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mercredi, 09 février 2011

Abbé Jean-Marie Gantois: à l'école de Proudhon

A l’école de Proudhon

par Jean-Marie Gantois

proudhon.jpgProudhon, qui, en 1863 déjà, proclamait la nécessité « du principe fédératif », mettait ses disciples en garde contre cette déformation et cet abus. De cet ouvrage fameux, il est de bon ton de répéter une phrase : « Le vingtième siècle ouvrira l’ère des fédérations, ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans » et d’en citer … implicitement une autre, en négligeant d’en Indiquer la source : « L’Europe serait encore trop grande pour une confédération unique : elle ne pourrait former qu’une confédération de confédérations ». Il semble que ce soit là tout ce qu’on ait retenu de ce traité fondamental. N’oublie-t-on pas un peu trop facilement avec quelle force il s’est lui-même déclaré « républicain, mais irréductiblement hostile au républicanisme tel que l’ont défiguré les jacobins » ? N’oublie-t-on pas qu’aucune insistance ne lui paraissait indiscrète quand il s’agissait de répéter à ses correspondants : « Méfiez-vous des jacobins qui sont les vrais ennemis de toutes les libertés, des unitaristes, des nationalistes, etc … »

Renvoyons au maître incomparable, au maître français du fédéralisme ceux de ses compatriotes qui affectent de se réclamer de sa doctrine :
« Il a été parlé maintes fois, parmi les démocrates de France, d’une confédération européenne, en d’autres termes des « Etats-Unis de l’Europe ». Sous cette désignation, on ne paraît pas avoir jamais compris autre chose qu’une alliance de tous les Etats, grands et petits, existant actuellement en Europe, sous la présidence permanente d’un Congrès. Il est sous-entendu que chaque Etat conserverait la forme de gouvernement qui lui conviendrait le mieux … Une semblable fédération ne serait qu’un piège ou n’aurait aucun sens…

« J’ai entendu d’honorables citoyens des Flandres se plaindre de manquer de notaires et de magistrats qui comprissent leur langue et accuser très haut la malveillance du gouvernement. Une domestique flamande, envoyée à la poste pour retirer ou affranchir une lettre, ne trouvait à qui parler. « Apprenez le français », lui disait brusquement l’employé. MM. les gens de lettres parisiens observeront sans doute que l’extinction du flamand ne serait pas pour l’esprit humain une grande perte ; il en est même qui poussent l’amour de l’unité jusqu’à rêver d’une langue universelle. En tous cas ce n’est pas de la liberté, ce n’est pas de la nationalité, ce n’est pas du droit …

« Est-ce que cette démocratie qui se croit libérale et qui ne sait que jeter l’anathème au fédéralisme et au socialisme, comme en 93 le leur ont jeté ses pères, a seulement l’idée de la liberté ?

« Si demain la France impériale se transformait en Confédération, l’unité serait de fait maintenue. Mais… les influences de race et de climat reprenant leur empire, des différences se feraient peu à peu remarquer dans l’interprétation des lois, puis dans le texte; des coutumes locales acquerraient autorité législative, tant et si bien que les Etats (« les nouveaux Etats confédérés au nombre de vingt ou trente », écrivait quelques lignes plus haut Proudhon) seraient conduits à ajouter à leurs prérogatives celles de la législature elle-même. Alors vous verriez les nationalités dont la fusion plus ou moins arbitraire et violente, compose la France actuelle, reparaître dans leur pureté native et leur développement original, fort différentes de la figure de fantaisie que vous saluez aujourd’hui…

« La nation française est parfaitement bien disposée pour cette réforme … La tradition n’y est pas contraire : ôtez de l’ancienne monarchie la distinction des castes et les droits féodaux. La France avec ses Etats de province, ses droits coutumiers et ses bourgeoisies n’est plus qu’une vaste confédération, le roi de France un président fédéral. Au point de vue géographique, le pays n’offre pas moins de facilités : parfaitement groupé et délimité dans sa circonscription générale, d’une merveilleuse aptitude à l’unité on ne l’a que trop vu, il convient non moins heureusement à la fédération par l’indépendance de ses bassins dont les eaux se versent dans trois mers (1). C’est aux provinces à faire les premières entendre leurs voix» (2).

Une organisation pseudo-fédérale qui négligerait les diversités des « minorités ethniques» ne serait qu’une immense et cruelle duperie. M. Denis De Rougement ne serait pas Suisse s’il n’en avertissait dûment l’opinion française dans « L’Europe en jeu »: « Seul, le fédéralisme ouvre des voies nouvelles. Seul, il peut surmonter – voyez la Suisse – les vieux conflits de races, de langues et de religions sclérosés dans le nationalisme ». Mais est-ce vraiment l’idéal d’une « Europe helvétisée » qui inspire nos fédéralistes officiels de tous plumages ? Qui nous garantira que la formule fédérale, avant de régir les relations entre Etats, s’appliquera à leur constitution interne ? Telle est pourtant la condition préalable de l’aménagement correct et loyal d’un ordre fédéraliste digne de ce nom.

Fabre-Luce l’indique avec sa hauteur de vues coutumière, dans son livre sur « Les Etats-Unis d’Europe » :
« Il faut rompre les anciennes habitudes de penser qui associent impérieusement dans l’esprit public, d’une part Liberté et Nation, d’autre part Organisation et Centralisation. C’est au contraire en « élargissant » l’espace politique qu’on arrivera à « tempérer » certains excès d’autorité et à créer des autonomies provinciales. C’est dans une Europe fortement constituée que l’individu -, aujourd’hui opprimé, dans des cadres trop étroits, par des pouvoirs inefficaces – retrouvera son plein épanouissement. Dans une telle époque on ne peut assumer la liberté des individus qu’en retirant aux Etats la possibilité même de l’arbitraire. L’union de l’Europe consacrerait ce fait d’expérience que, dans le monde moderne, malgré les affirmations contraires de certaines propagandes, la « région » est un élément plus important que la « classe ».

Est-ce vraiment vouloir l’Europe que de refuser d’y réserver une fonction essentielle aux provinces-charnières de la communauté européenne ? Est-on absolument de bonne foi quand on réclame, pour l’amélioration des relations européennes, l’enseignement du français dans le Val d’Aoste et qu’on s’oppose à celui du breton en Bretagne, du flamand en Sud-Flandre, de l’occitan en Occitanie, du catalan en Roussillon, Cerdagne, Vallespir, Conflent, Capcir, du basque en Soule, labourd et Basse-Navarre ? A-t-on des chances sérieuses de paraître de bonne foi quand on propose d’aménager les frontières et qu’on laisse en place d’appareil douanier et policier monstrueux qui semble appartenir à un autre âge et à une autre civilisation et qui tranche dans la chair vive .de populations semblables en tous points de part et d’autre d’artificielles limites d’Etats ?

Tandis que de médiocres politiciens qui se baptisent du nom de « chrétiens » rabâchent, sous prétexte de « civisme », ce que Proudhon (qui décidément avait tout compris et tout prévu) appelait de misérables « paralogismes catholico-jacobiques », le Pape PIE XII ne lasse pas de répéter en chacun de ses messages :
« L’Eglise ne peut penser ni ne pense à attaquer ou à mésestimer les caractéristiques particulières que chaque peuple, avec une piété jalouse et une compréhensible fierté, conserve et considère comme un précieux patrimoine. Toutes les orientations, toutes les sollicitudes, dirigées vers un développement sage et ordonné des forces et tendances particulières, qui ont leur racine dans les fibres les plus profondes de chaque rameau ethnique. L’Eglise les salue avec joie et les accompagne de ses vœux maternels. »
(Octobre 1939),

« Dans le champ d’une nouvelle organisation fondée sur les principes moraux, il n’y a pas place pour l’oppression ouverte ou dissimulée, des particularités culturelles et linguistiques des minorités nationales. »)
(Noël 1941).

« La longue expérience de l’Eglise l’oblige à. conclure que la stabilité du territoire et l’attachement aux traditions ancestrales, indispensables à la saine intégrité de l’homme sont aussi des éléments fondamentaux pour la communauté humaine. »
(20 février 1946).
-
Recevant dernièrement les congressistes de l’Union Européenne des Fédéralistes, le Souverain Pontife tenait expressément à les mettre en garde contre la plus illogique et la plus pharisaïque des contradictions :
« On ne fera pas l’Europe avec des déracinés. »

Il serait fâcheux, pour le crédit de la France, que le monde reste sur l’impression que la « doctrine » fédéraliste française est réservée à l’usage des peuples de couleur, à l’exclusion des… indigènes de la métropole, ou qu’elle n’est strictement qu’un article d’exportation destiné à la consommation outre-Rhin et, à la rigueur, tra los montes, histoire d’embêter Franco.

Il y va de l’honneur du fédéralisme français, et de l’honneur de la France. Les fédéralistes français authentiques et sincères ont la parole.

PARIS, le 8 décembre 1948.

Henri DUMESNIL.

(1) Et même dans quatre mers : corrigeons Proudhon qui semble oublier la mer du Nord et son rivage, naturellement cher à nos amis flamands. (Rédaction des Cahiers).

(2) Pour ne pas allonger outre-mesure ce document, bornons-nous à rappeler que Proudhon, dans ses divers écrits, revient avec prédilection sur ces idées du Principe fédératif : « Les auteurs de la Constitution de 1848 s’imaginaient-ils, par hasard, que les douze ou quinze peuples parfaitement distincts dont la réunion forme ce qu’on appelle vulgairement le peuple français, ne sont pas de vraies nationalistes ? » (Théorie du mouvement constitutionnel) – « La nation française actuelle se compose d’au moins vingt nations distinctes … Le Français est un être de convention» (France et Rhin). Dans le système fédéral, « chaque race, chaque langue est maitresse sur son territoire. L’unité n’est plus marquée dans le droit que par la promesse que se font les uns aux autres les divers groupes souverains. » (De la capacité. politique des classes ouvrières). – « La France périra, à moins qu’elle ne se sauve une seconde fois par le fédéralisme qui, découpant toutes les grandes unités, fera reparaître toutes les nationalités et sauvera de cette manière tout le monde » (Lettre à- M. JOLTRAND, 14 décembre 1863). -« Faites de la France douze républiques confédérées, et vous trouverez la France aussi jeune qu’en 93. » (Lettre à M. DELHASSE, 8 août 1861). – Une pensée familière, en outre, à Proudhon es+ que le fédéralisme détient le secret non seulement de prévenir les luttes entre les Etats, mais d’éviter les conflits à l’intérieur de chacun d’eux.

P.S – Ce texte était rédigé lorsque nous avons pris connaissance d’une note envoyée à la rédaction des « Cahiers » par un de nos amis Lillois et relative aux « Journées d’Etudes Européennes » qui ont eu lieu à Lille les 17, 18 et 19 décembre 1948 à l’instigation du groupe de la « Région Nord » de la « Fédération ». Nous faisons suivre ici cette communication :
« L’objet de ces réunions était, parait-il, de « définir la position de la région du Nord devant les perspectives d’une Fédération Européenne ». Nous avons l’impression que les congressistes auraient pu tenir leurs assises tout aussi bien à Romorantin, à Saint-Jean-d’Angély, à Pampelune ou à Famagouste, sans avoir à changer un mot à leurs exposés et leurs échanges de vues. On y a beaucoup insisté sur « la nécessité de faire participer les communautés naturelles à la construction de l’Europe » : ces communautés seraient-elles seulement la famille, la commune, le syndicat ? La région ne serait-elle pas de ces « communautés naturelles de vie » dont on proclame les droits ? La Flandre n’a-t-elle pas un rôle à jouer dans une Europe honnêtement fédéralisée ? André Therive l’a naguère reconnu : « Sachons bien que flamand a quelques titres à vouloir dire européen ». On aurait pu s’en souvenir à Lille-en-Flandre. Le docteur Carl Burkhardt, ministre de Suisse, en France, recevant récemment le titre de docteur « honoris causa » de l’Université de Lille, dans une promotion comprenant le Professeur Blancquaert, de Gand, et le Professeur De Boer de Leyde, déclarait aux Lillois : « Votre cité me parait l’un des points de l’Europe où peut se forger une renaissance européenne ».
« Le docteur Brugmans aurait-il si peu la notion de ce que les divers cantons des anciens Pays-Bas peuvent apporter à l’élaboration d’un statut européen ? Faut-il lui rappeler, pour nous borner à quelques souvenirs qu’on suppose devoir lui être chers, que l’aumônier de la Cour de Guillaume d’Orange, rédacteur de l’ « Apologie », du « Père de la Patrie », Pierre Loyseleur de Villiers et van Westhove, était un Lillois, et semblablement un Lillois son fidèle médecin, Matthias Delobel ? Ne doute-t-il pas qu’à quelques kilomètres de Lille le néerlandais est la langue courante de la population et qu’il est parlé par une partie des habitants à l’intérieur même des murs de la cité ? N’aurait-il rien aperçu des monuments anciens et modernes de la « Capitale des Flandres », de l’intérieur de la Vieille Bourse, par exemple, et du beffroi de l’Hôtel de Ville ? N’aurait-il pas eu un regard pour le « paysage humain » de cette antique métropole thioise et de son terroir, où Anatole France, Arsène Dumont, Henri Baudrillart, Ludovic Naudeau, Ardouin-Dumazet, Jean Cassou, Georges Blachon, Armand Guillon et tant d’autres visiteurs de marque se sont cru transportés au cœur des Pays-Bas ? Nous conseillerions volontiers à M. Brugmans de trouver le temps de jeter un coup d’œil sur quelques-unes des gravures de l’album, récemment paru du Dr V. Celen : « Frans-Vlaanderen in Woord en Beeld », Où trouvera-t-il à travers les Pays-Bas, des images plus typiquement néerlandaises ? »
On s’étonne d’autant plus, en effet, des silences lillois de M. Brugmans que le précédent Congrès de l’Union Européenne des Fédéralistes qui s’est tenu quelques semaines lus tôt à Nantes, a mis en évidence, grâce surtout à M. Pierre Mocaer et à M. Joseph Martray, le rôle naturellement dévolu au peuple breton et à la culture bretonne dans l’édification d’une communauté européenne libérée de l’oppression étatiste. N’est-ce pas à Nantes que le Dr Brugmans lui-même avait tenu à préciser :
« Nous ne voulons pas faire des Etats-Unis d’Europe, c’est-à-dire une union des nations telles qu’elles sont actuellement constituées, étatisées à outrance ; mais une Fédération de nations profondément changées dans leur structure, dans lesquelles toutes les régions les groupes ethniques dont certains chevauchent les frontières auront un rôle à jouer dans la communauté nationale et Internationale. »
Où donc un rappel de ce langage aurait-il été plus de circonstance qu’en Flandre et à Lille ?
H. D.


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Ernst Jünger - Apostrophes 1981


Ernst Jünger - Apostrophes 1981

Nazi Fashion Wars: The Evolian Revolt Against Aphroditism in the THird Reich

Nazi Fashion Wars:

The Evolian Revolt Against Aphroditism in the Third Reich

Part 1

Amanda Bradley

Ex: http://www.counter-currents.com/

“We would like women to remain women in their nature, in the whole of their lives, in the aim and fulfilment of these lives, just as we likewise wish men to remain men in their nature and in the aim and fulfilment of their nature and their aims.”—Adolf Hitler

girl1.jpgNational Socialism promoted two images of woman: the hardworking peasant mother in traditional dress, and the uniformed woman in service to her people. Both images were an attempt to combat two types of woman that are foreign to Traditional European societies: the Aphrodisian and Amazonian woman.

To understand the implications of these types, we must first outline J. J. Bachofen’s theory of the phases of human development and their relation to the Traditionalism of Julius Evola, who translated Bachofen’s Das Mutterrecht (Mother Right) into Italian and wrote the introduction. Bachofen posited a progressive view of history. The earliest and most primitive civilizations were earth-based, what Bachofen called “hetaerist-aphroditic,” since they were characterized by promiscuity.

As a revolt against the mistreatment of women in these early societies, Bachofen determined, agricultural-based Demetrian societies were developed. This phase of development was matriarchal, and exalted woman in her role of wife and mother, since it viewed woman and the earth as sources of generation.

Next, patriarchy developed, in which the sun and man were seen as the source of life. States of consciousness, correspondingly, went beyond the earth and the moon in solar-oriented societies.

Bachofen also outlined several regressions within his system. The cult of Dionysus was a regression from a Demetrian back into an earth-based cult, as exemplified by its emphasis on the vine (i.e., earth), a drunken dissolution into nature, and the promiscuous maenads who were its followers. Another regression was found in the various examples of Amazonian women in Western history, who did away with the need for a male principle.

Evola said that he integrated Bachofen’s ideas in “a wider and more up-to-date order of ideas.” [1]. He posits the Arctic cycle of the Golden Age as the primordial tradition. Demetrian societies came later, and eventually declined into Amazonian and Aphrodisian cycles. Meanwhile, there were descents into Titanic and Dionysian cycles, with a brief revival of the Northern spirit in the heroic age. Although Evola and Bachofen disagreed about the primacy of the Northern tradition, their interpretations of Aphroditism and other degenerations are similar.

As an earth-based society, the Aphrodisian is entirely focused on the material world. These societies are ruled by “the natural law (ius naturale) of sex motivated by lust, and with no understanding of the relationship of intercourse to conception.” [2] Even the afterlife is viewed not as an ascent to a heaven, but a return to nature. Bachofen describes woman’s status in these cultures as the lowest—she is only a sex object, the property of the tribal chief or any man who wants her. Evola’s interpretation is that in Aphrodisian societies, it is man’s status that is the lowest, since woman is the “sovereign of the man who is merely slave of his senses and sexuality, merely the ‘telluric’ being that finds its rest and its ecstasy only in the woman.” [3] Whether interpreting Aphrodisian societies as degrading to men, women, or both, one aspect is clear: Such a worldview emphasizes the lower aspects of sex, and presents woman as an object of base lust. Contrasted to this are Demetrian societies, in which monogamy and the love of the wife and mother replace mere lust.

Such Aphrodisian cultures are found only in pre-Aryan and anti-Aryan societies. In the history of the West, Evola theorizes that solar-based societies originally were found throughout Europe. In the more southern areas of Europe, in the timeline of recorded history at least, the solar forces did not withstand opposing forces for long. According to Joseph Campbell, these earth and lunar forces migrated to the Mediterranean from the East, as the Oriental principle was found in the “Aphroditic, Demetrian, and Dionysian legacies of the Sabines and Etruscans, Hellenistic Carthage and, finally, Cleopatra’s Hellenistic Egypt.”[4] Thus, much of what we associate with classical Greece cannot be assumed to be European, but must be interpreted in light of the degenerations that developed from its contact with the East. Rome, according to Evola, was able to ward off the influence of the telluric-maternal cult due to its establishment of a firm political organization that was centered on the virile principles of a solar worldview.

In addition to the spheres of love and family, Aphrodisian societies have far-reaching political implications as well. Earth and lunar cults were not necessarily (in fact, rarely) governed by women, yet like gynaecocracy, they foster “the egalitarism of the natural law, universalism and communism.” The idea is that Aphrodisian, earth-based societies viewed all men as children of one earth. Thus, “any inequality is an ‘injustice’, an outrage to the law of nature.” The ancient orgies, Evola writes, “were meant to celebrate the return of men to the state of nature through the momentary obliteration of any social difference and of any hierarchy.”[5] This also explains why in some cultures, the lower castes practiced tellurian or lunar rites, while solar rites were reserved for the aristocracy.

roekk-gross.jpgThese were the Aphrodisian elements that had made their way into the Weimar Republic and Third Reich, and which the National Socialists tried to restrain, along with modern Amazonian woman (the unmarried, childless, career woman in mannish dress). The Aphrodite type was represented by the “movie ‘star’ or some similar fascinating Aphrodisian apparition.”[6] In his introduction to the writings of Bachofen, National Socialist scholar Alfred Baeumler wrote that the modern world has all of the characteristics of a gynaecocratic age. In writing about the European city-woman, he says, “The fascinating female is the idol of our times, and, with painted lips, she walks through the European cities as she once did through Babylon.”[7]

(PICTURE: Hungarian-born singer Marikka Rökk)

The Nazis’ attempts to combat the Aphrodisian type of woman were manifest in various campaigns and in the writings of Nazi leaders. Most prominent was the promotion of the Gretchen type (the Demetrian woman, in her role as mother and wife), and the discouragement of anything that encouraged the fall of woman into a sex toy rather than a partner for men. Primary emphasis was placed on the discouragement of provocative dress, makeup, and unnatural hair, all which have associations with earth-based cults from the East. According to Evola, the Jewish spirit emphasizes the materialist and sensualist sides of life, with the body viewed as a material instrument of pleasure rather than an instrument of the spirit. Thus, ideologies such as cosmopolitanism, egalitarianism, materialism, and feminism are prevalent in a society that has a worldview infused with a Semitic spirit.[8]

Evola categorized the Aryan spirit as solar and virile, and the Jewish spirit as lunar and feminine. Using Bachofen’s classification system, the latter classifies most easily with Aphrodisian and earth-based cultures — where woman-as-sex-object prevails over woman-as-mother. In fact, there were various versions of “royal Asian women with Aphrodisian features, above all in ancient civilizations of Semitic stock.”[9] A review of archaeological evidence of Aryan and Semitic peoples reveals that, indeed, the only records of Aphrodisian culture in the West (as determined by a culture’s molding of woman into a sex object through fashion, makeup, and the idea of unnatural beauty) are the result of Eastern influence.

Aphrodisian Fashion and Cosmetics Are Absent from the History of Northern Europeans, and Found in Mediterranean Cultures as a Result of Eastern Influence

European civilizations unanimously associated unnatural beauty, achieved by cosmetics and dyed hair, with the lowest castes. This is because in Traditional societies, “health” was a symbol of “virtue” — to feign health or beauty was an attempt to mask the Truth.[10] Although cosmetics and jewelry were used ritually in ancient civilizations, their use eventually degenerated into a purely materialistic function.

 

girl4.jpgThe earliest Europeans tended toward simplicity in dress and appearance. Adornments were used solely to signify caste or heroic deeds, or were amulets or talismans. In ancient Greece, jewels were never worn for everyday use, but reserved for special occasions and public appearances. In Rome, also, jewelry was thought to have a spiritual power.[11] Western fashion often was used to display rank, as in Roman patricians’ purple sash and red shoes. The Mediterranean cultures, influenced by the East, were the first to become extravagant in dress and makeup. By the time this influence spread to northern Europe, it had been Christianized, and makeup did not appear again in northern Europe until the fourteenth century, after which followed a long period of its association with immorality.[12]

There is no firm evidence, archeological or narrative, for the use of makeup among the Anglo-Saxons. Only one story exists about its use among the Vikings, that of tenth century A.D. traveler  Ibrahim Al-Tartushi, who suggested that Vikings in Hedeby (in modern northern Germany) used kohl to protect against the evil eye (obviously an import from the East). Instead of makeup (outside of their often-described war paint), early northern Europeans focused on cleanliness and simplicity, as well as plant-based oils and aromatherapy. Archeological evidence reveals grooming tools for keeping hair tidy and teeth clean, and long hair was an essential beauty element for women.[13] Much of the jewelry worn by Vikings was religious, received as a reward for bravery in battle, or used to fasten clothing (such as brooches).[14]

Ancient Greece and Rome started out similar to northern Europe in the realms of fashion and beauty, but were quickly influenced by the East. Cosmetics were introduced to Rome from Egypt, and become associated with prostitutes and slaves. Prostitutes tended to use more makeup and perfume as they got older, practices that were looked down on as attempts to mask the unpleasant sights and odors of the lower classes. In fact, the Latin lenocinium means both “prostitution” and “makeup.” For a long time, cosmetics also were associated with non-white races, particular those from the Orient. As Rome degenerated, however, the use of makeup spread to many classes, with specialized slaves devoting much time to applying face paint to their masters, especially to lighten the skin color.

Although cosmetics became more accepted in Rome, their use was contrary to Roman beliefs and discouraged in their writings. Romans did not believe in “unnatural embellishment,” but only the preservation of natural beauty, for which there were many concoctions. Such unadulterated beauty was associated with chastity and morality. As an example, the Vestal Virgins did not use makeup. One who did, Postumia, was accused of incestum, a broad category that signifies immoral and irreligious acts.

In addition, Roman men found it suspicious when women tried to appear beautiful: the implications of cosmetic use included a lack of natural beauty, lack of chastity, potential for adultery, seductiveness, unnatural aversion to the traditional roles for women, manipulation, and deceitfulness. The poet Juvenal wrote, “a woman buys scents and lotions with adultery in mind.” Seneca believed the use of cosmetics was contributing to the decline in morality in the Rome Empire, and advised virtuous women to avoid them.[15] The only surviving text from Rome that approves of cosmetics, Ovid’s Medicamina Faciei Femineae (Cosmetics for the Female Face), gives natural remedies for whiter skin and blemishes but extols the virtues of good manners and a good disposition as highest of all beauty treatments.

Originally, the simplest hairstyles were prized in Rome, with women wearing their hair long, often with a headband. Younger girls favored a bun at the nape of the neck, or a knot on top of their head. Elaborate hairstyles only came into fashion during the Roman Empire as it degenerated.[16]

In ancient Greece, as well, makeup was the domain of lower-class women, who attempted to emulate the fair skin of the upper classes who stayed indoors. Rouge was sometimes used to give the skin a healthy and energetic glow. This tradition was continued by women in the Middle Ages, who also valued fair skin.

Cosmetics, dyed hair, and over-accessorizing continued to be associated with loose women as Western society was Christianized. Saint Irenaeus included cosmetics in a list of evils brought to the women who married fallen angels. The early Christian writers Clement of Alexandria, Tatian the Assyrian, and Tertullian also trace the origin of cosmetics to fallen angels.[17]

Dress presents a more difficult area to examine. Although the Nazis associated skimpy dress with foreign elements, this has not always been the case in West. Aryan societies generally did not moralize sex, nor see the body as shameful; women could show a bare breast or wear a short tunic without being viewed as a sex object. In fact, Bachofen reports that more restrictive dress represented a move toward Eastern cultures, which, seeing woman as temptress, insist on extensive covering. According to Plutarch, speaking on the old Dorian spirit:

There was nothing shameful about the nakedness of the virgins, for they were always accompanied by modesty and lechery was banned. Rather, it gave them a taste for simplicity and a care for outward dignity.[18]

Much of these distinctions in beauty treatments can be traced to deeper sources, to the differences in spirit of different peoples. Evola asserts the Roman spirit as the positive side of the Italian people, and the Mediterranean (more influenced by the East) as the negative that needs to be rectified. The first Mediterranean trait is “love for outward appearances and grand gestures”—it is the type that “needs a stage.” In such people, he says, there is a split in the personality: there is “an ‘I’ that plays the role and an ‘I’ that regards his part from the point of view of a possible observer or spectator, more or less as actors do.”

A different kind of split, one that instead supervises one’s conduct to avoid “primitive spontaneity,” is more befitting of the Roman character. The ancient Romans had a model of “sober, austere, active style, free form exhibitionism, measured, endowed with a calm awareness of one’s dignity.” Another negative trait of the Mediterranean type, Evola notes, is individualism, brought about by “the propensity toward outward appearances.” Evola also cites “concern for appearances but with little or no substance” as typical of the Mediterranean type.[19] Such differences in spirit will manifest in the material choices that are inherent to different peoples.

Notes

 

1. Julius Evola, Revolt Against the Modern World, trans. Guido Stucco (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 1995), 211, footnote.

2. Joseph Campbell, Introduction, Myth, Religion, and Mother Right, by J. J. Bachofen, trans. Ralph Manheim (Princeton: Princeton University Press, 1967), xxx–xxxi.

3. Evola, “Do We Live in a Gynaecocratic Society?”

4. Campbell, “Introduction” to Bachofen, xlviii.

5. Evola, “Gynaecocratic.”

6. Evola, “Matriarchy in J.J. Bachofen’s Work.”

7. Alfred Baeumler, quoted in Evola, “Matriarchy.”

8. Michael O’Meara, “Evola’s Anti-Semitism.”

9. Evola, “Gynaecocratic.”

10. Evola, Revolt, 102.

11. “Creationism & the Early Church.”

12. “Cosmetics use resurfaces in Middle Ages.”

13. “In Pursuit of Beauty.”

14. Fiona McDonald,Jewelry And Makeup Through History (Milwaukee, Wis.: Gareth Stevens, 2007), 13.

15. Wikipedia. “Cosmetics in Ancient Rome.”

16. “Roman Hairstyles.”

17. “Creationism & the Early Church.”

18. Plutarch, quoted in Bachofen, 171.

19. Evola, Men Among the Ruins: Post-War Reflections of a Radical Traditionalist, trans. Guido Stucco (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2002), 260–62.

Nazi Fashion Wars:
The Evolian Revolt Against Aphroditism in the Third Reich, Part 2

girl2.jpgThere is much archeological evidence for cosmetics and other beauty treatments in the East, particularly in Egypt and Asia. In Arab cultures, cosmetic use is traced back to ancient times, and there are no prohibitions in Islamic law against cosmetics. Though a simple use of makeup or hair dye could not be evidence of an Aphrodisian belief system, if such use is intended to limit woman’s role to the sexual realm, then we can assume there are elements of the culture that are earth-based and opposed to the Aryan solar cults.

Judaism is not historically opposed to cosmetics and jewelry, although two stories can be interpreted as negative indictments on cosmetics and too much finery: Esther rejected beauty treatments before her presentation to the Persian king, indicating that the highest beauty is pure and natural; and Jezebel, who dressed in finery and eye makeup before her death, may the root of some associations between makeup and prostitutes.

In most cases, however, Jewish views on cosmetics and jewelry tend to be positive and indicate woman’s role as sexual: “In the rabbinic culture, ornamentation, attractive dress and cosmetics are considered entirely appropriate to the woman in her ordained role of sexual partner.” In addition to daily use, cosmetics also are allowed on holidays on which work (including painting, drawing, and other arts) are forbidden; the idea is that since it is pleasurable for women to fix themselves up, it does not fall into the prohibited category of work.[1]

In addition to the historical distinctions between cultures on cosmetics, jewelry, and fashion, the modern era has demonstrated that certain races enter industries associated with the Aphrodisian worldview more than others. Overwhelmingly, Jews are overrepresented in all of these arenas. Following World War I, the beauty and fashion industries became dominated by huge corporations, many of the Jewish-owned. Of the four cosmetics pioneers — Helena Rubenstein, Elizabeth Arden, Estée Lauder (née Mentzer), and Charles Revson (founder of Revlon) — only Elizabeth Arden was not Jewish. In addition, more than 50 percent of department stores in America today were started or run by Jews. (Click here for information about Jewish department stores and jewelers, and here for Jewish fashion designers).

Hitler was not the only one who noticed Jewish influence in fashion and thought it harmful. Already in Germany, a belief existed that Jewish women were “prone to excess and extravagance in their clothing.” In addition, Jews were accused of purposefully denigrating women by designing immoral, trashy clothing for German women.[2] There was an economic aspect to the opposition of Jews in fashion, as many Germans thought them responsible for driving smaller, German-owned clothiers out of business. In 1933, an organization was founded to remove Jews from the Germany fashion industry. Adefa “came about not because of any orders emanating from high within the state hierarchy. Rather, it was founded and membered by persons working in the fashion industry.”[3] According to Adefa’s figures, Jewish participation was 35 percent in men’s outerwear, hats, and accessories; 40 percent in underclothing; 55 percent in the fur industry; and 70 percent in women’s outerwear.[4]

Although many Germans disliked the Jewish influence in beauty and fashion, it was recognized that the problem was not so much what particular foreign race was impacting German women, but that any foreign influence was shaping their lives and altering their spirit. The Nazis obviously were aware of the power of dress and beauty regimes to impact the core of woman’s self-image and being. According to Agnes Gerlach, chairwoman for the Association for German Women’s Culture:

Not only is the beauty ideal of another race physically different, but the position of a woman in another country will be different in its inclination. It depends on the race if a woman is respected as a free person or as a kept female. These basic attitudes also influence the clothes of a woman. The southern ‘showtype’ will subordinate her clothes to presentation, the Nordic ‘achievement type’ to activity. The southern ideal is the young lover; the Nordic ideal is the motherly woman. Exhibitionism leads to the deformation of the body, while being active obligates caring for the body. These hints already show what falsifying and degenerating influences emanate from a fashion born of foreign law and a foreign race.[5]

Gerlach’s statements echo descriptions of Aphrodisian cultures entirely: Some cultures view women as a sex object, and elements of promiscuity run through all areas of women’s dress and toilette; Aryan cultures have a broader understanding of the possibilities of the female being and celebrate woman’s natural beauty.

The Introduction of Aphrodisian Elements into Germany and the Beginning of the Fashion Battles

Long before the Third Reich, Germans battled the French on the field of fashion; it was a battle between the Aphrodisian culture that had made its way to France, and the Demetrian placement of woman as a wife and mother. As early as the 1600s, German satirical picture sheets were distributed that showed the “Latin morals, manners, customs, and vanity” of the French as threatening Nordic culture in Germany. In the twentieth century, Paris was the height of high fashion, and as tensions between the two countries increased, the French increased their derogatory characterizations of German women for not being stereotypically Aphrodisian. In 1914, a Parisian comic book presented Germans as “a nation of fat, unrefined, badly dressed clowns.”[6] And in 1917, a French depiction of “Virtuous Germania” shows her as “a fat, large-breasted, mean-looking woman, with a severe scowl on her chubby face.”[7]

Hitler saw the French fashion conglomerate as a manifestation of the Jewish spirit, and it was common to hear that Paris was controlled by Jews. Women were discouraged from wearing foreign modes of dress such as those in the Jewish and Parisian shops: “Sex appeal was considered to be ‘Jewish cosmopolitanism’, whilst slimming cures were frowned upon as counter to the birth drive.”[8] Thus, the Nazis staunch stance against anything French was in part a reaction to the Latin qualities of French culture, which had migrated to the Mediterranean thousands of years earlier, and that set the highest image of woman as something German men did not want: “a frivolous play toy that superficially only thinks about pleasure, adorns herself with trinkets and spangles, and resembles a glittering vessel, the interior of which is hollow and desolate.”[9] Such values had no place in National Socialism, which promoted autarky, frugalness, respect for the earth’s resources, natural beauty, a true religiosity (Christian at first, with the eventual goal to return to paganism), devotion to higher causes (such as to God and the state), service to one’s community, and the role of women as a wife and mother.

Opposition to the Aphrodisian Culture in the Third Reich

Most students of Third Reich history are familiar with the more popular efforts to shape women’s lives: the Lebensborn program for unwed mothers, interest-free loans for marriage and children, and propaganda posters that emphasized health and motherhood. But some of the largest battles in the fight for women occurred almost entirely within the sphere of fashion—in magazines, beauty salons, and women’s organizations.

The Nazis did not discount fashion, only its Aphrodisian manifestations. On the contrary, they understood fashion as a powerful political tool in shaping the mores of generations of women. Fashion and beauty also were recognized as important elements in the cultural revolution that is necessary for lasting political change. German author Stafan Zweig commented on fashion in the 1920s:

Today its dictatorship becomes universal in a heartbeat. No emperor, no khan in the history of the world ever experienced a similar power, no spiritual commandment a similar speed. Christianity and socialism required centuries and decades to win their followings, to enforce their commandments on as many people as a modern Parisian tailor enslaves in eight days.[10]

Thus, Nazi Germany established a fashion bureau and numerous women’s organizations as active forces of cultural hegemony. Gertrud Scholtz-Klink, the national leader of the NS-Frauenschaft (NSF, or National Socialist Women’s League), said the organization’s aim was to show women how their small actions could impact the entire nation.[11] Many of these “small actions” involved daily choices about dress, shopping, health, and hygiene.

The biggest enemies of women, according to the Nazi regime, were those un-German forces that worked to denigrate the German woman. These included Parisian high fashion and cosmetics, Jewish fashion, and the Hollywood image of the heavily made up, cigarette-smoking vamp—the archetype of the Aphrodisian. These forces not only impacted women’s clothing, personal care choices, and activities, but were dangerous since they touched the German woman’s very spirit.

girl5.jpgAlthough the image of the dirndl-wearing woman working the fields was heavily promoted, Hitler was not anti-fashion and realized the value in beautiful dress and that in order to retain women’s support, he could not do away with their luxury items completely. Part of the reason he opposed Joseph Goebbels’ 1944 plans to close fashion houses and beauty parlors was not because he disagreed, but because he was “fearful that this would antagonize German women,” particular those of the middle classes who he relied on for support.[12] Hitler showed his concern for tasteful clothing when he rejected the first design of girls’ uniforms for the Bund Deutscher Mädel (BDM, League of German Girls) as “old sacks” and said the look should not be “too primitive.”[13] And in a conference with party leaders he said:

Clothing should not now suddenly return to the Stone Age; one should remain where we are now. I am of the opinion that when one wants a coat made, one can allow it to be made handsomely. It doesn’t become more expensive because of that. . . . Is it really something so horrible when [a woman] looks pretty? Let’s be honest, we all like to see it.[14]

Though understanding the need for tasteful and beautiful dress, the Nazis were adamantly against elements foreign to the Nordic spirit. The list included foreign fashion, trousers, provocative clothing, cosmetics, perfumes, hair alterations (such as coloring and permanents), extensive eyebrow plucking, dieting, alcohol, and smoking. In February 1916, the government issued a list of “forbidden luxury items” that included foreign (i.e., French) cosmetics and perfumes.[15] Permanents and hair coloring were strongly discouraged. Although the Nazis were against provocative clothing in everyday dress, they encouraged sportiness and were certainly not prudish about young girls wearing shorts to exercise. A parallel can be seen in the scanty dress worn by Spartan girls during their exercises, a civilization characterized by its Nordic spirit and solar-orientation.

Some have said that Hitler was opposed to cosmetics because of his vegetarian leanings, since cosmetics were made from animal byproducts. More likely, he retained the same views that kept women from wearing makeup for centuries in Western countries—the innate understanding that the Aphrodisian woman is opposed to Aryan culture. Nazi proponents said “red lips and painted cheeks suited the ‘Oriental’ or ‘Southern’ woman, but such artificial means only falsified the true beauty and femininity of the German woman.”[16] Others said that any amount of makeup or jewelry was considered “sluttish.”[17] Magazines in the Third Reich still carried advertisements for perfumes and cosmetics, but articles started advocating minimal, natural-looking makeup, for the truth was that most women were unable to pull off a fresh and healthy image without a little help from cosmetics.

Although jewelry and cosmetics were not banned, many areas of the Third Reich were impossible to enter unless conforming to Nazi ideals. In 1933, “painted” women were banned from Kreisleitung party meetings in Breslau. Women in the Lebensborn program were not allowed to use lipstick, pluck their eyebrows, or paint their nails.[18] When in uniform, women were forbidden to wear conspicuous jewelry, brightly colored gloves, bright purses, and obvious makeup.[19] The BDM also was influential in shaping fashion in the regime, with young girls taking up the use of clever pejoratives to reinforce the regime’s message that unnatural beauty was not Aryan. The Reich Youth Leader said:

The BDM does not subscribe to the untruthful ideal of a painted and external beauty, but rather strives for an honest beauty, which is situated in the harmonious training of the body and in the noble triad of body, soul, and mind. Staunch BDM members whole-heartedly embraced the message, and called those women who cosmetically tried to attain the Aryan female ideal ‘n2 (nordic ninnies)’ or ‘b3 (blue-eyed, blonde blithering idiots).’[20]

The Nazis offered many alternatives to Aphrodisian values: beauty would be derived from good character, exercise outdoors, a good diet, healthy skin free of the harsh chemicals in makeup, comfortable (yet still stylish and flattering) clothing, and from the love for her husband, children, home, and country. The most encouraged hairstyles were in buns or plaits—styles that saved money on trips to the beauty salon and were seen as more wholesome and befitting of the German character. In fact, Tracht (traditional German dress) was viewed as not merely clothing, but also as “the expression of a spiritual demeanor and a feeling of worth . . . Outwardly, it conveys the expression of the steadfastness and solid unity of the rural community.”[21] Foreign clothing designs, according to Gerlach, led to physical and “psychological distortion and damage, and thereby to national and racial deterioration.”[22]

*   *   *

Some people may be inclined to interpret Aphrodisian culture as positive for the sexes—it puts the emphasis for women not on careers but on their existence as sexual beings. Men often encourage such behavior by their dating choices and by complimenting an Aphrodisian “look” in women. But Aphrodisian culture is not only damaging to women, as Bachofen relates, by reducing them to the status of sex slave of multiple men. It also is degrading for men, at the level of personality and at the deepest levels of being. As Evola writes about the degeneration into Aphroditism:

The chthonic and infernal nature penetrates the virile principle and lowers it to a phallic level. The woman now dominates man as he becomes enslaved to the senses and a mere instrument of procreation. Vis-à-vis the Aphrodistic goddess, the divine male is subjected to the magic of the feminine principle and is reduced to the likes of an earthly demon or a god of the fecundating waters—in other words, to an insufficient and dark power.[23]

(PICTURE: Swedish singer Zarah Leander)

Zarah_Leander_DW_Ku_389109g.jpgAphroditism also contributes to the loss of wonder that is essential to a transcendent-based worldview, since many now find it hard to be moved by the ordinary. Josef Pieper discusses the importance of being able to see the divine in the natural:

If someone needs the ‘unusual’ to be moved to astonishment, that person has lost the ability to respond rightly to the wondrous, the mirandum, of being. The hunger for the sensational . . . is an unmistakable sign of the loss of the true power of wonder, for a bourgeois-ized humanity.[24]

A society that promotes so much unnatural beauty will no doubt lose the ability to experience the wondrous in the natural. It is essential that people retain the ability to love and be moved by the pure and natural, in order to once again return to a civilization centered in a Traditional Aryan worldview.

Notes

1. Daniel Boyarin, “Sex,” Jewish Women’s Archive.

2. Irene Guenther, Nazi ‘Chic’?: Fashioning Women in the Third Reich (Oxford: Berg, 2004), 50–51.

3. Guenther, 16.

4. Guenther, 159.

5. Agnes Gerlach,  quoted in Guenther, 146.

6. Guenther, 21–22.

7. Guenther, 26.

8. Matthew Stibbe, “Women and the Nazi state,” History Today, vol. 43, November 1993.

9. Guenther, 93.

10. Stefan  Zweig, quoted in Guenther, 9.

11. Jill Stephenson, Women in Nazi Germany (Essex, UK: Pearson, 2001), 88.

12. Stephenson, 133.

13. Guenther, 120.

14. Adolf Hitler, quoted in Guenther, 141.

15. Guenther, 32.

16. Guenther, 100.

17. Guido Knopp,  Hitler’s Women (New York: Routledge, 2003), 231.

18. Guenther, 99.

19. Guenther, 129.

20. Guenther, 121.

21. Guenther, 111.

22. Gerlach, quoted in Guenther, 145.

23. Evola, Revolt, 223.

24. Josef Pieper,  Leisure: The Basis of Culture, trans. Gerald Malsbary (South Bend, Ind.: St. Augustine’s Press, 1998), 102.  

 

 

 

 

 

 

 

 



L'eredità falsata di Martin Heidegger

L’eredità falsata di Martin Heidegger

Luca Leonello Rimbotti

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Che Heidegger, con tutto il suo bagaglio filosofico intatto, sia stato catturato dalle sinistre ormai da qualche decennio e venga tenuto prigioniero nelle bibliografie e nelle monografie democratico-giacobine, è ormai un fatto risaputo. Da quando il marxismo si è dimostrato un ferro vecchio inutilizzabile, abbiamo assistito a un accorrere in folla dalle parti dell’ideologia nazionalpopolare europea, per sottrargli idee, concetti, approcci di pensiero, nomi e cognomi. Sulle orme lasciate da Heidegger, in particolare, hanno pestato in parecchi. E sempre con l’aria di aver fatto una scoperta. Su questa appropriazione indebita, in Italia e all’estero, non pochi ci si sono costruite carriere e cattedre di gran lustro.

Il gioco è semplice: basta far finta che Heidegger non sia mai stato davvero nazionalsocialista… in fondo, dopo appena un anno dette le dimissioni da rettore, sì o no?… rimase iscritto al Partito nazista fino al 1945, d’accordo, non ha mai detto una parola di condanna su Auschwitz… è vero anche questo… ma insomma… basta non dirlo troppo ad alta voce… poi si ripete fino alla nausea che il suo pensiero è stato travisato, ecco, è stato strumentalizzato, ma certo… è così evidente… ma per fortuna che ora ci pensano loro, gli intellettuali di sinistra, a dare la giusta lettura… ed ecco che un filosofo della tradizione, della ferrea identità di popolo, del volontarismo vitalistico, uno schietto pangermanista, uno che nelle lezioni su Nietzsche invocava «un nuovo ordine partendo dalle radici», tracciando una bella linea retta da Eraclito al Führer, ecco che dunque il filosofo della Führung diventa all’istante un santino del “pensiero debole”, dell’esistenzialismo universalista, una specie di curatore d’anime mezzo new age e mezzo dialettico… Si tratta di un gioco di prestigio per virtuosi, soltanto i migliori tra gli intellettuali di sinistra sono in grado di rivoltare Heidegger, ma anche Nietzsche o Schmitt, ma anche Marinetti o Gehlen o Jünger o Eliade… e tirarne fuori ottime figure di giacobini mondialisti…

A smascherare questi procedimenti della manipolazione professionale, nel 1988 giunse improvviso un libro di Victor Farìas intitolato Heidegger e il nazismo, pubblicato in Italia da Bollati Boringhieri. Fu una bomba inattesa. Suscitò sbandamento e panico nel campo della sinistra intelligente: Heidegger, dopo centinaia di pagine di uno studio basato su fonti primarie, veniva riconsegnato di brutto al suo destino di pensatore della reazione anti-modernista europea, dimostrando testi alla mano che si trattava di un filosofo accesamente antisemita, nazionalista, forgiatore di una profonda identità tra uomo europeo del XX secolo e uomo dorico dell’antichità. Insomma, un nazista. Uno studioso che parlava di metafisica greca pensando all’esserci storico dei tedeschi degli anni Venti-Trenta, e che elaborava la moderna filosofia ontologica individuandone una concreta realizzazione nelle SA.

Da allora, Farìas – che è stato allievo di Heidegger e di Fink – è diventato la bestia nera di tutti quei mandarini rossi che intasano università, riviste scientifiche, case editrici, forum e circuiti culturali, ma che per campare si erano inventati un Heidegger quasi-marxista. Se Marcuse si era ridotto a una caricatura, si poteva sempre ricorrere a un Heidegger ben limato… Su questa faccenda l’intellighenzia progressista si è da tempo spaccata in due. Da una parte i devoti di Heidegger, in fuga dalle macerie del marxismo; dall’altra parte i demolitori di Heidegger, custodi di una più intransigente ortodossia antifascista. Per dare un’idea, potremmmo dire: sinistra post-marxista e sinistra liberale ai ferri corti intorno alle spoglie di Heidegger.

In queste faide umilianti, tra l’altro, notiamo il tracollo finale di un modo di fare sub-cultura e di essere alla guida della macchina intellettuale, che si riassume nella bancarotta ormai irreversibile del progressismo. Falsificazione, fanatismo, faziosità, delazione, intimidazione… queste le attitudini scientifiche con cui i “filosofi” post-moderni, come nani confusi di fronte a qualcuno molto più grande di loro, arraffano oppure rigettano le posizioni di quello che è stato definito il maggior intellettuale del Novecento. Qualcuno glielo dica: si stanno occupando di un personaggio che non li riguarda in nessun caso.

Oggi Farìas ne fa un’altra delle sue e scarica nuove bordate di militanza democratica, pubblicando un esplicito L’eredità di Heidegger nel neonazismo, nel neofascismo e nel fondamentalismo islamico (Edizioni Medusa). Si prevedono nuovi travasi di bile tra le truppe intellettuali della sinistra heideggeriana, in fase di crescente spaesamento e comandate con qualche difficoltà, qui da noi, da maestri del pensiero del rango di un Gianni Vattimo.

Il discorso di Farìas, ancora una volta, non potrebbe essere più chiaro: Heidegger era nazista dalla testa ai piedi. Lo era perchè amico delle SA, perchè iscritto alla NSDAP fino all’ultimo giorno, perché pubblico elogiatore di Hitler, perché si identificò nel Terzo Reich e nelle sue guerre, perchè ha relativizzato pesantemente la Shoah, ma anche perchè tutto il suo pensiero, i suoi scritti, le sue lezioni universitarie, i suoi stessi concetti e argomenti sono riconoscibili per nazisti, sia prima che – addirittura – dopo il 1945. Poi Farìas va oltre, vuole strafare e, alla maniera dei persecutori “democratici”, quelli che vogliono imporre con le buone o con le cattive il Pensiero Unico, sui due piedi crea il mostro: Heidegger padre spirituale anche del neonazismo e del fondamentalismo islamico. Heidegger padre di tutti gli incubi dell’era globale. Prende Ernst Nolte – non uno qualsiasi, ma probabilmente il massimo storico vivente… ma col difetto di non appartenere alle cosche di sinistra – e lo diffama come agente neonazista. Direte: è uno scherzo? No, non è uno scherzo. Farìas fa sul serio: «Nolte di fatto apre le porte a un neonazismo che conferma tutti i modelli sociali autoritari… Nolte afferma che Heidegger intendeva il nazismo come “socialismo tedesco”… nel suo sforzo di riabilitare Heidegger utile a riabilitare un neonazismo… nella Repubblica Federale tedesca del 1987, Nolte interpreta le lezioni su Hölderlin (1934-1935) assumendo come evidente e accettabile l’ultranazionalismo dell’esegesi heideggeriana…».

Farìas, che è una punta di diamante della lobby mondialista liberal-libertaria di matrice cattolica, odia Nolte, che è un nazionalconservatore, di un odio da Inquisizione. Non elabora la possibilità che vi sia qualcuno che non la pensa come lui. E ne ha per tutti. Vede un mondo di neonazisti. Dalla “Nuova Destra” tedesca – un tranquillo ambiente di intellettuali alla Stefan George, dove si fa cultura di nicchia – al figlio di Heidegger, Hermann, accusato di voler insinuare un pernicioso “neo-heideggerismo”… fino a certi contatti culturali tra frange della destra e della sinistra tedesche: e, ad esempio, il loro anti-americanismo, attinto da Heidegger, diventa subito un sinistro “nazionalbolscevismo”. Attacca a testa bassa la “Nouvelle Droite” francese e infama de Benoist o Guillaume Faye tacciandoli coi soliti stereotipi di pericolosità neopagana e fascistoide: e sin qui nulla di nuovo. Ma subito li mette in collegamento con certe derive da lui astutamente individuate nel pensiero “corretto”: dice che Lacan o Baudrillart erano vicini a Céline e alla Rivoluzione Conservatrice, rivela che Foucault ammirava la «spiritualità politica» dei khomeinisti iraniani, giudica Steuckers un nocivo teorico “eurocentrista” e stende un verbale delle riviste cui collabora (comprendendoci anche quelle di Marco Tarchi…), poi descrive il nuovo ecologismo (e ci mette dentro anche quello di Eduardo Zarelli…) come un nido di eredi di Klages e del Blut und Boden… e ribatte ancora che l’heideggerismo del GRECE è stato un vaso d’infusione per il peggiore degli abomini, il razzismo: «de Benoist, come Heidegger, basa le gerarchie che fondano la discriminazione non come i razzisti “volgari” e zoologisti, bensì nello “spirito”…». Da questo poderoso concentrato di aria fritta, Farìas trae le sue conclusioni, rivelando al mondo l’esistenza di una perversa congiura metapolitica, al di là della destra e della sinistra: «Così, non sorprende che in Francia il matrimonio – impensabile fino a poco tempo fa – tra il sotterraneo fascismo heideggeriano e il neomarxismo militante sia oggi una realtà».

Subito dopo, Farìas si volge da un’altra parte del suo vasto spettro di nemici e ne individua uno tra i più temibili: l’islamismo heideggeriano. E ci informa che tra un tale Sayyd Qutb morto nel ‘66 e Heidegger esisteva una grande somiglianza di concezioni anti-americane… e che l’iraniano Ahmadinejad non sarebbe altro che «un militante “heideggeriano”». Infine si dice convinto che esista una nazi-connection mondiale che unifica tutti questi ambienti al «neofascismo militarista di Chàvez», dipinto come un Caudillo antisemita, a lungo ammaestrato dal defunto politologo péronista-revisionista Norberto Ceresole, a sua volta heideggeriano di ferro e perno ideologico del complotto neonazista… Insomma, è come leggere I Protocolli dei Savi di Sion… ma all’incontrario… e con l’uguale spessore scientifico pari a zero.

Farìas è uno dei più zelanti poliziotti a difesa del Pensiero Unico. Recita alla perfezione la parte del sacerdote che veglia sull’ortodossia totalitaria e che denuncia l’eretico, indicando la forca sulla quale farlo salire. Farìas lavora come pochi per le ragioni del mondialismo censendo pensieri, parole ed opere di quanti si ostinino ancora a usare la loro testa. Segnala ambienti, rivela retroscena, denuncia frasi che a forza sottolinea come pericolose, addita libri, uomini, associazioni come letali focolai di camuffamento neonazista sub specie heideggeriana. Uno afflitto da una simile sindrome, lo direste uno studioso… o piuttosto un delatore?

Noi imparziali e inattuali vogliamo dire la nostra: Farìas fa bene quando contribuisce a rettificare le cose, tornando a collocare Heidegger in modo documentato nella tradizione di pensiero che gli compete, quella anti-progressista e radicalmente identitaria. Del resto, Farìas è soltanto più rumoroso di altri: infatti, anche prima di lui, svariati studiosi, da Hugo Ott a Philippe Lacoue-Labarthe a Bernd Martin, per citarne solo alcuni, già tra l’87 e l’88, rimisero Heidegger al suo posto, dimostrandone i nessi biografici e filosofici col Nazionalsocialismo, senza per questo mandarne al capestro la memoria. E nessuno di loro intese recitare la parte fanatica del militante antifascista a tutti costi e fuori tempo massimo. Farìas fa infatti cattiva letteratura quando, da propagandista schierato e da terrorista intellettuale, fa sibilare la frusta dell’inquisitore “democratico”, evocando ad ogni passo la reazione in agguato, il neofascismo che dilaga, il Quarto Reich alle porte… e altri simili spropositi.

* * *

Tratto da Linea del 30 gennaio 2009.

mardi, 08 février 2011

Facing Terror- The Russian Future

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Facing Terror

The Russian Future

by Mark Hackard

Ex: http://www.alternativeright.com/

russianterror.jpgThe January 24th terrorist bombing at Domodedovo Airport in Moscow serves as a reminder of why Russia throughout its history has dwelt in a state of mobilization. The vast spaces of the Eurasian heartland have concealed a wide array of adversaries, from Poland’s Winged Hussars and the Grande Armée to Turkic nomads and rebellious Caucasian mountaineers. War is a reality that manifests itself here with depressing regularity, and it has been firmly impressed in the Russian historical memory. From fields of battle to the dark recesses of the soul, Russia more than other cultures is defined by struggle.

And so the carnage persists into our brave new twenty-first century; this time a suicide bomber killed 35 innocents during the hours of Monday-morning travel. The attack was most likely carried out by a cell of the Caucasus Emirate, a jihadist umbrella organization. It was calculated to further destabilize the republics of the North Caucasus and possibly drive inter-ethnic tensions in Russia’s major cities to a breaking point. Retribution, as Prime Minister Vladimir Putin remarked, will be inevitable. But in calibrating a response, the Kremlin is placed in an extraordinarily difficult position, as it must attend to a situation that could quickly spin out of control.

 

The North Caucasus is a region of high strategic value for Russia- oil transits there from the Caspian to the Black Sea, and holding it allows Moscow to anchor its southern flank. Georgia and Azerbaijan can be kept in line, and Russian power projected into the Middle East. Yet for all these advantages, the provinces of Dagestan, Kabardino-Balkaria and Karachai-Circassia, not to mention Chechnya and Ingushetia, are not simply poor and undeveloped; they are systemically unstable.

 

Two centuries of intermittent warfare have resulted from the mountaineers’ refusal to submit to Russian dominion, and the nature of the contest has changed little. Clan societies with the enduring custom of blood-feud and criminality as the national pastime can hardly be expected to integrate into whatever model of civil order technocrats in Moscow might have planned. Mountain tribes the world over are known both for their defiance and noble savagery, and those of the Caucasus maintain legendary status in this regard thanks to Mikhail Lermontov and Lev Tolstoy.

After the Second Chechen war wound down, considerable funds have been devoted to reconstruction and economic development across the region. Lower-level bloodshed spread from Chechnya into neighboring republics over the decade, and led to counterinsurgency operations against multiplying terror cells. If the North Caucasus could never be permanently pacified, perhaps it could be bought off. President Dmitry Medvedev has pushed forward with this strategy, appointing a financial expert as his plenipotentiary there. Yet massive funds from the federal budget have done little to change socio-economic conditions. The clans that maintain power dominate what might exist of the local industries and often use the money from Moscow for their own purposes. Even more than in other parts of Russia, corruption is endemic.

When one factors in the growing population among Caucasian Muslims, young men in impoverished cities like Nalchik and Khasavyurt have little opportunity for advancement. They might end up in Moscow as migrant laborers (or engaged in various criminal enterprises), or they could join the local Wahabbi jaamat (Islamic association) and with it the terrorist underground. In either case there is an expanding potential for chaos. Moscow’s Muslim population nears two million, with increasing numbers from the south and Central Asia. Reserves of Russian good will are depleted in the face of displays of Islamic power, habitual violence, and generally aggressive behavior. The Caucasus Emirate is looking to capitalize on events such as the December murder of Russian Yegor Sviridov to ignite interethnic war and push the country over the edge.

Militants have the resources needed to play out their gambit. They possess cash siphoned from crime and corruption, weaponry drawn from government arsenals, and radicalized volunteers with a deep hatred of Russia. And due to the particularities of culture as well as Mohammedan ethical standards, buying off the tribes will come to naught. Presidential advisors like Igor Yurgens and Arkadii Dvorkovich are but liberal social engineers who see the world through an exclusively materialist prism. Their vision of society, a Russia westernized and decadent, can only evoke the contempt of enemies. The Eurasianist Aleksandr Bovdunov writes:

The main allies of the Wahabbis today are the inactivity of the central government, lawlessness in the regions, and Russian national television. So a young Caucasian should love this, respect this? Our Russia [a comedy sketch show], Urgant [an MTV-style television personality], Tsekalo [a producer of musicals], and the iPad- are these your values, Mr. Medvedev? Are these your aspirations, Mr. Dvorkovich? Is all this what is worth living and dying for? If not, then why are you surprised that against such a system of values where deceit and shamelessness are honored and elevated as norms, where the scammer and the prostitute are ideals and examples for the rising generation, these men carry out unrelenting struggle? What is Russia for them?

And what is Russia for ethnic Russians? Never will they gain the affection of the mountaineers, but they could win respect. To do so, the Russian nation must reassert control over its own cultural destiny and act against the liberal forces that corrode, subvert and destroy tradition in the name of the Open Society. Only then might Russia confront separatism and the Islamic challenge, on its own terms and without falling to provocations. In geopolitics as in other matters, beasts of prey are not moved to pity; they can only be defeated through the will to resistance and renewal.

The most profound terror Russia faces is in the premonition of its own death. The effects of the Soviet experiment and its collapse still reverberate today, having brought the Eastern Slavs to the brink of oblivion. Time operates against the Russian people; they face the harsh realities of declining demographics and are scourged by alcoholism, abortion and HIV. Every year 30,000 die from heroin addiction, a phenomenon equivalent to losses in a major regional war. The Kremlin has restored much of its influence in the former Soviet space, but the state can ultimately do little without a spiritual resurgence from Russians themselves.

Wherever doctrines of progress pervade the minds of men, despair and nihilism prevail in their hearts. Modern civilization forsakes God and enshrines self-worship; it proclaims mastery over nature even at its moment of implosion. How frivolous and wretched are the attempts to build a workers’ paradise, or a global society of free and equal consumers, under the shadow of omnipotent death? To stand against desolation and to conquer calls for nothing less than supernatural grace, that the fight for existence might be sanctified. Action in the face of catastrophe only affirms what was revealed in Christ’s path from Golgotha to the Resurrection: Love is stronger than death, and the lives of men and nations attain their full meaning in eternity.

Globalist elites will look on with satisfaction if Russia is eviscerated by plundering oligarchs, jihadists and secular anti-culture before moving in for the kill. Meanwhile Russians are supposed to congratulate themselves on their tolerance and rejoice in disintegration. Yet as Fedor Dostoevsky foresaw, this great Slavic tribe must not perish with the atheistic West, but survive and save it under the sign of the cross. And as our age grows darker, may Russia be a light from the East.

 
Mark Hackard

Mark Hackard

Mark Hackard has a a BA in Russian from Georgetown University and an MA in Russian, East European, and Eurasian Studies from Stanford University.

La société civile: de l'état libéral à la gouvernance réactionnaire

La société civile : de l’état libéral à la gouvernance réactionnaire

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Une société libérale réfute théoriquement l’idée d’une surcharge juridique, l’Etat se place donc en retrait de tout interventionnisme dans les champs de l’individualité. Il s’agit d’un modèle de société qui, en théorie, n’est pas gouvernée par une autorité morale, et dont les principes traditionnels sont pour la plupart devenus de simples pièces de la mosaïque des subjectivités. Mais à la tradition, s’est en réalité substitué un ordre moral, dont l’exercice provient désormais d’une autorité anti-traditionnelle : la classe dirigeante. Cette dernière détient son pouvoir grâce à l’appui d’une entreprise globale de manipulation: pas de médias indépendants, des processus électoraux manipulés ou absents, et une frontière poreuse entre le privé et la classe dirigeante.

[1]

La morale quant à elle est réservée à ce qui est en dehors de l’état, au non-gouvernemental, soit à la société civile. Bien que les instances religieuses y soient représentées conformément à la loi de 1905, leurs influences restent mineures. Car la société civile est avant tout le foyer des associations, des lobbys, et des think-tanks, qui selon l’organisme auquel ils s’adressent, peuvent avoir un degré d’influence différent. Mais pour y parvenir, il leur faut être reconnu en tant qu’organisme de la société civile (OSC), et obtenir un statut de la part de la classe dirigeante. La morale provient donc d’un appareil qui est à l’initiative du pouvoir et ce dernier organise l’écoute des revendications de l’ “appareil moral ».

Comme le disait Foucault : « la société civile, ce n’est pas une réalité première et immédiate […], c’est quelque chose qui fait partie de la technologie gouvernementale moderne« . En effet, il s’agit avant tout d’un outil de régulation de l’opinion qui sert des intérêts précis et temporels. En utilisant la morale et donc en s’octroyant le droit de déterminer ce qui est juste, la société civile permet à la classe dirigeante d’élargir son champ de possibilités. Par conséquent la promotion de causes présentées comme justes par la sphère extra-étatique, permet d’acquérir par avance l’aval du peuple.

La société civile est par ailleurs moins hétérogène que ce qu’on peut en penser au premier abord. En effet, il existe des causes pour lesquelles l’extrême majorité des associations, think-tanks, etc. s’accordent sans le moindre problème. Ces accords peuvent parfois surprendre comme dans le cas du Centre d’Étude et de Prospection Stratégique (CEPS). Le CEPS est une ONG dotée du statut participatif au Conseil de l’Europe. Elle fonctionne essentiellement à travers ses clubs de réflexions, sur le modèle suivant:  « Nous adoptons les « Chatham house rules », c’est-à-dire que nous avons tous le droit de reprendre des idées exprimées pendant ces rencontres, mais ne devons jamais communiquer d’informations sur l’auteur des propos, ni sur le lieu où ils ont été tenus. Ces rencontres sont exclusivement destinées aux membres du club, lesquels font tous l’objet d’une cooptation. » Parmi les partenaires et animateurs du CEPS, on trouve : SOS-Racisme; l’OTAN; Areva; JP Morgan; Endemol, EADS, La Croix Rouge, L’OCDE, L’Institut Robert Schuman pour l’Europe, etc. On pourrait se demander quel intérêt commun officiel ces organismes partagent-ils. Mais il est évident que la réponse réside dans l’existence même de la société civile et de son homogénéité effective.

Dans cette mesure, il est tout à fait logique que la société civile et la classe dirigeante ne fassent qu’un. Un des buts recherchés étant de parvenir à une morale qui soutient la doctrine de la globalisation libéral: en instaurant un tas d’organismes réactionnaires, en soutenant l’émergence de structures supra-étatiques et en organisant la tenue d’un monde organisé autour du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Tout ce qui n’entre pas dans ce cadre est immédiatement considéré comme irrecevable car en-dehors du consentement global. Il s’agit donc, pour la société civile, d’installer une instance réactionnaire d’une part, et de soutenir l’action de la classe dirigeante d’autre part. Pour conclure, le décryptage du rôle de la société civile incite à se référer à la théorie de Tittytainment de Zbigniew Brzezinski : la volonté de construire une lente dépolitisation de l’humanité, en procédant en premier lieu par la construction d’une morale qui va manifestement à l’encontre de l’humanité.

Julien Teil, pour Mecanopolis [2]

Notes :

[1] FOUCAULT Michel, Naissance de la Biopolitique, Cours au Collège de France, 1978-1979,
Paris : Gallimard/Seuil, 2004, p.300

[1] http://www.ceps.asso.fr/Nos-actions/Les-Clubs [3]

[1] http://www.ceps.asso.fr/Le-CEPS/Nos-partenaires [4]

 


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Michel Drac: entretien avec E&R-Bretagne

Michel Drac, entretien avec E&R Bretagne

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Les ouvrages du Retour Aux Sources font la part belle aux méthodes d’organisation et d'action  pensées par la gauche radicale (TAZ d’Hakim Bey, théorie des multitudes de Négri, éco-villages, …).

drac3.gifCroyez-vous la droite anti-libérale incapable de produire des idées pertinentes et des outils opérationnels adaptés à notre époque en crise ?

La droite anti-libérale a de toute évidence un problème pour se penser en rupture avec le Système. Ceci peut paraître curieux, dans la mesure où elle est objectivement plus étrangère au Système que n’importe quelle autre tendance politique. Mais au fond, c’est logique : pour se penser en rupture avec le Système, il faudrait que la droite anti-libérale conceptualise une rupture au sein du concept général de « droite », car une partie de la « droite » est dans le Système. Or, la droite anti-libérale, prisonnière de l’illusion d’un continuum de la « droite », ne parvient pas à penser cette rupture.

Ici, il faut bien dire que les logiques de classe ont tendance à prendre le pas sur les logiques purement politiques : il y a toujours un moment où le bon bourgeois anti-libéral est renvoyé à ses contradictions : comment être un bourgeois anti-libéral, aujourd’hui ?

Bref, je ne crois pas que la droite anti-libérale soit incapable de produire des idées pertinentes. Je constate en revanche qu’elle a du mal à les concrétiser, et même à les amener au stade du programme, du plan d’action. La droite anti-libérale est une sensibilité qui ne peut pas s’organiser.

 

Penser restaurer le système, l'aider à s'auto-corriger ou lutter pour le réformer (comme le font les réactionnaires, par exemple) n'aura pour résultat que de retarder la fin du Cycle et le début du suivant, selon vous. Quel peut donc être le rôle à jouer et la voie à suivre par des hommes différenciés en cette fin de Kali-Yuga? Cultiver une conscience politique propre à la formation d'une élite capable d'encadrer une (hypothétique et future) révolte des masses? Montrer l'exemple en se plaçant en dehors du jeu (retraite physique, élévation individuelle)? Ou combiner les deux?

L’économie occidentale contemporaine n’est pas réformable. C’est une énorme machine hypersophistiquée, une bonne partie des pièces s’est mise à fonctionner sans souci de l’ensemble, on a perdu le cahier de maintenance, et pour tout arranger, le pilote de machine est sourd, fou et ivre mort. La seule chose à faire, c’est d’attendre que le moteur explose, en se protégeant autant que possible contre les projections ! La priorité pour des hommes différenciés, comme vous dites, c’est de se préparer à se sauver eux-mêmes, alors que nous allons vers une période très, très dure.

Au demeurant, je pense que ce travail, s’il est conduit à termes, portera des fruits au-delà de son objectif immédiat. Au fond, si nous nous organisons pour nous en tirer le mieux possible, nous produisons simultanément et spontanément un modèle que d’autres voudront imiter. Paradoxalement, penser un égoïsme collectif, dans le contexte actuel, c’est aussi une manière d’aider tous ceux qui ne peuvent plus penser que l’égoïsme individuel. Plus que la noblesse des intentions, il faut juger l’efficacité concrète, et sous cet angle, la démarche consistant à structurer une contre-société me paraît aujourd’hui la plus porteuse.

Le narrateur de Vendetta explique ses actes (des assassinats, ndlr) à mots (ironiquement) choisis : ceux du champs-lexical managérial (« expérience passionnante et vie pleine de sens », etc.).

Penser les médiations nécessaires à une révolution, avec les concepts du système, résonne comme un aveu d'incapacité à produire du sens à l’extérieur de la matrice. Sens que le dernier opus du Retour au Sources (G5G – La Guerre de Cinquième génération) se propose, lui, de recréer. Pouvez-vous nous en dire plus?

Vous avez très bien saisi l’esprit des deux livres. Vendetta est une description de ce que l’on peut redouter, si la démarche proposé dans G5G est empêchée.

Il ne faut pas perdre de vue que les révoltés structurent toujours leur révolte avec, à la base, les concepts, les catégories du système qu’ils combattent. C’est pourquoi le parti communiste soviétique avait repris une partie des « techniques de gouvernement » propres à l’Eglise orthodoxe. C’est pourquoi le cérémonial napoléonien avait récupéré une partie des us et coutumes de la société de cour à la française. Etc.

Vendetta a été écrit pour expliquer, en gros : le Hitler, le Staline, le Mao de demain sont dans les tuyaux, et c’est la « démocratie libérale » contemporaine qui est en train de les incuber. Elle les incube d’une part parce que son dérèglement finit par rendre la vie impossible aux gens, ce qui va les pousser à la révolte ; et d’autre part parce qu’elle leur apporte sur un plateau les ingrédients de la violence révolutionnaire future : primat de la jouissance, de l’instantanéité, réduction de l’expérience humaine à l’individualité, compensée par un fonctionnement en réseau fluide.

On commence d’ailleurs à voir poindre cette nouvelle violence politique. Cette semaine (NB : début janvier 2011), nous avons eu une tuerie aux USA, avec un type qui a ouvert le feu en aveugle, lors d’un rassemblement politique. C’est là une pulsion de destruction (et d’autodestruction) qui ne s’organise pas, ou alors seulement de manière informelle, en réseau, et qui ne poursuit aucun autre objectif que la satisfaction de ceux qui s’y livrent. C’est ce vers quoi nous allons : la dictature par l’anarchie, l’extrême violence incontrôlable servant de prétexte à l’encadrement paranoïaque, partout, tout le temps.

G5G, à l’inverse, consiste à dire : dépêchons-nous d’offrir une issue, une voie vers le dehors de ce Système devenu fou, et qui nous rend fous. G5G, c’est le seul antidote à Vendetta, si vous voulez.

Dans De la souveraineté, vous expliquez que le mondialisme néolibéral se caractérise par l'absence d'idéologie originelle, combinée à une pathologie narcissique et au profit comme finalité - ce tout menant, selon vous, à la dictature du matérialisme bourgeois (fortification de l'élite du capital et asservissement de la masse).

Vous y opposez une posture européenne et traditionnelle : celle de la soumission du corps à la force, et de la force à l'esprit. Cette posture est-elle consubstantielle, comme mentionné par ailleurs, d’un certain élitisme et d’une purification éthique (mais pas ethnique) inévitable?

Dans De la souveraineté, j’ai essayé de faire comprendre rapidement quelque chose à mes lecteurs, tout en sachant que c’est quelque chose qu’on ne peut faire comprendre rapidement qu’au prix d’un certain simplisme. Ce quelque chose, c’est : le Système dans lequel nous vivons est une idéologie, à l’intérieur de laquelle nous habitons, et si nous avons l’impression qu’il n’y a pas d’idéologie, c’est parce que nous sommes dedans. L’absence d’idéologie originelle perçue par nous à la racine du Système provient uniquement du fait que nous confondons notre habitation au monde avec le rapport spontané, naturel, immédiat, de l’homme au monde. C’est la différence entre notre totalitarisme et les défunts modèles soviétiques et nazis : chez Goebbels, chez Souslov, tout le monde savait qu’il existait une idéologie ; c’était visible, revendiqué, même. Chez nous, cela reste caché. A aucun moment, le capitalisme et le consumérisme contemporain ne se donnent explicitement pour des constructions idéologiques. Le néolibéralisme lui-même se vit comme une simple description du réel. Quand un économiste néolibéral confond profit comptable et richesse, il ne sait pas qu’il opère un choix idéologique ; dans son esprit, c’est pareil, forcément pareil.

Ce qui permet, à mon avis, de prendre conscience du caractère idéologique du mondialisme néolibéral, c’est le rappel tranché, brutal, des alternatives possibles. On ne se sait enfermé dans l’idéologie que quand on en voit le dehors. C’est pourquoi j’ai rappelé qu’il avait existé, et qu’il existait encore, des mondes où l’impératif consumériste en contrepoint de l’impératif productiviste aurait été à peu près complètement dénué de sens – des mondes où le corps était là pour construire la force, et la force nécessaire pour préserver l’esprit. Des mondes, en somme, où l’être se réalise en réalisant sa nature, et non en violant la nature autour de lui. Ce rappel permet de faire comprendre en quoi le mondialisme néolibéral est idéologique : quand on voit le dehors, on comprend qu’on est à l’intérieur de quelque chose, d’une construction, qui n’est pas tout le monde, seulement un certain rapport au monde.

Quant à la question de l’élitisme, à la nécessité d’une forme de purification, il ne faut pas en faire un impératif figé, une sorte d’affirmation par hypothèse, que je donnerais là, au nom de je ne sais quelle autorité imaginaire. Il s’agit surtout dans mon esprit de rendre pensable une alternative, donc de rendre possible l’énonciation du négatif. Que ce négatif soit énoncé à partir d’une alternative élitiste ou non-élitiste, en fait, peu m’importe : à mes yeux, l’essentiel, c’est qu’il soit à nouveau énoncé. C’est la dynamique collective qui doit définir l’alternative au nom de laquelle le négatif est énoncé.

Sous diverses formes (action violente, retraite armée), l’engagement physique tient une place de choix dans les ouvrages du Retour Aux Sources.

Si le Grand Jihad (lutte intérieure contre ses mauvais penchants) doit précéder le Petit Jihad (lutte physique), pourquoi choisir de mettre plus en lumière l’action de révolte – au détriment du cheminement intérieur et individuel qui y mène ?

Vous trouvez que l’engagement physique tient une place de choix ? Pour l’instant, ce n’est que du papier… Plus tard, on verra de quoi il retourne, quand on passera à la pratique.

On sait, grâce à Norbert Elias notamment, que l’interdiction de la violence conduit à un auto-contrôle qui s’étend inexorablement à tous les domaines de la moralité (autocensure,…).

Rejoignez-vous cette idée que, pour redevenir humain, il faut d’abord redevenir barbare ?

Je pourrais vous répondre que les barbares sont généralement contraints à un très fort autocontrôle, puisque leur barbarie peut à tout moment se manifester entre eux. En ce sens, on pourrait tout aussi bien retourner le propos, et dire que pour nous libérer de l’obligation de l’auto-contrôle, il faut au contraire nous re-civiliser.

C’est la Loi qui libère. L’auto-contrôle, l’auto-censure contemporains trouvent leur source dans la disparition de la Loi. On ne sait plus ce qu’on a le droit de dire, de prôner. On ne sait plus où est l’orthodoxie. La Loi existe peut-être, mais elle est fixée si haute, si loin, qu’on ne peut plus la lire, tout au plus la deviner.

Ce que nous devons faire, c’est nous organiser entre nous pour définir une Cité à nous, distincte de la fausse cité définie par le Système. Et dans notre Cité à nous, nous fixerons notre Loi à nous. Et tout le monde pourra la lire, et tout le monde saura ce qu’on peut dire ou ne pas dire, et pourquoi. Alors nous serons libres. Il ne s’agit donc pas d’être barbares : il s’agit d’avoir une ville à nous, pour être civilisés entre nous.

Dans vos livres, l’individualité des personnages et leur temporalité (vie et mort) ne sont que des moyens au service d'une tâche (combat) sans cesse à recommencer. L'assurance de ne pas voir "le jour de la victoire" peut décourager certains de passer à l'action ("A quoi bon?") – mais  constitue aussi pour d'autres l'essence de leur engagement (dépassement de la peur de la mort). Comment peut-on (ou pourquoi doit-on) lutter, en ces temps de chaos, dans la joie et l'espérance?

Je n’ai écrit aucun roman, je suppose donc que le « vos » de « vos livres » fait référence ici aux romans publiés par le Retour aux Sources. Ou alors, il s’agit d’Eurocalypse, auquel j’ai participé ?

Bref. En tout cas, à titre personnel, je crois qu’un homme ne peut échapper à l’Absurde qu’en préparant sa mort. C’est sans doute en quoi je suis radicalement étranger à mon époque, d’ailleurs. Je n’arrive pas à comprendre à quoi rime l’existence qu’on nous propose, et qui pourrait se résumer ainsi : vous allez consommer le plus possible pour penser le moins possible à la mort, et quand vous mourrez, ce sera discrètement, dans une chambre d’hôpital, avec des soins palliatifs pour que vous ne fassiez pas de bruit et une euthanasie pour économiser les frais médicaux. Où est l’intérêt ?

drac4.gifJe trouve qu’une vie intéressante est une vie où l’on se bat, où l’on souffre, où l’on affronte l’adversité, et surtout, où l’on s’affronte soi-même. Je trouve qu’une vie intéressante est une vie difficile. C’est ce qui me donne de la joie, en tout cas, et peut-être de l’espérance ; je me dis que quand je partirai, couché sur un lit à regarder le plafond en sentant le froid qui remonte de mes pieds vers mon cœur, je pourrai dire au patron, dont je suppose qu’il m’attend de l’autre côté : j’ai joué ma partition, maintenant, tu décides pour la suite. Je trouve que ce qui rend la vie intéressante, c’est de se battre pour en arriver là : savoir qu’on a lutté.

Donc, en somme, pour répondre à votre question : c’est la lutte qui donne joie et espérance. Il ne s’agit donc pas de trouver joie et espérance pour lutter, mais de lutter pour trouver joie et espérance. Enfin, c’est comme ça que je vois les choses.

On trouve dans Vendetta cette sentence très juste : « On peut tout vouloir (…) à condition de vouloir les conséquences de ce qu’on veut ».

Dans un contexte de tensions réelles, et de surenchère générale – consciente ou ignorée - peut-on réellement vouloir précipiter le chaos?

Le narrateur de Vendetta est un homme absolument désespéré. Et c’est terrifiant : imaginez un monde où on aurait fabriqué des millions de fils uniques narcissiques, shootés à la consommation, plongés dans une absurdité radicale, et du jour au lendemain, réduits à la pauvreté, à l’impossibilité de se délivrer de l’Absurde par la consommation, de l’absence de transcendance par la mondanité. C’est le monde de demain, si la machine économique occidentale tombe complètement en panne, d’un coup, alors que le conditionnement consumériste des populations s’est poursuivi jusqu’au dernier moment.

Alors là, oui, en effet, on va avoir des gens qui pourront tout vouloir…

Vous explorez, à travers l'écriture, deux scenarii envisageables dans un futur proche : version décliniste, l’élite continue de piloter sans rencontrer d’écueil majeur et nous mourrons spirituellement. Version catastrophiste (Eurocalypse), l'accident se produit et laisse place au désastre. Comme les survivalistes, croyez-vous à la possibilité d'un collapse rapidement généralisable? Dans ce cas, pourquoi l'élite prendrait-elle le risque d'un clash intégral, alors que le chaos modéré lui permet de régner?

Je suppose que « l’élite », qui a manifestement créé le chaos, est persuadée qu’elle pourra le contrôler de bout en bout, dans un scénario décliniste. Mais la question, c’est : est-ce qu’elle pourra le contrôler de bout en bout ?

Vous savez, le Système n’est pas aussi fort qu’on le croit. Oh, certes, ce n’est pas nous qui allons le renverser frontalement. Mais le risque est réel qu’il se renverse lui-même. Tenez, imaginez, dans quelques années : révolte au Congrès des USA, audit de la FED, fin du financement de la dette par la dette, faillite des Etats US, réduction drastique du budget militaire étatsunien, évacuation des bases US un peu partout dans le monde. Peu après, l’Iran, délivré de la pression US, annonce disposer de l’arme nucléaire. Une « super-Intifada » traverse les « territoires occupés », le Hezbollah multiplie les attaques contre Israël. La Chine, furieuse que les Occidentaux aient organisé la déstabilisation du Soudan pour en récupérer le pétrole, laisse faire la révolte musulmane, et même la soutient discrètement. Paniquée, Tel-Aviv ordonne au MOSSAD de déclencher une série d’attentats sous faux drapeau, en Europe occidentale, pour obliger les Européens à s’engager massivement au Proche-Orient. La France, dont le président est un certain Dominique Strauss-Kahn, envoie des troupes en Palestine. Les banlieues françaises, du coup, s’enflamment…

C’est un scénario possible, parmi des dizaines qui peuvent nous plonger, très vite et presque sans crier gare, dans un contexte si instable que plus personne ne pourra vraiment le maîtriser. Alors la question, ce n’est pas est-ce que « l’élite » veut le chaos (elle le veut), ni elle est-ce qu’elle pense le maîtriser (elle le pense). La question, c’est : est-ce qu’elle pourra le maîtriser ?

Entre violence de bande synonyme de « refus de l’atomisation imposée par le monde moderne » (M. Maffesoli), et dépouille de blancs nantis interprétée comme de la « lutte des classes qui s’ignore » (A. Soral), la banlieue française est-elle en train de « rappeler au peuple qu’il s’est éloigné de la vertu » (in Vendetta)? Peut-elle, entre islam modéré et frustration exaspérée, constituer un relais de force révolutionnaire?

La banlieue française, peut-on en parler au singulier ? « On » voudrait nous faire croire qu’elle est peuplée majoritairement d’islamo-gangsters violeurs, ce qui est ridicule. Il serait tout aussi ridicule de prétendre qu’elle n’est peuplée que de gens vertueux…

La banlieue française me semble surtout, aujourd’hui, faire l’objet de beaucoup de fantasmes. En pratique, j’ai plutôt l’impression qu’on a affaire à un patchwork très hétérogène, où les forces les plus positives coexistent avec des forces extrêmement négatives. Le jeu, de mon point de vue de « de souche », consiste à nouer des alliances avec les forces positives pour neutraliser et si possible éradiquer progressivement les forces négatives.

D’où, soit dit en passant, l’intérêt d’une démarche comme E&R : il est essentiel que les hommes de bonne volonté réfléchissent ensemble à la manière dont on peut sortir de la situation inextricable où notre classe dirigeante nous a mis. Il s’agit de définir un processus de ré-enracinement des populations déportées chez nous par le capitalisme mondialisé – un ré-enracinement soit ici, soit dans leur pays d’origine, selon les cas, mais toujours dans le respect du droit des gens, sans naïveté mais sans préjugés. Il va falloir que tout le monde y mette du sien.

Votre idée de BAD (Base Autonome Durable), ilot fractionnaire, est pensée comme un système superposable au Système. Une alternative en lisière, reposant sur l'autonomie sécuritaire et médiatique, la construction d'une économie alternative et "une esthétique de la rareté, de la conscience et de la possession de soi". L'autonomie de la communauté y serait assurée par le trinôme Gardes (sécurité), Référents (éducation) et Intendants (production visant l'autarcie). Vous soulignez par ailleurs l'importance du légalisme ("c'est de loin la meilleure subversion").

Pourtant, entre bouc-émissairisation (cf. Tarnac) et accomplissement limité (cf. la Desouchière), la BAD n'est-elle pas une idée "grillée"? Par ailleurs, accepter de ne pas dépasser les bornes du système,  n'est ce pas réduire sa marge de manœuvre?

Tout d’abord, je vous ferai remarquer une chose : si j’avais décidé de « dépasser les bornes du système », je ne préviendrais pas…

Ensuite, je reste ouvert à toute autre proposition. Quel concept alternatif à la BAD peut-on me proposer ? Pour l’instant, j’observe qu’on ne m’a rien avancé de bien concluant. Alors la BAD n’est pas la panacée, certes, mais en attendant, c’est une expérimentation à conduire.

Les modes de vie alternatifs existent d'ores et déjà : dans le domaine de l'éducation (écoles Montessori, Steiner, homeschooling,…), de l'autonomie alimentaire (AMAP, magasins de producteurs, …), de l'habitat (auto construction, énergies renouvelables,…),…

Quelle urgence ou nécessité implique de penser l'autonomie sous forme communautaire, comme dans le cas de la BAD ?

Je ne sais pas si la BAD sera nécessairement communautaire. Ce qui est certain, c’est que si vous voulez résister à la pression du Système, il faut que ce soit collectif. Mais communautaire, ce n’est pas obligatoire. On peut très bien imaginer d’ailleurs plusieurs niveaux d’intégration, avec des noyaux communautaires et des entreprises non communautaires gravitant autour, et intégrant progressivement des individus « à cheval », un pied « dans le Système », un pied dehors.

Bref, sur le plan organisationnel, tout est à construire, tout est ouvert. Je crois qu’il faut tester, et c’est l’expérimentation qui nous dira progressivement comment faire.

Nombre de nos camarades s’interrogent sur l’organisation concrète d’une BAD. Se rapproche-t-on des écos-villages développés par Diana Leafe Christian ?  Selon vous, qu’elle serait - entre petites structures totalement autarciques et communautés plus poreuses, donc dépendantes -, la taille optimale d’une BAD? Comment y gérer l’humain (« recrutement », sélection, …) en fonction des différentes sensibilités (du néo-baba au survivaliste) ?

Je n’ai pas d’opinion arrêtée sur la taille des BAD. Il est très possible qu’il existe plusieurs « formats » de BAD, et que ces formats présentent tous points faibles et points forts, à étudier selon les circonstances, les choix des individus constituant le groupe, etc. Nous allons d’ailleurs tester prochainement, avec quelques amis, un projet collectif : nous nous ferons un plaisir d’informer E&R Bretagne sur le déroulement de ce projet, ce sera l’occasion d’échanger des expériences.

Cela dit, ce n’est pas la question-clef.

La question-clef, pour moi, ce n’est pas la BAD, mais le réseau des BAD. Là où la démarche « fractionnaire » que je propose se distingue des solutions « survivalistes » ou « écolos » préexistantes, c’est que je ne suggère pas d’installer des BAD ici, là, et là, d’une certaine manière et pas d’une autre. Ce que je suggère, c’est de construire progressivement, par le réseau des BAD, une contre-société.

Pour moi, si un jour on met au point la « BAD idéale », ce sera très bien, mais ce n’est pas l’objectif. L’objectif, c’est par exemple qu’un jour, la population « ordinaire » apprenne qu’il existe désormais un tribunal d’appel pour traiter en deuxième instance tous les litiges que les tribunaux locaux des BAD auront jugés, en fonction d’un code juridique « fractionnaire » (appelez ça autrement si vous voulez, du moment que cela veut dire : séparé, distinct, de l’autre côté d’une ligne imaginaire séparant Système et contre-société). Ce jour-là, le jour où il existera une Loi de la contre-société, je peux vous dire que nous aurons porté au Système que nous combattons le coup le plus rude que nous pouvions lui porter, avec nos faibles ressources : nous aurons repris la parole.

C’est de cela qu’il s’agit. Et comme vous le voyez, ça n’a rien à voir avec les néo-babas.

Pour conclure cet entretien, et avant de laisser nos lecteurs retourner fourbir leurs armes contre l’hétéronomie, avez-vous quelque chose à ajouter ? Une remarque, un conseil de lecture, une recommandation ou une digression sur un sujet de votre choix, …

Peut-être un mot sur votre président, Alain Soral, qui a (encore) des démêlés avec le lobby qui n’existe pas.

Nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur cette question : lui, il croit que c’est la question centrale, et moi, je crois qu’elle est très périphérique, même si elle est très perceptible. En outre, peut-être influencé par le protestantisme, je porte sur le monde juif un regard beaucoup plus nuancé que le sien – et même, dans certains cas, un regard de sympathie. J’aurais sans doute, un jour, pas mal de choses à lui dire sur le livre d’Ezéchiel, l’éthique de responsabilité et la question du « contrat » passé entre l’homme et Dieu dans la religion hébraïque… où notre ami pourrait voir que lire Ezéchiel comme un texte « sioniste », c’est faire un léger anachronisme !

Mais, en attendant, je trouve lamentable qu’on attaque quelqu’un en justice pour des propos où il ne fait que formuler une opinion sur l’état du pays et le rôle d’une communauté. Si ces propos sont fallacieux, qu’on en apporte la preuve dans une discussion ouverte et contradictoire. Depuis quand, en France, la justice doit-elle sanctionner les simples opinions ? Il est possible que celles de monsieur Soral soient erronées : eh bien, qu’on le prouve, qu’on déconstruise son propos, qu’on en montre les limites ou les erreurs. Mais la justice n’a pas à intervenir dans le débat d’idées, ou alors, et qu’on nous le dise franchement, nous vivons sous une dictature.

La judiciarisation du débat, en France, devient étouffante. Elle participe d’une entreprise générale d’intimidation des esprits libres. C’est pourquoi, indépendamment de notre opinion sur le fond, nous devons soutenir Alain Soral quand on prétend le faire taire par décision de justice, alors qu’il n’a formulé aucun appel explicite à commettre le moindre acte illégal.

Sinon, après, à qui le tour, et sous quel prétexte ?

Pour E&R en Bretagne,

Mathieu M. et Guytan

 

Franz von Suppé: cavalerie légère

Franz von Suppé: Cavalerie légère

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Churchill: More Myth than Legend

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Churchill: More Myth than Legend

by Patrick Foy

Ex: http://takimag.com/

Last week a country-club Republican friend in Palm Beach gave me a copy of The Weekly Standard and urged me to read “A World in Crisis: What the thirties tell us about today” by opinion editor Matthew Continetti. The article would have the reader believe that the universe’s fate hinged upon a little-known 1931 Manhattan traffic accident involving Winston Churchill.

Churchill was crossing Fifth Avenue at 76th Street in the late evening of December 13th, 1931 on his way to Bernard Baruch’s apartment for a powwow when he looked the wrong way, crossed against the light, and was sideswiped by a car going 30MPH. The hapless statesman spent over a week in Lenox Hill Hospital recovering from a sprained shoulder, facial lacerations, and a mild concussion, all of which required a doctor’s prescription for “alcoholic spirits especially at meal times.” Continetti mentions “the granularity of history,” whatever that means: “If the car had been traveling just a little bit faster, the history of the twentieth century would have been irrevocably altered.” True enough, but for the better or the worse?

Continetti would argue that this chance mishap worked out for the best. His premise is that the 1930s were dangerous times much like our own, and it took the astute Winston Churchill to come to humanity’s rescue and make things right: “A few people in December 1931 recognized the growing danger. The patient at Lenox Hill Hospital was one.” Oh, dear. What bilge.

The Weekly Standard, as well as National Review Online and Commentary Magazine, all belong to the same faux-conservative neocon fraternity which hijacked Washington starting with H. W. Bush in the Cold War’s aftermath and has demolished any hope of a “peace dividend” ever since.

Fighting fire with gasoline is not generally a good idea, and Islamic extremism is a logical byproduct of the Tel Aviv-Washington alliance. Hence, the slow-motion downfall of the world’s “indispensable nation” is now upon us. It reminds me of the sad state of Little England in WWII’s aftermath, all thanks to Sir Winston’s myopic leadership.

Neocon opportunists have grabbed Churchill as one of their own. He is always linked to the presumed “good war” and has been glorified to the skies as a result. But what if that car had been traveling faster down Fifth Avenue in 1931 and knocked the British bulldog into the next world? Could the Second World War have been avoided altogether?

“Neocon opportunists have grabbed Churchill as one of their own.”

The “good war” resulted in approximately fifty million fatalities worldwide, left Europe a starved and blasted continent, destroyed the far-flung British and French empires, brought the Soviets into Europe’s heart for more than forty years, and handed China over to Mao Tse-tung.

Churchill actively participated in making World War II a global conflict. He promoted war’s outbreak in Europe in the summer of 1939, utilizing the Versailles Treaty’s last unresolved issue: Danzig and the Polish Corridor. Prime Minister Chamberlain gave Poland a blanket guarantee of the status quo, terminating a negotiated settlement and making war between Berlin and Warsaw inevitable.

In 1941, Churchill withheld vital information from the Hawaiian commanders about an imminent outbreak of hostilities. London’s Far East code-breakers had cracked the Japanese naval code, JN-25, and Churchill had access to it. The “surprise” attack on Pearl Harbor turned the European conflict into a truly global war. It was Pearl Harbor that saved Churchill’s backside and rescued the Roosevelt presidency.

Churchill had some surprisingly positive things to say about Hitler prior to the invasion of Poland. In Francis Neilson’s The Churchill Legend Neilson quotes what Churchill wrote about the German leader in a letter to himself dated September 17th, 1937 and included in Step by Step, published in 1939:

“One may dislike Hitler’s system and yet admire his patriotic achievement. If our country were defeated, I hope we would find a champion as indomitable to restore our courage and lead us back to our place among the nations.”

Along the same lines, Neilson cites the 1937 book Great Contemporaries, in which Churchill states that Hitler’s life’s story “cannot be read without admiration for the courage, the perseverance, and the vital force which enabled him to challenge, defy, conciliate, or overcome, all the authorities or resistances which barred his path.”

I’m now wondering about pre-1931. If the twentieth century could have been “irrevocably altered” by Churchill’s brush with death in a traffic accident between the World Wars, what if Churchill had never been engaged in politics in the first place? For the answer, one has only to get a copy of The Churchill Legend and read it. Francis Neilson, who was a member of Parliament at the outbreak of the Great War, claimed to have known Churchill longer than anyone alive.

The list of disasters Churchill presided over prior to the Second World War includes the fiasco at Gallipoli, the Lusitania’s sinking (when Churchill was First Lord of the Admiralty), and the issuance of the Balfour Declaration in 1917 by the British War Cabinet, which opened a Pandora’s box from which has sprung endless injustice and bloodshed in the Middle East. Not that Churchill deserves the sole credit for these disasters, but his fingerprints are there. He was certainly involved at the highest level. Both the sinking of the Lusitania and the Balfour Declaration were the byproducts of a desperate strategy to drag America into the Great War.

One gets the impression from reading Neilson that Churchill’s entire public career—grounded in both World Wars—shows indisputable evidence of incompetence, opportunism, ruthlessness, mendacity, and bad judgment. Yes, history is repeating itself.

Sulla via del risveglio

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Domenico Turco
SULLA VIA DEL RISVEGLIO
 L’Idealismo “esistenziale” di Julius Evola

 

C’è una fondamentale differenza tra l’idealismo classico e l’idealismo magico o “concreto” di Julius Evola, il quale assegna al pensiero una funzione attiva ed affermativa, in vista della messa in pratica di principi di saggezza utilizzabili nella ricerca interiore dell’uomo.

 

Ex: http://www.mondo3.it/

Da qui deriva la successiva attenzione per le più diverse tradizioni spirituali, ampliando lo schema di riferimento del Tradizionalismo integrale, mediante la scoperta o la rivalutazione di insegnamenti alternativi, come la dottrina del risveglio buddhista, lo Shintoismo e altre religioni, valorizzate in relazione al percorso evolutivo dell’esistenza individuale verso il risveglio o l’illuminazione spirituale dell’io.

Rispetto ad altri esponenti della corrente tradizionalista, Evola si distingue per la sua originale formulazione del problema esistenziale, in genere scarsamente frequentato da Guénon e seguaci. L’interesse per l’esistenza si giustifica con la finalità prevalentemente pratica del Tradizionalismo evoliano, diretto alla realizzazione dell’io in termini spirituali e trascendenti, ma riconducibile anche ad un orientamento etico, relativo ad una trasformazione delle istanze valoriali.

La dimensione esistenziale era presente già prima della svolta tradizionalista degli anni Trenta, all’epoca dell’Idealismo magico, orientamento filosofico tendente a oltrepassare le ristrette vedute della concezione idealistica di origine hegeliana.

L’espressione idealismo magico non presuppone un riferimento alla magia nel significato corrente del termine; per magia infatti Evola intende un’attività demiurgica sull’io che porti al dominio di sé e al rigetto della realtà empirica, secondo un principio ascetico che verte sulla nozione di purificazione, peculiare di ogni visione spirituale che si rispetti.

È con atteggiamento quasi mistico che Evola parlerà di una estinzione del legame tutto terreno e immanente tra noi e gli enti. La possibilità di una realizzazione del nostro mondo interiore nel segno della personalità autentica risiede nel rivolgimento all’io come centro di gravitazione spirituale, e non certo nel banale commercio consumistico con l’ente in qualità di “semplice-presenza”.  

Il compimento dell’esistenza consiste in una graduale liberazione dalla “sete” o “brama” nel senso della <<dottrina del risveglio>> buddhista, liberazione come e in quanto liquidazione di ogni compromesso tra le cose e l'uomo, secondo una significativa ed efficace espressione evoliana.            

Il trapasso dell’Idealismo prevede appunto un concentrarsi su quella prospettiva magica individuata nell’autorealizzazione di un io in via di costruzione o di cristallizzazione, per usare un termine tecnico dell'alchimia.

Qui entra in gioco l’ideale della personalità, che da mezzo dell’esistenza deve tornare ad esserne il fine...

La persona immemore di sé stessa può guadagnare la sua liberazione evolvendo in personalità, dimensione di una rinnovata consapevolezza spirituale, che Evola definisce come potenza e che deriva dal riconoscimento di un principio divino immanente nell’io, secondo un’ottica da illuminazione buddhista, sia pure nel quadro di una terminologia ancora influenzata dall’Idealismo.

In ogni caso, l’Idealismo evoliano denota una forte volontà di emanciparsi dal paradigma hegeliano, in cui la realtà era subordinata alle ragioni dell’Assoluto. Evola modifica l’Idealismo riportandolo alle origini, al suo fondo spirituale.

La concezione idealistica è qui interpretata solo come presa di contatto con una realtà più ampia di quella proiettata dai nostri sensi e rielaborata dall’intelletto, ma senza nessuna concessione ai deliri visionari della riflessione romantica.

Evola accentua soprattutto la funzione formatrice del pensiero metafisico, gli attribuisce una vocazione didattica, che è riconosciuta sin dagli inizi della sua attività di pensatore-scrittore. Consapevole che la filosofia idealistica era giunta al crepuscolo, Evola rimarrà fedele alla propria equazione personale di "idealismo," riformato profondamente in senso esistenziale, esoterico e metafisico nell’accezione aristotelica, relativa alla dimensione che va al di là del semplice piano “fisico”, sovra-naturale in un significato superiore.

L’attenzione di Evola al problema dell’esistenza può sorprendere, considerata la successiva sconfessione dei vari esistenzialismi contemporanei.

In realtà la sua critica sarà in seguito indirizzata all’ Esistenzialismo come filosofia del piagnisteo, che abbandona ogni programma di riscatto sul piano ascetico o eroico , per lasciare il posto ai remissivi miti del vivere-per-la-morte e del naufragio nichilistico.

Evola  rende ragione dell'importanza della corrente esistenzialistica come pensiero della coscienza infelice sperimentata dall’uomo-massa contemporaneo, pensiero della crisi che per sortire una valenza positiva deve essere superato, attraverso una messa in questione della realtà di tutti i giorni, in direzione della Trascendenza.

Evola propone un rifiuto delle sovrastrutture che soffocano il nucleo fondamentale della dottrina idealistica, che pone una realtà superiore a quella suggerita dai sensi della comune esperienza, e come tale determinante un principio peraltro già presente nella filosofia perenne e nelle prospettive spirituali, religiose o di carattere esoterico, che saranno discusse a vario titolo nel successivo sviluppo tradizionale della riflessione evoliana.

L’esistenza è interpretata come laboratorio, opera in divenire e luogo di scontro con le forze occulte sovrastanti il singolo, che ha l’obbligo di costruire la sua personalità e così identificarsi progressivamente nel ruolo di uomo differenziato, che è un ruolo estremamente complicato nell’era del secolarismo contemporaneo e delle sue contraddizioni.

La differenziazione come modalità di intervento sull’io sembra rinviare a un concetto di autocompimento esistenziale assimilabile alla posizione del Buddhismo, qui inteso come prassi di dominio della coscienza e tecnica d’ascesi.

Il senso dell’illuminazione ascetica presuppone un processo di graduale liberazione dagli orpelli della conoscenza ordinaria, che ha come suo fine specifico il purificare la dimensione umana dalle cose.

Nella prospettiva evoliana, non è essenziale assumere integralmente gli aspetti confessionali del messaggio di Siddharta: al Buddhismo si attribuisce soprattutto una funzione pratica, come complesso di metodologie dirette al prodursi di una forza interiore, di una potenza esotericamente orientata.

Il Buddhismo delle origini pone inoltre l’accento su un percorso di salvezza individuale non consolatorio, che è particolarmente congeniale alla sensibilità di Julius Evola, e in linea con l’ideale della spiritualità virile.

Evola sente una profonda vocazione a diffondere un messaggio che è sì filosofico, ma che sarebbe del tutto incomprensibile senza la preventiva adozione di una prospettiva di vita individuale, di sperimentazione attiva e in prima persona di un percorso di cambiamento. 

L’esistenza reclama una filosofia che ne guidi l’orientamento nel mondo, la quale, tornando a essere amore della sapienza, deve necessariamente alimentarsi dell’esistenza, di una progettualità esistenziale di origine alchemica, finalizzata alla trasmutazione e quindi all’autorealizzazione dell’io, al dominio di sé e delle vere leggi della realtà.

Evola caldeggia l’ipotesi di una filosofia sperimentale, che vincoli il sapere all’agire, e l’agire al vivere nel mondo, assumendo una missione esistenziale, che consiste nel promuovere una visione spirituale trascendente.

E, di contro, è espresso con forza il rifiuto di una statica e passiva adesione a quelli che sono i valori correnti, le categorie negative del nichilismo, dell’edonismo esasperato, del materialismo, e del dogmatismo fine a sé stesso.

La ragione della differenza peculiare da Guenon consiste anche nel fatto che Evola non si accosta al mondo della Tradizione da un punto di vista meramente teorico, ma solo dopo aver sperimentato di persona e sulla propria pelle quell’esigenza di autorealizzazione spirituale che è l’obiettivo principale di ogni ricerca sull’essenza della verità, e quindi sul valore da assegnare alla nostra esistenza…

lundi, 07 février 2011

Conférence de Michel Drac au Carré: texte et questions

Conférence de Michel Drac au Carré : le texte et les questions

Ex: http://www.scriptoblog.com/

drac.png La conférence était donnée par Michel Drac au Carré Parisien, 1 rue du général Beuret, à Paris, le 24 janvier 2011, à l’invitation du Cercle Aristote. Le thème en était : « le choc des civilisations ».

La salle étant trop petite, une partie du public ayant dû rester debout, la conférence ayant débuté légèrement en retard, le conférencier a sauté quelques passages du texte prévu, pour raccourcir son intervention. Cependant, le texte complet est donné ici. Les questions et réponses se trouvent à la fin.


 

Introduction

 

Bonsoir mesdames et messieurs. Je suis invité ce soir par le cercle Aristote. Ce qui me vaut cet honneur, c’est un livre coécrit l’an dernier avec deux anonymes : « Choc et Simulacre ».

La thèse générale de ce livre peut être résumée ainsi : « Il y a un choc des civilisations. L’Histoire a été ponctuée par d’innombrables chocs de civilisations. Le concept n’est donc nullement absurde, même s’il faut le relativiser. Cependant, la réalité du choc des civilisations est très éloignée de sa représentation propagandiste par ceux qui veulent l’utiliser pour les meilleurs intérêts de l’impérialisme US/Grande-Bretagne/Israël. »

« Choc et simulacre » faisait, à partir de là, un balayage des stratégies contemporaines de ce que l’on appelle parfois la « guerre de l’information », et qu’on devrait plutôt appeler la « guerre cognitive ». Le livre établissait en particulier la mise en contexte de cette notion de « guerre cognitive » dans le cadre plus général de la « guerre de quatrième génération » théorisée à West Point dès la fin des années 80, et illustrait cette mise en contexte en zoomant sur une problématique précise : l’instrumentalisation du « choc » entre Islam et « Occident » par les réseaux US/Grande-Bretagne/Israël.

Si nous avons choisi cet axe de présentation, ce n’est pas que nous estimions par hypothèse que l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël est le seul à recourir aux stratégies de la guerre cognitive : il est évident qu’il n’est pas le seul. Et, à vrai dire, si nous avions écrit non depuis l’Europe, mais depuis, disons, la péninsule indochinoise, nous aurions probablement zoomé sur le concept chinois de « guerre hors limite », équivalant pékinois du « fourth generation warfare » américain.

Le choix de cet axe de présentation n’implique pas davantage qu’à nos yeux, le heurt « Islam » / « Occident » soit le seul « choc de civilisation » susceptible de donner lieu à une instrumentalisation par l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël. Si, par exemple, nous avions écrit depuis la Pologne, et non depuis la France, nous nous serions probablement intéressé à d’autres aspects de la cartographie civilisationnelle élaborée en 1993 par Samuel Huntington, et particulièrement à la question de savoir si le Dniepr, qui sépare catholiques romains et orthodoxes slaves, est vraiment plus large que l’Atlantique, qui sépare les protestants non-conformistes anglo-saxons de la vieille Europe majoritairement catholique.

Nous avons choisi cet axe de présentation parce qu’à nos yeux, au sein de la problématique générale soulevée par l’évolution de la guerre vers sa « quatrième génération », pour nous Français, la question essentielle est l’instrumentalisation du heurt « Islam » / « Occident » par l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël.

Sous l’angle de cette urgence, ce livre a été écrit pour de bonnes raisons. Sans doute il était utile d’avoir ce titre au catalogue de notre maison d’édition, le Retour aux Sources. Parler de la « guerre occulte », pour reprendre la terminologie évolienne, est toujours une bonne chose, justement parce que cela rend cette guerre « moins occulte ».

Toutefois, je vous avouerais que ce soir, devant un public averti, qui sait déjà à quoi s’en tenir quant aux manipulations impérialistes, je ne vois pas l’utilité de revenir sur cet aspect des choses. Au demeurant, les évolutions montrent de manière évidente que l’islamisme est très largement une baudruche, un leurre agité par les impérialistes pour cautionner leur politique d’ingérence. Les choses deviennent si claires, qu’il serait sans doute mal venu de les exposer une énième fois.

Voici Ben Ali, le supposé « rempart contre l’islamisme », se réfugiant en Arabie Saoudite à la suggestion des Etats-Unis : est-il besoin d’expliquer en quoi il est curieux qu’un « adversaire de l’islamisme » trouve refuge précisément en Arabie Saoudite ? A peine Ben Ali a-t-il quitté Tunis que l’armée organise un gouvernement de transition, chargé de faire en sorte, évidemment, que tout change pour que rien ne change. Et voilà que, comme par miracle, des islamistes réfugiés au Londonistan, donc au cœur de l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël, reviennent en Tunisie, où, masquant les véritables problématiques sociales et économiques, ils vont représenter, on le pressent déjà, une « menace » contre la « démocratie », une « menace » qui justifiera qu’on maintienne la « démocratie » avec l’aide des tanks, comme en Algérie, dans les années 90… Tout cela est si cousu de fil blanc ! Pourquoi commenter encore ?

C’est pourquoi je préfère vous parler ce soir d’un autre aspect de la question. Il ne s’agira pas dans cette conférence de décortiquer les stratégies de l’impérialisme autour du concept de « choc des civilisations », mais plutôt de décortiquer le concept en lui-même, et en particulier de cerner exactement dans quelle mesure il recouvre une réalité. Et quelle réalité.

Le « choc des civilisations », le vrai, c’est quoi ?

Voilà ma question.

 

Le discours des salauds

 

Partons de l’argumentaire de Samuel Huntington. Je crois qu’il y a dans cet argumentaire une part de vérité, et une part de mensonge.

A mon avis, ce qui est vrai, chez Huntington, c’est ce qui, dans son « clash of civilizations » renvoie au concept préexistant de « clash of cultures ». Il est exact que les cultures peuvent se heurter les unes aux autres.

On peut voir les cultures, après tout, comme des ensembles de virus mentaux plus ou moins coordonnés, tantôt opportunistes les uns par rapport aux autres, tantôt fonctionnant comme antivirus les uns des autres. Chaque culture, sous cet angle, est un complexe de virus mentaux opportunistes s’adossant les uns aux autres. Il est clair que de tels complexes peuvent entrer en compétition lorsqu’ils coexistent au sein du même « système d’information », disons dans le même espace social et médiatique, et incluent des virus fonctionnant mutuellement comme des antivirus.

Dans ces conditions, on comprend bien que la mondialisation va engendrer une multiplication des « clashs of cultures ». Et on se doute qu’ils vont effectivement s’avérer très structurants dans l’évolution des sociétés.

Sur ce plan, Huntington a raison : il est hors de doute que l’unification de l’espace informationnel mondial va fabriquer, dans un premier temps, beaucoup plus de clashs que de convergence. Le choc des cultures entre culture européenne et culture arabo-musulmane est resté un phénomène de frontières, donc marginal, tant qu’il existait une frontière linéaire entre le monde européen et le monde arabo-musulman. Dès lors que la frontière s’abaisse, deux complexes de virus mentaux se trouvent en concurrence dans un seul et même monde ; de cette concurrence sortira peut-être un jour une synthèse disjonctive. En attendant, ce qu’on voit, ce qu’on constate, c’est la concurrence.

Ce qui est faux, en revanche, chez Huntington, c’est l’idée selon laquelle le « clash of cultures » devrait se superposer aux failles, ruptures et conflits géostratégiques dans une logique quasi-mécanique, la concurrence entre complexes de virus mentaux devant en quelque sorte, dans sa vision, prédéterminer les choix opérés par les Etats et ligues d’Etats dans une perspective de puissance. Toute l’Histoire est là pour démonter l’inanité de cette thèse. De François Ier de France allié au Turc contre l’Empire de Charles Quint à Guillaume II d’Allemagne allié, lui aussi, au Turc, contre l’Empire Britannique : en pratique, les acteurs géopolitiques ont obéi, toujours, à des logiques de puissance, dans lesquelles la question du « choc des cultures » n’est pas un élément prédéterminant, mais au contraire un aspect du social utilisable dans une pure perspective « réaliste », voire machiavélique.

Même quand le « choc des cultures » a joué temporairement un rôle moteur, ce rôle s’est très vite réduit à une fonction de justification, pour ne pas dire à un argument de propagande ; une fois passée la première croisade, le conflit médiéval pour la Terre Sainte eut beaucoup plus à voir avec les intérêts commerciaux des marchands italiens qu’avec la religion, et les acteurs les plus intelligents le comprirent parfaitement. On se souviendra à ce propos que pour finir, les croisés saccagèrent Byzance sans reprendre Jérusalem, et que Philippe Auguste fut, sans aucun doute, absolument ravi des malheurs glorieux de Richard Cœur de Lion au pays des Sarrazins. Ces quelques exemples devraient donner matière à réflexion à ceux qui envisagent de se  croiser vertueusement ; qu’on se le dise : en général, le principal bénéficiaire d’une croisade est celui qui l’a prêché avec flamme, pas celui qui s’est croisé après le prêche enflammé ! On aimerait qu’ici, les héritiers du rusé Capétien aient retenu sa leçon aussi bien que ceux du fougueux Plantagenêt.

Au final, s’agissant de Samuel Huntington et compagnie, nous dirons donc : d’une part, que ces gens disent la vérité quand ils annoncent l’intensification du « choc des cultures » ; mais qu’en parfaits salauds, ils utilisent cette vérité pour promouvoir un mensonge, le supposé « choc des  civilisations ».

 

La déculturation par le mélange

 

Zoomons maintenant sur la réalité : le choc des cultures. Essayons de comprendre comment il se déroule, quel impact il a.

La première conséquence du choc des cultures, c’est la dislocation accélérée des rares cadres de référence collectifs qui avaient survécu au rouleau compresseur consumériste. Les « cultures », ces complexes de virus mentaux opportunistes, ne peuvent se propager et se maintenir au sein de leur espace de propagation que dans la mesure où cet espace n’est pas infesté de virus mentaux fonctionnant, à l’égard du complexe culturel en cause, comme autant d’antivirus. Si un espace social est saturé de virus et d’antivirus s’annulant mutuellement, plus aucun complexe structuré ne peut émerger, et il n’y a plus d’esprit collectif harmonieux possible.

Il faut l’admettre, dans un premier temps, les mélanges prennent mal. Ils aboutissent d’abord à généraliser les pathologies induites  par les diverses cultures, et non leurs productions supérieures. Au demeurant, rien de mystérieux à cela : ce qui se propage le plus facilement, c’est ce qui est simple ; or ce qui est simple, c’est rarement ce qu’il y a de supérieur dans une culture.

Pour prendre l’exemple de la culture française, ce qu’elle a produit de plus élevé, de plus beau, c’est sans doute notre conception de la fraternité, auto-extériorité de l’immanence politique ; eh bien, c’est compliqué, et au fond, personne en Europe ne nous a compris sur ce plan. Inversement, ce que notre culture a produit de plus pathogène est probablement notre esprit de cour ; or, cela, c’est simple, et nous l’avons exporté facilement.

Voici une loi historique : quand deux cultures se mélangent, il faut du temps, beaucoup de temps, pour qu’une synthèse disjonctive marie leurs aspects supérieurs. A la longue, cela se fait. Mais il faut généralement plusieurs générations. Prenez les Saxons et les Normands en Angleterre : il a fallu environ deux siècles. Prenez les Espagnols et les Nahuatls au Mexique : trois siècles environ pour créer des Mexicains. Quand Alexandre a conquis la Judée, l’esprit juif a pénétré dans l’espace grec. De cette date à l’invention d’une synthèse par Saint Paul, presque quatre siècles. De l’invention de cette synthèse à sa compréhension réelle par les masses ? On ne sait pas, le processus est encore en cours. Plus les cultures sont éloignées, plus ce qu’elles ont à synthétiser est élevé donc complexe, plus la synthèse prend du temps.

LE-LOC~1.JPGA la longue, il est exact que les mélangent sont fructueux. Mais cela prend du temps, beaucoup de temps, et l’Histoire ne laisse pas toujours le temps au temps. A l’inverse, l’exacerbation mutuelle des pathologies va vite. Au début, c’est donc cela qu’on constate : le caractère pathogène du choc des cultures. Et ce mécanisme général d’arasement, de destruction de toute construction culturelle élevée, débouche mécaniquement sur une acculturation générale. Il ne s’agit même pas ici de parler des stratégies d’abrutissement collectif promues par le pouvoir, bien que ces stratégies existent ; il s’agit de constater un effet mécanique et très logique de la constitution d’un espace culturel mondialisé. Le niveau baisse, si vous voulez, de lui-même, parce que ce qui permet une synthèse rapide, c’est ce qui est simple, et donc dans l’ensemble, plutôt ce qui est bas.

Remarquons ici que ce processus n’est pas spécifique au heurt entre culture arabo-musulmane et culture européenne, ni même au heurt entre culture européenne et culture extra-européenne.  Avant la déculturation par la mondialisation, il y a eu, et il y a encore, l'acculturation destructrice par l’occidentalisation.

On définit une culture comme un complexe de virus mentaux capables de s’adosser les uns aux autres. Mais on peut aussi constater qu’une culture renvoie toujours plus ou moins explicitement à une sorte de « virus primordial », un principe essentiel dont découle une forte proportion des virus mentaux constitutifs du complexe terminal.

Or, force est de constater qu’il existe, en Europe, trois « virus primordiaux » distincts.

Dans le monde latin, et particulièrement en France, la valeur centrale est la fraternité, réconciliation de l’égalité et de la liberté. C’est une sécularisation des conceptions catholiques de la Contre Réforme. Mais dans le monde germanique, c’est l’unité qui tient la position centrale – unité du peuple, fondée sur l’unité de la conscience, sécularisation des conceptions issues de la Réforme.

Si notre devise est « Liberté, Egalité, Fraternité », le premiers vers de l’hymne allemand est : « Unité et Justice et Liberté pour la patrie allemande ». On voit bien la distinction : la liberté, chez les Allemands, n’est pas un prédicat qu’il faudrait ensuite réconcilier avec l’égalité ; elle est au terme d’un processus qui l’encadre, la définit comme fondamentalement collective, et la ramène ainsi à la conscience de la justice comme sa condition, et de l’unité comme condition de la justice. Il en découle que si nous, Français, voulons concilier égalité et liberté, chez les Allemands, il s’agit, pour garantir une autre conception de la liberté, de préserver l’unité au besoin via l’inégalité. On voit bien qu’entre leur culture et la nôtre, il y aura au final la différence qui sépare leur « virus primordial » et le nôtre, tant que nous n’aurons pas inventé une synthèse disjonctive.

A cette opposition entre Germains et Latins, il faut ajouter l’existence d’un troisième terme, distinct et des uns et des autres : les anglo-saxons. Fondamentalement, le « virus primordial » constitutif de leur culture a été exprimé par le cri : « Give me Liberty, or give me death ! ». « La liberté ou la mort ! » : ce cri, que les Français et les Allemands ont parfois repris, n’a jamais été qu’un des termes de leur pensée, alors qu’il est au cœur de la pensée anglo-saxonne. La liberté, et finalement la liberté seule : voilà le « programme » déployé par cette culture, qui ignore donc aussi bien notre soif de fraternité que l’exigence germanique d’unité.

L’occidentalisation est, en Europe comme ailleurs depuis quelques décennies, le processus par lequel le « virus primordial » de la culture anglo-saxonne, prédominante, contamine et déstructure les autres cultures, latines et germaniques. Elle explique que l’exigence de liberté soit devenue le prétexte à une destruction de toute fraternité, à l’empêchement de toute unité. Elle n’est pas la cause unique du désastre culturel contemporain, bien sûr : les stratégies du pouvoir jouent un rôle, avec par exemple la casse du système éducatif. Mais elle constitue, depuis les années 50, une toile de fond favorable au déploiement de ces stratégies – raison pour laquelle l’impérialisme a constamment encouragé le processus.

Il est à noter, soit dit en passant, qu’elle participe d’une entreprise générale d’arasement qui revient en boomerang dans les pays anglophones, si bien qu’on peut parler, à travers l’occidentalisation, de destruction de la culture européenne et de la culture américaine. Une machine à incuber ce qui est bas, en ne laissant subsister que ce qui est assez simple, assez  rudimentaire, pour être compris même par ceux dépourvus des clefs de décodage culturel les plus élémentaires : voilà à quoi nous avons affaire. Qu’on ne s’y trompe pas : les peuples anglo-saxons n’y sont pour rien. Le Globish est aussi une arme contre l’Anglais, le vrai.

 

Le conflit de civilisation comme père du nouvel être occidental

 

Une des questions qui viennent à l’esprit, une fois ce constat dressé, c’est évidemment : pourquoi, dans ces conditions, le « choc des cultures » Islam / Occident est-il constamment mis en avant, perçu, souligné, alors qu’on voit bien que l’occidentalisation recouvre, en elle-même, un choc destructeur ?

A cette question, je propose une réponse simple : c’est justement le choc de l’occidentalisation, trop complexe pour être décodé, qui crée un appétit de simplicité, de brutalité même, appétit que le heurt Islam / Occident vient satisfaire.

C’est que le heurt entre Islam et Occident permet de poser le problème du « virus primordial » sous notre culture, sans avoir à reconnaître la complexité de la question. Derrière la mise en avant obsessionnel de cette opposition, le fantasme d’une réunification de soi. Pour les Français, qui aiment à croire que leur idéal de fraternité survit sous le culte anglo-saxon du Marché, pour les Allemands, qui font de même avec leur idéal d’unité, l’opposition avec l’Islam permet de reconstruire une cohérence autour de l’idée de liberté, devenue si évidente, du fait de l’opposition avec l’Islam, que sa définition n’est plus nécessaire.

Il faut reconnaître ici, bien sûr, que l’opposition Islam / Occident est réelle, qu’elle renvoie à une véritable différence culturelle majeure. Si c’est à juste titre qu’un Emmanuel Todd a pu souligner que catholicisme et islam partagent une conception du monde fondamentalement universaliste, il n’en reste pas moins qu’il s’agit, aussi, de deux universalismes rivaux.

On a vu, à l’instant, la complexité de la culture européenne, complexité telle, en fait, qu’on peut se poser la question de l’unité de cette culture. Mais il faut admettre aussi que, renvoyée à la différence radicale que l’islam peut incarner, cette unité cesse de faire débat.

Les « virus primordiaux » allemands, anglais, français, font en effet tous une place à la liberté – pas la même place, mais toujours une place. A l’inverse, la notion de liberté n’est pas centrale en Islam. On peut même se demander si elle existe. Le croyant, en Islam, est dans le Bien quand il suit la « guidée » que Dieu a mis dans son cœur, et généralement, il suit cette « guidée », en pratique, en respectant la tradition, interprétée par les clercs.

Cela fait bel et bien deux univers mentaux difficilement compatibles.

L’actuelle conception musulmane est peut-être le mode de pensée qui prévalait dans l’Europe médiévale, peut-être même pas, peut-être est-ce quelque chose de fondamentalement différent.

Dans l’Europe médiévale, il existait peut-être, tout de même, cette prédisposition que Marcel Gauchet a décelée dans le christianisme, et qui préparait ce qu’il appelle la sortie de la religion. Nombre de musulmans soulignent d’ailleurs, dans leurs écrits, cette différence irréductible ; il faut dire cependant que ce sont surtout les musulmans extérieurs à l’Afrique du Nord qui pensent ainsi. Il faudrait, pour approfondir ce débat, connaître à fond l’islam, savoir en particulier à quoi correspond cette « soumission », ce complet « abandon » exigé par la doctrine musulmane. Je n’ai hélas pas le niveau de connaissance requis pour traiter ce point du débat en profondeur.

Quoi qu’il en soit, la différence Islam/Europe est là, réelle, on ne peut pas la nier. Selon qu’on retiendra ou pas la thèse de Gauchet, on situera la rupture entre Islam et monde européen, sur la question de la liberté, soit à l’épître de Paul aux Romains, qui introduisait la personne comme acteur autonome de la religion, soit à la Réforme, qui remet en cause l’autorité de l’Eglise et prépare sa séparation d’avec l’Etat. Mais de toute façon, on doit reconnaître qu’aujourd’hui, entre « nous », la majorité des européens, et « eux », la majorité des musulmans, il y a une différence culturelle majeure, en comparaison de laquelle nos différences internes à l’Occident sont en quelque sorte reléguées à l’arrière plan – donc minorées, presque rendues négligeables. C’est un peu  comme quand on floute une image : on en simplifie les formes, on finit par en gommer certaines.

Il me paraît évident que c’est précisément cet effet simplificateur qui vaut à la thèse simpliste du « choc des civilisations » une certaine audience dans le grand public occidental. C’est un mécanisme vieux comme le monde : la conscience de la différence externe comme outil pour oblitérer du champ de conscience collectif les débats sur les différences internes, qu’on ne veut pas voir. Tout cela est, vraiment, vieux comme le monde.

Le choc Islam/Occident sert de traitement antidouleurs aux traumatisés de l’Occidentalisation. Le conflit de civilisation est le père du nouvel être occidental.

 

La ronde des barjos utiles

 

Simplification : c’est le mot-clef. Quand le réel est trop complexe pour rester pensable par la majorité, les discours qui portent sont les discours simplificateurs. Et dans le genre, hélas, il ne manque pas de fous pour cautionner, par leurs aberrations, le discours des salauds. Des fous que les paumés écoutent, parce que les fous parlent simplement des choses compliquées ; ils proposent une axiologie unique, claire, avec un bien et un mal, essentialisés et réconfortants dans leur stabilité.

Souvent, c’est presque comique, d’ailleurs, tant c’est caricatural.

Dans la famille « idiot utile » du « choc des civilisations », je demande le bobo pro-immigration.  « Faisons venir des millions de musulmans en Europe, et enrichissons-nous de leur différence ! »

Ils s’imaginent quoi, les gens qui disent ça ? Qu’une synthèse des éléments supérieurs de ces cultures va émerger spontanément, par l’opération du Saint Esprit ? Ces doux dingues vous expliqueront que le mélange se fait, que la synthèse opère, parce qu’on mange du couscous en buvant du bordeaux. En quoi ils prouvent qu’ils ne savent pas que la culture va au-delà de la gastronomie… Ou encore, si on veut être méchant, qu’ils sont heureux de voir, dans le processus, les musulmans perdre leur foi et les chrétiens de même. L’égalité par l’arasement, la ressemblance par le vide. Quelle synthèse !

Le résultat de ce processus, c’est la production en séries de types humains médiocres, déracinés, acculturés à l'inculture. Le rappeur Morsay, si vous voulez, du côté « issu de l’immigration ». Et les ahuris style « j’ai ma place dans Loft Story », du côté « de souche ». C’est pathétique, tout ça. Ça finit par fabriquer le petit bolo bêlant racketté par la racaille – un phénomène d’ailleurs maintenant si répandu que les doux dingues pro-immigration sont en train tout doucement de disparaître : ils ont perdu toute crédibilité.

Cela dit, les barjos utiles travaillent en équipe, c’est le fond du problème. Le barjo utile « pro-immigration » invite chez nous le barjo utile « islamiste fou », lequel suscite le barjo utile « islamophobe obsessionnel », lequel fait un bon compagnon au barjo utile du type le plus redoutable, le genre « sioniste en délire ». Il y a une sorte de chaîne d’engendrement des discours simplistes, qui se cautionnent et se fabriquent les uns les autres, dans une espèce de ronde des fous. Concrètement, le « choc des civilisations » se manifeste, se déploie, se communique beaucoup ainsi, par la production d’un espace fantasmatique commun aux fous des tendances opposées ou alliées.

C’est tellement fantasmatique, tout cela, d’ailleurs, que c’en est parfois comique. Il y a un décalage extraordinaire entre le réel et sa représentation par les fous simplistes.

Le barjo utile « islamiste fou » est, je trouve, particulièrement drôle. Dans le genre, je citerais par exemple l’inénarrable Abdelkader Bouziane, dit « l’imam de Vénissieux ». Pour ceux qui auraient oublié ce grand comique méconnu, il s’agit du bonhomme qui nous avait expliqué, en 2004, que dans sa version de l’islam, un mari pouvait frapper sa femme, mais seulement sous le nombril. Je n’ai jamais réussi à savoir si la survenue de ce cas était liée à l’affaire Cantat/Trintignant… En tout cas, ce que je peux dire à mes auditeurs d’origine arabo-musulmane, c’est que, dans mon regard de Français dit « de souche », un type comme ça, c’est vraiment déconcertant. La forme de vie religieuse la plus basse sur terre. Franchement, on se demande d’où ça peut sortir. Qu’est-ce ? De l’humour wahhabite peut-être ? Ou alors il nous demande de reconnaître ses lumières sérieusement ? Il nous offre son wahhabisme saoudien 100 % garanti sans sucre ajouté pour remercier, à cause des allocs touchées au titre de ses je ne sais plus combien de rejetons ? Avouez qu’il y a de quoi être surpris…

Par contraste, le barjo utile « islamophobe obsessionnel » est plutôt tristounet. Il me fait un peu pitié. Le discours, dans son cas, est très caricatural, mais sans exotisme. C’est vraiment le choc avec l’Islam comme antidote au désarroi identitaire. On va trouver là des gens qui vont regretter la disparition du mode de vie français des années 60/70, et imputer cette disparition quasi-exclusivement à la survenue de la religion musulmane en France, ce qui est ridicule ; cette survenue joue un  rôle dans la déstructuration de l’espace français jadis relativement homogène, mais tout le monde voit bien que le néolibéralisme et l’esprit libertaire, avec leur cortège de catastrophes économiques, sociales et culturelles, ont fait beaucoup plus de dégât, à ce stade, que la présence musulmane. Ça ne se compare pas. Le nier, c’est vraiment le signe d’une panique devant le réel.

Cette négation, en fait, ce qu’elle veut dire, c’est : « Je ne veux pas voir que j’ai attrapé une sorte de pathologie, une idolâtrie de la liberté qui m’empêche de définir la liberté, et qui aboutit à nier la fraternité, autre valeur que je porte, et que je ne veux pas renier, mais que je ne peux plus vraiment comprendre, en profondeur – parce que mon mode de pensée a été déstructuré. Et ça, je ne veux pas le voir. Alors, n’est-ce pas, le problème, c’est ‘les musulmans’, c’est plus simple. »

Quand je tombe sur ce genre de discours, ça me fait de la peine.

Et pour finir, n’oublions pas que dans la chaîne des barjos utiles, il y a le timbré sioniste. Grand ami en général de l’islamophobe obsessionnel, pour des raisons qu’il n’est même pas nécessaire d’expliquer…

Alors là, on peut rencontrer des cas relevant carrément de la psychiatrie lourde. Je pense par exemple à quelqu’un comme le rav Dynovisz. Pour ceux qui ne situent pas le personnage, il s’agit du rabbin qui vient récemment de faire un buzz formidable sur le web, avec un discours où il explique que la race blanche est menacée d’extinction.

Ce n’est pas ce discours-là qui me fait dire qu’il y a un problème psychologique chez lui. Ça, ça se discute. Ce qui m’interpelle chez lui, c’est un autre « cours », comme il dit, qu’il a donné au moment de l’opération Plomb Durci, à Gaza, et où il explique, dans la joie et la bonne humeur, qu’il est « bon » que l’armée israélienne ait tué beaucoup de Palestiniens, parce que, voyez-vous, c’est un peuple « impur » ; c’est même un peuple qui est un « concentré d’impureté » (il le dit comme ça). Mais, pour autant, dit-il, il ne faut pas les tuer tous, les Palestiniens, parce que les derniers, « c’est pour le Messie », figurez-vous. Seul le Messie est, selon le rav Dynovisz, « qualifié », « spirituellement », pour tuer les derniers Palestiniens…

Quand on entend ça, on se dit qu’on préfèrerait être sourd.

Mais surtout, on se dit que ce délire obsessionnel tendance internement d’urgence, concrètement, ce que ça veut dire, c’est : « Je n’ai plus d’identité, parce que mon identité, c’était l’attente du jour où Dieu lèverait le châtiment, et où il rendrait la Terre Promise au peuple juif, parce que ce peuple se serait enfin libéré de l’idolâtrie et du péché. Je n’ai pas eu la patience d’attendre, donc maintenant, ou bien j’admets que mon identité est israélienne mais pas juive, et alors j’appartiens à une nation, comme les autres, ou bien je dois transformer ma religion pour fabriquer une nouvelle attente. Et comme je n’ai pas envie d’appartenir à une nation ordinaire ; comme je veux le beurre, c'est-à-dire le principe d’élection, et l’argent du beurre, c'est-à-dire une patrie à moi, où je ne suis pas le réprouvé, l’errant ; comme je ne veux donc pas reconnaître que l’Etat d’Israël n’est qu’une œuvre humaine, eh bien je décide que désormais, je n’attends plus l’heure où Israël sera sans péchés, puisque cette heure est supposée déjà venue ; maintenant, j’attends l’heure où Israël aura la force pour lui, toute la force pour lui. Et je vais vivre, maintenant, la psychose à la place de la névrose, grâce à la perversion de mon identité originelle, m’effrayer et me rassurer alternativement devant ma propre violence, et donc devant celle que je suppose en l’Autre, pour maintenir une tension dans mon esprit qui, sans cela, serait condamné à se disloquer, faute de principe structurant… »

Et là, quand on a compris que le délire de Dynovisz, ça veut dire tout ça, on sait que lui, il clôt la ronde des barjos utiles.

 

Pessimiste, mais pas désespéré

 

Que dire, en conclusion ?

Eh bien, tout d’abord, qu’il faut être raisonnablement pessimiste, pour anticiper sur ce qui vient.

drac2.pngVous voyez certainement, après ce tour d’horizon, la nature du problème : le choc des civilisations existe en partie, mais il n’a presque rien à voir avec ce qui est présenté généralement comme tel. Il est instrumentalisé par des salauds, très malins, qui comptent sur les difficultés prévisibles des gens ordinaires, un peu paumés en ce moment quand il faut décoder la complexité de ce choc à plusieurs niveaux, dans plusieurs directions, qui crée un malaise diffus, dont on n’arrive pas à isoler la cause. Et pour tout arranger, toutes sortes de barjos utiles viennent gambader au milieu du tableau, proposant des discours simplistes qui séduisent les gens égarés.

Dans ces conditions, il est bien évident que nous n’arriverons pas à empêcher complètement les salauds de manipuler les paumés avec l’aide des fous.

Ils y arriveront au moins en partie, parce que ce que nous avons à expliquer aux gens est beaucoup trop compliqué, pour que nous le fassions comprendre avant que les salauds n’aient manipulé certains paumés. On peut faire se faire comprendre vite des gens malins, mais il y a toujours une frange de retardataires. Trop lents, trop simples, trop frustrés. Trop d’accidents dans la vie aussi, parfois… Des gens comme ça, il y en a partout. Des deux côtés du choc des cultures. Il ne faut jamais l’oublier : les paumés sont parmi nous. Et ils vont gober tout rond ce que leur diront les fous.

Vous comprenez, ça va beaucoup plus vite de raconter qu’il faut tuer les Palestiniens mais pas tous, que d’analyser en détail la mécanique de sortie de la religion appliquée spécifiquement au monde juif. Ça va beaucoup plus vite d’expliquer à un pauvre gars qui a eu des ennuis avec les racailles pourquoi il doit détester les musulmans, que de lui faire comprendre pourquoi le problème des racailles n’est pas le « problème musulman ». C’est toujours plus facile de faire passer un message bête, mais simple, qu’un message intelligent, mais compliqué.

Donc on va perdre. En partie au moins. Les salauds vont réussir à manipuler les cons avec l’aide des tarés – excusez ma rudesse.

Et donc les cons, qui veulent leur guerre civile parce qu’ils s’imaginent que la guerre civile, c’est la solution… eh bien, ils risquent de l’avoir, leur guerre.

A vrai dire, ce n’est pas une surprise. Quand avec quelques amis, nous avons écrit « Eurocalypse », en 2006, nous le savions déjà. Historiquement, ça s’est toujours passé comme ça : ce sont les cons qui gagnent.

Cela dit, il ne faut pas désespérer.

D’abord on peut se consoler en se disant que, certes, ce sont les cons qui gagnent, mais enfin, ils ne gagnent jamais que le droit de se faire trouer la peau pour le compte des salauds. Donc on peut aussi se dire qu’une fois qu’ils auront commencé à y goûter, à leur guerre, ils vont se calmer très vite. J’ai remarqué que les gens, qui ont vu réellement des situations de troubles civils violents, ne souhaitent pas revivre ce type de situation. Parfois, ils s’habituent. Jamais ils ne demandent que ça reprenne, quand ça s’est arrêté. Et ça, c’est une constante : tout le monde réagit ainsi.

Ensuite, il faut voir qu’une fois que la température va monter sérieusement en France, ce qui finira par arriver, plusieurs forces contradictoires vont traverser le corps collectif. Certaines de ces forces seront positives, et elles viendront peut-être contrebalancer les forces négatives orchestrées par les ordonnateurs du « choc des civilisations ». C’est une raison de plus de souhaiter la révolte sociale. Si la guerre civile est, pour certains, un antidote à la révolution, la révolution peut aussi être un antidote à la guerre civile. C’est d’ailleurs pourquoi, à mon avis, il vaut mieux ne pas trop parler du choc des cultures : cela lui donne une importance excessive, et peut nuire à l’émergence de logiques étrangères à sa formulation.

Il faut s’attendre à devoir jouer ce genre de partition. Je ne saurais pas vous dire exactement quand ou comment, mais je pense que le début des réjouissances, c’est pour bientôt. Une affaire d’années, pas de décennies. A ce moment-là, il faudra susciter, canaliser, organiser ces forces positives, ces forces de la révolte positive – ces forces révolutionnaires latentes. Elles nous permettront peut-être de repousser les échéances quant au clash des cultures, sur notre sol.

Et cela peut nous laisser ensuite le temps qu’il faudra pour gérer ce clash, pour dialectiser, pour inventer les médiations nécessaires. Bref, pour faire le travail d’éducation évoqué à la fin de « Choc et simulacre », un travail qui, lui prendra, des décennies. Une génération au moins, peut-être deux ou trois.

Voilà, à mon avis, où nous en sommes, s’agissant de la France et du « choc des civilisations ».

 

QUESTIONS

 

Quelle différence faites-vous entre salafisme et wahhabisme ?

Vous êtes probablement originaire de la culture arabo-musulmane, et donc c’est vous qui pourriez sans doute m’instruire sur ce point !

Vous avez sans doute remarqué que je suis resté très vague sur le monde musulman dans mon propos, me contentant de souligner ce qui, à mon avis, le sépare de l’Europe. Ce n’est pas que je souhaite l’ignorer. Je me doute que les mécanismes mentaux que j’ai décrits pour l’Europe ont leur contrepartie dans le monde arabo-musulman, où manifestement, une certaine propagande antichrétienne est instrumentalisée par les pouvoirs, sans doute en partie pour produire cette simplification perverse qui conduit au « choc des civilisations ».

J’ai été vague sur le monde musulman pour la simple raison que je le connais mal. Ce n’est pas mon monde. Je ne parle pas arabe. Je peux évidemment lire le Coran, les commentaires du Coran, les classiques de la littérature arabe. Mais tout cela est loin de moi, je peux faire des contresens, tout le temps. Vous savez, je suis protestant ; et cela fait des années que j’entends des gens porter sur le supposé « monde protestant » des jugements qu’ils construisent en généralisant ce qu’ils ont, d’ailleurs souvent très mal, compris au sujet d’une fraction très minoritaire de ce monde. Alors je n’ai pas envie d’infliger aux musulmans des considérations du même ordre, les concernant.

La seule chose que j’ai comprise au sujet de cette histoire de salafisme, d’islamisme etc., c’est qu’il est important de regarder, quand on nous parle des « islamistes », qui est soutenu par l’Arabie Saoudite et qui ne l’est pas. Même depuis mon point de vue euro-centré, j’ai compris que l’emploi d’une même catégorie « islamiste », regroupant les musulmans soutenus par l’Iran et ceux soutenus par l’Arabie Saoudite, ne peut constituer qu’une erreur, d’entrée de jeu. Une faille dans la catégorisation, qui interdit tout raisonnement sérieux.

On utilise plus ou moins ces termes pour dire, en fait, « qui ne veut pas la séparation de l’Eglise et de l’Etat », enfin, « de la religion et de l’Etat », mais je pense qu’il peut y avoir plusieurs raisons, plusieurs manières, de ne pas vouloir cette séparation. Bref, une catégorie simplificatrice, que j’emploie toujours entre guillemets, si vous voulez.

Pour le reste, je serais bien en peine de vous donner une définition précise des doctrines religieuses en place. J’ai cru comprendre que le wahhabisme était porteur d’une interprétation plus littérale du Coran, qui sous-entend en quelque sorte une rigidité contraire, me semble-t-il, à ce que comme chrétien, je juge juste pour ma propre religion, et il me semble que cela peut expliquer certaines choses sur le régime politique saoudien. Quant au reste, je m’intéresse surtout à ces questions dans la mesure où elles ont un impact sur nous, ici, en Europe.

J’ai lu « Les secrets de la Réserve Fédérale ». J’en ai tiré pas mal de conclusions, sur l’idéologie sioniste entre autres, sur ces liens avec le mondialisme, sur l’apologie du métissage, mais seulement pour les non-juifs… Voici ma question : pensez-vous que le sionisme soit le cœur du problème ?

Quelques définitions, tout d’abord. Sinon, on ne sait pas de quoi on parle.

Il y a historiquement au moins deux grands « types » de sionisme.

Le premier type, qui apparaît au XVIII° siècle, est religieux. Il naît dans l’espace chrétien, dans une catégorie particulière de protestants, qu’on appelle les puritains. Sans entrer dans les détails très compliqués des évolutions à mon avis franchement pathologiques d’une partie du protestantisme anglo-saxon, il s’agit d’une théorie historiciste, qu’on pourrait définir ainsi : à la différence des idéologies classiques, issues des premières générations sorties de la religion et qui consistaient à faire de l’Histoire, de telle ou telle classe sociale, ou encore de l’Etat, des formes divinisées, ce sionisme a transformé la religion elle-même en idéologie.

Ce n’est donc pas une sortie de la religion, mais une inclusion dans la religion d’une forme proto-idéologique, forme ensuite enflée jusqu’à saturer tout l’espace religieux. Il reste donc une enveloppe religieuse, avec un contenu en réalité purement idéologique. La forme est religieuse, parce qu’on annonce la fin des tribulations et le retour d’Israël, on s’appuie sur les prophètes. Le contenu est idéologique, de manière dissimulée, parce que ce n’est pas Dieu qui ramène en Israël une génération sans péché, c’est Israël qui s’auto-élit, si j’ose dire, « zappant » pour ainsi dire l’étape purificatrice qu’est la production d’une génération sans péché.

Cela revient en gros à lire la fin du livre d’Ezéchiel sans en connaître le début, à recevoir la promesse du pardon de Dieu sans passer par le châtiment qui, donné par amour, dans le cadre de l’éducation de l’homme par Dieu, doit corriger les fils des fautes de leurs pères, afin qu’ils ne recommencent pas, qu’Israël soit digne de son Election. En fait, cette démarche, lire la  fin du prophète sans le début, revient pour faire court à se pardonner à soi-même. Bref, sur le plan religieux, c’est un sacrilège, et sur le plan psychologique, une perversion : la négation du nom du père, de l’interdit, et le refus de la sublimation.

Le second type de sionisme, qui naît au XIX° siècle, est idéologique. Il s’inscrit, lui, dans le cadre général classique des productions idéologiques, au moment où un groupe humain sort de la religion, ou en tout cas de la régulation stricte par la religion.

Il a deux  versants.

Dans un versant militariste, Jabotinsky par exemple, il ne fait que reproduire les productions idéologiques des anciennes sociétés d’ordre, autoritaires et inégalitaires, en train de passer de la religion à l’idéologie. C’est logique : dans une grande partie du monde juif, le modèle anthropologique n’est pas très éloigné de celui qui prévaut en Allemagne, ou en Hollande. Ce sont des cultures de la dictature du Surmoi, et donc, quand elles passent de la religion à l’idéologie, elles passent de l’Ancien Testament au fascisme, ou à peu près. D’où cette curiosité historique trop peu connue : l’entente finalement longtemps assez bonne entre sionistes et nazis, dans les années 30, en Allemagne !

Il existe un second versant de l’idéologie sioniste, qui renvoie à une autre partie du monde juif, caractérisée par un certain universalisme, conséquence de siècles de Diaspora. C’est le sionisme de gauche, sans doute plus sympathique aux Français, puisque plus proche de leurs représentations.

Aujourd’hui, ces deux grands types de sionisme ont tendance à se marier pour accoucher d’improbables rejetons, des protestants devenus bizarrement universalistes, ou disons mondialistes, par sionisme chrétien, ce qui ne veut rien dire, ou encore des Juifs religieux devenus sionistes via la pathologie du puritanisme anglo-saxon, importée dans leur propre système de représentation. D’où le rav Dynovisz, par exemple.

Cet ensemble d’idéologies floues sur fond de religion déstructurée est-il central dans la catastrophe actuelle ? A mon avis, non. C’est un des rares points sur lesquels je me sépare de mon ami Alain Soral, et donc, il peut être intéressant de préciser ma pensée.

Pour Soral, si j’ai bien compris, il existe une continuité stricte entre judaïsme talmudique et sionisme, et le sionisme est en quelque sorte l’esprit, la quintessence de la volonté de domination, qui en procèderait nécessairement. Je réfute ces deux affirmations.

Je pense qu’il n’existe pas de continuité stricte et parfaite entre judaïsme talmudique et sionisme idéologique, parce qu’il n’existe pas de continuité stricte entre religion et idéologie. Bien sûr, une idéologie sortant d’un monde jadis religieux sera porteuse de certains traits hérités de ce monde religieux, donc de cette religion. Mais ces traits sont alors resitués dans l’idéologie, ce qui en modifie le sens. Il n’y a continuité entre judaïsme et sionisme idéologique qu’au sens où il y a continuité entre le catholicisme classique gallican et l’universalisme républicain, ou entre le protestantisme allemand et le nazisme, ou entre le catholicisme autoritaire espagnol et le phalangisme. En fait, il y a continuité des fragments, mais pas de leur arrangement, pas du sens qu’ils produisent. C’est plus compliqué qu’une simple continuité stricte, franche.

Il n’existe pas non plus de continuité stricte et parfaite entre judaïsme talmudique et sionisme religieux parce que le sionisme religieux vient fondamentalement du monde protestant, plus précisément de sa composante puritaine. On ne peut comprendre ce phénomène que dans les catégories particulières du puritanisme, en fonction de son histoire. C’est très complexe, mais pour faire court : c’est ce qui arrive quand vous vous êtes mis une telle pression, que vous disjonctez littéralement. Dans les entreprises aujourd’hui, on appelle ça un burn out. Or, cela n’est pas juif : l’Election collective sur une base ethnique produit sans doute des pathologies, clanisme, rapport tronqué à l’universel, insertion ambiguë dans les processus sociaux généraux, etc. Mais elle ne peut pas engendrer ce type de burn out. Quand on répète l’année prochaine à Jérusalem, en réalité on est hors du temps. Le rapport juif au temps, je veux dire le rapport religieux juif au temps, dissipait l’angoisse ; c’est la combinaison d’un rapport au temps issu de la modernité, en particulier dans sa variante anglaise, et d’une métaphysique de l’Election à la fois prédéterminée et individuelle, personnelle disons, qui a créé la surpression à l’origine du burn out. Les Juifs ont leur défaut, leur idéologie nationale agressive est aussi conne que les autres, mais on ne peut pas leur mettre sur le dos la catastrophe du sionisme religieux. Ça, c’est un bug du logiciel protestant anglo-hollandais. Sous cet angle, soit dit en passant, il est très maladroit de réfuter l’argumentaire sioniste sur la base d’une lecture historiciste de l’Ecriture.

Je pense ensuite que le sionisme n’est pas nécessairement l’esprit, la quintessence de la volonté de domination, qui peut venir d'ailleurs ; et je pense encore moins qu’on puisse inscrire ce trait, l'esprit de domination, dans une continuité avec un judaïsme supposé parfaitement unitaire.

Concernant le lien supposé entre judaïsme et esprit de domination, je sais bien sûr qu’ici on me sortira les passages sanglants du Talmud, ceux où il est expliqué qu’un goy n’a pas toutes les fonctions de l’esprit, qu’un Juif a le droit de tuer un goy, etc. Le seul problème, c’est que vous trouverez l’équivalent à peu près dans toutes les traditions, y compris celle du christianisme. Il est vrai que nous n’avons jamais écrit nos lois orales, ce qui limite le caractère sanguinolent des fragments qu’on exhumera de notre tradition. Mais quant au reste, vous n’avez qu’à piocher dans ce que nous avons dit des musulmans, ce qu’eux ont dit de nous ou des Hindous, lesquels ne doivent pas être en reste, etc. Sur ce plan, la seule originalité des Juifs, réelle et significative il est vrai, est d’avoir écrit très tôt leur loi orale, créant ainsi une mémoire de tout, y compris du pire.

En réalité, aucune tradition ne peut survivre des siècles si elle n’inclut pas plusieurs tendances opposées. La tradition juive ne fait pas exception. Il y a toujours eu, chez les Juifs comme ailleurs, des types assoiffés de domination. Et il y a toujours eu, chez les Juifs comme ailleurs, des types assoiffés de justice. Comme la tradition juive est fondamentalement différencialiste, il est vrai que la justice n’y rime pas avec l’égalité. Mais elle est bien là, d’une manière qui peut étonner en France, aujourd’hui, mais qui est réelle.

Enfin, concernant le lien supposé entre sionisme et esprit de domination, il est exact, mais pas exclusif ou même particulièrement structurant dans la réalité du monde contemporain.

Le sionisme idéologique juif est dominateur parce que c’est une idéologie nationaliste, et les idéologies nationalistes sont dominatrices. Ce n’est pas une spécificité juive ; les Allemands, dans le genre, ont fait très fort aussi, ainsi que les Japonais. Nous-mêmes, nous aurions quelques reproches à nous faire.

Le sionisme religieux est dominateur, et il est vrai qu’il l’est de manière particulièrement dangereuse. C’est une perversion de l’esprit qui se rapproche beaucoup de la perversion idéale, et sans doute, pour un occidental, il est tentant d’y voir en quelque sorte l’alpha et l’oméga du principe de domination. Ça peut se comprendre. Les sionistes, d’ailleurs, se donnent énormément de mal pour nous convaincre de cela ; je me demande parfois s’il n’y a pas ici une forme de sadomasochisme, une perversion dans la perversion. Ça fait penser à un enfant qui sait qu’il a désobéi, et qui cherche inconsciemment à se faire choper par la patrouille, pour vérifier que papa va le punir, et donc s’intéresse à lui. Bref.

Le hic, en tout cas, c’est qu’il n’y a pas de sioniste en Chine, et que pourtant, on fait difficilement plus dominateur que le pouvoir chinois contemporain. Il faudrait quand même se souvenir à un moment donné qu’il n’y a pas qu’en Palestine qu’on ne peut pas faire trois mètres sans qu’un militaire vous fasse ouvrir votre sac. Allez donc vous balader à Pékin dans les zones gouvernementales, vous allez voir. Semblablement, il n’y a pas que les financiers juifs de Wall Street qui se comportent comme des porcs ; renseignez-vous sur le capitalisme indien, ce n’est pas triste.

En réalité, le fond du problème, c’est le capitalisme, et derrière le capitalisme, le pouvoir de la technique régnante, auto-justifiée. Nos sociétés fabriquent les conditions objectives pour que les pires sociopathes s’installent au sommet du pouvoir, et en jouissent sans retenue. Et la création de ces conditions objectives résulte, fondamentalement, d’un progrès technologique qui est allé beaucoup, beaucoup plus vite que l’avancement spirituel de l’humanité. En dernière analyse, c’est ça le problème. Le reste, c'est-à-dire l’action des réseaux d’influence, n’est que maladie opportuniste.

Attention : qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit. D’abord, je n’ai pas dit que le sionisme n’était pas un problème. C’en est un, et un gros. Des types dans l’état psychologique du rav Dynovisz avec 400 têtes nucléaires à portée de la main, c’est un très, très gros problème. Ensuite, je n’ai pas dit que Soral devait être puni pour ses propos à ce sujet. Je trouve qu’il faut le contredire quand il dit quelque chose de faux, mais je suis prêt à le soutenir, financièrement si nécessaire, si on l’embête avec cette histoire, judiciairement je veux dire. On doit avoir le droit de donner son opinion en France, même quand on se plante.

Ce que je dis en revanche, pour synthétiser, c’est qu’il ne faut pas croire, si on voit un tankiste debout dans une tourelle, que c’est forcément lui qui a donné l’ordre de faire rouler le char sur une foule de manifestants. Au fond, c’est peut-être, tout au plus, un barjo utile, voire un simple exécutant.

Quant à Jacques Attali, il n’est représentatif que du niveau des « élites » actuelles.

Est-ce que vous pensez vraiment que le gars qui est contrôlé dix fois par jour par un militaire, en Irak, il a le temps de comprendre que ce militaire américain n’est pas représentatif de sa société ?

Je crois, hélas, que ce militaire est représentatif de la société US, qui est dans l’ensemble brutale et très stupide. En revanche, il n’est pas représentatif du projet de Thomas Jefferson.

Pour le reste, bien sûr que non, le gars n’a pas le temps de comprendre. C’est d’ailleurs ma conclusion : les salauds vont réussir à manipuler les gens. Là-bas comme ici. A nous de faire en sorte qu’ils manipulent le moins possible, le moins longtemps possible.

Est-ce que vous ne croyez pas que le choc des cultures, que vous dites réel, n’est pas déjà surmonté par les classes dirigeantes elles-mêmes ?

D’une manière générale, le choc des civilisations, c’est pour les pauvres. Au niveau des classes supérieures, le besoin de créer une synthèse des aspects supérieurs des cultures antagonistes est beaucoup plus faible, parce que ces classes ont le temps et les codes pour intégrer la coexistence de plusieurs cultures. En surplomb de ces cultures, elles ont généralement accès aux méthodes d’intermédiation et de dialectisation qui permettent justement ces coexistences culturelles. En outre, elles disposent des conditions de vie matérielle qui rendent possible une mise à distance physique de l’Autre, qu’on peut aller voir quand on le souhaite, mais aussi cesser de voir quand on préfère ne pas le voir. Et, cerise sur le gâteau, ces classes supérieures s’inscrivent dans des logiques collectives de réseau qui permettent la coopération même sans lien culturel fort – quand on a beaucoup à gagner avec quelqu’un, on oublie sa couleur de peau ou sa religion…

Ce sont ces méthodes du surplomb culturel qu’il faudra, dans les générations qui viennent, enseigner aux pauvres, pour que le choc des civilisations, ce ne soit plus l’affaire de personne. Mais ce sera très difficile, parce que ces méthodes reposent généralement sur la construction d’une authenticité de la personne à travers le pouvoir, la richesse, le principe de différenciation que la personne détient. D’où le problème : comment mettre le peuple en surplomb de la culture populaire ? C’est la complexité de cette question qui fait qu’à mon avis, il faudra des générations pour inventer le monde culturel de la mondialisation matérielle.

Est-ce que vous ne croyez pas qu’au fond, il faudrait arrêter complètement de parler du choc, faire comme s’il n’existait pas ? Est-ce que rien ne peut nous unifier ?

Je suis d’accord qu’il ne faut pas trop en parler. Cela dit, on ne peut pas non plus faire comme si on ne remarquait rien, quand un monsieur au Bengladesh sort un bouquin, intitulé « Le livre du Dajjal », où il est écrit en toute lettre, si je résume, que l’Antéchrist, c’est notre civilisation, parce qu’à cause de Saint Paul, nous avons un jour séparé l’Eglise et l’Etat, et donc nié que l’homme doive vivre entièrement selon la Loi divine. On voit bien qu’il y a un problème, quand au même moment, des milliers de mosquées sont en projet chez nous.

Je pense qu’il faut parler du sujet pour en montrer la complexité, produire de l’analyse, refuser les simplismes – mais ne pas trop en parler. C’est un équilibre à trouver. L’objectif, c’est de faire comprendre au maximum de gens que nous devons trouver, ensemble, une voie pour sortir de la situation impossible où nos dirigeants nous ont mis. Si les gens comprennent cela, ils sortiront de la logique de confrontation.

Ce qui peut nous unifier, en réalité, c’est la prise de conscience du caractère obscène de nos classes dirigeantes et des manipulations par lesquelles elles se maintiennent. En ce  sens, dénoncer le choc des civilisations est utile aussi pour dénoncer ceux qui le promeuvent.

Ce qui nous unifie, c’est l’exigence de respect, au fond. Quand on est musulman, on ne comprend pas forcément pourquoi les occidentaux défendent ce qu’ils appellent la liberté, sans bien définir le mot. Quand on est occidental, on ne comprend pas pourquoi les musulmans défendent l’islam, qui de notre point de vue les opprime. Mais tout chrétien peut comprendre pourquoi un musulman refuse que les émirs se payent du champagne et des putes à Marbella, pendant que ces mêmes émirs prêchent le puritanisme wahhabite au Saoudien ordinaire. Et tout musulman peut comprendre pourquoi il n’est pas normal qu’un chômeur américain crève de faim, au pied d’un gratte-ciel où des traders se versent des bonus monstrueux parce qu’ils ont détruit son entreprise. Si quelque chose peut nous sauver du choc programmé, faire prendre conscience à tous qu’il faut sortir du piège, c’est bien cette commune conscience de l’indécence et cette universelle exigence de respect.

 

More Pie for Monsieur Lévy

More Pie for Monsieur Lévy

by Taki Theodoracopulos

Ex: http://takimag.com/

BHLarton492-139x190.jpgAbout fifteen years ago I received a very polite letter from Belgium asking me to list three of the most pompous and self-important people in the UK. It came with a self-addressed return envelope and stamp. The writer was known as l’entarteur, a man who would approach the pompous and vainglorious and shove a pie in their face. He would never insult the victims nor use foul language—in fact, he always remained silent—and he assured me in his letter that he used only the finest ingredients and freshest milk in his pies.

The first potential target who came to my mind was Edward Heath, but I immediately took his name off the list. Heath was too bloated, his face too red, and the last thing I wished was for him to have a stroke while covered in a lemon-meringue pie. L’entarteur agreed, and we started a lively correspondence. One of the candidates I submitted was not a Brit, but Algerian-born Frog Bernard-Henri Lévy, whom my Belgian buddy had already pelted with pies on at least three occasions. Four is a good round number, suggested yours truly.

One month later at the airport in Nice Lévy got blasted by l’entarteur like never before. The pie was giant size, and the cream made him look like a Yeti while he fumbled around and screamed bloody murder. Then les gendarmes interfered and arrested my friend, who offered no resistance. One thing the onlookers noticed was that the fuzz had trouble making the arrest because they were laughing so hard. Led in front of a judge, my NBF promised he would no longer throw pies on BHL (as the pompous Lévy is known in the land of cheese) and was let off with a fine for disturbing the peace. We lost touch with each other after that.

“There are those, mind you, who take Lévy seriously—French image-makers, PR hucksters, and other such modern pests—but serious people do not.”

gloupier.jpgLast week I almost got on a plane to Paris to help continue my Belgian friend’s good work, but I got lazy and went skiing instead. There is no pie big enough to make the bum BHL mend his wicked ways. His latest outrage involves Stéphane Hessel, a German-born Jew whose father emigrated to France in 1924 when Stéphane was seven. Hessel’s father was the model of one of the two lovers in Jules et Jim, the novel which later became a very popular film. Stéphane served in the French Army, became a prisoner of war, escaped, and joined de Gaulle. Dispatched to France to help organize the Resistance, he was captured, tortured, and sent to Buchenwald. While being transferred to Bergen-Belsen, he escaped again.

After the war he was named ambassador and worked with the United Nations. Honors and awards followed. Late last year—his 93rd—he published his book Be Indignant!, his defense of Palestinians under brutal Israeli occupation. The book became an overnight bestseller, moving 600,000 copies in three months. (Charles Glass Books, an imprint of London’s Quartet Books, has landed the UK rights and will publish it shortly.)

StephaneHessel.jpgHessel’s alma mater, the École Normale Supérieure, invited him to speak to the students. Then a pro-Israeli website objected. In comes our hero, Bernard-Henri Lévy, the multi-millionaire son of an Algerian timber tycoon, and one whose father I am sure never donned a military uniform for France or any other country. Lévy objected virulently to Hessel’s invitation, and the 93-year-old was silenced.

Well, I have not been silenced. I met the self-publicist and self-proclaimed philosopher once, and it was not pleasant. His trademark white shirt open to his navel was there for all to see—in the French Embassy, of all places—and his current squeeze, a blonde with whom I used to step out, introduced us. Lévy tried to stare me down like bullies do in sleazy clubs, but it didn’t work. I know how to handle phonies, and he’s as phony as they come. There are those, mind you, who take Lévy seriously—French image-makers, PR hucksters, and other such modern pests—but serious people do not. As a historian BHL has offered a very dark picture of French history in an attempt to draw attention to himself as an independent thinker. He is nothing of the kind and has never come up with a single philosophical proposition. In fact, he has been caught in his refutation of Kant quoting “the famous French philosopher Botul,” naively falling for a spoof perpetrated by a journalist who’d had enough of BHL’s phony pomposity.

Although I regret not having shoved a pie in his face, or a knuckle sandwich for that matter, what he did to the Pearl family deserved much more than lemon pies. BHL wrote a very bad book on Daniel Pearl’s murder but fictionalized it to the extent that Pearl’s widow and family were outraged, accusing Lévy’s ego of getting in the way of the truth. BHL’s methods are vile and, in the case of Israeli outrages against unarmed Palestinians, downright disgusting. No outrage by Israeli Zionists has ever caught his attention, but the moment the 93-year-old Hessel’s name came up, there was BHL, peacock-like, denouncing a fellow Jew who fought for his adopted country against the Nazis and suffered as a result.

Such are the joys of modern celebrities posing as hommes sérieux. BHL is a boaster and an impostor, a shameless publicity freak who has given philosophy a bad smell. We need to bake more pies. In a better world, he’d be eating knuckle sandwiches.

Le Bassin du Levant assiégé par Israël

Le Bassin du Levant assiégé par Israël

Ressources énergétiques : l’exploitation déjà confiée à des sociétés états-uniennes

Ex: http://www.polemia.com/

bassin-levant-130111.jpgA la fin de l’année 2012, Israël commencera à pomper du gaz dans le gisement offshore de Tamar, confié à un consortium international chapeauté par la société états-unienne Noble Energy. Celle-ci apportera ce mois-ci une seconde plate-forme de forage (Pride North America) pour étendre les prospections dans le Bassin du Levant. Dans cette zone de la Méditerranée orientale -estime l’agence gouvernementale états-unienne U.S. Geological Survey- se trouvent des réserves de gaz se montant à 3.500 milliards de m3, et des réserves de pétrole pour 1,7 milliards de barils. On se prépare donc à de grandes affaires : en une année, l’indice énergétique de la Bourse de Tel Aviv a augmenté de 1.700 %.

Partage des zones d’exploitation : nouvelle source de contentieux et de… conflits

Mais il y a un problème : les réserves énergétiques du Bassin du Levant n’appartiennent qu’en partie à Israël. Les gisements de gaz Tamar et Léviathan se trouvent à environ 100 Kms des côtes, hors des eaux territoriales israéliennes qui s’étendent jusqu’à 22 Kms de la côte. Toutefois, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Israël peut exploiter les réserves offshores de gaz et de pétrole dans une zone allant jusqu’à 370 Kms de la côte. Mais il en va de même pour les autres pays riverains. Il est donc déterminant de définir les zones respectives.

Dans les eaux libanaises, d’après la compagnie norvégienne Petroleum Geo-Services, il y a de gros gisements de gaz et pétrole. A ce propos, le ministre des affaires étrangères Ali Shami a demandé le 4 janvier au Secrétaire Général des Nations Unies d’empêcher que ces gisements soient exploités par Israël. La réponse ne s’est pas faite attendre : le jour suivant, le porte-parole onusien Martin Nesirsky a rejeté la requête en déclarant que les Nations Unies ne sont pas préparées pour intervenir dans la dispute. Même réponse de la part de l’Unifil (United Nations Interim Force in Lebanon) : le porte-parole Andrea Tenenti a déclaré au quotidien libanais The Daily Star (6 janvier) qu’ « une frontière maritime n’a jamais été établie » et que « la ligne de bouées dans la zone de Naqoura, non reconnue par le gouvernement libanais, a été instaurée unilatéralement par Israël ». Puis, le coordinateur spécial pour le Liban, Michael Williams, a diplomatiquement déclaré qu’« il pourrait y avoir un rôle pour les Nations Unies, mais nous devons en discuter avec nos juristes à New York » (The Daily Star, 11 janvier).

Israël a les mains libres

En réalité, donc, l’ONU laisse les mains libres à Israël dont le gouvernement a prévenu qu’il n’hésitera pas à employer la force pour protéger « ses » gisements. Comme le parlement libanais a approuvé une loi sur l’exploration des réserves énergétiques offshore et allouera les premières concessions au début de 2012, s’ouvre ainsi un contentieux qui pourra facilement conduire à une nouvelle guerre israélienne contre le Liban.

Qu’entend faire l’Italie, qui joue un rôle de premier plan dans l’Unifil, d’un point de vue naval aussi ? Attendra-t-elle que les navires de guerre israéliens bombardent les côtes libanaises, comme ils le firent déjà en 2006, pour s’emparer des réserves offshore du Liban ?

Il est plus difficile encore que les Palestiniens réussissent à exploiter les réserves énergétiques de leurs Territoires. Il résulte de la carte établie par U.S. Geological Survey que la plus grande partie des gisements de gaz se trouve dans les eaux côtières et dans le territoire de Gaza. L’Autorité palestinienne en a confié principalement l’exploitation à la compagnie British Gas, qui a creusé deux puits, Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2, qui ne sont cependant jamais entrés en fonction.

Les Palestiniens sont écartés

Le gouvernement israélien a d’abord rejeté toutes les propositions, présentées par l’Autorité palestinienne et par British Gas, d’exporter le gaz en Israël et en Égypte. Elle a ensuite ouvert une négociation directe avec la compagnie britannique, qui détient la majorité des droits d’exploitation, pour arriver à un accord excluant les Palestiniens. Ce n’est pas un hasard si la négociation a été lancée en juin 2008, ce même mois où commençait (selon ce qui est admis même par des sources militaires israéliennes) la préparation de l’opération « Plomb durci » lancée contre Gaza en décembre 2008 (voir l’article par Michel Chossudovsky «La guerre et le gaz naturel : l’invasion israélienne et les gisements de Gaza en mer», Mondialisation.ca, le 12 janvier 2009, NdA). L’embargo qui a suivi, blocus naval compris, a de fait exproprié les Palestiniens du droit d’exploiter leurs propres réserves énergétiques, dont Israël veut s’emparer d’une façon ou d’une autre.

Le plan prévoit de relier, à travers un gazoduc sous-marin, les puits palestiniens de Gaza au port israélien d’Ashqelon, où, à partir de 2012, arrivera le gaz du gisement de Tamar. À une dizaine de kilomètres, au sud, il y a Gaza où les autorités israéliennes laissent passer au compte-gouttes le combustible pour la centrale électrique : ce qui provoque de continuels black-out qui, en laissant hôpitaux et stations d’épuration sans énergie, augmentent les victimes de l’embargo.

Manlio Dinucci
géographe.
il manifesto
12 janvier 2011

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio pour Mondialisation.ca,

Don Cossacks: tradition resurrected

Don Cossacks: tradition resurrected

 

Irenäus Eibl-Eibesfeldt: Ist der abendländische Mensch vom Aussterben bedroht?

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Schon vor 15 Jahren wurde von Eibl-Eibesfeldt eigentlich bereits alles gesagt zur gegenwärtigen Misere. (Ich stimme ihm dabei zu 100 Prozent zu) Aber es hat nichts verändert. Das zeigt doch wohl, daß die bestehende gesellschaftliche Struktur wahrscheinlich nicht mehr aus sich heraus reformfähig ist....

Lesenswertes Interview mit Irenaeus Eibl-Eibesfeldt aus dem Jahr 1996

Sagen Sie mal, Irenäus Eibl-Eibesfeldt ...
IST DER ABENDLÄNDISCHE MENSCH VOM AUSSTERBEN BEDROHT?
Von Michael Klonovsky
http://www.focus.de/politik/deutschland/deutschland-sagen...
IST DER ABENDLÄNDISCHE MENSCH VOM AUSSTERBEN BEDROHT?
Eibl-Eibesfeldt: So gefährlich ist die Situation nicht. Der abendländische Mensch ist sehr dynamisch, findig, einfallsreich und neugierig, und er wird seine Probleme sicher meistern.

FOCUS: Sie warnen seit Jahren vor den Folgen der Immigration; zugleich schauen Sie so gelassen auf die Zukunft des Abendländers?

Eibl-Eibesfeldt: Es geht mir zunächst einmal um die Erhaltung des inneren Friedens. Entscheidend ist deshalb auch, wer einwandert. Die europäische Binnenwanderung hat es immer gegeben, mitunter auch massive Immigrationswellen und kriegerische Überschichtungen. Aber die Bevölkerung im breiten Gürtel von Paris bis Moskau hat etwa die gleiche Mischung, sie ist anthropologisch nah verwandt. Die europäischen Nationalstaaten haben das Glück, relativ homogen zu sein.

FOCUS: Der Begriff des Ausländers müßte also durch den des Kulturfremden ersetzt werden?

Eibl-Eibesfeldt: Ich würde sagen: Kultur-fernen. Die integrieren und identifizieren sich nicht so leicht. Bei den innereuropäischen Wanderungen wurden die Leute integriert.

FOCUS: Und das ist Bedingung?

Eibl-Eibesfeldt: Es gibt diese schöne Idee, daß Immigranten ihre Kultur behalten und sich als deutsche Türken oder deutsche Nigerianer fühlen sollen, weil das unsere Kultur bereichert. Das ist sehr naiv. In Krisenzeiten hat man dann Solidargemeinschaften, die ihre Eigeninteressen vertreten und um begrenzte Ressourcen wie Sozialleistungen, Wohnungen oder Arbeitsplätze konkurrieren. Das stört natürlich den inneren Frieden. Die Algerier in Frankreich etwa bekennen sich nicht, Franzosen zu sein, die sagen: Wir sind Moslems. Vielfalt kann in einem Staate nebeneinander existieren, wenn die Kulturen verwandt sind, jede ihr eigenes Territorium besitzt und keine die Dominanz der anderen zu fürchten braucht – wie etwa in der Schweiz.

FOCUS: Also müssen die Türken in Deutschland die Deutschen fürchten?

Eibl-Eibesfeldt: Gegenseitig. Wenn man über Immigration Minoritäten aufbaut, die sich abgrenzen und ein anderes Fortpflanzungsverhalten zeigen, wird das Gleichgewicht gestört. Immigrationsbefürworter sagen: Die werden sich angleichen. Nur: Warum sollten sie eigentlich? Deren Interesse kann doch nur sein, so stark zu werden, daß sie bei Wahlen eine Pressure-Gruppe darstellen, die ihre Eigen-interessen durchsetzen kann.

FOCUS: In Amerika werden die Weißen in hundert Jahren vermutlich Minderheit sein . . .

Eibl-Eibesfeldt: Das hat in erstaunlicher Offenheit das „Time-Magazine“ ausgesprochen. Die Amerikaner haben gerade kulturferne Immigranten gefördert in dem Glauben, man dürfe nicht diskriminieren. Aber Diskriminierung – auf freundliche Weise – betreibt ja jeder! Die eigenen Kinder stehen uns näher als die der anderen, die Erbgesetze nehmen darauf Rücksicht, und es ist ja auch schon diskriminierend, daß kein Fremder in meinen Garten darf. Auch ein Land darf seine Grenzen verteidigen. Wenn jemand den Grenzpfahl in Europa nur um zehn Meter verschieben würde, gäbe es furchtbaren Krach, aber die stille Landnahme über Immigration soll man dulden?

FOCUS: Das gebietet der Philanthropismus, sofern der nicht ein evolutionärer Irrläufer ist.

Eibl-Eibesfeldt: Es wird nicht in Rechnung gestellt, daß wir, wie alle Organismen, in einer langen Stammesgeschichte daraufhin selektiert wurden, in eigenen Nachkommen zu überleben. Europäer überleben nun mal nicht in einem Bantu, was gar keine Bewertung ist, denn für den Biologen gibt es zunächst einmal kein höheres Interesse, das sich im Deutschen oder im Europäer verwirklicht – nicht mal in der Menschheit.

FOCUS: Solche Ansichten haben ihnen den Vorwurf des Biologismus eingetragen, wobei Sie sich im Lasterkatalog der Wohlmeinenden noch zum Rassisten oder Faschisten hocharbeiten können.

Eibl-Eibesfeldt: Die Leute, die so de-monstrativ ihren Heiligenschein polieren, tun das ja nicht aus Nächstenliebe, sondern weil sie dadurch hohes Ansehen, hohe Rangpositionen, also auch Macht, gewinnen können – früher als Held, heute als Tugendheld. Der Mensch kann alles pervertieren, auch Freundlichkeit oder Gastlichkeit, und wenn die Folgen sich als katastrophal erweisen, schleichen sich die Wohlmeinenden meist davon und sagen: Das haben wir nicht gewollt.

FOCUS: Aber dieses Verhalten ist doch evolutionär schwachsinnig.

Eibl-Eibesfeldt: Sicher. Es sterben ja immer wieder Arten aus. Fehlverhalten im Politischen kann eine Gruppe immer wieder gefährden, wie man zuletzt am Marxismus gesehen hat.

FOCUS: Was sollten wir also tun?

Eibl-Eibesfeldt: Wir müssen von dem fatalen Kurzzeitdenken wegkommen. Wie alle Organismen sind wir auf den Wettlauf im Jetzt programmiert. Wir sind aber zugleich das erste Geschöpf, das sich Ziele setzen kann, das seinen Verstand und seine Fähigkeit, sozial zu empfinden, fürsorglich zu sein, auch mit einbringen kann.

FOCUS: Was bedeutet das praktisch?

Eibl-Eibesfeldt: Ein generationsübergreifendes Überlebensethos. Ich würde vorschlagen, daß sich Europa unter Einbeziehung Osteuropas großräumig abschottet und die Armutsländer der Dritten Welt durch Hilfen allmählich im Niveau hebt. Wenn wir im Jahr 1,5 Millionen Menschen aus der Dritten Welt aufnähmen, würde das dort überhaupt nichts ändern – das gleicht der Bevölkerungsüberschuß, wie Hubert Markl unlängst betonte, in einer Woche wieder aus, solange es keine Geburtenkontrolle gibt. Man kann gegen eine Bevölkerungsexplosion in diesem Ausmaß sonst nichts tun, bestenfalls das Problem importieren, wenn man dumm ist.

FOCUS: Das ist dann, wie Sie schreiben, „Überredung zum Ethnosuizid“?

Eibl-Eibesfeldt: Die heute für die Multikultur eintreten, sind eben Kurzzeitdenker. Sie sind sich gar nicht bewußt, was sie ihren eigenen Enkeln antun und welche möglichen Folgen ihr leichtfertiges Handeln haben kann.

FOCUS: Ist der moderne Westeuropäer überhaupt noch vitalistisch erklärbar? Leistet er sich aus evolutionärer Warte nicht zuviel Luxus wie Immigration, Feminismus, Randgruppendiskurse, den Wohlfahrtsstaat?

Eibl-Eibesfeldt: Das wird sich wieder moderieren, wie man in Wien sagt . . .

FOCUS: Über Katastrophen?

Eibl-Eibesfeldt: Nicht nur. Ich glaube, daß die Leute Vernunftgründen doch zugänglich sind. Konrad Lorenz hat gesagt, es sei doch sehr unwahrscheinlich, daß von einer Generation auf die andere alles kulturelle Wissen auf einmal hinfällig und überholt ist. Die Tradition mitsamt der Offenheit für Experimente in gewissen Bereichen und die Bereitschaft zur Fehlerkorrektur, das zusammen eröffnet uns große Chancen. Aber alles umzubrechen und Großversuche wie das Migrationsexperiment anzustellen, das ja nicht mehr rückgängig zu machen ist, halte ich für gewissenlos. Man experimentiert nicht auf diese Weise mit Menschen.

FOCUS: Sie sagen, daß Xenophobie – Fremdenscheu, nicht Fremdenhaß – stammes-geschichtlich veranlagt ist.

Eibl-Eibesfeldt: Das ist in der Evolution selektiert worden, um die Vermischung zu verhindern. Die Fremdenscheu des Kleinkindes sichert die Bindung an die Mutter. Später hat der Mensch das familiale Ethos zum Kleingruppenethos gemacht. Mit der Entwicklung von Großgruppen erfolgte eine weitere Abgrenzung. Die ist unter anderem an Symbole gebunden, die Gemeinsamkeit ausdrücken sollen. Beim Absingen von Hymnen überläuft viele ein Schauer der Ergriffenheit, was auf die Kontraktion der Haaraufrichter zurückzuführen ist. Es sprechen da kollektive Verteidigungsreaktionen an; wir sträuben einen Pelz, den wir nicht mehr haben.

FOCUS: Das ist alles etwas Gewordenes. Kann sich nicht eines Tages den türkischen Deutschen und den deutschen Deutschen beim Abspielen der gemeinsamen Nationalhymne gemeinsam der Pelz sträuben?

Eibl-Eibesfeldt: Wenn das über Integration erfolgte, ja. Eine langsame Durchmischung kann durchaus friedlich verlaufen, und es kann etwas Interessantes herauskommen. Wir sprechen aber davon, ob in einem dichtbevölkerten Land über Immigration das Gesundschrumpfen der Bevölkerungszahl aufgehalten werden soll. Das fördert sicherlich nicht den inneren Frieden, sondern könnte selbst zu Bürgerkriegen führen – wir haben ja bereits das Kurdenproblem. Das ist nicht böse gemeint, es zeigt eben, daß diese Gruppen ihre Eigeninteressen ohne Rücksicht vertreten. Ich verstehe da übrigens auch die Grünen nicht, die sich gegen jede Autobahn sträuben und klagen, daß das Land zersiedelt wird. Dann kann man nicht zugleich alle reinlassen wollen.

FOCUS: Würden Sie bitte zu den folgenden Personen einen Satz sagen: Edmund Stoiber.

Eibl-Eibesfeldt: Ein sehr klarer, engagierter Geist; ein Lokalpatriot, der aber auch gut nach Bonn passen würde.

FOCUS: Alice Schwarzer.

Eibl-Eibesfeldt: Das Anliegen der Gleichberechtigung ist berechtigt, man sollte aber nicht die Rolle der Frau als Mutter abwerten.

FOCUS: Jörg Haider.

Eibl-Eibesfeldt: Ein stürmischer, sicherlich national betonter Mann, ein Hitzkopf, aber natürlich kein Rechtsradikaler – es wählen nicht 23 Prozent der Österreicher rechtsradikal.

FOCUS: Madonna.

Eibl-Eibesfeldt: Was soll man dazu sagen? Lustig, daß es so etwas gibt.

FOCUS: Nietzsches „Zarathustra“ hat die Ära des „verächtlichsten Menschen“ beschworen, des „letzten Menschen“, der alles klein macht und meint, er habe das Glück erfunden . . .

Eibl-Eibesfeldt: Das ist sicherlich kein wünschenswerter Typus, denn der will ein passives Wohlleben ohne Dynamik.

FOCUS: Interessanterweise hat dieser letzte Mensch, wenn auch mit russischer Hilfe, den Zweiten Weltkrieg gegen die blonde Bestie gewonnen.

Eibl-Eibesfeldt: War das der letzte Mensch? Das waren doch ganz tüchtige, mutige Leute. Ich würde sagen, wir haben den Krieg verloren, weil wir den Satz Immanuel Kants vergessen haben, man müsse sich auch im Krieg so verhalten, daß ein späterer Friede möglich ist. Man kann daraus übrigens lernen, daß Inhumanität kein positiver Selektionsfaktor ist.

FOCUS: Wie auch immer, der letzte Mensch steuert scheinbar unaufhaltsam der Weltzivilisation entgegen. Halten Sie einen globalen Einheitsmenschen für vorstellbar?

Eibl-Eibesfeldt: Ich kann mir vorstellen, daß es große Blöcke geben wird, in denen der Bevölkerungsaustausch eine ziemlich einheit-liche Population hervorbringt. Aber der Verlust an Differenzierung wäre schade. Das würde eine Weltsprache bedeuten oder eine Sprache des eurasischen Blockes. Niemand würde mehr spanische oder italienische Autoren lesen . . .

FOCUS: Aber Sie als Ethologe müßten solche Verluste doch in den Skat drücken können. Die verschiedenen Sprachen sind doch bloß Neandertaler.

Eibl-Eibesfeldt: Dann bin ich eben ein Neandertaler. Ich liebe die kulturelle Buntheit. Die Neigung, sich abzugrenzen und eigene Wege zu gehen, ist schon im Tier- und Pflanzenreich ausgeprägt. Artenfülle ist die Speerspitze der Evolution, da wird dauernd Neues probiert. Der Mensch macht das kulturell, und wenn er seine kulturelle Differenzierung verliert, verliert er sehr viel von dem, was ihn zum heutigen Menschen gemacht hat. Wir wissen, daß es andere Möglichkeiten gibt; der Ameisenstaat ist perfekt. Die Frage ist nur, ob wir uns das als Individuen wünschen können.

FOCUS: Jetzt sind Sie so anthropozentrisch.

Eibl-Eibesfeldt: Ich gehöre der Gattung Homo sapiens an. Ob sich die Humanität bewährt, für die ich ja plädiere, wissen wir nicht, aber ich sehe durch die ganze Geschichte, daß sie sich bewähren könnte.

FOCUS: Das Glück des letzten Menschen scheint unverträglich mit der Idee zu sein, als Glied einer Generationenkette zu existieren.

Eibl-Eibesfeldt: Das ist ein schrecklicher Irrglaube. Wer keine Kinder in die Welt setzt, steigt aus dem Abenteuer der weiteren Entwicklung aus.

FOCUS: Das ist denen ja egal.

Eibl-Eibesfeldt: Ja, aber die Natur sorgt schon dafür, daß dann deren Gene nicht weiterleben. Ich glaube, daß diese Leute um einen Teil ihres Lebensglücks betrogen wurden. Zum Individuum gehört das Bewußtsein, daß man eben nicht nur Individuum ist, sondern eingebettet in eine größere Gemeinschaft und in einen Ablauf von Generationen und daß wir den Generationen vor uns unendlich viel verdanken.

FOCUS: Es handelt sich also um das freiwilliges Ansteuern einer evolutionären Sackgasse?

Eibl-Eibesfeldt: Ich kann im Hirn des Menschen über Indoktrination und dauernde Belehrung Strukturen aufbauen, die diese Menschen gegen ihre Eigeninteressen und gegen die Interessen ihrer Gemeinschaft handeln lassen. Ein Kollektiv kann ja von religiösem Wahn befallen werden und sich umbringen.

FOCUS: Da haben wir den Bogen zurück zur Eingangsfrage: Schafft sich der westliche hedonistische Individualmensch kraft nach-lassender Vitalität allmählich selbst ab?

Eibl-Eibesfeldt: Zu allen Zeiten haben Gruppen andere verdrängt, und es gibt sicherlich kein Interesse der Natur an uns. Aber es gibt ein Eigeninteresse. Man muß nicht notwendigerweise seine eigene Verdrängung begrüßen.

„Wenn man über Immigration Minoritäten aufbaut, die sich abgrenzen, wird das Gleichgewicht gestört“

„Das Kurdenproblem zeigt, daß fremde Gruppen ihre Eigeninteressen ohne Rücksicht vertreten“

„Inhumanität ist kein positiver Selektionsfaktor“

„Wer keine Kinder in die Welt setzt, steigt aus dem Abenteuer der weiteren Evolution aus“

SKEPTISCH-HUMANISTISCHER VERHALTENSFORSCHER

HERKUNFT: 1928 in Wien geboren

BILDUNGSWEG: Studium Naturgeschichte und Physik, 1949 Promotion (Zoologie) in Wien

KARRIERE: 1949-69 Schüler und Mitarbeiter von Konrad Lorenz. 1963 Habilitation (Uni München). Seit 1975 Leiter der Forschungsstelle f. Humanethologie der Max-Planck-Gesellschaft (in Andechs). Seit 1992 Direktor des Instituts f. Stadtethologie Wien

Mircea Eliade über Carl Schmitt und René Guénon

Mircea Eliade über Carl Schmitt und René Guénon

Ex: http://traditionundmetaphgysik.wordpress.com/

Er [Carl Schmitt] sagt mir, er sei ein Optimist in Bezug auf die Zukunft Europas. Nationalismus wie Internationalismus sind gleichermaßen überholte Modelle.
(Eintrag vom Mai 1944, S. 108)

eliadeJP.jpgDie State University of New York Press hat die englische Übersetzung des „portugiesischen Tagebuchs“ (Jurnalul portughez) von Mircea Eliade – er war von 1941-45 rumänischer Botschafter in Lissabon – veröffentlicht:


Mircea Eliade: The Portugal Journal. Translated with a preface and notes by Mac Linscott Ricketts. SUNY Press, 296 Seiten, Hardcover/Paperback, Neu-York 2010.
(Rumänische Ausgaben:

Ernst Jünger hatte in den „Strahlungen“, seinem Kriegstagebuch, Carl Schmitts Bericht von Eliades Besuch in Berlin wiedergegeben (Eintrag vom 15.11.1942, über Jüngers Gespräch mit Schmitt über Eliade wird dieser wiederum am 27.12.1942 informiert, siehe S. 54). In Eliades Tagebuch findet sich nun sein Bericht über die Begegnung, demzufolge Eliade von Schmitts Werk nur „Die romantische Politik“ [recte: Politische Romantik] kenne, die in Rumänien großen Einfluß auf Nae Ionescu und dessen Kreis ausgeübt habe. Aber Schmitt zeigt kein Interesse, das Gespräch in diese Richtung lenken zu lassen, lieber spricht er über die Politik der Regierung Salazars. Allerdings noch mehr lebt Schmitt zu dieser Zeit im symbolischen Gehalt des „Leviathan“ auf (vier Jahre nach Erscheinen des Buches, aber sicher vor allem auch im Hinblick auf die im Jahr 1942 erscheinende weltgeschichtliche Betrachtung „Land und Meer“), erwähnt selbstverständlich „Moby Dick“ und wünscht sich von Eliade entsprechende Literatur über Mythen und Symbolik, insbesondere „Zalmoxis“. Und nun unsere Übersetzung des restlichen Eintrags, der nur auf „Berlin, September [1942]“ datiert ist:

Was mich an Schmitt beeindruckt, ist sein metaphysischer Mut, sein Nonkonformismus, die Weite seiner Sicht. Er bietet uns eine Flasche Rheinwein an und bedauert, daß ich morgen bereits nach Madrid abreise. Er sagt, der interessanteste lebende Mensch ist René Guénon (und er ist erfreut, daß ich ihm zustimme).
(S. 32)


In „Der Leviathan in der Staatslehre des Thomas Hobbes. Sinn und Fehlschlag eines politischen Symbols“ (1938, Nachdruck Köln 1982) erwähnt Schmitt bekanntlich Guénons „La crise de la monde moderne“ aus dem Jahr 1927 in einer Fußnote auf S. 44 mit dessen Feststellung daß

„die Schnelligkeit, mit der die ganze mittelalterliche Zivilisation dem Vorstoß des 17. Jahrhunderts unterlag, unbegreiflich sei, ohne Annahme einer rätselhaften, im Hintergrund bleibenden ‘volonté directrice’ und eine ‘idée préconçue’.“

Die von Schmitt zitierte Stelle lautet in der deutschen Übersetzung „Die Krisis der Neuzeit“ (Köln 1950), S. 33:

Wir wollen uns hier nicht unterfangen, den gewiß sehr verwickelten Beweggründen nachzugehen, die sich zu diesem Wandel vereinigten. So grundstürzend war er, daß schwerlich anzunehmen ist, er habe ganz von selbst eintreten können ohne das Eingreifen einer lenkenden Willensmacht, deren wahres Wesen notwendigerweise rätselhaft genug bleibt. Es gibt da Umstände, die im Hinblick darauf doch recht sonderbar sind: Dinge, die in Wirklichkeit längst bekannt waren, werden zu einem bestimmten Zeitpunkt der Allgemeinheit zugänglich gemacht und dabei als neu entdeckte hingestellt; bis dahin waren sie um gewisser ihrer Nachteile willen, die ihre Vorteile aufzuheben drohten, in der Öffentlichkeit unbekannt geblieben.

Schmitt erwähnt dies im Zusammenhang mit den rosenkreuzerischen Verbindungen des offiziellen Vaters der Neuzeit, René Descartes. Interessanterweise hat Schmitt gerade, wie wir seit Mehrings Biographie wissen, in dem Jahr der Enstehung des „Leviathan“ häufiger Julius Evola getroffen (ebenso Johann von Leers, der eine Besprechung des „Leviathan“ für den „Weltkampf“ verfaßt und ironischerweise in den Fünfziger Jahren – wie Guénon – nach Kairo übersiedeln und sich zum Islam bekennen wird.)

eliade_portugal_journal.jpgEvola hat 1942 „Il filosofo mascherato“, die Besprechung eines Buches von Maxime Leroy über Descartes’ deviantes Rosenkreuzertum und seine Rolle im Rahmen der Gegeninitiation, in „La Vita Italiana“ veröffentlicht. (Deutsche Übersetzung: Der Philosoph mit der Maske, in: Kshatriya-Rundbrief, Nr. 7, 2000) Schmitts „Leviathan“ besprach Evola bereits 1938 in „La Vita Italiana“ (nachgedruckt in zwei weiteren wichtigen italienischen Zeitschriften). Evola kommt im übrigen in Eliades Tagebuch laut Index nicht vor.

Am 17. Februar 1943 trifft Eliade jedenfalls den Pariser Korrespondenten der „Kölnischen Rundschau“, Dr. Mário, der einst für den „Cuvântul“ geschrieben hat und sich als Freund von Nae Ionescu bezeichnet.

Wir sprachen eine lange Zeit. Er ist gerade aus Paris gekommen. Er scheint kein großer Anhänger von Hitler zu sein. Er ist der Überzeugung, daß René Guénon die interessanteste Person unserer Zeit sei. (Ich glaube das nicht immer, tue es aber oft. Obwohl ich Aurobindo Ghose für „verwirklichter“ halte.)
(…) Ich berichte ihm über mein Gespräch mit Carl Schmitt im Sommer vergangenen Jahres. Er ist überrascht, daß Schmitt Guénon schätzt.
(S.37)

Selbstverständlich finden sich in Eliades Tagebuch zahlreiche Eintragungen über Nae Ionescu, Emil Cioran, Constantin Noica, und im Westen weniger bekannte Vertreter dieses Kreises, und auch über den eigenständigen Religionsphilosophen Lucian Blaga (in dessen Raumkonzeption Schmitt interessante Aspekte zu finden hoffte, den er aber in Bukarest nicht treffen konnte, S. 108).

Zum Kontext des Kreises der „Generaţia nouă“ um ihren Lehrer Nae Ionescu und „Cuvântul“ siehe:

Corneliu Codreanu und die „Federn“ des Erzengels
Constantin Noica, der letzte große Metaphysiker

Cristiano Grottanelli hat das Gespräch Eliade/Schmitt über den abwesenden Guénon bereits zum Thema eines Aufsatzes gemacht:

Mircea Eliade, Carl Schmitt, René Guénon, 1942.

Jurnalul portughez si alte scrieri, Bukarest 2006, Jurnalul portughez, Bukarest 2010)

dimanche, 06 février 2011

Si se incendia el petroleo, el capitalismo cae al abismo

Si se incendia el petróleo, el capitalismo cae al abismo

(CMMInternacional 00983 - Ex: http://www.cadenamarianomoreno.com.ar)

Reproducimos la info del diario INFOBAE. Venimos desde la CMM monitoreando la crisis mundial, la crisis del capitalismo. Africa está en rebelión. El temor que la rebelión se extienda a los emiratos árabes aliados al mundo occidental. El temor que los pueblos se adueñen de lo que es suyo?

Desde nuestro CENTRO DE NOTICIAS, en San Miguel Arcángel, Buenos Aires, Argentina en la UNASUR.

La CMM,informa:

Las bolsas europeas bajaban a primera hora del lunes por las preocupaciones sobre los disturbios en Egipto y el temor a que los problemas se extiendan a otras partes de Oriente Oriente, con consecuencias para los precios del petróleo.

Los bancos de mayor ponderación se sumaban a las caídas. Barclays, Societé Générale y Unicredito, caían entre un 1,2 por ciento y un 2,8 por ciento. El crudo Brent cotizaba esta mañana en torno a los 100 dólares por barril.

“Egipto por sí solo no sería una preocupación, la preocupación es que podamos tener inestabilidad en los Estados petroleros. Cualquier inestabilidad es negativa para los mercados”, expresó Bernard McElinder, estratega de inversión de NCB Stockbrokers en Dublín.

El crudo Brent de Londres se acercó el lunes a 100 dólares el barril por la preocupación de que las protestas en Egipto generen inestabilidad en el resto de Oriente Medio y el norte de Africa, regiones que en conjunto producen más de un tercio del petróleo del mundo. 

Seis días de disturbios en Egipto han dejado más de 100 muertos, sacudido a Oriente Medio y agitado a los inversores globales. Egipto no es un importante productor de petróleo, pero las protestas y demandas de cambio político comenzaron sólo dos semanas después de que el presidente de Túnez fuera derrocado.

La preocupación de que los estados productores de crudo en la región podrían enfrentar similares protestas está apoyando al crudo. “La situación egipcia parece ser el factor primario“, dijo David Land, analista de mercado en jefe de CMC Markets.

00:29 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pétrole, hydrocarbures, économie, capitalisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Russie, alliance vitale

Bientôt en librairie : "Russie, alliance vitale" de Jean-Bernard PINATEL

Ex: http://theatrum-belli.hautetfort.com/

Les grandes inflexions dans le système international peuvent être perçues, bien avant qu'elles ne se produisent, par les observateurs qui disposent d'une grille de lecture et qui fondent leurs réflexions sur les faits en se débarrassant de tout a priori idéologique ou sentiment partisan. Ainsi cet essai soutient des thèses et fournit une analyse des événements internationaux qui sont éloignés de la pensée dominante actuelle d'inspiration essentiellement américaine. 

pinatel001.jpgCette vision a été élaborée en utilisant une méthodologie fondée sur de nombreux emprunts aux enseignements de Marcel Merle (1), à la méthode prospective d'Hugues de Jouvenel et à l'œuvre d'Edgar Morin avec lesquels j'ai eu la chance de partager des réflexions dans le cadre de Futuribles et de la Fondation pour les études de défense à l'époque où elle était présidée par le général Buis. 

Ce n'est pas la première fois que je propose une vision prospective différente de celle communément admise. Dès les années 1970 déjà, j'avais pressenti que le temps de l'affrontement Ouest-Est fondé sur l'équilibre des forces nucléaires et classiques était révolu et qu'il serait remplacé par une forme nouvelle d'affrontement entre le Nord et le Sud. Je caractérisais ma vision de la nature différente de la "guerre" que nous connaîtrions dans le futur par le concept de "guerre civile mondiale". Pour ce faire je reçus l'aide précieuse et critique de mon amie Jacqueline Grapin qui était, à l'époque, journaliste au Monde et proche collaboratrice de Paul Fabra. 

La publication par Calman-Levy en 1976 de notre livre (2) fit l'effet d'une bombe dans les milieux politico-militaires puisqu'il soutenait que les guerres futures prendraient plus la forme d'une « guerre civile » Nord-Sud que celles d'un affrontement entre deux puissantes armées conventionnelles sous menace nucléaire auquel on se préparait. Nous écrivions : "À y regarder d'un peu près, le concept d'une guerre civile mondiale cerne assez étroitement la réalité. Il transpose, à l'échelle de la planète désormais ressentie comme un monde fini, l'idée du combat fratricide que se livrent les citoyens d'un même État. Et il est bien exact que le système international actuel est le premier à avoir une vocation mondiale, sans échappatoires possibles à ses blocages et à ses conflits. Il implique une guerre sans fronts, qui déborde les frontières et dépasse les militaires, pour défendre des enjeux vitaux dans un processus qui peut aller jusqu'à la mort... À force de détournements d'avions et d'actes terroristes, les Palestiniens ont essayé d'impliquer le monde entier dans leur cause, et le monde dans leur ensemble est devenu leur champ de tir". 

Le système international, qui évolue rapidement sous nos yeux, sera dominé dans les prochaines années par deux grands acteurs, les États- Unis et la Chine, qui interagissent dans une relation d'"adversaire- partenaire" : adversaires quand il s'agit d'enjeux ou d'intérêts vitaux à protéger, partenaires pour conquérir de nouveaux espaces et marchés et, surtout, pour empêcher de nouveaux acteurs d'acquérir une autonomie qui pourrait remettre en cause leur sphère d'influence et le partage du monde qu'ils préconisent implicitement ou explicitement. Un exemple récent en est l'accueil condescendant qui a été réservé par les grandes puissances à l'initiative de la Turquie et du Brésil pour apporter une solution à la crise iranienne. 

L'élaboration de cette vision s'appuie sur l'analyse et la hiérarchisation des intérêts permanents, vitaux ou majeurs, de ces grands acteurs, et sur l'évaluation de la marge de manœuvre, souvent limitée, que peuvent acquérir par leur charisme les dirigeants de ces pays. C'est ce qui explique les difficultés rencontrées par Barack Obama pour mettre en œuvre sa vision généreuse des rapports internationaux. Elle heurte de plein fouet les intérêts du complexe militaro-industriel américain qui s'est arrogé depuis longtemps le monopole de la désignation des menaces et de la défense des "intérêts permanents" des États-Unis et du "monde libre". 

C'est au Premier ministre de la reine Victoria, Benjamin Disraeli (1804-1881), qu'il est généralement convenu d'accorder la paternité de ce concept. En considérant que les États n'ont ni amis ni ennemis mais des "intérêts permanents", il introduisait pour la première fois les enjeux économiques dans la compréhension des relations internationales. Ce concept s'est étendu progressivement à d'autres dimensions comme la dimension culturelle. Ainsi le maintien de liens étroits entre les États francophones fait partie des intérêts permanents de la France car cela lui permet de peser plus que de par son poids dans les instances internationales (3). 

Dans les pays démocratiques c'est la perception de ces "intérêts permanents" par les citoyens qui est essentielle. Car il n'est de légitimité que reconnue par l'opinion publique. Ainsi la construction d'une Europe politique disposant de pouvoirs fédéraux ne deviendra un "intérêt permanent" pour les Européens que lorsque la grande majorité de la population des nations qui la composent en auront compris l'importance. Cette construction fait déjà partie des intérêts permanents de la France puisque la majorité des forces politiques y est favorable. La crise financière récente que nous avons traversée a montré la faiblesse d'une Europe fondée sur le plus petit commun dénominateur. De même, la présence des forces armées allemandes en Afghanistan est très critiquée par une majorité des forces politiques et de la population qui n'en comprennent pas les enjeux (4). Ces "intérêts permanents" sont rarement explicités par les dirigeants en dehors de cénacles restreints. Le maintien d'une incertitude sur leur définition précise constitue un atout dont les États auraient tort de se priver dans la compétition mondiale. 

Avec l'apparition de l'arme nucléaire, est apparue la notion d'"intérêts vitaux", au nom desquels un État se réserve le droit d'utiliser en premier l'arme nucléaire (5). Là encore, l'ambiguïté et l'imprécision font partie de la logique dissuasive, aucune puissance nucléaire ne déclarant ce qu'elle considère comme ses intérêts vitaux. 

Il est cependant possible d'évaluer les "intérêts permanents" des États en analysant les facteurs déterminants de leurs forces et de leurs vulnérabilités. Ainsi dans la Guerre civile mondiale (6) publiée en 1976, en pleine Guerre froide, nous nous interrogions sur la réalité de la menace militaire soviétique comme vecteur de la propagation du communisme, qui a été un des facteurs déterminants du système international entre 1945 et 1989. 

À l'époque, analystes et leaders d'opinion s'alarmaient à longueur de pages sur la menace que représentaient les 167 divisions militaires russes, sans jamais analyser les vulnérabilités de l'URSS qui pouvaient légitimer cet effort militaire. Prenant à contre-pied ces analyses, nous mîmes en relief plusieurs facteurs qui offraient un autre éclairage sur la menace soviétique : 

  • une relative faiblesse en nombre : rapportée à la superficie de l'URSS et, d'un point de vue défensif, cette force militaire "ne représentait plus que 12 militaires de l'armée de terre au km2 contre 60 en France" ;
  • une immensité de frontières à défendre : "L'URSS est le plus proche voisin de toutes les puissances actuelles et potentielles. À l'Est, l'URSS n'est séparée de l'Alaska américain que par les 30 km du détroit de La Pérouse, au Sud, elle a 7.000 km de frontières avec la Chine, 2.000 km avec l'Afghanistan, 2.500 avec l'Iran, 500 avec la Turquie..." ;
  • un manque de cohésion intérieure : "Mosaïque de 95 nationalités, d'ores et déjà l'URSS connaît un problème musulman avec la hausse de la natalité des populations islamisées qui représenteraient en 1980 72% de la population contre 52% en 1970 dans les cinq républiques d'Asie centrale" ;
  • et une "faiblesse de peuplement à l'Est de l'Oural".
  • Nous concluions : "L'URSS a de nombreuses vulnérabilités qui peuvent la pousser à s'armer au moins autant que les objectifs offensifs avancés par tous les observateurs".

Cet essai vise ainsi à éclairer d'un jour nouveau les intérêts permanents de l'Europe et de la Russie dans la gestion des menaces et des crises qui se développent à leurs frontières. Il soutient que l'insécurité qui règne à nos frontières sert directement les intérêts du complexe militaro-industriel américain au point de faire penser que les crises qui s'y enracinent ne sont pas le résultat d'erreurs stratégiques des dirigeants américains, mais proviennent d'options mûrement pesées par des conseillers qui en sont issus. Tout se passe en effet comme si la politique américaine visait à maintenir une insécurité permanente dans la région du Moyen-Orient et de la Caspienne. Elle viserait ainsi à freiner le développement économique de nos proches voisins tout en s'appropriant leurs ressources et, par contrecoup, à pénaliser la croissance de l'Europe et de la Russie en les privant de débouchés pour leurs produits et, enfin, à empêcher par tous les moyens la création d'une alliance stratégique de Dunkerque à l'Oural, qui constituerait un troisième acteur du système international capable de s'opposer à leurs ambitions. 

Jean-Bernard PINATEL

Editions CHOISEUL

178 pages, 17 euros

Général (2S) et dirigeant d'entreprise, J.-B. Pinatel est un expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique. Docteur en études politiques et diplômé en physique nucléaire, il est breveté de l'École supérieure de guerre et ancien auditeur de l'IHEDN.

Sommaire :

  • Préface, p7
  • Avant-propos, p 13
  • Introduction, p 19
  • La montée en puissance de l'impérialisme chinois, p 23
  • Les relations sino-américaines à l'heure de l'interdépendance économique, p 43
  • La stratégie américaine d'"adversaire-partenaire", p 63
  • Les États-Unis face à l'Europe : éviter l'unification du "Heartland", maintenir la suprématie du "Rimland", p 77
  • Les pièges fondamentaux de la politique étrangère américaine, p 99
  • Pour un partenariat stratégique entre l'Europe et la Russie, p 119
  • La Russie, acteur clé dans la résolution des conflits et dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, p 133
  • Irak et Afghanistan : pour une implication accrue de l'Europe et de la Russie, p 149
  • Conclusion, p 167

Notes :  

1. Sociologie des relations internationales (1987).

2. La Guerre civile mondiale, Paris, Calmann-Levy, 1976.

3. Forte d'une population de plus de 803 millions et de 200 millions de locuteurs de français de par le inonde, l'Organisation internationale de la Francophonie (01F) a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 70 États et gouvernements qui la composent (56 membres et 14 observateurs) — soit plus du tiers des États membres des Nations unies.

4. Le président allemand Horst Köhler, qui occupe une fonction principalement honorifique, a créé la surprise en annonçant sa démission le 31 mai 2010 après avoir déclenché un tollé politique suite à ses déclarations légitimant la participation accrue de son pays aux combats en Afghanistan par des raisons économiques. Il a jugé dans une déclaration à une radio cet effort « nécessaire pour maintenir nos intérêts, comme par exemple libérer les routes commerciales ou prévenir des instabilités régionales qui pourraient avoir un impact négatif sur nos perspectives en termes de commerce, d'emplois et de revenus » allemand sont déplacés, car ils suscitent méprise et malentendu. De fait, il est compréhensible qu'Horst Köhler, qui occupe une fonction symbolisant l'image de l'Allemagne, démissionne de son poste honorifique après les violentes réactions contre ses propos controversées sur une importante mission de son pays à l'étranger.

5. L. Mandeville, "Barack Obama peine à imposer sa doctrine", Le Figaro, 2/3/2010 : "Spécialistes du Pentagone et de la Maison Blanche ferraillent encore sur plusieurs points cruciaux de doctrine. Ainsi l'administration Obama devrait-elle refuser de souscrire au "non-emploi en premier" de l'arme nucléaire pour rester dans l'ambiguïté actuelle, contrairement à ce que les partisans du désarmement nucléaire espéraient, à en croire le quotidien new-yorkais".

6. J. Grapin, J.-P. Pinatel, op. cit., p. 256 et ssq.

"Choc et simulacre"

« Choc et Simulacre » par un collectif européen d'auteurs, présenté par Michel Drac

Ex: http://www.polemia.com/

 

choc_et_simulacr_4c4066bcbfea1.gifÉcrit par un collectif d’auteurs dont certains avaient déjà participé à la rédaction du roman d’anticipation politique Eurocalypse et qui ont assimilé l’œuvre de Jean Baudrillard, Choc et Simulacre est un ouvrage dense qui interprète, d’une manière décapante, les grands événements en cours.

Les auteurs s’intéressent à la genèse récente du projet hégémonique des États-Unis. Ils rappellent que, sous la présidence de Bill « Tacheur de robe » Clinton (1993 – 2001), des intellectuels préparaient la domination mondiale de leur pays à travers le Project for a New American Century. Ce programme ambitieux parvint à regrouper « conservateurs réalistes », mondialistes patentés et néo-conservateurs malgré des tensions inhérentes incessantes. Au sein du néo-conservatisme même, le collectif relève que « la base militante […] était à l’origine composée de trois groupes dont les valeurs ne sont pas totalement compatibles, et dont les intérêts divergent largement : le “ big business ”, les milieux pro-Israël, la “ moral majority ” (p. 26) ».

Sommes-nous en présence d’une « entente idéologique » factuelle qui œuvre à la suprématie planétaire de Washington ? Oui, mais sans chef d’orchestre patenté puisqu’il s’y concurrence et s’y affronte divers clivages, d’où les ambiguïtés intrinsèques du « conservatisme étatsunien » au début du XXIe siècle. Le collectif prend pour preuve les études de Samuel Huntington. Son « choc des civilisations » était au départ un article répondant à la thèse de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire et le triomphe final du libéralisme. Certes, Huntington y exprimait une vision étatsunienne du monde en distinguant l’Occident euro-atlantique d’une civilisation européenne orthodoxe et en niant toute particularité à l’Europe. Pourtant, même si son thème du « choc des civilisations » va être instrumentalisé au profit du mondialisme yanqui conquérant, Huntington comprit ensuite, dans son dernier essai, Qui sommes-nous ?, que le « choc des civilisations » atteignait les fondements des États-Unis avec une lente « latino-américanisation » de sa patrie…

Les méandres du pouvoir réel à Washington

Les interventions militaires en Afghanistan (2002) et en Irak (2003) marquent l’apogée du néo-conservatisme et donc le début de son déclin à l’intérieur de la « coalition » dominante. « La fracture entre néo-conservateurs d’une part, mondialistes et conservateurs réalistes d’autre part, continue à perdurer, mais désormais, ce sont à nouveau les conservateurs réalistes qui mènent la danse, ayant récupéré le soutien clair et fort des milieux mondialistes (p. 63). » Par ailleurs, le plan « néo-con » a échoué auprès de la population U.S. qui réagit maintenant par le phénomène du Tea Party. Cette nébuleuse mouvementiste présente de fortes inclinations libertariennes et isolationnistes (mais pas toujours !).

Avec ce retour au réel géopolitique, on assiste au regain d’influence de Zbigniew Kazimierz Brzezinski – que les auteurs désignent par ses initiales Z.K.B. -, qui est probablement le plus talentueux penseur géopolitique des États-Unis vivant. Bien que démocrate, ce conservateur réaliste s’active en faveur d’« un ordre mondial aussi unifié que possible, au sein duquel les élites anglo-saxonnes sont prédominantes (p. 47) ». Z.K.B. réactualise de la sorte les vieux desseins de Cecil Rhodes, de la Fabian Society et de l’« Anglosphère » en partie matérialisée par le système Échelon. Ainsi, « l’objectif de la conquête de l’Asie centrale doit être, selon Z.K.B., d’assurer la victoire non de l’Amérique proprement dite, mais plutôt celle d’un Nouvel Ordre Mondial entièrement dominé par les grandes entreprises multinationales (occidentales principalement). Le Grand Échiquier se présente d’ailleurs comme un véritable hymne aux instances gouvernantes du mondialisme économique (Banque mondiale, F.M.I.). Z.K.B. est le premier patriote du Richistan – un pays en surplomb de tous les autres, où ne vivent que les très, très riches (p. 49) ».

Faut-il ensuite s’étonner d’y rencontrer le chantre des « sociétés ouvertes », le co-directeur de la célèbre O.N.G. bien-pensante Human Rights Watch et l’instigateur occulte des révolutions colorées, Georges Soros ? Il soutient de ses deniers « l’Open Society Fund […qui] est destiné officiellement à “ ouvrir des sociétés fermées ” (en clair : empêcher les États de réguler l’activité des grands prédateurs financiers mondialisés) (p. 55) ». Le collectif évoque une « méthode Soros » qui consiste à « semer le chaos souterrainement pour proposer ensuite la médiation qui rétablit l’ordre (p. 82) ». Il n’y a pourtant ni complot, ni conspiration de la part d’un nouveau S.P.E.C.T.R.E. cher à Ian Fleming et à son héros James Bond…

En analysant la production éditoriale d’outre-Atlantique, les auteurs observent néanmoins une nette « difficulté de la coordination entre le tendances de l’oligarchie fédérée U.S. – une oligarchie qui ne parvient à surmonter son incohérence que par la fuite en avant (p. 77) ». En effet, les différentes tendances de la « coalition hégémoniste » veulent d’abord défendre leurs propres intérêts. Ils rappellent en outre l’importance du lobby israélien aux États-Unis, groupe d’influence qui ne se recoupe pas avec l’emprise de la communauté juive sur le pays. Ils signalent aussi les liens très étroits tissés entre le Mossad et la C.I.A. au point que « la coopération entre les deux appareils de renseignement va si loin qu’on peut parler d’intégration mutuelle (p. 70) ». Via l’A.I.P.A.C. (American Israel Public Affairs Committee) et d’autres cénacles spécialisés dont l’Anti Defamation League, « spécialisée dans le harcèlement des opposants. Elle utilise très largement l’accusation d’antisémitisme et, d’une manière générale, promeut un “ souvenir ” de la Shoah qui ressemble à s’y méprendre à une stratégie d’ingénierie des perceptions visant à développer, dans la population juive, le syndrome de Massada (p. 67) », Israël est bien défendu outre-Atlantique. Or la diplomatie de la canonnière néo-conservatrice des années 2000, en chassant du pouvoir les Talibans et Saddam Hussein, a favorisé l’Iran et affaibli les soutiens arabes traditionnels des États-Unis (Égypte, Arabie Saoudite, Jordanie). Prenant acte de cette nouvelle donne non souhaitée, « il y aurait donc renversement d’alliance latent entre W.A.S.P. conservateurs réalistes de l’appareil d’État U.S., mondialistes financés par la haute finance londonienne et lobby pro-israélien néoconservateur, avec Z.K.B., le mondialiste réaliste, en médiateur (pp. 64 – 65). »

L’heure du « médiaterrorisme »

Il ne faut surtout pas se méprendre : ces conflits internes, inévitables, n’empêchent pas l’unité en cas de nécessité ou de but commun. Par ailleurs, cette « entente » emploie avec aisance le mensonge, la désinformation, l’intox et le truquage qui « est l’imprégnation progressive de la cible (p. 17) ». L’hyper-classe étatsunienne pratique une nouvelle forme de guerre : la guerre de quatrième génération (G4G). « Faisant suite à la guerre des masses en armes, à celle de la puissance de feu et à la Blitzkrieg, cette quatrième génération est définie comme la guerre de l’information, impliquant des populations entières dans tous les domaines (politique, économique, social et culturel). L’objectif de cette guerre est le système mental collectif de l’adversaire. Et par conséquent, le mental des individus qui composent sa collectivité (pp. 13 – 14). »

Selon les circonstances et les modalités d’emploi, cette G4G s’utilise diversement. « Le terrorisme est un moyen, pour un pouvoir occulte, de conserver le contrôle soit en éliminant un adversaire (instrumentalisation de l’assassin politique), soit en perturbant un processus sociopolitique (stratégie de la tension), soit en poussant un groupe assimilable à l’ennemi à commettre un acte odieux (stratégie du renversement des rôles, l’agresseur réel se faisant passer pour l’agressé – cas le plus célèbre : la conspiration des poudres, dès le XVIIe siècle, en Angleterre) (p. 106). » Les États-Unis ne sont pas en reste dans l’application régulière de cette tactique, de l’explosion de leur navire, U.S.S. Maine, dans la rade du port espagnol de La Havane en 1898 au 11 septembre 2001 en passant par le transport clandestin d’armes pour les Britanniques dans les soutes des navires neutres – dont le Lusitania – coulés entre 1915 et 1917 et l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, après avoir imposé un blocus pétrolier contre le Japon et décrypter dès 1936 les codes secrets nippons… Cessons d’être naïfs ! Comme l’avait déjà bien perçu le situationniste italien Censor (1), « la manipulation du terrorisme, voire sa fabrication, est une vieille stratégie de l’oligarchie américano-britannique. Quelques exemples : Giuseppe Mazzini, au service de l’Empire britannique, pour déstabiliser l’Autriche; ou encore l’instrumentalisation notoire de la Rote Armee Fraktion par les services anglo-américains; ou encore l’instrumentalisation des Brigades Rouges par les services U.S. pour se débarrasser d’Aldo Moro, qui voulait associer le P.C. italien au gouvernement démocrate-chrétien (p. 105) ». N’oublions pas le financement et l’entraînement d’Oussama Ben Laden et d’Al-Qaïda par la C.I.A. ou bien le téléguidage de certains éléments des Groupes islamiques armés algériens par quelques agents anglo-saxons en mission commandée contre les intérêts français en Afrique du Nord, au Sahara et au Sahel…

Le terrorisme se voit compléter par l’arme médiatique. « Aux U.S.A., le storytelling est en train de devenir non seulement une méthode de gouvernement (ce qu’il était depuis longtemps), mais le gouvernement lui-même, l’acte de gouverner. La révolution amorcée pendant le Watergate vient de s’achever : désormais, la gestion de la communication est au centre de l’acte de gouverner, elle n’est plus chargée d’accompagner l’action politique, elle est l’action politique. Désormais, la politique est l’art de parler non du pays réel, mais de l’imaginaire (pp. 99 – 100, souligné par les auteurs). » Le collectif expose ensuite des cas flagrants de « médiaterrorisme » à partir des exemples irakien, afghan et iranien.

Et là encore, les auteurs apportent un tiers point de vue. Pour eux, « que l’Irak ait possédé des armes de destruction massive ne fait aucun doute, et les Anglo-Américains étaient bien placés pour le savoir : pour l’essentiel, c’est eux qui avaient fourni ces armes à Saddam Hussein. […] Il est possible qu’en franchissant la ligne séparant armes chimiques et armes bactériologiques, Saddam ait outrepassé les autorisations de ses soutiens occidentaux (pp. 91 – 92) », d’où les rétorsions financières, l’incitation suggérée par Washington de s’emparer du Koweït, la guerre du Golfe, le blocus et l’invasion de l’Irak par les gars de Bush fils.

Quant à la situation iranienne, il est clair que « l’Iran inquiète les Américains précisément parce qu’il est en train de réussir ce que les payas arabes sunnites échouent à accomplir : définir une voie musulmane vers la modernité. Les Iraniens sont en train d’entrer dans l’ère du progrès technologique sans pour autant s’occidentaliser en profondeur. La société iranienne se libère, mais pas pour s’américaniser. Téhéran menace de briser l’alternative piégée où l’Occident a jusqu’ici enfermé le monde musulman : s’occidentaliser ou végéter dans l’arriération (p. 121) ». Bref, « l’Iran est un pays musulman qui a des ambitions… et les moyens de ses ambitions (p. 123) ».

Les auteurs dénoncent le détournement médiatique par les Occidentaux des propos du président Ahmadinejad qui n’a jamais parlé de rayer Israël de la carte ! On nuancera en revanche leur appréciation convenue quand ils estiment que « l’Iran n’est pas une démocratie au sens où les pays occidentaux sont démocratiques [sic ! Nos États occidentaux sont-ils vraiment démocratiques ?], mais c’est un État de droit, où le peuple est consulté régulièrement, à défaut d’être reconnu comme pleinement souverain (p. 131) ». Comme si les électeurs français, britanniques, allemands ou espagnols étaient, eux, pleinement souverains ! La Grasse Presse a orchestré un formidable tintamarre autour de la magnifique réélection en juin 2009 d’Ahmadinejad comme elle déplore l’extraordinaire succès populaire du président Loukachenko au Bélarus le 19 décembre 2010. En fait, les premiers tours des présidentielles iranienne et bélarussienne sont plus justes, conformes et légitimes que l’élection de Bush fils en 2000 ou le second tour de la présidentielle française de 2002 ! Ce n’était pas en Iran ou au Bélarus que se déchaînèrent télés serviles et radios soumises aux ordres contre le candidat-surprise du 21 avril !

On aura compris que, dans cette perspective, « avec la G4G, l’armée des U.S.A. avoue donc qu’elle est l’armée du capitalisme globalisé, et que son arme principale est le marketing. Fondamentalement, dans l’esprit de ses promoteurs, la G4G est la guerre de contre-insurrection d’une armée d’occupation planétaire à la solde du capital (p. 14) ».

Un champ de bataille parmi d’autres…

Et la France ? Craignant « le conflit métalocal, c’est-à-dire à la fois totalement local et totalement mondial (p. 8, souligné par les auteurs) » et pensant que « le retour des nations n’est donc pas forcément celui des États-nations : seuls les États-nations cohérents sous l’angle culturel seront cohérents sous l’angle national (p. 37) ». L’État-nation est-il encore un concept pertinent avec une population de plus en plus hétérogène sur les plans ethnique, religieux et cognitif ? Le sort de France préoccupent les auteurs qui insistent fortement sur l’acuité de la question sociale. Ils notent que les fractures françaises deviennent de très larges béances. Ils décèlent dans ce contexte d’angoisse sociale les premières manœuvres de la G4G. « La guerre civile visible, entre groupes au sein de la population, constitue un terrain propice à la conduite souterraine d’une autre guerre, qui l’encourage et l’instrumentalise, c’est-à-dire la guerre des classes dirigeantes contre les peuples. Par ailleurs, avec le trafic de drogues, on a précisément un exemple de contrôle exercé par des forces supérieures sur les quartiers “ ethniques ”. D’où l’inévitable question ? : et où, derrière la constitution en France de “ zones de non-droit ”, il y avait, plus généralement, une stratégie de déstabilisation latente, constitutive du pouvoir de ceux qui peuvent déstabiliser ? (p. 145, souligné par les auteurs). » La G4G emploie des leurres et des simulacres. « Le simulacre, c’est le choc des “ civilisations ”, c’est-à-dire l’affrontement des peuples et familles de peuples. La réalité, c’est le conflit entre le haut et le bas de la structure sociale, et parfois la recherche d’une entente horizontale entre les composantes du haut de cette structure. Le simulacre, c’est presque exactement l’inverse : conflit obligé entre les structures sur une base civilisationnelle, recherche de l’entente verticale au sein de chacune d’elle (p. 152). » Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège réductionniste et à se focaliser sur un seul problème comme l’islamisation par exemple. Les auteurs prennent bien soin de ne pas nier les chocs de civilisations qui parcourent l’histoire. Ils se refusent en revanche d’entériner tant sa version néo-conservatrice que dans sa variante angélique. « Énoncer, par exemple, qu’il n’existerait pas d’antagonisme entre populations d’origine européenne et populations d’origine extra-européenne en France serait non seulement dire une contre-vérité manifeste (et se décrédibiliser), mais encore s’inscrire dans la grille de lecture de l’adversaire, qui veut que la question de l’antagonisme soit placé au centre du débat (p. 153). »

Au bord de l’explosion générale, l’Hexagone se retrouve au centre d’une imbrication de luttes d’influence variées. « Les tensions observées en France ne peuvent se comprendre indépendamment de l’action des réseaux d’influence géopolitiques. On citera en particulier l’action des réseaux F.L.N. au sein de la population d’origine algérienne, le poids de l’islam marocain au sein de l’islam “ de France ”, l’influence certaine des services israéliens (Mossad) au sein de la population juive, à quoi il faut sans doute ajouter des influences construites par les services U.S. (pp. 141 – 142) (2) ». Écrit avant la publication des documents diplomatiques par WikiLeaks, les rapports secrets du département d’État des États-Unis prouvent l’incroyable sape des services yankees auprès des médias hexagonaux, du microcosme germano-pratin et dans les banlieues. Sur ce dernier point, Luc Bronner rapporte que « les Américains rappellent la nécessité de “ discrétion ” et de “ tact ” pour mettre en œuvre leur politique de soutien en faveur des minorités (3) ». L’objectif de Washington demeure d’éliminer une puissance gênante… Loin d’être des combattants de l’islam radical, la racaille des périphéries urbaines est plutôt l’auxiliaire zélé de l’américanisme globalitaire ! Ils en ignorent ses richesses métaphysiques et les expériences soufies et singent plutôt les Gangasta Rap yankees : on peut les qualifier sans erreur d’« Islaméricains ».

Que faire alors ? « La réponse adaptée à la guerre de quatrième génération, c’est la guerre de cinquième génération : la guerre faite pour préserver la structure générale du sens (p. 154) », soit élaborer une métapolitique liée au militantisme de terrain sans portée électorale immédiate. Et puis, ajoutent-ils, « fondamentalement, il faut faire un travail de formation (p. 154) ». Que fleurissent mille séminaires discrets d’où écloront les rébellions française et européenne ! Que se développe un ordonnancement réticulaire, polymorphe et viral des milieux de la dissidence régionale, nationale et continentale ! L’heure des hommes providentiels et des sauveurs suprêmes est révolu ! Dorénavant, l’impersonalité active doit être un impératif pour tous les militants ! Choc et Simulacre nous aide dans la juste compréhension des enjeux actuels.

Georges Feltin-Tracol
8 janvier 2011
Europe maxima

Notes :

  1. Alias Gianfranco Sanguinetti. Il publia en 1975, sous ce nom de plume, un Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, puis en 1980, Du terrorisme et de l’État, la théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois révélant le rôle trouble des services secrets italiens dans les activités des Brigades Rouges.
  2. Il serait bienvenu (un vœu pieu ?) qu’un éditeur traduise en français l’ouvrage récent du journaliste Giovanni Fasanella et du juge anti-terroriste, Rosario Priore, qui, dans Intrigo Internazionale (Chiarelettere éditeur, Milan, 2010), dévoilent la véritable guerre secrète opposant dans les décennies 1970 – 1980 les différents « services » des puissances occidentales et atlantistes. Qui nous dit que les États-Unis ne chercheraient pas à transposer en France ce que l’Italie des « années de plomb » a connu avec une nouvelle « stratégie de la tension », cette fois-ci, activée dans les banlieues ? Par ailleurs, dans une bande dessinée politique intitulée La Droite ! : petites trahisons entre amis (scénario de Pierre Boisserie et Frédéric Ploquin, dessin de Pascal Gros et couleur d’Isabelle Lebeau, Éditions 12 bis, 2010), les auteurs assènent dans une vignette que dans les années 1970, le S.D.E.C.E. (le contre-espionnage extérieur français) était partagé entre les obligés des Anglo-Saxons et les affidés des services israéliens…
  3.  Luc Bronner, Le Monde, 2 décembre 2010. • Collectif européen pour une information libre présenté par Michel Drac, Choc et Simulacre, éditions Le Retour aux Sources, 2010, 164 p.

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New Dany Boon film plays on France-Belgium prejudice

Ex: http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-12325795

New Dany Boon film plays on France-Belgium prejudice
By Hugh Schofield BBC News, Paris

Benoit Poelvoorde and Dany Boon In the film, the two enemies endlessly insult each other's homelands

Rien-a-declarer.jpgMaking fun out of national stereotypes is not exactly standard comic fare
these days, so a new comedy out this week in France represents something of
a gamble for its star and director Dany Boon.

Set at a customs post on the French-Belgian border, Rien a Declarer (Nothing
to Declare) is the long-awaited follow-up to Boon's 2008 blockbuster
Bienvenu chez les Ch'tis (Welcome to the Sticks), which was seen by 20
million people and now ranks as the most popular French film ever.

The new film stays on Boon's home turf of the French far north, where the
locals are known as Ch'tis, drink Ch'ti beer and speak the Ch'ti dialect.

But if Bienvenu chez les Ch'tis was about the cultural misunderstandings
that arise when a French southerner blows in, Rien a Declarer plays on
another set of stereotypes - about Belgians.

Trailer:
http://www.wat.tv/video/bande-annonce-rien-declarer-355kx...

"I wanted to do a film about racism, but I wanted to make it funny" Dany
Boon Director

The year is 1993 and, following the creation of the EU's Schengen
passport-free travel zone, customs posts are to be dismantled along the
Franco-Belgian border.

Dany Boon plays customs officer Mathias, whose opposite number on the
Belgian side seethes with a virulent and irrational hatred of all things
French.

Belgian officer Ruben is played with panache by Benoit Poelvoorde, the actor
who recently vowed to let his beard grow until a government in Brussels is
finally formed.
Old-fashioned humour

Boon and Poelvoorde are condemned to work together when the authorities set
up new bi-national mobile patrols.

There is a thwarted love affair - Mathias with Benoit's sister Louise - a
drugs syndicate and plenty of ribaldry, before finally peace descends in
another feel-good finish.
Belgian actor Benoit Poelvoorde (L) and French director Dany Boon Boon (r)
says he wanted to make a film about racism, but wanted to make it funny

"When I was an arts student, I used to have to cross the border into Belgium
and the guards gave me a hard time because of my long hair," Boon said in an
interview with the BBC.

"Then recently I was back on the border, and these small villages which used
to be dominated by the customs now just stand empty. It was so evocative -
like those dust-blown streets in the Wild West."

Boon's cinema is based on the familiar and the comforting. Experimental it
is not. This is why, to an outsider's eye, much of the humour seems
extraordinarily old-fashioned.

The Poelvoorde character is motivated by a level of exaggerated
ultra-nationalism last seen in mid-19th Century Prussia. In other glaring
anachronisms, he goes to confession in church, and is driven to homicidal
frenzy by the thought of his sister marrying a Frenchman.

Underlying his behaviour are the old national cliches - that the French
think the Belgians are all thick, while the Belgians find the French
arrogant and smug. The jokes abound.

Boon defends himself against charges that he is pandering to the stereotypes
by describing his film as a satire on racism.
Still from Rien a Declarer The film follows the fictional dismantling of
customs posts along the Franco-Belgian border

"I wanted to do a film about racism, but I wanted to make it funny. The way
to do that, it seemed to me, was to focus on a French-Belgian situation.
French and Belgians are basically the same - the same language, the same
skin, the same religion - so the racism is utterly ridiculous.

"If I tried to make a comedy about a real racist situation - say with North
Africans - then it would be too sensitive to work."

Some might say Boon is having his cake and eating it - playing for easy
laughs and being high-minded at the same time.

But in France, the only question that matters is whether Rien a Declarer can
live up to the success of its monumental predecessor, the Ch'tis.

For the critics, the answer so far has been a resounding "Non".

Le Figaro described the film as "empty, lazy and tired", while Liberation
said it was a "reactionary fairy tale". Even crueller was Les Inrockuptibles
magazine, which said it was the sort of film wartime leader Marshal Petain
would ask to see on his deathbed.

It is true that the France as portrayed in Rien a Declarer is a kind of
de-globalised never-never-land where people behave according to
uncomplicated, reassuring patterns.

But then exactly the same could be said of Bienvenu chez les Ch'tis, and
that was the biggest French hit of all time.

The fact is that today's French are suckers for anything that will make them
forget their chronic sense of gloom.

Boon says he is upset by the critiques, but has a way of staying sane.

"I just get out the early reviews of les Ch'tis, and remind myself how the
critics got that one wrong too."

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Ernst Jünger in den Kreidegräben der Champagne

Ernst Jünger in den Kreidegräben der Champagne

Vor 100 Jahren starb Carlo Michelstaedter

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Vor 100 Jahren starb Carlo Michelstaedter

Ex: http://traditionundmetaphysik.wordpress.com/

„Carlo ist das empfindsame Bewußtsein des Jahrhunderts, und der Tod hat keine Macht über die Konjugation des Seins, nur über das Haben.“ (Claudio Magris, S. 46)


Am 17. Oktober 1910 tötete sich der Görzer Philosophiestudent Carlo Michelstaedter im Alter von 23 Jahren mit einer Pistole, die ihm ein Freund überlassen hatte, nach einer Auseinandersetzung mit seiner Mutter an deren Geburtstag. Die Mutter sollte drei Jahrzehnte später im Alter von 89 Jahren im Konzentrationslager Auschwitz ums Leben kommen. Der Freund Enrico Mreule war zwei Jahre zuvor nach Argentinien abgereist um dem Wehrdienst zu entgehen, die Pistole hatte er nicht mit aufs Schiff nehmen dürfen. Die Isolation, in die der junge Maler, Poet und Philosoph nach diesem entfernungsbedingten Verlust des engen Freundes und durch zwei Selbstmorde – seines Bruders Gino in Neu-York zur gleichen Zeit und einer Freundin zwei Jahre zuvor – geraten war, dürfte wesentlich zur impulsiven Tat, der kein schriftlicher Abschied vorausgegangen war, beigetragen haben. Manche wollen in der gerade für die Universität Florenz fertiggestellten philosophischen Dissertation „Überzeugung und Rhetorik“ einen solchen Abschied vor einem „metaphysischen Selbstmord“ sehen. Dies ist aber nicht zwingend, vielleicht war es eher die Anstrengung und Erschöpfung der intellektuellen Leistung als der Inhalt, der zu der Tat beigetragen hat. Zehn Tage vor dem Tod hatte er auch seine zweite wichtige philosophische Arbeit, den „Dialog über die Gesundheit“ fertiggestellt. Beigesetzt ist Michelstaedter auf dem hebräischen Friedhof, der heute im slowenisch annektierten Teil von Görz, „Nova Gorica“, liegt. (Eine aktuelle Abbildung des Grabsteins: La tomba di Carlo Michelstaedter al cimitero ebraico di Gorizia (Nova Gorica)

Der „Buddha des Westens“

Carlo Michelstaedter, geboren am 3. Juni 1887, der in den Schulregistern noch als Karl Michlstädter geführt worden war, entstammte einer deutsch-jüdischen Familie, die im österreichischen Görz, einer multikulturellen – italienisch-slowenisch-deutschen -Stadt eine Heimat gefunden hatte. Der jüdische Aspekt der Familiengeschichte hat im Leben von Carlo Michelstaedter praktisch keine Rolle gespielt. Carlos Vater, ein Direktor eines Versicherungsinstitus, war als Positivist der jüdischen Religion völlig entfremdet. Carlo durchschaute die Rhetorik der wissenschaftliche Zivilisation und des bürgerlichen Lebens, beschäftigte sich mit dem Judentum aber kaum, mit der Ausnahme eines gewissen Interesses für einen entfernten Verwandten, Isacco Samuele Reggio, der als Verfechter der Übereinstimmung des jüdischen Gesetzes mit der –aufklärerischen – Philosophie in Görz im 19. Jahrhundert von Bedeutung gewesen war. Carlos hauptsächlichen intellektuellen Bezugspunkte waren aber die griechische Antike und die deutsche Philosophie: Homer, Platon, Aristoteles, Schopenhauer, Nietzsche, dazu die Literatur von Leopardi, Ibsen und Tolstoj. Die Lehren Christi und Buddhas übten wie die Veden und Upanishaden ebenfalls einen Einfluß aus, der aber durch das platonisch-schopenhauerische Prisma gebrochen war. Im Gymnasium wurde Michelstaedter von einem bemerkenswerten Mann unterrichtet: Richard von Schubert-Soldern, der von seinem Lehrstuhl an der Universität Leipzig an das Görzer Gymnasium gekommen war, Vertreter eines erkenntnistheoretischen gnoseologischen Solipsismus oder Immanentismus (Verneinung der – erkenntnismäßigen, nicht praktischen – Transzendenz der Außenwelt.)

Ein abgebrochenes Studium der Mathematik in Wien, das den künstlerischen Neigungen weichen mußte, ergänzt noch das Bild eines vielseitig begabten Mannes, „der gelehrt hatte, daß Philosophie – die Liebe zur ungeteilten Wahrheit – bedeutet, ferne Dinge zu sehen, als wären sie nah, und das brennende Verlangen auszulöschen, sie zu ergreifen, denn sie sind einfach da, in der tiefen Stille des Seins.“ So der italienische Germanist Claudio Magris in seinem Roman „Ein anderes Meer“, der die Geschichte von Carlos Freund Enrico, beginnend mit der Überfahrt nach Argentinien bis zu seiner Rückkehr nach Görz und die darauffolgenden Jahre des Faschismus und der jugoslawisch-kommunistischen Annexion, aus dessen Perspektive schildert. Die eigentliche Hauptfigur ist jedoch der abwesende Carlo, der „Buddha des Westens“. Enrico wie auch die anderen engeren Freunde und Familienmitglieder läßt die zeitlich so kurze Bekanntschaft mit Carlo und die von ihm auf Dauer ausgehende Herausforderung nie mehr aus dem Bann. Es „war etwas Einfaches und Endgültiges geschehen, war eine unwiderrufliche Aufforderung ergangen.“ Eine Aufforderung zur Eigentlichkeit des Lebens, wie man mit Heidegger sagen könnte, dessen Existenzphilosophie Michelstaedter nach der Auffassung von manchen vorweggenommen hat. Michelstaedter spricht nicht von Eigentlichkeit sondern von „Überzeugung“, die er in einem Kommentar zu Aristoteles „Rhetorik“ als Gegenbegriff, mehr noch als Gegenwelt zur „Rhetorik“ entwickelt. Magris erläutert:

„Die Überzeugung, sagt Carlo, ist der Besitz des eigenen Lebens und der eigenen Person in der Gegenwart, die Fähigkeit, ganz den Augenblick zu leben, ohne ihn einer Sache zu opfern, die noch kommen muß und von der man hofft, daß sie so schnell wie möglich eintritt, denn so wird das Leben mit der Erwartung zerstört, daß es so schnell wie möglich vorbeigehen möge. Doch Zivilisation ist die Geschichte von Menschen, die unfähig sind, überzeugt zu leben, die die kolossale Mauer der Rhetorik errichten, die soziale Organisation des Wissens und Handelns, um den Anblick und das Bewußtsein ihrer Leere vor sich selbst zu verbergen.“


Julius Evola und Carlo Michelstaedter

„Überzeugung und Rhetorik“ wurde bereits 1913 herausgegeben. Giovanni Papini und der Kreis der Triester Zeitschrift „La Voce“ gehören zu den ersten, die den Ruhm des früh verstorbenen Genies begründen und erweisen daß die „unwiderrufliche Aufforderung“ auch auf Menschen übergehen kann, die Michelstaedter nicht persönlich gekannt haben. So wird auch Julius Evola von ihm erfahren haben, er war jedoch auch mit einem Cousin Carlos bekannt und hatte dadurch Zugang zu nicht publizierten Informationen. In seinen „Saggi sull’ Idealismo magico“ hat er schließlich 1925 Carlo Michelstaedter als ersten von fünf in die Richtung des „magischen Idealismus“ führenden Persönlichkeiten gewürdigt, neben Otto Braun, Giovanni Gentile, Octave Hamelin und Hermann Keyserling.
Evola sieht den Weg zu dem „magischen Idealismus“, den er in seinen drei philosophischen Werken dargelegt hat, als logische Konsequenz in Michelstaedters philosophischem Hauptwerk bereits angelegt. Michelstaedters „Weg der Überzeugung“ reduziere die Möglichkeiten der menschlichen Existenz irrtümlich auf das Aufgehen in der (endlichen) Vielheit (der Ablenkung von der eigenen Leere, der Verfallenheit) und die – letztlich ebenfalls leere – absolute (unendliche) Reinheit der Negierung. Wie Evola betont, sind Endlichkeit und Unendlichkeit aber als zwei Weisen des Seins beide unabhängig von irgendeinem Objekt oder irgendeiner Aktion. Was Evola als Macht bezeichnet und schließlich später mit der Initiation und der Tradition zu verbinden versucht, ist das Sein oder das Handeln (diese Unterscheidung verschwindet in der reinen Aktion) ohne Begierde und ohne Gewalt. Das „absolute Individuum“ ist der Mensch als Macht – wie auch sein ebenfalls 1925 erschienenes Buch über den Tantrismus heißt – , als Einheit von Sein und Handeln, von Negation und Affirmation. Ob der Anspruch Evolas die innere Logik Michelstaedters zu Ende zu denken, zu Recht besteht, ist umstritten, denn Michelstaedters anspruchsvolles Hauptwerk wird durchaus unterschiedlich verstanden. Der von uns zitierte Claudio Magris präsentiert eine schophenhauer-buddhistische Variante der Auflösung des Willens im Augenblick der (selbst-)negierenden Präsenz. Evolas Verständnis des Buddhas des Ostens, wie er es in „La dottrina del Risveglio“ (1943) entwickelt hat, steht mit seiner Philosophie der Macht, des absoluten Individuums, im Einklang. Seine Begegnung mit dem „Buddha des Westens“ hat jedenfalls Evolas gesamte denkerisch-existenzielle Bahn geprägt. Diesen Einfluß hat Evola in der 1963 erschienen Quasi-Autobiographie „Il Cammino del Cinabro“ bekannt, auch die Wiederaufnahme des Michelstaedter-Abschnitts aus den „Saggi“ (die zu Lebzeiten Evolas keine Neuauflage erfahren durften) in das im Todesjahr erschienene Buch „Ricognizioni. Uomini e problemi“ spricht eine deutliche Sprache. Letztlich verhält es sich mit Michelstaedter wie mit jedem wirklichen Meister: er ist für den Schüler keine Kopiervorlage, sondern ein Spiegel mit dessen Hilfe er sein eigenes Selbst sehen kann.

Literaturangaben:
Julius Evola, Saggi sull’ idealismo magico, Opere di Julius Evola, Roma 2006.
Claudio Magris, Ein anderes Meer, München / Wien 1992.
Carlo Michelstaedter, Überzeugung und Rhetorik, Frankfurt am Main 1999.
Robert W. Th. Lamers, Richard von Schubert-Solderns Philosophie des erkenntnistheoretischen Solipsismus, Frankfurt am Main 1990.

samedi, 05 février 2011

Moscou: des critiques malgré les bombes

moscou-attentats_171.jpg

Alexander LATSA:

Des critiques malgré les bombes

Ex: http://fr.rian.ru/

Ainsi l’abominable s’est encore produit. Vers 14h30 lundi dernier, un kamikaze a fait exploser sa bombe dans le hall d’arrivée de l’aéroport international de Domodedovo. L’attentat, qui survient après la visite du président Russe au Proche-Orient et à la veille du sommet mondial de Davos, visait clairement tant à fragiliser le pouvoir russe qu’à inquiéter la communauté internationale, notamment en ciblant des étrangers. Le bilan est lourd, 35 personnes sont mortes et 180 blessées. La Russie apprend-on aurait pu en outre plus mal terminer l’année 2010 puisque le kamikaze de l’aéroport serait lié à une cellule terroriste, en cours d’identification et de démantèlement, qui avait planifié un attentat sur la place rouge le 31 décembre au soir.

Même dans ce moment difficile, la Russie n’a encore eu droit qu’à beaucoup de critiques et peu de soutien. Mention spéciale à la presse française qui s’est encore distinguée. Pour Hélène Blanc sur France-info par exemple, il faut se montrer particulièrement prudent car nous dit-elle en citant la série d’attentats qui avait fait 293 morts en Russie en 1999 : "ces attentats n’étaient pas du tout l’œuvre des Tchétchènes auxquels on les a attribués mais l’œuvre du FSB". Pour Anne Nivat: "Poutine comme Medvedev exploitent l’obsession sécuritaire pour gagner des votes et ils se sont fait élire grâce à leur rhétorique sur la Tchétchénie". Pour le correspondant du Figaro en Russie, Pierre Avril: "le pays serait en proie à une quasi guerre civile". Enfin pour Vincent Jauvert, l’attentat démontrerait "la faillite du système Poutine". Cette affirmation nous a déjà été martelé cet été, lorsque les incendies qui ont frappé la Russie avaient soit disant démontré une faillite d’un hypothétique système Poutine. En outre, ce dernier ajoute: "corrompus et incompétents, les services de sécurité n’ont pas repéré le kamikaze".

Pourtant, bien loin des bureaux des rédactions des quartiers huppés de Moscou ou Paris, sur le terrain, les résultats de la Russie en matière de lutte anti-terrorisme sont assez éloquents. Pour la seule année 2010, dans le Caucase du nord, 301 terroristes ont été abattus et 468 arrêtés, 4.500 raids ont été réalisés, ainsi que 50 opérations antiterroristes d'envergure. 66 attentats ont été déjoués, même si 500 actes terroristes (dont 92 explosions et attentats) ont coûté la vie à plus de 600 personnes. En Russie pour la seule année 2010, plus de 360 policiers russes sont  morts dans l’exercice de leurs fonctions.

Bien sur, le Caucase musulman, Tchétchénie en tête, à longtemps été présenté par les médias occidentaux comme une région du monde occupée par la tyrannique Russie, mais aspirant à l’indépendance et à la liberté. Le terrorisme dans le Caucase serait une sorte de réaction désespérée de peuples opprimés. Les Français, ayant la nostalgie du village Gaulois assiégé par la puissante Rome, et désinformés sur la réalité du terrain, ne pouvaient que se laisser séduire, du moins pour une grande partie d’entre eux. Pourtant, il n’en est rien. Le but des terroristes n’est pas de libérer des peuples opprimés mais de les asservir. Les terroristes du Caucase sont liés à une nébuleuse islamiste sous forte influence étrangère, Wahhabite, reliée elle à une idéologie révolutionnaire et destructrice, qui vise à l’établissement d’un émirat Islamique dans tout la région. Ce noyau Wahhabite a probablement ses racines dans la première guerre de Tchétchénie, lorsque de très nombreux supplétifs étrangers (Arabes, Afghans…) ont rejoint les rangs Tchétchènes, pensant transformer la guerre d’indépendance en un conflit religieux et amener la guerre sainte dans la région. On sait ce qu’il advint, les nationalistes Tchétchènes, s’ils ont perdu la guerre sur  le terrain contre l’armée fédérale, ont au final obtenu pour la Tchétchénie une autonomie très importante, politique et religieuse, mais au sein de la fédération. Les tensions entre caucasiens et étrangers ont même explosé au grand jour, les premiers ne reconnaissant que difficilement les méthodes des seconds et leur radicalité intransigeante, bien loin du soufisme du Caucase, qui s’est quand même un tant soi peu accommodé des traditions locales. Ramzan Kadyrov proclamait d’ailleurs récemment et symboliquement, la défaite du Wahhabisme en Tchétchénie.

La séparation du Caucase et de la Russie comme le souhaitent et les Islamistes Wahhabites et certains intellectuels étrangers ne représenterait en rien une solution. Il semble évident que la conséquence première d’une telle décision serait de livrer la région à des conflits internes avec la probabilité qu’elle ne devienne rapidement un foyer régional de terrorisme. Il faut aussi rappeler que ces régions du sud de la Russie sont pour la plupart russes depuis plus longtemps que Nice n’est définitivement devenue Française. Enfin, de très nombreux Caucasiens musulmans se sentent russes et citoyens à part entière de la fédération, dont ils représentent une des facettes de l’identité multiculturelle.

Il serait appréciable que les commentateurs étrangers concentrent leurs attaques et leur énergie sur les criminels et non sur l’Etat russe. A ce que je sache, de Madrid à Londres ou Moscou, les victimes sont les victimes d’un seul et même terrorisme. Je ne crois pas que lorsque des événements similaires ont frappé d’autres démocraties européennes, comme l’Espagne ou l’Angleterre, en 2004 et 2005, avoir lu de la part de commentateurs russes que les attentats signifiaient un échec des gouvernements de ces pays ou que les services de sécurité n’auraient pas bien fait leur travail. Cela pour la simple et bonne raison qu’il est quasiment impossible d’empêcher tous les attentats terroristes. Les Espagnols, les Israéliens, les Turcs ou les Indiens, dont les pays sont souvent visés par le terrorisme ont depuis longtemps compris la nécessité de mesures de sécurité drastiques pour prévenir au maximum ces attentats, avec plus ou moins de succès. Ces mesures même si elles entravent certaines libertés individuelles sont sans doute essentielles pour que la vie puisse suivre un cours paisible malgré la menace.

Les esprits sont préparés si de nouveaux attentats surviennent, en Russie et peut-être encore dans la capitale, ce qui semble malheureusement inévitable. Le but des terroristes est toujours d’effrayer la population et déstabiliser la société. Mais aucun cas nous ne devons nous citoyens russes et étrangers nous laisser déstabiliser. Bien au contraire, c’est la coordination d’un état volontaire et décidé, et d’une population soudée et attentive qui est le meilleur rempart contre le terrorisme. La Russie a la capacité de surmonter ces épreuves. Comme l’a parfaitement résumé Alexeï Pimanov, le présentateur du programme Chelovek i Zakon (Homme et loi) dans l’émission récente consacrée à ces évènements: "Ceux qui ont spontanément et bénévolement proposé leur aide suite à cet attentat, qui ont transporté gratuitement de l’aéroport au métro des passagers, ceux qui ont donné leur sang ou aidé les secours dans les premiers difficiles moments, ces gens la représentent la vraie Russie".

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* Alexandre Latsa, 33 ans, est un blogueur français qui vit en Russie. Diplômé en langue slave, il anime le blog DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

WikiLeaks, die CIA und die amerikanische Regierung

WikiLeaks, die CIA und die amerikanische Regierung

Webster G. Tarpley

Weltweit wächst die Erkenntnis, dass das absurde Theater von WikiLeaks und Julian Assange keineswegs authentisch, sondern vielmehr eine Psychokriegs-Operation ist. WikiLeaks und sein Chef sind die klassische Form von »Limited Hangout« oder partieller Selbstenthüllung, eine Art von reißerischem Striptease, bei der eine Frontorganisation sorgfältig ausgewählte, oft genug auch getürkte Dokumente veröffentlicht, die ihr vom Geheimdienst überlassen werden, und zwar in der Absicht, nicht etwa der CIA, Großbritannien oder den Israelis Schaden zuzufügen, sondern vielmehr klassischen Vertretern auf der »Feindesliste« der CIA wie beispielsweise Putin, Berlusconi, Karzai, Gaddafi oder Rodriguez de Kirchner. In Tunesien haben von WikiLeaks veröffentlichte Dokumente, in denen sich abfällig über Ex-Präsident Ben Ali geäußert wurde, der CIA in Langley schon zu einem unverhofften Gewinn verholfen, indem sie zum eher seltenen Sturz einer etablierten arabischen Regierung geführt haben.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/web...

Teilung des Sudans - Eine Tragödie ohne Ende?

Teilung des Sudans – Eine Tragödie ohne Ende?

Wolfgang Effenberger

Der Südsudan strebt die Unabhängigkeit vom Zentralstaat an. Er verfügt über große Ölreserven, doch nur der Norden hat die Raffinerien und die dafür notwendige Infrastruktur. Streit scheint vorprogrammiert. Erstaunlicherweise steht die Selbstständigkeit des Südsudans im Weißen Haus ganz oben auf der Tagesordnung. Außenministerin Hillary Clinton forderte den sudanesischen Vizepräsidenten Ali Osman Taha und den politischen Führer des autonomen Südens, Salva Kiir, in Telefonaten auf, das Friedensabkommen umzusetzen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/wol...