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vendredi, 23 août 2013

L'affaire Snowden, un révélateur des lignes de force en Europe et dans le monde

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L'affaire Snowden, un révélateur des lignes de force en Europe et dans le monde

par Laurent OZON

Ex: http://www.newsring.fr

Edward Snowden, un ancien technicien de la NSA, a dévoilé en juin dernier l'existence du programme Prism, permettant aux renseignements américains d'espionner les communications en ligne. L'Union Européenne aurait notamment été visée par ces écoutes. Une affaire qui révèle de véritables lignes de force en Europe et dans le monde, selon notre contributeur.

Un homme, après bien d'autres, a révélé que l'Etat profond américain espionne (je ne vois pas de raison de mettre cette affirmation au passé) le monde entier. Cet Etat qui dépense à lui-seul plus de 50% des dépenses militaires de la planète est donc bien placé pour continuer à donner des leçons de morale et de paix à la planète entière, avec le culot qui le caractérise. Cette nouvelle crise n'en est une que parce que l'Allemagne a forcé les autres pays européens et l'UE à réagir à ce nouvel abus de la «puissance du bien».  

L'Allemagne, certes privée des attributs militaires du «hard power», exerce néanmoins partiellement sa puissance grâce à ce qui domine les relations internationales depuis 30/40 ans : l'économie. Son modèle économique (capitalisme rhénan) est la seule alternative au libéralisme financiarisé sous contrôle de la FED. Son retournement lent et progressif vers l'Est est le signe évident qu'il existe encore des élites conscientes en Allemagne car de fait, la puissance (et qui niera que l'Allemagne demeure une puissance?) est à elle seule un motif de s'opposer à la puissance. 

L'affaire Snowden, révélateur du manque d'autonomie des Européens

L'UE est travaillée par des volontés contradictoires. Les trois principales sont : 1-L'Allemagne qui dissimule son retour à la politique mondiale derrière la construction fédérale de l'UE. 2-La France, perdue à elle-même, qui ne sait plus quoi faire de cet outil politique, hormis s'aligner sur une volonté politique plus décisive que la sienne. 3-La sphère anglo-saxonne, liée indéfectiblement aux intérêts de l'Etat américain. Cette dernière cherche à faire capoter la puissance potentielle qu'est l'UE (la crise de l'euro est due à la FED et à la City) au profit, soit d'une Europe faible et divisée, dotée un «euro-croupion» (une monnaie-outil non adossée à une volonté politique), soit au profit de souverainismes-irrédentismes nationaux, parfaitement instrumentalisables et qui ne pèseront rien dans le jeu des puissances à venir s'ils sont divisés. 

Cette affaire Snowden révèle donc les véritables lignes de force dans le monde mais surtout en Europe. La France n'a jamais été plus atlantiste qu'aujourd'hui et les intérêts anglo-saxons sont en passe de finaliser le sabotage du projet européen (comme le général De Gaulle l'avait anticipé). Cette crise «Snowden» est un révélateur efficace du niveau d'autonomie des (im)puissances européennes à l'égard de l'Etat américain. L'Allemagne, contrairement aux affirmations péremptoires de certains «Mickeys souverainistes», a ainsi fait la démonstration qu'elle disposait encore d'une autonomie plus grande que celles des élites françaises. Une Allemagne qui est pourtant fédérale, tout comme la Suisse et la Russie ... Mais c'est une autre histoire.

mercredi, 21 août 2013

CHAOS EN EGYPTE

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LE CHAOS EN EGYPTE
L'instrumentalisation du divin et l'Ordre impérial


Chems Eddine Chitour*
Ex: http://metamag.fr

 «La religion relève de Dieu et la Nation appartient à tous ses citoyens» 
Addine LIllah oua el Outane lildjami'e

Ça y est! Ce qui devait arriver arriva !  L'Egypte est à feu et à sang. Des centaines de victimes innocentes pour une cause qui est celle de l'accaparement du pouvoir soit par les «mécréants» représentés par l'armée et les libéraux soit par les Frères musulmans qui veulent gouverner au nom du divin. Les deux camps manipulés par un Occident qui a toujours deux fers au feu attend dans quel sens va pencher le balancier. C'est un fait et nous l'avons écrit, l'intervention de l'armée pour écarter le président Morsi le 3 juillet est un coup d'Etat qui ne veut pas dire son nom.

Une dispersion qui est devenue un «bain de sang» 

Deux des personnalités qui ont cautionné le coup de force, se récusent pour protéger leurs arrières. D’abord, l'imam d'Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite, s'est désolidarisé après avoir pourtant apporté sa caution lors du coup de force des militaires contre Mohamed Morsi le 3 juillet. Ensuite, Mohamed ElBaradei, le nobélisé par l’Occident pour services rendus dans le fonctionnement de l’AIEA, a aussi  annoncé sa démission du gouvernement. Cependant le gouvernement et la presse, quasi unanimes, accusaient les Frères musulmans d'être des ´´terroristes´´ ayant stocké des armes automatiques sur les deux places et se servant des femmes et des enfants comme ´´boucliers humains´´. 

l'imam d'Al-Azhar et Mohamed ElBaradei

Cette violence  a une imprimatur . Ce n’est pas en effet l’Empire qui a adoubé l’opération.  On se rappelle cependant que le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait déclaré jeudi 1er août que l'armée égyptienne était en train de «restaurer la démocratie» alors même qu'elle a renversé le président élu du pays, Mohamed Morsi, lors du coup d'Etat militaire du 3 juillet. «Des millions et des millions de gens demandaient à l'armée d'intervenir, ils avaient tous peur de sombrer dans le chaos, dans la violence.» Il a poursuivi, «Et l'armée n'a pas pris le pouvoir, d'après ce que nous comprenons jusque... jusqu'ici. Il y a un gouvernement civil. En fait, ils restauraient la démocratie.» 

Mohamed Morsi est –il indemne de reproches ?

Dans les pays évolués, quand un président est élu pour un mandat, il ne vient à l’idée de personne de remettre en cause sa légitimité en le « déposant » avant la fin de son mandat. Pourquoi avoir interrompu un processus que chacun s’accorde à dire qu’il est difficile à faire aboutir dans les temps d’un coup de baguette magique ou comme dit on en pays arabe ; « khatem sidna Soulimane », la bague de Sidna Soulimane censé  produire des miracles contre le chômage,  la chute du tourisme, le népotisme et les mauvaises habitudes de l’ancien système.   De plus il faut  signaler que tout le monde «occidental» l'avait adoubé et même les potentats réactionnaires du Golfe qui l'ont aidé financièrement. Que s'est-il passé pour qu'il tombe en disgrâce? Pourtant, il a fait ce qu'on lui a demandé à l'extérieur vis-à-vis de l'extérieur, allant jusqu'à inonder les tunnels de Rafa pour asphyxier les Palestiniens de Ghaza, il a dénoncé Damas, coupé les relations diplomatiques, chassé l'ambassadeur. Montré chaque fois que demandé, son allégeance.

 

A l'intérieur de l'Egypte il semble que cela soit tout à fait  une autre affaire ! Morsi a été élu, disent ses détracteurs, dans des conditions douteuses et aurait, toujours, d'après ses détracteurs amené l'Egypte au chaos. Tarek Ezzat, un militant anti-Morsi nous explique  dans un catalogue à la Prévert, comment Morsi n'a pas été élu démocratiquement: 
«1-Fraude en masse, chrétiens et femmes menacées pour les dissuader de voter, assassinat d'opposants. Son parti et la confrérie islamique ont falsifié les listes électorales, C'est pour permettre à ces fraudeurs de voter partout que les élections ont été étalées sur plusieurs jours. 2- Une autre affaire de fraude concerne l'imprimerie nationale qui a émis plusieurs centaines de milliers de bulletins de vote qui ont été remis aux partisans de Morsi pour bourrer les urnes. 
3-Les anti-Morsi et surtout les chrétiens ont été interdits de vote parfois sous la menace de brûler leurs maisons ou leurs commerces et de tuer leurs enfants. 
4-La magistrature a refusé de superviser les bureaux de vote, parce que les «Frères musulmans» s'attroupaient en masse dans les bureaux de vote pour intimider les votants et les obliger à voter pour Morsi. (...) 
5-Le jour où la Haute Cour constitutionnelle devait rendre sa décision sur la validité du vote sur la Constitution, des hordes payées par les islamistes ont assiégé le bâtiment de la cour et empêché les magistrats de se réunir.» 

A charge encore, sous le règne des Frères musulmans majoritaires, les «députés» de l'Assemblée nationale ont proposé les textes de lois suivants: une loi supprimant l'âge minimal du mariage, pour permettre le mariage des filles mineures et même enfant. Une loi supprimant la scolarité obligatoire des enfants et la gratuité de l'enseignement primaire. Depuis que Morsi a été «élu», les chrétiens étaient accusés d'être des «croisés» ennemis de l'Égypte et de l'Islam, En plus des chrétiens, il y a eu en mai 2013 un véritable pogrom où les islamistes ont assassiné d'autres musulmans chiites qui priaient. Morsi et sa mafia ont délibérément laissé des djihadistes de Aqmi et de Hamas investir le Sinaï, pour servir de force de soutien, Morsi a nommé comme gouverneur de la région touristique de Louxor un membre d'une association terroriste qui avait assassiné 75 touristes devant le temple de Hatshepsout ». 

Pour toute ces raisons, la coupe est pleine vue du côté de ses détracteurs. Tarek Ezzat, conclut : «  Le peuple, qui est la source de la légitimité démocratique n'a pas accepté de vivre 3 ans de plus sous ce régime criminel pour respecter une échéance électorale qui serait évidemment truquée et falsifiée comme la précédente.» .

Il y a  peut être  aussi, une autre cause : Il est indéniable, en effet  que  l’armée que l'on dit populaire est un segment important aussi de l'économie du pays (20 à 30 %du PIB), ce qui veut dire que le président Morsi voulait remettre en cause cela ?

Que peut encore faire l'armée ? 

Les jours et les mois qui viennent seront difficiles car chacun a bien conscience qu'une grande fracture a eu lieu entre les pros et les anti-morsi qui ont aidé l'armée dans le massacre des Frères musulmans. Les vengeances seront terribles et on s'oriente, à Dieu ne plaise vers un scénario à l'algérienne que nous avons connu et que nous ne souhaitons pas à notre pire ennemie, tant ce fut une guerre de tous contre tous, devant l’indifférence de la communauté internationale, nous qui nous égosillons dans le désert à tenter de convaincre de la nuisance de ce mal, jusqu’à ce que par miracle, on s’aperçoive 200.000 morts plus tard , que l’Algérie avait raison  dans son combat.

Que peut faire l'armée ?


Le chaos égyptien va favoriser les ´´jusqu'aux-boutistes´´ des deux bords et donc, violence et coup d'Etat. On peut légitimement penser que ce coup d'Etat a ouvert la boîte de pandore en Egypte. En décrétant l'état d'urgence on revient au régime de Hosni Moubarak, qui autorise les forces de sécurité: d'arrêter et fouiller sans restriction les personnes présentant une menace; pour garder en détention des suspects sans mandat et pendant des années; de surveiller les communications et les médias; d'interdire le port d'arme. Cette loi a permis à Moubarak de détenir environ 17.000 prisonniers politiques sans jugement, selon l'ONG Amnesty International. L’armée ne lâchera pas, elle s’est trop engagée ! Seule une communauté internationale mobilisée sérieusement pourra mettre fin à cette fitna


Que vont faire les Frères musulmans? 

De leur côté les Frères Musulmans savent que la cause est perdue, mais il semble que, pour le moment, les jusqu’aux-boutistes tiennent les rênes du mouvement, envoyant à l’abattoir des dizaines de jeunes chaque jour. Pourtant le mouvement des Frères Musulmans a dû sa longévité à sa souplesse, voire sa faculté de faire le dos rond dans des situations difficiles. Ce sont les compromis qui lui ont permit de durer. Il faut se souvenir, en effet, que le mouvement des Frères musulmans existe depuis plusieurs décennies et qu'ils ont toujours pu rebondir malgré des périodes difficiles. Il se présente comme l'allié objectif de l'Empire. De plus, leur faculté d'endoctrinement a fait que ce sont les faibles qui trinquent. Ces 500 morts, pour la plupart jeunes - comme la fille du leader Al Baltagui- sont-ils morts pour aller au paradis ou pour avoir une vie meilleure ici-bas? 

Pour Ali Hakimi, deux grandes lignes d'hypothèses se dégagent autour de l'attitude que les Frères égyptiens sont en train de camper pour récupérer le fauteuil de leur président élu Mohamed Morsi. La première reposerait sur leur pleine conscience du rapport de force qui prévaut et qu'ils ne devraient pas ignorer. Puisqu'il est évident qu'ils ont en face d'eux l'écrasante majorité du peuple égyptien et tous les moyens de la violence d'Etat, cette conscience de leur faiblesse et de leur isolement politique aurait pour preuve le recours aux femmes et aux enfants dans les rassemblements. De ce point de vue, la perspective d'un apaisement négocié du conflit n'est pas de mise. L'issue violente devient plus qu'inévitable. Céder se transformerait donc en reconnaissance, non seulement d'une défaite contre les ennemis de l'Islam, mais de l'impossibilité consommée de la réalisation d'un «Etat islamique», présenté comme alternative à «l'Etat laïque» en vigueur. 

Il faut croire qu'ils n'ont pas opté pour la sagesse, qui aurait fait qu'ils se retirent de la rue. Au contraire, par leur envahissement, ils ont braqué les autres Egyptiens contre eux. La preuve ce fut le carnage le lendemain Vendredi de la colère  avec plus de soixante dix morts. 

Les habitants du quartier de Rabaa Al-Adawiya, lit-on dans une contribution du Courrier international, ont déjà exprimé leur colère et leur frustration à se voir occupés par les partisans du président déchu: les dirigeants de la confrérie, en particulier son guide suprême Mohamed Badie et Mohamed Al-Beltagui pourraient choisir de mettre en danger leur organisation et l'Egypte, en les jetant dans une spirale de violence et d'instabilité. Les Frères musulmans n'ont visiblement pas tiré les leçons de leur confrontation avec Nasser dans les années 1950: (...) La seconde option passerait par une médiation entre l'armée et la direction des Frères musulmans. La colère gronde au sein même de la confrérie, où certains dénoncent la gestion de la crise par le guide suprême: chaque fois qu'ils ont été puissants, ou se sont crus puissants, les Frères ont systématiquement eu recours à la force et à la violence. (...) A cela s'ajoute leur tendance à se considérer perdants dès lors qu'ils n'ont pas tout raflé- ce dont témoignent, par exemple, leurs efforts pour prendre la main sur toutes les commissions parlementaires après leur victoire aux élections de 2012. (...) Enfin, il faut signaler que le projet islamique, dans le Monde arabe, est pour l'heure presque terminé (...) Mais s'ils persistent dans leur volonté d'escalade guerrière pour ramener Morsi au pouvoir, ils risquent de s'affaiblir. Et pour des décennies. 

La déchéance du Monde arabe musulman 

A des degrés divers les élites religieuses ou politiques arabes  sont responsables de l’anomie du Monde arabe qui est reparti pour un long Roukoud (affaissement moral) après la Nahda initiée par l’Emir Abdelkader puis par des penseurs comme Djamel Eddine El Afghani, Mohamed Abdou voire Mohamed Iqbal. Où sont-ils les héritiers de ces géants de la pensée ?

Pour expliquer le poids réel actuel  du Monde arabe musulman, il faut savoir que, dans toutes les statistiques scientifiques, il est invisible. L'Egypte que l'on dit «le poids lourd» du Monde arabe est un nain technologique. Les islamistes et l'armée s'entre-tuent avec des armes vendues par l'Occident aux belligérants. D'après le rapport du PNUD sur le développement humain 2005 «Le retard dans le domaine des connaissances et de leur transmission entraîne l'absence de démocratie». C'est le constat d'un groupe d'intellectuels de la région travaillant pour l'ONU. Le Monde arabe, avec quelque 280 millions d'habitants qui partagent une langue, une religion et une histoire communes, est un désert du savoir et de la création, selon un rapport d'un groupe d'intellectuels arabes. En raison d'un environnement culturel et politique rétif à la recherche, il publie de moins en moins de livres, lesquels sont de moins en moins lus et de plus en plus censurés. Il existe dans le monde, en moyenne 78,3 ordinateurs pour 1 000 personnes. Ce rapport n'est que de 18 pour 1 000 dans les 22 pays arabes. Et seuls 1,6% de leur population ont accès à Internet. Il y a plus d'internautes en Israël que dans le monde arabe.  (Le Monde arabe : Rapport du PNUD sur le Développement humain. 2005)  

De plus, le classement de Shanghai du jeudi 15 août 2013 des universités mondiales, confirme à nouveau  la nullité scientifique du Monde dit arabe, et la suprématie des universités américaines, qui se taillent la part du lion, avec le tiercé gagnant composé de Harvard, Stanford et Berkeley. Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est quatrième, l'université britannique de Cambridge, cinquième.»  Les universités arabes ne sont visibles qu'après la cinq millième place! C'est dire si le retard est important! 

Retard du à la croyance au XXIe siècle ?

Les Arabes sont–ils sous développés scientifiquement du fait qu’ils sont censés être des croyants et que c’est leur irrationalité qui les empêchent d’être rationnels ? Est-ce dû à l'islam voire à un gène qui fait que les musulmans sont croyants? Sommes-nous programmés pour croire? «Avons-nous un interrupteur «divin» dans la tête? Un bout de cervelle, une disposition particulière des neurones- Le gène de Dieu?-qui permettrait de nous identifier comme croyant ou non? Les neuroscientifiques, notamment aux États-Unis, depuis les années 1980, travaillent en tout cas sur cette hypothèse. D'où le développement d'un champ original de la recherche: la neurothéologie.» 

De plus, on dit que les athées seraient plus intelligents que les croyants? Des scientifiques de l'Université de Rochester, ont établi qu'ils sont en moyenne moins ´´intelligents´´ que les personnes athées; cette étude se fonde sur les capacités analytiques ou d'abstraction. C'est une étude à faire bondir les croyants de toutes obédiences.» 

Démocratie ou califat ?

En fait, ce n'est pas une question de croyance, les musulmans du fait de leurs dirigeants sans réelle légitimité ne sont pas libres. «En un mot comme en cent, rappelle Mohamed Bouhmidi, le Monde arabe ne s'appartient pas, et dans cet espace, l'Egypte encore moins. Dans ces conditions, il est difficile de parler de démocratie. Quand l'essentiel des décisions de souveraineté vous échappe, que vaut la souveraineté du peuple, postulat primordial de l'exercice de la démocratie qui traduirait en actes et en réalité cette souveraineté?(...)».

Pour René Naba, le califat est une utopie dans les conditions actuelles: «Un an de pouvoir a fracassé le rêve longtemps caressé d'un 4e Califat, qui aurait eu pour siège l'Egypte, le berceau des «Frères musulmans», devenue de par l'éviction brutale du premier président membre de la confrérie, la tombe de l'islamisme politique. Le Califat est une supercherie lorsque l'on songe à toutes les bases occidentales disséminées dans les monarchies arabes, faisant du Monde arabe la plus importante concentration militaire atlantiste hors des Etats-Unis. Dans un contexte de soumission à l'ordre hégémonique israélo-américain, le combat contre la présence militaire atlantiste paraît prioritaire à l'instauration d'un califat. Et le califat dans sa version moderne devrait prendre la forme d'une vaste confédération des pays de la Ligue arabe avec en additif l'Iran et la Turquie soit 500 millions de personnes, des réserves énergétiques bon marché, une main-d’œuvre abondante. En un mot, un seuil critique à l'effet de peser sur les relations internationales. Faute d'un tel projet, en présence des bases de l'Otan, le projet de restauration du califat relève d'une supercherie et d'un trafic de religions». 

«Le devenir de l'Islam, écrit Burhan Ghalioun, dépendra des efforts conscients de compréhension, d'assimilation et de maîtrise que les musulmans déploient pour dominer leur temps et leur environnement. Rien n'est certes gagné d'avance, mais rien non plus n'est perdu.

Il faut bien l'admettre, il n'est dans l'histoire aucune fatalité. Si le Texte reste actuel, c'est que les sociétés musulmanes n'en ont pas encore épuisé le sens, qu'il est encore capable de les inspirer et est ouvert à l'enrichissement.»(Burhan Ghalioun Islam et politique., Editions Casbah 1997) .

* enseignant à l'Ecole Polytechnique enp-edu.dz

mardi, 20 août 2013

La Syrie, nouveau champ de bataille de la lutte entre Talibans afghano-pakistanais et Chiites

La Syrie, nouveau champ de bataille de la lutte entre Talibans afghano-pakistanais et Chiites

par Gilles-Emmanuel Jacquet

Ex: http://www.realpolitik.tv

Le Printemps Arabe et les guerres en Libye puis Syrie ont banalisé au sein de l’opinion publique occidentale l’autre grand conflit de cette décennie, celui d’Afghanistan, or ce dernier est loin d’être pacifié. Bien que le conflit et le contexte afghans ne peuvent être directement comparés avec ce qui se passe dans le monde arabe et plus particulièrement en Syrie, on a pu assister récemment à une interaction croissante entre ces deux théâtres d’opérations et les groupes djihadistes qui y combattent.

Les Talibans afghans et pakistanais à l’assaut de la Syrie

L’Afghanistan a servi de terrain d’entraînement à de nombreux groupes radicaux combattant désormais en Syrie et de nombreux mouvements djihadistes continuent de combattre en Afghanistan (Tchétchènes, Tadjiks, Ouzbeks du Mouvement Islamique d’Ouzbékistan, Hizb ul-Tahrir, combattants arabes d’Al Qaïda, Talibans pakistanais du TTP) [1]. Les contacts qui ont été établis depuis le Djihad contre l’Armée Rouge et qui ont été renforcés sous l’Émirat Islamique des Talibans ou au sein de l’insurrection depuis 2001 ont pu faciliter l’acheminement de combattants afghans et de ressources financières en Syrie notamment – mais pas uniquement – par le biais du système de paiement informel connu sous le nom de « Hawala » [2] ou par le biais de la « Zakât », l’aumône. Les ressources tirées d’activités criminelles ont aussi joué un rôle et comme l’a expliqué Viktor Ivanov, le directeur du service fédéral russe de lutte contre les stupéfiants, de nombreux groupes rebelles opérant en Syrie ont été financés grâce à l’argent tiré du trafic de drogue en provenance d’Afghanistan [3].

Au printemps 2012 des affiches ont fleuri dans différents quartiers de Kaboul et certaines étaient visibles dans les environs de Bagh-e Bala et de l’hôtel Intercontinental. Ces affiches invitaient les Afghans à soutenir la lutte des rebelles syriens et ne provenaient pas d’une association démocrate ou d’une ONG défendant les Droits de l’Homme. Celles-ci comportaient une forte connotation religieuse et arboraient, à côté du drapeau afghan, ceux des insurgés syriens, de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie Saoudite. La présence de djihadistes afghans en Syrie n’est pas surprenante dans la mesure où de nombreux salafistes étrangers y sont également actifs et ce phénomène exprime la logique de solidarité globale de l’Oumma combattante, basée sur des réseaux terroristes transnationaux ayant montré leur capacité à opérer dans de nombreux pays et à mobiliser des partisans de différentes nationalités. Cette présence de combattants afghans a été évoquée à maintes reprises par certains médias ou journalistes (tels que Anastasia Popova de la chaîne Russia 24) ainsi que des hommes politiques afghans ou même turcs mais elle reste difficile à chiffrer.

Le dirigeant du Parti Démocratique Turc Namik Kemal Zeybek a ainsi affirmé que 10 000 Talibans et membres d’Al Qaeda étaient soutenus par le gouvernement turc, tout en ajoutant que 3000 terroristes avaient reçu un entraînement dans des camps en Afghanistan et au Pakistan avant d’être envoyés en Syrie [4]. Selon Zeybek, cette politique menée par le gouvernement AKP comporte également le risque d’assister à la pénétration de ces groupes fondamentalistes au sein de la société turque et de subir à terme des attaques terroristes menés par ces derniers [5]. Le président du PDT a précisé que les Talibans afghans occupaient un camp de réfugiés localisé dans la province du Hatay à partir duquel ils mèneraient des attaques ponctuelles en territoire syrien (le militant anti-impérialiste Bahar Kimyongür a également témoigné de la présence de combattants étrangers dans le Hatay et à l’aéroport d’Antioche) [6].

Au cours du mois de juillet 2013 un commandant opérationnel taliban du nom de Mohammad Amine à confié à la BBC qu’il était responsable d’une base talibane en Syrie et que la cellule chargée de mener le Djihad dans le pays y avait été établie en janvier 2013 [7]. Lors de sa création cette structure talibane a reçu la bénédiction du TTP (Tehrik-e-Taliban Pakistan) et bénéficié de l’aide de vétérans du Djihad en Afghanistan, originaires de pays du Moyen Orient et installés en Syrie au cours des dernières années [8]. Les Talibans pakistanais auraient envoyé en Syrie au cours des deux derniers mois au moins 12 spécialistes du combat et des technologies de l’information afin de développer les opérations conjointes menées avec leurs camarades syriens et évaluer les besoins existants [9]. Cette cellule envoie également des informations sur la situation militaire à l’organisation mère basée au Pakistan et d’après Mohammad Amine, « Il y a des douzaines de Pakistanais enthousiastes à l’idée de rejoindre le combat contre l’Armée Syrienne mais le conseil que nous avons reçu pour le moment est qu’il y a suffisamment d’hommes en Syrie » [10].

Au cours du même mois deux autres commandants talibans basés au Pakistan ont confirmé anonymement ces déclarations en ajoutant que des centaines de leurs combattants avaient été envoyé en Syrie à la requête de leurs camarades arabes : « Étant donné que nos frères arabes sont venus ici [Pakistan / Afghanistan] pour nous soutenir, nous sommes obligés de les aider dans leurs pays respectifs et c’est ce que nous avons fait en Syrie » [11]. Les combattants talibans opérant en Syrie font partie d’un réseau international structuré ou du moins organisé et leur engagement se veut durable comme l’explique un de ces commandants talibans pakistanais : « Nous avons établi des camps en Syrie. Certains de nos hommes y partent et reviennent après y avoir passé un certain temps à combattre » [12]. Comme l’a expliqué l’expert pakistanais Ahmed Rashid, l’envoi de Talibans en Syrie est un moyen pour le mouvement de prouver sa loyauté ou montrer son allégeance aux groupes armés radicaux se réclamant d’Al Qaïda mais aussi d’affirmer sa capacité à combattre hors de ses théâtres d’opérations habituels que sont le Pakistan et l’Afghanistan : « Ils agissent comme des djihadistes globaux, précisément avec l’agenda d’Al Qaïda. C’est un moyen (…) de cimenter leurs relations avec les groupes armés syriens…et d’élargir leur sphère d’influence » [13]. Certains membres du gouvernement pakistanais comme le Ministre de l’Intérieur Omar Hamid Khan ont en revanche démenti toutes ces déclarations, affirmant que les Talibans ne pouvaient aider leurs camarades syriens dans la mesure où ils auraient subi de nombreuses pertes infligées par les forces de sécurité pakistanaises et auraient « abandonné leurs fiefs dans les zones tribales » [14].

 

La Syrie, nouveau champ de bataille de la lutte entre Talibans afghano-pakistanais et Chiites

La Syrie, nouveau champ de bataille de la lutte entre Talibans afghano-pakistanais et Chiites. Credit : The World Factbook (cc)

 

Bien que les insurgés islamistes du Pakistan soient sous forte pression de la part de l’armée pakistanaise ou de l’armée américaine, ceux-ci ont pu envoyer un certain nombre des leurs combattre en Syrie : comme l’ont rapporté trois responsables de l’ISI basés dans les zones tribales, les djihadistes partis combattre contre le gouvernement de Damas appartiennent principalement à Al-Qaïda, au Tehrik-e-Taliban Pakistan et au Lashkar-e-Jhangvi [15]. La présence croissante de ces mouvements et des autres organisations djihadistes parmi les rangs de la rébellion indique une radicalisation idéologique ou religieuse du conflit mais aussi une intensification des luttes internes entre l’ASL et ses frères ennemis djihadistes (dont la composante Talibane pakistanaise ou afghane pourrait jouer le rôle de bourreau selon Didier Chaudet) tout en compliquant également la tâche de Washington dans son soutien apporté aux insurgés syriens [16]. Didier Chaudet ajoute que cette présence talibane « a fait son apparition alors que les forces de Bachar el-Assad ont repris du terrain face à la rébellion grâce à l’aide de forces chiites pro-iraniennes, notamment le Hezbollah » et ce serait également « une réponse à un recrutement antérieur de 200 Pakistanais chiites par l’Iran » : « Ces derniers auraient combattu à Alep ou à Homs. (…) L’engagement des Taliban pakistanais serait donc une réponse à une poussée chiite qui s’appuie elle aussi sur des forces étrangères » [17].

Pour les Talibans pakistanais la lutte contre le régime de Bachar Al-Assad est tout autant idéologique que confessionnelle : le Parti Ba’as et son dirigeant alaouite sont perçus comme les oppresseurs chiites d’une majorité sunnite [18]. Avant de se rendre en Syrie durant la première semaine de juillet 2013, un militant taliban se faisant appeler Suleman a ainsi expliqué que « Notre but et objectif est de lutter contre les Chiites et de les éliminer (…) C’est bien plus gratifiant si vous luttez en premier contre le mal ici et que vous voyagez pour ce noble but. Plus vous voyagez, plus grande sera la récompense d’Allah » [19]. Avant d’aller combattre contre les Chiites et les Alaouites de Syrie Suleman a déjà acquis une longue expérience dans ce domaine en participant aux persécutions et attentats menés contre les Chiites du Pakistan [20].

La communauté chiite du Pakistan (15-20% de la population) a souvent été visée par les groupes radicaux sunnites tels que le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), le Lashkar-e-Jhangvi (LeJ) ou le Sipah-e-Sahaba (SSP) et depuis 2012, année au cours de laquelle 320 chiites furent tués (dont 100 principalement Hazaras au Baloutchistan), ces attaques sont en forte recrudescence [21]. En décembre 2012 des pèlerins se rendant en Iran furent attaqués dans le sud-ouest du pays [22] et en 2013 ces attentats confessionnels ont continué à croître [23]: en février 2013 90 personnes furent tuées par une bombe dans un marché d’un quartier hazara de Quetta [24], en mars 2013 un attentat tua 48 Chiites à Karachi et fit au moins 150 blessés [25], enfin le 21 juin 2013 l’attentat contre la mosquée chiite de Peshawar fit au moins 15 morts et deux douzaines de blessés [26].

Des Chiites pachtounes vivent dans les zones tribales, dans la région de Kurram, et ils sont également victimes d’attentats menés par leurs compatriotes sunnites (les Soufis sont aussi visés) depuis de nombreuses années: les processions de l’Achoura ont été régulièrement la cible d’attaques, des écoliers chiites ont été attaqué en février 2009 à Hangu [27] ; 10 Chiites ont été assassiné à Hangu en 2011 par des insurgés du TTP [28] ; 2 autres ont été torturés à mort en juin 2012 par des militants du SSP et le 1er février 2013 une mosquée chiite de Hangu fut détruite par une moto piégée causant 27 morts ainsi que des douzaines de blessés [29]. Afin de se protéger les Chiites pakistanais se sont organisés en formant le mouvement Tehrik-e-Jafaria Pakistan en 1979 puis au début des années 1990 un groupe d’autodéfense appelé Sipah-e-Muhammad Pakistan mais qui fut interdit par Pervez Musharraf en août 2001 [30]. Les populations chiites pachtounes disposent d’armes et peuvent former des milices villageoises servant à protéger leur communauté mais aussi, comme me l’a rapporté une source locale, à traquer les Talibans : de grandes battues sont ainsi organisées et peuvent rassembler plus d’une centaine d’hommes [31]. Ces derniers sont parfois précédés de joueurs de « dhol », « dholak », « daira » ou « daf » (tambours locaux) et il est arrivé que des prisonniers Talibans soient dépecés ou mutilés puis renvoyés vers leurs camarades en guise d’avertissement [32].

La branche pakistanaise du Hizb-ut Tahrir (Parti de la Libération) a déclaré à la mi-juillet 2013, en invoquant un extrait du verset 72 de la sourate 8 « Al-Anfal » du Coran [33], que les Musulmans du Pakistan ne pouvaient pas se satisfaire d’envoyer seulement un soutien matériel ou financier aux Djihadistes combattant en Syrie mais qu’ils devaient aussi se montrer solidaires en les rejoignant sur le terrain [34]. Pour le HuT la lutte armée doit être menée tout autant contre le régime syrien que le « régime de Kayani et Shareef » au Pakistan : le gouvernement pakistanais a nié à de nombreuses reprises la présence de djihadistes pakistanais en Syrie et son alliance avec les États-Unis l’ont transformé en régime impie aux yeux des fondamentalistes locaux [35]. Dans son communiqué du 17 juillet 2013, le Hizb-ut Tahrir a ainsi expliqué que le gouvernement pakistanais était l’allié du régime de Damas, que tous deux étaient inféodés aux États-Unis et faisait figurer en guise de preuve accablante une photo d’Asif Ali Zardari serrant la main de Bashar Al-Assad [36]. La branche pakistanaise du HuT a également appelé les djihadistes en Syrie à résister à toute infiltration occidentale de leur mouvement puis invité les forces armées pakistanaises à prendre les armes contre les gouvernements de Damas et d’Islamabad [37].

Les zones tribales pachtounes abritent des camps d’entraînement où ont été formés de nombreux djihadistes afghans, pakistanais, arabes, caucasiens (tchétchènes, daghestanais), ouzbeks ou tadjiks combattant en Syrie. Deux groupes distincts de djihadistes opérant en Syrie proviennent de ces camps pakistanais et une bonne partie de leurs membres dispose d’une expérience du combat acquise en Afghanistan contre les troupes de l’ANA et de l’ISAF. Selon des responsables de l’ISI ayant souhaité garder l’anonymat, le premier groupe est composé d’Arabes du Moyen Orient, de Turkmènes ou d’Ouzbeks ayant combattu en Afghanistan et ayant décidé de partir en Syrie car le conflit qui s’y déroule leur est apparu comme prioritaire [38]. Des sources anonymes au sein des Talibans pakistanais ont confié que des membres d’Al Qaïda ayant participé à la formation de leurs hommes (entraînement au combat, fabrication d’explosifs et IED, etc.) appartenaient à ce premier groupe et étaient désormais en Syrie [39]. Ni les autorités pakistanaises ni les Talibans n’ont pu donner de chiffres précis quant à ces effectifs ou aux itinéraires suivis par ces djihadistes étrangers afin de se rendre en Syrie depuis le Pakistan [40].

Mohammed Kanaan, un activiste rebelle d’Idlib, a confirmé à des journalistes d’Associated Press la présence de combattants pakistanais dans sa région mais précisé que ceux-ci n’étaient pas nombreux: « La plupart des étrangers [le terme plus exact employé est « muhajireen »] sont des combattants arabes de Tunisie, Algérie, Irak et Arabie Saoudite (…) Mais nous avons également vu des Pakistanais et des Afghans récemment » [41]. Ces derniers appartiennent au second groupe en provenance du Pakistan ou d’Afghanistan et il s’agit principalement de militants locaux du TTP et du Lashkar-e-Jhangvi [42]. Tout en se montrant prudent sur les effectifs ou la composition de cette présence talibane en Syrie, Didier Chaudet confirme qu’ « il y a bien eu des combattants quittant l’Afghanistan et le Pakistan pour aller mener le “djihad” en Syrie, et cela depuis début juin, si l’on en croit certaines sources pakistanaises. Certes, il s’agirait en majorité d’auxiliaires étrangers du TTP, des combattants arabes et centrasiatiques. Mais des Taliban pakistanais feraient également le voyage pour participer à la guerre contre Assad. Et cela sans forcément avoir l’aval des djihadistes sunnites locaux » [43].

Le Printemps Arabe et les guerres en Libye puis Syrie ont banalisé au sein de l’opinion publique occidentale l’autre grand conflit de cette décennie, celui d’Afghanistan, or ce dernier est loin d’être pacifié. Bien que le conflit et le contexte afghans ne peuvent être directement comparés avec ce qui se passe dans le monde arabe et plus particulièrement en Syrie, on a pu assister récemment à une interaction croissante entre ces deux théâtres d’opérations et les groupes djihadistes qui y combattent. Suite.

Mohammed Kanaan, un activiste rebelle d’Idlib, a confirmé à des journalistes d’Associated Press la présence de combattants pakistanais dans sa région mais précisé que ceux-ci n’étaient pas nombreux: « La plupart des étrangers [le terme plus exact employé est « muhajireen »] sont des combattants arabes de Tunisie, Algérie, Irak et Arabie Saoudite (…) Mais nous avons également vu des Pakistanais et des Afghans récemment » [41]. Ces derniers appartiennent au second groupe en provenance du Pakistan ou d’Afghanistan et il s’agit principalement de militants locaux du TTP et du Lashkar-e-Jhangvi [42]. Tout en se montrant prudent sur les effectifs ou la composition de cette présence talibane en Syrie, Didier Chaudet confirme qu’ « il y a bien eu des combattants quittant l’Afghanistan et le Pakistan pour aller mener le “djihad” en Syrie, et cela depuis début juin, si l’on en croit certaines sources pakistanaises. Certes, il s’agirait en majorité d’auxiliaires étrangers du TTP, des combattants arabes et centrasiatiques. Mais des Taliban pakistanais feraient également le voyage pour participer à la guerre contre Assad. Et cela sans forcément avoir l’aval des djihadistes sunnites locaux » [43].

Miliciens Chiites afghans appartenant aux forces syriennes pro-gouvernementales. Environs de Joubar (Damas). Source: page Facebook du Hayaa el-Akila

Miliciens Chiites afghans appartenant aux forces syriennes pro-gouvernementales. Environs de Joubar (Damas). Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

Les grands médias occidentaux n’ont presque pas relaté ce problème et rares sont les photos ou vidéos attestant de cette de cette présence talibane en Syrie. Une vidéo diffusée sur internet durant la seconde moitié d’avril 2013 a été présentée comme une preuve concluante : on y voit un combattant arabe n’étant apparemment pas d’origine syrienne, entouré de 11 hommes armés dont 3 cavaliers, faire un discours en Arabe classique dans une région rurale de Syrie [44]. La plupart de ces hommes sont équipés de différents modèles de Kalachnikov mais au moins trois d’entre eux disposent de M16 ou M4 à lunettes et tous portent le « shalwar-kamiz » (la tenue portée en Inde, au Pakistan et en Afghanistan) voire des cheveux longs en plus de longues barbes (ce qui est parfois un signe distinctif des Talibans) mais ce dernier élément ne fait pas pour autant de tous ces hommes des Talibans afghans ou pakistanais [45]. L’affiliation de ces hommes est en revanche très claire dans la mesure où l’un d’eux tient le drapeau de l’État Islamique d’Irak et du Levant (drapeau noir comportant la première moitié de la Shahada rédigée en blanc dans la partie supérieure et le sceau du Prophète Mahomet dans la partie inférieure) [46]. Une autre vidéo tournée à Idlib lors de la décapitation de 3 Syriens par des combattants appartenant vraisemblablement au Jabhat al-Nusra et diffusée aux environs du 26 juin 2013 sur internet apporte la preuve irréfutable de la présence de djihadistes étrangers dans la région mais il est difficile de savoir si des Afghans ou des Pakistanais se trouvaient parmi eux. La décapitation de ces trois Syriens – parmi lesquels peut-être le Père François Mourad selon certaines sources [47] – a été commise par un djihadiste barbu, aux cheveux longs et à la physionomie laissant penser qu’il pourrait être tchétchène ou du moins caucasien alors que celui qui a lu la sentence s’exprime, selon Steven Miller, dans un Arabe médiocre [48]. Parmi les autres djihadistes présents on entend de forts accents, parfois ce qui pourrait être du tchétchène ou une langue caucasienne et on aperçoit des visages de type asiatique ou européen mais aussi un individu barbu portant un « pakol » (le chapeau porté au Pakistan et en Afghanistan, popularisé par le Commandant Ahmad Shah Massoud) [49]. En dépit de ce dernier élément il reste difficile de savoir si ce combattant est d’origine pakistanaise ou afghane dans la mesure où il a pu ramener ce « pakol » suite à un « séjour » en Afghanistan ou au Pakistan, ou l’acquérir auprès d’un Afghan, d’un Pakistanais ou de toute autre personne et surtout qu’il le porte d’une manière montrant clairement qu’il n’est ni Afghan ni Pakistanais.

Bien que les preuves de cette présence soient rares les témoignages de djihadistes, experts, reporters de guerre, personnels humanitaires ou tout simplement de citoyens syriens existent à ce sujet. Dans la province d’Alep aucun combattant afghan ou pakistanais n’aurait été hospitalisé dans les hôpitaux de l’arrière ou ceux situés à proximité des camps de réfugiés comme celui de Bab al Salam mais il est possible que ces djihadistes aient été hospitalisés dans des hôpitaux de campagne plus proches de la ligne de front ou qu’ils soient engagés dans d’autres régions [50]. Durant les combats pour l’aéroport de Ming il semble qu’aucun Taliban afghan ou pakistanais n’ait été présent [51]. Dans les hôpitaux de l’arrière on a pu noter la présence croissante de combattants parmi les blessés et particulièrement celle de nombreux étrangers tels que des Daghestanais, Tchétchènes et Tadjiks ou même un Français et un Autrichien [52]. Certains membres du personnel hospitalier s’occupant de ces combattants ou des membres du personnel local de certaines ONG œuvrant dans la province d’Alep ont confirmé la présence de Talibans pakistanais ou afghans en Syrie mais aucun élément précis n’a pu être donné à ce sujet et dans la plupart des cas il s’agit de témoignages rapportés indirectement [53]. Les djihadistes étrangers opérant sur le front syrien tentent de rester discrets : ceux-ci s’efforcent de ne s’exprimer qu’en Arabe classique afin de ne pas être reconnus et leurs séjours dans les hôpitaux de l’arrière sont d’une durée très limitée, généralement suivie d’un transfert dans des maisons de convalescence ou de repos séparées et tenues par les groupes armés auxquels ils appartiennent [54].

Au cours de conversations tenues en mai 2013 à Kaboul avec des fonctionnaires du Ministère de la Justice afghane, un assistant du Procureur Général de la République Islamique d’Afghanistan ou des officiers de l’Armée Nationale Afghane il est apparu que très peu d’informations précises ou d’éléments concrets avaient pu être réunis au sujet de la présence de Talibans afghans en Syrie [55]. Une discussion que j’ai eu au cours de ce séjour avec un vénérable universitaire afghan ayant enseigné à l’Université de Pune en Inde ainsi qu’à Oxford et menant des recherches sur un tout autre sujet (la période troublée du court règne autocratique d’Habibullah Kalakâni dit « Batcha-e-Saqâo ») dévia sur la question du conflit syrien et put en revanche amener certaines pistes intéressantes [56]. Cet universitaire me confirma la présence de djihadistes afghans ou pakistanais en Syrie puis affirma qu’environ 700 Afghans y avaient perdu la vie au combat (aucune source précise n’a pu être fournie) et que leurs corps seraient ramenés en Afghanistan [57]. S’interrogeant sur ce phénomène et ses causes politiques ou historiques, il me fit part de ce qu’il voyait sincèrement comme un paradoxe: « Comment se fait-il que ceux qui sont des oppresseurs ici en Afghanistan (les Talibans) soient des combattants de la liberté [sic, le terme « freedom fighters » a bien été employé] en Syrie ? » [58]. Pour cet universitaire afghan qui n’est aucunement un fondamentaliste, la cause première du problème en Syrie ou en Afghanistan est liée aux systèmes politiques de ces deux pays ou plus clairement à leur régime formellement républicain : citant en exemple la Grande Bretagne ou l’âge d’or révolu du règne de Zaher Shah, il m’expliqua que la monarchie est un gage de stabilité ou de modération politique alors que la république ferait invariablement le lit des régimes autoritaires, dictatoriaux ou totalitaires [59]. Pour cet intellectuel afghan Bashar al-Assad et le Parti Ba’as ne seraient que des avatars syriens de Mohammed Najibullah et de l’ancien PDPA partageant de nombreux traits communs tels qu’un régime républicain autoritaire et se voulant plus ou moins laïc ou encore l’alliance stratégique et politique avec Moscou [60].

Membres de la communauté Chiite afghane de Sayeda Zaynab (Damas) devant le sanctuaire du même nom. Source: page Facebook du Hayaa el-Akila

Membres de la communauté Chiite afghane de Sayeda Zaynab (Damas) devant le sanctuaire du même nom. Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

D’après un militant Taliban se faisant appeler Hamza la raison de la présence de ses camarades en Syrie n’est pas uniquement religieuse mais aussi la conséquence des opérations menées par les forces de sécurité pakistanaises dans les zones tribales pachtounes [61]. L’armée pakistanaise a accentué sa pression et sa surveillance sur les Talibans, en capturant un certain nombre comme Suleman en 2009 (suite à une attaque ayant tué 35 personnes à Lahore) et poussant ainsi les autres à s’exiler pour le front syrien [62]. Selon Hamza, Suleman a fait partie d’un groupe de 70 djihadistes envoyés en Syrie au cours des deux derniers mois et ce réseau est géré conjointement par le le TTP et le Lashkar-e-Jhangvi [63]. Ce second groupe de djihadistes provenant du Pakistan est composé de ressortissants de ce pays, originaires du Baloutchistan, du Penjab, de Karachi et bien évidemment de la Khyber Pakhtunkhwa (les fameuses zones tribales pachtounes) [64]. Hamza de son côté fait partie d’un autre peloton d’une quarantaine d’hommes qui devrait avoir rejoint le front syrien à l’heure actuelle [65]. Hamza a confié que son groupe n’incorporerait pas le Front Al-Nusra et qu’il ignorait dans quel milice seraient intégrés ses hommes mais il a pu en revanche livrer quelques informations intéressantes sur son réseau basé au Pakistan [66]. Ce réseau serait dirigé par un ancien cadre du Lashkar-e-Jhangvi répondant au nom d’Usman Ghani et l’ « autre membre clé est un combattant taliban pakistanais nommé Alimullah Umry, qui envoie des combattants à Ghani depuis Khyber Pakhtunkhwa » [67]. Les Talibans se rendraient en Syrie par divers itinéraires et certains seraient même partis avec leur famille [68]. Les Talibans les plus surveillés parviendraient à quitter secrètement le Pakistan en vedette rapide depuis les côtes du Baloutchistan puis à rejoindre le Sultanat d’Oman et sa capitale Mascate avant de se rendre en Syrie [69]. Les autres djihadistes pakistanais quittent leur pays par des vols commerciaux à destination du Sri Lanka, du Bangladesh, des Emirats Arabes Unis ou du Soudan puis empruntent différents itinéraires en direction de la Syrie [70].

Hamza a révélé que le financement de ces voyages proviendrait de sources basées aux Emirats Arabes Unis et à Bahreïn [71]. Son camarade Suleman se serait rendu au Soudan avec son épouse et leurs deux enfants en utilisant des faux passeports puis il aurait rejoint seul le front syrien [72]. Suleman a confirmé que des familles de djihadistes pakistanais partis en Syrie résident au Soudan où elles ne sont pas laissées à elles-mêmes dans la mesure où leur séjour est pris en charge par des sources qui n’ont pas été mentionnées [73]. Un membre du parti islamiste pakistanais Jamaat-e-Islami a de son côté confié anonymement à des journalistes d’Associated Press que des militants de cette organisation étaient également partis en Syrie mais sans passer par le biais d’un réseau organisé [74].

La journaliste ukrainienne Ahnar Kochneva a rapporté qu’au cours de sa capture par des rebelles syriens dans la localité de Zabadani elle a pu noter la présence de combattants tchétchènes, libyens, français et afghans [75]. Ahnar Kochneva a pu interroger ces Afghans quant à la raison de leur présence en Syrie et ceux-ci ont répondu : « On nous a dit que nous étions venus en Israël et la nuit nous tirons sur des bus israéliens. Nous luttons contre l’ennemi pour libérer la Palestine » [76]. Réalisant leur méprise ces derniers répondirent, surpris : « Nous sommes en Syrie ? Nous pensions que nous étions en Israël » [77]. Au début du mois d’août 2012 certaines sources gouvernementales syriennes rapportaient que 500 terroristes provenant d’Afghanistan avaient été éliminés au cours des combats à Alep : la plupart de ces djihadistes était composée de vétérans ayant combattu contre l’ISAF en Afghanistan [78]. Les forces armées syriennes ont rapporté que des dépouilles de combattants turcs avaient été également retrouvées à Alep [79]. Les opérations menées par les troupes gouvernementales durant la seconde moitié du mois de septembre à Alep auraient notamment permis l’élimination d’une centaine de djihadistes afghans déployés près de l’école Al-Fidaa al-Arabi dans le district de Bustan al-Qasr [80] mais les forces rebelles ont affirmé de leur côté que ce quartier n’avait fait l’objet d’aucune attaque [81].

Des Chiites afghans aux côtés des forces gouvernementales syriennes

Martyrs Chiites afghans tombés lors des combats à Joubar (Damas) contre les groupes armés radicaux sunnites. Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

Martyrs Chiites afghans tombés lors des combats à Joubar (Damas) contre les groupes armés radicaux sunnites. Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

L’implication de citoyens afghans dans le conflit syrien et le décès de 3 d’entre eux au printemps 2013 a poussé les autorités afghanes à diligenter une enquête mais le but de celle-ci n’est pas de faire la lumière sur les réseaux radicaux sunnites [82]. Cette enquête menée par le biais de l’ambassade d’Afghanistan en Jordanie vise plutôt à éclaircir un autre aspect du conflit portant sur l’implication de l’Iran et la présence supposée d’Afghans dans les rangs des combattants iraniens opérant en Syrie [83]. Radio Free Europe disposerait de preuves et plus particulièrement d’une vidéo montrant une carte d’identité afghane près d’un cadavre portant un uniforme de l’Armée Syrienne [84]. La victime répondrait au nom de Safar Mohammed, fils d’Ali Khan, et serait originaire de la province de Balkh [85]. Pour certains analystes, il ne fait aucun doute que l’Iran a envoyé des Afghans se battre aux côtés des forces syriennes pro-gouvernementales [84] mais très peu d’articles (surtout dans les langues occidentales) évoquent cet aspect encore plus méconnu du conflit. La page Facebook du « Hayaa el-Akila » (Comité de la Dame ou Noble Dame, en référence à Zaynab), un groupe de défense du sanctuaire chiite de Sayeda Zaynab, a pu apporter la preuve de la présence de Chiites afghans aux côtés des milices iraniennes, libanaises ou des forces gouvernementales [87]. Dans une photo postée sur la page Facebook de ce groupe on peut voir deux combattants aux traits afghans, sans barbes, armés d’une mitrailleuse PKM et d’un fusil de précision SVD Dragounov, équipés à la manière des forces gouvernementales syriennes et présentés comme étant des martyrs tués lors des combats à Joubar (quartier de Damas) contre les forces rebelles [88]. Dans une autre photo on voit ces deux martyrs en compagnie de deux de leurs camarades qui pourraient très probablement être des Afghans et qui sont également sans barbes, équipés comme les forces de sécurité syriennes, armés d’un RPG 7 et de ce qui semble être une AK 47 [89].

Le conflit frappant la Syrie et plus particulièrement sa dimension confessionnelle font craindre à juste titre un embrasement de certains pays où les relations entre Chiites et Sunnites sont déjà tendues, que ce soit au Moyen Orient, en Asie Centrale ou en Asie du Sud. L’attaque à la roquette du sanctuaire chiite renfermant le tombeau de Sayeda Zaynab (petite fille du Prophète Mahomet et fille de l’Imam Ali) à Damas le 19 juillet 2013 (le sanctuaire avait déjà été attaqué par un véhicule piégé le 14 juin 2012) par des radicaux sunnites a exacerbé ces tensions et suscité l’indignation des Chiites dans le monde musulman, notamment au Liban, en Irak, en Iran et au Pakistan [90]. La mosquée de Sayeda Zaynab (parfois appelé Bibi Zaynab) était protégée depuis 2012 par des combattants du Hezbollah libanais ainsi que des Chiites irakiens ou étrangers [91] appartenant au au Liwa’a Abu Fadl al-Abbas, une sorte de Brigade Internationale Chiite dirigée par Abou Ajib et Abou Hajar [92]. En avril 2013 le dirigeant du Parti d’Allah, Hassan Nasrallah, avait fermement menacé tout groupe qui tenterait de s’en prendre à ce mausolée : le 22 juillet 2013 le mausolée de Khalid bin Walid (un compagnon du Prophète), un sanctuaire sunnite, a été sérieusement endommagé lors de l’offensive de l’Armée Arabe Syrienne dans Homs et pour de nombreux sunnites ou membres de la rébellion, ceci a été perçu comme un acte de représailles en réponse à l’attaque du sanctuaire chiite de Damas [93].

A l’image de l’Irak ou du Liban (Sidon, Tripoli et Beyrouth Sud), certains pays d’Asie tels que l’Inde, le Pakistan ou l’Afghanistan connaissent de violentes tensions inter-communautaires entre Chiites et Sunnites et celles-ci pourraient encore plus se dégrader suite à ces attaques et à l’écart croissant de perception du conflit syrien au sein de ces deux communautés. Avant la guerre les Musulmans chiites d’Asie se rendaient souvent en pèlerinage au sanctuaire de Sayeda Zaynab et ceux-ci sont désormais convaincus que les radicaux sunnites ont délibérément attaqué le mausolée de la fille de l’Imam Ali et petite fille du Prophète [94]: le conflit syrien a servi de catalyseur à la rivalité entre Sunnites et Chiites mais loin de rester localisée ou cantonnée à certains pays musulmans, celle-ci revêt de plus en plus une dimension globale.

A Karachi, Islamabad et Quetta les Chiites pakistanais ont réagi par des manifestations et leurs coreligionnaires d’Inde et d’Afghanistan ont indiqué qu’ils feraient de même sous peu afin d’exprimer leur condamnation de cette attaque [95]. Les dirigeants de ces communautés chiites ont souhaité donner un caractère pacifique à leur mouvement de protestation mais le risque de dérapages ou de violences n’est pas à exclure si les forces de police locales tentent de disperser les manifestants par la force [96]. Les chiites pakistanais ne craignent pas seulement une possible et brutale répression policière de ces manifestations mais aussi des attentats visant leurs cortèges ou processions à Karachi, Lahore, Islamabad et Quetta [97]. La communauté chiite du Pakistan a été fréquemment la cible des fondamentalistes sunnites locaux dans le passé, notamment à l’occasion des grandes fêtes comme celle de l’Achoura et elle craint à nouveau d’être la victime d’engins explosifs improvisés (IED) ou d’attentats kamikazes organisés par le Lashkar-e-Jhangvi [98]. De tels actes ne manqueraient pas d’aggraver la situation et de déclencher de violentes émeutes à Lahore, Karachi ou Quetta [99]. En Inde, le mouvement de protestation découlant de l’attaque du sanctuaire de Sayeda Zaynab est enraciné dans les régions où vivent des communautés chiites, comme à Mumbai, Hyderabad, Bhopal, Lucknow et certaines parties de l’Uttar Pradesh [100]. Ce mouvement de protestation similaire à celui qui avait fait suite à l’attaque du mausolée de l’Imam Hussein à Kerbala (Irak) en 2005 devrait durer quelques semaines et s’étendre à l’Afghanistan où vivent les Hazaras : ces Chiites d’origine turco-mongole sont principalement localisés dans le Hazaradjat (Bamiyan et sa province), dans les districts de Taimani et Dashti Barchi à Kaboul [101] mais aussi au Pakistan et en Iran.

Le calvaire des réfugiés afghans en Syrie

Le conflit qui déchire la Syrie a coûté la vie à un très grand nombre de civils : 65 000 selon le Centre de Documentation des Violations en Syrie [102], 92 901 selon la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU [103] ou encore 100 191 d’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme [104]. En plus de ces pertes humaines, 1 443 284 Syriens ont fui leur pays et de 2,5 à 4,25 millions de leurs compatriotes sont désormais des déplacés internes [105]. Le sort dramatique de la population civile syrienne ainsi que celui des minorités nationales est également partagé par un certain nombre d’étrangers, réfugiés ou requérants d’asile qui se sont retrouvés piégés dans le pays par le déclenchement des hostilités. On compterait dans le pays 2400 réfugiés et 180 requérants d’asile originaires de Somalie, 480 000 réfugiés irakiens ainsi que 1750 réfugiés et 190 requérants d’asile en provenance d’Afghanistan [106].

Ces derniers, qui sont pour la plupart Hazaras, se sont installés en Syrie pour raisons humanitaires et religieuses afin de fuir les persécutions dont ils faisaient l’objet en Afghanistan [105]. D’autres Hazaras ou Afghans de confession chiite se sont aussi établis en Syrie suite à des pèlerinages effectués dans les divers lieux saints du pays [108]. Les Afghans de Syrie et les réfugiés afghans qui résident essentiellement à Damas et dans ses environs ont vu leur situation se détériorer gravement à partir de juillet 2012 lorsque les combats touchèrent Sayeda Zaynab (quartier de Damas où est localisé le sanctuaire chiite du même nom) [109]: ils furent forcés de fuir et de s’installer dans des abris où ils vivent désormais de manière précaire [110]. Les Afghans chiites sont perçus par les rebelles syriens comme étant proches des Alaouites et sont donc vus comme des alliés du régime de Bashar Al-Assad mais dans les faits, leur neutralité affichée a au contraire suscité une certaine suspicion de la part des autorités ou de la communauté alaouite [111]. Les réfugiés afghans, facilement reconnaissables à leurs traits asiatiques ou à leur accent, ont été la cible de nombreuses violences, attaques ou actes de torture prenant la forme de persécutions à caractère religieux [112].

Dans une lettre adressée aux Nations Unies les réfugiés afghans ont expliqué qu’ « ils avaient été victimes de tortures et qu’ils avaient été menacés juste parce qu’ils sont différents et qu’ils croyaient dans une religion dite « Chiite » : une Afghane hospitalisée dans un état grave fut malmenée en raison de sa foi chiite et « plusieurs réfugiés afghans ont été capturés seulement parce qu’ils étaient « chiites » [113]. La nature sectaire de ces actes indique qu’ils sont bien souvent l’œuvre de groupes armés fondamentalistes sunnites (locaux ou étrangers) ou, comme ce fut le cas notamment en Irak, de groupes criminels ayant trouvé dans le Djihad un moyen de justifier et sanctifier leur business. Le 5 janvier 2013 une attaque au mortier tua deux jeunes Afghans de 17 et 18 ans, et en blessa grièvement 7 autres [114].

Après avoir été forcés de quitter Sayeda Zaynab, ces réfugiés se sont retrouvés dans une situation extrêmement précaire : les logements, hôtels ou abris pour réfugiés qu’ils occupaient ont été fréquemment pillés, détruits ou brûlés [115]. Les Afghans qui ont tenté de récupérer leurs biens laissés dans leurs anciens logements ont reçu des menaces et certains ont été enlevés [116]. Cette situation a poussé de nombreux Afghans à fuir la Syrie mais leur avenir semble être tout aussi incertain : pour la plupart ils n’ont plus de documents prouvant leur statut et beaucoup sont entrés à l’origine de manière illégale en Syrie [117]. Ne pouvant être pleinement assistés par le HCR, de nombreux Afghans en situation irrégulière ont été arrêtés par les forces de l’ordre syriennes avant d’être expulsés alors que d’autres ont pu rejoindre la Turquie pour y mener une existence précaire qui les jettera parfois dans les griffes des passeurs et des autres prédateurs du business de l’immigration clandestine. Les plus chanceux ont pu bénéficier de l’aide du Grand Ayatollah Sadiq al-Husaini al-Shirazi qui, en partenariat avec les autorités irakiennes, a permis l’installation de 500 familles afghanes à Kerbala [118]. D’après un réfugié afghan nommé Bakir Jafar, les bus transportant ses compatriotes ont été attaqué par des rebelles sunnites à la frontière avec l’Irak, forçant l’Armée Arabe Syrienne à intervenir : « Quand nous sommes arrivés à la frontière irakienne ils ont tenté de nous empêché de la franchir (…) Nous ne transportions pas d’armes et nous n’avons pas voulu prendre partie mais ils ont quand même fait feu avec leurs armes. L’Armée Syrienne les a empêché de faire feu davantage. S’ils ne l’avaient pas fait, nous aurions tous été tués » [119]. Les régions chiites de l’Irak méridional offrent aux réfugiés afghans un asile et une vie plus sûrs que ce qu’ils ont connu en Syrie mais la situation sécuritaire irakienne reste très préoccupante dans la mesure où le pays reste affecté par un conflit de basse voire moyenne intensité ainsi qu’une violence inter-communautaire forte entre Chiites et Sunnites (enlèvements, meurtres, attentats contre les mosquées du camp adverse, etc.). Kerbala étant une ville attirant de très nombreux pèlerins, les réfugiés afghans se sont plaints du coût de la vie qui y est beaucoup plus élevé qu’à Damas [120] mais ils ne peuvent pas pour autant s’installer dans d’autres régions d’Irak dans la mesure où leur sécurité n’y serait pas garantie et où leur vies y seraient autant menacées qu’en Syrie ou en Afghanistan.

Gilles-Emmanuel Jacquet

 

 

À propos de l'auteur

Titulaire d’un Master en Science Politique de l’Université de Genève et d’un Master en Études Européennes de l’Institut Européen de l’Université de Genève, Gilles-Emmanuel Jacquet s’intéresse à l’Histoire et aux Relations Internationales. Ses champs d’intérêt et de spécialisation sont liés aux conflits armés et aux processus de résolution de ces derniers, aux minorités religieuses ou ethnolinguistiques, aux questions de sécurité, de terrorisme et d’extrémisme religieux ou politique. Les zones géographiques concernées par ses recherches sont l’Europe Centrale et Orientale, l’espace post-soviétique ainsi que l’Asie Centrale et le Moyen Orient.

Notes

 

[1] Ghaith Abdul-Ahad, « Syria: the foreign fighters joining the war against Bashar al-Assad », The Guardian, 23/09/2012 et Hala Jaber, « Jihadists pour into Syrian slaughter », The Sunday Times, 17/06/2012
[2] Sur cette problématique voir Sebastian R. Müller, Hawala : An informal payment system and its use to finance terrorism, VDM Verlag Dr Müller, 2007 ; Committee on Banking, Housing, and Urban Affairs of the United States Senate, « Hawala and underground terrorist financing mechanisms », 14/11/2001 ; Charles B. Bowers, « Hawala, money laundering, and Terrorism finance: micro-lending as an end to illicit remittence », Denver Journal of International Law and Policy, 07/02/2009 ; David C. Faith, « The Hawala System », Global Security Studies, Winter 2011, Volume 2, Issue 1 et « Terror financing reliant on Hawala, NPOs », Money Jihad, 04/02/2013
[3] « Syrian rebels funded by Afghan drug sales », RIA Novosti, 11/04/2013
[4] « 3000 Turkish terrorists trained in Afghanistan for Syria war », Afghan Voice Agency, 18/12/2012
[5] Ibid.
[6] « Taliban militants use Turkey to infiltrate into Syria: Turkish lawmaker », Press TV, 19/12/2012
[7] Ahmed Wali Mujeeb, « Pakistan Taliban sets up a base in Syria », BBC News, 12/07/2013 et Didier Chaudet, « Des Talibans en Syrie ? », Huffington Post, 28/07/2013
[8] [Ibid.].
[9] [Ibid.].
[10] [Ibid.].
[11] Maria Golovnina et Jibran Ahamd, « Pakistan Taliban set up camps in Syria, join anti-Assad war », Reuters, 14/07/2013
[12] Ibid.
[13] Ibid.
[14] Mushtaq Yusufzai, « Pakistani Taliban: « We sent hundreds of fighters to Syria », NBC News, 15/07/2013 et Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013
[15] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[16] Ibid. et Didier Chaudet, « Des Talibans en Syrie ? », Huffington Post, 28/07/2013
[17] Didier Chaudet, « Des Talibans en Syrie ? », Huffington Post, 28/07/2013
[18] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[19] Ibid.
[20] Ibid.
[21] « Pakistan: Shia killings escalate », Human Rights Watch, 05/09/2012
[22] « Pakistan bombing kills Shia pilgrims », CBC News, 30/12/2012
[23] « Anti-Shiite attacks up in Pakistan ; analysts say officials give militants room to operate », Fox News, 09/03/2013
[24] « Death toll in Pakistan’s anti-Shia attack rises to 90 », Press TV, 19/02/2013
[25] « Anti-Shiite attacks up in Pakistan ; analysts say officials give militants room to operate », Fox News, 09/03/2013
[26] « Bomb attack targeting Shia mosque in Pakistan kills 15 », Press TV, 21/06/2013
[27] « Taliban kill Shia school children in ambush in Hangu », LUBP, 27/02/2009
[28] « 10 Shia martyred in an attack near Hangu, by terrorist of Tehrik-e-Taliban », Jafria News, 13/03/2011
[29] « Death toll in Pakistan’s anti-Shia attack rises to 90 », Press TV, 19/02/2013 ; « Pakistan bomb: 21 die in Hangu Shia suicide attack », BBC News, 01/02/2013 ; « Hangu: blast outside Shiite Mosque leaves 22 dead », Shia Killing / PakShia, 01/02/2013 et « Suicide blast outisde Hangu mosque claims 27 lives », Dawn, 01/02/2013
[30] « Sipah-e-Mohammed, Terrorist group of Pakistan », South Asia Terrorism Portal
[31] Source locale confidentielle

[32] Source locale confidentielle
[33] « Mais s’ils implorent votre appui à cause de la foi, vous le leur accorderez, à moins que ce ne soit contre ceux qui sont vos alliés en vertu des pactes que vous avez noués avec eux. Allah le Très-Haut voit toutes vos actions », sourate 8 verset 72 « Al-Anfal », Coran.
[34] Hizb-ut-Tahrir, « Supporting Syria is a duty on the Pakistani military not just the Taliban », Khilafah, 15/07/2013
[35] Ibid.
[36] Ibid.
[37] Ibid.
[38] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[39] Ibid.
[40] Ibid.
[41] Ibid.
[42] Ibid.
[43] Didier Chaudet, « Des Talibans en Syrie ? », Huffington Post, 28/07/2013

Notes

[41] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[42] Ibid.
[43] Didier Chaudet, « Des Talibans en Syrie ? », Huffington Post, 28/07/2013
[44] « From the mountains of Afghanistan to Syria: the Taliban are always there », Live Leak, 20/04/2013
[45] Ibid.
[46] Ibid.
[47] « Report: Syria militants behead two Christians », Syria Report, 26/06/2013 et « Youtube video shows graphic scenes of Franciscan monk’s beheading », Religious Freedom Coalition, 27/06/2013
[48] Bill Roggio et Lisa Lundquist, « Syrian jihadists behead Catholic priest, 2 others », The Long War Journal, 01/07/2013
[49] « Syrie / Idlib: décapitation publique de trois Syriens », Youtube, 26/06/2013 ; « Report: Syria militants behead two Christians », Syria Report, 26/06/2013 et Bill Roggio et Lisa Lundquist, « Syrian jihadists behead Catholic priest, 2 others », The Long War Journal, 01/07/2013
[50] Sources locales confidentielles
[51] Sources locales confidentielles
[52] Sources locales confidentielles
[53] Sources locales confidentielles
[54] Sources locales confidentielles
[55] Sources locales confidentielles
[56] Source locale confidentielle
[57] Source locale confidentielle
[58] Source locale confidentielle. De mon côté je ne partage pas cette analyse et me demande plutôt comment on peut penser ou expliquer qu’un bourreau dans un pays devienne un saint dans un autre alors que son idéologie ou ses méthodes ne changent pas et que les deux contextes dans lesquels il opère sont très différents.
[59] Source locale confidentielle
[60] Source locale confidentielle
[61] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[62] Ibid.
[63] Ibid.
[64] Ibid.
[65] Ibid.
[66] Ibid.
[67] Ibid.
[68] Ibid.
[69] Ibid.
[70] Ibid.
[71] Ibid.
[72] Ibid.
[73] Ibid.
[74] Ibid.
[75] « Syrian rebels tried to kill UK journalists ; Afghans in Syria », AANGIRFAN, 08/06/2012
[76] Nora Lambert, « Eyewitness account: Media lies about Syria », GB Times, 05/06/2012 ; « Eyewitness and Journalist: Western Media lie about Syria », Syria – The Real Deal, 07/06/2012 et « Syrian rebels tried to kill UK journalists ; Afghans in Syria », AANGIRFAN, 08/06/2012
[77] Ibid.
[78] Aaron Klein, « Claim: Afghan mujaheeden now fighting for U.S.-supported Syrian opposition », Klein Online, 02/08/2012
[79] Hadeel al-Shalchi, « Assad’s forces pound rebel stronghold in Aleppo », Reuters, 05/08/2012
[80] Matthew Weaver et Brian Whitaker, « Syria receiving Iranian arms « almost daily » via Iraq », The Guardian, 20/09/2012 ; « Syrian forces kill 100 Afghani « terrorists », SANA, 21/09/2012 ; « Syrian troops kill 100 « Afghani fighters », Xinhua, 20/09/2012 ; « Syrian forces killed 100 Afghan insurgents », CounterPsyOps, 21/09/2012 ; « Syrian forces kill 100 Afghan insurgents in Aleppo », Press TV, 20/09/2012 ; « In Syria: Afghan militants killed, helicopter goes down », Al Manar, 20/09/2012 et R. Raslan, H. Saïd et Ghossoun, « One hundred Afghani terrorists killed in Aleppo, Dshk-equipped cars destroyed in Aleppo and Homs », Syrian Arab News Agency, 20/09/2012
[81] Erika Solomon et Oliver Holmes, « Syrian air strike kills at least 54: activists », Reuters, 20/09/2012
[82] Meena Haseeb, « Afghans involvement in Syria war to be investigated: Mosazai », Khaama Press, 08/04/2013
[83] Ibid. et « Three Afghans killed in Syria », Bakhtar News, 04/02/2013
[84] Meena Haseeb, « Afghans involvement in Syria war to be investigated: Mosazai », Khaama Press, 08/04/2013
[85] Ibid.
[86] Ibid.
[87] Page Facebook du Hayaa el-Akila 1 et 2
[88] Page Facebook du Hayaa el-Akila
[89] Page Facebook du Hayaa el-Akila
[90] « Syria shrine attack likely to trigger wider regional protests », IHS Jane’s Intelligence Weekly, 21/07/2013

[91] Ibid.
[92] Philip Smyth, « Hizballah Cavalcade: What is the Liwa’a Abu Fadl al-Abbas (LAFA)?: Assessing Syria’s Shia “International Brigade” through their social media presence », Jihadology, 15/05/2013 ; Mona Mahmood et Martin Chulov, « Syrian war widens Sunni-Shia schism as foreign jihadis join fight for shrines », The Guardian, 04/06/2013 ; Suadad al-Salhy, « Iraqi Shi’ites flock to Assad’s side as sectarian split widens », Reuters, 19/06/2013 et « Fierce clashes in Damascus district: NGO », AFP, 19/06/2013
[93] « Syria shrine attack likely to trigger wider regional protests », IHS Jane’s Intelligence Weekly, 21/07/2013
[94] Ibid.
[95] Ibid.
[96] Ibid.
[97] Ibid.
[98] Ibid.
[99] Ibid.
[100] Ibid.
[101] Ibid.
[102] Violation Documentation Center on Syria ; pour une description détaillée cliquez ici
[103] Chiffre d’avril 2013, Ian Black, « Syria deaths near 100,000, says UN, – and 6,000 are children », The Guardian, 13/06/2013

[104] Chiffre de juin 2013, page Facebook de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme
[105] « Syria: A full-scale displacement and humanitarian crisis with no solutions in sight », Internal Displacement Monitoring Centre, 16/08/2012 et « 2013 UNHCR country operations profile – Syrian Arab Republic », UNHCR
[106] « 2013 UNHCR country operations profile – Syrian Arab Republic », UNHCR
[107] Ahmad Shuja, « Syria’s Afghan refugees trapped in a double crisis », UN Dispatch, 28/01/2013 et Mohammed Hamid al-Sawaf, « Religious mission: Damascus’ Afghan refugees end up in Iraq », Niqash, 25/10/2012

[108] Ibid.
[109] Voir la photo de certains membres de la communauté afghane de Sayeda Zaynab entourant un religieux chiite devant le sanctuaire et accompagnée de la mention « Qu’Allah protège toute la communauté afghane de Sayeda Zaynab ainsi que tous les habitants du quartier provenant de tous les pays et de toutes les communautés », page Facebook du Hayaa el-Akila
[110] Ahmad Shuja, « Syria’s Afghan refugees trapped in a double crisis », UN Dispatch, 28/01/2013

[111] Ibid.
[112] Ibid.
[113] Ibid.
[114] Ibid.
[115] Ibid.
[116] Ibid.
[117] Ibid.
[118] Mohammed Hamid al-Sawaf, « Religious mission: Damascus’ Afghan refugees end up in Iraq », Niqash, 25/10/2012
[119] Ibid.
[120] Ibid.

Joschka Fischer: écolo payé par les lobbies de l’énergie nucléaire...

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Joschka Fischer: écolo payé par les lobbies de l’énergie nucléaire...

Joseph Fischer, dit “Joschka” Fischer, a été le ministre vert des affaires étrangères de la RFA sous le “règne” du Chancelier socialiste Gerhard Schröder. Aujourd’hui, le voilà qui travaille pour les consortiums de l’énergie nucléaire! Il est effectivement actif comme “lobbyiste” pour Siemens, BMW, l’OMV et RWE. Si on examine bien sa biographie, son itinéraire politique, force est de constater que sa vie est un long cortège de contradictions. Dans ses jeunes années, Fischer était l’un de ces extrémistes de gauche typiquement allemands, convaincu et fanatique. Il a été membre de l’APO (l’“Opposition Extra-Parlementaire”), du groupe radical et militant “Lutte Révolutionnaire” (“Revolutionärer Kampf”) puis des “Cellules Révolutionnaires” (“Revolutionäre Zellen”) et a entretenu des contacts avec des militants de gauche qui ont assassiné le ministre hessois de l’économie Heinz Herbert Karry.

Cet homme qui, jadis, combattait le capitalisme au sein de la gauche radicale la plus dure, cet homme qui bastonnait les policiers hessois, est le même qui, devenu membre du gouvernement fédéral rouge-vert, donna son approbation à l’engagement de troupes allemandes dans des conflits extérieurs, pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il a livré ainsi à l’OTAN des régiments allemands pour qu’ils soient engagés au Kosovo d’abord, en Afghanistan ensuite.

Fischer, l’homme qui, dans son jeune temps, avait ouvert une “Librairie Karl Marx”, prononce désormais des conférences à la tribune de Goldmann-Sachs et à celle de Barclay Capital et se remplit les poches avec l’argent de l’industrie nucléaire.

Les extrémistes de gauche professionnels ne sont donc plus ce qu’ils ont été...

(note parue dans “zur Zeit”, Vienne, n°33-34/2013; http://www.zurzeit.at ). 

lundi, 19 août 2013

Villes et communes allemandes à bout de souffle

“Anton BESENBACHER” (’t Pallieterke):

Villes et communes allemandes à bout de souffle

La ville de Detroit aux Etats-Unis est en faillite. Nous l’avons tous appris. Cette ville, pionnière de l’industrie automobile, ne peut plus payer ses factures. Par le biais de Dexia, cette affaire prend une petite tonalité belge... Passons... En Allemagne, les villes et les communes ne peuvent pas faire faillite. Si une ville ne peut plus payer ses créanciers, le Land intervient. Et si le Land ne peut plus payer les factures, alors le niveau fédéral saute sur la brèche. Et si l’Allemagne toute entière perd crédibilité en matière de crédit, alors les contribuables doivent tout simplement payer des impôts supplémentaires.

L’idée qu’un pouvoir public puisse faire banqueroute est incompatible avec la législation mais aussi avec la vision que l’on a toujours cultivée en Europe de ce que doivent être des pouvoirs publics. Les pensions du personnel communal ne seraient plus payées en cas de faillite d’une commune ou d’une ville. Les fonctionnaires seraient tous jetés à la rue, les hôpitaux et les écoles fermeraient leurs portes et on mettrait un terme à toute une série d’initiatives sociales. De tels scénarios, nous, Européens, ne pouvons pas nous les imaginer!

C’est sans doute une bonne nouvelle. Passons maintenant à la mauvaise nouvelle. Dans le jargon spécialisé, il existe une expression: “moral hazard”. Les sociologues universitaires entendent, par cette expression, le fait que les gens, les institutions, les établissements d’enseignement et les entreprises deviennent très vite imprudents voire totalement irresponsables quand ils pensent que les factures seront toujours payées en fin de compte, même par des tiers. Fortes de cette certitude, les communes et les institutions prennent des risques inconsidérés, engagent des dépenses déraisonnables qu’on ne prendrait pas si on savait que la facture finale serait pour sa propre escarcelle. A cela s’ajoute que les villes et les communes peuvent emprunter à des taux très avantageux, aux tarifs des pouvoirs publics allemands dont elles relèvent. Le niveau fédéral allemand accorde de toutes façons sa garantie. Les villes qui ont de fortes dettes peuvent continuer, sans aucun problème, à s’alimenter sur le marché des capitaux et ne sont pas sanctionnées par des taux d’intérêts plus élevés. Bref, c’est le scénario grec en Allemagne!

Si on examine les administrations locales, on doit bien constater que la Grèce se trouve aussi en Germanie. Des centaines de villes et de communes allemandes sont en fait en état de banqueroute et ne sont pas déclarées telles officiellement pour les riasons que nous venons d’évoquer et parce que les lois permettent  ce tour de passe-passe.

Oberhausen, au Nord-Ouest de la région de la Ruhr, compte plus ou moins 210.000 habitants. Cette ville s’était développée jadis grâce à ses mines de charbon. Offenbach, dans le Land de Hesse, près de Francfort sur le Main, est également baignée par cette rivière du centre du pays et compte, elle, quelque 120.000 habitants. Bremerhaven compte à peu près autant d’habitants et est, comme son nom l’indique, une ville portuaire. Elle se trouve sur la Weser et s’appelait jusqu’en 1947 Wesermünde. Ce sont les trois grandes villes allemandes qui sont financièrement au bout du rouleau aujourd’hui. On le remarque d’ailleurs tout de suite. Les infrastructures comme les piscines publiques sont fermées. Les rues ne sont plus entretenues. Les écoles sont dans des états déplorables. Si le désastre financier qui les frappe prend encore un peu d’ampleur, les pouvoirs publics de plus haut niveau n’interviendront plus. Le fête finit toujours par s’achever.

Ah! Si ces villes allemandes étaient Detroit...

Seuls les bons connaisseurs de l’Allemagne pourront situer Oberhausen, Offenbach et Bremerhaven sur la carte. Berlin, Hambourg et Brème sont toutefois des villes connues bien au-delà des frontières allemandes. Pour les amateurs de nouvelles déprimantes: Detroit, aux Etats-Unis, laisse une dette de 20.500 euro par habitant. Les habitants de Hambourg, eux, ont une dette de 20.800 euro par tête. Pour les Berlinois, c’est mille euro de plus. Brème tient le pompon avec une dette urbaine de 34.200 euro par habitant. Donc Brème respirerait si elle pouvait échanger ses dettes contre celles de Detroit.

Selon la Ligue des contribuables allemands, la situation est bien plus dramatique. Pour ce groupe de pression, qui s’est donné pour tâche de veiller à un bon usage de l’argent du contribuable par les pouvoirs publics, les villes et les communes ne pourraient en réalité reprendre que 44% de leurs dettes dans leurs budgets. Les villes les plus touchées luttent contre des déficits structurels patents. Elles se trouvent surtout dans la région de la Ruhr, où elles s’étaient développées avec brio jadis grâce aux mines et à la sidérurgie, ou dans le Nord où les chantiers navals avaient généré le bien-être général. Ces temps heureux sont passés. Le déclin est vite venu. Les revenus de ces villes ont chuté parce que bon nombre d’habitants sont devenus chômeurs et parce que, de ce fait, les dépenses sociales ont augmenté.

Comme les édilités locales n’aiment pas prendre des mesures impopulaires, elles ont tenté de maintenir à flots le paiement des revenus de substitution, tout en diminuant considérablement —jusqu’au minimum du minimum— les investissements sur le long terme. L’an passé, les villes et les communes ont dépensé 187 milliards d’euro; dans cette somme, seuls 20 milliards étaient consacrés à des investissements, soit 11% de moins encore qu’en 2011. La politique que ces édilités poursuivent est donc de combler les trous à court terme, de façon à accroître encore leurs dimensions sur le long terme.

Les administrations communales se plaignent parce que les citoyens font de plus en plus appel aux pouvoirs publics locaux pour toutes sortes de choses, anciennes et nouvelles. L’Etat doit toujours être prêt à financer ces exigences ou à apporter son soutien. Augmenter les impôts serait fatal pour les édilités communales lors des élections à venir. Emprunter est donc beaucoup plus facile...

Anton BESENBACHER.

(article paru dans “ ’t Pallieterke”, Anvers, 24 juillet 2013).

mercredi, 14 août 2013

Presseschau - August 2013

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Presseschau

August 2013

 

Wieder einmal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...

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AUßENPOLITISCHES
 
Gauck hat kein Verständnis für Snowden
 
Abhörskandal: Friedrich fordert Entschudigung von USA
 
(Abhörskandal)
Deutschland, Verbündeter 3. Klasse
Eine Kolumne von Jakob Augstein
 
US-Spionage in Deutschland: Die lieben Verbündeten
 
(Abhörskandal)
Asylanträge bitte ab jetzt immer so schnell entscheiden
 
Snowden: Wir haben Stuxnet gebaut
 
NSA: Schluß mit dem Gejammer!
 
USA: Auch Briefpost ist nicht mehr geheim
 
Internet-Sicherheitsexperte Felix von Leitner
Der Überwachung entgehen? Das macht richtig viel Arbeit!
 
Snowden ruft Amerikaner zum Widerstand auf
 
Nichts zu verbergen?
 
Putin will das Problem Snowden schnell loswerden
 
NSA-Skandal Prism: Spaziergang ruft Staatsschutz auf den Plan
Neues NSA-Abhörzentrum in Deutschland bestätigt
 
Assange gründet Wikileaks-Partei
 
Staatsverschuldung
Verrechnet!
Es war eine jahrelange ökonomische Gewissheit: Bei mehr als 90 Prozent Staatsverschuldung rutschen Länder in die Armut ab. Das sagte ein berühmter Wissenschaftler, daran hielten sich Politiker in der Euro-Krise. Bis ein Student zu zweifeln begann. Rekonstruktion eines Rechenfehlers
 
„Europa ist auf einer schiefen Ebene“
Deutsche-Bank-Ökonom Mayer: Eurozone ist auf dem Weg zu postsowjetischem Rubelrussland
 
Ex-EZB-Ökonom Jürgen Stark
„Die Krise wird sich im Spätherbst zuspitzen“
 
(älter, aber nicht unwahr)
Nobelpreisträger Joseph Stiglitz
"So naiv kann Obama sein"
In die Fußstapfen seines Vorgängers Bush sei Barack Obama getreten, wirft ihm Ökonomieprofessor und Nobelpreisträger Joseph Stiglitz im Interview mit dem stern vor. Die Banken würden Gewinne privatisieren und Verluste sozialisieren. Stiglitz fordert eine Abkehr vom "Schein-Kapitalismus".
 
„Dann könnte er wieder laufen“
Griechischer Folklore-Sänger pöbelt gegen Schäuble
 
Bankrott erklärt
Detroit liegt am Boden
 
Ruinen in Detroit
Der Zerfall von „Motor City“ in Bildern
 
(Identitärer Kongress in Stockholm)
„Identitär Idé V“: Identität versus Globalisierung
 
Übergriffe aus Brüssel
von Michael Paulwitz
 
Dramatischer Appell auf Lampedusa: Papst fordert mehr Solidarität mit Flüchtlingen
 
USA
Die Trayvon-Martin-Lüge
 
(Zum Fall Trayvon Martin)
Tagesthemen ein seriöses Nachrichtenmagazin?
 
Italien: schwarze Ministerin mit Orang Utan verglichen
 
Zugunglück
Paris: “Jugendliche” plündern Tote und Verletzte
 
USA denken über Angriff auf Syrien nach
 
Rebellen laufen zu Assad über
 
Libyen steht vor dem Zerfall
 
Iran's president signals softer line on web censorship and Islamic dress code
 
Indien: Ordensfrau entführt und vergewaltigt
 
Malaysia
Musliminnen bei Miss-Wahl disqualifiziert
 
Kamerun
Bürgerrechtler Eric Lembembe
Toter Homo-Aktivist: Regierung fordert Strafe
 
Georgien will Stalin-Denkmal wieder aufstellen
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Steuerlast
Ausgequetscht wie eine Zitrone
 
 (dazu auch…)
Karl Heinz Däke
"Keiner kennt seine tatsächliche Steuerlast"
 
10 Prophezeiungen von MESSIAS für die nächsten 10 Jahre (Nr.2)
 
(Höhnen über deutsche Zahler)
Scheißdeutsche
 
Zwangsabgabe: Ab 1. August steigt das Risiko für Bank-Kunden erheblich
 
Fast 400 Banken zahlen Sparern keine Zinsen mehr
 
Versteckte Risiken: Deutsche Banken sind nicht sicher
 
US-Hedgefonds-Manager erklärt deutsches Gold für verschwunden
 
Ifo-Chef Sinn
„Der Wohlstand einer ganzen Generation ist bedroht“
 
Alternative für Deutschland zur Bundestagswahl zugelassen
 
AfD verkündet Wahlantritt in allen Bundesländern
 
(hier wird bereits aus allen Rohren geschossen)
Nordrhein-Westfalen
AfD fürchtet Unterwanderung durch Neonazis
 
(Hier ebenfalls. Antifa-Experte Alexander Häusler darf lospoltern…)
AfD tritt in allen 16 Ländern zur Bundestagswahl an
 
Alternative für Deutschland - Radikale Schlipsträger ohne Perspektive
 
Soziologe wirft AfD Demokratiefeindlichkeit vor
 
Identitäre Bewegung Fulda “capture the flag”
 
In dubio pro Israel – Werner Sonne über bundesdeutsche Staatsräson
 
Hessens Innenminister sorgt sich um homosexuelle Polizisten
 
Küppersbusch über die Piraten
 
History
Gründungsparteitag der Grünen 1980
 
Abgründe einer Stauffenberg-Diskussion
 
Vertrieben bleibt vertrieben – ein Abgesang
 
Polens Kriegsverluste
 
(unvergleichbar)
Hitler-Vergleich kostet Betriebsrat das Amt
 
Wiesenthal-Zentrum sucht nach letzten Nazi-Verbrechern
 
Wolffsohn wirft Simon-Wiesenthal-Zentrum Wichtigtuerei vor
 
(Beutekunst. Die Russen behalten sie, die Deutschen geben sie zurück.)
Beutekunst im Zweiten Weltkrieg
Familie Schulenburg gibt geraubte Bücher an Russland zurück
(Ein Leserkommentar mit verinnerlichtem Schuldkult: "Die Worte Graf von der Schulenburgs geben ein erfreulich klares Zeichen moralischer Urteilskraft. Auch wenn die Frage der Rückgabe verschleppter deutscher Kulturgegenstände in die Sowjetunion zunächst vergleichbar zu sein scheint, ist die rigorose Einforderung der Rückgabe ganz und gar unangemessen angesichts der deutschen Kriegsschuld und der systematisch durchgeführten Raubzüge des Nazigesindels. Außerdem: Wer den bronzezeitlichen Goldschatz von Eberswalde zum Bestandteil nationaler deutscher Kultur erklärt, weiß offenbar nichts von den historischen Entwicklungen in den letzten 3000 Jahren. Es ist viel angemessener, diese historischen Artefakte in den kulturellen Entwicklungskontext europäischer Kultur zu stellen. Es ist schön, wenn das in deutschen Musseen geschieht, aber die Möglichkeiten der angemessenen Präsentation gibt es auch in Russland. Die Kreise, die so ungehemmt auf die nationale kulturelle Karte setzen, sollten sich schon einmal überlegen, was sie den Ägyptern, den Irakis und anderen Nationen entgegnen wollen, wenn diese Kulturgegenstände wie die Büste der Nofretete, den Pergamonaltar, das Ischtar-Tor, die byzantinischen Kunstwerke aus dem Bode-Museum usw. zurückfordern.")
 
Vermisste Kunstschätze
Nazi-Beutekunst in Pfälzer Burg entdeckt
 
Voerde behält Hindenburgstraße
 
Das deutsche Jahrhundert (I)
 
Thorsten Hinz: “Der Weizsäcker-Komplex”
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS
 
Bundesregierung fordert neue Ermittlungen gegen Sarrazin
 
Staatsanwaltschaft lehnt neues Verfahren gegen Sarrazin ab
 
„Zentrum für Jugend, Identität und Kultur“ in Dresden eröffnet
 
(Zum Dresdner Zentrum)
Antifa und Polizei
 
Die Karbener Welle
Über den Fall der Karbener Projektwerkstatt – ist hier wirklich alles so, wie es scheint?
 
Aufklärung!
Eine Chance für die Projektwerkstatt Karben
 
solid
Linksextremer Jugendverband erhält öffentliche Gelder
 
(Junge Freiheit vs. Deutsche Stimme)
Ineinandergreifende Strategien
Das Duisburger Institut für Sozialforschung seziert den völkischen Nationalismus der Rechtspresse
 
Tochter von NSU-Opfer
Semiya Simsek bekommt Auszeichnung
 
NSU-Untersuchungsausschuß will „interkulturelle Kompetenz“ der Polizei stärken
 
Zschäpe-Anwältin Sturm von linken Anwälten, Türken- und Araberlobby weggemobbt
 
Streit um Straches Facebook-Profil
 
(Linke Antiparlamentarier wappnen sich für den Aufstand)
S.P.O.N. - Im Zweifel links: Am Schmelzpunkt des sozialen Systems
 
Kein Bett in Berlin für David Irving
 
Marburger Marktfrühschoppen: Gericht erlaubt Volksfest
 
Pädophilie-Vorwürfe: Grünen-Gründungsmitglied belastet Cohn-Bendit
 
(Antifa-Posse in Duisburg)
Raus aus der Schule – ran an den Trog
 
Deutsche Friedensgesellschaft verteidigt Brandanschlag auf Bundeswehr
 
(Hier die Vita des Geschäftsführers der DFG-VK, Monty Schädel)
 
(Auch eine Logik)
Innenminister gibt Rechtsextremisten schuld an linker Gewalt
 
Erzieherin mit NPD-Kontakt muß gehen
 
Katholischer Priesterschüler wegen Freiwild-Konzert rausgeworfen
 
SEK stürmt Wohnung wegen Hitler-Bild
 
Freies Netz Süd auch in Regensburg aktiv: Innenminister lässt Nazi-Kameradschaft sprengen
 
(Und die nächste Sommerloch-Aktion…)
Terrornetzwerk
Razzia gegen rechtsextremes "Werwolf-Kommando"
Vorbild NSU? Neonazis sollen ein rechtsextremes Terrornetzwerk gegründet haben. Bei einer europaweiten Großrazzia schlugen Ermittler zu. Der mutmaßliche Kopf ist dem Verfassungsschutz bekannt
 
Polizeischutz für Kölner Oberbürgermeister
 
Linksextreme bekennen sich zu Anschlag auf SPD-Zentrale
 
(wer hätte anderes erwartet?)
Neonazi-Gegner
Prozess gegen Jugendpfarrer nimmt peinliches Ende
Der Jenaer Jugendpfarrer Lothar König soll zu Gewalt gegen Polizisten aufgerufen haben. Nachdem der Prozess geplatzt ist, müssen die Behörden sich vorwerfen lassen, im Verfahren manipuliert zu haben.
 
Österreich
Faymann-Staatsanwältin stellt Verfahren wegen linker Morddrohung ein
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
(mal wieder die Bertelsmann-Stiftung…)
Bertelsmann-Studie
Deutschland fehlt die Toleranz
Migration hat keinen Einfluss auf den Zusammenhalt einer Gesellschaft - das widerlegt die Studie. Ein wichtiger Faktor ist dagegen die Toleranz. daran fehlt es in Deutschland.
 
(…und noch eine. Diesmal für den europäischen Zentralstaat)
Internationale Studie: Expertenteam sieht enormes Sparpotential für die EU
 
Studie zum Zusammenhalt
Kommentar: Knackpunkt Toleranz
 
SPD für Vielfalt
 
(Begriff "Vielfalt")
Was bleibt, ist Gleichschaltung
 
 (Zeltlager in Berlin)
„Das ist gelebter Multikulturalismus“
 
(Zeltlager in Berlin)
Auf der Suche nach dem guten Leben
 
Polizei ermittelt gegen Asylbewerber vom Oranienplatz
 
Schwäbisch Gmünd
Asylbewerber weisen Vorwurf der Sklaverei zurück
 
Trayvon Martin, Daniel S. und der neue Rassismus
 
Staatsbürgerschaftsrecht
„Nein, ich will kein Deutscher sein“
 
Linkspartei gegen Anwerbung arbeitsloser Südeuropäer
 
Schweiz
Kriminelle profitieren von verschleppter Ausschaffung
 
Norwegen
Familie konvertiert “unter Tränen” zum Islam
 
25.000 fanatische Anhänger Erdogans marschierten in Düsseldorf
 
Offenbach
Attacken auf Redner
Gewalt bei islamkritischer Kundgebung
 
Zahid Khan in Offenbach
Sieben Festnahmen bei Anti-Islam-Kundgebung
 
Streit um Religion?
Schießerei im Wald: Schütze ein Islamkritiker
 
Festnahme am Duisburger Hauptbahnhof
"Scheiß Deutsche" - Mann verletzt Mitreisende in Zug
 
Hamburg-Altona: 150 Anwohner legen sich mit Polizei an
 
Polizeieinsatz in Altona Altstadt: Pfeffer, Knüppel gegen Jugendliche?
 
(Das gleiche Schmierentheater in Offenbach)
Sache für die Staatsanwaltschaft
Kontrolle folgt Protest gegen Polizeigewalt
 
Hagen
Tumult im Gericht nach „Ehrenmord“-Urteil
 
Offenbach
Passantin Opfer eines Überfalls
Belästigt und ausgeraubt
 
Offenbach
Angriff auf Radfahrer
Erst lange gehupt, dann Pfefferattacke gestartet
 
(Bosnier)
Schweiz: "Pink Panther"-Räuber gelingt Flucht aus Gefängnis
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Architektur
Wie der Charakter deutscher Ortschaften zerstört wird
In deutschen Dörfern ging der ursprüngliche Charakter im Modernisierungswahn der 60er-Jahre verloren. Die negativen Folgen von Zweckmäßigkeit und Kostendruck sind unübersehbar.
 
Unser Dorf soll hässlich werden (Dieter Wieland, 1975)
 
Uffenheim ist überall
Der Umgang mit einer barocken Vorstadt entsetzt Denkmalschützer - ist aber kein Einzelfall
 
(Kaiser Wilhelm kehrt nach Wuppertal zurück)
Aus Spenden finanziert: Vier Fürsten für die Elberfelder Rathaus-Fassade
(Leserdiskussion beachten)
 
(dazu)
Fürsten am Rathaus: Die SPD hält wenig davon
 
(Auf Druck wurde das Projekt nun gestrichen)
Jung setzt Strich drunter: Kaiser-Denkmal abgesagt
Projekt zur Nachbildung der Fassade des Elberfelder Rathauses wird gestoppt.
 
Wuppertal: Fürsten unerwünscht
 
Berlin
Spenden für Siegfriedbrunnen
Denkmal soll nächstes Jahr saniert werden
 
(Ein Artikel aus dem Jahr 1949 über die SBZ)
Vernichtet, verschleudert, verschludert...
Schlösser und Herrenhäuser unter der Spitzhacke – Das Schicksal der sächsischen Museen und Sammlungen
 
Gotteshäuser
Deutsche Kirchen – entweiht, umgenutzt, abgerissen
Die Gemeinden in Deutschland geben ihre Kirchen auf. Gotteshäuser werden zu Kitas, Fitnesscentern oder Sparkassen. Aber ist der Trend zur Umnutzung wirklich eine Strategie – oder eine Selbstlüge?
 
USA: Eröffnung Katholischer Themenpark
 
Frau Pfarrer glaubt nicht an Gott
Pfarrerin Ella de Groot in Muri-Gümligen steht offen dazu, dass sie mit einem realen Gott nichts anfangen kann. Kein Problem, sagt die Kirche.
 
Evangelische Pfarrerin leugnet Existenz Gottes
 
Fast-Food-Plagiat in Thailand
KFC will Hitler-Restaurant verklagen
 
Thailand
Hitler auf einem Bild mit Comic-Helden wie Superman
Abschiedsgruß in Bangkok: Hitler-Banner für die Graduierten
 
Kampfemanze will Männer kastrieren
 
Abschied vom starken Geschlecht
Invasion der Loser
 
Ende des Patriarchats Der Feminismus hat sich verirrt
Ja, wir leben im Patriarchat. Aber es sind die Männer, die viel mehr und heftiger daran leiden als die Frauen. Ein Aufschrei und drei Forderungen.
 
Just let me be myself – Über Polyamorie und andere Beziehungsmodelle
 
"Girls" startet auf ZDFneo
Zwischen Werkbank-Sex und Buch-Karriere
 
Neues Buch von Manfred Kleine-Hartlage: Die liberale Gesellschaft und ihr Ende
 
Karl Otmar von Aretin zum 90.
Ein Missverständnis mit dem Grafen Stauffenberg
Mehr als das alte Reich: Diesem Historiker sind die Zusammenhänge anschaulich und nicht nur durch Aktenstudium gegenwärtig. Zum 90. Geburtstag Karl Otmar von Aretins.
 
Kulturforscher
"Auf dem besten Wege in die absolute Verblödung"
Der Jugendforscher Bernhard Heinzlmaier beklagt die zunehmende Verdummung der heranwachsenden Generation. Schuld sei ein Bildungssystem, in dem nur nach ökonomischen Aspekten unterrichtet werde.
 
Ökonomismus und Verdummung
 
50.000 Zuschauer mehr
Wie die RTL-II-"News" die "Tagesschau" abhängen
 
Kenneth Minogue zum Überstaat und seinen Sklaven
 
Energiewende von unten: Die Strompiratin
Luise Neumann-Cosel hat eine Genossenschaft gegründet, um das Stromnetz Berlins zu übernehmen - vom Konzern Vattenfall. Dass sie dazu 100 Millionen Euro braucht, stört sie dabei nicht.
 
Marihuana-Anbau in Kalifornien
Blumenkinder, wie die Zeit vergeht!
In Kalifornien gerät der Anbau von Marihuana außer Kontrolle. Wo einst Hippies ein paar Pflanzen kultivierten, zerstören heute Unternehmer mit großen Plantagen ganze Ökosysteme. Die Hippies flüchten vor dem "Grünrausch".
 
Tune in, turn on, boot up
Wie die Gegenkultur der 60er Jahre zum Personal Computer führte - Ein Report aus der Frühgeschichte des Silicon Valley
 
Gutjahr: “Apple hat mehr für Journalismus getan als die Verlage”
Der bekannte Blogger Richard Gutjahr redet im Interview mit Jakob Steinschaden über die Zukunft der Medienwelt.
 
Kontrollraum Internet
Das Ende der Utopie
Die bekanntgewordenen Aktivitäten des «grossen Bruders» jenseits des Atlantiks (und jenseits des Kanals) geben Gelegenheit, an die Befreiungsutopien aus der Frühzeit des Internets zu erinnern – Utopien, deren Gegenteil Wirklichkeit geworden zu sein scheint.
 
The East" im Kino
"Ich erkenne mich selbst nicht mehr"
 
75 Jahre Götz George – Film über den Vater Heinrich George
 
Krieg. Und alle schauen zu
Psyche. Eine Vergewaltigung in New York zeigt, warum wir auf das Szenario einer Total- überwachung so lethargisch reagieren
 
„Große Gesundheit“
 
Politiker wollen Bushido verklagen
 
Bushido: Stress Ohne Grund
Songtext
 
 
 

dimanche, 11 août 2013

Quelques notes sur le Pakistan

 

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Robert Steuckers:

Quelques notes sur le Pakistan

Notes complémentaires à une conférence tenue à la tribune de l’ASIN (“Association pour une Suisse Indépendante et Neutre”), le 31 octobre 2012, à Genève, et à la tribune du “Cercle non-conforme”, le 14 novembre 2012, à Lille.

Les Etats-Unis ont donné au Pakistan, depuis les années 50, deux missions qui, au fil du temps, se sont avérées contradictoires: d’une part, demeurer un allié des Etats-Unis dans la politique d’endiguement de l’URSS et de la Chine (du moins jusqu’en 1972) et, d’autre part, soutenir les Talibans, soi-disant ennemis de l’Occident et des Etats-Unis, à partir de 1978-79, au moment où l’Iran tombe aux mains de Khomeiny et des pasadarans et où l’Afghanistan opte, après le départ de Zaher Shah, pour une politique pro-soviétique, que les puissances anglo-saxonnes ne peuvent tolérer en vertu de théories géopolitiques traduites sans faille dans la réalité politique mondiale depuis leur émergence dans l’oeuvre du stratégiste Homer Lea, rédigée dans la première décennie du 20ème siècle.

La politique pakistanaise a dès lors été fluctuante, fluctuations dont il faut retenir la chronologie pour ne pas se laisser duper par les médias dominants qui déploient leurs stratégies en pariant sur l’amnésie des peuples et des élites, mêmes académiques:

 

1.     Le Pakistan d’Ali Bhutto penchait quelque peu vers le non alignement, raison pour laquelle cet homme politique a été éliminé et pendu pour être remplacé par le Général Zia ul-Hak; Ali Bhutto avait aussi le désavantage, dans une république islamique comme le Pakistan, structurée par le mouvement sunnite “déobandi”, fondé en 1867, sous la domination britannique, d’avoir été chiite et partisan de la laïcité; il s’opposait au mouvement Jamaat-e-Islami fondé par le théologien Mawdoudi en 1941, très critique à l’égard du fondateur de la future république Islamique du Pakistan, Mohammed Ali Jinnah, trop “laïque” à ses yeux, trop inspiré par des modèles européens, dont l’Italie mussolinienne;

 

2.     Zia ul-Hak suit les ordres des Etats-Unis et s’aligne sur la géopolitique préconisée par Zbigniew Brzezinski: il coopère avec les Mudjahiddins puis les Talibans en leur prêtant l’appui des services secrets pakistanais, l’ISI; le raisonnement de Zia ul-Hak n’est pas seulement pro-occidental; il ne s’inscrit pas entièrement, du point de vue national pakistanais, dans le cadre de la coopération américano-pakistanaise, en vigueur depuis les années 50: pour ce militaire arrivé au pouvoir par un coup de force, Islamabad doit se doter d’une “profondeur stratégique”, en coopérant avec les Talibans d’ethnie pachtoune, pour faire face à l’ennemi héréditaire indien, doté de l’arme nucléaire. Cette coopération armée/talibans vise à terme à unir stratégiquement les territoires afghan et pakistanais, avec l’appui stratégique des Etats-Unis et la manne financière islamique-saoudienne (versée essentiellement aux “medressahs” déobandies, chargées par le mouvement “déobandi” de ré-islamiser les masses dans l’ancien Raj indien sous domination britannique; depuis l’indépendance et depuis l’entrée des troupes de Brejenev à Kaboul en 1979, il forme des combattants de la foi, actifs au Cachemire et, très probablement, en Afghanistan). Le raisonnement de Zia ul-Hak est historique: c’est au départ du territoire afghan que les armées musulmanes ont lancé leurs offensives en direction du bassin du Gange et se sont rendues maîtresses du sous-continent indien jusqu’à l’arrivée des Britanniques au 18ème siècle; le fondateur de la République islamique du Pakistan, Mohamed Ali Jinnah rêvait d’ailleurs de reconstituer l’ancien Empire moghol; de ce fait, les intérêts musulmans traditionnels et les intérêts américains coïncidaient; pour les Pakistanais, il fallait reconstituer le glacis offensif de l’islam sunnite d’antan et menacer ainsi l’Inde, leur ennemi n°1, en disposant des mêmes atouts territoriaux (la “profondeur stratégique”) que leurs ancêtres spirituels depuis le 10ème siècle; pour les Etats-Unis, il fallait une base opératoire en marge de l’Afghanistan en voie de soviétisation, quelle qu’elle soit, pour contrôler à terme l’Afghanistan et menacer indirectement l’Inde, alliée de l’URSS puis de la Russie, et encercler l’Iran chiite, le coincer entre un bloc sunnite-wahhabite saoudien et un bloc afghano-pakistanais, également sunnite; d’autres menaces, par terrorisme interposé, étaient articulées par les services pakistanais contre l’Inde, notamment par le soutien apporté aux mouvements islamistes “Lashkar-e-Taiba” (“Armée des Purs”) ou “Jaish-e-Mohammad” (“Armée du Prophète”), actifs dans toute l’Inde mais surtout au Cachemire-et-Jammu, province himalayenne disputée entre les deux pays depuis la partition de 1947; après le 11 septembre 2001, la stratégie d’appui aux talibans n’est plus poursuivie par les Etats-Unis, qui demandent donc aux services pakistanais de cesser tout appui aux fondamentalistes afghans, ce qui ruine d’office la volonté pakistanaise de faire d’un Afghanistan fondamentaliste l’hinterland géostratégique nécessaire face à la masse territoriale indienne et ce qui disloque simultanément le dispositif pakistanais de guerre indirecte (contre l’Inde) par mouvements islamo-terroristes interposés;

 

3.     Zia ul-Hak mort, le pouvoir revient, par le biais d’élections, à la fille de sa victime, Ali Bhutto, Benazir Bhutto, présidente du “Mouvement pour la restauration de la démocratie”; en dépit de sa réputation de chiite modérée et moderniste et de son démocratisme hostile aux militaires putschistes, Benazir Bhutto ne change pas fondamentalement la politique engagée par Zia ul-Hak: elle découple l’ISI de l’état-major, le rendant plus indépendant encore, et appuie les opérations militaires des talibans en Afghanistan, visant à chasser un gouvernement trop favorable aux Russes, même après l’effondrement définitif de l’URSS;

 

4.     Musharaf —successeur de Zia ul-Hak après la mort de ce dernier en 1988 dans un accident (?) d’avion et de Mian Nawaz Sharif, renversé par un nouveau coup d’Etat en 1999— s’est retrouvé, passez-moi l’expression, le “cul entre deux chaises”, dès que la politique américaine est devenue ambigüe à l’égard des talibans, leurs anciens alliés, puis franchement hostile après le 11 septembre 2011; Musharaf devait lutter contre ses propres services, contre un ISI découplé de l’état-major général des armées par Benazir Bhutto et, par conséquent, devenu beaucoup plus “opaque”, contre les talibans (héritiers directs des Mudjahiddins anti-soviétiques) et contre le parti MMA fondamentaliste, très puissant au parlement, au nom d’une alliance américaine ancienne qui, à un certain moment, avait parié sur l’islamo-terrorisme pour chasser les Soviétiques ou les gouvernements afghans pro-soviétiques ou pro-russes, avant de se retourner contre leur propre golem; de plus, Musharaf, arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat, devait donner des gages à ses “alliés” américains, et promouvoir un semblant de démocratie, système qui était refusé par de larges strates de l’opinion publique, sous la forte influence des fondamentalistes, soucieux de rétablir une “sharia” pure et dure, foncièrement hostile aux idées occidentales; par ailleurs, les forces démocratiques luttaient, elles aussi, contre un pouvoir mis en place par les militaires au nom de la clause de “nécessité”; Musharaf devait constamment prouver aux Américains que le “pouvoir fort” des militaires était le seul rempart possible contre les fondamentalistes, alliés aux talibans et hostiles à toute alliance occidentale; son successeur Asif Ali Zardari a hérité de cette situation difficile, où les groupes armés fondamentalistes et la puissante caste militaire du pays n’aiment pas la “transition démocratique” imposée par Washington; Zardari souhaite aussi une “paix en Afghanistan” qui aille dans le sens des intérêts pakistanais et non indiens;

 

5.     Ralph Peters, colonel de l’armée des Etats-Unis, face à ce Pakistan fragilisé, brandit indirectement une menace, qui s’adresse aussi à l’Arabie Saoudite, à l’Iran et à la Turquie: celui de réduire leurs territoires nationaux respectifs en pariant sur les séditions et les particularismes religieux et ethniques. Si le Pakistan ne joue pas le jeu que Washington lui impose, en dépit des contradictions que ce jeu implique, les Etats-Unis feront miroiter l’émergence d’un Patchounistan indépendant regroupant les régions afghanes et pakistanaises où vivent les tribus pachtounes et l’émergence d’un Beloutchistan, également indépendant et regorgeant de matières premières importantes, qui regrouperait les territoires iraniens et pakistanais où vit le peuple beloutche (5 à 10% seulement de la population pakistanaise).

Ralph Peters: faire chanter le Pakistan

Le soutien potentiel de Washington et des autres Etats occidentaux à d’éventuels indépendantistes pachtounes ou beloutches, que fait entrevoir le Colonel Peters en commentant sa cartographie prospective du Proche- et du Moyen-Orient, sert à faire chanter le Pakistan et à l’obliger à réduire les activités trop “talibanistes” et anti-occidentales des éléments pachtouns dans les provinces frontalières bordant l’Afghanistan, ruinant du même coup toute la stratégie de soutien à des mouvements islamo-terroristes, d’abord entraînés pour combattre les Indiens au Cachemire ou pour déstabiliser l’Inde de l’intérieur. Les talibans pachtouns/afghans tout comme les islamistes en lutte contre l’Inde forment un tout, contrôlé en dernière instance par l’ISI, un tout pourvu de nombreuses passerelles: le Pakistan ne peut trancher dans le vif de cet ensemble sans se défaire de l’arme indirecte qu’il s’est forgée au fil des décennies pour lutter contre son voisin indien, notamment en manipulant le “Hizb ul-Mujahidin” et le “Jaish-e-Muhammad” au Cachemire. Participer à la “guerre contre la terreur”, voulue par les deux présidents néo-conservateurs, le père et le fils Bush, équivaut, pour le Pakistan à se faire la guerre à lui-même, à démanteler son système offensif de défense, dont certains éléments forts se révoltent, notamment en créant le TTP (“Tehrik-e-Taliban Pakistan” ou “Mouvement des Talibans du Pakistan”), dont le porte-paroles Eshanullah Ehsan déclare que, désormais, “Zardari et l’armée sont nos premières cibles” et que “l’Amérique viendra en second”.

Réduire le Pakistan à une bande territoriale sans profondeur stratégique?

Quant aux tentatives de rapprochement entre l’Inde et les Etats-Unis, elles fragilisent le Pakistan, soucieux de sa profondeur stratégique, qu’il perdrait automatiquement, et de manière particulièrement dangereuse, si un Patchounistan et un Beloutchistan indépendants s’inscrivaient sur la carte politique du monde, comme y ont récemment été inscrits de nouveaux Etats sécessionistes, comme le Kosovo ou le Sud-Soudan, avec l’appui de Washington. On commence à entrevoir pourquoi l’indépendance du Kosovo et celle du Sud-Soudan servent surtout à créer des précédents à répéter, le cas échéant, dans des zones de turbulences encore plus chaudes... Un Pakistan privé de ses provinces pachtounes et beloutches et réduit au Punjab et au Sindh ne serait d’ailleurs plus qu’une bande territoriale étroite et surpeuplée, s’étirant du Sud (Karachi) au Nord (Islamabad et Rawalpindi), cette fois sans aucune “profondeur stratégique”, à la merci de son ennemi héréditaire indien. Islamabad veut intervenir dans le processus de paix en Afghanistan, de manière à y faire valoir ses intérêts stratégiques, quitte à absorber tacitement, et sur le long terme, les régions pachtounes et beloutches de l’Afghanistan, de façon à former un Etat “quadri-ethnique” des Pachtouns, Beloutches, Punjabis et Sindhis: en effet, les relations cordiales entre le nouveau pouvoir afghan, mis en place par les Américains dès octobre 2011, et l’Inde inquiètent fortement Islamabad, angoissé à l’idée d’un encerclement potentiel aux conséquences désastreuses. L’Afghanistan n’a jamais reconnu le tracé de la “ligne Durand”, séparant l’Afghanistan du Pakistan depuis 1893, à l’époque de la plus grande gloire de l’Inde britannique. Cette non reconnaissance de la frontière actuelle permet d’inciter toutes les formes d’irrédentisme pachtoun. Pour y faire face, le Pakistan opte pour une alliance inter-pachtoun (mieux vaut prévenir que guérir...), regroupant les Pachtouns du Pakistan et d’Afghanistan, soustraits à toute influence indienne et dont l’armée serait encadrée par des officiers pakistanais.

Le Pakistan quitte-t-il l’orbite occidentale?

Face à la menace de “balkanisation” théorisée par Peters, le Pakistan ne reste toutefois pas inactif, comme le resterait un pays européen complètement émasculé: il a demandé le statut d’observateur dans le “groupe de Shanghaï”; il a renforcé ses liens anciens avec la Chine, noués lors de leur inimitié commune contre l’Inde dans la zone himalayenne et renforcés dès la signature des accords sino-américains forgés par Kissinger au début des années 70; le Pakistan tente d’entretenir de nouveaux rapports bilatéraux avec la Russie depuis juin 2009, qui auraient pour corollaire que le Pakistan abandonnerait à terme son inféodation à la géopolitique américaine héritée de la Guerre Froide et oublierait les effets négatifs du soutien soviétique puis russe à l’Inde. Lavrov est partisan d’un changement dans ce sens, souhaite de bons rapports russo-pakistanais mais sans rien lâcher de l’amitié russo-indienne. L’objectif russe est clair sur ce chapitre: il faut consolider le “Groupe de Shanghaï” et l’alliance informelle des “BRICS”. Derrière cette politique se profile un objectif évident et pacifiant: plus de conflits sur la masse continentale eurasienne! Les conseiles russes ont permis un rapprochement très timide avec le voisin indien (que n’admettent évidemment pas les extrémistes du TTP, susceptibles de s’y opposer par la manière forte).

Enfin, en dépit de la vieille hostilité entre Chiites et Sunnites, qui faisait du Pakistan un ennemi de l’Iran depuis la chute du Shah, Islamabad renforce ses liens avec Téhéran, ce qui inquiète non seulement les Américains mais aussi et surtout les Saoudiens: le tandem américano-saoudien parie sur le gazoduc “TAPI” (Turkménistan, Afghanistan, Pakistan, Inde), qui évite les territoires iranien et russe, alors que les accords irano-pakistanais visent à finaliser le gazoduc “IPI” (Iran, Pakistan, Inde), passant par le territoire des ethnies beloutches, projet qui pourrait aussi, à plus long terme, atténuer l’inimitié entre lslamabad et New Delhi, comme l’avait d’ailleurs voulu le Shah d’Iran dès la fin des années 60.

La nouvelle Realpolitik indienne et le conflit sous-jacent avec la Chine

La nouvelle Realpolitik indienne ne peut plus être considérée comme un avatar lointain du non-alignement théorisé jadis par Nehru. En dépit du rapprochement sino-indien par le truchement du “groupe de Shanghaï”, l’ennemi principal de l’Inde est aujourd’hui la Chine: ce clivage est d’ailleurs celui qui fragilise le plus l’ensemble BRICS, outre les problèmes que connait le Brésil depuis quelques mois. Face à l’ennemi héréditaire pakistanais, l’Inde peut désormais compter sur une certaine mansuétude américaine, qu’il convient toutefois de relativiser car cette “mansuétude”, toute de façade, ne sert qu’à faire chanter Islamabad ou à irriter les Chinois; lors de la visite d’Obama à New Delhi en novembre 2010, le Président américain a dicté indirectement ses conditions, en un langage faussement feutré qui relève plutôt, comme d’habitude, de l’injonction pure et simple: l’Inde doit s’engager davantage dans la propagation universelle des “droits de l’homme” (version américaine/occidentale), revenir à une forme plus idéologique du non-alignement émancipateur du tandem Gandhi/Nehru, à une sorte de tiers-mondisme revu et corrigé qui pourrait aider les Etats-Unis à damer le pion des Européens et des Chinois en Afrique subsaharienne, par exemple. Si l’Inde ne participe pas à la diplomatie subversive, dite des “droits de l’homme”, elle ne pourra pas compter sur l’appui des Etats-Unis pour faire partie du Conseil de Sécurité de l’ONU, position à laquelle elle aspire. Mais l’Inde prend surtout ombrage des relations sino-pakistanaises, se souvient de la guerre (perdue) de 1962 contre la Chine maoïste, prend au sérieux les menaces chinoises sur l’ancien Assam britannique (Arunachal Pradesh), aujourd’hui divisé en plusieurs entités administratives indiennes, soupçonne le Pakistan de favoriser l’immigration de musulmans du Bengla Desh dans le Bodoland, une entité subétatique et administrative de l’Union indienne, située dans le “Nord-Est assamite” et peuplée d’une ethnie tibéto-birmane de deux millions d’âmes, animiste, hindouisée voire christianisée et très hostile aux immigrés musulmans, accusés de faire le jeu des Pakistanais, surtout quand un tiers de la population de l’ancien Assam est désormais musulman. L’ethnie bodo craint la submersion dans une future majorité bengladaise.

L’affaire du gaz birman

Les Etats-Unis reprochent à l’Inde, quand elle articule sa double stratégie de contrer et le Pakistan et la Chine, de chercher l’alliance des Chiites iraniens et des militaires birmans, hostiles, bien entendu, à toute ingérence américaine sur le pourtour de l’Océan Indien. Quand l’Inde avait écouté les Américains et s’était éloignée de la Birmanie voisine au nom de l’idéologie occidentale des droits de l’homme, la Chine avait avancé ses pions en direction de l’Océan Indien et de la sphère d’influence indienne et avait tiré grand profit de l’isolement diplomatique imposé aux Birmans. Pire: l’affaire birmane a porté un coup dur à l’approvisionnement énergétique de l’Inde. Outre l’utilisation prévue du gazoduc IPI, saboté par tous les moyens par les Etats-Unis, contre les intérêts des trois pays concernés, l’Inde prévoyait l’acheminement de gaz birman pour ses industries en plein développement: le boycott de la Birmanie/Myanmar couplé au sabotage perpétré par le Bengla Desh, qui exige des droits de passage exorbitants, et aux troubles incessants qui secouent l’Assam (Arunachal Pradesh), a fait que les Chinois ont raflé le marché du gaz birman, désormais acheminé vers le Yunnan chinois. De plus, la Chine déploie son “collier de perles”, soit une chaîne d’installations portuaires et navales dans l’Océan Indien, du Détroit d’Ormuz au Sri Lanka et du Bengla Desh au détroit de Malaka, avec au moins quatre stations en territoire birman. L’Inde, lésée par ces avancées chinoise dans son environnement géographique immédiat, veut dorénavant défendre ses intérêts nationaux, ses intérêts vitaux et ne plus les sacrifier à des chimères idéologiques et irréalistes occidentales. Outre sa nouvelle politique positive à l’égard de la Birmanie, elle spécule sur les ressentiments anti-chinois au Vietnam ou au Japon, pratiquant dès lors une Realpolitik qui ne coïncide ni avec les intérêts américains ni avec la volonté russe d’annuler tous les conflits sur la masse continentale eurasiatique.

Trois axiomes géopolitiques à déduire des événements

Trois axiomes géopolitiques doivent être déduits de cette analyse brève de la situation fragilisée et paradoxale du Pakistan:

1)     Pas de conflits inutiles sur la masse eurasienne;

2)     Aucun soutien aux politiques américaines et saoudiennes visant à envenimer de tels conflits sur ce même vaste territoire;

3)     Liberté totale des peuples dans l’organisation de l’acheminement des hydrocarbures et d’autres matières premières, sans ingérence de puissances extérieures à leur espace (Carl Schmitt, Karl Haushofer).

 

Robert STEUCKERS.

(Rédigé à Fessevillers, Genève, Nerniers, Villeneuve-d’Asq et Forest/Flotzenberg, d’octobre 2012 à août 2013).

Bibliographie sommaire:

-          Mariam ABOU ZAHAB, “Pakistan”, in L’état du monde – 2002, La Découverte, Paris, 2001.

-          Frédéric BOBIN, “Le Pakistan veut avoir son mot à dire sur la paix afghane”, in Le Monde Hors série - Bilan géostratégique, édition 2013.

-          Gérard CHALIAND, Atlas du Nouvel Ordre Mondial, Robert Laffont, Paris, 2003.

-          Eric DENECE & Frédérique POULOT, Dico-Atlas des conflits et des menaces – Guerres, terrorisme, crime, oppression, Belin, Paris, 2010.

-          Guy SPITAELS, La triple insurrection islamique, Luc Pire/Fayard, Bruxelles/Paris, 2005.

-          Praveen SWAMI, “Le djihad au pays de Gandhi”, in Courrier international Hors-série, L’atlas du Terrorisme – Géographies, religions, politique, esthétiques, mars-avril-mai 2008.

-          Jean-Christophe VICTOR, Le dessous des cartes – Itinéraires géopolitiques, Arte Editions/Tallandier, 2012.

Articles anonymes:

-          “Afghanistan: quel avenir après 2014?”, in Diplomatie – Les Grands dossiers, n°13, février-mars 2013.

-          “Pakistan: entre le marteau et l’enclume”, in Diplomatie – Les Grands dossiers, n°13, février-mars 2013.

jeudi, 25 juillet 2013

L'Europe en phase finale d'américanisation

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L'Europe en phase finale d'américanisation

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://zentropaville.tumblr.com

Les évènements se précipitent. Peu d’européens en sont encore conscients. D’autant plus que pour s’en apercevoir il faut un minimum de culture stratégique, afin de déchiffrer des évènements qui autrement paraissent anodins.

Appelons américanisation de l’Europe le fait pour celle-ci d’acquérir le statut non d’un nième Etat de l’Union – ce qui peut conférer quelques droits constitutionnels et civiques - mais d’un Etat complètement subordonné, colonisé pour reprendre un ancien terme, sur le modèle des ex-colonies africaines de la France.

Cette américanisation est en cours depuis la seconde guerre mondiale, sinon la première. Ces guerres ont vu l’Europe, emportée par ses divisions internes, perdre une grande partie des éléments faisant son ancienne puissance. Ceci au profit des Américains. Face à l’URSS d’abord, face aux puissances émergentes d’Asie, principalement la Chine aujourd’hui, l’Amérique a su convaincre les européens qu’ils devaient lui confier leur défense, quitte à lui livrer en échange tout ce qui leur restait de souveraineté.

On peut avec un certain optimisme estimer qu’au cours du dernier demi-siècle et aujourd’hui encore, 100.000 européens au maximum ont toujours voulu refuser ce marché de dupes. Pour eux, l’Europe avait les moyens de se défendre et de se développer sans rien abandonner de ses atouts scientifiques, économiques, militaires. Sous le gaullisme en France, quelques 50.000 Français avaient accepté de tenir le pari. Aujourd’hui encore, ils sont peut-être 50.000 à tenter de résister, provenant de diverses horizons. L’Airbus A350 qui vient de réussir son premier vol à Toulouse est un des derniers descendants de ce rêve héroïque.

Mais ces réfractaires à l’américanisation, en France comme en Europe, se heurtent en Europe, dans chaque Etat comme au sein même de l’Union européenne, à des résistances formidables. Il y a d’abord l’inertie de centaines de millions de citoyens qui pensent que tout ira bien pour eux s’ils suivent les modes de vie et modèles américains, s’ils obéissent aux consignes implicites venues d’outre-atlantique. Mais il y a aussi ceux qui ont mis toutes leurs cartes dans la servilité à l’égard des intérêts américains, afin d’en être grassement récompensés. L’actuel président de la Commission européenne en est un bon exemple.

Comme ceux-là détiennent au sein de l’Union européenne à peu près tous les leviers de commande dont l’Amérique a bien voulu leur confier l’emploi, ils constituent une barrière infranchissable aux tentatives des 100.000 européens évoqués ci-dessus qui voudraient reprendre leur indépendance.

Une accélération brutale de l’américanisation

Tout ceci, diront les lecteurs, n’a rien de nouveau. Or ce n’est plus le cas. La conquête de l’Europe par le Big Brother américain s’accélère brutalement. Divers évènements ont mis en évidence ces derniers mois, sinon ces dernières semaines, trois mécanismes qui se conjuguent pour accélérer de façon exponentielle la domination de l’Amérique sur l’Europe.

Le premier mécanisme est d’ordre sociétal. Il découle de la numérisation continue de l’Europe, au sein notamment de l’Internet, qui en est la partie visible. L’Internet et plus généralement l’informatisation des outils et contenus de création et d’échange en découlant n’auraient que des avantages, y compris pour les Européens, si ceux-ci s’étaient donné des gouvernements et des entreprises capables de faire jeu égal avec la concurrence américaine. Or ce ne fut pas le cas. Non seulement l’informatique et les télécommunications ont été depuis les origines monopolisées par les américains, mais aussi les serveurs et entreprises du Net qui recueillent et mémorisent, dans leurs bases de données, l’ensemble de la production intellectuelle des Européens.

L’exemple le plus visible en est Google. Les Européens, par facilité, profitant de la dimension mondiale que Google a réussi à prendre, lui confient dorénavant le soin de recueillir, transporter, utiliser et vendre les valeurs ajoutées de tout ce qu’ils produisent, sans parler de leurs « données personnelles », c’est-à-dire de tout ce qui représente, non seulement la citoyenneté européenne, mais aussi la civilisation européenne.

Pour capter tout cela, Google et ses homologues américains ont mis en place des centres serveurs informatiques immenses, et développé les milliards d’instructions permettant de naviguer dans les données ainsi mises en mémoire. Ils sont de ce fait seuls à pouvoir réutiliser ce qui mérite de l’être dans les cerveaux européens et les produits de ceux-ci. Ce n’est rien, dira-t-on, nos cerveaux nous restent. Quelle erreur. Laisser Google et ses homologues dominer et progressivement diriger le contenu de nos cortex associatifs, de la partie noble de nos cerveaux, aboutit au pire des esclavage, esclavage soft, mais néanmoins esclavage.

Le deuxième mécanisme confirmant la soumission de l’Europe à l’Amérique est politique. Il était soupçonné depuis longtemps par quelques spécialistes, mais vient d’éclater avec ce que l’on a nommé le scandale PRISM-Snowden. Inutile d’y revenir ici. Non seulement nous acceptons de confier à Google et ses homologues, pour exploitation commerciale, nos données personnelles et le contenu de nos créations intellectuelles, mais nous acceptons de les livrer sans aucune protection aux services secrets américains. Ceux-ci s’en servent, disent-ils, pour lutter contre les supposés ennemis de l’Amérique. Ce faisant, disent-ils aussi, ils nous protègent contre des ennemis intérieurs ou extérieurs, car les ennemis de l’Amérique sont nos ennemis. Que ces ennemis existent ou pas n’est pas la question. La question aurait été de dire à nos amis américains que nous préférons nous protéger nous-mêmes de nos ennemis. Car pour le moment, qui nous protégera de nos amis américains, de leurs intrusions, des mécanismes politiques de surveillance et de contrôle qu’ils ont dorénavant la possibilité de déployer à notre égard. Quis custodes custodiat.

Les services secrets américains disposent pour ce faire, comme l’a révélé le scandale PRISM-Snowden, non seulement du contenu des immenses centres serveurs de la NSA, conçus pour mémoriser tout ce qui circule sur les réseaux numériques, non seulement des milliards de dollars de logiciels développés par des sociétés assermentées pour exploiter ces données, mais aussi de l’ensemble des contenus des serveurs commerciaux tels que Google, précité. La NSA et les autres agences de renseignement ont dorénavant une porte ouverte, un « open bar », une « back door » sur les contenus de ces serveurs. C’est-à-dire, répétons le, sur les contenus de nos cerveaux.

De plus, ces services secrets et, en arrière plan, l’ensemble des moyens militaires du ministère de la Défense américain, ont davantage de possibilités d’intervention que les équipes de Google et de ses homologues. Ils ont de fait sinon de droit, pouvoir de vie et de mort, par destruction physique ou annihilation virtuelle, à l’encontre de tous ceux qu’ils déclarent être des ennemis de l’Amérique, ennemis déclarés ou ennemis potentiels. Ecrivant ceci, je suppose que je dois en faire partie, comme vous qui me lisez, comme tous les Européens qui voudraient devenir indépendants de l’Amérique.

Ajoutons que les équipes du général Keith Alexander, directeur de la NSA et chef du Cyber Command du Pentagone, ne sont pas seules à pouvoir utiliser ces moyens. Elles sont doublées ou remplacées par des milliers de contractuels affrétés par l’US Army auprès de sociétés privées. Ces contractuels, bien qu’assermentés, peuvent se livrer en toute impunité à toutes sortes d’activités personnelles voir criminelles. Certains peuvent même, horresco reférens, trahir leur employeur pour motifs éthiques, au risque de leur vie, Comme Edwards Snowden, dont on est sans nouvelles à ce jour.

Un troisième mécanisme est à considérer, dans la perspective d’un futur proche. Il s’agit d’un élément capital, le cerveau global capable de conscience artificielle. Ceux qui connaissent le développement rapide des neurosciences et de l’intelligence artificielle savent que dans quelques années verront le jour un ou plusieurs cerveaux artificiels répartis sur l’ensemble des réseaux numérisés. Or Ray Kurzweil, qui est le meilleur technicien capable de développer de tels cerveaux, a rejoint comme nul n’en ignore les équipes de Google. Il a sans doute ce faisant la totale bénédiction de la NSA.

Mais, direz-vous, les Européens n’ont-ils pas l’intention d’étudier la mise en place pour leur compte d’ un tel cerveau. Il s’agit du Human Brain Project européen, qui vient de recevoir la promesse d’un financement s’élevant à 1 milliard d’euros. Ce serait naïf de le croire. L’US Big Brother veille depuis le début de cette initiative. Le responsable en chef de ce projet est un Suisse, tout dévoué aux intérêts américains. De plus, IBM, qui avait déjà fourni le super-ordinateur nécessaire aux premiers pas du projet, vient d’ajouter de nouveaux moyens.

Je cite:
IBM Blue Gene/Q memory enhancements (14/06/2013)
The Blue Brain Project (c’est-à-dire le projet suisse/IBM initial, repris dans le projet européen) has acquired a new IBM Blue Gene/Q supercomputer to be installed at CSCS in Lugano, Switzerland. This machine has four times the memory of the supercomputer used by the Blue Brain Project up to now…

Est-il besoin de traduire? Quant à ceux qui ignoreraient qui est IBM, je rappellerai que ce fut dès les origines du Plan calcul français l’adversaire principal contre lequel s’était battu Charles de Gaulle. Après avoir réussi à monter une entreprise européenne (Unidata, avec CII, Siemens, Philips) capable de tenir tête au géant, les promoteurs de celle-ci ont été trahis par un européen, un certain Giscard d’Estaing.

Ce sont d’autres Européens de même calibre, dotés d’une vision stratégique aussi pénétrante, qui se battent aujourd’hui pour que l’Europe s’engage dans les négociations avec les Etats-Unis en vue de réaliser un grand marché transatlantique. On apprend aujourd’hui 15 juin que la décision en ce sens vient d’être prise. Victoire cependant pour la France. Le culturel devrait en principe être exclu. Cela nous laissera toutes latitudes afin de financer des intermittents du spectacle qui distrairont les touristes américains et chinois quand ils nous feront la grâce de dépenser leurs devises en France. Ce sera tout ce qui nous restera à vendre.


Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 15 juin 2013)

lundi, 08 juillet 2013

La Russie, le fournisseur d’armement idéal pour la Suisse

La Russie, le fournisseur d’armement idéal pour la Suisse

par Albert A. Stahel,

Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Alors qu’avant 1992 l’Union soviétique possédait encore une excellente industrie de l’armement qui développait et produisait des armes modernes, ce secteur fut laissé à l’abandon sous la présidence de Boris ­Eltsine. L’exportation d’armes russes fut limitée pendant de nombreuses années à des livraisons d’armes provenant des arsenaux de l’armée russe. Toute nouvelle production fut interrompue.


Ce n’est qu’avec l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine que le secteur de l’armement a recommencé à être soutenu par l’Etat. Au cours des dernières années, l’industrie de l’armement de la Fédération de Russie a développé et mis en service diverses armes modernes. En font partie la série des systèmes de missiles guidés S-300 contre les avions et des missiles guidés balistiques sol-sol, dont la plus ancienne version S-300PS fut mise mis en service dans les années 1982/83.1 En 1998, la version améliorée S-300VM était à disposition et en 2007 la S-400 Triumph. La S-400 a une portée de 250 kilomètres. Avec ce système des missiles guidés, on prévoit d’intercepter et de détruire à l’aide d’une ogive conventionnelle des armes balistiques à courtes et à moyennes distances (portée de 5500 km). Un développement plus récent est le missile guidé 40N6 d’une portée de 400 km, qui devrait être disponible en 2013. Le S-500 Prometheus, d’une portée de 500 à 600 km, est également en train d’être développé. Cet engin permettra même d’intercepter et de détruire des missiles guidés balistiques intercontinentaux sol-sol (d’une portée de plus de 5500 km, dotés d’une ogive nucléaire). Pour tous ces systèmes de défense, on a également développé les radars de désignation et de poursuite d’objectifs correspondants.


Si ces indications sont exactes – en raison de la tradition de l’industrie d’armement russe dans le développement d’armes anti-aériennes on ne peut pas en douter –, les performances de la S-400 dépassent de loin celles du missile guidé de défense américain Patriot PAC-3. Le PAC-3 possède une portée de 15 à 45 kilomètres contre des cibles aériennes et des cibles balistiques.


Depuis la mise hors service irréfléchie des missiles guidés anti-aériens Bloodhound sous le conseiller fédéral Ogi en 1999, la Suisse n’a plus de système de défense aérienne contre des cibles de ­longues portées. Avec l’acquisition du système de défense S-400, la Suisse serait protégée non seulement contre des avions de combats mais aussi contre des missiles guidés balistiques.


La Russie produit également d’autres équipements militaires, qui pourraient être intéressant pour un petit Etat en raison de leur rapport qualité–prix. Cela comprend notamment la série des avions de combat polyvalents Su-27 de Sukhoï. Depuis le manœuvre spectaculaire du Cobra de Pougatchev à l’Aéroport Paris-Le Bourget en 1989, d’autres types d’avions (chasseurs et chasseurs-bombardiers) ont été développés par Sukhoï sur la base du Su-27. Il s’agit notamment des modèles Su-30, -33, -35, -35S et -37. Mais le Su-27, qui a été mis en service en 1984, jouit – avec sa vitesse maximale de Mach 2.35 et un rayon d’action de 3530 km – toujours d’une excellente réputation au niveau international. Il y a quelques années, les Su-30 de l’armée de l’air indienne se sont avérés supérieurs aux F-15 américains lors d’un exercice de combat aérien.


La Suisse en tant que petit Etat, qui est de plus en plus traité d’Etat-voyou et soumis au chantage par de soi-disant «amis», ainsi que le Conseil fédéral et le Parlement seraient bien avisés à l’avenir de prendre au sérieux l’offre d’armement de la Russie.


Contrairement aux «amis» occidentaux, les dirigeants russes ont toujours traité la Suisse avec respect au cours des dernières années. Compte tenu des siècles de bonnes relations et d’amitiés entre la Suisse et la Russie – mentionnons l’amiral Pierre le Grand, le Genevois F. J. Lefort (1656–1699), le colonel et éducateur du Grand-duc Alexandre, le Vaudois F. C. de Laharpe (1754–1838) et le général et conseiller militaire de divers tsars, le Vaudois Antoine-Henri Jomini (1779–1869) –, ce pays est pour la Suisse le fournisseur d’armes idéal en ces temps difficiles.     •

1    Jana Honkova, Current Developments in Russia’s Ballistic Missile Defense, The Marshall Institute, 2013, p. 10/11.

samedi, 06 juillet 2013

Le Venner Bashing des pseudos esprits libres : vacuité et vanité

 
par Eric Neustadt
 
Ex: http://www.ladroitestrasbourgeoise.com

Laissons à ceux qui l’ont connu ou lu le soin de commenter la décision de l’écrivain Dominique Venner de mettre fin à ses jours. Il a choisi une voie de l’honneur, à savoir porter un message politique par un acte ultime.

Les rebelles de carton de la bienpensance ont donc pissé une ligne comme ils en sniffent d’autres sur le marbre des bars ou sur les tables basses de leurs appartements cossus.  Abrités par des emplois taillés sur mesure et payés par le contribuable, un mot qui commence bien mal, ils trouvent donc le temps, naturellement en dehors de leurs missions officielles, de caresser leur propre égo de façon saccadée et de se lancer dans une profanation écrite d’un acte symbolique.

Tout est alors bon pour le Venner Bashing de la part de ces petits salonards.

Ils oublient que la voie ultime, celle du don de sa vie fut celle d’autres figures historiques contemporaines.

L’abbé Guillaume de Tanoüarn peut suspect de mollesse dans la défense d’un catholicisme vivant et combattant a souhaité s’exprimer sur cette décision :

« J’ai eu l’occasion, voilà déjà une quinzaine d’années, de rencontrer Dominique Venner, de discuter avec lui, d’essayer de comprendre l’antichristianisme militant de cet historien qui était à la fois si froid et si passionné, si précis dans ses analyses et si lyrique dans ses perspectives, sans que le lyrisme ne nuise à l’analyse ni l’analyse au lyrisme. Dominique Venner avait une grande âme, « un cœur rebelle ». C’est ce qui m’avait fait éprouver pour lui, alors que nous étions aux antipodes l’un de l’autre, une véritable sympathie. Il m’avait d’ailleurs dédicacé son ouvrage autobiographique Le coeur rebelle : « À l’abbé de Tanoüarn qui n’est pas un cœur soumis ». Cette formule, je l’ai longtemps méditée. Je crois que c’est en cela que nous avons été en compréhension l’un de l’autre, lui et moi, dans le refus de toutes les formes de soumission. Se soumettre c’est subir, subir c’est renoncer à agir, renoncer à agir c’est accepter de ne pas servir, de ne servir à rien, de se laisser happer par le grand Néant de tous les À-quoi-bonismes, contre lequel Dominique s’est élevé toute sa vie. Contre lequel pourrait-on dire, il a tenté d’élever sa vie et son œuvre.

Son dernier post, sur son blog, appelant à manifester le 26 mai contre le mariage homosexuel, mêle la crainte d’une islamisation de la France à ce signe de décadence morale qu’est le mariage des homosexuels. « Ce ne sont pas de petites manifestations de rue » qui pourront changer quelque chose à cette formidable conjuration « du pire et des pires » que présente la vie politique française en ce moment. On devine une forme de désespoir politique, vraiment poignant chez cet homme de 78 ans, dont on pourrait penser qu’il en a vu bien d’autres, depuis les combats de l’Algérie française, les appels à la résistance d’Europe jeunesse, jusqu’à maintenant. Mais le désespoir n’est pas l’explication ultime de ce dernier geste.

« Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. »

Du reste, sur son blog, ce n’est pas le désespoir qui domine le texte qu’il nous laisse : « Il faudra certainement des geste nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes ». On pense au sepuku de Mishima, il n’a pas pu ne pas y penser, en choisissant froidement le lieu et le moment et en s’interdisant de se rater. Son acte a été mûri, prémédité. Il avait remis les clés de la Nouvelle revue d’histoire ce week-end à celui qu’il considérait comme son plus proche collaborateur et son continuateur, Philippe Conrad. Sans paraître affecté. Il avait fini sa tâche, il importait de donner un sens à sa fin.

Sur son blog, il expliquait : « Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien ».

« Nous n’avons que cette vie… ». Cette affirmation, pour Dominique Venner, est une donnée essentielle du problème. S’il n’y a pas d’au-delà de la vie terrestre ; pour quelqu’un qui entend aller jusqu’au bout, l’instant, chaque instant a un poids écrasant. Le chrétien comprend ce sens de l’instant et ce sens de la responsabilité, mais il ne cherche pas à aller au-delà du possible : Dieu est l’agent de nos destinée. Dieu achève l’ébauche que nous lui tendons à la dernière seconde.Et le sacrifice est encore une action, non une soumission. Dominique Venner n’a pas voulu s’en remettre à Dieu de sa dernière seconde, il ne pouvait pas faire ce sacrifice : il a souhaité la choisir. Pétri de philosophie allemande, il a repris toute sa vie l’idée de Schelling, commenté par Heidegger : « être c’est vouloir ». Esse est velle. « L’être, c’est le vouloir ». Il faut vouloir jusqu’au bout pour être vraiment. Voilà la formule d’un athéisme antinihiliste… Le sien.

Et pourtant… »

Pourtant, Dominique Venner a choisi l’autel de Notre Dame pour cette décision. C’est sur l’autel qu’il a posé une dernière lettre. Vraiment je ne crois pas que, s’il a fait cela, c’est pour attirer l’attention, pour que Manuel Gaz vienne sur les lieux. Il n’avait que faire de ce genre de reconnaissance « médiatique ». Son acte n’est pas médiatique, il est symbolique. Quel symbole ? Celui de la Vierge Mère, celui de l’éternel féminin, lui qui, dans son dernier blog professe « respecter les femmes alors que l’islam ne les respecte pas ». Sans doute. Mais il ne faut pas oublier qu’outre sa culture païenne, Dominique Venner possédait une solide culture chrétienne, avant que son entrée en délicatesse avec une Église qu’il voyait comme absurdement pro-FLN ne l’ait détourné de Dieu. Je crois que ce suicide-avertissement, que Dominique a voulu comme une sorte d’analogie frappante avec le suicide de notre civilisation, était aussi, pour lui, la seule manière qu’il ait trouvé de passer par l’Église une dernière fois sans se renier. Une sorte de prière sans parole, pour ce coeur inassouvi jusqu’à la dernière seconde. Dieu ? C’était trop compliqué pour lui. Mais Marie… Une femme, capable – Dieu le sait – d’exaucer enfin le désir de perfection qui a été la grandeur et le drame de sa vie. »

Venner sur les traces d’Heidegger n’a-t-il pas tenté de nous poser une ultime question, par delà la foi et le lieu, sur le sens de la vie, l’engagement et le don de soi ?

Les mutins de Panurge et leurs bergers plumitifs ne peuvent accepter cela. Etre confrontés à leur propres vacuités, cela dérange. N’est-ce pas ?

 

Les pseudos esprits libres strasbourgeois confirment ce que nous pensions. Ils n’ont que peu d’esprit, quand à leur liberté, elle est aussi grande que la distance qui les relient au système et à leurs employeurs.

Eric Neustadt – www.ladroitestrasbourgeoise.com

vendredi, 05 juillet 2013

LE RETOUR DES MOINES GUERRIERS

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LE RETOUR DES MOINES GUERRIERS

La question islamiste en terre bouddhiste


Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr

Le numéro de juillet de l’hebdomadaire américain Time aborde le problème de la radicalisation du clergé bouddhiste face à l’Islam en Asie (Thaïlande du Sud et Birmanie). L’article de Beech Hannah, When Buddhists go bad, fait actuellement scandale en Birmanie. Il a notamment heurté de nombreux membres de la communauté bouddhiste qui ne se sent pas solidaire du discours du moine islamophobe Ashin Wirathu.


Qu’en est-il exactement ? 


La guerre religieuse et d’indépendance, qui débuta en 2004, continue de faire rage dans le sud de la Thaïlande. La Thaïlande se compose d’une population majoritairement bouddhiste, mais le Bouddhisme n’est pas la religion officielle du pays. Les musulmans représentent 5 % de la population, dont la majorité (4/5e) sont des locuteurs malais (les musulmans thaïlandophones représentent environ 20%), implantés dans les cinq provinces frontalières à la Malaisie (Narathiwat, Pattani, Satun, Songkla et Yala). Ces régions rurales et pauvres ont subi une politique d’assimilation forcée du gouvernement de Bangkok dans les années 1960. Deux mouvements indépendantistes, le Pattani United Liberation Organization (PULO) et le Barisan Revolusi Nasional (BRN) ont pris une première fois les armes entre 1976 et 1981, puis les mouvements se cantonnèrent dans l’activisme politique et l’extorsion de fonds. En réponse aux mesures musclées du chef du gouvernement deThaskin Shinawatra, la minorité religieuse mit en avant ses droits et réclama notamment le port du Hijab pour les femmes musulmanes dans les lieux publics, l’ouverture de mosquées et l’expansion des études islamiques dans les écoles publiques. C’est sur ce terreau favorable que le conflit armé latent depuis 2001 débuta en 2004. Il oppose toujours les forces gouvernementales aux mouvements indépendantistes, essentiellement, aux groupes terroristes islamistes, le Pattani Islamic Mujahadeen Movement ou Gerakan Mujahideen Islam Pattani, qui a déclaré la djihad contre les populations bouddhistes et la monarchie-junte militaire thaïlandaise.


Deux moines bouddhistes sous la protection de soldats Thaïlandais (province de Pattani)

Les sources de financement des groupes insurrectionnels ne sont pas claires : l’importation de techniques et de fonds serait la main du « terrorisme international » d’Al Qaida, selon les services de renseignement nord-américains, mais rien ne l’atteste irréfutablement. Le mouvement serait plutôt un cocktail religieux, identitaire et passéiste... Selon Pak Abu, un professeur d’école coranique et chef des affaires internes du Pulo, l’objectif du mouvement serait la « libération du Patani Darussalam - la terre islamique de Patani - de l'occupation des infidèles» et de revenir au temps idéalisé (mais révolu) du sultanat de Pattani.... 
Localisation du conflit. Les cinq provinces malaises embrasées par la guerre religieuse et  d’indépendance ont été rattachées au Siam par le traité de Bangkok (10 mars 1909) signés par la Grande-Bretagne et le royaume du Siam 

Un autre responsable du mouvement islamiste aurait déclaré à un journaliste du Figaro que les réseaux sont peu structurés, très violents et capables de planifier leurs actions : l’ensemble représenterait environ 3 000 individus majoritairement des jeunes de moins de 20 ans. Selon lui, le BRN-Coordination est une « coalition informelle d'individus», cimentée par un « haine commune à l’encontre des populations siamoises. «Nous avons fait, déclare-t-il, le serment de sacrifier notre vie pour libérer notre terre ancestrale de l'occupation des infidèles.» Il précise que les jeunes combattants (les juwae) ont « été repérés à la crèche, recrutés dans les écoles coraniques et mènent une guérilla urbaine de plus en plus sophistiquée» Surtout, l’indicateur du Figaro reconnaît que «le degré de brutalité» de la nouvelle génération «est parfois une source d'embarras» et déplore la « criminalisation » des troupes : «30% des combattants vendent leurs services à la mafia et aux trafiquants de drogue». Leurs méthodes sont en effet radicales : attentats à l’explosif contre des cibles civiles, embuscades sur les axes routiers, assassinats, incinérations vivantes, voire décapitations de civils, d’agents symboles de l’Etat (fonctionnaires thaïlandais et religieux bouddhistes). Plus de 5 000 morts et 8 000 blessés (globalement le bilan de la guerre civile algérienne en France entre 1955 et 1962) ont été recensés entre 2004 et 2012 et le bilan ne cesse de s’alourdir, les négociations étant toujours à l’heure actuelle dans l’impasse.


Bilan humain du conflit (tués et blessés)  

Les agressions contre le personnel religieux bouddhiste ont obligé l’armée royale à transformer les monastères en bases militaires et à organiser les populations bouddhistes en groupes d’autodéfense (70 000 volontaires bouddhistes) : selon Duncan McCargo, enseignant à l’université de Leeds, des rumeurs courent sur la présence dans les communautés bouddhistes d’anciens militaires ordonnés moines et sur l’armement d’une fraction des religieux : une réminiscence des moines guerriers du Japon médiéval (les sôhei) ou de Shaolin ? Non, une simple ressemblance sur la forme sans plus, les moines guerriers nippons ayant surtout pour vocation de protéger leur temple et d'y maintenir l'ordre : ils étaient aussi une force politique et armée non négligeable. Nous sommes ici dans un réel contexte de guerre de religions. Il ne fait aucun doute que le discours de quelques religieux bouddhistes tend à se radicaliser : « Il n’y a pas d’autres choix, nous ne pouvons plus séparer le bouddhisme des armes désormais », aurait déclaré le lieutenant Sawai Kongsit, de l’armée royale thaïlandaise (Time). Les moines estiment que les Musulmans utilisent les mosquées pour entreposer des armes, que chaque imam est armé : « L’islam est une religion de violence » déclare Phratong Jiratamo, un moine ayant servi dans le corps des troupes de marines thaïlandaises (Time).



Le moine birman, Ashin Wirathu, tête de file du mouvement 969


Cette radicalisation est nette dans le discours islamophobe du moine bouddhiste Ashin Wirathu (Mandalay, Birmanie) : discours à l’origine de lynchages, de meurtres et de comportements racistes à l’encontre des musulmans birmans (les Rohingyas) qui représentent entre 4% et 9% de la population du pays. Ashin Wirathu appelle de ses voeux un schisme entre les populations bamars (majoritairement bouddhistes) et les Rohingyas musulmans. Un nouvel et tragique épisode du « choc des civilisations »...

En savoir plus : Faker Korchane, "Time"  Klein Victor, L’Islam en Thaïlande, de l’intégration au déchirement, blog sur l’Asie du Sud-EstLauras Didier, En Thaïlande des temples transformés en casernes .

Achtung! “Freund” hört mit!

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Achtung! “Freund” hört mit!

„Zugeben, man habe mitgemacht oder zumindest das ganze Ausspionieren geduldet, wird kaum einer“   schrieb ich in meinem letzten Beitrag hinsichtlich einer möglichen Zusammenarbeit eines österreichischen Geheimdienstes mit jener berüchtigten NSA. Nun wird bekannt, daß zumindestim Falle der  Bundesrepublik Deutschland,  wahrscheinlich aber auch Österreich, eine solche Mitarbeit zutreffen soll.                                                     

Nach Angaben der britischen Zeitung “The Guardian” haben einige Länder, in hohem Maße aber Deutschland,  regelmäßig aus digitaler Kommunikation gewonnene Daten an die US-Sicherheitsbehörde NSA (National Security Agency) weitergegeben. NSA und andere haben also nicht nur spioniert, sondern auch Material zugesteckt bekommen. Das Blatt beruft sich auf Enthüllungen eines ehemaligen NSA-Mitarbeiters.

Die geheuchelte Empörung der  Politiker wird besonders im Falle Berlins verständlich, wenn man bedenkt, was da für die hochverräterische politische Klasse auf dem Spiel steht. Mehr als ihre Glaubwürdigkeit jedenfalls.                                                                                   

Daß Deutschland ein bevorzugtes Angriffsziel seiner „Freunde“ ist, erklärt zwar dessen ökonomische Stärke und Innovationskraft auf technischem und wissenschaftlichem Gebiet, aber auch dessen für besondere „Freunde“ unergründliche,  immer noch schwer durchschaubare Seele. Man mißtraut den Deutschen, trotz allem.

Das  nun ins Gerede gekommene Überwachungssystem sollte nicht wirklich überraschen, sind doch seit spätestens 2001 ähnliche Systeme (von der EU befürwortete “Echelon” z. B.) in Betrieb und bekannt. Nicht zuletzt wurden angeblich nach dem Kriege in Geheimverträgen den Siegermächten von Bonn Überwachungsrechte zugestanden, die zum Teil heute noch in Kraft sein sollen. Was einer in einem östlichen Überwachungsstaat aufgewachsenen und diesbezüglich eher schweigsamen Kanzlerin nicht wirklich merkwürdig erscheinen muß.

Interessant an der ganzen Sache ist auch, daß Washington nur die englischsprachigen Länder  Großbritannien, Kanada, Australien und Neuseeland zu seinen wirklichen Freunden zu zählen scheint. Deutschland gehört, so liest man, trotz einflußreicher atlantischer Netzwerke und US-Anhänglichkeit führender  Eliten, nicht zum engeren Kreis. Was an der  Wertschätzung des einst großen Vorbildes durch deutsche (auch österreichische) politische “Mitarbeiter”, die durch NSA- und andere Einsichten und Zugeständnisse längst erpressbar geworden sind, wenig ändern wird.                                      

Jacob Augstein schreibt ganz richtig: „Sie (aber wer ist das? Anmerkung von mir) streben die totale Kontrolle an – über jeden einzelnen von uns. Dieses Bestreben macht ausgerechnet das Land, das wie kein anderes auf der Welt für die Freiheit des Einzelnen stand, zu einem totalitären Staat.“ Nur dieses eine Land?                                                            

Man darf  gespannt sein, ob der deutsche Michel (oder der österreichische Herr Karl) daraus etwas lernen kann  bzw. wie sich der Jahrhundertskandal auf die Wahlen im September auswirken wird.

 

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Österreich und Uncle Sam – nicht unbedingt eine „Love Story“

 

Der Datenskandal rund um den US-Geheimdienst NSA  schlug auch in Österreich erhebliche Wellen. Sollten, wie kolportiert, das Heeresnachrichtenamt und möglicherweise auch andere Stellen mit der NSA kooperieren, wäre dies, angesichts der  realen Machtverhältnisse in Nachkriegseuropa, nicht überraschend.                                                 

Daß die Bundesregierung deshalb alarmiert gewesen sei, halte ich daher für wenig wahrscheinlich. Aber der Öffentlichkeit gegenüber mußte man wohl  irgendwie den über die Jahre Ahnungslosen spielen. Zugeben, man habe mitgemacht oder zumindest das ganze Ausspionieren geduldet, wird kaum einer.  

In diesem Sinne wäre der Innenministerin offizielle Anfrage an die US-Botschaft, ob mit dem umstrittenen Spionageprogramm PRISM personenbezogene Daten auch von Österreichern oder österreichischen Firmen verarbeitet wurden, als rein kosmetischer Formalakt zu betrachten.

Ein groteskes Theater immerhin, daß  sich eben vor der Kulisse der  von den Alliierten hergestellten Ordnung nach 1945  und vor dem Hintergrund der  die Außenpolitik der USA bestimmenden Doktrin entsprechend einordnen läßt.  Daß die USA seit Jahrzehnten den nicht immer ganz vornehmen und rücksichtsvollen Hauptakteur in den Beziehungen der beiden Länder geben, läßt sich kaum verheimlichen.                                                               

Die US-Außenpolitik kann  unter dem janusköpfigen Wilson-Motto, „die Interessen der anderen Nationen  sind auch die unseren“  (ähnlich brüderlich formulierte man es auch einmal in Moskau) zusammengefasst werden. Es wurde und wird von Washington weltweit unterschiedlich Druck ausgeübt und gegebenenfalls unter dem Motto „America first!“dem Anlaß gemäß  interveniert. Auch im neutralen  Österreich.

In den 175 Jahren diplomatischer Beziehungen zwischen Wien und Washington  herrschte nicht immer eitel Wonne. Das zeigte sich etwa 2005 als Österreich bei den EU-Beitrittsverhandlungen mit der Türkei nicht gleich begeistert mitmachte. Damals drohte ein hochrangiger Mitarbeiter des US-Außenministeriums in einem Telefonat mit der Botschafterin in Washington: „Wenn Österreich die Türkei quält, wird es einen Preis dafür zahlen.“ Das genügte, und Österreich gab seinen Widerstand auf. 

Ähnlich das Ergebnis in jenem Fall wo es vor wenigen Jahren vorerst noch um die von Washington „gewünschte“ hochoffizielle Übermittlung von bestimmten Daten ging. Hatte doch der US-Kongreß ein Gesetz verabschiedet, wonach Länder die das Visa-Waiver- Programm (Einreise ohne Visa) behalten wollen, mit den USA im Kampf gegen transnationale Verbrechen kooperieren, eben Daten übermitteln müßten.

Die USA wollten demnach aufgrund des Abkommens „über die Vertiefung der                 Zusammenarbeit bei der Verhinderung und Bekämpfung schwerer Straftaten” Zugriff auf DNA-Datenbanken, Fingerabdruckdateien und die Identitäten von Terror-Verdächtigen bekommen. Den haben sie inzwischen, etwa vor einem Jahr, bekommen, konkret von der schwarz-roten Koalitionsmehrheit des österreichischen Parlaments.                                  

Mit dem Abkommen wird den US-Behörden ein Zugriff auf die österreichischen Polizei-Datenbanken ermöglicht. Das österreichische Außenministerium umschrieb dies mit „flankierenden Sicherheitsmaßnahmen“.

Konkret bezieht  sich der Vertrag auf terroristische und schwerwiegende Straftaten, wobei schon eine Strafdrohung von mehr als einem Jahr Freiheitsstrafe maßgeblich sein kann. Neben der Übermittlung von Fingerabdrücken und DNA-Profilen soll auch in Einzelfällen die Weitergabe von Daten über politische Einstellung, sexuelle Orientierung, Religionszugehörigkeit und Mitgliedschaften in Gewerkschaften möglich sein.               

Zuvor hieß es, sollte das Abkommen im österreichischen Nationalrat nicht beschlossen werden, drohe die  Wiedereinführung der Visapflicht für Österreicher. US-Botschafter William Eacho hatte  diesbezüglich “Druck aus Washington” eingeräumt. Dieser sei aber nicht “übermäßig” gewesen, sagte derselbe Diplomat in einem Interview mit der  Zeitung „Die Presse“. Erpressung sei das keine gewesen, so das österreichische Außenministerium. Wer kommt auch bloß auf so eine Idee?

Leider stehen die Fakten immer wiederkehrender diplomatischer oder politischer Interventionen – sei es in Asylfragen oder  solchen ökonomischer Wichtigkeit – in krassem Gegensatz zu dem beschönigendem (oder naivem?) Bild, das 1946, also ein Jahr nach Ende des Zweiten Weltkrieges, der damalige österreichische Außenminister Dr. Karl Gruber (1)  in einem Vortrag vor der Österreichisch-Amerikanischen Gesellschaft (2) in Wien zeichnete, und dem viele Österreicher noch immer anhängen.                                             

Demnach gehe es US-Amerika nur um die Sicherung des Friedens und  um die Offenhaltung des Handels für alle Mächte, d.h. Beseitigung der Handelsschranken.  Man habe, so Gruber, in Österreich sonst keine Interessen. Wie schön.

Mit 1945 begann eine neue Phase der  Beziehungen                                            

Willige Eliten in Politik und Gesellschaft hatten ab 1945 für eine Heranführung und enge  Bindung an  die allgütige Siegermacht Sorge zu tragen hatten. Wie in  der späteren Bundesrepublik Deutschland, aber weniger ausgeprägt vielleicht,  galt nach 1945 auch für Österreich, was der US-Autor und Soziologe James Petras so charakterisiert:                        „Die Ausbildung kollaborierender Herrscher oder Klassen entsteht aus diversen kurz- und langfristigen politischen Maßnahmen, angefangen bei direkten, militärischen, den Wahlkampf betreffenden und außerparlamentarischen Aktivitäten bis hin zu mittel- bis langfristigen Rekrutierungen, Training und Ausrichtung von vielversprechenden, jungen Führern über Propaganda und Erziehungsprogramme, kulturell-finanzielle Anreize, Versprechen von politischer und wirtschaftlicher Unterstützung bei der Übernahme politischer Ämter und über erhebliche verdeckte finanzielle Unterstützung.“ (3)

Zwar sind in Österreich nicht in dem Ausmaße  wie in der  so benannten Bundesrepublik dieselben starken transatlantischen Netzwerke  entstanden, aber eine Teil der österreichischen Elite wurde doch in solche eingebunden. Dadurch wurde  die  massive US-Einflußnahme auf Politik, Wirtschaft und Kultur, besonders auf die Medien.(Amerikanisierung  bzw. Westernisierung) durch auch heute noch vorhandene US-nahe Seilschaften ermöglicht.. Ihren Beitrag dazu leisteten auch die Fulbright-Stipendienprogramme, an denen seit 1951 tausende Österreicher teilnehmen durften.   

Daß die nach einem US-Senator benannte Fulbright-Kommission stark vom CIA unterwandert war  und wahrscheinlich noch ist, kam erst 1966 an das Tageslicht. Sie ist heute noch auch in Österreich präsent und tätig (Ehrenvorsitzende: Wissenschaftsminister  Töchterle und US-Botschafter Eacho).                                                   

Der erwähnte Petras ganz allgemein zu solchen und ähnlichen Kooperationen: „Die Geschichte hat gezeigt, dass die geringsten Kosten bei der Aufrechterhaltung von langfristiger, umfassend angelegter imperialer Herrschaft („Imperial Domination“) durch die Förderung von lokalen Kollaborateuren entstehen, egal ob in der Form von politischen, wirtschaftlichen und/oder militärischen Führern, welche von den Klientel-Regimes aus operieren.“

Ganz im Banne der  wirtschaftlichen Nöten war die Öffentlichkeit weniger daran interessiert, was hinter den Kulissen geschah, sondern mehr daran, was auf den Teller kam. Große Beliebtheit in der auf Lebensmittel-Hilfslieferungen angewiesenen österreichischen Bevölkerung erfuhren daher die von 22 US-Hilfsgesellschaften versandten „CARE“-Pakete (4).  Die erste Lieferung traf im Juli 1946 in Wien ein, insgesamt kamen rund eine Million Pakete  zur Verteilung. (Anmerkung: Wie  sonst auch muß hier zwischen von aufrichtiger Anteilnahme getragener  Hilfsbereitschaft vieler US-Amerikaner und  offizieller politisch-strategisch motivierter  Hilfe der US-Regierung unterschieden werden.)                                                                                                                      

Sehr vertrauensbildend und förderlich war  wohl auch der  bis heute hochgelobte und politisch gut vermarktete „uneigennützige“ ;Marshallplan.  Auf einer übergeordneten Ebene  hat er sogar die  (west)europäische Integration vorangetrieben, andererseits aber die Blockbildung ermöglicht. So wie er konzipiert war,  konnte ihn die UdSSR nur ablehnen.

 

Im Rahmen des Marshallplans lag das Hauptaugenmerk auf dem Wiederaufbau der österreichischen Wirtschaft. Österreich mußte, auch im Sinne der beginnenden Blockbildung, hochgepäppelt und leistungsstark gemacht werden. Erst kamen Lebensmittel und Brennstoffe, dann Maschinen und Traktoren, und schließlich wurde Geld, u. a. für die Grundstoffindustrie, für die Energieversorgung und den Fremdenverkehr, zur Verfügung gestellt.                                                                           

Gleichzeitig wurde Österreich durch Einbindung in das Europäische Wiederaufbauprogramm (ERP) sowie in die Organisation für Europäische Wirtschaftliche Zusammenarbeit (OEEC) und in die Organisation für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung (OECD) wirtschaftlich in das westliche System integriert. Bis 1962 stand die Verwaltung der aus Marshallplan und ERP-Mitteln  entstandenen Fonds unter Kontrolle der US-Amerikaner.                                                              

Auf halbstaatlicher Ebene sorgte die Wirtschaftssektion der Österreichisch-Amerikanischen Gesellschaft für eine Intensivierung der Wirtschaftsbeziehungen zwischen den USA und Österreich. Bei der Gremial-Haupttagung des „Gremium der jüdischen Kaufleute, des Gewerbes und der Industrie“, (1946!) kündigte der Generalsekretär der Österreichisch-Amerikanischen Gesellschaft“ auch die Gründung einer Österreichisch-Amerikanischen Handelskammer an.  Schließlich bekundete die Gesellschaft auch Interesse  an einem Beitritt Österreichs zu dem  1944 erfolgten Abkommen von Bretton Woods,  das in der Folge zu Internationalem Währungsfonds und Weltbank führen sollte.                                                                                                                                               

Neben der Österreichisch-Amerikanischen Gesellschaft war  es besonders dem „Österreichisch-Amerikanischen Klub“, dem Persönlichkeiten des öffentlichen Lebens und der Besatzungsmacht angehörten,  ein Anliegen, den Meinungsaustausch zwischen Österreichern und Amerikanern anzuregen. Unter anderem wurden von diesem auch Englisch-Kurse angeboten. Eine Anglizismen-Welle wie heute gab es damals allerdings noch nicht.                                                   

„Reeducation“ – der Schlüssel zum Erfolg

Eine immer stärker werdende Aufmerksamkeit schenkten die US-Besatzer natürlich dem Kulturleben und dem Erziehungswesen, was allgemein unter dem Titel „Reeducation“ Eingang in das Bewußtsein vieler  Österreicher gefunden hat.  Die von  langer Hand geplante  Umerziehung auch der Österreicher hatte vor allem die Durchdringung des Bildungswesens mit US-amerikanischen  Vorstellungen  bzw. Inhalten vor Augen. Denken und Leben der Österreicher sollten ganz im Sinne des „american way of  life“ und auf der Basis eines neuen prowestlich geprägten Geschichtsbildes  ausgerichtet werden.                                                                                                                                           

Wie in Westdeutschland  ging man dabei äußerst raffiniert vor, so daß die Besiegten am Ende diese Änderung auch dort wo sie zu ihrem Nachteil ausfiel, als eine freiwillig angenommene empfanden.  Wie später auch noch: die Verhöhnung tradierter Werte,  die Verächtlichmachung von „typisch deutschen“ Einstellungen und  Gewohnheiten, vor allem auch solche des Konsums und der  Freizeitgestaltung. sofern sie den Erwartungen des „Big Business“ oder  den Vorlieben experimentierfreudiger  Ideologen im Wege standen.

Der selbstgewählte Anschluß, dieses Mal nicht an Deutschland, sondern an die US-amerikanische Business- und Konsum-Welt und den dafür geeigneten US-Lebensstil war  also auch ein wesentliches Ziel des Umerziehungsprogramms, was mit dem Austausch der Eliten, der Rückkehr von deutschsprachigen Kulturschaffenden aus der Emigration  und dem Einsatz moderner  Kommunikationsmittel und Werbemethoden umso leichter voranging.                                                                                                                                   

Der Übernahme US-amerikanischer Kulturmuster  folgte  jene Selbstverständlichkeit des Imports und Kaufs amerikanischer Produkte auf dem Fuß,  so daß, z. B., von den im Jahre 2011 gezeigten Filmen in Österreich bereits 80 Prozent US-amerikanischer Herkunft waren (5). Auch heute noch dominieren im öffentlich-rechtlichen Fernsehen US-amerikanische oder diesen nahe verwandte Produktionen.

Als “Zwingburgen” des US-Kulturimperialismus fungierten nach dem Kriege an erster Stelle die „US-Information Centers“ (USIC), die später in Amerika-Häuser  umbenannt wurden. Deren oberster Chef, Shepard Stone, legte Austauschprogramme auf, gründete im Auftrag der  CIA über die Ford-Stiftung den Kongress für Kulturelle Freiheit  (7) und trieb damit, wie in Deutschland, den Kampf um kulturelle Hegemonie auch in Österreich voran.   

                                                                                                                                           Den Amerika-Häusern ging es darum, den Österreichern die US-amerikanische Kultur  und deren „demokratische Ideale“ nahezubringen. Dies geschah in Form von Vorträgen, Konzerten, Ausstellungen, Filmen usw.; ebenso dienten  sie als Leihbibliotheken und Leseräume.                                                                                                                             

Insgesamt wurden im Rahmen der „Psychologischen Offensive“ zwölf Amerika-Häuser (6)  in Österreich errichtet, davon nur mehr jenes in Wien in Betrieb ist. Insgesamt waren diese Amerika-Häuser ab 1947 auch dazu da, an der kulturellen Front den Kalten Krieg zu gewinnen. Heute wird das alles unter dem Begriff der „Cultural Diplomacy“   zusammengefasst. Die Funktion des Amerika-Hauses  ist, wenn auch eingeschränkt, da Mission im Wesentlichen erfüllt, wohl die gleiche geblieben.

Bis 1955 standen der US-Besatzungsmacht im kulturellen Aufmarschgebiet  noch weitere Organisationen und Instrumente zur Verfügung: Der Rundfunksender Rot-Weiß-Rot sollte die Österreicher „zu einem gut unterrichteten Volk machen“ (Gen.Maj. W.Robertson) und als Gegenpol zur sowjetisch kontrollierten Radio Verkehrs AG (RAVAG) dienen. So wurden Schriftsteller wie u. a. Ingeborg Bachmann, Milo Dor, Jörg Mauthe und Hans Weigel gefördert.                                                                                                                                     

Der  erstmals  im August 1947  im Stil eines Boulvardblattes erscheinende Wiener Kurier war eine Gründung der US-Besatzungsmacht und diente vor  allem dazu, die US-amerikanischen Propagandabotschaften zu transportieren. Sein erster Chefredakteur war der Presseoffizier Colonel Albert W. Reid,  Einer seiner Nachfolger, der Emigrant Hendrik J. Burus vom „Office of War Information“, gestaltete den Kurier im US-Stil und setzte sich für die „Reeducation“ ein , wobei Berichte über den „american way of life“ diese unterstützen sollte. Aber  der Kurier diente auch als  Abwehrriegel  gegen die Sowjetpropaganda.                                                                                                                        

Die Zeitschrift das  Forum (finanziert von dem von der CIA gegründeten und beeinflußten  Kongreß für kulturelle Freiheit) war ein “Kind” des  1952 aus der Emigration zurückgekehrten Schriftstellers Friedrich Torberg und richtete sich an das linksliberale intellektuelle Publikum. Torberg, dem später eine besondere Beziehung zu Kreiskys Frau nachgesagt wurde, sorgte sogar dafür, daß Brecht lange Zeit am Burgtheater nicht aufgeführt werden konnte.                                                                                                        

Als Antwort auf das sowjetische Informationszentrum wurde schließlich 1950  im Rahmen der „Psychologischen Offensive“ das Kosmos-Theater  gegründet. Dessen Direktor wurde der ehemalige Emigrant Ernst Haeussermann, der als Radio- und Filmoffizier für die „Information Services Branch (ISB)  tätig war. So genannte „Highlights“ des US-amerikanischen Kulturschaffens standen dabei auf dem Programm.        .                         

1951 wurde das „US-Information Service Theater“ gegründet, „um die Breitenwirkung des amerikanischen Theaters zu erhöhen“. Dessen Aushängeschild war ab 1953 der aus einer polnisch-jüdischen Familie stammende Marcel Prawy, der 1946 als Kulturoffizier der US-Streitkräfte nach Österreich kam und das Musical populär zu machen versuchte. Was auch einigermaßen gelang.                                                                                                

 

Bereits  kurz nach Kriegsende wurde übrigens auf  politisch-gesellschaftlicher Ebene  mit der Gründung des Europäischen Forum Alpbach des Remigranten Otto Molden  (1918-2002)  – dessen Bruder mit der Tochter  des OSS-Leiters und späteren CIA-Chefs  Allen Welsh Dulles verheiratet war – ein Gerüchten zufolge von CIA-Quellen finanziertes  international  besetztes Forum für einen Dialog zu Fragen der Gesellschaft, der Wirtschaft und Politik geschaffen.                                                                                                                      

Dazu wieder ein passendes Zitat von James Petras: „Die Geschichte hat gezeigt, dass die geringsten Kosten bei der Aufrechterhaltung von langfristiger, umfassend angelegter imperialer Herrschaft („Imperial Domination“) durch die Förderung von lokalen Kollaborateuren entstehen, egal ob in der Form von politischen, wirtschaftlichen und/oder militärischen Führern, welche von den Klientel-Regimes aus operieren.“

 

Vor allem Dank der tatkräftigen Unterstützung ehemaliger Emigranten (ohne die die  Umerziehung nicht gelungen wäre) traten der weiteren Amerikanisierung kaum Hindernisse entgegen.  So konnten neben dem Fulbright-Programm auf dem Gebiet des Unterrichtswesens mit dem  nach Kriegsende reaktivierten  „Austro-American of Education“, das bereits vor dem Krieg  österreichische Studenten an US-Hochschulen vermittelte, sowie der Patenschaft US-amerikanischer Schulen über Wiener Schulen, bedeutende Schritte in Richtung eines US-amerikanisch orientierten bzw. beeinflußten  Kultur- und Geistesleben gesetzt werden.                                                          

 

1951 trat neben dem Forum Alpbach auf europapolitischer Ebene  – als Ableger der  Jahre zuvor auf westeuropäischer Ebene von US-Geheimdiensten mit Geldern aus Ford- und Rockefeller-Stiftungen gegründeten Europäischen Föderalistischen Bewegung (EFB) -  die Europäische Föderalistische Bewegung Österreich in Erscheinung, in der sich heute  dessen Präsident, der ehemalige freiheitliche bzw. liberale Politiker Friedhelm Frischenschlager, stark macht.                                                                                                                                 

Doch außenpolitisch tat sich in demselben Jahr einiges anderes:: Seit der Moskauer Konferenz von 1943, wo es um den Einfluß im Nachkriegseuropa ging, war Österreichs künftige Rolle bereits ein Gesprächsthema. Mit Beginn der fünfziger Jahre alsokristallisierten sich dann schon konkreter auf Seiten der Alliierten aus verschiedenen Quellen gespeiste weitergehende Überlegungen zu einem Staatsvertrag (8)  mit Österreich heraus. Über dessen Zustandekommen bildeten sich verschiedene Mythen und Legenden. Dem damaligen, angeblich weinseligen österreichischen Außenminister Leopold Figl wird dabei eine maßgebliche Rolle angedichtet. Tatsächlich wurden die entscheidenden Schritte anderswo gesetzt.

 

Für Frederik W. Marks (9), Biograph von US-Außenminister Dulles, waren die Amerikaner entscheidende Akteure dabei. Dulles soll mit seiner Verzögerungstaktik bei den Verhandlungen und seiner angeblichen Drohung, abzureisen, wenn die Sowjets stur bei ihren Forderungen blieben, den Durchbruch erzielt haben. Moskau wollte eigentlich Deutschland ebenfalls neutral sehen, was den auf Europa-Dominanz ausgerichteten USA sicher nicht munden  konnte.                                                                                                    

 

Gewiß  hat das beharrliche Eintreten österreichischer Politiker für einen Staatsvertrag nicht unwesentlich zu dessen Abschluß beigetragen. Österreichs Neutralität änderte  aber nichts Grundsätzliches  an der Ausrichtung  der, sagen wir US-Kolonialpolitik, die den Anschluß des „befreiten“  Österreichs an den Westen, sprich: US-amerikanisch dominierte westliche Welt, bei gleichzeitiger Verschmelzung mit einer transnationalen Konsum- und Marketingkultur, zum Ziele hatte. Dies ist, nicht überraschenderweise, bestens gelungen.                                 

 

Auf dieser Basis konnte daran gegangen werden, unter dem Schirm einer von den USA ausgehenden und geförderten Globalisierung, den Einfluß auf das österreichische Geschehen auch die Jahre nach dem Kalten Krieg unter anderen Vorzeichen zwar, aber weiter im Sinne allumfassender US-Interessen wahrzunehmen. Und so konnte eben nach dem Ende der Blockspaltung die gewünschte marktwirtschaftliche und konsumgesellschaftliche Uniformität in vielen Bereichen der österreichischen Gesellschaft erreicht werden.  Ökonomisch und gesellschaftlich sollte Österreich ja später, wenn auch etwas behutsamer als die Bundesrepublik Deutschland, über die europäische Integration  mit dem politökonomischen System der USA zusammengeführt werden. Wozu ein europäischer Bundesstaat bestens geeignet scheint.                                                                  

Daß die Supermacht USA dabei die Zügel des  ihren Vorstellungen entsprechenden Ordnungsmodells nicht aus der Hand gleiten ließen, war zu erwarten, dennoch konnte Österreich innerhalb desselben gelegentlich einen eigenen kleinen Gestaltungsspielraum, etwa unter Kreisky, wahrnehmen.

 

Doch immer wieder werden Österreichs Grenzen aufgezeigt

 

 Letztlich aber wurden dem kleinen Land  immer wieder auch die Grenzen seiner „Souveränität“ aufgezeigt. Sei es im Fall Waldheim, wo zu Tage kam, wer in den USA wirklich das Sagen hat, oder während der schwarz-blauen Regierung. Sei es, daß Österreich im Irak-Krieg US-Flugzeugen seinen Hoheitsraum öffnen oder der österreichische Verfassungsschutz, laut „Corriere della sera,“  bei von  der CIA geplanten  Entführungen von Muslimen kooperieren  mußte,  Sei es, daß bei Problemen in Restitutionsfragen im Zweifelsfall US-Bürger obsiegen sollten.                                                   

 

Der Druck aus Washington war und ist evident, der umso stärker ist, sobald Israel mit von der Partie ist. So etwa, wenn es um den Iran geht und Österreich dabei betroffen ist.  In das US- Visier kam deshalb vor Jahren der damalige Chef des österreichischen  Inlandsnachrichtendienstes BVT, Gert Polli, dem, laut News, vom deutschen Nachrichtendienst BND unterstellt wurde, Informationsmaterial an Teheran weitergegeben zu haben.                                                                                                             

Polli dazu: “Ich gehe mit Recht davon aus, dass es sich um eine Retourkutsche für meine Amtsführung in Österreich handelt. Es ist ja allgemein bekannt, dass ich viele amerikanische Operationen aufgrund der österreichischen Rechtslage negativ bescheinigt habe. In einem Rechtsstaat ist so etwas selbstverständlich.”                                             

Hinter den Angriffen auf seine Person steckten, laut Polli, “ohne Zweifel die amerikanischen Sicherheitsbehörden”. Auch die Terrorgefahr würde manchmal nur als Alibi für derartige Operationen dienen. Inzwischen wohl nicht nur manches Mal.

 

Derselbe Ex-Geheimdienstler Polli nun erst kürzlich wieder  in einem österreichischen Medium zum aktuellen NSA-Skandal: „Das Datensammeln der NSA ist nur eine Serviceleistung für die US-Geheimdienste. Und die reduzieren sich schon lange nicht mehr auf die CIA oder andere Sicherheitsbehörden.“ Dazu gehörten auch Sicherheitsfirmen und harmlos erscheinende NGOs.                                                                                                            

Zur Gesamtstrategie gehöre auch ein gewaltiges Spitzelnetz von US-Konzernmitarbeitern., die Wahrnehmungen über mögliche Verstöße an Meldestellen zu berichten hätten. Auf den Plan gerufene NSA-Agenten hätten dann die Aufgabe, Personen in persönliche und berufliche Abhängigkeit zu bringen. Das beginne etwa mit dem Aufbau von persönlichen Freundschaften. Wer nicht kooperiert, werde diskreditiert und fertig gemacht. Das schließe Rufmord und sogar Erpressung ein, wird  Polli zitiert.

 

Laut dem ehemaligen Präsidenten des deutschen Bundesnachrichtendienstes (BND), Ernst Urlau, sei ersichtlich, daß US-Dienste in Österreich “Begehrlichkeiten” hätten, die “sehr nah an die Grenzen der Rechtsstaatlichkeit und manchmal auch darüber hinaus” gingen.     Nichts Neues unter der Sonne also.                                                                                    

Washington glaubt sieben Jahrzehnte nach dem auch von ihm betriebenen Krieg im neutralen Österreich so schalten und walten zu können wie sie es traditionell in der Bundesrepublik Deutschland hinter den Kulissen und davor zu tun beliebt. Die BRD eine quasi US-Firma getarnt als Bundesrepublik, die, nach angeblichen Worten von Präsident Obama vor US-Soldaten in der US-Militärbasis Ramstein, „besetzt sei und so bleiben werde“?                                                                                                                                               

Tu felix Austria? Irrtum, dazu braucht es in einem so kleinen Land keine Militärbasen, Konzernzentralen und ein freundlicher Botschafter genügen,  und notfalls ist Ramstein einen Katzensprung entfernt.

 

 (1) Grubers  proamerikanische Einstellung war ein Hindernis für einen Staatsvertragsabschluß mit der Sowjetunion. Grubers Memoiren “Zwischen Befreiung und Freiheit. Der Sonderfall Österreich” im Ullstein-Verlag und die darin erneut thematisierten Figl-Fischerei (wie die Gespräche von 1947 bezeichnet wurden) brachten ihn zum Sturz.
Gruber trat als Außenminister zurück und wurde am 19. Jänner 1954 zum Botschafter in Amerika ernannt. Die russische Presse nahm den Rücktritt Grubers als Außenminister mit Genugtuung auf. 

(2)„Die Österreichisch-Amerikanische Gesellschaft“, Nr.5/1946                                               

(3) Siehe auch: Stefan Scheil: Transatlantische Wechselwirkungen. Der Elitenwechsel in Deutschland  nach 1945: Dunker & Humboldt 2012                                                                  (4)Cooperative for American Remittances  to Europe“ (CARE), gegründet 27.11.               

(5) Rentrak-Marktstatistik 2011                                                                                                 

(6) In Salzburg, Linz, Wien, Steyr, Wels, Zell/See, Innsbruck, Hallein, Graz und Ried (OÖ) 

(7) Congress for Cultural Freedom (CCF) mit Hauptsitz in Paris (1950-1969). Die vom Kongress für kulturelle Freiheit über Zeitschriften favorisierte Kunstrichtung war abstrakte Kunst, die als informelle Kunst bzw. als Abstrakter Expressionismus bezeichnet wurde. In den 1960er Jahren bestand eine wichtige Kampagne des Kongresses in einer Entideologisierung, die insbesondere auf Journalisten und Medienschaffende abzielte. Ziel im Kalten Krieg war, hochrangige europäische Künstler und Schriftsteller in ihrem Sinne zu beeinflussen, in prowestlichen Haltungen zu bestärken und gegen das kommunistische Lager zu positionieren.                                                                                                                       

(8) Der Österreichische Staatsvertrag, im Langtitel Staatsvertrag betreffend die Wiederherstellung eines unabhängigen und demokratischen Österreich, gegeben zu Wien am 15. Mai 1955, juristisch kurz Staatsvertrag von Wien, wurde am 15. Mai 1955 in Wien im Schloss Belvedere von Vertretern der alliierten Besatzungsmächte USA, Sowjetunion, Frankreich und Großbritannien sowie der österreichischen Bundesregierung unterzeichnet und trat am 27. Juli 1955 offiziell in Kraft.[1]                                                  

Gegenstand des Vertrages war die Wiederherstellung der souveränen und demokratischenRepublikÖsterreich nach der nationalsozialistischen Herrschaft in Österreich (1938–1945), dem Ende des Zweiten Weltkrieges (V-E-Day) und der darauf folgenden Besatzungszeit (1945–1955), in der Österreich zwar formal wiederhergestellt, aber nicht eigenständig souverän war. Der Staatsvertrag gilt auch als Kernindikationsfaktor für die Entwicklung eines eigenständigen Österreichbewusstseins

(9) Frederik Marks:  „Power and Peace – Die Diplomatie von J.F. Dulles“, Westport, 1993

Les grandes oreilles qui fâchent l’Europe

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Les grandes oreilles qui fâchent l’Europe

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

 

«L’Oncle Sam se comporte très, très mal» : voilà le titre de l’éditorial du Monde qui, face aux révélations – non démenties par Washington – du Spiegel selon lequel l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) visait aussi l’Union européenne via son programme Prism, est très choqué par le fait que les Européens soient désignés dans ces documents comme «des cibles à attaquer». D’ailleurs, le Guardian a raconté que la France, l’Italie et la Grèce figuraient parmi les cibles privilégiées de la NSA.

Cette «expansion» de la politique sécuritaire américaine «paraît aujourd’hui totalement incontrôlée», déplore le quotidien français. Mais «considéré par certains comme un traître, M. Snowden a en fait rendu un grand service à son pays en révélant l’ampleur des excès de cette politique. Intégré à nos vies, l’univers numérique les expose en permanence à l’ingérence des gouvernants et des géants de l’Internet. Visiblement, les agences américaines en profitent au maximum.»

De l’hypocrisie

Mais pour le Standard de Vienne, qu’a lu et traduit le site Eurotopics, l’attitude de l’UE paraît bien malvenue dans cette affaire, car «de toute évidence, les services européens ont bénéficié sans sourciller des conclusions des Américains. Et ce sans le moindre scrupule quant aux méthodes de collecte de ces informations.»

Conclusion, logique, du quotidien autrichien : «A partir de là, les élans d’indignation des politiques européens, qui bien sûr ignoraient tout de ces machinations, s’apparentent à une incroyable symphonie d’hypocrisie. Le point décisif […], ce n’est pas que la NSA ait étendu sa surveillance aux Européens. C’est surtout que, frappés d’une bizarre présomption de culpabilité, de grands pans du trafic Internet aient été surveillés et épluchés, en toute légalité, mais de façon éminemment illégitime.»


Danger pour le TTIP

La Stampa de Turin, citée et traduite par Courrier international, pointe aussi les réactions hypocrites : «Il y a quelque chose de comique à voir que des régimes reconnus pour leur capacité à contrôler leurs propres citoyens et à réprimer leurs dissidents, font de Snowden un héros et d’Obama le méchant Big Brother. Ainsi, les télévisions moscovites peignent l’ex-collaborateur de la NSA comme un Robin des bois opprimé dans le pays qui a inventé le Web.»

Le site Presseurop a lui aussi épluché les journaux européens pour en tirer la substantifique moelle, à quelques jours de l’ouverture des négociations du Traité transatlantique de libre-échange (TTIP). Est-ce pour cela que Die Welt, par exemple, «tente de dédramatiser la situation» ? Dans son commentaire, le journal allemand écrit ainsi qu’«il n’est pas sympa d’espionner ses amis, […] mais que cela arrive tant dans la vie privée que dans la politique.»

Vie privée et vie politique

Il y a une différence, cependant : «Dans la vie privée, cela peut se solder par un divorce, dans la politique en revanche, une séparation durable n’est admise que de façon passagère. Tôt ou tard, on aura à nouveau besoin de l’autre.» Le gouvernement allemand continuera donc «à accepter des indices» servant la lutte contre le terrorisme et à «s’en montrer reconnaissant, car ses propres services secrets sont soumis à des coupes budgétaires».

Il faut dire qu’en Allemagne, le choc est rude, constate la Gazeta Wyborcza polonaise : le respect de la vie privée y est comme souvent considéré comme un des droits humains, «qui ne doit être restreint qu’en dernier recours. La dévotion à ce principe est particulièrement forte là […] où le traumatisme historique né du totalitarisme nazi puis de l’expérience communiste de la RDA est encore présent.»

Un «Watergate du XXIe siècle»

Donc rien ne semblerait «pouvoir échapper aux grandes oreilles transatlantiques», écrit L’Humanité, qui qualifie le scandale révélé par Edward Snowden de «Watergate» du XXIe siècle. «Nous sommes tous les cibles, en effet, car la collecte d’informations […] a frappé des millions de citoyens européens.» Ces révélations, «si elles ne sont pas totalement surprenantes pour qui connaît l’histoire de la première puissance mondiale, n’en sont pas moins révoltantes et méritent une réponse ferme des Européens», poursuit le quotidien communiste français, qui en appelle à la «résistance à Big Brother» et au «courage politique».

«Silence, l’ami t’écoute», écrit pour sa part le Corriere della sera, jouant sur les mots d’une célèbre affiche de la propagande de Mussolini. Pour le quotidien milanais, «nous sommes amis, certes, mais au moment de rendre les comptes, c’est chacun pour soi. […] Aujourd’hui, l’Europe proteste, avec raison. Elle demande des explications aux Etats-Unis […]. Et certains invoquent des rétorsions commerciales. Mais personne ne peut nier que les gouvernements de l’UE, quand ils le veulent, collaborent avec les Américains.»

Du venin dans le négoce

N’empêche : pour El Periódico de Catalunya de Barcelone, «les relations entre les Etats-Unis et l’UE sont désormais gravement compromises». Car les Européens sont «furieux», écrit de son côté le Financial Times, selon lequel ces révélations «menacent de compliquer un défi déjà difficile à relever», celui du fameux TTIP : «Ce traité doit non seulement donner un coup de fouet aux économies stagnantes mais aussi solidifier les relations entre les Etats-Unis et l’Union européenne pour les générations futures.» De quoi envenimer encore davantage «la discussion sur la protection des données personnelles qui a déjà causé des difficultés profondes ces dernières années».

Le Temps

jeudi, 04 juillet 2013

Croatie dans l'UE: "Je crains que l'Europe ne devienne une nouvelle Yougoslavie"

 

Croatie dans l'UE: "Je crains que l'Europe ne devienne une nouvelle Yougoslavie"

Pour l'essayiste croate Tomislav Sunic, qui regrette l'adhésion de son pays, l'Union européenne a sacrifié la politique sur l'autel de l'économie.

Tomislav Sunic rappelle que seule une petite minorité de Croates a ratifié l'entrée du pays dans l'Union européenne, en 2012.

Tomislav Sunic rappelle que seule une petite minorité de Croates a ratifié l'entrée du pays dans l'Union européenne, en 2012.© DIMITAR DILKOFF / AFP
 
Propos recueillis par Jason Wiels

C'est une voix discordante dans le concert de célébrations organisées en Croatie pour l'entrée du pays au sein de l'Union européenne, officialisée ce 1er juillet 2013. Tomislav Sunic, croate et américain, ancien diplomate et professeur en sciences politiques, désormais intellectuel à plein temps, a grandi dans la détestation du communisme version Tito. En janvier 2012, il a voté contre l'entrée de son pays dans l'Union européenne. Lui qui a appris le français en lisant "les lettres de Daudet" et "la plume d'Aron" dit naviguer librement entre la pensée économique de gauche et une approche de la culture de droite. Conflit serbo-croate, situation économique difficile, corruption..., l'auteur de La Croatie : un pays par défaut ? (2010, éd. Avatar) se montre plus que pessimiste quand on lui demande si cette adhésion peut aider à régler les problèmes de son pays. Entretien.

Le Point.fr : Quel regard portez-vous sur l'entrée de la Croatie dans l'UE ?

Tomislav Sunic : Pour l'heure, je pense que l'Union européenne, telle qu'on peut l'observer, relève plus d'un "constructivisme académique" que d'une réalité politique qui refléterait la volonté de ses peuples. C'est le problème essentiel. En fait, le projet européen tel qu'il est, je le crains, me rappelle beaucoup l'ancienne République de Yougoslavie.

Si c'est le cas, on peut s'attendre à un avenir qui déchante...

Bien sûr, la désintégration yougoslave ayant abouti à des guerres inutiles et désastreuses. Conçu sur papier à la fin de la Première Guerre mondiale, le projet yougoslave semblait tout à fait valable, sauf que plusieurs mythologies nationalistes (slovène, serbe, croate, etc.) allaient finalement conduire à son éclatement sauvage. Au niveau européen, il me semble que l'on procède là aussi à des élargissements sans vraiment sonder le terrain.

Que voulez-vous dire?

Je ne suis pas le seul à penser que le projet européen est mal défini. Depuis le Traité de Rome en 1957 jusqu'à aujourd'hui, il se dirige d'abord vers "l'économisme", soit un capitalisme sauvage, et favorise la création d'une oligarchie mondialiste... Fatalement, cela va rejaillir sur le sort des peuples. Regardez par exemple le Mécanisme de stabilité européen, qui donne une immunité quasi totale à des décideurs non élus. Ils échappent au triage démocratique !

Que la Commission et la Banque centrale européenne rédigent nos lois, dans la grammaire comme dans la substance, voilà un projet qui me paraît particulièrement anti-démocratique. C'est ce qui me fait prédire que l'on se dirige malheureusement plus vers une rupture que vers une consolidation européenne. Bruxelles parle un langage économique, mécanique, super-capitaliste, qui nous fait mal, qu'on soit croate, français, de gauche ou de droite.

L'adhésion de la Croatie a pourtant été entérinée par un vote démocratique [66,67 % des votants ont dit oui, NDLR].

Certes, mais ce référendum a souffert de 60 % d'abstention [56,46 % exactement, NDLR]. Ce n'est donc qu'une petite couche de la population qui a voté oui. Si l'on compare à 1991, 85 % de Croates s'étaient déclarés pour la sécession d'avec la Serbie. Voilà un plébiscite qui était non seulement légal mais doté d'une légitimité à part entière. Dans le cas du référendum pour l'UE, on a fait chuter à dessein le palier de votes pour rendre le référendum valide...

De plus, il faut savoir que l'immense majorité de la classe politique croate est composée des nostalgiques de la Yougoslavie de Tito, que ce soit le président, Ivo Josipovic, ou même le Premier ministre, Zoran Milanovic (centre gauche, élu en 2011), issu d'une célèbre famille communiste. Des gens qui, paradoxalement, sont devenus les principaux supporters de l'"intégration" ! Ils pensent que tous nos problèmes vont être résolus à Bruxelles, par une pluie d'argent. Je caricature, mais c'est l'esprit.

Justement, l'économie croate compte 20 % de chômeurs, 50 % chez les jeunes. L'Europe a promis une enveloppe de 14 milliards d'euros au pays. N'est-ce pas là un signe positif ?

Tout à fait, nous sortons de quatre années sans croissance, même si notre dette souveraine reste bien inférieure à celle de la France par exemple [59 % du PIB contre 91,7 %, NDLR]. N'oublions pas aussi que toutes les familles ont leur expatrié (en Europe, en Amérique du Sud, etc.), ce qui permet de s'entraider. On a une vraie culture de la débrouille, aussi. Je ne pense pas que notre situation soit catastrophique.

En revanche, je pense que ce sont les grands apparatchiks de l'UE, tel M. Barroso, qui ont besoin de la Croatie plutôt que le contraire. Pour se donner bonne conscience, pour dire : "Regardez comment on continue d'intégrer." Et de faire un peu oublier au passage les cas grecs et portugais, qui ont pourtant été, à l'époque, les premiers bénéficiaires des aides européennes...

La Croatie est classée 62e sur l'indice de perception de la corruption par l'ONG Transparency International. Que faire pour lutter contre ?

C'est un de nos grands problèmes, c'est certain. Nous n'avons pas eu, comme vous en France en 1945, une "épuration" en 1945 après la fin de la guerre. Nous aurions dû nous débarrasser des membres de la police secrète, nous n'avons pas assez fait table rase de la période communiste.

L'entrée dans l'UE peut tout de même constituer une étape pour tourner la page du passé. Par exemple, en aidant à enterrer la hache de guerre avec Belgrade ?

N'oublions pas que, dans les années 90, quand beaucoup de Croates étaient pro-européens, Bruxelles ne s'était pas donné beaucoup de peine pour stopper les atrocités entre la Croatie et la Serbie.

Par ailleurs, je pense que cette adhésion ne résout en rien la question de la vérité historique, qui nous mine d'un côté comme de l'autre de la frontière. Je plaide pour une grande conférence qui réunirait des intellectuels de tous horizons pour qu'on règle une fois pour toutes la question de la "victimologie". C'est-à-dire qu'on se débarrasse de cette bataille de chiffres, dans laquelle on compte nos morts de part et d'autre sans souci des faits. Mes compatriotes construisent trop souvent leur identité de "bon Croate" en opposition avec le "mauvais Serbe". Il faut vraiment sortir de cette nécessité d'exister dans le dénigrement de l'autre...

Mais que ce soit à Bruxelles, Zagreb ou Belgrade, tout le monde est imprégné du même "économisme". Tout se résume aux mathématiques, aux chiffres. Il faudrait plutôt mettre en valeur nos idées spirituelles, intellectuelles, culturelles. Je suis pour une Europe culturelle, que l'on parle tous les langues des uns et des autres, plutôt qu'un mauvais anglais.

Obamas Fall

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Obamas Fall

von Prof. Paul Gottfried

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

Die Enthüllungen des ehemaligen Geheimdienst-​Mitarbeiters Edward Snowden offenbaren die tiefe Krise der USA. Ein Kommentar des Politikwissenschaftlers Prof. Dr. Paul Gottfried aus Pennsylvania.

Snowden, ehemaliger Mitarbeiter des CIA (Central Intelligence Agency)und der NSA (National Security Agency), gehört zu den meistgesuchten Männern der Welt. Der IT-​Techniker aus North Carolina hatte als Mitarbeiter der im Umfeld des Geheimdienstes NSA arbeitenden Beratungsfirma Booz Allen Hamilton Zugang zu brisanten Informationen. In die Entwicklung der streng vertraulichen staatlichen Programme zur weltweiten Überwachung des Internets, „PRISM“ und „Boundless Informant“, war Snowden direkt eingebunden. Im Mai 2013 gab er sein Wissen an den Guardian und die Washington Post weiter. Seitdem befindet er sich offiziell auf der Flucht. Ihm stehen umfangreiche Prozesse ins Haus, sobald er wieder amerikanischen Boden betritt.

Staatliche Überwachung in nie gekannten Ausmaß

Irgendwo in Hongkong, wo er Interviews gewährt, eröffnete Snowden das erstaunliche Ausmaß der von seinen Vorgesetzten gespeicherten, kompromittierenden Daten. Was in den USA als „streng verwahrte Regierungsgeheimnisse“ bezeichnet wird, schließt eine Menge von Personalien ein, ausgehend von einer umfassenden Auflistung aller Telefonate, die in den USA in den letzten paar Jahren geführt wurden. Ebenfalls einsehbar ist laut Snowden ein detailliertes Verzeichnis der Email-​Nachrichten aller inländischen Computer-​Benutzer.

Zur Tarnung argumentiert die Obama-​Regierung auf der Grundlage notwendiger Sicherheitsbedürfnisse. Um sich gegen die Bedrohung durch islamische Terroristen zu wehren, so die offizielle Verlautbarung, müsse der Staat alle möglichen Belege einsehen können. Wenngleich die vorherige Bush-​Regierung ebenso emsig „sicherheitsbezogene Dateien“ gespeichert hat, blieb ihre Sammelwut begrenzter und konzentrierte sich auf verdächtigte Terroristen.

Obamas privater Krieg

Ein ehemaliger Beamter in diesem Dezernat bezweifelt nun, dass die Vergrößerung des rasant sich ausdehnenden Datenbestandes helfen könnte, nach Terroristen besser zu fahnden. Der Geheimdienst würde es kaum bewältigen können in diesem Heuhaufen jede gefährliche Nadel zu finden. Hilfreich wären diese Informationen aber vor allem, wenn Obama darauf setzt, seinen Gegnern in die Karten zu schauen.

Es knallt zu einer unbequemen Zeit für die Regierung. Aus den Anhörungen der vorwiegend republikanischen Bundesabgeordneten tauchten gezielte Beschwerden über gewisse Amtsvergehen hervor. Dazu gehören auch unnötige Sonderprüfungen der Steuererklärungen der großzügigsten republikanischen Spender und das geheime Abhören anvisierter Journalisten, die die Verwaltung nicht als verlässlich wertete. Eine besondere Rolle spielt der im Fernsehen gesendete, vorgebliche Meineid des demokratischen Generalbundesanwalts Eric Holder. Er verleugnete fälschlich im Kongress seine Beteiligung bei den von ihm zu verantwortenden privaten Überwachungsmaßnahmen. Obwohl der Meineid Holders offensichtlich scheint, bleibt der De-​Facto-​Justizminister unberührt im Amt. Eine vom Kongress gestellte Forderung, dass er seine widerrechtliche Handlung schriftlich „aufzuklären“ habe, schlug Holder aus. Der Generalbundesanwalt tritt auf der Stelle und erklärt, dass er keine Antwort schuldig sei.

Diesen Skandalen ging der Tod von vier Amerikanern im libyschen Bengasi im September 2012 voraus. Nun wird das damalige Scheitern der Regierung deutlich. Aus dem Gewirr einst zusammenhangsloser Daten kommt heraus, dass Obama und seine ehemalige demokratische Außenministerin Hillary Clinton wenig ausrichten wollten, um den belagerten Botschafter und dessen Untergebene in Libyen im letzten Herbst zu retten. Damals war es höchst notwendig, mit den in Italien stationierten Streitkräften vor Ort einzuschreiten. Doch die Militärverwaltung weigerte sich, die Truppen nach Bengasi zu beordern. Wichtig war es für Obama, sein Bild als Sieger über die muslimischen Terroristen hochzuspielen. Diesen Ruf hat er der Tötung Osama Bin Ladens 2011 zu verdanken. Damit trumpfte er 2012 tagein, tagaus während des Präsidentschaftswahlkampfes gegen seinen republikanischen Konkurrenten Mitt Romney auf. Umso wichtiger erschien es ihm deshalb, einen erneuten Anschlag in Bengasi vor der Öffentlichkeit zu verbergen.

Obamas Scheitern in den Medien

Wenn Obama die nötigen Maßnahmen ergriffen hätte, um die belagerten Staatsdiener zu retten, dann wäre klar gewesen, dass er mit den Terroristen doch nicht fertig wird. Zum Schutz seiner Lüge wurde die außenpolitische Prominenz, inklusive der Botschafterin der Vereinten Nationen, Susan Rice, angewiesen, eine erfundene Geschichte mitzuteilen. Dieser Erdichtung nach scharten sich die empörten Muslime, die die Botschaft überfielen, zusammen, weil sie einen beleidigenden Film über den Propheten Mohammed knapp zuvor gesehen hätten. Wie sich nun herausstellte, wurde der schwerbewaffnete Angriff detailliert geplant. Die versuchte Verdeckung durch Obama scheiterte an Widersprüchen, kurz nachdem sie in Umlauf gebracht wurde.

Zum Verständnis der US-​amerikanischen Staatspolitik und Obamas Weigerung, auch nur um einen Schritt zu weichen, muss einiges erklärt werden. Gleichwie frevelnd die Obama-​Regierung handelte, waren bis dato die US-​amerikanischen Medien, außer dem republikanischen Fox–Kanal, bereit, einen weiten Bogen um ihren heimlichen Liebling zu machen. Bis vor zwei Wochen haben Journalisten Obama etliche „Patzer“ nachgesehen. In der letzten Woche aber hat die Sachlage eine für Obama verhängnisvolle Wendung genommen. Seine Beliebtheit fiel um 17 Prozent.

Snowden bringt das Fass zum Überlaufen

Seine Anhänger kommen in Meinungsumfragen nur weit unter 50 Prozent. Der von Snowden enthüllte, atemberaubende Umfang des bundesstaatlichen Überwachungsprogramms brachte das Fass zum Überlaufen. Offiziell lehnen die meisten Amerikaner gemäß der jüngsten CNN–Umfragen das Verhalten Snowdens ab. Der Flüchtling gilt als „unverlässlicher“ Staatsdiener, der Verrat begangen habe. Jedoch glaubt eine Mehrheit der Befragten zugleich, dass Snowden einen bestürzenden Machtmissbrauch seitens des Staatsträgers schonungslos enthüllt und unter Beweis gestellt hat.

Snowden ist es nun auch, der das Anti-​Obama-​Lager spaltet. Während die schon zerschlagene Altrechte, die „Tea Party“ und die Libertarians Snowden als Verfechter der bürgerlichen Freiheit verteidigen, wüten die Durchschnittsrepublikaner mit Hilfe der neokonservativen Medien über seinen Vertrauens– und Rechtsbruch. Vorrangig für die linientreuen Republikaner haben der Kampf gegen den islamischen Terrorismus und das Ringen nach einer demokratischen Weltordnung oberste Priorität. Auch wenn sie über Obamas Angriffe auf die Opposition empört war, unterstützt die republikanische Basis den demokratischen Präsidenten jetzt im Fall Snowden.

Das Scheitern der Republikaner

Ihm wird zugute gehalten, dass er das von Bush übernommene Überwachungsverfahren zur Abwehr der Terroristen erweiterte. Egal was er wirklich damit beabsichtigt, nehmen viele neokonservative Journalisten, vor allem diejenigen, die zum Wall Street Journal gehören, ihre Kampfhunde jetzt an die Kandare. Sie drehen die Spitzen gegen die Kritiker der Regierung von rechts sowie links um, die Obamas Motive als im Grunde gutherzigen Datensammler anzweifeln. Man fragt sich in dieser Ecke keineswegs, was er mit soviel Belegen zu schaffen gedenkt. Das überwältigende Gros der Daten steigt dem Normalbürgern nicht ins Bewusstsein.

Es gehört zur Ironie des „Falls Snowden“, dass die Opposition aus diesem neuesten Skandal mehr Gewinn zieht, als ihnen aus allen früheren Enthüllungen zugefallen ist. Das geschieht genau zu der Stunde, wo sich ihre Zerstrittenheit am deutlichsten abzeichnet. Doch gerade, als ein Sieg in Sichtweite gelangt, reicht die republikanische Führung dem schon torkelnden Feind die Hand. Nicht allein Obama steckt mitten in der Krise.

mardi, 02 juillet 2013

Presseschau - Juli 2013

Presseschau

Juli 2013

 

Wieder einmal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...

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zeitungenxxxxcccc.gifAUßENPOLITISCHES
 
Giorgio Agamben im Gespräch
Die endlose Krise ist ein Machtinstrument
Ein lateinisches Imperium gegen die deutsche Dominanz? Der italienische Philosoph und Zeitdiagnostiker Giorgio Agamben erläutert seine vieldiskutierte These. Er sei missverstanden worden.
 
Agamben und das lateinische Imperium
 
London
Bilderberg-Treffen: Politiker bilden sich fort
 
(Prompt kuscht Merkel)
Kanzlerin zur Krise: Merkel will Macht an Europa abgeben
 
Europas Politiker
Die Invasion der südeuropäischen Hütchenspieler
In dieser Woche kam es besonders hart: Im Süden und Südosten Europas treiben es die Hütchenspieler in Regierungsämtern immer dreister – und der Norden schaut zu und zahlt die Rechnung.
 
So trickste sich Italien in die Eurozone
 
So dreist saugten irische Pleitebanker ihre Retter aus
 
Telefonmitschnitte enthüllt
Irischer Banken-Boss verhöhnt Deutsche
Der Ex-Chef der bankrotten Anglo Irish Bank ist an Kraftmeierei kaum zu übertreffen. In einem nun veröffentlichten Telefon-Mitschnitt beschimpfte er seine Kunden auch als "Fucking Germans".
 
Anglo Irish Bank Execs Comedy Routine Revealed!
 
Frankreich verbietet Goldversand     
Seit Juni ist es in Frankreich per neuem Dekret verboten, Edelmetalle per Post zu verschicken. Das Verbot gilt generell - auch bei versicherten Paketen und Einschreibesendungen.
 
Niederlande: Die Immobilien-Blase beginnt zu platzen
 
Niederländer sind Europameister – im Schuldenmachen
 
(älter, aber weiterhin aktuell)
Absahnende EU-Parlamentarier – Video
 
Detroit kämpft gegen Pleite: Zahlungen an Gläubiger gestoppt
Das hoch verschuldete Detroit kämpft ums Überleben: Die Autostadt stellt die Zahlungen an bestimmte Gläubiger ein. Dies geschehe, um ausreichend Geld für die Grundversorgung der Bürger übrig zu haben, begründete Zwangsverwalter Kevyn Orr am Freitag den radikalen Schritt.
 
Detroit vor Pleite: Gläubiger sollen "Opfer" bringen
Detroit sei praktisch zahlungsunfähig, so der Sonderfinanzverwalter der einst blühenden US-Autometropole. Gläubiger sollen auf Forderungen verzichten.
 
Edward Snowden
29-Jähriger bekennt sich zu US-Datenspionage-Enthüllung
 
Spionageskandal: Britischer Geheimdienst speichert weltweiten Internet-Verkehr
 
Aus dem Maschinenraum
Das allwissende Schattenimperium
Bei Fragen wenden Sie sich bitte an den für Sie zuständigen Geheimdienst: Die Abhöraffäre enthüllt die Dreistigkeit der Nachrichtendienste und die Unfähigkeit der Politik, diese zu kontrollieren.
 
Duma-Chef gegen Aufarbeitung der Sowjet-Vergangenheit
 
Merkel und Putin streiten über Beutekunst und Wirtschaft
 
Umbenennung von "Sol"
Madrid benennt Metrostation gegen Sponsorengelder um
 
Unbekannter will Empire State Building kaufen
 
Papst bestätigt Existenz einer Homo-Lobby im Vatikan
 
England
Atheisten klagen gegen Gratis-Parken für Kirchgänger
 
Wegen Feder an ihrem Schülerhut
US-Indianerin bei Schulabschlussfeier bestraft
 
(Der kanadische Fußballverband hat den Regionalverband aus Quebec ausgeschlossen, weil dieser eine Verordnung gegen das Tragen von Turbanen beim Fußball verabschiedet hat…)
Canadian Soccer Assocation steps in on Quebec turban ban
 
Syriens Machthaber Assad im F.A.Z.-Gespräch
„Europa wird den Preis für Waffenlieferungen zahlen“
 
(Zu Syrien)
Der Flächenbrand hat begonnen
Von Peter Scholl-Latour
 
(Kritische Debatte)
Erdogan, der böse Wolf?
 
Hammer, Sichel, Krummschwert
Behörden und FAZ sind begeistert: 40.000 überwiegend türkische Demonstranten, Aleviten gemäßigt islamischer Religion, demonstrierten in Köln friedlich gegen Erdogan. Was wir sahen, kommt im Qualitätsbericht nicht vor: Meere von DKP und SED Fahnen, Fahnen kommunistischer türkischer Gruppen…
 
Ägypten
Haftstrafe für Mitarbeiter der Adenauer-Stiftung
 
Mursi vereidigt Terroristen
Neuer Gouverneur von Luxor ist Mitglied einer Terrororganisation
 
Massaker an 16 Schülern
Muslimische Terrorgruppe Boko Haram ermordet 16 Schüler in Nigeria
 
Verweigerte Heirat: Säureattentat auf Schauspielerin in Pakistan
 
Ghanas Konsul fordert Rückkehr afrikanischer Flüchtlinge
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Frankfurt am Main: EZB-Neubau bei Fertigstellung 2014 vielleicht schon zu klein
 
Bundestag beschließt Enteignung der deutschen Steuerzahler
 
Bundestag stimmt in heiterer Sitzung für Abgabe der Souveränität
Der Bundestag hat die komplette Bankenaufsicht über die großen europäischen Banken an die EZB übertragen.
 
(Dazu ein Kommentar)
Lustig in den Untergang
 
(Zur Erinnerung)
Un-Souveraen - Deutschland - Schaeuble – 2011
 
(Maßnahme zum Machterhalt)
Bundestag beschließt Dreiprozenthürde für Europawahlen
 
SPD-Wahlkampf
Mangelnde Loyalität – Steinbrück attackiert Gabriel
 
Gesamtschule lehnt die Verleihung des Aachener Friedenspreis ab
 
Möllemanns letzter Brief aufgetaucht
 
Hochwasserschutz
"Die Bürgerinitiativen hätten uns fast gesteinigt"
Der Hochwasserschutz ist auch gescheitert, weil einige Bürger sich wehren und die Genehmigungsverfahren zu lange dauern. Sachsens Ministerpräsident Tillich will nun kürzere Planungszeiten durchsetzen.
 
Zwei Drittel der deutschen Flussauen sind vernichtet
Die Flussauen in Deutschland sind auf dem Rückzug und fehlen damit als wertvolle Überschwemmungsflächen bei Hochwasser.
 
Stasi saß mit mindestens neun IM im Bundestag
 
Erinnerungspolitik
"Was die Vertriebenen durchmachten, war grausam"
Nach jahrelangem Streit startet Bundeskanzlerin Angela Merkel die Bauarbeiten des Dokumentationszentrums der Stiftung Flucht, Vertreibung, Versöhnung. Jetzt werde eine Leerstelle geschlossen.
 
(Zentrum gegen Vertreibung)
Relativierungen
 
Schlesier fordern Entschuldigung für Vertreibung
 
Dokumentation: Die Rede von Rudi Pawelka im Wortlaut
 
Schlesische Landsmannschaft verliert Büroräume
 
Dem Rudel widerstehen
 
(Im Gegensatz zu Deutschland bereitet sich Großbritannien auf die 100-Jahr-Feiern zum Ausbruch des ersten Weltkrieges vor)
Don't mention the war
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS
 
„Rechtsextremismusforschung“ einst und jetzt
 
Blockupy blockiert sich selbst
Exklusiv: Der Rechtsstaat wehrt sich gegen linke Krawallmacher
 
Video: Das wahre Gesicht von Blockupy
 
„Blockupy“ spaltet das Römerbündnis
Im Entscheidungsfall positionieren sich die Grünen links
 
Polizeiverbände kritisieren Politiker scharf
Reaktion auf Blockupy-Einsatz: „Wir stehen zu Euch!“
 
Marlene Hensler
taz-Autorin nennt blu-News “Neonazi-Plattform”
 
Linksradikale Propaganda
Frank-Furter Schnauze: Liebe taz, liebe FR…
 
(Zur taz)
Wenn getroffene Hunde bellen
 
Hessen: Türkische Islamisten, Linksradikale und CDU gemeinsam gegen alternatives Jugendprojekt
 
Stadt Karben gegen Andreas Lichert – Teil 1
 
Stadt Karben gegen Andreas Lichert – Teil 2
 
Der Volksfeind von Karben
 
(Zu Karben)
Ungefährlich? – Eine Gegenrede
 
Proteste gegen Sarrazin und Alternative für Deutschland
 
Schlägerei mit Todesfolge – Die radikale Linke in Frankreich formiert sich neu
 
(Zu FAZ-Redakteur Nils Minkmar)
Thilo Sarrazin. FAZke Nils Minkmar und seine Vorurteile
 
Innenminister muß „Pro Köln“ aus Verfassungsschutzbericht streichen
 
(Auch das noch…)
Endlich: Golf gegen rechts!
 
Oliver Höfinghoff
Abgeordneter der Piraten im Zwielicht
 
Lothar König
Antifa-Pfarrer erhält Thüringer Demokratiepreis
 
Thierse unterstützt Antifa-Pfarrer Lothar König
 
Museumsreife Linke
Münchner Freiheit: Vom Verfassungsschutz beobachtet, vom Münchner Stadtmuseum ausgestellt.
 
Linkspartei setzt „Junge Welt“ vor die Tür
 
Gefälschte NPD-Plakate für Garnisonkirche
 
Antifaschist_Innen sprechen Denglisch
 
Linksextremisten drohen mit Anschlägen auf Deiche
 
Hier das Bekennerschreiben
 
Eisenhüttenstadt
Linksextreme stürmen Abschiebehaftanstalt
 
Linksextremisten attackieren Berliner Linienbus
 
Bö(h)se Rockfans
Über Auto getrampelt und Naziparolen gesungen
 
NPD: Fahne zu viel – 2000 Euro Strafe
 
Künstler Jonathan Meese
Strafbefehl wegen öffentlichen Hitlergrußes
 
Anti-Republikaner-Demo in Frankfurt
Polizei zeigt sich von ihrer Schokoladenseite
 
Tolle Fotostrecke mit den platten Parolen der „Antifaschisten“ (Demo gegen „Republikaner“-Demo in Frankfurt)
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Krisenvorbereitung: Traditionelle Gewaltlogik und das Europa der Zukunft
 
Armutseinwanderung Brüssel verlangt Beweise
Die EU-Kommission zeigt sich in der Diskussion um Armutseinwanderung weiterhin zurückhaltend. In einem Brief, der der F.A.Z. vorliegt, verlangen die zuständigen Kommissare von den betroffenen Ländern „Fakten und Zahlen“.
 
(Zum Freitod Dominique Venners)
Selbstopfer, abgewählt
 
Gedenkveranstaltung für Dominique Venner in Paris
 
Video: Paul Weston "Es ist nicht rassistisch seine Kultur und sein Volk zu verteidigen"
 
Aleviten in Bayern fordern Scharia-Verzicht
 
(Ahmadiyya-Muslim-Jamaat)
Hessen erkennt Moslemverband als Körperschaft an
 
Baden-Württemberg: Türkisch soll dritte Fremdsprache werden
 
Umfrage LMU-München: 77 % islamkritisch
 
Islamisten wollten Ortsverband der Jusos übernehmen
 
Massiver türkischer Chauvinismus in deutschem Schulalltag
 
(man achte auf die Begründung)
Fallstricke des Alltags
Darf ich bei Hitze mit nacktem Oberkörper im Garten arbeiten?
 
Schock nach Angriff auf Rabbiner
 
8000 Demonstranten für Erdogan
 
Das bedrohliche Signal aus Offenbach
Der Angriff auf den jüdischen Rabbiner hat Ursachen
 
(Dazu ein Kommentar mit Ruf nach mehr Sozialbetreuung und weniger Ausgrenzung der Täter)
Kommentar: Toleranz verloren?
 
Rabbi-Angriff ohne Folgen
 
Islamisten greifen ARD-Kamerateam an
 
Offenbach
Fernsehteam bei Dreh vor Moschee angegriffen
 
Offenbach
Zahl der Schüler ohne Deutschkenntnisse gestiegen
Vom Zuzug überrannt worden
 
Pistorius warnt Friedrich vor “Islamfeindlichkeit”
 
Rassismus im Alltag
Woher kommen Orangen und woher U-Bahn-Schläger?
Dass Tätergruppen bestimmter Herkunft aufgrund ihrer Machokultur für brutale Morde verantwortlich sind, will bei Grünen und in Kreisen der evangelischen Kirche nicht ankommen.
 
Eine Zugfahrt und ein brummender Schädel
Ein Augenzeugenbericht
 
Undeutscher Unkrautvernichter und libanesische Falafel-Griller
Alltagsszenen der Frankfurter „Vielfalt“-Gesellschaft
 
Stuttgart
Puzzlestücke aus Polen
Gestohlene Eva-Figur: Verdächtiger gefasst - Neuguss braucht Spenden
Überraschende Entdeckung: Teile der gestohlenen "Eva" sind in Polen aufgetaucht. Metalldiebe haben die Figur auf der Uhlandshöhe vor zehn Monaten abgesägt. Der Neuguss kostet 30 000 Euro.
 
Limburg: Südländer verletzen Polizisten erheblich
 
Limburg (Hessen): Polizist krankenhausreif geprügelt – Zeugenaufruf
 
Nach Prügelattacke gegen Polizist: Frau gefasst
 
(Geburtsort Riga. Vermutlich Russen…)
Prozess gegen Schläger „Bruder, noch einen, hau drauf!“
In Bad Vilbel wird ein Mann brutal verprügelt. Dass er überlebt, ist großes Glück. Nun stehen die beiden Täter wegen versuchten Mordes vor Gericht.
 
(Täter aus dem Mahgreb)
Auf offener Straße Smartphone abgerippt – Offenbach
 
Offenbach
Jugendlicher geohrfeigt und ausgeraubt
„Hässlicher Ali“ schlägt am Ringcenter zu
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Fehlgeleiteter Städtebau führt zum Siedlungsbrei
Das Leben auf dem Land ist mühsam, die Menschen drängt es in die Stadt. Doch warum wird da nicht so gebaut, wie es sich die Bürger wünschen? Unsere Planer müssen aufhören, Menschen erziehen zu wollen.
 
ARD Monitor, Chemnitzer Altbauten: Wie eine Stadt mit Fördermitteln zugrunde gerichtet wird
 
Die Architektur der "Generationen Baumarkt"
 
Frankfurts Altstadt wird wieder neu erfunden
 
Restaurierung des Berliner Doms
"Am liebsten hätten sie alle Kreuze verschwinden lassen"
 
„Das Versöhnungskonzept wurde nicht fallen gelassen“
Was für den Wiederaufbau der Potsdamer Garnisonkirche spricht
Von Burkhart Franck
 
Berlins Zentrum
Die Pläne für das Berliner Schloss
 
Grundsteinlegung am Humboldtforum
 
Sehnsucht nach der alten Stadt
Mit dem Wiederaufbau das Berliner Stadtschlosses findet auch eine Flucht in die Vergangenheit statt.
 
Potsdams Schlossspurt
Berlin und Potsdam, zwei Städte, zwei verlorene Stadtschlösser. Wie Brandenburgs Hauptstadt den Wettlauf um den Wiederaufbau gewann
 
Stadtschloß trotzt altem Mief
 
Petition
Kein Abbruch des historischen Festsaals in Fürth (Bayern)
(noch werden Unterzeichner gesucht)
 
(Nächster Kirchenabriss in Frankreich)
Bilder die wehtun – Kirchenabbruch in Gesté
 
Dazu Videos:
 
1939 New York in HD Color
 
Schleswig-Holstein: Heimatkunde-Unterricht bleibt
 
Vertreibung der Heimat
 
(Gender-Wahnsinn)
Nur noch weibliche Bezeichnungen
In Leipzig heißt es jetzt "Herr Professorin"
 
Sprachreform an der Uni Leipzig: Guten Tag, Herr Professorin
 
Warum gibt es keine Faschistinnen?
 
(Noch mehr Steuergeld für Gender Mainstreaming)
Auf Teufel komm raus
 
(Homo-Lobby)
Einseitige Propaganda
 
(Zu Abtreibung und Tierliebe)
Wir lieben Tiere
 
Die Rettung der Liebe?
Ein Schluck vom Zaubertrank, und die Gefühle springen Salto: So läuft’s nur im Märchen. Bis jetzt. Der Wissenschaftler Brian Earp sagt, das könne bald Wirklichkeit werden. Steht unseren Emotionen eine chemische Revolution bevor?
 
Fanatische Atheisten
 
Solschenizyn und die Sezession von der Lüge (Fundstücke 17)
 
Fidel Castro über die NWO - Comandante 2003 -Teil 1-
 
85. Geburtstag Hans-Dietrich Sander
 
„Es hat keinen Sinn, Entwicklungen zu ignorieren“ – Frank Lisson im Gespräch
 
Demokratie: Der Gesellschaftsvertrag
von Ferdinand A. Hoischen
Herrschaftslegitimierung für Schwachsinnige
 
Demokratie: Nichtwählen
von Ferdinand A. Hoischen
Warum eine räuberische Institution unterstützen?
 
Demokratie: Für den bürgerlichen Minimalstaat
von Peter Boehringer
Moderate Stimmen kommen unter die Räder der Extremisten
 
(Angepasster geht´s ja nimmer. Techo-DJ Marusha erklärt uns Deutschland...)
Merkel strahlt mehr als Gorleben…
 
(Online-Handel zerstört den Einzelhandel)
Finale schöpferische Zerstörung?
 
Menschheit droht Rückfall in vorindustrielle Zeiten
Vor vier Jahrzehnten schreckte der Club of Rome mit dem Report "Die Grenzen des Wachstums" die industrialisierte Welt auf. Jetzt zeichnen die Forscher ein noch düstereres Bild von der Zukunft.
 
Physischer Besitz verliert seinen Reiz:
Digitaler Minimalismus verändert die Gesellschaft
 
Philosophie
"Die glücklichsten Momente sind alle Orgasmen"
Von Groupies und Nymphen, der ersten Liebe und den letzten Dingen: Kurz vor seinem Tod hat der Philosoph Friedrich Kittler ein Gespräch über das Wesentliche geführt. Ein Vorabdruck zum 70. Geburtstag.
 
Ist der Puls zu niedrig, wird das Kind ein Mörder
Die Neigung zur Kriminalität liegt in unseren Genen, zeigen aktuelle Forschungsergebnisse – zumindest teilweise. Denn die genetische Disposition allein macht aus einem Menschen noch keinen Mörder.
 
Persönlichkeitsstörung
Woran erkennt man Psychopathen?
 
Ausgebrannt?
 
Terschüren nicht mehr beim NDR
 
Wie man einen Reaktor verschwinden lässt
Beim Wettbewerb "GreenTec Awards" erhielt ein neuartiger Kernreaktor im Internet die meisten Stimmen. Daraufhin änderte die Jury rückwirkend die Nominierungsregeln. Simsalabim!
 
Stellungnahme des Instituts für Festkörper-Kernphysik gGmbH zur „Denominierung” des Dual Fluid Reaktors bei den Greentec-Awards 2013
 
Film (antik): Die letzte Kompanie - Eine Handvoll Helden
 

samedi, 29 juin 2013

Les guerres d'Afrique

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Les guerres d'Afrique

Des origines à nos jours

Entretien avec Bernard Lugan

Africaniste renommé, récemment auteur entre autres ouvrages d'une Histoire de l'Afrique, d'une Histoire de l'Afrique du Sud et d'une Histoire du Maroc, expert auprès du TPI-Rwanda et éditeur de la lettre d'information L'Afrique Réelle, Bernard Lugan signe aujourd'hui une nouvelle somme.

Son livre est très logiquement divisé selon un plan chronologique en quatre grandes parties : "Guerres et sociétés guerrières en Afrique avant la colonisation", "Les guerres de conquête coloniale", "Les guerres de la période coloniale" et "Les guerres contemporaines, 1960-2013", tous conflits dont il fait le récit chronologique et factuel. On voit bien l'ampleur du sujet et Bernard Lugan nous fait plusieurs fois traverser le continent de part en part au fil des époques. La grande région sahélienne, celle des Grands Lacs et l'Afrique australe reviennent bien sûr à plusieurs reprises et certaines situations résonnent en écho jusqu'à aujourd'hui. Tous les chapitres, agrémentés d'encarts qui précisent des situations locales ou des données chiffrés, sont intéressants et l'on ne retiendra à titre d'exemple que quelques titres de la dernière partie (sait-on que pour la période 2000-2010 70% des décisions de l'ONU sont relatives aux conflits africains ?) : "La guerre civile algérienne (1992-2002)", "Les guerres de Somalie : clans contre clans (depuis 1977)", "Nigeria : de la guerre du Biafra au conflit ethno-religieux Nord-Sud", "La deuxième guerre du Kivu (depuis 2007)" : autant de coups de projecteur extrêmement utiles et souvent pertinents sur des zones crisogènes dont l'Europe ne peut pas se désintéresser (même si elle le voulait, de toute façon).

L'ensemble de ces chapitres, rédigés d'une plume alerte et toujours référencés, est complété par un cahier central d'une soixantaine de cartes en couleurs, parfaitement lisibles et pédagogiques, et le livre se termine sur un index complet et une bibliographie significative. Ceux qui connaissent déjà tel ou tel engagement pourront regretter que certaines campagnes ne soient pas traitées davantages en détail, mais aborder autant d'opérations et de combats en 400 pages témoigne d'un bel esprit de synthèse. Au total, un ouvrage appelé à devenir très rapidement de référence et que liront avec le plus grand intérêt les étudiants et tous ceux qui soit s'intéressent à l'histoire du continent, soit se préoccupent de l'avenir. 

Editions du Rocher, Monaco, 2013, 403 pages, 32 euros.
ISBN : 978-2-268-97531-0.


Bernard Lugan a bien voulu répondre à quelques questions pour nos lecteurs :

Question : Votre livre dresse un impressionnant tableau des conflits en Afrique de la plus haute Antiquité aux guerres actuelles. Par grande période, une introduction présente un résumé des évolutions, mais vous ne tentez pas d'en tirer des enseignements généraux en conclusion. Pourquoi ?

Réponse : Parce que nous ne devons par parler de l’Afrique, mais des Afriques, donc des guerres africaines. Mon livre est construit sur cette multiplicité, sur ces différences irréductibles les unes aux autres et sur leur mise en perspective. Dans ces conditions, il est vain de faire une typologie, sauf pour les guerres de la période contemporaine, ce que j’ai fait, et encore moins une classique conclusion de synthèse.

Question : La grande région saharienne-Sahel est présente dans chaque partie, des "Origines de la guerre africaine" aux "Guerres contemporaines". Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce qui semble bien être une zone de conflits quasi-permanents ?

Réponse : Cette zone qui court de l’Atlantique à la mer Rouge en couvrant plus de dix pays, est un véritable rift racial et ethnique en plus d’être une barrière géographique. Ce fut toujours une terre convoitée car elle fut à la fois le point de départ et le point d’arrivée -hier du commerce, aujourd’hui des trafics transsahariens, une zone de mise en relation entre l’Afrique « blanche » et l’Afrique des savanes, un monde d’expansion des grands royaumes puis de l’islam.

Aujourd’hui, cette conflictualité ancienne et résurgente tout à la fois est exacerbée par des frontières cloisonnant artificiellement l’espace et qui forcent à vivre ensemble des populations nordistes et sudistes qui ont de lourds contentieux. Le tout est aggravé par le suffrage universel fondé sur le principe du « un homme, une voix », qui débouche sur une ethno mathématique donnant automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, en l’occurrence les sudistes. Voilà la cause de la guerre du Mali, mais ce problème se retrouve dans tout le Sahel, notamment au Niger et au Tchad. Au Mali, le fondamentalisme islamiste s’est greffé sur une revendication politique nordiste de manière récente et tout à fait opportuniste. Or, comme le problème nord-sud n’a pas été réglé, les causes des guerres sahéliennes subsistent.

Question : On a dit beaucoup de choses sur le retentissement de l'échec italien lors de la première tentative de conquête de l'Ethiopie à la fin du XIXe siècle. Si les conséquences en politique intérieure à Rome sont compréhensibles, ces événements ont-ils un écho réel dans les autres capitales européennes et sur le sol africain lui-même ?

Réponse : L’originalité de la défaite d’Adoua est qu’elle a, sur le moment, mis un terme au projet colonial italien. Ce fut une défaite stratégique. Français, Anglais et Allemands connurent eux aussi des défaites, les premiers, notamment au Sahara, mais cela n’interrompit pas la prise contrôle de ces immensités ; les Britanniques furent battus à Isandhlawana, ce qui n’empêcha pas la conquête du royaume zulu ; quant aux Allemands, ils subirent plusieurs déconvenues contre les Hehe et les Maji Maji, mais l’Est africain fut néanmoins conquis. Le désastre italien fut d’une autre nature, d’une autre échelle, alors que, à l’exception d’Isandlhawana, Anglais, Français et Allemands ne perdirent en réalité que des combats à l’échelle d’une section, au pire, d’une compagnie. Quant aux Espagnols, même après leurs sanglantes déroutes lors de la guerre du Rif, leur présence dans le Maroc septentrional ne fut pas remise en cause et, dès qu’ils décidèrent d’utiliser leurs troupes d’élite comme le Tercio et non plus des recrues tant métropolitaines qu’indigènes, ils reprirent le contrôle de la situation. Il faut cependant remarquer qu’avant son éviction par Pétain, Lyautey avait, comme je le montre dans mon livre, rétabli la situation sur le front de l’Ouergha et de Taza, ce qui enlevait toute profondeur d’action aux Riffains.

Autre conséquence, auréolée par sa victoire de 1896, puis par sa résistance sous Mussolini, l’Ethiopie eut un statut particulier d’Etat leader du mouvement indépendantiste et ce fut d’ailleurs pourquoi, dès sa création en 1963, le siège de l’Organisation de l’unité africaine fut établi à Addis-Abeba.

Question : Vous décrivez "Un demi-siècle de guerres au Zaïre/RDC", et l'on a finalement le sentiment qu'une amélioration de la situation reste très hypothétique. Comment l'expliquez-vous ?

Réponse : Ici le problème est sans solution car il n’est pas économique mais ethnique et politique. Nous sommes en effet en présence d’un Etat artificiel découpé au centre du continent à la fin du XIX° afin de retirer le bassin du Congo à la convoitise des colonisateurs et cela afin d’éviter une guerre européenne pour sa possession. Cet Etat artificiel, désert humain en son centre forestier, englobe sur ses périphéries de vieux Etats comme le royaume Luba, l’empire Lunda ou encore le royaume de Kongo. Ces derniers ont une forte identité et leurs peuples ne se reconnaissent pas dans l’artificielle création coloniale qu’est la RDC. Quant à l’impérialisme rwandais qui s’exerce au Kivu, il entretient un foyer permanent de guerre dans tout l’est du pays. La raison en est claire : étouffant sous sa surpopulation, le « petit » Rwanda doit trouver un exutoire humain s’il veut éviter le collapsus. De plus, comme 40% du budget du pays provient de l’aide internationale et le reste, à plus de 90% du pillage des ressources du Congo, pour le Rwanda, la fin de la guerre signifierait donc la mort économique du pays. Appuyé par les Etats-Unis qui en ont fait le pivot de leur politique régionale, le Rwanda exploite avec habileté ce que certains ont appelé la « rente génocidaire » pour dépecer sans états d’âme la partie orientale du pays.

Question : Vous intitulez la partie dans laquelle vous traitez de la décolonisation : « Des guerres gagnées, des empires perdus », pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Réponse : Parce que la parenthèse coloniale fut refermée sans affrontements majeurs, sans ces combats de grande intensité qui ravagèrent l’Indochine. En Afrique, les guérillas nationalistes ne furent jamais en mesure de l’emporter sur le terrain, pas plus en Algérie où les maquis de l’intérieur n’existaient quasiment plus en 1961, qu’au Kenya où les Britanniques avaient éradiqué les Mau Mau, ou encore que dans le domaine portugais -à l’exception de la Guinée Bissau-, où, et mes cartes le montrent bien, l’armée de Lisbonne était maîtresse du terrain. En Rhodésie, la pugnace et efficace petite armée de Salisbury avait réussi à tenir tête à une masse d’ennemis coalisés, massivement aidés par l’URSS et la Chine avant d’être trahie par l’Afrique du Sud qui pensa naïvement acheter son salut en abandonnant les Blancs de Rhodésie. Partout, la décolonisation fut un choix politique métropolitain ; elle ne fut nulle part imposée sur le terrain. Les combats de grande intensité apparurent après les indépendances, dans le cadre de la guerre froide, et je les décrits dans mon livre : Angola, South African Border War, Corne de l’Afrique, Congo etc.

Merci très vivement pour toutes ces précisions et plein succès pour votre ouvrage. A très bientôt.

 

 
 

Africa in the Context of BRICS and Geopolitical Turbulence

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Africa in the Context of BRICS and Geopolitical Turbulence

by Leonid SAVIN

Ex: http://www.geopolitica.ru/

After the terrorist attacks on the WTC in New York, the US began to implement a new foreign policy vision and strategy for global order. Its elements synchronized with the doctrine of ‘Full Spectrum Dominance’ that was detailed in the 1996 Defense Department policy directive “Joint Vision 2010”[1]. In accordance with this concept, US armed forces should be "persuasive in peace, decisive in war, pre-eminent in any form of conflict"[2]. The militarization of the Africa continent is to be conducted hand-in-hand with the exploitation of African resources by Western corporate interests. The terrorist attack on the World Trade Centre on September 11th 2001 opened US eyes to the strategic advantage of  creating a relatively ‘safer’ West and West-Central African, in particular Nigeria, whose sources of high quality crude oil are rapidly transportable across the Atlantic Ocean to refineries in populous cities on the North American eastern industrial seaboard[3]. For example, 92.3 % of African imports to U.S in 2008 consisted of oil[4]. The ‘War on Terror’ has also provided US-NATO command with justification for securitising the ‘dangerous’ West African Muslim states.

In 2006 the US began military exercises on land and sea in different African countries. Since 2008, AFRICOM, the US military Command Center responsible  for Africa, has been officially operational. In 2010 the Pentagon began active military cooperation with several governments in the region (Senegal, Cape Verde, Ghana, Cameroon, the Democratic Republic of São Tomé e Príncipe, Mali, and Niger) and has established a military presence in the southern and northern states of Nigeria where the oil fields are located.

The argument that AFRICOM is primarily designed to provide humanitarian support has largely disappeared. Yet the United States still struggles to persuade the African people of the benefits of AFRICOM. To most observers, Africa has never been the intended beneficiary of AFRICOM. Based on the historical record, including direct comments from National Security Advisor James Jones, co-founder of AFRICOM, the goal of the new command is to protect U.S. access to oil and to protect U.S. corporate interests in Africa. Many African countries certainly have serious security concerns. But the behaviour of the states and the national militaries in question, combined with international economic interests, are often the catalysts for that insecurity. The question is whether the United States supports the forces of democracy and rule of law in Africa or whether, by treating dissent with military force rather than traditional law enforcement techniques, the United States has undermined democratic movements and encouraged extremism and the growth of anti-Americanism[5]. Another strategic goal of AFRICOM is to counter and roll-back Chinese economic expansion in the region[6].      

The other reason that African policy is a US priority for the next decade is geopolitical and strategic order. In the midst of the current economic-financial crisis, Washington should, as a major global player, direct its efforts in maintaining its positions in global zones, penalty to pay, in the best outcome, a rapid reorganization in regional power, or in the worst, a disastrous collapse, difficult to overcome in the short term. Instead, in line with the traditional geopolitical expansion that has always marked its relations with other parts of the planet, Washington chose Africa with its ample space to manoeuvre, from which to relaunch its military weight on the global plane in order to contest the Asian powers for world supremacy[7]

Another tool of US penetration into Africa is economic-financial structures and programs (seen in the case of sanctions against Sudan and the interference of the International Monetary Fund and the World Bank in the relationship between the Democratic Republic of Congo and China) with such initiatives like the Overseas Private Investment Corporation (OPIC) and the African Growth and Opportunity Act (AGOA).  Communication strategy should also be seen as a vector for US interest promotion in Africa, such as Obama’s speeches, already considered “historic”, in Cairo and Accra[8].

Attempts to establish control over Africa runs under the guise of new generation partnership and dialogue as well[9]. Africa underdevelopment is also a strategic concern for US geopolitical designs. U.S. military strategist Thomas Barnett has spoke about the ‘non-integrated gap’ of Africa and Middle Asia that must be integrated into the functional global core[10].

The Council of Foreign Relations (CFR), as an influential instrument of U.S. foreign policy also provides the US government with recommendations for dealing with African states. In Contingency Planning Memorandum No.11 "Crisis in the Congo" issued in May 2011 CFR advocated Washington to take several bilateral and multilateral steps to reduce the risk of violent instability, including: to improve Regional Engagement, use its influence through the office of the World Bank's American executive director, ensure a UN Presence, increase support for basic military training , etc.[11].

The US’s military presence in Africa also facilitates control over the Pacific and Atlantic Oceans, particularly in light of the emergence of new phenomena and threats such as piracy, the spreading of information technologies that can to be used for destabilization, water crises, and demographic crises.

The potential threat of conflicts rooted in ethnicity, religion, and tribal politics is a serious challenge for Africa. For example, in Nigeria with a population of 150 million, there are about 250 different ethnic groups, the population is divided between Christians and Muslims, and there are several active rebel groups. Out-of-the-box Western principles of parliamentary democracy based on class divisions do not function in societies divided in terms of identity on these lines[12]. A more complex and tailored approach taking into account regional history, culture, and identity divisions is needed. African critics claim that Europe and the US do not understand the nature and needs of social mobilization in Africa, where economic concerns coexist with ethnic and other divides.

But the economic crisis also demonstrates the contradictions and instability of the neoliberal global economic system, because of which, on the one hand African countries are threatened by transnational capital and re-colonialism, and on the other hand alternatives open to the issues of multilateral cooperation and self governance[13].

An important strategic initiative is the bloc of BRICS countries that have the possibility to turn African policy into a new paradigm. Geopolitically, Russia, India, Brasil and China are Land Powers (Not excluding of course, the necessity to have strategic sea lines of communication for transportation of goods, energy and natural resources).

China, India and Brazil are building relationships that take place within the framework of interaction between post-colonial countries[14], and therefore, these States inspire a higher degree of confidence and trust in Africa, than does the EU and the US with their colonial legacies The most successful foreign policy has been demonstrated by China, through the mechanisms of soft power for economic, industrial and cultural penetration.

 One possible alternative trend also is the possibility of the strengthening of the East African Community – a regional economic group with a population of more than 126 million people, whose members include Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzania and Uganda. South Sudan with its huge oil reserves also has the potential to join this group[15]

Italian geopolitician Tiberio Graziani notes that,

Africa, in order to safeguard its own resources and stay out of disputes between the US, China, and probably Russia and India – disputes that could be resolved on its own territory – needs to get organised, at least regionally, along three principal lines that pivots with the Mediterranean basin, the Indian Ocean, and the Atlantic Ocean.

The activation of economic and strategic cooperation policies, at least regarding security, between the countries of North Africa and of Europe, on the one hand and similarly with India (to that aim note the Delhi Declaration, drawn up in the course of Summit 2008 India-Africa), on the other, besides making the African regions more interconnected, sets up the basis for a potential future unification of the continent along regional poles and entered in the broadest Euro-Afro-Asian context. Likewise, the Atlantic line, that is the pursuit of strategic south-south cooperation  between Africa and Indo-Latin America, would foster, in this case, the cohesion of western African nations and would contribute to the unification of the continent.  In particular, the development of the Atlantic line would reinforce the weight of Africa relative to Asia, and to China in the first place[16].

But this plan is based on the old geopolitical scenario of the political game. We have proposed to look at this situation from another point of view. Besides the established concept for global order of unipolarity and multilateralism, there exists the alternative concept of multipolarity (or pluripolarity).

In the unipolar world model, the BRICS countries are thought of separately, as intermediates zones between the core and the periphery of the world or between the centre of globalization and the non-integrated gap. With this approach, the elite of these countries must integrate into the global elite and the masses be consumed in a global melting pot with other lower social strata, including through migration flows and in so doing, lose their cultural and civilizational identity.

But in terms of the multipolar world view, the BRICS can be conceived fundamentally differently. If these countries can develop a common strategy, form a consolidated approach to major global challenges, and develop a joint political bloc, there will come into being a powerful international institution capable of birthing the multipolar world, with enormous technical, diplomatic, demographic and military resources[17].

This project should change the structure of the BRICS to that of a powerful global organization that will be able to dictate their demands to other participants (three countries of BRICS have armed with own nuclear weapons).

  So, with the economic and intellectual potential of the BRICS countries and the experience of intercultural and interethnic relations of complementarity, the only true geopolitical strategy for the African continent and in relation to it will be multipolarity.




[1] Joint Vision 2010. Pentagon. Washington, DC. 1996. [Электронный ресурс] URL: http://www.dtic.mil/jv2010/jv2010.pdf (дата обращения 01.09.2010).

[2] Ibid. P. 2.

[3] Ifeka C. AFRICOM, the kleptocratic state and under-class militancy. 2010-07-22, Issue 491. [Электронный ресурс] URL: http://pambazuka.org/en/category/features/66140 (дата обращения 12.03.2011).

[4] U.S. - African Trade Profile. Dept. of Commerce of  the U.S. [Электронный ресурс] http://www.agoa.gov/resources/US_African_Trade_Profile_2009.pdf (дата обращения 15.12.2010).

[5] Africa Action and FPIF Staff. Africa Policy Outlook 2010. January 22, 2010. [Электронный ресурс] URL: http://www.fpif.org/articles/africa_policy_outlook_2010 (дата обращения 04.03.2011).

[6] Энгдаль У. АФРИКОМ, Китай и война за ресурсы Конго. 06.12.2008. [Электронный ресурс] URL:  http://www.warandpeace.ru/ru/exclusive/view/30290/ (дата обращения 15.12.2010).

[7] Graziani T. L’Africa nel sistema multipolare. 27 novembre, 2009. [Электронный ресурс] URL:  http://www.eurasia-rivista.org/lafrica-nel-sistema-multipolare/2311/ (дата обращения 15.05.2011).

[8] Ibidem.

[9] Molefe M. Oxford opens a New Chapter on Pan-Africanism. 2011.03.16. [Электронный ресурс] URL:  http://pambazuka.org/en/category/Announce/71762 (дата обращения 15.12.2010).

[10] Barnett T. The Pentagon's New Map. Putnam Publishing Group, 2004.

[11] Marks, Joshua. Crisis in Congo. Contingency Planning Memorandum No. 11. N.Y.: C.F.R. May 2011. [Электронный ресурс] URL: http://www.cfr.org/democratic-rep-of-congo/crisis-congo/p25031?cid=nlc-rfpbulletin-memorandum_crisis_congo-051911 (дата обращения 15.05.2011).

[12] Amin S. Eurocentrism. Modernity, Religion and Democracy: A Critique of Eurocentrism and Culturalism. Fahamu books, 2010.

[13] Dani Wadada Nabudere. The Crash of International Finance-Capital and its Implications for the Third World. Fahamu books, 2009.

[14] Emma Mawdsley, Gerard McCann (ed.). India in Africa: Changing Geographies of Power. Pambazuka Press, 2011.

[15] Marco Picardi and Hamish Stewart. Building Africa: Where's The United States? May 27, 2010. [Электронный ресурс] URL: http://www.fpif.org/articles/building_africa_wheres_the_united_states (дата обращения 15.12.2010).

[16] Graziani T. L’Africa nel sistema multipolare. 27 novembre, 2009. [Электронный ресурс] URL: http://www.eurasia-rivista.org/lafrica-nel-sistema-multipolare/2311/ (дата обращения 15.05.2011).

[17] Дугин А.Г. Геополитика. – М: Академический проект, 2011. С. 511.

 

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jeudi, 27 juin 2013

Un Italien à un samourai d’Occident

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Un Italien à un samourai d’Occident

L’hommage de Gabriele Adinolfi    (23 mai 2013)

Lorsque Mishima Yukio s’est donné la mort le 25 novembre 1970, nous n’avons pas entendu les mêmes horreurs que ces derniers jours, peut-être parce qu’il n’y avait alors pas d’internet pour encourager la diarrhée des opinions, ou peut-être, parce que les gens étaient plus instruits.

Habitués aux divers forums de discussion, érigés en juges autoproclamés de tout et de tous, les incontinents du clavier ne manqueront pas une occasion de délirer et de salir des gens qui, pourtant, leur sont mille fois supérieurs.

A cela s'ajoutent les ennemis idéologiques, les détracteurs, les bourgeois bien-pensants, qui cherchent, sciemment cette fois, à priver de crédibilité et de respect quiconque devient une figure exemplaire. 

Le hara-kiri de Notre Dame

Même dans ce contexte, malgré les tirs croisés des salauds et des imbéciles, l'acte du samourai stoïque que fut Dominique Venner, n’appelle que le respect, l'admiration et l'étonnement.

Sentiments qui prévalent, à juste titre, sur la mesquinerie humaine et les trivialités du rationalisme.

Il ne sert à rien de comprendre ou d’être d’accord avec le geste, ni d’avoir toujours été d’accord avec Venner, pour en comprendre la portée.

Permettez-moi de préciser que moi-même, je n’ai pas toujours partagé les opinions de cet homme.

Celui-ci pensait que la civilisation européenne n’avait cessé d’être l'objet d'attaques, surtout de l'intérieur, et il a cru qu’il fallait avoir recours aux forces de la Tradition pour lutter contre la subversion. Tradition qui, comme il l’a explicité dans sa dernière lettre, ne doit pas être confondue avec une forme traditionnelle ou religieuse. Je pense que la réponse tient plus du défi de briser des cycles, c’est-à-dire que la lutte contre cette subversion réside plus dans la révolution que dans la conservation. On parle ici d’une différence d’orientation, la sienne plus “junkerienne”, la mienne plus nationale-révolutionnaire.

Comme au temps de Dreyfus

Je dis cela afin de clarifier des équivoques, afin de contribuer ainsi à dissiper certains doutes, évoqués ou tacites. La question principale qui pourrait poindre serait de savoir si cela valait vraiment le coup de se tuer pour s'opposer au mariage homosexuel?

Je pense que nous devons comprendre que ce qui se passe en France, est quelque chose qui n'a rien à voir avec les catégories sexuelles et encore moins avec l'homophobie. De nombreux militants nationalistes français, catholiques comme païens, sont homosexuels, mais s’engagent eux-mêmes contre le “mariage pour tous”. Ils ont probablement compris que, derrière cette loi pour les droits de certaines minorités, se cache en réalité un projet de destruction définitive de la société.

Ils sont peut-être conscients que la sphère privé n’a pas toujours besoin de vitrine. Peut-être se sont-ils habitués depuis des temps immémoriaux à une société qui n’est pas homophobe, ce qui fait qu’ils ne se sentent pas le besoin de se déclarer soudainement homophiles ou homocrates. Le fait est qu’en France, des événements d’une grande portée se sont produits ces derniers mois, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.

Après des dizaines d’année d’attaque contre la langue, la culture, la démographie, une bonne  moitié des Français s’est dressée contre ce mariage gay avec le sentiment qu’un des dernier ciments de la société, l’institution de la famille, est menacé. Aurait-il fallu réagir plus tôt ou sur d’autres thèmes ?

Laissons là ces questions rhétoriques.

Ce sont d’irrésistibles pulsions psychologiques et mobilisatrices qui déterminent, avec une force irrationnelle, les grands tournants historiques.

Deux France s’affrontent aujourd’hui comme au temps de l’affaire Dreyfus et c’est sur l’autel de cette bataille que Venner a décidé d’accomplir son geste sacrificiel, prenant bien garde aussi de mettre l’accent sur des éléments bien plus larges que ce mariage, parlant de génocide, de mort culturelle, d’abandon métaphysique, de remplacement des populations.

Guerre et guerrier

Je crois qu’il est clair que je ne cache pas mes opinions, que je ne cherche pas à être approuvé par de quelconques intellectuels, ni à être politiquement correct. Si j’étais homophobe, je ne me gênerais pas pour le dire. Si c’était l’homophobie qui faisait bouger la France en ce moment, je ne le cacherais pas. Je me montrerais fidèle au principe fasciste, malheureusement un peu désuet, du me ne frego .

De fait, c’est à une véritable guerre pour la survie à laquelle on assiste. Cette même guerre que certaines minorités sont prêtes à déclarer aussi en Italie. Dans cette guerre luttait un guerrier, qui avait atteint un âge où l’on peut se donner la mort, au lieu de se laisser aller à la décrépitude physique. Ce guerrier a décidé d’accomplir un acte sacré, un geste violent pour produire un électrochoc.

Nous et les Français

Reparlons de cet homme, un guerrier transalpin pour nous Italiens, de cette France dont parfois nous nous moquons stupidement. Le fascisme, ils l’ont mis en incubation, nous l’avons réalisé. Ils sont restés en marge et nous avons pris le pouvoir et fait une révolution. Nous nous vantons de notre créativité latine et de notre plasticité, mais nous devrions scruter un peu plus en profondeur.

Nous devrions comprendre ce qui, dans nature, ralentit l’improvisation et freine les bonds en avant. Nous découvririons que ce furent des Français qui ont empêché Staline de prendre Berlin un 1er mai. Nous découvririons que plus de 10% des Français continuent de voter depuis 30 ans pour un parti que le système a écarté du parlement, mais qui ne renoncent pas en disant que « cela ne sert à rien ».

Nous pourrions réaliser aussi qu’outre Dominique Venner, d’illustres Français comme Pierre Drieu La Rochelle ou Alain Escoffier ont déjà pratiqué ce suicide rituel.

Nous, Italiens, plus proches de la mamma et du confessional, ne nous tuons pas pour donner l’exemple. Nous nous contentons de juger le suicide d’un autre.

Alors que la France s’apprête à mener peut-être la dernière bataille, nous nous faisons démembrer par le haut, sans même nous en rendre compte.

Il y a des moments où il faut avoir recours à l’impétuosité et la légèreté italienne , d’autres qui nécessitent les qualités du caractère gaulois.

Etre Europe. C’est ce que demandait Venner !

Britisches Abhörprogramm empört deutsche Politiker

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Britisches Abhörprogramm empört deutsche Politiker

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

Sicherheitsprotokolle: Millionen E-Mails wurden abgefangen

BERLIN. Das britische Abhörprogramm „Tempora“ ist in Deutschland auf scharfe Kritik gestoßen. „Das massenhafte Ausspähen von Deutschen ist durch nichts gerechtfertigt“, sagte der innenpolitische Sprecher Michael Hartmann. Nach Angaben des Guardian hat der britische Geheimdienst seit eineinhalb Jahren Millionen E-Mails und Telefonate überwacht, die über transatlantische Glasfaserkabel verschickt wurden.

Zudem teilten die Briten die gewonnenen Informationen mit dem amerikanischen Geheimdienst NSA, der in den vergangenen Tagen wegen einem ähnlichen Spitzelprogramm in die Kritik geraten war. Die Bundesregierung erklärte, sie nehme den Zeitungsbericht „sehr ernst“ und werde „zum gegebenen Zeitpunkt“ Stellung dazu beziehen. 

„Krise des Rechtsstaates“

Auch der innenpolitische Sprecher der Grünen-Bundestagsfraktion, Konstantin Notz, griff die Maßnahmen scharf an: „Wir befinden uns an der Schwelle zu wohlmeinend autoritären Demokratien westlicher Prägung. Unser Rechtsstaat ist durch diese Entwicklung ernsthaft bedroht.“ Er sprach von einer „Krise des Rechtsstaates“.

Der stellvertretende Unionsfraktionschef im Bundestag, Michael Kretschmer (CDU), warnte, das Internet dürfe kein „rechtsfreier Raum für die Geheimdienste“ werden. „Wir Deutsche reiben uns verwundert die Augen, welche Handlungsmacht andere Demokratien ihren Geheimdiensten ermöglichen.“

600 Millionen überwachte Telefonate am Tag

Insgesamt wurden nach Angaben der britischen Zeitung bisher täglich 600 Millionen „telefonische Ereignisse“ überwacht. Hinzu kommen Millionen E-Mails und Einträge in den sozialen Netzwerken. Die privaten Daten der Internetnutzer sollen 30 Tage gespeichert worden seien. Zugriff auf die Daten hatten offenbar etwa 850.000 amerikanische und britische Geheimdienstmitarbeiter und Staatsangestellte sowie externe „Spezialisten“.

Die Informationen über die Überwachungsmaßnahmen stammen von dem amerikanischen IT-Spezialisten Edward Snowden, der bereits das US-Spitzelprogramm „Prism“ enttarnt hatte. Snowden befindet sich seitdem auf der Flucht vor den US-Behörden. Mittlerweile ist er von Hongkong aus nach Moskau weitergereist und hat Asyl in Ecuador beantragt. (ho)

Tribute to Dominique Venner

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Tribute to Dominique Venner

By Guillaume Faye

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

Dominique Venner’s suicide on May 21 at Notre Dame: Marine Le Pen bowed to this gesture of awakening consciousness, which may seem surprising, but it is to her credit. A topless representative of Femen, a group of feminist buffoons, tried to smear his memory the next day, mimicking his suicide in the choir of Notre Dame. On her flat chest was painted: “May Fascism rest in Hell.” It is the second time that these naked groupies entered the cathedral with impunity, even though there is security screening at the entrance. AFP journalists were notified in advance to cover this “happening” and are therefore probably complicit.

The Leftist media and politicians (especially the pathetic Harlem Désir) together accused Venner, post mortem, of incitement to violence, of provocation. Spitting toads. Clearly Venner’s Roman gesture, as tragic as history itself, scared these people, who spend their whole lives crawling.

Venner has given his death as an example, not from despair but from hope: the symbolic sacrifice encourages our youth, in the face of the ongoing foundering of European civilization in its bloodlines and its values, to resist and fight at the cost of death, which is the price of war. A war that has begun. Venner wanted us to understand that victory can be achieved in the history of peoples if the fighters are ready to die for their cause. It is for the future generations of resistant and fighting Europeans that Dominique Venner gave his life. He was an “awakener of the people,” in the words of his friend Jean Mabire.

* * *

And he killed himself, though he was not a Christian in the ordinary sense, on the central altar of Notre Dame de Paris, that is to say, the heart of one of the busiest sacred and historical places of all Europe. (Europe: Venner’s real, authentic homeland, not the marshmallow sham of the current European Union.) Notre Dame, a place of memory much richer than, for example, the Tomb of the Unknown Soldier under the Arc de Triomphe. He wanted to give his sacrifice a special meaning, like the old Roman traditions in which the life of a man, to the end, is devoted to the country he loves and must serve. Like Cato, Venner never compromised on principles. Nor on matters of necessary style—of comportment, writing, and ideas—which have nothing to do with posturing, looks, and pedantry. His sobriety displayed, in essence, the power of his lesson. A distant master, which was not unrelated to the Stoic tradition, a rebel with heart and courage not vanity and imposture, a complete man of action and reflection, he never deviated from his path. One day he told me that you should never waste time criticizing traitors, cowards, self-interested bellwethers; nor, of course, should you forgive them; just ignore them and press on. The silence of contempt.

* * *

This is the Dominique Venner who, in 1970, brought me into the Resistance, which I have never denied or left since. He was my recruiting sergeant. His voluntary death — echoing Mishima’s more than Montherlant’s – is a founding act. And it filled me with a joyful sadness, like a flash of lightning. A warrior does not die in bed. The sacrificial death of this man of honor demands that we honor his memory and his work, not to mourn but to fight. But fight for what?

Not just for resistance, but for reconquest. The counter-offensive, in other words. After one of my essays in which I developed this idea, Venner sent me letter of approval in his elegant handwriting. His sacrifice will not be vain or ridiculous. The voluntary death of Dominique Venner is a call to victory.

Source: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/06/24/g-faye-hommage-a-dominique-venner.html [2]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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mardi, 25 juin 2013

G. Faye: Hommage à Dominique Venner

Suicide de Dominique Venner, le 21 mai à Notre-Dame. Marine Le Pen s’est inclinée devant son geste de réveil des consciences, ce qui peut paraître étonnant, mais tout à son honneur. Une représentante du groupe de clownesses féministes, les Femen, a essayé de salir sa mémoire dès le lendemain, en mimant, seins nus, son suicide, dans le choeur de Notre-Dame. Sur son buste maigrichon était peint : « May Fascism rest in Hell » (Que le fascisme repose en enfer). Ça fait la seconde fois que ces groupies dénudées peuvent entrer impunément dans la cathédrale où pourtant un filtrage est organisé à l’entrée. Les journalistes de l’AFP étaient prévenus du happening pour le couvrir et sont donc passibles de complicité.

Les médias de gauche et les politiciens du même bord (notamment le pathétique Harlem Désir) ont accusé Venner, post mortem, d’incitation à la violence, de provocation. Crachats de crapauds. Manifestement, le geste romain de Venner les a effrayés, parce qu’il procède du tragique, donc de l’Histoire, eux dont toute la vie n’est que reptation.

Venner s’est donné la mort, en exemple, non par désespoir mais par espérance : son sacrifice symbolique incite la jeunesse, face au naufrage entamé de la civilisation européenne dans son germen et dans ses valeurs, à résister et à combattre au prix de la mort, qui est le prix de la guerre. Une guerre qui a commencé. Venner voulait faire comprendre que la victoire ne peut s’obtenir, dans toute l’histoire des peuples, que si les combattants sont prêts à mourir pour leur cause. C’est pour les futures générations européennes résistantes et combattantes que Dominique Venner a offert sa vie. Il fut un « éveilleur de peuple » selon la formule de son ami Jean Mabire.

**********

Et il s’est tué, lui qui n’était pas chrétien au sens entendu, sur l’autel central de Notre-Dame de Paris, c’est-à-dire au cœur d’un des lieux les plus chargés de sacré et d’histoire de toute l’Europe. (L’Europe : la vraie patrie de Venner, l’authentique, pas le simulacre– guimauve de l’actuelle Union européenne). Notre-Dame, un lieu de mémoire beaucoup plus dense que, par exemple, la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. Il a voulu donner à son sacrifice une signification particulière ; à l’image des vieilles traditions romaines pour lesquelles la vie d’un homme, jusqu’au bout, est dévolue à celle de la patrie qu’il aime et qu’il doit servir. Comme Caton, Venner ne transigeait pas sur les principes. Ni d’ailleurs sur ce style qu’il s’imposait – de comportement, d’écriture et d’idées – qui n’avait rien à voir avec la posture – le look – des cuistres. Sa sobriété exposait en essence la puissance de sa leçon. Maître distant, qui n’était pas sans rapport avec la tradition stoïcienne, rebelle de cœur et de courage et non pas de cirque ou d’imposture, homme complet, d’action et de réflexion, il n’a jamais dévié de sa voie. Un jour, il m’a dit qu’il ne fallait jamais perdre son temps à critiquer les traîtres, les lâches, les girouettes intéressées, ni évidemment leur pardonner, mais les ignorer et aller de l’avant. Le silence du mépris.

********

C’est Dominique Venner, en 1970, qui m’a fait entrer dans la Résistance, que je n’ai jamais reniée ni quittée depuis. Il fut mon sergent recruteur. Sa mort volontaire qui, plus qu’à celle de Montherlant, est un écho à celle de Mishima, est un acte fondateur. Et elle m’a rempli d’une tristesse joyeuse, comme un éclair d’orage. Un guerrier ne meurt pas dans son lit. La mort sacrificielle de cet homme d’honneur exige, pour honorer sa mémoire et son œuvre, de ne pas se lamenter mais de se battre. Mais se battre pour quoi ?

Non pas seulement pour la résistance, mais pour la reconquête. La contre-offensive, autrement dit. À la suite d’un de mes essais où je développais cette idée, Venner m’a envoyé une lettre de son écriture calligraphiée, pour m’approuver. Son sacrifice ne sera ni vain ni ridicule, comme tentent de le faire croire les cloportes. La mort volontaire de Dominique Venner est un appel à la victoire.

Guillaume Faye

El sol blanco de Dominique Venner

El sol blanco de Dominique Venner

Ex: http://www.elmanifiesto.com/

 

ADRIANO ERRIGUEL

blancsol.jpgToda buena lectura es un diálogo silencioso. Y cuando se repite en el tiempo se convierte en una forma de amistad. El suicidio de un autor al que se consideraba un amigo – aunque sólo lo fuera a través de la lectura – es un hecho que necesariamente conmueve, máxime cuando se trata de un suicidio espectacular y con visos testimoniales.
El historiador y escritor francés Dominique Venner se mató de un disparo en la Catedral de Notre-Dame, el 21 de mayo de 2013. Su trágico final fue inesperado, en cuanto parecía encarnar un tipo humano que, tras haber conocido la vorágine del activismo más turbulento, alcanza un estado de serenidad estoica. Su suicidio resultará también sorprendente para quienes conocieran sus repetidos elogios al ideal griego de mesura.
Las líneas que siguen son un intento personal de comprender el sentido del suicidio – sacrificio o inmolación según sus allegados – del historiador y escritor Dominique Venner. Desde el respeto pero también desde la crítica a los hábitos mentales de toda una cultura política en cuyo contexto, pensamos, su muerte puede intentar explicarse. Se trata también de establecer cierta prevención frente a algunos usos ideológicos a los que esta muerte, de forma casi inevitable, se presta.
Parto de la asunción de que este suicidio no es el acto de un desequilibrado, sino un acto bien meditado a través del cual el autor nos interpela y busca concluir de forma congruente el diálogo que con nosotros había emprendido.“Me doy la muerte – escribe Venner en su último mensaje – con el fin de despertar las conciencias adormecidas. Me sublevo contra la fatalidad. Me sublevo contra los venenos del alma y contra los deseos individuales que, invadiéndolo todo, destruyen nuestros anclajes identitarios y especialmente la familia, base íntima de nuestra civilización multimilenaria. Al tiempo que defiendo la identidad de todos los pueblos en su propia patria, me sublevo también contra el crimen encaminado a remplazar nuestras poblaciones.
Dominique Venner quiso hacer de su suicidio un acto público. Un acto político. Como tal acto político, éste es analizable sin que ello suponga faltar al respeto a su memoria ni escupir sobre la tumba del difunto. ¿Qué lectura política – o metapolítica –  cabe extraer del suicidio de Venner? 
Aceptemos una premisa: casi ninguna filosofía, religión o ideologíaha defendido nunca que la vida sea un bien a conservar a cualquier precio. Casi todos los sistemas de pensamiento – y excluimos de esa categoría al hedonismo vulgar del “último hombre”– sostienen que hay situaciones o convicciones por las que merece la pena entregarla. Decía Ortega que el valor supremo de la vida está en perderla a tiempo y con gracia, en gastarla como una moneda en defensa de las ideas que conforman nuestra razón de vivir. Pero casi todos los sistemas de pensamiento asumen también que el valor de las ideas consiste en orientarnos por el curso de la vida, no en arrastrarnos hacia la muerte. Las ideas pueden ser peligrosas desde el momento en que, al lado de su uso benigno, pueden prestarse a un uso tóxico. Y de la misma forma en que hay ideologías de vida, hay ideologías de muerte. La línea divisoria entre ambas suele ser la que separa la mesura del fanatismo.
La pregunta es: ¿qué tipo de ideas son las que llevan a un escritor del empaque de Dominique Venner  hacia un suicidio espectacular, frente a un altar y ante miles de personas, sin otra razón aparente que la de escenificar la fuerza de esas ideas? ¿Por qué toda una corriente de pensamiento está dispuesta a aplaudir sin fisuras este comportamiento?
Para responder a estas preguntas es preciso recurrir, a nuestro juicio, a tres niveles de interpretación: el primero se sitúa en un orden simbólico. El segundo en un nivel esencialmente político. El tercero en un plano personal y ético.
Misticismo y política
Hablemos en primer lugar del orden simbólico. En uno de sus últimos escritos Dominique Venner defendía la fórmula: “misticismo ante todo, política después”. Dominique Venner sabía que los símbolos y mitos tienen una importante dimensión política, en cuanto sintetizan visiones del mundo que se inscriben en la larga duración y actúan sobre el inconsciente colectivo. Dominique Venner lamentaba que Europa carezca de “una religión identitaria a la que amarrarse”, y a falta de ella sin duda anhelaba gestos de alto contenido simbólico, gestos que la estremezcan desde los cimientos, gestos que la sacudan de su estado de letargo y que despierten en los europeos la memoria de su identidad.
Pero la gran cuestión consiste en saber cuál es la dosis correcta de misticismo que puede acompañar a una empresa política. Porque la política, si se tiñe por completo de misticismo, deja de ser política y pasa a ser otra cosa. Tampoco conviene olvidar que la función esencial de las religiones no es la de ser o no identitarias  – normalmente lo son – sino la de acercar a los hombres a Dios. Transformar a la política en una parodia de la vida religiosa y a la nación en un sustituto de Dios supone pedirles a la nación y a la política algo que éstas no pueden dar.
Misticismo ante todo”, decía Venner. Pero en política, el misticismo en dosis excesivas puede actuar como un veneno. La política consiste ante todo, ya desde los antiguos griegos, en un ejercicio de racionalidad en aras del bien común. Lo que no equivale a evacuar el espacio de lo simbólico: los ritos deben cumplir una función como elementos de cohesión y de vínculo social, y lo sagrado debe tener su espacio acotado. El problema es cuando lo sagrado desbfuera orda ese espacio y la política se tiñe de irracionalidad. Nos encontramos entonces con esas “religiones políticas” – que el propio Dominique Venner describía tan bien –  sobre cuyas consecuencias la historia del siglo XX tanto nos ha enseñado.
Ahora bien, el suicidio de Dominique Venner parece inscribirse en esa irrupción de lo sagrado dentro del campo político,  en una concepción mágica o mítica del hecho político que, mal que les pese a sus defensores, estará casi siempre abocada al fracaso.  La extrema derecha – en realidad todos los extremismos – son un espacio particularmente abonado para que los devotos de las mayúsculas – la Patria, la Raza, la Tradición, el Sacrificio, la Aristocracia – transformen la acción política en un oficio de tinieblas al servicio del Mito. Nos referiremos a una palabra clave del discurso en el que Dominique Venner envolvió su suicidio: la palabra fundación (“ofrezco lo que me queda de vida en una intención de protesta y fundación”).
¿Qué quiere decir? ¿Puede un suicidio ser una fundación? ¿Puede ser un suicidio la promesa de algo? Se trata de un mitologema bien conocido por los estudiosos de la “cultura de derechas” –  título de un libro, ya clásico, del profesor italiano Furio Jesi –: la temática del sacrificio humano “de fundación” como transferencia ritual de la vida por medio de la muerte. Un tema recurrente en los sistemas de creencia tradicionales, y que aparece tanto en las historias relativas a construcciones materiales – el mito del “primer albañil” o arquitecto emparedado en su edificio, un tema en su día estudiado por Mircia Eliade –  como a las espirituales: el sacrificio de víctimas humanas para asegurar el éxito de una operación, o  la duración histórica de una empresa espiritual. Una temática en la que reverberan elementos comunes a las grandes religiones y que culmina en el cristianismo: el Dios que se sacrifica para que la vida renazca. Se trata de un material mítico que fue recuperado con especial énfasis por la cultura política fascista en el período de entreguerras – el caso de la “Guardia de Hierro” rumana es paradigmático – y que conformó toda una mística política que el mencionado Furio Jesi denominaba “Religión de la Muerte”, y que se resumía en la idea de que no se trata tanto de “vencer o morir” como de “vencer muriendo” (Mors Triumphalis).
Perfecto conocedor de la cultura política fascista, Dominique Venner parece haber planeado su muerte desde una asunción consciente de todas esas pautas. Su muerte no se concibe como un suicidio sino como un sacrificio ritual, como una inmolación en la que la víctima propiciatoria asume sobre sí las culpas del mundo o los pecados de la estirpe – en su caso, la decadencia de unos europeos que han dado la espalda a su identidad – y se inviste de una dignidad mesiánica. Su acto sacrílego – suicidio perpetrado en un templo católico –  responde a una pauta mítica precisa: la “infracción de la Ley” que, como acto ritual, acelera el advenimiento de una nueva Ley y de un nuevo “Reino”. El Mesías es siempre el supremo infractor. Es aquél que, con su acto sacrílego, purifica el mundo y  abre el camino a la epifanía de la nueva Ley.
La apuesta de Venner es radical: con su sacrificio ritual trata de ofrecerse en mito, de insertarse en el imaginario simbólico, de transformarse en fermento para una movilización de las conciencias. Se trata de un recurso a lo emotivo, a la seducción de las “ideas sin palabras”, al poder invisible de los arquetipos. Con su muerte en un templo de memorias ancestrales Venner simboliza lo que él percibe como el suicidio de Europa, al que él opone su propio suicidio.
Como apuesta místico-política está bien construida. Pero el problema del misticismo político consiste en que, allí donde reside su fuerza, está también su debilidad: si bien opera con extraordinaria eficacia entre la comunidad de los “creyentes”, es percibido normalmente como algo extemporáneo, extravagante o absurdo por la mayoría de la población.
Y ahí están los límites de la apuesta. Los elementos mítico-sacros funcionaban bien en el pasado – principalmente en el ámbito religioso que les era propio – pero en el ámbito político deben ser hoy administrados con extrema prudencia, porque bien sabido es que la línea que separa lo sublime de lo ridículo – o lo sublime de lo patético – es casi imperceptible. Nos guste o no, vivimos en una sociedad  “liquida”, saturada de información y absolutamente desacralizada, en la que el juego político progresa y se define en función, más que de valores, de los intereses inmediatos de una población sometida a un bombardeo incesante de estímulos emocionales y mediático-espectaculares, una sociedad en la que los actos “míticos” de fundación corren el riesgo de disolverse como lágrimas en la lluvia.
La sobredosis de misticismo suele ser un elemento común a casi todos los grupos marginales. Su incapacidad de conectar con el sentir mayoritario se manifiesta en un discurso obsesionado por una mitología propia y que no acaba de centrarse en un análisis objetivo de la realidad. Paradójicamente esa desconexión con el sentir mayoritario funciona como estimulante, puesto que la minoría marginal pasa así a auto-percibirse como una élite por encima de la masa vulgar. Un círculo vicioso que está en el núcleo de casi todos los procesos de radicalización, en los que el culto de los mártires hace impensable cualquier “marcha atrás” que sería percibida como traición a la sangre derramada. No hay secta radical sin su correspondiente martirologio: instrumento de mistificación administrado por los “puros” en su incapacidad de hacer política auténtica. Los mártires como figuras “de culto” veneradas en el marco de una subcultura política. Pongamos el caso que más repetidamente se ha traído a colación en el contexto del suicidio de Venner: el escritor japonés Yukio Mishima.
Que el suicidio ritual del escritor japonés Yukio Mishima fuera percibido por la gran mayoría de sus compatriotas como una patochada sangrienta en nada afecta a su estatus de santo custodio de una cierta cultura de derecha. Tampoco importa, a estos efectos, que el seppuku de Mishima poco tuviera de auténticamente tradicional – las causas del seppuku están rígidamente tasadas y todas se refieren a  situaciones límite que no dejan otra salida honorable – y sí mucho que ver con su ideología literaria y con su fijación narcisista. La figura de Mishima y su tremendismo grandilocuente ofrecen un material mitológico idóneo para alimentar las fantasías de algunos, aunque sea a costa de aumentar su extrañamiento con respecto al sentido común de unos ciudadanos europeos que, absurdo es tener que subrayarlo, bastante poco tienen que ver con samuráis y con seppukus. El “mishimismo” es un ejemplo claro de esa “huida de la realidad” que, desde hace décadas, asola el imaginario cultural de la derecha alternativa europea – otra peste parecida es el “neopaganismo” pseudo-folklórico – y la lanza por los vericuetos del kitsch ideológico. Pero todo hace pensar que la derecha radical europea se ha autoadministrado otra buena inyección de mishimismo.
En su megalomanía Mishima arrastró a un grupo de pobres diablos. En su suicidio, Dominique Venner a nadie comprometió sino a él mismo. Pero aquí nos enfrentamos a una cuestión espinosa. ¿Qué recomendaciones para la acción sacarán algunos de su último gesto?
Las palabras y los hechos
Aquí entramos en un análisis estrictamente político. El gesto de Venner se sitúa en el contexto de una agitación que, bajo el paraguas de la oposición al matrimonio homosexual, ha visto la eclosión en el país vecino de un militantismo inédito, de un militantismo que reacciona frente a la deriva que, desde hace décadas, las élites transnacionales imponen a la nación francesa. Pero Venner, que no era ningún ingenuo, sabía que un “brote verde” no hace verano. Para que la chispa de un Jan Palach o de un bonzo tunecino pueda prender es preciso que la indignación general esté al rojo vivo. Ahora bien, la opinión pública europea sigue instalada en un conformismo dulce y las posiciones defendidas por Venner y sus afines siguen sin calar en la inmensa mayoría.
Es por eso por lo que, en su último escrito, Venner apelaba a una “reforma intelectual y moral” a largo plazo. También vinculaba la lucha contra el “matrimonio para todos” con el combate identitario, invocaba la necesidad de “gestos nuevos, espectaculares y simbólicos” y declaraba que “entramos en un tiempo en que las palabras deben ser autentificadas por los hechos”. Y tras haberlo dicho ya todo, de las entrañas del viejo historiador surgió el joven activista que en el fondo siempre fue, y quemó el único cartucho que le quedaba.
La apuesta de Venner es radical. No tengo ninguna razón para suponer que al escribir esas líneas su autor pensaba en actos necesariamente violentos, pero en el lenguaje de su último gesto algunos podrían entender algo así como “es preciso estar dispuestos, aquí y ahora, al sacrificio máximo”. Esta es una cuestión en la que los administradores de su memoria, de haberlos, deberían realizar un ejercicio de responsabilidad, más allá de la bombástica glorificación del “samurai de occidente” a la que se han entregado algunos. El suicidio de Venner es un triste acontecimiento y una tragedia humana, que si puede tener algún sentido es el de llamar la atención sobre algunos problemas muy reales que atenazan el porvenir de la civilización europea. Pero de ninguna manera debería convertirse en una espiral para la radicalización, ni para empujar hacia el abismo a otras personas o a una corriente de pensamiento.  
Dominique Venner no era ningún tibio. Con un curriculum ya bien cargado en sus años de guerra en Argelia, en la OAS y en las filas de la derecha radical francesa, decidió en los años sesenta retirarse del activismo de primera fila. Con un énfasis pionero sobre la importancia del trabajo cultural contribuyó a poner en marcha un proceso de renovación ideológica que confluyó en lo que comúnmente dio en llamarse la “Nueva derecha”, y que paradójicamente resultó en un abandono sin reservas de los presupuestos neofascistas de la derecha radical, en una apertura a corrientes de pensamiento procedentes de la izquierda y en la búsqueda de vías inéditas. Dominique Venner nunca fue, en sentido estricto, un ideólogo de la “Nueva derecha”, aunque su figura esté indisociablemente unida a los orígenes de este movimiento. Mantuvo siempre una relación de amistad leal y de colaboración puntual con sus protagonistas, y ello a pesar de que sus posicionamientos podían estar, a veces, a considerable distancia. Pero con el suicidio de Venner la Nueva derecha se ha visto revisitada por sus orígenes sulfurosos…
Heroísmo y testimonio
El suicidio de Venner debe finalmente explicarse desde un plano personal y ético: la voluntad de ser consecuente hasta el fin con la idea que se tiene de sí mismo; la decisión de ser dueño del propio destino; la aspiración a la dignidad de una muerte noble para demostrar que hay cosas más importantes que la propia vida. El suicidio de Venner – suicidio testimonial – se afirma desde ese punto de vista como antinihilista, puesto que es un suicidio de afirmación y no de desesperación. Se trata de una actitud que merece respeto, porque el que la sustentaba demostró que no hablaba en vano. Lo que sí parece discutible es que, en base a todo esto, pueda proponerse el suicidio como un ideal o como un ejemplo ético para la mayoría de los mortales que decide no suicidarse.
El tratamiento que hacía Venner del suicidio en sus últimos escritos me parece la parte más endeble de todo lo relacionado con su trágico final, y no parece sino el preámbulo a una decisión ya tomada de autoeliminarse. En un texto publicado en 2008 y titulado “El sentido de la muerte y de la vida” Venner alineaba una serie de ejemplos de personalidades de la historia europea que voluntariamente pusieron fin a sus días. Se trata de una exaltación del suicidio como poco menos que el gesto sublime que encarna los valores éticos de Occidente. El escrito incurre en distorsiones impropias de un escritor de la finura de Dominique Venner. Por ejemplo, cuando equipara el ansia de los héroes griegos de una vida corta e intensa al deseo de una muerte voluntaria, o cuando enumera una serie de casos en los que los suicidios eran, en realidad, consecuencia de situaciones límite más que de un imperativo ético. También hay casos de lógica parcial y poco clara. Por ejemplo: los suicidios de Drieu la Rochelle – acorralado por su condición de colaboracionista con los nazis – y  de Henry de Montherlant  – deprimido por su ceguera inminente – son heroicos y ejemplares, pero los  suicidios de Stefan Zweig y de su esposa – asqueados por la devastación de Europa en la segunda guerra mundial –  no son ni heroicos ni ejemplares…
Otro concepto que se suele utilizar en la glorificación “derechista” del suicidio es la idea del heroísmo. Pero se olvida aquí que ya en el paganismo antiguo el heroísmo es un rasgo que brota de forma espontánea, que el héroe nunca se propone a sí mismo como modelo ni como ejemplo, y que no es el héroe el que está moralmente pendiente de los otros, sino los otros del héroe. Los límites del heroísmo están en la hubris y pasado ese límite entramos en el terreno de la arbitrariedad y de la egolatría, dos faltas contra la mesura por las que se incurría en la ira de los dioses. De la misma forma discurre la Iglesia católica, cuando a la vez que exalta a los mártires condena la búsqueda voluntaria del martirio. Lo que responde a una sabiduría profunda: hay conceptos, en sí positivos, que pueden derivar en una mitomanía de efectos letales. Un fenómeno no extraño en otros universos culturales, como es el caso de las estrellas del rock que se autodestruyen – el suicidio a los 23 años de Ian Curtis, vocalista de Joy Division, es un ejemplo  – para conformar su imagen al mito del poeta maldito que muere joven.
La fijación peculiar con la idea del suicidio es explicable en el ámbito de una “cultura de derecha” que se ve atraída por el gesto prometeico de quien decide su destino y tiene la última palabra. Una cultura de derecha particularmente sensible al romanticismo de las batallas perdidas, a la estética del “bello gesto” y a la épica de la derrota. El sol blanco de los vencidos, título del libro que Dominique Venner consagró a la epopeya sudista en la guerra de secesión. Fuera del ámbito de esa cultura todo este lenguaje puede resultar un tanto extraño y difícilmente comprensible. 
Pero incluso desde esa misma “cultura de derecha” no siempre tiene por qué ser así. Si al suicida se le suele presuponer el valor – especialmente al suicida que sí cree en la otra vida, como nos deja bien claro el monólogo de Hamlet – no se entiende por qué el mantenerse en pie hasta que el destino lo quiera, en circunstancias casi intolerables, sería una actitud menos heroica. Napoleón, que tenía buenas razones para suicidarse después de Waterloo, comparaba el suicidio con la deserción. Y desde una concepción trascendente de la existencia, que es la propia también de la derecha, la vida se considera como un don que es preciso administrar con responsabilidad. En su testamento José Antonio Primo de Rivera rehusaba atribuirse la póstuma reputación de héroe, y escribía: “Para mí (...) hubiera sido monstruoso y falso entregar sin defensa una vida que aún pudiera ser útil y que no me concedió Dios para que la quemara en holocausto a la vanidad como un castillo de fuegos artificiales.
Nunca sabremos a ciencia cierta qué es lo que pasaba por la cabeza de Dominique Venner. Preferiría pensar que se suicidó porque las palabras le resultaban impotentes para expresar lo que sentía, y decidió mezclar la tinta con la sangre. Preferiría pensar que se suicidó simplemente porque ya no soportaba más ver lo que veía. Ese es un motivo comprensible, desprovisto además de toda veleidad mesiánica. Dominique Venner se habría suicidado –señalaba Alain de Benoist en su homenaje póstumo – porque ya no soportaba más tener que asistir al suicidio de esa Europa a la que él tanto amaba, asistir a cómo Europa sale de la historia, sin memoria, sin identidad, sin grandeza, vaciada de esa energía de la que durante tantos siglos había dado prueba. 
¿Se equivocó Dominique Venner? La pregunta carece de sentido, porque no nos movemos aquí en el reino de la utilidad. Puedo, sí, criticar el contexto ideológico que rodea a su gesto. Puedo criticar el uso mitómano que algunos harán del mismo. Pero no puedo discutir su dignidad interior ni la coherencia que demostró al vivir y morir como pensaba.
Dominique Venner se quitó la vida en un templo cristiano. Una profanación sí, pero que merece un respeto. Algo que nunca podrá decirse de  la profanación diaria que ese templo padece por una horda de turistas. Sólo Dios juzga, ésa es la mejor actitud cristiana. Tal vez por eso las autoridades religiosas francesas han guardado silencio. Él hizo lo que hizo, y cuando lo hizo, porque seguramente consideró que es lo mejor que podía hacer en defensa de todo aquello en lo que creía. Lo dio todo, sin reservas, a lo largo de toda su vida. Es mucho más de lo que puede decirse de gran parte de los mortales. No sé si su suicidio estuvo dictado por el sentido del honor, como se ha dicho. Pero sí creo que fue, ante todo y sobre todo, un suicidio por amor. Y como decía Nietzsche, todo lo que se hace por amor está más allá del bien y del mal. 
El mejor homenaje que se le puede hacer es continuar leyéndole.
Lo que nunca muere
Dominique Venner nunca fue, ni pretendió serlo, un historiador académico. Pero sí fue un excelente escritor de historia. Su estilo combinaba la amplitud de perspectiva, la elegancia de la fórmula y la pasión de quien es consciente de que la historia no es el resultado de rígidos determinismos, sino el territorio de la libertad y del imprevisto. Sus páginas vibrantes nos trasmiten el pálpito de los seres de carne y hueso que nos han precedido, y nos comunican la certeza de que aquellos éramos nosotros.
Dominique Venner era un historiador con un enfoque, que nunca ocultaba. Pero no hay en sus páginas asomo de sectarismo alguno. Siempre estaba dispuesto a reconocer la grandeza de espíritu y la excelencia, allí donde ésta se encontrara. A él le es aplicable lo que Borges decía de Spengler: “sus varoniles páginas no se contaminaron nunca del odio peculiar de esos años”. No perseguía la acumulación de conocimiento, sino la obtención de sabiduría. Todas sus páginas y ensayos de historia, traten de lo que traten, nos hablan en realidad de algo más. Frente a la frialdad de la parafernalia científica – que tantas veces sólo encubre interpretaciones sesgadas – Dominique Venner restituía a la historia su verdadera condición de arte, y se revelaba como un historiador meditativo en el sentido más noble, en el de aquél que sabe que la historia es maestra de la vida. Sus libros y las publicaciones que dirigió no caducarán jamás, y permanecerán  vigentes como un homenaje a un mundo que ya no es el nuestro.
Si continuamos leyéndole, de sus páginas tal vez extraigamos alguna inspiración. Y también ese mensaje de esperanza que él siempre repetía: nada hay decidido de antemano; los hombres son los dueños de su destino; la historia hace a los hombres, pero la voluntad de los hombres hace a la historia; la historia siempre está abierta. Y ojala nunca tengamos que aplicarle a Europa las palabras con las que él cerraba su libro El sol blanco de los vencidos:

Nostalgia de un mundo que debía desaparecer, de un mundo irremediablemente condenado, pero sobre el que no se cesa de soñar como se sueña con un paraíso perdido. Porque si el Sur está muerto, siempre continuará viviendo en el corazón de los hombres generosos.”

lundi, 24 juin 2013

Turquie: détricoter le kémalisme

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“M.”/” ’t Pallieterke”:

Turquie: détricoter le kémalisme

Le mécontentement qui agite la Turquie à l’heure actuelle a des racines profondes mais fort hétérogènes. Un large éventail de motivations anime les contestataires mais l’Occident ne braque les projecteurs de ses médias que sur la relation difficile qui a toujours existé entre l’Etat et la religion dans la République turque. On peut le comprendre. Les émeutes nocturnes ne sont que le sommet de l’iceberg: voilà ce qui importe de constater. Le pays connait depuis des années des glissements considérables. Ils ont toujours été minimisés ou ignorés.

Si le Proche et le Moyen Orient nous ont appris quelque chose au cours des dernières années écoulées, c’est bien que le terme “révolution” doit être pris, désormais, avec des pincettes. On ne peut plus l’utiliser à tort et à travers. Le syndrôme “Vivaldi”, qui consiste à placarder le rythme des saisons sur la vie politique des peuples arabo-musulmans, est, lui aussi, une aberration qu’il faudra bien vite jeter à la poubelle de l’histoire. Donc, disons-le une fois pour toutes, il n’est pas question d’évoquer ici un “printemps turc” tout comme il n’y a plus lieu de répéter à satiété la formule “printemps arabe”. La Turquie, d’abord, est un pays bien différent de l’Egypte ou de la Tunisie d’il y a deux ans. Le premier ministre turc Erdogan, dans certains cas, agit de manière aussi tyrannique que le faisaient Mubarak en Egypte ou Ben Ali en Tunisie mais, force est aussi de constater, qu’il a gagné les élections trois fois de suite. Les adversaires de son régime font face à un gouvernement bien ancré, qui a engrangé quelques beaux succès économiques. Ce n’est là qu’un premier aspect de la situation actuelle de la Turquie qui nous intéresse ici.

Dans les médias en général, on a tendance à utiliser des anecdotes hautes en couleurs pour simplifier les choses qui, en réalité, ne sont pas simples du tout. Exemple: quelques habitants d’un quartier d’Ankara sortent le soir de chez eux en frappant des couvercles de casseroles avec des cuillers en scandant des slogans pro-kémalistes comme “Nous sommes les soldats de Mustafa Kemal”, vociférés par des jeunes gens qui passent à toute vitesse en voiture. Quand les médias extrapolent et mettent ce type d’incident en exergue, cela devient la narration médiatique d’une “résistance séculière contre la ré-islamisation” envisagée par Erdogan. On a commis la même erreur en Egypte. Quelques manifestants sur la Place Tahir militaient effectivement pour une démocratisation du pays mais, en bout de course, la plupart des manifestants qui se sont joints à eux avaient de toutes autres idées derrière la tête, tout en voulant, eux aussi, chasser Moubarak du pouvoir. Sur la Place Taksim, c’est le même topo. L’Occident évoque certes un ressentiment chez les forces séculières et laïques mais, simultanément, tente de relativiser ce mécontentement . A tort, nous semble-t-il, car il y a vraiment, en Turquie, aujourd’hui, un ressentiement kémaliste.

Tansu Çiller

C’est un fait incoutournable: au cours de ces dernières années, le gouvernement AKP a provoqué des transformations profondes au sein de la tradition séculière du pays. Ainsi, de manière systématique, le gouvernement verse plus de fonds aux écoles religieuses au détriment des établissements d’enseignement qui entendent promouvoir un regard séculier sur la société. Pour des raisons financières, les écoles se transforment, par la force des choses, en institutions religieuses. Rien qu’à Istanbul, 98 écoles primaires ont déjà franchi le pas. Conséquence logique de cette politique de subsides: suivre les cours dans une école séculière devient plus cher et n’est plus accessible qu’aux seules classes aisées. Les familles normales sont obligées désormais de faire suivre un itinéraire religieux à leurs enfants.

Le climat est bien différent aujourd’hui qu’hier, disent tous ceux qui sont à même de comparer. Apparemment, il faut du culot et du courage désormais pour manger en public pendant la période du Ramadan. Il y a deux ans, deux amoureux se sont embrassés dans le bus (public!): une émeute a failli se déclencher... La colère du chauffeur (“Mon bus n’est pas un bordel!”) a été suivie d’une action de protestation en faveur des deux tourtereaux, suivie d’une deuxième action de protestation, religieuse celle-là, et hostile, comme il se doit, à ces deux “dangereux pervers”. Au cours des années écoulées, la violence à l’endroit des femmes aurait augmenté de 1400%. Mais lorsqu’on a appris qu’un homme de 78 ans avait des relations sexuelles avec une jeune fille de 14 ans, aucun acteur en vue de la sphère religieuse n’a émis de protestation. Ensuite, que faut-il penser d’un premier ministre qui appelle les femmes à rester chez elles et à faire beaucoup d’enfants? Rappelons qu’Erdogan est l’homme politique qui a un jour déclaré que la démocratie, c’était un autobus: “Dès qu’on arrive à destination, on en sort!”. Dans son cas, et vu les incidents de ces dernières semaines, cette réflexion est exacte. Récemment, une loi réglementant de manière drastique la vente d’alcool a suscité du mécontentement. Elle a été concoctée par les députés de l’AKP, soi-disant pour éviter les abus, alors que la Turquie est le pays de l’OCDE qui présente la consommation d’alcool la plus basse... Ce ne sont là que quelques exemples dans une longue série. Tout cela se déroule, rappellons-le aussi, dans un pays qui, il y a vingt ans seulement, avait une femme pour premier ministre: Tansu Çiller, ancienne étudiante de Yale.

Les forces armées

L’absence de toute influence religieuse sur la vie socio-économique est un trait caractéristique de tout Etat séculier. En Turquie, aujourd’hui, il faut bien constater que de nombreuses initiatives gouvernementales visent à ruiner le caractère séculier de l’Etat. Le changement de donne s’observe surtout au sein des forces armées et est sans doute l’indice le plus patent de ce glissement. On a certes appris que des soldats ont distribué des masques à gaz aux manifestants hostiles à Erdogan et ont évacué les blessés vers des hôpitaux militaires. Mais, mis à part de tels cas, on s’est également aperçu que l’emprise religieuse est désormais plus forte dans l’armée, certainement dans le corps des sous-officiers. N’oublions pas qu’un général turc sur dix est actuellement en prison, pour participation présumée à la préparation d’un quelconque coup d’Etat. Dans le passé, on disait que la Turquie était un simple decorum d’Etat autour d’une armée, noyau réel de la République. Cette armée était la gardienne de la tradition séculière voulue jadis par Atatürk. Aujourd’hui, cette armée est soumise à deux pressions: sa composition est plus marquée par la religion et par ailleurs elle perd tout soutien politique. Les pouvoirs politiques réduisent les moyens mis à disposition de l’armée. Plusieurs analystes constatent en effet que le nombre d’accident d’avions militaires, ces derniers temps, sont l’effet de ces restrictions.

La République turque, née en 1923, a été un laboratoire fort intéressant. Dans quelle mesure les principes de démocratie et de sécularisme étaient-ils compatibles dans une société musulmane? Bien sûr, un certain équilibre a été atteint, pendant un assez long moment de l’histoire de la Turquie kémaliste, mais, aujourd’hui, force est de constater que ces équilibres n’existent quasi plus. Personne n’ose augurer ce que deviendra la Turquie le jour du centième anniversaire de la République. Ah oui... n’oublions pas que la Turquie, par dessus le marché, est candidate à l’adhésion pleine et entière à l’UE...

“M.” / “ ’t Pallieterke”, Anvers, 19 juin 2013.

jeudi, 20 juin 2013

EL TRATADO DE LIBRE COMERCIO ESTADOS UNIDOS – UNIÓN EUROPEA OTRO PASO HACIA LA GLOBALIZACIÓN

 

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EL TRATADO DE LIBRE COMERCIO ESTADOS UNIDOS – UNIÓN EUROPEA OTRO PASO HACIA LA GLOBALIZACIÓN
 
 
Enrique Ravello
Ex: http://enricravello.blogspot.com/

Jean Baptiste Collbert, fue ministro  de fianzas de Luis XIV, el llamado “Rey Sol”, orador, inteligente, eficaz, gran parte del esplendor del reinado de Luis XIV se debió a su brillante  gestión. Collbert, impulsó una política económica llamada “colbertismo” o de forma más genérica, mercantilismo, su aplicación estuvo asociada al fortalecimiento de la monarquía absoluta y por lo tanto a la centralización del poder, y la capacidad e dirigir la economía del mismo.
El mercantilismo –aplicado también en otros estados europeos– se basa en un intervención dirigista del poder político en la actividad económica y el control de la moneda por parte del Estado, así como en la unificación del mercado interno, el aumento de la producción propia -controlando recursos naturales y mercados-,  la protección de la producción local ante la competencia extranjera, la imposición de aranceles a los productos extranjeros y el incremento de la oferta monetaria. Estas actuaciones tuvieron como finalidad última la formación de Estados lo más fuertes posible, lo que permitió un aumento de la riqueza, una mejora de la calidad de vida y el aumento de la población europea.
 
 
Proteccionismo frente a liberalismo
 
El mercantilismo como concepción tuvo su antítesis en el liberalismo, el hecho de que las potencias que defendía uno y otro modelo económico (Francia y Reino Unido) pugnasen por el dominio del comercio mundial, hizo de este enfrentamiento algo más que una cuestión ideológica. El liberalismo se fundamenta en el principio ideológico  de que  el individuo prima por encima del interés colectivo, la economía debe ser una vector independiente y alejado del control político, confiando de forma inconsciente en el “mercado” que mediante un “mecanismo invisible” (sic) autorregula sus diferencias y corrige las desigualdades sociales, de donde deriva su economicismo antipolítico. El mundo debe convertirse en un mercado mundial donde ni leyes ni estado, ni aranceles coarten su funcionamiento. No es de extrañar que los dos principales críticos del mercantilismo fueran los pensadores de referencia del liberalismo: Adam Smith y especialmente Ricardo.
La pugnas entra las dos concepciones se en el  XVIII y  XIX,  y la primera parte del siglo XX, en el que el liberalismo se fue imponiendo pero con fuertes resistencias en amplias zonas de Europa.
 
De la OMC al Tratado Interatlántico, la creación de un mercando mundial
 
Tras el final de la Segunda Guerra Mundial, se asiste a una liberalización continua del comercio mundial bajo el impulso de las grandes instituciones librecambistas y mundialistas como la Organización Mundial del Comercio (OMC), el Banco Mundial o el Fondo Monetario Internacional (FMI). 
 
En esos años el gobierno de los Estados Unidos propone a varios otros gobiernos la convocatoria de una Conferencia Internacional sobre el Comercio. En 1947 la ONU recoge esta iniciativa, eligiendo la ciudad de La Habana para celebrarla, en esa reunión establece el Acuerdo General de Arancel y Comercio (GATT), suscrito finalmente en Ginebra el 30 de octubre 1947 por 30 estados. Este GATT se basa en el principio del libre comercio internacional y en la progresiva supresión de aranceles y medidas proteccionista.  El GATT ha organizado sucesivas rondas en las que ha ido modelando su política neoliberal y aumentando el número de países firmantes. En la última ronda (Uruguay-Marrakesch 1986-1993) el número de estados firmantes llega a 120 y se constituye la Organización Mundial del Comercio (OMC) organismo que encargado de unificar las nomenclaturas arancelarias y de promover el librecambio a nivel mundial, los gobiernos de los estos miembros de OMC obedecen ciegamente las instrucciones de la OMC cuyo fin es la unificación del mercado mundial; hay que destacar que  Bruselas (UE) destaca en este nivel de sumisión al GATT, a pesar de ser Europa la zona más perjudica del mundo en la aplicación de  las directrices que emana de este organismo,  dejando a nuestras economías sin defensa ante el dumping social y económico de los productos llegados desde el tercer mundo.
 
Es en esta doble dinámica -creación de un mercado mundial y empobrecimiento de la economía europea- en el que se sitúa el nuevo Tratado de Libre Comercio entre la UE y EEUU, en cuyo texto se incluyen artículo que dicen cosas de este tipo:
 
Una estrecha asociación transatlántica es un instrumento clave para favorecer la mundializaicón basada en nuestros valores comunes y en la perspectiva  de un orden mundial equilibrado en materia económica y política.(Ya sabemos la idea de “equilibro” que tienen las élites mundialistas)
…reforzar el proceso de integración económica transatlántico… mediante la adopción de un marco en el que progresar en la integración económica entre la UE y los EEUU mediante la creación de un Consejo Económico Transatlántico (CET)
El acuerdo ya ha recibido la “luz verde” por parte de David Cameron y Angela Merkel tras la visita del secretario de Estado norteamericano, John Kerry en gira por Europa, que también le llevó a París donde fue recibido con fumata blanca por el sumiso François Hollande, que prometió también el apoyo de Francia al nuevo tratado.
 
El acuerdo, además de perpetuar la sumisión económica y política de la UE ante EEUU, pretende eliminar las restricciones europeas sobre la importación y comercialización de productos OMG, las desregularización en materia de protección de datos en favor de compañías como Google, Facebook o Amazoon, así como la derogación de la legislación en materia de medio ambiente y no contaminación.
 
En su sitio de internet el político y sociólogo Vicenç Navarro se sorprende la poca atención mediática que está teniendo la aprobación de esta tratado, que –como el también afirma– tendrá fatales consecuencias sobre la capacidad económica y calidad de vida de las clases populares de la UE. Navarro señala que –como siempre ocurre en este tipo de tratados– los únicos beneficiados serán las grandes empresas financieras y de servicios, cuyos lobbies presionan en Washington y Bruselas para acelerar la firma del proyecto. Además el Tratado prohibirá el monopolio de los servicios públicos, como en el terreno de la sanidad por ejemplo, lo que dejará abierta la puerta abierta al desmantelamiento de la Seguridad Social y la privatización total del sector.
 
Que la clase dirigente europea esté dispuesta a aceptar y firmar este Tratado que condena a la economía europea a la sumisión, provocará la pauperización de nuestra clases medias y populares, autorizará el desmoronamiento del sector público y permitirá atentados contra nuestra salud, es una prueba más de la necesidad de un cambio de paradigma político profundo y urgente en clava ecologista, social e identitaria.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya.