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dimanche, 20 décembre 2015

Un nouveau Moyen Orient

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Un nouveau Moyen Orient

par Jean Cuny

Ex: http://bloccontinental.com

Pendant près d’un siècle, la carte du Moyen Orient a reposé sur les accords Sykes-Picot de mai 1916 par lesquels la France et le Royaume Uni se partagèrent la province ottomane de la Grande Syrie.

Au début du XXIe siècle, dans la foulée de la guerre contre l’Irak, et à l’image de ce qui s’était passé en Yougoslavie, les Etats Unis décidèrent de mettre en œuvre dans la région un processus de creative destruction, ce que l’on peut traduire par «destruction créatrice», concept popularisé par l’économiste Joseph Schumpeter pour décrire comment la capitalisme détruisait en même temps les systèmes sociaux existants et profitait des systèmes économiques et sociaux qui prenaient leur place.

L’idée des Etats Unis étant de «diviser pour vaincre». En juin 2006, à Tel Aviv, la secrétaire d’Etat Condolezza Rice utilisa l’expression de «Nouveau Moyen Orient» pour définir la vision américaine.

L’objectif étant de créer un Moyen Orient démocratique, bourgeois et commerçant, apaisé parce qu’éclaté sur le plan communautaire de façon à constituer un ensemble de petits pays homogènes et plus ou moins rivaux entre eux, dont aucun n’aurait la puissance suffisante pour s’opposer aux intérêts américains ou aux intérêts israéliens.

Il ne faut pas perdre de vue que le Moyen Orient possède une grande partie des ressources prouvées d’hydrocarbures ( 48% pour le pétrole, 38% pour le gaz).Pendant des années, les Etats Unis ont voulu contrôler le Moyen Orient pour sécuriser leurs approvisionnement en hydrocarbures. Le développement de la production des hydrocarbures de schistes a changé la donne, en effet les Etats Unis sont devenus en 2014 les premiers producteurs mondiaux avec une production de 11,6 millions de barils par jour devant le royaume wahhabite avec 11,5 millions de barils par jour et la Russie avec 10,8 millions de barils jour, en outre, pour la troisième année consécutive les Etats Unis ont augmenté leur production de plus d’un million de barils par jour.

Malgré cela les Etats Unis continuent à s’intéresser au Moyen Orient, mais ce n’est plus comme le dernier quart du XXe siècle pour sécuriser leurs approvisionnements mais pour contrôler la dépendance de leurs compétiteurs principaux, européens et asiatiques.

En brisant le régime de Saddam Hussein, les Américains ont tué dans l’œuf deux logiques qu’ils combattaient depuis toujours :

le nationalisme pétrolier en Irak. Ils visent désormais le nationalisme pétrolier iranien.

le risque de sortie du pétro-dollar : le fait d’accepter de se faire payer son pétrole en euro ou dans une autre devise que le dollar : ce que Saddam Hussein avait annoncé vouloir faire en 2002 et que les Iraniens font aujourd’hui et qui explique largement pourquoi les Américains imposent un embargo drastique sur les hydrocarbures iraniens.

L’Irak fut donc le premier terrain d’essai de cette nouvelle politique américaine: après avoir soutenu les Kurdes pour affaiblir Saddam Hussein, les Etats Unis se rendirent compte que le nouveau pouvoir irakien était dominé par les chiites liés à l’Iran ce qu’à l’époque les Etats Unis ne pouvaient accepter et que les monarchies du Golfe arabo-persiques, leurs clientes redoutaient. La stratégie mise en œuvre visa à créer une division du pays en trois zones: kurde, sunnite, chiite.

Face au pouvoir chiite de Bagdad, les Etats Unis et leurs clients se mirent à soutenir les sunnites et en octobre 2006 fut créé le dawlat al-ʿirāq al-islāmiyya ( Etat islamique d’Irak), devenu en avril 2013 le ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām (Etat islamique en Irak et au Levant), connu aussi par l’acronyme arabe Daech (Dāʿiš ).

Puis le jeu américain s’élargit à la Syrie. En effet depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis essaient de casser la dépendance de l’Union européenne au gaz et au pétrole russe. Pour cela, ils ont favorisé des oléoducs et gazoducs qui s’alimentent aux réserves d’Asie centrale et du Caucase mais qui évitent soigneusement de traverser l’espace d’influence russe.

Ils ont notamment encouragé le projet Nabucco, lequel part d’Asie centrale, passe par la Turquie (pour les infrastructures de stockage) visant ainsi à rendre l’Union européenne dépendante de la Turquie (rappelons que les Américains soutiennent ardemment l’inclusion de la Turquie dans l’UE tout simplement parce qu’ils ne veulent pas d’une Europe-puissance), puis la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, l’Autriche, la Tchéquie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie.

Nabucco a été lancé pour concurrencer deux projets russes russes qui fonctionnent parfaitement aujourd’hui:

  • Northstream qui relie directement la Russie à l’Allemagne sans passer par l’Ukraine et la Biélorussie.
  • Southstream qui relie la Russie à l’Europe du Sud (Italie, Grèce) et à l’Europe centrale (Autriche-Hongrie).

Mais Nabucco manque d’approvisionnements et pour concurrencer la Russie, il lui faudrait pouvoir accéder:

  • 1/ au gaz iranien qui rejoindrait le point de groupage de Erzurum en Turquie
  • 2/au gaz de la Méditerranée orientale : Syrie, Liban, Israël.
  • 3/ au gaz de la péninsule arabique

Or, en novembre 2010, l’Arabie Saoudite et le Qatar ont demandé à Bachar el Assad de pouvoir ouvrir des oléoducs et gazoducs d’exportation vers la Méditerranée orientale. Ces oléoducs leur permettrait en effet de desserrer la contrainte du transport maritime via le détroit d’Ormuz puis le Canal de Suez et d’envoyer plus de gaz vers l’Europe (notamment le Qatar, géant gazier du Moyen-Orient). La Syrie a refusé, avec le soutien de la Russie qui voit dans ces plans la volonté américaine, française, saoudienne et qatarie de diminuer la dépendance européenne au gaz russe.

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En février 2011 ,comme par hasard! les premiers troubles éclataient en Syrie, troubles qui n’ont cessé de s’amplifier avec l’ingérence, d’une part de combattants islamistes financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, d’autre part de l’action secrète des Occidentaux (Américains, Britanniques et Français).

Il ne faut pas non plus oublier que le 25 juillet 2011, l’Iran a signé des accords concernant le transport de son gaz via la Syrie et l’Irak. Cet accord fait de la Syrie le principal centre de stockage et de production, en liaison avec le Liban et l’idée de Téhéran est de desserrer ainsi la contrainte de l’embargo.Du fait même de sa position centrale entre les gisements de production de l’Est et la Méditerranée orientale, via le port de Tartous, qui ouvre la voie des exportations vers l’Europe, la Syrie est un enjeu stratégique de premier plan. Il ne faut pas non plus omettre le fait que le port de Tartous est un point d’appui pour la flotte russe ( point d’appui matériel et technique:Пункт материально-технического обеспечения, ПМТО).

Pour les Américains et leurs alliés, il semblait que le cas de la Syrie serait rapidement réglé, pourquoi cette analyse? Evoquons d’abord les dynamiques internes de la Syrie: pays d’environ 20 millions d’habitants avant la guerre, la Syrie possède une grande diversité ethnique (Arabes, Kurdes, Arméniens, Turcs et Tcherkesses) et confessionnelle (sunnites, druzes, chiites duodécimains, ismaïliens, yézidis et toute la diversité de la chrétienté orientale: syriaques,grecs-orthodoxes, catholiques, assyro-chaldéens … ).

Les Arabes sunnites y représentent plus de 60% de la population alors que le pays est dominé par les Alaouites qui ne représentent que 10% de la population. Dans ces conditions, le renversement du pouvoir semblait aisée.

La doctrine des alaouites – ou nusairis (nusayriyya)du nom de son fondateur Muhammad ibn Nusayr ‘al-Namiri est apparue en Irak au XIe siècle.

Comme tous les chiites, les alaouites vénèrent Ali, cousin et gendre de Maho-

met, au point de le considérer comme Dieu. Le Prophète occupe une place

secondaire : il n’est que le voile qui masque le « sens » incarné dans Ali. Le troi-

sième personnage de la trinité alaouite est Salman, compagnon du prophète, la

« porte » de la connaissance. Ces trois personnages sont représentés par des

symboles astraux : Ali est la lune, Mahomet le soleil et Salman le ciel.

NMOstate7355.jpgDe ce fait, les Alaouites sont considérés par l’islam sunnite comme les pires des hérétiques et au XIVe siècle le juriconsulte salafiste Ibn Taymiyya, ancêtre du wahabisme actuel a émis une fatwa demandant leur persécution systématique et leur génocide.

Il semblait donc qu’il ne serait pas très difficile de réunir la majorité sunnite pour mettre fin au pouvoir de Bachar el-Assad. Mais c’est une lutte à mort qui s’est engagée car non seulement les Alaouites mais aussi les autres minorités religieuses ou ethniques et une partie de la bourgeoisie sunnite se sont rangées du côté de Bachar el-Assad.

Dans cette guerre, comme cela avait été le cas en Yougoslavie, la machine médiatique occidentale s’est mise en œuvre: le gouvernement syrien n’est désigné que par le terme de «régime» ce qui sous entend son caractère illégitime, l’unique source des médias occidentaux est l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) qui est une émanation des Frères musulmans et dont le fondateur, Ryadh el-Maleh a été condamné pour violences. L’OSDH est sous la protection des services secrets britanniques et américains , il est financé par l’Arabie Séoudite et la Qatar.

En 2011 fut créé à Istanbul le Conseil National Syrien à l’initiative du parti islamiste turc l’AKP et avec le financement du Qatar. Il fut remplacé, en novembre 2012 par la Coalition nationale des Forces de l’opposition et de la révolution car les Américains trouvaient que la France avait trop d’influence au CNS où elle avait placé l’opposant syrien sunnite Burhan Ghalioun.

A la tête de cette coalition, Robert S. Ford, ambassadeur américain à Damas, place le cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib , un personnage qui a travaillé de 1985 à 1991 pour la al-Furat Petroleum Company , une joint-venture entre la compagnie nationale syrienne et des compagnies étrangères dont l’anglo-hollandaise Shell. En 1992, il a hérité de son père la prestigieuse charge de prêcheur de

la Mosquée des Ommeyades à Damas, mais il a été relevé de ses fonctions car il refusait que la Syrie participe à la guerre contre l’Irak parce qu’il ne voulait pas de présence occidentale en terre d’islam. Il part au Qatar puis revient en Irak en 2003-2004 comme lobbyiste du groupe Shell. Il est membre des Frères musulmans.

L’Arabie séoudite et le Qatar ont un projet islamiste sunnite pour le Moyen Orient, pour ce faire ils ont soutenu et même suscité le printemps arabe (à Benghazi, les drapeaux de la nouvelle Libye sont apparus à une vitesse surprenante!!!) qui s’est traduit par le renversement de pouvoirs considérés comme insuffisamment musulmans .

Face au jeu sunnite des monarchies du Golfe et des Etats Unis s’est formé un axe que l’on peut qualifier de chiites puisque les Alaouites sont une branche particulière du chiisme, reconnue comme telle en 1973 par l’imam chiite du Liban Musa al-Sadr, axe soutenu par la Russie.

La Syrie s’est donc enfoncé dans la guerre depuis 2011 sans qu’aucun camp puisse l’emporter, cependant le gouvernement syrien a conservé le contrôle de la Syrie utile et de plus de 60% de la population.

A partir de 2013, il y a un nouvel intervenant dans la guerre : l’Etat islamique qui proclame en juin 2014 le rétablissement du califat. Cette intervention rend plus difficile la situation des forces gouvernementales.

Mais la donne des cartes est en train de changer, en effet à partir de mars 2013, des contacts secrets ont lieu dans le sultanat d’Oman entre émissaires américains et iraniens, ces contacts aboutissent, le 24 novembre 2013 à l’accord international sur le programme nucléaire iranien. ce réchauffement a lieu parce que l’Iran apparaît de plus en plus comme un partenaire fiable aux yeux des États-Unis, en tout cas beaucoup plus fiable que l’Arabie séoudite, la grande alliée jusque là des Etats Unis.

Les Américains se sont en effet rendus compte que le golem islamiste qu’ils avaient créé en Irak avec l’Etat islamique, avait échappé à leur contrôle et que désormais c’étaient les séoudiens, les qataris et les turcs qui le manipulaient.

Cette constatation amène les Etats Unis à mettre en place en 2014 une coalition contre l’Etat islamique, les aviations des pays membres de cette coalition ont d’abord mené des bombardements en Irak puis , à partir de 2015 ont commencé à intervenir en Syrie.

Mais, au sol, la progression de l’Etat islamique n’a pu être enrayée que grâce à la présence d’unités envoyées par l’Iran, en particulier en Irak. L’aggravation de la situation en Syrie a déterminé la Russie à y intervenir directement et à partir du 30 septembre 2015 l’aviation russe commence à bombarder les groupes terroristes ce qui permet à l’Armée Arabe Syrienne de reprendre l’offensive et de regagner du terrain.

Sur le plan diplomatique, le 23 octobre, John Kerry et Sergey Lavrov reçurent leurs homologues turc et séoudien à Vienne et firent un certain nombre de mises au point. Enfin, le 30 octobre, toujours à Vienne, les deux Etats réunissaient un vaste aréopage de pays parmi lesquels on peut noter la présence de l’Iran et celle de l’Egypte du maréchal al-Sissi. La déclaration finale adoptée à la suite de cette réunion marque la défaite des faucons de toute obédience, en effet le document dans son point 1 insiste sur l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie , le point 8 affirme que le processus politique et non pas le processus de transition sera mené par les Syriens et que le peuple syrien déterminera le futur de la Syrie.

C’est donc un échec pour tous ceux qui exigeaient le départ de Bachar el-Assad qui comme Laurent Fabius affirmait le 17 août 2012 «monsieur Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur terre». Les Etats Unis de leur côté semblent se rapprocher de ce que disait l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger:«Je n’accepte pas l’idée que la crise syrienne puisse être interprétée comme l’affrontement entre un dictateur impitoyable et une population impuissante; et que la population deviendra démocratique si vous enlevez le dictateur» .

Cette crise au Moyen Orient touche directement l’Europe avec le déferlement incontrôlé de centaines de milliers d’immigrants clandestins et en la matière, comme pour tout le reste l’Union Européenne montre son impuissance.

Les prochains mois selon l’occasion de nouveaux développements de cette crise qui va encore durer longtemps.

Jean Cuny

APPRÉHENDER L'ISLAM: Une réalité monolithique ou plurielle?

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APPRÉHENDER L'ISLAM

Une réalité monolithique ou plurielle?

Gustin Sintaud
Ex: http://metamag.fr
 
Pour couper court à toute contestation, même parfois judicieuse, et pour se garder d'avoir sur toute sorte de pinaillages, généralement peu productifs, bien des précisions semblent nécessaire et urgentes, concernant l'appréhension plurielle de l'islam.

Effectivement, il est gravement faux de concevoir l'islam comme une réalité monolithique, même au- delà et en-deçà des deux grandes voies musulmanes d'après le schisme historique entre sunnisme et chiisme. Il serait tout autant erroné d'entrevoir chacune d'elles comme strictement unifiée. Dans ce complexe éparpillement de courants, avec leurs divers sous-courants, parmi toutes ces multiples sensibilités différentes, comment croire ingénument  qu'il n'y aurait qu'un seul et unique islamisme ?

L'immensité territoriale de Dar-Al-Islam, intégrant tant d'origines ethniques et culturelles diverses, ne pouvait engendrer une seule et unique expression musulmane, et tant pis si, dès sa genèse et le balbutiement de son avènement, l'islam prétendit à l'unité sans faille d'une communauté de croyants (oummah).

Depuis ses débuts, cette troisième et dernière branche du monothéisme abrahamique, universaliste et unificatrice, connut force divisions, véhémentes contestations, nombreuses adaptations, certaines divergentes, profondes ou superficielles, mais caractéristiques ou spécifiques,  beaucoup durables.

Il n'y eut pas seulement toutes les démarches soufies, toujours mal tolérées par les orthodoxies musulmanes... .
Le soufisme, comme mysticisme musulman inquiète depuis le VIIe siècle ; on lui reproche partout et toujours sa volonté d'accéder à la présence et à la connaissance de Dieu, directement, et pas seulement par la révélation d'Allah contenue dans le Coran. Partout, toujours, le soufisme contestait conceptuellement la sacro-sainte et essentielle « soumission » totalement acceptée dans la dans le mot « islam ».

Depuis le IXe siècle, le droit et la théologie se figeant, les soufis refusèrent cette religion dans les seules formes coercitives de la Chariah. Leur ascétisme les motiva à privilégier, pour eux, l'exemple du prophète, pour atteindre, par degrés successifs, la Vérité spirituelle intérieure. Leur ascèse, comme moyen de réaliser l'union avec Dieu, est impensable pour des musulmans orthodoxes, entre un Dieu inconnaissable et la faillible et impuissante créature ; Ces musulmans de grande orthodoxie y subodorent immédiatement hérésie et blasphème. Comment, pour eux, par exemple, la voie de l'Amour pourrait-elle vaincre la sévérité de Dieu, censeur et impitoyable justicier ? ….

Des maîtres soufis comme AL-Halldj et Sohrawardi furent, crucifiés pour l'un et exécuté pour l'autre, à cause de leurs originalités déviantes. Néanmoins, et malgré tel acharnement, il y a toujours, partout, florès de confréries soufies dynamiques pour cultiver et enseigner les expressions exotériques de l'islam.

Après avoir signalé cet intéressant type de musulmans, de trop succincte manière il faut en convenir, il faut s'intéresser à d'autres musulmans assez originaux qui nient, par leur spécificité, une oummah unifiée ; spécificités des Alaouites et celles des Druzes, en notant les distances caractéristiques entre les deux ensembles, avant d'accorder un rapide intérêt aux Ismaéliens.

Les Alaouites

Pour les Alaouites, ceux qui rendent un culte à Ali, s'ils ne peuvent être confondus avec les chiites alides d'Iran, eux partisans d'Ali, leur détermination pour célébrer le quatrième calife bien guidé martyr, ne peut que les ranger, dans le grand courant musulman schismatique, parmi les chiites. Ils furent aussi désignés par le terme de « Nosairis », appelation dérivant du nom d'un de leurs chefs historiques : Ibn Nosair. Parce qu'ils semblent les héritiers de plusieurs traditions spirituelles : philosophie gréco-hellénistique, gnosticisme chrétien, dualisme manichéen persan, et même judaisme, ils sont considérés comme d'insolents hétérodoxes autant par le chiisme institutionnalisé que par l'intransigeance du sunnisme orthodoxe.

Ainsi s'explique mieux, nourrie par une vieille haine, la hargne des monarchies wahhabites du golfe contre la Syrie de Bachar-Al-Assad et les deux millions d'Alaouites de Syrie, derrière lui. Une apparence de similitude peut être instrumentalisée pour rapprocher à tort Alaouites surtout concentrés au nord-ouest de la Syrie et Druze plutôt situés sur les montagnes de l 'anti-Liban. Leurs foyers d'expressions assez proches et leur islam tout autant hétérodoxe peuvent amener à une telle erreur. Même s'ils ont  été autant condamnés et châtiés par la rigueur politico-religieuse des autorités religieuses sunnites, comment pourrait-on assimiler la force de critère ethnique de la particularité musulmane alaouite à l'influence nettement ismaélienne du druzisme ?

La doctrine druze est basée sur des rites initiatiques inconnus des Alaouites ; ceux-ci n'admettent aucunement la métempsychose comme ceux-là..... Si les Alaouites sont actuellement sous les feux des actualités géo-politiques avec la guerre en Syrie, les Druzes, eux, sont devenus fort discrets, depuis la fin de la pétaudière libanaise, où, sous la conduite des Jomblatt, Moukhatara, puis Walid, ils voulurent, les armes à la main, s'imposer comme composante ethnico-religieuse à considérer.

Les Ismaéliens

Maintenant, pour s'entretenir des Ismaéliens, il faut commencer par investir la grande diversité des expressions du chiisme.

L'ismaélisme est chiite incontestablement, mais si le chiisme majoritaire, surtout en Iran et au sud de l'Irak, est duodécimain, celui-là se réclame septimain. Les duodécimains se déterminent par l'espoir du retour du douzième imam chiite, successeur d'Ali, Mohammed El-Mahdi, disparu en 874, occulté ; il est qualifié de « Seigneur des temps » et de « Madhi attendu » ; les septimains dont les Ismaéliens ne reconnaissent que sept imams avant la venue de l'imam caché. [il existe aussi des chiites du zaydisme, partisans des « cinq imams », et enfin les Alévis de Turquie,  Turcs et Kurdes, plus connus pour  leurs derviches dont les derviches tourneurs]. L'ismaélisme se révèle comme un mouvement politico-religieux à coloration messianique, comme il en apparut cycliquement dans l'histoire de l'islam. Ce mouvement s'est affirmé fortement hétérodoxe par rapport au sunnisme ; il insiste sur une interprétation allégorique, quelque peu gnostique même, des textes sacrés, allant jusqu'à croire à la métempsychose des âmes. Il met aussi l'accent sur la différence dualiste fondamentale entre l' « apparent » et le « caché » dans les écritures révélées. Voilà pourquoi, seuls les initiés peuvent y approcher les vérités dont celle du sens mystique des lettres et des chiffres....

Aujourd'hui, l'ismaélisme, sous une forme totalement atténuée représente quelques 600 000 personnes, surtout en Inde et Pakistan dont certains reconnaissent l'autorité de l'Agha Khan. Des petites communautés ismaéliennes subsistent aussi en Syrie, au Liban, en Iran, voire en Asie centrale et même en Chine. La religion druze, née sous les Fatimides, peut être considérée comme rameau ismaélien.

La mollesse  de cohésion de l'oummah

Après ce survol bien trop rapide, du moins un aperçu déjà convaincant de la mollesse réelle de cohésion de l'oummah peut se remarquer. Mais ce n'est pas la seule manifestation de la faiblesse d'un islam ayant raté sa vocation hégémonique : universaliste fondamentalement mais non rigoureusement unifiant dans sa réalisation. L'islam apparaît plus, partout où il convainquit et régna, comme un super-strat venant coiffer des ensembles de strats et infra-strats particuliers, divers, même différents. Ces bases, ici et là, ont pu avoir été définitivement gommées ou submergées ; elles ont su, ailleurs, s'intégrer dans le discours musulman original en l'altérant ou le modifiant ; elles ont pu tout autant le truffer d'apports rétifs ou rebelles à la rigueur conceptuelle de la « soumission » prônée par le Coran.

islam_1958725c.jpgAinsi, si le musulman devrait se fondre aveuglément dans l'oummah et se soumettre à la nécessité d'une communauté des croyants sans faille, pour la gloire de l'islam, il s'avère que des réflexes éthnico-culturels, même immergés, refassent surface, sous certaines conditions et situations particulières, offrent des choix spécifiques, provoquent des attitudes éthniques, étatiques, régionales, tribales, claniques ou familiales, divergentes de celles espérées et reconnues par l'oummah : la réalité et la force de ces açabiyya vient souvent limiter ou tempérer le monolithisme effectif de l'oummah.

Il n'y a vraiment pas d'oummah une et indivisible où tous marcheraient d'un même et unique pas, n'en déplaise à ceux qui l'espèrent encore strictement,  unificatrice, comme à tous les autres qui tremblent en l'évoquant pour n'en voir qu'un redoutable bloc expansionniste. Il n'y a pas plus d'unité dans l'islamisme ; on y relève de farouches concurrences, des rivalités acharnées, de sordides affrontements et tout un jeu de surenchères.

D'abord il faut s'interdire de rapprocher, de confondre islamisme, dans sa définition précise, et intégrisme musulman, de même islamisme et salafisme, comme il ne faut pas associer salafisme et djihadisme, surtout aujourd'hui.

L'islamisme traduit la détermination politique qui institutionnalise l'islamisation générale des institutions et du gouvernement dans un pays musulman : à ce titre, l'Iran chiite des ayatollah autant que le royaume saoudien peuvent être justement considérés comme des états islamiques, et pourtant ces deux expressions bien différentes ne sont à rapprocher, car l'islamisme se réfère et exprime la vision de l'islam considéré en l'état concerné. Il se trouve, dans bien des zones à peuplement musulman, des mouvements qui revendiquent une islamisation rigoureuse de leur gestion politique ; ils professent tous l'islamisme bien que certains restent modérés, de tendance bourgeoise,  préconisant des méthodes non-violentes ; ils préfèrent même le système de persuasion jusqu'aux jeux démocratiques et sanctions des urnes. D'autres optent pour une démarche plus musclée jusqu'à vouloir imposer par une lutte féroce, armée même. Le fanatisme peut facilement s'y développer.


Parmi les premiers mouvements islamistes, les modérés, pourraient se ranger : Refah Fazilet en Turquie, Hezbolah au Liban, Nahda en Tunisie, Frères musulmans en Egypte et Yémen, F.I.S en Algérie, Jama'at-i islami au Pakistan, le Parti de le renaissance islamique au Tadjikistan.....
L'autre, plus contestataire, révolutionnaire, n'hésite pas à utiliser les pires moyens avec violences, purges, exécutions comme au soudan, en Afghanistan des Talibans, au sahel avec Boko Aram …...

Il faut noter que ces deux courants islamistes, quel que soit leur crédo initial et la véhémence des discours, tendent tous à finir en nationalisme : ils sont trop prisonniers des impératifs séculiers, des obligations inhérentes aux réponses pour règlement de problèmes immédiats. A preuve d'exemples, il suffit de rappeler le Fazilet turc qui, en 1998, accepte des cadres féminins après s'être allié, en 1974, avec les socio-démocrates et, en 1996, avec le centre droit, tout comme l'Iran des ayatollah qui, malgré son intransigeance religieuse chiite, prend ouvertement parti pour des Arméniens chrétiens contre le gouvernement chiite d'Azerbaïdjan, en 1989. C'est pourtant dans cet islamisme combattant qu'un fanatisme inquiétant peut facilement se développer et s 'exprimer comme parmi les Talibans, en Afghanistan, ou chez les salafistes d'Al Nostra en Syrie...

Si l'intégrisme musulman n'exprime que la stricte application  des textes sacrés en renvoyant à une longue histoire de recentrements sur l'orthodoxie, il peut alimenter le terrorisme de certains musulmans en débordant la stricte application d'un islam intégral. Il s'exprima, depuis Ahmed Ibn Hanbal en 855, à travers la discipline de la plus dogmatique des quatre écoles de la jurisprudence sunnite, qui rejette l'opinion personnelle et le raisonnement par analogie, qui est hostile à une théologie spéculative. Il a inoculé son rigorisme, en 1328, à Ibn Taymiyya, qui, lui-même,a amené, par Mohammed Ibn El-Wahhab, à secréter le Wahabime cher au royaume saoudien.
L'intégrisme sunnite est arrivé par les oulémas, et alimente le fondamentalisme traditionnel ; il ne cesse de prôner l'hijra et le renforcement de l'oummah par la stricte observance, par tous les musulmans, des règles selon les textes sacrés. L'hijra c'est l'opposé du djihad : à l'image du prophète et son repli sur Médine,seul lien sûr de l'islam, c'est la reconcentration des musulmans, le retour aux sources, au creuset , à la certitude. Le retrait du territoire sous domination de non-croyants.

Le fondamentalisme traditionnel, qui peut influencer divers intégrismes, bien qu'il soutienne la généralisation d'une identique charia cloi islamique), en tous pays musulmans, ne recherche pas à s'occuper de politique ; il s'oppose, par exemple, au concept de vélayat-i-fâquih qui organiserait l'articulation du religieux et du politique.

L'intégrisme se trouve aussi exprimé par un fort courant de néo fondamentalisme universaliste qui se repaît de l'impotence du fondamentalisme traditionnel des oulémas à répondre efficacement avec l'hijra préconnisé face aux perturbations et défis du monde moderne, à l'éparpillement des musulmans par l 'émigration vers des pays non musulmans, et à l'effritement dramatique de l'empire de l'islam sur ces croyants ou descendants de croyants déracinés, parachutés en milieux étrangers. Il se nourrit tout autant des islamismes pleins des désillusions après des combats politiques improductifs comme en Turquie, au Pakistan, en Tunisie après la mise au ban du Nahda, en Egypte après la terrible réaction contre les frères musulmans ; c'est de la même manière que l'on peut comprendre la dure relève du G.I.A en Algérie après la spoliation de la victoire électorale  du F.I.S. .

Depuis peu, quelques années tout au plus, un fondamentalisme musulman utilise abusivement la traditionnelle intransigeance intégriste, et n'hésite point à la dénaturer en agitant plus la notion de djihad que celle d'hijra. Cette nouvelle conception anachronique, iconoclaste, semble s »être forgée sur de vifs ressentiments nés de grandes désillusions de moudjahidin combattant an Afghanistan, se sentant privés de leur victoire sur les envahisseurs d'U.R.S.S. . Ce nouvel état d'esprit se renforce avec les guerres d'Irak menées par des coalitions judéo occidentales impudentes et l'éradication de Sadam Hussein, de son parti Ba'as et de ses piliers sunnites, avant l'établissement arbitraire d'un gouvernement chiite décidé bien abominablement par les inconséquents U.S.A. . Ici et là,un sentiment musulman, exacerbé de révolte contre un néocolonialisme occidental, a provoqué, dans une grande parti du monde musulman, une réaction affirmée résolument islamiste, follement intégriste musulmane, et, abominablement djihadiste terroriste dans ses actions.

D'abord Al-quaida, maintenant Daesh  veut renouer avec l'historique grandeur califale. C'est un sunnisme outrancier qui proclame partout le djihad contre les infidèles, les croisés, les Occidentaux en général, les Européens y compris, et surtout les Français pour ce que la France crut devoir s 'immiscer dans des affaires exclusivement musulmanes, deviennent les responsables de leur impuissance à exister en musulmans libres, les causes de tous leurs maux. Ce fut donc le 11 septembre à New-York pour punir les U.S.A. , les attentats de Londres, de Madrid, de Paris, encore et encore. Ces ressentiments sont partagés dans les milieux immigrés en ces pays visés où quelques uns réagissent sur le même fondamentaliste tempo en forme de djihadisme terroriste.

L'essentiel fut-il abordé en si peu? Pour être bref et incisif, peut-on espérer rester concis ?

Néanmoins, l'islam se révèle vite pluriel, et toute sa complexité interdit de le penser comme monolithique. Aucune de ses multiples expressions ne peut suffire à signifier et transcrire l'ensemble. L'islamisme lui-même s'avère sous maintes formes ; aucune n'est représentative de tout le monde musulman, de toutes ses pensées, de ses aspirations pour être au monde.

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The Aegean Sea and Turkey's Maritime Strategy

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The Aegean Sea and Turkey's Maritime Strategy

Ex: http://www.katehon.com

On December 13th, another incident added fuel to the fire of the already damaged Russian-Turkish relations.

A Turkish fishing vessel, not responding to radio and visual signals, began to approach the Russian patrol ship, Smetlivy, which was anchored at the time of the incident.

To avoid a collision, the crew fired several warning shots at the Turkish vessel, after which it immediately changed directions.

The Russian Defense Ministry explained that two scenarios were possible: it was either a deliberate provocation, or simple sloppiness. The Turkish side said that Russia's reaction was excessive, even though Moscow had previously made an official warning that it would destroy all targets that it saw as a threat.

Indeed, the Turkish vessel's maneuvers could reasonably have been construed as threatening. If, for example it had indeed collided with the Russian patrol ship, and broke a Russian ship board, it would have placed an important naval unit temporarily out of commission, among other possible consequences.

Greek press has uniquely regarded the incident as a deliberate provocation on the part of Turkey. Taking into account that it happened in the daytime and in good visibility, this version of events is most likely. Why is Turkey trying to escalate the conflict further, this time at sea?

What interests does Ankara have in the Mediterranean? Are many islands in the region a potential hotspot in a potential conflict, as are the Spratly Islands in the South China Sea?

The political geography of the region is characterized by islands in the eastern part: Chios, Iraklides, Rhodes, Samos, Kos and many others, which are very close to the Turkish coast, but in fact are Greek territory. The boundaries were established in accordance with the Treaty of Lausanne, which recognized the dissolution of the Ottoman Empire and established Turkey's current borders. At this time, it lost not only the Aegean Sea islands, but also control over Arabia, Egypt, Sudan, Tripolitania, Cyrenaica, Mesopotamia, Palestine, Transjordan, Lebanon and Syria, with new states being created these regions.

However, modern Turkey's strategic doctrine is oriented towards returning the lost territories or at least a degree of control over them. This neo-Ottomanist doctrine, explained in Prime Minister Ahmet Davutoglu’s work entitled Strategic Depth, insists on Turkey's leading role in the Mediterranean, North Africa, the Middle East and the southern Balkans. There is a parallel Pan-Turkist project for Central Asia which Turkey is also pushing for.

Regarding Ankara's interests in the Mediterranean, attempts to restore its sea power also has historical sources in the Ottoman Empire's golden age.

The Algerian pirate Hayreddin Barbarossa, who proclaimed himself as a Sultan and recognized the Ottoman Empire's supreme power in the early 16th century, successfully fought against Spain and the Holy Roman Empire. The Ottoman ruler, Suleiman I, appointed Barbarossa to the position of Commander-in-Chief of the Navy and gave him the title "Emir of Emirs", and he was feared by all of the Mediterranean fleets of European monarchies. For many years even after his death, every Turkish ship leaving the Golden Horn Bay would fire a volley in honor of the Turkish captain, pirate, and sailor.

Hayreddin Barbarossa once said: "Who rules the seas, rules the world." One of the founders of Anglo-Saxon geopolitics, Halford Mackinder, interpreted the phrase differently in terms of Russia and Eurasia. In keeping with the characteristic style of British kleptocratic politics (both in resources and ideas), the English crown, after the success of Barbarossa, began to encourage the practice of piracy and the plundering of the ships of London's rivals.

When understood in this context, Turkey's regional policy will become clearer. Adding to it the mercantile interests of close-in coastal islands with natural resources, mineral reserves, as well as areas rich in oil and gas.

Turkey and Greece have already had disagreements on gas production.

In 2009, Greek Energean Oil & Gas discovered oil reserves of 4 billion barrels in the northern Aegean Sea. Intensified drilling in offshore waters then started, as well as research on the prospects for oil and gas production. Greece did not make an exclusive claim to rights over this economic zone so as to avoid delays and disputes, and start production near their islands. However, in 2011 Turkey declared that it would consider this as purely military aggression. The diplomatic friction was worsened by repeated violations of Greek airspace by Turkish military jets.

Since Greek Cyprus signed an agreement with Israel on the joint development of fields, it gave Turkey concerns about new possible allies for Greece in the production and transportation of energy resources.

Obviously, Ankara regarded Russia as such a potential ally.

After the sanctions adaptation against Turkey, it became clear that it would also act on behalf of the West and Ukraine's side, trying to hinder Russia in Crimean efforts. However, a possible Russian-Greek alliance (cooperation in different directions) can frustrate some of the Turkish aggression against Greece, as well as against Russia.

vendredi, 18 décembre 2015

Cornering Russia, Risking World War III

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Cornering Russia, Risking World War III

Official Washington is awash with tough talk about Russia and the need to punish President Putin for his role in Ukraine and Syria. But this bravado ignores Russia’s genuine national interests, its “red lines,” and the risk that “tough-guy-ism” can lead to nuclear war, as Alastair Crooke explains.

By Alastair Crooke

Ex: http://consortiumnews.com

We all know the narrative in which we (the West) are seized. It is the narrative of the Cold War: America versus the “Evil Empire.” And, as Professor Ira Chernus has written, since we are “human” and somehow they (the USSR or, now, ISIS) plainly are not, we must be their polar opposite in every way.

“If they are absolute evil, we must be the absolute opposite. It’s the old apocalyptic tale: God’s people versus Satan’s. It ensures that we never have to admit to any meaningful connection with the enemy.” It is the basis to America’s and Europe’s claim to exceptionalism and leadership.

And “buried in the assumption that the enemy is not in any sense human like us, is [an] absolution for whatever hand we may have had in sparking or contributing to evil’s rise and spread. How could we have fertilized the soil of absolute evil or bear any responsibility for its successes? It’s a basic postulate of wars against evil: God’s people must be innocent,” (and that the evil cannot be mediated, for how can one mediate with evil).

Westerners may generally think ourselves to be rationalist and (mostly) secular, but Christian modes of conceptualizing the world still permeate contemporary foreign policy.

It is this Cold War narrative of the Reagan era, with its correlates that America simply stared down the Soviet Empire through military and – as importantly – financial “pressures,” whilst making no concessions to the enemy.

What is sometimes forgotten, is how the Bush neo-cons gave their “spin” to this narrative for the Middle East by casting Arab national secularists and Ba’athists as the offspring of “Satan”:  David Wurmser was advocating in 1996, “expediting the chaotic collapse” of secular-Arab nationalism in general, and Baathism in particular. He concurred with King Hussein of Jordan that “the phenomenon of Baathism” was, from the very beginning, “an agent of foreign, namely Soviet policy.”

Moreover, apart from being agents of socialism, these states opposed Israel, too. So, on the principle that if these were the enemy, then my enemy’s enemy (the kings, Emirs and monarchs of the Middle East) became the Bush neo-cons friends.  And they remain such today – however much their interests now diverge from those of the U.S.

The problem, as Professor Steve Cohen, the foremost Russia scholar in the U.S., laments, is that it is this narrative which has precluded America from ever concluding any real ability to find a mutually acceptable modus vivendi with Russia – which it sorely needs, if it is ever seriously to tackle the phenomenon of Wahhabist jihadism (or resolve the Syrian conflict).

What is more, the “Cold War narrative” simply does not reflect history, but rather the narrative effaces history: It looses for us the ability to really understand the demonized “calous tyrant” – be it (Russian) President Vladimir Putin or (Ba’athist) President Bashar al-Assad – because we simply ignore the actual history of how that state came to be what it is, and, our part in it becoming what it is.

Indeed the state, or its leaders, often are not what we think they are – at all. Cohen explains: “The chance for a durable Washington-Moscow strategic partnership was lost in the 1990 after the Soviet Union ended. Actually it began to be lost earlier, because it was [President Ronald] Reagan and [Soviet leader Mikhail] Gorbachev who gave us the opportunity for a strategic partnership between 1985-89.

“And it certainly ended under the Clinton Administration, and it didn’t end in Moscow. It ended in Washington — it was squandered and lost in Washington. And it was lost so badly that today, and for at least the last several years (and I would argue since the Georgian war in 2008), we have literally been in a new Cold War with Russia.

“Many people in politics and in the media don’t want to call it this, because if they admit, ‘Yes, we are in a Cold War,’ they would have to explain what they were doing during the past 20 years. So they instead say, ‘No, it is not a Cold War.’

“Here is my next point. This new Cold War has all of the potential to be even more dangerous than the preceding 40-year Cold War, for several reasons. First of all, think about it. The epicentre of the earlier Cold War was in Berlin, not close to Russia. There was a vast buffer zone between Russia and the West in Eastern Europe.

“Today, the epicentre is in Ukraine, literally on Russia’s borders. It was the Ukrainian conflict that set this off, and politically Ukraine remains a ticking time bomb. Today’s confrontation is not only on Russia’s borders, but it’s in the heart of Russian-Ukrainian ‘Slavic civilization.’ This is a civil war as profound in some ways as was America’s Civil War.”

Cohen continued: “My next point: and still worse – You will remember that after the Cuban Missile Crisis, Washington and Moscow developed certain rules-of-mutual conduct. They saw how dangerously close they had come to a nuclear war, so they adopted “No-Nos,’ whether they were encoded in treaties or in unofficial understandings. Each side knew where the other’s red line was. Both sides tripped over them on occasion but immediately pulled back because there was a mutual understanding that there were red lines.

“TODAY THERE ARE NO RED LINES. One of the things that Putin and his predecessor President Medvedev keep saying to Washington is: You are crossing our Red Lines! And Washington said, and continues to say, ‘You don’t have any red lines. We have red lines and we can have all the bases we want around your borders, but you can’t have bases in Canada or Mexico. Your red lines don’t exist.’  This clearly illustrates that today there are no mutual rules of conduct.

“Another important point: Today there is absolutely no organized anti-Cold War or Pro-Detente political force or movement in the United States at all –– not in our political parties, not in the White House, not in the State Department, not in the mainstream media, not in the universities or the think tanks. … None of this exists today. …

“My next point is a question: Who is responsible for this new Cold War? I don’t ask this question because I want to point a finger at anyone. The position of the current American political media establishment is that this new Cold War is all Putin’s fault – all of it, everything. We in America didn’t do anything wrong. At every stage, we were virtuous and wise and Putin was aggressive and a bad man. And therefore, what’s to rethink? Putin has to do all of the rethinking, not us.”

These two narratives, the Cold War narrative, and the neocons’ subsequent “spin” on it: i.e. Bill Kristol’s formulation (in 2002) that precisely because of its Cold War “victory,” America could, and must, become the “benevolent global hegemon,” guaranteeing and sustaining the new American-authored global order – an “omelette that cannot be made without breaking eggs” – converge and conflate in Syria, in the persons of President Assad and President Putin.

President Obama is no neocon, but he is constrained by the global hegemon legacy, which he must either sustain, or be labeled as the arch facilitator of America’s decline. And the President is also surrounded by R2P (“responsibility-to-protect”) proselytizers, such as Samantha Power, who seem to have convinced the President that “the tyrant” Assad’s ouster would puncture and collapse the Wahhabist jihadist balloon, allowing “moderate” jihadists such as Ahrar al-Sham to finish off the deflated fragments of the punctured ISIS balloon.

In practice, President Assad’s imposed ouster precisely will empower ISIS, rather than implode it, and the consequences will ripple across the Middle East – and beyond. President Obama privately may understand the nature and dangers of the Wahhabist cultural revolution, but seems to adhere to the conviction that everything will change if only President Assad steps down. The Gulf States said the same about Prime Minister Nouri al-Maliki in Iraq. He has gone (for now), but what changed? ISIS got stronger.

Of course if we think of ISIS as evil, for evil’s sake, bent on mindless, whimsical slaughter, “what a foolish task it obviously [would be] to think about the enemy’s actual motives. After all, to do so would be to treat them as humans, with human purposes arising out of history. It would smack of sympathy for the devil. Of course,” Professor Chernus continues, “this means that, whatever we might think of their actions, we generally ignore a wealth of evidence that the Islamic State’s fighters couldn’t be more human or have more comprehensible motivations.”

Indeed, ISIS and the other Caliphate forces have very clear human motivations and clearly articulated political objectives, and none of these is in any way consistent with the type of Syrian State that America says it wants for Syria. This precisely reflects the danger of becoming hostage to a certain narrative, rather than being willing to examine the prevailing conceptual framework more critically.

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America lies far away from Syria and the Middle East, and as Professor Stephen Cohen notes, “unfortunately, today’s reports seem to indicate that the White House and State Department are thinking primarily how to counter Russia’s actions in Syria. They are worried, it was reported, that Russia is diminishing America’s leadership in the world.”

It is a meme of perpetual national insecurity, of perpetual fears about America’s standing and of challenges to its standing, Professor Chernus suggests.

But Europe is not “far away”; it lies on Syria’s doorstep.  It is also neighbor to Russia. And in this connection, it is worth pondering Professor Cohen’s last point: Washington’s disinclination to permit Russia any enhancement to its standing in Europe, or in the non-West, through its initiative strategically to defeat Wahhabist jihadism in Syria, is not only to play with fire in the Middle East. It is playing with a fire of even greater danger: to do both at the same time seems extraordinarily reckless.

Cohen again: “The false idea [has taken root] that the nuclear threat ended with the Soviet Union: In fact, the threat became more diverse and difficult. This is something the political elite forgot. It was another disservice of the Clinton Administration (and to a certain extent the first President Bush in his re-election campaign) saying that the nuclear dangers of the preceding Cold War era no longer existed after 1991. The reality is that the threat grew, whether by inattention or accident, and is now more dangerous than ever.”

As Europe becomes accomplice in raising the various pressures on Russia in Syria – economically through sanctions and other financial measures, in Ukraine and Crimea, and in beckoning Montenegro, Georgia and the Baltic towards NATO – we should perhaps contemplate the paradox that Russia’s determination to try to avoid war is leading to war.

Russia’s call to co-operate with Western states against the scourge of ISIS; its low-key and carefully crafted responses to such provocations as the ambush of its SU-24 bomber in Syria; and President Putin’s calm rhetoric, are all being used by Washington and London to paint Russia as a “paper tiger,” whom no one needs fear.

In short, Russia is being offered only the binary choice: to acquiesce to the “benevolent” hegemon, or to prepare for war.

Alastair Crooke is a British diplomat who was a senior figure in British intelligence and in European Union diplomacy. He is the founder and director of the Conflicts Forum, which advocates for engagement between political Islam and the West. [This article also appeared at the Conflicts Forum’s Web site and is republished with permission.]

Les fondements probables de la radicalisation de certains musulmans occidentaux

Les fondements probables de la radicalisation de certains musulmans occidentaux

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous présentons sur ce sujet deux points de vue différents, l'un de Jean-Paul Baquiast, l'autre de Luc Brunet, tous deux membres de la rédaction du site "Europe solidaire".

Le point de vue de Jean-Paul Baquiast

On se demande souvent en France comment des jeunes gens considérés comme bien intégrés peuvent se radicaliser jusqu'à devenir des terroristes éventuellement kamikazes. La question ne se pose pas seulement à propos de jeunes musulmans mais de garçons et filles jusqu'ici élevés dans des milieux bourgeois souvent catholiques. lIs se convertissent brutalement à l'Islam et cherchent à partir en Syrie faire le djihad, avant de revenir en France transformés en véritables machines à tuer. La question n'intéresse évidemment pas seulement la France mais toute l'Europe et, depuis les attentats de San Bernardino, les Etats-Unis eux-mêmes.

Psychiatres et sociologues savent que les déterminants du comportement d'un individu sont souvent mêlés, pas nécessairement rationnels et parfois inconscients dans l'esprit de cet individu lui-même. C'est ainsi que pour expliquer le radicalisme brutal des jeunes européens, d'innombrables spécialistes font valoir qu'ils subissent le chômage, l'échec scolaire, l'enfermement dans des banlieues sans avenir et toutes autres causes, certes en effet agissantes, mais auxquelles échappent les millions d'autres jeunes subissant les mêmes conditions.

On peut aussi évoquer des causes plus personnelles: une enfance passée auprès de parents abusifs sans que ceux-ci s'en rendent compte, une sexualité mal satisfaite, l'influence de publications et jeux vidéo mettant en scène l'extrême violence, la violence aussi de nombreux reportages télévisuels. Il est légitime également de mentionner des tendances névrotiques voire psychotiques jusqu'ici non révélées. Mais là encore, toutes ces causes potentielles sont présentes chez des millions d'autres jeunes qui ne feront jamais parler d'eux, s'arrangeant comme ils peuvent pour y échapper en vieillissant.

Cependant, peu de ceux qui s'interrogent n'osent évoquer, par crainte d'être accusé d'islamophobie, l'influence mortelle des prédicateurs d'un Islam de combat, largement aidés pour ce faire par les pétro-dollars d'une Arabie Saoudite wahhabite en guerre contre toutes les autres religions y compris les musulmans chiites beaucoup plus modérés, l'athéisme, les valeurs de la civilisation européenne, féminisme, démocratie, dialogue.

Nous pensons pour notre part qu'il faut aller plus loin et mettre en cause l'islam en général, religion jeune et en pleine expansion. Au cours des siècles le même reproche avaient été fait aux autres religions monothéistes, notamment en France le catholicisme et le protestantisme, dont les guerres internes ont produit des centaines de milliers de victimes. Mais avec la montée de la science à partir du Siècle des Lumières, la Révolution française et l'avènement d'une république se voulant définitivement non seulement laïque mais areligieuse, les enseignements et pulsions mortifères de ces religions ont fini par s'estomper. Ceci ne veut pas dire que celles-ci, comme en parallèle le judaïsme ou l'hindouisme, aient renoncé à recruter des intégristes militants, comme le montre par exemple aux Etats-Unis la montée d'un évangélisme de combat. Mais elles ne recrutent que fort peu d'assassins potentiels.

Le Coran et ses exégètes

Si l'on regarde au contraire ce qu'enseigne le Coran, enseignement repris par des milliers de mosquées et d'écoles coraniques en Europe même, l'on y trouve des principes remontant au fond des âges de la foi religieuse:

1. Il y a un Dieu, créateur du Cosmos, Allah, qui a communiqué ses volontés aux hommes par l'intermédiaire de prophètes et de croyants dont le devoir est de propager ses lois, en combattant tous ceux qui les ignorent ou les refusent.

2. L'Islam basé sur le Saint Coran, à été transmis à l'humanité par le premier des Prophètes, Mahommet. Il doit s'imposer à la communauté des musulmans de par le monde. Ceux-ci constituent l'Oumma. Il incombe aux musulmans où qu'ils soient, de défendre partout l'Oumma face à ceux qui l'attaquent. Ces attaques ont commencé avec les Croisades, mais elles se poursuivent sous des formes très voisines provenant des autres religions, de l'athéisme et des valeurs démocratiques.

Nous devons malheureusement constater que les guerres menées par les intérêts économiques et financiers occidentaux au Moyen-Orient, motivées par le désir de s'approprier les richesses du pétrole et n'ayant pas grande base religieuse, ont fait depuis 50 ans des centaines, sinon des millions de victimes dans les pays musulmans. Il est facile dans ces conditions aux prédicateurs de les attribuer à une guerre que n'auraient cessé de mener les infidèles contre le Saint Coran et ses enseignements. Dans ces conditions, chaque croyant, enseignent-ils, doit défendre l'Islam par tous les moyens, y compris l'extrême violence: tuer les autres comme ils vous tuent (2:190-91)..

3. Le terrorisme, forme moderne de la guerre sainte (djihad) est selon ces prédicateurs excusé par Allah, sinon même requis par lui. Les versets du Coran qui légitiment sa pratique sont nombreux et souvent cités (récités) dans les écoles coraniques et les mosquées ( par exemple les 5:33 et 8:57) (1)

4. Comme les musulmans de par le monde sont attaquées par des puissances qui mobilisent toutes les ressources de la guerre moderne, ils doivent recourir à la guerre dite asymétrique. Celle-ci était jusqu'à présent menée avec des moyens aux effets relativement limités, mines, attentats ponctuels. Mais les défenseurs de la foi peuvent aujourd'hui disposer d'armes nombreuses et aux effets de plus en plus destructeurs pour les populations qui les subissent.

Ben Ladden, en son temps, avait recommandé d'éviter de tuer femmes et enfants. Au contraire, aujourd'hui, les combattants, notamment ceux se revendiquant comme combattants-suicides au service de la foi, sont invités à tuer indistinctement tous les infidèles, femmes et enfants compris. Les exégètes des textes des autres religions y trouvent des exhortations de même nature, mais celles-ci, comme indiqué plus haut, ont cessé depuis quelques siècles d'être appliquées.

A l'exception, objectera-t-on, de la destruction des Indiens d'Amérique du Nord par les protestants américains, puis plus récemment par les mêmes - In God we Trust – les populations en Corée et au Viet-Nam. Les massacres de la 1e et 2e guerre mondiale, par contre, n'ont pas été faits, sauf exception, au nom de la religion, mais au service d'intérêts économiques, nationalistes et politiques explicites.

Que conclure de ce qui précède?

Rien de très optimiste malheureusement. Il est certes possible d'espérer que chacun des 2 ou 3 milliards de musulmans prévus dans les prochaines années ne se convertira pas à ces enseignements suicidaires. Mais il en restera suffisamment assez pour mener partout la guerre Sainte. Face à un Islam et à ses prédicateurs qui relancent en Europe, avec de puissants moyens modernes, les guerres de religion du passé, on ne voit pas en tous cas comment les Etats européens pourraient combattre son influence dans les populations, qu'elles soient ou non de confession musulmane.

Toute action de la police et de l'armée ne ferait que renforcer les vocations – à supposer que l'armée et la police ne soient pas progressivement pénétrées elles-mêmes par des candidats cachés au djihad. Le web de son côté, sera de plus en plus le vecteur incontrôlable de messages assassins. Quand aux efforts pour relancer l'éducation, l'emploi et autres objectifs dignes d'un pays républicain et laïc, il leur faudra des années pour faire sentir leurs effets. D'ici là, le pire pourra se produire.

(1) Je précise une fois de plus que si la Bible contient de tels appels aux meurtres, ni les chrétiens ni les juifs n'appellent dans leurs écoles ou par Internet leurs croyants à les mettre en oeuvre aujourd'hui.

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Le point de vue de Luc Brunet

Comme le souligne déjà l'article précédent, le fanatisme religieux n'est pas une exclusivité de l'Islam et d'autres religions ont été l'alibi de bien des tueries et autres exactions. L'origine de ce type de fanatisme est en général du à l'utilisation de la religion à des fins politiques par les gouvernants, et n'est possible que si appliqué  à une population ayant un niveau d'éducation très bas, ou si l'éducation elle-même a pour but de fanatiser les foules.
 
Si l'on considère le passé des pays du Moyen Orient depuis la fin de l'empire Ottoman, on peut constater un grand nombre de facteurs qui ont tous contribué  à la situation présente:
 
- un découpage de l'ex empire Ottoman qui correspondait (comme en Afrique noire d'ailleurs) aux intérêts des anciens colonisateurs et à leurs zones d'influence, mais en aucun cas aux réalités culturelles, ethniques et religieuses des populations locales. Une bombe à retardement, volontaire ou non,  à d'autres de juger
 
- alors que dans les années 50-60-70, la plupart de ces pays évoluaient vers une "modernité" laïque et s'éloignaient du modèle islamique traditionnel, les pays occidentaux virent d'un très mauvais œil cette évolution, car elle était combinée avec un désir de se libérer des tutelles économiques héritées de la période coloniale, souvent renforcée par l'entrée en force des intérêts économiques américains, en particulier dans le domaine pétrolier. De plus ces mouvements étaient accompagnés d'un rapprochement avec le diable - l'URSS. Tous ces régimes furent éliminés les uns après les autres, en particulier en Iran, Afghanistan, Égypte ou bien plus tard l'Iraq quand Saddam est devenu inutile et même gênant. La Libye et la Syrie restèrent des exceptions jusqu'à la période actuelle.
 
- l'élimination des régimes en question ne put être réalisée qu'après leur déstabilisation, et comme aucune opposition ne pouvait jouer le rôle de catalyseur (la démocratie en était  à ses balbutiements dans ces pays), la grande idée fut de développer les opposants religieux a ces régimes tous séculaires, et donc de réanimer le corps tiède de l'islamisme fondamentaliste. Deux pays aidèrent dans ce processus, amenant leur support idéologique et théologique: l'Arabie Saoudite sur la base de son mouvement wahhabite et la Turquie avec un soutien systématique aux versions locales du mouvement des Frères Musulmans. Dans tous les cas ce fut une catastrophe pour les pays concernés, avec des milliers, voir des millions de morts, et un retour à un obscurantisme religieux d'un autre âge, avec par exemple les Talibans et maintenant Daesh, sans parler de la République Islamiste d'Iran, même si elle évolue positivement depuis quelques années et est basée sur un dogme moins terrible que le Wahhabisme, notamment en ce qui concerne le statut des femmes
 
- l'appauvrissement accompagnant les changements de régime et les guerres entraînèrent une diminution générale du niveau d'enseignement, voire sa suppression pour les filles comme sous les Talibans, et souvent le développement d'un enseignement purement islamiste financé pas les riches sponsors que sont les pays du Golfe
 
- certains retiennent la création d'Israël comme un facteur clé dans le tsunami anti-occidental et islamisant de ces dernières décennies, mais je pense que son rôle n'a été que mineur et que la situation serait la même aujourd'hui même si Israël n'existait pas.
 
Finalement une remarque au sujet des volontaires au jihad venant des populations occidentales, parfois de jeunes chrétiens. Je vais être ici un peu cru: "Quand on tue Dieu, il revient sous forme de zombie, mais il revient". En d'autres termes, une civilisation basée entièrement sur des valeurs matérielles et consuméristes, transforme les plus faibles de ses membres en proies faciles pour les sectes et fanatiques de tous bord, que ce soit des islamistes, des amateurs d'apocalypse. Cette tendance est de plus renforcée en France par la démission de l'État de son rôle d'éducateur laïque - l'école de Jules Ferry est devenu un concept bien peu actuel pour les intellectuels parisiens.
 
En deux mots, l'islamisme extrémiste est pour moi le résultat d'une décolonisation faite dans l'improvisation, d'une peur maladive du communisme et d'une évolution entièrement matérialiste de nos sociétés. L'Occident paye le prix de la colonisation, de la Guerre Froide, de son oubli de ses racines - et l'addition sera salée. 
 
 

jeudi, 17 décembre 2015

Los ataques del 13 de noviembre, la política y el futuro de Francia, en cuestión

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Los ataques del 13 de noviembre, la política y el futuro de Francia, en cuestión

por Youssef Hindi*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

¿Está la sumisión de Francia al campo atlantista en el origen de los atentados?

Una cosa es cierta, Francia no ha sido golpeada por el terrorismo debido a su lucha contra él, sino indirectamente a causa de su apoyo a los terroristas. Esos rebeldes considerados moderados como los de Al-Nusra, alias Al Qaeda, sobre quienes Laurent Fabius nos dijo en diciembre de 2012, que estaban haciendo “un buen trabajo”. En términos más generales, los franceses pagaron el precio de la política interior y exterior de Francia, que se alinea con la de sus enemigos objetivos: los Estados Unidos y sus aliados históricos.

El punto de partida de este análisis se sitúa a finales de los años noventa (podríamos remontarnos también al final de la Segunda Guerra Mundial), cuando Zbigniew Brzezinski, uno de los geoestrategas estadounidenses más influyentes, publicó su libro seminal, Le grand échiquier [El Gran Tablero Mundial] (1997). En ese momento, el geopolítico estadounidense veía lo que quedaba residualmente del espíritu de independencia entre los líderes franceses, bajo la presidencia de Chirac, como un obstáculo a la hegemonía estadounidense. El objetivo era entonces, de acuerdo a la lógica de Washington, el de someter imperativamente a Francia a los Estados Unidos. En 1997, Brzezinski escribió que había que “hacer de Europa uno de los pilares fundamentales de una gran estructura de seguridad y de cooperación bajo la égida estadounidense y extendida a lo largo de Eurasia“. Y continuaba: “Para decirlo sin rodeos, Europa Occidental sigue siendo en gran medida un protectorado estadounidense y sus Estados recuerdan lo que antaño eran los vasallos y los tributarios de los antiguos imperios[1]; para hacerlo proponía “oponerse tácticamente a las posiciones francesas y apoyar el liderazgo alemán[2]. Para los estadounidenses, Alemania se convirtió, especialmente desde la introducción del euro en 2002 (que ayudó positivamente a la balanza comercial alemana), en el pequeño imperio regional que somete a Europa a la dominación estadounidense – una condición sine qua non de su liderazgo europeo – para la neutralización de Francia, económica (con la moneda única que contribuyó a la destrucción de la industria francesa, que ya había comenzado la política del franco fuerte para preparar el país para el euro en la segunda mitad de los años 90) y diplomáticamente. Francia que ha sido, hasta hace poco, la nación europea con una visión, un peso y una ambición geopolítica relativamente autónomas. Brzezinski citaba, como ejemplo de esta clase política neo-gaullista, a Alain Juppé, el cual defendía en mayo de 1995 en la Asamblea Nacional, un afinamiento de la vocación de poder mundial de Francia, lo que Brzezinski calificaba de ilusión [3].

Esta “ilusión” desapareció completamente en mayo de 2007 con la llegada al poder de Nicolás Sarkozy y todo un lote de atlantistas, e incluso neoconservadores, al Quai d’Orsay [Ministerio de Asuntos Exteriores] y otros ministerios clave. No voy a mencionar aquí uno por uno a todos los políticos y los líderes de opinión franceses y europeos cooptados por los Estados Unidos a través de organizaciones como la French-American foundation [Fundación franco-americana] y el programa de los Young Leaders [Jóvenes Líderes] [4].

Fue en 2011 cuando vimos realizarse en la práctica el proyecto de Brzezinski, cuando el atlantista Sarkozy, después de haber reducido definitivamente a Francia a un estado vasallo de los Estados Unidos, atacó Libia, y Bernard -Henry Levy cortocircuitó al ministro de Asuntos Exteriores, Alain Juppé, para comprometer a Francia en un conflicto liderado por la OTAN. Una guerra que ha costado la vida a más de un centenar de miles de libios y para el cual el contribuyente francés ha invertido más de 300 millones de euros. Esta es por otra parte una de las utilidades de la OTAN, la de hacer asumir a los vasallos europeos el coste de las guerras de Washington en lugar de a los Estados Unidos.

Pero el apoyo de Francia a los grupos terroristas es obvio (y bien documentado) desde la Guerra del Golfo de Sidra. El gobierno de Sarkozy envió agentes de la DGSE [**] para dirigir sobre el terreno a los mercenarios financiados por Qatar, y coordinar los ataques aéreos desde el territorio de los falsos rebeldes pero verdaderos terroristas que, en principio, luchaban por la libertad contra la tiranía etc. El gobierno de Hollande continuó el impulso al armar a grupos terroristas en Siria, como el ASL, una rama de la Hermandad Musulmana que comenzó la guerra en 2011 contra el gobierno de Damasco.

El 14 de agosto de 2014, Laurent Fabius, lejos de revertir su declaración de diciembre de 2012, anunció en un tweet que armas muy poderosas estaban a punto de ser entregadas a los combatientes en Siria; desde entonces, no es sorprendente ver a los miembros del Daesh, en las imágenes, portando el rifle de asalto Famas, un arma de fabricación francesa. En efecto, contrariamente a lo que pudiera pensarse, no hay fronteras ni oposición real entre las docenas de grupos terroristas que operan en Siria e Irak. Los terroristas “moderados” del ASL le entregan al Daesh, en particular a través de su aliado Al Nusra, las armas que reciben de Occidente cuando el Daesh no se beneficia de entregas directas.

Con la llegada de Sarkozy a la presidencia Francia ha tenido los dos pies en el ámbito de influencia del campo atlantista, y también se le ha visto convertirse de facto en un aliado de los principales proveedores del terrorismo internacional: Arabia Saudita y Qatar… Las dos petromonarquías con las que un cierto número de hombres y mujeres, políticos tanto de izquierdas como de derechas, mantienen vínculos particularmente estrechos…

Pocos días después de la masacre del 13 de noviembre, Manuel Valls declaró, en absoluta contradicción con la realidad de los hechos, que Qatar y Arabia Saudita, que según él combaten al Daesh, estaban decididos a luchar contra el terrorismo. Llegó incluso  a señalar con el dedo los vínculos entre “el régimen de Bashar” y el Daesh.

¿Hace falta recordar que los ingleses, y los estadounidenses después de ellos, han apoyado el wahhabismo y a los sauditas desde sus primeras embestidas expansionistas en Arabia, y que han contribuido en gran medida a la difusión de la doctrina wahhabita en todo el mundo? La doctrina del terrorismo que los occidentales se sorprenden de ver influenciar a tantos jóvenes musulmanes y nuevos conversos.

¿Deberíamos también repetir que el terrorismo wahhabita ha sido desde su origen una herramienta geoestratégica de los británicos y de los Estados Unidos en contra de sus enemigos? Además, Zbigniew Brzezinski, entonces Consejero de Seguridad Nacional de los Estados Unidos bajo la presidencia de Jimmy Carter, fue el promotor de una maniobra de coordinación de la CIA con los servicios pakistaníes y saudíes con el fin de financiar y armar a los futuros terroristas, incluyendo a Bin Laden, a finales de los años setenta, para atraer a la Unión Soviética al cementerio afgano [5].

El terrorismo doméstico, ¿para qué sirve?

Curiosamente, de lo que nos atrevemos a hablar menos es del uso del terrorismo dentro del marco de la política interior, muy particularmente en tiempos de crisis. Está en efecto muy mal visto suponer que un estado occidental, “democrático” y “liberal” pueda recurrir al arma del terrorismo contra su propio pueblo; pero en lo concerniente, por ejemplo, a la reciente serie de atentados que afectaron a Turquía, grandes periódicos franceses y expertos mediáticos no han dudado en hablar de la probable implicación de los servicios secretos turcos, poniendo en evidencia, como hizo el diario Le Point, una “connivencia del poder” con los terroristas, y hablar de “dudas [en cuanto a las competencias] de los servicios de inteligencia turcos, fuertemente criticados por no haber sido capaces de prevenir el ataque mortal en Ankara[6].

Las mismas acusaciones podrían hacerse en contra del poder francés y de los servicios de inteligencia franceses a sus órdenes. Por otra parte, el mismo periódico revelaba en 2012 las graves deficiencias de la DCRI [***] en el caso Merah. Mohamed Merah, que tenía un oficial de enlace en el DCRI y que, con toda probabilidad, trabajaba para la inteligencia nacional [7].

Porque cuando nos fijamos en los tres principales casos de terrorismo que han afectado a Francia desde 2012, se observan hechos recurrentes como documentos de identidad y pasaportes encontrados en la escena del crimen, individuos seguidos estrechamente y bien conocidos por los servicios de inteligencia, a lo que se añade el hecho de que los servicios franceses fueron advertidos en varias ocasiones por servicios extranjeros de la preparación de atentados, los de Charlie Hebdo como los del 13 de noviembre.

El turbio papel de los servicios secretos franceses en el asunto Merah llevó a una investigación parlamentaria en 2013 [8], cuyo informe revela, entre otras cosas, que los servicios actúan fuera del marco de la ley y que sus medios son risibles; lo que contrasta con el celo del gobierno en la aplicación de la ley de inteligencia (el equivalente francés de la Patriot Act I y II), cuyo objetivo aparente es más la vigilancia de la población y de los opositores políticos que la prevención el terrorismo.

De hecho, a raíz de los recientes atentados, nos enteramos por medio del antiguo director de la DCRI, Bernard Squarcini, que Manuel Valls, entonces ministro del Interior, había rechazado la lista de yihadistas franceses que quería comunicar los servicios de inteligencia sirios. Tras los atentados de 13 de noviembre, el actual ministro del Interior, Bernard Cazeneuve, reafirmó la negativa a cooperar con los servicios sirios. Así que si el ejecutivo no permite los atentados, en todo caso tampoco hace nada por prevenirlos.

attent544184.jpgDesde entonces, según un experto de la cuestión terrorista y ex instructor del ejército alemán, Christoph Hörstel [9], asistiríamos en Francia a una gestión del terror consistente en  fabricar o dejar hacer atentados para distraer a la población y sobre todo desviar su ira. Este experto afirma que todos los gobiernos miembros de la OTAN mienten, debido a que los autores de los atentados serían, según él, en el 95% de los casos, bien conocidos por los servicios de seguridad.

En 2009, durante una entrevista, François Hollande, entonces primer secretario del Partido Socialista, hizo acusaciones extremadamente graves. Declaró: “en el nombre de la lucha contra el terrorismo, estamos haciendo una amalgama y una confusión … uno que no está en la norma, que tiene una conducta desviada puede ser equiparado con un terrorista. Esto puede ser un grave ataque a las libertades“. Fue más lejos todavía al afirmar que “hay una voluntad política de la autoridad para dar la sensación de que existe una amenaza y que la autoridad responde, para justificar su intervención en la seguridad pública“, que describió “como una deriva de la seguridad pública que justifica leyes represivas en nombre de una amenaza que a veces es real, pero que a veces es sólo virtual, o incluso inexistente“. El propósito de esta maniobra, según François Hollande, sería “demostrar una eficacia que es deficiente en el plano económico y social…“.

El poder político y una serie de medios amalgama o confunde a sabiendas la lucha contra el terrorismo y la reducción de las libertades fundamentales [10]; ahora bien, como hemos visto, el número de atentados no disminuye gradualmente a medida que la vigilancia de la población y los opositores políticos aumenta, sino todo lo contrario…

Podemos finalmente entender este fenómeno sólo si analizamos la evolución de un régimen político que ya no es capaz de absorber la contestación y que por lo tanto corre así el riesgo de volar en pedazos, de implosionar debido a su endurecimiento, esto en el contexto de una creciente deslegitimación de la casta política francesa [11]. El peligro principal hoy es la activación de las tensiones intercomunitarias, es decir, de una confrontación horizontal que desviaría a la población francesa del verdadero objeto de contestación y de una eventual rebelión. Una eventualidad para la cual el ejecutivo se preparó el 30 de junio de 2011 (alrededor de 8 meses antes del caso Merah) mediante un decreto que autoriza a los representantes del estado, los funcionarios y los militares, a disparar munición real sobre la población para el mantenimiento del orden público [12].

Prospectiva y soluciones

La estrategia estadounidense para hacer de Europa la cabeza de puente geoestratégica fundamental de los EEUU (según Brzezinski), para penetrar profundamente en el continente ha tenido éxito a través de la ampliación de la Unión Europea y de la instalación de bases de la OTAN hasta las fronteras rusas.

Hoy, Francia está en la encrucijada.. Dada la profunda crisis política (y no la amenaza terrorista) que podría conducir a un colapso del régimen, Francois Hollande propone concederse plenos poderes por la aplicación del artículo 16 y el artículo 36 de la Constitución, mientras se modifica, ya que el artículo 36 prevé específicamente transferir los poderes a las autoridades militares [13]. Francia da pues un paso hacia una dictadura socialdemócrata policial, en particular apartando al ejército como único capaz de deponer al Presidente y de destituir al gobierno en caso de guerra civil y / o desestabilización del poder. Curiosamente, en 2014 el Senado votó la posibilidad de destituir al Presidente de la República por incumplimiento de sus deberes [14].

Si lo consideramos con amplitud de miras y corremos el riesgo de hacer un análisis en la frontera de la paranoia, podríamos inferir que el presidente Hollande y su gobierno están tratando de caer en una trampa que hacen como que no ven. Porque el camino seguido en la actualidad debería conducir lógicamente a abolir el Estado como tal, en vista a una transferencia definitiva del poder al Politburó de Bruselas.

Escenario que se corresponde perfectamente con los fines de la estrategia estadounidense cuyo objetivo es neutralizar definitivamente a Francia, único país de Europa que puede reorientar la evolución del subcontinente europeo, actuando para establecer un eje estratégico con Rusia… París – Berlín – Moscú. Este es el deseo expresado por el ministro de Asuntos Exteriores francés, Hervé de Charette, en 1996, cuando declaró: “Si Francia quiere jugar un papel internacional, se beneficiará de la existencia de una Rusia más fuerte. Debe ayudarla a reafirmar su poder… “. A lo que respondió favorablemente su homólogo ruso [15]… La peor pesadilla de Estados Unidos, como escribió Brzezinski: “Si los lazos transatlánticos se relajan, sería el fin de la supremacía de los Estados Unidos en Eurasia. Su control del Océano Atlántico, su capacidad de penetrar profundamente en el continente estarían entonces muy limitados[16].

La desestabilización de Francia, si no conduce a su desaparición en tanto que estado soberano bajo dominación transatlántica UE/EEUU, bien pudiera abrir una ventana providencial a una nueva élite francesa capaz de poner de nuevo a Eurasia en su ámbito geopolítico natural, de Brest a Vladivostok y no de Washington a Tel Aviv.

Tal es la base de la estrategia contra-atlantista que hay que establecer. No hay que olvidar que la geopolítica determina la política nacional y no a la inversa.

04/12/15

* Youssef Hindi es escritor e historiador.

Notas

[1] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 88.

[2] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 104.

[3] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 92.

[4] Ver el sitio de la French-American Foundation : http://french-american.org/

[5] Ver la entrevista a Brzezinski: http://michelcollon.info/034-Pourqu…

[6] Le Point, Attentat d’Ankara: une enquête accablante pour la Turquie, 14/10/2015: http://www.lepoint.fr/monde/attenta…

[7] Ver el artículo de Le Point, Mohamed Merah travaillait pour les RG, 07/06/2012: http://www.lepoint.fr/societe/merah…

[8] Ver el resumen del informe: http://www.france24.com/fr/20130517…

[9] Ver entrevista en Russia Today: https://www.youtube.com/watch?v=hZh…

[10] Ver el artículo de Le Point, 84% des Français acceptent une limitation des libertés en échange de plus de sécurité, le 17/11/2015.

[11] Ver la obra de Emmanuel Todd sobre la desaparición de la democracia en Francia, Après la démocratie, 2008.

[12] Décret n° 2011-795 du 30 juin 2011 relatif aux armes à feu susceptibles d’être utilisées pour le maintien de l’ordre public, ver: http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf…

[13] Ver el artículo del periódico Le Monde del 16 de noviembre de 2015: http://www.lemonde.fr/les-decodeurs…

[14] Ver el artíuclo de Le Figaro de 22/10/2014: http://www.lefigaro.fr/politique/le…

[15] Le Nouvel Observateur, 12/08/1996.

[16] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 88.

(Traducción Página Transversal)

Fuentes: Geopolintel y Égalité & Réconciliation.

Notas de la traducción:

[**] Direction Générale de la Sécurité Extérieure – Dirección General de Seguridad Exterior, agencia de inteligencia francesa.

[***] Direction Centrale du Renseignement Intérieur, sustituida en 2014 por la  Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) .

Le dangereux Cerbère turc des Etats-Unis

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Le dangereux Cerbère turc des Etats-Unis

par Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Le 24 novembre, un intercepteur F-16 turc a abattu un chasseur-bombardier Su-24 russe. Selon la défense aérienne turque, l’équipage du Su-24 aurait été averti 10 fois en cinq minutes de sa violation de l’espace aérien turc au dessus de la province d’Hatay.1 La partie russe nie qu’un bombardier russe y ait pénétré. En fait, le Su-24 s’est écrasé en territoire syrien.2 Le site du crash a également été présenté et commenté le 24 novembre 2015 (à Moscou) à la télévision russe. Le pilote et l’officier des systèmes d’armes ont réussi à se faire éjecter à temps. Alors que ce dernier a pu être sauvé par les troupes syriennes, avec le soutien des Spetsnaz russes, le pilote a été abattu et tué par des «combattants irréguliers» turkmènes à l’aide d’armes d’infanterie.3 Puis, les Turkmènes ont obligé un hélicoptère de transport russe Mi-8, arrivé dans la zone de combat pour sauver l’équipage, à atterrir à l’aide de leurs armes d’infanterie. A cette occasion, un soldat de la marine a été tué.

Finalement, ils ont détruit l’hélicoptère au moyen d’un missile antichar américain TOW.4
Vu l’emplacement du crash du chasseur bombardier, il semble évident que la version russe est la bonne. En outre, il faut prendre en compte que la Turquie soutient politiquement et probablement aussi par la livraison d’armes,5 notamment l’opposition turkmène luttant contre le régime d’Assad dans la région de Jabal al-Turkman de la province syrienne de Lattaquié. Ankara a protesté a plusieurs reprises contre les attaques air-sol russes contre les Turkmènes et Erdogan a publiquement revendiqué un droit à la défense des Turkmènes par la Turquie. Le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que l’équipage du chasseur-bombardier Su-24 abattu avait la mission d’attaquer des combattants dans cette région.6 Vladimir Poutine a déclaré la destruction de l’appareil comme «un coup de poignard dans le dos», et le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov l’a désigné comme une «provocation planifiée».7


Quels sont les effets immédiats de ce crash? Sur ordre du ministre de la Défense russe, tous les chasseurs-bombardiers seront protégés lors de leurs missions par des intercepteurs Su-30.8 Le fait que le Su-24 abattu n’avait pas une telle escorte peut être considéré comme imprudent, vu la situation dans cette région en guerre. Selon une information de la télévision russe du 25 novembre, une batterie du système de défense aérienne S 400 moderne a en outre été installée sur la base aérienne russe d’Hmeimim près de Lattaquié. A l’avenir, tout avion de combat menaçant un chasseur-bombardier russe pourrait être abattu par un Su-30 ou un S 400.


Poutine a exigé des excuses d’Erdogan. Celui-ci a refusé en déclarant que c’est à la Russie de s’excuser pour l’intrusion dans l’espace aérien turc.9 Prenant une mesure urgente, la Russie a stoppé l’importation de denrées alimentaires turques et a réintroduit l’obligation de visa pour l’entrée en Russie des Turcs. Le financement russe pour la construction d’une centrale nucléaire en Turquie est susceptible d’être gelé. Il est bien probable que la Russie prenne encore d’autres mesures économiques envers la Turquie.


Barack Obama a, jusqu’à présent, commenté très prudemment la destruction du chasseur-bombardier russe, tout en faisant preuve d’un parti pris excessif face à son allié en soulignant le droit de la Turquie de protéger et défendre son espace aérien.10 Compte tenu du fait que dans un avenir proche, les tensions dans la zone de guerre le long de la frontière syro-turque pourraient augmenter, les Etats-Unis et leurs alliés seraient bien avisés de revoir leurs relations avec la Turquie. Pour éviter une nouvelle escalade belliciste dans cet espace aérien, les Etats-Unis devraient reprendre en laisse leur Cerbère, ayant jusqu’à présent toujours loyalement protégé les intérêts américains au Moyen-Orient. Mais, face à l’indifférence évidente d’Erdogan de combattre sérieusement l’Etat islamique (EI), cela pourrait s’avérer être une tâche ardue.     •

Source: Institut für Strategische Studien, www.strategische-studien.com du 29/11/15
(Traduction Horizons et débats)

1     Oliker, O. et J. Mankoff: Turkey’s Downing of a Russian Jet, Center for Strategic & International Studies, CSIS, Washington DC, 25/11/15, p. 1
2     Stratfor, Russia, Turkey: Two Versions
of the Same Story, 25/11/15, 20:18
3     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 1
4     Stratfor, What to Expect After the Dowing
of a Russian Fighter Jet, 24/11/15, 19:47
5     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
6     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
7     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
8     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
9     Ostroukh A., Dagher S., Abdulrahim R., Alakraa M.N., Lubold G. et J. Barnes: Turkey Downs Russian Jet; Ankara claims fighter violated airspace; Moscow says it was over Syrian territory,
in: The Wall Street Journal, 25/11/15, p. A1/A4
10     Stratfor, U.S., France: Presidents Respond
to Downed Russiand Fighter Jet, 24/11/15, 18:14

Qui avec qui contre qui?


Lors de la conférence de presse avec le président Hollande, le président Poutine a précisé une fois de plus que la Russie informe, comme convenu, les Etats-Unis de tous les plans de vol et des objectifs de toutes les attaques planifiées en Syrie: «The US-led coalition, which includes Turkey, was aware of the time and place where our planes would operate. And this is exactly where and when we were attacked.» Suite à cette information, les affirmations de propagande claironnées à travers le monde concernant une «violation de l’espace aérienne de 17 secondes» devraient prendre fin: la destruction de l’avion russe est survenu suite à une embuscade que les forces aériennes d’Erdogan n’auraient pas pu perpétrer sans soutien américain. Il est bien probable que le coordinateur américain pour la Syrie, le général John Allen (ennemi d’Obama et néoconservateur), ait donné son accord pour cette attaque.


Source: www.broeckers.com/tag/syrien
du 29/11/15

mercredi, 16 décembre 2015

Général Antoine Martinez: La Turquie a moins que jamais sa place en Europe

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La Turquie a moins que jamais sa place en Europe

par le Général Antoine Martinez
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Nous republions ici un article du Général Antoine Martinez, présenté avec commentaires sur le site Polemia: http://www.polemia.com
 
Chronique d'un désastre annoncé

Général (2s) Antoine Martinez, chroniqueur, essayiste.

Le 29 novembre dernier, Donald Tusk, président du Conseil européen, et Ahmet Davutoglu, premier ministre turc, se sont mutuellement félicités après l'annonce d'un accord turco-européen qui prévoit que la Turquie s'engage à contenir le flot de réfugiés en échange de contreparties politiques et financières, à savoir la relance des négociations d'adhésion à l'Union européenne (UE) et une enveloppe de 3 Mds €.

Cet accord constitue non seulement un véritable marché de dupes accepté en position d'extrême faiblesse, sous la pression du flux massif et incontrôlé de migrants depuis plusieurs mois mais également engagé de façon totalement insensée par des responsables politiques de l'Union européenne – technocrates non élus – qui n'ont jamais reçu mandat des peuples membres de cette Union pour y faire entrer un pays non européen et de surcroît musulman. Il s'agit là d'une décision irresponsable car ne correspondant pas au projet initial de l'Union européenne et contraire à ses intérêts et à ceux de ses peuples. Elle accorde, en outre, des milliards d'euros dont personne ne contrôlera l'usage ainsi que la suppression des visas pour près de 80 millions de citoyens turcs. Elle conforte aujourd'hui la position de force acquise par la Turquie qui joue un rôle plus que trouble et qui exerce un chantage inacceptable parce que l'UE a été et est incapable de protéger ses frontières extérieures.

De plus, le silence complice de nos gouvernants est assourdissant et inquiétant car cet accord est inconséquent et suicidaire pour l'Europe qui s'achemine vers un désastre annoncé pour la simple raison que la Turquie ne peut être ni un membre de l'Union européenne, ni un partenaire dans la crise actuelle des migrants, ni un allié dans la lutte contre l'État islamique.

En premier lieu, la Turquie ne doit pas être admise au sein de l'UE, même si sa candidature a pu être acceptée de façon irresponsable lors du Conseil européen d'Helsinki, le 11 décembre 1999, et des négociations engagées depuis. Il s'agit d'une question de bon sens qui en fait une question de principe. En effet, la première des conditions à remplir pour un pays candidat est d'être un pays européen. Or, géographiquement la Turquie s'étend sur ce que, depuis l'Antiquité, les géographes ont dénommé «Asie Mineure». Nul ne peut le contester. Le nier c'est refuser d'accepter la réalité et s'exposer à des erreurs de jugement qui peuvent conduire à des fautes politiques dont les conséquences ne sont pas mesurables immédiatement.

La géographie disqualifie donc la Turquie comme futur membre de l'UE qui aurait, de fait, une frontière commune avec la Syrie, l'Irak, l'Iran. C'est simplement insensé. Elle discrédite également ceux qui ont accepté sa candidature et qui continuent de la soutenir. Par ailleurs, sur le plan historique, les relations entre l'Europe et la Turquie au fil des siècles ont été plus que complexes et difficiles. La bataille de Lépante (1571), le siège de Vienne (1683), le refoulement des Turcs des Balkans aux XVIIIe et XIXe siècles sont bien la marque d'un antagonisme profond dans la relation Europe-Turquie. Cet antagonisme a d'ailleurs posé depuis longtemps à l'Europe la question de son identité et a été un élément important dans l'émergence d'une conscience européenne. Il ne faut pas oublier que la conquête ottomane a causé, notamment chez les populations chrétiennes des Balkans, un traumatisme dont les conséquences ne sont toujours pas surmontées aujourd'hui.

Enfin, culturellement la Turquie appartient à une civilisation différente par ses valeurs de celle de l'Europe chrétienne issue de l'Antiquité gréco-romaine, de l'humanisme de la Renaissance, des idées des Lumières et de la Révolution française de 1789. Là aussi la géographie y a laissé son empreinte car tout sépare un espace, européen, façonné par l'héritage judéo-chrétien qui a su dissocier le spirituel du temporel d'un autre espace, moyen-oriental, modelé par l'Islam.

**           **

Il faut donc accepter l'évidence: ni géographiquement, ni historiquement, ni culturellement la Turquie n'est un pays européen. C'est un fait intangible, incontournable qui s'impose à tous et nos gouvernants seraient bien inspirés – par simple bon sens – de l'admettre et de le dire. Ce serait faire preuve de sagesse politique et, s'ils en sont incapables, qu'ils demandent son avis au peuple directement concerné car il s'agit de son avenir et de celui de l'Europe. Que les peuples européens soient consultés.

turquie-europe-troie-277x300.jpgEnsuite, dans la crise actuelle des flux migratoires massifs qui sévit depuis plus d'un an et qui submerge l'Europe après avoir provoqué l'éclatement de Schengen et mis en évidence l'incompétence et la passivité criminelles des dirigeants de l'Union européenne, la Turquie ne peut pas être considérée comme un partenaire pour résoudre un problème majeur qui résulte précisément d'une action délibérée et mûrement réfléchie de sa part.

Il faut bien comprendre que la Turquie – pays ami et allié militaire au sein de l'OTAN, pays laïc depuis près d'un siècle par la volonté d'un homme, Atatürk, visionnaire imprégné des principes de 1789, nourri par les auteurs des Lumières et par Napoléon, qui imposa par la force  «l'européanisation» de son pays – n'a plus rien de commun avec celle de M. Erdogan et des islamistes au pouvoir aujourd'hui. En effet, deux phrases prononcées par ces deux dirigeants turcs pourraient résumer leur philosophie et leur action à l'opposé l'une de l'autre :

– «Les peuples non civilisés sont condamnés à rester dans la dépendance de ceux qui le sont. Et la civilisation, c'est l'Occident, le Monde moderne dont la Turquie doit faire partie si elle veut survivre. La nation est décidée à adopter exactement et complètement, dans le fond et dans la forme, le mode de vie et les moyens que la civilisation contemporaine offre à toutes les nations. » C'est ce que s'est attaché à réaliser Atatürk et qui s'est perpétué jusqu'au début des années 2000.

Mais cette longue période pourrait ne représenter qu'une parenthèse de l'histoire de ce pays et n'être plus désormais qu'un souvenir en raison de la réislamisation de la société engagée par M. Erdogan qui rêve du retour de la puissance ottomane rétablissant le califat :

– «Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les mosquées nos casernes.» C'est ainsi que dès le début des révolutions survenues dans le monde arabo-musulman avec le «printemps arabe» la Turquie, ainsi que l'Arabie saoudite et le Qatar ont soutenu activement les djihadistes notamment d'Al-Nosra, Ahrar-al-Sham, Ghouraba-al-Sham et Fatah-al-Islam avec pour objectif le renversement du régime laïc du président Bachar el Assad contribuant, de ce fait, au développement de la guerre civile sur le territoire de la Syrie.

La Turquie est donc responsable, pour partie, comme tous ceux qui soutiennent les djihadistes, des 250 000 morts attribués au seul président syrien ainsi que de l'exode du peuple syrien vers le Liban, la Jordanie et la Turquie, et, depuis plusieurs mois, vers l'Europe. On peut même affirmer que l'invasion migratoire que subit l'Europe depuis plusieurs mois a été non seulement favorisée mais programmée par la Turquie avec deux autres partenaires, la Libye et l'État islamique. La Turquie avait en effet des comptes à régler avec l'UE qui avait bloqué, depuis deux ans, les négociations de sa candidature. Cette punition imposée à l'Europe, qui s'est elle-même affaiblie et privée de toute défense, constitue une attaque sans précédent des nations européennes, visant la déstructuration en profondeur de nos sociétés et de leurs valeurs avec une arme redoutable, la démographie.

La Turquie, qui considère être en position de force aujourd'hui, ne contiendra donc pas le flot des migrants qui sera bientôt complété par celui des citoyens turcs, dès la suppression prochaine des visas obtenue dans l'accord UE/Turquie. Elle accentuera son avantage dans l'optique de son projet de rétablissement de la puissance ottomane, voire de reconquête avec une arme capable de transformer à terme les sociétés : la démographie.

Enfin, la Turquie n'est pas un allié dans la lutte contre l'État islamique. En effet, deuxième armée de l'OTAN, vassale des États-Unis, la Turquie est engagée, avec d'autres, depuis l'émergence du «printemps arabe» , dans un combat visant à faire tomber le régime syrien de Bachar-el Assad, régime laïc ce qui est insupportable pour des musulmans, notamment d'obédience sunnite. Alors, les dirigeants turcs participent non seulement indirectement mais directement au soutien des différentes factions islamistes et djihadistes et de l'État islamique. La situation géographique de la Turquie en a fait un passage géostratégique exploité par ses dirigeants pour le transfert des djihadistes venus des pays d'Europe et d'Asie. Par ailleurs, des livraisons et des ventes d'armes ont lieu ainsi que des soins sanitaires prodigués aux djihadistes blessés dans des hôpitaux en échange de pétrole. D'ailleurs, des journalistes turcs d'opposition ont été récemment inculpés pour avoir dévoilé et publié des articles sur ces livraisons d'armes par les services secrets turcs. En outre, des membres des forces spéciales turques sont engagés dans la partie nord de la Syrie en soutien de factions djihadistes turkmènes. La Turquie fait croire qu'elle participe à la lutte contre l'État islamique alors que dans cette guerre ses seuls objectifs sont le renversement du régime syrien actuel et l'affaiblissement, voire la neutralisation des milices kurdes qui se battent contre les djihadistes et qui sont considérées comme un danger sur le plan politique pour l'État turc.

Mais d'autres développements récents de cette guerre confirment bien que la Turquie n'est certainement pas un allié dans la lutte contre l'État islamique. En effet, elle s'est opposée à la Russie dès l'engagement direct de cette dernière en Syrie contre l'État islamique. Cet engagement russe a provoqué des changements notables sur le terrain en desserrant notamment l'étau qui s'exerçait sur les troupes du régime syrien. Il faut également mentionner qu'au cours d'une des missions exécutées par l'aviation russe, dans le nord-ouest de la Syrie, contre des milices turkmènes, une dizaine de membres des forces spéciales turques engagées aux côtés des djihadistes ont été tués. Et c'est ce qui a conduit à l'incident au cours duquel un chasseur-bombardier russe a été abattu par l'aviation turque. Contrairement aux allégations turques, l'avion russe évoluait dans l'espace aérien syrien, à proximité de la frontière turque et ce sont deux F-16 turcs qui ont pénétré dans le ciel syrien. Il s'agit, en fait, d'une mesure de représailles décidée après la perte des membres des forces spéciales turques.

Comble d'hypocrisie et de cynisme, certaines sources de renseignement confirment que le Pentagone avait été tenu informé de cette opération programmée et que Ankara a consulté Washington avant d'abattre l'avion russe. Doit-on en conclure que les États-Unis ne souhaitent pas la mise sur pied d'une coalition unique avec une Russie trop déterminée aux avant-postes dans la lutte contre l'État islamique ? Cela ne mettrait-il pas en évidence l'emploi ambigu de l'OTAN au seul service des intérêts géopolitiques et géostratégiques des États-Unis hostiles au retour de la Russie sur la scène internationale... ?

Général (2s) Antoine Martinez
7/12/2015

La guerra del agua de los yihadistas

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La guerra del agua de los yihadistas

Por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://www.elespiadigital.com

Ahora que presento en la FIL de Guadalajara mi libro Las guerras globales del agua: privatización y fracking (http://goo.gl/fgqbMX) –próximo viernes 4, salón Agustín Yáñez–, cobran relieve coyuntural las guerras del agua libradas por los yihadistas del Estado Islámico (EI), según la óptica sesgada de Ambika Vishwanath, colaboradora de Stratfor (la CIA en las penumbras) y politóloga del Medio Oriente y agua/seguridad energética (https://goo.gl/nFn0wk).

Hace poco evoqué cuatro rubros primordiales –a los que habría que agregar un quinto: el agua– que manejan los yihadistas del virtual Sunistán, que el pugnaz neoconservador straussiano John Bolton –ex embajador bushiano en la ONU– invoca como nuevo Estado (http://goo.gl/7y4VLa) y parte de los esquemas de balcanización de Siria e Irak: 1) venta de armas de Occidente; 2) venta de su petróleo a Occidente e Israel (https://goo.gl/uZimt8); 3) financiamiento y blanqueo, y 4) telecomunicaciones y redes sociales encriptadas (http://goo.gl/F4O2sF).

Si el alma de los yihadistas es el petróleo (http://goo.gl/OzVGVY), no se puede esquivar su control del agua regional, que usan como arma bélica geopolítica, según Ambika Vishwanath: el uso de los recursos naturales de los yihadistas del EI para conseguir sus recursos estratégicos (sic) subyace en el petróleo, al unísono del agua en su combate para establecer un califato.

La guerra del agua yihadista amenaza la existencia misma de las poblaciones que viven bajo su régimen opresivo.

Ambika Vishwanath aduce que sus oponentes (sic) no se mueven para cortar su control sobre las fuentes de agua de Irak y Siria, lo cual puede dificultar (sic) liberar la región del dominio del EI a largo plazo.

No aborda que el Tigris y el Éufrates nacen en Turquía (http://goo.gl/cRMGP6), miembro de la OTAN, hoy colocada en el ojo del huracán después del derribo del avión ruso (http://goo.gl/2tTLzO).

¿Controla de facto la OTAN los ríos estratégicos Tigris y Éufrates, yugulares de Siria, Irak e Irán?

Antes de la Cumbre de Cambio Climático COP21 en París, ya las sequías y las bajas precipitaciones pluviales en Irak y Siria competían con el desastre del terrorismo perpetrado por humanos para destruir las planicies fértiles anegadas por los dos ríos.

Según Ambika Vishwanath, Medio Oriente es presa de la competencia en años recientes conforme los estados y grupos han cambiado cada vez más de simplemente cortar el abastecimiento de agua por un periodo corto hasta desviar sus flujos o drenar completamente los abastos con el fin de amenazar o someter a los consumidores.

Los yihadistas del EI “desde que expandieron sus reclamos territoriales en la parte occidental (sic; nota: es su parte ‘oriental’) de Siria, han usado el agua como instrumento para su estrategia más amplia de avanzar y establecer su control sobre los nuevos territorios”, cuando los ríos Tigris y Éufrates representan un papel central en su planeación.

El grupo (sic) cortó un camino a través de Siria e Irak y capturó las ciudades claves de Maskana, Raqqa, Deir el Zour y al-Bukamal, situadas a lo largo del río Éufrates (http://goo.gl/kbgzQ1).

En el frente iraquí, los yihadistas capturaron fácilmente (sic) las ciudades ribereñas Qaim, Rawah, Ramadi y Faluyá.

La captura de Rawah y Ramadi les otorgó acceso directo a dos de los grandes lagos de Irak: Haditha y Tharthar, mientras que su captura exitosa (sic) de Mosul y Tikrit siguió una estrategia similar con el fin de capturar otras ciudades y villorrios a lo largo de su flujo, cuando el objetivo era Bagdad, ya que con el control del agua y su infraestructura tendrían secuestrada (sic) la región entera.

¿La DIA y la CIA (http://goo.gl/N0ztOi) experimentan ya en la antigua Mesopotamia y en Siria las guerras geopolíticas globales del agua del siglo XXI, en imitación a las guerras del petróleo del siglo XX?

Ambika Vishwanath arguye que desde antaño los ríos Éufrates y Tigris han sido una fuente importante de disputa entre Turquía, Siria, Irak e Irán (¡supersic!).

Hoy los yihadistas han destruido la infraestructura hidráulica: acueductos, plantas sanitarias, puentes y cables conectados e instalaciones de agua, además de que han usado al agua como un instrumento de violencia al inundar de forma deliberada ciudades y al contaminar el líquido vital, lo cual ha arruinado las economías locales al interrumpir la generación eléctrica y la agricultura.

Hasta ahora los yihadistas han presuntamente envenenado el agua en las pequeñas ciudades sirias, han cerrado las puertas de las presas en Faluyá y Ramadi, han cortado el agua a Mosul (la ciudad más habitada de Irak) y amenazan inundar Bagdad.

La captura de la presa de Mosul por el EI le concede un control de más de 75 por ciento de la generación eléctrica de todo Irak (¡supersic!).

En 2014, los yihadistas cerraron la presa Nuaimiyah en Faluyá y mediante su deliberada inundación (¡ remember Tabasco!) destruyeron 200 kilómetros cuadrados de territorio y ciudades/villorrios de Irak, con los consecuentes desplazamientos migratorios masivos.

Sus geopolíticas hazañas acuíferas no se han detenido y en junio de 2015 cerraron la presa en Ramadi (provincia de Anbar), lo cual redujo el flujo a los célebres pantanos de Irak.

Ahora los yihadistas acusan (¡supersic!) a los gobiernos de Siria e Irak de imitar su chantaje acuífero, lo que resalta que el agua es ya un instrumento bélico en la región y cobra inaudita relevancia en regiones desérticas y propensas a sequías debido al cambio climático.

Ambika Vishwanath juzga que el agua tiene el poder de dinamizar o arruinar una economía, debido a su importancia tanto para la generación eléctrica como en la producción agrícola.

Pareciera que Ambika Vishwanath, la geopolitóloga de Stratfor, no está enterada de la implosión del gran Medio Oriente y de las guerras tricontinentales cuando aboga por una cooperación regional para compartir el agua entre Turquía, Siria, Líbano y Jordania (nota: le faltó agregar Israel, Irak e Irán) para crear una región económica integrada… en medio de la desintegración y balcanizaciones.

La guerra del agua yihadista en Irak y Siria no es la primera en su género en el gran Medio Oriente, ya que Israel opera una obscena guerra del agua contra los palestinos de Gaza y Cisjordania (http://goo.gl/GYnEP3), sin contar su anexión ilegal de los Altos del Golán, donde nacen los tributarios del vital río Jordán, despojados por el Estado sionista.

Cuando concilien sus intereses geoestratégicos Estados Unidos y Rusia, arriba en el Olimpo, y alcancen su equilibrio geoestratégico global con China en el urgente nuevo orden tripolar –al unísono de los principales actores europeos: Francia, Alemania y Gran Bretaña–, y a escala regional sus cinco poderes zonales –Turquía, Irán, Arabia Saudita, Egipto e Israel– consigan el punto de equilibrio geopolítico, después de tanta destrucción traducida en balcanizaciones y migraciones masivas al interior como al exterior (que han alcanzado a Europa), entonces se podrán dirimir los repartos pacíficos del agua, que ha sido usada en forma dual: para destruir y construir. Una acrobacia geoestratégica y geopolítica nada sencilla que ha rebasado el Rubicón humanista.

mardi, 15 décembre 2015

Régionales 2015: Défaite des Républicains, échec du Front National

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Régionales 2015: Défaite des Républicains, échec du Front National

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Ce dimanche, je suis donc allé faire mon devoir citoyen. L’affiche du candidat de droite était à moitié déchirée, la tête du candidat du Front National recouverte de peinture noire et celle du candidat socialiste, qui s’est maintenu contre l’avis de l’appareil PS, affublée d’une moustache hitlérienne et du mot « collabo ». C’est dire si l’hystérie « antifasciste » qui a occupé tout l’appareil politico-médiatique depuis une semaine est forte. Cette manipulation collective téléguidée depuis Solférino fait insulte à notre démocratie.

Au final, elle a été payante. Le Front National échoue à s’emparer d’une seule région et en pourcentage, même s’il progresse en nombre de voix, il ne progresse guère, même en duel. Marine Le Pen est battue dans un rapport 42/58 par Xavier Bertrand (LR) tout comme Marion Maréchal Le Pen (44/56 face à Christian Estrosi). Et même en triangulaire, Florian Philippot échoue face à la droite (47/36 en faveur de Philippe Richert). Enfin, en Languedoc-Roussillon-Midi, Louis Aliot n’obtient que 34% des voix environ, la droite ayant même renforcé sa troisième place (21.5% environ contre 18% au premier tour). Aucun vote utile en sa faveur n’a finalement eu lieu.

La droite est également punie pour avoir joué la stratégie du PS. Si elle gagne bien les trois régions au détriment du FN grâce au désistement du PS, ce qui en fait aussi son otage, elle en aurait laissé filer au moins deux autres. Le PS aurait ainsi gagné cinq régions, alors que les sondages à l’origine ne lui en promettaient que trois, et ce grâce au maintien d’un FN fort, notamment dans le Centre et en Franche-Comté/Bourgogne. Toutefois, les résultats à cette heure sont encore très serrés. La Normandie serait finalement gagnée par la droite par une avance de seulement 0.3% des voix (Hervé Morin).

Les Franciliens auront en revanche su se préserver d’un retour du PS, Valérie Pécresse ayant de justesse (44 contre 42%) battu Claude Bartolone, dont les propos europhobes (« anti-blancs ») ont été ainsi sanctionnés. En effet, le candidat FN perd quatre points (de 18.2 à 14.2%) en faveur de la droite. Le vote utile n’a visiblement fonctionné qu’en Ile de France.

La droite « la plus bête du monde » en la personne de Nathalie Koscziusko-Morizet a même réussi à considérer les résultats de ce soir comme une « grande victoire » alors que c’est une défaite puisque la gauche s’en sort finalement très bien, alors que son bilan gouvernemental est catastrophique et que tous les signaux sont au rouge. Quant aux malheureuses victimes des crimes islamistes, elles sont oubliées. Aucune leçon n’aura été apprise et la sanction du premier tour aura été vite oubliée.

Au final, le Front National, même s’il augmente nettement le nombre de ses voix et surtout le nombre de ses conseillers régionaux, a échoué. La progression de la participation a globalement joué contre lui. Cette mobilisation plus ou moins artificielle au nom d’une « république » fantasmée et gravement dénaturée lui aura été fatale. Même si Marine Le Pen a réussi à relever le niveau du plafond de verre de plus de dix points, sa dédiabolisation a montré ses limites. Elle porte malgré elle une tunique de Nessus dont elle est incapable de se débarrasser malgré les nombreuses concessions de forme mais aussi de fond qu’elle a acceptées. Cela donne en partie raison à son père, même si les provocations rhétoriques ne sauraient constituer une alternative crédible non plus.

elections-regionales-france2015-3ec91ce55a1bd3e76e6b091e38e111b4600b35e8-506x660.jpgOn voit mal comment, alors que son parti est incapable de gagner un second tour dans deux des régions qui lui sont le plus favorables, elle serait capable de gagner les présidentielles en 2017, même en ayant 30% des voix au premier tour. La leçon est donc amère, même si officiellement les dirigeants du parti estiment que ces résultats sont une victoire. Le fait de n’avoir emporté aucune région pose question quant à la définition qu’ils donnent du mot « victoire ». En politique, les symboles comptent davantage que des données statistiques. C’est l’échec d’une stratégie (le « tout national ») et d’une ligne (la dénonciation de l’UMPS). Marion Maréchal-Le Pen réussit toutefois mieux que sa tante (45% chez elle contre 42% chez la seconde).

Plusieurs leçons à son sujet peuvent être tirées :

-    d’abord que la diabolisation médiatique de ce parti, malgré ses nouvelles personnalités et son nouveau discours, est encore efficace. Son programme anxiogène en matière économique et inutilement europhobe n’a certes pas contribué à améliorer son image.

-    ensuite que le cadre national est verrouillé et qu’il est absurde de s’entêter à ne voir de salut politique que dans ce seul cadre. Le cadre européen serait davantage prometteur pour un mouvement adoptant alors une ligne plus identitaire et « remigrationniste », puisque c’est ainsi qu’il est de toute façon perçu par ses électeurs naturels, malgré ses dénégations et ses appels inaudibles à bénéficier aussi du soutien électoral de « banlieues patriotes » composées de « compatriotes musulmans ».

-    enfin qu’il n’y a pas et il n’y aura pas de solution nationale et que 2017 n’est pas un véritable enjeu électoral. La solution ne peut être qu’européenne. Le problème est que pour le moment, en l’absence d’un parti identitaire européen, renforcé et médiatisé, il n’y a simplement aucune solution sur le terrain. Mais au moins l’espoir de l’émergence d’un tel parti et de son succès éventuel existe-t-il encore.

Dans une France où la droite au sens large est très majoritaire, la gauche continue de dominer électoralement et fait mieux que de limiter la casse. Ces élections régionales ont par ailleurs montré que dans le cadre actuel, et malgré des évènements dramatiques, le système se défend bien. Au prix des règles élémentaires de la démocratie. Que le FN après tout ait été à la tête de plusieurs régions, par la volonté des électeurs, où il aurait pu montrer sa compétence ou son incompétence, n’était pas scandaleux. Et le fait que les listes du PS aient eu le droit de se retirer, ce qui est contraire aux principes mêmes de ces élections régionales, est proprement scandaleux. Nous noterons que le candidat du PS dans l’Est, Jean-Pierre Masseret, a eu raison de se maintenir contre la décision de Cambadélis (PS) puisque la région n’a pas été gagnée par le FN et que la gauche y sera donc représentée, ce qui ne sera le cas ni dans le Nord, ni en Provence.

Thomas Ferrier (PSUNE/LBTF)

Addendum: Les nationalistes corses (menés par Gilles Simeoni), clairement identitaires dans l'âme, remportent le second tour avec 35.4% des voix contre 28.5% pour le PS, 27.1% pour la droite et 9.1% pour le FN. Néanmoins ils ne disposeront que de 24 sièges et devront donc trouver des alliés.

Changer radicalement de politique? Oui mais comment?

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Changer radicalement de politique? Oui mais comment?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce soir au 2e tour des élections régionales, les discours de tous les dirigeants politiques proclament à l'envie que le gouvernement comme leurs propres formations doivent se donner des objectifs marquant un changement radical. Mais aucun d'entre eux ne précise en quoi devrait consister ce changement. Ils ont pourtant eu au moins une semaine pour préparer des propositions de fond.
 
Puisqu'aucun d'eux ne l'a fait, et que François Hollande on peut le craindre ne le fera pas davantage, que l'on nous permette de reprendre les propositions que nous avons plusieurs fois formulées sur ce site. Celles-ci  recueillent un accord presque unanime de notre comité de rédaction comme des lecteurs qui nous font part de leur opinion.

Les priorités devraient être les suivantes, par ordre d'importance:

1. Emploi et développement

- Consacrer dans les prochaines années au moins 100 milliards d'investissement par an dans les technologies et industries du futur. Cela résoudra ce faisant très largement les problèmes d'emploi.

- Pour financer ces investissements, obtenir de la Banque centrale européenne qu'elle dégage au profit de la France les euros nécessaires. Rien ne l'empêchera d'ailleurs d'en faire autant pour d'autres Etats. L'euro ne s'en porterait pas plus mal. Cela ne pourrait en aucun cas générer un cycle inflationniste, mais au contraire un cercle vertueux investissement- retombées productives.

- Si l'Union européenne s'y refuse, décider que la France le fera seule, en s'affranchissant autant que de besoin des règles de l'union monétaire et de l'Union européenne. Elle mettra en oeuvre, comme elle l'a fait pour le Pacte dit de Sécurité un nouveau Pacte dit de Développement Productif.

2. Sécurité

- Refuser toute augmentation des migrations venant des pays du Proche et Moyen Orient, au delà d'un contingent maximum assimilable ne dépassant pas quelques milliers d'individus par an.

- Continuer à renforcer les moyens de l'armée, de la police et de la justice, renforcement aujourd'hui à peine esquissé.

3. Politique internationale

- Se rapprocher immédiatement de la Russie et en deuxième lieu de la Chine, représentants du Brics, pour convenir de politiques conjointes de développement industriel et de recherche scientifique (une partie des 100 milliards visés ci-dessus pouvant leur être affectée). Parallèlement des politiques de défense coordonnées devraient être mises en place, dans les domaines où ces pays, comme la France, sont également menacés.

- Ne plus tenir compte ce faisant des menaces, chantages et campagnes d'intimidation en vue de provoquer un changement de régime que les Etats-Unis réservent à tout pays souhaitant s'affranchir un tant soit peu de leur domination.

***


Inutile d'en dire plus dans cet article, sauf à souligner que, selon nous, de tels changements de politique répondraient certainement aux attentes de la plupart des électeurs, y compris de ceux du Front National (qui représentent ne l'oublions pas ce soir près de 40% de l'électorat). Ils devraient aussi mobiliser les abstentionnistes. Manifestement ceux-ci ne trouveront pas dans la quasi-reconduction des politiques actuelles des raisons pour aller voter lors des prochaines élections nationales et présidentielle.

 

The neocon psychopaths are driving the world towards extinction

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The neocon psychopaths are driving the world towards extinction

My warning that the neoconservatives have resurrected the threat of nuclear Armageddon, which was removed by Reagan and Gorbachev, is also being given by Noam Chomsky, former US Secretary of Defense William Perry, and other sentient observers of the neoconservatives' aggressive policies toward Russia and China.

Daily we observe additional aggressive actions taken by Washington and its vassals against Russia and China. For example, Washington is pressuring Kiev not to implement the Minsk agreements designed to end the conflict between the puppet government in Kiev and the break-away Russian republics.

Washington refuses to cooperate with Russia in the war against ISIS. Washington continues to blame Russia for the destruction of MH-17, while preventing an honest investigation of the attack on the Malaysian airliner. Washington continues to force its European vassals to impose sanctions on Russia based on the false claim that the conflict in Ukraine was caused by a Russian invasion of Ukraine, not by Washington's coup in overthrowing a democratically elected government and installing a puppet answering to Washington.

The list is long. Even the International Monetary Fund (IMF), allegedly a neutral, non-political world organization, has been suborned into the fight against Russia. Under Washington's pressure, the IMF has abandoned its policy of refusing to lend to debtors who are in arrears in their loan payments to creditors. In the case of Ukraine's debt to Russia, this decision removes the enforcement mechanism that prevents countries (such as Greece) from defaulting on their debts. The IMF has announced that it will lend to Ukraine in order to pay the Ukraine's Western creditors despite the fact that Ukraine has renounced repayment of loans from Russia.

Michael Hudson believes, correctly in my view, that this new IMF policy will also be applied to those countries to whom China has made loans. The IMF's plan is to leave Russia and China as countries who lack the usual enforcement mechanism to collect from debtors, thus permitting debtors to default on the loans without penalty.

In other words, the IMF is presenting itself, although the financial media will not notice, as a tool of US foreign policy.

What this shows, and what should concern us, is that the institutions of Western civilization are in fact tools of American dominance. The institutions are not there for the noble reasons stated in their founding documents.

The bottom line is that Western Capitalism is simply a looting mechanism that has successfully suborned Western governments and all Western "do-good" institutions.

As in George Orwell's '1984', the IMF is dividing the world into warring factions — the West vs. the BRICS.

To avoid the coming conflict that the neoconservatives' pursuit of American hegemony is bringing, the Russians have relied on fact-based, truth-based diplomacy. However, neocon Washington relies on lies and propaganda and has many more and much louder voices. Consequently, it is Washington's lies, not Russia's truth, that most of the Western sheeple believe.

In other words, Russia was misled by believing that the West respects and abides by the values that it professes. In fact, these "Western values" are merely a cover for the unbridled evil of which the West consists.

The Western peoples are so dimwitted that they have not yet understand that the "war on terror" is, in fact, a war to create terror that can be exported to Muslim areas of Russia and China in order to destabilize the two countries that serve as a check on Washington's unilateral, hegemonic power.

The problem for the neocon unilateralists is that Russia and China-although misinformed by their "experts" educated abroad in the neoliberal tradtion, people who are de facto agents of Washington without even knowing it-are powerful military powers, both nuclear and conventional. Unless Russia and China are content to be Washington's vassal states, for the neoconservatives, who control Washington and, therefy, the West, to press these two powerful countries so hard can only lead to war. As Washington is not a match for Russia and China in conventional warfare, the war will be nuclear, and the result will be the end of life on earth.

Whether ironic or paradoxical, the US is pushing a policy that means the end of life. Yet, the majority of Western governments support it, and the insouciant Western peoples have no clue.

But Putin has caught on. Russia is not going to submit. Soon China will understand that US dependency on China's workforce and imports is not a protection from Washington's aggression. When China looks beyond its MIT and Harvard miseducated neoliberal economists to the writing on the wall, Washington is going to be in deep trouble.

What will Washington do? Confronted with two powerful nuclear militaries, will the crazed neocons back off? Or will their confidence in their ideology bring us the final war?

This is a real question. The US government pays many Internet trolls to ridicule such questions and their authors. To see the people who sell out humanity for money, all you have to do is to

read the comments on the numerous websites that reproduce this column.

Nevertheless, the question remains, unanswered by the Western presstitute media and unanswered by the bought-and-paid-for stooges in the US Congress and all Western "democracies."

Indications are that Russia has had enough of American arrogance. The Russian people have elevated a leader as they always do, and which Western countries seldom, if ever, do. The West has triumphed by technology, not by leadership. But Vladimir Putin is Russia's choice of a leader, and he is one. Russia also has the technology and a sense of itself that no longer exists in the diversified West.

obama_more_of_the_same_warmonger.jpgThere is nothing like Putin anywhere in the West, over which presides a collection of bought-and-paid-for-puppets who report to private interest groups, such as Wall Street, the military-industrial complex, the Israel Lobby, agribusiness, and the extractive industries (energy, mining, timber).

At the 70th Anniversary of the United Nations (September 28), Putin, backed by the President of China, announced that half of the world no longer accepts American unilateralism. Additionally, Putin said that Russia can no longer tolerate the state of affairs in the world that results from Washington's pursuit of hegemony.

Two days later Putin took over the fight against ISIS in Syria.

Putin, still relying on agreements with Washington, relied on the agreement that Russia would announce beforehand its attacks on ISIS installations in order to prevent any NATO-Russian air encounters. Washington took advantage of this trust placed in Washington by Russia, and arranged for a Turkish jet fighter to ambush an unsuspecting Russian fighter-bomber.

This was an act of war, committed by Washington and Turkey, and thereby Washington's European NATO vassal states against a nuclear power capable of exterminating all life in every one of the countries, including the "superpower US."

This simple fact should make even the American super-patriots, who wear the flag on their sleeve, wonder about the trust they place in "their" government and in Fox "news," CNN, NPR, and the rest of the presstitutes who continually lie every minute of every broadcast.

But it won't. Americans and Europeans are too insouciant. They are locked tightly in The Matrix, where the impotent creatures are content to live without understanding reality.

Realizing that it is pointless to attempt to communicate to the Western sheeple, who have no input into their government's policy, Putin now sends his message directly to Washington.

Putin's message is loud and clear in his order directed against any US/NATO operations against Russia in its Syrian operations against ISIS:
Any targets threatening the Russian groups of forces or land infrastructure must be immediately destroyed.
Putin followed up this order with another order to the Russian Defense Ministry Board:
Special attention must be paid to strengthening the combat potential of the strategic nuclear forces and implementing defense space programs. It is necessary, as outlined in our plans, to equip all components of the nuclear triad with new arms.
 
Russia's Defense Minister Sergei Shoigu reported at the Defense Ministry meeting that 56 percent of Russia's nuclear forces are new and that 95 percent are at a permanent state of readiness. The few Western news sources that report these developments pretend that Russia is "saber-rattling" without cause.

To make it clear even for the insouciant Western populations, everything that Reagan and Gorbachev worked for has been overthrown by crazed, demented, evil American neoconservatives whose desire for hegemony over the world is driving the world to extinction.

These are the same bloodthirsty war criminals who have destroyed seven countries, murdered, maimed, and displaced millions of Muslim peoples, and sent millions of refugees from the neocon wars into Europe. None of these war criminals are protected from terrorist attack. If the alleged "Muslim threat" was real, every one of the war criminals would be dead by now, not the innocent people sitting in Paris cafes or attending parties in California.

Neocons are the unhumans who created on purpose the "war against terror" in order to gain a weapon against Russia and China. You can witness these unhumans every day on talk TV and read them in the Weekly Standard, National Review, the Wall Street Journal, the New York Times, the British, German, Australian, Canadian, and endless Western newspapers.

In the West lies prevail, and the lies are driving the world to extinction. An expert reminds us that it only takes one mistake and 30 minutes to destroy life on earth.

The views expressed in this article are solely those of the author and do not necessarily reflect the official position of Sputnik.

lundi, 14 décembre 2015

Toenadering Putin tot Israël; Turkije vormt anti-Russisch blok met Oekraïne

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Toenadering Putin tot Israël; Turkije vormt anti-Russisch blok met Oekraïne
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Putin: ‘Alles wat onze troepen in Syrië bedreigt zal onmiddellijk worden vernietigd’ 

Turks-Oekraïens blok tegen Rusland 

Tijdens een toespraak roemde de Russische president Vladimir Putin de samenwerking van zijn luchtmacht met de Israëlische (1). Internationale analisten stellen dat Putin Israël nooit kwaad zal doen vanwege de ruim 1 miljoen Russisch sprekende inwoners van de Joodse staat. In Israël steken velen hun bewondering voor Putin niet onder stoelen of banken, vooral omdat hij –in tegenstelling tot hun eigen premier Netanyahu- vastbesloten tegen Turkije durft op te treden. Tegelijkertijd gaan de potentiële toekomstige EU-lidstaten Turkije en Oekraïne militair samenwerken om een vuist tegen Rusland te kunnen maken. De NAVO zal deze ontwikkeling met instemming begroeten, overduidelijk niet beseffende dat Putin het meende toen hij zei dat ‘als oorlog onvermijdelijk is, ik geleerd heb dat je dan als eerste moet toeslaan.’

Sinds eind jaren ’90 emigreerden ruim een miljoen Russen naar Israël, wat van grote invloed op de Joodse staat is geweest. Veel Russische politicologen vragen zich zelfs hardop af of het feit dat 18% van de Israëlische bevolking inmiddels Russisch spreekt betekent dat het land nu ‘feitelijk een deel van Rusland is geworden’. Ook als deze vraag niet met ‘ja’ kan worden beantwoord, dan nog is Israël een proces van ‘Russificatie’ ondergaan, ongeveer zoals Europa door miljoenen moslims wordt geïslamiseerd.

‘Putin zal Israël nooit kwaad doen vanwege 1 miljoen Russen’

Op veel sociale media en populaire blogs werd dan ook met grote instemming gereageerd op de harde reactie van Putin op het neerschieten van een van zijn bommenwerpers boven Syrië door Turkse F-16’s. Ondanks het feit dat de Russen in Syrië ook Iran en Hezbollah –verklaarde vijanden van Israël- steunt in hun strijd tegen de moslimrebellen die Assad willen afzetten, zijn ook analisten de mening toegedaan dat Putin zelf nooit ruim 1 miljoen Russisch sprekenden leden van ‘zijn volk’ in Israël zal bedreigen, mede omdat die een belangrijke rol in de Israëlische politiek zijn gaan spelen.

Goed voorbeeld is Avigdor Lieberman, voormalig minister van Buitenlandse Zaken en leider van de Russisch-Israëlische partij Yisrael Beytenu. Lieberman staat bekend vanwege zijn vriendschap met Putin, en verklaarde laatst dat de crisis tussen Turkije en Rusland niet moet worden gebruikt om de slechte verhouding met Erdogan te verbeteren, zoals sommige politieke partijen voorstelden. ‘Dat is een dom idee, want het is nog steeds hetzelfde Turkije.’ (2)

Militaire samenwerking Turkije - Oekraïne

Datzelfde Turkije gaat militair samenwerken met het illegale anti-Russische regime van Oekraïne, dat na een door het Westen veroorzaakte staatsgreep aan de macht kwam. De Turkse wapenfabrikant ASELSAN gaat in samenwerking met het staatsbedrijf Ukroboronprom Oekraïense tanks moderniseren. De afspraken tussen beide landen komen kort nadat Moskou na het neerschieten van de Su-24 door Turkije alle militaire samenwerking met Ankara opzegde. (3)

Erdogan zoekt al sinds het begin van de burgeroorlog in Oekraïne toenadering tot Kiev, omdat er op de Krim, dat zich na een referendum bij Rusland aansloot, een grote groep etnische Turken, de zogenaamde ‘Krim-Tartaren’, woont. De Russen vochten in het verleden tal van oorlogen uit met het toenmalige Turks-Ottomaanse Rijk, dat Erdogan met behulp van de NAVO en de EU uit alle macht probeert te herstellen.

Putin: Alle bedreigingen worden vernietigd

In een TV-toespraak zei Putin gisteren dat hij ‘extreem harde actie’ heeft bevolen ‘tegen iedere bedreiging van onze troepen in Syrië. Zulke doelen moeten onmiddellijk worden vernietigd.’ Dit was overduidelijk gericht aan het adres van NAVO-lid Turkije. Tegelijkertijd onthulde de Russische president dat hij met zijn Amerikaanse collega Obama is overeengekomen samen het Free Syrian Army te ondersteunen. Daarmee zou een oplossing voor het Syrische conflict mogelijk dichterbij zijn gekomen. (4)

Onafhankelijkheidsoorlog gewonnen met Russische wapens

De toenadering tussen Rusland en Israël hoeft niet als een volslagen verrassing te komen als naar de geschiedenis wordt gekeken. De pas geboren Joodse staat had de onafhankelijkheidsoorlog tegen de Arabieren in 1948-1949 vermoedelijk nooit kunnen winnen als Sovjetleider Joseph Stalin de Joden geen wapens had gegeven om tegen het door Britse (!) generaals aangevoerde Arabische invasieleger te kunnen vechten.

Stalin stond weliswaar bekend als een felle antisemiet, maar besloot toch om Israël te steunen, vermoedelijk omdat hij hoopte de Joodse staat tot Russische vazalstaat tegen het Britse Rijk te maken, dat toen nog over grote delen van het Midden Oosten heerste. Na het verdwijnen van Stalin koos de Sovjet Unie tientallen jaren lang juist partij voor Israëls Arabische vijanden –zo werd PLO-terrorist Yasser Arafat door de KGB getraind-, maar na de val van het communistische imperium begon een periode van hernieuwde toenadering, die versnelde nadat Israël ruim een miljoen Russen tot het land toeliet. (5)

Gog = Turkse leider, geen Russische

Westerse Bijbel- en profetie uitleggers, die altijd beweerd hebben dat Rusland de grote vijand ‘Gog uit Magog’ is die in de eindtijd Israël zal binnenvallen, zouden nu toch eindelijk eens onder ogen moeten durven zien dat hun theorieën misschien wel helemaal verkeerd zijn. Sowieso hebben zij altijd de historische feiten tegen zich gehad, omdat ‘Gog’ in Ezechiël 38 tevens de prins van ‘Meschech en Tubal’ wordt genoemd. En die plaatsen lagen in het huidige Turkije, niet in Rusland.

Het foutieve ‘Gog = Rusland’ scenario is onder andere gebaseerd op de tekst waarin staat dat deze –ook wel ‘antichrist’ genoemde- leider uit het ‘verre noorden’ komt. Bekende uitleggers beweerden altijd dat er maar één grote macht in het ‘verre’ of ‘uiterste’ noorden ligt: Rusland. Deze theorie heeft nog een paar andere grote gaten:

* Deze ‘experts’ trekken op een platte wereldkaart een rechte lijn naar het noorden, en komen dan in Moskou uit. Echter, de wereld is rond. Op een ronde bol gaat een rechte lijn naar het noorden vanuit Jeruzalem niet door Rusland, maar dwars door... Ankara, de hoofdstad van Turkije (en overigens ook door Oekraïne):

 

* ‘Gog’ komt volgens de Bijbel plotseling aan zijn eind als hij met zijn legermacht Israël is binnengevallen. Kort hiervoor wordt hij opgeschrikt door ‘geruchten uit het noorden’ (en oosten). Hoe kan Gog Rusland zijn, als er noordelijk van Rusland enkel nog de noordpool is te vinden? Als Gog inderdaad Turkije is, dan wordt het gezien de toenemende spanningen tussen beide landen alleen maar logischer dat juist de Russen de oorzaak zijn van de ‘geruchten uit het noorden’. Bovendien staat er ook uit ‘het oosten’, wat heel goed kan duiden op China.

Westen aan de verkeerde kant, namelijk van de islam?

* In dit scenario staat het Westen als het niet oppast aan de verkeerde kant – en ook daar zijn alle tekenen van aanwezig. Turkije is NAVO-lid, en de gevestigde orde in de EU en VS hebben overduidelijk de Soennitische islam tot partner gekozen.

Dit uit zich niet alleen in het bondgenootschap met Saudi Arabië en de Arabische Golfstaten en het steunen van islamitische terreurgroepen (eerst in Libië, daarna in Syrië, maar ook de Moslim Broederschap in Egypte, en bovendien is bewezen dat ISIS een creatie is van de CIA, de Turken en de Saudi’s), maar ook door het islamiseren van Europa door het binnenhalen van miljoenen moslim migranten. Daarnaast stelt met name de EU zich onder de snel groeiende invloed van al die moslims steeds vijandiger tegen Israël op.

Xander

(1) DEBKA
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(4) DEBKA
(5) Ynet News

Eschatology of the Russian-Turkish conflict

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Eschatology of the Russian-Turkish conflict

Netwars
Ex: http://www.katehon.com

Orthodox solidarity

On November 26th, 2015 in the center of Athens, protestors burned the US and Turkish flags at a pro-Russian rally. A similar rally was held in Bulgaria. Both countries are Turkey’s neighbors and historical adversaries, and are populated mostly by Russia’s coreligionists.

The recent events in the Middle East increased anti-Turkish sentiments among Christian Orthodox peoples within post-Byzantine space: Greeks, Serbs, Bulgarians and Romanians. The increasing tensions led many people in the region and in other Christian Orthodox countries, including Russia, to refer to the prophecies of Orthodox Saints about war between Russia and Turkey.

Orthodox prophesies

Elder Paisius of Mt. Athos and many other Orthodox saints, including Saint Cosmas of Aetolia, have prophesied that modern Istanbul will once again become Orthodox, and most probably within our lifetime. According to the prophecy, Turkey will lead a war against Russia, and will be defeated and dismembered.

According to Saint Paisius, in the war between Russia and Turkey, the Turks will at first believe they are winning, but this will lead to their destruction. The Russians, eventually, will win and take over Constantinople. After that, it will be given to Greece.

The saints predict that a third of the Turks will go back to where they came from, the depths of Turkey. Another third will be saved because they will become Christians, and the other third will be killed in this war.

The most important prophesy that is believed, which can most clearly be justified right now, is that Turkey will be dissected into three or four parts, and one of the parts will belong to an independent Kurdistan.

The position of Radical Islamists

From the point of view of Sunni-radicals, the recent events will be followed by the Great War, where Russia will fight against Muslims as the force of Dajal (the Antichrist).

They support Turkish Islamic President Erdogan in his possible fight against Russia. They strongly oppose Iran, and perceive Shia-Muslims as heretics. So the Russian-Shia alliance is perceived by them as an Apocalyptic threat.

The view of Continental Islam

The prominent contemporary Islamic scholar Sheikh Imran Hosein rejects this opinion, and urges Muslims to return Constantinople to the Orthodox Christians. He says it will come back after the Great War, where the forces of true Islam will fight alongside Orthodox Christians against Turkey. That prediction is based on the next arguments:
· From his point of view, Russia is Rūm of the Qur’an, mentioned in Surat ar-Rum, and that it will be the ally of true believing Muslims against the Dajjal (Antihrist). In his interpretation Rum (derived from Rome) is the Third Rome, Russia and Christian Orthodox civilization that succeed Byzantium, the Second Rome, and not the Occident.
· The Ottoman Empire and Turkey always was an instrument of Dajjal and the Judeo-Christian or Atheist West, in the fight against authentic Islam and Orthodoxy. The conquest of Constantinople according to the Prophet Muhammad would occur at the end times.
· Therefore the 1453 conquest of Constantinople by Sultan Muhammad Fatih had nothing to do with the prophecy.
· Wahhabi petro-states of the Persian Gulf as well as pseudo-Islamic extremists are heretics of the Muslim world and were created with the help of the Atlanticist powers. And as heretics they will fight on the side of Dajjal in the coming war.

According to Imran Hosein, a giant army of Islamic non-fundamentalist states (Iran, Egypt, Syria) will attack and defeat Turkey. It will be the Malhama (great war) prophesied by the Prophet Muhammad, that will lead to the conquest of Constantinople. After the victory of true Muslims, the city will be returned to Orthodox Christians. After that, both armies will fight against the Dajjal who will be backed by the modern Occident and Israel in the land of Syria.

The view of American Dispensationalists

American radical Protestants have always perceived Russia as an Apocalyptic threat. This view is based on their interpretation of Ezekiel 38 – 39. This group is very strong in the US and in the American elite. They believe that Russia is the Biblical Magog and that together with Persia (Iran), Israel will be attacked and invaded, the latter of which will be backed by American Protestants.

The strengthening Russian presence in the Middle East is considered by them as an imminent threat, and in any potential war they believe that Russia is Satan’s force.

Strange Alliances

It is strange, but the fact that despite the religious differences in beliefs of American Protestant pro-Israel fundamentalists and Sunni-radicals, their views regarding Russia are very close. Both think and act as though Russia and Iran are their eschatological enemy. Both believe that they will fight in an Armageddon battle against Russia. This issue reveals the Atlanticist nature of modern Sunni radicalism. Driven by these views, Islamists always will be a tool in the hands of Atlanticists.

On the other side are the forces of traditionalist Islam, that is more pro-Russian than pro-Western. Its geopolitical eschatology almost coincides with the Christian Orthodox one. This creates space for the forging of another alliance, an alliance of the Orthodox World and Traditional Islam.

Christophe Guilluy: «Le FN est le baromètre de l’inaction des partis au pouvoir»

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Christophe Guilluy: «Le FN est le baromètre de l’inaction des partis au pouvoir»

Ex: http://www.polemia.com

Entretien réalisé par le Figaro avec Christophe Guilluy dans l’édition du 9 décembre 2015 et présenté par Michel Leblay pour Polémia.

Christophe Guilluy, consultant auprès de collectivités locales et d’organismes publics, se présente comme « géographe »

♦ Christophe Guilluy, dont les travaux sont connus sur la sociologie du vote en faveur du Front national, analyse les différentes fractures qui expliquent ce vote. Outre celle qui sépare les métropoles de ce qu’il appelle la France périphérique, il y a la fracture culturelle liée à l’immigration qui l’emporte sur la fracture sociale mais il y a aussi, point très important, la fracture entre les générations. Les jeunes votent très majoritairement pour les listes de droite et du FN. Enfin, dernier élément et non des moindres, au sein des jeunes générations, il remarque la fracture identitaire, en cours, entre la jeunesse issue de l’immigration (avec un vote spécifique qui apparaît : Union des démocrates musulmans) et cette jeunesse habitant « les territoires ruraux et périurbains ».

guilluyFractures-francaises_4753.jpegLe vote pour le Front national se révèle une expression identitaire qui prévaut sur la question sociale, laquelle néanmoins s’y ajoute. Cette expression est plus forte parmi la jeunesse que chez les plus anciens. Enfin, elle se heurte à celle de jeunes issus de l’immigration, qui opposent leur propre culture musulmane à celle du pays d’accueil.

La France est confrontée à deux défis majeurs : sa situation économique et l’immigration.

La situation économique résulte de la rupture du modèle de croissance de l’après-guerre intervenue au milieu des années soixante-dix. Elle est à l’origine d’un chômage de masse. Dans un entretien télévisé du 20 janvier 1967, Georges Pompidou déclarait : « Nous devons considérer l’emploi comme un problème permanent ; en permanence en France il y aura un problème de l’emploi ; en permanence on devra veiller à ce que l’emploi soit assuré aux Français. Si un jour on atteint les 500.000 chômeurs, ce sera la révolution. »

Le chiffre de 500.000 chômeurs a été multiplié, statistiquement par sept, certainement plus dans la réalité. Pour autant, il n’y a pas eu de révolution ; seulement, depuis 1981, une alternance politique entre les partis traditionnels, aux élections générales. Le basculement politique, avec la montée du Front national, est venu de l’immigration et de ses conséquences ; en témoigne, notamment, le sondage d’Opinion Way publié le 7 décembre dernier au lendemain des élections régionales.

Parmi les motivations de leur vote, les électeurs du FN se prononcent à 74% pour la sécurité et à 76% pour l’immigration. L’idéologie marxiste réduisant l’histoire à la lutte des classes est bien morte.


L’entretien

LE FIGARO – Quelle est votre lecture du scrutin ?

Christophe GUILLUY – D’élection en élection, on s’aperçoit que la France périphérique (celle des petites villes, des villes moyennes et des zones rurales) est un phénomène réel, qui se cristallise. Cette grille de lecture sociale et spatiale explique la recomposition politique à laquelle on assiste depuis deux décennies. La carte politique traditionnelle s’efface au profit d’une dichotomie entre la France périphérique où vit 60% de la population et la France des métropoles, qui se renforce dans toutes les régions, y compris celles où le FN a fait un score plus faible – par exemple, en Bretagne, où le parti de Marine Le Pen a fait 18% : un score modeste par rapport à la moyenne nationale, mais très important pour le FN dans cette région.

guilluyLivre.jpgExiste-t-il désormais deux France ?

La dynamique provient des zones rurales, des petites villes et des agglomérations de taille moyenne, où se concentre la grande majorité des classes populaires et situées à l’écart des métropoles mondialisées. Le FN, à lui seul, capte près des trois quarts des votes des classes populaires. Il est logiquement surreprésenté sur ces territoires. Les logiques économiques accentuent cette rupture entre ces deux France puisque désormais l’essentiel des créations d’emploi se concentrent dans les grandes villes, et qu’au contraire l’emploi se désertifie dans la France périphérique. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire, les catégories populaires ne vivent pas là où se crée l’emploi. Cette situation se renforce au rythme de l’évolution du prix du foncier, ce qui contribue à ce que les grandes métropoles, et les gagnants de la mondialisation, s’enferment, telles des citadelles médiévales, derrière le mur invisible de l’argent.

Peut-on parler d’une fracture générationnelle?

56% des moins de 35 ans ont voté pour les listes de droite ou du FN. Chez les 18-24 ans, la droite et le FN atteignent même 61% des suffrages ! En fait, nous le disions avec le sociologue Serge Guérin depuis des années : le vieillissement de la population est le rempart au vote « populiste ». Un sondage Ipsos réalisé après les attentats montre que les plus de 60 ans sont deux fois moins tentés par le vote FN en raison des attentats que les plus jeunes : 5,7% contre 10,6% chez les 35-59 ans. Une partie d’entre eux sont effrayés par les propositions économiques du FN, notamment la sortie de l’euro. Il y a une vraie cohérence de classe dans le vote de la jeunesse. Les jeunes de la France périphérique touchés par le chômage, la précarité et la fin de l’ascension sociale ne votent pas comme les jeunes de la bourgeoisie urbaine mondialisée. Cependant, il existe deux jeunesses populaires : celle des banlieues et celle des territoires ruraux et périurbains. La réislamisation de la jeunesse de banlieue est parallèle au réveil identitaire des jeunes de milieux populaires de la France périphérique. Le vecteur n’est pas la religion mais le vote FN, car cette France est largement déchristianisée.

C’est le fameux clivage culturel…

Les classes populaires se déplacent d’abord pour protester contre l’immigration. Si leur premier ressort était la question sociale, ils voteraient pour le Front de gauche. Les catégories modestes s’inquiètent de la montée du chômage et de la dégradation du modèle social, mais également de l’insécurité culturelle, conséquence d’une instabilité démographique liée à l’intensification des flux migratoires. Nous assistons en fait au retour du conflit social et du conflit culturel. Le rêve de la mondialisation heureuse et d’un « peuple Benetton » a échoué ; cet échec est en train de revenir à la face des partis traditionnels avec une force sans précédent. Des attentats au vote FN, c’est la fin du rêve d’une société mondialisée et apaisée.

Croyez-vous à « un réveil citoyen » ?

Le fameux « réveil citoyen des abstentionnistes » qui iraient à mains nues faire barrage au FN fait partie de la pensée magique des partis de gouvernement et plus généralement des classes dominantes. La réalité, c’est que le profil sociologique de l’abstentionniste est le même que celui de l’électeur du FN. Le gros bataillon des votants de LR (retraités et bourgeoisie traditionnelle) ou du PS (fonctionnaires et bourgeois urbains) sont des couches qui ont toujours voté. S’il y a une réserve de voix chez les abstentionnistes, elle se trouve du côté du FN.

Le FN est un baromètre qui mesure l’inaction des partis au pouvoir. Il est la conséquence de l’amplification de la fracture sociale, spatiale et identitaire. En estimant que le vote FN est impulsif, l’expression d’une colère irréfléchie, on dénie aux classes populaires le droit de faire leur propre diagnostic. En faisant intervenir Pierre Gattaz, Laurence Parisot, BHL ou Dany Boon pour dire que le FN n’est pas républicain, économiquement nul ou crypto-fasciste, on fait progresser une défiance qui s’étend aussi aux médias et aux élites.

Va-t-on vers une recomposition politique ?

Le vote FN devrait continuer à progresser. A terme, cela provoquera soit l’implosion des partis traditionnels, soit leur recomposition interne. Sur le terrain, on observe que les élus locaux sont conscients des réalités ; ils ne sont pas déconnectés des problèmes des gens comme peuvent l’être les caciques des partis. Pourquoi, dès lors, les habitants n’ont-ils pas voté pour eux ces dernières élections ? Parce qu’ils ont compris que ces élus n’avaient aucun pouvoir au sein de leur propre parti et que les décisions étaient prises par les ténors qui sont élus dans les grandes métropoles. S’ils ne veulent pas être balayés par le FN, les élus de la France périphérique devront porter le fer à l’intérieur de leur appareil et faire naître des consensus au-delà des frontières partisanes… Si le PS et les Républicains assument leur statut de partis des grandes métropoles, il y a des places pour d’autres partis à côté du FN pour représenter la France périphérique. La consolidation d’un parti musulman en banlieue n’est pas à exclure non plus. On note que l’Union des démocrates musulmans français a réalisé une percée dans certaines villes de Seine-Saint-Denis ou des Yvelines.

Christophe Guilluy
Propos recueillis par Alexandre Devecchio et Eléonore de Vulpillières

9/12/2015

Source : Figarovox/Grand entretien,

Correspondance Polémia – 11/12/2015

Image : Christophe Guilluy, Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

La vraie leçon de la COP21, c’est que le salut passe par le nucléaire!

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La vraie leçon de la COP21, c’est que le salut passe par le nucléaire!

Par Aymeric Chauprade,

député français au Parlement européen.

Ex: http://aymericchauprade.com

La COP 21 se termine et a été l’occasion d’un immense lavage de cerveau médiatique qui visait à promouvoir le solaire, l’éolien, l’usage de la biomasse et l’efficacité énergétique. On nous a asséné des reportages sur le Costa-Rica ou El Hierro, des exemples en aucun cas transposables aux besoins des pays industriels et des pays émergents. On a oublié de nous révéler la réalité du contre-exemple énergétique allemand : l’Allemagne, même en décroissance démographique, n’arrivera pas à sortir du nucléaire et du charbon pour sa production électrique laquelle devra reposer sur des importations ; elle n’arrivera donc pas à décarboner les secteurs non électrifiés de son économie. Sa production électrique perturbe déjà les réseaux électriques de tous ses voisins.


La vérité est qu’il est impossible de subvenir aux besoins du monde en s’appuyant sur les seules sources définies politiquement comme renouvelables. Paradoxalement, la COP se sera déroulée dans un pays qui a démontré premièrement que le nucléaire pouvait faire diminuer durablement et massivement les émissions de CO2, deuxièmement que le nucléaire est renouvelable lorsque le réacteur Phénix recycle quatre fois son combustible.

Malheureusement, le nucléaire continue de faire l’objet d’une désinformation de la part de nombreux médias en Europe. L’exemple de Fukushima est éclairant : l’accident a été associé aux 20 000 victimes d’un tsunami, alors même que les populations n’ont pas reçu de doses significatives de radiations, seulement quelques millisieverts, c’est à dire bien en-deça du seuil de risque. Les rejets de la centrale japonaise ne perturbent pas la radioactivité naturelle de l’océan, mais ceci n’a pas été audible car la radioactivité naturelle reste un tabou dans nos établissements scolaires. Enfin la surface de la zone évacuée au Japon devrait être comparée à la surface rendue inconstructible par les éoliennes et les mines de lignites. La superficialité du traitement médiatique est trahie aussi par l’amalgame fait entre la centrale de Fukushima et nos réacteurs français. Le simple examen du système physique montre pourtant trois différences importantes : l’écoulement du réfrigérant, la neutralisation de l’hydrogène en l’absence d’électricité, et la filtration des rejets.

La conclusion objective est que nos réacteurs, dont la sécurité a de surcroît évolué depuis leur construction, n’auraient pu provoquer un accident similaire. Si donc des réacteurs datant des années 60 ne provoquent pas de victimes des radiations, on peut être confiant dans les nôtres.

Toute argumentation non antinucléaire reste cependant interdite en France : le remarquable film La promesse de Pandore qui décrit le parcours d’écologistes américains convertis au nucléaire n’a ainsi trouvé aucun distributeur en France.

Quatre grands climatologues sont venus nous rappeler que seul le déploiement du nucléaire peut résoudre le problème climatique. Pratiquement, il s’agirait de construire dans le monde 2000 réacteurs REP et CANDU en 20 ans, puis 12 000 surgénérateurs entre 2040 et 2100. A côté d’un déploiement raisonnable de l’éolien et du solaire, le réchauffement serait ainsi limité à la fourchette 2,4 à 2,8°C. Pour descendre encore plus bas, entre 2,0 et 2,4 °C, il faut des émissions négatives, c’est à dire stocker massivement du CO2 issu de la combustion de la biomasse, approximativement la masse que l’on extrait du combustible fossile aujourd’hui. Et c’est une autre affaire compte-tenu de la croissance de la population mondiale !

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Syrie: une guerre économique!

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Syrie: une guerre économique!

Entretien avec Bernard Stiegler

Ce qui se passe en Syrie et ses conséquences en France sont le résultat d’une guerre économique qui détruit des sociétés entières, selon le philosophe Bernard Stiegler.

par  

Ex: http://lactualite.com

Il fut un temps où Bernard Stiegler cambriolait des banques. Jusqu’au jour où ce Français fut condamné à cinq ans de prison. Ce qui lui permit de suivre des cours de philosophie par correspondance. Il est aujourd’hui directeur de l’Institut de recherche et d’innovation, à Paris. (Photo: 123RF)

En mettant l’ouvrier chinois en concurrence avec l’ouvrier européen, en abandonnant les valeurs collectives au profit de la spéculation, nous avons créé les germes du chaos actuel, dit le philosophe Bernard Stiegler. L’actualité s’est entretenu avec lui.

François Hollande dit que la France est en guerre; avez-vous le sentiment d’être en guerre?

stiegler_telecratie.gifNon. En tout cas, ce n’est pas ma guerre. Si je devais mener une guerre, ce ne serait pas celle-là. Tout ce qui se passe en ce moment relève d’une guerre économique dont on ne parle pas — même si elle fait énormément de dégâts et détruit des villes entières, des sociétés entières. Ce qui se passe en Syrie et ses conséquences en France en sont le résultat.

Vous êtes un ex-militant communiste, vous avez «fait» Mai 68 et braqué des banques. Vous comprenez la motivation des djihadistes en France?

C’est compliqué de vous répondre. Si j’affirme que je comprends, cela veut presque dire que j’approuve, alors que non, je n’approuve absolument pas. Oui, je crois qu’il y a des causalités que l’on peut expliquer et combattre. Il y a des explications à tout ça. Ce n’est pas du tout une fatalité. Je ne veux pas dire «comprendre», parce que cela veut aussi dire approuver d’une certaine manière ou pardonner. Je ne dirais pas ça. Mais «expliquer», oui. On peut parfaitement expliquer ce qui se passe, ce qui signifie qu’on peut lutter contre ça — et certainement pas en déclarant l’état d’urgence. Si moi, je suis en guerre, c’est contre la bêtise. Ce n’est pas seulement Daech qui produit ces gens-là ; c’est nous aussi. Il est important de rappeler que beaucoup de ces jeunes désespérés — y compris de nombreux Européens de souche — n’ont pas de pratique religieuse et n’en ont jamais eu.

Quand vous évoquez une guerre économique, vous parlez du chô­mage en France ou du pétrole au Proche-Orient?

Je parle de la disruption, c’est-à-dire le capitalisme spéculatif à l’échelle planétaire, qui consiste à mettre les pays en concurrence les uns avec les autres, à mettre en concurrence l’ouvrier chinois et l’ouvrier européen ou américain, qui bientôt n’aura plus d’emploi. Tout ça crée un système totalement autodestructeur, parce qu’il n’est plus solvable.

«Disruption» serait-il un synonyme de «révolution industrielle»?

Non, des révolutions industrielles, il y en a eu plusieurs, et ce n’étaient pas des disruptions. Ce qu’on appelle la disruption, c’est ce qui doit «saisir» [NDLR: au sens de sidérer] la société en allant beaucoup plus vite qu’elle pour qu’elle ne puisse pas, elle-même, s’approprier l’innovation technologique. L’innovation — c’est ce que dit Bertrand Gille dans son Introduction à l’histoire des techniques — a longtemps consisté à socialiser la technique sans détruire la société. La manière dont les sociétés s’emparaient de la technique augmentait le potentiel de ce qu’on appelait autrefois les structures sociales (le langage, la famille, l’éducation, etc.).

Depuis une trentaine d’années, cela a changé, sous l’effet de la révolution néoconservatrice, qui a posé comme principe que le capitalisme occidental devait renoncer à la production et se contenter de contrôler la finance, ce qui a conduit au capitalisme spéculatif, l’«économie casino», qui a craqué en 2008.

La disruption repose sur une accélération de l’innovation; n’était-elle pas inévitable?

Si, c’est ce que je crois. Ce qui n’est pas inévitable, c’est la manière de la pratiquer. Il est tout à fait possible de pratiquer cette accélération pour qu’elle ne détruise pas les systèmes sociaux, mais qu’on mette plutôt le Web, qui a accéléré tout ça, au service de leur transformation.

Vous avez dit être inquiet pour l’avenir de vos propres enfants. Quel conseil leur avez-vous donné en matière d’emploi?

De ne plus chercher d’emploi! De plutôt réfléchir en fonction du travail. C’est évident que l’emploi va massivement régresser. Je crois qu’il va devenir marginal. Ce n’est pas forcément très grave. Ce qu’il faut, c’est réinventer le travail, redonner aux gens la possibilité de produire des choses originales. Aujourd’hui, l’emploi, c’est ce qui est standardisé, prolétarisé. Comme on peut remplacer cette soumission par des robots, on met les gens à la porte. Par contre, la société de demain aura besoin d’intelligence collective pour s’attaquer à des sujets comme le réchauffement climatique, une question d’extrême urgence.

dimanche, 13 décembre 2015

L’OTAN héberge l’État Islamique

Source : Insurge Intelligence

Ex: http://www.les-crises.fr

Pourquoi la guerre nouvelle génération de la France contre l’État islamique est une mauvaise plaisanterie et une insulte aux victimes des attaques de Paris

« Nous nous tenons aux côtés de la Turquie dans ses efforts pour la protection de sa sécurité nationale et dans son combat contre le terrorisme. La France et la Turquie sont du même côté dans le cadre de la coalition internationale engagée contre le groupe terroriste ÉI. »

Déclaration du ministre français des affaires étrangères, juillet 2015

Le massacre du 13 novembre à Paris restera, comme le 11 septembre, un moment décisif dans l’histoire mondiale.

L’assassinat de 129 personnes et les blessures de plus de 352 autres, par des sbires de « l’État Islamique » (ISIS) frappant simultanément différentes cibles au cœur de l’Europe, marquent un changement radical dans la menace terroriste.

Pour la première fois, une attaque rappelant celle de Bombay s’est produite en Occident – la pire attaque en Europe depuis des décennies. Une première qui a déclenché une réponse apparemment proportionnée de la France : la déclaration d’un état d’urgence national, du jamais vu depuis la guerre d’Algérie en 1961.

ISIS a ensuite menacé d’attaquer Washington et New York.

En attendant, le président Hollande a appelé les dirigeants de l’UE à suspendre les accords de Schengen sur l’ouverture des frontières, pour permettre d’importantes restrictions à la liberté de déplacement en Europe. Il exige aussi l’adoption par l’UE du système dit des “données des dossiers passagers” (PNR), qui permettra aux services de renseignements de pister les voyages des Européens, en plus d’une prolongation de l’état d’urgence pour au moins trois mois.

Pendant toute cette durée, la police française peut bloquer n’importe quel site web, assigner des gens à résidence sans procès, perquisitionner sans mandat, et empêcher des suspects d’en rencontrer d’autres s’ils sont considérés comme des menaces.

« Nous savons que d’autres attentats sont en préparation, pas seulement contre la France, mais aussi contre d’autres pays européens, » a déclaré le premier ministre français Manuel Valls. « Nous allons avoir à vivre longtemps avec cette menace terroriste. »

Hollande prévoit de renforcer les pouvoirs de la police et des services de sécurité grâce à une nouvelle législation antiterroriste et d’apporter des modifications à la Constitution qui mettraient l’état d’urgence permanent au cœur de la politique française. “Il nous faut un outil approprié que l’on puisse utiliser sans avoir à recourir à l’état d’urgence,” a-t-il expliqué.

En écho aux lois martiales à l’intérieur des frontières, Hollande a rapidement intensifié l’action militaire à l’étranger, en lançant 30 attaques aériennes sur une douzaine de cibles à Raqqa, capitale de facto de l’État islamique.

L’engagement provocant de la France, selon Hollande, est de “détruire” l’ÉI.

Le remous provoqué par les attaques en terme d’impact sur les sociétés occidentales sera probablement permanent. De la même manière que le 11 septembre a vu l’émergence d’une nouvelle ère de guerre perpétuelle contre le monde musulman, les attaques du 13 novembre à Paris sont déjà en train de provoquer une phase nouvelle et résolue dans cette guerre permanente : une nouvelle ère de Vigilance Permanente, dans laquelle les citoyens sont des complices indispensables de l’État policier, promulgué au nom de la défense d’une démocratie rongée par l’acte même qui est censé la défendre, la Vigilance Permanente.

La surveillance généralisée sur le plan intérieur et l’intervention militaire extérieure perpétuelle sont les deux faces d’une même sécurité nationale qu’il faut tout simplement développer le plus possible.

“La France est en guerre,” a affirmé Hollande devant les parlementaires français réunis au château de Versailles.

“Nous ne sommes pas engagés dans une guerre de civilisation, parce que ces assassins n’en représentent aucune. Nous sommes dans une guerre contre le terrorisme djihadiste qui menace le monde entier.”

Les amis de nos ennemis sont nos amis

Une absence flagrante cependant se remarquait dans la déclaration de guerre faite d’un ton décidé par Hollande. Aucune mention n’y était faite du plus gros tabou : le soutien des états.

Les passeports syriens découverts près des corps de deux auteurs supposés des attentats à Paris étaient, selon la police, des faux, vraisemblablement fabriqués en Turquie.

Plus tôt cette année, le quotidien turc Meydan a rapporté que, selon une source ouïgoure, plus de 100 000 faux passeports turcs ont été donnés à l’ÉI. Ce chiffre, selon le Bureau Militaire des Études Étrangères (FSMO) de l’armée américaine, est probablement exagéré, mais semble confirmé “par des Ouïghours arrêtés avec de faux passeports turcs en Thaïlande et en Malaisie.”

Une autre confirmation vint d’un rapport du correspondant de Sky News Arabia, Stuart Ramsey, qui révéla que le gouvernement turc certifiait les passeports de militants étrangers qui franchissaient la frontière turco-syrienne pour rejoindre l’ÉI. Ces passeports, obtenus grâce à des combattants kurdes, portait le tampon officiel de la police des frontières turque, ce qui indique que l’entrée de ces militants de l’ÉI en Syrie étaient parfaitement connue des autorités turques.

Le FSMO résume le dilemme auquel fait face le gouvernement Erdogan : “Si le pays prend des mesures contre les passeports illégaux et les militants qui traversent le pays, ceux-ci pourraient prendre la Turquie pour cible. Cependant, si la Turquie laisse perdurer l’état actuel des choses, ses relations diplomatiques avec d’autres pays et sa situation politique internationale vont tourner à l’aigre.”

Ce n’est que le début. Un responsable occidental de haut rang, bien au fait d’un vaste ensemble de renseignements obtenus cet été grâce à un important raid dans un refuge de l’ÉI, a déclaré au Guardian que “des relations directes entre officiels turcs et haut membres de l’ÉI sont maintenant ‘indéniables’.”

Ce même responsable a confirmé que la Turquie, membre de longue date de l’OTAN, soutient non seulement l’ÉI, mais aussi d’autres groupes djihadistes, y compris Ahrar al-Cham et Jabhat al-Nosra, des groupes affiliés à al-Qaïda en Syrie. “La différence qu’ils établissent [avec d'autres groupes d'opposition] est particulièrement ténue,” déclara aussi celui-ci. “Il ne fait aucun doute qu’ils coopèrent militairement avec chacun d’eux.”

Dans un rare aperçu de ce soutien étatique éhonté à l’ÉI, Newsweek a rapporté il y a un an le témoignage d’un ancien technicien en communications de l’ÉI, qui était parti en Syrie pour combattre le régime de Bachar el-Assad.

L’ancien combattant de l’ÉI a raconté à Newsweek que la Turquie autorisait les camions de l’ÉI provenant de Raqqa à “franchir la frontière, traverser la Turquie puis franchir à nouveau la frontière pour attaquer les Kurdes syriens dans la ville de Serekaniye, au nord de la Syrie, en février.” Les militants de l’ÉI pouvaient librement “traverser la Turquie en convoi,” et s’arrêter “dans des lieux sûrs tout au long du chemin.”

L’ancien technicien en communications de l’ÉI a aussi admis qu’il avait régulièrement “mis en relation des capitaines sur le terrain et des commandants de l’ÉI de Syrie avec des personnes en Turquie en d’innombrables occasions,” ajoutant que “les gens à qui ils parlaient étaient des officiels turcs… Les commandants de l’ÉI nous ont dit que nous n’avions rien à craindre parce que la coopération avec les Turcs était totale.”

En janvier, des documents officiels de l’armée turque authentifiés ont ‘fuité’ sur internet, ils montraient que les services de renseignement turcs avaient été surpris par des officiers à Adana alors qu’ils transportaient en camion des missiles, des mortiers et des munitions anti-aériennes “destinés à l’organisation terroriste al-Qaïda” en Syrie.

Selon les autres suspects de l’ÉI en procès en Turquie, les services secrets turcs (MIT) ont commencé la contrebande d’armes, y compris celles de l’OTAN, avec les groupes djihadistes en Syrie dès 2011.

Ces accusations ont été corroborées par un procureur et un témoignage en justice d’officiers de la police militaire turque qui ont confirmé que les services de renseignement turcs livraient des armes aux djihadistes syriens depuis 2013 et jusqu’à 2014.

Des documents ayant ‘fuité‘ en septembre 2014 ont montré que le prince saoudien Bandar ben Sultan a financé des expéditions d’armes destinées à l’ÉI en passant par la Turquie. Un avion clandestin venant d’Allemagne a livré des armes à l’aéroport d’Etimesgut en Turquie et la livraison a été répartie en trois conteneurs, dont deux ont été délivrés à l’ÉI.

Un rapport de l’Institut Turc des Statistiques (TurkStat) a confirmé que le gouvernement a fourni pendant cette période pour au moins un million de dollars d’armes aux rebelles syriens, ce qui contredit les dénégations officielles. On peut compter parmi ces armes des grenades, de l’artillerie lourde, des canons anti-aériens, des armes à feu, des munitions, des fusils de chasse, ainsi que d’autres armes. Mais l’institut a refusé de préciser à quels groupes ont bénéficié ces envois.

Des informations de même nature sont apparues séparément. Il y a tout juste deux mois, la police turque a perquisitionné dans un journal ayant révélé comment le directeur des douanes local avait approuvé des envois d’armes de la Turquie vers l’ÉI.

La Turquie a également joué un rôle clé en rendant possible un élément vital pour l’expansion de l’ÉI : la vente de pétrole sur le marché noir. Des hommes politiques de haut rang et des sources des renseignements en Turquie et en Irak confirment que les autorités turques ont largement facilité les ventes de pétrole de l’ÉI à travers le pays.

L’été dernier, un homme politique de l’opposition a estimé le montant des ventes de pétrole de l’ÉI en Turquie à près de 800 millions de dollars. C’était il y a plus d’un an.

Cela signifie que la Turquie a facilité à ce jour la vente au marché noir de pétrole par l’ÉI pour une valeur supérieure à un milliard de dollars.

Selon Martin Chulov, du Guardian, il n’existe aucune “économie autosuffisante” pour l’ÉI contrairement aux affirmations fantaisistes du Washington Post et du Financial Times dans leurs dernières pseudo-enquêtes :

” … les camions-citernes transportant le pétrole brut issu des raffineries de fortune arrivent toujours à la frontière turco-syrienne. Un membre de l’ÉI estime que l’organisation est encore loin d’avoir établi une économie autosuffisante dans la région de la Syrie et de l’Irak qu’elle contrôle. “Ils ont besoin des Turcs. Je suis au courant de beaucoup de collaborations, et ça m’effraie,” dit-il. “Je ne vois pas comment la Turquie peut attaquer l’organisation sérieusement. Ils partagent les mêmes intérêts.”"

Des hauts dirigeants de l’AKP ont reconnu l’ampleur du soutien du gouvernement à l’ÉI.

Le quotidien libéral turc Taraf a cité un fondateur de l’AKP, Denigr Mir Mehmed Firat, qui a admis : “Dans le but d’affaiblir les développements à Rojava (province kurde en Syrie), le gouvernement a fait des concessions à des groupes extrémistes religieux et les a armés… Le gouvernement soignait les blessés. Le ministre de la santé aurait dit : “c’est une obligation humaine de soigner les blessés de l’ÉI.”

L’article rapporte aussi que les militants de l’ÉI reçoivent habituellement des soins médicaux dans les hôpitaux du sud-est turc – y compris le bras droit d’al-Baghdadi.

Dans le Hurriyet Daily News, le journaliste Ahu Ozyurt a décrit le choc qu’il a reçu en apprenant les “sentiments pro-ÉI des poids lourds de l’AKP” à Ankara et au-delà, y compris “l’admiration pour l’ÉI de quelques hauts fonctionnaires civils, même à Şanliurfa. Ils sont comme nous, combattant contre sept grandes puissances dans la Guerre d’Indépendance,” dit l’un. Plutôt que le PKK en face, je préférerait avoir l’ÉI comme voisin, ” dit un autre.”

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Pendant ce temps, les dirigeants de l’OTAN feignent l’indignation et les savants pontes libéraux continuent de se gratter la tête, perplexes devant l’extraordinaire résistance et l’inexorable expansion de l’ÉI.

Sans surprise, les bombardements turcs anti-ÉI ont largement été des gestes symboliques. Sous couvert de combattre l’ÉI, la Turquie en a largement profité pour bombarder les forces kurdes du Parti de l’Union Démocratique (YPG) en Syrie et le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie et en Irak. Pourtant, ces forces sont largement reconnues comme les plus efficaces dans le combat sur le terrain de l’ÉI.

En attendant, la Turquie a bien du mal à contrecarrer quasiment chaque effort américain pour s’opposer à l’ÉI. Cet été, lorsque le Front al-Nosra – branche d’al-Qaïda en Syrie – a pu kidnapper 54 combattants à peine sortis du programme à 500 millions de dollars d’entraînement et d’équipement des rebelles syriens “modérés” mis en place par le Pentagone, ce fut à cause d’un ‘tuyau’ des services de renseignement turcs.

Le double jeu de la Turquie a été confirmé à Mac Clatchy par de nombreuses sources rebelles, mais nié par un porte-parole du Pentagone, qui déclara, en se voulant rassurant :

“La Turquie est un pays allié de l’OTAN, un ami proche des États-Unis et un membre important de la coalition internationale.”

Et tant pis si la Turquie a facilité la vente de près d’un milliard de dollars de pétrole de l’ÉI.

Selon un officier de la division 30 entraînée par les États-Unis qui a eu accès à des informations sur l’incident, la Turquie tentait “d’amplifier l’incident pour exagérer le rôle des islamistes de Nosra et Ahrar dans le nord” et ainsi convaincre les États-Unis “d’accélérer l’entraînement des rebelles.”

Comme l’a souligné le professeur de la London School of Economics David Graeber :

“Si la Turquie avait placé le même genre de blocus absolu sur les territoires contrôlés par l’ÉI que celui qu’elle avait imposé sur les zones kurdes de Syrie… ce “califat” taché de sang se serait effondré depuis longtemps – et on peut penser que les attaques de Paris ne se seraient jamais produites. Et si la Turquie le faisait aujourd’hui, l’ÉI s’effondrerait probablement en quelques mois. Pourtant, y a-t-il eu un seul dirigeant occidental pour demander à Erdoğan de le faire ?”

Ce paradoxe a bien été mis en avant par certains responsables, mais en vain. L’année dernière, la vice-présidente de l’assemblée parlementaire allemande, Claudia Roth, s’est montrée scandalisée que l’OTAN autorise la Turquie à héberger un campement de l’ÉI à Istanbul, qu’elle facilite l’acheminement d’armes aux militants islamistes à travers ses frontières et qu’elle soutienne tacitement les ventes de pétrole par l’ÉI.

Il ne s’est rien passé.

Au lieu de cela, la Turquie a été grandement récompensée pour son alliance avec le même état terroriste qui commit le massacre de Paris le 13 novembre 2015. Tout juste un mois plus tôt, la chancelière allemande Angela Merkel proposait d’accélérer le processus d’entrée de la Turquie dans l’UE, ce qui permettrait aux Turcs de voyager en Europe sans passeport.

Ce serait sans aucun doute une bonne nouvelle pour la sécurité des frontières de l’Europe.

Parrainage d’État

Il ne s’agit pas seulement de la Turquie. Des sources provenant de dirigeants politiques et du renseignement du Gouvernement Régional Kurde (KRG) ont confirmé la complicité de fonctionnaires de haut niveau du KRG en tant que facilitateurs concernant les ventes de pétrole de l’ÉI, pour en tirer un bénéfice personnel ainsi que pour faire face à la baisse des revenus du gouvernement.

Malgré une enquête parlementaire officielle qui corrobore ces accusations, il n’y a eu aucune arrestation, aucune inculpation et aucune poursuite.

Les intermédiaires du KRG et les autres fonctionnaires du gouvernement qui facilitent ces ventes continuent leurs activités sans entrave.

Lors de son témoignage devant la commission des forces armées du sénat en septembre 2014, le général Martin Dempsey, alors chef d’état-major général des armées des États-Unis, a été interrogé par le sénateur Lindsay Graham quant à sa connaissance d’un “quelconque allié arabe important qui soit favorable à l’ÉI” ?

Le général Dempsey a répondu :

“Je connais des alliés arabes importants qui les financent.”

En d’autres termes, le plus haut responsable militaire américain du moment a confirmé que l’ÉI était financé par ces mêmes “alliés arabes importants” qui venaient de se joindre à la coalition anti-ÉI menée par les États-Unis d’Amérique.

Ces alliés incluent l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unis et le Koweït en particulier – qui, ces quatre dernières années au moins, ont fait circuler des milliards de dollars largement à destination des extrémistes rebelles en Syrie. Il n’y a donc rien d’étonnant que leurs frappes aériennes anti-ÉI, déjà minuscules, se soient maintenant réduites presque à néant, se concentrant plutôt sur le bombardement des chiites houtis au Yémen, ce qui, incidemment, ouvre la voie à la montée de l’ÉI là-bas.

Des liens poreux entre les rebelles de l’Armée Syrienne Libre (FSA) et des groupements militants islamistes comme al-Nosra, al-Cham et l’ÉI ont permis de prolifiques transferts d’armes des rebelles “modérés” aux militants islamistes.

Les transferts constants des fournitures d’armes de la CIA, des pays du Golfe et de la Turquie vers l’ÉI ont été établis par l’analyse des numéros de série des armes par le Conflict Armament Research (CAR) (Étude de l’Armement des Conflits), organisme basé au Royaume-Uni dont la base de données concernant les ventes d’armes illicites est financée par l’UE et le Département Fédéral des Affaires Étrangères suisse.

“Les forces de l’État Islamique se sont emparées d’importantes quantités d’armes légères produites aux États-Unis et les ont employées sur le champ de bataille,” a conclu un rapport du CAR en septembre 2014. “Des missiles antichars M79 90mm saisis par les forces de l’ÉI en Syrie sont identiques aux M79 transférés par l’Arabie saoudite aux forces opérant sous l’égide de “l’Armée Syrienne Libre” en 2013.”

Le journaliste allemand Jurgen Todenhofer, qui a passé 10 jours dans l’État Islamique, a rapporté l’année dernière que l’ÉI était “indirectement” armé par l’Occident :

“Ils achètent les armes que nous donnons à l’Armée Syrienne Libre, ainsi ils obtiennent des armes occidentales – des armes françaises… j’ai vu des armes allemandes, des armes américaines.”

L’ÉI, en d’autres termes, est parrainé par des États. Il est effectivement parrainé par des régimes prétendument pro-occidentaux dans le monde musulman, qui font partie intégrante de la coalition contre l’ÉI.

Ce qui amène à se demander pourquoi Hollande et d’autres dirigeants occidentaux qui expriment leur détermination à “détruire” l’ÉI par tous les moyens nécessaires, préféreraient éviter le facteur le plus significatif d’entre tous : l’infrastructure matérielle permettant l’avènement de l’ÉI sur fond de soutien permanent du Golfe et de la Turquie aux militants islamistes de la région.

Il y a de nombreuses explications, mais peut-être que l’une d’entre elles se démarque : l’abjecte dépendance occidentale aux régimes musulmans terroristes, principalement en vue de maintenir leur accès aux ressources de pétrole et de gaz du Moyen-Orient, de la Méditerranée et de l’Asie Centrale.

Gazoducs

Une grande partie de la stratégie qui a cours actuellement a été décrite sans équivoque dans un rapport RAND financé par l’armée américaine en 2008, Exposition de l’Avenir de la Longue Guerre (pdf). Le rapport note que “les économies des pays industrialisés continueront à dépendre fortement du pétrole, ce qui en fait une ressource d’importance stratégique.” Comme la plus grande part du pétrole sera produite au Moyen-Orient, les États-Unis ont un “motif pour maintenir la stabilité et les bonnes relations avec les états du Moyen-Orient” Il se trouve que ces états soutiennent le terrorisme islamiste :

DDJIEAAp-AE.jpg“La zone géographique de réserves prouvées de pétrole coïncide avec la base du pouvoir d’une grande partie du réseau salafiste djihadiste. Cela crée un lien entre l’approvisionnement en pétrole et la longue guerre qu’on ne peut pas rompre facilement ni décrire en termes simplistes … Dans un avenir prévisible, la croissance de la production mondiale de pétrole et la production totale seront dominées par les ressources du Golfe Persique … La région restera donc une priorité stratégique, et cette priorité va interagir fortement avec celle de poursuivre la longue guerre.”

Des documents gouvernementaux déclassifiés précisent, sans l’ombre d’un doute, que la motivation principale de la guerre en Irak en 2003, dont la préparation avait commencé juste après le 11 septembre, a été l’installation d’une présence militaire américaine permanente dans le Golfe Persique pour garantir l’accès au pétrole et au gaz de la région.

L’obsession de l’or noir n’a pas pris fin avec l’Irak, cependant – et celle-ci n’est pas une exclusivité de l’Occident.

« La plupart des belligérants étrangers dans la guerre en Syrie sont des pays exportateurs de gaz ayant des intérêts dans l’un des deux projets de gazoducs concurrents qui cherchent à traverser le territoire syrien pour délivrer soit le gaz qatari soit le gaz iranien en Europe, » a écrit le professeur Mitchell Orenstein du Centre Davis des études sur la Russie et l’Eurasie de l’Université de Harvard, dans Foreign Affairs, la revue du Conseil de Washington DC sur les affaires étrangères (Council on Foreign Relations).

En 2009, le Qatar avait proposé de construire un gazoduc pour acheminer son gaz au nord-ouest, via l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Syrie jusqu’à la Turquie. Mais Assad “a refusé de signer,” rapporte Orenstein. “La Russie, qui ne veut pas voir ses positions sur le marché européen du gaz sapées, l’a soumis à une intense pression pour qu’il refuse.”

Le russe Gazprom vend 80% de son gaz à l’Europe. Donc, en 2010, la Russie a mis tout son poids derrière “un pipeline concurrent Iran-Irak-Syrie qui pomperait du gaz iranien provenant du même champ via des ports syriens tels que Lattaquié puis sous la Méditerranée.” Le projet permettrait à Moscou “de contrôler les importations de gaz d’Europe depuis l’Iran, la région de la mer Caspienne, et l’Asie centrale.”

Alors, en juillet 2011, un accord pour le gazoduc Iran-Irak-Syrie d’une valeur de 10 milliards de dollars était annoncé, ainsi qu’un accord préliminaire dûment signé par Assad.

Plus tard dans l’année, les États-Unis, l’Angleterre, la France et Israël intensifiaient leur aide secrète aux factions rebelles en Syrie pour obtenir “l’effondrement” du régime d’Assad “de l’intérieur”.

“Les États-Unis… soutiennent le gazoduc qatari comme moyen de contrebalancer l’Iran et de diversifier l’approvisionnement en gaz de l’Europe loin de la Russie,” explique Orenstein dans Foreign Affairs.

Un article du Journal des Forces Armées publié l’année dernière par le commandant Rob Taylor, instructeur à l’US Army Command and General Staff College de Fort Leavenworth, offrait une critique acerbe des comptes rendus des médias conventionnels ne prenant pas en compte la question du gazoduc.

“Toute analyse du conflit actuel en Syrie qui négligerait l’économie géopolitique de la région est incomplète… D’un point de vue géopolitique et économique, le conflit en Syrie n’est pas une guerre civile, mais le résultat d’un placement sur l’échiquier géopolitique de plusieurs acteurs internationaux en prévision de l’ouverture du gazoduc… La décision d’Assad à propos du gazoduc, qui pourrait sceller l’avantage des trois états chiites sur le gaz naturel, démontre également les liens de la Russie avec le pétrole syrien et avec la région par l’intermédiaire d’Assad. L’Arabie saoudite et le Qatar, tout comme al-Qaïda et d’autres groupes, manœuvrent pour renverser Assad et capitaliser sur l’espérée conquête sunnite de Damas. En agissant ainsi, ils espèrent obtenir une part de contrôle sur le “nouveau” gouvernement syrien, et une part des richesses apportées par le gazoduc.”

Les gazoducs n’accéderaient pas seulement au gisement de gaz irano-qatari, mais aussi à de nouvelles ressources de gaz côtières potentielles dans l’est de la Méditerranée – englobant les territoires côtiers d’Israël, de Palestine, de Chypre, de Turquie, d’Égypte, de Syrie et du Liban. On estime que la zone renferme 1,7 milliards de barils de pétrole et jusqu’à 3400 milliards de mètres cube de gaz naturel, ce qui pourrait ne représenter que le tiers des quantités totales d’énergies fossiles non-découvertes au Proche-Orient selon les géologues.

Un rapport de l’US Army War College’s Strategic Studies Institute datant de décembre 2014, rédigé par un ancien directeur du ministère de la défense anglaise, remarque que la Syrie détient un potentiel significatif de pétrole et de gaz côtier :

“Une fois le conflit syrien résolu, les perspectives de production côtière – à condition que les ressources commerciales soient trouvées –  seront importantes.”

La brutalité et l’illégitimité d’Assad est indiscutable  - mais jusqu’à ce qu’il ait démontré qu’il n’était pas disposé à rompre avec la Russie et l’Iran, en particulier pour ce qui est du projet proposé de gazoduc, la politique américaine envers Assad a été ambivalente.

Les câbles du département d’état obtenus par Wikileaks révèlent que la politique américaine a oscillé entre financer les groupes d’opposition syriens pour faciliter le “changement de régime,” et utiliser la menace du changement de régime pour inciter un “changement du comportement.”

La préférence du président Obama pour la deuxième solution eut pour résultat des représentants américains, John Kerry inclus, courtisant sans honte Assad dans l’espoir de l’éloigner de l’Iran, d’ouvrir l’économie syrienne aux investisseurs américains et d’aligner le régime sur la vision israélo-américaine de la région.

Ainsi, lors des manifestations du printemps arabe de 2011 qui ont donné lieu à des brutalités de la part des forces de sécurité d’Assad envers des manifestants civils pacifiques, à la fois Kerry puis la secrétaire d’état américaine Hillary Clinton ont insisté sur le fait qu’il était un « réformateur » – ce qu’il a donc interprété comme un feu vert pour répondre par de nouveaux massacres au cours des manifestations suivantes.

La décision d’Assad de se ranger du côté de la Russie et de l’Iran, ainsi que son approbation à leur projet de gazoduc favori, a été l’un des facteurs clés dans la décision des États-Unis à agir contre lui.

Quand l’Europe danse avec le diable

La Turquie, en tant que plaque tournante gazière permettant d’exporter sur les marchés européens tout en évitant la Russie et l’Iran, joue un rôle clé dans le projet soutenu par les États-Unis, le Qatar et l’Arabie saoudite.

Il ne s’agit que d’un des nombreux pipelines qui pourraient passer par la Turquie.

Le directeur de l’initiative sur l’avenir des énergies eurasiatiques auprès du Conseil Atlantique, David Koranyi, qui fut également conseiller en sécurité intérieure auprès du premier ministre hongrois, a averti : “La Turquie est déterminante pour la diversification de l’approvisionnement en gaz de l’intégralité de l’Union Européenne. Ce serait une erreur catastrophique que de poursuivre l’enrayement de notre coopération énergétique.”

Koranyi a indiqué que la récente “découverte de vastes quantités de gaz dans l’est de la Méditerranée,” ainsi que de “réserves de gaz dans le nord de l’Irak” pourraient être utilisées pour alimenter le marché turc et être acheminées au-delà vers l’Europe.

Étant donné la dépendance de l’Europe envers la Russie pour environ un quart de son approvisionnement en gaz, la priorité stratégique urgente est de minimiser cette dépendance et de réduire la vulnérabilité de l’UE face au risque de réduction de cet approvisionnement. Cette priorité se calque parfaitement avec les efforts entrepris de longue date par les États-Unis pour arracher l’Europe Centrale et l’Europe de l’Est de la zone d’influence de la puissance russe.

La Turquie occupe la position de pivot sur la nouvelle carte de l’énergie envisagée par les États-Unis et l’UE.

“L’Union Européenne y gagnerait une source d’approvisionnement fiable pour diversifier un peu plus ses importations en provenance de Russie. La Turquie, en tant que plaque tournante, en bénéficierait au travers de taxes de transit et d’autres recettes liées à l’énergie. Si l’on considère que dans l’ensemble de la région, des ressources en gaz supplémentaires pourront être rendues disponibles à l’export dans les cinq à dix prochaines années, il est clair que la Turquie représente la route naturelle par laquelle celles-ci pourraient être acheminées vers l’Europe.”

L’an dernier, un rapport du Global Sustainability Institute (GSI) de l’université Anglia Ruskin a déjà averti que l’Europe faisait face à une crise énergétique imminente au cause d’”une pénurie critique des ressources naturelles,” tout particulièrement au Royaume-Uni, en France et en Italie.

“Les ressources en charbon, pétrole et gaz en Europe s’épuisent et nous avons besoin d’alternatives,” dit Victoria Andersen, professeur du GSI.

Elle a également recommandé une réorientation rapide vers les énergies renouvelables, mais la plupart des dirigeants européens ont apparemment d’autres idées en tête  -  à savoir, s’appuyer sur un réseau de pipelines qui puisse transporter pétrole et gaz depuis le Moyen-Orient, la Méditerranée occidentale et l’Asie centrale vers l’Europe : par l’intermédiaire de notre très chère amie, la Turquie d’Erdogan.

Qu’importe que, sous Erdogan, la Turquie soit le principal soutien du barbare “État islamique”.

Nous ne devons surtout pas poser de questions antipatriotiques à propos de la politique étrangère occidentale, ou sur l’OTAN à ce sujet.

Nous ne devons pas nous étonner du spectacle inutile des attaques aériennes et des pouvoirs policiers dignes de la Stasi, ni de notre honteuse liaison avec le régime de terreur d’Erdogan qui finance et arme notre propre ennemi.

Nous ne devons pas poser de question sur les motivations de nos dirigeants qui, bien qu’ils dissimulent cette information depuis des années, continuent, aujourd’hui, de nous mentir ouvertement, alors que le sang de 129 français n’a pas encore séché, prétendant vouloir “détruire” une bande d’ordures, d’assassins, de psychopathes, armés et financés par l’OTAN.

Non, non, et non. La vie continue. Le cours normal des affaires doit continuer. Les citoyens doivent maintenir leur confiance en la sagesse de la sécurité de l’état.

Les États-Unis doivent continuer d’appuyer les renseignements turcs qui contrôlent et entraînent les rebelles “modérés” en Syrie, et l’Union Européenne doit continuer d’étendre sa coopération avec le régime d’Erdogan tout en accélérant le processus d’accès à l’union du parrain de l’ÉI.

Mais n’ayez pas peur, Hollande a toujours l’intention de “détruire” l’État Islamique. Tout comme Obama et Cameron  – et Erdogan.

Certaines lignes rouges ne peuvent simplement pas être franchies.

Source : Insurge Intelligence, le 19/11/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

samedi, 12 décembre 2015

Les absentionnistes, second parti de France

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Les absentionnistes, second parti de France

Une victoire de l'anti-système

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
Avant le premier tour des régionales, Manuel Valls avait insisté pour que les Français se rendent massivement aux urnes afin de manifester leur attachement à la démocratie, aux valeurs républicaines et leur volonté de combattre le terrorisme et la barbarie. Or, outre la victoire au premier tout du Front National que l'on a commenté ici, force est de constater qu'il y eut une autre « victoire », un autre parti gagnant le soir du 6 décembre et ce fut le parti de l'abstention.

Plus de la moitié des inscrits (50,09 % très exactement) ont boudé le chemin de l’isoloir. Ils ont pratiqué l’urne buissonnière. On l'a peu commenté cette semaine mais un Français sur deux inscrit sur les listes électorales, en âge de voter et jouissant de ses droits civiques ne s'est pas déplacé pour voter dimanche dernier alors que la France vient de vivre des événements terribles et que selon les propos même du chef d'Etat nous sommes en « état de guerre ».
 
Les abstentionnistes forment plus que jamais une « force » politique et constituent ce que nous appelons ici le second parti de France. Ils représentent à eux-seuls plus de 22 millions de Français. Il faut ajouter à ce chiffre de l’abstention celui des bulletins blancs et nuls qui ont été particulièrement nombreux cette fois-ci : près d’un million, soit 4 % des votants et 2 % des inscrits. C’est dire le degré d’insatisfaction et de mécontentement d’une grande partie du peuple français. C'est souligner le degré de contestation latente qui agite le pays.
 
Aux abstentionnistes, il faudrait aussi ajouter que parmi les électeurs qui ont voté pour les listes en présence (car les bulletins blancs ne sont toujours pas considérés comme des suffrages exprimés), un tiers d’entre eux ont choisi des mouvements considérés comme non gouvernementaux et qui en tout cas n’ont jamais exercé de responsabilités au niveau national. C’est bien sûr le cas de Lutte ouvrière qui réunit 1,5 % des voix mais c’est surtout le cas des mouvements situés, officiellement au moins, à droite des Républicains. Nous pensons à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan qui obtient un assez bon résultat (près de 4 %) relativement uniforme sur tout le territoire national, même si c’est logiquement son chef de file qui réalise le meilleur score en Ile-de-France (6,57 %). Sa défense des automobilistes, son combat contre les radars automatiques lui ont manifestement permis d’obtenir un matelas de voix non négligeable. Dupont-Aignan a refusé toute fusion de ses listes et n’a pas donné de consignes de vote pour le second tour. Il ne roule que pour lui. De même, bien que plus modestes, les résultats de l’Union populaire républicaine (UPR) de  François Asselineau, qui avait présenté partout des listes en métropole, Corse exceptée, ne sont pas non plus ridicules. Son combat sans concession contre l’Union européenne et pour la souveraineté de la France lui a permis d’engranger près de 1 % des voix.  Il faut donc compter toutes ses voix et les additionner à celles du Front National pour obtenir une victoire éclatante ce 6 décembre de l'antisystème.

A l'heure qu'il est, personne ne peut pronostiquer le résultat de dimanche soir tant la charge contre le FN est disproportionnée.  Ce qui est certain, c'est qu'elle ne conforte pas le système en place. Elle l'enterre. Beaucoup comprennent qu'il faut prévenir la catastrophe dans laquelle se dirige le pays en procédant à un changement radical de la politique conduite. Or, si cela ne passe pas par une alternance démocratique ou si les résultats de l'expression démocratique populaire sont refusés, niés, comment s'exprimera alors ou faire exprimer cette révolte radicale contre le système ? Forcément par la rébellion populaire, la dissidence ou en tout cas une désobéissance civile qui gangrènera le système de l'intérieur au point de pas en permettre la survie. Peut-être croyons-nous plus à cette ultime solution, en fait à une sorte d'implosion du régime de l'UMPS de l'intérieur parce qu'une telle implosion se greffe actuellement aussi sur une crise générationnelle.
 
Cartogramme_abstention_régionales_2015_tour_1_par_canton.pngDimanche dernier, la classe politique française a pris l'une des plus grandes claques de son histoire. Il n'y a plus d'autre opposition politique que celle du Front National mais demeure donc aussi ce second parti de France, le parti de l'abstention. Le réveil des Français est tardif mais il est aussi puissamment révélateur des mensonges par omission dont les opinions ont été abreuvées ces vingt dernières années. Mensonges et escamotages qui en disent long sur la duplicité de la dualité droite/gauche. Cette dualité vient de voler en éclats. Elle ne trompera son monde.
 
Certes, si dimanche le Front national n’emporte aucune région, la machine UMPS aura bien fonctionné mais ce sera aussi la preuve que la démocratie est un leurre. Le système électoral fonctionne, non pour représenter les aspirations des électeurs mais pour confisquer la parole, par tous les moyens au profit de la secte au pouvoir. Le régime républicain, nous devrions le savoir depuis Maurras, n’est pas une démocratie. C’est une oligarchie. Les élections ont été pensées et organisées pour ça (ce n’est pas pour rien qu’il y a deux tours et qu'il y eut cette année un nouveau charcutage de la carte électorale par les nouvelles régions).
 
In fine, l’abstention dimanche n'a pas progressé mais elle reste constante. A elle seule, elle reflète le malaise social et compte dans ses rangs tous ceux et toutes celles qui désormais sont conscients que dans un pays où « l’explosion civile » éclatera quoi qu’il advienne, le changement ne viendra pas des urnes, surtout pas après 70 ans de mensonges et d’impostures. Il faut donc compter en une rupture plus radicale pour espérer prendre le pouvoir ! 

The Second Cold War

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The Second Cold War

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

In the light of the conflicts in Ukraine and Syria, there has been much talk about the clouding of US-Russian relations. Some voices in the Internet’s alternative media sections have conjured the possibility that these conflicts might lead to a new major war, while social networks like Twitter saw the usage of the hashtags #WorldWarIII and #WorldWar3 explode after Turkey shot down a Russian Sukhoi Su-24 jet in the vicinity of the Syrian border. Headlines in mainstream media outlets like Foreign Policy and the Guardian also proclaimed, “Welcome to Cold War III” and asked “are we going back to the bad old days?”.

This article suggests that although the ideological division of the Cold War ended de facto with the collapse of the Soviet Union, American geopolitical schemes to contain Russian power abroad have never really been abandoned. Throughout the 1990s and until today, US policymakers have been determined to wage overt or covert proxy wars with the aim of curbing its former adversary’s political, economic, and military influence. Chechnya, Ukraine, and Syria are the key spots where the logic of this second Cold War is played out.

A short glance over the state of the world today and its representation in the media suffices to identify a growing number of actual and potential centers of conflicts: Civil war is raging in parts of Ukraine, military tensions are growing in the South Chinese Sea, and the Middle East is more of a mess than ever. Nonetheless, some have suggested that the actual number of armed conflicts has actually reached a historical low. But this assertion is solely based on statistical preference. It is true that interstate (conflicts between two or more states) wars are on the decline. Instead, wars today are much more likely to take the form of intrastate conflicts between governments and insurgents, rather than national armies fighting over territory. As demonstrated to an outstanding degree in Syria, these conflicts are more and more internationalized and involve a bulk of non-state actors and countries who try to reach their goals through proxies rather than direct involvement, which would require “boots on the ground.”

But let’s start at the end. The end of the Cold War, that is. The situation during the years of systemic antagonism between the Eastern and Western Blocs has sometimes been captured in the image of three separate “worlds”: the capitalist First World, the socialist Second World, and a Third World. The latter term was not used as a marker for impoverishment and instability as it is commonly understood today, but as a postcolonial alternative “third way” for those newly independent states that struggled to avoid their renewed absorption by the two towering ideological empires. One strategy through which developing countries attempted to duck the neocolonial policies of the Cold War Blocs was by founding the informal Non-Alignment Movement (NAM) in 1961, initiated by India, Indonesia, Egypt, Ghana, and Yugoslavia. Counting 120 members as of now—in fact a large part of the global South—the movement’s anti-imperialist and anti-colonial stance has lost much of its bargaining power after the end of the Cold War.

Still, the final document of the movement’s 1998 summit in Durban, South Africa suggests that the end of the long-standing bipolar power configuration has by no means led to the betterment of those countries’ situation. Unipolar American dominance and the collapse of the Soviet Union instigated what was understood to be “a worrisome and damaging uni-polarity in political and military terms that is conducive to further inequality and injustice and, therefore, to a more complex and disquieting world situation.” This analysis turned out to be correct in many respects, particularly concerning the period of the 1990s.

WW3-eltsine.jpgWhile the Clinton years of domestic prosperity saw the US economy achieve the rarity of a budget surplus, the citizens of its erstwhile antagonist were (probably with the exception of Boris Yeltsin) experiencing the more sobering effects of Russia’s political and economic paradigm shift. Democratic Russia struggled to consolidate its deeply shaken economy in an environment ripe with organized crime, crippling corruption, and under the doubtful patronage of oligarchs like Boris Berezovsky who controlled the influential television channel ORT and whom Ron Unz in “Our American Pravda” described as “the puppet master behind President Boris Yeltsin during the late 1990s.”

The actual situation in the former Soviet heartland during the 1990s was utterly different from what American elites and media often depicted as a “golden age” of newfound democracy and a ballooning private sector. From the perspective of many US elites, the country’s plundering by oligarchs, ruthless criminal gangs, kleptocratic politicians, and corrupt military officers was welcomed as a convenient, self-fulfilling mechanism to permanently destabilize its mortally wounded adversary. But Russia never completed all the stages of collapse, not least because Yeltsin’s successor Vladimir Putin eventually took legal action to put such “businessmen” like Roman Abramovich and Berezovsky out of business. The latter was forced to seek refuge in London, from where he threatened to use his £850m private fortune to plot “a new Russian revolution” and violently remove his former protégé from the Kremlin.

The chaotic and aimless term of the alcoholic Yeltsin is often regarded as a chiefly positive time in which the East and the West closed ranks, although politicians and neoconservative think tanks in reality conducted the political and economic sellout of Russia during these years. The presidency of Vladimir Putin, while anything but perfect and with its own set of domestic issues, still managed to halt the nation’s downward spiral in many areas. Nevertheless, it is persistently depicted by Western elites and their “Pravda” as dubious, “authoritarian,” and semi-democratic at best.

Thus, in spite of Francis Fukuyama’s triumphalist proclamation of the “End of History” after the fall of the Berlin wall that supposedly heralded the universal rein of liberal democracy, the legacy of the Cold War is anything but behind us. Ostensibly, the current geopolitical situation with its fragmented, oblique, and often contradictory constellations and fault lines is utterly different from the much more straightforward Cold War dualism. Of the Marxist ideology only insular traces remain today, watered down and institutionalized in China, exploited in a system of nationalistic iconography in Cuba, and arranged around an absurdly twisted personality cult in North Korea. As of 2015, Russia is an utterly capitalistic nation, highly integrated in the globalized economy and particularly interdependent with the members of the European economic zone. Its military clout and budget ($52 billion) are dwarfed by US military spending of $598.5 billion in 2015. Even more importantly, after 1991 Russia had to close down or abandon many of its important bases, ports and other military installations as a result of the NATO’s eastward expansion.

Nevertheless, the sheer size of its territory and its command of a substantial nuclear weapon arsenal, cement Russia’s role as a primary threat to American national interests. This is illustrated by the fact that since three and a half decades, the US has covertly supported radical Islamic movements with the goal to permanently destabilize the Russian state by entrapping it in a succession of messy and virtually unwinnable conflicts. Pursued openly during the Soviet-Afghan War of the 1980s, this scheme continued to be employed throughout the 1990s during both Chechen Wars, as well as in Russia’s so-called “near abroad” spheres of influence: Dagestan, Ingushetia, South Ossetia, and other former Soviet vassal republics in the Caucasus, which have constantly suffered from extremists who exploit the lack of governmental pervasion in their remote mountain regions. These regions are home to over 25 million ethnic Russians and important components of the country’s economy. After the Soviet-Afghan War and the CIA’s buildup of Osama bin-Laden’s “resistance fighters,” American policymakers recognized the destabilizing potential inherent in the volatile political and sectarian configurations in the Islamic countries that encircle the post-Soviet Russian borderlands.

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Hence, despite many political ceremonies, pledges of cooperation, and the opening of Moscow’s first McDonalds in 1990, this policy was never fully abandoned. As a matter of fact, peaceful political coexistence and economic convergence never were the primary goals. Democratic Russia with its allies, military potential, and possible Eurasian trade agreements that threaten to isolate or hamper US hegemony was and still is considered a menace to American ambitions of unipolar, universal dominance.

Since the First Chechen War in 1994, Russia’s prolonged struggle against Islamic terrorism has for the most part been disregarded by Western media. Particularly after 9/11, the “war on terror” acted like a black hole that sucked up the bulk of the Western media’s attention. When the acts of terrorism on Russian soil became too horrifying to ignore—the 2002 Moscow theater hostage crisis and the 2004 Beslan school siege in particular—the massive death tolls were blamed on the drastic responses of Russian security forces who were not adequately prepared and overwhelmed by the vicious and meticulously planned attacks. In Beslan, the death of hundreds of innocents (186 children were murdered on their first day at school) was indirectly condoned and sardonically depicted as the consequences of the “separatist movement [and its] increasingly desperate attempts to break Russia’s stranglehold on its home turf.” Truly, to describe those who shoot children in front of their parents and vice versa as “separatists” and glorify them as “rebels” who act in self defense against an “authoritarian” regime demands a very special kind of callous apathy.

In a 2013 article that examined the Chechen descent of the suspects behind the Boston Marathon bombing, retired FBI agent and 2002 Time Person of the Year Coleen Rowley exposed “how the Chechen ‘terrorists’ proved useful to the U.S. in keeping pressure on the Russians.” She explicitly refers to a 2004 Guardian piece by John Laughland, in which the author connects the anti-Russian sentiments in the BBC and CNN coverage of the Beslan massacre to the influence of one particular organization, the American Committee for Peace in Chechnya (ACPC), whose list of members reads like “a rollcall of the most prominent neoconservatives who so enthusastically (sic) support the ‘war on terror,’” among them Richard Perle, Elliott Abrams, James Woolsey, and Frank Gaffney. Laughland describes the ACPC as an organization that heavily promotes the idea that the Chechen rebellion shows the undemocratic nature of Putin’s Russia, and cultivates support for the Chechen cause by emphasising the seriousness of human rights violations in the tiny Caucasian republic. It compares the Chechen crisis to those other fashionable “Muslim” causes, Bosnia and Kosovo – implying that only international intervention in the Caucasus can stabilise the situation there.

WW3tch.jpgThere are three key elements in the organization’s lobbying strategy to denigrate Russia and promote an intervention in Chechnya that serve to unmask a larger pattern behind the US foreign policy after 9/11. First, the labeling of a particular leader or government as “authoritarian” or in some other way “undemocratic” (Vladimir Putin, in this case). Second, the concept of an oppressed yet positively connoted population that strives for freedom and democracy (Chechen terrorists with ties to a-Qaeda, in this case). Finally, the stressing of “human rights violations” that warrant an intervention or economic embargo.

If all of these conditions are satisfied, the violation of the borders of a sovereign state is seen as justified (UN mandate not needed), enabling the US to emerge as a knight in shining armor and champion of human rights, bolting to the rescue of the world’s downtrodden, while covertly achieving an utterly different goal: To further the logic of a second Cold War through proxy warfare and weaken Russian by diminishing its foothold in its surrounding “near abroad” regions, which in many respects represent vital interests, both economically and strategically.

Swap out names and dates and it becomes evident that the same tripartite strategy was used to justify every recent intervention of the US and other NATO members, in Iraq (2003), Libya (2011), and Syria (since 2011). Interventions that were legitimized under the banner of humanitarian relief through the removal of “authoritarian” tyrants and supposed dictators and which have resulted in the deaths of an estimated 500.000 people, in Iraq alone. When the ASPC’s made its appeal regarding Chechnya in 2004, mind you, only one year had passed since the Abu Ghraib torture photos were leaked and two years since the first inmates arrived in the extralegal detention center at Guantanamo Bay.

Regarding the sweltering conflict in Ukraine’s Donbass region, the key dynamics are similar. President Viktor Yanukovych, accused by the Euromaidan movement—fueled by aggressive US and EU media propaganda and enticed with promises of lucrative NATO and EU memberships—of “abusing power” and “violation of human rights,” was forced to resign and replaced with a ultranationalist, anti-Russian and pro-Western government. Again, this campaign had nothing to do with actual humanitarian relief or concerns about the country’s democratic integrity. Instead, the hopes of a whole generation for a better future under Western influence were exploited by US policymakers who hoped to stifle Russia’s geostrategic elbowroom by ousting the naval bases of its Black Sea Fleet from the Crimea.

These bases, mostly located in the city of Sevastopol, have been the home port of the Russian navy for over 230 years, and are vital because they provide the only direct access to the Black Sea and (through the Bosporus strait in Turkey) to the Mediterranean. Any expansion of NATO towards these bases had to be regarded as a direct threat, leaving the Russian government practically no choice but to protect them with all means necessary. However, in the stories emanating from Western mainstream media, these bases were showcased as an occupation of sovereign Ukrainian territory and used as proof of Russia’s aggressive, “authoritarian,” and imperial aspirations. In reality, Ukraine and Russia signed a Partition Contract in 1997, in which the Ukraine agreed to lease major parts of its facilities to the Russian Black Sea Fleet until 2017, for an annual payment of $98 million.

Along the lines of the currently revitalized genre of alternate history, let’s briefly indulge in the notion that we were still living in the ideologically divided world of the Cold War, in which the Warsaw Pact still existed. For a second, imagine if Mexico or Guatemala or Canada expressed their desire to join said pact and invited its troops to conduct military exercises at their shared border with the US. Even without the existence of an American naval base in that country, how do you think the US would react to such a scenario? Would it stand by idly and let itself be surrounded by its adversaries? For an even more striking parallel, take the Cuban Missile Crisis of 1962. The American military actually has a naval base there—Guantanamo Bay, home to the infamous detention camp. Many historians see the deployment of Soviet missiles and troops on the island as the closest that humanity ever came to entering World War III and mutually assured destruction (MAD).  With its support for “regime change” in Ukraine and extension of the NATO to the Russian borders, the US today is engaged in the same old Cold War superpower games that the Soviets played in Cuba 53 years ago. In fact, we should think of Ukraine as being situated in Mother Russia’s “backyard.”

Thousands of miles away from the coasts of North America, the Middle East is the region that Uncle Sam seems to regard as his very own backyard. Many consider George W. Bush’s “War on Terror” after 9/11 and the subsequent interventions in Iraq and (to a lesser degree) Afghanistan as those catastrophic policy decisions that resulted in the sociopolitical destabilization of large parts of this region, resulting in the death, injury, and displacement of millions. In Iraq, Libya, and Syria, the spurious US rhetorical agenda of removing “tyrants” and endowing the local demographics with the liberating gift of democracy has in fact produced vast ungoverned spaces where militant groups like the al-Qaeda offshoot Jabhat al-Nusra and the Islamic State (also known as ISIS, ISIL, or Daesh) were able to carve out their “caliphates” and claim other territorial prices. For a long time, the rapid expansion of the Islamic State and its death-loving, apocalyptic ideology was resisted only by the Syrian Arab Army (SAA), the paramilitary National Defense Forces (NDF), and Kurdish Popular Protection Units (YPG). The SAA alone has lost as much as 200.000 soldiers in its struggle against various terrorist factions since March 2011.

US politicians and media have expressed their hopes that the Russian intervention to assist the Syrian government in its resistance against these Western, Saudi, and Turkey-backed groups will result in a military and economic debacle, comparable to the Soviet-Afghan war, which lasted well over nine years. It was during the course of this brutal and protracted conflict that US policymakers realized that there was really no need to shed American blood in order to deal the death blow to the Soviet Union. They drew their lessons from the CIA’s countless ventures in South American “nation building,” where a government’s legitimacy and an opposition’s status as either terrorists or freedom fighters depended on their usefulness for American national interests, often accoutered in pithy terms like the “war on drugs.”

Since the days of Pablo Escobar, however, US foreign policy has shifted its main focus towards the Middle East, where the long-term goal has been to weaken the enemies of Israel and strengthen the enemies of Iran. Other goals are to guarantee American access to oil and other natural resources, to establish military bases and consolidate the network of troops abroad, and to secure arms deals for the one-percenters who preside over what president Eisenhower cautioned his nation about in his farewell address: the “military-industrial complex.” As a consequence of the failures in Iraq and Afghanistan, the Obama administration has shifted its strategy towards aerial and drone only warfare combined with the support and (illusion of) control over local militant factions.

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Among the many groups fighting in Syria, the Free Syrian Army (FSA), also known as “moderate rebels,” is the US faction of choice. Much like the bin Laden’s Mujahideen fighters in 1980s Afghanistan, they are armed with the help of the CIA. In spite of their apparent moderation, however, a wealth of evidence suggests that this group is directly responsible for a multitude of massacres, mass executions, the ethnic cleansing of non-Sunni citizens, and eating the hearts of their fallen enemies.

The FSA has also been a suspect in the 2013 Ghouta chemical attacks, which some have claimed the US used as a false flag operation to engender international support for the violent removal of the Syrian government. The subsequent UN investigation however failed to establish any conclusive evidence concerning the perpetrator of the war crime and concluded that the sarin gas used in the attacks had most certainly been removed from government arsenals. Based on this information, US, UK, and French leaders and media outlets insisted that the Syrian government had to be the culprit, and immediately pressed the international community to support an intervention with the goal of eradicating Syria’s alleged arsenal of nerve gas and other potential WMDs. This all begins to sound very familiar. Of course, they also requested the bolstering of the “moderate opposition.” Interestingly, though, the official UN report, “careful not to blame either side,” let on that investigators were actually being accompanied by rebel leaders at all times. Moreover, they repeatedly encountered “individuals […] carrying other suspected munitions indicating that such potential evidence is being moved and possibly manipulated.” On page 13, the report goes on to state that

[a] leader of the local opposition forces […] was identified and requested to take ‘custody’ of the Mission […] to ensure the security and movement of the Mission, to facilitate the access to the most critical cases/witnesses to be interviewed and sampled by the Mission […].

Recently, Mr. Obama and Mr. McCain have protested that their “moderate rebels” were being targeted unjustly by Russian airstrikes in Syria, complaining that “from their [i.e., the Kremlin’s] perspective, they’re all terrorists.” Sometimes, one is inclined to advise them, it can be wise and healthy to assume an outsider’s perspective and check if your reality still coincides with the facts that so many know are true about the FSA. These facts can be broken down to a very short yet concise formula: If it looks like a terrorist, if it talks like a terrorist, if it behaves like a terrorist—it probably is a terrorist.

Instead, the CIA is still supplying the “activists” with outdated-yet-deadly weapons from Army surplus inventories, including hundreds of BGM-71 TOW (“Tube-launched, Optically tracked, Wire-guided”) anti-tank missile systems, which the terrorists use against hard and soft targets alike. The same weapon platform can be seen in action in a recent FSA video that shows the destruction of a Russian helicopter that was sent to extract the Russian pilots at the crash site of their downed Su-24 plane on November 24, 2015. On the same day, another US-supplied TOW missile was used in an ambush targeting a car occupied by RT news journalists Roman Kosarev, Sargon Hadaya, and TASS reporter Alexander Yelistratov in Syria’s Latakia province.

The FSA and other groups, branded as “moderates” who fight against the “authoritarian” forces of tyranny (just like a certain “Saudi businessman” back in the day), function as US proxies in Syria, just like al-Qaeda did in the heyday of the Soviet-Afghan War. They are dangerously unstable pawns in a global strategy to secure American and Israeli interests in the Middle East, irrespective of the millionfold suffering and uprooting of entire societies caused by their crimes, the majority of which is directed towards other Muslims.

Commenting on the Russian military intervention at the invitation of the Syrian government, Mr. Obama said that he had no interest in turning this civil war into a proxy war between Russia and the United States, emphasizing that “this is not some superpower chessboard contest.” But this is exactly what US foreign policy, both Republican and Democrat, has done, starting with the end of the Soviet Union and lasting until this very moment. The only difference now being that the Libya-proven rhetorical strategy of (illegal and mandate-less) intervention via “no-fly zones,” “humanitarianism,” and “regime change” did not have the desired effect in Syria because Iran, Lebanon, and Russia did not abandon their ally. Their combined effort succeeded in fending off an unprecedented onslaught of extremists that infiltrated the country, often across the Southern Turkish border, armed with the money of American taxpayers and Wahhabi sheiks.

The Syrian conflict can no longer be described as a civil war. It may have started as one during the ill-fated “Arab Spring” of 2011, when armed “protesters” (i.e., FSA terrorists) murdered several policemen and set government buildings on fire in Daraa, provoking a violent backlash from government forces. The ensuing nationwide chaos was spun by the Western mainstream media troika, namely those media outlets that serve as propaganda tools for the US political and financial elites and who fabricated the myth of the tyrant who massacred peaceful protestors—to be readily sucked up by their indoctrinated clientele.

As a result of the “moderate’s” recent setbacks, the official American position, insofar as its mixed messages can be deciphered, has boiled down to a butt-hurt attitude and passive aggressive lecturing about how to distinguish between varying degrees of moderation among mass-murdering lunatics. Outmaneuvered and publicly exposed, all that is left for Mr. Obama seems to be to pick up the pieces and save some face by accepting Mr. Putin’s offer to join a united front against terrorism in Syria. But such a step seems unthinkable in this ongoing Cold War between Russia and the US. Instead, the most powerful man on earth talks about climate change as the most pressing problem of our times. When it comes to ISIS, he has said he wanted to “contain” them. Meanwhile, tensions are rising as Turkish president Erdogan, on an power trip after his surprising landslide victory in November’s general elections, apparently collaborated with ISIS and risked provoking an NATO Article 5 response by downing a Russian Su-24. On the other side of the equation, Russia’s decision to intervene on behalf of the Syrian government reveals a twofold strategy: On the one hand, through its direct action it positions the Putin government as being opposed to the fatal logics of proxy warfare. On the other hand, it simultaneously exposes the catastrophic flaws of Mr. Obama’s strategies in Syria and the Middle East.

All these developments do not necessarily mean that we are heading for World War III—although logic dictates that it will happen at some point in the future. In reality, though, a full-on nuclear confrontation would require a massive unraveling of the still sufficiently functional channels of political cooperation and interstate diplomacy. International security and economic communities as well as overlapping alliances like the United Nations, NATO, OSCE, and BRIC all indicate a high level of international integration.

Nonetheless, the geopolitical decisions of the last years herald the start of a new period in political history that indeed corresponds to a Cold War constellation. Particularly US foreign policy is currently undergoing the revival of a more offensive realism, visible in recent demonstrations of power in NATO’s Eastern border states, pushing of the TPP agreement in the Pacific economic area, and aggressive patrolling of the South Chinese Sea. In fact, the avoidance of superpower confrontation at all costs seems to increasingly take a back seat to these high-risk maneuvers.

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In the late 1940s the first Cold War began as a war of the words when the powers who had together defeated Nazi Germany started to level criticism at their respective global policies. With the help of their media and propaganda sources, their different stances and perspectives solidified and eventually developed into monolithic ideologies. These in turn spawned the geopolitical doctrines that warranted the replacement of any open (i.e., nuclear) confrontation with confined proxy wars as in Korea, Vietnam, and Afghanistan. A similar erosion of mutual trust, respect, and solidarity is taking place now as the outsourced US-Russian conflicts in Ukraine and Syria remain unsolved. Again, the second Cold War arises as a war of the words while negative sentiments are allowed to petrify and the glacial rhetorics of mistrust and veiled threats gradually begin to replace talk about common interests and cooperation. The influential and policy-shaping Foreign Affairs magazine already struck the right chords of the passive-aggressive Cold War parlance by titling, “Putin’s Game of Chicken: And How the West Can Win.”

At the end of the day, this exact attitude could be one of the reasons why the US might come out on the losing side of this conflict. Because they have not yet realized this is not a “game of chicken” anymore. In fact, this is no longer the same easy game of manipulation that the US played during the 1990s by throwing cheap shots at a collapsing state. The deployment of its air force in Syria is not least a signal to the American establishment that Russia in 2015 no longer stands at the sidelines and watches begrudgingly as the US and its allies commence their disastrous policies in the Middle East.

When Mr. Obama asserted that “this is not some superpower chessboard contest,” he therefore either told a lie or he demonstrated his government’s utter cluelessness with regard to the actual situation and consequences of their actions in Ukraine, Syria, the South Chinese Sea, and other hotspots of the second Cold War. Both possibilities do not bode well for the future.

Le jeu dangereux d’Erdogan

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Le jeu dangereux d’Erdogan

Le leader turc joue de la faiblesse de ses “alliés” européens pour imposer ses vues, contraires à nos intérêts

par Pascal Lorot

Ex: http://www.lenouveleconomiste.fr

La Turquie est-elle encore notre alliée ? C’est là une question qui interpelle aujourd’hui nombre de chancelleries. Depuis l’arrivée au pouvoir des islamo-conservateurs de l’AKP (Parti de la justice et du développement) et de son chef incontesté Recep Erdogan, la Turquie a fait le pari de réinvestir l’ancien espace ottoman et d’émerger comme une pièce centrale sur l’échiquier régional. Sauf qu’en voulant devenir un acteur majeur du Proche et du Moyen-Orient, Ankara s’est peu à peu affranchie des liens de solidarité existant jusque-là avec l’Europe et, plus généralement, l’Occident.

En 2009, la Turquie va tout d’abord casser le partenariat stratégique prévalant avec Israël. Avant, au moment des révolutions arabes de 2011, de jouer la carte des Frères musulmans et des insurgés qui veulent, au nom de l’islam et de la “démocratie” (on voit ce qu’elle a donné…), renverser les dirigeants de la région. C’est la rupture avec l’Égypte de Moubarak et le soutien aux Frères avant, une fois ces derniers renversés, de s’orienter vers une posture semi-conflictuelle avec la nouvelle Égypte.

Le cas de la Syrie est encore plus flagrant. Allié de longue date de Bachar el-Assad, Erdogan va en faire son pire ennemi lorsque le maître de Damas décide de ne pas suivre ses “conseils”, et ne vise plus qu’un objectif : sa chute, quel qu’en soit le prix. Ce dernier s’appelle Daech, le pire adversaire de l’Occident, avec lequel il pactise. Dans sa conquête du pouvoir, l’État islamique peut ainsi s’appuyer sur l’“allié” turc : les djihadistes transitent par la Turquie, s’y reposent avant de repartir au combat, s’y font soigner ou s’y instruisent. À cette aune, les attaques ouvertes de Moscou quant à la complicité d’Ankara dans les trafics pétroliers de Daech ne sont qu’un élément à charge de plus. Et le fait que ces éléments soient mis sur la table par la Russie n’enlève rien à ce qui est perçu par nombre d’experts occidentaux comme une quasi-certitude.

“La Turquie a fait le pari de réinvestir l’ancien espace ottoman et d’émerger comme une pièce centrale sur l’échiquier régional. Sauf qu’en voulant devenir un acteur majeur du Proche et du Moyen-Orient, Ankara s’est peu à peu affranchie des liens de solidarité existants jusque-là avec l’Europe et, plus généralement, l’Occident”

À l’inverse, lorsque les Kurdes libres de Kobané subissent les assauts de Daech, la Turquie les laisse se faire massacrer à quelques mètres de sa frontière. Lorsque Yazidis et autres minorités ethno-religieuses se font elles aussi massacrer, point de réaction non plus.

L’arme du contrôle des migrants

Enfin, lorsque le président Hollande s’engage pour la mise sur pied d’une vaste coalition visant à défaire une fois pour toutes Daech, la Turquie ne trouve rien de mieux que d’abattre un Sukoï 24 russe, qui ne menaçait en rien la Turquie quand bien même il survolait la frontière syro-turque. Avec pour résultat d’enterrer les espoirs de la diplomatie française de rassembler tous les acteurs sous la même bannière. Il est vrai qu’Erdogan, tout à son obsession anti-Kurde, préfère sans doute le statu quo à une éviction réelle de Daech qui conforterait Bachar el-Assad en Syrie, mais aussi nos alliés kurdes.

Que dire enfin de la passivité de Recep Erdogan face à la vague des migrants qui déferlent sur l’Europe ? Dans un État où la police et l’armée occupent une place centrale dans la hiérarchie du pouvoir, il est clair qu’Ankara était en mesure de sécuriser ses côtes et d’empêcher l’exode de centaines de milliers de vrais et faux réfugiés. Le président turc a pourtant laissé faire, car il a bien compris le profit politique qu’il pouvait en tirer face à une Europe faible et fragile. Le résultat du chantage réussi de la Turquie est là : contre l’engagement de “fixer” les réfugiés (ceux qui ne sont pas déjà en Europe), il reçoit des Européens un chèque de 3 milliards d’euros, la réouverture des négociations en vue de l’adhésion future à l’Union européenne et la liberté pour près de 80 millions de Turcs de pouvoir circuler sans visa, en Europe, à compter d’octobre 2016.

Recep Erdogan est un vrai leader et un homme de conviction, qui sait jouer de la faiblesse et des contradictions de ses “alliés” européens et n’hésite pas à hausser le ton et à menacer. Sauf que ses postures et engagements dans cet Orient compliqué vont à l’encontre de la plupart de nos intérêts stratégiques. Tout le monde en a conscience. Qui osera le dire à voix haute ?

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Hervé Juvin: Le retour des nations ?

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Le retour des nations ?

Ex: http://zone-critique.com

Dans son essai intitulé Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin analyse l’impérialisme américain et tente de rétablir l’idée de nation comme seule unité politique stable.

La crise financière de 2008 n’a rien changé. L’argent roi n’a pas été déchu de son trône. Hervé Juvin montre comment l’économie et la finance dictent les mouvements de nos sociétés aujourd’hui. L’impératif de croissance entraîne la destruction des fonds marins, l’explosion des ressources alimentaires et le mal-être social en Europe.

Il pointe un paradoxe : alors que nous vivons dans des pays développés parmi les premières richesses mondiales, où la production de biens est abondante, les individus vont bientôt être obligés de travailler jusqu’à 70 ans et disposent de moins en moins de libertés.

De quelle liberté d’expression un salarié dispose-t-il face aux riches actionnaires d’une entreprise, quand il a contracté un crédit sur trente ans et une famille à nourrir ? Aucune.

L’économie contrôle les cerveaux et les estomacs

La financiarisation de l’économie, l’augmentation des revenus du capital face à ceux du travail (les dividendes augmentent nettement plus vite que les salaires depuis trente ans) ont eu raison de la libertés des citoyens.

Pour Hervé Juvin, l’économie et le capital décident de tout et ont même jeté leur dévolu sur le vivant. Des milliards de dollars sont investis dans les matières premières alimentaires, font grimper les prix et peuvent provoquer des famines dans les pays pauvres qui ne peuvent pas suivre cette inflation.

Plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés, les intérêts financiers contrôlent les savoirs. La connaissance est devenue une marchandise. Le web, créé pour offrir un accès universel au savoir, est en train de se privatiser, de se monétiser, comme Google qui vend le référencement des mots comme des espaces publicitaires aux entreprises, dégradant ainsi la diversité du langage. Seuls les plus riches peuvent accéder aux savoirs les plus évolués et se payer des inscriptions dans les grandes écoles (100 000 dollars l’année pour Harvard, 60 000 dollars l’année dans les meilleures écoles primaires chinoises.)

La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

Les chercheurs, s’ils ne veulent se faire éjecter du milieu scientifique, n’ont pas intérêt approfondir leur travail sur les dangers des OGM pour la santé. Ces recherches seraient un frein à la croissance.

Les droits de l’individu, couverture du marché

Pour Hervé Juvin, ce modèle de société où l’argent et le marché sont rois a été imposé par les Etats-Unis et sont une forme de leur impérialisme. Le pays de la conquête de l’Ouest (rendue possible avec le génocide des Indiens, précise l’auteur) promeut des valeurs universelles de libertés individuelles et des droits de l’homme, pour inonder le marché mondial de ses produits et tenter de continuer à dominer le monde, via ses grandes entreprises multinationales.

juvin2.jpgC’est notamment l’objectif du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le pays de l’Oncle Sam, actuellement en cours de négociation, qui vise à créer un grand marché transatlantique. Hervé Juvin explique que sous un voile de liberté et d’ouverture, se joue une grande guerre économique. Les Etats-Unis défendent avant tout l’intérêt de leur nation et n’hésitent pas à faire payer de lourdes amendes aux entreprises étrangères sur leur sol comme la banque française BNP Paribas, condamnée à payer 9 milliards d’euros, pour avoir violé certains embargos américains.

L’impérialisme américain se réalise aussi dans le domaine culturel en inondant les marchés des produits US et en faisant barrage à certains produits étrangers, comme les fromages français, lors de confilts commerciaux ou diplomatiques.

On peut répondre à Hervé Juvin que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à exercer ce type de pression pour préserver ses intérêts et que la Russie de Vladimir Poutine use aussi de l’embargo sur les produits alimentaires pour asseoir ses positions dans le conflit ukrainien et favoriser sa production agricole nationale dans les supermarchés russes.

La nation, seule unité politique ?

Impérialisme rimerait aussi avec protectionnisme. Hervé Juvin prend même la Russie comme exemple d’une nation qui défend ses intérêts économiques en protégeant ce qui est aujourd’hui le nerf de la guerre économique : sa dette souveraine. Il explique qu’à son arrivée au Kremlin, Vladimir Poutine a nationalisé la dette russe, pour la retirer des marchés financiers, ce qui expliquerait son taux actuel très bas : 17% du PIB.

Pour faire tomber le “mur de l’Ouest” et sortir de la crise de l’économie mondialisée, Hervé Juvin propose le retour des nations sur l’échiquier, et notamment en Europe.

Selon lui, une nation plus unie mettrait fin à la crise des identités qu’entraîne le multiculturalisme occidental. Il prône avec enthousiasme le modèle du royaume du Bhoutan, classé comme l’un des pays les plus heureux au monde. Son bonheur, il le doit à son unité culturelle et religieuse et à sa fermeture à l’intégration de toute diversité dans sa culture. L’unité d’une nation offre au monde une diversité de cultures stables, plus riches que la culture mondiale uniforme que les Etats-Unis diffusent depuis le siècle dernier. Mais on peut se demander pourquoi la seule diversité à protéger serait celle des différentes nations dans le monde, et non pas une diversité de cultures, de religions et d’individus à l’intérieur de la nation.  

Sur le plan économique, Hervé Juvin montre que l’Etat nation permettrait de soumettre l’économie à un projet de société. Le marché devrait obéir à des règles basées sur des valeurs sociales, environnementales et culturelles de l’Etat qui contrôle ce marché. Elle rendrait possible le passage de l’économie de marché à l’économie politique, au service des intérêts de la société. Mais il étonnant d’observer qu’Hervé Juvin imagine dans son livre une économie politique de l’Union européenne (qui pourrait réguler le marché sur le plan environnemental) et non de la France. Un Etat transnational pourrait donc être bénéfique aux peuples sans être impérialiste ?

Les Etats-Unis, épouvantail et modèle

Une contradiction essentielle réside dans le Mur de l’Ouest n’est pas tombé. Il pointe du doigt avec pertinence l’impérialisme américain dans l’économie de marché mondialisée. Mais dans le retour des nations qu’il imagine en Europe pour se protéger de tout impérialisme, il s’appuie sur le sentiment national très fort aux Etats-Unis. Si l’aigle américain sort souvent vainqueur d’une bataille économique, c’est parce qu’il sait mettre l’ouverture au marché au service de l’intérêt national. Les Etats-Unis ne défendent pas la liberté pour la liberté mais pour garder leur position dominante dans le village mondial.

Pour Hervé Juvin, l’Europe et la France devraient donc s’inspirer de ce sentiment national américain pour s’imposer davantage sur la scène économique.

Même si l’essayiste affirme que la nation est gage de stabilité face aux ambitions impérialistes, il montre implicitement que le sentiment national n’est pas dénué d’ambition colonisatrice pour se conserver. Et que le marché est un moyen de renforcer la nation.

  • Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin, éditions PGDR, 271 pages, mai 2015

vendredi, 11 décembre 2015

Les limites de l'antifascisme carnavalesque...

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Les limites de l'antifascisme carnavalesque...

par Mathieu Bock-Côté

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Mathieu Bock-Côté cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'incapacité dans laquelle se trouvent les représentants du système de comprendre la montée en puissance du FN...

Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et a déjà publié plusieurs essais.

Les limites de l'antifascisme carnavalesque

Les formules sont convenues et un peu creuses, mais elles sont encore utilisées, comme si elles étaient rassurantes, et même réconfortantes: la poussée du Front national aux élections régionales est accueillie par des cris indignés qu'on veut aussi douloureux. Pour les uns, l'intolérance progresse et la percée du FN confirmerait en fait l'avilissement moral des Français. Pour les autres, les années 1930 pointent leur museau. Dans tous les cas, la démocratie serait en danger contre lequel il faudrait se mobiliser. Les éditorialistes, pour l'essentiel, partagent cette grille d'analyse, qui reconduit, pour l'essentiel, les catégories de l'antifascisme des dernières décennies. Et un peu partout, la presse étrangère, avec quelques nuances, reprend ces catégories et annonce une poussée historique de l'extrême-droite en France.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce cri de scandale ne nous aide pas vraiment à comprendre sa progression. Il confirme la vétusté de l'appareil conceptuel utilisé pour penser le populisme européen. Mais quoi qu'on en pense, on ne pourra pas toujours rabattre la vie politique contemporaine sur la Deuxième guerre mondiale. On cherche souvent, pour confirmer la disgrâce démocratique du Front national, à l'associer à différentes figures de la droite antiparlementaire de la première moitié du vingtième siècle. Mais l'opération est moins scientifique que rhétorique: elle vise à confirmer la culpabilité originelle d'un mouvement politique condamné à représenter l'ennemi de la République, même quand il prétend s'y rallier et cherche à y donner des gages.

Mais dans les faits, la référence à l'extrême-droite est de moins en moins opérante: il faut sans cesse redéfinir cette notion pour y faire entrer ceux qu'on veut y associer à tout prix. Politologues et sociologues en élargissent sans cesse la définition. Mais aujourd'hui, elle sert moins à décrire qu'à décrier. Elle a surtout pour fonction d'assurer l'exclusion politique de ceux à qui on l'accole, à tort ou à raison et en vient presque à relever de la démonologie. De ceux à qui on accolera l'étiquette, on dira qu'ils sentent le soufre, ou encore, qu'ils ont des idées nauséabondes. C'est l'argument olfactif. On renifle l'adversaire, on l'accuse de puer, on le transforme en ennemi, et on le chasse du domaine public. On conviendra qu'il ne suffit plus à détourner massivement les Français du FN. On atteint probablement aujourd'hui les limites d'un antifascisme anachronique.

On aura aussi cherché, depuis quelques années, à l'étendre à tous ceux qui contestaient d'une manière ou d'une autre l'idéologie multiculturaliste et les vertus du sans-frontiérisme. On a voulu extrême-droitiser la droite lorsqu'elle ne cherchait plus à respecter les critères de respectabilité édictés par la gauche. On a réservé le même sort aux intellectuels qui s'inquiétaient de la dénationalisation de la société française et qui ne célébraient pas systématiquement la diversité à la manière d'une richesse. On les accusera de «faire le jeu du Front national». Il fallait les censurer et maintenir en vie le fantasme médiatique d'une France à la diversité heureuse. Notre époque serait merveilleuse: qui en doutera sera accusé de complaisance réactionnaire.

Il ne fallait donc pas prendre au sérieux les raisons profondes qui poussaient un nombre croissant d'électeurs vers ce parti. On connaît la formule longtemps ânonnée: par exemple, il n'y aurait pas vraiment d'insécurité en France, mais un sentiment d'insécurité. Il fallait conséquemment dénoncer ceux qui l'entretenaient. De la même manière, on fustigera ceux pour qui la crise de l'école n'était pas simplement le fruit d'une nostalgie réactionnaire, mais une réalité de mille manières documentée. La simple référence à l'identité nationale, d'ailleurs, sera progressivement disqualifiée: on n'y verra qu'une crispation identitaire symptomatique d'une fragilité psychologique malheureuse. Il n'y aurait pas de déclin français, seulement un déclinisme délirant alimenté par des idéologues qu'on désignera à la vindicte publique.

Depuis une quinzaine d'années, on le sait, on a assisté à la multiplication des phobies. Elles contribuent à la psychiatrisation de la vie politique. La dissidence est associée à une forme de dérèglement psychique, et on assistera à la multiplication des interdits moraux et idéologiques. L'inquiétude devant l'immigration massive ou le multiculturalisme sera assimilée à la xénophobie. Celle par rapport à la difficile intégration de grandes populations musulmanes en France sera quant à elle assimilée à l'islamophobie. La critique de l'intégration européenne relèvera de l'europhobie. À ce catalogue des phobies, il faudrait aussi ajouter l'homophobie et la transphobie, dont on a beaucoup parlé ces dernières années. Le nouveau régime issu de mai 68 exige qu'on s'enthousiasme devant sa promesse d'un avenir diversitaire radieux ou qu'on passe pour fou. Devant le déni de réel des élites médiatiques, certains cherchent la protestation la plus vigoureuse, même si elle est excessive.

L'idéologie soixante-huitarde, qui prend forme aujourd'hui à travers la sacralisation de la diversité, a besoin du mythe du fascisme pour poursuivre son implantation. Il lui permet d'associer ainsi aux pires horreurs du vingtième siècle la simple défense des valeurs traditionnelles et des institutions qui les pérennisaient. Dès lors, le progressisme dominant propose son alternative funeste: multiculturalisme ou barbarie. Le désaccord populaire est toujours rabattu sur le fascisme, comme s'il représentait la dernière étape avant la conversion décomplexée à l'extrême-droite. En fait, il s'agit de désarmer mentalement le commun des mortels devant ce qui est quand même une entreprise sans précédent d'ingénierie sociale et identitaire visant à modifier en profondeur l'identité du peuple français et de la civilisation européenne.

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Encore aujourd'hui, on peine à traduire politiquement les clivages nés dans la dynamique des radical sixties. Qu'on le veuille ou non, la distinction entre la gauche et la droite structure encore la vie politique, surtout en France qui, à sa manière l'a inventé. Elle n'est pas sans profondeur anthropologique non plus: la gauche et la droite ne sont pas des notions complètement insensées. Mais il faut bien convenir que ce clivage n'est pas parvenu à donner une véritable forme politique aux enjeux qui touchent à la nature même de la communauté politique. Ils ne s'expriment vraiment clairement qu'avec les référendums européens, pour ensuite se dissiper une fois que le système partisan reprend ses droits. Une frange importante du peuple, dans les circonstances, semble privilégier une politique tribunicienne pour se faire entendre, même si, paradoxalement, elle l'isole politique dans les marges.

On s'est demandé cet automne pourquoi les intellectuels avaient aujourd'hui plus d'influence que les politiques dans la vie publique. Naturellement, leur parole est plus libre. Ils ne sont pas en position de responsabilité. On les suspecte moins, conséquemment, de dissimuler une part de réalité et d'être lié par une attache partisane. Mais l'essentiel était ailleurs: ne cherchant pas à s'inscrire dans un clivage politique usé, ils parviennent plus aisément à réaliser les synthèses nécessaires et à formuler une vision de l'époque et de ses enjeux délivrée de l'écartèlement habituel et exagéré entre ce que la gauche et la droite de gouvernement croient devoir être. Plus souvent qu'autrement, ils expriment une forme de conservatisme qui est peut-être d'abord et avant tout un patriotisme de civilisation. Ce créneau est aujourd'hui idéologiquement majoritaire en France, même s'il demeure vitupéré médiatiquement.

Si on laisse de côté le grand récit antifasciste maintenu artificiellement en vie par le système médiatique, on découvre une autre histoire de l'émergence du populisme européen. Sa vitalité politique repose sur un double abandon dont se sont rendus coupables les partis de gouvernement. La droite a sacrifié le patriotisme conservateur qui était la marque distinctive du RPR des bonnes années pour se convertir à un libéralisme moderniste qui n'a jamais suscité l'enthousiasme au-delà du cercle étroit des élus de la mondialisation heureuse. La gauche a renoncé à la défense du peuple pour se convertir à la cause de la diversité et à la sacralisation des minorités, en leur prêtant la vertu rédemptrice autrefois réservée au prolétariat. Le Front national a récupéré ces deux créneaux.

En un mot, les élites françaises ont sacrifié la fonction protectrice du politique, ou sa part conservatrice, si on préfère. Elles ont ainsi renoncé à certaines aspirations fondamentales au cœur de la cité. Elles ont négligé le besoin d'enracinement au cœur de l'âme humaine. Les enjeux sociétaux ont émergé ces dernières années. Ils rappellent que la politique ne saurait être victime de réductionnisme économique sans s'appauvrir existentiellement. Les hommes, quoi qu'on en pense, ne se représentent pas la société comme une simple association contractuelle d'individus sans liens véritables entre eux. Ils veulent habiter un monde commun, noué dans l'histoire et la culture. Mais on a assisté, à bien des égards, à sa dissolution dans la seule logique des droits.

Plus encore, les grandes réformes sociétales ont été présentées comme relevant de la fatalité historique. Ce sentiment d'impuissance entretenu par le mythe de la fatalité historique revalorise, par effet de contraste, ceux qui croient que la politique n'est pas sans lien et qui misent sur cette dernière pour infléchir autrement le cours de l'histoire, et reconstruire ce qui n'aurait pas dû être déconstruit. Les partis politiques qui prétendent, d'une manière ou d'une autre, sortir la politique de la seule logique de l'extension des droits et du traitement gestionnaire des problèmes sociaux risquent retrouvent aisément un écho populaire. Ils laissent croire, en quelque sorte, que l'homme a une maîtrise sur son destin, même s'ils font preuve souvent de démagogie en laissant croire que cette volonté est toute-puissante et peut s'affranchir des pesanteurs de l'époque.

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On s'est émerveillé, ces dernières semaines, de la réhabilitation de la Marseillaise et du Tricolore, suite aux carnages du 13 novembre. Personne ne s'en désolera, naturellement. Il y avait là une forme de sursaut patriotique absolument admirable, à mille lieux du réflexe pénitentiel dans lequel le système médiatique se complaît spontanément. Mais une certaine autocritique aurait été la bienvenue: pourquoi les élites, et les élites de gauche, en particulier, avaient-elles abandonné les symboles nationaux? Car le Front national avait moins confisqué la nation qu'on ne lui avait concédée. C'est moins sur son programme spécifique qu'il est parvenu à croître, au fil des ans - d'autant que ce programme est assez changeant et ne se caractérise pas exactement par un souci de rigueur - que sur un désir de nation auquel il était à peu près le seul à répondre explicitement, aussi déformée sa réponse soit-elle.

Il faut voir plus large. C'est à une crise de légitimité qu'on assiste, en fait. Une crise de régime, si on veut, qui touche toutes les sociétés occidentales même si encore une fois, même si c'est en France qu'elle prend une portée civilisationnelle. La France devient le théâtre des grandes contradictions qui traversent le monde occidental. Le pouvoir semble impuissant à affronter une crise de civilisation à peu près sans précédent et se contente de disqualifier ceux qui le rappellent à ses devoirs et l'invitent à ne pas se contenter d'incantations humanitaires devant des problèmes comme la crise des migrants. Il se permet même de persécuter ceux qui dénoncent son impuissance. Ainsi, ils sont de plus en en plus nombreux à défiler régulièrement devant les tribunaux pour avoir nommé la part de réel qui heurte l'idéologie dominante. C'est, à certains égards, le seul ressort qui lui reste.

Il y a certainement d'excellentes raisons de s'opposer au Front national, mais la réduction de sa progression à la renaissance d'une forme de fascisme intemporel, qui serait la tentation diabolique de la civilisation européenne, n'en est pas vraiment une. Elle rassure certainement une frange significative des élites politiques et intellectuelles, qui peuvent dès lors prendre la pose avantageuse de la résistance contre la bête immonde, mais elle rend à peu près incompréhensible et inintelligible le pourrissement de la situation qui a pourtant propulsé le Front national au rang de premier parti de France. Et pour tout dire, la meilleure manière de lui faire barrage ne consiste certainement pas à pousser encore plus loin la politique qui a contribué à sa croissance.

Mathieu Bock-Côté (Figaro Vox, 8 décembre 2015)

Einbindung der Türkei ein historischer Fehler

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Einbindung der Türkei ein historischer Fehler

von Robin Classen
Ex: http://www.blauenarzisse.de

Seit Jahren ist es ein fester Bestandteil der US-​Strategie für Europa und den Nahen Osten, die Türkei in die westliche Geopolitik mehr einzubinden.

Die Türkei wurde bereits von den Amerikanern in die NATO geholt und sie soll auch Mitglied der Europäischen Union werden. Welche gesellschaftspolitischen Auswirkungen das auf die europäischen Nationen haben könnte, ist den geographisch durch einen Ozean getrennten und weit entfernten Amerikanern hierbei egal.

Die EU hadert seit langem mit einem Beitritt der Türkei

Die europäischen Länder versuchten sich derweil an einem Drahtseilakt: Während Großbritannien und auch Frankreich immer wieder Offenheit für einen Beitritt signalisierten, wehrten sich vor allem osteuropäische und südosteuropäische Länder gegen einen Beitritt des Nachfolgestaates des Osmanen-​Reiches. Insbesondere Griechenland, das nicht nur wegen strittiger Territorialangelegenheiten in Hinblick auf einzelne Mittelmeerinseln mit den Türken im Dauerclinch liegt, sondern welches insbesondere die türkische Perspektive im Zypern-​Streit nicht akzeptieren kann, blockierte und bremste bisher. Auch in Osteuropa kommt die Aufnahme eines islamischen Landes in die NATO bisweilen nicht gut an.

1989 lehnte die EG eine Einigung für eine Mitgliedschaft der Türkei noch ab – kein Wunder, liegen doch mehr als neunzig Prozent des Staatsgebietes nicht einmal auf europäischem Boden. 1997 hob die EU diese Entscheidung auf und beschloss schließlich 1999, der Türkei den Beitrittskandidatenstatus zu gewähren. Nach langwierigem Geplänkel – vornehmlich über die Menschenrechtslage – wurde am Tag der Deutschen Einheit 2005 schließlich der verhängnisvolle Entschluss gefasst, ein Beitrittsverfahren zu eröffnen.

Seitdem geschah wenig: Nur das Verhandlungskapitel „Wissenschaft und Forschung“ konnte 2006 abschlossen werden. Danach wurde weder ein weiteres Kapitel abgeschlossen, noch ein neues eröffnet. In den letzten zwei bis drei Jahren drohte ein kompletter Stopp der Verhandlungen, da die Türkei immer stärker in inneren Konflikten versank, die die Erdogan-​Regierung vornehmlich mit Gewalt löste.

Die naive Merkel-​Politik macht einen EU-​Beitritt plötzlich wahrscheinlich

IS_Nato.jpgIn Deutschland und Österreich sind unter der Hand wohl auch den etablierten Politikern die erheblichen Probleme mit zugewanderten Türken und vor allem die Einstellung der einheimischen Bevölkerung zu einem EU-​Beitritt bekannt, weswegen (pseudo-)konservative Parteien wie die CDU seit Jahren Wert auf eine „privilegierte Partnerschaft“ legen, eine Vollmitgliedschaft mit samtweichen Tönen jedoch ablehnen.

Doch nun – ausgerechnet in einer Zeit, in der in nur einem Jahr eine Million Moslems alleine in Deutschland als Asylbewerber angekommen sind – stehen die Chancen plötzlich gut wie nie dafür, dass die Türkei es doch noch bis 2020 oder 2025 in die EU schaffen könnte. Grund ist eine fatale Fehleinschätzung der europäischen Politik und insbesondere der deutschen Unionsparteien. Dort hat sich nämlich die Ansicht verfestigt, aus Unwillen die deutsche Grenzen zu sichern, einfach den Türken Honig um den Mund zu schmieren, um sie dazu zu bewegen, einfach an ihren Grenzen die Asylbewerber abzufangen.

Die Asylbewerber in der Türkei unterzubringen, dass entspräche ohnehin dem deutschen und internationalen Asylrecht, da nahezu alle Asylbewerber, die die Balkan-​Route nutzen, das sichere, befriedete Land durchqueren müssen. Dass CDU-​Politiker aber behaupten, man könne 6.000 Kilometer Grenze nicht sichern, weswegen man auf die Türkei setzen müsse, ist ein Offenbarungseid. Mit den Wassergrenzen verfügt die Türkei schließlich über rund 10.000 Grenzkilometer und damit über deutlich mehr als Deutschland, was sich zudem die Sicherung der EU-​Außengrenze mit seinen Partnern teilen würde!

Die Türkei will Europa islamisieren

Noch viel entscheidender: Die re-​islamisierte Türkei Erdogans denkt gar nicht daran, die Flüchtlingskrise als ein Problem für Europa wahrzunehmen. Im Gegenteil forderten die Türken vor wenigen Wochen noch, Europa müsse viel mehr Asylbewerber aufnehmen. Dahinter steckt eine imperiale Strategie des sich als neo-​osmanischen Herrscher mit Imam-​Attitüde verstehenden Präsidenten Erdogan. Seine Regierung agiert bereits seit Jahren besonders aktiv in Bosnien und Albanien und versucht, eine islamische Achse im Herzen Europas zu schmieden.

Dabei spielen insbesondere die ihm treu ergebenen Türken in Deutschland eine wesentliche Rolle, denen er so gern Besuche in großen deutschen Fußballstadien abstattet. Ein EU-​Beitritt der Türken würde mithin ein trojanisches Pferd der Islamisierung in die europäischen Institutionen tragen und die Macht der Türkei als Regionalmacht massiv ausbauen. Bedenkt man, dass die derzeitige Bevölkerungszahl von 76 Millionen Türken bis 2050 auf 94 Millionen ansteigen soll, kann man sich außerdem denken, welche demographischen Folgen die Niederlassungsfreiheit für Europa und vor allem Deutschland wohl hätte. Die hohen Asylbewerberzahlen durch eine Ausweitung der Niederlassungsfreiheit auf die Türkei bekämpfen zu wollen, ist mithin eine Milchmädchenrechnung.

Zwischen Bekämpfung und Unterstützung des IS

Auch die Bekämpfung des Islamischen Staates (IS), bei der die Türkei angeblich mitwirken soll, ist ein heikles Thema. Kurdische Gruppen im Grenzgebiet berichten immer wieder von einer offenkundigen Zusammenarbeit zwischen türkischen Grenzsoldaten und IS-​Terroristen. Russland verbreitete jüngst die Behauptung, dass Schmuggel und Öl-​Verkauf aus IS-​Beständen nicht nur auf dem florierenden Schwarzmarkt an der türkisch-​syrischen Grenze von türkischen Sicherheitsbehörden in keiner Weise bekämpft werden, sondern dass die türkische Regierung selbst in diese Geschäfte verwickelt sei. Im Übrigen fordert die Erdogan-​Regierung wesentlich energischer den Sturz des verhassten Assad als ein Ende des IS-​Terrors. Die Entstehung eines geopolitischen Machtfaktors Türkei in der Brückenregion zwischen Westen und Nahem Osten mag im kurzfristigen Interesse der USA liegen, im Interesse Europas und Deutschlands ist sie jedoch mit Sicherheit nicht.

Militant Islamists, Organized Crime and the Balkan Diaspora in Europe

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Militant Islamists, Organized Crime and the Balkan Diaspora in Europe

Terrorism Monitor Volume: 13 Issue: 23

By: Ebi Spahiu

The Jamestown Foundation & http://moderntokyotimes.com

In light of terrorist attacks in Paris on November 13, countries across Europe have visibly increased security measures and are on the alert for more attacks. Countries in the Western Balkans have similarly boosted security after state agencies received alerts from international partners and from their own intelligence organizations on potential Paris-style attacks in cities of the region (Ora News, November 18). Since the emergence of the Islamic State and continuous reports of Balkan foreign fighters who have joined the organization in Syria and Iraq in recent years, local security analysts and think tanks have attempted to provide profile local fighters who have joined this jihadist organization. They have largely concluded that a majority have criminal backgrounds and come from impoverished areas, but were then mobilized and inspired by individual radical imams, who serve as key links between volunteers and jihadist groups abroad. [1] So far, however, there has been relatively little focus on the alleged role that organized crime groups from the region have played in aiding militant cells in Western Europe, or the involvement of the Balkan diaspora in providing an arms for terrorist groups in the West.

A recent study released by the Flemish Peace Institute, based in Brussels, concluded that the majority of firearms used for violent attacks, including the Paris shootings, make their way to Europe via the Western Balkans from groups that capitalize on existing routes originating in or transiting the region utilized for drug trafficking and other illegal activities. “Police have noticed an increase of Kalashnikov-type of assault weapons in recent years and official records show that the majority of these weapons come from the Balkans,” said Nils Duquet, co-author of the study, in an interview with Top Channel News in Tirana (Top Channel, November 21).

Organized Criminal groups, Terrorism and the Balkan Diaspora

Since the dissolution of the former Yugoslavia and the collapse of the Communist regime in Albania in the 1990s, weak rule of law and corruption have strengthened smuggling networks in the region, many of which are often closely linked to public officials. Such weak state structures to combat organized crime and high levels of corruption have enabled several nexus groups to emerge and dominate drug trafficking and arms trade in European markets, but also establish significant relationships with terrorist organizations, as they have done in the past with the Kurdish PKK or al-Qaeda. [2] The most notable case is the rise of the Albanian mafia and the nexus with the Kosovo Liberation Army in the late 1990s, which expanded out of Albania’s economic downfall following the collapse of “pyramid” investment schemes in 1997. Violent rebellions led to the ransacking of hundreds of military and police storage facilities across the country (Bota Sot, October 25). Over 100,000 weapons are believed to have been stolen over the course of a few months during this period—the majority of which are still used in conflicts or recycled in European markets. Some are also now believed to end up on the hands of terrorist organizations, including sleeper cells based in Western countries, with Belgium providing the largest black market (Financial Times, November 19). Furthermore, regional networks created over the years out of these criminal and political nexuses, including those tri-border areas between Albania, Kosovo and Macedonia, are also believed to be “directly tied to operational developments of militant Islamist cells in the UK,” often due to their dominance of smuggling heroin and other types of drug and human trafficking. [3] According to several accounts, heroin from the Balkans accounts for over $20 billion annually, which also largely finances groups like Hezbollah and al-Qaeda (The New York Times, April 28, 2014).

In this context, it is no surprise that militant Islamist groups, including the Islamic State, seek to exploit homegrown cells established in the Western Balkans, but also diaspora-based communities and the trafficking networks elsewhere in Europe. According to an EU-led study, looking at the ties between organized criminal groups and terrorism in Western Europe, in addition to geographical components that link terrorism to Balkan organized crime, there is also a notable increase of Balkan second and third generation diaspora becoming more involved with radical Islamist communities based in the West. This has been particularly concerning for the Balkan diaspora in Austria, Switzerland, Italy and the UK, which have seen a number of youth, mainly nationals of Albania, Kosovo and Montenegro, among others in the Balkan, join the Islamic State in Syria and Iraq. In Switzerland, for instance, a sizable percentage of foreign fighters are of Balkan origin, particularly from Kosovo, whose migrant population makes up a large portion of Muslims in the country (CTC Sentinel, July 30, 2014). Although, according to experts, many of the ethnic Albanian Muslim communities in Europe, including those in Switzerland, have access to independent funding for their religious needs, they are not immune to the influence of well-funded Wahhabist and Salafist foundations and mosques representing more radical religious views. “Many religious communities fight over the leadership that is going to represent Muslims, making Albanians practitioners susceptible to be usurped by suspicious finances and attracted to radical ideologies,” claims a Tirana-based security official interviewed by this author who wishes to remain anonymous. [4]

The Balkans as a Transit Route for Terrorists

A number of police counter-terrorism operations have exposed these connections, which are now becoming increasingly visible to security agencies across Europe. In July 2014, Italian police, in collaboration with the Albanian authorities, carried a large operation against a group of Islamic State supporters who had recruited and aided several foreign fighters to cross over to Turkey, to join the Islamic State in Syria (Shqiptarja [Tirana], July 1). Among those arrested, the majority were Albanian and Italian nationals who had allegedly assisted the travels of foreign fighters, including that of Maria Gulia Sergio, an Italian convert, and her Albanian husband, Aldo Kobuzi. Investigations have since revealed that these individuals traveled to Syria on September 2014, by seeking help from Kobuzi’s remaining relatives in Albania, who were also followers of Salafist ideologies (Balkan Insight, March 2015). Similar stories are becoming noticeable as local and international media discover transit routes of foreign fighters linked to the Islamic State. This is particularly underlined in light of the flow of refugees crossing the region on their journey to Western Europe and the potential for individuals linked to extremist organizations to enter Europe through this route. Such fears have been heightened by allegations of some of the Paris attackers entered Europe through the Balkans, posing as a Syrian refugee (RT, November 15).

Conclusion

Since the Paris attacks, regional security services have stepped up security to prevent any possible attacks by local Islamic State supporters. For instance, Albania, a NATO member, has deployed over 1,500 armed security forces to ensure safety in public spaces and adopted a new national strategy against terrorism (Ora News, November 18). [5] In the wake of the Paris events, Albania’s security level has also been increased to “red,” following several alerts from state agencies and a note from the U.S. Embassy in Tirana that credible intelligence suggested that the capital city is among the Islamic State’s targets (Lapsi, November 20). Serbia’s security forces are similarly “showing off” their regional military might in the face of potential terrorist threats and deadly attacks (Balkan Insight, November 20). These examples show how regional governments are demonstrating their commitment to prevent attacks and building further cooperation between agencies.

However, arrests and increased military capacity do not address the real concerns that have enabled violent extremism and religious radicalism to develop in the Balkans in the first place. These problems include corrupt officials who are involved in organized crime and the drugs trade (Exit, November 13; Balkan Insight, November 10). An additional problem is that moderate Islamic religious authorities that have been ousted by more radical preachers in recent years, leaving Islamic State supporters in the Balkan region, particularly those in Albania and Kosovo, with an open field (Balkan Insight, November 14). There are already indications that this toxic environment is starting to produce attackers; Bosnia-Herzegovina experienced its first violent assault by an alleged Islamist lone wolf, who killed two soldiers and wounded several others in a shooting in the suburbs of Sarajevo on November 18 (Balkan Insight, November 18). Despite the region’s governments’ efforts, however, it is becoming more clear that authorities are also aware of their own relatively limited capacities to carry investigations that involve acts of terrorism, and that the region’s security continues to rely heavily on international intelligence. As threats levels remain high in the midst of the Islamic State’s strong support-base in the Balkans, very few believe that the region’s political elite has the will to confront violent extremism and organized crime. [6]

Ebi Spahiu is a researcher on Central Asian and Western Balkan Affairs, focusing on gender and religious extremism.

Notes

  1. “Report inquiring into the causes and consequences of Kosovo citizens’ involvement as foreign fighters in Syria and Iraq, Kosovo Center for Security Studies,” April 2015, http://www.qkss.org/repository/docs/Report_inquiring_into....
  2. “Europe’s Crime-Terror Nexus: Links Between Terrorist and Organized Crimes Groups in the European Union,” http://www.europarl.europa.eu/document/activities/cont/20....
  3. Ibid, pg. 19.
  4. Interview with Tirana-based security official who wishes to remain anonymous due to security concerns, November 19, 2015.
  5. National strategy in combating violent extremism, www.qbz.gov.al/botime/fletore_zyrtare/2015/PDF-2015/203-2....
  6. Adriatic Institute, February 2014, https://www.youtube.com/watch?v=QV4zZ2MAv9Q.

Files:

TerrorismMonitorVol13Issue23_01.pdf

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Photo: This man was recently detained during a raid against alleged Islamic State supporters in Albania (Source: Shqiptarja)

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