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jeudi, 27 mai 2010

Ophef rond Debray's 'Brief aan een Israelische vriend'

Ophef rond Debray’s ‘Brief aan een Israëlische vriend’

Régis Debray  publiceerde zopas zijn ‘Lettre à un ami israélien’. Zijn vroegere Joodse vrienden reageren verontwaardigd.

Claude Lanzmann is woedend op Régis Debray's briefboek.

deb1-1009.jpgRégis Debray, ooit de compagnon van Che Guevara en adviseur van de presidenten Allende (Chili) en Mitterrand (Frankrijk) heeft bij Flammarion een nieuw boek gepubliceerd: ‘Lettre à un ami israélien’.

Daarmee heeft hij zich de woede op het lijf gehaald van Claude Lanzmann, de maker van de film ‘Shoah’, ooit een vriend van Debray. Lanzmann zorgde ervoor dat de eerste geschriften van Debray in ‘Les temps modernes’ werden gepubliceerd. In een pas verschenen gesprek met ‘Le Point’ noemt Lanzmann het nieuwe boek van Debray conventioneel, conformistisch en opportunistisch. ‘Debray est totalement dans l’air du temps,’ aldus Lanzmann, die zijn ex-strijdmakker verwijt dat hij alle anti-Israëlische gemeenplaatsen die de media beheersen op elkaar stapelt. Het schelden op Israël is volgens Lanzmann een Pavlov-reflex van de mainstream geworden.

De uitval van Lanzmann wekt geen verbazing, want in het boek van Debray staat hij zelf in de beklaagdenbank. Volgens Debray regisseert Lanzmann de Franse shoa-cultus zo radicaal dat elke kritiek op Israël onmogelijk geworden is. Lanzmann gaat akkoord met Debray’s constatering dat de Franse Jood de ‘chouchou’ van de republiek is en dat Joden een belangrijke rol spelen in het economische en intellectuele leven van de Franse republiek, maar het gaat te ver om daaruit af te leiden dat er een Joodse macht bestaat die haar wil oplegt aan Frankrijk.

Lanzmanns conclusie is dat Debray er verkeerd aan doet om zijn boek een titel te geven die herinnert aan de ‘Lettres à un ami allemand’ van Albert Camus (geschreven tijdens en gepubliceerd na de Duitse bezetting). Volgens Lanzmann ging Camus destijds helemaal tegen de tijdgeest in, terwijl Debray juist met de stroom mee zwemt. Lanzmanns slotsom over Debray’s kennis van Israël: ‘Il n’y comprend rien.’

Ook van de Franse historicus Jean-Christophe Rufin, lid van de Académie Française en ambassadeur in Senegal, krijgt Debray een veeg uit de pan. Debray had Rufin in zijn geschrift verweten dat hij het antizionisme strafbaar wilde maken. Maar Rufin bestrijdt dit en zegt dat hij ooit wilde onderzoeken hoe het komt dat sommige jongeren de Israëlische staat met de Duitse nazi-staat vergelijken, de Israëlische leiders met Hitler en de Palestijnse kampen met Auschwitz. Hier wordt de grens tussen opinie en misdaad overschreden, aldus Rufin, die eraan toevoegt dat men in de landen waar hij verblijft boeken met titels als ‘Israël, het Derde Rijk’ haast openlijk in de handel te verkrijgen zijn. Rufin: ‘Zou Debray ermee akkoord gaan als deze boeken in de supermarkten naast zijn laatste boek opgestapeld zouden liggen?’

In dezelfde zin liet de Israëlische diplomaat en historicus Elie Barnavie zich uit in een antwoord dat overigens in Debray’s boek is opgenomen: ‘Tot 1967 heeft de shoa-religie – overigens als anti-imperialistische ideologie – Israël gebaat’. Maar nu is dat juist omgekeerd, aldus Barnavie: ‘Men herinnert aan de dode Joden om de levende Joden nog meer te vernederen. Doen wij de Palestijnen niet aan, wat Hitler met ons deed?’

Piet de Moor

http://knack.rnews.be/nl/actualiteit/nieuws/boeken/nieuws/ophef-rond-debray-s-brief-aan-een-israelische-vriend/article-1194737845339.htm

Fiume o morte! A propos d'un volume collectif sur Gabriele d'Annunzio

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1996

Fiume o morte!

A propos d'un volume collectif sur Gabriele d'Annunzio

 

fiumeaffiche.jpgGabriele d'Annunzio (1863-1938), au temps de la “Belle époque”, était le seul poète italien connu dans le monde entier. Après la première guerre mondiale, sa gloire est devenue plutôt “muséale”, sans doute parce qu'il l'a lui-même voulu. Il devint ainsi “Prince de Montenevoso”. Un institut d'Etat édita ses œuvres complètes en 49 volumes. Surtout, il tranforma la Villa Cargnacco, sur les rives du Lac de Garde, en un mausolée tout à fait particulier (“Il Vittoriale degli Italiani”) qui, après la seconde guerre mondiale, a attiré plus de touristes que ses livres de lecteurs. En Allemagne, d'Annunzio a dû être tiré de l'oubli en 1988 par l'éditeur non-conformiste de Munich, Matthes & Seitz, et par un volume de la célèbre collection de monographies “rororo”. Aujourd'hui, coup de théâtre, un volume collectif rédigé par des philosophes et des philologues nous confirme que la grand “décadant” a sans doute été le “dernier poète-souverain de l'histoire” (références infra). A quel autre écrivain pourrait-on donner ce titre?

 

La ville et le port adriatique de Fiume (en croate “Rijeka”, en allemand “Sankt-Veit am Flaum”) était peuplée à 50% d'Italiens à l'époque. Les conférences parisiennes des vainqueurs de la première guerre mondiale avaient réussi à faire de cette cité un pomme de discorde entre l'Italie et la nouvelle Yougoslavie. Le Traité secret de Londres, qui envisageait de récompenser largement l'Italie pour son entrée en guerre en lui octroyant des territoires dans les Balkans, en Afrique et en Europe centrale, n'avait pas évoqué Fiume. Le Président Wilson n'avait pas envie d'abandonner à l'Italie l'Istrie et la Dalmatie. Après l'effondrement de l'Autriche-Hongrie, une assemblée populaire proclame à Fiume le rattachement à l'Italie. Des troupes envoyées par plusieurs nations alliées prennent position dans la ville. Des soldats et des civils italiens abattent une douzaine de soldats français issus de régiments coloniaux annamites (Vietnam). Aussitôt le Conseil Interallié ordonne le repli du régiment de grenadiers sardes, seule troupe italienne présente dans la cité. Ce régiment se retire à Ronchi près de Trieste. Là, quelques officiers demandent au héros de guerre d'Annunzio de les ramener à Fiume. Le 12 septembre 1919, d'Annunzio pénètre dans la ville à la tête d'un corps franc. Le soir même, le “Comando”, avec le poète comme “Comandante in capo”, prend le contrôle de la ville. Les Anglais et les Américains se retirent. D'Annunzio attend en vain l'arrivée de “combattants, d'arditi, de volontaires et de futuristes” pour transporter le “modèle de Fiume” dans toute l'Italie.

 

Des festivités et des chorégraphies de masse, des actions et des coups de force symboliques rendent Fiume célèbre. D'Annunzio voulait même débaptiser la ville et la nommer Olocausta (de “holocauste”, dans le sens premier de “sacrifice par le feu”). Sur le plan de la politique étrangère, le commandement de Fiume annonce dans son programme l'alliance de la nouvelle entité politique avec tous les peuples opprimés, surtout avec les adversaires du royaume grand-serbe et yougoslave. L'entité étatique prend le nom de “Reggenza Italiana del Carnaro” et se donne une constitution absolument non conventionnelle, la “Carta del Carnaro”. Son mot d'ordre est annoncé d'emblée: spiritus pro nobis, quis contra nos? (Si l'esprit est avec nous, qui est contre nous?). Le Premier ministre italien de l'époque était Giovanni Giolitti, âgé de 78 ans. Sous son égide, l'Italie et la nouvelle Yougoslavie s'unissent par le Traité de Rapallo. Avant qu'il ne soit ratifié, le héros de la guerre aérienne, Guido Keller, jette sur le parlement de Rome un pot de chambre, rempli de navets et accompagné d'un message sur les événements. Rien n'y fit. L'Italie attaque Fiume par terre et par mer. C'est le “Noël de Sang” (“Il Natale di Sangue”). Le régime de d'Annunzio prend fin, après quinze mois d'existence.

 

Le volume collectif qui vient de paraître en Allemagne n'est pas simplement une histoire de Fiume sous le “Comandante”. La préoccupation des auteurs a été bien davantage d'expliquer les événements de Fiume à la lumière des nouvelles formes “non-conventionnelles” de guerre et de propagande, nées de la première guerre mondiale (par “non-conventionnel”, on entend ici le non respect de la séparation entre combattants et non combattants, entre guerre et paix). Dans les nouvelles technologies de la vitesse (l'avion, la vedette lance-torpilles, les troupes d'assaut), dans les médias (le cinéma) et l'art de la propagande, d'Annunzio était d'une façon ou d'une autre impliqué. Ou en était carrément l'initiateur. En tant qu'aviateur, que commandant de vedettes lance-torpilles, qu'orateur et harangueur, le héros de la première guerre mondiale, couvert de décorations, élevé au grade de lieutenant-colonel, décidait lui-même des missions qu'il allait accomplir. Le philologue Siegert, dans sa contribution (), étudie la renovatio imperii  voulue par d'Annunzio à la lumière de l'histoire de la guerre aérienne entre 1909 et 1940, depuis la journée du vol aérien de Brescia jusqu'à la mort de Balbo.

 

La domination des airs, selon les théories du Général Giulio Douhet, paralysait l'adversaire en détruisant sa logistique. Douhet ne connaissait pas la différence entre l'armée et la population civile, la guerre aérienne réduisant tous les traités à des “chiffons de papier sans valeur”. Ou, comme le formulait Sir Arthur Harris, commandant des flottes de bombardiers britanniques pendant la seconde guerre mondiale, dans son ouvrage de 1947, Bomber Offensive:  . Siegert écrit: «Ce que l'on appelle la “target area bombing” fonde une nouvelle époque de l'histoire de l'Etre. Des choses comme les humains ne sont plus du tout les objets d'une intentio recta, mais les contenus contingents d'un espace standardisé à détruire sur lesquels circulent des objectifs aléatoires». Pendant la guerre, d'Annunzio a survolé Vienne, sur laquelle il a lancé des tracts où il était écrit qu'ils auraient pu être des bombes. Cette action confirmait la possibilité d'une guerre aérienne à outrance et constituait une opération de propagande destinée à frapper l'imagination des Viennois.

 

Pendant la seconde guerre mondiale également, les sociologues affectés au “Strategic Bombing Survey” du Pentagone n'ont pas seulement considéré les tapis de bombes sur les villes allemandes comme un simple moyen de paralyser l'effort de guerre de l'ennemi mais comme un premier pas vers la rééducation de la population du Reich: ainsi, un pas de plus était franchi dans le processus d'effacement des différences entre guerre et paix. Plus généralement, les théories de la guerre aérienne chez d'Annunzio et chez Douhet, puis chez les praticiens anglo-saxons du bombardement des villes à outrance, permettent de lever les frontières, de lancer des opérations sur l'espace tout entier sans tenir compte d'aucune barrière. L'Etat national classique devient ainsi caduc et doit en bout de course être remplacé par une forme néo-impériale, par une renovatio imperii  sur le modèle de Fiume.

 

Dans d'autres contributions de ce volume, notamment celle de Friedrich Kittler sur les “arditi” (les “téméraires”), version italienne de Sturmtruppen allemandes (dont Jünger fit partie) de la première guerre mondiale ou celle de Hans Ultich Gumbrecht sur les “redentori della vittoria” (= les sauveurs de la victoire) nous amènent à porter des réflexions non habituelles sur l'histoire des idées au XXième siècle. Le volume contient également une chronologie de la “guerre pour Fiume” et quelques réflexions sur la guerre aérienne telle que la concevaient d'Annunzio et Guido Keller. Enfin, des textes sur la constitution de Fiume et sur le statut de son “armée de libération”.

 

Ludwig VEIT.

(texte paru dans Criticón, n°152/1996).

 

Hans-Ulrich GUMBRECHT, Friedrich KITTLER, Bernhard SIEGERT (Hrsg.), Der Dichter als Kommandant. D'Annunzio erobert Fiume, Wilhelm Fink Verlag, München, 1996, 340 p., DM 58,-, ISBN 3-7705-3019-5.

 

mardi, 27 avril 2010

Arnold Gehlen et l'anthropologie philosophique

Gehlen.jpgArnold Gehlen et l'anthropologie philosophique

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Les éditions de la Maison des sciences de l'homme viennent de publier Essais d'anthropologie philosophique,un recueil de texte du philosophe allemand Arnold Gehlen. Fondateur de l'anthropologie philosophique, sa réflexion porte sur l'homme en tant qu'"animal inachevé" (Nietzsche) mais "ouvert au monde". Considéré comme un des intellectuels conservateurs les plus importants  de XXème siècle, son oeuvre a été, jusqu'à présent, très peu traduite en français et donc largement ignorée de ce côté-ci du Rhin. Seules les éditions PUF ont publié, il y a tout juste vingt ans, un de ses ouvrages, un recueil de textes intitulé Anthropologie et psychologie sociale. Il convient aussi de noter que la revue Krisis d'Alain de Benoist a traduit un texte de Gehlen, Problèmes psychosociologiques de la société industrielle, dans son numéro consacré à la technique (n°24, novembre 2000).

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"Le premier article de ce recueil définit l'anthropologie philosophique comme la science de l'être humain, de concert avec la morphologie, la physiologie, la psychologie, la linguistique, la sociologie, etc. Science philosophique systématique et interdisciplinaire, elle est fondée sur des hypothèses exemptes de toute « métaphysique ». L’homme. Sa nature et sa position dans le monde (1940) présente les plus fondamentales. Deux articles publiés en 1951 et en 1968 leur ajoutent des éléments du pragmatisme anglo-américain et des éléments de la psychanalyse freudienne. L’idée essentielle de Gehlen est que « l’action et les transformations prévues du monde, dont la quintessence porte le nom de "culture", font partie de l’"essence" de l’être humain, et [que], à partir du point d’approche que constitue l’action, on peut en construire une science globale ».

Influencé par Kant, Herder et Fichte, mettant ses pas dans ceux de Jakob von Uexküll et de Konrad Lorenz, l’homme est selon lui une créature qui se maintient en vie par la transformation et l’amélioration permanente des données de la nature. Sa défectuosité biologique est compensée par l’invention technique. Dépourvu de « niche écologique », il s’adapte à tous les milieux, il est capable en dépit d’une pression intérieure immédiate d’ajourner son action ; cette espèce d’hiatus lui permet de la planifier, d’anticiper l’avenir.
Ces thèses ont nourri la réflexion de Jürgen Habermas, Hans Blumenberg, Ernst Tugendhat, Theodor Adorno.

Quand les pollutions, le dérèglement climatique, etc., menacent l’avenir de l’humanité, mais quand aussi s’expriment partout le souci de sa préservation, alors il est temps de découvrir l’anthropologie d’Arnold Gehlen."

vendredi, 12 mars 2010

Les "dégagements" de Régis Debray

regis_debray_1.jpgLes dégagements de Régis Debray

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Dégagements est le titre du nouvel essai de Régis Debray qui doit sortir en librairie dans les prochains jours. Il a rassemblé dans ce volume, en particulier, ses carnets publiés dans la revue Médium.

L’essentiel, qui est un certain style, se niche dans les détails. C’est le ton de l’écrivain, celui qui vivifie les mots et stylise la vie.

Régis Debray joue aux quatre coins avec les accidents de la vie. Entre figures tutélaires (Julien Gracq ou Daniel Cordier), et artistes redécouverts (Andy Warhol ou Marcel Proust), entre cinéma et théâtre, expos et concerts, le médiologue se promène en roue libre, sans apprêt ni a priori. Rêveries et aphorismes cruels se mêlent aux exercices d’admiration. Les angles sont vifs, la lumière crue, mais souvent, à la fin, tamisée par l’humour.

Ainsi l’exige la démarche médiologique, tout en zigzags et transgressions, selon la définition un rien farceuse qu’en donne l’auteur : « Un mauvais esprit assez particulier qui consiste, quand un sage montre la lune, à regarder son doigt, tel l’idiot du conte. »

Essayiste, romancier, journaliste et mémorialiste, Régis Debray a notamment publié aux Éditions Gallimard de nombreux essais : Ce que nous voile le voile. La République et le sacré (Hors Série Connaissance, 2004), Le plan vermeil (Hors Série Connaissance, 2004), Supplique aux nouveaux progressistes du XXIe siècle (Hors Série Connaissance, 2006), une pièce de théâtre : Julien le fidèle (collection blanche, 2005), des mémoires : Aveuglantes lumières (collection blanche, 2006). Derniers ouvrages parus : Un candide en Terre Sainte (collection blanche, 2008, Folio n° 4968) et Le moment fraternité (collection blanche, 2009).

 

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Dixit Debray

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Dixit Debray

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

A l'occasion de la sortie de Dégagements, son dernier ouvrage publié aux éditions Gallimard, Régis Debray a donné un entretien au magazine Le Point dont voici quelques extraits.

  « Être, à présent, c'est être vu. C'est la caméra qui donne la visibilité sociale, après quoi on est bon pour l'influence, et même pour un ministère. Le système création-édition-critique-médias est devenu un mécanisme d'autocongratulations qui fonctionne en circuit fermé. Quant à nos acteurs, sportifs, chansonniers, animateurs, ils ont la légitimité. Quand Sarkozy pose à côté de son pote Johnny, le patron, c'est Johnny. Il met négligemment la main sur l'épaule de Nicolas. La politique est devenue une filiale parmi d'autres du show-biz. Comme la philosophie, ou ce qui passe pour tel, et le football. Ils font la paire en public et se mettent en ménage dans le privé. Mauvais temps pour les mots. "Casse-toi, pauvre con !" Ceux qui aiment déguster des mots plutôt que déglutir de l'info vont survivre, loin des best-sellers, hors marché, dans des îlots ou des monastères, peut-être dans quelques grandes écoles si celles-ci ne disparaissent pas entre-temps. Mais les Voltaire et les Victor Hugo, dans l'Occident postindustriel, sont technologiquement condamnés. L'intello classique n'est plus fonctionnel. »

 « Les nouveaux philosophes produisent de l'indignation au rythme de l'actualité en désignant au bon bourgeois le méchant du jour - le totalitaire, le franchouillard, l'islamo-fasciste, etc. »

 « J'estime avoir fait mon travail lorsque j'ai éclairé des zones d'ombre, comme la religion, raccordé des champs, proposé des outils de compréhension, en général pour expliquer pourquoi ça ne marche pas et pourquoi ça ne marchera pas beaucoup mieux demain. Mais je n'appelle personne à la conversion. Entre la tour d'ivoire et la course de vitesse avec l'actu, j'espère trouver une troisième voie, que j'appelle le dégagement ou le regard en biais. Je n'ai plus le virus politique, mais je garde un penchant pour les collectifs : j'aime la bande, la revue, la conspiration, le commando. C'est un trait de gauche. On ne se refait pas. »

 «  Le grand retour indigéniste auquel nous assistons à travers quelqu'un comme Evo Morales est bien une revanche de la mémoire sur les tables rases du futurisme occidental. Toutes les révolutions socialistes sont des nationalismes. Mao commence pour de bon avec l'attaque du Japon. Pourquoi les talibans sont-ils forts ? Parce qu'ils sont chez eux envahis par des étrangers, infidèles de surcroît. On ne gagne pas contre une civilisation. »

 «  Le problème, c'est l'évanouissement de l'Europe comme alternative. Voyez l'obamania de nos provinces. Faire d'un patriote américain juste milieu un bon Européen de gauche relève d'une incroyable perte de sens historique. Et géographique. Nous n'avons même plus la force de produire nos propres champions. On s'enamoure en midinette. On dirait qu'en vieillissant l'Europe n'est plus que fleur bleue. Elle regarde l'Oncle d'Amérique en prince charmant, lequel regarde ailleurs, là où les choses se passent : Asie et Pacifique. »

 « Le clivage [droite-gauche] reste, mais il est sociologique ou folklorique, au bon sens du mot. Quant aux idées et aux valeurs, allez vous y reconnaître. [...] Qui eût dit que le patron du FMI, installé à New York, serait un jour la vedette de la gauche française ? Il y a vingt ans, on pouvait reconnaître un homme de droite à sa cravate, à sa boutonnière et à sa coupe bien nette. Aujourd'hui, le casual wear et la barbe de trois jours font uniforme commun. En face de quoi vous pouvez me définir comme un conservateur de gauche, tiers-mondiste vieux jeu, voire gaulliste d'extrême gauche. Cela m'indiffère. »

 « Le handicap de la gauche, en matière d'art, c'est la morale. Le surmoi est assez peu créatif. La droite doit à un certain cynisme d'avoir les coudées franches. Il m'arrive d'avoir plus de plaisir à lire le Journal de Morand, politiquement immonde, que celui de Leiris, moralement impeccable. »

 « Pour sauvegarder votre capacité à être vous-même, faites de l'histoire, sortez de vos frontières et lisez des livres : plus vous maîtriserez les mots, plus vous jouirez des images. »

mardi, 02 mars 2010

Bibliographie de Jean-Claude Valla

Jean-Claude Valla et Pierre Vial lors d'un séminaire de "Terre & Peuple"

Bibliographie de Jean-Claude Valla

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/

Bibliographie :

  • La Civilisation des Incas, Famot, 1976.
  • Les Seigneurs de la guerre (avec Dominique Venner, André Brissaud, Jean Mabire, etc.), Famot, 1978.
  • Les Grandes découvertes archéologiques du XXe siècle, présentées par Jean Dumont ; Tome 2 : La redécouverte des Celtes – Nouvelles lumières sur les mondes – Les mystères Incas et Mayas : enquêtes et textes de Olivier Launay, Jacques Pons, Jean-Claude Valla, Famot, 1979.
  • Affaire Touvier : la contre-enquête, Éd. du Camelot, Paris, 1996.
  • La Cagoule : 1936-1937, Éd. de la Librairie Nationale, 2000.
  • La France sous les bombes américaines : 1942-1945, Éd. de la Librairie nationale, 2001.
  • L’Extrême droite dans la Résistance, 2 vol., Éd. de la Librairie nationale, 2000.
  • La Gauche pétainiste, Éd. de la Librairie nationale, 2001.
  • Le Pacte germano-sioniste , 7 août 1933, Éd. de la Librairie nationale, 2001.
  • Ces Juifs de France qui ont collaboré, Éd. de la Librairie nationale, 2002.
  • La Milice : Lyon, 1943-1944, Éd. de la Librairie nationale, 2002.
  • Ledesma Ramos et la Phalange espagnole : 1931-1936, Éd. de la Librairie nationale, 2002.
  • Georges Valois : de l’anarcho-syndicalisme au fascisme, Éd. de la Librairie nationale, 2003.
  • La Nostalgie de l’Empire : une relecture de l’histoire napoléonienne, Éd. de la Librairie nationale, 2004.
  • Les Socialistes dans la Collaboration : de Jaurès à Hitler, Éd. de la Librairie nationale, 2006.
  • Doriot, Pardès (coll. « Qui suis-je ? »), 2008

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samedi, 27 février 2010

Michel Tournier: parcours philosophique

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995

Michel Tournier: parcours philosophique

 

tournier.jpgMichel Tournier est un écrivain qui compte et son œuvre peut être abordée selon de multiples perspec­tives. Jean-Paul Zarader a choisi celle de la philosophie dans une étude intitulée Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier: un parcours philosophique. Il donne ainsi ses raisons: «Cet ouvrage a voulu prendre au sérieux l'affirmation de Michel Tournier: “Je n'écris pas pour les enfants, j'écris de mon mieux. Et quand j'approche mon idéal, j'écris assez bien pour que les enfants aussi puissent me lire”. On s'est donc appliqué a lire Vendredi ou la vie sauvage  et à en esquisser un commentaire, sans ja­mais se référer à cette première version que constitue Vendredi ou les limbes du Pacifique. Quant au caractère philosophique du commentaire, il résulte d'une simple évidence: c'est que nul ne peut, le voudrait-il, se renier. Or Tournier est philosophe de formation et, loin de renier la philosophie, il n'a ja­mais cessé de la considérer comme la racine de son œuvre littéraire». Cet essai est suivi d'un entretien inédit avec Michel Tournier dont nous citerons un des propos: «Le principal enseignement de l'ethnographie, qui débouche sur l'idéalisme, est qu'il n'y a pas la Civilisation et le reste des sauvages, mais des civilisations, parmi lesquelles la nôtre, celle de la France de 1995 qui ne sera pas tout à fait la même que celle de la France de 1996. Et puis, il y a la civilisation des Eskimos, des Pygmées, des Papous... Il faut étudier ces civilisations. Le drame, c'est que la civilisation occidentale moderne a pour effet de détruire toute autre civilisation qui l'approche. Ainsi les Eskimos, qui avaient une civilisation solide et cohérente dans un milieu très défavorable, se sont effondrés dès lors que les Américains les ont touchés» (Jean de Bussac).

 

Jean-Paul ZARADER, Vendredi ou la voie sauvage de Michel Tournier: un parcours philosophique, Editions Vinci, 1995, (135-141, rue du Mont-Cenis, F-75.018 Paris), 222 pages, 110 FF.

jeudi, 21 janvier 2010

How the West Was Lost

How the West Was Lost

Churchill, Hitler, and “the Unnecessary War”
How Britain Lost Its Empire and the West Lost the World
Patrick J. Buchanan
New York: Crown Publishers, 2008

Patrick J. Buchanan's <i>Churchill, Hitler, and the Uncessary War</i>

Many reviewers of the respectable class become unhinged upon seeing the words “unnecessary war” in the title of a book dealing with World War II—in their minds, the “Good War” to destroy the ultimate evil of Hitler’s Nazism.[1] And, of course, Buchanan was already in deep kimchi on this issue since he had expressed a similar criticism of American entry into World War II in his A Republic, Not an Empire.[2]

With this mindset, most establishment reviewers simply proceed to write a diatribe against Buchanan for failing to recognize the allegedly obvious need to destroy Hitler, bringing up the Holocaust, anti-Semitism, and other rhetorical devices that effectively silence rational debate in America’s less-than-free intellectual milieu. However, Buchanan’s book is far more than a discussion of the merits of fighting World War II. For Buchanan is dealing with the overarching issue of the decline of the West—a topic he previously dealt with at length in his The Death of the West.[3] In his view, the “physical wounds” of World Wars I and II are significant factors in this decline. Buchanan writes: “The questions this book answers are huge but simple. Were these two world wars the mortal wounds we inflicted upon ourselves necessary wars? Or were they wars of choice? And if they were wars of choice, who plunged us into these hideous and suicidal world wars that advanced the death of our civilization? Who are the statesman responsible for the death of the West?” (p. xi). Early in his Introduction, Buchanan essentially answers that question: “Historians will look back on 1914–1918 and 1939–1945 as two phases of the Great Civil War of the West, when the once Christian nations of Europe fell upon one another with such savage abandon they brought down all their empires, brought an end to centuries of Western rule, and advanced the death of their civilization” (p. xvii).

Buchanan sees Britain as the key nation involved in this process of Western suicide. And its own fall from power was emblematic of the decline of the broader Western civilization. At the turn of the twentieth century, Britain stood out as the most powerful nation of the West, which in turn dominated the entire world. “Of all the empires of modernity,” Buchanan writes, “the British was the greatest—indeed, the greatest since Rome—encompassing a fourth of the Earth’s surface and people” (p. xiii). But Britain was fundamentally responsible for turning two localized European wars into the World Wars that shattered Western civilization.

Contrary to the carping of his critics, Buchanan does not fabricate his historical facts and opinions but rather relies on reputable historians for his information, which is heavily footnoted. In fact, most of his points should not be controversial to people who are familiar with the history of the period, as shocking as it may be to members of the quarter-educated punditocracy.

Buchanan points out that at the onset of the European war in August 1914, most of the British Parliament and Cabinet were opposed to entering the conflict. Only Foreign Minister Edward Grey and Winston Churchill, then First Lord of the Admiralty, held that it was necessary to back France militarily in order to prevent Germany from becoming the dominant power on the Continent. In 1906, however, Grey had secretly promised France support in the event of a war with Germany, which, Buchanan implies, might have served to encourage French belligerency in 1914. However, it was only the German invasion of neutral Belgium—the “rape” of “little Belgium” as pro-war propagandists bellowed—that galvanized a majority in the Cabinet and in Parliament for war.

Buchanan maintains that a victorious Germany, even with the expanded war aims put forth after the onset of the war, would not have posed a serious threat to Britain. And certainly it would have been better than the battered Europe that emerged from World War I. Describing the possible alternate outcome, Buchanan writes:

Germany, as the most powerful nation in Europe, aligned with a free Poland that owed its existence to Germany, would have been the western bulwark against any Russian drive into Europe. There would have been no Hitler and no Stalin. Other evils would have arisen, but how could the first half of the twentieth century have produced more evil than it did? (p. 62)

As it was, the four year world war led to the death of millions, with millions more seriously wounded. The utter destruction and sense of hopelessness caused by the war led to the rise of Communism. And the peace ending the war punished Germany and other members of the Central powers, setting the stage for future conflict. The Allies “scourged Germany and disposed her of territory, industry, people, colonies, money, and honor by forcing her to sign the ‘War Guilt Lie’” (p. 97). Buchanan acknowledges that it was not literally the “Carthaginian peace” that its critics charged. Germany “was still alive, more united, more populous and potentially powerful than France, and her people were now possessed of a burning sense of betrayal” (p. 97). But by making the new democratic German government accept the peace treaty, the Allies had destroyed the image of democratic government in Germany among the German people. In essence, the peace left “Europe divided between satiated powers, and revisionist powers determined to retrieve the lands and peoples that had been taken from them” (p. 95). It was “not only an unjust but an unsustainable peace. Wedged between a brooding Bolshevik Russia and a humiliated Germany were six new nations: Finland, Estonia, Latvia, Lithuania, Poland, and Czechoslovakia. The last two held five million Germans captive. Against each of the six, Russia or Germany held a grievance. Yet none could defend its independence against a resurrected Germany or a revived Russia. Should Russia and Germany unite, no force on Earth could save the six” (p. 98). It should be noted that Buchanan’s negative depiction of the World War I peace is quite conventional, and was held by most liberal thinkers of the time.[4]

Buchanan likewise provides a very conventional interpretation of British foreign policy during the interwar period, which oscillated between idealism and Realpolitik and ultimately had the effect of weakening Britain’s position in the world. Buchanan points out that Britain needed the support of Japan, Italy, and the United States to counter a revived Germany, but its diplomacy undercut such an alliance. To begin with, Britain terminated its alliance with Japan to placate the United States as part of the Washington Naval Conference of 1922. Buchanan contends that the Japanese alliance had not only provided Britain with a powerful ally but served to restrain Japanese expansionism.

Britain needed Mussolini’s Italy to check German revanchism in Europe, a task which “Il Duce” was very willing to undertake. However, Britain drove Mussolini into the arms of Hitler by supporting the League of Nations’ sanctions against Italy after it attacked Ethiopia in 1935. “By assuming the moral high ground to condemn a land grab in Africa, not unlike those Britain had been conducting for centuries, Britain lost Italy,” Buchanan observes. “Her diplomacy had created yet another enemy. And this one sat astride the Mediterranean sea lanes critical in the defense of Britain’s Far Eastern empire against that other alienated ally, Japan” ( p. 155).

America, disillusioned by the war’s outcome, returned to its traditional non-interventionism in the 1920s, so it was not available to back British interests. Consequently, Britain would only have France to counter Hitler’s expansionism in the second half of the 1930s.

Buchanan provides a straightforward account of Prime Minister Neville Chamberlain’s and Foreign Minister Halifax’s appeasement policy. The goal was to rectify the wrongs of Versailles so as to prevent the outbreak of war. “They believed,” Buchanan points out, “that addressing Germany’s valid grievances and escorting her back into Europe as a Great Power with equality of rights was the path to the peace they wished to build” (p. 201). Buchanan asserts that such a policy probably would have worked with democratic Weimar Germany, but not with Hitler’s regime, because of its insatiable demands and brutality.

Munich was the high point of appeasement and is conventionally considered one of the great disasters of British foreign policy. Buchanan explains Chamberlain’s reasoning for the policy, which was quite understandable. First, morality seemed to be on Germany’s side since the predominantly German population of the Sudetenland wanted to join Germany. Moreover, maintaining the current boundaries of Czechoslovakia was not a key British interest worth the cost of British lives. Finally, Britain did not have the wherewithal to intervene militarily in such a distant, land-locked country.

Churchill, who represented the minority of Britons who sought war as an alternative, believed that support from Stalinist Russia would serve to counter Hitler. Of course, as Buchanan points out, the morality of such an alliance was highly dubious because Stalin had caused the deaths of millions of people during the 1930s, while Hitler’s victims still numbered in the hundreds or low thousands before the start of the war in 1939. Moreover, Communist Russia would have to traverse Rumania and Poland to defend Czechoslovakia, and the governments of these two countries were adamantly opposed to allowing Soviet armies passage, correctly realizing that those troops would likely remain in their lands and bring about their Sovietization. It should also be added that it was questionable whether the Soviet Union really intended to make war on the side of the Western democracies, because Stalin hoped that a great war among the capitalist states, analogous to World War I, would bring about their exhaustion and facilitate the triumph of Communist revolution, aided by the intervention of the Soviet Red Army.[5]

Buchanan concludes that Chamberlain was right not to fight over the Sudetenland but “was wrong in believing that by surrendering it to Hitler he had bought anything but time,” which he should have used to rearm Britain in preparation for an inevitable war (p. 235). Instead, Chamberlain believed that Hitler could be trusted and that peace would prevail.

While Buchanan faults Chamberlain for not properly preparing for war after the Munich Agreement, he does not believe that Munich per se brought on the debacle of war. What did bring about World War II, according to Buchanan, was the British guarantee to defend Poland in March 1939. This guarantee made Poland more resistant to compromise with Germany, and made any British decision for war hinge on the decisions made by Poland. Moreover, as Buchanan points out, “Britain had no vital interest in Eastern Europe to justify a war to the death with Germany and no ability to wage war there” (p. 263).

Buchanan, while citing several explanations for the Polish guarantee, seems to give special credence to the view that Chamberlain was more of a realist than a bewildered naïf. Buchanan holds that a clear analysis of Chamberlain’s words and intent shows that in the guarantee the Prime Minister had not bound Britain to fight for the territorial integrity of Poland but only for its independence as a nation. “The British war guarantee,” Buchanan contends, “had not been crafted to give Britain a pretext for war, but to give Chamberlain leverage to persuade the Poles to give Danzig back” (p. 270). Chamberlain seemed to be “signaling his willingness for a second Munich, where Poland would cede Danzig and provide a road-and-rail route across the Corridor, but in return for Hitler’s guarantee of Poland’s independence” (p. 270). Hitler, however, did not grasp this “diplomatic subtlety” and believed that a German effort to take any Polish territory would mean war. The Poles did not understand Chamberlain’s intent either, and assumed that Britain would back their intransigence and thus refused to discuss any territorial changes with Germany. Buchanan, however, seems to reverse this interpretation of Chamberlain’s motivation when discussing his guarantees to other European countries in 1939, writing that “Chamberlain had lost touch with reality” (p. 278).

In the end, Britain and France went to war with Germany over Poland without the means to defend her. Poland’s fate was finally sealed when Hitler made his deal with Stalin in August 1939, which, in a secret protocol, offered the Soviet dictator the extensive territory that he sought in Eastern Europe.

Some reviewers have claimed that Buchanan excuses Hitler of blame for the war, but this is far from the truth. Buchanan actually states that Hitler bore “full moral responsibility” for the war on Poland in 1939 (p. 292), in contradistinction to the wider world war, though even here the charge of “full responsibility” would seem to be belied by much of the information in the book. For Buchanan points out that the Germans not only had justified grievances regarding the Versailles territorial settlement, but that, despite Hitler’s bold demands, the German-Polish war might not have happened without Britain’s meddling in 1939. Buchanan’s analysis certainly does not absolve Hitler of moral responsibility for the Second World War (much less palliate his crimes against humanity), but it does show that there is plenty of blame to go around.

Buchanan writes that “had there been no war guarantee, Poland . . . might have done a deal over Danzig and been spared six million dead” (p. 293). It is quite possible that after any territorial deal with Poland, Hitler would have consequently made much greater demands against her. Perhaps he would have acted no differently toward Poland and the Polish Jews than he actually did—but the outcome could not have been worse for the Polish Jews, almost all of whom were exterminated during the World War II. And Polish gentiles suffered far more than the inhabitants of other countries that resisted Hitler less strenuously. In short, a war purportedly to defend Poland was an utter disaster for the inhabitants of Poland. It is hardly outrageous to question whether this was the best possible outcome and to attempt to envision a better alternative.

Buchanan shows how World War II was hardly a “Good War.” The Allies committed extreme atrocities such as the deliberate mass bombing of civilians and genocidal population expulsions. The result was the enslavement of half of Europe by Soviet Communism. “To Churchill,” Buchanan writes, “the independence and freedom of one hundred million Christian peoples of Eastern Europe were not worth a war with Russia in 1945. Why, then, had they been worth a war with Germany in 1939?” (p. 373).

Buchanan holds that had Britain not gone to war against Germany, a war between Soviet Russia and Nazi Germany would have been inevitable, and that such a conflict would have exhausted both dictatorships, making it nigh impossible for either of them to conquer Western Europe. Although this scenario would not have been a certainty, a military stalemate between the two totalitarian behemoths would seem to be the most realistic assessment based on the actual outcome of World War II. Certainly, the Soviet Union relied on Western support to defeat the Nazi armies; and Germany was unable to knock out the Soviet Union during the lengthy period before American military began to play a significant role in Europe.

Buchanan contrasts the lengthy wars fought by Britain, which gravely weakened it, and the relative avoidance of war by the United States, which enabled it to become the world’s greatest superpower. In Buchanan’s view, the United States “won the Cold War—by avoiding the blunders Britain made that plunged her into two world wars” (p. 419). In the post-Cold War era, however, the United States has ignored this crucial lesson, instead becoming involved in unnecessary, enervating wars. “America is overextended as the British Empire of 1939,” Buchanan opines. “We have commitments to fight on behalf of scores of nations that have nothing to do with our vital interests, commitments we could not honor were several to be called in at once” (p. 423). Buchanan maintains that in continuing along this road the United States will come to the same ruinous end as Britain.

Buchanan’s British analogy, unfortunately, can be seen as giving too much to the position of the current neo-conservative war party. Although I think Buchanan’s non-interventionist position on the World Wars is correct, it should be acknowledged that Britain faced difficult choices. Allowing Germany to become the dominant power on the Continent would have been harmful to British interests—though the two World Wars made things even worse. In contrast, today it is hard to see any serious negative consequences resulting from the United States’ pursuit of a peaceful policy in the Middle East. No Middle East country or terrorist group possesses (or possessed) military power in any way comparable to that of Germany under the Second or Third Reichs, and, at least, Iran and Iraq do (did) not have any real interest in turning off the oil spigot to the West since selling oil is the lifeblood of their economies.

Another important aspect of the book is Buchanan’s attack on the cult of Winston Churchill, who has served as a role model for America’s recent bellicose foreign policy, with President George W. Bush even placing a bust of Churchill in the Oval Office. Buchanan maintains that Churchill, with his lust for war, was the individual most responsible for the two devastating World Wars.

In contrast to the current Churchill hagiography, Buchanan portrays the “British Bulldog” as a poor military strategist who was ruthlessly indifferent to the loss of human life, advocating policies that could easily be labeled war crimes. Churchill proposed both the incompetent effort to breech the Dardanelles in 1915, ending with the disastrous Gallipolli invasion, and the bungled Norwegian campaign of April 1940. Ironically, the failures of the Norwegian venture caused the downfall of the Chamberlain government and brought Churchill to power on May 10, 1940.

Churchill supported the naval blockade of Germany in World War I, which in addition to stopping war materiel prevented food shipments, causing an estimated 750,000 civilian deaths. Churchill admitted that the purpose of the blockade was to “starve the whole population—men, women, and children, old and young, wounded and sound—into submission” (p. 391). He successfully proposed the use of poisonous gas against Iraqi rebels in the interwar period and likewise sought the use of poison gas against German civilians in World War II, though the plan was not implemented due to opposition from the British military. Churchill was, however, successful in initiating the policy of intentionally bombing civilians, which caused the deaths of hundreds of thousands. Equally, if not more, inhumane, Churchill’s support for the forcible “repatriation” of Soviet POWs to the Soviet Union and the “ethnic cleansing” of Germans from Eastern and Central Europe involved the deaths of millions of people. And, of course, Churchill was willing to turn over Eastern Europe’s millions to slavery and death under Stalinist rule.

Overall, the Buchanan thesis makes considerable sense—though in some cases it assumes a foresight that would not be possible. For example, the pursuit of containment by the United States in the Cold War period, which Buchanan praises, was a policy largely rejected by the contemporary American Right, of which Buchanan was a member. The American Right held that the policy of containment was a defensive policy that could not achieve victory but instead likely lead to defeat—a position best expressed by James Burnham. And, at least up until Reagan’s presidency, the power of the Soviet Union greatly increased, both in terms of its nuclear arsenal and its global stretch, relative to that of the United States. While Buchanan touts Reagan’s avoidance of war, what most distinguished Reagan from his presidential predecessors and the foreign policy establishment was his willingness to take a harder stance toward the Soviets—a difference that terrified liberals of the time. Reagan’s hard-line stance consisted of a massive arms build-up, and, more importantly, an offensive military strategy (violating the policy of containment), which had the United States supporting a revolt against the Soviet-controlled government in Afghanistan. (The policy was begun under President Carter but significantly expanded under Reagan.) Perhaps, if the United States had launched such a policy in the early years of the Cold War, the Soviet Empire would have unraveled much earlier and not been such a threat to the United States. The Soviet Union was obviously the first country that could destroy the United States, and it achieved this lethal potential during the policy of containment. To this reviewer, it does not seem inevitable that everything would have ultimately turned out for the best.

While Buchanan makes a good case that the two World Wars were deleterious to the West, it would seem that they were only one factor, and probably not the primary one, in bringing about the downfall of Western power—a decline that was observed by astute observers such as Oswald Spengler prior to 1914.[6] (Buchanan himself is not oblivious to these other factors but gives a prominent place to the wars.) Moreover, it is questionable if Britain would have retained its empire any longer than it did, even without the wars, given the spread of nationalism to the non-Western world and the latter’s greater rates of population increase compared to Europe. Also, the growing belief in the West of universal equality obviously militated against European rule over foreign peoples.

In sum, Buchanan’s work provides an excellent account of British diplomacy and European events during the crucial period of the two world wars, which have shaped the world in which we now live. It covers a host of issues and events that are relatively unknown to those who pose as today’s educated class, and does so in a very readable fashion. While this reviewer regards Buchanan’s theses as fundamentally sound, the work provides a fount of information even to those who would dispute its point of view.

Forthcoming in TOQ vol. 9, no. 1 (Spring 2009).


 

<!--[if !supportFootnotes]-->[1] The phrase “The Unnecessary War” is not placed in quotes on the paper jacket or on the hardback cover but is in quotes inside the book, including on the title page. This tends to make the meaning of the phrase unclear. (I owe this insight to Dr. Robert Hickson who has produced a review of this book, along with others, for Culture Wars, though I present a somewhat different take on the subject.) Buchanan quotes Churchill’s use of the phrase in his memoirs (p. xviii). Churchill wrote: “One day President Roosevelt told me that he was asking publicly for suggestions about what the war should be called. I said at once, ‘The Unnecessary War.’ There never was a war more easy to stop than that which has just wrecked what was left of the world from the previous struggle.” But Churchill meant that the war could have been avoided if the Western democracies had taken a harder line, while Buchanan supports, in the main, a softer approach for the periods leading up to both wars.

[2] Patrick J. Buchanan, A Republic, Not an Empire: Reclaiming America’s Destiny (Washington, D.C.: Regnery, 1999). See also Stephen J. Sniegoski, “Buchanan’s book and the Empire’s answer: Fahrenheit 451!” The Last Ditch, October 13, 1999, http://www.thornwalker.com/ditch/snieg7.htm.

[3] Patrick J. Buchanan, The Death of the West: How Dying Populations and Immigrant Invasions Imperil Our Country and Civilization (New York: Thomas Dunne Books/St. Martin’s Press, 2002).

[4] One early critic was the well-known British economist, John Maynard Keynes, The Economic Consequences of the Peace (New York: Harcourt, Brace, and Howe, 1920).

[5] Viktor Suvorov, Icebreaker: Who Started the Second World War? (New York: Viking Press, 1990); Viktor Suvorov, The Chief Culprit: Stalin’s Grand Design to Start World War II (Annapolis: Naval Institute Press, 2008); R. C. Raack, Stalin’s Drive to the West, 19381945: The Origins of the Cold War (Stanford: Stanford University Press, 1995); R. C. Raack, “Stalin’s Role in the Coming of World War II,” World Affairs, vol. 158, no. 4 (Spring 1996), http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/raack.htm; James E. McSherry, Stalin, Hitler, and Europe: The Origins of World War II, 19331939 (Cleveland: World Pub. Co, 1968).

[6] Spengler had developed his thesis of the Decline of the West (Der Untergang des Abendlandes) before the onset of World War I, though the first volume was not published until 1918.

dimanche, 13 décembre 2009

"The Web of Debt"

Brown_Web_of_Debt_1.jpgThe Web of Debt

Inleiding

De huidige financiële crisis is niet uit de lucht komen vallen. Het is slechts een samenkomst van meerdere factoren die nu eindelijk hun hoogtepunt bereiken. Dat bankiers reeds lang het financiële systeem manipuleren om daar zelf ongewoon grote winsten uit te slaan, is een publiek geheim. Maar wat mensen minder weten, is dat dit al eeuwenlang bezig is op een schaal die ongezien is. In het boek “The Web of Debt” gaat Ellen Hodgson Brown dieper in op de manipulatie van de geldstromen door de bankiers.

Speculatie doorheen de eeuwen

In een goede 530 bladzijden geeft Ellen Brown een verbazingwekkend duidelijke geschiedenis van de manipulatie van het financiële en monetaire systeem. De nadruk ligt vaak op de evolutie van het bankwezen in de V.S.A., wat echter ons Europeanen niet mag tegenhouden om ons ook in deze materie te interesseren. In deze geglobaliseerde wereld, gedomineerd door het financiële en militair-industriële apparaat van de V.S.A. is het altijd handig om te weten hoe de dingen werken in het centrum van de macht. Ellen Brown geeft een duidelijk overzicht hoe bankiers reeds in het verleden probeerden om misbruik te maken van crisissituaties om enorme winsten te slaan. Zo boden allerlei machtige bankiers van de Eastern Banks aan het begin van de Amerikaanse Burgeroorlog aan Lincoln aan om een lening te geven van 150 miljoen dollar. De keerzijde hiervan was echter dat dit aan een woekerrente was van 24% tot 36%. Hier wordt ook een eerste alternatief gegeven voor het huidige systeem: een monetair beleid van “Greenbacks”. Hierbij zou geld niet langer gebaseerd worden op goud of op speculatie, maar op een economische realiteit. Een Greenback zou immers een bepaalde economische realiteit weerspiegelen.

Ook worden bepaalde “klassiekers” in de wereldwijde financiële zwendel besproken. De speculaties van de beruchte Rotschild-familie in de financiële wereld, de akkoorden van Bretton Woods (die de Europese munten vastketenden aan de dollar), het Akkoord van Washington (dat de facto ervoor leidde dat onze munten nu enkel op speculatie zijn gebaseerd) etc… Zeker ook lezenswaardig is het stuk waarin gesproken wordt over de plannen van sommigen om een soort wereldmunt te creëren via de Speciale Trekkingsrechten (Special Drawing Rights). Dit zou echter de facto neerkomen op een wereldbank die naar hartelust geld zou kunnen bijdrukken. De hyperinflatie van Duitsland in het Interbellum (waarbij men letterlijk een kruiwagen geld nodig had om een brood te kopen) zou dan nog maar klein bier vergeleken zijn met de mogelijke financiële rampen die zouden kunnen ontstaan door het invoeren van deze Speciale Trekkingsrechten.

Een oplossing?

Het laatste gedeelte van het boek wordt gewijd aan het bespreken van alternatieven voor het huidige systeem. Waar het boek in de vorige hoofdstukken nog een goede bespreking en analyse geeft van het huidige systeem, en hoe het tot stand is gekomen, is dit hoofdstuk helaas gekenmerkt door een idealistische, en bij momenten niet echt enorm doordachte, visie op geld. Tegenover het beleid van het oneindig bijdrukken van geld om de stijgende kosten via inflatie proberen op te lossen, stelt Ellen Brown helaas hetzelfde systeem voor. Maar dan met meer macht voor de staat i.p.v. de bankiers. Als nationalisten zouden wij dan ook veel beter nadenken in de richting van een Europese versie van Greenbacks. Maar los van dit laatste deel is dit boek zeker aan dikke aanrader. De analyse die wordt gemaakt is zeker bruikbaar door ons solidaristische volksnationalisten om te kijken waar het probleem is ontstaan en hoe het zich verspreid heeft. We zullen een andere oplossing moeten bedenken dan Ellen Brown, maar om dat te kunnen doen moeten we eerst het probleem begrijpen. En daar is dit boek meer dan geschikt voor. Wel nog even vermelden dat dit boek zover ik weet enkel in het Engels verkrijgbaar is. Via amazon.co.uk kan je het alvast zonder probleem bestellen.

Yves Pernet

BROWN, E., “The Web of Debt”, Third Millenium Press, Baton Rouge, 2008

Bovenstaand artikel komt uit het themanummer van Revolte over de financiële crisis.

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lundi, 02 novembre 2009

Frankfurter Buchmesse 2009 - Antaios-Rundbrief 24/2009

1254823928_5.jpgFrankfurter Buchmesse 2009
Antaios-Rundbrief 24/2009
Dienstag, 27. Oktober
 
Liebe Freunde,
Liebe Leser,
 
von der Frankfurter Buchmesse haben wir auch neue Bücher aus dem Ares-Verlag mitgebracht, und Preisreduziertes aus dem Landt-Verlag.
 
1. "Frau, komm!", heißt der Titel eines erschütternden Buches über die Massenvergewaltigungen deutscher Frauen und Mädchen 1944/45. Der Autor Ingo von Münch legt damit die erste Gesamtdarstellung über das Ausmaß dieses Kriegsverbrechens vor. Bisher erschienene Bücher zu diesem Thema konzentrierten sich auf Fall-Darstellungen. Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden Sie hier.
 
2. Als Korrektur an einer Biographie versteht der versierte Publizist und Historiker Dirk Bavendamm sein umfangreiches Buch Der junge Hitler, zu dem Sie hier mehr Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden.
 
3. Sezession-Autor Olaf Haselhorst ist federführend beteiligt an dem als Standardwerk zum Thema angelegten Werk Der deutsch-französische Krieg 1870/71. Vorgeschichte, Verlauf, Folgen. Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden Sie hier.
 
4. Eine gut geschriebene und reich bebilderte Zusammenfassung des Architektur-Streits zwischen Moderne und Tradition legt Norbert Borrmann vor: Kulturbolschewismus oder "ewige Ordnung" zeigt, wie sehr der Streit um Formen ein ideologischer Machtkampf ist. Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden Sie hier.
 
5. Zuletzt: Der Landt-Verlag hat drei seiner schönen, wertvoll ausgestatteten Bücher im Preis reduziert. Eberhard Straubs Biographie Wilhelm II (32,90), Martin Tielkes Studie über Ernst Jünger und Carl Schmitt (Der stille Bürgerkrieg, 24,90) sowie Sergio Romanos Brief an einen jüdischen Freund (29,90) kosten jetzt nur noch jeweils 18 Euro. Informationen und eine Bestellmöglichkeit: hier.
 
 
Telefonisch bestellen Sie wie immer bei Frau Drese unter 034632/90941, und Informationen zum Verlagsprogramm finden Sie unter www.antaios.de.
 
Gruß!
Götz Kubitschek
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Wer den Rundbrief nicht mehr erhalten will, schreibe an info@edition-antaios.de.
 

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dimanche, 01 novembre 2009

Der Deutsch-Französische Krieg 1870/71

haselhorst%20der%20deutsch%20franz%20kri.jpgDer Deutsch-Französische Krieg 1870/71

  • Autor: Jan Ganschow, Olaf Haselhorst, Maik Ohnezeit (Hrsg.)
  • ISBN: 978-3-902475-69-5
  • Verlag: ARES

Der Deutsch-Französische Krieg 1870/71 als wichtiges historisches Datum wird in diesem Buch aus vielen Perspektiven betrachtet.


Er zählt ohne Zweifel zu den Ereignissen, die den Lauf der Geschichte wesentlich beeinflusst haben: der Deutsch-Französische Krieg 1870/71. Nach dem Krieg Preußens und seiner Verbündeten gegen Frankreich wurde das Deutsche Reich in Versailles gegründet und die dominierende Stellung Deutschlands in Europa eingeleitet, mit der die Person Otto von Bismarck untrennbar verbunden ist. Deutschland wurde in der folgenden Periode, die Mitteleuropa fast ein halbes Jahrhundert Frieden und einen beispiellosen wirtschaftlichen Aufschwung brachte, zu einem der wichtigsten Mitspieler in der Weltpolitik.


Im Buch „Der Deutsch-Französische Krieg 1870/71“ versammelt der Historiker Olaf Haselhorst als Herausgeber eine Gruppe von Fachleuten, die dieses historische Ereignis aus den unterschiedlichsten Perspektiven beleuchten. Die politischen und militärischen Ereignisse im und rund um den Deutsch-Französischen Krieg werden genauso analysiert wie die damalige Waffentechnik, die wirtschaftlichen und gesellschaftlichen Voraussetzungen der Kriegsparteien und der völkerrechtliche Aspekt.


Durch die Beiträge der ausgewiesenen Experten wird das Buch zur unentbehrlichen Lektüre historisch Interessierter, die Wert auf das Verständnis europäischer Zusammenhänge bis in die Gegenwart legen.


Der Herausgeber:
Olaf Haselhorst ist Historiker, studierte Geschichte und Slawistik in Hamburg und St. Petersburg und diente zwölf Jahre bei der deutschen Bundesmarine. Er ist als Übersetzer in Hamburg tätig. Haselhorst veröffentlichte zahlreiche Beiträge zur Politik- und Militärgeschichte.

Die Autoren:
Zu den Autoren der einzelnen Fachbeiträge zählen Univ.-Prof. Lothar Höbelt (Professor für Neuere Geschichte an der Universität Wien), General Dr. Franz Uhle-Wettler (militärhistorischer Publizist und ARES-Autor), Dipl.-Ing. Alexis Giersch (Marineoffizier und Historiker), Dipl.-Ing. Lothar Kuhr, Dr. Harald Lönnecker (Historiker und Archivar der Deutschen Burschenschaft), Dipl.-Volkswirt Dirk Schmidt (Hptm. d. Res. der Bundeswehr), Jan Ganschow (Hptm. d. Res. der Bundeswehr, Jurist), Dr. Maik Ohnezeit (promovierter Historiker, zurzeit wissenschaftlicher Mitarbeiter im Wissenschaftsreferat Neuzeit/Referat Museumspädagogik des Braunschweigischen Landesmuseums).

www.ares-verlag.com

 

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mercredi, 28 octobre 2009

Le Japon d'André Malraux

4154TYPFYKL__SL500_AA240_.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

Le Japon d'André Malraux

 

Michel Temman consacre un remarquable livre au Japon d'André Malraux. André Brincourt écrit dans sa préface: «N'oublions pas que, devant ce que ses contemporains appelèrent “Le déclin de l'Occident” ou “La crise de l'Esprit”, alors que le surréalisme naissant faisait table rase des valeurs, le jeune Malraux voulait, lui, chercher d'autres valeurs, un “autre” monde. Cet autre monde, ce fut l'Asie. N'oublions pas que l'une des dernières approches avant la mort fut d'aller contempler la cascade de Nachi pour y rejoindre la “lumière” dans tous ses symboles, pour y nourrir une dernière fois ses rêves de spiritualité. Il nous l'avait dit: l'appel de l'Asie était celui de l'âme  —cette surréalité en marge de l'apparence, ce dépassement promis à notre “solitude sinistre”, l'une des formes possibles de l'Anti-destin... Notre chance est que Michel Temman, par cette lumière même, éclaire pour nous l'essentiel d'une œuvre, et, se distinguant de maintes biographies trop complaisamment tournées vers l'Aventurier, y trouve le fondement même d'une pensée qui révèle plus que jamais son orientation métaphysique. “L'Occident veut comprendre par l'analyse, l'Orient veut vivre le divin”, disait Malraux». André Malraux s'était intéressé au seppuku de Mishima. M. Temman écrit à ce propos: «Yukio Mishima ne s'est pas suicidé. André Malraux est catégorique: son acte n'était pas un suicide car le seppuku  est d'abord un rite qui ignore l'idée de la mort. Il y avait donc surtout dans l'acte de l'écrivain japonais, outre une portée politique et idéologique très nette, une charge rituelle forte chargée du poids du passé. Aussi Malraux pense-t-il qu'il faut distinguer “la mort romaine” et rituelle de Mishima et ce que l'on croit être une “mort romantique”. “Pour Mishima, expliqua-t-il à Tadao Takemoto, la mort en tant qu'acte, a une réalité très forte”. “Il me semble que l'acte de Mishima a été le moyen de posséder sa mort”. En tout cas, ajoute-t-il, “je me sens plus à l'aise avec le “suicide” de Mishima (qui n'est pas un suicide) qu'avec le tuyau à gaz”. Pourquoi “l'acte Mishima” ne choque-t-il pas outre mesure André Malraux? D'abord parce que, comme il le précise encore à Tadao Takemoto, il n'a jamais vraiment compris ce “besoin” de faire du suicide “une faute ou une valeur”. Ensuite parce qu'il “serait normal de rencontrer une civilisation tout entière où il n'y aurait pas de “mort”!» (P. MONTHÉLIE).

 

Michel TEMMAN, Le Japon d'André Malraux, 1997, 266 pages,135 FF (Editions Philippe Picqier, Mas de Vert, F-13.200 Arles).

mardi, 27 octobre 2009

Général Lebed: Mémoires d'un soldat

alexanderlebed.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998

Général Lebed: mémoires d'un soldat

 

Le Général Lebed sera-t-il un jour le Président de la Russie? Nul ne le sait. Mais la parution en français de ses mémoires, consacrés principalement à son séjour en Afghanistan, permet de voir que c'est un homme de caractère. Le livre se termine par une interview réalisée par le Général Henri Paris. A la question: «Est-ce que le capitalisme vous semble un système plus juste? Et si non, quelle est la voie sociale qui vous semble appropriée pour la Russie?», Lebed répond: «Il me semble que le socialisme et le capitalisme appartiennent au passé. Si nous essayons, comme le prônent certains réformateurs actuels, de faire en vingt ans le parcours que le monde occidental a fait en deux cents ans, nous n'arriverons qu'à nous placer encore plus désespérément à la traîne. Rien de bon n'en sortira. C'est pourquoi la voie purement capitaliste est inacceptable. Il y a à cela une autre raison très importante: la population du pays. Les Russes ont été élevés dans les conditions du socialisme. Ils sont très différents des Occidentaux. Les milieux d'habitation sont également différents. Par conséquent, des choses qui semblent évidentes en Occident ne fonctionnent pas en Russie. Je suis arrivé aux conclusions suivantes. Premièrement: même l'expérience la plus remarquable de quelqu'un d'autre est avant tout celle de quelqu'un d'autre, pas la nôtre. C'est pourquoi il est tout simplement impossible de transposer l'expérience d'autrui sur notre sol à nous, de la copier fidèlement. Deuxièmement: le monde entre dans une ère complètement nouvelle, celle de l'information. Il ne faut donc pas se traîner dans la queue des nations développées, mais faire un grand bond par-dessus l'abîme du retard et s'occuper de choses qui ont de grandes perspectives, comme le développement de systèmes informatiques, la création d'un réseau de communications d'importance stratégique entre l'Est et l'Ouest. Alors, nous aurons une chance d'atteindre un bon niveau, de nous placer aux premiers rangs, non pas pour faire peur au monde, mais pour l'équilibrer. Car, actuellement, notre monde penche d'un côté, et un monde unipolaire a déjà fait la preuve qu'il n'était ni sûr ni stable. On ne peut pas être toujours fort, partout et à tout jamais. Il me semble que, pour la Russie, la voie la plus acceptable est de prendre le meilleur de notre expérience du passé (et l'on sait bien que tout n'était pas mauvais chez nous) et le meilleur du libéralisme, de les réunir et de les faire passer à travers le prisme de notre mentalité, pour que cela “prenne racine” sur notre sol. Nous suivrons dans ce cas notre propre voie. J'ai suffisamment étudié la question pour affirmer que chaque pays possède une base nationale qui lui est propre. Il y a une base française, russe, américaine, japonaise. Tout le reste s'y superpose. Les choses ne peuvent pas fonctionner autrement. Imaginez que des pays très démocratiques comme l'Italie ou la Norvège échangent leurs législations respectives. Vous imaginez l'horreur que cela donnerait? Alors, il ne faut pas faire des bêtises aussi évidentes. Voilà pourquoi je m'efforce de construire cette voie du bon sens, cette voie du possible, en attirant ce qu'il y a de meilleur de droite et de gauche, et en essayant de passer au milieu. Je suis convaincu qu'il n' y a pas d'autre chemin».

 

Pierre MONTHÉLIE.

 

Général Lebed, Les Mémoires d'un soldat, Editions du Rocher, 1998, 372 pages, 145 FF.

lundi, 26 octobre 2009

Frankfurter Buchmesse 2009: Antaios-Rundbrief 23/2009

Buchlmesse.jpgAntaios-Rundbrief 23/2009
Mittwoch, 21. Oktober
 
Liebe Freunde, Liebe Leser,
 
mein Rundgang auf der Frankfurter Buchmesse hat zuvorderst immer ein Ziel: den Stand des Karolinger-Verlags. Man kann dort den Verleger Peter Weiß oder auch Günter Maschke treffen, und man kann dort heimlich rauchen. Vor allem aber gibt es neue Bücher zu entdecken. Drei davon habe ich gleich in größerer Stückzahl eingekauft:
 
1. Der FAZ-Redakteur Lorenz Jäger hat über Freimaurerei und Revolutionsbewegungen gearbeitet: Hinter dem Großen Orient heißt sein Buch, Karlheinz Weißmann hat es in einer Rezension für die Junge Freiheit bereits sehr gelobt. Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden Sie hier.
 
2. Von Leon Bloy ist in der Bibliothek der Reaction erschienen: Auslegung der Gemeinplätze. Über jede denkbare Redewendung gibt Bloy einen ironischen oder zynischen oder sarkastischen oder verzweifelten Kommentar ab: "Mit den Wölfen heulen", "Wer das Licht scheut, hat nichts Gutes im Sinn", usf.: Ein richtiger Schmöker, zu dem Sie hier mehr Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden.
 
3. Sehr verdienstvoll ist die Neuausgabe des Buchs Der Krieg. Für wahre Krieger von Constantin von Lossau. Es erschien bisher nur ein einziges Mal, und zwar 1815 anonym in Leipzig. Im Nachwort wird er als "Clausewitz vor Clausewitz" bezeichnet: weniger strategisch, viel mehr auf den Mut und die Tugenden in der Situation des Kampfes konzentriert - für wahre Krieger eben. Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden Sie hier.
 
Und noch etwas aus meinem eigenen Verlag: Siegfried Gerlichs Ernst Nolte. Portrait eines Geschichtsdenkers ist erschienen und an die Subskribenten bereits versandt. Der endgültige Preis beträgt 22 Euro, nicht 24, wie in einem unserer Prospekte falsch ausgewiesen. Ich kann nur nochmals sagen: Siegrfied Gerlich ist mit seiner Auslegung des Werks von Ernst Nolte etwas Großes gelungen. Informationen und eine Bestellmöglichkeit finden Sie hier.
 
Telefonisch bestellen Sie wie immer bei Frau Drese unter 034632/90941, und Informationen zum Verlagsprogramm finden Sie unter www.antaios.de.
 
Gruß!
Götz Kubitschek
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Wer den Rundbrief nicht mehr erhalten will, schreibe an info@edition-antaios.de.
 

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jeudi, 22 octobre 2009

"Ballade au Pays de Scarlett": le nouveau livre de Jean-Claude Rolinat

gettysburg.jpg“ Ballade au pays de Scarlett ”,

le nouveau livre de Jean-Caude Rolinat…

Cinq questions à Jean-Claude Rolinat :

Jean-Claude Rolinat vient de publier « Ballade au pays de Scarlett»  aux Editions Fol’fer, dans lequel il évoque ce Deep South conservateur qui refusa la normalisation voulue par Washington et s’engagea dans une guerre dite de sécession. Conçu comme un abécédaire tout à la fois historique et touristique, le pays de Scarlett a trouvé en Rolinat un de ses meilleurs portraitistes. L’auteur n’a pas seulement saisi le cliché de ce Sud profond, il en a capté l’âme.

Catherine Robinson

Quelle est l’ambition de cette “ Ballade au pays de Scarlett ” ?

Au risque de paraître prétentieux, j’écris les livres que j’aurais aimé lire… D’autre part, s’agissant de celui-ci, j’ai dû aller onze ou douze fois aux Etats-Unis, plus particulièrement dans le Sud, et, à chaque voyage, je sentais monter en moi l’irrésistible envie de “ témoigner ”, d’inciter les gens à venir admirer des paysages autres que les merveilleux mais classiques décors de l’Ouest, sentir la geste, l’épopée d’un peuple qui résista de 1861à 1865 à l’énorme machine de guerre nordiste… De plus, dans nos milieux, il est de bon ton de confondre l’Amérique avec son gouvernement, de faire de sa pseudo intelligentsia le reflet frelaté du pays réel. Si le monde devait juger la France à travers les chansonnettes de Carla Bruni… au secours ! Il ne faut donc pas confondre le gouvernement fédéral de cette puissante thalassocratie forcément impérialiste qui, au passage, ne se nourrit que de nos faiblesses, avec le peuple de l’Amérique profonde, rurale, conservatrice, où les gens sont attachés, tout comme nous, aux simples valeurs traditionnelles. Et puis, “ les forts en gueule ” de l’anti-américanisme primaire, sans discernement, sont souvent les mêmes qui, jadis, étaient pétrifiés de trouille face aux chars soviétiques, bien contents alors d’avoir les GI’s de l’Oncle Sam présents en Europe. Cela étant dit, les temps ont changé, j’en suis bien conscient.

J’espère que l’achat de ce livre poussera plus d’un lecteur à boucler sa valise et à atterrir à Atlanta, à la Nouvelle Orléans, à Memphis ou à Nashville car, tout en étant un petit ouvrage historico-politique, c’est aussi surtout, et avant tout, un guide touristique.

L’Amérique telle que vous nous la décrivez est loin de ressembler aux modèles des séries télé américaines et encore plus loin de ce prétendu vide culturel comme d’un certain mode de vie envahissant (Pop Art, fast food…). Qu’en est-il réellement ?

L’Amérique est à elle seule un condensé du monde entier : toutes les ethnies de la terre s’y côtoient. Toutefois, les Etats du Sud font entendre leur petite musique particulière. Sans doute parce que c’est là que la vieille Europe et sa civilisation survécurent le plus longtemps. Et puis la nature, je ne vous dis que ça ! Des chênes d’où pend  comme des guirlandes de Noël la mousse espagnole, la vigne vierge qui part à l’assaut des fils électriques, des torrents bondissants et des chutes d’eau spectaculaires (c’est là qu’ont été tournés par exemple des films tels que Le Dernier des Mohicans ou Délivrance), des magnolias fleuris, des marais aux eaux noires comme la stout irlandaise où les alligators ne dorment que d’un œil… Les paysages et l’histoire, ainsi que les peuples qui les habitent et qui la font, sont étroitement imbriqués, indissociables, mêlant à chaque instant, à chaque coin de rue passé et présent. Malgré la malédiction de l’esclavage ou à cause de lui, Noirs et Blancs qui, comme l’huile et l’eau, ne se mélangent guère, sont toutefois parties prenantes de ces Etats américains à part entière et entièrement à part, inséparables, comme les bandes zébrées du célèbre mammifère africain. Quant au “ vide culturel ”  que vous évoquez, il suffit de franchir les portes de n’importe quel musée des villes du Sud pour tordre le cou à cette rumeur…

Parmi les multiples sujets historiques, vous traitez de Napoléon III et des Sudistes. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?

L’empereur Napoléon III, qui vérifiait ce que Tocqueville avait pressenti une ou deux décennies avant lui, voulait contenir sinon contrecarrer cette puissance émergente. Ce qui explique qu’il souhaita jouer un rôle d’arbitre dans le conflit entre les Etats qui, quelque part, l’arrangeait bien dans sa tentative de mettre un prince européen sur le trône du Mexique. Il informa le représentant de la Confédération, Sidell, qu’il espérait obtenir une suspension des hostilités. Une façon pour lui d’afficher ses préférences sudistes. Mais l’Angleterre ne suivit pas la France, la Russie non plus. Alors, il abandonna. Le gouvernement de l’Union s’en souviendra, en soutenant ouvertement Juarez contre Maximilien que Napoléon III avait imposé comme Empereur aux Mexicains. On connaît la suite…

Question guide touristique, vous nous indiquez, parmi les perles du Sud, une petite ville du nom de Madison à voir impérativement. Quelle est sa particularité ?

À elle seule, la petite cité de Madison en Géorgie, située sur l’Interstate 20 à l’est d’Atlanta, même si elle n’a pas l’ampleur de la somptueuse Savannah ou de la nonchalante et élégante Charleston, est la quintessence des villes du Sud : maisons antebellum de style victorien, antiquaires et végétation rafraîchissante. Et puis, c’est une des rares agglomérations qui échappa à la fureur de ce pyromane de général Sherman dans sa marche vers la mer…

S’il n’y avait qu’un livre d’écrivain du Sud à citer – hormis Margaret Mitchell –, quel est celui que vous choisiriez ?

Disons deux ou trois… Puiser au hasard dans l’œuvre de Faulkner bien sûr, avec son récurrent et mythique comté de Yoknapatawpha qui pourrait bien être celui d’Oxford où il vivait dans le Mississippi, sans oublier non plus Vladimir Volkoff avec ses Nouvelles américaines ainsi que Dominique Venner avec Le Blanc Soleil des Vaincus car, après tout, the South gonna rise again !

Propos recueillis par Catherine Robinson

Publié dans le quotidien Présent

Jean-Claude Rolinat, Ballade au pays de Scarlett, Atelier Fol’Fer, BP 20047, 28260 Anet. Tél : 06 74 68 24 40. Fax : 09 58 28 28 66. Prix : 26 euros franco.

NDLR : Jean-Claude Rolinat participera à la 3ème journée nationale et identitaire organisée par Synthèse nationale, mercredi 11 novembre prochain au Forum de Grenelle (5, rue de la Croix Nivert 75015 Paris). Il dédicacera ses livres.

Source : Synthèse Nationale [1]


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samedi, 17 octobre 2009

"La Mâove" de Jean Mabire vue par Robert Poulet

“La Mâove” de Jean Mabire vue par Robert Poulet (alias “Pangloss”)

 

La mode (relancée) du roman historique coïncide cette fois avec la commémoration biséculaire de la Révolution Française. Il y a donc de la guillotne dans l’air chez tous les libraires et des plumes sur le chapeau de tous les héros qui ne sont pas coiffés de carmagnoles, dans les bibliothèques de gare.

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Evidemment, les “Chouans” de Balzac ont depuis longtemps devancés tout le monde. La véritable histoire, c’est maintenant, dès que le public des figurants, des bourreaux et des victimes s’est réveillé de l’espèce de stupeur somnolente qui accompagne les événements importants. Voir “L’Homme qui n’avait pas compris...”. Jean Mabire, spécialiste français des Paras, des Panzers, des légions antibolcheviques et des chasseurs alpins, n’a pas manqué, tout de suite après les massacres gigantesques et stupides de la dernière Mondiale, plus le grand bâillement hébété qui a suivi comme d’habitude, d’y aller de son intarrisable “il était une fois” accompagné de parabellums et de kalachnikovs.

 

Mais ça ne l’empêche pas, aujourd’hui, puisque tout le monde s’y met, de remonter au Bloc cimenté, par Clémenceau. Et ça se combine pour lui avec “Je veux revoir ma Normandie”, car c’est un Viking très convaincu.

 

Alors tout y est: le Blanc qui vire au Bleu, le Bleu qui blanchit dès que Guillotin sort sa machine, le baron un peu traître et le marquis un tantinet espion, le prêtre assermenté et le chanoine maquisard, la demoiselle en culotte de chasseur du roi qui fait allègrement le coup de feu et sa soeur qui va tuer Marat dans sa baignoire, les méchants hussards qui violent en passant la  grand-mère du châtelain, les généraux qui se mettent la main sur le coeur et ceux qui ont trois chevaux tués sous eux, les fourches, les piques, les volontaires de l’An-Deux, les tricoteuses, les discours où il est question d’Armodius ou du Sacré-Coeur de Jésus, la grande rigolade jacobine, sur laquelle dégoulinent des flots d’hémoglobine. Et ça finit par du Napoléon.

 

Dans “La Mâove”, dont la voilure introduit un peu de fraîcheur au sein de cette histoire éminemment fantassine, vous aurez tout ça ou l’équivalent; plus les couples qui se rejoignent naturellement, dans les granges ou dans les arrière-boutiques. Un tel aime une telle à la folie, tel autre passe d’un camp à l’autre pour plaire à sa dulcinée en bonnet phrygien, telle cinquième reste de glace, malgré les feux qui brûlent tel sixième à l’endroit que je pense.

 

La révolution française, c’est une alternative d’idylles patriotiques et de ferveurs loyalistes. Pour le lecteur qui n’a pas lu Gaxotte, le pendard, et qui ne sait donc pas qu’en réalité ce fut une époque assomante.

 

Dans les provinces normandes, où notre Mabire ne manque pas de mener, fabuleusement, Hoche, Frotté, Cadoudal, Charlotte Corday, toute la figuration ressuscitée et revernie à neuf des bandes dessinées pour grandes personnes médiocrement instruites, ce fut assez confus. Mais  l’auteur des “Samouraï” connaît son métier. C’est le prince des narrateurs dialoguistes et des épisodistes bien renseignés, qui n’a pas perdu un mot de ce que Barras et Sieyès se sont dit en déjeunant ensemble le douze fructidor.

 

Seules réserves: il y a toujours trop de personnages, on s’embrouille et ils parlent trop pour ne pas dire toujours grand-chose. A part ça, un auteur furieusement imaginatif. Ecrivant proprement, sans plus; pas le temps d’être artiste. Il faut que la chose bouge et, en l’occurrence, qu’elle s’achève par le sacre de Bonaparte.

 

Les bateaux, dans les ports normands, hissent le grand pavois, le canon tonne, les amours irrégulières se révèlent, avec de l’anneau-de-ma-mère, les cloches de Notre-Dame sonnent à toute volée. Quel triomphe!

 

Sauf les quinze ans de guerre extérieure qui vont suivre, et les deux siècles de mauvaise paix et de bonne littérature.

 

Celle de Jean Mabire n’est qu’honnête et vivante. L’un des meilleurs échantillons du roman commémoratif. Prenez celui-là, sinon vous allez vous perdre dans la masse. Et la masse, comme toujours, ne vaut rien.

 

Quant à la “Mâove”, elle coule, pavillon haut. Le pavillon danois!...

 

Les Vikings retournent chez eux, faut croire!

 

PANGLOSS

(extrait de “Pan”, Bruxelles, n°2322, 28 juin 1989).

 

dimanche, 27 septembre 2009

Aux fils d'Ungern, qui par un bel été rouge à Pékin...

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AUX FILS D’UNGERN,

QUI PAR UN BEL ETE ROUGE A PEKIN…

 

Laurent Schang

 

La nature est ainsi faite, malgré les deuils de nos proches, la proximité des cimetières « Ô France, vieux pays de la terre et des morts ! » , il est des aînés, des figures, au sens latin du mot, qu’on n’imagine pas devoir mourir un jour. Qui aurait l’idée saugrenue de peindre la baie de Saint-Malo sans son phare ? Afin de retarder l’instant fatidique, il plut au poète d’inventer un baume, une formule magique à l’usage des bonnes gens, et l’on ne parle plus de la perte de l’être cher mais de sa disparition, comme si la personne avait tourné le coin de la rue pour ne jamais revenir. Infinie pitié de la langue française… Disons donc, avec Monsieur le curé, que Jean Mabire a disparu le 29 mars dernier dans sa quatre-vingtième année, au terme d’une existence bien remplie, et restons-en là.

Par ma faute, notre relation épistolaire, je n’ose écrire notre amitié, était plutôt mal partie. Dans un article où j’encensais le travail de recherche effectué par un ex officier de l’armée soviétique sur la vraie vie du baron Ungern, Le Khan des steppes,* j’avais commis l’injustice toute journalistique de féliciter l’auteur pour l’abondance de ses sources, comparée à leur absence supposée dans la biographie romancée de Jean Mabire, Ungern le baron fou, parue en 1973. Je dis supposée parce que, sûr de mon fait, je ne m’étais pas donné la peine, élémentaire, de vérifier l’information avant de rédiger mon papier. Deux semaines plus tard, l’article paraissait dans un supplément littéraire à gros tirage. Sans se démonter, Jean Mabire m’écrivit au journal, un carton ferme mais poli accompagné d’une photocopie de sa bibliographie six pages complètes, impossibles à rater, en fin de livre. Honte à moi ! J’ai oublié depuis le contenu de ma réponse mais j’en devine la nature. L’imprudence est un péché de jeunesse et Mabire, je m’en rendrais compte au fil du temps, n’aimait rien tant qu’aller à la rencontre de ses jeunes lecteurs. J’ai conservé ce carton imprimé, un des rares écrits de sa main, et je le conserve encore dans son enveloppe, comme le plus précieux des autographes. La mansuétude n’était pas la moindre de ses qualités, je ne tarderais pas non plus à m’en apercevoir. En guise d’excuse, me connaissant j’ai dû lui griffonner à peu près ceci : « Cher Jean Mabire, (…) chose exceptionnelle chez moi, (…) pourtant, j’ai lu deux fois votre Ungern, (…) la première dans sa version de poche, la seconde dans sa réédition sous un nouveau titre : Ungern le dieu de la guerre, (…) mon livre de chevet, (…) Les Hors-la-loi, (…) Mourir à Berlin, (…) Les Samouraï, (…) L’Eté rouge de Pékin » Etc., etc. Rien que la vérité en somme.

S’en suivit dès lors une correspondance ininterrompue entre l’élève et son maître, même si au final, à relire ses lettres tapées à la machine, l’impression d’un commerce d’égal à égal domine. Jean Mabire m’y exposait l’avancée de son travail, ses projets de livres, et ils étaient nombreux, se souvenait des amis perdus, Roger Nimier, Dominique de Roux, Philippe Héduy, mais surtout, il m’interrogeait. Car derrière le bourreau d’écriture, le vénérable malouin curieux de tout, se cachait d’abord un éternel jeune homme, toujours inquiet de son époque et des siens. J’en veux pour preuve nos échanges de point de vue sur Israël – sa fascination pour les kibboutzim, leur idéologie de la charrue et de la grenade –, l’avenir de l’Union européenne, la subite redécouverte de Nietzsche, « le moins allemand des philosophes allemands », après les décennies de purgatoire. Vraiment, Christopher Gérard, dont on lira plus loin l’article, a raison de qualifier Jean Mabire d’honnête homme.

J’ai évoqué plus haut sa bonté d’âme, il me faut maintenant raconter l’extraordinaire générosité avec laquelle il me fit si souvent profiter des chefs-d’œuvre de sa collection. Mabire connaissait ma passion pour l’Extrême-Orient des années 30. Du rarissime Shanghai secret, petit bijou de reportage signé Jean Fontenoy aux portraits japonais de Sur le chemin des Dieux, de Maurice Percheron, des cadeaux de Jean Mabire mon préféré, avec son ex-libris frappé sur la page de garde, je ne compte plus le nombre de livres reçus par la poste en cinq ans. Combien en eut-il de ces gestes spontanés envers moi ? « Et va la chaîne de l’amitié… » me disait-il. Plus modestement, je lui envoyais mes nouvelles, des articles découpés dans la presse, sur l’histoire des ducs de Lorraine, la guerre de 1870, et mon livre dédicacé. Ainsi respections-nous l’antique principe du don et du contre don. « Chacun sert où il peut », aimait-il à me répéter en signe d’encouragement, lui qui confessait n’avoir été pleinement heureux qu’une fois dans sa vie en dehors de sa bibliothèque, en Algérie, où il servit de 58 à 59 sous l’uniforme de capitaine d’un commando de chasse.

Je n’insisterai pas sur la carrière du romancier ni sur la prodigalité de l’écrivain militaire, une centaine de livres, sans parler des rééditions. S’agissant du régionaliste normand, du fédéraliste européen, je renvoie le lecteur à l’entretien qui suit. Pour le détail de son œuvre, les intéressés trouveront sur Wikipédia une biobibliographie très correcte et des liens vers d’autres sites.

Jean Mabire n’aura pas vécu assez pour feuilleter la réédition de L’Eté rouge de Pékin, enrichie de sa préface inédite.** Dans son dernier courrier, déjà très affecté par la maladie, il me faisait part de sa tristesse de voir les rangs se dégarnir un peu plus autour de lui chaque année. Il n’en poursuivait pas moins d’arrache-pied la rédaction d’un essai sur la vie et l’œuvre du lieutenant-colonel Driant, de son nom de plume le capitaine Danrit, un soldat à sa mesure, rendu célèbre au début du siècle précédent par ses romans d’anticipation et tué en 1916 à la tête des 56e et 59e chasseurs, au deuxième jour de la bataille de Verdun. Une belle mort, aurait-il dit, la mort rêvée du centurion.

Jean je peux bien l’appeler Jean à présent avait choisi la voie martiale de l’écriture pour mieux se faire entendre dans ce pays « devenu silencieux et bruyant ». Il s’est tu avec, je l’espère, le sentiment du devoir accompli.

 

Jean Mabire, Paris 8 février 1927 – Saint-Malo 29 mars 2006

 

* Léonid Youzéfovitch, Editions des Syrtes, 2001.

** Editions du Rocher, 2006. Sur la genèse de ce livre, cf. l’entretien avec Eric Lefèvre ci-après.

mardi, 22 septembre 2009

"Le conquistador aux pieds nus" d'Abel Posse

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"Cabeza de vaca le conquistador aux pieds nus" d'Abel Posse

Romans, nouvelles, récits
Textes latino-américains
Traduit  de l' espagnol (Argentine)
Romain Magras (Traducteur)

avril 2008  / 11,5 x 21,7 / 304 pages
ISBN 978-2-7427-7421-0
prix indicatif : 22,00 €

 

Le conquistador sans conquête de Charles Quint vit sa dernière année dans une modeste demeure sévillane. Sous couvert de lui faire vérifier des cartes du Nouveau Monde, une bibliothécaire charmeuse sollicite le vieillard sentimental, lui offrant du papier filigrané à ses armes. C’est qu’elle espère le récit des années escamotées dans ses Naufrages. Et le chimérique gouverneur du rio de La Plata de libérer sa mémoire pour des révélations qui bien souvent mettent à mal l’histoire officielle de la Conquête. C’est ce manuscrit imaginaire qui nous est rendu.
L’infatigable voyageur qui a parcouru, pieds nus, 8 000 kilomètres, lutté contre l’inceste et la polygamie, aboli l’esclavage, avoue l’inavouable osmose avec la culture indigène. Nature matricielle, magie, fusion avec le cosmos, plaisir des sens, contre barbarie espagnole, fièvre de l’or, croix inquisitrice et épée tolédane. Par amour, il a jeté un pont entre deux terres aux antipodes l’une de l’autre et qui ne devaient simplement pas se rencontrer. Son nom restera dans l’histoire. A-t-il à lui seul, comme le pensait Henry Miller, racheté tous les crimes des conquistadors ? Une seule évidence : l’hidalgo andalou, né riche et heureux, est mort pauvre et seul, mais probablement amoureux.

Abel Posse est né à Córdoba en 1934. Diplomate, il parcourt le monde pendant une quarantaine d’années avant de regagner Buenos Aires. Il est considéré comme un des maîtres du nouveau roman historique. Ses textes condensent les mythes et les histoires vraies ou fictives du continent latino-américain.

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, essentiellement romanesques, dont deux ont paru en France : La Guerre au roi (Alta, 1981), et Les Chiens du paradis (Belfond, 1986).



samedi, 06 juin 2009

L'animal est-il une personne?

L’animal est-il une personne ?

Ex: http://qc.novopress.info/

Longtemps nous avons considéré les animaux comme ceux que la nature avait privés des qualités que nous, les humains, possédons : l’aptitude à raisonner, apprendre, communiquer, s’adapter, décoder, transmettre, enseigner, progresser… Les travaux scientifiques ont pulvérisé cette idée reçue, et depuis la dernière décennie, ils nous surprennent encore plus. Qui sont vraiment les animaux ? On les savait joueurs, blagueurs, rieurs, féroces parfois ; on les découvre tricheurs, menteurs, trompeurs, mais aussi aimants, mélancoliques ou encore émotifs, stratèges, sensibles aux intentions d’autrui, capables de respecter une morale ou d’élaborer une culture. La très grande ingéniosité des tests et l’extraordinaire diversité des observations scientifiques (éthologie, génétique, psychologie, zoologie, primatologie, neurosciences) nous révèlent les facettes de l’intelligence et de l’identité animales, et prouvent l’absurdité qu’il y a à réduire les compétences de la bête à la seule force de son instinct. Car en dépit des caractéristiques qui fondent l’homogénéité de son espèce, chaque animal est un individu à part entière, un être social unique, complexe, et par là même un sujet de droit. Des singes aux léopards, des éléphants aux antilopes, des baleines aux dauphins, l’auteur nous propose une approche de l’altérité qui apporte beaucoup au débat sur l’exploitation et la manipulation animales. Un plaidoyer fort documenté en faveur de la personne animale.

Yves Christen, biologiste, spécialiste de la maladie d’Alzheimer, a mené des recherches en immunogénétique dans le laboratoire de Jean Dausset à l’hôpital Saint-Louis et en immunologie à l’institut Pasteur, avant de se spécialiser dans le domaine des neurosciences. Il a notamment publié Les Énigmes du cerveau (Bordas, 1989), Les Années Faust ou la Science face au vieillissement (Sand, 1991) et Le Peuple léopard. Tugwaan et les siens (Michalon, 2000).

Disponible sur Amazon


 

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lundi, 01 juin 2009

Sopljenitsyne, le visionnaire qui exaspère

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Soljenitsyne, le visionnaire qui exaspère 

Paul François Paoli
19/03/2009 | ex:
http://www.lefigaro.fr
 

«Le Phénomène Soljenitsyne» de Georges Nivat est un essai de référence sur le message spirituel et politique du géant russe.

Soljenitsyne agace ceux qui voudraient bien se débarrasser du grand homme après l'avoir encensé. L'équation est connue : gardons le héros de L'Archipel du Go ul ag qui, par sa force d'âme, a ébranlé le mensonge soviétique, mais oublions le réactionnaire aux allures d'ayatollah slave qui annonce à l'Occident des lendemains qui déchantent. L'ennui est que le résistant au communisme et le critique du libéralisme ne font qu'un chez celui dont la rébellion fut autant spirituelle que politique. Telle est la thèse de Georges Nivat, slaviste renommé qui enseigne à l'université de Genève et dont le livre Le Phénomène Soljenitsyne a été lu et approuvé par l'intéressé avant sa mort.

Vendu à 800 000 exemplaires lors de sa publication en Russie durant la perestroïka, cet ouvrage, qui paraît aujourd'hui en France dans une version enrichie, n'est pas une biographie de plus : c'est un essai qui, non seulement, embrasse tous les aspects de l'œuvre romanesque de Soljenitsyne, mais se veut, en outre, l'expression fidèle de la pensée ultime de l'écrivain, disparu le 8 août 2008. Admirateur de Soljenitsyne, Georges Nivat n'est pas un hagiographe. Il ne minimise pas les « défauts » du grand homme : une personnalité autocratique, qui est comme l'envers de son charisme. Il n'occulte pas ce qui peut paraître choquant chez un chrétien : un pessimisme culturel à la Oswald Spengler, l'auteur du Déclin de l'Occident, l'un des livres culte de la révolution conservatrice allemande.

Dégénérescence morale des Occidentaux

Le fait est que Soljenitsyne, même s'il ne mit jamais sur le même plan le totalitarisme communiste et le libéralisme occidental, aura des mots très durs, depuis le discours de Harvard en 1977, pour ce qu'il a appelé la « dégénérescence morale des Occidentaux », leur « manque de caractère » et pour tout dire de « virilité ». « À relire toute l'œuvre de Soljenitsyne publiciste, on reste frappé par son extraordinaire cohérence  », écrit Nivat. « Tout est commandé par une vision historiographique précise : le mal vient de l'humanisme, de l'anthropocentrisme né à la Renaissance et importé en Russie depuis Pierre le Grand . » Selon Nivat, Soljenitsyne s'inscrit dans la lignée de ces Russes, d'Alexandre Herzen à Léon Tolstoï, pour lesquels il existe une « Russie éternelle » dont la vocation s'enracine moins dans la tradition grecque orthodoxe que dans une vieille Russie chrétienne du Nord et de l'Est sibérien fondée sur les communautés paysannes et l'amour mystique de la terre.

Il faudra bien s'y faire, Soljenitsyne est un fieffé «antimoderne».

Son culte de l'honneur, son amour des traditions et son sens du sacrifice, explique Nivat, est d'un autre temps. Mais qui dit que la nostalgie est par principe impuissante ? N'est-ce pas au nom d'une Russie que les marxistes considéraient comme « dépassée », que Soljenitsyne a vaincu ses persécuteurs ? « Ses grands rappels dans le domaine de l'éthique et de la politique ne font plus recette. Et pourtant, ils correspondent en grande partie aux tâtonnements des nouvelles générations : ne pas mentir, rester soi-même, créer une démocratie à la base, plutôt qu'au sommet, pratiquer l'autolimitation dans sa vie personnelle, comme dans la consommation de masse », écrit Georges Nivat, pour qui la force de Soljenitsyne est d'avoir toujours transfiguré le réel par la foi, loin du réalisme bourgeois ou socialiste. « Ce qui pèse en l'homme, c'est le rêve », écrivait Bernanos. Qui peut nier que, grâce à Soljenitsyne, le rêve d'une Russie régénérée ait pesé dans la balance de l'histoire ?

Le Phénomène Soljenitsyne de Georges Nivat Fayard, 449 p., 25 €.

jeudi, 21 mai 2009

La crisi del dono - Intervista Claudio Risé

La crisi del dono.
Intervista Claudio Risé

di Susanna Dolci - 07/05/2009

Fonte: mirorenzaglia [scheda fonte]

crisidono

 

È, Claudio Risé [nella foto sotto], uno degli psicanalisti italiani di ampia fama nazionale ed internazionale. Docente di Scienze Sociali alle Università di Trieste-Gorizia, Insubria (Varese) e Bicocca (Milano), da oltre trent’anni studia l’uomo e la donna ovvero il maschile ed il femminile, nelle loro molteplici sfaccettature. La vita, la famiglia e la genitorialità con particolare attenzione alla figura paterna intesa come assenza o come “mestiere” difficile. I suoi numerosi libri sono stati tradotti in molti paesi europei ed in Brasile. Un spazio internet a disposizione del suo pubblico: www.claudio-rise.it. Esce in questi giorni per le Edizioni San Paolo La crisi del dono. La nascita e il no alla vita. È questo suo nuovo andare in riflessione, una discesa verso le «radici del pensiero che rifiuta la nascita». Un’attenzione di saggia misura sull’aborto inteso come quotidianità di azione da cronaca e da statistica, di battaglia politica, di leggi, di polemica, di giudizi positivi e negativi, di “crimine” addirittura, di orrori legalizzati od illegali e di tanto altro da aggiungere. O da sottrarre… Dipende, sempre, dai punti di vista. Ma il libro non è solo questo… ed è già molto. “La crisi del dono” è una sorta di Summa che non tralascia nulla perché niente vuole lasciare nel silenzio. Tutti gli attori legati alla venuta al mondo vengono chiamati in causa. Siano essi uomini, donne, bambini stessi e dunque padri, madri e figli, miti e mitologie, cambiamento e rinnovamenti, sacro e profano. Spetta, alfine ed in piena libertà, ad ogni singolo lettore decidere a quale cammino interpretativo accingersi. Che oscilla, in presenza, dagli albori temporali come il classico pendolo foucaultiano o la inimitabile quanto terribile spada di Damocle. Tutto sempre e come eterna scelta tra la vita e la morte. Un sentito ringraziamento a Claudio Risé per la sua piena e gentile disponibilità alla realizzazione dell’intervista che segue, nonostante i suoi molteplici impegni.

È stato appena editato dalle Edizioni San Paolo. È il suo “La crisi del dono. La nascita ed il no alla vita”. Lei ci parla di: Mito, Nascita, Figlicidio, Figli, Uomo, Donna, Aborto… E tanto ancora…  Se dovesse definire il centro di questo libro, cosa direbbe?

È un libro sulla nascita, come evento fisico, psichico e simbolico, sul suo significato e sulle resistenze che suscita. Molto spesso non la vogliamo (non solo quella fisica), perché ci chiede sempre di cambiare, trasformarci, ri/nascere.

 

Cos’è veramente l’aborto?

La scelta di evitare una nuova nascita sopprimendo il nascituro. Al di là delle considerazioni morali (non spetta a me giudicare), è una scelta fortemente conservatrice, contro il cambiamento. Dal punto di vista psicologico esprime un’avversione al futuro, alla trasformazione che regge il mondo, cui oppone il potere dell’Io individuale, quello che decide, appunto, l’aborto.

Tra abortire e dare in adozione c’è da sempre in mezzo una montagna invalicabile? Perché?

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È invece valicabile; molti la attraversano. Occorre rinunciare al possesso del figlio. Che del resto nessuno ha, perché il figlio appartiene a sé stesso. E, per la persona religiosa, a Dio.

Com’è il mondo in cui viviamo? Cito alcuni termini ricorrenti nei suoi studi e libri: neopaganesimo, narcisismo, droghe, guerra, terrorismo, scontro di etnie ma anche felicità come dono di sé, l’altro. Incubi quotidiani, difetti e pregi di questa nostra esile esistenza. Come affrontare al meglio o meno peggio tutto ciò?

Io racconto solo la psiche delle persone che vedo, la quale a sua volta parla del mondo in cui vivono. Un buon metodo per star bene, conosciuto da sempre,  potrebbe essere quello di cercare di essere se stessi, senza continuamente conformarsi, o dipendere dall’approvazione degli altri. Ha dei prezzi, ma ci si guadagna il vivere la propria vita, e non quella altrui, o del sistema  di comunicazione dominante.

 

Uomo? Uomo selvatico? O Maschio? Identità maschile tra essere io e/od altro da proprio sé medesimo? Tra Don Giovanni e Padre?

Consiglio di evitare ogni etichetta, comprese quelle sopra elencate (anche se prese dai miei libri) ed ascoltare chi si è. Che è sempre dentro, non fuori di noi.

 

La Donna? Mi verrebbe di aggiungere “è mobile….” ma forse è meglio “selvatica”? E d’ingegno? A metà tra forza e mistero dell’eterno archetipo dell’essere femminile? La Grande Madre, terribile eppur generosa?

Idem. Ognuna scopra sé stessa, e la interpreti. Il resto riguarda le altre, non te.

 

Lei parla della figura del Padre come dono, assenza e mestiere? Chi è un padre?

Un uomo che genera con una donna un figlio, lo protegge e aiuta a crescere quando è piccolo, e poi a diventare se stesso quando è più grande. Una figura elementare, che la natura conosce da sempre.

 

La natura intesa come mondo selvatico? Ancora respira nel suo esistere?

Sì. Tra le prime leggi firmate dal nuovo Presidente degli Stati Uniti ce n’è una che estende enormemente le aree vincolate a Wilderness, cioè  destinate a rimanere incontaminate, già molto estese in quel Paese. E’ una questione di grande attualità, e futuro. Ma naturalmente la Wilderness è ovunque, a cominciare da dentro di noi. Anche qui, si tratta di ascoltarla, e onorarla. E goderla.

 

Dove vanno i giovani?

Bisognerebbe chiederlo a loro. Io sono vecchissimo.

 

La comunità vivente ha ancora un suo specifico perché ben definito? È ancora dono e sacrificio?

Senza l’uno, e l’altro, non esiste comunità. Al massimo società, associazioni, club etc.

 

Famiglia VS divorzio. Anche qui quali i pregi, le colpe e loro effetti collaterali

La famiglia può fallire, così come un bimbo può essere soppresso. Basta si sappia che è un disastro, e non  si spacci divorzio ed aborto per cose da niente.

 

A conclusione. Siamo ancora in grado di trasformarci e rinnovarci? O restiamo in una immobile opposizione che nega l’anelito alla vita?

Non siamo noi a scegliere. È la natura a determinare che tutto, nell’essere umano, cambia continuamente nel corso della vita, le sue cellule, i suoi neuroni, i suoi sentimenti, il mondo intorno a lui. Certo possiamo optare per la sclerosi, mummificarci a vent’anni; molti lo fanno. Sono di solito pazzi, e piuttosto infelici, ma si può fare anche così. Però è meglio seguire, con spirito di avventura e divertimento, il misterioso  e sorprendente itinerario che la vita ci propone.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

lundi, 11 mai 2009

Le mot qui tue

Le mot qui tue :

Histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours

Présentation de l'éditeur
Il est des mots qui tuent symboliquement, lorsqu'il s agit de ruiner la réputation d un adversaire, ou physiquement, quand le mot d'ordre se fait slogan. Dès lors, s'interroger sur la notion de violences intellectuelles revient à poser la question de la responsabilité de ces professionnels de la parole que sont les intellectuels. Ce livre collectif entend le faire dans la longue durée de l'analyse historienne : de l'attaque ad hominem dans la rhétorique romaine à l'imaginaire guerrier des intellectuels contemporains, en passant par les formes de la dispute médiévale ou de la controverse savante à l'époque moderne. Dans tous les cas, il s'agit bien de mettre au jour les règles et les usages de la polémique, mais aussi d'identifier les moments où les règles sont transgressées, remettant en cause l'ensemble du système.

P.Boucheron, V.Azoulay,
Le mot qui tue : Histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours, Ed. Champ Vallon, 2009.




A lire:
>>> Compte-rendu
Le Monde des livres, 30/04/2009.

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Noltes neuer Streich

Erik LEHNERT - http://www.sezession.de/
Noltes neuer Streich

Ernst Nolte

Ernst Nolte hat ein neues Buch geschrieben und erstes Presseecho erhalten. Das ist gut so und verwundert auch, denn gewöhnlich wird totgeschwiegen, was aus der Feder des im Historikerstreit medial unterlegenen Geschichtsdenkers stammt. Doch offenbar hat Ernst Nolte (dessen letzte Bücher zugegebenermaßen nichts Neues brachten) wieder einmal einen neuralgischen Punkt berührt, und nach gewissenhafter Prüfung hat man sich offenbar entschieden, ihm hier nicht unwidersprochen das Feld zu überlassen.

Es geht um den Islamismus als „dritte radikale Widerstansbewegung“ neben Bolschwismus und Faschismus. Damit verpackt Nolte den Islamismus in seine bekannte These vom kausalen Nexus zwischen den beiden Ideologien und erkennt in ihm Elemente von beiden wieder. Was Islamismus ist, erfahren wir in einer Fußnote:

Am einfachsten lässt sich der „Islamismus“ so definieren, dass er den kriegerischen und dogmatischen Aspekt des Islam, dem bereits im Koran ein friedenswilligerer und toleranterer Aspekt gegenübersteht, isoliert und dann ausschließlich hervorhebt. Insofern ist der Islamismus nichts anderes alsder zu seiner eigenen Radikalität gebrachte Islam.

Von daher stellt sich natürlich die Frage, was der Islamismus mit den anderen beiden Widerstandsbewegungen zu tun hat, die eine völlig andere Entstehungs- und Entfaltungsgeschichte haben. Nolte faßt daher am Anfang des Buches seine Charakterisierung des Marxismus und Nationalsozialismus zusammen und sieht in beiden „konservative Revolutionen“, die ein ursprüngliches Lebensverhältnis vor der Moderne retten und wiederherstellen wollten. Im Anschluß daran erzählt Nolte die Geschichte der Konfrontation des Islam mit der modernen Welt, beginnend mit der Landung Napoleons in Ägypten, über den Zionismus als entscheidende Herausforderung und endend mit dem Islamismus als Macht im gegenwärtigen Weltkonflikt.

In den oben erwähnten Rezensionen wird deutlich, daß Nolte mit seiner These zumindest Widerspruch provoziert. An der Begründung dieses Widerspruchs kann man ablesen, daß er mit seinen Überlegungen nicht daneben liegt. Hinzu kommt das Pathos des Verstehenwollens, das Nolte auszeichnet und das auf den Zeitgeist immer verstörend wirkt. Dem Journalisten(Jörg Lau in Die Zeit) bleibt nur die Empörung:

Nolte hält nicht etwa nur den Widerstand der Palästinenser gegen Vertreibung und Besatzung für legitim. Es kommt ihm vielmehr darauf an, den arabischen Antisemitismus zu verteidigen, den die extremsten Teile der islamistischen Bewegungen kultivieren.

Das ist der übliche Reflex. Nolte verteidigt hier gar nichts, er wagt nur eine gerechte Betrachtung einzufordern, die Ursachen und Auslöser benennt und so ein Verstehen auch des Islamismus möglich machen kann.

In eine ähnliche Richtung geht die Kritik des „Fachmanns“ Walter Laqueur in der Welt, der Nolte sowohl vorwirft, keine Ahnnung zu haben, als auch, nichts Neues zu schreiben. Das sieht Josef Schmid in seiner positiven Besprechung für das Deutschlandradio ganz anders:

Nolte präsentiert Zeitwissen und Verknüpfungen, die allein schon die Lektüre unerläßlich machen. Darüber hinaus eröffnet dieses Werk eine Sicht auf das noch bevorstehende 21. Jahrhundert. […] Ernst Nolte erwartet weniger einen Kampf der Kulturen, dafür aber einen Kampf konkurrierender Lebens- und Daseinsformen, des Islams wie der europäischen Moderne, um ihren universellen Geltungsanspruch. Er sieht ihn in einer Dimension, auf die wir nicht vorbereitet sind.

Nolte wird in vielen Abschnitten seinem Anspruch gerecht, ein Geschichtsdenker zu sein, also einer, der über den ganzen Einzelheiten und Handgreiflichkeiten die Idee sieht, wenn er einen Vorgang in den Zusammenhang stellt. Von dort aus lassen sich auch neue Einsichten über den europäischen Bürgerkrieg gewinnen, etwa wenn er die Revolution der Jungtürken 1908/1913

die erste jener handstreichartigen Machtübernahmen seitens einer Gruppe oder Partei sehr engagierter junger Männer [sieht], welche die Verhältnisse für unerträglich hielten und oftmals von dem Gefühl des Unrechts geleitet waren, das ihnen und Menschen ihrer Herkunft oder ihrer Lage in diesen Verhältnissen angetan wurde.

Nolte sieht in der Existenz Israels, des modernen Vorpostens in der arabischen Welt, den entscheidenden Grund für die „Verteidigungsaggressivität“ des Islam. Die eigenen Mängel werden nicht mit einer fehlenden Modernität erklärt, sondern als Folge eines Abfalls von der „reinen Lehre“. Dieses Moment läßt sich in allen drei Widerstandbewegungen auffinden. Nolte stellt uns damit einen Schlüssel zur Verfügung, der auch die Hintergründe der eigenen Sehnsucht nach Authentizität und Ursprünglichkeit aufschließen hilft. Es ist die Sehnsucht nach der heilen Welt, die hinter der Subjekt-Objekt-Spaltung liegt, die Zeit als sich „alle nach einer Mitte neigten“ (Gottfried Benn). Die Unerfüllbarkeit dieser Hoffnung ist zumindest tröstlich: Auch der Islamismus wird scheitern. Die Frage nach dem Zeitpunkt sollte für uns Ansporn sein, die Hände nicht in den Schoß zu legen.

Ernst Nolte: Die dritte radikale Widerstandsbewegung: Der Islamismus, Berlin: Landtverlag 2009, 412 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag, 39.90 Euro. Zu beziehen bei Edition Antaios.

vendredi, 08 mai 2009

De impact van kapitaal

De impact van kapitaal

Geplaatst door yvespernet op 30 april 2009

Nee, geen citaat uit Das Kapital van Karl Marx. De laatste dagen ben ik bezig in het boek  ”Arm & Rijk - Waarom werd het Westen rijk en bleven andere landen arm?” van David S. Landes. In dit boek, een goede 700 blz. dik, worden interessante perspectieven getoond op de modernisering en expansie van Europa doorheen de geschiedenis, en dan vooral vanaf de ontdekking van de Nieuwe Wereld aan het einde van de vijftiende eeuw. Op de pagina’s 188-190 vielen mij volgende stukken op over het Spaanse financieel beleid:

“Het (Spanje) kreeg die nieuwe rijkdom in de schoot geworpen en kon dat geld investeren of spenderen. Spanje gaf het uit - aan weelde en oorlog. Er is geen groter geldverspilling dan oorlog; oorlog bouwt niet op, maar breekt af; oorlog is niet voor rede of restricties vatbaar, en de steeds wisselende en altijd ontoereikende middelen leiden tot zo’n verbeteren irrtationaliteit, dat de kosten alleen nog maar hoger worden. [...] Spanje verspilde heel wat van zijn rijkdom op de slagvelden van Italië en Vlaanderen. Het moest zijn soldaten en wapens betalen - zoals kanonnen van de Engelse vijand - en levensmiddelen, veelal gekocht van de Hollandse en Vlaamse  vijand, paarden en schepen.”

Dit stuk toont al aan dat de Spanjaarden hun geld nogal kwistig over de balk smeten. Maar de gevolgen hiervan zijn veel meer dan dat ze hun geld in hun vijanden staken, ze investeerden hen ook niet in hun eigen industrie en investeerden het dus enkel in hun eigen ondergang;

De rijkdommen uit de Indische gewesten werden intussen hoe langer hoe minder in de Spaanse industrie gestoken, omdat de Spanjaarden geen goederen meer hoefden te vervaardigen; die konden ze kopen. In 1545 hadden de Spaanse fabrikanten zes jaar achterstand bij het afhandelen van orders uit de Nieuwe Wereld. [...] De Zuid-Amerikaanse rijkdom werd al evenmin in de Spaanse landbouw gestoken; voedsel kon Spanje kopen. De hele wereld werkt voor ons, zoals een Spanjaard in 1675 tevreden constateered: ‘Laat Londen maar naar hartelust z’n stoffen fabriceren, Amsterdam z’n streepjesgoed, Florence z’n laken, Indië z’n bever en vicuna [...], zolang wij er met ons kapitaal maar van profiteren. Het bewijst alleen dat al die landen ambachtslieden voor Madrid opleiden en dat Madrid de koningin der parlementeren is, want heel de wereld dient haar en zij dient niemand.

Eenzelfde redenering wordt vandaag gebruikt als men spreekt over comparatieve voordelen en over de neoklassieke handelstheorie. Zo zouden de VSA zich geen zorgen hoeven te maken over hun gigantische handelstekorten met landen als China. Die landen leveren immers veel en nuttige producten in ruil voor wat papier waarop Amerikaanse symbolen en personen staan. Dit kan echter maar zolang blijven duren als de financiële rijkdom meegaat en de producerende landen willen meewerken. Het ondermijnt echter ook de eigen industrie en vernietigt industriële reserves door een wanbeleid. Een zeer interessante stelling die de autheur meegeeft is het volgende;

“Een Marokkaanse ambassadeur in Madrid in 1690-1691 had een scherpe kijk op dat probleem: ‘[...] Zo wordt er ook neergezien op de ambachten die door de lagere klassen en gewone mensen bedreven worden [...] Degenen die zulke ambachten in Spanje beofenen, zijn meestal Fransen [die] naar Spanje trekken om daar werk te zoeken… [en] er in korte tijd fortuin maken’ Een land dat het zozeer van gastarbeiders moet hebben, geeft blijk van onvermorgen om de eigen vaardigheden en ondernemingszin te ontwikkelen.”

Ondertussen zullen sommige lezers van dit stuk al wel de terugkoppeling hebben gemaakt naar vandaag de dag. Door de uitbesteding van onze landbouw (zo importeert Nederland graan uit Zuid-Afrika) en onze zware industrie naar andere landen, ondermijnen wij het harde industriële potentieel van onze landen. Nu hebben we nog het kapitaal om de producten te importeren uit die landen, maar zodra we dat niet meer hebben, door een financiële crisis ofzo, zullen wij niet minder gedaan hebben dan het vroegere koloniale rolpatroon te hebben omgedraaid. De resultaten van dit Spaanse beleid tonen alvast de gevolgen aan;

“Toen er halverwege de 17e eeuw een eind kwam aan de toevloed van edelmetalen, zat de Spaanse Kroon diep in de schulden, na een bankroet in 1575, 1575 en 1597. Er brak een langdurige periode van verval voor het land aan. Wie dit relaas leest zou er lering uit kunnen trekken. Gemakkelijk verdiend geld is slecht voor je. Het eerste gewin is kattengespin; eerst is er de scheefgroei, later volgt de ellende.”

En de landen die wel hadden geïnvesteerd in pure arbeid en niet in financiële kracht, wat gebeurde daarmee?

“De landen van Noord-Europa waren het levende bewijs. Ze voeren wel bij de ontsluiting van de wereld. Ze vingen vis, wonnen  en raffineerden walvistraan, kochten en herverkochten graan, weefden laken, goten en smeedden ijzer, hakten hout en dolven bruin- en steenkool. Ze verwierven hun eigen heerschappij, gelukkig niet begiftigd met goud en zilver. Ook zij roofden en plunderden als de gelegenheid zich voordeed, maar ze bouwen toch hoofdzakelijk op steeds terugkerende oogsten en duurzame nijverheid en niet op uitputtelijke bodemschatten. Ze bouwden op werk.”

Mijn inziens een wijze les voor de huidige generaties en helaas veel te toepasbaar op onze dagdagelijkse actualiteit. Zeer goed boek en een enorme aanrader!

00:25 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, histoire économique, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 06 mai 2009

La grande falsification: l'art contemporain

La grande falsification : L’art contemporain

La grande falsification : L’art contemporain
de Jean-Louis Harouel

Le néant artistique abusivement appelé art contemporain est la lointaine suite de la crise de la peinture déclenchée par le progrès technique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sous l’effet de cette crise, la religion de l’art inventée par le romantisme s’est trouvée privée de sens. La délirante sacralisation de l’artiste par la philosophie allemande, qui lui conférait le statut de voyant, de messie, de philosophe, a basculé au XXe siècle dans l’absurde, le dérisoire, voire l’abject. Tel est le prétendu art contemporain: une religion séculière de la falsification de l’art, où l’adoration de l’art a fait place à celle du soi-disant artiste, et où l’œuvre d’art se trouve remplacée par n’importe quoi pourvu qu’il ne s’agisse pas d’art. Aussi bien tout cela est-il aujourd’hui très vieux. Dès les débuts du XXe siècle, les figures les plus radicales des avant-gardes avaient été au bout de la logique du remplacement de l’art par n’importe quoi. Tout ce qui s’est fait depuis dans ce sens n’est qu’une fastidieuse rabâcherie. Né de la volonté politique de la classe dirigeante américaine au temps de la guerre froide, le succès mondial du prétendu art contemporain est à beaucoup d’égards un accident de l’histoire. Il n’en reste pas moins que l’aberrant triomphe de cet ersatz d’art renvoie les sociétés occidentales actuelles à leur profonde déculturation.

Agrégé des Facultés de droit, diplômé de Sciences Po, Jean-Louis Harouel est professeur à Paris II. Auteur d’une douzaine de livres, il a notamment étudié en juriste l’histoire de l’État, de l’administration et de la ville. Par ailleurs, il est l’un des meilleurs connaisseurs de la pensée du grand économiste Jean Fourastié (Productivité et richesse des nations, Gallimard, 2005). Il est en outre spécialiste de sociologie de la culture (Culture et contre-cultures, PUF, 3e éd. 2002).

Disponible sur Amazon


 

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