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dimanche, 29 mars 2020

La panique du coronavirus est le produit de l'urbanisation généralisée des sociétés humaines. Une relecture de Lewis Mumford

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La panique du coronavirus est le produit de l'urbanisation généralisée des sociétés humaines.

Une relecture de Lewis Mumford

Compilation établie par Pierre-Olivier Combelles

Ex: http://pocombelles.over-blog.com

Toutes mes méthodes, tous mes moyens sont sensés: c'est mon but qui est fou.  Capitaine Achab (Moby Dick, par Herman Melville). Cité par L. Mumford dans "Le Mythe de la machine" (trad. fr. Fayard, 1974).

"La société des grandes métropoles est particulièrement bien outillée pour éliminer les initiatives spontanées et l’indépendance de l’esprit."

"Au dernier stade de son développement, la métropole capitaliste est devenue le ressort essentiel qui assure le fonctionnement de cet absurde système. Elle procure à ses victimes l’illusion de la puissance, de la richesse, du bonheur, l’illusion d’atteindre au plus haut point de la perfection humaine.

En fait, leur vie est sans cesse menacée, leur opulence est éphémère et privée de goût, leurs loisirs sont désespérément monotones, et leur peur justifiée de la violence aveugle et d’une mort brutale pèse sur cette apparence de bonheur. Dans un monde où ils ne peuvent plus reconnaître leur œuvre, ils se sentent de plus en plus étrangers et menacés : un monde qui de plus en plus échappe au contrôle des hommes, et qui, pour l’humanité, a de moins en moins de sens.

Certes, il faut savoir détourner les yeux des sombres aspects de la réalité quotidienne pour prétendre, dans ces conditions, que la civilisation humaine a atteint son plus brillant sommet.

Mais c’est à cette attitude que les citoyens de la métropole s’entraînent chaque jour : ils ne vivent pas dans un univers réel, mais dans un monde de fantasmes, habilement machiné dans tout leur environnement, avec des placards, des images, des effets de lumière et de la pellicule impressionnée ; un monde de murs vitrés, de plexiglass, de cellophane, qui les isole de leur peine et des mortifications de la vie, - monde d’illusionnistes professionnels entourés de leurs dupes crédules. (…)

Les spectateurs ne conversent plus comme des personnes qui se rencontrent au croisement des routes, sur la place publique, autour d’une table. Par l’antenne de la radio et de la télévision, un très petits nombre d’individus interprètent à notre place, avec une adresse toute professionnelle, les mouvements d’opinion et les événements quotidiens. Ainsi les occupations les plus naturelles, les actes les plus spontanées sont l’objet d’une surveillance professionnelle et soumis à un contrôle centralisé. Des moyens de diffusion, aussi puissants que variés, donnent aux plus éphémères et aux plus médiocres ouvrages un éclat et une résonance qui dépassent de loin leurs mérites.

Lewis Mumford, La Cité à travers l'histoire, Collection Esprit, Editions du Seuil (Paris). Nouvelle édition (et traduction française): Agone (2011)

« Dans le système capitaliste, la permanence n’a pas droit de cité, ou plutôt les seuls éléments stables qui s’y retrouvent de façon constante sont l’avarice, la cupidité et l’orgueilleuse volonté de puissance ».

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« L’histoire de Rome indique avec un relief particulier ce qui, dans le domaine politique aussi bien que dans celui de l’urbanisme, doit être à tout prix évité. Nous voyons là de nombreux signaux d’alarme, indiquant le départ de pistes dangereuses. Lorsque, dans les centres surpeuplés, les conditions d’habitat se détériorent tandis que le prix des loyers monte en flèche, lorsque le souci d’exploiter de lointains territoires l’emporte sur la recherche de l’harmonie interne, nous songeons inévitablement à ces précédents romains. »

Ainsi retrouvons-nous aujourd’hui les arènes, les immeubles de rapport, les grands spectacles avec nos matchs de football, nos concours de beauté, le strip-tease rendu omniprésent par la publicité, les stimulations constantes du sexe, de la boisson, de la violence, dans un climat digne en tout point de la Rome antique. Et nous voyons également se multiplier les salles de bain et les piscines, et des autoroutes non moins coûteuses que les anciennes routes pavées, cependant qu’attirent les regards des milliers d’objets éphémères et brillants, merveilles d’une technique collective, mis à la portée de toutes les convoitises. Ce sont les symptômes de la décadence : le renforcement d’un pouvoir amoral, l’amoindrissement de la vie. »

Lewis Mumford, La Cité à travers l’histoire (The City in history, 1961). Editions Agone, 2011.

« Les sectateurs du mythe de la grande métropole, qui ne veulent voir dans ses proliférations cancéreuses que les poussées d’une croissance normale, continueront d’appliquer automatiquement leurs cataplasmes, leurs onguents, leurs slogans incantatoires et leurs spécialités de charlatans, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour sauver la civilisation de la mort et se sauver eux-mêmes. Une grande partie de l’œuvre de reconstruction urbaine des cent dernières années, y compris, certes, la plus récente-démolition de quartiers insalubres, rénovation d’édifices publics, extensions suburbaines, maisons modèles-, n’a fait que perpétuer dans les structures d’une perpétuelle nouveauté la même concentration sans but défini et le même désordre fondamental auquel il était indispensable de porter remède. »

Lewis Mumford, Le déclin des villes. France-Empire, 1970.

"Grâce à cette nouvelle "mégatechnologie", la minorité dominante créera une structure uniforme, supraplanétaire, embrassant tout, et destinée au travail automatique. Au lieu de fonctionner activement comme une personnalité autonome, l'homme deviendra un animal passif, sans but, conditionné par la machine, et dont les fonctions propres, suivant l'actuelle interprétation du rôle de l'homme par les techniciens, seront soit insérées dans la machine, soit strictement limitées et contrôlées au profit d'organisations dépersonnalisées, collectives." ((Mumford, Le mythe de la machine, trad. 1973, p. 2) 

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Et ici le résumé de l'ouvrage célèbre (et toujours épuisé en français depuis l'édition de Fayard en 1974): Le mythe de la machine: http://elkorg-projects.blogspot.fr/2009/12/lewis-mumford-...

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Les faubourgs (asentamientos) s'étendent à perte de vue dans le désert autour de Lima,  la capitale du Pérou (10 millions d'habitants, le tiers du pays.). Les habitants sont venus des Andes, où le soleil brille toujours, où l'air est pur et où ils vivaient du travail des champs. Ph/ P.O. Combelles, 2012: http://pocombelles.over-blog.com/article-le-perou-pays-em...

Republication de l'article de mon blog:

http://pocombelles.over-blog.com/archive/2013-12/

Ernst Jünger et notre apocalyptique médecine moderne

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Ernst Jünger et notre apocalyptique médecine moderne

par Nicolas Bonnal

Le conseil d’actualité du maître :

« …On a déjà vu guérir bien des malades condamnés par les médecins, mais jamais celui qui s’est laissé aller… Eviter les médecins, s’en reposer sur la sagesse du corps, mais prêter à ses avis une oreille attentive, c’est pour le bien-portant la meilleure des ordonnances. Il en va de même du Rebelle, qui doit s’aguerrir en vue de situations où toute maladie autre que mortelle est considérée comme un luxe. »

Ce livre est indispensable car il dénonce la montée du monstre – et du mouton – technocratique et  postmoderne. Je cite encore des extraits du Traité du rebelle, ou le recours aux forêts (traduction Henri Plard) :

« Quant à la santé, le modèle que chacun en porte en lui-même, c’est son corps intangible, créé au-delà du temps et de ses vicissitudes, qui transparaît dans l’enveloppe physique et dont l’efficace n’est pas moins sensible dans la guérison. Toute guérison met en jeu des vertus créatrices.

Dans l’état de parfaite santé, telle qu’elle est rare de nos jours, l’homme possède aussi la conscience de cet acte d’une créature divine, dont la présence met autour de lui un nimbe visible.

Nous trouvons encore chez Homère la connaissance d’une telle fraîcheur, dont son monde est animé. Nous trouvons, unie à elle, une libre sérénité et plus les héros s’approchent des dieux, moins ils deviennent vulnérables – leur corps gagne en spiritualité.

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Actuellement encore, le salut dépend de ce rapport et il importe que l’homme se laisse guider par lui, ne dût-il que l’entrevoir. Le malade, non le médecin, est souverain, dispensateur d’une guérison qu’il tire de résidences inexpugnables. Il n’est perdu que si c’est lui qui perd l’accès de ces sources. L’homme semble souvent, dans son agonie, égaré, en quête de quelque objet. Il trouvera l’issue, en ce monde ou dans l’autre. On a déjà vu guérir bien des malades condamnés par les médecins, mais jamais celui qui s’est laissé aller.

Eviter les médecins, s’en reposer sur la sagesse du corps, mais prêter à ses avis une oreille attentive, c’est pour le bien-portant la meilleure des ordonnances. Il en va de même du Rebelle, qui doit s’aguerrir en vue de situations où toute maladie autre que mortelle est considérée comme un luxe.

Quoi qu’on pense de ce monde de sécurité sociale, d’assurances-maladie, de fabriques de produits pharmaceutiques et de spécialistes – on est plus fort quand on peut se passer de tout cela.

Un trait suspect et qui doit inciter à une extrême vigilance, est l’influence croissante que commence à exercer l’Etat sur l’administration de la santé, en se couvrant le plus souvent de prétextes philanthropiques. En outre, le médecin étant, dans bien des cas, relevé de son secret professionnel, il faudra recommander la défiance envers toute consultation. Car on ne sait jamais dans quelles statistiques on est classé, ni s’il n’y en a pas d’autres que celles des organismes médicaux. Toutes ces fabriques de santé, avec des médecins fonctionnaires mal payés, dont les cures sont surveillées par la bureaucratie de la Sécurité sociale, sont suspectes et peuvent se muer tout d’un coup en figures inquiétantes, sans même que la guerre les y oblige. Il n’est alors nullement impossible, pour dire le moins, que leurs fichiers scrupuleusement tenus fournissent ces pièces au vu desquelles on pourra être interné, châtré ou liquidé.

L’énorme clientèle que recrutent les charlatans et les guérisseurs ne s’explique pas seulement par la crédulité des masses, mais aussi par leur méfiance envers la pratique de la médecine et plus spécialement sa tendance à l’automatisme. Ces thaumaturges, malgré toute la grossièreté de leurs procédés, diffèrent cependant des médecins sur deux points importants : d’abord, ils traitent le malade comme un tout ; puis ils présentent la guérison comme un miracle. Tel est le trait qui satisfait un instinct demeuré sain et sur lequel se fondent les guérisons.

Le monde des assurances, des vaccins, de l’hygiène minutieuse, du prolongement de la moyenne de vie représente-t-il un gain réel ? Il ne vaut pas la peine d’en débattre, puisque ce monde continue à s’épanouir et que les idées sur lesquelles il s’appuie ne sont pas encore épuisées. Le navire poursuivra sa course, au-delà même des catastrophes. »

Un seul commentaire : oui, le navire de la modernité poursuit sa route, et « bien au-delà même des catastrophes ! ».

Russia’s World Mission

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Russia’s World Mission

Ex: https://blackhousepublishing.com

It would be easy to regard Oswald Spengler, author of the epochal Decline of The West in the aftermath of World War I, as a Russophobe. In so doing the role of Russia in the unfolding of history from this era onward could be easily dismissed, opposed or ridiculed by proponents of Spengler, while in Russia his insights into culture-morphology would be understandably unwelcome as being from an Slavophobic German nationalist. However, while Spengler, like many others of the time in the aftermath of the Bolshevik Revolution, regarded – partially – Russia as the Asianised leader of a ‘coloured revolution’ against the white world, he also considered other possibilities.

RUSSIA’S ‘SOUL’

Spengler regarded Russians as formed by the vastness of the land-plain, as innately antagonistic to the Machine, as rooted in the soil, irrepressibly peasant, religious, and ‘primitive’. Without a wider understanding of Spengler’s philosophy it appears that he was a Slavophobe. However, when Spengler wrote of these Russian characteristics he was referencing the Russians as a still youthful people in contrast to the senile West. Hence the ‘primitive’ Russian is not synonymous with ‘primitivity’ as popularly understood at that time in regard to ‘primitive’ tribal peoples. Nor was it to be confounded with the Hitlerite perception of the ‘primitive Slav’ incapable of building his own State.

To Spengler, the ‘primitive peasant’ is the well-spring from which a race draws its healthiest elements during its epochs of cultural vigour. Agriculture is the foundation of a High Culture, enabling stable communities to diversify labour into specialisation from which Civilisation proceeds.

However, according to Spengler, each people has its own soul, a German conception derived from the German Idealism of Herder, Fichte et al. A High culture reflects that soul, whether in its mathematics, music, architecture; both in the arts and the physical sciences. The Russian soul is not the same as the Western Faustian, as Spengler called it, the ‘ Magian’ of the Arabian civilisation, or the Classical of the Hellenes and Romans. The Western Culture that was imposed on Russia by Peter the Great, what Spengler called Petrinism, is a veneer.

The basis of the Russian soul is not infinite space – as in the West’s Faustian (Spengler, 1971, I, 183) imperative, but is ‘the plain without limit’ (Spengler, 1971, I, 201). The Russian soul expresses its own type of infinity, albeit not that of the Western which becomes even enslaved by its own technics at the end of its life-cycle. (Spengler, 1971, II, 502). (Although it could be argued that Sovietism enslaved man to machine, a Spenglerian would cite this as an example of Petrinism). However, Civilisations follow their life’s course, and one cannot see Spengler’s descriptions as moral judgements but as observations. The finale for Western Civilisation according to Spengler cannot be to create further great forms of art and music, which belong to the youthful or ‘ spring’ epoch of a civilisation, but to dominate the world under a technocratic-military dispensation, before declining into oblivion like prior world civilisations. It is after this Western decline that Spengler alluded to the next world civilisation being that of Russia.

According to Spengler, Russian Orthodox architecture does not represent the infinity towards space that is symbolised by the Western high culture’s Gothic Cathedral spire, nor the enclosed space of the Mosque of the Magian Culture, (Spengler, 1971, I, 183-216) but the impression of sitting upon a horizon. Spengler considered that this Russian architecture is ‘not yet a style, only the promise of a style that will awaken when the real Russian religion awakens’ (Spengler, 1971, I, p. 201). Spengler was writing of the Russian culture as an outsider, and by his own reckoning must have realised the limitations of that. It is therefore useful to compare his thoughts on Russia with those of Russians of note.

41JkTwFc0dL.jpgNikolai Berdyaev in The Russian Idea affirms what Spengler describes:

There is that in the Russian soul which corresponds to the immensity, the vagueness, the infinitude of the Russian land, spiritual geography corresponds with physical. In the Russian soul there is a sort of immensity, a vagueness, a predilection for the infinite, such as is suggested by the great plain of Russia. (Berdyaev, 1).

The connections between family, nation, birth, unity and motherland are reflected in the Russian language:

род [rod]: family, kind, sort, genus родина [ródina]: homeland, motherland родители [rodíteli]: parents родить [rodít’]: to give birth роднить [rodnít’]: to unite, bring together родовой [rodovói]: ancestral, tribal родство [rodstvó]: kinship

Western-liberalism, rationalism, even the most strenuous efforts of Bolshevik dialectal materialism, have so far not been able to permanently destroy, but at most repress, these conceptions – conscious or unconscious – of what it is to be ‘Russian’. Spengler, as will be seen, even during the early period of Russian Bolshevism, already predicted that even this would take on a different, even antithetical form, to the Petrine import of Marxism. It was soon that the USSR was again paying homage to Holy Mother Russia rather than the international proletariat.

‘RUSSIAN SOCIALISM’

Of the Russian soul, the ego/vanity of the Western culture-man is missing; the persona seeks impersonal growth in service, ‘in the brother-world of the plain’. Orthodox Christianity condemns the ‘I’ as ‘sin’ (Spengler, 1971, I, 309).

The Russian concept of ‘we’ rather than ‘I’, and of impersonal service to the expanse of one’s land implies another form socialism to that of Marxism. It is perhaps in this sense that Stalinism proceeded along lines often antithetical to the Bolshevism envisaged by Trotsky et al. (Trotsky, 1936).

A recent comment by an American visitor to Russia, Barbara J. Brothers, as part of a scientific delegation, states something akin to Spengler’s observation:

The Russians have a sense of connectedness to themselves and to other human beings that is just not a part of American reality. It isn’t that competitiveness does not exist; it is just that there always seems to be more consideration and respect for others in any given situation.

Of the Russian traditional ethos, intrinsically antithetical to Western individualism, including that of property relations, Berdyaev wrote:

Of all peoples in the world the Russians have the community spirit; in the highest degree the Russian way of life and Russian manners, are of that kind. Russian hospitality is an indication of this sense of community. (Berdyaev, 97-98).

9782081223219.jpgTARAS BULBA

Russian National Literature starting from the 1840s began to consciously express the Russian soul. Firstly Nikolai Vasilievich Gogol’s Taras Bulba, which along with the poetry of Pushkin, founded a Russian literary tradition; that is to say, truly Russian, and distinct from the previous literature based on German, French and English. John Cournos states of this in his introduction to Taras Bulba:

The spoken word, born of the people, gave soul and wing to literature; only by coming to earth, the native earth, was it enabled to soar. Coming up from Little Russia, the Ukraine, with Cossack blood in his veins, Gogol injected his own healthy virus into an effete body, blew his own virile spirit, the spirit of his race, into its nostrils, and gave the Russian novel its direction to this very day.

Taras Bulba is a tale on the formation of the Cossack folk. In this folk-formation the outer enemy plays a crucial role. The Russian has been formed largely as the result of battling over centuries with Tartars, Muslims and Mongols.

Their society and nationality were defined by religiosity, as was the West’s by Gothic Christianity during its ‘Spring’ epoch, in Spenglerian terms. The newcomer to a Setch, or permanent village, was greeted by the Chief as a Christian and as a warrior: ‘Welcome! Do you believe in Christ?’ —‘I do’, replied the new-comer. ‘And do you believe in the Holy Trinity?’— ‘I do’.—‘And do you go to church?’—‘I do.’ ‘Now cross yourself’. (Gogol, III).

Gogol depicts the scorn in which trade is held, and when commerce has entered among Russians, rather than being confined to non-Russians associated with trade, it is regarded as a symptom of decadence:

I know that baseness has now made its way into our land. Men care only to have their ricks of grain and hay, and their droves of horses, and that their mead may be safe in their cellars; they adopt, the devil only knows what Mussulman customs. They speak scornfully with their tongues. They care not to speak their real thoughts with their own countrymen. They sell their own things to their own comrades, like soulless creatures in the market-place…. . Let them know what brotherhood means on Russian soil! (Spengler, 1971, II, 113).

Here we might see a Russian socialism that is, so far form being the dialectical materialism offered by Marx, the mystic we-feeling forged by the vastness of the plains and the imperative for brotherhood above economics, imposed by that landscape. Russia’s feeling of world-mission has its own form of messianism whether expressed through Christian Orthodoxy or the non-Marxian form of ‘world revolution’ under Stalin, or both in combination, as suggested by the later rapport between Stalinism and the Church from 1943 with the creation of the Council for Russian Orthodox Church Affairs (Chumachenko, 2002). In both senses, and even in the embryonic forms taking place under Putin, Russia is conscious of a world-mission, expressed today as Russia’s role in forging a multipolar world, with Russia as being pivotal in resisting unipolarism.

Commerce is the concern of foreigners, and the intrusions bring with them the corruption of the Russian soul and culture in general: in speech, social interaction, servility, undermining Russian ‘brotherhood’, the Russian ‘we’ feeling that Spengler described. (Spengler 1971, I, 309).

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The Cossack brotherhood is portrayed by Gogol as the formative process in the building up of the Russian people. This process is not one of biology but of spirit, even transcending the family bond. Spengler treated the matter of race as that of soul rather than of zoology. (Spengler, 1971, II, 113-155). To Spengler landscape was crucial in determining what becomes ‘race’, and the duration of families grouped in a particular landscape – including nomads who have a defined range of wandering – form ‘a character of duration’, which was Spengler’s definition of ‘race’. (Spengler, Vol. II, 113). Gogol describes this ‘ race’ forming process among the Russians. So far from being an aggressive race nationalism it is an expanding mystic brotherhood under God:

The father loves his children, the mother loves her children, the children love their father and mother; but this is not like that, brothers. The wild beast also loves its young. But a man can be related only by similarity of mind and not of blood. There have been brotherhoods in other lands, but never any such brotherhoods as on our Russian soil. (Golgol, IX).

The Russian soul is born in suffering. The Russian accepts the fate of life in service to God and to his Motherland. Russia and Faith are inseparable. When the elderly warrior Bovdug is mortally struck by a Turkish bullet his final words are exhortations on the nobility of suffering, after which his spirit soars to join his ancestors. (Gogol, IX). The mystique of death and suffering for the Motherland is described in the death of Tarus Bulba when he is captured and executed, his final words being ones of resurrection:

‘Wait, the time will come when ye shall learn what the orthodox Russian faith is! Already the people scent it far and near. A czar shall arise from Russian soil, and there shall not be a power in the world which shall not submit to him!’ (Gogol, XII).

PSEUDOMORPHOSIS

A significant element of Spengler’s culture morphology is ‘Historic Pseudomorphosis’. Spengler drew an analogy from geology, when crystals of a mineral are embedded in a rock-stratum: where ‘clefts and cracks occur, water filters in, and the crystals are gradually washed out so that in due course only their hollow mould remains’. (Spengler, II, 89).

By the term ‘historical pseudomorphosis’ I propose to designate those cases in which an older alien Culture lies so massively over the land that a young Culture, born in this land, cannot get its breath and fails not only to achieve pure and specific expression-forms, but even to develop its own fully self-consciousness. All that wells up from the depths of the young soul is cast in the old moulds, young feelings stiffen in senile works, and instead of rearing itself up in its own creative power, it can only hate the distant power with a hate that grows to be monstrous. (Ibid.).

A dichotomy has existed for centuries, starting with Peter the Great, of attempts to impose a Western veneer over Russia. This is called Petrinism. The resistance of those attempts is what Spengler called ‘Old Russia’. (Spengler, 1971, II, 192). Spengler described this dichotomy:

Nikolai Berdyaev wrote in terms similar to Spengler’s: ‘Russia is a complete section of the world, a colossal East-West. It unites two worlds, and within the Russian soul two principles are always engaged in strife – the Eastern and the Western’. (Berdyaev, 1).

With the orientation of Russian policy towards the West, ‘Old Russia’ was ‘forced into a false and artificial history’. (Spengler, II, 193). Spengler wrote that Russia had become dominated by Late Western culture:

Late-period arts and sciences, enlightenment, social ethics, the materialism of world-cities, were introduced, although in this pre-cultural time religion was the only language in which man understood himself and the world. (Spengler, 1971, II, 193).

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Ivan Aksakov

‘The first condition of emancipation for the Russian soul’, wrote Ivan Sergyeyevich Aksakov, founder of the anti-Petrinist ‘Slavophil’ group, in 1863 to Dostoyevski, ‘is that it should hate Petersburg with all this might and all its soul’. Moscow is holy, Petersburg Satanic. A widespread popular legend presents Peter the Great as Antichrist.

The hatred of the ‘West’ and of ‘Europe’ is the hatred for a Civilisation that had already reached an advanced state of decay into materialism and sought to impose its primacy by cultural subversion rather than by combat, with its City-based and money-based outlook, ‘poisoning the unborn culture in the womb of the land’. (Spengler, 1971, II, 194). Russia was still a land where there were no bourgeoisie and no true class system but only lord and peasant, a view confirmed by Berdyaev, writing: ‘The various lines of social demarcation did not exist in Russia; there were no pronounced classes. Russia was never an aristocratic country in the Western sense, and equally there was no bourgeoisie’. (Berdyaev, 1).

The cities that emerged threw up an intelligentsia, copying the intelligentsia of Late Westerndom, ‘bent on discovering problems and conflicts, and below, an uprooted peasantry, with all the metaphysical gloom, anxiety, and misery of their own Dostoyevski, perpetually homesick for the open land and bitterly hating the stony grey world into which the Antichrist had tempted them. Moscow had no proper soul’. (Spengler, 1971, II, 194). Berdyaev likewise states of the Petrinism of the upper class that ‘Russian history was a struggle between East and West within the Russian soul’. (Berdyaev, 15).

RUSSIAN THE KATECHON

Berdyaev states that while Petrinism introduced an epoch of cultural dynamism, it also placed a heavy burden upon Russia, and a disunity of spirit. (Ibid.). However, Russia has her own religious sense of Mission, which is as universal as the Vatican’s. Spengler quotes Dostoyevski as writing in 1878: ‘all men must become Russian, first and foremost Russian. If general humanity is the Russian ideal, then everyone must first of all become a Russian’. (Spengler, 1963, 63n). The Russian Messianic idea found a forceful expression in Dostoyevski’s The Possessed, where, in a conversation with Stavrogin, Shatov states:

fyodor-dostoevsky-the-possessed-by-fritz-eichenberg-01.jpgReduce God to the attribute of nationality?…On the contrary, I elevate the nation to God…The people is the body of God. Every nation is a nation only so long as it has its own particular God, excluding all other gods on earth without any possible reconciliation, so long as it believes that by its own God it will conquer and drive all other gods off the face of the earth. …The sole ‘God bearing’ nation is the Russian nation… (Dostoyevsky, 1992, Part II: I: 7, 265-266).

This is Russia as the Katechon, as the ‘nation’ whose world-historical mission is to resist the son of perdition, a literal Anti-Christ, according go the Revelation of St. John, or as the birthplace of a great Czar serving the traditional role of nexus between the terrestrial and the divine around which Russia is united in this mission. This mission as the Katechon defines Russia as something more than merely an ethno-nation-state, as Dostoyevsky expressed it. (Ibid.). Even the USSR, supposedly purged of all such notions, merely re-expressed them with Marxist rhetoric, which was no less apocalyptic and messianic, and which saw the ‘decadent West’ in terms analogous to elements of Islam regarding the USA as the ‘Great Satan’. It is not surprising that the pundits of secularised, liberal Western academia, politics and media could not understand, and indeed were outraged, when Solzhenitsyn seemed so ungrateful when in his Western exile he unequivocally condemned the liberalism and materialism of the a ‘decadent West’. A figure who was for so long held up as a martyr by Western liberalism transpired to be a traditional Russian and not someone who was willing to remake himself in the image of a Western liberal to for the sake of continued plaudits. He attacked the modern West’s conceptions of ‘rights’, ‘freedom’, ‘happiness’, ‘wealth’, the irresponsibility of the ‘free press’, ‘television stupor’, and referred to a ‘Western decline’ in courage. He emphasised that this was a spiritual matter:

But should I be asked, instead, whether I would propose the West, such as it is today, as a model to my country, I would frankly have to answer negatively. No, I could not recommend your society as an ideal for the transformation of ours. Through deep suffering, people in our own country have now achieved a spiritual development of such intensity that the Western system in its present state of spiritual exhaustion does not look attractive. Even those characteristics of your life which I have just enumerated are extremely saddening. (Solzhenitsyn, 1978).

These are all matters that have been addressed by Spengler, and by traditional Russians, whether calling themselves Czarists Orthodox Christians or even ‘Bolsheviks’ or followers of Putin.

Spengler’s thesis that Western Civilisation is in decay is analogous to the more mystical evaluations of the West by the Slavophils, both reaching similar conclusions. Solzhenitsyn was in that tradition, and Putin is influenced by it in his condemnation of Western liberalism. Putin recently pointed out the differences between the West and Russia as at root being ‘moral’ and religious:

Another serious challenge to Russia’s identity is linked to events taking place in the world. Here there are both foreign policy and moral aspects. We can see how many of the Euro-Atlantic countries are actually rejecting their roots, including the Christian values that constitute the basis of Western civilisation. They are denying moral principles and all traditional identities: national, cultural, religious and even sexual. (Putin, 2013).

Spengler saw Russia as outside of Europe, and even as ‘Asian’. He even saw a Western rebirth vis-à-vis opposition to Russia, which he regarded as leading the ‘coloured world’ against the whites, under the mantle of Bolshevism. Yet there were also other destinies that Spengler saw over the horizon, which had been predicted by Dostoyevski.

Once Russia had overthrown its alien intrusions, it could look with another perspective upon the world, and reconsider Europe not with hatred and vengeance but in kinship. Spengler wrote that while Tolstoi, the Petrinist, whose doctrine was the precursor of Bolshevism, was ‘the former Russia’, Dostoyevski was ‘the coming Russia’. Dostoyevski as the representative of the ‘coming Russia’ ‘does not know’ the hatred of Russia for the West. Dostoyevski and the old Russia are transcendent. ‘His passionate power of living is comprehensive enough to embrace all things Western as well’.  Spengler quotes Dostoyevski:

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‘I have two fatherlands, Russia and Europe’. Dostoyevski as the harbinger of a Russian high culture ‘has passed beyond both Petrinism and revolution, and from his future he looks back over them as from afar. His soul is apocalyptic, yearning, desperate, but of this future he is certain’. (Spengler, 1971, II, 194).

To the ‘Slavophil’, of which Dostoyevski was one, Europe is precious. The Slavophil appreciates the richness of European high culture while realising that Europe is in a state of decay. Berdyaev discussed what he regarded as an inconsistency in Dostoyevski and the Slavophils towards Europe, yet one that is comprehensible when we consider Spengler’s crucial differentiation between Culture and Civilisation:

Dostoyevsky calls himself a Slavophil. He thought, as did also a large number of thinkers on the theme of Russia and Europe, that he knew decay was setting in, but that a great past exists in her, and that she has made contributions of great value to the history of mankind. (Berdyaev, 70).

It is notable that while this differentiation between Kultur and Zivilisation is ascribed to a particularly German philosophical tradition, Berdyaev comments that it was present among the Russians ‘long before Spengler’, although deriving from German sources:

It is to be noted that long before Spengler, the Russians drew the distinction between ‘culture’ and ‘civilization’, that they attacked ‘civilization’ even when they remained supporters of ‘culture’. This distinction in actual fact, although expressed in a different phraseology, was to be found among the Slavophils. (Ibid.).

Dostoyevski was indifferent to the Late West, while Tolstoi was a product of it, the Russian Rousseau. Imbued with ideas from the Late West, the Marxists sought to replace one Petrine ruling class with another. Neither represented the soul of Russia. Spengler states: ‘The real Russian is the disciple of Dostoyevski, even though he might not have read Dostoyevski, or anyone else, nay, perhaps because he cannot read, he is himself Dostoyevski in substance’. The intelligentsia hates, the peasant does not. (Ibid.). He would eventually overthrow Bolshevism and any other form of Petrinism. Here we see Spengler unequivocally stating that the post-Western civilisation will be Russian.

For what this townless people yearns for is its own life-form, its own religion, its own history. Tolstoi’s Christianity was a misunderstanding. He spoke of Christ and he meant Marx. But to Dostoyevski’s Christianity, the next thousand years will belong. (Ibid.).

To the true Russia, as Dostoyevski stated it, ‘not a single nation has ever been founded on principles of science or reason’. (Dostoyevski, 1872, II: I: VII).

By the time Spengler had published The Hour of Decision in 1934 he was stating that Russia had overthrown Petrinism and the trappings of the Late West, and while he called the new orientation of Russia ‘Asian’, he said that it was ‘a new Idea, and an idea with a future too’. (Spengler, 1963, 60). To clarify, Russia looks towards the ‘East’, but while the Westerner assumes that ‘Asia’ and East are synonymous with Mongol, the etymology of the word ‘Asia’ comes from Greek Aσία, ca. 440 BC, referring to all regions east of Greece. (Ibid., 61). During his time Spengler saw in Russia that,

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Race, language, popular customs, religion, in their present form… all or any of them can and will be fundamentally transformed. What we see today then is simply the new kind of life which a vast land has conceived and will presently bring forth. It is not definable in words, nor is its bearer aware of it. Those who attempt to define, establish, lay down a program, are confusing life with a phrase, as does the ruling Bolshevism, which is not sufficiently conscious of its own West-European, Rationalistic and cosmopolitan origin. (Ibid.).

Of Russia in 1934 Spengler already saw that ‘of genuine Marxism there is very little except in names and programs’. He doubted that the Communist programme is ‘really still taken seriously’. He saw the possibility of the vestiges of PetrineBolshevism being overthrown, to be replaced by a ‘nationalistic’ Eastern type which would reach ‘gigantic proportions unchecked’. (Spengler, 1963, 63). Spengler also referred to Russia as the country ‘least troubled by Bolshevism’, (Ibid.,182) and the ‘Marxian face [was] only worn for the benefit of the outside world’. (Ibid., 212). A decade after Spengler’s death the direction of Russia under Stalin had pursued clearer definitions, and Petrine Bolshevism had been transformed in the way Spengler foresaw. (Brandenberger, 2002).

CONCLUSION

As in Spengler’s time, and centuries before, there continues to exist two tendencies in Russia : the Old Russian and the Petrine. Neither one nor the other spirit is presently dominant, although under Putin Old Russia struggles for resurgence. U.S. political circles see this Russia as a threat, and expend a great deal on promoting ‘regime change’ via the National Endowment for Democracy, and many others; these activities recently bringing reaction from the Putin government against such NGOs. (Telegraph, 2015).

Spengler in a published lecture to the Rheinish-Westphalian Business Convention in 1922 referred to the ‘ancient, instinctive, unclear, unconscious, and subliminal drive that is present in every Russian, no matter how thoroughly westernised his conscious life may be – a mystical yearning for the South, for Constantinople and Jerusalem, a genuine crusading spirit similar to the spirit our Gothic forebears had in their blood but which we can hardly appreciated today’. (Spengler, 1922).

Bolshevism destroyed one form of Petrinism with another form, clearing the way ‘for a new culture that will some day arise between Europe and East Asia. It is more a beginning than an end’. The peasantry ‘will some day become conscious of its own will, which points in a wholly different direction’. ‘The peasantry is the true Russian people of the future. It will not allow itself to be perverted or suffocated’. (Ibid.).

The arch-Conservative anti-Marxist, Spengler, in keeping with the German tradition of realpolitik, considered the possibility of a Russo-German alliance in his 1922 speech, the Treaty of Rapallo being a reflection of that tradition. ‘A new type of leader’ would be awakened in adversity, to ‘new crusades and legendary conquests’. The rest of the world, filled with religious yearning but falling on infertile ground, is ‘torn and tired enough to allow it suddenly to take on a new character under the proper circumstances’. Spengler suggested that ‘perhaps Bolshevism itself will change in this way under new leaders’. ‘But the silent, deeper Russia,’ would turn its attention towards the Near and East Asia, as a people of ‘great inland expanses’. (Ibid.).

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While Spengler postulated the organic cycles of a High Culture going through the life-phases of birth, youthful vigour, maturity, old age and death, it should be kept in mind that a life-cycle can be disrupted, aborted, murdered or struck by disease, at any time, and end without fulfilling itself. Each has its analogy in politics, and there are plenty of Russophobes eager to stunt Russia’s destiny with political, economic and cultural contagion. The Soviet bloc fell through inner and outer contagion.

Spengler foresaw new possibilities for Russia, yet to fulfil its historic mission, messianic and of world-scope, a traditional mission of which Putin seems conscious, or at least willing to play his part. The invigoration of Orthodoxy is part of this process, as is the leadership style of Putin, as distinct from a Yeltsin for example. Whatever Russia is called outwardly, whether, monarchical, Bolshevik or democratic, there is an inner – eternal – Russia that is unfolding, and whose embryonic character places her on an antithetical course to that of the USA.

REFERENCES

Nikolai Berdyaev, The Russian Idea, MacMillan Co., New York, 1948.

D Brandenberger, National Bolshevism: Stalinist culture and the Formation of Modern Russian National Identity 1931-1956. Harvard University Press, Massachusetts, 2002.

T A Chumachenko, Church and State in Soviet Russia, M. E. Sharpe Inc., New York, 2002.

H Cournos,‘Introduction’, N V Gogol, Taras Bulba & Other Tales, 1842, http://www.gutenberg.org/files/1197/1197-h/1197-h.htm

Fyodor Dostoevsky, The Brothers Karamazov, 1880

Dostoevsky, The Possessed, Oxford University Press, 1992.

V Putin, address to the Valdai Club, 19 September 2013.

Alexander Solzhenitsyn, A World Split Apart — Commencement Address Delivered At Harvard University, June 8, 1978

Oswald Spengler, Prussian and Socialism, 1919.

Spengler, ‘The Two Faces of Russia and Germany’s Eastern Problems’, Politische Schriften, Munich, 14 February, 1922.

Spengler, The Hour of Decision, Alfred A Knopf, New York, 1963.

Spengler, The Decline of The West, George Allen & Unwin, London, 1971.

TelegraphVladimir Putin signs new law against ‘undesirable NGOs’, May 24, 2015,

Leon Trotsky, The Revolution Betrayed: what is the Soviet Union and where is it going?, 1936.

samedi, 28 mars 2020

Coronavirus, avènement et défaite du monde global

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Coronavirus, avènement et défaite du monde global

par Karine Bechet-Golovko

Ex: https://russiepolitics.blogspot.com

Coronavirus: avènement et défaite du monde global. Ce n'est pas paradoxal: les Etats se sont pliés aux exigences des organes globaux, mais cette gouvernance ne propose qu'un monde carcéral déshumanisé, répressif et chaotique. Fin du libéralisme.

A première vue paradoxalement, même si à la réflexion il n'y a pas forcément paradoxe, le coronavirus est à la fois l'avènement et la défaite du monde global. Avènement, parce que, que ce soit avec enthousiasme ou avec réticence, les puissances se sont soumises, la plupart des pays ont introduit des mesures liberticides, les Etats ont suivi des impératifs extérieurs et abdiqué leur souveraineté. Défaite, car le monde global se présente comme une société carcérale, faible, chaotique et barbare. Mais il n'y a pas forcément paradoxe, car l'idéologie néolibérale, qui porte le monde global, est une déconstruction, elle n'est pas porteuse d'une vision positive, ni de l'homme qu'elle a réduit à l'individu, ni de l'Etat qu'elle combat. Mais elle tente de modifier le système de valeurs et les comportements sociaux, de modifier donc l'homme de l'intérieur. Ce qui en fait un totalitarisme. Et pose la question de la fin du libéralisme.
 
A plusieurs points de vue, le coronavirus est le visage du monde global. 
 
Sa prolifération a été rendue possible par le culte du mouvement incessant, par cette manie des masses de passer le week-end à Venise, les vacances d'hiver pour les Chinois à Paris par exemple, quand les habitants des pays tempétés ou froids cherchent le soleil et la chaleur. S'étalant sur une plage, marchant sur des montagnes ou dans des rues, agglutinés derrière des guides. Pour des vacances culturelles ou extrêmes. Pour vivre quelques jours des rêves de Photoshop. Echangeant leurs appartements à travers le monde, car ce monde est Un, il est donc le Tout. Devenu indifférencié. La circulation intempestive des individus ... et des virus. En pleine spirale d'acculturation.
 
Son ancrage a été redu possible par le monopole du discours médiatique, qui est largement répercuté et amplifié par les réseaux sociaux, caisse de résonance de la globalisation, où la plupart des gens réagissent. C'est-à-dire se placent sur le plan de l'instinct et du sentiment, ces points faibles par lesquels ils sont magnifiquement manipulables. Et il faut reconnaître que la communication de masse a été élevée au niveau de l'art.
 
La capitulation des puissances et des Etats a, pour sa part, été rendue par les décennies d'affaiblissement et de démantèlement. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Etat, en tant que tel, est devenu l'incarnation du Mal et lui ont été accolés tous les qualificatifs à connotations négatives, tels que l'ordre, la règle, la force. Face à lui, le culte de l'individu, faisant passer la société du holisme à l'individualisme, s'est structuré autour de la société civile, sacralisée comme espace de réalisation des libertés. Les politiques publiques ont suivi le mouvement, sur la vague de la fausse rationalité du management, les services publics ont été déstructurés : car le privé fait a priori mieux que l'Etat, surtout lorsque des conditions défavorables sont mises en place pour les structures publiques. Après déstructuration, évidemment, l'Etat fonctionne mal, il perd donc de sa légitimité, il est affaibli et petit à petit intégré dans un maillage de structures supra-nationales - régionales et internationales, qui sans fondement démocratique, développent une supra-gouvernance. Ce mécanisme était parfaitement bien huilé et l'Etat même lui était nécessaire : ce qui était mal fait, était de la responsabilité de cet Etat encombrant, mais que l'on gardait par habitude, heureusement les organismes supra-nationaux étaient là pour compenser. L'image-type en Europe est la CEDH, présentée comme le seul lieu de justice indépendante, qui va apporter la Justice aux populations sous le joug de leur justice étatique. Ce mythe a été particulièrement développé dans l'espace post-soviétique, pour des raisons idéologiques évidentes. Le rapport récent démontrant les liens entre cette Cour "indépendante" et les ONG, principalement du réseau Soros, soulève de nombreuses questions (voir notre texte sur le dysfonctionnement des temples du monde globalisé).

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Et le coronavirus est une démonstration formidable de tout cela. Les Etats ont suivi, certains en traînant la patte, d'autres en premiers de cordée, mais ils l'on fait. Sans aucune, évidemment, réévaluation des réformes néolibérales ayant conduit, notamment, à la désorganisation du système de santé. Ponctuellement, on peut refinancer, mais aucune réflexion systémique n'est admise. Le point culminant est le confinement de la population. Qui de toute manière est limité par l'impossibilité de confiner les SDF, qui se heurte aux masses de migrants, aux quartiers où la loi républicaine n'est même plus un vieux souvenir. L'on en arrive à l'Afrique du Sud, premier Etat africain à décider du confinement. Et comme tout nouveau converti, veut être plus sain que le Pape. Même les chiens ne doivent pas être sortis. Pourtant, 20% de la population vie dans des bidonvilles. 
 
Sauf, que certaines structures surpra-étatiques sont inefficaces, comme l'UE. En revanche d'autres, comme l'OMS, ont pris du galon. L'on passe ici encore d'un cran : de la régionalisation à la globalisation. En ce sens, c'est la fin du rêve d'un monde multipolaire. Par manque de résistance politique.
 
Dans le même temps, le coronavirus est le signe de la défaite du monde global.

Certains des mythes globalistes viennent de tomber. Celui du citoyen du monde. Aux poubelles de l'histoire, il est rentré sur un territoire, restreint à son logis. Faisant chuter avec lui le culte du déplacement incessant, Je bouge donc je suis. Remplacé par Je me terre donc je vis. La liberté tant attendue, qui soi-disant n'était restreinte que parce que l'Etat était fort, vient d'être sacrifié sur l'autel du dieu global. Il n'est ni le premier, ni le dernier des dieux, et finalement est aussi exigeant que ses prédécesseurs. Et comme eux, sa jeunesse a besoin de beaucoup de sang et de chair fraîche. Et comme les temps ont changé, l'armée est utilisée non pas pour combattre un ennemi extérieur, mais pour que les populations se sacrifient elles-mêmes, sacrifient leur liberté. A ce nouveau dieu. Sans demander la restauration de l'Etat. Et comment les grands mouvements de migrants vont-ils se poursuivre? Où en sont-ils au fait? Plus personne ne coule? Il n'y a plus de conflit à fuir, de régime totalitaire et sanguinaire, qui pousse ces jeunes hommes forts sur les routes d'Europe? L'on a même vu des phénomènes de réimmigration à partir de la France.
 
Par ailleurs, les rares contenus de ce monde globaliste, par exemple la virtualisation, se heurtent aux difficultés de la vie réelle, même dans les pays où le numérique est un culte incontesté. Ainsi, en Russie, la tentative de numériser totalement l'enseignement et la recherche vient de s'écraser contre le mur de la réalité. L'enseignement à distance dans les facs s'est transformé par la mise en vacances des étudiants et des professeurs, qui après une première phase d'engoûement (pour ceux qui croyaient enfin avoir accès à la technologie du futur - tout est question de croyance) ils ont été fortement déçus et regrettaient un véritable enseignement. A l'école, la situation n'est pas meilleure. Au Conseil de la Fédération, l'on envisage le prolongement de la période scolaire après cette poussée globale, car, je cite :
"Il y a forcément un moment où une communication directe est indispensable. Il est impossible de tout enseigner à distance"
Pour autant, il n'est pas forcément paradoxal de considérer concomittantes l'avènement et la défaite du monde global avec le coronavirus. 

Tout d'abord, parce que ce virus n'est qu'une phase de transition. Si l'on sait d'où l'on vient, l'on ne sait pas où l'on va. D'autant plus que la peur a fait abandonner aux populations les rênes du contrôle de la gouvernance et les pouvoirs nationaux, rendus à leur inexistence, suivent aveuglément les recommandations globalistes. Ils ne sont plus des espaces de décision, mais d'exécution. Plus ils sont faibles, et plus ils sont radicaux, sur le fond et sur la forme.


Nous assistons à une transformation de certaines valeurs. Ainsi, la liberté est le crime; la réclusion est la responsabilité; etc. De la même manière, certains comportements sociaux doivent être modifiés. Dans nos  sociétés, traditionnellement, les jeunes générations doivent prendre soin des générations plus anciennes, ce qui garantit le cycle de la vie et la transmission intergénérationnelle. A Moscou, le maire a mis les personnes de plus de 65 ans à domicile, demandant aux membres de leur famille de ne pas aller les voir, car ils pourraient les contaminer. Il vaut mieux garder le contact à distance, par téléphone ou par internet. A la place du contact humain et rassurant de ses proches, des siens, un service de bénévoles est prévu, qui peut les aider pour leurs courses, les médicaments, etc. Car il est bien connu que les volontaires, eux, ne sont pas porteurs de maladies. Ce sont des volontaires. A la différence des enfants et petits-enfants, qui sont extrêmement dangereux. Pour le modèle idéologique.
 

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Mais surtout, parce que ce monde finalement n'a rien à proposer aux gens. La solitude pour une durée indéterminée. Des visites virtuelles de musées ? Regarder les spectacles à la maison ? Vous pensez réellement que des metteurs en scène vont créer des spectacles qui ne seront jamais joués devant des spectateurs? Que de véritables acteurs de théâtre vont transformer leur art en préparation de séries pour la télé ou le net ? Vous pensez vraiment que de véritables écrivains n'ont pas envie de tenir leur livre dans leurs mains? Comme toutes les idéologies, celle-ci est une négation de la nature humaine.
 
Finalement, combien de temps la police et l'armée vont-elles pouvoir contenir les populations ? La société globale n'est donc finalement qu'un rêve carcéral pour la majorité. Dès que la population va relever la tête, l'on pourra toujours trouver un virus pour la confiner. Reste la question économique. C'est aussi la fin du libéralisme économique et à côté de ce qui se profile, la vision communiste était un doux rêve. Au moins, il voulait créer un homme meilleur, dégager des contingences du matérialisme pour l'élever spirituellement et culturellement. C'est pourquoi il y a eu l'enseignement de masse, l'industrialisation massive, ce qui obligeait l'Europe. Ce mouvement, qui a fait des puissances, une période qui est marquée par une création littéraire, cinématographique, musicale, bref artistique que les fadaises actuelles ne peuvent faire oublier. C'est la fin du libéralisme, comme le communisme a pris fin. Mais si l'on savait dans les années 90 que les pays de l'Est étaient pris en main par l'Occident dit libéral, l'on ne sait pas très bien ce qui s'est emparé de nos sociétés. Ce n'est pas la fin des idéologies, plutôt la fin de ce que l'on connaît. 
 
Et l'avenir proche, avec ses crises sans fin, sa récession historique, ses crashs, son chaos, sa barbarie, est loin de l'image des lendemains qui chantent. C'est finalement à nous de décider si c'est la vision du monde que l'on soutient.

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La division de l’Occident une chance pour l’Europe puissance

Article de Caroline Galactéros* publié dans Courrier de Russie le 25/03/2020

Avec le Coronavirus, le monde traverse une crise inédite dont les conséquences politiques, économiques et sociales sont encore imprévisibles, tant sur le plan intérieur, pour chaque État, que dans les relations internationales. Nul doute que cette épidémie historique redessine la carte politique de la planète, les zones d’influence pouvant, par exemple, esquisser, demain, une géographie macabre où les gagnants seront ceux qui, démontrant leur cohésion et leur efficacité, auront su le mieux résister à la maladie. 

Le Courrier de Russie a donc décidé de lancer un débat vif, sans détours, en ouvrant ses pages à des personnalités de tous bords – russes et françaises notamment ‒ connues pour la qualité de leurs analyses géopolitiques et la force de leur engagement.  


L’Europe existe-elle en dehors de sa fonction économique ? Mérite-t-elle d’être défendue comme un ensemble cohérent ? Peut-elle, doit-elle produire de la puissance et de l’influence, devenir un acteur stratégique à part entière sur la scène du monde, faisant jeu égal avec les autres puissances majeures qui, aujourd’hui, la tiennent ouvertement pour quantité stratégique négligeable ? Ou bien la diversité des perceptions, des ambitions et des calculs des États membres et son pacifisme hors sol, plombé d’idéalisme moralisateur, rendent-ils à jamais cette ambition utopique ? Peut-elle seulement avoir une évaluation propre de ses risques sécuritaires et de défense, ou ne sera-t-elle toujours qu’un appendice de l’OTAN que, pour ne pas trop humilier, on nomme pompeusement « le pilier européen de l’Alliance » ?

Toutes ces questions vitales restent sans réponse à ce jour. Nous sommes toujours des enfants gâtés qui ne veulent pas grandir, des « Tanguy » indécrottables refusant de quitter le nid d’une vassalité qui pourtant nous met en danger. Si nous continuons à nier l’évidence ‒ le découplage grandissant entre nos intérêts économiques, sécuritaires et stratégiques, et ceux de Washington, la claire nécessité de comprendre notre avenir comme eurasien, ce qui suppose de nous rapprocher de Moscou, donc de régler la question ukrainienne ‒, nous sommes promis à l’engloutissement stratégique définitif et nos succès économiques ne nous protégeront pas longtemps d’un dépècement sino-américain qui a déjà commencé… Nous adorons manifestement être humiliés, chaque gifle nous fait du bien. Notre pleutrerie est telle qu’elle donne raison à ceux qui en profitent. Ils ont tout à gagner à nous faire rendre gorge au nom de nos grands principes, qui nous tuent, et de notre renoncement stupide au seul promoteur possible de survie : la souveraineté.

La crise du Coronavirus en donne une fois encore une belle illustration. Pour ne pas paraître discriminants et manquer de solidarité, ou renoncer à l’ouverture généreuse du bel espace européen, nous avons perdu de précieuses semaines à hésiter sur les mesures de confinement territorial. Finalement, chaque pays agit pour lui-même dans une éloquente cacophonie. Donald Trump a beau jeu de nous le reprocher désormais. Bref, nous mélangeons tout et avons complètement perdu la mesure de la gravité des questions sécuritaires européennes au sens le plus large.

Retrouvez l’intégralité de l’article sur le site “Courrier de Russie” en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.lecourrierderussie.com/opinions/2020/03/coronavirus-et-geopolitique-la-division-de-loccident-une-chance-pour-leurope-puissance/

*Caroline Galactéros, Présidente de Geopragma

Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort

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Alexandre Prokhanov : la mobilisation ou la mort

(Club d'Izborsk, 26 mars 2020)

26 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

https://izborsk-club.ru/19009

 

 

Au cours des cinq premières années, en installant des usines géantes de défense en Ukraine, en Biélorussie, en Russie centrale, Staline avait un plan pour évacuer ces usines à l'est, au-delà de l'Oural, en cas d'attaque immédiate de l'ennemi. D'énormes terrains vagues ont été choisis pour ces usines, les premiers pieux ont été enfoncés, du matériel a été acheté à l'Ouest, les futurs travailleurs ont été formés dans des écoles professionnelles, et il y avait déjà un plan d'évacuation stratégique. Les voies ferrées sont posées, le nombre nécessaire de plates-formes et de wagons est préparé, des brigades sont sélectionnées pour démonter le matériel, le charger et l'envoyer vers l'est. Et là, à l'est, il y avait déjà des lieux équipés pour recevoir ces usines, qui n'avaient même pas encore été construites, réunir des équipes d'ouvriers, déterminer les sources de matières premières. L'évacuation de l'industrie la plus puissante vers l'est dans les premiers jours de la guerre a assuré la Victoire.

 

En 1941-1942, l'Armée rouge a perdu la moitié de ses effectifs, mais l'industrie de la défense a survécu et a fourni à l'armée des chars, des canons et des avions de combat. Le plan de mobilisation mis en œuvre dans l'industrie a fonctionné dans d'autres branches de la société soviétique. Des branches scientifiques ont également été prévues et des universités, des laboratoires ont été construits, des étudiants ont été recrutés pour de futures études. Les terres arables de Sibérie ont également été préparées en cas de perte des terres fertiles d'Ukraine, du Kouban, de Biélorussie. En outre, dans un pays pacifique, des groupes de combattants clandestins se sont formés dans les territoires menacés de saisie. Le compositeur Isaac Dunayevsky s'est également vu proposer d'écrire des chansons telles que "The wide country is my native". L'Union soviétique était un projet de mobilisation, était une organisation unique et énorme créée par un grand concepteur, une organisation qui était plus efficace et plus précise que celle d'Hitler.

 

Aujourd'hui, dans les conditions de la guerre bactériologique déclarée à toute l'humanité, la Chine fait preuve de merveilles de résilience. La population d'un milliard et demi d'habitants, toutes ses divisions - science, armée, médecine, organisations publiques - mènent de manière coordonnée et synchrone une tâche stratégique grandiose et mortelle qui sauve la Chine de la perdition. Pendant toutes ces décennies, la Chine a vécu dans les conditions d'un projet de mobilisation : un État puissant, un parti inébranlable qui est l'intellect de la nation, un régulateur de toutes les contradictions du pays. La planification stratégique, la capacité de mobilisation de l'immense population, la subordination des intérêts personnels, les caprices et les lubies d'un but et d'un objectif communs, et la confiance dans l'État permettent à la Chine de faire face à une terrible épidémie parmi d'autres nations non préparées à ce fléau, dominées par l'hédonisme, la consommation aveugle, la soif de plaisir, l'idée d'une liberté individuelle débridée et l'abandon de l'État.

 

La Russie a connu une épidémie de personnes démobilisées. La démobilisation est le mot qui peut décrire l'existence de la Russie post-soviétique. L'égoïsme individuel et collectif, les intérêts des citoyens individuels ou des groupes privilégiés qui sont placés au-dessus des intérêts de l'État et de la société dans son ensemble, la philosophie de la consommation, du plaisir, la recherche inlassable de nouveaux divertissements toujours plus nombreux, le rejet d'une culture mobilisatrice qui éveille chez l'homme la ténacité, le sacrifice pour la famille, pour la Patrie.

 

Pendant des décennies, la population russe a été délibérément malmenée par les principales chaînes de télévision, offrant au téléspectateur des images de délabrement, de chute et de destruction suprême. Brillants, incomparables, inimitables prêcheurs du nihilisme, de l'ironie, du ridicule et du renversement de tout ce qui était autrefois considéré comme précieux et inébranlable. Ksenia Sobchak ou Andrei Malakhov, qui ont créé une puissante industrie multicolore de décomposition et de désintégration, ont fait apparaître plusieurs générations de bourgeois démantelés, sales, nihilistes, pour qui l'État est, au mieux, une abstraction, mais plus souvent - l'ennemi, avec lequel il faut se battre et se battre constamment. La Russie a fait face à cette attaque universelle sans préparation, sans organisation. Nous pouvons voir comment cette organisation se construit sous nos yeux - en parties contradictoires, hâtives, séparées, et une partie nie l'autre, créant un mouvement absurde et turbulent de contradictions. Créer une organisation est un art supérieur, un type supérieur d'ingénierie sociale. Il est plus facile de construire des vaisseaux spatiaux pour aller sur Mars que de concevoir, concevoir une organisation capable de créer et de lancer de telles super-machines.

 

Poutine se réserve le droit de gouverner à vie, de ne pas remplir les comptes bancaires étrangers avec des pétrodollars. Ne pas poursuivre un jeu fascinant et sans égal sur la scène internationale, en équipant des joueurs habiles dans l'Ancien et le Nouveau Monde. Il consacrera son énergie à la création d'une organisation étatique dans laquelle il y aura un nouveau type de gestionnaire, différent des gouverneurs et ministres inutiles et inefficaces. La création de ces gestionnaires s'inscrit dans un nouveau projet de mobilisation.

 

Le projet de mobilisation n'est pas les fossés de tir de Butovo, ni les tibias qui nous ont été jetés par les opposants à la mobilisation, les partisans de l'hédonisme. La mobilisation est la création d'une telle organisation capable de répondre instantanément aux défis dans toutes ses parties : au centre et à la périphérie la plus éloignée. Synchroniser ces réactions, concentrer les ressources disponibles, toujours pauvres, sur les principales orientations du développement, planifier et opérer non seulement avec le pétrole, les systèmes bancaires ou le taux de change du rouble, mais aussi avec la culture, l'idéologie, où l'idée de l'État prend la première place. L'intelligence artificielle, pour la création de laquelle tant d'argent est permis, est impuissante s'il n'y a pas d'organisation. Seule une organisation équipée d'intelligence artificielle est capable d'obtenir de grands résultats en matière de développement. Cette même intelligence artificielle, lancée dans une société lâche remplie de chaos et de mauvaise énergie, conduira à une destruction catastrophique.

 

En entrant dans une bataille contre le coronavirus, des gens effrayés, non préparés, socialement disparates, nous sortirons de cette lutte, bien qu'avec de grandes pertes, mais un peuple qui a trouvé une organisation, créé un projet de mobilisation, sans lequel la Russie ne survivra pas parmi les défis historiques croissants, l'un plus sérieux que l'autre. Au cœur de l'organisation de la mobilisation de la Russie peut et doit se trouver l'idéologie du rêve russe.

 

La mobilisation ou la mort.

 

Alexander Prokhanov

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc

 

 

Alexander Prokhanov

http://zavtra.ru

Alexander Andreevich Prokhanov (né en 1938) - éminent écrivain, publiciste, homme politique et personnalité publique soviétique russe. Il est membre du secrétariat de l'Union des écrivains russes, rédacteur en chef du journal Zavtra. Président et l'un des fondateurs du Club d'Izborsk.

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La politique industrielle après le Coronavirus

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La politique industrielle après le Coronavirus

par Nadine Levratto

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
La crise sanitaire nous aura appris quelque chose. Les chaînes globales de commodités (1), de valeur et autres réseaux de production globaux sont des colosses aux pieds d’argile dont la sensibilité aux chocs appelle un changement de modèle de production.

Dès les premiers signes de ralentissement économique en Chine au mois de janvier, la presse française a rendu compte des risques pour les entreprises des autres pays, tout en soulignant que les stocks devraient suffire pour traverser la crise. De fait, dès le début du pic de l’épidémie, 80 % des entreprises américaines implantées dans l’est de la Chine déclaraient ne plus avoir suffisamment d’ouvriers pour faire tourner normalement leurs lignes de production, mises à mal par le prolongement des congés du nouvel an chinois. La Harvard Business Review mentionnait qu’avec une diminution de 20 % du nombre de départs des ports chinois, le risque d’interruption d’activité des entreprises françaises serait une réalité dès la mi-mars. Le cabinet Euler Hermès a également attiré l’attention sur la mise à l’arrêt de certains sites, ainsi que sur l’apparition de goulots d’étranglement pour le transport de marchandises à l’entrée et à la sortie de la Chine, qui risquaient de pénaliser l’industrie européenne.

Ces prévisions se sont avérées exactes. A partir du 10 mars, les fermetures de sites de production font la une des journaux. La baisse de l’activité est également lisible dans la diminution de la consommation d’électricité, inférieure de 10 à 25 % aux niveaux habituels à la même période.

Trois révélations

La plus spectaculaire des révélations concerne le niveau – terrible – de dépendance des industriels et consommateurs européens à la production hors Europe, tout particulièrement la production chinoise. Cette forme d’organisation de l’économie repose sur des activités de production dispersées à l’échelle mondiale, stratégie guidée par une focalisation marquée sur les grandes entreprises et leur performance financière. Elle attise la concurrence entre les différents sites mondiaux à travers l’investissement direct, la sous-traitance et l’externalisation de l’approvisionnement.

La crise liée au Covid-19 met ensuite en relief les effets négatifs des délocalisations et de l’essor de la sous-traitance. Celles-ci, motivées par la recherche de gains d’efficacité, sont à l’origine de nombreuses pertes d’emplois industriels, non compensées par les créations d’emplois dans les services au cours des trente dernières années. Cette déstructuration du tissu économique a aggravé les pertes de compétences locales et accentué la fragilité de l’industrie européenne. On se retrouve au point où le Ministre de l’économie Bruno Le Maire se dit prêt à aller jusqu’à nationaliser des entreprises pour « protéger notre patrimoine industriel ». Ce revirement idéologique n’est pas spécifique à la France : le gouvernement italien envisage de débloquer 600 millions d’euros pour sauver le secteur aérien, en vertu d’une clause exceptionnelle de « calamité naturelle ».

L’industrie se révèle ainsi de plus en plus dépendante du transport et de la logistique, qui génèrent d’importants dommages environnementaux

Cette crise met enfin en lumière l’asservissement de l’industrie aux secteurs de la logistique et des transports de marchandises, générateurs de multiples dommages environnementaux. Le recul de l’industrie en France et plus généralement en Europe, combinée à la réduction des stocks résultant de la généralisation des techniques de lean management et de juste-à-temps ont intensifié les flux d’échanges entre les pays producteurs et les pays assembleurs ou utilisateurs. L’industrie se révèle ainsi de plus en plus dépendante du transport et de la logistique, qui ont été totalement intégrés aux chaînes d’approvisionnement et sont désormais générateurs de valeur ajoutée. Les cartes comparant les niveaux actuels de pollution (très faibles) à ceux de la même période l’an passé, mettent bien en évidence la contribution au changement climatique de ce mode d’organisation du système productif. 

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Le retour de l’État stratège ?

Cette combinaison de crise sanitaire et de crise économique remet au goût du jour un principe déjà esquissé à l’époque de l’épidémie du SRAS : celui de l’Etat stratège. Le moment est peut-être propice à la réactivation du décret dit Montebourg de 2014, jamais utilisé, qui avait élargi le champ d’application d’un décret de Dominique de Villepin de 2005 soumettant certains investissements étrangers en France à l’autorisation préalable de l’Etat. Les secteurs de la défense, de la santé, de l’eau, de l’énergie, des transports et des télécoms, sévèrement touchés par les difficultés actuelles, faisaient déjà partie de la liste. La loi Pacte en 2019 l’a étendue à la production de semi-conducteurs, au secteur spatial, aux drones et, s’ils sont en lien avec la sécurité nationale, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la robotique et le stockage de données. L’Etat doit encore définir ce qu’est une entreprise indispensable à notre économie, à en dresser la liste et à définir un cadre pour renforcer leurs fonds propres par le biais d’un organisme ou une agence nationale.

Le rêve d’une France sans usine a montré ses limites et ses dangers

La crise engage également à renouveler la réflexion sur l’organisation spatiale du secteur productif de manière à rapprocher les lieux de production des lieux de consommation, celle des individus (consommation finale) comme celle des entreprises (consommation intermédiaire). Avant la crise financière de 2008, les territoires dominés par l’économie résidentielle1 tiraient mieux leur épingle du jeu que les territoires industriels. Mais la dernière décennie a révélé que les territoires qui ont su préserver une activité industrielle étaient plus dynamiques et créateurs d’emplois que ceux qui se sont spécialisés dans les services, plus encore quand il s’agit de services aux ménages. Le rêve d’une France sans usine a montré ses limites et ses dangers.

Réhabiliter l’industrie

La réhabilitation de l’industrie est devenue un enjeu par le potentiel de création d’emplois directs et indirects qu’elle recèle, son rôle clé dans la compétitivité nationale et sa place centrale dans les dynamiques territoriales. Favoriser la relocalisation de la production et rapprocher lieux de production et de consommation des biens est nécessaire à la transition écologique.

Une réflexion doit s’engager sur les manières de réimplanter des activités productives dans les territoires urbains

Pour cela, il est essentiel de structurer la réflexion sur les conditions de la présence des activités de production dans les territoires urbains. Il faut également définir les formes industrielles – au sens large – compatibles avec cette réorganisation des espaces économiques2. Le concept de ville productive3, qui trouve son illustration dans certains quartiers de Bruxelles, les banlieues sud et est de Lyon, Flers en Normandie ou des territoires comme Grand-Orly Seine Bièvre, invite à regarder la manière dont des territoires s’y prennent pour réimplanter des activités de production en milieu urbain.

Les accidents tels que l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen ont montré que le retour d’activités industrielles concentrées correspondant au modèle de production de masse n’est plus envisageable. Cependant, les nouveaux modes d’organisation de la production rendent possible la présence d’activités de fabrication, de maintenance et de services liés à l’industrie dans les milieux urbains. Cela marquerait le retour du tissu productif en ville, un enjeu important pour tous les territoires urbains, notamment en termes d’emplois. 
 

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Pandémie : le jour d’après sera celui des comptes, radical et sans concession

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Pandémie : le jour d’après sera celui des comptes, radical et sans concession

Le dévoilement : tous les rois sont nus

Ainsi que nous l’avions pressenti, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 est la révélatrice de toutes les autres. Très rapidement, chacun y est allé, à juste titre, de son domaine d’expertise pour considérer l’évidence qui allait promptement s’imposer : remise en question cette fois-ci rédhibitoire d’une Union européenne parfaitement inutile voire nuisible, incapable de protéger qui que ce soit et occupée, pendant que chacun tente de survivre, à intégrer en son sein déjà obèse l’Albanie et la Macédoine du Nord (on comprend vraiment l’urgence du dossier). Remise en question du modèle, une nouvelle fois en crise grave, d’une économie mondialisée, financiarisée et déshumanisée, irrespectueuse des peuples, de l’environnement mais aussi source d’insécurité profonde pour ceux-ci. Prise de conscience subite, comme d’autres découvrent la lune, des vertus de l’État providence –encore faudrait-il que celui-ci soit aux mains d’hommes d’Etat dignes de ce nom et non de valets de la finance, lesquels découvrent subitement que le pays tourne encore, malgré le confinement, grâce aux éboueurs, aux personnels soignants, aux caissières, aux livreurs, à tous ceux que l’enseigne Intermarché a récemment et fort justement qualifiés de « héros discrets », sur lesquels le pouvoir macronien n’aura pourtant eu de cesse de taper pendant des mois, depuis la crise des Gilets Jaunes jusqu’aux mobilisations contre la réforme des retraites, et qui continuent de faire tourner la boutique, enfin, pour ceux qui auront réussi à conserver leurs deux yeux.

La fulgurante débandade

On avait donc rapidement compris que tout allait s’écrouler, mais on n’avait pas imaginé que la débandade serait aussi rapide et fulgurante, quand bien même pour des raisons conjoncturelles évidentes, la machine tient encore debout, rafistolée avec du scotch, comme elle-même placée sous un respirateur artificiel de fortune: la France retient son souffle avant que des comptes soient demandés, rendus et que les responsables soient amenés à répondre de leurs nombreuses et coupables errances. Car l’heure viendra de rendre des comptes, quoi qu’en pensent ceux qui tentent, sous prétexte d’une Union nationale qu’ils n’ont cessé de déconstruire méthodiquement (le mot même de nation était devenu péjoratif) de faire taire les esprits libres et critiques et les personnes qui s’efforcent, en dépit des circonstances, de réfléchir.

Les improvisations n’ont cessé de succéder aux mensonges qui eux-mêmes ont fait place à d’autres improvisations, mises en scènes et choix coupables, dissimulations, manipulations. La pénurie de masques, de respirateurs, de protections, de tests est flagrante, quand bien même les habituels amuseurs publics d’un exécutif aux abois se succèdent pour déclarer que tout ceci ne sert à rien et que si les soignants tombent malades c’est certainement à cause des transports en commun. La somme des déclarations grotesques, ineptes et coupables est telle qu’on ne saurait ici la restituer dans sa totalité. Sans compter l’appréciation même de l’ampleur de la crise qui vire au grotesque puisque dans notre pays, pour être testé, il faut être soit élu soit quasi mort. Les chiffres qui sont donnés sont donc aussi fiables que ceux d’une République bananière, d’autant que, concernant les personnes décédées elles-mêmes, on ne comptabilise ni les membres des Ehpad dont on constate une nouvelle fois l’extrême dénuement, ni les personnes qui décèdent à domicile.

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L’Histoire avec sa grande hache

La désorganisation, l’impréparation, l’absence d’anticipation deviennent chaque jour plus manifestes, alors même que la France possédait l’un des systèmes de santé publique parmi les plus performants du monde. On découvre peu à peu l’ampleur des dégâts et l’on hésite, en raison du confinement, entre le rire nerveux et une colère immense qui, peu à peu, en chacun, en chaque foyer, dans chaque maison, est en train de monter et dont on se dit que lorsqu’elle va sortir et s’exprimer, elle risque de laisser quelques traces dans l’Histoire avec sa grande hache, comme disait Perec.

Ces dégâts étaient pourtant prévisibles et annoncés par les personnels soignants depuis des années, et particulièrement depuis des mois, à qui l’on préférait répondre à grands renforts de gaz lacrymogènes, tant il semblait plus judicieux à cet exécutif de prévoir des stocks de grenades de désencerclement et autres matériels répressifs plutôt que du matériel sanitaire qui, à présent, manque cruellement.

La bataille autour des travaux pourtant prometteurs et indispensables du Professeur Raoult est un des exemples les plus calamiteux de cette incurie coupable des pouvoirs publics. On déclare l’état de guerre mais on prend des précautions de jouvencelles pour tenter, sans attendre, d’administrer dans de bonnes conditions, de la chloroquine aux patients, si possible avant leur mise en bière  (selon le protocole mis au point au CHU de Marseille, et non pas en avalant du produit pour nettoyer les aquariums comme l’ont fait deux imbéciles aux Etats-Unis, ce dont se sont immédiatement et stupidement emparés les détracteurs macroniens de notre original druide marseillais aux allures de Panoramix), que l’on s’arrange dans le même temps pour rendre aussi rare et efficace que l’extrême onction. On s’aperçoit que la Nivaquine, distribuée à des milliards de doses depuis plus de 70 ans, a été classée subitement parmi les substances vénéneuses par Agnès Buzyn au début de l’année, au moment même où se déclenchait la crise du coronavirus (il faut croire que l’application du principe de précaution est à géométrie très variable selon les intérêts poursuivis) et sachant que les Chinois étaient sur la piste de plusieurs protocoles incluant cette molécule. On découvre par ailleurs que la seule usine française fabriquant ce médicament, FAMAR, près de Lyon, a été placée en redressement judiciaire suite à sa revente par le fonds d’investissement américain KKR, tandis que le seul site européen fabriquant des bouteilles d’oxygène médical, LUXFER, près de Clermont-Ferrand, a quant à lui fermé sur décision de son actionnaire britannique et malgré une activité parfaitement rentable (quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir). Il semble qu’on ait perdu l’intérêt général quelque part dans le vaste delta qui sépare la start-up nation de l’Etat-stratège…

Aujourd’hui, les membres d’un exécutif qui n’a eu de cesse de mépriser cette économie locale, territoriale, de vanter les mérites d’un néo-libéralisme sans âme, d’une financiarisation brutale de l’économie, de dogmes bruxellois irresponsables et hostiles à toute forme de souveraineté, y compris sanitaire, pharmaceutique, médicale, des États-nations, découvrent subitement les dégâts que causent leurs choix coupables, sans pour autant, du reste, s’en excuser le moins du monde.

Alors, mentir semble la seule solution. Tenter de décrédibiliser les travaux du professeur de Marseille qui ne goûte pas les joies vaines de la haute administration parisienne, mentir au sujet des protections, mentir sur l’anticipation qui n’a pas été faite, mentir sur les mesures qui n’ont pas été prises. Mentir, aussi, sur les raisons pour lesquelles ces mesures n’ont pas été prises, alors que, comme l’indique Agnès Buzyn elle-même, tout ce qui allait advenir était clair depuis deux mois.

Tous ceux qui sont responsables de ce délitement et de cette désorganisation demandent désormais, aux abois, de l’aide. Alors, bien sûr, chacun va retrousser ses manches et aider, à sa manière, aider les soignants, aider les agriculteurs, aider de toutes les façons possibles tous ceux qui en ont besoin, mais l’heure des comptes, ensuite, sera de mise. Elle sera radicale et sans concessions.

Parce qu’il faudra juger jusqu’au dernier tous ceux qui auront été responsables du fait qu’en 2020, en France, on ne puisse plus même enterrer dignement ses morts, à l’heure où Georges Steiner et ses Antigones nous ont adressé un dernier salut du monde civilisé.

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vendredi, 27 mars 2020

La vraie crise

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La vraie crise

Ex:

par Marc ROUSSET

Les Bourses européennes ont rebondi, ce vendredi, mais le Dow Jones a perdu 4,55 %, soit 17,3 % sur la semaine, pour finir à 19.173,98 points, c’est-à-dire sa pire semaine depuis la crise financière de 2008, les milliards de Trump et de la Fed, des gouvernements européens et de la BCE ne parvenant pas à éloigner les craintes d’une récession, tandis que le prix du baril de pétrole WTI continuait de dégringoler. L’indice VIX de la peur s’est élevé, le lundi 19 mars, jusqu’à 83, pour retomber à 74,8 mardi, soit un chiffre proche de 2008. Lundi, les bourses européennes dévissaient de nouveau entre 3 et 5%.

Emmanuel Macron a d’ores et déjà perdu la première bataille contre le coronavirus, alors que la Corée, Singapour et Taïwan ont endigué le virus sans mettre leur pays et leur population à l’arrêt. Il a stupidement envoyé 17 tonnes de matériel médical à Wuhan en février et perdu un temps précieux de deux mois avant de réagir, tout en se refusant, pour des raisons idéologiques, à fermer et contrôler sanitairement les frontières nationales. La France de Macron n’a pas en nombre suffisant un stock stratégique de masques pour le personnel soignant, et encore moins pour les Français, ni de tests, ce qui représente un gain budgétaire de seulement 15 millions d’euros. L’impréparation de l’État est évidente, le verbe de la Macronie abondant, l’action impuissante et les résultats catastrophiques !

Après avoir appelé massivement les entreprises à recourir au chômage partiel avec un coût inacceptable pour les finances publiques et qui risquait d’arrêter complètement l’économie du pays, le gouvernement a changé de stratégie en durcissant les conditions de validation du chômage partiel pour les entreprises. Il est anormal que les chantiers de BTP s’arrêtent ou que les artisans ne puissent pas faire des travaux s’ils le souhaitent, nonobstant le problème des masques et des tests qui sont en nombre insuffisant. Comme l’indiquent le MEDEF et la CFDT, sous peine d’accélérer la faillite de la France, il faut « trouver un juste milieu entre ceux qui appellent les entreprises à fermer par précaution et ceux qui veulent envoyer tout le monde bosser ».

L’inefficace Bruxelles s’affole et suspend sine die le pacte de stabilité qui limite les déficits des États à 3 % du PIB et la dette publique à 60 %. Malgré l’action de la BCE, les taux d’intérêt allemands, français et surtout italiens ont remonté. Il y a un risque potentiel de divergence des taux d’intérêt d’emprunts à long terme par pays et d’éclatement de la zone euro.

Le monde, y compris les États-Unis triomphants de Trump et la Chine, va plonger dans la récession et, selon l’OIT à Genève, 25 millions d’emplois sont menacés. Les politiques monétaires de liquidités de la Fed et de la BCE sont nécessaires pour éviter les faillites et l’explosion immédiate, mais impuissantes pour régler des problèmes d’insuffisance de l’offre et de la demande des économies réelles, tandis que l’indice manufacturier « Empire State » s’effondre en mars à -21,5, au plus bas depuis la crise financière de 2008. Goldman Sachs estime que le PIB de la Chine pourrait se contracter de 9 % au premier trimestre et celui des États-Unis de 5 % au deuxième trimestre.

Comme la France, l’Europe n’a d’autre solution que de continuer à travailler malgré le coronavirus car le bazooka illusoire des 750 milliards d’euros déversés par la BCE, d’ici 2020, ne représente que trois semaines de travail pour un PIB de 12.500 milliards de la zone euro, d’autant plus que va bientôt se poser le problème de la confiance dans une monnaie de singe. Mais en Italie aussi, l’accord pour maintenir l’activité des usines, suite aux risques sanitaires, montre des signes de fragilité, avec des grèves perlées.

Le grand point d’interrogation qui peut tout faire basculer est l’intensité et l’extension de la crise sanitaire aux États-Unis, la Californie dont la Silicon Valley et l’État de New York étant maintenant en confinement.

Le coronavirus ne fait que précipiter la crise, annoncée depuis longtemps, de la bulle des actions et de l’hyperendettement ; il l’aggrave, mais ne la cause pas. De 1980 à 2019, la capitalisation boursière mondiale des entreprises a augmenté de 113 % alors que le PIB mondial n’a augmenté que de 35 % ! Les marchés vont se préoccuper beaucoup plus des courbes des infections et des décès dans le monde, des déficits publics, de l’augmentation de l’hyperendettement des États, des entreprises et des particuliers, ainsi que de la perte de confiance dans la monnaie et dans le Système plutôt que des impuissants bazookas des dépenses publiques des États et de l’artillerie monétaire inefficace, à long terme, des banques centrales.

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Evola and Italian Philosophy, 1925–49: Three Biographical and Bibliographical Essays

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Evola and Italian Philosophy, 1925–49: Three Biographical and Bibliographical Essays

by Gianfranco de Turris, Stefano Arcella & Alessandro Barbera

Translation by Fergus Cullen

The following essays all appeared in Vouloir 119–121 (1996), the supplement to the revue Orientations, edited by Robert Steuckers. They centre on Julius Evola’s relations with the two major figures of Italian philosophy in the interwar period.

In “Evola, ultime tabou?” (pp. 1–3), Gianfranco de Turris asks if the rehabilitation enjoyed by such philosophers as Giovanni Gentile, previously denounced as Fascist, might be afforded to Evola. He briefly sketches the case in his favour: unlike the marginal crank of post-War imagination, Evola seems to have maintained relations with such figures of the first rank as Gentile and Benedetto Croce. In “Gentile/Evola: une liaison ami/ennemi…” (pp. 3–5) Stefano Arcella examines Evola’s fertile collaboration with Gentile and Ugo Spirito on the Enciclopedia Italiana. And in “Quand Benedetto Croce ‘sponsorisait’ Evola” (pp. 5–7) Alessandro Barbera investigates the Croce connection, looking in some detail at the correspondence between Evola, Croce, and the publisher Laterza.

French originals:

1—http://www.archiveseroe.eu/evola-a48672110

2—http://www.archiveseroe.eu/gentile-a126198308

3—http://www.archiveseroe.eu/croce-a126196870

PDF of this translation:

https://www.academia.edu/42191919/Evola_and_Italian_Philo...

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Gianfranco de Turris

Evola: the Last taboo?

by Gianfranco de Turris

gdtlivre.jpgWe will surely remember 1994 better than 1984, which Orwell immortalised by writing his celebrated apocalyptic book predicting an ultra-totalitarian world in which we all would have been irredeemably crushed. We will not remember it solely for the political event of 27 March in Italy, but above all for the consequences that this “reversal” might (I insist on the conditional!) have in the cultural sphere. Whatever one may thing of the victory of Berlusconi and his allies, it has already had a first result: the organisation of a colloquium dedicated to the personality of Giovanni Gentile; it was held in Rome on 20 and 21 May 1994 on the initiative of the leftist municipal council (which does honour to the Italian left, as does the other colloquium it dedicated to Nietzsche). We remember he whom we always defined as the “philosopher of Fascism,” fifty years after his death, when he was assassinated by a commando of communist partisans in Florence on 15 April 1944. After having beaten a long and sinuous intellectual course, many post-Marxist philosophers, such as Colletti, Marramao and Cacciari, claimed him for an authentic figure of the left, at least in a decent part of his work.

So Gentile recovers all his dignity for the “official” culture in Italy: of course, this concerns first of all Gentile the philosopher, and not the man and political militant. All the same, his rehabilitation as a philosopher marks a step forward in the liberation of spirits. So the last taboo for Italian intellectuals remains Julius Evola, as Pierluigi Battista nicely put it in the columns of Tuttolibri. Now, this year we also commemorate the twentieth anniversary of Evola’s death (11 June 1974). For Gentile, Italian official culture has at last come to accept, after a half-century and only some years before the year 2000, the position and importance of the “actualist” and Fascist philosopher. For Evola, on the contrary, a silence is always held, even is, imperceptibly, one feels that something is in the process of changing.

Luciferian Dilettante

Evola, in official culture, is thrown from one extreme to the other: on the one hand, he’s a demon, the Devil, an almost Luciferian personage, an ultra-racist to whom salvation is never to be granted; on the other, he’s culture’s sock-puppet, the inexact dilettante, unscientific and superficial, a clown of esotericism, “il Divino Otelma.” In interesting ourselves in him, we then risk toppling into the laughable, unless a more authorised voice begins to speak of him.

So there is still much work to be done on Evola, whether it be as a thinker of multiple interests, as an organiser of colloquia and promoter of intellectual initiatives between the Wars, as a man of culture and innumerable contacts, who received many suggestions from his contemporaries and gave in his turn.

During the twenty years that have passed since his death, few things have been done on his work and person in Italy; and these were the work of a small number of those who had always referred to Evola. We’ve found neither the time nor the manpower. It’s a bitter truth; but it’s so. It suffices to consider archival research: to reconstitute the facts and ideas, to fill in the “voids” in the life and in the evolution of Evolian thought, we need the documents; and these are still not all archived. The documents exist: it suffices to go and search where one thinks they might be found…

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For example, we don’t have access to the complete documentation on the relations between Evola and the Italian philosophical world of the ’20s and ’30s: Croce, Gentile, Spirito, Tilgher… We only finally know what Evola recounts of himself in his “spiritual autobiography,” The Path of Cinnabar. Ultimately, we know what we can deduce of his positions on diverse philosophical systems and on what we surmise intuitively. In general, we only know the views and opinions on Evola of the historians and academics who have especially studied that period of Italian culture: and they say that Evola was an isolated, marginal figure; that his ideas were not taken into consideration; that he was a singular, if not folkloric, figure. But do these opinions really correspond to reality?

We believe that we can today affirm that things were not so simple: that Evola was more relevant in his epoch than we’ve believed him to be. And we affirm this on the basis of a series of indications, hidden until today. The Roman weekly L’Italia settimanale is cataloguing these indications for the first time in a special supplement, in the hope of provoking debate and research.

Sponsored by Croce?

Evola maintained far more complex relations with Croce and Gentile that we’ve believed for many decades. Can we imagine an Evola “sponsored” by Croce? An Evola, collaborator with the Enciclopedia Italiana, patronised by the Mussolinian regime and directed by Gentile? An Evola close to Adriano Tilgher? An Evola in direct contact with Ugo Spirito? We can now divine that these relations were pursued more than we imagined them; but we have neither formal proofs nor the documents that definitively attest to them. The “isolated figure” was not, ultimately, isolated; the marginalised personage, as well, was not marginalised as we wished to say; the intellectual who, under Fascism, had amounted to not much, or missed out on everything, had been, ultimately, of more impact that we’d thought him. I think that we must seek out and recognise our fault: that of not having contemplated this sooner, and having given a truncated picture of Evola; with a complete vision of Evolian words and deeds, we may be able to refute many commonplaces. This won’t be possible unless the Croce Archives at Naples and the Gentile Foundation at Rome agree to let us consult the documents they hold and that concern the relations of Croce and Gentile with Evola.

Better late than never. The future will tell, after our work is done, whether Evola will always be, for progressivist culture, a taboo, will be the Devil, a clown…

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Stefano Arcella

Gentile and Evola: Friends and Enemies

by Stefano Arcella

The relations between Evola and Gentile have always been seen from the perspective of conflict, from the perspective of profound differences between the respective philosophical orientations of the two men. Evola, in his speculative period (1923–7), elaborated a conception of the absolute individual, representing a decisive overcoming of idealist philosophy in all its multiple formulations—notably those of Croce’s idealism and Gentile’s actualism. Evola, in reaching the end of his speculations, already approached the threshold of tradition, understood and perceived as openness to transcendence, and towards esotericism (as an experimental method for the knowledge and realisation of the self). His speculative period had thus been a necessary step on his path towards Tradition.

For all that, in the history of the relations between these two thinkers, there is an element that has remained utterly unknown before now: if we make ourselves aware of it, we acquire a clearer, more direct and more complete vision of the bond that united these two men—enemies to all appearances. This element is the correspondence between Evola and Gentile, which we can now consule, thanks to the courtesy the Fondazione Gentile has shown. This correspondence dates to the years 1927–9, to the time during which Evola directed the revue Ur, a publication aimed at working out a science of the Self, and which was subsequently titled a “revue of esoteric science.”

It was at this time that Gentile, with his collaborators, prepared a work of great scientific importance: the Enciclopedia Italiana, of which he was the first director. The first volume of this gargantuan work, commissioned by the Mussolinian regime, was produced in 1929. The following tomes appeared quarterly.

The most significant letter, at least from an historico-cultural perspective, is that sent by Evola to Gentile on 2 May 1928 (the year in which Imperialismo pagano was published). This letter is on paper with the letterhead of the revue Ur; it thanks Gentile heartily for having acted upon his wish to collaborate on the Enciclopedia Italiana; and Evola, in what follows, makes reference to his friend Ugo Spirito regarding the areas that might fall within his expertise.

This collaboration is confirmed in a letter of 17 May 1929, in which Evola reminds Gentile that the latter entrusted the writing of certain entries to Ugo Spirito, who in turn entrusted them to him. In this letter, Evola doesn’t specify precisely which entries are concerned, which makes our researches more difficult. Currently, we have identified with only one entry with certitude, relating to the term “Atanor,” signed with the initials “G.E.” (Giulio Evola).

These points can be verified in the volume Enciclopedia Italiana: Come e da chi è stata fatta, published under the auspices of the Istituto dell’Enciclopedia Italiana in Milan in 1947. Evola is mentioned in the list of collaborators (Evola, Giulio, p. 182); and also mentioned are the initials which he used to sign the entries of his expertise (G. Ev.), as well as the specialism in which his expertise was incorporated: “occultism.” This term designates the specialisation of the Traditionalist thinker, and not an entry in the Encyclopaedia. Furthermore, the citations, which this little introductory volume indicates beside the matter treated, suggest the volume on which Evola collaborated especially: it was vol. V, published in 1930, whose first entry was “Assi,” and last “Balso.”

Currently, we seek to identify precisely the notes prepared by Evola himself for this volume. We account for the fact that a good number of entries weren’t signed, and that the preparatory material for the Encyclopaedia must constantly be recategorised and put in order under the auspices of the Archivio Storico dell’Enciclopedia Italiana, because these masses of documents were dispersed in the course of the Second World War. Indeed, one part of the documentation had been transferred to Bergamo under the Social Republic.

Another element lets us verify Evola’s participation in this work of broad scope: Ugo Spirito mentions the name Evola in a text of 1947 among the writers of the Encyclopaedia in the domains of philosophy, economy and law. Identical indications are found in vol. V of 1930.

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On the basis of his data, further considerations are in order. The fact that Evola wrote to Gentile on paper with the Ur letterhead, on 2 May 1928, is not random.

Evola was not a man who acted at random, above all when he might be put in contact with a philosopher of Gentile’s standing, a figure of the first rank in the Italian cultural landscape of the era. Evola then didn’t present himself to the theoretician of actualism in a personal capacity, but as the representative of a cultural thread which found its expression in Ur, the revue of which he was the director. Evola hereby attempted to formalise esoteric studies and sciences within the bounds of the dominant culture, at the historical moment at which Mussolinian Fascism triumphed. This purpose is divined immediately when one knows that the discipline attributed especially to Evola in the Encyclopaedia was “occultism.”

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Giovanni Gentile

Gentile then accepts Evola’s collaboration, which represents, in fact, an avowed recognition of the qualifications of the theoretician of the absolute individual, as well as an indication of the attention given by Gentile to the themes treated in Ur, beyond the convictions that oppose one man to the other, and the irreducible differences of a philosophical order that separate them. Evola’s collaboration on the Encyclopaedia directed by Gentile proves that the latter counted him among the first rank of scientific minds, the cultural prestige of which was incontestable in the Italy of that epoch. From these epistolary exchanges between Evola and Gentile, we can deduce, today, a lesson which the two philosophers bequeath us in concert: they both show themselves capable of harmoniously integrating coherences to which they are strangers—coherences which contradict their own principles—which attests to an openness of spirit and a propensity for dialogue; to fertile confrontation and to collaboration, even and above all with those who express a marked otherness in character and ideas. Coherence is a positive force: it is not the rigidity of him who shuts himself up in sterile isolation. A fair play upon which it suits to meditate at this moment, at which some shout their heads off for a new inquisition.

For fifty years, we have witnessed an uncritical, misguided and unfounded demonization of our two thinkers; we’ve observed a gulf of incomprehension, of barriers which, happily, we might begin to break today, in view of the processes of transformation at work in the world of culture. All the same, the degradation of cultural debate in the aftermath of anti-fascism or party spirit is an unhappy reality of our era. To reverse the trend, it suits to return the spotlight on these bonds between Evola and Gentile—between two philosophers belonging to entirely different and opposite schools—in order to launch a debate at the Italian national level; to re-examine the roots of our recent history; to recuperate what has been unjustly stifled since 1945 and scrubbed from our consciousness in a burning fever of damnatio memoriae.

In conclusion, besides the path that the consultation of the Laterza archives offers us to explore the relations between Croce and Evola, we would also like to consult the letters of Croce; but alas, the Croce Archives have told us in so many words that “those letters are not consultable.” These are politics diametrically opposed to those practiced by the Fondazione Gentile, which itself permits one to consult, without difficulty, the letters of which I’ve informed you.

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Alessandro Barbero

When Benedetto Croce “Sponsored” Evola

by Alessandro Barbero

Julius Evola and Benedetto Croce. In appearance, these two thinkers are very distant from one another. That said, for a certain period of their coexistence, they were in contact. And it wasn’t an ephemeral episode, but a link of long standing, lasting for almost a decade, from 1925 to 1933. To be more precise, we should say that Croce, in this relation, played the part of “protector,” and Evola the role of “protégé.” This relation began when Evola entered the prestigious Areopagus of authors at the publisher Laterza of Bari.

In the ’30s, Evola published many works with Laterza, which have been reissued post-War. Now, today, we still don’t know the details of these links within the publisher. In fact, two researchers, Daniela Coli and Marco Rossi, have already furnished us in the past with intelligence on the triangular relation between Evola, Croce and the publisher Laterza. Daniela Coli approached the question in a work published ten years ago with Il Mulino (Croce, Laterza e la cultura europea, 1983). Marco Rossi, for his part, raised the question in a series of articles dedicated to the cultural itinerary of Julius Evola in the ’30s, and published in Renzo de Felice’s review Storia contemporanea (6, December 1991). In his autobiography, The Cinnabar Path (Scheiwiller, 1963), Evola evokes the relations he maintained with Croce, but tells us very little, ultimately: far less, in any case, than we can divine today. Evola wrote that Croce, in a letter, did him the honour of appraising one of his books: “Well ordered, and underpinned by reasoning quite exact.” And Evola adds that he knew Croce well, personally. The inquest leads us straight to the archives of the publishers at Bari, currently deposited at the State archives of that town, which might consent to furnish us with far more detailed indications as to the relations having united these two men.

The first of Evola’s letters that we find in Laterza’s house archives isn’t dated, but must trace to the end of June 1925. In this missive, the Traditionalist thinker replies to a preceding negative response, and pleads for the publication of his Teoria dell’individuo assoluto. He writes:

It is assuredly not a happy situation in which I find myself, I, the author, obliged to insist and to struggle for your attention on the serious character and interest of this work: I believe that the recommendation of Mr. Croce is a sufficient guarantee to prove it.

Theory of the Absolute Individual

The liberal philosopher’s interest is also confirmed in a letter addressed by Laterza to Giovanni Preziosi, send on 4 June of the same year. The publisher writes: “I have had on my desk for more than twenty hours the notes that Mr. Croce sent me concerning J. Evola’s book, Teoria dell’individuo assoluto; and he recommends its publication.” In fact, Croce visited Bari around 15 May; and it was on this occasion that he transmitted his notes to Giovanni Laterza. But the book was published by Bocca in 1927. That was the first intervention, of a long series, by the philosopher in Evola’s favour.

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Some years later, Evola returned to knock at the door of the Bari publisher, in order to promote another of his works. In a letter sent on 23 July 1928, the Traditionalist proposed to Laterza the publication of a work on alchemical Hermeticism. On this occasion, he reminded Laterza of the Croce’s intercession on behalf of his work of a philosophical nature. This time once more, Laterza responded in the negative. Two years passed before Evola reoffered the book, having on this occasion obtained, for the second time, Croce’s support. On 13 May 1930, Evola wrote: “Senator Benedetto Croce communicated to me that you do not envisage, in principle, the possibility of publishing one of my works on the Hermetic tradition in your collection of esoteric works.” But this time, Laterza accepted Evola’s request without opposition. In the correspondence of that era between Croce and Laterza that one finds in the archives, there are no references to this book of Evola’s. This is why we may suppose that they had spoken of it in person at Croce’s house in Naples, where Giovanni Laterza has in fact stayed some days previous. In conclusion, five years after his first intervention, Croce succeeded finally in getting Evola into Laterza’s catalogue.

The third expression of interest on the part of Croce probably originated in Naples, and concerns the reedition of Cesare della Riviera’s book, Il mondo magico degli Heroi. Of the dialogues relative to this reedition, we find a first letter of 20 January 1932, in which Laterza complains to Evola of having failed to find notes on this book. A day later, Evola responds and asks that he be procured a copy of the original second edition, that he might cast an eye over it. Meanwhile, on 23 January, Croce wrote to Laterza:

I have seen in the shelves of the Biblioteca Nazionale that book of Riviera’s on magic; it’s a lovely example of what I believe to be the first edition of Mantova, 1603. It must be reissued, with dedication and preface.

The book ended up being published with a preface by Evola and his modernised transcription. A reading of the correspondence permits us to admit the following hypothesis: Croce had suggested to Laterza to entrust this work to Evola. The latter, in a letter to Laterza dated 11 February, gave his view and judged that “the thing was more boring that I’d thought it would be.”

The Anthology of Bachofen’s Writings

The fourth attempt, which was not welcomed, concerned a translation of selected writings by Bachofen. In a letter of 7 April 1933, to Laterza, Evola wrote:

With Senator Croce, we once mentioned the interest which might receive a translation of passages selected from Bachofen, a philosopher of myth much in vogue today in Germany. If this thing interests you (it might eventually join the “Modern Culture” series), I can tell you what it concerns, taking into account the opinion of Senator Croce.

In fact, Croce was preoccupied by Bachofen’s theses, as a series of articles from 1923 demonstrates. On 12 April, Laterza consults the philosopher: “Evola wrote me that you had spoken of a volume that would compile passages selected from Bachofen. Is it a project that we ought to take into consideration?” In Croce’s response, dated the following day, there is no reference to this project; but we ought to account for one fact: the letter has not been conserved in its original form.

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Benedetto Croce

Evola, in any case, had not rejected the idea of producing this anthology of Bachofen’s writings. In a letter of 2 May, he announces that he proposes “to write to Senator Croce, that he might remind him of to what he had alluded” in a conversation between the two. In a second letter, dated to 23, Evola asked of Laterza if he in turn had asked the opinion of Croce, while confirming that he’d written to the philosopher. Two days later, Laterza declares not “to have asked Croce for his opinion” regarding the translation, because, he adds, “he fears lest he approve of it.” This is clearly a deceit. In fact, Laterza had asked the opinion of Croce; but we still don’t know what this opinion was, nor what had been decided. The anthology of selected writings of Bachofen was finally produced, many years later, in 1949, by Bocca. From 1933, the links between Evola and Croce seem to come to an end, at least from what the Laterza house archives permit us to include.

To find the trace of a reconciliation, we must refer ourselves to the post-War period, when Croce and Evola almost met once more in the world of publishing, but without the Traditionalist thinker noticing. In 1948, on 10 December, Evola proposed to Franco Laterza, who had just succeeded his father, to publish a translation of a book by Robert Reininger, Nietzsche e il senso de la vita. After having received the text, on 17 February, Laterza wrote to Alda Croce, the daughter of the philosopher: “I enclose to you a manuscript on Nietzsche, translated by Evola. It seems to me a good work; might you see if we can include it in the ‘Library of Modern Culture’?” On 27 of the same month, the philosopher responds. Croce considers that the operation might be possible; but he provides a few reservations all the same. He postpones his decision till Alda’s return, who was a few days in Palermo. The final decision was taken in Naples, around the 23 March 1949, in the presence of Franco Laterza. The opinion of Croce is negative, seemingly under the influence of his daughter Alda. On 1 April, Laterza confirms to Evola that “the book was much appreciated [without specifying by whom] on account of its quality,” but that, for reasons of “expediency,” it had been decided not to publish it. The translation appeared much later, in 1971, with Volpe.

This refusal to publish puzzled Evola, who didn’t know the real whys and wherefores. A year later, in some letters, returning the issue to the table, Evola raised the hypothesis of a “purge.” This insinuation irritated Laterza. Following this controversy, relations between the writer and the publisher cooled. In the final analysis, we can conclude that Evola was introduced to Laterza thanks to Croce’s interest in him. He left on account of a negative opinion offered by Alda, Croce’s daughter, on one of his proposals.

L'héritage franc dans la langue française

 

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L'héritage franc dans la langue française

Ex: http://www.e-stoire.net

  Les Francs n'ont pas seulement donné leur nom à la France; leur langue, le francique ne disparaîtra pas sans avoir laissé de trace dans la langue française.

  L'apport franc à la constitution de la langue française se distingue d'autres apports (mots de formation savante pris du grec ancien, mots isolés d'origine italienne, espagnole ou arabe...) par le fait qu'il résulte de l'implantation, sur le territoire gaulois, d'une population de langue germanique : les Francs. Si ces derniers apprennent assez rapidement à s'exprimer dans le bas-latin parlé par les gallo-romains, ils n'en continuent pas moins à pratiquer jusqu'à la dynastie carolingienne leur langue germanique d'origine : le francique.


  Outre ses effets au niveau de la typologie, de la phonétique et de la syntaxe, l'apport francique a laissé, au niveau lexical, des mots assez importants et assez nombreux. Plus de 500 mots d'origine francique existent encore aujourd'hui dans la langue française (il y en avait 700 dans le vieux français). Selon M.J.Brochard («Le francisque» dans Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaire Le Robert), certains emprunts lexicaux, dans une zone située entre la Picardie et la Lorraine, remontent à la première colonisation (Vè siècle). D'autres, qui ne dépassent pas le sud de la Loire, témoignent d'une forte implantation au nord de la Loire pendant la période mérovingienne.  La troisième catégorie d'emprunts pénètre, par l'intermédiaire du latin carolingien, jusque dans les régions du sud de la Loire. Ces mots sont, pour la plupart, des emprunts interromans que l'on trouve dans d'autres langues romanes.

  Des mots d'origine francique se retrouvent dans pratiquement tous les domaines, excepté le commerce, l'artisanat et la religion.

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Conquérants, les Francs apportèrent à la langue française le mot guerre et tout un vocabulaire ayant trait à l'art médiéval : heaume, haubert, hache, héraut, ainsi qu'à l'art équestre : galoper, trotter, étalon, croupe, éperon, étrier. On leur doit également le nom de certaines fonctions : maréchal, sénéchal, baron.


  Plusieurs verbes d'usage courant viennent des Francs. On trouve parmi eux des verbes indiquant : le mouvement : marcher, danser , grimper, frapper, ramper, heurter; l'observation : guetter, épier, guigner; la mise en ordre : ranger, garer; l'engagement : garantir, gager; le fait de conduire les autres : guider; le fait de s'assurer un profit, d'être vainqueur : gagner.


  De même, est-on redevable à la langue des Francs de divers mots traduisant un sentiment particulièrement fort : orgueil, haine, hargne, honte, ainsi que d'adjectifs marquant l'énergie et le courage : hardi, ou l'honnêteté : franc.


  Citons encore des couleurs : bleu, blanc, gris; des adverbes : trop, guère; des termes ayant trait à la vie rurale : hameau, jardin, haie, hêtre, houx, mousse, haricot, grappe, gerbe, gibier, harde, hanneton, crapaud, mare; des noms de bâtiments : hangar, halle; des noms d'objets divers : hotte, cruche, trique, échasse, jauge, gaule, gant, froc, trappe, gaufre.

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L'apport de Francs à la langue française est si riche et si diversifié qu'il permet de construire des phrases où tous les noms, adjectifs et verbes proviennent de la langue francique. Ainsi continuons-nous d'une certaine manière à parler la langue des Francs lorsque nous disons que «la guerre éclate», que nous parlons de «gagner la guerre» ou que nous construisons une phrase telle que «le hardi baron guerroie sans heaume et sans haubert. Éperonnant son étalon, il franchit la haie au galop et, de sa hache, frappe l'orgueilleux sénéchal».


  Dans un style plus pacifique et bucolique, on utilise également des termes d'origine franque lorsque nous parlons d' attraper des crapauds dans la mare, de ranger la houe dans le hangar ou de récolter les haricots blancs du jardin.


  L'apport germanique à la langue française ne se limite pas à l'apport initial des Francs. Les vikings qui s'installent en Normandie au Xè siècle apporteront nombres de mots d'origine scandinave dont une partie passera des dialectes normands dans la langue française. Ces termes ont essentiellement trait à la navigation et au monde de la mer : flotte, cingler, étrave, agrès, quille, hune, vague, crique, varech, crabe, homard, marsouin. Viennent également du scandinave des verbes tels que flâner et hanter.


  Tous ces mots s'ajoutant à l'apport francique et aux mots qui continueront à être empruntés aux langues de peuples germaniques avec lesquels les Français restent en contact étroit durant tout le Moyen Âge (matelot, nord, sud, est, ouest, hisser, garder...) augmenteront l'impact germanique sur la langue française. César aurait ainsi bien du mal à retrouver son latin dans la phrase suivante : «Le matelot hisse le foc et grimpe sur le mât de hune. La flotte cingle vers le nord; à bord du bateau, l'équipage, harassé, grommelle
  Une certaine légèreté de l'esprit français peut même s'exprimer en des termes qui ne doivent rien à la langue d'Ovide. Ainsi ne sommes-nous pas aussi «latins» que nous le croyons lorsque nous prononçons une phrase telle que : «Le galant marquis garde en gage le gant de la baronne

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Notons, pour conclure, que les prénoms royaux les plus fréquemment utilisés nous viennent des Francs. Louis (Lodewig en francique, Ludwig en allemand), dont Clovis (Chlodwig) n'est qu'un doublet; Charles (Karl).


  De même, près du quart des patronymes français actuels ont des racines germaniques, notamment franciques. Notons ainsi, parmi tous ceux qui sont cités par Albert Dauzat[1] : Auger (Adal-Garl), Baudouin (Bald-Win), Béraud (Berwald), Drumond (Drud-Mund), Foucher (Fulc-Hari), Gaubert et Jobert (Gaut-Berht) , Godard (Gud-Hard), Guichard (Wig-Hard) , Flobert et Flaubert (Hlod-Berht), Raimbaud (Ragin-Bald), Roland (Hrod-Land); Lambert (Land-Berht), Landry (Land-Ric), etc...

  Peut-on en conclure que finalement, nos ancêtres ne sont pas les Gaulois ? Certainement pas !


  Les Gaulois devinrent Gallo-Romains non parce qu'ils furent submergés par des populations d'origine romaine, mais parce qu'ils se soumirent à l'autorité militaire et administrative de Rome, et que petit à petit, ils adoptèrent de nombreux aspects de la culture romaine. Puis, les Gallo-Romains passèrent sous domination franque. Là encore, la population resta composée en très grande majorité de Gaulois, des Gaulois romanisés qui, se pliant à l'autorité des Francs assimilèrent une partie de la culture franque, sans pour autant perdre leur identité gauloise.


  Bref, la France est un pays né d'une belle synthèse de trois éléments : Celtes (les Gaulois), Latins (les Romains), Germaniques (les Francs). La synthèse a été possible, et fructueuse, car Celtes, Latins et Germains appartenaient au même fond culturel et ethnique: les Indo-Européens.

D'après un article de Pierre Maugué paru dans Enquète sur l'histoire N° 17

[1]Les noms de familles en France, Payot, 1949.

Impensable virus

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Impensable virus

par François-Bernard Huyghe

Publié sur Marianne.net & http://www.huyghe.fr

« Nous sommes en guerre », répété six fois... Dans son discours « à la Clemenceau» du 16 mars, le Président de la République annonce le rétablissement des frontières (de Schengen), le confinement des citoyens, des réquisitions, la suspension des réformes, des ordonnances, bref la mobilisation... Registre dramatique après des semaines de rhétorique rassurante. C’était il y a si peu...

Les réseaux sociaux sont cruels ; il y circule des traces irréfutables ; les déclarations démenties par les faits reviennent en boucle quelques jours ou semaines après. Une ex-ministre expliquant que le risque de coronavirus restera confiné en Chine, une Secrétaire d’État que notre situation n’est en rien comparable à celle de la bordélique Italie, un président de la République allant au théâtre ou sur les Champs-Élysées pour démontrer qu’il ne faut avoir peur que de la peur, des experts ricanant sur la gripette, sur le dépistage systématique, sur les masques ou le confinement, des penseurs commentant l’absurdité du contrôle aux frontières, mesure digne des pays fascisants (les virus n’ont pas de passeport), des hauts dirigeants prédisant l’effondrement vers lequel allait la Chine (où notre devait envoyer des stocks stratégiques). Et tout le monde redisant sa confiance dans l’Europe salvatrice et le civisme des Français (nos valeurs...).

L'IMPOSSIBLE QUI ADVIENT, autre nom du réel

Depuis, les confidences de Mme Buzyn dans le Monde laissent planer le soupçon, sinon que tous nos dirigeants savaient depuis le début, du moins qu’il y a eu un déni du réel, qui n’est pas loins de ressembler à de la doublepensée que décrivait Orwell : penser simultanément que blanc est noir.

Il est toujours fascinant de se demander pourquoi les élites n’arrivent à comprendre à temps ni le retour du conflit (Gilets jaunes et luttes sociales), ni celui de l’accident (un tout petit virus qui secoue le monde). Quitte à constater comme le Président que « des choses que nous pensions impossibles adviennent ». L’inattendu comme d’habitude, cela s’appelle la réalité. Pourquoi ce déni ou ce délai ?

Pour une part, cela tient à des habitudes mentales. Ainsi, de confondre un risque (fréquence d’un danger connue plus ou moins par expérience, comme la grippe) et l’incertitude qu’apporte un danger nouveau obéissant à d’autres règles. En l’occurrence, il est facile de mal calculer entre taux de létalité du virus, taux de contagion, et capacité soutenable de traiter les symptômes graves. Le tout compliqué par le facteur temps (les fameuses courbes d’extension qu’il faudrait aplatir) et les effets des mesures qui ne se font sentir qu’après décalage. Sans oublier un second facteur bête comme chou : faute de dépistage systématique (seulement sur les cas les plus probables en France), nous sous-estimons probablement le nombre de porteurs, bombes à retardement.

Face à cette indéniable complexité, semblent se dessiner deux doctrines : une « orientale » (Chine, Taiwan, Corée) : on dépiste, on confine et on arrête vite. Et une «européenne » : ralentissons, laissons filer doucement pour ne pas détraquer l’économie et le système sanitaire et naviguons vers le cap d’une population progressivement immunisée.

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Globalement, nous avons été dressés à croire que des tendances se développaient de façon linéaire (le PIB augmenterait mais peu-être le taux de carbone aussi), mais sommes toujours surpris par les ruptures d’une trajectoire que l’on croyait uniforme: la guerre, le jihadisme, les révoltes populaires, comme les très archaïques épidémies font rupture dans un changement certes perpétuel (ce dont personne ne doute) mais univoque.

Par définition, un virus agit de façon surprenante (il mute) mais il est aussi opportuniste : il lui faut un hôte pour se répliquer et passer de Pierre à Paul. Il joue de nos faiblesses et de notre confiance, à commencer par notre confiance en nous ou en la sécurité de notre environnement familier. Plus vous êtes mobile, ouvert, désireux d’échanger, plus il en profite. Et il semblerait qu’une bonne vieille autorité territoriale qui oblige le citoyen à se préserver et à ne pas menacer les autres par individualisme puisse l’arrêter. Et ne parlons pas de frontières... Ce virus est réac.

La peur (nous a-t-on assez répété : ne pas céder aux peurs et aux fantasmes) pourrait bien être la meilleure conseillère. Le virus épargne plutôt les isolés, les paranos, les routiniers et les enracinés. Bref, il est l’agent le plus récent et le plus puissant de l’anti-modernité. Est-ce pour cela, et parce qu’il menace ce en quoi ils ont foi (l’Europe, l’ouverture, la communication) que les dirigeants sont les plus lents à comprendre ?

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jeudi, 26 mars 2020

Aïkido stratégique – Poutine ouvre les portes de l’enfer devant les États-Unis

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Aïkido stratégique – Poutine ouvre les portes de l’enfer devant les États-Unis


Par Tom Luongo

Source Strategic Culture

Je suis un grand joueur de jeux de société. Je ne suis pas trop pour les classiques comme les échecs ou le go, préférant les plus modernes. Mais, quoi qu’il en soit, en tant que personne qui apprécie le délicat équilibre entre stratégie et tactique, je dois dire que la maîtrise des horloges par le président russe Vladimir Poutine m’impressionne.

Car s’il y a jamais eu un moment où Poutine et la Russie pouvaient infliger un maximum de souffrance aux États-Unis via leur talon d’Achille, les marchés financiers et leur soif inextinguible de dette, c’est ce mois-ci, juste au moment où le coronavirus atteignait ses côtes.

Comme je l’ai dit, je suis un grand joueur de jeu de société et j’aime particulièrement les jeux où il y a un équilibre délicat entre la puissance des joueurs, qui doit être maintenue pendant que ce n’est pas leur tour. Les attaques doivent être contrecarrées, mais juste assez pour empêcher la personne d’avancer, et pas au point où vous ne pourriez plus vous défendre lors du tour du joueur suivant.

Tout cela au bénéfice de la survie du jeu jusqu’à ce que vous trouviez le moment idéal pour percer et remporter la victoire. Après avoir regardé Poutine jouer à ce jeu au cours des huit dernières années, je crois fermement qu’il n’y a personne, en position de pouvoir aujourd’hui, qui le comprenne mieux que lui.

Et je crois que cette décision de briser l’OPEP+ et ensuite de regarder Mohammed bin Salman briser l’OPEP était le grand mouvement de renversement du style judo de Poutine. Et ce faisant, en moins d’une semaine, il a complètement paralysé le système financier américain.

Le vendredi 6 mars, la Russie a dit niet à l’OPEP […pour une réduction de la production de pétrole pour maintenir les cours]. Le mercredi 11, la Réserve fédérale avait déjà doublé ses interventions quotidiennes sur le marché des REPO, le refinancement des banques au jour le jour, pour maintenir la liquidité bancaire à un niveau suffisant, car les banques ne voulaient plus prendre en pension les bons du Trésor US qui affichaient des taux d’intérêt trop élevés.

Le 12 à midi, la Fed a annoncé 1 500 milliards de dollars de nouvelles facilités de REPO, y compris des contrats à trois mois. À un moment donné pendant la négociation ce jour-là, l’ensemble du marché du Trésor américain s’est tari. Personne n’a fait d’offre pour les actifs financiers les plus liquides et recherchés au monde.

Pourquoi ? Les prix étaient si élevés que personne n’en voulait.

Non seulement nous avons eu une expansion massive des interventions sur le marché REPO par la Fed, mais en plus pour une durée plus longue. C’est un signe clair que le problème est presque sans issue. Les opérations sur le marché  REPO de plus de trois jours sont dans ce contexte une rareté.

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La Fed qui a besoin d’ajouter 1 500 milliards de dollars en pensions sur trois mois signifie clairement qu’elle envisage le prochain problème à la fin du trimestre, et même au-delà.

Cela signifie, en bref, que les marchés financiers mondiaux sont complètement paralysés.

Et pire que ça…. L’intervention de la Fed n’a pas marché.

Les actions ont continué à fléchir, l’or et d’autres actifs refuges ont été durement touchés par une inversion des flux de capitaux à partir des États-Unis. Dans la foulée immédiate de la décision de Poutine, le dollar a été chahuté alors que les investisseurs européens et japonais, qui avaient empilé les actions US comme refuge, ont liquidé leurs positions et ramené le capital à la maison.

Cela a duré quelques jours avant que Christine Lagarde n’organise son show, à la foire de la Banque centrale européenne, pour dire à tout le monde qu’elle n’avait pas de réponses autres que d’augmenter les achats d’actifs et de continuer à faire ce qui a échoué dans le passé.

Cela a déclenché la phase suivante de la crise, où le dollar commence à se renforcer. Et c’est là que nous en sommes maintenant.

Et Poutine comprend qu’un monde inondé de dettes est un monde qui ne peut plus se payer la devise nécessaire pour rembourser la dette, libellée dans cette devise, dont le coût est en forte augmentation.

Cela exerce une pression supplémentaire sur les rivaux géopolitiques de la Russie en les obligeant à se concentrer sur leurs préoccupations nationales plutôt que sur celles de l’étranger.

Pendant des années, Poutine a supplié l’Occident de mettre fin à sa folle belligérance au Moyen-Orient et en Asie. Il a fait valoir avec éloquence aux Nations Unies et dans des interviews que le moment unipolaire était révolu et que les États-Unis ne peuvent maintenir leur statut de seule superpuissance mondiale si longtemps. La dette finirait par saper sa force qui, au bon moment, se révélerait bien plus faible qu’elle ne le croyait.

Cela ne convient pas au président Trump, qui croit à l’exceptionnalisme américain. Il se battra pour sa version de « America First » jusqu’au bout, en utilisant toutes les armes à sa disposition. Le problème avec cette attitude de «ne jamais reculer» est que cela le rend très prévisible.

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L’utilisation par Trump de sanctions contre l’Europe pour arrêter le gazoduc Nord Stream 2 était stupide et à courte vue. Il s’est ainsi assuré que la Russie serait impitoyable dans sa réponse, et ne retarderait son projet que de quelques mois.

Trump était facile à contrer sur ce coup là. Signer un accord avec l’Ukraine, désespérément à court d’argent, pour faire transiter le pétrole, et rediriger le navire poseur de tuyaux vers la Baltique pour terminer le pipeline Nord Stream 2.

Et avec les prix du gaz naturel en Europe, déjà dans les chaussettes à cause d’une offre excédentaire et d’un hiver doux, il n’y a finalement pas beaucoup de temps ou d’argent perdu. Mieux vaut faire baisser le prix mondial du pétrole bien en dessous des coûts de production aux États-Unis, ce qui garantit que le précieux Gaz Naturel Liquéfié de Trump reste hors du marché européen, alors que le mythe de l’autosuffisance énergétique des États-Unis disparaît dans les cendres des produits financiers dérivés […de la dette astronomique accumulée pour financer la fracturation de l’huile de schiste non rentable.]

Maintenant, Trump fait face à un effondrement du marché bien au-delà de sa capacité à y répondre, et même à le sonder. Alors que la Russie est dans la position unique de réduire les coûts du pétrole pour un grand nombre de personnes, tout en surmontant le choc du système globalisé grâce à ses économies.

Parce que l’argent se déplace là où se trouvent les meilleurs rendements, les prix élevés du pétrole et du gaz étouffent le développement des autres industries. La baisse du prix du pétrole, non seulement dégonfle toutes les bulles financières gonflées par les États-Unis, mais elle dégonfle également une partie de la puissance de l’industrie pétrolière du pays. Cela donne à Poutine la possibilité de continuer à diriger l’économie russe selon des axes moins ciblés que l’énergie. Le pétrole et le gaz bon marché signifient une baisse du retour sur investissement dans les projets énergétiques, ce qui, à son tour, permet au capital disponible de se déployer dans d’autres domaines de l’économie.

Poutine vient de dire au monde qu’il n’exploite pas les ressources pétrolières et gazières de son pays comme une vache à lait, mais plutôt comme un élément important d’une stratégie économique différente pour le développement de la Russie.

C’est comme regarder quelqu’un jouer la première mi-temps d’un jeu avec une stratégie, et passer ensuite à une autre à mi-parcours, profitant de la négligence de son adversaire.

Cela se voit rarement, mais quand ça marche, les résultats peuvent être spectaculaires. Jeu, set, et match, Poutine.

Tom Luongo

Traduit par jj, relu par Kira pour le Saker Francophone

Corona-Krise: Wie ein Überwachungsstaat installiert wird

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Stefan Schubert:

Corona-Krise: Wie ein Überwachungsstaat installiert wird

Ex: https://kopp-report.de

Millionen Menschen sind vom Tode oder schwerster Erkrankung bedroht. Nichts Geringeres bricht seit Wochen auf allen Kanälen auf die Bevölkerung ein. Währenddessen wirkt Deutschland wie von einer Einheitspartei regiert. Eine politische Opposition findet nicht statt und die Medien unterlassen, trotz politisch verschuldeter Versorgungsengpässe (z.B. ärztliches Personal), jegliche Kritik an der Regierung. Die überwiegende Mehrheit im Volk bejaht durch diesen Umstand selbst schwerste Einschnitte in ihre Freiheitsrechte.

Um es klarzustellen, der Autor teilt die pessimistischen Auswirkungen durch Coronavirus/COVID-19, wie durch die Mehrzahl der Wissenschaftler vertreten wird. Doch, dies sollte nicht den Blick trüben über den beispiellosen Abbau von Bürgerrechten und der Installierung eines massiven Überwachungsstaates in Rekordzeit.

Was den Bayern ihre Ausgangssperre ist, auch das Saarland und Sachsen setzen das bayerische Modell um, wird im Rest der Republik als Kontaktsperre benannt. Die Unterschiede sind allenfalls marginal. Das öffentliche Leben wird zum Erliegen gebracht und der Staat bestimmt, wie der Bürger sich in seiner Freizeit zu verhalten hat.

Ansammlungen von mehr als zwei Personen sind seit dem 23.03.20 deutschlandweit verboten, ausgenommen sind lediglich Angehörige, die im eigenen Haushalt leben. Die verhängten Maßnahmen basieren auf einem Gesetz, dessen Existenz den wenigsten Menschen zuvor bekannt gewesen sein dürfte, dem Infektionsschutzgesetz (IfSG). Dort wird in 77 Paragrafen das staatliche Handeln geregelt. Es umfasst unter anderem die Überwachung des Gesundheitssystems, die Bekämpfung der übertragbaren Krankheiten, die Aufgaben der Bundeswehr und Straf- und Bußgeldvorschriften. Der dort vorgehaltene Sanktionsapparat des Staates reicht von Bußgeldern bis zu Freiheitsstrafen in Höhe von zwei Jahren. Darunter fallen Verstöße gegen eine Quarantäne-Anordnung oder gegen das berufliche Tätigkeitsverbot.

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Rechtsmittel gegen die Sanktionen, wie auf dem Klageweg beim Verwaltungsgericht, sind zwar möglich, aber »diese haben keine sogenannte aufschiebende Wirkung, so dass eine Anordnung erst einmal befolgt werden muss«, so der Gelsenkirchener Strafrechtler Arndt W. Kempgens.

Der NRW-Ministerpräsident Armin Laschet, der sich um den CDU-Vorsitz wie das Kanzleramt bewirbt, markiert in der Krisensituation nun plötzlich den Law-and-Order-Mann: »Null Toleranz gilt auch gegenüber Rechts-Brechern im Kampf gegen das Coronavirus«.

Wie ein Überwachungsstaat installiert wird

Die Weltwirtschaft wird kontrolliert heruntergefahren und im Grundgesetz garantierte Rechte wie Meinungs- und Versammlungsfreiheit und das Recht auf körperliche Unversehrtheit werden im Handstreich abgeschafft oder in Zweifel gestellt. Im Schatten der Pandemie wird gleichzeitig ein gigantischer Überwachungsstatt aufgebaut.

Auch wird durch staatliche Akteure unter dem Deckmantel der Corona-Bekämpfung offen eine Bargeldabschaffung gefordert. Dazu werden Schreckensszenarien verbreitet, die eine Übertragung des Virus über Geldnoten implizieren. Der so gezielt erzeugten Panik widersprechen jedoch renommierte Wissenschaftler.

Mark Witchi, einer der obersten Seuchenschützer der Schweiz warnt im Zuge der Corona-Krise öffentlich vor mit Krankheitserregern belasteten Banknoten.

Doch Christian Drosten, Virologe an der Berliner Charité und weitere Forscher widersprechen hier und stufen eine Ansteckung über Bargeld als unwahrscheinlich ein.

Doch das aufgestellte Schreckensszenario droht im Kopf vieler Menschen haften zu bleiben und das Image vom Bargeld wird durch Äußerungen wie von Mark Witchi so gezielt zerstört.

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Eine Bargeldabschaffung würde den vollkommen gläsernen Bürger erschaffen und einem repressiven Staat eine allmächtige Kontrolle ermöglichen: Wer kauft sich einen Gasrevolver zur Selbstverteidigung ohne einen kleinen Waffenschein zu beantragen? Wie viel Alkohol trinkt ein Arbeiter, ein Beamter abends, wie viel Gläser in der Mittagspause? Welche Online-Shops nutzt er, welche Zeitungen und politischen Magazine kauft er ein und welche Bücher von welchem Verlag liest der Bürger zurzeit? Ein Bargeldverbot unter dem Deckmantel der Corona-Krise würde unweigerlich zu einem repressiven Staat und dem ausgelieferten, gläsernen Bürger führen. So hat China in betroffenen Regionen Banknoten eingesammelt, desinfiziert und für bis zu 14 Tage eingelagert, vermeldet das China Securities Journal. Ob diese Maßnahme medizinisch erforderlich ist oder die Bargeldabschaffung vorbereitet, bleibt unklar.

China als Blaupause eines totalitären Staates

Das kommunistische China, das wie kein anderes Land bereits die lückenlose Kontrolle aller Bürger durch Smartphone, Überwachungskameras mit automatischer Gesichtserkennung und Big Data perfektioniert hat, argumentiert genauso wie die Bargeldabschaffer in Deutschland und könnte dadurch als Blaupause eines totalitären Staates in Europa dienen.

Und auch bei der Massenüberwachung durch Handydaten werden in Deutschland handstreichartig chinesische Verhältnisse eingeführt. Die Deutsche Telekom teilte mit, dass im Namen der Coronavirus-Eindämmung Standortdaten seiner Handynutzer an das Robert Koch Institut (RKI) übermittelt werden. Doch der Überwachungsstatt denkt längst in Kategorien, wie in Science-Fiction-Filmen. Der Unfallchirurg Dominik Pförringer fordert über Focus Online seit geraumer Zeit, dass Menschen ein RFID-Chip unter die Haut eingepflanzt werden soll. Damit soll dann die digitale Krankenakte gespeichert und bei Bedarf ausgelesen werden. Natürlich wäre, rein technisch gesehen, auf so einem RFID-Chip noch genügend Platz für das polizeiliche Führungszeugnis, die Schufa-Einschätzung des Trägers oder die Information über eine Parteizugehörigkeit.

Der weitreichende Eingriff wurde unter anderem mit folgendem Argument versucht zu begründen: »Das wäre sehr hilfreich, wenn wir bewusstlose Patienten in die Notaufnahme bekommen«, so Pförringer.

Nun gehören bewusstlose Menschen, die alleine auf Bürgersteigen liegen, ohne Angehörige, die im kurzen Arztgespräch die Vorerkrankungen mitteilen können, sicherlich zu den absoluten Ausnahmefällen im medizinischen Alltag. Doch kein Argument scheint hier zu abwegig. Wahrscheinlich kann man die angenommene Cartier-Uhr von Dr. Pförringer danach stellen, wann eine flächendeckende RFID-Einpflanzung mit dem Kampf gegen das Coronavirus gefordert wird.

Pförringer arbeitet unter anderem für Bain & Company, eine der weltweit größten Unternehmensberatungen mit Hauptsitz in Boston, USA, die 2019 rund 4,5 Milliarden US-Dollar umsetzte. Zurzeit sitzt Dr. med. Dominik Pförringer auch im Beirat der Investment-Firma cannonball capital.

In einem Werbetext heißt es dort über Pförringer:

»Im Rahmen dieser Tätigkeit (Bain & Company) beriet er Krankenhäuser, Pharma-Unternehmen, Versicherungen und Private Equity Teams im Gesundheitswesen. 2010 wurde Dr. Pförringer für das Young Leaders-Programm der Atlantikbrücke, eines transatlantischen Bündnisses zur Stärkung ökonomischer und politischer Beziehungen, ausgewählt.«

Inwieweit dieser offensichtliche Interessenskonflikt Pförringer als neutralen Ratgeber disqualifiziert, mag jeder Bürger für sich selbst beurteilen. Auch dass dieser bei Focus Online als unabhängiger Experte, ohne jegliche Einordnung, Dutzende Artikel verfasst oder in diesen zitiert wurde – all dies gleicht einem journalistischen Offenbarungseid des Focus.

51KC3YfKQiL._SX318_BO1,204,203,200_.jpgMilitär setzt Zwangsbehandlungen durch

Eine weitere Eskalation eines totalitär agierenden Staates in der Krise findet bei unserem nördlichen Nachbarn bereits statt. In Dänemark können Mithilfe des Militärs, der Polizei und privaten Sicherheitsdiensten seit dem 19.03.2020 Zwangstests, Zwangsimpfungen und Zwangsbehandlungen angeordnet und durchgesetzt werden.

Diese Notstands-Dekrete wurden selbst in linksliberalen Medien, wie im dänischen Blatt Politiken, nicht etwa kritisiert, sondern beklatscht. »Dänemark ist nicht im Krieg, aber kurz davor«, war ein Leitartikel betitelt.

In Deutschland wurde 2019 eine Zwangsimpfung gegen Masern eingeführt und es bedarf wenig Vorstellungskraft, welcher Druck aufgebaut würde, wenn die Pharmaindustrie in kürzester Zeit, ohne langwierige Studien auf Nebenwirkungen, einen Impfstoff gegen das Coronavirus auf dem Markt bringen würde. Eine bundesweite, wahrscheinlich sogar weltweite Impfpflicht, ohne kritische Debatte droht dann im Schnellverfahren beschlossen zu werden.

Im elitären Spiegel fürchtet man hingegen augenscheinlich eine breite Re-Globalisierungs-Bewegung, die im Zuge der Coronavirus-Pandemie entstehen könnte. Ganz offen wird dort in einem Meinungsbeitrag, der als »Analyse« bezeichnet wird, eine Weltregierung als Lösung der Corona-Krise gefordert: »Falls es der Klimawandel und die Migrationstragödien der letzten Jahre noch nicht bewiesen haben – Covid-19 beweist es uns jetzt von Tag zu Tag: Krisen wie diese bräuchten eine Art Weltregierung…«, so der Spiegel.

Die »Verschwörungstheorie«, wonach eine globale Elite den Abbau der Souveränität von Nationalstaaten betreibt, deren Zwischenstopp eine Verschmelzung in supranationalen Organisationen wie der EU ist, um diese am Ende in einer UN-Weltregierung zu vereinen – diese Theorie wird unter dem Deckmantel im Kampf gegen das Coronavirus nun ganz offen propagiert.

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Dienstag, 24.03.2020

Ernst Jünger entre panique, système et rebelle

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Ernst Jünger entre panique, système et rebelle

par Nicolas Bonnal

Le système occidental use de la peur pour se maintenir. Virus, terrorisme, chiites, climat nationalisme, fascisme, Chine, sexisme, Poutine, ce qu’on voudra, tout justifie l’agenda.

Nous autres antisystèmes sommes aussi soumis à un feu croisé d’affolements divers : troisième GM, faillite du système, acheter de l’or, fin des religions, culture Illuminati, disparition des libertés, de l’eau, de l’air, du reste… On en deviendrait drôle ! Cela n’empêche pas de continuer de cliquer et de laisser Assange à ses bourreaux.

Un qui en a bien parlé de cette conjonction du monde automatique moderne et de la croissance corrélée de la panique est Ernst Jünger. Traité du rebelle, XIII…

71LDopSYPwL.jpg« La peur est l’un des symptômes de notre temps. Elle nous désarme d’autant plus qu’elle succède à une époque de grande liberté individuelle, où la misère même, telle que la décrit Dickens, par exemple, était presque oubliée. »

Jünger évoque justement le Titanic ; on se souvient du succès effarant de ce film répugnant. Il écrit donc :

« Comment ce passage s’est-il produit ? Si l’on voulait nommer l’instant fatal, aucun, sans doute, ne conviendrait mieux que celui où sombra le Titanic. La lumière et l’ombre s’y heurtent brutalement : l’hybris du progrès y rencontre la panique, le suprême confort se brise contre le néant, l’automatisme contre la catastrophe, qui prend l’aspect d’un accident de circulation. »

Jules Verne a bien montré que l’automatisme (la civilisation mécanique) croissait avec la peur. Voyez les 500 millions de la Bégum qui montre la montée du péril parano allemand sur fond de grosse industrialisation. Il y a une grosse promesse, raconte Jünger, mais elle croît avec un grand risque et une grosse trouille :

« Il est de fait que les progrès de l’automatisme et ceux de la peur sont très étroitement liés, en ce que l’homme, pour prix d’allégements techniques, limite sa capacité de décision. Il y gagne toute sorte de commodités. Mais, en contrepartie, la perte de sa liberté ne peut que s’aggraver. La personne n’est plus dans la société comme un arbre dans la forêt ; elle ressemble au passager d’un navire rapide, qui porte le nom de Titanic, ou encore de Léviathan. Tant que le ciel demeure serein et le coup d’œil agréable, il ne remarque guère l’état de moindre liberté dans lequel il est tombé. Au contraire : l’optimisme éclate, la conscience d’une toute-puissance que procure la vitesse. Tout change lorsqu’on signale des îles qui crachent des flammes, ou des icebergs. Alors, ce n’est pas seulement la technique qui passe du confort à d’autres domaines : le manque de liberté se fait sentir, soit que triomphent les pouvoirs élémentaires, soit que des solitaires, ayant gardé leur force, exercent une autorité absolue. »

Jünger a vu le lien entre les mythes grecs et le progrès technique, comme Anouilh, Giraudoux, Domenach, Cocteau et quelques autres. Le Titanic n’est pas seul en cause. C’est aussi le syndrome du radeau de la méduse, épisode affreux de notre histoire et qui rappelle que la méduse nous transforme en pierres (en cœurs de pierre).

Et nous finissons comme des bougies dans un tableau de Bosch :

« On pourrait élever une objection : d’autres ères de crainte, de panique, d’Apocalypse ont suivi leur cours, sans que ce caractère d’automatisme vînt les renforcer, leur servir d’accompagnement.

Laissons ce point : car l’automatisme ne prend ce caractère terrifiant que s’il s’avère être l’une des formes, le style même de la fatalité, dont Jérôme Bosch donnait déjà une représentation incomparable. »

Mais Jünger souligne l’essentiel. Nous crevons de trouille et c’est la marque du monde moderne (la vie aurait dû rester un « risque à courir, pas un problème à résoudre », comme dit un Bernanos écœuré) :

« On constatera que presque tous, hommes ou femmes, sont en proie à une panique telle qu’on n’en avait plus vu dans nos contrées depuis le début du Moyen Age. On les verra se jeter avec une sorte de rage dans leur terreur, en exhiber sans pudeur ni retenue les symptômes. »

On veut se cacher (collapsologues, catastrophistes, apocalyptiques, à vos bateaux, à votre or, à vos cavernes !) :

71XW0DHwSNL.jpg« On assiste à des enchères où l’on dispute s’il vaut mieux fuir, se cacher ou recourir au suicide, et l’on voit des esprits qui, gardant encore toute leur liberté, cherchent déjà par quelles méthodes et quelles ruses ils achèteront la faveur de la crapule, quand elle aura pris le pouvoir. »

L’automatisme progresse évidemment avec la panique, et dans le pays qui reste le plus avancé, l’Amérique :

« La panique va s’appesantir, là où l’automatisme gagne sans cesse du terrain et touche à ses formes parfaites, comme en Amérique. Elle y trouve son terrain d’élection ; elle se répand à travers des réseaux dont la promptitude rivalise avec celle de l’éclair. Le seul besoin de prendre les nouvelles plusieurs fois par jour est un signe d’angoisse ; l’imagination s’échauffe, et se paralyse de son accélération même. » 

Jünger va même plus loin ici :

« Toutes ces antennes des villes géantes ressemblent à des cheveux qui se dressent sur une tête. Elles appellent des contacts démoniaques. »

Nous avons parlé du rôle narcotique de l’info dans un texte ici-même, en citant Platon, Théophraste, Fichte et Thoreau. Reprenons Thoreau :

« À peine un homme fait-il un somme d’une demi-heure après dîner, qu’en s’éveillant il dresse la tête et demande : « Quelles nouvelles ? » comme si le reste de l’humanité s’était tenu en faction près de lui. Il en est qui donnent l’ordre de les réveiller toutes les demi-heures, certes sans autre but ; sur quoi en guise de paiement ils racontent ce qu’ils ont rêvé. Après une nuit de sommeil les nouvelles sont aussi indispensables que le premier déjeuner. »

« Dites-moi, je vous prie, n’importe ce qui a pu arriver de nouveau à quelqu’un, n’importe où sur ce globe ? »

Nous risquons toujours la guerre avec la Chine et la Russie, comme durant la Guerre Froide. Jünger remarque :

« Il est certain que l’Est n’échappe pas à la règle. L’Occident vit dans la peur de l’Est, et l’Est dans la peur de l’Occident. En tous les points du globe, on passe son existence dans l’attente d’horribles agressions. Nombreux sont ceux où la crainte de la guerre civile l’aggrave encore.

La machine politique, dans ses rouages élémentaires, n’est pas le seul objet de cette crainte. Il s’y joint d’innombrables angoisses. Elles provoquent cette incertitude qui met toute son espérance en la personne des médecins, des sauveurs, thaumaturges. Signe avant-coureur du naufrage, plus lisible que tout danger matériel. »

Ce naufrage n’est pas très prometteur d’autant que la solution semble impossible. Jünger envoie promener le yoga, pourtant recommandé avec la Kabbale dans Sex in the City :

« Reste à signaler une source d’erreurs – nous songeons à la confiance en l’imagination pure. Nous admettrons qu’elle mène aux victoires spirituelles.

Mais notre temps exige autre chose que la fondation d’écoles de yoga. Tel est pourtant le but, non seulement de nombreuses sectes, mais d’un certain style de nihilisme chrétien, qui se rend la tâche trop facile. On ne peut se contenter de connaître à l’étage supérieur le vrai et le bon, tandis que dans les caves on écorche vifs vos frères humains. »

Reconnaissons que nous avons progressé. On les écorche moins vifs, on les bourre vifs et on les surinforme vifs. Mais passons. Jünger encore pour conclure (si c’est encore possible) :

« Car nous ne sommes pas impliqués dans notre seule débâcle nationale ; nous sommes entraînés dans une catastrophe universelle, où l’on ne peut guère dire, et moins encore prophétiser, quels sont les vrais vainqueurs, et quels sont les vaincus. »

Comme on sait Jünger défend le recours aux forêts. Comme on sait aussi les montagnes sont bourrées de parkings payants et nous venons d’apprendre que dans les Pyrénées la ballade sera payante. On paie un automate…

Jünger définit son rebelle :

« Quant au Rebelle, nous appelons ainsi celui qui, isolé et privé de sa patrie par la marche de l’univers, se voit enfin livré au néant. Tel pourrait être le destin d’un grand nombre d’hommes, et même de tous – il faut donc qu’un autre caractère s’y ajoute. C’est que le Rebelle est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir. Est rebelle, par conséquent, quiconque est mis par la loi de sa nature en rapport avec la liberté, relation qui l’entraîne dans le temps à une révolte contre l’automatisme et à un refus d’en admettre la conséquence éthique, le fatalisme. »

Sources:

Jünger – Traité du rebelle, le recours aux forêts –archive.org

 

De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique

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De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

En septembre 1992, à quelques jours du référendum sur le traité de Maastricht, s’inquiétant de la dynamique favorable au « Non » et craignant que les Français rejettent l’œuvre de sa vie, François Mitterrand rendit public son cancer de la prostate. En 1996, son médecin personnel, le Dr. Claude Gubler, révéla dans son livre co-écrit avec le journaliste Michel Gonod, Le Grand Secret (très vite interdit par une justice aux ordres !) que le premier président socialiste de la Ve République souffrait de cette maladie depuis… 1980.

En redoutable tacticien politique, Mitterrand instrumentalisa son mal afin de culpabiliser les indécis. Le coup réussit puisque le traité de Maastricht fut adopté avec une courte avance de 539 410 voix. Des Français, bien incapables de comprendre un traité illisible, prirent pitié pour le locataire de l’Élysée et votèrent « Oui ». Avec l’épidémie de coronavirus, leurs descendants ne les remercient pas.

Lors de son allocution radio-télévisée du 16 mars dernier, Emmanuel Macron a répété à six reprises que la France était « en guerre » sanitaire. Il a même ordonné l’installation en Alsace d’un hôpital militaire de campagne. Or, mutatis mutandis, 2020 ressemble à 1914. Les premiers mois de la Grande Guerre sur le front occidental voient un nombre de pertes considérables dans l’armée française. Pourquoi ?

– L’affaire scandaleuse des fiches remontant à 1905, bien des officiers supérieurs, en particulier les ganaches étoilées, sont certes de bons républicains francs-maçons, mais ils se montrent de piètres commandants sur le terrain, guère soucieux de la vie de leurs hommes, souvent venus de ces campagnes profondes restées catholiques et traditionnelles qu’ils méprisent tant. Ils se focalisent sur la priorité accordée à l’offensive.

– Malgré le vote en 1913 du service militaire de trois ans, l’armée française est mal préparée. L’incessant bourrage des esprits autour de la « Revanche » et les guerres coloniales ininterrompues amoindrissent paradoxalement la combativité effective des troupes.

– Un équipement inapproprié favorise enfin des pertes françaises élevées. Le soldat français est visible de très loin avec son calot rouge, sa veste bleu foncé et son pantalon rouge garance pour le plus grand bonheur des tireurs d’élite allemands.

Rien n’a changé ! Les médecins, les infirmières, les aides-soignants, les pharmaciens ne disposent pas d’une réserve suffisante de masques sanitaires, de blouses de protection, de gants… En outre, le nombre d’appareils de réanimation et de lits est limité. L’hôpital pâtit de plein fouet de la réduction des coûts imposée par les critères de Maastricht. Ce n’est pas sans raison que le service des urgences a mené une grève de presque d’un an !

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Non contents de subventionner en vain la lutte fantasmatique contre toutes les discriminations, de financer sur fonds publics les partis politiques, les syndicats et certaines associations, et d’inciter au clientélisme, y compris migratoire, tous les gouvernements depuis 1992 ont imposé au secteur hospitalier, à l’Éducation nationale et aux forces armées et de police une cure d’austérité qui se traduit par la diminution draconienne des effectifs, des moyens et des coûts, d’où un sous-dimensionnement général chronique, criminel en temps de crise majeure.

Pourquoi l’Italie, la France, l’Espagne ou la Belgique se confinent-elles ? Non pas pour des motifs sanitaires immédiats : le coronavirus ne circule pas dans l’air; il se propage de personne à personne par la salive, les postillons et le contact physique. Le confinement est décidé afin de retarder au maximum la contagion de la population. Les autorités savent que leur système de santé rationné se révèle incapable de surmonter l’afflux des victimes virales. En Italie, en Espagne et en Belgique, la fédéralisation et la régionalisation de l’hôpital ont favorisé l’embauche massive partisane d’agents administratifs inutiles, des détournements de fonds et une corruption systémique. Une vision comptable étriquée a primé sur l’intérêt des patients et du personnel médical. Résultat : en Lombardie et en Alsace, les services de santé doivent maintenant trier les patients à sauver des autres souvent d’un âge avancé. Nos sociétés « ouvertes » qui dénoncent sans cesse toutes les ségrégations pratiquent dans le réel une féroce et terrible discrimination. Un « gériocide » s’annonce…

Par ailleurs, les frontières retrouvent leur pertinence (l’île d’Yeu est sur décision préfectorale séparée du continent !). L’Allemagne, la Suisse, l’Italie réactivent les douanes et les contrôles frontaliers. L’Espace Schengen se ferme pour trente jours renouvelables. Bien trop tardive, cette mesure reste timorée. Avant le début du confinement, le mardi 17 mars à Midi, des centaines de Franciliens ont fui la capitale pour se réfugier dans leurs résidences secondaires auprès des ploucs. Quelle sacrifice de la part des chantres du « vivre ensemble » ! Les bo-bo risquent ainsi d’infecter des zones jusque-là épargnées.

En 2000 – 2001, l’Union dite européenne a connu l’épizootie de la vache folle. À l’époque, les gouvernements réagirent avec vigueur peut-être parce que ce n’était que du bétail. En parallèle à l’élimination de tous les troupeaux (horrifiés, les Indiens s’horrifièrent de ce zoocide), les États rétablirent non seulement les frontières nationales, mais imposèrent un confinement régional, voire départemental. Pour quelle raison, l’actuel gouvernement français, un ramassis de pense-petits, n’a-t-il pas pris des dispositions similaires assorties d’autres mesures spécifiques telles un couvre-feu et l’instauration de strictes barrières cantonales, communales, voire entre les quartiers d’une même ville dès la mi-janvier ?

Darwiniste social, le gouvernement hexagonal n’entend pas tester toute la population. Les tests manquent en raison des réductions budgétaires exigées par la règle pseudo-scientifique des 3 % que la Commission européenne vient d’abandonner dans l’urgence. L’Allemagne semble au contraire miser sur le dépistage systématique de ses habitants. Pis, les médiats centraux qui répercutent et amplifient les mensonges gouvernementaux n’évoquent jamais le contre-exemple de la Corée du Sud. Malgré un effort militaire important qui grève son budget et sans se confiner, la République de Corée parvient à juguler la pandémie par des tests nombreux et fréquents. Le régime macronien trouve son intérêt à dramatiser la situation.

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Contesté par les Gilets jaunes et une forte opposition à la réforme des retraites, le régime veut éviter toute nouvelle réaction populaire. Il plonge le pays via un puissant « bobardement » médiatique dans une ambiance anxiogène. Il en profite pour placer tout l’Hexagone en résidence surveillée. Les militaires du plan Vigipirate deviennent des auxiliaires de la police. S’opère sous nos yeux la fusion sécuritaire des policiers, des gendarmes, des militaires, voire des vigiles privés. Si Internet ne se plante pas avant, le verrouillage des réseaux sociaux parachèvera l’avènement d’une tyrannie douceâtre aux forts relents cosmopolites.

Il ne faut pas croire les beaux discours de Macron et de ses sbires. La crise sanitaire donne à son gouvernement cynique l’occasion de revenir en catimini dans le cadre de l’« état d’urgence sanitaire » (en attendant l’« état de siège climatique » et la « loi martiale financière », c’est-à-dire la spoliation légale des comptes des particuliers et des entreprises par la pègre financiariste) sur les acquis sociaux. Le coronavirus constitue bien le stade ultime du traité de Maastricht. Nos amis de CasaPound – Italie ont raison d’afficher partout que « le patient zéro est la mondialisation ».

Georges Feltin-Tracol.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 165.

L’esprit de droite

Il existe probablement autant de définitions du concept de droite qu’il existe de personnes s’en revendiquant. Tous ont leur propre opinion sur ce que signifie être de droite, ce qui ultimement, mène à une division de la droite que la gauche ne semble pas connaître. L’indépendance d’esprit est certes une qualité, et il faut rejeter le rigorisme propre au camp de la gauche, mais celle-ci ne devrait pas nuire à une certaine forme d’unité.

Pour parvenir à rallier la droite sous une même bannière, le jeune Louis Le Carpentier, auteur sérieux qui nous a déjà gratifiés de quelques ouvrages chez Reconquista Press, vient de produire L’esprit de droite.

D’abord, il définit la droite comme étant animée par trois grandes idées phares, soit les « valeurs familiales », l’« esprit d’entreprise » et l’« identité nationale ». Ce sont là pour lui les trois impondérables qui définissent la pensée de droite, « radicalement – c’est-à-dire dans sa racine -, conservatrice, entreprenaliste, et nationaliste ». Les divisions actuelles proviennent quant à lui du fait que certains courants mettent davantage l’emphase sur une de ces valeurs, au détriment des deux autres.

Dans son court ouvrage, facile à lire et à digérer, Le Carpentier nous offre un portrait de l’homme de droite. En fait, à bien le lire, ce n’est pas tant une description de ce qu’est l’homme de droite, mais de ce qu’il devrait être. Il nous propose ainsi un guide du « comment être un homme de droite conséquent » ou même simplement « comment être un homme d’honneur dans ce monde sans honneur ».

Il préconise, à l’instar de Dominique Venner, le stoïcisme comme façon d’être. Du côté des valeurs, il met en avant la vertu, le respect de la hiérarchie, la liberté, mais assujettie aux devoirs, car ceux-ci l’emportent sur les droits. On le comprend, ce que Louis Le Carpentier nous exhorte de faire, c’est de devenir des paladins modernes, des chevaliers, preux et sans reproches.

En fin d’ouvrage, il nous présente aussi brièvement un court traité philosophique – qui tranche avec la lourdeur habituelle des travaux de ce genre – qui permet de démonter en quelques pages les sophismes de la démocratie et du progressisme. On ressent bien l’influence thomiste de ce penseur pour qui le bien commun prime tout.

Seulement, peut-être parce que je ne me suis jamais qualifié de droite et que ce n’est pas là une position stratégique ou esthétique, quelques points me semblent pour le moins discutables. À mes yeux, son attachement à l’impérialisme, au colonialisme et à la libre entreprise me semble non seulement dépassé, mais aussi non-désirable en soi. Par exemple, le colonialisme a toujours mené à des catastrophes, car la démographie l’a toujours emporté sur les autres considérations comme le pouvoir politique. De même, la libre entreprise n’est pas le modèle le plus humain de concevoir l’économie, de nombreuses alternatives, comme la gestion de l’offre notamment ou les coopératives, existent, il faut simplement s’y intéresser.

Malgré ces critiques, il n’en demeure pas moins que cet ouvrage tombe à point nommé. Avec le confinement, nous sommes seuls avec nous-mêmes et justement, Louis Le Carpentier nous offre, tel un philosophe brandissant un miroir, une occasion unique d’introspection, car avant de changer le monde, il faut d’abord être en mesure de se changer soi-même.

Louis Le Carpentier, L’esprit de droite, Reconquista Press, 2020.

mercredi, 25 mars 2020

Giorgio Agamben: coronavirus et état d'exception

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Coronavirus et état d'exception

Giorgio Agamben

Ex: https://acta.zone

Face aux mesures d’urgence frénétiques, irrationnelles et totalement injustifiées pour une supposée épidémie due au coronavirus, il faut partir des déclarations du CNR (Consiglio Nazionale delle Ricerche), selon lesquelles «  il n’y a pas d’épidémie de Sars-CoV2 en Italie » .

Et ce n’est pas tout : «  l’infection, d’après les données épidémiologiques disponibles aujourd’hui sur des dizaines de milliers de cas, provoque des symptômes légers/modérés (une sorte de grippe) dans 80 à 90 % des cas. Dans 10 à 15% des cas, une pneumonie peut se développer, mais l’évolution est bénigne dans la majorité absolue. On estime que seulement 4 % des patients doivent être hospitalisés en soins intensifs » .

Si telle est la situation réelle, pourquoi les médias et les autorités s’efforcent-ils de répandre un climat de panique, provoquant un véritable état d’exception, avec de graves limitations des mouvements et une suspension du fonctionnement normal des conditions de vie et de travail dans des régions entières ?

Deux facteurs peuvent contribuer à expliquer un tel comportement disproportionné.
Tout d’abord, on constate une fois de plus une tendance croissante à utiliser l’état d’exception comme paradigme normal de gouvernement. Le décret-loi immédiatement approuvé par le gouvernement «  pour des raisons de santé et de sécurité publiques » entraîne une véritable militarisation «  des municipalités et des zones où a été contrôlée positive au moins une personne dont la source de transmission est inconnue ou dont le cas n’est pas imputable à une personne provenant d’une zone déjà infectée par le virus » . Une formule aussi vague et indéterminée permettra d’étendre rapidement l’état d’exception dans toutes les régions, car il est presque impossible que d’autres cas ne se produisent pas ailleurs.

Considérez les graves restrictions à la liberté prévues par le décret : interdiction de sortir de la municipalité ou de la zone concernée pour toute personne présente dans la municipalité ou la zone ; interdiction d’accès à la municipalité ou à la zone concernée ; suspension des manifestations ou initiatives de toute nature, des événements et de toute forme de réunion dans un lieu public ou privé, y compris culturel, récréatif, sportif et religieux, même s’ils ont lieu dans des lieux fermés ouverts au public ; suspension des services éducatifs pour les enfants et des écoles de tous les niveaux, ainsi que de la fréquentation des activités scolaires et d’enseignement supérieur, à l’exception des activités d’enseignement à distance ; suspension des services pour l’ouverture au public des musées et autres institutions culturelles et des lieux visés à l’article 101 du code du patrimoine culturel et du paysage, conformément au décret législatif du 22 janvier 2004, n. 42, ainsi que l’efficience des dispositions réglementaires sur l’accès libre et gratuit à ces institutions et lieux ; suspension de tous les voyages éducatifs, tant dans le pays qu’à l’étranger ; suspension des procédures collectives et des activités des bureaux publics, sans préjudice de la prestation des services essentiels et d’utilité publique ; application de la mesure de quarantaine avec surveillance active des personnes ayant été en contact étroit avec des cas confirmés de maladie infectieuse généralisée.

La disproportion face à ce qui, selon le CNR, est une grippe normale, peu différente de celles qui se répètent chaque année, est évidente.
Il semblerait que, le terrorisme étant épuisé comme cause de mesures d’exception, l’invention d’une épidémie puisse offrir le prétexte idéal pour les étendre au-delà de toutes les limites.

L’autre facteur, non moins inquiétant, est l’état de peur qui s’est manifestement répandu ces dernières années dans les consciences des individus et qui se traduit par un réel besoin d’états de panique collective, auquel l’épidémie offre une fois de plus le prétexte idéal.
Ainsi, dans un cercle vicieux et pervers, la limitation de la liberté imposée par les gouvernements est acceptée au nom d’un désir de sécurité qui a été induit par ces mêmes gouvernements qui interviennent maintenant pour le satisfaire.

Giorgio Agamben

Cet article a initialement paru en italien sur le site du journal Il Manifesto.

Capitalisme et écologie …

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Capitalisme et écologie …


… L’écologiste, nouvel idiot utile du « grand capital » ? Comment et pourquoi le capitalisme a fait main basse sur l’écologie


Par Sébastien Leblet

Ex: https://lesakerfrancophone.fr

« Je te soutiens et je t’admire. Je suis de ton côté. »

Christine Lagarde, ancienne patronne du FMI et actuelle gouverneur de la BCE, à Greta Thunberg au Forum Économique Mondial de Davos / Janvier 2019

Que sera l'année sera 2020 ? 
Probablement l'une des plus mouvementées depuis longtemps…
Celle de la plus grande crise économique depuis 1945 ?
Celle du déclenchement d'une 3ème guerre mondiale ?
Celle d'une gigantesque pandémie mondiale de coronavirus ?
Analyses hebdomadaires d'un entrepreneur
et investisseur fin connaisseur des politiques.

Préambule

Le but de cet article n’est pas de débattre de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique, ni du bien-fondé de l’écologie. Aux abus et aux excès des hommes, réels, doivent naturellement correspondre des réflexions et des actions visant à ce que l’Homme vive en harmonie avec son environnement.

Cet article décrit seulement ce que chaque personne honnête ne peut manquer de constater si elle s’éloigne un instant du bruit et qu’elle fait l’effort d’observer les faits.

Ces faits sont sourcés et publics. Il serait donc inopérant et ridicule d’évoquer un quelconque complotisme.

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Ceci étant écrit…

L’écologie est désormais tellement soutenue par les puissances d’argent, que même les journaux les plus aux ordres s’interrogent et trouvent cela suspect…

En 2019, la récupération de l’écologie par « la finance » n’est donc plus une thèse complotiste, puisque ceux dont la fonction est de nous informer « officiellement » s’étonnent de cet amour paradoxal des grands capitalistes pour Greta Thunberg et autres Extinction Rebellion.

Certains écologistes dénoncent aussi ce phénomène.

Mais, pourquoi ce soutien ne serait-il pas sincère ? Ne pourrions-nous pas, plutôt, parler « d’adhésion » ?

Pourquoi c’est bien une récupération…

Examinons quelques exemples trouvés récemment dans la presse du soutien manifeste du pouvoir et de l’argent à l’écologie politique :

Nous apprenons que Greta Thunberg est une icône marketing créée par l’organisation We don’t have time dont les deux familles actionnaires sont des financiers pur jus.

Un bug Facebook révèle en janvier 2020 que les véritables auteurs des posts de Greta Thunberg sont en fait son père et un ancien communicant de l’ONU.

L’organisation « révolutionnaire » Extinction Rebellion est notamment financée par l’omniprésente Open Society de Georges Soros – 22ème fortune mondiale en 2012 selon le magazine Forbes – et le milliardaire, lui aussi, Chris Hohn, gérant de fonds spéculatif à la City de Londres.

La lecture quotidienne des titres de presse du milliardaire Bernard Arnault ou de son gendre, autre milliardaire, Xavier Niel font désormais référence systématiquement à l’écologie, que le sujet traité soit économique, politique ou culturel.

Blackrock, le plus grand fonds d’investissement du monde, désormais célèbre en France depuis les polémiques autour de la réforme des retraites de Macron, Goldman Sachs, « la banque qui dirige le monde » selon le journaliste du Monde à Londres Marc Roche,  la Banque centrale européenne… Toutes les plus grandes institutions financières mondiales créent des produits financiers « verts » et investissent massivement dans le Green business qui convient à leurs objectifs.

Comme nous le voyons, les puissances d’argent ne se contentent pas d’endosser un mouvement extérieur à elles, par suivisme, opportunisme ou par vertu : elles l’organisent conformément à leurs intérêts – en opérant une sélection sélective des valeurs dans les porte-feuilles financiers – et elles en font la publicité. C’est tout à fait différent.

Cette récupération est-elle récente ? Non, absolument pas. Elle est simplement plus médiatisée car, au fil des années, ce sont chaque jour de plus en plus de puissances et de lobbys qui rejoignent cette récupération.

Rappelons-nous que ce ne sont pas quelques révolutionnaires illuminés qui ont poussé ou présidé à la création d’une organisation non gouvernementale de lutte contre le réchauffement climatique, mais bel et bien les chefs d’État Ronald Reagan et Margaret Tatcher qui ont confié cette mission, et l’exclusivité, à l’organisation supra-nationale de l’ONU lors de la réunion du G7 de novembre 1988 – le GIEC.

Ou que c’est encore Neva Goodwin Rockefeller, la 3ème fille de David Rockefeller – dont la fortune familiale est issue… du pétrole – qui a fondé, en accord avec sa famille le GDEA, organisme dont l’une des principales activités est l’étude du réchauffement climatique anthropique.

Qu’enfin, c’est par exemple Bernhard de Lippe-Biesterfeld, cofondateur du groupe Bilderberg qui réunit chaque année les personnes les plus puissantes de la planète issues du monde des affaires, de la politique ou de la diplomatie – et ancien nazi !  – qui est le président fondateur du Fonds mondial pour la nature (WWF) en 1962. ONG très subventionnée, notamment par les États-Unis, régulièrement accusée d’être plus utile aux entreprises qu’à l’environnement…

Soit, mais dans quel but ?

Pourquoi les capitalistes sont-ils devenus les plus fervents sponsors de l’écologie politique…

Les raisons sont nombreuses, évoluent et dépendent des acteurs en présence.

Greta-TIME-cover-Greta-ThunbergTwitter-375x400@2x.jpgA titre d’exemple, dans les années 1980, Margaret Thatcher a initié la création du GIEC afin de promouvoir l’énergie nucléaire – alors fortement développée en France mais peu en Grande-Bretagne – et contrer ainsi les syndicats très puissants du charbon qui s’opposaient à ses réformes libérales. Diminuer la dépendance de la Grande-Bretagne à l’égard des pays riches en hydrocarbures était un second objectif.

Ainsi, dès l’origine, lutter contre le réchauffement climatique n’a été qu’un prétexte à la création du GIEC par les sept pays les plus riches, donc les plus industrialisés du monde à l’époque …

Les différentes raisons de ce soutien sont encore très peu développées dans la presse aux ordres. Cela viendra probablement. Elles ne constituent pas pour autant des théories du complot. Il suffit par exemple de lire les articles hebdomadaires de Jacques Attali sur son blog ou par exemple aussi le rapport de Simon Linnett, Vice-Président de Rothschild Londres, pour en voir plusieurs exposées très clairement.

Les raisons …

D’un point de vue strictement économique, la raison la plus ancienne probablement…

But n°1 : Contrôler l’opposition au capitalisme

Augmenter les rendements de la terre agricole, déforester, forer des puits de pétrole, produire de l’électricité, refroidir des turbines, vendre des voitures à essence ou au gazole, etc. Mais aussi et surtout, acheter toujours plus de produits finis : vêtements, meubles, disques, téléphones, ordinateurs… Produire et consommer est nécessairement polluant et/ou émetteur de CO2. En réaction à l’essor technologique et à la consommation de masse, des mouvements écologistes spontanés ont émergé depuis le milieu du XIXème siècle. Contrôler cette opposition au capitalisme fut probablement la première raison pour les capitalistes de créer ou de financer des organisations environnementales.

A l’inverse, compte tenu du défaut structurel de croissance de l’Occident depuis une quinzaine d’années, la raison la plus récente …

But n°2 : Ouvrir de nouveaux marchés

La réglementation contraignante sur un fondement écologique permet incontestablement d’ouvrir de nouveaux débouchés à des entreprises dans tous les domaines de l’économie, financés essentiellement par la planche à billets, ces secteurs étant rendus économiquement viables par des participations fiscales de l’État ou des obligations de rachat par des opérateurs nationaux : isolation des bâtiments, construction de voitures électriques, de panneaux solaires, d’éoliennes, etc. On constate, et on déplore, que la révolution de l’internet est une révolution de moyens, et non de fins, c’est à dire qu’elle permet de faire pareil, mais autrement, par des simulacres d’innovations – disruption / uberisation – mais pas de faire autre chose – contrairement à la révolution agricole puis industrielle. Ainsi, à l’inverse de la révolution de l’internet qui est peu créatrice de croissance, la transition écologique permet, elle, d’offrir aux multinationales et aux PME des relais de croissance.

D’un point de vue plus politique, voire complètement idéologique, la raison qui a émergé quand l’élite mondiale a commencé à se désolidariser du destin des États-Unis d’Amérique, promis au déclin

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But n°3 : Mettre en place une gouvernance mondiale dominée par une élite mondialisée

Ce n’est pas un fantasme : dans beaucoup de pays, des membres de l’élite exècrent la démocratie car elle permet au crétin sans diplôme, sans culture et sans argent de voter au même titre que le génie, sur-diplômé, savant et riche.

De nombreux exemples montrent en effet que l’élite considère régulièrement que le peuple vote mal et que la démocratie actuelle lui donne trop de pouvoir : du referendum de 2005 sur la constitution européenne où l’élite a voté Oui et le peuple Non, à l’élection de Trump en passant par le Brexit.

Ces personnes souhaitent mettre en place des structures supra-nationales qui viendraient remplacer la démocratie parlementaire née en Angleterre au XVIIème siècle puis aux États-Unis et en France aux XVIIIème siècle par une post-démocratie technocratique légèrement autoritaire et multi-polaire où chaque pays siégerait à due proportion de son PIB, et qui serait gérée par une élite apatride.

La première ébauche de ce projet constructiviste est l’Union Européenne, qui fait figure de test pour les « mondialistes », dont les inspirateurs ou institutions les plus connues sont : Richard Coudenhove-Kalergila Commission Trilatérale ou encore la Fabian Society. Cette union conçue d’abord comme un simple espace économique libre-échangiste est dirigée par des commissaires européens très bien rémunérés et non élus par les peuples, qui décident seuls des sujets dont le Parlement européen peut débattre.

Pour ceux qu’il est désormais convenu d’appeler « mondialistes », expression utilisée par le président des États-unis lui-même, ce gouvernement mondial serait nécessairement plus efficient car non tributaire de l’incurie et de l’instabilité des peuples et de leurs élus, et nous éviterait « les pires heures de l’Histoire » où les nationalismes exacerbés auraient été la cause des drames du XXème siècle.

Dans ce but, tout problème qui ne peut se résoudre seul à l’échelle des nations est une opportunité pour justifier la mise en place d’un tel gouvernement mondial. L’écologie en est un, assurément. Pollutions et CO2 ne connaissant pas de frontières.

Enfin, la raison budgétaire ou technocratique, qui existe déjà dans une vingtaine de pays sous le nom de taxe carbone …

But n°4 : Créer un impôt mondial dont le bien fondé ne soit pas contestable

Qui est contre le sauvetage de la planète ? Qui souhaite la fin du monde ? Personne.

Dans les social-démocraties que nous connaissons en Occident, lever l’impôt s’avère de plus en plus délicat. Nos taux de prélèvements obligatoires approchent dangereusement des 50%, en particulier en France, et les dettes contractées par les États pour « pousser » jusqu’à presque 60% les dépenses publiques deviennent quasiment impossibles à rembourser. Sauf à créer une taxe carbone demain unifiée, comment financer la transition écologique ?

Les plus grandes organisations mondiales que sont la Banque Mondiale ou bien le Fonds Monétaire International (FMI) sont pour cette taxe carbone.

Mais enfin, pourquoi lever des impôts supplémentaires ?

Le déclin de l’Occident a déjà commencé, mais tout est fait pour que les peuples ne le voient pas

La crise de 2008 se prolonge sans solution jusqu’à maintenant, en 2020. Car, ce n’est pas une crise, en fait c’est un changement de paradigme.

Cette crise, ou plutôt ce changement de paradigme, c’est le déclin de l’Occident qui a déjà commencé du fait de sa démographie.

La seule catégorie de la population de nos pays qui s’accroît est celle des plus de 65 ans, du fait de l’augmentation du niveau de vie – alimentation, hygiène, médecine – et de la baisse de la natalité.

Or, la consommation représente la plus grande part du PIB des pays occidentaux, environ les deux tiers et les plus de 65 ans ne consomment pas autant que les générations plus jeunes.

Hors l’endettement, permis artificiellement par les taux d’intérêt quasi nuls pour que le système survive encore un peu, la croissance est déjà nulle voire négative en France, comme dans la plupart des pays d’Europe et du monde Occidental.

Or, si les inégalités sont acceptées par les peuples quand la croissance est là- voir la Chine où la dictature du Parti Communiste ne tient que par la persistance d’une croissance forte – elles deviennent intolérables quand la croissance stagne ou que les populations s’appauvrissent.

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Résumons…

Le réchauffement climatique actuel – qu’il soit d’origine anthropique ou non ! – est devenu avant tout un sujet politique, et non scientifique.

Éluder cette réalité serait stupide. Nul ne prétend ici « en complotiste » que « les grands capitalistes » ont fabriqué ce réchauffement (bien réel) pour servir leurs intérêts. Le sens de la causalité est inverse : ce réchauffement est simplement utilisé comme une opportunité de façonner un nouvel ordre mondial conforme à leurs objectifs.

Aujourd’hui, l’écologie politique est soutenue par la majorité des grands capitalistes et par la majorité des pouvoirs politiques qui n’en sont généralement qu’une émanation, dans l’espoir qu’elle leur permette de sauver – non pas la planète – mais le système qui leur profite : une vague démocratie parlementaire chapeautée par une technostructure supra-nationale qui organise le monde comme un immense marché libre-échangiste.

L’écologisme vise en effet à empêcher que l’inéluctable déclin de l’Occident débouche sur une véritable révolution qui mettra fin à ce système.

Quand l’écologisme succède à l’européisme …

D’une certaine manière, l’Histoire se répète.

Communisme, européisme, écologisme : en réalité, à chaque génération occidentale correspond son idéologie, son utopie. Là où ses adaptes s’imaginent en visionnaires, ils s’avèrent en fait n’être que des idiots utiles. Idiots utiles de l’URSS pour le communisme, puis du grand capital américain pour l’européisme et désormais du grand capital mondialisé avec l’écologisme. Au nom du progressisme, chaque fois, les gens qui se disent « de gauche » se retrouvent in fine à servir des intérêts qui ne sont pas ceux qu’ils imaginent.

Le communisme…

Le communisme a bercé pendant environ 70 ans, jusqu’à la chute de l’URSS, l’imaginaire révolutionnaire des parents des baby-boomers du monde Occidental. « Bien au chaud » du bon côté du rideau de fer, ils ont vomi sur l’imparfait capitalisme qui les nourrissait, et encensés jusqu’à son effondrement, un système totalitaire qui a fait près de 100 millions de morts [Merci aux démocraties occidentales qui ont aidé les bolcheviques et ensuite les nazis, NdSF].

L’européisme…

Contrairement au storytelling diffusé jusqu’à la nausée par l’Éducation nationale et les médias, pendant près de 70 ans aussi, la construction européenne est avant tout une construction initiée conjointement par des idéologues « mondialistes » et par les États-Unis – notamment au travers des fondations Rockefeller et Ford, faux-nez du Département d’État américain – pour créer un grand marché économique d’écoulement des produits américains et pour étendre la zone d’influence géopolitique des États-Unis d’Amérique, et non par et pour le bien des peuples européens.

Les baby-boomers ont crû que l’Union Européenne était née de leur souhait, pour leur assurer paix et prospérité, en les rendant plus forts face à l’empire américain. En réalité, l’Europe n’a jamais été menacée d’une guerre interne depuis 1945 puisque tous ces pays appartenaient à la même alliance dirigée par les Etats-Unis (OTAN), mais aussi que la France possédait la bombe nucléaire et que l’Allemagne était démilitarisée. L’Europe est au contraire devenue un marché sans frontières, ouvert à tous les vents de l’immigration, à la concurrence déloyale des autres puissances, etc., au bénéfice exclusif des multinationales et financiers, américains puis chinois à compter de 2001, et au détriment du niveau de vie des européens dont le PIB par habitant était le même en France qu’aux États-Unis encore jusqu’aux années 1970. Il est désormais inférieur de 20%.

Aujourd’hui, les enfants et surtout les petits-enfants des baby-boomers qui ont été communistes puis européistes embrassent la nouvelle utopie médiatisée à dessein : l’écologisme.

Pendant le temps que durera cette idéologie, de bonnes choses émergeront, et émergent déjà, c’est certain. Le communisme à l’Est a obligé les élites de l’Ouest à se soucier des conditions de vie du peuple. Les baby-boomers doivent aux miséreux de l’Est leurs congés payés, leur assurance maladie et leur assurance chômage [surtout, et bien avant,  grâce au Conseil national de la Résistance , NdSF]. Les élites occidentales avaient tellement peur que le monde entier tombe aux mains des communistes ! L’européisme, lui, nous a donné… ERASMUS…

Des choses moins bonnes nous attendent aussi avec l’écologisme. Nul ne sait si cela ressemblera davantage au Goulag des communistes ou à l’appauvrissement lent de l’européisme. Nul ne sait, non plus, combien de temps il faudra pour que cette nouvelle utopie disparaisse, elle aussi, sous le poids du réel ? 70 ans ? Combien d’extrémismes, d’atteintes aux libertés, voire aux personnes, faudra-t-il pour que les éternels utopistes de gauche comprennent qu’ils ont été une nouvelle fois les meilleurs amis du grand capital ?

Une nouvelle fois : l’écologisme ne rend pas service à l’écologie mais aux puissants et aux riches.

Sébastien Leblet, relu par Camille pour le Saker Francophone

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COVID 19, la guerra biológica y terrorista del liberal-capitalismo

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COVID 19, la guerra biológica y terrorista del liberal-capitalismo

Eduardo Núñez

La pandemia del Covid-19 declarada por la OMS ha mostrado durante su propagación una virulencia que, desgraciadamente, se ha cebado con los colectivos de población más vulnerables a todo tipo de infecciones víricas, pero ante la ausencia de registros de la totalidad real de contagios parece que, a la luz de las tasas de mortalidad resultantes, podría inferirse que estas ratios son asimilables e incluso muy inferiores a las que arrojan otras epidemias comunes y recurrentes. Se estima que solo en España, en la temporada 2017-2018, la epidemia de la gripe supuso el contagio de cerca de 800.000 personas, 52.000 ingresos hospitalarios y el fallecimiento de alrededor de 15.000. La vida de nuestros compatriotas es valiosa, independientemente de su edad y estado de salud y debe ser protegida y preservada siempre, recurriendo a las capacidades del sistema sanitario, haciendo prevalecer la salud pública. Pero el coronavirus no muestra ser especialmente letal per se. 


Lo que sí resulta deletéreo de esta pandemia es la gestión de la misma, más allá del ámbito del sistema sanitario. Se ha desarrollado una campaña de terror en el manejo de cifras y la cobertura mediática de la información respecto a la extensión del virus, así como mediante las medidas excepcionales y radicales adoptadas por los gobiernos frente a la emergencia sanitaria que, en España y otros países de nuestro entorno, como Italia y Francia, imponen el confinamiento masivo de sus poblaciones y paralizan la actividad de todo un país sumiéndolo en un clima apocalíptico de psicosis e histeria colectiva. Contrastan estas medidas con las adoptadas por otros gobiernos europeos como Alemania, prácticamente a la par en número de contagios que España hace unos días, y Reino Unido, que también podrían considerarse drásticas en algún supuesto pero, en cualquier caso, mucho más laxas por el momento y con otro enfoque de la situación. No obstante, independientemente del grado de severidad de las medidas y de dosificación del terror por parte de los gobiernos, de modo generalizado, se ha propalado un inusitado alarmismo, inoculado y contagiado por gobiernos, autoridades sanitarias y medios de comunicación a escala mundial. Asistimos a un imponente despliegue de ingeniería social y control de masas sin precedentes para el adocenamiento masivo de la población en el miedo ante una situación inédita.


El sistema liberal-capitalista “refundado” tras la Gran Recesión de 2008 parece haber reaccionado preventivamente al estallido incontrolado de una inevitable crisis económica, inminente, de proporciones colosales y efectos devastadores (que estaba por llegar antes de la propagación de la pandemia) en el marco de la reordenación multipolar del sistema de relaciones internacionales que esta cristalizando con potencias en pugna en la concurrencia por el dominio de los mercados a escala planetaria.

¿Crisis sanitaria o gran crisis económica?

Ante todo, lo que prima y va por delante bajo la coartada de paliar el impacto de la pandemia, es escudar tras el virus la propia incapacidad del sistema liberal-capitalista para atajar un nuevo crack y rescatar a todo coste la economía de las finanzas y los oligopolios. Así, no es de extrañar que con la extensión de los gritos de alarma por la expansión del Covid-19, cual si se tratara de la nueva peste del siglo XXI, ésta haya venido como anillo al dedo para que la FED norteamericana y el BCE de la U.E. hayan realizado actuaciones para preservar la liquidez del sistema financiero, por ejemplo, vía inyecciones directas y bajadas de tipos de interés como primeras actuaciones de emergencia.


El sistema económico ha colapsado, no a consecuencia del coronavirus, sino bajo el pretexto y a pesar del mismo. Algunos indicadores macroeconómicos o las previsiones de instituciones internacionales del capitalismo, como el FMI o la OCDE, pronosticaban para 2020 una más que probable desaceleración o ralentización de la economía mundial, forma eufemística para referirse a la que va a caer. Los gobiernos de las principales potencias económicas y las grandes sociedades y fondos inversores que operan bajo diferentes formas societarias en el capitalismo han demostrado en los últimos años su absoluta insolvencia para establecer un nuevo modelo de crecimiento ilimitado, a salvo del reparto de dividendos a espuertas y los regalos al sistema financiero.

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La última intentona del liberal-capitalismo para, si no dar un empujón, al menos mantener el tinglado ha estado basada en la creación de expectativas y panaceas en torno a recientes adelantos tecnológico-científicos como la revolución robótica, la Inteligencia Artificial y los cochecillos eléctricos sostenibles, todo ello en fase incipiente todavía, y han resultado un fiasco del todo insuficiente para el relanzamiento de una economía en permanente estado de recesión desde hace más de una década.

Guerra total al virus, guerra sin cuartel al pueblo.


Así que la guerra contra la pandemia lo justifica y santifica todo: un sistema sanitario de guerra que cual hospital de campaña en el frente, ante la saturación y escasez de recursos decidirá que pacientes o usuarios serán salvados de la muerte; medidas excepcionales de economía de guerra, limitación y suspensión de derechos de la ciudadanía, restricciones de movimiento y enclaustramiento forzoso de la población bajo toque de queda, propaganda de trinchera, consignas y arengas hacia la población de las autoridades al mando de la campaña… No es casual el deliberado recurso retórico al lenguaje bélico de algunos líderes políticos europeos. Pero si realmente estamos inmersos en alguna guerra es justo la que libra el liberal-capitalismo, principalmente, contra los pueblos europeos a través de sus propios gobiernos mediante una guerra ofensiva psicológica y de terror desencadenada para conmocionarlos, infundirles el pánico y amansar cualquier conato de resistencia que puedan oponer a la despiadada guerra económico-social que inexorablemente se va a desatar a continuación.

El eje de la Tierra


La pandemia ha permitido proclamar a algunos el fin de la era globlalizadora con el cierre de fronteras y la irrupción de un virus que retrotrae a oscuras épocas pretéritas. Deberíamos decir más bien que, quizá, lo que sí queda clausurado es el relato de la globalización, funcional a la pretensión de hegemonía norteamericana en un orden unipolar incontestable para todo lo que queda de centuria. El centro de gravedad planetario se está desplazando invariablemente del océano Atlántico al Pacífico ante el irremisible ascenso de China que, de ser concebida por EE.UU. y “Occidente” como un mercado-continente, ha pasado a su vez a concebir el mundo con sus continentes como su propio mercado, trazando nuevas rutas de la seda para colocar sus productos y aprovisionarse de materias primas.


La rivalidad comercial y geopolítica de USA y China es una realidad. No en vano, en medio del choque, las autoridades chinas, a través de su portavoz del Ministerio de Asuntos Exteriores, han denunciado abiertamente a los Estados Unidos de originar el coronavirus. Por su parte, el presidente norteamericano Trump, no ha dudado en referirse al Covid-19 como “virus chino”, que más que una expresión xenófoba sobre el foco del contagio que escandaliza a la progresía políticamente correcta de USA y Occidente, es una acusación velada dirigida a una supuesta autoría del gigante asiático en la difusión intencionada del virus.

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Sea cual sea el periodo en el que nos hallemos, con otros muchísimos más que ya lo han dicho y lo están diciendo, no será el mismo que ayer. Y además, estará presidido por la triada pánica del terrorismo global, el cambio climático y las pandemias para pavor de las masas, como entretenimiento y distracción de los verdaderos asuntos de fondo tras la debacle económica en curso. Algunos, por mor del Covid-19, prevén que propiciará el desenlace de una crisis sistémica que pondrá fin al mismísimo sistema capitalista en estado terminal. Quizá, al igual que en el relato de ciencia-ficción de H.G. Wells, “La guerra de los mundos”, algún optimista creerá que al final un virus será lo que salvará a la civilización humana de su fatal destino.

Eurolandia, la inanidad


Para estupor de los euroburócratas de Bruselas, su mayor preocupación ante la extensión de la pandemia en Europa era que el sacrosanto principio neoliberal de libre circulación de mercancías, bienes y personas no se viera afectado por medidas de protección de los Estados miembros con cierres de fronteras. A los pocos días, Alemania cerraba las suyas a sus vecinos y, en la práctica, uno de los pilares de la UE, el espacio Schengen, ha saltado por los aires.


Con el estallido de la crisis del coronavirus, que ha convertido, ni más ni menos, a la U.E. en el epicentro mundial de la pandemia, las soflamas europeístas, las invocaciones a la solidaridad y gobernanza europea se han evidenciado, una vez más, como pura verborrea hueca. No existe una entidad europea que aúne una respuesta en común a la calamidad, y brilla por su ausencia, la asistencia y apoyo siquiera entre Estados miembros. Antes bien, mientras Alemania prohíbe la salida de material de protección sanitario como mascarillas, éstas llegan a Italia y España mediante la ayuda de China. No son equipos médicos europeos los que asisten a los Estados miembros, sino chinos y cubanos y ya van de camino hacia las regiones italianas más golpeadas por el virus los vehículos militares especializados en desinfección, no procedentes de un euro-ejército fantasma, sino prestados por el ejército de la Federación Rusa.


La U.E. vuelve a mostrar su verdadera faz ante los efectos de la doble crisis, sanitaria y económica, y de la misma manera que con la crisis del Euro, pese a la imagen de solidez y fortaleza con el rápido anuncio del BCE para sostener momentáneamente las primas de riesgo de los Estados más endeudados de la UE, vuelven los mismos debates paralizantes y los posicionamientos inamovibles que entonces, arrecia y queda patente la división entre Estados prósperos del norte y pobres del sur y regresan las disputas respecto a la necesidad de mutualizar las deudas soberanas mediante eurobonos, denominados para la ocasión como “coronabonos”, el recurso a los bazucas financieros y al Fondo de Rescate Europeo (MEDE).

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Sin duda, tras la crisis del Euro y las políticas presupuestarias y fiscales criminales impuestas por Bruselas y Berlín a los socios más débiles, entre ellos España, después del Brexit y ahora como consecuencia de la pandemia y el inexorable crash económico, sería todo un motivo de júbilo y celebración el hundimiento de este irrelevante espacio liberal-capitalista de mercaderes llamado Unión Europea.
 

El “Reinito de Expaña” al borde del precipicio. La guerra de Sánchez


Desde el llamamiento a la ciudadanía del gobierno de Sánchez a secundar las movilizaciones en la calle del 8 de Marzo y transmitir el tranquilizador mensaje de que todo estaba controlado con el virus, al decreto de estado de alarma por emergencia sanitaria, apenas ha transcurrido una semana. Es obvio que con un Sistema Nacional de Salud conformado por 17 administraciones distintas el caos y el desbordamiento del sistema sanitario estaba servido de antemano y las medidas de coordinación del decreto que implican la subordinación de aquellas a la autoridad del Ministerio de Sanidad no pueden revertir la inoperancia de base para una situación de emergencia como la actual de un sistema sanitario que es reflejo del sistema competencial autonómico, una verdadera plaga que sufren los españoles bajo el régimen borbónico y partitocrático de las oligarquías del gran capital.


En una de sus recientes y ya habituales comparecencias, el presidente Sánchez, afirmaba que el gobierno había dictado el confinamiento generalizado, y alardeaba de estar en vanguardia en la radicalidad de medidas restrictivas para combatir el virus. Es un acierto por su parte señalar el “dictado”, porque en la práctica se ha impuesto una dictadura de facto prorrogable. La institución dictatorial surge en lo reciente del liberalismo parlamentario y conlleva la concentración excepcional del poder de forma transitoria. Por mucho que lo avalen algunos doctos constitucionalistas, las medidas de restricción de movimientos y confinamiento generalizado y forzoso de la ciudadanía tienen difícil encaje en la excepcionalidad de carácter limitado prevista en la Constitución para el estado de alarma e implican, además, una extralimitación que conlleva indirectamente la suspensión de derechos fundamentales como el de reunión.


Sánchez ha devenido así en dictador ocasional fáctico que exige cerrar filas en la lucha a la leal oposición, paladín de la guerra total y redentora contra el Covid-19, que causará muchas bajas pero no por la infección, y jinete apocalíptico a lomos de una pandemia que ha amedrantado a los españoles y que ha revelado que como sociedad, la española es una de las más blanditas de Europa y “Occidente”, presta a ser presa del pánico envuelto en papel higiénico y a seguir dócilmente las consignas de distanciamiento social del líder de quédate en casa para aplanar la curva porque este virus lo paramos todos, mientras de los ya 300.000 empleados afectados por Expedientes de Regulación Temporal de Empleo (ERTE) y los cientos de miles de empresas, negocios y comercios que han bajado la persiana como consecuencia del decreto, no se sabe cuántos volverán a reincorporarse a sus puestos de trabajo o reemprender la actividad y por cuánto tiempo sobrevivirán en un paisaje económico desolado tras casi 30 días de paralización forzosa. Porque los 200.000 millones de € prometidos para mitigar las consecuencias económico-sociales y reactivar la economía no forman más que parte de la propaganda de guerra de Sánchez y son insuficientes para conjurar una crisis que iba a estallar igualmente. Este ensayo de control social en aras de victoria final que promete el belicoso presidente del Gobierno, está siendo un éxito con el beneplácito de la población confinada, concitado a partes iguales por el miedo al contagio y la moralina buenista autorresponsable que, en última instancia, cuenta con los mecanismos de reprobación gregaria hacia potenciales conductas transgresoras de la cuarentena y la presencia disuasoria y represora en la calle de las Fuerzas y Cuerpos de Seguridad.


Si se airea en estos días aciagos el conocido oficio de conseguidor y chanchullero del emérito Rey que salpica a su sucesor y a la corona, posiblemente, no sea fortuito ya que serviría como as en la manga para que el mismo régimen de las oligarquías del gran capital vigente pueda continuar, si fuera menester, sin monarca en estos tiempos convulsos, para que todo cambie para que siga igual bajo la fórmula gatopardista. Y con el retorno del Leviatán se enzarzan en la arena los defensores de marras, unos de lo público y los otros de lo privado. Es decir, los liberales de tomo y lomo que defienden el Estado mínimo y claman su intervención cuando los negocios van mal y los socio-liberales que postulan el Estado de Bienestar como negocio clientelar y enajenan porciones del mismo en manos privadas con tanta fruición como los anteriores. Unos y otros, izquierda, derecha, sus extremos y centro del régimen del gran capital son los mismos que golpearán a los españoles a diestro y siniestro.

La reconstrucción de la que habla Sánchez tras la pandemia no es la que requieren los españoles. Llegan momentos muy difíciles.

Eduardo Núñez

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Le retour brutal du réel et un effondrement prévisible

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Le retour brutal du réel et un effondrement prévisible

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

C’était annoncé et personne ne voulait vraiment y croire. La grande réinitialisation de l’Economie globale ( Big Reset), la limitation de la croissance « infinie » pour des raisons écologiques, démographiques, l’éclatement de la domination mondiale des USA en un monde multipolaire, l’insoutenabilité de la dette, tous les signes étaient visibles. Personne ne voulait agir, freiner, s’adapter, relocaliser l’économie, renforcer la souveraineté citoyenne et nationale. On discutaillait sur les taxes de billet d’avion, on laissait pérorer les experts scientifiques sur le réchauffement et on diabolisait les critiques des solutions « globalistes/mondialistes ».Rien n’était possible en dehors du renoncement volontaire et des nouvelles start-ups de l’Economie verte (green business).

Brutalement tout se freine, tout s’arrête. Grâce à un nouvel ennemi invisible (comme le terrorisme autrefois), un redoutable virus responsable d’une pandémie, dont la propagation est rapide et globale, facilitée par les échanges et la libre circulation des marchandises, des personnes.

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La classe politique dominante qui avait tout fait pour éviter la limitation et le freinage de ce processus (libre circulation, libre-échange, abolition des frontières, minage de la démocratie de proximité « discriminatoire », immigrationnisme culpabilisateur) doit avaler son chapeau, sans vergogne. Tout d’un coup on contrôle les frontières, on se rend compte de la fragilité de l’économie à cause des délocalisations, du recours massif à la main-d’œuvre frontalière, à la pénurie de biens de première nécessité sanitaire ou économique. Le « vivre ensemble » impératif de la pensée unique bobo/libérale/gauche moraliste est tout d’un coup annulé et remplacé par le « restez chez vous pour sauver des vies, surtout celles des plus vulnérables âgés ». Un revirement à 180% avec toutes les incohérences politiques et doubles contraintes d’un modèle qui s’effondre. Restez chez vous ( sauf les migrants !) mais il faut que certains puissent sortir pour soigner les victimes, faire marcher l’économie indispensable, protégez-vous mais cela ne sert à rien, il ne faut pas contrôler les frontières  car l’économie pourrait aussi s’effondrer, les masques ne sont pas utiles ( ils auraient été exportés d’ailleurs et manqueraient). Les mesures collectives et préventives que l’Etat aurait pu anticiper sont directement et autoritairement imposées  (autoconfinement, décisions administratives arbitraires : distance sociale, nombre de personnes pouvant se rassembler sans risque, isolement social, spirituel) laissant chacun seul, culpabilisé comme vecteur potentiel du problème, à la merci de la propagande mouvante de l’Etat et les informations alternatives des réseaux sociaux. Plus grave, l’économie réelle de proximité, (les petits commerçants, indépendants, marchés) est bloquée et la dépendance aux grandes surfaces et aux entreprises qui utilisent commandes et ventes sur Internet se développe massivement.

Il est évident que le changement, dans une sorte d’urgence qui deviendra chronique, un état d’exception avec suspension des libertés politiques et individuelles est irréversible et qu’il faudra s’y adapter et surtout anticiper les dérives autoritaires et les moyens de contrôle social massifs amplifiés par la 5G. Il faudra plus d’autonomie, d’autarcie, de relocalisation des entreprises, de réindustrialisation, de freinage des migrations et du phénomène transfrontalier. Il faut s’y préparer et ne pas permettre à ceux qui en sont responsables, les globalistes de gauche et de droite, l’économie financiarisée d’imposer leur agenda autoritaire et leur gouvernance de plus en plus directive, unique et centralisée.

Les citoyens devront s’organiser, pour le moment encore à travers l’Etat national souverain, avoir leur mot à dire, bénéficier directement de l’hélicoptère financier de la BNS qui se prépare à être mis à contribution et ne pas permettre le captage des ressources qui devront obligatoirement être injectées. Pas de nouvel endettement supplémentaire, pas d’arrosage des multinationales. Et réactiver en priorité les réseaux de soutien locaux, familiaux, l’économie de proximité. Ne nous laissons pas culpabiliser ni accuser d’être responsables de la difficulté du freinage d’un virus. Ne nous laissons pas isoler. Préparons activement l’après effondrement, décidons de l’avenir librement et souverainement

Dominique Baettig  ancien conseiller national, militant souverainiste

"He Who Does More Is Worth More" The Christian Knight’s Ethos according to Geoffroi de Charny

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"He Who Does More Is Worth More"
The Christian Knight’s Ethos according to Geoffroi de Charny
Ex: https://www.unz.com

Geoffroi de Charny (trans. Elspeth Kennedy), A Knight’s Own Book of Chivalry (Philadelphia, Pennsylvania: University of Pennsylvania Press), 2005.

51iZoqEV30L.jpgGeoffroi de Charny was a widely respected French lord of the fourteenth century. A bearer of the royal standard (the Oriflamme) and the first recorded owner of the Turin Shroud, he spent his life fighting in various wars before dying fighting the English and Gascons at the battle of Poitiers in 1356, in his late forties.

Charny was also a writer, producing a number of books, including the Livre de Chevalerie (The Book of Chivalry), one of the few non-fiction descriptions of the knightly ethos that we possess. This book is an exhortation to martial prowess, a spirited defense of the military way life, and a guide to how one should act as a knight.

Charny is unique in combining a downright Homeric competitiveness and spiritedness with a very Christian piety and humility before divine providence. He urges single-minded determination, if necessary unto death:

And no one should give up performing great exploits. For when the body can do no more, the heart and determination should take over; and there are many people who have been more fortunate in the end than they had hoped for at the beginning in relation to the nature of their enterprise. I therefore say: whoever does best is worth most. (10.5-10[1])

One never has an excuse to give up. As in many sections, Charny concludes saying: “qui plus fait, mieux vault” (he who does more is worth more). He says this again and again throughout the work, recurring like a mantra, a kind of final existential statement.

At the same time, Charny is thoroughly imbued with Christian piety. “Ah God!” he often says, thinking gratefully of the natural qualities and opportunity to be a knight granted to him by the Lord. Man has a duty to exploit the natural gifts granted to him by God. One must be humble, for uncertainty is the lot of humanity, our fates determined by an inscrutable divine providence. Hence, Charny urges us to not be arrogant in success, nor despairing in failure, but to be detached and reverent in the face of ever-uncertain events. A lifetime’s work and amassed wealth can be lost in an instant, only the honor of good deeds is eternal.[2] Greed, he says, is the enemy of honor and often leads to self-destruction.

Charny is empowered by his closeness to God:

Now he is indeed a poor wretch who leaves this sweet spring at which everyone can quench his thirst and satisfy all his good desires, for he can only find there a good beginning, a better middle, and a very good end. (44.27)

Interestingly, Charny is not particularly pro-clerical however, seemingly leaping over the priests in his martial piety.

We find again that Homeric wisdom which so often resurfaces in Western literature throughout the ages: that it is better to live well and gloriously, however briefly, than long in servility. The Christian Charny writes:

[A] man is happy to die when he finds life pleasing, for God is gracious toward those who find their life of such quality that death is honorable; for the said men of worth teach you that it is better to die than live basely. (22.50)

He urges the soldier, on a philosophical note, to “live with the constant thought of facing death at any hour on any day” (42.85).

In short, much like the Song of Roland in the eleventh century, Charny’s Book of Chivalry represents a fusion of Christian piety and selflessness with native European spiritedness and martial culture.

The French Hagakure

Charny’s Book of Chivalry can be interestingly compared with Jōchō Yamamoto’s samurai handbook, Hagakure (later studied by Yukio Mishima). The two works are very different in terms of form. Jōchō presents a disordered set of fragmentary memoirs, historical anecdotes, and life advice, collected by an acolyte. Charny by contrast apparently dictated his work in a great burst, as a steady and single-minded torrent of exhortation.

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In terms of values, Jōchō and Charny perhaps differ mostly in emphasis. Both are warriors relentlessly convinced of the excellence of their profession, of the need to be the best one can be, and to be unshakably determined unto death. While Charny notes the importance of hierarchy, loyalty and speaking well, Jōchō absolutely stresses the need for selflessness and tact in the service of one’s lord.

The biggest difference is perhaps related to piety. Jōchō, apparently retired as a Zen monk, was basically impious: the samurai’s conscience should not be troubled by what gods or Buddha might want, noting as an afterthought that such selfless service could only be pleasing to deities. Charny by contrast has mind only for war and God.

The Glory of Prowess

Charny is unwaveringly proud of his profession. For him, martial pursuits are inherently worthwhile, insofar as these entail expensive investments (weapons, armor, steed, travel), risk to oneself (fighting, travel), hardship, determination, and skill. Thus, simple tournaments as well as wars for honor, for one’s inheritance and land, for one’s rightful lord, for self-defense, for helpless orphans and damsels, and for true religion are all impressive and honorable, though not equally so.

Charny recognizes that arms can be misused: robbery, plunder, or stealing from churches bring only “dishonorable ill fame” (41.98). Whereas monastics like Saint Bernard tended to condemn knights in general, praising only the honorable exception of warrior-monks like the knights-templar, Charny inverses the pattern. For him, warriors in general are worthy of praise, whether rich or poor.

Charny’s treatment of wealth and aristocracy is somewhat nuanced. In a striking passage, he argues that, in ancient times, the nobility were chosen because of their powerful physique and capacity to endure, thus earning the right to rule for the benefit of others. Charny asks: “Were they chosen in order to take pleasure in listening to dissolute conversation or in watching worthless pastimes? Indeed no!” (24.108). He notes that the poor have to invest more of their little wealth to go on military adventures, but ultimately considers the rich more honorable, because they have no need to go on such expeditions, but do so purely for “personal honor” (17.80). He urges us however to recognize the merit of each individual whatever his class: “Be sure that you do not despise poor men or those lesser in rank than you, for there are many poor men who are of greater worth than the rich” (23.32).

Natural gifts and humility before God

Charny is among those writers sensitive to the reality of in-born human nature determining differing qualities among individuals. For him, an individual will be blessed by God with different “natural good qualities,” which will make him more or less suited to being a knight. One must build upon these qualities:

[The potentially perfect men-at-arms] is embodied in those who, from their own nature and instinct, as soon as they begin to reach the age of understanding, and with their understanding they like to hear and listen to men of prowess talk of military deeds, and to see men-at-arms with their weapons and armor and enjoy looking at fine mounts and chargers; and as they increase in years, so they increase in prowess and in skill in the art of arms in peace and in war; and as they reach adulthood, the desire in their hearts grows ever greater to ride horses and to bear arms . . . [In time] they double the good to be found them, their own instinct and the will for good which God has given them, they know what is right and spare neither themselves nor what they own in their effort” (16.4-25)

The greatest knight will be simple of heart, pious (and not just outwardly so), intelligent (but not malicious or over-subtle), brave (but not thoughtless), and a good leader or counsel as well as a strong fighter.

Geoffroi_de_Charny_tomb_brass.jpgCharny presents a selection of ancient heroes, mostly Jewish, to embody his decidedly virile ideal. The ideal warrior will have Samson’s strength, Absalom’s beauty, Solomon’s wisdom, Saint Peter’s piety, and Caesar’s generalship. All of these figures are found wanting however, the only man having all these qualities together being Judas Maccabeus, leader of the Maccabean Revolt against the Hellenistic monarchy. We see here how Judeo-Christian figures became archetypes for a distinctly European martial ideal.

Charny is certain that the souls of the noble fallen will ascend to Heaven, much as the Vikings believed their fallen would feast forever in Valhalla. The warrior who fights to defend his kinsmen, a maiden’s inheritance, orphans, one’s land or inheritance, or in holy war for true religion can die with “purity of conscience,” unfazed.

Charny’s attitude to priests is somewhat ambiguous, although generally dismissive. He concedes that priests form “the worthiest order of all” (39.1), before adding that knights are “the most rigorous order of all” (40.2). Knighthood “makes greater physical and spiritual demands those those required of any men ordained” (42.60) and there is a greater need for them to be good Christians. Priests should tend to their rituals and mind their own business. Knights however should put on their armor as would priests their robes, armor “which can and should be called the armor of Our Lord” (42.43).

Women should inspire men

In ancient Greece and samurai Japan, a hypermasculine martial culture featured a marked homoerotic strain. By contrast, women have an important place in Charny’s chivalry. Women inspire men to achieve great feats of prowess, are won by such feats, and achieve their own honor through such feats. Charny praises:

the noble ladies who have inspired [men] and through whom they have made their name. And one should indeed honor, serve, and truly love these noble ladies and others whom I hold to be ladies who inspire men to great achievement, and it is thanks to such ladies that men become good knights and men-at-arms” (12.14-17).

A realistic appraisal of sexual competition is then a significant aspect of Charny’s ethos. His concern is not to condemn, but to cultivate romance in such a way that both men and women find their glory.

Importantly, the lovely lady supports a knight because of the social standing she will receive by his successful risk taking, basking in his reflected glory. Charny writes:

Which one of two ladies should have the greater joy in her lover when they are both at a feast in a great company and they are aware of each other’s situation? Is it the one who loves the good knight, and she sees her lover come into the hall where all are at table and she sees him honored, saluted, and celebrated by all manner of people and brought to favorable attention before ladies and damsels, knights and squires, and she observes the great renown and the glory attributed to him by everyone? All of this makes the noble lady rejoice greatly within herself at the fact the she has set her mind and heart on loving and helping to make such a good knight or good man-at-arms. And when she also sees and understands that, in addition to true love for another which they share, he is in addition loved, esteemed and honored by all, this makes her so glad and happy for the great worth to be found in the man who loves her, that she considers her time to have been well spent. (20.1-15)

Women also had a important role in promoting male heroism in ancient Sparta. A cowardly Spartan, if found fleeing a battle, would be shamed or outright killed by his womenfolk. By contrast, women will generally be highly reluctant to support unpopular ‘heretics’ in their risky pursuits, let alone demanding such behavior.

Charny seems to endorse courtly love, that somewhat curious, poetic, and almost anti-social ideal of secret affairs. He urges to “keep secret the love itself and all the benefit and the honorable rewards you derive from it” (19.200) and assures that “the most secret love is the most lasting and the truest” (19.215).[3]

Charny has a fairly practical approach to marriage. Marriage for love in youth is desirable in providing heirs and protecting from sin. Marriage for money is wrong. Marriage in old age, which cannot provide heirs but protects from sin, is acceptable. Charny is disgusted by the latest men’s fashion and excessive wearing of jewelry. He thinks fashion-consciousness is acceptable for women however, as this helps them find a mate and they don’t have other means of showing off, as men do.

The Joy of Struggle

For all his advice, Charny says of the young: “too much good sense is not right for young men at the beginning of their career in arms” (33.5). Young men naturally must take great risks for great rewards and the opportunity to secure their position in society.

Whatever one’s age or station in society, Charny thinks that everyone can contribute through their efforts. The opportunity for glory could present itself at any moment.

[O]ne should not fail in any way to put great efforts into anything which might improve one’s chance of winning an honorable reputation at any moment of the day or night; for the most precious thing there is to lose is time which passes, and cannot be won back nor can it return; and it can happen that such honor is won in an hour which one might fail to find in a year or indeed ever. (19.129-34)

.[Y]ou should know for certain that there is no one who can or should excuse himself from performing well according to his station, some in relation to arms, others in relation to the clerical vocation, others in relation to the affairs of the world. (19.140-5)

.[M]en of standing tell us truly that those who have the will to achieve great worth are already on the way to great achievement . . . they do not care what sufferings they have to endure, but turn everything into great enjoyment. . . . [G]reat good comes from performing these deeds, for the more one does, the less one is proud of oneself, and it always seems there is so much left to do. (19.150-7)

Charny’s Book of Chivalry is a very male and very European celebration of prowess and achievement. This basic competitive and ambitious streak has, no doubt, been responsible for many of Western civilization’s greatest achievements, from the conquests of Antiquity and the explorations of the New World, to the philosophical questioning of the Greeks and the scientific prowess of the Moderns. Qui plus fait, mieux vault!

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What follows is Charny’s very practical advice for men-at-arms, much of which will still be relevant for young men today (I have introduced paragraphs).

* * *

There is a supreme rule of conduct required in these good men-at arms as the above-mentioned men of worth inform us: they should be humble among their friends, proud and bold against their foes, tender and merciful toward those who need assistance, cruel avengers against their enemies, pleasant and amiable with all others, for the men of worth tell you that you should not converse at any length nor hold speech with your enemies, for you should bear in mind that they do not speak to you for your own good but to draw out of you what they can use to do you the greatest harm. You should be generous in giving where the gift will be best used and as careful as you can that you let your enemies have nothing that is yours. Love and serve your friends, hate and harm your enemies,[4] relax with your friends, exert yourself with all your strength against your foes.

You should plan your enterprises cautiously and you should carry them out boldly. Therefore the said men of worth tell you that no one should fall into despair from cowardice nor be too confident from great daring, for falling into too great despair can make a man lose his position and his honor, and trusting too much in his daring can make a man lose his life foolishly; but when one is engaged on an armed enterprise, one should dread vile cowardice more than death.

Take care not to be so greedy as to take what belongs to others without good cause. And be sure that, as you value your self, you do not let anything of yours be taken from you. Speak of the achievements of others but not of your own, and do not be envious of others. Above all, avoid quarrels, for a quarrel with one’s equal is dangerous, a quarrel with some one higher in rank is madness, and a quarrel with some one lower in rank is a vile thing, but a quarrel with a fool or a drunk is an even viler thing.

The aforesaid men of worth also tell you to refrain from saying unpleasant things and to make sure that what you say is of some profit rather than merely courteous. And make sure that you do not praise your own conduct nor criticize too much that of others. Do not desire to take away another’s honor, but, above all else, safeguard your own. Be sure that you do not despise poor men or those lesser in rank than you, for there are many poor men who are of greater worth than the rich. Take care not to talk too much, for in talking too much you are sure to say something foolish; for example, the foolish cannot hold their peace, and the wise know how to hold their peace until it is time to speak.

And be careful not to be too guileless, for the man who knows nothing, neither of good nor of evil, is blind and unseeing in his heart, nor can he give himself or others good counsel, for when one blind man tries to lead another, he himself will fall first into the ditch and drag the other in after him. Refrain from remonstrating with fools, for you will be wasting your time, and they will hate you for it; but remonstrate with the wise, who will like you the better for it. Do not put too much faith in people who have risen rapidly above others by good fortune, not merit, for this will not last: they can fall as quickly as they rise. And the aforementioned men of worth tell you that fortune tests your friends, for when it abandons you, it leaves you those who are your friends and takes away those who are not.

I repeat that you should never regret any generosity you may show and any gifts well bestowed, for the above-mentioned men of worth tell you that a man of worth should not remember what he has given except when the recipient brings the gift back to mind for the good return he makes for it. You must avoid acquiring a bad reputation for miserliness in your old age, for the more you have given, the more you should give, for the longer you have lived, the less time you will have yet to live. And above all refrain from enriching yourself at others’ expense, especially from the limited resources of the poor, for unsullied poverty is worth more than corrupt wealth.

The aforementioned men of worth also tell you that you should treat your friends in such a way that you have no need to fear lest they become your enemies, for you should consider that as long as you keep your secret to yourself, it is always within your control, but as soon as you have revealed it, you are at its mercy. And if you have to reveal it, only disclose it to your loyal friend, and disclose your illness only to a loyal doctor.

The aforementioned men of worth also tell you that when moving against your enemies to meet them in battle, never admit the idea that you might be defeated nor think how you might be captured or how you might flee, but be strong in heart, firm, and confident, always expecting victory, not defeat, whether or not you are on top, for whatever the situation, you will always do well because of the good hopes that you have. Indeed, many retreat when, if they had stayed and done what they could, their enemies might have been defeated; and some who have been easily taken prisoner, if they had resisted as well as they could, their enemies would have suffered great losses. You should, therefore, always and in all circumstances be determined to do your best, and above all have the true and certain hope that comes from God that He will help you, not relying just on your strength nor your intelligence nor your power but on God alone, for one often sees that the best men are defeated by lesser men, and a greater number of people may be defeated by a smaller, and the strongest in body may be overcome by the weakest, and the wisest and best ordered in battle by the most foolish and worst ordered.

You can see clearly and understand that you on your own can achieve nothing except what God grants you. And does not God confer great honor when He allows you of His mercy to defeat your enemies without harm to yourself? And if you are defeated, does not God show you great mercy if you are taken prisoner honorably, praised by friends and enemies? And if you are in a state of grace and you die honorably, does not God show you great mercy when He grants you such a glorious end to your life in this world and bears your soul away with Him into eternal bliss? And you can see that no one should be too afraid or too overjoyed or too disturbed at such happenings when they occur, but should give thanks and commit everything into the hands of Him who gives graciously more than one can ask for.

And the aforesaid men of worth teach you that if you want to be strong and of good courage, be sure that you care less about death than about shame. And those who put their lives in danger with the deliberate intention of avoiding shame are strong in all things. The aforesaid men of worth also tell you that you should reflect in your hearts on the things which may happen to you, both the good and the bad, so that you can suffer the bad patiently and treat the good with restraint. And in all adversity be always steadfast and wise.

And you also need to consider how you can and must maintain any benefit or honor which God may bestow on you, so that you do not lose them through negligence such as by removing yourself and distancing yourself from trouble when it comes upon you; and you should first thank and praise Him who gives you these things and preserve them without arrogance, for you must understand that where there is arrogance, there reigns anger and all kinds of folly; and where humility is to be found, there reigns good sense and happiness.

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And as the aforesaid men of worth teach you and tell you truly, if arrogance were to be so high that it towered up into the clouds and its highest point reached the heavens, it would have to fall and would crumble and be reduced to nothing. And you should know that from arrogance grow many branches from which many evils come, so many as may cause the loss of soul and body, honor and wealth. You should preserve what you know and the honor you have without arrogance. And what you do not know, you should ask with due humility to be taught it.

The aforesaid men of worth also tell you not to put too much trust in the gifts of fortune, for they are things which are destined to come to an end, whether through loss or illness or force or death, for death spares no one, neither the high nor the low, but levels all. And no one therefore should delay, because such gifts do not last for long, but can vanish at any moment, without waiting for the hour. And the man who perfectly understands this will never be overcome by arrogance. (23.1-117)

Notes

[1] Numbering here refers to section and line in the book.

[2] A striking parallel here with the famous stanza from the Hávamál.

[3] This ideal is very different from Jōchō’s notion of “secret love,” which is also love for men. The idea that the highest love is rendered through helping others, not telling others, and is carried with oneself to the grave.

[4] The Christian Charny has a decidedly pre-Socratic morality here.

mardi, 24 mars 2020

Dernières notes du site "Strategika"

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Dernières notes du site "Strategika"
 
Conflit d’intérêts autour du coronavirus:
Buzyn / Lévy vs Didier Raoult
Cet article éclaire la manière scandaleuse dont des conflits d’intérêts ont peut-être mis gravement en danger la santé publique en France et ainsi retardé la mise en place d’un dispositif cohérent pour endiguer l’avancée de la pandémie.
En ce moment sur Strategika :
 
Le point quotidien du Général Delawarde sur la pandémie virale 
 

Face à l’effondrement, revenir au réalisme national par Lucien Cerise

 
Pour la fin de quelle mondialisation ? Par Modeste Schwartz  

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Sur les berges de l’Évros

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Sur les berges de l’Évros

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Pendant que les médiats centraux se focalisent sur l’épidémie de covid-19 dont la dangerosité n’est avérée que pour les personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques, les berges de l’Évros deviennent un foyer ardent de tensions internationales.

Prenant sa source en Bulgarie où on l’appelle Maritza et se jetant dans la Mer Égée au terme d’un parcours de 480 km, le fleuve Évros sert depuis le traité de Lausanne de 1923 de frontière entre la Turquie et la Grèce. Ce cours d’eau est devenu un point de franchissement illégal pour des milliers d’immigrés poussés par les Turcs à s’installer en Europe. Plus au Sud, au large des côtes turques, les îles grecques de Samos, de Lesbos, de Chios, de Kos et de Leros connaissent la même pression migratoire.

Le président Erdogan souhaitait mettre la Syrie sous sa coupe et en faire un vassal islamiste. Grâce à l’intervention militaire russe et à l’aide décisive de l’Iran, du Hezbollah libanais et des milices chiites irakiennes, Damas récupère progressivement sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, y compris à Idlib. Malgré la présence d’une forte tendance eurasiste au sein de ses unités, Erdogan poursuit sa politique néo-ottomane, ce qui multiplie les frictions avec Moscou.

Outre la Syrie, Ankara soutient militairement en Libye le gouvernement de transition de Fayez el-Sarraj tandis que la Russie appuie le maréchal Khalifa Haftar. La Turquie maintient depuis les années 1990 un blocus draconien contre l’Arménie qui ne fait que défendre son peuple au Haut-Karabakh. Le Liban, la Syrie et Chypre n’apprécient pas que des navires turcs d’exploration pétrolière prospectent dans leurs eaux territoriales. Enfin, haut lieu de placement des capitaux russes, Chypre subit depuis 1974 dans sa partie septentrionale l’occupation militaire turque.

Mécontent de perdre sa carte syrienne, le Reis d’Ankara aurait aimer que les États de l’Union dite européenne le soutiennent et renforcent leurs sanctions contre Moscou. Le refus européen l’incita, au mépris des engagements passés et des millions d’euros déjà versés, à pousser les clandestins à franchir l’Évros et à se ruer sur les îles grecques.

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Saturées par une masse démographique incontrôlable qui rend le quotidien déjà difficile plus que pénible, les populations des îles elles-mêmes frappées par l’austérité financière, ne cachent plus leur exaspération. Elles se défendent non seulement contre des intrus qui saccagent églises et chapelles, mais aussi contre des policiers plus que jamais au service de la ploutocratie cosmopolite, de nombreux agents des forces d’occupation mentale que sont les journalistes de l’Établissement mondial et des ONG humanitaires ethno-masochistes.

Ce qui se passe au bord de la Maritza et sur les îles concernent tous les Européens. Le ministre turc de l’Intérieur vient de déployer un millier d’hommes des forces spéciales de la police avec la mission de favoriser le passage en Grèce, voire en Bulgarie, des « migrants ». Comment réagiront-ils face à la résistance des douaniers grecs et bulgares à moins de provoquer un casus belli ? Une guerre de moins en moins froide se prépare aux portes orientales de l’Europe. Courrier International (des 5 au 11 mars 2020) rapporte les propos révélateurs d’un éditorialiste du quotidien turc Star : « Il est temps de rendre la monnaie de sa pièce à l’Europe colonisatrice et à ces croisés démoniaques. » Venant d’un héritier des génocideurs arméniens et des pirates méditerranéens qui réduisaient en esclavage de nombreuses populations européennes, cette affirmation péremptoire ferait sourire si elle n’exprimait pas la conviction profonde de nombreux Turcs.

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Soldats autrichiens sur les rives de l'Evros en Grèce. Des unités des quatre pays du Groupe de Visegrad y sont désormais stationnées aussi.

L’attitude inacceptable d’Ankara mérite une correction. Le 4 mars dernier, Génération Identitaire a lancé sur France-pétitions.com une campagne de signatures demandant au gouvernement français d’habitude prompt à s’engager dans des aventures militaires inutiles d’envoyer des troupes sur l’Évros et en Mer Égée. La France et ses vingt-six partenaires du « Machin de Bruxelles – Strasbourg » s’honoreraient d’y dépêcher le porte-avions Charles-de-Gaulle, du matériel et des soldats. Cette intervention se compléterait par l’envoi supplémentaire de renforts sur l’île italienne de Lempedusa ainsi que dans les enclaves espagnoles en Afrique du Nord de Melilla, de Ceuta, de la presqu’île Velez de la Gomera, de l’archipel Al Hoceima, des treize îles Chaffanires et de l’îlot Persil.

Certes, l’Allemagne, la Belgique, la France et les Pays-Bas comptent désormais d’importantes communautés d’origine turque. Celles-ci pourraient devenir une redoutable cinquième colonne. Ankara les travaille d’ailleurs politiquement par l’intermédiaire, aux Pays-Bas, du parti Denk et, dans l’Hexagone, du Parti Égalité et Justice. Et alors ? En cas de protestations violentes de la part de certains éléments troubles, le recours massif aux LBD s’imposerait sans aucun état d’âme d’autant que l’avenir de l’Europe albo-boréenne se joue à ses confins. Emmanuel Macron a parlé de la « mort cérébrale de l’OTAN » et réclame régulièrement une armée européenne.

Le comportement menaçant de la Turquie constitue un excellent motif pour en jeter les bases opérationnelles. Des Champs Catalauniques en 451 au sacrifice héroïque de Lord Byron à Missolonghi en 1824, les Européens savent d’instinct que leur survie passe par l’union de leurs armes. Plus que le précédent bien connu de la victoire navale de Lépante du 7 octobre 1571 à laquelle le Royaume de France s’abstint pour cause d’alliance avec la Sublime Porte, il faut se souvenir de la bataille navale de Navarin du 20 octobre 1827. Ce jour-là, non loin d’ailleurs de Lépante, les marines britannique, française et russe écrasèrent les flottes ottomane, égyptienne et barbaresque. Cette victoire européenne aida les indépendantistes grecs et permit en août 1828 le débarquement en Morée, au Sud-Ouest du Péloponnèse, d’un corps expéditionnaire français commandé par le général Maison.

Les Européens ont l’impérieux devoir de retrouver l’esprit de Navarin. Ils doivent arrêter la submersion migratoire, mettre un terme à l’entité fantoche de la République turque de Chypre du Nord, reconnaître le caractère national arménien du Haut-Karabakh, imposer la levée du blocus contre l’Arménie, libérer la Thrace orientale, assurer aux Grecs et aux Russes la maîtrise des détroits du Bosphore et des Dardanelles et, surtout, reprendre un demi-millénaire plus tard notre deuxième Rome : Constantinople.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 164, mise en ligne sur TV Libertés, le 16 mars 2020.

Nietzsche : l’hypermoralisme du système face au Grand Remplacement

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Nietzsche : l’hypermoralisme

 

du système face au

 

Grand Remplacement

 
par Tomislav Sunic
 

À chacun son Nietzsche. Par cette phrase nous pouvons entamer un énième discours sur Nietzsche. Vu le nombre inouï d’ouvrages consacrés à  Nietzsche, il est de rigueur de poser la question : quel Nietzsche faut-il lire d’abord ? Faut-il lire en premier lieu Nietzsche lui-même ou faut-il d’abord lire les ouvrages que d’autres auteurs lui ont consacrés ? Et quel ouvrage et par quel autre auteur ? Le problème est d’autant plus grave qu’on ne trouve pas deux ouvrages parmi des dizaines de milliers sur Nietzsche qui s’accordent sur la même interprétation de ses idées. Certes, on pourrait formuler la même remarque quant à mon interprétation de Nietzsche. De plus, il se peut que ma compréhension, mon interprétation et mon choix des armes au regard de ses pensées soient différents de ceux de nombreux auteurs qui prétendent être ses meilleurs interprètes. Par conséquent,  on peut m’accuser d’utiliser des démarches explicatives qui ne seraient partagées ni par Nietzsche ni par ses innombrables interprètes.            


9782080707536.jpgCe qu’il faut mettre en évidence, c’est le lien fondamental établi par Nietzsche entre les valeurs chrétiennes et leurs avatars séculiers  qui servent aujourd’hui  de base légale et psychologique aux classes dirigeantes  en Occident pour faire entrer des masses non-européennes en Europe. En utilisant les valeurs moralisatrices, dont les origines lointaines remontent au christianisme primitif, le Système est en train de procéder à la destruction des peuples européens. 

Nietzsche fut non seulement un bon philosophe mais également un bon philologue qui connaissait  fort bien les subtilités du langage de son temps. Par conséquent et en premier lieu, il nous faut isoler quelques-uns des termes utilisés par lui et tenter de trouver  les équivalents conceptuels, en français et en anglais, utilisés dans le langage académique et médiatique d’aujourd’hui. Ce qu’il faut retenir chez Nietzsche, c’est sa dénonciation incessante de la fausse morale chrétienne propagée par ses contemporains et à la place de laquelle il propose des vertus combatives, c’est-à-dire la « virtù » antique  dépouillée  de la « vertu moraline » (moralinfreie Tugend1.

Dans notre langage à nous, Nietzsche nous enseigne comment  reconnaître, derrière des phrases moralisatrices  sur l’humanité, sur la paix et la tolérance, la nouvelle  forme de terrorisme intellectuel qui se dessine et qui force les gens à devenir la proie de sentiments de culpabilité politique : « Il y a aujourd’hui, presque partout en Europe, une sensibilité et une irritabilité maladives vis-à-vis de la douleur et aussi unetendance fâcheuse à se plaindre, une efféminisation qui voudrait se parer de religion et de fatras philosophique, pour se donner plus d’éclat » 2.  De surcroît, il faut ajouter à cette fausse morale décrite par Nietzsche  sa critique acerbe du providentialisme chrétien qui se manifeste aujourd’hui dans l’esprit grégaire de la démocratie moderne.  Les effets laïcisés de cette moraline chrétienne apparaissent aujourd’hui, en Europe et en Amérique, dans la mystique des droits de l’ homme, le mythe du multi culturalisme, le devoir de métissage, et dans la bien-pensance de l’enseignement supérieur. L’amour pour tous les ratés du monde, en l’occurrence pour les immigrés du Tiers monde à la recherche d’une vie plus facile en Europe,  est devenue une vraie manie dans des cercles politiques et médiatiques. Pierre Chassard, un bon connaisseur français de Nietzsche, résume les pensées du philosophe  par les phrases suivantes :  « Les damnés de la terre, pendus à la croix, sont seuls devins. Les ratés de la vie sont les élus du ciel.  Il sont les bons et les autres sont les méchants » 3. La liste serait plus longue si l’on y ajoutait les petits Blancs avec leur haine de soi, ainsi que le dogme de l’interchangeabilité des peuples et des races véhiculé par le Système et les grands médias. Ces composants dont Nietzsche fut le premier détracteur, sont  aujourd’hui la marque déposée du Système.

9782080710574-475x500-1.jpgCommençons d’abord par l’expression « le grand remplacement ». Cette expression, due à l’écrivain  Renaud Camus, est mal vue par le Système 4.  Or bien que le livre de cet auteur soit fort utile, son titre se prête aux malentendus. Au lieu de l’expression « le grand remplacement », on est tenté d’utiliser la formule plus exacte de « grande invasion ». De plus, le terme « invasion » nous renvoie à la notion du politique des siècles précédents lorsque son emploi s’accompagnait généralement d’un vrai conflit  armé – ce qui n’est pas le cas pour l’heure avec les flux de migrants extra-européens auxquels les médias occidentaux attribuent le titre sentimental de « réfugiés ». Le Système et ses scribes évitent le terme « invasion » ou « remplacement », leur préférant des expressions romantiques tels que « enrichissement culturel » ou « diversité » – termes qui furent d’ailleurs promus par la langue américaine dans les années 80 du siècle précèdent.  D’autre part, même si l’on se met d’accord  sur l’usage du terme « invasion » pour décrire la ruée des migrants afro-asiatiques vers l’Europe, le choix de ce mot nous conduit sur le plan de la polémologie, sujet que l’on peut aborder au passage.
Selon Nietzsche, la moralisation du politique engendre le chaos politique dans les démocraties parlementaires. Dans le cadre de ses analyses, il nous incombe de transposer la fausse morale décrite par lui dans le Système ou nous vivons. En effet, il suffit d’écouter le langage hyper moraliste de nos classes dirigeantes pour s’aviser que leur bric-à-brac politique – qu’ils baptisent « démocratie » et « vivre ensemble » – est une gigantesque imposture. On est chaque jour témoin de l’effusion du langage hyper moraliste dans les discours des dirigeants euro-américains : cela leur sert de paravent juridique pour leurs démarches humanitaristes au profit des immigrés non-européens, mais aussi de belle couverture pour leur répression de toute forme de pensée libre.

Dans l’Allemagne bismarckienne de la fin du XIXe siècle, Nietzsche ne connut pas de flux migratoire extra-européen. En revanche, il avait bien saisi la dynamique de la pensée hyper moraliste qui était en train de s’implanter en Occident dans les discours  de nombreux politiciens et intellectuels de son époque – soit sous une forme libérale, soit sous une forme cryptocommuniste. Cette démarche hyper moraliste, ayant pour but la création du meilleur des mondes ou la promotion des lendemains communistes qui chantent, devait fatalement aboutir, cent ans après sa mort, au monde multiculturel que nous connaissons et contre lequel Nietzsche nous avait mis en garde.

Il serait donc vain de s’en prendre aux migrants, dont la majorité est certes musulmane et extra-européenne, sans décrypter au préalable les idées moralisatrices, globalistes, altruistes et œcuméniques dont se pare l’Eglise depuis deux mille ans. Ce fut le grand mérite de Nietzsche d’avoir été le premier à saisir que tous nos concepts politiques actuels, tous les dérapages du système libéral auxquels nous faisons face aujourd’hui, proviennent du fanatisme chrétien et que  « le mouvement démocratique continue l’héritage du mouvement chrétien ». 5

Certes, dans le Système d’aujourd’hui, qui se veut d’ailleurs le meilleur du monde, toute critique de la démocratie parlementaire, du multi culturalisme et du métissage, entre dans le cadre pénal, de la démonologie et de ses sbires. D’une part, le Système se targue d’être tolérant, prétend donner sans restriction la parole même à ses détracteurs, et d’autre part, il réussit, tout en se cachant derrière les mots de tolérance, de diversité et d’humanisme, à exercer un contrôle total de sa population – phénomène jamais vu auparavant dans l’histoire de l’Occident.  Du point de vue du langage moderne, du point de vue de la notion  du politique, le Système a parfaitement réussi à renverser les traditionnelles valeurs européennes d’honneur et de sacrifice pour le bien commun. Dans le cadre actuel de la transposition de ces valeurs moralisatrices et œcuméniques, décriées par Nietzsche autrefois, il devient logique que les masses non-européennes qui entrent pêle-mêle en Europe se perçoivent comme de « pauvres réfugiés ». En effet, le vocable « réfugié » n’a pas été choisi par les migrants non-européens :  il leur a été accordé par la classe dirigeante et ses acolytes bien-pensants des grands médias.

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L’un de meilleurs connaisseurs de Nietzsche, l’Allemand Alfred  Baeumler, dans l’Allemagne de Weimar, a bien  saisi le dérapage nihiliste inhérent au langage de la démocratie  libérale et l’aberration politique qui en a découlé en Europe entre les deux guerres.

“Le nihilisme, à savoir le chaos, est la conséquence inévitable de la croyance en l’harmonie sans lutte, en un ordre sans contraste. Le véritable ordre naît des relations de pouvoir créées par la volonté de puissance.  Inhumain veut dire chaos. La règne de la tolérance et des idées morales, de la raison et de la compassion, bref “l’humanité” conduit à l’inhumanité”. 6

Le Moi et mon Double

En conséquence de cet hyper moralisme qui sévit  aujourd’hui  en Occident, on aperçoit chez nos gouvernants une tendance accrue au dédoublement de leur propre soi qu’ils projettent ensuite  sur les migrants extra-européens destinés à constituer dorénavant le nouveau phare de l’humanité.  Ce déni de soi est surtout visible en Allemagne, pays qui fut, à partir de 1945, obligé de se rechercher une nouvelle identité.

51g+SxMLW9L._SX359_BO1,204,203,200_.jpgA titre d’exemple de ce mental allemand du « dopplengaegertum », on peut citer  plusieurs auteurs de contes fantastiques du début du XIXe  siècle qui, par détour, reflètent parfaitement l’esprit fracturé de l’Allemagne d’aujourd’hui.  Citons ainsi l’écrivain de contes horrifiques  E. T. A. Hoffmann et sa nouvelle L’homme au sable 7.  Le personnage principal de ce conte tombe amoureux de l’image d’un automate qui ressemble étrangement à une belle femme conçue au préalable dans ses rêves d’antan. Au tout dernier moment, cette femme-automate imaginaire pousse le malheureux au suicide. Aujourd’hui, nous assistons à une semblable fixation mécanique et suicidaire  par des gouvernants européens épris de projets quasi autistiques et tiers-mondistes, à savoir à leur jouissance de la démolition délibérée de leur propre identité et son remplacement par le simulacre de l’identité afro-asiatique. Or cette fois-ci, les gouvernants européens, faute d’être physiquement remplacés par de réels migrants afro-asiatiques, sont en train de se remplacer eux-mêmes par l’imaginaire sur réel emprunté aux migrants afro-asiatiques.
On peut en fournir un exemple avec les pèlerinages pénitentiels des politiciens européens sur les lieux saints de la haute politique mondiale, à savoir Washington, Bruxelles et Tel Aviv. Les Allemands doivent faire un chemin de croix supplémentaire en rendant une visite de pénitence à Israël pour y faire un mea culpaidentitaire. Lorsque la chancelière Merkel s’est rendue en Israël il y a deux ans, elle y déclara: « Être conscient de cette responsabilité( les crimes nazis contre les Juifs, N.A) est une part de notre identité nationale » 8. Sans son Double, c’est-à-dire sans l’acceptation de l’Autre qui fut autrefois nié ou colonisé, le Système et ses bien-pensants ne pourraient pas survivre.
Dans cette même veine, les politiciens et les intellectuels européens se voient obligés de renchérir sur leurs dédoublements  moralisateurs à l’encontre des migrants extra-européens et cela dans le but d’écarter tout soupçon de regain du fascisme ou de crypto-nostalgie coloniale.  On pourrait parler longtemps de ces nouveaux dédoublements chez les politiciens européens qui surenchérissent dans la haine de soi, l’autocensure et l’hypertrophie de la fausse morale envers les inconnus exotiques. Nietzsche a bien décrit cette pensée castratrice,  qui est devenue aujourd’hui l’idée directrice du Système libéral.
Veut-on dire par là qu’un tel système de traitement a rendu l’homme meilleur, je n’y contredirai pas : mais j’ajouterai que, pour moi, rendre « meilleur » signifie « domestiquer », « affaiblir », « décourager », « raffiner », « amollir », « efféminer » (rendre meilleur serait donc presque synonyme de dégrader…) 9.

La recherche du double politique dont nous sommes témoins a atteint aujourd’hui en Europe une limite pathologique : les politiciens de l’EU n’ont de cesse d’amplifier leur bienveillance envers les migrants afro-asiatiques afin de mieux se débarrasser de leur péché historique antisémite, colonialiste et raciste. Dans la majorité des cas, un tel comportement mimétique est le résultat de la rééducation alliée de l’Europe depuis 1945, dont le but était de créer une nouvelle espèce humaine.

Dans ce court essai sur Nietzsche il ne nous faut pas oublier le nom de l’anthropologue allemand Arnold Gehlen, peut être le meilleur connaisseur de Nietzsche, dont l’analyse sur la  moraline du Système porte le nom « d’hyper morale » .

L’hypertrophie morale survient quand on accepte tout simplement chaque être humain dans sa simple humanité et qu’on lui octroie dans cette qualité d’existencele rang le plus élevé 10

Cette hypertrophie morale, ou moraline post-nietzschéenne, est utilisée  par nos gouvernants et leurs services de  « fake news » pour imposer une culpabilité éternelle aux Blancs et leur faire oublier ainsi leur identité culturelle et raciale.

5e02c258250000ca84d311e5.jpegNi l’Eglise catholique ni les papistes du monde entier ne sont à la traîne. Le dernier en date est le pape François avec ses prêches sur les droits des immigrés ou ses homélies affirmant que « les migrants sont le symbole de tous les exclus de la société globalisée » 11. À l’écoute de ses paroles urbi et orbi, cela vaut la peine d’examiner le psychisme des migrants afro-asiatiques. Malgré leur modeste quotient intellectuel, ils ne sont pas bêtes. Ils savent qu’ils ont de puissants alliés, non seulement dans les cercles antifas  mais également au sein du haut clergé catholique, aux Etats-Unis et en Europe.
On peut assurément fustiger George Soros et une foule d’ONG pour avoir facilité l’inondation de l’Occident par des migrants africains et asiatiques. Pourtant, le fait demeure que les migrants afro-asiatiques suivent d’abord et avant tout les appels de bienvenue unilatéraux des politiciens européens dont les propos sont approuvés  par le pape et le haut clergé catholique. Ces derniers sont toujours prompts à se mobiliser pour l’établissement de quartiers et de villes sanctuaires, ce qui a pour effet de redoubler leurs arrivées 12.  En effet, l’Eglise fonctionne aujourd’hui comme une sorte de contre-pouvoir vis-à-vis du pouvoir légal en place, lequel est de toute façon déjà très laxiste par rapport à l’arrivée des migrants.

Au-delà des phrases moralisatrices sur les bienfaits du multi culturalisme et du métissage propagées par le Système et l’Eglise auprès des peuples blancs, les lois impitoyables de la biologie et de l’hérédité ne peuvent être ignorées. Dans les années à venir, les pays de l’Union européenne seront exposés à des conflits multireligieux et multiraciaux parmi les nouveaux migrants non-européens, conflits de grande ampleur et de longue durée. Avec leur déni de soi, les pays européens, Allemagne en tête, auront du mal à faire face non seulement au grand remplacement des peuples, mais également aux conflits sauvages au sein même des divers groupes de migrants non-européens. Contrairement aux opinions erronées  énoncées par les dirigeants de l’UE et leurs mauvais disciples universitaires, l’intolérance raciale et la xénophobie en Europe ne sont  aucunement le privilège des nationalistes blancs. La fierté raciale et l’exclusivisme racial ne sont en aucun cas le monopole des Européens de souche. Les petites guerres larvées entre ressortissants d’origine asiatique et ressortissants de provenance subsaharienne ont un bel avenir.  Pire, de concert avec divers groupes moralisateurs et antifascistes, les gouvernants du Système auront du mal à faire admettre aux migrants les mêmes oukases, les mêmes normes juridiques, les mêmes tests scolaires et les mêmes concepts politiques qu’aux Occidentaux. Imposées aux migrants, ces règles occidentales resteront toujours étrangères et inacceptables pour eux. Au nom de la « diversité »  et « vivre  ensemble » le Système est en train de détruire non seulement l’identité des peuples européens, mais ruine aussi l’identité des nouveaux arrivants non-européens.

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Les états multiculturels et multiraciaux conduisent tôt ou tard à des guerres civiles. Dans le grand remplacement qui est en cours, les guerres interraciales parmi les migrants non-européens seront aggravées par les grands changements démographiques. De plus, ces guerres hybrides et larvées s’accompagneront d’une surenchère des discours  victimaires de chaque membre de ces différentes peuplades  et tribus résidant en Europe, chacun revendiquant bien sûr la première place sur la liste des victimes.  La méfiance mutuelle, suivie par le déclin de la solidarité civique et la dissolution de l’ordre seront à l’ordre du jour. Les bouffonneries moralisatrices et masochistes des politiciens blancs, dont l’Allemagne fait la surenchère, ne sont que le reflet logique d’un vieux complexe d’infériorité dû au passé fasciste, colonial, oustacha ou national-socialiste. Suite aux incessantes incantations des gens du Système – «mea culpa, mea maxima culpa » – qu’aurait dit  Nietzsche au sujet de notre destin ? Sa réponse est claire :  « une crise comme il n’y en eut jamais sur terre » 13.


Notes : 

  1. 1) Friedrich Nietzsche, L’Antéchrist (Œuvres complètes) (Paris : Arvensa éditions ; 2014), p. 3945. 

  2. 2) F. Nietzsche,  Par-delà le Bien et le Mal (Paris : Editions Ligaran, 2015), p. 293.
  3. 3) Pierre Chassard, La philosophie de l’histoire dans la philosophie de Nietzsche (Paris : éd. GRECE, 1975),  p.78.
  4. 4) Renaud Camus, Le Grand Remplacement  (Paris ; éditions David Reinharc, 2011).
  5. 5) F. Nietzsche, Par delà le bien et le mal (Ouvres complètes), (Arvensa éd). p. 3327.
  6. 6) Alfred Baeumler, Nietzsche; der Philosoph und Politiker(Leipzig : Reclam, 1931), p. 72-73. 
  7. 7) E.T.A. Hoffmann, L’homme au sable (Paris : Gallimard, 2003).
  8. 8) The Times of Israel, « Merkel : la mémoire des crimes nazis « inséparable » de l’identité allemande », le 6 décembre, 2019.
  9. 9) Friedrich Nietzsche, La Généalogie de la morale (Œuvres complètes de Frédéric Nietzsche, vol 11). Traduction par Henri Albert (Paris : Mercure de France, 1900), p. 249.
  10. 10) Arnold Gehlen, Moral und Hypermoral  (Frankfurt : Athenäum 1969), p. 143. 
  11. 11) Le Monde, « Le pape François : « Les migrants sont le symbole de tous les exclus de la société globalisée »», le 8 juillet, 2019. 
  12. 12) Voir T. Sunic, « Non-White Migrants and the Catholic Church: The Politics of Penitence », The Occidental Observer, Avril, 2017. 
  13. 13) Friedrich Nietzsche, Ecce Homo (Traduction par Henri Albert), (Paris : Mercure de France 1909), p. 255.