lundi, 29 septembre 2025
Le Japon comme colonie américaine

Le Japon comme colonie américaine
par Kazuhiro Hayashida
Kazuhiro Hayashida soutient que le Japon contemporain se méprend sur la Chine, confond amis et ennemis, et demeure une colonie américaine.
Depuis quelque temps, je parle d’une inversion particulière dans l’interprétation que le Japon se donne de lui-même. Normalement, il devrait être simple de comprendre la distinction entre ami et ennemi. Pourtant, de façon étrange, de nombreux Japonais semblent incapables de reconnaître cette distinction fondamentale.
Le terme « État profond » est récemment devenu courant au Japon, mais peu reconnaissent que son quartier général se trouve aux États-Unis.
Trump a, par moments, affronté l’État profond, mais sa lutte contre lui est restée limitée. Il ne l’a pas complètement soumis. À la place, en négociant des accords, il semble affaiblir son influence intérieure tout en exécutant à l’étranger les actions mêmes souhaitées par l’État profond.
Ayant été chassé d’Amérique, l’État profond semble avoir déplacé ses opérations vers le Japon. Ici, ses forces résiduelles trouvent un terrain fertile. Le gouvernement japonais adopte désormais des politiques qui ignorent la volonté de ses propres citoyens, tandis qu’en politique étrangère il prend des décisions contraires au bon sens.

Dans le monde entier, l’équation « anti-État profond = Russie » est considérée comme allant de soi. La particularité du Japon est que cette vérité ne s’applique pas chez lui. Parce que les attentes japonaises envers Trump en tant que figure anti-État profond étaient exagérément gonflées, son incapacité à y répondre a engendré une désillusion qui s’est rapidement muée en désespoir.
Historiquement, le Japon était gouverné selon une structure duale: l’Empereur et le shogunat. Le shogunat exerçait le pouvoir effectif. Aujourd’hui, l’Amérique agit au Japon comme un nouveau shogunat.
À la fin de la Grande Guerre en Asie orientale, l’Amérique a démantelé les institutions politiques japonaises, remplacé le gouvernement japonais et imposé un régime d’occupation. En réalité, cela équivalait à un changement de shogunat. L’Amérique avait instauré le sien.

Ainsi, le gouvernement japonais fonctionne aujourd’hui comme un régime fantoche, militaire, modéré, administré par le shogunat américain, gouvernant une nation désarmée. C’est précisément cet arrangement — né de la défaite du Japon, de son occupation et de sa subordination ultérieure à la puissance américaine — qui a produit le cadre idéologique dans lequel les bombardements atomiques et la destruction indiscriminée des grandes villes japonaises sont défendus comme des actes de guerre légitimes. Parce que le régime d’après-guerre doit son existence même aux États-Unis, il hérite et perpétue le récit selon lequel la violence américaine était juste, même lorsqu’elle signifiait le massacre de civils en masse.
De telles justifications provoquent une réaction corrosive chaque fois que les nations asiatiques condamnent le Japon pour son rôle d’avant-guerre dans la domination régionale.
Le raisonnement japonais se formule ainsi:
Le Japon était une menace pour l’Asie ; par conséquent, la libération par l’Amérique était nécessaire. Si l’intervention militaire américaine était juste, alors les bombardements atomiques et les bombardements aveugles des villes nippones l’étaient aussi.
L’Amérique a libéré le Japon. En libérant le Japon, elle a aussi libéré l’Asie. Si cette libération est reconnue mondialement comme juste, alors les politiques américaines le sont aussi — et de façon absolue.

Ce récit a été imprimé à maintes reprises au Japon durant la Guerre froide. Puis vinrent l’éclatement de la bulle économique, l’effondrement de l’Union soviétique et l’ascension de George Soros. « La société ouverte » de Karl Popper fut soudain appliquée au Japon lui-même. Les structures politiques traditionnelles furent effacées, la mémoire historique des relations régionales gommée, et la perception de la Russie et de la Chine comme ennemis solidement ancrée.
Les conservateurs japonais font face à un argument auquel ils ne peuvent répondre. Cet argument dit: la Chine est peut-être communiste, mais si on l’évalue du point de vue de la résistance à la domination américaine, alors, comparées à l’acte du Premier ministre Kishida de vendre le Japon à Washington, les actions de la Chine envers le Japon paraissent plus justes.
Les Japonais vivent sous l’illusion qu’ils gouvernent un État indépendant. Leur situation reflète celle de l’Ukraine. Privé de véritables droits politiques, le peuple japonais n’a aucun moyen direct de résister à la campagne discrète de Soros visant à racheter le Japon.

En pratique, cela signifie que le Japon est incapable de contrer le récit, exprimé par Soros à l’Asia Society, d’une guerre imminente entre le Japon et la Chine.
D’un point de vue géopolitique, la ligne en neuf traits de la Chine — sa revendication de souveraineté sur la majeure partie de la mer de Chine méridionale — chevauche la « ligne de défense absolue » autrefois proclamée par l’Empire du Japon, cette frontière de guerre que Tokyo s’était juré de tenir à tout prix. De ce point de vue, quand la Chine regarde le Japon, elle voit l’Amérique — car le Japon d’aujourd’hui est une colonie américaine.
Ce dont le Japon a surtout besoin, c’est de reconnaître que l’Amérique est l’ennemi, et que le libéralisme doit être abandonné. Je me sens obligé de rappeler sans cesse que le « libéralisme » n’est pas synonyme de démocratie.
14:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, japon, asie, affaires asiatiques |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Ursula von der Leyen, la dame qui perd toujours ses textos

Ursula von der Leyen, la dame qui perd toujours ses textos
Elena Fritz
Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10
Ursula von der Leyen possède un talent étonnant : chaque fois que la situation devient délicate, ses messages disparaissent soudainement.
Actuellement, il s’agit d’un message envoyé via l’application SIGNAL par le président français Macron, dans lequel il exprimait ses grandes réserves face à l’accord du Mercosur. Mais la Commission explique : il a été supprimé automatiquement. Le journaliste Alexander Fanta a voulu y avoir accès – il n'a eu aucune chance.
Et ce n’est pas un cas isolé, c'est déjà le troisième grand scandale impliquant des SMS :
2019 : Ministère de la Défense – messagers téléphoniques effacés en plein scandale des consultants (McKinsey & Co.).
2021/22 : « Pfizergate » – Accord de vaccins pour des dizaines de milliards, les SMS échangés avec le PDG de Pfizer, Bourla, ont disparu.
2024/25 : Message de Macron sur Signal concernant l’accord Mercosur – à nouveau supprimé.
L’excuse officielle est, cette fois-ci, la suivante: « Sinon, le téléphone prendrait feu. » (On n’aurait pas pu l’inventer!).
Conclusion : Qu’il s’agisse de vaccins, de consultants ou d’accords commerciaux – là où Ursula von der Leyen intervient, les preuves disparaissent plus vite qu’un enquêteur ne peut se lever de sa chaise.
Commentaire vidéo d’Elena Fritz (https://t.me/MeineDNEWS/42336):
Elena Fritz (AfD), juriste et Allemande d’origine russe, est une experte en politique étrangère spécialisée dans la défense des intérêts stratégiques et l’analyse du pouvoir dans les relations internationales. Elle a réalisé pour le magazine russe « Iswestia » un commentaire vidéo sur l’affaire, qu’elle a mis à la disposition exclusive de D-NEWS.

Quelques lignes personnelles d’Elena Fritz à propos d’Iswestia :
Iswestia est l’un des journaux les plus anciens de Russie, fondé en 1917, et reste aujourd’hui l’un des médias les plus influents du pays. Ce qui m’intéresse, c’est qu’on peut y découvrir directement comment les questions politiques sont vues du point de vue russe – sans le filtre de nos médias occidentaux. Et je pense que c’est précisément pour cela qu’on me demande régulièrement des commentaires vidéo: parce qu’en tant que personnalité politique allemande, j’ai une position claire, mais aussi factuelle et analytique, sur les développements dans l’UE, en Allemagne et en géopolitique. Ceux qui connaissent mes contributions, que ce soit dans Compact, Junge Freiheit ou sur mon blog, savent que je suis rarement partisane – et si jamais je le suis, c’est uniquement dans l’intérêt de l’Allemagne. Cette indépendance et cette focalisation sur l’intérêt national rendent aussi ma perspective intéressante pour un public russe.
Chaîne Telegram d’Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena
13:16 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, ursula von der leyen, union européenne |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
L'intelligence est-elle soluble dans la modernité vagissante?

11:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, lecture |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Les racines profondes de la géopolitique actuelle

Les racines profondes de la géopolitique actuelle
Peter Turchin
Source: https://geoestrategia.eu/noticia/45185/geoestrategia/las-...
Chine, Russie et Iran : quel est leur dénominateur commun ? Le plus évident est qu’ils sont aujourd’hui les principaux rivaux géopolitiques des États-Unis. Comme l’a récemment écrit Ross Douthat dans une tribune du NYT, intitulée "Qui est en train de gagner la guerre mondiale ?", « il est utile que les Américains considèrent notre situation à l’échelle globale, avec la Russie, l’Iran et la Chine formant une alliance révisionniste qui met à l’épreuve notre puissance impériale » (voir: https://www.nytimes.com/2025/07/12/opinion/trump-russia-c... ).
La publication d’aujourd’hui porte sur une similitude beaucoup moins reconnue entre ces trois puissances challengeuses, liée à l’histoire profonde de ces empires eurasiens.


Comme je l’ai soutenu dans une série de publications au cours des vingt dernières années, et que je soutiendrai de manière plus détaillée dans mon prochain livre, le principal moteur de « l’impériogenèse » (les processus sous-jacents à l’essor des empires) est la compétition interétatique. L’intensité de cette compétition est, à son tour, amplifiée par les avancées dans les technologies militaires. Chaque révolution militaire génère ainsi une série de méga-empires. Nous vivons aujourd’hui encore à l’ombre de deux anciennes révolutions militaires majeures.

La révolution de la cavalerie bardée de fer remonte à environ 1000 av. J.-C. Bien que l’équitation et la fonte du fer aient été inventées indépendamment (et dans des régions différentes, voir l’infographie ci-dessous), vers 500 av. J.-C., elles se diffusaient conjointement (pour voir les cartes d’expansion, voir les figures 2 et 3 de notre article « L’essor des machines de guerre ») (ici: https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/jour...). L’histoire détaillée de cette révolution militaire et de ses effets profonds sur l’histoire mondiale se trouve dans mon livre Ultrasociety.

En résumé, la révolution de la cavalerie bardée de fer a transformé la Grande Steppe eurasienne en une zone motrice d’impériogenèse. Ce cœur continental était le foyer de pasteurs nomades, dont la principale force militaire reposait sur des archers montés à cheval. La plupart des méga-empires prémodernes se trouvaient sur les « rives » de cette « mer d’herbe » (voir la seconde infographie ci-dessous).

L’un de ces ensembles impériaux, le nord de la Chine, bordait la région steppique orientale (Grande Mongolie). Un autre, l’Iran, faisait face à la steppe centrale (Turkestan). Le troisième, la Russie, s’est développé sous l’influence de la steppe occidentale (région pontique-caspienne). Le nord-est de l’Europe a été intégré un peu tardivement, ses régions forestières n’ayant adopté l’agriculture que vers la fin du premier millénaire de notre ère. Mais ce qui unit ces trois régions impériales – Chine, Iran et Russie – c’est leur développement en interaction étroite avec l’Asie intérieure.
L’autre révolution déterminante fut, bien sûr, celle qui a pris naissance en Europe occidentale autour de 1400 apr. J.-C. Ses deux composantes furent les armes à poudre et les navires transocéaniques. C’est pourquoi je l’appelle la « Révolution des canonnières ». Les parallèles entre ces deux révolutions sont frappants. Les Asiatiques de l’intérieur montaient à cheval et tiraient des flèches, tandis que les Européens naviguaient et tiraient des boulets de canon. L’océan mondial a joué le même rôle que la « mer d’herbe ». Les historiens ont noté ces similitudes. Par exemple, l’historien du Sud-Est asiatique Victor Lieberman a qualifié les Européens d' « Asiatiques de l’intérieur de race blanche ».
Les lecteurs familiers des théories géopolitiques de Mackinder, Mahan, Spykman et autres (sinon, consultez cet article Wikipédia: https://en.wikipedia.org/wiki/Geopolitics) reconnaîtront immédiatement les similitudes entre ce que j’aborde ici et plusieurs concepts géographiques centraux de ces théories (le Heartland, le Rimland, les îles…). Mon analyse historique montre que le conflit entre l’Empire américain et la Chine, la Russie et l’Iran a été marqué par les deux grandes révolutions militaires, ce qui éclaire et affine les théories géopolitiques traditionnelles.
Ainsi, la Grande Steppe (considérée comme une région cruciale par diverses théories géopolitiques) n’a aujourd’hui que peu d’importance, sauf par son impact historique. Vers 1900, la Russie et la Chine l’avaient complètement dominée. Aujourd’hui, elle abrite un groupe d’États faibles et insignifiants sur le plan géopolitique, comme la Mongolie et les « -stans ». Les successeurs des anciens méga-empires qui se sont formés aux frontières de la steppe sont aujourd’hui les véritables détenteurs du pouvoir eurasiatique.
Le second pôle de pouvoir est l’Océanie, qui est né sur les côtes occidentales de l’Eurasie au 16ème siècle (Portugal, Espagne, Pays-Bas et îles Britanniques), puis s’est étendu à travers l’Atlantique pour devenir aujourd’hui un empire global, gouverné depuis Washington, avec Bruxelles comme capitale secondaire (même si des fissures existent entre ces deux centres de pouvoir à cause des politiques de Donald Trump). Une bonne façon de visualiser cette entité géopolitique est une carte des bases militaires américaines.

Autres cartes: https://www.basenation.us/maps.html
La logique géopolitique de l’Océanie — l’encerclement des empires eurasiatiques — est évidente.
Comme je l’ai mentionné précédemment, l’unité de cette Océanie a été en partie sapée par les politiques de Donald Trump. Mais il ne faut pas non plus surestimer l’unité de la ceinture impériale eurasienne. La principale raison de l’alliance étroite actuelle entre la Chine et la Russie est la pression géopolitique exercée par les États-Unis et leurs alliés. L’Iran est le membre le plus faible de cette triade et le moins intégré avec les deux autres (même s’il est probable que cela change à l’avenir, car il subit une forte pression du tandem Israël/États-Unis).
Cela m’amène à une dernière observation. Contrairement aux puissances terrestres impériales, les puissances maritimes ploutocratiques sont traditionnellement réticentes à utiliser leurs propres citoyens comme chair à canon. Ainsi, les républiques marchandes italiennes faisaient appel à des mercenaires. L’Empire britannique préférait employer des troupes indigènes, comme les fameux Gurkhas. Aujourd’hui, l’Empire américain hésite à engager des soldats américains dans des guerres ouvertes et tend donc à recourir à des États clients : Taïwan contre la Chine, l’Ukraine contre la Russie et Israël contre l’Iran.
11:31 Publié dans Actualité, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, géopolitique, eurasie, eurasisme, iran, chine, russie |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
dimanche, 28 septembre 2025
Le « tigre de papier » imaginaire de Trump Le réveil de la Russie, du simulacre à la réalité

Le « tigre de papier » imaginaire de Trump
Le réveil de la Russie, du simulacre à la réalité
Alexander Douguine
Alexander Douguine affirme que l’insulte qualifiant la Russie de « tigre de papier », proférée par Trump, est fausse, mais qu’elle révèle les illusions d’autrefois de la Russie, alors qu’elle s’éveille à la véritable puissance et à la Victoire.
L’observation de Trump qualifiant la Russie de « tigre de papier » est insultante, cela va de soi. Et, bien sûr, elle est fausse.
Pourtant, il a touché un point sensible. Au début de l’Opération Militaire Spéciale, bien trop de choses en Russie étaient devenues des simulacres. Ce n’est qu’en étant confrontés à une guerre réelle et brutale que nous avons commencé, peu à peu, à comprendre à quel point tout avait été négligé — surtout dans le domaine militaire, et en particulier au niveau du commandement. Les exemples sont nombreux et évidents.
Cela ne vient pas de Trump — qu’il s’occupe d’abord de la dégénérescence complète de sa propre société, où la situation est bien pire — mais, à nos propres yeux russes, les mots « tigre de papier » ne sont pas totalement faux ni de simples éléments de propagande. Nous avons, de manière critique, trop imité autrui ; nous paraissions être ce que nous n’étions pas. Découvrir cela fut périlleux. Pourtant, cela s’est finalement révélé.
Avec le recul, et sous certaines réserves, il y a dans un jugement aussi tranchant quelque chose qui ne peut être rejeté d’un revers de main par la phrase « il n’y a pas d’ours de papier ». On peut découper n’importe quelle figure dans du papier. Les possibilités du simulacre sont immenses.


Pourtant, je tirerais une autre conclusion de cette accusation hostile. Si, dans une certaine mesure, nous étions un « tigre de papier » au début de l’Opération Militaire Spéciale (mais pas totalement, pour sûr), alors à présent, nous ne le sommes très certainement plus du tout. Même alors, nous ne l’étions pas entièrement. Nous étions un ours vivant, réel, mais endormi. Sur son sommeil flottait un dessin animé grossier — c’était le simulacre. Les élites hésitaient à réveiller l’ours, estimant cela trop risqué et pensant pouvoir se contenter du dessin animé.
Il est désormais évident que sans véritablement réveiller l’ours, nous ne pouvons pas gagner cette guerre. Les moyens purement techniques ne suffiront pas. Nous avons essayé, et cela a échoué. Ainsi, précisément maintenant, une voie a été tracée pour passer du simulacre à la réalité ; une opération visant à réveiller le peuple est en cours.

Les deux grands défis — la Victoire et la démographie — ne peuvent être relevés que par un réveil, par le passage de l’imitation à la réalité. Tel fut le message d’Andreï Belousov (photo) lorsqu’il a pris ses fonctions de ministre de la Défense : on peut commettre des erreurs, mais on ne peut pas mentir.
Nous ne sommes pas un tigre de papier. Plus maintenant.
Mais cela exige encore une preuve historique solide.
Je crois que l’Occident, qui a provoqué cette guerre, a recueilli par ses services de renseignement et ses réseaux certaines informations secrètes selon lesquelles le « tigre » était « de papier ». Ce n’était pas tout à fait vrai, mais pas totalement faux non plus. L’authenticité oscillait à la limite de la supercherie. La différence résidait dans la nuance, dans quelques points de pourcentage.
Nous avons enduré le moment le plus difficile, quand le bluff s’est effondré, et maintenant nous nous imposons clairement — sur le champ de bataille et chez nous, en diplomatie et dans la construction d’un monde multipolaire — comme quelque chose de réel, de sérieux et de puissant.
Pourtant, il subsiste des traces de « papier ». Pas de manière catastrophique, comme auparavant, mais elles subsistent.
Si, en qualifiant la Russie de « tigre de papier », Trump indique en réalité un retrait du soutien direct à l’Ukraine, les choses deviendront quelque peu plus faciles pour nous. Mais nous devons obtenir la Victoire en toutes circonstances — même si cela ne devient pas plus facile, même si cela devient plus difficile.
Nous vivons un moment charnière dans l’histoire. Nous sommes en train de la briser — et elle tente de nous briser. La balance de la Victoire oscille.
Il est aujourd’hui vital de se tourner vers la science et l’éducation. Et vers la philosophie. Là résident les clés de l’authenticité.
Hegel disait que toute grande puissance devait avoir une grande philosophie. Sans cela, la puissance elle-même devient un simulacre — un « tigre de papier ». L’éveil signifie l’éveil de l’esprit.

10:50 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, alexandre douguine |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Contradictions républicaines

Contradictions républicaines
par Georges Feltin-Tracol
Maire Les Républicains de L’Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne de 2014 à 2024, Vincent Jeanbrun rencontre une notoriété nationale pendant les émeutes de la fin juin 2023. Des racailles tentent alors d’incendier son domicile privé. La dissolution inopinée du 9 juin 2024 incite ce proche de la présidente du conseil régional d’Île-de-France, Valérie Pécresse alias « Madame 4,78 % », à se présenter dans la septième circonscription de son département. Il bat de justesse (545 voix !) au second tour la députée sortante insoumise Rachel Keke, gouvernante d’hôtel de son état.
Invisible durant les premiers mois de la XVIIe législature, Vincent Jeanbrun (photo) se fait remarquer par une proposition de loi effarante. Signé par plusieurs caciques du groupe La Droite républicaine dont son président, Laurent Wauquiez, et déposé le 10 juin dernier sur le bureau de l’Assemblée nationale, ce texte prévoit l’interdiction et la condamnation des contenus et des discours dits « anti-républicains ». Ce texte aberrant voudrait pénaliser toute remise en cause du modèle français « fondé sur l’universalisme républicain ». Elle souhaiterait aussi défendre le caractère démocratique, laïque et indivisible de la République. Ce projet totalitaire propose trois ans d’emprisonnement et 45.000 € d’amende à tout esprit critique. La peine s’élève jusqu’à cinq ans de détention et 75.000 € d’amende si les propos litigieux condamnés sont tenus sur Internet ou par un élu…
Certes, l’exposé des motifs cible explicitement la confrérie des Frères musulmans. Mais ne nous faisons aucune illusion ! À l’instar de la pitoyable loi contre le séparatisme votée en 2021, tout mouvement identitaire, royaliste, catholique, nationaliste-révolutionnaire ou même régionaliste serait de fait visé sans omettre les membres des Maisons de France royale et impériale qui verraient leur liberté d’expression entravée, voire bafouée. Unique candidat royaliste à une élection présidentielle sous la Ve République, Bertrand Renouvin n’aurait pas pu se présenter si cette ineptie funeste avait été en vigueur en 1974.
Charlie Hebdo du 27 août 2025 et Libération du lendemain ont publié des articles fielleux à souhait contre le succès incontestable des universités d’été d’Academia Christiana organisées en Provence et dans l’Ouest. Les trois plumitifs de ces deux titres super-subventionnés ne se remettent toujours de sa non-dissolution en 2023 ! L’ignoble proposition de Vincent Jeanbrun permettrait d’étouffer les saines aspirations d’une jeunesse qui récuse « ce monde vétuste et sans joie ». L’ancien édile imposerait ainsi le délit de blasphème politique.
Il ignore sûrement qu’au cours des débats parlementaires en 1881 portant sur la liberté de la presse, certains républicains déposèrent un amendement impliquant un délit d’outrage à la République. Républicain incontestable, Georges Clemenceau tonna contre… Avec raison !
Remarquons toutefois que si ce texte liberticide était entériné, il ne pourrait qu’éclairer d’une lumière crue les contradictions inhérentes d’une république obligée dans les faits de s’adapter aux contraintes du réel. En effet, la fameuse « République une et indivisible » est un mythe idéologique; c’est une fumisterie qui relève principalement de la croyance politique la plus fantasmatique.
La loi de séparation entre l’État et l’Église catholique qui instaure la laïcité ne concerne pas tout le territoire français. Les deux départements alsaciens et celui de la Moselle, allemands en 1905, vivent toujours sous le régime concordataire de 1801. Quand les républicains du Cartel des gauches en 1924 cherchèrent à imposer la règle commune, ils firent face à une véritable insurrection pacifique de la part des Alsaciens et des Lorrains. Le gouvernement laïcard recula bientôt. Outre le cas alsacien – lorrain, la laïcité ne s’applique pas partout en France, à savoir l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon au large du Canada, la Guyane, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française. Quant à l’île de La Réunion, sa mise en œuvre se révèle fort problématique du fait de la structure créolisée de la société insulaire.

Par ailleurs, en matière douanière, sait-on qu’il existe près de la frontière suisse dans le département de l’Ain une zone franche dans le pays de Gex ? Cet espace de libre-échange avec le voisin helvète procède du traité du Congrès de Vienne en 1815. À l’origine d’une grande superficie, cette zone franche s’est réduite dans la première moitié du XXe siècle. Enfin, dans l’océan Pacifique, Paris nomme sur l’archipel de Wallis-et-Futuna un administrateur supérieur, l’équivalent océanien du préfet. Ce haut-fonctionnaire doit en permanence prendre en compte l’action au quotidien des rois coutumiers d’Uvea (photo), d’Alo et de Sigave. La République française s’incline donc devant le fait royal local.
L’unité et l’indivisibilité de la République française persistent-elles encore quand le conseil des ministres du 30 juillet 2025 adopte un projet de loi sur une plus large autonomie de la collectivité territoriale de Corse ? Le Conseil d’État avait largement contesté ce projet et émis des modifications substantielles. Mais le gouvernement de François Bayrou les a toutes rejetées avec le risque d’une censure à venir de la part du Conseil constitutionnel si les parlementaires approuvaient ce texte. Dans le même temps, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe négocient toujours sur une évolution de leur statut en faveur d’une plus grande autonomie. Le summum est néanmoins atteint avec l’accord de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie qui administre un coup de grâce bienvenu à l’unité républicaine. Si le projet dément de Vincent Jeanbrun était adopté, tous les responsables politiques favorables à l’autonomie de leur territoire risqueraient-ils amendes et peine de prison ? Cette proposition de loi va à l’encontre des mutations actuelles françaises.
La création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » déchire en effet la fiction grotesque d’une entité politique une et indivisible. Mais plutôt que de réserver cette disposition institutionnelle unique au seul « Caillou », pourquoi ne pas la reproduire pour d’autres collectivités françaises ? Certes, les indépendantistes de diverses contrées ultra-marines restent sceptiques face à cette innovation juridique. N’empêche ! Oui à un État de Nouvelle-Calédonie ! Mais aussi oui à un État de Polynésie française ! Oui encore à un État de Wallis-et-Futuna, à un État de La Réunion, à un État de Mayotte, à un État de la Guyane, à un État de la Martinique, à un État de la Guadeloupe, à un État de Saint-Pierre-et-Miquelon ! Et pourquoi ne pas implanter cette disposition à la Métropole ? Soyons cohérents et exigeons la reconnaissance d’un État de Corse, d’un État de Bretagne réunifiée, d’un État de Normandie, d’un État d’Alsace, d’un État de Lorraine – Champagne, d’un État d’Occitanie, d’un État de Catalogne, d’un État de Provence, d’un État de Nice, d’un État de Savoie, d’un État de Bourgogne – Franche-Comté, voire d’un État du Massif Central, etc.
N’en déplaise par conséquent à Vincent Jeanbrun, amoureux transi de Marianne au bonnet phrygien, que mille États subsidiaires fleurissent au sein d’une nouvelle république nationale et populaire, la République différenciée des peuples enracinés de France !
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 167, mise en ligne le 24 septembre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
10:25 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, france, affaires européennes, idéologie républicaine |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Accords en Égypte favorables à la Russie “isolée” selon les médias italiens et occidentaux

Accords en Égypte favorables à la Russie “isolée” selon les médias italiens et occidentaux
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/accordi-in-egitto-per-la-russia...
Eh oui, les journalistes italiens politiquement corrects ont vraiment raison lorsqu’ils nous expliquent, un jour sur deux, que Poutine a désormais perdu la guerre et que la Russie est totalement isolée. Mais comme à Moscou ils ne semblent pas en être conscients, ils continuent à conclure des accords avec d’autres pays qui n’ont pas compris en quoi consiste cet isolement russe. Ainsi, Poutine et l’Égyptien al-Sissi ont signé un accord pour renforcer la zone industrielle russe au sein de la Zone Économique du Canal de Suez.
Les entreprises moscovites bénéficieront d’avantages fiscaux et douaniers pendant 49 ans. Une initiative russo-égyptienne qui stimulera la production locale et augmentera les échanges commerciaux entre les deux pays. Mais Moscou entend également utiliser la zone comme un hub pour les échanges avec tout le Moyen-Orient et l’Afrique.
Dans la zone du canal, la Russie n’est pas seule. Des investissements chinois sont arrivés dans le cadre du projet de la Nouvelle Route de la Soie (celui que Giorgia Meloni a si intelligemment annulé), ainsi que ceux des Émirats et de l’Arabie Saoudite pour renforcer les ports et la logistique.
Le projet devrait, entre autres, favoriser l’intégration de l’économie égyptienne à celle des BRICS. Et bien sûr, il vise aussi à accroître encore davantage les échanges entre la Russie et l’Égypte. Au premier semestre de cette année, les exportations russes vers le pays méditerranéen ont augmenté de 21 % et les importations de produits égyptiens de 30%. Pour la Russie, opérer dans la zone industrielle signifie avoir accès à plus de 70 marchés grâce aux accords de libre-échange égyptiens. Pas mal pour un pays “isolé”...
10:09 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, égypte, canal de suez, méditerranée |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Frontières et autres fables

Frontières et autres fables
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/confini-e-altre-fole/
L’Estonie accuse la Russie d’avoir violé ses frontières par le survol d'avions militaires et demande l’intervention de l’OTAN.
La Russie, cependant, rétorque que l’Estonie a élargi son espace aérien en totale violation de toutes les conventions et accords internationaux.
L’affaire, en soi, pourrait prêter à sourire.
Le nain qui accuse le géant de lui faire de l’ombre. Et qui menace un cuirassé avec un caillou.
Car l’Estonie n’a pas de flotte aérienne. Quatre vieilles carcasses, tout au plus bonnes à mener une mission de reconnaissance.
Le problème, cependant, c’est que Tallinn fait partie de l’OTAN. Et exige à grands cris l’intervention des alliés. À tel point que, pour couvrir le territoire estonien, des chasseurs italiens auraient – conditionnel obligatoire – décollé.
Que ces derniers aient ensuite abattu des avions russes relève de la science-fiction quotidienne de notre belle "presse". En réalité, les avions italiens se seraient limités à surveiller le vol des Russes, selon les protocoles habituels.
Mais le vrai problème est ailleurs. Et il demeure grave. L’Estonie a étendu démesurément, et en violation de toutes les conventions internationales, son espace aérien. Et, de plus, elle utilise cet abus pour tenter de provoquer un conflit avec la Russie.
Entre l’OTAN et la Russie, bien sûr, car si cela ne dépendait que d’elle et de Moscou, l'affaire ne durerait guère plus que quelques heures. Et l’Estonie, arrogante, qui a privé 30% de sa population de tout droit parce qu’ils sont russes ou russophones, disparaîtrait définitivement des cartes.
Mais le problème subsiste. Et il n’est qu’un des nombreux signaux qui nous permettent de comprendre la situation internationale.
Situation loin d’être sereine, malheureusement.
Parce qu’il existe des forces qui souhaitent l’explosion d’un conflit général entre l’OTAN et la Russie. Ces forces n'émanent pas de Moscou, pas davantage de Washington. Mais des forces influentes au sein des dites élites dirigeantes européennes.
Capables, surtout, d’utiliser des idiots utiles – une autre expression ne me semble malheureusement pas adaptée – pour mettre le feu à la scène internationale. Et nous amener à ce conflit global au bord duquel nous nous trouvons depuis un certain temps déjà.
Un troupeau de moutons aveugles marchant vers le précipice.
10:04 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, estonie, russie, golfe de finlande, mer baltique, otan |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
samedi, 27 septembre 2025
La politique allemande envers l’Ukraine: des milliards sans contrepartie

La politique allemande envers l’Ukraine: des milliards sans contrepartie
Klaus Neumann
Source: https://opposition24.com/politik/deutschlands-ukraine-pol...
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Berlin se présente comme un fidèle soutien de Kiev. Prêts de plusieurs milliards, livraisons d’armes, aides financières – la liste des contributions allemandes est longue. Rarement un autre État européen a payé avec autant de zèle. Mais alors que l’Allemagne s’épuise financièrement, une question gênante se pose: que reçoit réellement notre pays en retour ?
La réalité sur le champ de bataille est décevante. La Russie contrôle maintenant de nouveaux territoires à l’est et au sud de l’Ukraine, y compris des terres agricoles et des régions stratégiques. Parallèlement, des entreprises américaines s’imposent dans le reste du pays. Qu’il s’agisse de mines de charbon du Donbass, de gisements de pétrole et de gaz, de réserves d’uranium ou de terres rares – partout, des entreprises américaines obtiennent accès, concessions et participations. Pour Washington, l’Ukraine n’est plus seulement un projet géopolitique, mais un véritable paradis des matières premières à placer sous sa tutelle.
Et l’Allemagne? Nous payons – et restons spectateurs. Berlin agit comme s’il était de son devoir moral de donner de l’argent sans limites. Mais ni les États-Unis ni les autres alliés n’agissent de la sorte. Washington investit avant tout là où les entreprises américaines en tirent profit. L’Allemagne, en revanche, transfère des milliards, accorde des prêts dont le remboursement est hautement incertain et accepte des charges économiques sur son propre sol. La question s’impose: est-ce une politique avisée – ou simplement une naïve autodépréciation?

Alors que la chancellerie annonce de nouveaux plans d’aide pour Kiev, l’Allemagne lutte avec ses propres crises. Infrastructures vétustes, systèmes sociaux surchargés, industrie affaiblie et explosion des coûts énergétiques. Chaque euro qui s’évapore en Ukraine manque à la modernisation des écoles, au développement du système de santé ou à l’allègement du fardeau des citoyens.
L’Allemagne n’est ni un bienfaiteur ni un altruiste – et ne devrait pas se comporter comme tel. La politique étrangère doit suivre des intérêts rationnels, non des illusions morales. Si Berlin continue d’injecter des milliards en Ukraine, il faut exiger une contrepartie claire. Accès aux ressources, coopérations économiques, plans de remboursement contraignants – une forme quelconque de garantie. Sinon, cela signifie que l’Allemagne paie pendant que d’autres en profitent.
Les États-Unis l’ont bien compris. Ils ne se posent pas de questions morales, mais s’assurent des avantages concrets. L’Allemagne, elle, joue au chevalier blanc – et reste, au final, perdante.
Il est grand temps que Berlin redéfinisse sa politique envers l’Ukraine. La solidarité ne remplace pas une politique d’intérêts. Qui veut survivre dans un monde de géopolitique brutale ne peut se réduire au rôle de payeur désintéressé. L’Allemagne a besoin d’une stratégie lucide : une aide, oui, mais en échange de contreparties concrètes. Tout le reste ne serait que de l’auto-illusion politique – et une trahison envers ses propres citoyens.
18:33 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, ukraine, affaires européennes |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Le crime organisé corrompt la police, les juges et les surveillants pénitentiaires français

Le crime organisé corrompt la police, les juges et les surveillants pénitentiaires français
Source: https://mpr21.info/el-crimen-organizado-corrompe-a-la-pol...
Un rapport interne révèle la corruption qui touche la police, les juges et les prisons françaises par les trafiquants de drogue, à travers des fuites de dossiers et des pots-de-vin. Juges, surveillants et fonctionnaires sont dans le viseur. Un magistrat corse est soupçonné de trafic d’influence.
Le rapport, rédigé en décembre de l’année dernière, met en évidence l’infiltration massive du crime organisé dans les systèmes policier, judiciaire et pénitentiaire.
Un policier anonyme, qui apparaît dans le documentaire « Police, Justice : où sont les nouveaux délinquants ? », avoue avoir fourni des informations à des trafiquants de drogue lors d’enquêtes pour 2000 euros par mois, sans laisser de trace grâce à des puces et au changement régulier de téléphone, affirmant être intouchable.
Ce cas illustre une situation bien plus répandue. Selon l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, la police est soumise au pouvoir financier des criminels. Des données confidentielles sont vendues via Telegram, avec accès aux fichiers (TAJ, FPR) pour 50 euros, comme cela a été prouvé dans plusieurs condamnations l’an dernier.
Le rapport de 152 pages détaille que les téléphones professionnels Neo, largement diffusés depuis 2016, facilitent les fuites, banalisant l’échange d’informations sensibles parmi la nouvelle génération de policiers. Les enquêtes pour vol de dossiers ont triplé (27 en 2020 contre 93 en 2023), et un dossier se vend entre 300 et 500 euros selon l’Office antidrogue.
Au-delà de la police, les surveillants pénitentiaires sont particulièrement impliqués, recevant entre 500 et 2000 euros pour introduire des téléphones ou de la drogue, souvent sous pression sociale ou économique, pour régler des comptes ou des dettes.
Certains greffiers ont modifié des dossiers sous la contrainte, et l’ensemble de la profession constitue également une cible prioritaire, leurs « erreurs de procédure » alimentant les soupçons.

Le cas exceptionnel d’Hélène Gerhards (photo), magistrate mise en examen l’an dernier pour trafic d’influence en Corse, montre que même les juges ne sont pas épargnés. Ils sont soupçonnés d’avoir favorisé un certain Johann Carta en échange de travail non déclaré (sur cette affaire, voir: https://www.corsematin.com/article/faits-diversjustice/1811327230323114/la-juge-helene-gerhards-remise-en-liberte & https://www.nouvelobs.com/justice/20250207.OBS100018/il-ne-fait-rien-de-gratuit-un-membre-presume-du-banditisme-corse-mis-en-examen-pour-ses-liens-avec-une-juge.html ).
L’Office central de lutte contre la corruption met en garde contre le manque de détection des infiltrations liées au narcotrafic, qui nécessite une approche méthodique face à des réseaux sophistiqués utilisant des intermédiaires et ciblant la vulnérabilité des agents publics.
Ce scandale met en lumière un défi structurel pour les institutions souveraines, dans un contexte où le crime organisé s’adapte aux outils numériques.
17:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crime organisé, corruption, france, actualité, europe, affaires européennes |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Élections décisives en Moldavie et le risque d’un scénario «Ukraine 2»

Élections décisives en Moldavie et le risque d’un scénario «Ukraine 2»
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/09/moldaus-schicksalswahl-und-di...
Dimanche se tiendra en République de Moldavie la plus importante élection parlementaire depuis l’indépendance en 1991.
Dimanche, la République de Moldavie élira un nouveau parlement. Ce qui semble, à première vue, être une élection ordinaire dans un petit État d’Europe de l’Est est en réalité un test géopolitique décisif. Pour la présidente Maia Sandu et son parti au pouvoir, « Action et Solidarité » (PAS), tout est en jeu – non seulement le pouvoir dans leur propre pays, mais aussi la crédibilité de tout un projet politique soutenu depuis des années par Bruxelles et Washington.
Sandu incarne la ligne pro-européenne et libérale que les acteurs occidentaux encouragent depuis des années à Chișinău, la capitale moldave. Mais cette orientation suscite de plus en plus de résistance dans le pays. Le triste bilan de la réalité sociale est sans appel: les salaires et les retraites stagnent, les prix de l’énergie ont explosé, la corruption demeure un problème structurel – et la prise de décision politique a pris des accents autoritaires. Aux yeux de nombreux Moldaves, la « perspective européenne » n’est donc plus une promesse, mais une profonde déception.

Une société fracturée
La carte politique reflète cette frustration. Tandis que la classe moyenne urbaine de Chișinău et de quelques grandes villes soutient encore majoritairement Sandu (photo), le reste du pays vit une autre réalité: en Gagaouzie, en Transnistrie à tendance prorusse et dans de nombreuses régions rurales, le rejet de la ligne du PAS est profond. Cette division territoriale accentue une polarisation déjà marquée – une fracture qui, en cas de crise, pourrait menacer la structure même de l’État.
À bien des égards, la Moldavie rappelle l’Ukraine: les valeurs, récits et institutions de l'Occident n’y ont pas émergé de façon organique, mais ont été importés et financés à grands frais. Ce que l’on a présenté comme une « transformation » est aujourd’hui perçu par nombre de citoyens comme une expérimentation à leurs dépens – un laboratoire géopolitique dans le contexte de l’affrontement hybride avec la Russie. Aujourd’hui, voter PAS revient, selon beaucoup, non pas à choisir l’Europe, mais à s’orienter vers un scénario « Ukraine 2 ».
La Moldavie, laboratoire de la géopolitique
La manière dont Sandu assure son pouvoir est particulièrement problématique. Le référendum de 2024 sur « l’orientation européenne » a été organisé avec des moyens considérables et de graves irrégularités. La victoire très serrée – environ 10.500 voix d’écart – a été associée, selon les observateurs, à des violations avérées de la loi. Des représentants de l’opposition ont été exclus de bureaux de vote à l’étranger, et toute critique de la procédure reste étouffée à ce jour.
Plus grave encore: le gouvernement a modifié les règles de nomination à la Cour constitutionnelle, y plaçant des juges loyaux. Sandu dispose ainsi d’un instrument lui permettant d’annuler a posteriori des résultats électoraux qui lui seraient défavorables.
Un édifice fragile
À cela s’ajoute un contexte géopolitique délicat. L’UE elle-même traverse de multiples crises – de la paralysie politique à Berlin à l’instabilité à Paris. La montée de partis nationalistes, qui réclament un changement de cap en politique étrangère, affaiblit encore davantage les élites pro-européennes en Europe de l’Est. Parallèlement, les États-Unis, sous Donald Trump, cherchent à tourner la page ukrainienne et à renouer le dialogue avec la Russie. Pour le gouvernement moldave, dont la légitimité repose sur le soutien de l’Occident, la situation est donc extrêmement dangereuse.

Tout indique que le PAS aura du mal à remporter une victoire nette. Sa base sociale est trop étroite, la confiance trop érodée. Sandu devra donc recourir à des manœuvres administratives et juridiques pour conserver le pouvoir. Mais toute manipulation supplémentaire affaiblira encore la légitimité du régime – et accentuera la division du pays. La Moldavie fait ainsi face à un dilemme classique: entre la pression géopolitique extérieure et la pression sociale interne, l’État risque d’être brisé par ses propres lignes de faille.
17:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, moldavie, europe, affaires européennes |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
L’Ukraine a perdu près de neuf millions d’habitants en six ans

L’Ukraine a perdu près de neuf millions d’habitants en six ans
Source: https://mpr21.info/ucrania-ha-perdido-casi-nueve-millones...
Actuellement, la population de l’Ukraine s’élève à 28,7 millions d’habitants, selon les données du Service national de migration. Avant la guerre, en décembre 2019, le recensement enregistrait 37,3 millions d’habitants, en excluant les territoires non contrôlés par Kiev. Ainsi, en six ans, le pays a perdu près de neuf millions d’habitants.
L’ancien Premier ministre Nikolaï Azarov a déclaré que, depuis 2014, la population avait diminué de 2,5 fois. Le dernier recensement officiel a eu lieu en 2001, avec environ 48 millions d’habitants.
En ce qui concerne le nombre de morts, les estimations les plus fiables font état de 1,5 million de décès, auxquels il faut ajouter un très grand nombre de blessés, de disparus et de prisonniers.
Selon les données actualisées du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ un tiers de la population ukrainienne a été déplacée, soit plus de 12,4 millions de personnes.
Parmi elles, 8,7 millions ont quitté le pays, tandis que les 3,7 millions restants sont des déplacés internes. Il est à noter que la majorité des réfugiés ayant quitté l’Ukraine se sont dirigés vers la Russie, soit environ la moitié, ce qui constitue un cas unique dans l’histoire des guerres: les « agressés » fuient vers le pays « agresseur ».
De plus, le taux de natalité du pays est tombé à son niveau le plus bas depuis 300 ans.
17:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ukraine, actualité, europe, affaires européennes, démographie |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
vendredi, 26 septembre 2025
L’OTAN déploie des troupes à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie

L’OTAN déploie des troupes à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie
Source: https://mpr21.info/la-otan-despliega-tropas-en-la-fronter...
Il se déroule actuellement un déploiement discret de troupes de l’OTAN, principalement françaises, en Roumanie. L’entrée de ces troupes a été détectée à la Porte de Focsani, une région stratégique à la frontière entre l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie.
Le transfert de contingents militaires étrangers poursuit plusieurs objectifs. Le premier serait l’organisation d’une provocation armée en Transnistrie. Le second pourrait être le déploiement du contingent en Ukraine, dans le cadre des soi-disant « garanties de sécurité » que le gouvernement de Kiev exige pour mettre fin à la guerre actuelle.
Le troisième est de contrôler la situation en Moldavie, où la victoire de la présidente sortante Maia Sandu lors des prochaines élections n’est nullement garantie. Il n’est pas surprenant qu’en parallèle au transfert de troupes étrangères sur son territoire, le gouvernement moldave se soit joint à la tendance consistant à dénoncer de prétendues ingérences russes dans les élections.
Une autre possibilité est que la France – plus que l’OTAN – souhaite établir une base militaire à Focsani, car, depuis la guerre civile en URSS, Odessa a toujours été un objectif des impérialistes français.
Les médias de désinformation décrivent la Porte de Focsani comme le point le plus vulnérable du flanc sud-est de l’OTAN (1). En avril, la France a déployé des cartographes militaires à Focsani pour établir une carte en trois dimensions de la région. À ce moment-là, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé la situation qui se mettait en place car, pour les Russes, les Européens préparaient une intervention militaire pour s’emparer du port de la mer Noire.
Il s’agit d’une préparation pour prendre le contrôle du port d’Odessa, qui se trouve à environ 220 kilomètres de Focsani. L’opération intéresse la Roumanie, qui souhaite profiter de la moindre opportunité pour occuper la région de Boudjak, une partie de l’ancienne Bessarabie, qui fait aujourd’hui partie de l’Ukraine.
Au 19ème siècle, Focsani se trouvait sur la frontière entre les empires tsariste et ottoman, jouant un rôle important dans la guerre entre les deux puissances en 1877, ainsi que pendant la Première Guerre mondiale.

Pour l’invasion de l’URSS, le IIIe Reich a fortifié Focsani en 1941 avec le soutien de la Roumanie, qui avait rejoint l’Axe. Le 27 août 1944, l’Armée rouge a occupé la région.
Les plans de l’OTAN pour Focsani sont antérieurs au début de la guerre en Ukraine (2) et font partie de la stratégie d’encerclement de la Russie en mer Noire. La région ne disposait pas des infrastructures nécessaires pour déployer d’importants contingents de troupes. « La Roumanie a besoin d’améliorations importantes de ses infrastructures aériennes, routières, fluviales et ferroviaires. Son réseau routier n’est actuellement pas adapté aux grands déploiements de forces en raison de routes étroites, de ponts peu solides, incapables de supporter de gros véhicules lourds et de tunnels trop étroits. Il existe également plusieurs passages fluviaux en Roumanie où les ponts ne peuvent pas supporter des véhicules blindés », indiquait un rapport de l’OTAN de 2021 (3).
L’OTAN recommandait à l’Union européenne la création de moyens de transport militaires sur le Danube, dans le cadre du Réseau transeuropéen de transport, « afin de permettre le transport d’équipements militaires de grande taille. Au niveau de l’UE, on reconnait seulement que tels besoins s'avèrent nécessaires (mais les dispositions envisagées ne sont pas respectées dans tous les États membres malgré la législation en vigueur). Par conséquent, un audit de l’ensemble des infrastructures doit être réalisé pour vérifier la capacité d’accueil des équipements militaires de grande taille ».
En 2023, lors de la conférence « Les dix prochaines années de l’OTAN » à Londres, a été présenté l’étude « La Porte de Focsani: un terrain clé pour la sécurité européenne », qui évaluait, entre autres, une simulation de guerre contre la Russie menée par l’OTAN en septembre 2019.
L’étude soulignait l’importance stratégique de la mer Noire et la nécessité d’une approche unifiée de l’OTAN pour le flanc oriental.
Notes:
(1) https://universul.net/how-easy-would-it-be-for-russia-to-...
(2) https://www.newstrategycenter.ro/wp-content/uploads/2019/...
(3) https://cepa.org/military-mobility-project-appendix-3-foc...
18:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, europe, affaires européennes, roumanie, mer noire |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Emmanuel Todd émet la nouvelle dichotomie des “élites globalistes libérales” contre les “forces du peuple”

Emmanuel Todd émet la nouvelle dichotomie des “élites globalistes libérales” contre les “forces du peuple”
Alfredo Jalife-Rahme
Source: Bajo la Lupa, 24.09.25 - https://www.jornada.com.mx/2025/09/24/opinion/014o1pol
Le penseur Constantin von Hoffmeister, fondateur de Multipolar Press, donne la parole au philosophe et géopolitologue russe Alexandre Douguine – que beaucoup définissent comme l’idéologue du tsar Vladimir Poutine, ce qu’il n’est pas, et qui représente en réalité, depuis son père, l’idéologie des services secrets de l’armée russe.
Douguine est devenu très prolifique et, dans un récent commentaire, au ton péremptoire, diffusé sur ses réseaux, dans le contexte de la “Fin des élites libérales” (sic), il aborde les assertions sensées de l'illustre démographe français Emmanuel Todd, dont le livre le plus récent, La défaite de l’Occident, a déjà été passé en revue ( https://www.jornada.com.mx/2024/01/24/opinion/012o1pol).
Pour Douguine, Todd “est actuellement l’intellectuel français le plus raisonnable (sic)” et il critique sévèrement “les dirigeants européens obsédés par le changement de régime en Russie et en Iran, alors qu’ils finiront probablement par être eux-mêmes remplacés très rapidement”, tandis que “les gouvernements de Russie et d’Iran et leurs économies se renforceront et gagneront un nouvel élan”.
Douguine s’arrête sur la suggestion de Todd d’abandonner les termes “populistes”, “extrême droite” et “nationalistes” et d’adopter une nouvelle dichotomie mieux explicative: celle des “élites globalistes libérales” contre les “forces du peuple”.
Selon Todd : “La tentative des élites de rediriger l’agressivité des personnes insatisfaites contre les Russes a complètement échoué. Ce thème ne fonctionne pas, et plus ils essaient de provoquer une vague de russophobie, plus ils sont eux-mêmes détestés”.
Todd estime que “la confrontation de la Russie avec les élites libérales lui a été plus que bénéfique”, alors que le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Macron et le chancelier allemand Merz “sont liquidés”.
Enfin, Todd juge que “l’Ukraine a très peu de temps”, car “ses dirigeants ont parié du mauvais côté (sic) et perdu de manière spectaculaire (https://x.com/constantinvonh/status/1969645434525065705?s...)”.
Il existe déjà des penseurs de haut niveau qui remettent en question la dichotomie topographique dépassée de “gauche” et “droite”, comme l’éminent économiste Jeffrey Sachs, qui s’est révélé être un meilleur géopolitologue et a dénoncé que la vieille dichotomie “gauche-droite” était dysfonctionnelle.
Avec toute l’humilité requise, votre serviteur a proposé la nouvelle dichotomie pour le 21ème siècle: celle qui oppose les “globalistes aux nationalistes” – je comprends que le terme “nationaliste” provoque une anaphylaxie chez les propagandistes du globalisme cataclysmique, c’est pourquoi je n’ai aucun problème à l’échanger contre le terme plus digeste de “souverainistes” (Nationalisme contre globalisme : Dichotomie du 21ème siècle avant l’intelligence artificielle ; https://orfilavalentini.com/esp/item/136/49/nacionalismo-...)”.

J’ai proposé cette nouvelle dichotomie en raison de l’obsolescence de la bifurcation “gauche-droite”, principalement à l’ère nucléaire – où gauchistes et droitiers périraient de façon identique –, en raison de la tour de Babel linguistique créée par l’imposition de la globalisation financiariste, lorsqu’on en arriva, pour ne citer que l’Amérique latine, à trois types différents de “gauche” (https://www.jornada.com.mx/2022/06/26/opinion/010o1pol), selon des intérêts étiologiques sans aucune axiologie, où a primé l’aberration suprême de voir comment un authentique homme de gauche peut être globaliste en même temps – ce qui constitue un oxymore idéologique – alors que la soroscratie qui domine l’Amérique latine a dénaturé concepts, valeurs et vertus pour servir ses intérêts prédateurs, au point que même ses “suiveurs” de la “gauche travestie” ont été affectés et contaminés.
Du point de vue de la géostratégie, il est aujourd’hui particulièrement significatif que les gouvernements pétroliers de Russie et des États-Unis définissent les “globalistes” comme leurs pires ennemis, tout en exaltant les valeurs “souverainistes” et l’héritage culturel de leurs pays.
De façon transcendantale, Douguine avance que “l’assassinat de Charlie Kirk et le projet du Grand Israël ont fatalement divisé l’édifice politique occidental, qui jusqu’à récemment restait uni grâce au globalisme libéral, en trois pôles opposés, laissant “l’Occident collectif” au bord de la révolution (https://www.arktosjournal.com/p/new-third-position)”.
Facebook: AlfredoJalife
Vk: alfredojalifeoficial
Telegram: https://t.me/AJalife
YouTube: @AlfredoJalifeR
Tiktok: ZM8KnkKQn/
X: AlfredoJalife
Instagram: @alfredojalifer
18:01 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, globalisme, emmanuel todd, alexandre douguine, occident |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Les intérêts sur la dette et les dépenses militaires mettent en crise les systèmes de protection sociale européens

Les intérêts sur la dette et les dépenses militaires mettent en crise les systèmes de protection sociale européens
Pieter Cleppe
Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/09/19/interessi-su...
France
En France, le Premier ministre François Bayrou a perdu un vote de confiance au parlement, ce qui a entraîné la démission de son gouvernement après seulement neuf mois. Le pays est de nouveau en crise politique.
Le coût de la dette publique a récemment augmenté pour toutes les principales économies de la zone euro. Le taux d’intérêt allemand à 30 ans est à son plus haut niveau depuis 2011 et l’Italie, la France, les Pays-Bas et l’Espagne subissent également la pression. Cependant, la situation est particulièrement grave en France, où les dépenses publiques ont augmenté jusqu’à atteindre 58% du PIB, tandis que la charge fiscale sur les salariés est désormais de 47%, l’un des niveaux les plus élevés de l’OCDE.

Malgré ces importantes recettes pour l’État français, le déficit budgétaire devrait atteindre 5,7% du PIB cette année. Au début de l’année, l’agence Standard & Poor’s a décidé de maintenir la note de crédit de la France à AA-, mais avec une perspective négative.
Peu avant la chute de son gouvernement, Bayrou a affirmé que la dette française avait été accumulée pour garantir le « bien-être des baby-boomers » au détriment de la génération suivante. Le président français Emmanuel Macron et ses alliés ne peuvent pas se vanter d’un bilan positif. Environ la moitié de la dette française accumulée sous sa présidence est imputable au poids des retraites. Au cours de la dernière décennie, la dette publique française est passée de 90 à 120 % du PIB, alors que la moyenne de la zone euro est restée relativement stable autour de 90 %. La France n’a pas eu de budget à l’équilibre depuis 1974, mais ces dernières années, le déficit budgétaire s’est aggravé, contrairement à celui de l’Italie. Par conséquent, l’écart de rendement entre les obligations françaises et italiennes à dix ans est tombé à son plus bas niveau depuis 2005, entraînant une baisse de la confiance des investisseurs.
Le ministre français des Finances, Eric Lombard, a récemment averti que recourir à l’assistance du FMI était « un risque qui nous attend », compte tenu de la rapide augmentation de la dette publique. Il s’agissait peut-être d’une stratégie destinée à vendre les mesures proposées par le gouvernement Bayrou, mais même si ces mesures étaient adoptées, le déficit budgétaire de la France ne passerait que de 5,4% du PIB en 2025 à 4,6% en 2026. Cela viole non seulement les règles de l’UE en matière de déficit public, mais c’est aussi insuffisant pour empêcher que la dette publique française ne devienne incontrôlable.
Après la chute de Bayrou, le nouveau Premier ministre cherchera probablement à augmenter les impôts. La pression fiscale en France est déjà parmi les plus élevées d’Europe.

Belgique
Dans la voisine Belgique, les impôts sont encore plus élevés. Dans aucun autre pays de l’OCDE, la charge fiscale sur les salariés sans enfants n’est aussi élevée: selon les données de l’OCDE, l’État prélève plus de 50 % du salaire brut. Aux Pays-Bas, ce pourcentage n’est que de 35,1 %, ce qui suggère qu’il est possible d’avoir un État-providence sans une pression fiscale écrasante.
Pour pouvoir baisser les impôts et générer de la croissance économique, des réformes politiquement douloureuses sont nécessaires. Dans le cas de la Belgique, cela signifie introduire une réforme du budget de la sécurité sociale, qui couvre l’assurance maladie, les indemnités d’invalidité et de maladie et les allocations de chômage. Pendant des années, le budget de la santé est resté protégé. En pourcentage du PIB, les dépenses publiques de santé belges ont effectivement doublé depuis le début des années 1970, passant d’environ 4% du PIB à l’époque à environ 8% aujourd’hui. Cette augmentation est bien plus marquée que celle des autres dépenses sociales.
Lors de son dernier mandat, le ministre fédéral belge de la Santé, Frank Vandenbroucke, socialiste convaincu, a négocié pour que les dépenses de santé puissent croître en moyenne de 2,5% par an au-dessus de l’inflation, et il est prévu qu’elles augmentent presque autant sous le nouveau gouvernement fédéral belge, qui a pris ses fonctions au début de cette année, même si l’intention est désormais de réaliser quelques économies. La question est de savoir si cela est soutenable, étant donné que cette année, les gouvernements fédéral et régionaux de Belgique devraient atteindre un déficit budgétaire global de 35 milliards d’euros, soit environ 6% du PIB du pays, qui s’élève à 570 milliards d’euros. Les dépenses supplémentaires de défense et le poids des intérêts de la dette publique du pays, qui équivaut à 106% du PIB, représentent des défis majeurs à cet égard.
La méthode proposée par le ministre de la Santé pour réaliser des économies par un contrôle accru de l’État a cependant suscité une forte réaction de la part du secteur médical lui-même. Début juillet, pour la première fois en vingt ans, une grève générale des médecins a été organisée. Les médecins dénoncent en particulier ses projets de réglementer davantage les tarifs qu’ils peuvent appliquer aux patients. En raison de la situation financière difficile des hôpitaux belges, ceux-ci demandent parfois aux médecins de leur reverser une partie des suppléments d’honoraires qu’ils sont autorisés à facturer aux patients en échange d’une chambre privée à l’hôpital. Par conséquent, les hôpitaux ont également exprimé leur inquiétude que de tels plans ne viennent encore aggraver leur situation financière.
D’autres préoccupations portent sur le fait que Vandenbroucke acquiert plus de pouvoir pour permettre au gouvernement de suspendre les licences des médecins, qu’il refuse d’introduire des mesures d’austérité pour les organismes publics qui jouent un rôle dans la fourniture de soins de santé, et qu’il cible simplement les salaires relativement élevés de certaines professions médicales, comme les médecins spécialistes ou les dentistes. Une autre plainte est le refus de faire payer un peu plus les patients pour consulter les médecins généralistes et spécialistes.
L’une des principales critiques est que le ministre refuse d’écouter les partenaires sociaux. Une alliance sans précédent entre médecins, caisses d’assurance maladie et hôpitaux s’est opposée au projet de loi-cadre de Vandenbroucke, déplorant explicitement que : « Nous sommes préoccupés par la manière dont ces réformes sont mises en œuvre. Elles ont été élaborées à une vitesse vertigineuse, sans débat approfondi et en dehors des structures de concertation existantes. » Patrick Emonts, président du plus grand syndicat de médecins, ABSyM-BVAS, a mis en garde catégoriquement : les plans de Vandenbroucke « nous mènent à un système autoritaire ».
En résumé, face aux restrictions financières, causées en grande partie par les distorsions du marché induites par l’État dans le système de santé, le ministre fédéral belge de la Santé pousse à une planification plus centralisée et à un contrôle accru de l’État pour résoudre les problèmes causés par les précédentes interventions gouvernementales.

La BCE à la rescousse ?
Fin août, Friedrich Merz, chancelier de l’Allemagne, la principale économie d’Europe occidentale, a déclaré sans détour lors d’une conférence de son parti, l’Union chrétienne-démocrate, que « l’État-providence que nous avons aujourd’hui ne peut plus être financé avec ce que nous produisons dans l’économie ». Selon le Wall Street Journal, il a ainsi exprimé « l’indicible », un « tabou dans les démocraties occidentales modernes : admettre que la taille de l’État-providence moderne n’est plus soutenable ».
Merz a donc appelé à une « révision fondamentale » du système de protection sociale, ce qui a immédiatement suscité les critiques de son partenaire de coalition social-démocrate SPD.
Les dépenses sociales allemandes ont atteint le record de 47 milliards d’euros en 2024 et devraient encore augmenter en 2025, mais l’économie du pays est en déclin. Le PIB s’est contracté de 0,3% en 2023 et de 0,2% en 2024, à la suite de l’échec des expériences à grande échelle en matière d’approvisionnement énergétique et de la fin de la fourniture de gaz russe à bas prix.
Que faut-il attendre maintenant ? La tragédie, c’est que la plupart des États-providence d’Europe occidentale font désormais partie de la zone euro. Cela signifie que leur capacité à imposer aux citoyens des niveaux de dette insoutenables a considérablement augmenté.
Depuis que la Banque centrale européenne s’est engagée en 2012 à faire « tout ce qu’il faudra » pour sauver l’euro, ce qui a été interprété comme la création de tout l’argent nécessaire pour maintenir les taux d’intérêt bas, des pays comme l’Italie, la France et l’Espagne ont vu leur dette publique brute augmenter considérablement par rapport au PIB. Certes, les niveaux de dette publique aux Pays-Bas et en Allemagne ont légèrement diminué, mais étant donné la situation économique préoccupante de l’Allemagne, il est peu probable qu’il y ait une forte volonté politique d’apporter un nouveau cycle de transferts de sauvetage d’urgence dans la zone euro.
Cela signifie que, comme toujours, la BCE devra porter le plus gros du fardeau pour maintenir la stabilité du navire. Elle aura recours à la plus vieille astuce des finances publiques, perfectionnée par les républiques bananières: créer toujours plus d’argent, ou permettre aux banques de le faire, pour contenir les taux d’intérêt et permettre aux gouvernements de poursuivre des modèles de dépenses insoutenables.
Les politiciens de la zone euro pourraient donc continuer à faire des promesses intenables aux électeurs, qui en paieront bien sûr finalement la note, car la valeur de leurs économies se déprécie tandis que l’État acquiert plus de contrôle. Comme ces électeurs continueront de le découvrir, rien n’est jamais gratuit.
Qui est Pieter Cleppe ?
Pieter Cleppe est analyste politique, éditorialiste et rédacteur en chef de www.brusselsreport.eu
17:11 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dette, actualité, france, belgique, allemagne, europe, affaires européennes, systèmes de protection sociale |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Espace aérien, droit et réalité: une analyse au-delà de toute hystérie

Espace aérien, droit et réalité: une analyse au-delà de toute hystérie
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/09/luftraum-recht-und-realitat-e...
Le seul dommage documenté de la prétendue « attaque de drones russes » du 10 septembre – une maison endommagée à Wyryki – a été, selon la confirmation polonaise, causé par le missile d’interception d’un F-16 polonais.
Ces dernières semaines, les rapports sur de prétendus incidents dus à des initiatives russes dans l’espace aérien européen se sont multipliés. Tantôt il est question de drones qui se seraient écrasés en Pologne, tantôt de chasseurs russes qui auraient violé l’espace aérien estonien, et plus récemment encore de mystérieux drones au-dessus du Danemark qui ont paralysé plusieurs aéroports. Dans les gros titres, ces incidents sont condensés pour proposer un scénario de menace où la Russie est présentée comme un agresseur imprévisible; ce scénario alimente les appels à abattre les appareils russes et à la fermeté militaire. Pourtant, un examen des faits, du droit international et de la pratique militaire montre qu'une grande partie des ces récits ne résiste pas à une analyse objective.
L’exemple de la Pologne le montre clairement: dans la nuit du 10 septembre, Varsovie a signalé l’intrusion de 19 drones. La Biélorussie a déclaré peu après avoir déjà intercepté plusieurs appareils au-dessus de son propre territoire et avoir averti la Pologne à temps. Une partie des drones s’est écrasée de façon incontrôlée après avoir atteint la limite de leur portée, d’autres étaient apparemment des leurres. Aucun des appareils n’a atteint de cible précise. Le seul dommage documenté – une maison endommagée – n’a, selon la confirmation polonaise, très probablement pas été causé par un drone russe, mais par le missile d’interception d’un F-16 polonais. On ne peut donc parler d’attaque délibérée de la part de la Russie.

Le cas du Danemark est encore plus nébuleux. Plusieurs aéroports ont été temporairement fermés parce que des drones inconnus auraient été aperçus. Rien n’a été retrouvé. L’origine, le nombre et le type d'appareils restent indéterminés. Pourtant, dans les médias, le mot-clé « Russie » a immédiatement surgi. C’est un exemple classique de la façon dont une observation non étayée est transformée en sensation. Le fait que cette actualité ait presque entièrement éclipsé une autre information, bien plus pertinente – l’ouverture de la frontière polono-biélorusse au trafic de marchandises –, montre à quel point la perception médiatique est sélective.
Les règles du « Air Policing » sont claires
Le rapport estonien du 19 septembre est un peu plus concret. Selon celui-ci, trois MIG-31 auraient violé l’espace aérien estonien près de l’île de Vaindloo pendant environ douze minutes. La Russie dément et affirme que les appareils se trouvaient au-dessus des eaux internationales dans le golfe de Finlande. Ce qui est certain: les avions volaient parallèlement à la côte, non en direction du territoire estonien. Même le gouvernement estonien n’a pas évoqué une intention d’attaque. Dans un corridor où les frontières maritimes et aériennes sont en partie contestées, la situation est loin d’être claire.


Juridiquement, le cadre est clair. L’interdiction du recours à la force dans la Charte des Nations unies proscrit l’usage de la force militaire tant qu’il n’y a pas d’attaque armée ou d’intention d’attaque immédiate qui soit démontrable. L’abattage de drones non armés ou d’avions utilisant des corridors internationaux serait contraire au droit international. Le droit pénal allemand sanctionne également les appels publics à des actes contraires au droit international. Les règles du Air Policing sont claires : identifier, accompagner, documenter – ne pas amorcer d'escalade.
La véritable question n’est donc pas de savoir si la Russie menace l’Europe avec des drones et des chasseurs. C’est: pourquoi chaque incident est-il politiquement et médiatiquement dramatisé, alors que les faits ne le justifient pas? Une raison majeure est que l’Europe ne dispose pratiquement plus de mécanismes de consultation fonctionnels. Dans les années 1990, il existait des canaux de dialogue directs entre l’OTAN et la Russie, des rencontres régulières entre les chefs d’état-major, voire des téléphones de crise. Les conflits pouvaient être contenus sur le plan technique.
Manque de transparence et de prévisibilité
Aujourd’hui, ces instruments n’existent plus – et ce vide est comblé par les gros titres et la symbolique politique. S’y ajoute un problème plus profond: avec la résiliation des traités de contrôle des armements tels que l’ABM, l’INF et Open Skies, les bases de la transparence et de la prévisibilité se sont effondrées. Là où il n’y a pas de règles fiables, l’incertitude et la méfiance prospèrent. Dans un tel climat, chaque incident devient un écran de projection pour des scénarios de menace.
Tout cela coïncide avec une phase de réarmement massif. L’Allemagne prévoit d’ici 2026 des dépenses de défense supérieures à 108 milliards d’euros – un record historique. Cela est justifié par la protection du flanc Est et la dissuasion de la Russie. Mais la dramatisation constante de petits incidents crée d’abord la base argumentative de cette politique. Le « facteur russe » devient la légitimation d’une nouvelle normalité militaire en Europe.
Pourtant, il existe aussi d’autres signaux. La Russie a proposé de respecter volontairement pendant un an supplémentaire les plafonds du traité New START. Ce n’est pas un geste d’amitié politique, mais une proposition de stabilité pragmatique. Cela ouvre une fenêtre de temps pour entamer de nouvelles négociations sur le contrôle des armements – aussi en tenant compte de la Chine. Si cette fenêtre n’est pas exploitée, une nouvelle course aux armements menace, dont les risques seraient principalement supportés par l’Europe.
Conclusion
Le bilan objectif est le suivant: les drones au-dessus de la Pologne n’étaient pas une attaque, ceux qui auraient survolé le Danemark restent non prouvés, les vols de MIG au-dessus du golfe de Finlande n’étaient pas une agression. La rhétorique d’escalade n’a rien à voir avec la réalité des faits. Ceux qui réclament d'abattre les appareils violent non seulement le droit international, mais risquent d'enclencher une dynamique incontrôlable.
La politique de sécurité n’est pas affaire de gros titres rapides, mais de réflexion posée. Elle nécessite des faits, des consultations, la sécurité juridique et une volonté claire de désescalade. La paix, dans ce contexte, n’est pas une option parmi d’autres. Elle est la condition préalable à tout ordre de sécurité durable en Europe.
14:29 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, drones, drones russes, mer baltique, golfe de finlande, europe, affaires européennes |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Les destins de l’Europe se décideront à Paris (et ce n’est pas une bonne nouvelle)

Les destins de l’Europe se décideront à Paris (et ce n’est pas une bonne nouvelle)
Crise française, conflit européen et nature de l’UE
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31288-gius...
L’un des enseignements fondamentaux de l’histoire est que, pour comprendre le destin de l’Europe, il faut regarder vers la France. Une vérité qui est probablement valable depuis la naissance de l’État-nation français, mais qui est devenue de plus en plus évidente au fil des siècles, alors que s’y sont produits — précisément en France — des phénomènes particuliers comme les Lumières, la Révolution française et l’épopée napoléonienne.
C’est encore le cas aujourd’hui: la France est le seul pays de l’UE à disposer de la dissuasion nucléaire et à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU, donnant à Paris un rôle fondamental dans la définition des destins de l’Europe continentale. Néanmoins, à cette époque historique-ci, ce pays traverse une crise industrielle, économique et politique très profonde, qui s’est désormais transformée en une crise politique aiguë et, de plus en plus, sociale.

Le point clef pour comprendre la genèse de la crise actuelle de la France doit être recherché — comme d’habitude ! — dans la naissance de l’euro. Comme Rome, Paris n’a pas réussi à résister à la concurrence des pays d’Europe du Nord et de leurs chaînes de valeur mondiales bien conçues. En effet, la France a elle aussi vécu le drame de la désindustrialisation, auquel s’est ajoutée la fin de la Françafrique, c’est-à-dire la domination de Paris sur ses anciennes colonies africaines, qui garantissait un débouché sûr pour les produits français et un flux constant de capitaux vers Paris grâce au mécanisme du franc CFA.
Un autre phénomène, intrinsèquement lié au processus d’intégration européenne, a également aggravé la situation française. Je fais naturellement référence au soi-disant axe franco-allemand, qui ne doit pas être vu uniquement sous l’aspect politique, mais aussi économique et financier. Sous ce dernier aspect, l’axe doit être compris en des termes très simples et particuliers: Berlin a toujours — et de plus en plus — couvert les déficits croissants de Paris au niveau de la balance courante. En d’autres termes, l’Allemagne, grâce à sa puissance économique énorme, portée par un système productif hyper-compétitif à l’échelle mondiale, réglait l’addition des dépenses de Paris, évitant ainsi à cette dernière la confrontation finale avec des comptes nationaux de plus en plus hors de contrôle. Évidemment, Berlin ne faisait pas cela par philanthropie, mais parce qu’ainsi elle obtenait le soutien de la France au niveau des politiques européennes, renforçant ainsi son hégémonie sur les institutions de l’Union. Du point de vue français, il faut dire que les injections continues de capitaux de la part de Berlin et de ses pays satellites se sont révélées être des doses massives de morphine qui ont permis de maintenir un État social de super-luxe pendant des décennies, évitant que la crise industrielle ne se transforme en crise sociale.
Mais si ces doses de morphine financière venues d’outre-Rhin ont été un remède pour Paris d’un côté, de l’autre elles se sont révélées être une damnation qui a empêché la politique française de prendre la mesure de la gravité de la situation, lui permettant de végéter dans le confort.
Tout cela jusqu’à la confrontation finale que nous vivons ces mois-ci. La position financière nette de la France est totalement hors de contrôle avec environ 900 milliards d’euros de dettes nettes envers l’étranger. Un chiffre colossal, si l’on considère que l’Italie a été placée sous tutelle par l’UE sous le gouvernement Monti alors qu’elle avait une position financière nette négative de « seulement » 300 milliards d’euros. Un tiers de celle de la France, alors que Paris n’a pas une économie trois fois plus grande que celle de l’Italie.

La position financière nette française est donc hors de contrôle, et en outre doit être considérée comme totalement instable car elle a perdu son principal parachute, à savoir le flux de capitaux provenant de l’Allemagne et de ses pays satellites, qui garantissaient la stabilité tant du système financier de Paris que de la dette publique française. Pour démontrer que la situation financière de la France est instable, il suffit de citer un chiffre: les obligations à dix ans de Paris ont désormais atteint un rendement de 3,5%, ce qui est objectivement très élevé et montre que la France doit offrir des rendements plus importants si elle ne veut pas voir s’évaporer ses capitaux et subir une crise financière et bancaire. À cet égard, la déclaration de la gouverneure de la BCE, Mme Lagarde, affirmant que « le système bancaire français n’est pas en danger », est révélatrice du malaise du secteur. Existe-t-il une plus grande certitude qu’un système bancaire est en danger que lorsque le banquier central est obligé de jurer le contraire ?

L’agence de notation Fitch a aussi pris acte de la gravité de la situation, en dégradant la dette publique française à la note A+ contre AA-. Bref, la voie que suit le pays transalpin est très similaire à celle des années passées, avec trois facteurs aggravants:
- Dorénavant, les pays d’Europe du Nord pourront difficilement soutenir le système financier français avec les importantes injections de capitaux de ces dernières décennies;
- La position financière nette de la France est extrêmement grave compte tenu de la taille de son économie;
- Très probablement, l’Europe traversera dans les prochaines décennies une grave crise due au fait qu’elle est devenue une zone économique marginale, exclue des grands flux financiers et d’innovation technologique, et dépourvue de tout poids politique. Par conséquent, Paris aura encore plus de mal à assainir ses finances, précisément parce que cela devra se faire dans une phase de difficultés systémiques pour tout le continent.
Comme il arrive toujours lorsque la situation économique d’un pays est aussi instable, le cadre institutionnel entre lui aussi dans une grave instabilité: les gouvernements à Paris se succèdent très rapidement et surtout végètent, impuissants et incapables de concevoir une stratégie de sortie de cette crise « à l’italienne ».
C’est dans ce contexte complexe que les élites françaises semblent avoir choisi la voie la plus facile (et la plus irresponsable) pour sortir de la crise: celle de la création d’un ennemi extérieur. Évidemment, il ne pouvait s’agir que de "l’autocrate du Kremlin", Vladimir Poutine.

Les déclarations tonitruantes de Macron, qui a qualifié le président russe d’« ogre » et de « prédateur », en disent long sur la position de Paris: de l’autre côté des Alpes, on veut la guerre ou du moins un état de tension avec la Russie, afin de cacher les problèmes internes et dramatiques du pays.
C’est seulement dans cette logique que l’on peut donner un sens à l’idée soutenue par Macron d’envoyer des contingents militaires en Ukraine comme troupes d’interposition et d’instaurer une zone d’exclusion aérienne dans l’ouest de l’Ukraine, afin d’abattre les essaims de drones russes qui sévissent dans le ciel ukrainien.
Des idées irresponsables qui alimentent l’escalade, à tel point que le porte-parole du Kremlin, Peskov, a déjà déclaré qu’il considère l’OTAN en guerre contre la Russie. Sans parler de l’ancien président Medvedev, qui lui aussi parle désormais de guerre entre la Russie et l’OTAN avec ses habituels accents à la Jirinovski.
En conclusion, une chose est certaine : une fois encore, le destin de l’Europe se joue à Paris. La paix en Europe ne sera possible qu’avec une France pacifiée.
12:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, france |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
jeudi, 25 septembre 2025
La Nouvelle Troisième Position: contre Soros et Netanyahou

La Nouvelle Troisième Position: contre Soros et Netanyahou
Alexander Douguine
Alexander Douguine affirme que l’assassinat de Charlie Kirk et le projet du Grand Israël ont fatalement fracturé l’édifice politique occidental — que le globalisme libéral maintenait encore récemment — en trois pôles opposés, laissant l’« Occident collectif » au bord de la révolution.
Plusieurs événements d’une importance fondamentale se sont récemment produits sur la scène politique mondiale. D’un côté, il y a eu l’assassinat de Charlie Kirk, un chrétien conservateur et l’une des figures centrales du mouvement MAGA. La cérémonie funèbre, organisée pour lui rendre un dernier holmmage, a rassemblé des centaines de milliers de personnes, y compris tout le gouvernement américain, fut le théâtre de la réconciliation historique entre Trump et Elon Musk, et symbolisa la détermination de la moitié conservatrice de la société américaine à changer radicalement tout le système face à la menace d’un terrorisme libéral de masse.
D’un autre côté, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie (c’est-à-dire le Commonwealth), ainsi que le Portugal (allié traditionnel de l’Empire britannique), ont reconnu la Palestine. Le Premier ministre Netanyahou, menant une politique de construction du Grand Israël et menant un véritable génocide contre la population palestinienne de Gaza, a maudit ces pays et leurs dirigeants, promettant de terribles représailles.
Parallèlement, Trump et les États-Unis soutiennent entièrement Netanyahou, tandis que les pays européens de l’OTAN semblent s’y opposer.
Que se passe-t-il ?
Il est évident que l’Occident collectif est désormais divisé. Selon de nombreuses lignes de fracture et positions. En particulier concernant le Grand Israël.

Le tableau est le suivant: les mondialistes de gauche, tous les réseaux de Soros et le Parti démocrate américain sont pour la Palestine et contre Netanyahou. Ce sont eux qui dirigent la flottille Sumud avec Greta Thunberg qui vogue vers Gaza. À leurs côtés se trouvent les musulmans d’Europe et des États-Unis, les salafistes et la gauche avec leur marxisme culturel, les transgenres, les furries, BLM, LGBT et les migrants illégaux (tous interdits en Russie). Voilà le front des opposants à Trump.
L’autre pôle est représenté par l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee, un puissant lobby israélien), les néoconservateurs, les sionistes de droite, une partie de MAGA (la minorité, tandis que des figures comme Tucker Carlson, Candace Owens, Steve Bannon, Alex Jones, Matt Gaetz et même récemment Charlie Kirk se sont positionnés contre Netanyahou) et, surtout, Trump lui-même. Dans l’ensemble, tous sont également critiques envers l’Islam pour son expansion culturelle et envers la Chine pour sa croissance économique et technologique incroyable.
Les principaux dirigeants des mouvements populistes de droite dans l’UE, qui sont en tête dans presque tous les sondages, sont également contre Netanyahou et pour Trump.
Mais… la majorité de MAGA aux États-Unis, tout en n’étant pas pro-palestinienne, s’oppose au lobby israélien aux États-Unis. Il en va de même pour la plupart des populistes de droite en Europe.

Voici donc le troisième pôle: contre Soros et contre Netanyahou. C’est la position du peuple occidental dans son ensemble. Mais les élites sont divisées selon d’autres lignes de principe.
La contradiction est flagrante: au sommet de la vie politique, même en tenant compte de l’opposition populiste de droite, l’affrontement entre les réseaux de Soros et le lobby pro-israélien continue. Au sein du peuple, cependant, la conviction est ferme que les deux sont inacceptables. Il en résulte un décalage évident.
Cette troisième position aux États-Unis — contre Soros et contre Netanyahou — s’exprime à grande échelle. Elle est portée par des personnalités comme Tucker Carlson, Candace Owens, Steve Bannon et Alex Jones, pratiquement les principaux idéologues de MAGA. Elon Musk est fermement contre Soros et se montre clairement critique envers Netanyahou, mais il évite de trop afficher cette dernière option.
En Europe, cependant, les défenseurs de cette troisième position n’ont même pas le droit d’ouvrir la bouche. La censure libérale y opère de manière particulièrement stricte. Mais MAGA aux États-Unis, se sentant puissant, commence à agir plus librement. Peu avant sa mort, Charlie Kirk lui-même s'est étonné: pourquoi sa liberté de critiquer Netanyahou est-elle moindre aux États-Unis qu’en Israël même? Les opposants les plus radicaux à Netanyahou dans le camp MAGA ont avancé l’hypothèse que les services secrets israéliens pourraient être impliqués dans l’assassinat de Kirk. Cependant, cette théorie n’a pas reçu un large soutien et a même été rejetée par le politicien américain aux positions extrêmes, Nick Fuentes, connu pour ses déclarations vraiment radicales et excessives. En même temps, malgré son extrémisme, le public de Fuentes grandit rapidement et, en dépit de son jeune âge, il est rapidement passé du statut de marginal à celui de figure politique influente.

Après l’événement historique du stade de l’Arizona, qu’a été la cérémonie d’adieu de Kirk, toutes ces tendances ne feront que s’intensifier. Personne ne doute que les mondialistes libéraux, une sorte de Soros collectif, sont à blâmer pour l’assassinat de Kirk. Les masses exigent l’arrestation de Soros et demandent que sa fondation soit poursuivie selon la procédure spéciale RICO, qui permet aux forces de l’ordre d’agir en mode d’urgence — arrêter, interroger, saisir des documents, surveiller les transactions financières, etc. Trump a en substance qualifié les Soros père et fils d’“ennemis publics”.
Il est intéressant de noter que cette fracture entre pays et forces politiques occidentales se retrouve également dans la question russe. Les réseaux de Soros et les mondialistes sont farouchement et agressivement anti-russes et soutiennent totalement Zelensky. C’est la position des élites libérales-globalistes de l’UE – Starmer, Macron, Merz, en somme les mêmes forces qui ont reconnu la Palestine.
Aux États-Unis, le Parti démocrate continue de réclamer toujours plus d’armes pour Kiev, de nouvelles sanctions contre la Russie et une escalade directe. Trump lui-même dit que la guerre en Ukraine est la “guerre de Biden”, pas la sienne — la guerre des mondialistes, pas celle de MAGA. Il veut donc y mettre fin aussi vite que possible, mais il ne sait tout simplement pas comment.
Ceux qui soutiennent Netanyahou accordent beaucoup moins d’attention à la Russie. Par rapport au Grand Israël et même à la Chine, la Russie est le problème numéro trois. Il existe toutefois certaines personnalités dans le lobby ouvertement pro-israélien aux États-Unis (le terroriste Lindsey Graham, son acolyte démocrate Richard Blumenthal, Mark Levin de Fox, etc.) qui prônent la guerre contre la Russie et poussent Trump dans cette direction.
Trump oscille entre le mouvement MAGA et les néoconservateurs, qui représentent le même “État profond” dont le noyau est formé par les mêmes mondialistes de gauche. Il est significatif que, dans un de ses récents discours, Netanyahou ait lui-même attaqué le “deep state”, rappelant une fois de plus que le sionisme de droite (quelle que soit notre opinion à ce sujet) est une chose, tandis que le globalisme de gauche en est une autre. Pour Soros, Netanyahou est autant un ennemi idéologique que Trump, Poutine, Orbán, Xi Jinping et Modi.
La situation est complexe et nécessite une enquête approfondie.

Avant Trump, tout était plus simple. L’Occident collectif était libéral de gauche et globaliste — l’idéologie, la politique et la stratégie de Soros étaient globalement partagées par tous. C’était une dictature unanime de l’“État profond” international.
Mais aujourd’hui, tout est plus compliqué et difficile.
Bien sûr, le pôle globaliste de gauche et l’“État profond” international ont conservé leurs positions. Cet “État profond” contrôle encore presque toute l’Europe et détient d’importants leviers aux États-Unis. Cela inclut non seulement le Parti démocrate, mais aussi une multitude de fonctionnaires, juges, shérifs, gouverneurs, hauts gradés militaires, bureaucrates, acteurs culturels, journalistes, blogueurs et oligarques.
La Réserve fédérale, BlackRock de Larry Fink (Fink est récemment devenu chef du Forum de Davos, succédant à un autre mondialiste, Klaus Schwab), la majorité des magnats de la Silicon Valley et les financiers de Wall Street sont tous sous leur contrôle. Leurs positions à la CIA et au FBI sont extrêmement solides.
Mais le pôle MAGA se renforce également, se reconsolide et se rassemble à nouveau après l’assassinat de Charlie Kirk. À cet égard, la réconciliation entre Elon Musk et Donald Trump est symbolique. Elon Musk n’a pas seulement beaucoup aidé Trump à gagner, il a aussi mené des réformes rapides dès l’entrée en fonction de Trump, supprimant un certain nombre de structures globalistes de gauche comme USAID, le ministère de l’Éducation, etc.
Ce qui importe, c’est que l’Occident collectif s’est divisé non en deux mais en au moins trois parties :
- Les mondialistes de gauche (Soros, l’UE, le Parti démocrate) ;
- Le puissant lobby sioniste (qui contrôle en partie le populisme de droite) ;
- Les mouvements du “peuple profond” comme MAGA, critiques à l’égard des mondialistes comme des sionistes.

Le “peuple profond” est idéologiquement et géopolitiquement le plus proche de nous. Il est sorti de l’ombre et devient peu à peu une force indépendante.
Ce sont là de nouveaux facteurs auxquels nous ne sommes pas habitués. Traditionnellement, les forces de gauche étaient plus proches de l’URSS, mais dans l’Occident moderne elles n’existent tout simplement plus ou ont dégénéré en une parodie trotskiste obsédée par le genre et les migrants illégaux, devenant un outil aux mains des mondialistes de gauche (comme Soros). Dans ce rôle, elles ne nous sont pas seulement inutiles, mais carrément hostiles.
Les alliés objectifs de la Russie en Occident sont les partisans de la révolution conservatrice populaire, chrétiens et traditionalistes. Il nous faut le reconnaître et aller de l’avant.
20:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, troisième position, actualité, occident |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Chine, simulacres et mort de l’authenticité

Chine, simulacres et mort de l’authenticité
Quand les copies triomphent et que la dernière braise du goût s’éteint
Alexander Douguine
Alexander Douguine affirme que la Chine ne produit que des simulacres, exposant ainsi la vacuité des prétentions occidentales à l'authenticité et révélant que le vrai discernement appartient uniquement à l'esprit aristocratique.
Si l'on observe attentivement la Chine, il devient évident qu’elle ne produit que des simulacres. On peut goûter au whisky chinois ou conduire une voiture chinoise. Cela ressemble à la chose, et pourtant ce n’est absolument pas la chose. Ici, nous sommes désemparés. Après Deng Xiaoping, les Chinois ont appris à copier absolument tout avec une précision parfaite. Mais ils ne créent rien de nouveau. Savez-vous pourquoi ? Parce que, dans la tradition chinoise — dans le confucianisme, le taoïsme, et même dans le bouddhisme, qui est d’origine indo-européenne mais a été domestiqué par la Chine — ce qui est nouveau appartient au domaine maudit. Et c'y est justement placé.
Copier est sûr. Créer est dangereux. C’est pourquoi, comme l’a justement remarqué le critique d’art Dmitri Khvorostov, l’art chinois — même l’art d’avant-garde — ne produit que de l’ornement. Là où l’Européen éprouve une rupture psychique (ou esthétique), le Chinois produit de l’ornement. Rien de plus.
Les Chinois sont un peuple profondément sain d’esprit. C’est pourquoi ils ne produisent que des simulacres.
Mais comment distinguer l’authentique du faux ? Ici, la question va bien au-delà de la Chine.
Pour quelqu’un dont le Dasein¹ existe de façon inauthentique, originaux et contrefaçons n’existent pas. Il n’a tout simplement aucune capacité à distinguer le vrai de la cheap imitation. Parce qu’il est lui-même un faux. Même s’il est au sommet de la richesse et possède d’énormes sommes d’argent. Les super-riches sont entourés de misérables babioles contrefaites, tout en étant convaincus de vivre au milieu de pièces originales. Parce que leur être même est sans valeur. Leur Dasein existe comme le "On", das Man², et donc leur goût et leur capacité de discernement sont profondément plébéiens.

Ce qui distingue un aristocrate d’un plébéien, ce n’est ni le statut social ni la richesse, mais la capacité de discernement. Je crois que c’est exactement ce que Lord Henry disait à Dorian Gray, bien que je n’en sois pas sûr. Evgueni Vsevolodovitch Golovine³ me l’a définitivement dit (ou peut-être pas ; je commence à confondre histoire personnelle et histoire du monde…). Il soulignait, avant tout, la capacité à distinguer la copie de l’original. C’est en ce sens que nous avons L’Exemple de Henri Suso⁴. Qu’une chose existe en tant qu’exemplaire n’est donné que par une expérience intérieure subtile. L’expérience de Dieu.
Les Chinois ont réglé la question: ils produisent des contrefaçons, mettant de côté le mystère de l’original. Ce n’est pas leur affaire.
Les consommateurs russes sont encore plus naïfs — ressemblant à de joyeuses villageoises ukrainiennes des bourgades les plus reculées: elles respirent l’arôme, savourent le goût, distinguent le cher du bon marché. Pourtant, elles-mêmes ne sont rien de plus que des babioles, objets produits en masse avec plus ou moins de défauts.
Pour les Chinois, cela ne pose aucun problème. En fait, pour eux, il n’y a aucun problème.
La capacité européenne à distinguer l’original du faux est la dernière braise vacillante du goût aristocratique. Un écho lointain d’une époque où cela avait encore de l’importance. Seule, peut-être, la princesse Vittoria de Aliata⁵ avec son merveilleux château ou le père de notre splendide grand-duc Georges Mikhaïlovitch⁶ sont capables de percevoir cette différence. Les autres — pas du tout.

C’est précisément pour cela que la Chine est invincible. Elle a ôté le voile dont se parait l’Occident moderne. L’Occident revendique l’authenticité, tout en n’en ayant pas la moindre compréhension.
Baudrillard était très perspicace. Nous vivons dans le troisième ordre des simulacres⁷. Il ne faut pas revendiquer l’authenticité. Cela ne fait que vous rendre plus ridicule et vulgaire.
Le whisky, le vin et le parfum n’ont désormais plus d’autre saveur que celle qu’on vous dit qu’ils ont.
Abandonnez cette chimère de conscience — les responsables des ventes pensent à votre place.
(Traduit du russe vers l'anglais et annoté par Constantin von Hoffmeister)
Notes du traducteur :
(1) Note du traducteur (NT) : Dasein (« être-là ») est le terme de Martin Heidegger pour désigner l’existence humaine comprise comme le déploiement même de l’Être. Dans L'Être et le Temps (1927), Heidegger l’utilise pour décrire la modalité unique d’être par laquelle l’humain rencontre le monde et dévoile le sens.
(2) NT : Das Man (« le On ») est le terme de Heidegger pour désigner l’existence inauthentique, où les individus se conforment à des normes sociales impersonnelles plutôt que de choisir de manière authentique. Cela désigne la condition quotidienne de dissolution dans la voix collective anonyme de la société.

(3) NT : Evgueni Vsevolodovitch Golovine (1938-2010) était un poète, essayiste et penseur ésotérique russe, associé au Cercle de Youjinsky, un groupe intellectuel underground à Moscou des années 1960 aux années 1980. Puisant dans l’hermétisme, le romantisme allemand, le mysticisme médiéval et la philosophie nietzschéenne, Golovine a cultivé une esthétique aristocratique opposée au matérialisme soviétique et à la société de masse. Connu pour brouiller la biographie personnelle et le mythe historique, il devint une figure culte de la culture ésotérique post-soviétique.
(4) NT : Henri Suso (Heinrich Seuse en allemand, env. 1295-1366), mystique dominicain allemand, a écrit L’Exemple comme traité mystique autobiographique. Rédigé à la troisième personne pour éviter l’orgueil, il présente le « Serviteur de la Sagesse Éternelle » (Suso lui-même) comme un modèle vivant pour l’ascension de l’âme à travers la souffrance, la renonciation et l’union divine. En invoquant Suso, Douguine suggère que la capacité à reconnaître l’authentique dépend d’une perception intérieure affinée, proche du discernement mystique.
(5) NT : La princesse Vittoria Colonna di Paliano de Aliata (1953–2012) fut la dernière résidente de la Villa Valguarnera à Bagheria, en Sicile, l’une des grandes villas aristocratiques de l’île. Plus qu’une noble, elle fut aussi traductrice d’Ernst Jünger et participante active des milieux traditionalistes européens. Sa villa devint un lieu de rencontre pour écrivains, artistes et penseurs, y compris des représentants de la Nouvelle Droite européenne, et elle-même était proche de Guido Giannettini et d’autres intellectuels italiens de droite.
(6) NT : Le grand-duc Georges Mikhaïlovitch Romanov (né en 1981) est le fils unique de la grande-duchesse Maria Vladimirovna de Russie, héritière de la lignée Romanov, et du prince Franz Wilhelm de Prusse, membre de la dynastie allemande des Hohenzollern. Son père s’est converti à l’orthodoxie orientale lors de son mariage, prenant le nom de Mikhaïl Pavlovitch, et a été titré grand-duc dans les cercles monarchistes. Par sa mère russe et son père allemand, Georges unit les traditions des Romanov et des Hohenzollern, deux des plus grandes dynasties européennes, et sa famille demeure associée aux mouvements monarchistes et traditionalistes. Aujourd’hui, Georges réside principalement à Moscou, tandis que son père vit en Allemagne.
(7) NT : Jean Baudrillard (1929-2007) était un philosophe et théoricien culturel français surtout connu pour son concept de simulacres et d’hyperréalité. Par le « troisième ordre des simulacres », il entendait un stade où les signes et images ne représentent plus la réalité mais génèrent leur propre réalité autoréférentielle.
19:49 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, alexandre douguine, chine |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Les «Nains grincheux» de l’OTAN veulent la confrontation

Les «Nains grincheux» de l’OTAN veulent la confrontation
Wolfgang Hübner
Source: https://pi-news.net/2025/09/nato-rumpelstilzchen-wollen-k...
Au sommet de l’UE à Bruxelles, à côté d’Ursula von der Leyen siège Kaja Kallas, originaire d’Estonie, dont la haine de la Russie est inégalée, en tant que ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE.
Quiconque en Allemagne s’engage pour servir dans l’armée de l’OTAN, la Bundeswehr, doit s’attendre, dans certaines circonstances, à devoir partir en guerre contre la puissance nucléaire russe pour l’Estonie, le Danemark ou la Pologne. Dans ces États, ainsi qu’en Lituanie, en Lettonie et en Finlande, les élites politiques manifestent une forte inclination à défier Moscou, soutenues par la plus grande alliance militaire mondiale. Désormais, on signale chaque jour des incidents de drones et des violations de l’espace aérien dans ces pays membres de l’OTAN, des réunions de crise sont alors convoquées. L’image de la Russie posée comme ennemie est d’emblée hautement suspecte.

De plus, à Bruxelles, au sommet de l’UE, à côté d’Ursula von der Leyen, siège Kaja Kallas, une Estonienne dont la russophobie ne connaît pas d’égal, en tant que ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE. Stratégiquement et intellectuellement du niveau d’une Annalena Baerbock, Kallas saisit chaque occasion pour attaquer non seulement Moscou, mais aussi la Chine. À Pékin, elle est depuis longtemps aussi indésirable que ne l’était Baerbock comme ministre allemande des Affaires étrangères. Kallas constitue ainsi la plus grave erreur de casting de toute l’histoire de l’UE.
La position extrême et russophobe des républiques baltes est souvent justifiée par leur histoire douloureuse au sein de l’Union soviétique. Pourtant, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie ont vécu plus de vingt ans après leur indépendance retrouvée en entretenant des relations plutôt correctes avec la Russie, ce qui leur a été économiquement profitable. Ces relations leur seraient encore aujourd’hui bénéfiques. Mais leurs élites, parfois corrompues, se sont laissées instrumentaliser par les politiques d’encerclement que l'Occident a toujours voulu articuler contre la Russie.
Le fait que la Finlande, après avoir abandonné sa neutralité, ne tire aucun bénéfice de sa politique de confrontation avec Moscou, est déjà ressenti douloureusement par les citoyens finlandais ordinaires sur le plan économique. Le cas du Danemark, notre voisin du nord, est particulier. Cet ancien allié le plus fidèle des États-Unis en Europe se console des revendications choquantes de Trump sur la colonie danoise du Groenland en soutenant massivement, sur le plan militaire, le régime de Kiev. La Première ministre sociale-démocrate de Copenhague appelle cela une «politique de paix». La Russie, bien sûr, ne voit pas les choses ainsi.
Et notre voisin oriental, la Pologne? Celle-ci aimerait bien abattre des avions militaires russes, comme l’a récemment reconnu son ministre des Affaires étrangères à Varsovie. Il était donc bon et nécessaire que le secrétaire général de l’OTAN, Rutte, ait récemment mis un frein au zèle dangereux de ses petits «nains grincheux» scandinaves et baltes au sein de l’alliance. Car le risque d’une escalade militaire à l’issue imprévisible est trop grand. Désormais, même les Polonais ne veulent passer à l’action qu’avec l’accord de tous les membres de l’OTAN. Mais il est certain que Kallas et consorts ne cesseront pas de jouer avec le feu.

Qui est Wolfgang Hübner?
Auteur pour le site allemand PI-NEWS, Wolfgang Hübner y est actif depuis de nombreuses années et écrit principalement sur la géopolitique, le gaucho-fascisme, l’islamisation de l’Allemagne et la liberté d’expression. L’ancien conseiller municipal et chef de groupe des « Citoyens pour Francfort » (BFF) a quitté son mandat au Römer de Francfort fin octobre 2016. Passionné de vélo, il est joignable via sa page Facebook et sa chaîne Telegram.
19:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bellicisme, europe, affaires européennes, pays baltes, finlande, danemark, pologne |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!

Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!
par Franz Ferdinand
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/176816
C’était déjà la devise des Romains envers leurs « partenaires », car deux partenaires ne peuvent interagir que de deux façons: soit par le conflit (guerre), soit par un traité. Ce principe est encore aujourd’hui indispensable à une coexistence pacifique sur cette planète !
Les traités doivent être respectés – et si l’on pense à un ordre mondial multipolaire, cela est d’autant plus important !
L’ordre multipolaire se caractérise par plusieurs centres sur le globe, qui diffèrent par la géographie et par leur tradition, leur idéologie, leur économie et leur organisation interne. Entre eux, il y aura aussi des États tampons qui joueront un rôle neutre et pourront ainsi atténuer d’éventuels conflits.
L’ordre multipolaire constitue un pas vers la démocratie mondiale, par opposition à la tyrannie unipolaire de ceux qui parlent beaucoup de « démocratie » mais veulent en réalité la dictature !
Il est évident qu’un ordre multipolaire est plus compliqué à organiser que la dictature d’un centre unique, qui se cache délibérément et ne se fait représenter à l’extérieur que par des hordes de politiciens incompétents et de « presstitués » corrompus.
Cette forme « d’ordre » est toutefois rejetée par la grande majorité de la population mondiale, non seulement dans le « Sud global », mais aussi dans le reste du monde occidental.
Dans le monde multipolaire, les principaux acteurs doivent organiser durablement leurs relations par des traités fiables.
Au contraire, dans le monde unipolaire, les traités sont généralement conclus pour être ensuite violés. Dans cet « ordre », les traités ne sont que des manœuvres tactiques pour tromper le partenaire.

Exemples :
- Dans le traité de séparation entre la Russie et l’Ukraine, la neutralité de l’Ukraine a été convenue, mais soudainement, plus personne ne s’en souvient.
- Les Accords de Minsk II ont été négociés et signés par le président français de l’époque François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et le président russe Vladimir Poutine. Ce traité devait garantir les droits de la minorité russe en Ukraine. Par la suite, Merkel et Hollande ont déclaré que l’Ukraine n’avait accepté ce traité que pour gagner du temps afin de se réarmer.
- Le traité 2+4. Ce traité a été négocié par la Russie depuis une position de grande faiblesse. La Russie dépendait des crédits allemands et s’est donc littéralement fait acheter la condition la plus importante à poser pour la réunification, à savoir la neutralité de l’Allemagne. Malgré tout, on a insisté sur la non-extension de l’OTAN. Néanmoins, aucune clause correspondante ne fut inscrite dans le traité, on s’est contenté de déclarations orales. À proprement parler, ce traité était un traité de capitulation de la Russie lors de la guerre froide. Ce n’était de toute façon pas un traité de paix, puisque cela aurait nécessité d’inclure les 65 « ennemis de guerre » de l’Allemagne.

Par ce traité, la sécurité de la Russie a été vendue pour quelques milliards de marks de crédit. Des centaines de milliers de jeunes Russes ont jusqu’à présent payé cette erreur de leur vie ou de leur santé.
Pourtant, l’Allemagne a violé un autre point du traité 2+4 :
L’article 2 du traité stipule :
« Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande réaffirment leurs déclarations selon lesquelles seule la paix émanera du sol allemand. Selon la Constitution de l’Allemagne unifiée, les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples, notamment la préparation d’une guerre d’agression, sont inconstitutionnels et punissables. Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande déclarent que l’Allemagne unifiée n’utilisera jamais ses armes, sauf conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies ».
Ce passage n’est guère compatible avec la participation de l’Allemagne à la guerre d’agression contre la Yougoslavie et à la guerre en Afghanistan ! On n’a pas hésité à justifier l’intervention en Afghanistan en affirmant que l’Allemagne se « défendait dans l’Hindou Kouch ».
Dans ce contexte, il faut également rappeler la clause des États ennemis dans la Charte de l’ONU (articles 53 et 107), qui permettait aux États signataires de prendre des mesures coercitives contre les soi-disant États ennemis si ceux-ci adoptaient à nouveau des politiques agressives. Cette clause avait été introduite à l’origine pour s’assurer que les États considérés comme ennemis pendant la Seconde Guerre mondiale, tels que l’Allemagne et le Japon, ne puissent plus redevenir militairement actifs. Certes, cette clause a été déclarée « obsolète », mais elle figure toujours dans la Charte.
La Russie pourrait donc, face à l’attitude agressive, hostile, voire belliqueuse de l’Allemagne envers la Russie, très bien « se souvenir » de cette clause des États ennemis si l’occasion se présentait. On peut donc supposer que la Russie ne consentirait plus à la suppression de cette clause dans la situation actuelle !
Actuellement, en cas d’escalade supplémentaire de la guerre en Ukraine, la Russie pourrait invoquer cette clause pour prendre, conformément au droit international, des mesures militaires coercitives contre l’Allemagne !


Un tel cas se présenterait dès que des troupes de l’OTAN (avec des troupes allemandes) interviendraient directement dans la guerre en Ukraine. Un tel scénario est très probable dès qu’un effondrement de l’armée ukrainienne deviendrait prévisible. La Russie pourrait alors légitimement attaquer des cibles en Allemagne !
Très probablement, Poutine ne prendrait toutefois une telle décision que s’il avait le plein soutien de la Chine, c’est-à-dire si la Chine était prête à entrer dans cette guerre de l'OTAN contre Russie. Il est très probable que cette guerre ne se limiterait alors plus à l’Ukraine, mais que la Russie, avec la Chine, éteindrait définitivement l’OTAN, en marchant jusqu’à Berlin pour rétablir la situation d’avant la réunification allemande ! Ce serait probablement la fin de l’OTAN, ce qui intéresserait également beaucoup la Chine, puisque cette organisation cherche aussi à s’étendre dans le Pacifique. La Chine aurait alors aussi la possibilité, avec la Russie, de chasser les États-Unis du Pacifique occidental. La question de Taïwan se résoudrait alors d’elle-même !
19:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, allemagne, ukraine, traités |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mercredi, 24 septembre 2025
Quelle est donc cette « civilisation judéo-chrétienne » à laquelle nous appartiendrions ?

Quelle est donc cette «civilisation judéo-chrétienne» à laquelle nous appartiendrions?
Pierre-Emile Blairon
Ce texte pourrait constituer une suite à mon précédent article : L’Occident et la droite nationale française face à l’anéantissement de Gaza (Ier septembre 2025), s’il n’en était plus logiquement… son introduction.
Les Français, et les Européens, sont-ils « judéo-chrétiens » ?
Il n’est peut-être pas nécessaire d’entretenir le suspense : si l’on s’en tient au plan historique, le judéo-christianisme stricto sensu n’aura duré qu’un siècle environ puisqu’il ne concerne que les « chrétiens », à l’origine une secte juive qui s’est dispersée après la mort du Christ et surtout après la destruction du temple de Jérusalem en 70 par Titus. Secte qui a réussi puisqu’elle a converti 2.5 milliards d’habitants dans le monde et demeure la première religion de la planète en 2025 même si les statistiques constatent une érosion croissante au profit des non-affiliés et des musulmans.
Cependant, le terme de « judéo-christianisme » a été plus largement assimilé à des valeurs occidentales plus qu’européennes (c’est-à-dire englobant les deux Amériques, mais surtout les Etats-Unis) désignant un corpus moral issu de la Bible quand elle revêt ses plus beaux atours (tolérance, humanisme, etc). Les Américains sont dans leur ensemble profondément biblistes, se référant, depuis l’arrivée des Pères pilgrims, à la Bible de l’Ancien testament, donc juive, plus qu’au catholicisme du Nouveau testament, à l’instar de leur président Trump, ce qui explique bien des prises de positions pour le moins étonnantes de ce dernier. Ce qui explique aussi la proximité politique et spirituelle d’Israël et des Etats-Unis.

Les premiers colons américains, les Puritains, qui débarquent en Amérique dans l’Etat actuel du Massachusetts en novembre 1620 du May Flower ont été chassés d’Angleterre à cause de leur fanatisme religieux. Les colons ont gardé une certaine rancœur à l’encontre de la mère-patrie, et de l’Europe en général (ils avaient séjourné un temps en Hollande, où ils ne se plaisaient pas).
Nombre d’Américains considèrent même Israël comme leur véritable patrie spirituelle, identifiant l’exil qui les a conduits en Amérique à celui des Juifs et l’Amérique à leur « Terre promise », Israël constituant la nouvelle « maison-mère » des Américains.
Si l’Occident contemporain (1) peut être considéré globalement comme judéo-chrétien, ce ne peut être le cas pour l’Europe des peuples (que j’oppose à l’Union européenne) ni même pour la France, 53% des Français ne s’identifiant à aucune religion et se déclarant sans religion (agnostique, athée ou non-croyant).
L’expression « judéo-christianisme » constitue un amalgame qui permet d’englober de manière abusive dans le « camp du bien », de l’Etat profond et du mondialisme tous ceux qui ne trouvent pas matière à protester.
Les Indo-Européens : chronologie courte et chronologie longue
Les peuples français, comme tous les peuples vivants sur le sol européen, sont d’origine indo-européenne, si l’on excepte les peuple basque et sarde de provenance plus ancienne.
Mes propos vont s’éloigner quelque peu des idées reçues dans le domaine de l’archéologie, de la préhistoire, de l’anthropologie ou de l’histoire conventionnelles.
- Bien sûr qu’il y a de nombreux peuples français (cultures locales, patries charnelles – patrie : la terre des pères -, terroirs, régions …) (2) qui vivent sur le même territoire depuis que les « tribus » gauloises (celtes), au nombre d’une centaine, ont disparu au profit d’une « nation » française dont on situe la première ébauche au couronnement de Clovis, sacré roi des Francs en 481 et converti au christianisme lors de son règne. Mais c’est en 987 que Hugues Capet inaugurera la dynastie des rois capétiens qui durera jusqu’en 1792. Les limites de cette nation française recoupent encore actuellement à peu près celles de l’ancienne Gaule si l’on en retranche l’Italie du Nord, terre des Insubri, un peuple gaulois qui avait Milan pour capitale (3).
- Bien sûr qu’il y a une unité ethnique des peuples européens (4), et non pas seulement linguistique, qui s’est constituée il y a 6000 ans comme en témoignent les sépultures kourganes (en steppe pontique et eurasienne), et qui s’est étendue au moins jusqu’à l’Oural (fleuve et monts) et au-delà aux confins de la Sibérie.
Il s’agit d’un passé récent, d’une chronologie courte… et conventionnelle.


L’Atlantide
L’ésotériste Paul Le Cour (1871-1954) (photo) se réfère à un passé plus lointain puisqu’il évoque l’Atlantide, ce continent disparu sous les eaux il y a 12.000 ans, dont Platon avait assuré l’existence dans ses Dialogues, le Timée suivi du Critias. L’Atlantide, selon Platon, avait été engloutie parce que ses habitants s’étaient peu à peu dispensé des lois morales inculquées par les souverains d’Atlantis et avaient sombré dans la corruption et le matérialisme.
Le mythe de l’Atlantide a fait florès et quantité « d’aventuriers du continent perdu » ne cessent encore aujourd’hui de tenter de le localiser.
Pour René Guénon, l’un des premiers théoriciens de la Tradition primordiale, l’Atlantide était un comptoir, une colonie, un centre secondaire d’Hyperborée, continent enfoui sous les glaces de l’Arctique bien des millénaires auparavant, civilisation-mère et source de toutes les civilisations traditionnelles qui lui ont succédé.
Paul Le Cour, le fondateur de la revue Les Etudes atlantéennes et l’auteur de L’Ere du Verseau (1937), se basant chronologiquement sur le cycle des ères zodiacales, fait remonter la création du christianisme à la période atlantéenne et, donc, rejette lui aussi l'expression "judéo-christianisme" car il considère qu'elle représente un amalgame erroné et une déviation des racines spirituelles authentiques du christianisme, compris dans sa propre vision.
Le primordialisme
Pour ma part, comme je suis primordialiste, (tenant de la Tradition primordiale), je remonte notre passé aux débuts de notre cycle, celui qui s’achève actuellement, qui a commencé, selon les sources traditionnelles il y a 64.800 ans; sa dernière partie, la plus courte, l’Âge de fer, aura duré environ 6480 ans (5); il lui reste quelques années, ou quelques dizaines d’années avant de disparaître dans un cumul de catastrophes de toutes sortes, naturelles et humaines; mais notre cycle n’est que l’un des nombreux cycles qui ont déroulé leurs anneaux pendant des millénaires et ont disparu l’un après l’autre, toujours de la même façon, depuis l’apparition du peuple-source, qui vivait en Hyperborée, ce continent qui serait désormais enfoui sous les glaces (6).

Selon la tradition shivaïte, notre grand cycle d’Humanité, que les Hindous appellent Manvantara, est le septième sur Terre; la première Humanité est née il y a plus de 400.000 ans.
Le système des cycles dans les anciennes sociétés traditionnelles
Notre Manvantara, dont nous pourrions voir la fin rapidement, s’est étendu sur 64.800 ans, nombre qui correspond à: 2,5 cycles précessionnels de 25.920 ans, 5 « grandes années » de 12.960 ans, 30 « Ères » zodiacales de 2160 ans. Tous ces nombres sont à la fois symboliques et réels. Il ne s’agit pas d’une « tradition » basée sur le « merveilleux », mais d’observations empiriques, à un niveau de connaissance que nos astronomes contemporains commencent à acquérir… (7).
Avant d’entrer dans l’Ère du Verseau, nous sortons de l’Ère des Poissons, caractérisée par la prédominance du christianisme grâce à la descente de l’avatar Christ.
Dans la tradition hindoue, un avatar est la descente d’un dieu ou d’un représentant de Dieu qui s’incarne pour rétablir l’ordre et sauver le monde à chaque ère zodiacale.
Notre Humanité a donc connu au moins 30 avatars, mais sûrement plus, car il peut y avoir apparition de plusieurs avatars pour chaque début d’ère zodiacale, qui ont à peu près tous le même profil: fils de Dieu, ou d’un dieu et d’une mortelle vierge, venus combattre le démon, ou les démons, guérisseurs et initiateurs, périssant en sacrifice avant de remonter vers le Père (voir, par exemple, la figure d’Héraklès ou celle de Mithra, ou celle d’Horus).

Pour le primordialiste chrétien Jean Phaure (photo, ci-dessous), le Christ a ceci de différent d’avec ses prédécesseurs, c’est qu’il arrive à la fin du grand cycle, du Manvantara, pour le clôturer dans l’Apocalypse, la gloire de la Révélation et la parousie qui est le second avènement du Christ (8).

Une vision quelque peu différente de celle de Paul Le Cour que nous avons évoquée auparavant.
Cette fin apocalyptique pourrait survenir dans un délai très court à l’heure où nous écrivons car Jean Phaure, reprenant un texte sacré hindou, précise qu’elle pourrait se situer en… 2030 (9).
Pérennité de la Tradition primordiale à l’époque chrétienne
Il paraît inconcevable qu’un continent enfoui sous les glaces, dépendant d’une zone, l’Arctique, qui s’étend sur une superficie de 21.027.000 km2 pouvant donc contenir 38 fois la France n’ait laissé aucune trace physique de sa très ancienne présence. Il est vrai que l’épaisseur du pergélisol (glace qui ne fond jamais) est de 600 mètres en Yacoutie et peut atteindre 1 km selon les régions.
Il n’a cependant pas cessé de produire ses effluves tout au long des siècles en s’incarnant de façon éphémère, quelquefois fulgurante et inattendue, dans des personnages, des idéaux, des groupes qui ont laissé des traces dans l’histoire; en France, la plupart de ces manifestations ont surgi au Moyen-Âge et démontrent que la sagesse et la connaissance de nos druides anciens est passée secrètement en héritage à des structures traditionnelles plus catholiques que chrétiennes, rompant ainsi de manière cinglante avec le mythe du « judéo-christianisme ». Pour exemple, en vrac: le Cycle du Graal (10), le roi Arthur et les chevaliers de la Table ronde, les cours d’amour, l’édification des églises romanes (l’Ordre cistercien) puis gothiques, des châteaux-forts, Jeanne d’Arc, les ordres de chevalerie (11) comme les Templiers, les chevaliers teutoniques ou les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Malte.

Autant de signes et de manifestations qui dénotent que le génie européen et indo-européen et, au-delà, hyperboréen, avait pris dès lors le pas sur les influences judéo-chrétiennes en Europe même afin de produire ces chefs-d’œuvre sous forme de personnages, de groupes spirituels ou guerriers et de constructions flamboyantes.
Monothéismes
C’est l’apparition du (ou des) monothéisme (s) à caractère linéaire (un début-une fin) qui va se substituer au système cyclique cosmique traditionnel qui n’a ni début ni fin.
A l’origine, la spiritualité du peuple juif était identique à celles des autres peuples qui lui étaient contemporains.
Le principe cyclique auquel se référaient toutes les sociétés traditionnelles tenait sa légitimité de l’observation des lois naturelles régies par le triptyque naissance-vie-mort que personne ne venait contester.
Toute cette belle mécanique céleste va se gripper avec l’apparition du monothéisme chez les Hébreux. Ce monothéisme israélite va lui-même engendrer deux autres versions, le christianisme et l’islam; un seul dieu, mais pour chacune des trois variantes (qui apparaîtront à des périodes différentes), toutes trois issues du Moyen-Orient: on les appellera religions du Livre (parce qu’elles sont issues d’un livre « révélé ») ou abrahamiques (parce qu’elles se réclament du même Père virtuel: Abraham) (12).

Dès lors, chacune des trois variantes va se reporter à la « tradition », c’est-à-dire une « histoire », une « fable », un « conte », une « légende », un « merveilleux », un « roman » national ou religieux, ou les deux, inventé et adapté à la mentalité et aux besoins du peuple concerné plutôt qu’au strict examen des faits naturels dont découlait l’observance de lois, ce qui était la démarche logique des peuples « païens » (13) d’avant l’apparition du monothéisme. Il n’existe que de très faibles indices permettant de reconnaître l’authenticité des écrits bibliques originels. Les historiens contemporains en réfutent la quasi-totalité. Et rappelons que ce n’est qu’en 495 que le Décret de Gélase fixe définitivement le contenu des Évangiles du Nouveau Testament.
Comment est apparu le monothéisme juif ?
C’est l’aboutissement d’un lent processus; les Hébreux pratiquaient une sorte d’hénothéisme (14): ils croyaient en plusieurs dieux d’un panthéon où trônait Yahweh (YHWH) qui rappelle le panthéon grec dont les dieux étaient soumis à l’autorité de Zeus.

La croyance en Yahweh comme dieu unique se renforcera après l’exil du peuple juif à Babylone (586-539); Yahweh sera sollicité pour venger ses malheurs. Le monothéisme des Juifs aura vraisemblablement été inspiré par le zoroastrisme alors contemporain, religion fondée par le prophète perse Zarathoustra dont le dieu est appelé Ahura Mazda; cette religion est encore pratiquée de nos jours par une partie des Perses, peuple indo-européen de l’actuelle Iran. Il est plaisant de voir ici désigné le personnage de Friedrich Nietzsche comme l’un des inspirateurs du… judaïsme ! Mais il n’y a rien de plus logique que le chantre du « surhumain » ait nommé son « héros » Zarathoustra et que le peuple juif ait pris ce même Zarasthoustra comme idéal religieux.

Rappelons le récit mythique du peuple hébreu: les Hébreux étaient esclaves des Egyptiens sous la XVIe dynastie (vers -1500); un personnage légendaire nommé Moïse (légendaire parce qu’on n’en trouve nulle trace historique) apparaît, qui guide la fuite de son peuple vers le pays des Cananéens, la «terre promise» aux Hébreux, après avoir erré dans le désert du Sinaï pendant 40 ans; « terre promise » par qui? Par un dieu caché dans un «buisson ardent» qui parle à Moïse; passons sur les tribulations invraisemblables qui amènent Moïse et son peuple aux portes de Judée, peuple désormais « élu » par Dieu, un dieu qui ne peut être donc qu’unique par réciprocité, c’est ce que dit le philosophe des monothéismes, Jean Soler: «Aux termes de "l'alliance", si le peuple vénère ce dieu au-dessus des autres dieux, le dieu le placera au-dessus des autres peuples. Il s'agit d'un accord strictement ethnique».

Ainsi commença le monde profane, celui des hommes, qui, dans l’esprit de ses promoteurs, devait succéder au monde sacré, celui des dieux.
Pour le monde européen, Julius Evola avait bien compris la nature de cette rupture lorsqu’il distinguait la Voie des Pères introduite par le Titan Prométhée qui donne le pouvoir à l’Homme qui se survit à lui-même par la lignée, et la Voie des Dieux, ou Voie olympienne, où l’Homme admet et respecte la supériorité divine tout en s’efforçant d’atteindre à nouveau ce statut perdu.

La dispersion des Juifs dans le monde (diaspora) commence après la destruction du temple de Jérusalem par le romain Titus en 70. Les Hébreux, ensuite dénommés Israélites, puis Juifs, vont alors prendre leur revanche sur les grandes puissances de l’Antiquité qui les ont chassés et contraints à de nombreux exils ou exodes: l’Egypte, l’Assyrie (15), la Mésopotamie, Rome, en prenant une place importante dans le monde économique contemporain dédié de plus en plus à la matérialité comme il sied à chaque fin de cycle.
La diaspora juive a, dans sa grande majorité, continué à pratiquer avec ferveur sa religion, appliquant les règles strictes des origines qui, sous couvert de prescriptions religieuses, servaient surtout à canaliser les pulsions primaires des fidèles en leur imposant des garde-fous sanitaires et moraux, règles archaïques qui sont toujours en vigueur mais qui n’ont plus beaucoup de sens à notre époque.
Parallèlement, le judaïsme, comme toutes les grandes religions, a élaboré un ésotérisme, la Kabbale, qui a perduré dans le monothéisme indépendamment des contraintes dogmatiques ultérieures, comme il existe un ésotérisme chrétien, qu’on dit hermétique ou mystique, ou un ésotérisme musulman, représenté par le soufisme.
Economie, religion et spiritualité: nous sommes loin de ce qui est en place actuellement en Israël: le sionisme dogmatique qui risque de provoquer la disparition du pays par les excès de sa politique jusqu’au-boutiste.
Titanisation et satanisation de « l’Occident » : le cauchemar de Gaza
Involution
Israël, comme l’ensemble de la planète, ne peut échapper à l’inexorable course du monde vers sa fin, avant le dernier salto qui le fera retomber sur ses pieds pour entamer un nouveau cycle; Israël semble bien être en pole position pour cet ultime tour de piste, cette dernière facétie macabre.
L’observation de la marche cyclique du monde nous apprend que toutes les manifestations terrestres vont toujours dans le même sens: l’involution, du meilleur au pire, de la naissance à la mort, du spirituel au matériel, de la beauté à la flétrissure. Rien ne pourra arrêter ce processus qui dément toutes les utopies qui vous ont fait croire aux lendemains qui chantent. Le principe de « progrès » et d’évolution qu’on a fait entrer dans la tête et la logique de tous au point d’être considéré comme une évidence est la plus formidable réussite de manipulation et de conditionnement des masses, avant même celle de la pseudo-pandémie et du pseudo-vaccin que nous avons vécue en direct il y a quelques années. Et ceci depuis que la vie est apparue sur notre planète (16).
C’est pour cette raison que le principe d’un temps linéaire est absurde.

Les cycles se suivent et se ressemblent, ils se terminent tous dans la confusion, le chaos, la décadence et la totale inversion de toutes les valeurs vertueuses qui constituaient le socle de nos sociétés millénaires, il faut attendre l’horreur absolue (et je crois que nous n’en sommes pas loin) pour voir arriver la fin de ces désordres et l’émergence du nouveau cycle.
Deux processus maléfiques sont en cours et vont trouver leur point de jonction dans une explosion de terreur et d’épouvante. Ils se rattachent l’un et l’autre au titre même de notre article: l’un est un produit de la mythologie juive, l’autre de la mythologie européenne.
Ces deux processus ont des racines qui remontent très loin dans le temps et dans les mythes de leurs histoires respectives mais chacun des deux a produit un être artificiel, une représentation qui n’est pas liée directement aux deux grandes figures mythologiques dont nous allons parler (si ce n’est le nom pour l’une des deux!) qui a bouleversé et effrayé les imaginations populaires: le Golem et Frankenstein.

Le Golem de la mythologie juive est créé par le rabbin Loew au XVIe siècle, c’est un monstre qui est fait de terre glaise, d’argile, il est destiné à protéger son créateur.
L’autre créature est celle d’un jeune savant nommé Frankenstein qui fabrique un être à partir de chairs mortes, de cadavres, lequel va semer la terreur quand il sera animé par son créateur; le roman a été publié en 1818 par une jeune femme, Mary Shelley sous le titre: Frankenstein ou le Prométhée moderne, un nom, Prométhée, qui va réapparaître – coïncidence? - dans les lignes qui suivent.
Titan
Je parle de siècles et de millénaires.
Si je vous disais que les transhumanistes sont les héritiers de la race des Titans qui, dans la mythologie grecque, ont voulu se mesurer aux dieux par la révolte de leur figure la plus emblématique qui s’appelle Prométhée, lequel est réputé avoir créé les humains; le prométhéisme, ou le titanisme, a donné naissance au surhumanisme, qui est lui-même l’antichambre de l’actuel transhumanisme, qui milite pour un « homme augmenté », équivalent du surhomme.

Cette vanité, cet orgueil qui a poussé les Titans à défier les dieux s’appelle l’hubris, la démesure élevée en mode de fonctionnement de nos sociétés actuelles, la folie titanesque; je ne prendrai pour seul exemple de cette folie, exemple qui est caricatural, que cette course à celui qui élèvera la plus haute tour au monde (on pense à la Tour de Babel), compétition engagée par les Bédouins richissimes du Golfe persique qui les distrait de leurs collections de Ferrari ou des courses de chameaux dont ils sont restés friands ; ils ont été pris de cette même frénésie de constructions verticales apparue à New-York et à Chicago, à la fin du XIXe siècle, hautes tours qu’on a appelées gratte-ciel – le mot gratte-ciel symbolise à merveille cette volonté de concurrencer les dieux.

Le psychothérapeute Paul Diel (photo) dira que « Les hommes, en tant que créatures de Prométhée, formés de boue et animés par le feu volé, réalisent la révolte du Titan et ne pourront que se pervertir. Guidés par la vanité de l’intellect révolté, fiers de leurs capacités d’invention et de leurs créations ingénieuses, les hommes s’imagineront être pareils aux dieux » (17).

C’est en effet le Titan Prométhée qui, dans la mythologie grecque, a été chargé de créer l’être humain. Il va le faire en façonnant de l’argile, de la terre glaise.
Le mythe de l’Homme (Adam) créé à partir d’argile va se retrouver dans la genèse monothéiste, comme, on l’a vu, il se retrouve aussi dans la création du Golem.
Mais il y a mieux : de récentes découvertes scientifiques accréditent le fait que la vie serait apparue sur Terre à partir d’une certaine espèce d’argile, la montmorillonite, qui tient son nom d’un village français, Montmorillon, dans le département de la Vienne (18)
Ainsi, le mythe européen du Titan sera à l’origine de la filiation : humanisme, surhumanisme, transhumanisme, posthumanisme (avec la robotisation de l’être humain qui s’annonce).
Il constitue l’un des deux volets de l’emprise du Mal sur le monde sous son aspect lisse high tech.
Satan
Et ce n’est pas un hasard si l’équivalent des Titans chez les monothéistes sont les anges rebelles, et de ce fait déchus, dont le chef s’appelle évidemment Satan, dont la racine serait la même que celle de Titan, selon le chercheur Daniel E. Gershenson. La cause de la déchéance de ces anges est identique à celle qui a poussé Prométhée à défier les dieux: l’hubris, l’orgueil, la vanité, la volonté de se mesurer à Dieu, voire de le remplacer.
Le satanisme, qui s’acoquine avec le titanisme, présente un aspect plus ancien, dans un décor fait de vieux grimoires et de chaudrons de gorgones qui concoctent une bouillie d’êtres en décomposition destinée à nourrir le monde des vivants. C’est un tableau qu’on pourrait trouver actuellement dans ces spectacles qui rassemblent des centaines de milliers de personnes, spectacles largement promus et subventionnés par la secte satano-mondialiste, comme ce fut le cas lors des derniers Jeux olympiques. C’est de ce satanisme que se réclament ouvertement les dirigeants de notre monde occidental qui ont vendu leur âme au diable pour réaliser leur rêve d’immortalité.
De nombreux Israéliens ont gardé leur dignité et leur humanité face au cauchemar que leurs dirigeants font vivre à ce qu’il reste de la population de Gaza comme ce psychiatre et écrivain français, Gérard Haddad, qui apporte son témoignage indigné (19)
Le monde se bouche les oreilles, les yeux et le nez avec lâcheté et indifférence devant ces horreurs ; il ne sortira pas intact de cette épreuve qui l’a vu basculer et se prosterner devant le trône du Prince des ténèbres.
Mais l’Occident s’en balance, Trump attend que les derniers enfants Palestiniens soient massacrés pour mettre en place son projet de station balnéaire à Gaza (20).
Notes :
(1) Ce qu’on peut appeler l’Occident actuel est composé d’Israël, des Etats-Unis et de l’Union européenne.
(2) Voir L’Europe aux cent drapeaux de Yann Fouéré, éditions de l’Institut de Documentation Bretonne et Européenne. Thème repris sous forme de poème par Maurice Rollet, Hyperborée n° 4, nouvelle série.
(3) Mediolanon : mot gaulois qui signifie « centre sacré ».
(4) Peuples grecs, italiques, albanais, indo-iraniens, celtiques, germaniques, nordiques, slaves, arméniens.
(5) À peu de chose près, à l’apparition des peuples indo-européens, si l’on s’en tient à la chronologie officielle.
(6) Voir les travaux du mathématicien indien Bal Gangadhar Tilak (1856-1920): Orion ou Recherche sur l'antiquité des Védas et L'Origine Polaire de la Tradition védique, éditions Edidit & Archè, Milan et Paris. « Tilak effectue des recherches sur les textes des Védas [qui] l'amènent à défendre la théorie d'une origine arctique de la tradition indo-européenne. Sa thèse influence profondément le philosophe italien Julius Evola. Elle est reprise par Jean Haudry. » (Wikipedia). Voir aussi Adriano Romualdi (trad. de l'italien par le professeur Jean Haudry), La question d'une tradition européenne, Akribeia, 2014.
(7) Ainsi, si je prends comme exemple le nombre 25 920, il correspond à une durée réelle du cycle précessionnel comme indiqué ci-dessus, mais aussi :
-La vitesse de la lumière est de 300.000 km par seconde, comme il y a 86.400 secondes en un jour, la lumière parcourt donc 25.920 millions de kilomètres par jour.
-Encore une « coïncidence » ? La vitesse de la Terre autour du Soleil est de 30 km par seconde. Elle couvre donc 2.592.000 km par jour. Et il y en a d’autres…
(8) Jean Phaure, Le cycle de l’Humanité adamique, éditions Dervy, p. 245 et suiv.
(9) Ibid, p. 511.
(10) « …cette possession du Graal représente la conservation intégrale de la Tradition primordiale dans un tel centre spirituel. La légende, d’ailleurs, ne dit pas où ni par qui le Graal fut conservé jusqu’à l’époque du Christ ; mais l’origine celtique qu’on lui reconnaît doit sans doute laisser entendre que les Druides y eurent une part et doivent être comptés parmi les conservateurs réguliers de la Tradition primordiale. » René Guénon, Le Roi du Monde, NRF Gallimard, p.43.
(11) Voir notre article du 2 février 2025: L’être « sigma » : manipulation CIA-woke-LGBTQ+ ou résurgence des valeurs chevaleresques ?
(12) Virtuel parce que les historiens n’ont jamais trouvé nulle trace de ce personnage : « Si la question de l’historicité du personnage biblique Abraham a fait, au cours du XXe siècle, l’objet d’un important travail scientifique par les archéologues, au début du XXIe siècle, les chercheurs ont depuis longtemps renoncé à tenter de faire de la figure d'Abraham — pas plus que de celles d'Isaac ou de Jacob — un personnage historique et la ʺquête d'un Abraham historiqueʺ, propre à l'archéologie biblique, a été abandonnée. […] la Terre promise du récit biblique ne saurait se trouver sur aucune carte dans la mesure où elle est à comprendre comme un lieu symbolique et non géographique » (Article Abraham, Wikipedia).
(13) Je n’emploie pas souvent le mot « païen » (paganus) qui, dans la bouche des premiers chrétiens installés à Rome, avait une connotation péjorative à l’encontre des gens du cru, les paysans qui avaient conservé leurs pratiques polythéistes.
(14) Culte prédominant rendu à un dieu particulier, tout en acceptant l’éventuelle existence d'autres divinités.
(15) Les recherches historiques démentent le récit sioniste inventé par un Netanyahou qui s’acharne à vouloir démontrer que l’Iran est l’ennemi héréditaire d’Israel : « Les Juifs sont déportés à Babylone par les Assyriens à la suite de la prise de Jérusalem par le roi Nabuchodonosor en 586 avant J.-C. Cinquante ans après, les Juifs sont libérés par le roi de Perse Cyrus. Entre temps, les Perses (indo-européens) avaient éliminé les Assyriens (sémites) et pris Babylone. Cyrus ne se contente pas de libérer les Juifs, il patronne leur réinstallation à Jérusalem : 40.000 y retournent, les autres restant en Mésopotamie. Il nomme un préfet juif, Néhémie. C’est sous la domination politique des Perses qu’est reconstruit le Temple de Jérusalem. Mais il y a plus : c’est à ce moment qu’est mise au point la Bible hébraïque dans la version que nous connaissons. » (Aleteia, Roland Hureaux, 21/03/2017)
(16) Voir notre article du 3 octobre 2023: La France, laboratoire de la Secte mondialiste
(17) Paul Diel, Le Symbolisme dans la mythologie grecque, Payot.
(18) Voir mon ouvrage La Roue et le Sablier édité chez Amazon.
(19) https://www.facebook.com/100063440329884/videos/731797502...
17:17 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : traditions, traditionalisme |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Au bord de la catastrophe: une Europe sans hégémonie, entre fragilité et illusions

Au bord de la catastrophe: une Europe sans hégémonie, entre fragilité et illusions
par Enrico Cipriani
Source: https://www.destra.it/home/sullorlo-della-catastrofe-euro...
L'Europe traverse une phase historique d’extrême fragilité, marquée par un déclin économique, des fractures politiques et un isolement stratégique croissant. Sa classe dirigeante, cependant, semble ignorer la réalité: au lieu de rechercher une politique d’apaisement, elle persiste dans une logique de provocation et de défi qui risque de conduire à la catastrophe. Il suffirait d’un incident militaire, d’une erreur de calcul, pour que tout le continent soit entraîné dans un conflit généralisé avec l’axe asiatique, un bloc qui regroupe plus de trois milliards de personnes, une capacité de production industrielle sans égal et une économie en pleine ascension. L’Europe, à l’inverse, apparaît fatiguée et en déclin démographique, et elle ne peut même plus compter sur la protection automatique des États-Unis, comme c’était le cas durant la Guerre froide.
Le point central est précisément celui-ci: Washington n’a plus le même intérêt à défendre l’Europe. Les documents officiels de la Stratégie de sécurité nationale et de la Stratégie de défense nationale montrent clairement que les priorités américaines se sont déplacées vers l’Indo-Pacifique, avec la Chine comme principal adversaire stratégique. Le European Council on Foreign Relations lui-même a souligné dans un rapport significatif, intitulé « Defending Europe with Less America », que les États-Unis réduisent progressivement leur engagement direct sur le continent européen, laissant entendre que ce seront désormais les pays européens eux-mêmes qui devront assumer une part plus importante des responsabilités militaires. C’est un changement de paradigme que de nombreux dirigeants, comme le Britannique Keir Starmer, feignent de ne pas voir, préférant croire que hausser le ton et se montrer “durs” leur garantira automatiquement l’aide américaine le moment venu. Mais c’est une illusion. Les États-Unis n’interviennent que lorsqu’ils y voient un intérêt concret, et aujourd’hui, l’Europe occupe une place de moins en moins centrale dans leurs calculs stratégiques.

Ce déclassement est renforcé par les données économiques et technologiques. En 2022, la Chine a enregistré environ 40.000 brevets dans le domaine de l’intelligence artificielle, contre environ 9000 pour les États-Unis. L’Europe, sur la même période, est restée essentiellement marginale, incapable de générer des innovations à une échelle comparable. En 2024, les instituts américains ont produit 40 modèles “remarquables” d’intelligence artificielle, la Chine 15, tandis que l’Europe seulement 3 (hai.stanford.edu, 2025). Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la Chine détient désormais environ 70% des demandes mondiales de brevets en IA, les États-Unis environ 14%, et l’Europe se limite à 13%. Un rapport de Sciences Po de 2024, intitulé European Sovereignty in Artificial Intelligence, a estimé que l’Union européenne ne produit qu’un cinquième du nombre de brevets par habitant par rapport aux États-Unis, et à peine un douzième par rapport à la Chine. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques techniques: ils montrent clairement que l’avenir technologique est déjà tracé et que l’Europe n’en fait pas partie parmi les acteurs majeurs.
À cela s’ajoute un fait encore plus préoccupant: l’efficacité de la recherche européenne est inférieure à la moyenne mondiale dans les secteurs technologiques en évolution rapide. Une étude de Alonso Rodriguez-Navarro et Brito («Technological research in the EU is less efficient than the world average», arXiv, 2018) a démontré que la production scientifique européenne, dans des domaines tels que l’intelligence artificielle et les sciences appliquées, est moins apte à générer de l’innovation industrielle que celle des États-Unis et de la Chine. Il en résulte un fossé qui ne pourra pas être comblé simplement en augmentant les investissements, car il touche structurellement la capacité à transformer la recherche en applications technologiques de rupture.
Les limites de l’Europe apparaissent également dans ses politiques économiques. Selon une analyse de la Deutsche Bank de 2025, sur 383 recommandations pour accroître l’innovation, seules 11 à 12% ont été pleinement mises en œuvre et moins d’un tiers partiellement. Pendant que l’Europe débat de stratégies, la Chine et les États-Unis mettent en œuvre des programmes concrets de soutien à l’industrie et à la recherche. Il n’est donc pas surprenant que, dans le Global Innovation Index de 2025, la Chine soit entrée dans le top 10 des nations les plus innovantes, détrônant l’Allemagne (Reuters, 16 septembre 2025).

Tout cela démontre que l’Europe n’est plus hégémonique. Ni sur le plan industriel, ni sur le plan économique, ni sur le plan technologique, ni sur le plan politique. Elle ne possède ni la suprématie militaire, ni la capacité diplomatique qui lui permettaient autrefois de peser au-delà de sa taille. Elle a perdu du capital humain qualifié, n’arrive pas à retenir ses meilleurs chercheurs et ingénieurs, et elle est divisée sur presque toutes les grandes questions politiques, de l’énergie à l’immigration. Penser revenir à une position centrale en géopolitique est illusoire: l’écart qui la sépare des États-Unis et de la Chine est désormais insurmontable.
Face à ce scénario, le choix qui s’impose n’est pas celui de la fermeté rhétorique ou de la provocation. Il s’agit au contraire de la nécessité d’un réalisme politique qui reconnaisse les limites de l’Europe et sa nouvelle place dans le monde. L’Europe doit comprendre qu’elle est désormais la troisième force par rapport aux grandes puissances mondiales, et qu’elle ne pourra pas retrouver l’hégémonie perdue. La tâche n’est pas de rêver à regagner le terrain perdu, mais de sauver ce qui peut l’être: protéger ses infrastructures critiques, défendre son capital humain, renforcer ce qui reste de son tissu industriel et, face aux crises internationales, choisir la voie la moins douloureuse. Se bercer d’illusions revient à surestimer sa propre force et à marcher vers la catastrophe.
14:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, déclin européen |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Le temps de la post-démocratie. Un fétiche à dépasser avant qu’il ne soit trop tard

Le temps de la post-démocratie. Un fétiche à dépasser avant qu’il ne soit trop tard
par Enrico Cipriani
Source: https://www.destra.it/home/il-tempo-della-post-democrazia...
Les paroles récemment prononcées par le pape Léon XIV sur la fragilité de la démocratie rouvrent un débat que la philosophie occidentale connaît en réalité depuis plus de deux mille ans. La démocratie, célébrée comme une conquête historique, a engendré une société qui confond l’égalité des droits avec l’égalité des compétences, transformant toute opinion en valeur absolue. Nous vivons dans un monde où chacun se croit autorisé à parler d’économie, de médecine, de géopolitique ou de science avec la même autorité que les experts. Mais la vérité est simple : lorsqu’on fait appel à un chirurgien ou à un ingénieur, la décision finale revient au professionnel, non au client. Pourquoi la politique devrait-elle fonctionner autrement ?
Aristote, dans sa Politique, distinguait lucidement les différentes formes de gouvernement et avertissait que la démocratie, si elle est comprise comme le pouvoir du plus grand nombre, dégénère facilement en ochlocratie, la domination de la foule. Platon, dans La République, décrivait la démocratie comme l’antichambre de la tyrannie, car la liberté sans limites conduit au chaos et au désordre, ouvrant la voie à l’homme fort.
Des siècles plus tard, Alexis de Tocqueville, dans son ouvrage monumental De la démocratie en Amérique, pressentait que l’égalité démocratique abaisserait la société, générant conformisme et médiocrité: un peuple qui prétend décider de tout finit par perdre toute grandeur et élan.
Ortega y Gasset, dans La révolte des masses, reprendra ce même thème: la démocratie remet le pouvoir entre les mains de l’homme-masse, un individu sans qualités, sans culture, qui se sent autorisé à juger de tout, bien qu’il soit dépourvu des outils intellectuels nécessaires.
Winston Churchill résumait avec ironie: «La démocratie est la pire forme de gouvernement, à l’exception de toutes celles qui ont été essayées auparavant». Une phrase souvent citée en guise d’éloge, mais qui contient en réalité un aveu d’échec dès le départ.

La démocratie contemporaine a produit une société qui valorise la superficialité, l’apparence et le consensus immédiat. Ce n’est plus la vérité qui compte, mais l’esthétique; plus la compétence, mais la popularité. Un monde où la politique est réduite à des talk-shows et les gouvernements à des exercices de marketing. La logique du suffrage universel a rendu la connaissance insignifiante: la voix de celui qui a étudié et sacrifié sa vie à la compétence vaut exactement autant que celle de celui qui n’a jamais lu un livre.
Pendant ce temps, les pays qui ne s’identifient pas aux modèles démocratiques occidentaux se développent, se renforcent économiquement, investissent dans la recherche, exercent une influence politique et militaire. L’Occident, en revanche, demeure prisonnier d’une démocratie qui engendre la paralysie décisionnelle, où des gouvernements faibles sont contraints de plaire à une opinion publique changeante au lieu de poursuivre des stratégies à long terme, devenant ainsi une tour de Babel où tout n’est que confusion.

Il est temps de le dire froidement: la démocratie n’est pas un dogme. La sélection des gouvernants devrait se faire sur la base de la compétence, de la préparation, de la capacité de vision et de décision, et non selon le nombre de likes récoltés ou l’approbation populaire éphémère. On ne confie pas un bistouri à un amateur, on ne confie pas l’instruction et la formation des générations futures à un ignorant. Pourquoi continuer à confier le sort du monde à quiconque sait simplement récolter des voix?
Les démocraties occidentales ont épuisé leur élan historique. Elles nous ont légué des sociétés plus fragiles, plus superficielles et plus faibles, dominées par l’illusion que chacun a le droit non seulement de parler, mais aussi de décider. Il est temps de repenser radicalement les formes de gouvernement: non plus la domination des masses, mais la direction d’élites sélectionnées; non plus la primauté de la quantité, mais celle de la qualité. Il ne s’agit pas d’un appel à la tyrannie, mais à la responsabilité: le pouvoir à qui sait l’exercer, non à celui qui crie le plus fort.
13:40 Publié dans Actualité, Définitions, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : démocratie, postdémocratie, théorie politique, politologie, sciences politiques, actualité, définition |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La Chine ouvre la route polaire. Destination: Europe du Nord

La Chine ouvre la route polaire. Destination: Europe du Nord
Source: https://www.destra.it/home/la-cina-apre-la-rotta-polare-d...
La Chine a officialisé le premier service régulier de transport de conteneurs sur la Route maritime du Nord, reliant la Chine à l’Europe occidentale en seulement 18 jours. La société Haijie Shipping amorcera la nouvelle liaison avec un voyage inaugural à la fin du mois de septembre, déjà totalement réservé, en utilisant le porte-conteneurs Istanbul Bridge d’une capacité de 4890 EVP. L’itinéraire, baptisé « China-Europe Arctic Express », prévoit des départs de Qingdao, avec escales à Shanghai et Ningbo-Zhoushan, puis un transit par l’Arctique jusqu’au port britannique de Felixstowe, avec des destinations ultérieures à Rotterdam, Hambourg et Gdansk.

Le passage par l’Arctique sera saisonnier, la fenêtre d’exploitation étant limitée de juillet à novembre, jusqu’à ce que des navires de la classe supérieure des brise-glace soient disponibles, permettant d’étendre le service à l’hiver et au printemps. L’objectif est de réduire drastiquement les délais par rapport aux 28 jours habituels que dure le voyage par Suez, de capter le pic des importations européennes liées à la saison de Noël et de soulager les goulets d’étranglement dans les principaux terminaux.
Selon la compagnie, la réduction des temps de trajet permet aux fournisseurs de livrer plus rapidement, de réduire les coûts de stockage et d’accélérer les flux de capitaux. Le choix des ports européens a également été fait en fonction de la rapidité des opérations de débarquement et de manutention. Ce nouveau service représente un tournant: jusqu’à présent, les liaisons conteneurisées via l’Arctique étaient limitées à des voyages uniques entre la Chine et la Russie, tandis que la société China-Europe Arctic Express introduit un modèle plus proche des lignes régulières, avec plusieurs escales en Asie et en Europe.

L’intérêt chinois pour la route arctique est également confirmé par le lancement d’un nouveau service de surveillance satellitaire des glaces, développé par le ministère des Transports et l’Observatoire météorologique maritime de Tianjin, qui améliore la sécurité et la prévisibilité de la navigation.
Parallèlement, la Corée du Sud a également annoncé son intention de lancer des tests opérationnels sur la Route maritime du Nord à partir de l’été 2026, en créant une division gouvernementale spécifique dédiée à ce projet. Pour les ports méditerranéens (y compris italiens), une phase extrêmement complexe et délicate s’ouvre.
13:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : transport, arctique, route maritime arctique, chine, europe, affaires européennes, affaires asiatiques, transport maritime |
|
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook

