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mercredi, 02 décembre 2015

Interview de Jimmie Akesson (Démocrates suédois)

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Jimmie Åkesson, président des Sweden Democrats: interview exclusive

Ex: LE PEUPLE.

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 Jimmie Åkesson est jeune et paraît très jeune dans son costume impeccable. Le président du parti des Démocrates suédois (Sverigedemokraterna, SD) fait peur à toute la classe politique suédoise. Jimmie est à la tête du parti depuis 2005 et a réussi à le propulser à la troisième position sur l’échiquier politique aux dernières élections. Avec la crise des migrants illégaux que nous vivons aujourd’hui, les sondages créditent le parti de la première place en cas d’élections : 26%, nettement devant les Sociaux démocrates (socialistes) et les « Modérés » (centristes)…

Jimmie Åkesson est jeune et paraît très jeune dans son costume impeccable. Le président du parti des Démocrates suédois (Sverigedemokraterna, SD) fait peur à toute la classe politique suédoise. Jimmie est à la tête du parti depuis 2005 et a réussi à le propulser à la troisième position sur l’échiquier politique aux dernières élections. Avec la crise des migrants illégaux que nous vivons aujourd’hui, les sondages créditent le parti de la première place en cas d’élections : 26%, nettement devant les Sociaux démocrates (socialistes) et les « Modérés » (centristes)…

Comme pour le UKIP en Grande-Bretagne ou le Parti populaire en Belgique, les Démocrates suédois sont qualifiés de « populistes », de « conservateurs » ou de nationalistes, voire d’extrême droite par la classe politique traditionnelle qui a formé un gouvernement regroupant TOUS les autres partis pour « contenir » le SD. C’et la version suédoise du cordon sanitaire. Les Démocrates suédois sont donc le seul parti d’opposition au Riksdag, avec 49 élus sur 349. Ils ont 2 élus sur 20 pour la Suède au parlement européen.

Depuis 2006, leur logo est une fleur suédoise bleue et jaune, aux couleurs du pays, une variété d’anémone, et Jimmie a accentué l’évolution de son parti, commencée par le président précédent dans les années 1990 : plus de liaison au Front National français de Jean-Marie Le Pen, mais une affiliation à l’Alliance pour la Démocratie Directe en Europe (ADDE), qui regroupe le UKIP, Debout la France ! et le Parti Populaire en Belgique, ainsi d’autres partis en Pologne, Lituanie, Italie notamment. Les Sweden Democrats comptent 21.000 membres et tiennent 161 municipalités dans le pays sur 1.597.Le parti est très puissant dans le sud du pays (Scania, Blekinge) et dans des villes du sud comme Malmö (13%) ou Helsingborg (15% du vote).

Le Peuple a rencontré Jimmie lors d’un passage à Bruxelles, au Parlement européen. Nous lui avons posé quelques questions, auxquelles il a répondu avec le sourire.

Voyez-vous la situation comme favorable au Sweden Democrats en Suède ?

J.H. : Clairement oui. Nous faisons toujours l’objet d’un « cordon sanitaire » des 7 partis traditionnels qui ont préféré s’allier tous ensemble plutôt par exemple que de considérer la possibilité d’une alliance de droite sur l’échiquier politique. Le public n’apprécie pas l’exclusion du parti. C’est le refus du jeu démocratique, comme si on prenait les électeurs pour des enfants incapables de réfléchir. Leur objectif est de nous isoler et de limiter au maximum notre influence au parlement. Dans les conseils municipaux cependant, nous commençons à avoir un dialogue plus constructif et certaines de nos propositions sont acceptées. Elles sont d’ailleurs tout à fait raisonnable, faut-il le dire ? (Sourire)

Et comment cela se traduit-il au parlement ? On ne vous parle pas?

J.H. : Si si, maintenant on nous parle, comme nous parlons en ce moment. Mais impossible d’engager une discussion politique sur un sujet quelconque. Il y a une amélioration, probablement due au fait que nous sommes le premier parti dans les intentions de vote. Mais on essaie désespérément de nous mettre à l’écart en nous présentant comme des racistes et des xénophobes pour effrayer les électeurs. Mais ils en arrivent à créer l’ « effet ketchup » pour notre parti. Vous savez, vous tapez sur la bouteille, rien ne sort et brusquement toute la sauce est dans l’assiette.

Les partis au pouvoir disent leur attitude « responsable », mais certains commencent discrètement à adopter nos positions (les libéraux, les socialistes).

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L’immigration massive est un sujet d’inquiétude pour les Suédois ?

J.H. : Certainement. Vous savez, la Suède est un petit pays par son nombre d’habitants. Cela peut paraître curieux vu l’étendue du pays, mais nous ne sommes que 10 millions. Et nous sommes le pays d’Europe qui a déjà accueilli plus de migrants par tête d’habitant que tous les autres pays de l’Union européenne. Il faut que cette politique d’accueil s’arrête. La Suède est à la limite du décrochage. Nous ne parvenons plus à organiser l’accueil correctement. La politique des gouvernements socialistes mais aussi conservateurs qui se sont succédé a été une erreur.

Nous avons fait des propositions constructives, comme d’accorder des permis de séjour temporaire ; nous avons saisi le parlement… et ils ont tous voté contre. Mais il y a un subtil changement dans le débat. On peut maintenant parler de ces questions…

La politique migratoire doit être gérée… Le « melting pot », l’intégration qui était prônée il y a 30 ans n’a marché nulle part. Nous voulons une politique plus responsable, mais nous ne voulons pas que les décisions soient prises à Bruxelles, comme c’est le cas aujourd’hui. Tous les pouvoirs doivent émaner du peuple suédois. Les politiques européennes vont au-delà des intérêts nationaux. C’est inadmissible. Et bien sûr nous voulons continuer à commercer et à exporter. Il n’est pas nécessaire d’avoir une Union supranationale pour ça !

Qu’est-ce qui vous semble le plus dommageable dans cette politique ?

Vous savez, la culture suédoise, le caractère propre de la Suède sont fragiles. La population est peu nombreuse et notre langue n’est parlée qu’en Suède. Nous avons déjà la pression de l’anglais, langue internationale. Et les petites communautés où l’on impose un grand nombre de familles de migrants ne parviennent pas à les absorber, à les intégrer. Le différentiel est trop immense. La méfiance s’installe. Notre culture, nos traditions sont menacées. Dans de grands centres comme Malmö, de grandes parties des banlieues n’ont plus rien de suédois. On n’y parle même plus le suédois.

Comment définissez-vous votre parti ?

Nous considérons que l’Europe est constituée d’états-nations. Nous souhaitons que la Suède continue à être un état-nation indépendant. Disons que c’est du conservatisme nationaliste. Nous sommes au milieu de la palette politique ; parfois à droite sur les questions de société et la famille, parfois à gauche, nous votons la réduction des impôts pour les plus démunis et l’augmentation de la fiscalité sur les gros revenus.

Nous avons eu un gouvernement de droite pendant 8 ans et les citoyens s’attendaient à une amélioration de la sécurité, mais rien n’a été fait. Notre défense nationale a été bonne jusqu’à la chute du mur de Berlin. Depuis elle a été abandonnée. Aujourd’hui nous avons la menace terroriste, les questions posées par l’Europe orientale, etc… Il faut renforcer notre défense.

La pression fiscale est très forte en Suède et la population suédoise l’accepte de manière variée, mais elle a permis un état-providence qui fonctionne. Aujourd’hui malheureusement, nos villes sont remplies de migrants, ce sont de grands trous noirs. La Sécu. craque de toutes parts. Les abus de la prévoyance sociale sont énormes. Nous sommes à gauche et au centre-gauche sur ces questions de prévoyance sociale.

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Aviez-vous un problème de comportement de certains membres de votre parti ?

Dans les années 90 nous avons nettoyé le parti de tous les éléments racistes et xénophobes. Tolérance zéro pour l’extrémisme. Nous avons canalisé les énergies et notre popularité n’a cessé de grandir depuis lors. Nous avons aussi renforcé l’ancrage local en développant un maximum de sections locales. Et nous nous retrouvons aujourd’hui en tête dans les sondages. Il est vrai que la crise des migrants et sa non-gestion par l’équipe au pouvoir amène les électeurs vers nous.

Est-ce qu’il faut encore une Union européenne ?

Nous devons bien sûr garder une forme de structure légère, pour assurer la coopération entre états souverains. Certains traités sont bons, d’autre mauvais. Ce sera difficile, mais il va falloir revoir complètement le fonctionnement de l’Europe. Et en tout cas maintenant, il faut fermer les frontières et les garder fermées pour quelque temps…

Vous vouliez faire de la politique un métier, quand vous avez commencé, Jimmie ?

J’ai étudié l’Economie à l’université et mes professeurs étaient déjà sceptiques sur le projet européen, notamment sur l’Union monétaire. On voit ce qu’elle a donné ! J’aurais pu avoir un autre emploi, C’eût été plus simple. Mon but n’a jamais été d’être Premier ministre par exemple, mais quand la situation s’aggrave visiblement depuis des années et que l’électeur n’est pas entendu, vous vous devez de vous lever et d’agir…

L.R.

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Presseschau - Dezember 2015

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Presseschau

Dezember 2015

La guerra civil islámica

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La guerra civil islámica

por Claudio Mutti

Editorial de la revista Eurasia. Rivista di studi geopoliticiXXXIX (3 – 2015).

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

“Omnia divina humanaque iura permiscentur” (César, De bello civili, I, 6).

La guerra civil propiamente es un conflicto armado de amplias proporciones, en el que las partes beligerantes se componen principalmente de ciudadanos de un mismo Estado; objetivo de cada una de las dos facciones en lucha es la destrucción total del adversario, física e ideológica. Sin embargo, tal definición se puede aplicar ampliamente: Ernst Nolte, por ejemplo, llama “guerra civil europea” al conflicto de las dos ideocracias que, en el período comprendido entre la Revolución de Octubre y la derrota del Tercer Reich, trataron de aniquilarse recíprocamente. Guerra civil, pero combatida a escala global, fue también según Nolte la Guerra Fría, un “choque político-ideológico entre dos universalismos militantes, cada uno de los cuales estaba en posesión de al menos un gran estado, un choque en el que lo que estaba en juego era la futura organización de un mundo unitario” [1].

En cierta medida, es posible extender la definición de “guerra civil” al conflicto político y militar que, en el mundo musulmán de hoy, contrapone Estados, instituciones, movimientos, grupos y facciones pertenecientes a la misma comunidad (umma). Un conflicto de tal naturaleza se indica por el léxico islámico a través del término árabe fitna, al cual recurre el Corán, en donde se afirma “la sedición es más violenta que la matanza” (al-fitnatu ashaddu min al-qatl [2].

La primera fitna en la historia del Islam es la que rompió la comunidad musulmana durante el califato del Imam Alí. Concluida la revuelta de los notables de la Meca con su derrota en la Batalla del Camello, la fitna explotó una vez más con la rebelión del gobernador de Siria, Muawiya ibn Abi Sufyan, que, después de haber enfrentado en Siffín al ejército califal y después de apoderarse de Egipto, Yemen y otros territorios, dio comienzo en el 661 a la dinastía omeya. Una segunda fitna opuso al califa omeya Yazid Ibn Muawiya y al nieto del profeta Mahoma, al-Husayn ibn Alí, que el 10 de octubre de 680 conoció el martirio en la batalla de Karbala. La tercera fitna fue el choque dentro de la familia Omeya, que allanó el camino a la victoria abasí. La cuarta fue la lucha fratricida entre el califa abasí al-Amin y su hermano al-Ma’mun.

Irak-Chiites-et-sunnites.jpgLa primera y la segunda fitna, lejos de resolverse en un mero hecho político, están en el origen de la división de la umma islámica en las variantes sunita y chiíta: dos variantes correspondientes a dos perspectivas de la misma doctrina y por lo tanto definibles como “dimensiones del Islam inherentes a ella no para destruir su unidad, sino para hacer participar a una mayor parte de la humanidad y de  individuos de diferente espiritualidad” [3]. Ahora, mientras la mayoría de los árabes, de los turcos, de los pakistaníes es sunita, como sunita es igualmente Indonesia, que es el más populoso de los países musulmanes, el núcleo más compacto y numéricamente consistente del Islam chiíta es representado por el pueblo iraní. Esta estrecha relación de Irán con la Chía se utiliza ahora en un marco estratégico inspirado en la teoría del “choque de civilizaciones”: los regímenes del mundo musulmán aliados de los Estados Unidos y de Israel recurren instrumentalmente al dualismo “Sunna-Chía” con el fin de excitar el espíritu sectario y dirigir las pasiones de las masas contra la República Islámica de Irán, pintada como enemiga irreductible de los suníes y presentada como el núcleo estatal de la hegemonía regional “neosafávida” (fue bajo la dinastía safávida cuando en la Persia del siglo XVI la Chía se convirtió en la religión del estado).

El alimento ideológico del sectarismo anti-chií consiste principalmente, aunque no exclusivamente, en las corrientes wahabitas y salafistas, que desde su aparición han sido objeto de reprobación y condena por parte de la ortodoxia suní. Acerca de la relación histórica de solidaridad que une tales manifestaciones de heterodoxia al imperialismo británico y estadounidense, ya lo hemos visto en otro lugar [4]. Aquí será oportuno observar que el producto más reciente y virulento de estas corrientes, es decir, el autodenominado “Estado Islámico” (Daesh, Isis, Isil, etc.), abiertamente apoyado por Arabia Saudita, Qatar y Turquía, es el instrumento de una estrategia norteamericana destinada a asegurar al régimen sionista la hegemonía en el Medio Oriente y por lo tanto a impedir la formación de un bloque regional que, desde Irán, se extienda hasta el Mediterráneo.

También es necesario señalar la significativa similitud entre el caricaturesco y paródico “Califato” de al-Baghdadi y la petromonarquía saudita. Los feroces y bestiales actos de sadismo perpetrados por los secuaces del así llamado “Estado Islámico”, la destrucción sacrílega de lugares de culto tradicionales y la vandálica destrucción de los sitios de la memoria histórica en Siria e Irak, de hecho, representan otras tantas réplicas de análogos actos de barbarie cometidos por los wahabitas en la Península Arábiga [5]. El así llamado “Estado islámico”, como se ha demostrado ampliamente en las páginas de esta revista [6], no es sino una forma radical y paroxística de aquella particular heterodoxia que tiene su propio epónimo en Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab. Por otra parte, tanto la entidad saudita como su réplica denominada “Estado Islámico” deben ambas su nacimiento y su desarrollo a los intereses angloamericanos y a las decisiones operativas de la geopolítica atlántica.

La “guerra civil” islámica, la fitna que estalla en el mundo musulmán de hoy, tiene por lo tanto en su origen la acción combinada de una ideología sectaria y de una estrategia que sus propios diseñadores han llamado “la estrategia del caos.”

* Claudio Mutti es director de “Eurasia”.

Notas

[1] Ernst Nolte, Deutschland und der Kalte Krieg (2ª ed.), Klett-Cotta, Stuttgart 1985, p. 16.
[2] Corán, II, 191.
[3] Seyyed Hossein Nasr,  Ideali e realtà dell’Islam, Rusconi, Milán.
[4] Claudio Mutti, L’islamismo contro l’Islam?, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, a. IX, n. 4, octubre-diciembre 2012, pp. 5-11.
[5] Carmela Crescenti, Lo scempio di Mecca, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, a. XI, no. 4, octubre-diciembre 2014, pp. 61 a 70.
[6] Jean-Michel Vernochet, Le radici ideologiche dello “Stato Islamico”, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, a. XI, no. 4, octubre-diciembre 2014, pp. 81 a 85.

(Traducción de Página transversal)

Fuente: Eurasia. Rivista di studi geopolitici

mardi, 01 décembre 2015

La grande hyperbole eurasienne

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La grande hyperbole eurasienne

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Elle nous mène d'Ukraine à Taïwan en passant par Daech, Poutine et Turquie, sur un échiquier qui se réchauffe...

Ces dernières années, Syrie et Ukraine ont été, suivant le principe des vases communiquant, les deux mamelles de la Guerre froide 2.0 : la Syrie jusqu'à l'automne 2013 et le glacial accord russo-américain, l'Ukraine qui prend le relais jusqu'à l'été 2015 et les accords de Minsk II, de nouveau la Syrie depuis septembre et l'intervention russe. De là à penser que quelqu'un (beau temps à Washington ?) allume des feux pour fixer Moscou, il n'y a qu'un pas...

Or, pendant que la case syrienne est plus que jamais en feu, il semble que la case ukrainienne recommence doucettement à se réchauffer. Il ne faut certes pas (encore ?) dramatiser la situation mais certains développements récents sont préoccupants.

Nous avions laissé l'Ukraine dans son conflit gelé, suite logique de l'accord de Minsk imploré par les Européens et convoité avec délice par Moscou. Non contents d'enfoncer leur pays dans une situation dramatique - PIB en chute libre de 15%, exportations en dégringolade d'un tiers - ou peut-être justement pour faire oublier ces piteuses déconvenues bien loin des promesses du Maidan, les clowns de Kiev reprennent une logorrhée vindicative que l'on n'avait plus entendue depuis quelques mois. Ca a commencé il y a cinq jours par le black-out électrique de la Crimée suite au sabotage de lignes à haute tension par les néo-nazis du Pravy Sektor si chers à la mafia médiatique de Saint-Germain-des-Prés. A ce propos, notons que l'Occident s'est à nouveau couvert de ridicule et de honte à l'ONU en refusant de voter, comme l'année dernière, un texte condamnant la glorification du nazisme - les Etats-Unis, le Canada et évidemment l'Ukraine se sont prononcés contre, l'Union Européenne s'est courageusement abstenue...

Deux jours plus tard, des instructeurs de l'OTAN (les habituels suspects : Américains, Canadiens et Lituaniens) commencent à entraîner des militaires ukrainiens dans la région de Lvov tandis que l'Ukraine, par la voix de son premier pitre ministre interdit son espace aérien à tout avion russe. Enfin, il semble que la tension soit remontée d'un cran sur la ligne de cessez-le-feu du Donbass, avec l'envoi par Kiev d'une quarantaine de chars et que des obus recommencent à pleuvoir sur le Donbass (jusqu'à 70 par jour selon l'OSCE). Dans le même temps, sur ordre du gouvernement, Naftogaz renonce aux achats de gaz russe, ce qui fera évidemment dire à l'imMonde que la Russie coupe le gaz à l'Ukraine...

Que mijote donc Kiev ? Est-ce un simple et puéril coup de menton ou les parrains US du régime ont-ils activé un nouveau plan afin de créer un point de fixation pour la Russie et l'obliger à s'activer sur deux fronts différents ? Ou plus simplement augmenter la tension et ainsi prolonger de nouveau les sanctions. Si ça ne les arrange pas du tout, les Européens, dociles caniches de l'empire, devront ravaler leurs chuchotées protestations.

En tout cas, ça chauffe autour de la hautement stratégique Mer noire. Au nord, l'Ukraine et la Crimée. Au sud... la Turquie. Nous disions qu'Ankara regretterait bientôt son coup de folie ; c'est apparemment déjà le cas si l'on en juge par la demande d'Erdogan de rencontrer Poutine pendant le sommet de Paris, proposition sèchement refusée par le maître du Kremlin. L'ours est en colère et les danses du ventre byzantines n'y changeront rien, ce que commence à comprendre avec un peu de retard le sultan...

Les accusations de complicité pétrolière entre Ankara et Daech se précisent et font leur trou dans la presse occidentale ; au contraire de ses dirigeants, l'opinion publique des pays de l'OTAN est échaudée par la flagrante complicité avec Daech et l'arrestation "pour trahison" de journalistes ayant documenté la fourniture d'armes aux djihadistes syriens. En même temps, de plus en plus de voix se font entendre qui critiquent vertement le comportement de l'aviation turque, y compris au sein de la hiérarchie militaire américaine (ici et ici).

Après les lourdes mesures de représailles russes hier, c'est une nouvelle avalanche qui tombe sur Ankara. Le régime de visa est rétabli pour les Turcs. Plus grave, la Russie prépare une résolution à l'ONU sur le financement du terrorisme qui va mettre la Turquie au supplice. Enfin, Lavrov, qui a d'ailleurs prévenu qu'Ankara avait franchi la "ligne rouge", a annoncé que Russes et Syriens étudiaient le moyen de sceller la frontière syro-turque, empêchant l'approvisionnement des djihadistes (et, dans l'autre sens, le transport du pétrole vers qui vous savez).

Tout cela sans compter l'éventuel armement des Kurdes ! Le petit moment de gloriole de Ben Erdogan risque fort de se transformer en harakiri sultanesque ; en quelques jours, il a tout perdu...

A propos d'avion, les Israéliens, moins fous que les Turcs, ont fait savoir qu'ils ne tireraient en aucun cas sur un jet russe même si celui-ci débordait légèrement sur son espace aérien. Quand au gouvernement irakien, il a menacé d'abattre tout avion qui aiderait Daech. Dans le contexte actuel, le message est adressé à Ankara (et peut-être aux Etats-Unis, même s'il paraît assez inconcevable que Bagdad puisse les menacer).

Sur le terrain syrien, l'armée continue de reprendre villes et villages, même si la reconquête est difficile et relativement lente. Mais la balance de la guerre a changé, sans doute définitivement. Assad ne regagnera peut-être pas tout mais ne perdra plus maintenant. Laurent "Al Qaeda fait du bon boulot" Fabius l'a sans doute compris, lui qui vient de déclarer que, ô sainte horreur, finalement oui, l'armée syrienne pourrait être associée à la guerre contre Daech. Fafa la tulipe et Flamby retournent leur veste à la onzième heure ou, plus simplement, ils ouvrent les yeux après des années de coma délirant.

Ca va donc plutôt mal pour les Américains - est-ce la raison du regain de tension en Ukraine ? -, pour les Saoudiens et pour les Turcs. Mais plus encore pour leurs filleuls djihadistes en général, daéchique en particulier. La guerre sera encore longue mais le vent a définitivement tourné. Nous écrivions il y a peu que Daech, après avoir tenté de construire un Etat, fait unique dans l'histoire du terrorisme, retournerait à ce qu'il est fondamentalement, à savoir une organisation djihadiste internationale. Plus son califat est cerné et se déconstruit territorialement, plus il commet d'attentats à travers le monde (l'attaque de la mosquée chiite au Bangladesh hier est là pour nous le prouver).

A cette étonnante capacité planétaire que n'avait pas Al Qaeda s'ajoute une intelligence de situation, un art de la provocation, une subtilité qui là aussi sont uniques dans l'histoire du djihadisme. Dernier exemple en date, dans une vidéo au professionnalisme impeccable : la facétieuse provocation vis-à-vis de la Chine que constitue... la reconnaissance de Taïwan ! Imagine-t-on les rustres barbus de Ben Laden narguer ainsi l'Empire du milieu ?

Certes, Obama a bien aidé avec sa bourde au sommet de l'ASEAN la semaine dernière, déclarant en substance que Taïwan faisait partie de la "coalition internationale", alors que l'île non reconnue internationalement n'intervient que dans le domaine humanitaire. Mais était-ce vraiment une bourde ? Les Taïwanais sont assez furieux d'être mis dans le collimateur de Daech mais le timing est parfaitement choisi, trois semaines après la rencontre historique entre les présidents chinois et taïwanais.

Coup tordu américain, utilisant la caisse de résonance de l'organisation terroriste la plus communicante de l'histoire pour torpiller tout rapprochement entre les frères ennemis qui, à terme, ouvrirait le Pacifique à Pékin et mettrait fin au containment de l'Eurasie sur son flanc oriental ? Coup fumant de Daech, dont l'intelligence stratégique et l'implication dans les affaires planétaires ne sont plus à démontrer, ennemi du monde entier et s'amusant à le diviser ? Il est piquant de constater qu'ici encore, Etats-Unis et Etat Islamique marchent - involontairement ? - dans la même direction...

http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2015/11/la-grande-hyp...

Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

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Gilles Kepel: «Le 13 novembre? Le résultat d'une faillite des élites politiques françaises»

Ex: http://www.letemps.ch

Politologue et sociologue, Gilles Kepel est internationalement reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du discours djihadiste et de l'islam en France. Il revient sur la dernière vague de terreur qui ébranle la France, bien trop prévisible pour l'intellectuel quelque peu désabusé de prêcher depuis des années dans le désert. Entretien.

Au lendemain des attentats du 13 novembre, un message de revendication était diffusé sur le Net par la voix d'un converti français. «Rhétorique pseudo-islamique à la sauce des banlieues populaires françaises», réagit aussitôt Gilles Kepel.

GK4.jpgPolitologue et sociologue, Gilles Kepel est internationalement reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du discours djihadiste et de l'islam en France. Voici plus de trente ans qu'il étudie en parallèle l'émergence de l'islamisme radical dans le monde arabe et l'évolution des musulmans dans son pays. Son dernier livre «Terreur dans l'Hexagone» devait paraître en janvier. Gallimard, son éditeur, a anticipé la sortie au 15 décembre, avec un avant-propos sur la dernière vague de terreur qui ébranle la France. Un acte bien trop prévisible pour l'intellectuel quelque peu désabusé de prêcher depuis des années dans le désert. Nous l'avons rencontré dans son bureau parisien de Sciences Po.

Le Temps: Le 13 novembre est la conclusion tout à fait logique de votre livre, dites-vous?

Gilles Kepel: Il y a un mois, avant même sa sortie, on m'accusait de faire un titre sensationnaliste pour me faire remarquer. Aujourd'hui, il est un peu en-deça du tambour de la presse qui titre partout «guerre, guerre, guerre». Là, je suis un peu plus dubitatif. Toute ma vie universitaire, j'ai essayé de marcher sur deux jambes, l'une étant ma formation d'orientaliste arabisant éduqué au Moyen-orient, et l'autre qui était la filière française et européenne, avec l'étude des banlieues de l'islam – c'est malheureusement la jonction entre les deux qui s'est produite avec les attentats djihadistes de 2015 en France. Cela ne m'aurait pas gêné que le monde soit différent de ce que je craignais qu'il devint.

GK1.jpg– Vous semblez désabusé.

– J'en veux à la fois à l'université française qui a détruit complètement les études arabes au moment même où Mohamed Bouazizi s'immolait par le feu déclenchant la révolte arabe, et à nos dirigeants.

– C'est-à-dire?

– Je fais une critique au vitriol de la façon dont nos élites politiques conçoivent la nation. La France - peut-être pour un Suisse cela apparaît-il de façon claire - est gangrenée par une haute fonction publique omnisciente et inculte qui méprise l'université, notamment les études qui sont dans mon domaine. Donc on a abouti à ce à quoi on a abouti… Le monde du renseignement s'est endormi sur ses lauriers après s'être débarrassé de Kelkal (Ndlr, terroriste d'origine algérienne qui a commis plusieurs attentats en France avant d'être abattu par la police fin 1995), jusqu'à Merah, et finalement il n'a pas compris le passage au djihadisme de 3e génération. Il y a aussi une incapacité à comprendre ce qui se noue dans la sédentarisation de l'islam de France, ses acteurs, le jeu des élus avec le salafisme pour avoir la paix sociale. C'est l'incapacité globale de notre élite politique.

– On a presque l'impression d'entendre Michel Houellebecq qui, dans une tribune publiée dans le New York Times, traite le premier ministre de «demeuré congénital» et vomit les élites.

– Je n'utiliserais peut-être pas les mêmes termes. Le chapitre six de mon livre commence par Houellebecq puisque la journée du 7 janvier a commencé avec son interview à la matinale de France Inter. Encensé par la presse pour son livre précédent qui avait obtenu le prix Goncourt, Houellebecq est alors brûlé par la même presse sur le thème «C'est un islamophobe». Ce matin-là, Caroline Fourest interpelle Houellebecq. Il dit : «Oui, euh, oh, oui, oui… (il imite la voix de Houellebecq), je crois pas avoir lu de ses livres. Je me suis documenté pourtant, je me suis arrêté à Gilles Kepel. » A ce moment-là le téléphone se met à chauffer, des collègues m'objurguent de me désavouer d'avec Michel Houellebecq, islamophobe. Je n'en fais bien sûr rien. Je viens ensuite dans mon bureau et c'est là que j'apprends l'attaque contre Charlie Hebdo. Et je dis à mes collègues: maintenant ils vont tuer des «apostats» et des juifs. J'avais lu et traduit en français Abou Moussab al-Souri, le théoricien de ce nouveau djihad qui avait rompu avec Ben Laden. Il avait expliqué que c'en était fini avec l'Amérique, la stratégie d'Al Qaida avait été un échec, c'était de l'hubris. Il fallait désormais attaquer le ventre mou de l'Occident, l'Europe, pour y déclencher une guerre civile en utilisant la population mal intégrée et les camps d'entraînement au Levant. Tout cela, je l'ai écrit dans «Terreur et Martyre» paru en 2008 mais personne ne s'y intéressait à l'époque – et c'est effectivement ce qui s'est passé. Aujourd'hui certains disent qu'al-Souri est mort. On n'en sait rien, mais cela n'a plus d'importance car ses textes continuent de circuler, dans le monde du tweet il n'y a plus d'auteur.

– Vous avez lu «Soumission»?

– En fait, l'éditrice de Houellebecq m'avait demandé de regarder les épreuves avant la publication de «Soumission» pour voir dans quelle mesure il courait un risque. J'avais dit que de mon point de vue, il n'y avait rien qui porte atteinte aux valeurs sacrales de l'islam, il n'insulte pas le prophète. Il ironise sur ce Mohamed Ben Abbes, fils méritant d'épicier tunisien, énarque et polytechnicien qui devient président de la République. C'est une fiction, assez drôle (il ne faut bien sûr pas la suivre comme étant la réalité, la réalité est différente), mais qui attrape assez bien un certain nombre de clivages de la société française. Il force le trait mais c'est un livre très intéressant. Notez que les quatre auteurs de langue française les plus fameux ou primés de l'année sont Houellebecq, Hédi Kaddour, Boualem Sansal et Mathias Enard, qui tous traitent de ces sujets. Cette année 2015 aura commencé par Charlie et l'Hyper Cacher et s'achève avec d'une part avec la pègre djihadiste – parce que c'est une pègre, on n'est plus du tout à l'époque de Ben Laden et Zawahiri. Tous les éléments de l'enquête sont hallucinants: la dérive d'Abdel Hamid Abaaoud, qui erre après l'attentat au Bataclan, prend le métro à Montreuil,  et qui finit grâce à sa cousine dans ce squat sordide de Saint-Denis où il est abattu - et la victoire attendue de Marine Le Pen aux élections régionales d'autre part. Cela veut dire qu'il y a un séisme dans la société française et que nos élites sont défaillantes.

– C'est-à-dire?

– C'est-à-dire que les clivages dans la société font un peu penser au 18e siècle avant la révolution française.

GK2.jpg– Cela signifie-t-il la stratégie d'Al-Souri de guerre civile s'impose ?

– On n'en est pas là. Quand François Hollande dit «C'est la guerre», «Nous sommes face à une armée djihadiste», on a l'impression qu'il se regarde au miroir que lui tend Daech. Moi je ne crois pas à cela. Une guerre se mène contre un Etat. L’État islamique est-il vraiment un Etat ? Non. Si guerre il y a, elle est au Levant. C'est le fait d'une coalition internationale qui a décidé de se débarrasser de Daech. Mais, prise dans ses contradictions, elle ne marche pas.

– Pourquoi?

– Les Turcs, au fond, trouvaient que Daech c'était pas mal puisque que cela permettait de tenir les Kurdes en laisse. Et puis ils leur achetaient du pétrole à très bas prix. Les Saoudiens et les gens du Golfe trouvaient eux que Daech permettait d'avoir une force efficiente pour détruire le système assadien, allié de l'Iran et donc d'affaiblir le croissant chiite. Les Russes au fond trouvaient eux aussi que Daech c'était plutôt bien puisqu'ils bombardaient les «djihadistes modérés» comme disent un certain nombre d'ânes de la politique étrangère française. Entre Assad et Daech, il y a un équilibre dans l'horreur, mais il faut bien voir que ce n'est pas Assad qui fait les attentats en France. Et pour cela, la ligne de la politique française, qui faisait de la «neutralisation» d'Assad un préalable, a changé. C'est le sens de la recherche par François Hollande d'une coalition qui a la neutralisation de Daech comme priorité, désormais...

– D'autres attentats les ont précédés, à Beyrouth, l'avion russe…

– Pour les Russes, Daech est désormais un vrai problème. Même s'il n'a pas d'opinion publique à proprement parler, Poutine est obligé de montrer qu'il fait quelque chose contre ceux qui ont détruit l'avion russe au Sinaï, des enfants sont morts comme ici dans le 10e et le 11e arrondissement. Mais aujourd'hui, il y a eu un deuxième avion russe abattu, par la DCA turque, et cela montre les limites de la coalition! De son côté, Erdogan a remporté à nouveau les élections, mais il a besoin de se refaire une virginité en Occident car son image s'est beaucoup dégradée. Il met donc des moyens contre Daech - on verra jusqu'où... Quant aux Saoudiens, ils sont très ennuyés par cette histoire car Daech apparaît maintenant comme une source de légitimité islamique face aux régimes corrompus et occidentalisés de la péninsule. L'auteur algérien Kamel Daoud a écrit que «l'Arabie saoudite c'est Daech qui a réussi». Il y a de ça. Le régime saoudien voit avec beaucoup d'inquiétude la possibilité que Daech s'empare de Damas. Selon les prévisions apocalyptiques salafistes – des propos du prophète remis à la mode du jour - c'est de Damas, Sham en arabe, que viendra l'apocalypse, moment à partir duquel l'islam se répandra à la surface de la terre. Tout cela, on y croit en Arabie saoudite, c'est ce que diffusent les oulémas saoudiens. Si Damas tombe aux mains de Daech, Médine et La Mecque ne pourront plus grand-chose pour protéger le régime. Il y a une vraie inquiétude.

GK3.jpg– Daech est devenu un concurrent.

– Le concurrent d'un régime qui a par ailleurs changé. Il s'est considérablement rajeuni. Longtemps, lorsque des Saoudiens venaient me voir, je passais pour un bambin, ils avaient 80 ans. Aujourd'hui je me sens un vieillard. Dans l'entourage des princes héritiers, ce sont des gens qui ont 35 ans qui sont aux commandes. C'est extrêmement rapide, comme ailleurs dans le Golfe. Il y a donc beaucoup de gens qui ont aujourd'hui intérêt à battre Daech. Mais sur le sol européen, on ne peut pas parler de guerre. C'est une opération de police qui implique d'avoir un renseignement efficace et le renseignement préventif ne l'est pas, Schengen n'aide en rien. Ils sont parfaitement capables de se faufiler dans tous les interstices possible. La différence, c'est qu'en janvier vous aviez des gens ciblés : des «islamophobes», des «apostats», des juifs. Là ils ont tué tout le monde de manière indiscriminée en visant la jeunesse bobo-branchée du Xe et du XIe arrondissement, ainsi que les jeunes issus de l'immigration qui habitent aussi ces quartiers.

– Avec quel but ?

– Un: terroriser l'adversaire. Deux: viser des soutiens auprès de sympathisants. Le 11 janvier, il y a eu une immense manifestation «Je suis Charlie». En même temps, un certain nombre de jeunes «issus de l'immigration» disaient «Chah», ce qui veut dire «Bien fait!» en arabe maghrébin dialectal, ou «Je ne suis pas Charlie». Vous aviez aussi des milliers de «like» pour Merah sur les pages Facebook. En janvier, ils ont mobilisé des soutiens. Là, en novembre, très peu. Il y a très peu d'affirmation d'identification à Daech.

– C'est une rupture, ils sont allés trop loin ?

– Oui. Il est possible que ce soit de ce point de vue-là un vrai souci dans leur stratégie.

GK5-130561514.jpg– Si l'on revient à la guerre de Hollande contre Daech, cela représente un tournant pour un pays qui se montrait le plus intransigeant face à Bachar al-Assad...

– Il a perdu de sa crédibilité pour monter une coalition. Au départ, il y avait ici une ligne selon laquelle la Syrie était notre guerre d'Espagne. Le dire semble romantique, mais c'est une idiotie. Car cela veut dire que toute personne qui va se battre en Syrie le fait avec la bénédiction de l’État. Et c'est ce qui s'est passé avec les djihadistes. C'était un manque de vision, un manque de connaissance. On était tous focalisé contre Assad, pour lequel je n'ai pas de sympathie, mais le résultat est qu'on n'a pas vu venir Daech. Aujourd'hui, cette ligne a été mise sous le boisseau puisqu'on cherche à s'allier avec les Russes pour se débarrasser de Daech. Notez que les Russes non plus ne sont pas des fans d'Assad. Ils ont préservé Assad parce que c'était la façon de garder leur position sur place.

– Et pourtant Daech est en partie une créature d'Assad.

– Bien sûr. Longtemps, ils ne se sont pas battus entre eux. Daech se battait contre les autres rebelles, le régime était très content. C'est un peu la même tactique que les Russes avaient préconisée en Algérie pour combattre la rébellion dans les années 1990, c'est-à-dire susciter des ultra radicaux qui se battent entre eux. Finalement l'explosion de la violence dégoûte les sympathisants. C'est ce qui s'est passé en Algérie en 1997, puis en Egypte aussi. Est-ce qu'on en est arrivé à ce point avec Daech en France, c'est trop tôt pour le dire. De leur point de vue, sur le plan quantitatif, ils ont tué beaucoup plus de monde qu'en janvier.

– Comment définissez-vous le djihad à la française?

– Il y a toute une histoire française qui est passé par la communauté d'Artigat, dans l'Ariège, où l'on retrouve Thomas Barnouin, qui est le grand idéologue du djihad francopohone, la fratrie Merah, des convertis comme les frères Bons. Quand vous appelez les djihadistes français au téléphone, me disent ceux qui sont à leur contact, vous avez parfois un fort accent du sud-ouest, au bout du fil... pas seulement un accent reubeu...

– Dans ce djihadisme made in France, quelle est la part d'explication relevant de facteurs économiques et sociaux, des problèmes d'intégration de l'immigration, des dérives sectaires ou religieuses, de la criminalité ?

– C'est un mélange. La criminalité se retrouve dans les cas les plus lourds: Merah, Kouachi, Coulibaly, Abdeslam, Abaaoud. C'est l'itinéraire de braqueurs. Et c'est l'incubateur carcéral qui a joué un rôle clé pour transformer ces braqueurs en djihadistes. Le passage par la prison est fondamental. Là encore, vous avez une défaillance des élites politiques françaises: tous ces types sont devenus extrêmement dangereux durant la décennie 2005-2015, quand ils sont passés en prison, sous le contrôle de l'administration pénitentiaire.

– Quelle doit être la riposte?

– Emmanuel Macron posait cette question dimanche dernier: comment s'est constitué le terreau et pourquoi la machine à intégrer ne marche plus. J'ai travaillé en Seine St-Denis pendant une année, cinq ans après les émeutes de 2005, pour comprendre comment la rénovation urbaine s'était mise en place, mais le travail est toujours absent. Il faut qu'il y ait des stratégies éducatives qui permettent à des jeunes d'occuper des emplois auxquels ils sont aujourd'hui inadaptés en sortant de l'école. L'école est décrédibilisée parce qu'elle n'apporte pas d'emploi, du coup les valeurs qu'elle enseigne - c'est-à-dire la laïcité - sont nulles et non avenues dans l'esprit de nombreux jeunes de milieux défavorisés. On est dans un cercle vicieux. Le terrorisme n'est pas quelque chose de génétique: c'est l'aboutissement d'un processus dans lequel les utopies d'extrême-gauche et d'extrême-droite sont tombées en déshérence, en putréfaction. Le djihadisme rattrape aussi tout cela.

– Qu'en est-il des autres causes?

– Il y a l'explication psychiatrique. Le père a généralement disparu et la mère se retrouve seule face à des fratries avec une substitution du père par les pairs et la projection dans le départ en Syrie pour redresser les torts privés et publics.

– Et il y a le salafisme.

– Il y a un débat à ce propos. Des gens vous disent que c'est formidable, parce que cela maintient la paix sociale. On voit émerger des communautés, parfois d'anciens gauchistes, comme celle d'Artigat en Ariège, passée du chichon à la charia. Le problème est de savoir quand le salafisme dit «quiétiste» bascule dans le salafisme djihadiste. Les quiétistes disent qu'ils n'ont rien à voir avec les autres. Je pense que ce n'est pas si simple. Artigat en est un très bon exemple. Au départ cela se veut quiétiste, on fait de la poterie. Finalement, toute la mouvance djihadiste du sud-ouest passe par là, de Merah au frères Clain qui ont lu et psalmodié le communiqué de Daesh après le 13 novembre. Le problème du salafisme est la rupture en valeurs avec les normes de la société ambiante. Et à partir du moment où vous êtes en rupture en valeurs, le substrat du passage à l'acte est là, même s'il n'a pas toujours lieu.

– Et ce passage du salafisme quiétiste au djihadiste est dû…

– … essentiellement à des raisons affinitaires. Quand vous êtes dans ces milieux désocialisés, que vous avez un gourou qui est éloquent, vous basculez.

– Le salafisme nous ramène à l'Arabie saoudite puisqu'il en est la source. Peut-on lutter contre le salafisme tout en vendant des armes à l'Arabie saoudite ? N'est-on pas là au coeur de la contradiction française?

– C'est très complexe effectivement. Le budget de la France doit beaucoup à la vente d'armes financées par les Saoudiens, que ce soit pour l'armée égyptienne, l'armée libanaise ou pour eux-mêmes. Quelles sont les contre-parties à ces budgets, ça je ne le sais pas.

– Les Saoudiens ne financent-ils pas les prédicateurs salafistes qui créent le terreau de la terreur?

– C'est difficile à dire quand vous n'avez pas vous-même accès aux organismes qui traquent l'argent. Mais l'influence de ces prédicateurs sur les réseaux sociaux est immense.

American Imperialism vs. the Identity of the World’s Peoples

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American Imperialism vs. the Identity of the World’s Peoples 1

This is the full text of my speech to the National Policy Institute on October 31, 2015.

By Keith Preston

I was very happy when I was asked to speak to this gathering on the topic of the conflict between American imperialism and European identity, and indeed the identity of virtually all of the world’s peoples.

I have been an outspoken critic of American imperialism for several decades now, and as someone who has his political origins on the far Left, for much of that time I was mostly concerned about the relationship between the United States and the underdeveloped world. However, after spending some time in Europe off and on for the past fifteen years, I’ve also come to realize that much of the criticism that can be voiced concerning the relationship between the United States and the underdeveloped world is also quite applicable to the relationship between the United States and Europe.

I will explain why that is in a moment, but first let me say that I consider American imperialism to be the bastard child of European colonialism, and it was child that grew up to be a monster that ended up eating its father. I will explain what I mean by that in a moment as well. But I also think a bit of historical perspective is necessary in order to fully understand this question.

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Two hundred years ago, most of the peoples around the world were still in the hunter and gatherer stage in terms of their level of social evolution. This is something that most contemporary people have no awareness of. It’s certainly something that my students are surprised to hear when I tell them about it. But during the thousands of years that civilization has existed, within the broader context of all of humanity, civilization has still been the exception rather than the rule, at least until very, very recently. While many of the criticisms of European colonialism that are frequently voiced are indeed quite legitimate in my view, it is also true that a major part of the legacy of European colonialism is that is brought the virtues of Western civilization to many other parts of the world. Now, I am not someone who thinks that white, Western civilization is all that there is and that everything else is garbage. That would be a totally ahistorical perspective, in my view. But I would argue that the legacy of European colonialism is comparable to the legacy of Alexander the Great, who brought the virtues of classical Greek civilization to what in the fourth century B.C. (or B.C.E. if we want to be PC about it, I guess I don’t need to worry about that here), but what in the fourth century B.C. was most of the known world.

When I say that American imperialism is the bastard child of European colonialism, what I mean by that is that on one hand America is very much a product of European colonialism. We Americans did get our start as British colonies, as we know. However, it is also true that during the middle part of the twentieth century, the Europeans happened to engage in a particularly fratricidal war, which was probably the most tragic episode in world history, and one of the long terms results of this war was that the old European colonial empires essentially came to an end because their European mother counties had largely been laid to waste during the course of the war.

Now, I have a longstanding debate with a number of friends who are conservatives in the American sense, that is, loyal Republicans who can’t enough of FOX News, we all know the kinds of folks I’m talking about, the kind of people who think that the America of the 1950s was the apex of human civilization. These mainstream conservative types are often a bit bewildered when I explain to them that the reason America achieved what amounted to world dominance in the postwar era is because all of its competitors had been wiped out in the war. All that was left was Communism, which was a severe aberration, and the Third World which was largely mired in a pre-industrial state. With economic and geopolitical competitors of that type, of course the United States achieved world dominance. And, in fact, the United States stepped in and essentially picked up where the older European colonial empires left off. During the Cold War period, many of the former European colonies in Asia and Africa became American clients, and along with the American puppet states in Latin America, which represented the United States’ traditional sphere of hegemony, all of these nations collectively became outposts of the American empire.

However, I would argue that American imperialism is different in character from European colonialism. European colonialism, in my view, was very much comparable to the old Roman empire of antiquity. The Roman Empire was certainly interested in exercising political, military, and economic hegemony over their subject peoples. However, the Roman Empire normally allowed its subject peoples to retain their own local cultures, traditions, religions, and ethnic identities. The Romans were mostly just concerned with collecting taxes and preventing rebellions, and not trying to transform their subject peoples in a fundamental way. Now, the subjects of the empire were expected to participate in the state cult of the emperor, but for most of the peoples of the Roman Empire this was not a problem since they were polytheists anyway. In fact, that’s what got the Christians into so much trouble with the Roman authorities. As monotheists, they could have only one god. The Jews were actually exempt from participation in the state cult, by the way, but the Romans refused to extend that privilege to the Christians as well. I guess they figured once was enough.

But as far as the difference between American imperialism and European colonialism is concerned, I think something I observed the first time I ever went to Europe illustrates this dichotomy quite well. When I first ventured to Europe, one of the first things that I noticed was how old everything was: the architecture, the designs of the streets and the sidewalks, the public buildings, the art, the museums. Yet everywhere in the midst of this very old European cultural experience, I saw signs of Americanization. I recall, for example, observing scenery where these very old cathedrals would be intermixed with signs advertising American fast food restaurants, like McDonald’s, or Burger King, or Kentucky Fried Chicken. As an American this was no big deal to me personally because I was already used to seeing this crass commercialism everywhere I went, but I recall thinking at the time that if I were a European I would be extremely offended by this form of cultural imperialism that was all around.

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I think this experience illustrates very well a crucial difference between American imperialism and more traditional forms of imperialism or colonialism. American imperialism has a quasi-religious quality to it in the sense that it is not just about to whom taxes get paid, but instead it is about changing the way that people live in a much wider sense, changing the way they think, and altering their identity in very fundamental ways. And I think this is true of American imperialism as it pertains to Europe as much as it pertains to other parts of the world. But we see examples of this everywhere. A friend of mine, a national-anarchist by the name of Welf Herfurth, tells the story of visiting Saigon in Vietnam, supposedly a Communist nation, and observing Vietnamese youngsters on the streets of Saigon trying to emulate the mannerisms of American rap singers. Today in Japan, for the first time ever, the Japanese are starting to have a problem with obesity. Now, when we think of the Japanese we normally don’t think about fat people. We think of healthy people who have traditionally enjoyed comparative long life expectancies because of their healthy diets of fish and rice. However, due to the importation of American fast food culture into Japan, the Japanese are now starting to experience problems with obesity and the health difficulties that result from this.

American imperialism is not merely about exercising political hegemony, it is about facilitating what is thought to be a moral transformation of other peoples and cultures. And as I said, I believe there is a quasi religious mentality associated with this kind of moral crusading. One thing that is distinctive about Christianity is that it teaches that temptation is just as great a sin as acting on temptation. For example, Christianity teaches that hating someone is as great a moral failure as murdering them, or that desiring another man’s wife is the same as actually adulterating the wife of another. Most ethical or religious philosophies teach that the essence of virtue is the process of overcoming temptation or refusing to give in temptation, not that merely experiencing temptation and succumbing to temptation are one and the same. I believe that the morality that drives the ideology of the contemporary Western world is a secularization of this kind of traditional Christian blurring of the distinction between thoughts and actual deeds. For example, it has always seemed to me that the real problem that liberals and leftists have with racism, or homopohia, or patriarchy, or whatever Ism or Archy or Phobia happens to be on the chopping block this week, is not necessarily any tangible or identifiable harms that are associated with these as much as the mere idea that someone, somewhere, somehow might think racist or homophobic thoughts. It is the impurity of their hearts and not the malevolence of their deeds that is somehow the real problem. The greatest fear of the Left is that someone might be hiding away in a broom closet thinking about racism.

This is the morality that I also believe guides the American Empire. In fact, when the Islamists refer to American imperialists as the modern Crusaders, I think they have a point, not necessarily in the way they mean it, but it is an apt analogy. As an illustration, in a speech delivered in Chicago in June of 2014, Hillary Clinton suggested that if she were to become President of the United States that feminist ideology would be a central component part of her approach to foreign policy, and we can only imagine where that will eventually lead. Earlier this year, we observed the spectacle of President Obama traveling to Kenya in order to lecture their president on gay rights. And, of course, we remember the uproar a few years ago when a number of political forces in the Western world were calling for a boycott of the 2014 Winter Olympics in Russia over Russia’s failure to, I don’t know, endorse gay marriage or whatever the problem was. In 1980, the United States under President Carter boycotted the Olympics in Moscow because of the Soviet Union’s invasion of the sovereign state of Afghanistan. Less than thirty-five years later, we saw Americans and others calling for a boycott of the Olympics in Russia in the name of gay rights, which I suppose says a great deal about the direction that the Western world has gone in during the past third of a century.

And we see that this liberal crusader mentality has produced disaster all over the world.

Recall, for example, the so-called “Freedom Agenda” of the former Bush administration, and that was part of the ideological rationale for the war in Iraq. I suppose we can gauge how well that worked out by observing what a paradise Iraq is today. Remember the military action against Libya in 2011, led by the Obama administration, and ostensibly under the pretext of defending human rights, which led to the creation of the failed state that Libya is today. Recall the so-called “Arab Spring” and the efforts of the United States to undermine secular governments in Arab nations, in the name of spreading democracy, which is supposedly something that all people everywhere want, irrespective of their history, culture, or traditions, I guess because Francis Fukuyama told us so, or whatever. But the real impact of the “Arab Spring,” as Mr. Putin recently pointed out, was the coming to power of Islamists in some countries and the growth of terrorist organizations in others. So we are able to plainly see that all of this crusading for democracy and human rights has actually led to a reduction of democracy and human rights, or at least a reduction in humans.

Now, aside from the loss of blood and treasure that has been generated by American military imperialism, we are also able to observe the loss of identity that is taking place because of American economic and cultural imperialism. In nation after nation around the world, American television, popular music, popular culture, fashion, media, fast food, and consumer culture are increasingly everywhere. It’s as if the ambition is for the entire planet to become one giant, universal Wal-Mart. And what is happening is that the unique identities of people all over the world are being eradicated.

There are essentially three kinds of identity that are acceptable according to the value system on which American imperialism is implicitly based. One of these is the identity of a subject to state. Notice that I didn’t say “citizen.” I said “subject.” There is the identity of the worker or the professional, whereby someone’s identity comes to be defined by their place in the economy. And there is the identity of the consumer, the role of the individual as a participant in the marketplace. No other form of identity is acceptable within the context of this particular paradigm. Not ethnicity, not nationality, not race, not culture, not religion, not history, not tradition, not community, not ancestry, not family, and apparently, not even gender. Instead, the ambition is to create masses of helots that function merely as deracinated, working, consuming, tax-paying, obedient drones without any connection to the past, no regard for the future, no folklore, no distinctiveness, and no serious aspirations. That is the vision that is implicit in the rhetoric and in the practice of the American Empire.

Now, the question that emerges from this critique of the American Empire and its impact on the identities of the world’s peoples is the matter how to go about building resistance. This question in turn raises some very fundamental geopolitical questions. I have a generally optimistic view because already we see significant pockets of resistance developing all over the world. I interpret present day international relations largely in terms of what I call “Team A” versus “Team B.” Team A is the dominant coalition with the framework of the international power elite, or the international plutocracy, or international capitalism, or whatever you want call it. This dominant coalition is what I call the Anglo-American-Zionist-Wahhabist axis consisting of the United States as the senior partner, along England, Israel, Saudi Arabia, the other Gulf States, and most of the member states of NATO and the European Union as junior partners.

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As far as the present day relationship between Europe and the United States is concerned, I’m inclined to think that it was ironically Mao tse-tung who had the best analysis of that. In the early 70s, Maoist China developed what they called the “three worlds theory,” which is not the same thing as the idea of the First, Second, and Third World that you found in Western political theory during the same period. Instead, the Maoist model argued that the world order of the time consisted of the First World, which was the United States and its satellites, including Western Europe, the Second World, which was the Soviet Union and its satellites, and the Third World of what they considered to be exploited nations. And I would suggest that a modified version of this theory is still applicable, with the modification being that the Second World has disappeared, and that most of the former Soviet satellites have become American satellites with Russia losing its superpower status.

And out of this situation is emerging what I call Team B. The foundation of Team B is what I refer as the triangular resistance, that is, three distinctive blocks of nations that are emerging in opposition to American imperialism. The most significant of these is the emergence of the so-called BRICS, that is, the economic alliance of Brazil, Russia, India, China, and South Africa. There is also what is called the Resistance Block in the Middle East, which consists of Iran, Syria, Hezbollah, a variety of Iraqi and Palestinian groups, the Houthi in Yemen. The third pattern of resistance consists of what I call “resistance nations” or resistance movements in Latin America that resist their own incorporation into the American Empire. This block also includes Brazil, Venezuela, Cuba, Ecuador, Bolivia, and Argentina with varying degrees of consistency, as well as the wider set of Latin American populist movements that these nations to some degree represent. In addition to these three blocks of resistance, there are also outliers like Belarus, North Korea, Zimbabwe, and the Kurdish independence movement that has recently emerged. There are also a variety of non-state actors around the world reflecting a wide range of identities that are resistant to incorporation into the American empire ands program of global liberal capitalist imperialism. So resistance is building everywhere even as the weaknesses of the American empire become increasingly obvious.

In particular, Russia, China, and Iran have emerged as bulwarks against U.S. imperialism, and we have in recent times seen a greater cooperation between these nations, for example, in the currency swap agreement between Russia and China, or the collaboration between Russia and Iran in the war against ISIS, and I have seen discussion recently concerning the possibility of Iran joining the BRICS alliance.

Ultimately, however, we also need an independent and self-assertive Europe. If I could give any advice to the European nations it would be to break out from underneath the American Empire, dissolve NATO, and claim self-determination for themselves, and this includes military self-determination as well as political, economic, and cultural self-determination. The United States is on its way to becoming a failed state, with a $19 trillion national debt, the largest national debt in world history, and a society where virtually all of its institutions are increasingly dysfunctional. This is not system that will go on forever. Those of us who are Americans should be preparing ourselves for a post-America. Meanwhile, the Europeans should, in my view, strive to reclaim their own heritage and destiny. Ultimately, however, the salvation of Europe is dependent upon the abolition of the American Empire.

Thank you for listening to me.

lundi, 30 novembre 2015

Les monarchies pétrolières vont-elles être ruinées et nous entraîner dans le chaos?

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Les monarchies pétrolières vont-elles être ruinées et nous entraîner dans le chaos?
 
L’Arabie saoudite joue son avenir sur un pari risqué. Elle continue à inonder le marché avec son pétrole bien que celui-ci stagne à 60 dollars le baril, alors que si elle fermait les vannes, le prix remonterait rapidement.
 
Professeur agrégé et écrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Les temps sont durs pour les États pétroliers du Moyen-Orient. Le cours du brut s’étant effondré, leurs ressources se sont amoindries dans des proportions cataclysmiques. Ainsi, l’Arabie saoudite présente un déficit abyssal de 20 % du PIB ! Riyad est pris à la gorge et n’a aucune marge de manœuvre. Le secteur privé n’emploie que peu de Saoudiens. La grande majorité des autochtones du royaume sont fonctionnaires et perçoivent des salaires élevés. 10 % du budget sert à subventionner les produits de base (énergie, eau, produits alimentaires). Il faut maintenir à tout prix la paix sociale dans un pays en proie à une démographie galopante (2 millions d’habitant en 1945, 30 millions aujourd’hui).

Le pouvoir achète le peuple alors que de multiples facteurs de désintégration menacent la cohésion du royaume (influence délétère de Daech ou d’Al-Qaïda, rébellion chiite dans les provinces de l’Est). Si rien ne change, en 2020 le déficit ne sera réduit qu’à 15 % du PIB !

D’ici là, le confortable matelas de devises du régime (600 milliards de dollars) aura fondu et Riyad sera obligé de sabrer sauvagement dans ses dépenses. Le royaume risque alors d’exploser, car seul le flot d’argent déversé sur la péninsule maintient la paix sociale !
L’Arabie saoudite essaye d’emprunter sur les marchés, mais ceux-ci se dérobent. L’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé récemment Riyad et ce n’est qu’un début.

arabie saoudite, pétromonarchies, golfe persique, moyen orient, monde arabe, monde arabo-musulman, géopolitique, politique internationale,

L’Arabie saoudite joue son avenir sur un pari risqué. Elle continue à inonder le marché avec son pétrole bien que celui-ci stagne à 60 dollars le baril, alors que si elle fermait les vannes, le prix remonterait rapidement.

Riyad espère, par cette politique, détruire la concurrence des pétroles de schiste américains. Les USA sont désormais autosuffisants mais le coût d’extraction des pétroles de schiste est d’environ 80 dollars le baril. Actuellement, les producteurs américains perdent de l’argent et sont condamnés, si rien ne change, à fermer leurs puits. Une fois débarrassé de la concurrence des pétroles de schiste, Riyad espère que le prix du baril s’envolera et, avec lui, tous ses soucis financiers.

Lorsqu’on sait le rôle trouble joué par les Saoudiens avec les islamistes, lorsqu’on connaît le désir (secret ?) du royaume d’imposer au monde entier la suprématie musulmane, la partie économique qui se joue aujourd’hui est essentielle et, malheureusement, il n’y a que peu de solutions favorables pour l’Occident.

Soit Riyad réussit son pari, surmonte ses difficultés financières. Alors, grâce à sa toute-puissance économique, elle risque d’imposer son islam rigoriste à un grand nombre de pays. Soit elle le perd, alors elle risque d’être emportée dans une tempête fatale. Les pouvoirs qui émergeront de ses ruines seront sans doute plus hostiles à l’Occident que ne le sont les Saoudiens ! Et ils contrôleront les plus grandes réserves mondiales de brut !

Et ce qui est valable pour le royaume wahhabite l’est aussi pour ses voisins du Golfe. Notre avenir est bien sombre !

Heimwee naar Molenbeek

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Heimwee naar Molenbeek
 
door Francis Van den Eynde
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting, Nr. 98, November 2015

Het onderzoek naar de Belgische participatie aan de bloedige aanslagen van vrijdag 13 november in Parijs was nog maar pas begonnen of er werd al een ernstig spoor naar Molenbeek blootgelegd. Nog geen 24 uur na de moordpartijen was de politie er immers al met man en macht in de buurt van de Gentse Steenweg huiszoekingen aan het houden en verrichtte ze er aanhoudingen. De grootscheepse operaties van de ordediensten die er de dagen daarna plaatsvonden bleven ook niet onopgemerkt. Plots was gans de wereld er van op de hoogte dat deze gemeente uit de Brusselse agglomeratie – ook al had niemand er ooit van gehoord – het belangrijkste bolwerk was van de Europese radicale islam.
 


Wie ook maar iets afweet van wat zich in en rond deze gemeente afspeelt, zal hier nochtans niet van hebben opgekeken. De laatste jaren werd immers bij praktisch elke bij ons of in onze buurlanden gepleegde islamitische terreurdaad een link met Molenbeek ontdekt. Ten gevolge van het feit dat een massaal aantal immigranten uit Noord-Afrika en het Midden-Oosten er zich van af pakweg de jaren 80 van de vorige eeuw kwamen vestigen is de situatie er bovendien alles behalve rooskleurig geëvolueerd. Naar Antwerpse normen vertaald, zou ik durven zeggen dat ze te vergelijken valt met die van Borgerhout vermeerderd met die van Deurne maar dan maal 30, naar Gentse maatstaven met die van de Sleepstraat plus die van de Wondelgemstraat maar dan maal 60. Wie dit in twijfel zou trekken, verwijs ik naar een getuige wiens objectiviteit moeilijk in twijfel kan getrokken worden, namelijk Hind Fraihi, een Vlaamse journaliste van Marokkaanse afkomst die bovendien zelf moslim is. Ze ging in 2005, vermomd als studente sociologie, een paar maanden in Molenbeek wonen. Haar bedoeling: nagaan of de geruchten klopten dat het islamitisch radicalisme er zo welig tierde. Het resultaat van haar onderzoek verscheen in de kranten Het Volk en Het Nieuwsblad maar vooral in haar boek Undercover in Klein-Marokko, achter de gesloten deuren van de radicale islam dat in 2006 bij Van Halewijck gepubliceerd werd. Hierin deed ze uitvoerig uit de doeken dat er toen al (het is tien jaar geleden) in Brussel en in het bijzonder in Molenbeek netwerken bestonden die voor de Jihad rekruteerden en dat Molenbeek door een verregaande islamisering een ware moslimenclave in België was geworden.

Beweren dat het boek dood gezwegen werd, zou overdreven zijn maar er mag wel gezegd worden dat de weinige aandacht die er naar uitging onmiddellijk bedolven werd onder een tsunami van politiek correcte reacties. Er werden dan ook helemaal geen beleidsconclusies uit haar vaststellingen getrokken. Integendeel de Molenbeekse burgemeester Phillipe Moureaux, in die tijd een van de belangrijkste coryfeeën van de Brusselse PS, verklaarde een tijdje later voor een Franstalige Tv-zender dat Vlaanderen hysterisch deed over Molenbeek, terwijl daar volgens hem niets bijzonder aan de hand was. Over het feit dat er in datzelfde Molenbeek wijken waren die voor de politie no go areas waren, repte hij uiteraard met geen woord. Wel maakte hij duidelijk dat hij er niet aan dacht iets te ondernemen. Dat dit alles te maken had met het feit dat de PS, net zoals de socialisten in Vlaanderen, de stemmen van de ‘nieuwe Belgen“ nodig had om het verlies aan aanhang bij de arbeidersklasse te compenseren, werd er niet aan toe gevoegd. Moureaux was achter niet de enige die de Molenbeekse realiteit bewust ontkende. Wie hier ook in uitblonk, was de ex-dominicaan Johan Leman (van de orde van de inquisitie dus) die jaren lang als opvolger van Paula D’ Hondt aan het hoofd gestaan heeft van de gedapo (gedachtepolitie) die van het regime de naam C.G.K.R. (het zogenaamde Centrum voor Gelijkheid van Kansen en Racismebestrijding) heeft gekregen. Hij had in Molenbeek aan het hoofd gestaan van het jeugdcentrum Foyer en was van mening dat er zeker geen reden was om zich over de evolutie in deze gemeente ongerust te maken*. Hij kreeg voor dit standpunt de enthousiaste steun van een horde Vlaamse bobo’s en progressievellingen die met veel subsidies in Molenbeek theatervoorstellingen en concerten op het getouw gingen zetten omdat die gemeente een diepe multiculturele warmte uitstraalde en het er toch zo gezellig was.

Ik weet niet of ze dit laatste zelf geloofden maar indien dit toch het geval mocht zijn dan vrees ik dat ze geen enkel besef hebben van wat eigenlijk gezelligheid is (iets wat bij links vaker voorkomt). Molenbeek is inderdaad gezellig …geweest. Als geboren Brusselse ”ket “ herinner ik mij de ondertussen berucht geworden Gentse Steenweg als de zeer levende centrumstraat van een volkse gemeente. Je vond er heel wat handelszaken waaronder heel wat klerenwinkels die uiteraard niet te vergelijken waren met de chichi shops van de Louizalaan maar die aan een behoorlijke prijs toch kwaliteit leverden. Er was een drukbezochte buurtbioscoop. Om je dorst te lessen kon je terecht in een groot aantal gezellige kroegen waar hoogwaardig geuze bier werd gesleten en waar het lokale lied “waile zaain van Muilebeik’ telkens luid gezongen werd wanneer Daring, de lokale voetbalploeg, een wedstrijd had gewonnen. Iedereen praatte er sappig Brussels en elke Vlaming kon er in zijn eigen taal terecht. Wanneer het kermis of braderij was, kon je er op straat genieten van een knapperig broodje met een zwarte of een witte pens die dan met mosterd op smaak werd gebracht. Die gezelligheid is een goede dertig jaar terug door de massale immigratie totaal verdwenen. Er zijn nog handelszaken op de Gentse Steenweg maar hun uitstalramen zijn van Arabische opschriften voorzien, in de cafe’s wordt nu muntthee gedronken en in de plaats van pensen kan je er nu voor merguez-worsten bij de halalslager terecht. Met andere woorden, dit prachtig stuk Brussel is definitief verdwenen en in naam van de politieke correctheid en van het antiracisme heeft men er een citadel van islamradicalisme laten ontstaan. De gevolgen van een en ander zijn vandaag in gans Europa voelbaar.

Ik besef maar al te goed dat men op heimwee geen politiek beleid kan voeren en dat het oude Molenbeek nooit meer zal terug komen. Maar wanneer ik denk aan hoe het dat stuk van mijn geboortestad vergaan is, kan ik niet anders dan woedend worden wanneer men mij weer eens probeert te overtuigen van de enorme voordelen die de multiculturele maatschappij te bieden zou hebben.
 
Francis Van den Eynde
 
In het Journaal van TV & van 16 november probeerde Johan Leman nog steeds de Molenbeekse daders van de aanslagen in Parijs met volgende uitspraak te verdedigen: Jongeren die geen toekomst hebben en sociaal dood, zijn vaak geneigd voor een heldhaftige dood te opteren.
 

Rassegna Stampa, 11/2015

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dimanche, 29 novembre 2015

DAECH: Alliance d'un capitalisme financier terroriste et de la religion

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DAECH: Alliance d'un capitalisme financier terroriste et de la religion

par Lucie Couvreur

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lucie Couvreur, que nous estimons beaucoup ici, nous a autorisé à reprendre l'article qu'elle vient de publier sur son blog (cf. lien ci-dessous) Ceci pourra élargir le lectorat en dehors des seuls lecteurs de Médiapart On trouvera sur ce blog des informations concernant l'auteur, ainsi qu'un grand nombre de réactions intéressantes. Le lecteur comprendra sans doute très vite quelle est la religion mentionnée dans le titre.

http://blogs.mediapart.fr/blog/lucie-couvreur/211115/daec...

Au sommet du G20, qui s'est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20.(1)

Il y a un peu moins d'un an , fin 2014 , la Russie encore annonçait son intention de quitter le réseau Swift , et la mise en place d'un réseau de transactions alternatif indépendant du réseau Swift et de ses chambres de compensation (2). Les Chinois et les Brics sont également en train de s'affranchir de ce réseau .

Qu'est ce que Swift : Swift est un fournisseur mondial de services de messageries et de transactions financières sécurisées . (3)

Il travaille avec des chambres de compensation  qui gèrent les flux de manière informatisée  les paiements ,  les contreparties . Ces chambres de compensation sont des organismes privés et les Chinois se méfient tellement des chambres de compensation Européennes que tous les nouveaux contrats de swaps de devises se sont assortis de la création de chambres de compensation spécifiques entre eux et les pays avec lesquels ces contrats sont conclus . 

le «New York Times» détaillait le 23 juin 2006 comment la CIA et le département du Trésor américains ont accès depuis 2001 aux transactions bancaires internationales de milliers d'individus (citoyens américains et européens) transitant par le systèmeSWIFT. Cette coopérative bancaire qui est constituée de plus de 3.000 institutions financières situées dans 200 pays permet aux individus et aux entreprises de transférer de l'argent d'un compte à un autre. SWIFT traite quotidiennement en moyenne 11 millions de transactions financières.(4)

Voici comment l'idée d'exploiter cette base de données gigantesque a été suggérée au gouvernement américain par des membres de la communauté bancaire, qui avaient perdu un nombre élevé de leurs collègues dans les attentats. Après avoir écarté l'idée que la CIA pirate les ordinateursarrow-10x10.png de SWIFT, un accord secret fut conclu avec la coopérative, qui laissa libre accès à ses informations. Lors des premiers mois, toutes les informations contenues furent analysées, comme par exemple l'ensemble des transactions en provenance de l'Arabie Saoudite, d'où provenait la majorité des terroristes. (4)

Aujourd'hui , comme le dit Jean Claude Paye  dans l'article cité ci-dessus, les transactions financières internationales , sauf celles des pays exclus du réseau comme le fut l'Iran ou celles des pays qui ne veulent pas s'y inscrire ou qui s'en désinscrivent , comme la Chine et la Russie ,  sont TOUTES contrôlées par l'administration américaine . 

Ce sont ces chambres de compensation  dont la plupart sont aux mains des  financiers américains et le réseau associé  qui est désormais lui même contrôlé par l'administration américaine qui donnent  les possibilités d'un contrôle quasi absolu .  C'est par ce biais que la BNP a eu l'année dernière une amende de plusieurs milliards , la chambre de compensation ayant indiqué à l'administration américaine des transactions à destination de pays sous embargo (5) 

Dans l'organisation actuelle de l'Etat Islamique , il y a quelque chose d'assez étonnant  : il a conservé les banques sur lesquelles il a mis la main . Et il vit pour grande partie des revenus pétroliers dont il est difficile d'imaginer qu'ils se règlent tous en or ou en liasses de billets ,  comme d'ailleurs les livraisons de blé ou d'antiquités volés sur les sites syriens ou Irakiens , surtout avec les contrôles mis en place par les différents gouvernements occidentaux sur les transactions en liquide. 

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Donc ils se règlent via des virements bancaires ,  gérés par des chambres de compensation ,  qui établissent les contreparties .. et ces chambres de compensation savent également très bien ce qui se passe en Turquie, au Qatar  et en Arabie Saoudite .. puisque comme l'explique l'article de Jean Claude Paye ci dessus   après les attentats de 2001 , l'administration américaine a utilisé ces informations pour trouver les origines des fonds d'Al Queida . 

On peut trouver également d'autres exemples des rôles joués par ces chambres de compensation .. dans les multiples rôles joués par Clearstream devenue Euroclear . 

Un exemple : 

Un autre exemple d'utilisation de Cedel a lieu dans l'affaire des otages de l'ambassade des États-Unis à Téhéran. Rappelons-en le contexte : les sondages donnaient le président sortant, Jimmy Carter, au coude à coude avec Ronald Reagan. Une libération des otages avant le jour des élections signifiait la quasi réélection du premier. Reagan négocia discrètement avec les ayatollahs une libération ultérieure, en échange de titres et d'armes permettant à l'Iran de se mesurer à l'Irak. L'envoi des titres ne pouvait se réaliser qu'en multipliant des mouvements financiers fractionnés et transitant par des pays tiers pour mieux se dissimuler. C'est ainsi que Backes reçut l'ordre des Banques Centrales américaine et anglaise de prélever 7 millions de dollars sur des comptes détenus par deux grandes banques privées étasuniennes dans des paradis fiscaux et de les transférer à la Banque Nationale d'Algérie, jouant le rôle de centralisateur des fonds destinés aux Iraniens. En l'absence de ses supérieurs et dans l'impossibilité d'obtenir l'accord des titulaires des comptes à débiter, Backes transgressa les règles et obtempéra : les otages furent libérés le surlendemain...(6)

Comme le dit Attac se basant sur le livre de  Denis Robert lors : Révélations  

Il nous a semblé important de revenir sur le mécanisme utilisé par les grandes banques, par les banques centrales des États puis directement par les multinationales, pour faire transférer leurs valeurs mobilières autour de la planète pratiquement instantanément.

le monde entier a pu se rendre compte que les chambres de compensation permettaient, entre autre, au crime organisé de blanchir les énormes quantités d'argent liquide provenant de leurs différents trafics de drogue, d'armes, d'êtres humains ainsi que du racket et de la prostitution. (6).

Cette absence de recherches du côté financier a d'ailleurs déjà étonné plusieurs personnes. 

"Daech", l'enquête d'Arte : mais que font les banques ? Il faut taper là où ça fait mal

Pas de sanction ? C'est incompréhensible

Les reportages diffusés sur Arte ce mardi soulèvent autant de questions qu'ils offrent quelques réponses. Même si selon ces journalistes, Daech ne dépend plus aujourd'hui de financements extérieurs et est devenue totalement autonome, il n'en reste pas moins que par l'intermédiaire des établissements situés sur son territoire, l'organisation accède également aux réseaux bancaires internationaux.

Comment est-il donc possible que ces mêmes banques, nouvelles puissances mondiales qui semblent désormais prendre le pas sur le pouvoir politique, décidant même de nos réformes à mettre en place, n'aient pas encore fermé les robinets de l'EIL, et vidé les comptes de cette multinationale qu'est devenue Daech ? 

Dans la mesure où cet état autoproclamé, qui n'est rien d'autre qu'une entreprise criminelle sous couvert de foi, n'a donc aucune légitimité il est incompréhensible qu'elle puisse jouir des réseaux bancaires internationaux et se donner ainsi une dimension étatique et une légitimité.

Sur ce point, la réponse comme le silence de Jean-Charles Brisard sont à la fois édifiants et inquiétants : 

"- Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont maintenu l'architecture des banques. On estime qu'ils contrôlent à peu près 24 banques et branches bancaires à la fois en Irak et en Syrie. Et ce qui est étonnant est que ces banques fonctionnent toujours à l'heure où on parle, ces banques effectuent toujours des transactions internationales.

- Y a pas de sanction ?, demande le journaliste.

- Y a pas de sanction, pour l'instant", répond Jean-Charles Brisard.

ISIS-Oil.jpgDonc nous nous trouvons dans un contexte ou des attentats immondes se produisent sur notre sol , via un mouvement ou une organisation dont les financements sont tout à fait identifiables  par ceux qui en ont les moyens ,  du fait en particulier de leurs relations suivies avec les pays soupçonnés de continuer à aider ce mouvement : la Turquie, le Qatar , l'Arabie Saoudite .. 

Qui sont capables d'estimer le montant des livraisons pétrolières de cette même organisation grâce à une société américaine du nom d'IHS qui travaille en relations directes avec l'administration américaine (8) 

Dont les enjeux vont visiblement bien au delà de la simple destruction de cet Etat Islamique: 

L'enjeu des gazoducs (9)

Les tracés des pipelines en compétition pour l'importation du Gaz de la Caspienne et du Moyen-Orient jusqu'à l'Europe du sud-est

Il semble qu'il existe d'autres intérêts aux objectifs US que de disposer du pétrole syrien. Les américains cherchent également à contrôler le débit du pétrole ainsi que ses ventes à d'autres nations ce qui est bien plus important pour atteindre une hégémonie globale. Leur objectif pourrait également aussi concerner davantage les réserves gazières d'Iran et de Russie que leur intérêt pour le pétrole syrien.

The Guardian déclare :

En 2009... Assad refusa de signer une proposition d' accord avec le Qatar qui proposait de construire un pipeline partant de ses champs du nord, contigus aux champs pétrolifères iraniens de South Pars et traversant l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Syrie puis la Turquie en vue de fournir les marchés européens, tout en contournant tout particulièrement la Russie. La logique d'Assad consistait à « protéger les intérêts de son allié russe », qui est le premier fournisseur de gaz naturel en Europe.

Au lieu de cela, l'année suivante, Assad a poursuivi les négociations en faveur d'un plan alternatif de 10 millions de dollars avec l'Iran pour la construction d'un pipeline qui passerait par l'Irak et la Syrie et qui permettrait potentiellement à l'Iran de fournir à l'Europe du gaz issu de ses champs de South Pars partagés avec le Qatar. Le protocole d'entente (MoU) mis en place pour le projet fut signé en juillet 2012 – juste au moment où la guerre civile syrienne gagnait Damas et Alep – et précédemment cette année, l'Irak signait un accord cadre pour la construction des pipelines de gaz. Le projet de pipeline Iran/Irak/Syrie fut un camouflet au regard des plans qatari.

Le projet de pipeline prévu par l'Iran, l'Irak et la Syrie passant par la côte syrienne et dans la Méditerranée au long de laquelle la Russie est présente, permettrait un contrôle russe sur la production et le débit du gaz iranien atténuant ainsi les rivalités entre les divers pays concernés.

L'intérêt du Qatar à financer l'insurrection avait pour objectif de renverser la Syrie et d'installer une opposition malléable qui signerait l'accord qatari sur le pipeline. La Turquie, l'Arabie Saoudite et la Jordanie avaient elles aussi tout intérêt à ce que ce plan aboutisse. Cette opération répondait aux objectifs américains de casser et d'affaiblir l'influence russe sur l'Europe.

Et on voudrait nous faire croire qu'ils ne peuvent pas identifier les financeurs de l'organisation en question ??? 

Alors quand Jean François Gayraud parle de capitalisme financier devenu criminel (10) , là on peut dire que ce capitalisme là est carrément devenu terroriste  et qu'il y a aujourd'hui tous les moyens d'identifier les donneurs d'ordre, à condition bien sûr de le vouloir, ce qui ne semble visiblement pas être le cas !!!

Parce qu'en plus , il y a une autre chose dont je suis certaine : ce ne sont pas les fanatiques religieux manipulés par Daesch qui risquent de comprendre ou de créer quoique ce soit en transactions financières informatisées pour répondre à leurs propresarrow-10x10.png besoins..  

Dans la tradition islamiste pure et dure la finance est "haram" .. donc interdite aux croyants . C'est la raison pour laquelle ils ont créé des banques islamiques , pour que la méthodologie financière puisse s'harmoniser avec les prescriptions coraniques qui interdisent l'usure et ce que nous appelons "le modèle de la dette" . 

Et en plus ils nous prennent pour des CONS ... 

1) https://francais.rt.com/international/10545-poutine-daesh...

2) http://lemondealenversblog.com/2014/11/15/la-russie-lance...

3) http://www.swift.com/products_services/clearing_overview?...

4) http://webduweb.free.fr/swift.htm

(5) http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/03/la...

6) http://www.suisse.attac.org/Clearstream-La-chambre-de

7) http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1322550-daech-l-...

(8) http://alyaexpress-news.com/2014/10/letat-islamique-ou-is...

(9) http://reseauinternational.net/les-etats-unis-detruisent-...

10) http://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/droi...


 Lucie Couvreur

La menace terroriste qui plane sur l’Iran

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La menace terroriste qui plane sur l’Iran

Auteur : Mahan Abedin pour  Middle East Eye
Ex: http://zejournal.mobi

Tandis que l’Iran s’implique de plus en plus en Syrie et en Irak, la République islamique se retrouve pour la première fois dans le viseur de réseaux djihadistes transnationaux

La semaine dernière, une flopée de hauts responsables de la sûreté et de l’armée en Iran ont prévenu de l’existence d’une menace d’attentats terroristes en provenance du groupe État islamique et des réseaux djihadistes affiliés.

La dernière annonce en date est celle de Mohammad Ali Jafari, le commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique, qui a averti ce dimanche que Daech cherchait depuis quelque temps à générer « de l’instabilité » en Iran.

L’avertissement de Mohammad Ali Jafari faisait suite à l’interview dimanche du ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli par la chaîne nationale, au cours de laquelle il a affirmé que les forces de sécurités iraniennes avaient découvert plusieurs « bombes » rien que le jour de l’interview.

En plus de ces déclarations, les agences de sécurité ont révélé au cours des derniers jours des informations sur la découverte d’explosifs, des complots qui auraient été déjoués et des groupes terroristes qui auraient été démantelés. La plus récente de ces annonces nous vient du ministère du Renseignement, qui a précisé que les projets d’une équipe de terroristes qui prévoyaient de faire exploser des bombes sur des autoroutes stratégiques de la province orientale du Sistan-et-Balouchistan avaient été contrecarrés.

La succession rapide de ces avertissements et un flot continu d’informations sur des conspirations apparemment déjouées indiquent à n’en pas douter que les autorités iraniennes sont aux prises avec une imminente menace terroriste d’une ampleur et d’une étendue sans précédent.

Ce qui démarque cette menace terroriste, ce n’est pas seulement son association avec Daech, mais le fait qu’elle englobe un plus large spectre de réseaux djihadistes, dont al-Qaïda. De plus, la perte d’immunité de la République islamique face au terrorisme djihadiste international n’est pas seulement liée à son implication en Syrie, mais est également symptomatique d’un effondrement de ses relations à plus grande échelle avec les groupes islamistes sunnites.

Une menace imminente

La dégradation de l’environnement sécuritaire de la République islamique est en grande partie liée à l’évolution rapide du paysage géopolitique. L’escalade des combats en Syrie, amplifiée par les forces aériennes russes et l’intensification des opérations iraniennes au sol, a eu pour effet immédiat de renforcer la posture du président syrien Bachar al-Assad.

La transformation du champ de bataille syrien finira inévitablement par déclencher une réaction contre l’Iran. Les attentats-suicides qui ont eu lieu un peu plus tôt ce mois-ci à Bourj al-Brajneh (au sud de Beyrouth) et qui ont été revendiqués par Daech visaient manifestement le Hezbollah, allié de l’Iran, et représentaient un message clair envoyé à Téhéran.

Cependant, les évolutions géopolitiques et les menaces à l’ordre public qui les accompagnent vont bien au-delà de la guerre en Syrie et de son voisinage immédiat au Levant. Le responsable de l’armée iranienne, le brigadier général Ahmad Reza Pourdastan, a récemment lancé un avertissement au sujet d’une menace de Daech qui pèserait sur l’Iran depuis le nord de l’Afghanistan.

Pour les forces de l’armée et de la sûreté iranienne, le groupe qu’on appelle État islamique représente une menace dans la mesure où celui-ci, à l’inverse de ses compatriotes idéologiques d’al-Qaïda et des groupes djihadistes affiliés, voit les musulmans chiites, et par extension la République islamique, comme ses principaux ennemis.

Ce problème est aggravé par le fait que même al-Qaïda, qui a évité pendant des années de s’en prendre à l’Iran pour des raisons politiques et logistiques, adopte maintenant une attitude plus belliqueuse envers la République islamique. Ceci est presque entièrement dû à l’engagement sans réserve de l’Iran en faveur de la défense du gouvernement syrien.

Cette agressivité a été soulignée par des propos particulièrement impressionnants d’Abou Mohammed al-Joulani, le chef du Front al-Nosra (le groupe syrien affilié à al-Qaïda), qui, dans un entretien avec Al Jazeera au mois de juin, a menacé de transporter le conflit « à l’intérieur » de l’Iran.

Alors qu’il est indéniable que de telles menaces élèvent les enjeux pour l’Iran, leur mise a exécution est un tout autre problème. En Iran, les groupes comme le Front al-Nosra et le groupe autoproclamé État islamique sont confrontés à un environnement sécuritaire musclé qui prend la forme d’un grand nombre de services de sécurité et de renseignement très vigilants, qui bénéficient d’une grande expérience et de grandes ressources.

Pour les forces de sécurité iraniennes, l’un des défis urgents est de retrouver les groupes activistes qui se trouvent dans les régions frontalières sensibles et de les empêcher de soutenir Daech et le Front al-Nosra, en particulier dans les provinces du Sistan-et-Balouchistan et de l’Azerbaïdjan occidental.

Les groupes militants sunnites originaires de ces régions ont déjà officiellement à leur actif plusieurs attaques contre le gouvernement et la sûreté à l’échelle locale. L’une des inquiétudes principales concerne le fait qu’en récupérant les ressources de ces groupes et leur connaissance du terrain, Daech pourrait chercher à s’attaquer à des cibles faciles dans des centres urbains importants, et en particulier la capitale, Téhéran, sous la forme d’attentats terroristes tragiques perpétrés par des hommes en maraude, ce qui ne serait pas sans rappeler les récentes attaques qui ont frappé Paris.

Des relations de cause à effet

La dégradation de la sécurité dans la région, comme le montre l’ascension de Daech, est prise tellement au sérieux à Téhéran que même le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a jugé utile de parler du sujet de manière répétée et sans détour au cours des derniers mois.

Lors de sa dernière intervention de dimanche, à l’occasion d’une rencontre avec le président turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow, Ali Khamenei a affirmé que pour s’en sortir face aux courants « terroristes », il fallait impliquer la population dans des activités islamiques « acceptables » en vue de renforcer les courants islamiques « modérés » et « rationnels ».

Le problème de la République islamique est qu’au cours des dernières années, elle a progressivement perdu sa capacité à influencer ou même à générer des activités islamiques « acceptables » dans le domaine de l’Islam sunnite. L’impressionnante diminution de cette capacité a eu un impact sur une grande partie de la politique étrangère iranienne, en plus d’avoir rendu l’Iran plus vulnérable au terrorisme international.

Contrairement à la méprise largement répandue dans les médias et la sphère universitaire, le problème principal n’est pas lié au sectarisme mais, avec ironie, à la rationalisation accentuée de la politique étrangère iranienne, qui met en avant l’intérêt national aux dépens de l’éthique islamique révolutionnaire.

Tandis que le processus de rationalisation est en route depuis des décennies, il s’est terriblement amplifié sous le gouvernement du président Hassan Rohani, dont la priorité sur la scène internationale est de complètement déradicaliser la politique étrangère.

L’un des symptômes notables de ce processus, qui est également en lien avec la guerre en Syrie, est la rupture des relations de l’Iran avec le Hamas. Une évolution bien plus profonde concerne l’érosion des liens entre la République islamique et les Frères musulmans, aussi bien dans leur mère patrie égyptienne que dans des régions plus éloignées.

Ces évolutions résultent en une perte d’influence sur les cercles politiques islamiques sunnites, et par conséquent en l’incapacité de mettre un terme par voie de négociations aux désaccords et aux méprises qui émergent à cause de l’implication de l’Iran dans les conflits de la région.

Vis-à-vis du terrorisme, la République islamique se trouve aujourd’hui dans la même position inconfortable que d’autres États, et souffre notamment de ne plus être à l’abri de la fureur du djihad à l’échelle mondiale. Désormais, ce n’est peut-être plus qu’une question de temps avant que des atrocités en lien avec Daech ou bien simplement inspirées par ce mouvement ne surviennent à Téhéran.

Mahan Abedin

Traduction par Mathieu Vigouroux


- Source : Middle East Eye

CLIMAT INVESTIGATION: l'Information contre l'investigation

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CLIMAT INVESTIGATION: l'Information contre l'investigation

Alain Walenne
Ex: http://metamag.fr 

Philippe Verdier, chef de service météo de France Télévisions et présentateur météo à France2, est l’auteur d’un ouvrage* qui, depuis quelques mois, provoque le débat sur le réchauffement climatique, et surtout sur la façon dont ce sujet est maltraité et détourné par les États.

Philippe Verdier n’est pas le premier venu. Il a été accrédité par les Nations Unies pour couvrir les Conférences sur le Climat (Bali 2007, Copenhague 2009, Cancun 2010…). Il n’est pas du tout un « climatosceptique », comme quelques malveillants ont pu le dire, qui n’ont pas lu son livre. Il est convaincu que la terre se réchauffe et que le climat se dérègle. Alors, en quoi dérange-t-il ?

Il affirme que le discours sur le climat est monopolisé par un organisme ultra-politisé, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) dont les dirigeants cooptés sont très liés aux milieux économiques transnationaux, et où les scientifiques, nombreux dans les débats, ont bien du mal à se faire entendre.

L’ONU organise chaque année en décembre une COP (COnférence des Parties), à Paris pour la 21e, les  « parties » en question étant les 190 pays reconnus à l’ONU. Lors de ces COP, chaque pays fait état de tout ce qui « cloche » chez lui ; l’ONU décrète alors que la catastrophe arrive, chaque pays exprime sa conscience du danger, relaie abondamment l’information auprès de ses citoyens, puis continue allègrement la course au « développement »… qui est la cause de la catastrophe annoncée !

Chacun décide qu’il faut réduire la consommation d’énergie… et fait l’inverse. « Derrière les engagements écologiques, à peu près tous viennent pour faire fructifier leurs affaires (…) La Conférence s’apparente à une Foire Internationale. Finalement, les participants parlent assez peu de l’avenir de la planète. Les scientifiques y sont discrets, quand ils ne sont pas absents. Le temps de la Conférence est un moment de diplomatie et de commerce (…) La négociation apparait comme un monopoly environnemental. »

Le fonctionnement original du GIEC

Les travaux sont rédigés et corrigés par des scientifiques, mais le résumé de synthèse est approuvé ligne par ligne par les gouvernements, qui financent et contrôlent l’édition des rapports. Ce sont les Etats qui décident des informations climatiques qu’il convient de présenter au public. La liberté de parole du GIEC est étroitement contrôlée.

Le discours onusien est toujours univoque ; il n’y a pas vraiment de débat entre les thèses divergentes des climatologues. Philippe Verdier tire la sonnette d’alarme sur les sujets climatiques sensibles mais écartés par le GIEC : le ralentissement du Gulf Stream par exemple, qui entraînera un refroidissement de la façade atlantique de l’Europe, ou la fonte du permafrost de Sibérie, qui libère de grandes quantités de méthane et augmente le stock de gaz à effet de serre.

Bien des thèmes (pourtant passionnants) sont bâclés, comme l’élévation du niveau des mers, les effets des éruptions volcaniques, ou l’importance des cycles solaires sur les changements climatiques. Personne n’est capable de vérifier les scenarii catastrophistes du GIEC pour 2050 et, depuis 20 ans, bien des prévisions du GIEC se sont avérées fausses. De fait, aucune prévision fiable ne peut déterminer le climat de la France et de l’Europe entre 2016 et 2050 (comme l’affirme le GIEC), pas plus que pour 6 mois, sinon, la météo prévoirait le temps sur 6 mois et non sur une semaine !

Les scientifiques qui s’écartent des postulats du GIEC (l’effet de serre serait du à l’activité humaine) ont de grandes difficultés à faire reconnaître leurs travaux ; ils risquent leur avenir professionnel. Ils dénoncent les utilisations mensongères que le GIEC fait de leurs travaux, ou l’occultation des conséquences positives qu’a le réchauffement climatique (+0,8° sur 50 ans).

Les apports de la dendrochronologie (analyse des cercles de croissance des arbres) sont écartés, alors qu’ils permettent de montrer que, depuis 2500 ans, les périodes de stabilité sociale et de prospérité surviennent lors des réchauffements, et qu’a contrario les périodes d’instabilité et de troubles politiques sont associés à des refroidissements. Mais aucun historien ne siège au GIEC, qui refuse les conclusions des scientifiques qui ne leur conviennent pas.

Sous couvert du climat, les fonctionnaires de l’ONU aident surtout les multinationales à placer leurs produits. Le climat justifie par exemple l’arrivée massive de céréales génétiquement modifiées en Asie, dans les Amériques et en Afrique, ça, c’est du concret !

La climatologie est une science

La climatologie et la météorologie sont des sciences, et il est dangereux de les soumettre aux pouvoirs politiques et économiques. Or les météorologues sont sommés par les gouvernements de « vendre » le réchauffement climatique… qui n’est pas de leur ressort, mais celui de la climatologie !

Les Nations Unies, soumises aux groupes de pression politiques et économiques, manipulent la climatologie, la météorologie, et indirectement l’écologie, et pourtant, depuis 20 ans, elles ne sont jamais parvenues à faire appliquer le moindre accord sur le climat, car la volonté de faire peur conduit davantage à l’apathie qu’à l’action. « Aucun changement de politique énergétique n’interviendra après la Conférence de Paris » (Manuel Valls).

Si l’ONU voulait vraiment s’attaquer au réchauffement, il ferait la chasse au méthane, et au protoxyde d’azote, 300 fois plus toxique que le CO2 pour le réchauffement de la planète.

Philippe Verdier pense que le GIEC doit nous informer et non nous terroriser. Disciple de Pierre Rabhi, il préconise les solutions fractales, petites actions personnelles ou locales (Agenda 21, Plan Climat, Vélib, covoiturage, transports en commun gratuits), plus efficaces que le projet surréaliste de « changer le climat ».

Le réchauffement est une donnée, pas un ennemi et il ne nécessite aucun « combat ». Ce n’est pas l’avis de la COP21, qui a fait une première victime : Philippe Verdier, l’agent perturbateur, a été licencié par France Télévisions, dont la ligne politiquement conforme ne souffre pas de contestation.                                                                                                             

Climat investigation, de Philippe Verdier, Editions Ring, 18 €. Le livre est dédié à Walden, de Henri D. Thoreau.

Meet The Man Who Funds ISIS

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Meet The Man Who Funds ISIS: Bilal Erdogan, The Son Of Turkey's President

By

Zero Hedge & http://www.lewrockwell.com

Russia’s Sergey Lavrov is not one foreign minister known to mince his words. Just earlier today, 24 hours after a Russian plane was brought down by the country whose president three years ago said “a short-term border violation can never be a pretext for an attack”, had this to say: “We have serious doubts this was an unintended incident and believe this is a planned provocation” by Turkey.

But even that was tame compared to what Lavrov said to his Turkish counterparty Mevlut Cavusoglu earlier today during a phone call between the two (Lavrov who was supposed to travel to Turkey has since canceled such plans).

As Sputnik transcribes, according to a press release from Russia’s Ministry of Foreign Affairs, Lavrov pointed out that, “by shooting down a Russian plane on a counter-terrorist mission of the Russian Aerospace Force in Syria, and one that did not violate Turkey’s airspace, the Turkish government has in effect sided with ISIS.”

It was in this context when Lavrov added that “Turkey’s actions appear premeditated, planned, and undertaken with a specific objective.”

More importantly, Lavrov pointed to Turkey’s role in the propping up the terror network through the oil trade. Per the Russian statement:

“The Russian Minister reminded his counterpart about Turkey’s involvement in the ISIS’ illegal trade in oil, which is transported via the area where the Russian plane was shot down, and about the terrorist infrastructure, arms and munitions depots and control centers that are also located there.”

Others reaffirmed Lavrov’s stance, such as retired French General Dominique Trinquand, who said that “Turkey is either not fighting ISIL at all or very little, and does not interfere with different types of smuggling that takes place on its border, be it oil, phosphate, cotton or people,” he said.

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The reason we find this line of questioning fascinating is that just last week in the aftermath of the French terror attack but long before the Turkish downing of the Russian jet, we wrote about “The Most Important Question About ISIS That Nobody Is Asking” in which we asked who is the one “breaching every known law of funding terrorism when buying ISIS crude, almost certainly with the tacit approval by various “western alliance” governments, and why is it that these governments have allowed said middleman to continue funding ISIS for as long as it has?”

Precisely one week later, in even more tragic circumstances, suddenly everyone is asking this question.

And while we patiently dig to find who the on and offshore “commodity trading” middleman are, who cart away ISIS oil to European and other international markets in exchange for hundreds of millions of dollars, one name keeps popping up as the primary culprit of regional demand for the Islamic State’s “terrorist oil” – that of Turkish president Recep Erdogan’s son: Bilal Erdogan.

His very brief bio:

Necmettin Bilal Erdogan, commonly known as Bilal Erdogan (born 23 April 1980) is the third child of Recep Tayyip Erdo?an, the current President of Turkey.

After graduating from Kartal Imam Hatip High School in 1999, Bilal Erdogan moved to the US for undergraduate education. He also earned a Masters Degree in John F. Kennedy School of Government at Harvard University in 2004. After graduation, he served in the World Bank as intern for a while. He returned Turkey in 2006 and started to his business life. Bilal Erdogan is one of the three equal shareholders of “BMZ Group Denizcilik “, a marine transportation corporation.

Here is a recent picture of Bilal, shown in a photo from a Turkish 2014 article, which “asked why his ships are now in Syria”:

In the next few days, we will present a full breakdown of Bilal’s various business ventures, starting with his BMZ Group which is the name implicated most often in the smuggling of illegal Iraqi and Islamic State through to the western supply chain, but for now here is a brief, if very disturbing snapshot, of both father and son Erdogan by F. William Engdahl, one which should make everyone ask whether the son of Turkey’s president (and thus, the father) is the silent mastermind who has been responsible for converting millions of barrels of Syrian Oil into hundreds of millions of dollars of Islamic State revenue.

By F. William Engdahl, posted originally in New Eastern Outlook:

Erdogan’s Dirth Dangerous ISIS Games

More and more details are coming to light revealing that the Islamic State in Iraq and Syria, variously known as ISIS, IS or Daesh, is being fed and kept alive by Recep Tayyip Erdogan, the Turkish President and by his Turkish intelligence service, including MIT, the Turkish CIA. Turkey, as a result of Erdogan’s pursuit of what some call a Neo-Ottoman Empire fantasies that stretch all the way to China, Syria and Iraq, threatens not only to destroy Turkey but much of the Middle East if he continues on his present path.

In October 2014 US Vice President Joe Biden told a Harvard gathering that Erdogan’s regime was backing ISIS with “hundreds of millions of dollars and thousands of tons ofweapons…” Biden later apologized clearly for tactical reasons to get Erdo?an’s permission to use Turkey’s Incirlik Air Base for airstrikes against ISIS in Syria, but the dimensions of Erdogan’s backing for ISIS since revealed is far, far more than Biden hinted.

ISIS militants were trained by US, Israeli and now it emerges, by Turkish special forces at secret bases in Konya Province inside the Turkish border to Syria, over the past threeyears. Erdo?an’s involvement in ISIS goes much deeper. At a time when Washington, Saudi Arabia and even Qatar appear to have cut off their support for ISIS, they remaining amazingly durable. The reason appears to be the scale of the backing from Erdo?an and his fellow neo-Ottoman Sunni Islam Prime Minister, Ahmet Davuto?lu.

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Nice Family Business

The prime source of money feeding ISIS these days is sale of Iraqi oil from the Mosul region oilfields where they maintain a stronghold. The son of Erdogan it seems is the man who makes the export sales of ISIS-controlled oil possible.

Bilal Erdo?an owns several maritime companies. He has allegedly signed contracts with European operating companies to carry Iraqi stolen oil to different Asian countries. The Turkish government buys Iraqi plundered oil which is being produced from the Iraqi seized oil wells. Bilal Erdogan’s maritime companies own special wharfs in Beirut and Ceyhan ports that are transporting ISIS’ smuggled crude oil in Japan-bound oil tankers.

Gürsel Tekin vice-president of the Turkish Republican Peoples’ Party, CHP, declared in a recent Turkish media interview, “President Erdogan claims that according to international transportation conventions there is no legal infraction concerning Bilal’s illicit activities and his son is doing an ordinary business with the registered Japanese companies, but in fact Bilal Erdo?an is up to his neck in complicity with terrorism, but as long as his father holds office he will be immune from any judicial prosecution.” Tekin adds that Bilal’s maritime company doing the oil trades for ISIS, BMZ Ltd, is “a family business and president Erdogan’s close relatives hold shares in BMZ and they misused public funds and took illicit loans from Turkish banks.”

In addition to son Bilal’s illegal and lucrative oil trading for ISIS, Sümeyye Erdogan, the daughter of the Turkish President apparently runs a secret hospital camp inside Turkey just over the Syrian border where Turkish army trucks daily being in scores of wounded ISIS Jihadists to be patched up and sent back to wage the bloody Jihad in Syria, according to the testimony of a nurse who was recruited to work there until it was discovered she was a member of the Alawite branch of Islam, the same as Syrian President Bashar al-Assad who Erdogan seems hell-bent on toppling.

Turkish citizen Ramazan Bagol, captured this month by Kurdish People’s Defence Units,YPG, as he attempted to join ISIS from Konya province, told his captors that said he was sent to ISIS by the ‘Ismailia Sect,’ a strict Turkish Islam sect reported to be tied to Recep Erdogan. Baol said the sect recruits members and provides logistic support to the radical Islamist organization. He added that the Sect gives jihad training in neighborhoods of Konya and sends those trained here to join ISIS gangs in Syria.

According to French geopolitical analyst, Thierry Meyssan, Recep Erdogan “organised the pillage of Syria, dismantled all the factories in Aleppo, the economic capital, and stole the machine-tools. Similarly, he organised the theft of archeological treasures and set up an international market in Antioch…with the help of General Benoît Puga, Chief of Staff for the Elysée, he organised a false-flag operation intended to provoke the launching of a war by the Atlantic Alliance – the chemical bombing of la Ghoutta in Damascus, in August 2013. “

Meyssan claims that the Syria strategy of Erdo?an was initially secretly developed in coordination with former French Foreign Minister Alain Juppé and Erdogan’s then Foreign Minister Ahmet Davuto?lu, in 2011, after Juppe won a hesitant Erdogan to the idea of supporting the attack on traditional Turkish ally Syria in return for a promise of French support for Turkish membership in the EU. France later backed out, leaving Erdogan to continue the Syrian bloodbath largely on his own using ISIS.

Gen. John R. Allen, an opponent of Obama’s Iran peace strategy, now US diplomatic envoy coordinating the coalition against the Islamic State, exceeded his authorized role after meeting with Erdogan and “promised to create a “no-fly zone” ninety miles wide, over Syrian territory, along the whole border with Turkey, supposedly intended to help Syrian refugees fleeing from their government, but in reality to apply the “Juppé-Wright plan”. The Turkish Prime Minister, Ahmet Davutoglu, revealed US support for the project on the TV channel A Haber by launching a bombing raid against the PKK.” Meyssan adds.

There are never winners in war and Erdogan’s war against Syria’s Assad demonstrates that in bold. Turkey and the world deserve better. Ahmet Davutoglu’s famous “Zero Problems With Neighbors” foreign policy has been turned into massive problems with all neighbors due to the foolish ambitions of Erdogan and his gang. 

Reprinted with permission from Zero Hedge.

samedi, 28 novembre 2015

Faits et acteurs du Vendredi 13

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Faits et acteurs du Vendredi 13

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Vendredi 13. Une date que l’on retiendra et les superstitieux ne manqueront pas d’y voir un signe. A croire que ce n’était pas un hasard… Non, effectivement. Nous le verrons dans cette série d'articles. En ce jour noir, la France a connu la pire attaque terroriste de son histoire. En six attaques quasiment simultanées à Paris et au Stade de France, notre pays est revenu à la réalité. Il faut dire que les attentats de Janvier n’avaient pas réellement touché les Français eux-mêmes mais une caste journalistique hautaine et moralisatrice. Celle-ci, bien qu’étant portée aux nues par nombre de nos compatriotes lobotomisés, n’avait finalement pas grand-chose à voir avec eux. Les gens ont bien vite zappé et « l’esprit Charlie » s’était évaporé depuis des mois… Cette fois, c’est différent. Le peuple, Monsieur tout le monde, a été visé. Et touché. Au restaurant, au stade, en concert, dans la rue. L’homo festivus a été la victime de l’immigré terroriste dans un pays qui paraît incapable de protéger sa population. De multiples raisons l’expliquent : idéologiques et politiques. Au cœur d’un système globalisé, le pays légal (la République) a tout fait pour étouffer le pays réel (les Français). Cela dure depuis des décennies. Les « élites » qui nous dirigent nous ont menés dans le mur, à un point de non-retour, à une guerre avec un ennemi qui est à la fois intérieur et extérieur. Elles sont responsables et nous avons tout à craindre des évolutions futures de la situation, tant vis-à-vis d’éventuelles nouvelles actions terroristes sur notre sol et en Europe qu’au niveau du renforcement du pouvoir étatique par le biais de lois liberticides qui ne risquent pas d’être limitées à des fondamentalistes qu’on commence seulement à inquiéter alors que leur dangerosité est connue depuis toujours.

Comme nous l’avions fait pour les attentats de Janvier ou, plus récemment, sur la question des « migrants », nous diviserons la question en plusieurs Regard sur l’actu. Notre propos y gagnera en clarté, d’autant que la masse d’informations à traiter est énorme. Il va sans dire que nous ne prétendons ici aucunement à l’exhaustivité.

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Quelques éléments importants de l’affaire

Les faits, tout le monde les connaît et il serait laborieux de revenir en détail sur eux. Au-delà du nombre énorme de morts et de blessés, c’est la méthode employée qui fait froid dans le dos : mitrailler, tuer de manière directe et indistincte pour finalement se faire exploser. Psychologiquement, pour les agresseurs, c’est autre chose que de poser une bombe à distance. Pour les agressés et la société dans laquelle ils vivent, également. Rien de mieux pour toucher les esprits et terroriser la population. La barbarie dont ont fait preuve les terroristes est allée très loin car non contents de tirer sur les gens, ils ont également eu recours à leurs couteaux pour « torturer leurs victimes blessées en tranchant leur estomac quand elles gisaient sur le sol » raconte une survivante anglaise du massacre du Bataclan.

Les victimes, quant à elles, n’avaient pas été choisies par hasard. Les tueurs voulaient éliminer des Blancs, des Français, des « croisés ». On s’en doutait bien mais le Parisien nous le confirme avec ce passage éclairant sur la tuerie du Bataclan :

« Les tueurs sont impitoyables. Ils ont pourtant épargné Alexis*, un jeune majeur « typé », comme le décrit une amie, dont la peau mate le fait souvent passer pour un jeune d'origine maghrébine. « Ils l'ont visé, puis se sont repris, explique cette proche. Ils lui ont dit : Toi, t'es des nôtres !, et ils ont tiré sur un autre jeune à ses côtés. »

Les victimes, on peut les voir en détail ici. On se rend compte que la grande majorité d’entre elles est blanche, d’un niveau social plutôt élevé et âgée globalement de 25 à 40 ans. Certes, beaucoup sont des bobos… Mais ces personnes n’ont pas été tuées pour cela. C’est le fait d’être Européens qui les a condamnées à mort sur leur propre sol. Les quelques victimes issues de la diversité sont donc des dommages collatéraux pour des terroristes dont la fureur meurtrière a sans doute été aidée par la prise de drogue. Des seringues ont été trouvées dans la chambre d’hôtel louée par Salah Abdeslam. Par ailleurs, un témoin présent vendredi soir devant le Bataclan avait repéré le comportement louche des fous d’Allah « Ils avaient des têtes de morts-vivants », a-t-il assuré.

Le captagon, la fameuse drogue des djihadistes dont on parle tant depuis des semaines a-t-elle été utilisée ? Surnommée la « drogue des djihadistes », on peut l’absorber « par voie orale [via des cachets] ou à l'aide d'une seringue. Le Captagon est principalement utilisé, comme toutes les amphétamines, en tant qu'excitant, stimulant et anorexigène ».

"La drogue est normalement proscrite par la religion des djihadistes. Mais ces derniers en prennent pour voir leurs performances décupler et leur peur disparaître lors des combats. Outre l'euphorie, le produit permet de ne pas ressentir le sommeil ou la faim. Les effets peuvent durer jusqu'à 48 heures. Les témoignages de personnes ayant croisé des drogués au Captagon sont édifiants. "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient même alors qu'on les bourrait de coups forts", décrit un officier syrien.

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A propos des assassins

Cette prise de drogue ne serait pas surprenante étant donné le profil des terroristes (voir ici). Les frères Abdelslam en consommaient et en trafiquaient. Salah, délinquant notoire, avait déjà fait de la prison pour cette raison et il tenait avec son frère Brahim un bar à Molenbeek où sont attestés des trafics de stupéfiants. Comme souvent, on est aux frontières troubles entre islamistes radicaux et racailles. Voyez le cas de Bilal Hafdi, 20 ans, l’un des kamikazes du Stade de France. Un article du Point nous apprend que : « ce Français résidant en Belgique, qui a participé aux attentats les plus sanglants que la France ait connus, publie [sur Facebook] des photos d'une étonnante banalité : soirées shit-PlayStation en jogging Adidas, cocktail en maillot au bord de la piscine, doigts d'honneur en pagaille, avec « le petit frère » habillé aux couleurs du Real Madrid, photos avec la bande en bas des tours... Quelques clichés de post-ado, aussi, dopés à la testostérone : des liasses de billets neufs, en euros, ou une photo d'émeutes urbaines en France, qu'il titre « Nique la police ».

Que l’Islam radical semble loin ! Et pourtant ! Ce lien entre racailles et islam radical est indéniable et certaines petites frappes passent de l’un à l’autre en quelques mois comme ce fut le cas pour Hafdi. Ismaël Omar Mostefaï, l’un des tueurs du Bataclan, avait 8 condamnations à son actif mais n’était jamais allé en prison comme de bien entendu. Conduite sans permis, outrages et rébellion, détention de stupéfiants... le C.V. normal de la racaille d’origine extra-européenne… D’ailleurs, le look de toutes ces charmantes personnes, même s’il se devait d’être discret pour ne pas se faire remarquer, ressemblait d’après les témoins davantage à Monsieur tout le monde qu’à Ben Laden. « Des mecs de 25-30 ans, maghrébins avec une barbichette, pas du tout le look salafiste » d’après un survivant du Bataclan. Nous ferons les mêmes constatations pour Hasna Aït Boulahcen, la femme djihadiste tuée lors de l'assaut de Saint-Denis. Son voisinage la décrit comme un "garçon manqué au physique quelconque", en "blue-jean, casquettes, lunettes". "Elle laisse le souvenir d'une fêtarde, avec son petit chapeau de cow-boy et ses santiags." Elle "fumait de temps en temps et buvait dans les soirées", raconte un ancien ami. Son frère précise la manière dans elle s'est radicalisée:

Tout bascule il y a six mois. Elle commence à porter "le jilbabe", tenue recouvrant l'intégralité du corps excepté le visage, "puis, un mois après, elle était passée au niqab. Elle s'était fabriqué sa propre bulle, elle ne cherchait aucunement à étudier sa religion, je ne l'ai jamais vue ouvrir un Coran".

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On le voit, ces déracinés qui se cherchent dans une société qui n'est pas la leur et qui est malade de surcroît se radicalisent du jour au lendemain d'une manière bien moins cadrée qu'on ne le croirait. On en sourirait presque... sauf que faiblesse d'esprit rime facilement avec dangerosité. La preuve.

Ismaël Omar Mostefaï et Samy Amimour étaient originaires de la région parisienne et bénéficiaient des avantages de la doulce France : un logement social payé par vos impôts pour le premier et un emploi à la RATP, gangrénée par les radicaux, pour le second. Tous deux étaient allés faire leurs armes en Syrie sans être vraiment inquiétés par la justice. Même chose pour les « belges » : Bilal Hafdi et les frères Abdelslam, surveillés et fichés mais laissés suffisamment tranquilles pour venir assassiner chez nous. Même chose pour Ahmad Ad Mohammad, 25 ans, clandestin, euh migrant, qui a traversé l’Europe à partir de la Grèce et a même eu le temps de s’amuser dans un camp de réfugiés serbe. Tout d'abord niée par politiciens et médias aux ordres, l'équation "réfugiés"-terroristes n'est plus rejetée devant tant d'évidences. Même Valls reconnaît que certains terroristes ont profité de la crise migratoire pour rentrer en France ou en Belgique. Quand même!

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Molenbeek connection

On le constate, on a affaire à des réseaux internationaux qui profitent de l’absence de frontières et du délit de faciès pour planifier assez tranquillement leurs actions terroristes. Les attaques du vendredi 13 ont, en effet, été planifiées en Belgique. Le commanditaire aurait été Abdelhamid Abaaoud, tué avec la femme présente (sa cousine: Hasna Aït Boulahcen) lors de l’assaut de Saint-Denis. Décrit récemment comme le djihadistes le plus recherché de Belgique, il est lié à bien d’autres affaires de terrorisme. Sans surprise, il a pu multiplier les déplacements en Europe "les doigts dans le nez" alors qu'il est cadre de l'Etat Islamique... Et il était dans le métro parisien le soir des attentats! Allez regarder cette vidéo où il se vante des atrocités qu’il a commises en Syrie. Comme ses amis les frères Abdelsam, il est originaire de Molenbeek en Belgique, commune de 100.000 habitants située à deux pas de Bruxelles.

Sorte de Roubaix en pire, surnommée « Mollahbeek », cette ville est considérée comme la plaque tournante du djihadisme francophone. Ville musulmane, ethniquement perdue, Molenbeek est liée de près ou de loin à bien des attentats récents en France (le Thalys) en Belgique et ailleurs (Madrid en 2004). Mais que s’est-il passé pour qu’on en arrive là chantent en cœur les médias du système ? Réponse intéressante d’un politicien belge :

"Pendant vingt ans, une sorte d’omerta a régné. Ceux qui tentaient de la briser étaient traités d’islamophobes ou de racistes. Au cœur de ce système figurait le puissant Philippe Moureaux, coqueluche des médias, qui a longtemps exercé un véritable magistère moral et politique sur la politique bruxelloise. A la fois Bourgmestre de Molenbeek, Président de la Fédération socialiste de Bruxelles et Vice-Président du PS national, il faisait régner un climat de terreur intellectuelle contre lequel peu osaient se lever. Bien avant que le think tank « Terra Nova », proche du Parti socialiste français, ne le théorise, Philippe Moureaux avait compris que l’avenir du socialisme (bruxellois) passait par les immigrés qui allaient devenir, symboliquement, le nouveau prolétariat, remplaçant une classe ouvrière autochtone en rapide diminution."

Zone de non-droit où les islamistes sont rois, Molenbeek fait partie de ces dizaines de villes européennes où la jeunesse immigrée et déracinée s’est tournée vers la délinquance, les trafics et/ou le fondamentalisme religieux. Vous me direz, au moins, ils prouvent que l’intégration à grande échelle est un mythe… Dans une tribune récente dans le Figaro, Pierre Vermeren, professeur spécialiste de l'histoire du Maghreb contemporain à l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, décrit l'histoire, l'origine et les activités des Marocains de Belgique qui expliquent le sanctuaire salafiste de Molenbeek :

"Austérité ancestrale et culture insulaire, hostilité viscérale au régime marocain et à son islam, rejet de l'Etat qui rappelle la Sicile, liberté religieuse à tous vents, réseaux mafieux structurés par 40 ans de business (10 milliards de $ de chiffre d'affaires annuel) au profit des maffias du Rif et de leurs obligés, du Maroc au Benelux, liberté de mouvement depuis Schengen, absence de surveillance policière efficace, antécédents historiques désastreux, ressentiment, culture de la violence dans un univers hostile, chômage de masse… la base arrière de Molenbeek a une très longue histoire."

Ceci explique que :

"Une partie de cette jeunesse belge (NDLR: non: étrangère) frappée par le chômage et la crise se tourne vers le fondamentalisme religieux, alors que la police belge n'a aucune expérience en la matière, à l'inverse de la police française plus expérimentée, et qui laisse travailler les services marocains auprès de leurs ouailles".

Devant les évènements, la classe politique se réveille et n’a plus de mots assez durs pour fustiger, à l’image de Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, ces Molenbeek qu’ « il y a partout en France ». Qui a fait venir ces immigrés ? Qui leur a permis de faire la loi sur un sol n’étant pas le leur par lâcheté et bas intérêts politiques ? Poser la question implique la réponse.

Alors que les interpellations se poursuivent en Belgique dans l’entourage des terroristes « belges » et qu'on annonce même la vengeance du frère de Hasna Ait Boulahcen qui se serait mis en route vers la France, Salah Abdelslam, toujours en fuite, aurait été aperçu à… Molenbeek. Où il doit se sentir suffisamment en sécurité. L’habitude. Des Molenbeek, effectivement, il y a partout en France et en Europe. La Belgique est, quant à elle, sacrément gangrénée et de nombreux soutiens à l'EI y vivent. L’Etat Islamique étant bien implanté dans nombre de ces lieux, il a tout à disposition pour agir. Autant dire que les vers sont dans le fruit et que ces territoires hostiles alliés aux dizaines de millions de musulmans présents sur notre continent ne vont pas faciliter la lutte anti-terroriste dans le futur. Le système a laissé prospérer ces lieux où réseaux islamistes et délinquants se côtoient et s’entraident. Il n’a pas fini d’aller y perquisitionner... à l’image de l’action policière qui s’est déroulée à Hem (Nord) pour trouver un fabriquant d’explosifs suspecté d’avoir des liens avec Salah Abdeslam…

L'Etat Islamique "a vraisemblablement choisi d'utiliser des combattants étrangers européens pour lancer les attaques de Paris, car ces combattants maintiennent des connexions avec des réseaux radicaux et criminels dans leurs pays. Ces réseaux aident à fournir les armes et la logistique nécessaires à la mise en œuvre d'une opération comme les attaques de Paris" affirme une spécialiste.

Nous sommes dans de beaux draps... et pour longtemps!

Dans quelques jours, notre prochain Regard sur l'actu: Vendredi 13: L'Etat coupable!

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Vendredi 13: le système est coupable!

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Vendredi 13: le système est coupable!

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Je n’ai fait que le dire et le répéter en ces pages, il ne faut pas compter sur le système pour nous protéger. Nous, c’est le peuple dans son ensemble, le vrai peuple. Pas l’oligarchie dominante ni les immigrés et consorts, chouchoutés, protégés et excusés systématiquement. Longtemps persuadés qu’ils pouvaient avoir confiance en leurs piètres dirigeants, les Français commencent enfin à comprendre que leur sécurité est toute relative et que l’Etat ne s’en soucie plus guère depuis des lustres. Il aura fallu pour cela les pires attaques terroristes jamais réalisées en France et 130 morts. C’est par la voix d’Emmanuelle Prévost, sœur de l’une des victimes du Bataclan, que l’on a entendu ces derniers jours la prise de conscience du pays réel. La jeune femme et sa famille ont décidé de boycotter l’hommage national rendu aux victimes et l’ont fait savoir dans les médias ainsi que sur les réseaux sociaux : "Nous refusons cette main tendue par les représentants politiques français." Emmanuelle Prévost fustige l’apathie de l’Etat qui n’a pris aucune mesure depuis janvier pour lutter contre le terrorisme. "Dix mois plus tard, les mêmes hommes sont en mesure de recommencer" dit-elle fort justement en soulignant ô combien les personnes fichées S circulent librement en France et lors de leurs escapades syriennes. Evoquant le cas du fameux Jawad Bendaoud, hébergeur d’Abdelhamid Abaaoud et menteur le plus minable qu’on ait vu, la jeune femme s’étonne que ce multirécidiviste ait pu ainsi courir les rues de Saint-Denis. « Caïd violent et dangereux », Jawad-la-vérité-si-je-mens, a été condamné 13 fois depuis 2010 pour « stupéfiants, détention d'armes aggravée en réunion, faux et usage de faux, conduite en état d'ivresse et sous l'emprise de stupéfiants, violences conjugales, violences aggravées en réunion » Et tout cela sans compter le meurtre qu’il commit en 2008 « pour avoir tué à coups de hachoir un adolescent de 16 ans pour une obscure histoire de portable »… Jawad, qui devrait encore croupir en prison pour cette odieuse boucherie, courrait les rues librement en enfreignant les lois tranquilou. La magistrature gauchiste avait été, comme toujours, d’une infinie compréhension avec lui, la « chance pour la France » qui allait probablement devenir un nouveau Montaigne exotique maniant le hachoir comme l’auteur des Essais maniait la plume… Forte de ces constatations irrécusables, Emmanuelle Prévost conclut en s’adressant à la classe politique. Elle ne mâche pas ses mots : "Votre main tendue, votre hommage, nous n'en voulons pas et vous portons comme en partie responsables de ce qui nous arrive ! C'est plus tôt qu'il fallait agir."

Après une première salve consacrée aux évènements et aux acteurs du Vendredi 13, cette seconde partie de notre Regard sur l’Actu se concentrera à démontrer que la responsabilité des attentats qui ont frappé la France est à mettre au crédit de l’Etat, de ses serviteurs et de ses rouages. En un mot, c’est le système dans son ensemble qui est coupable de la situation dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui, situation qui explique les récents attentats. Cette responsabilité est plurielle : idéologique, juridique et politique.

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Des risques bien connus

L’Etat ne peut certes pas tout prévoir mais aurait pu et aurait dû se préparer à de nouvelles attaques après celles de janvier. La menace était bien connue et ne pas y avoir prêté attention est criminel. L’Etat Islamique avait mis en garde la France depuis des mois. Il n’avait rien caché de ses intentions et s’était permis de dévoiler l’une de ses tactiques : utiliser la crise migratoire pour faire passer en Europe des djihadistes. Bingo ! C’est ce qui s’est passé ! Allez revoir les multiples articles de presse qui, il y a plusieurs mois déjà, tiraient la sonnette d’alarme. Maintenant que le mal est fait, on ose enfin en parler au grand jour. Le journal anglais Sunday Times résume la situation :

« Des dizaines, voire des centaines, de terroristes supposés ont rejoint l'Europe via la Turquie ou la Libye, au gré des vagues de réfugiés affluant sur le Vieux Continent. Ces révélations vont dans le sens de certaines déclarations des autorités françaises qui laissent entendre que deux des personnes impliquées dans les attentats de Paris sont passées par la Grèce, comme tous ceux qui fuient la guerre en Syrie. »

Le Sunday Times met en cause « Les facilités avec lesquelles les sympathisants de l'Etat islamique peuvent entrer et sortir de l'espace Schengen, un espace sans frontière qui compte 26 États membres, dont la France et la Belgique, mais pas le Royaume Uni. » C’est une évidence !

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L’avis des spécialistes

Une autre évidence est que nos services de renseignements n’ont pas fait leur travail correctement. Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste et actuel vice-président du TGI de Lille s’est beaucoup exprimé dans les médias depuis les attentats et pointe nombre d’épineux problèmes : « il est clair que nous sommes particulièrement vulnérables du fait de notre position géographique, de la facilité d'entrer sur notre territoire pour tous les djihadistes d'origine européenne, Français ou non ». Lui aussi souligne « la volonté clairement et sans cesse exprimée par les hommes de l'EI de nous frapper. » Ce n’était un secret pour personne…

Trévidic n’hésite pas à faire un constat amer mais très intéressant de la situation (ici et ) :

« Après le conflit en Irak [en 2003], on a vu la propagande djihadiste et la radicalisation monter en flèche. On ne commence à traiter les causes que maintenant car ça explose. Pendant 10 ans, on a rien fait sur ce terrain »

« L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable. Bien sûr, on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance aussi, comme on a pu le voir avec certaines affaires récentes, mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement. Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l'indigence à l'heure où la menace n'a jamais été aussi forte. Ces deux dernières années, j'ai constaté par moi-même qu'il n'y avait parfois plus d'enquêteurs pour mener les investigations dont nous avions besoin ! On fait donc le strict minimum, sans pouvoir pousser les enquêtes, sans «SAV», au risque de passer à côté de graves menaces. Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. »

Alexandre Goussak, ex-directeur du département de lutte anti-terroriste du FSB (services russes du renseignement) de 1985 à 1998, donne un avis proche :

"Je suis persuadé qu’on aurait pu prévenir (les attentats). Et je vois les failles qui les ont rendus possibles. Ces attentats ont eu lieu parce que la France n’a pas fait de la sécurité sa priorité. Les forces de l’ordre auraient dû agir il y a déjà dix ans, lorsque les premières émeutes ont éclaté dans les banlieues parisiennes. Les autorités auraient dû accorder plus d’attention à ces jeunes qui brûlaient des voitures, car c’est à ce moment-là que la vision du monde des Français issus de l’immigration est entrée en contradiction avec celle des autres Français. Bien sûr, il y a aussi des raisons sociales à ces attentats. Mais l’État aurait dû – et pu – identifier cette menace et l’empêcher de se répandre."

"Les services savaient qu’un attentat se préparait, mais ont été incapables de dire quand il allait survenir, ce que je trouve très étonnant. Les services ont différents moyens de contrôler la préparation d’attentats, en premier lieu via des agents recrutés au sein de la communauté où évoluent les éléments dangereux. Je ne parviens pas à comprendre comment ces terroristes ont pu se procurer des armes sans que les services en soient informés. J’en déduis que les Français n’avaient pas de réseau d’agents infiltrés. S’ils avaient eu au moins un agent dans les cercles radicaux, il aurait peut-être été possible d’éviter le pire."

Toutes ces erreurs qui ont rendu possible les attentats

L’adage populaire dit que « quand on veut, on peut ». C’est bien mon avis car, à la mollesse d’avant les attentats, a succédé une frénésie d’action qui, semble-t-il, porte ses fruits. La France est tout de même un pays ayant des services de renseignements avec des capacités réelles. Que ceux-ci aient attendus 130 morts pour se réveiller laisse toutefois songeur… Comme le notait Marie Delarue sur Boulevard Voltaire il y a quelques jours :

"Quatre jours après les attentats, on sait à une exception près qui les a commis, d’où venaient les terroristes, par où ils sont passés et qui les a aidés. Preuve que lorsqu’on veut savoir… En 36 heures, des centaines de perquisitions ont été menées, des armes de guerre et des explosifs découverts dans des planques où, nouveau miracle, on a su en une nuit où aller les chercher et les récupérer ! Comme les terroristes n’en avaient pas la liste dans la poche, on peut donc imaginer que les adresses étaient connues depuis un moment."

On en conclura facilement que l’Etat n’a pas voulu agir avant alors qu’il en avait la possibilité. Il avait sans doute d’autres priorités, comme la protection des écoles juives qui monopolisaient depuis janvier pas moins de 4700 policiers et gendarmes, excusez du peu ! Comme dans la Ferme des animaux d’Orwell, il semble que certains soient plus égaux que d’autres…

Les renseignements étaient connus, une partie des terroristes aussi. Que devons-nous en conclure ? Que l’Etat se contrefiche de votre sécurité tant que lui-même n’est pas en cause. Après 130 morts, il doit redorer son blason et mettre, temporairement, son je m’en foutisme en sommeil.

Le manque d’effectifs est déploré par tous les spécialistes, Marc Trévidic en tête. « Nous n’avons pas assez d’enquêteurs » dit-il. En tout cas, ce n’est pas seulement ce manque d’hommes qui est à mettre en cause pour toutes les erreurs qui se sont produites dans cette affaire, si ? Ce serait bien trop facile. Des récidivistes identifiés vont et viennent dans notre pays, partent et reviennent de Syrie, prennent l’avion partout en Europe sans problème. La réalité est là. On le lit même dans le Figaro : « Qu'ils soient français ou étrangers, les djihadistes prennent l'avion et franchissent les frontières comme on prend le métro! » Toujours dans cet article, un ex-magistrat antiterroriste s’exprime sur la question : «Ils passent souvent avec leurs vrais passeports. Même pas des documents falsifiés!» Nous avons affaire soit à de gros nuls, soit à des traîtres. Ou aux deux en même temps !

Quasiment tous les auteurs (hors les « migrants ») des attentats du Vendredi 13 étaient fichés et repérés : Samy Amimour, frappé par un mandat d'arrêt international mais rentré tranquillement en France pour participer aux attentats ou Omar Ismaïl Mostefaï, fiché « S » (sûreté de l’Etat) dès 2010. Ce dernier avait, de plus, été « selon Ankara, signalé deux fois à Paris pour son appartenance à la mouvance jihadiste. La police turque "a informé la police française en décembre 2014 et janvier 2015" à son propos (il était entré sur le territoire turc en 2013, pour ensuite certainement rallier la Syrie), et "nous n'avons jamais eu de retour de la France", a affirmé un responsable turc. » Même chose du côté des « Belges » de Molenbeek… Un enquêteur affirme que les services belges ne sont pas meilleurs que les nôtres : « alors qu'ils ont la plus grosse proportion de départs en Syrie des pays occidentaux, les Belges ne sont pas au niveau. » Pour noircir encore le tableau, on constate que les échanges de renseignements entre pays laissent énormément à désirer, ce qui explique combien les terroristes peuvent aller d’un Etat à un autre sans soucis…

Des renseignements provenant d’autres pays, la France en a pourtant bien reçus! Et pas des moindres ! Les services algériens avaient prévenu de l’imminence d’une attaque. Plus scandaleux encore, l’ancien directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, a ainsi affirmé que les services secrets syriens avaient la liste des combattants djihadistes français opérant en Syrie et qu’ils l’ont proposée à la France. Mais Manuel Valls l’a refusée ! Pourquoi ? Car cette liste provenait des services de Bachar al-Assad et il était impensable de traiter avec un tyran !

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La politique extérieure de la France : une cause majeure

Reprenons ici les propos de bon sens du président syrien Bachar al-Assad :

« Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l’expansion du terrorisme. On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n’ont pas écouté. »

Ecoutons maintenant des avis venus d’Algérie. En premier lieu, le général à la retraite Abdelaziz Medjahed, qui déclare ceci :

« La France a joué avec le feu et elle s’est brûlée. Tout cela est le résultat de la politique française. La France, la Turquie et le Qatar ont encouragé le terrorisme et ils l'ont fabriqué en Syrie et en Libye. Ce qui s'est passé vendredi dernier, c'est l'arroseur arrosé.»

Amar Ghoul, ministre algérien du Tourisme et de l'artisanat est définitif : « La France récolte ce qu'elle a semé en Syrie et en Libye. La France et les autres pays s'attendaient à quoi ? ». On se le demande… En tout cas, l’exécutif français ne compte certainement pas changer son fusil d’épaule envers ses chers alliés qataris et saoudiens, soutiens inconditionnels de l’islamisme radicalo-terroriste dans le monde entier. Manuel Valls feint d’y croire dur comme fer: l’Arabie Saoudite et le Qatar lutteraient contre l’Etat Islamique ! Il n’y a pas de raison d’en douter ! Le fait qu'ils financent sur notre propre sol des mosquées salafistes, ça ne compte pas! Il existerait même un lien entre le régime de Bachar et l’Etat Islamique nous assure ce super-menteur qui continue à trahir la France par lâcheté et mercantilisme. Responsables de la situation actuelle, ils le sont : lui, son gouvernement et son ridicule président. Mais n’oublions pas tous ceux qui les ont précédés, les mêmes mais avec une autre étiquette, l’infâme Sarkozy en tête qui détruisit la Libye avec BHL comme ministre de la guerre !

Les raisons idéologiques : source de futurs désastres

Dans notre société moderne minée par le laxisme et le manque de couilles, le terrorisme idéologique qu’on peut nommer droit-de-l-hommisme ou marxisme culturel, a une responsabilité écrasante. Les Français et les Européens, en perdant leur âme véritable, seul réel rempart à la chienlit que nous connaissons, se sont affaiblis, ont tout accepté et en ont redemandé. Ils ont maintenu, soutenu et loué par paresse, faiblesse et ignorance un système qui n’a fait que les nier et les mener dans le mur. Les représentants soi-disant démocratiques qu’ils ont choisis leur ont imposé des millions d’immigrés non-blancs et inassimilables. La voilà la vraie raison : la présence de dizaines de millions de musulmans sur notre sol. Population qui fait de plus en plus la pluie et le beau temps chez nous et que la pseudo-justice gauchiste excuse systématiquement (voir le problème des récidivistes). Un bon nombre de ces non-Européens ne se reconnaît pas ou plus dans la société multiculturelle qu’ils se sont vus imposer (comme nous) par une oligarchie ne rêvant que de les fondre eux aussi dans une humanité égalitariste, marchande et dénuée de toute identité. Parmi ces millions de musulmans, combien sont en cours de radicalisation ? Combien se radicaliseront demain ? Combien convertiront-ils d’Européens de souche ? Nous n’avons pas fini de nous opposer au terrorisme, croyez-moi…  Ils sont partout: 1200 fiches "S" rien qu'en Saint-Saint-Denis! 10.500 radicaux islamistes fichés "S" sur tout le territoire! On les trouve même à côté de chez vous ou travaillant dans les centrales nucléaires. S’en débarrasser signifierait prendre des mesures radicales et inédites (comme la remigration) qui ne risquent pas d’être à l’ordre du jour ces prochaines années…

Heureusement que nous voyons nos peuples européens se réveiller peu à peu et commencer à comprendre la situation mortifère qui est celle de notre continent. Car, pour ce qui est de nos classes politiques, en Europe occidentale tout du moins, le changement, ce n’est pas pour maintenant (sauf, pour la France, le FN  qui a bien sûr eu des positions de très bon sens comme le montre ici ce discours de Marion Maréchal Le Pen à l'assemblée). On parle de frontières, de déchéance de nationalité, de peine de mort parfois... oui mais… cela solutionnera-t-il totalement le problème des millions d’inassimilables qui sont ici chez eux et dont la démographie risque en plus de nous emporter dans un futur très proche?

Prochain volet de ce Regard sur l'actu la semaine prochaine.

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Stumbling to War With Russia?

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Stumbling to War With Russia?

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Ex: http://www.lewrockwell.com

Turkey’s decision to shoot down a Russian warplane was a provocative and portentous act.

That Sukhoi Su-24, which the Turks say intruded into their air space, crashed and burned — in Syria. One of the Russian pilots was executed while parachuting to safety. A Russian rescue helicopter was destroyed by rebels using a U.S. TOW missile. A Russian marine was killed.

“A stab in the back by the accomplices of terrorists,” said Vladimir Putin of the first downing of a Russian warplane by a NATO nation in half a century. Putin has a point, as the Russians are bombing rebels in northwest Syria, some of which are linked to al-Qaida.

As it is impossible to believe Turkish F-16 pilots would fire missiles at a Russian plane without authorization from President Tayyip Recep Erdogan, we must ask: Why did the Turkish autocrat do it?

Why is he risking a clash with Russia?

Answer: Erdogan is probably less outraged by intrusions into his air space than by Putin’s success in securing the Syrian regime of Bashar Assad, whom Erdogan detests, and by relentless Russian air strikes on Turkmen rebels seeking to overthrow Assad.

Imperiled strategic goals and ethnicity may explain Erdogan. But what does the Turkish president see down at the end of this road?

And what about us? Was the U.S. government aware Turkey might attack Russian planes? Did we give Erdogan a green light to shoot them down?

These are not insignificant questions.

For Turkey is a NATO ally. And if Russia strikes back, there is a possibility Ankara will invoke Article V of NATO and demand that we come in on their side in any fight with Russia.

And Putin was not at all cowed. Twenty-four hours after that plane went down, his planes, ships and artillery were firing on those same Turkmen rebels and their jihadist allies.

Politically, the Turkish attack on the Sukhoi Su-24 has probably aborted plans to have Russia join France and the U.S. in targeting ISIS, a diplomatic reversal of the first order.

Indeed, it now seems clear that in Syria’s civil war, Turkey is on the rebel-jihadist side, with Russia, Iran and Hezbollah on the side of the Syrian regime.

But whose side are we on?

As for what strategy and solution President Obama offers, and how exactly he plans to achieve it, it remains an enigma.

Nor is this the end of the alarming news.

According to The Times of Israel, Damascus reports that, on Monday, Israel launched four strikes, killing five Syrian soldiers and eight Hezbollah fighters, and wounding others.

Should Assad or Hezbollah retaliate, this could bring Israel more openly into the Syrian civil war.

And if Israel is attacked, the pressure on Washington to join her in attacking the Syrian regime and Hezbollah would become intense.

Yet, should we accede to that pressure, it could bring us into direct conflict with Russia, which is now the fighting ally of the Assad regime.

Something U.S. presidents conscientiously avoided through 45 years of Cold War — a military clash with Moscow — could become a real possibility. Does the White House see what is unfolding here?

Elsewhere, yet another Russia-NATO clash may be brewing.

In southern Ukraine, pylons supporting the power lines that deliver electricity to Crimea have been sabotaged, blown up, reportedly by nationalists, shutting off much of the electric power to the peninsula.

Repair crews have been prevented from fixing the pylons by Crimean Tatars, angry at the treatment of their kinfolk in Crimea.

In solidarity with the Tatars, Kiev has declared that trucks carrying goods to Crimea will not be allowed to cross the border.

A state of emergency has been declared in Crimea.

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Russia is retaliating, saying it will not buy produce from Ukraine, and may start cutting off gas and coal as winter begins to set in.

Ukraine is as dependent upon Russia for fossil fuels as Crimea is upon Ukraine for electricity. Crimea receives 85 percent of its water and 80 percent of its electricity from Ukraine.

Moreover, Moscow’s hopes for a lifting of U.S. and EU sanctions, imposed after the annexation of Crimea, appear to be fading.

Are these events coordinated? Has the U.S. government given a go-ahead to Erdogan to shoot down Russian planes? Has Obama authorized a Ukrainian economic quarantine of Crimea?

For Vladimir Putin is not without options. The Russian Army and pro-Russian rebels in southeast Ukraine could occupy Mariupol on the Black Sea and establish a land bridge to Crimea in two weeks.

In Syria, the Russians, with 4,000 troops, could escalate far more rapidly than either us or our French allies.

As of today, Putin supports U.S.-French attacks on ISIS. But if we follow the Turks and begin aiding the rebels who are attacking the Syrian army, we could find ourselves eyeball to eyeball in a confrontation with Russia, where our NATO allies will be nowhere to be found.

Has anyone thought this through?

vendredi, 27 novembre 2015

Une "attack", un attentat... ou un coup d'Etat post-moderne?

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Une "attack", un attentat... ou un coup d'Etat post-moderne?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
Les médias français sont déchaînés au point de passer directement dans leur titre de l'attack anglais, mot qui signifie ''attentat'' au faux-ami ''attaque'' en français. Utiliser le terme ''attaque'', c'est délibérément opter pour le vocabulaire de guerre mais quelle guerre ? Charles Martel au temps des prières de rues dans Paris ? La guerre de civilisation ? Alors que des Identitaires descendent dans les rues avec des banderoles réclamant l'expulsion des musulmans et qu'ils se font chahuter par les ''humanistes pro-immigrés'' au nom de ''dehors les fachos'', le Premier ministre Manuel Valls a affirmé qu’il fallait « expulser tous ces imams radicalisés » et « déchoir de la nationalité ceux qui bafouent ce qu’est l’âme française ». Résultat des courses : personne ne réclame la démission du gouvernement ou lui pose des questions sur sa politique étrangère, la seule vraie attitude politique raisonnable s'il y en avait une à adopter
Maintenant, le lien des attentats de Paris est parfaitement établi avec la guerre au Moyen-Orient et l’engagement martial de la France, avec ses alliés, dans une guerre humanitaire, non déclarée, illégitime, non débattue devant la représentation nationale contre des « terroristes » ciblés et sélectionnés, guerre dont Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères n'a cessé de dire que l'objectif n'était en priorité que le renversement de Bachar-el-Assad. Dans cette guerre, la France travaille main dans la main avec Israël, l'Arabie Saoudite, son grand allié du moment, le Qatar, la Turquie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, c'est ce qu'on appelle la coalition occidentale. Cette coalition occidentale, encore aujourd'hui, est anti-russe et soutient secrètement des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda en Syrie et en Irak, dont le front al-Nosra et le groupe État islamique.

Le gouvernement laisse donc l'opinion travailler, apporte de l'engrais à tout ce terreau de la France d'aujourd'hui, anti-musulmane et anti-banlieue, un terreau qu'il a lui-même fomenté et fabriqué. En fait, le gouvernement n'est pas paralysé, il laisse tout simplement les Français se déchirer entre eux. Cela fait des années qu'il leur a indirectement servi la soupe en faisant monter les uns contre les autres par des tactiques électorales suicidaires (politique des triangulaires, refus de la proportionnelle) revigorée par une stratégie du chaos pré-électorale (la diabolisation du FN).
 
On sait aussi que le gouvernement avait été mis au fait d'un risque élevé d'attentats début octobre puisque Paris Match s'en était fait l'écho dans son édition du 2 octobre 2015. Peu avant minuit (heure locale) le 13 novembre, le président a annoncé des mesures draconiennes contre un réseau terroriste actif à la grandeur du pays. Il est évident que Hollande n'a pas pris cette décision spontanément dans la soirée du 13 novembre mais que cette décision, décréter l’état d’urgence, avait été envisagée avant l’attentat en lien avec un scénario d’attaque terroriste d'envergure potentiel. Le discours lui-aussi était prêt et il rappelle à certains égards les discours de George W. Bush du 11 septembre.

Dès le début de l’insurrection syrienne en mars 2011, l’OTAN et le haut commandement turc ont commencé à recruter des mercenaires d’EI et du front al-Nosra. Selon des sources du renseignement israélien, il s’agissait d’une campagne pour mobiliser des milliers de volontaires musulmans dans les pays du Moyen-Orient et dans le monde musulman pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L’armée turque logerait ces volontaires, les entraînerait et assurerait leur passage en Syrie. 

Nous avons nous-mêmes révélé dans un article en 2011 le nom de l'opération israélienne : ''nids de frelons''. Elle avait plusieurs objectifs : le contrôle des puits de pétrole irakiens et la main basse sur l'or du pays, un retournement offensif vers la Syrie et un piège pour les musulmans radicaux d'Europe qu'on attirerait dans le guêpier du califat pour ensuite les ''éliminer'' d'une manière ou d'une autre. Nous écrivions cela dès 2011. Ce n'est plus qu'un secret de polichinelle : il y avait des forces spéciales et des agents secrets de l’Occident dans les rangs du groupe État islamique. Pour en revenir à la France et puisqu'on nous réclame parfois nos sources, un article du Washington Post daté de 2011 intitulé France sent arms to Libyan rebels confirme le rôle du gouvernement français dans le soutien accordé au Groupe islamique combattant en Libye (LIFG), affilié à Al-Qaïda.
 
coupdetatd722ce5eb4b46cb6318.jpgActuellement, pendant que la Russie cible les bastions de Daesh en Syrie, l’alliance militaire occidentale soutient encore  les terroristes islamistes anti-assad. Cette contradiction doit être soulevée sur le plan politique et nous la soulevons : qu'est-ce exactement la « guerre mondiale contre le terrorisme » ? Exciter l’islamophobie ou entériner dans l'opinion publique le paradigme faux de la guerre de civilisation, une théorie aussi criminelle que le sionisme et qui sert en réalité à masquer d'autres intérêts en jeu dont celui en particulier de la sécurité d'Israël.
 
Les questions que nous nous posons sont donc les suivantes: 

Malgré le renforcement du plan Vigipirate, malgré les écoutes de la NSA, comment se fait-il que l'état français, ses services secrets n'ont pu éviter cette fois-ci ces attentats ? La date, la coordination des attaques suppose un plan militaire mûrement réfléchi ? Qui sont ces commanditaires très au fait du calendrier international français ( la COP 21) et de son calendrier électoral ? Ces commanditaires jouent-ils un double jeu en prétendant vouloir combattre les terroristes tout en les soutenant, ailleurs par des "canaux secrets", notamment par l'intermédiaire des pays vassaux et créditeurs de nos finances comme l’Arabie-Saoudite et le Qatar (les Wahhabites) ?

Deuxièmement, si l'on déclare l'état d'urgence, c'est que les lois seraient - suppose-t-on - trop laxistes en France et l'on envisage donc que d'autres lois (on parle déjà de la déchéance de nationalité) vont venir compléter en France la récente loi de sécurité militaire pourtant bien corsée. Mais alors ces lois sont-elles adaptées pour combattre le terrorisme ou ne servent-elles pas en réalité d'autres intérêts, les intérêts en réalité de l’oligarchie politique et financière qu'il s'agira de défendre lors de la bataille finale avec l'eurasisme?

Tout ce qui s'est passé en Libye, en Irak, en Syrie obéissent à une politique clairement établie et conceptualisée dans les milieux de la Défense : c'est la politique du "chaos contrôlé" (projet de balkanisation du Moyen-Orient, projet de la partition de l'Ukraine et du démantèlement de la Yougoslavie avec l'enclave kosovare, démantèlement des états africains comme le Nigéria ou la République Centrafricaine par des guerres civiles, suspension des droits démocratiques par des attentats ou la division des états en ethnies religieuses, en conflits raciaux les affaiblissant radicalement). La France est entrée dans ce scénario. C'est le chaos contrôlé du coup d'état
Ce n'est donc ni une « attack » à l'anglaise, ni des attentats de civilisation mais bien un coup d'état post-moderne dont il s'agit. Depuis Ben Laden et les Talibans, l’Occident a inventé le terrorisme islamique globalisé et l’instrumentalise en fonction de ses objectifs géostratégiques. Dans le cas de la France, il vaut mieux dominer des ruines que de ne pas dominer du tout.
 

Guy Mettan et la Russie

 

Guy Mettan et la Russie

Conférence de l'ASIN (Association pour une Suisse Indépendante et Neutre), Genève, 21 novembre 2015

Türkei will Terroristen in Syrien um jeden Preis schützen

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Abschuss von russischem Kampfjet:

Türkei will Terroristen in Syrien um jeden Preis schützen

Ex: http://www.unzensuriert.at

Der Abschuss eines russischen Kampfjets durch die Türkei ist nur ein weiterer Beweis. Die Türkei hat kein Interesse an einer Zerschlagung des IS.

Nach dem Abschuss eines russischen SU-24 Kampfjets durch das türkische Militär, nehmen die Spannungen in der Nah-Ost-Region dramatisch zu. Während die Türken von einer rechtswidrigen Luftraumverletzung sprechen, präsentiert Russland erdrückende Beweise, warum die Türkei tatsächlich kein Interesse an Luftschlägen gegen Terroristen in Syrien hat. Es geht unter anderem um Öl.

Türkei importiert Öl vom IS

Während die Türkei wegen einer angeblichen Luftraumverletzung gleich auf volle Konfrontation setzte und einen Kampfjet vom Himmel schoss, betonten die russischen Piloten, es habe keinerlei Warnung seitens der Türken gegeben, wie dies zunächst behauptet wurde. Daher stellte sich Russland die Frage warum die Türkei äußerst allergisch auf die Luftschläge im Grenzgebiet reagiert. Während Präsident Wladimir Putin bereits Wirtschaftssanktionen gegen die Türkei plant, wurde nun bekannt, dass im Grenzgebiet ein reger Handel mit Öl vom Islamischen Staat stattfinden soll. Premierminister Dimitri Medvedev betonte: Einige türkische Offizielle hätten ein starkes Interesse an Öl aus den von Islamisten kontrollierten Gebieten. Dieses soll wiederum an Europa weiterverkauft werden. Hunderte LKWs mit Öl aus der IS-Hochburg Raqqa dürften regelmäßig die türkische Grenze passieren.

Bereits in der Vergangenheit stand die Türkei massiv in der Kritik, wie Unzensuriert.at berichtete, da sie Islamisten ungehindert die Grenze zu Syrien passieren ließ. Die Türkei sprach sich zudem immer wieder gegen militärische Maßnahmen im Kampf gegen den IS aus, während sie selbst kurdische Gebiete im Irak bombardieren lässt.

Turkmenen als Vorwand für IS-Unterstützung

Die Türkei beruft sich bei ihrem Vorgehen unter anderem auf die Minderheit der Turkmenen in Syrien. Diese stehen an vorderster Front beim Kampf gegen Syriens Präsident Bashar al-Assad und kooperieren auch mit Islamistengruppierungen wie der Al-Nursa Front und dem IS. Der türkische Präsident Recep Tayyip Erdoğan sieht das Gebiet der Turkemenen als „Ostukraine“ der Türkei an, weshalb die dortigen Kämpfer auch von türkischen Spezialeinheiten im Kampf gegen Assad trainiert wurden. Die Luftschläge Russlands gegen die Terroristen sind der Türkei nun ein Dorn im Auge. 

Russland wiederum cancelte zahlreiche Projekte mit der Türkei als Reaktion auf die offene Provokation. Die Türkei habe eine direkte Konfrontation Russlands mit der NATO riskiert und das könne nicht hingenommen werden, so Putin, der die Türkei dabei auch als „Handlanger der Terroristen in der Region bezeichnete. Gaspipeline- und Atomkraft-Projekte Russlands mit der Türkei sollen zukünftig auf Eis gelegt werden. Russischen Staatsbürgern wurde zudem von einer Reise in die Türkei aus Sicherheitsgründen abgeraten. 

Geopolítica en el entorno del Mar Negro

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Geopolítica en el entorno del Mar Negro

jeudi, 26 novembre 2015

Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

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Robert Steuckers :
Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

Dérives multiples en marge de la crise grecque

La crise grecque est majoritairement perçue comme une crise économique et monétaire, détachée de tout contexte historique et géopolitique. Les technocrates et les économistes, généralement des bricoleurs sans vision ni jugeote, englués dans un présentisme infécond, n’ont nullement réfléchi à la nécessité, pour l’Europe, de se maintenir solidement dans cet espace est-méditerranéen, dont la maîtrise lui assure la paix. Sans présence forte dans cet espace, l’Europe est déforcée. Ce raisonnement historique est pourtant établi : les croisades, l’intervention aragonaise en Grèce au 14ème siècle (avec la caste guerrière des Almogavares), etc. montrent clairement que ce fut toujours une nécessité vitale d’ancrer une présence européenne dans cet archipel hellénique, menacé par les faits turc et musulman. L’absence de mémoire historique,entretenue par les tenants de nos technocraties banquières et économistes, a fait oublier cette vérité incontournable de notre histoire : la gestion désastreuse de la crise grecque le montre à l’envi.

Erdogan, Toynbee et la dynamique turque

La puissance régionale majeure dans cet espace est aujourd’hui la Turquie d’Erdogan, même si toute puissance véritable, de nos jours, est tributaire, là-bas, de la volonté américaine, dont l’instrument est la flotte qui croise dans les eaux de la Grande Bleue. Trop peu nombreux sont les décideurs européens qui comprennent les ressorts anciens de la dynamique turque dans cette région, qui donne accès à la Mer Noire, aux terres noires d’Ukraine, au Danube, au Caucase, au Nil (et donc au cœur de l’Afrique orientale), à la Mer Rouge et au commerce avec les Indes. Comprendre la géopolitique à l’œuvre depuis toujours, dans ce point névralgique du globe, même avant toute présence turque, est un impératif de lucidité politique. Nous avons derrière nous sept siècles de confrontation avec le fait turc-ottoman mais c’est plutôt dans l’histoire antique qu’il convient de découvrir comment, dans la région, le territoire en lui-même confère un pouvoir, réel ou potentiel, à qui l’occupe. C’est le byzantinologue Arnold J. Toynbee, directeur et fondateur du « Royal Institute of International Affairs » (RIIA), et par là même inspirateur de bon nombre de stratégies britanniques (puis américaines), qui a explicité de la manière la plus claire cette dynamique que pas un responsable européen à haut niveau ne devrait perdre de vue : la domination de l’antique Bithynie, petit territoire situé juste au-delà du Bosphore en terre anatolienne, permet, s’il y a impulsion adéquate, s’il y a « response » correcte au « challenge » de la territorialité bithynienne (pour reprendre le vocabulaire de Toynbee), la double maîtrise de l’Egée et de la Mer Noire. Rome devient maîtresse de ces deux espaces maritimes après s’être assurée du contrôle de la Bithynie (au prix des vertus de César, insinuaient les méchantes langues romaines…). Plus tard, cette Bithynie deviendra le territoire initial du clan d’Osman (ou Othman) qui nous lèguera le terme d’« ottoman ».

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Une Grèce antique pontique et méditerranéenne

On parle souvent de manière figée de la civilisation grecque antique, en faisant du classicisme non dynamique à la manière des cuistres, en imaginant une Grèce limitée tantôt à l’aréopage d’Athènes tantôt au gymnase de Sparte, tantôt aux syllogismes de ses philosophes ou à la géométrie de ses mathématiciens, une Grèce comme un îlot isolé de son environnement méditerranéen et pontique. Le point névralgique de cette civilisation, bien plus complexe et bien plus riche que les petits professeurs classicistes ne l’imaginaient, était le Bosphore, clef de l’ensemble maritime Egée/Pont Euxin. Le Bosphore liait la Grèce égéenne à la Mer Noire, la Crimée et l’Ukraine, d’où lui venait son blé et, pour une bonne part, son bois et ses gardes scythes, qui assuraient la police à Athènes. La civilisation hellénique est donc un ensemble méditerranéen et pontique, mêlant divers peuples, de souches européennes et non européennes, en une synthèse vivante, où les arrière-pays balkaniques, les Thraces et les Scythes, branchés sur l’Europe du Nord finno-ougrienne via les fleuves russes, ne sont nullement absents. L’espace hellénique, la future Romania d’Orient hellénophone, l’univers byzantin possèdent donc une dimension pontique et l’archipel proprement hellénique est la pointe avancée de ce complexe balkano-pontique, situé au sud du cours du Danube. En ce sens, l’espace grec d’aujourd’hui, où s’étaient concentrées la plupart des Cités-Etats de la Grèce classique, est le prolongement de l’Europe danubienne et balkanique en direction du Levant, de l’Egypte et de l’Afrique. S’il n’est pas ce prolongement, si cet espace est coupé de son « hinterland » européen, il devient ipso facto le tremplin du Levant et, éventuellement, de l’Egypte, si d’aventure elle redevenait une puissance qui compte, comme au temps de Mehmet Ali, en direction du cœur danubien de l’Europe.

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bithynia.gifToynbee, avec sa thèse bithynienne, a démontré, lui, que si l’hellénité (romaine ou byzantine) perd la Bithynie proche du Bosphore et disposant d’une façade pontique, la puissance qui s’en empareraitpourrait aiséments’étendre dans toutes les directions : vers les Balkans et le Danube, vers la Crimée, la Mer Noire et le cours des grands fleuves russes, vers le Caucase (la Colchide), tremplin vers l’Orient perse, vers l’Egypte en longeant les côtes syrienne, libanaise, palestinienne et sinaïque, vers le Nil, artère menant droit au cœur de l’Afrique orientale, vers la Mer Rouge qui donne accès au commerce avec l’Inde et la Chine, vers la Mésopotamie et le Golfe Persique. L’aventure ottomane, depuis la base initiale des territoires bithynien et péri-bithynien d’Osman, prouve largement la pertinence de cette thèse. L’expansion ottomane a créé un verrou d’enclavement contre lequel l’Europe a buté pendant de longs siècles. La Turquie kémaliste, en rejetant l’héritage ottoman, a toutefois conservé un pouvoir régional réel et un pouvoir global potentiel en maintenant le territoire bithynien sous sa souveraineté. Même si elle n’a plus les moyens techniques, donc militaires, de reprendre l’expansion ottomane, la Turquie actuelle, post-kémaliste, garde des atouts précieux, simplement par sa position géographique qui fait d’elle, même affaiblie, une puissance régionale incontournable.

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Une Turquie ethniquement et religieusement fragmentée derrière un unanimisme apparent

Le fait turc consiste en un nationalisme particulier greffé sur une population, certes majoritairement turque et musulmane-sunnite, mais hétérogène si l’on tient compte du fait que ces citoyens turcs ne sont pas nécessairement les descendants d’immigrants guerriers venus d’Asie centrale, berceau des peuples turcophones : beaucoup sont des Grecs ou des Arméniens convertis en surface, professant un islam édulcoré ou un laïcisme antireligieux ; d’autres sont des Kurdes indo-européens sunnites ou des Arabes sémitiques également sunnites ; d’autres encore descendent d’immigrants balkaniques islamisés ou de peuples venus de la rive septentrionale de la Mer Noire ; à ces fractures ethniques, il convient d’ajouter les clivages religieux: combien de zoroastriens en apparence sunnites ou alévites, combien de derviches à la religiosité riche et séduisante, combien de Bosniaquesslaves dont les ancêtres professaient le manichéisme bogomile, combien de chiites masqués chez les Kurdes ou les Kurdes turcisés, toutes options religieuses anciennes et bien ancrées que l’Européen moyen et les pitres politiciens, qu’il élit, sont incapables de comprendre ?


Le nationalisme turc de facture kémaliste voulait camper sur une base géographique anatolienne qu’il espérait homogénéiser et surtout laïciser, au nom d’un tropisme européen. Le nationalisme nouveau, porté par Erdogan, l’homme qui a inauguré l’ère post-kémaliste, conjugue une option géopolitique particulière, celle qui combine l’ancienne dynamique ottomane avec l’idéal du califat sunnite. Les Kurdes, jadis ennemis emblématiques du pouvoir kémaliste et militaire, sont devenus parfois, dans le discours d’Erdogan, des alliés potentiels dans la lutte planétaire amorcée par les sunnites contre le chiisme ou ses dérivés. Mais tous les Kurdes, face à l’acteur récent qu’est l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ne se sentent pas proches de ce fondamentalisme virulent et ne souhaitent pas, face à un sunnisme militant et violent, céder des éléments d’émancipation traditionnels, légués par leurs traditions gentilices indo-européennes, par un zoroastrisme diffus se profilant derrière un sunnisme de façade et de convention, etc.

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Erdogan toutefois, avec son complice l’ancien président turc Gül, avait avancé l’hypothèse d’un néo-ottomanisme affable, promettant, avec le géopolitologue avisé Davoutoglu, « zéro conflits aux frontières ». Cette géopolitique de Davoutoglu se présentait, avant les dérapages plus ou moins pro-fondamentalistes d’Erdogan et le soutien à l’Etat islamique contre les Alaouites pro-chiites du pouvoir syrien, comme une ouverture bienveillante des accès qu’offre le territoire turc, union des atouts géographiques bithynien et anatolien.

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Echec du néo-ottomanisme

L’Europe, si elle avait été souveraine et non pas gouvernée par des canules et des ignorants, aurait parfaitement pu admettre la géopolitique de Davoutoglu, comme une sorte d’interface entre le bloc européen (de préférence libéré de l’anachronisme « otanien ») et le puzzle complexe et explosif du Levant et du Moyen-Orient, que le néo-ottomanisme déclaré aurait pu apaiser et, par la même, il aurait annihilé certains projets américains de balkaniser durablement cette région en y attisant la lutte de tous contre tous, selon la théorie de Donald M. Snow (l’intensification maximale du désordre par les uncivilwars).

Cependant l’Europe, entre la parution des premiers écrits géopolitiques et néo-ottomanistes de Davoutoglu et les succès de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, a connu un ressac supplémentaire, qui se traduit par une forme nouvelle d’enclavement : elle n’a plus aucune entrée au Levant, au Moyen-Orient ou même en Afrique du Nord, suite à l’implosion de la Libye. La disparition du contrôle des flux migratoires par l’Etat libyen fait que l’Europe se trouve assiégée comme avant le 16ème siècle : elle devient le réceptacle d’un trop-plein de population (essentiellement subsaharienne) et cesse d’être la base de départ d’un trop-plein de population vers les Nouveaux Mondes des Amériques et de l’Océanie. Elle n’est plus une civilisation qui rayonne, mais une civilisation que l’on hait et que l’on méprise (aussi parce que les représentants officiels de cette civilisation prônent les dérives du festivisme post-soixante-huitard qui révulsent Turcs, Africains et Arabo-Musulmans).

Dimensions adriatiques

Si cette civilisation battue en brèche perd tous ses atouts en Méditerranée orientale et si la Grèce devient un maillon faible dans le dispositif européen, ce déclin irrémédiable ne pourra plus prendre fin. Raison majeure, pour tous les esprits qui résistent aux dévoiements imposés, de relire l’histoire européenne à la lumière des événements qui ont jalonné l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée, de l’Adriatique et de la République de Venise (et des autres Cités-Etats commerçantes et thalassocratiques de la péninsule italienne). L’Adriatique est la portion de la Méditerranée qui s’enfonce le plus profondément vers l’intérieur des terres et, notamment, vers les terres, non littorales, où l’allemand est parlé, langue la plus spécifiquement européenne, exprimant le plus profondément l’esprit européen. La Styrie et la Carinthie sont des provinces autrichiennes germanophones en prise sur les réalités adriatiques et donc méditerranéennes, liées territorialement à la Vénétie. L’Istrie, aujourd’hui croate, était la base navale de la marine austro-hongroise jusqu’au Traité de Versailles. L’Adriatique donne accès au bassin oriental de la Méditerranée et c’est la maîtrise ininterrompue de ses eaux qui a fait la puissance de Venise, adversaire tenace de l’Empire ottoman. Venise était présente en Méditerranée orientale, Gênes en Crimée, presqu’île branchée sur les routes de la soie, laissées ouvertes par les Tatars avant qu’ils ne se soumettent à la Sublime Porte. Cette géopolitique vénitienne, trop peu arcboutée sur une masse territoriale assez vaste et substantielle, n’est peut-être plus articulable telle quelle aujourd’hui : aucun micro-Etat, de dimension urbaine ou ne disposant pas d’une masse de plusieurs dizaines de millions d’habitants, ne pourrait fonctionner aujourd’hui de manière optimale ni restituer une géopolitique et une thalassopolitique de grande ampleur, suffisante pour sortir justement toute la civilisation européenne de l’impasse et de l’enclavement dans lesquels elle chavire de nos jours.

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Double atout d’une géostratégie néo-vénitienne

Le concert européen pourrait déployer unenouvelle géopolitique vénitienne, qui serait une perspective parmi bien d’autres tout aussi fécondes et potentielles, pour sortir de l’impasse actuelle ; cette géopolitique vénitienne devrait dès lors être articulée par un ensemble cohérent, animé par une vision nécessairement convergente et non plus conflictuelle. Cette vision pourrait s’avérer très utile pour une projection européenne efficace vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers l’espace pontique. Venise, et Gênes, se projetaient vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers la Mer Noire, au-delà du Bosphore tant que Byzance demeurait indépendante. Cette double projection donnait accès aux routes de la soie, au départ de la Crimée vers la Chine et aussi, mais plus difficilement au fil des vicissitudes qui ont affecté l’histoire du Levant, au départ d’Antioche et des ports syriens et libanais vers les routes terrestres qui passaient par la Mésopotamie et la Perse pour amener les caravanes vers l’Inde ou le Cathay.

La présence des villes marchandes italiennes à Alexandrie d’Egypte donnait aussi accès au Nil, à cette artère nilotique qui plongeait, au-delà des cataractes vers les mystères de l’Afrique subsaharienne et vers le royaume chrétien d’Ethiopie. Les constats que nous induisent à poser une observation des faits géopolitiques et géostratégiques de l’histoire vénitienne et génoise devraient tout naturellement amener un concert européen sérieux, mener par des leaders lucides, à refuser tout conflit inutile sur le territoire de l’Ukraine actuelle car ce territoire donne accès aux nouvelles routes qui mènent de l’Europe occidentale à la Chine, que celles-ci soient ferroviaires (les projets allemands, russes et chinois de développement des trains à grande vitesse et à grande capacité) ou offre le transit à un réseau d’oléoducs et de gazoducs. Aucune coupure ne devrait entraver le développement de ces voies et réseaux. De même, les territoires libanais, syriens et irakiens actuels, dans l’intérêt d’un concert européen bien conçu, devraient ne connaître que paix et harmonie, afin de restaurer dans leur plénitude les voies d’accès aux ex-empires persans, indiens et chinois. Le regard vénitien ou génois que l’on pourrait jeter sur les espaces méditerranéen oriental et pontique permettrait de générer des stratégies de désenclavement.

L’Europe est ré-enclavée !

Aujourd’hui, nous vivons une période peu glorieuse de l’histoire européenne, celle qui est marquée par son ré-enclavement, ce qui implique que l’Europe a perdu tous les atouts qu’elle avait rudement acquis depuis la reconquista ibérique, la lutte pluriséculaire contre le fait ottoman, etc. Ce ré-enclavement est le résultat de la politique du nouvel hegemon occidental, les Etats-Unis d’Amérique. Ceux-ci étaient les débiteurs de l’Europe avant 1914. Après le désastre de la première guerre mondiale, ils en deviennent les créanciers. Pour eux, il s’agit avant tout de maintenir le vieux continent en état de faiblesse perpétuelle afin qu’il ne reprenne jamais plus du poil de la bête, ne redevienne jamais leur créancier. Pour y parvenir, il faut ré-enclaver cette Europe pour que, plus jamais, elle ne puisse rayonner comme elle l’a fait depuis la découverte de l’Amérique et depuis les explorations portugaises et espagnoles du 16ème siècle. Cette stratégie qui consiste à travailler à ré-enclaver l’Europe est la principale de toutes les stratégies déployées par le nouvel hegemon d’après 1918.

versailles.pngMême s’ils ne signent pas le Traité de Versailles, les Etats-Unis tenteront, dès la moitié des années 20, de mettre l’Europe (et tout particulièrement l’Allemagne) sous tutelle via une politique de crédits. Parallèlement à cette politique financière, les Etats-Unis imposent dans les années 20 des principes wilsoniens de droit international, faussement pacifistes, visant à priver les Etats du droit à faire la guerre, surtout les Etats européens, leurs principaux rivaux, et le Japon, dont ils veulent s’emparer des nouvelles conquêtes dans le Pacifique. On peut évidemment considérer, à première vue mais à première vue seulement, que cette volonté de pacifier le monde est positive, portée par un beau projet philanthropique. L’objectif réel n’est pourtant pas de pacifier le monde, comme on le perçoit parfaitement aujourd’hui au Levant et en Mésopotamie, où les Etats-Unis, via leur golem qu’est Daech, favorisent « l’intensification maximale du désordre ». L’objectif réel est de dépouiller tout Etat, quel qu’il soit, quelle que soient ses traditions ou les idéologies qu’il prône, de sa souveraineté. Aucun Etat, fût-il assiégé et étouffé par ses voisins, fût-il placé par ses antécédents historiques dans une situation d’in-viabilité à long terme à cause d’une précédente mutilation de son territoire national, n’a plus le droit de rectifier des situations dramatiques qui condamnent sa population à la misère, à l’émigration ou au ressac démographique. Or la souveraineté, c’était, remarquait Carl Schmitt face au déploiement de ce wilsonisme pernicieux, la capacité de décider de faire la guerre ou de ne pas la faire, pour se soustraire à des situations injustes ou ingérables. Notamment, faire la guerre pour rompre un encerclement fatidique ou un enclavement qui barrait la route à la mer et au commerce maritime, était considéré comme légitime. Le meilleur exemple, à ce titre, est celui de la Bolivie enclavée au centre du continent sud-américain, suite à une guerre du 19ème siècle, où le Pérou et le Chili lui avaient coupé l’accès au Pacifique : le problème n’est toujours pas résolu malgré l’ONU. De même, l’Autriche, vaincue par Napoléon, est privée de son accès à l’Adriatique par l’instauration des « départements illyriens » ; en 1919, Clémenceau lui applique la même politique : la naissance du royaume de Yougoslavie lui ôte ses bases navales d’Istrie (Pola), enlevant par là le dernier accès des puissances centrales germaniques à la Méditerranée. L’Autriche implose, plonge dans la misère et accepte finalement l’Anschluss en 1938, dont la paternité réelle revient à Clémenceau.

Versailles et le wilsonisme bétonnent le morcellement intra-européen

Ensuite, pour l’hegemon, il faut conserver autant que possible le morcellement territorial de l’Europe. Déjà, les restrictions au droit souverain de faire la guerre gèle le tracé des frontières, souvent aberrant en Europe, devenu complètement absurde après les traités de la banlieue parisienne de 1919-1920, lesquels rendaient impossible tout regroupement impérial et, plus précisément, toute reconstitution, même pacifique, de l’ensemble danubien austro-hongrois, création toute naturelle de la raison vitale et historique. Ces traités signés dans la banlieue parisienne morcellent le territoire européen entre un bloc allemand aux nouvelles frontières militairement indéfendables, « démembrées » pour reprendre le vocabulaire de Richelieu et de Haushofer, et une Russie soviétique qui a perdu les glacis de l’Empire tsariste (Pays Baltes, Finlande, Bessarabie, Volhynie, etc.). Le double système de Versailles (de Trianon, Sèvres, Saint-Germain, etc.) et des principes wilsoniens, soi-disant pacifistes, entend bétonner définitivement le morcellement de la « Zwischeneuropa » entre l’Allemagne vaincue et l’URSS affaiblie par une guerre civile atroce.

La situation actuelle en découle : les créations des traités iniques de la banlieue parisienne, encore davantage morcelées depuis l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et de l’ex-Tchécoslovaquie, sans oublier le démantèlement des franges ouest de la défunte Union Soviétique, permet aujourd’hui aux Etats-Unis de soutenir les revendications centrifuges tantôt de l’une petite puissance résiduaire tantôt de l’autre, flattées de recevoir, de toute la clique néoconservatrice et belliciste américaine, le titre louangeur de « Nouvelle Europe » audacieuse face à une « Vieille Europe » froussarde (centrée autour du binôme gaullien/adenauerien de la Françallemagne ou de l’Europe carolingienne), exactement comme l’Angleterre jouait certaines de ces petites puissances contre l’Allemagne et la Russie, selon les dispositifs diplomatiques de Lord Curzon, ou comme la France qui fabriquait des alliances abracadabrantes pour « prendre l’Allemagne en tenaille », obligeant le contribuable français à financer des budgets militaires pharaoniques, notamment en Pologne, principale puissance de la « Zwischeneuropa », censée remplacer, dans la stratégie française ce qu’était l’Empire ottoman contre l’Autriche des Habsbourg ou ce qu’était la Russie lors de la politique de revanche de la Troisième République, soit un « rouleau compresseur, allié de revers », selon la funeste habitude léguée par François I au 16ème siècle. La Pologne était donc ce « nouvel allié de revers », moins lourd que l’Empire ottoman ou que la Russie de Nicolas II mais suffisamment armé pour rendre plus difficile une guerre sur deux fronts.

Depuis les années 90, l’OTAN a réduit les effectifs de la Bundeswehr allemande, les a mis à égalité avec ceux de l’armée polonaise qui joue le jeu antirusse que l’Allemagne ne souhaitait plus faire depuis le début des années 80. La « Zwischeneuropa » est mobilisée pour une stratégie contraire aux intérêts généraux de l’Europe.

Des séparatismes qui arrangent l’hegemon

Dans la partie occidentale de l’Europe, des mouvements séparatistes sont médiatiquement entretenus, comme en Catalogne, par exemple, pour promouvoir des idéologies néo-libérales (face à d’anciens Etats jugés trop protectionnistes ou trop « rigides ») ou des gauchismes inconsistants, correspondant parfaitement aux stratégies déconstructivistes du festivisme ambiant, stratégies favorisées par l’hegemon, car elles permettent de consolider les effets du wilsonisme. Ce festivisme est pleinement favorisé car il se révèle l’instrument idéal pour couler les polities traditionnelles, pourtant déjà solidement battues en brèche par soixante ou septante ans de matraquage médiatique abrutissant, mais jugées encore trop « politiques » pour plaire à l’hegemon, qui, sans discontinuer, fabrique à la carte des cocktails affaiblissants, chaque fois adaptés à la dimension vernaculaire où pointent des dissensus exploitables. Cette adaptation du discours fait croire, dans une fraction importante des masses, à l’existence d’une « identité » solide et inébranlable, ce qui permet alors de diffuser un discours sournois où la population imagine qu’elle défend cette identité, parce qu’on lui fabrique toutes sortes de gadgets à coloration vernaculaire ; en réalité, derrière ce théâtre de marionnettes qui capte toutes les attentions des frivoles, on branche des provinces importantes des anciens Etats non pas sur une Europe des ethnies charnelles, ainsi que l’imaginent les naïfs, mais sur les réseaux mondiaux de dépolitisation générale que sont les dispositifs néo-libéraux et/ou festivistes, afin qu’in fine tous communient, affublé d’un T-shirt et d’un chapeau de paille catalan ou basque, flamand ou wallon, etc. dans la grande messe néo-libérale ou festiviste, sans jamais critiquer sérieusement l’inféodation à l’OTAN.

Rendre tous les Etats « a-démiques »

Ainsi, quelques pans entiers du vieil et tenace ennemi des réseaux calvinistes/puritains anglo-américains sont encore davantage balkanisés : l’ancien Empire de Charles-Quint se disloque encore pour rendre tous ses lambeaux totalement «invertébrés » (Ortega y Gasset !). Les Bretons et les Occitans, eux, ne méritent aucun appui, contrairement aux autres : s’ils réclament autonomie ou indépendance, ils commettent un péché impardonnable car ils visent la dislocation d’un Etat occidentiste, dont le fondamentalisme intrinsèque, pure fiction manipulatrice, ne se réclame pas d’un Dieu biblique comme en Amérique mais d’un athéisme éradicateur. Les Bretons ne revendiquent pas la dissolution d’une ancienne terre impériale et européenne mais d’un Etat déjà « adémique », de « a-demos », de « sans peuple » (« a » privatif + démos, peuple en grec, ce néologisme ayant été forgé par le philosophe italien Giorgio Agamben). Il faut donc les combattre et les traiter de ploucs voire de pire encore. La stratégie du morcellement permanent du territoire vise, de fait, à empêcher toute reconstitution d’une réalité impériale en Europe, héritière de l’Empire de Charles-Quint ou de la « Grande Alliance », mise en exergue par l’historien wallon Luc Hommel, spécialiste de l’histoire du fait bourguignon. La différence entre les indépendantismes anti-impériaux, néfastes, et les indépendantismes positifs parce qu’hostiles aux Etats rénégats, qui, par veulerie intrinsèque, ont apostasié l’idéal d’une civilisation européenne unifiée et combattive, ne doit pas empêcher la nécessaire valorisation de la variété européenne, selon les principes mis en exergue par le théoricien breton Yann Fouéré qui nous parlait de « lois de la variété requise ».

Des tissus de contradictions

En Flandre, il faut combattre toutes les forces, y compris celles qui se disent « identitaires », qui ne revendiquent pas un rejet absolu de l’OTAN et des alliances nous liant aux puissances anglo-saxonnes qui articulent contre l’Europe le réseau ECHELON. Ces forces pseudo-identitaires sont prêtes à tomber, par stupidité crasse, dans tous les pièges du néo-libéralisme. En Wallonie, on doit rejeter la tutelle socialiste qui, elle, a été la première à noyer la Belgique dans le magma de l’OTAN, que les adversaires de cette politique atlantiste nommaient le « Spaakistan », rappelle le Professeur Coolsaet (RUG).

En Wallonie, les forces dites « régionales » ou « régionalistes » sont en faveur d’un développement endogène et d’un projet social non libéral mais sans redéfinir clairement la position de la Wallonie dans la grande région entre Rhin et Seine. La littérature wallonne, en la personne du regretté Gaston Compère, elle, resitue ces régions romanophones de l’ancien Saint-Empire dans le cadre bourguignon et les fait participer à un projet impérial et culturel, celui de Charles le Téméraire, tout en critiquant les forces urbaines (et donc non traditionnelles de Flandre et d’Alsace) pour avoir torpillé ce projet avec la complicité de l’« Universelle Aragne », Louis XI, créateur de l’Etat coercitif moderne qui viendra à bout de la belle France des Riches Heures du Duc de Berry, de Villon, Rutebeuf et Rabelais.

Compère inverse la vulgate colportée sur les divisions de la Belgique : il fait des villes flamandes les complices de la veulerie française et des campagnes wallonnes les protagonistes d’un projet glorieux, ambitieux et prestigieux, celui du Duc de Bourgogne, mort à Nancy en 1477. Certes Compère formule là, avec un magnifique brio, une utopie que la Wallonie actuelle, plongée dans les eaux glauques de la crapulerie politique de ses dirigeants indignes, est aujourd’hui incapable d’assumer, alors que la Flandre oublie sa propre histoire au profit d’une mythologie pseudo-nationaliste reposant sur un éventail de mythes contradictoires où se télescopent surtout une revendication catholique (le peuple pieux) contre les importations jacobines de la révolution française et une identification au protestantisme du 16ème siècle, dont les iconoclastes étaient l’équivalent de l’Etat islamiste d’aujourd’hui et qui ont ruiné la statuaire médiévale flamande, saccagée lors de l’été 1566 : il est dès lors plaisant de voir quelques têtes creuses se réclamer de ces iconoclastes, au nom d’un pannéerlandisme qui n’a existé que sous d’autres signes, plus traditionnels et toujours au sein de l’ensemble impérial, tout en rabâchant inlassablement une hostilité (juste) contre les dérives de Daech, toutefois erronément assimilées à toutes les formes culturelles nées en terres islamisées : si l’on se revendique des iconoclastes calvinistes d’hier, il n’y a nulle raison de ne pas applaudir aux faits et gestes des iconoclastes musulmans d’aujourd’hui, armés et soutenus par les héritiers puritains des vandales de 1566 ; si l’on n’applaudit pas, cela signifie que l’on est bête et surtout incohérent.

Les mythes de l’Etat belge sont eux aussi contradictoires car ils mêlent idée impériale, idée de Croisade (la figure de Godefroy de Bouillon et les visions traditionnelles de Marcel Lobet, etc.), pro- et anti-hollandisme confondus dans une formidable bouillabaisse, nationalisme étroit et étriqué, étranger à l’histoire réelle des régions aujourd’hui demeurées « belges ».

En Catalogne, la revue Nihil Obstat(n°22, I/2014), publiée près de Tarragone, rappelle fort opportunément que tout catalanisme n’a pas été anti-impérial : au contraire, il a revendiqué une identité aragonaise en l’assortissant d’un discours « charnel » que l’indépendantisme festiviste qui occupe l’avant-scène aujourd’hui ne revendique certainement pas car il préfère se vautrer dans la gadoue des modes panmixistes dictées par les officines d’Outre-Atlantique ou communier dans un gauchisme démagogique qui n’apportera évidemment aucune solution à aucun des maux qui affectent la société catalane actuelle, tout comme les dérives de la NVA flamande dans le gendérisme (made in USA avec la bénédiction d’Hillary Clinton) et même dans le panmixisme si prisé dans le Paris hollandouillé ne résoudront aucun des maux qui guettent la société flamande. Cette longue digression sur les forces centrifuges, positives et négatives, qui secouent les paysages politiques européens, nous conduit à conclure que l’hegemon appuie, de toutes les façons possibles et imaginables, ce qui disloque les polities, grandes et petites, d’Europe, d’Amérique latine et d’Asie et les forces centrifuges qui importent les éléments de dissolution néolibéraux, festivistes et panmixistes qui permettent les stratégies d’ahurissement visant à transformer les peuples en « populations », à métamorphoser tous les Etats-Nations classiques, riches d’une Realpolitik potentiellement féconde, en machines cafouillantes, marquées par ce que le très pertinent philosophe italien Giorgio Agamben appelait des polities « a-démiques », soit des polities qui ont évacué le peuple qu’elles sont pourtant censées représenter et défendre.

L’attaque monétaire contre la Grèce, qui a fragilisé la devise qu’est l’euro, afin qu’elle ne puisse plus être utilisée pour remplacer le dollar hégémonique, a ébranlé la volonté d’unité continentale : on voit réapparaître tous les souverainismes anti-civilisationnels, toutes les illusions d’isolation splendide, surtout en France et en Grande-Bretagne, tous les petits nationalismes de la « Zwischeneuropa », toutes les formes de germanophobie qui dressent les périphéries contre le centre géographique du continent et nient, par effet de suite, toute unité continentale et civilisationnelle. A cette dérive centrifuge générale, s’ajoutent évidemment les néo-wilsonismes, qui ne perçoivent pas le cynisme réel qui se profile derrière cet angélisme apparent, que percevait parfaitement un Carl Schmitt : on lutte parait-il, pour la « démocratie » en Ukraine ou en Syrie, pour le compte de forces sur le terrain qui s’avèrent très peu démocratiques. Les festivismes continuent d’oblitérer les volontés et ruinent à l’avance toute reprise d’une conscience politique. Les séparatismes utiles à l’hegemon gagnent en influence. Les séparatismes qui pourrait œuvrer à ruiner les machines étatiques devenues « a-démiques » sont, eux, freiner dans leurs élans. L’Europe est un continent devenu « invertébré » comme l’Espagne que décrivait Ortega y Gasset. L’affaire grecque est le signal premier d’une phase de dissolution de grande ampleur : la Grèce fragilisée, les flots de faux réfugiés, l’implosion de l’Allemagne, centre du continent, l’absence de jugement politique et géopolitique (notamment sur le bassin oriental de la Méditerranée, sur la Mer Noire et le Levant) en sont les suites logiques.

Robert Steuckers.

Madrid, Alicante, Hendaye, Forest-Flotzenberg, août-novembre 2015.

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant…

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De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant…

par l’inter-collectif L’INTERNATIONALE

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant, en passant par tous les 11 septembre petits, grands ou moyens, le terrorisme c’est toujours et partout le spectacle d’imposture étatique de la crise mondiale du chaos de la marchandise !

 

« Les bombes-fusées qui tombaient chaque jour sur Londres étaient probablement lancées par le gouvernement de l’Océania

lui-même, juste pour maintenir les gens dans la peur »

George Orwell, 1984

 

Les opérations sous fausse bannière ou « sous faux pavillon », parfois désignées sous l’anglicisme de false flag sont des actions de perfidie et d’artifice stratégiques menées avec utilisation de marques de reconnaissance fabriquées, contrefaites, postiches, fourbes ou empruntées, dans le cadre d’opérations clandestines destinées à désigner un responsable inexact, imaginaire et trafiqué qui commise par tout autre que lui mais qui permettra de la sorte que tous les bénéfices en reviennent à celui qui justement l’aura cependant perpétré.

 

Au tout début du mois d’août 1964, deux destroyers américains qui s’étaient engagés dans les eaux territoriales du Nord-Viêtnam, essuyèrent soi-disant des tirs de la part de batteries nord vietnamiennes.

 

Il est établi aujourd’hui par la documentation déclassifiée que ces « Incidents du Golfe du Tonkin » ont constitué une manoeuvre délibérée de feinte, de provocation et de simulation pour prétexter une escalade de l’intervention américaine dans le conflit indochinois. Les Papiers du Pentagone ont de la sorte révélé que le texte de la position rédigée par l’administration Johnson l’avait été en fait plusieurs mois avant la date desdits « incidents ». Le manège légendaire de cet accrochage arrangé a donc fourni au président Johnson la couverture tant attendue pour faire voter le texte de la Résolution qui lui donna les moyens de déclarer la guerre sans avoir à demander au préalable l’autorisation du Congrès.

 

Même si cette péripétie fut en réalité le contraire de ce que le spectacle officiel en a dit puisqu’elle n’a jamais existé réellement qu’en stricte contradiction avec la logorrhée des experts étatico-médiatiques du faux omniprésent qui l’ont évidemment narrée de manière retournée, cela a bien entendu suffi à convaincre la conscience hallucinée et obéissante des Américains de l’utilité d’une riposte. Johnson a donc pu paisiblement autoriser alors les raids aériens de terreur sur le Viêtnam par ce casus belli entièrement forgé par les officines et les ateliers de l’ombre. Sur cette lancée de simulacres, de fourberie, de sang et de larmes, les Bush, Clinton et Obama et tous leurs laquais de l’Europe bruxelloise n’ont cessé en Irak, en Yougoslavie en Afghanistan et ailleurs, de démontrer que partout où règne le spectacle capitaliste de la terreur démocratique, les seules forces autorisées sont celles qui reproduisent la terreur capitaliste du spectacle démocratique.

 

Durant ces dernières années, les premiers grands attentats étatiques sous fausse bannière eurent spectaculairement lieu en Italie lors des années de plomb lorsque la modernisation de l’esclavage citoyenniste rendit nécessaire que le gouvernement fit de l’attentat aveugle le mode opératoire le plus approprié à la psychologie de masse de la soumission, de l’in-conscience et de la cécité. Ainsi, le 2 août 1980, à 10 h 25, à la gare de Bologne, une bombe posée dans la salle d’attente explosait. Elle tuait 85 personnes et en blessait plus de 200, arrivant ou partant de la gare pour cette période de fort trafic estival.

 

Dans son arrêt du 23 novembre 1995, la Cour de cassation du tripatouillage officiel italien, malgré mille et une occultations savantes ou grossières, fut néanmoins obligée de reconnaître que derrière cet attentat, il y avait bien l’existence d’une vaste organisation criminelle gouvernementale où l’on retrouvait la maffia, la loge maçonnique P2 et les services spéciaux les plus secrets de l’appareil d’État… Bien entendu, les commanditaires profonds du massacre n’ont jamais été découverts puisque cachés derrière les comparses secondaires de l’organisation Gladio, ceux-ci se trouvaient au cœur central et insaisissable de l’état-major de la stratégie de la tension élaborée par les États-Unis via l’OTAN et ses divers magasins et affidés, ceci tant pour neutraliser les velléités dommageables de non-alignement de certains courants politiciens italiens que pour briser la radicalité ouvrière des grèves sauvages qui débordait alors dangereusement les chiens de gardes politiques et syndicaux.

 

La crise du spectacle démocratique de la dictature marchande est désormais à son point culminant et le chaos étatiquement programmé y est alors amené à produire partout et sans cesse son mythique ennemi inventé, le terrorisme qui est en fait sa seule vraie défense en ce temps de décomposition universelle où la liberté despotique de l’argent et ses conséquences véritables ne peuvent être encore acceptées qu’au regard d’antagonismes factices et d’attaques insidieuses sous fausses bannières constamment mises en scène par le biais d’orchestrations machiniques de vaste ampleur.

 

L’histoire du terrorisme est désormais l’une des forces productives majeures du spectacle étatique mondialiste; elle définit donc le cœur stratégique du dressage social puisque les spectateurs doivent retenir de la pédagogie de l’attentat, que, en comparaison au terrorisme, toute la pourriture quotidienne de la vie fausse devra leur demeurer préférable et préférée.

 

L’union sacrée de la servitude volontaire n’a bien évidemment qu’un temps mais le confusianisme mystérieux des bombes barbouzardes conserve toujours là un intérêt évident bien que sa durée soit éminemment toujours et de plus en plus rétrécie…

 

Dans le monde du spectacle de la marchandise où les intérêts agissants de la dictature démocratique des Mafia de l’argent sont à la fois si bien et si mal obscurcis, il convient toujours pour saisir les mystères du terrorisme d’aller au-delà des rumeurs médiatiques policières puisque la sauvegarde des secrets de la domination opère continûment par attaques fardées et véridiques artifices.

 

Le leurre commande le monde du fétichisme de la marchandise et aujourd’hui d’abord en tant que leurre d’une domination qui ne parvient plus à vraiment s’imposer au moment où l’économie historique de la crise manifeste explosivement la crise historique de l’économie elle-même. Du meurtre d’Aldo Moro par les brigades rouges étatiques aux attentats pentagonistes du 11 septembre et en passant évidemment par la disparition violemment paramétrée de John Fitzgerald Kennedy sans oublier les tueries hautement calculées des télépilotés Merah, Kouachi et autres Coulibaly, la société du spectacle de l’indistinction marchande ne cesse de s’éminemment montrer comme le monde de l’inversion universelle où le vrai est toujours réécrit comme un simple moment nécessaire de la célébration du faux.

 

Derrière les figurants, les obscurs tirages de ficelles et les drapeaux mal bricolés, les vrais commanditaires sont adroitement camouflés puisqu’ils résident invariablement dans ces lieux impénétrables et énigmatiques, inaccessibles à tout regard, mais qui du même coup les désignent par cette ruse de la raison qui rend précisément percevable ce qui se voulait justement in-soupçonnable.

 

Le masquage généralisé se tient derrière le spectacle qui donne ainsi à infiniment contempler quelque chose en tant que complément décisif et stratégique de ce qu’il doit empêcher simultanément que l’on voit et, si l’on va au fond des choses, c’est bien là son opération la plus importante; obliger à sans cesse observer ceci pour surtout ne point laisser appréhender cela.

 

Par-delà chaque tueur fou opportunément manipulé dans les eaux troubles du djihadisme téléguidé, ou de l’extrémisme supervisé existe, en premier lieu, l’incontournable réalité du gouvernement du spectacle de la marchandise lequel dorénavant possède tous les moyens techniques et tous les pouvoirs gestionnaires d’altérer et de contre-faire l’ensemble de la production sociale de toute la perception humaine mise sous contrôle. Despote absolu des écritures du passé et tyran sans limite de toutes les combinaisons qui arrangent le futur, Big Brother pose et impose seul et partout les jugements sommaires de l’absolutisme démocratique des nécessités du marché de l’inhumain. On commet une très lourde erreur lorsque l’on s’exerce à vouloir expliquer quelque attentat en opposant la terreur à l’État puisqu’ils ne sont jamais en rivalité. Bien au contraire, la théorie critique vérifie avec aisance ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient si facilement rapporté lors des très enténébrées disparitions de Jean de Broglie, Robert Boulin, Joseph Fontanet, Pierre Berégovoy et François de Grossouvre. L’assassinat n’est pas étranger au monde policé des hommes cultivés de l’État de droit car cette technique de mise en scène y est parfaitement chez elle en tant qu’elle en est désormais l’articulation de l’un des plus grands quartiers d’affaires de la civilisation moderne.

 

Le temps terroriste de la manipulation étatique actuelle signale que la crise de la baisse du taux de profit est entrée dans sa phase de fétichisme supérieur…

 

Dans les contradictions historiques du temps présent, le gouvernement du spectacle mondial vise tout à la fois à briser le réveil communard des luttes de classe (qui vient…) et « OTANiser » toujours plus sa province française  par le biais du faux drapeau terroriste spectacliste…

 

Le chaos terroriste étatique de la marchandise est le seul langage possible de la crise terminale du Capital… Nous contemplons ainsi le tableau faussaire d’un chaos spectaculaire impeccablement organisé pour le Proche- et le Moyen-Orient puis pour la planète toute entière, dans des cadres de déguisement strictement conformes à la stratégie du gouvernement du spectacle mondial qui tente désespérément d’échapper au marasme catastrophique d’un dollar en débâcle chronique… Al-Qaïda puis Daech sont là les accablantes métastases de la crise mondiale du taux de profit provisionnés par les pétrodollars du Qatar et de l’Arabie Saoudite et armés par eux avec délégation directe de Washington et blanc-seing de Tel-Aviv… Et la France atlantisée jusqu’à la mœlle est de la sorte bombardée jusqu’au cœur de Paris pour toujours davantage marcher au pas des réseaux et services clandestins terroristes de l’OTAN dont les faux drapeaux constituent bien sûr une industrie marchande spectaculaire de premier ordre fétichiste…

 

À Beyrouth au Liban, le 12 novembre 2015, deux attentats quasi-simultanés frappent le quartier chiite de Burj El-Barajneh sous contrôle du Hezbollah. Les deux attentats sont revendiqués par l’organisation des services américains de l’État islamique. Cette attaque terroriste intervient deux jours après que l’armée syrienne, soutenue par le Hezbollah et des troupes iraniennes, ait remporté une victoire significative contre Daech en reprenant l’aéroport de Kweires, à l’Est d’Alep. Le lendemain, 13 novembre, les attentats spectaculaires commis à Paris sous le même  drapeau à multiples tiroirs cabalistiques et qui ont tué 130 personnes en faisant de multiples blessés, sont venus solennellement rappeler à la province américaine d’Europe que la guerre sans fin du chaos OTANiste est un dogme obligatoire du capitalisme intégral qui doit pulvériser tout le Levant ainsi que l’ensemble des périphéries de l’Eurasie afin d’en faire une chasse gardée de la fusion terroristo-pananoïaque israélo-américaine de la crise universalisée du fétichisme de la marchandise.

 

Le terrorisme d’État industriel n’est rien d’autre que  l’errance de la religion monothéiste de la crise historique de la marchandise…

 

Au moment arrivé de la tyrannie spectaculaire de la crise du capitalisme drogué, le crime règne en fait comme le paradigme le plus parfait de toutes les entreprises commerciales et industrielles dont l’État est le centre étant donné qu’il se confirme là finalement comme le sommet des bas-fonds et le grand argentier des trafics illégaux, des disparitions obscures et des protections cabalistiques. Plus que jamais, en ce moment très spécifiquement crisique où en France, reprenant le témoin d’une droite complètement épuisée, la gauche du Capital bien vite superbement exténuée est en charge des affaires d’un marché en pleine décomposition, l’exutoire terroriste risque de devenir de plus en plus tentant pour détourner la colère qui monte, il est temps d’en finir avec toutes les mystifications et tous les malheurs historiques de l’aliénation gouvernementaliste afin de commencer à pressentir la possibilité de situations humaines authentiques.

 

Hors de l’économie politique de la non-vie, il convient exclusivement d’organiser le retour aux sources à une communauté d’existence enfin débarrassée de toute exploitation et de toute domination.

 

Inter-collectif L’Internationale

novembre 2015


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

Vaincre le terrorisme

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Vaincre le terrorisme

par José Castano
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

« L’expérience des dernières générations me convainc pleinement que, seule l’inflexibilité de l’esprit humain, fermement dressé sur le front mouvant des violences qui le menacent, et prêt au sacrifice et à la mort en proclamant : « Pas un pas de plus ! » Seule, cette inflexibilité de l’esprit assure la véritable défense de la paix de l’individu, la paix de tous et de toute l’humanité. » (Alexandre Soljenitsyne)

Qu’ils soient intégristes, fanatiques religieux ou anarchistes, les terroristes prêchent le viol de la société, et, par conséquent, ils ne sauraient être traités comme des adversaires réguliers. Car « vouloir donner aux choses le sens de ses désirs est la pire forme de dérèglements de l’esprit ». Ainsi s’est exprimé Bossuet dans une de ses prédictions au souffle lyrique de ses visions grandioses.

Le caractère d’extrême gravité que revêt le terrorisme international a fait de la France l’une de ses plaques tournantes et nous met dans l’obligation de réagir avec fermeté contre tous ceux qui tentent de faire de notre pays un « champ de tir » du terrorisme, son refuge ou son « laboratoire d’expériences » révolutionnaires… d’autant plus que ces actions terroristes impliquent nécessairement une chaîne de connivence et d’appui logistique sur notre sol et une préparation minutieuse…

Cependant, notre juridiction actuelle est mal adaptée à l’action répressive que la société doit exercer contre les criminels qui mettent en cause sa légitimité. Devant pareil danger, la réaction doit non seulement s’adapter à l’adversaire en retournant contre les terroristes le conseil de Lénine : « Ne laissez jamais se constituer de Vendées », mais conduire aussi à une prise de conscience populaire. A la stratégie de déstabilisation des terroristes, la Nation doit répondre par une « stratégie de répulsion ». Cette stratégie implique en premier lieu le contrôle étroit des communautés étrangères dans le pays, afin de prévenir le prolongement sur notre territoire de luttes extérieures, partant : se protéger d’un terrorisme par « vases communicants » ou par osmose.

La mise en œuvre du plan « Sentinelle » qui mobilise actuellement 10 000 hommes sur le territoire national (et cela pour « aussi longtemps que la situation l’exigera (sic) » a précisé le ministre de la Défense -ce qui peut se traduire, comme ce fut déjà le cas pour le plan Vigipirate, par le maintien définitif du dispositif- ne saurait être la solution idéale car envisager la mobilisation de nos soldats (hébergés de surcroît dans des conditions précaires alors que les « sans papiers » bénéficient de chambres d’hôtels) dans la durée n’est pas la mission des armées. Un soldat est préparé à faire la guerre ; il n’a aucune formation de police et ce n’est pas sa vocation. On ne pourra donc, indéfiniment, le maintenir dans des missions statiques en limitant sa tâche à un rôle de vigile ou de « supplétif des forces de police » sous peine de l’« user », de le démotiver et d’éroder son potentiel de combat.

A la guerre révolutionnaire ou « guerre sainte » prônée par les islamistes, nous devons opposer la guerre populaire totale ou guerre de libération nationale. Face à une menace terroriste, il faut faire le choix majeur qui s’impose et en tirer toutes les conséquences ; agir sans oublier la foi formulée par Engels : « Ne jamais jouer avec l’insurrection armée et, quand on la commence, la mener jusqu’au bout ». La France est aux yeux de l’islam une aire de guerre, « dâr al-harb », et elle se doit de traiter ce dernier de la même manière qu’il la traite.

Nous n’arriverons probablement jamais -en dépit de toute fermeté- à réduire totalement les actions criminelles mais il serait possible d’en limiter le nombre par l’instauration d’une juridiction et de tribunaux d’exception identiques à ceux créés par le régime gaulliste durant la guerre d’Algérie afin d’éradiquer l’OAS… et qui menèrent sans le moindre état d’âme au poteau d’exécution quatre soldats français dont deux officiers.

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Puisque cela fut accompli contre des patriotes dont le seul crime fut de vouloir conserver l’Algérie française, pourquoi cette juridiction ne serait-elle pas reconduite contre les ennemis de la France reconnus coupables d’avoir sacrifié des victimes innocentes ? Dès lors, le rétablissement et la mise en application immédiate de la peine de mort seraient prononcés à leur endroit. Qui a tué doit être tué ! L’horreur du mal est le principe même de la justice. Elle doit s’imposer comme une règle impérative, car elle est notre propre raison. « La loi, en général, est la raison humaine –disait Montesquieu- en tant qu’elle gouverne tous les peuples de la terre »…

Les demi-mesures, comme c’est le cas actuellement, ne mènent à rien car les vices impunis s’accroissent à l’infini. Mais châtier les coupables, les condamner à mort ou leur infliger une sanction à la hauteur de leurs crimes, ne ferait -dans notre société émolliente, indifférente, conservatrice- que révolter les consciences de la « bien-pensance », des associations « humanistes » et provoquer la colère des islamo-compatibles issus de la gauche bobo-caviar et de la droite capitularde et louvoyante toujours prompts à brandir le carton rouge au nom de leur angélisme républicain.

Dostoïevski écrivait déjà, dans la « légende du Grand Inquisiteur » : « Qui aime trop l’humanité en général est en grande partie incapable d’aimer l’homme en particulier. Qui plaint trop le malfaiteur est fort souvent incapable de plaindre la victime ». Et le drame actuel c’est que nos sociétés vieillottes s’interdisent tout moyen coercitif. Elles ont lentement accumulé pendant une longue procession de siècles, les règles, les précautions et les interdits destinés à protéger l’idée qu’elles se faisaient de la civilisation. Elles ont imaginé couler la sagesse dans des lois… codifier l’indulgence et la mesure, pour défendre l’homme contre lui-même. Préoccupées d’exorciser la violence qui bouillonne toujours confusément dans des instincts mal maîtrisés, elles ont naturellement été conduites à interdire la seule forme de violence sur laquelle elles pouvaient peser : la cruelle mais indispensable gamme des châtiments qui prétendent moins punir le crime, que décourager le criminel.

Négligeant cette suprême mise en garde d’Aristote « Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante », elles ont inventé un arsenal de répression humain conçu à l’exacte mesure de coupables considérés comme des « égarés » ou des « déséquilibrés ». Or, on ne combat pas des terroristes avec de simples lois. On doit adopter une riposte appropriée afin de les arrêter dans leur élan velléitaire et agressif. « Plus l’État est corrompu, plus les lois se multiplient » clamait Tacite, cet historien et sénateur de l’antique Rome.

La France vit sous des menaces de plus en plus récurrentes que l’on ne peut contenir par la seule force de la loi. « Les français vont devoir s’habituer non à la menace des attentats, mais à la réalité des attentats qui vont, à mes yeux, immanquablement survenir. Nous sommes désormais dans l’œil du cyclone, le pire et devant nous » a déclaré dans « Ouest France », le 14 novembre 2015, le juge Marc Trévidic.

En effet, la France est confrontée à l’un des plus graves périls de son histoire et ne doit pas s’embarrasser de préjugés pour prendre les mesures appropriées afin d’assurer sa propre survie. « Celui qui s’incline devant des règles établies par l’ennemi ne vaincra jamais » soutenait Léon Trotski.

Quand la liberté est frêle, en péril, alors on ne transige pas et Saint-Just d’annoncer en ces termes la répression sanglante des mouvements contre-révolutionnaires et royalistes pendant la Révolution : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! ». C’était, certes, La Terreur mais cette célèbre citation revient en pleine actualité.

Aujourd’hui, empêtrée dans ses règles, ses décrets et ses scrupules, voilà la civilisation paralysée par les dogmes qui la fondent et les lois qui la défendent, qui ne peut transgresser sans se renier. Et voici les barbares –forts de cette assurance- qui répandent leur terreur en voulant tout détruire, tout raser pour tout recommencer sur les décombres d’un passé qu’ils haïssent parce qu’ils ne le comprennent pas. Et ils tentent d’imposer leur loi par l’assassinat et la terreur à des sociétés qui ont su dissiper ces cauchemars depuis si longtemps qu’elles n’en imaginent plus l’éventuel retour. Voici qu’enchaînées par les règles qu’elles ont accumulées pour se prémunir contres les excès de leur propre colère, les sociétés stupéfaites s’abandonnent aux coups que leur portent des colères inconnues… Et voici que s’écroule la civilisation parce que les barbares puisent dans son raffinement, ses complications et son indulgence, la seule force qui rend leurs débordements irrésistibles. Ils retrouvent naturellement le plaisir d’égorger sachant combien timide sera la répression. Jamais les passions déchaînées n’ont fait autant de ravages… semé autant de morts… Jamais on n’a assassiné autant d’hommes au nom du bonheur de l’humanité… Jamais le mot de Malaparte n’a été plus juste : « Jamais on n’a couché autant de Christs dans les charniers du monde ».

Et nous, pauvres occidentaux, sommes en passe de perdre cette ultime guerre qui nous est imposée parce qu’irrémédiablement condamnés à capituler… au nom de la défense de la civilisation qui n’est autre qu’un suicide devant un assaut qui en nie l’essentiel.

Soljenitsyne a écrit : « Toute notre vie là-bas nous a appris qu’il existe un seul moyen de résister à la violence : c’est la fermeté ! »

Dans la lutte contre la subversion et le terrorisme, rien n’est plus important que l’application d’une politique de défense préventive ferme et impitoyable à l’égard des adversaires de la Nation. Celui qui sème le vent doit récolter la tempête.

José Castano, 24 novembre 2015

Europe Is Run by Hollow Men

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Will Europe Man Up?

Europe Is Run by Hollow Men: They keep importing foreign welfare clients, says Patrick J. Buchanan.

If the purpose of terrorism is to terrify, the Islamic State had an extraordinary week. Brussels, capital of the EU and command post of mighty NATO, is still in panic and lockdown.

“In Brussels, fear of attack lingers” was Monday’s headline over The Washington Post’s top story, which read:

“Not since Boston came to a near-standstill after the Boston Marathon bombing in 2013 has the life of a major Western city been brought to a halt this way by the fear of terrorism.”

Below that is this headline: “After Paris, a campaign changed by fear.”

That story is about what’s happened in our presidential race: “Across the country … have come pronouncements of anger and fear not seen after the terrorist attacks in London and Madrid — or even in some ways after Sept. 11 2001.”

warholl4QGRtDb3Sbc6KY.jpgVoters speak of “feeling more afraid of the Islamic State, more horrified by the imagery of the beheadings and other atrocities.”

The New York Times’ Roger Cohen describes the Paris he loves.

“[T]hey are shaken. There is a void in the streets too empty, a new suspicion in appraising glances, a wary numbness. Paris is afflicted with absences — the dead, of course; visitors frightened away; minds frozen by fear; and tranquility lost. The city feels vulnerable.”

“I think France is attacked above all for what it is,” writes Cohen, “That in turn is terrifying. … I don’t think Paris has ever felt so precious or precarious to me as it did over the past week.”

Terrible as the massacres were, some perspective is in order.

What happened on Friday the 13th is that nine fanatics of the Islamic State, using suicide vests and AK-47s, slaughtered people at restaurants, a soccer stadium and in a concert hall.

The death toll of 130 is being called the “worst attack on French soil since World War II.”

Yet, from August 1914 to November of 1918, World War I, 850 French died every day for 51 months, a total of 1.3 million in four years in a country not nearly so populous as France is today.

On Aug. 22, 1914, some 27,000 French soldiers died resisting the German invasion. Yet France survived to dictate terms to Berlin.

But that France was another country than today’s.

In our own Civil War, in a country one-tenth as populous as today, 400 Americans, North and South, died every day for four years.

The point of this recital is not to minimize the horror in Paris.

But it is to suggest that when Jeb Bush calls the attack on Paris “an organized effort to destroy western civilization,” he is ascribing to our enemies in ISIS powers they do not remotely possess.

hollnunu.jpgIndeed, the terror, fear, panic and paralysis exhibited today is in ways more alarming than the massacre itself. Russia lost twice as many people on that airliner blown up over Sinai as died in France. But Russia and Vladimir Putin do not appear to be terrorized.

Every week in Iraq, terrorists claim as many lives as were lost in France. In Syria’s civil war, 250,000 have died. This translates into more dead every day for four years than died in Paris on Nov. 13.

What has happened to a West that once ruled the world?

By any measure — military, economic, scientific — the Islamic State, compared to the West, is a joke.

What the Islamists do have, however, is this: If they can reach the West and are willing to give up their lives, and can learn how to fire an AK-47 or construct a suicide vest, they can terrify the peoples of the West by slaughtering dozens or scores of them.

For 10 days, ISIS killers have dominated world news, television, print and social media. So doing, they have engendered a real fear in the heart of Western man.

The strength of ISIS, of the Islamist militants, of those willing to die driving the “Crusaders” out of their lands, beheading infidels, imposing sharia, attacking the West, lies in an emptiness in the soul of Western Man.

Many Europeans are the “hollow men” of T. S. Eliot’s depiction.

They have repudiated their cradle faith Christianity, apologized for the sins of their fathers and sought to make reparations, embraced La Dolce Vita, materialism and hedonism, freeloaded off U.S. defense for 70 years, ceased to have children, thrown open their borders to former colonial peoples to come and repopulate the continent, and turned their back on patriotism to celebrate diversity and globalism.

They invited the world in. And the world is coming to enjoy the lavish fruits of their welfare states and, one day, will be using the West’s concept of one-man, one-vote to rule the countries that ruled their ancestors.

The colonized are slowly becoming the conquerors.

The challenge of ISIS is not entirely unhealthy. It will tell us whether Europe has the will to survive.

As for Paris, time to move on. For, given the triumph this has been for ISIS, more such massacres are inevitable.

Patrick J. Buchanan [send him mail] is co-founder and editor of The American Conservative. He is also the author of seven books, including Where the Right Went Wrong, and Churchill, Hitler, and the Unnecessary War. His latest book is Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? See his website.

mercredi, 25 novembre 2015

Penser l’urgence et ses suites

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Penser l’urgence et ses suites

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Au lendemain des attentats des 7 et 9 janvier 2015, des commentateurs les décrivaient comme le « 11 septembre français ». Ils ignoraient alors que ces tristes événements seraient largement dépassés dix mois plus tard par une série d’attaques près du Stade de France et dans les Xe et XIe arrondissements de Paris, faisant cent trente tués et plus de quatre cents blessés. Le vendredi 13 novembre, la France vient de subir un nouveau « 11 septembre » en attendant les prochains, plus terribles encore avec des bombes chimiques, bactériologiques, voire « sales » peu coûteuse à monter. « Chaque fois, on ramasse plus de cadavres, s’inquiète le criminologue Xavier Raufer. Merah : 7 morts; Charlie Hebdo : 17 morts; Bataclan : près de 140 morts. Si l’on n’y prend pas garde, le prochain coup sera exponentiel avec 1 000 victimes (1). »

 

Auteur d’une politique étrangère idéologique, démente et aventureuse, adepte de l’irénisme criminel et responsable de l’intrusion dangereuse et massive d’immigrés, potentiellement terroristes, le gouvernement hexagonal se trouva un instant désemparé avant de déclarer dans la nuit même l’état d’urgence. Le recours à cette situation d’exception prévue par la loi du 3 avril 1955 décidée par Edgar Faure, qui supplée aujourd’hui tant l’état de siège (article 36 de la Constitution de 1958) que les pouvoirs présidentiels exceptionnels (article 16) paraît légitime. « La violence créé en effet une situation exceptionnelle, écrit Julien Freund, et elle se prend elle-même pour norme (2). »

 

D’abord appliqué au seul sol métropolitain, l’état d’urgence s’étend à compter du 19 novembre à l’Outre-mer, à l’exception des territoires autonomes d’Océanie (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna) et de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Paradoxalement, cette dernière qui accorde largement ses suffrages au PS, garde encore une réelle homogénéité ethnique… L’extension de l’état d’urgence confirme que « la politique est directement en contact avec l’existence, elle défend des positions et particularise les problèmes (3) ».

 

Bien que privilégiant la morale au politique, le gouvernement Hollande – Valls a saisi que « s’il y a une situation exceptionnelle et que le salut public est en jeu, il est de son devoir de prendre la décision qui convient, quitte à revenir sur les mesures prises une fois que la situation est redevenue normale (4) ». Ne soyons toutefois pas dupes. On ne reviendra pas à la normalité antérieure au vendredi 13 parce que l’Occident globalitaire est en guerre. Il est même la guerre, cette nouvelle « guerre [qui] n’est plus isolable dans le temps, mais se diffracte en une série de micro-opérations, militaires et policières, pour assurer la sécurité (5) » comme le démontre l’intervention policière épaulée par l’armée à Saint-Denis au matin du 18 novembre.

 

Il faut désormais craindre qu’après s’être abattues sur les cellules, plus ou moins activées, des islamistes, les mesures prises dans le cadre d’un état d’urgence prolongé jusqu’en février 2016 s’élargissent à tous les résistants, les réfractaires, les dissidents aux différentes facettes du mondialisme (gendérisme, sociétalisme, islamisme, libre-échangisme…). « Tout État deviendra nécessairement policier, prévenait Jean Cau, il y a quarante-quatre ans, puisque la morale ne sera plus qu’une pratique sociale formelle dont seul le policier connaîtra les tables et les codes. Si vous ne croyez plus à rien, vous serez obligés de croire à la police (6). » Nous y sommes !

 

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Croire à la police signifie ici appliquer au nom du misérable « vivre ensemble “ ripoublicain ” » le fameux « Pas d’amalgame » alors qu’il est avéré que les assassins sont des islamistes dont certains proviennent des « migrants ». La crudité du constat risquerait cependant d’indisposer l’incroyable culot publicitaire de Libération qui invente une supposée « Génération Bataclan. Jeunes, festifs, ouverts, cosmopolites… », incarnant, d’après l’ineffable Laurent Joffrin, « une certaine ouverture culturelle, un libéralisme de mœurs, un cosmopolitisme qui n’exclut pas une forme de patriotisme convivial, comme en témoigne la prolifération des trois couleurs françaises sur les pages Facebook… (7) ». Pour son confrère Didier Péron, « les terroristes ont ciblé le mode de vie hédoniste et urbain d’une génération déjà marquée par “ Charlie ” (8) ». Cette jeunesse s’est prise de plein fouet le retour du tragique et le choc de l’histoire, elle qui ignorait jusqu’à présent le sens du mot « sacrifice »… « La guerre tuait des jeunes gens, déplorait Jean Cau. Certes. La paix continuée tue et vide la jeunesse (9). » Ce vide découle d’un mal existentiel profond. « L’Occident ne comprend ni son angoisse ni sa décadence et bredouille des milliards d’explications. Il n’en est qu’une : le triomphe de la moralité de l’esclave sans maître. Refuser d’entendre cela, c’est se boucher les oreilles en croyant que le tonnerre ne gronde plus dans le ciel (10). » Le manque d’énergie, de virilité, de verticalité est flagrant. Et ce, à un moment où cette population citadine vit dans une métropole qui devient « tout à fait compatible avec la guerre. Le conflit armé n’est qu’un moment de sa constante reconfiguration (11) ». La situation d’état d’urgence contraste par ailleurs avec l’attitude de populations qui n’ont jamais connu la conscription et encore moins le feu des batailles. Théoriquement interdits, les rassemblements sur la voie publique s’organisent partout en France afin de rendre hommage aux victimes. Est-ce suffisant ?

 

La jeunesse mitraillée en terrasse, terrassée par les sbires de l’État islamique, créé par des officines quelconques de l’État profond US, épanche son anxiété dans une consommation frénétique et futile. Or, « le contrôle s’intègre à merveille au paysage de la marchandise, montrant à qui veut bien la voir sa face autoritaire (12) ». Ces jeunes meurtris, toujours festifs, ouverts, progressistes, cosmopolites, modernes, hédonistes, tiendront-ils devant les commandos déterminés de Daech ? Adopteront-ils enfin un ascétisme certain ? Réviseront-ils leurs comportements impolitiques ? Probablement pas, sauf s’ils se défont de leurs préjugés humanitaristes. Qu’ils admettent en outre que l’autorité vraie, organique, « n’est donc pas seulement supériorité des moyens physiques, elle implique en plus l’ascendant, comme on dit de nos jours, d’une valeur (13) ». Cette valeur à venir, ou plutôt ces valeurs fondamentales, seront d’abord portées et vécues par un nouveau type de soldat politique bientôt de retour en Europe. En effet, « qu’on le veuille ou non, le règne de la paix est une préparation à la guerre (14) ».

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Xavier Raufer, « La priorité : s’adapter à l’ennemi », Le Figaro Magazine, 20 novembre 2015.

 

2 : Julien Freund, L’essence du politique, Dalloz, 2004, p. 187.

 

3 : Idem, p. 202.

 

4 : Id., p. 124.

 

5 : Comité invisible, L’insurrection qui vient, La Fabrique, 2007, pp. 42 – 43.

 

6 : Jean Cau, Le temps des esclaves, La Table Ronde de Combat, 1971, p. 48.

 

7 : Laurent Joffrin, « Tolérance », Libération, 16 novembre 2015.

 

8 : Didier Péron, « La jeunesse qui trinque », Libération, art. cit.

 

9 : Jean Cau, op. cit., pp. 27 – 28, souligné par l’auteur.

 

10 : Idem, p. 14.

 

11 : Comité invisible, op. cit., p. 42.

 

12 : Idem, p. 39.

 

13 : Julien Freund, op. cit., p. 378.

 

14 : Idem, p. 549.


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