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mercredi, 02 mars 2011

Dernières nouvelles de la Belgique

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Dernières nouvelles de la Belgique

par Georges FELTIN-TRACOL

C’est avec beaucoup d’humour que des milliers de Belges ont célébré dans les rues, le 17 février 2011, l’exploit dorénavant détenu par leur pays, celui du plus grand nombre de jours au monde sans gouvernement, soit 249 depuis les élections législatives du 13 juin 2010. Or, comme le remarque Jean Quatremer, « si on retient le 26 avril, date de la démission d’Yves Leterme […], le record est enfoncé depuis le 8 février. Sur cette base, le royaume en est aujourd’hui à 298 jours sans gouvernement (1) ».

Examinons rapidement la situation politique. Depuis les législatives anticipées de juin dernier, les institutions sont bloquées, faute d’un compromis politique. Les élections ont vu le triomphe en Flandre de la Nouvelle Alliance flamande (N.V.A.) de Bart De Wever aux dépens des démocrates-chrétiens et des libéraux. En Wallonie et à Bruxelles, les électeurs ont renouvelé leur confiance envers le Parti socialiste (P.S.) d’Elio Di Rupo. Au lendemain du vote, des journalistes – optimistes – estimèrent qu’une entente gouvernementale entre De Wever et Di Rupo serait souhaitable, certains pronostiquant même que le socialiste deviendrait le tout premier chef du gouvernement fédéral francophone depuis les années 1970. Dans les faits, les différentes négociations entre le N.V.A., le P.S., les démocrates-chrétiens flamands, les libéraux flamands, leurs homologues francophones, les démocrates humanistes wallons (des démocrates-chrétiens laïcisés) et les socialistes flamands achoppent sur trois points principaux : la large dévolution aux régions de compétences fédérales, le sort de l’arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles – Hal – Vilvorde et la régionalisation de la Sécurité sociale. Le roi des Belges, Albert II, a bien tenté de relancer les discussions en nommant une kyrielle d’informateurs, de pré-formateurs, de médiateurs, de formateurs, d’explorateurs, de rapporteurs, etc., dans l’espoir de parvenir à la constitution d’un gouvernement. Rien n’y fait.

Un gouvernement-fantôme, vraiment ?

Vainqueur des élections, Bart De Wever pose comme conditions préalables l’acceptation par les partis francophones de la « Dévolution » et d’une cogestion de la région bruxelloise. Face à leur refus, il freine les pourparlers, aidé par les démocrates-chrétiens tétanisés à l’idée de perdre encore plus d’électeurs au profit du N.V.A. ! Du côté des francophones, les responsables politiques pratiquent l’intransigeance. Ils rejettent toute régionalisation de la Sécurité sociale et exigent au contraire une extension du territoire de Bruxelles Région – Capitale. Celle-ci engloberait des communes flamandes à majorité francophone ainsi que les villes les plus aisées de Belgique. Cette extension lui permettrait en outre de s’assurer d’une contiguïté territoriale avec la Wallonie et ainsi cesser d’être une enclave en Flandre.

Les commentateurs du microcosme politique belge signalent pour leur part que Bart De Wever prône l’« évaporation de la Belgique » et qu’il ne voit par conséquent aucun problème que le pays n’ait plus de gouvernement fédéral. Pour les Français, cette vacance du pouvoir rappelle les longues crises de la IVe République ou l’instabilité chronique de l’Italie dans les décennies 1970 – 1980. Cependant, la situation belge ne correspond ni à la France de René Coty, ni à l’Italie des « Années de plomb ». En effet, il existe bien un gouvernement fédéral ! Mieux encore, la Belgique en compte sept ! Loin du vide, on aurait plutôt affaire à un trop plein.

Certes, le Premier ministre belge, le démocrate-chrétien flamand Yves Leterme, a remis sa démission à Albert II, le 26 avril 2010. Depuis, Leterme occupe toujours la fonction et gère, selon la formule consacrée, « les affaires courantes ». Fort des précédentes « gestions courantes » développées lors des crises gouvernementales des décennies 1970 et 1980, Leterme dirige sans prendre de décisions vitales. (il ne peut pas nommer de hauts-fonctionnaires). Cette fragilité n’a pas empêché la Belgique de présider l’Union européenne (l’U.E.) de juillet à décembre 2010… Tout dernièrement, craignant une aggravation de la crise économique et financière, le roi a demandé à Leterme de préparer un nouveau budget avec le risque de violer tant l’esprit que la lettre de la Constitution. Par ailleurs, ce n’est pas grave si le ministre fédéral de l’Agriculture ne peut plus trancher. Par le jeu du fédéralisme, la compétence des affaires agricoles revient aussi aux gouvernements régionaux flamand, bruxellois et wallon dont les représentants assistent aux conseils des ministres de l’U.E. Cette pratique quotidienne du pouvoir renforce plutôt la thèse de Bart De Wever : l’« évaporation » de la Belgique est en marche et  il adviendra à terme une Confédération belgique.

Un retour à 1790 ?

Dans l’excellent entretien qu’il accorde à Éléments, Luc Pauwels, ancien directeur de la revue métapolitique flamande TeKoS, décrit Bart De Wever comme un « historien très érudit [qui] n’est pas un démagogue (2) ». Il ajoute que le président de la N.V.A. aime se définir comme « conservateur et rebelle » et que « son penseur favori […] est le philosophe et politicien irlandais Edmund Burke (1729 – 1797), le patriarche du conservatisme anglais, connu pour ses Réflexions sur la Révolution en France (3) », un essai paru en 1790. Cette année-là présenterait-elle pour De Wever un intérêt particulier ? Pour les Français, 1790 correspond surtout à la piteuse Fête de la Fédération qui paraissait clore l’« émotion » révolutionnaire de 1789. Or, au même moment, ce qui sera un jour la Belgique et qu’on nomme alors les « Pays-Bas autrichiens » se trouvent en pleine agitation révolutionnaire. Despote éclairé, l’empereur Joseph II a voulu rationaliser son administration territoriale. Par un édit pris le 1er janvier 1787, il a aboli les institutions traditionnelles des provinces des Pays-Bas autrichiens. Très attachés à leurs instances locales, les habitants des Pays-Bas autrichiens marquent leurs mécontentements et soutiennent « deux courants politiques opposés : les Vonckistes, partisans de réformes politiques plus radicales, et les Statistes (plus nombreux), partisans du retour à l’ancien système (4) ». Les événements français de 1789 (la prise de la Bastille, puis la « Grande Peur ») favorisent la révolte des Pays-Bas autrichiens, à l’exception du Luxembourg qui demeure fidèle à l’Empereur. L’été 1789 voit Liège chasser son évêque et « chaque province proclame[r] son indépendance (5) ». C’est la « révolution brabançonne » ! Ensuite, « un Congrès s’est réuni à Bruxelles pour statuer sur l’avenir des provinces révoltés; il rassemble des députés de chaque province, sauf du Luxembourg (6) ». Imitant l’exemple des États-Unis, « le 10 janvier 1790, les députés proclament la république des États Belgiques Unis, fédération inspirée du modèle américain, regroupant l’ensemble des provinces autrichiennes, hormis le Luxembourg. Le nom de Belgique, vieille appellation datant de l’époque romaine, réapparaît ainsi pour la première fois (7) ». Les querelles intestines entre Statistes et Vonckistes renforcent l’Autriche qui réoccupe les États Belgiques Unis en novembre – décembre 1790. Malgré cette fin soudaine, Bart De Wever ne serait-il pas un nostalgique de cette expérience fédérative conservatrice ? Un héritier lointain de van der Noot ?

Pour l’heure, l’opinion francophone considère le président de la N.V.A. comme un jusqu’au-boutiste flamand. C’est aussi l’avis de certains Flamands attachés à l’unité du royaume. Le 17 février dernier, ces ardents Belges ont donc manifesté. Ils refusent la scission de la Sécurité sociale et réclament « la création d’une circonscription électorale fédérale afin qu’une partie des élus soit responsable devant les deux grandes communautés linguistiques du pays (8) ». Les médias ont alors parlé d’une « révolution de la frite » qui entend s’opposer à l’effritement du pays. Cette initiative s’ajoute à la demande du comédien Benoît Poelvoorde de ne plus se raser le visage ou d’une sénatrice belge qui appelle ses concitoyennes à faire la grève du sexe ! Verra-t-on les prochaines semaines un embargo sur le hareng ou la rétention des célèbres blagues belges ?

Plus sérieusement, le blocage institutionnel peut-il aboutir à des « circonstances exceptionnelles » qui apporteraient une solution extra-constitutionnelle ? Imaginons qu’un membre de la famille royale canalise la « révolution de la frite », force le Parlement à réviser la loi électorale malgré la vacance exécutive et impose cette fameuse circonscription électorale fédérale. Hypothèse invraisemblable parce qu’Albert II est âgé et pourrait abdiquer, que son fils aîné, le prince héritier Philippe, n’est pas « intellectuellement et caractériellement incapable d’assumer les responsabilités d’un chef d’État (9) » et que son frère Laurent a été impliqué dans une affaire de fraude. C’est à se demander que leur seul membre viril serait leur sœur, la princesse Astrid, archiduchesse d’Autriche-Este… Si s’effectuait ce « coup de poing » du palais et de la rue, quelle serait alors la réaction des Flamands qui représentent quand même 60 % de la population ? La Flandre proclamerait-elle son indépendance unilatérale et annexerait-elle Bruxelles ? Cela n’accélérerait-il pas finalement l’éclatement de la Belgique ?

La revanche du Luxembourg

Le risque d’éclatement existe selon Luc Pauwels. Il souligne que le Brabant wallon « vit en symbiose avec » Bruxelles (10). Cette province suivrait sans doute le sort de la Région-Capitale. Quant aux contrées germanophones d’Eupen – Malmédy, elles s’interrogent déjà sur leur avenir. « Le Premier ministre de la Communauté germanophone, Karl-Heinz Lambertz, a déclaré ouvertement qu’en cas d’éclatement de la Belgique, les germanophones pourraient reprendre leurs billes et faire un choix entre quatre solutions : suivre la Wallonie, peu importe où elle irait, demander la réunification avec l’Allemagne (dont ils faisaient partie jusqu’en 1920), demander le rattachement au Grand-Duché ou… l’indépendance “ à la Liechtenstein ”. […] Le dernier sondage (1992) donnait 37 % pour la solution luxembourgeoise et 14 % pour la réunification avec l’Allemagne (11) ».

Pour l’instant, on assiste surtout à un attrait – nouveau – pour le Luxembourg. Le gouvernement du Grand-Duché vient de réviser son code de la nationalité. L’article 29 de la loi du 23 octobre 2008 sur la nationalité prévoit que « les descendants en ligne directe paternelle ou maternelle, même né à l’étranger, d’un aïeul luxembourgeois à la date du 1er janvier 1900 […] peut recouvrer la nationalité luxembourgeoise ». Il incombe néanmoins aux demandeurs d’apporter les preuves sur l’identité luxembourgeoise de leurs ancêtres. On sait qu’en 1790, le Luxembourg garda sa fidélité à l’Autriche. Quand la Belgique s’émancipa en 1830 – 1831 du royaume uni des Pays-Bas voulu par le Congrès de Vienne, un conflit opposa Bruxelles à La Haye au sujet du Luxembourg. En avril 1839, le traité des Vingt-Quatre Articles parrainé par les grandes puissances européennes, régla la question par une sorte de jugement de Salomon : « la partie occidentale devint une province de la nouvelle Belgique [dénommée le Luxembourg belge], la partie orientale un État indépendant, le grand-duché du Luxembourg [dirigé à titre personnel par le roi des Pays-Bas maintenus]. La province belge, région agricole et traditionnelle, a toujours boudé une Wallonie considérée comme beaucoup trop à gauche pour elle. On comprend aisément pourquoi, en cas d’un éclatement de la Belgique, nombre de Luxembourgeois belges seraient favorables à une réunification avec le grand-duché, plus encore pour des raisons économiques qu’historiques. […] Dans les années 1990, quelque 40 % des Luxembourgeois belges étaient gagnés à cette solution (12) ». « Des milliers de Belges, rapporte Fanny Bragard, sont des descendants d’immigrés luxembourgeois du XIXe siècle, ce qui leur permet d’effectuer une demande (13). »

Le partage de 1839 fut sévère pour le « Grand Luxembourg » : la part belge reçoit 4400 km2 et les deux cinquièmes de la population tandis que le Luxembourg néerlandais (le grand-duché donc) s’étend sur 2600 km2 avec les trois cinquièmes de la population. Obligés d’entériner cette division sommée par Londres, Berlin, La Haye et Paris, la classe politique belge ne cesse pas de la contester in petto d’autant que « le 28 octobre 1830, le gouvernement provisoire belge [a déclaré] que le Luxembourg fait partie de la Belgique (14) ». Il n’est dès lors pas étonnant qu’« aux pourparlers de paix de la conférence de Paris, la Belgique revendique l’annexion du Luxembourg (son “ Alsace-Lorraine ”). Mais les Luxembourgeois ne l’entendent pas ainsi. Par plébiscite du 28 septembre 1919, ils expriment à une écrasante majorité leur attachement à leur dynastie et leur volonté de rester indépendants (15) ». Aujourd’hui, il semblerait bien que le gouvernement luxembourgeois envisage sérieusement un retour de son Occident détaché en 1839 si implosait l’État belge. Politicien roué, Jean-Claude Juncker, le Premier ministre du Grand-Duché, pourrait soutenir, le cas échéant, auprès de ses collègues du Conseil européen angoissés à l’idée de devoir gérer une crise majeure au cœur même du noyau européen, l’annexion de la Belgique tout en respectant ses spécificités politiques et institutionnelles plutôt que de privilégier une Flandre séparatiste, une situation bruxelloise problématique et une Wallonie géographiquement déboussolée ? L’U.E. accueillera-t-elle prochainement parmi ses États-membres une Union des Pays-Bas du Sud (ou Union Belgique) avec, à sa tête, un Grand-Duc lié à la fois aux Nassau et aux Bourbons-Parme, neveu de l’actuel roi des Belges ?

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Jean Quatremer, Libération, 17 février 2011.

2 : « La Belgique : combien de temps encore ? », entretien avec Luc Pauwels, Éléments, n° 138, janvier – mars 2011, p. 42.

3 : Ibidem.

4 : Yves Tissier, Dictionnaire de l’Europe. États d’hier et d’aujourd’hui de 1789 à nos jours, Vuibert, 2008, p. 165. Les Vonckistes – voltairiens et libéraux – sont conduits par Jean-Baptiste Voneck. Les Statistes (conservateurs ou traditionalistes) sont dirigés par Henri van des Noot.

5 : Ibidem, p. 166.

6 : Id.

7 : Id.

8 : Jean Quatremer, art. cit.

9 : Luc Pauwels, art. cit., p. 38.

10 : Ibidem, p. 40.

11 : Id., pp. 39 – 40.

12 : Id., p. 39.

13 : Fanny Bragard, « Des Belges qui veulent devenir Luxembourgeois », 28 janvier 2011, mis en ligne sur le site luxembourgeois Bonjour News 352.

14 : Yves Tissier, op. cit., p. 380.

15 : Ibidem, p. 380.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1890

Reflections on Carl Schmitt's "The Concept of the Political"

Reflections on Carl Schmitt’s The Concept of the Political

Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

“Why can’t we all get along?”–Rodney King

carl_schmitt-20300.jpgCarl Schmitt’s short book The Concept of the Political (1932) is one of the most important works of 20th century political philosophy.

The aim of The Concept of the Political is the defense of politics from utopian aspirations to abolish politics. Anti-political utopianism includes all forms of liberalism as well as international socialism, global capitalism, anarchism, and pacifism: in short, all social philosophies that aim at a universal order in which conflict is abolished.

In ordinary speech, of course, liberalism, international socialism, etc. are political movements, not anti-political ones. So it is clear that Schmitt is using “political” in a particular way. For Schmitt, the political is founded on the distinction between friend and enemy. Utopianism is anti-political insofar as it attempts to abolish that distinction, to root out all enmity and conflict in the world.

Schmitt’s defense of the political is not a defense of enmity and conflict as good things. Schmitt fully recognizes their destructiveness and the necessity of managing and mitigating them. But Schmitt believes that enmity is best controlled by adopting a realistic understanding of its nature. So Schmitt does not defend conflict, but realism about conflict. Indeed, Schmitt believes that the best way to contain conflict is first to abandon all unrealistic notions that one can do away with it entirely.

Furthermore, Schmitt believes that utopian attempts to completely abolish conflict actually increase its scope and intensity. There is no war more universal in scope and fanatical in prosecution than wars to end all war and establish perpetual peace.

Us and Them

What does the distinction between friend and enemy mean?

First, for Schmitt, the distinction between friend and enemy is collective. He is talking about “us versus them” not “one individual versus another.”

Schmitt introduces the Latin distinction between hostis (a collective or public enemy, the root of “hostile”) and inimicus (an individual and private adversary, the root of “inimical”). The political is founded on the distinction between friend (those on one’s side) and hostis (those on the other side). Private adversaries are not public enemies.

Second, the distinction between friend and enemy is polemical. The friend/enemy distinction is always connected with the abiding potential for violence. One does not need to actually fight one’s enemy, but the potential must always be there. The sole purpose of politics is not group conflict; the sole content of politics is not group conflict; but the abiding possibility of group conflict is what creates the political dimension of human social existence.

Third, the distinction between friend and enemy is existentially serious. Violent conflict is more serious than other forms of conflict, because when things get violent people die.

Fourth, the distinction between friend and enemy is not reducible to any other distinction. For instance, it is not reducible to the distinction between good and evil. The “good guys” are just as much enemies to the “bad guys” as the “bad guys” are enemies to the “good guys.” Enmity is relative, but morality—we hope—is not.

Fifth, although the friend/enemy distinction is not reducible to other distinctions and differences—religious, economic, philosophical, etc.—all differences can become political if they generate the friend/enemy opposition.

In sum, the ultimate root of the political is the capacity of human groups to take their differences so seriously that they will kill or die for them.

It is important to note that Schmitt’s concept of the political does not apply to ordinary domestic politics. The rivalries of politicians and parties, provided they stay within legal parameters, do not constitute enmity in Schmitt’s sense. Schmitt’s notion of politics applies primarily to foreign relations — the relations between sovereign states and peoples — rather than domestic relations within a society. The only time when domestic relations become political in Schmitt’s sense is during a revolution or a civil war.

 

Sovereignty

 

If the political arises from the abiding possibility of collective life or death conflict, the political rules over all other areas of social life because of its existential seriousness, the fact that it has recourse to the ultimate sanction.

For Schmitt, political sovereignty is the power to determine the enemy and declare war. The sovereign is the person who makes that decision.

If a sovereign declares an enemy, and individuals or groups within his society reject that declaration, the society is in a state of undeclared civil war or revolution. To refuse the sovereign’s choice of enemy is one step away from the sovereign act of choosing one’s own enemies. Thus Schmitt’s analysis supports the saying that, “War is when the government tells you who the bad guy is. Revolution is when you decide that for yourself.”

 

Philosophical Parallels

The root of the political as Schmitt understands it is what Plato and Aristotle call “thumos,” the middle part of the soul that is neither theoretical reason nor physical desire, but is rather the capacity for passionate attachment. Thumos is the root of the political because it is the source of attachments to (a) groups, and politics is collective, and (b) life-transcending and life-negating values, i.e., things that are worth killing and dying for, like the defense of personal or collective honor, one’s culture or way of life, religious and philosophical convictions, etc. Such values make possible mortal conflict between groups.

The abolition of the political, therefore, requires the abolition of the human capacity for passionate, existentially serious, life and death attachments. The apolitical man is, therefore, the apathetic man, the man who lacks commitment and intensity. He is what Nietzsche called “the last man,” the man for whom there is nothing higher than himself, nothing that might require that he risk the continuation of his physical existence. The apolitical utopia is a spiritual “boneless chicken ranch” of doped up, dumbed down, self-absorbed producer-consumers.

Schmitt’s notion of the political is consistent with Hegel’s notion of history. For Hegel, history is a record of individual and collective struggles to the death over images or interpretations of who we are. These interpretations consist of the whole realm of culture: worldviews and the ways of life that are their concrete manifestations.

There are, of course, many interpretations of who we are. But there is only one truth, and according to Hegel the truth is that man is free. Just as philosophical dialectic works through a plurality of conflicting viewpoints to get to the one truth, so the dialectic of history is a war of conflicting worldviews and ways of life that will come to an end when the correct worldview and way of life are established. The concept of human freedom must become concretely realized in a way of life that recognizes freedom. Then history as Hegel understands it—and politics as Schmitt understands it—will come to an end.

Hegel’s notion of the ideal post-historical state is pretty much everything a 20th (or 21st) century fascist could desire. But later interpreters of Hegel like Alexandre Kojève and his follower Francis Fukuyama, interpret the end of history as a “universal homogeneous state” that sounds a lot like the globalist utopianism that Schmitt wished to combat.

Why the Political Cannot be Abolished

If the political is rooted in human nature, then it cannot be abolished. Even if the entire planet could be turned into a boneless chicken ranch, all it would take is two serious men to start politics—and history—all over again.

But the utopians will never even get that far. Politics cannot be abolished by universal declarations of peace, love, and tolerance, for such attempts to transcend politics actually just reinstitute it on another plane. After all, utopian peace- and love-mongers have enemies too, namely “haters” like us.

Thus the abolition of politics is really only the abolition of honesty about politics. But dishonesty is the least of the utopians’ vices. For in the name of peace and love, they persecute us with a fanaticism and wanton destructiveness that make good, old-fashioned war seem wholesome by comparison.

Two peoples occupying adjacent valleys might, for strategic reasons, covet the high ground between them. This may lead to conflict. But such conflicts have finite, definable aims. Thus they tend to be limited in scope and duration. And since it is a mere conflict of interest—in which both sides, really, are right—rather than a moral or religious crusade between good and evil, light and darkness, ultimately both sides can strike a deal with each other to cease hostilities.

But when war is wedded to a universalist utopianism—global communism or democracy, the end of “terror” or, more risibly, “evil”—it becomes universal in scope and endless in duration. It is universal, because it proposes to represent all of humanity. It is endless, of course, because it is a war with human nature itself.

Furthermore, when war is declared in the name of “humanity,” its prosecution becomes maximally inhuman, since anything is fair against the enemies of humanity, who deserve nothing short of unconditional surrender or annihilation, since one cannot strike a bargain with evil incarnate. The road to Dresden, Hiroshima, and Nagasaki was paved with love: universalistic, utopian, humanistic, liberal love.

Liberalism

 

Liberalism seeks to reduce the friend/enemy distinction to differences of opinion or economic interests. The liberal utopia is one in which all disputes can be resolved bloodlessly by reasoning or bargaining. But the opposition between liberalism and anti-liberalism cannot be resolved by liberal means. It is perforce political. Liberal anti-politics cannot triumph, therefore, without the political elimination of anti-liberalism.

The abolition of the political requires the abolition of all differences, so there is nothing to fight over, or the abolition of all seriousness, so that differences make no difference. The abolition of difference is accomplished by violence and cultural assimilation. The abolition of seriousness is accomplished by the promotion of spiritual apathy through consumerism and indoctrination in relativism, individualism, tolerance, and diversity worship—the multicult.

Violence, of course, is generally associated with frankly totalitarian forms of anti-political utopianism like Communism, but the Second World War shows that liberal universalists are as capable of violence as Communists, they are just less capable of honesty.

Liberalism, however, generally prefers to kill us softly. The old-fashioned version of liberalism prefers the soft dissolution of differences through cultural assimilation, but that preference was reversed when an unassimilable minority rose to power in the United States, at which time multiculturalism and diversity became the watchwords, and the potential conflicts between different groups were to be managed through spiritual corruption. Today’s liberals make a fetish of the preservation of pluralism and diversity, as long as none of it is taken seriously.

 

Multicultural utopianism is doomed, because multiculturalism is very successful at increasing diversity, but, in the long run, it cannot manage the conflicts that come with it.

The drug of consumerism cannot be relied upon because economic crises cannot be eliminated. Furthermore, there are absolute ecological limits to the globalization of consumerism.

As for the drugs of relativism, individualism, tolerance, and the multi-cult: only whites are susceptible to their effects, and since these ideas systematically disadvantage whites in ethnic competition, ultimately those whites who accept them will be destroyed (which is the point, really) and those whites who survive will reject them. Then whites will start taking our own side, ethnic competition will get political, and, one way or another, racially and ethnically homogeneous states will emerge.

Lessons for White Nationalists

To become a White Nationalist is to choose one’s friends and one’s enemies for oneself. To choose new friends means to choose a new nation. Our nation is our race. Our enemies are the enemies of our race, of whatever race they may be. By choosing our friends and enemies for ourselves, White Nationalists have constituted ourselves as a sovereign people—a sovereign people that does not have a sovereign homeland, yet—and rejected the sovereignty of those who rule us. This puts us in an implicitly revolutionary position vis-à-vis all existing regimes.

The conservatives among us do not see it yet. They still wish to cling to America’s corpse and suckle from her poisoned tit. But the enemy understands us better than some of us understand ourselves. We may not wish to choose an enemy, but sometimes the enemy chooses us. Thus “mainstreamers” will be denied entry and forced to choose either to abandon White Nationalism or to explicitly embrace its revolutionary destiny.

It may be too late for mainstream politics, but it is still too early for White Nationalist politics. We simply do not have the power to win a political struggle. We lack manpower, money, and leadership. But the present system, like all things old and dissolute, will pass. And our community, like all things young and healthy, will grow in size and strength. Thus today our task is metapolitical: to raise consciousness and cultivate the community from which our kingdom—or republic—will come.

When that day comes, Carl Schmitt will be numbered among our spiritual Founding Fathers.

La revanche de Dieu et du roi

La revanche de Dieu et du roi

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

110226On doit se féliciter des trois césars récompensant ce 25 février le travail de Xavier Beauvois et de son équipe (1). Deux importantes émotions cinématographiques ont, en effet, sollicité les Français ces derniers mois : "Des Hommes et des Dieux", qui retrace la marche au martyre des moines trappistes de Tibhérrine et, dans un registre bien différent, "Le Discours d'un roi". Ce dernier film évoque le destin du duc d'York, qui deviendra George VI d'Angleterre.

On peut regarder ces œuvres de plusieurs manières, bien évidemment. On leur trouvera telles qualités, tels défauts.

Si l'on se passionne par exemple pour le personnage du frère aîné, l'énigmatique et éphémère Édouard VIII, lequel ne régnera que de janvier à décembre 1936, pour sa liaison avec Wallis Simpson, jugée scandaleuse à l'époque, on trouvera peut-être un peu caricaturale la présentation du personnage. Ce prince, dans la réalité historique, s'est montré d'abord un fort courageux soldat de la première guerre mondiale. Proche du peuple, attaché à la paix, il refusera toujours, après son abdication, de servir en quoi que ce soit, les desseins des ennemis de son pays. Celle qui devint la duchesse de Windsor lui demeura fidèle, jusqu'au bout, dans l'exil.

S'il s'agit, pour le premier film, de disserter une fois de plus sur le rapport à l'islam, à l'islamisme, à l'islamo-terrorisme, pas sûr du tout qu'il faille s'aligner, du point de vue étroitement politique, sur la logique du rôle occupé, et remarquablement incarné, par Lambert Wilson.

La question qui nous préoccupe aujourd'hui tient à tout autre chose. Le succès, légitime, des deux films que je viens de citer doit certes beaucoup au talent des réalisateurs et des acteurs. Mais il correspond aussi aux questions profondes qui touchent le public. Il suggère une réhabilitation diffuse, implicite et non dite, de tout ce que le Grand Orient de France s'attache à détruire depuis le XVIIIe siècle.

Ne nous dissimulons pas en effet que, sous le nom [en partie usurpé] (2) de "francs-maçons" une secte, ouvertement athée depuis 1877, travaille à déchristianiser la France comme elle s'est employée à détruire la royauté, symbole de l'unité véritable et fédérateur de l'identité française (3).

Ce pauvre pays répond assez exactement à l'image poétique d'Ezra Pound : "Ce corps décapité qui cherche la Lumière". Certes, en deux siècles, les opérations de substitution, les ersatz de monarchie, bonapartisme et gaullisme, les faux semblants de sacré, les prétendus suppléments d'âme se sont succédés. Sans succès. La dernière incarnation du présidentialisme émané du suffrage universel pourvoit suffisamment elle-même à sa propre caricature. Inutile d'épiloguer. Victor Hugo appelait cela "les Châtiments"

L'affreuse marche des laïcards et de leur république est explicitée dans le livre d'Alfred Vigneau par un dialogue qui remonte à 1933 entre l'auteur et le grand maître de la Grande Loge de France :

« — Mon Frère Vigneau, déclarera le Grand-Maître, vous ne connaissez pas les grands secrets de la Franc-Maçonnerie : n’oubliez pas que, c’est un 33e, membre du Suprême Conseil qui vous parle ; a-t-il besoin de vous apprendre que les buts secrets de la Franc-Maçonnerie sont la déchristianisation de la France. »
Le Grand-Maître rappela que la Franc-Maçonnerie avait trois buts principaux :
«1° Venger la mort des Templiers ; mission de laquelle sont chargés les Chevaliers Kadosch, 30e grade, qui doivent exercer cette vengeance sur l’Église Catholique.
2° Abattre les frontières pour établir la République universelle, mission de laquelle sont chargés les Sublimes Princes du Royal Secret, 32e.
3° Supprimer la Famille traditionnelle pour émanciper les enfants et l’épouse selon la bonne morale laïque, buts vers lesquels tendent les Souverains Grands inspecteurs Généraux, 33e. »

Vigneau quittera la maçonnerie et publia son livre (4) l'année suivante, en 1934, où l'affaire Stavisky montre non seulement l'utilisation des réseaux de l'Ordre par des escrocs de bas étage, mais aussi l'impunité largement assurée à ceux-ci, contrairement aux lois et contrairement à toutes les règles morales.

Pour Dieu et le Roi, nous disons donc aujourd'hui "revanche", mais contrairement aux jacobins des loges maçonniques, et d'ailleurs, nous ne crierons jamais "vengeance".

JG Malliarakis

Apostilles

  1. Nominée dans 11 catégories, l'évocation de la marche au martyre des moines de Tibéhirine, assassinés dans l'Algérie de 1996, a obtenu, d'un jury politiquement et culturellement très correct, 3 récompenses dont celle du Meilleur Film.
  2. Dans son livre "La Voie substituée" Jean Baylot, lui-même dirigeant de la maçonnerie "traditionnelle et régulière", retrace les étapes de cette prise de pouvoir au sein des principales obédiences françaises par les adeptes du jacobinisme, en contradiction absolue avec les "constitutions d'Anderson" adoptées au début du XVIIIe siècle par la grande loge unie d'Angleterre.
  3. Dans son petit livre sur "La Franc-maçonnerie dans la révolution française" Maurice Talmeyr souligne la part des loges dans la préparation et la symbolique du séisme.
  4. cf. "La Loge maçonnique", qui vient d'être réédité.

Vous pouvez entendre l'enregistrement de notre chronique
sur le site de Lumière 101

Hotel Stela - La Ligue Noire

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mardi, 01 mars 2011

L'économie de l'immigration

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L’économie de l’immigration

par Jean-Yves LE GALLOU

Il y a une « idéologie de l’immigration ». Celle-ci promeut le multiculturalisme et la « diversité », la culpabilité française et européenne et « l’antiracisme ». Selon une grille marxiste, « l’idéologie de l’immigration » est la superstructure intellectuelle de « l’économie de l’immigration » qui en est l’infrastructure. Selon une grille parétienne, « l’idéologie de l’immigration » est la « dérivation » théorique d’intérêts concrets bien réels (« les résidus » tout à fait matérialistes de ceux qui tirent avantage de l’immigration). Bref le discours des professionnels des bons sentiments sert de paravent à des intérêts sordides.

« L’économie de l’immigration », tel est le sujet traité par Jean-Yves Le Gallou, le 14 octobre 2010, à l’invitation du Cercle des catholiques pour les libertés économiques (C.L.E.), présidé par Michel de Poncins. L’auteur analyse d’abord la macro-économie de l’immigration et son impact sur la production, les salaires, les prestations sociales, la privatisation des profits et la collectivisation des pertes. Jean-Yves Le Gallou étudie ensuite la micro-économie de l’immigration et dévoile la multiplication des intérêts particuliers qui s’en nourrissent. Explications.

La logique d’une production moins chère

Dans l’univers du libre échange mondial et de la mobilité de tous les facteurs de production, les entreprises françaises et européennes sont poussées à un double comportement :

– la délocalisation à l’extérieur (« offshore ») de la production des biens et produits manufacturés et des services informatiques;

– la délocalisation à domicile par le recours à de la main d’œuvre immigrée pour les services non délocalisables : B.T.P., restauration et services à domicile notamment.

Cette logique a ses gagnants et ses perdants.

Parmi les gagnants, on trouve les entreprises qui diminuent leurs charges (1) et donc augmentent leurs marges. On trouve aussi les particuliers qui utilisent des services : riches particuliers recourant à du personnel de maison ou fréquentant des restaurants de luxe, pas toujours très regardants sur la régularité de leur main-d’œuvre de base; particuliers moins riches bénéficiant de services à la personne, notamment de soins à domicile, ou clients de « fast food ». Et bien sûr les immigrés eux-mêmes qui accèdent – au prix de leur déracinement – au confort d’un pays développé.

Perdants de l’immigration : salariés et chômeurs

Les perdants sont du côté des actifs et des salariés : depuis trente ans, la main-d’œuvre française est en concurrence avec la main-d’œuvre mondiale; il n’est pas surprenant que ses conditions de travail et de revenus se dégradent; et qu’un chômage structurel de masse se soit installé. Car il est inexact de dire que « les immigrés prendraient les emplois que les Français ne veulent pas faire »; dans une économie où il y a 10 % de chômeurs, tous les emplois sont susceptibles d’être pourvus, à condition que les salariés ne subissent pas la concurrence déloyale d’une main d’œuvre bon marché venue du monde entier (2).

Les perdants sont aussi du côté des contribuables car l’immigration privatise les bénéfices mais socialise les coûts.

Privatisation des bénéfices, socialisation des coûts

La main-d’œuvre immigrée est abondante (le monde entier en pourvoit !), son coût direct est donc moins cher que la main-d’œuvre autochtone; c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre immigrée clandestine : car dans ce cas c’est alors une main-d’œuvre docile et à charges sociales réduites sinon nulles.

Mais la main-d’œuvre immigrée coûte cher à la collectivité : un résident au chômage ne produit plus de cotisations mais il bénéficie toujours de prestations; un résident étranger, même clandestin, bénéficie de prestations et dès qu’il est régularisé ces prestations se généralisent et s’étendent à ses ayants droits : prestations de santé, de famille, de logements. Séjourner en France, c’est aussi accéder à des biens collectifs qui ne sont pas indéfinis : réseaux de transports et d’assainissement, places dans les hôpitaux et les collèges. Selon le prix Nobel Maurice Allais, toute entrée de résident supplémentaire génère un coût d’équipement; ces investissements nécessaires représentent de l’ordre de 100 000 euros par tête, plus sans doute dans les grandes régions urbaines comme l’Île-de-France où les réseaux sont saturés (3). Un travailleur régularisé avec sa famille peut ainsi coûter de 200 000 à 300 000 euros.

La grande illusion des régularisations

Depuis trente ans, les gouvernements successifs, en France comme chez nos voisins européens, finissent toujours par régulariser les travailleurs en situation clandestine, soit massivement, soit au fil de l’eau. Cette politique a des conséquences désastreuses car toute régularisation engendre deux nouvelles vagues d’immigration :

– celle des ayants droits des personnes régularisés (au titre du regroupement familial et de l’immigration nuptiale);

– celle de nouveaux clandestins qui viennent remplacer dans leurs emplois les travailleurs régularisés qui sont devenus moins rentables (et qui accèdent à un plus vaste champ de prestations sociales ce qui rend le travail moins intéressant pour eux).

L’économie de l’immigration se nourrit donc elle-même. D’autant qu’une multitude de corporations et de clientèles vivent de l’immigration

L’économie de la demande d’asile

En 2009, 47 000 personnes – record européen – ont demandé (très souvent abusivement) l’asile politique en France. La situation est la suivante : un Africain ou un Turc ou un Tchétchène arrivant, le dimanche, en France, avec sa famille (avec un visa de tourisme), peut déposer une demande du statut de réfugié politique en touchant le territoire français; dès le lundi, il pourra solliciter un hébergement de la part de la préfecture la plus proche; et s’il ne l’obtient pas immédiatement, il pourra engager un référé administratif le mardi; au final, il sera logé dès le jeudi. Derrière ces règles qui coûtent 500 millions d’euros par an aux contribuables français, il y a beaucoup de bénéficiaires : les associations qui touchent les subventions pour l’aide qu’elles apportent aux demandeurs d’asile, les avocats qui trouvent des causes à défendre et les hôtels qui reçoivent des clients solvables… puisque c’est l’État qui paie.

Avocat de l’immigration : un métier profitable

Chaque année, 20 000 avocats supplémentaires sortent des facultés : la judiciarisation de la société et des affaires ne suffit pas à créer un marché suffisant pour les faire vivre; mais le développement de l’aide judiciaire et les contentieux de masse fournissent des débouchés précieux supplémentaires : à Paris, Versailles, Lille, Lyon et Marseille, près de la moitié du contentieux administratif relève du droit de l’immigration. Un contentieux d’autant plus important qu’il est à la fois administratif et judiciaire. D’autres avocats se sont spécialisés dans les actions « anti-racistes ».

Des dizaines de milliers de gens de robe vivent donc de l’immigration et militent pour une complexification croissante des lois au nom bien sûr de la défense des droits de l’homme; défense qui correspond à leurs intérêts bien compris. D’autres professions bénéficient du même effet d’aubaine : ainsi Le Monde notait récemment qu’en matière judiciaire, « les pauvres manquaient d’interprètes » (4).

L’économie associative

Des milliers d’associations maillent le territoire pour faciliter « l’intégration », « lutter contre l’exclusion » ou « combattre le racisme ». Là aussi, une multitude d’animateurs sociaux, de pédagogues et de sociologues trouvent des débouchés professionnels dans des structures subventionnées; structures d’autant plus généreuses que plus une action échoue, plus elle a de chances d’obtenir des crédits supplémentaires car loin d’être abandonnées les actions sans résultats obtiennent des rallonges budgétaires.

Il y a là au niveau local comme au niveau national un terreau d’intérêts.

Les médecins et l’immigration : les paradoxes du numerus clausus

À la différence des avocats, la profession de médecins a subi un numerus clausus sévère : les médecins sélectionnés en France ont donc tendance à se concentrer sur les taches les plus intéressantes ou les mieux rémunérés. Un marché parallèle se développe pour les autres taches : urgentistes des hôpitaux venant du Maghreb et d’Afrique noire souvent moins qualifiés et toujours moins payés. Dentistes venant de Roumanie ou d’autres pays de l’est.

Dans le même temps, certains patrons de services hospitaliers vont chercher des patients intéressants à l’étranger. Ils maintiennent ainsi la voilure de leur service. Situation pour le moins paradoxale : la médecine française importe à la fois des malades et des médecins. Il n’est pas sûr que le patient français et l’assuré qui finance la sécurité sociale soit le gagnant de ces étranges pratiques.

Les universités à la recherche d’effectifs

Faute de sélection, les universités françaises attirent de moins en moins les étudiants français qui préfèrent souvent les filières courtes ou les grandes écoles (y compris les plus « petites » qui se sont beaucoup développées). Présidents d’universités et syndicats d’enseignants ont donc cherché de nouveaux débouchés auprès des étudiants chinois ou africains de petit niveau (les meilleurs intégrant les grandes écoles françaises ou les universités anglo-saxonnes). Là encore on voit mal ce que les Français ont à gagner à un tel dispositif qui se borne à nourrir de petits intérêts. D’autant que le statut d’étudiant accordé sans grand contrôle d’assiduité et de sérieux (ce n’est pas l’intérêt des universités qui cherchent à faire du « chiffre ») est l’une des filières du travail clandestin.

Conclusions. L’intégration des immigrés est un échec.

L’immigration pose des problèmes de moins en moins solubles. Et pourtant l’immigration se poursuit imperturbablement. C’est qu’il y a derrière le mouvement migratoire, le puissant moteur d’une économie de grands et petits intérêts. C’est aussi pour cela que « l’antiracisme » est l’idéologie de l’oligarchie dominante (5).

Jean-Yves Le Gallou

Notes

1 : Lire en ligne sur Polémia, « Immigration : pourquoi le patronat en veut toujours plus ».

2 : Lire en ligne sur Polémia, « Maurice Allais et les causes du chômage français ».

3 : Lire en ligne sur Polémia, « Maurice Allais et le coût de l’immigration ».

4 : « Après un an de stage et trois ans de “ collaboration ”, Maître Virginie W., 32 ans, a vissé sa plaque en 2009, et partage ses locaux avec un confrère à M. L’aide juridictionnelle (A.J.) lui assure de 1 000 à 2 000 euros brut par mois, soit un gros tiers de ses revenus. “ L’A.J., c’est le fonds de roulement des avocats. Pour les jeunes mais pas seulement… Les anciens, y compris dans les grosses structures, sont de plus en plus nombreux à monter des permanences pour en bénéficier ”, témoigne-t-elle » (dans « Les barèmes dérisoires de l’aide juridictionnelle », Le Monde du 26 octobre 2010).

5 : Lire en ligne sur Polémia, « L’antiracisme : une arme au service de l’oligarchie dominante ».

• D’abord mise en ligne sur Polémia, le 27 octobre 2010.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1805

The Culture of Critique & the Pathogenesis of Modern Society

The Culture of Critique & the Pathogenesis of Modern Society

Michael O'Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

Reinhart Koselleck
Critique and Crises: Enlightenment and the Pathogenesis of Modern Society
Cambridge: MIT Press, 1988

La politique, c’est le destin. — Napoleon

Koselleck’s Critique and Crisis (1959) is one of the great dissertations of the 20th-century German university system.

It cast new light not just on the past it re-presented, but on the present, whose own light informed its re-presentation.

This was especially the case with the potentially cataclysmic standoff between American liberalism and Russian Communism and the perspective it gave to Koselleck’s study of the Enlightenment origins of the Modern World.

How was it, he asked, that these two Cold War super-powers seemed bent on turning Europe, especially Germany, into a nuclear wasteland?

The answer, he suspected, had something to do with the moralizing Utopianism of 18th-century rationalism, whose heritage ideologically animated each hegemon.

1. The Absolutist Origins of the Modern State

Koselleck was one of Carl Schmitt’s postwar “students” and his work is indebted to Schmitt’s The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes (1938).

Like his mentor, Koselleck saw modern ideologies, despite their atheistic rejection of faith, as forms of “political theology” that spoke to the faith-based heart that decides how one is to live.

In this sense, the self-proclaimed Enlightenment of the 18th century was a philosophical rebuttal to political Absolutism, whose institutional response to the breakdown of medieval Christendom occurred in ways that frustrated the liberal aspirations of the rising bourgeoisie.

In the century-long blood-letting that had followed the Protestant critique of medieval Catholicism, Europe’s ecclesiastical unity and its traditional social supports were everywhere shattered.

As the old estates broke down and old ties and loyalties were severed, there followed a period of anarchy, in which Catholics and Protestants zealously shed each others blood in the name of their contending truths.

In this sectarian strife — this bellum omnium contra omnes — where ecclesiastical authority ceased to exist and each man was thrown back upon his individual conscience, morality became a banner of war and the public observance of morality a justification for murdering Europeans with dissenting beliefs.

It was the advent of the Absolutist State system, philosophically anticipated in Hobbes’ Leviathan, that brought these bloody religious conflicts to a halt, establishing a peaceful basis to European life — by “privatizing” morality, secularizing authority, and depriving individual mentalities of political effect.

The neutralization of religious belief that came with the Absolutist secularization of the State would secure conditions requisite to the citizen’s peaceful pursuit of his private will or gain, as private ideals ceased to be obligatory duties and the State became “the artifact of atomized individuals.”

Absolutist regimes succeeded in this way in “reducing measures of contingency, conflict, and compulsion” to the status of differences of opinion — bare, in effect, of religious significance, as “external compulsion” imposed restraints on the individual’s “inner freedom.”

The historians’ designated Age of Absolutism and Enlightenment begins, then, with the Peace of Westphalia in 1648, which brought not just the Thirty Years War in the German-speaking lands, but all Europe’s religious wars to an end (except on the borderlands of Ireland and the Balkans) — and ends only with the advent of another European civil war, which opened with the liberal revolutions of 1776/1789 and closed with the English triumph over Napoleon in 1814.

History, though, rarely conforms to the tidy categories scholars make of it.

Unlike the Continent, England went from religious war to Absolutism and then to bourgeois revolution and finally to a bourgeois Restoration all in the course of a half-century (c. 1642–1688), experiencing an intense though only brief period of Absolutism.

England’s expanding maritime power, opened to all the world it dominated, had, in fact, merely a transitional need of Absolutism, for it would soon become the first implicitly liberal of the “modern” regimes.

Koselleck focuses on the longer, more pronounced Continental developments, treating England as a variant of the larger trend.

In his depiction, the Absolutist State system emerging after the Treaty of Westphalia was based on a transformation of political authority — which divided the “public sphere” into two sharply separate domains: That of political authority proper (the sovereign State) and that of society, conceived as a subaltern realm of individual “subjects.”

The subject’s moral conscience in this system was subordinated to the requirements of political necessity — what Hobbes called “reason.”  This restricted morality to the social realm of private opinion, depriving it of political effect.

With Absolutism, the public interest, about which the sovereign alone had the right to decide, ceased to lay under the jurisdiction of the individual’s moral conscience.

The Continent’s new monarchical States — with Louis XIV’s France the model of the others — would govern according to a raison d’état (Staatsräson), which made no reference to religious considerations.

Law here was severed from special interests and religious factions, becoming part of a domain whose political decisions — ideally — transcended “Church, estate, and party.”

“To traditional moral doctrines, [Hobbes] opposes one whose theme is political reason.”

Persecuting churches and religiously bound social fractions were hereby forced to give way to the sovereign authority of the Absolutist monarch, who recognized no higher authority than God Himself.

As Absolutist peace took priority to faith, the individual subject — previously situated in a loose medieval hierarchy, imbued with certain corporate rights and responsibilities — was transformed into an apolitical subject.

He had, as such, to submerge his conscience to reasons of State — to reasons necessary for maintaining the peace.

This privatization of morality dictated by the State’s secularization was not directed against religion per se, but against a religious conscience whose political claims, in a period of general breakdown, threatened war.

What the Absolutist State did — and what Hobbes theoretically legitimated in the Leviathan — was to transform the individual’s conscience into a matter of “opinion,” of subjective belief, separate from politics — and thus from the political reasons of the State.

This was accomplished by making the public interest the prerogative of the sovereign, not that of the individual’s religious conscience, for the latter inevitably led to religious strife.

In this secular political system, State policy and laws became the sole concern of the sovereign monarch, who stood above religion, anchoring his laws not in a higher transcendence, but in State imperatives.

In Hobbes’ famous formulation: “Laws are made by authority, not by truth.”

Hereafter, State policy and laws would be legislated by reasons of State — not the moral conscience and not self-interest and faction.  For the State could fulfill its function of securing peace and maintaining order only if individuals ceded their rights to the sovereign, who was to embody their larger welfare.

Contested issues were thereby reduced to differences of opinion that could be resolved by reasons of State.

Through Absolute sovereignty, it was possible again to create an internal realm of peace, separate from other Absolutist State systems, each of which possessed a similar peaceful interior, where the individual was free to believe whatever he wished as long as no effort was made to impose his “private” belief on the public, whether Catholic or Protestant.

This would keep religious fanaticism from trespassing on domestic tranquility and, at the same time, guarantee the State’s integrity.

Among Absolutist States, relations remained, of course, that of “a state of nature” — for each upheld and pursued policies based on their own rational sense of self-interest (raison d’état).

Conflict and war between Absolutist States were nevertheless minimized — not just by the fact that they accepted the integrity of the other’s moral conscience — but also by a sense of sharing the same Christian civilization, the same standards of significance and style, the same general, interrelated history that distinguished them from non-Europeans.

On this basis, the community of European States after 1648 grew into a family of sovereign powers, each respectful of the others’ domestic integrity, each of whose kings or queens shared the blood of other royal families, each of whose wars with other Europeans was governed by a jus publicum europaeum.

2. The Culture of Critique

It was the failure to comprehend the nature of the Absolutist State system (its avoidance of divisive political questions of faith and belief) that gave rise to the Enlightenment and its culture of critique.

For once the religious wars came to an end and authority was secularized, European society “took off.”

By the time Louis XIV died in 1715, the bourgeoisie, formerly an important but subordinate stratum of medieval European society, had become the chief economic power of an 18th-century society more and more dependent on its economic prowess. Made up of “merchants, bankers, tax lessees, and other businessmen” who had acquired great wealth and social prestige, this rising class (whose deism and materialism took “political” form in liberalism’s scientistic ideology) was nevertheless kept from State power and powerlessly suffered monarchical infringements on its monied wealth.

Resentful of State authority, the intelligentsia of this rising class took its stand in the private moral realm, which the Absolutist State had set aside for the subject and his moral conscience.

Through this breech between the public and the private, the chief ideologue of this rising bourgeoisie, John Locke, would step. His Essay Concerning Human Understanding – “the Holy Scripture of the modern bourgeoisie” — helped blur the boundary between moral and State law, as the former assumed a new authority and the distinction between the two diminished.

Pace Hobbes, Locke argued that bourgeois moral laws (now divorced from religion and anchored in rationalist notions of self-interest devoid of transcendental reference) had arisen in the human conscience, which the State had exempt from interference. As such, the citizen had a right to pass moral judgements on the State.

Such judgements, whatever the motive, eventually made State law dependent on the consent or rejection — the rule, in effect — of the bourgeoisie’s allegedly “objective” opinion.

In this situation, the bourgeois view of virtue and vice — its “religion of technicity” — took on a political charge, superseding the realm of private individual opinion, as it became “public opinion.”

At the same time, bourgeois critics favored the risk-free sphere of the unpolitical private realm, where they sought to dictate policy. Instead, then, of forthrightly challenging the underlying metaphysical principles of the Absolutist order, they framed their defining metaphysical identity (matters of faith — in this case their godless theology) in moral and economic terms devoid of political responsibility.

Bourgeois morality, not the State’s “reason,” proceeded in this way to take hold of the public — society — and set the standard for the “moral value of human action.”

This opened the way to a reconfiguration of the Absolutist relationship between morality and politics.

The public realm in Locke’s bourgeois philosophy was accordingly re-conceived as a social realm of individual consciences and this realm’s opinion as the “law” that was to bind the public.

Bourgeois morality, as such, not only entered, but soon conquered society, as its private views rose to that of public opinion.

Few, moreover, would be able to resist the pressure of its judgment.

“Reasons of State” were henceforth subject to the secular, calculating “reason” of the bourgeoisie — as “reason” ceased to be the avoidance of civil war and became the self-interest of the rationalist acting individual.

This made society increasingly independent of the State, just as State laws were increasingly subject to the “empowering” moral (and economic) judgments of society.

In the course of the 18th century, the bourgeois as citizen would assume, through his culture of critique, the “rank of a supreme tribunal” — ultimately passing judgment on the State (though doing so safely removed from the day-to-day imperatives of the political realm).

In England, following the oh-so Glorious Revolution of 1688 (a terrible, fateful year, with more to follow, in Irish history), the Whig bourgeoisie, through Parliament, became dominant, entering into an alliance with the constitutionally-bound monarch (William of Orange).

On the more religiously polarized continent, where Absolutist States had a greater role to play, the antithesis between State legislation and bourgeois secular morality (rooted in Protestantism’s critical essence) assumed a different, more antagonistic character.

This continental polarization of morals and politics — compounded by the growing social weight of the bourgeoisie and the discontent generated by its political disenfranchisement — grew in the course of the 18th century, as the bourgeoisie increasingly assumed the leadership of “society.”

Its moral critique of the State and of the ancien régime — a critique posed in secular and rationalist, rather than Christian terms — is what is known as the “Enlightenment,” that metapolitical “culture of critique,” whose light allegedly emanated from the bourgeoisie’s rational conscience (which was modeled in many ways on that of the Jews, for it was based on the dictates of money and its unpolitical affirmation of the private).

3. The Crisis of the Old Order

“When and whenever [men] are subjects without being citizens, they inevitably endow other concerns and pursuits—economic, social, cultural—with an independent and hence rival authority.” This was the great failing of Absolutism.

In such a situation, the voluntary associations of the bourgeoisie—Masonic lodges, salons, clubs, coffee-houses, academies, sociétés de pensées, the “Republic of Letters”—became rival centers of moral authority and eventually rival models of political authority.

The criticism of these bourgeois organs sought to “test” the validity or truth of its subject, making reason a factor of judgement in its process of pro and con.

Bourgeois judgements critical of the political system set off, in turn, a crisis threatening the existing State.

As scientific materialists, armed with a naive analytic-empiricist epistemology, such bourgeois critics waged their subversive campaign with no appreciation of existing political realities or the imperatives and limits these realities imposed. This would make their moral crusade unrealistic, Utopian, unconcerned with the “contingency, conflict, and compulsion” that occupies and defines the political field.

Their Utopian proposals (their anti-political politics) constituted, as such, no actual political alternative, based as they were on a purely formal, abstract understanding of the political realm, which it subjected to the individual’s moral conscience.

But once the private moral realm started to impinge on the political sphere of the Absolutist State, the State itself was again called into question.

First unconsciously and then increasingly consciously, the bourgeois Enlightenment applied its Utopian and ultimately hypocritical standards to the State, whose political imperatives were ignored rather than recognized for what they were—so as not to complicate its own geometrical schemes of reform.

The Enlightenment, it followed, was wont to see itself in moral terms, not political—not even metapolitical—ones.

This self-deceiving politics could only end in ideological excess and terror—for the sole way to realize its Utopian political theology would be by forcing others to accept and submit to it.

The result, Koselleck concludes, was the advent of the modern condition—this “sense that we are being sucked into an open and unknown future, the pace of which has kept us in a constant state of breathelessness ever since the dissolution of the traditional ständische societies.”

The turbulent “tribune of reason” bequeathed by the Enlightenment aimed, moreover, at every sphere of human endeavor—not just the Absolutist State, traditional Catholic Christianity, or the numerous corporate restraints inhibiting the market.

Everything historically given was, as such, to be re-conceived as a historical process that had to be re-directed, reformed, and re-planned, as the dictates of fate gave way to the rationalist obliteration of political aporia (i.e., the impasses or challenges posed by exceptional situations determined only by the sovereign).

Through its Règne de la Critique, the bourgeoisie (as prosecutor, judge, and jury) subjected the State to an enlightened conscience that debunked its “rationality” and increasingly advocated, or implied, its replacement.

With this rationalist critique of Absolutism came an unfolding philosophy of history—which promised a victory that was to be gained without struggle or war, that applied to all mankind, and that would bring about a better, more rational, and peaceful future—if only “reason” (i.e., bourgeois interests) was allowed to rule.

Through this critique, politics—the tough decisions fundamental to human existence—was dissolved into an Utopian project indifferent to the historical given. Everything, it followed, was subject to criticism, nothing was taboo—not the “order of human things,” not even life itself would be spared the alienation that came with the critic’s unpolitical reason.

Then, as the critic assumed the right to subject the whole world to his verdict, acting as “the king of kings,” criticism was “transformed into a maelstrom that sucks the present from under the feet of the critic”—for his criticisms amounted to an endless assault on the present in the name of a far-off, but allegedly enlightened future.

4. Modern Pathogenesis

At the highest level, Koselleck offers “a generic theory of the modern world”—one that seeks to explain something of our age to us.

In his view, criticism engendered crisis, calling the future into question.

The Enlightenment’s culture of critique could, however, only culminate in revolution—a revolution whose new order would privilege the rich and powerful (and, in time, the Jews).

By subordinating law to morality, ignoring the differences that divide men over the great questions of existence, the liberal State born of Enlightenment culture stripped sovereignty of its power.

Henceforth bourgeois morality became the invisible framework of the State, as sovereign authority was changed into an act of persuasion and reason—and the essence of politics (no longer the polemic over fundamental problems of human existence) became the non-political rule of a discursive bourgeoisie indifferent to matters of faith and desirous of a fate-less society without a sovereign State.

As social and political realities were indiscriminately mixed and subjected to the invisible opinion of the bourgeois public, based on an ostensively objective reason, everything failing to accord with that opinion became an injustice, subject to reform.

Society here assumed the right to abrogate whatever laws it wished, inadvertently establishing a reign of permanent revolution.

Refusing to recognize the State’s amoral (rather than immoral) character, the emerging bourgeois political system—with its culpablizing, but “value free” politics and its civil ideal taken as the universal destiny of all humanity—not infrequently had to resort to naked force to realize its Utopia: the terror and mass killings that followed 1789, the nuclear holocaust inherent in the Cold War, the on-going, unrelenting destructuration of the local and global today.

The consequence has been liberalism’s non-political State (whether in its 19th-century guise as a Night Watchman State or in its 20th-century Nanny State form). This State replaced politics with morality, tradition with planning, disagreements with a cold indifference to all that matters. It became thus a legal order, a Rechtsstaat, supposedly unattached to any constituting system of ascription or belief, and thus beyond any “exception” that might make visible the actual basis of bourgeois rule.

In this situation, where politics were negated and political problems were reduced to “organizational-technical and economic-sociological tasks,” the world was emptied of “seriousness” and turned into a vast realm of entertainment, where the bourgeois was allowed to enjoy the fruits of his acquisitions.

With liberalism, then, politics ceases to be a destiny and becomes a technique hostile to all who refuse its philistine philosophy of history—for the linear notion of progress inherent in this philosophy undermines and “reforms” everything that has historically ensured the integrity of white life.

Source: TOQ Online, Dec. 24, 25, & 26 2009

Frakass - La Blanche Hermine

Frakass - La Blanche Hermine

 

lundi, 28 février 2011

Gaston Compère, l'écrivain wallon qui hisse le Duc "Karle le Hardi" au rang de mythe...

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Gaston Compère, l’écrivain wallon qui hisse le Duc « Karle le Hardi » au rang de mythe… après quelques autres et dans un contexte qui ne serait plus « politiquement correct »

Les thèmes de la littérature belge depuis Charles De Coster et son “Tijl Uilenspiegel” méritent d’être redécouverts, tant ils véhiculent un message identitaire fort. Voici un premier échantillon d’une recherche qui s’amorce dans nos cercles. Il y en aura d’autres.

par Benoît Ducarme

Après son indépendance en 1830, la Belgique s’est d’abord cherché une identité politique, voire une identité tout court, dans l’illusion d’un libéralisme constitutionnel présenté comme une panacée universelle, ensuite dans celle d’un industrialisme triomphant, idéologie progressiste des possédants, puis d’une littérature enracinée sans être niaise, ce qui demeure, in fine, la plus belle réussite des quatre-vingt premières années de cet Etat ouest-européen. Le libéralisme constitutionnel, parce qu’il est un libéralisme, a corrodé les âmes comme toutes les autres formes de libéralisme, dans la mesure où il a basculé rapidement dans un partage entre les factions politiciennes, toutes aussi cupides, intrigantes et myopes les unes que les autres. Arthur Moeller van den Bruck, le traducteur allemand de Dostoïevski, ne disait-il pas, que les peuples périssent du libéralisme ? L’industrialisme a généré des familles de grippe-sous bornés et incultes, dont les rejetons pourris continuent leur œuvre de déliquescence. Et le tissu industriel, lui, est parti à vau-l’eau en Wallonie, restructurations, « consolidations » à la Di Rupo et délocalisations aidant. En Flandre le tissu industriel est trop faible, trop axé sur les services, pour constituer une alternative. Seule la proximité des grands ports donne à la Flandre une bouffée d’air et un sursis. L’avenir ne s’annonce pourtant pas rose.

La révolution littéraire du 19ième siècle, avec Charles De Coster, Camille Lemonnier, Georges Eekhoud, Emile Verhaeren et Maurice Maeterlinck, est donc la seule chose qui subsiste, avec panache et avec honneur, de la Belgique triomphante de la fin du 19ième. Charles De Coster, avec son « Uylenspiegel », a créé le mythe d’une Flandre (et par extension d’une Belgique à dominante flamande), rebelle et espiègle, en lutte contre tous les pouvoirs abstraits, compassés, autoritaires. Lemonnier, dans la veine rabelaisienne, a réclamé le triomphe d’une « race au sang rouge campée sur des jarrets d’acier », avec des femmes généreuses sur le plan sexuel et aux formes marmoréennes, face aux « hystériques à face pâle et morose » du parisianisme et face à une bourgeoisie qui n’a qu’un destin : sombrer dans la fange la plus abjecte. Georges Eekhoud voulait, à son tour, l’avènement d’une humanité aux torses et aux mollets bien dessinés, prélude à celle que voulait Montherlant, avec la même connotation homosexuelle (ce militant pour l’émancipation homosexuelle était un nationaliste social, qui frayera avec l’activisme flamand en 1914-18, par amour pour l’Allemagne !). Eekhoud n’en demeurait pas moins un penseur national révolutionnaire qui appelait à une juste haine contre l’argent et contre ceux qui le servaient et à un amour chaleureux pour les hommes du peuple, sains et généreux. Emile Verhaeren, dont l’amour fut constant pour sa chère épouse, chantait les vertus du peuple, disait son effroi face à l’amplification constante des « villes tentaculaires » qui « hallucinaient les pauvres campagnes » et souhaitait l’avènement d’un socialisme esthète, appelé à triompher, avec Edmond Picard, des forces de l’argent. Car, Picard, avocat et chef de file du POB socialiste, était le précurseur d’un certain antisémitisme (il est d’ailleurs l’auteur d’une « Synthèse de l’antisémitisme »). Verhaeren lui-même devrait répondre aujourd’hui de son poème « Croisade », devant un tribunal constitué selon la « Loi Moureaux » ou une « dix-septième chambre » de Paris, celle qui a eu l’effroyable ignominie de condamner Brigitte Bardot et Guillaume Faye. Les temps ont changé, on ne le voit que trop bien. Les libertés se sont évanouies. Le souffle d’un Verhaeren est devenu impossible. Quant à Maurice Maeterlinck, Prix Nobel de littérature en 1911, il a réhabilité le germanisme, le médiévisme et la mystique médiévale de Ruysbroek l’Admirable et nous a laissé, outre son théâtre, une collection formidable de textes sur la mort, les grands mystères de la Vie, le destin, autant de textes aux interrogations serrées que l’on retrouve chez un Ernst Jünger ou même chez un Julius Evola.

Après cette première phalange, ajoutons Maurice des Ombiaux, avec son « Maugré », qui ne serait pas considéré aujourd’hui comme « politiquement correct » et qui jette les bases d’un « mythe franc » ; et aussi avec son beau libre sur le « bâtard » valeureux, féal et modeste, de Charles-Quint, Don Juan d’Autriche, vainqueur des Turcs à Lépante en 1571 ; sans oublier, non plus, son bel ouvrage sur les « gardes wallonnes » des rois d’Espagne et leur épopée ; ajoutons enfin Michel de Ghelderode, persécuté à partir de 1944 pour son option « hispano-flamande », mais sauvé d’une opprobre définitive par le succès qu’il se taille à Paris à partir de 1947, ce qui lui a permis de rire haut et clair, sardonique, face aux sales trognes de ses persécuteurs analphabètes, de les écraser sous ses sarcasmes et de les conspuer sans pitié.

La Belgique dès les années 30 du 19ième se pose comme un royaume germanique, parmi les autres royaumes germaniques de la Mitteleuropa. Cette auto-perception s’effondre en 1914, où le pays est entraîné dans l’alliance française, alors qu’il s’était toujours affirmé comme une vigoureuse « anti-France », en lisière de l’hexagone, dont la mission était de détruire le jacobinisme et tous ses sinistres avatars (les manifestes politico-littéraires du 19ième sont clairs et éloquents à ce propos ; on y dit explicitement qu’il faut éradiquer « la lèpre républicaine », plaidoyer prémonitoire quand on sait à quelle effroyable et stupide mise au pas, à quelles exportations idéologiques vénéneuses, sert le discours « républicain » dans la France d’aujourd’hui). Après 1918, alors que la Flandre intellectuelle a plutôt choisi le camp allemand, ou plutôt celui de la germanité culturelle, et ne cessera plus de défendre ses « activistes » tant décriés, que devient la pensée politique belge francophone ou wallonne ? Doit-elle passer sous les fourches caudines du parisianisme, courber l’échine, gommer son identité, sa personnalité, jeter par-dessus la haie son « provincialisme » ? Certains trahiront et franchiront ce pas. Mais ce ne fut pas la majorité, loin s’en faut.

L’ersatz au premier « nationalisme belge germanisant », celui que le Prof. Jean-Marie Klinkenberg a nommé le « mythe nordique », sera le mythe « bourguignon », tandis que la Flandre se radicalise et scande, avec ses étudiants en faluches et armés de solides cannes, « Los van Frankrijk », comme les Bismarckiens allemands avaient scandé « Los von Rom ». Le VVV (« Vlaamse VolksVerweer ») entendait ainsi dénoncer les pactes militaires franco-belges, avec une verve étudiante impavide, avec l’enthousiasme d’une jeunesse qui ne reniait pas ses racines paysannes, campinoises ou scaldiennes, et voulaient venger les « fusillés de Malines » (titre d’un récit d’Eekhoud, écrit à la gloire d’une bande de paysans brabançons qui avaient fait le coup de feu contre les gendarmes républicains et avaient été massacrés contre les murailles de la cathédrale archiépiscopale de Malines).

Le mythe bourguignon a reçu l’aval de hauts lieux politiques, c’est indubitable, on le devine en butant sur quantité de dissimulations, de non-dits, de silences embarrassés. L’histoire des soutiens apportés à cette nouvelle cause n’a pas encore été faite. Le choix bourguignon, dès les dernières années du règne d’Albert I, n’est pas innocent. Il perpétue la volonté de mettre la France félonne au pas, de lui faire perdre toute prépondérance en Europe, de réduire à néant l’œuvre de mort du laïcard haineux Clémenceau dans l’espace danubien unifié par l’Autriche-Hongrie. La réhabilitation de Philippe le Bon et de Charles le Hardi (dit « le Téméraire » par les Français) induit une diabolisation simultanée de Louis XI, surnommé l’ « universelle aragne » (et ceux qui ont encore eu de bons instituteurs se souviendront comme on nous a appris à la haïr, cette aragne aux habits gris, au long pif triste et à la mine chafouine, du plus profond de nos tripes de gamins). Une « universelle aragne » posée comme l’ancêtre des jacobins, comme le prouve aujourd’hui le magnifique ouvrage, scientifique et démystificateur, que lui a consacré l’historien lillois Jacques Heers.

Dès les années 20, pour parer à l’étranglement militaire, culturel et géopolitique, que la France maçonnique et radicale faisait subir à la Belgique, tout en la flattant, elle et son « roi-chevalier », les cercles traditionnels du pays, une petite phalange de fidèles, qui refusaient l’amnésie, se met discrètement à une sorte d’heure bourguignonne. Il reste de cet engouement téléguidé la décoration du Sénat fédéral belge : d’immenses portraits, en style néo-médiéval, des grands ducs de Bourgogne. Un ouvrage sur ceux-ci paraît, dû à la plume d’un grand critique d’art, Paul Colin, qui avait introduit, quelques années auparavant, l’expressionnisme allemand à Paris et à Bruxelles.

Quand, en Flandre, Joris van Severen passe du néo-activisme flamingant à sa « nieuwe marsrichting » grande-néerlandaise, qualifiée erronément de « néo-belgiciste », il reconstitue mentalement, comme projet, le « Cercle de Bourgogne », institué par l’Empereur Maximilien, époux de Marie de Bourgogne ; un « Cercle / Kreis », rappelons-le, qui comptait Dix-Sept provinces, comme la « Grande-Néerlande » que van Severen voulait construire.

Dans ses « Ducs de Bourgogne », Paul Colin jette les bases d’une « grande politique » nouvelle, où il appelle à songer et à rêver à un « grand dessein », comme celui des Ducs depuis Jean Sans Peur, et à cesser d’ergoter, de susciter des querelles de chapelles, comme les villes bourgeoises de Flandre et d’Alsace aux temps de « Karle le Hardi ». Paul Colin finira par s’engager totalement dans la collaboration la plus ultra et sera abattu dans sa librairie à Bruxelles en avril 1943, justement par le descendant « pâle et livide » d’une lignée d’industriels, vouée, comme il se doit, à la déchéance morale et physique, comme l’avait si bien prophétisé Lemonnier, en utilisant des qualificatifs très cruels. Léon Degrelle, et le Prévôt des Jeunesses rexistes, rebaptisées « Jeunesses légionnaires » en 1941, John Haegemans (ancien communiste et ancien « Dinaso » de van Severen), embrayeront sur le mythe bourguignon, l’élargiront à une fidélité historique à l’Espagne et à l’Autriche, ce qui leur servira de justification à leur engagement aux côtés du III° Reich pendant la seconde guerre mondiale.

Le « mythe bourguignon » des Colin, Degrelle et Haegemans a évidemment posé problème après la défaite du Reich hitlérien. Le mythe était considéré comme « brûlé », sentait subitement le souffre, donnait des coliques aux opportunistes de tous plumages. Le réanimer équivalait à s’aligner sur ceux qui étaient devenus des « réprouvés », des « inciviques », des « salauds ». On retrouve trace de cette angoisse dans le bel ouvrage de Drion du Chapois, « La vocation européenne des Belges ». Mais Drion du Chapois ne baisse pas la garde : il enjoint ses lecteurs à réhabiliter le mythe bourguignon, en dépit de son utilisation par les germanophiles et les rexistes. Mieux, Drion du Chapois appelle à restaurer l’ancienne « Lotharingie », avec les Suisses, ennemis de « Karle le Hardi », les Lombards et les Autrichiens.

La géopolitique de Drion du Chapois est dans la droite ligne du « Testament de Charles-Quint ». Elle est même plus ample, plus vaste dans ses projets, que ne l’était l’optique « Dinaso » ou rexiste. Quoique solidement charpenté et bien écrit, le livre de Drion du Chapois est malheureusement tombé dans l’oubli.

Les vulgarisations de Jo Gérard, destinées au grand public et aux lecteurs du médiocre hebdomadaire libéral « Pourquoi Pas ? », -tout poisseux de cette crasse mentale matérialiste, vulgaire et libérale, qui caractérise la veule bourgeoisie laïque bruxelloise, aujourd’hui par bonheur disparu,- n’ont pas eu l’impact qu’elles méritaient, malgré les rodomontades « belgicaines » qu’elles contenaient, mauvais esprit du temps oblige. Même si beaucoup d’historiens considèrent ce Jo Gérard comme une outre d’orgueil, un plastronneur suffisant, une sorte de gros gastronome à nœud papillon, force est de reconnaître l’excellence de bon nombre de ses chapitres, dont ceux qu’il a consacré à la géopolitique du diplomate Pierre-Paul Rubens. Ce dernier n’était pas seulement le peintre célèbre que tous connaissent, mais aussi et surtout un brillant diplomate au double service de l’Espagne éternelle et du Saint-Empire immortel. Avant Friedrich List, l’économiste et planificateur du 19ième siècle, Rubens préconisait de relier par canaux la côte de la « Mare Germanicum » au Rhin pour souder définitivement les Pays-Bas du Sud, alors espagnols, au reste de l’Empire et, avec l’appui intellectuel du juriste Pieter Stockmans, de damer ainsi le pion à Louis XIV, qui poursuivait la politique de l’ « universelle aragne » et de François I.

Le mythe bourguignon n’a donc pas disparu avec la défaite du Reich en 1945. Il est même bien vivant, hélas, seulement dans quelques très rares cerveaux hardis, qui connaissent encore la bonne littérature. Mais le mythe a souffert du mal qui ronge la Belgique depuis toujours : l’indifférence aux lettres, aux arts, à l’histoire. Ils se sont bien battus, les publicistes et les hérauts du réveil, depuis un certain Pierre Claes, vers 1830, jusqu’à Ghelderode, Drion du Chapois et Gérard, pour faire passer un supplément d’âme et de mémoire historique dans cette masse matérialiste, auprès de ces mercantiles mangeurs de poulets et de patates, et de ces épargnants ladres, étroits et sans vision, de ces employés sinistres, moroses ou alcooliques, casés dans des sinécures inutiles et budgétivores, mais ils se sont battus en vain. Le désastre est plus énorme que jamais aujourd’hui. L’émiettement postmoderne parachève le massacre. Dissout tout ce qui peut encore l’être.

Compere.jpgDans ce magma de brics et de brocs, de débris de choses jadis glorieuses, flotte un roman étonnant, celui de Gaston Compère [photo], écrivain complexe, à facettes diverses, avant-gardiste de la poésie, parfois baroque, et significativement intitulé « Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne ». Né dans le Condroz namurois en novembre 1924, Gaston Compère a mené une vie rangée de professeur d’école secondaire, tout en se réfugiant, après ses cours, dans une littérature particulière, bien à lui, où théâtre, prose et poésie se mêlent, se complètent. Dans le roman consacré au Duc, Compère use d’une technique inhabituelle : faire une biographique non pas racontée par un tiers extérieur à la personne trépassée, mais par le « biographé » lui-même. Le roman est donc un long monologue du Duc, approximativement deux ou trois cent ans après sa mort sur un champ de bataille près de Nancy en 1477. Compère y glisse toutes les réflexions qu’il a lui-même eues sur la mort, sur le destin de l’homme, qu’il soit simple quidam ou chef de guerre, obscur ou glorieux. Les actions de l’homme, du chef, volontaires ou involontaires, n’aboutissent pas aux résultats escomptés, ou doivent être posées, envers et contre tout, même si on peut parfaitement prévoir le désastre très prochain, inéluctable, qu’elles engendreront. Ensuite, Compère, musicologue spécialiste de Bach, fait dire au Duc toute sa philosophie de la musique, qu’il définit comme « formalisation intelligible du mystère de l’existence » ou comme « détentrice du vrai savoir ». Pour Compère, « la philosophie est un discours sur les choses et en marge d’elles ». « Si la musique, ajoute-t-il, pouvait prendre sa place, nous connaîtrions selon la musique et en elle. Alors, notre connaissance ne resterait pas extérieure ; au contraire, elle occuperait le cœur de l’être ».

Mais le chapitre intitulé « Mirages de l’Est » contient un indubitable message politique. Celui-ci : l’objectif du Duc était de forcer l’Empire, par le truchement de son Empereur Frédéric, mou et indécis, jaloux de la magnificence du Duc, à forger une alliance continentale et à contraindre Louis (= Louis XI) à mettre un terme à ses folles ambitions et à son sinistre projet de centralisation et d’homologation du royaume. L’indécision de l’Empereur, sa vision étriquée et bornée du destin de ses états, ont empêché l’avènement d’une grande Europe, solidement unie autour des lances des Bandes d’Ordonnance des Pays-Bas, cette chevalerie formée par l’idéal d’Antoine de Lalaing, dont Compère aime à décrire, toujours dans ce chapitre, le pas cadencé des destriers sur les routes de la Grande Bourgogne, de l’Alsace ou de la Rhénanie.

En faisant parler d’outre-tombe le « Téméraire », qui n’aime pas ce surnom et le dit et le répète, en créant cette distance, en imaginant ce regard très critique, mais fataliste, sur lui-même, en faisant vivre cette terrible tristesse du Duc, affligé d’entrer dans l’oubli, de ne pas voir un nouveau Prince réactiver ses projets, Compère forge véritablement un mythe, car il montre un échec, en dit les causes, mais dévoile simultanément qu’il n’y a pas de beaux possibles sans revenir, d’une façon ou d’une autre, à la toile inachevée de Charles. C’est effectivement ce mort qui nous parle, sans être entièrement mort, qui nous montre sa tristesse de ne pas avoir réussi à donner un destin de Beauté, un destin taillé sur la Musique qui est la voix de l’être, sans médiation humaine autre que celles des instruments, bref un destin axé sur tout que d’autres ont nommé les « fastes de Bourgogne ». L’ambiance est funèbre dans le roman de Compère sur « nostre Duc Karle le Hardi », mais cet état de l’âme n’est-il pas justifié par un air du temps rétif à toute grandeur ?

Compère a complètement dégagé le mythe du Duc de la cangue politique où il s’était enferré malgré lui, dans la mesure où il avait été l’un des mythes cardinaux des vaincus, devenus « réprouvés » au sein d’une société qui avait, finalement, beaucoup de compromissions à « oublier ». Mais, pour qui souhaite conserver, du moins en coulisses, de manière cryptée, la « longue mémoire » bourguignonne, la seule capable de donner une « épine dorsale » (Ortega y Gasset) à nos régions, le mythe ne pouvait pas purement et simplement disparaître, comme le craignait Drion du Chapois. Celui-ci voulait toutefois qu’il demeure une sorte d’étoile polaire pour les décideurs réels de la politique, un leitmotiv étendu à tout l’espace lotharingien voire à tous les pays d’entre-deux, où les traditions germaniques et romanes, voire slaves en Autriche ou en Croatie, confluent, se fructifient mutuellement.

Chez Compère « Karle le Hardi » devient un mythe pur, allié à une réflexion universelle sur le destin de l’homme d’action, qui pose ses actes au risque d’obtenir un effet contraire au but recherché, d’obtenir la défaite ou les prémisses d’une future défaite, en voulant, par exemple, une victoire immédiate et spectaculaire. La distance créée par le monologue du Duc mort, qui juge, critique, les actes de sa vie passée, permet toute cette réflexion sur l’hétérotélie des actes politiques et sur la nécessité de forger une culture hissée aux plus hautes sphères de l’ « être » par une musique pure. Sur base d’une telle culture, dégagée des étroitesses du calcul politicien, ou de l’économisme et des intérêts matériels trop immédiats (les reproches adressés dans le monologue ducal aux Flamands et aux Alsaciens), ou de celles d’une rationalité trop étriquée, trop sorbonnarde, trop administrative (comme l’amorçait l’ « universelle aragne »), il sera sans nul doute possible de raviver une renaissance, qui aura toute les chances de réussir. La musicologie de Compère rejoignant ainsi le projet de Richard Wagner.

Le mythe créé par le génie littéraire de Compère n’est sans doute pas mobilisateur au sens militant et politique du terme. Certainement pas. En revanche, il nous donne une épine dorsale intérieure, tout en nous incitant à la prudence face aux hétérotélies possibles. Cela, assurément, est la force de ce livre.

Compère a donc ravivé un mythe avec génie, l’a renforcé encore par d’audacieuses techniques littéraires ; il reste à méditer cette phrase prononcée par le personnage mort du Duc, dans son roman : « L’histoire de ma vie ne fera vivre personne. Tout au plus ferai-je naître dans l’imagination de certains de grands et fertiles mouvements. Cela suffit. C’est plus qu’on ne peut demander à un homme, ce peu de chair éprise de fantômes. C’est plus que je n’en puis demander, moi, ce rien de poussière dépris de ses spectres ».

De grands et fertiles mouvements….. Oui….. Etonnant langage pour un Compère qui s’est toujours justement défié de la politique. Quand surviendront-ils, ces grands et fertiles mouvements ? Aurons-nous l’immense bonheur d’y participer ? D’y apporter notre petite pierre, aussi modeste soit-elle ?

Gaston COMPERE, « Je soussigné, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne », Editions Labor, Bruxelles, 1989. Lire dans ce volume la très bonne postface de Christian Angelet.

Breizh Atao !

Breizh Atao !

Plato & Indo-European Tripartition

Edouard RIX

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

plato.jpgIn 1938, Georges Dumézil discovered, the existence of a veritable Indo-European “ideology,” a specific mental structure manifesting a common conception of the world. He writes:

According to this conception, which can be reconstructed through the comparison of documents from the majority of ancient Indo-European societies, any organization, from the cosmos to any human group, requires for its existence three hierarchical types of action, that I propose to call the three fundamental functions: (1) mastery of the sacred and knowledge and the form of temporal power founded upon it, (2) physical force and warlike valor, and (3) fruitfulness and abundance with their conditions and consequences.[1]

On the social plane, one finds this tripartition in the whole Indo-European realm, from India to Ireland, the three functions corresponding schematically to the priest-kings, the warriors, and finally to the producers, peasants, and craftsmen. In traditional India, the Brahmins correspond to the first function, the Kshatriyas to the second, and the Vaishyas to the third. According to Julius Caesar, in the extreme west of the Indo-European realm, Celtic society was composed of Druids, of Equites or Knights, and Plebs, the people.

In ancient Greece, however, there had been a tendency quite early on to eliminate any trace of the trifunctional ideology. According to Dumézil, “Greece is not helpful to our case. Mr. Bernard Sergent made a critical assessment of the expressions of the trifunctional structure, isolated most of the time in the process of fossilization, that one might recognize there: it is next to nothing compared with the wealth offered by India and Italy.”[2] However, an attentive reader of the works of Plato can find proof there of the survival of functional tripartition in traditional Greece.

The Platonic Ideal City

In the Republic, Plato discusses the ideal city, affirming that “the classes that exist in the City are the very same ones that exist in the soul of each individual.”[3] According to Plato’s analysis of human nature, the human soul has three parts: reason, located in the head, which enables us to think; feeling, located in the heart, that enables us to love; and desire, located in the belly, that drives us to sustain ourselves and reproduce. Each part of the soul has its own specific virtue or excellence: wisdom, courage, and temperance. Justice is the proper relationship of the three parts. According to Plato, the constitution of the city is merely the constitution of the soul writ large.

Concretely, the philosopher distinguishes three functions within the city. First, “those who watch over the City as a whole, enemies outside as well as friends within,”[4] the guardians, who correspond to the head, seat of intelligence and reason, the Logos. Then, the “auxiliaries and assistants of the decisions of the rulers,”[5] who correspond to the heart, seat of courage, Thymos. Finally the producers, craftsmen and peasants, who correspond to the belly, seat of the appetites. “You who belong to the City,” Plato explains, “are all brothers, but the god, in creating those among you able to govern, mixed gold in their material; this is why they are the most valuable. He mixed silver into those who are able to be auxiliaries, and as for the rest, the farmers and craftsmen, he mixed in iron and bronze.”[6]

Plato emphasizes that, “A city seems to be just precisely when each of the three natural groups present in it performs its own task.”[7] Indeed, just as an individual must subject his stomach to his heart, and his heart to his reason, the crafts must be subjected to the art of the warriors, who themselves must be subjected to the magistrates, i.e., to politics—this last being inseparable from philosophy, for the magistrates must become philosophers.

Plato also distinguishes three kinds of political regimes, each of which is related to the one of the functions of the city and by extension with one of the parts or faculties of the human soul. Regimes ruled by reason include monarchy, government by one man, and aristocracy, or government by the best. “Timocracy” is Plato’s term for government by warriors, which is ordered by the noble passions of the heart. Regimes ruled by the lowest passions of the human soul and material appetites include oligarchy, or rule by the rich; democracy, or rule by the majority; and tyranny, the rule of one man who follows appetite, not reason.

Without a doubt, this Platonic ideal city resting on three strictly hierarchical classes, reproduces the traditional Indo-European tri-functional organization of society. Indeed, in Greece which completely seems to have forgotten tripartition, Plato entrusts the political life of the city to philosopher-kings, the guardians, assisted by a military caste, the auxiliaries, who reign over the lower classes, the producers.

Plato is convinced that only the guardians, i.e., the sages, have the capacity to use reason equitably for the community good, whereas ordinary men cannot rise above their personal passions and interests. On the other hand, the members of the ruling caste must lead an entirely communal life, without private property or family, as well as many elements of egoistic temptation, division, and, ultimately, corruption. “Among them, no good will be private property, except the basic necessities,” decrees the philosopher, who recommends, moreover, “that they live communally, as on a military expedition,” and who among the inhabitants of the city “they are the only ones who have no right to have money or gold, or even to touch them; they are the only ones forbidden to enter private homes, wear ornaments, or drink from silver and gold containers.”[8]

“Because,” he adds, “as soon as they privately own land, a dwelling, and money, they will become administrators of their goods, cultivators instead of being the guardians of the city, and instead of being the defenders of the other citizens, they will become their tyrants and enemies, hated and hating in turn, and they will pass their lives conspiring against the others and will become the objects of conspiracy, and they will often be more afraid of their interior enemies than those outside, bringing themselves and the whole city to ruin.”[9] Moreover, their children will be removed at birth in order to receive a collective military education.

This “Platonic communism,” a virile and ascetic communism that has nothing to do with the Messianic nightmares of Marx and Trotsky, is not unrelated to the national communitarianism of Sparta.  As Montesquieu put it with some justice, “Plato’s politics is nothing more than an idealized version of Sparta’s.”

Notes

1. G. Dumézil, L’oubli de l’homme et l’honneur des dieux et autres essais. Vingt-cinq esquisses de mythologies (Paris: Gallimard, 1985), p. 94.

2. Ibid, p.13.

3. Platon, La République (Paris: Flammarion, 2008), p. 262.

4. Ibid, p. 199.

5. Ibid, p. 200.

6. Ibid, p. 201.

7. Ibid, p. 245.

8. Ibid, p. 205.

9. Ibid, pp. 205–206.

Source: Réfléchir & Agir, Winter 2009, no. 31.

dimanche, 27 février 2011

Egitto: i movimenti sociali, la CIA e il Mossad

Egitto: i movimenti sociali, la CIA e il Mossad

di James Petras

Fonte: campoantimperialista

 

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I limiti dei movimenti sociali

I movimenti sociali di massa che hanno obbligato Mubarak a ritirarsi rivelano nello stesso tempo la forza e la debolezza dei sollevamenti spontanei.
Da una parte, i movimenti sociali hanno dimostrato la propria capacità di mobilitare centinaia di migliaia di persone, forse milioni, per una lotta vincente che è culminata con la caduta del dittatore che i partiti di opposizione e le personalità preesistenti non hanno voluto o potuto far cadere.
D'altra parte, a causa della leadership politica nazionale, i movimenti non sono stati capaci di prendere il potere politico e trasformare in realtà le loro richieste. Ciò ha permesso alle alte cariche militari di Mubarak di prendere il potere e definire il post mubarakismo, garantendo la continuità e la subordinazione dell'Egitto agli Stati Uniti, la protezione della ricchezza illecita del clan Mubarak (70 miliardi di dollari), il mantenimento delle numerose imprese di propretà dell'élite militare e la protezione dei ceti alti.

I milioni di persone mobilitate dai movimenti sociali per far cadere la dittatura sono state praticamente escluse dalla giunta militare, autoproclamatasi “rivoluzionaria”, al momento di definire le istituzioni e la politica, per non parlare delle riforme socioeconomiche necessarie ai bisogni basilari della popolazione (il 40% della popolazione vive con meno di due dollari al giorno e la disoccupazione giovanile supera il 30%). L'Egitto, come nel caso dei movimenti sociali e studenteschi popolari contro le dittature di Corea del Sud, Taiwan, Filippine e Indonesia, dimostra che la mancanza di un'organizzazione politica in ambito statale permette a personaggi neoliberali e conservatori “d'opposizione” di rimpiazzare il regime. Tali personaggi, stabiliscono un regime elettorale che continua a servire gli interessi imperialisti e difende l'apparato statale esistente. In alcuni casi, vengono sostituiti i vecchi complici capitalisti per altri di nuovo conio. Non è casuale che i media lodino la natura “spontanea” della lotta (e non la domanda socioeconomica) e presentino sotto una luce favorevole il ruolo dei militari (senza tenere conto dei 30 anni nei quali sono stati il baluardo della dittatura). La massa è lodata per il suo “eroismo” e i giovani per il loro “idealismo”, ma in nessun caso li si riconosce come attori politici centrali nel nuovo regime. Una volta caduta la dittatura, i militari e l'opposizione elettorale “hanno celebrato” il successo della rivoluzione e si sono mossi rapidamente per smobilitare e smantellare il movimento spontaneo, al fine di dare spazio alle negoziazioni fra politici liberali, Washington e l'élite militare al potere.

Mentre la Casa Bianca può tollerare o persino fomentare movimenti sociali che conducano alla caduta (“sacrificio”) delle dittature, essa ha tutto l'interesse a preservare lo Stato. Nel caso dell'Egitto, il principale alleato strategico dell'imperialismo degli Stati Uniti non è Mubarak, è l'esercito, con il quale Washington è stata in costante collaborazione prima, durante e dopo la caduta di Mubarak, assicurandosi che la “transizione” alla democrazia (sic) garantisca la permanente subordinazione dell'Egitto agli interessi e alla politica per il Medio Oriente degli Stati Uniti e di Israele.


La ribellione del popolo; le sconfitte della CIA e del Mossad

La rivolta araba dimostra, ancora una volta, le varie falle strategiche in istituzioni come i servizi segreti, le forze speciali e le intelligence degli Stati Uniti, così come nell'apparato israeliano, nessuno dei quali è stato capace di prevedere, non diciamo di intervenire, per evitare la vincente mobilitazione e influire nella politica dei governi e governanti che erano in pericolo.
L'immagine che proiettavano la maggior parte di scrittori, accademici e giornalisti dell'imbattibilità del Mossad israeliano e dell'onnipotente CIA è stata sottoposta a dura prova, con il suo fallimento nel riconoscere la portata, la profondità e l'intensità del movimento di milioni di persone che ha sconfitto la dittatura di Mubarak. Il Mossad, orgoglio e allegria dei produttori di Hollywood, presentato come un “modello di efficienza” dai suoi ben organizzati compagni sionisti, non è stato capace di intercettare il crescere di un movimento di massa in un paese vicino. Il primo ministro israeliano, Benjamin Netanyahu, si è mostrato sorpreso (e costernato) per la precaria situazione di Mubarak e il collasso dei suoi clienti arabi più vicini, proprio a causa di errori dell'intelligence del Mossad. Ugualmente, Washington, con i suoi 27 organismi di intelligence oltre al Pentagono, è stata colta di sopresa dalle massicce rivolte popolari e dai movimenti emergenti, malgrado le sue centinaia di migliaia di agenti pagati migliaia di milioni di dollari.

Varie osservazioni teoriche si impongono. S'è dimostrato che l'idea di alcuni governanti forzatamente repressivi, che ricevono migliaia di milioni di dollari di aiuti militari dagli Stati Uniti e possono contare con all'incirca un milione di poliziotti, militari e paramilitari per garantire l'egemonia imperiale, non è infallibile. La supposizione che mantenere vincoli a larga scala e per lungo tempo con tali governanti dittatoriali salvaguardi gli interessi USA è stata smentita.
L'arroganza di Israele e la sua presunzione di superiorità in materia di organizzazione strategia e politica rispetto agli “arabi”, è stata seriamente danneggiata. Lo Stato d'Israele, i suoi esperti, gli agenti segreti e gli accademici delle migliori università statunitensi, rimangono ciechi di fronte alle realtà emergenti, ignoranti circa la profondità dello scontento e impotenti ad evitare l'opposizione di massa ai propri clienti più importanti. I propagandisti di Israele negli Stati Uniti, che non resistono a qualsivoglia opportunità per mettere in luce la “brillantezza” delle forze di sicurezza d'Israele, sia che si tratti di assassinare un leader arabo in Libano o a Dubai o che si tratti di bombardare un'istallazione militare in Siria, sono rimasti temporaneamente senza parole.

La caduta di Mubarak e il possibile insediamento di un governo indipendente e democratico significherebbe che Israele potrebbe perdere il suo principale alleato poliziesco. Un'opinione pubblica democratica non coopererebbe con Israele per il mantenimento dell'embargo a Gaza, né condannerebbe i palestinesi a morire di fame per piegare la loro volontà di resistere. Israele non potrà contare su un governo democratico per spalleggiare le violente occupazioni di terre in Cisgiordania e il suo regime fantoccio palestinese. Se ci sarà un'Egitto democratico, gli Stati Uniti non potranno più contarci per spalleggiare i loro intrighi in Libano, le loro guerre in Irak e Afganistan o le sanzioni contro l'Iran. D'altra parte, il sollevamento dell'Egitto è servito d'esempio ad altri movimenti popolari contrari ad altre dittature clienti degli Usa. In Giordania, Yemen e Arabia Saudita. Per tutte queste ragioni, Washington ha appoggiato il golpe militare con il fine di dare forma ad una transizione politica in accordo con i propri gusti e interessi imperiali.

L'indebolimento del principale pilastro del potere imperiale degli USA e del potere coloniale di Israele in Nord Africa e in Medio Oriente pongono in evidenza il ruolo essenziale dei regimi collaboratori dell'Impero. Il carattere dittatoriale di questi regimi è il risultato diretto del ruolo che svolgono in difesa degli interessi imperiali. E i grandi pacchetti di aiuti militari che corrompono e arricchiscono le élite dominanti sono la ricompensa per la sua buona disposizione a collaborare con gli Stati imperialisti e coloniali. Data l'importanza strategica della dittatura egiziana, come spiegare il fallimento delle agenzie di intelligence degli USA e Israele nell'anticipare le rivolte?

Tanto la CIA quanto il Mossad, hanno collaborato strettamente con i servizi segreti dell'Egitto e da essi hanno tratto le loro informazioni, secondo le quali tutto sembrava sotto controllo. I partiti dell'opposizione sono deboli, decimati dalle infiltrazioni e dalla repressione, i suoi militanti languiscono nelle prigioni e soffrono di fatali “attacchi al cuore” a causa di severe “tecniche di interrogatorio”, affermavano. Le elezioni sono state manipolate per eleggere i clienti degli USA e Israele, in modo che non ci fossero sorprese democratiche nell'orizzonte immediato o a medio termine.
I servizi segreti egiziani sono istruiti e finanziati da agenti israeliani e statunitensi, ed hanno una naturale tendenza a compiacere la volontà dei loro padroni. Erano tanto obbedienti a produrre informazioni che compiacessero i loro mentori, che ignoravano qualsivoglia informazione di un crescente malessere popolare o la agitazione in Internet. La CIA e il Mossad erano tanto incrostati nel vasto apparato di sicurezza di Mubarak che sono stati incapaci di ottenere qualsiasi informazione sui movimenti indipendenti dell'opposizione elettorale tradizionale che controllavano.

Quando i movimenti di massa extraparlamentari sono scoppiati, il Mossad e la CIA hanno continuato a confidare nell'apparato statale di Mubarak per mantenere il controllo attraverso la tipica operazione della carota e il bastone: fare concessioni simboliche transitorie e riversare nelle strade l'esercito, la polizia e gli squadroni della morte. Mano a mano che il movimento cresceva da dozzine di migliaia a centinaia di migliaia a milioni di persone, il Mossad e i principali congressisti statunitensi sostenitori di Israele chiedevano a Mubarak di “sopportare”. La CIA si è limitata a presentare alla Casa Bianca il profilo politico di funzionari militari affidabili e di personaggi politici flessibili, “di transizione”, disposti a seguire i passi di Mubarak. Una volta ancora, la CIA e il Mossad hanno dimostrato la loro dipendenza dall'apparato statale egiziano per ottenere informazioni su ciò che poteva rappresentare un'alternativa possibile pro statunitense e israeliana, omettendo le più elementari esigenze del popolo. Il tentativo di cooptare la vecchia guardia elettoralista dei Fratelli Musulmani attraverso negoziazioni con il vicepresidente generale Omar Suleiman è fallita, in parte perché i Fratelli Musulmani non avevano il controllo del movimento e in parte perché Israele e i loro seguitori statunitensi si sono opposti. D'altra parte, l'ala giovanile dei Fratelli ha fatto pressioni affinché l'organizzazione si ritirasse dalle trattative.

Le lacune in materia di intelligence hanno complicato gli sforzi di Washington e Tel Aviv per sacrificare il regime dittatoriale e salvare lo Stato: né la CIA né il Mossad avevano vincoli con nessuno dei leader emergenti. Gli israeliani non sono riusciti a trovare nessun “volto nuovo” che avesse consenso popolare e fosse disposto a svolgere il poco decoroso ruolo di collaboratore dell'oppressione coloniale. La CIA era totalmente coinvolta nell'uso dei servizi segreti egiziani per torturare sospettati di terrorismo (…) e nella vigilanza dei paesi arabi vicini. Come risultato, sia Washington che Israele hanno cercato e promosso il golpe militare al fine di anticipare una maggiore radicalizzazione della situazione.

In ultima analisi, l'insuccesso della CIA e del Mossad di prevedere e prevenire il sorgere del movimento democratico popolare, mette in rilievo la precarietà della base del potere imperiale e coloniale. Alla lunga, non sono le armi, le migliaia di milioni di dollari, i servizi segreti, né le camere della tortura ciò che decide la storia. Le rivoluzioni democratiche avvengono quando la maggior parte di un popolo si solleva e dice “basta”, occupa le strade, paralizza l'economia, smantella lo Stato autoritario ed esige libertà e istituzioni democratiche senza tutela imperiale o sottomissione coloniale.


Traduzione di Marina Minicuci


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Rébellion n°46: Renverser l'oligarchie!

Sortie du numéro 46 de la revue Rébellion

Renverser l'oligarchie !

michel drac,t. meyssan,paul adam,révolution arabe,thibault isabel

Au sommaire :

- Editorial : L'empire occidental destabilisé.

- International : L'Egypte au bord du sang ( par T. Meyssan).

- Entretien : La question raciale avec Michel Drac.

- Pensée : Michel Clouscard et le capitalisme de la séduction. 

- Philo : Les Etats idéaux par Thibault Isabel 

- Littérature : Paul Adam, le Dandy au tarot. 

Disponible contre 4 euros à notre adresse :

Rébellion C/O RSE

BP 62124 - 31020 TOULOUSE Cedex 02 FRANCE

Règlement par chèque ou timbres possible. 


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Laibach - Geburt einer Nation

Laibach - Geburt einer Nation

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Walsh, le génie sauvage du cinéma

Walsh, le génie sauvage du cinéma
par Nicolas Bonnal
 

Comparer un film de Walsh à un film hollywoodien ou cannois actuel, c’est comme comparer un Dostoïevski à l’un des 667 ouvrages de la rentrée littéraire ; autant dire impossible. Essayons modestement d’expliquer pourquoi c’est impossible en quelques lignes, à l’aide des quelques DVD qui nous tombent entre les mains.

Walsh a vécu 90 ans, c’est un catholique hispano-saxo-celte, il a réalisé des centaines de films, il a été un des grands acteurs du muet, il est devenu borgne comme Ford, Horatius Coclès ou le dieu Odin précédemment cité, il est le plus grand maître du cinéma d’épopée, d’action, et d’amour noble, il est Homère avec une caméra.

***

La quête solaire du héros walshien est souvent suicidaire, comme on dirait aujourd’hui : le héros walshien va au bout d’un destin de fou, il est tragique et épique à la fois. C’est Errol Flynn cherchant la mort dans la peau du général Custer, alors qu’il est l’ami des Indiens et qu’il a combattu les intrusions du gouvernement fédéral. C’est Humphrey Bogart cherchant l’impossible liberté dans les montagnes rocheuses de High sierra, alors qu’il est miné par son destin de loser solitaire, gangster raté et récupéré par la mafia au pouvoir. C’est Joel McCrea dans Colorado territory, qui reprend le même sujet, mais aux temps du western, quand il est encore possible de se croire au temps des Grecs, flanqué de montagnes et de chevaux, de vrais indiens et de faux dieux...

Cet héroïsme s’accompagne d’une flamboyance féminine incomparable ; la femme walshienne est sublimée par l’amour fou que lui inspire son héros de compagnon ou de mari, souvent bien plus âgé (la fille est Antigone et Iseut à la fois) ; ils sont comme un couple nietzschéen près pour une danse lyrique avec la mort : voir la fin sublime, incomparable de Colorado territory, lorsque Virginia Mayo accompagne McCrea pour son règlement de comptes final avec le sheriff et ses tueurs. La nature est encore le témoin neutre et silencieux de la brutalité humaine, non le macrocosme où celle-ci s’accomplit.

***

Walsh est le cinéaste de deux appétits inconciliables ; celui de l’individu doté de courage et d’esprit tragique, et celui de la société ou de l’Etat moderne, de plus en plus monstrueux, de plus en plus froid. Le montage technique du cinéaste, qui renvoie aux oubliettes le montage numérique d’aujourd’hui, marque cette accélération de la folle efficacité étatique, sa froide et noire science du malheur : voir les plans de sirènes et de radios dans High sierra, les télégraphes et les journaux dans la Chevauchée fantastique, la maîtrise spatiale et routière dans The Big Heat, son plus terrible chef-d’oeuvre.

Si l’on veut comprendre en effet ce qu’est un dictateur, on verra ou reverra ce film de 1949, plus nerveux et stressant qu’aucun spectacle actuel, au moins dix fois : on comprendra ce qu’est le dictateur en voyant ce passage muet où James Cagney apprend en prison que sa mère est morte et assomme en hurlant la moitié du personnel du pénitencier ; on comprendra en voyant ce passage où il tire sur le coffre d’une voiture parce que son prisonnier, enfermé dedans, lui demande de l’air pour respirer ; où, lorsqu’il apprend que son meilleur ami et lieutenant est un flic infiltré, professionnel glacial et post-humain, un « expert » avant l’heure, il devient et se lance dans la folle conquête du monde, une centrale thermique en l’occurrence, sur laquelle il explose littéralement, tout en riant aux armes.

***

Dans une de ses dernières oeuvres, Walsh offre une vision décalée, conservatrice, provocatrice, anarchiste de droite de l’esclavage et de la guerre de Sécession. A la brutalité des yankees, voleurs, violeurs, assassins, bien sûr prédicateurs, Walsh oppose le monde de la féodalité sereine et traditionnelle du Sud, qui font que les esclaves sauvent le bon maître dans le respect des règles du devoir, de l’honneur et de la charité. Ce sont eux qui le libèrent et de ses fautes passées et du monde moderne qui arrive. Clark Gable (c’était l’acteur US préféré d’Hitler, qui aurait dû se reconnaître dans James Cagney...), sublime, mûr et seigneurial d’un bout à l’autre y est inoubliable, notamment dans la scène où il liquide, en guerrier froid et désabusé, la mythologie vague du duel.

Walsh est dans un monde épique, serein, solitaire, aérien, il est avec les dieux de l’Olympe, il est avec les neuf muses ou avec les scaldes scandinaves, il est au panthéon avec Virgile, avec Hugo, auquel on l’a souvent comparé. Il maîtrisait comme personne un art d’industrie, de masse, promis le plus souvent à la plus creuse distraction, promu par lui à la plus haute distinction.

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James J. O'Meara on Henry James & H. P. Lovecraft

James O’Meara on Henry James & H. P. Lovecraft

The Lesson of the Monster; or, The Great, Good Thing on the Doorstep

James J. O'Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

We’ve been very pleased by the response to our essay “The Eldritch Evola,” which was not only picked up by Greg Johnson (whose own Confessions of a Reluctant Hater is out and essential reading) for his estimable website Counter-Currents, but even managed to lurch upwards and lay a terrible, green claw on the bottom rung of the “Top Ten Most Visited Posts” there in January.

Coincidentally, we’ve been delving into the newer Penguin Portable Henry James, being a sucker for the Portables in general, and especially those in which a wise editor goes to the trouble of cutting apart a life’s work of legendary unreadability and stitching together a coherent, or at least assimilable, narrative, for the convenience of us amateurs, from Malcolm Cowley’s first, the legendary Portable Faulkner that rescued “Count No-Account,” as he was known among his homies, to the recent Portable Jack Kerouac epic saga recounted by Ann Charters.

The “new” Portable Henry James attempts something of the sort (as opposed to the older one, which was your basic collection) by recognizing the impossibility of even including large excerpts from the “major” works, and instead gives us some of the basic short works (Daisy Miller, Turn of the Screw, “The Jolly Corner,” etc.) and then hundreds of pages of travel pieces, criticism, letters, even parodies and tributes, as well a a list of bizarre names (Cockster? Dickwinter?) and above all, in a section called “Definition and Description,” little vignettes, often only a paragraph, exemplifying the Jamesian precision, a sort of anthology of epiphanies, the great memorable moments from “An Absolutely Unmarried Woman” to “An American Corrected on What Constitutes ‘the Self’” from the novels, and similar nonfiction moments from James’ travels, such as “The Individual Jew” to “New York Power” to “American Teeth” and “The Absence of Penetralia.”

The latter section in particular is part of a defense which the editor seems to feel needs to be mounted in his Introduction, of the Jamesian “difficult” prose style (as are the collection of tributes, including the surprising, to me at least, Ezra Pound).

I bring these two together because I could not help but think of ol’ Lovecraft himself in this context. Is Lovecraft not the corresponding Master of Bad Prose? As Edmund Wilson once quipped, the only horror in Lovecraft’s corpus was the author’s “bad taste and bad art.”

One can only imagine what James would have thought of Lovecraft, although we know, from excerpts here on Baudelaire and Hawthorne, what he thought of Poe, and more importantly, of those who were fans: “to take [Poe] with more than a certain degree of seriousness is to lack seriousness one’s self. An enthusiasm for Poe is the mark of a decidedly primitive stage of reflection”; James may even have based the poet in “The Aspern Papers,” a meditation on America’s cultural wasteland, on Poe. However, his distaste is somewhat ambiguous, as compared with Baudelaire, Poe is “vastly the greater charlatan of the two, as well as the greater genius.”

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For all his “better” taste and talent for reflection, it’s little realized today, as well, that James’s reputation went into steep decline after his death, and was only revived in the fifties, as part of a general reconsideration of 19th century American writers, like Melville, so that even James could be said to have, like Lovecraft, been forgotten after death except for a small coterie that eventually stage managed a revival years later.

Are James and Lovecraft as different as all that? One can’t help but notice, from the list above, that a surprising amount of James’s work, and among it the best, is in the ‘weird’ mode, and in precisely the same “long short story” form, “the dear, the blessed nouvelle,” in which Lovecraft himself hit his stride for his best and most famous work. (Both “Daisy Miller” and “At the Mountains of Madness” suffered the same fate: rejection by editors solely put off by their ‘excessive’ length for magazine publication.) The nouvelle of course accommodated James’ legendary prolixity.

The editor, John Auchard, puts James’s prolixity into the context of the 19th century ‘loss of faith.’ Art was intended to take the place of religion, principally by replacing the lost “next world” by an increased concentration on the minutia of this one. Experience might be finite, but it could still “burn with a hard, gem-like flame” as Pater famously counseled.

That counsel, of course, took place in the first, then self-suppressed, then retained afterword to his The Renaissance. René Guénon has in various places diagnosed this as the essential fraud of the Renaissance, the exchange of a vertical path to transcendence for a horizontal dissipation and dispersal among finite trivialities, usually hoked-up as “man discovered the vast extent of the world and himself,” blah blah blah. As Guénon points out, it’s a fool’s bargain, as the finite, no matter how extensive and intricate, is, compared to the infinite, precisely nothing.

Baron Evola, on the other hand, distinguishes several types of Man, and is willing to let some of them find their fulfillment in such worldliness. It is, however, unworthy of one type of Man: Aryan Man. See the chapter “Determination of the Vocations” in his The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts.

So the nouvelle length accumulation of detail and precision of judgment, in James, is intended to produce some kind of this-worldly ersatz transcendence. Was this perhaps the same intent in Lovecraft, the use of the nouvelle length tale to pile up detail until the mind breaks?

Lovecraft of course was also a thorough-going post-Renaissance materialist, a Cartesian mechanist with the best of them; when he finally got “The Call of Cthulhu” published, he advised his editor that:

Now all my tales are based on the fundamental premise that common human laws and interests and emotions have no validity or significance in the vast cosmos-at-large. One must forget that such things as organic life, good and evil, love and hate, and all such local attributes of a negligible and temporary race called mankind, have any existence at all.

But as John Miller notes, this is exactly what is needed to produce the Lovecraft Effect:

That’s nihilism, of course, and we’re free to reject it. But there’s nothing creepier or more terrifying than the possibility that our lives are exercises in meaninglessness.

What is there to choose, between the unrealized but metaphysically certain nothingness of the Jamesian finite detail, and the all-too-obvious nothingness of Lovecraft’s worldview?

What separates James from Lovecraft and Evola is, along the lines of our previous effort, is precisely what T. S. Eliot, in praise of James (the essay is in the Portable too): “He has a mind so fine no idea could penetrate it.” Praise, note, and contrasted with the French, “the Home of Ideas,” and such Englishmen, or I guess pseudo-Englishmen, as Chesterton, “whose brain swarms with ideas” but cannot think, meaning, one gathers, stand apart with skepticism. One notes the Anglican Eliot seeming to flinch back, like a good English gentleman, from those dirty, unruly Frenchmen like Guénon, and such Englishmen who, like Chesterton, went “too far” and went and “turned Catholic” out of their love of “smells and bells.”

What Evola and Lovecraft had was precisely an Idea, the idea of Tradition; in Lovecraft’s case, a made-up, fictional one, but designed to have the same effect. But that’s the issue: when is Tradition only made up? For Evola and Guénon, the mind of Traditional Man is indeed not “fine” enough to evade penetration by the Idea; he is open to the transcendent, vertical dimension, which is realized in Intellectual Intuition.

I’ve suggested elsewhere that Intellectual Intuition, or what Evola calls his “Traditional Method” is usefully compared with what Spengler called, speaking of his own method, “physiognomic tact.” I wrote: “A couple years ago I found a passage in one of the few books on Spengler in English, by H. Stuart Hughes, where it seemed like he was actually giving a good explication of Guénon’s metaphysical (vs. systematic philosophy) method. I think it could apply to Evola’s method as well” Hughes writes:

Spengler rejected the whole idea of logical analysis. Such “systematic” practices apply only in the natural sciences. To penetrate below the surface of history, to understand at least partially the mysterious substructure of the past, a new method — that of “physiognomic tact”— is required.

This new method, “which few people can really master,” means “instinctively to see through the movement of events. It is what unites the born statesman and the true historian, despite all opposition between theory and practice.” [It takes from Goethe and Nietzsche] the injunction to “sense” the reality of human events rather than dissect them. In this new orientation, the historian ceases to be a scientist and becomes a poet. He gives up the fruitless quest for systematic understanding. . . . “The more historically men tried to think, the more they forgot that in this domain they ought not to think.” They failed to observe the most elementary rule of historical investigation: respect for the mystery of human destiny.

So causality/science, destiny/history. Rather than chains of reasoning and “facts” the historian employs his “tact” [really, a kind of Paterian "taste"] to “see” the big picture: how facts are composed into a destiny. Rather than compelling assent, the historian’s words are used to bring about a shared intuition.

I suppose Guénon and Co. would bristle at being lumped in with “poets” but I think the general point is helpful in understanding the “epistemology” of what Guénon is doing: not objective (but empty) fact-gathering but not merely aesthetic and “subjective” either, since metaphysically “seeing” the deeper connection can be “induced” by words and thus “shared.”

What Guénon, Evola, and Spengler seek to do deliberately, what Lovecraft did fictionally or even accidentally, what James’s mind was “too fine” to do at all, is to not see mere facts, or see a lot of them, or even see them very very intently, but to see through them and thus acquire metaphysical insight, and, through the method of obsessive accumulation of detail, share that insight by inducing it in others.

 

To do this one must be “penetrated” by the Idea, Guénon’s metaphysics, Evola’s historical cycles, Lovecraft’s Mythos, and allow it be be generated within oneself. Only then can you see.

 

“You are privileged to witness a great becoming. . . . Do you see? Do you see now?”

Speaking of “penetration,” one does note James’s obsession with “penetralia”; also one recalls the remarkable way Schuon brings out how in Christianity the Word is brought by Gabriel to Mary, who in mediaeval paintings is often shown with a stream of words penetrating her ear, thus conceiving virginally, while in Islam, Gabriel brings the Word to Muhammad, who recites (gives birth to) the Koran. Itself a wonderful example of the Traditional Method: moving freely among the material elements of various traditions to weave a pattern that re-creates an Idea in the mind of the listener. Do you see how Christianity and Islam relate? Do you see?

Finally, we should note that Lovecraft, for his own sake, did get in a preemptive shot at James:

In The Turn of the Screw, Henry James triumphs over his inevitable pomposity and prolixity sufficiently well to create a truly potent air of sinister menace; depicting the hideous influence of two dead and evil servants, Peter Quint and the governess, Miss Jessel, over a small boy and girl who had been under their care. James is perhaps too diffuse, too unctuously urbane, and too much addicted to subtleties of speech to realise fully all the wild and devastating horror in his situations; but for all that there is a rare and mounting tide of fright, culminating in the death of the little boy, which gives the novelette a permanent place in its special class.– Supernatural Horror in Literature, Chapter VIII.

Source: http://jamesjomeara.blogspot.com/

Eurofaschismus und bürgerliche Decadenz

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Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz

 

 
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz
Benedikt Kaiser: Eurofaschismus und bürgerliche Dekadenz

Europakonzeption und Gesellschaftskritik bei Pierre Drieu la Rochelle

Pierre Drieu la Rochelle (1893–1945) schied im März 1945 durch Freitod aus dem Leben. Fluchtofferten ins befreundete Ausland lehnte der französische Intellektuelle, der im Zweiten Weltkrieg mit der deutschen Besatzungsmacht kollaboriert hatte, kategorisch ab. „Man muß Verantwortung auf sich nehmen“, schrieb er kurz vor dem Suizid in seinem Geheimen Bericht.

Drieu la Rochelle war nicht nur ein gefeierter Romancier von Weltrang, er galt auch seinen Zeitgenossen als Ausnahme-intellektueller. In seinen Romanen, besonders in Die Unzulänglichen, kritisierte Drieu die Dekadenz des von ihm so verachteten Bürgertums. Parallel zum Reifungsprozeß seiner Romanprotagonisten entwickelte sich auch Drieu zum Mann der „Tat“, der „direkten Aktion“... zum Faschisten.

Die Kollaboration Drieus mit der deutschen Besatzungsmacht in Frankreich war keine Kapitulation vor dem Feinde, sondern vielmehr der Versuch, eine ideologische Front zu schmieden. Der wahre Feind sei nicht der boche, der „Deutsche“, sondern der bourgeois, der „Bürger“. Gegen die Dekadenz könne, so glaubte Drieu, nur gemeinsam vorgegangen werden: einzig ein im Faschismus geeintes Europa habe die Kraft, sich innerer Dekadenz und äußerer Feinde zu erwehren und genuin europäisch zu bleiben.

Die vorliegende Studie erkennt in Drieu la Rochelle einen modernen Europäer, der den Nationalismus hinter sich gelassen hatte. Benedikt Kaiser bettet den französischen Intellektuellen und sein Werk in den historischen Kontext der diversen europäischen Faschismen ein. Im Anhang findet sich ein Auszug aus Drieu la Rochelles Geheimem Bericht, der sein politisches Testament darstellt und das Handeln des Denkers nicht entschuldigen will, sondern es in einem letzten Akt bekräftigt.

Mit einem Vorwort von Günter Maschke!


 

Inhaltsübersicht:

Vorwort

von Günter Maschke

1. Zum Anliegen der Arbeit

1.1 Fragestellung und Methodik
1.2 Forschungsstand und Quellenkritik

2. Pierre Drieu la Rochelle und die politische Theorienbildung

2.1 Politische Biographie

2.2 Ein früher Begleiter: der „Lehrmeister“ Friedrich Nietzsche
2.3 Ideengeber Georges Sorels: décadence, Mythos, Gewalt
2.4 Charles Maurras und der integrale Nationalismus

3. Gesellschaftskritik im schriftstellerischen Werk Drieu la Rochelles

3.1 Der Frauenmann
3.2 Verträumte Bourgeoisie (Revêuse bourgeoisie)
3.3 Die Unzulänglichen (Gilles)

4. Drieus Position in der faschistischen Ideologie Frankreichs

4.1 Drieu la Rochelle und die Action Française
4.2 Verhältnis zum Partei-Faschismus: Der PPF und Jacques Doriot

5. Zwischen Engagement und Enthaltung: Drieu la Rochelle und die französischen Intellektuellen

5.1 „Feindliche Brüder“? – Die antifaschistischen Schriftsteller
5.2 Versuchung Faschismus: Von Paul Marion bis Lucien Rebatet
5.3 Die Selbstwahrnehmung Drieu la Rochelles

6. Der faschistische Traum von Europa

6.1 Eurofaschismus? Begriffsklärung eines Phänomens
6.2 Eurofaschismus unter Waffen: Der Weg Léon Degrelles
6.3 „Europe a Nation!“ – Wesen und Wollen Sir Oswald Mosleys
6.4 Europakonzeption bei Pierre Drieu la Rochelle

7. Zusammenfassung

8. Appendix

9. Literaturverzeichnis


9.1 Sekundärliteratur
9.2 Quellen

10. Abkürzungen

11. Namens- und Sachregister

 

In der Reihe KIGS sind des weiteren erschienen:


Kämpfer um ein drittes Reich:

Arthur Moeller van den Bruck und sein Kreis
(KIGS 2).
 



Dritter Weg und wahrer Staat:

Othmar Spann – Ideengeber der Konservativen Revolution
(KIGS 3).
 





Autor: Benedikt Kaiser
Veröffentlichungsjahr: 2011
Verlag: REGIN-VERLAG
Reihe: Kieler ideengeschichtliche Studien, Band 5
Seitenzahl: 160
Abbildungen: s/w.
Bindeart: engl. Broschur (Klappenbroschur) im Großformat (14,5 x 22,5 cm)
Preis: 18,95 Euro

samedi, 26 février 2011

Réfléchir et agir n°37: Pour une économie enracinée et solidaire

Le numéro 37 (hiver 2011) est disponible.

Pour une économie enracinée et solidaire !

Vous le trouverez chez nos diffuseurs

(librairies et kiosques)

 

Sull'Egitto l'onda lunga di Otpor

Sull'Egitto l'onda lunga di Otpor

di Miriam Pace

Ex: http://www.clarissa.it/

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Ahmed Maher è il fondatore e attivista dell'organizzazione "6 aprile", il network che ha dato vita al movimento di protesta che ha cacciato Hosni Mubarak dal potere in Egitto dopo trenta anni. In una intervista al quotidiano Il Riformista, Maher svela alcuni retroscena dell'attività segreta per preparare le proteste di gennaio/febbraio. Ecco alcuni brani del suo racconto:

"La mia avventura di attivista non è stata improvvisata, erano anni che mi muovevo nei sotterranei egiziani per minare le fondamenta del regime. Tutto è iniziato con Kifaya - il movimento che già dal 2003 aveva provato a spodestare Mubarak. Kifaya non centrò il suo obiettivo e molti di noi iniziarono a muoversi nella sfera virtuale.
[...] Abbiamo studiato i movimenti non violenti che si erano mobilitati in tutto il mondo, volevamo cercare degli esempi soprattutto in Europa. Abbiamo incontrato gli attivisti serbi di Otpor che avevano aiutato a rovesciare la dittatura di Slobodan Milosevic e, consultandoci con loro, abbiamo iniziato a studiare il pensiero dell'accademico americano Gene Sharp, perché ci sembrava che la sua teoria di rovesciare non violentemente i regimi militari facesse al caso nostro. Studiavamo la teoria sui libri, guardavamo video di mobilitazioni precedenti in televisione e cercavamo di coinvolgere e preparare sempre più persone utilizzando internet. Volevamo creare una massa di persone che potesse fare pressione sul regime e spingerlo verso la capitolazione finale. Volevamo che diversi settori della società iniziassero a spingere il regime fino a farlo crollare.
[...] I diversi movimenti di giovani attivisti hanno cominciato a coordinarsi la scorsa estate. Alcuni erano attivi solo nella sfera virtuale, altri anche in quella reale. Circa un anno fa ho conosciuto Wael Ghonim - amministratore della pagina Facebook degli Amici di Khaled Said, l'altro gruppo protagonista della rivoluzione del 25 gennaio (ndr) - durante un seminario nel quale abbiamo studiato programmazione strategica: da quel momento abbiamo cominciato a coordinarci. Ai nostri due gruppi si sono uniti molti altri movimenti giovanili, tra i quali anche gli Shabab al Ikhwan, un gruppo di giovani Fratelli Musulmani che, diversamente da quanto deciso dalla leadership del movimento, sono stati con noi sin dall'inizio.
[La rivoluzione tunisina] ha rivoluzionato il pubblico virtuale egiziano. Su Facebook moltissimi hanno iniziato a dire che era giunto il momento che anche l'Egitto si accendesse. Il 18 gennaio mi sono incontrato con Wael Ghonim a Doha e abbiamo iniziato a mettere nero su bianco le nostre rivendicazioni. Quando sono sceso in strada il 25 gennaio pensavo che quella sarebbe stata una marcia capace di aprire una nuova epoca dell'attivismo egiziano, ma non pensavo che la rivoluzione sarebbe scoppiata. Non appena vidi quanta gente si aggiungeva a noi, capii che la rivoluzione era già iniziata. Anche se non ci eravamo fissati una data, era scoppiata".

Fonte: Azzurra Meringolo, "Per rovesciare Hosni studiavamo Belgrado", Il Riformista, 23/02/2011

Sull'argomento: Simone Santini, "Affittasi Rivoluzione", Clarissa.it
http://www.clarissa.it/editoriale_int.php?id=144&tema=Divulgazione

The Radical Tradition

  • TOMISLAV SUNIC – History and Decadence: Spengler’s Cultural Pessimism Today
  •  
  • JONATHAN BOWDEN – A Polyp Devours Its Feed, Paracelsus Unzipped: An Analysis of F.W. Murnau’s Film, Nosferatu
  • TROY SOUTHGATE – Heidegger: The Application of Meaning in An Increasingly Transient World
  •  
  • WAYNE JOHN STURGEON – Anarcho-National-Syndicalist: Some Reflections on Being Shot by Both Sides
  •  
  • ALEX KURTAGIC – Lessons From the Music Industry

BRETT STEVENS – The Civilisation Cycle and its Implications for the Individual

MAXIM BOROZENEC – An Introduction to Intertraditionale

DR. K.R. BOLTON – The Art of Rootless Cosmopolitanism: America’s Offensive Against Civilisation

VINCE YNZUNZA – The Manifesto of the Psychedelic Conservative

TROY SOUTHGATE – Schopenhauer and Suffering: Eternal Pessimist or Prophet for our Times?

WAYNE JOHN STURGEON – Anarcho-Gnosticism: Golgotha of the Absolute Mind 

SEAN JOBST – Towards a Sufi Anarch: The Role of Islamic Mysticism Against Modernist Decay

BEN CRAVEN – Are Human Rights a Fiction of Modern, Western Liberal Democracies That Bring Us No Closer to a Shared Ethical Framework?

TONY GLAISTER – 50 Years On: Notes on the New Right

WAYNE JOHN STURGEON – The Impossible Dream: An Introduction to Christian Anarchism

KEITH PRESTON – The Nietzschean Prophecies: Two Hundred Years of Nihilism and the Coming Crisis of Western Civilization

TROY SOUTHGATE – Transcending the Beyond: Third Position to National-Anarchism

GWENDOLYN TOYNTON – Reforming the Modern World: Addressing the Issue of Cultural Identity

You may recognize some of these names from around here. We’re looking forward to this interesting release which takes politics from beyond the narrow linear confines of self-interest into a concept of human life as more than the sum of its parts.

Available in March 2011 from Primordial Traditions.

Principes stratégiques fondamentaux

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Principes stratégiques fondamentaux

Edouard RIX

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/ 

Si l’on estime, comme Spengler, que « la politique n’est qu’un substitut à la guerre utilisant des armes plus intellectuelles » (1), appliquer la grille de raisonnement propre à la stratégie militaire au combat politique peut s’avérer fécond.

 

Les grands principes en matière de stratégie militaire, sont au nombre de cinq. Le 1er, la concentration des forces, consiste à frapper avec le maximum de puissance l’ennemi, en un point choisi comme étant le plus faible de son dispositif, pour obtenir soit une percée, soit sa destruction totale. En effet, seule l’attaque du fort au faible est payante, l’attaque du fort au fort ne conduisant qu’au carnage, comme l’Histoire l’a montré. Tel fut le cas de Gettysburg en 1863, qui coûta 23 000 hommes aux Nordistes et 28 000 aux Confédérés, soit un tiers de leurs troupes. Même résultat tragique pour l’offensive anglaise de la  Somme, en juillet 1916, qui entraîna des pertes ahurissantes, la résistance allemande n’ayant pas été entamée par les tirs d’artillerie préalables : 19 240 morts le 1er jour, et plus de 600 000 jusqu’en novembre ! A noter que la concentration des forces implique la maximisation de la puissance de feu : il faut impérativement concentrer son feu pour s’assurer la destruction de l’ennemi, plutôt que de le disperser sur plusieurs cibles…

2ème grande règle, l’économie des forces, qui consiste à privilégier un objectif principal sans s’attarder sur des objectifs secondaires. La défense cherche à disperser l’attaquant, alors que ce dernier doit se concentrer sur son objectif.

3ème principe, la surprise, l’un des éléments les plus importants de la stratégie militaire. On distingue deux niveaux : la surprise stratégique, qui consiste à cacher son plan de campagne, ses objectifs et ses manœuvres; la surprise tactique qui consiste à dissimuler la marche ou la position de ses armées, un nouveau matériel ou une supériorité technique. Pour profiter pleinement de la surprise, il importe que celle-ci débouche sur un avantage décisif : on revient à la concentration des forces, car il faut à tout prix « tirer pour tuer ».

4 ème règle de base à respecter : l’unité de commandement, qui garantit la rapidité de réaction et l’intégrité du plan initialement mis en œuvre. Elle doit être entendue comme unité de pensée, que se soit entre les armes (Terre, Air, Mer) ou entre les conceptions stratégiques. Mais ce principe est rarement atteint, même au sein d’une armée nationale, encore moins entre des commandements alliés de plusieurs nations. Les Américains ont toujours su unifier leur direction, que ce soit pendant la guerre de Sécession, celle du Pacifique, ou en Europe avec Eisenhower. Le commandement interallié de Foch, nommé commandant en chef du Front de l’Ouest en mars 1918 est un autre exemple de commandement unifié voulu par les Alliés. A l’inverse, les Allemands ont, au cours des deux guerres mondiales, totalement échoué à mettre en place cette unité de commandement, que ce soit au niveau des stratégies nationales ou des armes (Wehrmacht, Luftwaffe, Waffen SS).

Dernier élément, l’initiative des opérations : c’est le but essentiel de la manœuvre, qui découle de la maîtrise des autres principes stratégiques. Le camp qui dispose de l’initiative bénéficie d’un avantage moral considérable. Mais celui qui déclenche les hostilités n’est pas forcément celui qui engage les opérations : en 1939, si les Alliés surprennent Hitler en lui déclarant la guerre, ils restent sur leurs positions, abandonnant toute initiative stratégique au führer.

UN EXEMPLE DE MAITRISE DES PRINCIPES STRATÉGIQUES : AUSTERLITZ

La bataille d’Austerlitz, menée de main de maître par Napoléon, est le meilleur exemple d’une stratégie réussie.

Apprenant la formation de la 3ème coalition, Napoléon exécute un retournement complet de son armée massée à Boulogne, qu’il envoie à Ulm battre l’Autriche, s’emparant de l’initiative stratégique. Face aux Russes et aux restes de l’armée autrichienne, il étudie soigneusement la carte de Moravie et sélectionne le site d’Austerlitz, imposant le champ de bataille aux Coalisés.

Le commandement est unitaire chez les Français. Clausewitz, fortement influencé par Napoléon, retiendra le principe du « généralissime ». A l’inverse, le conseil de guerre coalisé est bicéphale (Autriche-Russie), et le plan finalement adopté est un compromis boiteux entre les deux alliés.

Le plan de bataille français est simple et expliqué la veille aux soldats par Napoléon : il consiste à attirer l’aile gauche coalisée dans un piège en faisant reculer l’aile droite française, afin de prendre le plateau de Pratzen avec le gros des forces et, à partir de cette brèche, effectuer une manœuvre en tenaille. Au contraire, le plan des Coalisés est compliqué, exposé lors d’un interminable conseil de guerre où le maréchal Koutouzov s’endort ! Pis : les ordres sont donnés aux officiers russes au dernier moment et en allemand !

Les Français pratiquent la concentration des forces avec comme objectif principal le plateau de Pratzen. Les Coalisés se donnent plusieurs objectifs, d’où une dispersion de leurs forces qui sont battues en détail. Résultat : l’emploi des grands principes stratégiques offre sa plus grande victoire à Napoléon.

LA BATAILLE DE FRANCE DE MAI 40

Autre exemple parlant, la campagne de France de 1940. L’avantage de l’initiative stratégique est perdu par les Alliés lors de l’invasion allemande de la Pologne, et ils ne la retrouveront plus.

L’état-major allemand fait preuve de flexibilité en changeant son plan sous l’impulsion d’Hitler. La réédition du plan Schlieffen de 1914 initialement prévu (poussée massive vers le nord de la France à travers la Belgique) est abandonné. Alors que le plan français prévoit une avance du gros des forces alliées pour contrer l’avance ennemie, les allemands attaquent la Belgique et la Hollande tandis que leurs blindés percent à Sedan, dans les Ardennes, un endroit considéré par la doctrine française comme infranchissable par les chars (cours d’eau plus massif forestier). Les Allemands exploitent à fond la surprise.

Sur l’objectif principal, Hitler concentre 7 divisions blindées, face à 7 divisions d’infanterie et 2 divisions de cavalerie légère françaises. Le principe de l’attaque du fort contre le faible est respecté, les Allemands cherchant à réaliser la percée à un point précis, le Schwerponkt, point de rupture, en l’occurrence à Sedan. Grâce à la mobilité de leurs divisions blindées, ils foncent vers la Mer du Nord et isolent le gros de l’armée alliée en Belgique par un « coup de faux ».

PRINCIPES STRATÉGIQUES ET COMBAT POLITIQUE

Ces principes stratégiques ne visant qu’un but, la victoire, il semble donc pertinent de les appliquer aussi sur un plan politique.

Incontournables, la concentration et l’économie des forces, qui consistent à frapper avec le maximum de force militante le point faible de l’adversaire politique. En 1968, Alain Robert créera le GUD en partant du constat qu’un noyau dur de militants concentrés sur un bastion universitaire valait mieux que des centaines d’adhérents éparpillés (cf Occident). Le nid de résistance, véritable Nanterre à l’envers, ne pouvait qu’être Assas, plus favorable sociologiquement. Si l’on excepte Jean-Marie Le Pen, candidat gyrovague (Paris, Auray, Marseille, Nice), tous les dirigeants du FN se sont efforcés de constituer un fief électoral inexpugnable : le couple Stirbois à Dreux, Bruno Mégret à Vitrolles, Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. A chaque fois, l’on retrouve les mêmes ingrédients qui assurent la victoire finale : concentration des forces vives du parti sur un point faible de l’ennemi – en l’occurrence, une mairie socialiste gangrénée par l’insécurité, l’immigration et les scandales -, et au final percée électorale décisive qui ouvre une brèche dans le mur du silence politico-médiatique.

Sur le plan idéologique aussi, il s’agit de frapper du fort au faible, et sur un nombre limité d’ «objectifs ». Pour percer, un mouvement politique doit se limiter à quelques idées simples et porteuses. L’émergence du FN dans les années 80 s’explique ainsi par « la règle des trois I » : Immigration, Insécurité, Impôts. Lorsque Le Pen reniera ce triptyque, en 2007, il obtiendra son pire score présidentiel. En revanche, l’attaque du faible au fort, c’est-à-dire sur des thèmes totalement verrouillés par le Système – antisémitisme, révisionnisme – déclenche immédiatement un violent tir de barrage médiatique et relève du grand suicide politique… Lancer l’offensive sur ces forteresses puissamment défendues par 50 ans de terrorisme intellectuel, c’est faire bien peu de cas de l’élément primordial de toute stratégie : la surprise.

Autre principe à ne pas ignorer, l’unité de commandement. L’expérience a montré la supériorité du principe du chef (qui a parlé de « führerprinzip » ?…) sur une direction collégiale. Initiative nationale, mensuel du Parti des forces nouvelles, présentait deux photos, l’une de Le Pen, l’autre du bureau politique du PFN, ainsi sous-titrées : « Face à face : Président (…) et Bureau Politique. Deux conceptions de l’action » (2). L’histoire a tranché entre un leader charismatique et une direction multiple et, au final, acéphale. Alors que Le Pen persévéra dans la dénonciation du giscardisme et de la « fausse droite », les jeunes gens du PFN multiplieront les stratégies les plus variées, passant d’un soutien à VGE en 1974, à un ralliement à Chirac en 1977, puis au lancement de l’Eurodroite avec le MSI néo-fasciste !

Ces principes stratégiques théorisés par les auteurs classiques suivent ce que l’historien de l’Antiquité gréco-latine Victor D. Hanson a appelé Le modèle occidental de la guerre (3), qui repose entièrement sur la recherche de la bataille décisive, chère à Clausewitz – bataille qui doit conduire à l’écrasement de l’adversaire -, ignorant d’autres formes de guerre, comme la guerre assymétrique.

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, automne 2010, n°36.

NOTES

(1) O. Spengler, L’Homme et la technique, Gallimard, 1969, p. 120.

(2) Initiative nationale, novembre 1977, n°22, pp. 18-19.

(3) Victor D. Hanson, Le modèle occidental de la guerre, Les Belles Lettres, 2001, 298 p.

 

Le désenchantement du monde (de Marcel Gauchet)

Le désenchantement du monde (M. Gauchet)

Gauchet reprend l’expression de « désenchantement du monde », utilisée par Max Weber pour décrire l’élimination du magique dans la construction du Salut, mais ce qu’il désigne par là va au-delà de l’objet désigné par Weber. Pour Marcel Gauchet, le religieux en tant que principe extérieur au social, et qui modèle le social depuis l’extérieur, c’est fini. Et l’originalité de l’Occident aura consisté, précisément, à opérer cette incorporation totale, dans le social, des fonctions traditionnellement allouées au religieux.

Le « désenchantement du monde », version Gauchet, ce n’est donc pas seulement l’élimination du magique dans le religieux, c’est bien encore la disparition du religieux en tant qu’espace collectif structurant et autonome.

Il s’agit donc ici de comprendre pourquoi le christianisme aura été, historiquement, la religion de la sortie de la religion. L’enjeu de cette histoire politique de la religion : comprendre, au-delà des naïvetés laïcardes, quelles fonctions la religion tenait dans les sociétés traditionnelles, et donc si d’autres moyens permettront de les maintenir.

 

*

 

Commençons par résumer « l’histoire politique de la religion », vue par Marcel Gauchet. C’est, après tout, pratiquement devenu un classique – un des très rares grands textes produits par la pensée française de la fin du XX° siècle.

Le fait est que jusqu’ici, le religieux a existé dans toutes les sociétés, à toutes les époques connues. Qu’il ait tenu une fonction dans chaque société, à chaque époque, n’est guère douteux. Une première question est de savoir si cette fonction fut constamment la même, et, dans le cas contraire, comment elle a évolué.

Pour Gauchet, il faut mettre à jour une structure anthropologique sous-jacente dont le religieux fut l’armature visible à un certain stade du développement historique. Cette structure fondamentale, c’est ce qu’il appelle : « L’homme contre lui-même ». Il entend par là la codification par l’homme d’un espace mental organisé autour du refus de la nature (celle du sujet, celle des autres hommes, celle de l’univers), afin de rendre possible un contrepoids salvateur, le « refus du refus » (qui permet d’accepter les autres hommes au nom du refus du sujet auto référant, d’accepter le sujet au nom de son refus, et finalement d’accepter la nature de l’univers au nom du refus général appliqué à la possibilité de la refuser). Le religieux a été, pour Marcel Gauchet, la forme prise, à un certain moment de l’histoire de l’humanité, par une nécessité incontournable induite par la capacité de refus propre à l’esprit humain : l’organisation du refus du refus, de la négation de la négation – bref, du ressort de la pensée même.

Gauchet renverse ici la conception classique, qui voit dans la religion un obstacle à la perspective historique. Faux, dit-il : la religion a eu pour mission de rendre possible l’entrée de l’humanité dans l’histoire, précisément en organisant une entrée « à reculons ». L’humanité ne voulait pas, n’a jamais voulu être historique. L’historicité lui enseigne une mortalité qu’elle redoute, qu’elle abhorre. La religion, en organisant le refus dans l’ordre symbolique, a été la ruse par laquelle l’humanité, tournant le dos à son avenir, pouvait aller vers lui sans le voir. Une méthode de gestion psychologique collective, en somme : en refusant dans l’ordre symbolique, on rend possible l’acceptation muette du mouvement permanent qu’on opère, par ailleurs, dans l’ordre réel, à un rythme si lent qu’on peut maintenir l’illusion d’une relative stabilité.

Sous cet angle, la « progression du religieux » peut être vue comme son oblitération progressive, au fur et à mesure que l’humanité accepte de regarder en face son inscription dans l’histoire, et d’assumer, donc, son refus de la nature. Des religions primitives au christianisme, on assiste ainsi à une lente réappropriation du fondement du religieux par l’homme, jusqu’à ce que « Dieu se fasse homme ».

C’est un long trajet car, au départ, dans la religion primitive, les Dieux sont radicalement étrangers à l’homme. Leur puissance le surpasse infiniment. Les succès humains ne peuvent être dus qu’à la faveur divine, les échecs à la colère (forcément juste) des divinités offensées. Voilà toute la religion primitive. Elle est étroitement associée à un système politique de chefferie, où l’opposition pouvoir-société est neutralisée par l’insignifiance (réelle) du premier, rendue possible par l’insignifiance (volontairement exagérée) de la seconde. La création d’une instance symbolique de régulation au-delà de la compétence humaine a d’abord été, pendant des millénaires, une manière de limiter la compétence des régulateurs humains. Le holisme fondamental des sociétés religieuses, nous dit Gauchet, ne doit pas être vu comme le contraire de notre individualisme, mais comme une autre manière de penser le social : un social qui n’était pas, et n’avait pas besoin d’être, un « social-historique ». C’était un social « non historique », où la Règle était immuable, étrangère au monde humain, impossible à contester.

Cette altérité du fondement de la règle, propre aux religions des sociétés primitives, est, pour Gauchet, « le religieux à l’état pur ». En ce sens, l’émergence progressive des « grandes religions » ne doit pas être pensée comme un approfondissement, un enrichissement du religieux, mais au contraire comme sa déconstruction : plus la religion va entrer dans l’histoire, moins elle sera extérieure au social-historique, et moins, au fond, elle sera religieuse.

Cette remise en cause du religieux s’est faite par étapes.

D’abord, il y eut l’émergence de l’Etat. En créant une instance de régulation mondaine susceptible de se réformer, elle a rendu possible le questionnement de la régulation. Il a donc fallu codifier un processus de mise en mouvement de « l’avant » créateur de règles. Les dieux se sont mis à bouger ; jusque là, ils vivaient hors du temps, et soudain, ils ont été inscrits dans une succession d’évènements. L’intemporel s’est doté de sa temporalité propre. Enjeu : définir, par la mythologie, une grille de cautionnement de la domination politique, ancrée dans un récit fondateur. La hiérarchie des dieux impose la hiérarchie des hommes à travers la subordination des hommes aux dieux, subordination rendue possible par le début de l’effacement de la magie (où le magicien maîtrise les forces surnaturelles) et l’affirmation du cultuel (où le prêtre sert des forces qui le dépassent). Le processus de domination mentale (des prêtres par les dieux, des hommes par les prêtres) devient ainsi l’auxiliaire du processus d’assimilation/englobement par l’Etat, donc de la conquête. Ce processus s’est accompli progressivement, en gros entre -800 et -200, dans toute l’Eurasie.

Le contrecoup de ce mécanisme, inéluctablement, fut le tout début de l’émergence de l’individu. Le pôle étatique définit un universel ; dès lors, le particulier devient pensable non par opposition aux autres particuliers, mais par opposition à l’universel. L’individu commence alors  à être perçu comme une intériorité. Et du coup, l’Autre lui-même est perçu dans son intériorité.

D’où, encore, l’invention de  l’Outre-Monde. Pour un primitif, le surnaturel fait partie du monde. Il n’existe pas de rupture entre le naturel et le surnaturel, entre l’immanent et le transcendant. Au fond, il n’existe pas d’opposition esprit/matière : tout est esprit, ou tout est matière, ou plutôt tout est esprit-matière, « souffle ».

Et d’où, enfin, le mouvement interne du christianisme occidental.

 

*

 

Progressivement, dans le christianisme, la dynamique religieuse se déplace pour s’installer à l’intérieur de l’individu. Le temps collectif étant historique, le temps religieux devient le temps individuel. Ce déplacement de la dynamique religieuse est, pour Gauchet, le mouvement interne spécifique du christianisme occidental.

Les autres mondes sont restés longtemps bloqués au niveau de la religion-Etat, du temps historique religieux ; seul le monde chrétien, surtout occidental, a totalement abandonné le temps collectif à l’Histoire, pour offrir à la religion un terrain de compensation, le temps individuel. Gauchet écrit : « Avec le même substrat théologique qui a porté l’avènement de l’univers capitaliste-rationnel-démocratique, la civilisation chrétienne eût pu rejoindre la torpeur et les lenteurs de l’Orient. Il eût suffi centralement d’une chose pour laquelle toutes les conditions étaient réunies : la re-hiérarchisation du principe dé-hiérarchisant inscrit dans la division christique du divin et de l’humain. »

Il n’en est pas allé ainsi. L’Occident est devenu une exception, et sa dynamique religieuse est allée jusqu’à son terme.

Il en est découlé, dans notre civilisation et au départ seulement dans notre civilisation, un accroissement des ambitions et de l’Histoire, et de la religion.

Jusque là, les deux termes étaient limités l’un par l’autre. De leur séparation découle la disparition de leurs limitations. L’Histoire peut théoriquement se prolonger jusqu’à sa fin. Elle a cessé d’être cyclique. La religion, de son côté, peut poursuivre la réunification de l’Etre à l’intérieur de la conscience humaine.

L’adossement de ces deux termes ouvre la porte à une conception du monde nouvelle, dans laquelle l’homme est son co-rédempteur, à travers la Foi (qui élève son esprit jusqu’à l’intelligence divine) et les œuvres (qui le font participer d’une révélation, à travers l’Histoire). Seul le christianisme, explique Gauchet, a défini cette architecture spécifique – et plus particulièrement le christianisme occidental.

Progressivement, à travers le premier millénaire, d’abord très lentement, le christianisme élabore cette architecture. Avec la réforme grégorienne et, ensuite, l’émergence des Etats français et anglais, l’Occident commence à en déduire des conclusions révolutionnaires mais logiques. Le pouvoir politique et le pouvoir spirituel se distinguent de plus en plus clairement.  La grandeur divine accessible par la conscience devient étrangère à la hiérarchie temporelle, elle lui échappe et fonde un ordre autonomisé à l’égard du politique. En retour, le politique se conçoit de plus en plus comme un produit de l’immanence. Le souverain, jadis pont entre le ciel et la terre, devient la personne symbolique d’une souveraineté collective, issue des réalités matérielles et consacrée avant tout à leur administration. Avec la Réforme, l’évolution est parachevée : l’Etat et l’Eglise sont non seulement distincts, mais progressivement séparés.

Les catégories de la « sortie de la religion », c'est-à-dire le social-historique dans le temps collectif, le libre examen dans le temps individuel, sont issues directement de cette évolution. Ici réside sans doute un des plus importants enseignements de Gauchet, une idée qui prend à revers toute la critique classique en France : notre moderne appréhension du monde en termes de nécessité objective n’est pas antagoniste de la conception chrétienne de l’absolu-divin personnel : au contraire, elle en est un pur produit.

 

*

 

La conclusion de Gauchet est que la « sortie de la religion » ouvre la porte non à une disparition du religieux, mais à sa réduction au temps individuel (une évolution particulièrement nette aux USA, où la religion est surpuissante comme force modelant les individus, mais quasi-inexistante comme puissance sociale réelle). Et d’ajouter qu’avec l’émergence puis la dissolution des idéologies, nous avons tout simplement assisté à la fin des religions collectives, qui sont d’abord retombées dans le temps historique à travers la politique, et s’y sont abîmées définitivement.

Sous-entendu : voici venir un temps où il va falloir se débrouiller sans la moindre religion collective, et faire avec, dans un cadre en quelque sorte purement structuraliste, en nous résignant à être des sujets, sans opium sacral pour atténuer la douleur de nos désirs. Car c’est à peu près là, au fond, la seule fonction du religieux qui, aux yeux de Gauchet, ne peut pas être assurée par le social radicalement exempt de la religion.

En quoi, à notre avis, Gauchet se trompe…

L’expulsion du religieux, retiré totalement du temps collectif, implique que ce temps-là, le temps collectif, ne peut plus être pensé en fonction de la moindre ligne de fuite. S’il n’y a plus du tout de religieux dans le temps collectif, alors la mort des générations en marque les bornes. Et donc, il n’y a plus de pensée collective sur le long terme, au-delà de la génération qui programme, qui dirige, qui décide (aujourd’hui : la génération du baby-boom).

Eh bien, n’en déplaise à Marcel Gauchet et sans nier que le structuralisme soit une idée à creuser, il nous semble, quant à nous, que les ennuis de l’Occident commencent là, dans cette désorientation  du temps collectif. Tant que le religieux se retirait du temps collectif, il continuait à l’imprégner d’une représentation du très long terme, et aspirait en quelque sorte le politique vers cette représentation : ce fut la formule de pensée qui assura l’expansion de l’Occident, le retrait du religieux ouvrant un espace de développement accru au politique, à l’économique, au scientifique, tous lancés secrètement à la poursuite du religieux qui s’éloignait. MAIS à partir du moment où le religieux s’est retiré, l’espace qu’il abandonne est déstructuré, et il n’y a plus de ligne de fuite pour construire une représentation à long terme.

La dynamique spirituelle de la chrétienté occidentale a suscité des forces énormes aussi longtemps qu’elle était mouvement ; dès l’instant où elle parvient à son aboutissement, elle débouche sur une anomie complète. Oserons-nous confesser que le vague « structuralisme » de Gauchet, conclusion mollassonne d’un exposé par ailleurs remarquable, nous apparaît, à la réflexion, comme une posture de fuite, et une manière pour lui de ne pas tirer les conclusions logiques de sa propre, brillante et tout à fait involontaire enquête sur la décadence occidentale ?

 

Swantje Swanhwit - Mutter

Swantje Swanhwit - Mutter

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vendredi, 25 février 2011

Entre "xénophobie" démocratique et démophobie totalitaire

ENTRE « XÉNOPHOBIE » DÉMOCRATIQUE ET DÉMOPHOBIE TOTALITAIRE

 

 

Chronique de Baptiste Algan

Ex: http://agoradedroite.fr

Il est de ces paradoxes en démocratie où ce qui va pour les uns ne tiens pas pour les autres, où le peuple n’a raison que lorsqu’il répond aux attentes des élites de la mondialisation. Outre cela, toute oraison politique tendrait au néfaste, à la non-raison, à un dangereux crime de subversion et d’aliénation des populations. Rappelons toutefois, que la démocratie, c’est avant tout Demos qui prédispose Kratos, le dose, et parfois s’y oppose. En théorie, cela présume que Demos dispose d’une véritable capacité de réflexion lui permettant de juger avec raison sur tout sujet lié aux affaires et la bonne gestion de la Cité en question. C’est en tout cas, la voie prise par les nations civilisées d’Occident comme aboutissement des grandes révolutions. On pourrait traiter longuement du bien-fondé de la démocratie comme système politique privilégié et un démocrate, comme l’infâme auteur de cette chronique, ne serait pas tendre avec cette moderne dulcinée. Mais la démocratie est. Entendons, qu’elle eut été assez forte pour s’être imposée parmi tant d’autres modèles concurrents ou opposés. Là réside peut-être d’ailleurs sont seul grand mérite. Et il faut la traiter comme un état, un fait qui pour l’heure, ne peut être écarté. Alors, est-il plus utile de lui reconnaître davantage ses affres, ses complications et ses exceptions. Et si la démocratie, c’est autant d’uniformisations que de divisions, c’est aussi avant tout une liste infinie d’exceptions dressées par ceux qui en tiennent les cordons. Et chaque jour, nous observons un peu plus l’étendue de tout ce ménage démocratique dirigé par les affres du politique, de l’idéologique, osons dire, du gastrique, tout n’étant qu’affaires de panse bien remplie et de bourses chatouilleuses.

Quand quelques uns peuvent se permettre de dicter la direction d’une population, milles autres sont appeler à se taire, parfois enclin à des poursuites judiciaires quand ce ne sont pas les sirènes de la dite conscience de l’humanité que l’on sommerait d’hurler, afin de repousser ces voix fâcheuses, ces dangereux réfractaires marginaux, dans le fin fond d’un sac de chaux.

Dernière affaire en date, la Suisse, celle-là qui s’attelle depuis quelques années à irriter le beau monde des démocrates exaltés. Tout avait déjà commencé pendant la seconde guerre mondiale (peut-être même la première). Neutre d’apparence que la Suisse se présentait. En vérité, une bien efficace banquière pour les deux camps adversaires. Et puis ensuite, leur refus de participer à la nouvelle ère, de paix et de prospérité, tout juste ont-ils accepté quelques accords avec l’Union économique et financière. Quasi isolée est-elle restée pendant toutes ces années, narguant les autres Etats, les autres ensembles politiques, de sa belle vitalité. Dernièrement, voilà aussi qu’ils voulaient nuire à l’immense carrière d’un violeur avéré en faisant de la lèche et du pied à l’Empire américain. Ah ces salauds de Suisse !

Mais encore, la liste se poursuit. Le 29 novembre 2009, la Suisse met la vitesse supérieur sur l’autoroute du populisme et de la « fascisation » en interdisant la construction de minarets (la construction de mosquées restant autorisée) sur son sol grâce à un référendum d’initiative populaire au cours duquel le « oui » l’emporta à 57,5% pour une participation (considérée élevée) de 53%. Déjà, ce fut l’émoi général en Europe et même dans le monde, où les chantres du droits l’hommisme et de la démocratie (d’un autre genre…) hurlèrent au scandale, au populisme, au racisme et même pour certains même, au fascisme ! Mais la Suisse, non contente de faire trembler tous ses beuglants du « No, pasaran ! », s’est récemment décidé à les torturer, les faire souffrir jusqu’au bout de ce clou déjà planté. Et paf ! Encore un coup ! Voilà qu’une autre initiative populaire est venue aggraver le cas Suisse : le 28 novembre 2010, 52,9% des électeurs suisses ont voté le renvoi automatique des délinquants étrangers notamment pour les crimes graves ou contrevenant à la bonne gestion de la richesse publique, notamment les cas de fraude fiscale – un crime mineur dit-on ailleurs en Européïe, à l’heure où partout l’on agonisse d’angoisses face à la dite explosion de la dette publique…

La Suisse, ses vallées, ses montagnes, ses chalets et Lausanne. Ah la Suisse, la Suisse… Autrefois, on y allait le cœur tranquille, l’esprit léger, se reposer la coquille, éventuellement cacher son blé… Et son système politique, tellement parfait, puisque confédérale, démocratique, semi-directe où prédominait subsidiarité et proportionnalité, apparaissait comme un modèle de sainteté… Qu’en n’ont-ils fait de tout ce beau pays, de toute cette belle politique ? Oh certes, il n’a pas changé mais dieu qu’il en fut perverti. Quel danger pour notre Européïe chérie…

Cesse de gazouillements et au diable ce discours d’émasculé, tout juste bon pour les enfoutrés. Voilà qu’aujourd’hui, celle qui fut un exemple, un ami, un allié, une banque, un paradis, en somme toute la bonne vielle Helvétie, est aujourd’hui un bien monstrueux voisin rappelant des temps sinistres et malsains. En clair, la Suisse « xénophobe »… ou comment une démocratie absolue, au sens intégral et accompli, n’est plus la bienvenue au sein du grand jeu des Etats parvenus, et devient la cible de toutes les haines des démocrates dégénérés, des ploutocrates totalitaires et de tous ses maîtres en ingérence diplomatique, qui se frustrent quand leur infâme modèle idéologique est repris contre eux-mêmes.

Ah ces infâmes ordures de l’UDC…démocratique osent-ils se revendiquer…

Parti de centre-droit, libéral, conservateur et souverainiste pour les braves populations de la confédération ; parti de la diabolique extrême droite, nationaliste (évidemment de tendance fasciste), populiste (évidemment de tendance raciste) et éminemment ultra-conservateur, pour les européistes totalitaires. Voilà bien les grandes différences sémantiques et idéologiques entre une démocratie éclairée et des démocraties sombrant de plus en plus dans l’obscurité, c’est-à-dire qui ne tiennent plus compte ni de la réalité ni de la vérité, préférant se rallier au caractère opaque et abstrait de discours biaisés par les crevasses de l’idéologique et de l’économique.

Alors oui, on peut assurément émettre quelques critiques à l’égard de l’UDC et plus généralement de la situation politique en Suisse. Il ne s’agit pas de faire de la Suisse un modèle politique, encore moins idéologique. On peut admettre qu’il y a du bon dans cette démocratie décentralisée et participative pour ce peuple à l’esprit encore quelque peu patriotique. Cependant, si certains courants de la « droite dure et radicale » ou d’ailleurs fantasment sur le modèle suisse, d’autres courants, certainement plus pragmatiques et patriotiques, lui préfère un modèle à la française. A chacun son modèle politique, adapté à sa situation historique et aux réalités organiques, sociétales, économiques etc. Tel est en tout cas l’esprit de ceux qui se réclament du « pays réel » (1) et authentique.

Au delà de cette parenthèse, on peut également suspecter que ce ne sont finalement seulement quelques intérêts économiques qui dirigeraient tous ces nouveaux retranchements politiques. A moins que ce ne soit une réaction de bon sens, en adéquation avec toute morale un temps soit peut humaine et naturelle. Car  le pain sur la table est donné à tous, dés lors qu’on ne le vole pas, dés lors qu’on ne leur retire pas de la bouche de celui qui l’a produit. Le pain, on le produit ou on le mérite. Et c’est assurément là que réside la véritable foi démocratique.

La Suisse est reconnue coupable, sans possibilité d’être acquittée. Coupable de quoi, on ne sait trop. Racisme, populisme disent certains. A moins que ce ne soit de trop de républicanisme…

Reste-t-il néanmoins que la Suisse est en train – n’y est-elle déjà pas parvenue – de construire le grand idéal grec, peut-on dire aristotélicien et platonicien, en terme de démocratie. Si démocratie il doit y avoir, c’est parce qu’il y a République. Et la République, ce n’est pas « un vivre ensemble » mais un vivre ensemble dans l’intérêt de la Nation. La Chose publique au service de la Cité. Dés lors qu’elle quitte les carcans de l’homogénéité, de la cohésion, de l’ordre et de l’autorité, la démocratie ne devient que la forme déviante et corrompue d’une République qui ne sert plus que les intérêts de telle ou telle communauté, souvent celle des privilégiés.. Ainsi, comme dans la typologie aristotélicienne des régimes politiques, la Suisse est une République accomplie. Ailleurs, dans nos pays, la République ne défend plus l’intérêt public mais des intérêts propres, personnels ou communautaires. La République corrompue devient démocratie, comprenons démagogie, où l’intelligence, la force et la vertu sont réduits en esclavage face à la l’emprise de la ruse, du faible et du vice. Et non content de leur perversité, les démagogues actuels sont même allés plus loin en y incorporant les formes déviantes d’autres régimes : l’oligarchie, en somme toute l’entente de quelques uns pour faire régner la tyrannie.

Eh oui, car tous ces vautours ne supportent pas quand les peuples tendent à sortir du moule dogmatique, européiste et démocrato-humanitariste, qui plus est encore quand ces peuples refusent  tout bonnement de l’intégrer, d’y participer. Ce sont ces rapaces même qui viennent faire des leçons de gouvernance aux peuples d’Europe : démocratie participative, subsidiarité, proportionnalité disent-ils. Et les voilà aussi à encenser les démocraties décentralisées et participatives d’Amérique Latine. De la bonne gouvernance, affirment-ils. Usurpateurs, mystificateurs et oppresseurs ! Voilà tout. Rien ne les insupporterait plus que des peuples, des communautés, des identités – comprenons charnelles et historiques et non pas de simples créations idéologiques, stratégiques ou administratives – qui échapperaient à leur main de fer. Des démophobes qui haïssent les peuples, non seulement en tant qu’entité morale et politique mais également d’un point de vue ethnique, voilà la vérité. Si un jour les membres de l’union économique et financière parvenait à construire un modèle proche du modèle suisse, en vue de l’effusion des thèses prônant la gouvernance, elle ne serait qu’une forme autre de gestion des intérêts économiques de certains via l’administratif et le politique. Aucune réelle reconnaissance politique, encore moins culturelle ou ethnique. Et dire que certains avortons, se laissent attraper par les verves régionalistes des ploutocrates européistes…Peut-être est-ce dans ses moments là qu’il faut haïr le démocratique…

Et les anti-populistes de notre chère Européïe ont bien compris qu’il ne fallait d’aucune façon que la démocratie soit une liberté infinie. Tout ce beau monde dit qu’il faut et veut des limites, des moyens de contrôle de l’application faite de leur idéal démocratique. Des limites…peut-on en citer quelques unes déjà appliquer : le non-respect, la surdité (volontaire) des élites politiques, l’éternel « cause toujours » inhérent au modèle démocratique. Voyez tous ces élus suisses sociaux-démocrates, néolibéraux ou écologistes, chez eux ou en Européïe, l’air pisseux, devant les gros yeux des grands guides et architectes du monde de Oui-Oui, expliquaient qu’ils s’attelleront à ce que le projet de loi ne contrevienne pas au dogme européen, le seul et unique bon choix…C’est certain, la Suisse y reviendra…

Alors, c’est un peu comme des Méluche d’un autre genre qu’il faut leur cracher : « Dehors ! Ouste ! Du balai ! Nous ne vous regretterons pas ! ». Les poubelles de l’histoire européenne ne suffiront pas pour se débarrasser de toute cette clique putride et toutes leurs pensées perfides.

Qui sont-ils pour dicter aux nations libres, le chemin à suivre ? Des professionnels, des experts ? C’est bien peut-être cela. Ils ne sont que des êtres qui doivent assurer une carrière, leur place dans le monde de la performance et du fric, où les places y sont très chères. Alors, le destin des patries, des nations, il y a longtemps qu’ils l’ont jeté dans un gouffre, sans même y porter quelconque considération.

Ils ne sont donc personne et rien ne rend légitime l’ingérence démocratique qu’ils exercent contre toute entité souveraine et authentique. Totalitaires sont-ils seulement. Des criminels, des génocidaires. Car « La vérité c’est que partout où il y a des patries, c’est-à-dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité, toute atteinte à l’intégrité et à la liberté de ces patries est un attentat contre la civilisation » (2). Et ces gens là massacrent les patries, les nations. Ils saccagent et tuent notre civilisation européenne, autrefois grande et pérenne, parce que pleine de nations souveraines.

Goscinny et Uderzo avait fait choix de placer leurs valeureux résistants gaulois en Armorique. Finalement, c’est en terre helvétique que s’incarne peut-être le mieux cet idéal « d’isolement » (comprendre prise de distance, éloignement) et de résistance contre l’occupation des tenants du Monde et de l’Etranger. Mieux encore, c’est un protectionnisme éclairé que la Suisse s’emploie à construire, car ne perdant rien de son dynamisme ni de sa prospérité. Oh que non, ils n’auront pas l’Helvétie ! Et vive la Suisse !  A d’autres maintenant de savoir faire preuve de solidarité, et d’engager leur patrie sur la voie de la liberté, non pas avec le système politique suisse en modèle, mais à leur façon, selon les déterminants qui constituent leur peuple, leur nation. Ce n’est pas un manque d’hospitalité que de vouloir maintenir l’ordre et l’homogénéité au sein d’une société. Bien au contraire, cela en est une condition, pour qu’une nation préserve son hospitalière tradition. Et l’on ne peut reprocher à la Suisse, sa croix et ces 20% d’étrangers, que de pécher par manque d’hospitalité, tout comme toutes ces nations qui se laissent prendre dans les filets du sur-accueil et de la diversité.

« Il s’agit de savoir si nous sommes chez nous en France ou si nous n’y sommes plus ; si notre sol nous appartient ou si nous allons perdre avec lui notre fer, notre houille et notre pain : si, avec les champs et la mer, les canaux et les fleuves, nous allons aliéner les habitations de nos pères, depuis le monument où se glorifie la cité jusqu’aux humbles maisons de nos particuliers. Devant un cas de cette taille, il est ridicule de demander si la France renoncera aux traditions hospitalières d’un grand peuple civilisé. Avant d’hospitaliser, il faut être. » (3) Charles Maurras


(1) : Notion théorisée par Charles Maurras, selon la méthode de l’empirisme organisateur. Le pays réel caractérise ce qu’est ou devrait être de ses structures sociales et politiques, en vertu de tout son héritage historique, de la psychologie de son peuple et des réalités contemporaines. Le pays réel s’oppose au pays légal, qui ne serait que la mise en application de pensées et notions idéalisées.

(2) : Jean Jaurès, L’Armée Nouvelle, 1910

(3) : Charles Maurras, L’Action Française, 6 juillet 1912

"Lahme Ente" contra chinesischer Drache

»Lahme Ente« contra chinesischer Drache

 

von Dr. Kersten Radzimanowski

 

Ex: http://www.deutsche-stimme.de/

 


 Supermächte: Der neue Start-Vertrag symbolisiert ein verändertes Kräfteverhältnis in der Welt


chine-dragon.jpgEs war kurz vor Weihnachten. US-Präsident Obama durfte seinen letzten Auftritt als »starker« US-Präsident absolvieren, bevor mit Jahreswechsel Senat und Repräsentantenhaus in neuer Zusammensetzung zusammentreten, die ihn vollends zur lahmen Ente degradiert.


Wie im griechischen Drama wurde zunächst die Spannung hinsichtlich des Abstimmungsergebnisses angeheizt, damit der mit dem Friedensnobelpreis ausstaffierte Präsident 43 A die politische Bühne nutzen konnte, um die heimische wie internationale Öffentlichkeit zu täuschen: Obama als Architekt atomarer Abrüstung und Retter der Welt!
Doch was steckt dahinter? Was sieht der nun von den USA ratifizierte neue Start-Vertrag tatsächlich vor? Ist er wirklich ein Meilenstein auf dem Weg zur atomaren Abrüstung der Kernwaffenstaaten? Oder soll er ein Alibi gegenüber den atomaren Habenichtsen darstellen, die immer stärker auf eigene Verfügungsgewalt über Atomwaffen drängen, um sich der politisch-militärischen Erpressung von Staaten wie den USA und Israel zu erwehren?
In den nächsten Jahren werden es an die 40 Länder sein, die über eigene Atomwaffen verfügen, und der Kreis derer, die mit dieser militärischen »Lebensversicherung« liebäugeln, wird immer größer. Da bedarf es der Augenwischerei, Taschenspielertricks à la Obama, um zumindest den Eindruck zu erwecken, auch die atomaren Schwergewichte USA und Rußland würden sich in Richtung Reduzierung ihrer Atomwaffenpotentiale bewegen, um ihre Verpflichtungen aus dem Atomwaffensperrvertrag zu erfüllen. Obamas Zauberstab für die Vorführung hieß START. Start steht für »Strategic Arms Reduction Treaty«, zu Deutsch: »Vertrag zur Verringerung der strategischen Waffen«.


Washington ringt um die Hegemonie


Der neue Start-Vertrag sieht eine Reduzierung der Zahl der nuklearen Sprengköpfe innerhalb der nächsten sieben Jahre auf 1550 und der Zahl der Trägersysteme auf jeweils 800 vor. Damit braucht Washington seine aktiven strategischen Trägersysteme nur um wenige Dutzend zu reduzieren, um die neue Höchstgrenze von 800 Trägern zu erreichen, Moskau gar keine. Es hat nur noch 556 Träger.
Ähnlich das Bild bei den Sprengköpfen: Da nur aktiv stationierte Sprengköpfe zählen, hat Hans Kristensen von der Federation of American Scientists berechnet, muß Washington die Zahl seiner aktiven Sprengköpfe rechnerisch nur um 100, Moskau um 190 reduzieren.
Hinzu kommt, daß das Pentagon seine alten Pläne zur Modernisierung der nuklearen Trägersysteme umsetzen darf. Eine neue nuklearfähige Jagdbomberversion, der Joint Strike Fighter, wird weiter entwickelt. Die Arbeit an einer neuen Generation strategischer Raketen-U-Boote geht ebenfalls weiter. Auch die Entwicklung eines neuen luftgestützten Langstreckenmarschflugkörpers wird ebenso in Angriff genommen wie die Planungen für einen neuen strategischen Bomber. Selbst die Voruntersuchungen für eine neue Generation von Interkontinentalraketen sollen anlaufen.
Zusätzlich haben die Republikaner sich ihre Zustimmung zum neuen Start-Vertrag damit »versüßen« lassen, daß in einem Zusatz zum Vertrag von den USA einseitig festgelegt wurde, daß dadurch der Aufbau der US-Raketenabwehr und die Einführung von Langstreckenraketen mit konventionellen Sprengköpfen nicht berührt werden.
Gerade die Pläne zur Raketenabwehr ließen das russische Parlament nicht wie vorgesehen noch zum Jahreswechsel den Start-Vertrag ratifizieren. Es sucht vielmehr nach diplomatischen Formeln, um eben diese Zusätze wieder aufzuheben. Nach Ansicht des Verfassers waren auch die angenommen Zusätze nur Tricksereien. Denn den herrschenden Kreisen in den USA ist sehr daran gelegen, Moskau auf ihre Seite zu ziehen. Zumindest aber zu neutralisieren, wenn es zur (militärischen) Konfrontation mit China kommen sollte.


Glanzleistung der chinesischen Diplomatie


Die Eindämmung und das »roll back« des weltpolitischen Einflusses Chinas hat für die USA höchste Priorität. Davon zeugt nicht nur die Eskalation der Spannungen auf der koreanischen Halbinsel und im Gelben Meer, sondern auch die massive Formierung eines antichinesischen militärischen Blockes mit Japan, Korea, Australien und weiteren Staaten.
Der Start-Vertrag offenbart aber die Erkenntnis der Plutokraten, daß die USA allein nicht mehr in der Lage sind, die weltweite Herrschaft des Geldadels durchzusetzen. Deshalb die Kurskorrektur der USA, um den einstigen Hauptfeind an das eigene Lager zu binden. Doch dieses Ansinnen ist nicht sehr aussichtsreich. Weiß Rußland doch zu gut, daß der mächtige Nachbar im Osten kraftvoll, dynamisch und zudem verläßlich ist, während die USA ihren Zenit längst überschritten haben und zudem nur auf ihren eigenen Vorteil bedacht sind.
China hingegen betreibt seit längerem eine kluge und weitsichtige Außenpolitik, die sich nicht der andernorts üblichen Großmachtallüren bedient, sondern auf Interessenausgleich und beiderseitigen Nutzen abzielt. Das »Reich der Mitte« hat das diplomatische Meisterstück vollbracht, auch sein Verhältnis zum wichtigsten Konkurrenten Indien konstruktiv zu gestalten, ohne seine engen Beziehungen zu Pakistan zu beschädigen.
China und Indien stellen heute zusammen mehr als ein Drittel der knapp sieben Milliarden Erdbewohner. Ein auch für die hochgerüstete USA uneinnehmbares Bollwerk, das zudem die »gekaufte Demokratie« des Westens entschieden ablehnt. Beide Länder gehen sehr verschiedene politische wie wirtschaftliche Entwicklungswege, aber sie sind keine Kopie des von ihnen verachteten westlichen Herrschaftsmodells, das das Volk in Geiselhaft der mächtigen Interessengruppen genommen hat, wie etwa bei der »Bankenrettung« oder dem sogenannten Euro-Rettungsschirm. Asien geht seinen eigenen Weg.


Das amerikanische Zeitalter endet


Auch im Handel sind die USA längst als Weltmacht abgeschrieben. Der innerasiatische Warenaustausch wächst kräftig. Indiens wichtigster Handelspartner ist heute China und das Handelsvolumen zwischen beiden Ländern betrug im Jahre 2010 etwa 60 Milliarden Dollar. Es dürfte sich laut Schätzungen bis 2015 mehr als verdreifachen.
Doch während Merkel und die bundesdeutschen Medien gegen China wegen der Verletzung von Menschenrechten wettern und dabei selbst im Glashaus sitzen, tränenreich und pflichtschuldig die Verurteilung des jüdischen Millionenbetrügers, Geldwäschers und Ex-Oligarchen Michail Chodorkowski in Rußland beklagen, haben deutsche Unternehmer schon längst die Zeichen der Zeit erkannt und arbeiten eng mit russischen und chinesischen Partnern zusammen.
Dabei besinnen sie sich sogar ihrer alten deutschen Werte und produzieren kundengerecht, so etwa Daimler, der in Indien eine komplette Modellreihe einfacher Lastwagen entwickelt, die so billig sein sollen, daß sie im Preiswettbewerb mit dem indischen Marktführer Tata Motors mithalten können.
In China und Indien gibt es zusammen etwa eine Milliarde Menschen, die man zur dortigen Mittelschicht zählen kann und die technisch solide Produkte zu günstigen Preisen benötigen. Qualitätsarbeit aus Deutschland, damit können wir in China, Rußland und Indien punkten und getrost Uncle Sam jenseits des Atlantik vergessen, der wie so viele Fremde in Deutschland und der EU zwar nicht gewillt ist, selbst etwas Konstruktives zu schaffen, aber von unserer Hände Arbeit ein gutes Leben führen will.


Unser Autor Dr. Kersten Radzimanowski war letzter geschäftsführender Außenminister der DDR

Krantenkoppen - Februari 2011 (3)

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Krantenkoppen
 
Februari 2011 (3)
 
Komische musical over Adolf Hitler in de maak
Johnny Kraaikamp jr en Noortje Herlaar spelen de hoofdrollen in de musical De Producers, over theaterproducenten die een musical over Adolf Hitler willen maken.
http://www.elsevier.nl/web/Nieuws/Cultuur-Televisie/29004...
 
Minder rechtsbijstand asielzoeker
Vluchtelingen die voor een tweede keer aan asielaanvraag doen, krijgen minder of geen vergoeding voor hun advocaat als ze geen nieuwe feiten op tafel weten te leggen en het verzoek wordt afgewezen.
http://www.gelderlander.nl/algemeen/dgbinnenland/8201776/...
 
Oosterhuis noemt uitspraken 'beetje dom'
Theoloog en dichter Huub Oosterhuis vindt zijn uitspraken over de censuur op de kersttoespraak van koningin Beatrix ,,een beetje dom''.
http://www.gelderlander.nl/nieuws/algemeen/binnenland/819...
 
Gala-avond "Solidariteit met Israël" lokt protestactie uit
"B'nai  B'rith Antwerpen, een Joodse vereniging, organiseerde zondagavond te Antwerpen in samenwerking met een andere vereniging, "Christenen voor Israël België", een-jaarlijkse- steunconcert voor Israël.
http://www.dewereldmorgen.be/foto/2011/02/22/gala-avond-s...
 
Witteman: cartoon stompzinnig
Paul Witteman valt zijn collega’s van de VARA-site Joop.nl af. Hij noemt de cartoon waardoor Geert Wilders vorige week afhaakte bij het door Jeroen Pauw en Witteman gepresenteerde lijsttrekkersdebat ,,een stompzinnig tekening”.
http://www.telegraaf.nl/binnenland/9094589/__Witteman__ca...
 
Man pakt SS’er
Mark Gould, een 43-jarige joodse man, heeft zich vier jaar voorgehouden als neonazi om de moordenaar van zijn familie achter de tralies te krijgen. Dat meldt bild.de.
De man kroop in de wereld van de neonazi’s om erachter te komen of de 97-jarige Bernhard Frank inderdaad opdracht had gegeven tot een moordpartij. Bij die moordpartij kwamen 28 familieleden van Gould om het leven. Pas toen hij zeker wist dat Frank de SS’er was die hij zocht, gaf hij hem aan.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/02/man...