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dimanche, 02 octobre 2011

La fabrique du temps nouveau

« La fabrique du temps nouveau » de Jean de Maillard

 

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Jean de Maillard, inspecteur du travail dans les années 1970 puis magistrat spécialisé dans la criminalité financière, répond dans « La fabrique du temps nouveau » aux questions de Karim Mahmoud-Vintam, éditeur de Temps présent.

Une analyse en profondeur de la mondialisation financière dans ces attendus et ses conséquences.

La fabrique du temps nouveau est une généalogie du néo-libéralisme (que l’auteur ne distingue pas de l’ultralibéralisme ou encore du mondialisme, en tant que système) – replacé dans le temps long de l’Histoire, ce temps long dont Dominique Venner dit qu’il est la seule mesure pertinente de l’évolution des sociétés humaines.

Il est aussi manifestement une autopsie anticipée de l’humanité de l’homme.

Pour Jean de Maillard, le néolibéralisme est en effet une arme de destruction massive de l’ensemble des entités naturelles qui ont porté la conception traditionnelle de la nation, telle que Renan l’a définie dans sa fameuse conférence de 1882 : « Une nation est une âme, un principe spirituel (…) une grande solidarité, constituée par le sentiments de sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore (…) Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation ».

La socialisation horizontale remplace l’héritage et la transmission

 

La société qui émerge est pour Jean de Maillard une société de réseaux, qu’il qualifie également de fractale – par analogie avec ces objets mathématiques dont chaque partie est isomorphe au tout -. Cette société de connexion, façonné par le néolibéralisme, est en rupture radicale avec la société traditionnelle, fondée sur la transmission. « On peut relire les évolutions contemporaines, écrit l’auteur, comme le passage d’une société verticale, intergénérationnelle, reposant sur des institutions qui en quelque sorte évoluent à l’intérieur et transmettent un savoir vivre ensemble, à une socialisation horizontale, reposant sur l’instantanéité de la connexion des réseaux, des individus, des choses, à la place de la mémoire et de la transmission ».

La société d’avant était ainsi celle de l’héritage. De génération en génération, se transmettaient un savoir, une culture, une histoire. Ce qui supposait un socle immémoriel fondé sur la famille, le peuple, l’identité, la langue, la culture, la nation… Depuis l’après-guerre, le travail de sape néo-libéral a substitué à cet ordre qui semblait immuable une société sans mémoire collective et sans racine. Une société qui se veut cosmopolite et non discriminante. Tout individu est ainsi, virtuellement, citoyen du monde, un monde sans frontière ni hiérarchie, du moins en droit et en apparence. Car si aucune barrière ne saurait être reconnue comme pertinente entre les individus qui la compose, ni linguistique, culturelle ou sociale, ni – encore moins – ethnique ou raciale, les inégalités sociales, quant à elles, explosent. [...]

Dictature du devoir de mémoire et du politiquement correct

L’inconscient collectif, précise Jean de Maillard, est l’ensemble des croyances auxquels adhèrent les membres d’une même société. Il s’articule autour de principes réputés transcendants sur lesquels tout questionnement est intempestif, voire scandaleux. [...] Explosion des inégalités et des communautarismes, perte du sens et du lien social, dictature du devoir de mémoire et du politiquement correct, fin de l’espace public comme lieu d’expression d’individus libres, obligation d’absolue transparence, d’absolue équivalence… « Finalement, s’interroge Jean de Maillard, la question n’est-elle pas celle-ci : nous vivons dans une société ouverte, qui a perdu toute unité, et si nous n’avions pas cet inconscient et cet imaginaire pour nous obliger à la supporter [c’est nous qui soulignons], ne risquerions-nous pas de la rejeter avec une telle violence que nous pourrions voir ressurgir de nouveaux pogroms ? ». [...]

De même, fort prudemment, Jean de Maillard rejette toute téléonomie humaine dans la manière dont la convergence néolibérale s’est opérée : « [S]ans qu’il existe une quelconque coordination, et moins encore de volonté ni même de perception de cette complémentarité, tout va se mettre à peu près en même temps, et dans une direction qui va permettre la constitution d’un nouvel ordre logique et cohérent, mais sans lien visible entre toutes ces mutations ». Difficile, à vrai dire, de suivre l’auteur dans ce discours irénique et croire que la mutation néolibérale n’est que le fruit d’une succession de hasards. Chaque avènement d’un « nouvel ordre » mondial est le résultat d’un long travail de groupes de pression au sein des élites dirigeantes.

Les politiques par lesquelles, depuis un demi-siècle, les peuples de la vieille Europe ont été invités à réprimer leur identité profonde et à s’approprier l’impératif du métissage et du multiculturalisme – puissants marqueurs du néolibéralisme en acte – paraissent trop efficaces pour ne pas résulter d’une stratégie mûrement réfléchie de puissants groupes d’intérêt mondiaux. En matière d’idéologie, il ne saurait y avoir de génération spontanée…

La finance internationale réseau sanguin de la mondialisation

Le déclin du capitalisme fordien et la montée du capitalisme financier articule le passage du libéralisme au néolibéralisme, marqué par la financiarisation de l’économie. « La finance internationale est un peu le réseau sanguin de la mondialisation, et peut-être de tout le système économique de la mondialisation », souligne Jean de Maillard. Cette virtualisation des échanges nécessite elle-même une virtualisation des individus. L’auteur évoque à ce propos la réduction de ces derniers au rang de monades leibnitziennes, qui sont autant de noeuds d’un réseau totalement désincarné, au comportement égoïste, versatile et veule : « [L]‘homme post-moderne (…) n’accepte plus que les solidarités qu’il crée lui-même, quitte d’ailleurs à les briser à sa guise si elle ne lui conviennent plus ». Le travail ne crée plus de lien social, car chaque « agent de marché », plongé dans une « démocratie de marché » (Clinton), en concurrence continuelle avec tous les autres, simple « entrepreneur de lui-même » (Schumpeter) doit perpétuellement se réinventer s’il veut rester compétitif sur le marché du travail.

« Virtualisation » des individus, contractualisation et marchandisation des rapports sociaux

Les institutions – famille, école, justice… – qui constituaient autant de matrices de la socialisation, laissent place à une contractualisation des rapports sociaux, en symbiose avec l’essence-même du néolibéralisme. « Aujourd’hui, remarque l’auteur, tout se passe comme si l’enfant avait implicitement passé un contrat avec ses parents : si les parents ne remplissent pas le contrat, un tiers peut juger les parents selon différentes modalités – jugement pénal, jugement civil – et éventuellement leur retirer la garde de l’enfant (…) Aujourd’hui, les justiciables peuvent attaquer la personne du juge en déposant plainte contre lui. Il a perdu sa position transcendante (…)

[L]‘institution scolaire elle-même a banni l’asymétrie du rapport enseignant-enseigné au profit d’une contractualisation de la relation entre le professeur et l’élève, [qu'elle a] marchandisé (…) On pourra en dire de même du rapport entre hommes et femmes (…) l’homme était celui qui assurait le rapport de la famille avec l’extérieur, un rapport dominant certes, mais qui ne plaçait pas pour autant la femme dans un simple état de domination, puisqu’elle était l’élément structurant à l’intérieur de la famille ». La récente introduction de la théorie du genre dans l’enseignement des Sciences de la Vie et de la Terre au lycée est à cet égard symptomatique : cette théorie déconnecte en effet sexe et genre. Si le sexe est un fait de nature, l’appartenance à un genre est, quant à elle, le résultat d’un contrat passé entre l’individu et la société…

Les systèmes de surveillance se substituent au lien social Si l’homme de la post-modernité n’accroche plus son char à la moindre étoile, il désire néanmoins encore quelque chose, du fond de son égoïsme et de sa solitude : la sécurité. D’où l’explosion toute rhétorique des « droits à » (droit au travail, droit à la paresse, droit au logement…, avec ce résultat antinomique que « tous les droits = aucun droit »), et, plus concrètement, de la surveillance. « Ce n’est pas un État totalitaire de surveillance qui se met en place, prévient Jean de Maillard, mais une surveillance généralisée parce que tout le monde a peur de tout le monde. La société post-moderne, c’est la surveillance de tout le monde par tout le monde ». Si, comme l’affirme Jean de Maillard, « la généralisation des systèmes de surveillance [compense] la disparition du lien social », on pourra également remarquer que l’insécurité est une modalité de la bonne gouvernance néo-libérale : des individus qui ont peur sont en effet des individus dociles au système.

L’homme post-moderne, monade néo-libérale, noeud d’un vaste réseau déshumanisé, est profondément athée. Il ne rêve plus non plus de Progrès ni encore moins de Révolution. Cet absolu désenchantement du monde avait été prophétisé par Nietzsche, qui, dans le prologue de son Zarathoustra, décrit l’avènement du dernier des hommes. « Dieu est mort, mais Hegel aussi », ironise Jean de Maillard. On referme son livre avec un fort sentiment de désespérance. Si les analyses de Jean de Maillard sont fondées, les voies par lesquelles l’homo occidentalis pourrait échapper à ce destin annoncé passent nécessairement par l’effondrement du capitalisme financier, un effondrement cataclysmique dont nous pressentons les prémisses, et dont il serait illusoire de croire qu’il sera indolore…

Henri Dubost

Jean de Maillard, La fabrique du temps nouveau – Entretiens sur la civilisation néolibérale, Collection Racines & ruptures, Éditions Temps présent, 2011, 234 pages

Polémia

vendredi, 30 septembre 2011

Contra Yanquilandia

Contra Yanquilandia

TdE/NOVEDAD en ENR

Selección de textos y prólogo de Juan Antonio Llopart

1ª edición, Barcelona, 2011

21×15 cms., 160 págs.

Páginas interiores con fotografías.

Cubierta a todo color, con solapas y plastificada brillo

PVP: 15 euros


 

 

 

 

Orientaciones:

“Nacida de una ruptura con el pasado (europeo), Norteamérica no puede imaginar un futuro diferente a la línea indefinidamente prolongada de un ‘progreso’ utópico: carece del soporte necesario para tal ’imaginación’. Frente al devenir histórico, Norteamérica vive en un eterno presente, en una sucesión irreversible de momentos presentes que constituyen el cuadro de esa ‘búsqueda de la felicidad’ (pursitit of happiness) a todos garantizada por la Declaración de Independencia.

Su pensamiento implícito consiste en reducir a la unidimensionalidad la tridimensionalidad del tiempo; su objetivo social, en hacer coincidir al máximo de hombres en una misma dimensión de simultaneidad.

El inconsciente norteamericano, como tan a menudo se ha constatado,

se funda en una mística del espacio (la idea de que, más allá de la frontera, siempre hay un espacio a explotar), por oposición a la mística del tiempo. De ahí la importancia de la ‘conquista del espacio’, como sustituto a la ‘conquista del tiempo’ característica de toda cultura tradicional…”

[Alain de Benoist]

Índice

Prólogo [Juan A. Llopart]

América y la Nueva Izquierda [Alain de Benoist)

Civilización americana [Julius Evola]

Romper con la civilización occidental [Guillaume Faye]

“Europa” y “Occidente”: dos conceptos antagónicos [Claudio Finzi]

Qué es el antinorteamericanismo? [Roger Garaudy]

La influencia de América en Europa [Thomas Molnar]

El Amblimoron antifascista o la extrema-izquierda pro americana [Claudio Mutti]

Carta a John F. Kennedy [Juan Domingo Perón]

El enemigo americano [Robert Steuckers]

Dinámica histórica del liberalismo: del mercado total al Estado total [Tomislav Sunic]

La colonización sutil: “American Way of Life” y Dinámica Social [Marco Tarchi]

Pedidos:

enrpedidos@yahoo.es

Tlf: 682 65 33 56

Pagos por Paypal en ENR

mardi, 27 septembre 2011

Un abécédaire contre-culturel

Un abécédaire contre-culturel

par Georges FELTIN-TRACOL

Bien connu dans le Pays nissard, Philippe Vardon-Raybaud est un jeune trentenaire qui mène de front diverses activités. Ce fondateur de Nissa Rebela et des Jeunesses identitaires dont il fut le porte-parole un quinquennat durant, ce membre éminent du Bloc identitaire, candidat à la mairie de Nice en 2008, vient de publier un abécédaire militant intitulé Éléments pour une contre-culture identitaire. Par le biais d’une introduction, d’un texte d’une conférence placé en annexe et de nombreuses notices, l’ouvrage examine des livres, des événements, des concepts, des films… selon une orientation identitaire clairement revendiquée. L’objectif est limpide : « au long de ces définitions, de ces mots qui peuplent l’univers (et l’imaginaire) des militants identitaires, ce sont bien les contours de cet idéal, et puis avant tout une vision du monde et une attitude face à celui-ci (p. 11) ».

Cette véritable Weltanschuung qui réaffirme en priorité « le droit des peuples à demeurer eux-mêmes […] De l’auto-détermination à l’auto-préservation (p. 91) », célèbre d’abord des écrivains enracinés : Dominique Venner, Vladimir Volkoff, Henri Vincenot, Jean Raspail, mais aussi ce grand penseur méconnu – Éric Werner – dont il faut lire et relire les essais remarquables et prémonitoires. Y figurent l’incontournable Georges Bernanos et, pour la littérature non francophone, Yukio Mishima et J.R.R. Tolkien. Ce n’est pas tout. En bon Nissard, Philippe Vardon-Raybaud ne pouvait pas oublier Monsieur Albert Spaggiari qui concilia avec brio l’action (l’armée, l’O.A.S., le « Casse du siècle ») et la réflexion par trois bons livres. Alors que la « Grasse Presse » et les médias encensent toujours Mesrine et ses acolytes qui ont du sang sur les mains pour mieux dénigrer l’ancien photographe niçois accusé de coupables penchants politiques, il importe de montrer aux plus jeunes d’authentiques héros de notre temps. À côté de « Bert », Philippe Vardon-Raybaud évoque deux autres magnifiques exemples d’honneur, de courage et d’abnégation : Jean de Brem, l’auteur du Testament d’un Européen, et Alain Escoffier, militant solidariste qui s’immole en 1977 devant le siège parisien de l’Aeroflot soviétique.

Philippe Vardon-Raybaud admire en outre le roi d’Araucanie – Patagonie Orélie-Antoine Ier, le baron von Ungern-Sternberg, l’Irlandais Patrick Pearse ou Blanqui l’« Emprisonné » indomptable. Faut-il y adjoindre Clint Eastwood ? Sans aucun doute répond l’auteur qui rappelle les controverses autour de l’inspecteur Harry ou les succès filmographiques, plus récents, de l’ancien maire de Carmel (Gran Torino, Lettres d’Iwo-Jima, Mémoires de nos pères…). On peut ne pas partager ce point de vue. Eastwood a en effet rejoint le moralisme ambiant (Invictus en est une preuve flagrante) et abandonné l’aventurier franc-tireur qu’il jouait dans la trilogie de Sergio Leone ou dans le superbe Josey Wales hors-la-loi, ce véritable hymne à la résistance et à la renaissance des communautés après la catastrophe finale, qu’il réalisa.

Un autre héros à valoriser est Albator, le corsaire de l’espace, ce personnage de dessin animé « tourmenté, souvent sombre et parfois même désespéré par l’humanité (p. 17) » comme d’ailleurs le Batman des films de Christopher Nolan. Oui, Albator vaut bien mieux que l’ineffable Capitaine Flam au service d’un gouvernement mondialiste terrien.

Outre l’absence de notices géopolitiques, on sera plus critique sur la valorisation, infondée à nos yeux, de l’école littéraire appelée « les Hussards » et de Roger Nimier. De son œuvre subsiste difficilement Le Grand d’Espagne. Quant au reste, il s’est mal bonifié… Regrettons en revanche l’oubli de « Maît’Jean » (Jean Mabire), l’« eurorégionaliste » idéal d’après ses détracteurs. Les plus vives réserves concernent principalement la référence à l’English Defence League aux nettes « envolées occidentalistes (p. 96) » qui serait surtout une manœuvre d’officines spéciales britanniques afin d’assécher l’électorat potentiel du British National Parti (B.N.P.) de Nick Griffin et de l’écarter de la scène politique. Comme la formation de Geert Wilders, le Parti du peuple danois ou le Parti du progrès norvégien, l’E.D.L. appartient à cette catégorie de mouvements faussement populistes et vraiment atlantistes qui contribuent à la conservation du Système de domination occidentale moderne sous le prétexte de combattre l’islamisation de l’Europe. « Qui dit que l’ennemi de mon ennemi doit être mon ami ? Souvent, il arrive que l’ennemi de mon ennemi soit même mon pire ennemi, prévient Tomislav Sunic dans Homo americanus. Rejeton de l’ère postmoderne (Akribeia, 2010, p. 112).

Divers groupes musicaux d’origine française, italienne et aussi anglo-saxonne sont mentionnés. Bien mieux que la littérature, la contre-culture revendiquée par Philippe Vardon-Raybaud se transmet par la musique, les films (300, Fight Club, Braveheart), les fringues, la mode, le tatouage… « Aucun de nos choix quotidiens n’est anodin, et […] finalement – via la métapolitique – tout est politique ! La façon dont on porte ses vêtements, et ceux que l’on choisit, notre coupe de cheveux, les motifs que l’on encre dans notre peau, les films auxquels on se réfère, les auteurs que l’on cite, les jouets que l’on offre à nos enfants ou les airs que l’on fredonne; rien n’est anodin, tout est politique (p. 12). » Avec le danger éventuel que le paraître s’impose aux dépens de l’être. La métapolitique au risque d’un néo-dandysme ? Il est dommageable que le jeans se porte encore et toujours chez les jeunes Européens.

Que l’auteur me permette d’exprimer ces quelques divergences, car, si son projet général attire, ma foi, de la sympathie, il me semble néanmoins plus intéressant d’émettre des critiques bienveillantes plutôt qu’énoncer de simples points d’accord. Il est vital que la contre-culture, conséquence de la métapolitique, constitue « une alternative solide, […des] îlots de liberté et d’identité (p. 13) ». Un embryon de société identitaire alternative, pourquoi pas ? Philippe Vardon-Raybaud croît en l’impératif métapolitique, « Métapolitique d’abord ! » proclame-t-il, qui est « une stratégie éminemment politique, car elle a un but très clair : la conquête, et l’exercice, du pouvoir (p. 275) ».

Prenant acte de l’échec dans les années 1970 du « gramscisme intellectuel » (la tentative d’influencer l’opinion publique à partir des organes de presse généraliste tel Le Figaro-Magazine) et utilisant à son tour les vastes ressources du « gramscisme technologique » (Jean-Yves Le Gallou), c’est-à-dire les immenses possibilités du cybermonde et d’Internet, l’auteur envisage la faisabilité d’un « gramscisme du quotidien » grâce à la bande dessinée, à la radio, aux musiques nouvelles, aux activités sportives particulières, au port de vêtements distinctifs et reconnaissables (la reconnaissance par les siens étant un élément déterminant du sens communautaire). « La prise de pouvoir culturel, ce n’est pas que toucher des professeur d’université, mais aussi fournir des sons qui vont accompagner des jeunes de la classe populaire dans leur iPod (p. 278). »

Cet activisme culturel s’accompagne nécessairement de « bases autonomes durables » (pour reprendre l’excellente terminologie de Michel Drac), de foyers contre-culturels (La Barricade à Paris, La Traboule à Lyon, Lou Bastioun à Nice, Ti-Breizh en Bretagne)  émetteurs de codes culturels dissidents. Dans cette perspective de longue haleine, il ne faut pas hésiter comme naguère les situationnistes à détourner et à récupérer slogans publicitaires et affiches de propagande marchande. Plutôt que de marquer sur des maillots de corps les portraits de Nietzsche, de Julius Evola ou de Jünger, pourquoi ne pas imprimer l’effigie de l’ancien candidat identitaire à la présidentielle, Arnaud Gouillon, le symbole des foyers déjà cités ou quelques archétypes animaliers européens ? Que ce soit sur la Toile numérique, sur les murs ou sur des vêtements, l’action exige de réfuter le vocabulaire ennemi, de faire connaître ses idées et de l’imposer dans l’opinion. Face au Big Brother mondialiste et oligarchique, savoir organiser la résistance dans la société anomiée devient une ardente obligation. Ce travail passe par une multiplicité d’initiatives recensés dans Éléments pour une contre-culture identitaire : des A.M.A.P. (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) identitaires à l’agence de presse Novopress, de l’intervention intempestive et bruyante contre les « cercles du silence » xénophiles aux détournements humoristiques de Patrons sans frontières qui singe la collusion réelle entre le patronat mondialiste, l’extrême gauche du Système et les délinquants clandestins. L’agitation n’est pas qu’intellectuelle, médiatique, politique, électorale et internautique; elle enchâsse tout le quotidien. La tâche est considérable et l’émulation indispensable.

S’appuyer sur des films cultes, le pochoir ou la sérigraphie contribuent à ce que le sociologue spécialiste de la post-modernité dionysiaque, Michel Maffesoli, désigne par « infra-culture » (ou sub-culture ou culture urbaine périphérique). Ne verrait-il pas probablement dans le désir de reconnaissance à travers l’habit, la musique, les références cinématographiques et littéraires, la pratique sportive, la genèse, l’ébauche d’une nouvelle tribu post-moderne, celle des « Zids » ? Cela ne serait pas si surprenant à la condition, toutefois, que cette tribu et future communauté parvienne à dépasser son caractère « présentiste », segmenté et postmoderniste afin d’œuvrer en faveur d’une Post-Modernité perçue comme une véritable après-modernité. Oser une contre-culture identitaire signifie contribuer au remplacement définitif des Lumières et de leurs funestes valeurs moderne par le Feu archaïque d’un avenir incandescent…

Georges Feltin-Tracol

Philippe Vardon-Raybaud, Éléments pour une contre-culture identitaire, Nice, IDées, 2011, 304 p., 20 €., pour l’acquérir, cf. le site http://www.contre-culture.com/


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

éléments pour une contre-culture identitaire

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Cet ouvrage de 300 pages se veut une porte d’entrée vers la contre-culture identitaire telle qu’elle a été forgée par les militants – et en particulier les plus jeunes – de ce courant politique novateur apparu en 2002.

Tout comme le mouvement identitaire lui-même, cet abécédaire est protéiforme et sensiblement asymétrique. D’une définition à une autre, vous pourrez passer d’un philosophe à un modèle de chaussures ! Car c’est ainsi, une contre-culture est faite de multiples références : lieux, auteurs, films, marques, concepts, images, expressions, chansons, personnages, souvenirs, etc.

L’abécédaire est suivi du texte Métapolitique d’Abord, tiré d’une conférence du même auteur.

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à propos de l’auteur

Philippe Vardon-RaybaudPhilippe Vardon-Raybaud a 31 ans. Marié et père de famille, il est diplômé d’un troisième cycle de sciences politiques.

Engagé depuis son adolescence dans la résistance enracinée, il est depuis dix ans un acteur incontournable du combat identitaire. Il a participé à la fondation des Jeunesses Identitaires en 2002 et en fut le porte-parole pendant cinq ans.

C’est notamment à lui que l’on doit des campagnes telles que « Face à la racaille tu n’es plus seul » ou encore « Ni voilée – ni violée ».

Il s’est ensuite consacré à l’implantation en Pays Niçois à travers le lancement et la direction du mouvement régionaliste Nissa Rebela. En 2008, il a été candidat à la mairie de Nice.

Sur le plan culturel, il a contribué à plusieurs revues (notamment Jeune Résistance et IDmagazine) et a participé à des aventures musicales telles que le groupe Fraction ou le label Alternative-s productions.

Trait d’union entre lutte politique et combat culturel, il était certainement l’un des mieux placés pour nous livrer cet abécédaire.

Un abécédaire contre-culturel

Un abécédaire contre-culturel

par Georges FELTIN-TRACOL

Bien connu dans le Pays nissard, Philippe Vardon-Raybaud est un jeune trentenaire qui mène de front diverses activités. Ce fondateur de Nissa Rebela et des Jeunesses identitaires dont il fut le porte-parole un quinquennat durant, ce membre éminent du Bloc identitaire, candidat à la mairie de Nice en 2008, vient de publier un abécédaire militant intitulé Éléments pour une contre-culture identitaire. Par le biais d’une introduction, d’un texte d’une conférence placé en annexe et de nombreuses notices, l’ouvrage examine des livres, des événements, des concepts, des films… selon une orientation identitaire clairement revendiquée. L’objectif est limpide : « au long de ces définitions, de ces mots qui peuplent l’univers (et l’imaginaire) des militants identitaires, ce sont bien les contours de cet idéal, et puis avant tout une vision du monde et une attitude face à celui-ci (p. 11) ».

Cette véritable Weltanschuung qui réaffirme en priorité « le droit des peuples à demeurer eux-mêmes […] De l’auto-détermination à l’auto-préservation (p. 91) », célèbre d’abord des écrivains enracinés : Dominique Venner, Vladimir Volkoff, Henri Vincenot, Jean Raspail, mais aussi ce grand penseur méconnu – Éric Werner – dont il faut lire et relire les essais remarquables et prémonitoires. Y figurent l’incontournable Georges Bernanos et, pour la littérature non francophone, Yukio Mishima et J.R.R. Tolkien. Ce n’est pas tout. En bon Nissard, Philippe Vardon-Raybaud ne pouvait pas oublier Monsieur Albert Spaggiari qui concilia avec brio l’action (l’armée, l’O.A.S., le « Casse du siècle ») et la réflexion par trois bons livres. Alors que la « Grasse Presse » et les médias encensent toujours Mesrine et ses acolytes qui ont du sang sur les mains pour mieux dénigrer l’ancien photographe niçois accusé de coupables penchants politiques, il importe de montrer aux plus jeunes d’authentiques héros de notre temps. À côté de « Bert », Philippe Vardon-Raybaud évoque deux autres magnifiques exemples d’honneur, de courage et d’abnégation : Jean de Brem, l’auteur du Testament d’un Européen, et Alain Escoffier, militant solidariste qui s’immole en 1977 devant le siège parisien de l’Aeroflot soviétique.

Philippe Vardon-Raybaud admire en outre le roi d’Araucanie – Patagonie Orélie-Antoine Ier, le baron von Ungern-Sternberg, l’Irlandais Patrick Pearse ou Blanqui l’« Emprisonné » indomptable. Faut-il y adjoindre Clint Eastwood ? Sans aucun doute répond l’auteur qui rappelle les controverses autour de l’inspecteur Harry ou les succès filmographiques, plus récents, de l’ancien maire de Carmel (Gran Torino, Lettres d’Iwo-Jima, Mémoires de nos pères…). On peut ne pas partager ce point de vue. Eastwood a en effet rejoint le moralisme ambiant (Invictus en est une preuve flagrante) et abandonné l’aventurier franc-tireur qu’il jouait dans la trilogie de Sergio Leone ou dans le superbe Josey Wales hors-la-loi, ce véritable hymne à la résistance et à la renaissance des communautés après la catastrophe finale, qu’il réalisa.

Un autre héros à valoriser est Albator, le corsaire de l’espace, ce personnage de dessin animé « tourmenté, souvent sombre et parfois même désespéré par l’humanité (p. 17) » comme d’ailleurs le Batman des films de Christopher Nolan. Oui, Albator vaut bien mieux que l’ineffable Capitaine Flam au service d’un gouvernement mondialiste terrien.

Outre l’absence de notices géopolitiques, on sera plus critique sur la valorisation, infondée à nos yeux, de l’école littéraire appelée « les Hussards » et de Roger Nimier. De son œuvre subsiste difficilement Le Grand d’Espagne. Quant au reste, il s’est mal bonifié… Regrettons en revanche l’oubli de « Maît’Jean » (Jean Mabire), l’« eurorégionaliste » idéal d’après ses détracteurs. Les plus vives réserves concernent principalement la référence à l’English Defence League aux nettes « envolées occidentalistes (p. 96) » qui serait surtout une manœuvre d’officines spéciales britanniques afin d’assécher l’électorat potentiel du British National Parti (B.N.P.) de Nick Griffin et de l’écarter de la scène politique. Comme la formation de Geert Wilders, le Parti du peuple danois ou le Parti du progrès norvégien, l’E.D.L. appartient à cette catégorie de mouvements faussement populistes et vraiment atlantistes qui contribuent à la conservation du Système de domination occidentale moderne sous le prétexte de combattre l’islamisation de l’Europe. « Qui dit que l’ennemi de mon ennemi doit être mon ami ? Souvent, il arrive que l’ennemi de mon ennemi soit même mon pire ennemi, prévient Tomislav Sunic dans Homo americanus. Rejeton de l’ère postmoderne (Akribeia, 2010, p. 112).

Divers groupes musicaux d’origine française, italienne et aussi anglo-saxonne sont mentionnés. Bien mieux que la littérature, la contre-culture revendiquée par Philippe Vardon-Raybaud se transmet par la musique, les films (300, Fight Club, Braveheart), les fringues, la mode, le tatouage… « Aucun de nos choix quotidiens n’est anodin, et […] finalement – via la métapolitique – tout est politique ! La façon dont on porte ses vêtements, et ceux que l’on choisit, notre coupe de cheveux, les motifs que l’on encre dans notre peau, les films auxquels on se réfère, les auteurs que l’on cite, les jouets que l’on offre à nos enfants ou les airs que l’on fredonne; rien n’est anodin, tout est politique (p. 12). » Avec le danger éventuel que le paraître s’impose aux dépens de l’être. La métapolitique au risque d’un néo-dandysme ? Il est dommageable que le jeans se porte encore et toujours chez les jeunes Européens.

Que l’auteur me permette d’exprimer ces quelques divergences, car, si son projet général attire, ma foi, de la sympathie, il me semble néanmoins plus intéressant d’émettre des critiques bienveillantes plutôt qu’énoncer de simples points d’accord. Il est vital que la contre-culture, conséquence de la métapolitique, constitue « une alternative solide, […des] îlots de liberté et d’identité (p. 13) ». Un embryon de société identitaire alternative, pourquoi pas ? Philippe Vardon-Raybaud croît en l’impératif métapolitique, « Métapolitique d’abord ! » proclame-t-il, qui est « une stratégie éminemment politique, car elle a un but très clair : la conquête, et l’exercice, du pouvoir (p. 275) ».

Prenant acte de l’échec dans les années 1970 du « gramscisme intellectuel » (la tentative d’influencer l’opinion publique à partir des organes de presse généraliste tel Le Figaro-Magazine) et utilisant à son tour les vastes ressources du « gramscisme technologique » (Jean-Yves Le Gallou), c’est-à-dire les immenses possibilités du cybermonde et d’Internet, l’auteur envisage la faisabilité d’un « gramscisme du quotidien » grâce à la bande dessinée, à la radio, aux musiques nouvelles, aux activités sportives particulières, au port de vêtements distinctifs et reconnaissables (la reconnaissance par les siens étant un élément déterminant du sens communautaire). « La prise de pouvoir culturel, ce n’est pas que toucher des professeur d’université, mais aussi fournir des sons qui vont accompagner des jeunes de la classe populaire dans leur iPod (p. 278). »

Cet activisme culturel s’accompagne nécessairement de « bases autonomes durables » (pour reprendre l’excellente terminologie de Michel Drac), de foyers contre-culturels (La Barricade à Paris, La Traboule à Lyon, Lou Bastioun à Nice, Ti-Breizh en Bretagne)  émetteurs de codes culturels dissidents. Dans cette perspective de longue haleine, il ne faut pas hésiter comme naguère les situationnistes à détourner et à récupérer slogans publicitaires et affiches de propagande marchande. Plutôt que de marquer sur des maillots de corps les portraits de Nietzsche, de Julius Evola ou de Jünger, pourquoi ne pas imprimer l’effigie de l’ancien candidat identitaire à la présidentielle, Arnaud Gouillon, le symbole des foyers déjà cités ou quelques archétypes animaliers européens ? Que ce soit sur la Toile numérique, sur les murs ou sur des vêtements, l’action exige de réfuter le vocabulaire ennemi, de faire connaître ses idées et de l’imposer dans l’opinion. Face au Big Brother mondialiste et oligarchique, savoir organiser la résistance dans la société anomiée devient une ardente obligation. Ce travail passe par une multiplicité d’initiatives recensés dans Éléments pour une contre-culture identitaire : des A.M.A.P. (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) identitaires à l’agence de presse Novopress, de l’intervention intempestive et bruyante contre les « cercles du silence » xénophiles aux détournements humoristiques de Patrons sans frontières qui singe la collusion réelle entre le patronat mondialiste, l’extrême gauche du Système et les délinquants clandestins. L’agitation n’est pas qu’intellectuelle, médiatique, politique, électorale et internautique; elle enchâsse tout le quotidien. La tâche est considérable et l’émulation indispensable.

S’appuyer sur des films cultes, le pochoir ou la sérigraphie contribuent à ce que le sociologue spécialiste de la post-modernité dionysiaque, Michel Maffesoli, désigne par « infra-culture » (ou sub-culture ou culture urbaine périphérique). Ne verrait-il pas probablement dans le désir de reconnaissance à travers l’habit, la musique, les références cinématographiques et littéraires, la pratique sportive, la genèse, l’ébauche d’une nouvelle tribu post-moderne, celle des « Zids » ? Cela ne serait pas si surprenant à la condition, toutefois, que cette tribu et future communauté parvienne à dépasser son caractère « présentiste », segmenté et postmoderniste afin d’œuvrer en faveur d’une Post-Modernité perçue comme une véritable après-modernité. Oser une contre-culture identitaire signifie contribuer au remplacement définitif des Lumières et de leurs funestes valeurs moderne par le Feu archaïque d’un avenir incandescent…

Georges Feltin-Tracol

Philippe Vardon-Raybaud, Éléments pour une contre-culture identitaire, Nice, IDées, 2011, 304 p., 20 €., pour l’acquérir, cf. le site http://www.contre-culture.com/


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

éléments pour une contre-culture identitaire

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Cet ouvrage de 300 pages se veut une porte d’entrée vers la contre-culture identitaire telle qu’elle a été forgée par les militants – et en particulier les plus jeunes – de ce courant politique novateur apparu en 2002.

Tout comme le mouvement identitaire lui-même, cet abécédaire est protéiforme et sensiblement asymétrique. D’une définition à une autre, vous pourrez passer d’un philosophe à un modèle de chaussures ! Car c’est ainsi, une contre-culture est faite de multiples références : lieux, auteurs, films, marques, concepts, images, expressions, chansons, personnages, souvenirs, etc.

L’abécédaire est suivi du texte Métapolitique d’Abord, tiré d’une conférence du même auteur.

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à propos de l’auteur

Philippe Vardon-RaybaudPhilippe Vardon-Raybaud a 31 ans. Marié et père de famille, il est diplômé d’un troisième cycle de sciences politiques.

Engagé depuis son adolescence dans la résistance enracinée, il est depuis dix ans un acteur incontournable du combat identitaire. Il a participé à la fondation des Jeunesses Identitaires en 2002 et en fut le porte-parole pendant cinq ans.

C’est notamment à lui que l’on doit des campagnes telles que « Face à la racaille tu n’es plus seul » ou encore « Ni voilée – ni violée ».

Il s’est ensuite consacré à l’implantation en Pays Niçois à travers le lancement et la direction du mouvement régionaliste Nissa Rebela. En 2008, il a été candidat à la mairie de Nice.

Sur le plan culturel, il a contribué à plusieurs revues (notamment Jeune Résistance et IDmagazine) et a participé à des aventures musicales telles que le groupe Fraction ou le label Alternative-s productions.

Trait d’union entre lutte politique et combat culturel, il était certainement l’un des mieux placés pour nous livrer cet abécédaire.

Le spectacle est devenu « la meilleure des polices »

Le spectacle est devenu "la meilleure des polices"

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Ex: http://ungraindesable.hautetfort.com/

En exergue de ce livre figurent deux belles citations de Guy Debord et Jean-Claude Michéa particulièrement bien choisies. L’auteur est très curieux à  voir l’abondante bibliographie (Jean-Pax Méfret, Murray, Michéa, Debord, Debray,Raymond Boudon, etc) ; ce livre est donc particulièrement intéressant car il s’attaque à de vrais sujets, de vrais problèmes.

Selon l’auteur, le lien est évident entre Murray et Debord ; « l’ordre spectaculaire et festif a pour conséquence (…) la disparition du réel . La " société hyperfestive " apparaît comme l’aboutissement de " la société du spectacle "».

Ce livre est une violente et véritable attaque contre le libéralisme mais sous un angle plutôt proche de Michéa que de Besancenot.
 

« (…) dans la société libérale, aucun vice ne doit en lui-même être à priori réprimé (…) Par ailleurs, et pour en revenir au présent , un taux relativement élevé de criminalité ne nuit pas au bon fonctionnement du « système libéral », au contraire. Prenons un exemple contemporain avec les émeutes urbaines : les voitures brûlées doivent être remplacées, les vitrines brisées réparées, etc. Et, comme le note avec ironie le philosophe Jean-claude Michéa dans L’emprise du moindre mal, le « système libéral «  dans sa grande ruse, a su aussi produire en parallèle toute « une industrie de l’excuse, voire de légitimation politique », se proclamant de gauche ou d’extrême gauche, mais en fait culturellement et politiquement libérale : « C’est le travail habituellement confié aux rappeurs, aux cinéastes « citoyens » et aux idiots utiles de la sociologie d’Etat. »

Il aborde ensuite le milieu du showbiz avec le politique et la corruption.

Il conclue ainsi « (…) Chaque époque a ses tabous et son idéologie dominante. Sous l’Ancien Régime, l’Eglise catholique » aujourd’hui « son influence a bien pâli » (…) le dieu caché du temps présent : la nouvelle religion spectaculaire et festive, diffuse, fluide et totalisante, avec ses prêtres et ses dévots de la médiasphère et du show-business (…) de nouvelles hiérarchies sociales, des tabous d’un genre nouveau, un conformisme inédit, tout un système dans lequel les troubadours jouent désormais les premiers rôles(d’anesthésistes). Car ainsi que le note Jean-claude Michéa, « il serait temps de reconnaître enfin que de nos jours, c’est le spectacle lui-même qui est devenu « la meilleure des polices » »

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lundi, 19 septembre 2011

Dr. R. Schmoeckel - Die Indoeuropäer

 

Reinhard Schmoeckel

Die Indoeuropäer

Aufbruch aus der Vorgeschichte

Bastei-Lübbe-Verlag (Taschenbuch)
576 S. mit 24 Karten und Übersichten
ISBN 3-404-64162-0
1. Auflage 1999, 4. Auflage vergriffen

Überarbeitete und aktualisierte Neuauflage
des erstmals 1982 im Rowohlt Verlag erschie-
nenen Buches "Die Hirten, die die Welt ver-
änderten – Der Aufbruch der indoeuropä-
ischen Völker"
Leseprobe und aus dem Inhalt


Ganze Bibliotheken füllen die Bücher über die Geschichte der Griechen und Römer, Völker, die oft und gerne als Wiege unserer Zivilisation zitiert werden. Doch was geschah eigentlich, bevor die Griechen ihre Tempel bauten und die Römer ihre Legionen ausschickten ? Wer waren die Menschen, die dafür sorgten, dass man von Indien bis hin zu den äußersten Gestaden Westeuropas Sprachen spricht, die denselben geheimnisvollen Ursprung zu haben scheinen ?
Dr. Reinhard Schmoeckel machte sich auf die Suche nach unseren Ahnen, den Ahnen fast aller Europäer . Dieses Buch ist jenen Völkern gewidmet, aus deren Zeit keine oder so gut wie keine Dokumente überliefert sind: der Vorgeschichte. Dennoch weiß man heute schon sehr viel darüber. Man muss es nur wagen und das in Tausenden von dicken wissenschaftlichen Büchern verstreute Wissen allgemein verständlich darstellen. Das Buch versucht, die frühen Erlebnisse unserer Vorfahren, über die der historisch Normalgebildete sonst praktisch nie etwas erfährt, wenigstens in einem groben Überblick zu erhellen, Zusammenhänge deutlich zu machen und das Wichtigste über die wichtigsten frühen Kulturen und Völker indoeuropäischer Abstammung zu erzählen.

Stimmen zum Buch

...Sehr anschaulich und mit verblüffender Quellenkenntnis...
(Rheinische Post)
...Spannender als mancher Abenteuerroman...
(Fuldaer Zeitung)
Dieses Buch beinhaltet all das Wissen über die indoeuropäischen Völker, das ich mir mühevoll aus zig Büchern zusammensuchen musste. Nie war umfassender komplexes Wissen so zugänglich.
(Leserurteil bei Amazon)



Een vulgair-wetenschappelijke inleiding tot de problematiek, die evenwel vlot leest en wetenschappelijke feiten afwisselt met een fictief verhaal.

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dimanche, 18 septembre 2011

Céline - Hergé, le théorème du perroquet

 Céline - Hergé, le théorème du perroquet

par David ALLIOT (2005)

Ex: http://lepetitcelinien.com/

Dans son dernier ouvrage intitulé Céline, Hergé et l’affaire Haddock ¹, Émile Brami, nous expose sa théorie sur les origines céliniennes des célèbres jurons du non moins célèbre capitaine. Même s’il ne dispose pas de "preuves" en tant que telles, l’on ne peut être que troublé par ces faisceaux qui lorgnent tous dans la même direction. En attendant l’hypothétique découverte d’une lettre entre les deux susnommés ou d’un exemplaire de Bagatelles pour un massacre dans la bibliothèque Hergé, nous en sommes malheureusement réduits aux conjectures. Pendant la rédaction de son livre, j'indiquais à Émile Brami quelques hypothèses susceptibles de conforter sa thèse. Par exemple, est-ce que le professeur Tournesol et Courtial de Pereires partagent le même géniteur ? etc. C'est un heureux hasard qui me fit découvrir un autre point commun entre le dessinateur de Bruxelles et l'ermite de Meudon. Hasard d'autant plus intéressant, qu'à l'instar de Bagatelles pour un massacre, les dates concordent. Si les premières recherches furent encourageantes, l'on en est également réduit aux hypothèses, faute de preuve matérielle.


Grâce aux nombreuses publications dont Hergé est l'objet, l'on en sait beaucoup plus sur la genèse de son œuvre. Grâce aux travaux de Benoît Mouchard ², on connaît maintenant le rôle primordial qu’a joué Jacques Van Melkebeke dans les apports "littéraires" de Tintin. Mais surtout les travaux d'Émile Brami ont permis, pour la première fois, de faire un lien entre les deux, et de replacer la naissance du capitaine Haddock et la publication de Bagatelles pour un massacre dans une perspective chronologique et culturelle cohérente. Néanmoins, il n'est pas impossible que d'autres liens entre Céline et Hergé figurent dans certains albums postérieurs du Crabe aux Pinces d’or.

Le lien le plus "parlant", si l'on ose dire, entre le dessinateur belge et l'imprécateur antisémite est un perroquet, héros bien involontaire des Bijoux de la Castafiore.

Lorsque Hergé entame la rédaction de cet album au début des années 1960, il choisit pour la première (et seule fois) un album intimiste. Coincé entre Tintin au Tibet et Vol 714 pour Sydney, Les Bijoux de la Castafiore a pour cadre exclusif le château de Moulinsart. Tintin, Milou, Tournesol et le capitaine Haddock ne partent pas à l'aventure dans une contrée lointaine, c'est l'aventure qui débarque (en masse) chez eux. Et visiblement, l'arrivée de la Castafiore perturbe le train-train habituel de nos héros. Les Bijoux de la Castafiore offre également l'intérêt d'être un album très "lourd" du point de vue autobiographique, avec des rapports ambigus entre la Castafiore et Haddock (projets de mariage), des dialogues emplis de sous-entendus ("Ciel mes bijoux") et, au final, bien peu de rebondissements et d’action. Néanmoins, au milieu de ce joyeux bazar, émerge un élément comique qui va mener la vie dure au vieux capitaine. C’est Coco le "des îles", qui partage de nombreux points communs avec Toto, le non moins célèbre perroquet de Meudon.

Illustration de David Brami
Tout d'abord, il y a l'amour que Hergé et Céline portent aux animaux. L'œuvre d’Hergé est truffée de références au monde animal ; quant à Céline, il transformera son pavillon de Meudon en quasi arche de Noé… Mais revenons aux deux psittacidés. Dans les deux cas, les perroquets sont offerts par des femmes. Lucette achète le sien sur les quais de la Mégisserie. La Castafiore destine "cette petite chose pour le capitaine Koddack". Dans les deux cas, Céline et Haddock ne sont pas particulièrement ravis de voir arriver l’animal dans leur demeure. Mais au final, ils finissent par s’y faire, voire s’en réjouissent. Céline fait de son perroquet un compagnon d’écriture, le capitaine Haddock s’en sert pour jouer un mauvais tour à la Castafiore. Autre élément commun, les deux perroquets portent presque le même nom; " Toto " pour celui de Céline, et " Coco " (avec un C comme Céline ?) pour celui de Haddock. Certes, ce n’est pas d’une folle originalité, mais bon… Détail intéressant, les deux espèces sont différentes. Lucette rapporte à Meudon un perroquet gris du Gabon (Psittacus erithacus, communément appelé " Jaco " ³). La Castafiore offre un perroquet tropical (Ara ararauna (4)). Autre détail intéressant, dans les deux cas, les perroquets parlent. Céline apprend au sien quelques mots, et même un couplet de chanson. Celui de Haddock se contente de répéter des phrases. Or de ces deux perroquets, le seul qui a la capacité de retenir quelques mots, et de parler, est bel est bien le perroquet gris du Gabon. Le perroquet tropical peut reproduire des sons (téléphone, moteur de voiture, etc.) mais il ne possède pas les capacités vocales que lui prête Hergé. Est-ce une erreur délibérée? Est-ce que la documentation d'Hergé était défaillante? Est-ce dû à l'ajout précipité du perroquet dans Les Bijoux de la Castafiore ? Cette dernière hypothèse a notre préférence.

L'autre élément qui accrédite l'hypothèse du perroquet est chronologique. La conception des Bijoux de la Castafiore et la mort de Céline sont concomitantes. Alors qu'Hergé est en train de construire l'album, Céline décède, en juillet 1961. Si peu de journaux ont fait grand cas de cette nouvelle, Paris-Match évoquera, dans un numéro en juillet et un autre, en septembre 1961, la disparition de Céline (et d’Hemingway, mort le même jour). Largement illustrés de photographies, deux thèmes récurrents se retrouvent d’un numéro l’autre: Céline et son perroquet Toto. Dans son numéro de juin, Paris Match s’extasie devant la table de travail de Céline sur laquelle veille le perroquet, dernier témoin (presque muet) de la rédaction de Rigodon... Dans le numéro de septembre, l'on peut voir la photographie de Céline dans son canapé, avec Toto, ultime compagnon de solitude.

Grâce aux biographes d'Hergé, on sait que ce dernier ne lisait pour ainsi dire jamais de livres. Quand il s'agissait de ses albums, il demandait à ses collaborateurs de préparer une documentation importante afin qu'il n'ait plus qu'à se concentrer sur le scénario et le dessin. Éventuellement, il lui arrivait de rencontrer des personnes idoines qu'il interrogeait sur un sujet qui toucherait de près ou de loin un aspect de ses futurs albums (Bernard Heuvelmans, pour le Yéti, par exemple.). Si Hergé lisait peu de livres, on sait, par contre, qu'il était friand de magazines (5) et qu’il puisait une partie de son inspiration dans l’actualité du moment. La grande question est : a-t-il eu dans les mains les numéros de Paris-Match relatant la mort de Céline ? C’est hautement probable car l’on sait qu’il lisait très régulièrement ce magazine. S’en est-il servi pour Les Bijoux de la Castafiore ? Pour cela, il suffit de comparer la photographie de Céline dans son canapé à Meudon, à celle de Haddock dans son fauteuil, à Moulinsart. La comparaison est probante.

En voyant ainsi Céline et son perroquet dans Paris-Match, Hergé s'est-il souvenu des conversations qu'il avait eu autrefois à ce sujet avec Melkebeke ou Robert Poulet ? A-t-il admiré autrefois Céline, non pas forcément comme écrivain, mais comme "éologue" antisémite ? A-t-il décidé de faire un petit clin d'œil discret au disparu en reprenant son fidèle perroquet ? Malheureusement, il est encore impossible de répondre. Lentement, les éditions Moulinsart ouvrent les "archives Hergé" en publiant chaque année un important volume chronologique sur la genèse des différentes œuvres du dessinateur. À ce jour, ces publications courent jusqu’aux années 1943, et il faudra attendre un petit peu pour en savoir plus sur la genèse des Bijoux de la Castafiore et de son célèbre perroquet.

Reste néanmoins un élément troublant. Dans son livre, Le Monde d’Hergé (6), Benoît Peeters publie la planche qui annonce la publication des Bijoux de la Castafiore dans les prochaines livraisons du Journal de Tintin. Sur cette planche apparaissent tous les protagonistes du futur album, Tintin, Haddock, les Dupond(t)s, Tournesol, Nestor, la Castafiore, Irma, Milou, le chat, l'alouette, les romanichels, etc. Mais point de perroquet, qui pourtant a une place beaucoup plus importante que certains protagonistes précédemment cités. Hergé a-t-il rajouté Coco en catastrophe? Coco était-il prévu dans le scénario d'origine ? Pourquoi Hergé fait-il parler un perroquet qui ne le pouvait pas ? Erreur due à la précipitation ? Ou à une mauvaise documentation ? Est-ce la vision de Céline et de son compagnon à plumes qui ont influencé in extremis cette décision en cours de création ? Détail intéressant, dans ses derniers entretiens avec Benoît Peeters, Hergé avoue qu'il aime se laisser surprendre: " J’ai besoin d’être surpris par mes propres inventions. D’ailleurs, mes histoires se font toujours de cette manière. Je sais toujours d’où je pars, je sais à peu près où je veux arriver, mais le chemin que je vais prendre dépend de ma fantaisie du moment " (7). Coco est-il le fruit de cette "surprise" ? À ce jour, le mystère reste entier, mais peut-être que les publications futures nous éclaireront sur ce point. Il serait temps ! Mille sabords !

David ALLIOT
Article paru dans Le Bulletin célinien n°260 de janvier 2005,
Repris dans Le Petit Célinien n°1 du 20 avril 2009.



Emile Brami, Céline, Hergé et l'affaire Haddock, Ed. Ecriture, 2004.


Notes
1. Éditions Écriture. Les travaux d'Émile Brami sur Hergé et Céline ont été présentés au colloque de la Société d'Études céliniennes de juin 2004 à Budapest, et partiellement publiés par le magazine Lire de septembre 2004.
2. Benoît Mouchart,
À l’ombre de la ligne claire, Jacques Van Melkebeke le clandestin de la B. D., Vertige Graphic, Paris, 2002.
3. Il est amusant de noter que ce perroquet est relativement courant dans les forêts du golfe de Guinée, et que sa répartition s'étend de l'Angola jusqu'à en Sierra Leone. Peut-être que le jeune Louis-Ferdinand Destouches en vit-il quelques-uns lors de son séjour au Cameroun.
4. Originaire d'Amérique du Sud, ce perroquet ne vient nullement "des îles", comme l'indique la Castafiore.
5. Hasard ?
Les Bijoux de la Castafiore évoque justement le poids grandissant des médias dans la société.
6. Benoît Peeters,
Le Monde d’Hergé, Casterman, 1983.
7. In
Le Monde d’Hergé, entretien du 15 décembre 1982. Cité également par Émile Brami, p. 73.

 

 

samedi, 17 septembre 2011

Kampf und Tragödie des Barons Ungern-Sternberg"

Berndt Krauthoff: "Ich befehle! Kampf und Tragödie des Barons Ungern-Sternberg"

Eine Rezension

Götz KUBITSCHEK

Ex: http://www.sezession.de/

khan.jpgIm Regin-Verlag erscheint seit rund zwei Jahren ein ambitioniertes Programm, das sich – grob gesagt – dem traditionalen Gedankenkreis um Julius Evola, der Konservativen Revolution im weitesten Sinne sowie Figuren und Leitbildern einer Antimoderne widmet. Der Verleger bestückt also – salopp gesagt – die Nische in der Nische mit Büchern, und jeder, der sich ein bißchen mit dem Verlagsgeschäft auskennt, muß sich fragen, ob und wie man dort ein paar Mark verdienen will:

Denn der Regin-Verlag hat weder »Ever-Brauns« im Programm, noch legt er schlampiges Zeug vor, dem man ansieht, daß wirklich jeder Pfennig gespart wurde. Die Bücher sind vielmehr gut gesetzt, gut lektoriert, interessant und angemessen gestaltet. Ein Blick auf die stets aktuell gehaltene Internetseite www.regin-verlag.de lohnt sich.

In diesem Jahr erschienen ist der Nachdruck des Romans Ich befehle! von Berndt Krauthoff aus dem Jahr 1938 (hier einsehen und bestellen). Der Autor schildert darin Aufstieg und Fall des Barons Ungern-Sternberg, der als Befehlshaber einer bunt zusammengewürfelten, auf seine Person eingeschworenen Armee den Kommunisten vier Jahre lang schwer zusetzte. Er nahm den Kampf auf Seiten der »Weißen« unmittelbar nach der bolschewistischen Februarrevolution 1917 auf, hielt bis zur Niederlage Admiral Koltschaks seine sibirische Stellung und setzte danach auf eigene Faust, und ohne weiterhin in gegenrevolutionäre Strategien eingebunden zu sein, einen bereits vorbereiteten Plan um: Ungern-Sternberg überschritt im Oktober 1920 die Grenze der Äußeren Mongolei, eroberte im Februar die Hauptstadt Urga (das heutige Ulan Bator) und bis Mitte April 1921 das gesamte Gebiet. Allerdings überspannte er bereits im Sommer seine Kräfte und scheiterte bei dem Versuch, von der Mongolei aus Teile Sibiriens von den »Roten« zu säubern und seinen Einflußbereich auszuweiten. Am 15. September wurde Ungern-Sternberg, der auch die eroberten Teile der Mongolei wieder verloren hatte, gefangengenommen und erschossen.

Ich befehle! folgt insgesamt dem, was an historisch gesichertem Wissen über die kurze, aber intensive Führerschaft Ungern-Sternbergs vorhanden ist. Da die Darstellung – streng chronologisch und im Präsenz verfaßt – wie das unmittelbare Tagebuch eines Feldschreibers wirkt, ist es sogar als historisches Dokument wahrgenommen und verwendet worden. Das Nachwort des russischen Historikers Sergej Lwowitsch Kusmin zeigt allerdings, wie in der Darstellung des Lebens Ungern-Sternbergs stets biographische Exaktheit und Mythenbildung einander abwechseln: Natürlich gibt es Berichte über den Mut oder die Führungsgewalt des Barons, dessen geradezu unwiderstehliches Charisma ebenso belegt ist wie seine asiatische Grausamkeit in der Bestrafung seiner Untergebenen, wenn Befehle nicht ausgeführt oder Eide gebrochen wurden; aber die Quellenlage ist alles in allem doch dürftig, und so ist der Zugriff Berndt Krauthoffs eben vor allem eine gut erzählte historische Geschichte, die dem Faktenskelett sozusagen das Fleisch an die Knochen hängt. Manchmal gerät die Darstellung sogar zur Legende über eine dämonische Heiligenfigur: In ihm sah man einen Befreier, einen Retter, sogar die Inkarnation einer kriegerischen Gottheit der Mongolen. Krauthoff gelingt es, den Stoff nüchtern anzufassen und damit ein geradezu unwirkliches Leben in der Wirklichkeit zu halten.

Mit der »dramatischen Ballade« Kreuzzug 1921 von Michael Haupt ist ein zweiter literarischer Text im Buch enthalten. Dieses Drama ist viel weiter weg von der historischen Persönlichkeit als der Roman, aber es verdichtet wichtige Stationen und Szenen und ist, wie das Nachwort festhält, »ein Beispiel dafür, wie man das Ungernsche Epos in Europa verstand, kurz nachdem es bekannt wurde.« Die Widmung ist pathetisch, sie gilt »den wenigen Auserlesenen, die in der Welt zu führen verstehen«. Ist Haupts Drama je aufgeführt worden? Hier wünscht man sich mehr Auskunft über den Autor und über die Aufnahme seines Stückes.

Aber vielleicht ist das für das Ansinnen des Regin-Verlags auch zu sehr germanistisch gedacht. Hier geht es um die Bergung und Bewahrung verschütteten Schrifttums, und zwar aus gegebenem Anlaß. 2011 ist nämlich ein Gedenkjahr für alle Ungern-Sternberg-Verehrer: Er ist vor 125 Jahren geboren worden und wurde vor 80 Jahren füsiliert. Das ist auch der Grund, warum neben der literarischen Würdigung des Barons bereits im vergangenen Jahr in der »Anderen Bibliothek« (Eichborn) die Biographie Der blutige, weiße Baron aus der Feder James Palmers erschien (Sezession verwies im Februar-Heft dieses Jahres darauf). Auch dieses Buch hat keine Furore gemacht. Wer kennt schon Ungern-Sternberg, wer die literarischen Zeugnisse über ihn? Nun sind sie also wieder erhältlich, sind in der Welt und gut in Form gebracht.

Berndt Krauthoff: Ich befehle! Kampf und Tragödie des Barons Ungern-Sternberg mit Anhang: Michael Haupt: Kreuzzug 1921. Dramatische Ballade, Kiel: Regin-Verlag 2011. Hier bestellen.

Entre mémoires locales et volonté continentale : l'Esprit européen !...

Entre mémoires locales et volonté continentale : l'Esprit européen !...

Les éditions Heligoland viennent de publier L'Esprit européen entre mémoire locale et volonté continentale, un copieux recueil d'article de Georges Feltin-Tracol, préfacé par Pierre Le Vigan. Georges Feltin-Tracol est un des animateurs du site Europe Maxima et a déjà publié chez le même éditeur Orientations rebelles, un recueil dont les textes, selon Alain de Benoist, témoignaient "d'un sens aigu de la synthèse et d'une belle capacité de pensée critique".

 

Esprit européen.png

"Débat sur l’identité nationale en France pendant l’hiver 2009-2010, appels répétitifs à respecter la laïcité, enlisement institutionnel de l’Union européenne, rejet référendaire de la Constitution européenne en 2005, réveil des peuples sans État, domination stratégique pesante de l’Occident et de l’hyper-classe oligarchique mondialiste sur le "Vieux Monde", risques d’éclatement de la Belgique et de l’Italie, regain des régionalismes dans l’Hexagone, anticipation d’une « Grande Suisse », rôle asphyxiant de Paris et de sa région, prégnance de la géopolitique…, notre continent arrive à un moment décisif de son histoire sans que ses peuples apathiques, déboussolés et amnésiques s’en aperçoivent vraiment.

Et si, en dépit de tous ces dangers, ces épreuves invitaient à retrouver notre esprit européen dans sa multiplicité déclinée en mémoires locales, régionales et nationales, souvent antagonistes et contradictoires, et en une volonté géopolitique continentale soucieuse d’agir (et de réagir) aux événements du monde ? 

Produit plus que somme de nos peuples, de nos cultures, de nos identités, l’esprit européen se compose de formes variées et éclectiques à l’opposé d’une uniformité moderne et hyper-moderne. Cet éclectisme est une richesse, c’est aussi la meilleure façon de contenir et de riposter à la menace mondialiste américanocentrée, aux défis démographiques africain et musulman, aux périls de la finance transnationale et des banksters et à la rude concurrence des nouveaux pays industrialisés d’Asie et d’Amérique latine. Les Européens devraient se souvenir que l’union construite sur la force cumulée des identités fait la puissance.

Recueil de soixante-dix textes dont certains sont inédits, d’un avant-propos et d’une préface de Pierre Le Vigan, L’Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale participe au combat culturel d’aujourd’hui et de demain. Il en fournit les indispensables munitions.

Contre le projet dément de l’hyper-classe, de la Mégamachine occidentaliste mondiale et de son bras armé, le simulacre de l’U.E., la réappropriation de l’esprit européen dans sa complexité charnelle intrinsèque est nécessaire afin de redonner un sens à la spiritualité, à la légitimité, à la souveraineté, à l’identité, à la laïcité et à la puissance et de rétablir l’Europe sur des assises populaires et historiques grâce à ses mémoires locales et à sa volonté géopolitique. Allons donc à la découverte de cet esprit polymorphe !"

 

samedi, 03 septembre 2011

Sur le "Dictionnaire de géopolitique et de géoéconomie" de Pascal Gauchon


Sur le "Dictionnaire de géopolitique et de géoéconomie" de Pascal Gauchon (PUF)

vendredi, 19 août 2011

The New Jewish Question of Guillaume Faye

The New Jewish Question of Guillaume Faye

By Michael O'MEARA

Ex: http://www.counter-currents.com/

Guillaume Faye
La nouvelle question juive  
Chevaigné: Editions du Lore, 2007

“I don’t know whether God loves or hates the English; I only know that they must be driven out of France.”— Saint Joan

In his critique of this controversial book, the Swiss “revisionist” scholar Jürgen Graf, now exiled in Russia, writes that Guillaume Faye has permanently discredited himself “in racial nationalist and nationalist circles worthy of the name.”[1] The reason: His “dishonest” and defamatory attack on those who challenge the Holocaust story and on those who uphold the traditional “Judeophobic” orientation of the nationalist right.

“The New Jewish Question” (henceforth NJQ) may indeed mark the end of Faye’s career as a leading identitarian and nationalist ideologue among certain segments of the racially conscious community—though by no means all of it, maybe not even the majority of it. For the sharp differences pitting the Holocaust-debunking exile against the militant anti-Islamic Frenchman reflect differences that divide nationalists throughout Europe, as long-standing historical-theoretical identities closely associated with the anti-liberal wing of the nationalist right clash with the electoral imperatives of national-populist parties endeavoring to stem the pro-immigrant policies of their respective states.[2] The white man’s future may well hinge on how these differences are resolved.

The Argument

Faye’s anti-revisionism is part of a larger argument related to what he claims is the changing Jewish relationship to white society.

Central to this change is the Third World colonization of the European heartland—and all the world-destroying effects that have followed in its wake.

Since the late 1990s, as the colonizers became bolder and more assertive, attacks on French Jews (in the form of vandalized synagogues, school violence, murders, etc.) have steadily risen. The Mainstream Media routinely denounce the “radical right,” but these attacks are largely the work of Muslim immigrants. Still of “low intensity,” Faye claims they are symptomatic of a new, more virulent anti-Semitism, which mixes anti-Zionist politics with the Koran’s traditional ethnocidal aversion to the Jews, threatening in this way to move Europe ever closer to Eurabia.

In appraising this new phenomenon, Faye, who has long been persecuted by Jewish advocacy groups for his nationalism, professes to be neither pro- nor anti-Jewish. His single avowed concern as a writer and activist is the survival of Europe. In his treatment of the NJQ, he thus fully acknowledges that the Jews are not “white” (i.e., not of Aryan or European Christian descent) and that their relationship to European society has often been negatively affected by their “schizophrenic” attitude toward Europeans (or what Kevin MacDonald more forthrightly calls their ethnocentric “double standard”).[3] He also acknowledges that the Jewish Question was once “pivotal to the issue of European, especially French, identity, for, historically, the Jews were seen as the métèque [i.e., the ‘wog,’ the ‘wop,’ the offensive foreigner] who threatened the corruption of the nation’s blood and morals” (p. 23).

Given the present Third-World inundation, the Jews, he argues, can no longer seriously be taken as either an alien menace or a métèque, especially considering that more and more of them are allegedly beginning to doubt the wisdom of open borders. Not a few nationalists and identitarians have consequently abandoned their traditional anti-Semitism. The Vlaams Belang, Europe’s most successful nationalist formation, has, for example, formed a tacit alliance with the Jewish community of Flanders in order to stem the nation’s Islamization; he also cites the Jews’ role in Jared Taylor’s American Renaissance and could have mentioned Griffin’s BNP, Fini’s National Alliance, Kjaersgaard’s Danish People’s Party, and many others.

Anti-Jewish sentiment nevertheless persists on the nationalist right, in Faye’s view distorting its movement and distracting it from its principal tasks.

He also claims that nationalist and far right anti-Semites have, in face of the invasion, altered their view somewhat, seeing Jews less as an immediate physical threat than a pernicious influence—as Zionism and elite social engineering—responsible for policies, immigration preeminently, that threaten white survival. Contemporary anti-Jewish ideology, as a result, now rests on three general tenets: That (1) the Jews dominate the world through the cultural and financial powers they wield; that (2) they are the principal force promoting white decadence; and that (3) they immunize themselves to criticism through their manipulation of the Holocaust Story. Much of the NJQ seeks to refute these tenets, revealing not just their alleged political inappropriateness to the nationalist cause, but their role in occultating the challenges facing it. More specifically, the NJQ seeks to sever all association with historic anti-Semitism, the Third Reich, and everything else that might alienate whites from joining nationalists in repelling the Muslim advance. In the name of political realism, then, Faye makes a case for abandoning principles and positions that Graf, among others, considers essential to the nationalist project.

Decadence

The poorly researched and poorly argued case Faye makes in support of his argument, especially regarding the third tenet, is amply demonstrated in Graf’s review and need not be rehashed here. Two larger and equally serious questions raised by Faye do, however, deserve revisiting: Namely (1) are the Jews, traditional purveyors of anti-ethnic and anti-racial principles, the cause of the white man’s present decline, and (2) are the Jews, as the most powerful group in society, the principal enemy in the battle for white survival?

In respect to the first question, Faye says that though white or European decadence may have been promoted by certain Jewish intellectuals, its real origins lie in the inner recesses of the European soul—specifically in the secular and religious distillations of Christianity. Jews, in other words, have only exacerbated tendencies already indigenous to white life.

The French Catholic Church, he points out, dwarfs French Jewish efforts in promoting not just open borders, race mixing, and pro-immigrant policies, but cosmopolitanism, universalism, and a self-denying love of the Other.

Faye’s argument here is certainly correct in claiming that the ultimate responsibility for our race replacement lies with ourselves and that Christianity, along with its various secular offshoots (egalitarianism, individualism, universalism, etc.), has had a terrible effect on white identity, helping foster processes destructive of both the race’s organic and cultural substratum.

The problem with this aspect of his argument is that Catholicism, like other forms of Christianity, is a temporal institution subject to history. And as a historical subject, it has been different things in different periods. Thus it was that Bishop Turpin in La Chanson de Roland confronted the “Saracens” as a “Christian” warrior bearing the arms of the Frankish hero cult, while antebellum Episcopalians defended the legitimacy of negro slavery with chapter and verse. Even if the argument is only that the deep structure of Christian belief harbors an anti-white or anti-ethnic impetus, it still doesn’t explain why for centuries it served an opposite purpose. Finally, and most importantly, it was the secularization of Christian belief, associated with modernization, that provoked (or, at least, marked the beginning of) the “crisis of Western man” and the subsequent assault on the unique worth of his specific being—and not Christianity itself.[4]

In a similar way, this historical factor also affects the anti-Semitic argument. When Jew-hatred shed its religious forms in the latter part of the nineteenth century, becoming an “anti-Semitism” (implying a critique of Jewish behavior) instead of an anti-Judaism (implying a critique of Jewish religion), it did not explain why the Jews’ anti-gentile disposition (which, after all, had been around since the Hellenistic Age) was suddenly becoming hegemonic. Many of the great anti-Semites (e.g., Proudhon, Dühring, Drumont, Sombart, etc.) consequently directed their critique not just against the Jews but against those white elites who collaborated with them and especially against the emerging social-economic order which fostered such collaboration and made Jewish subversion possible. (Hence also the prominence of anti-Semites in nineteenth- and twentieth-century anti-modernist movements). The point here is that this people “that shall dwell alone” may have evolved a psychology destructively opposed to white society—a psychology, given its biological foundation, that transcends historical contingencies—but in itself this doesn’t explain why in one period Jews were fleeing pogroms and in another managing the White House.

Faye is much more convincing when he emphasizes those larger processes that turned Europeans against themselves, noting that the history leading to the white man’s present self-destruction—the history whose distant origins reside in the Renaissance, the Reformation, and the French Revolution and whose most imposing forms were philosophically expressed in the Enlightenment, politically in liberalism, and economically in capitalism—was part of a long, complex chain of causes and effects that cannot seriously be attributed to a Jewish conspiracy. Egalitarianism, human rights, materialism, individualism, and the categorical imperative, moreover, may all have been promoted by Jewish intellectuals at the white man’s expense, but to think that they are not preeminently products of European culture is possible only through an ignorance of that heritage. The sources of what Faye calls the present decay lie, as a consequence, as much in ourselves as elsewhere.[5] Since Jews, then, are only the occasional instrument of this historical subversion, they are no worse than the multitude of whites who also serve the subversive forces. To blame them for the predicament we’re in is not only false, Faye insists, but dishonorable.

There is a truth in this, just as vulgar or obsessive anti-Semitism which attributes all the white man’s woes to the “highly-ethnocentric, Christian-hating” Jews is something of a bugaboo, justifying its critics’ contempt. But there is nevertheless sound reason for seeing the forces assaulting white life and culture as Judaic in spirit—in the sense that they either stem directly from the Jews’ innate hostility to white existence, reflect the white man’s embrace of Jewish behavioral norms, represent what it means to be “modern” in Yuri Slezkine’s use of the term and “postmodern” in the current multicultural sense, or constitute part of the Jews’ historic campaign against Europe’s traditions, aristocracies, symbols, and transcendent values.[6] Relatedly it is hardly coincidental that for millennia European peoples designated the esprit juif—the spirit of “rule breakers, border crossers, and go-betweens”—as not just alien to their own, but destructive to their unique “synthesis of spirituality and virility.” (The more extreme forms of this designation went so far as to link Jews with “those cosmic forces which are destructive and evil and inimical to human life.”) This still doesn’t make the Jews the chief source of white decadence, and Faye is certainly correct in emphasizing that Europeans have never needed them to engage in ethnomasochist behavior—for the entire course of modern, especially twentieth-century, history has been cause enough. But it does suggest that white and Jewish spirits are fundamentally opposed and that the hegemony of the latter cannot but have a distorting effect on white being. Indeed, it is the white man’s alienation from his spirit that causes him, as Heidegger says, to “fall out of being” and thus into decay, decline, and decadence.[7]

Revealingly, Faye ignores the fact that anti-Semitism appears in virtually every period of European history. He understands the Jewish Question only as a facet of nineteenth- and early twentieth-century developments and does so without actually examining the nature of our increasingly Hebraicized world. Moreover, it is only the Jews’ “schizophrenia,” the divided loyalties they harbor toward Europe, that he sees as arousing European hostility and provoking gentile opposition. Though acknowledging the often negative offshoots of this “schizophrenia,” he also claims it is nowhere near as threatening as the menace posed by Islam and that it is frequently mitigated by the Jews’ identification with “Western Civilization.” Faye thus joins those nationalists who seek “freedom from history” in order to pursue anti-immigrant politics without being associated with the demobilizing tags of anti-Semitism, Nazism, and extremism, dismissing, in effect, the contention that it is the anathematization of these earlier expressions of European being that empowers and legitimatizes the system’s anti-European policies.

It would be historically unserious, I believe, to dispute Faye’s claim that the Jews are not wholly responsible for the white man’s decline. But at the same time it is quite another thing to then claim, as Faye does, that the Jewish Question is today passé and of no political interest to the struggle for white survival. There’s a difference he ignores between discarding the baggage of past failures and avoiding the challenges the past poses for the present. A case in point is the Holocaust Story, whose misrepresentation, as Graf, among many others, points out, is used to defame Europe’s greatest people, the Germans, demonizing not only their history and ethnos, but that of all Europeans. A European or white nationalist movement to stave off the race’s destruction by accepting this defamation and demonization, along with the lies, propaganda, and repression accompanying them, might arguably enhance its electoral prospects, but the proponents of such a system-accommodating movement never seem to concern themselves with the kind of “nationalism” it would represent or the sort of goals it could possibly achieve—or if it would actually be able to address the real sources of European decay. Following Heidegger, I would go further and argue that Europe and the “West” will never be reborn without the spiritual rebirth of the Germans and that this is impossible as long as they are forced to cower in the shadow of the Holocaust Story.

The Enemy

Of even greater concern for Faye is his belief that nationalists and identitarians fixated on the Jewish Question ignore the real enemy: The non-white, Muslim-led hordes encamped on Europe’s southern border who threaten to replace the indigenous European population.

Confronted with six million non-whites inside France and the millions to arrive in the near future, Faye argues that 600,000 French Jews (the largest Jewish community in Europe) are hardly an enemy. He even argues that the power and influence of France’s Jewish minority, virtually omnipotent in anti-Semitic eyes, are waning. Unlike the nineteenth and first half of the twentieth century, Jews no longer dominate the nation’s financial heights, having been supplanted by the holders of Anglo-American pension funds, Arab petro-dollars, and the new East Asian economies; he also stresses that none of the world’s top fifty banks are Jewish owned. Likewise, in French education, the judiciary, the unions, and the civil service, Jewish power is marginal and in French politics, ideas, and media, while still prominent, is hardly dominant. Possessing powers incommensurate with their demographic weight, these powers are not, then, what they once were. Future trends (world opinion’s increasingly negative image of Israel, European Islamization, and the rise of the East Asian powers and a non-Eurocentric world order, etc.), Faye insists, will exacerbate this tendency. At the same time, Jews are allegedly becoming less and less supportive of mass Third World immigration.[8] In a period when Europe is under assault by Islam, revisionism and other anti-Jewish engagements, he argues, are “a typical example of a phony problem, a strategy of avoidance, of taking shelter in the past” (p. 171).[9] Anti-Semitism, in a word, has become “an ideological relic of a dead past,” irrelevant to the great challenge posed by the rising tide of color.

I imagine TOQ readers will find this a strange argument, given that Jewish power in the United States has never been greater or more destructive and that even France, the one European country not completely subject to American hegemony, has recently been captured by “semi-neocons.”[10] How, then, can Faye, given his history and publishing record, make such a claim?  One obvious reason, touched on above, is that anti-Jewish politics have the effect of politically marginalizing nationalists and that for them to break out of their ghetto they need to conform to the system’s underlying principles or else risk continued irrelevance. His argument (which is not entirely wrong) nevertheless rests on the assumption that the European situation is roughly analogous to the American one. Jewish power in Europe, however, has never been as great as its American counterpart and has a different nature, for it is a product of the American-centric system introduced in 1945—a system, I would argue, whose deracinating, globalizing, and totalizing economic and technological tendencies are preeminently Jewish, though it takes an ostensibly American form (Graf describes it as “a Frankenstein monster with a non-Jewish body and a Jewish head”).[11]

Given the power of this system’s centripetal forces and the degree to which the old European order was destroyed during the Second World War (and thus the degree to which it is no longer possible to speak of Europe as an autonomous actor), Faye in my view underestimates the external (American) sources of Jewish influence. For this system—which today subjects the entire planet to its “democratic” terrorism—is geared to the transnational imperatives of U.S. planners, which has the effect of subordinating Europe to its inherently Judeo-American logic. When Faye points out that France’s pro-immigration policies were mainly the work of gentiles and that countries like Sweden, Ireland, and Spain, with negligible or non-existent Jewish communities, have enacted similar ethnocidal policies, he is quite right to argue that Jewish involvement, if any, was peripheral. Nevertheless, the anti-European system prompting the implementation of these policies—the system which transferred sovereignty from the nation-state to the New World’s global economic order—is very much Jewish in depriving whites of everything that might prevent their submersion in its great coffee-colored market.[12] In effect, Europe’s philosemitic policies are facets of the “invisible empire” to which its comprador elites are irreparably tied, and this empire (with its liberal-capitalist impetus and often Jewish leadership) is inherently disposed to destroying the white man’s “racial and blood values.” Faye, in fact, has himself in numerous previous works emphasized the degree to which the United States has lobbied, if not compelled, Europeans to promote multiculturalism, mass Third World immigration, and Muslim Turkey’s admission to the EU.[13]

All this is mentioned by way of getting to Faye’s most important question: Who is the enemy?

From the Schmittian perspective of twentieth-century nationalism, the designation of the enemy is at the heart of every grande politique. “The enemy,” Carl Schmitt writes, “exists only when . . . one fighting collectivity of people confronts a similar collectivity.”[14] Historically, the enemy was a rival state that threatened one’s survival. But the political—which poses man’s highest existential tasks—is invoked whenever friend and enemy polarities come into play, as one adversary “intends to negate his opponent’s way of life.”[15] That the question of race replacement touches on the continued existence of the white biosphere makes racial politics “political” in the highest sense.

Even though “some” Jews continue to employ their double standard, Faye believes they are not the life and death threat that the non-white invaders pose. And though their open border advocacy and their pathologization of white identity have helped foster conditions facilitating the replacement of the indigenous white population, Faye questions if this makes the Jews a greater threat than the Third World interlopers—who are presently ethnically cleansing neighborhoods, disrupting traditional ways of life, and de-Europeanizing Europe. Worse, an obsession with Jews has caused not a few nationalists to ally with their enemy—the Muslims, who are qualitatively more anti-white and supremacist than the Jews. (The latest, most disastrous example of this was the 2007 presidential campaign of Le Pen’s National Front.) He claims, moreover, that the Jews (specifically their intellectuals) are not solely responsible for opening the gates to the “barbarians,” that they have in fact been joined by other, often more consequential, white culprits, and that to waste energy focused on their gate-opening activities is to neglect the real danger lurking in the suburbs and on the border. If nationalists are to mount an effective resistance to the anti-European forces, it is imperative, Faye insists, that they jettison their anti-Semitism and wage their struggle within the system’s philosemitic terms.

There is both a political and a theoretical issue at stake here. In our postmodern age, when the jus publicum Europaeum has given way to globalism’s anti-European order, nationalists confront a situation where they are obliged to fight a multi-front, asymmetrical war: Against an external enemy, the non-white hordes replacing Europeans, and against an internal enemy, those liberal elites, Jewish and otherwise, who promote and make possible this replacement. Faye and the reformists focus on the external enemy, his critics, like Graf, on the internal enemy. And, as in every multi-front war, the question inevitably arises: Who is the principal enemy, the gate keepers or the gate crashers?

For Faye, it’s the non-white immigrants, and every distraction from this realization is a step closer to the European’s impending Islamization. For Graf, it is the system responsible for the Third World invasion. “Effective struggle against immigration within the current framework,” he writes, “is totally impossible. In order to stop the invasion the system has to be overthrown either by a popular insurrection or a coup d’état.” This is a revolutionary answer that strikes at the root of the problem.[16] Of course, such an anti-institutional answer is one that neither Faye nor the conservative majority in nationalist ranks is presently willing to entertain—if for no other reason than it slights the visible enemy in our midst and complicates white efforts to reform existing policies.

How one sees the system, then, affects how one defines the principal enemy. And how one sees the Jews in relation to the system decides if this makes them the principal enemy or not. To the degree, therefore, that the esprit juif is the system’s spirit and favors specifically Jewish interests at the expense of white ones, the Jews are the real danger. But—and this is the qualification that muddies the waters—to the degree that it is the system itself, independent of the Jews, that is responsible for our predicament and thus the degree to which the Jews are only one of its instruments, then they are just facets of a larger, more complex web of subversion—which makes them an adversary to be sure, and one with a very distinct visage, but not, in themselves, the principal enemy.[17]

There is, admittedly, nothing neat and tidy in this, yet it is characteristic of late twentieth-century struggle that nationalists, compelled to fight both foreign invaders and their own collaborating ruling class, face nearly insurmountable challenges under the worst possible conditions.[18] The totalizing character of such struggle, with its universalization of enmity and its confusion of opponents, again owes a great deal to the breakdown of the Eurocentric system of nation-states after 1945, for this breakdown, in addition to threatening the existence of white people and denying a future to their children, completely undermined the traditional European “bracketing” of war—to such an extent that it now increasingly pits the state against the nation, conflates the forces of civil war, revolution, and national liberation, and entails a struggle that is as much about class as it is about race.[19] This makes it very difficult to designate the principal enemy. Relatedly, it raises a question of the highest political order, which Faye neglects entirely: For instead of exonerating the Jews, whose collaboration with the system is either necessary or sufficient to its purpose, and instead of abandoning our European past, which offers numerous historical examples of successfully waged anti-system struggles, Faye might have asked if anything meaningful can possibly be accomplished within a system which he himself once described as “the destroyer of nations” (le tueur des peuples).

Notes

[1] Jürgen Graf, “The New Jewish Question, or The End of Guillaume Faye,” http://www.adelaideinstitute.org/LEGAL2006/Faye.htm [2]; my quotations come from the French original, “La nouvelle question juive ou la fin de Guillaume Faye,” http://www.juergen-graf.sled.name/articles/graf-la-fin-de-guillaume-faye.html [3]. Cf. “Dr. Robert Faurisson on Guillaume Faye,” http://www.thecivicplatform.com/2007/ 11/23/dr-robert-faurisson-on-guillaume-faye-2/ [4]; Michael O’Meara, “Guillaume Faye and the Jews [5].”

[2] For disclosure’s sake, I should mention the divided loyalties affecting my review of this work. Revisionism, especially as disseminated by Mark Weber’s IHR, played a major role in shaping my work as a professionally trained historian and as a racial nationalist; relatedly, revisionist ideas led to the termination of my short-lived academic career. My identification with Graf is thus both personal and intellectual. At the same time, I helped introduce English-speaking nationalists to Faye’s ideas, which I continue to think are an invaluable contribution to the coming European Revolution.

[3] Kevin MacDonald, The Culture of Critique (Bloomington, Ind.: 1stBooks, 2002).

[4] This is not an apology, but a simple historical observation—one, moreover, made with the knowledge that most non-Orthodox distillations of Christianity are today objectively anti-white and that, at the same time, any credible nationalist movement in America cannot be anti-Christian.

[5] In probing the sources of European decay, our greatest thinkers are closer to Faye than to the anti-Semitic vulgate: Think of Nietzsche’s theory of nihilism, Weber’s Iron Cage, Heidegger’s evasion of being, Spengler’s organic cycles, or Evola’s loss of Tradition—all of which emphasize the self-destructive tendencies inherent in European culture. Kevin MacDonald’s own work, in considering the role that individualism, weak ethnocentrism, and moral universalism have played in making whites vulnerable to Jewish subversion, also acknowledges the effects of these European sources (though he tends to emphasize the primacy of the Jewish ones).

[6] When Slezkine argues (further substantiating MacDonald’s argument in The Culture of Critique) that the “Modern Age is the Jewish Age,” he affirms, in effect, the essentially Judaic character of the existing system. Yuri Slezkine, The Jewish Century (Berkeley: University of California Press, 2004). Julius Evola, whom I consider the most profound anti-Jewish critic of the twentieth century, actually ended up abandoning his anti-Semitism after 1945 because he thought it “absurd” to continue posing the Jewish Question when the “negative behavior attributed to Jews had become that of the majority of Aryans.” Julius Evola, Il Camminino del Cinabro (Milan: Scheiwiller, 1972). See also Michael O’Meara, “Evola’s Anti-Semitism [6].”

[7] Martin Heidegger, Introduction to Metaphysics, trans. by G. Fried and R. Polt (New Haven: Yale University Press, 2000).

[8] As evident in the immigration policies of Nicolas Sarkozy, French Jews are becoming less supportive of the present Afro-Arab immigration, which is the principal source of the growing anti-Semitism. But this does not mean, as Faye assumes, that they are beginning to oppose Third World immigration tout court. Rather, Sarkozy’s “select immigration” is increasingly oriented to East Asians, who are both less of a welfare charge and indifferent to Judaism. See Michael O’Meara, “Racial Nationalism and the French Presidential Election of 2007,” http://www.vanguardnewsnetwork.com/?p=1703 [7].

[9] This argument bears comparison to the argument he makes against European anti-Americanism. See Guillaume Faye, Le coup d’Etat mondial: Essai sur le Nouvel Impérialisme Américain (Paris: L’Æncre, 2004); Michael O’Meara, “Europe’s Enemy: Islam or America? [8]

[10] “Semi” because Sarko l’Américain has on several occasions threatened (and threatens still) to mutate into Sarko l’Européen—given that the geopolitical imperatives of France’s leadership of Europe overrides the pro-Americanism of his neocon ideology. See “Candide postmoderne, avec Ray-Bans, jeans et ‘esprit apocalyptique’” (1-11-08), http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4819 [9].

[11] The history of this system has yet to be written. It was anticipated as early as 1950 in Carl Schmitt, The Nomos of the Earth, tr. by G. L. Ulmen (New York: Telos Press, 2006). Its origins have been examined in Jean-Gilles Malliarakis, Yalta et la naissance des blocs (Paris: Eds. du Trident, 1982, 1995). One of its better recent theoretical conceptualizations is Alexandre Zinoview, La grande rupture: Sociologie d’un monde bouleversé (Lausanne: Eds. L’Age d’Homme, 1999). Faye himself attempted to grasp the system’s nature in one of his more important early works, Le Système à tuer les peuples (Paris: Ed. Copernic, 1981).

[12] Julius Evola, Three Aspects of the Jewish Problem (NP: Thompkins & Cariou, 2003).

[13] “What we call Americanism is nothing else . . . than the Jewish spirit distilled.” Werner Sombart, The Jews and Modern Capitalism, trans. by M. Epstein (New Brunswick: Transaction Books, 1982). Writing at the end of the twentieth century, Kevin MacDonald makes a similar contention in The Culture of Critique. The difference is that Sombart believed the liberal-capitalist core of American civilization was inherently Judaic, while MacDonald contends that it was imposed.

[14] Carl Schmitt, The Concept of the Political, trans. by G. Schwab (Chicago: University of Chicago Press, 1996).

[15] Schmitt, Concept of the Political.

[16] Cf. Michael O’Meara, “The Defeat of the Jewnited States as Imagined by H. A. Covington,” http://www.vanguardnewsnetwork.com/?p=1936; and “Through the Barrel of a Gun or Not at All,” http://www.vanguardnewsnetwork.com/?p=2236.

[17] For decades now, the Jewish spirit has obviously influenced the “hostile elite” managing America’s world system, but whether this elite is Jewish in essence is something that anti-Jewish critics have yet to prove.

[18] Think of France in the early Sixties, when General Salan’s Organisation Armée Secrète had to fight a non-white enemy in Algiers and a French enemy in Paris; or the situation today in Iraq, as Sunni insurgents simultaneously battle Shi’ites, the puppet government in Baghdad, and the foreign army of occupation.

[19] Carl Schmitt, “Theory of the Partisan,” Telos no. 127 (Spring 2004).


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/08/the-new-jewish-question-of-guillaume-faye/

jeudi, 04 août 2011

Julien Freund et la dynamique des conflits

Julien Freund et la dynamique des conflits.jpg
 
Julien Freund et la dynamique des conflits
 
Caractéristiques :

Auteur :
DELANNOI GIL/HINTERM
Editeur : BERG INTERNATIONAL EDITIONS
Paru en : mars 2011
Présentation : 499 g - 15 cm * 23 cm
Collection : BERG INTERNATIO Code barre :9782917191361ISBN :
2917191368
 
Résumé
 
 
Julien Freund (1921-1993), auteur d’une oeuvre abondante au rayonnement international, s’est fait connaître par sa thèse de philosophie, préparée sous la direction de Raymond Aron et intitulée L’Essence du politique (1965). Il y tient le conflit pour l’une des données fondamentales de la vie sociale et politique. Comme pour d’autres universitaires très influents de leur vivant, la mort de Julien Freund a ouvert une période où la réception de son oeuvre est restée en suspens. C est à l’université de Strasbourg, qu’il avait suivie en tant qu’étudiant lorsqu’elle s’était repliée à Clermont Ferrand au début de la Seconde Guerre mondiale, qu’un premier colloque a été consacré à son oeuvre les 11 et 12 mars 2010. Ce colloque, résolument transversal, a réuni des philosophes, sociologues, politistes, anthropologues, juristes, linguistes, autour de la manière dont Julien Freund a renouvelé les recherches sur le conflit dans les sciences sociales contemporaines. Le présent ouvrage est le prolongement de ces perspectives croisées et de cette réflexion commune.
À partir de ses connaissances et de ses réflexions sur l’histoire, Julien Freund s’est beaucoup interrogé sur l’instabilité des sociétés contemporaines et notamment sur les multiples conflits qui les traversent et les opposent, donnant lieu à d’incessantes résurgences. Cette permanence des risques délétères que comportent les conflits le conduit à s’intéresser à toutes les ressources permettant de les stabiliser, de les désamorcer et d’en tirer parti. Cela le conduit à réaffirmer l’importance du politique et de sa vocation à assurer la sauvegarde collective. En même temps, Freund élabore une conception d’ensemble des processus conflictuels envisagés comme un continuum. À la suite de Georg Simmel, il relève les conditions propices à l’actualisation des potentialités socialisatrices des conflits et précise selon quelles modalités les conflits peuvent être source de transformations et de structurations sociales.
Les contributions ici réunies se proposent de montrer la fécondité de l’approche de Julien Freund pour analyser et comprendre les dynamiques conflictuelles contemporaines.
 

lundi, 25 juillet 2011

Storia della cultura fascista

Storia della cultura fascista

di Luca Leonello Rimbotti


Fonte: mirorenzaglia [scheda fonte]

image.jpgÈ appena uscito un libro eccellente sul Fascismo e la sua importanza come moderno movimento rivoluzionario: non esitiamo a considerarlo un vero e proprio manuale di base, in grado di rompere gli steccati del conformismo vetero-ideologico e di porsi come strumento di contro-cultura di qualità: su di esso può essere ricostruita pezzo a pezzo tutta la storiografia del nuovo Millennio sul Fascismo. E con esso si può finalmente buttarsi alle spalle la lunga e avvilente stagione in cui a dominare la scena erano gli intellettuali codardi e opportunisti, i gestori della menzogna storica, i grandi camaleonti allevati in gioventù dal Regime, da questo messi in pista e poi, alla prova dei fatti, rivoltatiglisi contro come un groviglio di serpi rancorose, subito asservite ai nuovi padroni del dopoguerra. L’eccezionale uscita editoriale si chiama Storia della cultura fascista (il Mulino) di Alessandra Tarquini, una giovane ricercatrice di scuola defeliciana che già conoscevamo come ottima storica di Gentile e del gentilianesimo. Di questo libro bisogna parlare alto e forte. Deve essere da tutti conosciuto, studiato, divulgato. Non foss’altro per quella compostezza ed equanimità che, a distanza di quasi settant’anni dalla fine del Fascismo, è il minimo che si possa richiedere ad uno studioso di oggi.

Fatti i conti con i vecchi rottami della faida ideologica, appartenenti a una stagione ingloriosamente trapassata, la Tarquini passa in rassegna tutte le componenti che hanno costituito l’anima del movimento e del Regime fascisti: l’uno e l’altro sono da lei giudicati essenzialmente come soggetti politici rivoluzionari portatori di modernità e di cultura innovatrice. Viene così rovesciato l’assunto propagandistico di quanti avevano per decenni irriso il Fascismo, dicendolo privo di una sua originale ideologia, di una sua peculiare cultura, di una sua spinta modernizzatrice. La studiosa – in questa che è propriamente una storia della storiografia sul Fascismo – precisa che, per la verità, negli ultimi decenni già si erano avuti i sintomi di un generale ripensamento degli storici in materia. I tempi dei Quazza, dei Bobbio, dei Santarelli, dei Tranfaglia e compagni, una volta crollato il comunismo sovietico e prontamente liquidata la sbornia marxista che aveva dettato legge soprattutto negli anni Settanta, ha lasciato campo a posizionamenti più seri. Le boutade sul Fascismo reazionario e sul Mussolini pagato dai padroni capitalisti, le pedestri generalizzazioni sugli incolti picchiatori, tutte cose che comunque rimangono a testimonianza di un’atmosfera italiana popolata da studiosi sovente di rara bassezza qualitativa, vengono sostituite con l’analisi che oggi «gli storici hanno capovolto i loro giudizi e sono passati dal negare l’esistenza della cultura fascista al ricostruire i suoi diversi e molteplici aspetti considerandoli non solo importanti, ma addirittura decisivi per capire il fascismo».

Quando, negli anni Sessanta, uscirono gli studi capitali di Mosse e De Felice, la canèa antifascista fece di tutto per spingerli ai margini. Poi, mano a mano, si aprivano spiragli, si notavano marce indietro. Poterono così aversi i libri, per dire, di Isnenghi, Turi, Zunino, che, pur non rinunciando alla polemica ideologica anche fuori posto, tuttavia dimostravano che la repubblica delle lettere si stava rendendo conto che il Fascismo era stato un fenomeno ben più complesso che non “l’orda degli Hyksos” immaginata da Croce e sulla cui traccia si era gettata la muta degli storici marxisti o di scuola azionista. Poi, soprattutto dall’estero, arrivarono in successione un Gregor, uno Sternhell, un Cannistraro, ma specialmente poi un Griffin, e su questa scia si è potuta avere in Italia la densa produzione soprattutto di Emilio Gentile, ma anche di tutta una serie di nuovi storici, che nell’insieme hanno prodotto con risultati notevoli indagini anche minute sul Fascismo come combinazione di mito e organizzazione, di totalitarismo e modernità.

Intendiamoci, il rigurgito passatista è sempre dietro l’angolo: e ogni tanto ancora escono libri che sembrano scritti, e male, quarant’anni fa, e pur sempre i vecchi Tasca o Salvatorelli continuano qua e là a far pessima scuola. Ma, in generale, le nebbie si stanno diradando e il Fascismo comincia a vedersi riconosciuti alcuni tratti fondamentali. Che, come la Tarquini ben precisa, furono essenzialmente la modernità, la centralità del popolo e la cultura. Il tutto, incardinato sul principio del primato della politica, dette vita ad una autentica rivoluzione. Anzi, come la storica puntualizza, si trattò proprio di una sorta di rivoluzione conservatrice, che se da un lato proteggeva quanto di buono vi era nel tessuto sociale tradizionale, dall’altro si presentava con un massimo di proiezione sul futuro. Ciò che la Tarquini, riferendosi ad esempio a Sternhell, ha sottolineato nel senso che il Fascismo fu un fenomeno politico «dotato di una propria ideologia rivoluzionaria non meno coerente del liberalismo e del marxismo, che aveva espresso la volontà di creare una nuova civiltà e un uomo nuovo». Fu infatti anche una rivoluzione antropologica, un tentativo di rifare l’uomo accentuandone le disposizioni alla socialità e al solidarismo, infrangendo così sia l’individualismo liberale che la massificazione collettivista marxista.

La Tarquini riassume gli ambienti che erano alla base della concezione politica fascista: i “revisionisti” (guidati da Bottai, con elementi di spicco come Pellizzi);  gli “intransigenti” (con Soffici, Maccari, Ricci come punte di lancia); e i “gentiliani” (Cantimori, Spirito, Carlini, Volpicelli, Saitta fra gli altri). Tra queste posizioni si muovevano uomini ai limiti dell’una o dell’altra cerchia e talvolta si avevano passaggi non contraddittori, trasversali, come ad es. un Malaparte o un Longanesi, vicini sia a “Strapaese” che a “900″ di Bontempelli.

Grazie a questi gruppi venne assicurata la centralità del popolo nella visione del mondo fascista, il popolo come “pura forza”, cioè «un soggetto depositario di valori positivi», per il quale, come scrive la Tarquini, gli scrittori politici «si impegnavano nella società del loro tempo sostenendo la costruzione di un nuovo Stato nazionale e popolare». Qualcosa che accendeva la modernità. Le veloci pagine della studiosa ricordano che il Fascismo fu cultura, e anzi alta cultura, sin dagli inizi del Regime vero e proprio, con il “Manifesto degli intellettuali fascisti” voluto da Gentile nel 1925 e che vedeva schierati alcuni pesi massimi della cultura italiana del Novecento, fra i quali Pirandello, Volpe, Codignola, Ungaretti, Soffici, che si andavano ad affiancare ai D’Annunzio, il “primo Duce del Fascismo”, ai Marinetti, ai Cardarelli, ai Papini, etc. E siamo in attesa di qualcuno che ci dica quale altro regime si sia mai avvalso di una così potente schiera di aperti sostenitori.

Ma la Tarquini è anche originale, laddove traccia percorsi nuovi: ricordando l’influenza che il filosofo Giuseppe Rensi (in anni recenti al centro di un processo di rivalutazione, dopo un lungo oblìo) ebbe sul Fascismo e sulla sua idea di autorità; oppure sulla figura di Emilio Bodrero, storico della filosofia e docente alla Scuola di Mistica Fascista, secondo il quale, sin dal 1921, il Fascismo doveva «mobilitarsi come forza rivoluzionaria, per conquistare il potere e dare vita a un nuovo ordine politico».

La Tarquini ricorda anche l’avanguardismo giovanile, fulcro incandescente di elaborazione ideologica e di spinta rivoluzionaria il cui programma, sin dagli esordi del 1920, esprimeva un massimo di moderna socialità, dato che proponeva di «adeguare i programmi scolastici alle esigenze professionali dei ragazzi» e di «abolire il voto in condotta, di sostenere gli studenti più poveri e di rendere obbligatorio l’insegnamento dell’educazione fisica». E poi c’erano le donne. E che donne…da Ada Negri (prima donna nominata all’Accademia d’Italia, nel 1940), alla Deledda (che partecipò alla stesura del testo unico per le scuole medie), fino alla Sarfatti, regina incontrastata del modernismo fascista in politica, in letteratura e nelle arti.

E, a proposito dell’arte e della sostanza del Fascismo come «politicizzazione dell’estetica» e volontà di «socializzazione degli intellettuali» (e in campo artistico basti ricordare la passione fascista di un Sironi, di un Severini, di un Primo Conti, di un Piacentini, di un Terragni, etc.), l’autrice rammenta la presenza massiccia di artisti e letterati di primo piano nello squadrismo (Rosai, Maccari, Malaparte-Suckert, ma potremmo aggiungere lo stesso Marinetti, oppure Lorenzo Viani, Gallian, etc.), così come non manca di scrivere che l’enorme fermento ideologico e culturale messo in moto e catalizzato dal Fascismo si presentò, come avevano già indicato i vari Nolte, Mosse e Del Noce, come «un fenomeno politico figlio della modernità», così da «esprimere una forte spinta alla modernizzazione dell’economia, della società e della cultura». Il senso della missione dei giovani, il progetto di un destino comune, l’esaltante prospettiva di un popolo unito e socialmente avanzato furono il cuore dello sforzo culturale messo in campo dal Fascismo, che poté usufruire di un vero e proprio esercito di intellettuali d’alto e non di rado altissimo livello: ad un impietoso confronto, l’odierna incolta e rozza liberaldemocrazia mondiale – priva di intellettuali che superino il quarto d’ora di celebrità mediatica – ne esce distrutta.



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dimanche, 24 juillet 2011

Summoning the Gods: Essays on Paganism

Now Available for Pre-order!

Summoning the Gods:
Essays on Paganism in a God-Forsaken World

We are pleased to announce our sixth title:

Collin Cleary
Summoning the Gods:
Essays on Paganism in a God-Forsaken World

Edited with an Introduction [2] by Greg Johnson
San Francisco: Counter-Currents, 2011
220 pages

 

Hardcover limited edition of 100 numbered and signed copies: $35 (Pre-order special: $30)

Release date: July 14, 2011

Note: All books ordered before July 14, 2011 will be personalized by Collin Cleary.

Neo-paganism is the attempt to revive the polytheistic religions of old Europe. But how? Can one just invent or reinvent an authentic, living faith? Or are modern neo-pagans just engaged in elaborate role-playing games?

In Summoning the Gods, Collin Cleary argues that the gods have not died or forsaken us so much as we have died to or forsaken them. Modern civilization—including much of modern neo-paganism—springs from a mindset that closes man off to the divine and traps us in a world of our own creations. Drawing upon sources from Taoism to Heidegger, Collin Cleary describes how we can attain an attitude of openness that may allow the gods to return.

In these nine wide-ranging essays, Collin Cleary also explores the Nordic pagan tradition, Tantrism, the writings of Alain de Benoist, Karl Maria Wiligut, and Alejandro Jodorowsky, and Patrick McGoohan’s classic television series The Prisoner. Cleary’s essays are models of how to combine clarity and wit with spiritual depth and intellectual sophistication.

Summoning the Gods establishes Collin Cleary as one of the leading intellectual lights of contemporary neo-paganism.

Advance Praise for Summoning the Gods

“The writings of Collin Cleary are an excellent example of the way in which old European paganism continues to question our contemporaries in a thought-provoking way. Written with elegance, his work abounds in original points of view.”

—Alain de Benoist, author of On Being a Pagan

“Jung compared the absence of the gods to a dry riverbed: their shapes remain, but devoid of the energy and substance that would make them live among us as they used to. What we await is the energy and substance to flow once more into the forms. The words of Collin Cleary, his thoughts and ideas, constitute the kind of fresh and vital energy that is needed to effect the renewal of the gods in our contemporary world.”

— Dr. Stephen E. Flowers, author of The Northern Dawn

“Collin Cleary’s Summoning the Gods is one of the most important books in its field.  Unlike those who would speak for the gods, he shows us how to bring the gods into our lives by letting Them speak for themselves. Perhaps most importantly, Cleary has given serious followers of pagan religions the philosophical tools to defend their beliefs against the most erudite critics.”

— Stephen A. McNallen, Asatru Folk Assembly

“Collin Cleary is a rare breed: a scholar of the mystical, and at the same time a mystic whose probing visions are informed by rigorous study. These are more than just eloquent and thought-provoking essays on myth, religion, or art; at their best, they resonate with the august and ancient tradition of the philosophical dialogue. Time and again, Cleary offers insights that powerfully orient the reader toward archaic ways of thinking, knowing, and seeing vividly—as if through newly opened eyes.”

—Michael Moynihan, co-editor, TYR: Myth—Culture—Tradition

“I have admired Collin Cleary’s work in TYR and Rûna for years, and I am delighted that this volume of nine essays has arrived in the world. Cleary possesses the admirable ability to write with a frank ‘openness to the divine’ (to use his own phrase). He does so both clearly and profoundly, on a number of inter-related subjects. The essay ‘Philosophical Notes on the Runes’ ought to be required reading for all serious students of the runic systems. This book belongs in every radical Traditionalist library.”

—Juleigh Howard-Hobson, author of Sommer and Other Poems

“Collin Cleary’s Summoning the Gods is a landmark publication in the intellectual side of the Heathen revival. By applying modes of analysis ranging from Heideggerian phenomenology to Hegelian dialectic, Cleary manages to penetrate deep into the core of polytheistic religiosity. Attracting a thinker of Cleary’s stature is an indicator of the vibrancy and health of modern Heathen thought. This book should be a welcome addition to any thinking Heathen’s book shelf.”

—Christopher Plaisance, editor of The Journal of Contemporary Heathen Thought

Contents

Introduction [2] by Greg Johnson

 

Neo-Paganism

1. Knowing the Gods
2. Summoning the Gods: The Phenomenology of Divine Presence
3. Paganism without Gods: Alain de Benoist’s On Being a Pagan

Nordic Paganism

4. What God Did Odin Worship? [3]
5. Philosophical Notes on the Runes
6. The Missing Man in Norse Cosmogony
7. Karl Maria Wiligut’s Commandments of Gôt

Among the Ruins

8. Patrick McGoohan’s The Prisoner
9. The Spiritual Journey of Alejandro Jodorowsky

About the Author

Collin Cleary, Ph.D. is an independent scholar living in Sandpoint, Idaho. He is one of the founders of TYR: Myth—Culture—Tradition, the first volume of which he co-edited. A fellow of the Rune-Gild, his writings have appeared in TYR and Rûna. This is his first book.

Ordering Information

Hardcover limited edition of 100 numbered and signed copies: $35
(Pre-order special: $30)

Release date: July 14, 2011

Note: All books ordered before July 14, 2011 will be personalized by Collin Cleary.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

00:05 Publié dans Livre, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paganisme, mythologie, dieux antiques, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 19 juillet 2011

Intellectuels faussaires: triomphe médiatique des experts en mensonge

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« Les Intellectuels faussaires : Le triomphe médiatique des experts en mensonge » de Pascal Boniface (entretiens)

 

Ex: http://www.polemia.com/

Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), engagé à gauche, Pascal Boniface décape des idoles médiatiques, qu’il appelle des « experts en mensonge ». Un réjouissant jeu de massacre.

On ne peut guère soupçonner Pascal Boniface d’avoir, lui aussi, retourné sa veste, comme tant de ces « intellectuels faussaires » qu’il décrypte avec alacrité dans son dernier ouvrage éponyme. Après sa thèse d’État en droit international public sur les sources du droit international du désarmement, il fait très tôt partie des jeunes conseillers en affaires stratégiques proches de Charles Hernu, le premier ministre de la Défense de François Mitterrand, après mai 1981. Expert pour les questions de défense auprès du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, il travaille aussi sur ces sujets aux cabinets de Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, puis de Pierre Joxe, d’abord à l’Intérieur puis à nouveau à la Défense.

mensongesmédiatiques,manipulations mdiatiques,livre,pascal boniface,france,actualité,médias,presse,journauxBoniface est resté fidèle à cet engagement socialiste, tout en menant une brillante carrière d’universitaire (il est aujourd’hui enseignant à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII) et de consultant. Passé par l’université Paris-I, l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et l’Institut d’études politiques de Paris et de Lille, il crée en 1990 l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), l’un des meilleurs think tanks français. Il en est le directeur. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, responsable de l’Année stratégique et du trimestriel la Revue internationale et stratégique, il est aussi, pour une autre passion, le secrétaire général de la Fondation du football.

On peut discuter son analyse du conflit israélo-palestinien : en 2003, son livre Est-il permis de critiquer Israël ? avait déjà suscité de vives controverses (lire dans Valeurs actuelles). Sa galerie des “experts en mensonge” est sans doute un peu polémique, parfois injuste. Sa liste – Bernard-Henri Lévy, Caroline Fourest, Alexandre Adler, François Heisbourg, Philippe Val et quelques autres – est sans doute incomplète. Mais les citations qu’il fait, les rappels de quelques énormités et de concepts creux assénés par tous ces intellectuels courtisés par tant de médias font mouche. Pascal Boniface s’est sans doute fait des ennemis pour longtemps. Il nous explique les raisons de cette charge, à gauche toute…

Frédéric Pons : Pourquoi avoir écrit ce livre maintenant sur les « intellectuels faussaires » ?

Pascal Boniface : Il est vrai qu’il aurait pu être écrit de puis longtemps. J’attendais que quelqu’un s’en charge. Cela n’est pas venu. J’étais de plus en plus agacé de voir ces mensonges et contre vérités défiler en boucle, ne pas être contredits. Voir ces faussaires triompher médiatiquement, alors que nombreux étaient ceux qui connaissaient leurs failles, devenait difficile à supporter ; je me suis donc attelé à la tâche. Les multiples réactions positives que je reçois montrent que, pour le public également, le moment était venu.

F.P. :Est-il exact que vous avez essuyé le refus de nombreux éditeurs ?

P.B. : Quatorze éditeurs ont rejeté le livre ; et encore, je ne l’avais envoyé ni à Grasset, ni à Denoël, ni à quelques autres dont je connaissais par avance la réponse, forcément négative. Cela montre bien le poids des connivences dans le milieu éditorial et, d’un certain côté, le non-respect du public auquel on dénie une variété de choix. Il y a là un vrai problème sur le plan démocratique.

F.P. Et dans les médias ?

P.B. : Si je ne peux pas parler d’un silence médiatique, il est vrai que je n’ai guère d’illusions sur les comptes-rendus de nombreux grands médias. Mais des journaux d’opinion à droite comme à gauche en font part et, surtout, le bouche à oreille fonctionne fort bien.

F.P. : N’êtes-vous pas vous-même, comme quelques journalistes de Valeurs actuelles, un habitué des plateaux de télévision ?

P.B. : Je suis en effet régulièrement invité dans des médias. Il y en a également où je suis interdit, uniquement sur la base de mes positions sur le conflit au Proche-Orient.

F.P. : Vous vous êtes aussi trompé…

P.B. : Mais je défie quiconque de me prendre en défaut de mensonges volontaires. Il a pu m’arriver de commettre des erreurs, comme tout un chacun, mais moins que certains que je cite en exemple. Cela me mortifie à chaque fois que je m’en rends compte. Mais je ne pourrais jamais émettre un argument auquel je ne crois pas, uniquement parce qu’il me permettrait de mieux convaincre le public.

F.P. : Homme de gauche, vous brisez des idoles qui sont pour la plupart issues de la gauche ou engagées à gauche. Ne tirez-vous pas contre votre propre camp, et peut-on être débatteur de droite sans être automatiquement un faussaire ?

P.B. : Je suis malheureusement parvenu à un âge où je n’ai plus d’illusions sur le fait que le monopole du coeur ou de la vertu serait à gauche. Je me sens toujours de gauche mais je connais des gens de droite d’une parfaite intégrité et animés par des convictions sincères et l’envie de servir l’intérêt général, et des gens qui se disent de gauche qui ne sont que des opportunistes sans foi ni loi et qui, au-delà des déclarations généreuses, ne pensent qu’à leur carrière personnelle.

F.P. : Qu’appelez-vous exactement « le bain amniotique de la pensée dominante » ?

P.B. : C’est le fait de croire que le monde occidental est supérieur aux autres civilisations, qu’il a le monopole de la vertu, qu’il serait en danger parce que justement il est plus vertueux, qu’Israël est la seule démocratie du Proche-Orient et que l'opposition à sa politique ne s’explique que par ce facteur, qu’il est l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme islamiste, et que donc, au lieu de le critiquer pour sa politique à l’égard des Palestiniens, il faudrait plutôt le soutenir. Enfin, c’est aussi penser que l’islam en tant que tel est un danger. Et puis surtout, par rapport aux périls stratégiques, se concentrer sur la dénonciation des effets sans jamais réfléchir aux causes.

F.P. : Que reprochez-vous précisément à « l’entrée en force de la morale dans l’agenda international », phénomène que vous disséquez et qui permettrait à certains intellectuels de « nous faire avaler des couleuvres » ?

P.B. : Je serais ravi que la morale entre en force dans les relations internationales. Malheureusement, on l’évoque pour ne pas la mettre en pratique. Trop souvent son évocation conduit à un manichéisme qui divise le monde en deux : le bien d’un côté, le mal de l’autre. Par ailleurs, si on tranche les situations stratégiques au nom de la morale, on parvient vite à une situation où celui qui s’oppose à vous n’est pas un contradicteur mais un être immoral. Si votre opposant est contre la morale, pas la peine d’argumenter, il suffit d’excommunier. C’est une insulte à l’intelligence. Trop souvent, ceux qui se réclament d’une approche morale le font de façon sélective.

F.P. : Pourquoi dites-vous que BHL est de venu le « seigneur et maître des faussaires » ?

P.B. : Il a bâti autour de lui un réseau dont il est le centre. Membre du conseil de surveillance du Monde, président de celui d’Arte, actionnaire de Libération, proche d’Arnaud Lagardère et de François Pinault, il occupe une place médiatique absolument incroyable. Fort de cette position, il peut raconter n’importe quoi sans que jamais cela ne remette en question sa visibilité. Sur sa proximité avec le commandant Massoud, avec la famille de Daniel Pearl, il a multiplié les contrevérités. Par connivence ou par peur, on n’ose pas le contredire si on fait partie du milieu médiatique.

F.P. : Comment caractériseriez-vous le portrait type d’une « sérial-menteuse », telle que vous la décrivez sous les traits de Caroline Fourest ?

P.B. : Elle est la Marion Jones du débat public : apparence impeccable, bonnes performances, mais qui ne sont pas basées sur l’honnêteté. Simplement, la lutte antidopage est plus efficace dans le domaine du sport que la lutte antimensonges dans le domaine intellectuel. Sa caractéristique principale est d’attribuer à ses adversaires des propos qu’ils n’ont jamais tenus pour s’en offusquer.

F.P. : En êtes-vous sûr ?

P.B. : Encore récemment, pour répondre au portrait que je dresse d’elle, elle disait que j’avais toujours soutenu “des régimes peu recommandables” (ce qui est plutôt le cas de nombre de ses amis), que je combattais tous ceux qui défendaient la laïcité et le droit des femmes, et elle s’interrogeait par ailleurs de façon calomnieuse sur les financements de l’Iris (en clair, elle sous-entendait que j’étais financé par les pays arabes). Bien sûr elle ne répondait en rien sur le fond à ma démonstration, qu’elle confirmait plutôt par ses propos.

F.P. : Peut-on dire qu’Israël et l’islamisme sont devenus des facteurs clivants entre intellectuels, notamment à gauche, transformant certains en “faussaires” ?

P.B. : Je n’irai pas jusque-là. Il y a d’autres éléments, mais il est vrai que le soutien d’Israël et la stigmatisation de l’islam permettent une certaine impunité aux faussaires.

F.P. : Est-il possible, dans les médias, d’échapper aux «vents dominants » ou aux modes intellectuelles ?

P.B. : Malgré un battage médiatique digne des régimes autoritaires, Bernard-Henri Lévy n’aurait vendu que 3 500 exemplaires de son dernier livre. Cela prouve que le public est moins idiot que ne le pense une partie de ces élites faussaires. La connivence ne crée pas forcément le succès. En revanche, elle éloigne une grande partie de l’opinion de ces élites, ce qui est dangereux pour la démocratie.

Propos recueillis par Frédéric Pons
Valeurs actuelles 
30/06/2011

Pascal Boniface, Les Intellectuels faussaires : Le triomphe médiatique des experts en mensonge, Jean-Claude Gawsewich éditeur, mai 2011, 272 pages, 19,90 euros

Correspondance Polémia – 4/07/2011

lundi, 18 juillet 2011

"Fatigue du sens" de Richard Millet

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« Fatigue du sens » de Richard Millet

Ex: http://www.polemia.com/


Polémia a publié récemment un article sur « La révolte des intellectuels ». L’essai fulgurant de Richard Millet, Fatigue du sens, en est l’illustration. Didier Marc présente ici l’œuvre de l’ « écrivain prolifique et magnifique » qui en est l’auteur : le témoignage courageux et passionné d’un écrivain-guerrier pour qui « l’Europe tout entière n’est plus qu’une déchirure raciale dont l’islam et l’antiracisme sont les fourriers et le libéralisme le grand ordonnateur ».
Polémia

richard-millet.jpegRichard Millet est un écrivain prolifique et magnifique. Son œuvre comprend une cinquantaine de livres, des romans et des essais, tous écrits dans une langue et un style qui n’ont guère d’équivalent dans la littérature française contemporaine. Le sentiment de la langue

L’auteur du Sentiment de la langue (1), ouvrage qui a obtenu le Prix de l’essai de l’Académie française en 1994, est né en Haute-Corrèze et a vécu au Liban de six à quatorze ans, double enracinement que l’on retrouve dans toute son œuvre. Le pays de sa prime enfance c’est celui des hauts plateaux du Limousin, celui de Siom, son village entre Tulle et Aubusson, un pays « obscur entre l’eau, le granit et le ciel », aux gens repliés « dans les éternelles postures primitives ». Puis viendra le Liban et Beyrouth, cette ville pleine d’odeurs, de « chants d’oiseaux et de cris d’enfants », où il devient adolescent « dans un creuset de langues, de vocables et d'accents [qui] incitait à la tolérance », mais où, plus tard, il éprouvera « au plus haut le fait de vivre tout en achevant de [se] séparer de l'espèce humaine ».

Ces lieux de mémoire lui inspireront la plupart de ses livres, parmi lesquels deux sont particulièrement emblématiques : Ma vie parmi les ombres (2) pour la Corrèze, et La Confession négative (3) pour le Liban.

Le premier est un roman autobiographique, une plongée dans l’univers crépusculaire, funèbre, d’un monde rural que ses habitants abandonnent et qui meurt ; c’est une sorte de requiem pour une civilisation millénaire qui disparaît. C’est là qu’il erre, « perdu ou sauvé par l'écriture, ombre parmi les grandes ombres de Siom ». Ce livre pourrait être placé sous l’invocation de Patrice de la Tour du Pin selon lequel « les pays qui n’ont plus de légendes sont condamnés à mourir de froid ».

Confessions négatives

Le second livre, La Confession négative, est également autobiographique. C’est le récit de l'engagement de l’auteur, alors âgé de 22 ans, à Beyrouth aux côtés des chrétiens maronites et de leurs phalanges armées, lors de la guerre civile de 1975-1976. Millet était venu au Liban « chercher la poésie », et il n'y a trouvé que « la fleur inverse de [sa] propre abjection ». Ce mot renvoie sans doute, comme l’a souligné le critique Richard Blin (4), aux Fleurs du mal, « livre atroce », disait Baudelaire, dans lequel « j'ai mis tout mon cœur, toute ma haine ». Dans son journal, Mon cœur mis à nu, il écrivait aussi : « Il n'y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat. L'homme qui chante, l'homme qui bénit, l'homme qui sacrifie et se sacrifie ». C’est à ces hauteurs (celles où l’on côtoie Jünger, Malaparte ou Malraux) que se situe Richard Millet dans cet admirable récit qu’il définit lui-même comme un « opéra baroque ».

Après le Liban, il regagnera l'Europe « où les hommes ne croient plus à rien et où les ormes sont morts de maladie » et consacrera une part importante de son œuvre à défendre et illustrer la langue française, notamment avec sa trilogie sur Le sentiment de la langue.

Langue sans appartenance, nationalité sans fondement…

Cet amour du français se retrouve dans l’essai qu’il vient de publier sous le titre Fatigue du sens. Il y dénonce, en effet, le déclin de notre langue devenue « simple outil de communication, d’information, de propagande ». Le français d’aujourd’hui, le « sous-français contemporain […] est une langue sans appartenance véritable, de la même façon qu’il existe des nationalités ou des identités sans fondement ». En d’autres termes, le déclin de la langue est consubstantiel à la décadence de la nation. On assiste ainsi aujourd’hui à une véritable « tiers-mondisation des langues nationales par quoi le libéralisme établit le règne du Marché ».

Le cri de douleur d’un écrivain français, soucieux des origines

Ce thème n’est toutefois qu’un des aspects de cet essai qui est avant tout le cri de douleur d’un écrivain français qui a le « vaste souci de l’origine » et s’interroge sur « ce qu’il advient du sens de la nation et de [son] identité devant une immigration extra-européenne qui la conteste comme valeur et […] ne peut que la détruire, non pas avec l’intention de le faire mais parce que l’illimitation de son nombre et son assentiment aux diktats du libéralisme international rencontrent cette terrible fatigue du sens qui affecte les Européens de souche ». Par ce propos liminaire, le ton du livre est donné. Mais Millet n’est ni un pamphlétaire ni un provocateur. C’est un écrivain de souche française qui clame son appartenance à un peuple qui n’est plus aujourd’hui qu’une « population – une variabilité statistique ». Le peuple français, « parfaite synthèse » des Latins, des Celtes et des Germains, « ne peut qu’entrer en conflit avec une immigration extra-européenne » devenue massive.

L’immigré, figure emblématique de la société post-moderne

Cette immigration, estime-t-il, est devenue un « cauchemar », pour les autochtones comme pour les immigrés, car elle n’est, sous tous ses aspects, qu’un « trafic d’êtres humains où les intérêts mafieux rencontrent ceux du capitalisme international ». Il n’hésite pas à dire que « seuls les imbéciles et les propagandistes du Bien » peuvent continuer à prétendre que l’immigration est une « chance pour la France ». Pour lui, elle est, au contraire, porteuse d’une « guerre civile innommée ». Elle est devenue une idéologie, l’acmé de la pensée dominante, et l’immigré (le clandestin, le sans-papiers, le Rom) non seulement le nouveau prolétaire, mais la figure emblématique de la société post-moderne.

Ecrivain enraciné dans le sol français, dans la « vieille terre de la langue », Richard Millet ne peut se résoudre à « voir des minarets se dresser sur le plateau de Millevaches […] déjà défiguré par des éoliennes ». Il souffre de ne plus se reconnaître dans le pays qui est le sien, qui a honte de lui-même et ne cesse de se repentir et de se renier. Il se demande « comment être le citoyen d’un pays dont Yannick Noah, « cet histrion du Bien, miroir de l’insignifiance française, symbole de l’idéologie mondialiste » est la personnalité préférée. La France n’est plus qu’un « grand corps épuisé », un « non-lieu » incrusté dans une « mosaïque de non-lieux labellisés » (l’Europe, le monde).

Français de sang

Dans la même veine, il stigmatise l’idéologie racialiste du métissage généralisé et l’antiracisme, cet « appareil idéologique d’Etat » qui « finira par jeter l’opprobre sur ceux qui, n’appartenant à aucune minorité visible, ne sont que des Français de souche », expression à laquelle il préfère celle de « Français de sang ».

Comment en est-on arrivé là ? « C’est dans l’enseignement que tout s’est joué », énonce fort justement l’auteur. Ancien professeur dans la banlieue sud-est de Paris, il a pris conscience que face à une majorité d’élèves issus de l’immigration il ne pouvait plus « dire nous, ni renvoyer à un champ référentiel historique, géographique, culturel, religieux commun ». Ce constat l’a amené à renoncer à la « conception intégrationniste » de l’enseignement qu’il avait fait sienne et à abandonner ce métier. Mais il n’oublie pas de pointer également la responsabilité des idéologues et des pédagogues qui ont « mis à mal le système éducatif français au nom d’idéaux égalitaristes ». Ils ont notamment, au nom du fameux « apprendre à apprendre » cher aux « experts » en sciences de l’éducation, vidé la notion d’apprentissage de son sens. « Pourquoi apprendre et quel savoir », s’interroge l’ancien professeur, « lorsque l’idée de connaissance obéit à la logique horizontale et que la haine de l’intelligence, de l’héritage, de la profondeur, de l’effort est une des caractéristiques du monde contemporain ! »

Sans craindre le reproche incapacitant d’islamophobie, il écrit que l’islam est incompatible avec le christianisme européen et que sa « ruse suprême est de faire croire qu’il n’a rien à voir avec l’islamisme ». Il considère que l’islam, devenu, volens nolens, la deuxième religion en France, est un « universalisme expansif et réducteur ».

L’Europe, espace de disneylandisation ethnique

Millet n’est cependant pas un anti-immigré obsessionnel, comme voudraient le faire croire tous ceux, et ils sont nombreux, que ses idées insupportent et qui le détestent. Il n’hésite pas à montrer du doigt la figure du « Français de souche fatigué d’être lui-même au point de devenir l’esclave de […] sa veulerie, de sa médiocrité, de son acrimonie petite-bourgeoise… ». Il condamne également la « sous-américanisation » de la France et, au-delà, de l’Europe qui sont devenues « un espace de dysneylandisation ethnique […], le modèle du “parc humain” (5) de l’avenir où l’esprit est mis à mal par le divertissement et le spectacle ». Il se sent en exil, enfin, dans ce monde d’aujourd’hui que gouvernent « la Loi, la Tolérance, le Bien, l’Humanité » et que régentent les « lobbies sexuels, religieux, ethniques, régionalistes, maçonniques, etc. ».

En écrivant, dans une phrase qui pourrait résumer l’ensemble de son livre, « l’Europe tout entière n’est plus qu’une déchirure raciale dont l’islam et l’antiracisme sont les fourriers et le libéralisme le grand ordonnateur », Richard Millet a sans doute encore élargi le cercle de ses contempteurs. Mais il n’en a cure, car son essai, scandaleux pour la doxa et tous les bien-pensants du politiquement correct, est un véritable livre de combat. Il constitue, malgré parfois certaines généralisations un peu excessives, un ensemble de « fragments en forme de carreaux d’arbalètes » décochés sur le « monde horizontal » qui est le nôtre, c'est-à-dire le monde qui a renoncé « à toutes les valeurs de la verticalité ». Fatigue du sens est le témoignage courageux et passionné d’un écrivain-guerrier.

Didier Marc
6/07/2011

Richard Millet, Fatigue du sens, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2011, 154 pages, 16 €.

Notes

(1) Le Sentiment de la langue, I, II, III, La Table Ronde, puis coll. Petite Vermillon, 2003.
(2) Gallimard, 2003, puis Folio, 2005.
(3) Gallimard, 2009.
(4) In Le matricule des anges,
(5) Cf. Allusion à Peter Sloterdijk, n° 100, février 2009. Règles pour le parc humain. Une lettre en réponse à la Lettre sur l'Humanisme de Heidegger, Paris, Editions Mille et Une Nuits, « La petite collection », 2000.

Correspondance Polémia – 8/07/2011

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mercredi, 13 juillet 2011

La religions des Seigneurs

La religion des Seigneurs

 

par Willy Fréson

 

Éric Stemmelen, La religion des seigneurs – Histoire de l’essor du christianisme entre le Ier et le VIe siècle, éd. Michalon, Paris, 2010.  € 22.

 

1100258-gf.jpgEn affirmant à la fois l’unicité et l’intelligibilité du cosmos, puis en l’investiguant par la libre réflexion appuyée sur l’observation et l’expérimentation, les Grecs de l’antiquité avaient fait accomplir à la pensée un véritable saut quantique. Sur ce plan, aucune civilisation ne fut jamais comparable – la nôtre, immergée dans son ébriété marchande et technicienne, n’étant que l’héri- tière bâtarde et improbable du « miracle grec ». Cette performance unique fut au fondement de la culture dite « gréco-romaine », dont le cadre politique fut, durant des siècles, l’œuvre tenace d’un autre peuple de génie, l’Empire romain que Nietzsche considérait comme « la forme d’organisation la plus grandiose jamais atteinte jusque-là, et en comparaison de quoi tout ce qui précède, tout ce qui suit, n’est qu’ébauche, amateurisme, dilettantisme » (L’Antéchrist, § 58).

 

L’ouvrage d’Éric Stemmelen dont il est ici question aborde un épisode absolument crucial de notre histoire puisqu’il ne s’agit de rien de moins que de comprendre comment une secte juive dissidente a pu en arriver à conditionner toute la destinée future de l’Europe et du monde en s’emparant du pouvoir dans l’Empire romain et en détruisant de l’intérieur une civilisation millénaire. Car, proclamait déjà le philosophe au marteau, « le christianisme a été le vampire de l’imperium Romanum, il a défait du jour au lendemain ce que les Romains avaient fait de prodigieux, défricher le sol où édifier une grande civilisation qui avait le temps pour elle » (ibidem). L’auteur constate que le phénomène est traditionnellement étudié dans sa dimension idéologique et, donc, à partir des témoignages chrétiens. Il choisit, quant à lui, de privilégier une démarche différente : elle consiste à délaisser le roman fantastique tramé par ces sources « internes » pour envisager résolument le processus du dehors, en le replaçant « dans les évolutions politiques, économiques, sociales du monde romain » (p. 10).

 

Stemmelen commence par faire un sort au mythe de l’irrésistible ascension du christianisme, censé culminer avec la conversion de l’usurpateur Constantin (306-337). Et en effet, comme ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l’histoire, on ne s’étonnera pas que, jusqu’à nos jours, l’historiographie traditionnelle soit imprégnée d’une vision plutôt conforme aux vœux de l’Église : le surnom de « Grand » conféré à Constantin est, en ce sens, révélateur. Depuis le triomphe de cette dernière, le christianisation est en effet présentée comme un processus irrésistible, nécessaire et bénéfique, s’inscrivant dans le « sens providentiel de l’histoire » et venant parachever le cycle civilisateur du progrès humain. Le récit se résume à la geste héroïque et vertueuse d’une communauté militante vouée au bien-être et au salut de l’humanité souffrante, à l’éloge des qualités intellectuelles et éminemment morales du message véhiculé par les évangiles (τὸεὐαγγέλιον : la « bonne » nouvelle) et, last but not least, à l’évocation des sanglantes persécutions prétendument orchestrées par un pouvoir romain buté dans son pathétique attachement aux traditions « païennes ». Ainsi, en 1939, l’historien et académicien Jérôme Carcopino, parlant de la chrétienté, écrit sans rire : « Évidemment sa croissance souterraine a progressé avec une étonnante rapidité ; … La religion des Juifs avait exercé son attrait sur nombre de Romains séduits par la grandeur de son monothéisme et la beauté du Décalogue. Celle des Chrétiens qui rayonnait des mêmes lumières, mais qui, de plus, divulguait un splendide message de rédemption et de fraternité, ne tarda pas à y substituer son propre prosélytisme » (La vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire, p. 163). Dans cette vision, le monde romain était déjà largement et spontanément converti dès le IIIe siècle. Le ralliement de Constantin au parti chrétien et sa conversion apparaissent dès lors comme l’achèvement d’un processus et non comme un « basculement ». C’est ce qu’écrit, par exemple, le cardinal Daniélou dans sa Nouvelle histoire de l’Église (1963) : « Au début du IVe siècle, les forces vives de l’empire étaient en grande partie chrétiennes. … En dégageant l’empire de ses liens avec le paganisme, Constantin ne sera pas un révolutionnaire. Il ne fera que reconnaître en droit une situation déjà réalisée dans les faits ».

 

Or, les résultats les plus récents de la recherche infirment cette sentence, et c’est sur eux que s’appuie la thèse de Stemmelen. Il faut surtout signaler les travaux de Robin Lane Fox et d’Alan Cameron aux États-Unis, de même que ceux de Pierre Chuvin et de Claude Lepelley en France. Ils apportent un sérieux bémol à cette vulgate de l’histoire chrétienne. En bonne méthode critique, ces auteurs sont retournés aux sources pour constater que la dite vulgate n’a guère d’autres fondements que les écrits, partisans et polémiques, des auteurs chrétiens eux-mêmes. En fait, de nombreux témoignages montrent que jusqu’en plein IVe siècle, les cultes traditionnels – « païens » – gardent toute leur vigueur ; à l’inverse, jusque vers le milieu du IIIe siècle, le corpus des textes non chrétiens ne comporte que très peu de témoignages de l’existence du christianisme, sans parler de l’authenticité douteuse de certains d’entre eux. Il en va de même des données épigraphiques, papyrologiques et archéologiques dont l’importance ne devient vraiment significative qu’à l’approche du IVe siècle. Si ce constat pose un rude problème méthodologique du fait que les affirmations de l’apologétique chrétienne – déjà suspectes en soi – ne peuvent guère être contrôlées par des recoupements externes, il laisse en tout cas soupçonner que la secte chrétienne a plus ou moins végété durant deux bons siècles, sinon dans le mépris, du moins dans la quasi indifférence générale, perdue qu’elle était dans le foisonnement des religions et des doctrines philosophiques d’un monde polythéiste et donc « pluraliste » par nature. Ce soupçon devient conviction lorsque l’on considère la faiblesse numérique des chrétiens avant et longtemps encore après leur prise du pouvoir : selon des estimations plausibles – car fondées sur des documents peu nombreux, certes, mais néanmoins révélateurs –, à la fin du IIe siècle, ils ne représentaient qu’à peine 2 % des habitants de l’Empire, et, au début du IVe, pas plus de 4 ou 5 %. Encore faut-il tenir compte des disparités régionales inhérentes à l’immensité de l’Empire : dans les provinces européennes, hormis Rome et quelques villes importantes, on tombe à 1 ou 2 %. Quant à l’Égypte, riche de sa documentation papyrologique et tenue pour l’un des premiers gros bastions du christianisme, elle ne devait compter tout au plus que 20 % de convertis à la même époque. On est loin de l’irrésistible et rapide conversion des masses décrite par les historiens conformes ! Et pour ce qui est des trop fameuses « persécutions », soit dit en passant, elles relèvent, pour l’essentiel, de fictions propagandistes chrétiennes : jusqu’au milieu du IIIe siècle et surtout jusqu’aux mesures bien trop tardives de Dioclétien (284-305), le pouvoir romain ne se préoccupa guère d’une secte si peu importante – de minimis non curat praetor –, et les actions antichrétiennes se résumèrent à des faits anecdotiques locaux, plutôt rares et aux effets limités.

 

Ce constat entraîne une conséquence capitale : le ralliement de Constantin ne peut plus être considéré comme l’aboutissement inévitable d’une christianisation avancée de l’Empire, mais bien comme un coup de force révolutionnaire qui imposa, en peu de temps, la dictature du parti de « Dieu ». Ceci apparaît d’autant plus clairement que, par ailleurs, la « question constantinienne » semble désormais tranchée. Elle s’était longtemps posée aux historiens qui s’interrogeaient sur la date de la conversion de Constantin : était-ce en 312, après sa fameuse vision et sa victoire décisive sur Maxence au pont Milvius, ou plus tard, en 326, après les meurtres de son propre fils Crispus et de sa seconde épouse Fausta, ou encore en 337, sur son lit de mort, lorsqu’il reçut enfin le baptême (une astuce d’époque, pour se faire pardonner jusqu’au dernier de ses innombrables péchés) ? On a maintenant de bonnes raisons pour fixer l’événement en 312 et pour rechercher sa cause du côté des nécessités politiques bien plus que des convictions religieuses.

 

La grande crise du IIIe siècle, avec ses usurpations, ses sécessions et ses guerres civiles, avait en effet gravement ébranlé l’image impériale. Pour la restaurer, les « empereurs soldats » avaient recouru à un stratagème idéologique qui consistait à se poser comme les représentants sur terre d’un dieu suprême. Aurélien s’était ainsi voué à Sol Invictus, tout comme les tétrarques Dioclétien et Maximien respectivement à Jupiter et à Hercule, ce qui leur conférait une légitimité d’essence divine, censée disqualifier les usurpateurs. Or, précisément, Constantin était un usurpateur qui, en 306, n’avait pas reculé devant un coup d’État et devant une guerre civile pour s’assurer de la succession de son père, Constance Chlore, au détriment des règles constitutionnelles de la Tétrarchie nouvellement instaurée par Dioclétien. Confrontés à des adversaires qui s’appuyaient sur les cultes encore vivaces des divinités traditionnelles de l’Empire, il s’était d’abord tourné vers les figures tutélaires d’Apollon et de Sol Invictus avant de sauter un pas décisif en adoptant, pour mobiliser ses troupes, une divinité d’un tout autre genre et en misant sur l’appui d’un mouvement religieux très minoritaire, certes, mais disposant d’atouts idéologiques indiscutables, et solidement organisé par des activistes passés maîtres dans l’art de l’agit-prop. Depuis longtemps, en effet, malgré son penchant affiché pour les misérables, l’ecclésia chrétienne avait réussi à gagner de l’influence auprès de certains éléments des couches aisées voire fortunées de la société, sans doute séduits par l’aplomb d’une doctrine qui non seulement prétendait donner réponse catégorique à toutes les interrogations existentielles, mais encore synthétisait des idées familières véhiculées autant par les gnoses et mystères orientaux que par une certaine philosophie grecque (dualisme, monothéisme, universalisme, eschatologie, sotériologie). Ce sont ces milieux qui avaient fourni le financement et les cadres éduqués indispensables à la propagande et à la crédibilité du mouvement au plus haut niveau. Ainsi, l’Africain Tertullien (entre 160 et 225) tout comme Minucius Felix, son quasi-contemporain, étaient des avocats des plus aisés, l’un à Carthage, l’autre à Rome, et nombreux étaient les évêques issus de familles très riches, tel Cyprien à Carthage (200-258).

 

C’est ainsi que l’on peut établir une conjonction entre les besoins de la politique et l’offre idéologique de l’époque : pour assurer son coup de force politique, Constantin fit le pari d’une nouvelle légitimité reposant sur une formule simple, démagogique et à l’efficacité prometteuse. L’analyse ne peut toutefois s’arrêter en si bon chemin car, ce faisant, l’usurpateur prenait le risque de se mettre à dos l’écrasante majorité des habitants de l’Empire. Comment, dès lors, expliquer son calcul ? Stemmelen, comme il l’a annoncé dans son prologue, procède alors à une approche « externe » des faits et vise à démontrer que le succès durable de Constantin tint au soutien décisif de la classe dominante des grands propriétaires, elle-même déjà largement gagnée par le christianisme.

 

Si l’on admet les aspects les moins contestables de la pensée de Marx, il faut ici rappeler que toute société se construit autour de trois contraintes qui sont l’exploitation économique, la domination politique et l’hégémonie idéologique. Selon le sociologue Robert Fossaert (La société. I : Une théorie générale, 1977), « l’instance économique tend à représenter l’ensemble des pratiques et des structures sociales relatives à la production de la vie matérielle de la société. Le concept central à partir duquel elle s’organise est celui de mode de production. L’instance politique tend à représenter l’ensemble des pratiques et des structures sociales relatives à l’organisation de la vie sociale. Le concept central à partir duquel et autour duquel elle s’organise est celui de l’État ». Quant à l’instance idéologique, elle se définit de la façon la plus large « comme l’analyse de l’ensemble des pratiques par lesquelles et des structures dans lesquelles les hommes-en-société se représentent le monde où ils vivent ». Si l’on transpose ces considérations au cas historique qui nous préoccupe, on voit que sa victoire de 312 assura à Constantin la mainmise sur l’appareil d’État romain (il liquidera Licinius, son corégent et beau-frère, en 325), laquelle conditionna la mise en place de l’hégémonie idéologique de l’Église et du parti chrétiens. Or, le caractère durable et, en fait, définitif de cette révolution induit nécessairement que des éléments dominants de la société étaient partie prenante dans l’opération car, comme le rappelle Stemmelen, « aucun régime politique ne peut gouverner contre la classe qui détient le pouvoir économique » (p. 110). Ce point constitue le noyau de la thèse développée par l’auteur, et il le résume comme suit (pp. 271-72) :

 

« Au IIe siècle, l’économie romaine est entrée dans un nouveau mode de production, fondé sur la propriété latifundiaire et sur le colonat, qui s’est substitué à l’esclavage traditionnel, en particulier en Orient et en Afrique. Il consiste à faire exploiter de très grands domaines agricoles par des paysans, dénommés « colons » [coloni], qui, bien que « libres » et non pas esclaves, doivent demeurer attachés à la terre qu’ils travaillent, pour le compte et au bénéfice d’un richissime propriétaire. Pour que ce système fonctionne, il est nécessaire que ces paysans se soumettent à l’autorité des grands propriétaires fonciers, qu’ils acceptent de travailler pour le compte d’autrui alors que leur statut d’hommes libres ne les y oblige pas, contrairement aux esclaves, et enfin qu’ils fondent une famille et qu’ils assurent une descendance afin que perdure l’exploitation. Or, dans un monde aux mœurs plutôt relâchées, où règne une certaine oisiveté (le travail et la soumission étant réservés aux esclaves), rien n’incite des hommes libres à se plier à de telles contraintes. La religion chrétienne va fournir aux propriétaires l’instrument idéologique adéquat car elle est la seule à promouvoir avec force les valeurs d’autorité, de travail et de famille. Sa vision très particulière de la sexualité, réduite à sa fonction reproductrice, s’oppose radicalement aux mœurs antiques. Les nouveaux seigneurs fonciers vont donc favoriser l’essor de cette secte très minoritaire et utiliser ses cadres, les évêques, d’abord pour asseoir leur tutelle sur les coloni, ensuite pour s’emparer du pouvoir politique, ceci aux dépens de l’ancienne classe dominante esclavagiste représentée par l’ordre sénatorial. La création d’un empire chrétien s’ensuivra, avec la mise en place, au IVe siècle, d’un régime dictatorial, entièrement voué à la puissance et à l’enrichissement des seigneurs, et qui procèdera à une christianisation forcée. »

 

Dans son principe, cette thèse est séduisante en ceci qu’elle tente d’expliquer le triomphe de l’Église chrétienne non plus par de simples considérations idéologiques (les « vertus » intrinsèques du discours chrétien) mais, plus largement et plus fondamentalement, par des arguments d’ordre politique, économique et social. À la suite des profondes mutations subies par l’Empire romain durant le IIIe siècle,elle décrit, en fait, l’émergence d’un ordre nouveau totalitaire où, au travers d’une stricte hiérarchie de « seigneurs » (domini ; plus tard, en latin ecclésiastique, seniores), se conjuguent de manière saisissante les rets de l’exploitation économique, de la domination politique et de l’hégémonie idéologique. De haut en bas, on a ainsi le Dominus céleste – créateur et principe de l’univers –, puis le dominus terrestre – l’empereur, jadis simple princeps et désormais maître du monde par la grâce divine –, et enfin, de multiples domini locaux – grands propriétaires, soutiens et bénéficiaires ultimes du système tout autant qu’incarnation de celui-ci auprès du commun des mortels.

 

La démonstration, pourtant, ne laisse pas de susciter quelques objections. On ne peut, en effet, que s’étonner de voir l’auteur reprendre une affirmation du juriste italien Aldo Schiavone disant que « la crise de l’esclavage romain s’accompagne, à partir des débuts du troisième siècle après J.-C., de l’effondrement de tout le système économique de l’empire » (p. 30). Ce point de vue catastrophiste, fondé surtout sur les textes et partagé naguère par nombre de spécialistes, est aujourd’hui dépassé. Les recherches récentes des archéologues dessinent au contraire une image nettement plus favorable de la situation économique de l’Empire durant ce siècle troublé ; elles présentent, en outre, un tableau très différencié suivant les périodes et les régions. Par exemple, on sait maintenant que, si l’Afrique a connu alors un véritable « boom » économique, ce ne fut pas au détriment d’autres provinces et encore moins à celui de l’Italie, prétendument en complète régression : simplement, les acteurs économiques, les réseaux d’échanges et les centres de gravité ont évolué avec le temps. En particulier, les conséquences du déclin de la main d’œuvre servile ont été exagérées. Elle a surtout touché l’Italie, où les esclaves avaient été très nombreux à la suite des conquêtes de la République ; mais le processus s’était amorcé dès le Ier siècle de notre ère et, dans le monde rural, ses effets avaient été absorbés depuis, grâce aux restructurations rendues possibles par la persistance d’une nombreuse paysannerie libre, en Italie comme dans les provinces. Ceci dit, le nombre des esclaves restait tout de même non négligeable, ce qui, d’ailleurs, ne heurtait en rien les idéologues chrétiens. Dans ces conditions, on ne peut affirmer, sans plus, que « le colonat s’est substitué à l’esclavage traditionnel » et que « les nouveaux seigneurs fonciers » se sont établis « aux dépens de l’ancienne classe dominante esclavagiste représentée par l’ordre sénatorial ». La réalité fut plus complexe, sans aucun doute, mais, vu le caractère limité de nos sources, elle se laisse difficilement appréhender.

 

Le problème du colonat illustre bien cet état de choses. Le colon était un paysan libre qui, contre redevance, recevait le droit de cultiver une parcelle de terre agricole. Ce genre de bail à métayage était courant sur les grands domaines (praedia) privés ou publics du monde romain. Sous l’Empire tardif, les textes législatifs révèlent une apparente dégradation de la condition des colons. Ces derniers, ainsi que leurs descendants, sont désormais impérativement liés (adscripti) à leur « lieu d’origine » (origo), c’est-à-dire à la terre qu’ils cultivent. Ceci est apparu comme une préfiguration du servage médiéval, et, longtemps, on a cru y voir une mesure destinée à remédier à la défaillance de l’économie esclavagiste. En réalité, l’obligation de rester sur sa terre d’origine est une conséquence de la grande réforme fiscale promulguée par Dioclétien en 287. À cette occasion fut introduit le système de l’impôt par répartition qui consistait à attribuer à chaque unité fiscale, du haut en bas de la hiérarchie administrative, un certain nombre de parts (capita) de la charge globale. Les grands domaines fonciers comptèrent de la sorte parmi les unités de base, et, afin de soulager les agents du fisc, leurs propriétaires, les domini, eurent chacun pour tâche de répartir et de percevoir l’impôt (capitatio) dans leur domaine propre – ce qui n’était sans doute que la systématisation d’un pragmatisme bien antérieur. Aussi est-ce pour assurer la pérennité du rendement fiscal que les colons furent légalement adscrits à la terre. Ceux-ci restaient donc libres car l’obligation à laquelle ils étaient assujettis était de droit public et non privé : autrement dit, la loi visait à garantir l’intérêt de l’État – i. e. la rentrée de l’impôt – et non celui des propriétaires fonciers qui, de leur côté, bien sûr, cherchaient à maintenir leurs baux. Cependant, si la législation visait, au départ, à protéger les colons, elle ouvrait indéniablement la portes aux pires abus en déléguant aux domini non seulement la collecte de la capitation mais aussi le contrôle de l’obligation faite aux colons de rester en place. À la longue, évidemment, au gré des défaillances de l’État, le pouvoir de ces « seigneurs » finit par rompre l’équilibre et par détourner à son profit ce fragile cadre juridique.

 

Dans un monde où l’agriculture représentait encore la part majeure de l’économie, les grands propriétaires fonciers étaient, sans conteste, les principaux détenteurs des moyens de production, d’autant qu’ils étaient aussi impliqués dans les échanges commerciaux. Sous l’Empire tardif, ils formèrent une classe particulièrement opulente et puissante, en Orient et, plus encore, en Occident. On ne saurait dire, toutefois, qu’elle s’est constituée, par la grâce du colonat, en opposition à l’ancien ordre sénatorial « esclavagiste ». Elle est, en fait, le résultat des évolutions politiques, sociales et économiques des trois premiers siècles de l’Empire qui ont vu l’ancienne aristocratie italienne s’ouvrir peu à peu aux élites provinciales puis aux parvenus de toute sorte, alors même que l’économie agraire se restructurait diversement suivant les régions, en privilégiant d’autres modes de production que l’esclavagisme. Nonobstant, ce correctif mis à part, il est tout à fait plausible qu’une partie au moins de la classe des « seigneurs » ait joué un rôle actif et intéressé dans la promotion d’un christianisme promouvant si opportunément les valeurs « d’au- torité, de travail et de famille » ; de nombreux signes montrent, en tout cas, que cette classe s’est largement ralliée au camp de Constantin puis de ses fils à partir de la victoire décisive du premier en 312, réalisant ainsi le « basculement » évoqué par Stemmelen.

 

Reste, maintenant, un point essentiel. De ce qui a été dit jusqu’ici, on peut conclure que l’ébranlement de l’Empire, au IIIe siècle, n’est pas, dans son essence, assimilable à une crise  économique majeure – et encore moins à un « effondrement » –, comme le conçoit Stemmelen à la suite de toute une tradition historiographique marquée du plus typique des réductionnismes « modernes », à savoir l’économisme (« réduction à l’économie des finalités sociales et des buts du politique »). S’il en avait été ainsi, jamais l’Empire n’eût pu y survivre comme il le fit. La crise, bien réelle en tout état de cause, fut plutôt la conséquence d’un collapsus politique induit par une impasse géopolitique. Les effets de cette dernière, un temps maîtrisés, finiront par mener, au Ve siècle, à l’effondrement militaire et politique de l’Empire romain en Occident.

 

Depuis ses origines, en effet, le système impérial souffrait d’une contradiction majeure car, pour le faire accepter au terme de sanglantes guerres civiles qui avaient abattu le pouvoir du Sénat, Auguste, le premier empereur, avait dissimulé les réalités de la nouvelle monarchie militaire en perpétuant le décorum des institutions républicaines. On était donc toujours officiellement en République et le Sénat gardait, au moins nominalement, un certain nombre de prérogatives, dont la désignation de l’empereur, présenté comme le princeps, « le premier des sénateurs » (d’où le nom de « principat » donné au régime). Or, malgré l’opposition larvée de l’ordre sénatorial, les réalités ultimes du pouvoir se trouvaient maintenant de facto aux mains de l’armée (perpétuant l’idée du peuple romain en armes), sans qu’aucun principe constitutionnel ne vînt clairement définir les modalités de la succession impériale.

 

Par ailleurs, la République, régime oligarchique d’assemblée – par nature méfiant à l’égard des grands commandements affectés à de grandes entreprises –, n’avait jamais élaboré de concept stratégique autre qu’empirique et s’en tint toujours à quelques principes, dont le plus constant consista à ne dépasser sous aucun prétexte l’écosystème du bassin méditerranéen, berceau de la civilisation et base du système international dans lequel se déployait la politique romaine. Le Sénat crut possible, en effet, de se réserver « la part utile » du monde, quitte à abandonner le reste à son sort, faisant sur ce point essentiel bon marché des pesanteurs de la géopolitique et transposant à l’échelle de l’œkoumène un comportement de propriétaire terrien typique de l’aristocratie romaine. Ce fut le génie novateur de César qui, au temps de la révolution romaine, amena la rupture avec cette posture restrictive en concevant une authentique « grande stratégie » accordée à la vision d’un empire universel. Le nouveau concept tirait les conséquences de la situation très particulière et aussi très préoccupante de l’empire républicain, lequel, bordant presque tout le pourtour de la Méditerranée, se présentait comme une île inversée, avec ses côtes tournées vers l’intérieur et ses territoires déployés en arc de cercle, ouverts aux profondeurs continentales. La vulnérabilité de ces frontières interminables s’étant brutalement révélée lors de l’invasion cimbrique qui avait frappé l’Italie et les provinces depuis la péninsule balkanique jusqu’à l’Espagne (113-101), l’objectif de César fut alors d’annuler ces frontières en portant les limites de l’empire jusqu’aux rivages de l’océan. La fameuse « guerre des Gaules » (58-51) fut l’amorce de cette « grande stratégie » qui, d’emblée, s’orienta vers l’Europe, hinterland de l’Italie. La mort du « dictateur » empêcha la réalisation d’un plan qu’il prévoyait de poursuivre depuis la Caspienne jusqu’à l’Atlantique. Le projet fut cependant repris par son petit neveu, Auguste, le premier empereur, qui, après avoir plus clairement encore donné la priorité stratégique à l’Europe plutôt qu’à l’Orient, poussa jusqu’à la Baltique, la Bohême et le bassin des Carpates. L’échec final de ce projet perspicace – dû plus à des raisons de politique intérieure qu’aux difficultés rencontrées (révoltes germaniques et illyriennes) – et le repli sur le Rhin et le Danube ordonné par Tibère, son successeur, constituèrent le tournant décisif de toute l’histoire stratégique romaine, car c’est sur ce front, entre mer du Nord et mer Noire, qu’allait se décider le destin de l’Empire et, par suite, de l’Europe. Cette décision, qui devait se révéler définitive, eut une double conséquence : d’une part, elle entraîna le retour, sur un mode élargi, à l’empire méditerranéen, caractérisé par un manque de profondeur stratégique sur le théâtre européen, et, d’autre part, elle redonna, par contrecoup et comme sous la République, la priorité à l’Orient et à ses mirages. Ce choix équivalait à une faute géopolitique capitale dont, aujourd’hui encore, la portée historique semble échapper autant aux historiens qu’à Stemmelen, qui écrit benoîtement que « Julien, comme bien avant lui Trajan ou Septime Sévère, avait compris que l’Orient pourrait redonner à l’empire romain une raison d’être et une identité collective » (p. 163).

 

Aussi, s’il n’y eut manifestement pas progression linéaire mais basculement du monde traditionnel vers l’ordre nouveau, la raison première en fut, selon toute apparence, la conjonction fatale entre les fragilités internes du régime impérial et une configuration géopolitique au plus haut point défavorable. La crise, déjà latente depuis la fin du IIe siècle, atteint son maximum au cours du IIIe, surtout durant les cinquante années qui s’écoulent de l’assassinat d’Alexandre Sévère (235) à la proclamation de Dioclétien (284). L’Empire est alors confronté à des attaques de grande ampleur simultanément sur plusieurs fronts. À l’est, sur le plateau iranien, la dynastie parthe déclinante cède la place à celle, beaucoup plus agressive, des Sassanides, lesquels se réclament de l’héritage des Achéménides, jadis vaincus par Alexandre le Grand ; en clair, ils revendiquent tout l’Orient romain et percent les défenses de celui-ci jusqu’à la Méditerranée. Au sud, les nomades du désert africain multiplient les razzias. Enfin, les peuples germaniques et leurs alliés s’ébranlent sur un front allant de la mer du Nord à la mer Noire, et lancent une multitudes de raids sans cesse renouvelés sur les provinces européennes de l’Empire : bientôt l’Espagne, l’Italie, la Grèce et même l’Asie Mineure sont touchées. La profonde dénivellation culturelle séparant l’Europe romaine des « Barbares » avait été l’occasion pour ces derniers de se mettre à l’école de la civilisation romaine, tout comme il l’avaient fait, jadis, à celle des Celtes laténiens. L’archéologie révèle aujourd’hui l’ampleur des influences exercées par Rome sur ses voisins du Nord – à travers une diplomatie active, un commerce téléguidé, un recrutement assidu de mercenaires et un transfert étonnant de richesses et de technologies. Le résultat fut une militarisation et une organisation croissante des sociétés germaniques, dont les liens gentilices furent de plus en plus doublés par des structures politico-guerrières héritées des Celtes d’Europe centrale et perfectionnées au contact de la machinerie militaire romaine, celles des comitatus (all. Gefolgschaften) vouant, par serment, de grandes compagnies à des chefs de guerre entreprenants, capables de mener des actions prédatrices et de redistribuer ensuite le butin accumulé.

 

Sous cette formidable pression, le système défensif romain fut débordé et le transfert répété de troupes du front européen vers l’Orient entraîna la ruée toujours renouvelée de véritables armées germaniques vers les richesses convoitées du Sud. Pillages, destructions, massacres et déportations de prisonniers ne se comptèrent plus ; les provinces européennes furent ainsi le plus durement touchées et c’est là qu’on peut voir se profiler, à des degrés variables, le plus d’impacts économiques et sociaux. Le paroxysme fut atteint en 260, lorsque la défaite et la capture de l’empereur Valérien par les Perses entraîna la sécession de pans entiers de l’Empire, contraints de prendre acte de la défaillance du pouvoir central et d’assurer eux-mêmes leur défense. Les pronunciamientos et les usurpations, autant que les guerres internes et externes, consacrèrent le rôle démesuré des armées et achevèrent ainsi de désorganiser l’État. Celui-ci, en la personne des « empereurs-soldats », n’eut alors de cesse de se trouver une nouvelle légitimation capable de mobiliser les forces nécessaires à la reconquista et à la restauration de l’Empire. C’est dans ce contexte de chaos à peine maîtrisé que se place la totale refonte des institutions tentée par Dioclétien, encore placée sous les auspices de la religion romaine traditionnelle, et qui devait aboutir à l’éphémère système tétrarchique. C’est toujours dans ce contexte que le rebelle Constantin cherchera à imposer son pouvoir, cette fois, selon Stemmelen, en s’appuyant sur un tout nouveau parti de possédants et dans un esprit révolutionnaire implacable et sans scrupules que perpétueront ses successeurs. Jésus dit le « Christ », l’icône du nouveau régime, n’avait-il pas été explicite, en son temps, lorsqu’il déclarait sans ambages : « Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence » (Luc, 19, 27).

 

Conclusion : l’Histoire officielle mérite, à maints égards, une révision radicale. Les « racines chrétiennes de l’Europe », dont on nous rabat les oreilles, constituent un mensonge absolu : depuis quand des racines se trouvent-elles si haut sur l’arbre ? La christianisation fut un accident tardif de l’histoire européenne. Celle-ci plonge ses vraies racines bien plus loin, dans un passé fabuleux dont le Parthénon, les mégalithes et la grotte Chauvet ne sont que des étapes parmi tant d’autres. C’est en cela qu’il faut saluer le bel effort de Stemmelen : « La religion des Seigneurs » est un essai et, comme tel, l’ouvrage n’est pas exempt d’objections critiques, mais il n’en demeure pas moins un livre documenté et stimulant pour la discussion, d’autant que l’importance de son sujet n’est pas à démontrer.

Willy Fréson, juin 2011.

willy.freson@hotmail.com

vendredi, 08 juillet 2011

Psychopathologie: une introduction phénoménologique

Psychopathologie : une introduction phénoménologique

par Pierre LE VIGAN

Auteur d’un ouvrage de référence sur les personnalités hystériques, Georges Charbonneau, psychiatre, est aussi éditeur et animateur de la revue Le Cercle herméneutique. Il vient de publier un livre qui condense ses travaux et réflexions – et ceux de l’école de phénoménologie psychopathologique – depuis plus de vingt ans. Cette école, parfois aussi appelé psychothérapie existentielle, reste marquée par les noms d’Eugène Minkowski (Traité de psychopathologie), Ludwig Binswanger (Mélancolie et manie, Trois formes manquées de la présence humaine), Hubertus Tellenbach (La mélancolie), Wolfgang Blankenburg (La perte de l’évidence naturelle), Arthur Tatossian (La phénoménologie des psychoses) et quelques autres. En toile de fond c’est le Martin Heidegger d’Être et temps (1927) dont les hypothèses sont sollicitées et en quelque sorte remises au travail.

C’est une entreprise ambitieuse et féconde. Le premier tome de l’ouvrage de Charbonneau est essentiellement consacré aux névroses. Il concerne aussi les personnalités pathologiques. Le second tome est consacré aux psychoses : délire et paranoïa. Il aborde donc les crises du Soi, ce qu’on appelle l’ipséité. L’ouvrage remplit pour l’essentiel son cahier des charges : ouvrir un tableau articulé et dialectique des manifestations psychopathologiques et de leurs significations comme déformation, ou altération, de la présence humaine. Certes, le plan traduit quelques flottements : les dépressions non mélancoliques donc non psychotiques sont ainsi traitées dans le tome II essentiellement consacré aux psychoses; elles eussent été plus à leur place dans le tome I, à côté du chapitre sur la fatigue et ses différentes formes. Sans doute aussi, l’usage répété de certains termes « bricolés » (ruptivité, nostrité, mienneté, chacunité, sienneté…) peut agacer : la ressource de la langue française offre bien des possibilités et c’est la grandeur d’intellectuels généralistes comme Alain Finkielkraut, Luc Ferry ou André Comte-Sponville (ou Ludovic Maubreuil ou Éric Werner) d’énoncer des choses subtiles avec les mots de tout le monde et dans une langue compréhensible par tout homme de bonne volonté. L’usage de mots complexes ou pseudo-innovants vise bien souvent à créer une barrière artificielle, qui n’est autre qu’une barrière sociale de distinction au sens de Pierre Bourdieu, et crée une désagréable atmosphère d’élitisme autoproclamé.

Il n’en reste pas moins que le lecteur aurait tort d’en rester à ce possible et légitime agacement, non plus qu’au fait que le numéro de Krisis sur la psychologie n’est pas cité alors que les proximités de certaines des analyses développées avec celles du livre de Charbonneau sont évidentes et connues de l’auteur. Qu’importe. Krisis veut justement dire jugement. Et ce sont les idées qu’il faut juger. Or, dans le présent ouvrage, l’analyse des malaises dans l’homme, des délires, des décrochages existentiels, des ruptures d’avec le monde commun, de l’hystérie en termes de position dans l’espace, des pathologies de la personnalité en termes d’expérience du monde, et en termes d’analyse de l’humeur  c’est-à-dire le thymique, constituent de vrais points d’appui pour chacun d’entre nous, confronté à notre fragilité d’être-jeté-dans-le-monde. Par ailleurs, des développements de concepts sont bienvenus, tels l’historialité, l’auroréal et le vespéral (ou, pour le dire plus simplement, le matinal et le couchant) qui, pour avoir déjà été analysées (souvent par la sémiotique, avec notamment Jacques Fontanille et Claude Zilberberg) avaient rarement été synthétisés de manière aussi complète et dans une perspective unificatrice. Un livre indispensable pour mieux se comprendre, soi-même et les autres, soi-même avec les autres, soi même jamais tout à fait comme les autres.

Pierre Le Vigan

Georges Charbonneau, Introduction à la psychopathologie phénoménologique, MJWf éditions, diffusion Vrin, tome I, 236 p., 20 €, tome II, 215 p., 20 €.


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vendredi, 10 juin 2011

J. P. Fuss: Erdogan, Meister der Täuschung

Jürgen P. Fuß,

Erdogan - ein Meister der Täuschung

Was Europa von der Türkei wirklich zu erwarten hat

ISBN 978-3937820-16-3 - Verlag Siegfried Bublies

278 Seiten, gebunden, Hardcover, 19,80 euro

Erscheinungstermin: 15 Juni 2011

Mehr als sechs Jahre haben Jürgen P. Fuß und seine Frau in der Türkei gelebt und dabei Land und Leute kennen gelernt. Im April 2004 gründeten sie die erste deutschsprachige Wochenzeitung für die Türkei. In insgesamt 222 Ausgaben berichtete die „Aktuelle Türkei Rundschau" über die Türkei und kommentierte die politischen Ereignisse. Als Herausgeber und Chefredakteure konnten Fuß und seine Frau hautnah miterleben, wie Recep Tayyip Erdogan den Einfluss der islamisch-konservativen AKP (deutsch: Partei für Gerechtigkeit und Entwicklung) immer weiter festigte. Gleichzeitig gelang es Erdogan, seine Machtposition innerhalb und außerhalb der Partei so stark auszubauen, dass er mit einigen ihm treu ergebenen Weggefährten mittlerweile alle Fäden des türkischen Staates in der Hand hält.

Jürgen P. Fuß liefert mit „Erdogan – ein Meister der Täuschung" eine umfassende Biografie des türkischen Machtpolitikers und eine entlarvende Analyse seiner politischen Aktivitäten als Parteivorsitzender der AKP und Ministerpräsident der Türkei.

Bereits 1998 wurde der frühere Istanbuler Bürgermeister Erdogan wegen öffentlichen Zitierens der folgenden Verse zu einer Gefängnisstrafe verurteilt: Die Demokratie ist nur der Zug, auf den wir aufsteigen, bis wir am Ziel sind. Die Minarette sind unsere Bajonette... die Moscheen sind unsere Kasernen." Erst nach einer Verfassungsänderung konnte Erdogan für das türkische Parlament kandidieren und am 11. März 2003 Ministerpräsident werden. Seit dieser Zeit beherrscht Erdogan die hohe Kunst des Verstellens, Verschleierns und Täuschens als erfolgreiche Methode eines schleichenden Machterwerbs. Fuß’ faktenreiche und auf intimer Kenntnis der türkischen Verhältnisse basierende Arbeit zeigt: Erdogan, der aus der radikal-islamischen und autoritären Milli Görüs-Bewegung Erbakans kommt, strebt für die Türkei eine Führungsrolle in Europa, Vorderasien und im Nahen Osten an. Und der Islam soll die alle Lebensbereiche beherrschende Religion werden. Für Fuß gibt es deshalb nur eine zwingende politische Schlußfolgerung: Die Türkei darf nicht Mitglied im europäischen Staatenverbund werden.

Zum Autor:

Jürgen P. Fuß, geboren 1946, studierte Elektrotechnik, Abschluß als Diplom-Ingenieur. Von 1979 bis 2009 Dozent für Betriebswirtschaft an einer Fachhochschule. Herausgeber und Chefredakteur der einzigen deutschsprachigen Wochenzeitung in der Türkei in den Jahren 2004 bis 2009.

Im Februar 2009 verließen Jürgen P. Fuß und seine Frau die Türkei, weil sie nicht länger in einem Land leben wollten, das Recep Tayyip Erdogan nach seinen islamisch-konservativen Vorstellungen umbaut. Hinzu kam, dass das Risiko, ins Visier der Polizei oder der Justiz zu geraten, für die Herausgeber und Chefredakteure der „Aktuellen Türkei Rundschau" immer größer wurde. Eine verantwortungsvolle journalistische Arbeit war nicht mehr möglich. Mittlerweile leben sie an verschiedenen Orten in Europa.

Inhaltsverzeichnis

Vorwort

1 Recep Tayyip Erdogan (Kindheit, Jugend, Lehrmeister)
1.1 Erdogan – von ganz unten nach ganz oben
1.2 Erdogans Vorbilder und Lehrer
1.2.1 Wer hat Erdogans Weltbild geprägt?
1.2.2 Milli-Görüs - Meinungsbildung in jungen Jahren
1.2.3 Fazit: Wie Milli-Görüs Erdogan geprägt hat
1.2.4 Said Nursi - Islamischer Vordenker wirkt bis heute
1.2.5 Nursis Kritik an der muslimischen Gemeinschaft
1.2.6 Fethullah Gülen - geistiger Lehrmeister oder mehr?
1.2.7 Erbakans politischer Weg - Lehrstück mit nachhaltiger Wirkung
1.2.8 Erdogans Motive - eine erste Zwischenbilanz

2 Erdogans Weg zur Macht (1994 bis 2002)
2.1 Erdogans erste politischen Schritte (1975 bis 1998)
2.2 Türkei im Aufbruch (1997 bis 2001)
2.3 Die AKP wird Regierungspartei (2001 bis 2002)
2.4 Erdogan wird Regierungschef (2003)
2.5 Regierungsantritt der AKP - ein Sieg der Demokratie?
2.6 Erdogan festigt seine Position
2.7 Keine Frage: Die AKP steht und fällt mit Erdogan

3 Erdogan weckt hohe Erwartungen (2003 bis 2010)
3.1 Wahlversprechen 2002: Alles soll besser werden
3.2 Erdogan verspricht: Wirtschaftlicher Aufschwung
3.2.1 Bruttoinlandsprodukt seit 2002 gestiegen
3.2.2 Inflationsrate weit über dem europäischen Niveau
3.2.3 Grundlegende Probleme des türkischen Arbeitsmarktes nicht gelöst
3.2.4 Bilanz: Türkei wäre wirtschaftlich betrachtet ein schwaches Mitglied in der EU
3.3 Erdogan verspricht: Mehr Demokratie
3.3.1 Rückblick auf sechs Jahrzehnte Demokratie in der Türkei
3.3.2 Das türkische Wahlrecht verzerrt das Wahlergebnis
3.3.3 Stärkt die AKP die Demokratie in der Türkei?
3.4 Erdogan verspricht: Mehr Meinungs- und Pressefreiheit
3.4.1 Die Lage vor dem Regierungswechsel 2002
3.4.2 AKP-Regierung schafft vorübergehend Verbesserungen
3.4.3 Erdogan verändert die Medienlandschaft
3.4.4 Bilanz: Keine Fortschritte, sondern Rückwärtsgang im Medienbereich
3.5 Erdogan verspricht: Rechtsreform und bessere Justiz
3.5.1 Neues Strafvollzugsgesetz - ein Stück Etikettenschwindel
3.5.2 4.000 neue Staatsanwälte und Richter - Justizreform oder: mehr Einfluss für die AKP?
3.5.3 Türkisches Anti-Terrorgesetz – Mehr Rechte für Militär und Polizei
3.5.4 Justizreform führt zu mehr Einfluss durch die Politik
3.6 Bilanz: Hohe Erwartungen kaum erfüllt

4 Erdogans wahre Pläne (ab 2008)
4.1 Will Erdogan eine Türkei nach europäischem Muster?
4.2 Erdogans "Schöne Neue Welt"
4.2.1 Erdogans 1. Plan: Die Entmachtung des türkischen Militärs
4.2.2 Erdogans 2. Plan: Türkische Kolonie Europa
4.2.3 Erdogans 3. Plan: Türkei eine der zehn größten Volkswirtschaften
4.2.4 Erdogans 4. Plan: Weltmacht Türkei
4.2.5 Erdogan auf den Weg zum zweiten Atatürk?
4.2.6 Statt einer Bilanz - Versuch einer Prognose 2023

5 Resümee: Was Europa von der Türkei wirklich zu erwarten hat


Literaturverzeichnis

dimanche, 22 mai 2011

Präventivschlag Barbarossa

Präventivkrieg Barbarossa Stefan Scheil
Präventivkrieg Barbarossa
Fragen, Fakten, Antworten
                
Band 26 der Reihe
Kaplaken.
96 Seiten, kartoniert, fadengeheftet, 8.50 €

ISBN: 978-3-935063-96-8
8,50 EUR
incl. 7 % UST exkl. Versandkosten

Der Historiker Stefan Scheil ist einer der besten Kenner der Diplomatiegeschichte zwischen 1918 und 1945. In mehreren Büchern hat er Entfesselung und Eskalation des II. Weltkriegs analysiert und der platten These widersprochen, Deutschland sei alleinverantwortlich für dessen Ausbruch und Ausweitung. Im vorliegenden kaplaken faßt Scheil seine Studien zum deutschen Angriff auf die Sowjetunion im Jahr 1941 zusammen. Er stellt und beantwortet die Frage, ob es sich um einen Überfall oder einen Präventivkrieg gehandelt habe. Scheil geht in seiner Argumentation von vier Bedingungen aus, die jeden Präventivkrieg grundsätzlich kennzeichnen, und legt sie als Maßstab an das „Unternehmen Barbarossa“ an.

 

 

Scheils Untersuchung mündet in über 50 Fragen, die jeder aufmerksame Leser selbst beantworten kann, bevor Scheil die Antwort gibt. Wer die Argumentation nachvollzieht, wer die Äußerungen und Planungen von sowjetischer Seite liest und den geheimen Aufmarsch der Roten Armee an der Westgrenze Rußlands zur Kenntnis nimmt, kann zuletzt Scheils Fazit nur zustimmen: „Wenn das Unternehmen Barbarossa nicht als Präventivkrieg eingestuft werden kann, hat der Begriff Präventivkrieg seinen Sinn überhaupt verloren.“

 

 

mardi, 17 mai 2011

Le patron, le footballeur et le smicard...

Le patron, le footballeur et le smicard...

http://metapoinfos.hautetfort.com/

"[...]Une partie importante des gens qui travaillent ne vit plus décemment. 30 % de la population active gagne le Smic ou moins. Et, à l’autre extrémité de la société, des patrons touchent des sommes énormes sans justification réelle. Il faut quand même savoir qu’entre 2000 et 2010, l’indice du Cac 40 a été quasiment divisé par deux alors que les rémunérations des grands patrons ont été multipliées par 2,5 !"

 Philippe Villemus, économiste et ancien dirigeant d'entreprise lance le débat sur la juste rémunération du travail dans un essai intitulé Le patron, le footballeur et le smicard, publié aux éditions dialogues. Un sujet de réflexion passionnant à l'heure où les classes moyennes sombrent lentement mais sûrement dans la précarisation...

 

patron - footballeur - smicard.png

 

"Quelle est la juste valeur du travail ? Autrement dit, qu’est-ce qu’une juste rémunération ?
  Comment se forment les revenus du travail ? Les patrons des grands groupes sont-ils justement rémunérés ? Les footballeurs méritent-ils leurs salaires ? Pourquoi sont-ils mieux payés qu’une infirmière, un instituteur ou un paysan ? Le salaire d’un seul homme peut-il valoir celui de mille smicards ?
 Ce livre, vif et original, tente de répondre avec rigueur à ces questions essentielles en explorant la pyramide des rémunérations françaises.
 Cette déroutante exploration, riche en surprises, révèle l’absurdité d’un système où la rareté l’emporte sur l’utilité, la valeur économique et financière sur la valeur sociale et morale, l’intérêt particulier sur l’intérêt général, le copinage sur le mérite. Elle montre que la valeur du travail se déprécie dans la masse des travailleurs pauvres ou précaires qui observent avec dégoût les gains phénoménaux et vulgaires accumulés par les grands patrons et les vedettes du sport ou du spectacle."

 

 

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dimanche, 15 mai 2011

G. Faye: Why we fight

Why We Fight

whywesmall_1_1.jpgGuillaume Faye
Why We Fight: Manifesto of the European Resistance
Translated by Michael O’Meara
Arktos Media, 2011

People

An ethnic ensemble — biological, historical, cultural — with a territory, its fatherland, in which it is rooted.

‘The people’ — the very term is suspect to the cosmopolitan Left, which sees it as bordering on the politically incorrect — is not any statistical ‘population’; it’s an organic community embracing a transcendent body made up of ancestors, the living, and their heirs. Though marked with a certain spirituality, a people is diachronically rooted in the past and projects itself into the future — it’s submerged in biological and genetic matter, but at the same time it’s a historical, and spiritual, reality.

It’s belonging to a specific people that distinguishes a man and makes him human. Though modern Western egalitarian doctrines reduce peoples to indifferent socioeconomic aggregates, peoples actually constitute the organic bases of the human race; similarly, such doctrines conceive of the ideal man as an individual ‘emancipated’ from his organic attachments — like an undifferentiated cell in a human magma.

It’s necessary to recall, especially for certain Christians, that a people’s attachment is incompatible with Christianity’s present cosmopolitanism. The claim, for example, that ‘I am closer to an African Catholic than I am to a non-Christian European’ is a universalistic claim that relegates a people’s nation to something of secondary significance. This is, indeed, the great drama of European Christianity, marked as it is by Pauline universalism. A Catholic attached to his people and conscious of the biological and cultural dangers threatening them might instead say, ‘I respect all the Christians of the world, but hic et nunc I fight for my people above all, whatever their religion’.

The Jesuit spirit might resolve the contradiction in reference to the Old Testament’s Hebraic tradition: ‘Babel — the mélange of disparate peoples — is a punishment from God, Who wants His peoples to be separate and diverse — humanity is one in Heaven, but multiple on Earth’.

Arab Islam has no difficulty reconciling the notion of people (the ‘Arab nation’) with that of its universalism. The Jews, on their side, have similarly reconciled a ferocious defence of their ethnicity — their singularity — with their religion, however theoretically monotheistic and universalist it may be. At no moment have Judaism and Islam, unlike the Christian Churches today, engaged in doubting, guiltstroking diatribes against ‘xenophobia’ and ethnocentrism. They are not masochistic . . .

* * *

Like every anthropological notion, ‘people’ lacks mathematical rigour. A people doesn’t define itself as a homogeneous biocultural totality, but as a relationship. It’s the product of an organic alchemy that brings various ‘sub-peoples’ together. The Bretons, Catalans, Scots, etc., can be seen thus as the sub-peoples of a larger people — the Europeans.

* * *

We ought to highlight the ambiguity that touches the notion of the people. The universalist ideology of the French Revolution confused the idea of the people with that of an ‘ensemble of inhabitants who jurisdictionally possess nationality’, whatever their origin. Given the facts of mass immigration and naturalisation, the notion of the French people has been greatly diluted (as have the British or German peoples, for the same reason). This is why (without broaching the unresolvable issue of what constitutes a ‘regional people’ or a ‘national people’), it’s advisable to dialectically transcend semantic problems — and affirm the historic legitimacy of a single, European people, historically bound, whose different national families resemble one another in having, for thousands of years, the same ethnocultural and historical origins. Despite national, linguistic, or tribal differences, haven’t African Blacks, even in Europe, been called on by Nelson Mandela or the Senegalese Mamadou Diop to ‘think like one people’? From Nasser to al-Qadhafi, by way of Arafat, haven’t Arabs been urged to see themselves as an Arab people? Why don’t Europeans have the same right to see themselves as a people?

As for ‘regional peoples’, it’s necessary to oppose Left-wing regionalists, self-professed anti-Jacobins and anti-globalists, who unhesitatingly accept the concept of French or American jus soli — who confuse citizens and residents, and who recognise as Bretons, Alsatians, Corsicans, etc., anyone (even of non-European origin) who lives in these regions and chooses to accept such an identity.

* * *

In belonging to a people, its members are emotionally inclined to define themselves as such, which implies political affiliation. For this reason, we say that a people exists at that point where biological, territorial, cultural, and political imperatives come together. But in no case does mere cultural or linguistic attachment suffice in making a people, if they have no common biological roots. Alien immigrants from people X who are installed on the territory of people Y — even if they adopt cultural elements of their host people — are not a part of Y. As De Gaulle thought, there might be minor exceptions for small numbers of compatible (White) minorities, capable of being assimilated, but this could never be the case for, say, French West Indians.

Similarly, in defining the notion of a people, territorial or geopolitical considerations must also be taken into account. A people is not a diaspora: the Jews felt obliged to reconquer Palestine as their ‘promised land’ because, as Theodor Herzl argued, ‘without a promised land, the Jews are just a religious diaspora, a culture, a union, but not a people’.

There’s a good deal of talk today, on the Left and the Right, about people being ‘deterritorialised’. In reality, there’s nothing of the kind. Every healthy people, even if they possess an important diaspora (Chinese, Arabs, Indians, etc.), maintains close relations with its fatherland.

* * *

Modernist gurus have long claimed that the future belongs not to peoples, but to humanity conceived as a single people. Again, there’ll be nothing of the kind. Despite globalisation and in reaction to it, the Twenty-first century will more than ever be a century of distinct peoples. Only Europeans, submerged in the illusions of their decadence, imagine that blood-based peoples will disappear, to be replaced by a miscegenated ‘world citizen’. In reality what is at risk of disappearing are Europeans. Tomorrow will be no twilight of peoples.

On the other hand, the twilight of several peoples is already possible. One often forgets that Amerindians or Egyptians have disappeared — hollowed out internally and overrun. For history is a cemetery of peoples — of weak peoples — exhausted and resigned.

* * *

A caution is necessary here: Right and Left-wing theoreticians of ‘ethnopluralism’, opposed to humanity’s homogenisation, speak of ‘the cause of peoples [3]’, as if every people must be conserved. In reality, the system that destroys peoples — the title of one of my books that was misunderstood by certain intellectuals — only threatens unfit peoples, i.e., present-day Europeans. It also threatens those residu peoples, whose fate is of interest only to museum-keepers. It seems perfectly stupid and utopian to believe that every people can be conserved in history’s formaldehyde. What a pacifistic egalitarian vision.

The main threat to the identity and existence of great peoples occurs, in contrast, through the conjunction of deculturation and the colonising invasion of alien peoples — which we’re presently experiencing. The Western globalist ‘system’ will never threaten strong peoples. Are Arabs, Chinese, or Indians threatened? On the contrary. It reinforces their identity and their desire to conquer, by provoking their reaction to it.

The people in danger — largely because of its own failings — is our people, for reasons as much biological as cultural and strategic. That’s why it’s necessary to replace the egalitarian ideology of ‘the cause of peoples’ with the ‘cause of our people’.

* * *

There are three possible positions: first, peoples don’t exist, or no longer exist — it’s an obsolete category — only humanity counts (the thesis of universalistic egalitarianism); second, all peoples ought to exist and be conserved (the utopian — also egalitarian — ethnopluralist position — completely inapplicable to our age); and third, only strong, wilful peoples can subsist for long historical periods — periods of selection in which only the most apt survive (the voluntarist, realist, inegalitarian thesis). We obviously support the third position.

What’s essential is reappropriating the term ‘people’ and progressively extending it to the entire Eurosiberian Continent. The present understanding of ‘European’ by the reigning ideology at Brussels is inspired by French Jacobin ideology. This ideology makes no reference to an ethno-historical Great European people, only to a mass of disparate residents inhabiting European territory. This tendency needs to be radically replaced.We propose that European peoples become historical subjects again and cease being historical objects. In the tragic century that’s coming, it’s especially crucial that Europeans become conscious of the common dangers they face and that, henceforth, they form a selfconscious community of destiny. This is well and truly a matter of forging a ‘new alliance’ that — through resurrection, metamorphosis, and historical transfiguration — will lead to a refounding of a Great European people and, in the midst of decline, succeed — not without pain, of course — in giving birth again to the phoenix.

Available from Arktos Media [4]


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

samedi, 14 mai 2011

D. Venner's "Le siècle de 1914"

Foundations of the Twenty-First Century: Dominique Venner's Le Siècle de 1914.

by Michael O'Meara

Ex: http://www.wermodandwermod.com/ 

A White Nationalist Reading of . . .

Dominique Venner
Le Siècle de 1914: Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle
Paris: Pygmalion, 2006

“To recreate a new aristocracy is the eternal task of every revolutionary project.” –Guillaume Faye

At the beginning of twentieth century, peoples of European descent ruled the world. They made up a third of its population, occupied half its landmass, controlled Africa, India, Southeast Asia, and parts of coastal China; their industry and technology, along with their philosophy, science, and art, had no rival; the world was theirs and theirs alone.

A century later, all was changed: Peoples of European descent had fallen to less than 9 percent of the world’s population; their lands were everywhere inundated by non-Whites; their industry and technology outsourced to potential enemies; their state, social system, and media taken over by parasitic aliens; and, in the deepest demographic sense, they faced the not-too-distant prospect of biological extinction.

To understand this catastrophic inversion requires some understanding of the period responsible for it. We’re fortunate that after a lifetime studying its key movements, Dominique Venner, our greatest identitarian historian, has set out to chart its biopolitical contours.

Before the Deluge

As a historical (rather than a chronological) period, the twentieth century begins in 1914, with the onset of the First World War, whose devastating assault on European existence shook the continent in every one of its foundations, destroying not just its ancien régime, but ushering in what Ernst Nolte calls the “European Civil War” of 1917-45 or what some call the “Thirty Years War” of 1914-45. For amidst its storms of fire and steel, there emerged four rival ideologies — American liberalism, Russian Communism, Italian Fascism, and German National Socialism — each of whose ambition was to reshape the postwar order according to its own scheme for collective salvation. Our world, Venner argues, is a product of these contentious ambitions and of the ideological system — liberalism — that prevailed over its rivals.

Before the war of 1914 political ideologies lacked the “religious” fervor of their twentieth-century counterparts. Europe then was more than a geographic assortment of different peoples and states identified with different political creeds. It constituted a single biocivilization (a Race-Nation), whose ethnonational variants embodied alternative facets of the genetic-spiritual legacy bequeathed by the Greeks, the Aryans, and the Cro Magnons. Not a single great phenomenon experienced by any one European people, it followed, was not also experienced by the others: From the megalithic culture of the stone age, to medieval chivalry, to the rise of nationalism. In the modern period, the ties of blood and spirit linking the different European nations took institutional form in the Westphalian state system of 1648, which, with the exception of the revolutionary period (1789-1815), limited their numerous wars and conflicts to family disputes.

The greatest casualty of what contemporaries called the Great War would be the destruction of this system — and of the aristocratic elites who were its incarnation.

On the war’s eve, the aristocracy still represented that historic body whose function was to command, to fight, and to defend. In fact, in one form or another, it had always dominated European life — at least since the Aryans, that offshoot of the White race whose existence was premised on the rule of the “noble.” Though property-based and attached to the permanences of family, tradition, and rank, the pre-war aristocracy bore little resemblance to the decadent hereditary ruling class of liberal historiography. For Venner, it was, as an ideal type, an ever-renewing estate infused with the spirit of honor, duty, and loyalty to what was highest in White existence. As such, it typified its people’s essence, associating nobility with those who put their people’s interests before their own.

Except for republican France and Switzerland, all of Europe’s pre-war monarchical and imperial states were governed by aristocrats, whose Prussian spirit exalted simplicity, austerity, duty, and political incorruptibility. Against the leveling aspersions cast by liberals and democrats, Venner emphasizes the aristocracy’s dynamic, modernist, and genial character — opposed in essence to bourgeois democratic societies, which subordinate everyone to money (the realm of the Jews).

Cataclysm

No one in 1914 quite understood the type of the war they had gotten into. All the general staffs anticipated a short, decisive engagement like the “cabinet wars” of the eighteenth and ninteenth centuries — not realizing it might resemble the American War of Succession, whose closing stages anticipated the “Second-Generation War” of 1914 (a generation of war based on massed firepower, where “artillery conquers, infantry occupies”).

Though a traditional conflict between rival states at the start, by 1917, once the United States entered it, the war had been transformed not just into an industrial and social mobilization of unprecedented scope, but into an ideological crusade between democratic and authoritarian regimes. Worse, the democratic crusaders wouldn’t let the war end the way previous European wars had ended, when the jus publicum europaeum of the Westphalian system mitigated White strife and ensured the integrity of rival states. In the absence of this noble restraint, Europe was mutilated at its core: Nine million combatants were killed, the Hohenzollern, Hapsburg, and Romanov empires shattered, and an even greater hecatomb prepared for the next generation.

In the glow of this holocaust, Woodrow Wilson, the American champion of an anti-aristocratic, anti-European “democratism,” stepped upon the Old World’s stage to proclaim a new order based on liberal governance, free markets, and the egalitarian principle that the sovereign individual takes precedence over community, culture, history, and (in time) race — an order whose underlying principle rested on the rule of money — and, though Venner doesn’t say it, on money’s Chosen Ones.

The untenable Wilsonian settlement of 1918-19 collapsed soon enough, but it was hastened, in some cases provoked, by its ideological rivals. For Wilson’s plutocratic democracy did not go unopposed. In Russia, Communists proposed a more radically egalitarian version of his liberal utopia, a version whose methods differed from America’s market principles, but nevertheless upheld the same raceless materialist commitments born of Enlightenment liberalism. In Germany and Italy, a defensive Europeanism gave rise to more forthrightly anti-liberal ideologies to challenge the anti-Aryan or Jewish ethic of American capitalism and Russian Communism.

In this spirit, Mussolini’s Fascists called for a strong state exalting “authority, order, and justice” to unite Italian producers and soldiers in a national destiny free of the community-killing forces of liberal individualism and Communist collectivism. In a different way, Hitler’s National Socialists fought for a racial order, a Volksgemeinschaft, to overturn the Diktat of the Wilsonian peace, beat back the liberals’ assault on the body and spirit of the nation, and return Germany to its rightful place on the world stage. Both these movements opposing the anti-White subversions of the Wilsonians and Leninists did so, despite their plebeian-Caesarian politics, in a spirit akin to Europe’s ancient warrior aristocracies, whose tradition exalted personal power and regalian purpose.

Wilson’s Democratism

The focus of Venner’s history is the interwar struggle between liberalism, Communism, Fascism, and National Socialism. The focus in this reading is Wilson’s liberal democratism, whose “mission” it was to champion the plutocratic democracy of American capitalist enterprise, as it endeavored to wipe the historical slate clean of its European (especially its German and Catholic) accouterments.

Wilson’s crusading democratism stemmed from the dominant Puritan strain of America’s national tradition. Having settled their New Israel far from the morally compromised Europe they had fled and having identified their election with economic success, the Puritans defined themselves not in terms of their ancestor’s blood and heritage, but (once the spirit of capitalism overwhelmed their Protestant ethic) in terms of the Lockean “pursuit of happiness” — the very notion of which was alien to any sense of history and destiny. Such a Hebraic form of Christianity imbued the Wilsonians with the belief that their system was not only more virtuous than that of other peoples, but that it made them immune to their failings. (Though formally a Southerner, Wilson’s approach to Europe followed in the steps of earlier Northeastern Yankee elites, whose secularized Puritanism, in the form of Unitarian/Social Gospel humanism, motivated their century long assault on the religious and racial practices of the American South.)

The clash between aristocratic and democratic values — between Europe and America — reflected, of course, a more profound clash. Venner explains it in terms of Oswald Spengler’s Prussianism and Socialism (1919), which argues that the sixteenth-century Reformation produced two opposed visions of Protestant Christianity — the Calvinism of the English and the Lutheran Pietism of the Germans. The German vision rejected the primacy of wealth, comfort, and happiness, exalting the soldier’s aristocratic spirit and the probity this spirit nurtured in Prussian officialdom. English Protestants, by contrast, privileged wealth (a sign of election) and the external freedoms necessary to its pursuit. This made it a secularizing, individualistic, and above all economic “religion,” with each individual having the right to interpret the Book in his own light and thus to justify whatever it took to succeed.

Given England’s influence on America’s formation, Venner sees an analogous process at work in the United States. In the twentieth century, this process took the form of a money-driven variant of Calvinism, whose impetus has been to enfranchise those Puritan/Jewish/liberal/New Class projects that have been such a bane to white existence in the twentieth century: Those projects proposing a rupture with the past, the destruction of historic identities, and the creation of a new world where everything was possible — a new world where Jerusalem takes precedent over Athens, where the Brotherhood of Man is proclaimed with ethnocidal conviction, and America is celebrated as an anti-Europe.

So armed, the Wilsonians set out to destroy Europe’s ancient empires and aristocracies.

The New World

The war’s Wilsonian settlement (premised on the lie of German war guilt) left the traditional order in ruins, but, of even greater consequence, it prepared Europeans for future catastrophes, preeminently the Second World War (1939-45) — which would subject them to Soviet and American occupation and to a Judeo-corporate system intent on de-Europeanizing them by re-programming their morals and mentalities, deconstructing their thought and art, decolonizing their Asian and African empires, and eventually opening their gates to the Third World. The destruction of Europe’s aristocratic heritage had, in effect, been prelude to the ensuing assault on its blood and spirit.

Before the US entered the new world war set off by the failures of the Wilsonian peace, the promulgation of the Atlantic Charter (August 1941) called for another liberal crusade. In this spirit, the Charter’s democratic principles envisioned a postwar order based on monied interests, Anglo-American commerce, and liberal democracy — the foundations of which have become the present anti-White system. As an alliance combining the democratists’ most starry-eyed ideals and hard-headed interests, the US led coalition (the “United Nations”) aimed at destroying not just German Nazism, but the German nation, whose Prussian spirit rebuked everything the Wilsonians represented.

Eisenhower’s “Crusade in Europe” was accordingly waged with a ferocity unknown in European history. The two extra-European powers, the United States and the Soviet Union, were thus each ideologically committed to uprooting whatever remained of Europe’s living heritage. Their “anti-fascist” crusade was especially intent on criminalizing the Entente powers and the European values they embodied. The Nuremberg trials following the war would be the most conspicuous example of this crusading anti-Europeanism, but so too was the Allies’ effort to hunt down, silence, or kill their wartime opponents and to level Europe’s inherently anti-egalitarian order. (In France alone, 600,000 people were imprisoned following the “Liberation” and more than 40,000 summarily executed.)

Broken, demoralized, occupied, Europe in 1945 was ripe for re-education. The occupying powers’ culpablizing crusade would be especially effective in overcoming resistance to the new liberal utopia, even after the former allies embarked on their so-called Cold War (1947-89). Revealingly, American democratists were qualitatively more subversive than their more racially-conscious Russian counterparts. In the western half of the postwar’s US-SU Condominium, the culpabilitization of defeated Germany was extended to all of Western and Central Europe. (In the language of our little black brothers and sisters, original sin now became “a white thing.”) Europeans were henceforth expected to do penance for having once been powerful and creative, for having founded empires, for privileging rank, nobility, and valor, but above all for having been White and favored their own interests at the expense of Jews and other non-Europeans. The very idea of a White or European identity would, in fact, be treated hereafter as a pathology.

Japan, by contrast, suffered no such culpabilitization — not only because it experienced less of it, but also because Japanese culture refused to accept the victors’ image of itself. The culpabilitization of Europeans was so effective not simply because of the occupiers’ unchallenged power, but because it converged with a secularizing Christianity (a Judeo-Christianity?), whose Concordant with Caesar’s realm now sought to turn Europe’s former self-confidence into a form of self-loathing. The “irony” of this culpability (if irony is the word) was that the Europeans’ alleged guilt was a fraud: They had had no monopoly on so-called “crimes against humanity.” (The Anglo-American carpet bombing of civilians and the indiscriminate destruction of Europe’s great cities, the mass population transfers, the organized starvation campaigns, the unprecedented horrors associated with Hamburg, Dresden, Tokyo, Hiroshima, Nagasaki — nothing of this affected the anti-European balance of Allied justice or brought Russian, English, or American war criminals into the dockets).

The Iron Cage

Following the Cold War, in which Europeans were mere spectators, a new view of history was programmed for popular consumption: The view that saw the history of twentieth-century Europe in terms of its struggle for the cause of Holy Democracy, with its market utopia of general prosperity, the limitless liberties of its private life, the glories of its occupiers’ Semitically fabricated mass culture, and its rainbow mixture of diverse races and cultures.

Accordingly, the Soviets’ command economy and totalitarian controlled society gave way after 1989 not to utopia, but to a system animated by the forces of consumption, bureaucracy, spectacle, and sex. For though the democratists’ methods differed from those of the Communists, they too aspired to a raceless economic paradise and, to that end, now resort to totalitarian measures to criminalize, demonize, or pathologize whoever opposes their subversions.

In 1920, in his most famous book, Max Weber pointed out that a modernity subject solely to the market’s economic criteria engenders a ruthless rationalization of human life — what he called “the iron cage.” Venner argues that since 1945 Washington has imposed its version of the iron cage on Europe.

This has especially been the case in the European Union (EU). Though the idea of unification was an old one, Wilson’s heirs favored a model geared not just to Europe’s democratic re-education, but to its transformation into a US economic protectorate, closely integrated into the transnational super-structures which Washington and New York set in place during the course of the Cold War. The Marshall Plan, for example, dictated greater economic cooperation and integration centered on US regulated international trade, while Jean Monnet, the principal architect of the “common market,” was a Wall Street insider, friend to New York Jewish banking interests. Then, after America’s cat paw, Britain, entered the EU in 1972, Europe’s homegrown democratists (”the American Party” which has governed Europe since 1945) gave themselves over entirely to the liberal project, turning Europe into a free-trade zone subject to purely economic consideration. In this spirit, they now define Europe in anti-political (i.e., liberal) terms indifferent to all those historic, traditionalist, and national barriers obstructing the race-mixing imperatives of their monetary reign.

Venner calls the global order born of post-1945 Wilsonianism a “cosmocracy.” The cosmopolitan plutocracy of this cosmocracy, which became globally hegemonic after Communism’s collapse, makes the nation state obsolete, denationalizes its elites, and racially mixes incompatible peoples and cultures in the name of an abstract, quantitatively-defined Humanity indifferent to the survival of European peoples. Heir to liberalism’s inherent cosmopolitanism, as well as to Communist internationalism and the Judeo-Christian distortion of White identity, the collective culpabilitization that has been used since 1945 to manipulate the European conscience remains one of the cosmocracy’s most important supports. For to deflect criticism and squelch resistance, liberals and ex-Communists (whose chief distinction is their indifference to race, breeding, and every qualitative ascriptions resistant to the Judeo-liberal conception of democracy) need only appeal to their “anti-hate” laws and “human rights” to silence whoever challenges their inquisitional reign.

 

 

Having been guilty of the Holocaust, colonialism, and other so-called forms of racism, Europeans are now expected to open their arms to the refuse of the overpopulated Third World. The colored invasion now transforming Europe is gradually compelling Europeans to awake to what is happening to them and to take steps, however tentative at this point, toward the Reconquest of their imperiled homeland. But no one in their “democratic” ruling elites — these bloodless executors of that transnational super structure whose Hebraic spirit champions the interests of the Bilderbergers and Trilaterals, the established parties, the MSM, the NGOs, and the universities, whose guiding arm is the Jewish dominated banking system headquartered in New York, and whose principal geopolitical orientation is the Washington-London-Tel Aviv axis — no one in these elites has the slightest understanding of what is happening under their very noses, seemingly oblivious or indifferent to what the importation of millions of Africans and Asians means to Europe.

Fortunately for Europe’s scattered remnant (and it was a remnant that reconquered Spain), the cosmocracy is creating a crisis of such massive proportion that it is likely to provoke a catastrophic collapse that will give Whites one last chance to regain control of their destiny.

The Beginning that Stands Before Us

Europeans after 1945 fell into dormition, losing all consciousness of who they were as a people. Like Germans after the original Thirty Years Wars (1618-48), their thirty-year blood expenditure left them totally depleted, forcing them off the historical stage and into the arms of everything that today threatens their existence.

Dormition, though, is not death. This seems especially the case in that the democratists’ utopia has come to rest on increasingly uncertain foundations. Its objective failures, I think it is fair to argue, are more and more imposing themselves on the collective consciousness, while, subjectively, Europe’s once cowed and beaten nations are gradually beginning to reject the democratists’ cosmopolitan agenda, as national-populist parties snip away at the authority of the established regime. The rebellion of May 2005, in which the French, then the Dutch electorates, rejected the proposed EU constitution — and did so against all the concerted forces of the existing system — was a revenge of sorts on May 1945 and on the Judeo-liberal vision of a Europe indifferent to its own genetic-cultural heritage. Other, more meaningful rebellions have also begun to stir.

Bad as things have become, there is thus still reason for hope. Venner stresses that history never ends — wars are never decisively won. Fukuyama had no sooner proclaimed “the end of history” — the undisputed triumph of Wilson’s market model of world order — than Huntington’s Clash of Civilizations predicted that the end of the Cold War’s ideological strife would lead to even more apocalyptic conflicts.

Few defeats, then, are irredeemable, but only as long as the defeated remain heroic: For our vision of the past (our vision of who we were) inevitably shapes what we are to become. Venner’s study is cause, though, not for optimism, but for caution and circumspection. Every European of good stock, he claims, cannot but admire the reckless heroism of Homer’s Achilles, but the greatest Homeric hero is Ulysses — Ulysses of the thousand guises, who used all his patience and cunning to regain his home.

Historically, resistance, reconquest, and renaissance are the Ulyssean work of small groups bound by the asceticism of ancient military orders and inspired by a will for action, thought, and decision. Not coincidentally, the struggles such groups wage create new aristocracies, for war is the most merciless of the selective forces. Only this, Venner believes, will enable us to regain our lands and all that we once were.

As Europeans enter the twenty-first century, one thing alone seems clear: The future will not resemble the present. The unimaginable is already waiting in the wings. But though history is full of the unforeseeable, the forces of culture, race, and history never cease to weight on a people’s destiny, as they intersect with present circumstance to affect the future’s course. In this Venner finds hope. For his Europe (which has existed for 30,000 years) is the Europe whose spirit struggles for all that is noble.

Source: VNN, 21 June 2007.

Othmar Spann / Jungkonservativ

 

Jungkonservativ

 

pdf der Druckfassung aus Sezession 41 / April 2011

 

Sebastian Maaß: Dritter Weg und wahrer Staat. Othmar Spann – Ideengeber der Konservativen Revolution
(= Kieler Ideengeschichtliche Studien, Bd. 3)
,  Kiel: Regin-Verlag 2010. 174 S., 18.95 €  (hier bestellen).

 

spann01.jpgDie »Kieler Ideengeschichtlichen Studien« gewinnen mit
Band III an Konturen.

 

Den vorausgehenden Monographien über Edgar Julius Jung und Arthur Moeller van den Bruck steuert Sebastian Maaß mit der Studie zu Othmar Spann ein weiteres Puzzleteil in der Darstellung der »profiliertesten Vertreter der jungkonservativen Richtung der Konservativen Revolution« bei.

 

Als Fraktion mit gemäßigten Strukturelementen nahm der Jungkonservatismus eine Mittelstellung zwischen Völkischen und Nationalrevolutionären ein und konnte sowohl in der Weimarer Republik (Regierung von Papens) als auch der Ersten Republik Österreichs (Heimwehrbewegung) in die realpolitischen Auseinandersetzungen der Zeit eingreifen. Die Kontextualisierung in die ideengeschichtliche Umwelt der KR unternimmt Maaß einerseits über das Aufzeigen dezidiert jungkonservativer Positionen (ständestaatliche Konzeption, mittelalterliche Reichsidee, christliche Bezugspunkte, ganzheitlicher Ansatz) in Abgrenzung zu anderen Gruppierungen der KR, andererseits mittels Bezugnahme auf die charakteristischen Analogien (Mythos der »Ewigen Wiederkehr«, Antiliberalismus und -marxismus) von Jungkonservatismus und restlichen konservativ-revolutionären Strömungen. Dem Vorwort des Spann-Kenners Hanns Pichler, der die von Maaß vorgenommene Fokussierung auf Gesellschafts- und Staatslehre Spanns als klugen Ansatz für eine einführende Darstellung bezeichnet und gerade den in dessen frühen Schriften ausgebreiteten »ganzheitlichen« gesellschaftswissenschaftlichen Ansatz als erkenntnisleitend für diesen Rahmen betrachtet, folgt ein biographischer Überblick. Anschließend widmet sich Maaß den Spann-Schülern Jakob Baxa und Walter Heinrich, die maßgeblichen Anteil an der akademischen Verbreitung der universalistischen Lehre Spanns besaßen, Heinrich versuchte darüber hinaus die ganzheitliche Lehre Spanns in reale Politik (Heimwehrbewegung in Österreich; Kameradschaftsbund für volks- und sozialpolitische Bildung im Sudetenland; Institut für Ständewesen in Düsseldorf) umzusetzen.

 

spann02.jpgAnschließend behandelt Maaß »Philosophie und Religion als Grundlagen der Ganzheitslehre«, um über die Darlegung der »Kategorienlehre« und der politischen Publizistik (Der wahre Staat; Vom Wesen des Volkstums) den Aufbau des Spannschen »organischen« Staatswesens zu rekonstruieren. Indem der Verfasser das Wirken des Wiener Kreises um Spann sowohl in Österreich als auch dem deutschsprachigen Kulturraum analysiert, wird die meta- und realpolitische Bedeutung dieses Dritten Weges deutlich, der mit seiner machtpolitischen Ausprägung in Österreich um 1930 eine ernsthafte historische Alternative zu den »dritten Wegen« des Nationalsozialismus und des Faschismus darstellte. Das im Untertitel verwandte Konstrukt »Ideengeber der Konservativen Revolution« stellt – aufgrund der überschaubaren Rezeption von Spanns Universalismus in der Weimarer Republik – einen einzelnen Kritikpunkt an dieser soliden Monographie dar.

 

 

 

 

 

 

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Sebastian Maaß M. A. (geb. 1981) studierte Politik, Geschichte und Erziehungswissenschaft an den Universitäten Konstanz und Tübingen, Studienschwerpunkte waren Neuere Ideen- und Philosophiegeschichte sowie Altertumswissenschaften, umfassende Forschungstätigkeit insbesondere zum Themenkomplex der Konservativen Revolution (KR). Maaß' Studie über Leben und Werk von Edgar Julius Jungist einer zentralen und wirkmächtigen Gestalt der KR gewidmet und erscheint nun als Monographie in der akademischen Reihe „Kieler ideengeschichtliche Studien“

 

 

 

 

 

mercredi, 11 mai 2011

José Ortega y Gasset & Jean Thiriart

 

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LA IDEA DE FILOSOFÍA EN ORTEGA Y GASSET

Ex.: http://urkultur-imperium-europa.blogspot.com/

 
LA IDEA DE FILOSOFÍA EN ORTEGA Y GASSET

Jesús Ruiz Fernández

Tesis Doctoral dirigida por José Luis Abellán García


LIBRO ELECTRÓNICO:

Enlace con issuu.com

Enlace con scribd.com
 
 

URKULTUR Nº 12. JEAN THIRIART Y EL NACIONAL-COMUNITARISMO EUROPEO

 

URKULTUR Nº 12.

JEAN THIRIART
Y EL NACIONAL-COMUNITARISMO EUROPEO.

REVISTA ELECTRÓNICA: Enlace con issuu.com
[Enlace con el documento en pdf para imprimir, arriba a la derecha de este blog]

Sumario.-

TEXTOS SOBRE JEAN THIRIART.-

Biografía de Jean Thiriart.

Homenaje a Jean Thiriart (1922-1992).
Robert Steuckers

Jean Thiriart, teórico de la Revolución europea.
Christian Bouchet

Jean Thiriart, el Lenin de la Revolución europea.
René Pellisier

Jean Thiriart, el Maquiavelo de la Nación europea.
Edouard Rix

Por una Europa libre. Relectura de la “Gran Nación”, de Jean Thiriart.
Adriano Scianca

El nacionalismo europeo y sus límites.
Ernesto Milá

Jean Thiriart, un maestro para Alain de Benoist.
Diego L. Sanromán

TEXTOS DE JEAN THIRIART.-

Europa hasta Valdivostok.
Jean Thiriart

La Europa de las Patrias.
Jean Thiriart

La Europa-Estado y la Europa-Nación se harán contra los USA.
Jean Thiriart

ENTREVISTA A JEAN THIRIART.-

La Comunidad Nacional Europea.
Bernardo Gil Mugarza.
 

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