Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 30 novembre 2008

J. Heers: les Barbaresques: de très étranges pirates

Heers9782262028664.jpg
Les Barbaresques - De très étranges pirates
Nous avons lu pour vous Les Barbaresques, la course et la guerre en Méditerranée XIVe-XVIe siècle, par Jacques Heers (Perrin, août 2001, 370 pages, 22,20 €.
Le souvenir des frères Barberousse et des Barbaresques d'Alger hante nos livres d'Histoire en traînant derrière lui de nombreuses interrogations.

Les historiens français se sont rarement intéressés à ces corsaires turcs qui bénéficièrent de la bienveillance contre nature du roi François 1er.

Considérant l'alliance sacrilège du roi Très-chrétien avec le sultan Soliman le Magnifique, l'historiographie traditionnelle en cherche la justification dans le souci de desserrer l'étau constitué par les possessions de son rival, Charles Quint, empereur d'Allemage, roi d'Espagne, suzerain des Pays-Bas et grand-duc d'Autriche.

Le grand historien médiéviste Jacques Heers tord le cou à cette interprétation complaisante. La réunion sur la tête de Charles Quint de la couronne impériale et de la couronne d'Espagne a été moins un atout qu'une faiblesse, comme le montre le fait qu'au terme d'un long règne semé de déconvenues, il n'a rien trouvé de mieux que de séparer ses possessions, laissant l'Espagne à son fils Philippe et le Saint Empire romain germanique à son frère Ferdinand.

Dans les faits, François 1er, peu soucieux de protéger le pré carré capétien, a poursuivi toute sa vie les chimères d'outre-monts. Il a usé ses forces à tenter de conquérir l'Italie et c'est pour cela qu'il a combattu Charles Quint et noué des relations avec les Turcs.

Au lendemain de la défaite de Pavie, en 1525, sa mère Louise de Savoie envoie des émissaires auprès du sultan, lequel s'empare de la Hongrie l'année suivante et arrive aux portes de Vienne sans que la France ne s'en soucie outre mesure.

Dans le même temps, les Français encouragent les corsaires turcs basés à Alger dans leurs attaques contre le littoral italien. Au célèbre Kheir ed-Din, alias Barberousse, allié de François 1er, s'oppose le Gênois Andrea Doria, un corsaire du camp autrichien.

Leur champ de bataille est la Méditerranée occidentale. Razzias ( *) des villages côtiers, attaques des navires marchands, et surtout rafles de prisonniers par milliers et dizaines de milliers.

Les prisonniers, hommes, femmes et enfants, sont vendus comme esclaves sur les marchés ou rétrocédés contre rançon à l'image de Miguel Cervantès, le futur auteur de Don Quichotte.

Jacques Heers fait ressortir le caractère inexpiable de ces guerres méditerranéennes, où s'affrontent indistinctement musulmans et chrétiens. L'historien souligne leur différence d'avec les guerres féodales de l'Europe septentrionale, encadrées par un code chevaleresque assez strict.

En 1535, l'empereur Charles Quint en personne dirige une expédition pour venir au secours du bey musulman de Tunis, menacé par les corsaires turcs d'Alger (on commence à utiliser à propos de ces derniers le terme impropre et fantaisiste de Barbaresques).

Tunis devient pour quelques années un protectorat de l'empereur. Le roi de France, quant à lui, ne renonce pas à ses ambitions italiennes.

En 1543, au terme de bizarres tractations, Barberousse promet à François 1er l'appui de ses hommes pour de nouvelles attaques dans la péninsule.

En attendant, il obtient de s'établir à Toulon. C'est ainsi que pendant les longs mois de l'hiver 1543-1544, les habitants du port et de ses environs vont devoir cohabiter avec... 30.000 corsaires musulmans de toutes origines.

La cathédrale Sainte-Marie-Majeure est pour l'occasion convertie en mosquée. Tout cela pour rien. Les corsaires ne se battront pas pour le roi de France et celui-ci, lassé de leur présence, verse une rançon pour précipiter leur départ.

La bataille de Lépante voit la défaite de la flotte turque face aux galères espagnoles mais les corsaires n'en continuent pas moins d'écumer la mer Méditerranée. Au XVIIe siècle, les galères du roi Soleil, Louis XIV, sous le commandement d'Abraham Duquesne, attaquent leurs repaires d'Afrique du nord. Mais c'est seulement avec la conquête d'Alger en 1830 que s'achève leur douteuse épopée.

Jacques Heers a écrit un essai passionnant autour de cette Histoire méconnue, pleine de bruit et de fureur. Le récit est dense, argumenté, riche d'anecdotes vivantes et épiques. Pour tous les amoureux de la grande Histoire.

André Larané.

Claude Lévi-Strauss à l'honneur

Claude Lévi-Strauss à l’honneur au Musée du Quai Branly

Claude Lévi-Strauss à l’honneur au Musée du Quai Branly - Ex: http://fr.novopress.info/Lectures, projections et visites guidées thématiques gratuites seront au programme de la journée du vendredi 28 novembre que le Musée du Quai Branly consacre à Claude Lévi-Strauss à l’occasion de son centième anniversaire.

Image Hosted by ImageShack.usPARIS (NOVOpress) -

Une centaine de personnalités ont été conviées à lire des textes de Claude Lévi-Strauss, parmi lesquelles l’écrivain et journaliste Patrick Poivre d’Arvor et son frère Olivier (prix Renaudot des lycéens 2008), la ministre de la Recherche Valérie Pécresse, la ministre de la Culture Christine Albanel ainsi que l’inévitable philosophe Bernard-Henri Lévy. Les radios d’Etat France Culture et RFI seront présentes au Musée des arts premiers et diffuseront des dossiers spéciaux au cours de la journée. Quant à la chaîne ARTE, elle a diffusé jeudi de nombreux documentaires consacrés à l’auteur de Tristes tropiques.

Célébrer le centenaire de Lévy-Strauss au musée du Quai Branly n’est pas un choix anodin. En effet, l’anthropologue a toujours soutenu le projet cher à Jacques Chirac – « depuis son origine » dira-t-il –, malgré les scandales liés au mode de collectes des pièces exposées. Il était d’ailleurs à la cérémonie d’ouverture du lieu le 20 juin 2006.

Nul doute que parmi les nombreuses citations du grand homme qu’on verra çà et là fleurir dans la grosse presse, on ne trouvera nulle trace de celle-ci :

« On ne peut mettre dans la même catégorie, ni attribuer automatiquement au même préjugé, l’attitude de certains individus ou groupes que leur attachement à certaines valeurs rend totalement ou partiellement insensibles à des valeurs différentes.

Il n’y a rien d’inadmissible dans le fait de placer un mode de vie au-dessus de tous les autres, ou de ne pas être attiré par des individus ou des groupes dont le mode de vie, respectable en soi, est très éloigné du système auquel on est traditionnellement attaché.

C’est “peut-être le prix à payer pour que soit préservé le système de valeurs de chaque communauté ou de chaque famille spirituelle, et pour qu’il trouve en lui-même les ressources nécessaires à son renouvellement »

Une déclaration identitaire très décomplexée que Claude Lévy-Strauss a faite en 1971 à la tribune des Nations Unis, et qui vaudrait maintenant à son auteur les foudres des boutiquiers de l’antiracisme institutionnel…


00:20 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, anthropologie, ethnologie, événement, hommage | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un torque en or de l'âge de fer

Un torque en or de l'age de Fer découvert en Angleterre

AFP 20/11/2008 : "Un rare collier en or datant de l'âge de Fer, d'une valeur estimée à 350.000 livres (414.000 euros), a été découvert dans un champ du centre de l'Angleterre par un chercheur de métaux amateur, a rapporté jeudi le Guardian.

Présenté par un expert comme la plus belle découverte d'un objet de cette époque depuis un demi-siècle, ce collier vieux de 2.200 ans se trouvait dans un champ. [...] "C'est quelque chose de fabuleux, la plus belle découverte datant de l'âge de Fer depuis 50 ans", a estimé JD Hill, responsable de la section consacrée à cette période au British Museum. "Ce qui est fascinant, c'est qu'il a été trouvé dans un endroit où aucun torque (ndlr collier métallique ancien) n'est censé se trouver", a-t-il ajouté. "Le moins qu'on puisse dire, c'est que la région de Newark n'est pas réputée pour être un haut-lieu des découvertes de l'âge de Fer".

00:15 Publié dans archéologie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : angleterre, âge du fer, protohistoire, british museum | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Simplicité volontaire, plus que jamais...

actu_5bnqbm.jpg

Simplicité volontaire, plus que jamais...

"Avec le temps, la consommation et la production à la chaîne rétrécissent l'individu, au sens où ses facultés inexprimées s'atrophient et le rendent moins capable de diversité, d'originalité, d'adaptation et d'autosuffisance. Sa dépendance aux biens fabriqués et à des services de plus en plus diversifiés grandit. Sa confiance en ses capacités diminue ; devant le moindre problème, il fait appel aux experts. Il laisse la conduite des affaires publiques aux politiciens, votant tantôt pour un parti, tantôt pour l'autre, mais sans avoir l'impression d'y changer grand chose. Finalement, il ne arrive à avoir si pu confiance en lui et en ses possibilités d'influer sur le cours des choses qu'il est désabusé. Le sentiment d'impuissance qui l'envahit l'empêche d'envisager même la possibilité que la situation change. Et quand on se sent ainsi, il faut taire sa conscience; car la conscience des injustices dans le monde, des menaces à la vie, de l'inutilité même de sa vie en même temps que le sentiment d'impuissance devant les possibilités d'y changer quoi que ce soit s'avère une situation intolérable."

Serge MONGEAU, La simplicité volontaire, plus que jamais, Montréal, Ecosociété, p.49-50.

00:10 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ecologie, consommation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La dictature libérale

1184674192_small.jpg

 

 

La dictature libérale

 

Analyse de l'ouvrage de Jean-Christophe Rufin (La dictature libérale. Le secret de la toute puissance des démocraties au 20° siècle, J.C. Lattès, Paris, 1994, 313 pages, 119 FF)

 

Frédéric KISTERS

 

Imaginez-vous la démocratie comme une jeune vierge craintive, égarée dans une antre peuplées de dépravés? Croyez-vous sa vertu menacée de toutes parts par des êtres lubriques qui ne désirent que son avilissement et sa mort? Craignez-vous qu'elle ne succombe sous les coups d'une horde de barbares ignares et belliqueux? Détrompez-vous!

 

Le dernier livre de Jean-Christophe Rufin vous démontrera, au travers d'une relecture de l'histoire de ce siècle finissant, que la démocratie libérale, quoiqu'elle se déclare toujours faible et menacée, est en fait aussi puissante que retorse.

 

En effet, la démocratie libérale présente l'apparence d'un système labile, peu apte aux décisions, déchiré par des tensions et divisions internes. Si ce visage décomposé correspondait à une réalité, nous serions en droit de nous demander par quel mi­racle une organisation aussi débile aurait non seulement survécu à deux guerres mondiales, ainsi qu'à de multiples séismes socio-économiques, et se serait, de plus, imposée dans la plupart des pays développés?

 

Les systèmes totalitaires paraissent plus robustes que les démocraties, parce que les pouvoirs de décisions sont concentrés et que la société semble plus homogène et ordonnée. Au contraire, la démocratie libérale possède une multiplicité de centres de décision et elle est agitée par des courants d'opinion contradictoires. En fait, la violence dont font montre les dictatures est le symptôme de la maladie qui les rongent irrémédiablement: ces sociétés, fondées sur l'adhésion inconditionnelle à une idéologie (aussi floue soit-elle), s'épuisent à discipliner leurs citoyens. A l'éradication d'un groupe d'opposants, que les média du pouvoir totalitaire qualifieront de “victoire”, correspond en fait une perte de substance vive, celle d'un groupe d'élite qui avait le courage de se révolter. Les sociétés totalitaires sont, en quelque sorte, masochistes et autophages... tandis que la contradic­tion anime la démocratie, elle disloque la dictature.

 

La polymorphie des démocraties constitue un second avantage par rapport aux dictatures: comme Protée, elles peuvent se présenter tour à tour sous des jours divers, en fonction des forces qu'elles rencontrent. Font-elles face à des communistes ré­volutionnaires, qu'elles enverront des émissaires puisés dans leurs partis communistes nationaux; font-elles face à une dicta­ture d'extrême-droite, qu'elles délégueront l'un ou l'autre chantre de l'ordre; font-elles face à une théocratie musulmane, qu'elles choisiront des immigrés provenant de ces pays ou quelque intellectuel converti à l'Islam. Dans n'importe quelle situa­tion, elles se trouveront toujours des collaborateurs, à l'intérieur d'elles-mêmes ou chez l'ennemi. Par contre, un gouverne­ment totalitaire est condamné à une certaine franchise, aussi machiavéliques soient ses dirigeants. Un Etat communiste peut se vouloir révolutionnaire et agressif, ou accomodant et pacifique, il demeurera un Etat communiste. Il peut arranger sa mise mais non pas remodeler son visage. Protée, lui, se transforme au gré des circonstances, ou plutôt, du fait de sa structure ex­trêmement complexe et mobile, il présentera son aspect le plus convenable à son interlocuteur.

 

Le problème immémorial que les démocraties ont toujours eu à résoudre est celui de la contradiction de la liberté individuelle des citoyens avec la cohésion de la société. La réponse habituelle fut l'instauration d'un contrat social qui mettait fin à l'état de nature en soumettant les hommes à une loi qui bornait leur liberté; le contrat étant garanti par la crainte de la loi. Mais ce sys­tème, dérivé de la pensée de Hobbes, oscille sans cesse de l'anarchie au despotisme. En ce sens, la Russie communiste en est un parfait exemple: issue d'une guerre civile, elle se reconstitue sous la férule de Staline, puis régresse et retourne au chaos primordial. En effet, dès que le contrat social est instauré, les hommes s'en vont jouir de la paix et oublient peu à peu les affres de l'état de nature. Ils deviennent nostalgiques et, un jour, désirent retrouver leur paradis perdus comme les écologistes.

 

L'avatar du Léviathan, la démocratie libérale, a trouvé la parade à ce paradoxe: l'indifférence.

 

La démocratie libérale ne propose aucune valeur positive, aucun projet; elle se contente de dénoncer les travers de ses adver­saires et de proposer à ses sujets la “liberté”, le bien-être matériel, la paix, une réelle immobilité sous une apparente agitation. Dans ce système sans valeurs, et donc sans contrainte, l'homme peut jouir de sa liberté, comme dans l'état de nature. On comprend pourquoi les “droits de l'Homme” ont pris une telle importance dans nos sociétés: ils servent de substitut aux va­leurs positives et assurent une cohésion minimale. «La Déclaration des droits de l'Homme, elle, est un socle acceptable. Elle assure à chacun la reconnaissance de son droit au processus de personnalisation, sa capacité d'être un individu et de former quelque regroupement que ce soit avec les autres. Elle est reconnaissance du droit de posséder, de jouir, d'être toujours semblable aux autres et égal, cependant qu'on s'active à être toujours différent et si possible supérieur. La Déclaration des droits de l'Homme permet à la dispersion sociale de s'opérer sans barrière. Le principe de souveraineté du peuple la com­plète car il permet de réintégrer, le moment venu, cette dispersion par la grâce de majorités numériques»  (pp. 274-275).

 

Si les dictatures nient l'opinion publique, les démocraties, elles, feignent de l'ignorer. La démocratie étant indifférente par rap­port aux citoyens, ceux-ci, sentant qu'ils n'ont plus aucune prise sur le système, s'en détachent et recherchent des solidarités de remplacement plus proches d'eux: l'ethnie, la secte, la minorité d'opinion, l'association caritative, etc. La société se subdi­vise en une nébuleuse de sous-groupes, plus ou moins autonomes, disposant chacun de leur propre “culture”, qui va de la stricte idéologie de certaines sectes, à celle, beaucoup plus diffuse, du “pop/tagg”. Bien sûr, chacun demeure libre de participer à plusieurs de ces mini-sociétés... Toutefois, malgré cette apparente liberté débridée, chaque monade reste liée à l'ensemble. Aussi, «le marginal devient central». Les média ne portent leur attention que sur l'anormal, l'extraordinaire, le déréglé. La crise de la solitude, l'alcoolisme, la drogue, l'aliénation, la délinquence, les émeutes de banlieue, etc. ne sont pas les symptômes d'une maladie mortelle pour la démocratie, mais des signes de son fonctionnement normal! Chaque fois que les média évo­quent ces phénomènes marginaux, ils les réintègrent au centre même de la démocratie. La machine fonctionne comme une immense pompe aspirante-refoulante.

 

Dans l'Empire romain, l'essentiel de l'armée stationnait aux frontières pour contenir les barbares. Lorsqu'une crise politique interne survenait, tels généraux d'armée se muaient en prétendants au trône impérial et l'on voyait bientôt deux, trois ou quatre colonnes armées converger vers Rome, le cœur de l'Empire, que personne ne défendait. Le vainqueur accédait au trône en gravissant quelques tas de cadavres et, ayant ainsi renouveler l'élite dirigeante par un apport de sang neuf, perpétuait le princi­pat.

 

Dans nos démocraties libérales, les groupes révolutionnaires habitent aussi dans les confins de la société, mais il n'existe pas de centre géographique vers lequel les armées pourraient marcher triomphalement, point de citadelle à prendre d'assaut, juste un vaste et morne marécage où s'enlise tout véritable idéal, où l'homme révolté ne peut qu'errer sans jamais trouver le moindre exutoire à sa rage. Par contre, sa simple existence entretient le mythe de la menace.

 

A cette indifférence interne aux nations s'ajoutent l'internationalisation du monde libéral. Tant du point de vue économique que du point de vue politique, les centres de décision tendent à se déplacer vers des organismes internationaux voire «universels», alors que les peuples ne peuvent agir qu'au niveau national. Le pouvoir leur échappe encore un peu plus. Sur ce point, il nous semble que Rufin simplifie le processus: jusqu'à présent, ces institutions (UNESCO, GATT, CEE, ALENA, etc.) n'existent que par délégation; les décisions sont prises par les représentants des Etats qui y siègent; les finances sont des subsides oc­troyés et non des ressources propres; les soldats de l'ONU sont des militaires des armées nationales affublés d'un casque bleu. Par contre, il est vrai, et fréquent, qu'un gouvernement national peut faire passe une loi en prétextant qu'elle est la consé­quence d'une décision émanant d'une institution “supérieure”, dans laquelle il possède un poid et des voix. Les organismes in­ternationaux ne décident de rien, il servent de caution.

 

La démocratie vit de la menace qui masque sa force. Elle en a besoin pour maintenir sa cohésion. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis, qui possédaient à eux seuls la moitié de la richesse mondiale et contrôlaient la moitié du globe, firent pourtant mine de craindre l'URSS, qui sortait exténuée du conflit. Cette URSS constituait un partenaire idéal, juste assez fort pour effrayer, juste assez effrayant pour que peu d'Occidentaux y adhérassent. Le monstre joua bien son rôle durant les années 50, mais à la fin de la décennie suivante, il devint évident qu'il s'essoufflait, surtout du point de vue économique. Les démocraties libérales maintinrent encore durant quelques années ce précieux ennemi en vie, sous perfusion (du blé et de l'argent). Pour palier à son anémie, on sortit divers opposants des goulags afin qu'ils témoignassent en Occident des horreurs du régime. Lorsque l'ours défuncta définitivement, les démocraties libérales se mirent en quête d'une menace de remplace­ment.

 

Elles se tournèrent d'abord vers un élément pré-existent, qu'elles avaient jusque là tenter d'assimiler au marxisme: l'écologie politique. En effet, celle-ci, à ses débuts, vitupérait contre le société de consommation et réclamait une «croissance zéro». Elle s'attaquait, comme le marxisme, à un rouage essentiel de la machine libérale: le marché. La convergence des discours éco­logistes et communistes sur la paix, favorisait aussi cet amalgame. Les écologistes se disaient prêts à accepter une capitula­tion au nom de la paix («Plutôt rouge que mort»). Plus tard, l'écologie renvoya capitalistes et marxistes dos à dos, en dénon­çant leur culte commun de la production.

 

Mais, peu à peu, le libéralisme réussit à substituer l'idée de «croissance propre» à celle de «croissance zéro». Nos savants proposèrent des solutions pour limiter la consommation de matières premières, recycler les déchets, diminuer les rejets dans l'atmosphère... La technologie venait au secours de l'écologie. La «science» redevenait une valeur positive et l'écologie deve­nait une science. Il n'était plus nécessaire de renoncer au «progrès» ni de retourner aux mœurs de nos ancêtres cavernicoles. Dès lors, les écologistes se scindèrent en deux tendances: les réalistes et les radicaux; les premiers consentaient à s'allier avec les classes dirigeantes, les seconds demeuraient des activistes. Les radicaux conservaient un rôle utile en tant qu'ils maintiennent l'image de l'Apocalypse écologique, aidés en ce sens par les médias, toujours férus de sensationnel. Mais le mouvement, affaibli par cette saignée, n'était plus dangereux. On avait déjà assisté au même phénomène de scission avec les communistes entre les deux guerres, les moins virulents formant les partis «sociaux-démocrates» désireux autant d'amender le système que d'y participer; la minorité se regroupant dans des partis communistes, interdits de pouvoir et trop faibles pour renverser le régime (surtout qu'ils avaient les mains liées par l'URSS elle-même, pour des raisons tactiques).

 

Néanmoins, cette nouvelle menace ne comblait pas à elle seule le vide laissé par l'URSS. On y joignit donc le «Sud» et l'«exclusion».

 

L'image du Sud comme ennemi s'est formé bien avant l'effondrement de l'URSS. Durant la guerre froide, certains de ces pays étaient devenus communistes, d'autres menaçaient l'Occident d'embargo sur le pétrole, tandis que quelques-uns produi­saient de la drogue, poison nécessaire aux marginaux engendrés par la société libérale. A cela s'ajouta, plus tard, la menace islamique. L'Islam domine d'importantes populations à la démographie galopante, son avant-garde s'est déjà infiltrée dans nos pays aux frontières poreuses, certains des gouvernements islamiques soutiennent des mouvements terroristes, dont ils né­gocient l'activité avec les démocraties. Mais ce nouvel ennemi manque de crédibilité, aux yeux de Rufin; son unité politique n'est pas encore réalisée et il ne possède pas d'armement de haute technologie.

 

Enfin, il reste la menace de l'exclusion, de la marginalité que nous avons évoqué plus haut. Les trois remplacent tant bien que mal celle de l'URSS.

 

Ainsi, ce système qui tire son nom du mot “liberté” «s'impose à ceux-là mêmes qui la refusent le plus sans pourtant les em­pêcher d'agir contre elles. La plus extrême révolte y est possible: elle n'en nourrit pas moins le système qu'elle est censée détruire. Toutes les oppositions en démocratie sont tournées à son profit et ceux qui visent à sa plus radicale destruction sont les plus utiles ouvriers de son développement» (p. 20). C'est «une dictature dans la mesure où elle s'impose à tous, y compris ceux qui la refusent» (p. 301). Aussi le danger qui menace réellement la démocratie n'est pas de ceux que nous venons d'égréner... La démocratie risque de mourir par manque d'idéal et non pas de périr assassinée par des révolutionnaires. Rufin en conclut que la seule fonction éthique est la dissidence, l'utopie, car la révolte anime le système.

 

Les révolutionnaires doivent donc savoir que s'ils gagnent la bataille ou s'ils meurent sous les coups de la répression, ils au­ront contribué à une création.

 

Néanmoins, l'assertion de Rufin appelle trois remarques. Premièrement, même si le système libéral est un des plus résistant que l'Histoire ait connu, il n'est pas immortel. Deuxièmement, comme le remarque l'auteur lui-même, il existe des systèmes idéologiques inassimilables par la démocratie. Rufin cite l'Allemagne nazie qui ne faisait pas un bon partenaire menaçant parce qu'elle était à la fois trop proche et trop éloignée du système démocratique: contrairement à l'URSS, elle conservait le dynamisme économique du capitalisme, mais son aspect nationaliste, belliqueux et instable l'éloignait irrémédiablement du li­béralisme. Enfin, si un jour, pour les ennemis radicaux de ce système, qu'ils soient écologistes, fascistes, communistes, etc. rassemblaient leurs forces éparses, ils lui asséneraient un coup mortel, car, jusqu'à présent, le libéralisme contrôle ses me­naces en les divisant. C'est pourquoi, sans doute, les journalistes parisiens s'effraient tant à l'idée d'une alliance «brune-rouge» (mais ils ont oublié le «vert»...).

 

Frédéric KISTERS.

 

 

samedi, 29 novembre 2008

Le Sénat tchèque approuve le déploiement d'un radar US

a65655b1.jpg

ABM: le Sénat tchèque approuve le déploiement d’un radar US

Ex: http://fr.altermedia.info

Le Sénat tchèque (chambre haute du parlement) a approuvé jeudi, par 49 voix sur 81, le déploiement d’un radar antimissile américain sur le territoire tchèque.

Les sociaux-démocrates et les communistes ont voté contre le projet, présenté jeudi au Sénat par le premier ministre tchèque Mirek Topolanek.

Washington envisage de déployer en Europe de l’Est des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d’éventuelles attaques venant d’Iran ou de Corée du Nord. Les Etats-Unis comptent ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines visant à rassurer la Russie.

Malgré le feu vert du Sénat, c’est toutefois à la Chambre des députés (chambre basse du parlement) qu’incombe l’essentiel du processus de ratification, qui pourrait se prolonger jusqu’au printemps prochain.

Les projets de déploiement d’une base ABM américaine en République tchèque ont divisé la classe politique en deux camps. A la Chambre des députés, la ratification est soutenue par le Parti démocrate civil au pouvoir dans le pays, mais qui ne bénéficie pas de la majorité au parlement. Une partie des Verts, membres de la coalition dirigeante, s’opposent également au déploiement du radar. Le Parti social démocrate tchèque, principale force d’opposition, votera contre l’installation du radar. Les communistes tchèques se proposent également de voter “contre” et exigent de tenir un référendum sur cette question.

Selon les résultats de sondages d’opinion, les deux tiers de la population de la République tchèque sont hostiles à l’installation du radar ABM américain dans le pays.

Céline dans la presse: approximations et légendes

celine.jpg

Céline dans la presse : approximations et légendes

 

 

C’est naturellement la foisonnante actualité éditoriale sur Céline qui suscite à chaque fois un important dossier de presse. Ainsi, le livre Céline à Bezons a encore récolté quelques articles, dont un signé de l’historien de cinéma, Philippe d’Hugues. Il relève que « l’activité du docteur Destouches a occupé dans la vie de l’écrivain un temps plus important que celui qu’il consacra à son œuvre littéraire » ¹. Pas tellement plus important en fait, car, pratiquant une médecine de dispensaire, il bénéficiait de pas mal de temps libre. Ainsi, à Clichy, il officiait tous les jours une heure et demie en fin d’après-midi et à Bezons, il ne consultait que trois après-midi par semaine. Les contraintes de l’exil firent qu’il dût abandonner la profession dès l’âge de 50 ans. Il ne la reprit très épisodiquement que pour quelques années, de 1953 à 1959 afin de pouvoir bénéficier d’une pension de retraite. Tout cela est bien connu des céliniens...

 

Frédéric Saenen note que « David Alliot semble avoir trouvé un juste milieu entre approche littéraire de pointe et de proximité. Son travail, cela devient coutume, ravira les amateurs comme les spécialistes. Qui se grattent déjà le crâne en  se demandant  quelle surprise  leur est  réservée pour la prochaine fois... » ². Entre-temps, on la connaît : cet album iconographique  sur Céline  au Danemark, réalisé en collaboration avec François Marchetti, dont nous reproduisons ci-contre la préface de Claude Duneton qui situe bien le climat politique de l’immédiat après-guerre.

 

Le recueil d’articles de Philippe Alméras, Sur Céline, a suscité un dossier de presse nettement moins consistant. On y relève une erreur d’ordre biographique commise par Joël Prieur : « Contrairement à ce que montre l’image d’Épinal, l’essentiel de la carrière médicale de Céline s’effectue à Genève, en Amérique et en Afrique, dans le cadre de missions officielles pour ce qui deviendra l’OMS » ³. Or, chaque lecteur de ce bulletin sait que le docteur Destouches ne travailla que quatre ans pour la Société des Nations.   En fait, on n’en finirait pas de relever toutes les erreurs ou approximations relatives à Céline dans la presse.  Ainsi, la revue Europe, au  glorieux passé stalinien, rendant compte de la énième réédition de Nausée de Céline, conclut en l’estimant « indispensable pour contribuer à démystifier le discours trompeur des hagiographes inconditionnels de l’auteur du Voyage (qui fut aussi, faut-il le rappeler, le délateur de Robert Desnos…) » 4. Jean-Paul Louis a naguère fait litière de cette accusation. Rappelons seulement que la polémique Desnos-Céline, dans le journal collaborationniste Aujourd’hui (qui employait RD), date de février 1941 et que Desnos fut arrêté trois ans plus tard.

 

Commentant l’éviction de Céline de la médiathèque André-Malraux de Strasbourg (voir en page 3), Claude Lorne note avec ironie que ces actes de censure « ne sauraient concerner Louis Aragon qui, dans ses poèmes, célébrait “le Guépéou nécessaire de France” (…) ni Jean-Paul Sartre qui professait que “tout anticommuniste est un chien” 5.

Marc LAUDELOUT

 

1. Philippe d’Hugues, « Céline-Destouches, 1940-1944 », La Nouvelle Revue d’Histoire, septembre-octobre 2008.

2. Frédéric Saenen, « “Chanter Bezons, voici l’épreuve !” », La Presse littéraire, septembre-octobre-novembre 2008.

3. Joël Prieur, « Céline ou la politique des chromosomes », Minute, 30 juillet 2008.

4. Ménaché, « Notes de lecture. Jean-Pierre Richard : “Nausée de Céline” », Europe, mai 2008. Voir Jean-Paul Louis, « Desnos et Céline, le pur et l’impur », Histoires littéraires, janvier-février-mars 2001 & Marc Laudelout, « D comme diffamation », Le Bulletin célinien, novembre 2002.

5. Claude Lorne, « Chronique de la censure citoyenne », Rivarol, 3 octobre 2008.

 

Citaat van Dostojevski

dostoievski-02.jpg
Citaat van Dostojevski

“’Om de wereld te hervormen moeten de mensen zelf psychisch een andere weg inslaan. Wanneer je zelf ook niet echt ieders broeder wordt, dan zal de broederschap niet aanbreken. […] Iedereen zal vinden dat hij te weinig heeft, mopperen, afgunstig zijn en de anderen naar het leven staan. U vraagt wanneer dat werkelijkheid zal worden. Dat zal werkelijkheid worden, maar eerst moeten we door een periode van menselijke vereenzaming heen’. ‘Wat voor vereenzaming’, vraag ik hem. ‘De vereenzaming die nu overal heerst, vooral in onze eeuw, maar ze is nog niet helemaal definitief, nog is haar tijd niet gekomen. Want een ieder streeft er nu naar zijn persoon zo mogelijk af te scheiden, een ieder wil in zichzelf de volheid van het leven ervaren, maar intussen leiden al zijn inspanningen in de verste verte niet tot de volheid des levens, maar tot regelrechte zelfmoord, want in plaats van te komen tot volheid van inzicht in het eigen wezen geraken zij slechts volledig vereenzaamd. In onze tijd zijn allen namelijk verdeeld in individuen, ieder zondert zich af in zijn hol, ieder mijdt de ander, houdt zich schuil, verbergt zelfs wat hij heeft en eindigt ermee dat hij door de mensen verstoten wordt en zelf de mensen verstoot. In eenzaamheid vergaart hij rijkdom en denkt: nu ben ik sterk en onafhankelijk, maar de dwaas weet niet dat hoe meer rijkdom hij vergaart, des te dieper hij wegzinkt in zelfvernietigende onmacht. Want hij is gewoon geraakt om alleen zichzelf te vertrouwen en zichzelf als een individu van het geheel af te scheiden, hij heeft zijn ziel aangeleerd niet te geloven in menselijke hulp, de mensen en de mensheid, hij siddert enkel bij de gedachte dat hij zijn geld en zijn verworven rechten kan kwijtraken.’”

(DOSTOJEVSKI, Fiodor M., De broers Karamazov, G.A. van Oorschot, Amsterdam, 2005, 369)

"Europe" et "Occident": deux concepts antagonistes

«Europe» et «Occident»: deux concepts antagonistes

 

par Claudio FINZI

 

Nos hommes politiques et nos intellectuels parlent continuellement de l'Europe et de l'Occident, comme s'il était évident que la pre­mière était contenue toute entière dans le second. L'Occident, dans une telle acception, indiquerait ainsi un ensemble formé par les pays d'Europe, surtout d'Europe occidentale, et les Etats-Unis d'Amérique, avec l'appendice canadien. En d'autres mots, l'Occident coïncide avec l'OTAN.

 

Mais si nous examinons l'origine du terme «Occident», non pas au sens géographique évidemment, mais au sens politique, nous dé­couvrons quelque chose de très différent de cette acception “otanienne”: au début du XIXième siècle, aux Etats-Unis d'Amérique, cette expression est née, non pas pour englober l'Europe dans un contexte atlantique plus vaste, mais, au contraire, pour que le jeune Etat américain prenne ses distances par rapport aux pays du Vieux Continent.

 

Nous trouvons les premières traces de cette distinction dans les dis­cours de l'un des plus intéressants présidents américains, Thomas Jefferson, dont on a fêté en 1993 le 250ième anniversaire de la nais­sance. Déjà en 1808, Jefferson affirmait que l'Amérique était un «hémisphère séparé»; ensuite, en 1812, et plus nettement encore en 1820, il évoquait un méridien destiné à séparer pour toujours «notre hémi­sphère» de l'Europe. Dans l'hémisphère améri­cain, prophétisait-il, c'est-à-dire l'hémisphère occidental, «le lion et l'agneau vivront en paix l'un à côté de l'autre».

 

L'étape suivante fut celle de la fameuse déclaration du Président Monroe, le 2 décembre 1823, par la­quelle il interdit à toute puis­sance européenne d'intervenir dans l'hémisphère occidental-améri­cain. Depuis lors, l'affirmation de cette spécificité occidentale-amé­ricaine est allé crescendo, jusqu'aux prises de position du Président Théodore Roosevelt au début de notre siècle, puis aux déclarations diploma­tiques de 1940 et de l'immédiat après-guerre. Ce qui compte, c'est que dans tous ces discours, dans toutes ces déclara­tions, dans tous ces documents diplomatiques américains, par hémi­sphère occidental, par Occident, on entend quelque chose de radica­lement opposé à l'Europe. Il ne s'agit pas seulement d'indiquer et de délimiter une sphère d'influence ou une zone de défense dans la­quelle on exclut la pré­sence de tout ennemi potentiel. Si tel était le cas, l'Occident ne serait que l'une de ces innombrables dé­nomina­tions utilisées en politique et en diplomatie pour définir un lieu ou une situation géographique ou stratégique.

 

Il s'agit de bien autre chose. En réalité, l'idée de choisir un méridien qui séparerait l'Europe de l'Occident se fonde sur l'idée que l'Occident, c'est-à-dire l'Amérique comprise comme Occident par opposition à l'Europe, serait fondamentalement différent de l'Europe dans son essence et sa signification. Cette idée se fonde donc sur la présomption que ces deux mondes, le vieux et le nouveau, sont ra­dicalement diffé­rents par nature, selon la tradition et la morale. Dans un tel contexte, l'Amérique finit par être différente de l'Europe, parce que l'Amérique est la terre de l'égalité et de la li­berté, opposée à l'Europe, terre où existent des stratifications so­ciales et où règne l'oppression. L'Amérique, comprise comme Etats-Unis d'Amérique, est la terre où l'homme bon a réussi à créer un ordre social et politique bon, tandis que l'Europe est la terre du vice et de la corruption; l'Amérique est la terre de la paix, l'Europe, celle de la dis­corde et de l'esclavage.

 

Le méridien, qui devrait séparer l'Occident de l'Europe, revêt donc une fonction de préservation des bons contre les mauvais, signale une opposition radicale et insurmontable, du moins tant que l'Europe ne re­nonce pas à ses perversités (mais sera-ce un jour possible?).

 

Ce type de raisonnement trouve ses racines dans les plus anciennes traditions politiques américaines, celles des pères fondateurs. Rappelons-nous qu'ils étaient des puritains, des protestants extré­mistes, animés par une profonde foi en Dieu et en eux-mêmes, parce qu'ils croyaient être des élus de celui-ci, contraints d'abandonner l'Angleterre pour échapper aux persécutions et aux contacts entre protestants corrompus et papistes diaboliques. Pour eux, l'Amérique était une terre vierge, où ils pouvaient construire un monde nouveau, un monde de “purs”, un monde pour le peuple de Dieu, un monde libéré des règles im­pies de l'Europe, heureuse­ment séparé de celle-ci par des milliers de miles d'océan.

 

Dieu avait donc donné l'Amérique à ses habitants et ceux-ci devaient la garder pure et incorrompue, libre de toutes les turpitudes euro­péennes qu'ils venaient d'abandonner. La Doctrine de Monroe et la notion d'«hémisphère occidental» sont la transposition politique et laïcisée au fil des décennies, de cette menta­lité qui, au départ, était religieuse et qui aspirait à une séparation plus nette d'avec l'Europe.

 

Ceux qui, aujourd'hui, utilisent indifféremment les termes «Europe» et «Occident», comme s'ils étaient synonymes, ou comme si le se­cond comprenait la première, et adoptent cet usage erroné, com­mettent une grave erreur historique et politique. A moins qu'ils n'acceptent, consciemment ou inconsciemment, la vision américaine du monde, espérant de la sorte que l'Europe soit entrée tout entière dans l'Occident.

 

Il me semble bon de relever le fait suivant: dans la définition de l'Occident, telle qu'elle est née chez un Jefferson, s'inscrivent d'emblée les deux formes américaines de concevoir les relations internationales, que l'on a coutume de considérer comme exclusive l'une de l'autre: l'interventionnisme et l'isolationnisme. En effet, si l'Occident est le «bien», est le monde non infecté par les perversités européennes, alors il faut en tirer deux conséquences. D'une part, on peut décider de se refermer sur soi-même, pour empêcher la conta­gion d'entrer; d'autre part, on peut décider de sortir de sa propre tranchée pour s'élancer et sauver le monde. C'est cette seconde politique qui a prévalu dans l'histoire américaine, surtout parce que l'idée d'un Occident incorrompu s'est unie à celle du «destin manifeste» des Etats-Unis (cette expression a été forgée en 1845 durant le conten­tieux qui opposait les USA à l'Angleterre pour l'Oregon) pour former le pire des impérialismes.

 

Ainsi, toute action américaine sur le continent américain relève de la défense des intérêts propres des Etats-Unis; toute action outre-mer est dès lors une «mission» du Bien pour sauver le monde. Tandis que la réciproque ne vaut pas pour les Européens, porteurs du «mal», qui ne pourront jamais s'ingérer de bon droit dans les affaires du continent américain, comme le prétendait précisément la Doctrine de Monroe, qui interdisait aux Européens tout mouve­ment à l'Ouest du méridien “séparateur”. Ceux qui en Europe au­jourd'hui s'imaginent être des paladins de l'Occident, sont tout sim­plement des individus qui se sont inté­grés dans le mode d'être et de penser des Américains et qui, consciemment ou inconsciemment, estiment avoir été “sauvés” par eux et “libérés”. En réalité, ils se sont soumis dans l'âme, en renonçant aux tradi­tions européennes.

 

Claudio FINZI.

(traduction française : Robert Steuckers).

 

 

vendredi, 28 novembre 2008

Démocrates, Républicains et Afro-Américains

MLJJr.jpg

 

Démocrates, Républicains et Afro-Américains

 

Georges Blair, dit Georges Orwell, fut véritablement un prophète d’une exceptionnelle lucidité: il avait compris comment allait fonctionner une société entièrement axée sur les médias de communication de masse, instruments d’ahurissement et de manipulation. “La vérité, c’est le mensonge”, écrivait-il dans son célèbre 1984 et, de fait, la “vérité” à laquelle nous sommes sommés de croire est généralement un mensonge fabriqué. L’amnésie imposée à tous est la pierre angulaire sur laquelle repose le système actuel en Occident, en Oceania, disait Orwell, fine allusion au fait que l’aire où sévissait Big Brother n’était ni continentale ni communiste mais thalassocratique et “autre chose”, une chose en train d’advenir, non encore parachevée, et qui échappait donc, à l’époque d’Orwell, à une définition claire et bien ficelée.

 

Tous les catéchismes de notre époque sont des fabrications et sont interchangeables. Le parti B ou le peuple C peuvent être aujourd’hui montrés en exemple comme des alliés ou des interlocuteurs formidables et incontournables puis, demain, devenir d’épouvantables croquemitaines et vice-versa: le parti A et le peuple D, anciens monstres décriés et voués aux gémonies,  pourront subitement se muer en un cénacle ou une population d’anges adorables, en quelques tours de passe-passe. Staline, la Russie et les peuples de l’ex-Yougoslavie sont passés par cette surprenante métamorphose.  

 

L’élection d’Obama, premier président noir des Etats-Unis, et figure de proue des Démocrates américains fait dire à tous les américanolâtres des gauches molles d’Europe et d’ailleurs que la gauche américaine, et son instrument, le parti démocrate, récoltent les fruits d’une idéologie faite depuis toujours d’émancipation, d’anti-esclavagisme, d’anti-racisme, d’eudémonisme, etc. Rien n’est moins vrai et la dernière livraison de la revue satirique bruxelloise “Père Ubu” (27 novembre 2008) a l’immense mérite de nous rappeler quelques vérités historiques, afin de sortir de l’amnésie imposée par Big Brother, dont le relais, en notre capitale, est bien entendu l’immonde torchon qu’est “Le Soir”, reponsable de “l’écervellement” généralisé de notre population.

 

“Père Ubu” rappelle donc:

-          que Martin Luther King était républicain et non pas  démocrate, comme presque tous les Afro-Américains à l’époque;

-          que cette fidélité des Noirs américains au parti de l’éléphant remonte à son fondateur, Lincoln, champion des droits civils dès le départ;

-          que les Noirs américains appelaient le parti démocrate, le parti du quadruple “S” (SSSS): Servitude, Sécession, Ségrégation et Socialisme;

-          que le Ku Klux Klan est une émanation du parti démocrate, qui entendait maintenir la ségrégation dans le Sud, le Dixieland, afin de conserver son électorat de “petits blancs”;

-          que le “Civil Rights Act” de 1957 émane du Républicain Eisenhower et que John Fitzgerald Kennedy et Al Gore (senior) s’y étaient opposés;

-          que Kennedy n’a fait volte-face qu’au dernier moment, en disant “If you can’t beat them, join them”;

-          que le Sénateur démocrate Robert Byrd, ancien militant du KKK, a déclaré quelques semaines avant l’assassinat de Martin Luther King, que ce dernier était un “fauteur de troubles” suite aux émeutes de Memphis dans le Tennessee;

-          que le Président démocrate Woodrow Wilson en 1912 a purgé toute l’administration fédérale de ce qu’elle comptait d’Afro-Américains;

-          que Lyndon Johnson, le successeur de Kennedy, a traité avec mépris Martin Luther King de “prêcheur nègre”, à cause de son opposition à la guerre du Vietnam;

-          que la mutation politique du Vieux Sud ségrégationniste n’a commencé que vers le milieu des années 70, sous l’impulsion de Nixon qui recommandait aux chrétiens blancs de ne pas boycotter leurs frères afro-américains en religion; le processus de “républicanisation” de l’électorat blanc des Etats du Sud a été très lent: la Géorgie n’a basculé dans le camp républicain qu’en 2002 et la Louisiane est toujours démocrate et conserve des relents camouflés de ségrégationnisme indirect en dépit des mutations de la société américaine;

-          que les démocrates, tout récemment, ont rejeté la proposition républicaine d’un salaire minimal, alors que cette mesure allait à l’encontre des désirs et des besoins de leur électorat afro-américain.

 

Voilà une belle batterie d’arguments historiques à envoyer dans les gencives des “belles âmes” des beaux quartiers, qui font l’équation entre “démocrates américains” et “anti-racisme”; et des socialistes qui reprochent à certains de nos concitoyens de faire du “racisme” alors qu’ils se proclament, de manière bien tonitruante, les alliés purs et durs de ceux qui, avec le KKK, ont maintenu le plus longemps possible les lois raciales et ségrégationnistes aux Etats-Unis, ce qui est somme toute normal, pour un parti qui a théorisé l’antisémitisme en Belgique, avant toutes les extrêmes droites ; et à cet abcès purulent qui empoisonne la vie politique belge, le “Centre d’égalité des chances, etc.”, avec ses parrains socialistes, issus d’une mouvance politique délibérément antisémite et alliée aux “Klanistes” démocrates américains, nous pourrons prouver qu’il nage et barbote dans les pires contradictions et contre-vérités qui soient.

 

(résumé de René Lauwers).

08:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, amérique, racisme, racialisme, anti-racisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Obama: el cambio imaginario

Obama: el cambio imaginario

obama

ex: http://uranium235.wordpress.com

Poco hay que decir sobre los resultados electorales en EEUU. Todo ha salido según lo previsto. No ha habido sorpresas. Y tampoco habrá cambios. Ni este ni ningún otro presidente estadounidense hará otra cosa que servir a los intereses de la todopoderosa élite económica, que financia sus carreras y los sienta en el sillón presidencial (1).

Los medios de comunicación hablan, sin embargo, de ‘hito histórico’, de ‘un antes y un después’ en la historia del país. Nos quieren hacer creer que ha habido una transformación ‘radical’ en EEUU, que ‘puede reinventarse’, ‘cambiar’.  Incluso se ha dicho que EEUU ‘ha vuelto a dar una lección de democracia y de progreso al mundo’ eligiendo a Barack Hussein Obama. Los medios de comunicación distorsionan, una vez más, la realidad.

No nos dejemos engañar por la histeria mediática del momento: mañana, después de la resaca, EEUU seguirá siendo enemigo del progreso europeo y de la soberanía europea, y seguirá perjudicando nuestros intereses en Rusia, en Oriente Medio, en Asia Central, en América Latina…

Los poderosos: ¿donar o no donar?

Los poderosos ganan mucho con la buena marcha de EEUU. Algunos incluso ganan más con sus crisis. Pero ninguno tolera bien el caos. Por eso era previsible que los poderosos retiraran su confianza a los republicanos: ocho años de gobierno (neo) conservador han dejado dos guerras inconclusas e infructuosas (2), el mayor índice de pobreza interna y -lo que debió de colmar su paciencia- una grave crisis financiera de efectos imprevisibles.

Barack Obama era un candidato políticamente inmaduro, inexperto en relaciones internacionales, inconcreto ante los grandes problemas… Pero también era un político con cierto carisma, joven, salido de la nada sociopolítica, y afroamericano. O sea, el protagonista perfecto para un cambio imaginario.

Su adversario, el viejo McCain, no tenía posibilidades.

No obstante, tenemos la impresión de que el consenso sobre la idoneidad de Barack Obama tampoco ha debido de estar exento de largas y tensas deliberaciones. Por ejemplo, Hillary Rodham Clinton no abandonó hasta el 7 de junio porque contaba con fuertes apoyos en la élite económica y las simpatías del poderosísimo lobby pro-israelí AIPAC. Mientras que Obama, aunque contaba desde el principio con el apoyo personal de George Soros (3) y otros personajes vinculados a la Comisión Trilateral y al Grupo Bilderberg (4), no acababa de convencer al AIPAC de que -de llegar a la Casa Blanca- defendería los intereses de Israel en Oriente Medio…

El dinero: ese elemento decisivo

Estas han sido con diferencia las elecciones presidenciales más caras de la historia de EEUU. En particular la campaña del candidato Obama ha quedado muy por encima de las de sus adversarios dentro y fuera del partido (5). Que Obama renunciara a la financiación pública ya fue en su día muy significativo (6). El apoyo del mundo financiero a Obama ha sido importante: el mayor donante a la campaña de Obama, tras la Universidad de California, fue Goldman Sachs, uno de los bancos de inversión más destacados del planeta, seguido de otros poderosos representantes del capital financiero, como Citigroup, JP Morgan Chase y UBS AG (7). Esos apoyos explican en buena medida que un militante totalmente desconocido hasta 2004 sea hoy, cuatro años después, presidente de la primera potencia mundial.

¿Cambio?

A pesar de lo que la prensa quiere hacernos creer, Obama ni ha arrasado ni su victoria supone el fin del racismo en EEUU. Según los datos estadísticos publicados por la prensa (8), se constata que Obama ha obtenido una diferencia con su oponente inferior a la lograda por Clinton en las dos ocasiones en que se presentó y muy inferior a las que en su día obtuvieron Ronald Reagan y Bush padre, lo cual resulta muy llamativo dado el pésimo estado en que los republicanos han dejado el país. En segundo lugar, pese a que todos lo nieguen, es evidente que la raza del candidato ha jugado un papel fundamental: el 95% de los afroamericanos han votado al candidato de su color de piel, lo cual significa que la inmensa mayoría de los negros republicanos han antepuesto la raza a sus ideas, mientras que el 55% de los blancos han votado a MacCain y sólo el 43% a Obama, muchos menos de los que en su día votaron a Clinton, a pesar del mal estado en que se encuentra el país, lo cual significa que un buen número de blancos, incluso demócratas, han preferido votar al partido de Bush antes que a un negro.

También se dice que no ha variado su discurso a lo largo de la campaña -en contraste con McCain- y que eso también ha contribuido a su victoria. Sin embargo sabemos que empezó prometiendo que sacaría a las tropas de Irak en 16 meses y acabó diciendo que lo hará cuando los militares lo estimen viable…

Y a los europeos ¿qué?

En EEUU se están haciendo cábalas sobre cuál será la composición de su equipo de gobierno. Seguramente se rodeará de colaboradores que ya trabajaron para Bill Clinton (!) y que no parecen que vayan a revolucionar nada. Se dirá que es lo habitual en una ‘fase de transición’, pero sospechamos que lo que vendrá después será aún peor. De muestra su primer nombramiento: el agresivo Rahm Emanuel, alias “Rahmbo”, como jefe de gabinete (9).

Ni su color político ni su color de piel nos inspiran nada particularmente bueno. Demócrata fue Jimmy Carter y sus terroristas afganos contra la URSS. Demócrata fue Bill Clinton, su alianza con el terrorismo islámico-albanés en Kosovo y sus bombardeos masivos sobre la europeísima Yugoslavia. Afroamericano fue Colin Powell y su exhibición ante la ONU de pruebas falsas contra Irak. Afroamericana ha sido, en fin, la siniestra Condoleezza Rice, reina de los neocon más extremistas y lunáticos, y potente ariete del presidente Bush.

Francamente: no nos interesa lo que el candidato Obama haya prometido a sus compatriotas ni lo que el presidente Obama haga  finalmente en su país. Si los estadounidenses pobres consiguen o no tener un seguro médico no nos preocupa. Lo que nos debe preocupar y poner en guardia a los europeos es que el nuevo presidente estadounidense venga a Europa a pedir más soldados y dinero para las guerras emprendidas por su predecesor o que acabe plantando en territorio europeo sus radares y sus misiles contra Rusia o que para rescatar a su país de la crisis o para atacar las economías de sus rivales (Rusia, China, Irán) perjudique las nuestras.

A la reunión del G20 el presidente electo enviará dos representantes: la ex secretaria de Estado de Bill Clinton, Madeleine Albright, y al congresista republicano Jim Leach. ¿Cambiamos?

.

­

_
(1) No nos referimos sólo al complejo industrial-militar estadounidense, sino al conjunto de las grandes empresas multinacionales, corporaciones financieras, instituciones de alcance global, lobbies y think tanks, que actúan en o desde EEUU. Obviamente no hay entre ellos una coincidencia total de intereses -las divergencias en aspectos puntuales pueden ser muy llamativas- pero, sin duda, llegan a amplios consensos respecto a cuestiones como la presidencia del país. Estamos seguros que Obama ha sido uno de esos amplios consensos.

(2) Bueno, en parte sí: el supernegocio de la droga vuelve a fluir desde Afganistán hacia Rusia y Europa (vía Albania-Kosovo), el petróleo de Irak -las segundas mayores reservas del mundo- ya no lo explotarán compañías rusas, francesas o chinas y su comercio sigue realizándose en dólares.

(3) El multimillonario George Soros -acérrimo enemigo de Bush y de los conservadores en general- es el segundo mayor donante individual con 4.900.000 dólares a las elecciones de 2008 (visto en opensecrets.org). Es muy probable que su donación haya ido íntegramente a la campaña de Obama. ‘Soros estima que el senador Obama aporta una nueva energía al sistema político y tiene potencial para ser un líder del cambio’, declaró al New York Times Michael Vachon, portavoz de Soros.

(4) El que fuera consejero de Seguridad Nacional de J. Carter, Zbigniew Brzezinski, manifestó en una entrevista televisada su preferencia por Obama frente a Hillary Clinton. Brzezinski, miembro del CFR, fundó en 1973 con David Rockefeller la Comisión Trilateral, de la que fue su primer director.

Por otra parte, James A. Johnson, que asesoró a Obama hasta junio (tuvo que dimitir al verse envuelto en una polémica),  es un vicepresidente de Perseus LLC, además de directivo de Goldman Sachs y otras entidades financieras. Johnson es miembro de la Brookings Institution, la Comisión Trilateral y el American Friends of Bilderberg. El presidente de Perseus LLC, Frank H. Pearl, también es miembro de la Brookings Institution y del American Friends of Bilderberg. Otro vicepresidente de Perseus LLC es Richard Holbrooke, ex asesor del Bill Clinton. Otro dato: el Perseus LLC está asociado a George Soros en el ámbito biomédico y farmacéutico a través de Perseus-Soros Biopharmaceutical Fund.

(5) Obama recabó sumas récord de donantes privados y el gasto total de su campaña de propaganda asciende según algunas fuentes a 250 millones de dólares, un récord absoluto en la historia de EEUU. El 29 de octubre difundió un anuncio televisado de 30 minutos, a la hora y en los canales de más rating (CBS, NBC y Fox), que costó entre 3 y 5 millones de dólares.    Visto en: Nueva Prensa Guayana, 2-nov-2008.

(6) En EEUU, los candidatos a la presidencia pueden pedir financiamiento público y sujetarse a límites estrictos para la recaudación y utilización del dinero privado, o rechazar el financiamiento público y tener libertad para recaudar fondos de manera independiente. Al optar Obama por esto último dejaba en evidencia las enormes contribuciones de dinero privado con que contaba.

(7) Visto en opensecrets.org

(8) Cifras vistas en La Voz de Galicia, 6-nov-2008.

(8) Ver su perfil en La Voz de Galicia, 7-nov-2008.

Subhash Chandra Bose

bose1.jpg
Subhash Chandra Bose
Subhash Chandra Bose werd geboren op 23 januari 1897 in een welstellende Bengaalse familie in Cuttack, Orissa. Zijn vader was een nationalist die lid werd van de Bengaalse Wetgevende Raad. In het voorjaar van 1921 sloot hij zich aan bij het Indisch Nationaal Congres en werd actief in haar jeugdbeweging. Hij kreeg de bijnaam “Netaji”, vrij vertaald “Gerespecteerd Leider”. Tijdens zijn studieperiode begon Subhash te lezen over Swami Vivekananda. Hij raakte onder de indruk van de idealen en opzwepende woorden, die vooral gericht waren aan de Hindu jeugd. Voorts maakte hij een viermaandelijkse “shivir” voor militaire trainingen mee. Hij leerde er geweren te hanteren, paardrijden, taekwondo,… Deze kennis en vaardigheden zouden hem later, bij het oprichten en onderwijzen van de “Azad Hind Fauj”, van pas komen.

Bose voelde zich aangetrokken tot de “Non-Cooperation Movement” van Gandhi, waarbij elke medewerking aan de Britten geweigerd werd. Gandhi stuurde Bose naar Calcutta waar hij samenwerkte met Chittaranjan Das, een andere leider van de Indische nationale strijd. In1921 organiseerde Bose een boycot van de vieringen ter gelegenheid van het bezoek van de Prince of Wales aan India. Hij werd hiervoor gevangen gezet. In 1924 werd hij nogmaals geïnterneerd, ditmaal op verdenking van terrorisme. In januari 1930 werd hij nog maar eens gearresteerd wegens het leiden van een onafhankelijkheidsmanifestatie tegen het Brits gezag in India. Na zijn vrijlating eind september zou hij dankzij zijn populariteit verkozen worden tot burgemeester van de stad Calcutta. Samengevat werd Bose over een periode van twintig jaar elf keer gevangen gezet, zowel in India zelf als in Birma. In het midden van de jaren ’30 werd hij door de Britten uitgewezen en trok hij van 1933 tot 1936 naar Europa om de Indische zaak daar te gaan verdedigen.

Hij trok naar Europa om steun te vragen voor de Indische strijd tegen de Britten, deze steun achtte hij noodzakelijk om het verzet in India te doen slagen. Stalin weigerde, maar de As-mogendheden zegden hun steun toe. Eerder al was Mahatma Gandhi met de nodige egards ontvangen door Mussolini. Bose deed dit nog eens over maar kreeg bovendien steun vanwege het nationaal-socialistische Duitsland. Aan Hitler gaf hij een boek over de Hindu Dharm en cultuur, met daarin het swastika teken verwerkt. Chandra Bose huwde tijdens zijn verblijf in Europa in de jaren ’30 met de Oostenrijkse Emilie Schenkl, die in 1937 zijn secretaresse was. Het koppel huwde in Bad Gastein op 26 December 1937 en kreeg een dochter, Anita, geboren in 1942. Bose onderhield een stevige correspondentie met Schenkl tot in 1942, vele van deze brieven werden later gepubliceerd in ‘Letters to Emilie Schenkl’, uitgegeven door Sisir Kumar Bose en Sugata Bose. 

Bose werd in 1938 verkozen tot voorzitter van het Indisch Nationaal Congres voor twee termijnen maar nam ontslag na ideologische meningsverschillen met Mahatma Gandhi, de apostel van het geweldloos verzet die achter de schermen voortdurend ageerde tegen Bose. Bose heeft ook nooit geloof gehecht aan de tactiek van geweldloos verzet tegen de Britten en predikte actief gewapend verzet. Waar Gandhi beweerde dat wanneer iemand jou slaat, je best jouw andere wang kan aanbieden, meende Bose dat wanneer iemand jou slaat, je twee keer terug mag slaan. Bose stichtte een eigen politieke beweging, het links georiënteerde militant-nationalistische (All India) Forward Bloc. Als symbool kreeg de beweging een tijger op een rood veld met erboven hamer en sikkel. Inhoudelijk was Bose zijn beweging nationaal-revolutionair. Het uitbreken van de Tweede Wereldoorlog zag Chandra Bose als een uitstekende kans om het verzwakte Britse Rijk op de knieën te dwingen in India. Tijdens de befaamde Nagpur-conferentie in juni 1940 werd besloten dat het een socialistische politieke partij zou worden. Kort na de Nagpurconferentie werd Chandra Bose opnieuw gevangen genomen door de Britten. Na de onafhankelijkheid van India werd het een zelfstandige politieke partij met het bolwerk in West-Bengalen.

Bij het uitbreken van de Tweede Wereldoorlog riep Bose op tot massale burgerlijke ongehoorzaamheid uit protest tegen de beslissing van Lord Linlithgow om namens India de oorlog te verklaren. Hij kon Gandhi hier niet van overtuigen, maar toch organiseerde hij massaprotesten in Calcutta. Na een hongerstaking werd hij uit de gevangenis vrijgelaten maar onder huisarrest geplaatst. Subhash kon in januari 1941 de bewakers verschalken en bereikte met de hulp van de Duitse geheime dienst Peshawar door zich als Pathaan te vermommen en zich doofstom voor te doen. Met de hulp van sympathisanten van Aga Khan raakte hij de Afghaanse grens over waarna hij met Duitse hulp tot aan de USSR reisde. Daar nam de NKVD (voorloper van de KGB) Bose mee naar Moskou, maar de USSR kon hem geen steun verschaffen voor de Indische onafhankelijkheidsstrijd. Bose werd bij de Duitse ambassadeur in Moskou ontvangen die hem dadelijk een vliegtuig richting Berlijn aanbood waar minister van Buitenlandse Zaken von Ribbentrop hem de nodige beloften deed. In Berlijn werkte Bose mee aan het oprichten van het Indisch Legioen (in totaal ongeveer 4.500 manschappen) waarvan vele soldaten dienst zouden doen in de bunkers aan de Atlantikwal. Oorspronkelijk werd het Indisch Legioen ondergebracht bij de Wehrmacht, later bij de Waffen SS. Leden legden de volgende eed af waaruit duidelijk blijkt dat Bose als leider van India moest aanzien worden: "Ik zweer bij God deze heilige eed dat ik zal gehoorzamen aan de leider van het Germaanse ras en Rijk, Adolf Hitler, als bevelhebber van de Duitse strijdkrachten in de strijd om India, wiens leider Subhas Chandra Bose is.” De steun en sympathie die Bose genoot bij de As-mogendheden deed de Britten schrikken en uit recent vrijgekomen documenten blijkt dat de Britten opdracht hadden gegeven aan de Special Operations Executive (SOE) van de Britse inlichtingendiensten om Bose te laten vermoorden.

In augustus 1942 verboden de Britse autoriteiten alle activiteiten van het Forward Bloc. In 1943 werd Bose overgebracht naar Azië. Hij reisde aan boord van de Duitse duikboot U-180 langs Kaap de Goede Hoop en mits nog een overstap op een Japanse duikboot naar het Verre Oosten. Daar zou hij de leiding op zich nemen van het Indisch Nationaal Leger (INL), het Azad Hind Fauj, dat op z’n hoogtepunt meer dan 80.000 manschappen zou tellen en aan de zijde van de Japanners vocht tegen de Britten. Het INL was gevormd uit ex-plantagearbeiders uit Singapore, Maleisië… en uit Indische krijgsgevangenen, daarbij had het ook een aparte vrouweneenheid. Zijn soldaten leerde hij de leuze “Jai Hind” (“Overwinning aan India”) te schreeuwen, dat hun enthousiasme zou vergroten. Met Japanse financiële, politieke en diplomatieke hulp vormde hij de Azad Hind Regering in ballingschap, de Voorlopige Regering van Vrij India. Deze werd erkend door negen As-mogendheden en bondgenoten, maar ook door de USSR. Subhash had altijd gehoopt en erop gerekend dat heel wat Indiërs in militaire dienst bij de Britten zouden overlopen naar het INA. Dit heeft zich nauwelijks tot niet voorgedaan, integendeel, toen de oorlog vorderde kreeg het INA zelf meer en meer met desertie te maken. Het Forward Bloc voerde ondertussen verder campagne in India, maar zonder centrale leiding of organisatie. Na de oorlog zou dit één van de voornaamste redenen blijken voor de tweespalt in het Forward Bloc tussen hen die eerder een marxistische lijn volgden, en de volgelingen van Chandra Bose die een mix van nationalisme, socialisme en Indisch spiritualisme verdedigden.

Over de politieke visie van Subhash Chandra Bose bestaan diverse versies. In elk geval had hij een hoge dosis Realpolitik in zich, wat voor velen verklaart waarom hij sympathie zocht bij en had voor de As-mogendheden. Toch is dit een te eenzijdig beeld. Uit zijn correspondentie bleek naast zijn afkeer voor gehoorzaamheid aan de Britten ook dat hij een zeker respect vertoonde voor de systematische, methodologische aanpak van en disciplinaire visie op het maatschappelijke leven van de Britten. In Engeland zou hij zelfs van gedachten wisselen over de toekomst van India met leden van de Labour Party en politieke denkers als Lord Halifax, George Lansbury, Clement Attlee, Arthur Greenwood, Harold Laski,... Subhash Chandra Bose meende dat een vrij India nood had aan een autoritair, socialistisch bestuur en had ook voor het nieuwe Turkije van Kemal Atatürk enige sympathie. De Britten weigerden overigens Bose de toelating om Atatürk te ontmoeten in Ankara. Niemand van de Britse Conservatives wilde ooit contact met Bose, gezien hij een aangebrand politicus uit één van de kolonies was en de Conservatives de status van “Dominion” aan India geweigerd hadden in de jaren ’30. Ten slotte blijkt uit zijn geschriften dat Subhash Chandra Bose de raciale politiek van het nationaal-socialisme afkeurde (denken we ook terug aan zijn Oostenrijkse vrouw) en dat hij autoritair bestuur zoals eerder vermeld bewonderde. Geen enkel democratisch bestuur was volgens Bose geschikt om af te rekenen met de zware sociale problemen en armoede in India. Een autoritaire staat achtte hij nodig voor nationale heropbouw.

Subhash stierf in verdachte omstandigheden (een nooit opgehelderd viegtuigongeval) in augustus 1945. Bose was één van de meest gerespecteerde kopstukken van de Indische bevrijdingsbeweging tegen het Brits imperialisme.

El sol de los muertos - El martirio de la Rusia Eterna

EL SOL DE LOS MUERTOS. El martirio de la Rusia Eterna

20080419202912-el-sol-de-los-muertos.jpg

Ex: http://politicamenteconservador.blogia.com 

Ivan Shmeliov es uno de esos grandes escritores del siglo XX que apenas son conocidos en España por falta de traducciones. Ahora, una nueva editorial, El Olivo Azul, de Sevilla, ha tenido el valor de empezar a darlo a conocer. Y lo hace con El sol de los muertos, considerada una de sus obras más importantes.

 

Como el resto su obra, El sol de los muertos está basada en la experiencia de Shmeliov. Pero no se trata de una autobiografía. Es que Shmeliov jamás dejó de vivir, pensar y escribir la realidad rusa. Nació en una familia moscovita tradicional y ortodoxa, y se crió en el culto a la Rusia Eterna. Luego se dejó llevar por la admiración hacia la Revolución. Cayó en el malentendido, compartido por bastantes de sus coetáneos, de figurarse que el golpe de estado de 1917 significaría el fin del régimen de autocracia que había asfixiado la vitalidad del país. El desengaño le llegó pronto, tras conocer de primera mano la situación de la Rusia rural bajo el poder de los bolcheviques, esos que iban a implantar una nueva sociedad libre y próspera y, de paso, alumbrar un hombre nuevo.

 

La ruptura llegará tras una tragedia. El hijo único de Shmeliov se había pasado al Ejército Blanco, y él mismo le siguió a Crimea. La familia aceptó una oferta de amnistía de los rojos. Ni que decir tiene que el hijo fue fusilado sin juicio previo. Shmeliov logró escapar y se instaló en Francia. Allí, desde lejos, siguió escribiendo obsesivamente, y en ruso, sobre Rusia. Murió olvidado en 1950.

 

Éste que publica ahora El Olivo Azul está considerado uno de sus mejores títulos, tal vez su obra maestra. Su publicación en Rusia tras el derrumbamiento del Muro de Berlín, junto con otras obras de Shmeliov, fue un éxito monumental, el desquite póstumo de un hombre que no sabía vivir fuera de su tierra y que hizo del idioma su patria, sin hacerse, eso sí, ilusión alguna acerca de lo que tal esfuerzo de sublimación significaba.

 

El sol de los muertos describe, por lo menos en parte, esta tragedia. Relata la situación en Georgia durante los primeros años de la Revolución, cuando las hambrunas provocadas por las medidas de planificación, la campaña contra los kulaks y las arbitrariedades de Lenin y el Gobierno revolucionario llevaron a la muerte por inanición a millones de personas.

 

Pocas veces en la literatura se habrá podido sentir el agobio acuciante del hambre como en este relato. Yo, al menos, no lo había visto descrito nunca con tanta precisión, con tanta intensidad, con un realismo tan angustioso. Ahora bien, el lector no debe esperar una narración de atrocidades más o menos previsibles. Al revés, El sol de los muertos describe las consecuencias de una política –sin apenas hablar de ella– en el universo entero: en los seres humanos, en los animales, en la naturaleza.

 

A la brutalidad infligida por el poder, cada uno reacciona como puede: habrá quien trate de acumular alimentos, otros los robarán a sus vecinos; otros reparten lo que encuentran con ellos, también con los animales e incluso con los árboles, que acaban a su vez siendo víctimas de la atrocidad cometida por quienes quisieron dinamitar las leyes sagradas de la naturaleza, confundidas, en la literatura de Shmeliov, con las de la Santa Rusia.

 

En vez de limitarse a la denuncia, lo que ya sería bastante, El sol de los muertos se transforma así en algo aún más valioso. Shmeliov sabe como pocos expresar la pura esencia desmaterializada de lo que en Azorín se llamó las "pequeñas cosas". El hambre atroz, implacable, produce sobre la realidad el mismo efecto de desmaterialización que Shmeliov busca describir al intentar llegar al alma de la realidad. Además, el recuerdo convierte la evocación de una realidad perdida –doblemente, por haber sido sometida a la más brutal de las devastaciones y por vivir sólo en el recuerdo– en una presencia lacerante convertida en dolor, hasta tal punto que sólo es concebible de esa forma, purificada hasta el extremo.

 

Algunos de los grandes escritores rusos disidentes, por llamarlos de alguna manera, comparten esta sensibilidad. Ajmátova, Pasternak, Shalámov, también Soljenitsin, tienen el don de transmutar la más cruda descripción de la injusticia y la bestialidad en un canto a la dignidad del hombre. Shmeliov lleva el gesto aún más lejos: el martirio sin fin de una sociedad confundida con la misma naturaleza –eso es la Rusia Eterna– la vuelve aún más hermosa, por momentos casi radiante. El pavo real que vive en el huerto del protagonista realiza cada día su ritual esplendoroso, el almendro da flores al insinuarse la primavera, un insecto parece rezar al calor del sol, los niños se asombran con cualquier descubrimiento nuevo para ellos, una aristócrata intenta permanecer fiel a las buenas costumbres…

 

Shmeliov no se deja engañar por la nostalgia y sabe bien qué está retratando: lo que les espera a todos, después del sufrimiento y una prueba moral desorbitada, es la muerte, sin idealización alguna. Pero habiendo dejado al desnudo la esencia misma de la vida, también ha descubierto el núcleo de cualquier resistencia. Sin esperanza alguna, eso sí, ante lo que él mismo llamó el "espectáculo imponente" (entre exclamaciones) del totalitarismo comunista.

 

 

IVAN SHMELIOV: EL SOL DE LOS MUERTOS. El Olivo Azul (Sevilla), 2008, 271 páginas.

 

Por José María Marco

Libertad Digital/Libros, 18 de abril de 2008

Le national-socialisme et l'antiquité

Le national-socialisme et l'antiquité

Le national-socialisme et l'Antiquité , par Johann Chapoutot (Presses Universitaires de France, 2008)

Chapoutot.jpg

"Le rapport du national-socialisme à l'Antiquité n'a guère suscité l'intérêt des historiens. Si on conçoit volontiers que les nazis aient pu mobiliser une authentique et indubitable germanité, on répugne à associer nationalsocialisme et Antiquité gréco-romai|ne. On rencontre partout cette association : dans les nus néo-grecs de Breker et de Thorak, dans l'architecture néo-dorique de Troost, dans les édifices néo-romains de Speer et dans les manuels scolaires qui présentent une vision surprenante de l'Antiquité méditerranéenne. L'auteur s'étonne d'une part de ce peu d'intérêt de la part des historiens, d'autre part s'interroge sur cette référence constante du régime nazi à l'Antiquité gréco-romaine. Quel besoin vient dicter le recours à l'Antiquité gréco-romaine alors qu'un racisme aussi obsessionnel que le nazisme semblerait exclure a priori toute référence autre qu'à une germanité strictement définie et circonscrite ? Or le but répété d'Hitler était de reconstruire la fierté d'une nation humiliée par le diktat de Versailles. Cette thérapie nationale ne passait pas seulement par une politique de réarmement et de mégalomanie territoriale, elle se devait de reconstruire une histoire prestigieuse en annexant le passé antique pour rehausser une fierté nationale humiliée en 1918 et 1919. On assiste alors à une réécriture de l'Histoire et de la race (construction d'un homme nouveau, le sujet nazi) qui annexe les Grecs et les Romains à la race nordique. Cet ouvrage fait ainsi pénétrer au coeur du projet totalitaire nazi : il s'agit de dominer non seulement le présent et l'avenir mais aussi un passé réécrit et instrumentalisé."

jeudi, 27 novembre 2008

Medvedev à la conquête de l'Amérique latine

Medvedev à la conquête de l'Amérique latine

Version imprimée

Par Andreï Fediachine, RIA Novosti

Dmitri Medvedev a quitté le sommet de l'APEC, organisé les 22 et 23 novembre dans la capitale péruvienne, pour revenir ensuite à Lima en visite officielle le 24 novembre. Pour le président russe, la rencontre avec les leaders du forum de coopération économique Asie-Pacifique s'est muée, tout naturellement, en sa première tournée latino-américaine. Du 24 au 28 novembre, il visitera le Pérou, le Brésil, le Venezuela et Cuba. Les voyages dans ces pays seront pour lui plus importants que le forum de l'APEC, car, aussi respectable que soit cette réunion, elle n'est qu'un club de discussion. Ses membres ne sont pas liés par des engagements ou statuts, ni même par la nécessité d'appliquer les déclarations qu'ils approuvent par consensus: tout ce qui se fait dans le cadre de l'APEC repose sur le principe du volontariat.

Le forum actuel a suivi le récent sommet du G20 à Washington et en a, bien entendu, pris le relais. La rencontre de Lima avait ceci de particulier qu'elle a adopté deux déclarations au lieu d'une. En supplément à la Déclaration politique de Lima, les participants ont approuvé une déclaration économique spéciale. Celle-ci comporte des engagements en 12 points. Tout le monde a soutenu, en principe, les dispositions approuvées à Washington il y a une semaine. Dix des 21 membres de l'APEC font partie du G20, et ils ont donc tout simplement réaffirmé leur approbation. Rappelons que l'APEC, créé en 1989, regroupe la Russie (depuis 1999), l'Australie, Brunei, le Vietnam, Hong Kong, l'Indonésie, le Canada, la Chine, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis, la Thaïlande, Taïwan, les Philippines, le Chili, la Corée du Sud et le Japon. En 2012, le sommet de l'APEC devrait se tenir en Russie, dans l'île Rousski, non loin de Vladivostok.

Les participants à la rencontre de Lima se sont engagés à promouvoir la libéralisation du commerce, à intensifier le Round de Doha des négociations commerciales au sein de l'OMC, à augmenter le montant des versements au Fonds monétaire international, à lutter contre la crise globale, à intensifier la lutte contre le dernier des "nouveaux maux", à savoir la piraterie maritime. Parmi les mesures concrètes, on peut citer la décision de suspendre l'introduction de nouvelles normes protectionnistes au cours des douze mois à venir. D'ailleurs, les normes existantes sont déjà très nombreuses. En ce qui concerne le Round de Doha, qui piétine depuis déjà sept ans, lors de chaque sommet annuel, depuis 2003, l'APEC s'engage à le promouvoir. Pour l'instant, ces engagements n'ont rien donné.

La Déclaration finale de Lima affirme que la crise actuelle sera définitivement surmontée dans 18 mois. On dit que cette formule a été introduite dans le document sur les instances du président péruvien, Alan Garcia. Celui-ci se trouve dans une situation relativement compliquée, liée à l'actuelle crise économique. Les flambées des prix, l'inflation galopante, la pauvreté, le mécontentement face à l'extravagance de Garcia ne font que s'accroître dans le pays. Sa cote de popularité est passée sous la barre des 19% critiques. Il a donc besoin d'enregistrer des succès sur le front économique, et la fixation des délais de règlement de la crise conviennent parfaitement. Garcia souhaite être réélu au poste de président. Il appartient au "parti" de centre-gauche des leaders latino-américains contemporains, qui constituent la majorité en Amérique latine. A l'exception de la Colombie, tous les Etats de la région ont des présidents et premiers ministres de gauche, ou sympathisants de la gauche. Mais quelles que soient ses options politiques, Alan Garcia a réussi à se brouiller tant avec le fougueux Vénézuélien Hugo Chavez qu'avec le président bolivien Evo Morales.

La Russie maintient, depuis la fin des années 1970, de très bonnes relations avec le Pérou, quel que soit le dirigeant de ce pays. Un grand nombre de Péruviens continuent de venir en Russie pour y recevoir une formation; l'armée péruvienne utilise des armements soviétiques et des hélicoptères russes. La coopération militaire technique avec Lima sera poursuivie. La Russie est tout prête à coopérer avec ce pays dans la prospection et la mise en valeur de gisements pétroliers au Pérou.

En fait, l'odeur du pétrole et du gaz a accompagné la tournée du président russe. Le Brésil n'a pas fait exception. Cet Etat, qui fait partie du BRIC et qui est considéré comme un "continent à part", ne peut pas laisser indifférente la Russie, d'autant que Moscou est disposé à étendre les liens bilatéraux. Le déplacement de Medvedev au quartier général de la plus grande compagnie pétrolière publique du pays, Petrobras, sera l'un des plus importants événements de sa visite, de même que ses rencontres avec les dirigeants des entreprises publiques et privées spécialisées dans l'énergie, l'industrie minière, le secteur agroindustriel et la sphère bancaire. Gazprom inaugurera l'année prochaine sa représentation au Brésil. Moscou et Brasilia seraient prêts à élargir leur coopération dans le domaine spatial et pourraient construire conjointement un cosmodrome à proximité de l'équateur.

Le Venezuela, quant à lui, est "le premier parmi les égaux". Moscou a établi une "coopération stratégique" avec Hugo Chavez. Les deux pays créent une banque commune avec un capital de 4 milliards de dollars pour financer la construction de raffineries de pétrole. La Russie est prête à aider le Venezuela à créer des centrales nucléaires, Rusal a annoncé la construction d'une usine d'aluminium, VAZ est prêt à y implanter des usines automobiles. Depuis 2005, Caracas a signé avec Moscou douze contrats sur les livraisons d'armes, allant des fusils d'assaut Kalachnikov, des chars T-90 et des voitures de transport blindées aux chasseurs Su et aux hélicoptères, pour un montant total de 4 milliards de dollars. A présent, il souhaite acheter des sous-marins et des navires russes. Dmitri Medvedev et Hugo Chavez "inaugurent", le 25 novembre, les premiers exercices navals russo-vénézuéliens de grande envergure qui "taquineront" les Etats-Unis jusqu'au 30 novembre.

Cuba devait absolument figurer sur la liste medvédévienne des pays à visiter. Les relations entre Moscou et La Havane semblent connaître un essor. Les négociations à Cuba devraient aboutir à une entente sur la prospection et la mise en valeur conjointes de gisements pétroliers dans la partie cubaine du golfe du Mexique. Un forage d'essai vient d'y être organisé.

Le voyage de Medvedev illustre bien l'évolution du processus de désidéologisation des relations entre la Russie et l'Amérique latine. Celles-ci étaient déjà marquées auparavant par un puissant élément national-pragmatique (les Russes ont, en effet, fait de la voiture soviétique Lada l'automobile la plus vendue au Chili à l'époque de Pinochet). A présent, cet élément national-pragmatique se renforce. On peut à cet égard remercier George W. Bush.

Bush a lui aussi "désidéologisé" les relations avec l'Amérique latine, mais en poussant cette désidéologisation a fond. En huit ans de présidence de Bush, pratiquement tous les pays situés au sud du canal de Panama, excepté peut-être le Mexique, ont été quasiment délaissés. Ceux qui, à Washington, cherchent à intimider les Américains en leur montrant que la Russie "s'implante activement sur le continent, oublient que les Etats-Unis ont longtemps soutenu toutes les dictatures d'Amérique du Sud, avant de se mettre à négliger sa "basse-cour". Or, les Latino-Américains ont invité eux-mêmes la Russie à coopérer, et celle-ci n'a pas eu besoin de beaucoup s'agiter pour cela. Mais il serait erroné de se laisser bercer d'illusions quant au "créneau latino-américain" de la Russie. Les Etats-Unis ne s'en retireront pas et y rétabliront leur influence et leurs liens, qui se sont rétrécis comme une peau de chagrin à l'époque de Bush. Le grand rétablissement pourrait se produire pendant la présidence de Barack Obama, mais personne ne saurait prédire à quelle date. En attendant, parmi les priorités d'Obama on trouve la crise économique et les guerres en Irak et en Afghanistan. Le retour des Etats-Unis dans sa "basse-cour" risque de prendre un certain temps.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

Pour la définition d'une doctrine solidariste

ruetlischwur.jpg

Pour la définition d’une doctrine solidariste [1]

 

Dans le contexte de crise et de décomposition du modèle capitaliste, Emmanuel Leroy, ancien conseiller régional, pose dans cet article, les bases d’une réflexion politique, économique et sociale pour notre famille politique. Altermédia qui est un lieu de débat et d’échanges, le publie en espérant que vos réflexions éclairées ou vos critiques justes permettront de faire progresser la réflexion collective.

Par Emmanuel Leroy

La crise dans laquelle nous venons d’entrer démontre à nouveau l’extraordinaire désarroi dans lequel se trouve plongé le camp national dès lors qu’il est question de problèmes économiques ou sociaux. A de rares exceptions près, c’est le silence ou la dénonciation stérile de comportements scandaleux qui prévalent, sans qu’une solution alternative ne soit jamais avancée.

La crise boursière de 2008 n’a pas donné lieu dans notre camp, sauf rares exceptions, à des analyses empreintes d’une réflexion de fond sur les causes de celle-ci et les remèdes à y apporter. Devant cette carence, une évidence s’impose : quel discours tenir face à un possible effondrement de la légitimité du Système ? Et quelle alternative proposer au peuple qui ne soit ni trotsko-marxiste ni libérale ? La réponse à ces deux questions a déjà été esquissée dans le passé. Nous proposons d’aller plus loin pour offrir une alternative radicale au Système, afin non seulement de tenter de l’abolir, mais surtout d’éviter tout retour possible du mercantilisme et de ses poisons.

A l’époque de la révolution industrielle au XIXème siècle, la République a cherché à concilier deux exigences fondamentales : la liberté individuelle et la justice sociale. L’idée de solidarité, notamment avec Léon Bourgeois, apparût alors comme le moyen d’esquisser une troisième voie entre l’individualisme libéral et le socialisme collectiviste. D’une certaine manière, la France jusqu’aux années 70 avait su trouver une espèce d’équilibre entre socialisme et libéralisme mais l’accélération de la mondialisation à partir des années 80 a fait voler en éclat ce subtil équilibre au profit des oligarchies financières transnationales.

La logique du Système est implacable : après avoir porté les coups de boutoir contre la nation (solidarité verticale), viennent maintenant les attaques contre le social (solidarité horizontale), derniers remparts contre la déferlante de l’indifférencié et du règne sans partage de l’argent.

Le solidarisme est la seule réponse possible à opposer au jeu dialectique des deux internationales, libérale et trotsko-libertaire, qui se livrent devant nous à un jeu de pseudo-opposition, afin de mieux faire disparaître les peuples et les remplacer par une humanité esclave aux ordres du Système.
L’intérêt de la notion de solidarisme est loin d’être purement historique: elle constitue une référence cardinale à tout débat sur la protection sociale et à la répartition des richesses dans la société post-industrielle du XXIème siècle. Or, une des raisons majeures pour lesquelles le camp national n’est pas audible en dehors des questions liées à l’immigration, c’est qu’il n’a pas été capable d’apporter aux Français des réponses claires sur ses conceptions économiques et sociales.

A l’heure où le Système semble entrer dans une crise d’une ampleur sans précédent, ceux qui sauront concilier les intérêts de la nation et la défense des travailleurs sans briser la liberté des individus seront les vainqueurs de demain.

Renaissance du solidarisme en 2008

L’économie et le social n’ont jamais été au sein de la « droite nationale » des domaines qui ont suscité engouement et passion. Les tenants de cette doctrine, en partie influencés par les idées de Maurras (politique d’abord), n’ont pour les questions économiques et sociales qu’une vision distanciée où l’empirisme et le réalisme l’emportent sur les aspects doctrinaux (l’intendance suivra). Cette situation découle probablement du fait que nous sommes les héritiers de différents courants idéologiques où libéralisme et socialisme étaient présents. A l’issue de la seconde guerre mondiale, les camps politiques en Europe occidentale se sont artificiellement scindés en deux grands courants opposant une « droite » libérale et conservatrice à une « gauche » socialiste ou marxiste censée représenter les forces du progrès. Cette division artificielle était censée reproduire l’opposition entre « pays occidentaux libres » et « pays communistes opprimés ». Le courant national était à cette époque complètement marginalisé, en partie du fait de la propagande « résistantialiste » qui a réussi à établir comme une vérité que ses principaux leaders s’étaient mis sans exclusive au service de la France de Vichy ou de la collaboration la plus étroite avec l’occupant (cela sans tenir compte des nombreux royalistes et autres nationaux qui s’étaient engagés dès 1940 dans la résistance). Cette stigmatisation a conduit à la marginalisation quasi-totale des idées nationales/nationalistes jusqu’au début des années 80 qui ont vu l’émergence du FN. La première moitié de cette décennie a été l’occasion véritablement historique de réunir sous l’autorité de JMLP l’ensemble des courants identitaires français. Chacune de ces chapelles idéologiques avait bien sa propre conception doctrinale ou philosophique mais les différences de points de vue ou les querelles étaient obérées par la primauté du leader du FN et par le primat qui était réservé à la question de l’immigration. L’analyse de l’ensemble des scrutins auxquels a participé le FN jusqu’aux années 95 montre à l’évidence que ses électeurs se déterminaient essentiellement sur le refus de l’immigration massive imposée par le Système. En effet, sur les questions économiques, le positionnement du FN n’apparaissait pas de manière claire et JMLP était à l’époque influencé par les idées libérales d’outre-atlantique. Sous l’influence de différents courants internes (solidarisme, christianisme social, anciens cadres du GRECE) le programme du FN entame dès la fin des années 80 une inflexion sociale très marquée et même si ce message est encore peu et mal relayé auprès de l’opinion, il constitue une rupture essentielle dans ce que l’on pourrait appeler « l’idéologie économique » du FN avec les idées libérales qu’il semblait auparavant professer. C’est cette mutation, qui intervient à un moment-clé de la vie politique française à un moment où la gauche, socialiste et communiste, s’est complètement ralliée à l’idéologie marchande du Système (dès 1983), qui devait permettre la progression significative des scores électoraux du FN jusqu’à la crise funeste de 1998. Malheureusement, les fruits de cette évolution, qui pouvaient conduire le camp national aux portes du pouvoir, ont été gâchés par la scission.

L’un des éléments-clés d’un possible retournement de l’opinion à l’occasion de la crise financière de 2008 est la perte de légitimité que le Système va inéluctablement subir lorsque les conséquences sociales vont se faire sentir plus crûment. Mais il sera nécessaire à ce moment d’offrir une alternative économique et sociale crédible, sans laquelle nous risquons d’être perçus comme des espèces de sous-Besancenot. Cela implique d’adopter résolument un positionnement anti-Système -qui sera en résonance avec le refus de la constitution européenne exprimé par les Français lors du référendum de 2005- et qui ne se borne pas seulement à une dénonciation des effets pervers de la mondialisation, mais qui énonce également une politique claire et limpide sur nos conceptions économiques et sociales. La meilleure illustration que l’on pourrait donner de notre vacuité en matière économique est l’absence de réponse cohérente sur les questions économiques et sociales, et plus particulièrement sur les causes de cette crise. Il est certes difficile de répondre de manière lapidaire à une crise dont la complexité s’apparente à celle du noeud gordien mais, de manière succincte, voilà l’énoncé d’une position solidariste sur cette question :

1. la classe politico-médiatique de Sarkozy à Besancenot) est collectivement responsable du désastre (conception matérialiste et économique du monde).

2. Nous punirons les responsables de cette escroquerie gigantesque, financiers ou hommes politiques, qui l’ont provoquée, encouragée ou servie.

3. Nous restaurerons une politique nationale où la notion de solidarité entre citoyens sera inscrite dans la Constitution et où seront proscrits les comportements anti-nationaux (délocalisations, privatisation des services publics…).

4. Nous instituerons une politique économique et sociale où sera rétablie la souveraineté monétaire, restauré l’usage du franc et respectés les principes de préférence nationale et européenne.

5. Seront dénoncés les traités qui subordonnent toute décision nationale à l’avis des autorités de Bruxelles.

L’objet de cette note n’est pas de formuler un programme économique et social complet, mais plutôt de lancer un débat sur ce que pourrait être un solidarisme moderne. L’idée de fond est que la gauche, du fait de son orientation internationaliste, a rallié l’idéologie du Système et qu’ayant ainsi renié ses convictions et ses engagements, elle a trahi non seulement la classe ouvrière mais aussi les classes moyennes qu’elle avait su séduire dans les années 80. En agissant ainsi, elle a laissé ouverte la voie du social que seul le camp national peut légitimement emprunter. Je partage l’analyse d’Alain Soral sur ce sujet et soutiens notamment ses positions sur la gauche du travail et la droite des valeurs, comme dialectique permettant de dépasser l’affrontement droite/gauche et susceptible de restaurer les solidarités nationales en dépassant le concept de luttes des classes.

C’est sur cette capacité à récupérer les électeurs séduits par les sirènes sarkozystes et à rallier les électeurs de gauche que se jouera l’avenir de la France.

Une des difficultés majeures qui peut se présenter est celle d’un discours « social » qui pourrait effrayer une partie de notre électorat traditionnel (artisans, commerçants, patrons de PME, indépendants). Pour éviter cet écueil, il convient à mon avis de sortir des sentiers battus et d’imposer de nouvelles définitions dans le vocabulaire politique français. En effet le champ sémantique utilisé par les politiques ou les médias d’aujourd’hui dans le domaine social reprend peu ou prou les termes utilisés par la gauche socialiste ou marxiste du XIXème siècle. Certes le terme de « prolétaire exploité » n’est plus guère usité mais celui de « patrons exploiteurs » l’est encore et parfois à juste titre et cette perception de « patron de droit divin » est encore bien ancrée à gauche et c’est sur cette perception, en partie erronée, qu’il convient d’intervenir. Il faudrait ici introduire une distinction fondamentale entre petits et grands patrons, qui ne participent pas du même monde, ne jouent pas dans la même cour et souvent ne poursuivent pas les mêmes objectifs. N’oublions pas que l’ensemble des artisans, commerçants, petits patrons et indépendants représente environ 3 millions de personnes en France, qui produisent l’équivalent d’environ 60% du PIB quand seulement 500 grandes entreprises produisent les 40% restant. Il est clair que le Système s’appuie principalement sur les 500 patrons de ces grandes entreprises -intrication des intérêts financiers, médiatiques et politiques- beaucoup plus que sur les 3 millions d’indépendants à qui on ne demande que l’approbation tacite et qui ne sont nullement représentés sur le plan syndical. Donc, le maintien des positions du camp national au sein de cet électorat est essentiel et il devrait même se trouver amélioré si l’on parvient à introduire cette césure dans l’esprit des Français entre ce que l’on pourrait appeler les patrons responsables et les patrons commis.

Le patron responsable c’est celui qui a investi ses propres fonds pour la création ou le rachat de son entreprise ; c’est celui qui travaille avec ses employés, souvent plus durement qu’eux ; c’est celui qui risque l’infamie et la perte de ses biens personnels en cas d’échec et non pas l’attribution de stocks options et de « golden parachutes » ; c’est aussi et surtout celui qui a une claire responsabilité de ses engagements vis-à-vis de ses employés et qui ne licencie que lorsqu’il y est acculé et jamais pour des questions de profits immédiats à la demande des actionnaires. Ce patron a un rôle social essentiel dès lors que la richesse qu’il produit bénéficie également à ses salariés et à la collectivité.

Le patron commis est un pur produit du Système. Patron d’une banque ou d’une grande entreprise, multinationale ou non, il est souvent formé par les grandes institutions de la république (ENA, Polytechnique, Grandes Ecoles) et il est ensuite coopté par ses pairs avant d’intégrer son futur champ d’action. Avant l’accélération de la mondialisation, il pouvait être commis par l’Etat dans une de ces grandes entreprises nationalisées à statut public ou mixte dont la France s’était fait une spécialité (Renault, EDF-GDF, Charbonnages de France, SNCF, etc.) aujourd’hui où la puissance régalienne recule devant les diktats de la finance internationale, il est commis par les actionnaires (banques, fonds de pensions, investisseurs institutionnels), mais dans tous les cas de figure, il ne s’agit pas d’un patron au sens traditionnel du terme dans la mesure où non seulement il n’a pas investi un sou dans l’entreprise mais il doit au surplus rendre des comptes à ceux qui l’ont fait roi, et ces derniers aujourd’hui ne poursuivent qu’un unique but : la rentabilité maximale et rapide de leurs investissements. De ce fait la fonction sociale de solidarité avec les salariés de ces pseudo chefs d’entreprises disparaît au profit exclusif de leurs mandants avec le cortège inéluctable de délocalisations, licenciements, fermetures d’usines, etc. qui en découle.C’est donc contre ces patrons commis que le camp national devrait engager une vigoureuse campagne de dénonciation et non pas laisser à l’extrême gauche le bénéfice de ces actions qui a permis à ses leaders d’atteindre en cumul environ 10% des voix lors de la dernière élection présidentielle. Cela implique des actions de terrains, de manifestations de solidarité avec les ouvriers licenciés et de dénonciations systématiques des abus constatés.

Le terme de solidarisme peut parfaitement s’intégrer à une nouvelle articulation du discours social du camp national. Le solidarisme peut se définir comme un système économique et social qui profite à tous dans la mesure où les sommes investies et redistribuées restent sur le territoire où elles sont produites, et bénéficient à l’ensemble de la collectivité sous la forme d’achats de biens ou de services, de salaires et d’impôts. On pourrait lui opposer le terme de capitalisme déraciné ou de capitalisme irresponsable où le capital investi a pour unique fonction d’être rentabilisé le plus rapidement possible au bénéfice exclusif des investisseurs. Le patron responsable fait du solidarisme dans la mesure où ses investissements et la création de richesses qui en découlent profitent à la collectivité. Le patron commis fait du capitalisme irresponsable dans la mesure où les profits qu’il réalise doivent toujours être réalisés au plus bas coût possible et visent prioritairement à payer toujours plus les actionnaires au détriment des salariés et de la collectivité.

Ce discours doit être approfondi dans la dénonciation de la micro-classe oligarchique qui se partage aujourd’hui l’essentiel du pouvoir. Cette nouvelle classe de privilégiés est composée aujourd’hui, outre des hommes politiques nationaux du Système et des dirigeants des principaux médias, mais aussi des grands patrons banquiers ou présidents de multinationales. Le point commun négatif de ces stipendiés du Système est qu’ils travaillent unis contre les intérêts du peuple et au bénéfice exclusif de la finance internationale (cf. le sauvetage des banques à l’aide de nouveaux emprunts que les Français devront rembourser). La théorie de Marx sur la bourgeoisie exploitant le prolétariat pourrait être remise à l’ordre du jour, en intégrant l’idée que désormais une immense classe de néo-prolétaires, incluant les anciennes classes moyennes, est en train de voir le jour et qu’elle se trouve opposée à une oligarchie sans frontière appuyant son pouvoir sur la puissance financière et la religion des droits de l’homme.

L’articulation de ce discours vise à faire comprendre aux électeurs de gauche, qu’il existe une économie « sociale » et solidaire, incluant la notion de profit pour tous, avec laquelle on peut s’entendre et un capitalisme international qui est leur pire ennemi et qui engendre, entre autres maux, le phénomène de l’immigration, qui a pour principal objectif, dans l’esprit de ses promoteurs, de faire peser les salaires des Français à la baisse pour augmenter les profits de l’oligarchie financière internationale.

L’économie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux banquiers. Il est clair que cette option s’inscrit en rupture totale avec l’idéologie libre-échangiste du Système. Maurice Allais, seul prix Nobel d’économie français, préfère employer le terme de laisser-fairisme dans la mesure où le libre-échangisme serait parfaitement applicable dans de grands ensembles régionaux bénéficiant d’un niveau de vie comparable et subissant des contraintes sociales de même nature. Mais si les critiques de Maurice Allais contre les excès du Système sont intéressantes, cet auteur n’en reste pas moins un libéral et n’accepte pas la notion d’économie orientée et régulée nécessaire dans une conception solidariste.

Comment définir une économie solidariste, organique et enracinée ?

C’est avant tout une économie au service du peuple et non pour le bénéfice exclusif d’une oligarchie. De ce fait, elle est automatiquement subordonnée au pouvoir politique qui l’oriente mais ne la dirige pas, sauf dans certains secteurs cruciaux. Elle suit les orientations (incitations fiscales, exemptions ou réductions d’impôts, zones franches, interdictions, limites, restrictions) que lui pose l’Etat. De ce fait, elle agit librement dans un cadre donné en fonction de deux impératifs :

1. assurer le bien-être de la population ;
2. assurer les exigences stratégiques de l’Etat.

Tant que l’économie n’est pas en crise et que ces deux impératifs sont satisfaits, l’Etat n’intervient pas. Dès lors qu’un dysfonctionnement intervient, extérieur ou intérieur (prix du baril de pétrole, pénuries alimentaires, hausse du prix des matières premières ou stratégiques etc.) l’Etat use de son pouvoir régalien pour imposer les mesures qu’il juge nécessaires (baisse ou hausse des prix ou des salaires, inflation ou déflation, augmentation des droits de douanes, contrôle des changes, etc.). En conséquence, et contrairement aux exigences du Système Global, il est vital pour un Etat qui désire conserver son indépendance et sa liberté d’agir, de se désendetter et de pouvoir disposer d’une banque centrale sous son contrôle direct afin de pouvoir jouer à sa guise sur la circulation monétaire dans le pays.

Une économie solidariste doit reposer sur le principe de la libre concurrence mais en respectant les valeurs et les traditions des peuples où elle est appliquée. Contrairement à ce que pense les libéraux, tout n’est pas à vendre ou à acheter. En conséquence l’Etat doit réglementer les secteurs où il souhaite détenir le monopole (transports publics, énergie, défense, télécommunications, médias). Il est même souhaitable que ces secteurs restent sous le contrôle étroit et exclusif de l’Etat, notamment les télécommunications et les médias, du fait de leur utilisation potentielle comme armes stratégiques de désinformation.

Afin d’éviter un assoupissement du système inhérent à toute fonction publique et à toute administration centralisée dépourvue de concurrence, il est souhaitable d’instaurer dans ces administrations un système de rémunération au mérite (comportant des limites), géré par une commission mixte de fonctionnaires de tous grades et d’experts indépendants extérieurs à l’administration.

Pour protéger cette économie de tout choc intérieur ou extérieur, il convient de fixer un certain nombre de principes simples :

1. tout ce que peut fabriquer ou produire le pays, sans coûts excessifs, et qui fournit de l’emploi à des salariés ou est considéré comme d’intérêt stratégique par l’Etat, doit être protégé par des droits de douane, variables selon la nature de la menace, ou être nationalisé.

2. La monnaie nationale n’est pas une marchandise et il faut restaurer le système qui la place hors du champ des spéculateurs internationaux.

3. L’Etat doit s’arroger le droit d’interdire toute société ou organisation étrangère dont l’activité peut être néfaste (sur les plans politique, économique ou culturel) pour le pays.

4. L’impôt doit être juste et équitable et toucher proportionnellement toute les classes sociales (sauf les plus démunies) en évitant de frapper trop fort les hauts revenus ce qui risquerait de faire fuir les élites.

5. L’Etat doit se donner les moyens, même à prix exorbitant et donc non compétitif, de fabriquer ce qu’il estime nécessaire pour son indépendance et dont la perte de savoir-faire lui serait extrêmement préjudiciable. (cf. industrie spatiale).

6. Une économie solidariste doit favoriser le principe de fonctionnement des cercles concentriques : il faut qu’une région consomme prioritairement ce qu’elle produit. Si un produit n’est pas disponible dans la région concernée, c’est à la région la plus voisine de l’approvisionner. Si aucune région du pays ne produit le bien recherché, il sera importé, de préférence d’un pays avec lequel existe des accords bilatéraux d’échanges.

7. Une économie continentale ouverte sur les deux océans doit mettre en place le principe de l’autarcie des grands espaces. Le continent Eurasien, de Brest à Vladivostok, possède largement en son sein de quoi satisfaire tous ses besoins essentiels. Pour les rares denrées (café, chocolat…) ou matières premières qu’elle ne posséderait pas, ou alors en quantité insuffisante, des accords de commerce internationaux avec les pays producteurs permettront de pallier la pénurie.

Ces principes d’économie organique ne sont que de simples mesures de bon sens et ils étaient pratiqués naturellement par tous les Etats du monde avant que la maladie libérale et sa dérive libérale-totalitaire ne se répandent sur la surface de la terre. Ils pourraient être remis en place dans un débat comme alternative positive au système marchand mis en place par ceux qui visent à travers lui à s’assurer le contrôle de la planète.

Notre particularité, c’est la logique de la troisième voie, celle qui réussit la synthèse entre le national et le social. Mais pour ce faire, il ne faut pas heurter de front ceux qui en sont restés à une logique dialectique simpliste de type gauche/droite, à savoir socialisme contre libéralisme. La meilleure définition possible pour un solidarisme moderne c’est : « Au travail, sa place, toute sa place ! Au capital, sa place, rien que sa place ! »

Emmanuel Leroy


Article printed from AMI France: http://fr.altermedia.info

URL to article: http://fr.altermedia.info/general/pour-la-definition-dune-doctrine-solidariste_17815.html

URLs in this post:
[1] Image: http://fr.altermedia.info/images/solidarite1.jpg

Medwedew fischt in US-Gewässern

Medvedev_at_Davos.jpg

 

Medwedew fischt in US-Gewässern

Aufzählung Militärhilfe für Lateinamerika.

Moskau/Lima. (is) Mit dem Zusammenbruch der Sowjetunion brach auch Moskaus Einfluss in Lateinamerika weg. Nun macht sich das wiedererstarkte Russland daran, im "Hinterhof" der USA erneut Fuß zu fassen. Vor allem die Militärkooperation wird intensiviert. Der Moment sei gekommen, um die "machtvollen Beziehungen von einst wiederherzustellen", verkündete Präsident Dmitri Medwedew zum Auftakt seiner Lateinamerika-Tour.

Erste Station war Peru, wo er am Rande des Apec-Gipfels den Ausbau der Zusammenarbeit beider Länder in Rüstungsfragen vereinbarte. Danach reiste der Kreml-Chef nach Brasilien weiter. Anschließend stehen bis Donnerstag Besuche bei den engsten Verbündeten Venezuela und Kuba auf dem Programm.

In den USA betrachtet man die Charmeoffensive der Ex-Weltmacht mit Skepsis, fordert diese doch Washingtons Einfluss in der Region heraus. Doch genau darauf zielt Moskaus Vorstoß ab. Ministerpräsident Wladimir Putin sieht darin die adäquate Antwort auf die Nato-Osterweiterung der letzten Jahre und vor allem den geplanten US-Raketenschild in Polen. Auch wenn Medwedew ein solches Junktim dementiert.

Trumpfkarte in Moskaus strategischem Machtspiel ist Venezuela, das sich zur Abwehr potenzieller US-Angriffe kürzlich mit 24 russischen Suchoi-Kampfjets und mehreren TU-Kampfbombern eindeckte. Beim heutigen Besuch von Medwedew werden neue Perspektiven der Zusammenarbeit eröffnet. Caracas hat bereits Interesse am Bau eines AKW mit russischer Unterstützung bekundet.

Printausgabe vom Mittwoch, 26. November 2008

Europa se lanza a la batalla por los recursos energeticos del Artico

Arctique.jpg

 

Europa se lanza a la batalla

por los recursos energéticos del Ártico

Europa debe entrar en la batalla por el control de los recursos naturales del Ártico, una zona rica en hidrocarburos y otras materias primas que hace años parecía imposible explotar pero que, gracias al deshielo que está provocando el cambio climático, empiezan a estar a disposición de quien quiera aprovecharlos.

Así lo cree la Comisión Europea, que ayer presentó en Bruselas una comunicación al Parlamento y al Consejo en la que recomienda a los Veintisiete que tengan en cuenta a esa región para resolver algunos de sus problemas más acuciantes.

«Los recursos del Ártico podrían contribuir a reforzar la seguridad de suministro de la Unión Europea, tanto en lo que se refiere a la energía como a las materias primas en general», señala el texto que ayer presentaron conjuntamente los comisarios de Relaciones Exteriores, Benita Ferrero-Waldner, y de Pesca y Asuntos Marítimos, Joe Borg.

Océano helado

El Ártico es un inmenso océano helado, en su mayor parte despoblado y en muchas zonas inhabitable a causa del permanente frío polar, pero con una espléndida riqueza paisajística y natural. Ocho países se han atribuido históricamente su propiedad y han creado el Consejo Ártico para gestionar la región, en el que la Comisión Europea reclama ahora una plaza de observador permanente. Tres de esos países son socios de la UE -Dinamarca, Finlandia y Suecia-, y otros dos, aliados preferenciales en el Espacio Económico Europeo -Islandia y Noruega-. Con los otros tres, Canadá, Rusia y Estados Unidos, los Veintisiete también mantienen sólidas relaciones estratégicas.

La comisaria de Relaciones Exteriores aseguró ayer que, según algunos estudios, el 25% de las reservas de gas y petróleo que aún no se han descubierto en el planeta están allí. Y que si antes era muy complicado acceder a ellas, el cambio climático lo está poniendo más fácil. La temperatura se ha elevado en la región en los últimos años el doble de lo que se había calculado, y la placa de hielo se está fundiendo a mucha más velocidad de lo esperado. Según Joe Borg, el deshielo también está abriendo nuevas rutas de navegación y grandes posibilidades pesqueras.

«La combinación del cambio climático con los más recientes avances tecnológicos plantea nuevas oportunidades y desafíos», asegura el comisario de Pesca y Asuntos Marítimos. «La UE está dispuesta [...] a mantener un equilibrio adecuado entre el objetivo prioritario de conservación del medio ambiente y la necesidad de proceder a un uso sostenible de los recursos naturales», subraya Benita Ferrero.

Un trozo del pastel

La propuesta parece sobre todo encaminada a advertir al mundo de que la UE también quiere un trozo del pastel de la riqueza del Ártico, aunque revistiendo sus intenciones con el manto de la preocupación medioambiental y de la protección de la población de la zona, unos 3,8 millones de personas.

Por eso, al margen de la explotación del petróleo, el documento que presentaron ayer Borg y Ferrero-Waldner también hace propuestas genéricas en torno a esos aspectos: crear nuevas infraestructuras de investigación; controlar el uso de sustancias químicas; mejorar la prevención, preparación y respuesta ante posibles desastres naturales; promover la participación de la población indígena en el diálogo sobre el futuro del Ártico; extender el marco regulador de la pesca; mejorar la vigilancia marítima, y fomentar la gobernabilidad multilateral de la región entre los interesados.

El valor superior en el pensamiento de José antonio es la persona

Arnaud Imatz: El valor superior en el pensamiento de José Antonio es la persona 
alt1

  • El historiador francés rechazó en su conferencia que la Falange fundacional pueda ser identificada con el fascismo.
  • Considera que no pocos aspectos de la síntesis joseantoniana mantienen vigencia hoy.
joseantoniomq3.gif

Falange Auténtica continúa huyendo cada 20 de noviembre de la conmemoración nostálgica y, por descontado, de los repulsivos espectáculos que ofrece la extrema derecha. El aniversario de la muerte de José Antonio Primo de Rivera es para nosotros una doble oportunidad: por un lado, para el estudio sereno, reflexivo y riguroso de su figura y no para una ritual exhibición folclórica; y, por otro lado, para desarrollar y proclamar un mensaje actualizado, que sea continuador en el siglo XXI del pensamiento político esbozado por esta singular figura de nuestra historia.

Si Alicante acogidó el sábado 17 de noviembre un acto político, donde los oradores defendieron un discurso alternativo sobre la política, la sociedad y la economía española actual, también albergó en la misma fecha una convocatoria de contenido más cultural, en torno al pensamiento del fundador de Falange.

Ya en ediciones anteriores, conferenciantes de la talla del escritor Fernando Sánchez Dragó  o del periodista José Antonio Martín Otín, Petón, aceptaron participar en esta cita organizada por Falange Auténtica. Este año ha sido otro autor, también de notable prestigio y altura intelectual, el historiador vascofrancés Arnaud Imatz, quien ha intervenido en este interesante acto cultural.

Arnaud Imatz es autor de un excelente libro, José Antonio, entre odio y amor. Su historia como fue, publicado en nuestro país por Áltera Ediciones y que el presentador del acto, Carlos J. Galán, secretario nacional de Acción Política de FA, calificó, en la afectuosa introducción que hizo del orador ante el público presente, como "posiblemente la mejor obra que existe sobre la figura y el pensamiento del fundador de Falange". El prologuista de la edición, el economista y Premio Príncipe de Asturias Juan Velarde, asegura que es "el ensayo más completo publicado hasta ahora sobre José Antonio y el falangismo".

Imatz centró su magnífica conferencia básicamente en dos aspectos de la figura y la obra de José Antonio. Por un lado, en la radical diferenciación de su pensamiento político respecto de los fascismos, con los que tantas veces se le ha querido identificar. Y, por otro, en resaltar aquellos aspectos del discurso joseantoniano que, a juicio de este historiador de las ideas -como él mismo se definió- mantienen hoy vigencia política.



Respecto a la pretendida vinculación entre Falange y fascismo, el conferenciante expuso su convicción de que "se trata de fenómenos diferentes en su raíz aunque presenten, en el caso del fascismo italiano y del falangismo español, indudables puntos comunes. El falangismo joseantoniano, a diferencia del nacionalsocialismo alemán, no es ni racista, ni antisemita. La noción de Hispanidad, forjada por Ramiro de Maeztu y asumida por varios teóricos del nacionalsindicalismo, no tiene ningún sentido biológico, sino cultural y espiritual. Está en la antípoda de la 'weltanschauung' hitleriana (...). Además, la Falange joseantoniana, a diferencia del fascismo italiano, no admite la relación bilateral del trabajo, sino que defiende la integración completa de los dos factores de producción, la atribución de la plusvalía a los productores y la implantación de la propiedad sindical, comunal y familiar".

Con todo, a juicio de Imatz, "eso no es lo más importante. Colocándonos a un nivel superior, el de los principios y el de la problemática filosófica, no hay lugar a dudas. A diferencia del fascismo italiano, el falangismo no sitúa el valor fundamental en el Estado, sino en el hombre portador de valores eternos". "El nacionalsindicalismo de los joseantonianos -explicó- se niega a ver en el Estado o en el partido el valor supremo". Muy al contrario, "está fundado sobre los principios filosóficos del cristianismo que elevan a la persona a la categoría de valor supremo".  

"Creo haber demostrado en mi libro 'José Antonio entre odio y amor' -afirmó- que, paradójicamente, el nacionalsindicalismo joseantoniano se encuentra mucho más próximo del 'nuevo humanismo cristiano' o 'personalismo cristiano' de los no-conformistas franceses de los años treinta que de cualquier otra corriente político-cultural de la época. No lo olvidemos: el personalismo de Mounier de comienzos de los años treinta se alejaba tanto del nacional-catolicismo como de la democracia cristiana, tanto del colectivismo socialista como del individualismo liberal-capitalista, y defendía sin ambigüedades la tercera vía".

Frente a quienes tachan a José Antonio de antidemócrata, Imatz considera que "José Antonio no dudaba de que el pueblo fuera soberano" si bien "pretendía mejorar la participación de los todos los ciudadanos en la vía pública y, como muchos intelectuales y políticos de la España de entreguerras (por ejemplo, los españoles liberales y socialistas Sanz del Río, Salmerón, Fernando de los Ríos, Madariaga y Besteiro, José Antonio consideraba al organicismo más capaz de acercar el pueblo a los gobernantes".

En el contexto del presente siglo XXI, este historiador y politólogo europeo cree que el pensamiento joseantoniano conserva algunos aspectos de actualidad, entre los que citó y analizó: la superación de la dicotomía izquierda-derecha, la crítica al capitalismo salvaje, los reproches a la partitocracia, la denuncia del nacionalismo bio-racista, la teorización personalista de la patria, el rechazo a la patriotería y al chauvinismo nacionalista, la desconfianza frente a la idea iluminista del progresismo y, finalmente, el civismo entendido como servicio al bien común.

Imatz finalizó criticando las corrientes dominantes de orden materialista e individualista, que desprecian los valores, y consideró que "es responsabilidad de los joseantonianos y de todos los demócratas no conformistas" evitar que estas tendencias acaben socavando "los pilares indispensables para la supervivencia de la democracia".

Al término de su intervención, el orador atendió las preguntas del público en un interesante y ameno coloquio. Finalmente, firmó ejemplares de su libro a cuantas personas se lo pidieron.


En souvenir de Julien Freund

Freund_Julien_3.jpg

Archives de "Synergies Européennes" - 1993

En souvenir de Julien Freund

 

par Alessandra COLLA

 

Le 10 septembre 1993, Julien Freund nous a quitté silencieusement. En Europe, il était l'un des plus éminents philosophe de la politique, une référence obligée pour tous ceux qui voulaient penser celle-ci en dehors des sentiers battus. La presse n'en a pas fait écho.

 

Né à Henridorff, en Alsace-Lorraine, en 1921, il s'engage dans les rangs de la résistance au cours de la seconde guerre mondiale. Dans l'immédiat après-guerre, il enseigne d'abord la philosophie à Metz, puis devient président de la faculté des sciences sociales de l'université de Strasbourg, dont il assurera le développement.

 

Inspiré initialement pas la pensée de Max Weber, un auteur peu connu dans la France de l'époque, Freund élabore petit à petit une théorie de l'agir politique qu'il formule, en ses grandes lignes, dans son maître-ouvrage, L'essence du politique (1965).

 

«Le politique est une essence, dans un double sens: d'une part, c'est l'une des catégories fondamentales, constantes et non éradicables, de la nature et de l'existence humaines et, d'autre part, une réalité qui reste identique à elle-même malgré les variations du pouvoir et des régimes et malgré le changement des frontières sur la surface de la terre. Pour le dire en d'autres termes: l'homme n'a pas inventé le politique et encore moins la société et, d'un autre côté, en tous temps, le politique restera ce qu'il a toujours été, selon la même logique pour laquelle il ne pourrait exister une autre science, spécifiquement différente de celle que nous connaissons depuis toujours. Il est en effet absurde de penser qu'il pourrait exister deux essences différentes de la science, c'est-à-dire deux sciences qui auraient des présupposés diamétralement opposés; autrement, la science serait en contradiction avec elle-même».

 

Ou encore: «La politique est une activité circonstancielle, causale et variable dans ses formes et dans son orientation, au service d'une organisation pratique et de la cohésion de la société [...]. Le politique, au contraire, n'obéit pas aux désirs et aux fantaisies de l'homme, qui ne peut pas ne rien faire car, dans ce cas, il n'existerait pas ou serait autre chose que ce qu'il est. On ne peut supprimer le politique  - à moins que l'homme lui-même, sans se supprimer, deviendrait une autre personne».

 

Freund, sur base de cette définition de l'essence du politique, soumet à une critique serrée l'interprétation marxiste du politique, qui voit ce dernier comme la simple expression des dynamiques économiques à l'œuvre dans la société. Freund, pour sa part, tient au contraire à en souligner la spécificité, une spécificité irréductible à tout autre critère. Le politique, dans son optique, est «un art de la décision», fondé sur trois types de relations: la relation entre commandement et obéissance, le rapport public/privé et, enfin, l'opposition ami/ennemi.

 

Ce dernier dispositif bipolaire constitue l'essence même du politique: elle légitimise l'usage de la force de la part de l'Etat et détermine l'exercice de la souveraineté. Sans force, l'Etat n'est plus souverain; sans souveraineté, l'Etat n'est plus l'Etat. Mais un Etat peut-il cessé d'être «politique»? Certainement, nous répond Freund:

 

«Il est impossible d'exprimer une volonté réellement politique si l'on renonce d'avance à utiliser les moyens normaux de la politique, ce qui signifie la puissance, la coercition et, dans certains cas exceptionnels, la violence. Agir politiquement signifie exercer l'autorité, manifester la puissance. Autrement, l'on risque d'être anéanti par une puissance rivale qui, elle, voudra agir pleinement du point de vue politique. Pour le dire en d'autres termes, toute politique implique la puissance. Celle-ci constitue l'un de ses impératifs. En conséquence, c'est proprement agir contre la loi même de la politique que d'exclure dès le départ l'exercice de la puissance, en faisant, par exemple, d'un gouvernement un lieu de discussions ou une instance d'arbitrage à la façon d'un tribunal civil. La logique même de la puissance veut que celle-ci soit réellement puissance et non impuissance. Ensuite, par son mode propre d'existence, la politique exige la puissance, toute politique qui y renonce par faiblesse ou par une observation trop scrupuleuse du droit, cesse derechef d'être réellement politique; elle cesse d'assumer sa fonction normale par le fait qu'elle devient incapable de protéger les membres de la collectivité dont elle a la charge. Pour un pays, en conséquence, le problème n'est pas d'avoir une constitution juridiquement parfaite ou de partir à la recherche d'une démocratie idéale, mais de se donner un régime capable d'affronter les difficultés concrètes, de maintenir l'ordre, en suscitant un consensus favorable aux innovations susceptibles de résoudre les conflits qui surviennent inévitablement dans toute société».

 

On perçoit dans ces textes issus de L'essence du politique  la parenté évidente entre la philosophie de Julien Freund et la pensée de Carl Schmitt.

 

Particulièrement attentif aux dynamiques des conflits, ami de Gaston Bouthoul, un des principaux observateurs au monde de ces phénomènes, Freund fonde, toujours à Strasbourg, le prestigieux Institut de Polémologie  et, en 1983, il publie, dans le cadre de cette science de la guerre, un essai important: Sociologie du conflit, ouvrage où il considère les conflits comme des processus positifs: «Je suis sûr de pouvoir dire que la politique est par sa nature conflictuelle, par le fait même qu'il n'y a pas de politique s'il n'y a pas d'ennemi».

 

Ainsi, sur base de telles élaborations conceptuelles, révolutionnaires par leur limpidité, Freund débouche sur une définition générale de la politique, vue «comme l'activité sociale qui se propose d'assurer par la force, généralement fondée sur le droit, la sécurité extérieure et la concorde intérieure d'une unité politique particulière, en garantissant l'ordre en dépit des luttes qui naissent de la diversité et des divergences d'opinion et d'intérêts».

 

Dans un livre largement auto-biographique, publié sous la forme d'un entretien (L'aventure du politique, 1991), Freund exprime son pessimisme sur le destin de l'Occident désormais en proie à une décadence irrémédiable, due à des causes internes qu'il avait étudiées dans les page d'un autre de ses ouvrages magistraux, La décadence (1984). Défenseur d'une organisation fédéraliste de l'Europe, il avait exprimé son point de vue sur cette question cruciale dans La fin de la renaissance (1980). Julien Freund est mort avant d'avoir mis la toute dernière main à un essai sur l'essence de l'économique. C'est le Prof. Dr. Piet Tommissen qui aura l'insigne honneur de publier la version finale de ce travail, à coup sûr aussi fondamental que tous les précédents. Le Prof. Dr. Piet Tommissen sera également l'exécuteur testamentaire et le gérant des archives que nous a laissé le grand politologue alsacien.

 

Dott. Alessandra COLLA.

(la version italienne originale de cet hommage est paru dans la revue milanaise Orion, n°108, sept. 1993; adresse: Via Plinio 32, I-20.129 Milano; abonnement pour 12 numéros: 100.000 Lire).

 

mercredi, 26 novembre 2008

http://terceravia.wordpress.com

A consulter chaque jour:

http://terceravia.wordpress.com/

09:36 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, politique, socialisme, solidarisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Russland und Brasilien planen technologische Allianz

16d0537.jpg

Russland und Brasilien planen technologische Allianz

Ex : http://de.rian.ru/

RIO DE JANEIRO, 25. November (RIA Novosti). Dmitri Medwedew ist zu einem dreitägigen Besuch in Brasilien eingetroffen. Neue Energie- und Forschungsprojekte stehen auf der Tagesordnung.

Am Dienstag besucht der russische Staatschef das Hauptquartier von Petrobraz, dem größten staatlichen Öl- und Gaskonzern Brasiliens. Er will in brasilianische Erfahrungen in Sachen Schelferschließung sowie in das nationale Programm für die Biokraftstoff-Herstellung Einblick nehmen. Ein Treffen mit Vertretern brasilianischer Geschäftskreise ist geplant.

Wie Medwedews Assistent Sergej Prichodko mitteilte, will der Präsident vor allem über den Ausbau der wirtschaftlichen und Forschungskooperation verhandeln. Das ziele darauf ab, eine „technologische Allianz“ der beiden Länder zu gründen.

Rahm Emanuel, le stratège d'Obama

rahm-emanuel-WI-0907-lg.jpg

 

Rahm Emanuel, le stratège d’Obama

 

Barack Obama, à peine élu, a nommé son conseiller Rahm Emanuel secrétaire général de la Maison Blanche. Cette nomination a eu l’effet d’un démenti, un démenti qui semblait annuler la promesse d’adopter un ton plus doux et plus modéré en politique internationale. Emanuel, en effet, n’est pas un homme sorti du néant ; il a de nombreux talents, c’est incontestable, mais la modération des propos n’en fait pas partie. On dit de lui qu’il est « une machine de pouvoir faite chair » et, de fait, c’est un homme et un organisateur efficace, qui ne met pas de gants et qui affirme ce qu’il pense haut et clair. Peu de personnalités politiques américaines emploient le fameux juron « fuck » plus que lui. Il aurait même copier les rituels d’intimidation de la mafia, dont parlent certains romans : à titre d’avertissement, il aurait déjà fait déposer un poisson mort devant la porte de la chambre d’hôtel de ses contradicteurs.

 

Né en 1959 à Chicago, ce spécialiste universitaire de la communication et député à la Chambre des représentants avait organisé dès 2006 le retour aux affaires des démocrates avec une telle poigne que ses amis politiques en étaient venus à le craindre. Il a donc tout à fait mérité son surnom : « Rahm-bo ». Mais il faut être juste : Rahm (qui signifie en hébreu « le sublime ») peut se montrer aussi très dur envers lui-même. Dans ses années d’enfance, sa mère voulait faire de lui un danseur de ballet : il s’est entrainé jusqu’à l’épuisement ; aujourd’hui, on sait qu’il travaille toute la nuit s’il le faut. Il n’abandonne jamais une tâche. Le nouveau poste qu’il va occuper est le couronnement de sa carrière. Mais il a hésité à suivre Obama ; cela s’explique : il aurait pu aussi devenir une personnalité de premier plan au Congrès. On le pressentait comme le successeur le plus probable de son porte-parole, Nancy Pelosi.

 

Beaucoup s’attendaient à ce qu’Obama mène une politique d’équilibre et de conciliation au Proche et au Moyen Orient : la nomination de Rahm Emanuel annonce plutôt le contraire. Son père est originaire de Jérusalem et a appartenu à l’Irgoun, une formation de combat sioniste radicale, qui perpétrait des attentats terroristes contre les Britanniques et les Arabes en Palestine. Son oncle, le frère de son père, est tombé au combat et c’est pour honorer sa mémoire que sa famille a changé de nom : elle a abandonné son patronyme d’Auerbach pour adopter le prénom du combattant sioniste, Emanuel. Les racines juives et israéliennes de Rahm Emanuel sont profondément ancrées en lui. Sa femme Amy s’est convertie au judaïsme orthodoxe. Les époux appartiennent tous deux au groupe moderne et orthodoxe « Anshe Sholom B’nai Israel ».

 

Le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche possède encore la citoyenneté israélienne et on affirme qu’il soutient le lobby pro-sioniste « AIPAC ». C’est lui qui a présenté Obama lorsque ce dernier est allé prononcer un discours devant le public de l’AIPAC. En 1991, lors de la deuxième guerre du Golfe (1), Rahm Emanuel a servi comme volontaire dans les forces armées israéliennes et parle couramment l’hébreu.

 

A la suite de cette expérience, il a soutenu la campagne électorale de Clinton et a réussi à rassembler la somme de 72 millions de dollars, provenant de donations et de cotisations. Clinton, pour le remercier, l’a nommé conseiller de la présidence. Parallèlement à ses activités politiques, il travaillait comme banquier dans une banque d’investissement et siégeait au conseil de l’entreprise Freddie Mae, désormais déclarée insolvable. A ce poste, il aurait gagné, en trois ans seulement, 18 millions de dollars.

Aux Etats-Unis, on a enregistré avec quelque réticence le contenu d’un article du « Jerusalem Post », d’après lequel le père de Rahm Emanuel aurait déclaré que la nomination de son fils était une bonne chose pour Israël : « Et pourquoi pas ? Ce n’est pas un Arabe, son boulot ne sera pas de balayer les parquets de la Maison Blanche ».

 

Günther DESCHNER.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°48/2008).

 

Note :

(1) La première guerre du Golfe étant celle qui a opposé pendant huit longues années l’Iran à l’Irak.

 

?Quién es quien en el entorno conocido de Obama?

ObamaBiden.jpg
¿Quién es quien en el entorno conocido de Obama?

Ernesto Carmona

El presidente electo de EEUU Barack Obama dio a conocer el 7 de noviembre, en Chicago, al hombre clave de su gobierno, Rahm Israel Emanuel, de 48 años, quien se desempeñará como jefe de gabinete, y a un selecto grupo de millonarios, ejecutivos top de grandes corporaciones y ex altos funcionarios del gobiernos federal que de inmediato comenzaron a ayudarlo para enfrentar “directamente” la crisis, que ya no es sólo “financiera” ni exclusivamente estadounidense, sino total y global, peor que la de 1929 porque afecta a la economía real de todo el planeta. Esta puesta en escena ante las cámaras ocurrió antes de su reunión con George Bush, en la Casa Blanca, el día 10.

Los asesores económicos que trabajan codo a codo con su equipo de transición darán “respuesta a los retos económicos inmediatos formulando estrategias para un fortalecimiento económico a largo plazo”.

Entre los estrategas selectos participan el presidente de Time-Warner, Richard Parsons; los ex secretarios del Tesoro de Clinton, Lawrence Summers y Robert Rubin; el ex secretario de la Reserva Federal (FED) 1979-1987, Paul Volcker; el presidente de Google, Eric Schmidt; el multimillonario Warren Bu ff ett, de 77 años, considerado el hombre más rico del mundo, presidente de Berkshire Hathaway, conglomerado de empresas lideradas por compañías de seguros.

También figuran el ex secretario de Comercio, William Daley; el presidente de la Reserva Federal de Nueva York, Timothy Geither; el ex congresista demócrata por Michigan 1977-2003, David Bonior; el alcalde de Los Angeles, Antonio Villaraigosa; el ex comisionado de la Comisión de Valores (SEC), Roel Campos; el ex representante demócrata David Bonior; y el ex presidente de la SEC, William Donaldson.

Otros miembros del equipo son el ex vicepresidente de la Junta de Gobernadores de la FED, Roger Ferguson; la gobernadora de Michigan, Jennifer Granholm; la presidenta de Xerox, Anne Mulcahy; el ex ministro del Trabajo de Clinton en 1993-1997, Robert Reich; la ex presidenta del Consejo de Asesores Económicos, Laura Tyson, y la presidenta de una división de la cadena hotelera Hyatt, Penny Pritzker.

Casi la mitad de los asesores económicos de Obama ha ocupado cargos fiduciarios en empresas que “retocaron” sus declaraciones financieras o contribuyeron a la crisis mundial, o ambas cosas. Nada de esto fue debatido por los grandes medios al momento de ser seleccionados.

Richard Parsons, el vínculo Obama-CNN

Richard Parsons, el presidente de Times-Warner Inc., propietaria de CNN, también director de Citigroup, ocupaba un puesto ejecutivo más bajo cuando la empresa mediática fue sancionada en 2004 por la Comisión de Bolsa y Valores de EEUU (SEC) por fraudes contables. El Washington Post informó el 13 de abril 2004 que la SEC acusó a Times-Warner de falsificar sus réditos contables en 2002, ocultando más de 400 millones de dólares ganados en publicidad después de su fusión con America Online (AOL) en 2001.

Por coincidencia, al día siguiente de la elección presidencial, el 5 de noviembre 2008, en lo más álgido de la crisis, el grupo mediático Time-Warner anunció ganancias de 1.100 millones de dólares para el tercer trimestre, por las ventas publicitarias de sus redes de televisión por cable como CNN y HBO y la película de Batman "The Dark Knight" (El Caballero Oscuro). Estas ganancias de 30 centavos de dólar por acción resultan 22,22% más altas que los 900 millones de dólares, o 24 centavos por papel, obtenidos en igual período del año pasado, según un comunicado de Time Warner.

El conglomerado Times-Warner, que también controla los estudios de cine Warner Bros, no ganó más porque tuvo que indemnizar muchos despidos en la editorial Time Inc. (Revista Time) y en New Line Cinema, pero aún espera ganancias de 5% para todo el 2008, en medio de la crisis. Sus ingresos ascendieron a 11.700 millones de dólares aportados en gran parte por la cadena de cable CNN, “que se benefició de altos índices de sintonía por su cobertura de la elección presidencial en Estados Unidos. Los ingresos por los anuncios de cable y suscriptores crecieron un 9 y un 10 por ciento, respectivamente”, indicó la compañía.

El filme de Batman fue uno de los más taquilleros de la historia y hasta noviembre había recaudado cerca de 1.000 millones de dólares en la venta de entradas a nivel mundial. La película ayudó a elevar las ganancias de la compañía en un 6 por ciento.

Who is who?

Robert Rubin tiene un controvertido pedigree contable: fue presidente del comité ejecutivo de Citigroup Inc. cuando este banco publicó trabajos falsos de investigación de analistas, ayudó a la Enron Corporation a disfrazar sus libros, fue sorprendido maquillando los suyos, fue director en Ford Motor Co. (2000-2006), que también cometió faltas contables, y ahora cabildea a favor del rescate de esa compañía automotriz y del Citigroup. (1)

Anne Mulcahy, reponsable ejecutiva de Xerox y directora en el Citigroup, al igual que Parsons tenía un puesto de menor rango cuando la SEC también sancionó a su compañía por fraudes contables en 2002. (2) Mulcahy y Parsons también fueron directores de Fannie Mae cuando la empresa estaba infringiendo reglas contables.

William Daley, el ex secretario de Comercio, tiene también un historial controvertido: pertenece al comité ejecutivo de JP Morgan Chase & Co., uno de los 9 grandes bancos que acaban de recibir 125.000 millones del presupuesto de rescate del Tesoro, junto con Citigroup.

Laura Tyson, ex asesora económica de la Casa Blanca, fue directora durante diez años del banco de inversiones Morgan Stanley, castigado en 2004 por la SEC por violaciones contables y beneficiario desde hace un mes de 10.000 millones de dólares del Departamento del Tesoro.

Penny Pritzker, la encargada nacional de finanzas de la campaña de Obama, formó parte del consejo de administración de la sociedad de cartera del prestamista subprime Superior Bank FSB, una entidad financiera más entre las causantes de la actual crisis. Además, en 2001 la Corporación Federal de Seguro de Depósitos (FDIC) adquirió el control de la Caja de Ahorros del Área de Chicago, donde su familia tenía una participación de 50%. Los dueños de la Caja de Ahorro se comprometieron a pagarle al Gobierno Federal 460 millones de dólares en un plazo de 15 años para cubrir las pérdidas que tuvo la FDIC al comprar una entidad quebrada.

Warren Buffet, considerado entre “las personalidades más brillantes” del grupo de asesores de Obama, tiene también su historia: estuvo en la comisión de auditoría del consejo de administración de Coca Cola Co. cuando la SEC concluyó que el fabricante de refrescos había engañado a los inversores sobre sus beneficios. También fue investigado por la SEC en 1974, que sospechaba un “conflicto de interés” en la fusión de Berkshire pero salió ileso.

William Donaldson fue presidente de la SEC cuando esta comisión que “vigila” el mercado bursátil autorizó en 2004 que los grandes bancos de Wall Street “apalancaran” sus balances más allá de cualquier prudencia, es decir, que vendieran paquetes de deudas respaldados por más deuda. Entre los beneficiados estuvieron Lehman Brothers Holdings Inc. y Bear Stearns Cos., los dos grandes bancos que primero quebraron y desataron la crisis financiera.

Donaldson estuvo de 1998 a 2001 en la comisión de auditoría de un proveedor de servicios gratuitos de correo electrónico llamado Mail.com Inc. Justo antes de que abandonara la SEC, en 2005, esta misma agencia disciplinó a la empresa de correo por violaciones contables producidas durante la gestión del mismísimo Donaldson.

El jefe de Gabinete

Rahm Emanuel, el congresista de Illinois que fue director de Freddie Mac en 2000 y 2001 mientras la entidad hipotecaria cometía fraude contable. El periodista Jonathan Weil, escribió en ElBoletín.es: “Idealmente, este cargo debería ocuparlo alguien a quien no se pueda engañar fácilmente. Piénsenlo: de toda la gente que Obama podría haber elegido para jefe de gabinete, ¿no pudo encontrar a alguien que no hubiera formado parte del consejo de administración de Freddie Mac?

Rahm Israel Emanuel, de 48 años, demócrata del lobby sionista, nacido en Illinois, recibió su maestría en locución y comunicación en la universidad Northwestern en 1985. Amigo cercano de David Axelrod, jefe de estrategia de la campaña presidencial de Obama, dirigió campañas de congresistas demócratas y llegó a ser asesor de Bill Clinton después que le consiguió donaciones de la comunidad judía por 72 millones de dólares para la campaña de 1992. Estuvo en la Casa Blanca de 1993 a 1998, primero como "ayudante del Presidente", después como "consejero mayor para política y estrategia"

En 1998 ingresó al banco de inversiones Wasserstein Perella (ahora Dresdner Kleinwort), donde permaneció hasta 2002, llegando a ser director gerente de la oficina de Chicago en 1999, donde se hizo de 16,2 millones de dólares en 2 años y medio de trabajo como banquero, según su declaración jurada al Congreso, cuando se convirtió en legislador. Trabajó en 8 compras relevantes para Wasserstein Perella, entre otras, Commonwealth Edison, de Peco Energy, y GTCR Golder Rauner, de SecurityLink, unidad de seguros inmobiliarios de Communications.

En 2000, Clinton lo nombró en la junta directiva de la hoy quebrada Corporación Federal de Hipotecas de Préstamos para la Vivienda, más conocida como "Freddie Mac". En 2000 ganaba US$ 31.060 al mes, pero en 2001 aumentó a US$ 231.655 y mientras estaba en ese casrgo, Freddie Mac fue involucrada en un escándalo por pagos de contribuciones a campañas electorales demócratas e irregularidades en la contabilidad. El organismo regulador del sector hipotecario (OFHEO, su sigla en inglés), acusó a la junta directiva de Freddie Mac de "fallas en su deber al no prestar atención a las materias sometidas a su responsabilidad". Emanuel renunció al directorio en 2001, cuando se convirtió en representante del 5° distrito de Illinois ante la cámara baja.

Una ilusión que se esfuma

Weil escribió que el presidente electo necesita asesores nuevos y rápido, para evitar que su gestión sea más de lo mismo. “Estamos pasando por una crisis de confianza en el capitalismo estadounidense”, dijo. “Estas no son las personas indicadas para restaurar su sentido del honor. Muchos de ellos deberían ser citados como testigos esenciales de inmediato, no incluidos en el círculo íntimo de Obama. ¿Acaso no aprendió Obama nada de la desdichada selección de James Johnson, ex jefe de Fannie Mae, para encabezar su comité de búsqueda de un candidato a vicepresidente?”

“¿Piensa que gente como Robert Rubin o Richard Parsons ofrecerán buenos consejos sobre cómo evitar que banqueros deshonestos o directores distraídos hundan nuestra economía?”, editorializó Weil. “¿O que no confundan las necesidades del país con sus propios intereses? ¿O que la gente que nos llevó a esta larga pesadilla financiera tiene idea de cómo rescatarnos?”.

Esta claro que todos los esfuerzos “por superar la crisis” se orientan a salvar a los banqueros del Viejo y el Nuevo mundo, a un costo estimado de 3 millones de millones de dólares. Con el 10% de esa suma podrían haberse alcanzado las metas del milenio contra la pobreza, o cubrir los 30 mil millones de dólares que pidió la FAO para enfrentar el hambre y los 20 mil millones solicitados por la OMS para vacunas de gente pobre del tercer mundo. Pero cuando sufren los pobres no hay crisis. Cuando tiemblan los ricos… sí hay crisis y severa.

Pero Weil todavía cree en Obama. Dijo el presidente electo “ha creado la esperanza de que EEUU puede volver a representar todo lo que es bueno en el mundo. No es muy tarde para cambiar de rumbo. Sería bueno empezar por deshacerse de este grupo de asesores”. ¿Cómo? Si este grupo le financió los mil millones de dólares que ahora se dice que gastó en su campaña…

En política exterior y respecto a Irán, Obama repitió que se opone "al desarrollo de armas nucleares y el apoyo a organizaciones terroristas por parte de Irán". Pareciera que el mapa de ese país está dibujado para la próxima guerra que reclama el complejo militar industrial. Se habla mucho de la inminente caída de las grandes compañías automotrices, con General Motors a la cabeza, pero no se ha escuchado ninguna queja de las empresas militar-industriales: Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, General Dynamics, Halliburton, Raytheon, United Technologies, Science Applications International Corporation, Computer Sciences Corporation y muchas otras mega-compañías que fabrican máquinas de guerra para el Pentágono. Y podría ser porque los directivos de los 10 megagrupos que controlan la información y el entretenimiento, incluido Time-Warner Inc., también se sientan en los directorios del complejo militar industrial, que hoy también es mediático.

Obama dijo que todavía no examinaba una carta del presidente iraní Mahmoud Ahmadinejad, pero que pensaba “responder adecuadamente”, añadiendo que EEUU sólo “tiene un presidente a la vez en el cargo”. Obama debe ser "elegido" por el Colegio Electoral el 15 de diciembre y asumirá el 20 de enero. Sabe que existe interés por saber quiénes integrarán su gabinete, pero dijo que los anunciará "en las próximas semanas".

Notas:

1) Jonathan Weil. Ver http://www.elboletin.es/secciones/noticia.jsp?pRef=2008111400_2_44149__JONATHAN-WEIL-Obama-mismo

2) http://www.sec.gov/news/headlines/xeroxsettles.htm

Sobre arte contemporaneo y television

fernsehen.jpg

Entrevista sobre arte contemporáneo y televisión a José Javier Esparza

Ex: http://unsocialsix.blogspot.com/

José Javier Esparza es un autor polifacético, que ha publicado extraordinarios ensayos sobre filosofía contemporánea, análisis social y metapolítico, y siempre con una visión de la cultura que huye de caminos trillados para buscar el porqué más profundo de las cosas: así sus Ejercicios de vértigo. Ensayos sobre la posmodernidad y el fin del milenio, o el Curso general de disidencia. Apuntes para una visión del mundo alternativa. Es al mismo tiempo uno de los críticos de televisión más leídos de España, merced a una rúbrica que aúna la ironía con el respeto a los profesionales, y una permanente disección crítica de lo que las televisiones nos introducen en casa. Recientemente ha sintetizado todo su pensamiento sobre el tema en una obra, Informe sobre la televisión. El invento del Maligno (Criterio Libros, 2001), que ha tenido una magnífica acogida entre sus viejos y nuevos lectores.

El invento del Maligno

- Su informe sobre la televisión lleva un subtítulo llamativo. ¿Por qué "el invento del Maligno"?

JJE: Primero, porque es una percepción muy extendida: la televisión se nos aparece muchas veces como un invento diabólico. Respecto a la fórmula "invento del Maligno", se la debo a Sánchez Dragó, que, como cuento en el libro, fue quien bautizó así a la tele, aunque no creo que en esto fuera completamente original. Y por esas mismas razones, El invento del Maligno ha sido el nombre de la columna que desde hace once años escribo, todos los días, a través de la Agencia Colpisa para más de veinticinco periódicos. Por cierto que algunos periódicos han suprimido ese encabezamiento.

- ¿Por qué?

JJE: Seguramente por miedo... ¡al Maligno!

- ¿Cuáles son los males que produce la televisión?

JJE: Incapacidad para recibir todos los mensajes que nos envía (y, por tanto, frustración), pérdida del sentido de la realidad (especialmente en los niños), homogeneización cultural, banalización de cualquier cosa... Lea usted el libro: hay una enumeración completa.

- A ese respecto, ¿qué ha mejorado y qué ha empeorado la aparición de las televisiones privadas?

JJE: Ha mejorado, única y exclusivamente, la cantidad de productos en circulación. Ha empeorado casi todo lo demás. Es verdad, no obstante, que el aumento de productos en circulación ha elevado la calidad de algunos géneros concretos, como las series españolas. Pero no ha sido la norma general.

- Lleva usted muchos años ejerciendo crítica de televisión. ¿Cuáles han sido sus sorpresas más agradables?

JJE: Sin duda, la respuesta de los lectores: su cariño, su capacidad polémica, su adhesión crítica...

- Por las desagradables no pregunto, pero ¿cómo las supera?

JJE: Me las cargo a la espalda. Observe usted mi progresiva escoliosis.

- ¿Y cómo puede superarlas un niño, que es el consumidor más habitual y más inerme de este "invento del Maligno"?

JJE: No puede, y ahí está el problema. Es imprescindible que el niño, cuyo sentido crítico apenas está desarrollado, tenga junto a él a un adulto, no tanto para que vigile qué es lo que ve como para que controle cómo lo ve. Ver televisión también exige un cierto aprendizaje.

- ¿Aprendizaje del tiempo de ocio?

JJE: Hubo un tiempo en el que se pensó que la televisión podía ser un aceptable instrumento de ocio. Pero el ocio que la televisión nos propone es hoy, en demasiados casos, el ocio forzado de quien se ve arrojado en medio del desierto. Un desierto que, como en la figura de Nietzsche, no para de crecer.

- ¿A qué se refiere al hablar de "desierto"?

JJE: Continentes cada vez más inhóspitos: concursos basados sobre la libre aceptación de la tortura por parte del concursante; programas que tratan de reflejarnos descarriadamente no la vida real, sino los aspectos más siniestros de la realidad; espectáculos basados sobre la exhibición voluntaria de la intimidad a cambio de fuertes sumas de dinero o incluso de manera gratuita, sin más contraprestación que la efímera gloria de unos minutos de pantalla... Ésos son los contenidos que han ido gozando de mayor atención por parte de la tele a medida que, simultáneamente, se empobrecía el umbral de exigencia intelectual, ética y estética de la programación.

- El último capítulo resulta muy pesimista.

JJE: Hoy la televisión es acusada de fomentar la alucinación colectiva, de inspirar irracionales actos de violencia, de romper la comunicación familiar, de manipular la realidad, de corromper a la infancia, de embrutecer al pueblo... Con menos cargos, Platón pidió en su República la expulsión de los poetas.

- No parece haber soluciones, salvo elevar el grado de concienciación de los mismos profesionales. ¿Aventura usted que eso suceda?

JJE: Creo que, inevitablemente, pasará. Ya está pasando. Otra cosa es que ese grado de concienciación llegue a ser más o menos mayoritario. Y eso ya lo dudo.

Fuente

¿Por qué no entendemos el arte contemporáneo?

 

Va a hablar usted en voz alta de algo que todo el mundo piensa, pero no dice: que no entendemos el arte contemporáneo.

JJE: Llevo muchos años dedicado al periodismo cultural y me quise plantear las preguntas que todo el mundo se hace y que no siempre se atreve a contestar en voz alta, que es por qué no entendemos el arte contemporáneo. Aún más, por qué ha llegado el arte a un punto en el que parece que la única forma de salir en los periódicos es excederse en lo grotesco o en lo provocador. Son dos fenómenos diferentes. Por un lado hay una deriva del arte contemporáneo que lleva a una creciente abstracción de los mensajes, que hace que el público se quede muchas veces con cara de pasmo. Y, por otro lado, hay dentro del mercado del arte, un abuso de la provocación y del impacto que ya no sólo molesta al público común, sino a los propios artistas.

-¿Usted ha llegado a decir que un cuadro es muy bueno, aunque le pareciese una bazofia, para no quedar como un inculto?

JJE: Por cortesía tampoco se dice. Pero no me he visto obligado a hacerlo. Yo fui jefe de gabinete de la Secretaría de Cultura y tuve mucho contacto con el mundo del arte. La verdad es que fue esa experiencia de vivir tan cerca el arte lo que me llevó a convertir en libro lo que sólo era unas preguntas que se hace cualquier aficionado. Me di cuenta de que había un problema de fondo. Y eso es lo que he querido reflejar en el libro sobre los pecados capitales del arte contemporáneo.

-¿No entendemos el arte porque no estamos formados o porque no es bello?

JJE: No lo entendemos por varios motivos. El primero es porque al artista hace muchos años que dejó de interesarle que el público le entienda. En segundo lugar, es verdad que la formación artística no forma parte de las prioridades de la educación. Pero el hecho es que el público culto es el que más se espanta cuando va a las exposiciones del arte contemporáneo. No entendemos el arte porque se ha convertido más en un mercado que en otra cosa. Y el propio mercado ha empujado al arte a buscar productos que llamen la atención, aunque sean cadáveres disecados.

-Se dice que el arte tiene que adelantarse a su tiempo. Van Gogh no vendió un cuadro en vida.

JJE: Es muy fácil decir que se es un incomprendido. Cuando Miguel Ángel pintó la Capilla Sixtina, la Academia le criticó, pero bastó que el pueblo entrara a verla para que se quedara fascinado. Es verdad que Van Gogh no fue comprendido en su tiempo, pero empezó a vender a los pocos años de morir. Magritte vendió en vida. No es verdad que la gente no los entienda porque están por delante de su tiempo. Cuando uno rompe el canon es la Academia la que protesta, no el pueblo. Ahora es al revés. La Academia está encantada y la gente no lo entiende.

-¿Se atreve a dar ejemplos de artistas que sean una estafa?

JJE: Hay artistas, como el inglés Damien Hirst, que fabrica animales disecados. El mero hecho de que nadie haya exhibido una vaca partida en dos y disecada no significa que tengas que considerarlo objeto de arte. Me parece un impostor. Y lo mismo vale para el chino Xiao Yu, que cogió un feto humano y le puso unas alas. Me parece una locura.

-Pero los artistas dicen que hoy no van a pintar como lo hacían Velázquez o Goya. Tienen que innovar.

JJE: Eso está muy bien. En el arte contemporáneo es muy difícil seguir ninguna escuela. El problema es que si te inspiras en Rotko o en el 'arte povero' no vas a poder hacer nada que no parezca una copia. Hay que ser un auténtico genio para hacer algo que, transitando por la vía del arte contemporáneo, parezca bueno. El mercado nos quiere convencer de que todos los años aparecen 200 genios. Eso es imposible. Al lado de El Greco o de Rubens había probablemente 200 pintores muy buenos que no recordamos porque les ha faltado la chispa del genio.

-Tampoco hay tantos genios ahora.

JJE: Pero el mercado trata de convencernos de que sí. El resultado es que está España lleno de museos de arte contemporáneo atiborrados de obra perfectamente prescindible.

-¿Qué artistas aportan algo?

JJE: Es muy difícil saberlo. En España se está viviendo una reacción de los artistas contra los excesos del arte contemporáneo. La última edición de Arco ha sido la mejor en años. Había un porcentaje muy alto de obras muy hermosas. No se puede saber quién perdurará. Por ejemplo, Oteiza inventó una forma de escultura y Chillida también. Pero por ese camino no se puede hacer nada que no sea copiarles. El problema del arte contemporáneo es que es muy limitado. Juan Gris inventó una cosa genial, que es la descomposición de los volúmenes. Es una maravilla. Pero no puedes pasarte la vida haciendo lo mismo. A Picasso le pasó cuando llegó a la descomposición cubista. A partir de ese momento ya no se puede avanzar más. Un autor que inventa algo, si ha tenido el infortunio de hacerlo antes de los 30 años, el resto de su vida va a ser un perfecto imitador de sí mismo. Y si además ha entrado en el circuito del mercado que le obliga a seguir vendiendo, las posibilidades de que produzca mucha obra perfectamente irrelevante son altísimas.