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mercredi, 15 février 2012

Egypte : Les Etats Unis et l’ UE à la tête d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats ?

Egypte : Les Etats Unis et l’ UE à la tête d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats ?

 
Des unités des forces armées ont été déployées dans les rues et les artères de l’ensemble des villes égyptiennes. Des blindés et des véhicules militaires ont pris position tout au long de la route menant vers l’aéroport, devant les édifices publics, les alentours des bâtiments et les immeubles abritant les sièges administratifs.

Il en est de même pour les représentations diplomatiques qui furent également quadrillées par les militaires. Si les autorités et le conseil militaire ne se sont pas encore exprimés sur ces nouveaux développements de la situation, la presse égyptienne, citant des sources judiciaires, évoquent la mise à nu d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats. La thèse d’un éventuel coup d’Etat militaire a été également évoquée par des milieux islamistes mais sans donner de détails. En effet, les forces armées se sont déployées dans les principales artères de la capitale alors que des unités militaires ont quadrillé les institutions de l’Etat, a rapporté la presse égyptienne. Il en est de même pour Alexandrie et les autres grandes villes du pays qui sont sous le contrôle des forces armées.

La presse égyptienne parle de mise à nu d’un complot visant à diviser le pays en quatre mini-Etats. Selon l’information rapportée par plusieurs titres, le projet prévoit la création de trois nouveaux Etats, l’un pour les chrétiens avec comme capitale Alexandrie, le deuxième au Sinaï. Le troisième pour les Berbères et le quatrième à Nouba. Cet état de fait intervient également à la veille du début d’une grève générale et à deux jours de la désobéissance civile, lancées par le mouvement des jeunes du 6 avril et plusieurs organisations de la société civile. Le Conseil militaire n’a pas justifié pour l’instant le déploiement de ses troupes dans les villes égyptiennes. Seul un communiqué du Conseil suprême des forces armées (CSFA) a annoncé l’envoi de patrouilles à travers le pays pour maintenir la sécurité des bâtiments publics et privés. De son côté, le général Sami Anane, chef d’état-major des forces armées égyptiennes, a exhorté les citoyens à préserver la sécurité et la stabilité du pays par le travail et la production, a-t-il indiqué.

Le complot contre l’Etat est la thèse retenue par deux magistrats instructeurs dans l’enquête incriminant des organisations nationales et étrangères activant sous le chapeau d’associations à caractère caritatif. Ces organisations avaient pour mission de diviser le pays en quatre mini-Etats, a indiqué le journal Al-Ahram, citant des sources judiciaires. En plus du plan dudit découpage, des cartes géographiques détaillées du territoire égyptien, des photos de casernes et d’églises auraient été découvertes au siège d’une association. Une autre organisation allemande, la fondation Konrad Adenauer, et deux de ses employés de nationalité allemande sont accusés dans cette affaire. Des sommes d’argent estimées à 55 millions de dollars avaient été utilisées entre les mois de mars et décembre 2011, par cinq organisations américaines, selon les deux magistrats. Quant à l’organisation allemande, elle a dépensé une somme de 1 600 000 euros. A ce même sujet, les associations égyptiennes ont reçu le financement de 85 millions de dollars, selon les enquêteurs.

Quarante personnes égyptiennes et étrangères, dont 19 Américains, sont poursuivies par la justice mais n’ont pas encore été jugées. Des interdictions de quitter le territoire concernant les Egyptiens et les étrangers avaient été délivrées par la justice égyptienne. Ces mesures ont touché le fils d’une haute personnalité américaine, a-t-on appris. Ces membres d’associations sont accusés d’avoir agi sans autorisation pour mener des activités purement politiques. «Nous sommes en possession de l’acte d’accusation et nous sommes en train de l’étudier pour comprendre qui est mis en cause et ce à quoi nous pouvons nous attendre». Telle a été la réaction du département d’Etat américain à ce sujet. L’aide annuelle américaine, estimée à 1, 3 milliard de dollars en faveur de l’armée, aurait été suspendue. Un autre sénateur républicain, Lindsey Graham, avait averti que l’aide militaire américaine à l’Egypte était, selon lui «en jeu». Trois autres sénateurs américains – les républicains John McCain et Kelly Ayotte ainsi que leur collègue indépendant Joe Lieberman – ont mis en garde l’Egypte sur ce sujet, estimant que le risque d’une rupture entre les deux pays avait rarement été aussi grand. Répliquant aux déclarations des Américains, le Premier ministre égyptien a indiqué que son pays ne céderait pas au chantage de quiconque et que la justice mènerait son travail jusqu’au bout, a-t-il conclu.

Comme nous l’avons indiqué dans nos précédentes éditions, un appel à la désobéissance civile à partir du 12 février a été lancé par plusieurs organisations égyptiennes à travers le réseau social «Facebook». Néanmoins, des politologues égyptiens expliquent que le déploiement des forces armées avait des relations non seulement après les informations évoquant un complot contre l’Etat mais également à la suite de la grève générale et à l’appel à la désobéissance civile. Une quarantaine d’organisations et d’associations égyptiennes ainsi que 16 pays auraient indiqué qu’ils respecteraient l’appel à la grève et à la désobéissance civile. Selon un représentant de l’organisation du 6 Avril, la durée de la grève et de la désobéissance civile est fixée à 3 jours. Des leaders islamistes ont déclaré à la presse qu’un coup d’Etat militaire n’est pas à écarter mais sans donner plus de détails. Ces remous interviennent aussi à la veille du premier anniversaire du renversement de l’ex-Président Hosni Moubarak.

Les protestataires et les activistes des mouvements cités plus haut réclament le transfert immédiat du pouvoir aux civils. A ce sujet, les Frères musulmans ont indiqué que leurs militants ne suivraient pas le mot d’ordre visant à paralyser le pays alors que la confrérie a appelé les Egyptiens à resserrer les rangs et à ne pas mettre le pays en péril. Ces dernières 24 heures, la télévision d’Etat a multiplié les entretiens avec les citoyens et les responsables des entreprises qui rejettent l’appel lancé par le mouvement des jeunes et plusieurs autres organisations indépendantes.

Moncef Rédha

mardi, 14 février 2012

Vers un scénario libyen en Syrie ?

Vers un scénario libyen en Syrie ?

Les récentes révélations des médias israéliens selon lesquelles le Royaume-Uni et le Qatar auraient déployé en Syrie des unités de leurs forces spéciales n’ont pas laissé les autorités de Moscou indifférentes.

Jeudi, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, a déclaré que si ces informations s’avéraient exactes ce serait «une nouvelle très inquiétante». En effet, le site israélien Debkafile a rapporté jeudi que les combattants qui luttent contre l’armée syrienne aux alentours de la ville de Homs sont assistés par des instructeurs appartenant à des forces spéciales du Royaume-Uni et du Qatar. Selon Debkafile, les militaires étrangers ne participent

"C'est un fait que personne ne peut nier: la Syrie reçoit des armes destinées aux insurgés et aux extrémistes religieux qui profitent des mouvements de contestation pour s'emparer du pouvoir", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov

pas directement aux hostilités, mais agissent comme con-seillers militaires, assurent la communication et fournissent aux combattants armes et munitions. En outre, ces spécialistes étrangers assurent également le transport des combattants dans la zone du conflit, ainsi que la livraison de cargaisons militaires en provenance de différents fournisseurs, dont la Turquie.

Pour sa part, Hanane Aâchraoui, membre du comité exécutif de l’OLP, a considéré que l’étape franchie par la Tunisie et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), consistant dans le renvoi des ambassadeurs syriens, prouve l’existence d’une coordination entre Israël, les USA et certains pays arabes. Pour Mme Aâchraoui, les USA tentent de semer la division dans toute la région et pas seulement en Syrie, afin d’obtenir un Grand Moyen-Orient qui réponde aux attentes américaines donc israéliennes dans cette région névralgique du globe. Elle ne manquera pas, ainsi, d’exprimer, la mort dans l’âme, sa profonde désolation de voir des pays arabes impliqués dans ce plan américano-sioniste dont l’exécution ressemble étrangement au scénario libyen. Mme Aâchraoui a même précisé au journal palestinien Al Thawra al Ikhberia que l’expulsion des ambassadeurs syriens faisait partie des résolutions du congrès de Herzlia tenu en Israël sur le thème de la sécurité du Grand Israël. De nombreuses sources font état de plus en plus fréquemment  d’une subversion en Syrie fomentée depuis l’étranger.

Damas affirme que le pays est en proie à des terroristes islamistes financés et armés depuis l’étranger et déplore la perte de plus de 2 000 militaires et membres des forces de l’ordre. La télévision nationale a rapporté jeudi que l’armée syrienne a mené une opération antiterroriste dans la ville d’Al-Qoussaïr, dans la province de Homs. D’après cette source, les commandos islamistes ont disposé des explosifs dans les immeubles et  dans les rues de cette ville frontalière avec le Liban. Au terme de l’opération, l’armée syrienne aurait réussi à arrêter plusieurs terroristes, mais elle aurait, aussi, essuyé des pertes, deux soldats tués et plusieurs autres blessés. Un reportage de la chaîne Surya TV a montré, jeudi soir, que la vie reprend progressivement son cours à Homs, théâtre depuis cinq jours d’une opération antiterroriste d’envergure.  Pour sa part, l’opposition syrienne a signalé de lourdes pertes humaines.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé à Londres, plus de 400 personnes ont péri dans la ville depuis le 4 février. Les autorités syriennes démentent ce chiffre et assurent que la ville était pilonnée par des commandos qui, en outre, distribuaient des vidéos truquées pour compromettre le pouvoir et provoquer une ingérence étrangère en Syrie. Sur ce dernier point, personne n’a pu contredire jusqu’à présent les responsables syriens. Ni le Royaume-Uni, ni  le Qatar, soupçonnés, eux, d’avoir envoyé des troupes au sol.

A. Abdelghafour

Pechino scopre in Berlino un alleato vulnerabile

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Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Pechino scopre in Berlino un alleato vulnerabile

La visita di due giorni della Cancelliera tedesca Angela Merkel in Cina la scorsa settimana è coincisa con notevoli progressi nella cooperazione bilaterale nonostante la persistente divergenza relativa a diverse questioni, tra cui l’Iran.

Come ha dichiarato il Presidente Hu Jintao durante l’incontro dello scorso venerdì con la Merkel, la visita di quest’ultima cementa “la fiducia e la sintonia” tra i due Paesi.

I tempi della visita della Merkel rendono bene l’idea di come i due Paesi prestino grande attenzione alla cura delle relazioni bilaterali. La Cina è il primo Paese extraeuropeo che la Merkel visita quest’anno, e la Merkel stessa è in assoluto il primo leader straniero che i dirigenti cinesi hanno incontrato nell’Anno del Dragone.

Nel corso del suo incontro con Hu la Merkel non ha mancato di sottolineare come in Germania questo sia l’Anno della Cultura Cinese e come la Cina sia l’ospite d’onore dell’annuale fiera espositiva Hannover Messe.

In occasione di un incontro separato tenuto giovedì con la Merkel, il Premier cinese Wen Jiabao ha reso noto che la Cina potrebbe decidere di contribuire al fondo europeo salva-Stati, anche se non ha fornito le cifre esatte del contributo economico. “La Cina sta analizzando e sta valutando attraverso il Fondo Monetario Internazionale (FMI) le vie più indicate per essere coinvolta più profondamente nella soluzione definitiva della crisi dei debiti sovrani europei usando i canali preposti dal Meccanismo Europeo di Stabilità/Fondo Europeo di Stabilità Finanziaria”, ha detto Wen nel corso di una conferenza stampa congiunta con la Merkel.


La visita cinese della Merkel è solo l’ultima di una lunga serie negli ultimi due anni. La frequenza con cui i rappresentanti ufficiali dei due Paesi fanno la spola tra Pechino e Berlino mette bene in luce come i legami tra le due maggiori Nazioni esportatrici al mondo non siano mai stati tanto stretti, e come i due Stati non abbiano mai avuto tanti interessi strategici in comune come oggi.

Apparentemente Pechino considera il miglioramento delle proprie relazioni con la Germania, leader economico dell’eurozona, come la chiave di volta per intensificare i rapporti con l’UE. Il fatto che Wen abbia annunciato il possibile soccorso cinese all’Europa proprio in occasione della visita della Merkel non è certo una semplice coincidenza.

Prima di lasciare la Cina la Merkel ha poi osservato come la sua amministrazione stesse attualmente adoperandosi per implementare gli accordi di cooperazione strategica tra i due Paesi in una serie di campi che vanno dallo sviluppo tecnico, all’economia, al sistema legale fino alla tecnologia agricola. Presso l’Accademia Cinese delle Scienze Sociali ha dichiarato: “Oggi possiamo parlare a pieno titolo di una partnership di cooperazione strategica, vista la nostra stretta collaborazione in diversi settori. Oggi arrivo qui proprio nella speranza di consolidare ulteriormente tale cooperazione”.

Soltanto tre mesi prima del viaggio della Merkel in Cina (il quinto da quando ha assunto la carica istituzionale nel 2005), il Ministro degli Esteri cinese Yang Jiechi si trovava a Berlino per il secondo appuntamento del dialogo strategico sino-tedesco tra i rispettivi Ministri degli Esteri. In quell’occasione ha dichiarato:

“Il Mondo Moderno sta vivendo un periodo di profondi cambiamenti. La comunità internazionale deve prestare sempre maggiore attenzione nei confronti di temi quali cooperazione e sviluppo. Sebbene l’Europa stia attualmente vivendo dei momenti difficili, essa rappresenta ancora uno degli attori più importanti sulla scena internazionale. Cina e Germania rafforzano i loro rapporti di cooperazione bilaterale, e la loro rispettiva influenza sugli eventi globali è in continua crescita. Entrambi i Paesi dovrebbero sfruttare la situazione globale e le occasioni uniche che ci si presentano per il futuro sviluppo delle relazioni bilaterali per promuovere senza sosta l’accrescimento stabile e a lungo termine della partnership strategica tra i due Stati”.

Il dialogo strategico, la cui prima tornata si è svolta lo scorso aprile a Pechino, rappresenta solo la punta della fitta e profonda serie di scambi di visite ufficiali in corso tra i due Paesi.

Nel gennaio 2011, il Vice Primo Ministro cinese Li Keqiang, favorito per succedere a Wen Jiabao nella veste di premier a inizio 2013, è stato in visita a Berlino. Il Vice Cancelliere e Ministro degli Esteri Guido Westerwelle ha visitato Pechino tra marzo e aprile dell’anno passato. E’ di tutta evidenza come le relazioni sino-tedesche vivano uno stato di salute decisamente buono dopo avere toccato il punto più basso nel corso del 2008.

I rapporti tra Cina e Germania avevano raggiunto la massima freddezza nel 2008, dopo che la Merkel nel 2007 aveva incontrato il Dalai Lama (la massima autorità spirituale del Tibet attualmente in esilio). Berlino aveva anche offerto il suo sostegno indiretto al Movimento per il Tibet Libero e aveva deciso di boicottare la cerimonia di apertura dei Giochi Olimpici Estivi di Pechino nel 2008 adducendo a motivazione il sostegno cinese al regime del Sudan, che Berlino accusava di genocidio.

La crisi era giunta dopo che la Merkel si era recata in visita ufficiale in Cina nel 2007, facendo sorgere la speranza di un roseo futuro per le relazioni sino-tedesche sulla scia dell’operato dei suoi predecessori, Helmut Kohl e Gerhard Schroeder. Questo però non le impedì di virare ben presto verso una diplomazia “orientata dai valori” come esplicitato nella relazione strategica sull’Asia presentata dal suo partito nel 2007.

Pechino giudicò mosse ostili l’incontro della Merkel col Dalai Lama e le iniziative prese dall’amministrazione tedesca; in risposta rimandò o cancellò del tutto una serie di visite ufficiali, incontri e forum di cooperazione bilaterale. Le relazioni non ritornarono a livelli normali fino a quando la Merkel non rilasciò alcune dichiarazioni che correggevano il tiro a margine del summit Asia-Europa tenutosi nell’ottobre del 2008 a Pechino.

Le relazioni sino-tedesche ritornarono gradualmente ai livelli standard, tanto che oggi Berlino appare l’alleato informale di Pechino in Europa (specialmente per quel che riguarda gli affari internazionali), e Pechino sembra dal canto suo l’alleato strategico di Berlino nel continente asiatico.

Questa evoluzione nei rapporti tra i due Paesi è arrivata senza alcun cambio delle rispettive classi dirigenti ai vertici, a dimostrazione che i due Stati hanno trovato un terreno d’incontro comune sebbene Berlino non abbia abbandonato la sua Strategia Asiatica “orientata dai valori”.

Ci sono diversi elementi concreti alla base dei passi in avanti della “partnership strategica” tra Cina e Germania.

Il più importante è probabilmente quello dei legami economici e degli interessi finanziari in comune. Si stima che il volume di interscambio commerciale tra Cina e Germania sia destinato a raggiungere i 160 miliardi di dollari quest’anno, in crescita rispetto ai 142 dell’anno passato, e pari a un terzo del volume totale del commercio della Cina con l’Unione Europea. Ciò mette chiaramente in luce come i due Paesi siano diventati ancora più dipendenti dai mercati dell’altro, in particolare in un periodo di recessione economica globale come quello presente in cui poi l’UE è sottoposta alla forte pressione della crisi interna dei debiti sovrani.

Dal momento che l’UE assorbe il 60% delle esportazioni tedesche, la Germania (in quanto economia fondamentalmente basata sull’export) ha dovuto sondare il terreno alla ricerca di nuovi mercati. La Cina è divenuta naturalmente la destinazione ideale per i prodotti tedeschi. Anche la Germania da parte sua costituisce un importante mercato di riferimento per la Cina, nonché partner di rilievo nel settore della cooperazione tecnologica.

Pechino e Berlino hanno inoltre posizioni simili in tema di affari economici internazionali. Sia la Cina che la Germania si oppongono a forme di protezionismo, in costante crescita per via dei dazi doganali diretti o indiretti che diversi Paesi adottano per “tutelare” i propri mercati interni.

I due Stati sono accomunati anche da visioni comuni in politica estera. Nel marzo del 2011 sia Pechino che Berlino si sono astenute dal votare la Risoluzione 1973 delle Nazioni Unite che sosteneva l’imposizione di una no-fly zone sulla Libia. Atteggiamento analogo tenuto anche nelle settimane seguenti nei confronti dell’azione militare intrapresa contro il regime di Tripoli dalla North Atlantic Treaty Organization (NATO) col sostegno degli Stati Uniti d’America.

Punti di vista simili sui maggiori temi internazionali hanno anche indotto i rappresentanti diplomatici dei due Paesi ad esprimere apprezzamento e sostegno reciproco nei loro confronti, nonostante tali prese di posizione siano fondate su concezioni ideologiche totalmente differenti. E’ interessante notare a tal riguardo come il Cancelliere tedesco Merkel abbia ricevuto la nomina come candidata al premio Confucio per la Pace (riconoscimento nato dall’iniziativa di un privato in risposta al Premio Nobel per la Pace) per essersi opposta all’attacco aereo della NATO in Libia.

Lo scorso giovedì Wen ha affermato che Cina e Germania dovrebbero operare congiuntamente in risposta ai temi della crisi finanziaria internazionale e dei debiti sovrani europei. Se l’offerta di aiuto della Cina in merito alla crisi del debito europeo potrebbe essere più retorica che concreta (Wen ha fatto notare come spetti all’Europa risolvere la propria crisi interna, anche se la Cina continuerà a sostenere la stabilità dell’Euro), resta il fatto che l’annuncio del sostegno cinese al piano di salvataggio è rilevante per lo sviluppo della partnership strategica.

E’ fondamentale che la Germania, in quanto leader di punta dell’economia dell’eurozona, cerchi il sostegno di altri Paesi per la risoluzione della crisi attuale, dal momento che ogni successo in tal senso andrebbe a rafforzare la leadership di Berlino all’interno della UE. Ciò ha un suo significato particolare anche perché Pechino non si affida più alla tattica del “divide et impera” nel suo approccio alla politica europea (cosa che faceva quando raffreddava i rapporti con uno Stato stringendo contemporaneamente quelli con un altro).

Per la Cina intrattenere oggi buoni rapporti con la Germania significa intrattenerli con l’Unione Europea, che considera attore di vitale importanza nella lotta per arrivare a un mondo multipolare e alla fine dell’egemonia statunitense.

Mentre gli USA procedono nella loro strategia di “ritorno in Asia” e la Cina viene messa sotto pressione dai Paesi confinanti alleati di Washington, garantirsi buone relazioni con l’UE attraverso buone relazioni con la Germania può contribuire in maniera positiva a sconfiggere i disegni statunitensi per isolare la Cina sullo scenario globale.

Se da un lato Berlino può beneficiare del mercato cinese in costante crescita e della cooperazione economica, dall’altro la Cina può beneficiare della Germania e dell’Europa sul piano economico e su quello politico. In altre parole: una Cina in rapido sviluppo e un’Europa forte e unita hanno potenzialmente diversi interessi in comune.

Questo matrimonio apparentemente sereno non è comunque costruito unicamente su basi solide, se si considera il rischio legato a scontri valoriali e ideologici.

Una volta che la crisi del debito nella UE sarà stato risolto e l’Occidente si sarà risollevato dalla sua crisi odierna, potrebbe riemergere e tornare in primissimo piano il “vecchio” spirito di critica dell’Europa verso Pechino su diritti umani, protezionismo commerciale e diritti sulla proprietà intellettuale. Ritornerà prepotentemente sulla scena l’obiettivo strategico dell’Europa di “allineare” o “normalizzare” (leggasi “occidentalizzare”) la Cina. Va poi detto anche che le relazioni atlantiche tra Stati Uniti ed Europa resteranno sempre più salde rispetto a quelle di quest’ultima con la Cina.

A questo scenario generale si aggiunga poi il conflitto di interessi euro-cinese per quanto attiene tre settori di competenza principali: l’alta tecnologia (la Cina sta velocemente colmando il divario che la separa dall’Occidente), l’export su scala globale e il mercato delle risorse naturali (soprattutto provenienti dai Paesi in via di sviluppo). Questo significa di non doversi aspettare che la Cina possa in futuro continuare a mantenere una partnership accomodante e priva di problemi con la Germania e l’Europa senza ostacoli di alcun tipo. I punti di vista condivisi e gli interessi in comune tra le parti sono tante quante le loro divergenze.

Per questa ragione Cina e Germania devono necessariamente stabilire i propri legami per lo sviluppo nel lungo termine sulla base di considerazioni pragmatiche e razionali. Lasciare che l’emotività abbia la meglio sulla diplomazia può avere potenzialmente ricadute pesanti in uno scenario internazionale complesso come quello attuale.

Dottor Jian Junbo, ricercatore universitario dell’Istituto di Studi Internazionali dell’Università di Fudan, in Cina, attualmente assistente accademico in visita presso la London School of Economico and Political Sciente nel Regno Unito.

(Copyright 2011 Asia Times Online (Holdings) Ltd.).

Traduzione di Alessandro Iacobellis

lundi, 13 février 2012

La réponse du berger à la bergère

La réponse du berger à la bergère

Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
La diplomatie américaine tente d'entraîner l'Union européenne dans une guerre pétrolière avec l'Iran. Les Européens ont ainsi accepté de menacer l'Iran d'un embargo sur les achats de pétrole iranien. La suite des évènements risque de montrer qu'il est comme d'habitude très dangereux pour l'Europe de suivre passivement l'Amérique dans les divagations de sa politique internationale.

Des sources européennes indiquent que les Russes viennent d'aviser officieusement leurs collègues diplomates de l'Union Européenne que les menaces iraniennes d'interrompre immédiatement leurs exportations de pétrole vers l'Union, en rétorsion de l'embargo et sans l'attendre, sont à prendre très au sérieux.

On dira que ce faisant l'Iran se privera ipso facto des devises provenant de ses exportations. Mais le front Russie-Chine-Iran qui s'est établi depuis quelques semaines apportera des solutions. La Chine en particulier a déjà fait savoir qu'elle serait très favorable à des importations massives de pétrole iranien, si celui-ci était vendu à un cours inférieur à celui du marché.

Dans le même temps, l'Europe ne s'est pas préparée à remplacer immédiatement le pétrole iranien par un autre. Les monarchies pétrolières du Golfe préféreront certainement réserver leurs augmentations éventuelles de production à d'autres clients plus politiquement importants pour elles que les pays européens: l'Amérique notamment. Plus généralement, on ne peut pas changer de fournisseur en un simple clic. Les débats au sein de l'Union européenne   aboutissant à la décision d'embargo  ont affiché la vulnérabilité extrême de certains de ses Etats-membres face aux conséquence d'une disparition brutale des importations en provenance de l'Iran.

Les pays les plus menacées par cette mesure le sont d'autant plus qu'ils combinent une double vulnérabilité ; ils sont à la fois les plus en difficulté économiquement et les plus dépendants des importations iraniennes. Ce sont eux, – l'Espagne, la Grèce et l'Italie, – qui ont obtenu un délai de six mois pour l'instauration de l'embargo, au lieu du délai de trois mois que voulaient les maximalistes de l'Union (France en tête, avec les Britanniques, les Hollandais et les Allemands). Cela revenait à affirmer clairement qu'un embargo immédiat serait une catastrophe pour ces pays, et par conséquent pour l'Europe. Les Iraniens l'ont immédiatement compris.

La fragilité européenne dans cette affaire montre une fois de plus que, tant que l'Europe ne se sera pas donné les moyens d'une politique globale de l'énergie, toutes sources confondues, l'addiction permanente de certains de ses membres au pétrole et au gaz rend très dangereuse une diplomatie qui se borne à suivre stupidement les positions américaines. Si le département d'Etat nous imposait demain de suspendre nos importations en provenance de la Russie, sous prétexte que ce pays  contrarie les ambitions américaines au Moyen-Orient ou en Asie centrale, nous aurions bonne mine.

Comme indiqué dans un article précédent il serait urgent, tant pour l'Europe que pour la Russie, and beyond,  de mettre des maintenant en place les bases d'une stratégie industrielle et géographique euro-russe, voire euro-asiatique, plutôt qu'attendre les conflits découlant du refus d'envisager des coopérations sur un pied de réciprocité.   

Jean Paul Baquiast

JAPON : LE TRAUMATISME DE 1945 PEUT-IL ÊTRE SURMONTÉ ?

JAPON : LE TRAUMATISME DE 1945 PEUT-IL ÊTRE SURMONTÉ ?

Ex: http://lepolemarque.blogspot.com/

Le 3 décembre 2011, le Polémarque était l’invité du Centre d’Histoire et de Prospective Militaires à Pully Verte Rive en Suisse.

Thème de la communication, convenu avec Pierre Streit (cf. l’entretien du mois de septembre 2011 avec le directeur scientifique du CHPM sur ce même blog) : « Japon : le traumatisme de 1945 peut-il être surmonté ? » Une heure durant, le Polémarque put ainsi donner libre cours à ses penchants nippophiles devant un parterre d’intéressés de tous âges, réunis sous l’œil complice, mais point complaisant, du général Guisan.

La version étoffée, enrichie des questions posées par le public, paraîtra dans les Actes du CHPM à la fin de l’année 2012.
 

C’est sa première mouture que nous livrons ici.

L. Schang

(crédit photo : wuxinghongqi.blogspot.com)


INTRODUCTION

Que savons-nous des événements en Extrême-Orient ? Savons-nous même qu’au moment où je vous parle, des faits d’une portée considérable s’y déroulent, bien au-delà de l’Asie ? Éblouis par les projecteurs braqués sur l’Afghanistan et dans une moindre mesure sur l’Irak, nous oublions qu’à l’autre bout du continent eurasiatique, une partie se joue, dont le résultat encore incertain va dessiner le visage du 21e siècle. Bien plus que l’avenir de la Syrie ou l’éclatement de la zone euro.
 
1. Songez qu’en 2010, la moitié des matières premières et des biens échangés dans le monde ont transité par les routes maritimes que bordent la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Soit trois des douze premières puissances économiques mondiales, dont la 2e : la Chine, et la 3e : le Japon. Dans 20 ans – demain – tous les indicateurs nous montrent que la zone du Pacifique Nord, aussi appelée Asie du Nord-Est, sera le nouveau centre du monde économique et financier. C’est dire si un conflit à cet endroit affecterait l’économie mondiale.
 
2. Or, entre avril et septembre 2011, l’armée de l’air chinoise a violé 83 fois l’espace aérien japonais. Elle l’avait fait 386 fois en 2010.
 
En octobre 2008, une flottille de 4 bâtiments de la marine chinoise traversait impunément le détroit de Tsugaru, situé dans les eaux territoriales japonaises. Il ne s’agissait pas de sa première incursion.
 
Au mois de novembre de cette année ont eu lieu au large des îles Spratley – vietnamiennes mais revendiquées par les Chinois – des manœuvres aéronavales conjointes réunissant Américains et Philippins.
 
En décembre 2010, des manœuvres américano-japonaises avaient mobilisé pas moins de 44.000 hommes (imaginez de tels effectifs pour des manœuvres en Europe), dont 34.000 Japonais, 400 avions et 60 bâtiments dans l’archipel des Ryukyu, entre le Japon et l’île de Taiwan. Elle aussi revendiquée par la RPC. Cette fois-ci, le message était adressé à la Corée du Nord.

La même Corée du Nord, détentrice de l’arme nucléaire depuis 2000, s’est payé le luxe en 2009 de tester un vecteur balistique au-dessus du Japon. En mars 2010, toujours pour la Corée du Nord, une corvette sud-coréenne était torpillée par un sous-marin nord-coréen. Total des pertes : 50 marins. Enfin, le 23 novembre 2010, ce sont 170 obus qui étaient tirés depuis la Corée du Nord sur l’île sud-coréenne de Yeongpyeong. Je m’arrête là, la liste n’est pas exhaustive.

3. Vous en conviendrez, en droit international, autant de casus belli. J’ajouterai que nous parlons d’une zone où il n’existe pas d’architecture militaire type OTAN mais plusieurs puissances économiques rivales, au fort potentiel militaire et nucléaire et dont les contentieux historiques restent très vivaces.
Des pays où la mondialisation n’a pas dépassé le stade des échanges de biens et de capitaux et qui, de plus, se livrent depuis les années 90 à une surenchère dans la course aux armements.

Pensez que le seul budget militaire du Japon a augmenté de 100% entre 1985 et 2001.

4. Pour autant, celui-ci reste étrangement timide dans ses réactions. En effet, le Livre blanc 2010 admet bien qu’il lui faut se doter d’une force militaire plus ambitieuse, plus en phase avec la situation que je viens d’évoquer. Mais dans le même temps, le Livre blanc réitère la doctrine officielle du Japon, basée uniquement sur la prévention et le rejet d’une agression sur son sol.

À l’évidence, le Japon rechigne toujours à s’affirmer comme une puissance militaire avec laquelle il faut compter. J’en veux pour preuve l’article 9 de la Constitution de 1946. Cet article oriente encore en 2011 la politique de défense du Japon. Je vous le livre :
« Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur l’ordre et la justice, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation. Il ne fera pas usage de la force armée ou ne menacera pas d’y avoir recours, en tant que moyen de règlement des conflits internationaux – afin d’atteindre le but indiqué ci-dessus, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales ou aériennes, ou tout autre potentiel de guerre – le droit de belligérance de l’État n’est pas reconnu. »

5. Les raisons historiques sont connues et de fait, de leur création à la première guerre du Golfe, les Forces d’autodéfense japonaises ou FAD furent conçues sous la seule forme d’une « Reichswehr » limitée au rôle d’appoint à l’armée américaine.

6. Ceci étant, on le constate, depuis le début du 21e siècle, le Japon renoue avec une diplomatie plus active et redécouvre, bon gré mal gré, la puissance militaire qui l’accompagne – sans oser encore se l’avouer.

La question est de savoir si cette position restera encore longtemps tenable. Le maintien de ce que d’aucuns nomment un carcan institutionnel, voire une « camisole juridique », pose en effet la question de la normalisation de l’État japonais sur la scène internationale.
C’est cette question que je me propose de voir avec vous.

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I.

1. L’histoire des Forces d’autodéfense japonaises commence avec la guerre de Corée. Le Japon et la Corée du Sud constituent alors les éléments clé du dispositif américain dans le Pacifique face au bloc sino-soviétique.

Trois ans après le désarmement du Japon, les Américains commencent à envisager la reconstitution de forces armées dans l’archipel, ceci afin de les assister en cas d’invasion par le Nord, depuis les îles Kourile occupées par les Soviétiques. Les Américains voient d’abord leur propre intérêt. Il ne s’agit que d’une police : 75.000 hommes chargés de la sécurité intérieure et d’un corps de garde-côtes, tous civils. Okinawa et les îles Ryukyu restent placées sous le contrôle exclusif de l’armée américaine.

2. Je l’ai dit, l’élément déclencheur va être l’invasion de la Corée du Sud par la Corée du Nord en 1950. À noter que si le général Mac Arthur, commandant suprême des forces d’occupation américaines au Japon, se rallie à l’idée d’une police autochtone, lui qui y était hostile par crainte des réactions en Asie, le gouvernement japonais se montre peu enthousiaste. Cinq ans après la fin de la guerre, les Japonais sont surtout préoccupés par la reconstruction du pays et ils s’inquiètent d’un possible retour du militarisme, ajouté aux coûts engendrés par la reconstitution d’une telle armée.

3. Une première étape est néanmoins franchie le 4 septembre 1951, lors de la Conférence de la paix de San Francisco. La souveraineté japonaise se voit rétablie sur ses îles contre le renoncement à son empire et la cession à l’URSS des îles Kourile et de Sakhaline. Les Américains conservent la maîtrise des Ryukyu et de l’archipel Nanpô (si ce nom ne vous évoque rien, pensez à Iwo Jima) – petit aparté, l’île d’Okinawa ne rentrera dans le giron japonais qu’en 1972. Enfin, sous l’égide de l’ONU, le droit à l’autodéfense est rendu au Japon, toujours sous la protection des Américains qui restent les garants de la sécurité des quatre îles principales.

4. À partir de cette date, on peut considérer la machine comme lancée.

Outre les forces de sécurité côtière et de la police de réserve, l’Agence nationale de sécurité voit le jour le 1er août 1952 – on ne parle pas encore de ministère.

Le 1er juillet 1954, neuf ans après la reddition du Japon, l’acte de naissance officiel des FAD est signé, en japonais Jieitai – on ne parle toujours pas d’armée – avec ses trois composantes, terrestre, les FTAD, maritime, les FMAD, et aérienne, les FAAD. Ses missions sont la préservation de la paix et de l’indépendance, le maintien de l’ordre public et de la sécurité nationale. Demeurent interdits la conscription, le droit à la belligérance et le déploiement à l’étranger, préservant l’esprit de l’article 9.

5. En 1956, un Conseil national de Défense vient coiffer l’ensemble, présidé par le Premier ministre, encadré par le ministre des Affaires étrangères, le ministre des Finances, le directeur de l’Agence de sécurité et le directeur de l’Agence de planification économique. Il s’agit donc bien d’une « force pacifique » subordonnée à l’autorité civile.

6. Le 19 janvier 1960, un nouveau traité américano-japonais dit de Washington accélère la coopération entre les deux pays. Les Américains n’occupent plus l’archipel, ils le protègent seulement.

Globalement, le Japon assure à moindre frais sa sécurité. La réduction des FAD à une force d’appoint minimale permet au pays de se concentrer sur son développement économique. La mission des FAD se résume à recevoir le premier choc de l’agression ennemie – jamais nommée – en attendant la réplique américaine.

7. La doctrine ne bougera plus jusqu’en 1976. Cette année-là, les FAD vont opérer une mue spectaculaire avec la publication d’un Livre blanc intitulé Grandes Lignes du Programme de Défense Nationale (acronyme anglais : NDPO).

Plusieurs raisons expliquent ce virage.

Fait inédit depuis 1945, des militaires osent prendre la parole en public pour exiger du gouvernement qu’il pose les bases d’une vraie politique de défense. Leur constat est simple : sans vision politique, pas de politique de défense possible. De plus, l’équipement des troupes terrestres est encore hérité de la Deuxième Guerre mondiale, mélange de matériels américains et japonais. À quoi bon dans ce cas continuer à entretenir une pseudo-armée ?
Ce mouvement de fond correspond aussi à un revirement de la diplomatie américaine, laquelle insiste désormais pour que les Japonais s’investissent davantage dans leur autodéfense. Une insistance prise très au sérieux par Tokyo. Pour la première fois dans le Livre blanc de 1977, la menace du retrait du parapluie nucléaire américain est abordée.

8. Le deuxième coup de semonce va retentir à l’orée des années 80. L’étau soviétique se resserre : ouverture de bases navales au Vietnam, invasion de l’Afghanistan. Une grande première : le Livre blanc de 1979 cible nommément la menace soviétique.

Les Américains exigent un nouveau partage des tâches, d’autant plus que l’économie des États-Unis montre des signes de fléchissement. Les Républicains arrivés au pouvoir à Washington le commandent sans ambiguïté : les FAD doivent se transformer. Les Japonais prennent alors conscience qu’il leur faut à la fois moderniser et autonomiser leur défense. De cette époque date notamment la fixation du budget militaire japonais à 1% du PNB.

9. Lors de la première guerre du Golfe en 1990, les Américains sollicitent l’intervention militaire du Japon. Sauf qu’un déploiement hors des limites du territoire japonais invaliderait l’article 9. En réponse à la demande des Américains, les Japonais financent la guerre à hauteur de 13 milliards de dollars mais n’interviennent pas directement, ce qui va durablement refroidir les relations entre Tokyo et Washington. De toute évidence, les Japonais doivent repenser leur stratégie et surtout sortir de leur isolement militaire.

10. Ils vont commencer à le faire, modestement, en participant à plusieurs missions de paix dirigées par les États-Unis avec l’aval de l’ONU. Une loi est votée en ce sens par la Diète japonaise, loi dite PKO : Peace Keeping Operations.

La première opération extérieure du Japon a lieu au Cambodge au début des années 90 : 600 casques bleus japonais sont envoyés sur place. Suivront quelques dizaines d’autres déployés dans le Golan et au Mozambique, 480 au Rwanda, 2000 en Indonésie, 1500 au Timor oriental, 160 à Haïti : mais toujours dans le cadre de missions civilo-militaires, comme dernièrement en Afghanistan, où les FAD ont participé à la formation de la police et à des projets de reconstruction, et pour lequel le Japon a débloqué 5 milliards de dollars étalés sur 5 ans. Les FAD demeurent donc bien une « force pacifique », ce que montre la catastrophe survenue en mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima, où avec 107.000 hommes issus des 3 armes, les FAD ont été la cheville ouvrière de l’assistance aux populations sinistrées.

Cantonnées à des missions non-combattantes : soutien logistique, surveillance des routes maritimes, soutien médical, ravitaillement, les FAD le sont, y compris en zone de conflit ouvert. C’est le cas en Irak où 600 hommes des FTAD sont déployés en novembre 2003. En effet, si la possibilité de recourir à leurs armes leur a été accordée pour la protection des populations placées sous leur autorité, leur propre sécurité est confiée aux soldats néerlandais de la coalition. En tout, de 2003 à 2008, date de leur retrait complet, 5700 soldats des FAD opèrent en Irak. On pourra relativiser cette participation au vu de ce qui vient d’être rapporté, néanmoins un pas important est franchi, car il s’agit bien du premier déploiement de troupes japonaises en armes à l’étranger.

11. Par ailleurs, les très graves crises de 2001, 2002 et 2003 avec la Corée du Nord et l’acquisition par celle-ci de l’arme nucléaire vont provoquer un resserrement des liens, quelque peu distendus, entre le Japon et les États-Unis. Ceci notamment avec la mise en œuvre du projet BMD (Balistic Missiles Defense) qui oblige le Japon à entrer dans un système de défense collective, ce qui lui était jusqu’à présent interdit.

Un nouveau cap est franchi en 2004. Le Livre blanc japonais change de nom. Il s’appellera désormais « Directives sur le Programme de la Défense Nationale » et sera établi pour une période de dix ans. Ce document est assorti d’un autre, plus concret, le MTDP ou Programme de Défense à Moyen Terme, qui détaille les mesures à adopter, entre autres une interopérabilité accrue, le renforcement qualitatif des matériels, la création d’une force de réaction rapide et l’autonomisation de la collecte des renseignements. Une action plus directe donc et une capacité de projection militaire inconcevable dix ans plus tôt.

Mais toujours dans le respect des contraintes imposées par l’article 9, soit une armée tournée entièrement vers la défense, dans l’impossibilité pratique de mener une guerre à l’extérieur.
Moins d’hommes, mais mieux formés, une tendance qu’on retrouve dans toutes les armées occidentales, et moins de matériels mais de meilleure qualité. Les garde-côtes montrent l’exemple avec 12.000 hommes et 455 navires en première ligne face aux Chinois et aux Nord-Coréens. C’est eux, et non les FMAD, qui couleront un bateau espion nord-coréen en décembre 2001.

12. Ce qui nous amène à examiner les FAD telles que nous les connaissons aujourd’hui. En décembre 2006, l’Agence de la défense a enfin pris le nom de Ministère et ce nouveau Ministère s’est doté d’un Conseil d’État-major réduit, aux prérogatives renforcées autour du Premier ministre et du ministre de la défense. Le Japon occupe aujourd’hui le 6e rang mondial en termes de budget militaire, sans dépasser le 1% de son PNB. Il a développé son industrie militaire, acquis une autonomie technologique et monté des programmes d’armement. Poussé par les événements, un amendement lui accorde désormais le droit de riposte en cas d’attaque balistique, mais aussi, ce qui est plus important, le droit à l’attaque préventive.

13. L’accession historique du Parti Démocrate Japonais au pouvoir en 2006 n’a pas remis fondamentalement en cause ces dispositions. La proposition du Premier ministre Hatoyama aux Chinois d’une communauté régionale sur le modèle de l’Union européenne a fait long feu, avec une monnaie unique et un Parlement commun, et le Japon est revenu à sa logique de coopération étroite avec les États-Unis, tout en s’ouvrant à des partenariats avec ses voisins et en inscrivant l’utilisation de l’espace dans sa politique de défense, un domaine jusqu’ici réservé aux Américains.

Ceci étant, parler d’une normalisation complète serait abusif. À l’heure actuelle, ni les Japonais ni leur allié américain ne semblent pressés d’en débattre, chacun ayant ses raisons.
Dans les faits, si décision il y a, elle pourrait bien venir de l’extérieur, en l’occurrence de la Chine.

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II.

1. En effet, nul n’est plus censé l’ignorer, la Chine affirme son ambition sur l’Asie-Pacifique et l’océan Indien.

2. Quelques faits d’abord. Avant 2050, la Chine sera la première puissance mondiale. Elle est le premier importateur du Japon devant les États-Unis et le deuxième consommateur de pétrole au monde. Un pétrole qu’elle importe d’Afrique via l’océan Indien, ceci pour échapper à la mainmise américaine sur les gisements du Moyen-Orient. 80% des importations chinoises en hydrocarbures passent par le détroit de Malacca. Autant dire que son économie dépend des routes maritimes, du golfe d’Arabie à la mer de Chine.

3. Le Japon, lui, est le premier investisseur en Chine, après avoir contribué à l’envolée économique des pays de l’Asie de l’Est.

Mais Chine et Japon sont de gros consommateurs et concurrents en hydrocarbures et des différends territoriaux subsistent, notamment autour des îles japonaises de Senkaku (que les Chinois nomment Diaoyutai), des îles situées entre Taiwan et les Ryukyu, minuscules par la taille mais supposées riches en hydrocarbures. D’où les pénétrations régulières de la marine chinoise dans la zone maritime japonaise, à des fins d’intimidation. Cette agressivité s’est encore manifestée en septembre 2010 par un incident : un bateau de pêche chinois a délibérément heurté deux bâtiments des garde-côtes japonais au large des Senkaku, et un porte-hélicoptères chinois est intervenu sur zone. Il va de soi que de tels actes ont ravivé les craintes et des Japonais et des Sud-Coréens.

4. C’est un fait, la décennie 2000 a vu les Américains reculer en Asie-Pacifique et les Chinois en ont profité pour renforcer leurs positions dans la région par divers programmes de développement économique, technologique et militaire. Les Chinois savent que les FAAD sont vieillissantes. Là aussi les nombreuses violations de l’espace aérien japonais doivent être comprises comme des tests.

5. De son côté, le Japon dépend lui aussi des mers de par sa situation géographique, et donc de sa force navale pour la sécurisation de ses approvisionnements. Son économie est tout autant tributaire du fret maritime : 1 milliard de tonnes de marchandises entrent et sortent des ports japonais chaque année : matières premières, produits industriels, agroalimentaire, etc. Or, dans un contexte où le trafic maritime international s’intensifie, le Japon voit une marine chinoise se développer, jusqu’à construire des ports particuliers dans les pays en bordure de l’océan Indien, baptisée par les Chinois du nom poétique de « Collier de perles ».

6. Aujourd’hui les Chinois ne font plus mystère de leurs ambitions. Ils pensent et font savoir à tous que l’heure d’une nouvelle ère de domination chinoise en Asie de l’Est est venue. Et ni le Japon ni les États-Unis ne sauraient contrarier leurs projets.

D’où un changement notable de sa stratégie, avec un passage à une capacité de projection militaire au-delà des mers littorales, jusqu’à ce que les experts appellent les « 3 chaînes d’îles » : 1) une première chaîne Japon/Taiwan/Philippines ; 2) une deuxième des îles Sakhaline au sud-ouest du Pacifique ; 3) une troisième des îles Aléoutiennes, au large de l’Alaska, à l’Antarctique.

7. La sortie en août 2011 du premier porte-avions chinois, l’ex Varyag ukrainien, a donc retenu toute l’attention des spécialistes occidentaux, pour qui elle inaugure sa future force de projection aéronavale. Info ou intox, les Chinois ont annoncé le lancement de deux autres porte-avions à propulsion classique d’ici à 10 ans. Un 3e porte-avions, nucléaire cette fois et de fabrication nationale, serait également à l’étude. D’ores et déjà la Chine aligne la 3e flotte militaire mondiale en tonnage derrière les États-Unis et la Russie. Après plusieurs siècles d’absence, on parle bien d’un retour à une marine océanique chinoise.

8. Autre dossier sensible : Taiwan. La Chine garde toujours en ligne de mire sa réunification, qu’elle juge inéluctable, y compris si une guerre avec les États-Unis s’avérait nécessaire. En dépit d’un accord de libre-échange signé en juin 2010, Beijing maintient la pression sur Taipei. Pour la Chine communiste, il ne s’agit pas seulement d’une question d’orgueil national, car Taiwan verrouille le passage entre la mer de Chine de l’Est et la mer de Chine du Sud, ce qui bien sûr contrecarre ses plans de projection maritime en direction du Pacifique. Les eaux taiwanaises redevenues chinoises formeraient un promontoire sur l’océan. D’où aussi l’importance de son indépendance pour les États-Unis qui viennent encore de lui vendre pour 6 milliards et demi de dollars d’hélicoptères, de missiles antimissiles, de chasseurs de mines et de matériel de guerre électronique.

9. La conclusion de tout ceci, partagée par Washington et Tokyo, est que la Chine n’entend pas renoncer au « hard power » dans sa stratégie de puissance, à l’inverse du Japon qui, lui, continue de miser sur le « soft power » économique et culturel pour s’imposer sur la scène asiatique.

10. La Chine ira-t-elle jusqu’au bout de ses ambitions ? Les Américains y réfléchissent, sans exclure la possibilité d’une confrontation directe du fort au fort, que précéderaient une vague massive de cyberattaques sur leurs réseaux informatisés et leurs systèmes de communication.
De même Washington ne cache pas son inquiétude devant le succès remporté par les Chinois avec leur missile balistique ZID « Dong Feng », d’une portée de 2000kms, qualifié par eux de « tueur de porte-avions ».

11. De fait le budget militaire chinois ne cesse d’augmenter et si les données communiquées sont en dessous de la réalité, il frise ou atteint les deux chiffres tous les ans depuis plusieurs années, soit 65 milliards de dollars par an minimum – à relativiser toutefois par rapport aux 500 milliards américains. Et lorsqu’on les interroge sur cette boulimie, les Chinois arguent qu’Indiens et Russes en font autant. Ce qui est vrai.

12. Cependant il ne faut pas s’y tromper, cette puissance, ce « hard power » affichés, a aussi valeur de symbole pour des Chinois qui se perçoivent comme encerclés, assiégés par l’Occident. Et toute cette politique de puissance vise en priorité à desserrer cet étau présumé autour de la Chine pour pouvoir maintenir son niveau de développement.

D’une armée pauvre et comptant sur le nombre, l’Armée populaire de libération se mue en une armée riche, avec aussi les problèmes que représentent la coopération interarmes, la mise en réseau des échelons conventionnel/électronique/cybernétique/spatial, la multiplicité des systèmes d’armes, la mise en place d’un bouclier antimissiles étanche.

13. Des doutes subsistent également sur sa marine : si elle dispose d’environ 1000 bâtiments, soit le double de la marine américaine, la marine chinoise s’est développée en totale autarcie, sans coopération ni expérience acquise lors d’exercices communs avec ses homologues internationaux. Sa technologie copie encore pour beaucoup celle des Russes. Quant à avoir un groupe aéronaval opérationnel, on sait le temps que cela nécessite.

14. Pour l’instant les Chinois pratiquent donc une guerre économique à coups de finance et de commerce, d’investissements tous azimuts – une guerre somme toute pacifique et capitaliste ; une guerre d’influence et pas d’expansion territoriale. Pour l’instant…

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III.

1. Aussi, parce que cet instant pourrait ne pas durer et parce que le développement économique mutuel ne constitue pas une garantie fiable contre la guerre, les Japonais ont veillé à réaffirmer l’alliance avec les États-Unis dans leur Livre blanc 2010, tout en prenant en compte leur déclin relatif. Si le Japon a rétrogradé à la 3e place mondiale des puissances économiques, son armée est de l’avis général de qualité. Le petit 1% du budget consacré aux FAD n’en fait pas moins un des plus élevés au monde avec 51 milliards de dollars investis en 2010 et 276 autres milliards programmés pour sa défense d’ici à 2015, avec l’accent mis sur la modernisation et le renforcement du nombre des sous-marins d’attaque, qui devraient passer de 16 à 22 unités. Au programme, voté le 17 décembre 2010, figurent les grandes lignes suivantes : prévenir et rejeter toute agression extérieure, promouvoir la coopération internationale, maintenir les 3P, participer plus activement à la paix du monde, créer une force rapide crédible, mieux équipée, développer la production nationale et suivre les progrès technologiques internationaux.

2. Le Livre blanc axe ses priorités sur la Chine et la Corée du Nord, cette dernière étant désignée nommément comme l’ennemi numéro.

3. Plus concrètement les FMAD comme les autres composantes des FAD sont en cours de déménagement du nord au sud-ouest de l’archipel.

4. Détail emblématique : alors que pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon était passé expert dans l’arme aéronavale, les FMAD renouent avec les navires porte-aéronefs, mais seulement pour hélicoptères, car jugés moins offensifs que des avions de combat.
À l’horizon 2015, la classe 22DDH, avec un emport de 14 voiles tournantes, devrait avoir remplacé la classe 16DDH, qui en accueille 11 à son bord. Personne ne doute cependant qu’ils soient rapidement transformables en porte-avions. Et on pourrait dire la même chose de l’arme nucléaire.

Au total, l’aéronavale (45.000 hommes) devrait aligner 48 destroyers, 22 sous-marins et 150 appareils de combat.

5. Le Livre blanc se préoccupe également de la piraterie, une activité en plein essor et un sérieux problème pour le Japon quand 70 % de son approvisionnement énergétique passe lui aussi par le détroit d’Ormuz, le golfe d’Aden et le détroit de Malacca, trois haut lieux de la piraterie en ce début de 21e siècle. Raison pourquoi le Japon participe depuis 2009 à la lutte anti-piraterie, tout comme les Chinois d’ailleurs. À cet effet les Japonais ont installé au premier semestre 2011 une base à Djibouti, ce qui là aussi constitue en soi un événement historique.

6. Le Japon garde une avance certaine sur son rival asiatique en matière d’armement de pointe. L’armée de l’air va ainsi remplacer ou moderniser l’ensemble de son parc aérien, soit par l’achat d’appareils américains fabriqués sous licence, soit par des productions nationales. 47.000 soldats, tous engagés volontaires, travailleront en 2015 sur 340 appareils, dont 260 avions de combat.

7. Le climat avec les États-Unis semble lui aussi apaisé. Le PDJ avait été appelé au pouvoir sur un programme de réformes socio-économiques, par conséquent centré sur la politique intérieure ; un programme dans lequel figurait la renégociation du maintien des troupes américaines sur le sol japonais : 47.000 hommes dans la seule préfecture d’Okinawa contre 18.000 pour toute la Corée du Sud. Une présence, faut-il dire, entièrement financée par l’impôt japonais. Le gouvernement japonais a retenu la leçon, l’incident diplomatique provoqué, les 20 et 21 octobre 2009, par le secrétaire d’État américain à la Défense Robert Gates, qui excédé par ces discussions avait refusé d’honorer les invitations des ministres de la Défense et des Affaires étrangères japonais, est oublié.

8. Malgré l’acquisition de plusieurs destroyers de type AEGIS spécialisés dans l’interception des missiles, le Japon sait sa marine insuffisante pour garantir seule la protection de l’archipel.

Sa proximité avec le continent, son insularité devenue inutile avec les missiles à longue portée : tout plaide pour le maintien du bouclier anti-missiles américain au-dessus de sa tête et de la 7e flotte américaine dans ses eaux.

9. De plus, si la Chine agresse militairement Taiwan, simple aberration historique à ses yeux, le Japon n’aura d’autre choix que d’engager ses forces dans le conflit. En attendant, le ministère des Affaires étrangères japonais s’émancipe et propose en réponse aux manœuvres diplomatiques des Chinois la constitution d’un arc des démocraties, tendu de l’océan Indien au Pacifique Sud, regroupant l’Inde, les États-Unis, la Corée du Sud, Singapour et l’Australie. Depuis quelques années Tokyo accroît en particulier sa coopération économique et militaire avec l’Inde, dont les Japonais ont fait leur partenaire privilégié dans leur stratégie pour prendre à revers la Chine et la contrer dans l’océan Indien.

10. Reste la Corée du Nord.

État imprévisible, la Corée du Nord se doit de créer de la tension à l’extérieur pour maintenir sa cohésion interne. Son seul objectif n’est pas comme on pourrait le croire l’invasion de sa voisine du sud mais sa sauvegarde et toute son action internationale consiste à obtenir de ses vis-à-vis les concessions nécessaires à sa survie. Les pourparlers à six sur le désarmement nucléaire en Corée du Nord ou PP6 réunissant les deux Corées, les États-Unis, la Russie, la Chine et le Japon, l’ont montré.

Pour les États-Unis, Pyongyang légitime le renforcement de leur présence dans la région Asie-Pacifique.

Pour la Chine, la Corée du Nord forme un État tampon entre ses frontières et la Corée du Sud pro-américaine.

Quant aux Japonais, malgré le danger potentiel que représente le régime de Pyongyang, ils n’envisagent pas la possible réunification des deux Corées sans appréhension.
Pour l’heure, on le voit, le statu quo dans la péninsule coréenne arrange plutôt leurs affaires.

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CONCLUSION

1. En conclusion de cette rapide analyse, que peut-on dire ? Peut-être avec l’ancien leader du PLD, Ozawa Ichirô, que le temps est venu pour le Japon de passer d’un « pacifisme passif à un pacifisme actif ». Car au vu de la situation décrite, les contraintes constitutionnelles qui restreignent l’usage de la force à la seule autodéfense pourraient bien aujourd’hui se retourner contre le Japon.

2. Le regain des tensions intercoréennes a momentanément fait taire les discours anti-américains au Japon. Au contraire, réalistes, les gouvernements qui se sont succédé depuis deux ans, bien qu’issus du même parti, ont contribué à redonner une dynamique à l’alliance avec les États-Unis. Le parapluie nucléaire américain est maintenu, la 7e flotte de l’US Navy reste sur zone.

3. En soi le Japon demeure donc une anomalie : un État anormal qui n’est pas doté des moyens militaires de sa puissance économique. « Nation riche, armée forte », souvenons-nous, tel était déjà le mot d’ordre de l’ère Meiji. Toutefois, on ne saurait nier que le Japon a commencé à repenser sa politique de défense nationale. Si l’abrogation de l’article 9 n’est pas à l’ordre du jour, on peut considérer que la normalisation militaire suivra automatiquement la normalisation politique du pays. Cela dépend de la Chine. In fine cela dépendra des Japonais eux-mêmes et d’une chose : de leur capacité à admettre leur premier mort au combat.

Je vous remercie.

L. Schang


Bibliographie indicative

-Jean-Marie Bouissou, François Gipouloux, Éric Seizelet, Japon : le déclin ?, Bruxelles, Éditions Complexe, 1995
-Christopher Hughes, Japan’s Re-emergence as a « Normal » Military Power, Londres, Routledge, 2004
-Glenn D. Hook, Julie Gilson, Christopher W. Hughes, Hugo Dobson, Japan’s International Relations : Politics, Economics and Security, Londres, Routledge, 2005
-Valérie Niquet, Chine-Japon L’affrontement, Paris, Perrin, 2006
-Richard J. Samuels, Securing Japan. Tokyo’s Grand Strategy and the future of East Asia, Ithaca et Londres, Cornelle University Press, 2007
-Mémoire de géopolitique du Capitaine de Frégate Marc Elsensohn, De quelle manière le Japon va-t-il conserver sa position prédominante en Asie orientale ?, Collège Interarmées de Défense, avril 2007
-Peter J. Katzenstein, Rethinking Japanese Security. Internal and external dimensions, Londres & New York, Routhledge, 2008
-Éric Seizelet, Régine Serra, Le pacifisme à l’épreuve, le Japon et son armée, Paris, Les Belles Lettres, 2009
-Guibourg Delamotte, La Politique de défense du Japon, Paris, PUF, 2010
-Barthélémy Courmont, Géopolitique du Japon, Perpignan, Artège, 2010
-Sophie Boisseau du Rocher (dir.), Asie. Forces et incertitudes de la locomotive du monde, Paris, La Documentation française, 2010

Publications périodiques

Défense et Sécurité Internationale Magazine (DSI)
Diplomatie Magazine

Sites Internet

www.mod.go.jp
www.iris-france.org
www.diploweb.com
www.realpolitik.tv

Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye

 

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Le Mali, première victime « collatérale » de l'intervention occidentale en Libye

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Depuis le début de cette erreur politique majeure que fut l’ingérence franco-otanienne dans la guerre civile libyenne, j’ai expliqué qu’avec l’élimination du colonel Kadhafi, l’arc de tension saharo-sahélien allait de nouveau être bandé. La raison en est simple, et il est proprement affligeant que les conseillers africains de l’Elysée, informés aux meilleures sources, n’aient pas réussi à freiner les ardeurs guerrières de certains.
 
Après avoir longtemps déstabilisé la région, le colonel Kadhafi avait changé de politique depuis quelques années et au moment où nous lui avons déclaré la guerre, il la stabilisait. Il avait ainsi mis « sous cloche » les velléités des Toubou libyo-tchadiens et l’irrédentisme des Touaregs du Mali. Etrangement, nous l’avons supporté quand il nous combattait, et nous l’avons combattu dès lors qu’il était devenu notre allié…
L’intervention franco-onusienne s’étant produite avec les résultats que l’on sait, à savoir l’anarchie libyenne, les forces de déstabilisation saharo-sahéliennes qui avaient perdu leur mentor ont aussitôt repris leur autonomie.
Du côté des Toubou et apparentés, la situation est pour le moment sous contrôle en raison de la présence d’Idriss Deby Itno que la presse française, toujours prompte à déstabiliser les pouvoirs stabilisateurs, ne cesse d’attaquer. Son pouvoir est solide, mais la question de sa succession se posera un jour avec toutes les conséquences qui en découleront.
Aujourd’hui, le maillon le plus faible de l’arc saharo-sahélien est le Mali. Or, c’est très exactement là que se produisent actuellement des évènements dont les conséquences risquent d’être catastrophiques en raison de la proximité de ces trois autres foyers de déstabilisation que sont le nord du Nigeria avec la secte fondamentaliste Boko Haram, la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et les confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario.
 
Au Mali où, depuis 1962, la guerre n’a jamais véritablement cessé entre les Touaregs et l’Etat contrôlé par les Noirs sudistes, les hostilités ont repris au mois de janvier 2012. Plusieurs milliers de Touaregs, dont nombre d’anciens militaires libyens, ont en effet pris le contrôle de l’Azawad, le nord nord est du Mali.
Leur chef militaire est Ag Mohammed Najem, de la tribu des Igforas. Cet ancien colonel de l’armée libyenne qui commandait une unité spécialisée dans le combat en zone désertique et qui était casernée à Sebha, a quitté la Libye avec armes et bagages quelques jours avant le lynchage du colonel Kadhafi par les fondamentalistes de Misrata. Son groupe dispose d’un matériel de pointe, y compris des missiles sol-air ; l’un d’entre eux a semble t-il abattu un avion de l’armée malienne.

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Remarque importante : ces rebelles qui se réclament du MNLA (Mouvement national pour la Libération de l’Azawad) ne demandent plus une meilleure intégration des Touaregs dans l’Etat malien, comme lors des précédentes insurrections, mais la sécession pure et simple. Ils combattent ainsi pour la prise en compte de la réalité géographique et humaine régionale contre l’utopie consistant à vouloir faire vivre dans le même Etat les agriculteurs noirs sédentaires du Sud et les nomades berbères du Nord. Nous retrouvons là l’idée qui fut longtemps portée par le colonel Kadhafi qui prônait la création d’un Etat touareg au centre du Sahara.
 
Totalement dépassées par la situation, les autorités maliennes tentent d’obtenir une intervention directe des Occidentaux en affirmant que les insurgés ont des liens directs avec Aqmi. Ces derniers disent au contraire qu’étant Berbères, ils sont le meilleur rempart contre les fondamentalistes arabo-musulmans. Certes, mais un petit groupe touareg, très minoritaire toutefois, ayant participé à une récente opération menée par Aqmi, le risque de porosité n’est pas exclu.

La situation est donc à suivre[1].
 
 
Bernard Lugan
07/02/12 


[1] Cette question sera développée dans le prochain numéro de l’Afrique réelle que les abonnés recevront par PDF le 15 février.

dimanche, 12 février 2012

"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

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"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

BRUXELLES (NOVOpress) – La justice belge vient de refuser d’interdire la commercialisation de la bande dessinée « Tintin au Congo ». Les exigences de Mbutu Mondondo, un ressortissant congolais, et du Conseil représentatif des associations noires (Cran), ont été déclarées non fondées. Le tribunal a estimé que l’éditeur Casterman, et Moulinsart, la société ayant les droits commerciaux de l’œuvre d’Hergé autres que les droits d’édition, ne s’étaient pas rendus coupables d’infraction à loi de 1981 visant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie.

Selon Mbutu Mondondo, « Tintin au Congo » est une « BD raciste, qui fait l’apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire ». Pour Alain Berenboom, représentant de Casterman et de Moulinsart, cette œuvre n’est « pas du racisme mais du paternalisme gentil ». « Tintin au Congo » reste aujourd’hui l’un des albums de la série les plus vendus au monde. Il continuera donc à enthousiasmer petits et grands, à la grande fureur des tenants du politiquement correct.

http://fr.novopress.info/107927/tintin-au-congo-ne-sera-pas-interdit/

Le rapport de la Ligue Arabe donne des preuves de l’implication de la CIA, du MI6 et du Mossad derrière les violences en Syrie

Le rapport de la Ligue Arabe donne des preuves de l’implication de la CIA, du MI6 et du Mossad derrière les violences en Syrie

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

 

Des extraits du rapport des observateurs de la Ligue Arabe en Syrie montrent clairement que les médias ne disent qu’une partie de l’histoire et exagèrent la violence exercée par le gouvernement Al-Assad et ses forces de l’ordre.

Le rapport mentionne une “entité armée” qui tue des civils et des policiers et perpétue des attaques terroristes ciblant des civils innocents. Les pertes de ces attaques sont ensuite attribuées au gouvernement Al-Assad et utilisées pour construire de toute pièce un cas contre la Syrie aux Nations-Unies.

D’après le rapport de la Ligue Arabe, “l’armée libre syrienne” et les “groupes d’opposition armés” sont responsables de bon nombre des meurtres commis.

Des rebelles à Idlib, des preuves récoltées par la Ligue arabe démontrent l'implication de la CIA, du Mossad et du MI6

En Janvier, il a été rapporté que le MI6 britannique, la CIA et les forces spéciales du SAS britannique étaient en Syrie et travaillaient avec l’armée libre syrienne et le Conseil National Syrien (CNS) afin de renverser le régime du président Al-Assad. L’armée syrienne libre est largement reconnue comme étant une création de l’OTAN. Elle est pour la plus grande partie composée de militants des frères musulmans, confrérie elle-même création des services de renseignement britanniques et est soutenue et financée par les Etats-Unis, Israël et la Turquie.

Le rapport fait confiance à des rapports écrits en Novembre par le journaliste Webster Tarpley lors de sa visite dans la nation moyen-orientale.

“Ce que les citoyens de base de tous groupes ethniques confondus disent, est que ce sont des francs-tireurs qui leur tirent dessus. Les gens se plaignaient qu’il y avait des tireurs embusqués terroristes qui tiraient sur les civils, manœuvre de terrorisme aveugle désignée pour le simple but de déstabiliser le pays. Je n’appellerai pas cela une guerre civile, c’est un terme très ambigu. Ce à quoi les gens font face sont des escadrons de la mort, ils doivent gérer des commandos de la terreur, ce qui est une méthode typique de la CIA. Dans ce cas précis, c’est une opération jointe entre la CIA, le MI6, le Mossad, avec de l’argent saoudien, émirati et qatari”, avait dit Tarpley à RT.

Tarpley avait dit que les Etats-Unis poussaient un “modèle ruiné de révolution colorée, soutenu par des groupes terroristes, des gens d’Al Qaïda et des frères musulmans” et que l’objectif était de “détruire le Moyen-Orient en suivant les lignes ethniques”.

Les extraits du rapport des observateurs de la Ligue Arabe établissent “qu’il y a une violence émergeant des deux côtés, mais que l’opposition et les médias occidentaux ont exagéré la violence et le nombre de victimes imputées aux forces gouvernementales”, écrit Nicolas Davies pour le blog War Is A Crime, ex-After Downing Street.

“L’ONU a cessé d’accepter les chiffres des victimes donnés par l’opposition et a gelé ses estimations officielles de morts de civils au chiffre de 5 400, sans reconnaître le fait que cela pourrait déjà être exagéré”, a expliqué Davies. “Ceci n’est pas encore un bain de sang à l’échelle de la Libye, où même le nouveau gouvernement admet qu’au moins 25 000 personnes ont été tuées lors de la guerre menée par l’OTAN. La Syrie pourrait bien suivre le modèle Libyen si l’OTAN et le CCG continuent à donner des armes et de l’entrainement miliaire à l’armée libre syrienne et sont préparés à développer plus de forces spéciales au sol et aussi loin que l’ONU approuve une zone d’interdiction aérienne pour pouvoir protéger une nouvelle bordée de quelques 9 700 attaques aériennes.”

Les médias de masse mettent le nombre de morts à entre 1000 et 5000. La cour internationale de justice, Hisham Abu Hajer (des “rebelles libyens, en d’autres termes: Al Qaïda), la Pravda et d’autres sources mettent ce chiffre entre 50 000 et 100 000 morts. Tarpley a estimé le nombre à environ 150 000, un chiffre incroyable pour une population de juste 6 millions et demi de personnes.

Des extraits intéressants du rapport du chef de la mission des états de la Ligue Arabe en Syrie du 24 Décembre 2011 au 18 Janvier 2012 stipulent:

“La mission a déterminé qu’il y avait une entité armée qui n’est pas mentionnée dans le protocole. Ce développement sur le terrain peut indubitablement être imputé à l’emploi excessif de la force par les forces gouvernementales en réponse aux manifestations qui se sont déroulées avant le déploiement de la mission demandant la chute du régime. Dans certaines zones, cette entité armée a réagi en attaquant les forces de sécurité syriennes, ce qui occasionna une plus violente réaction du gouvernement. A la fin, des citoyens innocents paient le prix de ces actions de leur vie et de leurs membres.

A Homs, Idib et Hama, la mission d’observation a été témoin d’actes de violence commis contre les forces du gouvernement et des civils ce qui a résulté en plusieurs morts et de nombreux blessés. Des exemples de ces actes incluent le bombardement d’un bus de civil, tuant 8 personnes et en blessant d’autres, femmes et enfants inclus et le bombardement d’un train transportant du gasoil. Dans un autre incident a Homs, un bus de la police a explosé, tuant deux policiers. Un pipeline et des petits ponts ont également été endommagés par des bombes.

28. La mission a remarqué que beaucoup de parties ont reporté de manière erronnée que des explosions ou des violences ont eu lieu dans plusieurs endroits. Quand les observateurs se rendirent sur place, ils se rendirent compte que ces rapports étaient totalement infondés.

29. La mission a aussi remarqué que, d’après ses équipes de terrain, les médias exagéraient la nature des incidents et le nombre de personnes tuées dans ces incidents ainsi que les manifestations dans certains endroits.

D’après leurs derniers rapports et leurs briefings au chef de mission le 17 Janvier 2012, en préparation de ce rapport, les chefs de groupes ont été témoins de manifestations pacifiques à la fois par les supporteurs du gouvernement et de l’opposition et ce en plusieurs endroits différents. Aucune de ces manifestations ne fut dérangée, à part quelques disputes mineures entre la mission, les loyalistes et l’opposition. Celles-ci n’occasionèrent aucune mort depuis la dernière présentation devant le comité ministériel arabe sur la situation en Syrie du 8 Janvier 2012.

Quelques observateurs ont fait défaut à leur devoir et ont brisé le serment prêté. Ils ont pris contact avec des officiels de leur pays et leur ont donné un compte exagéré des évènements. Ces officiels ont conséquemment développé une image sombre et non réaliste de la situation.

Les audiences arabes et étrangères de certaines organisations médiatiques ont questionné la crédibilité de la mission parce que ces organisations utilisent les médias pour déformer les faits. Il sera difficile de résoudre ce probème à moins qu’il n’y ait un soutien politique et médiatique pour la mission et son mandat. Il est naturel que certains incidents négatifs se produisent alors qu’elle vaque à ses activités, parce que ces incidents sont normaux au cours de missions d’observation similaires.

75. Il y a eu récemment des incidents qui pourraient creuser le fossé et augmenter l’amertume entre les parties incriminées. Ces incidents pourraient avoir des conséquences graves et mener à la perte de vies humaines et de propriétés. Ces incidents incluent le bombardement de buildings, de trains transportant du fuel domestique, des véhicules transportant du gasoil et des explosions visant la police, des membres des médias et des pipelines. Certaines de ces attaques ont été perpétrées par l’armée syrienne libre et par d’autres groupes membre de l’opposition armée.

Depuis le départ, les attitudes envers la mission ont été caractérisées par le manque de sincérité ou, de manière plus générale, par un manque de sérieux. Avant même qu’elle commence à exercer son mandat et même avant que ses membres n’arrivent sur place, la mission a été prise pour cible dans une campagne vicieuse dirigée contre les états de la Ligue Arabe et le chef de mission, une campagne qui a augmentée en intensité après le déploiement des observateurs. La mission n’a toujours pas reçu le soutien politique et médiatique nécessaire pour remplir correctement son mandat. Si ce mandat est prolongé, les objectifs établis dans le protocole ne pourront pas être atteints à moins que le soutien ne soit fourni et que la mission reçoive le soutien nécessaire pour assurer le succès de la solution arabe.”

url de l’article orginal:

http://www.infowars.com/arab-league-report-provides-evidence-cia-mi6-mossad-behind-violence-in-syria/print/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Der neue Totalitarismus

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Der neue Totalitarismus

Von Michael Paulwitz

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Adolfs Machtergreifung steht offenbar mal wieder vor der Tür. „Neonazi“-Zentralregister, Untersuchungsausschüsse, interministerielle „Kompetenzzentren“ – im Wochentakt werden neue Instrumente aus der Taufe gehoben, um der allenthalben vermuteten „braunen Gefahr“ entgegenzutreten. Beim Einstreichen der Dividende aus dem Auffliegen der Zwickauer Neonazi-Zelle verliert die Gesinnungsindustrie keine Zeit: Der „Kampf gegen Rechts“ geht in die nächste Runde und legt wieder ein paar hysterische Umdrehungen zu.

Fakten spielen dabei wie immer keine Rolle. Daß es im Fall der beiden toten Zwickauer Neonazis noch immer mehr Fragen und Mutmaßungen als Antworten gibt, daß man noch nicht einmal das Geständnis der Dritten im Bunde hat, das aus zwei Serienkillern mit irrer Ideologie erst eine „terroristische Vereinigung“ machen würde – einerlei; auch der Dynamik des Schröderschen „Aufstands der Anständigen“ hat es vor gut einem Jahrzehnt nicht geschadet, daß die antisemitischen Attentäter, die als Anlaß dienten, sich schon nach wenigen Wochen als islamistisch verblendete Einwanderer herausstellten.

Wo sind die keulenschwingenden Klischeenazis?

Ebensowenig zählt die Alltagswahrnehmung der Bevölkerung. Wer nicht gerade in der entlegensten mitteldeutschen Provinz lebt, wird kaum je einen jener Springerstiefel-Nazis zu Gesicht bekommen, die derzeit wieder jeden zweiten Alarm-Artikel in Zeitungen und Netzmedien illustrieren. Für den durchschnittlichen Bewohner einer deutschen Großstadt ist es auch nach „Zwickau“ und „NSU“ noch immer wahrscheinlicher, sein Auto an zündelnde Linksextremisten zu verlieren, von einer deutschenhassenden Jung-Immigranten-Gang auf Beutezug aufgemischt zu werden oder zwischen die Fronten schwarzvermummter linksterroristischer Bürgerkriegsarmeen zu geraten, die der Polizei regelmäßig Straßenschlachten liefern und die Kontrolle über ganze Straßenzüge beanspruchen, als auf einen keulenschwingenden Klischeenazi zu treffen.

Echte „Rechtsextremisten“ sind in einem Land, in dem man als Mitglied einer einschlägig etikettierten Partei nicht einmal Schornsteinfeger, Fußballtrainer oder Reservistenverbandsmitglied bleiben darf und in dem katholische Priester öffentlich darüber lamentieren, Gemeindemitglieder mit falschem Parteibuch nicht einfach aus der Kirche werfen zu können, ohnehin nicht nur politisch, sondern auch gesellschaftlich bis zur sozialen Auslöschung marginalisiert. Da muß man schon halluzinieren, um eine allgegenwärtige Nazi-Gefahr wahrzunehmen und eine schläfrige Gesellschaft, die „den Neonazis“ immer noch „viel zu leichtes Spiel“ (Charlotte Knobloch) lasse.

Politisch und finanziell einträgliche Halluzinationen

Die Pflege solcher Halluzinationen ist allerdings politisch und finanziell recht einträglich. Damit der Popanz von der so ungreifbaren wie allgegenwärtigen Neonazi-Bedrohung, der bisweilen fatal an die Haß-Suggestionen der „Five minutes’ hate“-Wochenschauen in George Orwells Dystopie „1984“ erinnert, auch aufrechterhalten werden kann, muß das Feindbild entgrenzt werden: vom Kriminellen, Terroristen und Gewalttäter, zu dessen Bekämpfung ja das für alle geltende Strafrecht ausreichend wäre, weil er mit Aufklärungs- und Umerziehungsprogrammen ohnehin kaum zu erreichen ist, auf den „Rechtsextremen“ als Gesinnungsverbrecher und vom „Rechtsextremen“ auf den „Rechten“ an sich, der den Vorgenannten erst den Boden „in der Mitte der Gesellschaft“ bereite. Und das kann dann im Prinzip jeder sein, der nicht links ist.

Das Ergebnis ist die Verankerung der Gleichung „rechts = böse“ in den Köpfen als Grundlage einer neuen Zivilreligion, deren Glaubenssätze absolut und unhinterfragbar gelten sollen. Daß es beim „Kampf gegen Rechts“ hauptsächlich um Geld und Macht geht, wird auch ganz offen ausgesprochen. „Kompetenzzentren“ seien ja schön und gut, aber vor allem müsse doch mehr Geld und vor allem dauerhaft und ohne Vorbedingungen an all die vielen Initiativen „gegen Rechts“ fließen, heißt es unisono von links; auch die Hohepriester und Laienprediger der neuen Zivilreligion streben nach Versorgungssicherheit.

„Kampf gegen Rechts als Staatsräson“

Derweil sonnen sich die Oberhäupter von Lobbyverbänden und Einwanderer-Organisationen, die wie selbstverständlich an den ministeriellen Presseterminen teilnehmen, im Glanz der ihnen zugefallenen quasi-hoheitlichen Mitspracherechte bei der Gesinnungsbewertung der gewöhnlichen Bürger des Staatsvolkes. „Kampf gegen Rechts als Staatsräson“ war ein Zeitungskommentar zur Bundestagsgedenkstunde am Jahrestag der Befreiung des Konzentrationslagers Auschwitz überschrieben – eines der alljährlich zelebrierten Hochämter der neuen „antifaschistischen“ Zivilreligion.

Dem Schreiber war vermutlich nicht bewußt, was er da aussprach: Sieht der Staat seinen Daseinszweck nicht mehr in der unparteiischen Gewährleistung von Freiheit, Rechtsstaatlichkeit und Sicherheit nach innen und außen für alle Bürger, sondern im Niederkämpfen bestimmter Gesinnungen, wird er zwangsläufig zur Partei in einem institutionalisierten geistigen Bürgerkrieg und zielt in letzter Konsequenz auf eine totalitäre Gesinnungsdiktatur à la soviétique.

Der Gesinnungsstaat verdrängt den Rechtsstaat

Daß das den in der Wolle gefärbten Kommunisten von der SED-PDS-„Linken“ zusagt und diese sich aggressiv gegen jede Gleichsetzung links- und rechtsextremistischer Gewalttäter wehren, wundert nicht. Eher schon muß besorgt stimmen, daß sie sich damit inzwischen in einer ganz großen Volksfront quer durch alle Bundestagsparteien befinden und die geistige Bürgerkriegsterminologie des „Kampfs gegen Rechts“ auch in der medialen Öffentlichkeit kaum noch hinterfragt wird.

Wo Meinungen von Staats wegen bekämpft werden, wo das staatliche Gewaltmonopol mißbraucht wird, um Delinquenten nach Gesinnungen zu sortieren und unterschiedlich zu behandeln, sind Rechtsstaat und Demokratie in ernster Gefahr.

In the House of Pound - An Interview with Gianluca Iannone

In the House of Pound

An Interview with Gianluca Iannone

 
By Colin Liddell
 
Ex: http://www.alternativeright.com/

iannone_monolayer_web.jpgCasaPound is an Italian political movement that takes its name from the American poet and Fascist sympathizer, Ezra Pound. Although it is inevitably referred to as "extremist," "racist," and "neo-fascist," the movement, which was founded in 2003, is in fact more complex and interesting, especially from an alternative right perspective. It takes a holistic and grass roots approach to politics, focusing on culture, community, and a variety of activities for its members, as much as on traditional street politics. This is an interview I did by email with Gianluca Iannone, the movement's leader, in early 2011 for an article I was writing.

 

CasaPound is still not so well known in the English-speaking countries, even by those active in right wing politics. Could you introduce your movement to our readers and describe it? How big is CasaPound? How many members and how much support do you have?

First of all, linking CasaPound to the right wing is a bit restrictive. CasaPound Italia is a political movement organized as an association for social promotion. It starts from the right and goes through the entire political panorama. Right or left are two old visions of politics, we need to give birth to a new synthesis. CPI has more than 4000 members all over Italy but the supports and sympathy we gain days after days is far larger… Just think that the Blocco Studentesco, our student organization, obtained 11,000 votes in Rome and the Province for the students’ elections.

Please tell us a little about yourself personally and your background.

I was born in August 1973 and started political activism at 14 in the Fronte della Gioventù (Youth Front) in Acca Larenzia, one of Rome's downtown neighborhood. Since then I have never stopped to be part of this world. Journalist since 1999, I worked for TV and radio stations and also wrote for national newspapers on international conflicts, literature, cinema and music.

Why did you become politically active? Was there some event, action, or person that triggered your political activism?

To tell the truth, there is not one thing in particular. I think it was just fate.

What are main policies and objectives of CasaPound, both short-term and long-term?

CPI works on everything that concerns the life of our nation: from sport to solidarity, culture and of course politics. For sports, we have a soccer teams and academy, we do hockey, rugby, skydiving, boxing, Brazilian jiu-jitsu, scuba diving, hiking groups, caving, climbing. For solidarity, we have first aid teams, we do fundraising activities for the Karen people, and we provide help to orphans and single-mums. A phone line called "Dillo to CasaPound" (tell it to CasaPound) is active 24/7 to give free advises on legal and tax issues. On the cultural ground, we host authors and organize book presentations; we have an artist club, a theater school, free guitar, bass guitar and drum lessons, we created an artistic trend called Turbodinamismo, we have a publishing company, dozens of bookshops and websites. Politically we propose various laws like the Mutuo sociale (social mortgage), Tempo di essere Madri (Time to be a mother) or against water privatization and so many more. Speaking about CPI is never easy because all these things are CASAPOUND. All of these represent our challenges and projects for now and the millennium.

Do you have any significant links with groups or parties outside Italy?

No.

The first thing that strikes people in the English-speaking countries is the name of your group, which, of course, refers to the famous American poet Ezra Pound. How important are Pound's ideas to your movement? Why have you chosen to include his name in your movement’s title?

Ezra Pound was a poet, an economist and an artist. Ezra Pound was a revolutionary and a fascist. Ezra Pound had to suffer for his ideas, he was sent to jail for ten years to make him stop speaking. We see in Ezra Pound a free man that paid for his ideas; he is a symbol of the "democratic views" of the winners.

Ezra Pound is also a name routinely associated with Anti-Semitism. Some will automatically see the invocation of his name as a rallying cry for Anti-Semitism. Could you clarify CasaPound's position with regard to the Jews and Israel?

To associate Ezra Pound and anti-Semitism is an absolute twist. It is the same for CasaPound, it has no sense. It is true that we are against Israel politics towards Palestinians, against the bombing of civilians, and the embargo on international help. To say so does not mean to be anti-Semitic, it means analyzing facts.

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You are also known for anti-usury rhetoric. Most sensible people oppose excessive usury, but are you opposed to all usury? If not, where does constructive credit end and destructive usury begin?

Usury is the worst thing. It is the head of the octopus. It is it that initiated the wars that are starting around the Mediterranean Sea, which generates illegal immigration and destruction. It is it which creates unemployment, debts. It is it that threatens the future of our children, which make them weak and ready for the massacre.

My impression of CasaPound is that it is very much a grass roots organization that operates successfully in the "arena of street politics," with marches, parades and events that build identity and community, rather than through conventional elections. In Anglo countries right-wing street politics backfired in the past, allowing the mainstream media to paint very negative images of the National Front in the 1970s and the BNP later. Because of this the BNP now avoids the street as a political arena. Your group's success suggests that the street is a much more acceptable political arena for the right in Italy. Why do you think this is? What are the differences that make this possible?

First of all, England was never a fascist state. This creates a big cultural difference. Also, as I said before CPI works on dozens of projects and with various methods: from conferences to demonstrations, distribution of information, posters. The important thing is to generate counter information and to occupy the territory. It is fundamental to create a web of supporters other than focusing on elections. For election, you are in competition with heavily financed groups and with only one or two persons elected, you can't change anything. Politics for us is a community. It is a challenge, it is an affirmation. For us, politics is to try to be better every day. That is why we say that if we don't see you, it is because you are not there. That is why we are in the streets, on computers, in bookshops, in schools, in universities, in gymnasium, at the top of mountains or in the newsstands. That is why we are in culture, social work and sport. That is a constant work.

Because of the differences between Britain and Italy do you think it is better for the right-wing in the UK to avoid street politics? In this context, what is your view of the English Defence League, a group that obviously sees the street as its arena or forum?

I think that the EDL is going on the ground of the clash of civilization. For me and Casa Pound, this provokes a kind of disgust. If the British right is reduced to this, then let's speak about soccer, it will be better.

samedi, 11 février 2012

Les liens secrets entre la CIA et les pères fondateurs de l’Europe Schuman et Monnet

Les liens secrets entre la CIA et les pères fondateurs de l’Europe Schuman et Monnet

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

 

À quelques pas de la tour Hoover, sorte de minaret central d’une centaine de mètres de haut, la Hoover Institution détient dans ses archives sept boîtes intitulées ACUE Collection, un échantillon de l’histoire secrète de l’Europe politique. Fondé en 1948, l’American Committee on United Europe était une organisation privée qui finança des mouvements fédéralistes européens bien avant les traités de Rome. L’ACUE n’avait pas pour seule obsession le décollage économique de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, son objet était également politique : faire barrage à la pression communiste sur l’ouest de l’Europe.

Ce cénacle était d’ailleurs clairement une émanation des services secrets américains. Son président, William J. Donovan, avait dirigé à partir de 1942 l’Office of Strategic Services (OSS), une agence qui disposait de près de 35 000 agents. Inspirateur de la CIA, il est considéré comme « le père de l’Intelligence Service américain ». Le vice-président de l’ACUE ? Allen Dulles, qui avait dirigé le bureau de l’OSS à Berlin, avant de prendre en 1953 la direction de la Central Intelligence Agency pour plus de huit ans. (…)

Au-delà du soutien moral, le comité « accorde un soutien financier absolument nécessaire à des structures travaillant pour l’unité de l’Europe ». À la lecture de ces documents, il apparaît noir sur blanc que cette émanation des services secrets américains a financé le Mouvement européen, rassemblement d’unionistes et de fédéralistes européens fondé en 1948. Les noms des présidents honoraires du Mouvement européen figurent d’ailleurs sur la page de garde du document. Ce sont ceux de quelques pères de l’Europe : Winston Churchill, Alcide De Gasperi, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak. (…)

Le soutien de l’ACUE au projet européen durera jusqu’en 1960, trois ans après le traité de Rome. Douze ans en tout, douze ans seulement, mais qui auront changé le monde et l’Europe. Le 20 avril 1960, son président, William C. Foster, qui a pris la succession de Donovan, annonce par écrit au président du Mouvement européen, Robert Schuman, qu’il s’apprête à suspendre les activités du comité et fermer ses bureaux à New York et Paris. En cas de besoin, le comité pourrait être réactivé, mais son œuvre historique est désormais réalisée : « Aujourd’hui, la Communauté européenne, avec ses institutions, la Cour et l’assemblée parlementaire, constitue une réalité[1]. »

Foster ne manque pas l’occasion de souligner le rôle de son cercle d’influence : « Nous croyons que le progrès de la décennie passée doit beaucoup au travail du Mouvement européen, à ses partenaires nationaux et internationaux et à d’autres organisations privées. Par divers moyens – manifestations publiques, recherche, programmes d’échanges, information, éducation –, ces groupes ont cherché à créer un nouveau climat en Europe. Nous avons eu le privilège de contribuer financièrement et moralement à ce travail. »

Robert Schuman répond dès le 8 mai 1960 au président de l’American Committee on United Europe : « Je ne puis que prendre acte, avec regret, de votre décision de suspendre, dans les tout prochains mois, vos activités[2]. » Mais pour l’ancien ministre des Affaires étrangères qui a prononcé, le 9 mai 1950, la fameuse déclaration considérée comme le discours fondateur de la construction européenne, le processus européen est loin d’être achevé : « Ce sont les raisons pour lesquelles je note avec le plus grand intérêt que la décision que votre comité a prise n’est pas de mettre fin à ses activités mais seulement de les suspendre provisoirement. » Schuman prend bien garde d’évoquer les financements du Mouvement européen par l’ACUE, comme l’a fait William C. Foster. Avec l’argent, les Américains n’ont pas nos pudeurs.

Au moment de la suspension des activités de ce lobby qui ne dit pas son nom, son trésorier est John McCloy, un juriste et banquier américain proche des compagnies pétrolières baptisées les « sept sœurs ». Très lié à la famille Rockefeller, ce dirigeant de la Chase Manhattan Bank et du Council on Foreign Relations était un ami personnel de Jean Monnet, considéré comme l’inventeur du projet européen. Conseiller de plusieurs présidents américains, McCloy fut l’un des contacts essentiels de Monnet au sein de l’appareil d’État américain, de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 60. Juste avant de trouver la mort à Dallas le 22 novembre 1963, Kennedy avait attribué aux deux hommes les premières Presidential Medals of Freedom. Lors de la cérémonie, le président Johnson prononcerait à propos du père de l’Europe les mots rédigés par son prédécesseur : « Citoyen de France, homme d’État du monde, il a fait de la persuasion et de la raison les forces politiques conduisant l’Europe vers son unité et les nations atlantiques vers un partenariat plus efficace[3]. » Mais Monnet ne frayait pas seulement avec McCloy. (…)

Constantin Melnik, conseiller du Premier ministre Michel Debré pour la sécurité et le renseignement entre 1959 et 1962 témoigne : « Dulles estimait avoir sauvé l’Europe à travers les contacts avec les politiques. Et il me citait notamment le rôle de Schuman et Monnet. Oui, Schuman et Monnet avaient des liens avec la CIA. » Le Général en concevait de l’agacement : « De Gaulle voulait que les contacts avec la CIA soient concentrés au niveau des services et que les gens de la CIA cessent de voir directement Monnet et Schuman. »

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Extraits de Circus politicus, Editions Albin Michel (1 février 2012)

1]Lettre de William C. Foster, président de l’ACUE, à Robert Schuman, président du Parlement européen, 20 avril 1960.

[2] Lettre de Robert Schuman, président du Mouvement européen, à William C. Foster, président de l’ACUE, 8 mai 1960.

[3] Jean Monnet, Mémoires, Fayard, 1976.

Richard Millet - La dépossession

 

Richard Millet

La dépossession

vendredi, 10 février 2012

The Coming Battle of Britain

The Coming Battle of Britain

The secret coalition that will ensure Scottish independence

by Colin Liddell

Ex: http://www.alternativeright.com/

This article was originally published on the website of Civil Liberty, an organization in the UK dedicated to fighting the tyranny of political correctness.

David Cameron's stint as prime minister has been dominated by four main political narratives:

1. Britain's opposition to the ongoing Franco-German centralization of Europe
2. The maintenance of financial credibility
3. The "Big Society"
4. The question of Scottish independence

The government's inability to stem the rising tide of immigration and the ongoing economic and social chaos this is spreading throughout the land has, in the absence of a potent British nationalist party, largely fallen off the political stage.

But back to the four main political narratives, it is easy to see a synergy between these. The "Big Society," essentially the concept of volunteerism writ large as an alternative to the state doing everything, is an aspect of the government's attempt to curtail public spending in order to maintain financial credibility. This in turn is linked to Britain's supposed opposition to Euro centralization, which is how the main EU countries are dealing with similar problems created by their public sector bloating.

Of course, it could be pointed out that the "Big Society" is nothing more than aspirational hot air and a political device to offload onerous responsibilities, while also stealing easy credit for successful private, charitable, and communal initiatives.

Likewise, Cameron's opposition to the Evil Merkozy that lies at the dark heart of Europe is, on deeper analysis, rather hollow; certainly as long as voters are denied a referendum on Europe, and Pan-European institutions, such as the European Court of Human Rights continues to interfere in British affairs. Also, although the Euro may be temporarily weakened it is clearly not dead. There is a very real sense that once it recovers, the pound and Britain’s partial economic independence will be the next item on its ongoing project of financial gleichschaltung.

What is significant about these political narratives is not the actual level of achievement, which is minimal or non-existent, but the extent to which Cameron has dominated them and turned them to his political advantage, even in the case of the "Big Society." Although this has an increasingly hollow ring with the British public, it still allows the PM to posture as a compassionate anti-statist.

Cameron is apparently on top of all these political narratives except the last one, the issue of Scottish independence. This is the joker in the pack, both because of its complexity and unpredictability and because of its potential to far outweigh all the other political narratives put together.

Scottish independence is the game changer

While the Euro-stropping, "Big Society" posturing, and budget balancing bickering will all fizzle out in the usual political and technocratic compromise zone and slide slowly into the swamp of political amnesia, Scottish independence could be a real game changer.

There are several aspects of this issue that do not get much publicity but probably should. First of all, there is no doubt that both the EU and David Cameron would benefit enormously from it.

Although the EU has been badly winded by recent financial events, the vested interests involved mean that it will probably weather this storm and emerge even stronger and more set on its long term goals of European economic and political integration. It should be noted that this tendency seems to progress regardless of whether European voters are electing centre left or centre right politicians, and there is every possibility that even if 'far right' or even 'far left' candidates were elected in significant numbers a similar modus operandi could be maintained as the EU seems to have power political and economic benefits that appeal to any ruling class.

Scottish independence would strengthen the EU hand vis-à-vis Westminster, reducing England to a smaller and weaker entity, and one that would also be demoralized from the loss of a vital component of its identity and power. In cultural semantic terms, the name "Britain" is the name of a conquering entity that has straddled the globe and proved invincible. The vestiges of this greatness are still what power the vision of a Britain independent from the EU. The name "England," by contrast, is historically that of a smaller, weaker entity, rather easily conquered by Dane and Norman, and only saved from the Spaniard by the vagaries of the weather. At least that's the mythic image or perception, and such factors will work like a Fifth Column to reduce the resistance to the warm, all-enveloping embrace of Europe.

Given that the EU would benefit from Scottish independence, we must expect some tangible support for it at some stage.

What form this will take is hard to predict, but possibly it will take the form of economic guarantees when the unionist campaign raises questions of Scottish economic viability in the absence of the Barnett Formula.

The second main point, that David Cameron would benefit greatly from Scottish independence, is perhaps more counter-intuitive but just as rational. This is based on the widespread loathing for the Conservative Party that has existed in Scotland since the tenure of Margaret Thatcher. In addition to her de-industrializing economic policy that hit Scotland (and my family) particularly hard, her personification of bossy, middle-class, Margot Leadbetter, WI-style Englishness did not go down particularly well in a society that has always been dominated by a tough male, working-class ethos.

People see Scotland as a Labour country and this is easily 'proved' by the results of almost every Westminster election over the last several decades, but the recent rise of the SNP, which is politically more centrist, reveals the true story. The main reason that Scots have voted overwhelmingly Labour in the past has simply been because it was the most effective way to hurt another party that was indelibly linked in the Scottish mind with domineering Englishness.

The political side effects of Scottish independence

Scottish independence would have powerful effects on each side of the border. With Scotland freed from Westminster, there would be much less reason for Scottish voters to vote Labour. This would effectively result in the collapse of Labour in Scotland. Of course, the SNP, having fulfilled its historical purpose, might also face a serious drop in support as a range of new parties rose up to take advantage of the new political ecosystem.

In England, the removal of approximately 50 Labour MPs to the one Tory that Scotland still sends to Westminster would have a cataclysmic effect on Labour's prospects of ever winning outright power again.

A large part of the support that a major political party receives is not because of agreement with its policies, but because it has the capability of winning. Voters are rather like London-based Manchester United fans. As long as Man Utd are the big club, these fans, with no real connection to the city of Manchester, will continue to associate themselves with the success of the club, but once the club starts losing championships these fans quickly move on. The same phenomenon can be observed in politics. Americans tend to vote overwhelming Republican or Democrat because these two parties are the only ones that can grant access to representation through the extremely undemocratic American system.

The Labour Party is essentially the expression of the class politics of the early 20th century, but has managed to trade on the electability created by those limited conditions to draw out its political life long past its sell-by date. The very name of the party, which has an unpleasant, antiquated ring for voters in a post-industrial society, reveals this very clearly. The sudden removal of its contingent of Scottish MPs from the political equation would very likely deliver it a death blow.

With the Labour party removed or truncated to midget proportions, British politics would start to resemble the present governing coalition, while in the remaining White working class areas we could expect to see a post-Griffinite BNP or a new English nationalist party hoovering up votes on an identitarian basis of both race and class.

Given that the Tory Party would benefit from Scottish independence, we must expect some tangible support for it at some stage.

This is despite Mr. Cameron's professions of unionism. What form this will take is hard to predict, but possibly it will take the form of Mr. Cameron earnestly entering into patronizing Lord-Snooty-style debates with that wee ghillie Alex Salmond. With Cameron and the Eurocrats secretly or not so secretly on Salmond's side, the unionists are probably marching to the political equivalent of the Second Battle of Bannockburn!

Roll on 2014!!

Le Département d'Etat US joue avec le feu en alimentant la subversion afin d'encourager le départ des militaires égyptiens

Le Département d'Etat US joue avec le feu en alimentant la subversion afin d'encourager le départ des militaires égyptiens

L'Egypte pourrait se retrouver bientôt dans le camp du BRICS avec Iran et Syrie comme alliés

Les militaires égyptiens contre Washington, pour leur sauvegarde ?

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Est-il si difficile de prévoir qu’un pouvoir aux abois, pressé par un mécontentement populaire très puissant et qui a entre ses mains divers membres d’organisations activistes dépendant d’une puissance étrangère, dont il est aisé de prouver l’activisme dans le soutien des manifestations de certains aspects de ce mécontentement, trouve dans cette occurrence une voie idéale pour tenter de désamorcer une partie de ce mécontentement en dénonçant une violation de la souveraineté nationale ? Mais les USA ne s’intéressent pas à cette sorte de prolongement, s’ils l’imaginent seulement.

Par conséquent, c’est une crise en aggravation rapide, qui s’installe entre l’Égypte et les USA. En cause, cette vilaine affaire d’ONG, dont certaines de nationalité US bien entendu, qui sont désormais la cible privilégiée des autorités égyptiennes, militaires et civiles réunies en l’occurrence. Les USA ont réagi avec violence devant la perspective du jugement de 19 citoyens US impliqués dans des ONG de même nationalité, avec un discours où Clinton menace de suspendre l’aide annuelle de $1,5 milliard à l’Égypte. Toujours la même fine tactique, avec une légèreté de souliers cloutés et de bruits de bottes… Les Égyptiens ont à leur tour réagi avec violence, – avec une délégation militaire qui se trouvait à Washington pour parler de cette affaire, annulant brutalement, pour repartir en Égypte, une rencontre avec des sénateurs pompeux et puissants, crime de lèse-majesté pour des visiteurs venus à Washington selon un rituel d’allégeance minutieusement conformé aux conceptions de l’establishment américanistes… Ce que résume ainsi Russia Today le 7 février 2012

«Egyptian military officials who were scheduled to meet with US Senators John McCain, Joseph Lieberman and Carl Levin on Tuesday were reportedly recalled to Egypt, according to Reuters. This comes following Hillary Clinton’s warning that a crackdown by Egypt's military rulers on US and local pro-democracy groups could put aid for the Arab nation at risk.

»Clinton said the US has worked very hard to put in place financial assistance and other support for the economic and political reforms in Egypt. However, under the current circumstances the aid will have to be reviewed. “Problems that arise from this situation that can impact all the rest of our relationship with Egypt,” she said. The US Secretary of State spoke to the media in Munich, where she met Egyptian Foreign Minister Mohamed Kamel Amr on the sidelines of an international security conference.

Auparavant, RT avait publié un texte plus général sur la détérioration continuelle des relations entre le pouvoir égyptien et les USA, à la lumière de cette affaire des ONG. (Le 6 février 2012.)

«The honeymoon between the United States and the new post-Mubarak government in Egypt didn't last long. […] The Egyptian government vows that they will bring 19 Americans to trial for allegedly influencing the violent revolutions after last year’s ousting of former President Hosni Mubarak with the aid of foreign funds. Nearly 20 Americans have been named in an Egyptian investigation over how foreign pressure help fund unrest by way of international pro-democracy groups. An English-language website out of Egypt published the names of 43 persons being charged on Monday, including 19 Americans.

»Washington initially vowed to impose sanctions on Egypt if they follow through with charges against the Americans. On Monday, Cairo ignored warnings and insisted that the 19 Americans will be brought to trial. Egyptian leaders say that during and after the fall of Mubarak, the nearly four dozen people in question used foreign funds to encourage violence, unrest and revolution in Egypt. Among the Americans that are facing trial are the son of US Transportation Secretary Ray LaHood, and Patrick Butler, the vice president of programs at the DC-based International Center for Journalists…»

Cette affaire est effectivement un feu de discorde qui sera difficile à éteindre, car il y a une épreuve de force entre deux pouvoirs qui ont également mis leur prestige, ou ce qu’il leur reste de prestige dans la balance ; et cette épreuve de force portant sur une procédure judiciaire, un procès, etc., toutes choses qui prennent du temps et entretiennent constamment la tension ; et, naturellement, cette épreuve de force avec un aspect public à forte pression de communication, qui pousse encore plus à l’intransigeance les deux partis.

Les militaires au pouvoir en Égypte sont dans une situation extrêmement précaire et, avec le pouvoir civil qu’ils ont installé, ils sont de plus en plus irrités par les menaces US constantes de rupture de l’aide annuelle des USA à l’Egypte. Ils le sont d’autant plus qu’ils sont persuadés que cette menace est un pur moyen de pression et de chantage. Selon leurs sources à Washington, et notamment avec le Pentagone, en effet, les militaires égyptiens savent que le Pentagone est opposé à cette mise en cause de l’aide (essentiellement militaire), principal lien d’influence et de coopération avec les forces armées égyptiennes, qui constituent traditionnellement (constituaient ?) un point d’appui puissant de sa présence dans la région… Mais, dans cette affaire, le département d’Etat joue sa propre carte, avec soutien de la Maison-Blanche, et du Congrès bien entendu, et cette ligne dure est pour l’instant privilégiée à Washington selon l’équation des pouvoirs impliqués et les pressions de communication. Certaines indications montrent que le Pentagone, ou dans tous les cas certaines fractions du Pentagone, encouragent secrètement cette riposte égyptienne dans l’espoir qu’elle brisera la politique dure du département d’Etat et permettra une détente avec l’Égypte.

Mais le jeu est délicat, et il n’est nullement assuré que l’ Égypte ne se dirige pas, plus radicalement, vers une réorientation radicale de sa politique à l’occasion de cette affaire des ONG. L’intransigeance des militaires observée jusqu’ici constitue une carte majeure de communication, pour tenter de désamorcer le mécontentement populaire en jouant sur le réflexe nationaliste et l’exaspération générale des intrusions US dans les affaires intérieures du pays. Parallèlement, le pouvoir militaire ne lutte guère contre les activités clandestines dans le Sinaï (anti-israéliennes, naturellement), dont un des effets est un très récent nième attentat de rupture d’une oléoduc vers Israël. Enfin, il y a la possibilité pour l’instant théorique mais favorisé éventuellement par les évènements, d’un rapprochement avec la Russie, voire de l’établissements de liens inédits avec la Chine, qui pourraient se faire en même temps qu’une évolution de l’Égypte vers une opposition marquée à la politique du bloc BAO en Syrie. Il s’agit d’options classiques d’un dispositif de réalignement de l’Égypte, qui choisirait alors un réalignement d’abord international (et non pas régional en premier), par la seule nécessité d’une ferme prise de distance des USA et d’une ouverture vers la tendance des pays du BRICS. A ce moment, le réalignement régional suivrait naturellement, avec la confirmation de la politique de méfiance vigilante contre Israël et une possible mise en cause du traité de paix de Camp-David, avec une plus grande implication anti-US en Syrie, avec la possibilité d’une évolution vers des relations plus actives avec l’Iran. Tout cela mettrait-il également en péril les relations de l’Egypte avec l’Arabie ? La direction égyptienne n’en est pas assurée, estimant que l’Arabie est beaucoup moins contrainte par sa politique activiste qu’on ne croit, et qu’elle est plus que jamais inquiète des rapports et des évolutions politiques des USA et d’Israël, dans les deux crises, syrienne et iranienne.

On voit combien cette affaire des ONG, que Washington traite avec son habituelle arrogance, constitue bien plus qu’un vif incident de parcours, combien elle pourrait servir de détonateur pour le pouvoir militaire égyptien, pour un prolongement politique important dont il attendrait des dividendes intérieurs, lui-même dans cette situation précaire qu’on sait. En d’autres mots, l’“incident de parcours” tomberait à point pour justifier un tournant décisif vers une voie plus “panarabe” selon la vieille formule nassérienne mais avec l’apport islamiste supposé pacifié comme différence et contre la tendance libérale pro-occidentaliste en Égypte, tout cela vu comme une voie décisive pour rompre le cercle vicieux de l’impopularité et des troubles intérieurs. Le schéma prend en compte également un réalignement général international de la situation avec la crise iranienne, et la potentialité d’un activisme nouveau des pays du BRICS, qui constitue une des nouveautés potentielles révolutionnaires dans le jeu des influences au Moyen-Orient. L’essentiel à retenir dans ces hypothèses est le climat dans la direction militaire égyptienne : cette direction se trouve de plus en plus aux abois face aux pressions populaires et il lui faut trouver un évènement politique important qui rompe cette pression en constante augmentation, qui risque de lui faire perdre le contrôle de la situation. (Et, à ce point du raisonnement, nous revenons à notre point de départ ; car les militaires, qui commencent à bien connaître les USA dans leur actuelle période, soupçonnent des organisations US de continuer à jouer un jeu de soutien subversif dans les troubles actuels, – soupçon qu’on ne serait nullement surpris de voir justifié.)

 

Chypre, tête de pont russe en méditerranée

L'histoire d'amour entre Chypre et la Russie pourrait sembler suspecte à certains bien-pensants européistes sinon internationalistes.

Chypre, tête de pont russe en méditerranée

Les présidents chypriote et russe, Dimitris Christofias et Dmitry Medvedev, en 2010. / Petros Karadjias/AP/SIPA

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Illustration des relations russo-chypriotes: un cargo russe chargé d'armes transite par Chypre, qui le laisse filer en Syrie. Entre intérêts stratégiques de la grande Russie et nécessité économique pour la petite Chypre, les deux pays entretiennent des rapports ambigus et légalement douteux.

Le 10 janvier 2012, le cargo russe MV Chariot chargé de 35 à 60 tonnes de munitions type AK-47 en partance pour la Syrie était interpellé à Chypre, dans le port de Limassol.

Game over pour le convoyeur d’armes ? Pas tout à fait. Quelques heures plus tard, et malgré l’embargo sur les armes décidé par l’Union européenne contre le régime d'Hafez al-Assad, le gouvernement chypriote l’a laissé filer. Et le navire et ses kalachnikovs sont arrivés finalement à bon port, celui de Tartus, en Syrie.

Cette surprenante mansuétude chypriote est-elle innocente? Les liens avec la Russie sont étroits et la petite île a beaucoup à gagner du soutien russe.

  • Qu’ils soient économiques: Vladimir Poutine a promis à l’île un prêt de 2.5 milliards d’euros (dont une partie a déjà été versée), pour affronter la crise. Un chèque dont le montant équivaut à 10% du PIB de Chypre…
  • Ou politiques: la Russie défend par tradition les intérêts de Chypre au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment sur la question de la RTCN (la "République turque de Chypre du Nord", Etat autoproclamé par Ankara après l'invasion turque de 1974, Ndlr). RTCN que Moscou ne reconnait pas. Alors le moment est mal choisi pour froisser le Kremlin.

"Limassolgrad"

Au-delà du jeu diplomatique, l’entente russo-chypriote saute aux yeux sur l’île d’Aphrodite. A Chypre, 35.000 à 40.000 habitants sont russophones. La destination plaît aux touristes russes, ils ont été 56.400 en 2011, selon le service russe des statistiques des agences de voyage.

C’est à Limassol (Sud), deuxième ville du pays, importante pour son port, que l’on peut mesurer l’emprise de la diaspora. A tel point que la ville est baptisée "Limassolgrad". Restaurants, menus, enseignes de boutiques, tout est traduit en russe. Ιl y a un journal russe, une chaine de télé, une autre de radio, et deux écoles.

Historiquement, Chypre a connu plusieurs vagues d’immigration russe. L’une d’elles à la suite de la Révolution soviétique, dans les années 20, lorsque sont arrivés les Russes travaillant dans les mines d’amiante. L’autre, beaucoup plus récente, est celle des "Pontiques", des Russes d’origine grecque venus s’installer à Chypre après la chute de l’URSS. Aujourd’hui, le visage de la diaspora a changé. Armateurs, promoteurs immobiliers, entrepreneurs, ce sont désormais ces "nouveaux Russes" qui viennent investir sur l’île.

Ils sont attirés par un taux d’imposition bas (10% pour les entreprises chypriotes) et la facilité du business. Un quart des dépôts bancaires à Chypre sont d’origine russe, tout comme le tiers des investissements étrangers. Comme hier les Libanais, ces russes multiplient les sociétés écran et compagnies off-shore.

Ιls débarquent avec des valises pleines. Ils placent leurs fortunes dans les banques ou l’immobilier. La plupart viennent à Chypre pour laver cet argent"

témoigne Irène Efstathiou, franco-russe mariée à un chypriote et membre de la communauté russe à Chypre.

"Le mouton rouge de l’Europe"

Tous ne s’y installent pas. Chypre, Etat-membre de l’UE depuis 2004, demeure une étape, un trait d’union méditerranéen utile à la Russie pour étendre certains commerces plus ou moins avouables. En particulier celui des armes, vers les pays du Moyen-Orient (Syrie, Liban, Iran et Irak) mais aussi, vraissemblablement, vers la Chine et l’Inde.

Et la Russie peut compter sur un allié de marque: le président chypriote, Demetris Christofias, russophone (il a étudié en Russie soviétique) et ex-dirigeant du parti communiste Akel. En 2008, au détour d’un voyage à Moscou, Christofias ne s’est-il pas vanté d’être "le mouton rouge de l’Europe" ?

Auch Bin Laden wurde mal unterstützt. Der Westen gegen Assad

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Auch Bin Laden wurde mal unterstützt. Der Westen gegen Assad
       
Geschrieben von: Robin Classen   
Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Es war ein seltsames Schauspiel, was sich Beobachtern der letzten Tagung des UN-Sicherheitsrates bot. Schon vor der Abstimmung waren die Gesichter der Vertreter der westlichen Länder, insbesondere der US-Botschafterin Susan Rice, von Frustration und Missmut gezeichnet. Nach der Abstimmung, bei der Russland und China ihr Veto einlegten, eskalierte die Situation beinahe. Susan Rice giftete ins Mikrofon, dass man „angewidert“ sei, der britische Außenminister William Hague fragte offen, wie viele Menschen denn noch sterben müssten, bis Russland und China ihre eigenen Interessen hinten anstellten und handelten. Peter Wittig, deutscher Vertreter und der einzige Botschafter, der seine Erklärung nicht in der Landessprache vorlas, griff zum Schul-Englisch und kommentierte das Abstimmungsverhalten der beiden östlichen Vetomächte mit: „This is the real scandal.“

Russland und China legen Veto ein

Man fragt sich, worum es bei dieser Abstimmung überhaupt ging, wenn das Thema offensichtlich so polarisierend wirkte. Die Resolution, über die letztlich abgestimmt wurde, sah keine zusätzlichen Sanktionen und auch keine Rücktrittsforderung vor, sondern unterstützte einfach nur die Forderungen der Arabischen Liga. Diese, euphemistisch „Friedensplan“ genannten, Forderungen besagten, dass Assad alle Sicherheitskräfte aus den syrischen Städten binnen 15 Tagen abziehen, sämtliche Terrorverdächtige freilassen und arabische „Beobachter“ ins Land lassen müsse. Für Syrien würden diese Forderungen letzten Endes bedeuten, dass Islamisten und Terroristen ohne Strafverfolgung auf freien Fuß gesetzt und die Sicherheit in Syriens Städten, gerade für ethnische und religiöse Minderheiten, völlig aufgegeben würde.

Außerdem bliebe Assad im Falle einer Befolgung dieser Forderungen der mehrheitlich islamistischen Mitglieder der Arabischen Liga wohl nur noch der Rücktritt. Kein Wunder also, dass Assad zwar verbal zugestimmt, aber bisher noch nicht gehandelt hat. Dieser Umstand wird von China und Russland kritisiert, von denen vor allem die Russen natürlich auch eigene Interessen verfolgen dürfte, denn Syrien ist einer ihrer besten Handelspartner in der arabischen Welt. Nichtsdestotrotz erscheinen die Argumente der beiden Großmächte überzeugend: An die gewalttätigen Demonstranten, die Islamisten, stellt die UN-Resolution nämlich keinerlei Forderungen, verurteilt deren menschenverachtendes Treiben in keiner Silbe.

Die Arabische Liga: Ein Zusammenschluss islamistischer Staaten?

Es ist ein handfester Skandal, dass der UN-Sicherheitsrat sich allen Ernstes einer Forderung anschließt, die von theokratischen Diktaturen ausgearbeitet wurde, um ihren militanten Dschihadisten in Syrien an die Macht zu verhelfen. In der Arabischen Liga finden sich die üblichen Verdächtigen der islamischen Revolution von 2011, von Ägypten, Marokko, Tunesien über Libyen bis hin zum internationalen Islamisierungs-Financier Saudi Arabien. Wenn man bedenkt, dass Ägypten zeitweise ausgeschlossen war, weil es einen Friedensvertrag mit Israel geschlossen hatte, dürfte jeder wissen, woher der Wind in dieser Organisation weht.

Am nächsten Tag ging es auf der Münchner Sicherheitskonferenz dann auch munter weiter mit dem Russen- und Chinesen-Bashing. Diesmal nahmen die arabischen Nationen Stellung zu den Geschehnissen im Sicherheitsrat. Zunächst durfte die vollverschleierte Tawakkul Karman die Bühne betreten und ins Mikrophon bellen, dass Russen und Chinesen „die menschliche Verantwortung“ für ein bis heute nicht bewiesenes „Massaker“ in Syrien trügen und sie „im Namen der arabischen Jugend“ die Haltung der beiden Länder aufs schärfste verurteile. Erstmals auf internationalem Parkett konnte sich auch gleich der tunesische Ministerpräsident Hamad Jebali von der radikal-islamistischen Ennahda-Partei in die internationale Front einreihen und kündigte an, er sei „stolz darauf“, nun den syrischen Botschafter nach Hause zu schicken.

Meldungen über Syrien-Massaker berufen sich auf zwielichtige Nachrichtenagentur

In Syrien gehen derweil die islamistischen Proteste weiter. Was die FAZ kleinlaut preisgibt, wird ansonsten in den Medien totgeschwiegen: Die Demonstrationen werden unter dem einfachen wie unmissverständlichen Motto „Alla'hu akbar“ beworben und durchgeführt. Der Grund für die einseitige Berichterstattung im Westen, ja sogar für die Haltungen der europäischen Regierungen, dürfte in einem handfesten Medienskandal liegen. Fast alle Horrormeldungen über angebliche Massenerschießungen und Ähnlichem gehen nämlich auf ein kleines Ein-Mann-Nachrichtenbüro in London zurück, das „Syrian Observatory for Human Rights“, von dem vorher noch kein Mensch etwas gehört hat, auf dessen Meldungen sich aber nahezu alle Presseberichte berufen. Unbekannt ist, welcher Geheimdienst oder welche Organisation diese selbsternannte Nachrichtenagentur nun ins Leben gerufen hat. Manche vermuten, es handle sich um eine US-Organisation, wahrscheinlicher könnte sogar sein, dass der „Präsident“ Rami Abdul-Rahman von Saudi Arabien finanziert wird, um Europa zu einem Eingreifen in seinem Sinne zu überreden.

Fakt ist, dass Syrien mit Assad einen der liberalsten und menschlichsten Präsidenten in der gesamten arabischen Welt hat. Assad ist Alevit und gehört somit einer sehr liberalen Glaubensrichtung an, die von der Mehrheit der Muslime korrekterweise gar nicht zum Islam gezählt wird. Assad posiert mit seiner grundsätzlich unverschleierten Frau, die mit ihren engen Jeans, ihrem Schmuck und ihren modischen Blusen in keiner westlichen Großstadt auffallen würde, ganz offen im Fernsehen beim Spielen mit seinen Kindern.

Assad gehört zu den liberalsten und menschlichsten Präsidenten der arabischen Welt

Dabei scheint ihn noch nicht einmal zu stören, dass seine Frau steht und er mit den Kindern spielt, was dem aufmerksamen Araber wohl als Symbolik gelten dürfte, dass er „unter Pantoffel“ steht. Außerdem wird Assad von nahezu allen ethno-religiösen Minderheiten, gerade auch den Christen, offen unterstützt. Kaum ein Herrscher im Nahen Osten hat Minderheitenrechte so rigoros umgesetzt, kaum jemand hat Islamisten so effektiv von Übergriffen abgehalten, wie Präsident Assad. Richtig ist aber, dass er zu keinem Zeitpunkt ein Präsident der Mehrheit war, sondern immer nur ein überparteilicher, überkonfessioneller Verwalter, mit dem sich ganz Syrien mehr oder minder arrangieren konnte.

Dies war nur deshalb möglich, weil er auch den Muslimen in vielerlei Hinsicht freie Hand ließ: Unvergessen ist der Besuch von Ahmadinedschad vor zwei Jahren, als das ganze Land mit iranischen Fahnen geschmückt war und man merkte, dass Assad für die muslimische Bevölkerung weniger als Identifikationsfigur diente, als der Präsident des islamistischen Nachbarstaates. Ins Fadenkreuz der USA dürfte Assad auch deshalb gelangt sein, weil unter seiner Regie ein nordkoreanischer Atomreaktor auf syrischem Boden gebaut wurde, der dann in einer international nur rudimentär medial behandelten Nacht-und-Nebel-Aktion von israelischen Militärflugzeugen noch während der Errichtung zerstört wurde.

Auch Osama Bin Laden wurde mal unterstützt

Gerade in der letzten Zeit war aber eine verstärkte West-Anbindung Assads zu bemerken – die Lage in Syrien hatte sich beruhigt. Dies lässt die jetzige harte Hand Amerikas gegenüber dem „Verwaltungsherrscher“ Assad als ungerechtfertigt und die Unterstützung der islamistischen Opposition als naiv erscheinen. Offensichtlich hat man in Amerika vergessen, dass man vor Jahren auch Osama Bin Laden im Kampf gegen die Sowjetunion unterstützte, und genau dieser Bin Laden dann im Jahr 2001 tausende amerikanische Staatsbürger tötete. Angesichts des islamistischen Mobs auf den Straßen, der dank der amerikanischen Unterstützung über kurz oder lang wohl Assad stürzen wird, könnte man meinen, die Geschichte würde sich wie so oft wiederholen.

jeudi, 09 février 2012

Russie: rapport de force

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Russie: rapport de force

par Alexandre LATSA

Ex: http://fr.rian.ru/

Moscou et la Russie toute entière ont encore connu une grande journée de manifestations le samedi 4 février 2012. Il était intéressant d’observer ces manifestations et de les comparer aux manifestations de décembre 2011. Une première grande manifestation de l’opposition avait eu lien le 10 décembre 2011 sur la place Bolotnaya à Moscou, regroupant entre 35 et 45.000 personnes. Beaucoup de manifestants contestaient les résultats des dernières élections législatives, mais le meeting s’était rapidement transformé en un meeting anti-Poutine.

Le succès de cette première manifestation a incité un certain nombre de personnalités de l’opposition politique, de leaders de mouvements et d’associations mais également de membres de la société civile (blogueurs, journalistes) à créer un mouvement protestataire de fond avec deux revendications principales: annuler les élections législatives et surtout exiger le départ du premier ministre et candidat à l’élection présidentielle, Vladimir Poutine. 

Dans cet élan, le 24 décembre, une seconde grande journée de contestation a été organisée à Moscou et dans toute la Russie afin de maintenir la pression et d’annoncer un grand mouvement de protestation durant le mois de février, destiné à faire vaciller le pouvoir de Russie Unie, et à forcer les autorités à tenir compte des revendications des manifestants.

Cette seconde grande journée  de mobilisation n’aura été finalement un succès qu’à Moscou, car le 24 décembre, en province et même à Saint-Pétersbourg, la mobilisation aura été bien plus faible que le 10 décembre. Mais à Moscou, la manifestation qui a eu lieu sur l’avenue Sakharov a réuni sans doute près de 50.000 personnes, soit plus que lors de la manifestation du 10 décembre. 

Encouragés par ce succès Moscovite, les organisateurs prévoyaient déjà l’Armageddon pour la rentrée 2012. Ceux-ci avaient réservé les emplacements du 10 et du 24 décembre pour la manifestation du 04 février. Le charismatique blogueur nationaliste-libéral Alexey Navalny, une des figures de ce mouvement de contestation, avait annoncé la couleur en affirmant avant le rassemblement du 4 février 2012: "La prochaine fois, nous allons faire descendre un million de personnes dans les rues de Moscou".

Pourtant la réalité des manifestations de samedi dernier a été toute autre, puisque ce sont moins de 260.000 manifestants qui ont choisi de politiser activement leur samedi 4 février dans le pays, à travers une centaine d’événements. Cette journée du 4 février semble bien marquer le début de la campagne électorale pour les présidentielles.

Contrairement à certains grands titres de la presse Française, la province n’a pas manifesté contre Poutine mais plutôt pour Poutine. Faisons un tour d’horizon des rapports de force à travers le pays, pendant ces manifestations du 4 février:

A Koursk, 5.000 personnes ont défilé pour Poutine contre 7.000 à Briansk 7et 3.000 a Novgorod. Dans ces trois ville l’opposition n’a pas pu rassembler plus d’une 50aine de personnes. A Voronej, 12.000 manifestants ont soutenu le pouvoir, l’opposition a rassemblé 1.000 personnes. A Tambov, 500 pour et 300 contre. A Nijni-Novgorod, 1.000 personnes ont réclamé des élections honnêtes. Vers la Volga, à Oulianovsk 5.000 personnes ont soutenu le premier ministre, l’opposition à elle rassemblé prés de 300 personnes. A Penza, le meeting pro-Poutine a rassemblé 3.000 personnes contre 300 pour l’opposition. A Saransk, 7.000 pro-Poutine ont défilé. Dans le centre du pays, A Kazan seuls 300 militants de l’opposition ont défilé. A Oufa en Bachkirie, un meeting de soutien à Vladimir Poutine a attiré environ 5.500 personnes, contre 800 pour celui de l’opposition. Dans l’Oural, à Iekaterinbourg: les pro-Poutine ont initié le mouvement un peu plus tôt puisque le 28 janvier de 6 à 7.000 manifestants avaient manifesté leur soutien à Vladimir Poutine. Les opposants à Vladimir Poutine ont eux rassemblé ce samedi 4 février près de 3.000 personnes dans la même ville. A Tcheliabinsk, 4.000 personnes ont défilé en soutien du pouvoir, contre 800 pour l’opposition. A Kourgan, seuls 4.000 pro-Poutine ont défilé alors qu’à Perm l’opposition a rassemblé 2.000 manifestants.

En Sibérie, à Novossibirsk, l’opposition a rassemblé 1.500 personnes contre 3.000 le 10 décembre. A Kemerovo le meeting de soutien au pouvoir a rassemblé 1.000 personnes contre 300 pour le meeting d’opposition. A Omsk environ 6.000 personnes ont participé à une manifestation de soutien à Vladimir Poutine, alors que l’opposition a mobilisé 2.000 personnes. A Irkoutsk, l’opposition a rassemblé entre 300 et 400 personnes. A Kyzyl ce sont prés de 1.500 personnes qui se sont rassemblées en soutien du premier ministre. A Krasnoïarsk, 4.000 militants pro- Poutine ont manifesté contre 700 pour l’opposition.

Le sud s’est faiblement mobilisé, à Krasnodar, 500 personnes ont défilé pour des élections honnêtes, 800 à Samara, 300 à Saratov et 1.000 à Rostov. Rostov ou prés de 4.000 partisans pro Poutine ont également défilé. A Astrakhan 4.000 manifestants ont soutenu le premier ministre, et 150 l’opposition. Enfin dans le Caucase, seulement 500 personnes sont descendues dans la rue, le plus gros meeting étant celui de soutien au premier ministre en Karachevo-Cherkessie, qui a réuni près de 350 participants.

En Extrême-Orient, 3.500 personnes ont défilé à Petropavlovsk Kamtchatka en soutien de Vladimir Poutine, l’opposition n’ayant réuni que 200 personnes. L’opposition a également réuni 300 personnes à Khabarovsk. 50 à Magadan et 200 à Vladivostok, alors que 600 supporters du premier ministre ont manifesté à Birobidjan. Enfin 1.500 personnes ont manifesté en soutien du premier ministre en république de Komi, et plus d’un millier à Narïan-Mar la capitale du district autonome Nénet. A Blagoveschensk, 1.000 manifestants ont apporté leur soutien à Vladimir Poutine, alors que l’opposition réunissait environ 150 personnes.

Les meetings d’oppositions étaient du reste souvent organisés par le parti communiste, le parti libéral-démocrate de Vladimir Jirinovski ou le parti d’opposition libéral Iabloko.

(Sources: Ridus, Kommersant, Ria-Novosti et Kommersant).

Mais la grande question concernait la nature et l’importance de la mobilisation à Moscou et Saint-Pétersbourg. A Saint-Pétersbourg, la manifestation d’opposition n’a réuni que 3.000 personnes contre 4.000 le 24 décembre dernier, et 10.000 le 10 décembre. A Moscou sur la place Bolotnaya, là ou la manifestation du 10 décembre avait eu lieu, ce sont 50 à 60.000 personnes qui se sont rassemblées, soit sensiblement le même nombre que le 10 décembre dernier, ce qui laisse penser que l’opposition contestataire a fait le plein dans la capitale. Sur l’avenue Sakharov, la seconde manifestation n’a attiré que 150 personnes, sur les  30.000 qui étaient attendues. Par contre un meeting de soutien à Vladimir Poutine a réuni plus de 100.000 personnes sur le mont de la victoire (voir photos ici et un film la à partir de 1:10). Cette manifestation se voulait une manifestation conservatrice, pour un pouvoir fort et sur le thème: "nous avons quelque chose à perdre". Les différents orateurs et organisateurs du meeting (Serguey Kourganian, Maksim Shevshenko, Nikolaï Starikov, Tatyana Tarassova, Alexandre Douguine, Michael Leontiev...) ont insisté sur la nécessité pour la Russie de se préserver de la peste orange, tout en appelant à des élections honnêtes.

Quelles conclusions peut-on tirer de cette journée de manifestation?

1/ Tout d’abord que l’opposition contestataire qui défile depuis le 04 décembre ne peut plus désormais prétendre représenter la voix du peuple puisque de nombreux rassemblements populaires ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, en faveur d’un Vladimir Poutine qui vient tout juste de rentrer en campagne présidentielle.

2/ En l’espace d’une semaine, le front contestataire s’est totalement fissuré. Non seulement il n’a  plus le monopole de la rue, mais il est désormais évident que le pays réel s’est réveillé et va faire entendre sa voix. Les partis politiques sont mobilisés pour la campagne présidentielle.

3/ Le front d’opposition contestataire qui a rassemblé tant des mouvements libéraux, nationalistes, d’ultra-gauche, anarchistes, tiers-mondistes, monarchistes que des membres de la société civile n’a pas créé de mouvement unifié. Sans programme et sans candidat, ce  front né pendant les manifestations de décembre 2011 semble être amené a disparaître à très court terme, surtout lorsque certains des leaders politiques (notamment extrémistes de gauche) appellent publiquement a une révolution orange en Russie, ce que la très grande majorité des russes ne souhaite pas.

4/ Les manifestants anti-Poutine se seraient sans doute bien passés de l’encombrant soutien du terroriste Dokou Oumarov, qui a appelé a une trêve des attentats en Russie contre les civils russes, car ceux-ci manifestent contre Vladimir Poutine.

5/ La société civile russe tant décriée a montré sa capacité à se mobiliser et à défiler sans incidents. Pour autant, on est loin de la mobilisation incroyable qui a accompagné la ceinture de la vierge en décembre dernier, et qui a mobilisé 3 millions de russes à travers tout le pays.

6/ Mention spéciale a l'agence AP qui a réussi a comptabiliser 20.000 manifestants a la manifestation pro-Poutine, et enfin au Parisien qui illustre la manifestation d'opposition avec des photos de la manifestation pro-Poutine, ce qui a valu au journal une pleine page dans la presse russe :)

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

* Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". Il collabore également avec l'Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l'institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

Une vague d’émeutes à venir en Europe ?

Une vague d’émeutes à venir en Europe ?

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Une étude anglaise met en exergue le lien direct entre coupes budgétaires et révoltes sociales. Les auteurs, sociologues de l’université du Kent, prédisent l’augmentation des émeutes, des manifestations et des grèves, au Royaume-Uni et ailleurs en Europe, dans les prochains mois. 

 

Les Européens pourront-ils supporter la course à l’austérité qui sévit actuellement dans en Europe? Une étude anglaise “More cutbacks mean more riots”, (“Une hausse des coupes budgétaires entraîne une augmentations des émeutes”), publiée cette semaine, analyse les liens entre les coupes budgétaires et les révoltes sociales. Alors que le nombre de manifestations constatées en Europe et dans le monde en 2011 a battu tous les records, cette étude donne des éléments de réponse.

Emeutes, délinquance et assassinats

Le sociologue Peter Taylor-Gooby de l’université du Kent s’est d’abord appuyé sur les travaux des économistes Jacopo Ponticelli et Hans-Joachim Voth. Ils avaient souligné en août dernier une forte corrélation entre les périodes de réductions budgétaires et celles d’augmentation de l’”instabilité” sociale, à savoir les émeutes et manifestations ainsi que la délinquance et les assassinats constatés.

Comme le montre le schéma ci-dessus, le nombre d’événements augmente toujours en période de coupes budgétaires. Lorsque les réductions de dépenses dépassent les 2% du PIB, l’instabilité grimpe de manière significative. Et lorsque ce seuil dépasse les 3%, on constate jusqu’à un doublement des indicateurs choisis.

 

Les coupes sociales à éviter

Le professeur Peter Taylor-Gooby a, lui, tenté de comprendre quelles dépenses supprimées engendrent cette instabilité. Il s’est penché sur les conséquences sociales des réductions de budgets réalisées dans 26 pays, principalement européens*, entre 1980 et 2005.

Premier constat: les phases de réduction des dépenses ne correspondent pas toujours à des périodes d’émeutes. En elle-même, l’austérité  ne serait donc pas facteur de révolte sociale si l’on en croit les événements depuis 1980.

L’étude montre, par contre, que les vagues de privatisations “qui privent une partie de la population de l’accès aux services publics”, les coupes brutales dans les “amortisseurs sociaux” ainsi que les phases d’augmentation de la pauvreté, engendrent systématiquement un regain de désordre social. Une invitation, selon l’auteur, à modérer les coupes dans les budgets sociaux lorsque les économies sont mises à la diète.

Bien sûr, Peter Taylor-Gooby rappelle que les manifestations recensées ne visent pas forcément les politiques gouvernementales en matière sociale, mais peuvent être liées à des contextes locaux. Même si certaines émeutes ont été retirées des données, comme celles dénonçant les décisions gouvernementales de politique étrangère, ces biais restent importants. Par ailleurs, la manifestation est un fait social qui prend des significations différentes selon les pays. Ces corrélations sont donc à prendre avec des pincettes.

Mais l’auteur du rapport n’hésite pas à s’inquiéter des événements à venir au Royaume-Uni, où sont organisées des coupes budgétaires sans précédent. Il fait le lien entre ces réductions de budget et les semaines d’émeutes qui ont secoué le pays l’été dernier:

Ce sont les quartiers les plus pauvres qui ont vécu les pires émeutes. Le tout s’est suivi de manifestations records contre la politique du gouvernement, notamment la réduction des retraites.

Selon lui, toute l’Europe est menacée:

En 2012 nous verrons une augmentation de la pauvreté, une réduction de la sécurité de l’emploi et davantage de privatisations et de coupes dans les budgets sociaux. Nous assisterons donc aussi à plus d’émeutes, de manifestations et de grèves.

Thibaut Schepman

mercredi, 08 février 2012

Lavrov psychanalyse le bloc BAO: Syrie, ONU, vetos, “hystérie”…

Au vu de la réaction hystérique des chancelleries suite au veto russe et chinois, le Bloc Américaniste et Occidentaliste (BAO) est proche du nervous breakdown.

Lavrov psychanalyse le bloc BAO: Syrie, ONU, vetos, “hystérie”…

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Le flegmatique et inflexible ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov a du tout de même laisser percer son incrédulité, en qualifiant assez justement d’“hystériques” (en plus d'être “indécentes”) les réactions occidentales, du bloc BAO, après le double veto chinois et russe au Conseil de Sécurité de l’ONU sur la question syrienne. Le mot est bien choisi dans la mesure où il renvoie au vocabulaire de la psychiatrie, car c’est évidemment à ce niveau qu'évolue aujourd’hui la pensées lobotomisée, et par conséquent pavlovienne réduite aux acquêts d’une diplomatie compulsive, des susdites diplomaties du bloc. On y trouve pêle-mêle l’élégance suffisante du Quai, l’élégance flegmatique du Foreign Office et l’élégance arrogante du département d’Etat, pour une fois réunies dans un même réflexe, face à l’échec d’un arrangement du type “No-Fly-Zone” (en Syrie), sorte de vol au-dessus d’un nid de coucous (dito, le film)…

L’agence Novosti rapporte, selon sa concision habituelle, le commentaire du ministre Lavrov.

«Les commentaires hystériques qui fusent suite au véto russo-chinois contre la résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie visent à masquer la vraie nature des événements en cours dans le pays, a déclaré lundi aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. “Il me semble qu'à l'aide de ces déclarations hystériques, on essaie surtout de cacher l'essentiel des événements qui ont eu lieu et sont actuellement en cours. Et l'essentiel, c'est qu'en Syrie, il y a plusieurs sources de violence”, a insisté M.Lavrov au terme de négociations avec son homologue bahreïni.

»“Selon le proverbe, celui qui est en colère a rarement raison”, a ajouté M. Lavrov.»

…Ou bien, certes, autres phrases proverbiales, “tout ce qui est excessif est dérisoire” (ou “tout ce qui est excessif est insignifiant”), ou “tout ce qui est exagéré” est insignifiant/dérisoire, etc. Mais nous sommes en vérité bien loin, bien au-delà du domaine proverbial et de la citation. Les exclamations américanistes-occidentalistes, – l’ambassadeur US à l’ONU “dégoûtée”, le “c’est une mascarade” d’Hillary Clinton ou le “c’est un scandale” d’Alain Juppé, – témoignent plus de l’état de leurs psychologies (ne parlons pas d'esprits) que de la vérité d’une situation, à l’ONU ou en Syrie. Inutile d’épiloguer sur cette situation du point de vue politique et diplomatique, laquelle évolue comme une duplication ébouriffante et effectivement pathologique dans les esprits américanistes-occidentalistes de la situation libyenne (même “hystérie” au vu des massacres de Kadhafi, pour aboutir à la situation actuelle, Kadhafi liquidé, désordre institutionnalisé en Libye, massacres originels devenus incertains et sans aucune assurance de la culpabilité de quiconque). (Sur ce point de la situation, l’article de Pépé Escobar du 4 février 2012 fait l’affaire.)

Nous sommes bien au-delà de la machination et de la manœuvre, puisque tout le monde sait parfaitement ce que chacun cherche dans cette aventure et qu’il est question d’observer les attitudes en fonction de cela ; la machination et la manœuvre existent évidemment, et nul n’est dupe à cet égard, et nul n’en ignore rien, et par conséquent cet aspect-là des choses est réglé. Beaucoup plus importantes, la couleur des réactions du bloc BAO, l’humeur effectivement “hystérique” qu’on ressent à partir de toutes les chancelleries des pays du bloc BAO après les avoir constatées autour de la table ronde du Conseil de Sécurité. Le docteur Lavrov n’est certes pas allé assez loin dans son diagnostic.

On se trouve devant une pure réaction d’une psychologie commune et également malade. Il s’agit de forcer les évènements à avoir le sens et la vertu dont le discours virtualiste du bloc BAO veut absolument les parer, – parce que le bloc croit effectivement à ce sens et à cette vertu, et qu’il y croit tellement fort qu’il est prêt à employer les bombes et les avions qui vont bien (plutôt des Rafale que l’Inde préfère, que des JSF que personne n’a jamais vus) pour forcer les évènements à s’y conformer. Il n’est pas, il n’est plus question de domination de l’un sur l’autre, de pression hégémoniques à l’intérieur du bloc, etc. Tous sont égaux et unis et jamais sans doute les avant-garde révolutionnaires que sont les diplomaties des pays du bloc BAO n’ont été aussi égales dans l’exécution des consignes du Système. Ce n’est plus Washington qui mène la danse, ni l’OTAN, ni les Anglo-Saxons, mais bien un unisson général des réactions effectivement “hystériques”. A cet égard, la véritable haine (le mot est d’emploi nécessaire ici) qui a éclaté contre Russes et Chinois samedi à l’ONU, le temps de l'une ou l'autre réplique annonciatrice d'une sorte de nervous breakdown, est la haine du fou contre celui qui lui dénie l’accès à l’univers que son esprit enfiévré dessine pour la satisfaction, qui frôle le besoin extatique, de ses pulsions moralisantes .

Tout cela ne crée pas une politique, ni des armées libératrices, ni les moyens d’intervenir en toute impunité, certes. Dans la vérité des situations, le bloc BAO, avec ses discours enfiévrés et ses bataillons de commentateurs complaisants (la presse-Système n’est pas en reste d’hystérie à cet égard), est bien loin, et même de plus en plus loin de pouvoir répéter, avec la même impunité énervée et agressive, la catastrophe libyenne en Syrie. De ce côté, la situation est “ouverte”. Ce qui est impressionnant, effectivement, c’est la pathologie de la psychologie qu’a révélée la séquence du vote de l’ONU. Elle nous indique que les créatures du Système que sont les directions politiques des pays du bloc BAO, et particulièrement les diplomaties habituées à la sophistication de la pensée et du langage, ne sont effectivement pas loin du nervous breakdown. Ce ne sont pas les vetos russe et chinois qui sont les vrais responsables, mais bien la main de fer du Système qui les oblige à poursuivre leur narrative jusqu’au bout, malgré les heurts de plus en plus violents, de plus en plus déstabilisants, de plus en plus déstructurants, avec la réalité des choses et la vérité des situations.

La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

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La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

Ex: http://infonatio.unblog.fr/

Au moment ou François Bayrou est vu par certains analystes politiques comme le possible adversaire de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le candidat du Modem  a estimé  aujourd’hui,  comme Bruno Gollnisch de longue date –voir notre article en date du 22 décembre dernier – que «ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire, encore moins l’Histoire d’autres pays ». M. Bayrou entendait réagir à l’adoption hier par le Sénat -par 127 voix contre 86-  de la  proposition de loi de l’UMP Valérie Boyer  que nous évoquions alors,  pénalisant la négation du génocide arménien. « C’est une faute contre ce que doit être la loi dans la République française », a-t-il dit sur RTL, « d’autant plus que nous avons déjà reconnu le génocide arménien ». « Que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient tous les deux soutenu, par leurs élus, cette loi, me paraît une faute et une erreur contre la loi et contre la France. »

 La proposition prévoit un an de prison et 45.000 euros d’amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d’un génocide reconnu par la loi française. Deux génocides, celui des Juifs pendantla Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens (depuis 2001), sont reconnus officiellement par l’Etat français, mais seule la négation (ou la minimisation du premier)  était jusque-là punie.

 Très remonté, le gouvernement turc avait annoncé par la voix de son  ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu,  qu’il mettra  en œuvre un nouveau train de « représailles » contre la France en cas d’adoption de cette loi par le Sénat. N’ayant pas fait mystère de son opposition à celle-ci,  son homologue français, Alain Juppé,  tente de circonscrire la  crise qui se profile. Il a appelé  aujourd’hui sur canal plus « nos amis turcs au sang-froid » et affirmé qu’il « tend la main »  à ce « grand pays, cette grande puissance économique, politique » avec laquelle « nous avons besoin d’avoir de bonnes relations »… notamment au Proche-Orient où la France ne peut se mettre à dos Ankara si elle entend   jouer un rôle dans le « règlement »  du  conflit en Syrie…

 Une Turquie que, plus largement, l’Union européenne ménage avec soin, comme nous l’évoquions en octobre,  puisque  l’UE ne s’est pas sentie obligée de soutenir un de ses Etats membres,  Chypre,  de surcroit  dans son droit, contre la Turquie qui veut l’empêcher, par la force s’il le faut, de mener des explorations pétrolières et gazières dans son propre domaine maritime !

Plus prosaïquement, nos compatriotes retiendront aussi (surtout ?)  la démonstration de force à laquelle s’est livrée la diaspora turque sur notre sol à  l’ occasion de l’adoption de cette loi. Outre le rassemblement organisé hier devant le Sénat, Libération rapportait que la manifestation qui s’est déroulée samedi à Paris, sous une forêt de drapeaux turcs et de pancartes dénonçant  les mensonges  sur le génocide arménien  et l’impérialisme,   «  très bien encadrée »,  fut  « sans précédent en France comme en Europe ». Elle  a réuni  « au moins 25 000 personnes  selon notre estimation, rien qu’en comptant les passagers des 550 cars arrivés de toutela France, de Belgique et d’Allemagne. »

« Les consulats turcs ont mouillé leur chemise relatait encore le quotidien. Les associations ont, pour une fois, fait bloc, les islamistes comme leurs ennemis laïcs kémalistes, les groupes ouvriers de gauche comme les ultranationalistes. Seuls les Kurdes et l’extrême gauche ont refusé la manifestation étatiste. Cette mobilisation marque le surgissement d’une diaspora de 550 000 personnes, souvent peu visible, sinon en Alsace, éparpillée sur le territoire »

Partout, les associations et les imams ont mené campagne. Avec succès. Par milliers, ils se sont précipités en décembre dans les mairies. Il y aurait aujourd’hui 180 000 électeurs français d’origine turque. «Mais pour qui voter ? Hollande, dans cette affaire, est sur la même ligne que Sarko», soupire un entrepreneur… »

Le site Nouvelles d’Arménie a vu pour sa part derrière   cette manifestation   l’empreinte du  DITIB ( Diyanet Iþleri Turk Islam Birligi,  Direction des affaires religieuses de l’Etat Turc) et de la   Fédération turque de France (Fransa Turk Federasyon). Cette dernière est rattachée à la Confédération turque européenne (Avrupa Türk Konfederasyonu) qui regroupe les différentes fédérations nationalistes turques basées en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en France, au Danemark et en Autriche. L’Avrupa Turk Konfederasyonu est directement liée au Parti d’action nationaliste (MHP, extrême droite nationaliste) en Turquie. »

 « Acteur fondamental de la laïcité turque, le Diyanet est en charge de la gestion d’un véritable islam d’Etat. Il contrôle notamment la formation, la nomination et les sermons des imams, fixe les fêtes religieuses et gère les mosquées. Directement rattaché au premier ministre, cette institution se voit allouer le 7ème budget de l’Etat et organise également l’islam turc à l’étranger. »

 Nouvelles d’Arménie précise encore  que  « la sécurité de la manifestation a été assurée par l’Avrupa Turk Federasyon » c’est à dire les Loups Gris  et  que «  le réseau des mosquées Milli Görüs (« Vision nationale »), mouvement islamique turque liée à l’ex-premier ministre islamiste Necmettin Erbakan a participé au remplissage des cars. »

Il est en tout cas évident que l’Etat turc entend utiliser ses colonies de peuplement dans les pays de l’UE comme un relais de ses intérêts nationaux. Nous évoquions en avril 2010, le discours sans ambiguïté sur ce point du Premier ministre turc, Tayep Recip Erdogan, lors de son déplacement en France en avril 2010, qui lui offrit l’occasion d’haranguer la communauté turque au Zénith de Paris.

« Chacun d’entre vous avait-il déclaré, êtes les diplomates de la Turquie, chacun, s’il vous plaît, apprenez la langue du pays dans lequel vous vivez, soyez actifs dans la vie culturelle, sociale du pays où vous vivez (…). La France vous a donné le droit à la double nationalité: pourquoi vous ne la demandez pas ? Ne soyez pas réticents, ne soyez pas timides, utilisez le droit que la France vous donne. Prendre un passeport français ne vous fait pas perdre votre identité turque ».

Quelques temps auparavant, à l’occasion d’une visite de la chancelière allemande  Angela  Merkel, M. Erdogan s’était adressé à ses compatriotes et avait insisté clairement sur son refus farouche de l’assimilation: « Personne ne peut vous demander d’être assimilés. Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité, personne ne peut vous dire: renonce à tes valeurs ».  Nous sommes prévenus…

 http://www.gollnisch.com

mardi, 07 février 2012

Silence on coule ! Les crises dont on ne nous parle pas

Silence on coule ! Les crises dont on ne nous parle pas

Par Michel Geoffroy

Les médias valorisent dans leur communication la crise financière sous ses différentes formes: crise des dettes souveraines, notation des Etats, solvabilité des banques, déficits budgétaires, etc. Bien sûr, cette crise est préoccupante et on ne doit pas oublier que la grande dépression des années 1930 provenait justement à l’origine d’une crise liée au surendettement qui avait pris naissance aux Etats-Unis avant de se répandre en Europe via l’Allemagne.

Mais ce biais financier traduit aussi le fait que les journalistes sont des employés de banque comme les autres : car ce sont les grandes institutions financières et les grands groupes qui sont les vrais propriétaires des médias. Les médias traduisent donc prioritairement les préoccupations de ceux qui les emploient.

Cet accent mis sur le volet financier a pour effet collatéral cependant d’occulter ce qui se passe ailleurs et qui est tout aussi inquiétant. En effet, d’autres crises se déroulent tout aussi graves mais qui ne sont pas médiatisées et en tout cas jamais mises en perspective ni en relation. Mais l’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas pousser…


L’explosion de la délinquance ou l’implosion de l’Etat légitime

La crise de la délinquance, d’abord, n’est présentée dans les médias que sous forme de faits divers épisodiques ou pittoresques. La réalité est hélas tout autre : les crimes, les délits, la délinquance explosent dans notre pays. L’Observatoire de la délinquance et de la réponse pénale dénombre en France plus de 5 millions de victimes de crimes, délits et violences en 2010, un chiffre qui ne faiblit pas. En d’autres termes l’Etat, malgré un arsenal répressif sans précédent en temps de paix et sans cesse croissant, n’est plus capable d’assurer en France la sécurité des citoyens : il ne maîtrise plus rien en la matière, sauf la communication ministérielle.

La médiatisation de certains faits divers a d’ailleurs pour effet – et peut-être pour vocation… – de nous accoutumer à des situations qui auraient pourtant été jugées insupportables et scandaleuses par nos parents et grands-parents : violences systématiques à l’encontre des représentants de l’Etat dans certaines zones du territoire, dégradation de biens publics ou privés notamment par graffitis (voyez nos gares !), présence de militaires armés dans les lieux publics, prolifération des « zones de non-droit », crimes et délits commis par des récidivistes notoires (*), émeutes ethniques, libération immédiate de prévenus dangereux, incapacité à traiter la délinquance de plus en plus violente des mineurs, etc.

Or sur quoi repose la légitimité de l’Etat et celle des juges ? Sur leur capacité à remplir leurs fonctions souveraines et notamment de garantir la loi et l’ordre sur le territoire. L’insécurité fait donc imploser, silencieusement, la légitimité de l’Etat en France.

Le sous-emploi durable pour tous

Ensuite, il y a la crise du sous-emploi croissant des Européens, conséquence notamment du libre-échangisme mis en œuvre par l’Union européenne et de la désindustrialisation qui l’accompagne.

La moyenne de l’Union européenne se situe aux alentours de 9% de la population active (9,6% en 2010, 9,9% au sein de la zone euro en 2010), mais en réalité, si l’on neutralise ceux qui sont titulaires d’un emploi public durable, le taux de chômage concerne une part beaucoup plus élevée de la population. Celle-ci vit de subsides publics, comme dans le bas Empire romain.

Le taux officiel atteint en outre des chiffres records dans certains pays, comme l’Espagne (20%) par exemple, et frappe en outre plus la population jeune que les autres.

Certes, la notion de « chômage des jeunes » recouvre deux réalités bien différentes : celui des autochtones et celui des allogènes dont l’appétence pour le travail ne semble pas identique. Il est aussi en France la traduction de l’inadaptation croissante du système d’enseignement qui déverse sur le marché des jeunes gens aux compétences faibles mais aux prétentions élevées.

Une situation pire que durant la Grande Dépression

Néanmoins, l’accoutumance aux données statistiques médiatisées sur le chômage nous fait perdre de vue qu’une part croissante de la population ne travaille plus au sens où on l’entendait habituellement et cela dans des proportions jamais atteintes : elle vit d’aides publiques ou familiales, de petits boulots sporadiques, de contrats aidés, elle suit des stages plus ou moins rémunérés ou est purement et simplement en recherche d’emploi.

Il y avait en France en 1936 – c’est-à-dire au sommet de la crise – 860.000 chômeurs recensés. Il y en a aujourd’hui 2,8 millions (recensés officiellement en novembre 2011), alors que le secteur public est beaucoup plus développé aujourd’hui. En tenant compte de la progression de la population entre ces deux dates (22 millions d’habitants de plus), cela signifie que la proportion de chômeurs a plus que doublé. Le chiffre du chômage en France s’élève aujourd’hui à 4,4 millions en prenant les chômeurs partiels et les personnes dispensées de recherche d’emploi. En clair : 10% des actifs français sont au chômage total ; 15% des actifs français sont au chômage total ou partiel ; 20% des actifs français hors secteurs protégés sont au chômage partiel ou total. Presque toutes les familles sont donc concernées par cette situation.

En outre, le chômage ne cesse de progresser depuis 30 ans en France alors que les chômeurs des années 1930 avaient retrouvé du travail dès la fin de la guerre et cela malgré le retour des prisonniers.

L’insécurité économique durable devient donc la règle pour une part croissante de la population, même quand elle travaille, et la récession qui vient va en accentuer les effets.

La situation est sur ce plan pire que durant la Grande Dépression dans notre pays. Car dans les années 1930, la France était un pays à dominante rurale, encore doté de fortes solidarités familiales et de cadres religieux, moraux et politiques solides.

Mais aujourd’hui, dans la société des individus dans laquelle nous vivons, où la vie se résume à la consommation, le chômage est beaucoup plus difficile à supporter psychologiquement même s’il est subventionné : il signifie l’isolement, la mort lente, économique et civile.

La nouvelle crise des minorités

La crise de l’immigration connaît le même traitement médiatique en mode mineur, avec la circonstance aggravante qu’il est devenu politiquement incorrect et donc pénalement risqué d’aborder le sujet dans notre pays, autrement qu’en termes laudateurs.

Mais à l’évidence les flux migratoires à destination de l’Europe occidentale et de la France en particulier ne cessent pas et sont en train d’initier un mouvement de changement de population.

L’Europe n’a plus de frontières et toute tentative, même modeste, de réguler plus fortement les entrées se heurte aux décisions des « juges » européens et aux pressions continues du patronat et des associations. L’immigration n’est donc nullement « choisie », mais en réalité imposée aux peuples européens, qui doivent au surplus se plier de plus en plus aux mœurs exotiques des nouveaux arrivants.

Il suffit de se promener dans les rues de nos villes pour se rendre compte que l’immigration, notamment africaine, s’installe partout. Or plus le nombre de personnes d’origine immigrée augmente, plus elles ont tendance à se regrouper en communautés : c’est une loi de la nature. L’assimilation fonctionne donc en proportion inverse du nombre de personnes à assimiler.

La constitution de communautés d’origine étrangère est lourde de conséquences pour la paix civile comme le démontrent d’ores et déjà les émeutes ethniques que les pays européens connaissent épisodiquement et qui se ressemblent toutes dans leur déroulement puisque leur cause est identique. Elle contredit aussi la tradition unitaire de la nation française et de la plupart des nations européennes.

Avec sa politique migratoire démente, l’oligarchie et ses compagnons de route a donc recréé en Europe un « problème des minorités » qui avait déjà empoisonné la première moitié du XXe siècle et qui a par deux fois conduit à la guerre. Comme si cela ne suffisait pas, l’oligarchie y a ajouté au surplus un problème religieux – celui de l’islam – et un problème noir.

L’Europe désarmée

La dernière crise est de nature diplomatique et militaire. Ces questions traditionnellement ne passionnent pas nos compatriotes en temps de paix et elles ne sont pas traitées par les médias sinon sur le registre larmoyant (les méchants « dictateurs ») ou spectaculaire (nos envoyés spéciaux en Libye).

L’Europe qui se croit jouer les « soft power » sort en réalité de l’histoire car elle a raté la chance historique de sortir de sa dormition après la chute du communisme soviétique. Il faut dire que le grand frère américain ne l’y a pas aidée : il a tout fait, au contraire, pour empêcher l’émergence d’une Europe puissance de l’Atlantique à l’Oural.

Aujourd’hui le roi est nu mais on le cache aux Européens.

L’Europe n’a ni frontières ni défense : elle n’est qu’un espace économique ouvert à tous les prédateurs.

Quand des soldats de l’armée française meurent en Afghanistan, il se trouve un juge pour instruire une plainte contre le commandement militaire. Dans l’Europe décadente et vieillissante, mourir au combat est une incongruité, une sorte d’accident du travail pour lequel il faut sanctionner l’employeur. Les budgets militaires ont partout été rognés en Europe et n’importe quel roitelet arabe ou coréen dispose de plus d’armements modernes que nos forces.

L’Europe n’a pas non plus vu venir la montée en puissance de l’Asie, de l’Inde et des puissances émergentes. Ses gesticulations politico-militaires au nom des droits de l’homme et de la démocratie n’ont servi qu’à une chose : renforcer l’islamisme partout, en particulier sur le pourtour de la Méditerranée. L’Europe perd chaque jour de nouvelles « marches » et son influence ne cesse de diminuer. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de l’Empire byzantin.

L’Europe s’est jetée dans le piège de l’Otan où elle quémande des commandements. La belle affaire : nous ne sommes plus en 1950 ! Les Etats-Unis regardent ailleurs aujourd’hui – vers l’Asie et le Pacifique. Il n’est pas du tout sûr que les « boys », qui sont de moins en moins européens en outre, acceptent une nouvelle fois de venir au secours des Européens, préoccupés de leur petit confort, de leur retraite et de leur « environnement ».

Autrefois les Européens inspiraient aux autres peuples, par leur génie et leur dynamisme, la peur ou l’admiration. Aujourd’hui ils font rire tout le monde avec leurs cheveux gris, leurs femmes en uniforme et leurs croyances bizarres. Ils n’intéressent qu’en qualité de touristes, à la condition qu’ils soient fortunés. Mais ils ne font plus peur. Ni aux délinquants. Ni aux immigrés qui se sentent chez nous chez eux. Ni au reste du monde.

L’Europe est devenue une proie, un butin, un pays de cocagne pour qui saura la prendre.

Mais chut ! il ne faut pas non plus en parler ! Ne réveillons pas la belle endormie. Ce serait gâter la soirée de nos chers téléspectateurs.

————

(*) Comme, par exemple, ce délinquant récidiviste, trafiquant de stupéfiants interpellé pour la 50e fois (Le Monde du 31 janvier 2012).

Polémia

Manipulation du Conseil de sécurité de l’ONU au profit des USA : les cas irakien, libyen et syrien

Manipulation du Conseil de sécurité de l’ONU au profit des USA : les cas irakien, libyen et syrien

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Les décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sont décrites comme « la volonté de la communauté internationale », et son appui à un programme national confère à ledit programme une autorité morale. Pour cette raison, il est crucial de comprendre les tactiques par lesquelles l’indépendance du Conseil de sécurité de l’ONU est souvent usurpée, et les méthodes de coercition, d’intimidation et de corruption utilisées pour extorquer l’approbation des membres réticents du Conseil de sécurité, ou de ceux des membres farouchement opposés à une action en particulier.

 

Il y a vingt-deux ans, à la suite de l’adoption du Conseil de sécurité des Nations Unies de la Résolution 678, qui a autorisé l’utilisation de « tous les moyens nécessaires » pour mettre fin à l’invasion irakienne du Koweït, et “approuvé” le lancement de la première guerre du Golfe Persique soutenue par les Nations Unies, l’ancien procureur général des États-Unis, Ramsey Clark, qui avait été témoin des conséquences dévastatrices de la guerre de bombardements massifs de Bagdad, a déclaré que « Les Nations Unies, qui ont été créées ‘afin de prévenir le fléau de la guerre’, sont devenues un instrument de guerre. »

Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, le Conseil de sécurité s’est trouvé en danger de devenir un instrument pour porter des coups politiques, utilisé dans le but de « légitimer » les aventures néo-impériale, et la réaffirmation de la domination occidentale sur d’anciens territoires coloniaux en Afrique, en Asie, et au Moyen-Orient. Depuis 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies a souvent été décrit comme “un bras du Pentagone”, ou “une annexe du département d’Etat américain.”

En 1990, seuls deux pays au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies s’opposent au passage de la Résolution 678, et quand le Yémen exprime son vote, l’ambassadeur américain menace effrontément : « Ce sera le vote le plus cher que vous ayez déjà exprimé », et le Etats-Unis coupent immédiatement l’aide de 70 millions de dollars au Yémen.

Plusieurs mois avant le vote, le 25 septembre 1990, M. Abou Hassan, ministre des Affaires étrangères de la Malaisie a déclaré devant le Conseil de sécurité :
« Nous ne pouvons pas ne pas nous sentir perturbés par cette course effrénée, par le remplacement d’une résolution par une autre dans les sept semaines. On peut se demander si le temps est donné à chaque résolution pour pouvoir prendre effet.

Allons-nous aussi vite pour rendre les sanctions efficaces, ou nous préparons-nous à une situation où nous devrons conclure que les sanctions ne sont pas efficaces et que d’autres mesures doivent donc être prises ? La Malaisie n’acceptera pas cette dernière solution. Nous n’acceptons pas que la guerre soit inévitable. [...] La Malaisie croit que notre sentiment de malaise est partagé par beaucoup en dehors du Conseil et que le Conseil devrait faire le point sur le chemin qu’il prend.

La Malaisie, par principe, est opposée à la participation des forces armées des grandes puissances dans une région … En tant que membre non-aligné et venant d’une région qui a été victime de batailles et de guerres menées par les armées des grandes puissances, nous craignons les conséquences d’une présence à long terme des forces militaires des grandes puissances. »

Le 25 septembre 1990, le ministre colombien des Affaires étrangères déclarait :
« Nous souhaitons avant tout appeler à la paix et à la réflexion … nous sommes certains que toute confrontation militaire serait une tragédie que nous regretterions le reste de nos vies. » Le jour suivant, l’ambassadeur de Colombie a déclaré : « Nous espérions qu’un projet de résolution en ce sens pourrait être soumis au Conseil avec notre co-parrainage dans les prochains jours. Le lendemain, nous avons soumis un projet de résolution, avec Cuba, la Malaisie et le Yémen, tenant compte des remarques faites par notre ministre des Affaires étrangères la veille. Mais la vérité est aussi que dès le lendemain toutes sortes de pressions ont commencé à être exercées pour nous amener à oublier notre texte … Qui plus est, on nous a donné à comprendre que notre projet n’avait pas eu l’approbation du Secrétaire général. Cela ne s’est pas avéré être le cas … La semaine dernière, afin d’arriver au texte final de ce qui est maintenant la résolution 674, des consultations intensives ont eu lieu qui nous ont laissés heurtés et frustrés et nous demandant de quelle façon fonctionne le Conseil de sécurité. Ma délégation ne porte pas de jugement sur ces procédures. Nous demandons à tout le monde ici de le faire, du fond de son âme, en gardant à l’esprit l’avenir de l’Organisation des Nations Unies et du monde, ce qui compte vraiment. »

Malgré la ferme opposition à l’action militaire exprimée par la Colombie et la Malaisie au cours des mois qui ont précédé le 16 janvier 1991, le secrétaire d’Etat James Baker était déterminé à forcer ces deux membres non permanents du Conseil de sécurité à soutenir la guerre, malgré leur point de vue. Baker a fait une visite éclair pour y arriver, et a dit au président colombien que son ambassadeur “devenait fou de ces initiatives de paix, et devait être arrêté”. Ceci était accompagné par la menace habituelle de couper l’aide. Baker a poursuivi le ministre malaisien des Affaires étrangères à son hôtel à Tokyo, et a réussi à le forcer à inverser sa position et à voter en faveur d’une action militaire contre l’Irak. Encore une fois les mêmes tactiques ont été utilisées, encore une fois avec succès.

Pendant les semaines précédant le 15 janvier 1991, le Président de l’Algérie avait voyagé à travers le Moyen-Orient et discuté avec les dirigeants de Syrie, Egypte, Jordanie, Oman, d’Irak et d’Iran. Il avait également parlé à deux reprises avec le conseiller du roi Fahd d’Arabie saoudite. Des sources diplomatiques haut placées, accréditées auprès de l’Organisation des Nations Unies, ont confirmé que les accords que le président algérien avait obtenu des dirigeants de chaque pays auraient conduit à une résolution pacifique du conflit en conformité avec les exigences de l’ONU. La dernière réunion devait avoir lieu avec le roi Fahd d’Arabie saoudite. Au dernier moment, le roi a refusé de rencontrer le président algérien, et lui a refusé un visa pour entrer en Arabie Saoudite, affirmant qu’ “il avait besoin de plus de temps”. Selon une source diplomatique haut placée, “Washington ne voulait pas de cette rencontre.”

Le 17 Janvier 1991, le président Bush déclarait que son but était la libération du Koweït, et non pas la conquête de l’Irak, affirmant en outre “nous sommes déterminés à assommer le potentiel d’armes nucléaires de Saddam Hussein. Nous allons aussi détruire ses installations d’armes chimiques”. En faisant ceci, les Etats-Unis se plaçaient eux-mêmes en violation d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU (A/C.1/45/L.38) “interdisant les attaques contre les installations nucléaires”. Les tentatives d’appliquer cette résolution ont été contrées par les menaces des Etats-Unis et des autorités égyptiennes pour que ces efforts soient abandonnés.

L’article 22 de la Convention de La Haye déclare expressément illégale l’utilisation de “tous les moyens nécessaires”. La résolution 678 viole également les articles 25 et 27 de la Convention de La Haye, et viole les articles 1, 2a, 2b et l’article III c de la Convention d’interdiction des génocides. L’enquêteur des Nations Unies Martti Ahtisaari a révélé que les bombardements de la coalition avaient causé “des dégâts quasi-apocalyptiques, détruisant les infrastructures économiques nécessaires à la vie humaine en Irak”, avertissant que “le peuple irakien pourrait bientôt faire face à une nouvelle catastrophe imminente, qui pourrait comprendre épidémies et famines, si un soutien massif aux besoins vitaux n’est fourni.”

Le rapport du 15 Juillet de la mission humanitaire des Nations Unies à l’Irak, présenté par Sadruddin Aga Khan, stipule que : « Le lendemain de la guerre du golfe Persique de janvier et février 1991, se présentait à la communauté internationale un spectacle convaincant de souffrance et de dévastation. Les conséquences tragiques du conflit, la perte incalculable de vies et les destructions, ont été aggravés par des déplacements massifs de populations mal préparées, par les catastrophes écologiques d’une ampleur sans précédent, par l’effondrement des structures vitales des sociétés humaines actuelles [...]. Il est évident que pour un grand nombre de gens en Irak, chaque mois qui passe les rapproche du bord de la calamité. Comme d’habitude, ce sont les pauvres, les enfants, les veuves et les personnes âgées, les plus vulnérables parmi la population, qui sont les premiers à souffrir.”

L’échec de l’administration de George W. Bush d’obtenir du Conseil de sécurité des Nations Unies un soutien à “Shock and Awe”, attaque par bombardement de l’Irak en 2003, a sérieusement ébranlé la crédibilité et le moral de l’opération, et a affaibli la popularité de Bush au point où il devint l’objet de ridicule et sa “mission accomplie” raillée ; ce fut une partie du résultat visible et désastreux de cette guerre, et l’exposition des mensonges utilisés pour justifier la guerre est devenu un facteur majeur dans la campagne présidentielle réussie de Barack Obama.

Le 4 octobre 2011, le projet de résolution S/2011/612 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui recherchait l’approbation du Conseil de sécurité pour prendre des mesures punitives contre la Syrie, a été défait par les vetos émis par la Russie et la Chine.

Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont été outrés de ce que la Résolution 1973, autorisant une zone d’exclusion aérienne en Libye pour la seule fin de protéger les civils, ait été transformée en attaques de la Libye par l’OTAN, et en un soutien flagrant de l’OTAN à l’opposition libyenne, en violation grave du mandat de l’OTAN. En effet, l’ancien président de la Ligue arabe, Amr Moussa a appelé à une réunion d’urgence de la Ligue arabe, et a déclaré : “Ce qui se passe en Libye diffère de l’objectif d’imposer une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons est la protection des civils, et non le bombardement de davantage de civils.”

La résolution 1973 a abouti, en violation de son mandat, à un “changement de régime” et à l’assassinat sans procès de Mouamar Kadhafi, le président libyen, et à un résultat final d’innombrables violations du droit international, sous le couvert de la bénédiction donnée par la résolution 1973 du Conseil des Nations Unies pour la sécurité.

En guise d’explication de la voix de veto de la Russie le 4 octobre, le Représentant permanent de la Fédération de Russie a déclaré :

« Au sein du Conseil, la situation en Syrie ne peut pas être considéré séparément de l’expérience libyenne. La communauté internationale s’alarme à propos de la conformité de la résolution du Conseil de sécurité sur la Libye avec l’interprétation de l’OTAN ; ce doit être un modèle pour l’action future de l’OTAN pour mettre en œuvre la responsabilité de protéger …. La demande d’un cessez-le-feu rapide, transformé en une véritable guerre civile, les conséquences humanitaires, sociales, économiques et militaires dépassant les frontières libyennes. La situation concernant la zone d’exclusion aérienne, s’est transformée en des bombardements de raffineries de pétrole, de stations de télévision et d’autres sites civils. L’embargo sur les armes s’est transformé en un blocus naval de l’ouest en Libye, y compris un blocus des fournitures humanitaires …. En ce qui concerne la Syrie … la poursuite de cette tragédie ne peut pas être blâmée seulement pour les actions dures des autorités. Les événements récents montrent de façon convaincante que l’opposition radicale ne cache plus son penchant extrémiste et s’appuie sur des tactiques terroristes, en espérant des soutiens étrangers et agissant en dehors de la loi. Des groupes armés soutenus par la contrebande et d’autres activités illégales fournissent le matériel, se servent sur le pays, tuent et commettent des atrocités contre des gens qui respectent les autorités policières. »

Le veto russo-chinois qui a empêché le projet de résolution 612 n’était toutefois pas la fin de l’histoire. Ce fut le début d’une campagne furtive, et d’une campagne pas si furtive que ça, des USA et de l’OTAN pour forcer le Conseil de sécurité à soutenir son programme de soumettre et d’imposer un changement de régime en Syrie. Une pression constante sur la Russie et la Chine s’en est suivie pour qu’ils inversent leur position.

Peu après, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Japon, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et 17 autres états ont coparrainé une résolution qui a été soumise à la Troisième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, condamnant les autorités syriennes pour les violations des droits humains, une résolution qui à aucun moment ne fait référence à des violations flagrantes des droits humains commises par l’opposition syrienne dans ce qui est rapidement devenu une guerre civile. Il était beaucoup plus facile et plus rapide d’obtenir une résolution condamnant les autorités syriennes adoptée par l’Assemblée générale, où de nombreux petits pays, plus faibles, seraient plus accessibles aux différentes formes d’influence que ne serait le cas au Conseil de sécurité. Une fois adoptée, la résolution de la Troisième Commission de l’Assemblée générale pourrait être utilisé pour faire pression, et si nécessaire servir de menace ou de chantage vis-à-vis des membres du Conseil de sécurité perçus comme récalcitrants par les puissances (USA et OTAN). La résolution intitulée « Situation des droits de l’homme dans la République arabe syrienne (A/66/462/Add.3) » a été adoptée le 19 décembre par un vote de 133 en faveur, 54 contre ou abstentions. Une pression extrême sur la Russie et la Chine a continué tout au long de décembre, lorsque la Russie a tenu la présidence du Conseil de sécurité.

Le 8 décembre, par une coïncidence fortuite, la Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Mme Navi Pillay, était à New York, et l’ambassadeur français, Gérard Araud l’a priée de « venir faire un tour » et qu’elle informe le Conseil de sécurité sur la Syrie. De sérieuses questions ont été soulevées à propos de Mme Pillay, qui dépasserait le mandat de son office, et permettrait à son bureau d’être politisé. Il y a eu également des doutes sur son impartialité. Des questions ont été soulevées sur sa présence fortuite à New York, sur la justification de sa visite au Conseil de sécurité, et sur son accueil réellement à l’unanimité par les membres du Conseil. Brusquement, un grand nombre de journalistes se sont mis à fourmiller au Conseil de sécurité après qu’un « vote de procédure » avait été annoncé. Et puis le « vote de procédure » n’a pas eu lieu. Evidemment l’ambassadeur français avait menacé d’un vote procédural pour embarrasser la Russie et la Chine, et amener à Mme Pillay une toute autre audience au Conseil de sécurité.

Pour garder l’équilibre, l’ambassadeur de Chine a demandé instamment que la question de la Palestine soit également considérée, et que la communication de Mme Pillay porte aussi sur les problèmes urgents et graves des violations des droits humains au Moyen-Orient, non pas exclusivement en Syrie. Il y avait une opposition massive, par exemple des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne à inclure la Palestine dans le briefing de Mme Pillay – bien que ces représentants permanents aient insisté sur le fait qu’ils ne s’opposaient pas à inclure la Palestine dans ce briefing – qu’ils ont affirmés, indignés, que l’inclusion de la Palestine était une diversion, et une tentative de détourner l’attention des problèmes en Syrie., Lorsqu’on a demandé à l’ambassadeur de Russie, Président du Conseil de sécurité, s’il avait rencontré une opposition à l’inclusion de Palestine dans le briefing, il a répondu : “Ce que signifie opposition peut devenir une discussion linguistique … j’ai vu chacun des trucs dans le livre qui m’a été présenté, scénarii pour étrangler le président du Conseil de sécurité. “

L’ambassadeur de Russie a fait une déclaration à la presse concernant l’absurdité de cet imbroglio au sein du Conseil de sécurité : “dans certain texte de science-fiction il y avait un petit poème. Il est difficile de traduire des poèmes du russe en anglais, mais c’est devenu quelque chose comme ceci : « Ce matin, une fusée a été lancée. Elle vole à seize fois la vitesse de la lumière, de sorte qu’elle atteindra sa destination à 18 heures … hier. »

Après le briefing, Mme Pillay a parlé brièvement à la presse, alléguant que le 12 décembre, il y avait eu 5.000 morts en Syrie, dont 300 enfants, qu’il y avait des milliers de personnes en détention, qu’on avait torturé, et elle a recommandé que les autorités de la Syrie soient soumises à la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. A aucun moment Mme Pillay n’a identifié la source de son information, et elle est partie avant que j’aie eu l’occasion de prendre des renseignements sur l’identité de ses sources. Puis les Français, les représentants britanniques, portugais et américains ont parlé à la presse réitérant qu’il était « inconcevable que le Conseil de sécurité n’ait pris aucune mesure » et « insupportable que le Conseil soit obligé de garder le silence » au vu des révélations effroyables Mme Pillay. »

J’ai finalement été en mesure de demander au Représentant permanent britannique, Mark Lyall Grant quelle avait été la source d’information de Mme Pillay, et on m’a dit que la source des détails horribles du Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme était 233 membres défectifs de l’armée. Laissant de côté les différentes motivations possibles des membres défectifs de l’armée qui pourraient avoir déformé l’information, l’absence de fourniture par Mme Pillay de toute information sur d’éventuels actes de violence commis par l’opposition, et sa focalisation exclusive sur les violences commises par le gouvernement soulève des questions extrêmement sérieuses au sujet de son objectivité, et de la convenance et de la légalité de l’imprimatur donné par son bureau au profit d’une seule partie dans ce qui est essentiellement une guerre civile. Mme Pillay a fait valoir qu’elle n’avait pas accès à la Syrie. Comment alors est-elle en mesure de fournir une analyse crédible sur les témoignages à propos de violences commises par le gouvernement syrien ? Le Président du Conseil a rappelé à la presse que le 3 août, il y avait eu des rapports suivant lesquels la marine syrienne avait tiré sur l’opposition. Des témoins russes résidant en Syrie ont désavoué ces rapports. Par la suite, aucune mention n’a été faite sur cette divergence, et Mme Pillay n’a jamais investigué sur les rapports présentés par les témoins russes contestant les accusations contre la marine syrienne.

Le 18 décembre, le New York Times rapportait d’horribles morts de civils en raison des frappes de l’OTAN sur la Libye. Le 19 décembre le Secrétaire général Ban Ki-moon, a d’abord nié ces rapports. L’après-midi, dans une mise au point, le Président du Conseil a indiqué que les affirmations de l’OTAN (de zéro victime civile) étaient cruelles et cyniques. L’OTAN était évidemment réticente ou incapable d’enquêter de manière efficace sur les résultats des 7700 bombes ou missiles qu’il a lancés sur la Libye. Le New York Times a déclaré :

« Un examen sur le terrain par le New York Times à propos des raids aériens sur la Libye – y compris des entrevues avec des survivants, des médecins et des témoins, et la collecte des restes de munitions, les rapports médicaux, les certificats de décès et des photographies – rend compte de dizaines de civils tués par l’OTAN dans de nombreuses attaques distinctes. Les victimes, dont au moins 29 femmes ou enfants avaient touchés par les tirs durant leur sommeil … Suivant ce que l’OTAN racontait pendant la guerre, et dans les déclarations subséquentes jusqu’au 31 octobre, l’opération dirigée par l’Alliance aurait été presque impeccable – un modèle de guerre aérienne qui utilise la haute technologie, la planification minutieuse et toute retenue pour protéger les civils des troupes du colonel Kadhafi, ce qui était le mandat de l’alliance. « Nous avons effectué cette opération très précautionneusement, sans perte civile confirmée », a déclaré en novembre le Secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen. Le président du Conseil de sécurité a déclaré que « les Nations Unies devraient aider à enquêter sur les victimes civiles, si l’OTAN ne peut pas faire cela elle-même ».

Alors que le Président du Conseil de sécurité avait déclaré le 9 décembre que les pressions exercées sur lui par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne au sein du Conseil de sécurité avait « failli l’étrangler », le 16 décembre un avis aux médias a été envoyé au corps de presse de l’ONU par Fehmi Khairullah de la « Syria First Coalition », une organisation américaine (la source de son financement n’est pas claire) … annonçant la Journée syrienne de protestation, en déclarant : « le régime syrien tue son propre peuple avec le soutien de la Fédération de Russie au régime criminel syrien ». L’avis aux médias annonçait des manifestations « pour protester contre le soutien de la Russie du régime pénal syrien », a eu lieu le vendredi 16 décembre 2011 de 15 heures jusqu’à 17 heures devant la Mission russe auprès des Nations Unies, 136 East 67 Street, New York 10065 ; les manifestants faisant partie du « Rassemblement des syriens indignés, pour condamner le soutien continu des russes au régime syrien criminel ».

La pression sur le Président du Conseil de sécurité de l’ONU au sein du Conseil de sécurité lui-même, qui, selon ses mots « se sont arrêtés juste avant de l’étrangler », a été complétée par des manifestations de la « Syria First Coalition » devant la mission russe à l’ONU, et une lettre adressée à l’ambassadeur russe, accusait : « Votre droit de veto au sein des Nations Unies soutient non seulement le régime meurtrier, mais aussi bloque toute aide humanitaire à la population désespérée de la Syrie, qui est dans un froid glacial, affamée, apeurée et sans fournitures médicales. » La lettre qui faisait état de 5078 syriens tués ne mentionne pas que cela inclut les 1000 officiels du gouvernement syrien tués par l’opposition, un chiffre admis, même par Mme Navi Pillay, haut Commissaire des droits de l’Homme.

Le 22 décembre, dans la mise au point du Conseil de sécurité, le Président du Conseil a été contraint de défendre son inscription dans l’agenda de décembre du Conseil de sécurité d’une discussion sur les violations des droits humains du peuple palestinien, et sur la question cruciale de civils libyens tués par frappes de l’OTAN. Evidemment le groupe USA / OTAN a exigé que seule la question de la Syrie figurât sur l’ordre du jour du Conseil de sécurité.

L’ambassadrice américaine Susan Rice, indignée de ce que le Conseil de sécurité ait pointé le doigt sur la mort de 70 civils libyens à la suite du bombardement de la Libye par les USA et l’OTAN, a déclaré : « Bienvenue à l’exagération. J’étais récemment en Libye, et le peuple libyen a exprimé son immense gratitude pour l’aide de l’OTAN. » L’ambassadrice Rice a évidemment négligé de rencontrer Mustafa Naji al Morabit, victime parmi beaucoup d’autres de frappes aériennes de l’OTAN. Selon le New York Times, « Le 4 août une bombe éclate dans le petit matin calme et percute leur maison provoquant la chute de la façade. L’épouse de M. Morabit, Eptisam Ali al-Barbar, est décédée le crâne écrasé. Deux de leurs fils, Mohammed, 6 ans et Moataz, 3 ans, ont été tués aussi. Trois orteils du pied gauche de Fatima Omar Mansour, la mère de M. Morabit, ont été amputés, et sa jambe gauche a été brisée. »

« Le 8 août, quatre jours après la destruction de la maison des Morabit, selon les survivants, les médecins et des enquêteurs indépendants, l’OTAN a frappé des bâtiments occupés par des civils, cette fois dans la Majer. Ces attaques ont été les accidents les plus sanglants connus de la guerre de l’OTAN. L’attaque a commencé avec une série de bombes à guidage laser de 500 livres, a appelé GBU-12, comme le suggère les restes des munitions. La première maison, d’Ali Hamid Gafez, 61 ans, qui était bondée avec des proches de M. Gafez, a été disloquée par l’attaque, suivant ses voisins et lui-même. La bombe a détruit le deuxième étage et une grande partie du premier. Cinq femmes et sept enfants ont été tués, plusieurs autres personnes ont été blessées, dont l’épouse de M. Gafez qui a du être amputée de la jambe gauche, suivant le médecin qui a effectué cette opération. Plusieurs minutes après la première frappe, alors que les voisins accourraient pour creuser à la recherche des victimes, une autre bombe a frappé. L’explosion a tué 18 civils, suivant les deux familles … Les premières constatations sur les attaques Majer, qui font partie de l’enquête des Nations Unies sur les actions de toutes les parties en Libye où des civils ont été blessés, ont soulevé des questions sur la légalité de l’attaque en vertu du droit international humanitaire, selon un fonctionnaire proche de l’enquête. »

Le 23 décembre, le président du Conseil de sécurité a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a décrit l’Ambassadrice Rice « d’une rhétorique inhabituellement explosive », et la violence dans la discussion de l’ambassadeur russe sur les civils libyens abattus par des frappes aériennes de l’OTAN. Il a déclaré qu’il était nécessaire de répondre au déchaînement de l’ambassadrice Rice qui « a sombré dans des abus de langage ». Il a cité les accusations du 22 décembre de l’ambassadrice Rice de « grandiloquence, fausses revendications, un truc pas cher, duplicité, redondant et superflu », tous les gros mots utilisés par l’ambassadrice Rice à propos des discussions de l’ambassadeur de Russie sur les victimes civiles de la Libye par les bombardements de l’OTAN. L’ambassadeur de Russie fait alors remarquer : « Vous ne pouvez pas battre une éducation à la Stanford, vous savez ? »

L’ambassadeur de Russie a déclaré que dans le Conseil de sécurité n’y avait pas eu de demande d’enquête sur les victimes civiles des bombardements libyens de l’OTAN, et la question avait été totalement ignorée. Il a également rappelé à la presse que le président Obama avait déclaré qu’il voulait le dialogue avec les Nations Unies et le Conseil de sécurité. Il a ajouté que dans ce cas, il suggère que le « Dictionnaire de jurons de Stanford soit remplacé par quelque chose de plus victorien. »

En réponse à une question sur la dégradation des relations de travail entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dans une atmosphère d’acrimonie au sein du Conseil de sécurité, l’ambassadeur russe a déclaré qu’il s’inquiétait de ce que le « Conseil de sécurité n’évolue pas dans la bonne direction », qu’il y avait des membres qui sont inflexibles, qui demandent que « les choses se fassent à leur manière et non pas autrement », qui ne prennent pas d’autres points de vue en considération, et doivent avoir ce qu’ils demandent immédiatement. Cela « nuira à la capacité du Conseil de sécurité à travailler. ». Il a déclaré que l’action du Conseil de sécurité pour mettre fin à la violence en Syrie ne doit en aucun cas être un « auxiliaire de changement de régime politique », comme s’était avérée la résolution 1973 du Conseil de sécurité sur la Libye. Il a dit que le changement de régime conçu et forcé de l’extérieur du pays est « inévitablement destructeur, entraînant des effusions de sang, et ni le Conseil de sécurité ni les Nations Unies ne devraient avoir rien à voir avec cela. » Il a déclaré que, à 11 heures ce matin la Fédération de Russie avait présenté son troisième projet de résolution sur la Syrie, et que « nous ne passerons pas sous silence la violence causée par l’opposition extrême et ne ferons pas appel à des sanctions ou un embargo sur les armes, car en Libye l’embargo sur les armes n’a d’impact que pour le gouvernement, car l’opposition a reçu illégalement des livraisons d’armes massives de beaucoup de sources.

Le sort du troisième projet de résolution soumis par la Russie le 23 décembre est encore indéterminé. A ce jour, des amendements et suppressions sont demandées par les USA et les pays de l’OTAN pour transformer cette résolution en quelque chose de méconnaissable, exactement à l’opposé de son intention première. Leurs projets actuels comprennent :

« Soulignant la nécessité de résoudre la crise actuelle en Syrie pacifiquement, et soulignant que rien dans la présente résolution oblige les États à prendre des mesures ou des actions dépassant le cadre de la présente résolution, y compris l’usage de la force ou la menace de la force » (Royaume Uni)

Supprimé du projet de résolution russe original : « Exclure toute intervention militaire de l’extérieur »

« Exige pour que le gouvernement syrien réponde à sa responsabilité de protéger sa population, de mettre immédiatement fin aux attaques contre ceux qui exercent leurs droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association pacifiques et de respecter pleinement ses obligations en vertu du droit international applicable ».

Supprimé de ce projet de résolution russe d’origine : « Exige que les groupes armés d’opposition de l’opposition syrienne stoppent les violations des droits humains et les attaques terroristes contre les civils, les institutions étatiques, et contre le personnel et les membres des familles de l’armée et des forces de l’ordre. »

Supprimé de la résolution projet russe d’origine : « Prie instamment les responsables syriens de l’opposition à se dissocier des extrémistes, d’accepter l’initiative de la Ligue des États arabes et de s’engager dans un dialogue substantiel, sans conditions préalables et en profondeur avec les autorités syriennes sur les façons de réformer les autorités syriennes. “

Les Etats-Unis ont exigé les modifications :

Interdiction de voyage et gel des avoirs, pour 19 responsables syriens nommés
Gel des avoirs du gouvernement de la Syrie, y compris de la Banque centrale Syrie et des banques commerciales syriennes
Interdiction de transactions commerciales gouvernementales avec la Syrie, à l’exception des produits stratégiques qui affectent le peuple syrien
Interdiction des vols de / vers la Syrie
Embargo sur les armes (US / Royaume-Uni)

Supprimé de la résolution projet russe d’origine : « Décide que rien dans cette résolution ne doit être interprété comme une autorisation d’ingérence militaire de toute sorte en Syrie par n’importe qui. »

Dans tout cela est remarquablement ignoré le gorille de 300 kg dans le salon ! Le 17 mars, la résolution 1973 sur la Libye a été adoptée au Conseil de sécurité des Nations Unies, et le bombardement de l’OTAN de la Libye a immédiatement suivi. Le lendemain, le 18 mars, des manifestations anti-gouvernementales ont commencé en Syrie. Le 18 avril 2010, la une du Washington Post rapportait :

« Les Etats-Unis fournissent un soutien secret à l’opposition syrienne. Leaked Cables révélait un financement. “Le Département d’Etat a secrètement financé des groupes politiques d’opposition syriens et des projets connexes, y compris une chaîne de télévision par satellite qui diffuse une programmation anti-gouvernementales dans le pays … Barada TV est étroitement liée avec le Mouvement pour la Justice et le Développement, un réseau de syriens exilés basé à Londres. Des câbles diplomatiques américains montrent que le Département d’Etat a déversé pas moins que 6 millions $ au groupement pour faire fonctionner le canal satellite et financer d’autres activités à l’intérieur de la Syrie … Les dirigeants du Mouvement pour la Justice et le Développement sont d’anciens membres des Frères musulmans …. Plusieurs câbles diplomatiques américains de l’ambassade à Damas révèlent que les exilés syriens ont reçu de l’argent d’un programme du Département d’Etat a appelé le “Middle East Partnership Initiative.” Selon les câbles, le Département d’Etat a versé de l’argent au groupe d’exilés via Democracy Council, une association à but non lucratif de Los Angeles. Selon son site Internet, Democracy Council parraine des projets au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine afin de promouvoir les « éléments fondamentaux de sociétés stables ». Le fondateur du conseil et président, James Prince est un ancien membre du personnel du Congrès et conseiller en placement chez Price Waterhouse Cooper… Edgar Vasquez, un porte-parole du Département d’Etat a déclaré que le Middle East Partnership Initiative a alloué 7,5 millions pour les programmes syriens depuis 2005. Un câble de l’ambassade à Damas, cependant, souligne un total beaucoup plus élevé – environ 12 millions $ entre 2005 et 2010 ».

Le financement américain et l’implication dans la déstabilisation de gouvernements indépendants à travers le monde suivent un modèle semblable tout au long de leur longue histoire, depuis la déstabilisation et le renversement du gouvernement démocratiquement élu de Mossadegh en Iran en 1953, à la déstabilisation et le renversement d’une longue succession de présidents démocratiquement élus : Arbenz au Guatemala, Juan Bosch en République Dominicaine, Goulart au Brésil, Soekarno en Indonésie, Allende au Chili (avec la célèbre déclaration de Kissinger « Nous ne pouvons pas permettre au Chili de devenir communiste à cause de l’irresponsabilité de son propre peuple »). Dans tous les cas, ces gouvernements démocratiquement élus, ne dépendant pas d’un contrôle de sociétés américaines, ont été remplacés par des dictatures militaires qui ont institutionnalisé la torture, et placé les économies de leurs pays sous le contrôle des multinationales basées aux Etats-Unis, appauvrissant leurs propres citoyens.

Le modèle actuel émergeant au Moyen-Orient laisse présager des développements inquiétants dans une trajectoire qui devient évidente. L’autorisation par Conseil de Sécurité de l’ONU de « toutes les mesures nécessaires » dans la résolution 1973 contre le gouvernement libyen a permis une sanglante agression impérialiste inadmissible.
New York Times, 21 août 2011.

« La coordination entre l’OTAN et les rebelles, et entre les groupes rebelles vaguement organisés eux-mêmes, est devenue plus sophistiquée et mortelle dans les dernières semaines, même si le mandat de l’OTAN avait été simplement de protéger les civils, et de ne pas prendre parti dans le conflit … dans le même temps, la Grande-Bretagne, la France et les autres nations ont déployé des forces spéciales sur le terrain en Libye pour aider à former et à armer les rebelles.”

Le renversement de Mossadegh en Iran est décrit en détail par Robert Dreyfus dans « Devil’s Game : How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » (page 109) :

« Mossadegh fait passer la nationalisation de la compagnie pétrolière anglo-perse (APOC). Ce fut un coup catastrophique pour l’Angleterre … L’APOC avait été la fierté et la joie des biens impériaux de Grande-Bretagne. Mossadegh est devenu instantanément un homme détesté par Londres. L’histoire du coup d’état, géré conjointement par la CIA et le M16 a été décrite à plusieurs reprises. Presque jamais signalé, cependant, est le fait que les deux agences de renseignement ont travaillé étroitement avec le clergé de l’Iran, les oulémas, pour affaiblir et finalement renverser Mossadegh. Un rôle crucial a été joué par les foules de la rue, achetées et payées par la CIA et mobilisées par des agitateurs liés à des oulémas, qui ont exigé la démission du Premier ministre Mossadegh et le retour du Shah. L’ayatollah Kashani, le représentant en chef des Frères musulmans en Iran, a été une figure centrale dans la campagne. “

Si le Conseil de sécurité adopte n’importe quelle résolution qui pourrait se transformer en une autorisation permettant « toutes les mesures nécessaires » pour être utilisée pour justifier une action militaire en vue de forcer un changement de régime en Syrie, ce serait masqué par une feuille de vigne de préoccupation pour les « droits humains » du peuple syrien, dans une guerre civile provoquée par les encouragements d’une opposition préfabriquée par les USA et l’OTAN. Cela devrait inévitablement aboutir, comme en Libye, en une « coordination entre l’OTAN et l’opposition », et permettrait d’éliminer la dernière barrière aux grandioses desseins impériaux des USA et de l’OTAN. Cela déclencherait des fantasmes pathologiques de domination mondiale longuement chéris par le russophobe Brzezinski, et d’autres décideurs politique de la même trempe, la rupture de leurs contact précaires avec la réalité, et lancerait les puissances des USA et de l’OTAN dans les erreurs fatales de Napoléon et d’Hitler, la psychose avérée. Une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui pourrait être interprétée comme permettant une action militaire des USA et de l’OTAN contre la Syrie propulserait ces forces, déjà ivres de pouvoir, à la prochaine recherche d’une résolution autorisant une action militaire contre l’Iran.

La Libye, la Syrie et l’Iran ont beaucoup de pétrole et encore pas d’armes nucléaires. Toute action contre l’Iran, qu’elles soient menées par les USA, l’OTAN ou Israël, déclencherait une conflagration impossible à contrôler, impliquant potentiellement des états nucléaires, et il serait impossible de déterminer ou de restreindre la direction dès le départ. Et le point final de cette trajectoire serait inévitablement la Russie, qui contrôle d’énormes réserves de pétrole et de gaz convoitées par l’Occident. Mais contrairement à l’aventure insensée de Napoléon et d’Hitler, avant l’ère atomique, aujourd’hui la Russie possède des armes nucléaires, est entourée par des pays de l’OTAN hostiles et est confrontée à la menace de la défense antimissile de l’OTAN. La Russie, dont l’existence est menacée désormais, a abandonné la doctrine de l’Union soviétique de « non utilisation en premier des armes nucléaires ».

Si la Russie résiste à une pression croissante et continue d’interdire toute résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU autorisant “tous les moyens nécessaires” contre la Syrie, cela peut être le moment où, privés du soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies, et incapables de prétendre qu’ils agissent en conformité avec « la volonté de la communauté internationale », la force psychologique des US et de l’OTAN sera épuisée, comme le fut Napoléon à la bataille de Borodino en1812, et Hitler à Stalingrad en 1943. La route vers une troisième guerre mondiale aura été bloquée, et le Conseil de sécurité des Nations Unies se sera racheté de son statut actuel d’instrument de guerre.

Carla Stea
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Carla Stea est une journaliste accréditée auprès du Département d’Etat américain et des Nations Unies. Ses articles ont été publiés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Russie, en Amérique latine, et ont paru dans Latin American Perspectives, Covert Action Quarterly, War and Peace Digest, Rock Creek Free Press, Komsomolskaïa Pravda, Rabotchaïa Tribuna, Sovetskaya Rossia, Novosti Press, et Tapol, Rapport sur les droits de l’homme, Indonésie.

Source : Libya 360

Traduit de l’ anglais par jean-Pierre Geuten

Source : michelcollon.info

lundi, 06 février 2012

Les sinistres implications du nouveau plan de défense d’Obama

Les sinistres implications du nouveau plan de défense d’Obama: dominer n’importe quelle nation, n’importe où, n’importe quand, à n’importe quel degré de force

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Début janvier, le gouvernement Obama a dévoilé la nouvelle stratégie du Pentagone, « Maintenir le leadership global US : Priorités pour la défense du 21ème siècle ». Plutôt que de couper dans les dépenses de l’appareil militaire US, il s’agit clairement surtout de réorganiser les priorités du Pentagone pour assurer une domination absolue pour les premières décennies du 21ème siècle (dominer n’importe quelle nation, n’importe où, n’importe quand, à n’importe quel degré de force).

 

Le président Obama l’a dit lui-même, après que les dépenses militaires aient pratiquement doublé durant la période Bush, la stratégie va ralentir la croissance des dépenses militaires, « mais… ça va continuer à croître : en fait de 4% dans l’année qui vient. »

La nouvelle doctrine place la Chine et l’Iran au centre des préoccupations sécuritaires des USA. Ainsi, elle met en priorité l’expansion des capacités militaires des Etats-Unis en Asie et dans les océans Pacifique et Indien, en « rééquilibrant vers la région Asie-Pacifique… en s’appuyant davantage sur nos alliances existantes. » Cela comprend le Japon, la Corée du Sud, les Philippines et maintenant l’Australie et l’Inde ainsi que les « pivots » US, de l’Irak à l’Afghanistan jusqu’au cœur de l’économie globale du 21ème siècle, l’Asie et le Pacifique. Les implications pour Okinawa et le Japon devraient être claires : pour s’assurer que le Japon restera son porte-avion insubmersible, Washington va faire tout son possible, notamment faire pression pour construire la nouvelle base aérienne à Henoko.

La Russie « reste importante », mais les priorités tendent à s’assurer que le développement de la Chine se réalise dans les systèmes globaux de l’après-deuxième guerre mondiale dominés par l’Occident et le Japon. La focalisation sur l’Iran vise à s’assurer que les ambitions de Téhéran ne viennent pas compromettre le contrôle néocolonial par les Occidentaux du pétrole essentiel à leurs capacités économiques et militaires.

C’est pourquoi la Chine et l’Iran sont les premières cibles de systèmes d’armement à développer ; d’alliances militaires US étendues, de bases, d’accords d’accès et d’exercices militaires à un rythme accru ; ainsi que de capacités avancées dans le domaine des guerres cybernétique et spatiale.

Par rapport au pétrole du Moyen-Orient, la stratégie insiste explicitement sur les responsabilités extraterritoriales (comprenez le Sud) de l’Otan « en cette période de ressources restreintes ». Ce point doit être renforcé par des opérations de contre-terrorisme à l’échelle mondiale, notamment en mettant davantage l’accent sur les opérations secrètes des Forces Spéciales. Et, parmi les différentes failles de la stratégie, notons l’importance donnée au partage du fardeau financier et militaire par l’Otan et les autres alliés US, un objectif qui ne sera probablement pas atteint alors que l’Europe est plongée dans la tourmente économique.

La stratégie signale que le président du Conseil National de Sécurité révise actuellement la position sur le nucléaire. Il devrait au minimum réduire le rôle des armes nucléaires dans les politiques militaires ainsi que le nombre d’armes dans l’arsenal US en cas de second mandat du gouvernement Obama. Une mesure à mettre en parallèle avec le discours du Président à Prague ainsi que l’extorsion politique qui l’a conduit à adopter l’augmentation de 185 milliards de dollars de dépenses pour de nouvelles armes nucléaires et systèmes de lancement pour la prochaine décennie dans le but de décrocher la ratification du traité New START. (1)

(1) : le New START est un traité sur la réduction d’armes nucléaires conclu entre les Etats-Unis et la Russie signé à Prague le 08 avril 2010. Après avoir perdu les élections de mi-mandat, le président Obama est parvenu à faire passer cette décision décriée par les Républicains en consentant une augmentation du budget alloué au maintien et à la modernisation des arsenaux nucléaires militaires. (ndlr)

Source orignale : Counterpunch

Image : defense.gov

Traduit de l’anglais par Investig’Action

Source : michelcollon.info

Damals Österreich – heute Ungarn

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Damals Österreich – heute Ungarn

Über die Hetzjagd der Europäischen Union
gegen Ungarn und seine demokratisch legitimierte Regierung

Andreas MÖLZER

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

Ungarn ist wieder zur Zielscheibe politisch korrekter Heuchelei geworden. Nachdem vor einem Jahr die rechtskonservative Regierung von Ministerpräsident Viktor Orbán just zu dem Zeitpunkt, als Budapest den EU-Vorsitz übernommen hatte, wegen des Mediengesetzes heftigst kritisiert worden war, ist es nunmehr die neue Verfassung. Damals wie heute lauten die Vorwürfe, Ungarn sei unter Orbán auf dem Weg zu einem autoritären Staat, wenn nicht sogar zu einer Diktatur.

Während die Bundesregierung in Berlin, welche die Entwicklung in Ungarn „mit Sorge“ betrachtet, noch einen vergleichsweise gemäßigten Standpunkt einnimmt, sind von linker Seite ganz andere Töne zu hören. Jean Asselborn, sozialistischer Außenminister von Luxemburg, meinte ganz und gar undiplomatisch, das EU-Mitglied Ungarn werde „zum Schandfleck der EU“, und der einschlägig bekannte grüne Europaabgeordnete Daniel Cohn-Bendit beschimpft Premier Orbán als „autoritär durchgeknallt“. Und natürlich möchten die linken Bedenkenträger lieber heute als morgen ein Verfahren nach Artikel 7 des EU-Vertrages gegen Budapest wegen angeblicher Verletzung von Demokratie und Menschenrechten einleiten.

Die Hetzjagd gegen Budapest zeigt jedoch, daß nicht in Ungarn, sondern in der Europäischen Union demokratische Grundwerte verletzt werden. Wenn es nämlich zu politisch-korrekten Empörungsstürmen kommt, dann richten sich diese ausschließlich gegen rechts der Mitte angesiedelte Regierungen, ungeachtet dessen, daß diese aufgrund demokratischer Wahlen in ihr Amt gekommen sind. Für die linken Moral- und Tugendwächter sowie ihre bürgerlichen Handlanger zählt einzig und allein, daß „falsch“, also rechts, gewählt worden ist. Bestes Beispiel für diese links-autoritäre Haltung sind die Sanktionen der damaligen EU-14 gegen Österreich im Februar 2000. Nicht nur, daß sich die Bewohner der Alpenrepublik erdreistet hatten, bei den Nationalratswahlen im Herbst zuvor Sozialisten und Konservative abzustrafen und die Freiheitlichen Jörg Haiders zur zweitstärksten Kraft zu machen, vielmehr hatte es die ÖVP auch noch gewagt, mit der FPÖ eine Regierung zu bilden. Weil nicht sein konnte, was nicht sein durfte, wurde die neue österreichische Mitte-Rechts-Koalition von den sogenannten „EU-Partnern“ unter Quarantäne gestellt, was in der Geschichte Nachkriegseuropas ein einmaliger Vorgang war.

Aber auch der frühere italienische Ministerpräsident Silvio Berlusconi ist mehrmals ins Visier der Linken geraten. Und zwar nicht wegen seiner fragwürdigen privaten Eskapaden, sondern weil er den Dogmen der political correctness zuwiderhandelte. So ging der „Cavaliere“ mit der rechtsgerichteten Partei Lega Nord eine Koalition ein, wobei obendrein der Regierungspartner aus Norditalien eines seiner wichtigsten Wahlversprechen, die Verschärfung der Ausländergesetze, umsetzen konnte. Angesichts dieses Affronts gegen die Glaubenssätze der politisch korrekten Zivilreligion des 21. Jahrhunderts war es für das EU-Establishment ein gefundenes Fressen, daß Berluslconi ein milliardenschwerer Medienmogul ist. Flugs wurde behauptet, der Berlusconi-Konzern bedrohe die Pressefreiheit.

Aber nun zurück zu Ungarn: Kurz, nachdem seine Fidesz bei den Parlamentswahlen im Frühjahr 2010 eine Zweidrittelmehrheit erreichen konnte, machte sich Orbán daran, das Land nach seinen Vorstellungen umzugestalten. Neben einer neuen Verfassung zählt dazu insbesondere die Betonung der nationalen Identität sowie die Erinnerung an das Friedensdiktat von Trianon. Und daß in der neuen Verfassung die Bedeutung von Ehe und Familie für die Zukunft besonders hervorgehoben wird, brachte das Faß vollends zum Überlaufen. Weil Orbán das wichtigste Grundprinzip der real existierenden Europäischen Union unserer Tage – das Zurückdrängen der historisch gewachsenen Identitäten der europäischen Völker – auf eklatante Weise mißachtet hat, muß nun der renitente Ungar zur Raison gebracht werden.

Ob die Moral- und Tugendwächter in der Europäischen Union damit den gewünschten Erfolg haben werden, muß jedoch bezweifelt werden. Denn Sanktionen gegen Österreich haben außer einem deutlichen Anstieg der EU-Skepsis in der Alpenrepublik nichts gebracht, und genausowenig konnten mit dieser undemokratischen Maßnahme die Bürger anderer EU-Staaten davon abgehalten werden, bei Wahlen ihre Stimme patriotischen Parteien zu geben!

 

Les conséquences néfastes de la propagation mondiale du mode de consommation américain

Les conséquences néfastes de la propagation mondiale du mode de consommation américain

Knowckers.org accorde une attention toute particulière aux billets postés sur le web à propos des dérapages du modèle américain d’agroalimentaire qui est en train de devenir un problème d’amplitude mondiale. Cécile Chevré qui rédige chaque jour la Quotidienne d’Agora a posté le 12 décembre 2011 un billet très démonstratif sur les dérapages générés par la consommation d’une certaine forme d’industrie agro-alimentaire d’origine anglo-saxonne. Nous reproduisons cet extrait sur le cas d’école des îles Samoa dont la population est touchée de plein par l’importation d’un mode d’alimentation occidental qui nuit gravement à la santé de la population :

« Les îles Samoa, situées dans le Pacifique sud, devraient bientôt rejoindre l’Organisation mondiale du Commerce. Mais savez-vous ce qu’elles ont dû accepter pour voir leur adhésion à l’OMC acceptée ? La fin de ses taxations sur les importations de dinde.

Qu’ont les Samoans contre ces pauvres volatiles ? Eh bien, qu’ils sont trop gras.

Car, voilà, Samoa est confrontée à un véritable problème de santé publique : l’obésité. 55,5% de sa population adulte est obèse. Et encore, Samoa n’est pas la grosse des îles du Pacifique. Le taux d’obésité à Nauru atteint 71% de la population adulte, dans les îles Cook, 64% et 59% dans les îles Tonga. Le Koweït fait figure de petit joueur avec un taux d’obésité de seulement 42,8%.

 

Conclusion, depuis quelques années, la plupart des îles du Pacifique sud ont instauré des taxes sur les produits gras et sucrés : les bonbons, les sodas, les gâteaux, le sucre, le lait aromatisé, les viandes trop grasses, etc. Taxes qui peuvent dépasser les 30%.

L’exemple des îles du Pacifique est révélateur d’une grande tendance générale mondiale : l’accroissement de l’obésité. »

Le plus grave dans cette affaire est la manière dont certaines composantes de l’industrie agroalimentaire française réagissent à ce type de problème. Les industriels du lait qui n’ont pas communiqué pendant des décennies sur les valeurs nutritives de leur produit, suivent désormais les conseils des multinationales américaines pour bâtir des éléments de langage rassurants en termes de nutrition.

A titre d’exemple, l’excès de vitamine A dans le lait américain n’est pas sans poser de problèmes en termes de santé publique. Or ce sont souvent les mêmes multinationales qui se cachent derrière de beaux discours sur la nutrition et l’hygiène pour masquer les travers de leur produits alimentaires de masse et vendus à bas prix.

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