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mercredi, 18 mars 2020

Ernst Jünger & The End Times by Tomislav Sunić: The Balkanization of The System

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Ernst Jünger & The End Times by Tomislav Sunić: The Balkanization of The System

 
 

Aveux d’Agnès Buzyn : une défaillance criminelle de l’État Macron ?

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Aveux d’Agnès Buzyn : une défaillance criminelle de l’État Macron ?

Ex: https://www.vududroit.fr

« On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade » vient de nous dire la pauvre Agnès Buzyn en parlant des élections municipales, entre ces sanglots dont elle n’est pas avare.

Ces aveux formulés dans le journal le Monde et selon lesquels le plus haut sommet de l’État savait parfaitement la catastrophe qui se profilait sont assez terrifiants. « Quand j’ai quitté le ministère, assure-t-elle, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. » Bien sûr, c’est une pure et simple désertion qu’elle a commise et qu’elle reconnaît aujourd’hui en essayant assez lâchement de s’en défausser. Mais de cela elle se débrouillera avec sa conscience sur laquelle pèsera une partie de ces morts qui vont tomber, emportés par le virus, et dont on sait parfaitement qu’ils vont se compter par milliers. Dormez bien Madame Buzyn, si vous le pouvez.

Mais il y a plus grave, beaucoup plus grave, on peut déduire de ses propos le caractère criminel du comportement des décideurs publics dont c’était la responsabilité de prendre toutes les mesures permettant d’affronter la catastrophe et d’éviter une hécatombe.

Que nous dit-elle en effet ? : « Je pense que j’ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J’ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. Je rongeais mon frein. » Donc, dès la fin janvier il était clair que prévenu par la ministre de la santé de la république Emmanuel Macron savait à quoi il fallait s’attendre, son premier ministre aussi ainsi que le directeur général de la santé. Malgré cela, le président de la république paradait le 7 mars dans les rues de Paris pour inciter les parisiens à continuer à aller au théâtre ! Tous ceux, professeurs de médecine, spécialistes, chercheurs qui sonnaient l’alarme se faisaient insulter par les serviteurs du pouvoir, de Jean-Michel Apathie à Christophe Barbier en passant par l’ineffable Michel Cymes et bien sûr l’inévitable Sibeth Ndiaye. L’incompétence à la direction d’un État de toute cette équipe arrivée au pouvoir par surprise en 2017 n’est plus à démontrer, mais aujourd’hui si l’on en croit Buzyn ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Si ces faits sont établis, si Madame Buzyn dit la vérité, tout cela engage la responsabilité pénale de tous ces décideurs publics.

Que nous dit le code pénal, celui-là même utilisé dans l’affaire du sang contaminé ?

C’est tout d’abord l’article 221–6 qui s’applique et qu’il faut citer intégralement :

 « Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l’article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

En cas de violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, les peines encourues sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende. »

Il renvoie à l’article 121-3 qui nous dit :

« Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.

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Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, les personnes physiques qui n’ont pas causé directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont responsables pénalement s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer. »

Ces deux textes, fruit d’une élaboration particulière dans les années 90 pour justement bien définir le périmètre de la responsabilité personnelle en matière d’homicide et de coups et blessures involontaires, méritent un éclairage.

Dans ce domaine, la France applique depuis toujours ce que l’on appelle : « la théorie de l’équivalence des conditions » qui veut que tous ceux qui ont commis le dommage ou CONTRIBUÉ à sa réalisation sont pénalement responsables. C’est ce que l’on appelle les « auteurs directs » et les « auteurs indirects ». On prendra un exemple un peu éloigné de notre sujet mais qui éclaire la problématique. L’automobiliste qui renverse un cycliste et le tue est l’auteur direct de l’infraction de l’article 221–6 par défaut de maîtrise de son véhicule. Mais, si la manœuvre mortelle a aussi été causée en raison d’une voirie défectueuse non signalée à cet endroit, les responsables de celle-ci seront également poursuivis.

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Bien évidemment, l’auteur principal et direct des morts de la pandémie est bien le coronavirus. Mais il existe aussi comme vient de l’avouer Agnès Buzyn des auteurs indirects dont la culpabilité si elle est établie serait accablante. Le chef de l’État, le Premier ministre, la ministre de la santé, le directeur général de la santé, savaient donc à quoi s’en tenir dès janvier ? Alors manifestement, n’ayant pas pris les mesures afin de l’éviter alors qu’elles étaient de leur compétence, en n’appliquant pas les « diligences normales » qu’exigeaient leurs responsabilités, ils ont contribué à créer la situation d’une catastrophe aggravée. Et en s’abstenant d’agir, ils ont commis une faute pénale caractérisée en exposant autrui « un risque d’une particulière gravité qu’ils ne pouvaient ignorer ».

Par conséquent, compte tenu de l’ampleur de tout ceci, comme cela avait été le cas pour l’affaire du sang contaminé, il est indispensable que la Cour de Justice de la République soit saisie d’une procédure dirigée contre les ministres pour dire si leur défaillance est établie ainsi que le prétend Agnès Buzyn et prononcer à leur encontre les sanctions à la mesure du dommage subi. Le juge judiciaire de droit commun doit l’être pour les fonctionnaires qui n’ont pas fait leur devoir comme cela avait été également le cas dans l’affaire du sang contaminé.

Emmanuel Macron quant à lui ne risque rien. Avec ses propres pouvoirs et un Parlement à sa botte, celui qui pouvait tout est protégé par son immunité.

Reste le déshonneur.

L’honneur d’être non-aligné ou la dissidence comme nécessité morale

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L’honneur d’être non-aligné ou la dissidence comme nécessité morale

Ex: https://flux.md
 

(Préface à l’édition roumaine du livre de Pierre-Antoine Plaquevent : SOROS et la société ouverte. Métapolitique du globalisme)

Je commencerai cette introduction en précisant que tous les efforts éditoriaux, médiatiques et académiques que nous déployons avec obstination depuis des années, contre un ennemi qui est de toute évidence infiniment plus puissant que nous, sont la conséquence de l’inquiétude douloureuse que nous inspire l’état de léthargie, voire d’imbécilité collective, dans lequel les maîtres du discours dominant ont réussi, au cours des trente dernières années, à pousser la société. Notre Université Populaire, qui concentrait initialement ses efforts sur la formation des jeunes, s’est, au cours des dernières années, réorientée principalement vers une activité éditoriale. Tous nos auteurs – sans exception aucune – viennent des rangs ô combien honorables de la nouvelle dissidence – de celle qui s’oppose à un impérialisme d’un type nouveau, sans précédent historique connu, exercé à l’échelle mondiale par une élite perverse, avide et démoniaque.

Notre bon ami Pierre-Antoine Plaquevent, auteur de cette enquête métapolitique si brillante et si actuelle, fait partie d’une pléiade française de chercheurs par vocation, qui, atteignant aujourd’hui la fleur de l’âge,consacrent toutes leurs forces au décryptage de l’essence du régime sous lequel gît leur patrie, la France, qui chancèle désormais au seuil d’une extinction rapide et irrévocable. Ces guerriers, qui partent armés de leur plume à la reconquête de l’Europe, sont devenus des oiseaux rares dans notre univers d’opacité généralisée. Dans un Occident démasculinisé, aplati, tombé dans la douce étreinte du capitalisme de la séduction, du désir et du confort, mortifiant toute capacité d’exercice intellectuel autonome et annihilant jusqu’à l’idée même de courir des risques aux service de valeurs plus hautes, ces hommes véritables représentent le seul espoir de renaissance spirituelle et politique de ce continent auquel ont échu en partage des fonctions hors du commun dans le concert des civilisations de notre monde.

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Pierre Antoine Plaquevent

Pierre-Antoine Plaquevent fait partie d’une famille idéologique souvent appelée « souverainisme européen ». Dans leur vision des choses, l’Etat-nation, devenu cible prioritaire des forces occultes mondialistes décidées à instaurer un gouvernement mondial, est le principal obstacle que rencontrent encore ces forces, la dernière redoute contre leur offensive. Je ne peux ici m’abstenir de mentionner au moins quelques-uns des auteurs de cette illustre génération à laquelle appartient Pierre-Antoine : Lucien Cerise, Pierre Hillard, Valerie Bugault, Youssef Hindi. Voilà pour ceux que j’ai déjà publiés aux presses de l’Université Populaire ; d’autres attendent encore leur tour, ou sont en cours de traduction. Et, puisque je viens de citer quelques-uns des intellectuels de première ligne du Paris universitaire non-aligné, ou du moins de la génération des cadets, je suis dans l’obligation de citer aussi quelques auteurs plus âgés, qu’on pourrait considérer comme précurseurs directs de cette génération : Jean Parvulesco (d’origine roumaine), Guillaume Faye, Alain de Benoist, Robert Steuckers, Michel Geoffroy, Jean-Claude Michéa, Ivan Blot,le père Jean Boboc (d’origine roumaine), Jean-Michel Vernochet, Philippe de Villiers, Hervé Juvin, Marion Sigaut, Philippe Beneton, Chantal Delsol et, bien entendu, l’infatigable dissident, sociologue et écrivain, affublé par la nomenclatura de la correction politique de toutes les étiquettes possibles et imaginables : Alain Soral.Cette liste,sans aucune prétention de classement, est celle d’auteurs de premier plan de la France actuelle ; elle n’est présentée ici que dans l’espoir de voir les lecteurs de la présente préface se mettre en quête de leurs livres.

Pour esquisser le profil de cette série d’auteurs extrêmement divers et originaux, et qui pourtant présentent des points de résistance communs dans leurs visions du monde respectives, il faudrait commencer par remarquer que le courant de pensée qu’ils incarnent trouve son origine dans une réaction contre la rupture introduite dans le monde occidental par ce qu’on appelle « les Lumières », et par la Révolution dite française. Ainsi donc, par allusion au titre du célèbre ouvrage de Julius Evola, on pourrait soutenir que ces auteurs représentent une« Révolte contre le monde moderne ». Traditionnaliste, conservatrice, antilibérale et anticapitaliste, leur école de pensée pourrait être brièvement caractérisée de la façon suivante :

Elle se prononce contre :

     la subordination du politique à l’économique – c’est-à-dire la réduction de l’acte de gouvernement à une simple gouvernance,réduite à merci par l’expertocratie, et celle des collectivités humaines organiques à une simpleagglutination d’atomes dans le cadre de la « démocratie de marché » ;

     la domination des Etats-Unis d’Amérique sur l’Europe (dont la partie occidentale leur a été vassalisée à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale) ;

     l’OTAN, comme structuredésuète qui a perdu sa raison d’être à la fin de la Guerre Froide, avec la disparition du Pacte de Varsovie, et qui fonctionne comme simple prête-nom de l’hégémonie américaine ;

     la suprématie des euro-bureaucrates de Bruxelles sur les Etats-nations ; l’UE est considérée comme un projet anti-européen, antinational et anti-chrétien, qui annihile la souveraineté de ses Etats-membres ;

     « le moment unipolaire » qui a commencé lors de la chute de l’URSS, et auquel ces auteurs souhaitent voir succéder un nouvel ordre des relations internationales : l’ordre multipolaire ;

     la monnaie unique EURO (qui provoque de graves dommages dans l’économie de tous les Etats-membres, au profit de la mafia financière mondialiste) ; ces auteurs se prononcent pour le retour aux monnaies nationales comme élément fondamental de l’indépendance économique ;

     la disparition de l’argent liquide et la généralisation des puces implantées dans le corps des citoyens, sous prétexte de confort du consommateur, mais en vertu d’un objectif réel qui est l’instauration d’un contrôle total sur la population de la planète ;

     l’usage de l’argent comme mesure de toute chose, contre le techno-capitalisme, aussi connu sous le nom de turbo-capitalismeou capitalisme des désastres – le mot-clé est ici : le capitalisme comme mal en soi ;

     le libre-échangisme, la nomadisation des peuples, des capitaux, des biens et des services dans le cadre d’un système mondialiste hyperlibéral ;

     la société de consommation, l’individualisme, le libéralisme philosophique, politique et économique, etc..

Ces intellectuels français de premier plan sont, pour la plupart, activement engagés dans la lutte pour ce qu’on appelle désormais le Frexit, sur le modèle du Brexit britannique, étant donné que, de leur point de vue, l’UE est une structure irréformable. Pour tout citoyen de l’ex-URSS, le parallèle s’impose tout naturellement : le ridicule dont se couvrait Gorbatchev à l’époque de la Perestroïka avec son slogan « Une Union réformée, un parti réformé ! » (alors même que l’empire soviétique rendait l’âme) n’a d’égal que le comique des eurofanatiques agrippés au drapeau de la pérennité de l’UE.

skanirovanie0001-768x1103.jpgSignalons au passage – car cela n’a rien d’un hasard – que des membres de ces deux générations de la dissidence française figurent aussi parmi les voix les plus écoutées parmi celles que rassemble à intervalles plus ou moins réguliers le Forum de Chișinău, une plateformeinternationale de discussion dont la visibilité augmente d’année en année dans divers pays du monde. C’est ainsi que l’exposé présenté par Pierre-Antoine Plaquevent, par exemple, dans le cadre de la session du 21 septembre 2019 était intitulé« Multipolarité et société ouverte : réalisme géopolitique versus utopie cosmopolite. Pluriversum vs universum » – un texte de référence, qu’on gagnera à étudier attentivement (https://flux.md/stiri/chisinau-forum-iii-pierre-antoine-plaquevent-discurs-video).

Ainsi donc, le livre de Pierre-Antoine Plaquevent présente unesynthèsedes origines intellectuelles du « phénomène Soros », des instruments qui lui ont permis d’accumuler des ressources financières astronomiques et d’étendre ses tentacules à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le nom du sinistre George Soros est sur toutes les lèvres. C’est lui qu’affronte le président américain Donald Trump, c’est contre lui que se bat le premier-ministre hongrois Viktor Orbán, c’est lui que maudit le leader panafricain Kemi Seba (https://www.facebook.com/watch/?v=10155199656817082), lui que vise dans ses textes le philosophe russe Alexandre Douguine, lui que critique le formateur d’opinion géorgien Levan Vassadze, c’est à son propos qu’ironise le célèbre politicien et activiste arménien David Shahnazarian. Dans le monde entier, là où vibre encore l’esprit de résistance face au rouleau compresseur mondialiste, des hommes politiques et des journalistes honnêtes, des activistes de la société civile et des auteurs en sciences humaines et sociales considèrent George Soros comme l’ennemi public numéro un.

De la « doctrine Soros », comme d’ailleurs de l’impérialisme américain dans son ensemble, on peut dire, pour les caractériser, qu’ils ont la tromperie pour base. C’est-à-dire qu’ils avancent masqués, sous couvert de bonnes intentions, comme la défense des droits de l’homme, de la démocratie, de la justice et des autres mythes fondateurs de l’Occident, afin d’endormir la vigilance du public et d’obtenir son consentement à la réalisation de leurs plans véritables, perfides tout autant que pervers. De ce point de vue : rien de nouveau sous le soleil. Toute guerre – même une guerre sans déclaration de guerre et sans forces militaires, comme celle que mène Soros – obéit aux lois de la guerre. Or, le vénérable chinois Sun Tzu ne disait-il pas que « l’art de la guerre tout entier est fondé sur la tromperie » ? Il faut donc croire que, si les moyens évoluent, les buts de guerre restent bien les mêmes : conquérir un peuple, pour le soumettre à une domination exercée au profit des vainqueurs.

En Roumanie, on a déjà beaucoup écrit, et l’on continue à écrire souvent sur les réseaux d’influence et les serviteurs – qu’ils soient issus des « ONG » ou de la faune politique classique – de ce fer de lance de forces occultes qui apparaissent rarement dans le champ de vision du public. Le présent ouvrage contient d’ailleurs un chapitre entier consacré à la Roumanie. En République Moldave, en revanche, il semble que seul le politologue Bogdan Tîrdea se soit sérieusement occupé de décrypter toute l’intrication des radicules de l’expertocratie et de la médiocratie sorosiennes locales, de ce nuage de sauterelles boursophagesqui étouffe l’espace public de leur omniprésence paralysante. Autrement dit : l’ignorance du grand public moldave en matière de guerre cognitive, de mind control, d’ingénierie sociale et autres instruments de façonnage de la « pensée unique » est tout simplement alarmante. D’où, justement, notre effort de traduction et de publication de livres comme le présent ouvrage, visant au « désenchantement » du lecteur, à lui permettre d’échapper à la magie du discoursdominant, en lui rendant sa capacité d’interprétation profonde et complexe de la réalité.

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Dans tous les pays où elles sont présentes, les Fondations Soros, l’Open Society Institute, l’Institut pour les Politiques Publiques, ainsi que tout autre organisation financée par ce magnat et ses congénères (qu’il s’agisse de structures privées, publiques nationales ou publiques internationales) représentent en réalité des réseaux destinés au recrutement de mercenaires d’élite, grassement payés pour exercer une influence décisive sur le mental collectif. Ainsi, un pays indépendant ne peut que chercher à exclure de son territoire les agissements de cette pieuvre criminelle. En ce sens, même les Etats-Unis, patrie adoptive de Soros, ne sont en réalité qu’une semi-colonie, un Etat captif contrôlé par la cleptocratie nichée dans les tanières de « l’Etat profond » (deep state), avec une démocratie de vitrine à la merci des maîtres du grand capital.

A l’heure actuelle, par conséquent, l’émancipation de tout pays implique nécessairement l’éradication de ces troupes d’occupation non-militaire, productrices de dommages infiniment plus graves que ceux que pourrait entraîner une présence militaire étrangère de type classique. En la matière, c’est une fois de plus le leader hongrois Viktor Orbán qui montre l’exemple à suivre. Lui et son équipe ont en effet réussi à mettre en fuite le magnat d’origine hongroise, et font entendre depuis les tribunes internationales une plaidoirie à visage découvert contre ce nouveau type d’agression à l’encontre des peuples, de corruption des élites politiques et d’imposition d’un agenda réellement catastrophique en matière de politiques publiques.

En République Moldave, néanmoins, les réseaux Soros continuent à mener le bal de la vie publique. Et ce, en premier lieu, du fait de la plus grande réussite de cette cohorte de laquais du capital étranger : avoir réussi à garder son masque d’honorabilité, d’altitude intellectuelle, voire de supériorité indiscutable par rapport à tout membre ou participant non-affilié de la classe politique ou du débat public. Le grand public ne parvient pas même à voir en eux l’équipe soudée qu’ils constituent de facto, en raison de la subtilité avec laquelle ces derniers se partagent les rôles et se cachent derrière une multitude de titres grandiloquents, de noms d’ONG aux objectifs tous plus nobles les uns que les autres, charitables et d’une grande utilité sociale. Ce sont donc toujours eux qui distribuent des notes de conduite aux politiciens moldaves, eux qui vérifient la régularité des élections, et encore eux qui truquent les sondages de campagne électorale pour favoriser les entreprises politiques des marionnettes de l’Occident.

Soir après soir, année après année, avec méthode et méticulosité, ces putes de luxe du grand capital occidental remplissent les plateaux des chaînes de télévision moldaves, ensorcelant le téléspectateur au moyen de la même fable interminable, et finissant par réussir à leur inoculer une certaine perception de la réalité, qui devient purement et simplement axiomatique. Et l’état de fascination des téléspectateurs annule en eux jusqu’à la dernière ombre de raison autonome, créant ainsi le terreau fertile propice à l’exercice du néo-chamanisme européiste.

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Dans cette guerre cognitive totale, pour avoir la moindre chance de gagner, il est absolument nécessaire d’être d’abord conscient de vivre en état de guerre, en qualité de cible des ennemis situés de l’autre côté de l’écran des télévisions. Or, compte tenu de l’ignorance presque totale du grand public, l’agresseur domine sans partage le champ de bataille, étant donné qu’il est en mesure de transformer le gros de la population en « idiots utiles » à sa cause. Dans ces conditions, le processus d’uniformisation par lavage de cerveau et dressage systématique des acteurs politiques ayant affecté l’intégralité du spectre politique, notre vie publique ressemble à l’agitation d’une poignée de cafards dans un bocal. Qu’importe désormais qui gagne les élections, et qui les perd ? Ce qui compte véritablement, c’est que tous ces rouages insignifiants du Système continuent à se mouvoir à l’intérieur de l’enclos, sans franchir la ligne de démarcation qui assigne ses limites à la vie politique de notre pays.

Soros est le porte-parole d’une entité, d’un monde financier qui est en même temps un dispositif de combat, et auquel, depuis quelques années, s’attache le nom générique de corporatocratie. Le titre célèbre de l’ouvrage de l’américain David C. Korten, Quand les multinationales [en anglais : « corporations »] gouvernent le monde (1994), nous donne l’occasion de souligner que nous avons à faire à un sujet non-étatique, dont la force d’influence dépasse de loin celle de n’importe quel état, à un acteur international d’un poids incroyable, disposant d’une capacité de corruption colossale dans le cadre d’organisations comme l’ONU ou l’UE. C’est à juste titre que, depuis des tribunes officielles, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a décrit ces deux structures internationales comme « les institutions les plus corrompues du monde ».

En l’espace de quelques décennies, cegangster ducapitalisme spéculatif a réussi à assener des coups étourdissants à l’économie de toute une série de pays – de la Grande-Bretagne à la Malaisie – au moyen d’opérations financières sophistiquées qui l’ont propulsé sur la liste des milliardaires les plus riches de la planète. Soros est donc l’une des figures emblématiques de cette classe de banksters qui a profité de la déréglementation néolibérale, et de l’annihilation par cette dernière de la souveraineté économique des Etats.

Passons juste en revue quelques-uns des éléments-clé de l’idéologie de Soros et des actions promues par ce dernier et ses acolytes partout dans le monde :

   La « Société ouverte », concept-clé repris à son mentor Karl Popper, implique pour Soros la mort des Etats-nations et leur dissolution dans un creuset (melting pot) mêlant tous les peuples, toutes les civilisations, toutes les cultures et toutes les religions sous l’égide d’un Gouvernement Mondial ;

   En relations internationales, la position de Soros est solidaire de celle du complexe militaro-industriel américain, qui, chapeauté par la CIA et les autres services secrets atlantistes, promeut une hégémonie américaine absolue dans un monde unipolaire, des interventions armées sous des prétexteshumanitaires et des guerres de changement de régime (”regime change wars”) ;

   La distribution des rôles en géopolitique mondiale se fait en noir et blanc : les rôles positifs sont réservés au bloc occidental (USA, OTAN, UE) et, accessoirement, à des pays vassalisés qui font vœu d’obéissance et voient dans leur vassalisation un cadeau du ciel ; les rôles négatifs, eux, reviennent à des pays qui refusent de sacrifier leur souveraineté sur l’autel du mondialisme (Russie, Chine, Iran, Syrie) ;

     Sur le plan économique, promotion – conjointement au FMI, à la Banque Mondiale, à l’OMC, à l’UE et aux autres instruments de la corporatocratie – des dogmes du néo-libéralisme (dits aussi Consensus de Washington ou école de Milton Friedman) : déréglementation, libre-échange, financiarisation de l’économie, limitation des compétences des gouvernements nationaux à un minimum (small government), refus du contrôle des banques centrales par les autorités nationales (adoption de dispositions constitutionnelles imposant la soi-disant « indépendance » desbanques dites nationales), accueil des prêts externes présentés comme des bienfaits dus à la magnanimité de « partenaires de développement » (nouveau nom de code des colonisateurs économiques) ;

     En politique, l’élément prioritaire est l’uniformisation des perceptions concernant le phénomène économique, autour des dogmes néo-libéraux décrits ci-dessus. De ce point de vue, le nom des chefs et des partis qui gouvernent un pays n’a plus d’importance : quels qu’il soient, ces derniers vont de toute façon promouvoir aveuglement les politiques du colonialisme économique et le jeu de la grande finance internationale. D’où aussi l’idée selon laquelle « tout ce qui est bénéfique pour l’Amérique est aussi bénéfique pour notre pays » ;

     Dans le domaine des guerres cognitives, la pieuvre Soros a entre autres pour objectif de vous inoculer l’idée selon laquelle la démocratie libérale, avec son suffrage universel, son individualisme, l’avidité et l’obsession de l’enrichissement comme principales vertus du capitalisme, et avec les droits de l’homme comme religion d’Etat,constitue un modèle sacro-saint, indiscutable et pérenne (« Il n’y a pas d’alternative », comme disait Margaret Thatcher :„There Is No Alternative”) ;

     Le caractère séculaire de l’Etat, aussi connu sous le nom de « laïcité » (et inspiré de la « mystique de la laïcité » dont parle Youssef Hindi) est exacerbé, la persécution des églises devenant le passe-temps favori des bandes de mercenaires de la « société civile » et de leurs complices des médias corrompus. La « Religion républicaine » issue de la Révolution dite française fait elle aussi partie des dogmes incontournables de ce type de société à prétentions universelles ;

     La volonté obsessive d’effacer toutes les caractéristiques de l’identité collective des peuples, en provoquant, au moyen de vagues d’invasions comme la récente « crise des migrants », un remplacement programmé des populations indigènes de l’Europe (un véritable ethnocide non-violent, donc), au profit de populations allogènes qui forment le précariat docileetmanœuvrable du grand capital (le « Grand Remplacement ») ;

     L’essence maléfique de ce tsunami civilisationnel transparaît aussi dans les autres objectifs prioritaires de son action néfaste :suicide assisté et euthanasie, encouragement à l’avortement, légalisation des drogues, flicage de l’enfance par des institutions prétendument sociales comme le Barnevernet norvégien (retirer les enfants à l’autorité des parents, conflictualiser les relations entre ces derniers en vue de transférer à la « société ouverte » le rôle de l’éducateur), promotion du féminisme comme idéologie créatrice d’hostilité entre hommes et femmes, théorie du genre niant le caractère de donné naturel du sexe, qui serait une question de choix individuel, homosexualité, « mariages gay », procréation artificielle et, en bout de course, transhumanisme.

Dans cette guerre spirituelle totale, chacun doit donc choisir en connaissance de cause. Or notre auteur est parfaitement conscient du fait que l’adoption d’une perspective interprétative strictement positiviste limiteraitou déformerait la compréhension de son objet de recherche. C’est précisément pour cela qu’il recourt à une lecture spiritualiste, métapolitique, proche du concept de théologie politique de Carl Schmitt. Ainsi, partir de la vision chrétienne permet de révéler le caractère inversé de la « société ouverte », et donc son essence pardéfinitionsatanique, antithétique à la création divine.

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Le moment vient tôt ou tard, pour chacun d’entre nous, de faire son choix :au milieu de cette gigantomachie apocalyptique, il faut passer soit à la droite, soit à la gauche de la Vérité. Telles étaient aussi les paroles du Sauveur : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre.Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » (Matthieu 6:24).

En d’autres termes : pour être capable de déchiffrer facilement l’essence maléfique des machinations d’un personnage comme Soros, on doit disposer d’un système de référence limpide, solide, et même immuable – la vision chrétienne, et, plus largement, la vision religieuse du monde. Seul un tel système nous permet d’interpréter la réalité à partir d’une grille de lecture fondée sur le respect de normes stables, qui font partie de notre identité profonde. Et ce, parce qu’un esprit déconnecté de la source supérieure de la lumière divine, de la véritable connaissance mystique, restera à tout jamais dans les limbes de l’approximatif et de l’erreur irrémédiable.

Et comme nous vivons une époque dont le transcendant a été banni, il s’avère que nous sommes pour la plupart totalement vulnérablesface aux offensives de la « société ouverte ». Dans un monde tombé dans l’immanence et inondé de relativisme, tout se liquéfie, se dissout, s’efface : traditions, hiérarchies, systèmes moraux, identités collectives, attachements durables, appartenance à des groupes comme la famille, la nation, la religion, le territoire (l’espace sacré des ancêtres). Dans de telles conditions, le virus mortel Soros trouve un terrain idéal pour se propager à l’échelle mondiale. Et les pays qui cherchent à lui résister sont relégués dans la catégorie des « sociétés fermées », des « Etats voyous », où le stratège Soros s’emploie à tendre les filets d’une nouvelle « révolte populaire pacifique contre la dictature et pour la démocratie ».

En ce sens, le « phénomène Soros » peut être considéré comme un aboutissement logique de la chute dans la Modernité comme révolution anthropologique radicale. Placé au centre de l’univers par les philosophies anthropocentristes, l’homme d’aujourd’hui prend le visage hideux de Soros, qui semble sorti tout droit des caprices de Goya ou desténèbres cauchemardesques de l’Hadès, peuplées de monstres épouvantables. Son masque funeste s’intègre au portrait de groupe de la gérontocratie bancaire internationale, qui se rêve Gouvernement Mondial, fourré dans ces clubs pour élites démoniaques que sont la Commission Trilatérale, le Club Bildelberg, le Forum de Davos etc..

L’effort entrepris par Pierre-Antoine Plaquevent mérite tout notre respect. Il témoigne d’un esprit de croisé, engagé en première ligne du combat contre «le mystère du mal» – l’esprit d’un homme pour qui l’aventurede ce combat représente le sens même de l’existence. Et dans les mains duquel le présent ouvrage constitue une arme, l’épée qui éventre les ténèbres, ouvrant la voie au jaillissement de la lumière.

Iurie Roșca

"Nouvelle histoire de la Révolution française" par Jean-Clément Martin

Jean-Clément Martin, avec le talent qu’on lui connaît, arrive à décortiquer les passionnants faits historiques qui marquent encore durablement la société française du XXIe siècle. En France, il demeure toujours difficile d’aborder sereinement les nombreuses questions soulevées par les événements liés à la Révolution.

Pourquoi, plus de deux cents ans après 1789 et la mort du roi Louis XVI survenue le 21 janvier 1793, en sommes-nous encore là ? Dès les premières lignes l’auteur livre une intéressante réflexion : « La Révolution fascine ou dérange. Qu’elle soit morale, sexuelle, économique ou politique, elle porte un imaginaire qui séduit ou révulse mais ne laisse jamais indifférent ».

En même temps, comment en serait-il autrement ? 1789 semble être l’horizon indépassable pour l’écrasante majorité des acteurs de la vie politique française, comme si de 496 – date du baptême de Clovis – au 5 mai 1789 – ouverture des États Généraux –, il n’y avait presque rien eu entre-temps. Pourtant, Martin rappelle que « même si la France continue de se dire Patrie des droits de l’homme, elle se réclame moins de son héritage révolutionnaire qu’elle ne le fit jusqu’au milieu du XXe siècle. »

9782262081515ORI.jpgLes raisons de ce relatif abandon intellectuel sont multiples : mondialisme, faiblesses intellectuelles et historiques chez la grande majorité du personnel politique et l’inventaire de la Révolution est de plus en plus connu… Cela étant, un homme situé à l’extrême gauche de l’échiquier politique républicain n’a pas hésité, tout récemment, à commettre une œuvre dans laquelle il assume se reconnaître dans l’héritage jacobin.(1)

Quoi qu’il en soit, la France républicaine reste imprégnée par la Révolution, et l’auteur écrit, avec selon nous une pointe d’ironie, que « son hymne national, qui revendique de faire couler le sang de ses ennemis dans les sillons, est toujours chanté dans les stades du monde entier ». Nous citerons également, entre autres : la Marianne, la devise Liberté-Égalité-Fraternité inscrite aux frontispices de nombreux bâtiments, officiels ou non, autant de symboles qui démontrent tous la mainmise idéologique de la Révolution sur la France contemporaine.

De fait, ce n’est donc pas un hasard si « la force de cet imaginaire est telle que l’année zéro des temps modernes français est toujours identifiée à 1789. Tous se rejoignent sur ce point, qu’ils regrettent la monarchie idéalisée, qu’ils voient 1789 ou 1793 comme la première marche vers le totalitarisme, ou bien au contraire qu’ils demeurent convaincus que 1789 jette les bases d’une ère nouvelle pour l’humanité, ou qu’ils puisent plus simplement dans les rebondissements des événements révolutionnaires des enseignements pour aujourd’hui. »(2)

Pour comprendre les bouleversements historiques, encore faut-il prendre le temps de les analyser loin des passions. Effectivement ces dernières obscurcissent souvent la vue et embrument les capacités de réflexion. Martin estime que « c’est le processus révolutionnaire lui-même qui est à examiner pour ce pour quoi il se donne : une inventivité politique, économique, sociale, religieuse, culturelle, qui commence sous l’effet des expériences européennes et américaines dans les années 1785-1787 et qui est accompagnée, en permanence, par les contre-courants provoqués en retour. »

Pour saisir l’essence de la Révolution, il faut constamment avoir à l’esprit comme le dit Martin que « la Révolution est dans cette optique une création et une affirmation ininterrompue d’expériences, créant une attente à jamais insatisfaite et une angoisse de l’échec. »

Très rapidement, les révolutionnaires en sont venus à se poser la question suivante : « Comment finir la révolution ? », car le vide institutionnel créé par la mort de Louis XVI fut en définitive difficile à combler, comme beaucoup s’en aperçurent, souvent à leurs dépens.

La période Révolutionnaire fut marquée par la guerre intérieure et aux frontières, par des exécutions officielles – approuvées par l’État de droit(3) – et non officielles – violences des populations non encadrées par les différents gouvernements révolutionnaires – ainsi que par des rivalités politiques très puissantes. Martin n’entend bien sûr pas fermer les yeux sur ces nombreux épisodes : « Il ne s’agit pas d’exonérer les acteurs de leurs responsabilités. Ce qui est en jeu est la compréhension des moments révolutionnaires, de ces périodes pendant lesquelles des façons de voir s’imposent, des groupes s’emparent du pouvoir, des personnalités sont reconnues et suivies. »

L’intention de Martin ne repose pas sur la volonté de défendre ou d’attaquer la Révolution : « Le but du livre a été d’inscrire ces moments dans la période révolutionnaire tout entière – ce que Maistre appelait l’époque – en respectant les engrenages minuscules qui ont régi les rapports entre les individus et les groupes. »

Après une lecture attentive et critique, nous pouvons dire que l’objectif est atteint, même si nous ne suivons pas l’auteur dans toutes ses intuitions et analyses.

Martin nous présente en effet une étude passionnante et réellement originale sur la Révolution française. Nous saluons son érudition et surtout son grand talent de pédagogue pour expliquer des situations complexes dont le profane ne mesure pas toujours les implications puissantes. La bibliographie se montre conséquente et exhaustive. Elle permet de repérer d’excellents ouvrages pour creuser les sujets qui nous intéressent. L’auteur ne se départit jamais de son rôle d’historien et, quand il analyse les faits historiques, il ne défend pas une cause politique. Il énonce même que la révolution – mais par le haut ! – fut initialement lancée par Louis XV, et maladroitement reprise par Louis XVI…

La suite est connue : révoltes, Révolution, espoirs de la mise en place d’une société nouvelle et d’un Homme nouveau, libéralisation de la violence, stabilisation des institutions qui restent malgré tout fragiles, pour finir par Bonaparte prenant le pouvoir. Onze ans après avoir tué leur roi, les Français voyaient à Paris un étrange paradoxe : un général de la Révolution – soupçonné un temps d’avoir été jacobin – devenir Empereur en présence du Pape Pie VII. Quel roman que l’histoire française, pour reprendre une phrase très connue de Napoléon…

Pour conclure, rappelons que dès le début des émotions populaires, l’attente exprimée par les Français vivant à l’heure de ces soubresauts politiques atteignait des sommets. Martin note qu’il n’y a «  pas lieu de s’étonner que nombreux soient ceux qui, au moment de l’ouverture des États Généraux en France et surtout après la prise de la Bastille, parlent de l’heureuse révolution qui se déroule sous leurs yeux ». Leurs espoirs seront douchés. Cela arrive généralement quand on accorde – trop légèrement ? – sa confiance aux politiques.

Nous laissons le mot de la fin à l’auteur : « Le scandale de la Révolution tient depuis la fin du XVIIIe siècle à ce qu’elle a été « une promesse dont l’échec est inscrit dans la nature même de la promesse » pour reprendre une formule saisissante de M.-C Blais. »

Rien à ajouter !

Notes

(1) Alexis Corbière, Jacobins !, Paris, Éditions Perrin, 2019

(2) Jean-Clément Martin, Robespierre : la fabrication d’un monstre, Paris, Éditions Perrin, 2016

(3) État de droit révolutionnaire, notion difficile à discerner, à défendre et à légitimer au vu des différents coups de force (parfois meurtriers) opérés par les révolutionnaires pour s’approprier le pouvoir et le garder…

 

Turquie : le migrant, ce boulet (de canon)

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L’ANTIPRESSE 224

LE BRUIT DU TEMPS par Slobodan Despot

Turquie : le migrant, ce boulet (de canon)

La guerre lancée ces derniers jours par la Turquie contre le continent européen est inédite. Même Jean Raspail, dans sa vision de cauchemar du Camp des Saints, n’avait pas envisagé que les déracinés débarquant par bateaux soient poussés dans le dos par des baïonnettes. Or c’est ce qui est en train d’arriver aux frontières de la Grèce.

Dans un entretien diffusé sur CNN, le ministre de l’intérieur turc Süleyman Soylu déploie un diagramme en se pourléchant les babines : c’est la statistique du flot humain qu’il s’apprête à lâcher sur l’Europe pour la désunir et la déstabiliser. C’est ce même ministre qui, en 2017, avait menacé de « distiller » vers l’Europe 15000 migrants par mois. Ayant déjà obtenu 6 milliards d’euros de l’UE pour contenir ses 3,6 millions de malheureux, la Turquie se livre au chantage classique, utilisant une masse humaine comme outil d’extorsion.

Le ciel a bien changé depuis l’an 2015 où Mme Merkel, sans l’aval de ses partenaires européens, avait ouvert les bras au flot humain en répondant « on y arrivera » («wir schaffen das») à qui s’inquiétait de cette démarche imprudente. S’en est suivie une expansion décomplexée de l’AfD. À l’époque, au moins, quelqu’un les avait invités sur le Vieux continent. Aujourd’hui, c’est l’inverse : on les y pousse de force. On les entasse dans des autocars et on les fait débarquer, pistolet en main, devant les barbelés de la frontière grecque. Le caractère forcé du mouvement est attesté par les ONG et leurs avocats : « Environ 300 migrants du centre de rapatriement d’Akyurt à Ankara ont été transportés à la frontière contre leur volonté dans la nuit du 29 février, a déclaré le 4 mars Sadik Onur Gelbal, président du centre des droits des migrants de l’association du barreau d’Ankara. Selon un migrant encore présent dans le centre, seuls 7 migrants sont restés dans le centre après avoir résisté à l’expulsion. Les avocats n’ont pas été autorisés à le visiter. »

Piteux devant les forts, arrogant devant les faibles, Erdogan se défoule sur l’UE de l’humiliation subie sur le terrain en Syrie puis, le 5 mars dernier, à Moscou. Il profite du désastre humanitaire d’Idlib pour « dégazer » une réserve de réfugiés qui n’ont rien à voir avec ce front-là (Afghans et Pakistanais pour la plupart). Et il ne les envoie pas n’importe où.

A Andrinople (Edirne), le principal point de sortie, Bulgarie et Grèce sont à même distance ou peu s’en faut. Mais le Sultan ménage la Bulgarie qui lui a rendu de pas si menus services lors de la tentative de coup d’État de 2016, en renvoyant ses opposants gülenistes se faire peler le jonc à Ankara. Surtout, il sait que la Grèce est un maillon faible et marginalisé de l’Europe. Et il profite de l’occasion pour régler des comptes historiques avec le voisin qui incarne au plus profond la civilisation qu’il veut abattre. La guerre est donc déclarée en mer Égée.

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Situation inédite, l’humain n’y sert plus de chair à canon, mais carrément d’obus — ou de bélier. Les migrants déferlent sur les barbelés, les gardes-frontières sont débordés, les paysans grecs patrouillent en armes de l’autre côté ou pulvérisent du lisier de porc sur les clôtures pour tenir à distance les mahométans. En mer, les vedettes turques cherchent à éperonner les patrouilleurs grecs pour créer l’incident militaire. C’est une diversion bienvenue après l’aventure avortée en territoire syrien, et une mise à l’épreuve cruelle d’une « unité » européenne dont tout le monde, à commencer par la Sublime Porte, sait qu’elle n’existe pas. D’autant moins qu’il s’agirait en l’occurrence de choisir entre A) la solidarité européenne et B) la cohésion otanienne. L’issue du dilemme ne fait aucun doute — sachant que l’option B ne se décide même pas à Bruxelles mais à Washington. Le satrape du Bosphore peut donc laisser s’ébattre librement sa queue de scorpion qu’il a dû rentrer entre les jambes devant les Russes. Comment ? L’Europe, terre de solidarité et d’accueil, ne veut pas accueillir ces misérables ? Elle foule aux pieds ses valeurs ? Les autorités grecques sont nazies, pas moins. Et vlan ! Un argument favori de nos démocraties qui leur revient à la figure en partant de l’angle le plus improbable. L’ogre qui leur reproche de ne pas être véganes ! En quelques jours, la Sublime Porte en aura fait davantage pour démanteler le village Potemkine européen que les eurosceptiques et brexiteurs réunis en trois législatures.

C’est dans cette ambiance crépusculaire que le couple Merkron va se rendre à la Porte douze jours après que la Porte se fut rendue au Kremlin. Saisissante ironie de l’histoire : le Saint Empire romain-germanique (Rome I) allant plier le genou devant Constantinople (Rome II) allant plier le genou devant Moscou (Rome III) (1). Car l’issue de la négociation fait peu de doute : Mme Merkel a déjà — mollement — levé son index dans la première mise aux enchères de stocks humains, en déclarant accepter un lot. Tout ce qu’elle et Macron espèrent, c’est que les 700 millions octroyés à la Grèce pour héberger les migrants suffiront à construire un glacis façon Sud-Liban dans les Balkans. Les risques de chantage seront plus contenables qu’avec les Ottomans.

La tractation serait déjà difficile sans les migrants : avec eux, elle devient désespérée. Avec une perversion sardonique, les Turcs ont parfaitement compris que la munition humaine était plus pénétrante face aux Européens que les obus à l’uranium appauvri. Elle les met en demeure d’abjurer le commandement premier de leur décalogue, décalogue qui au fil du temps s’est imprudemment réduit à cette seule ligne : « Tu accepteras l’Autre, toujours et en toutes circonstances, fût-ce au détriment de tes propres intérêts ! ». Si elle n’accueille pas ces surnuméraires, n’importe leur nombre, si elle se met à couler leurs embarcations comme le font les Américains dans le golfe du Mexique, l’UE cesse ipso facto d’exister. Voici donc les Européens réduits à accueillir les bras ouverts ce bombardement explicitement destiné à faire crouler leur forteresse. Il ne leur reste qu’à faire contre mauvaise fortune bon cœur. « Oh, le joli pavé qui nous arrive sur la tête ! Justement, il nous manquait une dalle dans l’allée... » Il y a à la fois une obscénité et une justice immanente dans la composition de ce tandem. L’obscénité, c’est que deux puissances de l’Ouest européen vont solder l’avenir du continent par-dessus les premiers concernés, les peuples balkaniques à qui l’on n’a rien demandé. La justice immanente, c’est qu’il s’agit des deux premiers coupables de la crise migratoire en Europe. L’Allemagne, pour avoir ouvert la boîte de Pandore en 2015. La France, pour avoir détruit la Libye, verrou de l’Afrique, et activement œuvré à livrer la Syrie laïque aux djihadistes (2). Provoquant un marasme de crimes, de terreur et d’exils.

Il faudrait être naïf pour croire, cependant, que les deux pèlerins iront à Byzance en s’écorchant les genoux. Nul doute qu’ils feront une fois de plus porter le fardeau à d’autres, à commencer par la Grèce officiellement promue parking à migrants (mais les tractations ont discrètement cours avec d’autres pays de la région dont la Serbie non-membre de l’UE). Comme au temps des guerres ottomanes, le Saint Empire cherche à se construire un glacis face au Turc. À cette différence près qu’au lieu de lever des troupes dans les Balkans, il essaie d’y caser les boucliers humains de l’envahisseur. C’est là que le grotesque vire au tragique. C’est tragique en tout premier lieu pour les êtres humains concernés, qui ne sont considérés comme tels ni d’un côté ni de l’autre.

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Dans les lointaines années 2000, au temps où la migration se « limitait » à des boat-people, la journaliste communiste Maria Pace Ottieri avait eu l’idée de s’embarquer à Lampedusa pour rencontrer ces humains face à face, un par un, et tenter de comprendre ce qui les motivait à tout lâcher — argent, travail, famille — pour rejoindre l’Europe au risque de leur vie. L’illusion de la prospérité occidentale, à leurs yeux, était plus puissante que tous les sacrifices. J’ai publié à l’époque son récit débordant d’humanité (et du reste primé en Italie), Une fois que tu es né, tu ne peux plus te cacher, dans l’indifférence totale des médias francophones. Dans les migrants, nos bien-pensants semblaient voir des icônes, des symboles et surtout des statistiques, mais y reconnaître un ingénieur, un infirmier ou un garçon de café semblables à ceux de chez nous semblait les incommoder. De cet échec éditorial, j’ai tiré une leçon précieuse. À l’époque déjà, ce n’étaient pas des hommes, mais des missiles. Utilisés, en l’occurrence, dans une guerre intestine de l’Europe contre elle-même.

Voici qu’on entasse ces humains-missiles dans cinq, bientôt dix ou vingt îles grecques, devenues camps provisoires — or on le sait bien, il n’y a que le provisoire qui dure. Voici Lesbos dévastée et transformée en lazaret. Lesbos, patrie de la sublime Sapho de Mytilène et de ces voluptés que l’islam, justement, voue aux gémonies : le saphisme et l’ouzo. Ce n’est pas seulement une question de territoire : c’est tout un pan de notre imaginaire commun, de notre conscience esthétique et culturelle, qui est saccagé comme les sites archéologiques d’Irak après le passage successif des GI’s et du djihad. Les uns comme les autres, les arrivants comme les indigènes, nous sommes victimes non d’un, mais de deux projets d’anéantissement de l’humain.

D’un côté, l’antihumanisme islamique. De l’autre, un logiciel interne au monde développé auquel le nivellement coranique va comme un gant. En 2018, trois ans après le « wir schaffen das » de Mme Merkel, alors que l’opération était pudiquement qualifiée de « demi-succès », le patron du patronat allemand semblait le seul à se féliciter de la manœuvre. « Je suis moi-même surpris que cela aille si vite », a affirmé le dirigeant de la fédération des patrons allemands BDA, Ingo Kramer dans une interview au quotidien régional Augsburger Allgemeine. « Sur les plus d’un million qui sont arrivés en particulier depuis 2015, 400.000 d’entre eux suivent une formation par alternance ou ont décroché un emploi. » Autrement dit, et dans le meilleur des cas, un migrant travaillait (ou se formait) pour en nourrir deux autres. On était bien loin de la solution au problème de nos retraites, invoquée comme motif de l’appel d’air. Cela eût-il été un plein succès que l’idée de déraciner des millions d’humains pour résoudre le problème économique d’une autre population serait profondément révoltante. Sans même parler de l’élément de contrainte (3).

Quoi qu’il en soit, le patronat reste bien content d’avoir toute cette masse de pression sous la main pour amener, in fine, les salaires et les conditions de travail à parité avec la Chine (son but probable quoiqu’inavoué). Entre le cynisme ottoman et le fonctionnalisme industriel, les conséquences sont les mêmes. Les peuples sont singuliers et conscients d’eux-mêmes, mais les masses interchangeables et malléables : remplaçons donc ceux-là par celles-ci, nous disent à la fois l’islam et le capitalisme globalisé. M. Macron® et Mme Merkel, lors de leur rencontre avec M. Erdogan, ne débattront au fond que d’une seule question : comment fondre une masse indistincte dans une autre masse indistincte. Chrétiens, prolétaires, Bavarois ou Pakistanais : les épithètes ne comptent plus. Nous ne sommes plus qu’une aire peuplée d’unités fonctionnelles. Le sultan Erdogan utilise peut-être l’humain comme boulet de canon. Mais l’idée ne vient pas de lui. Ce à quoi nous faisons face aujourd’hui n’a qu’une appellation adéquate : l’abolition de l’homme.

NOTES

  1. 1) Les prophètes de la Troisième Rome sont aux anges !
  2. 2) Je me souviens de ce débat littéraire avec Isabelle Hausser, à Morges en 2014, lorsque la romancière nous avait fièrement expliqué comment elle et son mari, Michel Duclos, le prodigieusement ignare ambassadeur de France à Damas avaient soutenu l’opposition « démocratique » syrienne qui devait s’avérer entièrement fantasmée.
  3. 3) Dans une interview accordée à Sept.info en 2016, Jean-Philippe Gaudin (actuel chef du Service de renseignement de la Confédération), alors patron du renseignement militaire, déclarait que « La migration forcée a toujours été une arme » et précisait que le rythme de l’intégration des migrants était la clef de son succès. Comment intégrer assez rapidement des flots d’arrivants, qui plus est forcés ?

mardi, 17 mars 2020

Approaching D’Annunzio

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Approaching D’Annunzio

Reviewing a story collection in 1925, an American critic compared Gabriele d’Annunzio’s influence on the Italian mindset to that of Rudyard Kipling in England. “[T]o understand him is to understand pre-war and immediately post-war Italy.” [1] [1] That sort of remark is almost inaccessible to us today; when we think of the Great War, if we think of the Great War at all, we surely don’t automatically think of Kipling or d’Annunzio. That is one hurdle in approaching d’Annunzio today.

Another is the peculiarity of his style, replete with obsessively detailed sex, gore, and flights of fantasy. That 1925 American reviewer took special exception to one of the stories at hand, “The Death of the Duke of Ofena,” in which in a few brief pages a half-dozen people are successively impaled, hanged, dismembered, and burned alive. [2] [2]

Here and there you read that d’Annunzio’s fiction and poetry never gained much acclaim outside Italy, because his idiom and imagery defy faithful translation. And in the writer’s own time there was also the problem of censorship. Even in France, his works were often bowdlerized or never published at all. The Holy See put most of his works on its Index Librorum Prohibitorum in 1911, and they remained there (I presume) until the Index ceased in 1966.

At root, d’Annunzio seems to have regarded himself as a Man of the Renaissance, rather than simply a “Renaissance man”: someone from the age of Benvenuto Cellini, a soldier-poet-dandy, full of sensuality and operatic emotions. Someone who understood that overwhelming passion is the fuel that makes the creative soul run. A “bold, bald-headed, perhaps a little insane but thoroughly sincere, divinely brave swashbuckler [3]” — as a young sometime-fan named Ernest Hemingway once put it.

It’s hard not to think that d’Annunzio’s public persona was something of an act, a self-caricature put on to get attention. Maybe it was; certainly, he never seems to have shown self-consciousness about the whole thing. The self-promotion started early. When he was 17 and publishing his second book of poetry, he anonymously informed the Rome newspapers that the young genius d’Annunzio had just been killed by falling off his horse — alas! By the time the “error” was discovered, he was famous, and the public was thrilled to learn the brilliant young poet hadn’t died after all.

The arc of his life connects the epoch of aestheticism and “decadence” of the 1880s and 90s (Whistler, Huysmans, Swinburne, etc.), and the age of Italian Fascism, to which d’Annunzio contributed both style (black uniforms, Roman salutes) and song. He didn’t write “Giovinezza, Giovinezza,” but that was the marching song of his followers when he was dictator of the city-state of Fiume in 1919-1920. After that, the Fascisti appropriated it as their own anthem.

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Benito Mussolini called d’Annunzio a John the Baptist figure, “the first Duce,” and obsequiously modeled his own oratorical style on the poet’s. This admiration was not reciprocated. D’Annunzio considered Mussolini a buffoon, and the Fascisti a tawdry spoof of the heroic cult that d’Annunzio had hoped to lead. After Mussolini’s March on Rome in 1922, relations between poet and Duce were frosty. D’Annunzio was excluded from the new Royal Academy of Italy until Mussolini decided it might be good public relations to extend a welcome to Italy’s greatest living writer. D’Annunzio slapped back the belated invitation with a snarl: “A thoroughbred horse should not mix with jackasses. This is not an insult, but a eugenic-artistic fact.” [3] [5]

Nevertheless people blamed d’Annunzio for Mussolini. One of them was Hemingway, who long hero-worshipped d’Annunzio, and met him once in 1918. Five years later, covering a Mussolini speech for the Toronto Daily Star [3], he saw the mimicry and the bombast, and decided d’Annunzio was a “jerk [6].”

What had happened in the meantime was the pinnacle of d’Annunzio’s public career, his 1919 capture of Fiume. Fiume, on the Adriatic, was a mostly Italian town, but had long been under Austrian rule, as indeed much of Italy had been sixty years earlier. Off in Paris, the Allied leaders at the Versailles Conference had decided to award Fiume to the new made-up country of “Jugoslavia” (as it was then spelled). Captain d’Annunzio, with about 2,000 fellow mutineers from the Italian army, marched upon Fiume and claimed it for the Kingdom of Italy. The Kingdom demurred, however, and wouldn’t take it. (A purely diplomatic move; Italy was one of those victors meeting at Versailles, and couldn’t be seen treating with freebooting renegades.) D’Annunzio and his followers thereupon declared Fiume to be an independent city-state, under the leadership of the poet himself. Each morning he went to his balcony and declaimed poetry and speeches to the appreciative crowds.

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He had ambitions beyond Fiume. He was certain the new Jugoslavia would start to fall apart. And when it did, he and his army (with the aid of some unhappy Croats and Montenegrins) would seize territory from the oppressive Serbian regime in Belgrade. This, of course, didn’t happen. After 15 months d’Annunzio was forced out — but by Italy, which eventually agreed to annex Fiume. And Italian it remained until 1945. D’Annunzio in Fiume is often dismissed as a comic-opera figure whose coup ended in fiasco. But like Columbus with the egg, he showed Europe (and Mussolini) that the thing could be done.

The saga of this doughty little city-state on the Adriatic, standing fast against the might of the world, is something that ought to have appealed to Hemingway. But the mood of the time had shifted. Here was d’Annunzio in 1920, still exalting war in the style of 1914, calling for eternal vengeance and a ground soaked with blood. Hemingway took it all personally. He’d served as an ambulance driver on the Italian front, where he was wounded, decorated, and ever after appalled by the endless, meaningless carnage. Back home in Chicago, he wrote a little poem called “D’Annunzio.” It goes: “Half a million dead wops / And he got a kick out of it / The son of a bitch.” [4] [7]

* * *

51ELxVNVWuL._SX323_BO1,204,203,200_.jpgIn her 2013 biography of d’Annunzio, [5] [8] Lucy Hughes-Hallett says d’Annunzio’s life is the most thoroughly documented of any figure, in large part because he was an assiduous diarist, describing his daily doings in minute detail — the quality of the asparagus he was eating, the comeliness of the serving maid, and every lurid fantasy that sprang to his busy mind. Much of this note-taking served as raw material for his novels:

His works are full of descriptions of sex so candid they still startle . . . We have his descriptions not only of his lovers’ outward appearances but of the secret crannies of their bodies, of the roofs of their mouths, of the inner whorls of their ears, of the little hairs on the back of a neck, of the scent of their . . .

Et cetera. Too much information, suggests the biographer. For lack of a more precise category, his novels and poetry are grouped into the late-19th century Decadent school. But his obsession with the lurid and surreal probably has its closest approximation in the work of a painter, Salvador Dalí.

Images and ideas recur in d’Annunzio’s life and thought, moving from reality to fiction and back again: martyrdom and human sacrifice, amputated hands, the scent of lilac, Icarus and aeroplanes, the sweet vulnerability of babies, the superman who is half-beast, half-god. [6] [9] 

To learn more about D’Annunzio’s life and accomplishments, see the following works on this site:

Additionally, Kerry Bolton’s essay on D’Annunzio is included in his book, Artists of the Right, and Jonathan Bowden’s lecture on him is included in his Extremists.

Notes

[1] [10] Thomas Caldecot Chubb, “Sparks from the Hammer,” in The Saturday Review of Literature, June 24, 1925.

[2] [11] Gabriele d’Annunzio, Le Faville del Maglio (Milano: Fratelli Treves), 1924.

[3] [12] Marcel F. Grilli, “The Poet and the Duce,” The New Masses, July 12, 1938.

[4] [13] Ernest Hemingway, Complete Poems (Lincoln NE: University of Nebraska Press), 1979.

[5] [14] Lucy Hughes-Hallett, Gabriele D’Annunzio: Poet, Seducer, and Preacher of War (New York: Alfred A. Knopf), 2013. Published in England as The Pike: Gabriele D’Annunzio (London: Fourth Estate), 2013.

[6] [15] Hughes-Hallet, Gabriele D’Annunzio.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[2] [2]: #_ftnref2

[3] bold, bald-headed, perhaps a little insane but thoroughly sincere, divinely brave swashbuckler: https://www.etbrooking.com/2016/12/28/hemingway-il-duce/

[4] here: https://www.counter-currents.com/artists-of-the-right-order/

[5] [3]: #_ftnref3

[6] jerk: https://newrepublic.com/article/116326/gabriele-dannunzio-poet-seducer-and-preacher-war-reviewed

[7] [4]: #_ftnref4

[8] [5]: #_ftnref5

[9] [6]: #_ftnref6

[10] [1]: #_ftn1

[11] [2]: #_ftn2

[12] [3]: #_ftn3

[13] [4]: #_ftn4

[14] [5]: #_ftn5

[15] [6]: #_ftn6

Geopolitics of South Asia and Interests of Russia

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Geopolitics of South Asia and Interests of Russia

Ex: https://www.geopolitica.ru

If we are talking about geopolitics, we must apply an integrated an complex approach that combines power (primarily hard power - military strength and economic) and a certain view on the territory issues. The key concepts in geopolitics are Land Power, Sea Power and Manpower. The first two categories relate to geographical determinism and people are more likely to adjust and adapt to environmental conditions, trying to extract from this rational use - mountains, deserts, rivers and seas can serve both as natural boundaries and as a source of well-being. Man Power refers to the field of pure politics - the human will can determine how to develop the territory, whether to use military force, what to do for development and strengthening the national economy, as well as what ideological factors can serve - religions and other forms collective identity, such as nationalism.

In this article, we will look at geopolitical factors, including those numerous drivers that push the centripetal and centrifugal forces of the region. Also we will analyze the perception of South Asia from three positions. To do this, it will be necessary to understand the interests of not only the countries of the region, but also others global players. And Russia's interests cannot be understood without Western opposition, especially in the context of current international relations.

At the same time, we must take into account global geopolitical turbulence and the tectonic shift from a unipolar to a multipolar world order.

Global positioning of the region

There are different definitions of South Asia. Some refer to this region as the territories that were previously controlled British empire.1 According to the most common version, South Asia includes eight States: Afghanistan, Bangladesh, Bhutan, India, Maldives, Nepal, Pakistan and Sri Lanka.

If we consider the region from a global position, South Asia is the Rimland zone - the coastal zone of Eurasia, characterized by active dynamics, which is confirmed by the historical facts of the presence of the centers of ancient civilizations, trade and migration routes, as well as the banality that more than 70% of the World's population lives off the banks of rivers, seas and oceans.

The history of the last two centuries shows that this Rimland has become a place of intense pressure from Sea Powers -early Britain, then the United States. The logic of Land Power forced the Russian Empire, and then the Soviet Union to respond in a manner based on instruments of deterrence and then ideology.

asiageopol.jpgIf the US had once followed the doctrine of Henry Kissinger's rollback and used the myth of the Communist threat, now Washington has a more difficult time justifying its presence in the region. In addition, Russia is separated from these countries by a buffer of the independent states of Central Asia. Although the political reality has changed, the geopolitical logic remains the same.

Russia-Heartland is interested in integration processes, while Sea Power, represented by the United States, is interested in controlling the coastal zone.

This is evident from a number of strategic documents. If you have previously under the administration of Barack Obama, the focus was in the South-East Asia and the creation of the Pacific pivot was announced, a new model of the Indo-Pacific region was emerged just now.2

Geopolitics of the region

It is obvious that according to its geopolitical characteristics and significance, there are three most important States, which are in the Heartland of South Asia. These are Afghanistan, Pakistan and India. The rest of the countries serve as a kind of buffer and objective reasons can not have a fundamental impact on the geopolitical processes in the region. The role and status of the other five States are limited, they fall into the sphere of influence of other actors, although they can act as significant subjects. So, for example, Sri Lanka has become an important element in China's "Strings of Pearl" strategy.

If we use the terminology of Zbigniew Brzezinski, proposed in his work "The Great Chessboard", on the regional scale Afghanistan, Pakistan and India are active geopolitical actors, while Bangladesh, Nepal, Bhutan, Maldives and Sri Lanka as geopolitical centers with varying degrees of importance. Afghanistan we attributed to the actors because of the strategic instability of this state and the influence it has had on the policy of Eurasia for the last 35 years. In some sense, it is negative geo-political actor.

In South Asia context itself, regionalism may be analyzed from different contexts i.e. positive and negative.3

It should also be borne in mind that with the exception of Sri Lanka and the Maldives, whose borders are natural due to their island situation, the remaining six states' borders are the result of the intervention of the British Empire and the consequences of the colonial policy of London, which is still felt to varying degrees throughout South Asia.

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This has created the effect of grey zones and hybrid borders, which are characterized by a high degree of political tension. A number of states have certain vulnerabilities in the form of hotbeds of instability, which can be classified as gray zones.

The disputed territory is Kashmir. In addition, India has a disputed territory with the People's Republic of China. Killings of Bangladeshi citizens by Indian border guards on the Bangladesh-India border are facts not often reported in the international press, but are indicative of the characteristics of Indo-Bangladeshi relations. In India itself there is a threat from the Maoist Naxalites in the North-Eastern States. The Western States of India may be subject to manipulation from radical Islamists. However, the growth of Indian hindutva nationalism also provokes instability.

In general, most countries in South Asia are characterized by domestic political problems associated with threats of terrorism and separatism.

There is regional entity presented by interstate organization - The South Asian Association for Regional Cooperation or SAARC that was established on December 8, 1985.4 However, we see that many initiatives within this organization are still at the stage of organizational decisions. It is also important, that this platform can serve as a venue for a regional polylogue, including a discussion of various critical issues.

The theory of the three worlds

For an adequate understanding of the processes taking place in South Asia, it is necessary to take into account not only the political contradictions and tensions between the countries of the region, but also the view from the outside. Therefore, we will inevitably come to the need to consider South Asia from three positions. There is a well-known concept of the three worlds. The first world is represented by industrialized countries.

The second world are countries in the process of technological development. The third world is represented by countries that have yet to go the way of development. This theory represents the Western point of view and has a certain element of racism to it.

In our case the three worlds are three perceptions of South Asia - from South Asia itself, from Russia (as we consider Russia's interests in region) and the United States, as this state still claims to be a global hegemon and openly declares persecution its objectives in Asia, some of which are clearly contrary to the development strategies of a number of States in the region.

Conflict of interest is clear in the frame of US strategy and interests, but it is covered by specific bilateral policies and the general diplomacy of the State Dept. The United States has traditionally been interested in maintaining the conflict potential between countries in order to face different sides and depending on the situation to take one side or another. Ex Secretary of Defence Ash Carter in the context of American strategy for Asia noted that "The heart of that policy is a mesh of political, diplomatic, economic, and military relationships with many nations that has sustained security and underwritten an extraordinary leap in economic development."5

His idea is to establish kind of network for Asia. "Important to see these relationships as an informal network — not an alliance, not a treaty, not a bloc" -  wrote Carter in his “Reflections on American Grand Strategy in Asia.” In his opinion "The network structure suits Asia."6

It is significant that in this speculative network structure, he deliberately introduces an enemy element. At least China is represented as a kind of power that not only opposes American interests in the whole region, but also conducts activities, undermining the sovereignty of other States.

“Maritime and cyber activities are two forms of Chinese aggression that cause concern in the states of the Pacific network, which deepens China’s self-isolation. China’s actions in the South China Sea are a direct challenge to peace and stability in the Pacific”.7

It is important to note that Carter mentions China not only as a military-political actor, but also as an economic power.

The China-proposed network would include such initiatives as the Asian Infrastructure Investment Bank (IAAB) and One Belt, One Road (OBOR)—both of which would be detrimental to U.S. interests. The IAAB,a potential rival to the World Bank and International Monetary Fund, would not match the high standards of the WB and IMF in relation to governance, environmental, and other safeguards—and OBOR is likely to extend China’s political influence more than it extends actual property”.8

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India, on the contrary, is described as a potential ally of the United States, and therefore as a kind of proxy power, able to be a conductor for Washington's interests in the region.

India is another example of how the strategic benefits of the principled, inclusive network can overcome hesitation. Once deeply skeptical of U.S. influence in South Asia, India became a more active participant in regional security during my two years as Secretary of Defense than at any time in its history”.9

It is possible that Carter's position reflects the political instability throughout Asia, described by Robert Kaplan more than 20 years ago?

"The future map - in a sense, the 'last map' - will be a constantly changing representation of the cartographic chaos, in some areas favorable or even productive, and in some violent... This card will be all less and less applied by the rules that diplomats and other political elites have been ordering for centuries. Decisions will mainly come from within the cultures themselves, exposed to those decisions."10

But this instability is a special feature - it is neither anarchic chaos, or geopolitical tabula rasa. Rather, these are new opportunities that are associated with global changes, but have their own characteristics of a deep nature. Russia's view of South Asia will be discussed in the relevant section on strategies. Now we have to ask - does Asia look at itself with Asian eyes?

It is obvious that in South Asia to a greater or lesser extent in different countries there is a problem of colonization of consciousness, although all States are formally sovereign. These questions often become the subject of Subaltern Studies in European and American Universities.

And "the formation of different disciplines, including production of Western Orientalist scholarship on Asia was directly or indirectly related to the patterns of domination of Asia. The disciplinarisation and systematisation of human knowledge was a part of the project of modernity."11 The attempt of South Asian States to build themselves under the model of Western institutions - hence, for example, the well-known aphorism that India is the largest democracy in the world, although it is not because of the actual caste system - and statements by the officials of Asian countries regarding common interests and values thus look pretty paradoxical.

Interests and values

Now we need to decide on a taxonomy related to interests. The point is that the concept of interests in politics can differ depending on which school of international relations is taken as a pattern. In realism, the state it is perceived as a rational subject that acts like a human being and is guided by common sense. However, since Thucydides, we know that human behavior itself is irrational, especially when decisions are made under the influence of anger, greed and ambition. Machiavelli, who is considered one of the harbingers of realism introduced a division of ethics and politics, justifying any kind of action if it leads to the desired goal.

At the liberal school of international relations “achieving peace” is spoken of as a kind of imperative. In practice, as we know, it turns into wars and interventions.

A kind of marker is the Democratic and Republican parties in the United States. The Democratic party tends to gravitate toward the liberal school, while the Republicans adhere more to realism. At the same time, both theories are Western in origin and they are considered to be standards for international relations at the global level.

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In addition, the structures of States differ in substance. In the US, there is a model of iron triangles when lobby groups can actively influence international processes. An example is the decision to invade Iraq in 2003, when neoconservatives controlled the military-political apparatus of the presidential administration. Lobby groups of influence may include both ideological structures and commercial ones, for example, transnational corporations. And in Pakistan and Russia are other socio-political models, which are rooted in centuries-old traditions. So even if we try to withdraw some of the formula of net interests (for example, quotas for the supply of some goods or services, the size of duties, admission to the market a certain number of companies) - it will be almost impossible to do.

Another reason is the different sizes of state economies and the availability of priority sectors in the industry. Russia is among the leaders of the countries exporting gas and oil. Pakistan has its own economic priorities, India has its own as well.

However, in addition to interests, there are always values. Interests can be negotiated, values represent a static phenomenon that are not negotiable. Of course, values can be eroded or deeply influenced by exogenous impact. And with modern technologies of social engineering in certain conditions, the change of value orientations can happen very quickly, especially if charismatic public opinion leaders from the local environment are involved. On the example of Ukraine we can see how with the help of external influence values were restructured by socially-political processes and changed the identity of the Ukrainian people.

Values also include the phenomenon of nationalism, which differs from country to country and from region to region. South Asian nationalism, as Sayantan Dasgupta aptly puts it, is ‘monstrous,’ with much of the discourse surrounding it tending to further stoke the conflict between the notion of nationalism as empowerment and as an exercise of homogenization. Languages of power and struggle for belonging through language are most acute in South Asia.12 When fragmentation is possible to detect such details as, for example, the description of the Taliban as a "nationalist Islamist insurgency, who, for his own purposes, feeds and manipulates tribal imbalances and rivalries."13

However, on the scale of the value system it is possible to consider whether the interests of one country can be interfaced with the interests of another country. It seems to me that representatives of the two States will be able to reach an agreement with each other faster if their countries have traditional family values. But if one country has a patriarchal system and another country has legalized same-sex marriage and political feminism is a fashion trend, it will be harder to do so.

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Strategies of Russia in general and in relation to Asia in particular

It is important to understand that there is no clear definition of Russia's actions in the international arena. On the one hand, there are a number of documents, related to national security and foreign policy. But they are more likely to wear desirable and recommendatory character. A number of provisions that are spelled out in these strategies, despite their important nature, have never been realised. For example, in the national security doctrine of 2008, it was said that Russia has the right to apply its armed forces abroad to protect its citizens. But the case of Ukraine has shown that this item has not found its applications, although there were numerous facts indicating the possibility of its implementation.

A number of existing strategies also have some aspects that are difficult to put into practice. In other words: the desire and reality are different. However, a number of excerpts from these documents are needed to show the general trends and some limitations in the strategic thinking of the persons who made up these doctrines.

We will cover only those items that relate to the region under consideration or reflect the attitude towards the international community.

In The Foreign Policy Concept of the Russian Federation (approved by President of the Russian Federation Vladimir Putin on November 30, 2016)14we see several points connecting with Asian issues.

79. Russia attaches importance to further strengthening the SCO’s role in regional and global affairs and expanding its membership, and stands for increasing the SCO’s political and economic potential, and implementing practical measures within its framework to consolidate mutual trust and partnership in Central Asia, as well as promoting cooperation with the SCO member States, observes and dialogue partners.

80. Russia seeks to reinforce a comprehensive long-term dialogue partnership with the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) and achieve a strategic partnership. Efforts in this area will be supported by expanded cooperation within such frameworks as the East Asia Summit, which provides a platform for strategic dialogue between country leaders on conceptual issues related to the development of the Asia-Pacific Region, the ASEAN Regional Forum and ASEAN Defence Ministers’ meeting with the dialogue partners.

81. Russia promotes broad mutually beneficial economic cooperation in the Asia-Pacific Region, which includes the opportunities offered by the Asia-Pacific Economic Cooperation forum.

82. Russia is committed to establishing a common, open and non-discriminatory economic partnership and joint development space for ASEAN, SCO and EAEU members with a view to ensuring that integration processes in Asia-Pacific and Eurasia are complementary.

83. Russia views the Asia-Europe Meeting and Conference on Interaction and Confidence-Building Measures in Asia as relevant mechanisms for developing multi-faceted practical cooperation with the Asia-Pacific States and intends to take an active part in these frameworks. But Afghanistan and Pakistan are mentioned rather in negative context.

97. The persisting instability in the Islamic Republic of Afghanistan after the withdrawal of all but a few international contingents poses a major security threat to Russia and other members of the CIS. The Russian Federation, together with the Islamic Republic of Afghanistan, other interested states relying on the possibilities offered by the UN, CIS, CSTO, SCO and other international organizations will be consistent in its efforts to resolve as soon as possible the problems this country is facing, while respecting the rights and legitimate interests of all ethnic groups living in its territory so that it can enter post-conflict recovery as a sovereign, peaceful, neutral state with a sustainable economy and political system. Implementing comprehensive measures to mitigate the terrorist threat emanating from Afghanistan against other states, including neighbouring countries, as well as eliminate or substantially reduce the illicit production and trafficking of narcotic drugs is an integral part of these efforts. Russia is committed to further intensifying UN-led international efforts aimed at helping the Islamic Republic of Afghanistan and its neighbouring states counter these challenges.

And point 15 is about global security and threats: The global terrorist threat has reached a new high with the emergence of the Islamic State international terrorist organization and similar groups that have descended to an unprecedented level of cruelty in their violence. They aspire to create their own state and seek to consolidate their influence on a territory stretching from the shores of the Atlantic Ocean to Pakistan. The main effort in combating terrorism should be aimed at creating a broad international counter-terrorist coalition with a solid legal foundation, one that is based on effective and consistent inter-state cooperation without any political considerations or double standards, above all to prevent terrorism and extremism and counter the spread of radical ideas.

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Next, consider the presidential Decree of 31.12.2015 N 683 "On the national security Strategy of the Russian Federation."  First of all, it should be pointed out that "as a Central element of the system of international relations, Russia sees the United Nations and its Security Council".

It has a number of items on the South Asian region.

88. Russian Federation increases cooperation with BRICS partners (Brazil, Russia, India, China, South Africa), RIC (Russia, India, China), Shanghai cooperation organization, Asia-Pacific economic cooperation forum, the G20 and other international institutions.

92. The Russian Federation attaches great importance to building the political and economic potential of the Shanghai organization of cooperation, stimulation within its framework of practical measures, contributing to the strengthening of mutual trust and partnerships in Central Asia, as well as the development of cooperation with member States, observers and partners.

Organizations, including in the form of dialogue and cooperation on a bilateral basis. Special attention is paid to the work with countries wishing to join the Organization as full members.

93. The Russian Federation is developing comprehensive partnership and strategic cooperation with The People's Republic of China, considering them as a key factor in maintaining global and regional stability.

94. The Russian Federation attaches great importance to the privileged strategic partnership with the Republic of India.

95. The Russian Federation supports the establishment of reliable mechanisms in the Asia-Pacific region to ensure regional stability and security on a non-bloc basis, improving the effectiveness of political and economic cooperation with the countries of the region, expansion of cooperation in the field of science, education and culture, including in the framework of regional integration structures. Next is economic security Strategy of the Russian Federation for the period up to 2030 (Decree of the President of the Russian Federation of 13.05.2017. № 208).

- building an international legal system that meets the national interests of the Russian Federation economic relations, prevention of its fragmentation, weakening or selective application;

- expansion of partnership and integration relations within the framework of the Commonwealth of Independent States,  

The Eurasian economic Union, BRICS (Brazil, Russia, India, China, South Africa), Shanghai cooperation organization and  other intergovernmental organizations; creation of regional and TRANS-regional integration associations in compliance with national interests of Russian Federation;

Next is the foreign economic strategy of the Russian Federation till 2020, prepared by the Ministry of Economic Development of the Russian Federation, issued in December 2008.

In the block devoted to Asia from South Asia only India is specified.

It is noted that Russian non-primary goods and services, including high-tech products, are traditionally in demand on the Indian market.

This creates opportunities for increasing supplies of the existing range of exports, as well as for diversification of the structure of trade. The main objectives are to expand Russia's access to Indian markets and joint technology development in selected areas.

It is worth mentioning Doctrine of Information Security of the Russian Federation (Approved by Decree of the President of the Russian Federation No. 646 of December 5, 2016).15

28.  A strategic objective of information security in the field of strategic stability and equal strategic partnership is to create a sustainable system of conflict-free inter-State relations in the information space.

29.  The main thrusts of ensuring information security in the field of strategic stability and equal strategic partnership are the following:

- protecting the sovereignty of the Russian Federation in information space through nationally-owned and independent policy to pursue its national interests in the information sphere;

- taking part in establishing an international information security system capable of effectively countering the use of information technologies for military and political purposes that are contrary to international law, or for terrorist, extremist, criminal or other illegal purposes;

- creating international legal mechanisms taking into account the specific nature of information technologies and intended to prevent and settle conflicts between States in information space; promoting in international organizations the position of the Russian Federation advocating equitable and mutually beneficial cooperation of all interested parties in information sphere.

The fog and friction of diplomacy

At the same time, the actions and even intentions of Russia are often misunderstood and used by other parties to promote their own interest. For example, Hillary Clinton while working as Secretary of state after Vladimir Putin announced the creation of the Eurasian Economic Union in 2011 (it would be more correct to say the reform of the Customs Union), she said that Moscow will create the Soviet Union-2.

mearshemier_collage.jpgThus, the situation with regard to Ukraine and Russia's actions on the one hand, and the West on the other, describes well John J. Mearsheimer opinion, who pointed to the guilt of the West in the Ukrainian crisis.

The United States and its European allies share most of the responsibility for the crisis. The taproot of the trouble is the enlargement of NATO, the central element of a larger strategy to move Ukraine out of Russia’s orbit and integrate it into the West. At the same time, the EU’s expansion eastward and the West’s backing of the pro-democracy movement in Ukraine -- beginning with the Orange Revolution in 2004 - were critical elements, too.

The West’s triple package of policies - NATO enlargement, EU expansion, and democracy promotion -- added fuel to a fire waiting to ignite.

This is Geopolitics 101: great powers are always sensitive to potential threats near their home territory. After all, the United States does not tolerate distant great powers deploying military forces anywhere in the Western Hemisphere, much less on its borders”.16

Emma Ashford also on the same side with John J. Mearsheimer, and noted that “today’s confrontational rhetoric and policies toward Russia often ignore reality and highlight the need for an alternative approach”.17

And Stephen Kotkin argues that “Russia today is not a revolutionary power threatening to overthrow the international order. Moscow operates within a familiar great-power school of international relations, one that prioritizes room for maneuver over morality and assumes the inevitability of conflict, the supremacy of hard power, and the cynicism of others’ motives. In certain places and on certain issues, Russia has the ability to thwart U.S. interests, but it does not even remotely approach the scale of the threat posed by the Soviet Union, so there is no need to respond to it with a new Cold War”.18

Realpolitik and Russia's actions

As we can see from the official documents, India is given priority among the countries of the region. In practice, we also see close cooperation between Russia and India, especially in the sphere of arms supplies (70% of the arms in India are Soviet and Russian origin). Because of the traditional Indian-Pakistani confrontation and by virtue of the fact that during the cold war Pakistan belonged to the number of geopolitical opponents of the USSR, the Russian Federation's relations with this country have not received the same scale of development and do not have the same traditions of relations like Russia has with India. Despite this, the basis for mutually beneficial relations in trade is stable - there are economic, energy and investment spheres between Russia and Pakistan.

From the geopolitical point of view, the North-Western regional segment, including Pakistan, is the most significant for Russia. Afghanistan and leading to Central Asia is a region that is particularly important for Russia, bordering Siberia and the Ural-Volga region.

Basic Russian prospects are seen in strategic cooperation with India, trade and economic cooperation with others states in the region. Potential risks are due to the likely destabilization of the situation in the North-West of South Asia, capable of "spread" to the Central Asian republics.

There is also a kind of risk associated with the aggravation of relations between India and Pakistan, in the extreme case, a military confrontation including the use of nuclear weapons.

Another threatening area for the region from the Russian point of view is humanitarian and environmental. For the moment refugees from Afghanistan, Pakistan or India have had no impact on Russian domestic policy, but on the international scale Russia always pays attention to this problem. In addition to natural disasters and cataclysms, including here the problem of piracy in the Northern Indian ocean.

Earlier it was predicted that in order to reduce regional tensions and balance its policies in South Asia, Russia, obviously, will strengthen economic cooperation with Pakistan, and will help it, in particular, in the construction of the gas pipeline from Iran and Turkmenistan, as well as providing assistance in organizing electricity supplies from Tajikistan and Kyrgyzstan to Afghanistan and Pakistan.

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After the launch of the Rogun hydroelectric power plant in Tajikistan in November 2018, this interaction is now close to practical embodiment. It has not excluded the implementation of other cooperation projects, in particular, through industry, as well as cooperation in security sphere with the growing use of the potential of SCO (Shanghai cooperation organization) and the "Dushanbe four" (Russia, Tajikistan, Afghanistan, Pakistan).

Russian experience as mediator for water sharing between Central Asian countries may be utilized in South Asia too because of violating the Indus Water Treaty by India as well as problem with water flows after heavy rains from India into Bangladesh.

As for Pakistan, according to Russian experts, despite certain developments in the country such as higher education, including technical education, Pakistan, unlike India, has not found a high-tech niche in the world division of labour. Demand for the services of scientists, engineers and technicians comes mainly from the military-industrial, and especially the nuclear missile complex.19

This gap may be filled with Russian assistance too. The sale of weapons systems by Russia to South Asian States illustrates well the level of interaction between the countries.20 The Rosoboronexport company cooperates with four States, i.e. half of the countries of South Asia. India since 1947, Pakistan since 1948, Sri Lanka since 1957 and Bangladesh since 1972. It is significant that Rosoboronexport makes no sales to the States, which pursues a hostile policy towards Russia.

Russia is interested in enhancing the strategic capacity of such organizations as SCO and The Conference on Interaction and Confidence-Building Measures in Asia to form a new security architecture for Greater Eurasia. This approach is directly linked to the realization of the Russian initiative of “integrating integrations”, which takes into account all actors and all possible changes in the balance of powers in the region, including natural leadership changes.21

Transport and energy routes (built and projected too) may be implemented and synchronized in the context of Eurasian Economic Union led by Russia and New Silk Road led by China.

As a rule, considering the interests of Russia in the region, analysts mention only material factors. Actually there is a great interest on the part of Moscow in intellectual cooperation. Denoting the course to create a multipolar world order Russia needs semantic filling of this concept that is not possible without the active participation of the outside scientific and expert community of South Asian countries.

Although multipolarity can be interpreted in different ways, the main criterion is the attitude toward the United States and the willingness to challenge Washington. For example, Indian Prime Minister Narendra Modi has repeatedly stated that India is committed to multipolarity and he expressed flattering compliments to Russia as a country that is one of the main poles of influence in the world. But in fact India follows the doctrine of multilateralism, actually fulfilling the imperatives of the Obama administration. Although India did not support sanctions against Russia and was not afraid of sanctions by the United States for the contract of the purchase of the S-400 systems, cooperation that is more intensively developing between the US and Israel than with its neighbors in Eurasia.

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Pakistan, on the contrary, took the position of sovereignty and denied its critics in Washington, so it aroused considerable interest from Russia as an emergent power. This window of opportunity can be favorably used by two parties.

In the current geopolitical situation and in light of the irresponsible behavior of the United States (and their satellites) on the world stage, the implementation of joint Russian-Pakistani projects, including military cooperation, will help strengthen security in Eurasia in the interests of all participants.22

Non-Western theories of international relations as sovereign intellectual developments supporting the discourse on multipolarity also will be in great demand in the academic circles of Russia.

In addition, discussions on non-Western approaches to international relations and alternative political theories can not only be a bond for a dialogue of a new quality between Russia and the countries of South Asia, but also lay additional foundations for rethinking regionalism.

Still, South Asia is part of Eurasia, and Russia is interested in strengthening its stability and the predictability of the actions of all its actors.

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1 Michael Mann. 2014. South Asia's Modern History: Thematic Perspectives. Taylor & Francis. pp. 13–15.

2 Prashanth Parameswaran. Trump’s Indo-Pacific Strategy Challenge in the Spotlight at 2018 Shangri-La Dialogue. The Diplomat. June 05, 2018. Available at: https://thediplomat.com/2018/06/trumps-indo-pacific-strat... [Accessed 23 October 2018].

3 Tariq Mehmood. Regionalization of Peacekeeping Operations in South Asia // Margalla Papers Vol. XX, 2016. National Defence University Islamabad. P. 205.

5 Ash Carter. Reflections on American Grand Strategy in Asia. Belfer Center for Science and International Affairs, Special Report. October 2018. P. 4. Available at: https://www.belfercenter.org/sites/default/files/files/pu... [Accessed 3 November 2018].

6 Ibidem. P. 5.

7 Ibidem. P. 14.

8 Ibidem. P. 32.

9 Ibidem. P. 29.

10 Kaplan Robert D. 1996. The Ends of the Earth: A Journey at the Dawn of the Twenty- first Century. Random House, Inc. P. 337.

11 Georgekutty M. V. Problematising South Asian Area Studies // SAJD, 2013. P. 40.

12 Rohit K Dasgupta, Remembering Benedict Anderson and his Influence on South Asian Studies // Theory, Culture & Society 0(0), 2016. P. 3.

13 Gopal Anand. The Battle for Afghanistan: Militancy and Conflict in Kandaghar. Counterterrorism Strategy Initiative Policy Paper. Washington, DC: New America Foundation, November 2010. P. 14.

14 The Foreign Policy Concept of the Russian Federation (approved by President of the Russian Federation Vladimir Putin on November 30, 2016). Available at: http://www.mid.ru/en/foreign_policy/official_documents/-/... [Accessed 23 November 2018].

15 Doctrine of Information Security of the Russian Federation (Approved by Decree of the President of the Russian Federation No. 646 of December 5, 2016) 5 December 2016. Available at: http://www.mid.ru/en/foreign_policy/official_documents/-/... [Accessed 6 October 2018].

16 John J. Mearsheimer. Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault. Foreign Affairs. September/October 2014 Issue. Available at: https://www.foreignaffairs.com/articles/russia-fsu/2014-0... [Accessed 6 October 2018].

17 Emma Ashford. How Reflexive Hostility to Russia Harms U.S. Interests. Foreign Affairs. April 20, 2018. Available at: https://www.foreignaffairs.com/articles/russian-federatio... [Accessed 6 October 2018].

18 Stephen Kotkin. Russia's Perpetual Geopolitics. Putin Returns to the Historical Pattern. Foreign Affairs. May/June 2016 Issue. Available at: https://www.foreignaffairs.com/articles/ukraine/2016-04-1... [Accessed 6 October 2018].

19 Вячеслав Белокреницкий. Южная Азия 2013–2020: возможности и риски для России. 7 июля 2013 г. Available at:

http://russiancouncil.ru/analytics-and-comments/analytics... [Accessed 23 November 2018].

21 Savin, Leonid. Russian security frame for Black sea region. Geopolitica.ru. 06.12.2017 Available at: https://www.geopolitica.ru/en/article/russian-security-fr... [Accessed 6 October 2018].

22 Savin, Leonid. Pakistan-Russian friendship. The Nation. November 05, 2018. Available at: https://nation.com.pk/05-Nov-2018/pakistan-russian-friend... [Accessed 23 November 2018].

Publishsed in "Conflict and Cooperation in South Asia. Role of Major Powers. Islamabad: IPRI, 2019. P. 153 - 180.

La grande guerre du pétrole de 2020 a commencé. La Russie peut-elle la gagner ?

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La grande guerre du pétrole de 2020 a commencé. La Russie peut-elle la gagner ?

par Nikolas K. Gvosdev
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Après la signature de la dernière série de sanctions américaines contre la Russie l’année dernière, le président russe Vladimir Poutine a averti que la Russie exercerait des représailles au moment et à l’endroit de son choix. Le démantèlement de l’accord OPEP-Plus et le déclenchement d’une guerre des prix avec l’Arabie saoudite peuvent sembler être une façon étrange et déroutante de réagir, mais il y a peut-être une méthode dans cette folie. Je crois que le Kremlin fait le pari que, d’ici la fin de l’année, il sera capable non seulement de repousser les États-Unis mais aussi de reconstruire son partenariat avec l’Arabie saoudite.

L’un des principaux défauts des politiciens américains est leur mauvaise habitude de proclamer haut et fort leurs stratégies des mois, voire des années à l’avance, donnant ainsi à leurs adversaires tout le temps de se préparer. Au cours des deux dernières années, les membres du Congrès ont fait savoir très clairement que les projets de pipeline de contournement de l’Ukraine par la Russie – avec le Turkish Stream et le Nordstream-2 – étaient dans leur ligne de mire. Moscou a tenté d’accélérer l’achèvement de ces projets avant que le lent processus législatif américain ne permette de finaliser une autre série de sanctions punitives. Le projet Turkish Stream a été achevé juste à temps et envoie déjà de l’énergie russe en Turquie et en Europe du Sud. Pendant ce temps, Nordstream-2 aurait pu être achevé sans ces satanés Danois et leurs processus de protection de l’environnement, qui ont retardé les travaux du Nordstream juste assez longtemps pour permettre une volée de sanctions américaines de dernière minute. Même avec ce délai – et grâce à une prise de bec avec le Danemark à propos d’une éventuelle vente du Groenland – Moscou a été tellement avertie à l’avance qu’elle a demandé à ses entrepreneurs européens de se concentrer avant tout sur les parties du gazoduc les plus difficiles techniquement. Gazprom possède la capacité technique de terminer le projet – avec un certain retard, c’est vrai – mais Nordstream devrait être achevé d’ici la fin de l’année 2020. Oui, le retard a été suffisant pour obliger la Russie à continuer à utiliser l’Ukraine comme voie de transit, mais la position de Moscou sur les marchés européens de l’énergie reste largement intacte.

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Le plan de secours américain a consisté à pousser les Européens, puisque que le projet Nordstream était encore inachevé, à acheter plus d’énergie provenant de sources nord-américaines. En effet, un élément important de la stratégie américaine dans cette nouvelle ère de concurrence entre grandes puissances est de concurrencer la Russie sur les marchés de l’énergie afin de diminuer les ressources que Moscou peut accumuler en tant qu’exportateur.

Au départ, la stratégie des États-Unis durant le second mandat de l’administration Obama était d’encourager l’Arabie saoudite à répéter ses performances des années 1980 en utilisant sa capacité à ouvrir les robinets et à faire baisser les prix de manière à paralyser les producteurs russes et à forcer Moscou à reculer en Ukraine et en Syrie. Malgré la tentative de l’Arabie saoudite de baisser ses coûts de production, Riyad n’a pas pu soutenir une guerre des prix à long terme en raison des besoins massifs du budget saoudien. L’Arabie saoudite a radicalement abandonné sa politique de concurrence avec la Russie pour se tourner vers une nouvelle stratégie de coordination avec elle. Riyad et Moscou sont finalement devenus les co-axes de l’accord OPEP-Plus, qui a été conçu pour stabiliser les marchés énergétiques mondiaux et fixer un « plancher » définitif pour les prix de l’énergie. En échange de sa coopération, Moscou attendait de l’Arabie saoudite et d’autres États du Golfe qu’ils dirigent vers l’économie russe les flux financiers bloqués par les sanctions américaines et européennes. L’achat par le Qatar d’une participation minoritaire dans la société d’État russe Rosneft fut un exemple de ce renvoi d’ascenseur.

Mais la faiblesse de cette tactique tient au caractère sauvage du secteur énergétique américain. Les producteurs américains ont bénéficié de prix plus élevés et étaient prêts à alimenter le marché lorsque la Russie et l’Arabie saoudite ont réduit leur production. Lorsque les États-Unis ont refusé de prendre part à l’accord OPEP-Plus, la poursuite de la participation de la Russie a dépendu largement de la volonté de l’Arabie saoudite de continuer à inciter Moscou à se conformer à l’accord.

Ces derniers mois, nous avons assisté à un nouveau durcissement de la politique du Kremlin – où la Russie est prête à risquer une escalade afin de prendre l’avantage ou de discréditer les États-Unis. Le monde a vu ce schéma commencer à se dérouler en Syrie, par rapport à la Turquie, au cours des dernières semaines. Les Russes ont franchi certaines des lignes rouges d’Ankara et ont ensuite laissé la Turquie voir dans quelle mesure elle pouvait ou non compter sur les États-Unis et ses alliés européens – puis le président Recep Erdogan s’est rendu à Moscou pour rouvrir les négociations avec Vladimir Poutine.

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Les producteurs d’énergie russes ont eu le sentiment d’être du côté des perdants de l’accord Moscou/Riyad. Depuis un an, ils réclamaient avec véhémence que la Russie se retire de l’accord. La panique du coronavirus leur a donné l’occasion de faire valoir que de nouvelles réductions OPEP-Plus ne feraient rien pour empêcher un effondrement des prix de l’énergie et que la Russie continuerait à perdre des parts de marché. La réaction des Saoudiens a été de faire jeu égal avec la Russie et de la mettre au pied du mur en la menaçant de produire davantage pour provoquer des prix encore plus bas. Mais les Russes ont encore plusieurs avantages : le budget russe peut atteindre ses objectifs avec des prix bien plus bas que ce que permet le budget de l’Arabie saoudite ; la Russie peut augmenter rapidement ses exportations par pipeline alors qu’une augmentation de l’Arabie saoudite prendrait plus de temps pour arriver sur les marchés par voie maritime ; et, plus important encore, les endroits où les Saoudiens veulent concurrencer la Russie pour des parts de marché – le marché européen – évinceraient les exportations américaines produites à plus haut prix.

La Russie semble prête à s’engager dans un test de résistance majeur de la tactique américaine en matière d’exportation d’énergie en s’engageant dans une guerre des prix prolongée. Étant donné qu’il est peu probable que l’administration Trump achète de grandes quantités de production américaine à un prix élevé pour garantir ses réserves stratégiques, les producteurs américains seront confrontés à la perspective de revenus beaucoup plus faibles et atteindront un point où il n’est plus logique, d’un point de vue commercial, de rester en activité. Si certains activités sont susceptibles d’être absorbées par les grandes sociétés énergétiques, dont les économies d’échelle peuvent assumer certains projets non rentables, la production américaine globale pourrait diminuer. Et si Joe Biden s’installe au 1600 Pennsylvania Avenue en janvier 2021, les Américains peuvent s’attendre à ce que bon nombre des réglementations environnementales et d’aménagement du territoire de l’époque d’Obama soient à nouveau pleinement en vigueur, ce qui aura des répercussions tant sur la production que sur la construction de nouvelles infrastructures d’exportation.

Les Saoudiens seraient-ils alors plus enclins à reprendre les négociations avec Moscou ? C’est possible. Tout dépend de l’état des relations américano-saoudiennes après une longue guerre des prix. Le prince Mohammad bin Salman, qui a déjà ses détracteurs des deux côtés de l’allée politique à Washington, pourrait avoir plus de mal à faire face aux achats importants de biens et de services américains par les Saoudiens dans le contexte de la concurrence des prix. De plus, il pourrait constater que les États-Unis sont devenus beaucoup moins disposés à fournir aveuglément une sécurité aux Saoudiens. En outre, si la Russie perd son intérêt à agir comme force de retenue au sujet de l’Iran, les États-Unis ont montré leurs limites quant au projet de s’attaquer à Téhéran au profit de Riyad. Une nouvelle crise dans le Golfe persique ne ferait pas qu’augmenter les prix de l’énergie, mais renforcerait l’argument de la Russie selon lequel sa route du Nord est un pari bien plus sûr pour l’exportation d’énergie.

La Russie entre donc dans cette guerre des prix avec deux objectifs principaux : chasser les producteurs américains du marché et exposer Riyad aux limites du soutien américain. Grâce à l’équipe talentueuse du ministère des finances du pays, ils disposent des fonds nécessaires pour atteindre cet objectif. Poutine a repris un argument de Trump sur les guerres commerciales : soyez prêt à subir des dommages à court terme si vous pensez que vos adversaires seront contraints de céder sur le moyen terme. Ces hypothèses devraient se confirmer dans les semaines et les mois à venir.

Nikolas K. Gvosdev

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

Attali : une petite pandémie permettra enfin d'instaurer un gouvernement mondial

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Attali : une petite pandémie permettra enfin d'instaurer un gouvernement mondial

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Il fallait Jacques Attali pour y penser ! Dans sa rubrique du magazine L'Express du 3 mai, l'ancien sherpa de François Mitterrand dévoile quelques fantasmes intimes du monde oligarchique. En bref : là où le krach financier a jusqu'ici échoué, une bonne petite pandémie pourrait précipiter nos dirigeants à accepter la mise en place d'un gouvernement mondial !

« L'Histoire nous apprend que l'humanité n'évolue significativement que lorsqu'elle a vraiment peur : elle met alors d'abord en place des mécanismes de défense ; parfois intolérables (des boucs émissaires et des totalitarismes) ; parfois futiles (de la distraction) ; parfois efficaces (des thérapeutiques, écartant si nécessaire tous les principes moraux antérieurs). Puis, une fois la crise passée, elle transforme ces mécanismes pour les rendre compatibles avec la liberté individuelle et les inscrire dans une politique de santé démocratique. »

Pour Attali, « La pandémie qui commence pourrait déclencher une de ces peurs structurantes », car elle fera surgir, « mieux qu'aucun discours humanitaire ou écologique, la prise de conscience de la nécessité d'un altruisme, au moins intéressé. »

« Et, même si, comme il faut évidemment l'espérer, cette crise n'est pas très grave, il ne faudra pas oublier, comme pour la crise économique, d'en tirer les leçons, afin qu'avant la prochaine - inévitable - on mette en place des mécanismes de prévention et de contrôle, ainsi que des processus logistiques de distribution équitable des médicaments et de vaccins. On devra, pour cela, mettre en place une police mondiale, un stockage mondial et donc une fiscalité mondiale. On en viendra alors, beaucoup plus vite que ne l'aurait permis la seule raison économique, à mettre en place les bases d'un véritable gouvernement mondial. »

« C'est d'ailleurs par l'hôpital qu'a commencé en France, au xviie siècle, la mise en place d'un véritable Etat », avance-t-il pour conclure. Cependant, avec la loi Bachelot et les autres « reformes » qu'impose son « ami Nicolas », c'est précisément l'hôpital qu'on démantèle.


Commentaire : En 2015 Jacques Attali prédisait que « Le prochain président serait un inconnu »

Le mur des lamentations a été construit par les romains !

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Le mur des lamentations a été construit par les Romains !

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Il va falloir revoir le chapitre «Mur des Lamentations » des guides touristiques d'Israël, car les origines de sa construction ne seraient pas celles que l'on croyait. Jusqu'à présent, il était admis que le site -le Mont du Temple pour les Juifs, l'Esplanade des mosquées pour les musulmans- avait été entièrement construit par Hérode, roi des Juifs.

Placé sur le trône par les Romains, Hérode règne sur la Judée de 37 avant Jésus-Christ jusqu'à sa mort, en 4 avant Jésus-Christ. Dans la tradition chrétienne, Hérode est avant tout connu pour avoir tenté de tuer l'enfant Jésus en ordonnant la mise à mort de tous les enfants de Bethléem âgés de moins de deux ans. Grand bâtisseur, il se lance dans de grands travaux en recourant aux techniques romaines. C'est ainsi qu'on lui attribue la construction du théâtre et de l'amphithéâtre de Jérusalem, mais surtout, l'extension du Second Temple, complexe religieux juif construit au VI ème siècle avant JC sur l'emplacement du Premier Temple, détruit par Nabuchodonosor II en 587 avant Jésus-Christ. Ce que l'on appelle communément le Mur des Lamentations, principal lieu saint du judaïsme, est considéré comme étant le mur occidental restant du Second Temple, qui sert également de soubassement à l'Esplanade des mosquées, le «Noble Sanctuaire» des musulmans.

Mais des archéologues travaillant pour l'Autorité des antiquités d'Israël ont annoncé mercredi que des fouilles sous les fondations en pierre du Mur avaient permis de mettre au jour des pièces frappées par un procurateur romain de Judée vingt ans après la mort d'Hérode. Ce qui indique qu'Hérode n'a pas construit le Mur des Lamentations.
Flavius Josèphe avait raison

Les pièces de bronze ont été frappées aux alentours de 17 après Jésus-Christ par Valerius Gratus, qui précéda Ponce Pilate en tant que représentant de Rome à Jérusalem, souligne Ronny Reich, de l'Université de Haïfa, l'un des deux archéologues en charge des fouilles. Ces pièces ont été découvertes dans un bain rituel qui était antérieur à la construction du complexe du Temple d'Hérode, et avait été comblé à l'époque pour soutenir les nouveaux murs, précise Ronny Reich. Si Hérode a bien mis en route l'extension du Second Temple, les pièces montrent que la construction du Mur des Lamentations n'avait même pas commencé avant sa mort et a été probablement achevée seulement des générations plus tard.

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La découverte vient confirmer un récit de Flavius Josèphe, historien romain du Ier siècle, qui après la destruction du Second Temple par Rome en 70 après Jésus-Christ, raconta que les travaux au Mont du Temple n'avaient été terminés que par le roi Agrippa II, arrière-petit-fils d'Hérode. Flavius Josèphe explique également que la fin du chantier avait laissé 18.000 travailleurs sans emploi, ce qui, selon certains historiens, est à mettre en relation avec l'éclatement de la Grande Révolte des Juifs de la province de Judée contre l'Empire romain en 66 après Jésus-Christ. Après quatre années d'affrontements, les légionnaires romains de Titus viennent à bout de l'insurrection en 70 et détruisent le Temple, marquant la fin de l'État hébreu à l'époque ancienne.

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Contrôlée depuis 1967 par Israël, l'enceinte abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, sanctuaire musulman à la coupole dorée. Ce «Noble sanctuaire», un des lieux les plus saints de l'islam, cohabite dans la douleur avec, en contrebas, le Mur des Lamentations. 
 

lundi, 16 mars 2020

Élections municipales 2020: n’importe quoi!

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FRANCE:

Élections municipales 2020: n’importe quoi!

C’est entendu, ce pouvoir a été en dessous de tout dans la gestion prévisionnelle de ce qui était totalement prévisible dès le mois de janvier, c’est-à-dire une crise sanitaire majeure. Après avoir méthodiquement démoli le système de santé français, ils ont été incapables de prévoir et ont pris toutes les décisions à l’envers. Quand on pense que face à une crise planétaire géante, la voix de la France est cette imbécile de Sibeth Ndiaye incroyable calamité ambulante !

Il faudra impérativement faire les comptes dans la France post-Covid19. Et ces comptes nous les demanderons, pas seulement à la bande de bras cassés qui entourent Macron, mais surtout à ceux qui ont choisi le psychopathe improbable et à ces grands intérêts qui l’ont adoubé et lui ont fixé sa feuille de route.

En attendant, alors que tout le monde sait bien que nous n’échapperons pas à un confinement drastique et en particulier en Île-de-France, la grande presse fait semblant d’être intéressée par les municipales. Et il convient encore une fois de dire, que celui qui avait le pouvoir de reporter les élections municipales n’est personne d’autre qu’Emmanuel Macron. Il est là pour ça, et il est le seul à disposer de TOUTES les informations support des décisions. Se défausser sur d’autres par l’intermédiaire de ses perroquets habituels ne devraient tromper personne.

Alors on va rappeler que dans une démocratie représentative, la SINCÉRITÉ du scrutin est quelque chose de fondamental. Il est clair que celle-ci a été complètement altérée par la situation que traverse notre pays, et que la légitimité démocratique des listes élues le 15 mars est égale à zéro. Le deuxième tour est absolument impossible à tenir, avec le délai très court pour éventuellement fusionner les listes et les déposer en préfecture avant mardi soir !

Par ailleurs, les règles qui président au déroulement des élections sont extrêmement précises et minutieuses. Leur respect destiné à garantir la sincérité du scrutin est absolument fondamental. Et si elles ont été violées, les scrutins concernés peuvent et doivent être annulés. PAR LE JUGE. Administratif en l’occurrence sous le contrôle du Conseil d’État. Là aussi les délais pour faire les recours sont très courts, et la désorganisation des services publics de la justice empêchera que le juge puisse réaliser son contrôle.

En matière d’élection afin d’en assurer la sincérité, LA FORME EST INSÉPARABLE DU FOND.

Par conséquent :

•            Campagne complètement faussée par la crise sanitaire.

•            Scrutin marqué par une abstention énorme due à la crise sanitaire.

•            Impossibilité d’organiser normalement le deuxième tour.

•            Impossibilité du contrôle judiciaire INDISPENSABLE pour vérifier la régularité du scrutin.

Tout cela rend impossible non seulement la tenue du deuxième tour, mais, les deux tours étant inséparables, nécessite l’annulation de l’ENSEMBLE du scrutin. Jusqu’à ce que les conditions de déroulement régulier puissent être à nouveau réunies. Organiser le deuxième tour serait en l’état une folie. L’organiser plus tard en fonction du résultat du premier tour du 15 mars, par conséquent sans tenir compte de son illégitimité, serait simplement une forfaiture.

Extraordinaire et fascinante leçon politique que de voir se fracasser sur le réel, un président de la république entré à l’Élysée par effraction avec sa bande de fonds de cuve, représentants ultimes et en grande partie dépravés de l’ancien monde.

Oui décidément, il faudra leur demander des comptes.

Etats en faillite, explosion du Système d’ici 2021 au plus tard

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Etats en faillite, explosion du Système d’ici 2021 au plus tard

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Le CAC 40 à 4118, 36, soit -32,35 %, depuis le 1er janvier, le Dow Jones à -25,71 %, après un rebond injustifié de 9,26 %, suite à la simple proclamation de l’état d’urgence, ce vendredi. En 2008, après le krach qui avait suivi la faillite de Lehman Brothers, les marchés avaient mis six mois pour toucher le fond. La « descente aux enfers » devrait continuer. On n’attend plus que les prochaines victimes parmi les « hedge fund « spéculatifs dans les prochaines semaines, les rumeurs les plus folles circulant sur H2O, une filiale de gestion de Natixis. Quant à l’indice VIX de la peur qui était de 15 en février, il a flambé jusqu’à à 70, soit au même niveau qu’en 2008.

On assiste à un choc de l’offre, avec le blocage des chaînes de production et d’approvisionnement en Chine (chômage partiel de 7.000 ouvriers de Volkswagen près de Barcelone et de Skoda en Tchéquie par manque de pièces) et un choc de la demande dans tous les pays touchés par le virus. Les bénéfices vont chuter, comme dans une « économie de guerre », avec des faillites dans les secteurs exposés.

Bruxelles promet une « flexibilité maximale » et Macron  veut jouer au  Mario Draghi de la BCE avec son « quoi qu’il en coûte », mais les garanties accordées, les prêts non remboursés, le coût du chômage dont le partiel, la chute du PIB avec moins de recettes fiscales, c’est au minimum 200 milliards d’euros pour seulement deux mois de coronavirus, soit un déficit public 2020, de 12 % du PIB , avec une dette publique  française de 110 % du PIB jamais contrôlée jusqu’à ce jour durant le mandat de Macron. Comme la dette italienne, elle est irremboursable. L’Etat sortira de la crise sanitaire en situation de faillite, les entreprises privées survivantes étant encore plus endettées. Depuis 2008, les dettes ne font qu’augmenter tous azimuts partout dans le monde pour des raisons différentes et ne peuvent pas monter jusqu’au ciel !

La BCE va continuer la politique de création de fausse monnaie avec un « QE » supplémentaire par rapport aux actuels 20 milliards d’euros mensuels, de 120 milliards d’euros en 2020, afin de racheter entre autres les obligations des Etats en quasi- faillite. Elle va aussi accorder des prêts TLTRO aux banques pour sauver les PME et les entreprises, le taux préférentiel négatif étant de -0,75 %. Les ratios sécuritaires des banques sont allégés et les tests de résistance supprimés : on n’attend plus que les faillites bancaires ! Aux Etats -Unis, l’injection supplémentaire déjà exceptionnelle de 150 milliards de dollars sur le marché monétaire du « repo » sera multipliée par dix : 1500 milliards de dollars !

Le monde, Japon inclus, va tout droit vers la récession car comme le dit très justement l’économiste Christophe Barraud, « le seul moyen pour contrôler l’épidémie…, c’est de tuer l’économie ! ». Quant à la chute du prix du baril de pétrole, elle s’explique par le désir de Ryad et de Moscou de se débarrasser du pétrole de schiste américain, en mettant en faillite 100 compagnies pétrolières.

L’Italie se bat courageusement contre le coronavirus, mais pourrait bien être le prochain cygne noir, déclenchant l’explosion de l’UE et de la zone euro avec ses banques en quasi faillite, sa dette publique de 135 % du PIB, son taux de croissance déjà nul, sa démographie catastrophique. Juste après le discours de Lagarde, les taux italiens à 10 ans se sont envolés de 1,2 à 1,6 % contre -0,548 % pour le Bund allemand.

L’or n’a baissé que suite aux prises de bénéfices pour combler les pertes sur les actions et pourrait s’envoler vers des sommets, comme ce fut le cas après 2008, avec un bond des cours de 1200 dollars l’once en trois ans.

La triste réalité, c’est qu’avec le coronavirus pandémique dans le monde entier, tous les pays déjà hyper-endettés, entreprises privées et particuliers inclus, n’auront d’autre solution pour survivre que de s’endetter encore davantage et de faire tourner la planche à billets. La crise de 2020 sera pire que celle de 2008 car il y aura d’abord mise à l’arrêt de l’économie réelle. Un krach obligataire et immobilier avec des taux qui s’élèvent subitement jusqu’à 20 % dans un monde hyper-inflationniste est aussi probable. La BCE ne pourra pas combattre une perte de confiance dans le Système économique et financier qui débouchera probablement sur une crise sociale et politique, voire une révolution conservatrice, fin 2020 ou, au plus tard, en 2021.

14:04 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : crise, krach, crise économique, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Erdogan-Merkel: la parallèle du simulacre

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Erdogan-Merkel: la parallèle du simulacre

Ex: http://www.dedefensa.org

Dans le texte ci-dessous, mis en ligne sur Strategic-Culture.org le  25 février 2020, Tom Luongo fait un parallèle intéressant, qui se révèle évident une fois qu’il est identifié comme tel : les destins de Merkel et d’Erdogan. Finalement, il s’agit de deux dirigeants suprêmes qu’on a jugés depuis longtemps dans une position inébranlable, à la tête de deux pays qui n’ont pas caché une ambition assez similaire de domination de deux zones régionales d’une grande importance stratégique... Par ailleurs et d’une manière originale, deux pays tenus par des liens correspondant bien à notre époque crisique avec la forte immigration turque en Allemagne, les démêlés de la Turquie avec l’UE sous domination allemande, le rôle de la Turquie dans la vague migratoire de 2015 qui a constitué un tournant crisique dans la position de force de Merkel.

De plus, on notera une correspondance de date à cet égard : c’est donc en 2015 que Merkel ouvrit les frontières allemandes aux réfugiés et c’est aussi en 2015 qu’Erdogan se trouva engagé dans un jeu de rapports directs, plutôt en montagnes justement “russes”, avec la Russie à propos de la Syrie. C’est en septembre 2015 que les Russes intervinrent en Syrie, c’est en novembre que la Turquie  abattit un Su-24 russe et ainsi de suite, avec des bas et des hauts jusqu’à aujourd’hui. Merkel et Erdogan, chacun avec des problèmes différents, se trouvent donc dans une position incertaine et instable depuis la même année qui est par ailleurs un tournant capital avec l’entrée en campagne de Trump aux USA.

Luongo trouve avec justesse une autre proximité, sans aucun doute fondamentale, entre l’Allemagne de Merkel et la Turquie d’Erdogan : leur jeu de bascule entre les USA et la Russie, évident justement depuis 2015-2016, surtout depuis l’élection de Trump qui introduit un élément majeur d’incertitude pour tout le monde et marque une évolution capitale de la situation de la globalisation.

Les USA-Trump ont alterné le chaud et le froid dans leurs relations avec la Turquie, essentiellement à cause du comportement d’Erdogan, sa proximité épisodique avec les Russes, l’achat desS-400 russes et l’oléoduc construit également avec la Russie. Du côté allemand, Merkel est, si l’on peut dire mais assez justement, la “tête de Turc” favorite de Trump lorsqu’il tourne les yeux vers l’Europe, et cela ne va pas s’arranger avec la nomination de l’ambassadeur US en Allemagne Grenell comme patron-“superviseur” des agences de renseignement US (DCI, ou Director Central Intelligence), où il soignera particulièrement les Allemands : Grenell a été odieux avec l’Allemagne pendant son ambassade, selon les instructions de Trump. Le président US supporte de moins en moins Merkel, qui a choisi Huawei pour la génération 5G, et aussi les prétentions économiques de l’Allemagne et sa puissance exportatrice.

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Quant aux Russes, ils durcissent partout leur attitude vis-à-vis des deux pays observés ici l’Allemagne. Poutine est exaspéré par le comportement turc en Syrie et la façon dont Erdogan n’applique pas les accords d’Astana ; il a montré déjà, par plusieurs interventions surtout aériennes mais également terrestres autour d’Idlib, qu’il ne reculera pas cette fois devant un affrontement militaire en soutien des Syriens, où Erdogan pourrait se trouver en très mauvaise posture. Quant à l’Europe et à l’Allemagne, la déclaration de Lavrov selon laquelle la France est  le seul pays sérieux avec lequel la Russie puisse discuter de la question de la sécurité européenne n’a pas du enchanter Merkel, de plus en plus paralysée par la pression US-Trump pour toute initiative de sécurité et  d’amélioration des relations avec la Russie.

Bien entendu, tout cela s’accompagne, – les deux évolutions étant complémentaires sinon à la fois devenant à tour de rôle cause et conséquences l’une de l’autre, – d’un affaiblissement accéléré des positions intérieures des deux dirigeants. Ce parallèle général des deux pays ne tient pas seulement aux divers incidents et circonstances décrites ci-dessus et développés dans le texte de Luongo. A cet égard, il est significatif que ces deux évolutions aient commencé en 2015, avec les mêmes relations chaotiques des deux, à la fois avec la Russie et avec les USA.

En 2015-2016, notamment avec l’élection de Trump, mais aussi avec la montée des populismes et d’autres circonstances, la situation de la globalisation est entrée dans une crise profonde. (L’aventure du coronavirus n’arrangera pas les choses.) De ce fait, les intérêts nationaux reprennent le dessus, les tensions déjà perceptibles entre nations importantes et blocs (y compris à l’intérieur du bloc-BAO, ô combien) sont devenues beaucoup plus vives.

La conséquence de cette évolution d’une importance extrême est que les plus grandes puissances, – notamment les USA et la Russie pour notre cas, –  admettent de moins en moins des relations incertaines avec des puissances moyennes sans capacités décisives (comme l’arme nucléaire) qui jouent d’une façon ou l’autre, volontairement ou contrainte, des double jeux du type-“du faible au fort” avec elles (USA et Russie). L’Allemagne et la Turquie sont dans cette situation, chacune avec leurs conditions spécifiques ; de même le déclin accéléré de leurs équilibres intérieurs et des régimes qui y sont associés est également dû à la décadence, sinon l’effondrement de la globalisation depuis 2015, avec les circonstances qu’on a détaillées.

Décidément, la Turquie et l’Allemagne se révèlent comme des fausses “puissances moyennes” alors qu’elles prétendaient être parmi les leaders des “puissances moyennes”. Les circonstances de radicalisation de la vie internationale, avec l’effondrement du cadre artificiel de la globalisation, renvoie à la fable du “Roi est nu” ; alors qu’elles jugeaient être indispensables aux USA et à la Russie et en jouaient en conséquence, la Turquie et l’Allemagne se retrouvent prisonnières de leurs liens avec ces deux grandes puissances, cela entraînant une chute accélérée de leur propre puissance et de leur influence.

Leurs capacités de manœuvre sont désormais extrêmement limitées, avec leurs ambitions centrales, – domination de l’Europe pour l’Allemagne, expansion en Syrie et affirmation de la puissance musulmane centrale au Moyen-Orient pour la Turquie, – gravement contrecarrées sinon réduites à néant ; leurs perspectives politiques sont quasiment réduites à néant, avec à un moment ou l’autre la nécessité d’un choix (USA ou Russie) alors que le fondement de leurs politiques reste justement de n’en pas faire pour “jouer” (?) sur les deux tableaux.

dedefensa.org

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Has Erdogan Finally Lost His Center?

Turkish President Recep Tayyip Erdogan should call German Chancellor Angela Merkel some point soon to compare notes on how it feels to be trapped between the U.S. and Russia.

Germany’s political center is collapsing under the weight of Merkel’s desperate attempts to hold onto power as her ruling coalition falls in the polls and her regional party leaders betray her. The shenanigans in Thuringia have set in motion a widening gyre within the Christian Democratic Union (CDU) which will likely end in tears at the next German general election in 2021, if the current coalition with the Social Democrats lasts that long.

Merkel’s CDU has suffered electoral rebuke one after the other in state elections around Germany much of which stems from her inability to stand up to President Trump which forces her to continue betraying the trust of Russian President Vladimir Putin.

Germany’s near-term economic and political future are now bleak as the European Union is pushing for fiscal integration that Germans do not want. At the same time, Merkel keeps poking Trump on economic issues by allowing German companies to find workarounds to the EU sanctions on Russia as well as defy Trump on the Nordstream 2 pipeline.

German exports to Russia keep expanding after being gutted when Merkel acceded to Obama’s pressure in 2014 to cut off trade in the wake of the reunification with Crimea. But, things are reaching a boiling point for Merkel in Germany and it doesn’t appear at this point she has any solutions to a falling euro, deteriorating banks, populist challenges to EU diktats, and increasingly uppity behavior from the Visegrad countries like Hungary who courts Putin and Poland who courts Trump on energy and security issues.

Erdogan, interestingly enough, is in a similar position. He’s placed himself in the middle of a war in Syria in which he was tasked with controlling Idlib, Aleppo and Homs to split the western part of the country. This would ensure that all strategic roads and resupply routes would remain under NATO country control. It was Russia’s entrance that destroyed that plan.

Erdogan was fine with cutting deals with Putin in the early stages of this war as long as Russia and Syria didn’t touch Idlib. Retaking Palmyra and points west out to the Euphrates River was fine with him because it allowed him the opportunity to get what he really wanted, the northern 30 kilometers or so of the country to expand Turkey and disrupt the Syrian Kurds.

He played the U.S. and Russia off each other to get what he originally asked for as part of his spoils for destroying Assad. And in recent weeks thought he could continue his neo-Ottoman dreams by making a deal with the government in Libya, chasing European energy companies off the coast of Cyprus and laying claims to the Eastern Mediterranean that made China’s claims in the South China Sea look restrained.

Erdogan believes he can leverage access to the Black Sea as part of the Montreaux Convention of 1936 which gives Turkey territorial control over the Bosporus to get concessions from both NATO and Russia.

The problem for him is that he’s tested the patience of both Trump and Putin. And when you are blackmailing someone it’s important to remember there are limits to how far that leverage goes. Erdogan’s dreams of expanding into the vacuum being created by a weakening U.S. presence in the Middle East will run aground against Russia’s unwillingness to tolerate terrorists holed up north of Damascus to sow discord around the region.

He didn’t sign major energy deals with Turkey only to have Erdogan stab him in the back over Idlib. This is why Turkey’s reinforcing Hayat-Tahrir al-Sham (HTS) in Idlib will only result in further Turkish military casualties.

And the U.S. will be happy to watch the mercurial Erdogan fail here, as all that does is weaken him at home, where his political position is fading, just like Angela Merkel’s thanks to Turkey’s abysmal exposure to a rising U.S. dollar. The only reason he survived the 2018 Lira crisis was because of interventions from Russia, China and Qatar to stabilize the situation and help Turkish companies get some of that corporate debt exposure reduced, restructured and redenominated.

This was a point I made back then and it seems that Erdogan’s good will from that lasted about eighteen months.

The problem for him now is that the U.S. dollar is rising quickly as a global fear trade unfolds thanks to a combination of German political instability, Trump beating the impeachment rap, Brexit and China’s economy being put on hold thanks to this coronavirus outbreak.

This is putting pressure on the Lira again as it approaches the 2018 spike high, keeping inflation high. Remember his AKP party lost the Istanbul elections last year. Erdogan needs political wins he can sell back home.

Avenging the Turkish troops killed by Syria during a recent advance seems to fit the kind of PR stunt that plays well at home while really just providing cover for HTS to abandon Idlib and be re-deployed to Libya.

The recent escalations, however, may have been provoked by Syria reaffirming diplomatic relations with Armenia and openly rebuking Erdogan by  recognizing the Armenian genocide. This may have provoked him into this extreme reaction publicly.

It puts him, however, in a very bad position. The U.S. has not backed his play in Syria. Article 5 of NATO doesn’t cover a member getting attacked while it’s invading another country. It’s a defensive treaty. So, while Secretary of State Mike Pompeo is happy to watch Erdogan mung up the works in Idlib, there’s no way the U.S. will back him against the Russian Air Force.

At the end of the day, neither Russia nor the U.S. would be sad to see him leave the political stage. And Erdogan’s latest forays have him critically over-extended after years of craftily manipulating events to his advantage.

Like Angela Merkel’s outburst after the vote for Prime Minister in Thuringia, Erdogan’s outburst here may be the sign to everyone that his days are numbered.

Tom Luongo

La Sécu a été entièrement bâtie dans un pays ruiné grâce à la volonté militante d'Ambroise Croizat

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La Sécu a été entièrement bâtie dans un pays ruiné grâce à la volonté militante d'Ambroise Croizat

Entretien avec Michel Etiévent

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Avec Macron, la privatisation de la Sécu est en marche forcée : augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée), milliards d’euros “économisés” (et lits d’hôpitaux en moins), chasse aux fraudeurs, augmentation du forfait hospitalier… Pour comprendre pourquoi on devrait défendre la Sécurité sociale avec acharnement plutôt qu’accepter béatement sa destruction méticuleuse, nous revenons sur les conditions de sa création et son histoire avec Michel Étiévent – historien militant né dans la même maison que l’homme à l’origine de la Sécu – dans le numéro deux de notre revue. Construite envers et contre le Capital dans un pays ruiné par la guerre, la Sécurité sociale est probablement le service public qui a le plus changé la vie des Français au siècle dernier.

Le Comptoir : Comment les gens se soignaient-ils en France avant la création de la Sécurité sociale en 1945 ?

Michel Étiévent : En 1938 en France, il y a sept millions de salariés. Cinq millions d’entre eux n’ont aucune protection sociale. Les deux millions restants ont de vagues assurances sociales. Celles-ci sont nées en 1930 et s’apparentent plutôt à de l’aumône. Certains ont aussi de vagues mutuelles mais elles sont épuisées à la moindre épidémie de grippe. La majorité des gens ne se soignent pas et attendent la mort. C’est l’insécurité totale du lendemain. Cinq millions de salariés n’ont pas de retraite non plus. La seule retraite à l’époque, c’est le cimetière. On imagine la rupture qu’apportât la Sécurité sociale en amenant simplement de la dignité. La Sécu, au final, ce n’est rien d’autre que le droit de vivre.

En 1945 en France, le taux de mortalité infantile est de 100 pour 1.000. Neuf ans après seulement l’institution de la Sécu, on passe à 30 pour 1.000. De 1915 à aujourd’hui, on a gagné près de trente années d’espérance de vie. On le doit essentiellement à la Sécu qui a apporté à tous la possibilité de se soigner et qui a mis à la disposition de tous les grands succès médicaux, comme la naissance de médicaments tels que la pénicilline, ou ceux pour soigner l’hépatite, qui ont pu sauver des vies.

« La Sécu, ce n’est rien d’autre que le droit de vivre. » 

À la faveur de quoi le processus de création de la Sécurité sociale s’est-il enclenché ?

Après la guerre, le Conseil national de la résistance (CNR), un groupe de 18 jeunes résistants mené par Jean Moulin avant sa mort, a décidé d’en finir avec cette insécurité du lendemain. C’est l’idée de cotiser selon ses moyens et recevoir selon ses besoins. C’est le sens d’ailleurs de la première intervention d’Ambroise Croizat, ministre communiste de la Libération, à l’Assemblée nationale en 1945 : « Désormais, nous mettrons fin à l’insécurité du lendemain, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin, nous ferons de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une étape de la vie et nous ferons de la vie autre chose qu’une charge et un calvaire. » Du programme rédigé par le CNR naît la fameuse ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue la Sécurité sociale.

Qui est Ambroise Croizat ?

Ambroise Croizat est un fils d’ouvrier, un fils de manœuvre, qui naît le 28 janvier 1901 à Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie. Très vite, Antoine Croizat, son père, comprend que si on veut améliorer les conditions de vie extrêmement dures des travailleurs, il faut se bouger. Il lancera une grève en 1906. Ce sont les prémisses des revendications pour la protection sociale. Il s’agit de changer les rythmes, d’avoir des conditions de travail plus décentes et surtout d’obtenir une caisse de secours, l’ancêtre de la Sécu en fait, qui amènerait une couverture en cas de maladie ou d’accident de travail, puisqu’à l’époque, il n’y avait rien. Il se fera licencier pour ça. La famille va alors partir pour Ugine avant de rejoindre Lyon. Ouvrier depuis ses 13 ans, Ambroise va devenir un syndicaliste important de la CGT [Confédération générale du travail, NDLR]. Il adhérera au Parti communiste en 1920. En 1936, il est secrétaire de la fédération nationale CGT des métaux et il devient alors député de Paris. C’est le Front populaire. Dans les batailles menées à l’époque, c’est lui, avec d’autres, qui imposera les 40 heures, les congés payés, les conventions collectives.

Suite au pacte germano-soviétique d’août 1939, le PCF est dissous et ses militants incarcérés, dont les 36 députés communistes de l’Assemblée nationale. Croizat est ainsi arrêté et sera déporté au bagne d’Alger par Pétain. Il est libéré en 1943, après le débarquement anglo-américain sur les côtes algériennes et marocaines, et il rejoint le général de Gaulle dont le gouvernement provisoire est alors à Alger. Il fera ainsi partie de la commission consultative du premier gouvernement provisoire de la France, qui est en lien avec le CNR fondé la même année. Croizat est nommé président de la commission Travail par de Gaulle et il est chargé de préparer clandestinement la mise en œuvre du programme social du CNR.

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Ambroise Croizat, au centre

En 1945, à la Libération, et suite au succès du Parti communiste aux élections législatives, il est nommé ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Il laissera un héritage social considérable : les retraites, les comités d’entreprise, la médecine du travail, le triplement du montant des allocations familiales, le doublement du congé maternité, la prévention dans l’entreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles, et la mise en place de tous les statuts sociaux (de la fonction publique, des mineurs, d’électricien-gazier, etc.) avec Marcel Paul. Croizat a permis aux travailleurs d’avoir un rôle social, avec la création des comités d’entreprise notamment, dans la gestion et l’avenir de leur profession. Il va le payer très cher puisqu’il va mourir très jeune, en 1951. Il a 50 ans. Un million de personnes suivent le cortège dans les rues de Paris lors de son enterrement. C’est un enterrement à la Victor Hugo. Il n’y en a pas eu beaucoup. Les gens lui ont rendu hommage.

J’imagine qu’Ambroise Croizat n’a pas mené cet immense chantier seul. Sur le terrain, qui a bâti la Sécu ?

La Sécu va être bâtie par le peuple français, par un petit groupe de militants de base, essentiellement issus de la CGT en fait. Ces mêmes militants géraient la Sécu. La CGT avait d’ailleurs la majorité dans les conseils d’administration des caisses où 75 % des sièges étaient réservés aux travailleurs syndiqués et 25 % aux patrons. Ce sont donc des ouvriers comme Jolfred Fregonara, qui apparaît dans le film La Sociale, qui ont bâti en un temps très court la Sécu. On dit souvent que ça a pris 18 mois parce que ça correspond au temps qu’Ambroise Croizat, qui avait la maîtrise d’œuvre de ce chantier, est resté au gouvernement, mais en fait la création des caisses a eu lieu du 22 mai 1946 à août 1946. C’est un travail considérable. Ces militants vont construire 138 caisses de Sécu et 113 caisses d’allocations familiales, qui vont complètement changer la vie des gens. Il faut imaginer que les caisses de l’époque, c’est parfois une baraque en planches, parfois un wagon aménagé dans une gare, c’est un petite pièce ici ou là où des bénévoles, ramassent les feuilles de Sécu, payent les gens, etc.

On comprend l’enthousiasme indescriptible dans lequel ces militants ont bâti la Sécu, hors de leur temps de travail, pendant leur temps de congé et de manière totalement bénévole. Ils ont bouleversé la vie des Français en un temps très court, dans un pays totalement ruiné. 

Au moment de la création de la Sécu, quelles ont été les résistances ?

Immédiatement, dès l’apparition de l’ordonnance d’octobre 1945 instituant la création de la Sécu, des défiances sont apparues. Elles viennent, naturellement, d’abord des patrons qui n’en veulent pas puisqu’il faut payer des cotisations sociales. Ensuite, ça vient de syndicats minoritaires, comme la CFTC [Confédération française des travailleurs chrétiens, NDLR], qui voulaient revenir aux anciennes caisses. Les oppositions proviennent évidemment des mutuelles dont la Sécu prend alors les biens puisque c’est elle qui va désormais tout gérer. Ça vient aussi des médecins, notamment du syndicat des médecins libéraux, qui s’opposent tout de suite à la Sécu parce qu’elle fixe leurs honoraires. Ils supportaient par ailleurs difficilement que la Sécu soit gérée par des ouvriers, qui plus est par des ouvriers de la CGT. Les assurances privées ont également lutté contre la Sécu, on comprend pourquoi. La droite française s’est battue farouchement bien qu’elle se refusait à le faire ouvertement puisque le rapport de force était contre elle. C’est d’ailleurs ce rapport de force au moment de la Libération qui a permis à la Sécu d’être mise en place : les cinq millions d’adhérents à la CGT, les 29 % d’adhérents au Parti communiste et les classes ouvrières sont sortis grandis de leur résistance alors que le patronat était totalement mouillé par la collaboration. Ce dernier pouvait difficilement dire quelque chose.

« Cotiser selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins.«

Quels sont les principes qui ont orienté la création de la Sécurité sociale ?

Il y en a quatre et ils ont tous été volés aujourd’hui.

Le premier, c’est l’unicité : dans une seule caisse, au plus proche des habitants, par département, on va grouper tous les risques sociaux (maladie, vieillesse, maternité). De la naissance jusqu’au décès, les gens peuvent disposer de tous leurs droits sur place et au même endroit.

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Le deuxième grand principe au moment de la fondation de la Sécu, c’est celui de l’universalité. On le doit principalement à Croizat. Tout le monde sera soigné. Ceux qui ne le veulent pas, c’est parce qu’ils l’ont refusé, comme les fonctionnaires ou les cheminots qui ont décidé d’avoir leurs propres caisses.

Le troisième, et il constitue l’exception française, c’est la solidarité. La Sécu est financée essentiellement par la cotisation sociale par répartition et par solidarité, qu’on soit bien portant ou malade, vieux ou jeune, actif ou non actif. Ce qui est formidable dans la cotisation sociale, contrairement à l’impôt, c’est qu’elle va directement du cotisant au bien-être des gens. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle aujourd’hui, on voudrait supprimer les cotisations sociales, parce que cet argent ne passe par aucun actionnaire, aucune banque, il va directement aux gens qui en ont besoin.

Le dernier pilier de la Sécu, qui est à imputer à Croizat aussi, c’est la démocratie. Si on veut permettre l’accès au droit de la santé pour tous, il faut que l’institution soit gérée par les intéressés eux-mêmes. C’est l’idée des conseils d’administration à majorité ouvrière.

Comment la Sécurité sociale a-t-elle évolué depuis ?

Dès 1947, les mutuelles qui géraient certaines des anciennes caisses sont arrivées à imposer leur existence grâce au retour de la droite au pouvoir après l’expérience gaullo-communiste de 1945-47. Et puis, la même année, les Américains vont s’en mêler en proposant le plan Marshall, c’est-à-dire en offrant une aide financière colossale à condition qu’on arrête l’invention sociale. Les communistes sont alors évincés du gouvernement. Au même moment, la classe ouvrière va se diviser, notamment avec l’invention de FO [Force ouvrière, NDLR], qui est d’ailleurs directement le fruit de la CIA(1) [Central intelligence agency, les renseignements américains, NDLR]. Elle est destinée à casser l’unité ouvrière de manière à ce que les caisses n’appartiennent plus entièrement à la CGT. Ça a notamment été reconnu par George Meany, le chef des syndicats américains, qui a financé FO. Cette époque correspond aussi au début de la Guerre froide, où une répression formidable est menée contre les communistes mais aussi contre les syndicalistes – les grandes grèves de 1947 seront d’ailleurs durement réprimées.

Ce mouvement s’est amplifié avec les années puisque dès 1953, les premières vraies batailles contre la Sécu apparaissent. On essaye d’abord de miner la retraite des fonctionnaires. Puis, en 1959, on va essayer d’imposer ce qu’on appelle les franchises, c’est-à-dire que les gens ne seront remboursés qu’à partir d’une certaine somme dépensée en soins médicaux, à l’époque c’était 3 000 francs. L’opposition a été si forte qu’elles n’ont pas pu être mises en place.

En 1958, c’est la première attaque forte contre la Sécu par le général de Gaulle, pourtant porteur de l’idée en 1945 quoiqu’elle lui ait été imposée par le rapport de force. Les directeurs de caisses seront dès lors nommés et non plus élus. Puis, il revient sur l’idée même de Sécurité sociale en imposant les ordonnances Jeanneney d’août 1967. Celles-ci imposent le contrôle préalable des budgets et le paritarisme, supprimant ainsi la gestion de la Sécu par les travailleurs puisque 50 % des sièges du conseil d’administration passent alors aux mains des patrons, laissant 50 % aux ouvriers. Il suffira alors d’un syndicat patronal minoritaire (mais unique) pour faire basculer la gestion vers le patronat. De Gaulle casse aussi la Sécu en plusieurs branches : auparavant tout était lié, les accidents de travail, la maternité, la maladie, la vieillesse. C’est comme un saucisson, quand on le coupe c’est plus facile de le manger. Le principe de solidarité est supprimé.

« Aujourd’hui, alors que la France est la 5e puissance du monde, 32 % des Français hésitent ou renoncent à se soigner pour des raisons financières. »

Et puis, il y aura toute une succession d’attaques. Avec le plan Barre, l’État commence à vouloir faire des économies sur la Sécu. Le ticket modérateur – le reste à charge pour l’assuré – était très mince sous Croizat et, dès lors, il ne cessera plus d’augmenter sous tous les gouvernements successifs dans le sillage de la privatisation rampante de la Sécu via le contrôle de l’État. Rocard impose ensuite la CSG (Contribution sociale généralisée), qui est un impôt et plus du tout une cotisation sociale prélevée sur le salaire. Georgina Dufoix va essayer d’imposer des franchises dans les années 1980. Et l’ensemble des plans Juppé, Raffarin, Chirac vont allonger la durée de travail et de cotisation. Et ça continue jusqu’à aujourd’hui avec l’ANI (Accord national inter-professionnel) de 2013 que la CGT n’a pas signé mais que la CFDT [Confédération française démocratique du travail, NDLR] a avalisé. Celui-ci impose une mutualité dans l’entreprise et constitue une rupture d’égalité puisque tout le monde n’est pas concerné, mais uniquement ceux qui travaillent (vieux, chômeurs et précaires ne l’ont pas). La mutuelle est au choix du patron. L’ANI impose aussi une rupture de confidentialité dans la mesure où les patrons peuvent potentiellement connaître le profil pathologique de leurs employés. Tout ça participe à privatiser la Sécu.

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Il ne faut pas oublier que la Sécu a été entièrement bâtie dans un pays ruiné grâce à la seule volonté militante. Aujourd’hui, alors que la France est la 5e puissance du monde, 32 % des Français hésitent ou renoncent à se soigner pour des raisons financières [chiffres Insee de 2007, NDLR]. Tout ça est imposé par les réductions budgétaires décidées par l’État et votées par les députés. Si on voulait en finir avec le “problème” du “trou” de la Sécu, pourtant, on le pourrait. Celui-ci est de 10 milliards d’euros et dû au fait qu’il y a de moins en moins de recettes. Ceci est notamment imputable à la baisse de l’emploi : alors que plus de trois millions de personnes ont été mises au chômage, 100 000 emplois en plus en France correspondraient à deux milliards de plus dans les caisses de la Sécu. Aujourd’hui, il y a 40 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales pour le patronat, obtenus par le chantage à l’emploi. Il y a 20 milliards de fraude aux cotisations, principalement obtenues par le travail au noir. Il y a 80 milliards d’évasion fiscale. Enfin, il y a 312 milliards d’euros de revenus financiers en France qui ne sont soumis à aucune cotisation sociale. L’État vient d’employer 270 personnes pour courir après les chômeurs. Est-ce qu’on ne pourrait pas plutôt employer ces gens-là pour courir après l’évasion fiscale, c’est-à-dire après les gens qui ne payent pas de cotisations ?

Le problème du prix des médicaments est scandaleux par ailleurs : un traitement pour l’hépatite C aujourd’hui coûte 100 dollars à la fabrication et est vendu 48 000 euros à la Sécu. On pourrait très bien créer un Pôle public du médicament avec des médecins et des usagers qui géreraient tout ça. Un autre moyen “d’économiser” serait de faire enfin de la prévention : par exemple, on connaît la toxicité de l’amiante depuis 1967 mais il a fallu attendre 1997 pour l’interdire. Entre temps c’est 30 000 morts et on en annonce 100 000 nouveaux. Il y aurait beaucoup de choses à faire avant de vouloir supprimer la Sécu. Il faudrait seulement un peu de courage politique. Et c’était la vertu cardinale de certains de nos représentants au moment de la Libération : ils plaçaient l’humain au centre de tout leur champ politique. Ce n’était pas les banques qu’ils voulaient sauver, c’était l’homme.

Note

1- George Meany a déclaré peu après “l’opération” au club de presse de Washington : « Je suis fier de vous dire, parce que nous pouvons nous permettre de le révéler maintenant, que c’est avec l’argent des ouvriers de Detroit et d’ailleurs qu’il nous a été possible d’opérer la scission très importante pour nous dans la CGT, en créant le syndicat ami Force ouvrière. » (cité dans E… comme espionnage, de Nicolas Fournier et Edmond Legrand, éditions Alain Moreau, 1978). 
 
Source : https://histoireetsociete.wordpress.com/2018/01/04/la-secu-a-ete-entierement-batie-dans-un-pays-ruine-grace-a-la-seule-volonte-militante/?fbclid=IwAR24-NDzoC7DC9RFF7DR-5Vr8K8W9rmY-XHnns06DiOiFi_UsZB0p3ylfw0

The Balkans - the Most Important Part of the European Chessboard?

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The Balkans - the Most Important Part of the European Chessboard?

Ex: https://www.geopolitica.ru

The World only remembers the Balkans when they are used to ignite/sustain international conflagration. Unfortunately, however, for the inhabitants of this region of Europe - the main global forces never actually lose sight of it, rightly considering Balkans as a key node for controlling not only the entire South of our Continent, one of the optimal East-West transit areas, but also as the direct power base over the Middle East.

The competition for full control over these areas is not yet fully resolved, despite three decades of successes, first German and Brussels and then primarily American ones. And although the advantage of Washington still seems to be dominant - the gradual decline of the monopolar World and geopolitical independence of such significant macro-regional players as Turkey, for example, makes the whole match still undecided, and in any case allows for extra time.

In short, the current Balkan node looks like this:

Turkish Stream - the Main Cause of American Anger

In January, Russia and Turkey inaugurated activity, and at the same time finalized negotiations on further development of the second branch of TurkStream, a gas pipeline system supplying Russian gas to Southern Europe: Greece, Bulgaria, Macedonia, Serbia, and potentially also Hungary and Italy.

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930 km of the new gas pipeline bypasses Ukraine (and thus fulfils a similar role as NordStream in the North), and because the US-European occupation authorities forbade Bulgaria to create a gas terminal on its territory - thanks to the agreement of Presidents Vladimir Putinand Recep Erdoğan, it finally found itself 20 km from the Turkish-Bulgarian border, in Kiyikoy. We note that the implementation of these plans, as well as their further development, was in no way hindered by the differences of view dividing Moscow and Ankara regarding the organization of the North-West part of Syria.

TurkStream, with a capacity of not less than 3 billion cubic meters of gas, and with a target transmission capacity exceeding 31.5 billion cubic meters. - will reach Serbia in May this year, and by the end of 2020 is to connect to the gas system of Hungary.

The Russian side sees further potential recipients, among others in Austria and Italy, and thus the inept attempt to block Russian gas exports - was broken in the Southern direction, in addition, with the general and decisive participation of Turkey, which only a few years ago was considered as an obvious intermediary in the transit of Near-Eastern and Central Asian deposits exploited by Western entities. This is a very serious beating on the World chessboard, made jointly by W. Putin and R. Erdogan - although of course not yet checkmate, since the Americans will not give up their efforts to strengthen their influence in the Balkans. Particularly important for the success of their intentions is full control (or complete disintegration) of one of the transit countries - Macedonia. Although it receives only 0.5 million cubic meters of gas, it is of crucial importance for Washington's operation due to its location.

Hasty Anschluß of Macedonia

As we remember - last year Macedonia was subjected to a humiliating procedure of changing the name and further limiting the use of national symbols, everything on the line of "European and Atlantic aspirations" imprinted to Macedonians. Since, even in defiance of NATO's own foundations, Montenegro was incorporated into it in the summer of 2017 - the Pact with an open text has already begun to absorb Skopje by extinguishing the artificially Greek-Macedonian dispute over "rights to the ancient Macedonian heritage". Decisions in this matter, therefore, accelerated the "integration" procedures, but at the same time were sabotaged in the EU part by France expressing scepticism to the fast enlargement path.

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In October 2019, President Emmanuel Macron expressed opposition to direct accession talks with Macedonia as the reason, giving ... "the observed increased infiltration of Russia and China in the Balkans." Well, of course, about the much more dangerous (also for the rest of Europe) American infiltration Frenchman could not mention - but in fact Skopje was directed to Washington's probably preferred currently side-track: "NATO - now, EU - maybe, some day….".

Contrary to appearances, this does not seem to meet the hidden expectations of American strategists perfectly understanding that for exhausted by intentionally stimulated economic crises last inhabitants as far as free Balkan states - the lure is first and foremost the European lifestyle and income, wrongly associated with the Brussels order (i.e. the same manoeuvre as applied to Poles, Hungarians, Romanians and others in the 1990s and to Ukrainians five years ago and still). The North Atlantic Pact is just a cost, payment for admission to the European table.

As a result, on February 16, at the last parliamentary session before the elections on April 12, the pro-Western, social-democratic-Albanian government of Macedonia pushed through an act accelerating negotiations with the European Union, and also in the coming weeks the last (Spanish) consent is expected for Macedonia's accession to NATO, which was also formally approved in advance by the Macedonian (formally only technical) Oliver Spasovski’s Government.

Formally, the future of the Republic is to be decided "in a democratic way", which does not bode well. Oppositional ВМРО - ДПМНЕ cannot recover after a trial and escape from the country of its long-time leader, Nikola Gruevski, , who in addition himself as prime minister in 2006-16 had his issues, just like Social Democrats today dealing with Albanian terrorists, flirting with voters with "Europeanness", and stimulating Macedonian nationalism, but only against the canonical in this area Serbian Orthodox Church and supporting the dissenting, self-proclaimed (created by Yugoslav communists) Macedonian Church.

On the other hand, dispersed and grassroots patriotic forces do not have the time and the opportunity to build a national option other than VMRO. Especially since without even waiting for formal Anschluß - Americans are already creating their military installations in Macedonia, securing and strengthening the centres of global terrorism already existing under American control in Albania. Which there, in turn – is seen worse and worse by the local people who rightly believe that they know both robbery and smuggling well enough, so do not need supervision from the groups of the People's Mujahedin and similar bandits, not to mention the need to finance them together with the mass of American staff. So if the Albanians liked to disturb the lives of the American occupiers - they would already have a Macedonian alternative prepared.

Montenegrin Church Plunder

Of course, not the only one – because earlier the only piece of the Balkans never touched by a Turkish foot was absorbed and has capitulated after one of the most absurd examples of artificial ethnogenesis (even within Central European standards). Montenegro after several years long campaign became the last blow inflicted on Serbia, after which the even Voivodship's secession was abandoned, choosing the gradual Polonization of Serbian policy, i.e. saturating it with patriotic elements in form and treacherous in content. So, Podgorica eventually found itself in NATO, but in relations with the EU it remains on the same side-track as Skopje, hence, at all costs, they must divert the attention of society asking where this promised Western like prosperity is.

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Demonstrations of many thousands go through the Montenegrin capital and other cities of the country (and everyone who has been to Podgorica knows that 100,000 on the streets of this city with only 190,000 inhabitants - is impressive) in defence of the rights of the Serbian Orthodox Church, which once created this country, , and today it is robbed of all the property by the Pro-Western leadership of President Milo Đukanović. Adopted on December 27, the Act, under the very nice Western name of "religious freedom", imposed on religious denominations and organizations to verify their property (preferably legalized by the Montenegrin authorities), what for the Serbian Orthodox Church that has been in this area since "always" and which invented historical Montenegro as a political being (e.g. always only Serbian, but not necessarily Belgrade one...) - is more than a problem. That is an open attempt on the state of possession of churches and an effort to political and economic preference for the artificially invented Montenegrin Church, who (unlike his Macedonian counterpart) - so far has not been able to find the recognition of even potential believers, neither support from the canonical Churches.

Even soldiers and policemen join the anti-government marches, and the atmosphere is beginning to approach the climate of civil war, in which the Government does not even think about giving way, seeming determined to break the last elements of traditional society in Montenegro.

Following Mladići and Karadžić?

Therefore, Montenegro and perhaps Macedonia have been brought one step away from destruction, meanwhile the return of a new (?) state is possible nearby - Republika Srpska, which is preparing to finally say goodbye to the extremely unsuccessful experiment entitled Bosnia and Herzegovina. "Goodbye Bosnia and Herzegovina - welcome RSexit!"– that is how the leader of Bosnian Serbs, Milorad Dodik inaugurated another political crisis in B&H, from which this artificial creation of Dayton may no longer emerge. The attempt to artificially restore the system of the Croatian-Muslim-Serbian triad governing the country - ended in defeat. Republika Srpska is preparing for a referendum about leaving the Federation.

The reason (because it is not an excuse) for such a radical but expected decision of the authorities in Banja Luka - was the persistence of Sarajevo, seeking to take over for the benefit of the national Government the rights to manage public land located on the territory of the constituent Republics. Attack on prerogatives belonging to Bosnian Serbs so far, in addition clearly in intentions of colonization for the customary sponsors – B&H "partners" - Germans (behind the Croats) and Americans (traditionally cherishing Muslims) are the last straw that breaks the camel's back.

In addition, the federal structures of Bosnia and Herzegovina has not functioned in practice until last year - with a clear benefit to the citizens. Therefore, the American forced attempt to restore unity (by finally delegating a representative of the Republic of Serbia to the joint authorities of B&H) - showed only the superfluousness of the superior cap, needed only by the bureaucrats, and of course the Americans.

Interestingly, Dodik - himself a typical Balkan politician what means a dodger, knows perfectly well when to hit the drums of Serbian nationalism, not only announced secession, but also made contacts with representatives of upset Montenegrin Serbs, suggesting the coordination of activities of all compatriots separated by artificial post-Yugoslavian borders.

Polonization of Serbia and the Bankruptcy of Kosovo

And this may also be important for the extremely stagnant and depressing policy of Serbia itself, which is quietly but clearly drifting towards the West, bogged down in the absence of ideas on how to be governed, although while maintaining the form of an independent state, defended against Western aggression and solidarized with Slavic unity, in the Eastern geopolitical option.

Unfortunately, but President Aleksander Vučić knows perfectly well that in order to stay in power, all he needs is a lack of any competition, and secondly, the quiet confidence of the inhabitants of the country, from time to time watching the Serbian leader hug with Vladimir Putin. He invariably remains the most popular politician in Serbia, however, despite Moscow's notable propaganda and cultural influences in this country - economic cooperation is proceeding too slowly to offset the fully primitive consumer propaganda from the West.

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Of course, Serbs want to remain Russia's best friends in Europe - but they go to Austria to work and such are the sad realities of life in a republic subjected to many decades of brutal trade war with the US and its allies. Therefore, for Progressive rulers of Serbia, this is a clear guideline - you can get along with the EU (only towards NATO the memory of the crimes of the Pact is still too strong among Serbs), you can make a lesbian Prime Minister of an orthodox, conservative country - just to bribe all alternative national politicians in time, and give several cheeky speeches during subsequent election campaigns preferably towards Kosovo (of course without any consequences) and take a picture with Putin.As a result, although in principle they are extremely unpopular issues in Serbian nation - under American pressure, Kosovo and Serbia have recently signed an agreement on the (re)construction of road and rail connections between Belgrade and Pristina.

However, what is worth noting - not everything in this region is going according to Washington's thoughts, and the new Kosovo Albin Kurti’s Government faces the actual bankruptcy of this pseudo-state created 12 years ago. Among others therefore, he had to start his office by declaring the lifting of prohibitive duties on Serbian goods, which decision (despite widespread smuggling) not only caused another crisis in Pristina-Belgrade relations, but also the dissatisfaction of Kosovars themselves.

In addition, the truth is thatif Kosovo were not in fact a criminal organization, mainly drugs smuggling, it would never have an economic raison d'être. 40% residents officially live below the European poverty line, 17% below the subsistence minimum, unemployment is equal to 50% and it is not very pacifying that probably all statistics of this self-proclaimed Republic are fiction and in reality no one knows how much they earn and what their inhabitants actually live from. Well,  a lot is known - however, this is certainly not knowledge that the authorities in Pristina would like to brag about abroad ...

Even Americans also probably already know that the Kosovo problem simply cannot be solved without Serbia, although of course they understand it their own way, intensifying their efforts to take control of Belgrade - but this time without the use of rockets and air forces ...

"Democracy" - the Least Needed Complication in the Balkans?

What is particularly interesting in all of this - in 2020, among those briefly mentioned here, Serbia, Macedonia, and Bosnia and Herzegovina (as well as Croatia) are going to have parliamentary elections this year, which (especially in Skopje) can at least theoretically lead to changes in the balance of power and total reversal of alliances, making the whole Balkan chessboard even more complicated, in a match of all with all and all possible colours of pawns used.

Because if it can start somewhere in Europe again - it's traditionally in the Balkans.

Four French Collaborationists: Châteaubriant, Céline, Drieu, Brasillach

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Counter-Currents Radio Podcast No. 264
Four French Collaborationists:
Châteaubriant, Céline, Drieu, Brasillach

 

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This is a lost London Forum talk by Michael Walker on four French artists of the Right: Alphonse de Châteaubriant, Louis-Ferdinand Céline, Pierre Drieu La Rochelle, and Robert Brasillach. If anyone has details about when this talk was given, please post a comment below.

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“Homage to Robert Brassilach”
Michael Walker

Comme le temps passe
Robert Brasillach

My homage is for the way you lived to die
That I a coward cannot emulate
You knew and wrote
Reason turns malevolent
after childhood disperses
And slumps into mature consideration
You could not have lived with yourself after failing.
So the leaden sentence was a gift
Better to die as you died
In the fluency and grace of certainty and light
Like poor Pucelle
Than grapple with compromise and penance
To win years in retirement and shame
Dying defiant
Sin pañuelo
The Castilian way.
Happiness a bagatelle
To a fascist
Dying well essential
Dying well redeems
The quintessence
Not delaying
Nor complaining
Nor dreading
Unbitter witness
The theatrical end
Many shrink and strive to safety
Delay complain and dread
And run away and hide
And sacrifice their pride for a
Doubtful grace
Not you a thief or cheat
Perhaps a busy undertaker
Coffins lined in neatly ordered rows
“The Bubonic East has
Broken out” –the facts
Every issue packed and bracketed
Childhood spoilt and spilled
Venom packed away in lofts or cellars
Then taken out and filmed
Nothing like that within you
So they held their tryst with you
Many shrink and strive to safety
They show their heads
Where they fear no censure
The dumb speak no treason
The illiterate pen no error
They called you traitor and acolyte to murder
But no betrayal was within you
Those
Who mattered to you
Will wait and wait
Carlists on horseback
Ragamuffin Spain
The islands of childhood
You walk to them
Punctual formal and correct
In the fields of your Great Faith
Le paradis terrestre
Martyr’s etiquette at the shore
Running and returning
Your last breath faithful
Hear the sea roar

Comme le temps passe
Robert Brasillach

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dimanche, 15 mars 2020

Coronavirus : 12 réflexions face à la propagande alarmiste

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Coronavirus : 12 réflexions face à la propagande alarmiste

Ex: https://johanlivernette.wordpress.com

Voici quelques pistes de réflexions au sujet du coronavirus.

– Que sait-on de ce virus qui a pour effet de paralyser des nations entières ? Pas grand-chose. Qui l’a fabriqué ? Est-il vraiment mortel ? Quel est son niveau de dangerosité ? Quel est le taux de mortalité du coronavirus ? Avons-nous à faire à une importante pandémie [1], à une simple épidémie ou à une arme biologique ? Il est, pour l’instant, difficile de répondre avec certitude à toutes ces interrogations. Une chose est en revanche certaine : ce que nous vivons actuellement est en aucun cas le fruit du hasard.

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– Le coronavirus provient officiellement de Wuhan en Chine. Mais qui est à l’origine de cette épidémie ? Qui est le responsable de sa propagation en Occident ? Voici quelques éléments de réponse dans cet article qui contrebalance la propagande sioniste visant à accuser la Chine et l’Iran de tous les maux : D’où vient le coronavirus ? De Chine, des États-Unis ou d’Israël ?

– Le déclenchement de cette « grippe chinoise » entre-t-il dans le cadre de la guerre économique menée par les États-Unis contre la Chine ? Ceci est tout à fait plausible, comme l’a analysé le professeur Michel Chossudovsky : Coronavirus COVID-19 : Une fausse pandémie ? Qui est derrière cela ?

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– Compétitions sportives stoppées, fermeture d’écoles, d’associations, rassemblements populaires interdits… Les épidémies mortelles de grippe provoquent-elles, chaque année, les mêmes mesures étatiques ? Non, alors pourquoi une telle psychose avec ce coronavirus dont la gravité reste à prouver ? Pour mieux justifier un nouveau vaccin ? Rendre la vaccination obligatoire ?

– La propagande alarmiste des médias dominants sert-elle à légitimer un nouveau vaccin (comparable à celui contre la grippe) [2] ? C’est fort probable. En tout cas, Big Pharma qui a toujours un coup d’avance a déjà tout prévu : Pourquoi Sanofi se lance dans la course au vaccin contre le coronavirus

– À qui profite cette épidémie ? Nous savons que, pour Big Pharma, la santé publique et les vies humaines ne valent rien face aux enjeux économiques. Va-t-on avoir droit à un énième coup du pompier-pyromane ? Déclencher une (fausse ?) pandémie pour apporter ensuite le remède vaccinal ? Là encore, c’est fort probable.

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– Tedros Adhanom Ghebreyesus ment certainement sur le taux de mortalité concernant les personnes atteintes du coronavirus. En effet, selon le directeur général de l’OMS, ce nouveau et méconnu virus serait plus dangereux et mortel que la grippe saisonnière. Or pour l’instant, le nombre de morts de la grippe est nettement supérieur aux rares décès dus au coronavirus. Tedros Adhanom Ghebreyesus sèmerait-il volontairement ce vent de panique sur ordre de ses mentors mondialistes ?

– Pour le gouvernement Macron, cette crise du coronavirus tombe à pic : elle est un très bon prétexte pour interdire les manifestations de rue et autres rassemblements contestataires. Au début, cela visait les plus de 5000 personnes. Puis le gouvernement est descendu à 1000, aujourd’hui à 100 et dans certains départements à 50 personnes ! Quid des transports en commun où la population est entassée en très peu de m² ?
Remarquons que certaines manifestations sont tolérées et même encouragées par l’État républicain : la marche pour le climat et les réunions relatives aux élections municipales qui sont, elles, maintenues. Ainsi va la sacro-sainte démocratie…

– Selon Emmanuel Macron, « nous ne sommes qu’au début de cette épidémie. » D’après la marionnette du CRIF et des banques centrales, le coronavirus est « la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle. » Le président de la république affirme cela alors qu’il n’en sait rien. Hier soir, l’acteur Macron a aussi appelé à « éviter le repli nationaliste » car « ce virus n’a pas de passeport ». Son inquiétant discours a pour effet d’alimenter cette psychose qui a semble-t-il déjà gagné les masses et fait oublier la réforme des retraites adoptée grâce au recours à l’article 49.3.

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– La peur est mauvaise conseillère. Elle n’engendre ni la raison et encore moins la vérité. Elle sert les intérêts des puissants de ce bas monde et, dans le cas présent, de l’industrie pharmaceutique qui se soucie très peu de la santé des peuples. Instaurer un climat de terreur permet à l’oligarchie de mieux régner, de soumettre les nations et d’imposer une dictature… sous couvert de démocratie !

– En terme de solution au coronavirus, outre les précautions d’hygiène élémentaires, voici quelques conseils utiles à tout un chacun : Coronavirus : le protocole naturel à diffuser d’urgence

– Cette période de quarantaine où presque tout sera fermé va créer un vide chez nombre d’entre nous. Ce manque peut s’avérer paradoxalement bénéfique pour se recentrer sur l’essentiel : Dieu, la famille, les amis, la prière, l’école à la maison, la lecture de bons livres… des choses saines et non polluantes.

Johan Livernette le 13 mars 2020

[1] Pour la très peu fiable OMS, il s’agit d’une pandémie.
[2] Les effets positifs du vaccin contre la grippe restent toujours à prouver. En revanche, la nocivité de certains vaccins n’est plus à démontrer.

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Dernières analyses publiées sur strategika.fr :

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Dernières analyses publiées sur strategika.fr :

Soros, Erdogan et les armes d’immigration massive contre l’Europe et la Russie - Rédaction Strategika

 
Amicalement, 
 
Pierre-Antoine Plaquevent

L’économie globale et la priorité donnée aux négociants sur les financiers

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L’économie globale et la priorité donnée aux négociants sur les financiers

Bernard Plouvier

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

De 1830 aux débuts de l’économie globale et de la mondialisation de l’american way of life, les maitres du jeu furent les financiers, d’où des taux d’intérêts jouant au yo-yo (et divers slogans vantant la merveilleuse « inflation »), un endettement pharaonique des États et des particuliers, enfin quelques crises de spéculation (1873, 1929, 1937, 2007-2009 et on en oublie) pour pimenter la vie de dizaines de millions de pauvres diables réduits à la misère parce que de gros financiers, souvent cosmopolites, se comportaient en flambeurs.

Vers 1980-90, a débuté la nouvelle ère, qui n’est plus l’ère chrétienne et n’est fort heureusement pas (du moins jusqu’à présent) l’ère de la régression mahométane. Nous sommes entrés dans l’ère du gouvernement planétaire (presque) unique et de l’économie globale. Et c’est là que tous les « complotistes » se trompent : l’on n’assiste pas au triomphe des Financiers, mais à celui des Producteurs et surtout à celui des Négociants internationaux.

3e9afd6b35e9c0383384f339e6970e1c.jpgLe grand projet rooseveltien était d’américaniser la production agricole et industrielle et de faire de la planète un grand marché – l’URSS étant exclue, qui devait servir de repoussoir, de contre-exemple, au moins pour les premiers temps de l’ère du « One World–One Government ». Qu’il ait ou non développé le projet d’une fusion des races et des peuples en une « moyenne humaine », on ne le saura jamais, car Roosevelt ne s’est guère exprimé sur ce point... là encore, les complotistes vont un peu vite en besogne.

FDR n’était pas au service « des trusts » (et n’était pas plus dévoué à celui des Rockefeller qu’à d’autres) ; il n’était nullement au service « des Juifs » : les « complotistes » errent totalement. FDR s’est servi de tous ceux et de toutes celles qui pouvaient faire démarrer puis avancer son projet, qui, pour d’évidentes raisons historiques, n’a pu commencer que 40 années après sa mort, une fois disparue l’hydre communiste qui avait dominé bien plus d’États qu’il ne l’avait prévu dans son plan machiavélique.

Vers 1990, après l’implosion des ridicules économies marxistes, les USA croyaient se retrouver en position de monopole, ayant vassalisé l’Occident, les pays d’islam et l’Asie non maoïste.

Les gouvernants chinois viennent chambouler la donne par leur suprême intelligence : ils multiplient l’efficacité de l’économie occidentale par la discipline d’un régime dictatorial et poursuivent la politique d’imitation des produits issus du génie européen et nord-américain, ainsi que l’irrespect des conventions internationales sur les brevets de fabrication.

Qu’elle soit l’effet d’un hyper-capitalisme ultra-libéral ou d’un capitalisme hautement surveillé par l’État, l’économie actuelle n’est pas dominée par les financiers, mais par l’entente des grands entrepreneurs et des grands négociants, qui ont domestiqué les clowns de la politique et des media, succédant aux financiers dans ce rôle de manipulateurs d’opinions publiques et de marionnettes.

Par l’effet du triomphe de la production et de la distribution de masse – étendues à presque toute la planète -, les banques centrales ont reçu l’ordre d’anéantir (ou presque) l’intérêt de l’argent. C’est le reniement de 3 à 4 milliers d’années d’agiotage et de manipulations monétaires, au profit de la consommation massive, générant de superbénéfices inégalement répartis entre producteurs et négociants, gros et petits.

Donald Trump poursuit la grande politique rêvée par FDR. Il le fait avec le punch et l’absence d’hypocrisie qui le caractérisent : c’est-à-dire en parfait Yankee. Il dicte sa loi, parce qu’il dispose de la plus grande armée, du plus gros complexe militaro-industriel et des entreprises multinationales les plus puissantes, les plus innovantes et les plus impitoyables.

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La minorité agissante de l’humanité actuelle est placée devant une alternative très simple. Ou bien, elle accepte un monde dominé par l’American way of life, ce qui implique à terme l’éclosion d’une humanité métissée, d’un Homo Consumans standard, gentil hédoniste, le tout dans une ambiance de féminisme hystérique, soit une formidable régression culturelle... en attendant une formidable régression de polarité inverse, apportée par les mâles djihadistes.

Ou bien, l’on organise, continent par continent, des empires ou des fédérations d’États populistes. Pour l’heure, les nations d’Amérique latine tentent des expériences malhabiles et non coordonnées. En l’Europe, l’Axe Berlin – Moscou pourrait servir de point de départ à un Empire fédératif, à l’unique condition que l’Allemagne réexpédie dans leurs pays d’origine les millions d’Extra-Européens qui sont venus la squatter. Ce sera la condition sine qua non pour réunir dans cet Empire les peuples d’Europe centrale, occidentale et scandinave.

L’Europe aux Européens est un slogan tellement évident et naturel que les princes du négoce en font un corpus delicti : énoncer cette banalité (qui est le slogan jumeau de « l’Afrique aux Africains » ou de la célèbre Doctrine de Monroë) mène droit en correctionnelle et, bientôt, non plus au lynchage médiatique, mais à l’égorgement rituel. 

Le monde dominé par le négoce ne peut être que cosmopolite. Un monde populiste ne peut se faire qu’en fédérant des nations homogènes.    

00:45 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Routes de la soie : à qui va le profit, la Chine ou les pays au bord de la route ?

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Routes de la soie: à qui va le profit, la Chine ou les pays au bord de la route?

par Michel Carmona & Minh Pham

Ex: http://www.geopolintel.fr

Nombreux sont déjà les pays débiteurs piégés par les « Nouvelles routes de la soie ». Le projet pharaonique de la Chine profite à ses intérêts et à ses entreprises. En face, l’Occident n’a rien à proposer d’autre que l’austérité et la rigueur budgétaire. C’est ce que déplorent dans cette tribune Yves Carmona, ancien ambassadeur de France au Laos et au Népal, et Minh Pham, ancien représentant du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) au Laos et aux Maldives.

Dans moins d’une génération, l’ordre économique mondial sera manifestement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. La Chine, après avoir doublé le Japon en 2011, sera passée en tête d’ici 2050, suivie par l’Inde. A contrario, les États-Unis seront distancés à la troisième place avec une taille économique d’à peine plus de la moitié du pays de Xi Jinping. De fait, l’entrée de la Chine dans le club des poids lourds économiques ponctue son itinéraire contrasté depuis la Révolution maoïste et la création de la République populaire en 1949, effaçant un siècle d’humiliations aux mains des puissances occidentales.

Conséquence de cette marche vers le développement, beaucoup a été dit ces dernières années sur la possibilité d’un « piège de Thucydide » qui dresse une puissance montante, en l’occurrence la Chine, contre une puissance établie, actuellement les États-Unis, ce qui conduirait inévitablement à la guerre comme dans l’Antiquité entre Athènes et Sparte. Et de fait, la réalité est que la Chine comme les États-Unis effacent de plus en plus la ligne de démarcation entre économie et sécurité nationale, si bien qu’une déclaration formelle de guerre n’est plus nécessaire. Cela fait déjà des décennies que les deux puissances s’opposent sur trois fronts.


Le premier front est bien visible, en termes de vitesse, d’échelle et d’intensité, en Mer de Chine du Sud, lieu de passage d’un tiers du trafic maritime mondial. Pékin y appuie ses prétentions maritimes et souveraines sur une stratégie d’exclusion de zone qui réduit les marges de manœuvre pour les États-Unis et leurs alliés. Cette stratégie inclut des travaux massifs de remblai qui ont commencé en 2014, conduisant à la création d’une série d’îlots à la place de hauts-fonds submersibles et leur équipement en pistes d’atterrissage, facilités portuaires et capacités militaires défensives et offensives. Le différend au sujet des « formations maritimes » des îles Spratleys qui oppose de longue date la Chine, la Malaisie, Taïwan, l’Indonésie et le Vietnam, constitue un exemple sans équivoque de démonstration de force et d’affirmation de sa souveraineté.

Le second front, bien que moins visible, concerne le cyberespace, les cyberarmes et la maîtrise des hautes technologies, des semi-conducteurs et de l’informatique quantique à l’intelligence artificielle. Tandis que cette bataille se déroule sans éclats, la Chine, de même que la Russie, a montré sa volonté d’investir massivement dans ce secteur à travers sa politique industrielle du « made in China 2025 » ou d’acquérir les nouvelles technologies par des investissements en capital-risque dans la Silicon Valley.

Mais c’est le troisième front que nous allons analyser ici plus en détail, car il est en passe de devenir aussi visible que le premier. Il porte même un nom officiel : les « Nouvelles routes de la soie » (en anglais BRI ou Belt and Road Initiative). Qu’est ce que la BRI ? Fondamentalement, c’est un programme de prêts dépassant 1 000 milliards de dollars pour l’infrastructure, financés par la Chine et mis en œuvre principalement par des constructeurs chinois. Il permet à des pays pauvres ou manquant de capitaux de puiser dans un fonds pour construire et agrandir autoroutes, chemins de fer, ponts, ports, oléoducs et centrales électriques. Le réseau d’infrastructures relie ces pays à la Chine et entre eux dans un vaste réseau de marchés, le tout censé bénéficier aux acheteurs aussi bien qu’aux vendeurs.

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La BRI consiste en deux routes internationales : l’une retrace la route historique de la soie accédant à la Chine à travers l’Asie centrale et l’autre conduit les routes maritimes de la Chine à l’Asie du Sud-Est et l’Asie du Sud, l’Afrique et l’Europe. En Asie, le portefeuille de la BRI est soutenu par un organisme de prêt dédié, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) fondée en 2012 et dont le siège est à Pékin. L’AIIB se joint à une foule d’entreprises d’Etat qui investissent, prêtent et construisent en-dehors des frontières chinoises comme la China Development Bank, l’EXIM Bank et la New Development Bank.


Six ans après son lancement, la BRI a amassé un portefeuille impressionnant. Cependant, cet édifice va-t-il apporter un progrès global aux pays signataires ? C’est, bien sûr, ainsi que le président Xi Jinping en fait la promotion, mais cela soulève des interrogations sur ses motivations.

Est-ce une grande démonstration d’amour fraternel ?

Rien qu’en Asie en développement, où la demande en infrastructures jusqu’à 2030 est estimée à 1700 milliards de dollars par an, la BRI et les prêteurs qui la soutiennent comblent une grande partie du besoin financier. Au Laos, le chemin de fer Laos-Chine, conclu en 2016, a été cette année-là le plus gros investissement étranger, équivalant à 35% du PIB. Au Cambodge, l’investissement chinois a déclenché un boom de la construction à hauteur de 18 milliards de dollars dans un pays dont le PIB dépasse à peine 22 milliards de dollars. En Birmanie, le gouvernement vient de signer un contrat d’1,3 milliards de dollars pour la construction d’un port en eau profonde dans l’État de Rakhine qui la reliera à la Chine et au couloir économique Est-Ouest de l’ASEAN. Au Pakistan, la Chine a finalisé un prêt de 2 milliards de dollars quelques jours après la victoire électorale du Premier ministre Imram Khan en août 2018. Et la liste des pays bénéficiaires, tous partenaires minoritaires de ces accords, ne cesse de s’allonger. Elle comprend aussi un grand nombre de pays d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Europe centrale et orientale, particulièrement dans les Balkans. L’argumentaire à l’appui de ces emprunts reste simple : pour beaucoup de ces pays, l’accès aux marchés de capitaux internationaux est difficile et la Chine constitue une source « fraternelle » de capitaux – omniprésente et gardant le contrôle.

NINJA ou cheval de Troie ?

L’Union européenne, les États-Unis et l’Inde, ainsi que le FMI et la BAD, ont émis de sérieuses mises en garde contre les prêts à la BRI. Semblables aux financements NINJAs* qu’obtenaient les ménages américains au plus fort de la crise des « subprimes »**, la vision sans complaisance qu’en ont les Occidentaux est que ces prêts conduisent les pays vulnérables mal gouvernés dans le piège d’un endettement non maîtrisé dont ils ne pourraient sortir qu’en remboursant en nature. De fait, nombreux sont déjà les exemples de pays débiteurs pris au piège.

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Le Sri Lanka est la tête d’affiche de la route qui a mal tourné. De 2010 à 2015, le président en exercice Mahinda Rajapaksa a penché de manière décisive en faveur de la Chine en échange de grands projets d’infrastructure, dont beaucoup portent son nom. Faute d’avoir pu faire face à ses obligations, le gouvernement suivant a dû fournir à Pékin le port en eau profonde de Hambantota ainsi que 6000 hectares de terrain adjacent, loués pour 99 ans en échange d’un effacement de dette de 1,1 milliards de dollars. Cela a permis au Chinois de prendre pied dans l’océan Indien, à quelques centaines de milles de l’Inde, son adversaire historique. De même, dans les Maldives, le gouvernement récemment élu est en train d’évaluer la dette envers la Chine héritée de l’administration précédente. Enfin, et ce n’est pas le moindre, la Malaisie, endettée de 250 milliards de dollars, a renoncé fin 2018 à 20 milliards de dollars de projets soutenus par Pékin, un chemin de fer et deux oléoducs.

En Europe, pendant ce temps, l’investissement chinois dans la BRI met les bouchées doubles. Depuis la crise de la dette de 2008 dans la zone euro, la Chine a conclu en 2016 un accord avec la Grèce lui confiant la gestion de 2 des 3 terminaux du Pirée, le port historique et le plus grand du pays, pour 1,7 milliards de dollars. Depuis cet accord, les Chinois ont visé des installations similaires en Italie, en Espagne, au Portugal, à Malte et à Chypre, créant ainsi une chaîne de valeur maritime qui lui ouvre une position de force en Méditerranée.

Si cette connectivité nautique sert ses intérêts, elle creuse une faille au sein de l’UE. Elle dresse les États-membres de l’Ouest et du Nord, qui voient dans la BRI un cheval de Troie – dangereux sous ses dehors inoffensifs – contre ceux du Sud, du Centre et de l’Est qui accueillent favorablement l’initiative. Ainsi, en 2017, cette fracture a conduit la Grèce à bloquer une déclaration de l’UE aux Nations Unies critiquant la politique chinoise en matière de droits humains.

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Une évolution similaire se manifeste au sein de l’ASEAN. Le gouvernement philippin, deux ans après une victoire historique à la Cour internationale de la Haye face aux prétentions territoriales de la Chine en Mer de Chine du Sud, a récemment choisi de reculer, à rebours de son opinion publique. Au contraire, il a pris fait et cause pour la Chine, en échange d’accords économiques substantiels. De manière critique, son recul porte un coup fatal à la plainte introduite par un grand nombre d’autres membres de l’ASEAN, en particulier l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam. Toujours au sein de l’ASEAN, le Cambodge a édulcoré le communiqué de l’organisation en 2016 et évité toute référence au jugement rendu plus tôt cette année-là par la cour de La Haye.

Pour la Chine, tout cela pourrait devenir une arme de choix pour infléchir l’ordre monétaire actuel, accéder à de nouveaux marchés et obtenir l’influence qu’elle a vainement convoitée sur l’architecture multilatérale d’après-guerre. A cet effet, un « club de Pékin » appuyé sur sa clientèle croissante pourrait venir faire l’écart. Il pourrait profondément changer la donne dans la restructuration de la dette, non seulement au détriment de la suprématie du Club de Paris, mais aussi en forçant le FMI – habituellement prêteur en dernier ressort – à se montrer plus accommodant envers la puissance financière chinoise. Pour être plus précis, les pays débiteurs pourraient accorder à la Chine des garanties financières prioritaires par rapport aux créditeurs du club de Paris en matière de remboursement de la dette.


S’agissant du commerce international, bien que la productivité des entreprises chinoises ait connu récemment une amélioration, elles continuent de s’appuyer dans une large mesure sur le soutien gouvernemental, en particulier en matière de recherche, et bénéficient d’un vaste marché intérieur protégé. De ce fait, la BRI risque de favoriser les entreprises chinoises par rapport aux autres. Le commerce est déjà fortement déséquilibré, ce qui a suscité l’application par le président Trump de sanctions unilatérales contre les produits chinois. Sur un mode moins brutal, Emmanuel Macron, à l’occasion de sa rencontre au sommet avec Xi Jinping en janvier 2018, a déclaré que les Nouvelles routes de la soie « ne peuvent être les routes d’une nouvelle hégémonie qui viendrait mettre en état de vassalité les pays qu’elles traversent. »

En fait, la question centrale pour l’Occident est maintenant de savoir comment arrêter les « victimes consentantes » tout en évitant les réactions impulsives qui pourraient se retourner contre lui à long terme. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exprimé en 2018 cette frustration collective en déclarant qu’il n’y avait pas de raison pour le FMI, en utilisant les dollars des contribuables américains, de renflouer le Pakistan ou d’autres pays qui ont obtenu des prêts de la Chine, mais sont dans l’incapacité de les rembourser. Cependant, M. Pompeo n’a proposé aucune alternative crédible.

Somme toute, la réalité est que l’Occident dans son entier est incapable de trouver une stratégie efficace, à la mesure du défi global que lance la Chine. A part dénoncer l’initiative BRI comme un piège de l’endettement en vantant les vertus de l’austérité et de la rigueur budgétaire, la réponse des États-Unis, de l’UE et des autres a simplement été trop peu, trop tard et trop inefficace. Dans cette guerre non déclarée, ils doivent faire face à la Chine en l’absence de lignes de front marquées, de politique ou budget d’agression clairement définis, et de cible visible sur laquelle tirer. Pour le moment, l’Occident est plongé dans l’embarras.

Par Yves Carmona et Minh Pham

 

Haine russo-saoudienne : Fracking the Fracking

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Haine russo-saoudienne : Fracking the Fracking

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Cette nouvelle, à partir d’extraits d’une élision de RT.com, permet d’avoir une bonne idée du climat actuel d’effondrement général, de la façon dont les masques tombent et volent dans tous les sens, de la rapidité avec laquelle les simulacres se vident de toute leur fausse substance... Ici, il s’agit du Professeur Richard D. Wolff, fameux professeur dans toutes les grandes universités US, auteur, économiste, de tendance marxiste, voire Rethinking Marxism, fameux également pour son émission télévisée hebdomadaire Economic Update.

Wolff donne une version qui est de plus en plus favorisée sur la crise pétrolière, qui appréhende l’explication d’une complicité dissimulée entre les Russes et les Saoudiens, dans :le but de la destruction de l’industrie du pétrole de schiste US, – l’industrie dite du Fracking, pour son avidité à fracturer les sous-sols à la chasse au schiste. « Ils[les Russes et les Saoudiens] ont haï cette industrie dès le premier jour »

La description de la situation par Wolff est catastrophique, sinon apocalyptique, mais certes sans grande originalité car qui ne flirte pas avec cette perspective aujourd’hui ? La crise Covit-19 et la crise de la “guerre du pétrole” « sont comme un droite-gauche [asséné par un boxeur] », directement sur le pif de Wall Street, avec suffisamment de force pour dissiper tous les mirages des narrative et faire comprendre que la toute-puissance proclamée “première du monde” de l’économie US n’est rien de moins qu’un simulacre entretenu par les politiciens corrompus et grassement subventionnés pour cette tâche, – simulacre qui n’a pas la moindre base sérieuse, la moindre assise, la moindre fondation.

Le spectacle est donc horrible, de l’effondrement d’une civilisation qui a accepté de devenir la serveuse obéissante du Système, – horrible mais également sublime c’est selon. Ainsi en est-il de la colère des dieux, nous suggère le professeur Wolff, qui nous conduit comme tout expert qui se respecte aujourd’hui sur la terra incognita de l’Effondrement du Système.

... Sur RT.com le 12 mars 2020 : « [L’émission] ‘Boom Bust’ reçoit le professeur Richard Wolff, de Economic Update, pour discuter de la crise pétrolière en cours. Wolff explique que les États-Unis, qui voulaient “l’indépendance énergétique”, ont décidé il y a 10-20 ans de se lancer dans l’industrie de fracturation simplement parce que cela était jugé comme étant rentable.
» “Certes, l’industrie de la fracturation est très coûteuse... mais tout était basé sur l’idée que le prix du pétrole resterait très élevé”, explique Wolff. “Les Saoudiens et les Russes ont été touchés par l'émergence de l'industrie américaine de la fracturation ; ils ont haï cette industrie dès le premier jour parce que c’était un concurrent[jugé déloyal].”
» “L’idée qu'ils se battent entre eux est une illusion“, précise Wolff. “En fait, les Russes et les Saoudiens se battent contre les États-Unis parce qu’en faisant baisser le prix du pétrole, toutes ces compagnies pétrolières américaines de fracturation vont faire faillite. Elles sont finies”.
» Il ajoute que les compagnies pétrolières de la fracturation “ne peuvent pas rembourser leurs dettes et cela plonge le marché du crédit et les banques dans une nouvelle crise que nous commençons à peine à comprendre et qui en fait menace l’ensemble du système financier”.
» “Vous mettez le coronavirus avec le pétrole et vous avez un droite-gauche directement enchaîné qui fait réaliser à la plupart des gens de Wall Street que la description élogieuse de l'économie américaine comme la plus grande du monde était une illusion des politiciens et n'a aucun fondement... »

«Pacte Vert» préparé par la Commission : 11 millions d’emplois directs menacés

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«Pacte Vert» préparé par la Commission : 11 millions d’emplois directs menacés

https://echelledejacob.blogspot.com
 
Un haut dirigeant syndical européen, pourtant favorable à l’UE, estime que la stratégie climatique de Bruxelles pourrait «mettre le secteur industriel à genoux», relève Pierre Lévy, du mensuel Ruptures.

L’entretien ne fera pas la Une des grands médias. Il n’est même pas sûr qu’il trouve beaucoup d’écho au sein des différentes centrales syndicales, en France pas plus qu’ailleurs.

Et pourtant, la personnalité interviewée – en l’occurrence par le site spécialisé et favorable à l’UE, Euractiv – n’a pas de minces responsabilités : Luc Triangle est le Secrétaire général d’IndustriAll, la structure qui regroupe les fédérations syndicales des industries des pays du Vieux continent. Pour la France, en sont par exemple membres la Fédération CGT de la Métallurgie, celle des Mines-énergie, celle des industries chimiques, et cela vaut pour les autres centrales, ainsi que pour les autres pays. IndustiAll est membre de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Luc Triangle n’est nullement «eurosceptique» ni «climato-sceptique» – sans quoi il n’occuperait pas une telle responsabilité. Et pourtant, quand il est interrogé sur le « Pacte vert » européen – le projet phare de la Commission européenne pour les cinq ans à venir, censé sauver la planète – les informations qu’il donne et les prévisions qu’il évoque font froid dans le dos.

A commencer par ce chiffre : 11 millions d’emplois seront affectés par la politique climatique projetée par Bruxelles. Encore s’agit-il là d’emplois directs, précise bien le syndicaliste. C’est donc plusieurs dizaines de millions d’emplois qui pourraient disparaître, notamment «dans les industries extractives» (mines), dans celles «à haute intensité énergétique» (typiquement : la sidérurgie), ainsi que «dans l’automobile». La métallurgie en général, la chimie, l’industrie pétrolière et bien d’autres ne seront pas épargnées. Et ce, note-t-il, «sans l’assurance d’une perspective d’avenir pour les travailleurs des industries touchées».

En cause : la chasse au CO2, et donc aux activités qui en produisent des quantités importantes. Mais pour la Commission européenne – et tous les idéologues nationaux qui l’inspirent – il convient de ne point s’affoler. D’abord parce qu’elle promet que des activités nouvelles viendront supplanter les cadavres du vieux monde, moyennant le refrain : la sidérurgie (par exemple) est morte (sous-entendu : en Europe, car on n’imagine pas un déclin mondial de celle-ci), vive les industries «faibles en carbone», vertes, digitales, connectées…

Euractiv cite ainsi une étude de la Commission selon laquelle le PIB de l’UE devrait augmenter de 2% d’ici 2050 dans le cadre de la neutralisation des émissions de CO2. Faut-il préciser que personne n’a jamais vu le détail du «calcul» prévisionnel ?

Quand on en est à vous promettre des soins palliatifs, ça n’est pas un excellent signe sur l’issue

Surtout, la Commission concède que certaines régions seront particulièrement affectées, et a déjà prévu 7,5 milliards au titre du «Fonds de transition juste». Le vice-président de la Commission chargé du «Pacte Vert», le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans, s’est ainsi engagé à ne «délaisser personne». Une précision angoissante : quand on en est à vous promettre des soins palliatifs, ça n’est pas un excellent signe sur l’issue.

Le dirigeant syndical interviewé pointe en outre le danger d’un fossé croissant entre l’est de l’UE, et les pays de l’ouest et du nord. Les premiers seront touchés de plein fouet, tant certaines de leurs régions dépendent d’une mono-industrie. C’est par exemple le cas de la Pologne, qui continue à produire l’essentiel de son électricité à partir du charbon. Et les mineurs forment encore l’épine dorsale économique et sociale des régions productrices, telle la Silésie.

Pourtant, si la déflagration risque d’y être particulièrement violente, il est peu probable que «la transition écologique sera plus facile dans les pays nordiques ou d’Europe de l’ouest» comme l’affirme le syndicaliste belge. Certes l’extraction charbonnière en France a déjà été éradiquée il y a quelques décennies (pour des raisons de rentabilité, le prétexte climatique n’était pas encore inventé), ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne. Mais croit-on vraiment qu’on va reconvertir les travailleurs de l’automobile, de la sidérurgie (il en reste), de la chimie ou des raffineries en «web-designers» ? A moins qu’on ne les réinsère dans l’«aide à la personne» ? Dans l’animation des parcs d’attraction ?

Pire : le tsunami sur l’emploi à l’est «pourrait bien avoir un impact majeur sur la migration au sein de l’UE», note Luc Triangle qui rappelle que «près de 22 millions de personnes ont déjà quitté» les pays de l’est. Autrement dit, une nouvelle vague migratoire intra-européenne en direction de l’ouest déjà industriellement sinistré (cette fois hors Royaume-Uni, grâce au Brexit) est à prévoir.

Angoisses bruxelloises

Cité par Euractiv, le dirigeant syndical estime que «le Green Deal risque bel et bien de mettre le secteur industriel tout entier à genoux». Rien de moins. Et cela pourrait, en conséquence, «décrédibiliser la politique climatique européenne aux yeux des citoyens». Pour qui aurait un doute sur l’angoisse sous-jacente qui assaille les syndicalistes bruxellois, M. Triangle alerte : «les politiques climatiques ne fonctionnent que si elles peuvent être vendues au grand public».

Selon l'ancien président roumain, de tels facteurs « pourraient pousser certains pays à envisager de quitter l’Union, purement et simplement »

Et Euractiv opine, en rappelant les propos de l’ancien président roumain Traian Basescu. Celui-ci estimait récemment que de tels facteurs «pourraient pousser certains pays à envisager de quitter l’Union, purement et simplement».

Si l’hystérie «pro-climat» avait pour conséquence d’accélérer le démembrement de l’UE amorcé par les Anglais, au moins aurait-elle servi à quelque chose – un peu à la manière de la taxe sur les carburants qui avait été l’étincelle du mouvement des Gilets jaunes.

En attendant, chacun peut prendre la mesure des conséquences de la «lutte anti-réchauffement», conséquences du reste volontiers admises par les militants les plus radicaux de cette cause, partisans de la «décroissance».

Peut-être peut-on rappeler un exemple : le démantèlement qui avait touché une partie de l’industrie automobile d’Ile de France, dans le dernier quart du vingtième siècle, et les saignées massives dans l’emploi qui en furent issues avaient constitué un facteur déterminant de ce qu’il est convenu d’appeler, par euphémisme, l’actuelle «crise des banlieues». On n’ose imaginer l’état de la société française si le séisme «vert» était mené à bien, moyennant la disparition de millions d’emplois manufacturiers sur le sol national.

Bienvenue, alors, dans la France des Misérables.
 

samedi, 14 mars 2020

Le nouveau cycle de la mondialisation

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Le nouveau cycle de la mondialisation

Par Laurence Daziano*

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

L’épidémie de coronavirus, partie d’un marché de Wuhan, entraîne l’économie mondiale dans un choc d’offre et de demande, aussi majeur que celui du choc pétrolier de 1973. Mais, au- delà de l’effet conjoncturel sur la croissance de l’année 2020, le coronavirus s’inscrit dans une profonde transformation des échanges mondiaux qui ouvre une nouvelle page de la mondialisation dans la prochaine décennie.

Le coronavirus a démontré l’extraordinaire dépendance des économies occidentales à la Chine. Depuis vingt ans, la production industrielle et manufacturière a été délocalisée en Chine, à un niveau extrême pour certains produits industriels stratégiques, à l’instar des médicaments ou des équipements télécoms. Pékin est désormais la « plaque tournante » de l’assemblage industriel mondial, que ce soit pour un smartphone, une voiture ou une batterie électrique. Le coronavirus a montré la grande faiblesse des chaînes mondiales de valeur, disséminées dans le monde entre plusieurs pays producteurs.

La mondialisation n’est pas en recul, mais plutôt en transformation, sous l’effet du protectionnisme de Donald Trump, du Brexit ou des débats autour de la guerre commerciale et technologique entre Washington et Pékin. Le néoprotectionnisme américain et le conflit latent avec la Chine font consensus dans les cercles de pouvoir à Washington. Les pays émergents conserveront l’avantage d’une main-d’œuvre formée et peu chère, mais les chaînes de valeur ainsi que les relations économiques et commerciales vont être transformées.

Les Européens eux-mêmes ont commencé à modifier leur posture en déployant des protections sur leurs actifs stratégiques et en réfléchissant à leur autonomie technologique. L’aggiornamento en cours à la Commission européenne sur la réciprocité commerciale en est un exemple, tout comme la régionalisation des chaînes de production illustrée par l’ouverture d’une usine par LVMH au Texas ou la construction d’une usine de Huawei en France, afin de contourner les obstacles non tarifaires et le souhait des Etats de protéger leurs intérêts strtégiques.

actualité,mondialisation,globalisationLa transformation de la mondialisation pourrait même être analysée, non pas à la lumière du mouvement de globalisation entamée après la chute du mur de Berlin, mais plutôt à travers une histoire continue qui débuterait à l’époque des grandes découvertes et de la Compagnie des Indes orientales. Fernand Braudel l’a magistralement analysé dans « La Dynamique du capitalisme », en décrivant l’économie-monde avec son centre, dont découlent tous les échanges : « Le soleil de l’histoire fait briller les plus vives couleurs, là que se manifestent les hauts prix, les hauts salaires, la banque, les marchandises royales, les industries profitables, les agricultures capitalistes ; là que se situent le point de départ et le point d’arrivée des longs trafics, l’afflux des métaux précieux, des monnaies fortes et des titres de crédit. »

La mondialisation n’a jamais cessé de se développer et de se transformer depuis le 21ème siècle. New York n’est plus le centre unique de la mondialisation dont le cœur bat également à Shanghai, Bombay, Moscou ou Istanbul. Le cycle de la mondialisation « heureuse », apparu après la chute du mur de Berlin et prôné par Bill Clinton, prend fin. Un nouveau cycle apparaît, à l’issue incertaine.

(*) Maître de conférence à Sciences-Po

Source : les Echos 10/03/2020

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Le projet de nouvelle constitution russe et l'avenir de Poutine

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Le projet de nouvelle constitution russe et l'avenir de Poutine

par le Général Dominique Delawarde

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Sous le titre : Le Parlement russe autorise Vladimir Poutine à se représenter en 2024, le journal le Monde vient de publier une "fake news" de plus qui sera abondamment commentée par la presse mainstream occidentale.(voir le lien ci après)

Cet article est de Dominique Delawarde, membre de notre comité de rédaction

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/10/le-parlement-russe-autorise-vladimir-poutine-a-se-representer-en-2024_6032499_3210.html

C'est une Fake news, au moins pour le titre, car le parlement russe n'était actuellement qu'en phase finale d'approbation d'un "PROJET" de constitution. Ce "PROJET" devra être approuvé ou rejeté par référendum par l'ensemble du peuple russe qui, seul, autorisera ou refusera les changements constitutionnels proposés. On fait encore des référendums dans ce pays et le parlement n'y a pas tous les pouvoirs.La Russie n'est pas la France .....

Que s'est-il passé à la Douma ?

La députée Valentina Terechkova, ancienne cosmonaute et première femme à avoir effectué un vol dans l'espace en 1963, est la dernière intervenante au débat sur le projet de constitution. Elle propose un amendement au projet de Constitution avant le vote final. Elle dit ceci : « Pourquoi tourner autour du pot ? pourquoi imaginer des constructions artificielles ? Regardons les choses honnêtement : si les gens le veulent et si la situation l'exige, il faut permettre au président en exercice de se présenter à nouveau à ce poste. ».

 Transformé en amendement, la proposition de Valentina Terechkova est adopté à une écrasante majorité. Le référendum aura lieu dans 6 semaines, le 22 avril prochain. Il projet sera très probablement voté, ce qui me réjouit pour deux raisons:

 1 - Poutine représente aujourd'hui le seul contre pouvoir solide à l'OTAN dont on connaît la propension à générer le chaos et la mort sur la planète depuis 1995.
(Au cours du dernier quart de siècle, 1 million de bombes ont été larguées par des pays membres de l'OTAN, agissant en coalition de circonstance, sur des pays qui n'avaient agressé aucun des membres de l'Organisation).
https://www.breizh-info.com/2019/11/19/130735/lotan-artisane-de-paix-ou-fautrice-de-troubles-et-de-chaos-general-2s-dominique-delawarde-le-13-novembre-2019

Garder Poutine jusqu'à 2036 sera probablement un bien pour son pays qu'il a remis sur pied entre 2000 et 2020 et surtout un bien pour le maintien de la paix sur la planète entière, par le retour à "l' équilibre de la terreur". Il serait bon que les fous furieux "néoconservateurs" des Etats Unis, de l'UE et de l'OTAN qui entendent régenter le monde en fonction de leurs seuls intérêts trouvent quelques "garde-fous" sur leur chemin.

 2 - Poutine a manoeuvré merveilleusement, comme à son habitude. Il n'a pas proposé lui même cet amendement, il a laissé une députée mondialement connue le faire et le parlement voter. Mais Poutine a proposé lui même des amendements à la Constitution qui vont droit au coeur d'une partie importante de l'électorat russe et de l'homme que je suis, citoyen d'un pays en déliquescence économique, politique, sociale, morale et sociétale. Ces amendements correspondent aux valeurs qui sont les miennes : Ainsi du respect de la « foi en Dieu », de l'interdiction du mariage homosexuel ou de la protection par l'Etat d'une «vérité historique », souvent mise à mal par les occidentaux qui ne cessent de la ré-écrire à leur avantage (notamment sur la 2ème guerre mondiale).

En conclusion, si le projet de nouvelle constitution est voté par référendum et si Poutine décide de rester jusqu'à 2036, il pourrait dépasser la longévité au pouvoir de la grande Catherine II, impératrice de Russie. Avec son expérience et celle de son ministre des affaires étrangères Lavrov, avec la complicité active de Xi Jingping, président à vie de son pays, il pourrait s'opposer avec succès aux velléités guerrières des "gouvernements de passage inexpérimentés" de chacun des grands pays d'une coalition occidentale en déclin. Notons au passage que les tenants du pouvoir des grands pays de l'OTAN sont de plus en plus mal élus, que leur opinion publique est profondément divisée et que ces états membres de l'OTAN sont, eux même, divisés entre eux.

Dominique Delawarde.

It’s Population, Stupid: Gunnar Heinsohn’s Söhne & Weltmacht

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It’s Population, Stupid:
Gunnar Heinsohn’s Söhne & Weltmacht

Gunnar Heinsohn
Söhne und Weltmacht: Terror im Aufstieg und Fall der Nationen
Zürich, Switzerland: Orell Füssli Verlag, 2020 (2003)

41v2Fuirz6L.jpgRobert Malthus’s essay on population growth is widely known and widely refuted, mostly by commentators who have not read it. In his Essay on the Principle of Population, Malthus argued that population growth undermined the achievements which technology had brought and was bringing to human society and ironically had first made that population growth possible. Populations, he wrote, increased faster than the rate of increase in food production necessary to keep pace with the demand for more food. According to Malthus, this discrepancy between supply and demand would lead inevitably to a decline in living standards and to famine. That Malthus’s prediction proved (broadly) not to be the case in the nineteenth and twentieth centuries is largely due to the fact that human societies have vastly improved agricultural efficiency and available agricultural land far in excess of the slow growth in food production which Malthus had projected. This improvement in food production to meet the demands of growing populations could only be achieved, and was only achieved, by improved logistics, improved science, and exploiting nature — not only more efficiently, but also more extensively. The fear of famine and outbreaks of famine have continued down to the present day, however, and although Malthus is officially repudiated, his ghost has not been lain to rest. The burden put upon nature incurred by meeting the challenge of the appetites of the human population increase continues to this day. Has Malthus been proved entirely wrong, and is his thesis applicable in relation to challenges other than that of famine?

Söhne und Weltmacht by Gunnar Heinsohn, professor at the University of Bremen, is written in the Malthusian tradition of seeking in demographics the key to understanding social and political challenges. It is the principal argument of Söhne und Weltmacht that it is neither a struggle for resources, nor of religion, nor a conspiracy, that is the principal driving force of terror and war, but rather a surplus of young men who, by virtue of a demographic spike, are too many competing for too few positions in their own communities.

More exactly, according to Heinsohn, it is a diminished opportunity to obtain “property benefit” (Eigentumsprämie), a key term in Heinsohn’s argument. This book is Walt Whitman’s cry of “Go West, young man!” with a vengeance. A society whose population increase, or more exactly, increase in young men, cannot be met by a commensurate increase in opportunities for those young men to thrive by obtaining property benefits and social standing, is the major trigger of terrorism, war, colonialism, and mass emigration. This is a startling thesis, but it is argued cogently and with abundant recourse to evidence. Indeed, Heinsohn’s work abounds with references, citations, and graphs and tables to support the main thesis.

Here is one historical case which Heinsohn examines: Nepal. How could it be, he asks, that Nepal changed almost overnight from a happy hippy Mecca, where the stardust children of the West sought enlightenment and inspiration in the 1960s and 1970s, into a land racked by civil war, strife and terrorism in the 1990s? What was the cause of the Maoist rebellion? Standards of living? The oppression and solidification of the proletariat, in accordance with Marxist theory? The desperation of famine, in accordance with Malthusian theory? None of that. The people were not starving and living standards were in fact rising. The population was not desperate or threatened from outside. Journalists speculated on Chinese influence undermining the small land by infiltrating it with Maoist revolutionary theory. Heinsohn comments on the theory of Maoist subversion laconically:

If Bakunin’s work had been widely read in Nepal instead of Mao’s, the media might be reporting about anarchists against the police instead of Maoists against the police. Young people will always find something. Irony to one side, the killers took great chunks out of their differentiated convictions. They not only attacked feudalists and fascists but the national Marxist-Leninist movement as well as the united Marxist-Leninists and finally, the Indian army. (p. 105)

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The real reason for the upsurge in conflict is clear to Heinsohn:

Rising from 8.5 to 26 million, the population tripled from 1950 to 2005. In 1995 and 2000 the children bulge was at 41%. With over 4000 deaths between November 2001 and January 2003 talks over a ceasefire between the authorities and the insurgents began. Were the talks to collapse, so the Minister of Culture Kuber Prasad Scharma at the end of May 2003, the country would be facing “Cambodian relations” viz. genocide. Peace was finally concluded on November 21st, 2006. The conflict had cost near to 18,000 lives.

Then Heinsohn throws in his final comment, the fact which for him is decisive and not brought into calculations of war and peace: namely, the falling birth rate. “From 6 children per woman between 1950 and 1985, the birth rate had fallen to under two by 2020.” (pp 105-106).

What is the “children bulge” referred to here? Heinsohn has much to say about what he calls demographic “bulges”: youth bulge, baby bulge, children bulge. A bulge refers simply to a disproportionate dominance by one age group in a nation’s or group’s demographic structure. A youth bulge is defined by this writer as follows:

The existence of a youth bulge results from the places which are becoming available to the number of places which sons who are becoming adults demand.” (p. 55) It is the existence of a baby bulge becoming a youth bulge (a baby bulge does not necessarily become a youth bulge if there is a high infant mortality rate) which is the prime course, Heinsohn argues, of “migration, crime, mass flight, prostitution, forced labor, murder, gang crime, terror, putsches, revolutions, civil war, expulsions of groups, genocide. . . As a rule of thumb: nations with 30 to 50% of their populations under 15 years of age will be experiencing one or more of these. (p. 115)

The Biblical tale of Cain and Able is, for Heinsohn, a fable that tells the story of a fundamental truth. Two brothers competing for one position, one recognition, one property benefit, must emigrate, colonize or kill one another.

Heinsohn also refers to what he calls the Kriegsindex (war index). This is the yardstick he has devised to measure the military potential of a group in terms of its manpower by comparing the number of 55 to 59 year-olds to the number of youths between 15 and 19 in the studied group. If the number of 15-19 year-olds is higher than the number of 55-59 year-olds, the war index is positive, and negative in the reverse case. So if there are 1000 old people to 2000 youths, the war index is 2+. The US-Vietnam conflict cost nearly a million lives, of which an astonishing 95% were North Vietnamese, but the Vietnamese war index was 4 to the American 2. The North Vietnamese could afford their losses better than the Americans.

An objection can certainly be made that Heinsohn ignores the factor of technical superiority — possession of the atomic bomb, for example — to counteract or even nullify the war index factor. However, in the great majority of conflicts that have taken place since the Second World War, the superiority of military hardware does not seem to have played the decisive role which might be expected of it. As for atomic confrontation, the wars since the Second World War have been wars of proxy insofar as the nuclear powers were involved. Arguably, Israel is the one country that keeps numerically superior forces at bay by its possession of the technology to destroy entire nations, but it also has a high war index.

The objection can be made that in terms of conflicts between major powers, the war index factor may play a less considerable role. My impression is that Heinsohn indeed tends to gloss over facts and factors such as firepower superiority which might weigh against his principle theory of youth bulges and war. However, it is questionable how far even a nuclear deterrent can stop a human tidal wave which has reached a vastly disproportionate superiority in numbers. Was it not Mao Tse Tung who once callously remarked that in the event of nuclear war, China would win simply by virtue of its huge population? One of Heinsohn’s many statistics, extrapolated from data provided by the World Bank for 2020, is that the proportion of children under 15 years old from nations with a children bulge (30-50% of the population) in relation to children in the United States is 1.3 billion to 61 million.

We should, of course, be aware of statistics. Heinsohn offers his readers an abundance of them, but are they conclusive? It may be that hikes in the population are not the direct cause of the factors he describes, but bring about developments which trigger them. Yet even to admit that populations hikes are the indirect rather than direct cause of war and famine is still to admit that they play a decisive role, and to argue that the effect is indirect would be to qualify Heinsohn’s thesis without in any way refuting it.

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A further controversial argument of this book is that dictatorship and children bulges tend to accompany one another. Heinsohn notes that the Algerian military overruled unwelcome election results in 1991 at a time when the population had more than doubled, rising between 1960 and 1990 from 10 to 25 million. More people were killed in the course of internal conflict in Algeria between 1992 and 2002 (180,000) than in Arab-Israeli wars over the same period. (p. 116) Algeria used to record a birth rate of 6 to 8 children per mother; the birth rate has fallen in recent years to 3 children per mother. Heinsohn feels it unnecessary to point out that conflict has subsided in Algeria since the beginning of this century. The reader gets the point.

The core argument of the book is, therefore, that problems of war and famine are demographic — not climatic or economic in the traditional sense of rich and poor. It is certainly the case that the role of population is rarely treated earnestly by political and economic writers, professors, and journalists. This reviewer shares Heinsohn’s belief that exponential population growth lies behind many major global challenges, if not all of them, and the current system of ignoring population and seeking solutions to problems such as pollution in tackling secondary causes (e.g. global warming) is to evade the real challenge.

Heinsohn’s message about war can be summed up thus: “It’s population, stupid.”

A table on pages 120-127 highlights a remarkably regular congruence between nations where armed conflict dominates and/or the murder rate is higher than the global average, and nations with an above-average youth/children bulge. In fact, Heinsohn can find very few conflicts, widespread acts of terrorism, high crime rates, or acts of genocide which do not find their origin one way or another in the struggle of a youth bulge cohort to obtain their Eigentumsprämie.

This leads to the deeply pessimistic conclusion that populations without youth bulges — those either with declining birth rates or which achieve an equilibrium of births to deaths, a picture of stability — will be considerably more pacifistic than societies with a youth bulge, but such societies are victims waiting to be discovered. History would seem to bear this out: Societies with stable populations do seem to be more pacifistic than those with growing populations, and therefore more likely to fall victim to them. The Indians of the Caribbean falling victim to the Europeans or the Bushmen falling victim to the Bantu are obvious cases that come to mind. It seems to be that all human societies are condemned to take part in a sort of cradle race to outbreed and thereby dominate one another. Irish nationalists have long been aware of the population factor in overcoming Protestant and British rule and uniting Ireland, although they remain willfully ignorant of the cradle challenge Ireland is itself now facing from Black immigrants.

Söhne und Weltmacht may be criticized for being less than systematic in the development of its argument. The argument is based not so much on theory or a model of society as evidence. Historical cases accompanied by tables are presented to the reader and thereafter evidence is cited to show the validity of the argument, but the theory is not examined in depth, nor are contrary interpretations of the cause of war and terrorism examined at all. Heinsohn is saying in effect that the “coincidence” of correlation between youth bulge and war is so overwhelming that it would be the onus of a skeptic to provide an alternative interpretation.

The evidence of what Heinsohn is claiming is plentiful and strong. The reader may be forgiven for wondering why the argument has not been put forward previously, or even debated previously, if it is all so obvious. Heinsohn says (and here we are with Malthus again) that in societies or countries with soaring birth rates, there will be too few prestigious positions (defined in terms of property right) to content aspiring male youth, too little opportunity to devote energy to worthwhile enterprises, there will be diminishing resources available to rising numbers of young men, and that will lead to internal conflict over the scarce resources or emigration or both. It is not that favorite explanation offered by NGO charities, a “poverty trap,” which triggers mass emigration.

Against the belief that low living standards are the prime force prompting conflict, Heinsohn notes that the standard of living of the Ivory Coast, for example, was rising before it entered into its main period of conflict — in fact, the standard of living actually declined as a result of civil war. Conflicts negatively affect standards of living, and it is not poverty alone which causes conflict, so Heinsohn. Conflict, he argues, is caused by rising expectations that cannot be met fast enough.

Heinsohn also looks at the expansion and global dominance of Europe from the fifteenth to the nineteenth century. When Europe’s expansion began at the very end of the fifteenth century, the population was, as a result of widespread pestilence, actually lower than it had been previously (60 million in 1500 compared to 90 million in 1340). What took place was not a simple increase in total population compared to the past, but a dramatic change in the median age of European populations. Large numbers of children were growing up without prospects. It was not only or even principally acres which were not available, but prestige and ownership (Eigentumsprämie). Heinsohn is at pains to argue that this is not simply a matter of “Lebensraum“. He also ignores those cases where expansion or migration will be more convincingly interpreted as just that: diminishing living space under the pressure of rising population. Ireland and Germany in the nineteenth century would be obvious cases, and after the Great Famine, the Irish emigrated out of economic compulsion. Even here, however, it is certainly the case that the plight of the Irish was more perilous because of their high fertility at the time of the Great Famine.

35987323z.jpgAnother highly interesting factor highlighted in this book is the notion of the sanctity of life. From the end of the Roman Empire to the sixteenth century, Europe did not experience a dramatic increase in population nor did it experience a birth rate anything like as high as that which began suddenly at the end of the fifteenth century and continued down to the twentieth century. What had happened? According to Heinsohn, the notion of the “sanctity of life” and hostility towards contraception, infanticide, and abortion of an intensity not seen since the days of Rome (but highly characteristic of Islamic society) began at the end of the fifteenth century — and it is at the end of the fifteenth century that Europe set out on a course of world conquest. The writer refers to well-documented evidence from several English counties. On the basis of this evidence, between 1441 and 1465, 100 fathers were leaving 110 surviving sons. Between 1491 and 1505 a dramatic change had taken place: 100 fathers were leaving behind them 202 surviving sons. By the nineteenth century, between 5 and 6.5 children per mother were being raised in Europe, a rate only reached in the last century by twenty-four states in Sub-Saharan Africa and Afghanistan.

At exactly the same time as the hike in the European birth rate, the great witch hunts and trials began, which were to cost the lives of up to 100,000 women. Experts are at a loss to explain the ferocity, extent, and above all, suddenness of the persecution of witches. Heinsohn offers a fascinating and persuasive interpretation. Many observers have pointed out the connection between fear and hatred of witches and rumors of infanticide and other “ungodly” practices by midwives. In Heinsohn’s interpretation, the target of the persecution of witches was in large part an assault on the medical knowledge which midwives possessed and utilized, including knowledge relating to contraception and birth control. The witch trials, in Heinsohn’s thought-provoking interpretation, were first and foremost an assault on nature-based science by a Church and state whose new piety sought to extirpate all activity which could prevent human reproduction. It may be that neither Church nor State were consciously promoting a population surge, but that is the effective result of their measures. Consciously induced or unconsciously, the fact remains, cited by Heinsohn, that between 1000 and 1500 two to three women were being born per woman and after 1500 that figure rose abruptly to 5-7 children (p. 14).

In 1484, Innocent VIII issued his famous Bull against contraception, and a condemnation of contraception has been characteristic of the Roman Catholic faith ever since. Contraception and abortion were subject to capital laws. “Witches” were closely associated with those who sought to provide women with the means to exercise birth control. The persecution of witches, by Protestant and Catholic alike, was the assertion of the will to “go forth and multiply.” All sexual pleasure which was not conducted under the bonds of holy matrimony and for the purposes of reproduction was condemned as sinful and often punishable by death.

Heinsohn does not state but strongly implies that were it not for the opportunities offered in the nineteenth century for expansion and relief of the youth bulge by means of colonial expansion and deportation, the nineteenth century would not have been the relatively peaceful century for Europe that it became. The colonies were a release valve. By 1914, there were no more lands to colonize. In the twentieth century, European countries including Russia had cannon fodder at home to spend. Heinsohn’s system and message are emphatic and coldly cynical:

It was the strictly enforced penalties for birth control which can explain the fact that regardless of all emigration, wars, epidemics and high infant mortality, the European population explosion in this time did not once let up, reaching (with Russia) nearly 500 million by 1915 and it could afford the cannon fodder of 8 million in the Great War. After the Second World War, the Western powers continued to build the most deadly weapons but could no longer raise enough sons. This, along with the threat of assured mutual destruction through nuclear war, and not any supposed process of increased sensitivity and scrupulousness, is the not very noble reason why the numbers of Europeans dead in battle has fallen so low. (p. 150)

Hans Grimm’s Volk ohne Raum, a novel written in 1926 which portrayed Germany as a country suffering from overpopulation and therefore a lack of living space (Lebensraum) accords entirely with Heinsohn’s thesis. Once it was Europe’s turn. Now it is the turn of non-European peoples with great youth bulges, warring against one another and seeking their fortunes in other lands, especially when in those lands, the indigenous population cannot challenge them with expendable sons of its own. The bitter truth, argues Heinsohn, is that societies with high youth bulges can — in terms of human material — literally afford to go to war. Islamic martyrs nearly always possess siblings to mourn their passing and to swear revenge. If there were a white resistance movement with the same resolution and determination to die for its cause in martyrdom, there would nevertheless be no brothers to mourn and swear revenge for the fallen. In numbers is strength. Heinsohn is serving up an old socialist truism here, but it is one that needs to be restated. Many people have lost sight of it in efforts to obfuscate the challenge of the ambitious millions of the world with humanist hand ringing about the calamity of war. The success of the white race in conquering the world was not, according to Heinsohn, due to racial superiority, as Gobineau among many other racial supremacy theorists have argued. European world domination was maintained and caused by its youth bulge. (p. 153)

Heinsohn does not pretend that a youth bulge alone explains the expansionist or imperialist development of any people, but he claims that a youth bulge is a precondition for such a development. If his argument is correct, then the white race can offer no effective policy for its own survival in the face of expansionist challenges without a reproductive riposte commensurate to that of Islamic or African migrants. This is not only for the obvious reason of numbers and proportional weight of influence, but also by virtue of the fact that according to Heinsohn, no group of people is sociologically and perhaps not biologically triggered to expand or even seek conflict without the assurance that there are sufficient sons to take the place of those who fall in war.

28055.jpgIt is worth noting the paradox that only does the white race have far fewer children per capita than other races, but those who are most conscious of the demographic decline and most readily deplore it themselves usually have few or no children at all.

Heinsohn’s book belongs to a long tradition of culturally pessimistic “realist” writings, which include Hobbes, Malthus, Spengler, and more recently Huntingdon and Rolf Peter Sieferle, whose Epochenwechsel I have reviewed for Counter-Currents. The core of Heinsohn’s argument is very simple and very persuasive. Towards the end of his book, which consists largely of cases of conflict which can be explained by his theory and tables to illustrate those cases, he notes: “If Germany had increased its population between 1950 and 2020 at the same rate as The Gaza strip, (0.2-2 million), it would not have a population of 83 million today, but 700 million, and 90 million of those would be between 15 and 29 years old.” (p. 231)

There is nothing original in stating that wars can be won through the cradle, but Heinsohn goes further. He argues that all wars are caused by the cradle. He posits no conspiracy (the book is without so much as a hint of a conspiracy). However, politicians do blatantly, as in the case of President Erdogan of Turkey, call for the mothers of the homeland to be fruitful and have many children as a duty to the nation. Ho Chi Minh (quoted by Heinsohn) famously boasted that he would defeat the French because Vietnam had more sons ready for sacrifice than France had. France’s war index at the end of the Second World War was 1.6, meaning that for 1000 men between 55 and 59 there were 1600 young men between 15 and 19, but on the Vietnamese side there were 3000, twice as many. With a war index of 3, Vietnam enjoyed the advantage of being able to draw on a far larger supply of human beings to sacrifice (p. 28).

Heinsohn does not make clear the extent to which youth bulges are created intentionally and I would have appreciated an examination of this point. Was, for example, the Church with its edicts against homosexuality,

infanticide, and contraception, consciously seeking to boost the population, or was this the incidental consequence of measures which had other motivations? Heinsohn would probably say that it is not important to know. He certainly implies with his description of the anti-contraceptive mores and laws of Europe (surprisingly and disappointingly, he spends comparatively little time in discussing similar edicts and laws in Islamic countries) that higher fertility is increased through the express design of religious and political leaders, but he also notes several times the role played by medical discovery and improved hygiene in lowering infant mortality.

Europeans have played the major, if not exclusive, role in boosting Africa’s population, first by medical and prophylactic intervention and care and second by the import of religious strictures and penalties against non-reproductive sexual activity — strictures which, in the meantime, have been widely rejected by more liberal and religiously skeptical European populations. There are measures which undoubtedly have nothing to do with the express wish for any increase in population, but which will nevertheless have exactly that effect; another example is the legalization of abortion in Japan in 1949. (Heinsohn refers to abortion in this book, somewhat misleadingly and presumably for reasons of his own belief, as “infanticide”.)

While Heinsohn writes about various triggers that cause youth bulges, he has little to say about what prevents them or reduces them. It seems that they slow down when the demands of youth are satisfied and where having children is an impediment to career advancement instead of an investment in the future. What, exactly, is it that the superfluous sons of a youth bulge desperately seek and go to war in order to obtain? Here our writer becomes — at least to this reviewer’s thinking — a trifle obscure and difficult to follow. What the superfluous sons of the youth bulge seek, already mentioned in this review, is what Heinsohn calls Eigentumsprämie. This word is not easy to translate into English, all the more as it is a word of Heinsohn’s own invention! It may be translated as “ownership (or title-holding) preference” or  “ownership benefit.” Keynes’ “Liquidity Preference” comes to mind, a term which is commonly rendered in German as Liquiditätsprämie. For Heinsohn, the difference between ownership of property (Eigentum) and possession (Besitz) is crucial to an understanding of the motivation of the young men who fight in wars. He relies on a thesis expounded in another of his works: Eigentum, Zins, und Geld (Ownership, Interest, and Money) which holds that a concept of ownership precedes trade and is a precondition of trade and of the need for a token to denote ownership, namely money. Whatever they may formally possess, young men in any society seek ownership in order to establish themselves.

6801886_9783928852340_xl.jpgIt is fourteen years since the renowned philosopher Peter Sloterdijk opined enthusiastically in the pages of the Kölner Stadt Anzeiger that Söhne und Weltmacht would become required reading for politicians and journalists. His prediction has not been fulfilled, and this new and updated edition has been published by a small Swiss imprint. The fact is that books like Söhne und Weltmacht cannot expect to receive much attention from journalists or politicians. They point to truths which the presently-dominating ideology is loathe to review or discuss.

Gunnar Heinsohn focuses on population increase as a key to understanding the world and believes that it is in population hikes that we will find an explanation for many of the woes of the modern world. The title of one chapter of this book, “Africa’s banner of victory: reproduction,” is worth a score of soul-searching mainstream talk shows. Millions without perspective are ready to die to obtain respect and standing in the world. If they cannot do so, they readily grasp violence, not out of need, religious piety, or political orthodoxy, but out of deep internal compulsion. The project of this book is to show the reader what that means and has always meant for human beings in real terms.

It is a pity that Peter Sloterdijk was wrong.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[3] here: https://www.counter-currents.com/sexual-utopia-in-power-order/

 

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