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vendredi, 08 mars 2024

Portrait. Victoria Nuland, du mépris de l'UE à la démission

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Portrait. Victoria Nuland, du mépris de l'UE à la démission

La politique intérieure américaine impose le réalisme à l'Alliance atlantique

par Sarmaticus

Source: https://www.barbadillo.it/113278-il-ritratto-victoria-nuland-dal-disprezzo-per-lue-alle-dimissoni/

Qui est Victoria Nuland, dont la démission a été annoncée mardi dernier par le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, comme le signe d'un changement de cap avant le vote de novembre 2024 ?

Même la plupart des Américains (l'attention qu'ils portent aux médias étrangers est modeste) l'ignorent. Plus ignorant encore est le fait que le choix de Mme Nuland (descendante d'un médecin ayant immigré de Bessarabie, alors annexée à l'URSS) comme secrétaire d'État adjointe par le président Biden découle de la guerre froide, à l'origine des plans d'expansion continue de l'OTAN, de la course aux armements et d'un encerclement plus poussé de la Russie. Et presque tous les Américains ignorent que de 2003 à 2005, pendant l'occupation militaire américaine en Irak, Nuland a été conseillère en politique étrangère de Cheney, l'âme noire de l'administration Bush Jr.

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Ceux qui connaissent bien Nuland sont les Ukrainiens. Il y a dix ans, ils l'ont entendue au téléphone. Elle a alors lancé un "Fuck the EU" en guise de directive à l'ambassadeur américain à Kiev, Geoffrey Pyatt, ce qui n'est pas très élégant. Il s'agissait de remplacer le président ukrainien élu, Victor Yanukovich. En neuf lettres seulement, Mme Nuland a exprimé son dégoût pour l'UE, qui a placé à Kiev le champion de l'austérité Vitali Klitschko, et non la marionnette américaine Artseniy Yatseniuk. Première étape pour remplacer Yanukovich, pro-russe.

Mépris pour l'UE

Ce "Fuck the Eu" est devenu viral. Le département d'État, embarrassé, a accusé les Russes d'avoir intercepté l'appel, sans pour autant en nier l'authenticité. Tout comme la NSA a mis sur écoute les téléphones des alliés européens des États-Unis. Malgré l'indignation de la chancelière Angela Markel, personne n'a renvoyé Nuland. Dont la bouche nauséabonde a éclipsé le plus grave : le complot visant à renverser le gouvernement élu de l'Ukraine et la responsabilité de l'Amérique dans une guerre civile qui a fait treize mille morts avant février 2022, faisant de l'Ukraine le pays le plus pauvre d'Europe, avant même l'"opération spéciale" de la Russie.

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Les néo-conservateurs

Nuland, son mari Robert Kagan (cofondateur du "Projet pour un nouveau siècle américain") et leurs collègues néo-conservateurs ont entraîné les relations américano-russes dans une dangereuse spirale descendante. Mme Nuland a atteint cet objectif à partir d'un poste secondaire, celui de secrétaire d'État adjointe aux affaires européennes et eurasiennes. Promue au rang de numéro 3 du département d'État, on se demandait jusqu'à quel point elle allait créer des problèmes. Aujourd'hui, il semble qu'à Washington, on ait enfin tiré les bonnes conclusions.

Biden aurait dû apprendre des erreurs d'Obama que de telles nominations comptent. Au cours de son premier mandat, M. Obama avait permis à l'agressive secrétaire d'État, Hillary Clinton, au secrétaire à la défense, Robert Gates, ainsi qu'aux chefs de l'armée et de la CIA d'opposer une guerre orwellienne sans fin à son message d'espoir et de changement. Prix Nobel de la paix, Obama avait fini par être le président des enlèvements (dont un, devenu tristement célèbre, même à Milan) ; des emprisonnements sans fin et sans habeas corpus à Guantanamo ; d'une succession d'attaques de drones meurtrières même sur des civils innocents ; de la poursuite de l'occupation américaine de l'Afghanistan, puis de sa fin sans honneur en 2021 ; d'une spirale terrorisme/antiterrorisme ; des guerres en Libye et en Syrie.

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Obama après Clinton

Après Clinton, avec le nouveau top staff de son second mandat, Obama a eu sa propre politique étrangère, travaillant directement avec le président russe Poutine pour résoudre les crises en Syrie et ailleurs. Poutine avait en effet évité l'escalade en Syrie en septembre 2013, en négociant le retrait et la destruction des armes chimiques et en aidant Obama à négocier l'accord intérimaire avec l'Iran.

Craignant de perdre leur contrôle sur la politique étrangère américaine, les néo-conservateurs ont lancé une campagne visant à qualifier Obama de "faible" en matière de politique étrangère et à lui rappeler leur pouvoir.  Avec l'aide de Nuland, Kagan a écrit l'article "Superpowers don't retire" (Les superpuissances ne prennent pas leur retraite) dans le New Republic en 2014. Kagan a appelé à une politique étrangère encore plus agressive, pour exorciser les craintes d'un monde multipolaire que les États-Unis ne domineraient plus. Moralité : Obama a invité Kagan à déjeuner à la Maison Blanche, réduisant la diplomatie avec la Russie (mais poursuivant discrètement la diplomatie avec l'Iran).

En 2014, les néoconservateurs, contre Obama, ont agi pour le coup d'État en Ukraine endettée, pour soutenir un candidat pro-OTAN, contre le Premier ministre Viktor Yanukovich, qui a rejeté l'accord commercial soutenu par les États-Unis avec l'UE, préférant le plan de sauvetage de 15 milliards de dollars de la Russie.

Pacte léonin

L'accord commercial avec l'UE était censé ouvrir l'Ukraine aux importations en provenance de l'UE, mais sans aucune réciprocité : un pacte léonin que Yanukovich n'a pas accepté. Au lieu de cela, cet accord a été approuvé par le gouvernement post-coup d'État de 2014, ce qui a aggravé les problèmes économiques de l'Ukraine.

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La force motrice derrière le coup de 5 milliards de dollars de Nuland était le parti Svoboda d'Oleh Tyahnybok (photo) et la milice "Secteur droit". Lors de l'appel téléphonique susmentionné avec l'ambassadeur américain, Nuland a parlé de Tyahnybok comme de l'un des "trois grands" leaders de l'opposition qui pourraient aider le Premier ministre Yatsenyuk, soutenu par les États-Unis.

Lorsque les manifestations de rue à Kiev se sont transformées en affrontements en février 2014, Yanukovich et l'opposition soutenue par l'Occident ont signé un accord - négocié par la France, l'Allemagne et la Pologne - pour un gouvernement d'unité nationale et pour organiser de nouvelles élections dans l'année. Mais cela n'a pas suffi aux États-Unis.

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D'autre part, après avoir perdu la base navale de Sébastopol, la Russie a accueilli favorablement (83 % de participation, 97 % de majorité) le résultat du référendum sur la réunification de la Crimée, russe de 1783 à 1954. Avec une majorité russophone, les provinces de Donetsk et de Louhansk ont à leur tour fait sécession de l'Ukraine, déclenchant la guerre qui fait toujours rage.

Pire que l'URSS ?

Nuland et les néo-conservateurs ont cependant multiplié les frictions avec la Russie et la Chine pour justifier une politique étrangère militariste et gonfler les budgets du Pentagone. Dans Foreign Affairs (juillet 2020), dans l'article "Pinning Down Putin", Nuland a soutenu que la Russie, plus que l'URSS, constituait une menace. Elle souhaite donc une OTAN plus agressive.

Depuis qu'elle a été ambassadrice auprès de l'OTAN pendant le second mandat de Bush Jr, Nuland souhaite une OTAN frontalière avec la Russie. Elle incarnait la volonté la plus dangereuse, la volonté de surenchère des Etats-Unis, poursuivie depuis les années 1990. Sa démission signifie-t-elle que Washington prend acte de l'issue du champ de bataille en Ukraine ? Peut-être, et ce ne serait pas la première fois : il l'a fait en Corée, en Indochine, en Irak, en Somalie, en Afghanistan....

Sarmaticus

Renouveau futuriste contre passatisme antifasciste

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Renouveau futuriste contre passatisme antifasciste

Le futurisme était certes interne au fascisme, mais il conservait sa propre autonomie par rapport au régime. On pense à la polémique sur l'art d'État nazi...

par Mario Bozzi Sentieri

Source: https://www.barbadillo.it/113248-revival-futurista-contro-passatismo-antifascista/

La longue vague du futurisme ne semble pas s'essouffler, qui a vu, au cours de l'année écoulée, de nombreuses expositions publiques et privées consacrées au mouvement de Marinetti en Italie : du Palazzo Zabarella de Padoue au Palazzo Lanfranchi de Matera, du Palazzo delle Paure de Lecco à la Fondazione Magnani Rocca de Mamiano di Traversetolo (Pr), du Museo del Novecento de Milan au Palazzo Medici Riccardi de Florence, pour ne citer que les plus importantes. À Rome, des expositions sur le futurisme ont été organisées à la Galerie nationale d'art moderne et contemporain, à la Galerie d'art moderne et à MaXXI (qui a également organisé l'ouverture de la Casa Balla).

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L'intérêt pour le sujet est encore si fort qu'une grande exposition, "Il tempo del Futurismo" (Le temps du futurisme), devrait s'ouvrir en octobre prochain à la Galerie nationale d'art moderne et contemporain de Rome, sous la direction de Gabriele Simongini (professeur à l'Académie des beaux-arts de Rome et critique du quotidien Il Tempo), avec la collaboration d'Alberto Dambruoso. L'événement est promu par le ministre de la culture Gennaro Sangiuliano, qui s'est engagé à mettre en valeur notre histoire culturelle, y compris celle liée au mouvement d'avant-garde italien le plus ancien et le plus cosmopolite.

En attendant de connaître les traits distinctifs de cette énième "redécouverte du futurisme", de nombreuses questions se posent parmi les chercheurs - comme le rapporte le Giornale dell'Arte. Guglielmo Gigliotti s'interroge: "Reconsidérer le rapport entre l'avant-garde artistique et le régime mussolinien fera-t-il vraiment du bien à l'image des chantres de la vitesse et de la modernité, débarrassés depuis longtemps de l'héritage politique, présent dans certaines œuvres, pour une recontextualisation purement historique et culturelle (promue d'ailleurs par des chercheurs de "gauche")"??

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Préjugés

Il ne s'agit pas de "débarrasser" le futurisme des préjugés antifascistes. Ni bien sûr d'imaginer un renouveau fasciste-futuriste. Ni - pour reprendre les mots de Claudia Salaris, grande spécialiste du futurisme - de réduire la question aux diatribes politiques et journalistiques d'aujourd'hui.

Précisément à cause des préjugés, tous politiques, qui ont accompagné, dans l'après-guerre, la lecture des rapports entre futurisme et fascisme, au point de déterminer une véritable "damnatio memoriae" du futurisme, considéré alors comme l'arrière-garde rétrograde d'une idéologie condamnée et à éliminer, ce serait, aujourd'hui, une contradiction de créer une véritable antithèse entre futurisme et fascisme, en sauvant le premier à cause de son opposition présumée au second, au point de nier une valeur politique au futurisme.

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"Le futurisme, qui jusqu'à présent a réalisé un programme surtout artistique, propose une action politique intégrale pour collaborer à la résolution des problèmes nationaux urgents", écrit Emilio Settimelli le 20 septembre 1918 dans le premier numéro de Roma futurista. Les thèmes, progressivement développés dans le journal : la transformation du Parlement par la participation égale des industriels, des agriculteurs, des ingénieurs et des commerçants au gouvernement du pays ; l'âge minimum pour la députation ramené à 22 ans ; l'actionnariat social ; la réforme agraire ; l'égalité des sexes dans le travail et la participation à la vie politique du pays ; l'abolition de la conscription militaire.

En novembre 1919, Marinetti figure (en deuxième position après Mussolini) sur la liste électorale du "bloc fasciste". À Fiume, le futuriste Mario Carli réalise le feuilleton La Testa di Ferro, sur lequel Marinetti applaudit D'Annunzio en tant que "libérateur" de la ville. En mai 1920, Marinetti et quelques dirigeants futuristes quittent les Fasci di Combattimento, "n'ayant pu imposer à la majorité fasciste leurs tendances antimonarchistes et anticléricales". Le détachement durera cinq ans.

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Marinetti, le "destructeur des académies", rejoindra plus tard l'Accademia d'Italia, tandis que les grandes expositions et les commandes d'État s'ouvrent aux artistes futuristes. Pas d'"institutionnalisation" de l'avant-garde dans l'"ordre fasciste", cependant. Comme l'écrit le critique Enrico Crispoldi ("Appunti riguardanti i rapporti fra futurismo e fascismo", in Arte e Fascismo in Italia e Germania, Feltrinelli, 1974): "En ce sens, il est politiquement inadmissible et culturellement incorrect de liquider le second futurisme comme étant de connivence totale avec le fascisme".

Le futurisme était certes interne au fascisme, mais il conservait sa propre autonomie par rapport au régime. On pense à la controverse sur l'art d'État, de type nazi, un thème que l'exposition romaine pourrait approfondir en raison de la tentative de Marinetti de faire adhérer l'avant-garde au nouveau régime allemand (avec une exposition provocante d'aéropeinture, organisée à Berlin à la galerie Flechteim en 1934), pour ensuite, quelques années plus tard, s'entendre avec les milieux italiens pro-nazis, opposés à l'avant-garde.

L'art - dit-on - n'est pas politique en soi, l'art est l'art. Mais le futurisme, précisément en raison de sa complexité, peut-il être enfermé dans les limites d'un mouvement purement artistique ? Évidemment non, dans la mesure où le mouvement marinettien est bien marqué par des contaminations politiques dès ses origines, puis dans sa manifestation complexe, pour arriver à son épilogue, à la mort de son fondateur, en 1944, après son adhésion à la toute nouvelle République sociale italienne, une adhésion qui n'avait rien de formel, étant donné la dernière œuvre poétique de Marinetti, publiée à titre posthume, et qui ne s'intitulait pas par hasard Quarto d'ora di poesia della X Mas.

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De ces citations rapides et sommaires se dégage - contrairement à ce qu'affirment certains critiques - une image qui n'est pas du tout "fatiguée" et "déclinante" du futurisme, qui semble engagée à "réinterpréter" sa volonté modernisatrice même dans les nouveaux contextes politiques.

C'est ce que confirme ce que Bruno Corra, l'un des théoriciens du Théâtre et de la Cinématographie Futuristes Synthétiques, écrivait au plus fort du Régime (dans la revue Futurismo du 12 mars 1932) : "... Il faut dire que dans notre mouvement les termes gauche et droite ne s'opposent pas, c'est-à-dire qu'ils perdent leur sens conventionnel. La mentalité surmonte le contraste entre subversion et conservation, en se libérant continuellement dans un élan créatif".

Il s'agit d'une perspective interprétative qui peut également s'appliquer aujourd'hui, en donnant finalement au futurisme ce qui appartient au futurisme, y compris le fascisme. Sans préjugés et sans édulcoration trompeuse.

Mario Bozzi Sentieri

19:33 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : futurisme, italie, art, avant-gardes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 07 mars 2024

L’œuvre méconnue de Guillaume Faye, le penseur incontournable du système à tuer les peuples

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L’œuvre méconnue de Guillaume Faye, le penseur incontournable du système à tuer les peuples

Source: https://www.breizh-info.com/2024/03/07/230764/loeuvre-meconnue-de-guillaume-faye-le-penseur-incontournable-du-systeme-a-tuer-les-peuples/

Il y a cinq ans aujourd’hui, Guillaume Faye nous quittait. Ce sulfureux, volcanique, flamboyant théoricien de la « Nouvelle Droite » a marqué plusieurs générations de militants et changé la vision du monde de nombre de nos contemporains. Hélas, peut-être pas assez, car une foisonnante œuvre de jeunesse reste encore largement méconnue.

Le but de ces quelques lignes n’est donc pas tant d’évoquer l’homme – haut en couleur ! – mais d’inviter de nouveaux lecteurs à découvrir ses travaux, ô combien éclairants : s’il traite des thèmes les plus importants, dans ses écrits, pas de jargon d’intello, pas de blabla de pseudo-sachants, pas de phrases incompréhensibles où l’on peine à démêler le sujet des trente compléments d’objet, sa lecture est accessible à tous.

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Guillaume Faye lors du colloque du GRECE, à Paris en 1978.

Car Faye, bien que titulaire d’un doctorat en sciences politiques et solidement formé à la culture classique, était à des années lumières de ces ennuyeux rats de bibliothèque qu’il raillait avec piquant (et ces derniers le lui rendaient bien !). Homme aux mille facettes, plurielles comme sa pensée, remarquable dans tout ce qu’il entreprenait, il fut tour à tour essayiste, orateur (exceptionnel !), journaliste traitant de sujets compliqués comme des pires futilités, auteur de nouvelles érotiques et de BD, animateur de radio (le caustique Skyman qui défrayait la chronique sur Skyrock, c’était lui ), organisateur de canulars, excessif et touche-à-tout, on lui prête même un passage dans l’industrie pornographique. (Mais, faute de preuves, il s’agit probablement d’un énième canular.) Mu par une insatiable curiosité, il fréquentait les milieux les plus divers, toujours en quête de débat, d’échange d’idées, aimant à se confronter à toutes les réalités possibles pour en extraire la matière de ses analyses.

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Guillaume Faye, 1982.

Réalité… en voilà un maître-mot ! Elle est à la base de toutes ses réflexions. Fidèle aristotélicien, réitérant qu’ « il faut partir du réel pour changer nos idées et non pas chercher à changer le réel avec nos fantasmes. »

Psychorigides s’abstenir

Présageant qu’une convergence de catastrophes mènera à la fin du monde occidental tel que nous le connaissons, Guillaume Faye théorise l’Archéofuturisme, un mélange de techno-science et de retour aux valeurs ancestrales. L’Archéofuturisme, se veut l’esprit de la post-catastrophe, la philosophie qui devrait sous-tendre le monde de demain. Il prône, entre autres, l’autarcie des grands espaces et sonne le glas de l’égalitarisme vite rattrapé par la réalité. Méritant plus que quelques lignes de description, nous en avions publié un résumé en trois parties (première partie, deuxième et troisième ici: 1: https://www.breizh-info.com/2022/10/27/209857/larcheofutu... , 2: https://www.breizh-info.com/2022/10/29/209873/larcheofutu... et 3: https://www.breizh-info.com/2022/10/30/209878/guillaume-f... ).

« Il ne faut pas être passéiste, ni restaurateur, ni réactionnaire, puisque le passé des quelques derniers siècles a généré la vérole qui nous ronge. Il s’agit de redevenir archaïque et ancestral tout en imaginant un futur qui ne soit plus le prolongement du présent. Contre le modernisme, le futurisme. Contre le passéisme, l’archaïsme. »

Lire Faye, c’est donc en finir avec la réaction incapacitante, avec la nostalgie stérile. Lire Faye, c’est comprendre, posséder les clés, mais dans le but de l’action.

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Guillaume Faye et Jean-Marc Vivenza, historien des avant-gardes futuristes en Italie et en Europe, à l'Université d'été de "Synergies Européennes", Trentin, 1998. 

Dans La colonisation de l’Europe, discours vrai sur l’immigration et l’Islam publié en l’an 2000, il revient sur plusieurs de ses articles traitant de la société multiraciale, datant des années 80. Sa clairvoyance sur les dangers de l’immigration de masse qu’il était alors le seul à aborder dénué de tout politiquement correct reste inégalée. Il n’y dévoile pas seulement les mécanismes de « la colonisation massive de peuplement de la part de peuples africains, maghrébins et asiatiques », mais revient aussi sur « l’ethnomasochisme » et « le Sida mental » qui affligent les peuples européens : l’écroulement de leurs défenses immunitaires, conséquence du lavage de cerveau égalitariste qu’ils subissent depuis des décennies. Un constat implacable et sévère, dont on voit les résultats aujourd’hui.

On citera aussi datant de la même période Avant-guerre: Chronique d’un cataclysme annoncé ; Le coup d’État mondial ; Sexe et dévoiement, un texte décapant où il aborde la famille, la sexualité, l’amour, le féminisme etc. du point de vue archéofuturiste (à lire absolument !) ; Comprendre l’Islam, une analyse sans filtre ni tabou sur la religion (à nouveau) à l’assaut du vieux continent ; La nouvelle question juive, un essai largement incompris (quand il a été lu) et même objet de fausses interviews dont il rétablira la vérité ici: https://web.archive.org/web/20061005035115/http://fr.novo... ; La guerre raciale…

Une œuvre provocante qui vise à susciter le débat, mais extrêmement argumentée : on ne sera pas d’accord avec tout, mais il sera souvent ardu de lui donner tort.

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Faye à l'Université d'été de Synergies Européennes, Lombardie, 2000.

Un penseur incontournable pour comprendre l’Occident contemporain

La première phase de sa production métapolitique, autour des années 1975 -1987 (notamment lorsqu’ il animait le pôle « études et recherches » du GRECE) fut une phase florissante de son œuvre. De nombreux textes ont gardé toute leur pertinence et méritent amplement d’être redécouverts, qui plus est dans le moment historique que nous traversons : l’absurdité d’une société où « On marche sur la tête » est de plus en plus manifeste à nos concitoyens, et les tracteurs qui affluent vers Bruxelles sont le signe qu’ils ont compris que les décisions ne sont plus élaborées dans les capitales mais au sein d’officines apatrides déconnectées du réel. Et c’est là que l’œuvre première de Guillaume Faye gagnerait à être diffusée.

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Guillaume Faye et Robert Steuckers à l'Université d'été de "Synergies Européennes" à Vlotho im Wesergebirge, 2001. 

En 1981, et en une formule géniale, il qualifie le pouvoir de « Système à tuer les peuples ». Dans cet essai absolument visionnaire, il rend limpide le fonctionnement du système techno-économique occidental qui entend transformer le monde en une société planétaire anonyme et uniformisée. Mais sus au complotisme ou aux réductions marxisantes : ce système fonctionne tel un mécanisme, sans chef d’orchestre. Le Système n’a pas besoin des formes usuelles de domination politique, étant économique et technique, il s’autorégule.

« Une civilisation, même mondiale, se fonde toujours sur un passé culturel et vise, plus ou moins, à se perpétuer dans l’avenir. Une civilisation reste humaine. Un système, en revanche, a quelque chose de mécanique et d’intemporel. »

« Le Système, comme chacun de ses rouages, fonctionne sans autre fin que son propre fonctionnement. (…) Le système occidental fait vivre les peuples – ou plus exactement les fait mourir – au rythme de ses autorégulations à court terme. Inutile évidemment de se demander où est passée la notion de destin. Elle n’ est même pas contestée : elle n’existe tout simplement pas. »

Aux décisions des États – spécifiques et adoptées jadis pour la communauté -, se substituent des choix stratégiques pris dans le cadre de réseaux (grandes entreprises privées, organismes bancaires, spéculateurs, officines supranationales). Plus besoin de chefs d’État, des régulateurs suffiront. À mesure que croît la dépolitisation de la société, la spectacularisation de la politique s’intensifie. On comprend aisément l’actualité d’une telle description.

Dans sa « Critique du système occidental », il établit la distinction entre Occident et Europe a un moment où la droite se définissait toute entière occidentaliste par opposition au communisme. Un texte composé il y a 44 ans mais qui n’a pas pris une ride et fut d’inspiration à beaucoup d’autres :

« La civilisation occidentale n’est pas la civilisation européenne. Elle est le fruit monstrueux de la culture européenne, à laquelle elle a emprunté son dynamisme et son esprit d’entreprise, mais à laquelle elle s’oppose fondamentalement, et des idéologies égalitaires issues du monothéisme judéo-chrétien. Elle s’accomplit dans l’Amérique qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lui a donné son impulsion décisive. La composante monothéiste de la civilisation occidentale est d’ailleurs clairement reconnaissable à son projet, identique en substance à celui de la société soviétique : imposer une civilisation universelle fondée sur la domination de l’économie comme classe-de-vie et dépolitiser les peuples au profit d’une “gestion” mondiale. »

La Nouvelle Société de Consommation, Contre l’économisme, L’Occident comme déclin, Le sens de l’histoire, Les héros sont fatigués, Pour en finir avec le nihilisme, Les titans et les dieux, La société du non-travail, Qu’est-ce que la realpolitik, tous les articles sur la technique et l’esprit faustien… plusieurs dizaines de textes et d’entrevues brillantes, directes, claires et atemporelles, qu’il faudrait absolument relire. Tel son Pourquoi nous combattons, paru en 2001 mais qui est en fait une augmentation du Petit lexique du partisan européen qu’il avait rédigé dans les années 80. Ce Manifeste de la résistance européenne, conçu comme un dictionnaire de 177 mots-clés, y répond de façon limpide :

« Nous combattons pour l’héritage de nos ancêtres et pour l’avenir de nos enfants. »

Impuissants sur la scène internationale, sans volonté de se perpétuer, les peuples d’Europe sont sortis de l’histoire. Colonisés culturellement, ils se laissent envahir. Au seuil de cette convergence de catastrophes –  chaos migratoire, ruine économique et financière, effondrement démographique, vide politique, multiplication des conflits armés sur le sol européen… – avoir les idées claires sur les raisons d’un juste combat identitaire, comprendre le monde qui nous entoure et les idéologies qui le portent, former sa pensée, savoir présenter des arguments valides est plus que jamais une nécessité. Lire ou relire Guillaume Faye en fait partie.

***

Nous remercions Robert Steuckers pour sa contribution et la concession de ces photos inédites.

Des articles de Guillaume Faye sont disponibles sur les sites  Euro-synergies (http://euro-synergies.hautetfort.com/ ); Archive EROE (http://www.archiveseroe.eu/ ) ; Guillaume Faye Archives ( https://guillaumefayearchive.wordpress.com/).

Audrey D’Aguanno

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Notes pour l'histoire du pétrole au Mexique

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Notes pour l'histoire du pétrole au Mexique

Par Gastón Pardo

Source: https://www.facebook.com/gaston.pardo.733

1900

En mai, le pétrolier nord-américain Edward L. Doheny (photo) se rend au Mexique pour explorer les émanations de pétrole dans la région de Huasteca Potosina. Après avoir acquis les droits sur plusieurs terrains de la région, il crée en novembre, dans la ville de Los Angeles, la Mexican Petroleum Company of California et commence à l'exploiter.

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1901

La première loi sur le pétrole est publiée en décembre. Elle permet à l'exécutif fédéral d'accorder des permis à des particuliers et à des sociétés organisées pour l'exploration et l'exploitation de terres appartenant à l'État fédéral.

Weetman D. Pearson, un entrepreneur anglais qui a réalisé d'importants travaux publics pour le gouvernement mexicain par l'intermédiaire de sa société d'ingénierie S. Pearson & Son, entame des activités de prospection et d'exploitation pétrolières dans la région de l'isthme de Tehuantepec, dans le sud de l'État de Veracruz. Le gouvernement mexicain et les ressortissants mexicains ne sont en rien concerner au début de la production de pétrole.

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1904

Le géologue mexicain Ezequiel Ordóñez localise le puits prolifique de La Pez pour le compte de la Mexican Petroleum Company, situé dans le champ pétrolifère d'El Ébano, dont la production est estimée à 1500 barils par jour, la première production importante au Mexique. En novembre, S. Pearson & Son obtient sa première production commerciale dans les champs de San Cristobal, dans la région de l'isthme de Tehuantepec.

1908

Le puits Dos Bocas à San Diego de la Mar, Veracruz, appartenant à S. Pearson & Son, jaillit pour la première fois du sol avec un débit sans précédent de 100.000 barils par jour. Bien qu'un incendie ait failli anéantir toute sa production, le puits a définitivement prouvé la richesse pétrolière du pays. En mars, la première raffinerie de Pearson commence à fonctionner à Minatitlán. En août, Pearson crée la Compañía Mexicana de Petróleo El Águila.

1910

Le puits Casiano n° 7 de la Huasteca Petroleum Company, entreprise créée par Doheny en 1907 comme filiale de la Mexican Petroleum Company, fait jaillir 60.000 barils par jour. En décembre, le puits Potrero del Llano No. 4, propriété de la Mexican Petroleum Company El Aguila, produit à un rythme de 100.000 barils par jour. À la fin de la décennie, El Aguila et La Huasteca sont les compagnies qui dominent l'industrie pétrolière.

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1911

Le boom de la production entraîne l'expansion des compagnies Doheny et Pearson. Début des exportations de pétrole mexicain vers les États-Unis, l'Europe et l'Amérique latine. La production globale de l'industrie passe de 3,6 millions de barils par an en 1910 à 12,5 millions en 1911.

1912

Le gouvernement de Francisco I. Madero décrète, sous la forme d'un impôt spécial sur les timbres, le premier impôt sur la production de pétrole brut.

1915

L'extraordinaire productivité des gisements mexicains attire un nombre croissant de compagnies pétrolières, dont la Compañía Petrolera La Corona, la Compañía Transcontinental de Petróleo, la Penn Mex Fuel Company et la Mexican Gulf Oil Company. Au cours de cette année, Venustiano Carranza met en œuvre la régularisation et le contrôle de l'industrie pétrolière par l'intermédiaire du Secrétariat au développement. La Commission technique du pétrole est également créée, première étape du projet de restructuration des relations entre les compagnies pétrolières et le gouvernement.

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1916

Le puits Cerro Azul numéro 4, appartenant à la Huasteca Petroleum Company, jaillit à Tepetzintla avec une production de 260.000 barils par jour, devenant ainsi l'un des gisements souterrains les plus importants de l'histoire de l'exploitation pétrolière. Confiant dans la croissance de sa production, le magnat Doheny étend ses activités au-delà de l'Atlantique en organisant la British Mexican Petroleum Company pour distribuer ses produits sur le marché britannique.

1917

Venustiano Carranza promulgue la Constitution politique des États-Unis du Mexique, réformant celle de 1857. L'article 27 restitue à la nation la propriété des richesses du sous-sol. Plusieurs des principales compagnies pétrolières se regroupent pour former l'Association des producteurs de pétrole du Mexique, en réaction à la promulgation de la nouvelle constitution mexicaine.

1918

Carranza impose de nouvelles taxes à l'industrie pétrolière: un droit de location annuel et une redevance de 5 % sur tous les terrains pétroliers exploités par les propriétaires de surface ou leurs bailleurs. Weetman D. Pearson transfère le contrôle de la compagnie pétrolière mexicaine El Aguila à Royal Dutch/Shell.

1921

Fin du premier boom pétrolier. La production totale atteint cette année le chiffre record de 193,4 millions de barils, une quantité qui ne sera atteinte que des années après l'expropriation de l'industrie. Le Mexique est alors le deuxième producteur mondial de pétrole. À cette époque, plus de 200 compagnies pétrolières privées opèrent dans le pays.

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1938

Le gouvernement du général Lázaro Cárdenas exproprie le pétrole et, au lieu d'établir la Common Law, qui donne aux citoyens propriétaires de terrains pétrolifères le droit d'exploiter l'hydrocarbure dans des conditions industrielles, comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons, il rétablit la loi espagnole, qui donne à la monarchie le droit exclusif d'extraire les biens du sous-sol, en désignant la "nation" comme l'autorité à l'origine du processus de production.

2024

Pour la première fois dans l'histoire, Petróleos Mexicanos conjugue nationalisme énergétique et augmentation de la production d'hydrocarbures.  Le directeur général de l'entreprise, l'ingénieur Octavio Romero Oropeza, est chargé du boom pétrolier dans le sud et le sud-est du Mexique.

Economies de guerre

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Economies de guerre

Andrea Marcigliano

Source : https://electomagazine.it/economie-di-guerra/

En Europe, ou plutôt en Europe occidentale, ce que nous appelons l'Union et qui est en fait l'OTAN - les malins l'appellent le Natostan - les décisions économiques des différents pays sont fortement conditionnées par la guerre.

Des économies de guerre - normales, pourrait-on dire. Les exigences de la guerre conditionnent, et lourdement, les choix économiques. Les gouvernements belligérants doivent investir dans l'armement. Et, logiquement, trouver l'argent pour le faire. Donc, faire des coupes dans d'autres secteurs. Inévitablement au détriment des citoyens. Coupes dans l'État-providence, surtout. Ou ce qu'il en reste (et il en reste de moins en moins) après l'avènement de l'euro. Et les impositions de Bruxelles.

Coupes dans la santé, dans l'éducation, dans les services. Sur l'aide aux plus faibles. Qui, comme cela a toujours été le cas, sont ceux qui paient le plus lourd tribut à l'état de guerre.

Mais un problème se pose. Nous, les Européens, ne sommes pas en guerre. C'est du moins ce que nous disent nos gouvernements. Qui estiment que fournir des armes, de l'entraînement militaire, des services de renseignement à l'un des deux belligérants, c'est ne pas être directement impliqué dans le conflit. Une position très étrange et discutable. Mais c'est ainsi. Même si certains "leaders" européens, de Macron à Meloni, s'engouffrent dans des agendas belliqueux et bellicistes, envisageant d'envoyer des troupes de l'OTAN pour soutenir Kiev. Mais cela, précisent-ils, ce n'est pas faire la guerre à la Russie. Ah bon...

Prenons toutefois ces déclarations au pied de la lettre. Alors, expliquez-moi pourquoi nous devons accepter des coupes dans notre vie quotidienne, des sacrifices, des réductions de services... pourquoi et pour qui ?

Et surtout, expliquez-moi pourquoi nous devons supporter tout cela alors que d'autres, et précisément les pays belligérants, semblent ne pas être affectés.

Laissons l'Ukraine tranquille. Elle est un pays, certes, en catastrophe économique. Mais qui était déjà dans cet état avant le conflit avec Moscou. Une économie en plein effondrement. Un pays qui reposait sur des trafics plus ou moins criminels. Avec des élites dites prédatrices et autoréférentielles.

Restons-en là et concentrons-nous sur la Russie.

La Russie qui, selon nos politiciens (et leurs mouches du coche intellectuelles) allait s'effondrer économiquement et socialement sous le poids des sanctions. En quelques mois seulement. Et au lieu de cela.

Et au lieu de cela, Vladimir Poutine annonce, ces jours-ci, un plan d'investissement social surprenant. Un rêve même pour les pays européens les plus prospères. A fortiori pour l'Italie...

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Voyons voir...

Un plan pour les six prochaines années. Officiellement annoncé devant la Douma en séance plénière.

11 milliards d'euros pour les infrastructures de santé.

7 milliards pour l'"économie des données". La mise en place de plateformes numériques dans les principaux secteurs économiques et sociaux. Prévu d'ici 2030.

4 milliards d'euros pour la construction de 40 campus d'enseignement supérieur (au moins).

1 milliard d'euros pour de nouvelles résidences universitaires.

3 milliards pour le fonds de développement industriel.

1 milliard pour un système satellitaire facilitant l'accès à l'internet.

1 milliard pour des projets éducatifs et historiques. A travers les médias, le cinéma, les réseaux sociaux.

822 millions d'euros pour augmenter le taux de natalité dans les régions à faible taux de natalité. Soutien aux familles.

98 millions d'euros pour les universités pédagogiques. Formation des enseignants.

Et enfin, création d'un fonds spécial pour soutenir les prêts hypothécaires aux familles nombreuses.

Bien sûr, certains diront que Poutine se dirige vers les élections. Et que tout cela sert à apporter de l'eau à son moulin électoral.

C'est sans doute vrai... mais cela amène néanmoins deux réflexions.

Si Poutine, en tant que tyran tel qu'il est dépeint par les médias occidentaux, doit promettre et faire tout cela pour être sûr d'être réélu... eh bien, il me semble qu'il s'agit d'une autocratie dure comme l'acier. Une autocratie, curieusement, "démocratique" dans ses us et coutumes. Non ?

Et puis, la Russie n'était-elle pas censée être à genoux ? Et, au lieu de cela, elle se permet des investissements pharaoniques dans les dépenses sociales...

Alors que nous, sans être en guerre, nous devons nous serrer la ceinture.

Décidément, ça ne colle pas.

Élections en Iran

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Élections en Iran

Par Raphael Machado

Source: https://jornalpurosangue.net/2024/03/04/eleicoes-no-ira/

Il y a quelques jours, des élections législatives ont eu lieu en Iran. Le but de ces élections était d'élire non seulement les membres de l'Assemblée consultative (le Parlement), mais aussi les membres du Conseil des experts.

Je suis très fasciné par le système politique iranien. C'est ce qui se rapproche le plus aujourd'hui des conceptions politiques de la République de Platon.

Par exemple, le Conseil des experts susmentionné, composé exclusivement de sages appartenant à la structure religieuse nationale, est chargé de superviser et d'élire le Guide suprême.

Et comme l'ayatollah Ali Khamenei est déjà âgé de 84 ans, ces élections s'avèrent d'une importance capitale. L'Assemblée des experts n'étant élue que tous les huit ans, il est probable que la composition actuelle sera chargée de sélectionner le prochain guide suprême de l'Iran, précisément à l'ère de la transition multipolaire.

Pour l'anecdote, les noms les plus susceptibles de succéder à Khamenei sont aujourd'hui Ebrahim Raisi (l'actuel président), Alireza Arafi (membre du Conseil des gardiens, du Conseil des experts et ancien recteur de l'université Al-Mustafa), Sadeq Larijani (membre du Conseil des experts, ancien président de la Cour suprême, ancien membre du Conseil des gardiens) et Mohsen Araki (membre du Conseil des experts).

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Mojtaba Khamenei (photo), le commandant (officieux) des forces Basij, fils de l'actuel Guide suprême, fait figure de favori, mais il est considéré comme trop peu éduqué en matière de théologie pour être considéré comme un candidat de choix.

Naturellement, selon la manière platonicienne, les candidats à l'Assemblée consultative et les candidats au Conseil des experts sont préalablement approuvés par le Conseil des gardiens, l'organe chargé de sauvegarder les principes de la tradition tels qu'ils ont été cristallisés dans la révolution islamique iranienne.

Le Conseil des gardiens, quant à lui, est composé pour moitié de religieux nommés par le Guide suprême et pour moitié par le président de la Cour suprême.

Ces élections, qui se sont déroulées dans un contexte de tensions internationales et de tentatives de boycott de la part de l'opposition pro-atlantiste, se sont bien déroulées. Le taux de participation a été de 42 %, ce qui est relativement faible, mais exprime aussi la tranquillité et le confort du pays et l'absence de désir de changement.

Le pays étant en état de siège, le Conseil des gardiens a décidé de promouvoir la consolidation nationale autour des chefs traditionalistes, qui ont donc remporté haut la main l'Assemblée consultative et le Conseil des experts.

Au bord de la guerre, aucun pays ne devrait tolérer la menace d'une fragmentation dans la dissidence induite par le langage politique libéral. La patrie a besoin de décisions rapides et consensuelles, ainsi que de clarté quant à l'intérêt supérieur du peuple (ce qui signifie aujourd'hui qu'il faut toujours décider selon des lignes multipolaires et traditionalistes).

L'Occident, bien sûr, accuse les élections d'être invalides, d'être une farce, et ajoute à ces reproches toute la litanie habituelle des accusations malveillantes.

Mais la République islamique d'Iran (platonicienne) respire à l'aise.

12:49 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, asie, affaires asiatiques, moyen-orient | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 06 mars 2024

L'Estonienne Kaja Kallas jugée "trop agressive" par ses propres partenaires

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L'Estonienne Kaja Kallas jugée "trop agressive" par ses propres partenaires

Par Lucas Leiroz,

journaliste, chercheur au Centre d'études géostratégiques, consultant en géopolitique.

Source: https://jornalpurosangue.net/2024/03/06/kaja-kallas-da-estonia-considerada-muito-agressiva-pelos-seus-proprios-parceiros/

La belligérance anti-russe des pays baltes semble suffisamment forte pour "effrayer" même les fonctionnaires de l'Union européenne. Selon un récent article de presse, il est peu probable que le Premier ministre estonien Kaja Kallas remplace Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne. La raison en est sa position extrémiste en faveur de la guerre et contre la Russie, qui ne semble absolument pas convenir à un poste diplomatique.

Il y a actuellement une "course" pour remplacer l'Espagnol Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne. Alors que la carrière de Borrell touche manifestement à sa fin - d'une manière particulièrement honteuse, étant donné son incapacité à pacifier les relations entre les Européens et les Russes -, plusieurs hommes politiques européens commencent à manifester leur intérêt pour accéder à ses hautes fonctions au sein de l'UE. C'est le cas de Kaja Kallas.

Connue pour ses positions agressives, Mme Kallas a été la cible d'une série de controverses en raison de ses politiques favorables à la guerre. Elle est l'un des leaders de l'aile la plus radicale de l'UE, prônant la fourniture totale et illimitée d'armes à Kiev, et soutenant tout type d'investissement dans des actions militaires pour "contrer" la Russie. M. Kallas représente donc la mentalité la plus hostile de l'OTAN et n'est pas habitué à la pratique diplomatique comme mécanisme de résolution des conflits.

Ces aspects semblent déjà avoir une influence négative sur son éventuelle candidature. Politico a rapporté le 4 mars que M. Kallas pourrait ne pas obtenir le poste le plus élevé de l'UE en raison de son extrémisme pro-guerre. Selon une source anonyme au fait du dossier, Mme Kallas ne bénéficiera pas du soutien des principaux pays européens - la France et l'Allemagne - pour sa candidature, car elle est considérée comme une personne aux compétences diplomatiques médiocres qui pourrait facilement mettre l'Europe en danger.

"Je ne vois pas la France et l'Allemagne accepter cela, pour les mêmes raisons qu'elle n'était pas une option pour le travail de l'OTAN (...) Sommes-nous vraiment en train de mettre à ce poste quelqu'un qui déteste les Russes tout le temps ?

Le journal affirme également que la candidature de Mme Kallas a été un sujet important discuté par les principales autorités de l'Union européenne. On pense que plusieurs dirigeants européens annonceront leur soutien, principalement pour garantir la participation des pays baltes au processus décisionnel européen.

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L'absence de dirigeants d'Europe de l'Est aux postes clés de l'OTAN et de l'UE est une plainte de longue date, qui a suscité de nombreuses critiques de la part de pays tels que la Pologne et les pays baltes. Ces États exigent que leurs opinions soient davantage entendues et que leurs hommes politiques aient plus de pouvoir au niveau international. C'est pourquoi il est possible que Mme Kallas parvienne à mobiliser un certain soutien en mettant à l'ordre du jour l'augmentation de la participation des pays baltes au processus décisionnel de l'UE.

Cependant, parce qu'elle est considérée comme "trop favorable à la guerre", elle pourrait ne pas être en mesure d'obtenir le soutien des principaux États européens, ce qui conduirait certainement à son échec. On pense que Berlin et Paris favoriseront les candidatures d'hommes politiques plus expérimentés et plus qualifiés sur le plan diplomatique, ce qui nuirait considérablement au premier ministre estonien. En effet, sans le soutien officiel des Allemands et des Français, M. Kallas n'obtiendra pas suffisamment d'autres soutiens pour être élue au sein de l'UE.

Il convient de rappeler que les projets de Mme Kallas se concentrent actuellement sur des postes à l'extérieur de son pays. Récemment, elle s'est retrouvée mêlée à un scandale majeur en raison des relations d'affaires entretenues par son mari, qui avait apparemment des liens avec certaines entreprises de la Fédération de Russie. La paranoïa anti-russe que Kallas nourrit elle-même s'est retournée contre elle, la rendant impopulaire parmi les Estoniens.

En ce sens, Mme Kallas a de plus en plus recherché des positions internationales qui l'éloignent de ses obligations nationales en Estonie. Avant que des rumeurs n'émergent au sujet de sa candidature à l'UE, elle avait déjà manifesté son intérêt pour la direction de l'OTAN, par exemple. Pour elle, le scénario le plus confortable est de quitter l'Estonie et d'entamer une carrière internationale.

Kallas, en revanche, a peu de chances d'obtenir un poste vraiment important. Il y a une raison spécifique pour laquelle les pays baltes ont peu de poids dans les décisions occidentales : pour les États-Unis, qui sont le pays qui contrôle réellement l'"Occident collectif", il n'y a pas de véritable "partenariat" avec les pays d'Europe de l'Est. Tous les Etats de cette région sont considérés comme de simples mandataires, dont la fonction est simplement d'accroître l'instabilité régionale en promouvant la russophobie et l'interventionnisme de l'OTAN.

En fait, même si Mme Kallas est soutenue par l'Occident dans sa politique anti-russe, elle n'est certainement pas apte à occuper un poste diplomatique. Dans une période aussi tendue qu'aujourd'hui, la gestion de la diplomatie européenne par Mme Kallas pourrait tout simplement conduire à une guerre mondiale - ce que les dirigeants européens sont censés éviter.

Vous pouvez suivre Lucas Leiroz sur : https://twitter.com/leiroz_lucas et https://t.me/lucasleiroz

Les avertissements des ex-généraux allemands se perdent dans les clameurs de guerre

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Les avertissements des ex-généraux allemands se perdent dans les clameurs de guerre

par Jochen Sommer

Source : https://ansage.org/die-warnungen-deutscher-ex-generaele-gehen-im-kriegsgeschrei-unter/

Tandis que des politiciens en rien spécialisés, souvent sans formation aucune ni expérience professionnelle, et encore moins de la guerre, déblatèrent en toute insouciance sur les nouvelles livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine, il existe encore de véritables experts qui osent prôner la modération et la prudence et s'opposer à la rhétorique générale de l'escalade - avec l'effet suivant, qu'ils sont plutôt rarement invités dans les talk-shows allemands, où des profanes complètement déconnectés, comme l'agitateur de "Correctiv" et acteur journalistique Marcus Bensmann ou la Verte Marina Weisband, répandent leurs fantasmes de paix victorieuse après la défaite de la Russie dans une mégalomanie moralisatrice. L'un de ces esprits rationnels de plus en plus oubliés dans le désert de la folie est l'ancien conseiller de Merkel et général de brigade Erich Vad.

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Vad a tout récemment félicité le chancelier allemand Olaf Scholz pour sa décision de ne pas envoyer de missiles de croisière Taurus à l'Ukraine. "Du point de vue allemand, une livraison de Taurus à court terme et la mise à disposition de soldats capables de manœuvrer le système d'armes qui en résulterait constitueraient une participation claire à la guerre", a déclaré Vad.

Le missile Taurus permettrait de détruire le Kremlin et donc le siège du gouvernement russe. En revanche, les systèmes britanniques et français livrés à l'Ukraine ne disposeraient pas d'une telle portée et d'une telle puissance de destruction. Il a demandé à Scholz de communiquer plus clairement sa décision à la population - ce qui serait d'autant plus nécessaire pour envoyer un signal à la Russie que les plans de guerre exprimés par les officiers de l'armée de l'air dans la conversation divulguée urbi et orbi ne bénéficient en aucun cas de l'appui du gouvernement. Malheureusement, cette fois encore, il ne faut pas s'attendre à ce que le chancelier prenne des mesures décisives et clarifie sa position - si c'est bien la sienne et s'il se souvient encore de ce qu'il défend. Au contraire, presque chaque fois que Scholz a promis quelque chose jusqu'à présent, il a fait exactement le contraire par la suite.

Une coalition de bellicistes

Les figures habituelles parmi les bellicistes de sa propre coalition le poussent à agir de la sorte avec leur véhémence et leur irresponsabilité bien connues, en particulier l'inévitable belliciste du FDP Marie-Agnes Strack-Zimmermann. La seule conséquence qui lui vient à l'esprit concernant le scandale des écoutes téléphoniques de la semaine dernière, où les officiers se sont notamment exprimés de manière totalement ouverte sur la destruction du pont de Kertch en Crimée par des missiles Taurus, est que les missiles de croisière devraient "naturellement" être livrés à l'Ukraine. Elle espère sincèrement que le chancelier et ses conseillers s'en sont rendu compte "et qu'ils ont enfin mis de côté leur naïveté". Après que Scholz a une nouvelle fois exclu la livraison, mais que les raisons de son refus ont été soi-disant réfutées par des experts dans les 24 heures, on veut manifestement le dissuader de "donner quand même le feu vert, car la Russie craint le Taurus, précisément parce qu'il est si efficace". L'Allemagne est de toute façon considérée depuis longtemps comme un ennemi par la Russie, a-t-elle poursuivi. Pour une fois, elle a raison de dire cela, mais ce n'est pas une raison pour pousser l'escalade encore plus loin et mettre l'Ukraine en possession d'armes qui lui permettraient d'attaquer directement le territoire russe.

L'insouciance avec laquelle des personnages aussi calamiteux que Strack-Zimmermann, le politicien vert Anton Hofreiter ou l'expert en "défense" de la CDU Roderich Kiesewetter parlent de l'extension continue d'une guerre perdue depuis longtemps - qui ne peut être terminée qu'à la table des négociations - à la troisième guerre mondiale laisse pantois. La constatation que l'ancien inspecteur général de l'armée allemande et ex-président du comité militaire de l'OTAN, le général de l'armée de l'air Harald Kujat, a récemment faite à Weltwoche s'applique à eux: à savoir qu'en Allemagne sont parfois à l'œuvre des personnes "qui ne savent pas distinguer un fusil d'un concombre". Il est frappant de constater que ce sont des ex-généraux expérimentés comme Vad et Kujat qui, dès le début, ont mis en garde contre l'allégeance aveugle de type Nibelungen à l'Ukraine et ont vu venir sa défaite - tandis que des acteurs politiques, pour la plupart sans service et étrangers au sujet, se lancent dans une rhétorique guerrière aussi stupide que dangereuse. Cela aura des conséquences apocalyptiques si les voix de la raison ne s'imposent pas enfin et si l'Allemagne ne se tient pas enfin à l'écart d'une guerre qui, contrairement à ce que la propagande perpétue, n'a jamais été la nôtre.

 

mardi, 05 mars 2024

Ordo ordinans: le caractère instituant du terme nomos

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Ordo ordinans: le caractère instituant du terme nomos

Giovanni B. Krähe

Ex : http://geviert.wordpress.com/

On le sait, la dissolution de l'ordre médiéval a donné naissance à l'État territorial centralisé et délimité. Dans cette nouvelle conception de la territorialité - caractérisée par le principe de souveraineté - l'idée d'État a surmonté à la fois le caractère non exclusif de l'ordre spatial médiéval et le cloisonnement du principe d'autorité (1).

Parallèlement, l'avènement de l'ère moderne a entraîné une véritable révolution dans la vision de l'espace. Celle-ci s'est caractérisée par l'émergence, à travers la découverte d'un nouveau monde, d'une nouvelle mentalité globale. En ce sens, la relation évolutive entre ordre et localisation a introduit un nouvel équilibre entre terre et mer libre, ''entre découverte et occupation de fait'' (2). Il nous semble important à ce stade de souligner la spécificité de la relation qui caractérise un ordre spatial particulier. Il ne s'agit pas, comme on peut le déduire d'une première lecture de l'œuvre schmittienne, du simple changement des limites territoriales produit par le développement de la domination technique sur d'autres dimensions spatiales (terre, mer, air ou espace global). Toute modification des frontières de ces dimensions peut conduire à l'émergence d'un nouvel ordre, d'un nouveau droit international, mais pas nécessairement à l'établissement de cet ordre. C'est là que réside le concept de défi (Herausforderung) à partir duquel, pour Schmitt, une décision politique établit un nouveau nomos, qui remplace l'ancien ordonnancement de l'espace (3).

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Dans cette perspective, nous pouvons considérer le concept de "politique" comme une approche théorique en réponse au défi ouvert laissé par la fin de l'État en tant qu'organisation non conflictuelle des groupes humains. De même, nous pouvons saisir, à travers les transformations du concept de guerre, la proposition théorique schmittienne d'une possibilité de régulation de la belligérance. Il est donc vrai qu'une décision politique peut aussi se résoudre en une simple relation de domination hégémonique, toute centrée sur l'autoréférentialité de sa politique de puissance. On ne peut pas parler dans ce cas de l'émergence d'un nouveau nomos car le problème de la conflictualité ne se pose plus en termes de possibilité de régulation. En ce sens, ce problème, si l'on se réfère à la guerre à l'époque moderne, caractérisée par l'ambiguïté du principe d'auto-assistance, devient une source inépuisable de nouvelles inimitiés:

"Les nombreuses conquêtes, dédicaces et occupations de fait (...) soit s'inscrivent dans un ordre spatial déjà donné du droit international, soit rompent ce cadre et tendent - s'il ne s'agit pas de simples actes de force éphémères - à constituer un nouvel ordre spatial du droit international"(4).

Nous avons dit qu'un ordre spatial donné peut émerger de la relation entre l'ordre et le lieu. La possibilité ouverte de fonder, au sens du défi lancé par Schmitt, un nouvel ordre dépend du caractère instituant de la décision politique. Le pouvoir constituant, qui émerge de cette décision, problématise dans ses fondements la relation considérée comme implicite entre actes constituants et institutions constituées, entre nomos et lex. Dans la synonymie évidente de ces deux catégories fondamentales, l'auteur introduit une distinction radicale. Cette distinction qui considère l'acte fondateur d'un ordre spatial donné à travers la spécificité prénormative de la décision politique est le caractère constitutif du terme nomos (5). Ce caractère pré-normatif du nomos n'est pas à comprendre dans le sens d'un droit primitif antérieur à l'ordonnancement de la légalité étatique, mais au sein d'une pluralité de types de droit. Dans cette perspective, c'est dans cette pluralité que se situe la norme, fondement du droit positif - constitué à son tour sur l'efficacité matérielle d'un espace pacifié.

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Or, pour Schmitt, le nomos "est un événement historique constitutif, un acte de légitimité qui seul donne sens à la légalité du simple droit" (6). Nous ne reviendrons pas ici sur cette opposition entre nomos et lex reprise à plusieurs reprises par l'auteur, car elle peut être comprise comme un processus unique ayant un caractère ordonnateur. Ce processus, qui est généralement opéré par la norme, est déjà, entre autres, implicite dans le nomos lui-même (7) . Ce qu'il nous intéresse de souligner à l'intérieur de ce processus d'ordonnancement, c'est plutôt la localisation du concept de guerre. Ainsi, en termes modernes, si le caractère instituant du terme nomos - au sens d'un ordo ordinans impérial ou fédéral comme le mentionne A. Panebianco - détermine le début d'un processus unique de structuration entre ordonnancement et localisation, alors le conflit peut être régulé s'il est placé à l'intérieur de ce processus. En ce sens, les catégories actuelles du droit international issues du principe du jus contra bellum (comme, par exemple, les crimes de guerre ou les crimes contre l'humanité) non seulement ne résolvent pas le problème en déclarant la guerre "hors-la-loi", mais réduisent la régulation de la belligérance à de simples actes de police internationale.

Notes:

(¹) La non-exclusivité réside dans la superposition de différentes instances politico-juridiques au sein d'un même territoire. Voir John Gerard Ruggie, "Territoriality and beyond : problematising modernity in international relations", in International Organization, no. 47, 1, Winter 1993, p. 150.

(2) Carl Schmitt, Le Nomos de la Terre (1950), Adelphi, Milan, 1991, p. 52.

(3) Cf. ibid. p.75 ; voir aussi Carl Schmitt, Terre et mer, Giuffrè, Milan, 1986, pp. 63-64 et pp. 80-82 ; sur le concept de défi, voir l'introduction (1963) à Id, Le categorie del 'politico', cit. pp. 89-100 in : Carl Schmitt : Il concetto di 'politico' (1932), in Id., Le categorie del 'politico', édité par G. Miglio et P. Schiera, Il Mulino, Bologna, 1972.

(4) Carl Schmitt, Le Nomos de la Terre, cité, p. 75 ; sur le rôle de l'Amérique entre hégémonie et nomos, cf. "Change of Structure of International Law" (1943), pp. 296-297 et "The Planetary Order after the Second World War" (1962), pp. 321-343 dans Carl Schmitt, The Unity of the World and Other Essays édité par Alessandro Campi, Antonio Pellicani Editore, Rome, 1994.

(5) Sur la distinction de Schmitt entre nomos et lex, voir Carl Schmitt, Il nomos della terra, cité, p. 55-62. Le caractère problématique que cette distinction introduit, en ce qui concerne le système juridique interne de l'État, a été développé par l'auteur dans Légalité et légitimité, in Id, Le categorie del 'politico' cit. p. 223 et suivantes.

(6) Carl Schmitt, Le Nomos de la Terre, cité, p. 63.

(7) Sur la spécificité processuelle du terme nomos, voir "Appropiation/Division/Production" (1958), in C. Schmitt, Les catégories du politique, cit. p. 299 et suivantes, et Id., "Nomos/Nahme/Name" (1959), in Caterina Resta, World State or Nomos of the Earth. Carl Schmitt entre univers et plurivers. A.Pellicani Editore, Rome, 1999.

La complexité de la situation géopolitique au Moyen-Orient - l'exemple de la milice Hachd al-Chaabi

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La complexité de la situation géopolitique au Moyen-Orient - l'exemple de la milice Hachd al-Chaabi

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Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 187, février 2024

La Belgique est un pays complexe, et si vous essayez parfois d'expliquer cette complexité à vos amis et connaissances étrangers, cela se fera généralement sans succès, surtout lorsque vous tâcherez d'expliquer le rôle des différents (7 !) gouvernements de ce pays et la répartition des pouvoirs où même une chatte ne retrouve pas ses petits. La Belgique est peut-être complexe, mais en grande partie, à travers les déformations successives de l'État, ce pays n'a qu'à s'en prendre à lui-même - et aux partis du système.

Au Moyen-Orient, la situation géopolitique est encore plus complexe. Non seulement vous y trouvez des Arabes et des non-Arabes (Iraniens, Turcs, Juifs, Arméniens et une myriade d'autres peuples), des islamistes et des non-islamistes, mais vous avez aussi plusieurs États multinationaux qui ont émergé dans le sillage des accords Sykes-Picot, et quelques superpuissances régionales entre-temps: l'Égypte, mais surtout la Turquie et l'Iran. Et dans tout cela, une fois de plus, des coalitions politiques changeantes.

Comme si la situation n'était pas déjà assez difficile, les différents groupes ethniques et religieux s'entremêlent souvent, créant des formations des plus étranges. Prenez la milice Hachd al-Chaabi en Irak, également connue sous le nom des "unités de mobilisation populaire". Il s'agit d'une coalition paramilitaire de milices principalement chiites, formée en 2014 au cours de la deuxième guerre civile irakienne.

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Le Hachd al-Chaabi est sous le parrainage de l'État irakien et regroupe plusieurs unités armées, parmi lesquelles des chiites mais aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, des musulmans sunnites, des chrétiens et des yézidis ! La coalition était une réponse à la menace armée de l'État islamique et était soutenue, entre autres, par le grand ayatollah chiite iranien Ali al-Sistani, de sorte que pas mal de miliciens chiites ont rejoint la coalition.

Le Hachd al-Chaabi a joué un rôle militaire crucial dans la lutte contre l'Etat Islamique, mais certaines de ses milices sont considérées comme un groupe terroriste par certains États, en raison de leur alliance avec l'Iran. Il existe de nombreux conflits internes (entre les partisans de Khomeini, Sistani et Sadr) qui débouchent souvent sur des batailles sanglantes. L'idéologie du Hachd al-Chaabi est également complexe: la plupart des milices chiites sont pro-iraniennes et veulent imposer un programme chiite en Irak. D'autres, plus proches de l'ayatollah al-Sistani, rejettent cette idéologie. Les Brigades de la Paix, autre composante de cette alliance militaire, et sous la direction de Moqtada al-Sadr, sont quant à elles sur une position nationaliste et veulent simplement se distancer davantage de l'Iran.

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Quoi qu'il en soit, la composition du Hachd al-Chaabi reflète la diversité ethnique et religieuse de l'Irak, puisqu'il comprend également des Assyriens catholiques, des Turkmènes et des Kurdes. Au sein de cette coalition militaire, ils se sont principalement attachés à défendre leurs intérêts ethniques. Sur le plan politique, ils ont tenté de jouer un rôle en Irak. En 2018, par exemple, les militants du Hachd al-Chaabi ont formé une coalition appelée l'alliance Fatah (bien que composée de factions très différentes). Plusieurs tentatives d'intégration des milices Hachd al-Chaabi dans l'armée irakienne ont toujours échoué.

Les milices sont restées largement autonomes, ce qui est certainement le cas, par exemple, de la 80ème brigade, composée principalement de Yézidis (kurdes), qui sont politiquement fort alignés sur le Parti des travailleurs du Kurdistan, et donc régulièrement pris pour cible par l'armée turque. Sur le plan militaire, les milices Hachd al-Chaabi sont réputées fiables et disciplinées. Leur dépendance vis-à-vis de l'Iran suscite le malaise de nombreuses puissances et elles ont déjà été accusées de crimes de guerre par le passé.

Parmi les nombreuses tensions en Irak, ces formations du Hachd al-Chaabi sont un acteur majeur. Entre 2014 et 2017, on dénombre environ 9000 miliciens tués et 23.000 blessés, selon certains chiffres. Les effectifs (environ 120.000) auraient été reconstitués entre-temps.

Piet.

Forum sur la multipolarité et Congrès russophile 2024

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Forum sur la multipolarité et Congrès russophile 2024

Anastasia Gavrilova

Source: https://www.geopolitika.ru/article/forum-mnogopolyarnosti-i-sezd-rucofilov-2024?fbclid=IwAR031M5Ii1mn8gyA0cPO-KLDgUJ48aQWV4uw797wPDRPz0Fcn1GRqdBw8O0

 Le Forum de la multipolarité et le Forum du mouvement russophile, qui ont eu lieu les 26 et 27 février 2024, sont des événements uniques qui ont rassemblé des experts influents, des activistes, des politiciens et des membres du public pour discuter de questions clés en matière de relations internationales, de politique et de diplomatie. Ces forums ont favorisé le dialogue et l'échange de points de vue sur des sujets d'actualité liés à la politique mondiale.

Le forum sur la multipolarité a abordé les problèmes d'un monde multipolaire, les nouveaux défis et les opportunités pour le développement mondial. Les participants au forum ont parlé du rôle des différents États et régions dans le monde, des stratégies de coopération et de conflit, ainsi que des tendances modernes dans les relations internationales.

Le forum du mouvement russophile, quant à lui, vise à discuter et à populariser la culture, l'histoire, la langue et les valeurs russes. Les participants au forum ont discuté de questions liées à la préservation et à la promotion du patrimoine russe, à l'influence culturelle de la Russie et à la langue russe dans le monde.

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Les deux forums ont accueilli des orateurs hautement qualifiés, des discussions, des sessions plénières, des séminaires et des tables rondes. Les participants ont eu l'occasion d'échanger des expériences, des connaissances et des idées, de renforcer les liens et de créer de nouveaux partenariats. Ces forums auront eu un impact significatif sur la politique, la culture et la diplomatie mondiales, en favorisant une coopération et une compréhension internationales accrues.

Le forum sur la multipolarité et le forum sur le mouvement russophile sont des plateformes importantes pour discuter des défis contemporains et trouver des solutions communes à l'échelle mondiale. La participation à ces forums a permis aux participants de mieux comprendre les processus contemporains dans les relations internationales et de partager leurs idées et leurs propositions pour parvenir à la paix, à la justice et au développement.

Selon la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, on assiste à une substitution croissante des concepts dans le monde. La liberté, telle que la conçoivent les dirigeants occidentaux, signifie l'adhésion forcée à leur conception de l'ordre mondial et de l'hégémonie. Alors qu'auparavant, on ne parlait que des intérêts de certains clubs, aujourd'hui, tous les pays, y compris ceux du Sud et de l'Est, jouissent de droits égaux. Ce résultat a été obtenu grâce aux efforts de la Russie. Aujourd'hui, la véritable majorité mondiale se réunit non pas lors de conférences occidentales, mais ici, en Russie.

Selon Alexandre Douguine, l'humanité connaît aujourd'hui un changement important dans le processus de civilisation. Il défend l'idée d'un monde multipolaire, qui repose sur une critique de l'universalisme occidental et de ses aspects racistes et impérialistes. Auparavant, la Grande-Bretagne prétendait être le centre de conscience de l'humanité, ce qui a conduit à l'établissement d'un monde avec le seul système politique, la seule approche économique et la seule culture acceptables. Douguine affirme qu'il est nécessaire d'évoluer vers la diversité et de se débarrasser du monopole d'un pays ou d'une culture.

La multipolarité est une philosophie qui affirme que le monde ne se limite pas à l'Occident, mais qu'il est constitué d'une multitude de civilisations. La Russie, la Chine, l'Inde, le monde islamique, les pays africains et l'Amérique latine sont tous des civilisations distinctes avec leurs propres traditions et valeurs. Malgré leurs différences, elles ne s'opposent pas les unes aux autres, mais s'efforcent de coexister pacifiquement.

La civilisation occidentale a le potentiel de coexister harmonieusement avec d'autres civilisations, affirme le philosophe russe. La multipolarité ne s'oppose pas à l'Occident dans son ensemble, mais plutôt à ses prétentions à l'exclusivité, au leadership mondial et à l'universalité. L'idéologie toxique de l'Occident a sapé les élites nationales de nombreux pays, les utilisant pour soutenir un hégémon. Aujourd'hui, cependant, cet état de fait est en train de prendre fin.

La Russie s'est engagée dans une bataille mortelle avec l'Occident collectif en Ukraine, dans un effort pour contrer le monde unipolaire. Les sanctions et la pression de l'Occident tentent de nous étrangler, mais notre victoire sera importante pour l'ensemble de l'humanité, affirme Douguine. La Chine joue un rôle de premier plan sur le front économique, en luttant contre l'Occident. Le monde islamique résiste aux pressions exercées sur les valeurs religieuses et familiales. L'Afrique passe du statut de colonie de matières premières à celui de géant mondial. L'Amérique latine poursuit sa lutte anticoloniale et représente tous ses pays au sein du forum.

Comme exemple du nouvel ordre mondial, nous pouvons citer l'unification des représentants de six civilisations sur sept au sein des BRICS. Cela indique la formation d'un système institutionnel de multipolarité. En même temps, l'Occident n'est pas unifié. Les peuples d'Europe et du monde anglo-saxon sont soumis à leurs gouvernements mondialistes qui cherchent à détruire leur propre identité culturelle et nationale. Cette remarque d'Alexandre Douguine a suscité une salve d'applaudissements. Les peuples occidentaux ne sont pas des adversaires d'un monde multipolaire, mais des victimes du despotisme de leurs élites.

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Zhang Weiwei, éminent expert en relations internationales du Parti communiste chinois, a souligné que le concept d'un monde unipolaire est déjà dépassé. "L'unipolarité est dépassée. Cet ordre changera avec le renforcement de l'influence internationale de la Chine, de la Russie et de l'expansion des BRICS en ajoutant à l'alliance des pays du Sud et de l'Est", a-t-il déclaré.

Les discours du cardinal Vigano et de l'archiprêtre Tkachev ont rendu un verdict sur l'hégémonie des élites occidentales, condamnant leurs racines diaboliques et le club fermé des adorateurs de Satan. Ils ont ouvertement critiqué la haine de l'homme biblique traditionnel, en mettant les points sur les i et en appelant les choses par leur nom.

La session plénière du forum a été suivie d'une division en trois sections thématiques sur les différents centres de la civilisation mondiale. Au cours de la discussion dans la section "Perspectives du monde occidental après l'hégémonie : le salut de la civilisation européenne est-il possible ?", les participants ont analysé en profondeur les modes de développement des pays occidentaux. 

Des représentants de l'Italie, de Chypre et de la Grèce se sont prononcés en faveur d'un retour aux sources de la civilisation méditerranéenne et de l'élimination de l'influence des États-Unis. La section "Le rôle de la Chine dans un monde multipolaire" a abordé le centre de gravité oriental de la civilisation étatique. La Chine, en tant que pays ayant atteint la prospérité grâce à son modèle unique de coopération sans hégémonie, offre son soutien économique à la prospérité de nombreux pays. Le projet mondial "Une ceinture, une route" vise à rassembler les intérêts de différents États et centres de développement mondiaux pour atteindre des objectifs communs.

Un invité du Kirghizistan, Kurbat Rakhimov, expert du Valdai Club, a examiné l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en tant que structure institutionnelle importante pour le développement régional. Il a souligné la nécessité de développer le monde sans qu'une superpuissance ne l'emporte sur une autre. M. Rakhimov a estimé que la multipolarité ne garantit pas toujours l'absence de conflits entre les pays et les blocs, et a appelé à faire en sorte que les actions d'un pôle ne provoquent pas de conflits avec les autres.

Le forum sur la multipolarité qui s'est tenu à Moscou a souligné que la diversité des cultures et des croyances facilite l'échange d'idées et crée une harmonie dans le développement de l'économie mondiale. La section "Global South. Changer l'architecture mondiale" a attiré l'attention des participants qui ont exprimé leur désir de s'unir après une longue période de division et de mettre fin à l'exploitation des ressources naturelles par les sociétés transnationales.

Pour les représentants de l'Iran, du Yémen et d'autres pays du Moyen-Orient, il est important de créer un nouveau modèle économique différent de la dictature libérale occidentale des entreprises mondiales. Ils estiment que la bataille de la mer Rouge et de la Palestine n'a pas seulement une signification militaire, mais aussi culturelle et économique. Les pays africains ont fait de la lutte contre le terrorisme et les pandémies des priorités absolues. L'exemple du Mali, de la RCA et du Niger montre qu'avec le soutien de la Russie, il est possible de vaincre rapidement et avec succès les terroristes qu'ils combattent depuis de nombreuses années.

L'invitée de la Zambie a exprimé son désir de vaincre rapidement la pandémie de COVID-19, en s'inspirant de l'histoire des victoires africaines sur la rougeole et la polio. Pour ce faire, il faut disposer de vaccins efficaces grâce aux efforts de la Russie et sensibiliser davantage le public à l'importance de la vaccination. Elle a noté que le principal défi actuel du continent est le développement du système de soins de santé et la protection de la santé publique.

Le forum du 26.02.2024 s'est avéré productif et a permis aux participants d'échanger des points de vue et des expériences, ainsi que de définir de nouvelles mesures pour construire un ordre mondial plus durable et plus juste.

Sergey Lavrov, s'exprimant lors du congrès des russophiles, a souligné que le développement des relations internationales est une priorité importante pour la Russie.

La Russie s'efforce d'être amicale et ouverte à tous les pays du monde. Nous adhérons à une politique étrangère indépendante, pragmatique et pacifique, qui soutient la démocratisation des relations internationales conformément aux principes de la charte des Nations unies. Nos efforts visent à développer cet objectif par le biais de notre présidence des BRICS, de la CEI, d'un travail actif au sein de l'EAEU, de l'OCS, du G20 et d'autres formats multilatéraux. Nous renforçons également les liens avec les associations d'intégration régionale.

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"La multipolarité est importante car elle offre des alternatives au monde. Nous espérons que le Sénégal rejoindra les BRICS. Il serait préférable que l'alliance accepte le plus rapidement possible les pays qui ont demandé à en faire partie", a déclaré Oumi Sen, secrétaire général du Centre culturel Kalinka au Sénégal.

Le combattant d'arts martiaux mixtes (MMA) Jeff Monson a également visité le forum et s'est prononcé en faveur de l'approfondissement de la coopération économique entre les pays des BRICS. "Si les pays des BRICS se mettent d'accord pour introduire une monnaie commune, ce serait une mesure très efficace. Elle pourrait être utilisée pour des échanges commerciaux communs", a indiqué M. Monson.

Selon l'idée des organisateurs de l'événement, la plateforme est conçue pour réunir des scientifiques de différents pays qui défendent le concept d'un monde multipolaire basé sur le respect mutuel.

À ce jour, le Mouvement international russophile défend activement la diffusion de la culture russe et des valeurs humanitaires.

Discours de Zhang Weiwei au Forum sur la multipolarité à Moscou, 26 février 2024

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Discours de Zhang Weiwei au Forum sur la multipolarité à Moscou, 26 février 2024

Zhang Weiwei

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/speech-zhang-weiwei-multipolarity-forum-moscow-26-february-2024?fbclid=IwAR3wmsiFt3sl0kVVcDJ4cHczfQ4O2_lVcS6eTnBrGHgtHdNc-ojnGzP26lk

C'est un grand plaisir pour moi de prendre la parole au Forum sur la multipolarité. Pourquoi la "multipolarité" est-elle si importante? Parce que son opposée, l'unipolarité, est immorale, injuste et dépassée. Dans le cadre de l'unipolarité, pratiquement tout, des dollars au commerce en passant par les technologies et le changement climatique, peut être militarisé, et les sanctions, les missiles et les révolutions de couleur sont la norme et sont utilisés régulièrement à volonté, provoquant des guerres, des ravages et des souffrances humaines indicibles pour des millions et des millions de personnes, et cet ordre doit être changé et le sera.

Avec la montée en puissance de la Chine, de la Russie, des BRICS en expansion et d'autres membres du Sud, un ordre mondial multipolaire est en train d'émerger rapidement. Dans le cas de la Chine, après sept décennies de construction socialiste, le pays est devenu, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la plus grande économie du monde (en parité de pouvoir d'achat depuis 2014), la plus grande nation industrielle, manufacturière et commerciale, et le plus grand marché de consommation du monde. Après avoir accompli presque une révolution industrielle par décennie depuis le début des années 1980, la Chine est aujourd'hui à l'avant-garde de la quatrième révolution industrielle (avec le big data, l'IA et les technologies quantiques, etc.) et est désormais le seul pays capable de fournir au monde entier des biens, des services et de l'expérience issus des quatre révolutions industrielles. Tout cela a changé la Chine et le paysage mondial pour toujours.

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C'est dans ce contexte que la Chine a lancé l'initiative "la Ceinture et la Route", il y a 11 ans, avec plus de 150 pays participant à des milliers de projets basés sur l'idée chinoise de "discuter ensemble, construire ensemble, bénéficier ensemble", et la BRI est maintenant devenue le plus grand bien commun et la plus grande plateforme de coopération internationale dans l'histoire de l'humanité. Elle jette de bonnes bases pour l'ordre mondial multipolaire émergent.

En tant que pôle indépendant à part entière, la Chine est également un État civilisationnel, doté d'une souveraineté totale, d'une puissante capacité de défense et d'un immense pouvoir économique, technologique, culturel et intellectuel. Nous croyons en la devise "s'unir et prospérer" plutôt qu'en la croyance occidentale "diviser pour régner". Nous embrassons "un avenir commun pour l'humanité", contrairement à l'Amérique qui dit "si vous n'êtes pas à la table, vous serez au menu".

De même, malgré les controverses sur le conflit ukrainien, l'objectif déterminé de la Russie et sa volonté de changer l'ordre mondial unipolaire sont largement appréciés et soutenus par la majorité mondiale. Il est donc vrai que la Russie est isolée par l'Occident, mais il est également vrai que l'Occident est isolé par le reste. Ce seul fait montre que la Russie est également un pôle indépendant à part entière, doté d'une souveraineté totale, d'une puissante puissance militaire, du poids économique et de la force culturelle et intellectuelle d'un État civilisationnel.

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De nombreux nouveaux pôles sont apparus, non seulement la Chine et la Russie, mais aussi l'Inde, le Brésil, l'Iran, la Turquie, ainsi que les membres en expansion des BRICS et du Sud global, et ils peuvent avoir des différences internes, mais ils partagent tous un objectif commun: établir un ordre mondial multiple fondé sur la paix, le développement, la justice, le respect mutuel et la prospérité commune. Nombre d'entre eux se considèrent également comme des États ou des communautés civilisationnels. Si l'unipolarité des États-Unis est étayée par leur "État profond", qui fait tant de mal au monde entier, les États civilisationnels sont connus pour leurs cultures "profondes" et leurs peuples "profonds", et ils chérissent tous leurs normes morales et leurs racines civilisationnelles et rejettent catégoriquement les leçons de morale de l'Occident qui entend imposer sa volonté envers et contre toute posture de bon sens.

Le responsable de la politique étrangère de l'UE, M. Josep Borrel, a admis il y a peu que "presque tout le monde (dans le monde non occidental) pense maintenant qu'il existe des alternatives crédibles à l'Occident, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan technologique, militaire et idéologique". C'est vrai, et grâce à l'immense poids matériel ou "hard power" et à l'énorme pouvoir intellectuel ou "soft power" de la majorité mondiale, cette évolution vers un ordre mondial multipolaire est devenue une tendance irrésistible de l'histoire. Célébrons-la et promouvons-la davantage pour un monde meilleur et plus humain à l'avenir.

Enfin, permettez-moi d'exprimer à nouveau, au nom de tous les participants chinois, nos sincères remerciements à notre hôte russe pour l'organisation de ce grand forum et pour sa gracieuse hospitalité. Nous souhaitons à ce forum un grand succès.

19:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chine, zhang weiwei, multipolarité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’avortement gravé dans le marbre de la Constitution: Pulsion de mort ou suicide assisté de la France?

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L’avortement gravé dans le marbre de la Constitution:

Pulsion de mort ou suicide assisté de la France?

Pierre-Emile Blairon

Le 4 mars 2024, le Parlement a été convoqué par le président de la République en Congrès à Versailles (1) pour inscrire définitivement l'IVG dans la Constitution. Le texte a été adopté à 92 % des suffrages exprimés. 

La République de Macron

Il n’est pas besoin d’être catholique intégriste pour trouver singulière, voire suspecte, cette volonté de faire en sorte que l’avortement soit considéré comme une valeur suprême, comme l’un des piliers de la République de Macron (comme il y eut la République de Salo dont on n’aura finalement retenu que la fresque décadente peinte par Pasolini dans son film: Salo ou les 120 journées de Sodome) qui tient, semble-t-il, à poser cette mesure comme emblématique de son double quinquennat ; d’autres présidents avant lui avaient choisi de marquer leur passage, notamment par la construction de monuments qu’ils espéraient pérennes comme l’avait fait Pompidou avec son Centre d’art contemporain éponyme à Beaubourg, monstre urbain parcouru de fragments d’un pipe-line qui aurait explosé avant l’heure, ou Mitterrand avec sa pyramide composée officiellement de 673 panneaux de verre (et non 666 selon les thèses dites complotistes).

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En vérité, la plupart de ses prédécesseurs ne sont restés dans la mémoire du peuple que par les éléments de communication concoctés pour servir leur image ou par leurs incartades bien involontaires et souvent burlesques ; on se souviendra de Giscard et de son accordéon (mais aussi de l’affaire des diamants offerts par Bokassa), l’homme de la rue se souviendra de la gauloiserie de Chirac et de ses bouteilles de Corona, de Sarkozy avec son Kärcher, ses tics et ses TOCS (troubles obsessionnels compulsifs), de Hollande avec ses frasques amoureuses et son casque de scooter.

Nous savons maintenant à peu près comment fonctionne notre président actuel qui, lui, n’amuse personne – et surtout pas le peuple - et qui se révèle comme l’archétype du manipulateur pervers narcissique, comme l’étaient Caligula ou Néron, portrait peu flatteur, de surcroît entaché de sa totale dévotion à la secte psychopathe qui dirige le monde.

Pour en revenir à notre sujet, l’avortement, il est légitime de douter que Macron serait mû par une certaine considération pour la gent féminine qu’il rendrait ainsi « libre de disposer de son corps » comme bon lui semble, l’une des caractéristiques principales de ce type d’individu étant justement de n’avoir d’empathie pour personne d’autre que lui-même.

Origine

C’est sous Giscard d’Estaing qu’a été promulguée la loi sur l’avortement ; On se dit qu’il eût été préférable de relancer la natalité avec des mesures favorisant les familles plutôt que la mortalité ; mais, justement, Giscard l’a fait ! avec le regroupement familial ! hélas ! Cette mesure ne concernait pas les Français mais les travailleurs étrangers, en majorité Algériens qui, jusque là, venaient en France pour une période courte pour ramener le fruit de leur labeur chez eux ; ils se sont donc, par le truchement de ce décret [1], installés définitivement en France et, pour bon nombre d’entre eux, ils n’ont plus travaillé, vivant aux frais de la princesse, celle même qu’ils avaient chassée d’Algérie quelques années plus tôt, en 1962.

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Simone Veil, alors ministre de la Santé sous la présidence de Giscard d’Estaing, est chargée par ce dernier d’entamer un processus visant à dépénaliser l’IVG (interruption volontaire de grossesse), processus qui aboutira à la loi dite « loi Veil » du 17 janvier 1975. A l’origine, Simone Veil précise que « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue ». Il ne s’agissait donc pas dans son esprit – semble-t-il - d’un droit fondamental et encore moins constitutionnel. Ce qui paraît une position de bon sens que le Président du Sénat, Gérard Larcher, a approuvé : « La Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux ».

Mais, dans ce monde sous l’emprise du mensonge, nous avons appris à nous méfier des déclarations qui semblent de bonne foi et qui ne servent qu’à endormir les facultés de raisonnement des populations.

Simone Veil parlait « d’exception » : selon les derniers chiffres officiels, 234.300 IVG ont été pratiquées en France en 2022 ; ce nombre moyen de 200.000 avortements/an est constant depuis de nombreuses années ; si l’on remonte à la date de la promulgation de la loi Veil, il reviendrait à estimer le nombre total d’avortements depuis 1975 à environ 10 millions de petits Français dont l’espérance de vie a été annihilée, alors que notre taux de natalité est en baisse constante. Posons-nous la question : cette loi de 1975, contemporaine du décret autorisant le regroupement familial des immigrés, était-elle destinée à préparer le grand remplacement, formule chère à Renaud Camus, ou n’est-ce qu’une malheureuse coïncidence? Car, nous allons le voir, les cas d’avortements justifiés par le fait que la santé de la mère ou de l’enfant sont en cause, ou bien que la mère aurait été victime d’un viol, sont infimes par rapport à ce nombre extravagant de plus de 200.000 avortements par an ; quoiqu’en disent la gauche et les association féministes, les avortements dits « de confort » représentent l’énorme majorité.

Quelle est l’utilité de vouloir pérenniser la loi sur l’avortement en la constitutionnalisant ?

On peut se poser la question en constatant, d’une part, le nombre considérable de ces avortements et, d’autre part, la faible opposition aux mesures existantes.

 - Les opposants à l’avortement, opposants pour des raisons d’ordre éthique ou religieux, mais qui disposent d’une capacité de jugement sensé et qui, heureusement, sont les plus nombreux dans cette catégorie, admettent le recours à l'avortement pour des motifs très particuliers pouvant grever le futur de la mère et/ou de l'enfant comme le produit d'un viol ou l'état vital du foetus.

Les conditions d’accès à une interruption médicale de grossesse (IMG) avaient été définies dans la « Loi Veil » ; et répondaient globalement à cette préoccupation.

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En revanche, pour l’Église catholique, il ne saurait y avoir de dérogation, l’avortement est un meurtre  « tout simplement inhumain » pour le pape François tel qu’il s’est exprimé le 10 octobre 2018 lors de son audience générale. Certains fanatiques appliquent à la lettre de telles déclarations comme l’archevêque brésilien Sobrinho (photo) qui, en mars 2009, avait frappé d'excommunication la mère d'une fillette de neuf ans ayant avorté après avoir été violée par son beau-père ; la même sentence avait été prononcée contre les médecins ayant pratiqué l'avortement. Sobrinho sera ensuite désavoué par ses pairs brésiliens.

- Pour revenir en France, sur le plan politique, on pouvait s’attendre à une opposition plus marquée de la part de la droite et de l’extrême-droite. Il n’en a rien été. Ces deux partis restent des « oppositions » contrôlées.

En ce qui concerne la « droite  institutionnelle » (LR), tout au moins l’embryon qui en subsiste, nous ne serons pas étonnés, constatant son rapide déclin, de la prise de position de son Président, Eric Ciotti, pourtant bien en-deça de ce que nous imaginions de la médiocrité de ce parti:  « Evitons à la sortie du débat de nous retrouver dans le camp des ringards anti-IVG ». Comme si ce sujet éminemment fondamental, qui requiert des engagements de nature hautement spirituelle, pouvait se trouver disqualifié par une telle désinvolture qui le placerait au rang d’une simple lubie de mode passagère.

Nous pouvions nous attendre qu’il en serait autrement du groupe RN que nous supposions attaché à des valeurs plus conservatrices et qui aurait pu émettre quelques objections naturellement issues d’une réflexion, même superficielle, telle que nous sommes en train de la développer. En fait, non ; les députés du RN, à quelques exceptions près, n’ont pas plus de hauteur de vue que les députés LR et, désormais, ils ont, de surcroît, une autre vision du monde totalement opposée aux valeurs traditionnelles.

Avec seulement 12 députés contre, et 14 abstentions, le RN poursuit allègrement sa marche vers l’intégration dans le magma mondialiste et le transhumanisme sous la houlette de son gourou, Laurent Alexandre[2]. Ce tournant radical n’a pas été perçu par les électeurs du RN, ni même peut-être, par bon nombre de ses députés. Imaginez que les uns et les autres ne voient dans le RN qu’une étoile qui continue à briller alors qu’elle est morte depuis des millénaires. Il est vraisemblable que Jordan Bardella soit le dernier Young Leader – au moins virtuel – sorti d’urgence, comme un lapin, du chapeau des magiciens de Davos; Gabriel Attal et Edouard Philippe qui avaient à l’origine été pressentis pour succéder à Macron, ne sont plus crédibles, même comme hommes de paille, par leur notoire incompétence ou par leur manque de charisme, alors que Bardella a des atouts plus puissants et plus séduisants, du fait de sa brillante personnalité et du fait qu’il a une bonne partie du peuple français derrière lui; il semble que la nouvelle tactique de la secte mondialiste consisterait à privilégier un rapprochement avec l’extrême-droite, notamment en Europe où elle a le vent en poupe. Georgia Meloni a inauguré avec succès cette nouvelle stratégie et l’on se souviendra du baiser public donné lors de la marche contre l’antisémitisme destinée à soutenir Israël, par le « crapaud » Meyer Habib, (qui aura bien du mal à se transformer en une belle princesse) au prince charmant Bardella.

Bertrand Mathieu écrivait le 31 janvier 2024, dans Le club des juristes, sous le titre  Inscription de l’IVG dans la Constitution: le fantasme d’un retour en arrière: « Inscrire dans la Constitution une liberté reconnue par le Conseil constitutionnel et attribuer au législateur une compétence qui lui appartient déjà relèvent d’une conception idéologique du texte fondamental. Comme l’a souligné à juste titre le président du Sénat, la Constitution ne peut être le réceptacle des questions sociétales. Tout débat, qui en l’espèce n’existe pas, portant sur telle ou telle question de société, devrait-il appeler une réponse constitutionnelle ? [...] Il n’appartient pas au constituant de transcrire dans le marbre de la Constitution toute jurisprudence constitutionnelle se bornant à tirer les conséquences de droits qui y sont déjà inscrits. »

Question importante si nous voulons comprendre les motivations profondes de Macron  qui feront que la France, par ce projet, serait le premier pays au monde à introduire dans sa Constitution la possibilité de recourir à l'avortement, à l’unique bon vouloir des femmes qui en feraient la demande. Bertrand Mathieu parle d’une « conception idéologique du texte fondamental ». Mais quelle conception et quelle idéologie ? C’est ce que nous allons voir

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Macron serait-il obnubilé par tout ce qui touche à Thanatos ?

Dans la mythologie grecque, Thanatos personnifie la mort ; pour le psychanalyste Freud, il est la représentation des pulsions de mort, opposé à Eros, qui représente les pulsions de vie.

Eros est un être androgyne, dont le sexe n’est pas clairement défini, qui pourrait aujourd’hui être apparenté à l’une des nombreuses classifications contenues dans l’acronyme LGBTQ +.

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Selon Jean-Pierre Vernant, éminent historien spécialiste de la mythologie grecque, il existe un autre Eros qui, lui, est sexué qui naît de la castration du sexe d’Ouranos, coupé par son fils Cronos. Cronos (chez les Romains, Saturne), est le roi des Titans, dont nous avons, dans notre article déjà cité[3], établi une filiation probable avec la secte mondialiste et les transhumanistes.

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Thanatos a un frère qui s’appelle Hypnos qui a le pouvoir d’endormir les hommes et les dieux ;  maître du sommeil des hommes, il est aussi maître du sommeil des dieux, incluant donc l’éternité, le sommeil éternel étant une métaphore de la mort, ce qui explique qu’Hypnos est le frère de Thanatos. Endormir les hommes, c’est le principe même de la propagande, désignée de nos jours par l’expression « ingénierie sociale » ; quant à endormir les dieux, les globalistes y songent mais l’entreprise se révèlera plus difficile...

On comprend mieux pourquoi Freud s’est emparé de ces personnages mythologiques et pourquoi nous supposons que Macron, personnalité fort confuse et complexe, pourrait s’intéresser à ces diverses représentations.

Donc, pour répondre à la question : quelle est la motivation profonde pour laquelle Macron veut absolument inscrire l’avortement comme une valeur pérenne de la France ? Eh bien, pour lui, il s’agit de faire en sorte que, après son passage au pouvoir, ses successeurs aient les plus grandes difficultés à détricoter ce qu’il a mis en place privilégiant dans sa démarche un système de cliquet qui fera qu’on ne pourra pas, ou bien difficilement, revenir en arrière ; c’est, à un autre niveau, le sien, qui est quand même celui de Président de la république d’un pays qui fut autrefois le phare du monde, la même démarche qui consiste pour les globalistes satanistes à tenter d’arrêter le cours de l’histoire cosmique en faveur de leur seul intérêt[4].

Panthéonisation

Dans cette obsession de Macron pour ce qui touche au domaine de la mort, nous ne devons pas oublier sa « panthéonite » qui consiste à graver dans le marbre non plus de la Constitution mais du Panthéon (on se rapproche plus concrètement de l’Hadès) le nom de certains personnages qui ont contribué, par diverses actions, à la disparition en cours de notre pays. Effectivement, avant d’intervenir pour assister la France dans son grand suicide, il fallait l’inciter à y songer par de multiples biais et grâce à la complicité de ces personnalités que Macron a récompensées – ou récompensera – post-mortem en inscrivant leurs noms pour « l’éternité » dans le marbre de leur tombeau au Panthéon.

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En premier lieu se trouve, évidemment, Simone Veil, qui est à l’origine de la dépénalisation de l’avortement, ce qui revient à dire qu’il s’agit là de la disparition, dans l’œuf, de millions de vies françaises, sur la demande, ne l’oublions pas, de Giscard d’Estaing. Simone Veil n’avait pas prévu ni voulu, comme nous l’avons souligné plus haut, que les fragiles barrières, qu’elle avait instaurées pour que le recours à l’avortement reste limité aux cas les plus dramatiques, cèdent et que l’IVG se généralise et soit accessible à toutes les demandes faites par les femmes, pour des raisons économiques ou sociales, voire esthétiques dans les cas les plus extrêmes mais, plus généralement, pour des raisons dites « de confort ».

La dépénalisation de l’avortement était-elle une raison suffisante pour accueillir sa dépouille ainsi que celle de son mari au Panthéon, compte tenu du revers de la médaille que comportait inévitablement son action, à savoir les pertes en vies humaines  ?

Elle était Ministre de la Santé sous le gouvernement de Jacques Chirac lorsqu’elle a fait promulguer la loi qui porte son nom ; n’est-ce pas problématique en regard du serment d’Hippocrate ?

Pour l’anecdote, est-ce pour lui rendre hommage que Macron nommera en 2017 celle qui fut la belle-fille de Simone Veil, Agnès Buzyn, à ce même poste de Ministre de la Santé où elle se distinguera en portant de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants et, entre autres affaires scabreuses, en faisant classer l’hydroxychloroquine sur la liste des "substances vénéneuses » le 13 janvier 2020, avant même le début de la pseudo-pandémie, ce qui a fait mourir, sans soin, des milliers de malades.

Enfin, toujours dans le cadre de cette panthéonite, un projet que Macron aura à cœur de mener à son terme : l’accueil au Panthéon du corps de Robert Badinter, cet avocat qui, Ministre de la Justice sous François Mitterrand, est l’auteur d’une loi abolissant la peine de mort promulguée le 9 octobre 1981.

J’entends certains me dire : mais voilà justement qui va à l’encontre de votre thèse funèbre, puisque cette loi est justement contre la peine de mort. En réalité, pas vraiment, elle est contre la peine de mort pour les assassins, qui sont beaucoup moins nombreux que ceux qu’ils ont assassinés. La peine de mort ayant été instaurée par exemplarité tout au long des siècles passés, et la prison à vie n’ayant jamais été réellement appliquée en France pour la remplacer, les assassins et meurtriers continueront à infliger cette peine de mort à leurs victimes innocentes en nombre toujours plus croissant. Il y a donc là, de surcroît, une ignominie morale favorisant le malfrat par rapport à la victime, ce qui semble être actuellement la doctrine de la Justice française appliquée à toutes sortes de délits.

Pour finir, qui se préoccupe du sort post mortem de ces petits êtres qui ne demandaient qu’à naître ? Vous pensez peut-être que les dix millions de fœtus avortés en France ont été tout simplement jetés et incinérés en « déchets hospitaliers » ? Ce que nous connaissons de cette société marchande dans laquelle nous vivons et qui transforme tout en espèces sonores et trébuchantes nous laisse à penser que ce n’est probablement pas le cas ; et c’est peut-être là la vraie raison de cet acharnement anti-vie.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1]. décret du 29 avril 1976, signé par le premier ministre du président Giscard d’Estaing, Jacques Chirac.

[2] Voir mon article : Traditionalistes contre globalistes : le grand chambardement planétaire du 25 février 2024 sur ce même site.

[3]. Op.cit.

[4]. Op.cit.

La révolution de l'esprit II - In Memoriam de Daria Douguina

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La révolution de l'esprit II

In Memoriam de Daria Douguina

Princesse Vittoria Alliata di Villafranca

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/revolution-spirit-i...

Discours de la Princesse Vittoria Alliata di Villafranca au Forum sur la multipolarité à Moscou, 26 février 2024

La compassion dont nous parlons, cette rahma qui marque le début de chaque sourate du Coran, a été traduite par "vraie charité" ou "amour le plus pur" par de célèbres prélats catholiques et théologiens français du 17ème siècle. Ils avaient entendu parler d'une grande sainte découverte par les croisés chez les Sarrasins de Palestine et, la croyant chrétienne, ils ont consacré des éloges monumentaux à nulle autre que Rabi'a al-'Adawyya, la décrivant comme le "portrait de la vraie compassion". Cette femme remarquable, dont les poèmes passionnés sont encore mémorisés et chantés de la Malaisie à la Mauritanie, est connue dans l'Islam comme shahidat al-'ishq al-ilahi, le véritable témoin de l'amour de Dieu.

41Xm7f9jfTL._AC_SY1000_.jpgMais shahid ne signifie pas seulement témoin en arabe. Tout comme en grec, où le mot martys - qui signifie témoin - devient martyr dans le Nouveau Testament, le mot shahid dans le Coran désigne quelqu'un qui meurt par dévotion à Dieu. Le premier martyr de l'islam était une femme, Sumeyah. Elle fut la sixième personne à embrasser la foi, juste après le début de la Révélation au prophète Muhammad *. Elle a été torturée pendant des jours par les polythéistes de La Mecque sous un soleil de plomb, avant d'être poignardée et empalée avec une lance sous les yeux de son jeune fils. Mais elle est restée inébranlable et est morte en martyr, premier témoin éternel de l'islam.

Dans mon pays, la Sicile, les saintes patronnes, guérisseuses miraculeuses dont les voiles sacrés protègent des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, du cancer du sein et du viol, sont toutes des femmes, de jeunes vierges mortes de faim ou aveuglées ou brûlées vives ou déchiquetées pour leur force d'âme et leur détermination. Leur chemin lumineux est encore très vivant dans notre peuple.

Il semblerait donc qu'à travers les âges et les religions, en Occident comme en Orient, les vertus de la compassion, de l'amour véritable, du témoignage de la Vérité et de la mort pour elle aient été reconnues comme une vocation essentiellement féminine.

Et pourtant, lorsqu'il y a un an et demi, Daria Douguina, une jeune philosophe qui représentait l'Europe dans ce qu'elle avait de meilleur, avec sa capacité à fusionner la métaphysique grecque et la tradition chrétienne, a été brutalement assassinée lors d'un attentat terroriste, aucun prélat romain ne l'a célébrée comme la championne de la dévotion, aucune féministe indignée n'a réclamé de sanctions internationales pour ce crime, aucune ONG ne l'a nommée pour un prix des droits de l'homme.

Pourquoi ? Est-ce simplement parce que Daria était russe et fière d'appartenir à une nation qu'elle décrivait comme "capable de compassion et d'empathie" ? Est-ce parce que, selon elle, contrairement à l'"homme-loup" occidental, l'âme russe a une certaine douceur, un manque de rationalité rigide, qu'elle transforme en force, en reconnectant le monde et en pansant ses plaies ?

Non, ce n'est pas le cas. Personne n'avait pris la peine d'écouter cette extraordinaire philosophe polyglotte, qui était aussi une femme athlétique, élégante, artistique, moderne. Le désir de perfection et de beauté de Daria, son ardeur à contempler l'essence absolue de la Vérité, étaient simplement cachés sous l'apparence d'une jeune journaliste. Comme tous ses prédécesseurs martyrs, elle était une ancilla abscondita, une servante dévouée de Dieu protégée par un voile de normalité.

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Ce n'est que lorsque, face à l'Empire du Chaos, Daria brandit son nom Platonova comme un drapeau pour affirmer qu'être une femme aujourd'hui, c'est choisir entre deux archétypes opposés, que l'ennemi la remarque enfin. Parce qu'elle avait révélé le choix impératif qui attend toutes les femmes d'aujourd'hui. L'affrontement mortel et impérieux qui aurait dû rester caché sous les questions de genre et les doléances féministes. Soit se laisser séduire par le modèle triomphant de Didon, la reine phénicienne qui invoqua les forces du monde souterrain pour maudire par un rituel satanique son amant Énée, qu'elle ne parvint pas à détourner de sa mission divine. Ou de suivre, au prix d'énormes risques, la voie sacrée de la Béatrice de Dante, l'être parfait qui conduit son homme au-delà des plus hauts niveaux du Paradis, jusqu'à la contemplation du Trône sacré.

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jeudi, 29 février 2024

L'humanité multipolaire

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L'humanité multipolaire

Alexander Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/multipolar-humanity?fbclid=IwAR1uNbqIfCK0jSGn8L1aEjUdDxdjGTkIdXOfOX7qmNWEeNuziAl3KXI7rKg

Discours d'Alexandre Douguine au Forum sur la multipolarité à Moscou, le 26 février 2024.

Le monde multipolaire est avant tout une philosophie. Il repose sur une critique de l'universalisme occidental.

L'Occident s'est identifié à l'humanité sur le mode raciste et impérialiste. Il fut un temps où la Grande-Bretagne revendiquait toutes les mers et tous les océans. La civilisation occidentale a déclaré que toute l'humanité lui appartenait - principalement sa conscience. Cela a conduit à la formation d'un monde unipolaire.

Dans ce monde, il n'y a que les seules valeurs occidentales. Un seul système politique - la démocratie libérale. Un seul modèle économique - le capitalisme néolibéral. Une seule culture - le postmodernisme. Une seule conception des genres et de la famille - LGBT. Une seule version du développement - la perfection technologique jusqu'au post-humanisme et le remplacement complet de l'humanité par l'IA et les cyborgs.

Selon ses partisans, le monde unipolaire est le "triomphe de l'histoire mondiale", la victoire totale de l'ère occidentale moderne - le libéralisme, qui est devenu l'idéologie unique et incontestable de toute l'humanité.

La multipolarité est une philosophie alternative. Elle repose sur l'objection fondamentale suivante: l'Occident n'est pas toute l'humanité, mais seulement une partie de celle-ci - une région, une province. Il n'est pas la civilisation au singulier, mais une civilisation parmi d'autres. Il existe aujourd'hui au moins sept civilisations de ce type, d'où le concept le plus important de la théorie multipolaire: l'heptarchie.

Certaines civilisations sont déjà réunies dans d'immenses États-continents, des États-civilisations, ou wénmíng guójiā (文明国家). Pour d'autres, c'est encore à venir. L'Occident collectif, les pays de l'OTAN et les vassaux des États-Unis ne sont qu'un des pôles.

Il y en a trois autres :

    - Russie-Eurasie,

    - la Grande Chine (Zhōngguó 中国) ou Tiānxià (天下),

    - la Grande Inde.

Tous sont des États-civilisation, ce qui signifie quelque chose de plus que des pays ordinaires.

Et trois autres grands espaces, intégrés à des degrés divers :

    - Le monde islamique, étroitement lié par la religion mais politiquement désuni jusqu'à présent,

    - l'Afrique noire transsaharienne,

    - l'écoumène latino-américain.

Ces sept civilisations ont des profils religieux complètement différents, des systèmes de valeurs traditionnelles différents, des vecteurs de développement différents et des identités culturelles différentes.

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La civilisation occidentale, contrairement à ce qu'elle prétend, n'est que l'une d'entre elles. Arrogante, audacieuse, agressive, trompeuse, prédatrice et dangereuse. Cependant, ses prétentions à l'universalisme sont sans fondement et sa domination repose sur une politique de deux poids, deux mesures.

La multipolarité s'oppose non pas à l'Occident lui-même, mais plus précisément à ses prétentions à l'unicité et à l'universalité. Ces prétentions ne nous sont pas inconnues ; elles imprègnent tous les systèmes de notre culture, de notre science et de notre éducation. L'Occident, avec son idéologie toxique, a infiltré nos sociétés, séduit et corrompu les élites, placé notre société sous son contrôle informationnel et tenté d'éloigner le plus possible notre jeunesse de la foi et de la tradition.

Cependant, l'ère de la seule hégémonie de l'Occident est révolue. Sa conclusion a été marquée par la position de la Russie et personnellement par notre président Vladimir Vladimirovitch Poutine, lorsque nous avons refusé de sacrifier notre souveraineté et sommes entrés dans un combat mortel avec l'Occident en Ukraine. Nous nous battons en Ukraine non pas contre les Ukrainiens, mais contre le monde unipolaire. Et notre victoire inévitable ne sera pas seulement la nôtre, mais celle de toute l'humanité, qui verra de ses propres yeux que le pouvoir de l'Occident n'est pas absolu, que sa politique de néocolonialisme et de dé-souverainisation peut être rejetée de manière décisive, et que l'on peut insister sur sa propre position.

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La Russie est l'un des pôles du monde multipolaire. Il ne s'agit pas d'un retour à l'ancien modèle bipolaire, mais du début d'une architecture mondiale entièrement nouvelle.

La croissance rapide de l'économie chinoise et le renforcement de la souveraineté de la Chine, en particulier sous la direction du grand leader Xi Jinping, ont fait de la Chine un autre pôle totalement indépendant. Voyant cela, l'Occident, représenté par l'élite mondialiste des États-Unis, lui a immédiatement déclaré une guerre commerciale.

Le monde islamique a défié l'Occident principalement dans les domaines religieux et culturel. Les valeurs occidentales - qui appellent ouvertement à la destruction des traditions, de la famille, du sexe, de la culture et de la religion - sont incompatibles avec les fondements de l'islam. C'est ce que comprend aujourd'hui chacun des quelque deux milliards de musulmans. Et aujourd'hui, le monde islamique mène sa propre guerre contre l'Occident mondialiste - en Palestine, au Moyen-Orient, où un génocide honteux du peuple palestinien - le meurtre d'enfants palestiniens, de femmes et de personnes âgées - est en cours avec l'approbation totale de l'Occident.

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L'Inde est un autre pôle. Aujourd'hui, surtout sous la direction de Narendra Modi, c'est une civilisation entière qui retourne à ses racines védiques, à ses anciennes traditions, à ses fondements. Elle n'est plus une colonie culturelle et économique de l'Occident, mais un géant mondial en pleine ascension.

L'Afrique et l'Amérique latine suivent méthodiquement et constamment, même si ce n'est pas sans problèmes, le même chemin.

Le mouvement panafricain ouvre la voie à une intégration africaine unifiée et globale, libérée du contrôle néocolonial. Il s'agit d'une nouvelle théorie, d'une nouvelle pratique, qui incorpore les meilleurs aspects des étapes précédentes de la lutte de libération, mais qui repose sur une philosophie différente, où la religion, l'esprit et les valeurs traditionnelles jouent un rôle crucial.

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L'Amérique latine poursuit également son chemin dans la lutte anticoloniale. Les peuples y recherchent de nouvelles voies de consolidation et d'unité, dépassant les modèles dépassés qui divisaient tout le monde entre la droite et la gauche. Dans de nombreux pays d'Amérique latine, les défenseurs des valeurs traditionnelles, de la religion et de la famille s'unissent à ceux qui prônent la justice sociale sous la bannière d'une lutte commune contre le néocolonialisme de l'Occident collectif et sa culture anti-humaine pervertie.

Le monde multipolaire d'aujourd'hui n'est pas une utopie ni un projet théorique. Six civilisations sur sept (de l'heptarchie planétaire) se sont unies dans un nouveau bloc au sein des BRICS. Il y a des représentants de chacune d'entre elles. Il s'agit de l'institutionnalisation de la multipolarité. La Grande Humanité s'unit, se comprend et commence à harmoniser ses traditions et ses orientations, ses systèmes de valeurs traditionnelles et ses intérêts.

Seul l'Occident collectif, cherchant à tout prix à maintenir son hégémonie, refuse catégoriquement de s'engager dans ce processus multipolaire inévitable. Il s'y oppose. Il complote et provoque des conflits. Il mène des interventions. Elle tente d'étouffer toute velléité d'indépendance par des sanctions et des pressions directes. Et si cela échoue, il entre dans une confrontation militaire directe - comme en Ukraine, à Gaza, et demain peut-être dans le Pacifique.

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Cependant, l'Occident n'est pas monolithique. Il y a deux Occident. L'Occident mondialiste des élites libérales et l'Occident traditionnel - l'Occident des peuples et des sociétés. L'Occident traditionnel souffre lui-même de la tyrannie des mondialistes pervers et tente, lorsqu'il le peut, de se rebeller. Les peuples de l'Occident ne sont pas des ennemis du monde multipolaire. Ils en sont avant tout les victimes. Comme l'a montré l'entretien de notre président avec le politicien et journaliste conservateur Tucker Carlson, la Russie et les antimondialistes américains ont beaucoup plus de choses en commun qu'il n'y paraît.

Par conséquent, la véritable victoire de la multipolarité ne sera pas la défaite de l'Occident collectif, mais son salut, son retour à ses propres valeurs traditionnelles (et non perverties), à sa culture (et non à l'annulation de la culture), à ses racines classiques gréco-romaines et chrétiennes. Je crois que les peuples libérés du joug mondialiste de l'Occident réel rejoindront un jour la Grande Humanité, en devenant un pôle respecté du monde multipolaire. Cesser d'être un hégémon est dans l'intérêt non seulement de toutes les civilisations non occidentales, mais aussi de l'Occident lui-même.

Je souhaite la bienvenue à tous les participants à notre forum. Nous sommes réunis ici pour construire l'avenir, comprendre le présent et sauver notre glorieux passé, en assurant la continuité de la culture.

Si différente, spéciale, unique, autosuffisante, souveraine - l'humanité, c'est nous !

mercredi, 28 février 2024

Tiraillements autour du vocable "remigration": Marine Le Pen demande à l'AfD de prendre ses distances

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Tiraillements autour du vocable "remigration": Marine Le Pen demande à l'AfD de prendre ses distances

Source: https://zuerst.de/2024/02/28/probleme-mit-der-remigration-marine-le-pen-fordert-von-der-afd-distanzierung/

Paris. Marine Le Pen, fille du légendaire cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, deviendra-t-elle la prochaine Giorgia Meloni ? Après un échange entre l'actuelle dirigeante du Rassemblement national et la porte-parole allemande de l'AfD, Alice Weidel, les doutes se multiplient quant au sérieux du tournant "patriotique" de Marine Le Pen en Europe.

Il y a quelques semaines, alors que le ton montait suite à la prétendue "réunion secrète" de Potsdam, au cours de laquelle il a été question de "remigration" des étrangers en présence du penseur identitaire autrichien Martin Sellner, la politicienne française de droite a, peu après, exigé de l'AfD qu'elle se distancie de telles idées. L'AfD a alors cherché à discuter avec Marine Le Pen. Il en va de la pérennité du groupe commun "Identité et démocratie" au Parlement européen.

Le débat a maintenant eu lieu et sur X (anciennement Twitter), Alice Weidel s'est déclarée satisfaite : "Nous avons abordé de nombreux domaines politiques et constaté que nous avions les mêmes approches pour résoudre les grands problèmes d'aujourd'hui". Le chef du RN, Jordan Bardella, aurait également participé à l'entretien.

Mais la rencontre ne s'est apparemment pas déroulée de manière aussi harmonieuse. Du moins, le Rassemblement national vient d'en rajouter une couche. Comme l'ont rapporté plusieurs médias français, citant entre autres le député RN Thibaut François, Weidel a été confrontée à Paris à la demande d'exposer sa position sur le thème de la "remigration". Le RN aurait également exigé un "engagement écrit" selon lequel la demande de "remigration" ne ferait jamais partie du programme de l'AfD (ndlr: de quoi j'me mêle?).

Déjà après la réunion de Potsdam, Marine Le Pen s'était exprimée en déclarant qu'elle se sentait en "contradiction claire" avec ce qui aurait été discuté à cette occasion. Elle n'était absolument pas d'accord avec cela. L'AfD avait démenti être favorable, par exemple, à la déportation de citoyens allemands ayant un passé migratoire.

Contrairement à l'orientation précédente de son père, Marine Le Pen s'emploie depuis des années à "dé-diaboliser" le parti. Pour cela, elle accepte également de se rapprocher du courant dominant. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'évolution en Italie, où la nouvelle dirigeante du gouvernement, Giorgia Meloni, fait également des concessions aux nuisances idéologiques dominantes et ne peut faire état d'aucun succès, notamment dans la lutte contre l'immigration clandestine (mü).

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Sahra Wagenknecht: "Je ne vois pas de position d'extrême droite chez Mme Weidel"

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Sahra Wagenknecht: "Je ne vois pas de position d'extrême droite chez Mme Weidel"

Source : https://zuerst.de/2024/02/28/sahra-wagenknecht-kann-bei-frau-weidel-keine-rechtsextremen-positionen-erkennen/

Berlin. Sahra Wagenknecht garde la tête froide. Dans une interview accordée au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS), elle s'est opposée à l'opinion selon laquelle la présidente de l'AfD, Mme Weidel, défendrait des positions "d'extrême droite". Elle a déclaré textuellement : "Mme Weidel ne défend pas des positions d'extrême droite, mais des positions conservatrices et économiques libérales".

Weidel tient "des discours agressifs, mais je ne vois pas chez elle d'idéologie völkisch, c'est-à-dire l'hypothèse selon laquelle les nations ne se constituent pas par la culture, mais par les gènes et le sang", a déclaré la responsable du mouvement BSW.

Wagenknecht a également pris la défense des électeurs de l'AfD contre les accusations. Ceux-ci "ne sont pas, dans leur grande majorité, des extrémistes de droite". "Ils sont en colère de voir à quel point notre pays est mal gouverné, ils sont à juste titre indignés par des politiciens déconnectés qui n'évoluent plus que dans leur bulle et ne connaissent même plus les problèmes des gens, et ne peuvent, dès lors, encore moins les résoudre".

Avec ces appréciations, la présidente de parti fraîchement élue ne s'est pas fait d'amis auprès de certains de ses anciens camarades. Ainsi, le ministre-président de Thuringe Ramelow (LINKE) a écrit sur X : "Non, Mme Weidel est la responsable de l'AfD qui est d'extrême droite, et Mme Wagenknecht minimise cela délibérément". Et Clara Bünger, députée de gauche au Bundestag, a écrit : "Ceux qui minimisent la politique de droite de Weidel et d'un parti classé comme extrémiste de droite confirmé dans plusieurs Länder contribuent à la normalisation des positions de droite" (rk).

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Mary Poppins est jugée "discriminatoire" : la dictature du politiquement correct frappe à nouveau

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Mary Poppins est jugée "discriminatoire" : la dictature du politiquement correct frappe à nouveau

Andrea Grieco 

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cronaca/mary-poppins-e-discriminatorio-la-dittatura-politicamente-corretta-colpisce-ancora-275719/

Rome, 28 février - Après cinquante ans dans les salles de cinéma et dans les foyers de générations entières, même Mary Poppins, le classique de Disney de 1964 réalisé par Robert Stevenson et interprété par la célèbre Julie Andrews, est en train de subir la hache du politiquement correct. Le British Board of Film Classification (BBFC) a décidé d'interdire le film aux enfants de moins de 12 ans au motif qu'il véhiculerait un "langage discriminatoire", le faisant passer du label vert "U" (c'est-à-dire pour tous) à la catégorie orange "PG" (supervision parentale). Encore un cas de stigmatisation et de censure par les hautes hiérarchies de la pensée unique.

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Le "langage discriminatoire" de Mary Poppins

Le langage fantôme qui, selon le BBFC, représenterait un cas de forte discrimination se réfère au terme "Hottentots". Cette épithète a été historiquement utilisée par les colons hollandais qui, au XVIIe siècle, se sont installés autour du Cap de Bonne Espérance, la pointe la plus méridionale de l'actuelle Afrique du Sud, pour désigner les tribus locales. Ces populations, qui s'appelaient elles-mêmes Khoi-khoin, ont ensuite été appelées ainsi par les Britanniques qui ont pris le contrôle de ces colonies. Dans le film Mary Poppins, le personnage de l'amiral Boom utilise le terme à deux reprises pour évoquer, par analogie, les ramoneurs au visage plein de suie et pour parler de son prochain voyage en mer pour "vaincre les Hottentots".

L'offensive de la grande annulation

Il semble vraiment difficile, voire impossible, d'expliquer l'absurdité d'une telle mesure à ceux qui, obnubilés par le fanatisme idéologique, ne veulent rien entendre. La censure de films sur la base de discriminations absurdes et de stéréotypes offensants n'est qu'une petite partie de l'offensive beaucoup plus large provoquée par la rhétorique du grand effacement qui attaque depuis quelque temps les fondements de notre culture. Un refus de l'historicité, typique d'une approche puritaine anglo-saxonne, qui accepte la déformation du langage et l'oubli au nom d'abstractions vides de sens. Cette légitimation de l'acharnement censurant sur des représentations "non acceptables par le public moderne" façonne la société en effaçant toute une idée de la civilisation.

Andrea Grieco

20:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mary poppins, censure, politiquement correct, wokisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Chroniques de la folie ordinaire

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Chroniques de la folie ordinaire

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/cronache-di-ordinaria-follia/

Giorgia Meloni préside sa première réunion du G7 à Kiev. Elle promet à Zelensky que l'Italie restera à ses côtés jusqu'à la victoire finale sur Moscou.

Macron n'est pas présent. Il a d'autres choses à faire. Etre présent à la grande foire agricole de Paris. De toute évidence, il s'agit d'un engagement de 24 heures, qui ne lui permet même pas une minute de connexion à distance.

Pourtant, le lendemain, il convoque un autre sommet international à Paris. Une sorte de G7 (ou autre) bricolé... Paris ne renonce pas à la grandeur. Au-delà de la réalité et du bon sens.

Et il place la barre plus haut. Prêt à envoyer des troupes de l'OTAN combattre en Ukraine. Nous devons nous préparer.

Même Pépé Biden est surpris. Tout en mangeant une glace - mais avez-vous déjà vu un président américain faire des déclarations sur une crise internationale tout en dégustant un cornet ? - il dit non, non, aucune intention ou attente d'une intervention directe de l'OTAN... nous ne voulons pas d'une confrontation directe avec les Russes....

Traduction : laissez les Ukrainiens continuer à mourir. Je veux juste leur donner des armes. Probablement produites par l'industrie américaine de l'armement. Qui gagne alors des milliards. Que les Européens, surtout, paient. Et les citoyens américains ordinaires. Sans les Républicains, pilotés par ce mauvais garçon qu'est Trump, ce serait chose faite.....

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Consternation générale. Et Macron le rappelle. L'envoi de troupes de l'OTAN en Ukraine n'est pas synonyme de belligérance.

En fait, elles s'y rendraient pour collaborer à la récolte des céréales.....

Les Russes sont perplexes. Si vous envoyez des troupes, c'est la guerre.

Lapalissade ! Mais pour notre presse, il s'agit d'une déclaration choquante. Les Russes nous menacent !

Pendant ce temps, Zelensky bat (pour la énième fois) le tambour. Il faut de tout... des armes, des munitions, de l'argent... surtout de l'argent. Beaucoup d'argent. Pour gagner (et non pour le verser sur des comptes à l'étranger, bon sang !). Et Meloni lui fait écho. Malgré la propagande (dont ?), la Russie ne gagne pas. L'Ukraine peut le faire. L'Ukraine esclave !

Zelensky donne les chiffres. Nous avons déjà perdu trente mille hommes. Il devrait les multiplier par dix, par vingt... mais peu importe... je n'ai jamais été fort en maths. Mais nous pouvons gagner. Sinon, des millions d'Ukrainiens mourront. Et pas seulement des Ukrainiens....

Pendant ce temps, le NYT publie que la CIA, avec les "cousins" britanniques du MI6, aurait manœuvré les émeutes de la place Maïdan pour arracher Kiev au parti pro-russe (qui avait gagné les élections en toute légalité, petit détail) et provoquer un changement de régime (traduisez : un coup d'État) pour l'amener dans l'orbite de l'OTAN.

Des secrets de polichinelle.

Plus intéressant, cependant, le NYT parle de bases de la CIA à la frontière russo-ukrainienne qui sont opérationnelles depuis des années. Des centres d'observation (espionnage) et des bases de lancement de drones.

Plus intéressant encore... pourquoi le grand journal libéral publie-t-il cette nouvelle à l'instant? Sont-ils devenus "poutinistes" ? Parce qu'il semble vouloir justifier l'attaque russe....

Peut-être que dans un bureau reculé de Washington, à Langley ou au Pentagone, on commence à se dire que, dans ces conditions, il va falloir traiter avec Poutine ?

Et qu'il est donc également nécessaire de commencer à renoncer à la diabolisation dont il a fait l'objet ?

Après tout, semble vouloir dire le NYT, tout n'est pas de sa faute....

Je me demande qui va expliquer cela à Macron et à Meloni ?

Les migrations, une question qui divise les régionalistes européens ?

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Les migrations, une question qui divise les régionalistes européens ?

Peter Logghe

Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 187, février 2024

L'exemple de la Corse

La situation des nationalistes corses peut s'avérer intéressante pour attirer notre attention sur le contexte de cet article. Le 2 mars 2022, Franck Elong Abé, un djihadiste de 36 ans, originaire du Cameroun africain et ancien détenu des Américains à Bagram et en Afghanistan, a été nommé responsable de l'entretien de la salle de sport de la prison de la ville française d'Arles. Yvan Colonna, auteur présumé de l'assassinat du préfet français de Corse, M. Erignac, et nationaliste corse connu, est également détenu et fréquente la salle de sport de la prison. Rapidement, les deux se battent. Le nationaliste corse Yvan Colonna mourra de ses blessures à l'hôpital de Marseille le 21 mars 2022 (source : Conflits, Revue de Géopolitique, Jan-Feb 2024, no 49).

Le mouvement nationaliste corse officiel accuse le gouvernement français d'échec politique, échec qui a causé la mort de Colonna. L'islamisme djihadiste du tueur n'est pas mentionné. Une partie de la jeunesse nationaliste n'accepte plus ce silence. Olivier Battini, étoile montante de la jeunesse nationaliste, déclare: "On a essayé de nous faire taire sur les origines islamiques du tueur de Colonna, en désignant uniquement l'État français comme responsable. J'ai résisté et j'en ai tiré les conséquences en démissionnant de Femu a Corsica (parti autonomiste)". Battini a fondé le mouvement Palatinu dans la foulée. Il sait de quoi il parle, puisqu'il a lui-même été interné un temps pour une prétendue tentative d'assassinat d'un fonctionnaire français en Corse. Le Palatinu, quant à lui, a fait parler de lui pour des manifestations et des émeutes en 2023 dans des quartiers gangrenés par le trafic de drogue. Là encore, le Palatinu dénonce l'immigration comme cause possible de la désintégration sociale due à la violence et au trafic de drogue.

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Les régionalistes sont apparus pendant la période de décolonisation

La Corse est un bon exemple, car la génération nationaliste la plus âgée pense encore pleinement dans le cadre idéologique de l'émergence du nationalisme corse d'après-guerre. Les minorités ethniques européennes opprimées ont aligné leur lutte sur les soulèvements des autres continents contre le colonialisme européen, parce qu'il s'agissait d'une oppression similaire, disaient-ils. Peu à peu, cet angle d'attaque s'est estompé, notamment lorsque certains dirigeants nationalistes corses ont demandé à l'Italie d'accueillir les clandestins sauvés en mer. Dès cette époque, de jeunes nationalistes s'agitent et ne manquent pas d'en faire part à leurs dirigeants politiques.

Gilles_Simeoni_(cropped).jpgQuoi qu'il en soit, le régionalisme politique a fait du chemin. Dans le sillage de la décolonisation du tiers-monde, qui a pris son essor dans les années 1960, ces jeunes régionalistes ont glissé leur propre problématique, en douceur, dans l'idéologie de la décolonisation. Ainsi, le fils d'Edmond Simeoni, fondateur de l'ARC, Gilles Simeoni (photo), est un avocat actif à la Ligue des droits de l'homme. Les exemples sont légion.

Ces régionalistes, qui ont placé le signe de l'égalité entre la lutte pour l'indépendance algérienne et la lutte pour l'indépendance bretonne, ont été accueillis à bras ouverts par la gauche. Jusqu'au début des années 2000, cette stratégie a même semblé fonctionner dans une certaine mesure, et divers peuples d'États multinationaux comme la Grande-Bretagne, l'Espagne et la France se sont vu attribuer des compétences régionales (en matière d'éducation, de culture, de politique linguistique, etc.) Avec la création de la CECA, puis de l'UE, ils ont trouvé leur place idéologique auprès des Verts et de l'Alliance libre européenne.

Cependant, cette même UE, dont les régionalistes de gauche espéraient qu'elle remplacerait les États-nations, s'est avérée être aussi un bouchon sur la bouteille comme l'étaient et le sont les États-nations eux-mêmes. Le dernier pas des régionalistes et des autonomistes, le pas vers l'indépendance de leur région, l'Union européenne n'a pas voulu le faire (comme l'a montré la question catalane). La question de l'élargissement à l'Est (Ukraine, Géorgie, Balkans) semble bien plus importante que l'accueil de nouveaux Etats membres comme la Catalogne, l'Ecosse, la Flandre... à la table des négociations.

En outre, le mouvement de décolonisation, précédé en cela par les universités anglo-saxonnes, s'est déplacé de plus en plus vers la gauche sur le plan idéologique. A Strasbourg et à Rennes, le discours racial et le débat sur la couleur de peau ont progressivement pris le pas sur la question de la protection du breton et de l'alsacien. Le cadre de la décolonisation a pris le pas sur le culturel-linguistique.

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Le nationalisme écossais se tire une balle dans le pied, paralysant les efforts d'indépendance

Beaucoup de régionalistes européens accrochent leur charrette à un agenda socialement progressiste, avec des notions d'"intersectionnalité des luttes". À Édimbourg, le Premier ministre écossais, Humza Yousef, a célébré sa nomination au poste de Premier ministre sur Twitter par une prière islamique dans son bureau, en compagnie de sa famille. Il a fait du projet de loi sur la réforme de la reconnaissance du genre et de la reconnaissance des personnes transgenres son cheval de bataille, mais - comme tout le monde le pressentait - il a en même temps provoqué une scission au sein de son propre parti, le Scottish National Party, avec ce projet de loi. Ash Regan, ministre des collectivités, a démissionné et une pétition de protestation contre cette "révolution du genre", lancée par Kate Forbes et d'autres, a depuis été signée par des milliers de membres du parti. Plusieurs organisations féminines écossaises ont déjà fait part de leurs inquiétudes quant à l'étendue de la reconnaissance des personnes transgenres et craignent que cette reconnaissance ne se fasse au détriment des femmes écossaises. Le détournement du débat public en Écosse vers des questions sociétales ultra-minoritaires a entraîné une diminution du soutien à l'indépendance de l'Écosse. Un second référendum sur l'indépendance semble plus éloigné que jamais.

Des élections sont prévues en Écosse en 2025 et les observateurs estiment que le parti travailliste écossais pourrait revenir au pouvoir. Le parti travailliste écossais a déjà reçu des félicitations encourageantes de la part du parti parent du Royaume-Uni.

Il est temps que les régionalistes, comme en Corse, osent dire adieu à des idées qui ne font qu'alourdir, miner et démentir leur cause régionaliste. Et qu'ils osent affronter la réalité de 2024.

Peter Logghe

Conflits, Revue de Géopolitique, janv-fév 2024, n° 49, p. 21 et s.

contact@revueconflits.com

Adresse :  32, rue du Faubourg Poissonnière, F-75010 Paris

mardi, 27 février 2024

Nous nous dirigeons vers la troisième guerre mondiale grâce aux p'tits Macron

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Nous nous dirigeons vers la troisième guerre mondiale grâce aux p'tits Macron

Carlos X. Blanco

Source: https://adaraga.com/nos-encaminamos-a-una-tercera-guerra-mundial-gracias-a-los-pequenos-macrones/

Nous nous dirigeons vers une Troisième Guerre mondiale, et les peuples occidentaux dorment et se prélassent paisiblement sur une poudrière. La mèche qui peut faire sauter ce baril de poudre est très proche, mais les masses continuent de brouter le slogan pentagonal et otaniste, dans la bouche des petits employés du Grand Capital spéculatif: "nous ne pouvons pas permettre à la Russie de s'emparer de l'Europe".

La poudrière n'est pas simplement une poudrière: c'est une myriade d'ogives nucléaires qui, même si elles sont utilisées avec parcimonie, de manière tactique et "à profil bas", signifient la fin de l'Europe si elles sont utilisées, notre fin ni plus ni moins. Il ne suffisait pas de détruire un pays entier, l'Ukraine, et d'utiliser sa population comme chair à canon. Il ne suffisait pas de nourrir des rêves nationalistes et suprématistes pour l'arracher à son orbite russe naturelle. Il fallait, et il faudra, pour reprendre les mots du "petit Napoléon", envoyer ouvertement des troupes européennes, et non plus comme de pseudo mercenaires ukrainiens, comme cela a été fait jusqu'à présent, mais en enrôlant les nôtres et en leur donnant des uniformes et des armes.

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Macron, malgré son nom trompeur qui étymologiquement signifie "grand", est un tout petit homme. Et les petits hommes qui veulent montrer la grandeur sans la posséder sont dangereux. Macron, comme Sanchez et comme tous les petits hommes qui dirigent l'Occident collectif, veut nous entraîner follement dans une confrontation guerrière avec un géant. Le peuple russe, d'après nos informations, n'a plus rien à voir avec les petites villes de l'Occident. Le peuple russe conserve une bonne dose de patriotisme et de foi chrétienne. C'est un peuple qui a souffert de manière indicible, d'abord pour vaincre les nazis, ensuite pour vaincre le stalinisme.

La dernière grande vague de souffrance a eu lieu avec la chute du régime soviétique, un moment historique perdu pour la nécessaire construction de la Grande Europe. Ceux qui n'étaient plus "communistes" et ne pouvaient plus représenter une menace pour l'Occident ont continué à être traités comme des ennemis s'ils résistaient (comme ils l'ont fait) à être réduits au statut de pion du néolibéralisme. Ils ont eu une réaction : la Russie n'a plus jamais été un gâchis et a pu se rassembler autour d'un dirigeant national, Poutine.

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Les nains qui dirigent l'Europe ont commis une erreur majeure. Ils n'ont pas embrassé une belle nouvelle mariée, mais - sur ordre des Américains - se sont jetés sur elle comme des hyènes pour la violer et la dépouiller. La Russie, déjà suffisamment démembrée et outragée sous l'ère Eltsine, a dignement conservé l'essentiel de sa nationalité et de son patriotisme, et ne s'est pas laissée faire.

Les budgets de l'Union européenne consacrés à la "défense" ne cesseront d'augmenter, tandis que les écoles se dégradent, que les soins de santé s'effondrent, que les campagnes sont abandonnées et que la productivité s'effondre. Plus personne ne disposera de la capacité de production nécessaire pour payer des impôts: nous devenons tous "dépendants". Ceux qui ne vivent pas avec une petite allocation vivront avec une subvention, et la jungle des bénéficiaires de l'aide deviendra insoutenable: ce sera une guerre de loups selon Hobbes, les anciens subventionnés se battront contre les nouveaux, les allogènes contre les autochtones, et la folie s'emparera d'un "vieux" continent, non pas parce que l'empire américain est très récent, mais parce qu'il est vieux parce qu'il a vieilli. Un continent aliéné et apte, selon nos p'tits Macron, à recueillir la moitié de l'Afrique.

Un grand assombrissement se profile à l'horizon. Une convergence de catastrophes, comme disait Guillaume Faye. L'Europe s'appauvrit à vue d'œil, soumise à un cadre législatif qui n'émane pas des besoins de ses peuples mais de la "réalité virtuelle" dans laquelle vivent ces petits dirigeants qui ne savent pas comment déclencher la guerre, bien qu'ils soient séduits par le jeu, car même la brute du quartier, le gendarme du monde, qu'on appelle l'hégémon américain, peut s'effacer d'un moment à l'autre. Ils se sont déjà enfuis en se pissant dessus au Vietnam et en Afghanistan.

Les p'tits Macron et Sanchez, soumis à toutes sortes de lobbies, qui sont-ils ? Ce sont les petits chefs qui savent faire pression sur leur peuple (les unités de mamporreras de Marlaska, ministre de l'intérieur espagnol, donnent une bonne idée de ce qui nous attend), mais eux, si grossiers avec leur peuple, se comportent à Bruxelles et dans les cénacles cachés comme des boulettes qui, sur le terrain, se laissent aplatir par les bottes les plus diverses. En Espagne et en Europe, les bottes qui conviennent le mieux à ce type de dirigeant, qui ont le pouvoir d'acheter et de louer des putes avec des mallettes et des sièges, sont les bottes des Marocains et des Arabes.

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Ces "professionnels" de la vente à soi-même, cette variante de la politique proche de la prostitution, ne sont ni plus ni moins que la majorité de nos politiciens, tous prêts à nous conduire à une guerre mondiale sans parlements, sans syndicats, sans partis, sans ONG et sans autre "nomenklatura" capable de donner des coups de gueule".

Il y aura beaucoup de morts et de faim avant que l'Europe ne se réveille. Les Russes faisaient partie de l'Europe : aujourd'hui, ils nous considèrent comme une pourriture méconnaissable. Moralement, nous n'avons rien à offrir : le génocide slave et le génocide palestinien s'ajoutent à des centaines de génocides antérieurs. Les mains tachées de sang de l'OTAN et des petites armées qui tuent comme des franchises du Pentagone (elles ont déjà tué la Serbie, la Libye, l'Irak, la Palestine...) ne sont pas de bonnes mains pour construire un avenir.

J'ai vu la récente vidéo (nauséabonde) d'un homme âgé, défendant l'agriculture espagnole, qui se fait battre et maltraiter par des fonctionnaires devenus des voyous. On ne voit généralement pas la même force dans la défense de nos frontières et le maintien de l'ordre dans nos rues contre les barbares et les criminels. Si l'"Occident collectif" a été un empire, nous voyons aujourd'hui qu'il n'offre rien : seulement un avenir de dégradation. Ces p'tits Macron sont un danger pour les peuples, mais je dirais même plus: ils sont un risque pour l'humanité. Si nous nous taisons, nous serons détruits. Nous ne pouvons pas les laisser sur leur trône. Ce sont des ennemis du peuple.

Qui est Carlos X. Blanco?

Carlos X. Blanco est né à Gijón (1966). Docteur et professeur de philosophie. Auteur de plusieurs essais et romans, ainsi que de compilations et de traductions de David Engels, Ludwig Klages, Diego Fusaro, Costanzo Preve, entre autres. Il est l'auteur de nombreux livres. Il collabore régulièrement à divers médias numériques.

Transnistrie. Point de non-retour

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Transnistrie. Point de non-retour

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/transnistria-punto-di-non-ritorno/

Transnistrie. La rive gauche du Dniestr. Une république indépendante, mais reconnue uniquement par l'Ossétie et l'Abkhazie.

Pour la plupart des gens, elle ressemble à l'un de ces petits États balkaniques d'opérette, comme Pontevedro dans "La veuve joyeuse" de Franz Lehar.

Et que peut-on attendre d'un petit État de moins d'un demi-million d'habitants ? Que le prince Danilo sorte en chantant "È scabroso le donne studiar...".

Mais au lieu de cela...

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Au lieu de cela, la Transnistrie risque de devenir, à très court terme, le détonateur d'un nouveau conflit au cœur de l'Europe. Entraînant l'OTAN et la Fédération de Russie toujours plus près d'une confrontation directe.

Le cœur du problème remonte à l'effondrement de l'URSS. Celle-ci, dans sa géographie interne, considérait la Transnistrie comme faisant partie de la République socialiste de Moldavie. Bien que la majorité de la population de cette province soit russe.

Avec l'effondrement du système soviétique, ce que nous avons également vu en Ukraine s'est produit ici. Et dans de nombreuses républiques nées des cendres de l'empire soviétique.

La Transnistrie s'est déclarée indépendante, n'acceptant plus d'être considérée comme faisant partie de la Moldavie. Là où, en revanche, un "nationalisme roumain", qui aspire à l'unification avec Bucarest, s'est peu à peu affirmé.

C'est le sort de tous les empires supranationaux. Lorsqu'ils implosent, l'espace géopolitique est fragmenté et occupé par des nationalismes tribaux, ethniques et, presque toujours, brutalement xénophobes.

Dans le cas des anciennes républiques de l'URSS, ce phénomène a été accentué par le soutien apporté à ces nationalismes tribaux par des puissances extérieures. Et des potentats financiers.

Le cas de l'Estonie est exemplaire. Un véritable régime d'apartheid y est en vigueur à l'encontre des "non-Estoniens". Un régime qui marginalise une grande partie de ses citoyens, les privant de presque tous les droits. Un problème signalé et condamné par les Nations unies et diverses organisations internationales. Pourtant, l'Estonie est membre de l'OTAN et de l'UE.

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Posons quelques questions...

La Transnistrie vit actuellement dans une dimension suspendue. Indépendante de facto, mais, de jure, toujours province de la Moldavie. Et elle vit surtout dans une trêve, suite à la "guerre" civile avec la Moldavie dans les années 1990. Une trêve garantie par les troupes russes, massivement présentes sur le territoire.

Mais Moscou n'a jusqu'à présent jamais forcé la main. Elle n'a pas annexé la province, et a même préféré diplomatiquement prétendre qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une sécession de la Moldavie.

Aujourd'hui, cependant, la situation a définitivement changé. Les nationalistes roumains sont au pouvoir à Chishinau. Ils veulent non seulement rompre avec la Russie, mais aussi faire entrer le pays dans l'OTAN. Et, en perspective, obtenir l'unification avec Bucarest.

La Transnistrie a, bien entendu, réagi en demandant son rattachement à la mère patrie, la Russie.

Poutine a officiellement déclaré qu'il donnerait une réponse sous peu.

Il est clair, cependant, que celle-ci ne peut être que positive.

Si la Moldavie entre dans l'OTAN, la Transnistrie entre en Russie.

Ce sont les règles de la domination géopolitique.

Après la question du Donbass, voici la question de la Transnistrie. La voracité de l'OTAN à vouloir s'étendre dans les anciennes républiques soviétiques - Ukraine, Moldavie - provoque une série de réactions en chaîne. Qui, tôt ou tard, déboucheront sur un conflit direct entre Washington et Moscou.

Reste à savoir quand et où le point de non-retour sera franchi. Il pourrait s'agir de cette petite république à l'Est des Balkans. La Transnistrie.

Les "gens dits de couleur" dans l'empire mongol

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Les "gens dits de couleur" dans l'empire mongol

par Jonas Åberg

Source: https://motpol.nu/jonas-aberg/2024/02/04/fargat-folk/

Dans son ouvrage China : A History, riche et bien écrit, qui, contrairement à la plupart des autres livres, accorde une place proportionnelle à l'histoire de la Chine avant le 19ème siècle ; si l'accent doit être mis sur les événements antérieurs, c'est bien dans le cas de la Chine, étant donné la durée et la continuité de l'histoire chinoise et la documentation exceptionnellement riche disponible, John Keay raconte comment Kubilaï Khan et ses conquérants mongols ont divisé leurs subordonnés en une hiérarchie à quatre niveaux, où la couleur, ou plus précisément la couleur des yeux, était l'une des bases de la division.

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On dirait une histoire tirée des voyages de Marco Polo, mais elle est dûment documentée dans des sources historiques, généralement reconnues. Au sommet de la hiérarchie se trouvaient bien sûr les Mongols, mais juste en dessous d'eux se trouvaient les "gens aux yeux colorés", c'est-à-dire les personnes ayant une couleur d'yeux différente de celle des yeux bruns ou, en d'autres termes, non colorés, de la majorité des Chinois ("Yeux incolores" et "peuple incolore" me semblent être des concepts nouveaux et passionnants. Certes, nous parlons métaphoriquement de personnes incolores par opposition aux personnes colorées, mais une personne incolore est plus susceptible d'être pâle qu'incolore).

Ce groupe privilégié comprenait les peuples géographiquement proches et peut-être apparentés aux Mongols, tels que les Ouïghours et certains peuples musulmans d'Asie centrale et, comme l'ajoute Keay, "des bizarreries telles que la famille Polo". Alors que la troisième strate était constituée des Chinois Han des provinces septentrionales précédemment conquises et pacifiées, la dernière strate, la plus basse, était composée des habitants de la Chine méridionale nouvellement conquise et densément peuplée. Placer trois couvercles hiérarchiques sur le chaudron démographique de ce qui était jusqu'à récemment l'empire méridional de la dynastie Song semble à la fois judicieux et, suivant la logique de la métaphore, risqué. Les fonctions de ce système hiérarchique comprenaient, à l'époque moderne, des privilèges en matière d'éducation et des avantages dans les nominations universitaires. Les personnes aux yeux colorés recevaient un quota dans les écoles chinoises, recevaient une éducation adaptée à leurs conditions et à leurs capacités ; entre autres, elles évitaient les exercices d'écriture de fiction qui constituaient autrefois l'élément dominant de l'éducation des fonctionnaires chinois, et elles recevaient également un examen plus léger avec une note de passage inférieure à celle des Chinois Han.

En d'autres termes, il semble qu'il y ait plus à apprendre sur la "discrimination positive" pour les fonctionnaires de l'éducation dans notre monde occidental multiculturel ! Cependant, le système mongol n'avait pas pour but de régner par la division ou de remplacer la population chinoise indigène, dont ils connaissaient parfaitement les capacités et le haut niveau de connaissances, comme en témoignent leurs privilèges en matière d'éducation, par des personnes aux yeux colorés. Au contraire, l'objectif le plus immédiat était de renforcer leur propre pouvoir et de maintenir l'ordre dans l'empire vaste et peuplé en associant certaines minorités stratégiquement importantes et en les plaçant dans une position de dépendance. "Les Mongols, les Ouïgours, les lamas tibétains, les chrétiens nestoriens et les musulmans d'Asie centrale jouissaient à la cour, au gouvernement et dans les forces armées d'une influence tout à fait disproportionnée par rapport à leur nombre.

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"La diversité religieuse et ethnique n'était pas seulement tolérée, mais positivement encouragée pour faire contrepoids à la prépondérance numérique et éducative de la Chine" (p. 368). Bien que la domination des Mongols sur la Chine n'ait pas duré aussi longtemps qu'ils l'avaient imaginé, à savoir un peu plus de 80 ans, il est difficile de remettre en question la rationalité de leur politique de privilèges fondée sur un code de couleur. Ils étaient trop peu nombreux pour maintenir leur identité et leur domination à long terme sans cette politique, ou sans quelque chose de similaire. Mais leur anticipation du racisme libéral moderne présente des aspects amusants, notamment pour votre serviteur qui, en appliquant les principes mongols, se retrouverait rapidement et de manière amusante du côté des privilégiés. Cela vous plairait-il ? Oui, pourquoi pas ? C'est enfin mon tour ! Accepteriez-vous les avantages offerts ? Bien sûr ! "Chacun pour soi", disait Bouddha.

À propos de l'auteur : Jonas Åberg

Jonas Åberg est né et a grandi dans une ville, Malmö. Il a une formation de bibliothécaire et travaille dans ce domaine depuis une dizaine d'années. La philosophie et la politique sont deux domaines qui l'ont toujours profondément intéressé - le premier par désir, le second par irritation. Pendant quelques années, il a été doctorant en philosophie. Sur le plan politique, il est conservateur avec des tendances libertaires, car il pense que l'histoire et la culture ne sont pas créées par le peuple, mais à travers lui par des dirigeants créatifs. Jonas Åberg descend d'agriculteurs et de commerçants de Skåne (de Scanie), ce dont il est naturellement fier. Culturellement, il se sent plus proche de l'antiquité grecque et romaine - telle qu'elle a été affinée par le temps - que de ses contemporains, et il pense que l'admiration pour la grandeur humaine est une condition essentielle de la santé et de la vitalité spirituelles. Celui qui n'est pas capable d'admirer les autres se méprisera lui-même - consciemment ou inconsciemment. Et ceux qui se méprisent eux-mêmes détesteront la vie. Alors que l'amour de la vie s'exprime par des opinions et des valeurs conservatrices, la haine de la vie s'exprime par le radicalisme politique. "Pour ceux qui en sont capables, le monde est bon", écrit Ekelund. Cette devise peut sembler dangereusement pacifiante. Ceux qui essaient de s'y conformer le savent mieux que quiconque.

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Remigration : politiquement et moralement justifiée

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Remigration : politiquement et moralement justifiée

Jan Lievens

Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no. 187, février 2024

En Allemagne, la "lutte contre la droite" a atteint un nouveau sommet. En janvier, la soi-disant plateforme de recherche Correctiv a révélé que des politiciens du parti national de droite Alternative für Deutschland et l'activiste identitaire Martin Sellner travaillaient sur un plan secret visant à expulser massivement les citoyens allemands issus de l'immigration (sous le titre inquiétant de "Geheimplan gegen Deutschland"). Qu'est-ce que cela veut dire ?

Le caucus Correctiv, de gauche, a concocté une histoire sensationnelle qui a été dévorée comme un gâteau sucré par de nombreux médias européens, sans aucune vérification des faits. La conférence de Sellner sur la remigration a été exagéré dans des proportions absurdes. Certains ont même comparé la réunion de Potsdam à la conférence de Wannsee de 1942, où la "solution finale" à la "question juive" a été discutée et où la mise en œuvre de l'Holocauste a été coordonnée. On voit bien comment les fantasmes sur les nazis continuent de hanter les esprits.

Toute personne de droite est un nazi

Dans l'Allemagne d'aujourd'hui, quiconque prône l'inversion des flux migratoires est assimilé à un nazi. C'est aussi simple que cela. Tout cela doit être vu dans la perspective des prochaines élections européennes de juin. L'AfD est en pleine ascension et les partis établis craignent de perdre du pouvoir. La campagne de dénigrement actuelle s'inscrit dans le cadre des tentatives visant à interdire le parti ou à retirer leurs droits politiques aux politiciens populaires de l'AfD, tels que Björn Höcke, afin qu'ils ne puissent plus se présenter aux élections.

Pas de plan secret

Une lecture sobre des faits montre que la conférence de Martin Sellner sur la remigration est davantage un avant-goût de son livre qui sera bientôt publié qu'un plan secret visant à expulser des millions de personnes. Les citations de sa conférence ont été tronquées et déformées. Sellner, dans ses propres termes (""Geheimplan Vertreibung ?" - Nun äußert sich Sellner", Junge Freiheit, 10 janvier 2024), n'a pas non plus fait de distinction entre les ressortissants allemands.

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Sellner est un orateur et un publiciste doué qui ne cache pas ses opinions. Martin Sellner (né en 1989) a étudié la philosophie et le droit et, en tant qu'activiste et stratège, il a construit le mouvement identitaire dans les pays germanophones. Son travail est principalement publié par Antaios, la maison d'édition allemande de la nouvelle droite autour de Götz Kubitschek. L'année dernière, il a publié l'ouvrage provocateur "Regime Change von Rechts. Eine strategische Skizze". En mars, son nouveau livre "Remigration. Ein Vorschlag" sortira de presse. Il y précise que remigration n'est pas synonyme d'expulsion.

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Que propose réellement Sellner ?

Sellner préconise une politique de remigration à l'égard des étrangers qui ne peuvent être assimilés sur les plans culturel, économique, politique et religieux. La remigration n'a rien à voir avec la déportation, comme ce fut le cas, par exemple, pour 14 millions d'Allemands de l'Est après la Seconde Guerre mondiale, dont environ deux millions n'ont pas survécu. L'histoire des "Heimatvertriebene" est trop souvent oubliée, alors qu'elle fut sans précédent.

Ce que Sellner propose n'est pas très différent des options politiques qui voient le jour en Europe aujourd'hui, telles que des dispositions plus strictes en matière de séjour et de voyage ou des incitations au retour volontaire. Sellner les associe à une politique de droite, émanant de la culture dominante (de la Leitkultur), une politique d'assimilation, ainsi qu'à des critères précis tels que la criminalité, le fondamentalisme politico-religieux et la distance culturelle. Il s'agit d'une politique qui prendrait environ 30 à 40 ans. La remigration des immigrants illégaux et des étrangers qui ne peuvent pas être intégrés est légalement possible, politiquement et moralement justifiée et pratiquement réalisable. Il s'agit d'un processus qui profiterait à tout le monde, a déclaré Martin Sellner. Si l'Europe veut préserver son identité et sa liberté, nous ne pouvons pas contourner le concept clé de la remigration dans les décennies à venir.

Chaque inconvénient a son avantage

Malgré une véritable campagne de haine contre Sellner, l'AfD et la "droite" en général, la gauche totalitaire marque un nouveau but contre son camp. Le nouveau livre de M. Sellner est actuellement en tête des ventes sur Amazon, alors qu'il n'a pas encore été publié. L'éditeur Antaios a annoncé début février que quelque 7000 précommandes avaient déjà été enregistrées sur Amazon, mais que, par principe, il ne livrerait pas (plus) à Amazon - pour en savoir plus, cliquez ici: https://sezession.de/68936/warum-antaios-das-buch-remigration-nicht-an-amazon-liefern-wird .  Nos amis allemands défendent leur cause et méritent notre soutien.

Vous pouvez commander 'Remigration' de Martin Sellner ici: https://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/einzeltitel/197055/remigration.-ein-vorschlag .

Jan Lievens

lundi, 26 février 2024

Le Mouvement Phygital lance le principe d'une nouvelle ère du sport

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Le Mouvement Phygital lance le principe d'une nouvelle ère du sport

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2024/02/23/movimento-phygital-lanca-principio-para-uma-nova-era-dos-esportes/

Selon de nouveaux principes, il sera nécessaire de mettre en place des mécanismes de prévention de la cybercriminalité et des délits antisportifs.

Récemment, le Mouvement Phygital a lancé une initiative très intéressante, établissant une charte de principes éthiques pour l'avenir de l'industrie du jeu, des plateformes numériques et du streaming - des principes basés sur des valeurs humanistes classiques, visant à renforcer l'esprit sportif et l'accès équitable aux compétitions.

L'un des objectifs est de surmonter la barrière actuelle entre les sports classiques et les sports électroniques. Le mouvement se considère comme l'héritier des deux disciplines, reconnaissant que l'humanité a atteint ses limites possibles dans les sports traditionnels et qu'elle est maintenant confrontée à de nouvelles opportunités et à de nouveaux défis dans le monde numérique. En ce sens, les principes proposés dans la charte récemment publiée par le Phygital Movement établissent une manière de permettre aux athlètes et aux fans de dépasser la distinction physique-numérique en faveur de la création d'une nouvelle personnalité sportive.

En effet, le concept "phygital" est essentiel pour réconcilier les nouvelles tendances de l'e-sport avec le zèle classique de l'éducation physique. En proposant des expériences intégrées, le mouvement a de grandes chances de révolutionner le monde du sport par le biais de compétitions hybrides, apaisant ainsi les tensions actuelles entre les joueurs et les athlètes conventionnels.

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Il faut souligner que des projets phygitaux de qualité existent depuis longtemps. De plus, des délégations de presque tous les pays se réunissent actuellement pour participer aux "Jeux du futur" à Kazan, en Russie, formant ainsi le plus grand spectacle sportif phygital jamais organisé. La tendance est à la multiplication de ce type d'événements dans un avenir proche.

Parmi les priorités de l'initiative énoncée dans la charte du mouvement phygital figurent des projets de lutte contre la cyberintimidation et d'autres formes de haine antisportive, ainsi que contre la manipulation numérique des compétitions. Elle exprime surtout une réelle volonté de créer une communauté large et amicale de sportifs, de supporters et d'organisateurs de compétitions.

"Reconnaissant l'inviolabilité des principes de solidarité, d'amitié et de compréhension mutuelle, nous annonçons le début d'une nouvelle ère dans l'histoire du sport international".

De telles initiatives doivent être popularisées si l'on veut que l'humanité ait un avenir fructueux dans le monde du sport.

Vous pouvez suivre Lucas Leiroz sur X (anciennement Twitter) et Telegram.

20:08 Publié dans Actualité, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : e-sports, mouvement phygital, sport phygital | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook