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mercredi, 27 novembre 2024

Syndrome du sauveur ou le Cheval de Troie est parmi nous

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Syndrome du sauveur ou le Cheval de Troie est parmi nous

Par Iure Rosca

Les élections présidentielles en Roumanie ont suscité un intérêt particulier de la presse internationale. Et la presse alternative semble avoir eu une bonne occasion de tester sa capacité à discerner entre vérité et simulacre. Mais comme «les nôtres» préfèrent souvent être trompés par la séduction et impressionnés par les apparences, ils font partie des partisans et promoteurs d’imposteurs comme Donald Trump ou de ses clones comme Calin Georgescu.

Beaucoup de ceux qui sont dans notre camp s’imaginent qu’il pourrait encore y avoir un pays où quelqu’un qui n’est pas contrôlé par le Système, peut avoir un résultat électoral majeur. Autrement dit, ceux qui prétendent critiquer le Système deviennent ses victimes par excès de crédulité et par «wishful thinking». Nous n’aimons pas penser que le coup d’état à l’échelle mondiale est un fait accompli. Il s’est pleinement manifesté en 2020 avec la fausse pandémie. À cet égard, le livre de notre ami suédois Jacob Nordangard «The Global Coup d’Etat: The Fourth Industrial Revolution and the Great Reset» est très utile.

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Notre obsession électoraliste, la religion du républicanisme, les mythes de la «souveraineté populaire» et du suffrage universel nous empêchent d’accepter le fait que, dans les conditions de la démocratie de masse, on ne peut pas obtenir un renversement de situation en faveur des intérêts nationaux.

Calin Georgescu est un exemple classique d’ingénierie sociale, mis en œuvre depuis longtemps. Il s’agit d’un franc-maçon notoire, membre du Club de Rome, qu’il a loué jusqu’à aujourd’hui, mais qui prétend l’avoir abandonné il y a un an, parce que le club serait détourné de «ses idéaux lumineux». Il a longtemps travaillé à l’ONU, étant un expert en «développement durable», qui, comme on le sait, est la stratégie de l’élite mondiale visant la destruction et l’asservissement de l’humanité. Georgescu a travaillé pendant de nombreuses années au sein du gouvernement roumain, notamment en tant que responsable des programmes des Nations unies pour la mise en œuvre de la stratégie de développement durable.

En outre, Calin Georgescu n’est pas gêné de louer publiquement et à plusieurs reprises la franc-maçonnerie alors qu'il a raconté qu’il n'était pas un maçon. Il dit que c’est la maçonnerie qui a le mérite historique d’avoir créé l’Etat roumain moderne. En plus, dit-il, Mozart était maçon, et cela ne le rend pas moins brillant.

La Roumanie a traversé de nombreux moments tragiques après la chute du communisme. Mais ce carriériste et initié n’a jamais pris une attitude publique envers la tragédie de son propre peuple. Il a été activé il y a quelques années et lancé dans la vie publique roumaine après son départ de l’ONU. Et il a été parasiter d'une manière très réussie le discours nationaliste. Son discours grandiloquent, plein de références aux symboles sacrés de l'histoire et de la culture roumaine, a réussi à impressionner de nombreuses personnes. Et pour le rendre encore plus crédible, il s’est déclaré très tôt comme un sympathisant du mouvement des légionnaires et de son chef Corneliu Codreanu, ainsi que du maréchal Antonescu.

Calin Georgescu représente un cas classique d’opposition contrôlée, un simulacre, une poupée de mondialistes bon pour séduire le public crédule. Il lui a été assigné le rôle de Sauveur tout comme dans le cas de Trump. C’est pourquoi, à l’aide de techniques de manipulation utilisées par les services spéciaux roumains affiliés aux mondialistes, il a été promu au second tour des élections présidentielles. 

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Le truc a été couronnée de succès, étant soutenue par les milieux sionistes en Roumanie tels que l’Institut Wiesel et les réseaux Soros en contestant avec véhémence sa candidature, en le taguant de fasciste, de nazi, d'extrémiste, etc. Et pour rendre la légende encore plus crédible, Calin Georgescu a été promu au deuxième tour avec une dame, Elena Lasconi (photo), une progressiste qui représente un parti politique produit par le réseau Soros, USR, pro-LGBTQ, pro-OTAN et pro-UE etc. Autrement dit, les Roumains doivent choisir entre un outil des globalistes avec le masque d’un grand patriote et un autre outil de globalistes sans masque. L’équation pour le second tour des élections présidentielles en Roumanie imite le tandem Trump-Harris, faisant ainsi voter pour le faux patriote ou au moins pour le moindre mal.

La manœuvre des mondialistes a réussi à manipuler les cercles de dissidence antimondialiste à la fois à cause du discours anti-Système de Calin Georgescu et parce que la presse dominante dans le monde l’avait critiqué pour son discours nationaliste. Je voudrais ici mentionner la formule extrêmement pertinente de notre ami Youssef Hindi qui, en caractérisant ces apparences fulminantes de prétendus souverainistes, dit qu’il s’agit d’un «nationalisme israëlo-conforme». Marine Le Pen, Viktor Orban, Mario Salvini seraient précisément de cette facture. Soit dit en passant, les deux derniers ont déjà fait preuve de solidarité avec Benjamin Satanyahu après que la Cour pénale internationale ait émis un mandat d’arrêt pour crimes de génocide. Orban et Salvini invitent le leader sioniste coupable de crimes inimaginables à visiter respectivement la Hongrie et l’Italie.

Calin Georgescu doit être placé dans la même «famille politique». Maintenant, évoquons un autre détail important à cet égard. La presse de Bucarest annonce avec faste que l’envoyé du grand vainqueur Trump, Robert Kennedy Jr., vient soutenir Calin Georgescu dans les élections. Je crois personnellement que cet ancien démocrate a été accepté dans le camp de Trump non pas pour sa position anti-vaccin, mais pour son soutien total et ardent à Israël. Donc, nous avons toujours encore un nationaliste israëlo-conforme. Il est également intéressant de noter ici que la garniture entière des futurs membres du cabinet Trump se compose exclusivement de sionistes fanatiques ou de leurs serviteurs. Leur devise est «Israël first!».

À l'ère de la haute technologie et de la manipulation généralisée, après avoir appris la leçon historique sur les prêteurs d'argent et les commerçants qui ont produit la république et les élections pour contrôler la politique, il est tout à fait regrettable de constater qu'autant de gens dans notre camp se laissent encore tromper par les apparences. Dans des situations aussi embarrassantes, on ne sait même pas faire la distinction entre les naïfs de bonne foi et ceux qui nous ont infiltrés pour nous manipuler. S'il vous plaît, admirez le sauveur de la Roumanie sur un cheval blanc et dans l'armure de Superman. Ce ne sont pas de fausses photos, elles font partie de la campagne de promotion de Călin Georgescu.

D'ailleurs, Călin Georgescu pratique aussi le judo comme Poutine et se baigne dans le lac en plein hiver. Un bon candidat pour lequel il faut voter.

La société du spectacle fonctionne à coup sûr. Et le public est très impressionné par ce théâtre sans fin.

Parution du numéro 478 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 478 du Bulletin célinien

2024-11-BC-Cover.jpgSommaire :

La descendance obtient gain de cause 

Dans la bibliothèque de Céline (2) 

Londres : le milieu londonien dans l’actualité 

Entre Céline et Robert Poulet [1965]

 

 

Épuration

Évoquant dans un entretien télévisé la désastreuse réception critique de Féerie pour une autre fois, Céline raconte qu’on lui a reproché de “danser dans une assiette”. À l’époque, la majorité des lecteurs fut désorientée par le fait que le récit se limite au 4 de la rue Girardon, voire à un bombardement pour le second tome (écrit, comme on sait, avant le premier). J’ignore quel critique littéraire eut recours à cette expression. Je l’apprendrai peut-être en lisant le livre de Maxim Görke, La réception critique de Féerie pour une autre fois et de Normance, qui vient  de paraître. 

 

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Curieux de lire cet ouvrage car, dans les deux cas, le dossier de presse est mince. Ainsi compte-t-on sur les doigts des deux mains les critiques qui, à l’été 1952, commentèrent le premier volet. Citons dans le désordre Roger Grenier, Albert Paraz, Roger Nimier, Robert Kemp, Théophile Briant, André Brissaud, Robert Poulet,… – la plupart d’entre eux étant des amis de l’auteur.

Ce n’était assurément pas le cas de Pierre Lœwel qui qualifia le livre d’« éructation informe, de borborygme, de déboulage de délirant dans lequel les vociférations de la grossièreté prennent un aspect démentiel et une odeur d’égout [sic] »¹.

Dans cet entretien, Céline confiait que les livres qu’il avait écrits depuis son retour d’exil ne s’étaient guère vendus. Avec Féerie, il s’était, en quelque sorte, mis dans les pas de Flaubert: « Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut.  Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière². »  

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Féerie demeure un chef-d’œuvre méconnu, y compris des lecteurs de Céline. Exception notable : Jean-Pierre Dauphin (†) qui, à la fin des années 70, consacra deux numéros de la revue qu’il dirigeait à ce diptyque³. Céline détestait l’insuccès : plus question de promener les lecteurs dans une assiette. Il s’agissait maintenant de les faire voyager, ce qui sera le cas avec D’un château l’autre qui le vit renouer avec le succès.

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Dans un autre entretien, Céline justifie l’intérêt du livre par le fait qu’il traite d’une partie de l’histoire de France dont on parlera un jour, disait-il, dans les écoles. Si tel n’est pas le cas pour une raison évidente, plusieurs auteurs ont fait de Sigmaringen le sujet d’un de leurs livres. Céline aurait sans doute été étonné que tant d’ouvrages soient consacrés à la fuite des “collabos”.

Certains historiens sont même devenus des spécialistes de l’épuration. Tel celui d’un livre récent dont Céline n’est pas le sujet principal mais dont la photo figure en couverture, marketing oblige. Le coup de pied de l’âne n’en est pas absent : il y est relevé que « toute honte bue, Céline compare volontiers son sort à celui des grands écrivains exilés ». Ces deux adjectifs ne se justifient-ils pas dans son cas ?!

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• Marc BERGÈRE, Lignes de fuite (L’exil des collaborateurs français après 1945), Presses Universitaires de France, 2024, 376 p. (21 €). Sur le même thème, voir Yves POURCHER, L’exil des collabos (1944-1989), Éditions du Cerf, 2023, 330 p. (24 €)

  1. (1) Pierre Lœwel, « Obsession de l’obscène », L’Aurore, 21 octobre 1952.
  2. (2) Lettre à Louise Colet, 16 janvier 1852.
  3. (3) Jean-Pierre Dauphin (éd.), Lectures de Féerie pour une autre fois, Lettres modernes-Minard (“Série L.-F. Céline”, n° 3 & n° 4), 1978-1979.

Friedrich Nietzsche, Gilles Deleuze et l'éternel retour

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Friedrich Nietzsche, Gilles Deleuze et l'éternel retour

Troy Southgate

Source: https://troysouthgate.substack.com/p/friedrich-nietzsche-...

Dans son ouvrage complexe de 1962, Nietzsche et la philosophie, le postmoderniste français Gilles Deleuze (1925-1995) cherche si désespérément à faire concorder les idées de Nietzsche avec sa propre vision matérialiste du monde que certains aspects de l'œuvre du penseur allemand sont complètement relégués à l'arrière-plan. Ainsi, lorsque Deleuze aborde la notion d'éternel retour, à laquelle Nietzsche fait allusion dans Le Gai Savoir (1882) et dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1891), il est dit que ce concept contient « les parties les plus obscures de la philosophie de Nietzsche et constitue un élément presque ésotérique de la doctrine » (p.69).

Ailleurs, Deleuze suggère que la Généalogie de la morale (1887) de Nietzsche est une tentative flagrante de réécrire la Critique de la raison pure (1781) d'Emmanuel Kant, bien que Nietzsche s'abstienne de discuter des questions relatives à l'épistémologie dans cet ouvrage particulier et qu'à aucun moment il ne mentionne Kant lui-même.

Deleuze, comme Emma Goldman (1869-1940) avant lui, admire beaucoup l'attitude intransigeante de Nietzsche et tente d'améliorer ses propres références révolutionnaires en créant une forme de nietzschéisme de gauche. On peut se demander s'il y est parvenu, mais pour en revenir - comme on le fait - à sa discussion sur l'Éternel Retour, je suis d'accord avec Deleuze pour dire que certaines des remarques de Nietzsche sur la nature des tendances réactives s'expliquent par la relation entre la volonté de néant et l'Éternel Retour lui-même.

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La volonté de néant, rappelons-le, est le nom que Nietzsche donne à la philosophie pessimiste d'Arthur Schopenhauer (1788-1860) et qui implique que la vie se détourne d'elle-même parce qu'elle ne trouve aucune valeur réelle dans le monde. Cette philosophie s'apparente, à bien des égards, au bouddhisme. Cette tendance est bien sûr présentée comme la voie du nihiliste, décrite à titre posthume par Nietzsche dans La volonté de puissance (1901) comme « un homme qui juge du monde tel qu'il est qu'il ne devrait pas être, et du monde tel qu'il devrait être qu'il n'existe pas ».

La volonté de néant est donc d'une importance vitale dans le schéma philosophique car, comme le note Deleuze, en entrant en contact avec l'Éternel Retour « elle rompt son alliance avec les forces réactives » et donc « l'Éternel Retour peut achever le nihilisme parce qu'il fait de la négation une négation des forces réactives elles-mêmes » (p.70).

En d'autres termes, alors que le nihilisme est généralement perçu comme l'apanage des faibles, il devient ici l'instrument de leur propre autodestruction. Avant cette association ironique entre la volonté de néant et l'Éternel Retour, la première était toujours présentée comme quelque chose qui s'alliait aux forces réactives et, par conséquent, cherchait inévitablement à nier ou à étouffer la force active. Nietzsche, en 1901, avait déjà observé que la « loi de conservation de l'énergie exige l'éternel retour ». La volonté de néant, quant à elle, n'est qu'une forme incomplète de nihilisme et, comme le note Deleuze : « La négation active ou destruction active est l'état des esprits forts qui détruisent le réactif en eux-mêmes, le soumettant à l'épreuve de l'Éternel Retour et se soumettant à cette épreuve même s'il s'agit de vouloir sa propre déchéance » (Ibid.).

La négation est donc radicalement transformée en un état d'affirmation dans ce qui peut finalement être interprété comme une métamorphose dionysiaque.

13:41 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, gilles deleuze, friedrich nietzsche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Franco Milanesi : La révolution conservatrice est basée sur la révolution contre le capitalisme et contre la "forme bourgeoise" et pour les racines communautaires et humaines de la tradition nationale

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Franco Milanesi : La révolution conservatrice est basée sur la révolution contre le capitalisme et contre la "forme bourgeoise" et pour les racines communautaires et humaines de la tradition nationale

Propos recueillis par Eren Yeşilyurt

Source: https://erenyesilyurt.com/index.php/2024/11/04/franco-mil...

Nous avons eu un bel entretien introductif avec Franco Milanesi sur la philosophie politique, la biographie et surtout les idées d'Ernst Niekisch. Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment la manière dont Niekisch a combiné les concepts de révolutionnarisme conservateur et de bolchevisme national, ainsi que sa relation avec Ernst Jünger.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je suis né à Turin le 5 juillet 1956 et j'ai obtenu mon diplôme à l'université de Turin avec une thèse sur la dissidence au sein du Pcd'I (PC d'Italie). J'ai enseigné à Pinerolo et, en 2010, j'ai obtenu un doctorat à l'université de Turin et, en 2014, un second doctorat à l'université de Gênes. Je publie des articles dans diverses revues. En 2008, j'ai publié Dietro la lavagna (Derrière le tableau noir), basé sur mon expérience dans les écoles, et en 2010 est paru Militanti pour les éditions Punto Rosso. En 2011, j'ai publié Rebelli e borghesi. Nazionalbolshevismo e rivoluzione conservatrice chez Aracne, puis Nel Novecento chez Mimesis, un ouvrage consacré au parcours politique de Mario Tronti. En 2022, j'ai publié Il tempo inquieto. Per un uso politico della temporalità chez "Ombre corte". J'ai écrit la préface de Das Reich der niederen Dämonen. Ein deutsches Verhängnis d'Ernst Niekisch en 2018 pour Nova Europa. Je participe en tant qu'orateur à des conférences et des réunions publiques dans plusieurs villes italiennes. J'ai été secrétaire de Rifondazione Comunista auprès de la cellule de Pinerolo et j'ai aussi fait du travail administratif dans la même ville.

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Ernst Niekisch occupe une position unique au sein de la révolution conservatrice en tant que "bolchevik national". Quelles sont les idées fondamentales de Niekisch? Comment est-il parvenu à combiner le fait d'être à la fois un révolutionnaire conservateur et un bolchevik national?

La philosophie politique de Niekisch est étroitement liée à son anthropologie politique. En effet, c'est la Gestalt bourgeoise, la forme bourgeoise, qui est le centre théorique de son travail. Cette Figur s'est imposée dans la modernité et c'est elle qui « gouverne » la dynamique capitaliste. La critique du capital devient une critique du « type d'homme » qui l'incarne et le propage. Le bourgeois combine deux caractéristiques: l'individualisme du soi et l'universalisme. Contre le premier, Niekisch affirme l'instance communautaire et socialiste. Le sujet individuel ne trouve son « sens » que dans la communauté sociale, une communauté d'égaux dans laquelle l'État est l'institution concrète qui réalise et promeut le socialisme. Cependant, cette société a besoin d'une identité et l'élément national remplit cette fonction. C'est là la double racine de lapensée de Niekisch, elle est tout à la fois nationaliste (anti-universaliste) et bolchevique (anticapitaliste). La révolution conservatrice repose sur des hypothèses similaires. Révolution contre le capital et la forme bourgeoise. Préservation et réactivation de la tradition nationale et des racines communautaires de l'être humain.

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Pouvez-vous expliquer la "forme bourgeoise" à laquelle ils s'opposent ?

La forme bourgeoise (Gestalt) est un mode d'être de l'homme que nous pouvons considérer abstraitement. Exactement, comme une forme. Le bourgeois place la sécurité personnelle, le décorum, l'argent, la famille, l'individu au centre de son existence. Tout cela s'oppose aux caractéristiques tout aussi universelles incarnées par l'esprit prussien: sacrifice, esprit militaire, sens de la communauté. Pour Niekisch, le prolétaire qui émerge dans le monde soviétique, l'homo sovieticus, incarne certains de ces caractères, ceux-là même qui sont présents non seulement chez les Prussiens mais aussi chez les Slaves.

Quelle était la position de Niekisch à l'égard des nationaux-socialistes? Comment s'est-il heurté à l'idéologie nazie et comment ce conflit a-t-il influencé sa vie politique?

Le conflit avec le nazisme a été très dur. Niekisch avait déjà passé deux ans en prison après son expérience dans la République soviétique de Bavière. Tout en s'intéressant à l'expérience des frères Strasser, il avait déjà publié en 1932 l'un de ses ouvrages les plus importants, Hitler, un destin allemand (Hitler, ein deutsches Verhängnis), un texte historico-théorique dans lequel il attaquait le national-socialisme comme une expression de l'esprit méridional, bourgeois et catholique. La victoire du nazisme impliquerait la latinisation complète de l'esprit allemand et l'introduction des « valeurs » mercantiles du capitalisme. Les nazis lancent une violente campagne contre le livre. En janvier 1939, Niekisch est condamné par un tribunal spécial à la prison à vie, à la confiscation de tous ses biens et à l'interdiction des droits civiques. Il est libéré, presque complètement aveugle et paralysé, par l'Armée rouge le 27 avril 1945.

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Que signifie chez lui la « latinisation de l'allemand » ?

La latinisation signifie précisément l'abandon aux valeurs « du Sud », en particulier aux valeurs catholiques qui, pour Niekisch, sont les mêmes que celles des sociétés marchandes dominées par la figure de proue du bourgeois.

Quel type de structure géopolitique Ernst Niekisch envisageait-il pour établir une alliance entre l'Union soviétique et l'Allemagne? Quel rôle les concepts eurasiatiques ont-ils joué dans cette structure?

Pour Niekisch, l'Europe de l'Est est le barrage contre la dérive « américaine » de l'Occident. L'Est est synonyme de bolchevisme. Comme toujours, il interprète le phénomène politique d'un point de vue anthropologique. Le bolchevisme a fait apparaître une figure dominante sur la scène de l'histoire: celle du militant communiste. Une minorité capable de décider, d'imposer et de mettre en œuvre une politique dans laquelle l'État, la classe dirigeante et les masses sont littéralement unifiés, c'est-à-dire unifiés sous une forme unique. La révolution bolchevique a fait fructifier le même caractère slave, essentiellement collectiviste, anti-individualiste et militaire. Ce sont ces caractères qui, dans une fusion idéale Est-Ouest, c'est-à-dire dans la bolchevisation de l'Ouest et de l'Allemagne, pourront arrêter la dérive bourgeoise et matérialiste de l'Ouest. La lecture de l'histoire par Niekisch est toujours imprégnée d'éléments métaphysiques et spirituels. D'où sa critique du marxisme qui, au contraire, réduit l'histoire à un conflit économique et matériel.

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Quels sont les éléments métaphysiques et spirituels dans la lecture de l'histoire de Niekisch ? Comment les utilise-t-il ?

Les contrastes marqués Nord/Sud, protestantisme prussien/catholicisme latin, esprit guerrier/pacifisme, État absolu/société de libre marché, communisme/libéralisme individualiste, représentent des cristallisations métaphysiques qui n'ont pas grand-chose à voir avec la complexité des peuples dans leur existence concrète. Dans l'historiographie moderne, les « phases » fixées dans des schémas chronologiques rigides sont accueillies avec beaucoup de prudence. Niekisch va même jusqu'à parler du « Juif éternel », du « Latin éternel », du « Barbare éternel » non pas comme des modèles purement abstraits mais, à la manière hégélienne, comme des universaux concrets qui s'objectivent au cours de l'histoire. Certes, tous les "Latins" ne présentent pas ces caractéristiques. Mais le pouvoir de la forme marque entièrement l'histoire et ses phases.

Son amitié avec Ernst Jünger est un détail très intéressant. Comment les deux penseurs se sont-ils influencés mutuellement ? Quels échanges d'idées ont émergé de cette relation intellectuelle ?

Ce sont deux penseurs « forts » qui développent leurs idées à partir de lignes culturelles et de textes différents. La Première Guerre mondiale comme « période de selle » pour la formation d'un « type » révolutionnaire, anti-bourgeois et radicalement mobilisé pour changer l'état des choses. Le concept de « mobilisation totale » (die totale Mobilmachung) a profondément influencé Niekisch. Ernst Jünger, à son tour, a reconnu le nationalisme de classe de Niekisch comme un puissant stimulant et a écrit de nombreux articles dans Widerstand, l'une des revues patronnées par Niekisch. L'Arbeiter de Jünger n'est autre que le prolétaire national de Niekisch, l'«éternel barbare» qui dominera le monde occidental à la lumière des valeurs prussiennes, spirituelles et populaires. Les deux hommes sont restés en contact dès 1927. Après cette date, la position de Jünger à l'égard du régime est très prudente, au point qu'il travaille comme officier dans le Paris occupé par les nazis. Participant actif à la tentative d'assassinat de juillet 1944, Jünger n'a pas été poursuivi en raison de l'appréciation par Hitler de ses écrits sur la guerre. Ils partageaient une conception métaphysique de l'histoire, fondée sur la succession des époques et le concept de forme ou Figur anthropologico-politique. Niekisch, dit Jünger, fut « l'un des rares à comprendre immédiatement le sens que je voulais donner à la figure du Travailleur. Je tiens à le reconnaître, car même des esprits très vifs comme Spengler et Carl Schmitt ne m'avaient pas compris, voire avaient mal compris mes intentions ». Des divergences sont apparues quant à l'attitude à l'égard de l'URSS, à l'égard de laquelle Jünger a toujours manifesté une profonde hostilité.

La pensée d'Ernst Niekisch a-t-elle des adeptes aujourd'hui ? Que dit-elle au monde d'aujourd'hui ?

Les courants « rouge-brun » sont nombreux dans les différents États européens. Ils naissent de la convergence de revendications nationales et d'un radicalisme social anticapitaliste et anti-bourgeois. Les idées de Niekisch, bien que profondément transformées, sont très répandues en tant que revendication eurasienne (pensez à son Ostorientirung), en tant que critique de l'américanisme et d'une Europe unifiée par le flux des marchés. 

mardi, 26 novembre 2024

L'Eurasie, principal forum de la géopolitique mondiale

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L'Eurasie, principal forum de la géopolitique mondiale

L’Eurasie continue d’être le principal terrain de jeu pour régler la lutte pour la suprématie mondiale. Cela devient de plus en plus évident lorsque l’on observe les combats, chauds ou froids, qui se déroulent sur leur territoire. 

par Lic. Andrés Berazategui

Source: https://politicar.com.ar/contenido/258/eurasia-como-princ...

C’est le géographe britannique Halford Mackinder qui, dans sa conférence désormais classique de 1905, intitulée «Le pivot géographique de l’histoire», affirmait que l’Eurasie – ou plus précisément ce qu’il appelait «l’île-monde» – était la principale scène de compétition pour toutes les puissances qui cherchaient à exercer une domination mondiale. L’île-monde, composée de l’Eurasie et de la frange septentrionale de l’Afrique, possède des attributs uniques. Il s’agit d’une immense continuité territoriale dans laquelle se trouve la plus grande concentration de population et de ressources de la planète, et depuis laquelle on peut accéder directement aux principaux océans.

En général, les civilisations qui ont façonné l’histoire se sont développées sur son territoire et, aujourd’hui encore, la plupart des villes les plus dynamiques du monde sur le plan culturel et technologique se trouvent en Eurasie. Mackinder affirmait que l'espace fondamental de cette île-monde était le «Heartland», le cœur terrestre, qu'il situait dans une zone qui s'étendait depuis l'Europe de l'Est et se prolongeait vers le sud jusqu'au Moyen-Orient; à l'est, il comprenait presque toute la Russie, l'Asie centrale, la Mongolie et s'avançait même près de la côte de l'océan Pacifique, dans le nord de l'Asie de l'Est. Au fil des années, les Britanniques élargirent son argumentaire en expliquant ses thèses, même s'il reformula un peu les frontières du Heartland. Sa théorie deviendra fondamentale dans la pensée géopolitique, conditionnant une grande partie des débats théoriques ultérieurs, en particulier ceux qui relient la puissance maritime et la puissance terrestre. Dans son livre de 1919, Idéaux et réalité démocratiques, il résumait sa doctrine comme suit : « Celui qui contrôle l’Europe de l’Est dominera le Heartland ; celui qui contrôle le Heartland dominera l’Île-Monde ; "Celui qui contrôle l'Île-Monde dominera le monde."

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Brzezinski et la suprématie américaine

Plus près dans le temps, c'est l'Américain d'origine polonaise Zbigniew Brzezinski qui devait procéder à la réactualisation la plus élaborée de la pensée de Mackinder en ce qui concerne l'Eurasie. Il affirmait que la suprématie américaine - réellement existante dans les années 1990, lorsqu'il défendait les idées que nous allons évoquer ici - dépendait «directement de la durée et de l'efficacité avec lesquelles ils (les États-Unis) peuvent maintenir leur prépondérance sur le continent eurasien», et il prévoyait toute une géostratégie pour que les États-Unis parviennent à cette prépondérance.

D'une manière générale, sa réflexion repose sur l'idée fondamentale de Mackinder selon laquelle la suprématie mondiale se dispute essentiellement en Eurasie, ce qui est en accord non seulement avec le géographe anglais, mais aussi avec d'autres auteurs classiques de la géopolitique tels que Karl Haushofer et Nicholas Spykman. Cependant, il a introduit des changements et a également évité d'entrer dans des polémiques qu'il considérait comme secondaires. Ainsi, pour Brzezinski, il importe peu de savoir quelle zone de la géographie eurasienne est la plus importante comme point de départ de la domination sur le méga-continent, comme l'enseigne Mackinder qui la place en Europe de l'Est, ou comme le fait Spykman, déjà cité, qui place les zones les plus importantes à la périphérie de l'Eurasie, sur un territoire périphérique/littoral qu'il appelle le Rimland.

Pour Brzezinski, la géopolitique s'était déplacée «de la dimension régionale à la dimension globale», et par conséquent, «la prépondérance sur l'ensemble du continent eurasien est la base centrale de la primauté mondiale». Il ne considérait pas non plus comme fondamental de savoir si le pouvoir terrestre ou maritime était plus important. Or, les États-Unis ne sont pas un pays eurasiatique, ce qui amena Brzezinski à développer une pensée visant à distinguer les principales zones de l'Eurasie et à prescrire comment les États-Unis devaient les aborder afin de rester l'acteur déterminant dans la politique internationale. Ainsi, il distingua quatre zones en Eurasie : l'ouest, le sud, l'est; et, ensuite, ce qu'il appelait «l'espace moyen», constitué essentiellement de la Russie. Dans chacune de ces zones se trouvaient des problématiques à aborder, subordonnées à une stratégie globale dont l'objectif fondamental était, comme nous l'avons déjà dit, que les États-Unis deviennent la puissance prépondérante de l'Eurasie, pour laquelle, en outre, ils devaient contrer la montée possible de puissances remettant en question la domination américaine et pouvant éventuellement la défier. Pour Brzezinski, le pire scénario possible serait la formation d'une alliance anti-hégémonique composée de la Russie, de la Chine et de l'Iran.

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Maintenant, qu'est-ce qui était les principaux défis dans chacun de ces domaines et comment les Etats-Unis les abordaient-ils? En ce qui concerne l’Europe (la zone ouest), les États-Unis devraient promouvoir l’unité du Vieux Continent en favorisant l’expansion de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ainsi que de l’Union européenne (UE). En Europe aussi, les États-Unis pourraient projeter le matériel assurant la sécurité pour les initiatives de l'OTAN (en tant qu'acteur fondamental) ; en attendant, l’Union européenne élargit le modèle constitué d’ordres internes et de multilatéralisme, de libre-échange et des «valeurs occidentales».

Par souci de motivation, Brzezinski définit l’Europe comme étant «la tête de pont démocratique». Pour la géostratégie, la zone sur laquelle elle se présente est complète en termes de sécurité en raison de la multitude de conflits latents, c'est-à-dire ce qui lui fait mériter le nom de «Balkans eurasiens». Quoi qu'il en soit, c'est la zone située dans les limites de l'Asie centrale et de la région du Caucase, sans oublier tout ce qui concerne la Méditerranée orientale, surtout l'extrême nord de l'Afrique, la péninsule arabe, la région qui s'étend du golfe Persique au Pakistan. Compte tenu des difficultés inhérentes à cette zone géographique, Brzezinski propose un pluralisme géopolitique qui lui permettra de ne plus pouvoir contrôler politiquement la région et de permettre à la «communauté mondiale» d'accéder à ses ressources économiques (principalement le pétrole) ainsi qu'à ses atouts financiers.

Brzezinski considérait que la Russie était un acteur positif potentiel dans la région et, dès lors, il fallait s'efforcer de faire d'elle un partenaire régional, sans qu'elle n'y deviennent toutefois une puissance dominante. Par rapport à l'espace central — soit le « trou noir » constitué de l'énorme vide géopolitique qui s'était constitué suite à la désintégration de l'Union Soviétique —, du fait des spécificités de la puissance qui prit le relais de l'URSS, c'est-à-dire la Fédération de Russie, une stratégie particulière à l'égard de celle-ci doit être élaborée vu l'ampleur de ses ressources énergétiques et de son gigantesque arsenal nucléaire. La Russie, en effet, est capable de développer ses propres ressources et de projeter et de démultiplier sa puissance territoriale dans toutes les régions de l'Eurasie.

Pour Brzezinski, la seule voie possible pour Moscou était l'intégration à l'Europe, en forgeant une alliance et un système de coopération transcontinentale qui aurait fait comprendre à la Russie que son destin était de coopérer avec l'Occident et non pas de jouer un rôle d'opposant systématique.

En bref, Brzezinski proposait une Russie encadrée par l'OTAN  -quiaurait même eu la possibilité de coopérer avec l'Alliance atlantique-  et quiaurait entretenu des relations étroites avec l'UE. Une Russie donc qui aurait laissé derrière elle son "passé impérial", qui se serait développée selon les règles de la démocratie libérale et de l'économie libre de marché et serait devenue "occidentale" stricto sensu.  Cette Russie aurait accepté le "pluralisme géopolitique" dans l'ancien cadre de l'impérialisme soviétique", ce qui lui aurait évité la tentation de soumettre des Etats nés de la dislocation de l'URSS. 

Enfin, Brzezinski préconisait, pour la zone orientale -c'est-à-dire l'Extrême-Orientet l'Asie du Sud-Est- une approche en trois volets: les Etats-Unis devraient, selon lui, coopérer avec leur allié traditionnel, le Japon et reconnaître simultanément la Chine montante et l'intégrer.

Avec un Japon 'non régional mais international" et une Chine "non internationale mais régionale", les Etats-Unis auraient pu se créer un "ancrage en Extrême-Orient". Brzezinski reconnaissait le fait de la montée en puissance de la Chine et sa transformation en un acteur important et incontournable mais croyait que la croissance économique chinoise déclinerait avec le temps, ce qui l'amenait à sous-entendre qu'il serait possible, à terme, de le tenir en respect sans trop de problèmes.

Comme mentionné ci-dessus, Brzezinski pensait que le pire scénario était la réalisation d'une alliance anti-hégémonique qui remettrait en question le pouvoir des États-Unis en limitant leur puissance et même en les expulsant de l'Eurasie. Une telle alliance anti-hégémonique pourrait être formée entre la Chine, la Russie et l'Iran, car ces trois pays ont des objectifs stratégiques différents, mais partagent le même rejet de l'intervention américaine dans ce qu'ils considèrent comme leurs domaines d'intérêt. C'est pourquoi les États-Unis devraient nouer des alliances et promouvoir le pluralisme géopolitique en Eurasie, tout en affrontant les concurrents potentiels en leur faisant comprendre que le coût de la défiance serait très élevé, mais en évitant en même temps de menacer les intérêts vitaux de ceux qui aspirent à une sorte d'hégémonie régionale. En bref, la recette de Brzezinski pour l'Eurasie était basée sur:

1) la recherche d'équilibres régionaux et de pluralisme géopolitique dans des zones bien définies;

2) la dissuasion des challengers, mais en évitant de menacer les revendications légitimes de ceux qui cherchent à devenir des acteurs régionaux importants ; et

3) l'empêchement de former toute alliance potentielle qui pourrait défier avec succès la puissance américaine.

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Mackinder et Brzezinski n'avaient pas si tort que cela

En examinant le paysage actuel, nous arrivons à la conclusion que les idées fondamentales de la géopolitique classique en général, et celles d'Halford Mackinder et de Zbigniew Brzezinski en particulier, restent valables dans le désordre mondial d'aujourd'hui. L'euphorie des années 1990 liée au triomphe de l'Occident dans la guerre froide est révolue. L'optimisme du projet de mondialisation, avec son expansion de la démocratie libérale, de l'économie de marché et du « monde fondé sur des règles », a également disparu. Aujourd'hui, les idées cosmopolites semblent même grossièrement caricatureales. Les théories de la paix démocratique et celles qui postulaient un monde intégré et coopérant pour des intérêts économiques ont été reléguées à l'arrière-plan. Le monde « business as usual » de la politique de puissance est revenu, avec tous les problèmes qui en découlent: méfiance à l'égard de la sécurité, concurrence pour les ressources, protectionnisme économique, primauté du calcul égoïste dans la prise de décision, « intérêt national » d'abord, etc. Un autre constat est que la structure internationale est devenue multipolaire. En effet, la Chine, les Etats-Unis et, un peu plus loin, la Russie, sont aujourd'hui les grandes puissances qui façonnent le système international. Malheureusement pour les États-Unis, la Chine et la Russie montrent de plus en plus qu'elles sont sur la même longueur d'onde en matière d'énergie et de sécurité. Comme si cela ne suffisait pas, l'Iran a également noué de bonnes relations avec les deux États, en particulier avec la Russie, ce qui a conduit à un rapprochement qui ressemble de plus en plus à l'alliance anti-hégémonique que craignait Brzezinski. Mais voyons comment les scénarios se présentent dans les zones que ce dernier avait analysées dans les années 90.

En ce qui concerne la "zone occidentale", la Russie, remise sur pied, a réagi car elle est loin d'être un "trou noir". Elle a réagi finalement contre l'élargissement de l'OTAN et contre la volonté de cette alliance d'inclure en son sein la Géorgie et l'Ukraine. A plusieurs occasions, Poutine a bien précisé que l'élargissement de l'OTAN constituait une menace pour lasécurité de la Russie et que le soutien apporté par l'Europe au processus d'intégration de l'Ukraine dans l'alliance consistait à franchir une ligne rouge et ne serait pas toléré. Donc quand l'Ukraine a manifesté clairement sa volonté d'adhérer à l'OTAN et que l'OTAN a accepté implicitement cette candidature, Poutine a réagi et a commencé la guerre qui fait toujours rage aujourd'hui. 

Les racines immédiates de cette guerre se situent dans la menace existentielle que perçoit la Russie en Ukraine si celle-ci est intégrée dans la projection militaire de l'Occident, visant les portes d'accès à son territoire propre. Les grandes puissances sont strictes quant à l'intangibilité de leurs frontières et ne veulent pas qu'une autre puissance (ou une alliance de puissances) avance ses pions dans leur proximité. 

Pourquoi les Nord-Américains ont-ils réagi énergiquement lorsque des missiles de l'Union Soviétique furent installés à Cuba? De plus, Poutine a défié les valeurs occidentales et le type de guerre internationale qui a été créé, modelé et soutenu par les États-Unis. Il défi donc un ordre mondial basé sur des sociétés ouverteset multiculturelles, avec des marchés libres, des frontières fluides et reposant sur une théologie séculière, celle des droits de l'homme et des libertés individuelles. Le président russe, lui, se base sur une vision conservatrice et statique qui postule le primat de l'intérêt national, ce qui l'amène a rejeter l'odre mondial en vigueur aujourd'hui et réclame une révision impliquant une façon nouvelle de percevoir les relations internationales, tenant compte des nouvelles réalités, soit de la redistribution des cartes en matière de puissance dans le monde. La Russie se positionne sur de telles lignes d'une manière qui sert au mieux ses intérêts. La Chine, à son tour, partage cette vision. 

Dans les "Balkans eurasiatiques", au moment où nous écrivons ses lignes, le conflit régional s'est dramatiquement accentué opposant Israël, un allié important des Etats-Unis dans la région, à ce qu'il est convenu d'appeler "l'Axe de la résistance", soit l'alliance entre l'Iran et divers groupes et milices soutenus par lui, comme le Hezbollah, le Hamas ou les Houthis du Yémen ainsi que d'autres organisations qui sont actives en Irak en Syrie  et dans les territoires palestiniens. Le prétexte direct pour l'escalade en cours a été l'attaque du 7 octobre 2023, lorsque un groupe appartenant au Hamas est parvenu, suite à une action risquée, à franchir la frontière dans le sud d'Israël, opération qui provoqua la mort de centaines de civils et de soldats à l'intérieur même des frontières de l'Etat hébreu. 

A l'évidence, cette confrontation à des racines bien plus profondes et anciennes, dont l'examen excèderait le cadre du présent article. Quoi qu'il en soit, la réaction ne se fit pas attendre et Israël commença une opération de défense dans la Bande de Gaza qui, en fait, est une opération "terre brûlée". La conséquence de cette riposte fut que le Hezbollah lança des missiles sur le nord d'Israël afin de défendre les Palestiniens; les Houthis, quant à eux, tirèrent des missiles depuisle Yémen et, ultérieurement, les Iraniens se lancèrent dans la mêlée...  

La situation au Moyen- et Proche-Orient est donc loin d'être tranquille à l'heure actuelle si bien que cette région est pls instable que jamais, avec des conséquences mondiales car les Etats qui ont des alliés et des intérêts dans la région sont concernés ou parce que la République Populaire de Chine  intervient activement aujourd'hui dans les affaires du monde, contrairement à ce qui se passait jadis: en effet, elle veut être l'un desgarants de lasécurité internationale en Eurasie, un défi qu'elle doit relever si elle veut conserver son statut de grande puissance.  Il est difficile de comprendre l’importance des principaux aspects de la région. Il est difficile de prévoir quelle tournure prendront les événements si les trois grandes puissances ont desintérêts divergents dans la région. De plus, aujourd'hui, la zone compte avec les États qui aspirent à être des puissances régionales et disposent d'un bon nombre de ressources ou d'atouts pour défendre leurs intérêts, comme l'Arabie Saoudite, l'Iran, Israël et la Turquie.

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Que dire en ce qui concerne l'Extrême-Orient ? L'un des faits les plus notoires de la politique mondiale contemporaine est l'ascension de la Chine, qui est déjà devenue le plus grand concurrent des États-Unis à l'échelle mondiale. La République populaire de Chine dispose de vastes ressources et de la volonté de défendre ses intérêts loin de ses frontières, mais elle est consciente qu'elle ne pourra pas mener sa politique étrangère sans menacer les intérêts américains. Cependant, sa stratégie repose généralement sur la capacité à générer des affaires et promouvoir des intérêts partagés. La Chine construit des infrastructures, prête de l'argent, fait preuve de diplomatie et montre peu d'intérêt à intervenir dans les affaires des pays auxquels elle accorde des avantages. Bien sûr, ce n'est pas le cas partout, comme en ce qui concerne Taïwan. De plus, la Chine aide des pays très faibles qui ont parfois beaucoup de mal à répondre aux exigences qu'elle impose. Quoi qu'il en soit, la Chine reste déterminée à construire un réseau d'infrastructures, d'affaires, de questions militaires et de diplomatie qui finit par entrer en confrontation avec les intérêts américains. De leur côté, les États-Unis réagissent par des contre-mesures pour neutraliser ce qu'ils perçoivent comme des menaces à leurs objectifs. La Chine construit des alliances, des routes et des ports, entre autres, dans le cadre de l'Initiative de la Ceinture et la Route, à travers laquelle elle investit massivement et intègre de vastes territoires; ou avec des structures économiques telles que l'Organisation de Coopération de Shanghai, le groupe BRICS ou la Banque asiatique d'investissement et d'infrastructure. Les États-Unis réagissent avec des organisations déjà existantes ou créées pour la compétition actuelle. Avec diverses fonctions dans les domaines militaire et économique, les Américains soutiennent l'OTAN, le NORAD, le QUAD, l'initiative des Cinq Yeux, l'AUKUS, la Banque mondiale, le Cadre économique indo-pacifique pour la prospérité, entre autres, et concluent des accords bilatéraux avec divers alliés et partenaires.

De ce bref aperçu, nous pouvons tirer quelques conclusions. La première d'entre elles est que l'Eurasie reste manifestement le principal échiquier dans la compétition que se livrent les puissances pour atteindre leurs objectifs. D'autre part, nous pouvons constater que les affirmations de Brzezinski concernant les principales zones de conflit en Eurasie étaient fondamentalement vraies: les fronts de conflit entre les États-Unis et leurs challengeurs se situent en Europe de l'Est, au Proche et au Moyen-Orient et en Extrême-Orient. Une autre conclusion est que la structure internationale est multipolaire, les États-Unis n'étant plus la seule superpuissance mondiale comme dans l'immédiat après-guerre froide, mais partageant le sommet de la hiérarchie internationale avec une Chine montante qui, à l'avenir, pourrait peut-être devenir le « pair concurrent » des États-Unis ; et un peu plus loin, mais avec une politique étrangère active qui n'hésite pas à aller à la guerre, une Russie revitalisée par l'action de Vladimir Poutine. Ces deux derniers États, en outre, et avec la République islamique d'Iran, ont mis au point un ensemble de mesures d'assistance mutuelle de mieux en mieux huilé, constituant quelque chose de proche de ce que craignait Brzezinski, une alliance anti-hégémonique destinée à défier la puissance américaine. Nombreux sont ceux qui incluent dans cette alliance la Corée du Nord, faible mais toujours imprévisible et secrète.

Dans un avenir prévisible, les États resteront les acteurs les plus importants du système international et les grandes puissances se disputeront l'attention, le temps et les ressources en Eurasie. Il est difficile de prédire comment la Russie sortira de la guerre avec l'Ukraine et si elle se remettra matériellement et politiquement du conflit tout en conservant son statut de grande puissance. Ou bien elle sera affaiblie, descendra de quelques échelons dans la stratification de la puissance mondiale, et le monde évoluera vers une structure bipolaire avec les États-Unis et la Chine comme concurrents égaux. Cependant, il est clair que de nouveaux enjeux et espaces de compétition s'ajouteront où chaque puissance cherchera à façonner l'ordre à venir de la manière qui lui convient le mieux: ce sera le cas sur des questions telles que le climat, le cyberespace ou les nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle, la biotechnologie et la nanotechnologie. Si l'on y ajoute des problèmes traditionnels comme l'accès et la régulation des espaces partagés (océans, pôles, espace extra-atmosphérique), le développement de l'exclusion, l'impact des technologies sur le monde du travail, l'hiver démographique dans les pays riches et la difficulté de faire face aux menaces transfrontalières, entre autres, on peut d'ores et déjà entrevoir un monde en pleine turbulence.

Se réengager en Asie du Sud: la voie de Trump pour équilibrer la stabilité régionale et les intérêts stratégiques

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Se réengager en Asie du Sud: la voie de Trump pour équilibrer la stabilité régionale et les intérêts stratégiques

Saima Afzal

Donald Trump a fait un retour extraordinaire en tant que 47ème président des États-Unis. Les prédictions vont bon train sur ce que sera la politique étrangère de Trump 2.0. Les analystes se livrent à un jeu de devinettes, car son premier mandat dans le bureau ovale était imprévisible, voire fantaisiste, en termes de décisions de politique étrangère. Toutefois, le paysage mondial s'est considérablement modifié depuis son dernier mandat. Trois conflits majeurs sont en cours en Ukraine, à Gaza et au Liban ; les tensions entre l'Iran et Israël menacent de déclencher un conflit plus large ; la détente entre l'Iran et l'Arabie saoudite, ainsi que la réconciliation entre l'Arabie saoudite et les Houthis, ont modifié la dynamique sécuritaire du Golfe ; de nouveaux alignements géopolitiques sont apparus en Afrique ; et la rivalité commerciale et technologique entre les États-Unis et la Chine s'est intensifiée. Pendant sa campagne, M. Trump s'est engagé à mettre fin aux guerres et à adhérer à la politique de « l'Amérique d'abord ». Nombreux sont ceux qui pensent qu'au cours de son second mandat, sa politique étrangère s'inspirera de l'approche « America First » de son administration précédente, en donnant la priorité au nationalisme, au protectionnisme économique et à une approche transactionnelle des alliances internationales.

Au cours de sa précédente présidence, l'approche de la politique étrangère de Donald Trump à l'égard de l'Asie du Sud était caractérisée par un mélange de diplomatie transactionnelle et d'équilibre stratégique, en particulier dans la gestion des relations avec l'Inde et le Pakistan. Avec le retour récent de M. Trump au pouvoir, l'avenir nous dira comment il choisira de s'engager dans cette région complexe, en particulier avec l'Inde et le Pakistan, qui jouent un rôle essentiel dans les intérêts stratégiques des États-Unis. Au cours de son précédent mandat, M. Trump a entretenu des relations fondées sur les intérêts, s'appuyant sur l'Inde pour faire contrepoids à la Chine, tout en s'engageant avec le Pakistan principalement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Afghanistan. Cette fois-ci, le Pakistan pourrait ne pas être une priorité, tandis que l'approche commerciale de M. Trump suggère qu'il pourrait se concentrer davantage sur les relations commerciales avec l'Inde. Sous Trump, la concurrence entre grandes puissances restera un élément clé de son approche, même si les relations bilatérales au sein de la région pourraient évoluer.

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En raison du style diplomatique imprévisible de Donald Trump, son second mandat pourrait entraîner un regain de tensions, des réalignements stratégiques et des changements diplomatiques qui affecteront les pays de la région de l'Asie du Sud. Pour les États d'Asie du Sud, l'élection de Trump est à la fois porteuse d'espoir et d'inquiétude. Cependant, sa diplomatie excentrique, souvent caractérisée par des mouvements audacieux et des approches agressives, pourrait créer un environnement d'incertitude dans toute la région. Par conséquent, les États d'Asie du Sud, notamment l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh et l'Afghanistan, surveillent de près la manière dont son second mandat influencera les paysages politiques et diplomatiques de la région.

En 2017, l'administration Trump avait présenté deux nouveaux cadres de politique étrangère qui avaient placé l'Asie du Sud au premier plan. Le premier, la « Stratégie pour l'Asie du Sud », a défini une approche du conflit prolongé en Afghanistan, en soulignant les rôles du Pakistan et de l'Inde pour parvenir au succès. La seconde, la stratégie « Indo-Pacifique libre et ouvert », a élargi la portée géographique de la région asiatique pour y inclure l'Inde et a plaidé en faveur d'un ordre fondé sur des règles dans la région. Ces deux stratégies s'inscrivent dans la continuité des politiques menées par les administrations américaines précédentes.

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De même, l'Inde est devenue un allié clé dans la stratégie de Trump pour l'Asie du Sud, unie par un intérêt commun à contrer l'influence croissante de la Chine dans la région. Le président américain Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi ont noué des liens étroits qui ont renforcé les relations dans les domaines du commerce et de la défense. L'administration Trump a renforcé une stratégie indo-pacifique plus robuste, positionnant l'Inde comme un contrepoids à la Chine. La coopération en matière de défense a reçu un coup de pouce significatif, les États-Unis et l'Inde ayant signé en 2020 l'accord d'échange et de coopération de base (BECA), qui renforce le partage d'informations sur les actifs militaires stratégiques.

Toutefois, les relations entre M. Trump et l'Inde n'ont pas été exemptes de difficultés. Des différends commerciaux sont apparus lorsque M. Trump a cherché à remédier aux déséquilibres commerciaux en imposant des droits de douane sur les produits indiens, ce qui a entraîné des mesures de rétorsion de la part de l'Inde. Malgré ces tensions, la politique indienne de Trump a largement privilégié les alliances stratégiques aux dissensions économiques. Par conséquent, on s'attend à ce qu'au cours d'un second mandat, Trump continue d'élargir les liens en matière de défense et de renseignement tout en s'efforçant de négocier une balance commerciale plus favorable.

Cependant, le Pakistan reconnaît l'importance des États-Unis en tant que puissance mondiale, en particulier avec la réélection de Donald Trump, dont les politiques ont déjà eu un impact significatif sur la région. On espère que la nouvelle administration américaine s'engagera de manière constructive avec le Pakistan, en respectant sa souveraineté et en reconnaissant ses efforts pour lutter contre le terrorisme et favoriser la stabilité en Asie du Sud.

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Pendant le premier mandat de M. Trump, le Pakistan a joué un rôle crucial dans la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan, en facilitant des opérations clés et en apportant un soutien essentiel, notamment en contribuant de manière significative à la libération en toute sécurité d'Afghans qui s'étaient alliés aux forces américaines. Le Pakistan est prêt à s'engager positivement avec l'administration Trump sur des questions d'intérêt mutuel, y compris la paix mondiale et la collaboration économique, tout en maintenant une position indépendante qui reflète nos priorités nationales. La nation pakistanaise est déterminée à dépasser les erreurs politiques du passé et à se concentrer sur un avenir plus radieux, en s'efforçant de se rétablir en tant que partenaire stable et progressiste sur la scène mondiale. Le peuple pakistanais reste résilient et espère qu'avec une orientation stratégique et un soutien international, notre pays traversera cette période complexe et retrouvera le chemin d'une croissance et d'une prospérité durables.

Compte tenu des nombreuses questions urgentes déjà inscrites à son ordre du jour, M. Trump pourrait ne pas accorder la priorité au Pakistan. Les relations entre les États-Unis et le Pakistan ont été tumultueuses au cours de son premier mandat. M. Trump a conditionné les liens économiques au renforcement de l'action du Pakistan contre les groupes terroristes, et les relations se sont détériorées en janvier 2018 lorsque M. Trump a publié un tweet provocateur accusant le Pakistan de « mensonges et de tromperie » dans ses relations avec les États-Unis. Toutefois, les relations se sont rétablies l'année suivante, grâce à une approche transactionnelle centrée sur le rôle du Pakistan dans le processus de paix afghan.

L'administration Biden, quant à elle, a poursuivi une politique de « faible engagement », le Pakistan n'étant pas au cœur de sa stratégie de sécurité nationale. Il est probable que M. Trump poursuive une approche similaire, à moins qu'un nouveau développement géostratégique n'accroisse l'intérêt des États-Unis pour la région. Un éventuel réengagement de Trump avec le Pakistan permettrait d'équilibrer les priorités de la lutte contre le terrorisme et la stabilité régionale, tout en gérant avec prudence les tensions avec l'Inde au sujet du Cachemire et les liens avec la Chine. L'accent qu'il met sur la défense stratégique et la coopération en matière de sécurité avec l'Inde, parallèlement à une approche transactionnelle en direction du Pakistan mettant l'accent sur la stabilité régionale, pourrait guider la future politique des États-Unis. L'objectif serait de maintenir l'influence des États-Unis en Asie du Sud en gérant la dynamique complexe entre les deux nations.

En conclusion, l'amélioration des relations avec les États-Unis sous la nouvelle administration de Trump exige que l'Inde et le Pakistan adoptent des stratégies pragmatiques et tournées vers l'avenir qui s'alignent sur l'évolution des priorités de l'Amérique. Les deux nations doivent démontrer leur engagement en faveur de la lutte contre le terrorisme, de la collaboration économique et de la stabilité régionale, tout en abordant les principales préoccupations bilatérales avec maturité.

L'Inde devrait tirer parti de ses liens économiques croissants et de ses partenariats stratégiques pour renforcer les intérêts mutuels, en particulier dans les secteurs de la technologie et de la défense.

Le Pakistan, quant à lui, doit s'attacher à rétablir la confiance en présentant des progrès tangibles dans la lutte contre le terrorisme et la promotion de la paix régionale.

En mettant l'accent sur la diplomatie, les intérêts communs et le dialogue constructif, les deux pays peuvent redéfinir leurs relations avec les États-Unis et favoriser des partenariats qui contribuent à la stabilité et à la prospérité mondiales.

Nous avons besoin d'une nouvelle physique

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Nous avons besoin d'une nouvelle physique

par Alexandre Douguine

Source: https://telegra.ph/Abbiamo-bisogno-di-una-nuova-fisica-11...

Nous avons besoin d'une nouvelle physique. Le fait est que les dispositions de l'ancienne physique ont été efficacement mises en échec par la mécanique quantique et, dans une plus large mesure encore, par la théorie générale des champs et la théorie des supercordes. Ce qui peut et ne peut pas être à la lumière des concepts physiques les plus récents diffère considérablement des approches classiques.

Mais la grande majorité des appareils techniques sont construits sur les principes de l'ancienne physique newtonienne. Il faut redoubler d'efforts dans les nouvelles directions. Le développement par rattrapage n'a aucune chance. Il est nécessaire de fixer de nouveaux objectifs et de les atteindre par de nouveaux moyens. En outre, il est nécessaire de revenir sur la question prétendument réglée de la corrélation entre la physique et la métaphysique. Après tout, le chat de Schrödinger lui-même ou le concept de "surface d'univers" ou les esprits de Faddeev-Popov dans la théorie des supercordes sont un changement d'interprétation métaphysique, un mouvement de l'esprit qui nous permet de voir les choses sous un nouvel angle.

Nous avons besoin d'une physique souveraine. Jusqu'à présent, nous nous sommes limités à remplacer les importations ou à essayer de rattraper les développements occidentaux. Nous y parvenons avec les missiles et nous sommes même en train de rattraper notre retard, mais il est clair que les choses ne vont pas bien avec les technologies numériques, les voitures, les communications et l'espace.

Tous les dispositifs, y compris l'intelligence artificielle, sont des projections de notre conscience. S'il n'y a pas de philosophie souveraine dans un pays, il n'y aura pas de technologie souveraine. Il faut faire quelque chose, et de préférence sans tarder.

Au sein de l'élite russe de ces dernières décennies, tout le monde n'était pas favorable à la souveraineté. En outre, nombreux étaient ceux qui s'y opposaient directement. Le libéralisme en tant qu'idéologie rejette la souveraineté, même en théorie. La domination du libéralisme dans notre science, notre éducation et notre culture a créé la plus forte tendance anti-souveraineté.

Cette tendance a bloqué presque tous les domaines, de la technologie à la production, de la culture au système politique. Pourquoi créer son propre système quand on peut utiliser le système occidental ? Il en va ainsi dans tous les domaines. Y compris en matière d'armement. Dieu merci, quelque chose a été fait, comme on le voit. Cela peut s'avérer salvateur. Mais quels dommages colossaux les Occidentaux libéraux ont-ils causés à notre État au cours des décennies de leur règne.... Et nous parlons ici d'attitudes fondamentales. Si la souveraineté est la valeur suprême, alors nous devons la posséder en propre, en autarcie, au moins dans les domaines stratégiquement importants. Cela concerne tout, des plans gouvernementaux aux manuels scolaires, de l'architecture urbaine aux programmes de divertissement, de la doctrine militaire à la vie personnelle et quotidienne. Le libéral et le partisan de la souveraineté appartiennent à des univers différents. Tout est opposé, de la vision globale du monde aux moindres détails du comportement. Sur le visage du libéral sont figés l'arrogance, l'orgueil, le mépris des autres, le scepticisme vénéneux, l'immense égoïsme, le dégoût de la grande nation. L'homme de souveraineté est recueilli, concerné, souvent inquiet, compatissant et profondément intéressé par la cause commune. Deux types antagonistes.

Les libéraux sont responsables des omissions qui ont rendu la Victoire si difficile et si coûteuse. Les libéraux ont désarmé la Russie, l'ont plongée dans l'hypnose du consumérisme et du divertissement, et ont fait chuter ses objectifs. En réalité, les libéraux ont mené un sabotage à grande échelle contre la patrie. Et lorsque l'heure difficile de la preuve est arrivée, beaucoup ont jeté leurs masques et sont passés directement du côté de nos ennemis mortels. Mais combien d'entre eux sont restés en place...

Nous avons besoin d'une pensée scientifique souveraine. Non seulement dans les sciences humaines (c'est généralement évident), mais aussi dans les sciences naturelles. En ce qui concerne les sciences naturelles, une clarification s'impose. Une clarification à ce sujet suivra.

12:42 Publié dans Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : définition, physique, alexandre douguine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Black Rock de Friedrich Merz gagne simultanément de l'argent dans trois sociétés produisant les missiles Taurus

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Black Rock de Friedrich Merz gagne simultanément de l'argent dans trois sociétés produisant les missiles Taurus

par Hans Egeler

Source: https://opposition24.com/politik/friedrich-merz-black-roc...

Quelle obsession collective a saisi les anciens partis berlinois pour déclencher la guerre des missiles Taurus contre la Russie ? En 1943, la politique allemande a été prise d'une panique similaire face à la défaite dans la guerre contre la Russie; elle cherchait dès lors à réaliser l'impossible en mobilisant ses dernières forces. Le parti libéral (FDP), qui a perdu la tête, veut même demander une résolution du Bundestag pour ouvrir le feu avec les missiles « Taurus » sur des régions comme celle de Moscou. L'entrée dans la troisième guerre mondiale ne se prépare et ne se bidouille passeulement aux Etats-Unis par un homme de 81 ans aux facultés mentales défaillantes, mais aussi par le Bundestag avec la minutie allemande. Pourquoi cette tendance au suicide collectif? Y a-t-il des raisons externes à ce bellicisme ?

Il n'y a pas de moyen plus rapide de gagner de l'argent que de combiner incitation à la guerre et livraison d'armes.

Ceux qui ne trouvent pas d'explication au fait que ce soit justement le leader d'une union chrétienne comme Friedrich Merz qui soit devenu le plus bruyant fauteur de guerre au monde, avec son projet de lancer un ultimatum incompréhensible de 24 heures à la Russie, devraient se pencher sur les antécédents de Merz. Ce dernier était président du conseil de surveillance du plus grand gestionnaire financier du monde - Black Rock - pour l'Allemagne et faisait donc partie intégrante de la haute finance. Celle-ci - quelle coïncidence ! - gagne des milliards grâce aux médias qui nous poussent à la guerre et des milliards grâce aux livraisons d'armes qui s'ensuivent - une combinaison géniale gagnant-gagnant, mais du seul point de vue des banquiers.

L'ancien employeur de Friedrich Merz, Black Rock, gagne des millions sur la production des missiles Taurus. L'enchevêtrement des profiteurs financiers ressemble à ceci: l'un des deux propriétaires de Taurus se trouve à Schrobenhausen, en Bavière, s'appelle MBDA et appartient à son tour aux entreprises Airbus, BAEC et Leonardo. Le deuxième propriétaire de Taurus est la société Saab Dynamics, une filiale de la société suédoise Saab AB. Saab Dynamics a doublé son chiffre d'affaires au cours des trois dernières années. Comme il se doit pour la plus grande sauterelle financière du monde, Black Rock est également actionnaire de Saab, Airbus et BAEC.

D'autres questions pour le Dr Friedrich Merz ?

Défaite de la Pax Americana et de la doctrine Brzezinski

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Défaite de la Pax Americana et de la doctrine Brzezinski

Par Alfredo Jalife Rahme

Source : https://noticiasholisticas.com.ar/derrota-de-la-pax-ameri...

Alors que les mondialistes vaincus se disputent pour savoir qui a gagné entre Trump et Poutine (Financial Times dixit), le célèbre économiste Sergey Glazyev (SG) - l'un des grands concepteurs de la géo-économie russe qui connait un indéniable succès - juge que le « triomphe de Trump met fin au fantasme de la Pax Americana » (https://bit.ly/3QqemJr ) des « Conservateurs straussiens »: ils sont les esclaves de la doctrine Brzezinski, qui recherchent un changement de régime au Kremlin et le démembrement de ce qui reste de l'URSS.

SG - en charge de la Commission économique eurasienne et du département macroéconomique de la Russie - affirme que l'élection de Trump et la défaite de la « mafia nord-atlantiste » marquent un tournant pour le monde (https://bit.ly/3O04fKf ).

Après tant de guerres idéologisées et sponsorisées par les néoconservateurs straussiens - le politologue éclairé Jeffrey Sachs a abondé dans ce sens (https://bit.ly/3OGeBin ) - SG formule son épitaphe lorsque « l'État profond américain n'a pas eu d'autre choix que d'écarter la répétition de la falsification électorale qui aurait conduit à une guerre civile et à l'effondrement du pays ».

Selon le SG, le « culte de Leo Strauss - qui prêche la domination des masses ignorantes par les élites suprématistes mondialistes - “sera en déroute” lorsque la “Pax Americana cesserad’exister”.

SG soutient que les pragmatiques américains, tels qu'un transactionnaliste comme Trump, « reconnaissent le fait que la transition vers un nouvel ordre économique mondial est en train de prendre le pouvoir aux États-Unis » alors que « la stratégie de Brzezinski consistant à vaincre la Russie, à détruire l'Iran et à isoler la Chine n'a fait que renforcer cette dernière, qui est devenue le leader mondial ».

Pour SG, « la Chine et l'Inde formeront un nouveau centre bipolaire du nouveau système économique mondial ». Ni plus ni moins que la prodigieuse hypothèse d'Evgueni Primakov et de son « RIC »: Russie/Inde/Chine, noyau des BRICS en pleine ascension !

J'ignore si, de manière réaliste ou sarcastique (dans le plus pur style russe), SG invite les Etats-Unis à « s'intégrer dans un nouveau centre de l'économie mondiale à mesure qu'ils se débarrasseront de leur impérialisme et de leur guerre hybride globale ».

SG, membre à part entière de la prestigieuse Académie des sciences de Russie et l'un des principaux penseurs économiques ignorés par la propagande mondialiste, expose avec audace que « la guerre hybride mondiale a été initiée par le pouvoir de l'élite financière américaine pour dominer le monde en 2001 grâce à l'attaque des services d'espionnage américains contre les tours jumelles de New York (sic!!!!!), qui se terminera l'année prochaine avec la reconnaissance universelle de sa défaite ». Il rappelle que la « secte » de Leo Strauss, qui « dirigeait les Etats-Unis et planifiait l'établissement d'une dictature mondiale, a perdu les élections ».

Incidemment, la secte des néo-conservateurs straussiens a contrôlé le département d'État depuis la triade Baby Bush/Dick Cheney/Wolfowitz, en passant par le népotisme de la famille Vicky Nuland/Kagan, jusqu'à la médiocrité décadente du duo Jacob Jeremiah Sullivan/Blinken.

SG prédit que « le monde deviendra plus polycentrique et multi-polaire » lorsque « le sens de la souveraineté nationale et des lois internationales sera restauré ».

Plus que la formidable défaite de Kamala et de son programme dystopique, rejetté dans ses urnes (funéraires !), a été enterrée la russophobie de Zbigniew Brzezinski, qui recherchait la balkanisation de l'ex-URSS - qu'il a réalisée en parrainant les djihadistes, selon sa fameuse confession faite au Nouvel Observateur (https://bit.ly/3Kz3FjC ) - et le changement de régime à Moscou par les mondialistes menés par l’oligarque Khodorkovski (https://bit.ly/3OmATWZ ).

Ce serait une grave erreur de jugement que de considérer que les néoconservateurs straussiens ont été vaincus le 5 novembre, alors qu'ils ont déjà été démasqués dans leur débâcle en Ukraine avec leur pion, l'humoriste Zelensky, terrassé par le président russe Poutine.

La débâcle des néoconservateurs, dont les ancêtres venaient pour la plupart de Russie, survenue le 5 novembre dernier était la conséquence de leur défaite en Ukraine. Le reste n'est que littérature bon marché. Voyons ce qui va suivre.

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lundi, 25 novembre 2024

La nouvelle chef des Tories est une disciple du WEF

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Klaus Schwab a une emprise sur la Grande-Bretagne: la nouvelle chef des Tories est une disciple du WEF

Londres/Davos. Après la défaite cuisante des conservateurs britanniques lors des dernières élections législatives, le controversé Forum économique mondial (WEF) se met également en place sur l'île. En effet, la nouvelle chef du parti Tory, qui a hérité du malheureux dernier Premier ministre Sunak, n'est pas seulement une Africaine noire, mais dispose également - comme la ministre allemande des Affaires étrangères Baerbock et des dizaines d'autres politiciens occidentaux de premier plan - de bonnes relations avec le WEF, que certains considèrent comme le véritable gouvernement mondial.

Le WEF ne fait que renforcer sa position en Grande-Bretagne. En effet, le Premier ministre travailliste Keir Starmer, désormais au pouvoir, est lui aussi considéré comme un disciple du Forum économique mondial. Avec sa concurrente, la nouvelle chef du parti conservateur Kemi Badenoch, le réseau du WEF ne fait que se resserrer. Sous Boris Johnson, elle occupait déjà un poste de secrétaire d'État.

Badenoch s'était déjà portée candidate à la présidence du parti en 2022, mais n'avait pas réussi à s'imposer face à la future Première ministre Liz Truss, à Sunak et à l'ex-ministre de la Défense et du Développement Penny Mordaunt - qui, pour leur part, disposaient toutes de relations avec le WEF. Entre-temps, Badenoch leur a emboîté le pas. En 2023, elle a saisi l'occasion de se rendre à Davos avec l'actuel Premier ministre Starmer dans le cadre de la délégation britannique. L'influent journal américain « Politico » s'en est réjoui et a rapidement fait état de diplomates internationaux qui auraient apprécié la présence de Badenoch à l'illustre défilé patronné par Klaus Schwab.

Elle devrait ainsi être suffisamment qualifiée pour occuper à l'avenir les plus hautes fonctions sur l'île britannique - afin que la Grande-Bretagne, même si le Labour devait échouer, puisse continuer à suivre le cap du WEF de manière fiable (mü).

Le nouveau cap de l'Amérique: la révolution des élites

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Le nouveau cap de l'Amérique: la révolution des élites

Ensemble, ils vont révolutionner les Etats-Unis et le monde: les génies Elon Musk et Donald Trump

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/11/amerikas-neuer-kurs-revol...

Après une victoire électorale décisive des républicains, les Etats-Unis sont à l'aube d'un tournant géopolitique qui pourrait ébranler fondamentalement l'Europe et l'ordre international. Avec une jeune élite technophile et des soutiens de milliardaires de la Silicon Valley, une nouvelle génération conservatrice s'apprête à changer radicalement de politique étrangère. Ce cours promet une « révolution des élites » qui pourrait remplacer l'approche actuelle basée sur les alliances. La stratégie des républicains a le potentiel de poser des défis majeurs à l'Europe et de modifier les rapports de force mondiaux d'une manière sans précédent depuis la fin de la guerre froide.

Les républicains en tant que révolutionnaires élitaires

La nouvelle équipe dirigeante des Républicains, menée par des personnalités comme J. D. Vance et soutenue par des magnats influents de la technologie comme Peter Thiel et Elon Musk, bouleverse les équilibres politiques. Thiel, cofondateur de Palantir, dont la technologie soutient les forces armées de l'Ukraine, et Musk, avec son programme Starlink, qui permet des communications militaires, symbolisent un mouvement connu sous le nom de « dynamisme américain ». L'idée sous-jacente est claire : l'avance technologique des États-Unis doit être assurée par des développements high-tech avancés et la sécurité nationale doit ainsi être garantie à long terme.

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Dans ce contexte, Elon Musk est considéré comme un acteur central de la nouvelle stratégie républicaine, notamment en raison de son rachat de la plateforme Twitter (désormais X). En contrôlant l'une des plateformes de communication les plus influentes au monde, Musk a offert aux républicains une tribune directe pour leurs idées et aux partisans de Donald Trump un retour dans le discours politique. L'achat de X a permis aux républicains de diffuser leurs messages dans un environnement de plus en plus considéré comme exempt des restrictions et des directives des médias traditionnels, qui étaient perçus comme plus censurés par les démocrates. Ainsi, Musk n'a pas seulement influencé la politique républicaine par le biais de projets technologiques et militaires, mais a également modifié fondamentalement la communication politique et a préparé le terrain pour une victoire républicaine.

« Ce n'est pas une restauration conservatrice », commente un initié, “mais une révolution technologique”. Contrairement aux démocrates, qui poursuivent un rajeunissement prudent des structures de leur parti, le cours républicain mise sur des décisions rapides et risquées. L'objectif est de mener à la tête des Etats-Unis une génération d'élites radicalement ambitieuses, rompues aux techniques militaires et technologiques - et d'affirmer ce leadership sans contestation sur la scène internationale.

La domination technologique par l'isolationnisme

L'une des stratégies les plus remarquables des nouveaux républicains est le projet de passer pour un certain temps à une phase d'isolationnisme. Au lieu de s'engager dans des conflits internationaux, les Etats-Unis veulent se concentrer sur leur propre développement. Ce « plan d'isolement de cinq ans » doit servir à développer l'indépendance technologique et économique et à renforcer la production nationale. « Nous n'avons pas besoin de partenariats, nous avons besoin d'une autonomie dominante », tel est le mantra de la nouvelle élite.

Alors que les Etats-Unis réduisent les interdépendances économiques pour une période de transition et mettent l'accent sur le renforcement de la force de production nationale, cette stratégie vise en fin de compte à inaugurer une nouvelle ère de « l'avance technologique américaine ». Celui qui est à la pointe de la technologie n'a plus besoin, selon le calcul, d'alliances complexes. Mais ce cours signifie plus qu'un simple changement de l'équilibre du pouvoir: il comporte d'énormes risques pour la stabilité sociale au sein des Etats-Unis, car la concentration sur une élite militaro-technologique accentue encore la division sociale et le déséquilibre dans le pays. La population américaine pourrait continuer à se diviser en raison de cette orientation, car la richesse et le pouvoir restent concentrés entre les mains d'une petite élite et de larges couches de la population sont encore plus marginalisées sur le plan économique.

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Les lignes de front géopolitiques se déplacent

Le cours isolationniste des républicains n'est pas seulement un projet interne à l'Amérique. Il vise à redéfinir les priorités stratégiques des Etats-Unis tout en endiguant les concurrents géopolitiques comme la Chine et la Russie. Au lieu d'intervenir dans des conflits globaux, les républicains prévoient d'empêcher les hégémonies régionales par des provocations ciblées - que ce soit en Asie de l'Est par des escalades autour de Taïwan ou au Proche-Orient par le renforcement de la position israélienne contre l'Iran.

Pour l'Europe, cette évolution représente une charge considérable. Sans le soutien total des États-Unis, l'UE est contrainte de s'appuyer sur ses propres structures de défense. Or, l'Europe a largement profité de la structure de sécurité dirigée par les États-Unis au cours des dernières décennies et ne serait peut-être pas en mesure de réagir de manière autonome aux crises mondiales. Le risque est que l'UE soit contrainte de se soumettre au techno-nationalisme américain ou de se libérer péniblement de sa dépendance en matière de politique de sécurité.

La voie la plus évidente : l'indépendance ou le déclin

L'Europe se trouve à la croisée des chemins : va-t-elle continuer à se lier aux Etats-Unis et devenir ainsi un pion géopolitique, ou l'UE parviendra-t-elle à développer ses propres intérêts en matière de politique de sécurité et d'économie, déconnectés des plans américains ? L'époque où l'Europe pouvait s'installer confortablement à l'ombre de la « communauté de valeurs » américaine pourrait bientôt être révolue. Face à une stratégie américaine tournée vers l'intérieur et dominée par une élite technologico-militaire, l'Europe est contrainte de prendre conscience de sa dépendance et de se forger une plus grande autonomie.

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Le conflit interne aux Etats-Unis met en évidence les clivages idéologiques entre démocrates et républicains. Les démocrates misent sur une réforme prudente des élites et risquent ainsi, à long terme, de n'aborder qu'insuffisamment le changement social. Les républicains, en revanche, défendent un agenda radical qui mise sur une restructuration rapide et un renforcement du pouvoir technologique et militaire, mais sans tenir compte des conséquences sociales. Il pourrait s'agir d'un point de tension central des années à venir, qui influencera profondément tant la société américaine que les relations transatlantiques.

Conclusion : l'image de soi de l'Europe au banc d'essai

Les nouveaux républicains misent sur une stratégie qui allie domination technologique, force militaire et isolement temporaire. Alors que les Etats-Unis se tournent vers l'intérieur et que les tensions sociales risquent de s'accroître, le monde extérieur sera confronté à une autre Amérique, plus radicale, plus encline à prendre des risques et moins encline au compromis. L'Europe doit se demander si elle veut suivre cette voie ou se redéfinir. Les années à venir pourraient changer complètement la relation transatlantique actuelle et provoquer une crise de l'identité européenne.

(Cet article a d'abord été publié sur eagleeyeexplore.com)

Allemagne: entre la coalition "feu tricolore", les BRICS et l'éternel drame de la perte de souveraineté

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Allemagne: entre la coalition "feu tricolore", les BRICS et l'éternel drame de la perte de souveraineté

Par Marcelo Ramírez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/alemania-entre-la-coali...

L'Allemagne, le pays que tout le monde peut placer sur la carte, mais dont peu comprennent vraiment quelque chose au-delà du nom de son ex-chancelière. La politique allemande, clé de l'Europe, reste enveloppée d'une sorte de nuage d'ignorance pour ceux qui n'y vivent pas. Il est pourtant crucial de le percer, car ce qui se passe à Berlin déterminera, pour le meilleur ou pour le pire, l'avenir de l'Europe, le conflit en Ukraine et même l'échiquier géopolitique mondial.

Pour commencer, parlons des partis traditionnels. La CDU/CSU, cette vieille gloire conservatrice qui a dominé l'Allemagne pendant des décennies, a donné au monde des figures comme Angela Merkel, la « mère » de l'Europe, qui, entre 2005 et 2021, a gouverné d'une main qui semblait ferme, mais dont le régime a fini par se muer en un festival de pragmatisme au service du mondialisme. Aujourd'hui, sous la houlette de Friedrich Merz et Markus Söder, ils tentent de raviver un peu de l'éclat perdu. Mais la réalité est qu'après le départ de Merkel, le parti a été réduit à une coquille vide qui n'est plus aussi convaincante qu'auparavant.

De l'autre côté du spectre, nous avons la SPD, la social-démocratie dirigée par Olaf Scholz, qui occupe actuellement le poste de chancelier. Scholz est arrivé au pouvoir en promettant de renforcer l'économie et la justice sociale, mais le consensus entre les Allemands semble avoir lamentablement échoué. Il est accompagné de Lars Klingbeil, qui tente, sur un ton plus technocratique, de maintenir le navire à flot alors que l'eau s'infiltre de toutes parts.

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Les Verts et les Libéraux : une coalition qui ne décolle pas

La coalition "feu tricolore" - SPD, Verts et FDP - semblait être le rêve humide du mondialisme: justice sociale, environnementalisme extrême et économie libérale dans un seul et même paquet. Cependant, comme c'est souvent le cas, gouverner est un exercice différent de ce qu'annonçaient les promesses électorales. Les Verts, menés par des personnalités telles que Robert Habeck (ministre de l'économie et du climat) et Annalena Baerbock (ministre des affaires étrangères), sont apparus comme de fervents défenseurs de la guerre en Ukraine et de l'agenda climatique radical. Il est intéressant de noter que leurs politiques ont peu contribué à sauver la planète, mais beaucoup à ruiner l'économie allemande.

Pour sa part, la FDP - le parti libéral - apporte une logique de marché qui s'oppose aux promesses sociales de ses partenaires. Son leader, Christian Lindner, vient de démissionner, laissant Scholz sans majorité et le gouvernement en crise. L'excuse officielle est celle de « divergences insurmontables », mais ce qui se passe en réalité, c'est que personne ne veut rester sur un navire en train de couler.

La gauche est fragmentée et la dite "extrême droite" est diabolisée

À gauche, Die Linke lutte pour se maintenir tout en faisant face à la concurrence interne de la nouvelle Alliance Sarah Wagenknecht (BSW). Cette dernière, dirigée par la charismatique Wagenknecht, propose une gauche nationaliste, populiste et plus pragmatique sur les questions sociales et économiques. Si elle condamne la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie, elle n'ose pas embrasser ouvertement une politique pro-russe. Cependant, elle critique ouvertement les politiques de guerre qui, selon elle, détournent l'attention des vrais problèmes.

À l'autre bout du spectre, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) se développe comme un croquemitaine, ainsi qu'elle est décrite par la presse internationale. Critique à l'égard de l'immigration, des politiques wokistes et de l'Union européenne, l'AfD prône une approche plus nationaliste et pragmatique, allant même jusqu'à prôner des relations équilibrées avec la Russie. Que fait la presse mondialiste? Elle diabolise ses animateurs en les qualifiant d'« extrême droite » afin que personne n'ose les prendre au sérieux.

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Le dilemme énergétique et le sabotage de Nord Stream

C'est ici que le véritable drame allemand entre en jeu: la dépendance énergétique et le sabotage du gazoduc Nord Stream. Alors que l'AfD appelle au pragmatisme et à la coopération avec la Russie pour garantir une énergie bon marché, les Verts et le SPD préfèrent détourner le regard. Le discours officiel accuse la Russie d'être responsable de l'attaque du gazoduc, une accusation aussi ridicule que de penser que l'on brûlerait sa propre maison pour protester contre son voisin.

La réalité est que l'Allemagne, au lieu d'exiger une enquête sérieuse, a adopté le discours de la « décarbonisation » pour justifier sa dépendance à l'égard des États-Unis. Et ce, bien sûr, au nom d'une « souveraineté énergétique » qui n'existe que dans le discours politique.

Le facteur BRICS et l'avenir incertain

Au milieu de ce chaos, Sarah Wagenknecht fait une proposition qui ébranle les fondements de la politique allemande: un rapprochement avec les BRICS comme alternative à la vassalité américaine. Selon Sarah Wagenknecht, sans cette alliance stratégique, l'Allemagne tombera dans une récession terminale tandis que Washington extraira le peu qu'il reste de son économie et de ses talents.

Il est intéressant de noter que l'AfD a également montré de l'intérêt pour les BRICS, reconnaissant le potentiel de diversification des relations internationales et de réduction de la dépendance vis-à-vis des institutions occidentales telles que le FMI et la Banque mondiale. Même Die Linke, bien qu'avec des réserves, reconnaît l'importance d'explorer cette voie.

Conclusion : où va l'Allemagne ?

Le scénario allemand pose une énigme stratégique: l'Allemagne sera-t-elle capable de briser ses chaînes avec Washington et de construire un axe avec Moscou qui transformera l'Europe? Pour l'instant, la réponse semble être négative. L'Allemagne a perdu la guerre, et avec elle, sa capacité de décision souveraine. Tout dépend si Trump, à son retour au pouvoir, décidera de laisser l'Europe à elle-même, en permettant aux nationalismes de resurgir, ou si le contrôle anglo-saxon se perpétuera une fois de plus.

Ce qui est clair, c'est que le modèle actuel - basé sur des politiques wokistes, des alliances dysfonctionnelles et une dépendance aveugle aux États-Unis - est voué à l'échec. L'Allemagne devra choisir entre l'insignifiance mondiale et un changement historique vers un ordre multipolaire. Et ce choix définira non seulement son avenir, mais aussi celui de l'Europe dans son ensemble.

Vidéo (en langue espagnole) : https://www.youtube.com/watch?v=nWyKeGKBpb0

La Realpolitik sans la réalité

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La Realpolitik sans la réalité

par Andrea Zhok

Source: https://telegra.ph/La-realpolitik-senza-realt%C3%A0-11-21-2

Apparemment, aux États-Unis, le président sortant Biden, vaincu et désavoué par son propre entourage qui le jugeait inapte à poursuivre son rôle de dirigeant, a autorisé l'Ukraine à utiliser ses missiles ATACAMS à longue portée (300 km) pour frapper des cibles en territoire russe.

La position américaine a été suivie par la France, qui autorisera l'utilisation en haute mer des SCALP, et par le Royaume-Uni, qui autorisera l'utilisation des STORM SHADOW.

Dès le premier jour du conflit russo-ukrainien, ou « opération spéciale » comme on l'a appelé, il était clair pour tous ceux qui n'étaient pas de mauvaise foi qu'une défaite militaire de la Russie par l'Ukraine + l'OTAN était inconcevable, sauf sous la forme d'une Troisième Guerre mondiale.

Personne ne pouvait penser un instant que si la Russie se trouvait en grande difficulté sur le champ de bataille dans une guerre conventionnelle, elle accepterait simplement une défaite stratégique sur son propre territoire. La seule possibilité d'une défaite russe qui ne passe pas par un holocauste nucléaire est un effondrement de l'économie dû aux sanctions, mais une fois que cette voie s'est avérée impraticable, la voie de la domination militaire est évidemment exclue. Un empire de la taille de celui de la Russie ne peut pas maintenir un contrôle central généralisé sur tous ses territoires. Son existence est permise et alimentée par la certitude perçue de l'unité du pays à l'avenir. Une défaite stratégique signifierait une dissolution interne et ce n'est pas quelque chose que Poutine, ou celui qui lui succédera, pourrait permettre sans recourir à toutes les options disponibles.

Cette image était évidente dès le départ.

C'est pourquoi, ainsi que pour des raisons humanitaires évidentes, la voie du compromis et d'une paix rapide aurait dû être suivie immédiatement.

Comme nous le savons, les pourparlers de paix, basés sur une reprise des accords de Minsk II, ont été systématiquement boycottés, non pas par Zelenski, mais par l'OTAN. Il a fallu l'intervention directe de Boris Johnson pour faire capoter l'accord déjà presque conclu à Istanbul quelques semaines après le début du conflit.

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Aujourd'hui, après deux ans et demi de conflit, l'Ukraine est réduite à 29 millions d'habitants (elle en comptait 52 en 1993, et 41 à la veille du conflit). Le système d'infrastructure est dévasté. Le système économique est en fait en faillite et maintenu artificiellement en vie par les paiements occidentaux (non remboursables, mais surtout sous forme de prêts).

Une atmosphère surréaliste règne depuis longtemps à l'intérieur du pays, avec de véritables chasses à l'homme pour envoyer tous les hommes valides au front. Des scènes horribles de personnes kidnappées en pleine rue, battues puis entassées dans une camionnette pour être envoyées comme de la viande fraîche sur la ligne de front ont été vues des milliers de fois aujourd'hui (mais non pas, bien sûr, dans les médias menteurs de la communication grand public).

Dans ce contexte, nous voyons des gens comme Soros Jr (parce qu'en Occident, nous avons restauré les dynasties) se réjouir sur les médias sociaux de la décision de Biden (« C'est une grande nouvelle ! »).

Bien sûr, tout le monde, mais vraiment tout le monde, sait qu'une telle décision ne signifie que trois choses :

1) plus d'argent dans les poches de l'industrie de la guerre ;

2) plus de morts et de destructions parmi les personnes qui ne sont pas au front (les Russes et les Ukrainiens seront plus nombreux à être touchés à l'intérieur des terres) ;

3) un risque accru d'escalade vers la troisième guerre mondiale.

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En revanche, absolument rien ne change ou ne peut changer de cette manière en ce qui concerne l'équilibre sur le terrain, où la Russie a conquis plus de territoire au cours du dernier mois que pendant toute la contre-offensive de l'année dernière.

En pratique, une fois de plus, les classes dirigeantes occidentales prouvent qu'elles n'ont que les défauts de la Realpolitik, mais pas ses mérites.

En effet, il est possible d'imaginer des choix de Realpolitik faits avec un cynisme froid, sachant qu'ils coûteront de nombreuses vies, et pourtant opter pour eux en sachant qu'ils peuvent atteindre des objectifs stratégiques à long terme (certainement un tel choix a été celui fait par Poutine avec le franchissement de la frontière ukrainienne en février 2022). Il s'agit de choix machiavéliques et amoraux, mais défendables en termes de rationalité collective à long terme, typique d'organismes complexes tels que les États et les empires.

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Les choix occidentaux d'aujourd'hui, au lieu de relever de la Realpolitik, ne font montre que de cynisme, mais sans aucun contact avec la réalité.

Ils sont prêts à manœuvrer les êtres humains sur l'échiquier de l'histoire comme des pions dont on peut se passer librement, sauf qu'ils ne sont pas des maîtres d'échecs mais des singes de théâtre, des Zampanòs modernes en version brillante.

Mais, dira-t-on, derrière les clowns qui s'agitent sur la scène, derrière les bouchers qui servent à récolter des voix dans les talk-shows, il y a peut-être une puissance obscure, peut-être avec un agenda obscur, mais rationnelle à sa manière, non? Bien sûr, ce ne sont pas les Biden ou les Scholz qui mènent la barque, mais il y a peut-être des manœuvres derrière, le fameux «Deep State»?

Et malheureusement, ceux qui pensent en ces termes sont encore trop optimistes, car ils humanisent et rationalisent l'oligarchie des manœuvriers, en en faisant un nouveau Sauron: sombre, maléfique, mais à sa manière rationnel.

Mais non, la situation est bien pire. L'oligarchie des manipulateurs en coulisses existe bien sûr, mais elle n'est ni un parti, ni une association secrète, ni une secte, mais un ensemble mobile de partis, d'associations secrètes, de sectes, de lobbies divers, totalement incapables de planifier le mal, même à long terme; très capables, en revanche, de tenir la barre à tribord de leur propre intérêt économique à court et moyen terme. Et c'est le seul élément qui les relie en profondeur.

Ce qui facilite la réalisation de cet intérêt est autorisé et promu par certains. Ce qui entrave cet intérêt est bloqué, censuré, défini. Dans un mécanisme «darwinien», les idées, les idéologies, les initiatives culturelles, les journaux, les personnalités qui sont favorables sont autorisés, favorisés, se reproduisent, se développent. Les autres languissent dans la misère. C'est ainsi que prend forme une sorte d'« idéologie » de l'« État profond », que personne n'a conçue et qui est de nature purement superstructurelle.

Le résultat global est ce que nous pouvons appeler l'empire du cynisme sans tête.

Nous avons construit une énorme machine à tuer, immensément complexe et destructrice, et dans le cockpit, nous avons placé une bande de singes qui tripotent les commandes.

Hans-Georg Maaßen critique la politique belliciste de la CDU: Stop aux fauteurs de guerre !

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Hans-Georg Maaßen critique la politique belliciste de la CDU: Stop aux fauteurs de guerre !

Source: https://report24.news/hans-georg-maassen-kritisiert-krieg...

L'ancien président des services de renseignement intérieurs allemands et actuel chef de la WerteUnion, Hans-Georg Maaßen, s'en prend à son ancien parti. « Les fauteurs de guerre de l'Union, le binôme Merz-Kiesewetter doivent être arrêtés », déclare le politicien conservateur. Ce dernier critique le soutien inconditionnel de la CDU à l'Ukraine, une position qui, selon lui, pourrait plonger l'Allemagne dans une nouvelle guerre mondiale.

Friedrich Merz a récemment déclaré que l’une de ses premières actions en tant que futur chancelier fédéral serait de poser un ultimatum à Moscou concernant l’Ukraine, comme l’a rapporté Report24. Une des raisons de cette posture est aussi la fidélité quasi religieuse de l’Union à l’alliance transatlantique, se soumettant sans réserve à la volonté de l’establishment de Washington.

Hans-Georg Maaßen, ancien homme fort de la CDU et ex-président de l’Office fédéral de protection de la Constitution, critique ouvertement cette position depuis qu'il est à la tête de la nouvelle formation conservatrice WerteUnion. Selon lui, cette stratégie mènera l'Allemagne à un conflit avec la Russie. « L’Allemagne ne doit pas redevenir un champ de bataille pour une guerre mondiale », insiste-t-il. Pour cette raison, il est impératif de stopper les « fauteurs de guerre de l'Union, Merz et Kiesewetter ».

Cela montre qu’il existe encore, même parmi les centristes, des voix fortes qui expriment la raison, pour qui les intérêts allemands priment sur ceux d’un establishment transatlantique obsédé par la guerre. L’Allemagne tirerait un avantage géopolitique bien plus grand d’une architecture sécuritaire eurasienne commune que d’un alignement unilatéral sur les États-Unis, qui ne mène qu’à des confrontations et des guerres. Maaßen semble en être conscient.

dimanche, 24 novembre 2024

Un nouvel acte de guerre contre l'Europe

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Un nouvel acte de guerre contre l'Europe

Par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/un-nuovo-atto-di-...

La décision de l’administration Biden d’autoriser le régime de Kiev à frapper le territoire russe avec des missiles fabriqués aux États-Unis est irresponsable, tant par son timing que par ses modalités, surtout si l’on considère la nouvelle "doctrine nucléaire" récemment présentée par Moscou. En termes de dialectique politique interne, cela constitue un affront à la promesse de "transition pacifique" du pouvoir entre les deux présidences et représente un nouveau chapitre dans la lutte entre les anciennes et les nouvelles oligarchies américaines. Géopolitiquement, à moyen terme, cela ne compromet pas particulièrement le plan de la nouvelle administration trumpiste visant à un désengagement progressif des États-Unis du conflit (mais pas de l’Europe – il est important de le souligner – à qui sera imposé le fardeau militaire par une augmentation constante des dépenses militaires).

Deuxièmement, il convient de rappeler que l’Ukraine frappe le territoire russe depuis 2022. Il n’y a pas de "permission de frapper le territoire russe". Il s’agit d’une autorisation d’utiliser des armes fabriquées aux États-Unis pour frapper le territoire russe. Enfin, cette autorisation est limitée à la seule zone des opérations dans la région de Koursk, où les troupes ukrainiennes et les mercenaires, après un élan initial, battent en retraite de manière abrupte et sont proches de la capitulation. Il n’y a donc aucune autorisation pour frapper en profondeur le territoire russe.

À cet égard, il est important de rappeler que l’opération de Koursk avait été planifiée par l’OTAN (et particulièrement par les Britanniques) pour au moins trois raisons: détourner les Russes du Donbass (tentative échouée); donner à Kiev un levier de négociation (tentative partiellement échouée, compte tenu du risque que les troupes ukrainiennes restantes dans la région se retrouvent dans un véritable chaudron); et utiliser l’interruption des approvisionnements en gaz transitant par cette région pour faire pression sur certains pays européens récalcitrants (notamment la Hongrie, la Slovaquie, et indirectement l’Allemagne et l’Italie).

Dans l’ensemble, l’initiative de Koursk, malgré les avis de certains experts en stratégie militaire (qui, depuis 2022, n’en ont pas réussi une seule, à vrai dire), s’est soldée par un échec substantiel. La décision des États-Unis n’est pas un énième "tournant du conflit". Et sur le plan militaire, elle n’aura aucun effet sur ses résultats finaux. C’est tout simplement un nouvel acte de guerre contre l’Europe. Cela, malgré les déclarations de principe et de propagande, ne déplaît pas du tout à la nouvelle administration Trump, qui voit en l’Europe et la Chine ses principaux rivaux.

J’ai parlé de "moyen terme" car les premières mesures de la nouvelle administration seront axées sur le front intérieur. À cet égard, la nomination d’Elon Musk et de Vivek Ramaswamy (un autre personnage qui considère Israël comme une "nation divine") au Département de l’efficacité gouvernementale sera entièrement orientée vers la réduction des dépenses publiques. En d’autres termes, nous parlons de licenciements massifs. Ironique que cela soit fait par ce même Musk qui a bénéficié pendant des années de subventions publiques.

L'épiphanie de la lumière et du feu

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L'épiphanie de la lumière et du feu

Luc-Olivier d'Algange

Le Feu est sans doute le roman le plus autobiographique de D'Annunzio, quand bien même il n'entretient que des rapports fort lointains avec ce qui se nomme aujourd'hui « auto-fiction » appellation vague, comme souvent les formules récentes qui veulent redonner à de vieilles coutumes l'attrait pédantesque du « nouveau ». D'Annunzio, pas davantage que son lointain disciple Mishima, n'a besoin de ces subterfuges : ses poèmes, ses romans, ses discours disent sa vie qui s'invente au fur et à mesure comme une œuvre d'art.

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Faire de sa vie une œuvre d'art, certes, c'est porter un masque – larvatus prodeo – mais un masque qui dit plus que la vérité, et non autre chose.  Mishima débuta son œuvre par les Confessions d'un masque, non pour s'en dissimuler mais pour s'en révéler, s'en revoiler, - donc se montrer comme il serait impossible de le faire par un simple état-civil ou un récit aux prétentions objectives ou réalistes. D'Annunzio, d'emblée, posa sur son visage le masque de l'Aède, - pour que sa vie soit, plus vaste que lui-même, à la mesure du Tragique et et de la Joie, toujours indissociables, mais aussi par conscience aiguë que cette fonction choisie participe d'une impersonnalité active, d'une portée qui, sous le masque, dépasse infiniment ce « moi » psychologique et social auquel les biographes, parfois, sont tentés de réduire leur objet. Un auteur est auteur par vertu d'auctoritas, - qui, par étymologie, ainsi que le rappelle Philippe Barthelet, désigne « la vertu qui accroît ». Lorsque tout conjure à nous diminuer, il faut s'accroître, - et s'accroître non pour prendre et avoir, selon la commune ambition des cupides, mais s'accroître pour faire resplendir et jouir, s'accroître pour donner. L'épitaphe de D'Annunzio le dit parfaitement : « J'ai ce que j'ai donné ».

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A D'Annuzio lui-même il fut beaucoup donné, mais recevoir est un art que peu conçoivent. Naître en Italie, recevoir ses dons de la terre des Abruzzes, et les recevoir avant, - de peu hélas, - la globalisation uniformisatrice, recevoir à la fois la Goia et la Morbidezza, les recevoir aussi, par « la blonde voile carguée de la salle d'étude » selon la formule de Montherlant, par une attention aux Lettres classiques qui lui livre le secret des syllabes d'or de Virgile, le nautonier, et de tous les autres, poètes, historiens, philosophes, - le privilège de D'Annuzio fut de faire de cette chance prodigieuse une fidélité, un devoir, une annonciation ainsi que le préfigure l'Ange de son nom. Ceux qui en resteront au D'Annunzio esthète décadent, sorte de Des Esseintes ornant sa tortue de pierreries, passeront à côté de l'ingénuité d'annunzienne, force qui va.

Je ne puis me défendre d'une certaine nostalgie pour le monde qui rendit possible D'Annunzio, - comme telle terre et tel climat rendent possible un vin profond, - et le glorifia. Ce monde prouvait ainsi qu'il ne se détestait pas encore, que les morose reniements ne l'atteignait pas, et enfin, que l'envie, la sinistre envie, - le plus stupide des péchés car il est à lui-même son propre châtiment, sans avoir été précédé d'aucun plaisir,- n'avait point encore étouffé l'admiration qui dilate les cœurs. Ni son génie, ni son savoir, ni ses innombrables conquêtes féminines, ni son faste d'endetté perpétuel digne d'un prince de la Renaissance ne le livrait pas alors à de notables vindictes, haines suries. Ceux qui le connurent notent que lui-même ne disait du mal de personne. Sans doute n'avait-il nul besoin de ce piètre subterfuge de la vanité planquée. On connaît le mot d'Oscar Wilde : «  Dire du mal des autres est une façon malhonnête de se vanter soi-même. » D'Annunzio, lui, se vantait ingénument, dans cet « esprit d'enfance retrouvé à volonté » selon la définition baudelairienne du génie.

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Comment eût-il dilapidé son temps à médire d'autrui alors qu'il se songeait, en ses contrées, avec Virgile et Dante, l'une des trois stations décisives de l'esprit immémorial du poème absolu, dont tous les autres poètes n'étaient que les intermédiaires et les passeurs. Orgueil ingénu dont dont on peut sourire, mais d'autres ne furent pas en reste. Ne citons que Byron, Chateaubriand ou Hugo, - auquel par ses « tables » spirites tous les esprits de et tous les temps s'adressèrent, y compris l'Esprit de l'Abîme et la Mort elle-même. Pour aller loin, il faut venir de loin. La formule vaut doublement ; il faut venir de loin dans sa propre civilisation pour en porter aux contemporains la plus exquise et violente provende ; il faut venir de loin dans le temps lui-même, qui n'est pas seulement un temps historique, mais un temps cosmique, se souvenir de la profondeur du temps, de cet « azur qui est du noir » selon la formule de Rimbaud, - profondeur physique autant que métaphysique, organique et harmonique, pulsation fondamentale dont naît toute prosodie.

Sans doute est-ce là un des secrets du « carpe diem » que D'Annunzio pratiqua à sa manière. Bien cueillir, saisir sa chance, cela n'est donné qu'à ceux qui savent que le temps n'est pas ce qu'il paraît être à ceux qui ne le perçoivent que linéaire, courant vers une fin utile. Otium contre negocium, affirmation contre négation, - la condition nécessaire suppose un dégagement farouche, un recours à des libertés perdues et des vastitudes oubliées. Son vœu, son aveu, faire de sa vie une œuvre d'art, suppose que jamais la fin ne justifie les moyens. C'est ainsi, précisément, que l'oeuvre d'art est une courbe qui va d'une nuit antérieure à une nuit ultérieure en passant par tous les fastes chromatiques du drame solaire pour revenir sur elle-même, en cet Ourouboros qui figurera sur le blason de Fiume.

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Venir de loin, aller loin, venir de la pierre, du végétal, de la lumière sur l'eau près de l'horizon, et aller plus loin que l'humain, non selon quelque absurde théorie darwinienne, mais simplement par le courage d'être soi - à nul autre pareil, non comme sujet mais comme instrument de connaissance  - d'être soi, dans ce double regard platonicien, à la fois ici et maintenant et dans  l'allée des cyprès, comme il est dit sur les feuilles d'or orphiques, - où il nous faudra choisir « entre la source de Léthé et celle de Mnémosyne ».  

Ce que nous pouvons  saisir de façon synchronique, par un regard rétrospectif sur la vie et l'oeuvre de D'Annunzio, ce roman, Le Feu, en offre une vision diachronique. Nous y voyons le démiurge éclore de l'écorce morte de l'homme asservi. La temporalité du roman dispose aux autres temporalités, celles du poème, de la confession, du théâtre, elle en décrit la genèse et nous donne à comprendre quel esprit fut épris, et pour quelle exigence, du « don olympien » au point d'y régler son existence dans une coïncidentia oppositorum de l'hédonisme le plus luxueux et de l'ascétisme le plus martial. Tout sacrifier pour ne rien sacrifier, « brûler sans jamais se consumer », sachant qu'il est des sacrifices qui crapotent et d'autres qui s'élèvent en flammes hautes, « feu mêlé d'aromates » comme le disait Héraclite, flammes de joie que Venise protège en ses « créatures idéales » car elles vivent, par la vertu du double-regard, dans tout le passé et dans tout l'avenir : « En elles, nous découvrons toujours de nouvelles concordances avec l'édifice de l'univers, des rapprochements imprévus avec l'idée née de la veille, des annonces claires de ce qui n'est chez nous qu'un pressentiment, d'ouvertes réponses à ce que nous n'osons demander encore ». 

Le roman sera ce nécessaire espace intermédiaire entre la nostalgie et le pressentiment, entre la géologie de la conscience et sa fleur ultime, la plus légère ; entre le cosmos et l'absolue solitude humaine : «  Et il dénombra les aspects de ces créatures toujours diverses ; il les compara aux mers, aux fleuves, aux prairies, aux bois, aux rochers, il en exalta les auteurs (…), ces hommes profonds qui ne savent pas l'immensité des choses qu'ils expriment ». Le roman sera le récit de ce « ne pas savoir encore ». Le sensible est préfiguration de l'intelligible, la physis, le préambule de la métaphysique, - laquelle, comme son nom l'indique, vient après, - de cette zone encore inconnue du futur où le temps sera pour nous, et non seulement en lui-même, «  l'image mobile de l'éternité » selon la formule de Platon, - l'esprit alors transformé «  in una similitudine di menta divina ».

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Pour nous et non seulement en lui-même, - toute l'annonce se révèle dans cette similitude désirée, sempiternelle « aspiration des hommes à franchir le cercle de leur supplice quotidien ». La grande amitié de D'Annunzio, sa générosité, fut de vouloir accompagner cette aspiration, ne point la garder pour soi, la favoriser, y compris, ensuite, dans l'action, dans la belle utopie libertaire et sociale de Fiume, - laquelle, au contraire d'autres utopies, hélas réalisées, voulut garder mémoire, ne pas être « table rase », mais « palpitation des Hamadryades et souffle de Pan », ressac du beau passé « génie victorieux, fidélité d'amour, l'amitié immuable, suprêmes apparitions de sa nature héroïque », dressés, vivaces, contre « l'oppression de l'inertie  et l'ennui amer ». Le Feu est le récit de cette attente, de cette attention, de cette victoire ingénue : «  Et toute l'innocence des choses qui naissaient pénétrait en nous ; et notre âme revivait je ne sais quel rêve de notre lointaine enfance... INFANTIA, la parole de Carpaccio ».

Comment ne pas être alors en butte aux adultes, autrement dit aux adultérés de « l'ennui amer ». Dénigrer la grandeur fut, de tous temps, le triste divertissement du Médiocre; tenu à quelque en-deçà de la vie, il s'indigne de ceux qui n'y consentent pas. N'ayant rien à faire valoir, aucun talent, aucun style, qui l'eût à son tour rangé dans la catégorie des conspués, - il ne lui reste enfin que la morale moralisatrice et de nous redire, avec une délectation morose, que les hommes de talent ou de génie, furent de méchants hommes. Un film récent sur la dernière période de la vie de D'Annunzio dans sa luxueuse résidence surveillée, s'intitule justement Il cativo poeta, le méchant poète, on oserait dire le méchamment poète. Cativo se dit aussi de l'enfant turbulent, indiscipliné, débordant d'énergie. Comme Fernando Pessoa, D'Annunzio fut un « indisciplineur » au seuil des temps qui allaient connaître la société de contrôle, annoncée, entre autres, par Foucault et Huxley.

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Comme Dante lance Virgile dans la bataille, D'Annunzio précipite le Paradis de Dante en un contre-monde à celui où nous serions contraint de vivre sans le recours offert, mais hélas si rarement accepté. Le paradis est musique, certes, harmonie des sphères, nombres qui dansent, ailleurs, très-loin, mais il est aussi ce qui se choisit et se compose ici-bas. Les grands soufis, tel Rumî, ne disent pas autre chose: le paradis de l'au-delà n'est offert qu'à ceux qui l'inventent ici-bas, amoureusement, en proximités ardentes. Le « sensualisme » que certains reprocheront à D'Annunzio est une forme de l'esprit « qui souffle où il veut » Or, l'esprit, le souffle, se perçoit sur la peau qui est un organe de perception, comme le sont la vue et l'ouïe, et comme nous le sommes tout entiers, sitôt nous cessons de nous représenter nous-mêmes, de nous éloigner dans un représentation psychologique ou sociale. Il faut enfin pour faire un paradis, tout connaître, et nous nous garderons de séparer arbitrairement le biblique et le païen, et particulièrement en Italie, où les Saints et les dieux-lares sont complices de nos craintes et de nos bonheurs.  

Sans volonté édifiante, l'oeuvre de D'Annunzio n'est pas sans enseignements théoriques ou pratiques. Comment ne pas passer à côté des êtres et des choses ? Comment être au monde sans être entièrement du monde ? Comment rendre aux paysages, au visages, aux corps leurs dignités insaisissables ? Comment voir extrêmement dans une attention de diamant, d'un regard, toutes les facettes d'un instant ? La réponse est dans les mots, qui ne nous appartiennent pas, et que nous servons, comme la navette du tisserand. La langue riche, opulente, ondoyante de D'Annunzio, - à laquelle désormais les critiques, sinon les lecteurs, préfèrent l'idiome rabougri de « l'économie des moyens », - s'accorde précisément aux nuances de la perception. Pourquoi se dérober, sinon pour complaire à l'incuriosité, aux mots précis et à l'ampleur de la phrase ? D'Annunzio eut ce courage - paradoxe de l'orgueil qui s'abolit dans son extase - de n'être pas exclusivement préoccupé de lui-même, mais du vaste et de l'infime, de l'immensité maritime et du détail exquis ; de la nature étrange et grandiose et du luxe qui se repose entre ses mains, vases, sculptures, bijoux baudelairiens, tissus pour voiler et dévoiler des gorges palpitantes. Le mot rare alors n'est pas une afféterie mais une politesse due à la chose nommée, un rituel déférent, preuve que l'auteur distingue la chose, en fait une cause, et l'honore par son nom exact. 

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Chez D'Annunzio, les mots rares, loin de faire penser au labeur du philologue évoquent, dans les touffus feuillages de la prose, le ramage tourbillonnant des oiseaux au matin ; les silhouettes inconnues apparues au soir tombant dans les ruelles vénitiennes, - mots emblématiques, refermés sur une énigme qui se divulguera au lecteur, s'il y consent. Voici Le Feu, « volatil et versicolore » dont, selon la devise citée, nous brûlerons sans en être consumés ; voici les phrases les mieux emportées dans la belle traduction d'Herelle ; voici la troublante et troublée Foscarina ; voici toute la civilisation italienne dans ses œuvres, jusqu'au vergues des navires, et les « demeures aux cents portes habitées par des présages ambigus », voici Wagner, voici la vie et la mort, voici la mélancolie et la puissance ; voici «  le courroux de la mer sur la lagune ;, voici la destruction et la création, voici la « lande stygienne » ; et voici, surtout, la lumière qui embrasse tout le livre, -  celle du Songe de Sainte-Ursule de Carpaccio. Voici en phrasés, en ondées, en soleils, à l'ombre d'ambre des pierres multiséculaires, et en musiques nobles et tarentelles de transes et d'ivresses,  le roman de l'épiphanie de la clarté et du feu.

Luc-Olivier d'Algange

 

Les inondations en Espagne - Quand les « élites » méprisent les peuples…

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Les inondations en Espagne

Quand les « élites » méprisent les peuples…

par Pierre-Emile Blairon

Non, vos dirigeants ne sont pas des personnes bienveillantes à votre égard !

Il y a bien longtemps que les « élites » agissent masquées pour faire avancer leur projet global qui peut se diviser en cinq objectifs principaux qui sont mis en œuvre simultanément sur l’ensemble de la planète:

- 1. Conditionner les populations et leur mentir : tout ce qui nous a été inculqué depuis longtemps va exactement à l’inverse de la vérité et de la réalité; un palier important a été franchi avec l’avènement de la Révolution française qui fut un séisme dont les miasmes continuent encore de nos jours à infester l’air que nous respirons; dans le prolongement de cette Révolution bourgeoise, on a vu, au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle l’avènement d’une notion complètement étrangère à la nature des choses et au cours de la vie que leurs créateurs ont appelé «progressisme», bénéficiant au même moment de découvertes techniques diverses et d’une théorie farfelue, l’évolutionnisme, tentant de prouver que l’espèce humaine descend du singe.

- 2. Détruire les sociétés traditionnelles en commençant par tout ce qui peut les maintenir debout et qui constitue le ciment susceptible de réunir les hommes et les femmes qui en font partie: religions, symboles, histoire commune, éducation, instruction, entreprises et projets d’avenir, valeurs positives d’entraide, d’identité, de partage, de destin, de connivence, de bienveillance, bref, tout ce qui peut entretenir le sentiment d’appartenir à une communauté et qui constitue justement la force de cette communauté.

- 3. S’approprier les terres et les biens privés des membres de ces sociétés traditionnelles par tous moyens.

- 4. Réduire le nombre de leurs populations physiquement là aussi par n’importe quels moyens.

- 5. Transformer les survivants en robots ou les utiliser comme esclaves.

L’une des raisons principales qui font douter certains de la réalité de ce projet est qu’ils ont toujours cru que leurs dirigeants, ceux pour lesquels ils ont voté pour qu’ils les représentent, faisaient de leur mieux pour que la société fonctionne tant bien que mal, qu’ils les pensaient bienveillants envers leurs administrés et conscients de l’importance de la tâche qui leur avait été confiée, même si ces sceptiques voyaient bien quand même qu’il semblait y avoir quelques difficultés pour ces « élites » pour arriver à leurs supposés objectifs, à réaliser le travail pour lequel elles avaient été mandatées.

J’ai mis le mot « élite » entre guillemets parce que les personnages que les médias de grand chemin regroupent sous ce vocable ne sont pas du tout adaptés à recevoir cette définition : « Au sein d'un groupe ou d'une communauté, l'élite est l'ensemble des individus considérés comme les meilleurs, les plus dignes d'être choisis, les plus remarquables par leur qualité » (La Toupie) qui me semble, cependant, définir plutôt l’aristocrate ou la classe aristocratique telle qu’on la percevait originellement en Grèce et telle qu’elle avait encore cours dans la chevalerie du Moyen-Age.

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En fait, la plupart de ces dirigeants et de ces élus, ces édiles, ministres, présidents de la République, d’associations grassement subventionnées ou de comités Théodule, députés, sénateurs, conseillers, maires, syndicalistes, etc. faisaient seulement semblant, leur seul but étant de s’insérer le plus confortablement possible dans le Système mis en place, que ces gens fassent partie de la majorité ou de l’opposition, en vue d’assurer leur carrière et d’accroître le montant de leurs revenus, les individus ayant voté pour eux et ce que pensent les citoyens de leur action n’ayant aucune espèce d’importance une fois atteint leur véritable objectif qui n’était que personnel.

La grande majorité de ces « dirigeants » que vous avez mis en place ne savent rien, par ignorance crasse ou désintérêt, du plan global dans lequel ils ne figurent que comme pions à renverser après usage, ou comme idiots utiles.

Les plus futés d’entre eux en ont quelque vague notion, mais, par lâcheté et par confort, ils ne veulent surtout rien en savoir.

En ce qui concerne les individus, ou le groupe d’individus, qui opèrent plus ou moins secrètement et qui dirigent vos dirigeants, ils ne correspondent pas plus à notre définition de « l’élite » citée plus haut car leurs desseins sont hautement toxiques.

C’est l’Europe des peuples, traditionnelle et historique (sans aucun rapport avec l’Europe de Bruxelles qui en est l’antithèse et l’ennemie la plus acharnée) qui est visée en priorité par ce plan néfaste parce que sa civilisation s’est imposée sur la planète entière et a conduit les civilisations les plus anciennes à adopter ou à imiter ses valeurs et son mode de vie.

Excepté quelques tribus amazoniennes ou africaines, personne sur notre Terre ne peut ignorer les « bienfaits » de la civilisation, ou plutôt de la culture, qui fut européenne pendant de nombreux siècles et qui s’est ensuite dégradée en « civilisation occidentale » avec la création des Etats américains (voir « Le déclin de l’Occident » d’Oswald Spengler) et le rajout de l’Etat d’Israël à ce bloc occidental, qui s’est métamorphosé en Ordre mondial, désormais constitué par les U.S.A. (nous ignorons encore si l’arrivée de Trump au pouvoir va changer quelque chose à cet état de fait), Israël (nous ignorons de même si la possible éviction de Netanyahou va modifier l’influence d’Israël à ce niveau) et l’Union européenne, création artificielle sans aucune légitimité, pure émanation de ce bloc.

Il convient de rajouter à ce trio infernal quantités de satellites qui travaillent en étroite collaboration entre eux et avec la puissance de tutelle : Otan, Oms, Onu, Cia, Mossad, etc. grâce auxquels l’Ordre mondial va organiser des actions qui vont lui permettre de poursuivre ses objectifs sans s’impliquer dans une guerre frontale avec les populations.

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L’Ukraine

C’est ainsi que l’opération « Ukraine » a pu être menée sous faux drapeau, éliminant au moins 1 million d’Ukrainiens et quelques centaines de milliers de Russes et permettant à un organisme financier comme BlackRock de voler une grande partie des terres ukrainiennes, en accusant la Russie d’avoir déclenché le conflit alors que cette dernière n’a fait que défendre ses partisans russophones pour les soustraire à un massacre perpétré par les forces otanesques sous faux drapeau ukrainien qui avait déjà fait 15.000 victimes.

La Serbie

Rappelons que la Serbie avait subi les bombardements de l’Otan avec la collaboration zélée de l’Union européenne pour créer au sein des Balkans un Etat mafieux sous contrôle de l’Ordre mondial, le Kossovo, qui était auparavant, et qui demeure, le berceau même de la Serbie (tout comme l’Ukraine est celui de la Russie, d’ailleurs).

Ce qui reste des sociétés traditionnelles et des forces vives en Europe, sociétés originelles non encore soumises à l’Ordre mondial, dont la culture et le caractère se sont forgés au cours des dizaines de siècles de l’histoire européenne, ces reliquats toujours debout contre vents et marées, doivent être pareillement éradiqués car ces résistants constituent le dernier obstacle au bon déroulement du projet mondialiste et transhumaniste.

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Les inondations en Espagne, une illustration caricaturale de l’arrogance des « élites »

Des inondations cataclysmiques ont dévasté le sud de l’Espagne, principalement la région de Valencia, les 29 et 30 octobre. Quelques jours auparavant, les services de la météorologie espagnole ont annoncé la formation d’une goutte froide, terme technique qui désigne un volume d’air froid dont le diamètre peut atteindre plusieurs centaines de kilomètres et déclencher de fortes précipitations. Le phénomène est appelé Dana en Espagne, acronyme de depresion aislada en niveles alto, ou, en français : dépression isolée à niveau élevé.

Plusieurs causes expliquent le déchaînement de ces forces naturelles ; mais ces causes, elles, sont loin d’être toutes naturelles.

En 1957, Valence a déjà été touchée par d’importantes inondations qui ont causé la mort de 81 personnes et, plus globalement, d’autres grandes inondations ont affecté la Catalogne comme celles du Vallés en 1962 qui ont fait entre 600 et 1000 victimes.

Les autorités et les médias de grand chemin insistent évidemment sur ces précédents, naturels donc, et mettent en cause le « changement climatique », un concept farfelu mais bien pratique, inventé par les pseudo-scientifiques du GIEC à destination des foules en voie de lobotomisation.

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Destruction du « jardin de l’Europe »

Les autorités en place admettent cependant que, par le passé, leurs prédécesseurs (c’est pas moi, c’est lui) ont massivement accordé des permis de construire (maisons individuelles, immeubles, grandes surfaces…) qui ont bétonné et donc imperméabilisé le sol. Autrefois, la région de Valencia était célèbre pour ses innombrables vergers – on appelait cette région « le jardin de l’Europe » - qui ont été vendus aux promoteurs :

« Así, después de 50 años, la huerta del área metropolitana ha pasado de 15.000 a 6.000 hectáreas[1] » : Ainsi, depuis 50 ans, la superficie des cultures de l’aire métropolitaine est passée de15.000 à 6000 hectares; 9000 hectares ont donc été transformés en béton (horta noticias : 3 octobre 2014, article rédigé 10 ans avant la catastrophe).

Comme Valence est un port et se situe donc à l’altitude 0, toutes les pluies qui ne peuvent plus s’infiltrer dans une terre qui n’existe plus se déversent sans retenue dans ce bassin pour aller jusqu’à la mer en détruisant tout sur leur passage

D’autres régions méditerranéennes ou non, espagnoles ou non, sont appelées à subir ce même sort: les terres agricoles sont remplacées par d’immenses zones artificielles de serres en plastique qui s’étendent sur des kilomètres carrés (comme en Andalousie où sont « cultivées » les fameuses tomates espagnoles, région qui a subi, elle aussi, de fortes inondations), ou par des concentrations de dizaines d’éoliennes dont on sait que chacune nécessite un soubassement de 1300 tonnes de béton (en France, 70 éoliennes pour le parc de Fruges, en Artois), ou par des concentrations de panneaux solaires de même ampleur, bref, tout ce qui constitue la panoplie du parfait petit écologiste de gauche qui ruine la terre et les paysans.

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Destruction des barrages

Tiens, justement, à propos des prédécesseurs et des (faux) écologistes: on a beaucoup parlé des nombreux barrages qui auraient été détruits par le précédent gouvernement de gauche de la Communauté valencienne sous la houlette de sa frange écologiste et qui permettaient de retenir ces trombes d’eau. Les factcheckers (officines subventionnées dites de « vérification » qui sont en fait spécialisées dans la production de fausses informations) se sont levés comme pour Danette pour dénoncer les éternels « complotistes d’extrême-droite » qui ont osé soulever le problème ; c’est le magazine de gauche, L’Express, du 2 novembre 2024 [2], qui nous met la puce à l’oreille (ben oui, ils croient bien faire et, finalement, ils servent le « méchant »): « Car s’il va falloir reloger des milliers d’habitants, il va surtout falloir redonner ses droits à la nature, avant qu’elle ne cherche à nouveau à se les réapproprier par la force. La précédente coalition socialiste et écologiste de Valence avait commencé à le faire avant 2023, en détruisant d’anciens barrages pour redonner leur liberté aux rivières. Certes, le détournement du cours du fleuve Turia, à la suite de la grande crue de 1957, a permis cette semaine de sauver le centre-ville de Valence, troisième agglomération d’Espagne, des inondations meurtrières. A contrario, le domptage des moindres cours d’eau et l’imperméabilisation des sols ont accéléré les débits et aggravé la violence de la crue soudaine dans les faubourgs environnants, à Chiva, Picanya, Paiporta… »

Il y a donc bien eu destruction des retenues d’eau, n’en déplaise à l’offensive des officines de désinformation: comme d’habitude, les medias de grand chemin, dans leur logique que nul être sensé ne comprend [3], inversent la réalité (détruire d’anciens barrages pour « redonner leur liberté aux rivières » : oui, eh bien, c’est mignon, dit comme ça, mais on a vu ce que ça a donné !) et font un amalgame avec d’autres causes comme « l’imperméabilisation des sols », grave erreur que personne ne conteste et qui concerne aussi bien les gouvernements de droite que de gauche.

Les inondations : une opportunité pour l’élite financière de racheter à vil prix de bonnes terres agricoles

Enfin, si nous écartons d’autres causes possibles à ces inondations, qui seraient des agressions directes liées à la guerre climatologique, qui ont été évoquées mais dont nous n’avons pas d’éléments probants: intervention du système HAARP ou riposte d’Israël par géoingénierie au refus de l’Espagne de livrer des armes à cet Etat voyou et génocidaire, nous retiendrons l’enquête effectuée par Tatiana Ventôse[4] qui est la parfaite illustration de l’objectif n°3 des « élites » mondiales que nous avons défini en début d’article: s’approprier les terres et les biens privés des membres de ces sociétés traditionnelles par tous moyens.

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L’enquête de Tatiana Ventôse (photo) intitulée: les inondations en Espagne et le plan (pas) secret de l’élite financière qui va nous affamer, se base sur une tendance globale que les personnes bien informées connaissent déjà, à savoir que nos élites mondialistes retrouvent depuis peu une valeur à la terre, valeur bien marchande, bien sûr, susceptible de concurrencer l’étalon-or, car la terre permet encore de nourrir les individus pendant quelques années, avant qu’ils ne soient transformés en robots (qu’on ne nourrit pas) ou en esclaves (qu’on nourrira avec des insectes), un projet déjà en cours qui se met lentement en place parallèlement à l’urgence qui est de voler aux petits paysans les bonnes terres qui vont alimenter avec des produits agricoles de mauvaise qualité plus ou moins transformés chimiquement (mais plutôt plus que moins) les 8 milliards d’individus qui peuplent notre planète.

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On sait, par exemple, que Bill Gates est devenu le plus grand propriétaire de terres agricoles aux USA (environ 100.000 hectares) et que, si BlackRock s’est intéressé à l’Ukraine en même temps que les USA et son bras armé, l’Otan[5], c’est parce que la terre est la nouvelle lubie des fonds d’investissements et que l’Ukraine est appelée, non pas le jardin, comme la région de Valencia, mais le grenier à blé de l’Europe. La mondialisation a fait que toutes les terres de n’importe quel pays (sauf si ce dernier adopte des mesures pour s’en protéger) appartiennent à tout le monde, s’il a les moyens de les acheter; c’est le triomphe de l’argent comme valeur suprême, le règne de la quantité.

Tatiana Ventôse nous explique que le ministère de l’agriculture espagnol a conclu avec la banque Caixa, le 9 octobre 2024, un accord en vue de transformer structurellement le secteur agricole espagnol; le projet est présenté avec maintes circonvolutions où on retiendra l’habituel souci de regrouper les petites structures et les outils de travail, d’uniformiser les méthodes de travail, de mutualiser les énergies (en gros, pour une bonne comparaison: tout ce qu’on a fait en France pour détruire les services publics de proximité), mais le but réel serait d’acheter à bas prix des terres à des paysans sans ressources puisque leur outil de travail et leur maison auront été saccagés ou détériorés; il faut savoir que, spécifiquement dans les régions touchées par les inondations, 95% des exploitations agricoles font moins de 20 hectares, et, encore, la majorité, sur ces 95%, font moins de 5 hectares, donc, de tout petits propriétaires acculés à la vente puisqu’ils ne pourront jamais se remettre de cette catastrophe, sauf à espérer une aide étatique, calculée précisément au plus juste, c’est-à-dire au strict minimum, pour qu’ils n’aient d’autre alternative que de vendre leur bien.

Tatiana Ventôse ne dit pas que ces inondations ont été créées intentionnellement et artificiellement par les organismes financiers qui vont racheter les terres, mais que ces inondations tombent à pic pour favoriser ce projet tout récent ; le hasard fait bien les choses. Elle conclut son intervention avec cette phrase : « souvenez-vous de qui veut vous affamer et qui vous nourrit »

Les dirigeants (ir)responsables

La gestion de cette catastrophe, dont le bilan humain s’élève à ce jour à près de 300 morts, est une parfaite illustration du mépris, de la désinvolture et de l’arrogance avec lesquelles les politiciens traitent leurs compatriotes et administrés et n’assument pas leurs charges, que ce soit comme ici en Espagne, mais aussi en France, en Europe, ou partout ailleurs, à quelques exceptions près.

Nous avons donc affaire ici à du petit personnel. Sont mis en cause: le Président de la communauté valencienne, la ministre socialiste de l’écologie du gouvernement espagnol et le chef du gouvernement.

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Carlos Mazon (photo) est le Président de la Communauté valencienne depuis 2023, issu du Partido Popular, un parti dit de « droite » et « conservateur ».

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Libération du 15 novembre 2024 résume assez bien l’implication de Mazon au cours de cette terrible journée; non pas son implication à tenter d’organiser les secours, mais à déguster un bon repas entre 14h 30 et 18h dans un restaurant connu de Valencia, El Ventorro, à faire le joli cœur avec une charmante journaliste, Maribel Vilaplana (photo), pendant que ses administrés mouraient noyés sans, comme disait Chirac, « que cela lui en touche une sans faire bouger l’autre », expression pied-noire assez bien adaptée à la situation. Aux dernières nouvelles, Mazon n’a pas du tout l’intention de démissionner: ni responsable, ni coupable.

« Samedi 9 novembre, des milliers de personnes avaient manifesté dans les rues de Valence pour exiger la démission du dirigeant du PP (Partido Popular, conservateur), accusé d’avoir ignoré la gravité des alertes et réagi avec lenteur. Ce jeudi-là, Mazón déjeunait avec une journaliste de télévision à qui il proposait la direction de A Punt, l’agence audiovisuelle publique de la région. Les agapes se sont prolongées pendant plus de trois heures, sans que le président juge utile de les écourter. A 18 heures, quand Carlos Mazón quitte le restaurant (pour arriver à 19h « à cause des embouteillages », NDLR), une réunion de crise est déjà en route depuis une heure. »

Pedro Sanchez

Le chef du gouvernement espagnol a également été conspué, comme Mazon, par cette foule de 130.000 personnes rassemblée le 9 novembre à Valence.

Le dimanche précédent, 3 novembre, alors qu’il allait à la rencontre des habitants de Paiporta, une petite ville très touchée par la catastrophe, en compagnie de Mazon, Président de la Communauté valencienne et du roi et de la reine, Sanchez a reçu des mottes de boue lancées par la foule et a été exfiltré; la foule, aux cris d’« assassins » lui reprochait, ainsi qu’à Carlos Mazon, de n’avoir pas été assez réactifs lors des inondations et d’avoir refusé l’aide internationale; Sanchez a rejeté la faute sur le chef du gouvernement de la Communauté valencienne, évidemment, lui-même pris en défaut.

Enric Ravello Barber, dans son article sur Eurosynergies du 16 novembre 2024, Valence, l'échec d'un modèle et d'une classe politique, écrivait ceci :

« Le président Sánchez, dans son immense démagogie manipulatrice, a dénoncé l'agression comme étant le fait d'« éléments d'ultra-droite » - bien sûr, qui l'eut cru ! Mais c'est tout le peuple, au-delà des idées et des sensibilités politiques, qui a réagi avec rage contre une classe politique dont l'indécence ne connait pas de bornes.

Si le degré d'inefficacité des premiers jours de la tragédie dépasse tout ce que l'on peut imaginer, le degré de mesquinerie et de bêtise politique les surpasse encore. Le président du gouvernement a eu le culot de répondre aux autorités valenciennes que « si elles ont besoin de plus de moyens, qu'elles les demandent », démontrant non seulement son aveuglement et son ignorance, mais aussi un cynisme qui dépasse toutes les limites[6]. »

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Teresa Ribera (photo)

C’est la ministre de la « Transition écologique » du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez.

Elle est désignée par le gouvernement espagnol pour être commissaire européenne représentant l’Espagne; cependant, le Parti Populaire espagnol a demandé à ses alliés du Parti Populaire européen de s’opposer à sa nomination car elle était sans doute, lors des inondations, trop occupée à préparer sa future nomination pour s’intéresser au sort de ses concitoyens dans la détresse.

Une belle brochette d’incapables égoïstes !

Nous avons les mêmes en France !

Mais ne soyons pas jaloux, nous avons les mêmes en France, mais peut-être bien pires !

Je rappelais dans un article du 9 octobre[7] à propos de la réfection de Notre-Dame-de-Paris, le comportement scandaleux d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe, son Premier ministre de l’époque qui, « visitant le site dévasté au lendemain de cette terrible journée qui a vu Notre-Dame-de-Paris sous les flammes, se retenaient de pouffer de rire; quel que soit le motif de leur hilarité, cette attitude dénotait le peu de respect que ces histrions manifestent à l’égard de l’un des monuments les plus emblématiques de notre pays. »

Et, pour finir sur une note plus gaie, comme, en France, tout finit par une chanson, ou autour d’un bon repas, nous allons évoquer les excès gastronomiques du Président de notre Sénat, Gérard Larcher, Président qui ne sert pas plus que le Sénat lui-même, mais qui se fait en revanche servir copieusement puisqu’il emploie pas moins de quatre « Meilleurs Ouvriers de France » pour lui concocter sa tambouille quotidienne; il n’est pas utile de préciser que c’est un bon vivant, mais qu’il pourrait peut-être apporter au moins autant d’attention aux problèmes des Français qu’à lui-même, Français qui payent grassement (sic) pour le nourrir et qui vivent beaucoup moins bien que lui leur quotidien[8].

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] https://www.hortanoticias.com/un-innovador-estudio-basado...  : Une nouvelle étude basée sur des photographies aériennes révèle la perte des deux tiers des plantations dans ces dernières 50 années.

[2] https://www.lexpress.fr/monde/europe/inondations-en-espag...   

[3] Voir ce qui dit Nexus à ce sujet : https://www.youtube.com/watch?v=21Dc66NvXn0

[4] https://www.youtube.com/watch?v=yZcXc9hS8Ro

[5] On retrouve ici l’ancien trio constitué par les conquistadores espagnols mais, cette fois, un trio complètement dévoyé, à savoir le missionnaire, la « lumière » apportée par les non-valeurs « universelles » américaines, le soldat, qui est ici sous faux drapeau ukrainien (ce qui rejoint le sujet de notre article : les dirigeants ukrainiens n’hésitent pas à sacrifier leur population au service d’intérêts étrangers, mais surtout de leurs propres intérêts, n’est-ce pas M. Zelinsky?), et le marchand, qui n’est ici que spéculateur financier américain, BlackRock; on est loin de la figure d’un Marco Polo.

[6] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/11/16/v...

[7] https://nice-provence.info/2024/10/09/notre-dame-paris-no...

[8] https://www.facebook.com/watch/?v=2537074293205398

Le revenant

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Le revenant

par Georges Feltin-Tracol

Bien que Barack Obama ait félicité Donald Trump, l’ancien chef de l’État yankee de 2009 à 2017 doit encore le regretter. En 2011, à l’occasion du dîner annuel des correspondants de presse auprès de l’exécutif, il diffusa des images parodiques qui présentaient des aménagements extravagants de la Maison Blanche sous la présidence de Donald Trump. Ulcéré, l’entrepreneur new-yorkais maugréa, se leva et quitta la salle. Il n’apprécia pas la moquerie présidentielle. Obama se vengeait des insinuations de l’homme d’affaire concernant l’inauthenticité de son acte de naissance sur le sol des États-Unis. Ce soir-là, Donald Trump se jura d’entrer en politique au moment opportun.

Quand Donald Trump annonça sa candidature aux primaires républicaines le 16 juin 2015, la médiasphère s’esclaffa ! Les premiers sondages le créditaient de moins de 0,5%, puis autour de 5%. Personne ne se doutait alors qu’il deviendrait l’astre majeur de la vie politico-médiatique des États-Unis jusqu’en 2029. Battu en 2020, Donald Trump aurait pu se retirer. Mais son élection inattendue en 2016 lui attira la haine immédiate de l’Establishment, une haine aussitôt matérialisée par une kyrielle de persécutions judiciaires plus ou moins fallacieuses. Loin de le démotiver, ces attaques l’incitèrent à renouer avec un dessein présidentiel.

Enquêtes d’opinions et sondages prédisaient des résultats serrés le 5 novembre dernier. La médiastructure a oublié que trump signifie «atout», «emporter», «éclipser». Les journalistes n’ont pas vu venir la déflagration électorale. Élu en 2016, battu en 2020, Donald Trump décroche un second mandat non consécutif. Ainsi rejoint-il le démocrate Grover Cleveland (1837 – 1908), 22e président entre 1885 et 1889 et 24e président de 1893 à 1897. Il perdit l’élection en 1888 face au républicain Benjamin Harrison.

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Les conditions matérielles de cette victoire reviennent en premier lieu à une équipe investie, réactive et disciplinée. Surpris en 2016 par son élection, Donald Trump avait laissé les caciques du parti républicain s’occuper de l’administration à ses dépens. Ayant compris son énorme erreur, il a œuvré entre 2021 et 2023 à en prendre la direction. Sa réélection représente un fantastique camouflet pour l’ancienne élue belliciste et capricieuse, Liz Cheney (photo), et pour son père, Dick Cheney, le grand criminel de guerre, vice-président de George Bush fils de 2001 à 2009. Ces deux-là, faucons néo-conservateurs, globalistes et libre-échangistes, ont préféré le duo Harris – Walz.

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L’organisation pratique de l’équipe de Trump a reposé sur le savoir-faire de ses co-directeurs, Chris LaCivita et Susie Wiles (photo). Qualifié de misogyne, le supposé phallocrate réélu a désigné cette dernière chef de cabinet de la Maison Blanche. Susie Wiles sera la première femme de l’histoire à occuper cette fonction équivalente en France au secrétaire général de l’Élysée et à la supervision d’un gouvernement qui, en régime présidentiel, ignore toute solidarité ministérielle.

Faut-il pour autant parler d’une vague rouge trumpiste? Pour la première fois depuis 2004, un candidat républicain remporte le vote populaire. Selon les dernières informations, Donald Trump rassemble 75.864.226 voix (50,06%) et Kamala Harris 72.861.845 bulletins (48,08%). En 2016, Trump réalisait 62.984.828 voix (46,09%) et Hillary Clinton 65.853.514 bulletins (48,11%). En 2020, Trump obtenait 74.223.975 voix (46,85%) et Joe Biden 81.283.501 voix (51,31%). Les tierces candidatures font sur huit ans des résultats négligeables. On constate qu’entre 2020 et 2024, 1.640.251 suffrages supplémentaires en faveur de Trump alors que dans le même temps, la candidate démocrate perd environ huit millions et demi de voix! L’absence de liste électorale fédérale au sens que l’on entend en France rend malaisée toute explication rationnelle sur cette incroyable déperdition. En 2020, en raison du cirque covidien, le recours massif au vote par correspondance a perturbé la réalité électorale et favorisé les manipulations. Il serait bien que les spécialistes se penchent sur cette surprenante évaporation à moins que le tandem Biden – Harris soit l’auteur d’un génocide occulté…

Quand bien même les républicains retrouvent la Maison Blanche, influencent la Cour suprême, regagnent la majorité au Sénat et la conservent à la Chambre des représentants, il ne faut surtout pas croire que cette victoire constitue un triomphe libéral – conservateur total. Après l’élection au Sénat en 2018 de l’ancienne démocrate de l’Arizona Krysten Sinema ouvertement bisexuelle qui ne se représentait pas cette année, les électeurs démocrates du Delaware viennent d’envoyer à la Chambre des représentants la transgenre Sarah McBride. Dix référendums dans les États fédérés abordaient le sujet de l’avortement. Les électeurs de sept États (Missouri, Montana, Arizona, Nevada, etc.) ont approuvé l’inscription de l’IVG dans leur constitution respective. Seuls le Dakota du Sud, la Floride et le Nebraska ont rejeté cette légalisation. Par ailleurs, la question du salaire minimum a aussi fait l’objet de référendums en Californie, en Alaska et dans le Missouri. Il serait augmenté dans ces deux derniers États. Enfin, un démocrate remporte le poste de gouverneur dans un État-pivot, la Caroline du Nord gagné par Trump.

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Le succès de Donald Trump valide en tout cas le point de vue de deux réprouvés de la scène étatsunienne. Hostile au libre-échange, l’homme d’affaire indépendant texan, feu Ross Perot (photo), bénéficia en 1992 de 19.743.821 voix, puis de 8.085.294 voix en 1996. Contempteur des interventions militaires extérieures, le républicain paléo-conservateur Pat Buchanan fut candidat aux primaires en 1992 (2.899.488 suffrages) et en 1996 (3.184.943 voix), et, enfin, à la présidentielle de 2000 (449.895 voix).

En 2016, l’Alt Right bénéficia des retombées médiatiques de l’élection imprévue de Donald Trump. Contrairement à ce que clame le système médiatique d’occupation mentale qui y voit un nouveau succès des suprémacistes leucodermes, des sionistes chrétiens, des identitaires euro-américains et des évangéliques, le retour au Bureau ovale de Trump confirme surtout la montée en puissance de la pensée post-libérale dont la figure politique la plus connue est désormais le prochain vice-président James David Vance.

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Marié à une femme originaire d’Inde, Usha Chilukuri, J. D. Vance s’est converti au catholicisme sous l’influence de saint Augustin. La question du travail au regard de la doctrine sociale de l’Église romaine le préoccupe beaucoup. En privilégiant les thèmes économiques et sociaux liés à la mondialisation plutôt que les sujets sociétaux monopolisés par les démocrates, le duo Trump – Vance a su coaliser sur lui les catégories populaires délaissées et les classes moyennes déclassées. Maints électeurs démocrates ont sciemment choisi Trump et redeviennent, quatre décennies plus tard, des « chiens bleus », c’est-à-dire des démocrates naguère reaganiens. Cette configuration électorale rappelle celle des législatives de décembre 2019 en Grande-Bretagne quand les tories de Boris Johnson remportaient des circonscriptions historiquement travaillistes. 

Le retour tonitruant de Donald Trump risque de donner en France des idées à deux personnalités politiques. Heureux d’avoir retrouvé son siège de député de Corrèze par la grâce de la dissolution, François Hollande prépare sa candidature à la présidentielle de 2027. Il entend laver l’affront de ne s’être pas présenté dix ans auparavant. Toutefois, le créneau social-démocrate est déjà bien encombré avec les concurrences éventuelles de Raphaël « CIA » Glucksmann, de Bernard Cazeneuve, voire de François Ruffin. Dans l’impossibilité constitutionnelle de se représenter en 2027, Emmanuel Macron penserait-il dès à présent à 2032 ? Il n’aura que 54 ans, une relative jeunesse dans un monde de plus en plus sénile.

GF-T 

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 134, mise en ligne le 20 novembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 22 novembre 2024

À quoi ressemblera le mouvement de masse du futur proche ?

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À quoi ressemblera le mouvement de masse du futur proche ?

Cinq hypothèses, mais aucune d'elles n'est passionnante

par Riccardo Paccosi

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/come-sara-il-movi...

L'idée d'une « fabrication de la politique » est une invention de l'époque contemporaine.

L'idée que le peuple en tant que tel est en charge du destin du monde est en effet l'enfant de l'avènement de la bourgeoisie, de l'urbanisation et, enfin, de la société de masse et/ou de consommation.

Cela signifie que, dans un avenir non immédiat, mais pas très lointain, ce qui a été normal pendant des millénaires et ce à quoi nous assistons également en ces jours de guerre mondiale contrôlée, peut s'avérer être aussi factuel qu'irréversible : la passivité totale des masses.

Malgré ce qui vient d'être dit, cette irréversibilité n'est pas encore acquise et cela nous permet donc d'émettre l'hypothèse que la passivité de ces jours-ci pourrait, pendant un certain temps, laisser place - au moins en Occident et en Europe - à une nouvelle phase de dynamisme social et d'insurrection.

Il s'agit de comprendre quelles pourraient être les caractéristiques de cette nouvelle forme de mobilisation populaire. Je crois, en effet, que l'on peut émettre les hypothèses suivantes, que j'énumère ci-dessous par ordre croissant de probabilité.

1) Extrêmement improbable, aujourd'hui, est une dynamique visant à la reconnaissance commune des contradictions sociales et, par conséquent, à donner aux masses une identité de classe ou de peuple.

2) Peu probable, pour l'instant, que des individus atomisés puissent se reconnaître dans une figure paternelle traditionnelle et se tourner ainsi vers un modèle néo-disciplinaire et néo-autoritaire. Ce modèle se matérialise à sa manière, certes, mais pas sous la forme de l'identité ou du fascisme, mais comme une nécessité purement « technique », c'est-à-dire liée aux états d'urgence générés en séquence par les appareils de pouvoir.

3) L'émergence d'une opposition libérale-libertaire sur le modèle américain, qui poursuit donc en Italie le chemin emprunté par la Seconde République et puis par le Mouvement 5 étoiles, est tout à fait probable: avec, pour effets, la dissolution de l'économie publique, le démantèlement progressif de la démocratie représentative, l'augmentation conséquente du gouvernement direct de la société par les puissances économiques.

4) Il est très probable que la perception populaire, confuse mais croissante, de la nature irrémédiablement anti-démocratique du projet supranational, conduise à un renforcement significatif de l'instance souverainiste, et ce quels que soient les sujets politiques qui la véhiculent ou prétendent la véhiculer.

5) Enfin, extrêmement probable est l'hypothèse selon laquelle, en réaction à la disparition totale du sacré et à la mort de Dieu, le mouvement de masse prend des connotations spiritualistes qui, loin de vouloir intégrer la sphère politique, ont la prétention de la remplacer, générant ainsi une sphère impuissante de dissidence passive, mais aussi imprégnée de fatalisme.

Mais l'hypothèse la plus probable de toutes est peut-être celle d'une insurrection sociale englobant ces cinq caractéristiques.

Le changement de poids en faveur de l'une ou l'autre option future dépendra donc également du travail de réflexion - propédeutique et séminal - que très peu d'entre nous essaient de préparer en ce moment.

16:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, mouvement de masse | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'Europe s'effondre

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L'Europe s'effondre

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/leuropa-va-in-pezzi/

Boyko Borissov n'est certainement pas un nouveau visage dans la politique bulgare. Avec son parti conservateur, le GERB, il a en effet dominé le pays pendant trois mandats, jusqu'au tournant des années vingt de ce siècle. Et aujourd'hui encore, dans le chaos politique de ces années, il joue un rôle influent. Capable de contraindre les différentes forces à former une majorité. Et, surtout, de percevoir, avec une perspicacité remarquable, de quel côté souffle le vent.

Et c'est manifestement un vent qui éloigne de plus en plus les Bulgares de l'Europe. Ou plutôt de cette Union européenne, dirigée de facto par une Commission qui, il est vrai, veille attentivement à ses seuls intérêts.

Dommage, cependant, qu'il s'agisse des intérêts financiers de groupes qui n'ont rien à voir avec l'Europe proprement dite, avec ses peuples. Au contraire même...

C'est ainsi que la Bulgarie ralentit, voire gèle, le processus d'intégration dans la zone euro. Et elle commence à regarder avec un intérêt croissant vers l'Est. Vers cette Russie qui, aujourd'hui, n'apparaît plus comme le maître soviétique oppresseur d'antan... mais plutôt comme une nouvelle possibilité de développement.

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Et Borissov (photo), qui a toujours eu des antennes longues et sensibles, l'a compris. Et il a commencé à agir en conséquence. Sans se soucier du fait que la grande presse occidentale commence à le dépeindre comme un dangereux pro-russe. Ce qu'il n'est évidemment pas. Alors qu'il est à coup sûr un politicien réaliste et sans scrupules. Avec quelques squelettes dans son placard, bien sûr. Mais, comme on dit, à ce niveau, c'est le plus propre qui a la gale.

Je ne me préoccupe pas vraiment de la situation interne, et compliquée, de la Bulgarie. Un pays que, soit dit en passant, j'aime et que je connais un peu pour des raisons personnelles.

La seule chose que je voudrais souligner ici, c'est que si même la minuscule Bulgarie, qui compte quelque sept millions d'habitants, commence à prendre ses distances avec l'UE et à chercher un moyen d'en sortir, cela signifie que quelque chose, ici, ne fonctionne pas. Que le « jouet » de l'UE est en train de se désagréger. Si ce n'est pas déjà le cas, c'est qu'elle est déjà une épave.

Les raisons de cette situation ne sont donc pas très éloignées. La principale est l'insipidité, la vanité, la superficialité des classes dirigeantes des principaux pays de l'Union. Ainsi, d'une Allemagne politiquement en déroute, d'une France aux mains d'une minorité qui ne veille qu'à ses prérogatives particulières (disons, pour être explicite, qu'elles sont d'ordre sexuel), aux Pays-Bas qui exploitent la situation en devenant le collecteur d'intérêts que même Alice au pays des merveilles ne pourrait qualifier de limpides.

Je ne parle donc pas de l'Italie. En partie par charité. En grande partie parce que depuis l'époque, hélas révolue, de Craxi et d'Andreotti, et dans une certaine mesure de Berlusconi, l'Italie, quels que soient ses gouvernants, compte comme le deux de carreau quand l'atout est au trèfle. Pas le moins du monde.

Et puis, bien sûr, il y a, comme je l'ai dit, la Commission européenne. Jamais élue par personne, bureaucratie démesurée et, surtout, au service d'intérêts à mille lieues de ceux des peuples de l'Union. Et les ennuis judiciaires de Lady Ursula, qui ont été étouffés, devraient nous le faire comprendre sans qu'il soit nécessaire de s'étendre sur le sujet. Ils devraient...

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Bref, ce mastodonte bureaucratique, dépourvu de véritable tête, a aussi des pieds d'argile. Comme nous en faisons déjà l'expérience. Et comme, malheureusement, nous le verrons de plus en plus clairement dans les mois à venir. Avec l'arrivée de Trump à la Maison Blanche.

La partie est en train de se terminer. Et elle se termine mal.

La petite Bulgarie chaotique nous le signale d'ailleurs.

Mais nous sommes trop enveloppés dans nos fantasmes pathologiques et induits pour nous en rendre compte.

Leo von Hohenberg, arrière-petit-fils de l'archiduc François-Ferdinand, démasque la guerre comme "modèle commercial"

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Le Prince Leo von Hohenberg (à droite), en conversation avec Florian Machl, animateur principal du site Report24 (Autriche).

Leo von Hohenberg, arrière-petit-fils de l'archiduc François-Ferdinand, démasque la guerre comme "modèle commercial"

Source: https://report24.news/leo-hohenberg-urenkel-von-erzherzog...

La famille Hohenberg, de haute noblesse, est indissociable de l'histoire de l'Autriche. L'assassinat de l'archiduc François Ferdinand a déclenché la Première Guerre mondiale. Pour Leo v. Hohenberg, la guerre n'est pas une solution viable pour régler les conflits dans ce monde - et il constate : « Ce que beaucoup de gens ne prennent pas en considération, c'est qu'il n'y a guère d'autre possibilité de faire autant d'argent, et aussi rapidement, que lors d'une guerre ». Lui-même s'est récemment engagé en faveur de la paix et de la responsabilité individuelle de tous les êtres humains.

Le rédacteur en chef de Report24, Florian Machl, a eu l'occasion de s'entretenir personnellement avec Leo von Hohenberg après son discours historique (Report24 en a rendu compte: https://report24.news/leo-hohenberg-historische-rede-fuer-frieden-werteerhalt-und-eigenverantwortung/). En tant que journaliste critique, Machl n'a pas voulu se contenter d'entendre des généralités, mais a remis en question la position de cet entrepreneur à succès sur l'adhésion à l'OTAN, la guerre en Ukraine et d'autres conflits. Dans son discours, Hohenberg est souvent revenu sur la responsabilité personnelle - aussi bien pour s'informer et se former que pour assumer ses opinions et les transmettre. L'arrière-petit-fils de l'archiduc François-Ferdinand a également véhiculé cette attitude dans cette courte interview.

La guerre, selon Leo von Hohenberg, est une entreprise totalement inefficace :

"Et ce à quoi beaucoup de gens ne pensent pas, c'est qu'il n'y a guère de possibilité de faire autant d'argent aussi rapidement que lors d'une guerre. Il y a là de très grandes organisations, très puissantes, qui ont tout intérêt à augmenter leur valeur actionnariale. Je crois que Truman l'avait déjà dit, le complexe militaro-industriel a ici une très grande influence sur la politique. Et je pense qu'au moins la prolongation des guerres est dans l'intérêt de très nombreuses personnes, qui font tout simplement beaucoup d'argent dans ce contexte. J'ai été particulièrement choqué ces dernières années de voir avec quelle rapidité la société était prête à diaboliser complètement un peuple entier, un pays entier. Et que le simple fait de s'asseoir à la table des négociations semble être considéré, désormais, comme un acte condamnable. C'est triste. Ici, on n'a manifestement pas tiré les leçons de l'histoire ou on ne veut pas les tirer".

Il souligne l'importance de la propagande de guerre - qui n'est évidemment pas une oeuvre utile. Des initiatives politiques ou journalistiques, des sites, qui avaient été pacifistes par le passé s'expriment aujourd'hui de manière particulièrement euphorique en faveur de la guerre.

Selon Hohenberg, la neutralité, au sens de « se tenir à l'écart », n'est en aucun cas de la lâcheté, mais de la ruse.

"Si je ne veux pas impliquer mon peuple dans une guerre qui a peut-être été déclenchée par d'autres personnes, non issues mon peuple, et que je suis ensuite obligé d'entrer en guerre par le biais d'un quelconque contrat, alors ce n'est tout simplement pas une posture très intelligente. La neutralité est la variante la plus intelligente, à mon avis. Et ce qui est bien sûr beaucoup plus important, c'est de veiller à ce que nous puissions également défendre l'Autriche. Et ne pas s'accrocher, en matière de défense, à des systèmes dirigés ou du moins déterminés de l'extérieur".

Hohenberg évoque le financement comme moyen de mettre fin aux guerres. Si les Etats-Unis, par exemple, coupaient les vivres, la paix serait tout à fait envisageable en Ukraine et au Moyen-Orient.

Report24 a rapporté, il y a quelque temps, les déclarations de l'héritier théorique du trône d'Autriche, Karl v. Habsbourg, qui s'est à plusieurs reprises rangé de manière partisane du côté de l'Ukraine et qui fait en principe la promotion de l'OTAN et de la guerre. Leo von Hohenberg, son cousin au second degré, défend apparemment un autre point de vue.

A lire également : "Petit-fils de l'empereur Charles Habsbourg : depuis 2022, une voix forte en faveur de l'OTAN et contre la paix en Ukraine":  (https://report24.news/kaiser-enkel-karl-habsburg-seit-202...)

Norbert van Handel: La Russie a toujours été un partenaire respectueux des règles

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Norbert van Handel:

La Russie a toujours été un partenaire respectueux des règles

Source: https://unser-mitteleuropa.com/121207

La neutralité comme facteur économique

En détruisant presque entièrement le statut de neutralité, le gouvernement autrichien a également pesé de manière dramatique sur l'économie positive, en place depuis 1955. La Russie a toujours été un partenaire respectueux des règles établies. Tous les accords entre la Russie et l'Autriche étaient corrects et perceptibles par tous. Après que le gouvernement fédéral autrichien a approuvé, de manière totalement incompréhensible, les sanctions de l'UE contre la Russie et a recommandé aux entreprises autrichiennes en Russie de mettre un terme à leurs activités dans ce pays, le dommage a été causé.

Les dommages économiques qui en ont résulté pour l'Autriche sont probablement plus importants que tout ce que la politique coronaviresque, le changement climatique, l'inflation et les coûts en tous genres imposés par l'UE avaient déjà pu provoquer.

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Si l'Autriche avait adopté une position réellement neutre, comme elle aurait dû le faire conformément à ses obligations en droit international, le pays, demeuré neutre, ne serait pas considéré comme un pays ennemi par la Russie.

Depuis 1955, date du traité d'Etat, l'Autriche n'a jamais violé sa neutralité et la position pro-occidentale du pays n'a jamais été perçue comme une position « hostile » par la Russie. Malheureusement, cela a changé depuis la guerre en Ukraine.

Au lieu qu'un gouvernement raisonnable et tourné vers l'avenir se tienne à l'écart du conflit et traite les deux belligérants du point de vue de la neutralité, l'Autriche, à cause d'une politique étrangère désastreuse, a directement basculé dans le scénario de guerre voulu par l'Union européenne, l'OTAN et, finalement, les États-Unis. C'est l'une des erreurs les plus fatales que l'Autriche ait pu commettre depuis 1955, non seulement pour l'Autriche même mais aussi pour l'Europe, car les États neutres sont justement les partenaires par excellence de la politique internationale, qui peuvent œuvrer pour la paix par des efforts et des initiatives constants, des conférences et une diplomatie silencieuse. Ni le ministre des affaires étrangères, qui n'est qu'un dilettante, ni le gouvernement dans son ensemble n'ont voulu ou compris cela. Malheureusement, la Suisse n'est pas non plus restée vraiment neutre dans ce contexte lorsqu'elle a soutenu les sanctions contre la Russie.

Orban: le représentant de l'Europe centrale

Bien que la Hongrie soit un Etat de l'OTAN et un membre de l'Union européenne, Viktor Orban a réellement su positionner son pays à la tête d'une Europe centrale chrétienne. Et ce non seulement au niveau national, mais aussi international, lorsqu'il a déclaré l'année dernière dans une interview en anglais que la paix suite à la guerre en Ukraine ne serait garantie que si Trump était réélu aux Etats-Unis.

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Le Premier ministre hongrois a en outre déclaré que la population ukrainienne ne serait épargnée des souffrances qu'elle endure que si la paix était instaurée. Les livraisons d'armes constantes et toujours plus importantes de l'Occident - selon Orban - détruisent avant tout l'Ukraine et cela doit être compris de tous.

Les colonies dévorent leurs colonisateurs

En Afrique, on remarque, sans entrer dans les détails, que de plus en plus de pays francophones tournent le dos à leurs anciens colonisateurs, alors que la France pensait jusqu'à présent pouvoir les traiter comme de simples colonies. Ce ne sont toutefois pas les Etats-Unis qui s'engouffreront dans ce vide, mais plutôt la Chine, car l'Afrique a depuis longtemps tourné le dos à l'impérialisme américain.

BRICS

Une partie essentielle du monde, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et tous les États de plus en plus nombreux qui souhaitent se joindre à ce système libre et neutre, détermineront l'économie à l'avenir.

Pourquoi ?

Parce que, contrairement aux États occidentaux saturés, ils ont un énorme besoin de services, d'infrastructure, de savoir-faire technique et de systèmes industriels. L'Occident est saturé, mais pas les BRICS. Des exportations substantielles vers ces pays représenteront donc un élan mondial à ne pas sous-estimer.

Dr. Norbert van Handel, Steinerkirchen a.d. Traun.

Douguine fait l'éloge de la guerre menée par Modi contre la «mentalité coloniale»

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Douguine fait l'éloge de la guerre menée par Modi contre la «mentalité coloniale»

L'Inde, la Russie et la Chine sont de grands États civilisationnels qui doivent se réinventer, a déclaré le philosophe russe.

Alexandre Douguine

L'Inde joue un rôle « crucial » dans la nouvelle architecture mondiale et l'équilibre des pouvoirs, a déclaré le politologue et philosophe russe Alexandre Douguine dans une interview accordée à RT. Il s'agit notamment de créer un état d'esprit « décolonisé » et d'abandonner les « récits contrôlés par l'Occident », a-t-il ajouté. 

S'exprimant en marge d'un événement organisé par Russia House à New Delhi, M. Douguine a indiqué que le principal défi à relever pour créer un monde multipolaire était « d'ordre philosophique - restaurer notre identité métaphysique ». Le politologue a rappelé l'appel lancé par le Premier ministre Narendra Modi aux Indiens pour qu'ils « éliminent toute trace de mentalité coloniale » alors que le pays, qui a obtenu son indépendance de la domination coloniale britannique en 1947, progresse vers une nouvelle vision et une nouvelle identité. L'Inde, a-t-il noté, s'identifie désormais comme Bharat - un nom qui reflète une rupture avec son héritage colonial. 

« Dans aucune partie de notre existence, pas même au plus profond de nos esprits ou de nos habitudes, il ne devrait y avoir la moindre trace d'esclavage. Il faut l'étouffer dans l'œuf », a déclaré Modi en 2022, lors d'un discours prononcé à l'occasion du 76ème jour de l'indépendance de l'Inde. "Nous devons nous libérer de la mentalité esclavagiste, qui se manifeste dans d'innombrables choses en nous et autour de nous".

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Le gouvernement Modi a mis en œuvre des réformes administratives, économiques et sociales motivées par l'idée d'établir une identité distincte pour la « Nouvelle Inde », qui se transforme en une nation développée alimentée par des innovations technologiques.

« La colonisation n'est pas seulement un contrôle politique ou administratif, c'est aussi un contrôle des mentalités », a déclaré M. Douguine. "Toutes les civilisations devraient décoloniser leur esprit. En Russie, nous y travaillons également, car notre éducation et nos sciences humaines sont totalement contrôlées par les récits occidentaux".

« Nous devons trouver un moyen de sortir de cet état de colonisation des esprits pour nous libérer et nous aider à nous libérer les uns les autres en donnant l'exemple. Nous devons rester plus proches les uns des autres et créer un monde juste, démocratique, équilibré et égalitaire - un nouvel ordre mondial fondé précisément sur la multipolarité », a ajouté le philosophe.

Selon Douguine, l'Inde, la Russie et la Chine sont des exemples d'États civilisationnels qui réunissent des peuples, des cultures et des religions différents. Il a affirmé que ces trois pays ont joué un rôle déterminant dans la formation de la structure fondatrice du groupe BRICS, qui remet en question l'ordre mondial dominé par l'Occident. Il a insisté sur le fait que la multipolarité devrait être fondée sur le dialogue entre les États civilisationnels, plutôt qu'entre des États-nations qui sont représentatifs du modèle westphalien, et que le rôle de l'Inde dans ce processus est «crucial».

« L'Inde pourrait choisir d'inclure l'Occident dans un concert d'États civilisationnels afin de créer une nouvelle architecture du monde et un nouvel équilibre des pouvoirs », a suggéré M. Douguine, ajoutant que New Delhi pourrait également jouer un rôle majeur en évitant un “conflit suicidaire” entre la Russie et les États-Unis. De même, Moscou pourrait arbitrer les conflits entre l'Inde et la Chine.

Depuis l'escalade du conflit ukrainien, New Delhi a maintenu des liens étroits avec Moscou, son partenaire traditionnel, mais aussi avec Washington, malgré les pressions sans précédent exercées par l'Occident pour qu'il détériore ses relations avec la Russie. Les responsables indiens affirment que la politique étrangère du pays est guidée par les intérêts d'une nation connaissant une croissance économique rapide et desservant une population de 1,4 milliard d'habitants. Modi a insisté sur le fait qu'une résolution du conflit ukrainien ne pouvait être obtenue sur le champ de bataille et a appelé à des solutions par « la diplomatie et le dialogue ».

mardi, 19 novembre 2024

Trois grands penseurs du monde indien

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Trois grands penseurs du monde indien

Troy Southgate

Source: https://troysouthgate.substack.com/p/three-great-thinkers...

L'approche de certains aspects de l'idéalisme absolu qui a vu le jour dans la philosophie allemande à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle est similaire à celle du Vedanta que l'on trouve dans l'hindouisme. Les trois principaux textes traitant de l'approche védique de la réalité ultime sont les Upanishads, la Bhagavad-gita et le Brahma-sutra, tandis que trois des principaux penseurs ayant examiné la relation entre Brahman (la réalité ultime) et Atman (le soi) sont originaires du sud de l'Inde : Shankara (788-820 CE), Ramanuja (1017-1137 CE) et Madhvacharya (1238-1317 CE).

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Le premier d'entre eux, Shankara, s'est inspiré d'un vieux conte hindou dans lequel un père place un cube de sel dans une casserole d'eau pour montrer à son fils que sa dissolution éventuelle est un exemple de la manière dont le moi est absorbé par la réalité ultime. Cela a conduit Shankara à développer un système connu sous le nom d'Advaita (non-dualisme), qui cherche à illustrer comment le soi n'est pas une entité séparée qui peut être reliée à diverses parties du corps, mais indissociable du principe universel de Brahman. En supprimant l'identité entre les deux, Shankara a prouvé qu'il était possible d'atteindre la libération. La connaissance de la vraie réalité est donc une forme de liberté, de la même manière que le penseur idéaliste allemand Friedrich Schelling insistera plus tard sur le fait que le sujet et l'objet ne font qu'un en fin de compte.

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Notre deuxième philosophe indien, Ramanuja, est arrivé deux siècles après Shankara et n'a pas eu à relever le défi du bouddhisme comme l'avait fait son prédécesseur. La stratégie de Ramanuja était plutôt différente dans le sens où il opérait dans le domaine des Vaishnavas, ou adeptes de Vishnu, et utilisait cette dimension particulière de la religion pour accentuer la relation entre Brahman et Atman par le biais de récits épiques tels que le Mahabharata et les textes mythologiques des Puranas.

Le principal argument de Ramanuja est que les humains ne sont ni différents de Dieu, ni eux-mêmes, et que nos sens sont donc illusoires. Cela ne signifie pas que la réalité ultime est impersonnelle, comme le décrit Shankara, mais seulement que tout est une manifestation du Seigneur (Ishvara), ou du puissant. Dieu contrôle donc à la fois le moi intérieur et le monde.

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On pourrait penser qu'il y a encore peu de place pour l'identité, mais les choses changent rapidement avec l'apparition de Madhvacharya au XIIIe siècle. En effet, bien qu'il ait imité Ramanuja en rejoignant le culte de Vishnu, il rejette la non-dualité de ses homologues et promeut une forme de dualisme. Pour Madhvacharya, il doit y avoir une distinction entre la réalité ultime et le moi et ils ne doivent pas être considérés comme identiques. Tous les phénomènes, conformément à la volonté du Divin, sont clairs et définis, mais avec une particularité fondamentale qui exige que l'on vénère le Seigneur Krishna comme quelque chose qui se trouve à l'extérieur du soi. C'est ce qu'il appelle le « témoin intérieur ».

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Néanmoins, malgré ces interprétations subtiles entre une réalité impersonnelle et un Dieu personnel, les trois traditions continuent de prospérer sous la forme de l'Ordre Ramakrishna et de la Société Vedanta de Shankara, du mouvement Shri-Vaishnava et Gujarati Swaminarayan de Ramanuja, et du Gaudiya Math et de la Société internationale pour la conscience de Krishna. En ce qui concerne les idéalistes allemands comme Schelling, il est allé au-delà du dualisme que l'on trouve dans le cartésianisme et a formulé une « identité absolue » qui unit la singularité de la réalité ultime à la multiplicité qui découle de la réalité ultime. Comme il l'explique à propos de l'erreur cartésienne elle-même :

« Le "je pense donc je suis", est, depuis Descartes, l'erreur fondamentale de toute connaissance ; la pensée n'est pas ma pensée, et l'être n'est pas mon être, car tout n'est que de Dieu ou de la totalité ».

 

Poutine et Trump face aux eunuques de Bruxelles

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Poutine et Trump face aux eunuques de Bruxelles

par Nicolas Bonnal

Donald Trump continue ses exploits, au moins en nominations, et espère rattraper Vladimir Poutine au poste de grand homme du début du vingt-et-unième siècle. Pendant ce temps l’Europe continue de couler avec à sa tête des politic(h)iens mondialistes soumis à Soros et à Fink. Les fous de Bruxelles choisis conformément aux agendas de Rome ou de Davos poursuivent leur destruction méthodique du continent  - destruction qui doit se marquer industriellement, démographiquement ou culturellement; pendant que l’Inde, la Chine ou même le Brésil triomphent économiquement et que l’Amérique renaît sur une bonne vieille base nationaliste tout en préservant légitimement son socle impérial fragilisé, l’Europe à l’agonie depuis 1918 ou plus peut-être, se jette à la poubelle.

On voit d’ailleurs que les grands hommes (ou même de bonne stature) abondent dans le monde en ce moment, sauf ici. Les pessimistes-apocalyptiques peuvent se rhabiller. Depuis la fin des effrayantes années 90, depuis le départ de Kohl et Mitterrand (mon grand initié…), tous les hommes politiques (et les femmes… Et les femmes…) sont nuls en Europe, et surtout on ne voit pas de remplaçant arriver: les extrêmes-droites sont encore plus minables et soumises aux mondialistes que les autres et l’extrême-gauche sert comme toujours d’idiot utile à la camarilla affairiste de Wall Street qui se charge de l’Europe en ce moment. On n’y peut mais. Trotsky nous mettait déjà en garde…

« Pendant ce temps, l’Amérique édifie son plan et se prépare à mettre tout le monde à la portion congrue… La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c’est-à-dire d’aider politiquement le capital américain à rationner l’Europe. »

Voyez mon texte sur Médiapart…

Le seul pays extra-européen à rivaliser avec Bruxelles est l’Angleterre, terre de l’éternelle dystopie. L’ex-Suisse neutre ploutocratique prend des cours de rattrapage…

Mais ce qui frappe c’est que dans cette quête du néant et de l’autodestruction, l’Europe est seule. On la dirait soumise à des forces (des farces ?) extraterrestres tant elle va loin. La prostration de la popu lasse, surtout française, est aussi extraordinaire, consacrant un déclin et un sommeil séculaires maintenant.

C’est là que je me suis à penser aux eunuques de l’ancienne Chine qui, entre contrôle totalitaire, conspirations à quatre kopecks, guerres et luttes intestines, révoltes de palais et aberration bureaucratique, avaient détruit l’empire du milieu.

Cette réalité du pouvoir eunuque m’est apparue en lisant Michel Maffesoli qui citait le chercheur hongrois Etienne Balasz. Pourquoi ? Parce que ces auteurs ont découvert (Balasz) et rappelé (Maffesoli) que les eunuques ont déjà gouverné le monde, avec leur gant de velours et leur main de fer. C’était dans l’empire chinois de la décadence.

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Je cite Maffesoli qui va se faire attraper par la police :

« Dans son livre La bureaucratie céleste, l’historien de la Chine antique, Etienne Balazs, souligne la prédominance des eunuques dans l’organisation de l’Empire. Ne pouvant procréer ils élaborent une conception du monde dans laquelle un ordre abstrait et totalement désincarné prédomine. L’élément essentiel étant la surveillance généralisée. »

Puis il applique à notre triste époque :

« En utilisant, d’une manière métaphorique cet exemple historique, on peut souligner que la mascarade en cours est promue par la « bureaucratie céleste » contemporaine dont l’ambition est stricto sensu d’engendrer une société aseptisée dans laquelle tout serait, censément, sous contrôle. Et en reprenant la robuste expression de Joseph de Maistre, c’est toute « la canaille mondaine » qui sans coup férir s’emploie non pas à faire des enfants, mais à infantiliser la société : il faut en effet noter que pas un parti politique n’a osé s’élever contre le port du masque généralisé. »

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En surgit un ordre puritain basé sur la technologie, donc éminemment anglo-saxon :

« Ce qui montre bien, endogamie oblige, que c’est la classe politique en son ensemble, aidée par des médias aux ordres et soutenue par des « experts » soumis, qui est génératrice d’un spectacle lisse et sans aspérités. Mais l’hystérie hygiéniste, le terrorisme sanitaire, ne sont pas sans danger. Car c’est lorsqu’on ne sait pas affronter le mal que celui-ci se venge en devenant en son sens strict pervers : per via, il prend les voies détournées s’offrant à lui. »

Je cite maintenant Etienne Balazs, qui a mieux souligné que Granet ou Guénon les périls de cette société chinoise de l’époque baroque, apparemment sage et traditionnelle :

« Cette élite improductive tire sa force de sa fonction socialement nécessaire et indispensable, de coordonner, surveiller, diriger, encadrer le travail productif des autres. »

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Et en effet cette élite eunuque s’occupe de tout, se mêle de tout et gère tout, un peu comme l’Etat bonapartiste tentaculaire décrié par Marx dans son fastueux 18 Brumaire.

Taricat, un commentateur de Balazs, écrit sur la stérilisation de la société par cette élite eunuque qui fait tant penser à nos eurocrates :

« Mais c’est surtout par une répression plus subtile que cette classe dominante se reproduisait. Détenant le monopole de l’éducation, elle avait mis en place un régime d’enseignement et d’examens qui sélectionnait le recrutement des fonctionnaires ; cooptation, recommandations, examens permettaient la reproduction d’une élite intellectuelle présentant une uniformité de pensée tout à fait propice à la cohésion de l’appareil administratif. »

Cette classe, comme la mondialiste ou l’énarchie qui nous dirige, hait le petit capitalisme qui survivrait (services, hôtels, restauration, etc.), les petits entrepreneurs, les travailleurs autonomes :

« Outre cette raison, la principale entrave au développement capitaliste fut la mainmise totalitaire de l’Etat qui paralysait toute initiative privée, n’accordant le droit à l’investissement qu’à ses propres fonctionnaires (et uniquement pour l’investissement foncier). Nous voudrions ajouter à cette argumentation que te monopole d’exploitation de la main d’œuvre étant constamment détenu, par l’Etat, il n’y avait pas de travailleurs libres sur le marché, condition impérative, comme l’a montré Marx, du développement capitaliste. »

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L’aristocratie eunuque a donc détruit la Chine et permit son invasion et son pillage par un Occident déjà inconscient de ses crimes et de sa bêtise.

Voilà où nous en sommes: et je rappellerai la fin de 2001 quand l’ordinateur, une entité hermaphrodite, extermine l’équipage qu’il juge impropre à mener la mission (voyez mon livre sur Kubrick). On en revient aussi à Matrix et à cet objectif sinistre de liquider ce vieux virus qu’est l’homme…

Sources principales :

https://blogs.mediapart.fr/danyves/blog/220117/comment-tr...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/07/11/observations...

https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIA...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2020/08/27/maffesoli-ma...

18:43 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, nicolas bonnal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook