mercredi, 12 novembre 2025
Le Celtisme comme voie géopolitique pour l’Espagne: critique marxiste du castillanisme, du sionisme pro-Yankee et de la colonisation woke

Le Celtisme comme voie géopolitique pour l’Espagne: critique marxiste du castillanisme, du sionisme pro-Yankee et de la colonisation woke
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/11/el-celtismo-como-via-geopolitica-para.html
Introduction
L’Espagne se trouve à un carrefour géopolitique qui exige une révision profonde de ses fondements stratégiques. Après avoir été un empire, l’Espagne a voulu se constituer en État-nation à partir du XVIIIe siècle, mais ses élites (rentiers, parasites, indolents) se sont montrées incapables de mener à terme ce processus. Le castillanisme, compris comme la centralisation politique et culturelle des Espagnes autour de la Castille, a historiquement été présenté comme l’axe structurant de la nation. Cependant, cette vision s’est avérée être un obstacle au développement d’une politique extérieure autonome et multipolaire.

Dans le présent essai, une alternative est proposée: le celtisme et l’atlantisme comme vecteurs d’une nouvelle géopolitique espagnole, en accord avec les idées de Xaviel Vilareyo (1967-2015) (photo), Carlos X. Blanco et d’autres penseurs qui revendiquent une Espagne à la fois tournée vers l’Atlantique et, simultanément, alignée sur le projet euro-asiatique. La façade atlantique de l’Europe doit devenir la frontière d’un futur Empire eurasiatique basé sur le socialisme et le respect des identités des peuples européens. L’heure de l’État-nation arrive, et l’intégration de celui-ci dans un grand pôle de pouvoir rivalisant avec l’Anglosphère ne peut plus attendre.
Le Castillanisme comme erreur géopolitique
Le castillanisme a promu une vision monolithique de l’Espagne, ignorant les réalités culturelles et géohistoriques de ses régions périphériques. Cette centralisation a affaibli la capacité de l’Espagne à agir comme puissance régionale et a facilité sa subordination à des intérêts étrangers, notamment ceux des États-Unis et de leurs alliés. Sur le plan géopolitique, le castillanisme a empêché la constitution d’une politique multipolaire, en accord avec les intérêts de l’Eurasie. Le castillanisme et son dérivé, l’andalousisme, ont privilégié l’orientation méridionale de l’État (l’“arc” méditerranéen, tracé depuis un centre, Madrid). La domination de l’économie méditerranéenne (d’abord agricole-capitaliste, aujourd’hui touristique) est excessive. Le Nord-Ouest de la péninsule, est plus celto-germanique, et, à la fois, le noyau fondateur des Espagnes (au départ du Royaume des Asturies), mais est devenu une périphérie fortement sous-développée.
Celtisme et atlantisme comme alternative stratégique
Des auteurs comme Vilareyo et Carlos X. Blanco ont revendiqué le celtisme comme un moyen de reconnecter l’Espagne à ses racines atlantiques. Cette vision n’est pas uniquement culturelle, mais profondément géopolitique : elle implique une réorientation vers l’Atlantique Nord, une alliance avec les peuples celtiques (Irlande, Écosse, Bretagne, Galice, Asturies) et une rupture avec l’axe anglo-saxon dominé par Londres et Washington. Le celtisme propose une Espagne décentralisée, plurielle et capable de s’intégrer dans un bloc euro-asiatique. L’océan Atlantique est aussi le pont qui relierait l’Eurasie (avec son cœur, la Russie) et l’autre pôle de pouvoir possible (et nécessaire): l’Amérique ibérique. De cette façon, il serait possible d’articuler un Atlantique libre des pirates anglo-saxons : un océan sécurisé pour l’Eurasie et l’Hispanité. Réactiver le celtisme politique (et pas seulement culturel) est le renforcement nécessaire de l’Hispanité Géopolitique et l’instrument indispensable pour fracturer la domination anglo-saxonne en Occident.

Connexions avec la pensée d’Alexandre Douguine
Alexandre Douguine, théoricien de la géopolitique eurasienne, a défendu la multipolarité comme alternative au mondialisme libéral anglo-saxon. Sa proposition d’un Empire euro-asiatique trouve un écho dans le celtisme, qui prône également le régionalisme et la désintégration de structures étatiques artificielles comme le Royaume-Uni, une “Union” qui, comme celle souhaitée par les jacobins madrilènes et castillanistes, est artificielle: dans les îles vivent Écossais, Gallois, Irlandais et même des Celtes d’Angleterre. Dans son livre “Fondements de Géopolitique”, cette observation apparaît clairement. Douguine considère que la fragmentation des pouvoirs atlantiques est une condition nécessaire à l’émergence de pôles civilisateurs autonomes, comme celui de l’Eurasie centrée sur Moscou, coordonnée avec l’Europe occidentale par un axe Lisbonne-Paris-Berlin-Moscou.


Le Tiers-Mondisme marxiste et les théories de la dépendance
Les théories de la dépendance, développées par des auteurs comme André Gunder Frank et Samir Amin, soutiennent que le sous-développement résulte d’une insertion inégale des pays périphériques dans le système capitaliste mondial. Cette approche militante et révolutionnaire fut initialement pensée pour l’Amérique latine, l’Afrique et d’autres périphéries du monde dont le sous-développement fut délibérément provoqué par l’Occident opulent et hyper-développé (Europe, USA, Japon). Le celtisme, en revendiquant des régions historiquement marginalisées de l’Europe même, s’aligne sur cette critique. La décentralisation et le régionalisme peuvent être vus comme des formes de résistance face à la logique centre-périphérie imposée par le capitalisme global. Que les nationalistes galiciens et asturiens actuels, ou que la gauche abertzale basque, soient, actuellement, un bastion de l’idéologie “woke”, les éloigne de leur véritable et essentiel projet: contribuer à la construction d’un Empire eurasiatique par l’Espagne, ce fameux État-nation défaillant. La main noire de l’Anglosphère se perçoit dans les mouvements identitaires de gauche dans le nord de l’Espagne. Peut-être leur financent-ils et les manipulent-ils comme des marionnettes.
Dissolution du Royaume-Uni et régionalisme en France et en Espagne
Le Royaume-Uni a été historiquement l’un des principaux instruments du pouvoir anglo-saxon. Sa dissolution — par l’indépendance de l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord — serait un coup stratégique à l’encontre du bloc atlantique. En France et en Espagne, l’éveil des régionalismes (Bretagne, Occitanie, Galice, Asturies, Pays Basque) peut contribuer à la construction d’une Europe des régions, plus ouverte à l’influence eurasiatique et moins dépendante de Bruxelles et de Washington.
Critique du sionisme pro-Yankee de Vox
Vox représente une droite nationaliste qui, paradoxalement, s’aligne avec les intérêts du sionisme international et de l’impérialisme américain. Sa défense d’Israël et son hostilité envers la Russie et la Chine révèlent une subordination idéologique qui contredit tout projet de souveraineté nationale. Cette posture empêche l’Espagne de s’intégrer dans l’axe euro-asiatique et perpétue son rôle de satellite de Washington. Le reste des forces du Régime du 78 (R78), c’est-à-dire toute la partitocratie espagnole gonflée et hypertrophiée après la mort de Franco, est financée et prostituée plus ou moins par le Pouvoir Sioniste Mondial (voir le blog du professeur A. Piqueras).




Colonisation culturelle woke dans la gauche
Les gauches espagnoles ont été colonisées par un agenda culturel “woke” qui, loin d’émanciper, reproduit les valeurs du libéralisme anglo-saxon. L’obsession pour les identités fragmentées, le langage inclusif et la moralisation de la politique ont détourné l’attention des problèmes structurels: dépendance économique, perte de souveraineté et dépaysement culturel. Cette colonisation empêche l’émergence d’une gauche véritablement anti-impérialiste et euro-asiatique. Des idées marxistes intéressantes, comme celles de Santiago Armesilla ou Yesurún Moreno, qui bénéficient d’approches géopolitiques puissantes (Schmitt, Donoso Cortés, Gustavo Bueno, Douguine), souffrent néanmoins d’un certain jacobinisme castillano-centrique, et d’une insensibilité pour les problématiques régionales.
Proposition géopolitique alternative pour l’Espagne
L’Espagne doit donc abandonner le castillanisme et l’atlantisme anglo-saxon pour embrasser un atlantisme celtique et une intégration euro-asiatique. Cela implique :
- Revendiquer les cultures périphériques comme moteurs de souveraineté.
- Établir des alliances avec les régions celtiques et euro-asiatiques.
- Se dissocier de l’OTAN et de l’axe Washington-Tel Aviv.
- Promouvoir une politique extérieure multipolaire et souverainiste.
Conclusion
Le futur géopolitique de l’Espagne passe par une rupture avec le castillanisme et une ouverture vers l’Atlantique celtique et l’Eurasie. Cette vision, partagée par des penseurs tels que X. Vilareyo, Carlos X. Blanco, Robert Steuckers et Alexandre Douguine, offre une alternative réelle à la domination anglo-saxonne et à la colonisation culturelle libérale. Seule une reconfiguration profonde de son identité géopolitique permettra à l’Espagne de retrouver sa souveraineté et de jouer un rôle pertinent dans le monde multipolaire qui se construit.
16:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, europe, espagne, affaires européennes, celtisme, castillanisme, atlantique |
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Les résultats scolaires en Allemagne sont en chute libre

Les résultats scolaires en Allemagne sont en chute libre
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Dans le cadre d'une stratégie globale de suivi de l'enseignement, l'Allemagne examine régulièrement dans quelle mesure les objectifs de compétence dans l'enseignement sont atteints dans les différents Länder de la République fédérale. À cette fin, l'IQB (Institut zur Qualitätsentwicklung im Bildungswesen – Institut pour le développement de la qualité dans l'enseignement) de l'université Humboldt de Berlin publie chaque année des rapports. Les résultats de l'IQB-Bildungstrend 2024 viennent d'être présentés.
Cette nouvelle étude annuelle révèle qu'un élève sur trois dans l'enseignement secondaire n'atteint même pas les normes éducatives minimales. Les résultats des élèves des écoles allemandes ont chuté de manière spectaculaire en 2024 – ils n'étaient déjà pas brillants ces dernières années, selon le journal allemand Bild-Zeitung, qui a pu consulter les résultats. Sur les 38.000 élèves testés dans l'enseignement secondaire, 34% n'ont même pas atteint les normes éducatives minimales.
Retard linguistique et mesures liées au coro navirus
Par rapport aux résultats d'études précédentes menées en 2012 et 2018, on constate une baisse spectaculaire des performances scolaires, selon l'étude. Environ 9% des élèves de dernière année du secondaire n'atteindraient même pas les normes minimales requises pour obtenir leur diplôme, selon cette étude IQB-Bildungstrend. L'étude a examiné l'évolution des résultats dans les matières suivantes: mathématiques, biologie, physique et chimie.
25% des élèves échouent en chimie (+ 9 points de pourcentage), 24% en mathématiques, 16% en physique et 10% en biologie (+ 5 points de pourcentage).
Les chercheurs s'intéressent particulièrement aux retards linguistiques et aux mesures liées au coronavirus. Selon cette enquête annuelle sur la qualité de l'enseignement, les enfants issus de l'immigration, qui obtiennent des résultats nettement inférieurs à ceux de leurs camarades allemands dans les matières scientifiques, restent un problème important. Mais, fait remarquable, les élèves allemands dans leur ensemble enregistrent également une baisse de leurs résultats. Afin de compenser les désavantages des enfants issus de l'immigration, les chercheurs demandent instamment une amélioration de l'enseignement linguistique pour les nouveaux arrivants.
Les mesures liées au coronavirus, et en particulier la fermeture obligatoire des écoles, ont également eu des conséquences néfastes, selon les chercheurs. Les écoles de Brême, de Hesse, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Sarre obtiennent les plus mauvais résultats dans cette étude IQB-Bildungstrend 2024. Un signe supplémentaire des limites de la politique migratoire. Le fameux slogan de Merkel « Wir schaffen das » (Nous y arriverons) sonne de plus en plus faux...

Petit ajout :
« En 2016, je suis venu en Allemagne pour commencer mon doctorat. À l'époque, l'Allemagne était un bastion de la science et de la technologie. Et aujourd'hui, en l'espace de seulement 9 années, j'ai eu l'incroyable opportunité de voir comment un pays du Premier Monde, qui était en passe de devenir une puissance mondiale, s'est systématiquement détruit par une série de mauvaises décisions politiques, qui avaient toutes pour but de l'affaiblir. Toutes ces mesures et décisions autodestructrices ont un point commun : elles ont toutes été prises par une poignée de millenials aisés des grandes villes, des millenials qui se sentent moralement supérieurs et qui voudraient en fait être félicités pour leur « bonne conduite ». Il est fou de voir comment le narcissisme de quelques individus peut détruire tout un pays. D'une certaine manière, je compatis particulièrement avec les Allemands travailleurs et ambitieux, surtout ceux qui ont travaillé dur pour construire le pays et qui doivent maintenant le voir ruiné par une bande de salauds suffisants et arrogants », déclare Mayukh Panja, astrophysicien, sur X le 26 octobre 2025.
L'Allemagne était autrefois le moteur économique de l'Europe (occidentale) et est le principal partenaire économique de la Flandre.
14:56 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : école, éducation, europe, actualité, affaires européennes, allemagne |
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Information et opinion

Information et opinion
par Georges Feltin-Tracol
Pour cette année 2025, la chaîne publique d’information en continu, France Info, a réalisé une campagne audio-visuelle sur les antennes du service public dans laquelle elle spécifiait que «l’information n’est pas une opinion». Par ce slogan simpliste, tout indiquait à la mystification de masse.
En effet, distinguer l’information de l’opinion relève du sophisme. Le journaliste, qu’il travaille pour un imprimé, une radio ou une télévision, sélectionne toujours et hiérarchise les faits que les agences de presse lui déversent en permanence. Sur les injonctions de son rédacteur en chef, de la conférence de rédaction ou de ses propres convictions, il trie dans le flot de l’actualité. Le journaliste choisit une information qui prend alors une certaine valeur informationnelle si, par exemple à la télévision, il met cette nouvelle en titre principal ou à la fin du JT. Il paraît difficile qu’un journal proclame en Une que les pompiers ont récupéré de la cime de l’arbre le chat de Mme Michu.

Le journaliste passe toujours au tamis les informations. La neutralité des faits n’existe pas. La façon dont elles sont présentées exprime inévitablement une opinion. La loi française sur l’audiovisuel proscrit les chaînes d’opinion. Bien des détracteurs de CNews considèrent qu’elle est une chaîne d’opinion hors-la-loi. On remarquera que Radio Courtoisie, diffusée sur les ondes hertziennes en Île-de-France et en Normandie, se définit comme la « radio de toutes les droites » et déroge en tant que radio d’opinion à cet interdit lamentable.
La montée en puissance des télévisions, des radios et des périodiques imprimés liés à l’ensemble de Vincent Bolloré – ce qu’on appelle la « Bollorosphère » - inquiète les belles âmes de gauche. Même s’il y aurait beaucoup de critiques et de réserves à apporter à ce système médiatique polarisé par CNews, cette inquiétude palpable n’en demeure pas moins une grande source de satisfaction.
Libération des 18 et 19 octobre dernier publiait un supplément consacré au festival « Les 24 h de Libé » parrainé par le Parlement européen, le haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, la Fondation Jean-Jaurès, proche du groupusculaire PS, et… France Info ! Dans ce cahier spécial figurait une contribution de Julia Cagé. Professeur d’économie à Sciences-Po Paris, experte en économie médiatique, récipiendaire en 2023 du prix du meilleur jeune économiste de France, membre du conseil d’administration de l’Agence France-Presse et présidente depuis 2020 de la Société des lecteurs du Monde, elle estime que « la bataille démocratique est devenue une bataille de l’information ». Mélangeant chaînes télé et réseaux sociaux, elle juge « urgent de mieux réguler ces réseaux et de prendre à bras-le-corps le problème de la désinformation ». Le mardi 28 octobre, Emmanuel Macron a lui aussi appelé à réglementer Internet, c’est-à-dire à le censurer.

Prônant la parité sociale sur les listes des candidats (inscrire par exemple 6% d’ouvriers ou 2% d’agriculteurs), oubliant que des corporatistes du XIXe siècle proposaient déjà cette composition afin d’accroître le caractère conservateur du suffrage universel, Julia Cagé refuse que « la réponse aux médias d’opinion [soit] davantage de médias d’opinion. Or c’est exactement l’inverse qu’il nous faut à garantir les conditions de production d’une information comme bien public, socle indispensable au bon fonctionnement du débat public ». Traduction de la novlangue : il devient impératif de sidérer la population, de modeler ses émotions et de la transformer en hilotisme wokisé.

Il va de soi que Julia Cagé (photo) conjure de « plus que jamais protéger le pluralisme et mettre en place des régulations garantissant l’indépendance des journalistes ». Le fameux pluralisme revendiqué cache en fait un entre-soi endogamique qui ne favorise que des débats convenus entre mondialistes et cosmopolites. À quand une confrontation à grande heure d’écoute entre l’économiste - lauréat du Prix Lyssenko 2015 - Thomas Piketty, par ailleurs époux de Julia Cagé, et son disciple, l’économiste Gabriel Zucman, le gars qui veut taxer quiconque aurait au moins un euro dans la poche ? On cherche à égarer l’opinion.
Très révélateur sur ce point est l’article de Grégory Marin dans L’Humanité Magazine du 30 octobre au 5 novembre 2025. Ce journaliste dénonce bien sûr sur quatre pages l’«Offensive brune sur l’audiovisuel public»! Il souffre que le service public soit contraint d’inviter régulièrement les élus du RN et de l’UDR, « quitte – écrit-il – à heurter la sensibilité de nombreux auditeurs ». On sort un nouveau prétexte, celui de la sensibilité. A-t-il pensé à la sensibilité des contribuables exaspérés qui financent les associations favorables à l’immigration de masse ou qui font la promotion du gendérisme et d’autres lubies arc-en-ciel ? Le journaliste de L’Huma Mag se désole que ces invitations soumises au temps de parole de l’opposition se fasse au « nom d’un “ pluralisme ” amputé de son aile gauche ». Ah bon ? Il déplore en réalité l’absence médiatique du NPA – Anticapitaliste, de Révolution permanente ou de l’Union communiste libertaire. C’est aussi le cas pour Florian Philippot des Patriotes qui ne peut venir en plateau ou en studio qu’une fois par trimestre. Vous avez dit démocratie ?

Grégory Marin n’accepte pas que « les chaînes publiques embauchent même chez “l’ennemi”», à savoir les ultra-identitaires et super-nationalistes-révolutionnaires intégraux Alexandre Devecchio, Paul Melun et Nathan Devers! Il se scandalise qu’à l’occasion du second tour de la présidentielle du 8 avril 2022, sur dix-sept chroniqueurs invités à la soirée électorale de France 2, «six œuvraient pour des médias estampillés à l’extrême droite». Mais qui les estampille de cette étiquette supposée infamante sinon leurs détracteurs les plus zélés?
Comment L’Humanité, groupe subventionné à hauteur de plusieurs millions d’euros par an, ose-t-il faire la leçon à l’opinion publique ? En ces temps de disette budgétaire, il serait temps d’arrêter le détournement de l’argent public vers des entreprises déficitaires de formatage de l’opinion. Cela ne rétablirait pas l’équilibre des finances, mais ce serait un signe fort bienvenu d’autant que des titres de presse tels Rivarol, Synthèse nationale, Réfléchir et Agir, Livr’Arbitres et Terre et Peuple Magazine ne vivent que par leurs abonnés. Exister sans la moindre subvention est possible à condition de le vouloir et d’appliquer une stricte rigueur comptable.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 173, mise en ligne le 9 novembre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
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Étude du DIW: le risque de pauvreté en Allemagne est fortement déterminé par l'immigration

Étude du DIW: le risque de pauvreté en Allemagne est fortement déterminé par l'immigration
Peter W. Logghe
Quelle: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
L'Allemagne compte plusieurs instituts économiques faisant autorité, tels que le Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW - Institut allemand de recherche économique). Une étude récente du DIW montre qu'environ deux migrants sur trois en Allemagne sont exposés au risque de pauvreté. L'une des causes est sans aucun doute l'échec de l'intégration sur le marché du travail allemand. Mais il y a plus. L'étude montre également l'ampleur du risque de pauvreté en Allemagne en général et dans les communautés de migrants.
Deux tiers des personnes issues de l'immigration en Allemagne sont pauvres ou exposées au risque de pauvreté. L'étude, qui portait sur les inégalités de revenus et les risques de pauvreté, a été publiée à la mi-octobre et a fait l'objet de commentaires détaillés dans le Süddeutsche Zeitung. « Lorsque ces personnes (c'est-à-dire les migrants) exercent une activité professionnelle, il s'agit généralement d'emplois moins bien rémunérés, de postes à temps partiel et de mini-jobs », explique Markus Grabka, chercheur au DIW.
25 % des migrants vivent dans la pauvreté
Dans son étude, M. Grabka souligne que le risque de pauvreté en Allemagne est fortement influencé par la question de l'immigration. Au cours des 15 dernières années, la situation financière et économique des personnes issues de l'immigration a très peu évolué.
Si 12 à 13% des Allemands de souche sont exposés au risque de pauvreté, ce pourcentage est nettement plus élevé chez les migrants. En 2020, environ 70% des migrants vivaient sous le seuil de pauvreté.
En Allemagne, ce seuil est atteint lorsqu'une personne dispose de moins de 60% du revenu moyen des ménages. Pour quelques-uns, ce seuil est fixé à 1419 euros nets par mois pour l'année 2022. Selon le DIW, 63,7% des migrants avaient un revenu inférieur à ce seuil. Grabka affirme toutefois que depuis 2020, le risque de pauvreté chez les migrants a diminué, car un certain nombre d'entre eux parviennent à intégrer le marché du travail. Il estime néanmoins que le retard reste très important.
La question est de savoir si l'Allemagne a vraiment intérêt à accueillir encore plus de pauvreté dans le pays. Ce n'est pas bon pour les migrants (vu le risque de pauvreté), ce n'est pas bon pour l'État providence allemand et ce n'est pas bon pour les Allemands eux-mêmes.
12:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, pauvreté |
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samedi, 08 novembre 2025
Renseignement narratif ou analyse narrative ?

Renseignement narratif ou analyse narrative?
Leonid Savin
Dernièrement, en Russie, dans le milieu des experts en sécurité et en guerre de l'information, le terme « renseignement narratif » a commencé à être utilisé. En particulier, lors d’un cercle de discussion à l’Union des journalistes de Moscou, le 17 octobre, on a exprimé l’opinion que « ce qu’on appelle ‘renseignement narratif’ tente de diffuser de la désinformation à travers la communauté d’experts ». Qu’est-ce que ce phénomène ? Pourquoi la communauté russe parle-t-elle de « renseignement narratif » en se référant à la terminologie occidentale (NARINT) ?
S’agit-il d’une incapacité à élaborer son propre vocabulaire ou d’un désir de lancer un nouveau mot à la mode, de capter « l’engouement », comme cela s’est produit autrefois avec la guerre hybride, lorsque la mode de l’utilisation de ce terme s’est répandue hors contexte ?
Examinons plus en détail ce que cela signifie.
Il faut constater que, malheureusement, de nombreux membres de la communauté russe liée aux guerres de l’information restent friands d’acronymes et de noms étrangers, comme le prouve l’utilisation de mots tels que OSINT et HUMINT, au lieu de parler de "travail d’agent" ou de "travail avec des sources ouvertes". Il en va de même pour l’intelligence narrative (NARINT), que l’on traduit par « renseignement narratif ». Bien qu’il soit plus correct en russe de parler d’analyse de la narration d’événements ou d’analyse de récit. Du moins, même si le terme « narratif » est entré dans l’usage courant du russe et est peut être, dans une certaine mesure, acceptable, intelligence peut se traduire non seulement par « renseignement », mais aussi par « analyse » ou « esprit ».


C’est ainsi qu’à l’origine, en Occident, on comprenait l’intelligence narrative, par analogie avec l’intelligence émotionnelle — une conception popularisée par le psychologue américain Daniel Goleman il y a près de trente ans. L’intelligence narrative et l’analyse narrative sont apparues à l’intersection des sciences du cerveau, de la linguistique et de la cybernétique, notamment lors des premières expériences en intelligence artificielle à la fin des années 70.
L’un des premiers groupes à s’être lancé dans cette nouvelle recherche était un cercle de chercheurs interdisciplinaires dirigé par Michael Travers et Mark Davis du Media Lab du Massachusetts Institute of Technology. Ils ont nommé cette orientation « intelligence narrative » et ont introduit des concepts de la narration issus d’autres disciplines dans un nouveau domaine créatif.
Il n’existe pas une seule définition de la narration — elles sont nombreuses, ce qui complique aussi la définition de l’intelligence narrative ou de l’analyse narrative.
Avec le développement des réseaux sociaux, des modèles d’analyse de big data et de grands modèles linguistiques ont été employés pour la reconnaissance de textes et de discours. Ces outils ont été utilisés par les services secrets pour le traçage approfondi d’Internet et la surveillance des messages.

Étant donné que sur les réseaux sociaux, des contenus trompeurs ou nuisibles peuvent se propager, influençant les préjugés et les émotions des gens, la question s’est posée de savoir comment réagir, contrer et même prévoir ces phénomènes.
Un concept d’attaque narrative a émergé, généralement commencée par la création ou la consolidation d’une histoire liée à un sujet actuel ou suscitant des divergences. Le plus souvent, cette histoire est facilement assimilée et publiée sur les plateformes de réseaux sociaux, souvent avec l’utilisation de bots pour augmenter artificiellement la quantité de contenu de ce type dans le fil d’actualité des utilisateurs.
En interagissant avec des publications de masse, ces bots trompent les algorithmes des réseaux sociaux, leur faisant croire que le contenu est extrêmement pertinent et attrayant. En conséquence, ces algorithmes le favorisent dans le haut des flux des utilisateurs, le rendant plus visible et plus attrayant pour les utilisateurs réels.
L’analyse narrative est utilisée pour une compréhension complète, une interprétation et une réponse aux messages diffusés sur les réseaux sociaux. Au sens plus large, elle inclut la reconnaissance des modèles, thèmes et émotions fondamentaux sous-jacents aux sujets clés liés aux acteurs publics, événements politiques ou marques et entreprises.

C’est pourquoi elle a attiré l’attention non seulement des services de renseignement, mais aussi des entreprises technologiques privées proposant des outils d’analyse narrative sous forme de logiciels pour détecter les fake news. Dans le contexte de la confrontation géopolitique entre l’Occident collectif et la Russie, il est tout à fait naturel que Moscou, ainsi que Pékin, soient une fois de plus accusés de créer des fausses informations, et qu’on leur propose de lutter contre elles grâce à l’analyse narrative.
Un article clé à ce sujet, intitulé « Analyse narrative : détection des opérations d’information de la Russie et de la Chine visant à déstabiliser l’unité de l’OTAN », a été écrit par Joe Stradinger, fondateur de la société EdgeTheory, publié par l’Institut de recherche sur la politique étrangère en novembre 2024. Ce texte a été repris à plusieurs reprises par des médias politiques spécialisés aux États-Unis.
L’auteur y indique que « l’analyse narrative (NARINT), principalement basée sur le contenu en ligne publié par des acteurs malveillants, devient un outil de plus en plus important de l’analyse OSINT. Elle concerne l’étude et l’analyse de la désinformation et de la propagande apparaissant sur les plateformes de réseaux sociaux, sites d’actualités, forums internet, blogs et dans le dark web. En analysant minutieusement ces matériaux, les analystes peuvent mieux comprendre la tactique de narration utilisée par des organisations étrangères pour semer la discorde hostile et saper la confiance élémentaire dans les institutions nationales. NARINT est particulièrement crucial pour l’identification, l’analyse et la contre-action contre les opérations d’information hostiles visant à compromettre les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis. Il peut analyser des nouvelles, des blogs, des forums, des réseaux sociaux, le « dark web », des flux numériques et d’autres sources pour obtenir des informations nécessaires à des indications précoces et des alertes. De plus, il peut montrer comment les représentations évoluent et comment elles influencent l’opinion et l’humeur publique sur les conflits...

L’intégration de l’IA dans ces projets étend considérablement les capacités de renseignement. Les technologies basées sur l’IA permettent d’analyser d’énormes volumes de données, d’identifier des motifs et des changements dans les narrations à une échelle et à une vitesse bien supérieures à celles des analystes humains, avec une précision qui continue de s’améliorer rapidement. En utilisant des outils pilotés par l’intelligence artificielle, les spécialistes du renseignement peuvent rapidement détecter des situations conflictuelles émergentes, évaluer leur impact potentiel et alerter les décideurs en temps réel. Cette approche garantit une réaction opportuniste et éclairée, permettant d’identifier des scénarios et des acteurs coordonnés, ainsi que de développer des scénarios efficaces qui soutiennent les intérêts des États-Unis...
L’analyse narrative joue un rôle crucial pour prendre l’avantage dès la première étape dans l’environnement informationnel.

Le site officiel de l’entreprise indique que « EdgeTheory offre des ensembles de données variés permettant d’observer la narration d’une vue d’ensemble grâce à de courtes descriptions, tout en permettant une personnalisation élevée des données. Les analystes peuvent détailler l’information jusqu’au niveau de la source, voir comment le contenu se propage dans les réseaux, et suivre le développement des événements à l’échelle mondiale pour déterminer comment et où il est préférable d’intervenir.
En utilisant plusieurs méthodes d’intelligence artificielle et de traitement du langage naturel, EdgeTheory crée des descriptions synthétiques de situations complexes, pouvant être partagées avec les parties prenantes, les équipes internes et sur les réseaux sociaux.
Il s’agit donc d’optimiser la prise de décision. Il est également indiqué que « l’incapacité à adopter une approche analytique pour la description coûte cher. Parcourir des flux infinis de contenu non pertinent ou trompeur non seulement consomme beaucoup de temps, mais est aussi inefficace. Les méthodes obsolètes vous rendent aveugle face à des conclusions critiques, créant des vulnérabilités pouvant impacter les décisions, opérations et stratégies. Résultats :
- Coûts supplémentaires et opportunités manquées dues au manque d’informations ;
- Indécision en raison de la quantité massive de données ou de leur déformation ;
- Saper la confiance à cause d’influences néfastes (par exemple, lors d’élections) ;
- Perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par des ingérences. »
Comme on le voit, l’analyse narrative est multifonctionnelle. Elle possède plusieurs facettes et peut être utilisée à la fois à des fins défensives et offensives.
Concernant la société mentionnée, il est important de noter que dans sa direction se trouvent : William P. Crowell — investisseur en capital-risque avec une expérience dans des postes de direction dans plusieurs entreprises technologiques, principalement dans la cybersécurité. Il a également été directeur adjoint de la NSA de 1994 à 1997, étant alors le civil le plus haut placé dans l’agence. Entre 2007 et 2014, Crowell a également été président du groupe de conseillers principaux du directeur de la CIA ; Charles Thomas Cleveland — lieutenant général à la retraite de l’armée américaine, ancien commandant du Commandement des opérations spéciales de l’US Army ; Tripp McAllar — conseiller en risques globaux, lieutenant-colonel, ayant servi à l’étranger dans plusieurs zones de conflit, avec des postes d’officier de liaison de l’armée, d’attaché auprès de l’ambassade des États-Unis et de directeur du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Tripp McAllar a dirigé des projets globaux des Forces spéciales au Moyen-Orient, en Asie et en Europe, visant à répondre aux exigences de sécurité nationale. À la Maison Blanche, il a dirigé des comités inter-institutions pour l’élaboration de politiques nationales et de programmes stratégiques sous la supervision d’un assistant spécial du président et d’un conseiller en sécurité nationale.
Étant donné que la large publicité dans les sources ouvertes concernant l’analyse narrative a été faite précisément par cette société et avec ces collaborateurs, cela a probablement conduit certains auteurs nationaux à parler de « renseignement narratif » et de manipulations, bien que ce soit un phénomène beaucoup plus vaste nécessitant une étude approfondie. De plus, les critiques et ceux qui combattent la désinformation occidentale, au lieu de développer leurs propres méthodologies, deviennent eux-mêmes porteurs de termes et de narratifs occidentaux, les enracinant dans la communauté d’experts.
15:53 Publié dans Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : définition, renseignement narratif, analyse narrative |
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Les États-Désunis d’Amérique – ou comment Gaza s’installe à Manhattan

Les États-Désunis d’Amérique – ou comment Gaza s’installe à Manhattan
Par @BPartisans (Telegram)
Il fallait oser: comparer New York à Londres, et les urnes municipales à des missiles. Le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, vient de le faire — sans trembler. Dans une déclaration digne d’un trailer de film post-apocalyptique, il a exhorté les Juifs à quitter New York, “désormais entre les mains d’un partisan du Hamas”.
L’avertissement est solennel: la métropole autrefois symbole de liberté deviendrait le théâtre d’une “guerre des communautés”, où les slogans “Free Palestine” remplaceraient les “I love NY”.
Quand la fracture communautaire devient une ligne de front
Depuis l’élection du nouveau maire, Zohran Mamdani, d’origine indienne et musulmane pratiquant, la rhétorique a viré à la panique. Les talk-shows conservateurs crient à l’infiltration islamiste, tandis que les démocrates répondent que la démocratie américaine est par essence inclusive.
Mais l’inclusion a ses limites : elle devient inflammable lorsque le Moyen-Orient débarque en cortège électoral dans le Bronx.
Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) notait déjà en octobre que “les tensions ethniques et religieuses, exacerbées par le conflit israélo-palestinien, représentent un risque accru de violences communautaires sur le territoire américain” (Department of Homeland Security, Bulletin Octobre 2025).
Et le FBI ajoute, dans son rapport semestriel sur les crimes haineux, que les incidents à caractère antisémite ont augmenté de 38% depuis le début du conflit de Gaza en 2024 (FBI Hate Crime Statistics, 2025).
Autrement dit: le cocktail identitaire new-yorkais, déjà chargé en tensions raciales et sociales, n’avait pas besoin d’un détonateur importé de Tel-Aviv.
Trump, le pyromane moral
Mais il fallait un chef d’orchestre à cette dissonance américaine — et il s’appelle Donald Trump.
Le président a réaffirmé en conférence de presse, le 2 novembre, son “soutien total et inconditionnel à Benjamin Netanyahu et à la défense du peuple juif contre le terrorisme mondial”.
Il a ajouté que “les ennemis d’Israël sont les ennemis de l’Amérique” (White House Briefing, 2 Nov 2025).
Cette phrase, taillée pour galvaniser sa base évangélique et pro-israélienne, sonne comme une déclaration de guerre à une autre partie de l’Amérique : celle des communautés musulmanes, afrodescendantes et latino, qui voient dans cette politique un alignement aveugle et dangereux.
À Dearborn, Minneapolis et Brooklyn, les manifestations pro-palestiniennes se multiplient, et les contre-manifestations aussi.
Résultat : les États-Unis sont en train d’importer le conflit du Proche-Orient — version domestique.

Vers une guerre civile importée ?
Des analystes de la Brookings Institution alertent : “Le risque d’un affrontement communautaire majeur aux États-Unis est aujourd’hui plus élevé qu’à aucun autre moment depuis 1968.”
Les lignes de fracture ne sont plus politiques mais religieuses, ethniques, idéologiques — et elles coupent l’Amérique en deux villes ennemies : New York et Dallas, Gaza et Jérusalem.
Dans ce climat, l’appel d’Amichai Chikli prend une dimension prophétique: il ne s’adresse pas seulement à la diaspora, mais à un pays au bord du vertige.
Son message pourrait se lire ainsi : “Quittez New York avant qu’elle ne quitte l’Amérique.”
L’ironie finale
L’ironie, bien sûr, c’est que cette guerre civile “probable” serait le fruit du même messianisme moral qui prétend défendre la liberté.
Trump veut “sauver Israël” à coups de tweets patriotiques, mais il risque de mettre le feu à la dernière grande Babel de la planète.
La démocratie américaine, jadis vantée pour sa capacité à fondre les identités, ressemble de plus en plus à un champ de bataille idéologique où chacun revendique sa propre version du Prophète — ou du Messie.
“Les civilisations ne meurent pas sous les bombes : elles meurent quand leurs habitants importent les bombes dans leurs cœurs.”
— Alexis de Tocqueville, revisité par la réalité américaine, 2025.
@BPARTISANS
13:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, new york, états-unis, conflit israélo-palestinien |
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France, bienvenue dans la quatrième dimension

France, bienvenue dans la quatrième dimension
(ou comment un ministre français redéfinit la gravité — sans peser ses mots)
Par @BPartisans (Telegram)
« Poutine est en échec militairement, politiquement comme économiquement », a solennellement déclaré Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Une phrase si audacieuse qu’elle aurait mérité d’être prononcée depuis la Station spatiale internationale : car pour y croire, il faut vraiment flotter en apesanteur.
Bienvenue dans la Quatrième Dimension diplomatique
Dans cette France parallèle, les ministres ne décrivent pas la réalité — ils la conçoivent, la projettent, l’impriment en 3D et la diffusent en Dolby Surround.
Pendant que le FMI prévoit une croissance russe supérieure à celle de la zone euro en 2025 (+2,6 % contre +1,3 %, selon les World Economic Outlook d’octobre 2025), le ministre français explique que Moscou « s’effondre ».
Il n’a simplement pas précisé où : peut-être dans les fantasmes de Bercy.
Les sanctions ? Elles « asphyxient » la Russie, assure Paris.
Sauf que, selon Bloomberg Economics (septembre 2025), les recettes d’exportation russes ont atteint 433 milliards de dollars en 2024, tirées par l’énergie et les métaux — pendant que la France, elle, atteignait un déficit commercial record de 118 milliards d’euros (Douanes françaises, rapport 2024).
Mais rassurons-nous : le Kremlin tremble… de rire.
Scène 2 : la guerre imaginaire
« Militairement, la Russie est en échec », poursuit Barrot, sans trembler.
Pendant ce temps, The Washington Post notait en octobre que la ligne de front est désormais stabilisée en faveur de Moscou, l’armée russe contrôlant environ 20 % du territoire ukrainien, et que les « contre-offensives » occidentales ont été « gelées faute d’armes et d’effectifs ».
Mais la France persiste à applaudir un scénario qui ne se joue plus.
Au fond, la diplomatie française ressemble à un talk show où la logique est facultative.
On y parle de victoire sans champs de bataille, de sanctions sans effet, de paix sans négociation — et de cohérence sans preuves.

Chapitre 3 : l’économie quantique
Quant à l’échec « économique » de Poutine, il est si flagrant que le rouble est désormais plus fort qu’avant le conflit (Banque de Russie, octobre 2025), que les exportations d’énergie vers l’Asie ont augmenté de 46 %, et que le pays affiche un excédent budgétaire de 2,1 % du PIB.
Pendant ce temps, Paris prépare un budget 2026 avec un déficit de 5,4 %, une dette à 112 % du PIB et une croissance révisée à la baisse (Ministère de l’Économie, PLF 2026).
Mais dans la Quatrième Dimension, tout s’inverse :
- les faillites industrielles sont des « relocalisations »,
- les coupures d’électricité deviennent des « transitions énergétiques »,
- et les échecs diplomatiques se transforment en « leadership européen ».
Épilogue : Orwell, saison française
Il faut reconnaître à la Macronie un génie rare : celui de transformer la novlangue en art d’État.
« La Russie perd », dit Barrot — comme on disait jadis « les impôts baissent », ou « la croissance revient ».
La vérité n’a plus d’importance, seule compte la mise en scène.
Et la France, suspendue entre son déficit et ses illusions, dérive lentement dans cette Quatrième Dimension où le réel n’a plus droit de cité.
Citation finale pour la postérité :
« Dans la guerre de l’information, les faits ne sont pas une arme — ils sont un obstacle. » (Proverbe officieux du Quai d’Orsay, 2025)
13:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualit", europe, affaires européennes, france, postvérité |
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Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement

Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement
Source: https://mpr21.info/el-canciller-aleman-esta-orquestando-e...
Le journal allemand Handelsblatt répète le mantra: « Plusieurs drones non armés ont été aperçus au-dessus de la base militaire belge de Kleine Brogel, utilisée par l’OTAN. » Mais, étonnamment, cette fois, il n’y a pas eu de déclarations alarmistes sur la "guerre hybride menée par la Russie". Même, le ministre belge de la Défense, Theo Franken, s’est montré heureux car “le système de détection fonctionne” (1).
Comme pour les cyberattaques, il semble que les pays européens testent les boucliers anti-drones qu’ils ont fabriqués et, pour vérifier leur bon fonctionnement, ils doivent les faire voler. Ensuite, ils profitent de l’agitation pour poursuivre la campagne anti-russe dans les médias de désinformation.
Cela semble confirmé par une information provenant de United Unmanned Systems (UUS), une entreprise allemande de drones étroitement liée au parti CDU. Selon cette société, le chancelier Friedrich Merz aurait personnellement commandité au moins deux des attaques attribuées aux Russes: celle de l’aéroport de Munich en octobre et une autre à Aalborg, au Danemark, en septembre.
Merz aurait orchestré ces deux montages pour justifier une augmentation massive des dépenses militaires. L’objectif est de créer un climat de peur afin de promouvoir un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la “muraille anti-drones”, dont UUS, dirigée par Julian Kelterborn, conseiller de la CDU depuis 2023, serait le principal bénéficiaire.

Mais la campagne de désinformation continue. Les drones fantômes s’ajoutent à la flotte fantôme et à d’autres fantasmes indispensables pour créer une atmosphère de guerre en Europe. Selon l’IISS (Institut International d’Études Stratégiques), les Russes commettent en moyenne deux actes de sabotage par mois en Europe.
Selon cette campagne délirante, entre 2022 et fin 2024, le service secret russe aurait commis 12 actes de sabotage sur le territoire allemand. “La Russie mène une guerre non conventionnelle contre l’Europe. Par le biais de campagnes de sabotage, de vandalisme, d’espionnage et d’actions clandestines, l’objectif de la Russie est de déstabiliser les gouvernements européens, de saper le soutien public à l’Ukraine en imposant des coûts sociaux et économiques à l’Europe, et d’affaiblir la capacité collective de l’OTAN et de l’Union européenne à répondre à l’agression russe,” affirme l’IISS (2).
À ces montages récents s’est ajoutée une autre mise en scène plus cinématographique: un prétendu “complot russe” pour assassiner Armin Papperger, directeur de Rheinmetall, la plus grande entreprise d’armement d’Europe et principal fournisseur de chars, de munitions et de systèmes blindés à l’Ukraine.
La CIA et le service de renseignement allemand BND auraient empêché ce crime.
Notes:
(1) https://www.handelsblatt.com/politik/international/ukrain...
(2) https://www.iiss.org/research-paper/2025/08/the-scale-of-...
13:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, bellicisme |
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De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée - Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent

De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée
Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent
Par @BPartisans (Telegram)
La grande illusion européenne
Il fut un temps où Bruxelles prétendait représenter l’unité, la prospérité et la stabilité. Aujourd’hui, elle ne représente plus qu’une chose : l’Ukraine.
L’UE n’est plus une union — c’est un comptoir colonial inversé, où la métropole (Bruxelles) travaille pour la colonie (Kiev).
La preuve ? Le communiqué tout frais du Conseil de l’Union européenne :
“L’UE redirigera une partie des fonds civils vers des objectifs militaires et soutiendra l’adhésion de l’Ukraine au Fonds européen de défense.” (Conseil de l’UE, 5 novembre 2025)
Autrement dit : on pille les budgets civils — santé, énergie, éducation — pour financer les chars, les missiles et la “reconstruction militaire” d’un pays où les élites s’enrichissent plus vite que les champs de bataille ne s’étendent.
Quand la corruption devient une valeur européenne
La Cour des comptes européenne l’avait pourtant signalé, noir sur blanc :
“Le suivi de l’utilisation des aides allouées à l’Ukraine reste lacunaire. Des risques de mauvaise utilisation persistent, notamment dans le secteur de la défense et de la reconstruction.” (Rapport spécial n°14/2024, Cour des comptes européenne)
Mais à Bruxelles, “risques de mauvaise utilisation” se traduit par “bon usage politique”.
Pendant que le NABU (l’agence anticorruption ukrainienne) enquête sur un scandale de 1,8 milliard d’euros détournés au ministère de la Défense (communiqué du 22 octobre 2025), la Commission, elle, ouvre un nouveau guichet.
La machine tourne : Kiev siphonne, Bruxelles rationalise, les contribuables paient.
Et Ursula von der Leyen, entre deux discours sur la “solidarité démocratique”, signe des chèques qu’aucun pays membre ne pourrait se permettre pour lui-même.
Des économies nationales en chute libre
Pendant que l’argent s’envole vers Kiev, les économies européennes s’écrasent :
France : dette publique à 3200 milliards d’euros — INSEE, septembre 2025
Allemagne : déficit record de 5,4% du PIB — Destatis, octobre 2025
Italie : taux d’emprunt à 5,8% — Banca d’Italia, octobre 2025
Mais qu’importe : “nous tenons bon face à l’agression russe”, répète Bruxelles, les poches vides mais la conscience pleine.
La Banque centrale européenne admet elle-même que le coût cumulé du soutien à l’Ukraine a dépassé 210 milliards d’euros, sans effet notable ni sur la stabilité du pays ni sur la paix en Europe (Rapport BCE, T3 2025).
De la diplomatie à la déraison
Quand Josep Borrell affirmait en 2023 que “l’Europe est un jardin entouré de jungle”, on ignorait qu’il parlait d’un jardin vidé de ses ressources, envahi par les illusions.
Car l’UE, désormais, n’investit plus dans son avenir : elle s’endette pour prolonger la guerre des autres.

La Deutsche Bank avertit dans son dernier rapport :
“La militarisation budgétaire de l’UE pourrait provoquer une contraction durable des économies nationales et un effondrement de la confiance dans les institutions européennes.” (Rapport “Fiscal Risks in European Defence Integration”, octobre 2025).
Mais la Commission préfère foncer. Reconnaître la défaite? Impensable.
Mieux vaut ruiner vingt-sept nations que d’admettre que la stratégie ukrainienne était un mirage coûteux.
Moralité : L’Europe s’effondre avec élégance
L’Union européenne n’est plus une alliance, c’est un acte de foi — et la foi, comme la guerre, coûte cher.
L’Ukraine est devenue la nouvelle religion d’État : on n’y croit plus, mais on continue d’y verser des offrandes.
Le résultat ? Une Europe exsangue, dépendante, moralement épuisée et financièrement lessivée.
“Ceux qui refusent de reconnaître leur faillite préfèrent la rebaptiser en solidarité.” — Chroniques européennes, édition 2025
Source: @BPARTISANS (Telegram).
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jeudi, 06 novembre 2025
James Joyce à Zurich

James Joyce à Zurich
La plus grande ville suisse a été un lieu important dans la vie de l’écrivain irlandais, à la fois comme lieu de création et comme refuge, ainsi que celui où il est décédé.
Duarte Branquinho
Source: https://sol.sapo.pt/2025/11/05/james-joyce-em-zurique/
Comme son nom l’indique, la Bahnhofstrasse est l’avenue qui relie la gare centrale de Zurich au lac. Je l’ai parcourue tant de fois qu’elle est devenue une routine et a élevé mes exigences en matière de propreté urbaine. Aujourd’hui, je jette un regard oblique et laisse échapper une exclamation spenglerienne en voyant la moindre négligence, comme un rare mégot sur le sol. C’est ironique, car dans ma Lisbonne natale, j’ignore de telles traces laissées par les fumeurs, comme si elles faisaient partie du paysage. C’est la preuve que les lieux s’ancrent en nous…


Cependant, je me souviens avoir admiré la propreté impeccable de cette avenue et noté que cela restait fidèle au commentaire de James Joyce: «Si vous renversiez de la soupe sur la Bahnhofstrasse, vous pourriez la manger directement du sol, sans cuillère».
L’écrivain irlandais, figure centrale du modernisme, a passé une grande partie de sa vie itinérante à Zurich, qu’il fréquentait souvent, et c’est ici qu’il a écrit une grande partie de son oeuvre monumentale Ulysse. Cette œuvre maîtresse fut une de mes lectures précoces car elle se trouvait dans la bibliothèque de mes parents et, interpellé par sa difficulté, je n’y reviendrai que bien plus tard, lors d’un voyage à Dublin, où j’ai suivi ses pas. Déjà à Zurich, malgré l’importance que la ville eut dans la vie et l’œuvre de l’auteur, je n’ai jamais fait de parcours complet et réfléchi, peut-être parce que je me sentais « chez moi », mais je l’ai finalement fait en plusieurs moments séparés.
Dans le bâtiment de l’Universitätsstrasse où Joyce a vécu en 1918, il y a une plaque indicatrice, discrète, mais l’écrivain irlandais a eu plusieurs résidences à Zurich, et il est difficile de suivre sa trace.

Il y a quelques années, je suis allé au James Joyce Pub, dans la Pelikanstrasse, et j’ai aimé la décoration (photo). L’établissement existe depuis 1978 et, bien sûr, l’auteur qui lui donne son nom n’y a jamais mis les pieds. Plus tard, j’ai appris que l’intérieur de style victorien provenait de l'Antique Bar de l’hôtel Jury’s à Dublin, qui a été installé ici après avoir été acheté par une banque suisse. Finalement, il y avait un lien avec l’écrivain irlandais, car Joyce fréquentait l’Antique et l’a mentionné dans son œuvre.

Y avait-il encore d’autres établissements fréquentés par Joyce ? La réponse était évidente: un lieu central où je passe si souvent. Le Café Bar Odeon est un classique de Zurich, ouvert en 1911, dans le style Art Nouveau, qui a vu passer écrivains, poètes, peintres, musiciens, politiciens, scientifiques, car c’était un point de rencontre en ville. Parmi les noms les plus connus qui y sont venus, on compte Stefan Zweig, Somerset Maugham, Hermann Hesse ou James Joyce. Mais aussi Arturo Toscanini, Albert Einstein, Lénine et Benito Mussolini. Ici, se rassemblaient les dadaïstes, et au premier étage, Mata Hari s’est produite, deux ans avant d’être exécutée en France pour espionnage. Aujourd’hui, c’est un lieu historique mais vivant, dont le charme résiste au passage du temps.

James Joyce est retourné à Zurich en 1940 et y a trouvé, l’année suivante, son dernier repos. En mars de cette année, j’ai finalement décidé de visiter la tombe de Joyce, un Ehrengrab, située au fond du couloir central du cimetière de Fluntern, où sont aussi enterrés sa femme Nora, son fils Giorgio et sa femme Asta. Il ne manque que sa fille, Lucia Joyce, qui a été diagnostiquée schizophrène et a été une patiente de C. G. Jung, et qui a été internée au Burghölzi, mais a été transférée dans un hôpital à Northampton, la ville où elle est décédée et où elle repose. L’endroit est discret et parfaitement entretenu, et la statue de Joyce, œuvre de Milton Hebald, nous regarde détendue, tandis qu’il fait une pause de lecture et de cigarette…
18:12 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : james joyce, littérature anglaise, littératuree irlandaise, lettres, lettres anglaises, lettres irlandaises, littérature, suisse, zurich |
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Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente

Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente
Munich. Ce n'est plus un secret depuis longtemps : depuis des années, les fonds alloués aux entreprises privées en Allemagne sont insuffisants. Les investissements dans le secteur privé sont retombés au niveau de 2015. Dans le même temps, les dépenses publiques ont considérablement augmenté, soit de 25 % depuis 2015.
Le professeur Clemens Fuest (photo), directeur de l'Institut Ifo de Munich, a dressé un tableau alarmant de la situation dans le journal « Bild am Sonntag » et a choqué avec ses prévisions : « L'Allemagne est en déclin économique depuis des années. La situation est désormais dramatique. » Et : « Des millions de citoyens constatent déjà une baisse de leur niveau de vie. » Cet économiste renommé craint une dépression durable de 25 ans, similaire à celle qu'a connue l'Italie.

En effet, la crise actuelle représente déjà la plus longue période de faiblesse économique de l'histoire de la République fédérale. D'autres problèmes s'y ajoutent, tels que les pénuries d'approvisionnement en terres rares en provenance de Chine, qui entraînent déjà des arrêts de production.
Mais ce ne sont pas seulement les décisions politiques prises à Berlin qui pèsent sur l'économie allemande, mais aussi les obstacles réglementaires imposés par Bruxelles. Fuest demande un allègement conséquent des charges bureaucratiques pesant sur les entreprises. Il s'agit notamment des obligations étendues en matière de documentation dans le domaine du CO₂ et tout au long des chaînes d'approvisionnement, qui sont pratiquement impossibles à respecter dans la pratique (st).
Source: Zu erst .de, Nov. 2025.
17:45 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, économie |
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Code de la main invisible: la dystopie potentielle du capitalisme cybernétique

Code de la main invisible: la dystopie potentielle du capitalisme cybernétique
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/10/30/nakymattoman-kaden-koo...
La numérisation a atteint une nouvelle étape : ses promesses ne sont plus vendues comme des utopies, mais deviennent des conditions obligatoires pour la viabilité sociale. La logique de fonctionnement des technologies intelligentes est déjà si évidente que s’y opposer semble insensé. On vend au peuple le saut numérique comme un outil facilitant le quotidien, mais en même temps, cela crée un cadre pour un avenir technocratique autoritaire.
Le nouvel ordre mondial est contrôlé par une machinerie dépassant l’humanité – un totalitarisme électronique imaginé par les technocrates, où les identités numériques, les monnaies centrales (CBDC) et la surveillance en temps réel fusionnent les individus et les nations en pixels dans un flux de données sans fin. La période de pandémie mondiale de COVID-19, avec ses restrictions, n’était qu’un test pour cette évolution codée QR.
Le paradoxe de l’intelligence artificielle – une révolution mondiale et en même temps une réalité quotidienne, omniprésente – se reflète inévitablement aussi dans le domaine de la géopolitique. Le futur système international ne sera pas tant multipolaire que technopolaire: les tensions entre États seront dominées par des divisions dans l’infrastructure technologique.
Comment cela se manifeste-t-il ? Les États-Unis ont déclaré que l’intelligence artificielle est un impératif de sécurité nationale, la Chine mise sur une stratégie visant la souveraineté technologique, et la Russie souligne l’importance stratégique de l’IA pour renforcer sa politique de sécurité. Cette course à l’armement ne crée pas des idéologies radicalement différentes, mais des itérations répétées du même algorithme, avec des nuances différentes.
L’intelligence artificielle est une illusion téléologique, une pseudo-conception qui aide le projet capitaliste, détaché de la gestion humaine, à maintenir son visage. Le capitalisme n’est pas un outil pour l’homme, mais une machinerie décentralisée qui façonne le monde selon sa propre dynamique. Son objectif est de tout transformer en données vendables et en ressources contrôlables. Même la décision politique est soumise aux algorithmes, et l’identité numérique détermine la valeur de la citoyenneté.

Ce mécanisme est cependant en train d’atteindre une étape où sa propre logique d’optimisation se retourne contre lui. Il ne produit plus de nouveauté, mais consomme l’ancien jusqu’à l’épuisement. Le capitalisme fait face à une crise existentielle profonde : il n’a plus besoin de l’humain dans ses processus de production, mais sa légitimité et ses conditions d’opération dépendent encore de la consommation et du pouvoir d’achat des individus. La fin du modèle économique basé sur la consommation marque la montée en puissance de la fin du paradigme de la richesse occidentale.
Dans cette nouvelle réalité, ce ne sont plus les interactions humaines qui créent le marché, mais une version cybernétique de la main invisible d’Adam Smith ; un processeur d’informations connecte le charbon et le silicium pour accomplir sa tâche. Dans un monde technopolaire, la compétition entre les États-Unis et la Chine n’est pas une lutte entre civilisations, mais des fluctuations internes au capital-machines: en Chine, ce sont des points de confiance nationaux et le yuan numérique couvrant toute l’Asie, tandis qu’aux États-Unis, la FedNow – le système de paiement – et les réseaux de surveillance des géants technologiques.
La tokenisation est le composant central de cette machinerie. La vision de Larry Fink, directeur du plus grand gestionnaire d’actifs au monde, du « tout digitalisé » transforme les ressources, l’identité et même les voix en jetons programmables dans la blockchain – en fragments de droits d’utilisation conditionnels, contrôlés en temps réel par des banques centrales et des fonds d’investissement comme BlackRock, via une manipulation algorithmique.
Lorsque le système est de moins en moins capable de produire une croissance réelle, il tente de compenser ce déficit par une propagande intense exploitant les crises de sécurité et les stratégies d’urgence. Les vagues de licenciements et la pauvreté sociale sont dissimulées derrière une vaste campagne idéologique qui encadre la fusion entre automatisation et financement comme une avancée posthumaniste – un progrès supérieur au développement humain.

Ce récit est une promesse que l’intelligence artificielle représente une finalité logique du processus, visant l’automatisation du travail et de la prise de décision humaine. C’est la transcendance religieuse du capitalisme – une illusion qui résout le conflit de la production en promettant une utopie numérique, où la monnaie numérique contrôlée par les banques centrales guide la consommation, et où les applications d’identité numérique empêchent toute “activité non conforme”.
L’effort mondial pour l’intelligence artificielle, avec ses réseaux de capteurs, transforme la population de la planète en une entité parfaitement surveillée. Le système de confiance de la Chine, la machine de surveillance des États-Unis et l’administration digitalisée de la Russie en sont des incarnations. Ce réseau s’étend notamment avec la norme eIDAS 2.0 de l’UE et le programme de la quatrième révolution industrielle activement promue par le Forum économique mondial.
C’est la fantaisie des cercles financiers d’un contrôle total. La production de contenu infinie et le traitement automatique de l’information produisent constamment “pas tout à fait ce que l’on voulait”. Le produit intérieur brut peut augmenter, mais le niveau de satisfaction reste faible: la “ville intelligente” est une prison numérique où les monnaies numériques à date de péremption manipulent le comportement des résidents.
Il est révélateur que les défenseurs de la démocratie parlementaire en Occident ne soutiennent pas la véritable démocratie directe, même si la technologie la rend déjà possible. Au lieu de cela, ils rejettent toutes les formes de démocratie authentique en la qualifiant de populisme dangereux, et ses représentants deviennent, d’une manière ou d’une autre, partie intégrante du système, même sous contrôle de l’opposition.
Cela révèle une caractéristique essentielle du cybercapitalisme : le pouvoir technocratique maintient l’illusion de la participation tout en s’isolant de toute influence réelle sur l’action politique. La participation citoyenne se limite à des canaux modérés où l’expression des opinions est autorisée dans des cadres stricts – sans véritable liberté d’expression ni pouvoir de décision.
Cette crise de légitimité peut conduire à une instabilité sociale, mais aussi à des solutions autoritaires. Les gouvernants peuvent “maintenir l’ordre” par une censure croissante et une répression sévère de la résistance. Dans un scénario dystopique, la surveillance numérique et la technologie de l’intelligence artificielle deviennent de nouveaux instruments de domination, où les droits des citoyens sont sacrifiés sur l’autel de la stabilité systémique.
Le problème n’est donc pas la menace d’une super-intelligence fictive, mais la machinerie cybernétique elle-même: l’alliance entre économie et technologie, qui promettait des voitures volantes et l’abondance, n’a produit avec sa politique de déchéance qu’un vide, hâtivement dissimulé derrière des bavardages. Du point de vue des citoyens, la lutte des grandes puissances est déjà perdue : il ne reste qu’une réalité cybercapitaliste omniprésente, où les algorithmes servent une surveillance technocratique éternelle, et où les différences culturelles disparaissent face à la convergence technologique.

Pourtant, des résistances peuvent émerger des fissures et marges du système dominant. Les communautés coopératives et les réseaux locaux d’échanges tentent de nouvelles formes de solidarité, mais leur succès n’est pas garanti – elles doivent lutter contre la pénurie de ressources et la pression réglementaire, tandis que les gouvernements refusent de laisser les systèmes parallèles menacer leur monopole. Par ailleurs, la majorité des citoyens s’adapte inévitablement à l’écosystème numérique des villes intelligentes.
Ce processus n’est pas laissé au hasard, mais contrôlé par une politique systématique. La recherche d’efficacité et d’économies par les autorités mène en pratique à l’objectif de réduire la population, facilitant ainsi l’ajustement des survivants à un état plus gérable. Ce plan repose sur l’intelligence artificielle et la robotique, permettant une production sans main-d’œuvre humaine à grande échelle.
Finalement, la machinerie du cybercapitalisme ne doit plus forcer la main: les gens l’adoptent comme un mode de vie normal. Les portefeuilles d’identités numériques et la surveillance algorithmique ne sont pas des contraintes extérieures, mais des cadres créés par le code de la main invisible, auxquels la société se soumet silencieusement. Le plus grand danger n’est pas la destruction de l’humanité sous le pouvoir de la machine, mais cette apathie profonde qui croit que le monde ne pourrait être autre chose que la création de ce déterminisme digitalisé.
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Les libéraux rêvent de censure mondiale

Les libéraux rêvent de censure mondiale
Leonid Savin
Fin octobre 2025, une fuite a révélé que le Centre de cyberpolitique de Stanford et le Laboratoire des réseaux sociaux, sous le couvert de « sécurité » et de « lutte contre la désinformation », avaient prévu de créer une infrastructure appelée à gérer la censure internationale.
Cela a été discuté lors d’une réunion privée le 24 septembre 2025, à laquelle ont assisté 21 experts en cybersécurité et hauts responsables de l’Union européenne, du Royaume-Uni, de l’Australie et du Brésil. La réunion, intitulée « Respect des exigences et application dans des conditions en rapide évolution », portait sur des mesures pour « renforcer les réseaux favorisant le futur partenariat entre les autorités de régulation, les chercheurs et les experts technologiques », ainsi que sur la « formation de groupes de travail » pour durcir les mécanismes d’application et élaborer une politique « fiable » en matière de technologie.
Puis s’est tenue une « Conférence de recherche sur la confiance et la sécurité », qui a duré deux jours, où ont été abordés des sujets tels que la cybercriminalité et la fraude, la modération de contenu et la coordination avec l’IA. Manifestement, cet événement servait de couverture officielle pour le programme secret que nous venons d'évoquer.
Certains participants sont connus car ils ont présenté des exposés. Parmi eux, Florence G'Zell de Stanford ; Jonathan Porter du ministère britannique des Communications ; la vice-consule du Brésil aux États-Unis, Mariana Ferreira Tille, qui soutient les efforts de l’ONU et des organisations multilatérales pour la surveillance et la censure des opinions indésirables, notamment sur le changement climatique ; Alissa Cooper de la Knight Foundation ; Gérard de Graaf du gouvernement de l’UE, qui maintient un lien avec la communauté technologique américaine pour supprimer « les contenus illégaux », ainsi que la « désinformation » ; Kang-Sin Jin, qui a dirigé le département de Meta chargé de lutter contre la désinformation sur le COVID-19, et qui a censuré la théorie dite de la « fuite du laboratoire », reconnue plus tard comme véridique même par la CIA ; et Julie Inman Grant, chef du bureau australien de cybersécurité eSafety, responsable de la censure des discours politiques et "offensants". Elle a précédemment organisé le « Réseau mondial de régulateurs de la sécurité en ligne », regroupant l’Australie, la France, l’Irlande, l’Afrique du Sud, la Corée, le Royaume-Uni et Fidji. Ce réseau a été présenté au Forum économique mondial de Davos en 2024. Elle a également exprimé ouvertement ses intentions coercitives: « Nous avons une grosse matraque... que nous pouvons utiliser quand nous voulons… [les plateformes de réseaux sociaux] seront régulées comme elles ne le souhaitent pas ». Il est important de noter que, bien qu’elle soit fonctionnaire australienne, elle possède également la citoyenneté américaine et a des liens confirmés avec la CIA.


Il est connu que l’événement a été financé par le businessman Frank McCourt via son « Liberty Institute Project » (PLI), auquel il avait auparavant alloué 500 millions de dollars pour « renforcer la démocratie » et « développer des technologies responsables ». Il était également à l’origine de l’Observatoire Internet de Stanford. Celui-ci a été fermé en 2024 après un scandale impliquant le recrutement de volontaires, principalement des étudiants de Stanford, pour surveiller les réseaux sociaux, ce qui a conduit à la suppression d’environ un tiers des millions de messages jugés dangereux selon certains critères. L’observatoire internet a attiré l’attention du Congrès américain car il collaborait avec Twitter pour dissimuler des informations véridiques, telles que « des messages sur des personnes vaccinées ayant contracté le Covid-19 ». En 2021, l’Observatoire Internet de Stanford a également reçu 750.000 dollars de la part de la National Science Foundation sous forme de subventions académiques, ce qui a soulevé des questions sur le soutien de l’État à la censure.
En 2024, le PLI a publié le « Plan politique pour l’Internet du peuple », où le réseau mondial est présenté comme « un instrument décentralisé et démocratisant pour étendre les droits et les capacités des individus ». Et « le projet 'Internet du peuple' aidera les gens à reprendre le contrôle de leur vie numérique en leur redonnant le droit de choisir, de voter et de s’impliquer dans l’amélioration d’Internet ». Il a également été souligné que «les régimes autoritaires qui appliquent la censure d’Internet resteront en marge». Mais en réalité, c’est le PLI lui-même qui est à l’origine de l’introduction de la censure, à l’échelle mondiale.
Dans le « plan d’action » du PLI, il est également indiqué qu’il soutient «les relations numériques entre les États-Unis et l’UE… [qui] se concentrent sur la compatibilité réglementaire et la surveillance pour créer un marché unique». La stratégie exploite «l’effet Bruxelles»: la capacité de l’UE à établir de facto des normes mondiales par son influence sur le marché. En développant des normes de conformité universelles, moins coûteuses que le maintien de régimes réglementaires séparés, les alliés idéologiques du PLI encourageront les entreprises technologiques américaines à appliquer les exigences européennes de censure aux utilisateurs américains. Parallèlement, le PLI appelle les États-Unis à « revoir la répartition des responsabilités entre différentes agences fédérales pour réguler les excès dans le secteur des hautes technologies », favorisant ainsi la centralisation de la régulation des plateformes numériques au sein d’une instance unique et dotée du pouvoir d’imposer des normes de modération plus strictes.
De plus, McCourt a créé en 2021 l’Institut pour la gouvernance numérique, affilié à l’université de Georgetown à Washington et à Sciences Po à Paris. Il est également impliqué dans l’organisation internationale Unfinished, qui construit un réseau de partenaires comprenant des ONG et des organisations de défense des droits de l’homme.
Avec de tels outils, il est tout à fait possible de donner l’apparence d’une « objectivité scientifique » et d’un « esprit populaire », comme indiqué dans le manifeste officiel du PLI.

Le Centre de cyberpolitique de Stanford a également beaucoup progressé dans la promotion de la censure. Au printemps 2022, l’ancien président Barack Obama a prononcé un discours politique important au Centre, dans lequel il a présenté une proposition radicale de censure étatique des plateformes sociales via la loi sur la responsabilité et la transparence des plateformes. Six jours plus tard, le Department of Homeland Security sous la présidence de Joe Biden a annoncé la création d’un «Conseil pour la gestion de la désinformation» afin de contrôler les informations auxquelles les Américains peuvent accéder en ligne.
Le concept d’Obama concernant la censure d’Internet reposait sur une législation permettant à la National Science Foundation des États-Unis de financer et d’autoriser des ONG prétendument indépendantes à censurer Internet.
Le Department of Homeland Security et l’Internet Observatory de Stanford, qui fait partie du Centre de cyberpolitique, ont utilisé pour la première fois cette stratégie de censure par procuration en 2020, pour contourner le Premier Amendement de la Constitution américaine, en publiant des posts exprimant des inquiétudes concernant les élections de 2020, puis en 2021, des «narratifs» exprimant des préoccupations sur le vaccin Covid.
Au total, les programmes suivants sont en activité au sein du Centre de cyberpolitique de Stanford: l'Incubateur mondial de politique numérique; Programme pour la démocratie et Internet ; Gestion des technologies émergentes (anciennement Géopolitique, Technologies et Diplomatie) ; Programme de régulation des plateformes ; Laboratoire des réseaux sociaux.
Le directeur de ce centre est l’ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, Michael McFaul. Là, il a tenté, sous le prétexte de la liberté d’expression, de soutenir l’opposition libérale, alors qu’il adopte des positions très différentes dans son pays d’origine, étant une figure clé d’une initiative manquant de transparence et montrant des signes évidents de totalitarisme.
Ainsi, le Centre de cyberpolitique de Stanford agit comme un nœud institutionnel majeur, apportant puissance organisationnelle, légitimité académique et possibilités techniques pour relier les régimes de censure étrangers entre eux et avec l’écosystème technologique américain.
Après la fuite, des journalistes américains ont appelé Stanford à cesser la propagande en faveur de la censure à l’intérieur du pays et à l’étranger. De plus, le congressiste Jim Jordan a adressé une lettre au Centre de cyberpolitique de Stanford, demandant des informations sur la censure étrangère, en précisant que « cette lettre constitue une demande officielle pour conserver tous les dossiers et matériaux existants et futurs liés aux sujets évoqués dans cette lettre. »
Ces insinuations confirment dans l’ensemble les faits de doubles standards que les politiciens américains et leurs organisations scientifiques et techniques associées utilisent en permanence. Elles soulignent également la nécessité d’un Internet souverain, afin que des censeurs extérieurs ne puissent pas restreindre la liberté d’expression et les droits civiques en manipulant la régulation du contenu dans le cyberespace selon leurs propres motifs politiques égoïstes.
15:44 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, censure, censure globale |
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mercredi, 05 novembre 2025
Vox clamantis in deserto

En ce moment, j'achève une « Vie » de Julien Gracq qui, je dois le dire, a bouleversé ma vision du monde, la confirmant néanmoins dans sa pente à retrouver la « face de la terre ». J'ai l'impression certaine d'avoir rencontré en lui un maître, au sens spirituel (il en aurait été fort fâché!), de vivre avec lui, de penser avec lui, de quêter avec lui, de sentir avec lui (regrettant cruellement et puérilement d'avoir jadis dédaigné l'étude de la géographie – surtout de la géographie physique, si belle et si poétique – il est vrai celle de Vidal de la Blache - non sans que cette voie scientifique – ou plutôt cryptographique - et esthétique, n'entretienne quelque analogie évidente avec l'entomologie merveilleuse contée par Jünger, ce « gardien du sacré », comme l'appelle Gracq. Je me souviens néanmoins d'avoir enchanté certains jeudis de pluie, quand j'étais enfant, à dessiner et à colorier de couleurs vives les cartes du monde sur du papier Canson, et j'avais l'impression d'avoir comprimé terres et mers sur la table de la salle de séjour, comme dans une nasse dont mes songes étaient les maîtres absolus. J'ai compris maintenant, peut-être trop tard, que l'existence est une carte magique qu'il nous faut déchiffrer.
19:32 Publié dans Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : réflexions personnelles, claude bourrinet |
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Guerre et mensonge

Guerre et mensonge
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/guerra-e-menzogna/
Des vents de guerre soufflent sur le Venezuela. Une grande flotte américaine croise devant ses eaux. Prête pour une intervention massive. Probablement une invasion pour provoquer un changement de régime. C’est-à-dire un coup d’État, et mettre à la tête du gouvernement Madame Machado. Fraîchement récompensée du Prix Nobel de la Paix par les serviles dirigeants d’Oslo.
Et, en attendant, la CIA a reçu carte blanche pour des opérations clandestines en territoire vénézuélien. “Clandestines”, mais il n’est pas difficile d’imaginer ce que cela signifie.
La motivation officielle de Washington est la lutte contre les cartels de la drogue. Qui, cependant, ne contrôlent que 5% du trafic depuis le Venezuela. Le reste, la majorité, est entre les mains de cartels basés ailleurs. Peut-être surtout en Floride. Et ils continuent d’agir en toute impunité.
Autre scénario. Au Nigeria. Là où se déroule certainement une persécution systématique des minorités chrétiennes et animistes. Par des milices jihadistes islamiques, qui souvent, voire toujours, trouvent un appui et une connivence politiques dans l’armée. Comme le chef même de l’état-major nigérian le reconnait.
Washington menace d’une intervention armée en soutien aux chrétiens persécutés.
Juste, indiscutablement.
Cependant, une intervention serait également justifiée, pour les mêmes raisons “humanitaires”, au Soudan. Et ailleurs en Afrique.
Des interventions dont il n’y a aucune trace ni menace.
Peut-être (et je dis sur un ton dubitatif) parce que le Nigeria repose sur une mer de pétrole. Contrairement à d’autres pays africains, moins “fortunés”.

Autres exemples ?
Que dire du Caucase, empêtré dans un conflit de plus de dix ans entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ? Où passent aussi d’importants oléoducs.
Qui servent des intérêts différents. Tant américains que russes.
Et où, cependant, la guerre “à basse intensité” est menée pour des raisons différentes. Tant religieuses que revendicatives territoriales.
Juste, bien sûr… Mais ces oléoducs contestés soulèvent beaucoup, beaucoup de doutes.
Puis la Moldavie. Alignée, mais suite à un coup d’État authentique, dirigé par l’OTAN et l’UE. Et qui a, de fait, annulé le résultat électoral, qui avait été en faveur d’un candidat indépendant et neutre. Celui-ci a immédiatement été accusé d’être un dangereux “agent russe”.
Ce qui est faux… mais cela a été présenté comme tel.
Et donc coup d’État et nouvelles élections. Pilotées. Et, en réalité, empêchant la Transnistrie, la province russophone de Moldavie, de voter.
Et nous taisons la situation en Ukraine. Nous en avons parlé à l’envi. Et les vents de guerre s’accumulent sur l’Europe, principalement suscités par des élites manipulées. Totalement déconnectées des peuples qui devraient gouverner.
Ces élites racontent constamment des mensonges, et nous conduisent vers le précipice. Indifférentes à nos intérêts. Bien au contraire, elles nous sont profondément hostiles. Et nous présentent quotidiennement des mensonges colossaux pour masquer les véritables motivations de leur action.
Vérité et mensonge. Un dilemme ardu. Diantre. Mais il faut apprendre à le résoudre. Pour nous donner, et donner à ce monde, encore une mince possibilité.
19:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, guerre, mensonge |
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Guy Debord est mort, le spectacle continue

Guy Debord est mort, le spectacle continue
Alexandre Douguine
Alexandre Douguine rappelle l’héritage de Guy Debord, l’un des derniers grands anticonformistes européens et le "démasqueur" de la « société du spectacle », dont la critique radicale de la culture de masse moderne, bien que récupérée par le Système qu’il dénonçait, pourrait encore inspirer une action révolutionnaire renouvelée.
Le 30 novembre 1994, à l’âge de 62 ans, Guy Debord s’est suicidé. Son nom est depuis longtemps devenu un mythe. L’Internationale situationniste (fondée par lui lors d’une conférence à Cosio di Arroscia le 27 juillet 1957; il l'a présidée pendant de nombreuses années) est entrée dans l’histoire comme l’une des orientations politiques les plus radicales jamais connues. La foule le craignait autant qu’elle l’idolâtrait. Il fut l’un des auteurs et principales inspirations des révolutions européennes de 1968, qui échouèrent. Il est mort parce qu'il n'avait plus d’échappatoire et avait une conscience trop aigüe de la défaite totale subie par le non-conformisme en Occident, accompagnée du triomphe total du Système.
Démasquer Charlie Chaplin
Dans l’époque heureuse du début des années 1950, lorsque l’avant-gardiste Michel Mourre, déguisé en moine dominicain, prononça un long sermon sur la radicalité de Nietzsche, lors de la semaine de Pâques à la cathédrale Notre-Dame, et lorsque « l’Atelier d’Art Expérimental », en exposant les œuvres d’un certain « Congo » et après avoir reçu des critiques positives de la part de critiques d’avant-garde, déclara que l’artiste avait en réalité été un chimpanzé, un jeune génie du nom de Guy Debord fit son entrée explosive dans l’univers non-conformiste ; il était profond, radical et impitoyable. Il les surpassa tous par son énergie, son courage, son talent et sa capacité à boire de grandes quantités d’alcool. Comme Debord lui-même écrira plus tard, « Tout ce que j’ai fait dans la vie, c’était lire et boire. J’ai peut-être beaucoup lu, mais j’ai bu bien plus. J’ai moins écrit que d’autres préoccupés par l’écriture, mais j’ai bu plus que ceux qui se soucient de boire. »

Le premier acte scandaleux de Debord fut une attaque féroce contre Charlie Chaplin lors de l’arrivée de ce dernier en Europe en 1952. Debord surnomma ce comique de l’humanisme « le voleur de sentiments et le blackmailer de la souffrance ». Son défi lancé fut ponctué par ces mots : « Rentrez chez vous, monsieur Chaplin ! ». Dans cet épisode, on peut déjà voir la trajectoire fondamentale du futur situationniste — une haine des substituts bourgeois de la culture de masse, surtout lorsqu’ils sont marqués par un faux progressisme et un humanisme pharisien. La position de Debord peut essentiellement se réduire à une lutte contre la droite et à un démasquage de la gauche. En d’autres termes, il voulait une révolte radicale contre le Système et son totalitarisme rusé, déguisé en « démocratie ». Il est logique que des gauchistes plus engagés aient dénoncé Debord, craignant son absence de compromis et ses conséquences écrasantes. Finalement, Debord lui-même formulera sa critique irremplaçable de l’« avant-garde » :
« Au début, une des caractéristiques de la bourgeoisie développée est la reconnaissance du principe de liberté pour les œuvres intellectuelles ou artistiques. L'étape suivante constitue une lutte contre ces œuvres. Enfin, la bourgeoisie adapte ces œuvres à ses propres intérêts. La bourgeoisie n’a d’autre choix que de soutenir un sentiment critique au sein d’un petit groupe de personnes — un esprit d’enquête libre — mais seulement à condition que ces efforts soient concentrés dans une sphère étroite et que ces critiques soient soigneusement compartimentées de la société dans son ensemble [...]. Les personnes qui se sont distinguées dans le domaine du non-conformisme sont acceptées comme des individus par le Système, mais uniquement au prix de renier toute application globale de leurs idées et avec l’accord que leur activité sera strictement limitée aux niches sociales les plus fragmentaires. C’est précisément pour cette raison que le terme « avant-garde », qui se prête si bien à la manipulation bourgeoise, devrait en soi susciter suspicion et rire. »

Révolte contre la Société du Spectacle
L’œuvre principale de Guy Debord, qui est devenue un classique moderne, est sa Société du Spectacle. Dans ce livre, il condamne impitoyablement la modernité, l’« époque des foules solitaires ».
« Tout comme le loisir est défini par le fait qu’il n’est pas du travail, le spectacle est défini par le fait qu’il n’est pas la vie. »
Le monde moderne, en conséquence, se réduit à l’isolement, à la représentation et à la mort. Au lieu d’une expérience de vie unificatrice, ce sont les lois de l’image qui règnent en maître, des images vacillantes qui ne font que représenter la réalité. Debord, en s’appuyant sur Fromm, observe que la dégradation sociale du Système libéral a passé un temps considérable dans ses phases finales. Au début, « être » s’est transformé en « avoir ». Et à présent, même « avoir » a disparu, transformé en « apparaître ».
Au début, le monde bourgeois subordonnait la nature à ses lois industrielles; puis, il a subordonné la culture à lui-même. Le spectacle a anéanti l’histoire. « La fin de l’histoire offre un soupir de soulagement à toutes les autorités existantes. »

Après avoir supprimé chez l’homme et dans la société le goût du réel, en remplaçant États et expériences par des « représentations », le Système a mis au point la méthode la plus récente d’exploitation et d’esclavage. Auparavant, il séparait les gens en classes, puis utilisait la force pour les pousser dans les usines et les prisons, et aujourd’hui il les a enchaînés à leurs téléviseurs. Ce faisant, il a une fois pour toutes remporté une victoire sur la Vie.
« L'accumulation implacable d’images donne au spectateur l’impression que tout est permis, mais en même temps lui impose une assurance que rien n’est possible. On peut regarder, mais on ne peut pas toucher. Le monde moderne devient un musée, où la passivité même de ses visiteurs devient son principal gardien de sécurité. »

Définir l’essence de la société du spectacle de cette manière relève tout simplement du génie. N’était-ce pas une épiphanie, un regard clair dans les profondeurs de cette terrible vérité, qui poussa des révolutionnaires russes en octobre 1993 à tenter une attaque désespérée contre la tour Ostankino (1), le plus haut symbole du mensonge absolu du Système ? Peut-être, à ce moment-là, ceux qui participèrent à la révolte manifestèrent-ils intuitivement les témoignages de Debord :
« Il faut chercher la formule du ‘détournement’ non dans les livres, mais dans l’expérience concrète. Il faut diverger de la trajectoire prescrite en pleine lumière, afin que rien ne rappelle la veille. Rencontres saisissantes, obstacles inattendus, trahisons grandioses, enchantements risqués — tout cela suffira à cette quête révolutionnaire et tragique du Graal de la Révolution, que personne n’avait demandée. »


Une nouvelle marche vers la tour Ostankino
Après l’effondrement de la révolution de 1968, Guy Debord prêta beaucoup moins attention à son Internationale et, en 1972, celle-ci se dissout d’elle-même. De temps en temps, Debord publiait encore des articles et réalisait quelques films, mais l’amertume qu’il avait absorbée à la suite de sa défaite était trop profonde. Même ses critiques les plus intransigeantes avaient été absorbées sans effort par le Système ; son œuvre principale était devenue un classique canonisé auquel tout le monde faisait référence, sans que peu prennent le temps de la lire. L’expression « Société du Spectacle », qui avait été si chargée et terrible dans la bouche de Debord lui-même, était devenue une banalité dans le lexique politique, ayant perdu sa charge révolutionnaire, anticonformiste et démasquante.
Debord fut alors marginalisé, isolé, et « récupéré ». Les situationnistes disparurent, et seule une poignée d’« anarchistes de droite » et de followers européens d’Evola (notamment Philippe Baillet) firent une tentative, certes infructueuse, de rétablir une certaine pertinence à ses idées. Mais l’Occident poursuivit encore plus loin le chemin du spectacle, plus que nous ne pourrions l’imaginer.

Jamais auparavant la mort n’a régné sur le monde avec autant d’absolu et d’évidence horrifiante que ce qu’elle fait aujourd’hui dans le monde libéral. Le suicide de Guy Debord est la dernière touche écrite dans le sang d’une personne vivante, sous l’ordre de la Société du Spectacle. Il se peut qu’il ait été la dernière personne encore présente en Occident à pouvoir se donner la mort, puisque personne là-bas ne possède plus de « moi » authentique.
L’élection de Chirac à la présidence de la France, le succès de « Procter & Gamble », la dernière tournée de Madonna, le travail de Bernard-Henry Levi sur un nouveau texte publicitaire pour le bourgeois Yves Saint Laurent, le sourire creux et cyborg de Naomi Campbell, démocratiquement fabriqué en tube à essai rempli de sperme de représentants des quatre races humaines... Plus encore de temps s’est écoulé depuis la mort silencieuse du grand Témoin...
La Bête soulève son corps télévisé, rampant, morose, vers l’oubli, l’agonie, l'Est en phase de flétrissure.
Mais tout de même… Tout de même, il faut se relever encore et encore et marcher vers la tour d'Ostankino. Les vivants et les morts. Avec Guy Debord. Cette tour télévisée maléfique est le phallus de Satan, qui engendre constamment l’hypnose toxique de la « Société du Spectacle ». Après l’avoir fait exploser, nous castrerons le démon même de la violence qui se cache derrière les masques délabrés des marionnettes du Système.
Tôt ou tard, le spectacle sans fin prendra fin. Ce n’est qu’alors que nous aurons notre vengeance, et elle sera impitoyable.
LIRE PLUS : Le texte ci-dessus est un extrait de Templiers du Prolétariat d’Alexandre Douguine, présenté en français par Ars Magna :

Pour toutes commandes: https://www.editions-ars-magna.com/livre/douguine-alexand...
Note:
(1) La tour Ostankino, la plus haute structure autoportante d’Europe, est une tour de radiodiffusion et de télévision à Moscou.
14:19 Publié dans Hommages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hommage, guy debord, alexandre douguine |
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La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe

La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-finlandia-paga-con-la-disocc...
Préférez-vous des canons ou des touristes ? Cette question rhétorique, tout comme celle posée par Draghi sur le choix entre climatiseurs et armes (même si, hypocrite, il qualifie l'achat d'armes de « paix »), n'a même pas été posée aux Finlandais. D'ailleurs, les Italiens n'ont pas non plus eu le choix. La réduction des investissements afin de pouvoir offrir de l'argent et des armes à Zelensky n'est pas soumise à référendum. Ce sont les marchands d'armes qui décident et les majordomes politiques exécutent.
C'est maintenant au tour des Finlandais de découvrir que les choix des bellicistes ont de lourdes conséquences pour la population. Par exemple, ils ont perdu 2 millions de touristes russes par an. Et pour un pays qui compte un peu plus de 5 millions d'habitants, ce n'est pas négligeable. Tout comme le chômage, qui a atteint 15 %, n'est pas négligeable, lui aussi. Des hôtels, des restaurants, des magasins et des centres de bien-être ont fermé leurs portes. Mais, dans la foulée, les travailleurs des industries forestière et sidérurgique ont également été licenciés.
Les grands économistes du gouvernement d'Helsinki ont alors pensé à favoriser le tourisme intérieur. Et ils ont découvert, étrange mais vrai, qu'en appauvrissant le pays et en augmentant le chômage, le tourisme intérieur ne se développe pas davantage. Parce qu'il manque de l'argent. Celui des Russes, en particulier. Et il faudra du temps, beaucoup de temps, avant que les touristes russes oublient le comportement des Finlandais. Et des autres pays gouvernés par les eurodingues.
12:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, finlande, europe, affaires européennes, bellicisme |
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mardi, 04 novembre 2025
Désintégration rapide du dollar: la Russie évince le dollar et l’euro du commerce extérieur

Désintégration rapide du dollar: la Russie évince le dollar et l’euro du commerce extérieur
Moscou. En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales, le commerce extérieur de la Russie a profondément changé ces dernières années. Les flux commerciaux, qui étaient auparavant principalement dirigés vers l’Europe, ont été redirigés vers l’Asie en un temps record. L’ancien conseiller du Kremlin, Vladislav Inotzemtsev, a déclaré à „Die Welt”: «Aucun changement aussi rapide des habitudes de consommation n’a jamais été observé auparavant».
Ce recentrage se reflète également dans les monnaies utilisées. Selon l’agence de presse Interfax, qui se base sur des données provisoires de la banque centrale de Moscou, la Russie a effectué en août 55,2% de son commerce extérieur total en roubles – un record absolu. Pour l’exportation, la part du rouble s’élevait à 56,3%, pour l’importation à 54,1%.
Le retrait stratégique du dollar américain, appelé désintégration du dollar ou «dédollarisaton», avait déjà été amorcé par Moscou après l’annexion de la Crimée en 2014. L’objectif était et est de réduire la vulnérabilité face aux sanctions occidentales. Ainsi, les obligations d’État américaines ont été presque entièrement retirées des réserves de devises. Cependant, cette accélération du processus n’a vraiment eu lieu qu’après le début de la guerre en Ukraine en 2022. Alors qu’en 2021, 84,6% des exportations et 67,6% des importations étaient facturés en dollars ou en autres monnaies occidentales, cette part a chuté en août 2025 à seulement 14,3% pour les exportations et 15,7% pour les importations.

En plus du rouble, ce sont principalement les monnaies des États amis qui ont remplacé les monnaies occidentales. Leur part dans l’exportation russe s’élevait en août à 29,4%, dans l’importation à 30,1%. La monnaie la plus importante reste le yuan chinois. La Chine est devenue le partenaire commercial principal et couvre désormais 40% des importations russes et 30% des exportations. Le volume commercial entre les deux pays a atteint en 2024 un record de 245 milliards de dollars. L'importance de l’Inde en tant que grand acheteur de pétrole russe a également considérablement augmenté.
L’Occident tente, par le biais de menaces de sanctions secondaires, d’entraver ces relations commerciales, mais ses succès restent limités. Dans ce contexte, deux économistes ont récemment proposé dans la revue „Foreign Affairs” une nouvelle stratégie de sanctions. Selon eux, l’accent ne devrait pas être mis sur le blocage des flux financiers vers la Russie. Au lieu de cela, il faudrait inciter les Russes bien formés et fortunés, avec leur capital et leur savoir, à quitter le pays. La dynamique des processus géopolitiques et monétaires ne devrait cependant pas en être affectée (mü).
Source: Zu erst, Nov. 2025.
17:48 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, russie, rouble, yuan, dollar, dédollarisation |
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La Libye au cœur de la nouvelle stratégie américaine en Méditerranée orientale

La Libye au cœur de la nouvelle stratégie américaine en Méditerranée orientale
Source: https://t.me/restinvestigate
Les États-Unis avancent dans leurs projets visant à faire de la Libye un pivot stratégique de leur politique en Méditerranée orientale, avec la proposition d'une conférence quadripartite réunissant la Grèce, la Turquie, l'Égypte et la Libye afin de régler les différends en cours concernant les frontières maritimes. Washington fait pression pour une représentation libyenne unifiée afin de soutenir cette initiative diplomatique, signalant ainsi une évolution vers un engagement régional accru.

Le conseiller américain Massad Boulos (photo) a récemment rencontré le président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed Menfi, à Paris afin de favoriser l'alignement politique entre les factions libyennes rivales et de discuter de la coopération énergétique. Dans le même temps, la société énergétique américaine Chevron a tenu des discussions à Tripoli sur l'expansion des investissements dans le pétrole, les énergies renouvelables et la technologie.
La Turquie suit de près ces développements, en particulier après avoir obtenu des droits d'exploration offshore près de la Crète. Les responsables turcs et libyens continuent de coordonner leurs relations énergétiques, soulignant la nature contestée des revendications maritimes de la région. Alors que les puissances rivales cherchent à exercer leur influence sur les principaux corridors énergétiques, la décision des États-Unis marque un rééquilibrage de leur présence en Méditerranée, ancrée en Libye.
17:34 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, méditerranée, libye, afrique du nord, afrique, affaires africaines, états-unis, géopolitique, politique internationale |
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L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure

L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure
Analyse stratégique & Prévisions
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
L’UE en route vers un centre de pouvoir autonome
La politique européenne traverse une phase de transition: elle ne se comporte plus comme un partenaire subalterne, mais comme un pôle de pouvoir indépendant avec un ennemi clairement défini – la Russie.
L’objectif n’est plus seulement de pratiquer la dissuasion, mais de viser une défaite stratégique de Moscou afin de consolider l’identité politique de l’Europe et sa capacité à agir en matière de sécurité.
Derrière cela se cache un changement idéologique: l’UE se perçoit de plus en plus comme un sujet géopolitique avec une « mission » – et non plus comme une simple zone de marché et de valeurs.
La logique de l’irréversibilité
Depuis les années 1990, Bruxelles a investi d’énormes ressources politiques et financières dans l’espace post-soviétique.
Ces investissements sont aujourd’hui devenus un engagement en soi: un retrait d’Ukraine ne remettrait pas seulement en question le prestige, mais aussi tout le projet d’intégration.
Conséquence: l’UE mise sur la prolongation et l’élargissement du conflit pour justifier son engagement stratégique.

La militarisation comme principe structurant
L’Europe traverse une phase de mobilisation déguisée.
Les budgets sont réorientés, des fonds spéciaux créés, les dépenses de défense fortement augmentées.
L’objectif n’est pas une victoire à court terme, mais une capacité de gérer un état de guerre sur le long terme – capacités industrielles, production en série, normes communes, « base européenne de défense ».
Cette dynamique déplace le centre de pouvoir de l’UE: de la politique économique vers une gestion axée sur la sécurité et la défense.
La guerre financière
Parallèlement, Bruxelles met en place de nouveaux instruments financiers pour soutenir le conflit, indépendamment des budgets nationaux :
L’utilisation d’actifs gelés, des obligations de l’UE et des fonds restructurés juridiquement.
Il en résulte une architecture financière de guerre opérant sans légitimité politique classique – un provisoire économique permanent qui se pérennise lui-même.
La matrice géopolitique des objectifs
L’UE souhaite tirer de la guerre en Ukraine une nouvelle identité en matière de sécurité.
Elle se définit par la démarcation, et non plus par l’intégration.
L’ennemi à l’est fournit le cadre narratif pour compenser la fragmentation intérieure.
Cela signifie: l’Europe ne se bat pas seulement sur le front, mais aussi pour sa propre auto-définition – comme une puissance politique qui veut émerger du conflit comme d’une initiation.
Prévisions 2026–2028
- Renforcement de l’intégration en matière de sécurité par le renforcement institutionnel de Bruxelles (Agence de défense, agence d’approvisionnement, titres de dette commune).
- Continuer à déconnecter l’industrie des marchés mondiaux au profit d’une production stratégique nationale.
- Tensions sociales dues à la redistribution des coûts et à la baisse du revenu réel.
- Durcissement normatif : la sécurité et la loyauté deviennent des valeurs politiques centrales; le dissensus est considéré comme un risque.
Conclusion:
L’Europe ne mène plus une guerre pour faire la paix, mais pour se prouver à elle-même qu'elle est une puissance géopolitique.
Elle risque de perdre ce qui a longtemps été sa force: la rationalité économique, la diversité politique et la profondeur culturelle.
Finalement, le « combat décisif » n’est pas mener contre la Russie, mais contre l’âme même de l’Europe.
17:18 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bellicisme, militarisation, europe, affaires européennes |
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Fondements de la géopolitique d'Alexandre Douguine : une analyse critique

Les fondementaux de la géopolitique d'Alexandre Douguine: une analyse critique
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/11/fun...
Introduction
Publié en 1997, le livre Les fondementaux de la géopolitique : l’avenir géopolitique de la Russie, dû à la plume du philosophe et stratégiste russe Alexandre Douguine est devenu une œuvre de référence dans les cercles nationalistes et militaires russes. Considéré par beaucoup comme le « manuel géopolitique du Kremlin », le livre propose une vision du monde profondément antimoderne, multipolaire et centrée sur la restauration du pouvoir impérial russe. Il manque, à cet ouvrage, une attention aux luttes de classes, à la conception marxiste de l’histoire et de la société. Il n’analyse pas le rôle destructeur du capitalisme ni les processus impérialistes enracinés dans l’exploitation, l’accumulation et la concentration du capital. De plus, ce texte précède l’évolution ultérieure de la pensée de Douguine, où l’on observe une limitation de la perspective « impériale » russe en faveur d’une approche multipolaire et de l’élaboration de la «Quatrième Théorie Politique» (4TP). Cet article du collectif Cultura Popular offre une analyse détaillée des principales thèses du livre, en insistant sur les passages les plus marquants et une évaluation critique de ses implications.
1. La géopolitique comme science du pouvoir
Douguine part d’un principe fondamental: la géopolitique n’est pas une discipline neutre, mais un outil pour la conquête de l’espace et l’affirmation du pouvoir. En ses termes :
«La géopolitique est la logique de la grande stratégie, la science de la guerre pour l’espace».
Cette conception instrumentale de la géopolitique s’éloigne des approches académiques et se rapproche d’une vision presque darwiniste des relations internationales, où la survie des États dépend de leur capacité à s’étendre et à dominer. Douguine réalise une synthèse originale entre les approches «traditionalistes» (Guénon, Evola) et la «Géographie sacrée» (particulièrement présente dans la dernière partie du livre), ainsi que la tradition réaliste de la géopolitique (McKinder, Haushofer). Cet équilibre et cette synthèse tendent, toutefois, vers le réalisme politique: si un empire veut un avenir et souhaite éviter la destruction ou la soumission, il doit savoir unir ses alliés et diviser ses ennemis.
Le germe de l’Empire, dont Douguine parle, est l’Empire russe (qui s'est transformé par la suite en empire soviétique), mais il ne s’agit que d’un germe. L’objectif de Douguine dans ce livre, à la fin des années 1990, était de bâtir un Empire méta-russe, non exclusivement russe (au sens ethnique, nationaliste, étatiste) mais eurasiatique.

2. Terre contre mer: la dichotomie fondamentale
Douguine reprend l’opposition classique entre puissances terrestres (Heartland) et puissances maritimes (Rimland), formulée par Halford J. Mackinder et Nicholas Spykman. Selon Douguine, la Russie représente la civilisation de la terre, spirituelle, traditionnelle et communautaire, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni incarnent la puissance maritime, libérale, individualiste et matérialiste.
« L’histoire du monde est l’histoire de la lutte entre la civilisation de la terre et celle de la mer. »
Dans le texte, l’idée de l’Hispanité est totalement absente, en dehors des catégories marxistes. L’Empire espagnol, bien qu’appuyé sur des aspects thalassocratiques (domination universelle des mers et reconfiguration atlantique de l’Hispanité, laissant de côté ses attaches méditerranéennes), fut un exemple fondamental d’empire tellurocratique. L’Espagne a structuré le continent américain non selon un schéma « générateur », comme dirait Gustavo Bueno, mais selon un schéma « agglutinant », selon le vocabulaire de la théorie des empires de Carlos X. Blanco. Cela signifie que l’Espagne n’a pas simplement appliqué une grille donnée aux terres conquises, répétant de manière homogène, multiplicative, la grille originelle de la Rome antique, mais qu’elle a accru les fondements de son empire en intégrant ethnies, territoires et formes culturelles dans un projet universaliste («catholique»). Entre le modèle anglo-saxon «absorbant» (que Bueno nomme «prédateur») et le modèle chinois d’un empire hautement «agglutinant», l’empire de la monarchie hispanique occupe une position intermédiaire.

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3. Eurasianisme : la renaissance impériale
Le cœur de la pensée de Douguine est l’eurasisme, une doctrine qui propose la création d’un bloc géopolitique dirigé par la Russie, s’étendant de l’Europe de l’Est à l’Asie centrale. Ce bloc doit s’opposer à l’ordre unipolaire dominé par les États-Unis.
« La Russie ne doit pas s’intégrer à l’Occident ou à l’Orient, mais mener une troisième voie : l’Eurasie. »
Le projet eurasien implique de forger des alliances stratégiques avec l’Iran, l’Inde, la Chine et, dans certains scénarios, avec l’Allemagne et la France. L’Ukraine est considérée comme un territoire-clef dans cette optique: sans elle, la Russie ne peut pas constituer un empire. L’indépendance de l’Ukraine et son basculement vers l’OTAN et l’Occident étaient perçus, dès les années 1990, comme des éléments à haut risque pour la sécurité de la Russie.
Les États d’Europe de l’Est et les petites républiques baltes, dont la légitimité historique est douteuse, ont été constamment utilisés par l’Occident comme des entités étatiques marionnettes pour encercler, provoquer et saper la sécurité russe. Leur irresponsabilité face à la géopolitique en fait des proies et des porteurs d'armes entre les mains des Anglo-Saxons, des forces thalassocratiques qui cherchent à contenir toute forme d'Eurasie forte et unie.
Douguine affirme que la libération de l’Europe passe par la création d’un «Axe Paris-Berlin»: l’Allemagne est un élément déterminant pour asseoir une paix eurasiatique et pour la création d’un grand empire. Douguine oublie encore une fois de plus le rôle potentiel de l’Hispanidad. L’Europe atlantique, qui devrait représenter l'ultime frontière occidentale de l’empire eurasiatique, doit redevenir une Europe celtique (issue de l’Arc Atlantique dont le centre, symboliquement, serait Covadonga, arc qui serait donc une alternative à la domination anglo-saxonne sur cet océan). Un Royaume-Uni fragmenté en pays celtes, et une France réorientée vers l’axe Berlin-Moscou, seront des maillons à relier avec une Espagne à vocation atlantique (son origine se trouve dans les Asturies, dans la révolte de Pelayo contre les Maures) et en Amérique ibéro-latine.

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4. Un Empire agglutinant
Un des aspects les plus intéressants du texte de Douguine est l’importance qu’il accorde aux facteurs extra-économiques dans la gestion de l’union agglutinante (et non absorbante) des peuples du futur Empire eurasiatique. La clé pour unir et diviser les peuples réside parfois dans la religion, parfois dans l’ethnie, et toujours, en toile de fond et, dans le cadre des conditions toujours en présence, dans la géographie. Il ne s’agit pas d’un empire «absorbant» (comm le fut la russification, qui fut une erreur en général, suite à la soviétisation de vastes régions d’Asie), mais d’un empire «agglutinant», selon la définition qu'en donne Blanco. L’objectif est d’incorporer la diversité dans un projet stimulant, qui s’enrichit toujours de la diversité de départ. Il s’agirait de porter à grande échelle le projet, d’origine asturienne et médiévale, des « Espagnes » (Las Españas), mais cette fois à une échelle beaucoup plus grande et d'ampleur eurasiatique: autonomie locale et régionale maximales, chaque peuple conservant son identité ethnique, religieuse, linguistique et «forale» (autonomie), tandis que le Pouvoir Central réserverait pour lui les grands desseins stratégiques, la défense et les relations multipolaires avec le reste du monde.
6. Europe : l’alliance indispensable avec Moscou
Douguine consacre plusieurs sections de son livre à l’Europe Occidentale. L’Allemagne est vue comme un allié potentiel si elle rompt avec les États-Unis et s’oriente vers l’Eurasie. La France, avec sa tradition gaulliste, pourrait également s’intégrer dans ce bloc. L’Espagne apparaît à peine, bien que sa position atlantique, qui a été historiquement la clé de son pouvoir entre les 16ème et 18ème siècles, pourrait être pertinente dans un schéma multipolaire. L’Espagne est née dans le Royaume d’Asturies, et ce sont les marins des Asturies, de Santillana et de toute la région Cantabrique (Galice, Asturies, Pays Basque), qui ont créé une Castille « tellurique » (terrestre), avec une flotte qui a affronté la piraterie européenne et musulmane. Il n’y a pas de frontière occidentale possible pour l’Eurasie sans revendiquer l’Hispanidad : a) comme garante de ses côtes contre les « insulaires » américains et anglo-saxons, et b) comme lien incontournable avec la Patria Grande, Nuestra América (en commençant à l’extrémité sud du continent ibéro-américain).
« L’Europe doit se libérer du joug atlantiste et trouver son destin dans la grande Eurasie. »
7. Amérique hispanique, Afrique et Sud Global
Douguine propose une stratégie pour rapprocher l’Amérique hispanique, qu’il appelle à tort et de façon persistante «Latine», et particulièrement le Brésil, comme contrepoids à l’hégémonie américaine. L’Afrique est vue comme un espace de compétition indirecte, où la Russie peut gagner en influence par des alliances anti-occidentales.
« Le Sud Global est un terrain fertile pour l’expansion de l’influence eurasiatique. »

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8. Guerre culturelle et contrôle de l’information
Douguine reconnaît que les enjeux de la géopolitique du 21ème siècle ne se gagneront pas uniquement avec des tanks, mais aussi avec des idées, des réseaux et de la culture. Il propose une guerre culturelle contre le libéralisme, en promouvant des valeurs traditionnelles, religieuses et nationalistes.
« La bataille pour l’âme du monde se joue dans le domaine de la culture. »
Cette dimension idéologique du livre peut s'avérer particulièrement influente sur les mouvements souverainistes, populistes et de gauche en Europe et en Amérique. Son rejet de l’atlantisme et sa connexion avec les théories de la dépendance, de l’échange inégal, du marxisme du « Tiers Monde », du peronisme, du chavisme, du castrisme et de toutes les idéologies émancipatrices qui luttent contre la Doctrine de Monroe et l’impérialisme américain font de Douguine une référence. En termes plus généraux, Douguine revendique un empire agglutinant, proche de celui qu'a théorisé Carlos X. Blanco: c'est, de cette manière, un Grand Espace (selon Schmitt), autocentré et en harmonie pacifique avec les autres, si possible.
Conclusion : manuel de stratégie ou manifeste idéologique ?
Les fondementaux de la géopolitique est plus qu’un traité académique: c’est un manifeste idéologique qui cherche à redéfinir le rôle de la Russie, mais aussi celui de l’Europe, dans le monde. Son influence sur certains secteurs de l’armée russe et la politique extérieure du Kremlin a été largement documentée. Cependant, c’est un texte qui doit être complété par d’autres œuvres et contributions ultérieures du grand philosophe russe, telles que sa théorie du multipolarisme et son approche de la Quatrième Théorie Politique. Il lui manque une analyse économique sur l’évolution du capitalisme au 20ème et 21ème siècle, ainsi qu’une étude des luttes de classes et du conflit stratégique entre États et acteurs (selon G. La Grassa). Une lutte pour le pouvoir.
16:13 Publié dans Eurasisme, Géopolitique, Livre, Livre, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, alexandre douguine, géopolitique, eurasisme |
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lundi, 03 novembre 2025
Il faut relire les oeuvres d'Arnold J. Toynbee

Il faut relire les oeuvres d'Arnold J. Toynbee
Rodolfo S. Souza
Source: https://www.facebook.com/rodolfo.souza.7
Arnold J. Toynbee, qui est aujourd'hui malheureusement tombé dans l'oubli, fut l'un des plus grands historiens du 20ème siècle. Son ouvrage « A Study of History » (publié en 12 volumes entre 1934 et 1961) est l'un des plus grands traités théoriques d'histoire comparée, au même titre que des ouvrages tels que « Le Déclin de l'Occident » d'Oswald Spengler. « A Study of History » attire l'attention tant par son immense érudition que par l'ambition épistémologique et spirituelle de sa vision: formuler une métathéorie de l'histoire humaine qui ne se réduit à aucune science particulière, ni à une simple succession de faits — une histoire qui est à la fois philosophie, théologie et diagnostic civilisationnel.
Pour Toynbee, l'histoire ne doit pas être racontée à partir des États, des empires ou des individus, mais à partir des civilisations: de grandes totalités culturelles, spirituelles et sociales. Il a identifié environ 21 civilisations, des Sumériens et des Hellènes à l'Occident moderne, et a cherché à comprendre comment elles apparaissent, s'épanouissent et déclinent. Son originalité réside dans le fait qu'il ne considérait pas les civilisations comme des entités déterminées par la race ou la géographie, mais comme des organismes spirituels, façonnés par des réponses créatives aux défis de l'existence. Chaque civilisation naît d'un défi environnemental, social ou spirituel (famine, invasions, désordre moral, perte de sens) et ne survit que si une élite créative (une minorité inspirée) répond de manière adéquate à ce défi, en générant de nouvelles institutions, de nouvelles valeurs et de nouveaux modes de vie.

Lorsque cette élite perd son dynamisme, elle devient une minorité dominante (au lieu d'être créative), et la civilisation entre alors en déclin, remplacée par la passivité et la révolte des masses. Contrairement au biologisme d'Oswald Spengler, Toynbee rejette le déterminisme. Aucune civilisation n'est condamnée à mourir: sa mort survient lorsqu'elle perd le contact avec son élan spirituel originel, c'est-à-dire lorsque ses institutions cessent de servir la vocation créative et religieuse qui les a fondées. Le déclin est donc moral et spirituel, et pas seulement matériel ou politique.

Toynbee réintroduit également l'élément religieux dans la philosophie de l'histoire, à une époque dominée par le matérialisme historique et la sociologie sécularisée. Il croyait que le sens de l'histoire réside dans un rapprochement progressif avec le divin, et que les religions universelles (en particulier le christianisme, le bouddhisme et l'hindouisme dans leurs dimensions mystiques) représentent des tentatives de transcender le cycle d'ascension et de chute des civilisations.
Dans ses derniers volumes, Toynbee en vient à parler d'une histoire dont le point culminant n'est pas politique, mais spirituel: la quête humaine de l'union avec l'Absolu. Ce tournant mystique situe sa pensée en dehors du positivisme, du libéralisme et du marxisme.
14:55 Publié dans Histoire, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : arnold j. toynbee, histoire, philosophie de l'histoire, philosophie |
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La fuite annuelle des cerveaux hors de France

La fuite annuelle des cerveaux hors de France
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Ils ont terminé leurs études d'ingénieur à Polytechnique, ont peiné dans les écoles de commerce de l'EDHEC et ont enfin obtenu leur diplôme. Et pourtant, ils prennent l'avion pour partir vers des régions et des pays où ils n'ont pas fait leurs études. Chaque année, environ 15.000 jeunes quittent la France, comme l'indique le baromètre Ipsos 2025 pour cette année.
La fuite des cerveaux hors de France se poursuit et s'accentue. Les jeunes, qui, avec leurs diplômes d'ingénieurs, sont censés représenter l'élite intellectuelle de la nation, partent. Chaque année, « environ 10% de nos jeunes diplômés des écoles d'ingénieurs et 15% des diplômés français des écoles de management quittent la France ». Et si les pourcentages de la fuite des cerveaux peuvent être considérés comme « assez normaux » par Ipsos, l'institut de sondage, il n'en reste pas moins que l'évolution est alarmante.
La France est un pays en déclin, alors pourquoi y rester ?
Selon Ipsos, ce qui est alarmant dans ce pourcentage, c'est qu'il augmente chaque année. En 10 ans, 25% de diplômés français supplémentaires ont émigré à l'étranger. « Cela représente un risque structurel pour le renouveau et la compétitivité de la France », selon Ipsos. Une évolution alarmante, surtout quand on sait « que le pourcentage de diplômés qui quittent la France augmente avec le niveau d'études ». En d'autres termes, la France perd ses cerveaux.
Pourquoi tant de jeunes partent-ils ? Selon Ipsos, la réponse est claire: « Il existe en France des freins structurels à l'attractivité des talents. La fiscalité est perçue comme un lourd fardeau par la moitié des jeunes Français interrogés. Les salaires sont clairement insuffisants (pour 44%) et le marché du travail est trop rigide (pour 32% des jeunes Français) ».
Mais ce n'est pas tout. Si les jeunes intellectuels français quittent le pays, c'est aussi parce que « 70% des talents estiment que la France est un pays en déclin. 74% s'inquiètent de la situation économique et 81% de la situation politique ». 73% des jeunes Français interrogés attendent une action du gouvernement, mais avec un cinquième, voire peut-être déjà un sixième Premier ministre, ces jeunes intellectuels, qui constituent l'épine dorsale de la nation, ne sont malheureusement pas servis à leur guise !
Et la situation chez nous, en Flandre/aux Pays-Bas, est-elle vraiment meilleure ?
13:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emploi, fuite des cerveaux, france, actualité, europe, affaires européennes |
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Le magnétiseur magnetisé: l'art de Luc-Olivier d'Algange

Le magnétiseur magnetisé: l'art de Luc-Olivier d'Algange
par Frédéric Andreu
« Je ne puis me défendre de l’idée que le livre que nous écrivons est déjà écrit dans quelque « registre de lumière ». En écrivant, nous sommes des Servants. Une trame secrète se révèle peu à peu ». — Luc-Olivier d’Algange, Entretien avec André Murcie.
Porteur de la lampe poétique, Luc-Olivier d’Algange connaît l’art d’éclairer les blasons d’attente de nos âmes. On lit un texte de lui en se surprenant, parfois, à voir le monde par ses yeux. Et lorsque l’ouvrage se referme et que sa trace narrative s’estompe dans les brumes de l’oubli, il demeure en nous comme un bruissement de feuilles : trace d’une forêt enchantée qu’il a su éveiller en nous.
Les fieffés rêveurs que nous sommes savent que nos images oniriques dérivent parfois jusqu’aux rivages les plus secrets de Mnémosyne, mère des Muses. Peu savent, en revanche, que ces rivages, infrarouges et ultraviolets du monde suprasensible, sont aussi ceux où scintillent les récits de nos légendes. Car le monde légendaire prolonge la lumière naturelle : il fait rayonner, au-delà du visible, ces couleurs interdites au regard, mais familières à l’âme.

Laissant entrer ces fréquences suprasensibles, la prose dalgangienne évoque, par certains côtés, les vitraux d’église traversés par la clarté du sacré. J’ajouterais quelques rares estampes, celles d’Aude de Kerros, dont le magnétisme sourd des mêmes rêveries cheminantes : https://audedekerros.fr
Textes ajourés, estampes magnétiques ou vitraux d’église nous met en contact cette vie dans la vie qui nous attend avant la mort, celle qui pleut en rosée mystique sur les pétales de nos âmes — et non celle qui nous serait promise après la mort.
En contrepoint à l’approche héraldique de Luc-Olivier se tient l’approche étymologique de Philippe Barthelet. J’ai longtemps cherché à comprendre pourquoi deux factures aussi différentes semblaient participer d’une même tradition. Tout récemment, une réponse à cette question s’est imposée à moi: quand Luc-Olivier « remonte » la tradition vers les pistils, bourgeons et fleurs du langage — où butinent tant d’abeilles poétiques ! —, l’auteur du Voyage d’Allemagne descend, lui, vers le sol de cette langue où racines et bulbes des mots forment leurs rhizomes. D’où ces étymons qui émaillent presque chacune de ses phrases.

Ces deux explorations, aussi riches de découvertes soient-elles, ne sont pas sans risque : la première peut perdre le Petit Poucet lecteur non averti dans les Holzwege des brumes ésotériques ; la seconde risque de prendre les mots pour les choses. Cependant, mises bout à bout, ces deux œuvres forment un axe lumineux et vertical, absolument nécessaire en ces temps d’avachissement généralisé et de nivellement par le bas.
En elles-mêmes, les œuvres font et sont signes — car tout ce qui est n’est-il pas signe d’autre chose. Elles nous intiment dans l’idée que l’existence n’est que sous l’horizon de notre propre transfiguration, que du point de vue d’elle et d’elle seule. Au coeur de cette attente, les œuvres sont témoins, rappels, voire appels. À la fois balises et boussoles magnétiques, elles ont vocation à nous faire entendre - dans ce monde-ci - les échos de l’autre monde qui veille dans les marges du visible. On peut dire avec Ernst Jünger que l’art agit comme puissance d’orientation. Observons-le dans nos vies intimes : parfois, la montre de l’art se met à sonner quand nous sommes égarés dans les doublures factices de ce monde.Dans ces moments de tourmente, tout se passe comme si quelque chose de nous, en nous, mystérieux et nostalgique, se mettait soudain à résonner avec l’art. Cette résonance rend alors possible d’autres raisonnements plus affûtés que ceux issus de notre logique primaire. Plus encore, l’art nous intime dans l’idée que notre vie entière est, un jour ou l’autre, appelée à changer d’octave, à ôter ses vieux habits de l’âme. D’ailleurs, un des contes recueillis par les frères Grimm, Die Sterntaler, ne dit pas autre chose. Ôtant son unique chemise pour la donner à une enfant plus pauvre qu’elle, la jeune fille du conte voit tomber les étoiles du ciel qui se transforment en ducats d’or. Son vieil habit n’est autre ce qui nous voile la « légende éveillée », l’« imagination vraie » pourtant face à nos yeux de toute éternité. Non seulement l’or tombe dans la nouvelle robe miraculeuse de la jeune fille, mais encore les animaux de la forêt se mettent à lui parler, et elle à les comprendre ! Les fleurs deviennent des sceptres, les êtres apparaissent revêtus de leur manteau de sacre...

Cet écho « transfigurique » — dont le conte de fée conserve l’octave — est sans doute le plus haut et souverain qui dans une vie d’homme, il nous soit donné d’entendre. Mais il contient aussi sa part de risque : l’oubli de lui-même. Une fois sa conscience altérée, il est fatalement remplacé qui, par une théologie créationniste, puis un moralisme fossilisé et enfin une croyance athéiste. Autant de vérités chrétiennes dont Chesterton nous enseigne qu’elles seraient « devenues folles ». Bref, autant de château en ruine, de parodies du plan initial... On peut dire que lorsque le son initial disparaît, il est remplacé par un bruit, lui-même par un autre, et ainsi de suite, jusqu’au règne assourdissant du monde-machine.
« Le monde devient un monde-machine, toutes les souverainetés sont corrodées, arasées » écrit si justement Luc-Olivier. La catena aurea où scintillent tant d’oeuvres et de poèmes, agit alors comme un rappel du son primordial, un tocsin ; un antidote et un acte de résistance. S’il déplore, certes, ce paysage de chantier que devient notre monde, cet imaginaire en ruine que la technologie laisse derrière elle, Luc-Oliver d’Algange n’ignore pas non plus que la providence est inscrutable. C’est à travers les murs fissurés des ruines qu’il guette l’aurore. L’oeuvre de Luc-Olivier n’est ni progressiste, ni réactionnaire ; c’est à ce signe que l’on peut dire qu’elle est l’un des maillons de la catena aurea, chaîne d’or de la tradition.
« L’ennemi, c’est la planification du monde : l’homme-machine, le monde sans imprévu, sans feu », écrit Dominique de Roux dans Mémoires de l’inassouvissement. Disciple du faucon royal Dominique de Roux, Luc-Olivier n’ignore pas que des mains visqueuses, toujours à louvoyer et à comploter dans l’ombre, agissent aujourd’hui à ciel ouvert. Leur technologie noire, planificatrice et ensorcelante, brouille le message divin, le détourne de sa finalité libératrice. Ce dispositif vise un but : empêcher notre éveil individuel et collectif. Les grands planificateurs visent en effet moins notre mort physique que notre consentement au déclin et à la zombification. Pour ce faire, ils remplacent nos royaumes, nos récits fondateurs, nos arts et nos dieux par autant de doublures parodiques et subliminales. Leur stratégie a une force, mais aussi une faiblesse, elle est reconnaissable entre toutes. Celle-ci consiste toujours à présenter la copie à la place de l’original, avant de l’imposer comme la norme. Le règne contemporain de l’« art conceptuel » est emblématique de ce processus. Heureusement, Aude de Kerros s’est employée à démasquer le dispositif. Mais sans aller jusqu’à s’interroger sur l’essence de cet art. Pourtant, rien de nouveau sous le soleil. Ce dispositif, à l’œuvre dans la laideur contemporaine, n’est-il pas inscrit dans l’essence même de la technique ? Aussi bien actif dans l’asphalte qui recouvre la terre, l’écran de l’ordinateur qui s’érige en fenêtre, le dispositif ainsi à imposer le faux art pour le vrai.
L’art qui contient un secret, un magnétisme, une orientation, doit être remplacé par un autre, bidulaire, qui n’en contient pas. La finalité du dispositif est d’obombrer notre potentiel transfigurique, d’opacifier la conscience collective. Mais, aussi, à mesure que la vie se parodise en palais de miroir technique et administratif, augmente la nostalgie du fil d’Ariane. C’est donc en ces temps de règne sans partage des Titans et des Cyclopes, que poèmes, estampes et vitraux redeviennent autant d’aiguilles magnétiques de notre horloge intérieure.
Oui, Luc-Olivier d’Algange : la Tradition n’est pas derrière nous, mais devant nous.
Et les œuvres d’art en sont les balises secrètes.
Contacts :
dalgangelucolivier@gmail.com
audedekerros@yahoo.fr
phiiippe.barthelet@orange.fr (s’écrit avec trois « i »)
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dimanche, 02 novembre 2025
Carlos X. Blanco énonce une critique marxiste de la théorie de l’Empire chez Gustavo Bueno

Carlos X. Blanco énonce une critique marxiste de la théorie de l’Empire chez Gustavo Bueno
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/11/la-...
Carlos X. Blanco distingue, dans une optique critique du matérialisme philosophique de Gustavo Bueno, entre empires absorbants et unificateurs, proposant une vision plus proche du marxisme et de l’idée d’empire comme forme d’émancipation des peuples.


Gustavo Bueno et Carlos X. Blanco
Carlos X. Blanco, bien qu’issu de l’école de Gustavo Bueno, s’en éloigne en réinterprétant le concept d’empire d’un point de vue plus historiciste et marxiste. Dans son ouvrage sur la géopolitique de l’Empire espagnol, Blanco introduit une distinction clé entre empires absorbants et unificateurs, qui s’éloigne de la classification de Bueno qui voyait des empires générateurs et prédateurs, telle que cela fut présenté par ÑTV España.
Différences clés entre Blanco et Bueno
Gustavo Bueno distingue entre :
- Empires générateurs : qui créent des structures politiques et culturelles durables (comme l’Empire romain ou l’Empire espagnol).
- Empires prédateurs : qui extraient uniquement des ressources sans laisser d’institutions solides (comme l’Empire britannique ou belge en Afrique).
Carlos X. Blanco, quant à lui, propose :
- Empires absorbants : qui détruisent les identités des peuples intégrés, en les homogénéisant sous une seule culture dominante.
- Empires unificateurs : qui respectent et articulent les différences culturelles, ethniques et politiques, en les intégrant dans une structure commune sans les annihiler.
Cette distinction ne se limite pas à la sémantique : Blanco l’utilise pour revendiquer le rôle de l’Empire espagnol comme empire unificateur, ayant permis la survie de multiples peuples, langues et cultures sous une unité politique commune. En ce sens, il s’oppose à la Légende Noire comme à la Légende Rose, proposant une troisième voie qui reconnaît la complexité du processus impérial hispanique.
Approche marxiste et émancipatrice
Blanco donne une tournure marxiste au concept d’empire, s’éloignant de l’impérialisme comme domination économique et politique, pour s’approcher de l’idée d’empire comme structure de libération face au chaos, à la fragmentation ou à la domination des puissances étrangères. Dans ce cadre:
- L’empire peut constituer une forme de résistance culturelle face à la mondialisation néolibérale.
- L’Hispanité se présente comme une alternative civilisatrice à l’anglosphère, avec des racines dans une tradition communautaire, catholique et populaire.
- L’empire unificateur devient un outil d’émancipation des peuples, et non leur soumission.

Implications géopolitiques
Blanco voit dans la restauration de l’héritage impérial espagnol une voie pour reconstruire une identité commune entre les peuples hispaniques, tant en Espagne qu’en Amérique. Cette vision comporte des implications politiques et culturelles profondes:
- Rejet du nationalisme fragmenteur et de l’européisme technocratique.
- Défense d’une unité hispanique basée sur la tradition partagée et la souveraineté populaire.
- Critique du modèle libéral et de l’hégémonie culturelle anglo-saxonne.
En résumé, Carlos X. Blanco redéfinit le concept d’empire d’une perspective marxiste et traditionaliste, proposant une alternative à la pensée dominante, aussi bien à gauche qu’à droite. Cette vision est reliée à d’autres penseurs hispaniques comme Bolívar, Mariátegui, ainsi qu’à des marxistes internationaux tels que Lénine, Gramsci, La Grassa et Preve.
20:10 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : empire, notion d'empire, carlos x. blanco, gustavo bueno, théorie politique, politologie, sciences politiques |
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