivité, mais tous les dirigeants de Wikipédia n'ont pas suivi sa voie. Katherine Maher a été directrice générale de la Wikimedia Foundation de 2016 à 2021. Selon elle, les contributeurs de Wikipédia ne cherchent pas à reproduire la vérité, mais les meilleures connaissances actuelles. Jusque-là, rien d'autre que le déroulement tout à fait normal d'une encyclopédie.

Mais Maher a une drôle de conception de la vérité. Notre « culte de la vérité » nous a peut-être éloignés de la recherche du consensus, estime-t-elle, empêchant ainsi la réalisation de projets importants. La vérité est quelque chose de beau et de nécessaire à l'épanouissement de l'homme, une de ses beautés et aussi qu'il y a « beaucoup de vérités différentes » et que chacun a la sienne. Pour Katherine Maher, notre vérité consiste principalement en nos croyances. Ce relativisme est loin d'être anodin pour celle qui a dirigé l'un des plus grands groupes encyclopédiques au monde. Comment travailler sur l'accès au savoir si l'on ne croit pas que certaines choses peuvent être fausses, même si certaines personnes y croient ?

L'égalité des connaissances au détriment de la vérité

La Fondation Wikimedia travaille donc non pas à la reproduction de la vérité, mais à l'égalité des savoirs, qui consiste à « donner de l'espace aux savoirs et aux communautés exclus par les structures de pouvoir et de privilège ». Ce paradigme qui suppose que les Occidentaux (les Européens) - car c'est bien d'eux qu'il s'agit - sont des privilégiés qui doivent céder la place aux soi-disant opprimés, quelles que soient les compétences des uns et des autres, est courant à gauche. Ils se réjouissent comme jamais auparavant lorsqu'un prix est décerné à une femme « de couleur », et de préférence à une lesbienne ou à une transsexuelle.

Des cadeaux pour la connaissance, transformés en cadeaux pour les gauches

Cependant, Wikipédia et ses satellites comme le Wictionnary ne sont jamais que des encyclopédies: ils collectent des données mais ne les créent pas. La Fondation reconnaît qu'elle a besoin de citations et de sources primaires qui luttent pour la même cause qu'elle. C'est pourquoi, explique-t-elle, « le Fonds d'équité est conçu pour accorder des subventions à des organisations extérieures à notre mouvement ». En d'autres termes, lorsqu'un donateur soucieux de préserver le libre accès à la connaissance fait un don à Wikipédia, la moitié de son don est redistribuée. À qui? À des associations vouées à promouvoir une certaine forme d'égalité raciale. Certaines de ces organisations veillent à ce que non pas les plus aptes, mais les plus représentatifs des différentes minorités aient une voix et des responsabilités. VanguardSTEM est l'un des bénéficiaires des dons de la Fondation Wikimedia. STEM est l'acronyme de Science, Technologie, Engineering (Ingénierie), Mathématiques. Il s'agit d'une « plateforme qui se concentre sur les expériences des femmes, des filles et des personnes non binaires de couleur dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques ». VanguardSTEM propose une « méthodologie scientifique intersectionnelle » et défend « le droit des Noirs, des autochtones, des femmes de couleur et des personnes non binaires de couleur » à défendre leurs propres « intérêts et identités STEM » sans assimilation.

Cette association défend donc les préjugés liés à l'identité sexuelle et ethnique dans la recherche scientifique. Ce point de vue s'aligne parfaitement avec celui de Katherine Maher, qui estime que la vérité est variable, chacun selon ses goûts.

Le mouvement Wikimedia, un agenda woke

Les dons à Wikipédia alimentent la fondation. Depuis 2020, la fondation gère le Knowledge Equity Fund, doté de pas moins de 4,5 millions de dollars. Son but premier est d'assurer l'accès à la connaissance pour tous, un objectif louable au demeurant.

Cependant, le seul moyen proposé pour atteindre cet objectif est raciste et anti-européen. La Fondation Wikimedia prétend « s'attaquer aux inégalités raciales qui entravent l'accès et la participation à la connaissance libre » et investir « dans des organisations qui s'attaquent aux systèmes de préjugés et d'inégalités raciales dans le monde entier ». Le « monde entier » n'inclut probablement pas l'Afrique du Sud, où le racisme anti-blanc est presque institutionnel.

Différentes traductions, différentes opinions

Essayez et tapez, par exemple, « gaza genocide wikipedia » dans votre moteur de recherche. En néerlandais, cela n'a pas d'importance, mais si vous faites l'essentiel de vos recherches en français, la première page qui s'affichera sera intitulée « Risque de génocide à Gaza depuis 2023 ». Si vous passez à l'anglais, ce titre devient « Gaza genocide ». Pourquoi cette différence? Parce que le public anglophone est nettement plus réceptif aux opinions de gauche pro-palestiniennes, alors qu'en France, il est préférable de parler de « risque » pour ménager l'opinion pro-juive.

Les différences ne s'arrêtent pas au titre. Nous ne pouvons pas citer et comparer entièrement les deux textes ici et nous nous contentons donc de noter que la page en anglais indique que « des experts, des agences gouvernementales et onusiennes et des ONG accusent Israël de commettre un génocide à l'encontre du peuple palestinien ». Alors que la page en français indique que « le risque de génocide à Gaza depuis 2023 fait référence aux actions d'Israël lors de la guerre entre Israël et le Hamas en 2023 qui pourraient conduire à un génocide contre les Palestiniens ».

Cette comparaison prouve une fois de plus que Wikipédia ne se préoccupe pas en premier lieu de la vérité, mais s'intéresse avant tout à ce que ses lecteurs peuvent lire, aiment lire et pensent. A suivre.

 

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Syrie: Cui prodest?

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Syrie: Cui prodest?

Par Enrico Tomaselli

Source : Giubbe rosse & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/siria-cui-prodest

Erdogan a finalement tombé le masque: sa solution à la crise syrienne est que le gouvernement de Damas "dialogue avec l'opposition". Évidemment, la seule opposition digne de dialogue devrait être constituée par l’Armée nationale syrienne (ANS), strictement alignée sur la Turquie. Le fait que ses anciens proxys d’Al-Nosra, abandonnés ensuite par Ankara et transformés en Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), aient pu se préparer pendant des mois à l’offensive des derniers jours, sous le regard complaisant des services turcs, tout comme le fait que les milices de l’ANS aient immédiatement lancé leur offensive pour occuper Alep et une partie des zones contrôlées par les Kurdes, avait déjà rendu cela évident pour quiconque voulait le voir.

Il était d’ailleurs clair que les accords d’Astana n’avaient pas satisfait le président turc, qui s’attendait à une plus grande docilité de la part de Damas face à ses exigences (inacceptables). D’où la réouverture du chaos syrien, qu’il propose maintenant de résoudre avec son propre soutien. Après tout, ses amis-ennemis de Washington ne font-ils pas exactement la même chose dans tout le Moyen-Orient ? Ils alimentent les guerres en soutenant activement une des parties, puis se proposent – ou s’imposent – comme médiateurs...

Mais comme pour tous les apprentis sorciers, invoquer les forces du mal ne signifie pas savoir les contrôler. HTS est nettement plus fort que l’ANS et lui laisse en fait juste un espace vers l’est, là où il peut régler ses comptes avec les formations kurdes intégrées aux FDS. Ces dernières, à leur tour, jouent sur plusieurs tableaux : elles se font soutenir par l’aviation russo-syrienne plus au nord pour ensuite attaquer les positions syriennes sur l’Euphrate, près de Deir ez-Zor, avec la couverture de l’artillerie et de l’aviation américaine stationnées à la base voisine de Conoco.

La situation risque de devenir si explosive que les États-Unis et la Russie ont réactivé une ligne de communication directe sur le terrain, précisément pour éviter des incidents dangereux.

L’audace d’Erdogan et son mépris des intérêts des autres ne peuvent qu’agacer – au minimum – Moscou et Téhéran, qui ont déjà d’excellentes raisons de se méfier du « sultan ». Non pas parce que les bandes de coupe-gorge de HTS pourraient réellement constituer une menace pour la présence russe ou iranienne en Syrie, ce qui est manifestement hors de leur portée, mais parce que cette manœuvre a bouleversé les équilibres sur lesquels reposait la situation syrienne vacillante, les obligeant à intervenir de manière plus incisive et durable. Le fait que l’Iran ait envoyé le général Seyyed Javad Ghaffari, vétéran de la guerre contre Daech, ancien numéro deux de Soleimani et connu pour ses méthodes radicales, est un indicateur clair: la présence des bandes terroristes, plus ou moins téléguidées par la Turquie, doit être éradiquée.

Bien sûr, il y a ceux qui prospèrent dans le chaos. Ainsi, Israël, les États-Unis et les services secrets du régime naziste de Kiev sont tous là, cherchant à attiser les flammes, convaincus que gêner l’ennemi est toujours et partout une bonne chose.

Avec cette logique, ils ont embrasé l’Ukraine, avec pour seul résultat de préparer la Russie à une confrontation inévitable et, en fin de compte, de poser les bases de la défaite politico-militaire la plus spectaculaire de toute l’histoire de l’OTAN.

Il ne reste plus qu’à s’asseoir sur les rives de l’Euphrate et attendre.

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mercredi, 04 décembre 2024

La Troisième Guerre mondiale comme guerre par procuration

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La Troisième Guerre mondiale comme guerre par procuration

Andrea Zhok

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-terza-guerra-mondiale-come-guerra-per-procura

Aujourd'hui, il existe un unique grand front de guerre qui s'étend depuis le Donbass, passe par Tbilissi et se poursuit en Syrie et au Liban. Il s'agit d'une guerre unique composée d'une pluralité de conflits par procuration. La géométrie est variable. Jusqu'à il y a quelques mois, la Serbie avec le Kosovo et l'Arménie semblaient également en faire partie. Nous verrons quelles surprises l'avenir nous réserve.

Dans aucun de ces cas, nous n'avons affaire à des guerres officiellement déclarées.

Le format privilégié est celui de la militarisation d'un conflit politique interne à travers un soutien et un financement étrangers (le modèle des "révolutions colorées", dont les mécanismes ont été analysés en détail par Laura Ruggeri).

Dans le cas ukrainien, ce mécanisme a simplement franchi un seuil critique pour devenir une guerre classique de haute intensité, mais les antécédents de Maïdan à 2022 s'inscrivent dans le cadre des "révolutions colorées" fomentées et financées de l'extérieur.

Cette modalité opératoire découle des caractéristiques propres à un système impérial qui coexiste avec des formes de démocratie formelle.

Les formes d'empire plus traditionnelles, où la concentration du pouvoir est institutionnellement plus explicite, peuvent gérer la politique étrangère et les tensions externes de manière tout aussi brutale, mais plus directe et moins hypocrite: on pose des exigences, on menace un peu, on négocie un peu, on cède un peu, et parfois on donne suite aux menaces sur le plan militaire.

Dans le contexte de l'empire américain et de ses dépendances que sont les pays membres de l'OTAN, l'impérialisme doit toujours être géré en prenant en compte l'opinion publique interne, qui doit donc être constamment manipulée et à qui il faut toujours fournir un récit dans lequel "le Bien que nous représentons vient au secours des victimes".

La stratégie narrative exige que l'on présente constamment son camp comme "la victime qui se défend contre une agression", car seule la stratégie victimiste offre, dans un contexte libéral, une justification suffisante pour recourir à la violence. (Dans un cadre libéral, il n'existe pas de valeurs objectives partagées, sauf la liberté négative, c'est-à-dire la demande de ne pas subir d'interférences d'autrui; ainsi, la seule manière de justifier une action violente est de dire qu'elle est une réponse à une violation par autrui de sa propre sphère vitale.)

Pour obtenir cet effet narratif, il suffit d'avoir une presse complaisante qui produit des récits sélectifs et des mémoires sélectives.

Si Israël massacre des dizaines de milliers de civils dans trois pays différents, il suffit de dire que tout commence le 7 octobre 2023: avant, rien ; après, la "réponse légitime" sans limites de temps ni d'espace.

Si Russes et Ukrainiens s'entretuent depuis des années, il suffit de commencer à raconter l'histoire le 24 février 2022: avant, rien; après, la légitime défense et le conflit jusqu'au dernier Ukrainien.

En Géorgie, un parti non pro-atlantiste remporte les élections avec 53% des voix (le deuxième parti n'obtenant que 11%), mais il suffit de raconter (sans la moindre preuve) que les élections sont illégitimes, de les désavouer, et de présenter les protestations violentes dans les rues (qui, à Paris ou à Londres, seraient réprimées sans ménagement) comme une protestation légitime face à la "prédominance prorusse", et même les Black blocs deviennent des héros de la liberté.

En Syrie, nous rencontrons le phénomène des "terroristes modérés", et nous découvrons que ceux qui étaient autrefois des "égorgeurs d'Al-Qaïda" étaient finalement de braves gars dignes de confiance et du soutien d'Israël. Et les informations commencent avec les bombes russes sur les villes syriennes (oubliant qu'il s'agit d'attaques contre les troupes d'invasion, en réponse à l'occupation d'Alep).

Comme nous l'avons mentionné, il s'agit d'un conflit unique qui s'embrase à divers endroits du monde et qui, selon toute probabilité, continuera de s'intensifier et de s'étendre.

Les fronts sont largement fragmentés en leur sein: rien n'unit idéalement les contestataires géorgiens, les terroristes de Hayat Tahrir al-Sham, les nationalistes ukrainiens et le Likoud, tout comme peu de choses unissent les alaouites en Syrie, la résistance russophone du Donbass, les Palestiniens de Gaza et le parti "Rêve géorgien".

Ce qui unit ces différentes initiatives, c'est le soutien externe de deux macro-groupes opposés: d'un côté, l'empire américain avec ses extensions de l'OTAN, et de l'autre, le front diversifié des BRICS, unis uniquement par leur volonté d'indépendance vis-à-vis de l'empire américain.

À l'origine de cette confrontation se trouve la tentative de l'empire américain (héritier historique de l'empire britannique) de maintenir sa position de privilège historique qu'il détient depuis environ 250 ans. Il n'y a aucune possibilité que cette tentative aboutisse, car ce privilège historique était lié à un événement extraordinaire: le premier accès à l'industrialisation moderne, avec la primauté militaire qui en a découlé. Avec la poursuite de l'industrialisation dans d'autres parties du monde, la primauté unilatérale d'une minorité démographique sur une majorité écrasante n'est plus pensable. Mais le fait qu'il s'agisse d'une tentative désespérée ne change rien à ce que c'est la seule perspective que l'Occident dirigé par les Américains est capable d'envisager aujourd'hui. Et cette cécité marquera l'époque actuelle, la plongeant dans le sang.

Post Facebook du 3 décembre 2024

Andrea Zhok

Professeur de Philosophie Morale à l'Université de Milan.

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L'École de Francfort: la pensée néocommuniste qui a changé l'Occident

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L'École de Francfort: la pensée néocommuniste qui a changé l'Occident

par Sara (Blocco Studentesco)

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2024/11/21/bs-scuola-di...

L'école de Francfort est une école de pensée qui a vu le jour dans les années 1920 dans la République de Weimar. Les philosophes adhérant à cette école ont opéré une synthèse entre la psychanalyse freudienne et l'idéologie marxiste, conduisant à faire émerger ce que l'on pourrait appeler le « néo-communisme psychanalytique ». Les membres de cette école ont réussi, surtout après la Seconde Guerre mondiale, à infiltrer les écoles publiques, le gouvernement et à influencer l'ensemble de la société occidentale. Leurs idées sont d'ailleurs toujours à l'ordre du jour.

Theodor Adorno, le penseur le plus important de l'École, estimait que les conceptions traditionnelles de la société, telles que les vérités universelles, cachaient souvent des contradictions et des problèmes. Pour lui, la tâche de la théorie sociale et de la pensée critique était précisément de mettre au jour ces contradictions. Dans son livre intitulé « Dialectique négative », Adorno a critiqué la philosophie traditionnelle pour sa tentative de créer des systèmes logiques et ordonnés pour expliquer le monde, allant même jusqu'à affirmer qu'elle servait à justifier l'oppression sociale. Sa critique s'étendait également à l'art qui, selon lui, perpétuait l'oppression sociale en présentant des visions d'harmonie, de beauté et de vérité. Dans une déclaration célèbre, il a écrit : « Écrire de la poésie après Auschwitz est barbare », ce qui signifie que l'art qui véhicule des idéaux de beauté et de vérité renforce les idéologies oppressives. Selon Adorno, ce qui paraît beau ou harmonieux exclut et opprime ce qui n'est pas conforme à cet idéal, et doit donc être déconstruit.

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Cette critique de la beauté et des valeurs traditionnelles a alimenté une approche sceptique qui a encouragé la résistance à ce qu'Adorno a appelé la « coercition spiritualisée ». Les idées d'Adorno ont laissé un héritage durable sur la pensée critique contemporaine. Les critiques d'aujourd'hui se méfient souvent de la beauté, de l'harmonie et des récits moraux. Ce regard critique a conduit à la perception que toute forme d'art traditionnelle ou belle est « fasciste » parce qu'elle implique une hiérarchie : si quelque chose est beau, quelque chose d'autre doit être laid ; si quelque chose est vrai, quelque chose d'autre doit être faux. Cette attitude peut être observée dans la critique culturelle moderne, où la beauté est souvent déconstruite. Cette critique accuse souvent l'art traditionnel, les récits et même la morale d'incorporer des systèmes cachés de violence et de conformité.

Le rejet de l'esthétique traditionnelle par Adorno présente des similitudes avec l'activisme moderne « woke », qui cherche à démanteler les institutions et les structures sociales jugées oppressives, y compris les normes de beauté et de moralité. Ce type d'activisme célèbre souvent des figures qui remettent en question les hiérarchies traditionnelles, comme les « filles patronnesses » ou les mouvements de sexualité alternative, comme une forme de résistance contre le patriarcat et les normes conservatrices. Ces attitudes se reflètent en fait dans les théories de l'école de Francfort, qui considérait l'opposition à la tradition comme un acte libérateur.

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Herbert Marcuse, un autre membre influent de cette école, a élargi la critique d'Adorno en y intégrant les idées de Freud sur la sexualité. Dans son livre Eros et Civilisation, Marcuse affirme que les systèmes économiques capitalistes répriment la sexualité pour maintenir le contrôle sur la main-d'œuvre. Dans ce contexte, les relations hétérosexuelles et reproductives étaient considérées comme fonctionnelles pour la production capitaliste. Avec le communisme, cependant, cette répression disparaîtrait, permettant à la sexualité de s'exprimer librement. Bien que Marcuse se soit inspiré de Freud, il s'en est éloigné en rejetant l'idée que la répression était nécessaire à la civilisation. Il imagine une « civilisation non répressive » dans laquelle le travail deviendrait un jeu et l'énergie érotique s'exprimerait librement. Marcuse voit dans le mythe de Narcisse, qui tombe amoureux de son propre reflet, une métaphore du rejet des normes sociales et de l'adhésion à l'individualisme. Selon lui, le dépassement des distinctions traditionnelles de genre et de sexualité conduirait à une nouvelle culture libérée, dans laquelle le retour à un état pré-répressif dissoudrait les structures sociales traditionnelles.

Après tout, l'école de Francfort nous a laissé un héritage précieux: l'art de la critique perpétuelle, qui ne manque jamais une occasion de démonter, de déconstruire et finalement de détruire tout ce qui représentait autrefois la beauté, l'ordre et la vérité. Aujourd'hui, son influence se reflète dans une société qui célèbre la désintégration des valeurs traditionnelles, qui considère l'harmonie comme un acte d'oppression et l'individualisme comme un signe de libération. En associant Marx et Freud, l'École a créé un cocktail mortel d'idéologie et de psychanalyse qui continue à renforcer la croyance que toute hiérarchie, toute norme, toute structure sociale est une forme déguisée de domination. Et, bien sûr, ce qui reste à célébrer, ce sont les petites victoires contre la beauté et l'ordre: les nouveaux héros sont les « meilleurs » ennemis de la beauté, les champions de l'idéologie, les adversaires de l'harmonie qui luttent courageusement contre les vestiges d'une société qui ose encore apprécier le classicisme et l'élégance. Car, comme l'enseigne l'École de Francfort, tout ce qui est trop beau, trop soigné, trop traditionnel, est assurément fasciste, oppressif et digne d'être balayé. Finalement, pour ceux qui ont appris à mépriser tout ce qui représente la vérité et la beauté, il y a toujours un combat à mener contre une civilisation qui n'a jamais pris la peine de perdre. Mais au milieu de cette tempête idéologique, il y a encore de la place pour ceux qui croient que la beauté et l'ordre peuvent être des forces libératrices. C'est en redécouvrant la beauté et en embrassant les valeurs qui ont résisté à l'épreuve du temps que nous pourrons véritablement construire une société qui non seulement existe, mais prospère.

L’AfD met en œuvre la volonté des électeurs: « La paix plutôt que des missiles » au Landtag de Saxe

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L’AfD met en œuvre la volonté des électeurs: « La paix plutôt que des missiles » au Landtag de Saxe

Dresde/Berlin. Tandis que l’alliance Sahra Wagenknecht (BSW) s’est rapidement dégradée pour devenir le fournisseur de majorité au profit des partis traditionnels, tout en abandonnant généreusement toutes ses revendications en matière de politique anti-belliciste comme l'atteste les propos consignés dans le « document exploratoire » en Thuringe, l’AfD, elle, reste fidèle à ses promesses électorales. Une initiative pour la paix, portée par le groupe parlementaire de l’AfD, sera prochainement débattue au Landtag de Saxe. Son intitulé : « La paix plutôt que des missiles ».

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Le chef du groupe parlementaire, Jörg Urban (photo), cité par l’agence de presse dpa, déclare: « 62 % des Saxons sont strictement opposés au déploiement de missiles à moyenne portée américains en Allemagne ». Selon l’AfD, ce message clair des citoyens doit être repris par les représentants saxons et pousser le gouvernement à lancer une initiative pour la paix au Bundesrat. Urban insiste sur la nécessité pour les États membres de l’OTAN et la Russie de s’engager dans un désarmement verbal et militaire.

Dans ses mots: « La diplomatie est l’exigence de l’heure. L’Allemagne et l’Europe doivent enfin mener une politique de paix autonome et obliger le nouveau président américain, Donald Trump, à s’engager dans cette voie ».

Dans cette proposition, le gouvernement saxon est, entre autres, invité à inciter le gouvernement fédéral à renoncer à tout déploiement de missiles de croisière et de missiles balistiques sur le territoire allemand. Par ailleurs, il est demandé que l’Allemagne fasse pression pour que la Russie retire les missiles stationnés dans la région de Kaliningrad ainsi que ses armes nucléaires tactiques déployées en Biélorussie.

Cette initiative fait suite aux récents plans de stationnement américains, dévoilés en juillet à Washington par le chancelier Scholz. Ces plans prévoient le déploiement, dans les prochaines années, de nouveaux missiles américains à longue portée, venant compléter les bombes nucléaires américaines déjà entreposées en Allemagne.

De la sécurité de l'Eurasie à la sécurité du monde

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De la sécurité de l'Eurasie à la sécurité du monde

Leonid Savin

Du 31 octobre au 1er novembre 2024, Minsk a accueilli la deuxième conférence internationale sur la sécurité eurasienne, au cours de laquelle a été présentée la « Charte eurasienne de la multipolarité et de la diversité au 21ème siècle ». Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, y ont prononcé un discours dans lequel ils ont souligné que le monde unipolaire était révolu et qu'un nouveau système de sécurité internationale était nécessaire. Et puisque l'Occident est principalement coupable d'attiser les conflits et de proposer des « formules sans issue », une question naturelle se pose : comment et avec qui créer une nouvelle architecture de sécurité ?

L'Europe, petite pointe de l'Eurasie, comme l'a dit Nikolaï Danilevsky, ne peut prétendre à un monopole sur les questions de sécurité régionale, même si de telles tentatives sont faites dans le format euro-atlantique (le bloc de l'OTAN, ainsi que l'influence sans précédent des États-Unis sur l'UE). Néanmoins, la proposition du président russe Vladimir Poutine de créer un espace économique commun de Lisbonne à Vladivostok - le projet de la Grande Eurasie - est toujours d'actualité. Il ne fait aucun doute que la grande majorité des citoyens de l'UE aimerait entretenir des relations constructives et amicales avec la Russie, ainsi qu'avec d'autres pays d'Eurasie qui font l'objet de sanctions de la part de l'UE et des États-Unis (par exemple, l'Iran et la République populaire démocratique de Corée). Le principal problème de l'Europe aujourd'hui est donc celui des élites politiques. Dans certains pays, une terrible russophobie persiste (États baltes, Pologne), tandis que d'autres tentent de feindre la neutralité et de suivre la politique générale de Bruxelles.

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Néanmoins, certains dirigeants eurosceptiques démontrent, en paroles et en actes, l'adéquation de la voie politique qu'ils suivent. Outre la Republika Srpska en Bosnie-Herzégovine, la Serbie a obstinément résisté aux pressions occidentales, ce qui a valu à ses dirigeants le risque d'une nouvelle révolution de couleur. La Hongrie et la Slovaquie mènent des politiques rationnelles et équilibrées, en particulier dans le contexte de la crise ukrainienne et de leurs frontières communes. Il est révélateur qu'un autre pays ayant des frontières communes montre un penchant évident pour l'euroscepticisme. En Roumanie, par exemple, lors du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche dernier, Calin Georgescu, anciennement associé au parti nationaliste radical AUR mais se présentant comme candidat indépendant, a obtenu le plus grand nombre de voix (23 %). La dirigeante libérale Elena Lasconi est arrivée en deuxième position avec 19,2 % des voix, tandis que l'ancien premier ministre Nicolae Ciuca et l'ancien secrétaire général adjoint de l'OTAN Mircea Gioane ont chacun obtenu moins de 10 % des voix.

Si M. Georgescu remporte le second tour, il occupera le poste le plus important de Roumanie, avec le pouvoir de nommer le premier ministre, de négocier une coalition et d'avoir le dernier mot en matière de sécurité et de politique étrangère. Par ailleurs, il s'est toujours montré favorable à la Russie et à son président.

Avec la victoire convaincante du parti Alternative pour l'Allemagne aux élections législatives allemandes, cela démontre l'évolution de l'environnement politique due à la crise multidimensionnelle croissante au sein de l'UE.

Avec des hommes politiques plus compétents, il y a plus de chances que l'UE et l'OTAN ne prennent pas de décisions farfelues dirigées contre la Russie et même contre les citoyens de l'UE.

Le fait que la Turquie, en tant que membre de l'OTAN, s'efforce de mener une politique équilibrée, consciente que les problèmes économiques ou de sécurité régionale graves ne peuvent être résolus sans la participation de la Russie, est révélateur. Mais la Turquie a une expérience syrienne et certains intérêts communs avec la Russie, notamment la création d'un centre énergétique avec l'aide de Moscou. Compte tenu de la position géostratégique de la Turquie et du contrôle qu'elle exerce sur l'entrée de la mer Noire, les pays européens devront tenir compte à la fois des ambitions d'Ankara et de l'évolution de la réalité.

Plus à l'est, des transformations notables sont également en cours. Si l'Irak est toujours instable, il y a des chances que la situation s'améliore bientôt. Les décisions relatives aux investissements et aux projets d'infrastructure en témoignent. L'Iran affiche également une dynamique positive. Compte tenu de son engagement actif en matière de sécurité avec la Russie et de la revitalisation progressive du corridor Nord-Sud, l'Iran jouera un rôle croissant en tant que pôle géopolitique, tout en servant d'élément de liaison dans la région.

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L'Afghanistan reste une tache blanche sur la carte eurasienne dans la mesure où, après l'arrivée au pouvoir des Talibans (interdits en Russie), les relations avec le nouveau gouvernement n'ont pas été correctement résolues. Une décision de principe visant à retirer le statut d'organisation terroriste aux Talibans en Russie a déjà été prise. D'autre part, l'Iran et le Pakistan tentent également de régler leurs différends et de les faire évoluer dans un sens constructif (pour le Pakistan, il s'agit de la question de la démarcation de la frontière, étant donné que, malgré son statut international accepté, la partie afghane ne reconnaît pas la ligne Durand, qui est apparue à la suite de l'occupation britannique de la région à la fin du 19ème siècle).

Dans le contexte mondial, cependant, il faut toujours se rappeler que la politique anglo-saxonne à l'égard de l'Eurasie suit les impératifs d'Halford Mackinder et de Zbigniew Brzezinski. Si l'Occident ne peut pas atteindre directement le Heartland (la Russie) de l'Eurasie, il tentera d'exercer une influence sur le Rimland (la zone côtière) et l'Europe de l'Est. C'est la raison pour laquelle la crise en Ukraine a été provoquée. C'est pourquoi les tentatives de fomenter et d'intensifier les conflits par le biais de divers mandataires se poursuivront, en particulier dans les régions que Zbigniew Brzezinski a caractérisées comme l'arc d'instabilité eurasien - le Moyen-Orient, le Caucase et une partie de l'Asie centrale jusqu'au territoire de l'Inde.

Pour contrer ces plans destructeurs, il est nécessaire d'étendre et de renforcer l'interaction entre les États par le biais des organisations existantes et, éventuellement, de créer de nouvelles structures de travail. Le format de l'OCS est unique à cet égard: l'organisation comprend plusieurs États qui ont des revendications territoriales les uns contre les autres, mais qui ne dégénèrent pas en conflit actif. Le Pakistan et l'Inde ont fait du Cachemire une pierre d'achoppement pendant de nombreuses décennies. La Chine et l'Inde, quant à elles, continuent de considérer des parties de leur territoire situées dans l'Himalaya comme leur appartenant exclusivement. Dans le même temps, ces trois États possèdent des armes nucléaires, mais ne menacent pas de les utiliser à l'instar de la politique imprudente de l'Occident.

En ajoutant à l'OCS, l'OTSC et la coopération des BRICS (y compris le statut des pays candidats, les travaux de l'Organisation de la coopération islamique et d'autres initiatives), on créerait un réseau efficace d'interaction politique au plus haut niveau en Eurasie et en Afrique (où les processus de décolonisation et de souveraineté se poursuivront également, du moins dans certains États, en particulier dans la région du Sahel). L'Eurasie et l'Afrique sont l'île mondiale dont dépend le reste du monde.

Tout cela indique qu'il est nécessaire d'ajuster le travail des mécanismes qui sont désormais dépassés et d'éviter les modèles occidentaux qui ont été imposés, y compris le développement de bases décrétées fondamentalement nouvelles en droit international.

Alors que le monde polycentrique n'a pas encore pris forme et qu'il est en transition, la multipolarité galopante exige des actions et des travaux plus actifs pour l'avenir.

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