Parution du numéro 476 du Bulletin célinien
Sommaire:
Entretien avec Dominique Abalain
Guerre atlantique [sur les traductions américaine et anglaise]
Entretien avec Pascal Fouché
Céline et La Fontaine.
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Anatomie d’un parlement inutile
par Georges Feltin-Tracol
Le scrutin des 6 au 9 juin 2024 destiné à élire les membres du Parlement dit européen devait conduire à des bouleversements gigantesques. Résultat : Ursula van der Leyen reste à la présidence de la Commission bureaucratique pour cinq nouvelles années malgré les scandales qui l’entourent. Ce n’est pas la seule inquiétude.
La prochaine vice-présidente de cette instance dévoyée, désignée haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, c’est-à-dire responsable d’une fantomatique « diplomatie » des 27, l’Estonienne Kaja Kallas, est une belliciste russophobe convaincue. Pis encore, dès le mois de septembre il a été prévu que le Lituanien Andrius Kubilius deviendrait le premier commissaire européen à la défense au mépris de tous les traités européens qui confient ce domaine essentiel aux seuls États. La clique cosmopolite mondiale est désormais prête à se battre jusqu’au dernier Européen, voire jusqu’au dernier Albo-Américain afin de préserver ses intérêts bancaires.
Le microcosme médiatique craignait une poussée historique des partis de protestation populaire. Force est de constater qu’elle a été jugulée. Certes, les formations populistes augmentent leur nombre de sièges sans pour autant ébranler l’inévitable coalition qui englobe les soi-disant conservateurs, les sociaux-démocrates, les Verts et les centristes libéraux. La victoire dans le Nord de la gauche verte (le Parti populaire socialiste allié aux écolos arrive en tête au Danemark ou bien les sociaux-démocrates suédois) compense le succès des mouvements populistes dans le Sud.
À l’instar de l’Assemblée nationale française sortie du 7 juillet dernier, le Parlement européen se structure en huit groupes. Cet éclatement surprend quand on sait les règles draconiennes de formation d’un groupe : un minimum de vingt-trois députés originaires d’au moins sept États membres. Ainsi reste-t-il trente-et-un nouveaux élus chez les non-inscrits. Outre les cinq Slovaques de SMER, le parti du Premier ministre Robert Fico, longtemps adhérent à l’Internationale socialiste, y siègent les six Allemands de l’Alliance Sahra Wagenknecht, les communistes néo-staliniens tchèques et grecs ou l’Allemand Maximilian Krah viré de l’AfD. On rencontre d’autres personnalités dont certaines assez loufoques comme les trois élus espagnols nationaux-wokistes de Se Acabó La Fiesta (« La fête est finie ») ou le youtubeur apolitique chypriote Fidías Panayiótou.
La Xe législature (2024 – 2029) voit néanmoins quelques changements révélateurs. Après avoir lorgné vers le groupe centriste – libéral macroniste Renew Europe, les huit Italiens du Mouvement Cinq Étoiles intègrent le groupe de la Gauche. Ils travaillent désormais avec leurs trente-huit collègues de La France insoumise, de Die Linke et de Podemos. Le président du Mouvement Cinq Étoiles, Giuseppe Conte, rêve de reproduire en Italie la stratégie éruptive de Jean-Luc Mélenchon.
Exclue avant le terme formel de la précédente législature du groupe Identité et Démocratie à l’initiative du Rassemblement national, l’AfD est quand même parvenue à monter un groupe précaire de vingt-cinq membres : l’Europe des nations souveraines. L’unique élue de Reconquête !, Sarah Knafo, a eu le courage de le rejoindre et de cohabiter avec un Hongrois du Mouvement Notre Patrie, un Tchèque de Liberté et démocratie directe ou un Slovaque de Republika, dissidence du Parti populaire « Notre Slovaquie » de Marian Kotleba.
Les quatre autres élus de la liste zemmouriste conduite par Marion Maréchal ont pour leur part rallié les Conservateurs et réformistes européens (CRE) aux côtés des vingt-quatre Fratelli d’Italia, des dix-huit Polonais de Droit et Justice ou des trois nationaux-centristes de la Nouvelle Alliance flamande, soit un total de soixante-dix-huit membres, ce qui en fait le quatrième groupe de l’assemblée. On oublie que l’époux de Marion Maréchal, Vincenzo Sofo, est eurodéputé depuis 2020. D’abord militant à la Lega et animateur du blogue Il Talebano (« Le Taliban »), il s’inscrit aux Fratelli d’Italia en 2021 quand Matteo Salvini décide de soutenir le gouvernement technique de Mario Draghi. Ce rapprochement conjugal coûte cher aux contribuables franco-italiens.
Créé sous l’impulsion du ministre – président Viktor Orban dont les députés européens étaient jusqu’à présent non-inscrits, le groupe des Patriotes pour l’Europe compte quatre-vingt-quatre élus parmi lesquels les Hongrois du Fidesz (10), les Espagnols de Vox (6), les Portugais de Chega (2) ou les 7 Tchèques d’Ano 2011. « Oui 2011 » en tchèque a rompu au lendemain des dernières élections avec le bloc central Renew Europe. En dépit de la présidence exercée par Jordan Bardella à la tête du contingent le plus nombreux (30), la présence de la Mitteleuropa y demeure prégnante.
L’impossibilité de rassembler les Patriotes pour l’Europe et les Conservateurs et réformistes européens ne repose pas sur des querelles personnelles. De puissantes divisions opposent en fait ces deux groupes sur des sujets primordiaux. Lancés par les Polonais de Droit et Justice et les tories britanniques qui estimaient le Parti populaire européen trop fédéraliste, les CRE sont historiquement des atlantistes. Dans le conflit ukrainien, ils encouragent l’effort de guerre de Kyiv. Par ailleurs, ces conservateurs réformistes prônent la répartition obligatoire des immigrés clandestins dans tous les États membres de l’Union, quitte à accroître les fractures ethno-sociales internes. En voisin de l’Ukraine, Viktor Orban recherche d’abord la paix entre les belligérants et se préoccupe ensuite du sort de la minorité hongroise en Ukraine. Le dirigeant magyar refuse en outre toute répartition obligatoire des migrants chez lui. Sa modération lui fait récuser tout projet sérieux de remigration peut-être envisagé par l’AfD. La Hongrie accueille des usines chinoises et fait venir une main-d’œuvre qualifiée étrangère extra-européenne. L’économie hongroise est bien trop mondialisée pour esquisser toute éventualité autarcique réelle.
Symbole de la fatuité politique, le Parlement dit européen discute, bavarde et jacasse. Quand il ne vote pas des motions fumeuses adressées à la terre entière, ce qui en fait la risée du globe, il conçoit des normes incessantes qui tyrannisent le quotidien des petites gens. L’assemblée fractionnée plonge dans les abîmes de la théâtrocratie parlementaire, un bidule qui remue sans fin sur lui-même en-dehors de toute essence du politique.
GF-T
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Maurice Strong et la volonté génocidaire des élites
Nicolas Bonnal
BFM annonce tout content que plus d’un automobiliste sur deux ne pourra plus rouler. Un petit rappel s’impose sur fond de bonne humeur générale. Jamais l’inconscience française n’a été si extraordinaire.
Comme je l’ai expliqué déjà, le Reset est un vieux plan datant des années 70, de Soleil vert (à la fin on regarde des paysages TV avant de mourir – voyez en pensant aux vieux Sol les « scenic relaxations » tournés partout avec des drones sur YouTube).
Dans les années 70 donc les cerveaux anglo-saxons et malthusiens du dépeuplement se mettent à l’œuvre : on a Rockefeller, Kissinger (n’était-il pas devenu à cent ans une bouche inutile ?) et David Rockefeller qui accélère le tempo en créant la Trilatérale. On a aussi l’effrayant Licio Gelli et le Club de Rome qui annonce comme dans un mauvais film de SF ce qui va se passer. Rappelons toutefois que la population terrestre a doublé depuis cette époque : comme le dit Vincent Held, n’est-ce pas un effet recherché ? Pour arriver à leurs fins (faims), créer une catastrophe pour résoudre la crise par une guerre et/ou une extermination massive ? C’est exactement le chemin qu’ils ont suivi en Ukraine et ailleurs. Laisser faire le pire pour pouvoir proposer la solution la pire.
C’est le reproche que fait de Gaulle dans un passage central de ses Mémoires de guerre à Harry Hopkins : « vous avez laissé faire… ». Le résultat ce fut Hitler.
C’est que ces disciples palladiens (voyez le film de Mark Robson La Septième victime, un film magique sur le satanisme occidental) ne veulent construire que sur du chaos !
Reprenons notre ami William Engdahl, un des rares analystes à avoir une approche historique de nos problèmes (cf. la guerre des Anglo-saxons contre l’Allemagne après la défaite de Sedan, 1870…) :
Pour comprendre le double langage de la durabilité, il faut remonter à Maurice Strong, un pétrolier canadien milliardaire et ami proche de David Rockefeller, l’homme qui a joué un rôle central dans les années 1970 pour diffuser l’idée que les émissions de CO2 dues à l’homme rendaient le monde non durable. Strong a créé le Programme des Nations unies pour l’environnement et, en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour étudier exclusivement le CO2 d’origine humaine.
Strong, milliardaire crapuleux du pétrole et bienveillant humanitaire (nos riches sont puritains écologiquement mais ils veulent leurs jets et leurs milliards), ne se paie pas de mots. Quel dommage qu’on ne le lise que dans nos milieux ; car c’est un officiel de l’ONU pas un Blofeld caché dans les montages suisses.
Engdahl nous dit encore :
En 1992, Strong a déclaré, « Le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-ce pas notre responsabilité d’y parvenir ? ». Au Sommet de la Terre de Rio, Strong, la même année, a ajouté : « Les modes de vie et de consommation actuels de la classe moyenne aisée – impliquant une consommation élevée de viande, l’utilisation de combustibles fossiles, d’appareils électroménagers, de climatisation et de logements de banlieue – ne sont pas durables.
La décision de diaboliser le CO2, l’un des composés les plus essentiels à la survie de toute vie, humaine et végétale, n’est pas le fruit du hasard. Comme le dit le professeur Richard Lindzen, physicien de l’atmosphère au MIT…
Dans mon texte sur l’Occident et le démon des organisations, j’ai parlé du facteur temps pour la mise en place de ces légions devenues globales de décideurs apocalyptiques. Engdahl ajoute – on est au début de la crise interminable du Covid :
La déclaration du Forum économique mondial de faire un grand retour en arrière [textuellement The Great Reset ou la Grande Réinitialisation] est, à tous les égards, une tentative à peine voilée de faire avancer le modèle dystopique « durable » de l’Agenda 2030, une nouvelle donne verte mondiale (global « Green New Deal ») dans le sillage des mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19. Leurs liens étroits avec les projets de la Fondation Gates, avec l’OMS et avec les Nations unies laissent penser que nous pourrions bientôt être confrontés à un monde bien plus sinistre après la fin de la pandémie de COVID-19.
Parlons du Club de Rome et de ses provocations verbales ; Rome devenue avec ce pape, son Mammon et son vaccin un des chefs-lieux de la mondialisation satanique (là aussi on ne pourra pas dire qu’on n’avait pas été prévenus depuis les années 1830 et autres) :
En 1968, David Rockefeller a fondé un groupe de réflexion néo-malthusien, The Club of Rome, avec Aurelio Peccei et Alexander King. Aurelio Peccei, était un cadre supérieur de la société automobile Fiat, propriété de la puissante famille italienne Agnelli. Gianni Agnelli de Fiat était un ami intime de David Rockefeller et membre du comité consultatif international de la Chase Manhattan Bank de Rockefeller. Agnelli et David Rockefeller étaient des amis proches depuis 1957. Agnelli est devenu membre fondateur de la Commission trilatérale de David Rockefeller en 1973. Alexander King, chef du programme scientifique de l’OCDE, était également consultant auprès de l’OTAN. Ce fut le début de ce qui allait devenir le mouvement néo-malthusien qui ne cesse de nous répéter: « les gens polluent ».
Les gens comprenez : vous, moi, pas eux. Les vols en avion sont interdits pour la masse, pas pour l’élite (cf. la vidéo d’Idriss sur RI); les superyachts sont permis à Di Caprio ou Cotillard (ancienne théoricienne du complot repentie) mais les bateaux de pêche sont interdits aux pécheurs du Sri Lanka, ancien paradis, devenu pays martyr depuis son tsunami trafiqué (cf. Naomi Klein).
Dès 1971, on veut mettre fin au progrès – ce qui mettra fin à la population :
En 1971, le Club de Rome a publié un rapport profondément erroné, Limits to Growth, qui prédisait la fin de la civilisation telle que nous la connaissions en raison d’une croissance démographique rapide, combinée à des ressources fixes telles que le pétrole. Le rapport a conclu que sans changements substantiels dans la consommation des ressources, “le résultat le plus probable sera un déclin assez soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle”.
Si l’homme est un virus pour l’ancien marri de la reine, il est un cancer pour le gang des industriels italiens (voyez Chesterton, il avait tout prévu dans Un nommé jeudi : les conspirations ne seraient que milliardaires et mondiales). Engdahl ajoute dans un autre texte :
En 1974, le Club de Rome a déclaré avec audace : « La Terre a un cancer et le cancer, c’est l’homme. Ensuite : « le monde est confronté à un ensemble sans précédent de problèmes mondiaux imbriqués, tels que la surpopulation, les pénuries alimentaires, l’épuisement des ressources non renouvelables [pétrole-nous], la dégradation de l’environnement et la mauvaise gouvernance ». Ils ont fait valoir que, une restructuration “horizontale” du système mondial est nécessaire… des changements drastiques dans la strate des normes – c’est-à-dire dans le système de valeurs et les objectifs de l’homme – sont nécessaires pour résoudre les crises énergétiques, alimentaires et autres, c’est-à-dire les changements sociaux et des changements dans les attitudes individuelles sont nécessaires pour que la transition vers la croissance organique ait lieu.
C’est un peu la méthode des shadoks tournés à la même époque, remarquez : « quand il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème ». En supprimant l’Homme (en particulier la classe moyenne européenne ou américaine) on supprime le problème ! Il nous restera les stations suisses et les yachts (cf. le film 2012).
Le rapport annonce aussi la gouvernance mondialiste qui elle est apparue avec le méphitique empire britannique mais aussi et surtout avec les deux guerres mondiales avec finalement les mêmes acteurs : Russie, Chine et les dominateurs de la thalassocratie palladienne anglo-saxonne.
Je termine avec William Engdahl :
« Dans leur rapport de 1974, Mankind at the Turning Point, le Club de Rome a en outre soutenu:
L’interdépendance croissante entre les nations et les régions doit alors se traduire par une diminution de l’indépendance. Les nations ne peuvent être interdépendantes sans que chacune d’elles renonce à une partie de sa propre indépendance, ou du moins en reconnaisse les limites. Le moment est venu d’élaborer un plan directeur pour une croissance organique durable et un développement mondial basé sur l’allocation mondiale de toutes les ressources limitées et sur un nouveau système économique mondial. C’était la première formulation de l’Agenda 21 des Nations Unies, de l’Agenda 2030 et de la Grande réinitialisation de Davos en 2020. »
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Sur la violation du droit international par Israël au Liban
Leonid Savin
Il est évident pour tout le monde que le régime sioniste viole de nombreuses conventions et traités de droit international. Si la Cour pénale internationale s'est déjà prononcée sur le nettoyage ethnique mené par Israël dans la bande de Gaza, l'agression au Liban est venue s'ajouter à la liste des crimes de guerre du régime de Benjamin Netanyahou. Les cas les plus évidents sont l'utilisation de moyens techniques de communication comme arme, les assassinats ciblés, ainsi que l'utilisation disproportionnée de la force militaire.
De manière assez indicative, les mêmes cas s'appliquent aux États-Unis, puisqu'ils ont déjà appliqué des actions similaires en Irak et en Afghanistan, y compris l'assassinat du général iranien Qasem Soleimani par une frappe de drone le 3 janvier 2020. Pour Israël, ces affaires constituent une sorte d'argument pour justifier ses propres crimes, puisqu'elles peuvent être interprétées comme faisant jurisprudence. Cependant, du point de vue des lois internationalement reconnues, ils ont commis et commettent des crimes qui doivent encore être non seulement condamnés, mais aussi permettre le développement d'un mécanisme fiable pour l'exécution des décisions des agences internationales, puisque Israël n'a pas respecté la décision antérieure de la Cour pénale internationale et qu'il est peu probable qu'il s'y conforme.
Examinons les événements de ces derniers jours d'un point de vue juridique. Commençons par l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Selon le droit de la guerre, trois catégories de personnes peuvent devenir des cibles légitimes: les combattants, les membres de groupes armés organisés et les civils directement impliqués dans la guerre. Les combattants comprennent les membres des forces armées d'un État qui ne font pas partie du personnel médical et religieux, les membres des milices ou des corps de volontaires qui appartiennent à l'État sous certaines conditions, et les participants à une mobilisation de masse (Convention de Genève III, article 4). Ces personnes deviennent des cibles 24 heures sur 24 en fonction de leur statut (ce que l'on appelle le « status targeting »), quel que soit le type d'activité dans lequel elles sont engagées.
Les membres de groupes armés organisés peuvent également être légalement ciblés à tout moment. Cependant, le Hezbollah est un parti politique, bien qu'il ait une branche armée, c'est-à-dire qu'il remplit des fonctions à la fois civiles et militaires. Il ne peut donc pas être qualifié de groupe armé organisé. Comme pour Hassan Nasrallah lui-même, les hauts dirigeants de groupes non étatiques ayant une branche militaire ne sont pas nécessairement considérés comme des membres d'un groupe armé organisé. Cela est vrai même s'ils participent à la prise de décision au niveau stratégique de la guerre, par exemple en décidant s'il faut lancer une action militaire et à quel moment. En outre, Nasrallah n'était pas directement impliqué dans la guerre.
Il convient toutefois de noter que les États-Unis ont mis au point un mécanisme permettant de contourner ces restrictions. Le manuel du droit de la guerre du ministère américain de la défense stipule qu'« un individu qui est intégré dans le groupe de telle sorte que l'intention hostile du groupe peut lui être imputée peut être considéré comme faisant fonctionnellement (c'est-à-dire constructivement) partie du groupe, même s'il n'en est pas formellement membre » (§ 5.7.3.2). Il précise également que « les dirigeants qui ne sont pas membres d'une force armée ou d'un groupe armé (y compris les chefs d'État, les responsables civils et les dirigeants politiques) peuvent faire l'objet d'une attaque si leurs responsabilités comprennent le commandement ou le contrôle opérationnel des forces armées » (§ 5.7.4).
On voit donc que dans la logique du Pentagone, toute personne qui n'est pas formellement membre d'un groupe armé conditionnel, si on peut lui prêter des intentions hostiles, peut être enregistrée comme faisant partie de ce groupe et, par conséquent, figurer sur la liste des personnes à éliminer physiquement. Du point de vue des États-Unis et d'Israël, Nasrallah se trouvait dans un bunker où il aurait pu discuter de plans d'action contre Israël, ce qui signifie qu'il était directement impliqué dans les combats lors de la frappe israélienne.
Cela dit, plusieurs bombes « bunker buster » ont été utilisées, produisant « une série d'explosions synchronisées visant à pénétrer dans le bunker souterrain ». Au moins quatre bâtiments se sont effondrés et, selon le ministère libanais de la santé, au moins 11 personnes ont été tuées et 108 blessées (les chiffres ne sont pas définitifs).
Il reste donc la question du respect de la règle de proportionnalité, qui interdit les attaques dont on peut attendre qu'elles fassent des victimes civiles accidentelles, blessent des civils ou causent des dommages à des biens civils (dommages collatéraux) qui sont excessifs par rapport à l'avantage militaire spécifique et direct que l'attaquant espère en retirer. De toute évidence, dans ce cas, les dommages collatéraux attendus étaient importants en raison des armes utilisées et de l'emplacement de la cible - une zone résidentielle.
Dans le même temps, la stratégie dite de "décapitation", qui a été adoptée, est discutable, car les dirigeants assassinés seront remplacés d'une manière ou d'une autre. Il est souvent arrivé dans l'histoire que quelqu'un de plus compétent et de plus actif vienne remplacer les personnalités éliminées. Israël ne pouvait compter que sur des avantages à court terme en raison de la violation du commandement et du contrôle de l'organisation. Israël a probablement poursuivi des objectifs similaires lorsqu'il a utilisé des pagers et des stations de radio comme armes.
Il convient ici de prêter attention au protocole II de la Convention sur certaines armes classiques (CCW), qui concerne en particulier les pièges. Un traité international définit un piège comme « tout dispositif ou matière conçu, fabriqué ou adapté pour tuer ou blesser, et qui fonctionne de façon inattendue lorsqu'une personne touche ou approche un objet apparemment inoffensif ou accomplit un acte apparemment sans danger » (Protocole II de la CCW, article 2 (2) ; Protocole II modifié de la CCW, article 2 (2)).
Le 21 décembre 2001, le champ d'application de la CCAC et de ses protocoles a été étendu aux conflits armés non internationaux. Toutefois, cette extension du champ d'application n'entre en vigueur que pour les États qui la ratifient. Israël n'a pas ratifié cette extension, bien qu'il soit partie au protocole II modifié, qui prend également en compte, entre autres, les pièges et les définit en des termes identiques à ceux mentionnés ci-dessus (CCW, protocole II modifié, article 2 (4)).
Des dispositions du protocole II modifié, il convient de retenir ce qui suit. Il est nécessaire d'avertir à l'avance de l'utilisation de pièges, à moins que les circonstances ne le permettent. Il est évident qu'Israël a délibérément utilisé des pagers et des stations de radio comme pièges et n'avait pas l'intention d'avertir de leur utilisation.
Les principales interdictions concernant l'utilisation de pièges sont contenues dans le paragraphe 2 de l'article 7, qui est rédigé comme suit : « Il est interdit d'utiliser des pièges ou d'autres dispositifs ayant la forme d'objets portatifs apparemment inoffensifs qui ont été spécifiquement conçus et construits pour contenir des matières explosives. Puisque les dispositifs ont été déclenchés comme des mines après le signal, ils tombent sous le coup de l'article 7 (2) et sont donc interdits sur cette base.
En outre, selon l'article 3, il est interdit d'utiliser de telles armes, auxquelles cet article s'applique, dans toute ville, tout village ou toute autre zone contenant une concentration similaire de civils ou de biens de caractère civil, dans laquelle il n'y a pas de combats entre les forces terrestres ou qui ne semblent pas inévitables, sauf dans les cas suivants
(a) ils sont situés dans une installation militaire ou à proximité immédiate de celle-ci; ou
(b) des mesures sont prises pour protéger la population civile de leurs effets, par exemple l'installation de postes d'alerte, la diffusion d'avertissements ou l'installation de clôtures.
Par conséquent, Israël a délibérément utilisé des armes interdites et les a utilisées contre la population civile.
Il convient d'ajouter qu'il existe d'autres interdictions et restrictions à l'article 7 du protocole II modifié. Dans le traité précédent, elles étaient définies comme des « munitions et dispositifs installés manuellement, conçus pour tuer, mutiler ou endommager et activés à distance ou automatiquement après un certain temps » (article 2 (3)).
Dans le protocole II modifié, la définition des « autres dispositifs » est la suivante : munitions et dispositifs installés manuellement, y compris les dispositifs explosifs improvisés, conçus pour tuer, blesser ou endommager et qui sont activés manuellement, par télécommande ou automatiquement après un certain laps de temps (article 2, paragraphe 5).
En outre, selon la loi sur les armes, tous les États sont légalement tenus de tester tous les nouveaux types d'armes avant de les utiliser dans un conflit armé. Cette obligation découle d'autres dispositions du droit international, notamment de l'article 1er commun aux conventions de Genève de 1949. L'article 51, paragraphe 4, du protocole additionnel I des conventions de Genève, qui reflète le droit international coutumier, interdit les attaques sans discrimination, c'est-à-dire les attaques qui ne sont pas dirigées contre une installation militaire ou qui utilisent des armes ou des méthodes qui, par nature, ne frappent pas sans discrimination.
Un exemple d'attaque sans discrimination spécifiquement visé aux articles 51 (5)(b) et 57 du protocole additionnel I est une attaque qui viole la règle de proportionnalité (c'est-à-dire dont on peut attendre qu'elle fasse accidentellement des victimes dans la population civile, des blessés dans la population civile, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages, ce qui serait excessif par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu).
Par conséquent, comme dans le cas des bombardements aériens de zones résidentielles, l'explosion de bipeurs viole la règle de proportionnalité, qui s'impose à tous les États engagés dans la guerre. Il est douteux que le régime sioniste ait pris la moindre précaution pour s'assurer que l'attaque utilisant des bipeurs vise une « cible légitime », que la population civile est protégée et que la règle de proportionnalité ne sera pas violée. C'est pourquoi de nombreux États, dont la Russie, ont qualifié cette opération douteuse d'acte de terrorisme d'État.
Toutes ces nuances sont très importantes pour comprendre le double langage de l'Occident collectif, qui se range du côté d'Israël et ne s'inquiète pas du tout des violations flagrantes du droit international.
17:01 Publié dans Actualité, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, liban, israël, droit internationale, droit de la guerre | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Russie pourrait interdire l'exportation de ressources vitales vers l'Occident
Source: https://www.sott.net/article/495201-Russia-could-ban-export-of-vital-resources-to-West
Les sanctions pourraient affecter l'offre de produits de base très demandés à l'échelle mondiale, a déclaré Alexandre Novak.
Selon le vice-premier ministre Aleksandr Novak, la Russie pourrait interrompre le flux de ressources d'importance stratégique vers les pays qu'elle juge inamicaux, alors que le gouvernement envisage des contre-mesures aux sanctions occidentales. L'interdiction pourrait porter sur une « large liste de produits très demandés sur les marchés mondiaux », a déclaré M. Novak aux journalistes en marge de la "Semaine de l'énergie russe", jeudi.
Le ministre n'a pas précisé les produits concernés, mais on s'attend généralement à ce que la liste comprenne les métaux dits de transition, en particulier l'uranium, le nickel et le titane.
Selon le vice-premier ministre, le gouvernement russe analyse la faisabilité des restrictions afin de s'assurer que les industries nationales ne seront pas touchées par la limitation de l'offre et qu'elles continueront à se développer.
« Une analyse spécifique de la situation sur les marchés mondiaux et des possibilités de la Russie est en cours. Des propositions pertinentes seront préparées dans un avenir proche », a déclaré M. Novak.
Cette possibilité a été évoquée pour la première fois par le président russe Vladimir Poutine au début du mois.
Poutine a demandé au gouvernement d'examiner les avantages et les inconvénients d'un plafonnement des exportations de certains produits de base d'importance stratégique en réponse aux sanctions occidentales. Il a fait remarquer que si la Russie est actuellement « limitée dans l'approvisionnement d'un certain nombre de biens », elle exporte encore de nombreux produits sur le marché mondial, ce qui permet à ses amis comme à ses ennemis de les stocker.
« Peut-être devrions-nous également réfléchir à certaines restrictions », a déclaré le président, suggérant que la mesure pourrait concerner les exportations d'uranium, de titane et de nickel.
La part de la Russie sur le marché de l'uranium enrichi est estimée à environ 40 %. Ce combustible est essentiel à la fois pour la production d'énergie nucléaire civile et pour les armes nucléaires militaires. Si les États-Unis ont formellement interdit les importations d'uranium russe au début de cette année, ils ont introduit une dérogation autorisant les achats pour des raisons d'approvisionnement jusqu'en 2028.
Selon le portail Mining Technology, basé au Royaume-Uni, la Russie figure parmi les dix plus grands producteurs de nickel, un élément clé de la production d'énergie propre.
Le pays est également le troisième producteur mondial de titane, vital pour l'industrie aérospatiale. Malgré un certain débat, l'Occident s'est jusqu'à présent montré réticent à sanctionner le titane russe, car l'UE et les États-Unis continuent de dépendre fortement de ce pays pour leurs approvisionnements.
Selon un rapport antérieur du Washington Post, les entreprises américaines et européennes ont acheté des centaines de millions de dollars de titane depuis le début du conflit ukrainien en 2022.
16:21 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, uranium, titane, nickel, sanctions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le facteur C dans la guerre d'extermination de Netanyahou
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/il-fattore-c-nella-guerra-di-sterminio-di-netanyahu/
La troisième guerre mondiale ? Non, celle déclenchée par le tristement fameux Netanyahou n'est pas une guerre mondiale, ni une attaque contre un « axe du mal » qui n'existe pas. Mais elle ressemble de plus en plus à une guerre préventive, au nom de divers intérêts, contre Pékin. Une nouvelle attaque contre l'Iran représenterait en fait une offensive contre les intérêts chinois, liés à Téhéran, et qui ne se résument pas seulement au gaz et au pétrole.
L'Iran est un carrefour clé pour la route de la soie. Mais il est aussi fondamental pour le commerce indien qui, ce n'est pas un hasard, mise sur le développement à grande envergure d'un port iranien, au point de risquer des sanctions américaines, toujours menaçantes.
Tel Aviv devient ainsi le fer de lance collectif de l'Occident contre le Sud. Ce dernier s'avère trop en retard technologiquement et trop divisé politiquement pour contrer un Occident qui défend ses privilèges et son droit au double standard. On peut exterminer des populations entières, massacrer des femmes et des enfants, provoquer des millions de réfugiés, détruire des villes et des pays, puis aller se plaindre parce que quelqu'un ose protester.
Bien sûr, il y a le risque de provoquer la colère de milliards de personnes. Qui sont incapables de réagir concrètement. Car s'il y avait une capacité de réaction, le Facteur C aurait profité de la situation. Attaquer et occuper Taïwan pendant que les États-Unis sont occupés à protéger Israël.
Au lieu de cela, tout le monde est resté là à regarder. Ils sont restés immobiles, incapables de prendre les devants. Au contraire, les BRICS élargis ont montré de profondes limites, y compris politiques, avec l'incapacité de parvenir à un accord sur la représentation de l'Afrique à l'ONU. Une réalité qui risque de compromettre le sommet qui se tiendra à la fin du mois à Kazan, en Russie.
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Guerre totale
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-guerra-totale/
Joe Biden parle. Et il parle, une fois de plus, en tant que président. Pour peu de temps, bien sûr, puisqu'en novembre il ne le sera plus, quel que soit le vainqueur des élections.
Et les habituels laudateurs italiens de sa personne, toujours dans les double registre de l'improvisation et de l'hypocrisie, l'encensent immédiatement, quoi qu'il dise. Et soulignent l'extraordinaire lucidité de son analyse. Et sa grande capacité à raisonner et à argumenter.
En vérité, Pépé Joe confirme qu'il n'est pas totalement compos mentis. C'est-à-dire dans le bon sens. Au point de se laisser aller à des remarques publiques... sur la guerre. La guerre avec la Russie, bien sûr. Un sujet tabou pour la presse et les médias occidentaux.
Car s'il est un fait, indiscutable, que Washington, et toute sa cour européenne, est en guerre contre Moscou, il est tout aussi évident qu'il ne faut pas le dire. Qu'il faut prétendre que la guerre en cours est exclusivement entre la Russie et l'Ukraine. Et que nous, bons Occidentaux, sommes exclusivement préoccupés, affligés, déchirés par le sort de Kiev.
Une fiction, bien évidemment. Pitoyable et peu crédible. Car il est évident que la guerre est entre l'OTAN et la Russie. Et que ce n'est pas ce « fou » de Poutine qui l'a déclenchée, mais l'obstination avec laquelle l'Occident s'est étendu en Ukraine. En imposant la marionnette Zelensky comme paravent à ses actions.
Moscou le sait bien. Et, souvent, elle le dit haut et fort. Mais elle ne lui force pas la main. Parce qu'il n'est pas dans son intérêt d'étendre le conflit. Elle préfère jouer le tout pour le tout en Ukraine. Opération spéciale, visant à s'approprier définitivement le Donbass. Et à faire de Kiev et des régions voisines un territoire neutre.
Soit dit en passant, ce que Donald Trump semblerait prêt à accepter, s'il revenait dans le bureau ovale.
Enfin, si toutefois il en est encore temps.
Oui, car derrière le pâle fantôme qu'est désormais Joe Biden, il y a des hommes et des intérêts qui veulent pousser la guerre avec la Russie à son paroxysme.
Jusqu'à remettre en cause sa puissance nucléaire.
Ce qui, d'ailleurs, n'intéresse pas ces messieurs. Parce que, de toute façon, ce ne sont pas eux qui mourraient.
Et, au contraire, ils sont, pour la plupart, des malthusiens idéologiques, qui se réjouissent d'une décroissance démographique rapide et traumatisante du globe.
Le paradoxe que nous vivons est cependant représenté par l'inconscience presque totale avec laquelle nous nous dirigeons vers la catastrophe.
Une guerre dont personne, absolument personne, n'est capable de prévoir les limites et les frontières pour le moment.
Mais qui n'en serait pas moins dévastatrice.
Pour tout le monde. Même pour nous. Surtout pour nous, qui nous occupons plutôt des querelles internes de notre pseudo-gauche. Ou des querelles entre Salvini et Tajani. Ou du look choisi par Giorgia Meloni... Et nous croyons, ou pire, nous faisons semblant de croire, que c'est tout ça la réalité. Si vous voulez, l'histoire.
Il n'y a donc pas grand-chose à faire. Sauf peut-être écouter sérieusement, pour une fois, le vieux Joe Biden. Et bien l'écouter. Prendre au sérieux ses délires séniles.
Cela nous aiderait peut-être à nous réveiller.
Avant qu'il ne soit trop tard.
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Un fan d'anime fou de guerre. Que dit-on d'autre sur le nouveau premier ministre japonais?
Leonid Savin
Le 1er octobre, le parlement japonais a approuvé la nomination d'un nouveau premier ministre, Shigeru Ishiba. Le gouvernement a démissionné en bloc, et le nouveau chef du gouvernement a immédiatement commencé à former son cabinet. Les changements étaient attendus, car Ishiba avait pris la tête du Parti libéral démocrate (PLD) la veille, et celui-ci, avec le parti Komeito, détient la majorité dans les deux chambres du Parlement.
Ishiba s'est déjà présenté quatre fois au poste de premier ministre, toujours sans succès. La course n'a pas été facile non plus, avec neuf candidats en lice. Mais seuls deux d'entre eux - Koizumi Shinjiro et Shigeru Ishiba - étaient les grands favoris des grands électeurs du parti et de l'opinion publique.
Vers la fin des deux semaines de campagne du PLD, une troisième candidate, Takaichi Sanae (photo), est apparue pour les défier tous les deux. Elle a remporté le premier tour de scrutin du parti, qui implique 736 électeurs: une répartition égale entre parlementaires et représentants des organisations du parti dans les régions. Takaichi a reçu respectivement 72 et 109 de leurs voix. Ishiba, éternel favori des membres du parti dans les régions, a reçu moins de soutien de la part des législateurs et s'est retrouvé derrière elle avec un total de 154 voix.
Le résultat du second tour - 215 voix pour Ishiba contre 194 pour Sanae - a révélé les divisions au sein du parti.
Ces chiffres sont la conséquence directe des particularités de l'organisation des partis au Japon. Alors que dans notre conception d'une organisation politique, il doit y avoir de la discipline, au Japon, tous les partis sont constitués de cliques dont les intérêts peuvent parfois être contradictoires.
Ce banquier de 67 ans, fan d'anime et collectionneur de modèles de véhicules militaires, a été qualifié de 'fou de l'armée' en raison de son intérêt pour la politique de défense, qui est apparu, selon lui, dans les années 1990, après la guerre du Golfe. En 38 ans de carrière politique (il a été élu pour la première fois au parlement en 1986), il a occupé le poste de ministre de la défense et s'est principalement concentré sur la sécurité et la revitalisation des communautés rurales du Japon.
Ishiba est favorable à la création d'une organisation militaire asiatique, analogue à l'OTAN, et à la possibilité de déployer des armes nucléaires américaines dans la région Asie-Pacifique, propositions qu'il a mises en avant pendant la campagne électorale. Le nouveau premier ministre promeut activement sa position aux États-Unis également. En particulier, l'Institut Hudson a publié son article sur la coopération bilatérale et le système de sécurité dans la région asiatique le 25 septembre.
On peut dire que l'accent mis sur la politique étrangère et la défense a joué un rôle majeur dans le succès d'Ishiba.
Peu avant son élection, il s'était rendu à Taïwan, où il avait été reçu par le président Lai Jingde pour discuter des relations entre le Japon et Taïwan et de l'endiguement de la Chine. Auparavant, la Chine et le Japon se sont mutuellement accusés de violer les frontières maritimes. Ishiba estime que les forces d'autodéfense japonaises devraient être autorisées à tirer des coups de semonce si d'autres navires étrangers pénètrent dans leur espace aérien ou dans leurs eaux.
Outre l'idée de créer un analogue asiatique de l'OTAN, M. Ishiba propose de modifier l'accord sur le statut des forces, qui régit la présence militaire américaine au Japon. Le premier ministre a déclaré que cette question serait une priorité pour son cabinet.
Le deuxième axe de la campagne de M. Ishiba en matière de politique étrangère était la réaction du Japon à la mort d'un enfant japonais de dix ans en Chine, alors que sa mère l'accompagnait à l'école à Shenzhen, le 18 septembre. Les autorités chinoises ont prétendu qu'il s'agissait d'un accident, mais cette tragédie coïncidait avec l'anniversaire de l'incident dit de Mukden en 1931, qui a conduit à la deuxième guerre sino-japonaise.
Ishiba s'est immédiatement attelé à l'exercice de ses pouvoirs et à la réalisation de ses promesses électorales.
Dans la nuit du 1er au 2 octobre, après l'entrée en fonction de son cabinet, il a appelé le président américain Joe Biden et a discuté du renforcement de l'alliance entre le Japon et les États-Unis, invitant ces derniers à continuer à travailler en étroite collaboration avec le Japon en tant que partenaire mondial. Le chef du cabinet japonais a également fait part de son intention d'augmenter le budget de la défense du pays et de renforcer ses capacités militaires.
On sait également que MM. Biden et Ishiba ont soutenu la nécessité de développer des blocs multilatéraux de pays partageant les mêmes idées, tels que la coopération avec l'Australie et l'Inde dans le cadre du partenariat quadrilatéral, ainsi que le partenariat trilatéral avec la Corée du Sud et les Philippines. D'autres sujets ont été abordés, tels que la RPDC, l'Ukraine et le lancement par l'Iran d'un missile balistique en direction d'Israël.
Bien que M. Ishiba affirme qu'il poursuivra la politique économique du précédent Premier ministre, Fumio Kishida, pour sortir le Japon d'une spirale déflationniste qui dure depuis des années, son élection a fait fluctuer le yen.
Avant que M. Ishiba ne devienne le nouveau chef du parti, on donnait 146 yens pour un dollar, et le 30 septembre, il n'en donnait déjà plus que 141. Le nouveau premier ministre a déclaré vouloir augmenter les impôts sur les revenus financiers, ce qui a fait chuter l'indice Nikkei, les investisseurs estimant que de telles politiques pourraient avoir un impact négatif sur les actions japonaises.
La volatilité monétaire devrait persister jusqu'au début du mois de novembre, lorsque le Japon et les États-Unis organiseront des élections dont les résultats permettront de déterminer plus facilement l'orientation de la politique monétaire au Japon et aux États-Unis.
La dissolution de la chambre basse du parlement japonais est attendue pour le 9 octobre et des élections anticipées auront lieu le 27 octobre. Le nouveau premier ministre a déjà exprimé sa volonté de participer aux prochaines élections de la Chambre des représentants : « Je veux affronter les élections face à face, de tout mon cœur et de toute mon âme, sans m'enfuir ».
Malgré son enthousiasme, les élections risquent de ne pas être faciles pour lui.
Le 23 septembre, le Parti constitutionnel démocratique du Japon a élu l'ancien Premier ministre Noda Yoshihiko à sa tête, dans une tentative d'attirer à lui des conservateurs plus centristes déçus par le PLD. Le parti Komeito, partenaire du PLD, connaît également des changements de direction.
On pense qu'Ishiba, bien qu'il ait accédé au bureau du premier ministre, ne pourra pas y rester longtemps.
Sa proposition d'une « OTAN asiatique » est totalement irréaliste et ne résistera pas à une discussion au parlement, étant donné que même les États-Unis se méfient de cette idée. De plus, l'appel à l'augmentation des impôts, mentionné plus haut, sera mal perçu par les électeurs japonais.
Enfin, les particularités du système politique japonais, où les scandales impliquant des membres du cabinet sont souvent à l'origine d'un remaniement du gouvernement, peuvent également jouer un rôle.
Par exemple, un conseiller spécial de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe estime que les positions politiques d'Ishiba et ses compétences douteuses en matière de gestion ne sont pas de bon augure.
Pour la Russie, il est évident que si l'idée d'une « OTAN asiatique » commence à se concrétiser, même partiellement, une telle orientation stratégique n'est pas de bon augure pour le Japon. Et elle n'aura pas le meilleur effet sur la sécurité de la région dans son ensemble.
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Un nouveau défi pour Teflon Mark
par Hans Vogel
Source: https://www.arktosjournal.com/p/a-new-challenge-for-teflon-mark
Hans Vogel met en lumière la montée en puissance de Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, devenu nouveau secrétaire général de l'OTAN, son mépris de l'opinion publique et son engagement en faveur du programme meurtrier de l'OTAN, y compris le soutien aux attaques ukrainiennes contre la Russie, tout en remettant en question les vraies valeurs défendues par la sinistre alliance.
Il y a quelques jours, le 1er octobre, Mark Rutte a prêté serment en tant que nouveau secrétaire général de l'OTAN. Il est le quatrième Néerlandais à occuper cette fonction, après Dirk Stikker (1961-1964), Joseph Luns (1971-1984) et Jaap de Hoop Scheffer (2004-2009).
Alors, qui est Mark Rutte ? Tout d'abord, il est le Premier ministre néerlandais au 'règne' le plus long au cours des 209 ans d'histoire du Royaume: il est resté plus de quatorze ans au pouvoir. En 2006, par une sorte de coup d'État interne au parti, il a été catapulté à la présidence du VVD, le parti libéral (en fait, conservateur). Avant cela, de 1988 à 1991, il a été chef de la section jeunesse du parti, où il s'est fait connaître en prônant la légalisation des relations sexuelles avec des enfants de 12 ans et de la gestation pour autrui à des fins commerciales.
La longévité de M. Rutte en tant que Premier ministre s'explique sans doute en grande partie par son impressionnante imperméabilité à toute forme de critique. Il semblerait que les critiques, la colère, l'indignation et la rage de ses opposants lui échappent totalement et lui glisse dessus comme l'eau sur le dos d'un canard. C'est précisément cette qualité qui lui a valu le surnom de « Teflon Mark ». Si un adversaire lui demande de se souvenir d'une chose qu'il a faite ou dite, il a l'habitude de répondre: « Sur ce point précis, je n'ai pas de mémoire active ». Une expression qui mériterait d'être consacrée au même titre que la définition du mensonge de Margaret Thatcher, à savoir « être économe de la vérité ».
Il est surprenant de constater que l'on sait peu de choses sur les premières années et les antécédents familiaux de M. Rutte. Sa famille a des racines en partie indonésiennes (depuis l'époque où l'Indonésie était une colonie néerlandaise, jusqu'en 1945). Il semblerait également qu'il soit en partie juif. En outre, son grand-père maternel semble avoir eu des relations troubles avec la royauté néerlandaise.
À 57 ans, le nouveau patron de l'OTAN n'est pas marié et n'a pas de famille, mais les rumeurs sur ses relations affectives et ses préférences sexuelles ne manquent pas. On en sait même plus sur la secrète famille royale néerlandaise. Nous ne disposons que des noms de certains de ses amis intimes, dont celui de Jort Kelder, journaliste et personnalité de la télévision néerlandaise conservatrice. En Russie, Rutte est appelé Gomosec, un jeu de mots : Gensec, l'abréviation de secrétaire général, date de l'époque soviétique, tandis que gomosec est un terme russe qui signifie « gay », ce que beaucoup pensent que Rutte est.
Bien entendu, ceux qui ont nommé Rutte doivent être au courant de tous les détails de sa vie privée, alors qu'il semble que le milliard d'habitants des trente-deux États membres de l'OTAN restera à jamais dans l'ignorance de la personnalité fascinante et intrigante de Rutte. Étant donné le rideau de secret qui entoure Rutte, on peut espérer que la plupart des gens s'en moqueront. Cependant, ne trouvez-vous pas étrange que le milliard d'habitants du Natostan, qui continuera à payer toutes les factures de l'OTAN, y compris le salaire de 300.000 euros de Teflon Mark, ne sache absolument pas qui ordonne tous ces massacres en leur nom ?
Une seule personne, l'ancien conseiller juridique de Rutte, Karim Aachboun, a tenté de l'empêcher de devenir Gensec. L'accusant d'être responsable de la disparition de milliers d'enfants dans le cadre du « scandale des allocations familiales », l'accusateur a dû voir ses poursuites interrompues par un juge belge, ce qui a soulagé momentanément M. Rutte.
Avec de tels détails sur Rutte, que savons-nous de l'OTAN ? En fait, qu'est-ce que l'OTAN ?
Tout d'abord, il s'agit d'une organisation créée en 1949 par les États-Unis, selon les termes de son premier Gensec Lord Ismay, « pour garder les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands à terre ». Ostensiblement, il s'agissait d'une alliance défensive contre un assaut soviétique (russe) sur l'Europe occidentale qui, disait-on au public, pouvait survenir à tout moment, mais qui ne s'est jamais concrétisé. Toutefois, l'OTAN n'a pas été dissoute lorsque l'Union soviétique s'est effondrée en 1991. Avec le recul, il s'est avéré que les Soviétiques n'ont jamais eu l'intention d'envahir l'Europe occidentale et que toutes les craintes exagérées de la guerre froide n'étaient que pure absurdité. Pourtant, l'ancienne justification de l'existence de l'OTAN, qui avait fait ses preuves, a été dépoussiérée et présentée à nouveau au public: les méchants Russes peuvent envahir l'Europe à tout moment et nous devons nous préparer à cette éventualité.
L'OTAN est restée intacte et s'est même considérablement élargie, doublant finalement le nombre de ses membres. Le rideau de fer tombé, l'Union soviétique dissoute et la Russie s'efforçant de s'adapter à des circonstances radicalement différentes, l'OTAN pouvait enfin s'engager dans une action militaire. Quelle impatience ! En 1995 (après avoir obtenu le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies), elle est intervenue dans la guerre civile yougoslave, assurant l'indépendance formelle de la Bosnie-Herzégovine en tant que protectorat de l'OTAN et des États-Unis.
En 1999, l'OTAN a complètement tombé le masque en agissant seule contre la Serbie, montrant sa véritable nature sanguinaire dans le massacre de civils et la destruction massive de l'infrastructure serbe. Il va sans dire que tout cela s'est fait par le biais de bombardements aériens. En 2001, l'OTAN a décidé de jouer un rôle dans l'entreprise néocoloniale menée par les États-Unis en Afghanistan, massacrant avec enthousiasme des milliers de civils (2001-2014). Dans le même temps, l'OTAN a détruit la Libye, tuant au moins 60.000 civils. Depuis le coup d'État mené par les États-Unis en Ukraine en 2014, l'OTAN a également été intimement impliquée dans la préparation de ce malheureux pays en vue de son sacrifice sur l'autel de la russophobie anglo-saxonne.
Qu'est-ce que l'OTAN ? La réponse serait: une organisation terroriste internationale, spécialisée dans le massacre de civils et la destruction d'infrastructures critiques, mais incapable de faire face à un adversaire de taille comme les forces armées russes. En effet, tuer et préparer d'autres personnes à être tuées, c'est ce que l'OTAN fait le mieux. En comptant les Ukrainiens tués depuis que la Russie a commencé son opération militaire spéciale en 2022 (environ un million), plus les milliers de Yougoslaves, d'Afghans et de Libyens, ainsi que les 16.000 civils tués par les Ukrainiens sous les ordres de l'OTAN à Donetsk et Lougansk entre 2014 et 2022, le bilan s'élève à quelque 1,25 million de personnes. Un chiffre impressionnant !
L'OTAN étant profondément impliquée en Ukraine, où elle a subi une série de pertes de personnel douloureuses et plutôt embarrassantes en raison des bombardements de précision russes, Gensec Rutte a du pain sur la planche. Jusqu'à présent, il semble être à la hauteur de la tâche, émettant des cris belliqueux appropriés. En fait, il a commencé à le faire avant même d'être Gensec et lorsqu'il était encore Premier ministre des Pays-Bas, probablement comme une sorte de candidature préalable pour le poste. La guerre de l'Ukraine contre la Russie, a-t-il dit, « est aussi notre guerre ». Comme il n'a pas pris la peine de vérifier auprès du Parlement, cette remarque n'engage que lui.
Apparemment, M. Rutte avait et a toujours l'impression que l'Ukraine défend « nos valeurs », ce qui serait dans l'intérêt de « notre démocratie ». En utilisant le pronom possessif « notre », Rutte a peut-être simplement indiqué la petite clique de politiciens et de membre des élites, et pas tellement la population dans son ensemble, comme la plupart des gens semblent le penser. À cet égard, M. Rutte a peut-être raison !
Quelles pourraient être les valeurs de l'Ukraine ? À en juger par les actions de ses dirigeants (de son « gouvernement »), ces valeurs ne sont certainement pas celles auxquelles souscrivent officiellement les États-Unis, le Conseil de l'Europe, l'UE ou même l'OTAN. En fait, les valeurs des dirigeants ukrainiens d'aujourd'hui ne semblent pas très différentes de celles embrassées par leurs prédécesseurs qui ont collaboré avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. À en juger par le bilan de l'OTAN, ces valeurs ukrainiennes coïncident également avec les « valeurs » que l'OTAN a défendues, ou plutôt diffusées.
Exprimées dans les termes les plus neutres, ces valeurs sont plutôt destructrices et mortelles: il s'agit de tuer des gens (en leur tirant dessus, en les bombardant, en les affamant, en les poignardant, en les torturant) et de détruire leur cadre de vie.
Bien sûr, Teflon Mark a déjà montré son engagement total envers les valeurs de l'OTAN: le jour même de son investiture, il a déclaré que l'Ukraine était libre d'utiliser les armes qu'elle reçoit des pays de l'OTAN pour frapper des cibles au plus profond de la Russie. En d'autres termes, M. Rutte a donné son feu vert au massacre de civils russes. Allant encore plus loin sur la voie de l'abîme, Rutte a une fois de plus déclaré que l'Ukraine devait rejoindre l'OTAN dès que possible. Par cette déclaration, M. Rutte a une fois de plus montré son mépris total pour le public néerlandais. En 2016, lors d'un référendum national, une nette majorité de Néerlandais a rejeté tout renforcement des liens avec l'Ukraine par l'intermédiaire de l'UE (qui doit être considérée comme le département non militaire de l'OTAN). En d'autres termes, Rutte ne respecte pas « nos » valeurs, mais seulement « les siennes » ou « les leurs » !
Au cours des prochaines années, l'OTAN défendra ces nobles valeurs sous la direction de Teflon Mark. Il faut dire qu'il a acquis son expertise en la matière en dirigeant le massacre de ses concitoyens au moyen de coups de feu mortels lors du Great Co vid Show. En effet, il semblerait que personne ne soit mieux à même que Teflon Mark Rutte d'ordonner des massacres et d'envoyer des soldats crédules de l'OTAN et de l'Ukraine à une mort certaine.
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L'équilibre géopolitique des puissances il y a 2500 ans
Les rapports de force géopolitiques en tranches chronologiques
Maxim Medovarov
Il y a exactement 2500 ans, en 477/476 avant J.-C., s'annonçaient de sérieux changements dans l'équilibre des forces sur le Vieux Continent. Alors que 500 ans plus tôt, Israël et la Chine étaient les leaders mondiaux, la situation s'était inversée. Les Juifs étaient désormais les sujets obéissants du gigantesque empire perse achéménide, à l'époque le plus grand de l'histoire en termes de superficie et de puissance. La Chine était toujours gouvernée par la dynastie Chou, descendante directe de Mu-wang, comme elle l'avait été 500 ans plus tôt, mais son pouvoir était désormais confiné au minuscule district de Loi, sur le Huang He central, au-delà duquel la prétention rituelle de Wang à être le Fils du Ciel ne signifiait plus rien. En 476 avant J.-C., il y a 2 500 ans, Jing-wang II mourut, remplacé par son fils Yuan-wang, ce qui coïncide étrangement avec la coupure abrupte des annales d'État de Chunqiu (Printemps et automnes). À partir de ce moment, il est d'usage de compter la période de transition vers l'ère des Royaumes combattants, caractérisée par des luttes de plus en plus vives entre les clans régionaux de princes (gongs) et de ducs (hou) pour l'hégémonie dans la région.
Face au déclin apparent de la Chine, au chaos des cités-États en Inde et à la stagnation misérable de l'Égypte, de la Judée et de la Mésopotamie sous la domination perse, l'avantage des Iraniens semble indiscutable. Jamais la puissance perse n'avait été aussi forte et monolithique qu'il y a 2500 ans. Le roi Khshayarshya, appelé Xerxès par les Grecs, raconte avec arrogance dans des inscriptions comment il a éliminé les adorateurs du diable, les adorateurs des dévas. À la place des dévas sont apparus les dieux (pers. « baga »), un scénario repris littéralement par les Slaves. Même en dehors de l'Iran, sur le lac de Van, le roi perse a gravé une inscription retentissante : « Baga vazraka Auramazda, khwa mati sta baganam, khwa imam boom im ada, khwa avam asmanam ada, khwa martiyam ada, khwa shiyatim ada, martiakhya hya Khshayarsham khshayatiyam, akunaush aivam parunam shayatiyam. Adam Hshayarsha, hshayatiyyah vazraka, hshayatiyyah hshayatiyanam, hshayatiyyah dahyunam paruv zananam, hshayatiyyah ahyaya bumya va zrakaya duraiyyah, apiy Darayavahaush hshayatiyyahya, pucha Hahamanishya. ». « Ahuramadza est le grand dieu, le plus grand parmi les dieux, qui a créé la terre, qui a créé le ciel, qui a créé l'homme, qui a créé le bonheur pour l'homme, qui a créé le roi Xerxès, le roi de tout, le seul souverain de tout. Je suis Xerxès, grand roi, roi des rois, roi des rois, roi de tous les peuples de toutes origines, roi de cette terre, grande et vaste, fils du roi Darius, Achéménide ».
Notons toutefois que la nouvelle idéologie royale des Achéménides n'est en aucun cas d'origine purement iranienne, indo-européenne. Dans ses inscriptions, Xerxès parle directement de la « grâce » monarchique qu'il répand sur les peuples conquis. Cette grâce - « kithen » - est un mot élamite, un terme clé de l'idéologie politique élamite. Il ne faut pas oublier que les Perses de l'époque de Darius et de Xerxès étaient un peuple à moitié mélangé avec des Élamites, et que l'élamite est restée la deuxième langue d'État avec le vieux-persan, les inscriptions royales étant gravées en deux et même trois langues (en tenant compte de l'akkadien en tant que langue de communication internationale du Moyen-Orient).
Dans ses efforts pour répandre la lumière de son bon « kytene », le roi s'était heurté, deux ou trois ans auparavant, à la résistance acharnée de la coalition athénienne et spartiate, qui lui avait infligé de terribles défaites. En 477 avant J.-C., la guerre se poursuit. Cette année-là, Athènes, à peine remise de la conflagration perse, achève la construction du port du Pirée, centre de sa puissance navale, et le commandant Kimon débarque en Asie Mineure et lance une offensive contre les Perses sur le continent. Le grand poète grec Simonide de Kéos, qui avait inspiré les victoires athéniennes, trouve une nouvelle occupation : il se rend d'urgence en Sicile en tant qu'artisan de la paix. Les Grecs d'Italie, les colons de la Grande Grèce, ne se préoccupent pas encore beaucoup des affaires de leurs compatriotes de l'Est. Ils avaient leurs propres guerres intestines. En 477, le tyran syracusain Hieron prend d'assaut Locra à Rhegium et poursuit sa guerre contre le tyran argygentien Théron. C'est à ce moment-là que Simonide de Keos arrive et, grâce à son autorité poétique, réconcilie Hieron avec Theron en 476.
À quelque 800 kilomètres au nord de leurs escarmouches, une guerre brutale et éprouvante opposait deux cités-états naines qui ne contrôlaient chacune que 500 km2 de territoire. La première ville s'appelait Veiès et était habitée par les Étrusques, bien qu'elle fût défendue par des troupes de tribus rurales alliées qui parlaient des dialectes latins: les Volsques et les Éques. La deuxième ville était la Rome latine. De Rome à Veiès, il n'y a que 18 kilomètres en ligne droite (par la route, c'est une fois et demie plus long). À mi-chemin, la petite rivière Cremère, sur la droite, se jette dans le Tibre. Un peu plus loin se trouve le grand village de Fidenae (Fidénes). C'est là qu'était extrait le sel, dont dépendait l'hégémonie géoéconomique de Rome ou de Veiès sur l'ensemble du bassin du Tibre. Depuis l'époque de Romulus, les Romains avaient fait la guerre à Veiès de temps à autre. Mais avec l'arrivée au pouvoir du clan des Fabiens (Fabii), ils s'y attaquèrent sérieusement. Les Fabii étaient une ancienne famille patricienne qui se considérait comme la descendante d'Hercule et qui était ainsi nommée en l'honneur de la fève (faba en latin). Ils étaient d'ardents partisans du pouvoir oligarchique de la noblesse à Rome, se disputaient désespérément et vicieusement les masses plébéiennes et finirent (probablement en 480) par tuer le commandant favori et invincible du peuple, le sauveur répété des Romains, Spurius Cassius. Ses enfants furent dégradés par les Fabii: de patriciens, ils furent contraints de devenir plébéiens. Les Fabii ont contrôlé le pouvoir à Rome pendant sept ans, occupant des postes de consul.
Cependant, la haine populaire à l'égard des Fabii a atteint un tel niveau que les plébéiens ont refusé de combattre Veiès pour contrôler les gisements de sel. En 477, les Fabii ont décidé de faire la guerre contre le gré de leurs propres concitoyens, en envoyant tous les hommes adultes de leur clan à la guerre. Les historiens ultérieurs font état de 306 Fabii et de 4000 soldats auxiliaires, ce qui ressemble étrangement aux 300 Spartiates et aux 3900 soldats auxiliaires aux Thermopyles, trois ans plus tôt. En fait, la Rome de l'époque ne pouvait tout simplement pas compter sur des troupes aussi nombreuses (la population romaine totale atteignait à peine quelques milliers de personnes), et ces chiffres devraient donc être considérablement réduits. Cela n'affecte cependant pas l'essentiel de ce qui s'est réellement passé. Les Fabii de la famille des Vibulani (dont le nom dérive probablement d'un toponyme local) ont construit une fortification en bois près de l'embouchure de la Cremère, à 8 kilomètres de Veiès, et étaient bien retranchés, mais pour une raison quelconque, ils ont divisé leur armée entre la forteresse et la colline qui se trouvait à proximité. Les Étrusques de Veiès et leurs alliés italiques profitent de la médiocrité des frères Kaeso et Marcus Fabius Vibulanus, anciens consuls et généraux actifs (leur troisième frère Quintus avait été tué à Veiès trois ans plus tôt). Les Véiens prennent le retranchement à leur tour et massacrent les deux composantes des détachements fabiens. Ce jour-là, le 18 juillet 477 avant J.-C., il y a exactement 2500 ans, tous les hommes du clan des Fabii (qu'ils soient trente ou trois cents) sont tombés sur les rives de la Cremère. Seul l'adolescent Quintus le Jeune, fils de Marcus, resté à Rome, survécut. Les maigres et tragiques lignes de Tite-Live nous sont parvenues : « Fabii caesi ad unum omnes praesidiumque expugnatum. Trecentos sex perisse satis convenit, unum prope puberem aetate relictum, stirpem genti Fabiae dubiisque rebus populi Romani saepe domi bellique vel maximum futurum auxilium ».
Après la catastrophe, la redoute de la Cremère est détruite et les troupes du consul Menenius sont également vaincues. Les Étrusques pénètrent dans Rome, assiègent l'Esquilin et brûlent les villages des deux rives du Tibre. Bien qu'ils soient repoussés de la porte Colline et même expulsés de la rive gauche au cours de l'été 476, les objectifs de leur guerre ne sont pas atteints. Les Étrusques se retirèrent à Fidènes et au-delà de la Cremère, mais les Romains restèrent silencieusement dans leur ville et ne célébrèrent pas la victoire, faute de l'avoir obtenue. À ce stade, Rome n'a pas été en mesure de remporter la bataille du sel. Il lui faudra attendre encore quatre-vingts ans de guerre persistante et épuisante avec Veiès pour survivre, si brutale et parsemée de défaites fréquentes dues à des commandants sans talent, que les Romains n'ont jamais connue auparavant et à laquelle, en détruisant Veiès, seul Camillus, perçu par le peuple comme un faiseur de miracles et un demi-dieu, sera capable de mettre fin. Mais ce sera une autre époque. En attendant, il y a exactement 2500 ans, la moisson sanglante dans les champs de bataille du Latium, de la Sicile et de l'Ionie préparait le terrain pour le déclin des puissances majeures de l'époque comme l'Iran et la montée en puissance de nouveaux hégémons régionaux.
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Il est désormais interdit de s'opposer à la guerre
Par José Javier Esparza
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/prohibido-disentir-de-la-guerra-por-jose-javier-esparza/
La semaine dernière, il s'est passé quelque chose d'unique au Parlement européen, une de ces choses dont nos médias ne nous parlent jamais. C'est qu'un eurodéputé polonais du nom de Grzegorz Braun (photo) a pris la parole et s'est déchaîné pour dénoncer le soutien de Bruxelles à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, un soutien qui nous a coûté jusqu'à présent 88 milliards d'euros selon l'UE elle-même. M. Braun a à peine pu parler quelques secondes : le président de l'Assemblée, Esteban González Pons, lui a immédiatement fermé le micro et a passé la parole à un commissaire. En réponse, le commissaire a dit au Polonais que la Russie est un pays où la démocratie et la liberté d'expression ne sont pas respectées. Un argument particulièrement frappant pour quelqu'un qui vient de se faire couper le micro pour avoir dit ce qu'il ne fallait pas. Il est vrai que le profil politique de Grzegorz Braun est plutôt énergique, mais ce n'est pas le plus important. Ce qui importe, c'est la contradiction flagrante d'un système qui, au nom de la liberté d'expression, prive un député du droit de s'exprimer.
Il se passe quelque chose de vraiment inhabituel avec la guerre en Ukraine, c'est l'épaisse chape d'hostilité qui s'abat sur tous ceux qui osent être en désaccord avec la doxa officielle, à savoir ce discours de soutien aveugle à Zelensky qui, en à peine deux ans, a conduit l'Union européenne à devenir un appendice de l'OTAN, qui a plongé toute l'Europe dans une crise énergétique et industrielle dont les effets sont déjà plus que visibles, qui a fait de nous tous les ennemis jurés d'une puissance nucléaire et qui a ouvert un conflit planétaire qui ne manquera pas de se poursuivre sous diverses formes pendant des années.
Les conséquences de cette position sont suffisamment graves pour exiger au moins un débat minimal, mais non : la doxa est implacable et exige une adhésion irrationnelle que l'on n'a pas connue, même dans les périodes les plus tendues de l'ancienne guerre froide. Les intérêts en jeu doivent être nombreux et très puissants. Le rapport de l'Oakland Institute nous apprend que le gouvernement de Zelensky a vendu les meilleures terres agricoles du pays à de grandes entreprises étrangères. La presse économique internationale nous apprend également que BlackRock et Pimco ont des intérêts importants dans la dette ukrainienne et qu'ils se sont déjà positionnés pour « gérer » la reconstruction du pays une fois la guerre terminée. Il ne s'agit certainement que de la partie émergée de l'iceberg. Et ce doit être un très, très gros iceberg, quand il n'y a pas de médias officiels qui ne répètent pas tous les jours les slogans habituels, même quand les preuves montrent qu'il s'agit de mensonges. Si gros que l'Allemagne (et pas des moindres) a accepté avec une soumission ovine que l'on fasse sauter un gazoduc vital.
Le plus exaspérant, cependant, est que le simple fait de prétendre être en faveur d'une paix immédiate en Ukraine mérite toutes sortes de condamnations, à commencer par celle, très utilisée, de « poutiniste ». Pour autant que je me souvienne, c'est la première fois que cela se produit. Au cours du dernier demi-siècle, nous avons connu des conflits très sanglants dans différentes parties du monde et il y a toujours eu quelqu'un pour brandir l'étendard de la paix. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Même un gouvernement aussi frileux que celui de l'Espagne, toujours prêt à se remplir la tête d'illusions doucereuses, obéit docilement dans cette affaire ukrainienne et soutient Washington et Londres dans une guerre à laquelle, en principe, l'Espagne n'a aucun intérêt particulier. Pourquoi ? Le seul dirigeant occidental de poids sur la scène mondiale qui s'est engagé en faveur de négociations de paix en Ukraine a été Donald Trump, et ils ont déjà essayé de le tuer à deux reprises. Ce n'était certainement pas uniquement à cause de la guerre en Ukraine, mais cela fait partie du package (et c'est ce qui est le plus inquiétant).
Depuis une position exactement opposée à celle du Polonais Braun, le vieux gauchiste italien Vincenzo de Luca (photo) a récemment rappelé l'évidence : hier, il était téméraire d'étendre sans fin l'OTAN vers l'Est et aujourd'hui, il est irrationnel de faire la guerre sans savoir quel en est l'objectif. La doxa répond à ces objections en disant que seuls les extrêmes politiques (droite et gauche) remettent en cause le soutien à l'Ukraine et le harcèlement organisé contre la Russie. Mais ce n'est pas vrai: d'innombrables voix de tous bords idéologiques voient le tableau et pensent la même chose, ce qui est d'ailleurs ce que dicte le vieux réalisme politique. Ce qui est peut-être le plus pertinent, c'est précisément ceci : le réalisme qui a caractérisé les chancelleries occidentales pendant plus d'un demi-siècle a été massivement remplacé par une rhétorique irresponsable de bellicisme puéril, si manifestement puérile qu'il est inévitable que quelqu'un nous cache quelque chose. L'iceberg.
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La FPÖ gagne en Autriche. Mais la clique atlantiste n'en veut pas au gouvernement
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/in-austria-vince-la-destra-del-fpo-ma-lammucchiata-atlantista-non-la-vuole-al-governo/
En Autriche comme en Allemagne. La dite "extrême droite" qu'est la FPÖ gagne les élections mais le réflexe conditionné des autres partis se déclenche aussitôt, tous prêts à faire tout et le contraire de tout pour ignorer les choix d'un tiers de la population autrichienne. Un scénario qui se répète partout en Europe. Un tiers, un quart de la population, selon les diverses élections, n'a plus de droits. Formellement, cela convient. Parce que cela signifie que deux tiers ou trois quarts des électeurs ne sont pas d'accord avec les partisans de ces droites.
Oui, d'accord, mais alors sur quoi sont-ils d'accord? Sur la répartition des sièges, sans aucun doute. Sur l'obéissance aveugle et absolue aux seigneurs de la guerre. Sur le droit des oligarques, locaux et internationaux, d'appauvrir la classe moyenne pour créer un immense lumpenprolétariat européen à exploiter de toutes les manières. Sur le fait de favoriser l'arrivée de nouveaux esclaves pour accroître la concurrence vers le bas. Et peu importe que le parti opposé à cette saloperie progresse d'une douzaine de points tandis que le parti au pouvoir en perd autant. Tous ensemble pour éviter le changement.
Majorité et opposition, en Italie, en Allemagne, en Autriche, en France, en Espagne. Ils font semblant de se disputer pour justifier la présence de partis différents. Mais au fond, rien ne change dans les stratégies nationales. Oui, la droite fluide enverrait en prison ceux qui volent les vieilles dames dans le tramway ou ceux qui occupent le domicile d'une personne âgée temporairement hospitalisée. Mais, pour ne pas irriter les intellos de gauche qui vivent dans des zones protégées et n'utilisent pas les transports en commun, la droite laisse la décision aux magistrats qui sont prêts à relâcher même ceux qui n'ont pas encore été arrêtés.
Alors que la gauche n'enverrait en prison que ceux qui osent se défendre contre une agression, peut-être par un migrant qui aura eu, parait-il, ses raisons de voler ou d'occuper.
Il en va de même pour les guerres atlantistes. Les peuples d'Europe en ont assez de s'appauvrir pour enrichir les marchands d'armes et de mort. Mais les partis de la majorité et de l'opposition s'en moquent et s'obstinent dans la guerre, l'autoritarisme, la pauvreté.
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L'Iran soutient l'indépendance de l'Ukraine: Douguine dévoile des significations cachées
Alexandre Douguine
Les « experts » du réseau tentent activement d'incriminer le nouveau président iranien Pezeshkian en lui prêtant des sentiments anti-russes. Et c'est là que réside un grave danger. Aujourd'hui, l'Iran et la Corée du Nord sont les plus proches alliés de la Russie. L'Iran et la Corée du Nord vont plus loin dans le soutien technique à la Russie que d'autres pays qui sympathisent avec Moscou et se considèrent comme des participants à la construction d'un monde multipolaire.
Oui, l'Inde et la Chine, ainsi que de nombreux pays islamiques, dont la Turquie, apportent à la Russie un soutien économique et diplomatique solide. Il en va de même pour certains pays d'Afrique et d'Amérique latine. Et c'est grâce à ce soutien - parfois plus marqué, parfois moins, parfois direct, parfois dans l'ombre - que la Russie parvient à relever les défis auxquels elle a été confrontée dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.
La valeur de tous les pays qui nous soutiennent en nous aidant à résoudre de graves problèmes technologiques, économiques et diplomatiques est inestimable. C'est pourquoi nous devons être particulièrement prudents aujourd'hui lorsque nous évaluons leurs actions. Et cela s'applique en premier lieu à la République islamique d'Iran.
L'Occident pense que le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, appartient à la faction « libérale-occidentale ». Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Certes, il n'est peut-être pas un partisan rigide du chiisme politique extrême, mais il agit dans le cadre des intérêts de l'Iran tout entier. Et s'il s'en écarte, le système politique iranien est tel que le Rahbar - le guide spirituel suprême de l'Iran, l'ayatollah Khamenei - peut, conformément à la Constitution, priver n'importe quel président de ses pouvoirs à n'importe quel moment.
Par conséquent, ni l'« occidentalisme » présumé de Pezeshkian ni sa souveraineté dans la politique iranienne ne doivent être exagérées. Il s'agit en grande partie d'une figure représentative, à l'instar des présidents des républiques parlementaires. Dans le cas de l'Iran, cependant, il ne s'agit pas d'une république parlementaire, mais d'un système chiite particulier, le wilayat al-faqih, dans lequel la suprématie appartient au conseil spirituel et à son chef, l'ayatollah Khamenei, véritable détenteur de la souveraineté iranienne. Et s'il est vrai que Pezeshkian a parlé de reconnaître la souveraineté de l'Ukraine, ce n'est rien d'autre que la position officielle de nombreux pays qui soutiennent la Russie à la fois en paroles et, surtout, en actes.
C'est pourquoi nous devons être particulièrement flexibles suite à chaque mouvement diplomatique de la Chine, de la Turquie et surtout de notre plus proche allié, l'Iran. Notre pays se trouve aujourd'hui dans une situation très difficile, et toute généralisation imprudente, toute invective à leur encontre, toute interprétation exagérée ou déformée des déclarations de certains dirigeants politiques de ces pays peut avoir des conséquences très graves.
C'est pourquoi, à mon avis, nous devrions aujourd'hui instaurer un moratoire sur tout critique de ceux qui sont soit nos plus proches alliés, soit même des forces neutres. Et la liberté d'expression devrait être limitée non seulement aux partisans directs d'un monde unipolaire, mais aussi à ceux qui expriment indirectement des points de vue et des idées susceptibles d'avoir un impact négatif sur les relations de la Russie avec d'autres pays. Même Dmitry Peskov a déjà admis que nous pratiquons la censure, et c'est tout à fait normal, surtout dans un contexte de guerre.
L'Occident est bien informé de nos processus internes et est toujours prêt à jeter de l'huile sur le feu dès qu'il remarque l'une de nos déclarations quipeut être considérée comme malheureuse. Par exemple, la critique de l'Iran, d'Erdogan ou de la Chine. Nos ennemis le soulignent immédiatement, en font une tendance à l'oeuvre ou simplement jachère et la transmettent à nos alliés pour qu'ils rompent nos relations avec eux.
Le temps des commentaires libres et des bavardages sur les médias sociaux est révolu. Tout expert russe qui a accès à de larges tribunes et commente la situation internationale doit être certifié en géopolitique. S'il ne réussit pas ce minimum requis, un bref crédit, il n'a le droit de parler que de choses banales qui ne causent pas de dommages stratégiques à notre pays.
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Sans paix, rien n'est possible
Par Wolfgang Hübner
Source: https://www.pi-news.net/2024/10/ohne-frieden-ist-alles-nichts/
La guerre en Ukraine et au Proche-Orient le montre: l'Allemagne n'a pas la moindre influence sur l'évolution de la situation en ces régions du monde. Et c'est très bien ainsi. Mais les deux guerres en cours ont une influence sur l'Allemagne et peuvent parfaitement entraîner le pays central de l'UE dans une chute calamiteuse. Car l'Allemagne, ne l'oublions pas, est la plus grande base militaire des États-Unis au monde, et, à ce titre, elle joue un rôle clé dans les deux guerres. Si Washington, malgré ou justement à cause de la défaite imminente du régime de Kiev, autorise ce dernier à utiliser des missiles à longue portée, l'OTAN sera, selon Moscou, en guerre contre la Russie.
Dans ce cas, il ne sert absolument à rien que le chancelier Scholz continue à refuser l'utilisation de missiles de croisière Taurus. Et dans un conflit militaire ouvert entre l'OTAN et la Russie, l'Allemagne deviendra inévitablement la cible d'armes nucléaires en provenance de l'Est. Ce danger n'est pas théorique, il est très concret. Ni les Etats-Unis ni les puissances nucléaires française et anglaise ne veulent en effet devenir eux-mêmes la cible des Russes. Le fait que la majeure partie de l'opinion publique de notre pays ne prenne pas conscience du danger ou le refoule ne change absolument rien aux réalités.
Si les dirigeants israéliens devaient amorcer une escalade de leur politique guerrière au Liban et contre l'Iran, ce ne sont pas seulement les Etats-Unis, mais aussi la Russie et la Chine qui devront intervenir. Car les deux grandes puissances orientales ne permettront pas à Israël et aux Etats-Unis d'humilier l'Iran. C'est pourquoi le risque de guerre mondiale est également présent dans ce cas, les conséquences pour l'Allemagne ne seraient pas différentes de celles décrites ci-dessus à propos de l'Ukraine. A cela s'ajoute le discours fatal sur la prétendue « raison d'Etat allemande » pour qui l'existence d'Israël est un axiome. Que se passera-t-il si Netanyahou réclame que cette "raison d'Etat" soit assortie de mesures concrètes ?
Une raison d'Etat allemande, qui serait réellement nécessaire, ne peut être rien d'autre que ceci: se libérer de la dangereuse vassalité vis-à-vis de la dernière puissance occupante de notre territoire, les Etats-Unis, et organiser une résistance massive contre le projet d'installation de nouveaux missiles américains qui ne seraient déployés qu'en Allemagne seule. Pour toutes les forces patriotiques, il s'agit là d'objectifs indispensables de leur politique et de thèmes majeurs dans les débats qui précèderont les prochaines élections pour le Bundestag. L'Allemagne ne peut assurer son existence qu'en tant que puissance pacifique, et non en tant qu'agneau sacrificiel potentiel pour Washington et Londres. Les traîtres à la nation de fait que sont Boris Pistorius et Roderich Kiesewetter ne le comprendront toutefois jamais.
13:56 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paix, allemagne, actualité, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Antony Loewenstein et le laboratoire palestinien
par Nico Maccentelli
Recension: Antony Loewenstein: Laboratoire Palestine, Fazi Editore, 2024, p. 336, 20,00 €. Comment Israël exporte la technologie d’occupation dans le monde
Deux premières remarques. La première : aujourd’hui plus qu’hier, quiconque critique Israël de quelque manière que ce soit sera accusé d’antisémitisme. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité concernant la majorité de ceux, individus, mouvements ou organisations qui soutiennent la Résistance palestinienne et le droit du peuple palestinien à avoir sa propre terre. D'autant plus que les Palestiniens sont des Sémites, donc l'accusation est non seulement fausse mais aussi insensée, si l'on ne savait pas que celui qui la fait est de parfaite mauvaise foi. Si la hasbara, c'est-à-dire ce réseau bien organisé par le sionisme pour discréditer et salir ces réalités qui se montrent solidaires avec le peuple palestinien, réseau qui se ramifie dans chaque parti institutionnel, dans chaque rédaction médiatique, bref partout où l'information et la politique sont présentes est si puissant qu’il y a une raison.
Et nous passons ici à la deuxième remarque : la raison réside dans le fait que sans Israël, l’Occident collectif, c’est-à-dire cette partie du monde dominée par l’unipolarité atlantiste dominée par les États-Unis, aurait de sérieuses difficultés à résister face à l’avancée de cette autre partie du monde qui s'affirme au niveau économique et géopolitique et, avec les conflits en cours, également au niveau militaire. La question palestinienne n’est pas quelque chose en soi mais fait partie de cette guerre mondiale fragmentée, pour paraphraser le Pape, qui risque chaque jour de devenir mondiale et nucléaire. C’est pourquoi, au-delà des appels verbeux et hypocrites de cet Occident à une trêve en Palestine et au Liban, la puissance militaire de ce chien de garde qui ne connaît ni limites ni règles est véritablement utile.
Cela dit, je peux maintenant commencer à parler de ce livre fondamental pour ceux qui veulent non seulement comprendre ce qu'est devenu Israël au cours de toutes ces décennies, mais aussi la forte corrélation avec le militarisme belligérant occidental et ses technologies de guerre, ainsi que le contrôle et la surveillance des populations comme fonction de prévention contre-révolutionnaire.
Gideon Levy, journaliste et plus grand opposant à la politique d'apartheid des gouvernements sionistes d'extrême droite qui gèrent son propre pays, écrit à propos de ce travail dans Haaretz (et que nous avons en commentaire au dos de la couverture) :
« Un livre admirable, documenté et fondé sur des preuves sur l’aspect moins connu de l’occupation. Il dresse le portrait d’Israël, l’un des dix plus grands exportateurs d’armes au monde, qui fait le commerce de la mort et de la souffrance et les vend à tous ceux qui veulent les acheter ». Voici les spécifications du livre et une brève explication donnée par la maison d'édition.
La préface est de Moni Ovadia, dans laquelle il observe :
« Aujourd’hui, l’œuvre d’Antony Loewenstein (…) éclaire un aspect consubstantiel parallèle de la pratique sioniste : le rejet des grandes valeurs éthiques, spirituelles et universalistes du judaïsme, pour emprunter la voie idolâtre de la force, de l’arrogance, d’un nationalisme fanatique, de l’idolâtrie de la terre. Et il définit le sionisme : « … un projet colonialiste doté d’une structure ethno-nationaliste qui a toujours visé à effacer l’identité palestinienne ».
Et pour en revenir à la première prémisse de mon analyse, ceux qui luttent pour le peuple palestinien savent parfaitement qu’il existe des associations juives et des intellectuels juifs dans le monde qui s’opposent de diverses manières au sionisme raciste des classes dirigeantes israéliennes extrémistes. Et cela nous amène à commencer par encadrer l’auteur, qui appartient certainement à cette opposition juive.
Antony Loewenstein est un juif qui a grandi à Melbourne, en Australie, « … où le soutien à Israël, écrit-il, sans être une religion imposée, était tenu pour acquis » (1). Ses grands-parents étaient arrivés en Australie fuyant l'Allemagne nazie et l'Autriche en 1939.
Il a pris conscience de ce qu'était Israël en se rendant en Palestine. Et ses recherches ont pris forme avec une analyse et une richesse de détails sur la machine de guerre et technologique, les armes et les dispositifs répressifs de l’entité sioniste. Il raconte d’abord son histoire, à partir de l’idéologie sioniste qu’il ne faut pas confondre avec le judaïsme, même si la première falsifie la seconde de manière instrumentale. C'est le père du sionisme lui-même, Théodore Hertzl, évoqué par Loewenstein, qui donne l'explication la plus exhaustive de la fonction politique d'Israël : "... il écrivait dans L'État juif, son influent pamphlet de 1896: "Là-bas [en Palestine ] nous serons un secteur du mur de l'Europe contre l'Asie, nous agirons comme un avant-poste de la civilisation contre la barbarie" (2).
Ne vous souvenez-vous peut-être pas, 130 ans plus tard, de la définition donnée par Borrell du "jardin européen", de la "jungle" et de tout le reste ? La logique est la même et c’est précisément le suprématisme dont se nourrissent les élites dominantes en Occident et qui explique en partie ma deuxième prémisse sur le plan idéologique.
La technologie militaire israélienne a soutenu et continue de soutenir les pires régimes totalitaires avec la vente d'armes et d'instructeurs militaires: le Guatemala de Rios Montt, le Salvador, la Colombie, l'Haïti du Doc père et fils, la Birmanie des militaires, le Paraguay (qui avait refusé à Mengele le statut de réfugié ! pecunia non olet), le Chili de Pinochet, le Nicaragua de Somoza et d'autres, la liste est longue, à tel point que Loewenstein écrit : « Le « Sud global » a été contrôlé et pacifié avec (principalement) les armes israéliennes et américaines. Ni l’antisémitisme ni l’extrémisme n’ont empêché la collaboration avec des États qui pillent les ressources ou les personnes. Des décennies après sa création, ce système de collusion existe toujours et fonctionne sans problème. Rien n’a jamais sérieusement entravé le développement, ni pendant la guerre froide ni dans le contexte post-11 septembre 2001» (3).
Loewenstein écrit : « Clairement, Israël souhaitait être un complice des objectifs de domination de Washington en Amérique centrale dans les années 1980. Un ministre israélien de l’Économie, Yaakov Meridor, a déclaré au début de la décennie qu’Israël voulait servir de mandataire pour les intérêts américains là où la superpuissance mondiale ne pouvait pas ou était réticente à vendre des armes directement. «Nous dirons aux Américains : ne nous faites pas concurrence dans les Caraïbes ou dans d'autres endroits où vous ne pouvez pas vendre directement des armes. Faisons-le. […] Israël sera votre intermédiaire (4).
L'activité de recherche et de production concerne les armes au sens classique, de plus en plus sophistiquées, mais aussi la cybersécurité et toutes ces techniques de contrôle social et de contrôle des personnes. Je laisse la copieuse documentation de ce travail aux lecteurs. Je me limite à formuler quelques considérations qui ne peuvent être négligées ou sous-estimées par ceux qui entendent contrer la guerre interne et externe que mènent les États-Unis, l’UE, l’OTAN et Israël dans les différents quadrants et à l’intérieur.
Israël se vante dans le domaine publicitaire actuel de l'efficacité de ses produits, les ayant testés sur les champs de bataille, comme le prétend David Ivri, qui fut directeur général du ministère israélien de la Défense (5). Cet aspect n'est pas secondaire : les meilleures promotions de la guerre israélienne et des cybertechnologies sont le résultat d'expérimentations sur le terrain, sur les populations, les gens en général, dans une sorte de mengelisme à des fins de profit et de soutien à la domination occidentale.
La première considération réside dans la « surveillance de masse israélienne », c'est-à-dire dans le traitement du peuple palestinien en Cisjordanie en particulier et avec une certaine attitude scientifique propre aux laboratoires. En fait, la fragmentation du territoire qui, selon les résolutions de l'ONU, devrait relever de la responsabilité de l'Autorité palestinienne, est non seulement au service d'une colonisation imparable par la colonisation, mais est également fonctionnelle à l'expérimentation et à l'application de technologies de contrôle et de surveillance, dont beaucoup ont besoin, notamment en mode doux et beaucoup moins invasif. On se retrouve aussi sur nos propres territoires. La colonisation, le contrôle sur place et l’exportation de méthodologies, d’applications cyber, d’appareils de toutes sortes intégrés ensemble respirent le sang et la souffrance palestiniennes.
La cyber « sécurité » israélienne, dont Pegasus du groupe NSO, société de cybersurveillance, est emblématique de la façon dont les entreprises israéliennes de haute technologie sont à la base à la fois de la surveillance en Palestine, de l'apartheid qui y sévit, mais aussi de l'exportation de ces technologies vers d'autres États alliés, de contrôle à des fins d'espionnage et de terrorisme, comme l'a montré l'attaque contre des appareils de radiomessagerie au Liban à la mi-septembre. Un État voyou comme Israël, qui méprise toutes les résolutions de l'ONU, qui commet des massacres aveugles de civils, de Gaza au sud du Liban, a entre les mains et collabore dans ce domaine avec les États-Unis, avec le MOSSAD et la CIA ensemble (6), a le pouvoir de influencer les politiques, par exemple, des États africains qui achètent des systèmes de surveillance israéliens et assurent en échange leur vote à l’ONU (7).
Lowenstein écrit (8) : « Le lanceur d’alerte de la NSA, Edward Snowden, qualifie NSO et d’autres sociétés similaires d’« industrie de l’insécurité ». Je descends beaucoup plus loin dans le livre :
«Le téléphone entre vos mains existe dans un état d'insécurité perpétuelle, ouvert à l'infection par quiconque souhaite investir dans cette nouvelle «industrie de l'insécurité». Son activité consiste à inventer de nouveaux types d'infections capables de contourner les derniers vaccins numériques – également connus sous le nom de mises à jour de sécurité – puis à les vendre à des pays qui occupent l'intersection brûlante d'un diagramme de Venn entre « veut désespérément les outils d'oppression » et « Il lui manque totalement la capacité avancée nécessaire pour les produire en interne. » Une industrie comme celle-ci, dont le seul objectif est de produire de la vulnérabilité, devrait être démantelée ».
Et en fait, Pegasus, écrit Lowenstein, se retrouve également dans l'entrelacement entre l'État mexicain et les organisations criminelles, comme ce fut le cas de Griselda Triana (photo), journaliste, militante des droits de l'homme et épouse de Javier Valdes Cardenas, assassinée par le cartel de Sinaloa pour les activités qu'elle menait au bénéfice de son hebdomadaire qui enquêtait sur la corruption et la criminalité liée au trafic de drogue (9). Après la mort de son mari, Triana a été espionnée via Pegasus et l'État mexicain n'a jamais voulu donner d'explications sur les raisons pour lesquelles cette attention était dirigée vers une personne qui n'était certainement pas dangereuse pour les autorités mexicaines. Ou peut-être que oui…
Au chapitre 7, on peut lire: « Les sociétés de médias sociaux n'aiment pas les Palestiniens », il devient clair comment Meta (Facebook, etc.) censure tout ce qui vient de Palestine et qui critique Israël, la collaboration entre les géants sociaux et Unity émerge "Cyber Sioniste", qui a carte blanche de la Cour suprême israélienne pour opérer en coulisses et entretenir des relations secrètes avec des sociétés comme Meta (10). L'excuse « pour prévenir des actes de violence » semble plutôt ironique, si l'on considère la disproportion en termes de violence entre un État génocidaire habitué au nettoyage ethnique et la résistance existentielle d'un peuple. Ainsi, non seulement les États sous domination américaine, mais aussi les multinationales des différents secteurs (en l’occurrence les technologies de communication) coopèrent activement avec Israël, conformément à l’objectif énoncé dans ma deuxième prémisse.
Nous savons très bien comment la censure sur Facebook opère systématiquement sur nos comptes aussi. Sur cette question, je n'ai pas pu expliquer à un "camarade", exerçant entre autres un métier lié à la communication (illustrateur, mais c'est tout...), qui infestait mon tableau d'affichage et prétendait que si je ne veux pas être censuré il suffit juste que je n'utilise pas Facebook (sic !), que le fait de censurer et de filtrer les informations de millions de personnes en faisant passer les critiques pour de fausses nouvelles, signifie que de grands particuliers, au nom de gouvernements impérialistes, contrôlent l'opinion publique mondiale. À ce stade, une certaine inconscience s'est généralisée.
Mais nous pouvons dire avec une certaine raison, documentée par Loewenstein, que l'appareil scientifique et de recherche (ceux qui voient la collaboration de nos universités avec celles d'Israël), militaire et industriel font partie d'un réseau énorme et ramifié de contrôle et gestion dans le monde de tous les domaines sur lesquels s'appuie la superstructure du pouvoir de l'impérialisme : des technologies de guerre à la production d'armes, en passant par la production de systèmes de surveillance et d'espionnage, jusqu'aux communications et au contrôle sélectif des réseaux, en une sorte de tout-englobant de l’opinion publique occidentale.
Et nous arrivons ici à la dernière question, qui donne le sous-titre de ce livre: "Comment Israël exporte la technologie de l’occupation dans le monde entier". Je ne m'étendrai pas sur la partie qui concerne le contrôle et la surveillance sionistes du peuple palestinien: des tourniquets à la biométrie, des bases de données aux activités d'espionnage électronique, à la sélectivité discriminatoire sur des millions de citoyens qui doivent chaque jour franchir des points de contrôle israéliens pour aller travailler ou se rendre à hôpital, avec des restrictions de déplacement dans la zone. Un cauchemar. À tel point qu’Ovadia lui-même, toujours dans sa préface, encadre cet aspect bien documenté par Loewenstein :
« Les gouvernements sionistes choisissent la culture des armes les plus destructrices, des technologies militaires et d’espionnage les plus sophistiquées testées dans le laboratoire palestinien pour dominer, opprimer et terroriser les peuples les plus seuls du monde et exterminer des milliers de femmes et d’enfants… ».
Je veux juste observer comment ces technologies s’étendent également sur nos territoires. La période pandémique a bien démontré qu’elle constitue un terrain d’expérimentation pour le contrôle et la surveillance de toute une population. L'Italie était peut-être le laboratoire le plus avancé de ces techniques.
Les récompenses et la discrimination, même simplement pour vérifier la valeur d'une copropriété ou du recyclage, ne sont qu'un petit avant-goût du potentiel que le système de pouvoir capitaliste et son appareil peuvent mettre en œuvre quand et comment ils le souhaitent, au-delà de toute imagination dystopique. La plupart de ces méthodologies et technologies portent le symbole de l’étoile de David et ont été testées sur la peau du peuple palestinien.
Par exemple, certains peuvent voir comme un programme vertueux tel l'agenda 2030 « pour le développement durable » mis en place par l'ONU (11), au même titre que la ville d'un quart d'heure. Mais si nous y regardons attentivement, le 1984 d’Orwell approche à grands pas. Les limitations de déplacement dans l’espace urbain, les actions obligatoires à accomplir dans la vie quotidienne sont la dernière frontière d’un capitalisme qui nous réduit à des Palestiniens qui n’ont qu’à travailler, consommer et mourir.
L'essai de Loewenstein ajoute un élément important en nous donnant une image de cette projection autoritaire mondiale, car l'élément sioniste fait partie intégrante et essentielle de toutes les pratiques totalitaires que l'Occident (et pas seulement) met en œuvre pour contrer l'autre partie du monde. , celui des 80% qui s’affirme avec le multipolarisme. Mais les risques ne se limitent pas à l’Occident unipolaire : chaque classe dirigeante, même au nom de nobles idéaux collectivistes, cache une volonté de dominer la population au niveau de la technologie la plus neutre. Et cela peut se produire aussi longtemps qu’il y aura des classes au pouvoir (qu’elles soient composées de grands particuliers, ou de bureaucraties d’État, ou un mélange de ceux-ci) et des classes subordonnées dans le système mondial de reproduction sociale capitaliste.
REMARQUES :
En outre:
Pour en savoir plus sur l'Agenda 2030, deux contributions d'Enzo Pennetta, professeur de sciences naturelles :
https://www.youtube.com/watch?v=LL3e6vHbLxI
https://www.youtube.com/watch?v=eSD3tc5UGyc
Voici enfin une analyse de Manlio Dinucci sur la stratégie terroriste israélienne, où l'abondante documentation de Loewenstein trouve une confirmation à partir de l'épisode précédemment évoqué de l'attaque contre le Hezbollah à l'aide de téléavertisseurs sabotés à l'explosif : des années de préparation (donc rien de neuf dans l'escalade actuelle, mais beaucoup de pratiques avec la vocation terroriste de l'entité sioniste), avec des technologies sophistiquées, avec le recours à des sociétés fictives créées spécifiquement à cet effet et à des hommes de paille, avec un travail des services de renseignement dont on a du mal à croire qu'il se limite au seul Mossad.
(J'apprends en ce moment où je prépare la publication de cet article, l'assassinat de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, en compagnie de divers commandants de la résistance libanaise, lors d'une réunion au quartier général suite à une attaque terroriste par Israël qui, sans même le dire, viole une fois de plus toutes les règles internationalement reconnues.)
Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a qualifié d'« inhumaine » l'attaque israélienne contre le Liban à l'aide d'engins explosifs mobiles et a demandé une enquête. Il a également déclaré que « les États-Unis étaient au courant des préparatifs d'Israël en vue d'une attaque à l'engin explosif mobile au Liban » (source : Antidiplomatic).
Israël, avec son gouvernement de terroristes meurtriers et génocidaires, et avec le plein soutien des États-Unis et de ses ignobles vassaux, y compris le protectorat que nous sommes, comment le définir, le bantoustan italien, nous entraîne tout droit dans la troisième guerre mondiale.
Source: https://www.sinistrainrete.info/estero/28969-nico-maccentelli-laboratorio-palestina.html
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Révolte ou Révolution?
Par Robert Steuckers (juin 2023)
Les réflexions qui suivent sont loin d’être exhaustives, d’explorer tous les aspects que peuvent revêtir, même au simple niveau de la définition, les termes hautement politiques de « révolte » et de « révolution ». Le présent exposé n’a d’autre objectif que de clarifier, de manière didactique, ce qu’il convient d’entendre par ces deux termes. Cet exposé n’a donc qu’une fonction liminaire, et rien que cela.
Une révolte n’a pas nécessairement de suite, ne jette pas bas le régime politique en place, jugé tyrannique ou injuste. Une révolution, elle, jette bas le régime en place et/ou revient à un statu quo ante (ce que le vocable signifie en fait étymologiquement) et surtout se débarrasse d’un ballast accumulé dans les phases de déclin du régime aboli, où les élites dominantes, efficaces et protectrices au début de leur trajectoire historique, sont progressivement devenues inefficaces, tyranniques, calamiteuses et jouisseuses. Ces tares ne les autorisent plus à gouverner. Le processus de renouvellement des élites s’amorce: l’ancienne ne génère plus un consensus (qui était de 80% initialement) et la nouvelle, qui n’avait qu’un capital de sympathie de 20%, selon les critères théorisés par Vilfredo Pareto, érode la masse des 80% de soutien consensuel de l’élite déclinante pour obtenir in fine une masse équivalente à ces quatre cinquièmes de consensus : le processus s’achève et une ère nouvelle commence (qui, à son tour, s’achèvera quand ses temps seront accomplis).
Une révolte peut procéder d’un spontanéisme délétère, marquée d’une incapacité à désigner clairement l’ennemi, comme le fut l’agitation durable des gilets jaunes, pourtant éminemment sympathique face à une république qui ne prenait plus que des mesures contraires à l’intérêt général.
Une révolte est également caractérisée par un manque de bases doctrinales, c’est-à-dire de clarté d’esprit, d’intuition féconde (Hegel disait qu’il fallait fusionner les deux), de mémoire historique. Ce spontanéisme quelque peu anarchique, cette déficience doctrinale et cette amnésie conduisent au manque d’organisation, accentuée de nos jours par la disparition du service militaire depuis plus d’une trentaine d’années et, par voie de conséquence, d’officiers de réserve insérés dans la vie civile et capables de prendre la tête d’un mouvement de remplacement des élites défaillantes (toujours la circulation des élites selon Vilfredo Pareto). A croire que la suppression du service militaire et de toute forme de service civil obligatoire, indispensables pour structurer les personnalités à l’aube de la vie adulte, ait été des mesures favorisées par des élites pressentant leur faillite.
Pour pallier ce triple handicap du spontanéisme qui reste sans résultat, de la déficience doctrinale et du manque d’organisation, quels modèles et quelles idées faut-il remettre à l’avant-plan, diffuser dans nos entourages (familiaux, professionnels, associatifs) ?
D’abord, il convient de réfléchir sur la distinction marxienne (et non marxiste) entre « socialisme scientifique » et « socialisme utopique », tout en se rendant bien évidemment compte que cette distinction, théorisée au 19ème siècle, nécessite de considérables aggiornamenti, consistant notamment à baser le réalisme politique (défini par Marx, Engels et Lénine comme « matérialisme ») non plus sur la physique newtonienne des débuts du 19ème siècle mais sur la physique postérieure à la découverte du deuxième principe de la thermodynamique, lequel constate qu’il peut y avoir entropie générale, donc entropie du système, que ce système soit celui en place, devenu tyrannique et posé comme « bourgeois » par les marxistes ou celui mis en place par les révolutionnaires eux-mêmes (comme l’a prouvé le figement de l’Union Soviétique) ou par les néolibéraux depuis 1979 (comme le prouve le ressac général des sociétés occidentales depuis la crise de 2008).
Le fait physique de l’entropie, et la présence potentielle d’entropie dans les systèmes politiques, qui sont des systèmes vivants donc variables en toutes directions possibles, contredit la vision linéaire/vectorielle de l’histoire propre aux sociétés libérales du 19ème siècle, vision dont les militants et révolutionnaires marxistes ne s’étaient pas défait et reprenaient mordicus à leur compte).
A l’idée d’entropie de la physique de Heisenberg, s’ajoutent
1) celle du physicien Ernst Mach, théorisant l’émergence possible, à tous moments, de nouvelles probabilités (avec des résultats hétérogènes et non entièrement prévisibles) pouvant bousculer la linéarité imaginaire, judéo-chrétienne et gnostique de l’histoire, propre du mental des bourgeois et des simplistes à la sauce marxiste-léniniste et
2) celles du révolutionnaire russe Alexandre Bogdanov qui se moquait de la divinisation marxiste-léniniste de la « Matière » (mais vue sous le seul angle de la physique newtonienne) et qui prévoyait que cette hyper-simplification philosophique allait conduire la future Russie soviétisée à la sclérose.
Lénine dans Matérialisme et empiriocriticisme s’insurgeait avec une véhémence de prêtre aigri contre Mach et Bogdanov, auxquels l’avenir donnera raison. Un « socialisme scientifique », aujourd’hui, ou, plus exactement, une « alternative politique scientifique », doit fusionner 1) la sévérité de Marx et d’Engels à l’égard des « utopismes » socialisants et anarchisants ne conduisant qu’à des fantaisies infécondes et 2) le regard de Mach et de Bogdanov sur la non-linéarité uni-vectorielle du temps, sur l’émergence toujours possible d’imprévisibilités, de probabilités non captables à l’avance, de ressac, d’entropie (même au sein de notre propre réseau associatif).
Un processus révolutionnaire sérieux, mis en branle par des associations métapolitiques dans un temps premier, ne peut se contenter d’utopies infécondes, de coteries de hippies, de communautés gendéristes multipliant à l’infini les catégories sociétalo-sexuelles comme si nos sociétés complexes pouvaient équivaloir à des phalanstères fouriéristes postmodernes, etc. Mais ne doit pas davantage répéter, par dévotion irrationnelle et risible, les rigidités du discours léniniste, dérivées de sa divinisation d’une « Matière » perçue uniquement comme inerte, sans entropie potentielle, ne recelant aucune probabilité imprévisible : le réel est vivant, la vie rencontre des imprévus, elle peut se révéler tragique donc le « révolutionnaire politico-scientifique » à l’ère postmoderne, qui est la nôtre, doit intégrer la possibilité de tels risques dans l’élaboration de ses stratégies, risques pouvant survenir dans les périodes triviales comme dans les périodes tragiques que traverse sa communauté politique, sa Cité. Son modèle est le « Spoudaïos » d’Aristote, dont la pensée est souple, tout à la fois raisonnable et intuitive et dont le mode de vie est ascétique.
Le « révolutionnaire politico-scientifique de l’ère postmoderne » doit donc se doter en permanence d’un savoir clair sur les rapports sociaux qui innervent sa Cité afin de poser les analyses adéquates et, partant, de suggérer les mesures nécessaires. Dans le cadres de nos sociétés européennes en pleine déliquescence aujourd’hui, cela signifie poser une analyse claire des effets délétères du néo-libéralisme, idéologie dominante en Occident depuis l’avènement de Thatcher au pouvoir au Royaume-Uni en 1979.
Les associations diverses, auxquels ces « révolutionnaires politico-scientifiques » adhèreront, doivent favoriser des analyses généalogiques/archéologiques du phénomène néolibéral, assorties d’analyses, tout aussi claires, de la pénétration, dans le tissu social, des « nuisances idéologiques » (Raymond Ruyer) diffusées par la puissance hégémonique en place, qui est ennemi principal et non pas « alliée et protectrice » (comme le croient les « belles âmes »).
Deux ouvrages récents sont intéressants à ce titre et mériteraient d’être lus, commentés et complétés :
1) celui de l’Allemand Frank Bösch sur les phénomènes injectés dans nos sociétés occidentales (et devenues « occidentalistes » mais à notre corps défendant) à partir, justement, de l’année 1979: néolibéralisme (arrivée de Thatcher au pouvoir à Londres), retour du religieux et manipulation du radicalisme islamiste (retour de Khomeiny à Téhéran), puis exploitation du radicalisme islamiste sunnite contre les Soviétiques en Afghanistan, avènement du filon idéologique écologiste (avec l’explosion hypothétique de la centrale nucléaire de Three Miles Island aux Etats-Unis puis l’émergence du mouvement vert en Allemagne, avec élimination immédiate des écologistes traditionalistes au sein même du mouvement et amorce du démantèlement total de l’indépendance énergétique du pays via le virulent mouvement hostile aux centrales nucléaires), phénomène des boat people en tant que première manifestation de mouvements migratoires provoqués et contrôlés, culminant aujourd’hui avec ce que Renaud Camus appelle le « grand remplacement ».
Aucun des phénomènes problématiques activés en 1979 n’a trouvé de solution aujourd’hui en 2023: le néolibéralisme a complètement disloqué nos sociétés, étapes après étapes, avec des acteurs chaque fois différents mais obéissant à une programme fixé à l’avance depuis les premières réunions du Club de Rome en 1975; le néolibéralisme a donné le pouvoir aux secteurs financiers et bancaires, d’où une prépondérance absolue de BlackRock et des GAFAM sur l’ensemble du Gros-Occident (selon l'expression de Guillaume Faye) ou de l’américanosphère.
Le fondamentalisme islamique, en ses diverses moutures (salafistes, wahhabites, fréristes, etc.) demeure une constante en dépit de ses ressacs en Syrie, en Egypte, en Irak et au Sinkiang, où le nationalisme militaire arabe a réagi comme il se devait de réagir et où le pouvoir chinois n’a pas été dupe.
Ce fondamentalisme peut toujours être réactivé, notamment pour mettre le feu aux banlieues et quartiers chauds des villes européennes, de Malmö à Barcelone et de Nantes à Berlin.
L’écologisme a atteint ses objectifs réels en Allemagne aujourd’hui puisque le pays, s’il ne rétablit pas, en des délais très rapides, son indépendance énergétique complète (avec le gaz russe et les combustibles nucléaires russes et kazakhs), risque l’implosion totale et définitive, entraînant tout le reste de l’Europe dans la catastrophe, en dépit du fait que cela réjouira certains souverainistes à Paris ou à Varsovie.
L’exploitation des migrations forcées, suite à des guerres déclenchées par les Etats-Unis, a connu une ampleur démesurée depuis l’affaire des boat people qui avait réconcilié, comme par hasard, le libéral Raymond Aron et le pitre existentialiste Jean-Paul Sartre, avec la bénédiction d’André Glucksmann (une mise en scène médiatique ?). Avec Merkel, cette dérive atteindra son paroxysme à partir de 2015, non seulement en Allemagne mais dans toute l’Europe. Le pouvoir néolibéral trouve dans ce flux humain hétéroclite de la main-d’œuvre bon marché pour les « boulots de merde », les bullshit jobs, et pour enclencher un processus de diminution générale des salaires réels.
Les écologistes, se parant de toutes les vertus morales, appuient le phénomène, détruisant cette fois non plus l’industrie mais l’ensemble du tissu social et faisant du même coup imploser les structures de la sécurité sociale (qui avaient été exemplaires en Allemagne), ce qui n’est pas pour déplaire aux néolibéraux.
Une analyse « politico-scientifique » de notre réalité politique actuelle postule donc de connaître, de vulgariser et de diffuser une généalogie des nuisances idéologiques au pouvoir: de forger un récit alternatif, visant à ruiner le récit dominant, néolibéralo-écologico-immigrationniste, né en 1979 et expliquant certaines convergences comme, par exemple, le binôme jacassant et médiatisé formé par le thatchérien flamand Guy Verhofstadt et le festiviste permissif Daniel Cohn-Bendit, avatar du mai 68 parisien et ponte des Verts allemands et français.
Ce duo montre bien qu’il y a convergence entre néolibéralisme et écologisme, entre néolibéralisme et festivisme. Et que cette convergence n’est pas forcément récente mais est inscrite de longue date à l’ordre du jour, depuis la programmation initiale.
Le deuxième ouvrage à relire et à méditer est celui de Christophe Guilluy, intitulé No Society. Le titre de ce travail précis, très utile pour l’articulation de nos « bonnes oeuvres », est tiré d’une phrase lapidaire de Thatcher: « There is no society ». La Dame de fer entendait par là qu’il n’y avait que des « individus », appelés à se tirer d’affaire ou à crever s’ils n’y parvenaient pas. Mais au-delà de ce simple plaidoyer extrêmement succinct, en faveur d’un individualisme absolu, se profilait une volonté maniaque et féroce de déconstruire, détricoter et annihiler les ressorts de toutes les sociétés occidentales d’abord, de toutes les sociétés de la planète ensuite.
L’horreur est quasi parachevée de nos jours : Macron, bombardé du titre de « Thatcher français », réalise le vœu de la Dame de fer, moins d’une dizaine d’années après son passage de vie à trépas. Ce parachèvement macronien s’accompagne d’une « radicalité sociétale » inouïe, que Thatcher ne pouvait pas articuler en tant que cheffesse d’un parti dit « conservateur ». Les délires sociétaux et gendéristes délitent les sociétés avec davantage d’efficacité que les discours de l’ex-première ministre britannique.
L’utopisme d’aujourd’hui a refoulé toute analyse (scientifique), à la différence que cet utopisme-là ne se dit plus « socialiste » mais découle d’un cocktail où se mêlent néolibéralisme, écologisme diffus, gendérisme, festivisme, postmodernisme, etc. Pour Guilluy, c’est le monde d’en haut, celui des élites (néolibérales en l’occurrence), qui a abandonné l’idée aristotélicienne, classique, hellénique et romaine de « Bien commun », plongeant les pays de l’américanosphère, y compris les Etats-Unis, dans un chaos où tout est perçu comme relatif, transformable à souhait en dépit du donné naturel et où tous les acquis de civilisation sont dénoncés comme contraires à un moralisme sans limites. Il n’y a pas seulement « dissociété » (Marcel Decorte), il y a « a-société » (« There is no society »). Avec Thatcher, ce fut tout le tissu social, toutes les communities, de la classe ouvrière britannique qui implosa et disparut.
Les ravages ne se limitent plus à la seule classe ouvrière du monde industriel né au 19ème siècle. Ils s’étendent désormais à toutes les catégories sociales que l’on range habituellement sous l’appellation vague de « classe moyenne » : le recul est palpable partout. Rien de bien précis, en matière de contestation et de rejet de ce fatras destructeur, ne s’annonce cependant à l’horizon : Guilluy est toutefois optimiste et imagine qu’un soft power des classes populaires finira par contraindre les « classes d’en haut », le « monde d’en haut », comme il les désigne, à accepter les desiderata du peuple ou à disparaître. Il est évident que cela ne se fera pas facilement. Et que la vigilance métapolitique et politique demeure de mise, plus que jamais.
Le délitement de nos sociétés progresse donc partout. Le premier acte révolutionnaire, pour ne pas rester au stade des simples révoltes, est de déconstruire systématiquement les narratifs de l’hegemon et de son soft power, et de combattre sans merci par textes, discours et vidéos les idées véhiculées par les suppôts intérieurs de l’hegemon qui entretiennent les symptômes et les maux du déclin.
Une analyse claire de la situation macro-économique, en laquelle se débat l’UE aujourd’hui, est nécessaire pour déployer dans la plus évidente des concrétudes un discours challengeur : le puissant complexe soft-powerien qui a fusionné écologisme, néolibéralisme, festivisme et gendérisme (j’en passe et des meilleurs) a plongé nos pays dans une dangereuse précarité: l’énergie bon marché a disparu, ce qui correspond à la volonté bien arrêtée de l’hegemon de couler ses alliés qui sont ses principaux concurrents et cette énergie bon marché n’est pas seulement le gaz russe mais aussi les combustibles nucléaires kazakhs et russes.
Les Verts allemands, avec Annalena Baerbock et Robert Habeck, appuient les positions américaines, ruinant à l’avance le pays pour de nombreuses décennies: ces faits ont une histoire, celle du déploiement de ces nuisances idéologiques dans nos sociétés depuis plus de quatre décennies, si bien que nous vivons actuellement sous un régime « anarcho-tyrannique »: Hegel voyait la tyrannie comme « thèse » et l’anarchie comme « antithèse », auxquelles il fallait opposer une synthèse reposant sur la justice (par exemple le justicialisme des Argentins de Péron) et la « liberté ordonnée » (l’ordo-libéralisme allemand opposé au libéralisme outrancier des écoles anglo-saxonnes). Aujourd’hui, la situation est différente : la tyrannie et l’anarchie ont fait cause commune contre la « synthèse » d’ordre et de justice en gestation, cette gestation qu’appelle Guilluy de ses vœux, qu’il croit déceler dans les soubresauts que connait la société française contemporaine. Il faut parler de ces sujets. Inlassablement. Ceux qui ne le font pas, ou pas assez, ou vaticinent sur des sujets sans importance, sont ce que Hegel appelait de « belles âmes ». La « belle âme » a peur, non seulement de s’engager, mais aussi de dire les choses sans détours. Elle se caractérise par une « faiblesse face au réel ».
Le résultat du travail de généalogie de la gabegie qui nous a conduit à l’anarcho-tyrannie actuelle permet de repérer nos ennemis et les agents d’influence de l’hegemon (Verts, Young Global Leaders, ONG stipendiées par Soros, etc.). L’ennemi est ainsi désigné, comme le préconisaient Carl Schmitt et Julien Freund. A nous de forger et de répandre un vocabulaire dépréciatif et dénigrant pour le dépeindre, qu’il s’agira de marteler sans relâche. Dans ce cadre offensif, l’ennemi qui me nie et veut ma disparition est bien présent, contrairement aux cénacles de « belles âmes » qui veulent « dialoguer » ou « débattre » avec tous et n’importe qui pour faire dans le n’importe-quoi qui ne débouchera que sur le rien.
Les bases doctrinales, tirées d’Aristote, des traditions romaines (tacitistes disent les penseurs espagnols), de la révolution conservatrice, de Carl Schmitt, des écoles italiennes (Pareto, Mosca), des non-conformistes des années 30, doivent être affinées, rendues limpides, pour préparer, chaque jour que les dieux font, les coups de bélier qui renverseront l’anarcho-tyrannie. En marge de cette offensive, qui nous distinguent des « belles âmes » végétatives et vaticinantes, il s’agit de proposer un renouveau politique équilibré et alternatif, reposant sur l’idéal grec voire sur les idéaux oubliés, énoncés dans La Citadelle d’Antoine de Saint-Exupéry.
Les propositions de renouveau politique doivent respecter les structures de la société, héritées de l’histoire, développer, à rebours du « There is no society » de Thatcher un idéal communautaire à la fois naturel, rural et traditionnel en dehors des métropoles (p. ex. dans la France périphérique selon Guilluy) et urbain, syndical, professionnel dans les villes et les centres industriels, étant donné que la troisième fonction des sociétés traditionnelles s’est considérablement amplifiée et diversifiée passant des quarante métiers du Bruxelles d’Ancien régime à l’infinité des métiers et fonctions productives actuelles, métiers et fonctions qui ont un impact sur la solidification de la Cité (comme le percevaient et Clausewitz et Saint-Exupéry). Les modèles argentins, théorisés à l’ère du péronisme, notamment par Jacques de Mahieu (qui ne s’est pas simplement occupé de très hypothétiques Scandinaves égarés sur le continent américain) poursuivis avec opiniâtreté et acribie par notre ami le Prof. Alberto Buela, méritent le détour en ce domaine et nous y reviendrons.
Ces modèles argentins et la tradition aristotélicienne (Yvan Blot !) postulent une organisation socio-économique efficace à l’instar de ce que réclamait le Tat Kreis allemand sous la République de Weimar et dont les avatars ont gardé toute leur pertinence au moment du miracle économique des années 60. Ce sont là des modèles qui sont en prise sur le réel et non en marge de la société, auquel cas nous aurions affaire à un « communautarisme utopique », parallèle au « communautarisme multiculturel » de l’idéologie dominante, un « communautarisme utopique » qui mériterait de notre part autant de sarcasmes que Marx et Engels en adressaient au « socialisme utopique ».
Le déploiement d’un tel combat métapolitique et la volonté de redonner à nos peuples un « idéal communautaire » se heurtent toutefois à des handicaps qui n’existaient pas auparavant ou qui existaient mais dans une moindre mesure. Nos sociétés sont de fait bien plus disloquées que ne l’était le monde ouvrier du temps de Marx. Effet du « There is no society » dénoncé par Guilluy. L’absence depuis plus de trente ans du service militaire, apprentissage du vivre-ensemble inter-classes, et la disparition progressive du scoutisme à grande échelle, a abimé la gent masculine, l’a déboussolée et l’a rendue incapable d’organiser une révolte pour ne pas parler de révolution: il suffit de voir l’attitude des manifestants face aux forces du désordre macronien en France et celle des Serbes du Kosovo face aux soldats italiens et hongrois de l’OTAN, début juin 2023. Nous vivons, nous dit Eric Sadin, à l’ère de l’individu-tyran : cet être sans substantialité qui agence, trie, change les faits, auxquels il se heurte, et ses modes de vie au gré de ses humeurs et de ses contrariétés. De telles personnalités sont versatiles, incapables de constance et de durée, créatures faites pour vivre dans la « post-vérité ».
La société actuelle est marquée par un mauvais usage des réseaux sociaux: nos contemporains, même jeunes, restent chez eux, devant leurs écrans, alors que cette attitude est à peine bonne pour les vieux comme moi. L’attitude ancienne d’aller au bistrot pour taper la carte, vider des chopes mais aussi commenter l’actualité sociale, économique et politique était plus constructive. Mais il faut vivre selon son temps. Préparer la révolution, c’est maximiser l’usage que l’on peut faire des techniques en place, même si elles nous font horreur et même si on constate qu’elles assèchent d’essentielles vertus (au sens romain du terme). Telle est d’ailleurs la leçon d’Ernst Jünger dans les Orages d’acier, dans ses réflexions sur la technicisation de la guerre et dans Le Travailleur. Les techniques informatiques, les autoroutes de l’information tant vantées à la fin des années 90, nous permettent, pour le moment, de diffuser une idéologie alternative en opposition radicale à l’idéologie dominante et au politiquement correct, en fait, de remplacer la presse aux ordres financée par le tout-économique.
L’honnête homme sceptique (complotiste ?), qui se cultivait jadis en lisant la presse de son choix, chaque jour, et la commentait avec ses amis, doit se muer en un honnête homme sceptique-complotiste de l’ère post-véridique qui se doit d’ingurgiter au moins quatre articles alternatifs par jour, selon ses centres d’intérêt et de les partager selon les divers modes offerts sur la grande toile. Il faut bel et bien partager et non pas cliquer « J’aime » comme l’immense majorité des zombis postmodernes. Le partage communautaire doit parier sur la viralité, amorce d’un pôle de rétivité qui transformera le sentiment de révolte, les révoltes, en courant prérévolutionnaire, antichambre d’une révolution qui laissera en plan les belles âmes, éliminera l’ennemi (en toutes ses variantes installées en nos sociétés depuis l’année fatidique de 1979). Cette révolution n’aura plus rien d’utopique.
Robert Steuckers, Forest-Flotzenberg, juin 2023.
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La mort de Nasrallah marque la montée apocalyptique d'Israël
Alexandre Douguine
La mort confirmée du chef du Hezbollah, le cheikh Sayyed Hassan Nasrallah, porte un coup colossal à toute la structure de l'Axe de la Résistance.
Le terme « Résistance » est utilisé pour désigner les forces les plus radicalement anti-israéliennes du Moyen-Orient. Il s'agit principalement des Houthis yéménites (le mouvement Ansar Allah, qui contrôle le nord du Yémen), des forces syriennes dirigées par Bachar el-Assad, du mouvement palestinien dans son ensemble (principalement le Hamas) et des forces les plus radicales, principalement chiites, en Irak.
L'Axe de la résistance s'est développé sous l'influence prépondérante de la République islamique d'Iran, qui en était le principal pilier. Feu Hassan Nasrallah, en tant que chef du Hezbollah, représentait l'avant-garde de la résistance anti-israélienne pour l'ensemble du monde islamique (principalement chiite). Par conséquent, les coups portés par Israël au Hezbollah ces dernières semaines, qui ont fini par tuer son chef, représentent une frappe puissante contre l'ensemble de l'axe de la résistance.
Si l'on tient compte de l'étrange accident d'hélicoptère relativement récent qui a entraîné la mort du président iranien Ebrahim Raisi, qui soutenait activement l'axe de la résistance, le tableau de l'attaque d'Israël contre ses adversaires régionaux apparaît véritablement épique.
Israël, grâce au soutien de l'Occident collectif et à l'utilisation de ses derniers outils technologiques (il a été et reste un pionnier dans le domaine des technologies numériques), opère de manière très efficace, précise et cohérente. Et il est très difficile d'imaginer comment on pourrait répondre à cela, surtout si l'on considère que de nombreuses personnes de divers pays, qui sont à la pointe des processus de haute technologie, peuvent à tout moment devenir des citoyens israéliens et, avec leurs codes et leurs technologies, se rendre en Israël.
En d'autres termes, Israël s'appuie sur un vaste réseau de partisans, des personnes qui partagent les principes du sionisme politique et religieux dans tous les pays du monde. Cela confère à Israël un avantage majeur en tant que structure en réseau, et pas seulement en tant qu'État.
C'est précisément cette structure sioniste qui a soumis la population de Gaza à un génocide de masse. Et maintenant, elle a mené une attaque terroriste similaire au Liban, provoquant la mort du chef du Hezbollah, le leader spirituel, politique et charismatique de l'avant-garde chiite de l'Axe de la résistance.
Permettez-moi de vous rappeler qu'auparavant, en janvier 2020, le général iranien Qasem Soleimani, également l'un des chefs de l'axe de la résistance, avait été éliminé de la même manière. Mais l'assassinat du cheikh Sayyed Hassan Nasrallah, que les chiites du monde entier considèrent désormais comme un martyr et un shahid, est un événement sans précédent.
En agissant de la sorte, Israël se fixe pour objectif de créer un grand État. Il le fait en prévision de la venue et de l'intronisation du Messie, qui soumettra tous les pays et tous les peuples du monde à Israël (dans la conception chrétienne et musulmane, ce personnage est le faux messie, l'Antéchrist ou le Dajjal). On peut imaginer ce qui se passe actuellement dans l'esprit des sionistes d'extrême droite qui constatent leurs succès. Ils ne peuvent qu'interpréter cela comme la proximité du Messie, et les actions actuelles du gouvernement israélien d'extrême droite, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, sont perçues comme préparant le terrain pour son règne.
À ce jour, pratiquement tous les obstacles à la destruction de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem ont été levés. Dans un avenir très proche, les forces d'extrême droite israéliennes, portées par leur humeur triomphante, pourraient passer à l'acte, après quoi elles entameront la construction du troisième temple sur le mont du Temple à Jérusalem. L'Occident collectif soutient tout cela, autorisant l'extermination massive des innocents qui se dressent sur le chemin du « Grand Israël ». Il s'agit notamment de les attaquer par tous les moyens techniques.
Il s'agit d'une affaire sérieuse. Il ne s'agit plus seulement d'une guerre au Moyen-Orient. C'est l'existence même de l'Axe de la Résistance qui est remise en cause. Les dirigeants du monde chiite sont déconcertés, mais les sunnites le sont encore plus et ne peuvent rester silencieux sur ce qui s'est passé.
D'une part, les sunnites ne peuvent pas se ranger du côté d'Israël, car cela reviendrait à trahir complètement les notions les plus élémentaires de solidarité islamique. D'autre part, l'efficacité militaire et la dureté de la politique sioniste d'extrême droite d'Israël les placent dans une position extrêmement difficile, car la manière de contrer Israël n'est pas claire. D'autant plus que les missiles israéliens peuvent frapper où ils veulent, tandis que les missiles et les drones des adversaires de l'Etat hébreu sont efficacement interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome (Dôme de Fer) aux frontières d'Israël.
Il est possible qu'Israël poursuive par une invasion terrestre du Liban et au-delà, dans le but de créer un « Grand Israël » d'un océan à l'autre. Aussi utopiques ou extrémistes que puissent paraître les projets de Netanyahou et de ses ministres situés encore plus à droite de l'échiquier politique, tels Smotrich et Ben-Gvir, ils sont en train de se réaliser sous nos yeux.
Seule une force comparable en termes d'effectifs, d'équipements et de moyens peut être en mesure de faire face à une telle situation si, en plus, elle est déterminée à violer toutes les lois et règles possibles et à franchir toutes les lignes rouges. Seule une telle force pour affronter un tel ennemi de fer. Et nous découvrirons bientôt si une telle force existe réellement.
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Actualité de Corneille
Le théâtre de Corneille en saisit merveilleusement l’esprit, la morale héroïque. Homme de paradoxe, bourgeois, avocat sans état d’âme, bon gestionnaire, bon père de famille, sans éclat autre que ses pièces, mais terriblement susceptible, glorieux, défiant ses ennemis, refusant de coucher le Cid devant le terrible Richelieu et ses laquais de l’Académie, fulminant jusqu’à 78 ans contre l’abaissement de la cour, loyal quand bien même, fidèle à la royauté jusqu’au bout de la plume, mais détestant les tyrans, sans doute bon chrétien, traducteur en vers admirables de L’imitation de Jésus-Christ…, Corneille fut le créateur du théâtre le plus anti-chrétien du répertoire français et européen (1), le concepteur le plus éclatant d’un univers féroce, archaïque, de rapaces fiers et « superbes », dont l’honneur était la traduction de la plus extrême fidélité aux ancêtres, à la race, à la gens (famille large, lignée, sang, d’où « gentilhomme » et « généreux » [2]), au rang (le premier).
Ainsi en va-t-il souvent dans ce théâtre (qui est ostentation, panache, bravade peut-être – Matamore n’est jamais loin de Rodrigue) dit « baroque » (mais que signifie ce terme ? la beauté baroque est tout simplement l’expansion spectaculaire de la geste héroïque, déjà elle-même mise en spectacle du geste). Voyez Shakespeare. Mais le génie élisabéthain est pessimiste, il croit trop dans l’étoile qui guide ses héros dans une course éperdue vers le « château de l’araignée ». Le héros cornélien, par une volonté qui dépasse dans l’exaltation la vertu cartésienne, trop équilibrée et bien-pensante, ainsi que la conciliation improbable (dans une anthropologie chrétienne) que ménageait l’entreprise dévote, à la suite de François de Sales, entre une nature pécheresse et une surnature divine, aboutit à la consécration du moi dans l’absolu de la liberté, dans le sentiment aigu d’une supériorité radicale. Il se veut Maître de l’affectivité féminine trop niveleuse et trop attachée à la vie (3), dont le sacrifice est le signe, la preuve, la source d’une appartenance à l’univers des cimes, où l’air se raréfie, à la limite extrême de la souffrance et de la respiration, mais sommet d’où l’on peut appréhender l’immensité des plaines grouillantes d’humains, et où le regard se fait soudain aussi savant et initié que celui des dieux. Il devient tot el, comme dit Chrétien de Troyes dans La Quête du Graal, c’est-à-dire tout autre. Nul ne peut comprendre que celui qui a fait l’ascension. Le moi est condamné à la solitude, mais reçoit la Beauté en récompense (4), ou plutôt la Joie, qu’il ne faut pas confondre avec l’épanchement de la volupté, et qui rappelle plutôt le joy des troubadours, cette ivresse qu’inspire le vol de la grive, si bien chantée par Bernard de Ventadour (Quan vey la lauzeta mover / De joy sas alas …).
Un duel désespéré avec un siècle moraliste
Un théâtre intempestif
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La guerre astrale
par Jara Carell
Source: https://motpol.nu/jara-carell/2024/09/28/astral-war/
"Depuis le début des temps, la lumière s'est battue contre les ténèbres". C'est ainsi que commence le cri de guerre des guerriers astraux. Le livre que nous lisons s'intitule Astral War (Guerre astrale) et a été écrit par Lennart Svensson. Il a été publié par l'éditeur australien Manticore Press, en 2023, et a été rédigé en anglais.
Svensson, l'un des elfes du nationalisme suédois, a un solide CV qui comprend une douzaine de titres de livres, dont le classique Heliopolis (2009), un roman d'idées sur une société future construite sur les ruines d'une église et dont le centralité philosophique se situe entre la technologie et la spiritualité; le best-seller Ett rike utan like (2017), un ouvrage puissant qui passe en revue l'histoire suédoise; Stellar Storm (2024), un roman de science-fiction aux accents d'exploration faustienne, de vision futuriste et d'héroïsme classique.
Mais si vous demandez à Svensson (photo) lui-même, il n'est rien de moins qu'un dieu (avec un petit g au service du grand G). Cela va tout à fait dans le sens de ce que je considère comme une excellente position, qui donne la priorité à des valeurs plus importantes telles que la beauté, l'éthique et la justice. Personnellement, je ne suis pas non plus très enclin à transcender toutes les barrières humaines et je porte moi-même un stigmate transcendantal.
La guerre astrale
Ce n'est pas seulement de la famine physique que l'on peut mourir. On peut aussi mourir de faim spirituelle. Il semble qu'il y ait des forces merveilleuses qui imprègnent, ou tentent d'imprégner, chaque type d'atome, du monde le plus élevé au monde le plus bas, et elles ne se nourrissent de rien d'autre que de l'âme. Si le terme "âme" a ici la même signification que ce que les Grecs anciens appelaient la psyché (ψυχή), cela signifie que nous avons affaire à des vampires psychiques.
Ce que nous voyons dans notre culture aujourd'hui, en Occident mais aussi dans le monde entier, dit Svensson, c'est qu'une sorte de « guerre invisible » fait rage. On peut l'appeler guerre de propagande, guerre de l'information, guerre de la culture, guerre des fréquences. On peut aussi l'appeler guerre astrale, car votre corps astral (votre « âme ») est dans la ligne de mire. Qu'en est-il de l'appellation « guerre astrale »? On pourrait dire: la guerre astrale concerne votre corps astral. Votre âme. Votre âme est le champ de bataille. Comme au billard où le but est de mettre la boule dans le bon panier, la guerre astrale consiste à se libérer des forces destructrices à l'oeuvre dans la guerre astrale et à gagner.
La guerre astrale, c'est la façon dont vous réagissez au monde qui vous entoure, aux nouvelles, à tout ce qui vous entoure. Il s'agit de n'être pas soumis à la manipulation, à la manipulation émotionnelle, et d'y voir clair. C'est la région des « opérations psychologiques » et de la « guerre de quatrième génération », c'est-à-dire le mode dans lequel les actions de combat réelles sont subordonnées. Elles deviendront plutôt la base de la propagande, des points de vue et de la « pirouette ».
Le livre regorge d'idées utiles. Il contient des chapitres sur le surhomme. Sur le holisme. Et sur le rôle de l'art dans ce domaine. Et sur «od, ka, chi, prâna». La guerre astrale est un concept holistique, le contraire étant le réductionnisme. Svensson l'explique sur la première page du cinquième chapitre, intitulé "Holisme". Une partie de la terminologie est basée sur la philosophie de la vie de Svensson, qu'il appelle l'actionnisme. L'actionnisme possède un appareil conceptuel véritablement durable pour le nouveau millénaire (même s'il s'agit d'un appareil faustien ou traditionaliste, ou les deux). Que diriez-vous des expressions suivantes: « Le repos dans l'action », « L'action comme définition de l'être », ou « Le mouvement comme état d'esprit »? Si vous les aimez, alors Astral War est l'ouvrage que vous recherchez. Ces vocables en définissent le style. Et avec plusieurs passages constitués de phrases répétitives, la lecture semble méditative, comme un long mantra. C'est bien du Svensson. La douce harmonie d'un récit limpide. On la trouve sur les champs de bataille. Sur les centres nodaux de la culture. Elle résonne dans la guerre. Tout ce que Svensson a envie d'écrire, c'est AUM (longue inspiration, méditative: aa-uuu-mm). En plus de cela, nous avons droit à un riche registre de lieux et de personnages mythiques. Nous nous rendons au Vril, à Héliopolis et dans les Borderlands, et nous rencontrons Héraclite, Nietzsche, Steiner et Tesla.
Que vous soyez un adepte de la tabula rasa de Locke, remplissant un entrepôt mental de nouvelles ressources, ou un évolien doté à la fois d'une mémoire spirituelle et de qualités héritées d'un monde métaphysique d'idées qui, après les ravages exercés par une nuée d'agents de la guerre de l'information, peut avoir besoin d'une saignée, Astral War a beaucoup à vous offrir.
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L’annonce du nommé Jeudi de Chesterton
Nicolas Bonnal
On lit et on relit Chesterton, et son génial Le nommé jeudi, publié en 1908, lisible sur Wikisource.org, ouvrage précis-moderne-prophétique-scientifique qui décrivit comme personne la situation que nous vivons, que nos anti-conspirateurs dénoncent :
« Vous partagez cette illusion idiote que le triomphe de l’anarchie, s’il s’accomplit, sera l’œuvre des pauvres. Pourquoi ? Les pauvres ont été, parfois, des rebelles; des anarchistes, jamais. Ils sont plus intéressés que personne à l’existence d’un gouvernement régulier quelconque. Le sort du pauvre se confond avec le sort du pays. Le sort du riche n’y est pas lié. Le riche n’a qu’à monter sur son yacht et à se faire conduire dans la Nouvelle-Guinée. Les pauvres ont protesté parfois, quand on les gouvernait mal. Les riches ont toujours protesté contre le gouvernement, quel qu’il fût. Les aristocrates furent toujours des anarchistes; les guerres féodales en témoignent. »
C’est qu’en effet les oligarques n’aiment guère obéir.
Dans son roman à clé sur la montée du communisme et de la mondialisation (tous aux mains d’une clique de banquiers), Chesterton, qui avait été révolté par la guerre des boers liée au diamant (Barnato, Rothschild, Cecil Rhodes et sa périlleuse Table Ronde), ajoute :
« Nous ne sommes pas des bouffons; nous sommes des hommes qui luttons dans des conditions désespérées contre une vaste conspiration. Une société secrète d’anarchistes nous poursuit comme des lapins. Il ne s’agit pas de ces pauvres fous qui, poussés par la philosophie allemande ou par la faim, jettent de temps en temps une bombe; il s’agit d’une riche, fanatique et puissante Église: l’Église du Pessimisme occidental, qui s’est proposé comme une tâche sacrée la destruction de l’humanité comme d’une vermine».
Chesterton ajoute avec humour et fantaisie cette allusion à Cecil Rhodes et à la Table ronde – dont reparlera Carroll Quigley dans ses classiques:
« Voici son application à ces circonstances: la plupart des lieutenants de Dimanche sont des millionnaires qui ont fait leur fortune en Afrique du Sud ou en Amérique. C’est ce qui lui a permis de mettre la main sur tous les moyens de communication, et c’est pourquoi les quatre derniers champions de la police anti-anarchiste fuient dans les bois, comme des lièvres. »
Et comme aujourd’hui on accuse le mondialisme des maîtres du réseau (Google, Amazon, Facebook, Apple, GAFA, etc.), Chesterton dénonce les maîtres du rail et du télégraphe :
« Mais permettez-moi de vous faire observer que la force de cette racaille est proportionnée à la nôtre et que nous ne sommes pas grand-chose, mon ami, dans l’univers soumis à Dimanche. Il s’est personnellement assuré de toutes les lignes télégraphiques, de tous les câbles. Quant à l’exécution des membres du Conseil suprême, ce n’est rien pour lui, ce n’est qu’une carte postale à mettre à la poste, et le secrétaire suffit à cette bagatelle. »
Bibliographie:
Gilbert Keith Chesterton – Un nommé jeudi (wikisource)
Nicolas Bonnal – Littérature et conspiration (Amazon.fr, Dualpha.com)
20:43 Publié dans Littérature, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilbert keith chesterton, g. k. chesterton, lettres, lettres anglaises, littérature, littérature anglaise, nicolas bonnal | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Baptiste Rappin: le grand penseur hypercritique de la "philosophie du management", de la cybernétique et de la théologie expérimentale
Par François Mannaz
Monsieur Rappin est un penseur capîtal. Cet universitaire messin enseigne, pense et publie des essais de première portance.
Ce Maître de Conférences à l’Université de Lorraine s’est spécialisé dans le management, l’organisation, la régulation. Au fil de ses livres et articles en nombre, se profilent un fin analyste du régime de « l’exception permanente « et le contempteur de la « théologie« qui y préside . Son axe gravitationnel va du coaching aux sciences de gestion et culmine dans la cybernétique . Notre homme investigue les surplombs métaphysiques de la technique . Ce qui l’amènera à questionner » la stratégie de la déconstruction » et à devenir le champion de « l’histoire totale de la forme théologique » (le compliment émane de son Maître Jean-François Mattei). Ce jeune penseur est fin connaisseur de la Trinité infernale de la théo – techno – théocratie qui golémise la planète: Organisation- Information- Management. C’est dire assez qu’il occupe la chaire de ce » lieu mythologique où ça sait absolument « (scripsit son second Maître Pierre Legendre) .
La cybernétique ou le pouvoir direct de la théologie
Il faut partir de l’idée que la technique est tout sauf neutre. Elle est un dispositif qui frappe l’hominidité de toute sa rigueur: il en va de gérer les ressources humaines ! De la sorte, les managers sont les nouveaux théologiens.
L’immense mérite de Baptiste Rappin consiste à penser la translation du théologique dans le technique, le technologique, la cybernétique. Le mouvement théologique a deux obsessions en effet : le contrôle de la planète , de ses peuples, de leurs ressources (oiko-nomia comme oiko-orcétique) d’une part, prévenir tout basculement dans la sagesse primordiale des peuples premiers du Nord (diffamés comme "ante-christiques, préadamites, mégalithiques"). Pareil plan réclame de piloter la fraude et de façonner un monde fantasmatique. Ce sera l’affaire de la cybernétique (du grec kybernêtikéin, gouverner, diriger, piloter). Cybernétiser, c’est informer; informer, c’est propagandiser le récit théologique cybernétiquement.
Car la théologie entend élaborer le réel, le figurer, le configurer à l’image et à la ressemblance de la théo-rie théologique. Il lui importe de commander aux âmes , aux consciences , au mental des subjectivités à objectiver. Puis de conduire les conduites au culte auto référentiel de la prophétie auto réalisatrice dûment algorithmée au dressage confessionnel. De droit, la théologie canonise et entend reformuler le cadre cognitif des peuples, reconstruire la réalité et formater la détermination des masses à l’identité golémique. Le management sera précisément en charge de faire accéder toutes les exactions à la "condition de possibilité ontologique". Le projet théologique de s’inscrire en sous-jacence au fond, fractale et tautiste. Tout se managérise: les partis (à la politicoclastie), la triche, le terrorisme, le coaching, le droit, l’industrie, la soumission,... (Rappin écrit sur tout cela).
De la sorte la théologie devient le management du rendre toute réminiscence impossible et "le tout est théologique obligatoire". Elle se métaphycise en pataphysique de l’exception, régime d’exception, qui se voudraient permanents. Or Rappin attire notre attention sur le fait que l’organisation du monde , parce que « scalaire », ne saurait structurer que "l’intervalle", l’interrègne , "le temps étiré entre un début et un terme", soit les deux bouts d’un récit processuel dont l’obsolescence est programmée. Il s’agit donc de performatiser la créance théologique contre le monde en miraculisant le « Bien » et en criminalisant le « Mal » , durant le temps du tempo au temps. Ce faisant, la théologie se passe du religieux ; la cybernétique suffit à cadenasser les peuples à la structure théologique du management sécularisé, laquelle lui confère existence objective. Au besoin, il est fait savoir qu’il conviendrait de retoquer la « Création ».
Telle est la matière des ouvrages intitulés : « Au fondement du Management. Théologie de l’Organisation » volume 1 (2014) ; »Heidegger et la question du Management. Cybernétique, Information et Organisation à l’époque de la planétarisation »(2015) ; « Au régal du management. Le banquet des simulacres « (2017) ; « De l’exception permanente Théologie de l’Organisation » volume 2 (2018) ; « Abécédaire de la déconstruction » (2021) ; ou « Les origines cybernétiques du management contemporain » (2022) .
Après avoir démasqué l’entreprise d’ "effroi catastrocénique", RAPPIN aura entendu identifier les fêlures, les ruptures et vices du régime de l’exception- exception. Tel est l’objet de son récent travail intitulé « Anachronismes. Éléments pour une philosophie de l’Intempestivité » (2024).
Les ratés de la cybernétique
Notre homme sait pour l’avoir vérifié que toute idée moderne est idée fausse, parce que la théologie qui y préside est sciemment fausse. Quoique fixée à la chute, à la catastrophe, à la déchéance, l’entreprise est vendue comme « Progrès » ; la réalisation ose primer la réalité; le réalisé vaudrait seul réel. Aussi Rappin peut-il décocher son regard clinique pour diagnostiquer par le menu ce qui cloche, pourquoi cela cloche et pourquoi cela est ingéniérisé pour devoir clocher.
Baptiste Rappin de se jouer des caresses du varan de Komodo et d’isoler la causalité magique de la malfaisance. Il propose au lecteur "huit antagonismes radicaux", "huit contresens historiques" au sens unique, huit obstacles incontournables de « désajustement» , de «directions contraires» et de re-configuration au devenir. C’est dire le talent de l’auteur qui manie avec dextérité l’épée de l’hétérotélie contre "l’effroyable cybercléricature théo-pulatrice".
Le constat de départ est triple: "le cosmos n’est plus; la dévastation a déjà eu lieu; la catastrophe est devenue condition"!
En clair, le truc théologique est à requalifier en schème de mise en chute, de destitution, d’inversion.
Aussi Rappin offre-t-il de se placer « sous la bannière de l’anachronisme » et de foncer au « contresens historique « . C’est façon pour lui d’inviter à s’insurger contre l’anti-système , tendre vers l’hyper- Source du Holzweg heideggerien du recours à l’origine des origines, et à faire le sur-saut quantique et qualitatique dans l’excellence, le beau, le chtonique, l’auto-nomie,...
Examinons ces huit "stations hétérotopiques" de sortie du drame du «temps»:
Pour une philosophie de l'intempestivité
La pertinence du propos est entière. La physique quantique de le conforter qui dézingue le temps en illusion, récuse le déterminisme, réfute la causalité; propulse le réel historique à la quadridimensionnalité; chiffre l’espace non plus au linéaire mais au sphérique.
Baptiste Rappin nous offre de penser le "sursaut de l’après frayeur", l’anti-catastrophe, l’anti-chute. Il nous invite à nous dresser contre la marche forcée de l’histoire qui n’est point nôtre, à inventer le katechon contre le katechon, à retourner le retournement. Il est déconstructeur de la déconstruction. Il pense et respire la Sophia primordialis et combat la misosophie. Il fait de la "philosophie de l’intempestivité" une… technique hétérodoxe du contre-courant, du contre-temps, de la contre-puissance. Elle signe le bannissement de l’oeuvre cybernée en temps théologique et advenue de l’espace au topos du toujours-là.
C’est un grand livre. Il fera autorité.
Lisons-le.
François Mannaz.
19:39 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baptiste rappin, philosophie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Chine et le Brésil pour un plan de paix en Ukraine
Luca Bagatin
Source: https://electomagazine.it/cina-e-brasile-per-un-piano-di-pace-in-ucraina/
Depuis mai dernier, les pays socialistes, la Chine de Xi Jinping et le Brésil de Lula, ont promu un plan de paix dans le conflit russo-ukrainien.
Un plan de paix qui a été relancé ces derniers jours, soutenu par pas moins de 110 pays, et qui a également reçu récemment les éloges du gouvernement suisse.
Un plan qui comporte six points, à savoir:
1. Les deux parties appellent toutes les parties concernées à respecter trois principes de désescalade de la situation, à savoir : pas d'extension du champ de bataille, pas d'escalade des combats et pas de provocation de la part de l'une ou l'autre des parties.
2. Les deux parties estiment que le dialogue et la négociation sont les seules solutions viables à la crise ukrainienne. Toutes les parties devraient créer les conditions nécessaires à la reprise d'un dialogue direct et favoriser la désescalade de la situation jusqu'à l'obtention d'un cessez-le-feu global. La Chine et le Brésil sont favorables à une conférence de paix internationale organisée à un moment opportun et reconnue par la Russie et l'Ukraine, avec une participation égale de toutes les parties et une discussion équitable de tous les plans de paix.
3. Des efforts sont nécessaires pour accroître l'aide humanitaire aux régions touchées et prévenir une crise humanitaire de grande ampleur. Les attaques contre les civils ou les installations civiles doivent être évitées et les civils, y compris les femmes et les enfants, ainsi que les prisonniers de guerre, doivent être protégés. Les deux parties soutiennent l'échange de prisonniers de guerre entre les parties dans le conflit.
4. L'utilisation d'armes de destruction massive, en particulier d'armes nucléaires et d'armes chimiques et biologiques, doit être combattue. Tous les efforts doivent être faits pour empêcher la prolifération nucléaire et éviter une crise nucléaire.
5. Les attaques contre les centrales nucléaires et autres installations nucléaires pacifiques doivent être contrées. Toutes les parties doivent respecter le droit international, y compris la Convention sur la sûreté nucléaire, et prévenir résolument les accidents nucléaires d'origine humaine.
6. La division du monde en groupes politiques ou économiques isolés doit être combattue. Les deux parties appellent à des efforts pour améliorer la coopération internationale en matière d'énergie, de monnaie, de finance, de commerce, de sécurité alimentaire et de sécurité des infrastructures critiques, y compris les oléoducs et les gazoducs, les câbles optiques sous-marins, les centrales électriques et énergétiques et les réseaux de fibres optiques, afin de protéger la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales.
Des positions extrêmement équilibrées, qu'un Occident responsable aurait très probablement adoptées à l'époque de la terrible guerre froide, mais qui semblent aujourd'hui avoir perdu la raison.
Après tout, comme je le rappelle souvent, il n'y a plus de dirigeants de la trempe de Mitterrand, Craxi, Papandreu, Gonzales. C'est-à-dire les leaders d'un euro-socialisme équilibré qui, depuis 1993, s'est perdu dans ce même Parti du socialisme européen qui, de « socialiste », n'a plus que le nom.
Sans parler de la disparition de l'équilibre de De Gaulle et d'Andreotti, qui n'étaient certes pas des socialistes, mais néanmoins des personnalités d'expérience et de profondeur, dans l'Occident autrefois démocratique.
Aujourd'hui, les fondamentalismes de toutes sortes semblent malheureusement progresser en Occident. Nous le constatons également avec la terrible progression de l'extrême droite en Europe, ce qui constitue un signal profondément négatif et correspond malheureusement à la période historique agitée que nous traversons actuellement.
Des compétences diplomatiques médiocres, une très faible connaissance de l'histoire et de la géopolitique, une volonté de laisser parler les armes. Aucun plan d'envergure pour gouverner l'économie et les phénomènes géopolitiques.
En outre, une classe dirigeante qui parle et agit par slogans et ne regarde pas les faits ne peut jamais aller nulle part.
Aux États-Unis même, entre Harris et Trump, nous ne voyons aucun débat dicté par la prévoyance et le bon sens, mais seulement l'idéologie des slogans pour s'approprier de nouveaux votes.
Voulons-nous la paix ou des climatiseurs ?
Nous voulons les climatiseurs du bon sens, de la diplomatie, de la prévoyance, qui éteindront le feu des guerres et du fondamentalisme et créeront des conditions gagnant-gagnant, en termes de socio-économie et de sécurité internationale.
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Le Moyen-Orient en flammes?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/medio-oriente-in-fiamme/
Abbas Nilforoushan était un général iranien. Un haut commandant des Qods, peut-être (le doute s'impose bien sûr) leur commandant en chef. Il s'agit en tout cas d'une personnalité de premier plan.
Il est mort au Liban. Tout comme le chef du Hezbollah, Nasrallah, qu'il soutenait et conseillait. Une nouvelle démonstration de la façon dont une action israélienne peut avoir d'énormes conséquences dans tout le Moyen-Orient. Et au-delà.
C'est pour exprimer cette inquiétude que Pékin a réagi. Les seigneurs de la Cité interdite rompent leur silence habituel. Ils qualifient d'extrêmement grave l'action - en réalité une véritable attaque aérienne systématique qui se poursuit - menée par Israël contre les chiites libanais. Une agression qui doit être stoppée immédiatement, selon Pékin. Qui, comme on le sait, entretient d'excellentes relations commerciales avec Téhéran. Notamment en ce qui concerne le pétrole et le gaz. Et qui voit avec une extrême inquiétude la tempête s'approcher dans le ciel iranien.
Car, à présent, l'intention du gouvernement Netanyahou est claire pour tout le monde. Il ne s'agit pas seulement d'éliminer le chef du Hezbollah, ce qui n'est déjà pas rien, mais de mettre en difficulté l'ensemble du système défensif/offensif iranien. En désarticulant et en mettant hors d'état de nuire tous les alliés du front chiite dirigé par l'Iran. Le mouvement libanais en est la cheville ouvrière.
Aujourd'hui, les frappes aériennes israéliennes obtiennent de nombreux résultats. Mais il n'est pas certain que ceux-ci soient définitifs et décisifs. D'autant que l'Iran semble déplacer ses unités spéciales au Liban. Pour renforcer les défenses du Hezbollah.
À ce stade, le dilemme du haut commandement israélien est de savoir s'il faut procéder à une offensive terrestre massive. Comme le suggère la convocation de nombreuses brigades de réservistes, immédiatement déployées à la frontière libanaise et en Cisjordanie. Car il est clair qu'une éventuelle offensive terrestre israélienne devrait également concerner les territoires palestiniens. Et pas seulement, voire pas tant que cela, ceux encore partiellement contrôlés par le Hamas dans la bande de Gaza.
Cependant, de nombreux responsables militaires à Tel Aviv, pour ne pas dire tous, semblent s'opposer à ce choix opérationnel. Ils craignent qu'un effort et un engagement excessifs soient nécessaires. Au point de mettre en péril la supériorité d'Israël.
Car la supériorité stratégique est une chose, avec le contrôle de l'espace aérien qui permet de frapper et de détruire les bases libanaises du Hezbollah. C'en est une autre que d'y entrer en force, et de se battre mètre par mètre.
Avec le risque de devoir affronter non seulement les milices du Hezbollah - considérées, par les commandements israéliens, comme les mieux armées et les mieux organisées de tout le monde arabe - mais aussi les troupes spéciales iraniennes. Envoyées en renfort.
Ce qui, évidemment, entraînerait une extension, probablement rapide, du front de guerre. Avec une implication directe et croissante de Téhéran.
C'est donc ce que souhaite le gouvernement Nethanyau, pour régler les comptes avec les Ayatollahs et marquer un point définitif en sa faveur. Les affaiblir et, éventuellement, les déstabiliser.
Mais c'est là que le bât blesse. Car une telle portée ne peut être soutenue par Israël seul. Même avec la supériorité technologique dont il dispose. Parce que le nombre, c'est le nombre. Et l'Iran, même avec ses limites militaires, est un os trop dur et trop gros pour être rongé.
D'où la perplexité du commandement militaire israélien, qui conseillerait, à ce stade, une plus grande prudence. Une action essentiellement aérienne, limitée et sectorielle. De manière à affaiblir le Hezbollah, sans risquer une action terrestre directe.
D'où, aussi, le choix de Netanyahou. Forcer la main de Téhéran par une intervention massive au Liban.
De manière à impliquer également les Etats-Unis. Dans ce qui pourrait représenter un affrontement définitif.
Ce choix est toutefois entravé par la position de la Russie. Celle-ci manifeste actuellement son soutien à l'Iran de manière flagrante. Surtout au vu du conflit en Ukraine, qui la pousse de plus en plus à affronter Washington.
Cela pourrait changer avec le retour de Trump à la Maison Blanche. Qui chercherait fameusement à détendre les relations avec Moscou. Et à ouvrir la voie à son ami Bibi.
C'est possible... mais cela pourrait ne pas se produire. Notamment parce que les choses pourraient s'accélérer ce mois-ci jusqu'à un point de non-retour.
Et puis il y a Pékin. La déclaration chinoise, bien que mesurée, est lourde de menaces. Toucher à Téhéran, c'est toucher aux intérêts chinois. Directement.
Les États-Unis en sont parfaitement conscients.
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Parution du numéro 476 du Bulletin célinien
Sommaire:
Entretien avec Dominique Abalain
Guerre atlantique [sur les traductions américaine et anglaise]
Entretien avec Pascal Fouché
Céline et La Fontaine.
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L'hégémonie américaine et ses dangers
Source: https://news.cgtn.com/news/2023-02-20/U-S-Hegemony-and-Its-Perils-1hzPTDFI8KI/index.html
Sommaire
Introduction
Introduction
Depuis qu'ils sont devenus le pays le plus puissant du monde après les deux guerres mondiales et la guerre froide, les États-Unis ont fait preuve d'une plus grande audace pour s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays, poursuivre, maintenir et abuser de leur hégémonie, favoriser la subversion et l'infiltration et mener délibérément des guerres, causant ainsi du tort à la communauté internationale.
Les États-Unis ont élaboré un manuel de jeu hégémonique pour mettre en scène des « révolutions de couleur », provoquer des conflits régionaux et même lancer directement des guerres sous le couvert de la promotion de la démocratie, de la liberté et des droits de l'homme. S'accrochant à la mentalité de la guerre froide, les États-Unis ont intensifié la politique des blocs et attisé les conflits et les confrontations. Ils ont étendu à l'excès le concept de sécurité nationale, abusé des contrôles à l'exportation et imposé des sanctions unilatérales à d'autres pays. Ils ont adopté une approche sélective du droit et des règles internationales, les utilisant ou les rejetant comme bon leur semble, et ont cherché à imposer des règles qui servent leurs propres intérêts au nom du maintien d'un « ordre international fondé sur des règles ».
Ce rapport, en présentant les faits pertinents, vise à exposer l'abus d'hégémonie des États-Unis dans les domaines politique, militaire, économique, financier, technologique et culturel et à attirer davantage l'attention de la communauté internationale sur les dangers des pratiques américaines pour la paix et la stabilité mondiales ainsi que pour le bien-être de tous les peuples.
1. L'hégémonie politique - le poids de la force
Les États-Unis tentent depuis longtemps de modeler les autres pays et l'ordre mondial avec leurs propres valeurs et leur propre système politique au nom de la promotion de la démocratie et des droits de l'homme.
Les exemples d'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures d'autres pays abondent. Au nom de la « promotion de la démocratie », les États-Unis ont pratiqué une « doctrine néo-Monroe » en Amérique latine, instigué des « révolutions de couleur » en Eurasie et orchestré le « printemps arabe » en Asie occidentale et en Afrique du Nord, provoquant le chaos et le désastre dans de nombreux pays.
En 1823, les États-Unis ont annoncé la doctrine Monroe. Tout en vantant les mérites d'une « Amérique pour les Américains », ce qu'ils voulaient vraiment, c'était une « Amérique pour les États-Unis ».
Depuis lors, les politiques des gouvernements américains successifs à l'égard de l'Amérique latine et de la région des Caraïbes ont été marquées par l'ingérence politique, l'intervention militaire et la subversion des régimes. Depuis 61 ans d'hostilité et de blocus à l'égard de Cuba jusqu'au renversement du gouvernement Allende au Chili, la politique américaine à l'égard de cette région a été fondée sur une maxime : ceux qui se soumettent prospéreront, ceux qui résistent périront.
L'année 2003 a marqué le début d'une succession de « révolutions de couleur » - la « révolution des roses » en Géorgie, la « révolution orange » en Ukraine et la « révolution des tulipes » au Kirghizstan. Le Département d'État américain a ouvertement reconnu avoir joué un « rôle central » dans ces « changements de régime ». Les États-Unis se sont également ingérés dans les affaires intérieures des Philippines, chassant le président Ferdinand Marcos Sr. en 1986 et le président Joseph Estrada en 2001 par le biais de ce que l'on appelle les « révolutions du pouvoir du peuple ».
En janvier 2023, l'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo publie son nouveau livre Never Give an Inch : Fighting for the America I Love. Il y révèle que les États-Unis ont comploté pour intervenir au Venezuela. Le plan consistait à forcer le gouvernement Maduro à conclure un accord avec l'opposition, à priver le Venezuela de sa capacité à vendre du pétrole et de l'or pour obtenir des devises, à exercer une forte pression sur son économie et à influencer l'élection présidentielle de 2018.
- Les États-Unis appliquent deux poids, deux mesures en matière de règles internationales. Plaçant leur intérêt personnel au premier plan, les États-Unis se sont éloignés des traités et des organisations internationales et ont placé leur droit interne au-dessus du droit international. En avril 2017, l'administration Trump a annoncé qu'elle couperait tous les financements américains au Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) sous prétexte que l'organisation « soutient ou participe à la gestion d'un programme d'avortement coercitif ou de stérilisation involontaire. » Les États-Unis ont quitté l'UNESCO à deux reprises, en 1984 et en 2017. En 2017, ils ont annoncé qu'ils quittaient l'Accord de Paris sur le changement climatique. En 2018, ils ont annoncé leur retrait du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, citant le « parti pris » de l'organisation contre Israël et son incapacité à protéger efficacement les droits de l'homme. En 2019, les États-Unis ont annoncé qu'ils se retiraient du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire afin de pouvoir développer sans entrave des armes de pointe. En 2020, ils ont annoncé leur retrait du traité sur le ciel ouvert.
Les États-Unis ont également constitué une pierre d'achoppement pour le contrôle des armes biologiques en s'opposant aux négociations sur un protocole de vérification pour la Convention sur les armes biologiques (CIAB) et en empêchant la vérification internationale des activités des pays en matière d'armes biologiques. Seul pays à posséder un stock d'armes chimiques, les États-Unis ont à plusieurs reprises retardé la destruction de ces armes et sont restés réticents à remplir leurs obligations. Ils sont devenus le principal obstacle à la réalisation d'un « monde sans armes chimiques ».
Les États-Unis rassemblent de petits blocs par le biais de leur système d'alliances. Ils ont imposé une « stratégie indo-pacifique » à la région Asie-Pacifique, en créant des clubs exclusifs tels que les Cinq Yeux, la Quadrilatérale et l'AUKUS, et en forçant les pays de la région à prendre parti. Ces pratiques visent essentiellement à créer des divisions dans la région, à attiser la confrontation et à saper la paix.
- Les États-Unis portent arbitrairement un jugement sur la démocratie dans d'autres pays et fabriquent un faux récit sur « la démocratie contre l'autoritarisme » pour inciter à l'éloignement, à la division, à la rivalité et à la confrontation. En décembre 2021, les États-Unis ont accueilli le premier « Sommet pour la démocratie », qui a suscité les critiques et l'opposition de nombreux pays pour avoir tourné en dérision l'esprit de la démocratie et divisé le monde. En mars 2023, les États-Unis accueilleront un autre « Sommet pour la démocratie », qui reste malvenu et ne trouvera à nouveau aucun soutien.
2. Hégémonie militaire - Usage inconsidéré de la force
L'histoire des États-Unis est caractérisée par la violence et l'expansion. Depuis leur indépendance en 1776, les États-Unis ont constamment cherché à s'étendre par la force : ils ont massacré des Indiens, envahi le Canada, mené une guerre contre le Mexique, déclenché la guerre hispano-américaine et annexé Hawaï. Après la Seconde Guerre mondiale, les guerres provoquées ou lancées par les États-Unis ont inclus la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, la guerre d'Afghanistan, la guerre d'Irak, la guerre de Libye et la guerre de Syrie, abusant de leur hégémonie militaire pour ouvrir la voie à des objectifs expansionnistes. Ces dernières années, le budget militaire annuel moyen des États-Unis a dépassé les 700 milliards de dollars, représentant 40% du total mondial, soit plus que les 15 pays qui les suivent réunis. Les États-Unis disposent d'environ 800 bases militaires à l'étranger, avec 173.000 soldats déployés dans 159 pays.
Selon le livre America Invades : How We've Invaded or been Militarily Involved with almost Every Country on Earth, les États-Unis ont combattu ou ont été militairement impliqués dans la quasi-totalité des quelque 190 pays reconnus par les Nations unies, à trois exceptions près. Ces trois pays ont été « épargnés » parce que les États-Unis ne les ont pas trouvés sur la carte.
Comme l'a dit l'ancien président Jimmy Carter, les États-Unis sont sans aucun doute la nation la plus belliqueuse de l'histoire du monde. Selon un rapport de l'université Tufts, « Introducing the Military Intervention Project : A new Dataset on U.S. Military Interventions, 1776-2019 », les États-Unis ont entrepris près de 400 interventions militaires dans le monde au cours de ces années, dont 34% en Amérique latine et dans les Caraïbes, 23% en Asie de l'Est et dans le Pacifique, 14% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et 13% en Europe. Actuellement, ses interventions militaires au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne sont en augmentation.
Alex Lo, chroniqueur au South China Morning Post, a souligné que les États-Unis ont rarement fait la distinction entre la diplomatie et la guerre depuis leur création. Ils ont renversé des gouvernements démocratiquement élus dans de nombreux pays en développement au cours du 20ème siècle et les ont immédiatement remplacés par des régimes fantoches pro-américains. Aujourd'hui, en Ukraine, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Pakistan et au Yémen, les États-Unis répètent leurs vieilles tactiques consistant à mener des guerres par procuration, des guerres de basse intensité et des guerres de drones.
- L'hégémonie militaire américaine a provoqué des tragédies humanitaires. Depuis 2001, les guerres et les opérations militaires lancées par les États-Unis au nom de la lutte contre le terrorisme ont fait plus de 900 000 morts, dont quelque 335 000 civils, des millions de blessés et des dizaines de millions de déplacés. La guerre d'Irak de 2003 a fait entre 200 000 et 250 000 morts civils, dont plus de 16 000 directement tués par l'armée américaine, et plus d'un million de sans-abri.
Les États-Unis ont créé 37 millions de réfugiés dans le monde. Depuis 2012, le nombre de réfugiés syriens a été multiplié par dix. Entre 2016 et 2019, 33 584 décès de civils ont été documentés dans les combats en Syrie, dont 3833 tués par les bombardements de la coalition dirigée par les États-Unis, la moitié d'entre eux étant des femmes et des enfants. Le 9 novembre 2018, le Public Broadcasting Service (PBS) a rapporté que les frappes aériennes lancées par les forces américaines sur Raqqa ont tué à elles seules 1600 civils syriens.
La guerre de deux décennies en Afghanistan a dévasté le pays. Au total, 47.000 civils afghans et 66.000 à 69.000 soldats et policiers afghans non liés aux attentats du 11 septembre ont été tués lors des opérations militaires américaines, et plus de 10 millions de personnes ont été déplacées. La guerre en Afghanistan a détruit les bases du développement économique du pays et a plongé le peuple afghan dans la misère. Après la « débâcle de Kaboul » en 2021, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient geler quelque 9,5 milliards de dollars d'avoirs appartenant à la banque centrale afghane, ce qui est considéré comme du « pillage pur et simple ».
En septembre 2022, le ministre turc de l'intérieur Suleyman Soylu a déclaré lors d'un rassemblement que les États-Unis avaient mené une guerre par procuration en Syrie, transformé l'Afghanistan en champ d'opium et en fabrique d'héroïne, plongé le Pakistan dans la tourmente et laissé la Libye en proie à des troubles civils incessants. Les États-Unis font tout ce qu'il faut pour voler et asservir la population de tout pays disposant de ressources souterraines.
Les États-Unis ont également adopté des méthodes de guerre épouvantables. Pendant la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, la guerre d'Afghanistan et la guerre d'Irak, les États-Unis ont utilisé des quantités massives d'armes chimiques et biologiques ainsi que des bombes à fragmentation, des bombes carburant-air, des bombes au graphite et des bombes à l'uranium appauvri, causant d'énormes dégâts aux installations civiles, d'innombrables victimes civiles et une pollution durable de l'environnement.
3. Hégémonie économique - Pillage et exploitation
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris la tête des efforts visant à mettre en place le système de Bretton Woods, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui, avec le plan Marshall, ont formé le système monétaire international centré sur le dollar américain. En outre, les États-Unis ont établi une hégémonie institutionnelle dans le secteur économique et financier international en manipulant les systèmes de vote pondérés, les règles et les arrangements des organisations internationales, y compris l'« approbation à la majorité de 85% », ainsi que leurs lois et réglementations commerciales nationales. En profitant du statut du dollar en tant que principale monnaie de réserve internationale, les États-Unis collectent en fait le « seigneuriage » du monde entier ; et en utilisant leur contrôle sur les organisations internationales, ils contraignent les autres pays à servir la stratégie politique et économique de l'Amérique.
Les États-Unis exploitent les richesses du monde à l'aide du « seigneuriage ». La production d'un billet de 100 dollars ne coûte qu'environ 17 cents, mais les autres pays ont dû débourser 100 dollars de biens réels pour en obtenir un. Il y a plus d'un demi-siècle, il a été souligné que les États-Unis jouissaient d'un privilège exorbitant et d'un déficit sans larmes créé par leur dollar et qu'ils utilisaient ce billet sans valeur pour piller les ressources et les usines des autres nations.
L'hégémonie du dollar américain est la principale source d'instabilité et d'incertitude dans l'économie mondiale. Pendant la pandémie de COVID-19, les États-Unis ont abusé de leur hégémonie financière mondiale et injecté des milliers de milliards de dollars sur le marché mondial, laissant les autres pays, en particulier les économies émergentes, en payer le prix. En 2022, la Fed a mis fin à sa politique monétaire ultra-légère et s'est tournée vers des hausses de taux d'intérêt agressives, provoquant des turbulences sur le marché financier international et une dépréciation substantielle d'autres devises, telles que l'euro, dont beaucoup sont tombées à leur plus bas niveau depuis 20 ans. En conséquence, un grand nombre de pays en développement ont été confrontés à une forte inflation, à la dépréciation de leur monnaie et à des sorties de capitaux. C'est exactement ce que le secrétaire au Trésor de Nixon, John Connally, a fait remarquer un jour, avec autosatisfaction mais avec une grande précision : « Le dollar est notre monnaie, mais c'est votre problème. »
En contrôlant les organisations économiques et financières internationales, les États-Unis imposent des conditions supplémentaires pour aider les autres pays. Afin de réduire les obstacles à l'afflux de capitaux américains et à la spéculation, les pays bénéficiaires sont tenus de faire progresser la libéralisation financière et d'ouvrir les marchés financiers afin que leurs politiques économiques s'alignent sur la stratégie américaine. Selon la Revue d'économie politique internationale, en plus des 1 550 programmes d'allègement de la dette accordés par le FMI à ses 131 pays membres entre 1985 et 2014, pas moins de 55 465 conditions politiques supplémentaires ont été attachées.
- Les États-Unis répriment délibérément leurs opposants par la coercition économique. Dans les années 1980, pour éliminer la menace économique posée par le Japon et contrôler et utiliser ce dernier au service de l'objectif stratégique des États-Unis de confronter l'Union soviétique et de dominer le monde, les États-Unis ont utilisé leur pouvoir financier hégémonique contre le Japon et ont conclu l'Accord du Plaza. En conséquence, le yen a été poussé à la hausse et le Japon a été contraint d'ouvrir son marché financier et de réformer son système financier. L'accord du Plaza a porté un coup sévère à la dynamique de croissance de l'économie japonaise, laissant le Japon à ce qui a été appelé plus tard « trois décennies perdues. »
L'hégémonie économique et financière de l'Amérique est devenue une arme géopolitique. Redoublant de sanctions unilatérales et de « juridiction à long bras », les États-Unis ont promulgué des lois nationales telles que l'International Emergency Economic Powers Act, le Global Magnitsky Human Rights Accountability Act et le Countering America's Adversaries Through Sanctions Act, et introduit une série de décrets visant à sanctionner des pays, des organisations ou des individus spécifiques. Les statistiques montrent que les sanctions américaines contre des entités étrangères ont augmenté de 933% entre 2000 et 2021. À elle seule, l'administration Trump a imposé plus de 3900 sanctions, soit trois sanctions par jour. Jusqu'à présent, les États-Unis avaient ou ont imposé des sanctions économiques à près de 40 pays à travers le monde, dont Cuba, la Chine, la Russie, la RPDC, l'Iran et le Venezuela, affectant près de la moitié de la population mondiale. Les « États-Unis d'Amérique » se sont transformés en « États-Unis des sanctions ». Et la « juridiction de longue portée » n'est plus qu'un outil permettant aux États-Unis d'utiliser les moyens de l'État pour supprimer les concurrents économiques et interférer dans les affaires internationales normales. Il s'agit là d'une grave entorse aux principes de l'économie de marché libérale dont les États-Unis se targuent depuis longtemps.
4. Hégémonie technologique - Monopole et répression
Les États-Unis cherchent à décourager le développement scientifique, technologique et économique des autres pays en exerçant un pouvoir de monopole, en prenant des mesures de suppression et en imposant des restrictions technologiques dans les domaines de la haute technologie.
Les États-Unis monopolisent la propriété intellectuelle au nom de la protection. Profitant de la position de faiblesse des autres pays, en particulier des pays en développement, en matière de droits de propriété intellectuelle et de la vacance institutionnelle dans les domaines concernés, les États-Unis engrangent des profits excessifs par le biais du monopole. En 1994, les États-Unis ont fait avancer l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), imposant un processus et des normes américanisés en matière de protection de la propriété intellectuelle dans le but de consolider leur monopole sur la technologie.
Dans les années 1980, pour contenir le développement de l'industrie japonaise des semi-conducteurs, les États-Unis ont lancé l'enquête « 301 », renforcé leur pouvoir de négociation dans les négociations bilatérales par le biais d'accords multilatéraux, menacé d'accuser le Japon de pratiquer un commerce déloyal et imposé des droits de douane de rétorsion, obligeant le Japon à signer l'accord américano-japonais sur les semi-conducteurs. En conséquence, les entreprises japonaises de semi-conducteurs ont été presque totalement exclues de la concurrence mondiale et leur part de marché a chuté de 50% à 10%. Pendant ce temps, avec le soutien du gouvernement américain, un grand nombre d'entreprises américaines de semi-conducteurs ont saisi l'occasion et se sont emparées d'une plus grande part de marché.
Les États-Unis politisent et militarisent les questions technologiques et les utilisent comme outils idéologiques. Dépassant le concept de sécurité nationale, les États-Unis ont mobilisé le pouvoir de l'État pour réprimer et sanctionner l'entreprise chinoise Huawei, ont restreint l'entrée des produits Huawei sur le marché américain, ont coupé son approvisionnement en puces et en systèmes d'exploitation, et ont contraint d'autres pays à interdire à Huawei d'entreprendre la construction d'un réseau 5G au niveau local. Ils ont même persuadé le Canada de détenir sans raison la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, pendant près de trois ans.
Les États-Unis ont inventé toute une série de prétextes pour réprimer les entreprises chinoises de haute technologie qui sont compétitives au niveau mondial et ont placé plus de 1000 entreprises chinoises sur des listes de sanctions. En outre, les États-Unis ont également imposé des contrôles sur la biotechnologie, l'intelligence artificielle et d'autres technologies de pointe, renforcé les restrictions à l'exportation, resserré le contrôle des investissements, supprimé les applications chinoises de médias sociaux telles que TikTok et WeChat, et fait pression sur les Pays-Bas et le Japon pour qu'ils restreignent les exportations de puces et d'équipements ou de technologies connexes vers la Chine.
Les États-Unis ont également pratiqué une politique de deux poids deux mesures à l'égard des professionnels de la technologie liés à la Chine. Pour mettre à l'écart et supprimer les chercheurs chinois, depuis juin 2018, la validité des visas a été raccourcie pour les étudiants chinois qui se spécialisent dans certaines disciplines liées à la haute technologie, des cas répétés se sont produits où des universitaires et des étudiants chinois se rendant aux États-Unis pour des programmes d'échange et des études ont été refusés de manière injustifiée et harcelés, et une enquête à grande échelle sur les universitaires chinois travaillant aux États-Unis a été menée.
Les États-Unis consolident leur monopole technologique au nom de la protection de la démocratie. En construisant de petits blocs technologiques, tels que l'« alliance des puces » et le « réseau propre », les États-Unis ont apposé des étiquettes « démocratie » et « droits de l'homme » sur la haute technologie et ont transformé les questions technologiques en questions politiques et idéologiques afin de fabriquer des excuses pour leur blocus technologique contre d'autres pays. En mai 2019, les États-Unis ont rassemblé 32 pays à la Conférence de Prague sur la sécurité de la 5G en République tchèque et ont publié la Proposition de Prague dans le but d'exclure les produits 5G de la Chine. En avril 2020, Mike Pompeo, alors secrétaire d'État américain, a annoncé la « voie propre 5G », un plan conçu pour construire une alliance technologique dans le domaine de la 5G avec des partenaires liés par leur idéologie commune sur la démocratie et la nécessité de protéger la « cybersécurité ». Ces mesures, en substance, sont les tentatives des États-Unis de maintenir leur hégémonie technologique par le biais d'alliances technologiques.
Les États-Unis abusent de leur hégémonie technologique en menant des cyberattaques et des écoutes. Les États-Unis ont longtemps eu la réputation d'être un « empire de hackers », blâmés pour leurs actes de cyber-vol rampants dans le monde entier. Ils disposent de toutes sortes de moyens pour mettre en œuvre des cyberattaques et une surveillance omniprésentes, notamment l'utilisation des signaux des stations de base analogiques pour accéder aux téléphones portables afin de voler des données, la manipulation d'applications mobiles, l'infiltration de serveurs en nuage et le vol par le biais de câbles sous-marins. La liste est longue.
La surveillance américaine est aveugle. Tout le monde peut être la cible de cette surveillance, qu'il s'agisse de rivaux ou d'alliés, et même de dirigeants de pays alliés comme l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel et plusieurs présidents français. La cybersurveillance et les attaques lancées par les États-Unis, telles que « Prism », « Dirtbox », « Irritant Horn » et « Telescreen Operation », sont autant de preuves que les États-Unis surveillent de près leurs alliés et partenaires. Ces écoutes ont déjà suscité l'indignation dans le monde entier. Julian Assange, fondateur de Wikileaks, un site web qui a révélé les programmes de surveillance américains, a déclaré : « N'attendez pas d'une superpuissance mondiale de la surveillance qu'elle agisse avec honneur ou respect. Il n'y a qu'une seule règle : Il n'y a pas de règles.
5. Hégémonie culturelle - Diffusion de faux récits
L'expansion mondiale de la culture américaine est un élément important de la stratégie extérieure des États-Unis. Les États-Unis ont souvent utilisé des outils culturels pour renforcer et maintenir leur hégémonie dans le monde.
Les États-Unis intègrent les valeurs américaines dans leurs produits, tels que les films. Les valeurs et le mode de vie américains sont liés à leurs films, émissions de télévision, publications, contenus médiatiques et programmes par des institutions culturelles à but non lucratif financées par le gouvernement. Ils façonnent ainsi un espace culturel et d'opinion publique dans lequel la culture américaine règne et maintient son hégémonie culturelle. Dans son article intitulé « L'américanisation du monde », John Yemma, un universitaire américain, expose les véritables armes de l'expansion culturelle américaine : Hollywood, les usines de conception d'images de Madison Avenue et les chaînes de production de Mattel Company et de Coca-Cola.
Les États-Unis utilisent différents moyens pour maintenir leur hégémonie culturelle. Les films américains sont les plus utilisés ; ils occupent aujourd'hui plus de 70% du marché mondial. Les États-Unis exploitent habilement leur diversité culturelle pour séduire les différentes ethnies. Lorsque les films hollywoodiens déferlent sur le monde, ils hurlent les valeurs américaines qui leur sont attachées.
L'hégémonie culturelle américaine ne se manifeste pas seulement par une « intervention directe », mais aussi par une « infiltration des médias » et comme « une trompette pour le monde ». Les médias occidentaux dominés par les États-Unis jouent un rôle particulièrement important dans la formation d'une opinion publique mondiale favorable à l'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures des autres pays.
Le gouvernement américain censure strictement toutes les entreprises de médias sociaux et exige leur obéissance. Le PDG de Twitter, Elon Musk, a admis le 27 décembre 2022 que toutes les plateformes de médias sociaux travaillent avec le gouvernement américain pour censurer le contenu, a rapporté Fox Business Network. L'opinion publique aux États-Unis est soumise à l'intervention du gouvernement pour restreindre toutes les remarques défavorables. Google fait souvent disparaître des pages.
Le ministère américain de la défense manipule les médias sociaux. En décembre 2022, The Intercept, un site d'investigation américain indépendant, a révélé qu'en juillet 2017, Nathaniel Kahler, un responsable du Commandement central américain, a demandé à l'équipe de politique publique de Twitter d'augmenter la présence de 52 comptes en langue arabe figurant sur une liste qu'il avait envoyée, dont six devaient être prioritaires. L'un de ces six comptes était consacré à la justification des attaques de drones américains au Yémen, notamment en affirmant que les attaques étaient précises et ne tuaient que des terroristes, et non des civils. Suite à la directive de Kahler, Twitter a placé ces comptes en langue arabe sur une « liste blanche » afin d'amplifier certains messages.
- Les États-Unis pratiquent une politique de deux poids deux mesures en matière de liberté de la presse. Ils répriment brutalement et réduisent au silence les médias d'autres pays par divers moyens. Les États-Unis et l'Europe interdisent l'accès à leurs pays aux principaux médias russes, tels que Russia Today et Sputnik. Des plateformes telles que Twitter, Facebook et YouTube restreignent ouvertement les comptes officiels de la Russie. Netflix, Apple et Google ont supprimé les chaînes et les applications russes de leurs services et de leurs boutiques d'applications. Une censure draconienne sans précédent est imposée aux contenus liés à la Russie.
- Les États-Unis abusent de leur hégémonie culturelle pour instiguer une « évolution pacifique » dans les pays socialistes. Ils créent des médias d'information et des organisations culturelles ciblant les pays socialistes. Ils injectent des fonds publics considérables dans les réseaux de radio et de télévision pour soutenir leur infiltration idéologique, et ces porte-parole bombardent les pays socialistes dans des dizaines de langues avec de la propagande incendiaire jour et nuit.
Les États-Unis utilisent la désinformation comme fer de lance pour attaquer d'autres pays et ont construit une chaîne industrielle autour de celle-ci ; il existe des groupes et des individus qui inventent des histoires et les colportent dans le monde entier pour tromper l'opinion publique avec le soutien de ressources financières presque illimitées.
Conclusion
Alors qu'une cause juste vaut à son champion un large soutien, une cause injuste condamne son défenseur à être un paria. Les pratiques hégémoniques, dominatrices et intimidantes consistant à utiliser la force pour intimider les faibles, à prendre aux autres par la force et le subterfuge, et à jouer à des jeux à somme nulle, causent de graves dommages. Les tendances historiques à la paix, au développement, à la coopération et au bénéfice mutuel sont irréversibles. Les États-Unis ont fait fi de la vérité par leur puissance et ont piétiné la justice pour servir leurs propres intérêts. Ces pratiques hégémoniques unilatérales, égoïstes et régressives ont suscité des critiques et une opposition croissantes et intenses de la part de la communauté internationale.
Les pays doivent se respecter mutuellement et se traiter sur un pied d'égalité. Les grands pays doivent se comporter d'une manière conforme à leur statut et prendre l'initiative d'un nouveau modèle de relations entre États, fondé sur le dialogue et le partenariat, et non sur la confrontation ou l'alliance. La Chine s'oppose à toute forme d'hégémonisme et de politique de puissance et rejette toute ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Les États-Unis doivent faire un sérieux examen de conscience. Ils doivent examiner d'un œil critique ce qu'ils ont fait, renoncer à leur arrogance et à leurs préjugés et abandonner leurs pratiques hégémoniques, de domination et d'intimidation.
Source(s) : Agence de presse Xinhua
17:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, hégémonisme, impérialisme américain, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Quand Israël inspire Douguine et Korybko
Nicolas Bonnal
La démonstration israélienne est impressionnante : l’Iran semble cuit, comme l’a dit Gilles Kepel dans le Figaro. Quand on n’est pas capable de répliquer et qu’on ne fait que prendre des coups… If you want to shoot, shoot, don’t talk », comme dit Eli Wallach dans le meilleur des Sergio Leone.
Le Hezbollah et le Hamas sont décapités et si tout le monde antisystème-tiers-mondiste-sudiste-global traite Netanyahou de nazi, il s’en fout. La guerre de propagande dont a parlé Custine ne l’atteint pas, il tient les élus américains et il se fout du reste. Il ne se préoccupe que de guerre de conquêtes, comme disait Custine.
C’est là qu’interviennent Douguine et Korybko alors que le narcissisme psychique de la gent antisystème continue de se heurter à la protestation véhémente de la réalité dont a parlé génialement Freud (voyez mon texte).
Simplicius le «penseur» a écrit (je le cite pour citer Douguine) :
« Maintenant, même des personnalités comme Douguine ont salué la suprématie des actions d’Israël comme un exemple ou une quintessence de la manière dont les nations devraient combattre leurs ennemis, sans retenue et avec une autorité décisive:
« C'est désagréable à admettre, mais la détermination radicale d'Israël dans la destruction impitoyable de ses ennemis contraste clairement avec le comportement non seulement de ces ennemis, mais aussi de nous-mêmes dans nos relations avec le régime de Kiev. Israël joue en avant, et il est désormais clair qu'il a provoqué l'attaque du Hamas, ce qui n'a apporté aucun fruit à la Résistance, et Israël a réussi à détruire la direction des forces qui lui sont antagonistes au Moyen-Orient et à commettre facilement un génocide à grande échelle des Palestiniens à Gaza. Encore une fois, celui qui est le plus rapide a raison. Celui qui agit de manière plus décisive gagne. Mais nous sommes prudents et hésitants constamment. Au fait, l'Iran est pareil. C'est une route qui ne mène nulle part. Gaza a disparu. La direction du Hamas a disparu. Maintenant, la direction du Hezbollah a disparu. Et le président iranien Raïssi est parti. Et son téléavertisseur a disparu. Mais Zelensky est là. Et Kiev se tient comme si de rien n'était. Soit nous entrons dans le jeu pour de vrai, soit... Je ne veux pas penser à la deuxième option. Mais dans les guerres modernes, le timing, la rapidité, la dromocratie décident de tout. Les sionistes agissent rapidement, en avance sur le temps. Avec audace. Et ils gagnent. C'est ce que nous devons faire."
Un ami a commenté ces lignes :
« Douguine est soupçonné par certains d'être un faux opposant au NOM. Considérer comme Israël que la fin justifie les moyens est agir selon la logique de Satan. »
Sans doute mais c’est comme ça qu’on gagne : qui a vécu par les armes survivra par les armes et bien mal acquis profite toujours, semble nous dire les vainqueurs du moment.
Voyons Korybko, qui constate la lenteur des offensives russes. Il n’est pas le seul : il y avait le regretté Tandonnet, il y a le commentateur de Slavland et Paul Craig Roberts que j’ai cité il y a déjà des années : Craig Roberts que l’incurie de Poutine rend fou ou presque.
Korybko donc :
« Ces leçons sont les suivantes : 1) donner la priorité aux objectifs militaires plutôt qu’aux objectifs politiques ; 2) l’importance d’un renseignement supérieur ; 3) l’insensibilité à l’opinion publique ; 4) la nécessité pour l’« État profond » d’être pleinement convaincu de la nature existentielle du conflit en cours ; et 5) pratiquer une « décision radicale ». »
Et puis comme une commentatrice de Ria.ru (Nikiforova, que je recommande), Korybko vante l’exemple israélien :
« La guerre israélo-libanaise et le conflit ukrainien sont si différents qu'ils sont pratiquement incomparables, mais la Russie peut encore tirer quelques leçons générales d'Israël si elle en a la volonté. La première est que la priorité donnée aux objectifs militaires augmente les chances d'atteindre les objectifs politiques. L'opération spéciale de la Russie continue d'être caractérisée par une certaine retenue, qui s'inspire du magnum opus de Poutine « Sur l'unité historique des Russes et des Ukrainiens », contrairement à la conduite d'Israël dans sa guerre contre le Liban. »
Custine disait que l’Occident faisait des guerres de propagande, et la Russie des guerres de conquête. Cet heureux temps n’est plus et la Russie se dégonfle. Korybko ajoute donc :
« Troisièmement, la Russie reste sensible à l’opinion publique internationale, ce qui est une autre conséquence de la priorité donnée aux objectifs politiques par rapport aux objectifs militaires, alors qu’Israël est insensible à l’opinion publique nationale, au Liban et dans le monde entier. La Russie mettra donc ses troupes en danger en capturant des zones pâté de maisons par pâté de maisons, au lieu de pratiquer la « tactique de choc et d’effroi » comme le fait Israël au Liban. Même si l’approche russe a conduit à beaucoup moins de morts civiles, elle est toujours critiquée autant qu’Israël, voire plus. »
On en reste à la guerre d’usure orwellienne dont j’ai parlé dix fois, et qui n’est peut-être même pas une guerre orwellienne : simplement une guerre d’usure ratée par Poutine et qui coûte cher pour rien. Le peuple frère ukrainien a perdu 750.000 hommes pour rien, excusez du peu. Et que serait-ce s’il n’était pas frère ce peuple ?
« La Russie continue de se retenir en continuant à mener une « guerre d’usure » improvisée avec l’Occident en Ukraine, après avoir échoué à contraindre Zelensky à accepter les exigences militaires qui lui ont été imposées au cours de la phase initiale de l’opération spéciale au lieu de passer à la « guerre de choc et de terreur ». Elle ne détruira toujours aucun pont sur le Dniepr en raison de sa priorité donnée aux objectifs politiques sur les objectifs militaires et de sa sensibilité à l’opinion publique mondiale, et a même déjà laissé plusieurs lignes rouges être franchies . »
J’ai parlé de Paul Craig Roberts. Lui écrit ceci il y a deux semaines avant la dérouillée du Hezbollah et du reste (ici aussi beaucoup de parole et peur d’action) :
« Lorsque Israël a déployé ses forces à Gaza, c'était le moment idéal pour le Hezbollah d'attaquer et de renverser Israël. Mais le Hezbollah s'est assis sur ses fesses et a gaspillé son avantage stratégique. Aujourd'hui, après de nombreuses frappes israéliennes et des explosions d'appareils de communication, le Hezbollah a perdu la plupart de ses dirigeants. Lors de la dernière frappe aérienne israélienne sur Beyrouth, au Liban, Ibrahim Aqil, le chef de l'unité d'élite Radwan du Hezbollah, a été tué. Les dirigeants compétents sont très rares, et il semble qu'Israël ait désarmé le Hezbollah en éliminant ses dirigeants compétents.
L'Iran s'est également contenté de montrer à Israël sa capacité à vaincre le système de défense antiaérienne Iron Dome. En agissant ainsi sans neutraliser Israël, l'Iran a mis Israël en garde contre sa vulnérabilité et a gâché son avantage stratégique.
En refusant à l'Iran le système de défense antiaérienne russe S-400, Poutine a permis à Israël de continuer à assassiner par voie aérienne les dirigeants du Hezbollah en Iran. L'incapacité de Poutine à protéger un allié a renforcé la position des États-Unis et d'Israël au Moyen-Orient et affaibli celle de la Russie.
La Syrie continue également de subir les attaques aériennes israéliennes et américaines, qui détruisent les dirigeants iraniens, car Poutine refuse que la Syrie soit dotée de systèmes de défense aérienne russes. En fait, Poutine protège les attaques israéliennes et américaines sur le territoire syrien au lieu de protéger l'allié syrien de la Russie. »
Il est vraisemblable en effet que la Syrie sautera, et l’Iran aussi. Les amateurs du joueur d’échecs pourront vanter les mérites de sa prudence.
Korybko ajoute en plaisantant presque :
« Le noble projet de Poutine d'une grande réconciliation russo-ukrainienne après la fin de l'opération spéciale semble plus lointain que jamais, mais il croit toujours qu'il est suffisamment viable pour justifier de maintenir le cap en continuant à donner la priorité aux objectifs politiques plutôt qu'aux objectifs militaires. Il est le commandant en chef suprême et dispose de plus d'informations que quiconque, il a donc de bonnes raisons de le faire, mais peut-être que l'exemple d'Israël au Liban l'incitera à voir les choses différemment et à agir en conséquence. »
Plus froidement Craig Roberts écrit :
« Poutine n’a pas non plus fait grand-chose au sujet de l’Ukraine. Il n’a rien fait pour empêcher Washington de renverser le gouvernement ukrainien et d’installer un régime néonazi. »
Un illuminé qui semble se réveiller un peu est Escobar. Il écrit récemment :
« L’incapacité – et la réticence – des Nations Unies et de leur Conseil de sécurité à mettre un terme à un génocide retransmis en direct a discrédité ce dernier au-delà de toute possibilité de rédemption. Toute résolution sérieuse infligeant de graves conséquences à la psychopathologie mortelle d’Israël a été, est et sera bloquée au Conseil de sécurité de l’ONU.
Place à un spectacle surréaliste dimanche et lundi derniers à New York, juste avant la 79ème Assemblée générale annuelle, où les chefs d'État se sont réunis pour prononcer leurs nobles discours à la tribune de l'Assemblée générale.
Les États membres de l’ONU ont adopté un Pacte pour l’avenir par 143 voix pour, seulement sept contre et 15 abstentions. Le diable est bien sûr dans les détails: qui l’a réellement conçu et approuvé? Comment a-t-il pu se retrouver au sommet de l’ordre du jour alors que le monde brûle ? Et pourquoi sentons-nous un rat (géant) ?
La machine de relations publiques de l’ONU a annoncé, joyeusement, que le « résultat clé du Sommet du futur est une opportunité unique de guider l’humanité sur une nouvelle voie vers notre avenir commun ».
C'est un beau langage, mais pour être clair, cela n'a rien à voir avec le concept philosophique inclusif chinois de « communauté d'avenir partagé pour l'humanité ». Cela ressemble davantage à l'avenir commun envisagé par la ploutocratie atlantiste qui règne sur ce qu'on appelle le « jardin », et qui ne produit que des diktats pour la « jungle ».
Cet avenir envisagé pour l’humanité – à l’opposé de l’esprit communautaire chinois – est une apothéose de la quatrième révolution industrielle , venue tout droit de la bande de Davos, personnifiée par le Forum économique mondial (WEF).
Ce sont ces acteurs qui ont supervisé les précédentes « négociations », inexistantes, rappelant le fatidique accord de coopération entre l’ONU et le Forum économique mondial (WEF) signé en juillet 2019, quelques mois avant l’ère Covid.
Cet accord, comme l’a fait remarquer l’analyste Peter Koenig, est « illégal », car « l’ONU ne peut pas conclure d’accords avec les ONG, mais il est de facto sans importance dans un monde ordonné par des règles ». Dans la vie réelle, il configure l’ONU comme une simple annexe de Davos. »
On a compris qui mène le jeu. Ne pas oublier Black Rock, Fink, Soros et le reste...
Et Korybko ajoute :
« Il (Douguine) a conclu sur une note inquiétante : « Soit nous nous joignons au jeu pour de bon, soit… La deuxième option est quelque chose que je ne veux même pas envisager. Mais dans la guerre moderne, le timing, la vitesse et la « dromocratie » décident de tout. Les sionistes agissent rapidement, proactivement. Audacieusement. Et ils gagnent. Nous devons suivre leur exemple. »
Ici une remarque personnelle : Douguine ne représente que lui-même et on voit mal la Russie réagir enfin sérieusement. J’ai assez écrit pour la propagande russe (pravda.ru, sputniknews.com) pour le savoir.
Sources :
https://www.paulcraigroberts.org/2024/09/23/israel-the-am...
https://simplicius76.substack.com/p/israels-short-lived-g...
https://korybko.substack.com/p/five-lessons-that-russian-...
https://www.lefigaro.fr/vox/monde/gilles-kepel-par-dela-l...
13:44 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, liban, israël, alexandre douguine, andrew korybko | | del.icio.us | | Digg | Facebook