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mardi, 03 janvier 2017

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

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Bernhard Tomaschitz :

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

Trump a été élu Président des Etats-Unis, Erdogan a bâti un système autoritaire après un putsch militaire manqué

L’année 2016 a pris fin et cette fin d’année a été ponctuée d’événements qui auront immanquablement des répercussions sur l’année à venir et sur le futur plus lointain. Le 8 novembre 2016, après une campagne électorale longue, pénible et vicieuse, Donald Trump, Républicain, a été élu 45ème Président des Etats-Unis. L’« opinion publique », c’est-à-dire l’opinion fabriquée par les médias dominants, avait compté sur une victoire claire et nette de la candidate démocrate, Hillary Clinton.

On ne peut prédire d’avance si Trump tiendra effectivement ses nombreuses promesses électorales. Il a notamment annoncé qu’il renoncerait au traité de libre-échange transpacifique qui aurait lié les Etats-Unis à douze pays de l’espace asiatique/pacifique. Au lieu d’accords multilatéraux comme les traités transpacifique et transatlantique (avec l’UE), Trump veut réhabiliter la pratique des traités commerciaux bilatéraux et « ramener les emplois et les industries productrices aux Etats-Unis ». Le traité transpacifique n’était pas un simple traité de libre-échange. Ce traité était la pierre angulaire d’une géopolitique dirigée contre une Chine montante, mise au point sous la présidence d’Obama.

Contrairement à Hillary Clinton, favorite des néoconservateurs et du complexe militaro-industriel, Trump a promis, lors de sa campagne électorale, de pratique une politique étrangère mesurée. Cependant, cette promesse ne signifie pas pour autant que la politique étrangère américaine va opérer un changement de cap à 180°, malgré les propos apaisants à l’endroit de Moscou qu’a prononcés le fringant candidat républicain, entrepreneur immobilier dans le civil.  Il a déclaré en substance qu’il voulait résoudre le conflit syrien en accord avec le Président russe Vladimir Poutine. Ensuite, sa promesse d’investir des milliards dans les infrastructures défaillantes des Etats-Unis ne signifie pas qu’il négligera totalement la chose militaire. « Nous commencerons par dépenser de l’argent pour nous-mêmes mais nous demeurerons aussi forts qu’auparavant sur le plan militaire », a-t-il dit lors de l’un de ses discours. Il ne faut pas oublier que Trump vient d’accueillir dans sa future équipe gouvernementale quelques faucons en politique étrangère, sans doute pour apaiser la fureur de ses critiques néoconservateurs qui s’insurgent face à sa « nouvelle politique internationale ». Le futur ministre de la défense, James Mattis, est considéré comme un « chien fou ». Quant à son futur conseiller en matière de sécurité, Michael Flynn, c’est un ancien directeur des services secrets et un ancien général qui a toutefois gardé de bonnes relations avec les Russes. Flynn considère que les Etats-Unis « sont en guerre contre l’islamisme radical ». C’est là un langage que « peu d’Américains vont réellement comprendre; ils auront encore moins d’idées quant à la façon de la gagner, cette guerre ». Flynn a déjà conseillé Trump pendant la campagne électorale pour les questions militaires et de politique étrangère. C’est lui qui exercera sans nul doute une influence prépondérante sur l’attitude intransigeante qu’adoptera peut-être Trump face à l’Iran. Trump a défini l’accord conclu avec l’Iran pour mettre un terme à la querelle nucléaire, comme « l’accord le plus stupide de tous les temps », dont l’abandon devrait constituer sa priorité première.

Par ailleurs, dans un discours tenu début décembre, Trump a déclaré « vouloir renforcer des amitiés anciennes et s’efforcer de créer des amitiés nouvelles » et « vouloir aussi renoncer à la politique du gouvernement d’Obama qui, par des mises en scène et des coups d’Etat, entendait provoquer des « changements de régime » dans des pays tiers. Sous sa présidence, laissait-il entrevoir, les Etats-Unis « cesseraient de vouloir renverser des régimes étrangers, dont ils ne connaissent rien ».

Le coup d’Etat perpétré en Ukraine au début de l’année 2014 avec le soutien déterminant des Etats-Unis, s’est avéré une source particulièrement pernicieuse d’instabilité en Europe orientale.

Quelques indices permettent toutefois de croire que les relations entre Washington et Ankara s’amélioreront légèrement. Elles s’étaient considérablement refroidies depuis l’échec du putsch du 15 juillet 2016. Le Président Recep Tayyip Erdogan en avait profité pour faire arrêter quelque 36.000 opposants. Il reproche aux Etats-Unis d’héberger le chef d’orchestre présumé de cette tentative de coup d’Etat, le prédicateur islamiste Fetullah Gülen. Trump a plusieurs fois laissé sous-entendre qu’il autoriserait une extradiction vers la Turquie de ce nouvel ennemi d’Erdogan. C’est sans surprise que l’on a entendu Erdogan se réjouir de la victoire électorale de Trump : « Il accèdera officiellement à la présidence le 20 janvier 2017. Si c’était possible, j’aimerais bien le rencontrer avant cette date ».

A cela s’ajoute qu’Erdogan ne devra pas trop craindre l’immixtion d’un gouvernement Trump dans les affaires intérieures turques, en matière de droits de l’homme ou de démocratie, si ce n’est pour la forme. Ainsi, il pourra consolider le système présidentiel qu’il a taillé sur mesure pour sa propre personne en Turquie. C’est dans le même sens que s’exprime dans une interview Ekin Alptekin, président du conseil économique américano-turc : « Le gouvernement d’Obama n’a pas suffisamment tenté de nous comprendre et n’a pas manifesté d’empathie à l’égard de nos préoccupations ».

Entretemps, on devine de plus en plus clairement quelles allures prendra le système présidentiel turc concocté par Erdogan. Le premier ministre Binali Yildirim a fait savoir qu’Erdogan, à la façon d’un sultan ottoman, pourra désormais énoncer des décrets qui auront force de loi. L’état d’exception, toujours décrété aujourd’hui, suite au putsch militaire avorté, deviendrait ainsi un dispositif permanent. Erdogan ne doit pas trop craindre les critiques de l’étranger, surtout en provenance d’Europe, car l’UE a négocié avec lui un compromis sur les réfugiés. Finalement, les mesures draconiennes qu’il a prises après le putsch raté ne l’ont nullement conduit à l’isolement international.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, http://www.zurzeit.at , n°52/2016).

dimanche, 01 janvier 2017

Presseschau Spezial Januar 2017

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Presseschau Spezial

Januar 2017

 

samedi, 31 décembre 2016

Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

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Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

door Prof. Dr. László Marácz

Ex: http://www.elsevier.nl 

De jihadistische aanslag op de kerstmarkt in Berlijn laat zien dat West-Europa de ‘sense of urgency’ mist om met terreur om te gaan. De aanslag had plaats tegen de achtergrond van de geopolitieke veranderingen in de wereld, die na de inauguratie van de Amerikaanse ‘president-elect’ Donald daadwerkelijk vorm zullen krijgen, schrijft László Marácz.

Onthutsend was de houding van de Duitse autoriteiten daags na de aanslag. Op de persconferentie hielden zij vol dat zij geen fouten hadden gemaakt en dat het geenszins duidelijk was dat het om een jihadistische aanslag ging.

Reis door West-Europa

In plaats van het zwartste scenario te nemen dat er wel degelijk een ernstige terroristische actie had plaatsgevonden, vervielen de Duitse autoriteiten wederom in de Keulse ontkenningsreflex. Dit keer geen zevendaagse verdoezeling – er waren doden en gewonden gevallen – maar het verspreiden van mist. Al de Al-Qa’ida-achtige aspecten wezen echter vanaf de eerste minuut onmiskenbaar op een jihadistische aanslag.

De Tunesische migrant kon na zijn daad in Berlijn nog in dezelfde stad een moskee bezoeken, in Nijmegen of een andere Nederlandse stad een SIM-kaart ophalen (of kreeg hij deze aangereikt?), door België, Frankrijk en Italië reizen.

Nota bene door België en Frankrijk die verstrikt zijn geraakt in de war on terror. Deze terrorist was vuurwapengevaarlijk, zoals later in Milaan bleek. Zelfs bij een losgebroken crimineel vermeldt de politie nog weleens dat hij/zij vuurwapengevaarlijk is. Niets van dit alles in West-Europa.

Visegrad-landen sceptisch tegenover Merkel

De Visegrad-landen of V4 (Hongarije, Slowakije, Polen, Tsjechië) hebben vanaf september 2015 sceptisch gestaan tegenover het opendeurenbeleid van de Duitse bondskanselier Angela Merkel, die er zelf maar geen afstand van kan nemen.

Het valt niet te ontkennen dat haar beleid aantoonbaar de terreuraanslagen in Parijs, Brussel en Berlijn en veel andere steden in West-Europa, in de kaart heeft gespeeld. Ook nu nog arriveren er dagelijks 3.000 migranten in Duitsland. De Duitse autoriteiten geven daarin toe dat het onmogelijk is om van dergelijke aantallen de identiteit vast te stellen.

Trump vindt Poetin minder gevaarlijk dan jihadisme

De Amerikaanse president-elect Donald Trump beschouwt Rusland en Poetin als een minder gevaarlijke vijand voor het Westen dan het jihadisme. Daar valt alles voor te zeggen. Uit zijn aangekondigde benoemingen wijst niets op politieke naïviteit, maar juist op een nieuwe Amerikaanse geopolitieke agenda.

Vanuit die agenda bezien is de V4 een veel betrouwbaarder partner in de strijd tegen illegale migratie en het jihadisme dan West-Europa onder Duitse leiding. De V4-landen hebben hun krachten gemobiliseerd en defensie-structuren opgebouwd om illegale migratie en jihadisme buiten de deur te houden.

Orbán ontvangt Trump

Trumps agenda blijft niet bij retoriek. Viktor Orbán, de Hongaarse premier die zich heeft ingezet voor het succes van de V4, zal in februari van het nieuwe jaar door de nieuwe president worden ontvangen.

Voor zijn bezoek zal de Russische president Poetin in Boedapest zijn opwachting maken. De nieuwe alliantie Trump-Orbán-Poetin zal zeker meer werk gaan maken van het bestrijden van illegale migratie en jihadisme dan die van Obama-Clinton-Merkel. Die alliantie heeft Europa juist in gevaar gebracht.

László Marácz

Prof. Dr. László Marácz is verbonden aan de afdeling Europese studies van de Universiteit van Amsterdam. Zijn ouders kwamen na de Hongaarse Opstand in 1956 als vluchteling naar Nederland.

vendredi, 30 décembre 2016

Russophobie et haine de Poutine : les chiens aboient

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Russophobie et haine de Poutine: les chiens aboient

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

En effet ”les chiens aboient, la caravane passe ”, c’est-à-dire que Moscou ne se laisse pas impressionner. La majorité des médias occidentaux a présenté l’intervention russe en Syrie comme une entreprise criminelle et impérialiste. C’est dans la logique stratégique de la diabolisation de Poutine ; le but  est d’entraver le rétablissement de la Russie comme puissance internationale. Inventer une menace militaire russe, répéter que la Russie vit sous une dictature, prétendre que la Crimée a été annexée et l’Ukraine agressée – prétexte des sanctions occidentales, totalement contre–productives – tout cela fait partie d’une politique pensée dès 2011 pour relancer la guerre froide mais aussi pour contrer le ”mauvais exemple” idéologique que donne la Russie de Poutine : patriotisme, restauration des valeurs traditionnelles, refus de l’idéologie gaucho– libertaire, populisme, défense de l’identité nationale, etc. La nouvelle Russie incarne tout ce que qu’abhorrent les classes dirigeantes occidentales, oligarchies coupées de leurs peuples. (1)

L’intervention russe en Syrie : mensonges et réalités

La reprise d’Alep par les troupes et les alliés chiites de Bachar el–Assad, aidés de manière décisive par l‘aviation et des détachements russes, a donné lieu à des accusations de « crimes de guerre » contre des populations civiles ; Vladimir Poutine a été accusé d’être le premier responsable, en tant que principal soutien d’ Assad. Ce dernier n’est certes pas un enfant de chœur mais il n’est pas pire que d’autres grands amis d’un Occident qui ferme par exemple les yeux sur les massacres que commet l’Arabie au Yémen. Les médias occidentaux ont exagéré, mensonges à l’appui, les exactions d’Assad, au cours de cette guerre civile, et caché des faits gênants.

 La propagande anti-russe a dissimulé que les massacres de civils, femmes et enfants, commis à Alep, ne l’ont pas été par les troupes d’Assad et ses alliés ou par l’aviation russe, mais par des tirs d’artillerie des ”gentils rebelles”, qui sont en réalité des islamistes fanatisés. Ils sont armés par les Américains, les Saoudiens et les monarchies du Golfe. Les assassins ne sont pas ceux qu’on croit.

La Russie est clouée au pilori, alors que tout le monde sait bien que toute opération militaire aérienne – y compris celles que mène la France, sous le commandement du suzerain américain – donne lieu à des dégâts collatéraux. On n’a jamais accusé de « crimes de guerre » les dirigeant  américains, alors que, depuis un peu plus de 70 ans, l’USAF a, au nom de la ”guerre juste”, commis le plus grand nombre de massacres de civils et de destructions de toute l’histoire. Les derniers en date concernaient la Serbie et l’Irak.

Dans cette affaire, les États–Unis et le gouvernement français qui lui obéit prennent objectivement le parti de l’islamisme sunnite terroriste, qui devrait être l’ennemi principal. Il l’est en parole – par la bouche de M. Le Drian – mais pas dans les faits. Ivan Rioufol remarquait justement et courageusement : « la menace que fait courir aux démocraties le totalitarisme islamique mériterait une riposte qui ne vient pas. Au contraire : les ”rebelles” islamistes d’Alep–Est (Syrie), soutenus par Al–Qaida, le sont aussi par les États–Unis et la France, qui se désolent de leur défaite. Cette inconséquence hisse Vladimir Poutine, protecteur des chrétiens d’Orient ciblés par les djihadistes, en leader respectable » (Le Figaro, 16/12/2016).     

Quant à l’ ASL (Armée syrienne libre) qui combat Assad, financée par l’Occident, il s’agit de troupes très louches, à la frontière du terrorisme islamiste, susceptibles de changer de camp comme de chemise. En voulant maintenir (pour l’instant…) Assad et les Alaouites au pouvoir en Syrie, la Russie joue la carte de la stabilité.

Si les Russes n’étaient pas intervenus pour empêcher la chute d’Assad, la Syrie serait devenue un enfer islamiste. Assad aurait été remplacé par Dae’ch et le chaos fondamentaliste se serait installé. Avec toutes les conséquences que l’on devine en Occident.

Provocations occidentales contre la nouvelle Russie

Ce sont d’ailleurs les interventions américaines en Irak, qui ont déstabilisé le Moyen–Orient et favorisé l’islamisme. C’est depuis la chute de Saddam Hussein que les chrétiens d’Orient sont éradiqués. L’Occident, suicidaire, a allumé le feu, là où la Russie veut l’éteindre. À ce propos, il faut rappeler la genèse de la nouvelle guerre froide (voulue) entre les gouvernements européens et leur suzerain d’outre Atlantique et la Russie de Poutine.

Après la chute de l’URSS en 1991, la Russie, dirigée par le faible Eltsine, en perte de puissance, a été dominée par les États–Unis  qui cherchaient à la neutraliser et à la vassaliser. Le réveil russe, opéré grâce à Poutine, n’a pas été accepté par les dirigeants occidentaux. On a donc inventé une ”menace russe”. La stratégie choisie, élaborée par la CIA et les planificateurs de l’Otan – américains et européens obéissants– fut celle de la provocation. Avec deux cibles : la Géorgie et l’Ukraine. En promettant à ces deux pays, contrairement aux engagements pris envers les Russes en plein désarroi lors de disparition de l’URSS, de les intégrer dans l’Union européenne et dans l’Otan, en sachant que ces deux hypothèses étaient absurdes économiquement et stratégiquement.

Le but de la provocation occidentale était seulement d’amener les Russes à réagir violemment, afin de créer un espace conflictuel. Mais cette stratégie a échoué, non seulement à cause de la mollesse et de l’indécision du président Obama qui devait gérer une situation décidée par d’autres que lui, mais aussi parce que le gouvernement de Poutine, contrairement à celui de Eltsine, a procédé à un redressement de la puissance russe et a décidé de ne pas se laisser impressionner et de ne pas céder. 

Trump et la Russie : promesses et contradictions

Normalement, lorsque Donald Trump entrera en fonction fin janvier 2017, il rompra avec cette politique sournoisement pro–islamique, anti–israélienne et russophobe de l’administration Obama. Mais, il faut surtout espérer que, suivant son programme révolutionnaire de politique étrangère, il osera une convergence USA–Russie, en rupture complète avec la politique des États–Unis depuis 1945. Si Donald Trump tient parole et résiste aux puissantes forces qui veulent infléchir sa politique, ce rapprochement avec la Russie, virage à 90°, sera un bouleversement majeur dans la géopolitique mondiale. Très hostile à Pékin, le nouveau président américain, s’il est bien conseillé – car il ne brille pas par sa subtilité –  peut  créer un séisme : une alliance Washington–Moscou (Trump–Poutine) constituerait une redistribution mondiale de toutes les cartes. Avec, à la clé, la fin de l’atlantisme. Les castes politiques et médiatiques européennes seraient déstabilisées, ne sachant plus à quel saint se vouer.  Un axe Amérique–Europe–Russie est au bout de cette logique qui passe au dessus des petits calculs des dirigeants européens qui seraient complètement dépassés. L’Europe est le maillon faible. Les promesses de Trump – comme je l’ai déjà dit dans ce blog– sont tellement porteuses de bouleversements fondamentaux qu’on se demande si elles sont sérieuses et si elles pourront être tenues.     

Le sérieux problème auquel se heurtera Trump après sa prise de fonctions le 20 janvier est qu’il devra concilier sa volonté affichée de se rapprocher de la Russie avec  l’implication de cette dernière aux côtés de l’Iran : coopération dans la guerre en Syrie, livraisons d’armes, etc. bref, relations au beau fixe. Car Trump, tout comme le gouvernement israélien, veut rompre avec la politique d’Obama favorable à Téhéran et dénoncer l’accord sur le nucléaire. Cette contradiction  – s’allier avec l’ami d’un ennemi –  sera très difficile à gérer.

Vladimir Poutine a récemment déclaré, voulant réinstaurer la Russie comme très grande puissance : « Nous devons renforcer le potentiel militaire de nos forces nucléaires stratégiques, en particulier avec des installations de missiles qui puissent pénétrer tous les systèmes de défense anti–missiles existants et futurs. » Allusion au ”bouclier anti–missiles” installé par les Américains en Europe centrale… Peut-être Poutine a–t–il voulu répondre à son imprévisible ”ami”, le futur président Trump, qui avait fait savoir, quelques jours auparavant, prenant le contrepied des positions d’Obama : « Les États–Unis doivent considérablement renforcer et étendre leurs capacités nucléaires, en attendant le moment où le monde deviendra raisonnable ». Il aurait confié à Mika Brzezinski de MSNBC : « Qu’il y ait donc une course aux armements ! On les surpassera à tous les coups et on leur survivra tous. » Bref, les choses ne sont pas claires.

Le déshonneur du gouvernement français

Les médias et le gouvernement français considèrent Poutine comme un affreux autocrate. En refusant de le recevoir à l’inauguration de la cathédrale orthodoxe de Paris, M. Hollande a commis une très grave faute diplomatique, obéissant probablement à un ordre venu d’outre Atlantique. Le président français n’a même pas humilié M. Poutine ou la Russie, c’est la France et son indépendance qu’il a humiliées.  

Mais, dans le même temps, Ségolène Royal, ministre représentante de l’État, aux obsèques de Fidel Castro, a fait officiellement l’éloge de ce tyran assassin, petit Staline tropical. Donc Poutine est infréquentable pour l’État français, pas le criminel Castro.

Le record de gaffes détenu par Mme Royal n’est pas en cause ; toutes les semaines, elle en commet une sur tous les sujets. Ce qui est en cause, c’est que la France, les gouvernements européens et l’UE, qui diabolisent le Kremlin, entretiennent d’étroites relations (intérêts financiers et corruption obligent) avec des monarchies du Golfe absolutistes et tyranniques, en fermant les yeux sur leurs exactions : notamment l’Arabie saoudite et le Qatar. L’adoration des ”droits de l’homme” est un culte à géométrie variable.

Ambiguïtés et reculades de François Fillon

 François Fillon, qui espère être élu président, commence déjà à se démarquer de Poutine, après avoir pris une position pro–russe en demandant l’arrêt des sanctions et la reprise d’un dialogue avec Moscou. Il a été très gêné que le président russe fasse son éloge. Poutine avait qualifié Fillon, de « grand professionnel qui se distingue fortement des hommes politiques de la planète ».   François Fillon avait pris partie pour la Russie en reconnaissant que c’est le parlement ukrainien qui refuse de voter l’accord sur l’autonomie des parties orientales russophones de l’Ukraine. Mais très rapidement, il a reculé. Passer la marche arrière est une habitude chez ce ”pilote de course” autoproclamé.   

Son porte–parole et conseiller, Jérôme Chartier, a cru bon préciser le 18 décembre : « ils se connaissent et se respectent mais ce ne sont pas des amis ». Être l’ ”ami” de Poutine est infâmant.  Si M. Fillon est élu, on peut parier qu’il trouvera un prétexte pour changer d’option et ne pas exiger une levée des sanctions de l’UE contre la Russie. 

Le gagnant de la primaire a fait cette déclaration d’allégeance humiliante à Washington, empreinte d’une russophobie bas de gamme : « l’intérêt de la France n’est évidemment pas de changer d’alliance en se tournant vers la Russie plutôt que les États–Unis. […] Nous sommes les alliés des États–Unis, nous partageons avec les États–Unis des valeurs fondamentales que nous ne partageons pas avec les Russes et nous avons une alliance de sécurité avec les États–Unis, donc nous n’allons pas la remettre en cause » (débat télévisé du 24 novembre l’opposant à Alain Juppé). Quelle soumission… Et en même temps, le pseudo pilote de course parle de « retisser un lien avec la Russie et l’amarrer à l’Europe ». Il juge la politique de Hollande « absurde » qui « conduit Moscou à se durcir, à s’isoler, à actionner les réflexes nationalistes ». Il affirme  que la Russie, puissance nucléaire, est « un pays dangereux si on le traite comme nous l’avons traité depuis cinq ans . Propos contradictoires,  où l’on change d’avis comme de chemise sans affirmer une véritable position

Victoire géostratégique de la Russie

 Le 20 décembre, réunis à Moscou, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes, iraniens et turcs ont déclaré conjointement que « le combat contre le terrorisme » était leur objectif et non pas de renverser le régime de Bachar el–Assad. C’est un camouflet pour les États–Unis et l’Union européenne, pour qui l’expulsion d’Assad est un préalable, et qui n’ont même pas été invités à la réunion de Moscou. La victoire du  Kremlin est totale puisqu’il a réussi à faire renoncer la Turquie à sa volonté d’éliminer Assad. Seul Poutine décidera de son sort. Sergueï Shoïgou, ministre russe de la Défense, a déclaré que les Occidentaux avaient tout faux, ayant totalement échoué au Moyen–Orient et « n’avaient plus d’influence sur le terrain »

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La victoire de la stratégie de Poutine en Syrie et au Moyen Orient enrage les Occidentaux, d’autant plus que la Russie, par ce biais, a réussi à redevenir une puissance internationale pour tous les pays du monde. « Les Russes se substituent aux Américains comme grande puissance de référence de la région », note Renaud Girard en parlant du Moyen–Orient (Le Figaro, 20/12/2016).

 Les relations ”amicales ” entre la Russie et la Turquie sont factices et calculées. Les deux puissances sont rivales depuis des siècles, les Sultans contre les Tzars. Le Kremlin joue une carte machiavélienne vis–à–vis de la Turquie du néo-sultan Erdogan qui voudrait ressusciter la puissance ottomane. La Russie s’est réconciliée avec la Turquie malgré l’incident aérien où un avion russe a été abattu. Et l’assassinat d’Andreï Karlov, ambassadeur à Ankara, le 19 décembre, a peut-être des causes très louches et tortueuses, dans lesquelles le pouvoir turc  est impliqué pour faire pression sur la Russie. Il est possible aussi qu’il s’agisse tout simplement d’une négligence du pouvoir turc, qui n’a pas su repérer le policier tueur. Ce qu’il faut retenir de cette partie d’échecs, c’est que la Russie a pu rallier à sa stratégie un pays pilier de l’Otan, la Turquie. Ce qui inflige un douloureux revers à la politique mondiale américaine. Le Kremlin a arraché à Washington un de ses alliés, pardon, un de ses vassaux.

 Mais bien entendu, le Kremlin n’a pas commis l’erreur de céder, comme l’UE, au chantage des Turcs pour admettre sur son territoire des centaines de milliers de réfugiés !    

Pour le système, la menace russe est d’abord idéologique

La Russie de Poutine est devenue l’ennemie (bien plus que la Russie soviétique !) parce qu’elle restaure et incarne des valeurs et des principes de patriotisme, d’enracinement et de traditions, honnies par l’idéologie dominante à l’Ouest. Poutine est détesté parce qu’il semble s’inspirer du Tzar Alexandre III, qui s’appuyait sur l’Église orthodoxe et le populisme (c’est–à–dire l’esprit du peuple) et pratiquait l’autorité souveraine. Les oligarchies occidentales ont la hantise de la démocratie directe ou ”césarisme”, ou encore ”populisme” – dont le bonapartisme et le vrai gaullisme furent des déclinaisons – qui menacent leur pouvoir.      

Donc, la russophobie des castes politiques dirigeantes et des médias occidentaux s’explique pour des raisonsidéologiques et non pas pour des raisons géostratégiques de menace militaire – totalement inventée– de la Russie. Ce dont ils ont peur, c’est que l’exemple du régime russe actuel, les valeurs qu’il défend n’influencent les opinions publiques occidentales, lassées par le décadentisme, et les dangereux partis ”populistes”. Le FN et d’autres abominables partis d’ ”extrême–droite” ne sont-ils pas pro-russe ? Paradoxe suprême : de même que pour l’ancien pouvoir soviétique, l’exemple du capitalisme occidental du ”monde libre” représentait un péril, de même, pour les pouvoirs occidentaux actuels, l’exemple du patriotisme et de l’idéologie identitaire de la Russie de Poutine constitue un très grave danger d’influence et d’encouragement des mouvements ”populistes” honnis.    

Poutine dérange parce qu’il défend une idéologie patriote qui est détestée par l’hyperclasse médiatique, politique, ”intellectuelle” et culturelle occidentale, idolâtre du cosmopolitisme. Poutine et le gouvernement russe ne sont pas du tout ciblés par les oligarchies parce qu’ils représentent un régime tyrannique ou qu’ils risqueraient de déclencher une agression militaire contre leurs voisins. Personne ne croit à cette hypothèse stupide, même la propagande de l’Otan qui la diffuse pourtant en permanence.  C’est encore moins crédible que l’attaque de l’Occident par l’URSS, menace agitée du temps de Brejnev. Poutine essaie de restaurer la dimension spirituelle de la souveraineté, héritée de l’ère tsariste, associant orthodoxie religieuse et pouvoir patriote fort. Avec le recours aux grandes figures historiques russes, comme le prince Vladimir, équivalent chez nous de Jeanne d’Arc. On comprend que cela soit diabolique aux yeux de la majorité de nos journalistes et politiciens.

(1) Voir autres articles de ce blog sur les rapports entre la Russie et l’Occident.

Européanité...

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Européanité...

par Richard Dessens

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur Eurolibertés, le site de la réinformation européenne, et consacré à la construction d'une véritable Europe... Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010).

Européanité

L’article 49 du TUE (Traité de l’Union Européenne) de 1993 énonce les critères nécessaires pour faire partie de l’Europe. Le premier est d’être un État, c’est-à-dire posséder une organisation institutionnelle avec souveraineté. Le second est d’être « européen », sans plus de précision, mais dont l’esprit est géographique, avec les ambiguïtés qu’il recouvre tout de même à l’est et au sud-est de l’Europe, ambiguïtés souvent plus politiques que géographiques en réalité. D’ailleurs, certains prétendent (cf infra Rapport du Sénat) que la prétendue « culture européenne » est en réalité universaliste et s’étend à de nombreux autres États dans le monde.

Le troisième critère repose sur l’attachement aux valeurs visées à l’article 2 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) : « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

En fait, cette condition recouvre un ensemble de valeurs très généralistes, copie conforme de la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’homme) de 1948, sans aucune spécificité européenne. Ce critère est d’ailleurs significatif du refus d’une identité européenne et en même temps d’un œcuménisme universaliste et mondialiste sans consistance mobilisatrice ni rattachement à une civilisation originale. Sans aucune démarcation avec d’autres cultures ou civilisations, ce critère fait de l’Europe une sorte d’attrape-tout de toutes les mixités en détruisant toute velléité de différenciation. L’esprit du TUE est celui du renoncement, son inspiration, la repentance.

Le quatrième critère, postérieur au TUE, dit « critères de Copenhague », concerne des mesures qui sont essentiellement économiques et financières avec obligation de se plier aux exigences politiques, économiques et monétaires de l’Union européenne. Voilà le dernier clou du cercueil européen dont le contenu est donc uniquement constitué des vagues valeurs généreuses et cosmopolites des « droits de l’homme », complétées du seul enjeu de notre modernité : la financiarisation d’une économie mondialisée. L’idéal est splendide, le vivre-ensemble magnifié !

Par ailleurs, le rapport Fauchon, de la Commission des Affaires Européennes du Sénat, en juin 2010, fait des États les seuls acteurs de l’Union en balayant toute possibilité d’une Europe des régions considérée comme une utopie et sans consistance. On comprend le poids des lobbies financiers dans de telles assertions. D’autant que les NUTS (nomenclature des unités territoriales) déterminées par l’Union recensent officiellement 98 régions de niveau 1 (grandes régions) et 274 de niveau 2 (sous-divisions du niveau 1), afin de décrédibiliser toute idée régionaliste européenne.

En fait, les 98 régions recensées en NUTS 1 délimitent parfaitement les contours d’une organisation européenne fondée sur des grandes régions souveraines équilibrées. L’idée entêtante et récente des États-Nations reste contraire au principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » tant développée à la chute des Empires en 1918. Ces Empires européens qui avaient su créer un embryon d’Europe moderne en rassemblant des nationalités diverses en leur sein. Leur échec final pour de nombreuses raisons ne doit pas pour autant faire dédaigner le concept d’un nouvel « empire européen » unifié, sur fond d’identités régionales et d’une nouvelle européanité fédératrice. Les disparités des peuples européens sont une richesse qui constitue l’âme européenne, et non une entrave supposée. Avant de vouloir étendre l’Europe à la Méditerranée, à Israël ou à la Turquie, commençons par fédérer les peuples européens… Ce que l’Union est déjà incapable de réaliser sans idéal, sans objectif, sans contenu charnel, sans vision civilisationnelle.

Ceux (conclusion du rapport Fauchon) qui considèrent que l’Europe est à la fois un espace et une puissance qui a vocation à s’étendre au-delà de ses contours géographiques, entraînent l’Europe vers une dislocation inéluctable et la fin de sa civilisation, dans une envolée de modernité mondialiste suicidaire.

Rappelons que la « ligne de l’Oural » a été définie par le géographe de Pierre Le Grand, Vassili Tatichtchev, afin de faire apparaître la Russie comme une puissance européenne, en situant pour cela en Europe une partie importante du territoire et largement majoritaire de la population de l’Empire. Choix politique, la « ligne Tatichtchev » correspond aussi à une rupture culturelle au sein de la Russie entre les peuples d’Asie à l’Est et européens à l’Ouest.

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Les Varègues, descendant de Scandinavie, fondent Kiev au IXe siècle et essaiment dans toute la zone de la future « Russie blanche » dont l’Oural est bien symboliquement la limite. Les Russes sont le rempart de l’Europe contre les Mongols aux XIIIe et XIVe siècles, comme Vienne stoppera la déferlante musulmane de l’Empire Ottoman pour la seconde fois, en 1683, grâce à une armée de secours composée de Polonais, d’Allemands et d’Autrichiens.

L’avenir de la Russie est en Europe. Mais dans une Europe unifiée et puissante de 500 millions d’habitants face aux 130 millions de Russes, et capable de traiter un projet commun d’Europe « dilatée ».

Mais, pour cela, il faut donner l’idéal d’une « nouvelle frontière » à l’Europe. Pas l’idéal économico-financier de l’Union européenne, mais une nouvelle frontière comme celle que Kennedy sut impulser en 1961 aux Américains, en lançant son « Go to the Moon », et montrant qu’aucun défi n’était insurmontable pour un pays qui se fabrique son devenir et sa puissance.

Notre nouvelle frontière est certes d’abord géographique et repose sur une volonté politique de solidarité européenne et de nos intérêts communs. Que les États sans convictions autres que les profits de la manne financière européenne, quittent l’Europe, ou en soient éjectés. Le cordon sanitaire de nos frontières doit ensuite être assuré par une armée européenne et non par les seuls moyens inefficaces des États-frontière actuels.

Notre nouvelle frontière, c’est la conscience de la richesse de notre civilisation occidentale et de la modernité de nos racines. C’est être fier de nos identités, de notre histoire, de nos combats pour survivre jusqu’à aujourd’hui. Que ceux qui ne sont pas prêts à donner leur sang, comme leurs ancêtres l’ont fait partout en Europe, pour que vive notre civilisation, quittent l’Europe où ils n’ont rien à faire. C’est être fier de nos différences pour mieux respecter celles des autres civilisations. Les enjeux géopolitiques modernes peuvent se traiter de puissances à puissances, dans le respect plutôt que dans la confusion des genres et la volonté d’uniformiser le monde… à notre image délétère. Mais il y faut une volonté politique radicale et révolutionnaire pour inverser un système de pensée et de valeurs qui nous mène dans le sillage des intérêts des USA pour conserver leur leadership mondial, à notre déclin définitif.

Notre nouvelle frontière n’est pas de nous renfermer sur nos États moribonds, mais d’avoir une ambition pour l’Europe, plus vaste, plus unie, plus puissante, et enfin respectée. Cette nouvelle frontière est celle des valeurs de notre immense Europe, Eurussie, qui refusent celles de la mondialisation telle que celle qu’on veut nous imposer, et son uniformisation destructrice, au profit des peuples nombreux qui, eux, ont encore conscience de leurs identités et de leurs systèmes de valeurs.

Les horreurs de la déstabilisation des Proche et Moyen Orient auraient-elles pu atteindre un tel paroxysme avec ses déclinaisons terroristes, avec une Europe unifiée, fière de ses convictions, puissante et déterminée, et des USA isolés ? D’autres horreurs nous attendent si l’Europe persiste dans sa mollesse épicurienne, sans but ni idéal, et en plus sans même apporter l’aisance économique à ses peuples désarmés et appauvris.

Richard Dessens (Eurolibertés, 26 et 27 décembre 2016)

mercredi, 28 décembre 2016

Une guerre asymétrique, globale et moléculaire

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Une guerre asymétrique, globale et moléculaire: les hypothèses de Hans Magnus Enzensberger se confirment!

Dans quelle guerre sommes-nous tous entraînés?

par Dominique Schwander

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Le jihad offensif est l'industrie nationale de l’islam


enzX301_BO1,204,203,200_.jpgDans son livre traitant de ses vues sur la guerre civile « Aussichten auf den Bürgerkrieg », publié chez Suhrkamp en1993, Hans Magnus Enzensberger, un des plus fins analystes de l'époque contemporaine, né en 1929, a fort bien décrit un triste aspect de l’être humain, que ce soit Hitler, Staline, Mao, Castro, Mahomet, etc: « le seul primate à pratiquer de manière méthodique, enthousiaste et à grande échelle, le meurtre de ses congénères. La guerre » (qui est une catastrophe absolue) « est l'une de ses principales inventions ». De plus, depuis les années nonante, cet auteur allemand voit se propager, de manière sournoise mais perceptible, dans nos sociétés européennes ce qu'il nomme une « guerre civile à la fois globale et moléculaire » avec une violence diffuse, incontrôlée, se généralisant des banlieues aux Etats: « Peu à peu, les ordures s'entassent au bord des rues. Les seringues et les bouteilles de bière brisées s'accumulent dans les parcs. Partout sur les murs apparaissent de monotones graffitis au message autiste: évocation d'un Moi qui n'existe plus ... On détruit les meubles dans les classes, les jardins puent la merde et l'urine… ce sont là de minuscules déclarations de guerre que sait interpréter le citadin expérimenté. »

La guerre asymétrique qui se répand en Occident n’est pas réellement civile puisqu’elle nous est imposée par des individus belliqueux qui renient leur citoyenneté. Parce qu’elle découle de l'effondrement de nos citoyennetés, de nos nations et de leur Défense, cette guerre est bien globale et moléculaire en grignotant de très petites fractions frappées les unes après les autres:

  • Progressivement, il n'y a plus de peuples et de nations, mais, comme dans l’UE utopique, que des ensembles dénationalisés, bruxellisés, endettés, désarticulés, aimant la paix sans chercher à la maintenir et lâches. Alors que chaque peuple, chaque nation souveraine doivent construire leur avenir, eux-mêmes avec leurs efforts, parce que c’est le seul moyen de résoudre les problèmes, en particulier l’immigration envahissante et le terrorisme musulman qui bouleversent notre monde actuel.
  • Le chaos et l’instabilité se sont répandus dans l’UE qui s’enfonce de jour en jour dans la précarité. Précurseurs, les peuples français, grec, italien ne vivent plus, ils survivent.
  • Nos sociétés sont non seulement dénationalisées et uniformisées mais aussi atomisées: il n'y a plus guère de liens entre les générations, entre les individus et la majorité des dirigeants ne sont plus à l’écoute de leurs électeurs, soit du Souverain, tant ils sont préoccupés par leur arrivisme carriériste et leur soumission à l’impérialisme dictatorial de l’UE et de l’Euro-atlantisme.
  • Les médias ne servent plus à investiguer, à rechercher la vérité puis à informer les citoyens, ils servent à les rendre dociles, coupables, compatissants, stupides et miséricordieux. Ainsi par exemple le nazisme ukrainien ne dérange absolument pas tous nos journalistes de gauche. Comme l’a rappelé Rudyard Kipling (1865-1936):  « La première victime de la guerre, c’est toujours  la vérité »
  • L'État protège de moins en moins les biens et les personnes: l'insécurité augmente. Il y a même, par exemple en France, en Allemagne, en Angleterre, des zones et des quartiers de non-droit dans de tels Etats devenus des pseudo-démocraties à la dérive, si ce ne sont des dictatures silencieuses.
  • La dispersion en Occident de musulmans pratiquants djihadistes réislamisés à la Khomeini chiite depuis la fin des années septante puis au sunnisme saoudien, auxquels s’ajoute une invasion de faux réfugiés d’Afrique, est une hydre insaisissable, telle une septicémie qui répand ses bactéries pathogènes multirésistantes dans tout un organisme humain. De plus ces immigrants, qui nous ruinent, mettent en danger la sécurité des systèmes multi-variables  de nos industries, de nos transports, de nos barrages et de nos centrales atomiques, parce que cette sécurité repose sur la stabilité sociale de la nation.
  • En exploitant l’émotionnel, la philanthropie des sangsues de gauche met en scène la générosité de l’accueil d’immigrés, décident de nos charités et dépense l’argent des autres, mais ces angéliques n’ont aucune pitié pour leurs pauvres autochtones, en particulier les retraités, qui se retrouvent à la rue ou presque pour n’avoir plus pu assumer les charges d’une société où une part croissante des impôts part justement dans la générosité obligatoire aux autres.
  • L'écart croit entre ce que l’Etat confisque aux contribuables et ce que ces derniers reçoivent en contrepartie en sécurité, Défense, formation et protection sociale.
  • La mondialisation, dans sa dernière version des oligarques et de la super-classe mondiale (selon Samuel Huntington) ou caste (selon David Rothkopf), profite surtout aux USA et à la Chine, plus aux petits pays comme la Suisse, Singapour, Luxembourg, Autriche et appauvrit la classe moyenne. Depuis la crise de 2008, les plus riches auraient accru leur fortune de +/- 40 % et la classe moyenne aurait perdu +/- 40 %.
  • La transmission de l’éducation qui incombe essentiellement aux parents est prise en charge par des enseignants, des assistants sociaux, des psychologues et, sous forme de plus-value, par les guides doctrinaires des mosquées et des centres islamiques.
  • Les droits des individus ne sont plus la conséquence de devoirs accomplis par eux.
  • L'État surveille, contrôle, dresse, menace, punit et tyrannise de plus en plus ses citoyens grâce aux nouvelles technologies, à la désinformation et à la manipulation.

La conséquence de cette guerre asymétrique globale et moléculaire, ressemblant beaucoup plus à la guerre du Liban entre 1975-1989 et à la guerre de trente ans (1618-1648) qu’aux batailles des deux dernières guerres mondiales, est qu’elle nous prend en otage et que les citoyens, rattrapés brutalement par la réalité,  sont de plus en plus amenés à se prendre eux-mêmes en charge et à assurer eux-mêmes leur sécurité et leur défense.

Moralité: chérissons notre liberté et notre patrie, surveillons nos dirigeants et les médias, méfions-nous de leurs mensonges et traîtrises, manifestons notre opprobre, choisissons avec grand soin nos immigrants, expulsons sans tarder tous les faux réfugiés, les clandestins, nos ennemis, les criminels étrangers, défendons-nous, préparons-nous au pire et armons-nous. Sans négliger ce principe élémentaire oublié: que ce soit un médecin, un magistrat, un élu, un avocat ou un autre conseiller ou expert, leur responsabilité doit être engagée et sanctionnée quand un individu qu’ils remettent en liberté ou n’expulsent pas, quelles qu’en soient leurs raisons, récidive en commettant un autre crime.

Dominique Schwander, 27 décembre 2016

mardi, 27 décembre 2016

Laurent Obertone rencontre Piero San Giorgio

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Laurent Obertone rencontre Piero San Giorgio

Octobre 2016

L'immense écrivain Laurent Obertone rencontre Piero San Giorgio

La page de Laurent : https://www.amazon.fr/Laurent-Oberton...

La page de Piero : https://www.amazon.fr/Piero-San-Giorg...

vendredi, 23 décembre 2016

AfD-Geopolitik: Wirtschaftsbeziehungen zwischen Deutschland und Russland gefährden US-Hegemonie

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AfD-Geopolitik: Wirtschaftsbeziehungen zwischen Deutschland und Russland gefährden US-Hegemonie

Am 8.12.2016 trafen sich die AfD Bayern und das AfD-Mittelstandsforum Bayern im Generalkonsulat der Russischen Föderation zu einer weiteren Runde der Münchner konsularischen Gespräche. Der bayerische AfD-Landesvorsitzende Petr Bystron, der Russische Generalkonsul Dr. Sergey Ganzha, der bayerische AfD-Programmkoordinator Klaus Rosenauer und der Bundesvorsitzende des AfD-Mittelstandsforums, Hans-Jörg Müller, diskutierten aktuelle Fragen zur deutsch-russischen Außen- und Wirtschaftspolitik. Hochrangige Vertreter des bayerischen AfD-Landesvorstandes, des bayerischen AfD-Mittelstandsforums und interessierte Mitglieder wie Uli Henkel waren mit von der Partie. Über die Details des Gedankenaustausches wurde Stillschweigen vereinbart.

Hans-Jörg Müller ist seit über 20 Jahren im deutsch-russischen Geschäft tätig – mit dem Schwerpunkt mittelständischer Investitionen im Osten - und gilt zu Recht als führender Russlandexperte in der AfD, wenn es um die wirtschaftspolitische Zusammenarbeit geht. Im Nachgang zu den konsularischen Gesprächen schildert er seine Gedanken, wie es insgesamt um die deutsch-russische Zusammenarbeit in der Wirtschaft bestellt ist und welche Perspektiven sie hat - die NEUE SEIDENSTRASSE als Rückgrat eines einheitlichen Wirtschaftsraumes von Lissabon bis Wladiwostok wird die siechende EU als neue Wachstumsregion ablösen.

Videoquelle: https://www.youtube.com/watch?v=PBzzg...

vendredi, 16 décembre 2016

La Macédoine entre droite nationale et gauche sociale-démocrate

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La Macédoine entre droite nationale et gauche sociale-démocrate

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Le 11 décembre 2016, les Roumains n’étaient pas les seuls à voter. Dans la Macédoine voisine, les électeurs étaient également appelés aux urnes. Le choix était entre le VMRO-DPMNE, une droite élargie prônant l’unité nationale macédonienne et allant du centre-droit à l’extrême-droite, dirigée par Nikola Grouevski, et la gauche modérée incarnée par le SDSM (Union Sociale-Démocrate). Le VMRO-DPMNE, bien que reculant de quatre points, a obtenu 39,4% des voix, demeurant le premier parti du pays mais de peu. Le SDSM, avec 37,9% des voix, progresse de douze points. Le VMRO-DPMNE n’obtient que 51 sièges contre 49 sièges pour la SDSM, la majorité étant à 60 sièges.

Bien que vainqueur en nombre de voix, le VMRO-DPMNE pourrait perdre le pouvoir. Cela dépend des différentes formations politiques albanaises. Quatre partis, dont le DUI (7,5% des voix, - 6 points, 10 sièges), le Besa (mouvement conservateur albanais, 5,02% des voix, 5 sièges), l’Alliance pour les Albanais (3,05%, 3 sièges) et le Parti Démocrate des Albanais (2,69%, 2 sièges, -5) se partagent ainsi le vote albanais et pourraient permettre à un des deux partis principaux de s’imposer en définitive. La division entre Macédoniens slaves offre ainsi à la communauté albanaise (35% des habitants) un rôle pivot, celui d’élire le roi.

Le VMRO-Parti du Peuple, mouvement national-conservateur indépendant, proche de la droite nationale, obtient 2,13% des voix (+0,63), échoue en revanche à peser sur le résultat du scrutin et à faire rentrer un ou plusieurs représentants à l’assemblée. « La Gauche », mouvement plus radical, n’obtient quant à elle que 1,05% des voix, les autres formations politiques étant enore plus marginales.

En conclusion, on peut dire que le VMRO-DPMNE, qui avait gagné les élections présidentielles et législatives précédentes, a reculé. L’usure du pouvoir a favorisé notamment les sociaux-démocrates. Le choix des partis albanais sera prépondérant. Il est probable qu’ils soutiennent davantage le SDSM. Cela dépendra aussi de l’offre que leur proposera le premier ministre sortant Grouevski.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

jeudi, 15 décembre 2016

LES CONSÉQUENCES GÉOPOLITIQUES DE LA CHUTE IMMINENTE D’ALEP ET DE LA VENTE DE 19,5% D’ ACTIONS DE ROSNEFT AU QATAR

par le Général Jean-Bernard PINATEL

Ex: http://www.geopolitique-geostrategie.fr 

La Bataille d’Alep marque un tournant décisif dans le conflit syrien. Le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad n’est plus un préalable à la fin du conflit. Les Russes ont désormais toutes les cartes en main pour imposer leur solution. Cette victoire des forces syriennes appuyées par la Russie contre les islamistes radicaux va avoir des conséquences géopolitiques considérables pour le Moyen-Orient et pour l’Europe. Le premier effet concret s’est traduit hier, 10 décembre 2016, par la vente de 19,5% des actions de Rosneft au Qatar.

La Turquie avait anticipé cette victoire. Erdogan, dès le 9 août, était allé à Canossa, pardon à Saint-Pétersbourg, après avoir exprimé ses « regrets » à Vladimir Poutine fin de juin concernant le sukkoi 24 abattu par son aviation. Poutine lui a rendu la politesse le 10 octobre en se rendant à Istanbul où les deux chefs d’Etat ont réaffirmé leur engagement à mener à bien le projet de gazoduc russo-turc TurkStream, qui doit acheminer le gaz russe vers l’Europe en passant par la mer Noire, ainsi qu’à la construction par la Russie de la première centrale nucléaire turque.


De leur côté, confrontés à l’efficacité de l’intervention militaire russe de septembre 2015 qui contrastait avec les atermoiements d’Obama en Syrie et le peu d’efficacité de son action de soutien militaire à l’Irak, les dirigeants qataris comprenaient que leur stratégie de soutien aux Frères musulmans et aux wahhabites en Syrie allait les conduire à leur perte. Et que dorénavant, pour vendre leur gaz à l’Europe, il faudrait trouver un accord avec la Russie car c’est elle qui a les cartes en main pour autoriser ou interdire la construction d’un gazoduc terrestre pour acheminer son gaz vers les pays de l’Union européenne. [1]
Après une première visite de l’émir Tamim bin Hamad Al Thani à Moscou en janvier 2016, ce rapprochement s’est traduit, le 6 septembre, par la signature d’un accord militaire entre les deux pays, au cours d’une visite du ministre qatari de la Défense, Khalid bin Mohammad Al Attiyah, à l’occasion du Forum international militaire et technique « ARMÉE-2016″, à Moscou. « Nous avons signé un accord de coopération militaire avec la Russie, mais il ne comprend pas l’achat d’armes », a ainsi indiqué Saoud Bin Abdallah al-Mahmoud, l’ambassadeur du Qatar à Moscou. Toutefois, s’agissant d’éventuels contrats d’armement, rien n’est fermé du côté de Doha, le diplomate ayant assuré que son gouvernement examinerait cette « possibilité » [2].

Mais l’acte majeur de ce rapprochement à la portée géopolitique considérable s’est traduit hier, samedi 10 décembre 2016, par la conclusion d’un accord de vente de 19,5% des actions de Rosneft à la « Qatar Investment Authority (QIA) » Cette vente s’est faite au prix de 11,37 milliards de dollars qui rentrent dans les caisses de l’Etat Russe qui en avait bien besoin. Le Qatar est désormais le second actionnaire de Rosneft après l’État russe.
Pour comprendre la signification géopolitique exceptionnelle de cet accord, un rappel historique et économique s’impose.


Trois pays – la Russie, l’Iran et le Qatar – possèdent 50% des réserves mondiales de gaz naturel [3]. Les trois sont désormais alliés économiquement et stratégiquement, ce qui marque l’échec de la stratégie de l’Union européenne de diversification de ses sources d’approvisionnement de gaz naturel inspirée et voulue par les Etats-Unis et l’OTAN. En effet, la Russie est déjà le premier fournisseur de l’Union européenne avec 40 % des importations, qui représentent 20 % de la consommation totale de gaz de l’Union européenne. Compte tenu de la hausse de la consommation dans l’Union européenne et de l’épuisement du gisement gazier en Mer du Nord, cette dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie devrait fortement s’accroître dans les prochaines années. La Commission européenne estimait en effet que, d’ici 2040, 70 % des besoins énergétiques de l’UE devraient être assurés par les importations, contre 50 % aujourd’hui. Cette dépendance était inacceptable pour les stratèges américains pour lesquels la création d’une Eurasie annoncerait la fin de leur suprématie mondiale et l’arrivée d’un troisième grand acteur sur la scène mondiale qui perturberait leur tête à tête d’adversaire-partenaire avec la Chine.


Pour les stratèges américains et les atlantistes européens, le Qatar avec 24300 milliards de m3 de réserves prouvées qui lui assurent 154 ans de production au rythme actuel, était la solution. A condition toutefois de construire un gazoduc, car la liquéfaction et le transport en bateau via le détroit d’Ormuz et le canal de Suez rendaient le gaz qatari non concurrentiel avec le gaz russe. Selon des informations du journal libanais Al-Akhbar publiées en 2012, les Qataris avaient établi un plan, approuvé par l’administration Obama et l’UE visant à construire un gazoduc vers l’Europe via la Syrie. Ce gazoduc terrestre aurait traversé l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et une troisième branche via la Turquie vers l’Europe. Mais Bachar El Assad refusait d’autoriser ce transit.

Désormais, les cartes sont redistribuées et rien ne s’oppose plus à ce que le gaz qataris rejoigne en Turquie le gazoduc TurkStream et vienne alimenter les besoins énergétiques de l’Union européenne. Dans un proche avenir parions que les européens vont lever leurs sanctions économiques contre la Russie.


Il aura fallu une guerre de 5 ans, des centaines de milliers de morts en Syrie, des attentats terroristes en Europe pour que s’impose par la force ce qui aurait dû se décider par la raison. Car tant dans la lutte contre l’Islam radical que sur le plan économique l’alliance russe est vitale pour que la voix de l’Europe existe à nouveau sur la scène internationale.

Général (2S) Jean-Bernard PINATEL

[1] Pour certains auteurs ce projet de gazoduc et le refus d’Assad de le laisser traverser la Syrie aurait été un des facteurs déterminants de la guerre en Syrie traversant l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et une troisième branche via la Turquie vers l’Europe.

[2] En savoir plus sur : Zone Militaire.

par Jean-Bernard PINATEL, le 12 Déc 2016, dans Analyses, Syrie

mardi, 13 décembre 2016

Echec de Norbert Hofer, suicide de Matteo Renzi

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Echec de Norbert Hofer, suicide de Matteo Renzi

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Les raisons de l’échec d’Hofer

Norbert Hofer, candidat du FPÖ, a finalement échoué à devenir le nouveau président de l’Autriche face à son adversaire, l’écologiste Alexander Van der Bellen, avec 46,5% des voix seulement, alors qu’il n’avait été battu que de justesse au second tour précédent, invalidé en outre en raison d’un vote par correspondance douteux, en faveur de son concurrent.

Il n’est pas parvenu à mobiliser son camp, alors même que ce second tour avait été à nouveau décalé, permettant à ses adversaires, non seulement le vainqueur mais tous ceux, de droite et de gauche, qui soutenaient l’opposant au FPÖ, de s’organiser et de travailler l’électorat de droite (ÖVP) afin que ce dernier ne soit pas tenté par un vote plus à droite. Van der Bellen a d’ailleurs largement recentré son discours, pour éviter cette fuite électorale, en évitant notamment de se définir en faveur de l’accueil des migrants. Il a surtout attaqué Hofer sur ses positions européennes.

Bien que Norbert Hofer ait considérablement reculé sur l’euroscepticisme, se disant désormais favorable à l’Union Européenne et à l’euro, et prônant sagement la mise en place de frontières, non pas autour de l’Autriche, mais autour de l’Europe, cela n’a pas suffi à rassurer l’électorat. Il est vrai que le FPÖ tient un discours eurosceptique depuis de nombreuses années, à l’instar de l’ancien dirigeant Jörg Haider comme de l’actuel Hans-Christian Strache, et qu’il est donc difficile de croire à un tel retournement de veste.

Si 56% des hommes ont voté Hofer, seulement 38% des femmes ont fait ce choix. C’est sans doute la clé de son échec, car l’électorat féminin a fait basculer l’élection. Ce maillon faible s’explique par un plus grand conservatisme, la peur de l’image que donnerait l’Autriche en se dotant du premier président populiste depuis 1945 en Europe occidentale. Il faut se souvenir déjà en 2000 du matraquage anti-FPÖ, alors que ce dernier avec 27% des voix – il est à 37% dans certains sondages en 2016 – avait accepté de faire partie d’une coalition de droite. Nombreux dirigeants de l’Union Européenne parlaient alors de sanctionner ce pays.

Le passé national-socialiste de l’Autriche, qui fut le berceau de cette idéologie, est évidemment très présent, même si l’Autriche a réussi à se présenter en 1945 comme une victime de son grand voisin. Le courant national-allemand que représentait le FPÖ a été considérablement étouffé au sein de ce parti. Le FPÖ sous l’impulsion de Strache, qui a rompu avec tout extrémisme, expulsant du parti l’historique Andreas Mölzer suite à une provocation dialectique au parlement européen, et qui a fait un pèlerinage en Israël, ne veut plus porter la tunique de Nessus de la diabolisation et être victime d’un cordon sanitaire à son endroit.

Néanmoins, une rescapée des camps de la mort, Gertrude, a dénoncé dans une vidéo vue par 1,2 million de personnes, le risque d’une présidence Hofer et invité les Autrichiens à la prudence. Les Autrichiennes semblent avoir entendu son appel, alors pourtant que comparaison n’est pas raison, et que le FPÖ n’est pas, ou n’est plus, un parti lié implicitement ou explicitement à ce passé. La dédiabolisation accomplie version autrichienne est encore loin.

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Le désastre Matteo Renzi

Matteo Renzi, président du conseil italien, a été sérieusement battu lors d’un référendum institutionnel organisé dimanche dernier. 59% des Italiens, avec une participation d’environ 68% d’entre eux, ont dit non à son projet de refonte du sénat et des provinces. L’erreur majeure de Renzi aura été de mettre sa tête en jeu en annonçant qu’il démissionnerait de ses fonctions en cas d’échec. Cela rappelle étrangement la stratégie suicidaire de David Cameron au Royaume-Uni. Et le voilà donc contraint à la démission, étant ainsi un facteur d’instabilité dans un pays économiquement en difficulté, mais quel pays d’Europe ne l’est pas, l’Allemagne seule connaissant une indécente prospérité économique tout en se suicidant identitairement, refusant ainsi d’assumer un quelconque destin européen, Merkel préférant être à la remorque des USA et des institutions mondialistes.

Les raisons de l’échec sont assez évidentes. C’est bien le rejet de la personne même de Matteo Renzi, idole médiatique artificielle admirée par toutes les gauches européennes. L’Italie se réveille en crise face à un chef de l’état qui n’est évidemment pas à la hauteur des enjeux. Avec tous ces défauts, et ils étaient nombreux, Berlusconi savait néanmoins tenir son rang.

Désormais, l’Italie se prépare à un avenir politique incertain. La Ligue du Nord pourrait demain coaliser autour d’elle la droite entière, à savoir les vestiges de Forza Italia mais aussi les autres formations de droite nationale, comme Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. De son côté, le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo, qui n’a aucun programme digne de ce nom, et qui s’apparente ainsi au premier fascisme de 1919 ou bien au qualunquisme de 1946, pèse près de 30% de l’électorat. Cette formation attrape-tout, dont les positions gauchistes ou nationales alternent selon l’interlocuteur, Beppe Grillo étant tout sauf cohérent, peut néanmoins réussir. Elle a adopté une ligne anti-européenne et Grillo annonce même, en cas de victoire, un référendum en vue de quitter l’Union Européenne.

Autant dire que Renzi a ouvert la boîte de Pandore en voulant réformer des institutions dans un sens populicide et anti-identitaire, exactement comme la réforme des régions qui en France, si elle avait été proposée par référendum, aurait connu un enterrement de première classe. Cela pose d’ailleurs la question de l’usage ou plutôt du mésusage du référendum, celui-ci étant détourné de sa vocation première pour servir les intérêts politiques du moment, et n’étant surtout jamais convoqué sur les questions importantes. Il faudrait plusieurs référendums chaque année, et sur des sujets essentiels, pour que cette pratique permette enfin au peuple de répondre à la question posée en conscience, indépendamment du dirigeant politique en place. La Suisse, où la personnification du pouvoir est fort réduite, nous montre la bonne voie à suivre.

Renzi, comme Cameron avant lui, aura été puni non parce qu’il aura été démocrate, comme le nom de son parti pourrait le laisser croire, mais parce qu’il ne l’est qu’en surface, incapable d’expliquer pourquoi sa réforme serait la bonne, incapable surtout d’en convaincre son peuple. Mauvais texte, mauvais résultat.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

La gauche ex-communiste et affairiste triomphe en Roumanie

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La gauche ex-communiste et affairiste triomphe en Roumanie

par Thomas Ferrier

Ex: http://www.thomasferrier.hautetfort.com 

Le Parti Social-Démocrate (PSD) mené par Liviu Dragnea s’est imposé à l’issue des élections législatives du dimanche 11 décembre. La victoire est convaincante, le PSD obtenant 45,44% des voix à la Chambre des Députés, et 45,68% au Sénat, ce qui devrait lui permettre de construire autour de lui une coalition de pouvoir. Le mouvement ALDE (libéraux-démocrates), allié de centre-droite de cette formation de gauche, obtient 5,62% au Parlement et 6,04% au Sénat, passant ainsi la barre fatidique des 5%. Les deux réunis seront donc majoritaires aux deux chambres.

La droite représentée par le Parti National Libéral (PNL) échoue dans sa volonté de remettre en question la position dominante du PSD. Avec 20,01% des voix au Parlement et 20,41% au Sénat, il est largement distancé, incapable de bâtir une coalition de gouvernement stable.

Le mouvement indépendant USR (« Union pour sauver la Roumanie ») réussit une percée avec 8,81% au Parlement et 8,89% au Sénat, obtenant ainsi la place de troisième parti du pays. Les électeurs de l’USR sont notamment ceux dégoûtés par les scandales de corruption qui ont touché le PSD, mais qui ne l’ont pas empêché de s’imposer.

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Le PMP (Parti du Mouvement du Peuple), qu’on peut classer comme social-conservateur et pro-européen, avec 5,32% au Parlement et 5,65% au Sénat, passe aussi la barre des 5%. Il bénéficie là encore du désaveu des deux principaux partis roumains, et notamment du PNL qui n’a pas réussi à convaincre les électeurs qu’il représentait une alternative.

L’UDMR, qui représente la minorité hongroise, obtient 6,25% des voix au Parlement et au Sénat. Ce vote ethnique se maintient à chaque élection, les Hongrois de Roumanie privilégiant massivement ce mouvement identitaire. C’est lui aussi un partenaire naturel du PSD.

L’extrême-droite, qui il y a encore un peu plus d’une décennie, pesait jusqu’à 20% des voix (19,48% aux législatives en 2000 et même 28% aux présidentielles avec Corneliu Vadim Tudor la même année), s’est effondrée. Le Parti de la Roumanie Unie (PRU), fondé par un ancien social-démocrate (Bogdan Diaconu) annoncé par certains sondages au-dessus de la barre des 5%, a été victime d’un vote utile et n’a obtenu que 2,79% au Parlement et 2,95% au Sénat. Le Parti de la Grande Roumanie (PRM) disparaît totalement avec 1,05% au Parlement et 1,18% au Sénat. Emil Straianu, qui a hérité du mouvement de Tudor, n’aura pu qu’accompagner son irrésistible déclin.

Là est le paradoxe électoral de l’Europe. En Europe occidentale, les partis populistes de gauche comme de droite progressent chaque année davantage. En Europe centrale et orientale, où ils pesaient jadis, c’est un phénomène contraire. De la Croatie à la Bulgarie, de la Pologne à l’Estonie, le populisme recule. Seule la Hongrie fait figure d’exception, avec le Fidesz d’Orban qui tient tête à l’Union Européenne, et avec le Jobbik jugé infréquentable par les partis nationaux-populistes de l’ouest.

Les années Siderov (Ataka) en Bulgarie et Tudor (PRM) en Roumanie sont terminées, en attendant que d’autres mouvements nationalistes n’émergent à nouveau. La gauche ex-communiste, même à la tête d’alliances baroques, pèse encore et a su se créer de nouvelles allégeances.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mardi, 06 décembre 2016

Particratie in de politiek Chris Aalberts en Arnout Maat

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Particratie in de politiek

Chris Aalberts en Arnout Maat

Doneer Café Weltschmerz, we hebben uw steun hard nodig! NL23 TRIO 0390 4379 13 (Disclaimer: Wij betalen over uw gift in Nederland belasting)

Hebben de politieke partijen te veel macht?

maat-parti.jpgDe Particratie (Aspekt 2016) is een werk van de aanstormende intellectueel Arnout Maat. Vanuit zijn achtergrond in geschiedenis, politicologie en politieke communicatie presenteert hij een relaas over het huidige politieke bestel. De essentie is dat politieke partijen al een eeuw lang een véél grotere rol spelen in de representatieve democratie dan ooit door onze grondwet is bedoeld. “De particratie van binnenuit omvormen to een democratie, zoals D66 ooit poogde te doen, is onmogelijk: alsof men een rijdende auto probeert te repareren”, zo vat Maat zijn relaas op de achterflap samen.

Volgens Arnout Maat is dat het geval en daarom schreef hij een boek over de macht van partijen. Volgens Maat moet die Particratie afgebroken worden voordat het te laat is. Maat maakt het onderscheid tussen het stemmen op een partij en anderzijds datgene wat de partij met die macht van de stem doet. De partij verwerft zich op die manier een macht die zij naar eigen inzicht gebruikt, zonder zich te bekommeren over de achterliggende wensen van de burger. Een corrigerend mechanisme bestaat in ons stelsel niet. Als een politicus succes wil hebben moet zij de partijdiscipline volgen en niet die van de gewone burgers......Kiest de politicus voor de wens van de burger dan wordt zijn carrière.

dimanche, 04 décembre 2016

Les leçons des primaires de la droite

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Les leçons des primaires de la droite

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

La fin de l’ère Sarkozy.

Nicolas Sarkozy, ex-chiraquien devenu balladurien en 1995, ce que Chirac ne lui a jamais pardonné, avait su se rendre indispensable à droite. Devenu président en 2007 en asséchant les voix du FN d’un Jean-Marie Le Pen sur le déclin, après avoir suscité un réel espoir de changement, il doucha tous ses partisans par des politiques contradictoires et par un style que beaucoup finirent par considérer comme inadapté à sa fonction. Il remplaça le discours identitaire et sécuritaire sur lequel il avait su convaincre pour ouvrir à gauche, recrutant des ministres parmi le parti adverse, et pour céder aux sirènes du mondialisme dont il n’avait jamais été en réalité opposé. Tout comme Giscard en 1981, il capitalisa contre lui la coalition des déçus et des mécontents, même si son bilan politique en définitive n’était pas mauvais. Sarkozy « l’américain » fut le seul capable de négocier habilement avec Vladimir Poutine. Jamais il n’aurait remis en cause la vente des Mistral à la Russie, une faute que fit François Hollande à peine élu.

Empêtré dans des affaires judiciaires où ses proches tombaient un après l’autre, soumis au diktat idéologique de gauche de sa nouvelle épouse, dont il eut le tort d’écouter les conseils peu judicieux, et dont le livre de Patrick Buisson a montré qu’elle témoignait d’un réel mépris pour les citoyens « de souche », l’électorat de droite de Nicolas Sarkozy, qui était pourtant sensible à sa force de caractère, dans le cadre d’une campagne des primaires où il tint un discours plébéien à des électeurs bourgeois, commettant ainsi une erreur stratégique décisive, a eu le sentiment qu’il ne pouvait pas gagner au second tour des primaires face à Alain Juppé.

Alors que les derniers sondages témoignaient d’une progression significative de  François Fillon, un phénomène de vote utile s’est enclenché en sa défaveur. Le duel attendu Juppé/Sarkozy pouvant amener à l’élection du « meilleur d’entre nous » (surnom donné à Alain Juppé par Jacques Chirac), les électeurs de droite n’ont pas pris le risque. Ils ont donc voté massivement pour François Fillon, Sarkozy perdant du même coup un bon tiers de ses électeurs, les petits candidats étant quant à eux littéralement laminés.

La « menace Juppé » étant forte, Sarkozy tomba à 20,7% des voix alors qu’une semaine avant encore il était crédité de 29%. Bruno Le Maire s’effondra à 2,4%. La ligne bobo-gaucho de Kosciusko-Morizet, très implantée à Paris, résista avec 2,6% des voix. Poisson ne fit qu’1,4% des voix, alors qu’il avait su capitaliser sur son nom la droite catholique qui venait de le découvrir dans les media. Et Copé réalisa le score dérisoire de 0,3% des voix.

Il n’est pas exact que Sarkozy fut victime d’un rejet de sa personne à droite, malgré ses erreurs de campagne, s’adressant à un électorat populaire qui resta chez lui. Il fut victime de l’idée qu’il ne pouvait pas gagner, une idée en soi irrationnelle mais qui fit son œuvre. En réalité, le candidat chouchou des media était très surestimé. Plus il parlait, plus il baissait. Les 15% d’électeurs de gauche venus voter à la primaire de droite ne firent que limiter la casse. Avec un peu plus de jugement de la part des électeurs, Fillon et Sarkozy éliminaient Juppé dès le premier tour.

A l’issue d’un discours digne, Nicolas Sarkozy a pour la seconde fois quitté la politique. Il est peu vraisemblable qu’il y revienne parce que l’humiliation est forte. Mais tout comme Giscard avant lui, il ne disparaîtra pas. Il a en tout cas démontré une fois de plus qu’il était impossible à un ancien président battu de le redevenir. Son départ a certainement anticipé celui de François Hollande, qui a finalement renoncé cette semaine à être candidat à sa propre succession. Une ère s’achève.

La bulle crevée de Juppé.

Alain Juppé a été artificiellement encensé par les media. Ce technocrate méprisant, prématurément vieilli, au discours inconsistant sur un « vivre ensemble » imaginaire et une « identité heureuse » digne de la « France apaisée » d’une Marine Le Pen en campagne à contre temps, n’a jamais représenté le peuple de droite. L’idole est donc naturellement tombée de son piédestal. Cela démontre une fois de plus le caractère inopérant des sondages de popularité. On s’imaginait à lire la presse Alain Juppé élu dès le premier tour avec 51% des voix. Il n’obtint en réalité que 28,6% des voix et ce encore grâce au concours de la gauche.

Au second tour évidemment, Alain Juppé reçut le soutien de tous ceux qui insupportent l’électeur de droite. Il capitalisa sur son nom les vieux couteaux du centrisme et des loges. Bien sûr, « NKM » lui apporta son soutien et de manière plus surprenante Copé. Raffarin se mit en avant pour défendre son poulain. La gauche médiatique commença à diaboliser l’ultra-libéral Fillon, inquiétant les minorités communautarisées, ethniques ou sexuelles. Dans cette primaire de la droite et du centre, Juppé était devenu le candidat du PS. Seul Macron avait intérêt à la chute de Juppé, alors que Bayrou de manière très discrète laissait entendre qu’il se présenterait en 2017 si Juppé n’était pas choisi comme candidat.

La punition du second tour fut sévère. Il faut dire que le soutien apporté par Nicolas Sarkozy à son ancien premier ministre François Fillon fut décisif autant que surprenant. Valérie Pécresse, fort peu inspirée, se rangea dans le camp de Juppé. Elle s’en est mordu les doigts. Comme un oiseau de mauvais augure, elle annonça le temps sombre de la défaite en rase campagne. Juppé obtint donc 33,5% contre 66,5% pour François Fillon (1/3 vs 2/3). Toute la droite affairiste n’y put rien. Elle était battue. Le centre fut déserté. Sa légère progression s’explique uniquement par un léger report de voix (NKM) et parce que certains électeurs sarkozystes ont refusé de se mobiliser pour Fillon.

Exit Sarkozy. Exit Juppé. François Fillon est devenu le candidat de la droite et du centre.

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Ce que la victoire de Fillon veut dire.

Le programme de Fillon n’a aucune importance. Nous sommes en France et il est un homme politique. Il ne le respectera donc pas. Son ultra-libéralisme sera rapidement nuancé puis affaibli par ses nouveaux alliés. Il a bien sûr procédé à l’ouverture à ses anciens adversaires, créant un comité de campagne où on retrouve des sarkozystes et des juppéistes, dont l’arrogante NKM visiblement insubmersible. Cette idée de remettre en selle, pour mieux les surveiller et les neutraliser, ceux que l’on vient de battre, se retrouve dans la stratégie de Trump. Mieux vaut les avoir à côté de soi que contre soi.

Il a désormais un boulevard en se plaçant sur un positionnement bien ancré à droite, mais ni radicalisé comme Sarkozy en donnait l’impression, ni ramolli selon la ligne Juppé. Il a été identifié par la droite classique comme un candidat à son image donc son score de premier tour de 44,1% puis de second tour de 66,5% est finalement assez naturel.

Sa victoire est-elle une bonne nouvelle pour ses adversaires ? Macron a déjà lancé un appel aux électeurs de Juppé pour qu’ils viennent le soutenir. Montebourg souhaite que la droite aille voter aux primaires de gauche en sa faveur. L’éviction d’Hollande, probablement remplacé dans ce rôle par Manuel Valls, rend cette hypothèse difficile. Seul le « Hollande Bashing » pouvait amener des électeurs de droite à voter à une primaire de gauche.

C’est surtout Marine Le Pen qui est la grande perdante pour le moment de la victoire de François Fillon aux primaires. Sa mauvaise campagne, décalée à gauche sous l’influence de l’ex-chevènementiste Florian Philippot, éloignée des thèmes identitaires et de la « manif pour tous », la rend très fragile face à Fillon. Celui-ci n’a pas hésité à tenir un discours aux accents identitaires prononcés et à envoyer un message aux milieux catholiques que Marine Le Pen dédaigne depuis des mois. Les sondages d’après primaires montrent un net tassement et une progression très significative de Fillon. Le siphonage « Sarkozy » de 2007 pourrait se reproduire.

Marine Le Pen peut se ressaisir si elle arrête d’aller parler à des électeurs qui ne voteront jamais pour elles, comme dans les DOM et les banlieues, et qui même risquent par les appels qu’elle leur lance de faire fuir certains électeurs naturels du FN, qui attendent autre chose. Elle le peut si elle cesse son étatisme forcené, à grands coups de démagogies socialisantes et de dépenses publiques. Elle le peut si elle comprend que le thème européen est en réalité porteur et que prôner l’unité de ceux qui ont un destin commun, les Européens, est salutaire. Norbert Hofer (FPÖ) l’a compris. Il dit défendre l’Union Européenne et vouloir conserver l’euro. Il souhaite que l’UE affirme les valeurs européennes que défend le hongrois Orban et qu’elle se dote de vraies frontières pour se protéger contre l’immigration. Il sera probablement le prochain président autrichien ce soir.

Sinon, si elle reste sur sa ligne de gauche, si elle abandonne le seul thème identitaire qui explique le succès de son parti, la « problématique migratoire » au sens large, alors il est possible qu’elle ne passe même pas le premier tour des présidentielles.

Ainsi François Fillon a toutes les chances d’être le prochain président de la république. Mais il sera attendu au tournant. Le peuple n’a plus aucune patience. Les premières semaines à l’Elysée seront décisives. S’il procède comme Sarkozy, en tenant un discours de gauche au pouvoir alors qu’il aura été élu sur un discours de droite, il sera balayé par le vent de l’histoire.

Le contexte international avec le succès de Trump aux USA et son amitié avec Poutine peuvent le préserver de dérives nocives. Mais il sera confronté à une situation périlleuse, la France sortant de cinq ans de Hollande à genoux. Le pays n’a jamais été aussi fracturé. Le nouveau président devra faire preuve d’une audace exceptionnelle et d’une dureté maîtrisée. Il devra tenter d’annuler les mesures prises par la gauche, et notamment le « mariage pour tous ». Il devra envoyer un signal très ferme à l’endroit des migrants qui seraient tentés de venir s’installer chez nous. Je doute qu’il en soit capable.

Il décevra nécessairement. Mais une Marine Le Pen élue décevrait également terriblement puisqu’elle serait élue sur un contre-sens, élue par une vague identitaire avec un programme social-démocrate. Ses électeurs lui prêtent un programme caché (crypto-programme) remigrationniste. Il n’est qu’une vue de l’esprit. En diabolisant le nouveau FN, Philippot ayant été traité de « fasciste » devant Sciences Po, les media maintiennent cette illusion d’une MLP radicalement identitaire. Le masque tomberait dès qu’elle ferait le premier pas à l’Elysée.

En 2017, la France aura un nouveau président, et elle est quasi assurée d’échapper à une nouvelle présidente. Il ne sera pas à la hauteur des enjeux. Mais un tel contexte libérera peut-être des forces cachées qui annonceront une nouvelle aube européenne sur la ruine d’un monde ancien.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

vendredi, 02 décembre 2016

L'Europe, continent d'immigration avec Hervé Juvin & Olivier Pastré

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L'Europe, continent d'immigration avec Hervé Juvin & Olivier Pastré

L'Europe a été tout au long de son histoire une terre de départ, vers les croisades, les colonies ou le Nouveau monde. Ce n'est plus le cas. Un renversement a eu lieu. L'Europe des trois "M" ; militaires, missionnaires, marchands, est devenue depuis les années 80 du 20ème siècle l'une des premières terres d'immigration du monde.


Il y a aux alentours de 3 millions d'entrées par an dans une Europe qui compte plus de 30 millions d'immigrés dont une majorité de non communautaires sur son territoire.

Une question dés lors nous brûle les lèvres : l'immigration massive et continue est-elle un problème ou une solution pour l'Europe confrontée au double défit du vieillissement de sa population et des pénuries sectorielles de mains-d'œuvre ?

Intervenants :
- Hervé Juvin (Essayiste et économiste)
- Olivier Pastré (professeur d'économie à Paris VIII)

jeudi, 01 décembre 2016

Presseschau Dezember 2016

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Presseschau
Dezember 2016
 
Wieder einige Links. Bei Interesse anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
RT Exklusiv: Assange über die geheime Welt der US-Regierung
 
Beginn eines amerikanischen Albtraums?
 
Trump gewinnt Präsidentschaftswahl
 
Gabriel: Trump schlimmer als Islam
 
(Deutsche Reaktionen…)
US-Wahl
Das große Wehklagen
 
(Ebenfalls zu den Reaktionen der deutschen Journalisten zu Trump…)
Sichere Verlierer: Medien und Demoskopen
Good Night Medien
 
Unser Zwangsfernsehen war laut Forsa und Co. dicht am Wahlergebnis dran
 
New Balance lobt Trump – Kunden verbrennen ihre Sneaker
 
NGO mit Verbindungen zu Clinton und Soros wiegelt zu Anti-Trump-Protesten auf
 
Black Trump Supporter Smacks Down CNN Reporter for Race Baiting
 
The Huffington Post ending editor's note that called Donald Trump 'racist'
 
(Nur hohle Worte…)
Nachgehakt: 23 Stars hatten angekündigt auszuwandern, sollte Trump Präsident werden
 
Ex-Kommunarde über Donald Trump
"Trump ist der erste Internetmensch" - so erklärt Langhans die US-Wahl
 
Richtungswechsel in den USA
Das ist Trumps Wirtschaftsprogramm
 
Die Political Correctness ist am Ende
von Frauke Petry
 
Meinung
Eine Epoche geht zu Ende
von Thomas Fasbender
 
Donald Trump – Alternative für Amerika?
 
Szene-Kaleidoskop III: Bachmann, Trump, Kernschmelze in USA
 
US-Wahl
„Aber Hillary hat doch mehr Stimmen gewonnen!“
von Lukas Mihr
 
Streiflicht
Der Super-GAU für Linke
von Dieter Stein
 
Putin? Merkel? Trump trifft lieber Brexit-Kämpfer Farage
 
Vor dem Hass kommen Verachtung und Ignoranz
Richtigstellung einer verzerrten Kampagne
 
Trump und der Kreml
Der Friede profitiert
von Thomas Fasbender
 
Obama lobt Merkel für ihre „Stärke und Entschlossenheit“
 
Trotz neuer lukrativer Jobs
Ehemalige EU-Kommissare erhalten 100.000 Euro Übergangsgeld
 
EU: Belohnung für Versagen?
Kommissionschef Jean-Claude Juncker erhält eine Gehaltserhöhung in Höhe von 10.362 Euro
 
Schweden baut sich neuen staatlichen Medienkonzern
 
Schluss mit Münzen und Scheinen
Schweden plant digitale Währung
Die schwedische Zentralbank will ihrem Ruf als Vorreiter in der Finanzwelt gerecht werden und plant die Einführung einer Digitalwährung. Der Weg für die E-Krone scheint geebnet.
 
Nach Wetterchaos: Stockholm verteidigt gendergerechtes Schneeräumen
 
Französischer Trump
François Fillon – Stichflamme aus der Tiefe Frankreichs
 
Die EU-Abgeordnete tobt
Großbritannien will Steuern auf Rekordtief senken
 
US-Armee soll Gefangene in Afghanistan gefoltert haben
 
Als syrischer Christ in Deutschland – ein Gespräch mit Kevork Almassian
 
Erdogan droht mit Grenzöffnung
 
Recep Tayyip Erdogan droht mit Öffnung der Grenzen
 
(Dazu ein Kommentar…)
Meinung
Die Supereuropäer pfeifen im Walde
von Thomas Fasbender
 
Notstandsdekret eingesetzt
Erdoğan schließt erneut Zeitungen und Vereine
 
(Überall nur noch sich untereinander streitende "Nazis" und "Rassisten"…)
Nach „Nazi-Herrschaft“-Vorwurf wirft Türkei EU „Rassismus“ vor
 
Südafrika: Oppositionspolitiker fordert Enteignung von Weißen
 
Reaktionen auf Fidel Castros Tod
"Brutaler Diktator, Horror, Exekutions-Kommandos"
Die Welt trauert um Fidel Castro. Vor allem jener Teil, der dem Sozialismus nahesteht. Die pathetischsten Worte findet der griechische Regierungschef Tsipras. Am meisten irritiert der neu gewählte US-Präsident Trump.
 
Fidel Castro und Che Guevara
 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Zu wenige Rücklagen für viele Sozialversprechen
"Sinkflug Deutschlands hat eingesetzt" - Experten warnen vor Finanzkollaps
 
Deutsche Rentenversicherung
Renten-Rücklage sinkt schneller als angenommen
 
Bundesregierung beschließt Enteignungen im Notfall
 
(Zur politischen Klasse)
Sag beim Abschied leise Servus
 
(Selbstverständnis der politischen Klasse)
Für Demokratie und Teilhabe: seid bereit!
von Michael Paulwitz
 
Frank-Walter Steinmeier
Der Verlegenheitskandidat
von Felix Krautkrämer
 
Wahl des Bundespräsidenten
Berliner Wagenburg
von Michael Paulwitz
 
Bundesregierung
Merkel kandidiert wieder für Kanzleramt
Die Ungewissheit ist beendet: Bundeskanzlerin Angela Merkel will wieder für den CDU-Vorsitz und das Kanzleramt kandidieren. Geht ihr Plan auf, könnte sie länger regieren als Konrad Adenauer.
 
Merkels Entscheidung – Das richtige Signal in unsicheren Zeiten?
Anne Will: Ich bin genauso das Volk!
 
(Zu Merkel)
Yes, she did it again!
 
Dr. Merkel und das gesammelte Schweigen
Von Heiner Flassbeck
 
Václav Klaus zu Massenmigration, Medien und Merkel: „Deutschland ist das Schlachtfeld Europas!“
 
(Auch ein Grund für die "Refugees Welcome"-Euphorie…)
Spätaussiedler distanzieren sich zunehmend von der Union
Einwanderer bevorzugen linke Parteien
 
(Hirnakrobatik der neuen Berliner Stadtregierung)
Rot-rot-grüne Erziehungsdiktatur
von Michael Paulwitz
 
Baden-Württembergs Innenminister rät von Selbstverteidigung ab
 
Nach Razzia gegen Salafisten
Wendt: „Äußerungen von Frau Özoguz sind grenzenlose Frechheit“
 
Ströbele soll Gauland als Alterspräsident verhindern
Grüne drängen ihren Parteiveteran Ströbele, noch einmal für den Bundestag anzutreten. Seine Mission: AfD-Vize Gauland von der Parlamentseröffnung verdrängen.
 
(Dazu…)
Grüner Ströbele tief im RAF-Sumpf
 
Mecklenburg-Vorpommern: Ein Facebook-Like für die AfD kostet den Ministerjob
Sascha Ott von der CDU wird nicht wie geplant Justizminister. Der Grund: Er hatte auf der Facebook-Seite der AfD Nordwestmecklenburg den Button "Gefällt mir" geklickt.
 
Privatsphäre in Deutschland
Schleichend zum Überwachungsstaat
BND-Gesetz, Vorratsdatenspeicherung, verschlüsselte Dienste wie WhatsApp knacken: In den vergangenen Monaten wurden in Deutschland teils drastische Überwachungsmaßnahmen auf den Weg gebracht.
 
Social Media
Wenn das Netz weiter lügt, ist mit Freiheit Schluss
Von Volker Kauder
 
CDU-Bouillon fordert Überwachung von WhatsApp
 
Volkstrauertag
Gesinnungskitsch
von Thorsten Hinz
 
(bizarr…)
Tipps zur Reinigung und Pflege der Stolpersteine
 
(Clara-Zetkin-Straße in Pirna; Grüne und SPD unterstützen Ehrung für KPD-Politikerin)
Clara bleibt
Vorläufiges Ende um Pirna-Posse
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
RMP-1.jpgKontrakultur Halle: die Gesichter der ersten Reihe
 
SPD-Mann nicht mehr im Landtag
„Endstation Rechts“ und „Storch Heinar“ vor der Pleite
 
Ehemaliges Rote Hilfe-Mitglied
Berliner Bezirksverordnete lassen Drohsel durchfallen
 
Nach Protesten
Innenminister Stahlknecht sagt Teilnahme an Diskussion über Rechtsruck ab
 
(Der "antifaschistisch" orientierte Publizist Butterwegge will Politiker werden…)
Linker Bundespräsidentenkandidat19
Butterwegge sagt Pegida und AfD Kampf an
 
Gleicke warnt vor Schönfärberei der Lage in Ost-Ländern
 
(Projekt Entdeutschung…)
Niedersachsen
Rot-Grün stellt Antrag auf mehrsprachigen Unterricht
 
SPD fordert Toleranzbekenntnis für Bayernhymne
 
Für den Einsatz gegen Kriminalität
Kriminalbeamte zeichnen Amadeu-Antonio-Stiftung aus
 
(Inszenierung des Holocaust gegen FPÖ-Bundespräsidentschaft)
Holocaustüberlebende warnt vor FPÖ-Bundespräsident
 
Trauriger Appell
Mit diesem bewegenden Video will eine 89-Jährige vor einem großen Fehler warnen
 
„Feine Sahne Fischfilet“
WDR bewirbt linksextreme Band
 
Mühlheim
Hintergrund ist Gründung von AfD-Ortsverband
„Bündnis gegen Rechts“ formiert sich
 
Angeblicher Neonazi-Überfall
Linkspartei-Politiker wegen Vortäuschens einer Straftat verurteilt
 
Nach Veröffentlichung von Beleidigung
Facebook sperrt Kolumnistin Anabel Schunke
 
AfD-Schatzmeister in Neukölln
Berliner Schule feuert Lehrer – weil er bei Pegida mitdemonstriert
 
Dresden verbietet Pegida-Chef Bachmann Demo-Leitung
 
Bayern
SPD-Bürgermeisterin feuert Nikolaus wegen Facebook-Like
 
Streiflicht
Soziale Ächtung als Druckmittel
von Dieter Stein
 
Hundertschaft im Einsatz
Linksextremisten behindern Rettungseinsatz
 
(Antidemokratische Gerichtsurteile)
AfD
Plakatzerstörung als Meinungsfreiheit
von Felix Krautkrämer
 
Unterhaching
Mutmaßliche Linksextremisten verwüsten AfD-Büro
 
Mutmaßlicher Linksextremist prügelt AfD-Politiker ins Krankenhaus
 
Frechen: Linksextreme schänden Ehrenmal
 
Berlin
Bekennerschreiben aufgetaucht
Gedenkorte für Kerstin Heisig und Uwe Lieschied geschändet
 
PKK-Ableger
130 Linksextremisten aus Deutschland kämpfen in Syrien
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
RMP-4.jpgDeutschland zahlt XXL-Flüchtlingsharem 360.000 Euro im Jahr
 
Syrischer Geschäftsmann reist mit vier Ehefrauen und 23 Kindern ein
 
Unterbringung und Betreuung
So viel kostet Deutschland ein Flüchtling
Knapp 900.000 Flüchtlinge sind im Jahr 2015 nach Deutschland gekommen - überwiegend aus Syrien. In diesem Jahr werden weniger als 300.000 Menschen erwartet, die hierzulande Schutz suchen. Besonders die Städte ächzen unter den damit verbundenen Kosten.
 
Hamburg
Flüchtlingshilfe Integration teurer als geplant
 
Polizei enttarnt fast tausend minderjährige Asylbewerber als Erwachsene
 
(Nun Landtags-Beratung…)
Karben
"Flüge schon gebucht"
Schülerin aus Klasse geholt und abgeschoben
 
(Linke Funktionäre sind "geschockt")
Abschiebung aus Schule in Karben
Beuth rechtfertigt Abschiebung
 
Wie SPD, Linke und Grüne Abschiebungen verhindern
 
»Wir haben die Pflicht zu helfen« – Im Gespräch mit Lothar Fritze
 
Gauck in Offenbach
Bundespräsident kommt nach Offenbach
Gauck will mit Schülern über Zusammenleben in Deutschland reden. Der Besuch ist in diesem Jahr schon die zweite hohe Anerkennung für die Integrationsleistung der Stadt.
 
Bundespräsident Gauck in Offenbach
Staatsbesuch in der Hauptstadt der Integration
 
Besuch in Offenbach zum Thema Integration
 
Berlin
Flüchtlingsamt: Mitarbeiter prangern chaotische Zustände an
 
(Der nächste Sympathieträger…)
Firas Alshater macht Videos und hat Buch geschrieben
Vom Flüchtling zum YouTube-Comedian
 
"Islamic State of Germany"
Trump-Lager zeigt islamisches Deutschland
 
Steine auf Polizisten
Ungarn verurteilt illegalen Einwanderer zu zehn Jahren Haft
 
Studie
Islamisten kehren nach Deutschland zurück, „um sich zu erholen“
 
Aus Rücksicht auf moslemische Einwanderer
Immer mehr Schulen in Neuss verbannen Schweinefleisch
 
„Wirtschaftliche Entscheidung“
Woolworth-Filiale räumt Weihnachtsartikel
 
Offenbach
Fraktion forderte Bericht über städtische Einrichtungen
AfD-Vorstoß zu christlichen Traditionen in Kitas abgelehnt
 
Tagen hinter Knastmauern
AfD findet vielerorts keine Versammlungsräume mehr
 
Westen waren keine Uniform
Mitglieder der „Scharia-Polizei“ freigesprochen
 
Islamist schlich sich beim Verfassungsschutz ein
 
(Rassismus gegen Deutsche)
So schlimm war der Rassismus in Deutschland seit 1945 noch nie
 
Gestiegene Kriminalität
Im Westen nichts Neues – oder doch? In den Straßen von Freiburg
 
Sicherheitsvorkehrungen
Mehr Polizisten, Personenkontrollen, Taschenverbote: Weihnachtsmärkte rüsten kräftig auf
 
Verlogene feministische Erklärungsmuster
Zu den Hintergründen von sexuellen Übergriffen
 
(Sexuelle Belästigungen und Polizeiarbeit)
Polizeiermittlungen
„Anzeige bringt nichts“ und: „Ja, wir haben Tat verschwiegen“
von Martina Meckelein
 
Phantombild nach Überfall in der Düsseldorfer Altstadt
Polizei sucht diesen Mann wegen Missbrauchs einer über 80-Jährigen
 
Prozess in Hamburg
Freispruch nach Silvester-Übergriffen: Opfer fühlt sich wehrlos
 
Razzien gegen mutmaßlich kriminelle Tschetschenen
 
Zelle zu klein: Rumänischer Straftäter bleibt in Deutschland
 
Bericht des Justizministeriums
Nordafrikaner beschmieren Haftzellen mit Kot und Blut
 
Brutaler Angriff in Jülich
Familien-Fehde soll Attacke bei Fußballspiel ausgelöst haben
 
Kiel
Türke schlägt Polizisten krankenhausreif – Staatsanwaltschaft sieht keinen Haftgrund
 
(Türkischer Migrationshintergrund)
Düren
Zehn verletzte Polizisten
Gewaltexzess nach Streit über falsch geparktes Auto
 
Niedersachsen
Frau am Strick fast zu Tode geschleift
 
Versuchter Mord
Hameln: Zweijähriger saß mit im Auto
 
("Südländisches Aussehen")
Räuberische Erpressung – Offenbach
 
Angetanzt, begrapscht und bedrängt
Sexuelle Übergriffe bei Jugendfeier in Münchner Rathaus
 
Baby aus Kinderwagen gehoben
Polizei sucht brutalen Räuber
 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Erstmalig
Hamburg will Vermieter enteignen und Wohnungen zwangssanieren
 
Meinung
Zwangsbeglücktes Sanieren
von Lukas Steinwandter
 
Mehr gleich besser?
Deutschland verfällt dem Dämmwahn
 
Konflikt
Denkmalschutz kann auch zerstören
Eigentümer historischer Objekte im Raum Höchstadt wollen oder können Auflagen nicht erfüllen und tun nichts für deren Erhalt.
 
(Bundesweite Gefahr von Flächenabrissen)
Historische Fassaden in Pfaffenhofen
Denkmalschützer fürchten um Gesicht der Stadt
In Pfaffenhofen sorgen sich Bürger um historische Fassaden in der Altstadt. Sie befürchten, dass der Denkmalschutz gerade am zentralen Platz, dem Hauptplatz, zunehmend unterlaufen werden könnte. Gefährdet sind historische Fassaden, deren Häuser generalsaniert wurden.
 
Berlin: Rot-Rot-Grün plant deutsch-arabische Schule
 
JF-TV
„Demo für Alle“: Hessische Verhältnisse
 
Badengegangene Bildung Baden-Württemberg
Inklusion statt Bildung: Die Schüler in Brandenburg und Sachsen sind am besten, Bremen und Baden-Württemberg bilden das Schlusslicht. In Brandenburg und Sachsen sitzen kaum Kinder von Einwanderern in den Schulen, in Bremen jedes zweite.
 
(Dazu…)
Sensationsrede des Monats! Linkes Denken ist utopie-besoffen. Jörg Meuthen AFD
 
Bielefeld
9,5 Prozent Wahlbeteiligung
Studentenausschuß fordert Gender-Toiletten
 
Suche nach Gegenstrategie
Evangelische Kirche warnt vor Gender-Gegnern
 
Die Manipulation der Massenmedien
Quer-denken.tv
 
(Thema Ausgrenzung und Medien)
Mit dir tanze ich nicht
von Dieter Stein
 
(PC-Wächter…)
Sprachpolizei warnt vor verbalen Tretminen
von Felix Krautkrämer
 
„Orientierungshilfe für die Praxis“
Österreich: Presserat gibt Tips für Flüchtlings-Berichterstattung
 
Nach Vorwürfen der „Mitschuld“ an Trump-Sieg
Facebook will verstärkt gegen Falschmeldungen vorgehen
 
Christopher Lasch vs. Michael Seemann: Blinde Elite und globale Klasse
 
Strategische Schneisen (1): Entkoppelung
 
Paradigmenwechsel
 
Die Entwicklung einer Wirtschaft der Fürsorge
 
(Deutsche Bischöfe auf dem Tempelberg)
Bekenntnis oder Unterwerfung
von Dieter Stein
 
Warnt vor Rechtspopulismus
EKD-Ratsvorsitzender verteidigt Auftritt ohne Kreuz
 
An der Schlosskirche in Wittenberg
Dänischer Künstler klebt seinen Penis an Luthers Thesen-Tür
 
Bremer Kirche
Muezzin soll mit „Allahu Akbar“ christlichen Gottesdienst eröffnen
 
Muslimas als Zielgruppe
Dolce & Gabbana bringt Luxus-Kopftücher für Muslimas auf den Markt. Das Thema schlägt hohe Wellen – haben Modelabels einen neuen Markt gefunden? Noch zeigen sich Fashion-Häuser zögerlich.
 
Niederlande
Angebliches Rassismus-Symbol
200 Festnahmen bei Protesten gegen „Zwarten Pieten“
 
(Seichte Beruhigungs-Komödie…)
Komödie "Willkommen bei den Hartmanns"
Ziemlich beste Flüchtlingsfreunde
Der Regisseur Simon Verhoeven präsentiert in "Willkommen bei den Hartmanns" eine Kinokomödie zur deutschen Flüchtlingskrise - mit viel Krawall und ein paar bizarren Fehlgriffen, aber ehrfurchtgebietendem Mut zur politischen Aktualität.
 
Pöbeln bis der Arzt kommt
Stark zunehmende Gewalt in Notaufnahmen
 
(Dazu…)
Gewalt in den Notaufnahmen
Kommentar zur Gewalt in den Notaufnahmen
 
Maler Gerhard Richter rechnet mit Merkels Flüchtlingspolitik ab
 
(Neue Prüderie)
Babenhausen
Kunst wird aus Rathaus verbannt
Ist dieses Bild „potenziell frauenfeindlich“?
 
Trug sie es für Adolf Hitler?
Eva Brauns Höschen versteigert
 
Zika-Virus: Grünes Licht für Freilandtest mit Gentechnik-Mücken in Florida
 
Schmelzende Eisdecke könnte Schadstoffe aus dem Kalten Krieg freilegen
In den 60er Jahre wurde in Grönland ein militärischer Stützpunkt unter dem Eis aufgegeben. Eine internationale Studie mit Beteiligung der Universität Zürich zeigt nun: Durch den Klimawandel könnten gefährliche Abfallstoffe wieder an die Oberfläche gelangen, die eigentlich als für immer unter dem Eisschild begraben betrachtet wurden.
 
Schutz der Meere
Barbara Meier taucht nach Geisternetzen
Berlin - Ungewohntes Terrain für Barbara Meier (30): Das Model hat den Laufsteg gegen die Schiffsplanke und das Abendkleid gegen den Taucheranzug getauscht und alte und kaputte Fischernetze aus der Ostsee geholt.
 

mercredi, 30 novembre 2016

François Hollande, fossoyeur de la gauche de gouvernement

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François Hollande, fossoyeur de la gauche de gouvernement

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

En France, jusqu'ici, la gauche dite de gouvernement, c'est-à-dire capable dans le cadre de la 5e République, de faire élire un président se réclamant d'elle, était incarnée par le Parti socialiste, PS. En face d'elle, la droite de gouvernement l'était essentiellement par un parti majoritaire en son sein, appelé successivement UMP puis plus récemment Les Républicains.
Lors de la dernière élection présidentielle, la gauche l'avait emporté en faisant élire un président se réclamant d'elle, François Hollande, face à un président se réclamant de la droite, Nicolas Sarkozy. Cependant, une part de plus en plus importante de l'électorat ne s'était pas reconnue, pour des raisons diverses que nous n'analyserons pas ici, tant dans la droite que dans la gauche. Elle avait rejoint le Front National, FN, incarné par Marine Le Pen. Le FN est dit d'extrême droite ou populiste par ses adversaires, mais il revendique plutôt le qualificatif de souverainiste.

L'échec du quinquennat Hollande

L'exercice du pouvoir par l'actuel président socialiste, François Hollande, n'avait pas permis malgré quelques réussites mineures, à donner au PS la capacité de mettre en oeuvre de véritables changements susceptibles de satisfaire les exigences de son électorat. Il en est résulté que la France, dans le cadre de l'Union européenne, UE, n'est plus en état de concurrencer l'Allemagne. Selon de nombreux analystes, parmi lesquels nous nous rangeons, elle n'aurait pu le faire qu'en adoptant un système d'économie politique où l'Etat aurait exercé un rôle important d'investisseur face à l'industrie allemande, laquelle n'a pas besoin de l'Etat allemand pour investir ni pour exporter.

C'est dans le domaine des services publics que l'intervention de l'Etat aurait permis de valoriser les atouts industriels et de recherche spécifiquement français. Elle se serait heurtée, dira-t-on aux résistances de l'UE, provenant essentiellement de la volonté allemande de conserver le monopole de la puissance dans l'économie européenne  Mais aujourd'hui nul ne doute que la France, par la voix de son président, aurait eu gain de cause en menaçant de quitter l'UE si les statuts de celle-ci n'avaient pas été modifiés afin de lui permettre de jouer de son atout, l'investissement public.

Malheureusement, François Hollande ne s'est pas montré capable de défendre les intérêts français au sein de l'UE. Ceci par manque de compétence ou plus gravement par manque de caractère. On rappelle aujourd'hui de plus en plus que si Charles de Gaulle avait été président à la place de François Hollande, il aurait pu le faire.

Les prochaines élections présidentielles

Il s'ensuit que face à l'échec du quinquennat Hollande, la droite de gouvernement, depuis quelques jours incarnée brillamment par François Fillon, sera en mesure de remplacer le PS lors du prochain quinquennat. Peut-être pourra-t-elle conserver le pouvoir un temps indéterminé par la suite.

Quant au FN, son avenir au pouvoir de gouvernement se jouera sur sa capacités à attirer des électeurs déçus par la gauche et la droite. Jusqu'à ces dernières semaines, on pouvait penser que le FN, en l'espèce Marine Le Pen, grâce à des apports de voix provenant des déçus du socialisme tel qu'incarné par François Hollande, serait en mesure de vaincre finalement les candidats que lui opposeraient les autres partis. Ceci reste aujourd'hui encore tout à fait possible. Mais aujourd'hui, certains analystes se demandent si, grâce au programme annoncé par François Fillon, un certain nombre des électeurs ayant choisi faute de mieux le FN, ne reviendraient par dans l'orbite de la droite. Dans cas, le succès de François Fillon à la prochaine présidentielle serait presque assuré.

Resterait pourtant à savoir ce qu'il adviendrait du PS et des autres partis de la gauche de gouvernement. Le PS conserverait-il assez d'électeurs pour se placer en concurrent crédible tant des Républicains que du FN? Compte tenu de la déception et l'amertume résultant du quinquennat désastreux à leurs yeux de François Hollande, ceci paraît hautement improbable. On peut pronostiquer sans grand risque que lors de la prochaine présidentielle, ils voteraient pour François Fillon ou pour Marine Le Pen. Tout au moins, ils s'abstiendraient.

Il en serait donc fini des espoirs du PS de conserver le pouvoir, tout au moins au plan national. Ceci peut-être définitivement, si l'application des programmes respectifs de François Fillon et de Marine Le Pen se révélait suffisamment convaincante pour leur permettre de respectivement renforcer durablement leur électorat.

Renoncer à se représenter

La plupart des cadres politiques du PS voire des autres mouvements de gauche se sont rendu compte de cette situation. Ils ont compris que s'ils ne présentaient aux prochaines élections des programmes véritablement crédibles pour sortir le pays de son déclin actuel, ils ne convaincront pas les électeurs. De plus et surtout, puisque dans notre régime présidentiel tout est incarné par un Président, il faudra impérativement que ces programmes soient conçus et appliqués par le futur Président.

Les candidats crédibles pour ce faire existent. On mentionne notamment Jean-Luc Mélenchon, s'il était capable de rassembler autour de lui tous les déçus du socialisme actuel. Certains mentionnent aussi Arnaud Montebourg. Encore faudrait-il qu'ils annoncent des programmes suffisamment « révolutionnaires » pour permettre à la France de mettre en oeuvre, éventuellement en dehors de l'UE, les politiques d'investissement public indispensables pour que le pays de redevienne  un partenaire crédible dans le monde multipolaire qui se met en place.

Un autre candidat de gauche à la présidentielle aurait pu être Manuel Valls. Même si nul ne connait les détails du programme qui aurait été le sien, son caractère énergique et sa longue expérience de la vie politique, tant en France qu'à l'international en faisaient un candidat très sérieux, face à François Fillon ou à Marine Le Pen. Encore aurait-il fallu pour qu'il ait les mains libres, soit qu'il abandonne ses fonctions de Premier ministre, soit que François Hollande renonce rapidement à se représenter.

Le dernier « déjeuner » entre Hollande et Valls organisé par l'Elysée le 28/11 a montré qu'il n'en serait rien (voir par exemple http://www.francetvinfo.fr/politique/ps/primaire-a-gauche...) . D'une part François Hollande, sans annoncer encore de décision définitive, a clairement montré qu'il avait l'intention de ne pas renoncer à briguer le pouvoir. Les raisons qu'il invoque s'inspirent des plus hautes ambitions politiques au service du pays. Mais vu son bilan désastreux, il est évident qu'elles s'inspirent surtout de son intérêt personnel. Il ne veut pas, en annonçant qu'il ne se représentera pas, renoncer à tout espoir, fut-il mince, de rester à l'Elysée et de jouir des avantages de cette position.

Il en est de même pour Manuel Valls. Au lieu de démissionner de son poste de Premier ministre et courir tous les risques en résultant immédiatement pour sa carrière, il a préféré conserver quelques mois encore ce poste éminent et les avantages y afférents. Et ceci, là encore et quoiqu'il en dise, par intérêt personnel immédiat.

Ce sera donc finalement François Hollande qui, en refusant de renoncer à se représenter, pourra mériter, comme l'annonce le titre de notre article, le qualificatif peu enviable de fossoyeur de la gauche de gouvernement.

Cette situation montre bien les risques que fait courir au pays la constitution actuelle laquelle donne un rôle excessif au Président de la République. Tant que celui-ci n'est pas incarné par un homme de la trempe de ce que fut Charles de Gaulle, elle confie la tâche de diriger la nation à des personnalités politiques qui, sauf exception toujours possible, sont en fait animées par des ambitions personnelles démesurées, lesquelles cachent mal leur incompétence en profondeur. Nous ne visons ici ni François Fillon ni Marine Le Pen. Dans leur cas,il faudra attendre pour juger.

Il ne semble pas que ce handicap affecte les autres Etats européens, dotés de constitutions ou de pratiques politiques moins favorables à la recherche durable du pouvoir personnel.

NB au 20/11, 16h. Voir sur ce sujet un article très  intéressant de Jacques Sapir

http://russeurope.hypotheses.org/5472

 

dimanche, 27 novembre 2016

Konrad Adam: Volksparteien ohne Volk (JF-TV Direkt)

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Konrad Adam: Volksparteien ohne Volk (JF-TV Direkt)

JF-TV Direkt: Dieter Stein im Gespräch mit Dr. Konrad Adam. "Volksparteien ohne Volk - Thesen zur politischen Lage", am JF-Stand auf der Frankfurter Buchmesse 2016.

 

samedi, 26 novembre 2016

Xavier Moreau: Que faire de la Pologne?

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Xavier Moreau: Que faire de la Pologne?

jeudi, 24 novembre 2016

Interview de Willy Wimmer accordée à «World Economy»

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«Tous les dangers proviennent actuellement des Etats-Unis»

Interview de Willy Wimmer accordée à «World Economy»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

World Economy: Vous avez récemment séjourné en Russie. Formulé de manière provocatrice: Poutine se prépare-t-il à une guerre?

Willy Wimmer: Suite à tous les entretiens que j’ai eus à Moscou – et je n’ai été qu’à Moscou –, je peux affirmer que les gens se font les mêmes soucis qu’en Allemagne. J’ai connaissance des déclarations publiques du président de la Fédération de Russie et j’y trouve uniquement l’appel à la modération et à la raison. Je n’ai entendu à Moscou aucune remarque allant dans le sens soulevé dans votre question. En prenant en compte la situation géopolitique actuelle, on peut en toute objectivité constater qu’actuellement, tous les dangers proviennent des Etats-Unis. Il ne nous reste qu’à espérer un changement après le 8 novembre de cette année.

La crise des Caraïbes a débuté il y a 55 ans. Vous venez de parler des Etats-Unis, et nous savons ou supposons savoir ce qui s’y est passé jadis. Sommes-nous confrontés à une situation similaire, pouvant nous faire dire: «Nous risquons le pire»?

En analysant les faits, on peut le présenter ainsi. La crise des Caraïbes [donc la crise des missiles de Cuba] avait des antécédents et ce qui a été intéressant pour moi, c’est d’avoir eu l’occasion d’entendre, dans le cadre du colloque auquel j’ai participé à Moscou, Valentin Falin, ambassadeur soviétique à Bonn durant de longues années. Au cours des longs entretiens accompagnés de réflexions historiques, l’ambassadeur Falin a soulevé un aspect ayant mené directement à la crise de Cuba. Dans les années quarante et cinquante du siècle passé, il y eut des planifications des Américains nommés Dropshot. Ces planifications prévoyaient la destruction des 30 plus grandes villes soviétiques par une attaque nucléaire de décapitation afin de neutraliser l’Union soviétique de l’époque.
Ce qui est intéressant, c’était que grâce aux stations d’écoutes de l’Armée rouge situées sur le Brocken, dans le massif du Harz, les Soviétiques ont découvert pour la première fois, quels étaient les contenus des planifications des Etats-Unis. Ces faits étaient au centre d’une émission sur la chaîne de télévision française Arte, il y a quelques semaines. Dans cette émission, on a démontré comment ce plan Dropshot constituait la cause véritable de la crise de Cuba. C’est pourquoi cela n’a pas été passionnant d’en discuter uniquement avec Valentin Falin, mais de constater qu’il s’agit d’évènements comparables à ceux présents dans les planifications de l’OTAN. L’Alliance agit massivement contre la Fédération de Russie. A cette fin, elle a changé ses objectifs et n’est donc plus une alliance défensive comme elle a pu l’être lors de la guerre froide, mais une force agressive née lors de la guerre des Balkans. Dans ce contexte, la situation autour de la Russie est explosive. C’est notamment l’establishment belliciste démocratico-républicain de Washington proposant ouvertement une telle démarche contre la Fédération de Russie qui y contribue.

Tournons-nous vers la Syrie – une autre région de tous les dangers. Supposons que la Russie cède et se retire de la Syrie et qu’Assad soit destitué. Comment la situation dans la région et dans le monde se développerait-elle? Faut-il s’attendre au scénario libyen ou directement à la troisième guerre mondiale?

Personnellement, je ne suis pas enclin à me livrer à de telles réflexions, car l’enjeu en Syrie ne se limite pas à la guerre civile à laquelle nous sommes confrontés actuellement. Nous ne devons pas ignorer le fait que nous avons à faire à deux conceptions distinctes soutenues par deux grandes puissances distinctes. D’une part, la tentative des Etats-Unis d’imposer – tout comme en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali ou autre part – un nouvel ordre mondial, en étant convaincu d’y être capable. D’autre part, il y a la Fédération de Russie ayant, à mon avis, un double intérêt. Premièrement, la Russie ne désire pas contribuer aux activités américaines visant à éliminer le droit international existant pour avoir pendant une longue époque œuvré à la paix en Europe et au-delà. Deuxièmement, et il faut clairement mettre en exergue qu’une victoire de la coalition dirigée par les Etats-Unis aurait pour conséquence qu’en Syrie, au Liban, en Jordanie et en Irak, les forces ayant leur origine dans le Caucase s’imposeraient: les Tchétchènes, les Ingouches, les Daghestanais, installés ou s’installant – suite aux guerres du Caucase – dans la région mentionnée.
Leurs intérêts consistent à relancer les guerres du Caucase contre Moscou. C’est-à-dire que la Fédération de Russie défend dans cette région non seulement un important allié ou le droit international, mais ses propres intérêts nationaux qu’elle a également le droit d’avoir: la protection de ses frontières. Cela est en total accord avec le droit international, et c’est ce qui rend la situation en Syrie si compliquée.

Les élections présidentielles aux Etats-Unis pourraient-elles contribuer à détendre la situation dans le monde ou n’y aura-t-il pas de changements?

Voilà la grande question qui se pose. Etant donné la guerre électorale menée aux Etats-Unis actuellement, nous devons patienter. On joue avec nos nerfs mais aussi avec le destin d’un grand pays portant le nom Etats-Unis d’Amérique.

Merci de cet entretien.    

Source: www.world-economy.eu/pro-contra/details/article/die-nato-... du 30/10/16

(Traduction Horizons et débats)

Trois raisons pour lesquelles croire de plus en plus en la Russie de Vladimir Poutine et de moins en moins à l’UE de Jean-Claude Juncker

« J’aime bien les paysans, ils ne sont pas assez savants pour penser de travers. »

Baron de Montesquieu (1689-1755)

La première raison 

Le Président de Russie Vladimir Poutine est un méditatif attaché aux valeurs transcendantales, vrai, beau et bien de Platon, qui lit beaucoup, parle plusieurs langues et est un féru d’histoire et de philosophie. Né à Saint Petersburg, à mon avis, l’une des plus belles villes d’Europe, résistant comme ses habitants, il a perdu deux frères lors de la seconde guerre mondiale. Formé aux arts martiaux et ayant été une élite du judo, il a dit: « Le judo est plus qu’un sport, c’est une philosophie. C’est le respect de vos adversaires et de vos aînés. Ce n’est pas pour les faibles. Tout dans le judo est instructif. » Il a étudié le droit, fait une thèse de doctorat en économie, suivit l’exigeante et élitiste formation du KGB, beaucoup lu sur la stratégie, l’éthique et la philosophie et même publié sur l’inanité historique du communisme.

Il distribue et fait lire à ses hauts fonctionnaires les livres des meilleurs philosophes et poètes russes qu’il apprécie, tels que Nicolas Berdiaev (1874-1948) expulsé de Russie en 1922 avec plusieurs autres intellectuels sur « les bateaux des philosophes », Ivan Iline (1883-1954) autre  philosophe russe également expulsé en 1922 et décédé à Zollikon en Suisse et Vladimir Soloviev (1853-1900) une poète et philosophe russe grand ami de Dostoïevski et qui a vécu avant le renversement spontané du régime tsariste en 1917.

Poutine tient à ce que la nouvelle Russie, qui appartient  à l’Europe et, selon moi, lui est indispensable, défende son patriotisme, ses traditions, ses racines, la vraie démocratie et le christianisme orthodoxe. Pour lui, contrairement à ce que pensent la gauche internationaliste et l’UE, tout Etat nait du culte de ses héros et veut être une nation distincte des autres nations. La Russie est attachée à ses symboles comme la Sibérie, la Place rouge, le lac Baïkal ou les lacs de Carélie, tout comme la Suisse est attachée à ses Alpes et à son armée de milice. Pour lui aussi, la mémoire des héros patriotiques, comme notre Guillaume Tell, est beaucoup plus motivante et utile que la « religion » droit de l’hommiste à la mode. Cet ancien du KGB a compris que l’Etat ne doit jamais être divinisé, comme le sont les pays musulmans et le furent l’Allemagne nazie, l’URSS ou comme l’étaient des pays occidentaux au Moyen-âge et des monarchies.

Une vraie démocratie n’est viable que si elle se fonde sur  une culture morale et spirituelle. La Russie de Poutine est  conservatrice comme l’avait développé Nicolas Berdiaev qui n’en révérait pas moins la liberté créatrice. Berdiaev recommandait de ne pas vivre dans l’immédiat comme un animal, un sauvage, un enfant, un délinquant ou comme le veut l’éducation occidentale actuelle, mais de prendre en compte le passé et les générations à venir, ce qui donne une plus grande liberté à l’homme. Toute vraie civilisation est liée à la capacité à réduire la préférence pour l’immédiat et à investir sur le long terme. Ce conservatisme de Vladimir Poutine préserve l’ordre social formé par de nombreuses générations passées.

Comme De Gaulle, Thatcher, Trump, Blocher, etc, Poutine qui ne se veut finalement ni à gauche ni à droite mais pour son peuple est diabolisé, détesté et sali  par beaucoup d’apôtres du politiquement correct et de l’islam-idéologie parce qu’il s’oppose à l’impérialisme de l’UE et des USA, à la gauche libertaire, à l’islam-idéologie et aux droits de l’homme devenus l’outil de l’envahissement et de la colonisation islamique. Il veut que son pays reste ou redevienne puissant et il défend les traditions et l’histoire de son pays, sa patrie, la famille, l’orthodoxie et le mariage aristotélicien. Pour Poutine un monde sans enfants est un monde d’égoïsme qui se détruit. Il a raison, l’empire romain s’est suicidé parce que l’égoïsme matérialiste et utilitaire a fait chuté la natalité et parce que les romains ne voulurent plus être soldats et risquer leur vie pour défendre Rome contre les barbares. Poutine est aussi réaliste, il ne veut pas que des enfants et une identité nationale. Il veut aussi les petites et moyennes entreprises qui manquent au tissu économique russe, il veut des talents et de l’innovation, pour moins dépendre du pétrole et du gaz. Au XXI ème siècle, il n’est de richesse que les hommes par leurs talents et leur richesse culturelle, pas par le pétrole ou autres ressources naturelles et par le mondialisme oligarchique.

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En moins d’une génération après le suicide de l’URSS, la Russie est déjà devenue plus démocratique que les pseudo-démocraties de la France et des USA et la liberté d’expression y est plus grande. Le chômage en Russie n’est qu’une petite moitié de celui de la France et le pourcentage de pauvres en Russie et aux USA est le même, 15 %, avec la différence qu’il diminue en Russie et augmente aux USA. Le territoire de la Russie est le plus grand du monde, sa production de pétrole a été certaines années la plus grande du monde, sa production de gaz suit de près celle des USA, ce qui rend malades les impérialistes américains et européens qui en oublient leurs ennemis musulmans. Oubliant que le peuple russe est très résistant, ils ont même pris d’illégales et stupides sanctions économiques contre la Russie.

Depuis la disparition de l’URSS, la Russie conservatrice et même redevenue très religieuse. En 2016, Poutine a fait ériger au pied du Kremlin une statue du Grand-prince de la Russie de Kiev Vladimir 1er plus connu sous le nom de Vladimir le Grand (958-1015), qui a converti au christianisme la Russie kiévienne, État berceau de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie actuelles.

Poutine a réussi, sur le plan politique et métaphysique, que la Russie surclasse l’Occident. Philippe de Villiers a dit: Vladimir Poutine « est un vrai défenseur de la chrétienté et de la tradition sans équivalent dans le monde occidental. »

A propos de l’élection présidentielle américaine Poutine a déclaré en novembre 2016: « Pour une large part, le nom du vainqueur nous est indifférent, mais évidemment nous ne pouvons pas ne pas saluer les mots et les intentions, d’où quils viennent, visant à normaliser les liens entre nos deux pays. » Prenant ses distances du politiquement correct, de l’inversion systématique des valeurs et de la doctrine de l’ingérence, la Russie va-t-elle ravir la place aux USA gauchisants, libertaires et égalitaires à la mai 1968, décadents, hostiles au patriotisme des autres, espionnant le monde entier, ayant plus de 1000  bases militaires dans 156 pays un peu partout dans le monde et combattant toutes les discriminations sauf celle de l’argent de leur  super-classe et des « food stamps » de leurs pauvres, faisant la guerre partout dans le monde, soit plus de 50 guerres depuis la deuxième guerre mondiale. Les USA requièrent de l’UE de faire son choix pour les USA et contre la Russie. L’Europe qui s’est soumise à la « religion » droit de l’hommiste  se soumettra-t-elle aux USA et à l’islam-idéologie ou sera-t-elle capable de se libérer de l’UE politico-économique telle qu’elle est devenue et de retrouver ses racines et son indépendance?

La deuxième raison

Au contraire, l’UE pratique la politique et le droit utilitaristes sans culture historique. Elle rejette: le patriotisme, l’identité nationale, ses racines judéo-chrétiennes  et greco-romaines, ses racines chrétiennes occidentales, ethniques, familiales et même sexuelles et les piétinent. Comme tout régime autoritaire, elle forme des « citoyens » déshumanisés, dénationalisés, déculturalisés, sans racines, sans idéal, sans personnalité, sans frontières, pacifiques et lâches afin qu’ils soient parfaitement interchangeables (les masses). L’UE dégénère la politique en une bureaucratique et inefficace administration, comme le fit l’URSS. Sans oublier le laisser aller démographique, l’absence de résistance et le manque de stratégies en ce qui concerne la catastrophe qu’est l’immigration de masse colonisatrice musulmane et africaine. Elle condamne, hypocritement, la préférence nationale et la préférence de notre civilisation alors que ce sont justement deux éléments dissuasifs forts concernant l’immigration musulmane et africaine. Les idoles de l’idéologie UE sont la technique et les technocrates de Bruxelles qui ont remplacé nos racines, les masses qui remplacent notre humanité classique, l’argent qui remplace le sens de l’honneur et le sentiment de sa propre dignité et le moi ou je qui remplace notre culture judéo-chrétienne et greco-romaine, sans oublier la multinationale oligarchique américaine dont l’UE est un satellite. Pour tout égaliser, dominer et ramener au service de la puissance, de son moi et de son orgueil, l’UE idolâtre tant la technique que l’idéal égalitaire et l’argent,. Pour son pouvoir et sous son joug, elle menace, fait du chantage puis cherche à détruire tout contre-pouvoir national, au lieu de se cantonner honnêtement à l’économie en Europe, qui du reste va de mal en pis. Les technocrates de Bruxelles, en particulier ceux arrogants des finances, les mêmes  qui ont fait prêter des centaines de milliards à la Grèce, se croient supérieurs à tout et méprisent le peuple; un technocrate de l’UE est tout le contraire d’un soldat suisse de milice qui, lui, est même prêt à mourir pour son peuple et les siens, pas à chercher à faire carrière sur le dos du peuple. Tout ce que fait l’UE, conduit malheureusement l’Europe à une politique inhumaine, immorale et à une dictature dispendieuse. Le mondialisme et le libéralisme libertaire de l’UE et des USA, en déracinant les citoyens, favorisent le chaos et les révolutions et détruisent les liens affectifs présumés limiter la liberté absolue des autochtones et les motiver. Ces citoyens ne sont alors, comme le furent les Romains, plus encouragés  à se sacrifier pour leurs proches et leur patrie. La poids de la charge fiscale, une vision et une gestion court termistes et irresponsables qui préfèrent l’immédiateté comme les enfants et les délinquants font que les pseudo-démocraties occidentales sont de moins en moins capitalistes, s’endettent à la folie, pratiquent l’intérêt négatif, mangent nos retraites, n’épargnent plus et investissent trop peu. Les Jean-Claude Juncker, Federica Mogherini, Simonetta Sommaruga, Micheline Calmy Rey, Alain Berset, Didier Burkhalter et autres bruxellisés sont au service de la super-classe ou caste et contre la classe moyenne. Ils ignorent que plus les dettes de l’Etat augmentent moins les salaires augmentent. moins que le coût de la vie et qu’au pire l’inflation grimpe plus que les augmentations de salaire.

En résumé l’UE actuelle ne tolère les nations européennes que si elles lui sont soumises et utilisables pour sa puissance et par elle; à l’exemple de l’URSS, Cuba, Corée du nord et USA, l’UE a besoin pour cela d’un certain type de « citoyens » uniformisés. Elle est devenue un totalitarisme comme le fut l’URSS, d’où les saines réactions d’anciens pays européens de l’URSS qui ont tant souffert de ce totalitarisme qu’ils ne l’ont, eux, pas oublié.

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La troisième raison

Pour les USA, une alliance entre l’Europe et sa voisine la grande Russie constituerait un très grand espace et un concurrent beaucoup plus puissant que les USA et qui échapperaient à leur domination; par conséquent toute union entre Europe et Russie est proscrite par les USA qui désignent comme leur ennemi la « Russie du méchant Poutine », quand ce ne sont pas les « méchants Chinois », alors qu’ils devraient comme la Russie désigner l’islam radical comme leur adversaire. Le complexe militaro-industriel qui fut dénoncé par le Président Dwight Eisenhower, ainsi que les oligarques mondialistes  et la gauche internationaliste ont fait perdre aux citoyens américains leurs libertés, les principes démocratiques de leurs pères fondateurs et le rêve américain. La prétention et la philosophie de « l’oubli de l’être » (« Gestell » du philosophe existentiel Heidegger, 1889-1976), de « la nation indispensable » des USA et de l’islam-idéologie de dominer le monde sont de nouvelles aventures de prétentions similaires à celles d’Hitler et de l’ancienne URSS. Martin Heidegger avait raison d’affirmer que USA et URSS étaient métaphysiquement semblables. Aujourd’hui, il y ajouterait la résurgence de l’islam-idéologie. Il nous faut choisir entre le « Gestell"  matérialiste utilitaire de l’homme uniformisé, déculturalisé, droit de l’hommiste et les valeurs de l’humanisme occidental judéo-chrétien. Qui l’emportera le « Gestell » du matérialisme et de l’islam-idéologie ou le retour vers notre tradition européenne d’humanisme, de spiritualité et de liberté?

A l’image de l’URSS et de l’islam, les USA défendent une idéologie qui, selon eux, leur donne le droit de s’ingérer dans les nations et de contrôler le monde en exigeant de ses soldats de mourir pour leur pseudo-démocratie, leurs multinationales du complexe militaro-industriel, le mondialisme de leurs oligarques et le socialisme internationaliste, alors que la Suisse traditionnelle et la nouvelle Russie défendent leurs intérêts, citoyens, histoire, civilisations, patriotisme, éthique et attendent que leurs soldats meurent pour défendre leur patrie, leur famille, leurs racines et leurs traditions judéo-chrétiennes qu’elles soient orthodoxes ou non. Avec la complicité de  l’UE, au lieu de s’attaquer à la colonisation islamique, les USA en particulier Hillary Clinton, Georges Soros et son ami Mark Zuckerberg de face de bouc, Henry Kissinger et Barak Hussein Obama ont intrigué et tout fait pour qu’il n’y ait ni Union eurasiatique autour de la Russie, ni surtout rapprochement de l’Europe et de la Russie, mais rattachement de l’Ukraine aux USA et à son satellite l’UE et domination américaine progressivement sur tous les anciens pays satellites de l’URSS. Si vous ne croyez pas cette géopolitique dominatrice et d’ingérences, lisez le classique américain de géopolitique officielle « Le grand échiquier, l’Amérique et le reste du monde » publié en français en 1997 aux Editions Bayard Jeunesse par Zbigniew Brzezinski. Il prône le messianisme américain, la vassalisation de toute l’Europe, le conflit avec la Russie et tient même à nous habituer à accepter la victoire de Daesh en Syrie et en Iraq. Les USA n’ont toujours pas compris que les traditions, une économie prospère, le droit de propriété, une fiscalité faible, par exemple l’équitable flat tax unique de 13 % sur le revenu en Russie, un Etat de droit, sont les fondations incontestables sur lesquelles une nation  peut bâtir une société libre et une vraie démocratie et lutter contre le  chaos du XXI ème siècle, islam-idéologie comprise.

Contre toute logique, les pays européens soumis à l’UE  se désarment et persistent à confier leur défense à l’OTAN soit à l’impérialisme américain. Bien que terrorisme et colonisation islamique envahissent et s’emparent de l’Europe, sous leurs yeux, les pays européens se désarment et leurs peuples pacifistes sont devenus lâches. Leur naïf pacifisme, leur lâcheté, leur matérialisme, leur utilitarisme et leur rationalisme, qui admire la raison et les droits de l’homme sous lesquels se fait la conquête silencieuse de l’islam mais mésestime l’expérience et la tradition et nie la réalité, sont devenus les fiertés et les idoles des angéliques et bisounours européens, aveugles, décadents et stupides.

Alors que l’islam-idéologie est, depuis XIV siècles premièrement une idéologie de guerre et de conquête et appelle à la guerre « sainte » et colonisatrice ou jihad, l’Occident préconise le pacifisme et la génuflexion. Alors que l’islam commande de tuer ou de  soumettre tous ceux qui croient au judaïsme, au christianisme, etc, qui quittent l’islam, ou qui sont athées, tous à ses yeux des mécréants, l’Occident s’enferre et s’entête à respecter l’islam-idéologie sous prétexte que ce serait une tendre religion spirituelle de paix et de tolérance équivalente au christianisme.

Plus clairvoyante, la Russie, elle, améliore sa Défense; après les USA, la Corée du nord, l’Inde et la Chine, l’armée russe n’est que la cinquième du monde: 840.000 soldats, soit six fois moins que celle de feu l’URSS pendant la guerre froide, mais avec 3 millions de réservistes ce qui est une stratégie avisée face aux menaces actuelles.

Dominique Schwander, 23.11.2016

mardi, 22 novembre 2016

L’Ours et le Mandarin: le “partenariat stratégique” sino-russe au crible de l’Histoire

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L’Ours et le Mandarin: le “partenariat stratégique” sino-russe au crible de l’Histoire

Galvanisée par la dégradation progressive de ses relations avec l’Occident à la suite de son action en Ukraine et en Syrie, la Russie de Vladimir Poutine a toujours voulu voir en la Chine un partenaire “alternatif” sur lequel elle pourrait s’appuyer, à la fois sur les plans économique et international. Cette ambition se heurte toutefois très souvent à la réalité des objectifs de Pékin, dont les dirigeants n’ont jamais été particulièrement enthousiasmés par le concept d’un bloc anti-occidental au sens strict du terme. Les notions de “partenariat stratégique” ou même d’“alliance”, si elles sont devenues très à la mode dans les dîners mondains, ne recouvrent donc que très imparfaitement la logique du fait sino-russe.

Nous vous proposons cette analyse des relations sino-russes en deux parties, voici la première.

tchaadaev.jpg« Nous ne sommes ni de l’Orient, ni de l’Occident », concluait sur un ton particulièrement pessimiste le philosophe russe Tchaadaïev dans l’une de ses plus célèbres Lettres philosophiques. Principal précurseur du bouillonnement intellectuel de la Russie impériale de la seconde moitié du XIXe siècle, celui-ci fut l’un des premiers à théoriser l’idée d’une spécificité russe qui justifierait le fait qu’elle n’ait d’autre choix que de s’appuyer sur deux “béquilles”, dont l’une serait occidentale et l’autre orientale. Comme si le génie politique et industriel de l’Europe ne pouvait qu’être associé avec la créativité et la rationalité organisatrice de la Chine, qui partageait déjà avec la Russie la problématique de l’immensité du territoire et de sa bonne administration. Peine perdue pour Tchaadaïev, qui considérait que nul espoir n’était permis tant que le pays resterait engoncé dans l’archaïsme des tsars indignes de l’œuvre de Pierre le Grand, alors même que la Russie ne connaissait pas encore la violence anarchiste qui marquera la seconde moitié du XIXe siècle. Dans Apologie d’un fou, publié en 1837, il écrit et se désole : « Situés entre les deux grandes divisions du monde, entre l’Orient et l’Occident, nous appuyant d’un coude sur la Chine et de l’autre sur l’Allemagne, nous devrions réunir en nous les deux grands principes de la nature intelligente, l’imagination et la raison, et joindre dans notre civilisation les histoires du globe entier. Ce n’est point-là le rôle que la Providence nous a départi. »

De manière générale, la prophétie de Tchaadaïev s’est confirmée. L’équilibre qu’il appelait de ses vœux n’a jamais pu être trouvé, en particulier dans les relations de la Russie avec la Chine. Lorsque l’on “efface” le relief donné par la perspective historique, on a en effet tendance à voir dominer l’image d’un rapprochement constant et inexorable entre Moscou et Pékin, dont l’alliance servirait de contrepoids dans un monde dominé par la vision occidentale des relations internationales. Cette impression s’est particulièrement renforcée avec le discours de Vladimir Poutine donné à la 43e conférence de la sécurité de Munich en 2007, où ce dernier fustigea l’unilatéralisme qui avait présidé au déclenchement de la guerre en Irak en 2003 ainsi que le projet de bouclier antimissile prévu par l’Otan en Europe orientale. Ce serait toutefois négliger le fait que le premier mandat du président russe (2000-2004) fut marqué par un mouvement marqué d’affinité avec l’Occident, à tel point qu’il fut l’un des premiers à contacter George W. Bush à la suite du 11 septembre 2001 pour l’assurer de son soutien. Ce serait aussi oublier hâtivement que la relation sino-russe fut dominée pendant cinq siècles par l’importance des litiges territoriaux et que la Guerre froide fut pour les deux pays un théâtre d’affrontement pour le leadership du camp socialiste, ce qui annihila toute perspective d’un bloc unifié.

Cinq siècles de conflictualité

Si elles semblent très éloignées de par la langue et la culture, la Russie et la Chine ont toutefois toujours eu en commun de partager une réalité géographique similaire, dont l’immensité du territoire est la pierre angulaire. Une proximité également traduite dans les institutions, le modèle impérial historiquement développé par les deux pays ayant constitué un facteur favorable à une tradition administrative très fortement centralisatrice. Il y a aussi la question de la diaspora, particulièrement prégnante pour Moscou comme pour Pékin, avec 25 millions de Russes en dehors des frontières – principalement dans les anciens États de l’Union soviétique – et 20 millions de Chinois sur la seule île de Taïwan. Des nationaux “du dehors” souvent considérés comme des compatriotes perdus qu’il conviendrait a minima de protéger, et au mieux de faire revenir dans l’escarcelle nationale. Il y a enfin cette immense frontière commune de 4250 km qui s’étend de la Mongolie jusqu’aux rives de l’océan Pacifique, et dont la définition exacte n’a, jusqu’à récemment, jamais été arrêtée.

StolypinCrop.JPGLes premiers contacts diplomatiques entre les deux pays sont traditionnellement datés de la délégation envoyée par la Chine au tsar Michel en 1618. Si le traité de Nertchinsk de 1689 abordera pour la première fois la question des litiges territoriaux avec le tracé d’une première frontière, la relation entre les deux pays n’en restera pas moins toujours teintée de méfiance. La question territoriale gagnera en importance dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, quand le Premier ministre Piotr Stolypine lancera un vaste plan de modernisation de l’Extrême-Orient russe. Entre 1906 et 1913, plus de 3,5 millions de paysans russes traverseront l’Oural pour s’installer dans les terres inhospitalières de la Sibérie orientale, dont certaines parties attirent grandement la convoitise de Pékin.

Mais le véritable rapprochement entre les deux pays ne s’imposera qu’à la faveur de la proximité idéologique offerte par les effets conjugués de la révolution russe d’octobre 1917 et de la prise de pouvoir du Parti communiste chinois (PCC) emmené par la figure emblématique de Mao Zedong en 1949. Le 14 février 1950, un premier traité d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle est signé entre les deux États. L’URSS de Staline, auréolée de l’immense prestige de sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945 et forte d’un important savoir-faire en matière industrielle, envoie dans ce cadre plus de 10 000 ingénieurs en Chine afin de former le personnel local. Malgré la divergence fondamentale avec les conceptions économiques de Mao Zedong, qui privilégiait le développement agraire massif et pas l’industrie lourde, cette coopération se poursuit jusqu’au milieu des années 1950. Portée par l’espoir de Moscou de pouvoir constituer avec la Chine un grand bloc socialiste qui lui permettrait de peser de manière plus importante sur les affaires internationales, cette politique se heurte toutefois à la dégradation progressive des relations entre les deux pays. Ces discordances croissantes sont, en grande partie, liées au refus de Nikita Khrouchtchev de transférer la technologie nucléaire au régime chinois, à la publication du rapport portant son nom sur les crimes du stalinisme et à son choix de dialoguer régulièrement avec Washington dans le cadre de la “coexistence pacifique”, une véritable hérésie conceptuelle pour un Mao Zedong resté très attaché à l’orthodoxie marxiste-léniniste.

La rupture est finalement consommée entre 1961 et 1962, notamment après une gestion de la crise des missiles de Cuba jugée calamiteuse par Pékin. Dans la conception maoïste, la Chine possédait une légitimité au moins équivalente à celle de l’URSS pour assurer le leadership du camp socialiste. C’est la raison pour laquelle le pays chercha à se détacher du grand-frère soviétique en dégageant une voie qui lui était spécifique. En ce sens, la Chine est incontestablement parvenue à certains résultats : obtention de l’arme nucléaire en 1964, reconnaissance par la France la même année et admission au Conseil de sécurité de l’Onu en 1971, en lieu et place de Taïwan. Elle développe dans ce cadre la doctrine du “tiers-mondisme” afin de concurrencer Moscou dans le soutien aux États attirés par l’idéologie marxiste, politique dont Pékin tirera bien peu de fruits puisque seule l’Albanie d’Enver Hoxha finira par s’y rallier à la faveur de la rupture avec l’Union soviétique en 1961.

Un pic de tension avec l’URSS est atteint en 1969, lorsque l’Armée rouge et l’Armée populaire de libération s’affrontent à l’occasion de plusieurs escarmouches aux abords du fleuve Amour, sur l’affluent de l’Oussouri. Si l’enjeu tient dans le contrôle de l’île de Damanski (Zhenbao en mandarin), ces incidents illustrent principalement le problème plus large des différends frontaliers entre les deux pays, abordés plusieurs fois par la voie des traités, mais jamais véritablement réglés et toujours présents à l’esprit des deux parties.

DengXiaoping.Time.1979.pngSeule la mort de Mao Zedong en 1976, qui entraînera en Chine un certain recul de l’impératif de “pureté marxiste”, permettra d’engager un premier rapprochement. Son successeur, Deng Xiaoping, a longtemps été considéré comme un acteur majeur de la réconciliation sino-soviétique, dans un contexte où le traité d’amitié signé en 1950 était sur le point d’expirer (en 1979). Mais le Deng Xiaoping “réconciliateur” des années 1980 fut aussin aux côtés de Mao, l’un des plus solides partisans de la “ligne dure” face au révisionnisme soviétique initié par Khrouchtchev. Il définira même, en 1979, l’URSS comme « l’adversaire le plus résolu de la République populaire de Chine », avant même les États-Unis. Deng Xiaoping posa donc trois préalables au rapprochement avec Moscou : le retrait des divisions de l’Armée rouge encore stationnées en Mongolie, l’arrêt du soutien soviétique aux opérations militaires que le Vietnam menait au Cambodge depuis 1977 et le démantèlement de toutes les bases militaires situées dans les pays avoisinants la Chine. S’il s’éloigna radicalement du maximalisme de Mao Zedong, il prouva en revanche que la logique de blocs ou le suivisme idéologique n’avaient rien d’automatique dans un contexte où l’URSS redoublait d’activité sur la scène internationale. L’invasion de l’Afghanistan initiée en 1979 par la Russie a d’ailleurs mis fin à ces premières négociations. Cette situation n’a guère connu d’amélioration dans une Union soviétique minée par des difficultés économiques structurelles et une forte instabilité politique interne, avec une première moitié des années 1980 où se succèdent pas moins de quatre dirigeants différents (Brejnev, Andropov, Tchernenko et Gorbatchev). Seul le retrait partiel d’Afghanistan, initié en 1986, permettra d’ouvrir la voie à ce qui constitue le véritable tournant du rapprochement sino-russe : la “parenthèse Eltsine” dans les années 1990.

D’un partenariat constructif à une alliance stratégique

Paradoxalement, la chute de l’URSS en 1991 et l’émergence d’une Fédération de Russie la même année ne constituent pas – du moins dans un premier temps – un facteur de rapprochement avec la Chine. Dans son choix d’une rupture radicale avec un passé soviétique dont le deuil ne sera jamais véritablement fait par la population russe, Boris Eltsine s’appuie sur de jeunes cadres formés dans les années 1980. C’est par exemple le cas de Boris Nemtsov, dont l’assassinat à Moscou le 25 février 2015 a fait grand bruit, en Russie comme dans les médias occidentaux. Sous le patronage du Ministre de l’économie Iegor Gaïdar, ces nouveaux cadres résolument libéraux conduisent la Russie à opérer dans un premier temps un certain alignement sur la politique de l’Union européenne et des États-Unis, dans la continuité des choix effectués par Mikhaïl Gorbatchev pendant la Guerre du Golfe. Autant d’éléments qui ne laisseront qu’une place limitée à une politique ambitieuse de rapprochement avec la Chine, alors que celle-ci cherchait dans le même temps à améliorer ses relations avec Washington, considérablement dégradées par la question latente de Taïwan et la répression des manifestations de la place Tian’anmen en 1989.

Primakov_03.jpgIl est assez coutumier de désigner Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en 2000 mais dont l’ascension a été permise par Boris Eltsine, comme l’artisan fondateur du repositionnement russe dans la politique internationale, et en particulier du rapprochement avec la Chine. Il serait toutefois plus juste d’attribuer ce rôle au Ministre des affaires étrangères nommé par Eltsine en 1996, Evgueni Primakov. Brillant arabisant et ancien officier des services de renseignement soviétiques, il se distingua par une saille restée célèbre dans le pays : « la Russie doit marcher sur ses deux jambes ». Il s’agissait déjà d’une référence – massivement réutilisée par la suite par Vladimir Poutine – au positionnement central occupé par la Russie dans l’espace eurasiatique, mais aussi à cette “particularité” chère à Tchaadaïev et dont elle devrait user afin de poursuivre la voie qui est la sienne. Le rapprochement avec Pékin apparaissait alors comme une évidence dans un contexte où l’économie russe était minée par le choc brutal des privatisations impulsées par Iegor Gaïdar, tandis que le gouvernement et les autorités militaires subissaient l’humiliation de leur défaite dans la Première guerre de Tchétchénie.

Du côté chinois, le nouveau président Jiang Zeming cherchait quant à lui à construire pour la Chine une stature à sa mesure sur le plan international, alors que le pays se trouvait encore sous le coup de plusieurs sanctions européennes et américaines en réponse aux évènements de la place Tian’anmen. Sur le plan régional, les autorités chinoises se trouvaient de plus en plus préoccupées par le “pivot Pacifique” engagé par les États-Unis au milieu des années 1990, et qui avait conduit Washington à intervenir militairement dans la crise de Taïwan en 1995 ou encore à se rapprocher de son allié japonais.

Pour les deux pays, les conditions du rapprochement étaient donc assez largement réunies, ce qui aboutira à la signature par Boris Eltsine et Jiang Zeming d’un premier partenariat en avril 1996. Il est d’ailleurs très intéressant d’observer le subtil changement sémantique opéré par la diplomatie russe dans la définition de sa relation avec Pékin : qualifié dans la première moitié des années 1990 de « partenariat constructif » (« konstrouktivnoyé partnerstvo »), le lien avec la Chine est désormais défini comme un « partenariat stratégique » (« strategitcheskoyé partnerstvo »), une formule nettement plus offensive proposée par Evgueni Primakov, qui s’inscrit dans une certaine stratégie de communication vis-à-vis des autres partenaires de la Russie. Ce qui commence déjà à prédominer, c’est bien la nécessité d’une certaine convergence pratique dans la gestion des relations internationales, ce qui sera confirmé par la déclaration conjointe sino-russe de 1997, conçue pour compléter le partenariat de 1996. On y retrouve avec intérêt tous les éléments de langage qui sont encore aujourd’hui utilisés par Pékin et Moscou dans leur traitement des affaires internationales : « nécessité d’un monde multipolaire », « refus de l’hégémonie », « primauté du droit et de la coopération entre les peuples », « non-intervention et respect de la souveraineté nationale »… La “multipolarité” en particulier est ainsi transformée en un quasi-slogan de principe pour Moscou, qui y voyait un concept efficace pour contester la prééminence américaine dans la limite des moyens dont disposait le Kremlin dans les années 1990.

La gestion du dossier particulièrement complexe de la Yougoslavie ne fait qu’accentuer ce sentiment de dépossession et d’impuissance. La Russie se révèle incapable de soutenir son alliée serbe en empêchant une intervention militaire de l’Otan au Kosovo entre mars 1998 et juin 1999. Pékin comme Moscou adopteront par ailleurs une position similaire sur le dossier, l’action de l’Alliance atlantique en Serbie étant perçue comme une atteinte au principe de souveraineté nationale orchestrée avec un contournement du système décisionnel du Conseil de Sécurité de l’Onu – l’opération fut effectivement déclenchée sans mandat. Même à quinze ans d’intervalle, le précédent du Kosovo continue de résonner – à tort ou à raison – pour Pékin et Moscou comme la preuve indéniable que le système de concertation offert par l’Onu est vicié dans son principe même.

Cette idée justifie un rapprochement des deux capitales sur des questions plus sensibles liées à la sécurité régionale et internationale, déjà engagée par la réunion des “Shanghai Five” en 1996 (Chine, Russie, Kirghizstan, Kazakhstan, Tadjikistan). Même l’institution militaire russe, encore très imprégnée par un personnel majoritairement issu de l’establishment soviétique et très conservatrice vis-à-vis du secret industriel, accepte des transferts de technologies militaires de plus en plus nombreux en direction de Pékin. Ce choix ne fut d’ailleurs pas uniquement pris pour des raisons purement politiques : il a été rendu impérativement nécessaire par le délitement complet du complexe militaro-industriel russe et par la perte de ses principaux clients en Europe centrale et orientale (Allemagne de l’Est, Hongrie, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Roumanie, Pologne, etc.). La Chine s’est alors rapidement imposée comme un débouché naturel, en particulier pour une industrie de l’armement dont le revenu reposait à 80 % sur les recettes des exportations d’armes.

À l’échelle de l’histoire longue, le rapprochement sino-russe pourrait donc être considéré comme un épiphénomène, particulièrement lorsque l’on sait l’importance des litiges territoriaux qui ont régulièrement empoisonné les relations entre les deux pays, de même que leur lutte acharnée pour l’hégémonie sur le camp socialiste durant la Guerre froide. La rapidité de l’évolution du monde après la chute de l’empire soviétique – que presque aucune âme n’avait été capable de prédire – a favorisé un rapprochement devenu non pas naturel, mais légitime pour deux pays dont les intérêts géopolitiques et la conception antilibérale des relations internationales constituent, en apparence au moins, les deux piliers d’une relation potentiellement “stratégique”. La Russie de Vladimir Poutine, très largement enfantée par celle de Boris Eltsine, exploitera ainsi cet héritage et tentera – avec un succès parfois assez largement contestable – d’en faire un des principaux vecteurs de son “retour” sur la scène internationale.

Nos Desserts :

dimanche, 20 novembre 2016

Pascal Junod: fédéralisme suisse, UDC, Oskar Freysinger, démocratie directe

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Le fédéralisme suisse, exemple pour l'Europe (Pascal Junod)

Maître Pascal Junod, avocat au barreau de Genève, bien connu en France, nous donne une courte analyse des bienfaits du système fédéral suisse qu'il faut se garder de confondre avec ce que l'on appelle ailleurs le fédéralisme.

Oskar Freysinger, l'UDC et la démocratie directe (Pascal Junod)

Maître Pascal Junod, avocat au barreau de Genève, bien connu en France, nous parle de son ami Oskar Freysinger, de l'UDC, et de la démocratie directe telle qu'elle fonctionne en suisse. Il nous dit aussi pourquoi l'Europe Unie explose.

samedi, 19 novembre 2016

Trump Poutine: ne rêvons pas

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Trump Poutine: ne rêvons pas

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On considère généralement, en tenant compte des intentions affichées par le candidat Trump, que son élection à la Maison Blanche signifiera une diminution des tensions militaires entre lui et Poutine. Peut-être même pourrait-on assister à l'établissement de relations diplomatiques normales entre les deux puissances. Poutine pour sa part n'a rien fait pour décourager l'idée. Ceci dit, l'on sent bien qu'il attend d'en savoir davantage sur les intentions de Trump avant d'envisager ce que l'on pourrait nommer un désarmement bilatéral.
 
En fait, on peut craindre que Trump ne puisse en rien changer la politique agressive des Etats-Unis à l'égard de la Russie. Elle est trop ancienne et s'exerce dans de trop nombreux champs stratégiques pour pouvoir être modifiée ne fut-ce que dans un seul de ceux-ci – sauf peut-être dans le cas d'un allégement des « sanctions » imposées par Washington à la suite du conflit en Ukraine. Celui-ci, rappelons le, a été entièrement le résultat de manœuvres américaines discrètes et moins discrètes visant à déstabiliser la Russie à travers une opération de « regime change » à Kiev.

Les Etats-Unis ont basé l'essentiel de leur course à la suprématie mondiale, dès 1950, par une volonté de dominer la Russie, qui avait le grand tort à leur yeux de disposer d'une arme nucléaire du niveau de la leur. Cette domination devait être assurée sur le plan géographique, mais tout autant sur le plan scientifique et industriel. La plupart des grandes avancées qui distingue par exemple la science américaine de celle des autres nations ont été des conséquences du développement d'armes de plus en plus performantes, ceci y compris dans le spatial. Renoncer à la course aux armements serait couper les principaux ressorts du succès américain dans ces domaines. Or pour s'armer, il faut le faire contre un ennemi présenté comme la plus grande menace existentielle. La Chine aujourd'hui est aussi dénommée telle par le gouvernement américain, mais la Russie restera toujours la première.

Corrélativement, le complexe militaro-industriel russe, bien que moins puissant que son homologue américain, a lui aussi besoin de la préparation, au moins virtuelle, de conflits entre les deux pays. Les progrès spectaculaires en matière d'armement, notamment dans le domaine des missiles intelligents, réalisés par l'industrie russe récemment, n'auraient pas pu se produire sans une perspective belliqueuse. Poutine sait qu'il dépend en grande partie au plan intérieur du soutien de ce complexe, et ne fera rien qui puisse contribuer à le démobiliser.

D'une façon générale, on peut considérer que Donald Trump, le voudrait-il, ne pourra jamais imposer à l'état-major du Pentagone, comme au puissant complexe militaro industriel (CMI) qui vit aujourd'hui essentiellement de commandes militaires américaines, d'accepter des diminutions substantielles de l'effort dit de défense, dont la Russie, bien avant la Chine, est aujourd'hui la principale cible.

Rappelons que le budget militaire américain s'élevait en 2015 à 598 milliards de dollars, dont une grande partie certes difficile à chiffrer, est relative aux opérations militaires en cours ou en projet contre la Russie. On imagine les pertes d'influence, de profits et d'emplois que subiraient le Pentagone et le CMI en cas d'une diminution, même marginale et progressive, de ces crédits.

Aussi bien Donald Trump ne s'y est-il pas risqué. Il a annoncé, dans son programme, qu'il supprimerait les réductions budgétaires forfaitaires précédentes, (séquestrations) qu'il a imputé à l'incapacité d'Obama et de Hillary Clinton, secrétaire d'Etat, à prendre la juste mesure des besoins budgétaires de la défense. Il a promis que les futurs budgets militaires ne descendraient pas au dessous du seuil minimum de 550 milliard. Pour les Russes, ceci ne peut qu'être interprété que comme la volonté de poursuivre les déploiements militaires à leurs frontières, comme dans tous les pays où ils peuvent exercer encore une influence.

Dès avant son élection, le 27 avril 2016, le candidat Trump avait prévenu, dans les bureaux de la revue conservatrice The National Interest, (voir http://nationalinterest.org/feature/trump-foreign-policy-... ) qu'il n'envisageait pas de nier les différents géopolitiques profonds entre les Etats-Unis et la Russie, nécessitant selon lui que l'Amérique ne baisse pas la garde, y compris et surtout sur le plan militaire. Aussi bien depuis son élection, dans diverses interventions, les buts annoncés par lui ne diffèrent guère de ceux de Barack Obama : restaurer la confiance des alliés traditionnels des Etats-Unis (Israël, Arabie Saoudite), contrer des pays présentés comme militairement menaçants, (Iran, Corée du Nord), reconstruire partout les capacités militaires des Etats-Unis.

Ceci, concrètement, signifie, contrairement à ce que certains observateurs avaient pu penser pas, que Trump ne laissera pas le champ libre à la Russie en Ukraine, dans la Baltique et dans le Caucase. De même, il ne renoncera pas à une forte présence militaire au Moyen-Orient, même si par ailleurs il avait annoncé sa volonté de déléguer en partie à la Russie la lutte contre l'Etat islamique en Syrie.

Un "reset" très limité

Le projet de nouveau départ avec la Russie (reset) c'est-à-dire une réconciliation, annoncé par Trump à la satisfaction d'électeurs populaires lassés par 20 ans de guerre visant directement ou indirectement les intérêts russes, risque de rester un élément de langage. La réalité est que les Etats-Unis ont des réseaux d'alliance solides qui excluent la Russie ou qui, plus exactement, sont dirigés contre elle.

Ainsi, concernant l'Otan, Trump n'a jamais annoncé qu'il renoncerait à faire de celle-ci l'instrument d'un « containment » toujours plus ambitieux de la Russie. Il n'a jamais indiqué par ailleurs qu'il cesserait de participer à la défense de l'Europe, face à une pourtant bien hypothétique agression militaire russe. Il a seulement indiqué qu'il exigerait une meilleure répartition du coût financier de l'Otan, en demandant aux membres de celle-ci de prendre désormais en charge l'essentiel de l'effort militaire américain en Europe. Pour cela il considère implicitement que les Etats européens doivent porter à 2% du PIB leurs budgets nationaux de défense.

Quant aux batteries de missiles (défensifs ou offensifs, à la demande) installées en Roumanie, en Tchéquie et en Pologne, le candidat Trump les avait revendiqué comme essentielles à la défense des intérêts américains. Chacun sait, Vladimir Poutine le premier, que sous couvert d'une défense contre une très improbable attaque iranienne, il s'agit d'éléments essentiels d'éventuelles attaques, éventuellement avec des armes nucléaires tactiques, contre les dispositifs russes.

Les cris d'alarme que poussent à qui mieux mieux actuellement les pays européens, notamment en Allemagne et ceux de l'Europe de l'est plus impliqués dans l'Otan, face à un éventuel abandon américain, relèvent seulement de l'intoxication anti-russe. Certes, Dmitry Peskov, porte-parole de Poutine, avait récemment déclaré que pour reconstruire les relations Washington-Kremlin, Trump devrait demander à l'Otan de cesser d'accumuler des forces militaires à la frontière russe. Durant sa campagne, Trump avait pu laisser penser qu'il partageait ce point de vue. Mais pour le moment, il ne dit plus rien de semblable. ( voir http://www.zerohedge.com/news/2016-11-12/nato-panics-puti...)

Quant au Moyen-Orient, le rapprochement espéré entre les Etats-Unis de Trump et la Russie de Poutine pourra-t-il se réaliser au nom de la lutte contre l'Etat islamique (EI) et le terrorisme ? Les annonces avaient en effet été très remarquées. le candidat Trump ayant déclaré disposer d'un plan pour éradiquer l'EI et souligné la communauté d'intérêts avec la Russie dans ce domaine. Mais on ne voit pas comment le président Trump pourrait renoncer à soutenir les appuis traditionnels des intérêts américains dans la région, notamment l'Arabie Saoudite et la kyrielle de pétro-monarchies que celle-ci a rassemblé derrière elle.

Comment pourra-t-il leur faire accepter qu'il cesse de rechercher la chute de Bashar al Assad, en tolérant de facto un front chiite dans la région, comprenant outre la Syrie, le Hezbollah et surtout l'Iran? Comment pourra-t-il renoncer à présenter les bases militaires russes en Syrie comme un danger majeur, tant pour les alliés de l'Amérique que pour celle-ci.

Il ne faut pas être grand expert pour penser que derrière de bonnes paroles de part et d'autre, que pourrait conforter rapidement une réunion de travail avec Poutine, rien de sérieux ne se produira pour pacifier en profondeur et durablement les relations entre l'Amérique et la Russie.

Il faut certes attendre pour juger. Mais il serait très imprudent de trop en espérer.

jeudi, 17 novembre 2016

Guillaume Durocher - Trump Victory: Impact on America & Europe

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Guillaume Durocher - Trump Victory: Impact on America & Europe

Guillaume Durocher is a French political writer and historian. He has lived in many European countries and worked in politics and journalism. He writes for several Alt-Right publications, including The Occidental Observer, Counter-Currents, and Radix.

We begin by discussing the results of the recent election. Guillaume compares Trump’s victory to Brexit, for the mainstream media – through its polls and pundits – failed to accurately predict either. We discuss what this means for not only America, but the West as a whole. Guillaume explains that the American nation-state is now run by a wildcard, and that if Trump drastically alters the course of America, Europe will follow suit. We then discuss Guillaume’s background, including how he became a nationalist. We learn that he was originally an anti-war liberal; questioning the EU, however, led him to then realize the importance of having homogeneous nation-states. The first hour also explores the ongoing culture war in the West, the Jewish community’s response to the Trump phenomenon, and the origins of our current plight.

The members’ hour begins with a consideration of technology. We discuss how the internet has allowed for alternative media to loosen the mainstream media’s control over culture and information. Guillaume correctly points out that Trump, through his condemnation of the mainstream media, has furthered this effect. We then switch gears to consider the big picture. Guillaume argues that it’s okay for those of us in the Alt-Right to disagree about the ideal form of government; what matters, though, is that whichever system we adopt exist solely for the benefit of our people. Guillaume then makes a case for the inclusion of genetics into policymaking decisions, which leads to a discussion on the massive population boom now underway in the third world. The members’ hour also covers the need for willpower and determination, the vulgarization of Western culture, and the tribal nature of fascism.



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