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vendredi, 06 mai 2011

Révolutions arabes? Non! Révoltes ethniques et religieuses!

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Révolutions arabes ? Non, révoltes ethniques et religieuses !

Bernard LUGAN

Ex: http://www.polemia.com/ 

Les médias occidentaux ont regardé dans leur propre miroir les bouleversements en cours dans le monde arabe. Ils y ont vu un mouvement irréversible vers la démocratie libérale. La réalité est infiniment plus complexe. Un seul pays, la Tunisie, s’achemine actuellement vers des élections pluralistes. Mais la situation sociale et la situation sécuritaire y sont dégradées : d’où la montée du chômage et les vagues d’émigration.
Ailleurs nous assistons surtout à des luttes ethniques et religieuses : querelles tribales au Yémen et en Libye, conflits entre majoritaires et sunnites au pouvoir à Bahrein, affrontements entre sunnites majoritaires et Alaouites au pouvoir en Syrie.
Polémia livre ici l’analyse de l’africaniste Bernard Lugan.

 

Le printemps arabe a-t-il vraiment eu lieu ?

L'histoire dira s'il y a eu un printemps arabe. Dans l'immédiat, cette expression semble hasardeuse, d'autant plus qu'elle est employée à tort et à travers.

En premier lieu il ne faut pas confondre monde arabe et monde musulman, tous les Arabes n'étant pas musulmans et tous les musulmans n'étant pas des Arabes. Ensuite, les mouvements auxquels nous assistons sont à ce point différents les uns des autres qu'il est difficile de leur trouver un fil conducteur. Superficiellement, il y a certes un point commun entre la Syrie, Bahrein, le Yémen, l'Egypte, la Libye, la Tunisie et l'Algérie : leurs habitants sont très majoritairement et parfois exclusivement musulmans. Mais là encore, des différences existent et elles sont très profondes. Certains pays sont en effet sunnites comme l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte et le Yemen, tandis que d'autres sont partagés d'une manière inégale entre sunnites, chiites - ces derniers régulièrement subdivisés -, et d'autres minorités, notamment chrétiennes.

La situation de chaque pays montre également que les causes profondes des soulèvements n'autorisent pas une généralisation :

- En Syrie, le problème est d'abord ethno-religieux, la minorité alaouite, environ 10% de la population, ayant de plus en plus de mal à tenir la mosaïque humaine du pays, les Kurdes constituent ainsi 8% de la population et les Arméniens 3%. Plus généralement, la majorité sunnite orthodoxe qui a perdu le pouvoir politique au profit des Alaouites cherche à le récupérer.
- Au Bahrein, la question est également ethnique et religieuse, la majorité sassano-chiite refusant la colonisation arabe incarnée par la dynastie sunnite des al-Khalifa au pouvoir depuis le XVIIIe siècle.
- Au Yémen, nous sommes dans une situation d'opposition entre les coalitions tribales du nord et celle du sud. De plus, dans le nord du pays, et à cheval sur la frontière de l'Arabie Saoudite, la minorité chiite en rébellion ouverte depuis des années constitue le fer de lance de la lutte armée contre le pouvoir d'Ali Abdullah Saleh qui gouverne depuis 1990.
- En Tunisie et en Egypte, nous avons assisté à des révolutions politiques bourgeoises et citadines dont le peuple a été largement absent, surtout en Egypte où les fellahs sont restés étrangers au mouvement. Si ces deux révolutions ont réussi ce fut en raison de l'affaiblissement de vieux dictateurs manipulés par leur entourage et abandonnés ou même trahis par le haut état-major militaire occidentalisé.
- En Algérie, les événements furent à la fois des mouvements sociaux et des émeutes de la faim. Le président Bouteflika, vieux chef malade, n'a cependant pas été renversé car le pays dispose de réserves lui permettant d'acheter la paix sociale et parce que la cleptocratie étatique militaire a serré les coudes.
- En Libye, et nous l'avons vu dans le numéro 15 de l'Afrique Réelle, l'origine des événements fut le soulèvement de la confédération tribale de Cyrénaïque contre celle de Tripolitaine. Il ne s'agit donc pas d'une révolution, mais d'une dissidence régionale qui aurait échoué sans l'intervention occidentale.

Bernard Lugan
L’afrique réelle
N°16 avril 2011


Voir aussi les articles de Polémia :

Libye, tribus et barbus : le « bobardement »... en attendant l'enlisement
« Aube de l'odyssée » contre la Libye : Grands Principes et jeux de dupes
Albanie : la dictature de la corruption, meilleur allié de l'islamisation
Le lotus et le jasmin sont-ils déjà fanés ?

Correspondance Polémia – 26/04/2011

Gabriele Adinolfi à Gand - 6 avril 2011

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Gabriele Adinolfi à Gand !

Mercredi 6 avril 2011

 

Introduction

 

C’est la toute première fois que Gabriele Adinolfi a pris la parole dans une université de l’Europe du Nord-Ouest. Parmi les étudiants gantois, qui l’ont invité, on trouve quelques personnalités séduites par le projet « Casa Pound », qui multiplie les foyers identitaires dans toutes les villes d’Italie. A Rome, sept à huit maisons accueillent les identitaires qui ont décidé de rompre avec le système. Gabriele Adinolfi s’est adressé aux étudiants flamands, pour la plupart membres du groupe catholique KVHV, en langue française, ce qui est inhabituel au sein d’un mouvement soucieux de préserver la langue populaire face aux assauts du français des fausses élites dominantes, mais ce discours en français a été accepté avec joie, vu l’intérêt nouveau pour les initiatives italiennes, dont « Casa Pound », et pour l’itinéraire de Gabriele Adinolfi, commencé, fin des années 70, dans le groupe, désormais mythique, que fut « Terza Posizione » (« 3P »).

 

Sollicité par les étudiants, Gabriele Adinolfi évoque les années de plomb et l’émergence de « Terza Posizione » (« 3P »). Il rappelle qu’il s’agit d’une époque bien révolue, tout à fait différente de celle que nous vivons (et subissons) aujourd’hui. La situation a totalement changé, tant du point de vue social que du point de vue international. L’époque de « Terza Posizione » était certes plus violente  —on risquait sa vie en optant pour les idées de 3P— mais les hommes étaient plus libres d’exprimer leurs opinions qu’ils ne le sont aujourd’hui. Les changements ont donc été radicaux mais, de ces mutations, on doit retenir la diminution drastique de liberté.

 

Le mouvement 3P remonte à trente-cinq ans environ, à une époque où son public d’étudiant gantois n’était pas encore né et où leurs parents étaient des adolescents. Gabriele Adinolfi sait que la situation italienne est quasi inconnue en dehors de la péninsule : il rappelle que, pendant la deuxième guerre mondiale, l’Italie fut un Etat qui résistait à la tentative anglo-saxonne de faire main basse sur l’Europe et sur le monde. Envahie au départ de la Sicile et du Sud, l’Italie a résisté pendant deux ans aux envahisseurs, dans le cadre de ce que l’on appelait à l’époque la « République Sociale Italienne ». L’Italie a subi une guerre civile entre 1943  et 1945, d’où a émergé un « Parti Communiste italien » (PCI), qui deviendra le plus fort de toute l’Europe occidentale. Mais la violence n’a jamais été vraiment éradiquée : après 1945, la guerre civile s’est poursuivie, si bien que l’on peut dire qu’elle se poursuit encore aujourd’hui mais à feu beaucoup plus doux.

 

A la fin des années 60, l’Europe a été secouée par les révoltes étudiantes, qui entendaient traduire dans la réalité le « rêve de 68 » (en gros l’idéologie de Marcuse, exprimée pour l’essentiel dans « Eros et la civilisation », qui deviendra le fondement idéologique de l’ère festiviste, telle que définie par le regretté Philippe Muray - ndlr). A la différence de l’Allemagne ou de la France, le mouvement contestataire étudiant en Italie recelait une plus forte composante nationaliste, qui a su tenir le coup face à la contestation de types communiste et gauchiste. Vainqueurs de la guerre civile en 1945, les communistes italiens pouvaient tout faire au niveau intérieur : personne n’osait s’opposer à leurs exactions. Des dizaines de militants ont été assassinés sans que jamais un coupable n’ait été arrêté ou condamné. Face à cette terreur, étudiants et intellectuels critiques cherchaient un espace de liberté, à partir duquel ils pouvaient « tenir ». Le mouvement 3P fut l’un de ces espaces de liberté, fut une tentative pour sortir de l’étau. Il était composé de jeunes âgés entre 16  et 22 ans, qui ont subi la répression de plein fouet. La persécution fut féroce. Certains d’entre eux furent jetés pendant quatre ou cinq ans en prison avant d’être relâchés sans jamais avoir été jugés ni condamnés. D’autres ont été tués. D’autres se sont exilés.

 

Le mouvement 3P constituait un danger au regard du système parce qu’il lançait des idées nouvelles, qui sont aujourd’hui parfaitement réactualisables. Gabriele Adinolfi en cite trois faisceaux : 1) Ne pas accepter les manipulations, courantes dans la situation de la guerre froide, caractérisée par le dualisme de Yalta ; les militants de 3P ne croyaient pas au duopole de Yalta : pour eux, les ennemis apparents d’alors créaient un faux antagonisme, ils restaient en réalité les alliés de 1941-45 ; 2) Croire à la liberté des peuples. Dans le cadre de cette idée-force, les militants de 3P se référaient à Peron (Argentine) et à Nasser (Egypte), deux figures plus ou moins liées aux perdants de la seconde guerre mondiale ; Peron et Nasser ont mené des luttes de libération réelles contre le système bancaire international et contre les réseaux criminels ; 3) Il ne faut pas tenter de faire la conquête de l’Etat, qui, en fait, n’existe plus, est réduit à une fiction. Ce qu’il faut faire, c’est créer un espace réellement libre au sein de la société italienne réellement existante.

 

Ces trois postulats majeurs du mouvement 3P conduisirent à l’analyse suivante : l’Italie était au beau milieu d’une guerre visant la conquête définitive et totale de la Méditerranée ; c’est le cas aujourd’hui encore et même plus qu’hier, vu les événements de Palestine, de Chypre, d’Egypte, de Tunisie et de Libye. Le terrorisme est un instrument utilisé dans cette guerre. Les services de puissances comme la Grande-Bretagne, la France et Israël manipulent le terrorisme. Exemple : à Londres existe une « école de langues » où s’inscrivent les terroristes de gauche protégés par les services secrets occidentaux et orientaux. L’objectif est d’utiliser ce potentiel pour faire la guerre aux peuples réels. Ce modus operandi existe depuis longtemps : rien n’a jamais changé, sauf peut-être certaines formes.

 

En 1989, quand tombe le Mur de Berlin, nous constatons un enlisement de la situation, un recyclage de certains terroristes dans le trafic de drogues et nous assistons à un nouvel asservissement des peuples, non plus à des Etats ou à des machines politiques de forme conventionnelle, mais aux multinationales qui n’ont plus leur « ennemi » communiste ou soviétique, avec lequel il fallait composer ou faire semblant de composer : le champ est désormais totalement libre pour les exactions des circuits économiques multinationaux. Dès 1960, un journal économique américain constatait que « les usages et les coutumes des peuples étaient un frein au développement économique ». Il préconisait dans la foulée de modifier les styles de vie, de susciter une perpétuelle « conscience malheureuse », de susciter le désir (de consommer), ce qui, à terme, devait provoque un développement économique illimité. C’est cette société-là qui est advenue de nos jours. Elle a émergé dans un contexte différent de celui des années 70, où était apparu 3P. La marche de la politique mondiale est aujourd’hui gérée par quelques grandes puissances qui veulent contrôler essentiellement deux choses : le pétrole et le narco-trafic. Seul pierre d’achoppement : la Chine. La question demeure ouverte : va-t-on partager le pouvoir avec elle ou la posera-t-on comme nouvel ennemi du « genre humain » ?

 

Le contexte actuel est celui de la disparition progressive des Etats, à l’exception de ceux qui vendent des armes ou organisent le trafic des drogues. Le monde actuel est caractérisé par une absence de « point ferme », de « lieu fixe », ce qui conduit à une logique d’avachissement généralisé, qui n’est rien d’autre qu’une logique économique anti-civilisationnelle. C’est le résultat du mai 68 gauchiste et de l’idéologie néolibérale. L’Etat est réduit à ses fonctions désagréables : l’administration, le fisc, la répression ; il n’a plus aucune fonction de protection, de solidarité, d’éducation. Il n’élève plus le niveau, ne fait pas accéder les humbles parmi les siens à la dignité. Il écrase et réprime.

 

L’Europe dans un tel contexte n’est plus un continent qui se consacre à la production. En 2030, l’Afrique comptera 900 millions d’habitants (dont 300 millions auront entre 15 et 24 ans) ; l’Inde comptera 250 millions d’habitants entre 15 et 24 ans ; la Chine comptera 900 millions de citoyens entre 15 et 59 ans (elle connaîtra également un ressac démographique) ; l’Europe, elle, ne comptera plus que 450 millions d’habitants entre 15 et 59 ans, dont 75 millions seulement auront entre 15 et 24 ans. Avec une situation démographique aussi désastreuse et sans la structure d’un Etat protecteur, les salaires seront sans cesse à la baisse et les lois répressives se multiplieront. L’Europe risque de subir le sort de l’Argentine, pays potentiellement riche (grâce notamment à son élevage) mais détruit par le FMI. En Argentine, les gens sont descendus dans la rue et ont protesté. Mais, ici, en Europe, avec le chaos mental qui caractérise nos sociétés, à qui s’en prendre ? Car les réactions potentielles sont inhibées par les faux débats.

 

Le débat sur l’islam, l’islamisme et l’immigration est l’un de ces débats que l’on fausse systématiquement. On parle d’invasion islamique, en nous disant que cette invasion islamique et islamiste est hostile à l’Occident : or le Hamas comme les Frères musulmans ont reçu armes et soutiens des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël. Bon nombre d’immigrés sont certes musulmans mais s’ils étaient chrétiens ou animistes, le problème que pose toute masse allochtone (non intégration, irrespect pour la culture hôte, méconnaissance des us et coutumes des uns et des autres) resterait le même. Jadis, pendant la « Guerre Froide », l’URSS et les Etats-Unis étaient soi-disant ennemis, en réalité, ils étaient toujours les alliés de 1941. Aujourd’hui, les fondamentalistes islamistes disent qu’ils sont les ennemis des Etats-Unis : en réalité, ils sont leurs alliés.

 

On dit souvent que les votes de protestation peuvent servir à modifier la situation déplorable dans laquelle nous nous trouvons. C’est sans doute vrai, ou partiellement vrai. Mais, souvent, l’accession de protestataires, désignés comme tels par les médias aux ordres, à des postes de décision ne sert à rien : ils entérinent trop souvent ce que leur dictent les bureaucrates, à l’échelon de l’Etat national comme à l’échelon européen. Nous devons toujours nous rappeler que nous n’avons aucune liberté politique, nous n’avons que la liberté de consommer : nous ne sommes plus des « zoon politikon », nous n’appartenons plus à des peuples politiques, nous ne sommes plus les acteurs de notre destin, nous sommes tous devenus des consommateurs passifs. Nous n’avons plus aucun pouvoir d’agir réellement et efficacement.

 

Que faire dans un cas pareil ?

Nous pouvons viser l’émergence d’une Europe différente, autre, dé-bureaucratisée. Nous pouvons parier sur le régionalisme ou le localisme : dans ce cas, nous nous renforcerons, si notre action est bien agencée ; mais nous courons un réel danger si nous sommes manipulés. Ce qu’il faut viser par-dessus tout, c’est l’AUTONOMIE. Dans cette perspective, nous devons nous dire que la LOI est en nous : elle existe comme fait de monde positif mais elle est battue en brèche par le système, elle est attaquée de partout par les tenants du nouveau totalitarisme mou, plus insidieux, moins visible que les totalitarismes durs de jadis. Il faut faire vivre la LOI en soi. Pour ce faire, il faut créer des réseaux alternatifs qui permettront aux nôtres d’échapper aux réseaux du système, à ceux des banques, des lobbies et des mafias. Nous créerons ainsi derechef un nouvel antagonisme : celui qui opposera les lobbies des catégories sectorielles aux lobbies du peuple réel. Ndlr : « Adinolfi serait-il un Toni Negri de ‘Troisième Position’ ? ». Pour mettre sur pied ce réseau de lobbies émanant du peuple réel, il faut faire vite, il faudra les renforcer et les étayer en quelques décennies à peine. Le point d’appui pour faire basculer les hésitants, les égarés, les désorientés, c’est la CULTURE. La CULTURE est la grande laissée pour compte du système : celui-ci a pu s’établir, devenir ce « talon d’acier », cet « Iron Heel », seulement au détriment de la culture générale, de la culture propre aux peuples, qu’ils soient européens ou autres. La CULTURE, dans toutes ses facettes, recèle implicitement la LOI, le « Nomos » d’Hérodote (ndlr : voir ce qu’en a dit l’ancien Recteur François Ost, des facultés Universitaires Saint-Louis à Bruxelles). La LOI, le « Nomos », revivra en chacun d’entre nous si la CULTURE redevient vivante en nos cœurs. Nous devons donc multiplier les initiatives culturelles, en dehors de la fausse culture, fabriquée et abstraite, que diffuse le système pour donner le change et camoufler ses intentions anti-culturelles, sa volonté de détruire la LOI en détruisant la culture qui sert de terreau à celle-ci. 

 

Faire revivre la CULTURE, minée par le système, et faire triompher ainsi la LOI, tel est l’objectif du mouvement CASA POUND. Ce dernier se veut un lobby populaire et « re-culturant », qui vise à parfaire une « révolution » de ce type. L’instrument le plus efficace du mouvement CASA POUND, dans cette optique, est son aile étudiante, le BLOCO STUDENTESCO. Ce « Bloc étudiant » s’est surtout distingué en Italie par sa protestation véhémente contre les privatisations qui menacent l’institution universitaire, comme partout ailleurs en Europe. Les gouvernements européens sabrent dans les budgets habituellement consacrés à l’école et à l’université au détriment de la qualité de l’enseignement classique et au bénéfice des études à la carte, taillées exclusivement pour les besoins immédiats de l’économie. C’est de cette façon que l’on tue et la CULTURE et la LOI : c’est donc là qu’il faut porter le fer. Nous avons la satisfaction de constater que le BLOCO STUDENTESCO est aujourd’hui, en Italie, le mouvement étudiant le plus représentatif, comptant le plus de membres, tant au niveau des écoles et des lycées que des universités. Entre 12 et 18 ans, le jeune lycéen italien d’aujourd’hui va plus spontanément vers le BLOCO STUDENTESCO que vers n’importe quel autre mouvement étudiant.

 

Le succès de CASA POUND et de BLOCO STUDENTESCO est dû à la personnalité de Gianluca Ianone. Il a compris que la défense de la culture ne devait pas se limiter à évoquer les pages sublimes de nos héritages littéraires, politiques, historiques et culturels, effacées des mémoires par le système, mais aussi à redonner de la dignité à ceux que le système avait marginalisés. Son objectif initial a été de donner un logement à bas prix aux familles qui, autrement, auraient été réduites à la précarité, à vivre dans des taudis abjects, avec le risque permanent d’en être expulsés. Les autres sphères politiques, les partis traditionnels, les syndicats inféodés au système ne savent plus quoi faire face aux dégâts que celui-ci a provoqués dans la société ; intellectuellement, les instances liées au système n’ont plus aucune orientation, n’offrent plus aucune possibilité d’échapper au déclin social généralisé, amorcé dès le début des années 80 par l’avènement du néolibéralisme, avec son cortège de mesures antisociales comme les privatisations, les restrictions budgétaires, les mesures d’austérité et les délocalisations. Par voie de conséquence, certaines strates de la population sont désormais sensibles à ce que peut dire ou énoncer une instance perçue comme étrangère au système, donc une instance qui est lobbyiste mais émane cette fois du peuple réel et non plus de l’Etat démonétisé ou du système.

 

Dans un tel contexte, la population, abandonnée par le système qui lui a pourtant promis monts et merveilles, est en droit et en mesure de créer des organisations ludiques, culturelles, sportives et caritatives (notamment au bénéfice des handicapés) sans passer par l’Etat, les pouvoirs publics à tous niveaux ou le « sponsoring » économique des banques, des grandes compagnies d’assurance ou des entreprises aux bénéfices plantureux qui cherchent à échapper à l’impôt. Ces organisations sont en prise avec la vie quotidienne : elles visent à résoudre des problèmes réels en toute autonomie, sans argent public et sans l’intermédiaire du fonctionnariat prévu à ces effets, car ce fonctionnariat ne résout plus rien, tout en n’utilisant les biens publics que pour sa seule survie et non plus pour soulager ceux pour lesquels, initialement, cet argent public était destiné.

 

Si on veut que ça change, il faut en effet multiplier ces zones d’autonomie, appelées à prendre le relais des institutions en faillite. L’objectif est de « privatiser », comme l’annonce aussi le néolibéralisme, mais de privatiser ce que le privé néolibéral a cherché à étouffer et à effacer au cours de ces dernières décennies, notamment l’héritage culturel européen, fruit de plusieurs siècles voire de plusieurs millénaires de culture et de civilisation. L’objectif du réseau de Ianone est de créer du « privé social » car la vague déferlante des privatisations néolibérales n’a généré que du « privé antisocial ».

 

Cette multiplication volontariste d’autonomies de tous genres va de paire avec la création d’un centre d’études, apte à innerver ce réseau d’autonomies. Car force est de constater que le système ne produit plus rien, sinon de la précarité sociale. Les forces politiques conventionnelles, les syndicats et le monde économique ne produisent plus d’idées capables d’être traduites dans le réel au bénéfice de la population. Cette production d’idées et de projets exige beaucoup de travail et d’investissement personnel. Celui qui dit aujourd’hui qu’il est non conformiste, qu’il rejette le système, ne peut donc plus jouer aux esthètes en chambre comme ce fut le cas dans bon nombre de partis, groupuscules ou cénacles considérés par le système comme « extrémistes ». Plotin nous disait : « Aucun Dieu ne prend les armes à la place de ceux qui doivent se défendre ». Rien n’est donné, tout doit être conquis.

 

(Résumé réalisé par Denis Ilmas, Gand, 6 avril 2011).

  

The Coming Chinese Superstate

Richard HOSTE

Ex: http://www.counter-currents.com/

Review: Richard Lynn
Eugenics: A Reassessment
Westport, Conn.: Praeger Publishers 2001

eugenics.jpgOne of the only valid points made by the critics of Bell Curve was that if the science was accepted, then eugenics, which Hernstein and Murray refused to endorse, becomes the rational solution to society’s ills. Steven Pinker, the next major public thinker associated with the hereditarian position, likewise refused to follow his own logic far enough. One scholar who doesn’t flinch is psychologist Richard Lynn. Eugenics is not only right, but we have a duty to increase the frequency of genes for positive traits and reduce the frequency of genes for negative traits. Once you determine that something is a genetic problem it cries out for a genetic solution. Eugenics: A Reassessment looks at the history of eugenics, the ethical case for it and its future. Here Lynn goes beyond his role as a psychologist and gives us his own theory of the coming end of history.

The Rise and Fall of Eugenics

Eugenic ideas existed long before the publications of Darwin’s On the Origin of Species and The Descent of Man. In The Republic, Plato pictured a society where rulers, soldiers, and workers would be bred on the same principles of the breeding of plants and livestock, about which much must have been known in 380 B.C. Still, it was the discovery of evolution that was the catalyst of these ideas taking off in the late nineteenth and early twentieth centuries. Biologist, statistician, and psychologist Sir Francis Galton was the main prophet of eugenics. He spent his life forming organizations, writing, and spreading the word about humanity’s potential for improvement. He carried out the first studies that showed nature to be more important than nurture in determining intelligence and character.

By the early 1900s eugenics was endorsed by practically all biologists and geneticists, politicians such as Theodore Roosevelt, Herbert Hoover, Woodrow Wilson, and Winston Churchill, and thinkers across the political spectrum, including Bertrand Russell, H. L. Mencken, and George Bernard Shaw. Lynn makes the distinction between positive eugenics, encouragement given to society’s best to produce children, and negative eugenics, trying to set limits on the breeding of the inferior. It was the latter that was easier to legislate on.

The first American sterilization law was passed in Indiana in 1907 “to prevent the procreation of confirmed criminals, idiots, imbeciles, and rapists.” By 1913 similar acts had been passed in 12 states and a further 19 had laws on the books by 1931. The constitutionality of these laws was challenged in court and in 1927 Buck v. Bell went to the supreme court. The case centered around a mentally retarded woman who was born to a mentally retarded mother and gave birth to yet another retard. Her hospital applied to have her sterilized, and Christian groups protested. The court ruled 8-1 in favor of sterilization. Justice Oliver Wendell Holmes wrote the following in the famous decision.

We have seen more than once that the public welfare may call upon the best citizens for their lives. It would be strange if it could not call upon those who already sap the strength of the state for these lesser sacrifices . . . in order to prevent our being swamped with incompetence. It is better for all the world if, instead of waiting to execute the degenerate offspring of crime, or to let them starve for their imbecility, society can prevent those who are manifestly unfit for continuing their kind. The principle that sustains compulsory vaccinations is broad enough to cover cutting the Fallopian tubes. Three generations of imbeciles are enough.

Unfortunately, over the twentieth century only about 60,000 American sterilizations would take place, which amounted to less than 0.1 percent of mentally retarded and psychopathic people. Sweden did a little better, sterilizing the same amount, totaling one percent of the entire population. In Japan, 16,520 women met the same fate until their law was repealed in 1996. In Denmark, a third of all retards over a ten year span. Unsurprisingly, the all-time champions of sterilization were the Germans, who sterilized 300,000 people after their sterilization law was passed in 1933.

As Lynn points out, it’s not all that unusual for a scientific theory to be accepted and then rejected. What makes eugenics unique is that it’s a rejected theory that turned out to be true. While the importance of heredity in determining individual and group traits is well-established, by the end of the twentieth century to call something eugenic was to condemn it. The author blames horror at the crimes of Nazi Germany and the increasing value given to individual over social rights. In recent years courts in the US and Britain have said that parents can have retarded women in their care sterilized, ruling against civil liberties organizations who’ve joined with Christian groups in arguing that all people have a right to as many children as they can produce. While these legal decisions aren’t made on eugenic grounds, we should be thankful for the effect.

The arguments against eugenics don’t hold up. First is the claim that we can’t decide what positive and negative traits are. It’s hard to argue with Galton’s original three characteristics of intelligence, health, and character (close enough to conscientiousness in modern psychology) being desirable. Who would argue that disease could be preferable to health or stupidity to genius? It’s a case of moral relativism taken to the extreme.

Lynn looks at other characteristics we may select for but doesn’t find any beyond Galton’s original three. Society needs a wide range of people on the continuum of extraverted/introverted and neurotic/relaxed in a way that it doesn’t need a wide range of propensity to break the law or catch diseases. He also says that beauty provides no social good, and people have different definitions of it. Here is the only place I part ways with the author. Among environmentalists (people who care about the environment, not anti-hereditarians), beauty is seen as a legitimate reason to preserve certain forests and trees that provide no economic good. It’s why we save redwood trees but not swamps. As far as the lack of a universal standard, Peter Frost demolishes that as a PC myth. Even if everyone didn’t agree that blue eyes and white skin were the most beautiful, every race could select based on their own standards.

The idea that eugenics wouldn’t work is also answered here. If we determined that it wouldn’t be possible to select for certain traits in living organisms, then not only eugenics but horticulture, animal domestication and even evolution itself would all have to be rejected too. As a matter of fact, heritability of running speed among horses has been found to be between 15 and 35 percent heritable, lower than the lowest estimates for intelligence or psychopathy among humans. Any trait that is passed on genetically can be made more or less common or enhanced among a population.

Classical Eugenics

Lynn differentiates between classical eugenics and new eugenics, the use of biotechnology. A section is given to each.

The only country to practice classical positive eugenics in the modern world has been Singapore, under the leadership of Lee Kuan Yew. Higher earners were given tax breaks for children and a government unit was set up to bring college graduates together in social settings like dances and cruises to encourage relationships and procreation. In three short years, the results were impressive.

Births in Singapore

 

Education Level of Mother 1987   1990  
  Number Percent Number Percent
Below Secondary 26,719 61.3 26,718 52.3
Secondary and above 16,012 36.7 24,411 47.7

Between 1987 and 1990, births to college educated women went from 36.7 percent of all births to 47.7. Obviously, it’s not hopeless, and the problem of dysgenics can be corrected if a government sets its mind to it. In Nazi Germany, loans were given to couples determined to be of good genetic stock. For each child they produced, 25 percent of the loan would be written off. Whether such things can be done in a democracy, especially a multi-racial one, is a different question.

The biggest victory for negative eugenics has been the liberalization of abortion laws. Although justified as based on a “woman’s right to choose,” those who have unintended pregnancies are usually of low intelligence and those with anti-social tendencies. Thus, increasing the availability of abortion is eugenic. Those who are concerned about good breeding should support causes traditionally associated with the left like abortion on demand and making birth control freely available.

The Promise of Biotechnology

The most exciting part of this book is the section on the new eugenics, and how biotechnology may make all the questions raised here obsolete. Prenatal diagnosis can now screen for some of the most common genetic diseases, and the fetuses can be aborted. In the 1990s, this was estimated to reduce incidences of genetic disorders at birth by 5 percent. As the technology becomes better and more widely available we can expect the rate of genetic disease to drop. It’s a matter of time before embryos can be screened for other traits like beauty and intelligence.

Gene therapy is the attempt to help an individual by inserting genes for positive traits. These genes are then passed on to offspring. In the 1980s, this technology was used on mice to treat a heredity disease and by the 1990s was used to treat human disorders. Like prenatal screening, it’s only a matter of time before this technology can be used for the selection of whatever parents desire.

Embryo selection consists of taking a number of eggs from a woman, fertilizing them with the sperm of a partner in vitro, testing each for desirable traits and inserting the best embryo. The second, third, and fourth best can be saved for possible future use and the rest discarded. When Lynn’s book was written in 2001, it was possible to test for sex and thousands of genetic diseases.

In the twenty-first century it will become possible to test embryos for the presence of genes affecting numerous other characteristics, including late-onset diseases and disorders; intelligence; special cognitive abilities, such as mathematical, linguistic, and musical aptitudes; personality traits; athletic abilities; height; body build; and physical appearance. It will then be possible for couples to examine the genetic printouts of a number of embryos and select for implantation the ones they regard as having the most desirable genetic characteristics.

Before this happens some technical issues need to be addressed, such as identifying the desirable genes. That’s going to happen over the next few decades. Right now it’s possible to hormonally stimulate a woman to produce around 25 embryos at one time. With this technology, even parents of poor stock will be able to produce at least average children. Couples can be expected to produce embryos within a range of 30 IQ points; 15 over the parents‘ average to 15 below. With embryo selection the IQ of a population will have the potential to be raised 15 points in a single generation. Average intelligence can be expected to keep increasing until we hit our limit and new mutations pop up, the way average speed among thoroughbreds has been rising without the fastest times doing so in decades. In 2001, in vitro fertilization cost between $40,000 and $200,000 in the US and $3,000 to $4,000 in Britain, due to lower health care costs in general. Today, it’s a fraction of that. Like all technology, the quality can be expected to improve and the price to drop.

Western governments may outlaw all these technologies, but they will be legal somewhere, and as these options became cheaper and better known more couples will travel to take advantage of them. The situation will be similar to when abortion was only available in certain US states or European countries, and women desiring to have one would simply take a bus.

Not everybody will be able to afford biotechnology, and some ethicists reject it on those grounds. Of course, there are all kinds of things that rich people can afford that the poor can’t; we don’t outlaw them all. Lynn optimistically points out that no technology that can help humanity has ever been successfully suppressed. The inherent quality gap between the genetically engineered upper class and the ‘natural’ lower class will continue to grow until the former decides to sterilize the latter or forces them to use biotechnology themselves.

Why China is the Future

In 1994 China passed the Eugenic Law. All pregnant women were required to undergo embryo screening and abort fetuses with genetic disorders. This was a follow-up to the famous one-child policy introduced in 1979 that brought the birth rate down to 1.9 per woman.

Attitudes of elites and those who work in the relevant fields are likely to determine what technologies are accepted and how liberally they’ll be used. A survey was conducted between 1994 and 1996 asking geneticists and physicians around the world whether they agreed with the statement “An important goal of genetic counseling is to reduce the number of deleterious genes in the population.”

Country Percentage of Geneticists and Physicians Agreeing with Eugenic Goals
China 100
India 87
Turkey 73
Peru 71
Spain 67
Poland 66
Russia 58
Greece 58
Cuba 57
Mexico 52
Major 

 

Western

Democracies

<33

In addition to the negative attitudes of the elites towards anything eugenic, other reasons we can expect these ideas not to win fast acceptance in the West are the value placed on individual rights, democracy, and the existence of low IQ minorities who would be disproportionately affected by any measures aimed at improving the genetic quality of the population. While many countries in the third world might feel positively about eugenic measures, the attitudes in China are the most favorable and when that is combined with the advantages of an authoritarian government, a lack of dysgenic immigration, and a high IQ starting point it’s not hard to believe that the Chinese will continue to be the most enthusiastic and efficient users of biotechnology.

So how will this nation of a billion people treat the rest of the world after it’s raised its IQ to 150+? Lynn might be too optimistic here. He believes the Chinese will colonize the world and try to improve the IQs and living standards of their subjects. The Europeans will be kept around for their biological uniqueness and admired for their cultural accomplishments, the way that the Romans subjugated the Greeks but appreciated their philosophy and art. If the Chinese decide that the Europeans should be preserved they’d be doing more for them than whites are currently doing for themselves. A global eugenic superstate led by by the Chinese will be the “end of history.”

Lynn’s forecasts the next 100 years with a stone-cold detachment. The first government to utilize the power of biotechnology will take over the world. Thanks to third world immigration and egalitarianism, the decline of the West seems inevitable and eugenic policies unlikely. The future of humanity being in the hands of the dictators in Beijing may not be the most comforting idea in the world, but at least the reader of Eugenics may be convinced that intelligence and civilization will continue somewhere.

For a review of Richard Lynn’s Dysgenics see here.

Lampedusa - Exodus nach Europa

Lampedusa – Exodus nach Europa      

Robin Classen   

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

LampedusaViele stabile, wenn auch undemokratische Regierungen der arabischen Welt wurden vom unzufriedenen Volk gestürzt oder zumindest ihrer Legitimation beraubt. Nun herrscht Chaos: Unklare Machtverhältnisse, zweifelhafte Übergangsregierungen und der Mangel einer funktionierenden Staatsgewalt, einer handlungsfähigen Polizei prägen seither das Bild. Die Zukunft der Länder ist noch völlig ungewiss. Keiner weiß, wie Tunesien, Ägypten und Libyen in einigen Jahren aussehen werden. Derweil tobt in Europa ein Streit darüber, wie mit den Flüchtlingsmassen umzugehen ist. Frankreichs Premierminister Nicolas Sarkozy und Italiens Silvio Berlusconi forderten nun sogar, das Schengen-Abkommen zu reformieren, um die Einreise von Flüchtlingen zu kontrollieren und zu regulieren.

Lampedusa – die Außengrenze Europas nach Afrika

Resultat der Ungewissheit in den nordafrikanischen Staaten ist etwas, was europäische Rechtspolitiker schon zu Beginn der Revolution in Tunesien befürchtet haben, nämlich ein in dieser Form noch nie da gewesener Exodus gen Europa. Täglich machen sich insbesondere von Tunesien aus hunderte Menschen in nicht hochseetauglichen Booten auf den Weg. Ihr Ziel ist die kleine italienische Mittelmeerinsel Lampedusa, die auch schon in der Vergangenheit immer wieder von den illegalen Schlepperbanden angesteuert wurde.

Lampedusa ist zum Symbol geworden für tausende Opfer, die die waghalsigen Unternehmungen bisher gefordert haben, aber auch für die Fragilität des weißen Kontinents, der seine Souveränität und ethnische Stabilität an unüberschaubaren Grenzen gegen einwanderungswillige Massen Afrikas zu verteidigen hat.

Überlastete Insel, immer mehr Tote

1.500 Menschen sterben jedes Jahr auf dem Weg nach Europa. Dieses Jahr dürften es deutlich mehr werden. Ein vor kurzem gekentertes Boot forderte allein 250 Tote. Die meisten, bis zum Rand bepackten Schiffe erreichen jedoch ihr Ziel und überlasten Lampedusa inzwischen völlig. Seit Ausbruch der Unruhen sind bereits über 20.000 Tunesier auf der idyllischen Insel gestrandet und es werden jeden Tag mehr.

Die italienische Regierung sitzt in der Klemme: Auf der einen Seite fordern die Inselbewohner einen unverzüglichen Abzug der tausenden Einwanderer, auf der anderen Seite wollen weder die Festland-Italiener, noch die immer mehr von Rechtsparteien unter Druck gesetzten europäischen Regierungen die Menschen aufnehmen. Berlusconi versucht zu beschwichtigen. Bei seinem letzten Lampedusa-Besuch versicherte der illustre Regierungschef, dass die Insel bald wieder ausschließlich von Einheimischen bewohnt sei und er sich für die Verleihung des Friedensnobelpreises für das Inselvolk stark machen werde.

Berlusconi-Regierung in der Zwickmühle

Um die Versprechungen zu unterstreichen, verlautbarte er außerdem, dass er sich ein Haus auf Lampedusa gekauft habe. Ob das die leidenden Insulaner befriedigt, steht in den Sternen. Die Fischer haben sich mittlerweile zusammengeschlossen und blockieren den Hafen, um eine weitere Einwanderung zu verhindern. Die Stimmung ist gereizt, Berlusconi unter Zugzwang. Seine bisherigen Bemühungen waren nicht immer von Erfolg gekrönt: Immerhin wollen 20 Provinzen Flüchtlinge aufnehmen, doch die Verhandlungen über die Rückführung und vor allem über Grenzkontrollen mit der schwachen tunesischen Übergangsregierung gestalten sich überaus schwierig.

Die europäischen Partner lehnen eine Aufnahme der Flüchtlinge ab und lassen die Italiener mit dem Problem allein. Auch die EU-Kommission ist nicht bereit, das Schengen-Abkommen zu reformieren und neue Kontrollen an den Grenzen zuzulassen. Einzig die deutschen Grünen, allen voran Daniel Omnipour und Renate Künast, sind von der Aussicht auf noch mehr Einwanderung und „kulturelle Bereicherung“ erpicht. Schaden wird ihnen das nicht, ist Deutschland doch eines der wenigen verbliebenen Länder, in denen keine Rechtspartei die etablierten Fraktionen unter Druck setzt.

„Touristenvisum“, um Flüchtlinge über Europa aufzuteilen …

Behelfen will sich die italienische Mitte-Rechts-Regierung nun mit einem Trick, der insbesondere bei den Anrainerstaaten zu einem Aufschrei der Empörung geführt hat: Die Tunesier sollen auf sechs Monate befristete Aufenthaltsgenehmigungen in Form eines „Touristenvisums“ erhalten. Damit könnten sie, so spekuliert man in Italien, legal in andere europäische Staaten ausreisen, ohne dass deren Regierungen das verhindern könnte. Insbesondere die französische Sarkozy-Regierung reagierte mit Entrüstung, droht dort doch die regierende Mitte-Partei UMP bei den kommenden Präsidentschaftswahlen hinter Sozialisten und dem rechten Front National nur als dritte Kraft ins Ziel einzulaufen.


Doch auch in Österreich ist die Verunsicherung groß. Auch die FPÖ forderte bereits eine temporäre Außerkraftsetzung des Schengen-Abkommens und eine Wiedereinführung der Grenzkontrollen. Sogar in Deutschland wagte es der CSU-Innenminister Hans-Peter Friedrich im Fall der Verwirklichung des italienischen Taschenspielertricks die Wiedereinführung von Grenzkontrollen zu fordern. Aber auch in Italien spaltet das Vorhaben die Regierung, denn der immer stärker werdende Koalitionspartner Berlusconis, die Lega Nord, droht am Spagat zwischen realpolitischen Erfordernissen und politischem Programm zu scheitern.

… oder Wiedereinführung von Grenzkontrollen?

Die vom Lega-Nord-Minister Roberto Maroni unterstützte Touristenvisum-Lösung würde nämlich anschließend eine dauerhafte Aufenthaltsgenehmigung beziehungsweise eine Arbeitserlaubnis unter gewissen Voraussetzungen ermöglichen, was Basis und Parteiführung sehr missfällt. Auch Maronis Vorschlag, die Einwanderer für ihre Heimkehr zu bezahlen, stößt bei Parteichef Umberto Bossi, der sich für eine schnelle und kostengünstige Rückführung einsetzt, auf wenig Gegenliebe. Eher den Parteijargon trifft Maronis Infragestellung der EU-Mitgliedschaft Italiens. Man sei „lieber allein als in schlechter Gesellschaft“, so der amtierende Innenminister.


Als gute Gesellschaft dürfte die Lega Nord den prominenten Besuch empfunden haben, der vor wenigen Wochen im inzwischen europaweit bekannten Lampedusa eingetroffen ist. Dort war nämlich die aussichtsreiche Präsidentschaftskandidatin des französischen Front National, Marine Le Pen, zu Gast um sich ein eigenes Bild von den Zuständen in den Lagern zu machen. Der Besuch wurde in ganz Europa beachtet, insbesondere die Tatsache, dass Le Pen wie ein Staatsgast empfangen wurde und lediglich einige Antifas durch Störversuche auffielen. Le Pen suchte derweil auch das Gespräch mit den illegalen Einwanderern, um ihnen zu verdeutlichen, dass Europa sie nicht wird aufnehmen können und dies dem Mehrheitswillen der Europäer entspräche.

Wirtschaftsflüchtlinge fliehen vor „befreiten“ Regimes

Ob sie damit erfolgreich war, ist zu bezweifeln, denn mittlerweile sind nicht mehr nur die Italiener ungehalten, sondern insbesondere auch die Lagerinsassen. Täglich werden neue Sonderwünsche geäußert, es finden Demonstrationen und Revolten statt. Von Dankbarkeit für die Aufnahme und die kostenfreie Verpflegung keine Spur. Stattdessen zündeten einige Tunesier vor kurzem ihr eigenes Lager an. Im letzten Jahr eskalierte die Situation derart, dass in der Stadt vagabundierende Nordafrikaner nur noch von provisorisch bewaffneten Bürgerwehren in Schach gehalten werden konnten.


Es wird einmal mehr deutlich, dass die muslimischen Einwanderer nicht im Sinn haben, sich in Europa einzugliedern und eine Zukunft aufzubauen, sondern viel Verachtung mitspielt. Auch handelt es sich mitnichten um verfolgte oder schutzbedürftige Menschen, sondern die Einwanderung ist fast ausschließlich wirtschaftlich bedingt. Warum in Afrika auf einem staubigen Acker arbeiten, wenn man in Europa umsonst verpflegt wird, ein Dach über dem Kopf hat und speist wie ein König? Die naive Gastfreundlichkeit der Europäer hat sich herumgesprochen: Insbesondere Deutschland wird immer öfter als Wunschreiseziel angegeben.

Revolutionen in der arabischen Welt, bei gleichzeitiger Auswanderung des Volkes


Es ist ein Paradox, dass in Arabien diktatorische, repressive Regierungen gestürzt werden und zum gleichen Zeitpunkt tausende Menschen wegen „politischer Verfolgung“ flüchten. Dass die wirtschaftlichen Vorteile in Europa entscheidend sein dürften, haben auch schon vor Jahren Wissenschaftler angemahnt und auf einen kommenden Exodus von Süd nach Nord hingewiesen. Der gerade entsprungene Einwanderungsstrom könnte hiervon den Anfang markieren. Lampedusa wird noch lange ein Synonym sein für Masseneinwanderung und die Bedrohung des christlich-abendländischen Europas.

     

La tradition indo-européenne chez les Celtes

La tradition indo-européenne chez les Celtes

Jean Haudry

 
Avec les Celtes, nous entrons de plein pied, sans reconstruction préalable, dans les deux dernières périodes de la tradition indo-européenne: la société lignagère des quatre cercles et des trois fonctions, qui est celle des royaumes celtiques de la période historique, et la société héroïque, qui est celle des fianna. Tout ce qui, dans le monde gréco-romain, appartient à un passé mythique est encore vivant.

1. La société des quatre cercles et des trois fonctions

L’ancienne société irlandaise telle qu’elle ressort des textes en moyen-irlandais a pour base la tribu túath (*tewtā) gouvernée par un roi, (*rēg-s). La formule du serment des héros irlandais «je jure le serment que jure ma tribu» illustre l’importance de ce cercle d’appartenance. L’évolution de la société a entraîné la création d’unités supérieures et par suite une hiérarchie des rois: il y a des «hauts rois», des «rois des hauts rois», et au-dessus d’eux le roi d’Irlande. A chaque échelon est attachée une assemblée. En dessous de la tribu, il y a la famille de quatre générations, derb-fhine «famille certaine» qui succède à la fois au village clanique et à la famille de la société antérieure; la lignée proprement dite, fine, ici comme ailleurs, est réservée aux familles nobles.

La société comporte trois castes, celle des druides, celle des nobles, celle des hommes libres. Cette institutionnalisation de la triade des fonctions, qui ne se retrouve que dans le monde indo-iranien, peut être considérée soit comme une conservation commune et donc un archaïsme, soit comme une évolution parallèle et, vu l’éloignement géographique, indépendante. Comme dans le monde indo-iranien, les esclaves, qui sont ordinairement des prisonniers de guerre, ne font pas partie de la société. On sait que cette organisation a servi de modèle à la société des trois ordres du moyen âge occidental: la société germanique dont elle était issue ne comportait pas de caste sacerdotale et ne pouvait donc faire une place au clergé chrétien. La société irlandaise médiévale est donc plus proche de la société védique du deuxième millénaire que de la cité grecque ou à plus forte raison de la république romaine ou de l’empire romain. Ses institutions et ses coutumes confirment cet archaïsme. Le roi y est soumis à divers interdits (geis) dont la violation entraîne des calamités publiques; il en va de même pour son obligation de «vérité», c’est-à-dire surtout de justice. La pratique magique de l’énonciation de vérité, celle du jeûne du créancier sont aussi des archaïsmes. Les diverses modalités du mariage sont en partie parallèles à celles du droit indien. Louange et blâme sont les mécanismes essentiels de cette société où l’honneur est tenu pour la valeur centrale. C’est une société purement rurale, où la ville est inconnue. La monnaie l’est également: tous les paiement se font en bétail.

2. La société héroïque

En marge de cette société existe une contre société institutionnalisée qui reflète les idéaux, les valeurs et les comportements de la société héroïque: la f́ian, troupe de jeunes guerriers, les fianna, qui bien qu’issus de la noblesse vivent en dehors de la société comme les vrātyas indiens, les maryas iraniens, les berserkir scandinaves. En entrant dans la fían, ils quittent leur lignage. Comme l’indique une étymologie ancienne leur nom, fíanna a venatione, ils vivent de chasse, mais aussi de diverses formes de prédation. Marie-Louise Sjoestedt les a définis en ces termes: «Les fíanna sont des compagnies de guerriers chasseurs, vivant sous l’autorité de leurs propres chefs, en semi-nomades; on les représente passant la saison de la chasse en de la guerre (de Beltine à Samain) à parcourir les forêts d’Irlande, à la poursuite du gibier, ou menant la vie de guérilla; des récits plus récents en font les défenseurs attitrés du pays contre les envahisseurs étrangers, mais tout indique qu’il s’agit là d’un développement secondaire du cycle. Pendant la mauvaise saison (de Samain à Beltine) ils vivent principalement sur le pays à la façon de troupes cantonnées chez l’habitant. Ils n’obéissent pas au pouvoir royal, avec lequel leurs chefs sont fréquemment en conflit». Ce conflit avec les autorités de la société lignagère est typique de la société héroïque. Il se double de conflits internes aux clans fíanna dont on trouve nombre d’exemples dans le cycle de Finn.

En Gaule, la société lignagère des communautés naturelles est elle aussi concurrencée, mais de l’intérieur, par des solidarités électives, comme l’a observé César, La guerre des Gaules, 6,11: «En Gaule, non seulement toutes les cités, tous les cantons et fractions de cantons mais, peut-on dire, toutes les familles sont divisés en partis rivaux; à la tête de ces partis sont les hommes à qui l’on accorde le plus de crédit; c’est à eux qu’il appartient de juger en dernier ressort pour toutes les affaires à régler, pour toutes les décisions à prendre. Il y a là une institution très ancienne qui semble avoir pour but d’assurer à tout homme du peuple une protection contre plus puissant que lui: car le chef de faction défend ses gens contre les entreprises de violence ou de ruse et, s’il agit autrement, il perd tout crédit. Le même système régit la Gaule dans son ensemble: tous les peuples y sont groupés en deux partis». Inutile de préciser que César a tiré de cette situation un avantage décisif. On voit par là que les réalités de la société héroïque de l’âge du bronze coexistent avec celles de la société lignagère, qui remontent au néolithique.

3. Formulaire et groupes de notions

Or paradoxalement les textes ne nous conservent à peu près rien du formulaire traditionnel, et la triade des fonctions est absente des récits et en particulier de la mythologie. On ne saurait expliquer l’absence du formulaire par le caractère oral de la tradition, auquel les druides étaient aussi attachés que leurs homologues indiens et iraniens, car une foule de légendes nous ont été conservées de cette façon. La raison essentielle est que ces récits sont en prose; la poésie, domaine privilégié du formulaire, n’y figure que sporadiquement. L’absence des trois fonctions, surprenante dans une société trifonctionnelle, s’explique par le fait que les récits se fondent en grande partie sur des traditions qui remontent à la période la plus ancienne, celle de la «religion cosmique» et de l’habitat circumpolaire, dont l’Irlande conserve le souvenir avec ses «Iles au nord du monde», où les «tribus de la déesse Dana», c’est-à-dire les dieux du panthéon irlandais, ont «appris le druidisme, la science, la prophétie et la magie, jusqu’à ce qu’ils fussent experts dans les arts de la science païenne». C’est là une attestation directe de l’origine polaire de la plus ancienne tradition indo-européenne. Un bon exemple en est la conception du «héros» telle que l’a résumée Philippe Jouët à l’article correspondant de son Dictionnaire de la mythologie celtique à paraître: «On peut donc attribuer aux cultures celtiques une doctrine d’héroïsation, issue d’une conception préhistorique selon laquelle la survie effective dépendait de la capacité à traverser l’hiver. Traduite en métaphores, cette conception a engendré mythes et doctrines. Par son aptitude à dominer la ténèbre hostile, le héros gagne un lieu généralement insulaire, parfois souterrain quand la terre noire équivaut à la ténèbre, où il reçoit les marques de sa promotion: illumination solaire, faveur des Aurores, trésors, «fruits de l’été» découverts en plein mois de novembre, gloire et renommée. Le vieux schéma celtique de l’incursion dans le Síd, le monde des Tertres enchantés, prend tout son sens dans cette perspective. C’est par là qu’il faut expliquer les métaphores, les images, les scénarios mythologiques et épiques les plus archaïques de la tradition celtique». Un tel «héros» n’a pas grand chose en commun avec celui de la société héroïque, mais illustre la parenté formelle entre son nom grec hērōs et celui de la déesse Hērā «Belle saison».

* * *

De Les peuples indo-européens d’Europe.

jeudi, 05 mai 2011

La truffa di Bin Laden per espandere il conflitto

La truffa di Bin Laden per espandere il conflitto

di Tony Cartalucci

Fonte: Come Don Chisciotte [scheda fonte] 



Lo scriba e totalmente disonesto propagandista per la “Fondazione per la Difesa della Democrazia” (FDD) Bill Roggio, che scrive sul "Long War Journal", ha dedicato la sua vita a pubblicizzare la falsissima "Guerra al Terrore”, abbandonando ogni parvenza di obbiettività persino nel nome del suo blog, affiliato all’establishment neoconservatore, che ora sappiamo ufficialmente essere sovvenzionato dal governo. Il termine "Guerra Lunga" naturalmente è un parto dell’era Bush e una rassicurazione costante del presidente che avrebbe garantito una “Guerra al Terrore" senza fine.



"La casa di Osama": sembra quasi una casa in rovina di Los Angeles, ma è più probabile che fosse un edificio della CIA che ha ospitato un’esercitazione, causa della morte di una certa quantità di persone ignare. Naturalmente, tutto ciò ha la stessa credibilità dei proclami del governo che si basano su prove photoshoppate, bruciate sul terreno o affondate nel mare.


FDD e il suo doppione, Foreign Policy Initiative – essenzialmente la reincarnazione del Progetto per un Nuovo Secolo Americano (PNAC) – sono state tra le prime, poco dopo l’annuncio di Obama, a ipotizzare un’implicazione del Pakistan nell’aver ospitato Bin Laden fino alla sua morte. Ma questi annunci si sono solo ultimamente intensificati.

Un recente articolo di Roggio, "
La complicità del Pakistan nell’ospitare Osama bin Laden è evidente", ci propina quello che sembra essere un argomento convincente, ossia che non solo il Pakistan sapesse della presenza di Bin Laden nella città di Abbotabad, il centro della comunità militare e d’intelligence pakistana, ma che è stato anche suo complice per avergli fornito un rifugio. Roggio si prodiga nel ricordare ai lettori le "vaste connessioni con i gruppi terroristi".

Invece di argomentare i motivi per cui era certo che il Pakistan stesse ospitando il ricercato più famoso nella storia del pianeta, Roggio suggerisce che gli Stati Uniti hanno mantenuto l’operazione completamente segreta all’intelligence pakistana fino al suo avvio, e persino allora gli Stati Uniti non avrebbero rilevato il luogo dell’operazione a causa di un’ipotetica mancanza di fiducia. Senza freni, Roggio glissa su questa carenza logica per mancanza d’immaginazione o per un totale disprezzo verso i propri lettori. Naturalmente, se Osama Bin Laden era effettivamente a Abbotabad e il Pakistan gli stava fornendo un rifugio, quel complesso non sarebbe stato costantemente sotto sorveglianza? E poi, dopo l’annuncio dell’operazione agli ufficiali pakistani, questi non ne avrebbero dovuto già conoscere l’esatta ubicazione?

La narrativa caracollante di Roggio, come tutta la
stessa truffa di Bin Laden insieme all’intera esistenza dell’FDD e dell’FPI, non ha lo scopo di far progredire la nostra comprensione del mondo, ma piuttosto quella di favorire l’agenda degli interessi guidati dalla finanza che pilotano queste nefaste organizzazioni. In questo caso, il Pakistan rimane un ostacolo sul cammino di guerra che inizia nel Medio Oriente con la progettata e finanziata dagli USA "Primavera Araba" e si scaglia contro l’Europa dell’Est, l’Asia Centrale e fino a Mosca e a Pechino.

In Pakistan le tensioni si sono alzate in modo drammatico negli ultimi tempi. I think-tank sovvenzionati dalla finanza delle multinazionali hanno richiesto a alta voce che
il Pakistan venisse letteralmente smembrato in una serie di stati più piccoli per mezzo di un’insurrezione sorretta dagli Stati Uniti nella provincia del Belucistan. Questa è una risposta diretta alle relazioni sempre più assidue tra Pakistan e Cina e il crescente rifiuto di questi paesi di obbedire agli ordini che servono per la tutela degli interessi americani nella regione.

Lo scriba globalista
Selig Harrison, del Center for International Policy finanziato da Soros, ha pubblicato due articoli sulla cruciale importanza del Pakistan in un contesto geopolitico allargato, suggerendo la strada che potrebbe portare a un "cambio" vantaggioso. Il pezzo di Harrison del febbraio, "Belucistan Libero," che già nel titolo ci indica un altro "movimento per le libertà" studiato e finanziato in modo da fornire un esito favorevole ai patroni della finanza. In modo esplicito, egli chiede di "aiutare i sei milioni insorti beluci nel combattere per l’indipendenza dal Pakistan a causa della crescente repressione dell’ISI." Prosegue nello spiegare gli aspetti positivi di una tale intromissione, affermando che "il Pakistan ha offerto alla Cina la base di Gwadar nel cuore del territorio beluco e, per questo motivo, un Belucistan indipendente servirà agli interessi strategici degli Stati Uniti in aggiunta all’obbiettivo immediato del contenimento delle forze islamiste."

Harrison ha proseguito nel suo richiamo a un rimodellamento del Pakistan parlando delle relazioni tra Cina e Pakistan in un articolo del marzo 2011 dal titolo, "
I Cinesi cercano di fare i simpatici con i pakistani." Esordisce con l’affermare che "l’influenza in espansione della Cina è una conseguenza naturale e anche accettabile della sua crescente importanza, ma deve avere dei limiti." E così reitera la sua proposta di un’intromissione extraterritoriale in Pakistan: "Considerando quello che la Cina sta facendo in Pakistan, gli Stati Uniti dovrebbero interpretare un ruolo aggressivo nel sostenere il movimento per l’indipendenza del Belucistan verso il Mare Arabico e lavorare con gli insorti beluci per far allontanare i cinesi dalla loro nascente base navale di Gwadar. Pechino vuole fare delle incursioni verso Gilgit e il Baltistan in modo da compiere il primo passo nel percorso verso uno sbocco sul Mare Arabico a Gwadar."

Considerando che i ribelli beluci
sono già stati armati e finanziati per innalzare il livello dello scontro in Iran, è più che probabile che simili aiuti siano stati forniti per mettere alle strette il governo pakistano e l’ISI (ndt: sono i servizi segreti pakistani). Dopo la recente manifestazione di scontento del Pakistan che ha richiesto agli Stati Uniti di fermare tutte le operazioni dei drone all’interno dei suoi confini, la CIA ha risposto con una serie di attacchi, l’ultimo dei quali ha ucciso almeno 22 persone, tra cui donne e forse bambini, solamente per vessare e esasperare questa richiesta del rispetto della sovranità nazionale.

Ora, l’aver trovato "Osama Bin Laden" nel cuore della comunità militare e d’intelligence pakistana ha la funzione di una chiara minaccia nei confronti del Pakistan, con i cheerleader come Roggio che stanno puntando il dito contro l’ISI per poi lasciarcelo, per far comprendere a noi e agli ufficiali pakistani quale sarà il logico corso degli eventi futuri.

Il Pakistan ha davanti a sé due possibilità. Rimanere complice degli Occidentali mentre si avviano a dominare il pianeta a detrimento degli interessi dello stesso Pakistan oppure rendere noto il bluff degli Stati Uniti, un bluff che non hanno modo di tenere a lungo. Le condizioni di vita nel Pakistan passeranno momenti difficili nel futuro prossimo, indipendentemente da quale decisione verrà presa, dato che la sua posizione è proprio sul punto di convergenza dei disegni dell’Occidente su Iran, Cina e Russia.

Nel frattempo, mentre Washington si mostra alleata dell’India, l’unico proposito di questa relazione è quella di gestire la competizione crescente con la Cina e con tutta l’area centrale e meridionale dell’Asia, India inclusa. Forse, mentre all’India gli si sta ghiacciando il sangue, non volendo interpretare un ruolo che si opponga a Pakistan e Cina, sarebbe necessaria
un’altra opportuna fuga di notizie da Wikileaks che etichetti il governo indiano come un covo di corrotti per poter generare un bel "movimento anti-corruzione".

Mentre l’India sembra sperare che l’annuncio della morte di Bin Laden
darà finalmente l’opportunità agli Stati Uniti di uscirsene dalla regione, i guerrafondai che hanno iniziato e proseguito la guerra, tra cui l’FDD, l’FPI e i propagandisti come Bill Roggio, suggeriscono invece che tutto questo servirà solo come stimolo per rimanerci ancora più a lungo e per espandere il raggio delle operazioni. Forse sarebbe una buona iniziativa che l’India, il Pakistan e la Cina abbandonino tutte insieme questa strategia della tensione che ultimamente non è utile a nessuno dei loro interessi e espellere l’Occidente una volta per tutte dai propri confini e dalla regione. In ultima analisi, è giunta di certo per chiunque l’ora di richiedere il rispetto della propria sovranità personale e nazionale da parte di un’élite al comando che ha completamente perso la testa.


Fonte: http://landdestroyer.blogspot.com/

Link: http://landdestroyer.blogspot.com/2011/05/bin-laden-hoax-to-exapand-war.html


Traduzione per www.comedonchisciotte.org a cura di SUPERVICE


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Macabre pas de danse américain

MACABRE PAS DE DANSE AMÉRICAIN

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

ben-laden-lara-croft.jpgDécidément, l’époque est à la suspicion tout azimut. La mort d’Oussama ben Laden n’échappe pas à la règle. Complotistes contre anti-complotistes, une nouvelle fois. Il est néanmoins certain que la décision du président Barack Obama de ne pas diffuser de photos du cadavre du fondateur des réseaux terroristes Al-quaida renforce les querelles à la fois sur les circonstances de son exécution… et sur la réalité de celle-ci. À part les déclarations sur fond d’affirmation péremptoire des autorités américains, rien ne prouve en effet qu’il s’agisse bien de l’ennemi mondial numéro 1. Un cadavre dont on s’est débarrassé immédiatement, pas de photos, rien… La parole yankee, à prendre ou à laisser.
Contentons-nous en donc et attendons-nous à ce qu’Oussama ben Laden réapparaisse ici ou là… Que ce soit le vrai ou un imposteur, la version officielle de sa mort fera de toute manière désormais hausser les épaules de ses ennemis. La presse, dans sa quasi-unanimité, a tranché en ne remettant pas en cause la réalité de sa mort. Car si les journalistes le disent…
Mais il faut bien alimenter les colonnes et presser l’événement tant que faire se peut pour en tirer tout le profit possible. Alors, cette presse s’interroge tout de même… Est-il judicieux ou non de ne pas diffuser de photos ? Est-il judicieux d’avoir immergé sa dépouille en haute mer ? Cette gestion de l’immédiat après-Ben Laden est-elle la meilleure ? Et les images de ces foules américaines en train de danser de joie à l’annonce de sa mort ne vont-elles pas déclencher de terribles représailles de ses partisans contre les soldats de l’Oncle Sam engagés en Afghanistan ou en Irak, ou contre les ressortissants américains à travers toute la planète ?
À se demander si Ben Laden ne se révélera pas plus dangereux encore mort – ou présumé tel – que vivant.
Quoiqu’il en soit, personne ne semble interpellé par le fait qu’un homme, déclaré ennemi mondial numéro 1, pourchassé en tout cas officiellement par la quasi-totalité des nations, à une époque où les systèmes d’espionnage par satellite permettent de détecter le moindre mouvement d’orteil d’un individu – fut-ce le petit, voire même de virtualiser virtuellement celui d’un cul-de-jatte – et pour lequel le FBI offrait la bagatelle de 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant sa capture, a pu défier ainsi, durant dix années, l’hyper-puissance américaine ? Qu’il aurait même pu leur glisser entre les doigt, une fois de plus, car il s’en est fallu de quelques heures, paraît-il…
De trois choses l’une : ou le leader d’Al-Quaida mérite amplement d’avoir été considéré comme l’ennemi mondial numéro 1, car il n’était vraiment pas le premier branquignol du terorrisme venu… Soit toute l’Affaire Ben Laden est une vaste imposture – sanglante, certes, mais imposture quand même – des États-Unis pour justifier leurs impérialisme… Soit il serait temps de considérer l’hyper-puissance yankee comme relevant d’un passé révolu.
La liesse des foules américaines retransmise sur les écrans du Monde entier apparaîtra alors comme un des dernier pas de danse d’un peuple dont l’avenir s’annonce plutôt comme une danse macabre…


© Philippe Randa, écrivain et éditeur (www.dualpha.com), est également rédacteur en chef adjoint de Flash Magazine (www.flashmagazine.fr). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soit indiquée leurs origines.

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L'Afrique face à l'Europe: du choc démographique au choc culturel

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L'Afrique face à l'Europe : du choc démographique au choc culturel

Communication de Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia
Au Colloque de l’Institut de géopolitique des populations
sur : « Les prochaines guerres seront-elles démographiques ? » - 28 avril 2011

Ex: http://www.polemia.com/

Choc démographique

Un peu de géographie d’abord. Trois espaces doivent être distingués : –

L’Europe : elle a connu un baby-boom de 1945 à 1973 ; elle connaît un papy-boom aujourd’hui ; aucun pays n’y atteint plus, depuis de longues années, le taux de fécondité de 2,1 enfants par femme, nécessaire au simple renouvellement des générations.

– Le Maghreb : Maroc, Tunisie et Algérie ont connu un baby-boom jusque dans les années 1990 ; ils sont actuellement en situation de transition démographique, avec des taux de fécondité proches de 2. La proportion de jeunes actifs dans la population reste très forte.

En Algérie, 50% des 34 millions d’habitants ont moins de 25 ans. Au Maroc, 50% des 32 millions d’habitants ont moins de 27 ans. En Tunisie, 50% des 11 millions d’habitants ont moins de 30 ans. Il y a donc là les conditions démographiques de ce qu’Alfred Sauvy a appelé, dans un livre célèbre, « La Révolte des jeunes » – un élément majeur d’explication de ce que les grands médias ont baptisé les « révolutions arabes » et qui jusqu’ici n’ont été en fait que des révoltes déstabilisatrices.

Ainsi de la Tunisie, pays du Maghreb le plus développé, où le taux de chômage va passer, de 2010 à 2011, de 11% à 17%, selon le ministre tunisien de l’emploi – avec les conséquences que l’on constate de Lampedusa à Vintimille sur les flux migratoires.

– L’Afrique : la fécondité subsaharienne reste la plus élevée de la planète ; encore de 6,2 enfants par femme en 1990, elle a été ramenée en 2008 à 4.9 enfants par femme.

Le nombre des naissances de l’Afrique subsaharienne qui, en 1950, était encore comparable à celui de l’Union européenne dans ses limites actuelles, lui est aujourd’hui près de 7 fois supérieur : tous les ans, 33 millions de naissances contre 5 millions, selon les travaux de Philippe Bourcier de Carbon.

Les flux d’immigrants (réguliers et irréguliers) dans les pays de l’Union européenne en provenance de l’Afrique subsaharienne sont aujourd’hui essentiellement composés de jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans et plus de 40% de ces flux sont désormais constitués de jeunes femmes de ces tranches d’âge. Les effectifs de ces jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans sont donc appelés à doubler d’ici à 2040 en Afrique subsaharienne, passant de 250 millions à 500 millions en trente ans. Cela signifie – toutes choses égales par ailleurs, en particulier si la probabilité d’émigrer dans l’Union reste ce qu’elle est aujourd’hui – que la pression migratoire des jeunes adultes en provenance de l’Afrique subsaharienne sur les frontières de l’Union est appelée à doubler au cours des trois prochaines décennies.

Ce face-à-face de l’Europe (y compris la Fédération de Russie) ou de l’Union européenne avec l’Afrique subsaharienne peut donc se résumer ainsi en ce début du XXIe siècle :

  • – La zone la plus urbaine de la planète fait à présent face à la zone la plus rurale ;
  • – La zone la plus riche de la planète fait à présent face à la zone la plus pauvre ;
  • – La zone la plus stérile de la planète fait à présent face à la zone la plus féconde ;
  • – La zone où la vie est la plus longue fait à présent face à celle où elle est la plus courte ;
  • – La zone la plus âgée de la planète fait à présent face à celle où elle est la plus jeune ;
  • – La zone où le nombre des décès excède celui des naissances fait face à celle où la croissance naturelle de la population est la plus rapide.

Le constat d’échec des politiques migratoires

Depuis les années 1960, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Benelux subissent des vagues migratoires : de travail pour faire baisser les salaires, familiales pour des raisons « humanitaires ».

Au cours de la dernière décennie, ces migrations se sont amplifiées :

  • – tous les pays de l’Europe à quinze sont désormais concernés : les pays scandinaves et l’Irlande, au nord ; l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce, au sud ;
  • – les mouvements d’entrées se sont accrus : 500 000 étrangers ont été régularisés en Espagne en 2005 ; de 500 000 à 800 000 en Italie depuis 2008 ; en Grande-Bretagne le solde migratoire de 1997 à 2009 s’est élevé à 2,2 millions de personnes, selon le premier ministre David Cameron ; en France, c’est plus de 1,5 million de personnes qui sont entrées de 2002 à 2010.

Dans le même temps les politiques suivies à l’égard des populations immigrées ne donnent pas les résultats attendus : qu’il s’agisse du multiculturalisme assumé de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, ou de l’assimilation/intégration à la française, l’échec est au rendez-vous. Et il est constaté par les principaux acteurs qui ont conduit ces politiques.

Angela Merkel a déclaré à Potsdam le 16 octobre 2010 devant les jeunes militants de la CDU et de la CSU : « L’instauration d’une société multiculturelle, où chacun prendrait plaisir à vivre côte à côte, a fait faillite. » « Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici », ajoutait-elle. La veille, le dirigeant des conservateurs bavarois, Horst Seehofer, avait lancé : « Le Multikulti est mort »

Le premier ministre belge Yves Leterme a suivi ses collègues allemands en affirmant sur RTL Belgique : « Mme Merkel a raison, en ce sens que les politiques d'intégration n'ont pas toujours eu les effets bénéfiques qu'on attendait d'elles. »

Le 5 février 2011, David Cameron, s'exprimant devant la 47e Conférence sur la sécurité, a dénoncé le multiculturalisme tel que l'a pratiqué le Royaume-Uni : « Le multiculturalisme a conduit à ce que des communautés vivent isolées les unes des autres. Ces sociétés parallèles ne se développent pas selon nos valeurs. Nous ne leur avons pas donné une vision de ce qu'est notre société. »

Vendredi 15 avril 2011, c’est au tour du ministre de l’Intérieur français Claude Guéant d’affirmer : « L’intégration est en panne » – une opinion partagée par 76% des Français qui, selon un sondage Harris interactive du 20 avril 2011, estiment que « les étrangers ne font pas suffisamment d’efforts pour s’intégrer ».

Certes, l’analyse n’est pas nouvelle : les plus lucides l’avaient déjà fait depuis… trente ans. Ce qui est nouveau, c’est que le constat émane des hommes au pouvoir, de ceux qui servent la superclasse mondiale (SCM) et dont les politiques ont consisté à promouvoir la mondialisation.

Dans la revue Le Débat de mars–avril 2011, l’essayiste André Grejbine commente ainsi la montée, à ses yeux parallèle, de l’islamisme et du populisme en Europe : « Derrière les beaux discours sur le dialogue des civilisations et la diversité des cultures, c’est un engrenage de ressentiment et de rejet réciproque qui se développe. » C’est reconnaître le choc des cultures.

Minorités visibles, minorités qui se rendent visibles

Les Américains ont créé dans les années 1960 la notion de minorités visibles pour qualifier des populations qui, même lorsqu’elles sont intégrées, apparaissent visiblement différentes : c’est le cas des Afro-Américains aux Etats-Unis ou, en France, des Antillais.

Mais en Europe, on a assisté à un phénomène différent, celui de minorités se rendant visibles, c'est-à-dire de Turcs et de Maghrébins, hommes pourtant de race blanche mais choisissant d’accentuer leurs différences par rapport aux populations d’accueil par leurs comportements et leurs exigences, tels que le voile islamique, les interdits alimentaires, les revendications religieuses ou simplement culturelles.

Choc culturel

Le choc culturel prend des formes multiples tant en raison des différences d’origine des cultures et des civilisations que des différences d’évolution historique et sociologique des sociétés.

Orient versus Occident

La fracture entre l’Orient et l’Occident est aussi profonde qu’ancienne : elle remonte aux guerres Médiques et aux guerres Puniques. Elle oppose la personne aux masses, les libertés individuelles à la soumission collective. Cette opposition se retrouve dans l’Empire romain avec la victoire de l’Occident à Actium puis la division du IIIe siècle entre Empire d’Orient et Empire d’Occident.

Islam versus Europe

L’opposition entre l’Islam et l’Europe est une structuration géopolitique majeure de l’espace euro-méditerranéen. Elle s’étend sur douze siècles : de la bataille de Covadonga (722) à la libération de la Grèce (1822/1832). Mais plus encore qu’un choc militaire, c’est un choc de mentalités : l’Islam, c’est la « soumission », l’Europe, c’est l’exercice du libre-arbitre et de la liberté. La théorie des trois « religions monothéistes » dont les sources seraient identiques fait l’impasse sur l’hellénisation et l’européanisation du christianisme.

Les différences entre l’Islam et l’Europe sont nombreuses et majeures :

  • - dans la relation avec le divin ;
  • - dans la séparation, d’un côté, la soumission, de l’autre, entre le domaine de Dieu et celui de César ;
  • - dans la représentation de la figure divine et de la figure humaine ;
  • - dans la conception et la représentation de la femme ;
  • - dans le lien avec la nature ;
  • - dans l’existence ou non d’une multitude d’interdits ;
  • - dans les pratiques et les rituels alimentaires ;
  • - dans les configurations architecturales.

Société intolérante versus société tolérante

L’Europe – et singulièrement l’Europe moderne – s’est construite autour de la liberté d’expression. L’Islam n’admet ni l’étude critique de l’histoire du prophète, ni la représentation de Mahomet (sauf chez les Persans). L’Islam exige l’application de lois sur le blasphème, ce qui heurte profondément la sensibilité européenne, comme l’a montré l’affaire des caricatures danoises de Mahomet.

Plus gravement, il est difficile de faire cohabiter sur le même sol une culture de la tolérance et une culture de l’intolérance :

  • - Que certaines femmes puissent porter le voile islamique, pourquoi pas ? Mais quand dans un quartier une majorité de femmes porte le voile islamique, il est très difficile pour les autres de ne pas en faire autant, sauf à accepter de passer pour des proies ;
  • - Que des musulmans veuillent faire ramadan, c’est leur choix ; que ceux qui veulent s’en abstenir y soient contraints, c’est insupportable ;
  • - Que des musulmans veuillent manger halal, pourquoi pas ? Mais que de plus en plus de non-musulmans soient contraints d’en faire autant, ce n’est pas acceptable ;
  • - Qu’il y ait des mariages mixtes (au regard de la religion ou de la culture), pourquoi pas ? Mais comment trouver normal que la conversion s’opère systématiquement dans le même sens, c'est-à-dire vers l’Islam ?

En fait, les relations entre une culture tolérante et une culture intolérante sont dissymétriques : car la culture intolérante finit par imposer ses règles à la culture tolérante. C’est la négation de la règle de réciprocité.

Il est d’ailleurs significatif de voir les nations européennes et chrétiennes poussées à abandonner leurs repères symboliques : crèches de Noël, œufs de Pâques, fêtes du cochon.

Afrique versus Europe : société individualiste/rationaliste versus société instinctive et tribale

Une partie des Africains noirs sont musulmans. Mais, indépendamment de leur religion – musulmane, catholique ou pentecôtiste – les Africains noirs ont généralement un rapport au monde différent de celui du rapport européen. Le collectif y pèse plus que l’individuel. Le froid rationalisme y joue un rôle moins important. Il ne s’agit pas ici de dire où est le bien, où est le mal, mais de souligner des différences de comportement qui pèsent dans la vie collective, la capacité de développement économique et la vitalité démographique.

D’autres distinctions méritent d’être abordées : indépendamment de leurs constructions mythologiques et de leur histoire, les sociétés musulmanes et africaines d’un côté, européennes de l’autre sont à des stades différents de leur évolution.

Société traditionnelle versus modernité

Depuis le XVIIIe siècle, l’Europe est entrée dans une modernité individualiste. Pour le meilleur et pour le pire. Les sociétés africaines et musulmanes – même si elles sont touchées par la modernité, surtout lorsqu’elles sont transposées en Occident – sont restées davantage holistes et traditionnelles : le salut collectif, l’attachement à la lignée, le respect des valeurs ancestrales, le maintien de codes d’honneur y jouent encore un rôle important. Or ce qui peut paraître « archaïque » à l’Européen moderniste peut être un avantage évolutif dans la compétition entre sociétés ; c’est incontestablement le cas en termes d’expansion démographique.

Droit du sol versus droit du sang

Dans leur logique « d’intégration » des immigrés, les pays européens ont tous adopté le droit du sol ou le double droit du sol. Né en Europe, l’enfant d’immigrés a donc juridiquement vocation à acquérir la nationalité du pays de son lieu de naissance. Mais cela ne l’empêche pas, lui et ses descendants, de garder la nationalité de ses pères. En terre d’Islam, nationalité et religion sont liées : acquérir la nationalité du pays d’accueil ne dispense pas de conserver la nationalité du pays d’origine, qui est irrévocable, tout comme l’apostasie est impossible. D’où l’explosion dans tous les pays européens de doubles nationaux pratiquant la double allégeance (dans le meilleur des cas !)

Société individualiste versus société communautaire

En premier lieu, l’Occidental individualiste a placé au sommet de ses valeurs : « le droit de l’enfant ». C’est au nom du droit de l’enfant (et de son intérêt supposé) que les jurisprudences européennes – et singulièrement les jurisprudences françaises – ont imposé le regroupement familial dans le pays d’accueil et non dans le pays d’origine. En France, en 1978, c’est le Conseil d’Etat, par l’arrêt GISTI, qui décide que « Les étrangers qui résident régulièrement en France ont le droit de mener une vie familiale normale, et en particulier celui de faire venir leur conjoint et leur enfant mineur. » C’est ainsi une interprétation individualiste de textes généraux qui prévaut.

En second lieu, c’est la même logique qui prévaut pour le mariage. Au nom du « mariage d’amour » entre deux individus, on autorise le déplacement de blocs de population. Deux grandes catégories de cas sont ici à distinguer :

  • - l’étranger qui cherche à venir en France ou bien le clandestin déjà présent sur le territoire qui veut obtenir une régularisation peuvent recourir à la voie du mariage : mariage arrangé, mariage gris ou simple escroquerie sentimentale ; les bénéficiaires en sont souvent des hommes jeunes ;
  • - l’immigré de deuxième génération, français au regard de la nationalité plus qu’au regard de la culture, qui veut se marier au « bled », c'est-à-dire dans le pays d’origine de sa famille ; il s’agit généralement de jeunes hommes qui se marient avec des filles du pays réputées plus respectueuses des mœurs traditionnelles ; cela concerne aussi des jeunes filles pas toujours mariées selon leur gré.

Ce comportement qui peut s’analyser comme un refus de l’intégration est un puissant facteur d’accélération de l’immigration. C’est là que se niche la cause majeure de l’immigration de peuplement subie par l’Europe : « l’immigration nuptiale ».

Société à famille nucléaire versus société à famille élargie

Les mentalités et le droit français s’inscrivent dans une vision nucléaire de la famille. Or les pays du sud de la Méditerranée ont une vision élargie de la famille. Il est encore normal de vivre avec sa belle-famille, d’où le regroupement familial des ascendants. Quant aux descendants, la vision est large : la jurisprudence française reconnaît la pratique de la Kafala (quasi-adoption) au moins pour les Algériens. Les Africains ont une conception souple de la parenté qui n’est pas uniquement biologique. D’où l’élargissement du regroupement familial aux bâtards et aux neveux (ce qu’aurait empêché le contrôle génétique) – regroupement familial d’autant plus facilement élargi que la qualité des états civils africains reste imparfaite… pendant que le système social français est généreux et donc incitatif à l’arrivée de nouveaux bénéficiaires.

Choix communautaires et cascades d’immigration…

L’immigration familiale a représenté 82 762 entrées régulières en 2009. Les dix premiers pays concernés étant l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal, la Chine, le Congo (RDC).

La dynamique migratoire la plus commune est la suivante : un immigré de deuxième génération se marie avec quelqu’un de même origine que lui – un phénomène en voie d’accélération rapide : il y a eu 23 546 transcriptions d’actes de mariage établis par les postes français à l’étranger en 1995, 48 301, soit plus du double, en 2009. Le nouveau, plus souvent la nouvelle mariée rejoint ensuite la France, ce qui peut lui permettre d’acquérir la nationalité française et de faire venir des membres de sa famille.

Par ailleurs, ces arrivées concernent des jeunes femmes en âge d’être fécondes et dont le taux de fécondité en France est supérieur à celui des femmes nées en France, bien sûr, mais aussi à celui des femmes étrangères restées à l’étranger. Il y a donc un effet multiplicateur des populations immigrées. En 2009, d’après les chiffres du Haut Conseil à l’intégration, 7,0% des naissances provenaient de deux parents étrangers, 13,1% d’un parent français et d’un parent étranger : une « nuptialité mixte » au regard de la nationalité mais rarement mixte au regard de l’origine et de la culture. A ces naissances il faudrait ajouter les naissances d’enfants d’immigrés de la deuxième génération pour pleinement mesurer ce qui est en train de se passer en termes de substitution, au moins partielle, de population.

Quelles solutions ?

Nous sommes en face d’un choc démographique doublé d’un choc de civilisations. Un choc de civilisations qui se passe à l’intérieur des frontières des Etats. Les solutions ne sont pas techniques. Elles sont tributaires des valeurs dominantes. Plus précisément, les solutions supposent un changement radical des dogmes dominants tels qu’ils sont imposés par la superclasse mondiale à travers les médias.

Préférence de civilisation versus Big Other

L’écrivain Jean Raspail a remarquablement résumé l’idéologie dominante de l’Europe : Big Other, ce qui revient à placer l’autre – sa religion, ses mœurs, ses pratiques – au-dessus de tout. Là est la source de la formidable asymétrie dont les peuples européens souffrent. Changer, c’est revenir à la préférence de civilisation ; à la préférence pour sa civilisation ; soit parce que nous la trouvons meilleure dans l’absolu, soit tout simplement, dans une perspective plus relativiste, parce qu’elle est la nôtre. Il ne s’agit pas de haïr l’autre mais d’en finir avec la haine de soi. Il s’agit de cesser d’opposer une société innocente (celle des immigrés) à des nations européennes coupables.

Droit à la défense des libertés individuelles

Nous vivons une époque où ce n’est pas la majorité qui opprime les minorités mais des minorités communautaristes qui prétendent imposer leurs lois à la majorité. Les libertés individuelles sont au cœur de la civilisation européenne : liberté d’expression, liberté de recherche, liberté de débat, liberté de circulation, liberté de consommer, liberté de s’habiller, liberté d’ignorer le licite et l’illicite des autres, liberté de boire de l’alcool et de manger du cochon, y compris dans les transports et les cantines. Lorsque des libertés sont menacées, elles doivent être défendues. Rappelons-nous la phrase de Royer-Collard : « Les libertés ne sont pas autre chose que des résistances. »

Droit à la défense des libertés collectives

Mais ces libertés individuelles sont inséparables des libertés collectives. Sans défense des libertés collectives aujourd’hui, sans défense du modèle de civilisation européenne, il n’y aura pas de libertés individuelles demain. Les nations européennes doivent donc réaffirmer – y compris dans leur Constitution comme viennent de le faire les Hongrois – leur droit à l’identité, leur droit à des frontières, leur droit à rester eux-mêmes.

Droit à l’identité des peuples versus droit des individus à immigrer

Allons plus loin : face au choc démographique et au choc migratoire, il faut mettre en œuvre le principe de précaution, et bloquer toute immigration en provenance de pays dont beaucoup de ressortissants – même de nationalité française – sont peu ou pas assimilés. Ici le droit collectif à l’identité des peuples doit l’emporter sur le droit des individus à immigrer.

Le populisme contre le putsch des médias et des juges

En matière d’immigration (et de politique familiale), le pouvoir n’appartient plus aux hommes politiques. Il appartient aux médias et aux juges : au tribunal médiatique qui fixe les limites du licite et de l’illicite dans les discours ; aux cours internationales et aux cours suprêmes qui interprètent les principes fondamentaux des droits de l’homme à leur manière : pour le droit des étrangers contre le droit des peuples ; pour le politiquement correct contre les libertés individuelles. Mais partout en Europe de puissants courants populistes s’expriment. Ils demandent un retour aux frontières car ils savent que le sort de la civilisation européenne ne se joue pas à Benghazi mais à Lampedusa.

Jean-Yves Le Gallou
Polémia
28/04/2011

Texte en PDF cliquer ici

Voir aussi les articles Polémia :

Une lecture très protectrice des droits des étrangers par les juridictions françaises restreignant les possibilités de réaction du gouvernement face à la pression migratoire accrue à laquelle est confronté notre pays 
« Eloge des frontières », de Régis Debray 
L'immigration par escroquerie sentimentale
L'immigration noire africaine : un phénomène qui s'amplifie
L'Implosion démographique européenne face à l'explosion démographique africaine : l'Afrique déborde-t-elle sur l'Europe ?

et

Rapport au Parlement sur les orientations de la politique d’immigration et d’intégration (année 2009) 

Image : démographie en Afrique

 

Jean-Yves Le Gallou

La Syrie, malade du chaos irakien

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La Syrie malade du chaos irakien

par Camille GALIC

Ex: http://www.polemia.com/ 

Quelles que soient les lacunes et même les tares, indéniables, du régime syrien, on ne peut dissocier les troubles qu’il doit affronter aujourd’hui des problèmes qui affectent toute la région : l’impérialisme sunnite, la non-résolution de la question kurde, le conflit israélo-palestinien et surtout le drame irakien, dont les séquelles ont anéanti les équilibres sociaux, économiques et religieux de la Syrie.

Combien de morts en Syrie depuis les premières émeutes survenues à Deraa le 23 mars ? « Plus de sept cents », soutenait un mois plus tard Walid Saffour, président du Comité syrien des droits de l'homme basé à Londres, en annonçant également cinq mille arrestations.
Des chiffres totalement invérifiables. Souvenons-nous pourtant de la brutalité du châtiment infligé à Hama, l’Epiphania hellénistique, temple du sunnisme où, en 1980, un Frère musulman avait tenté d’assassiner le président Hafez al-Assad. Plusieurs imams ayant été embastillés, une agitation chronique s’ensuivit, qui déboucha en février 1982 sur une insurrection, conduite par une grosse centaine d’officiers sunnites. Hafez réagit brutalement, ordonnant à l’armée d’assiéger la ville et de la bombarder à l’artillerie lourde. Le siège dura près d’un mois, et 10.000 civils selon le gouvernement – 25.000 selon les insurgés – y perdirent la vie ; sans que, soit dit en passant, ce nettoyage par le vide soit beaucoup reproché au colonel de Damas.

A Deraa, l’étincelle palestinienne

Mais les temps ont changé. Le fils n’a ni l’autorité ni la poigne du père et, sur le plan international, la mode est aux printemps arabes, que tout politique bien né se doit d’admirer et de protéger. Le 26 avril, Nicolas Sarkozy flétrissait donc le « comportement inacceptable » du président Bachar al-Assad – qu’il avait pourtant invité à participer (ainsi que deux autres réprouvés de fraîche date, le Tunisien Ben Ali et l’Egyptien Moubarak, car la réussite de l’ « Union pour la Méditerranée » voulue par l’Elysée primait alors sur toute autre considération) aux festivités du 14 juillet 2008 – et exigé des « mesures fortes » pour faire cesser « l'usage de la force contre la population ». En clair, des sanctions, prises aussi bien par les Nations unies que par l'Union européenne, même si, a tenu à nous rassurer le chef de l’Etat, « cela ne veut pas dire pour autant que nous allons intervenir partout dans le monde ». On respire ! D’autant que, comme l’a reconnu le président français, « la situation en Syrie est complexe ».

Une complexité évidente pour quiconque a visité la Syrie (où l’auteur de ces lignes avait passé plusieurs semaines au printemps 2010) mais qui semble avoir échappé à la plupart des commentateurs, lesquels nous parlent à l’envi de l’ « opposition syrienne », comme si celle-ci était unie, homogène et structurée, alors qu’elle n’est – comme son homologue libyenne d’ailleurs (*) – qu’un conglomérat de malcontents, une accumulation de rancunes, de contestations sociales, religieuses et surtout ethniques.

Est-ce ainsi un hasard si l’étincelle est partie de Deraa, ville située à la frontière jordanienne, ce qui signifie qu’on y trouve une très forte concentration de Palestiniens ? Or, au-delà de la commune haine contre Israël, bien peu de choses unissent les Syriens et les Palestiniens. Les premiers rappellent volontiers que « Gaza, c’est géographiquement en Afrique » – autrement dit, c’est peuplé de sauvages – et les seconds ne pardonnent pas à Damas d’avoir, contrairement à la Jordanie, toujours refusé de les naturaliser, préférant les doter de passeports « syro-palestiniens » sous prétexte de préserver leur « droit au retour » au cas où Tel-Aviv se résignerait à la création d’un véritable Etat palestinien. Ces passeports bâtards, qui rendent difficiles les déplacements à l’étranger mais entravent aussi les carrières professionnelles, alimentent depuis des décennies l’animosité des Palestiniens, généralement sunnites, à l’encontre de la dynastie al-Assad, issue de la minorité alaouite – donc chiite – représentant à peine 10% de la population.

L’impatience sunnite et l’activisme kurde

Une situation, et une sujétion, que supporte également très mal la majorité sunnite (78% des Syriens) que Bachar al-Assad avait pourtant tenté de se concilier en épousant la sunnite Asma, d’ailleurs longiligne et d’apparence très aryenne avec ses cheveux blonds et son teint clair venus sans doute d’ancêtres circassiens. Et, comme si cela ne suffisait pas, il faut ajouter à ces différents antagonismes celui des Kurdes : moins de 10% de la population mais très remuants en Syrie, comme d’ailleurs en Turquie et en Irak, et d’autant plus actifs qu’ils peuvent s’appuyer sur une solide diaspora à travers l’Europe. L’un des idéologues de la révolte actuelle est ainsi Rabhan Ramadan, un Kurde syrien résidant en Autriche et travaillant avec la Fondation Haitan Maleh, mouvement des droits de l'homme basé à Bruxelles.

Le double jeu turc

De même les Kurdes, dont les Syriens répètent volontiers qu’ « ils ne sont jamais contents et cherchent toujours des histoires », étaient-ils nombreux parmi les membres de la susdite « opposition syrienne » qui, réunis le 26 avril à Istanbul, ont adjuré la « communauté internationale » d’aider par tous les moyens « le mouvement non violent qui se développe en Syrie » et donc d’ « exercer un maximum de pression sur le régime syrien afin qu'il cesse de s'en prendre aux civils » – des civils souvent armés, la contrebande d’armes faisant rage avec l’anarchique Irak voisin.

Cette réunion avait été organisée par des ONG turques, ce qui peut paraître paradoxal puisque la Turquie est communément présentée en France comme l’alliée de la Syrie. Les choses sont en réalité moins simples car les contentieux ne manquent pas entre les deux pays. Ainsi Damas reproche-t-elle toujours à Paris d’avoir laissé la Turquie s’emparer en 1939 du sandjak d’Alexandrette (Iskanderun) et du district d’Antioche, et elle ne pardonne pas davantage à la Turquie actuelle de contribuer à la désertification du pays – déjà si asséché par la perte du Golan et l’occupation depuis 1967 par les Israéliens qui récupèrent toutes les eaux du plateau – par ses gigantesques barrages sur l’Euphrate. De plus, la Syrie commence à s’inquiéter de l’activisme diplomatique et économique déployé par Ankara dans les territoires arabes naguère possessions de la Sublime Porte. Au demeurant, la conversion relativement rapide de la République kémaliste du laïcisme à l’islam presque radical laisse sceptiques beaucoup de Syriens qui, fiers de leur histoire multimillénaire quand les futurs Seldjoukides n’étaient encore que des coureurs de steppe illettrés, y voient un simple opportunisme : bridé dans ses ambitions européennes, le Grand Turc chercherait des exutoires à sa volonté de puissance, en Asie centrale, à la faveur de l’éclatement de l’empire soviétique, et au Moyen-Orient, en profitant de l’enlisement et des échecs du monde arabe.

Le prix exorbitant de l’accueil aux « Frères irakiens »

Or, la Syrie a été totalement déstabilisée, et durablement paupérisée, par un événement dont tout le Moyen-Orient n’a pas fini de payer les conséquences : l’invasion de l’Irak, avec l’occupation étrangère, le chaos et surtout le gigantesque exode qui ont suivi.

Officiellement, Damas a dû accueillir trois millions et demi de réfugiés. Là encore, le chiffre est très exagéré, l’ONU ayant évalué à deux millions le nombre des Irakiens contraints à l’exil et dont, il est vrai, la Syrie a accueilli la plus grande partie : un fardeau insupportable pour un pays de 18,8 millions d’habitants, désespérément aride sur la plus grande partie de sa superficie et pratiquement dépourvu de ressources naturelles. Cet afflux massif a donc mis en valeur les insuffisances du régime, provoquant notamment de très graves tensions sur un marché du travail déjà exigu, et d’autant plus que les exilés appartenaient souvent aux classes supérieures. Or, tout comme la Tunisie, la Syrie, très fière de son système éducatif (le taux d’alphabétisation y est de 78%, avec neuf années de scolarité obligatoire), avait formé des quantités de diplômés qui se sont retrouvés en concurrence directe avec les réfugiés irakiens acceptant des salaires bien plus bas. On imagine les conséquences sociales et politiques d’une telle situation… dont la « croisade pour la démocratie » lancée contre Saddam Hussein est la première responsable. Ajoutons que, mis à part les chrétiens globalement très minoritaires, la plupart de ces réfugiés sont de confession sunnite, ce qui a accru le déséquilibre religieux.

Menace sur les chrétiens

Faut-il le rappeler ? Comme la Syrie, l’Irak était le seul Etat laïc du Moyen-Orient. Mais le temps n’est plus où – en mars 2003, juste avant l’agression américaine –, les reliques de sainte Thérèse de Lisieux défilaient à Bagdad. En mai 2010, à Alep, les étrangers étaient très surpris du nombre de jeunes filles chaussées de sandales et vêtues de longues robes bleues ceinturées de corde. Renseignement pris, il s’agissait de chrétiennes honorant ainsi le mois de Marie, une tradition qu’elles observaient en toute quiétude. En sera-t-il de même cette année ou les adolescentes vouées à Marie jugeront-elles plus prudent de se faire discrètes ? Les analystes glosant sur l’ « opposition syrienne » omettent de préciser que les chrétiens, pourtant actifs dans la vie politique syrienne (le Damascène Michel Aflak, fondateur du parti Baath, était de confession grecque orthodoxe), n’y ont pour le moment aucune part et soutiennent même le régime.

Un régime à l’évidence dictatorial, obtus à bien des égards, mais où les minorités religieuses sont protégées : il suffit pour s’en convaincre de voir la foule, souvent des femmes enfouies sous le niqab, attendant leurs gosses à la sortie des écoles franciscaines, la prospérité du village entièrement chrétien Maalula où l’on parle encore l’araméen et dont le couvent Sainte-Thérèse est un lieu de pèlerinage très suivi ou encore la splendeur des églises d’Alep dont les coupoles dorées rivalisent en hauteur avec les minarets.

Mais, il ne faut pas se leurrer, cette coexistence pacifique pourrait facilement basculer dans l’hystérie antichrétienne, comme cela s’est si souvent produit en terre d’islam – tout récemment encore dans l’Egypte « libérée » – si le régime venait à être balayé.

En avril 2010, Damas avait été accusée par Washington d’avoir livré des missiles SCUD au Hezbollah, accusation reprise par Tel-Aviv qui, bien que l’allégation ait été formellement démentie par Saad Hariri, premier ministre du Liban, avertissait la Syrie de son intention de « la ramener à l’âge de pierre » ; à la suite de quoi James Cartwright, adjoint du chef des armées des Etats-Unis, déclarait : « Durant les dix prochaines années, nos forces auront à mener des combats semblables à ceux qui furent menés en Irak et en Afghanistan ». Ce ne sera sans doute pas nécessaire en Syrie si, soutenu par les démocrates autoproclamés du monde entier, le « mouvement non violent » parvient à déboulonner Bachar al-Assad. Et tant pis si une République islamique, soumise à la Charia, supplante l’actuelle République laïque syrienne…

Camille Galic
27/04/2011

(*)  Libye, tribus et barbus : le “bobardement”… en attendant l'enlisement

Correspondance Polémia 29/04/2011

The Fall of Man: Richard Lynn's "Dysgenics"

Richard HOSTE

Ex: http://www.counter-currents.com/

Review: Richard Lynn (photo)
Dysgenics: Genetic Deterioration in Modern Populations
Westport, Conn.: Praeger Publishers, 1996

rlynn-2s-300x282.jpgWhen it comes to population, quality matters more than quantity. While educated Westerners never tire of sprinkling their conversations with the word “overpopulation,” voicing concern about population worth is taboo. Put it this way: you have to spend the rest of your life in a city filled with Nigerians or Japanese. You can either pick the ethnic makeup or the amount of people in the city. Which would you choose? As it’s settled that genes influence character and intelligence, could these traits be declining in some or all populations? Has it to some extent? Anecdotes exist about single educated women and fertile welfare queens, but hard data is needed.

While support for eugenics has been around since the time of Plato, the first person to worry about genetic deterioration was French physician Benedict August Morel. He’s an obscure figure today and much better known is the more important Sir Francis Galton, who coined the term eugenics in 1883. He thought that more genes for lower intelligence and poor character were concentrated in the lower classes, whose higher fertility would lead to a decline in genetic quality. Galton spent his life working to reverse the trend. He eventually convinced Darwin himself of the danger. Biologist Alfred Russell Wallace wrote:

In one of my last conversations with Darwin he expressed himself very gloomily on the future of humanity, on the ground that in our modern civilisation natural selection had no play and the fittest did not survive.

It wasn’t until 1974 that Nobel prize winning physicist William Shockley called the process dysgenics. Darwin went on to despair over the excessive breeding of “the scum.” Data has always been needed on whether his fears had been justified. Richard Lynn brings together studies and data from the last 200 years dealing with the connection between fertility and intelligence/socioeconomic status from all over the world. How afraid should we be?

Selection throughout Time

The conditions that hunter-gatherers lived in insured an upkeep of genetic quality. Usually there was a chief who had to have a certain amount of intelligence to acquire and maintain his position. He had the most access to females, there would be relatively high ranking men who had one wife and many of the unfit never bred. Mutations that popped up which adversely affected health would be weeded out. Early nation-states continued with polygamy.

With Western man’s transition to civilization selection was weakened but not eliminated. The higher social classes enjoyed better nutrition so had better health and children more likely to survive into adulthood. Christianity struck a blow against the Western gene pool by enforcing celibacy among the priesthood but probably more than made up for it by prohibitions against adultery. Most who have children out of wed-lock then and now have/had lower intelligence and less self-control. Overall, the years 1500-1800 were good for Europe’s gene pool. In England from 1620-1624 the middle classes reported 4.4 children per woman compared to 2.1 for the working class. Part of the reason why is life expectancy. In Berlin from 1710-1799 the average life expectancy for the upper class was 29.8 years compared to 20.3 for the lower class. The numbers for Geneva, Rouen and Neuruppin in the 18th century are similarly tilted towards the former. This didn’t mean that everybody died when they were 20-30 years old but that more of the lower classes were dying in childhood before they could mate.

Lynn understands that for these numbers to mean anything it would have to be shown that there was social mobility. If everybody was stuck in their own class with no opportunity to rise or fall then we would expect different social classes to be similar and not worry about differences in fertility. Pitrim Sorokin looked at a wide range of societies and found that there has never been one with no social mobility at all. The closest thing has been the caste system in India, but even these classes weren’t absolutely closed. Economist historian S.J. Payling concluded that there was significant social mobility in Europe from at least the 14th century on.

Natural Selection Breaks Down: Health and Intelligence

Mutations occasionally pop up in any population. Since the vast majority are adverse, stable fertility for an entire population still means deterioration. The maintenance of the quality of the population requires not just a stable population at all levels but the active weeding out of the unfit. The results of the slacking of selection in our modern world is apparent in disease. Today, almost 1% of children born have a mutation for a common genetic disorder. Due to carriers of bad genes surviving and new mutations, it’s estimated that the rates of hemophilia, cystic fibrosis and phenylketonuria are increasing every generation by 26%, 120%, and 300% respectively. Humanity requires that we save children that can be saved but breeding for those with diseased genes needs to be restricted. Lynn hints that better genetic screening and selective abortion can offset some of the consequences of modern medicine.

American psychologist Theodore Lentz was the first to devise a method for finding the relationship between intelligence and fertility. He tested the IQs of children and found out how many siblings they had. Assuming that children have the same IQ as their parents, if those with lower IQs had more brothers and sisters than children with high IQs then it could be determined that dysgenics is happening. In 1927 Lentz calculated an IQ drop of 4 points per generation. Calculations in Britain found a drop of about 2 points per generation. These surveys didn’t include the childless but since they are disproportionately those with higher IQs the studies actually underestimate the extent of dysgenic fertility. Reviewing various studies and using findings from twin and adoption cases showing that IQ is 82% heritable, Lynn calculates a genotypic IQ decline of 5 points in Britain from 1890-1980. In the US he calculates a drop of 2.5 IQ points for whites and 6.2 for blacks over three generations. Interestingly, women are shown to universally have more dysgenic fertility than men. This is partly because low IQ men probably have a harder time finding mates than low IQ women.

The Fall of Greece

Greece is a particularly interesting example. Papavassiliou (1954) looked at IQ, socioeconomic status and fertitlity for men and came up with the following results.

Intelligence and Fertility in Greece, 1950s

Socioeconomic StatusNumber SurveyedMean IQNumber of Children
Professionals 41 117.2 1.78
Skilled Workers 80 100.9 2.66
Semi-skilled Workers 27 91 4
Unskilled Workers 67 82.2 5.56

My calculations give an IQ of 96.9 for the parent generation and an IQ drop of 4.9. Using a heritability of .82 for IQ puts the IQ of the children’s generation at 92.9 (IQ of parent generation – .82 x 4.9). Lynn has found elsewhere that the IQ of Greece is 95. This low (for Europe) figure is surprising considering the country’s historical accomplishments. Papavassiliou’s data may solve the puzzle.

Does the Flynn Effect Disprove Eugenics?

While science has shown that traits for IQ and socioeconomic status are heritable and those with poor genes are outbreeding those with good genes, actual performance on IQ tests in the industrialized world has risen over the last century. How can this be? This seeming paradox is called the Flynn effect, after the scientist who estimated IQ gains of about 3-4 points per decade over the 20th century.

We can rule out the effect of increased familiarity with written tests or better education because these gains are present in children as young as two years old. It is doubtful that it is due to increased stimulation because adoption studies show that the effect of shared environment is negligible; two biologically unrelated people raised in the same house are no more alike than any two random strangers. Lynn’s explanation is that the Flynn effect is due to better nutrition. This seems like the best explanation, as over the same time period height and brain size have increased by one standard deviation: the same as the increase in IQ.

So while genotypic intelligence, which can be seen as underlying genetic quality, has decreased, actual performance, phenotypic intelligence, has seen an increase. This increase can’t last forever and the evidence shows that in the developed world, with even the poorest suffering from obesity, the Flynn effect has hit its ceiling. We can now expect a decrease in observed intelligence in the developed even discounting low IQ third world immigration.

The Case of Character

Francis Galton and the early eugenicists weren’t only concerned with the decline in intelligence and health but what they called character: a moral sense, ability to delay gratification and work towards long term goals and sense of duty. Modern psychologists call this conscientiousness and Lynn gives a working estimate for it being 66% heritable. The news here is even worse than the data on intelligence.

Looking at criminals and psychopaths and their number of siblings yields a decline in consciousness that is twice the rate of the decline in intelligence. This has had real life consequences

The straightforward prediction is that the high fertility of criminals has led to an increase in the number of genes in the population responsible for crime and this will show up in increasing crime rates. These increasing crime rates have certainly occurred in most of the economically developed nations during the second half of the twentieth century. In the United States, crime rates approximately tripled between 1960 and 1990; in Britain they quadrupled, and similar increases have occurred in many other countries.

Rates of out-of-wedlock births tell a similar story. Western populations are morally worse than ever and we can expect the modern welfare state to continue to accelerate the decline. Unfortunately, most social scientists and policy makers are too steeped in the environmentalist dogma to deal with these problems.

Does the Universality of the Problem Mean It’s Hopeless?

While there are no direct studies for IQ and fertility in the third world we can check to see how socioeconomic status and education, both correlated with IQ, relate to number of children. Lynn calls the birth rate of the lowest class over the birth rate of the highest class the dysgenic ratio. For example, if those in the lowest class have 3 children per woman and the higher class have 2, the dysgenic ratio is 3/2 = 1.5. Anything over 1 indicates dysgenic fertility and anything under 1 indicates eugenic fertility. While a number over 2 is high for modern Western nations, ratios have been calculated at 3.1 for Columbia, 2.6 for Guatemala, 2.7 for Mexico and 3.1 for Brazil. Muslim and African countries have lower ratios, but only because even the highest classes have large numbers of children. In a worldwide survey the only exceptions are Bangladesh, Fiji and Indonesia who have ratios of 1.01, 0.93, and 0.86 respectively. The developing world can be expected to remain “developing” indefinitely.

So dysgenic fertility is found everywhere: among rich and poor and every race. Does that mean it’s hopeless? We won’t know until we at least acknowledge and try to deal with the problem. Communism once controlled half the planet and today its equivalent is globalization and the supposed triumph of liberal democracy. While communists can say that true communism “has never been tried” and continue to be liberals, the legacy of Nazism poisons the eugenics movement. Of course, blaming the ideas behind eugenics for the crimes of the Nazis is as silly as blaming the ideology of the welfare state for Soviet labor camps. So there is no rational reason why eugenics can’t capture the hearts and minds of policy makers the way it did 100 years ago. While the facts of differential fertility may discomfort our feminized elites we must never stop repeating that the cost of doing nothing is the end of civilization. There’s no virtue in ignoring that.

Source: HBD Books

Konsens und Empörung

Konsens und Empörung: Warum die parlamentarische Demokratie am Ende ist      

 

Geschrieben von: Felix Menzel   

 

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

KonsensDie Erregungskurven politischer Debatten zeigen immer extremere Ausschläge nach oben. Jedem Politiker ist heute klar, daß mit Gefühl geherrscht werden muß und nicht vorrangig mit dem Verstand. Dies beweisen insbesondere der Umgang mit Thilo Sarrazin, die anhaltende Diskussion um Stuttgart 21, die Causa Guttenberg sowie die Kehrtwende der schwarz-gelben Koalition in der Atomkraftfrage nach der Naturkatastrophe in Japan. Der Nutznießer der Empörungsrepublik sind bisher die Grünen, doch Journalisten und Wissenschaftler befürchten, daß auch eines Tages Rechtspopulisten von den Stimmungsschwankungen profitieren könnten. Weit entfernt vom Parteiengezänk entsteht jedoch in den letzten Jahren die politische Freund-Feind-Konstellation an einer ganz anderen Konfliktstelle: Immer stärker rebellieren die Bürger gegen „die da oben“. Das muß Konsequenzen haben.

In der Financial Times Deutschland (FTD) vom 8. April 2011 geht es auf Seite elf um zwei Themen: Zum einen kommentieren Thomas Steinmann und Friederike von Tiesenhausen „Die Konsensrepublik“ und prangern den Drang aller etablierter Parteien zur Mitte an. Zum zweiten stellt Ariane Kleijwegt diesem deutschen Einerlei das „Schreckensbild Niederlande“ mit dem Aufstieg des Rechtspopulisten Geert Wilders gegenüber.

Die Gefahr des Rechtspopulismus nehme nach Ansicht der Autoren auch in Deutschland zu, da gerade die letzten Polarisierer aus der deutschen Politik ausgeschieden werden. Mit dem scheidenden FDP-Chef Guido Westerwelle trete der letzte große Provokateur ab und die FDP verabschiede sich nun nach der Union auch von ihren bürgerlichen Wurzeln und gebe sich einen sozial-ökologischen Anstrich wie alle anderen im Bundestag vertretenen Parteien.

Unterschiede der Parteien verschwimmen zunehmend

Die ideologischen Unterschiede zwischen links und rechts würden so „in einer Konsenssoße“ untergehen. Politische Gegensätze verschieben sich weg von den Parteien und hin zur Auseinandersetzung zwischen Volk und der etablierten Politik. Wem es gelänge, dieses Konfliktpotential erfolgreich zu nutzen, der könnte den Parlamentarismus in Deutschland gehörig erschüttern. Doch bisher gibt es niemanden, der über den dazu notwendigen Willen und eine gehörige Portion öffentlichen Ansehens verfügt.


Die Niederlande sind da, wie in vielen anderen Dingen, schon einige Schritte weiter. Das zeigt nicht zuletzt das Beispiel Rotterdam. Die Überfremdung ist hier fortgeschrittener und alle Integrationsbemühungen, auch der vermeintlich rechten Parteien, gescheitert. 2002 hat das kleine Land an der Nordsee sein politisches Erdbeben erlebt, als der Rotterdamer Professor Pim Fortuyn durch seinen Erfolg die Hinterzimmerpolitik der Etablierten beendete.

Seitdem, so klärt die FTD auf, müßten sich die Parteien wieder der parlamentarischen Auseinandersetzung stellen. Die Entpolitisierung habe zu dem Aufstieg der Rechten geführt, die den Konsens in dem einst auf seine Toleranz so stolzen Staat gebrochen haben und somit die Probleme der einheimischen Bürger wieder in den Mittelpunkt gerückt haben.

In Deutschland stehen solcherlei Umwälzungen im besten Fall erst noch bevor. Im schlechtesten bleiben sie aus. Die Lage schreit dennoch nach Veränderungen: Wir leben in einer entpolitisierten, entideologisierten Konsensdemokratie, die sich von den Ursprüngen des Parlamentarismus entfernt hat und kontroverse Debatten nicht mehr kennt. Doch diese Konsensdemokratie kennt einen Modus, mit Hilfe dessen sich alle Parteien auf ein neues Ziel einschießen können. Dies ist der Skandal, der einen permanenten Ausnahmezustand konstituiert und sofortige politische Kehrtwenden erzwingt, die sich notfalls auch über geltendes Recht hinwegsetzen.

Wir leben in einer Konsensdemokratie, die kontroverse Debatten nicht mehr kennt

Nicht zuletzt das Umfallen der Bürgerlichen in der Atomkraftfrage beweist diese These. Wenn sich die Stimmungslage in Deutschland auch nur durch ein externes Ereignis abrupt verändert, fallen ausnahmslos alle politischen Akteure um und suchen im kurzfristigen Einvernehmen mit der Mehrheit nach einem neuen gemeinschaftlichen Konsens, der jedoch langfristig neue Probleme beschert. Im Fall der Wende in der Energiepolitik ist dies auch schon vorgezeichnet und es bleibt abzuwarten, wie die bürgerlichen Parteien argumentieren, wenn die Strompreise sprunghaft ansteigen und vielleicht sogar schon Grün-Rot oder Rot-Grün an der Macht ist.

Gerade aufgrund der Furcht vor Rechtspopulismus kommt die Hauptkritik an der Leblosigkeit der gegenwärtigen Demokratie von linken Journalisten und Wissenschaftlern. Die belgische Politikwissenschaftlerin Chantal Mouffe kritisiert in der Zeitschrift Aus Politik und Zeitgeschichte (1-2/2011, S. 3-5), „dass moderne Demokratien hinter einer Fassade formeller demokratischer Prinzipien zunehmend von privilegierten Eliten kontrolliert werden.“ Sie spricht damit das „eherne Gesetz der Oligarchisierung“ des Soziologen Robert Michels an.

Entscheidend ist jedoch, wen die Belgierin dafür verantwortlich macht. Die Sozialdemokratie habe eine „postpolitische Perspektive“ eröffnet, indem sie sich immer mehr der politischen Mitte angenähert habe. Das deutlichste Zeichen des Verlustes linker Konzepte in der Sozialdemokratie ist in Deutschland die sozialpolitische „Agenda 2010“ – durchgesetzt von Rot-Grün unter Gerhard Schröder (SPD).

Die Profillosigkeit zieht sich allerdings durch alle Parteien. Mouffe erkennt diese Konsenssucht und sieht in Volksabstimmungen eines der letzten Mittel, um der Entscheidungsunfähigkeit und dem Herumwursteln mit halben Kompromissen zu entkommen. Es bräuchte in der innenpolitischen Auseinandersetzung „freundschaftliche Feinde“, ergänzt sie in Anlehnung an den Staatsrechtler Carl Schmitt.

Der heutige Parlamentarismus kennt keine unterschiedlichen Konzepte mehr

Sie würden einen „gemeinsamen symbolischen Raum teilen“ (Anmerk. FM: Gehen wir mal ganz traditionell von einem gemeinsamen Bewußtsein als Volk und Nation aus), seien aber trotzdem „Feinde“, „weil sie diesen gemeinsamen symbolischen Raum auf unterschiedliche Art organisieren wollen“. Diese unterschiedlichen Konzepte werden der Einfachheit halber als „links“ und „rechts“ definiert und gehören zum Wesen des Politischen, durch das Entscheidungen erst möglich werden.

Der Parlamentarismus hat sich von diesem und damit auch seinem ursprünglichen Grundverständnis meilenweit entfernt. Aufgrund des Mangels an unterschiedlichen politischen Überzeugungen, der Debatte darüber sowie letztendlich der Entscheidung für eine Lösung werden Probleme aufgeschoben und die eigene Souveränität und Kompetenzen an supranationale Organisationen wie die EU oder UNO aber auch an Medien und Gerichte weitergereicht.

Zur Vernebelung der Gefahren dieser Entwicklung spricht der Historiker Paul Nolte von einer „multiplen Demokratie“, in der Entscheidungen nicht mehr grundsätzlich im Parlament getroffen würden, sondern wo Nicht-Regierungsorganisationen genauso ein Wörtchen mitzureden hätten wie es eben ein „komplexes Gefüge verschiedener Handlungsformen und institutioneller Arrangements“ gebe.

Die Frage bleibt dabei ungeklärt, ob diese nett ausgedrückte „Multiplität“ auch tatsächlich einen Mehrwert hat oder ob sie erstens den Diskurs nicht gleichermaßen eng begrenzt und zweitens Richtungsentscheidungen verhindert. Der Jurist Josef Schüßlburner hat dabei in seinem Büchlein Konsensdemokratie richtig erkannt, daß bei aller Multiplität Feinde weiterhin bestehen und ausgeschlossen werden.

Freund ist nur, wer den Konsens teilt

Nur derjenige könne Freund sein, der den Konsens teilt: „Die verhängnisvollste Folge der Konsensdemokratie besteht dann darin, daß ihr Reich der Mitte hauptsächlich im eigenen Volk Feinde sucht und findet, während man sich außenpolitisch von lauter Freunden umzingelt sieht, mit denen man vor allem deren Staatsschulden teilt.“

Das Grundproblem hat Carl Schmitt bereits 1923 in Die geistesgeschichtliche Lage des heutigen Parlamentarismus beschrieben: „Am wenigsten wird es noch den Glauben geben, daß aus Zeitungsartikeln, Versammlungsreden und Parlamentsdebatten die wahre und richtige Gesetzgebung und Politik entstehe. Das ist aber der Glaube an das Parlament selbst. Sind Öffentlichkeit und Diskussion in der tatsächlichen Wirklichkeit des parlamentarischen Betriebes zu einer leeren und nichtigen Formalität geworden, so hat auch das Parlament, wie es sich im 19. Jahrhundert entwickelt hat, seine bisherige Grundlage und seinen Sinn verloren.“

Auch heute noch besitzt diese Aussage eine bestechende Aktualität. Der öffentliche Betrieb beschäftigt sich mit Scheindebatten, um die wahren Probleme in weite Ferne zu rücken. Statt über den demographischen Niedergang zu sprechen, diskutiert man in Berlin, wann man eine Frauenquote für Aufsichtsräte und Vorstände einführt. Statt über das überfremdete Deutschland zu sprechen, beleuchtet man nur den Teilaspekt der Integration und verschweigt dabei, daß diese nur bei einem Bruchteil der Ausländer, nämlich der bereits Vorgebildeten und Motivierten, funktionieren kann.

Statt über die Globalisierung und Entwurzelung zu sprechen, beschäftigt sich die politische Klasse im besten Fall mit neuen Steuern und sinniert über eine Finanztransaktionssteuer. Dabei vergißt sie, erst einmal grundsätzlich zu klären, welche fatalen Auswirkungen ethisch indifferente Superstrukturen (Arnold Gehlen) anrichten können.

Volksentscheide erzwingen!

Diese Probleme schiebt das politische Personal entscheidungsunfähig vor sich her. Da die Parteien nicht in der Lage sein werden, von sich aus Konturen zurückzugewinnen und im Parlament auf Entscheidungen zielende Debatten zu führen, muß ein Impuls von außen kommen. Realistisch betrachtet kann dieser nur vom Volk ausgehen. Der gesunde Menschenverstand der Bürger ist das letzte noch nicht historisch verbrauchte Mittel, der sich gegen die Apparate mit ihren gleichförmigen Entscheidungen durchsetzen muß. Was heißt das politisch? Wir müssen Volksentscheide erzwingen, denn auch wenn die Massen nicht in der Lage sind, die Komplexität der politischen Lage zu erkennen, so sind sie dennoch fähiger, vernünftige Entscheidungen zu treffen als die politische Klasse.

Sippenpflege in Athen und in Sparta

Sippenpflege in Athen und in Sparta

Hans Friedrich Karl Günther

Ex: http://centrostudilaruna.it/

Eine attische Sippenpflege [läßt sich im ganzen Hellenentum wahrnehmen], wenn auch nirgends so entschieden wie in Sparta, ein Rassenglaube, den Jacob Burckhardt so bezeichnet und eingehender dargestellt hat. Dieser Rassenglaube, ein Vertrauen zu den ausgesiebten Anlagen der bewährten Geschlechter und die Gewißheit, daß leibliche Vortrefflichkeit als ein Anzeichen geistigen und seelischen Vorrangs gelten dürfe, überdauert in Athen und bei anderen hellenischen Stämmen die Zeiten der Adelsherrschaft und der Tyrannis und reicht bei den Besten noch weit in die Zeiten der Volksherrschaft hinein. In Athens „Blütezeit“, einer Spätzeit der lebenskundlich gesehenen athenischen Geschichte, bricht der Rassenglaube noch einmal bei Euripides hervor. Überall bei den Hellenen verließ man sich „auf den Anblick der Rasse, welche mit der physischen Schönheit den Aus-druck des Geistes verband“ (J. Burckhardt); es gab einen allgemeinen hellenischen Glau-ben „an Erblichkeit der Fähigkeiten“, eine allgemeine hellenische Überzeugung von der Unabänderlichkeit ererbter Eigenschaften: der Wohlgeborene sei durch nichts zu verschlechtern, der Schlechtgeborene durch nichts zu verbessern, und alle Schulung (pai-deusis) bedeute den Anlagen gegenüber nur wenig. Aus diesen Überzeugungen ergab sich die echt hellenische Zielsetzung der „Schön-Tüchtigkeit“ (kalokagathía), dieser Ausruf zuerst für die Gattenwahl und Kinderzeugung, dann für die Erziehung, die eine günstige Entfaltung guter Anlagen verbürgen sollte. Am mächtigsten bricht dieser Rassenglaube bei dem thebanischen Dichter Pindaros hervor (Olympische Ode IX, 152; X, 24/25; XI, 19 ff; XIII, 16; Nemeische Ode 70 ff). Das Auslesevorbild des Wohlgearteten blieb bis in die Zerfallszeiten hinein in den besten Geschlechtern aller hellenischen Stämme bestehen. Die Bezeichnung gennaios enthält wie die lateinische Bezeichnung generosus („wohlgeboren, wohlgeartet“) die Vorstellung edler Artung als ererbter und vererblicher Beschaffenheit (vgl. auch Herodotos 111,81; Sohn XXIII, 20 D). Herodotos (VII, 204) zählt die tüchtigen Ahnen des bei den Thermopylen gefallenen Spartanerkönigs Leonidas auf bis zu Herakles zurück.

Die staatliche Stärke Spartas wurde von den hellenischen Geschichtsschreibern der Siebung, Auslese und Ausmerze des Stammes und seiner Geschlechter zugeschrieben. Xenophon hat in seiner Schrift über die Verfassung der Lakedaimonier (1,10; V, 9) zunächst ausgesprochen, die lykurgischen Gesetze hätten Sparta Männer verschafft, die durch hohen Wuchs und Kraft ausgezeichnet seien, und dann zusammenfassend geurteilt: „Es ist leicht zu erkennen, daß diese [siebenden, auslesenden und ausmerzenden] Maßnahmen einen Stamm hervorbringen würden, überragend an Wuchs und Stärke; man wird nicht leicht ein gesünderes und tauglicheres Volk finden als die Spartaner”. Herodotos (IX, 72) nennt die Spartaner die schönsten Männer unter den Hellenen. Die rassische Eigenart der Spartanerinnen wird durch den um – 650 in Sparta wirkenden Dichter Alkman (Bruchstücke 54) gekennzeichnet, der seine Base Agesichora rühmt: ihr Haar blühe wie unvermischtes Gold über silberhellem Antlitz. Der Vergleich heller Haut mit dem Silber findet sich schon bei Homer. Im 5. Jh. rühmte der Dichter Bakchylides (XIX, 2) die „blonden Mädchen aus Lakonien“. Noch der Erzbischof von Thessalonike (Saloniki), der im 12 Jh. lebende Eustathios, der Erläuterungen zu Homer schrieb, bekundete bei Erwähnung einer Iliasstelle (IV, 141), bei den Spartanern hätten helle Haut und blondes Haar die Zeichen männlichen Wesens bedeutet.

Einsichtige Männer der anderen hellenischen Stämme haben immer die edle Art des Spartanertums anerkannt, selbst dann, wenn ihr Heimatstaat mit Sparta im Kriege lag. Der weitblickende Thukydides (III, 83) beklagt das Schwinden des Edelmuts und der Auf-richtigkeit bei den Dorern während des Peloponnesischen Krieges, den seine Vaterstadt Athen gegen Sparta führte. In ganz Hellas haben die Edlergearteten in Sparta ein Wunschbild besten Hellenentums erblickt. So hat auch Platon gedacht, dessen Vorschläge zu einer staatlichen Erbpflege dem dorischen Vorbilde folgen. Männlichkeit und Staatsgesinnung des Dorertums in Sparta, dessen Bewahrung von Maß und Würde, diese apollinischen Züge eines sich selbst beherrschenden, zum Befehl geschaffenen Edelmannstums: alle diese Wesenszüge sind von den Besten in Hellas bewundert worden. Die gefestigte Einheitlichkeit spartanischen Wesens durch die Jahrhunderte ist aber sicherlich ein Ergebnis der bestimmt gerichteten Auslese im Stamm der Spartaner gewesen, einer bewußten Einhaltung der lykurgischen Ausleserichtung.

* * *

Sorge: Lebensgeschichte des hellenischen Volkes, Pähl 1965, S. 158 f.

mercredi, 04 mai 2011

Kroatien: Proteste gegen die Verurteilung Ante Gotovinas

Kroatien: Proteste gegen die Verurteilung Ante Gotovinas

Von Alexander Rüstau

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

gotovina.jpgZAGREB. Das Urteil des Internationalen Strafgerichtshofs für das ehemalige Jugoslawien in Den Haag gegen den kroatischen Ex-General Ante Gotovina hat in seiner Heimat für Empörung gesorgt. Tausende Kroaten protestierten am Wochenende auf dem Großen Platz in der kroatischen Hauptstadt. Gotovina gilt in seiner Heimat als Kriegsheld, der Kroatien von der serbischen Aggression seit 1991 zu befreien half. Da seine Festnahme Bedingung für die Beitrittsverhandlungen Kroatiens mit der EU war, richtet sich die Stimmung der Demonstranten vor allem gegen die EU.

Auch die kroatische Führung zeigte sich schockiert. Premierministerin Jadranka Kosor (HDZ) erklärte, das Urteil sei für die Regierung nicht hinnehmbar. Man werde alle rechtstaatlichen Möglichkeiten ausschöpfen, um eine Revision des Urteils zu erreichen. Kroatiens sozialdemokratischer Staatspräsident, der Rechtsprofessor Ivo Josipović, wies vor allem die These der kriminellen Vereinigung zurück.

24 Jahre Haft für den kroatischen Volkshelden

Gotovina stand zusammen mit den Generalen Mladen Markač und Ivan Čermak vor dem UN-Tribunal. Während er und Markač zu 24 Jahren beziehungsweise 18 Jahren Haft verurteilt wurden, erhielt Čermak einen Freispruch. Die Richter warfen Gotovina vor, er habe sich beim Vorgehen gegen die serbische Bevölkerung im Jahr 1995 Kriegsverbrechen schuldig gemacht und sei verantwortlich für den Tod von 324 Zivilisten beziehungsweise gefangenen serbischen Soldaten. Zudem wurden ihm Plünderungen, Mißhandlungen sowie die Verfolgung und Vertreibung von 200.000 Serben aus der Region angelastet.

Anfang August 1995 war Gotovina in der Militäroperation Oluja (Sturm) die Rückeroberung der noch serbisch besetzten Gebiete Kroatiens mit Ausnahme Ostslawoniens gelungen. Damit endete die Existenz der sogenannten „Republik Serbische Krajina“, die 1991 von serbischen Separatisten errichtet wurde und in den folgenden Jahren immer wieder den Ausgangspunkt für Raketenangriffe auf kroatische Städte wie Zagreb, Sisak oder Karlovac bildete.

Akt der Ungerechtigkeit gegen das kroatische Volk

Die Operation Oluja hatte jedoch noch eine wichtige Bedeutung, die über die Wiederherstellung der territorialen Integrität Kroatiens hinausging: Unter Ausnutzung des Angriffsschwunges wurde die von serbischen Truppen umstellte, kurz vor dem Fall stehende bosnisch-muslimische Enklave Bihać befreit und damit nur wenige Wochen nach dem Massaker von Srebrenica eine erneute Tragödie verhindert.

Der Vorsitzende des Kroatischen Weltkongresses in Deutschland (KWKD), Mijo Marić, kritisierte das Gerichtsurteil als einen „Akt der Ungerechtigkeit gegen das gesamte kroatische Volk“. Mit dem Urteil werde der entscheidenden Säule der kroatischen Eigenstaatlichkeit die Legitimität entzogen. Die Deklarierung der Operation Oluja als Kriegsverbrechen, die Bewertung der Verteidigung des eigenen Landes als verbrecherische Aktion dürfe nicht hingenommen werden, so Marić.

Für Mittwoch sind Protestveranstaltungen kroatischer Organisationen in Berlin und New York angekündigt.

Clio et les dessous de la justice internationale

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Clio et les dessous de la justice internationale

par Jure G. VUJIC

Ex: http://www.polemia.com/ 

Jure Vujic, contributeur de Polémia et auteur de nombreux articles dans des revues philosophiques et de politique internationale telles que Krisis, nous propose, à l'occasion de la récente condamnation du général croate Ante Gotovina, une tribune sur les mécanismes du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et ses véritables motivations à l'égard des intérêts géostratégiques anglo-américains.
Polémia

La condamnation par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie ( TPY) à 24 ans de prison  de l'ancien général croate Ante Gotovina pour «crimes de guerre» lors de l'offensive en 1995 dans l'enclave serbe de la Krajina, confirme une fois de plus que la justice internationale n'existe pas et qu'elle n'a jamais existé. Comme l'affirmait Hobbes: «Auctoritas non veritas facit legem» (C’est l’autorité et non la vérité qui fait la loi/la norme). Nous pourrions, au seuil de ce XXIe siècle, qui s’annonce comme un siècle de catastrophes, tout comme le XXe, étendre cette réflexion de Hobbes et dire : «Auctoritas non lex facit imperium», soit «C’est l’autorité et non la loi/la norme qui fait l’empire». En effet la justice internationale et le TPY de surcroit constituent les instruments de légitimisation de l'autorité globale anglo-américaine dans le monde ce qui explique bien que la loi et la justice sont absentes des considérations purement politiques de juges hollandais ou scandinaves qui ne savent même pas situer sur une carte géographique les pays des bélligerants qu' ils entendent pacifier ou purifier de prétendus crimes barbares. Dans le cas de la guerre ex-yougoslave et plus particulièrement dans le cas croate, il s'agit non seulement d'un déni de justice flagrant ( le TPY a volontairement dénié de juger l'agression de la Croatie en 1991 par l'armée yougoslave grande-serbe ainsi que les crimes contre l'humanité commis á Vukovar), mais aussi d'une parodie de justice qui enterrine bien les intérêts géopolitiques anglo-amércains dans la région du sud-est européen.

Le Tribunal de La Haye, porte-parole des intérêts géostratégiques anglo-américains

En effet, le Tribunal de La Haye s'est fait le porte parole de ces mêmes intérêts lorsque «il a, contre et envers toutes les dispositions en vigueur du droit international classique, motivé sa condamnation du général Gotovina par une incrimination montée ad hoc et de toute pièce » á savoir : avoir contribué á une entreprise criminelle dont le but était de nettoyer la Krajina de sa population serbe. En outrepassant ses compétences juridiques, le TPY s'est constitué ainsi en véritable tribunal de l'Inquisition et démonisant l'ensemble de l'élite politique, étatique et militaire croate de l'époque du premier président croate Franjo Tudjman en 1991. En un mot, le TPY s'arroge unilatéralement le droit de criminaliser la Croatie, un Etat souverain reconnue internationalement. Ne prenant pas en compte qu'il s'agissait en l'occurence et indiscutablement d'une guerre internationale classique et que la Croatie en 1991 a tout bonnement été agressée par l'armée yougoslave communiste et ses auxiliaires paramilitaires grands-serbes, le Tribunal a décidé de mettre sur un même pied d'égalité les parties bélligerantes : Serbes, Croates et Bosniaques. Le procédé est rôdé et classique, car il permet de diviser pour régner, faire table rase da la volonté des peuples et de la souveraineté étatique qu'elle soit croate, serbe ou bosniaque afin de consolider les intérêts géopolitiques anglo-américains dans ce que Buxelles appelle «les Balkans occidentaux».

En Croatie la guerre avec la Serbie d'il y a plus de dix ans laisse encore des cicatrices et l'opinion publique désapprouve á l'unanimité la condamnation d'Ante Gotovina, considéré comme un héros de guerre. Les 24 ans de prison pour Ante Gotovina ont suscité une levée de boucliers et des manifestations dans la capitale croate, Zagreb, où des milliers de personnes sont rassemblées, ainsi que dans beaucoup de villes de Croatie. Beaucoup de Croates espéraient, en effet, un acquittement du général Gotovina - ou une condamnation à une peine légère qui aurait permis sa remise en liberté. Le fossée se creuse entre une opinion publique de plus en plus eurosceptique et les élites politiques croates qui s'acharnent de rejoindre le plus vite possible l'UE et sans égard aux aspirations souverainistes de son peuple. En effet cette condamnation est vécu par le peuple comme un véritable coup de poignard dans le dos, et comme une trahison de la politique croate aux ordres de Londres et de Bruxelles. Le cas croate illustre très bien l'histoire des victoires militaires trahis par les politiciens, ou mieux encore la criminalisation des guerres justes de libération nationale. Le verdict injuste et inéquitable du TPY démontre une fois de plus que l’ordre international actuel sert les intérêts des «Plus forts» et en particulier les intérêts géostratégiques anglo-américains dans le monde. Loin d'en finir avec l’anarchie des traités de Westphalie (1648) qui reconnaissaient aux États souverains le droit de se faire la guerre, tout en l'«humanisant», la justice internationalle, en passant par la Société des Nations et l’Organisation des Nations Unies qui soit disant mettaient la la guerre hors la loi, reste aujourd'hui un moyen privilégié pour les États ploutocrates et les oligarchies financières apatrides de dominer le monde et un moyen insidieux d’arriver à leurs fins, au mieux, a une justification a posteriori de leurs actes d'agression et d'occupation.

Les aberrations juridiques

Au palmarés des aberrations juridiques de la justice internationale, il faut rappeler que le droit international ne reconnaît traditionnellement que les États comme sujets, et que pourtant il a justifié l’arrestation, la condamnation et l’exécution de Saddam Hussein et, avant lui, de tous ceux qui ont été jugés et condamnés par les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo. Ainsi La guerre, crime contre la paix, est ainsi alignée sur le même plan que le crime contre l’humanité. Dans le cas croate, on renvoie dos á dos l'agresseur et l'agressé, la guerre défensive légitime et la guerre d'agression illégale, tout en inculpant les bélligerants d'organisation criminelle, comme si les Etats souverains constituaient des mafias du crime organisé. D'autre part il convient de rappeler une autre aberration juridique constitutive et fondatrice, c'est celle de la primauté du droit anglo-saxon dans la justice internationale, qui est inapplicable et non conforme á la tradition juridique continentale européenne et qui fait une confusion manifeste entre la souveraineté des États, reconnue et la subjectivité internationale attribuée aux individus, entre l’universalisme et le particularisme, deux notions juridiques antagoniques mais réunies ici au sein du même système anglo-saxon.

Cela explique le fait que l’agression ne soit pas jugée selon la même norme que les autres crimes. Le tribunal ad hoc, financé par les États-Unis, a refusé de mettre en cause les agissements de l'armee yougoslave populaire à Vukovar en 1991 et l'appui logistique et politique de Belgrade á la guerre d'agression contre la Serbie. D'autre par le TPY a refusé de prendre en compte les agissements out of area et illégaux de l’O.T.A.N., comme s’il y avait une hiérarchie entre les victimes dues aux violations des droits de l’homme et les victimes dues à la guerre d’agression. Pour éviter la menace que constitue la possibilité de tels jugements, les États-Unis n’ont toujours pas ratifié les statuts de la Cour pénale internationale, en exercice depuis 2003. La guerre humanitaire, qui résulte du droit d'ingérence, concept juridique et hybride flou créé ad hoc en dehors du droit international classique, en contradiction avec le principe même de notre droit international, a permis les pires bavures de ce droit international. Parce que les droits de l’homme sont placés au-dessus de la paix, leur violation peut légitimer une guerre d’agression, y compris sans l’autorisation des institutions internationales, comme nous l’avons vu au Kosovo en 1999, et aujourd'hui en Lybie. Force est de constater que le plan moral, éthique est distingué ici du plan juridique. Le travail du TPY dans l'épisode ex-yougoslave s'inscrit tout droit dans le cadre d'un conflit néo-colonialiste opposant l’Occident anglo-américain aux pays qui résistent à son ambition d’hégémonie planétaire. Les peuples européens aujourd'hui déshonorés et humiliés tout comme le sont les peuples croates, serbes et bosniaques vivent dans cet état de menace permanente, qui rend possible une «industrie de la mort collective», illustrée par des condamnations judiciaires infâmantes et des bombardements lâches et ignobles de population civiles. Cette réalité conflictuelle permet de réintroduire un antagonisme ami/ennemi inspiré de Carl Schmitt, dans un monde officiellement gouverné par une visée pacifiste universelle, dont Clio, la muse de l'histoire universelle, se moque et n'a que faire. 

Jure Georges Vujic
19/04/2011

L'auteur : Jure Vuji, est avocat, diplomé de droit à la Faculté de droit d'Assas Paris II. Géopoliticien et écrivain franco-croate, il est diplomé de la Haute Ecole de Guerre Ban Josip Jela_i_ des Forces Armées Croates et de l'Académie diplomatique croate où il donne des conférences regulières en géopolitique et géostratégie.

Les intertitres sont de la rédaction

Voir les articles de Polémia :

 « Bloody Sunday »ou le modèle global de la contre-insurrection
Krisis, « La Guerre ? » 
L'Occident : une Yougoslavie planétaire 

Correspondance Polémia 19/04/2011

L'Afrique réelle n°16

L'Afrique Réelle N°16

Avril 2011

 


SOMMAIRE :

Editorial de Bernard Lugan : Le printemps arabe a-t-il vraiment eu lieu ?

ACTUALITE : COTE D'IVOIRE :

- La défaite de Laurent Gbagbo

- Abidjan : une ville ethno-politiquement cloisonnée

DOSSIER : LIBYE, LA GUERRE DE BHL ET DE L'ELYSEE ?

- La France dans le piège libyen

- La triple erreur de la France

RWANDA :

- Le général Tauzin parle

IDEES :

- L'aide au développement a étouffé l'Afrique

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Armin Mohler / Eine politische Biographie

Armin Mohler. Eine politische Biographie

Götz KUBITSCHEK

Ex: http://www.sezession.de/

 

mohlereinband 121x200 Armin Mohler. Eine politische BiographieHeute wäre Armin Mohler 91 Jahre alt geworden. Ich konnte ihn Mitte der neunziger Jahre noch kennenlernen und habe meinen Verlag nicht zuletzt gegründet, weil Ellen Kositza, Karlheinz Weißmann und ich im Jahre 2000 Mohler zum 80. eine Festschrift überreichen wollten. Es wird keinem Antaios-Leser unbemerkt geblieben sein, daß das Erbe Mohlers und sein besonderer Ton in Schnellroda auffindbar und virulent gehalten werden.

Nun hat Karlheinz Weißmann jahrelange Arbeiten in Form gebracht und legt Armin Mohler. Eine politische Biographie vor (hier subskribieren!). Weißmann ist der beste Kenner des Werks und der Denkweise Mohlers, hat auch Teile von dessen Nachlaß übernehmen können und in vielen persönlichen Gesprächen Details erfahren und Zusammenhänge notiert, die nirgends schriftlich niedergelegt sind.

Weißmanns Arbeit ist eine politische Biographie, weil Mohler ein politisch denkender, strategisch und taktisch im Sinne einer modernen deutschen Rechten agierender Kopf war. Man liest von der Nähe zur Macht (im Umfeld Josef Strauß‘), erfährt, was in den sechziger und siebziger Jahren an Debatten noch alles möglich war und verneigt sich vor der Prinzipientreue Mohlers, der Respekt nie mit Undeutlichkeit oder einer Schleimspur verwechselte.

Dies zeigt sich deutlich in den Großkapiteln über Mohlers Zeit als Sekretär von Ernst Jünger und über die Kontakte mit Carl Schmitt: In keinem Fall war er so etwas wie Goethes Eckermann (am Kaffeetisch sitzend und glühend vor Glück die Gespräche notierend), sondern ein Gesprächs- und Briefpartner auf Augenhöhe, der sich ja zuletzt nicht scheute, Jüngers Frühwerk gegen den Autor öffentlich zu verteidigen (was zum Bruch mit Jünger führte).

Dies alles breitet Weißmann in seiner Biographie aus, und natürlich auch all die anderen, für uns bis heute so wichtgen Aspekte: Mohler rettete das Erbe der Konservativen Revolution, sezierte die Mechanismen der Vergangenheitsbewältigung, verfaßte elektrisierende Essays – wir pflegen sein Erbe zurecht, und zurecht sind viele, die sich – dem Zeitgeist folgend – über ihn erhoben und über ihn urteilten heute so richtig und ganz und gar vergessen …

+ Weißmanns Mohler-Biographie kann man hier für 19 € subskribieren (bis zum 30. April). Später kostet sie 22 €, erscheinen wird sie Mitte, Ende Mai.
+ Von der dreibändigen Mohler-Ausgabe, die wir 2001 und 2002 aufgelegt haben, sind Reste der Bände 1 und 2 noch erhältlich. Wir bieten sie günstig im Doppelpack für 24 € an (in Einzelbänden: 44 €). Bestellen Sie hier.
+ Mohlers Essay Gegen die Liberalen (mit einem Nachwort von Martin Lichtmesz) wird derzeit in 2. Auflage gedruckt. Informationen und eine Bestellmöglichkeit gibts hier.

Helios von Emesa

Helios von Emesa

Franz Altheim

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

 

Auf den ersten Blick hin scheinen Verbindungen zu den Baalim von Baalbek und von Damaskus zu bestehen. Iupiter Helipolitanus und Iupiter Damascenus tragen die Übereinstimmung im Namen. Auch bei Emesas Gott konnte man die Frage aufwerfen, ob er Iupiter gleichzusetzen sei. Doch wird sich zeigen, daß es bei ihm anders liegt.

In Baalbeek war die Dreiheit von Iupiter-Hadad, Venus-Atargatis und Mercurius-Schamasch nach ihrer Reihenfolge jüngeren Ursprungs. Anfänglich stand der Sonnengott, eben Schamasch, an der Spitze. Erst unter dem Einfluß babylonischer oder, wie das spätere Altertum sie nannte: chaldäischer Vorstellungen wurde Hadad zum Herrn des Schicksals, rückte er an die erste Stelle. Schamaschi, nachträglich Mercurius gleichgesetzt, mußte sich mit einer dienenden Rolle begnügen: gleich dem Götterboten Hermes oder Mercurius wurde er zum ausführenden Organ des obersten Gottes. Im Pantheon von Palmyra stand Helios, der Sonnengott, neben Bel. Erneut war er Bote und Mittler, während Bel als Weltenherr im obersten Himmel thronte. Von seiner dienenden Stellung erhielt der Sonnengott den Namen: als Malakbel, ‚Bote des Bel’, begegnet er in der göttlichen Dreiheit Palmyras, wiederum Mercurius gleichgesetzt.

Auch in Emesa kannte man den babylonischen Schicksalsglauben und seine Zwillingsschwester, die Astrologie. Iulia, späterer Gattin des Kaisers Septimus Severus (193-211), war durch ihr Horoskop verheißen, sie werde dereinst einen Herrscher ehelichen; sie entstammte dem Priesterhaus von Emesa. Im Aithiopienroman Heliodors, der mancherlei von emesenischer Vorstellungswelt vermittelt, heißt es, die Bahn der Gestirne bestimme unentrinnbar das menschliche Geschick. Ausgrabungen nordöstlich der Stadt haben astrologische Tafeln in Keilschrift zutage gefördert.

Und doch hat sich der Sonnengott in Emesa nicht, wie Schamasch in Baalbek und Palmyra, vom ersten Platz vertreiben lassen. Münzen und Inschriften zeigen, daß er sich keineswegs zu Iupiter, zu Baal oder Bel gewandelt hat, sondern der Sonnengott blieb. Deus Sol Elagabalus oder Invictus Sol Elagabalus lauten eindeutig; man versteht, daß auf einer Inschrift aus Cordoba der ‚große Helios’ von Emesa dem ägyptischen Sonnengott Re angeglichen ist. Auch als ‚Stammvater’ wurde er angerufen, wie denn Emesener zuweilen die Herkunft von der Sonne oder ‚dem Gott’ schlechthin im Namen tragen.

Auch der zweite Gott, Dusares, hatte sich der Sonne verbunden, Hauptgott der Nabatäer, findet man ihn überall, wohin ihr Karawanenhandel und ihr Machtbereich sich erstreckt haben. Wie alle Sonnengötter trug Dusares den Beinamen des Unbesieglichen; er war mit Mithras verbunden, und sein Geburtstag fiel auf den 25. Dezember. Gleich dem göttlichen Herrn Emesas besaß er einen heiligen Stein.

Man kennt diese Art der Verehrung auch bei dem Mondgott von Karrhai, überhaupt bei Göttern, die arabischen Ursprungs waren. Der Name dieser ‚Baityloi’ besagt, daß sie Wohnung der betreffenden Götter waren, nicht diese selbst. In Emesa besaß der heilige Stein die Gestalt eines Kegels, unten mit runder Grundfläche, oben spitz zulaufend. Erhebungen, die sich auf der Oberfläche abhoben, zeigten einen Adler mit Schlange im Schnabel. Man erkannte darin das Symbol der Sonne. Wiederum also fiel der Stein nicht mit dieser zusammen; er trug ihr Bild. Und doch war der Gott in den Stein eingegangen, war ihm irgendwie gesellt, wie man dies auch von den zahlreichen Steinblöcken weiß, die im vorislamischen Arabien verehrt wurden.

Meist hört man von ihnen, wenn muslimischer Gotteseifer daranging, solche Idole zu zerstören. Die Priester altarabischer Gottheiten mahnten diese, bei den Steinen den Kampf gegen die Vertreter der neuen Religion zu wagen. Denn sie verlieren ihren Kult und ihr Ansehen, gelingt es ihnen nicht, ihren Stein und damit ihr ‚Haus’ zu behaupten. Ein Gott, der bei seinem Stein nicht kämpft, ist eine ‚wertlose Sache’. Al-Uzza, die einen ähnlichen Kampf verloren hat – es ging bei ihr nicht um heilige Steine, sondern um drei ihr gehörige Bäume – ‚wird hinfort nie wieder verehrt werden’, lautete das Urteil des siegreichen Propheten Mohammed (569 bis 632).

Steine sind nicht einem bestimmten Ort verhaftet: sie sind beweglich. Einführung von Göttern geschieht derart, daß man sich Göttersteine schenken läßt oder aus bestehendem Heiligtum solche mitbringt. Als der Kult des Sonnengottes nach Rom verlegt wurde, wanderte Emesas heiliger Stein ans Tiberufer. Als man dort nach Elagabals Ermordung (222) sich des Fremdkultes zu entledigen wünschte, schickte man den Stein in seine syrische Heimat zurück.

Neben der Verehrung des heiligen Steines steht, gleichfalls eine uralte Form, der Höhlenkult. ‚Elagabal’ war ursprünglich Name des Gottes selbst: er bezeichnete diesen als ‚Herrn des Berges’. Gemeint war der Burgberg von Emesa, denn dort hatte der Gott seinen Sitz. Aus der Ebene, darin die Stadt sich erstreckt, erhebt sich im Südwesten die Zitadelle, unmittelbar den nördlichen Ausläufern des Libanon gegenüber. Hier stand der Tempel, dessen First, nach den Worten eines antiken Gewährsmannes, mit den bewaldeten Höhen des Gebirges wetteiferte.

Wieder läßt sich Dusares vergleichen. Südöstlich des Toten Meeres, schon an den Pforten des eigentlichen Arabien, liegt Petra. Hauptstadt der Nabatäer, gehörte es einem Volk, das seine Inschriften in einem überkommenen aramäischen Dialekt aufzeichnete, aber nach Ausweis seiner Eigennamen arabisch war. Inmitten eines steinernen Kessels, eingebettet in die roten und violetten Schroffen eines Felsmassivs von urtümlicher Gewalt, scheint dieses Petra seiner Umgebung entrückt. Nur ein steiniges Bachbett, das sich tief in die steilen Wände eingeschnitten hat, ermöglicht den Zugang. Stätte der Sicherheit, scheint dieser Ort durch seine Menschenferne, seine Verzauberung wie geschaffen, die Nähe der Gottheit empfinden zu lassen. Unter der Fülle der Gräber, Höhlen und Tempel beeindruckt der Opferplatz auf dem höchsten Gipfel in den anstehenden Fels geschnitten. Altar und Schlachtbank, das eingetiefte Becken, darein das Blut des Opfertieres floß, zwei Baitylen unweit davon – sie vermitteln eine Vorstellung davon, was ein altsemitischer Höhlenkult gewesen sein mag.

Nicht zufällig wurden die angezogenen Vergleiche aus der arabischen Welt genommen. Dieser entstammen, wie gesagt, die Nabatäer und auch ihr göttlicher Herr Dusares. Emesas Gott wird in denselben Bereich führen.

* * *

Sorge: Der unbesiegte Gott. Heidentum und Christentum; Rowohlts Deutsche Enzyklopädie; Hamburg 1957.

Les pamphlets toujours interdits?

par Marc Laudelout
 
 
Selon une idée fausse mais très répandue, les pamphlets – que feu Maurice Bardèche nommait satires – ne sont pas réédités en raison d'une interdiction officielle. En réalité, c'est Céline lui-même qui n'a pas souhaité cette réédition après la guerre. Sa veuve, Lucette Destouches, a maintenu cette censure durant un demi-siècle. Pas de manière totale puisqu'elle a autorisé la réédition de la préface de L'Ecole des cadavres (1942) dans un volume comprenant notamment les lettres adressées aux journaux de l'occupation (1). Sur son site internet (2), Henri Thyssens se demande si les pamphlets sont, en réalité, toujours interdits de publication par la République. Car ils le furent le 15 janvier 1945 : l'Office professionnel du Livre, émanation de ce qui s'appelait alors le ministère de la Guerre, adressa ce jour aux libraires une première liste d'ouvrages à retirer de la vente (3). On y trouve une demi-douzaine de titres des éditions Denoël dont les trois pamphlets de Céline : Bagatelles pour un massacre, L'École des cadavres et Les Beaux draps. Autres maisons frappées par cette mesure d'interdiction : les éditions Balzac (ex-Calmann Lévy), Debresse, Baudinière, Grasset et Sorlot. Mais pas Gallimard curieusement. Or en juillet 1945 le Contrôle militaire précisera que ces listes étaient établies en vue de retirer de la circulation non seulement des oeuvres d'esprit collaborationniste, mais aussi des livres s'inspirant des principes de la Révolution nationale. Par ailleurs, ces mesures d'épuration frappaient les ouvrages en particulier et non les auteurs en général. Le statut de ces listes d'interdiction reste à définir. Mais le point décisif est de savoir si cette directive a été abrogée. Henri Thyssens pense que ça n'a pas été le cas.
Et de poser la question clé : les pamphlets de Céline restent-ils interdits par la seule volonté de leur auteur ou parce qu'ils figurent dans cette liste ? Il rappelle que les pièces scabreuses des Fleurs du mal condamnées en 1857 ne furent réhabilitées qu'en... 1949. Ceci a son importance car si, après la disparition de Lucette Destouches, l'ayant droit suivant donnait le feu vert à une réédition des pamphlets, ceux qui s'y opposeraient pourraient invoquer cette directive. À condition qu'elle n'ait effectivement pas été abrogée. On sait que ces textes ne pourraient être censurés sur base des lois antiracistes, celles-ci n'étant pas rétroactives. En revanche, ils pourraient donc l'être en vertu de cette décision ministérielle de 1945. Tant qu'un chercheur n'aura pas établi la vérité sur ce point, le conditionnel est de rigueur.

Marc LAUDELOUT
Le Bulletin célinien n°329, avril 2011.


1. En 1986 dans les Cahiers Céline n° 7. Ce recueil comprend également Mea culpa qui, lui, n'a donc pas été interdit en 1945 mais dont Céline ne souhaitait pas davantage la réédition. Six ans après sa mort, Lucette accorda à André Balland l'autorisation de rééditer ce libelle pour une édition collective en cinq volumes. Cette autorisation fut également accordée en 1981 à Luce Fieschi pour une autre édition collective (en neuf volumes) aux éditions du Club de l'Honnête Homme. Notons qu'en 1979, bien avant la chute du mur de Berlin, un célinien écrivait son indignation de ne pas voir ses pairs condamner l'anticommunisme célinien jugé par lui « tout aussi criminel » [sic] que son antisémitisme.
2.« Robert Denoël, éditeur » [http://www.thyssens.com]. Voir « Chronologie » (janvier 1945).
3. « Ouvrages à retirer de la vente (première liste) », Office professionnel du livre. Annexe à la circulaire N° 1 du 15 Janvier 1945. Présentation : « Le Contrôle Militaire des Informations (Ministère de la Guerre) porte à la connaissance des libraires une première liste d'ouvrages d'esprit collaborationniste et tombant sous le coup des consignes militaires qu'ils sont instamment priés de retirer de la vente et de retourner aux éditeurs. ». Il y eut quatre listes au total. Il apparaît qu'elles ont été établies hâtivement et sans trop de discernement puisque Guignol's band figure dans celle du 15 mars 1945.

 

 

mardi, 03 mai 2011

L'alchimie tribale libyenne

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L’alchimie tribale libyenne (Point de situation)

Communiqué de Bernard Lugan, le 24 avril 2010
 
 

GN27630T.jpgLa nouvelle selon laquelle le colonel Kadhafi  aurait ordonné à son armée de se retirer de la ville  de Misrata  pour y confier le rétablissement de l’ordre aux tribus qui lui sont loyales, permet de mettre en évidence la grande réalité tribale sur laquelle repose la vie sociale libyenne [1]

 Le problème, lorsque l’on parle des tribus de Libye tient au fait que nous sommes en présence d’ensembles divisés en une infinité de clans et de sous clans aux alliances fluctuantes et aux zones d’habitat mouvantes. On recense ainsi environ 150 tribus et clans dont la plupart vivent éclatés sur plusieurs régions et dont les intérêts sont régulièrement contradictoires. Ces tribus ne constituent pas des blocs homogènes unanimement rangés dans un camp ou dans l’autre. Ainsi, au sein même des Gaddafa, la tribu du colonel Kadhafi, l’un des cousins de ce dernier, Ahmed Gaddaf al-Dam est passé chez les insurgés. S’agit-il d’une adhésion sincère ou d’une habitude bédouine de ménager une porte de sortie pour les siens? L’histoire le dira. 

Entre ces tribus et ces clans, les apparentements familiaux sont étroits, ce qui fait qu’en dépit des combats, les liens qui ne sont jamais rompus peuvent donc être renoués à tout moment. Deux exemples :
 

1) Les liens historiques et matrimoniaux entre la tribu des Gaddafa et certaines composantes des Warfallah sont anciens. Au mois de mars 2011, quand une majorité de clans warfallah abandonna le colonel Kadhafi, le chef de la branche warfallah de Beni Wallid  « capitale » historique des Warfallah déclara qu’il ne considérait plus Kadhafi comme un « frère ». Certes, mais les liens du sang demeurent qui permettront, un jour, de procéder à des retrouvailles…

2)   Toujours au mois de février,  Seif al-Islam, fils du colonel Kadhafi, prononça un  discours télévisé dont la portée a échappé à bien des observateurs. S’adressant aux rebelles de Cyrénaïque, il parla de ses « oncles d’el Baida », un des bastions de l’insurrection et centre de la tribu des Barasa. La raison de cette adresse était claire : le coeur de la confédération tribale de Cyrénaïque est la tribu Barasa, celle de l’ancien roi Idriss ; or, la seconde femme du colonel Kadhafi,  Safeya Farkash al-Baraasa, mère de Seif al-Islam, est une Barasa. En parlant à « ses oncles d’el Baida», Seif al-Islam tentait donc de rallier le lignage de sa mère au régime de son père.  

Pour ce qui est des grandes tribus, à la date à laquelle ces lignes sont écrites (24 avril 2011), la situation est la suivante :  

Les Warfallah (Werfella) qui forment la principale tribu de Libye et qui sont divisés en plus de 50 clans que l’on retrouve dans toute la partie septentrionale du pays, avec une assise en Cyrénaïque dans la région des villes de Benghazi et de Dernah, mais qui sont également présents en Tripolitaine, se sont majoritairement rangés dans le camp des rebelles. Plusieurs de leurs clans, notamment une partie de ceux résidant en Tripolitaine sont cependant demeurés loyaux au colonel Kadhafi. Pour mémoire, l’opposition entre certains clans warfallah, essentiellement ceux de Cyrénaïque, et le régime libyen, remonte à l’année 1993 quand plusieurs dizaines d’officiers accusés de complot furent arrêtés et certains exécutés.  

L’ensemble Maghara (al-Maghara) de Tripolitaine est en majorité demeuré fidèle au régime du colonel Kadhafi. Quant aux tribus du Sud, elles n’ont pas la même importance démographique que celles du Nord, mais elles sont demeurées loyales. Elles auraient à craindre des représailles de la part des insurgés de Cyrénaïque si ces derniers étaient vainqueurs car elles ont fourni au colonel Kadhafi ceux qu’ils nomment les « mercenaires », alors qu’il s’agit largement de Libyens « noirs », à commencer par les Toubou du Fezzan.  

Pour ce qui est des tribus berbères ou dites berbères, soit entre 10 et 15% de la population totale, la situation n’est pas homogène. Il est important de rappeler que le fond de la  population de Libye est Berbère (Amazigh) et que son arabisation s’est produite aux XI-XII° siècles, sous les Fatimides d’Egypte, avec l’arrivée des tribus bédouines arabes Beni Hilal et Beni Salim.Les Touaregs qui sont des Berbères, soutiennent le régime Kadhafi tandis que les Berbères de l’Ouest, notamment ceux de la région du djebel Nefusa et de la ville de Zwara vers la frontière tunisienne, comme d’ailleurs ceux de l’Est se sont clairement rangés du côté des rebelles. 

 www.bernard-lugan.com  

 
[1]15% seulement de la population du pays est détribalisée et vit en majorité dans les villes de Tripoli et de Benghazi (Al-Haram Weekly).
 

G.-K. Kaltenbrunner ist verstorben

Gerd-Klaus Kaltenbrunner ist verstorben

Götz Kubitschek

Ex: http://www.sezession.de/

 

kaltenbrunner-99x150.jpgGestern ist – wie ich eben erfahren habe – Gerd-Klaus Kaltenbrunner verstorben. Daß ich zuletzt einen seiner Essays in der reihe kaplaken nachdrucken konnte, ist nur eine Marginalie im Leben dieses für eine gewisse Zeitspanne wichtigsten Publizisten der deutschen Nachkriegsrechten.

Ich hatte zu Kaltenbrunners 70. Geburtstag vor zwei Jahren einen Beitrag veröffentlicht (Sezession 28/ Februar 2009). Online ist er hier zu finden.

Und im Oktoberheft 2010 der Sezession (Nr. 38) hatten wir in einer Personenreihe unter dem Titel „Konservative Intelligenz“ selbstverständlich auch einen Eintrag zu Kaltenbrunner veröffentlicht. Im Gedenken an ihn veröffentlichen wir diese Vita hier noch einmal:

Gerd-Klaus Kaltenbrunner wurde 1939 in Wien geboren, übersiedelte nach einem Studium der Rechtswissenschaft 1962 nach Deutschland und arbeitete zunächst für verschiedene Verlage als Lektor. Noch in dieser Eigenschaft gab er den Sammelband Rekonstruktion des Konservatismus (1972) heraus und konnte damit wenige Jahre nach ’68 die Grundlagen für einen möglichen politischen Gegenentwurf liefern. Kaltenbrunner ging dabei von der Einsicht aus, daß der Konservatismus zunächst die Hegemonie im Geistigen erlangen müsse, bevor politische Konsequenzen durchsetzbar seien. Im Hintergrund stand seine Überzeugung, daß die »ökonomischen Verhältnisse« nur den Rahmen für die entscheidenden Ereignisse abgeben: Ideen und Utopien siegen demnach einfach dadurch, »daß sich genügend ›Verrückte‹ finden, die bereit sind, dafür zu kämpfen und sich, wenn’s sein muß, auch töten zu lassen«. Kaltenbrunner sah seine Aufgabe im Bewahren der Tradition des Konservatismus sowie im gegenwartsbezogenen Weiterdenken. Die von ihm initiierte und herausgegebene Taschenbuchreihe Herderbücherei Initiative (1974–1988) diente diesem Ziel. Auf hohem Niveau wurden aktuelle Fragen von verschiedenen Autoren auf dem Hintergrund der konservativen Tradition bearbeitet.

032693_1-234x300.jpgKaltenbrunners Einleitungen wurden dabei lagerübergreifend als scharfsinnig und bedenkenswert gelobt. Die schönen, oft mehrdeutigen Titel der einzelnen Bände prägten sich ein: Die Zukunft der Vergangenheit (1975), Tragik der Abtrünnigen (1980), Unser Epigonen-Schicksal (1980). Bereits der erste Titel Plädoyer für die Vernunft: Signale einer Tendenzwende (1974) wurde als »Tendenzwende« zu einem Schlagwort unter Konservativen und Rechten. Parallel zu den aktuellen Analysen kümmerte sich Kaltenbrunner weiterhin um die Quellen des Konservatismus. Sein dreibändiges Werk Europa. Seine geistigen Quellen in Portraits aus zwei Jahrtausenden (1981–1985) und die Fortsetzung Vom Geist Europas (1987–1992) sind hier zu nennen. Mit dem Begriff Konservatismus war auch Kaltenbrunner nicht glücklich: Mit der Weltbewahrung allein wäre es nicht getan und geborene Konservative gebe es im Zeitalter des Fortschritts nicht mehr. Kaltenbrunner bemühte sich deshalb um eine konservative Theorie. Nach dem 75. Band wurde die Initiative-Reihe eingestellt. Kaltenbrunner beschäftigt sich seither mit Biographien zur Geschichte des frühen Christentums. Seine letzten Veröffentlichungen tragen esoterischen Charakter: Johannes ist sein Name (1993) Dionysius vom Areopag (1996). Kaltenbrunner lebt zurückgezogen im Schwarzwald und publiziert nicht mehr.

Sparta e i Sudisti nel pensiero di Maurice Bardèche

Sparta e i Sudisti nel pensiero di Maurice Bardèche

Francesco Lamendola

 
La figura di Maurice Bardèche è maledettamente scomoda ancora oggi, a diversi anni dalla sua scomparsa (avvenuta nel 1998; era nato nel 1907); la sua è una di quelle figure talmente scorrette politicamente, che è quasi impossibile parlare di loro nel salotto buono della cultura – francese, in questo caso; e ancora più difficile è parlarne serenamente, senza prestarsi al gioco di un revisionismo che non si propone di riportare in luce verità nascoste e dimenticate, ma che si esaurisce tutto in chiave nostalgica e reazionaria.

Cognato di Robert Brasillach, fucilato al termine della seconda guerra mondiale per aver collaborato coi nazisti; allievo di quel Charles Maurras, che il Nolte ha giudicato, insieme a Hitler e Mussolini, la più rappresentativa figura del fascismo a livello europeo; fermo sostenitore del governo di Vichy e della politica del maresciallo Pétain: tutto questo e altro ancora è stato Maurice Bardèche, saggista, giornalista e critico d’arte di levatura nazionale e internazionale, ma fascista impenitente, che si firmava appunto come «scrittore fascista».

Avendo votato la sua vita, dopo la Liberazione (o sedicente tale), alla riabilitazione della memoria di Brasillach – la cui esecuzione aveva definito un assassinio legalizzato – e, in genere, alla riabilitazione del collaborazionismo di Vichy e del fascismo in quanto tale, dovette subire l’ostracismo della cultura ufficiale e fondare una propria casa editrice, per mezzo della quale condusse una battaglia incessante per diffondere i suoi ideali.

Egli ebbe il coraggio di fare apertamente quello che altri fecero un po’ di soppiatto o che addirittura rinnegarono: continuò a professare i valori di un tempo e non venne mai a patti con l’ideologia dei vincitori. Non intendiamo qui fare l’apologia delle sue idee, anche perché ogni apologia è una operazione supremamente stupida in se stessa; ma rendere doverosamente atto della sua coerenza intellettuale e della sua onestà civile.

Come storico e saggista, fu tra i primi a contestare la legalità del processo di Norimberga e a mettere in dubbio il diritto giuridico e morale dei vincitori di ergersi a giudici dei vinti, magari per dei reati che, all’epoca dei fatti, non erano considerati tali in nessuna legislazione del mondo; così come fu uno dei primi a parlare in termini critici della distruzione di Dresda e delle esecuzioni sommarie avvenute dopo la Liberazione, da lui equiparate a crimini di guerra. Fu pure multato per essersi occupato dell’Olocausto in una forma vicina a quella di Robert Faurisson, che non piacque alla Vulgata democratico-resistenziale, la sola ufficialmente ammessa. Venne inoltre condannato a un anno di prigione per apologia dei crimini di guerra ed uscì solo perché gli venne concessa la grazia dal Presidente della Repubblica, René Coty.

Come presidente del Movimento Sociale Europeo, coagulò esponenti della destra europea quali Oswald Mosley, ex capo dei fascisti inglesi, il tedesco Karl-Heinz Priester, lo svedese Per Engdahl e l’italiano Ernesto Massi. Concentrò poi la sua attenzione di studioso sull’esperienza della Repubblica Sociale Italiana (che, da noi, è tuttora considerata alla stregua di una misera e sanguinaria appendice del Ventennio, consumatasi all’ombra del “tedesco invasore” e quindi come tipico esempio di Stato collaborazionista fantoccio), e ne fece la base per una sua rinnovata proposta politica, che egli stesso denominò “fascismo perfezionato”.

Né ha giovato alla sua fama o alla sua memoria il fatto che, dopo la sua scomparsa, a tesserne l’elogio sia stato Jean-Marie Le Pen, capo del Fronte Nazionale Francese e considerato dalla cultura politica progressista nient’altro che il leader di un partito xenofobo e reazionario.

Nel suo saggio Sparte et les Sudistes (Les Sept Couleurs, 1969; traduzione italiana di Orsola Nemi col titolo Fascismo ’70. Sparta e i Sudisti, Edizioni del Borghese, 1970, pp. 81-86), egli così sintetizza il proprio pensiero politico:

«Insegnare di nuovo agli uomini il gusto e il rispetto delle qualità umane, ricondurre la vita e le anime verso il corso naturale delle cose, ecco le due massime che dovrebbero guidare quanti pensano che l’uomo può ancora mettere il morso al cavallo che gli ha preso la mano e che noi chiamiamo la nostra “civiltà”. Quella che io chiamo Sparta è la patria in cui gli uomini sono considerati in ragione delle loro qualità virili poste al di sopra di tutte le altre. Quelli che io chiamo i Sudisti sono gli uomini i quali si sforzano di vivere secondo la “natura delle cose”, e pretendono di correggerla aggiungendo soltanto la cortesia e la generosità.

In ciascuno di noi si trova una qualche aspirazione che ci trascina a volte verso Sparta, a volte verso i Sudisti. Per lo più, sono le circostanze che ci inducono a sostenere un concetto spartano pur rimpiangendo che non faccia maggiori concessioni ai Sudisti o, inversamente, ad avvicinarci a qualche prospettiva sudista, pur augurandoci che conservi qualcosa di Sparta. Queste intermittenze spiegano forse le contraddizioni di quel che si chiama arbitrariamente “La Destra”, la quale presenta tutte le sfumature di questi due atteggiamenti. Le due posizioni non sono tuttavia inconciliabili. Coincidono e si sposano tanto facilmente in ciascuno di noi perché sono l’una e l’altra “naturali”, il rispetto delle qualità umane essendo così conforme alla “legge naturale” come la conformazione al “corso naturale delle cose”. Ma l’uno e l’altro di questi atteggiamenti comportano rischi in cambio dei loro vantaggi: Sparta rischia di essere inabitabile, i sudisti spartani possono finire col divenire gendarmi, il sudismo può finire nell’egoismo e nell’insolenza. Noi dobbiamo chiederci che cosa si può conservare di sudista a Sparta o che cosa dobbiamo serbare di Sparta per impedire ai sudisti di essere soltanto uomini di mondo.

Non bisogna fidarsi ciecamente dei libri illustrati. Sparta non è una città dove non si sente che rumore di sproni e dove nessuno dei passanti sorride. Il precetto del coraggio era chiaro e risolveva tutte le difficoltà. Il coraggio dava accesso all’aristocrazia e si era esclusi dall’aristocrazia se non si aveva coraggio. La casta dei guerrieri governava la città, nessun’altra voce aveva diritto di farsi intendere. Era la casta che portava da sola il fardello della difesa del Paese e lo portava per tutta la vita. Ma gli altri, protetti dal suo servizio, non si sentivano stranieri. Il coraggio era ricompensato fra loro, e chi aveva dato prova di possedere le virtù del soldato, partecipava ai privilegi del soldato. Anche gli iloti, se si erano distinti per una azione meritoria, avevano diritto di partecipare al combattimento. Quelli che si erano battuti al fianco delle celebri falangi non erano mai più schiavi, divenivano uomini liberi, erano onorati. Si afferma anche che gli stranieri potevano ricevere il titolo di Spartani, se accettavano di vivere secondo la regola che gli Spartani si erano imposta. E, al contrario, i giovani della casta guerriera che si dimostravano vili nel combattimento o non si sottomettevano alla disciplina della Città, erano degradati ed esclusi dalla vita pubblica.

L’educazione non aveva altro scopo che l’esaltazione del coraggio e della energia. I ragazzi vivevano tra loro il più presto possibile, in truppe analoghe a quelle dei balilla dell’Italia fascista o della Hitlerjugend, di cui facevano parte dalla età di sette anni. […]

Spesso è riprovato il culto del coraggio e della virilità accusandolo di durezza e aridità. È un’interpretazione da moralisti che la vita privata a Sparta non conferma su tutti i punti. Si trova sotto la rudezza di Sparta una specie di bonomia tedesca la quale suggerisce che le cose non sono tanto semplici. Plutarco descrive Agesilao che giuoca ai cavalli coi suoi bambini, come si racconta del nostro re Enrico IV; Antalcida manda la sua famiglia a rifugiarsi a Citera, quando teme un’invasione; l’assemblea degli Spartani piange di commozione udendo recitare un coro dell’Elettra e sono appena usciti dalla guerra contro Atene: gli Spartani avevano anche un gusto innato e un sentimento abbastanza vivo della musica, il che stupiva i loro contemporanei. In quanto al loro orgoglio di casta, che bisogna pensarne, quando sentiamo dirci che i giovani Spartani avevamo ciascuno un fratello di latte scelto tra i figli dei suoi iloti, il quale riceveva la sua medesima educazione, prendeva parte con lui ai pasti collettivi, portava le armi accanto a lui nei combattimenti e condivideva i suoi stessi privilegi? Quale democrazia ha accordato questa eguaglianza autentica ai figli dei mezzadri? Gli iloti e i perieci vissero duecento anni sotto il “giogo” di Sparta e non vi furono ammutinamenti se non in circostanze del tutto eccezionali e per cause estranee al regime. È difficile credere che abbiano vissuto durante tutto questo tempo in una continua e insopportabile umiliazione.

L’idea che ci facciamo di Sparta è dunque spesso un’idea del tutto letteraria; riduciamo arbitrariamente Sparta a una esperienza di “laboratorio”. Ne facciamo uno stato nel quale regna solo l’energia. Quel che definisce Sparta non è la caserma, come troppo spesso si crede, ma il disprezzo dei falsi beni.

Sparta non è solo il ragazzo dalla volpe. L’energia non è che una conseguenza, non è che un segno di Sparta. Prima di tutto, Sparta è una particolare idea del mondo, una particolare idea dell’uomo. Per questo fa paura. Sparta crede che in definitiva sia la spada a decidere. Non si può sfuggire al suo verdetto. Il numero dei vascelli e i marmi dei portici, i palazzi, le sete, le sontuose lettighe, il prestigio, lo splendore non sono che girandole, palline di vetro, lampioni che una tempesta può a un tratto spegnere e spezzare: bisogna essere pronti per questa tempesta. Senza di ciò, non si ha libertà; le città le quali dimenticano che la libertà si difende in ogni istante, si guadagna in ogni istante, sono già, senza saperlo, città schiave. Il culto dell’energia, del coraggio, della forza sono soltanto le conseguenze di questa concezione della città».

Non sarà sfuggito al lettore che, a dispetto della piacevolezza dello stile, la tesi di Bardèche appare viziata da una forzatura ideologica che lo porta ad accostamenti storici quanto meno opinabili, come quello fra gli Spartiati ed i Balilla fascisti o i membri della Hitlerjugend; laddove è facile vedere come le somiglianze siano più esteriori che sostanziali, specialmente nel primo caso.

E tuttavia, per quanto la volontà di dimostrare una tesi precostituita faccia velo all’Autore, è difficile rifiutare in blocco la sua analisi del fenomeno sociale rappresentato dall’antica Sparta e ancor più quello della Confederazione sudista (che noi, per ragioni di spazio, abbiamo dovuto omettere).

Meglio: è difficile rifiutare in blocco la sua tesi circa la solidità e, si vorrebbe dire, la perennità di quella componente aristocratica, nel miglior senso della parola, che caratterizza non tanto questa o quella esperienza storica di governo, ma l’idea del governo in generale, così come Platone l’ha delineata nella Repubblica e nelle Leggi, ma che i pensatori politici moderni, da Locke in poi, non riescono neppure ad immaginare.

A noi che siamo cresciti nella apparente ovvietà del sistema democratico, sfugge come l’umanità abbia potuto governarsi per millenni senza di esso, pur realizzando opere egregie; e sfugge come il cosiddetto miracolo greco non consista solo nella democrazia ateniese, ma anche nella oligarchia spartana, fondata su un valore che non è quantificabile in termini economici, ma solo e unicamente in termini di onore, dovere e spirito di sacrificio.

Solo una lettura frettolosa e parziale, inficiata da pregiudizi tipicamente moderni, potrebbe vedere nella costituzione spartana null’altro che arbitrio, oppressione dei più deboli e brutale esercizio di un potere militaresco.

E solo uno spirito politicamente fazioso potrebbe negare quanto di perenne e di nobilmente spirituale vi sia in una idea del governo che pospone ogni altro valore, a cominciare da quello dell’interesse materiale, ad un severo ascetismo virile, tutto rivolto al bene supremo della Patria e spregiatore di quello spirito di parte dietro il quale sogliono camuffarsi gli egoistici interessi personali.

In questo senso è fuori di dubbio che noi pure avremmo qualche cosa da imparare dal modello spartano, così come avremmo qualcosa da imparare dal modello sudista: non certo in un ricupero del razzismo o magari dello schiavismo, ma nel riconoscimento che troppo spesso, nei sistemi democratici, il merito non riesce ad affermarsi e il bene dell’intera società soccombe davanti al prevalere delle logiche di parte.

Per quanto il ragionamento di fondo del Bardèche non ci convinca, laddove egli vorrebbe fare del principio aristocratico un fatto di natura positivo in se stesso – anche perché in tal modo verrebbero banditi o fortemente sminuiti ideali essenziali, quali la compassione e la sollecitudine per i più deboli – è tuttavia certo che il suo discorso contiene un monito a non lasciarsi prendere la mano dalla demagogia e dal populismo a buon mercato.

Una giusta idea della politica dovrebbe partire, come cosa ovvia, dallo spirito di servizio e dalla priorità del bene comune; dovrebbe inoltre recuperare l’importanza di concetti quale onore, valore, dedizione, lealtà e magnanimità.

Si obietterà che codesti valori sono quelli tipici della società cavalleresca e che, da quando la borghesia si è affermata come classe egemone a livello mondiale, non vi è più posto per essi e nemmeno potrebbe esservi.

Forse.

Ma siamo sicuri che onore, valore, dedizione, lealtà e magnanimità siano valori legati esclusivamente ad un certo modello economico e sociale e non, piuttosto, valori perenni dell’umanità, senza i quali nessuna società potrebbe contemperare in se stessa le inevitabili spinte centrifughe?

Céline historien?

 par Philippe Watts
 
 
Plaidoyer pro domo, omissions... D'un château l'autre, incomparable évocation de Sigmaringen, peut-il servir à l'historien ?

Le 4 juillet 1961, Louis Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, était enterré par ses proches à Meudon. Il venait de succomber, à 67 ans, à un accident cérébral. Cinquante ans après la mort de celui qui fut un témoin du régime de Vichy autant qu'un écrivain et une voix influente de cette sombre époque, les textes de Céline, modèles de littérature, peuvent-ils éclairer l'historien ?
Prenons le cas d'une de ses œuvres majeures, son roman le plus « historique », D'un château l'autre, dont la publication, en 1957, marque le retour de Céline sur la scène littéraire. Après le succès mondial de Voyage au bout de la nuit (1932), l'ignominie des pamphlets antisémites, l'exil et la prison au Danemark de 1945 à 1951 et plusieurs romans passés presque inaperçus, Céline se fait remarquer avec ce livre dans lequel il décrit la fin du régime de Vichy et le départ précipité vers l'Allemagne, en septembre 1944, de nombreux ministres de la collaboration. D'un château l'autre peut être vu comme la réponse de Céline à de Gaulle qui vient de publier les deux premiers volumes de ses Mémoires de guerre, L'Appel (1954) et L'Unité (1956). Céline, se comparant à Tacite, déclare dans les premières pages du roman qu'il est le « témoin véritable » d'un moment de l'histoire que la France d'après-guerre aurait préféré oublier.
« Témoin véritable »... au style bien éloigné cependant de celui du chroniqueur qu'il prétend être à propos de cet événement historique : ses Mémoires de guerre sont animés par une vitupération incessante, cette verve qu'Antoine Compagnon a identifiée comme l'une des composantes principales du style des antimodernes (1). Les cent premières pages de D'un château l'autre prennent la forme d'une jérémiade dirigée contre ses contemporains et la France de 1957. Avec son mélange d'argot et de préciosité littéraire, Céline croque des portraits souvent grotesques mais toujours comiques de ses rivaux littéraires : Sartre, mais aussi Mauriac, Claudel, Roger Vailland, Jean Paulhan et même son éditeur Gaston Gallimard – le « sordide épicier ». Il évoque aussi les crises contemporaines : la révolte hongroise d'octobre 1956, Dien Bien Phu, les grèves de l'usine Renault, le canal de Suez. De son pavillon de Meudon, il crache sa haine de la vanité et la bêtise d'un monde moderne soumis à la loi du profit, l'implacable domination des nantis, et la religion du progrès.
D'un château l'autre est également un portrait remarquable du « ramas de loquedus », ces ministres du gouvernement de l'État français rassemblés, de gré ou de force, en Allemagne par les nazis en septembre 1944, et auprès desquels Céline a servi de médecin. Se retrouvent à Sigmaringen ministres et miliciens, journalistes et généraux qui créent une « commission gouvernementale pour la défense des intérêts français en Allemagne » et dont le but est d'attendre la reconquête de la France par les troupes allemandes. C'est ce monde que Céline décrit, en commençant par le château baroque de l'ancienne famille des Hohenzollern : « Vous vous diriez en opérette... le décor parfait... vous attendez les sopranos, les ténors légers [... ] le plus bluffant : le Château !... la pièce comme montée de la ville... stuc et carton-pâte ! »
Nous voyons donc Pétain et son entourage se promenant sous les bombardements alliés, Pierre Laval, qui nomme Céline gouverneur des îles Saint-Pierre-et-Miquelon, Otto Abetz, Fernand de Brinon, secrétaire d'Etat sous Laval, Jean Bichelonne, ministre du Travail, Paul Marion, ancien communiste devenu ministre de l'Information. Céline révèle aussi les intrigues, les manies, les illusions et les haines qui parcourent ce petit monde et qui n'ont pas leur place dans les archives. Son témoignage sur cet épisode est ainsi devenu une des sources les plus précieuses pour les historiens de la fin de la Seconde Guerre mondiale, en particulier Henry Rousso qui dans Pétain et la fin de la collaboration retrace ce moment de l'histoire européenne (2).
Derrière ce témoignage se retrouvent également les procès de la fin de la guerre. « Nuremberg est à refaire », déclare Céline, dénonçant avec constance la violence de l'épuration sauvage et l'hypocrisie de la justice des vainqueurs. L'auteur met en balance les actions des collaborateurs français et la rébellion antisoviétique en Hongrie, la lutte des indépendantistes algériens et les engagements des joséfins, ces alliés espagnols de Joseph Bonaparte... A plusieurs reprises, il évoque aussi le bombardement de Dresde, ce qu'il appelle « la tactique de l'écrabouillage et friterie totale au phosphore » ; un événement que, selon lui, le monde d'après 1945 préfère oublier.
Céline lui-même, au moment de son exil, avait été accusé de trahison par les tribunaux de l'épuration en France pour avoir fait réimprimer pendant l'occupation ses pamphlets antisémites Bagatelles pour un massacre (1937) et L'École des cadavres (1938), mais aussi pour avoir soutenu Jacques Doriot, et pour avoir été traité en ami par les forces d'occupation. En 1949, il est accusé du crime d'« indignité nationale » (3). En 1951, l'amnistie lui permet de rentrer en France, mais jusqu'à la fin de sa vie ses écrits prennent la forme d'un plaidoyer contre Nuremberg, les procès de l'épuration et sa propre dégradation nationale. Ce qui nous vaut quelques omissions de taille. Ainsi, dans D'un château l'autre il n'évoque qu'en passant Bagatelles pour un massacre et son propre antisémitisme, et il ne parle jamais de la Shoah. Ce livre, chef-d'œuvre littéraire, reste néanmoins un document précieux sur la fin de la collaboration et l'exil du gouvernement de Vichy à Sigmaringen.
Pas étonnant, donc, qu'il soit copié : son style, son engagement font de Céline une espèce de modèle pour pénétrer le siècle tragique. En effet, nous continuons à entendre sa voix dans une littérature contemporaine qui cherche à s'emparer de l'histoire dans ce qu'elle a de plus violent. Déjà les romanciers américains Joseph Heller dans Catch-22 (1961) et Kurt Vonnegut avec Abattoir 5 (1969) s'étaient tournés vers Céline pour nous faire sentir les défaillances logiques et la violence extrême de l'héroïsme guerrier américain. Plus récemment, dans son roman Allah n'est pas obligé (2000), l'Ivoirien Ahmadou Kourouma a adopté un style qui rappelle celui de Céline pour nous raconter les aventures du jeune Birahima, un enfant-soldat embrigadé dans les guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone : « Voilà. Je commence à conter mes salades. [ ... ] C'est comme ça que ça se passe », lance le narrateur. Dernier exemple en date, celui des Bienveillantes (2006) de Jonathan Littell : à travers la voix de l'ancien SS Max Aue, il nous semble entendre celle de Céline, sa complicité hostile avec le lecteur tout au long d'un récit presque insoutenable des atrocités nazies. La verve rhétorique de Céline, son ressentiment, sa proximité avec les acteurs de l'histoire mais aussi sa complicité avec les pires atrocités du XXe siècle font de lui une espèce de terrible modèle pour une nouvelle littérature qui tente de nous faire comprendre les gestes, les paroles et le monde sensoriel d'un siècle tragique.

Philip WATTS
Professeur au département de français à l'université de Columbia
Histoire n°363, avril 2011.


1- A. Compagnon, Les Antimodernes, de Jpseph de Maistre à Roland Barthes, Gallimard, 2005.
2- H. Rousso, Pétain et la fin de la collaboration : Sigmaringen, 1944-1945, Bruxelles Complexe, 1984.
3- Anne Simonin a retracé les origines et l'évolution de ce "crime nouveau", Le Déshonneur dans la République. Une histoire de l'indignité, 1791-1958, Grasset, 2008.

lundi, 02 mai 2011

Laibach à Paris

Laibach à Paris, le 8 mai prochain

17:12 Publié dans Evénement, Musique, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, laibach, slovénie, paris, événement | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Colloque international: "Céline à l'épreuve"

 
Colloque international "Céline à l'épreuve"
25, 26 et 27 mai 2011 à Paris et à Nantes
 
TLI-MMA (Université de Nantes), Ecritures de la modernité (Sorbonne Nouvelle- Paris-III), Centre de recherche sur les arts et le langage (CNRS-EHESS) organisent un colloque international consacré à Louis-Ferdinand Céline les 25, 26 et 27 mai 2011 à Paris et Nantes. Voici le programme de ces 3 journées.

Université de Paris-3
Maison de la Recherche, 4 rue des Irlandais, Ve ardt.
Mercredi 25 mai (matin)

Président de séance : Alain Schaffner

9h30 : Henri Godard (Université de Paris IV) : « Autour d’une biographie »
10h : Régis Tettamanzi (Université de Nantes) : « Bilans critiques »
10h30 : pause
11h : Cécile Leblanc (Université de Paris III) : « La correspondance Céline-Mondor »
11h30 : Alexandre Seurat (Université de Paris III) : « Céline face à l’hystérie »

Mercredi 25 mai (après-midi)
Président de séance : Alain Cresciucci

14h : Odile Roynette (Université de Besançon) : « Céline combattant : une lecture historienne »
14h30 : Jérôme Meizoz (Université de Lausanne, Suisse) : « Pseudonyme et posture chez Céline »
15h : pause
15h30 : Gisèle Sapiro (CNRS, EHESS) : « La figure de l’écrivain irresponsable »
16h : Philippe Roussin (CNRS, EHESS) : « Sartre : Céline ou Genet »

Jeudi 26 mai (matin)
Président de séance : Philippe Roussin

9h : Catherine Rouayrenc (Université de Toulouse-II) : « De la phrase à l’énoncé oral : une désarticulation progressive »
9h30 : Alain Schaffner (Université de Paris III) : « La tension narrative dans les premiers romans de Céline »
10h : pause
10h30 : David Décarie (Université de Moncton, Canada) : « Métaphores et inconscient : de l’émotion célinienne au tropisme sarrautien »
11h : Alain Cresciucci (Université de Rouen) : « Céline et le cinéma »

Jeudi 26 mai (après-midi)
Président de séance : Philipp Watts

14h : Yoriko Sugiura (Université de Kobé, Japon) : « Perte et deuil dans Mort à crédit »
14h30 : Tonia Tinsley (Université du Missouri, USA) : « Virginie, l’épreuve féerique du féminin célinien »

Université de Nantes
Vendredi 27 mai (matin)
Bâtiment Censive, salle 4046
Président de séance : Régis Tettamanzi

10h : Gaël Richard (La Roche-sur-Yon) : « Céline et le mouvement breton »
10h30 : Sonia Anton (Université du Havre) : « L’apport des lettres inédites »
11h : Jean-Paul Louis (éditeur) : « L’édition de la correspondance de Céline : état des lieux »

Vendredi 27 mai (après-midi)
Bâtiment Censive, salle de conférences
Présidente de séance : Anne Roche


14h : Anne Roche (Université de Provence) : « Succession ouverte ? »
14h30 : Philipp Watts (Université de Columbia, USA) : « Une nouvelle littérature du mal ? »
15h : pause
15h30 : Table ronde : l’influence de Céline sur la littérature française contemporaine : Mickaël Ferrier (écrivain), Hédi Kaddour (écrivain), Yves Pagès (éditeur, écrivain)
17h-18h : Lecture-spectacle par Thierry Pillon (Voyage au bout de la nuit)


Organisation:
Philippe ROUSSIN, Centre de recherche sur les arts et le langage (CNRS-EHESS)
Alain SCHAFFNER, Ecritures de la modernité (Sorbonne Nouvelle- Paris-III)
Régis TETTAMANZI, TLI-MMA (Université de Nantes)

Los Origenes de Europa

 

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Los Orígenes de Europa

Por Teresa Inmaculada Cuenca Cabañas

Ex: http://idendidadytradicion.blogia.com/

 

624600514.jpgLos primeros hombres, con ojos de color de cielo y cabellos de color de luz, engastaron en sus dagas de sílex la Piedra de Luna… pusieron en movimiento las aspas del sol y se adueñaron de la Tierra por añadidura. Buscaban Avalón en este mundo y la Piedra de Luna tuvo para ellos significado diferente. El Guía fue el primer Caminante de la Aurora y su nombre cambia en las Edades. La Piedra de Luna estuvo entre sus cejas. La daga de sílex en sus manos. La Tierra bajo sus plantas. La piel del Carnero fue el emblema que se mecía al viento de esas edades.
M. Serrano, Las Visitas de la Reina de Saba

En 1933 Werner Jaeger en la introducción a Paideia (2000, 4-5) afirmaba que “…nuestra historia -en su más profunda unidad-, en tanto que sale de los límites de un pueblo particular y nos inscribe como miembros de un amplio círculo de pueblos, “comienza” con la aparición de los griegos. “Comienzo” no significa aquí tan sólo comienzo temporal, sino también arjé, origen o fuente espiritual, al cual en todo grado de desarrollo hay que volver para hallar una orientación (…) No se trata sólo del sentimiento de un parentesco racial, por muy importante que este factor sea para la íntima inteligencia de otro pueblo. Cuando decimos que nuestra historia comienza en Grecia, es preciso que alcancemos clara conciencia del sentido en que en este caso empleamos la palabra “historia” (…) que se funda en una unión espiritual viva y activa y en la comunidad de un destino, ya sea la del propio pueblo o la de un grupo de pueblos estrechamente unidos. Sólo en esta clase de historia se da una íntima inteligencia y un contacto creador entre unos y otros (…) Esta comunidad existe entre a totalidad de los pueblos occidentales y entre éstos y la Antigüedad clásica. Si consideramos la historia en este sentido profundo, en el sentido de una comunidad radical, no podemos considerar a planeta entero como su escenario y, por mucho que ensanchemos nuestros horizontes geográficos los límites de “nuestra” historia no podrán traspasar nunca la antigüedad de aquellos que hace algunos milenios trazaron nuestro destino”. Esta extensa cita del helenista alemán condensa las ideas que han flotado en el ambiente ilustrado europeo sobre nuestros orígenes durante los últimos siglos: es en la Hélade donde nace, lo que en función de nuestra autopercepción, denominamos Europa. Y esta idea, permanece más de medio siglo después plena de vigor.

Efectivamente, es indudable que Europa es depositaria de un inmenso legado griego, legado rico en luces pero en el que existen también algunas sombras de las que proceden algunos de los rasgos más problemáticos que caracterizan al Occidente de un ayer reciente y a la práctica totalidad del mundo de hoy. Sin embargo, Grecia, más que nuestro origen, constituye el espejo más bello al que nos hemos asomado los hombres de Occidente buscando la imagen arquetípica que internamente sentimos como propia. El hombre europeo de todos los tiempos intuye que para los helenos al igual que para él, por decirlo con A. Romualdi (2003, 42), “El kòsmos es lo infinitamente grande y lo infinitamente pequeño, el Orden del Universo y el del cuerpo humano. La última instancia del mundo de los cuerpos y de la sociedad es el Orden, al igual que el del conocimiento es el Ser”. En realidad, Grecia no es el origen de Europa Grecia es Europa. Grecia constituye uno de los más bellos capítulos del devenir del hombre occidental sobre este mundo. Porque la Hélade no surgió de la nada, no fue una creación en el vacío, sino que sus raíces se hunden en lo más profundo de la prehistoria europea, raíces que comparte con el resto de pueblos de este continente. Y son esas raíces las que, floreciendo de esa manera única, han dado forma a esa imagen que permanecerá ya por siempre en el espíritu del hombre europeo.

Porque los orígenes de Europa se remontan muchos milenios atrás.

Hace alrededor de 40.000 años hace aparición repentinamente sobre la superficie de nuestro continente un tipo humano del que hasta ese momento no se ha tenido noticia. Su aparición casi simultánea por toda la superficie de Europa al sur del frente helado de los glaciares, o quizás su prodigiosamente rápida expansión, plantea en la actualidad incógnitas muy difíciles de resolver. Estos hombres, diseminados por vastísimos espacios, son portadores de una cultura material asombrosamente homogénea, que la arqueología conoce como Auriñaciense. Los restos fósiles, no muy abundantes, nos hablan de hombres de talla elevada y cráneos dolicocéfalos de una capacidad media superior a la actual, mandíbulas cuadradas y mentones prominentes. Es el denominado tipo de Cromañón, que subsiste en la actualidad, sin apenas variación, en el denominado tipo dálica, que se concentra especialmente en la Europa nordoccidental (1). Junto a este tipo se encuentra el denominado tipo de Brno que difiere del anterior por un frontal más estrecho y huidizo, de fuertes arcadas supraorbitarias y una cara más alta y prognata (2) (Delporte 1998, 29-35). La ruptura que supone la brusca irrupción del Auriñaciense es total. Pocos milenios después los neandertales desaparecen de la faz del continente y es probable que los últimos individuos que murieron en el sur de la Península Ibérica fueran los últimos de su especie.

Se ha afirmado a veces que el Paleolítico Superior en Europa parece más un prolongado epílogo que el prólogo de un amanecer. Todavía en el Avesta, en el Veda o en los testimonios tradicionales célticos podemos encontrar ecos de la nostalgia con la que los antepasados de celtas e indoiranios miraban hacia los hielos del Norte, de la memoria del Airyana Vaejo, la Patria de los Orígenes… Quien sabe, pero en todo caso la ciencia no está en condiciones de afirmar demasiado sobre los milenios que preceden a esta súbita aparición (3).

A. Romualdi (2002, 35-6) describe así los milenios que siguen a la llegada del hombre a Europa: “Durante decenas de miles de años una profunda cubierta de hielo se extendió por toda a Europa septentrional, alcanzando el curso inferior del Rin y los Cárpatos. En aquella época la Europa central era una tundra polar, mientras en la Península Ibérica vivían grandes manadas de renos y de bisontes. Las comunidades humanas que permanecieron en el continente se concentraban principalmente las costas atlánticas, donde el clima marítimo y la Corriente del Golfo, junto a una gran cantidad de abrigos y cavernas, ofrecían condiciones de vida más tolerables (…) En esta eterna estación de niebla y hielo, semejante a un día de noviembre, húmedo y frío, no lo suficientemente gélida como para impedir la vida pero sí lo bastante como para hacerla dura y difícil, creció un tipo humano de pigmentación débil y ojos claros, mal adaptado a la luz y al calor del sol, pero alto, robusto, duramente seleccionado y provisto de mesura, firmeza y tenacidad, a partir de la raza de Cromañón (…) en aquel clima de continuo invierno, este tipo humano desarrolló las características propias de la gente del Norte, características que encontraremos posteriormente entre los pueblos indoeuropeos: la actitud investigadora e inventiva, una cauta prevención y unos duros criterios selectivos”. Hacia el 20.000 B.C el complejo Auriñaciense se transforma para dando origen al periodo Solutrense, el cual se prolonga apenas durante dos milenios para dar paso al Magdaleniense, la era del arte parietal cuaternario, que durará aproximadamente hasta el 10.000 B.C. A partir de este momento la retirada de los hielos hacia el norte se acelera y un milenio después el hombre se ha asentado en la zona más septentrional del continente.

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Siguiendo la retirada de los hielos y a las manadas, los humanos han poblado con relativa densidad la llanura nordeuropea y la cuenca del Báltico. Las comunidades del Norte comienzan a mostrar una acusada personalidad frente al complejo mediterráneo que comienza igualmente a afirmarse. Escribe C.H. Boettcher (1999, 28): “En resumen, se evidencian ya al menos desde el mesolítico una separación de Europa entre dos complejos de población, tal y como ocurre en mayor o menor medida en la actualidad. Uno presenta un tipo humano más robusto y más bien despigmentado, mientras que el otro es mas grácil y más bien oscuro. No obstante, ambos son európidos. Con todo el complejo nórdico no está circunscrito al territorio de la Europa septentrional y nordoccidental. Alcanza, presentando toda variedad de particularidades, desde las costas bretonas a los ríos ucranianos.” y algo antes (1991, 15): “Ambos grupos de población európidos se separaron al menos desde el Mesolítico y se diferenciaron también de manera llamativa en lo relativo a sus ritos funerarios. En el Norte se enterraba a los muertos en decúbito supino, con la mirada dirigida hacia el cielo, en el Sur flexionados, en el seno materno de la Tierra”. Dos ritos que testimonian el contraste entre dos mundos que no tardarán en entrar en colisión.

A partir del noveno milenio se constata toda una serie de desarrollos socioeconómicos que transforman las culturas epipaleolíticas de Hamburgo y Ahrensburg en el complejo de Maglemose, el cual abarca desde Gran Bretaña, entonces unida al continente, hasta las costas orientales del Báltico, un mar cerrado en aquella época (mapa 1). La caza estacionaria y el desarrollo de una pesca de bajura favorecieron el sedentarismo de las poblaciones asentadas en las cercanías de las costas. Los desarrollos técnicos, las características del Mar del Norte, entonces una especie de enorme bahía, y el arrojo de los hombres llevan a la pesca de altura: el resultado es el establecimiento de comunidades muy estables y prósperas. La caza zonal comunitaria y las exigencias de la vida en el mar contribuyen a desarrollar fuertes vínculos jerárquicos y tradiciones marciales entre los grupos masculinos.

A mediados del VI milenio, con su territorio dislocado por la crecida del nivel del mar, la cultura de Maglemose entra en crisis, transformándose en su zona central (Escandinavia meridional, Jutlandia y norte de Alemania) en la cultura de Ertebølle-Ellerbeck (mapa 2). En ésta se van a acentuar los rasgos antes citados: la navegación marítima y fluvial conoce un auge extraordinario y la red fluvial de Mitteleuropa septentrional se convierte en una tupida red de comunicación, con el Elba como eje principal. Se desarrollan una agricultura de azada y la ganadería, labores que quedan en manos de la mujer mientras que el hombre se dedica a la caza y a la pesca. Este complejo, muy próspero cultural y económicamente, se expande siguiendo las cuencas fluviales hacia el oeste, hacia Polonia (Cultura de Janislawice) y hacia Ucrania donde, con toda probabilidad, grupos salidos de su seno darán origen a la Cultura del Dnieper-Don. Es en la Cultura de Ertebølle-Ellerbeck donde comienza a cristalizar la lengua indoeuropea.

Medio milenio antes de que comenzase a tomar forma la Cultura de Ertebølle-Ellerbeck, empieza a producirse un fenómeno de naturaleza muy diferente. Desde la zona balcánica, el antiguo solar de la Cultura de Vinça, de lejanas raíces próximo-orientales, comienzan a migrar hacia el norte pequeños grupos de colonos agrícolas. Practicando una agricultura de rozas y un rápido abandono de las tierras esquilmadas, estas pequeñas células de hombres de raza mediterránea van infiltrándose por la Europa central siguiendo el curso de los ríos. Gentes pacíficas y desarmadas, portan consigo la costumbre del enterramiento flexionado y un sistema de creencias en el que el principio materno-colectivista juega el rol principal. Se trata de la denominada Cultura de la Cerámica de Bandas o Cultura Danubiana. Su progresión hacia el norte les lleva a entrar en contacto con la población mesolítica centroeuropea, al sur de la llanura septentrional. Estos encuentros tienen como consecuencia un proceso de aculturación mutuo y la cristalización de culturas como la de Rossen, en la que se conjugan tradiciones cazadoras y guerreras con las nuevas traídas por los colonizadores meridionales y en la que, a diferencia de otros casos paralelos, predomina el componente étnico nórdico.

El choque entre las dos culturas en expansión, una guerrera, Ertebølle-Ellerbeck, y otra pacífica, la Danubiana, era tan inevitable como previsible fue su resultado. A unas primeras épocas en las que los navegantes fluviales de Ertebølle-Ellerbeck comerciaron, saquearon y sometieron a tributo a las comunidades de la Bandkeramik, sucedió la gran era de la expansión y del sometimiento in situ. Una sociedad que ya había conocido un fuerte desarrollo jerárquico interno encontraba el camino abonado para establecer unas estructuras políticas y sociales de dominio, que bien podríamos calificar con C.-H. Boettcher de feudales, sobre las comunidades de colonos agrícolas. Y este proceso va conducir a la formación de lo que Marija Gimbutas calificó como el “Reich de los Vasos de Embudo”. Esta cultura aparece alrededor del 4.300 BC mostrando rasgos muy homogéneos. Su área de expansión puede verse en el mapa 4. Las fechas obtenidas muestran a los grupos septentrional y oriental como los primeros en constituirse, pero la formación del resto es casi inmediata y coetánea entre sí. Actualmente no existe controversia entre los especialistas sobre el hecho de que es en las presiones guerreras de los grupos septentrionales donde se encuentra la génesis de esta cultura (Boettcher 2000, 151-3) y que esta unidad sin duda se fundamentó en la expansión de un estrato dominante fuertemente vinculado entre sí que utilizó la navegación fluvial como vía de conquista y de interrelación.

Existe cierta tendencia a sobrevalorar el peso de los colonos sudorientales en la Cultura de los Vasos de Embudo o TBK, por ejemplo, Boettcher escribe (2000, 147): “No obstante, cada vez se evidencia con más claridad el carácter de cultura mixta, compuesta por diferentes elementos. Así, no existe un rito funerario unitario para la totalidad de la TBK. Estos pueden variar regionalmente. Enterramientos que siguen la costumbre de los cazadores, en decúbito supino, están junto a los que siguen las campesinas, flexionados. Esto indica que no existió tampoco una población homogénea Sin embargo, La cultura en su totalidad muestra una sorprendente gran uniformidad (…) Esta cultura debía su uniformidad, pesar de su multiplicidad, sin duda alguna a la energía formativa de su estrato señorial que ejerció su acción en vastísimos espacios”. Con todo, en el complejo de los Vasos de Embudo ha desaparecido toda huella del matriarcado, de representaciones femeninas y de colectivismo característicos de la Bandkeramik. Por otro lado, los enterramientos flexionados corresponden al grupo de Baalberg en el que se realizan siguiendo una estricta divergencia de orientación para hombres y mujeres, algo desconocido en la Cultura Danubiana. Son las concepciones espirituales e ideológicas del Norte las que se afirman y las que van a dar el tono tanto a la Cultura de los Vasos de Embudo como a las culturas que posteriormente derivarán de ésta.

Es en este marco político-cultural en el que se va a hablar lo que la investigación de los dos últimos siglos conoce como lengua indoeuropea. Con toda probabilidad, no se diferenciaría apenas de la lengua hablada por las gentes de Ertebølle-Ellerbeck, pero es en los 1.500 años que dura el devenir de la cultura de los vasos de embudo cuando madura como lengua y cuando crea muchos de los rasgos lingüísticos y socioculturales que han podido ser descubiertos o reconstruidos (4).

Una de las manifestaciones más impresionantes de la TBK es la arquitectura funeraria megalítica, expresión de una aristocracia de fuertes tradiciones sociales y testimonio del sedentarismo de las estirpes nobiliarias. Otro de los elementos característicos de esta cultura es la cerámica que “…evolucionando desde la forma sencilla del vaso de embudo, alcanza límites de gran belleza y racionalidad (…) las cerámicas nórdicas no conceden nada a la pura ornamentación. Todas las líneas subrayan la arquitectura de los vasos, las junturas y las separaciones. Günther contrapone la “lujosa proliferación de las formas ornamentales de la cerámica de bandas”, en la que se plasma la sensibilidad meridional de los danubianos, a la tendencia nórdica hacia “las robustas formas geométricas o tectónicas, hacia formas de un espíritu que une tensión y mesura”" (Romualdi 2002, 42). Esta cultura se corresponde con la imagen que la paleolingüística ha forjado del mundo técnico-cultural de la Urheimat indoeuropea: la ganadería y la agricultura, el metal, el carro, las naves y el hacha de combate, las fortificaciones y las huellas de una sociedad fuertemente jerarquizadas. También su entorno natural, faunístico y vegetal se corresponde con la misma imagen: la anguila, el castor, el lobo, la alondra… así como el tejo, el abedul, el olmo, etc. (Haudry 1999, 149-52). Es desde el mismo corazón del continente de donde partirán las corrientes indoeuropeas en las que Occidente encuentra su más profunda unidad.

En el paso del IV al III milenio la Cultura de los Vasos de Embudo se transforma en complejos en los que el elemento ganadero aumenta de importancia con relación al agrícola. La primera cultura que se forma es conocida como la Cultura de Baden, extendida por toda la cuenca del Danubio. Poco después, la Cultura de las Ánforas Globulares, que se extiende desde la llanura nordeuropea oriental hacia Ucrania. Poco después, alrededor del 2.800, el resto del área ocupado por la TBK tardía y parte del de las ánforas Globulares se transforma paulatinamente en la Cultura de la Cerámica de Cuerdas, cultura de marcado carácter guerrero que se expande muy profundamente hacia el este, donde encontrará en el territorio de la estepa con la Cultura de la Tumbas con Ocre, heredera de la cultura del Dnieper-Don. De su choque surgirá la individualización del ethnos indoiranio. Son típicos sus cerámicas decoradas con impresiones de cordoncillos, técnica ya conocida en sus culturas de origen la TBK y la Cultura de las Ánforas Globulares, así como sus hachas de combate y su rito funerario que repite el esquema del grupo de Baalberg de la TBK: los varones flexionados sobre la derecha y las mujeres sobre la izquierda. En esta cultura presenta en todo su enorme ámbito de expansión una extraordinaria homogeneidad étnica de carácter nórdico. Este es el tipo que puede aislarse como el más importante de los estratos superiores de los diferentes pueblos indoeuropeos (Günther 1936; Kilian 1988, 121-53; Haudry 1999, 165-8; Romualdi 2002, 105-34, 176 nota 59). Estos guerreros campesinos del hacha de combate van a protagonizar el primer gran movimiento de homogeneización indoeuropea de nuestro continente. La cristalización de estas culturas es el prólogo a las primeras gravitaciones indoeuropeas sobre a cuenca mediterránea y El Asia meridional (mapa 5). Posteriormente, entre el II y el I milenio los movimientos del complejo de los Campos de Urnas culminará el proceso de indoeuropeización de nuestro continente.

Pero el mundo que se ha convenido en denominar indoeuropeo no se limita a elementos de orden antropológico o histórico-cultural. Es en otro orden de ideas donde Europa encuentra su verdadero Principio, tomado este término en todos sus valores. Es fundamental que tengamos presentes las palabras de Jaeger con las que se iniciaba este artículo, porque, efectivamente, existe una comunidad espiritual y activa entre los pueblos occidentales del hoy y los ciclos de nuestro más remoto pasado. Podemos ver en le concepto de Orden el eje central de la concepción indoeuropea de lo sagrado: “Emerge ya del Rig-Veda el concepto central de la religiosidadindoeuropea y de al raza blanca: el concepto de Orden: El orden entendido como Lògos universal y colaboración de las fuerzas humanas con las divinas (…)El orden, en tanto que esencia, del universo indoeuropeo, está en el mundo y más allá del mundo. Constituye la fuente de a que surgen el kòsmos visible y el invisible. Los símbolos de ambos se superponen, significando los primeros sobre el plano del devenir natural lo que sobre el plano del Ser no deviene sino que naturalmente es” (Romualdi 2003, 24,26). Este Orden que se manifiesta en el equilibrio de todo lo manifestado es para el hombre indoeuropeo, a la vez una intuición y un horizonte en la propia construcción física y espiritual. Escribe H.F.K. Günther (S.F., 191): “El ario vive en un equilibrio de cuerpo y alma, aunque considera el alma y el cuerpo como dos cosas diversas y distintas. En general, se puede decir que el mundo indoeuropeo ha vivido siempre en la unidad cuerpo y alma; los germanos estuvieron incluso a considerar el cuerpo como una expresión del alma”, expresión del alma e instrumento de conquista espiritual en la que el desarrollo de una mesura interior se presenta como primer requisito: “Moderación y control (el latino iugum y el alemán Hoch), métron, temperantia son, como se ha mostrado anteriormente, caracteres específicos de la originaria religiosidad nórdica e indoeuropea: eusébeia como sinónimo de sofrosýne. A la religiosidad budista le es propia el precepto de la inmutabilidad de espíritu (en sánscrito upeksha y en pali upekha), exactamente cono en el estoicismo (ataraksía)” Günther (S.F., 207). Así, la única culpa (que no pecado) del hombre es la hýbris, la rebelión contra el Orden…

Un mismo fondo espiritual y ético que toma forma en unas imágenes del mundo divino y una práctica del culto sensiblemente parejas, vincula a los diferentes ciclos indoeuropeos. Jean Haudry (1999, 95-6) resume las características de lo sagrado entre los indoeuropeos, resaltando su carácter politeísta, y su diversificación, con dioses, ritos y fórmulas propios para cada grupo social, de donde derivan su tolerancia y antiproselitismo, así como la posesión de mitos y símbolos a cada nivel social, lo que testimonia la existencia de un trasfondo iniciático, y la ausencia de dogmas. Religión de acciones y no de fe, donde a estricta ejecución del rito es fundamental. Religión política de jefes y no de sacerdotes, donde el poeta puede estar poseído por el furor divino pero donde el oficiante es un magistrado digno y severo. Religión en la que la práctica de la magia deriva del conocimiento de la analogía de los diferentes planos, conocimiento que lleva a condenar severamente la brujería y los cultos estáticos extranjeros. Religión de la claridad, de la forma y de la luz. Religión del conocimiento, del despertar. Religión del Orden.

Estos rasgos que reconocemos como propios de la religiosidad helénica, los vemos reproducidos por doquier en el ámbito indoeuropeo. Sus raíces se encuentran muy al Septentrión de la Península Balcánica y muchos milenios antes de que los primeros helenos avistasen las riberas del Mediterráneo. En las Edades en las que los hombres todavía veían y sabían. En las nieblas de la Prehistoria. En los Orígenes de Europa.

* * *

(1) Alrededor del tipo cromañón-dálico existen algunas cuestiones llamativas: por ejemplo, los estudios de biología molecular realizados por Sykes (2001) han establecido que es precisamente en esta área del continente donde permanece la gran mayoría de individuos cuyo ADN mitocondrial presenta la variación que puede considerarse más arcaica de Europa. Y es igualmente llamativo que la raza dálica sea, curiosamente, la que presenta un mayor grado de despigmentación de todas las razas humanas, constatable también en sus reliquias norteafricanas y de las Islas Canarias. No podemos extendernos aquí sobre la periodización del Auriñaciense, ni sobre los debates acerca de su origen y sus relaciones tanto con el musteriense como con las presuntas “culturas transicionales” (Bacho Kiro, el Uluzziense o el Chatelperroniesnse) ni tampoco el reciente intento de desvincularlo del “hombre anatómicamente moderno”. Baste recordar que los intentos de situar origen el complejo auriñaciense en Oriente Próximo se han abandonado puesto que en esta zona es claramente intrusivo (Delporte 1998, 113-4) y que la opinión más extendida entre los especialistas es que la irrupción del Auriñaciense comporta una solución de continuidad radical en tipología física y comportamiento humanos y tecnología en relación a los neandertales y los tecnocomplejos a ellos asociados. Por otro lado, el simbolismo inherente a las manifestaciones culturales o artísticas del Paleolítico superior permitiría hipotetizar sobre la concepción del hombre con lo sagrado en aquellas edades. Las tesis avanzadas por el mundo científico, como el chamanismo, las tesis de un Leroi-Gourhan, o las relaciones del arte parietal con las representaciones del firmamento, se apoyan en datos en su casi totalidad de los periodos más recientes y parten de premisas ideológicas y metodológicas cuanto menos desenfocadas. Tal y como afirman los testimonios tradicionales posteriores y sugiere la “desnudez” del registro arqueológico, la relación del hombre con lo inefable en la Europa de aquel entonces debía seguir vías de conocimiento e identificación, más cercanas a la visión de los Rishis de la que nos habla la Tradición hindú que a las concepciones religiosas modernas.
(2) En el tipo de Brno se ha querido ver la prueba de una evolución neandertal hacia el “hombre moderno”. Sin embargo, los especímenes de Mladec, que son los mejor conservados de este tipo no muestran ningún rasgo vinculable con neandertal. Por otro lado los análisis de ADN realizados hasta la fecha a neandertales niegan rotundamente esta posibilidad: Estamos ante dos especies distintas.
(3) Sobre esta cuestión pueden verse las obras de Christian Levalois, Hiperbórea Regreso a los orígenes, 1987 Barcelona, o el fascinante libro de L. G. Tilak, The Artic Home in the Veda, Puna 1956 y la valoración de la cuestión que realiza J. Haudry (1999).
(4) A pesar de que, efectivamente, la lengua hablada por los colonos de la Cultura de la Cerámica de Bandas, que sin duda era muy diferente a las que hablaban los pobladores mesolíticos de la Europa central y septentrional a su llegada, pudo dejar una pequeña impronta en el indoeuropeo (véase Romualdi 2002, 164-5 notas 21, 22) e, incluso, colaborar como lengua de substrato en el proceso de dialectalización de aquel no podemos seguir a C.H. Boettcher cuando sostiene el carácter de lengua mixta del indoeuropeo, tesis rechaza por la mayoría de especialistas en la actualidad.

Referencias:

* Boettcher, C.H., (1999) Der Ursprung Europas, St. Ingbert.
* Delporte, H., (1998) Les Aurignaciens, premiers Hommes modernes, París.
* Günther, H.F.K., (1936) “Indogermanentum und Germanentum, rassenkundlich betrachtet”, en Helmut Arntz (ed.), Germanen und Indogermanen. Festschr. für H. Hirt, Heidelberg, 317-340.
* Günther, H.F.K., (Sin fecha) Humanitas, Platón, custodio de la vida, Religiosidad indoeuropea, sin indicación de lugar de edición.
* Haudry, J., (1999) Gli Indoeuropei, Padua.
* Jaeger, W. (2000) Paideia. Los ideales de la cultura griega, Madrid.
* Kilian, L., (1988) Zum Ursprung der Indogermanen, Bonn.
* Romualdi, A., (2002) Los indoeuropeos. Orígenes y migraciones, Barcelona.
* Romualdi, A., (2003) El problema de una Tradición europea, Valencia.
* Sykes, B., (2001) Las siete hijas de Eva, Barcelona.