dimanche, 13 décembre 2009
"The Web of Debt"
The Web of Debt
Inleiding
De huidige financiële crisis is niet uit de lucht komen vallen. Het is slechts een samenkomst van meerdere factoren die nu eindelijk hun hoogtepunt bereiken. Dat bankiers reeds lang het financiële systeem manipuleren om daar zelf ongewoon grote winsten uit te slaan, is een publiek geheim. Maar wat mensen minder weten, is dat dit al eeuwenlang bezig is op een schaal die ongezien is. In het boek “The Web of Debt” gaat Ellen Hodgson Brown dieper in op de manipulatie van de geldstromen door de bankiers.
Speculatie doorheen de eeuwen
In een goede 530 bladzijden geeft Ellen Brown een verbazingwekkend duidelijke geschiedenis van de manipulatie van het financiële en monetaire systeem. De nadruk ligt vaak op de evolutie van het bankwezen in de V.S.A., wat echter ons Europeanen niet mag tegenhouden om ons ook in deze materie te interesseren. In deze geglobaliseerde wereld, gedomineerd door het financiële en militair-industriële apparaat van de V.S.A. is het altijd handig om te weten hoe de dingen werken in het centrum van de macht. Ellen Brown geeft een duidelijk overzicht hoe bankiers reeds in het verleden probeerden om misbruik te maken van crisissituaties om enorme winsten te slaan. Zo boden allerlei machtige bankiers van de Eastern Banks aan het begin van de Amerikaanse Burgeroorlog aan Lincoln aan om een lening te geven van 150 miljoen dollar. De keerzijde hiervan was echter dat dit aan een woekerrente was van 24% tot 36%. Hier wordt ook een eerste alternatief gegeven voor het huidige systeem: een monetair beleid van “Greenbacks”. Hierbij zou geld niet langer gebaseerd worden op goud of op speculatie, maar op een economische realiteit. Een Greenback zou immers een bepaalde economische realiteit weerspiegelen.
Ook worden bepaalde “klassiekers” in de wereldwijde financiële zwendel besproken. De speculaties van de beruchte Rotschild-familie in de financiële wereld, de akkoorden van Bretton Woods (die de Europese munten vastketenden aan de dollar), het Akkoord van Washington (dat de facto ervoor leidde dat onze munten nu enkel op speculatie zijn gebaseerd) etc… Zeker ook lezenswaardig is het stuk waarin gesproken wordt over de plannen van sommigen om een soort wereldmunt te creëren via de Speciale Trekkingsrechten (Special Drawing Rights). Dit zou echter de facto neerkomen op een wereldbank die naar hartelust geld zou kunnen bijdrukken. De hyperinflatie van Duitsland in het Interbellum (waarbij men letterlijk een kruiwagen geld nodig had om een brood te kopen) zou dan nog maar klein bier vergeleken zijn met de mogelijke financiële rampen die zouden kunnen ontstaan door het invoeren van deze Speciale Trekkingsrechten.
Een oplossing?
Het laatste gedeelte van het boek wordt gewijd aan het bespreken van alternatieven voor het huidige systeem. Waar het boek in de vorige hoofdstukken nog een goede bespreking en analyse geeft van het huidige systeem, en hoe het tot stand is gekomen, is dit hoofdstuk helaas gekenmerkt door een idealistische, en bij momenten niet echt enorm doordachte, visie op geld. Tegenover het beleid van het oneindig bijdrukken van geld om de stijgende kosten via inflatie proberen op te lossen, stelt Ellen Brown helaas hetzelfde systeem voor. Maar dan met meer macht voor de staat i.p.v. de bankiers. Als nationalisten zouden wij dan ook veel beter nadenken in de richting van een Europese versie van Greenbacks. Maar los van dit laatste deel is dit boek zeker aan dikke aanrader. De analyse die wordt gemaakt is zeker bruikbaar door ons solidaristische volksnationalisten om te kijken waar het probleem is ontstaan en hoe het zich verspreid heeft. We zullen een andere oplossing moeten bedenken dan Ellen Brown, maar om dat te kunnen doen moeten we eerst het probleem begrijpen. En daar is dit boek meer dan geschikt voor. Wel nog even vermelden dat dit boek zover ik weet enkel in het Engels verkrijgbaar is. Via amazon.co.uk kan je het alvast zonder probleem bestellen.
Yves Pernet
BROWN, E., “The Web of Debt”, Third Millenium Press, Baton Rouge, 2008
Bovenstaand artikel komt uit het themanummer van Revolte over de financiële crisis.
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lundi, 02 novembre 2009
Frankfurter Buchmesse 2009 - Antaios-Rundbrief 24/2009
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dimanche, 01 novembre 2009
Der Deutsch-Französische Krieg 1870/71
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mercredi, 28 octobre 2009
Le Japon d'André Malraux
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998
Le Japon d'André Malraux
Michel Temman consacre un remarquable livre au Japon d'André Malraux. André Brincourt écrit dans sa préface: «N'oublions pas que, devant ce que ses contemporains appelèrent “Le déclin de l'Occident” ou “La crise de l'Esprit”, alors que le surréalisme naissant faisait table rase des valeurs, le jeune Malraux voulait, lui, chercher d'autres valeurs, un “autre” monde. Cet autre monde, ce fut l'Asie. N'oublions pas que l'une des dernières approches avant la mort fut d'aller contempler la cascade de Nachi pour y rejoindre la “lumière” dans tous ses symboles, pour y nourrir une dernière fois ses rêves de spiritualité. Il nous l'avait dit: l'appel de l'Asie était celui de l'âme —cette surréalité en marge de l'apparence, ce dépassement promis à notre “solitude sinistre”, l'une des formes possibles de l'Anti-destin... Notre chance est que Michel Temman, par cette lumière même, éclaire pour nous l'essentiel d'une œuvre, et, se distinguant de maintes biographies trop complaisamment tournées vers l'Aventurier, y trouve le fondement même d'une pensée qui révèle plus que jamais son orientation métaphysique. “L'Occident veut comprendre par l'analyse, l'Orient veut vivre le divin”, disait Malraux». André Malraux s'était intéressé au seppuku de Mishima. M. Temman écrit à ce propos: «Yukio Mishima ne s'est pas suicidé. André Malraux est catégorique: son acte n'était pas un suicide car le seppuku est d'abord un rite qui ignore l'idée de la mort. Il y avait donc surtout dans l'acte de l'écrivain japonais, outre une portée politique et idéologique très nette, une charge rituelle forte chargée du poids du passé. Aussi Malraux pense-t-il qu'il faut distinguer “la mort romaine” et rituelle de Mishima et ce que l'on croit être une “mort romantique”. “Pour Mishima, expliqua-t-il à Tadao Takemoto, la mort en tant qu'acte, a une réalité très forte”. “Il me semble que l'acte de Mishima a été le moyen de posséder sa mort”. En tout cas, ajoute-t-il, “je me sens plus à l'aise avec le “suicide” de Mishima (qui n'est pas un suicide) qu'avec le tuyau à gaz”. Pourquoi “l'acte Mishima” ne choque-t-il pas outre mesure André Malraux? D'abord parce que, comme il le précise encore à Tadao Takemoto, il n'a jamais vraiment compris ce “besoin” de faire du suicide “une faute ou une valeur”. Ensuite parce qu'il “serait normal de rencontrer une civilisation tout entière où il n'y aurait pas de “mort”!» (P. MONTHÉLIE).
Michel TEMMAN, Le Japon d'André Malraux, 1997, 266 pages,135 FF (Editions Philippe Picqier, Mas de Vert, F-13.200 Arles).
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mardi, 27 octobre 2009
Général Lebed: Mémoires d'un soldat
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1998
Général Lebed: mémoires d'un soldat
Le Général Lebed sera-t-il un jour le Président de la Russie? Nul ne le sait. Mais la parution en français de ses mémoires, consacrés principalement à son séjour en Afghanistan, permet de voir que c'est un homme de caractère. Le livre se termine par une interview réalisée par le Général Henri Paris. A la question: «Est-ce que le capitalisme vous semble un système plus juste? Et si non, quelle est la voie sociale qui vous semble appropriée pour la Russie?», Lebed répond: «Il me semble que le socialisme et le capitalisme appartiennent au passé. Si nous essayons, comme le prônent certains réformateurs actuels, de faire en vingt ans le parcours que le monde occidental a fait en deux cents ans, nous n'arriverons qu'à nous placer encore plus désespérément à la traîne. Rien de bon n'en sortira. C'est pourquoi la voie purement capitaliste est inacceptable. Il y a à cela une autre raison très importante: la population du pays. Les Russes ont été élevés dans les conditions du socialisme. Ils sont très différents des Occidentaux. Les milieux d'habitation sont également différents. Par conséquent, des choses qui semblent évidentes en Occident ne fonctionnent pas en Russie. Je suis arrivé aux conclusions suivantes. Premièrement: même l'expérience la plus remarquable de quelqu'un d'autre est avant tout celle de quelqu'un d'autre, pas la nôtre. C'est pourquoi il est tout simplement impossible de transposer l'expérience d'autrui sur notre sol à nous, de la copier fidèlement. Deuxièmement: le monde entre dans une ère complètement nouvelle, celle de l'information. Il ne faut donc pas se traîner dans la queue des nations développées, mais faire un grand bond par-dessus l'abîme du retard et s'occuper de choses qui ont de grandes perspectives, comme le développement de systèmes informatiques, la création d'un réseau de communications d'importance stratégique entre l'Est et l'Ouest. Alors, nous aurons une chance d'atteindre un bon niveau, de nous placer aux premiers rangs, non pas pour faire peur au monde, mais pour l'équilibrer. Car, actuellement, notre monde penche d'un côté, et un monde unipolaire a déjà fait la preuve qu'il n'était ni sûr ni stable. On ne peut pas être toujours fort, partout et à tout jamais. Il me semble que, pour la Russie, la voie la plus acceptable est de prendre le meilleur de notre expérience du passé (et l'on sait bien que tout n'était pas mauvais chez nous) et le meilleur du libéralisme, de les réunir et de les faire passer à travers le prisme de notre mentalité, pour que cela “prenne racine” sur notre sol. Nous suivrons dans ce cas notre propre voie. J'ai suffisamment étudié la question pour affirmer que chaque pays possède une base nationale qui lui est propre. Il y a une base française, russe, américaine, japonaise. Tout le reste s'y superpose. Les choses ne peuvent pas fonctionner autrement. Imaginez que des pays très démocratiques comme l'Italie ou la Norvège échangent leurs législations respectives. Vous imaginez l'horreur que cela donnerait? Alors, il ne faut pas faire des bêtises aussi évidentes. Voilà pourquoi je m'efforce de construire cette voie du bon sens, cette voie du possible, en attirant ce qu'il y a de meilleur de droite et de gauche, et en essayant de passer au milieu. Je suis convaincu qu'il n' y a pas d'autre chemin».
Pierre MONTHÉLIE.
Général Lebed, Les Mémoires d'un soldat, Editions du Rocher, 1998, 372 pages, 145 FF.
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lundi, 26 octobre 2009
Frankfurter Buchmesse 2009: Antaios-Rundbrief 23/2009
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jeudi, 22 octobre 2009
"Ballade au Pays de Scarlett": le nouveau livre de Jean-Claude Rolinat
“ Ballade au pays de Scarlett ”,
le nouveau livre de Jean-Caude Rolinat…
Cinq questions à Jean-Claude Rolinat :
Jean-Claude Rolinat vient de publier « Ballade au pays de Scarlett» aux Editions Fol’fer, dans lequel il évoque ce Deep South conservateur qui refusa la normalisation voulue par Washington et s’engagea dans une guerre dite de sécession. Conçu comme un abécédaire tout à la fois historique et touristique, le pays de Scarlett a trouvé en Rolinat un de ses meilleurs portraitistes. L’auteur n’a pas seulement saisi le cliché de ce Sud profond, il en a capté l’âme.
Catherine Robinson
Quelle est l’ambition de cette “ Ballade au pays de Scarlett ” ?
Au risque de paraître prétentieux, j’écris les livres que j’aurais aimé lire… D’autre part, s’agissant de celui-ci, j’ai dû aller onze ou douze fois aux Etats-Unis, plus particulièrement dans le Sud, et, à chaque voyage, je sentais monter en moi l’irrésistible envie de “ témoigner ”, d’inciter les gens à venir admirer des paysages autres que les merveilleux mais classiques décors de l’Ouest, sentir la geste, l’épopée d’un peuple qui résista de 1861à 1865 à l’énorme machine de guerre nordiste… De plus, dans nos milieux, il est de bon ton de confondre l’Amérique avec son gouvernement, de faire de sa pseudo intelligentsia le reflet frelaté du pays réel. Si le monde devait juger la France à travers les chansonnettes de Carla Bruni… au secours ! Il ne faut donc pas confondre le gouvernement fédéral de cette puissante thalassocratie forcément impérialiste qui, au passage, ne se nourrit que de nos faiblesses, avec le peuple de l’Amérique profonde, rurale, conservatrice, où les gens sont attachés, tout comme nous, aux simples valeurs traditionnelles. Et puis, “ les forts en gueule ” de l’anti-américanisme primaire, sans discernement, sont souvent les mêmes qui, jadis, étaient pétrifiés de trouille face aux chars soviétiques, bien contents alors d’avoir les GI’s de l’Oncle Sam présents en Europe. Cela étant dit, les temps ont changé, j’en suis bien conscient.
J’espère que l’achat de ce livre poussera plus d’un lecteur à boucler sa valise et à atterrir à Atlanta, à la Nouvelle Orléans, à Memphis ou à Nashville car, tout en étant un petit ouvrage historico-politique, c’est aussi surtout, et avant tout, un guide touristique.
L’Amérique telle que vous nous la décrivez est loin de ressembler aux modèles des séries télé américaines et encore plus loin de ce prétendu vide culturel comme d’un certain mode de vie envahissant (Pop Art, fast food…). Qu’en est-il réellement ?
L’Amérique est à elle seule un condensé du monde entier : toutes les ethnies de la terre s’y côtoient. Toutefois, les Etats du Sud font entendre leur petite musique particulière. Sans doute parce que c’est là que la vieille Europe et sa civilisation survécurent le plus longtemps. Et puis la nature, je ne vous dis que ça ! Des chênes d’où pend comme des guirlandes de Noël la mousse espagnole, la vigne vierge qui part à l’assaut des fils électriques, des torrents bondissants et des chutes d’eau spectaculaires (c’est là qu’ont été tournés par exemple des films tels que Le Dernier des Mohicans ou Délivrance), des magnolias fleuris, des marais aux eaux noires comme la stout irlandaise où les alligators ne dorment que d’un œil… Les paysages et l’histoire, ainsi que les peuples qui les habitent et qui la font, sont étroitement imbriqués, indissociables, mêlant à chaque instant, à chaque coin de rue passé et présent. Malgré la malédiction de l’esclavage ou à cause de lui, Noirs et Blancs qui, comme l’huile et l’eau, ne se mélangent guère, sont toutefois parties prenantes de ces Etats américains à part entière et entièrement à part, inséparables, comme les bandes zébrées du célèbre mammifère africain. Quant au “ vide culturel ” que vous évoquez, il suffit de franchir les portes de n’importe quel musée des villes du Sud pour tordre le cou à cette rumeur…
Parmi les multiples sujets historiques, vous traitez de Napoléon III et des Sudistes. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
L’empereur Napoléon III, qui vérifiait ce que Tocqueville avait pressenti une ou deux décennies avant lui, voulait contenir sinon contrecarrer cette puissance émergente. Ce qui explique qu’il souhaita jouer un rôle d’arbitre dans le conflit entre les Etats qui, quelque part, l’arrangeait bien dans sa tentative de mettre un prince européen sur le trône du Mexique. Il informa le représentant de la Confédération, Sidell, qu’il espérait obtenir une suspension des hostilités. Une façon pour lui d’afficher ses préférences sudistes. Mais l’Angleterre ne suivit pas la France, la Russie non plus. Alors, il abandonna. Le gouvernement de l’Union s’en souviendra, en soutenant ouvertement Juarez contre Maximilien que Napoléon III avait imposé comme Empereur aux Mexicains. On connaît la suite…
Question guide touristique, vous nous indiquez, parmi les perles du Sud, une petite ville du nom de Madison à voir impérativement. Quelle est sa particularité ?
À elle seule, la petite cité de Madison en Géorgie, située sur l’Interstate 20 à l’est d’Atlanta, même si elle n’a pas l’ampleur de la somptueuse Savannah ou de la nonchalante et élégante Charleston, est la quintessence des villes du Sud : maisons antebellum de style victorien, antiquaires et végétation rafraîchissante. Et puis, c’est une des rares agglomérations qui échappa à la fureur de ce pyromane de général Sherman dans sa marche vers la mer…
S’il n’y avait qu’un livre d’écrivain du Sud à citer – hormis Margaret Mitchell –, quel est celui que vous choisiriez ?
Disons deux ou trois… Puiser au hasard dans l’œuvre de Faulkner bien sûr, avec son récurrent et mythique comté de Yoknapatawpha qui pourrait bien être celui d’Oxford où il vivait dans le Mississippi, sans oublier non plus Vladimir Volkoff avec ses Nouvelles américaines ainsi que Dominique Venner avec Le Blanc Soleil des Vaincus car, après tout, the South gonna rise again !
Propos recueillis par Catherine Robinson
Publié dans le quotidien Présent
Jean-Claude Rolinat, Ballade au pays de Scarlett, Atelier Fol’Fer, BP 20047, 28260 Anet. Tél : 06 74 68 24 40. Fax : 09 58 28 28 66. Prix : 26 euros franco.
NDLR : Jean-Claude Rolinat participera à la 3ème journée nationale et identitaire organisée par Synthèse nationale, mercredi 11 novembre prochain au Forum de Grenelle (5, rue de la Croix Nivert 75015 Paris). Il dédicacera ses livres.
Source : Synthèse Nationale [1]
Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info
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[1] Synthèse Nationale: http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2009/10/15/ballade-au-pays-de-scarlett-le-nouveau-livre-de-jean-caude.html
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samedi, 17 octobre 2009
"La Mâove" de Jean Mabire vue par Robert Poulet
“La Mâove” de Jean Mabire vue par Robert Poulet (alias “Pangloss”)
La mode (relancée) du roman historique coïncide cette fois avec la commémoration biséculaire de la Révolution Française. Il y a donc de la guillotne dans l’air chez tous les libraires et des plumes sur le chapeau de tous les héros qui ne sont pas coiffés de carmagnoles, dans les bibliothèques de gare.
Evidemment, les “Chouans” de Balzac ont depuis longtemps devancés tout le monde. La véritable histoire, c’est maintenant, dès que le public des figurants, des bourreaux et des victimes s’est réveillé de l’espèce de stupeur somnolente qui accompagne les événements importants. Voir “L’Homme qui n’avait pas compris...”. Jean Mabire, spécialiste français des Paras, des Panzers, des légions antibolcheviques et des chasseurs alpins, n’a pas manqué, tout de suite après les massacres gigantesques et stupides de la dernière Mondiale, plus le grand bâillement hébété qui a suivi comme d’habitude, d’y aller de son intarrisable “il était une fois” accompagné de parabellums et de kalachnikovs.
Mais ça ne l’empêche pas, aujourd’hui, puisque tout le monde s’y met, de remonter au Bloc cimenté, par Clémenceau. Et ça se combine pour lui avec “Je veux revoir ma Normandie”, car c’est un Viking très convaincu.
Alors tout y est: le Blanc qui vire au Bleu, le Bleu qui blanchit dès que Guillotin sort sa machine, le baron un peu traître et le marquis un tantinet espion, le prêtre assermenté et le chanoine maquisard, la demoiselle en culotte de chasseur du roi qui fait allègrement le coup de feu et sa soeur qui va tuer Marat dans sa baignoire, les méchants hussards qui violent en passant la grand-mère du châtelain, les généraux qui se mettent la main sur le coeur et ceux qui ont trois chevaux tués sous eux, les fourches, les piques, les volontaires de l’An-Deux, les tricoteuses, les discours où il est question d’Armodius ou du Sacré-Coeur de Jésus, la grande rigolade jacobine, sur laquelle dégoulinent des flots d’hémoglobine. Et ça finit par du Napoléon.
Dans “La Mâove”, dont la voilure introduit un peu de fraîcheur au sein de cette histoire éminemment fantassine, vous aurez tout ça ou l’équivalent; plus les couples qui se rejoignent naturellement, dans les granges ou dans les arrière-boutiques. Un tel aime une telle à la folie, tel autre passe d’un camp à l’autre pour plaire à sa dulcinée en bonnet phrygien, telle cinquième reste de glace, malgré les feux qui brûlent tel sixième à l’endroit que je pense.
La révolution française, c’est une alternative d’idylles patriotiques et de ferveurs loyalistes. Pour le lecteur qui n’a pas lu Gaxotte, le pendard, et qui ne sait donc pas qu’en réalité ce fut une époque assomante.
Dans les provinces normandes, où notre Mabire ne manque pas de mener, fabuleusement, Hoche, Frotté, Cadoudal, Charlotte Corday, toute la figuration ressuscitée et revernie à neuf des bandes dessinées pour grandes personnes médiocrement instruites, ce fut assez confus. Mais l’auteur des “Samouraï” connaît son métier. C’est le prince des narrateurs dialoguistes et des épisodistes bien renseignés, qui n’a pas perdu un mot de ce que Barras et Sieyès se sont dit en déjeunant ensemble le douze fructidor.
Seules réserves: il y a toujours trop de personnages, on s’embrouille et ils parlent trop pour ne pas dire toujours grand-chose. A part ça, un auteur furieusement imaginatif. Ecrivant proprement, sans plus; pas le temps d’être artiste. Il faut que la chose bouge et, en l’occurrence, qu’elle s’achève par le sacre de Bonaparte.
Les bateaux, dans les ports normands, hissent le grand pavois, le canon tonne, les amours irrégulières se révèlent, avec de l’anneau-de-ma-mère, les cloches de Notre-Dame sonnent à toute volée. Quel triomphe!
Sauf les quinze ans de guerre extérieure qui vont suivre, et les deux siècles de mauvaise paix et de bonne littérature.
Celle de Jean Mabire n’est qu’honnête et vivante. L’un des meilleurs échantillons du roman commémoratif. Prenez celui-là, sinon vous allez vous perdre dans la masse. Et la masse, comme toujours, ne vaut rien.
Quant à la “Mâove”, elle coule, pavillon haut. Le pavillon danois!...
Les Vikings retournent chez eux, faut croire!
PANGLOSS
(extrait de “Pan”, Bruxelles, n°2322, 28 juin 1989).
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dimanche, 27 septembre 2009
Aux fils d'Ungern, qui par un bel été rouge à Pékin...
AUX FILS D’UNGERN,
QUI PAR UN BEL ETE ROUGE A PEKIN…
Laurent Schang
La nature est ainsi faite, malgré les deuils de nos proches, la proximité des cimetières – « Ô France, vieux pays de la terre et des morts ! » –, il est des aînés, des figures, au sens latin du mot, qu’on n’imagine pas devoir mourir un jour. Qui aurait l’idée saugrenue de peindre la baie de Saint-Malo sans son phare ? Afin de retarder l’instant fatidique, il plut au poète d’inventer un baume, une formule magique à l’usage des bonnes gens, et l’on ne parle plus de la perte de l’être cher mais de sa disparition, comme si la personne avait tourné le coin de la rue pour ne jamais revenir. Infinie pitié de la langue française… Disons donc, avec Monsieur le curé, que Jean Mabire a disparu le 29 mars dernier dans sa quatre-vingtième année, au terme d’une existence bien remplie, et restons-en là.
Par ma faute, notre relation épistolaire, je n’ose écrire notre amitié, était plutôt mal partie. Dans un article où j’encensais le travail de recherche effectué par un ex officier de l’armée soviétique sur la vraie vie du baron Ungern, Le Khan des steppes,* j’avais commis l’injustice toute journalistique de féliciter l’auteur pour l’abondance de ses sources, comparée à leur absence supposée dans la biographie romancée de Jean Mabire, Ungern le baron fou, parue en 1973. Je dis supposée parce que, sûr de mon fait, je ne m’étais pas donné la peine, élémentaire, de vérifier l’information avant de rédiger mon papier. Deux semaines plus tard, l’article paraissait dans un supplément littéraire à gros tirage. Sans se démonter, Jean Mabire m’écrivit au journal, un carton ferme mais poli accompagné d’une photocopie de sa bibliographie – six pages complètes, impossibles à rater, en fin de livre. Honte à moi ! J’ai oublié depuis le contenu de ma réponse mais j’en devine la nature. L’imprudence est un péché de jeunesse et Mabire, je m’en rendrais compte au fil du temps, n’aimait rien tant qu’aller à la rencontre de ses jeunes lecteurs. J’ai conservé ce carton imprimé, un des rares écrits de sa main, et je le conserve encore dans son enveloppe, comme le plus précieux des autographes. La mansuétude n’était pas la moindre de ses qualités, je ne tarderais pas non plus à m’en apercevoir. En guise d’excuse, me connaissant j’ai dû lui griffonner à peu près ceci : « Cher Jean Mabire, (…) chose exceptionnelle chez moi, (…) pourtant, j’ai lu deux fois votre Ungern, (…) la première dans sa version de poche, la seconde dans sa réédition sous un nouveau titre : Ungern le dieu de la guerre, (…) mon livre de chevet, (…) Les Hors-la-loi, (…) Mourir à Berlin, (…) Les Samouraï, (…) L’Eté rouge de Pékin » Etc., etc. Rien que la vérité en somme.
S’en suivit dès lors une correspondance ininterrompue entre l’élève et son maître, même si au final, à relire ses lettres tapées à la machine, l’impression d’un commerce d’égal à égal domine. Jean Mabire m’y exposait l’avancée de son travail, ses projets de livres, et ils étaient nombreux, se souvenait des amis perdus, Roger Nimier, Dominique de Roux, Philippe Héduy, mais surtout, il m’interrogeait. Car derrière le bourreau d’écriture, le vénérable malouin curieux de tout, se cachait d’abord un éternel jeune homme, toujours inquiet de son époque et des siens. J’en veux pour preuve nos échanges de point de vue sur Israël – sa fascination pour les kibboutzim, leur idéologie de la charrue et de la grenade –, l’avenir de l’Union européenne, la subite redécouverte de Nietzsche, « le moins allemand des philosophes allemands », après les décennies de purgatoire. Vraiment, Christopher Gérard, dont on lira plus loin l’article, a raison de qualifier Jean Mabire d’honnête homme.
J’ai évoqué plus haut sa bonté d’âme, il me faut maintenant raconter l’extraordinaire générosité avec laquelle il me fit si souvent profiter des chefs-d’œuvre de sa collection. Mabire connaissait ma passion pour l’Extrême-Orient des années 30. Du rarissime Shanghai secret, petit bijou de reportage signé Jean Fontenoy aux portraits japonais de Sur le chemin des Dieux, de Maurice Percheron, des cadeaux de Jean Mabire mon préféré, avec son ex-libris frappé sur la page de garde, je ne compte plus le nombre de livres reçus par la poste en cinq ans. Combien en eut-il de ces gestes spontanés envers moi ? « Et va la chaîne de l’amitié… » me disait-il. Plus modestement, je lui envoyais mes nouvelles, des articles découpés dans la presse, sur l’histoire des ducs de Lorraine, la guerre de 1870, et mon livre dédicacé. Ainsi respections-nous l’antique principe du don et du contre don. « Chacun sert où il peut », aimait-il à me répéter en signe d’encouragement, lui qui confessait n’avoir été pleinement heureux qu’une fois dans sa vie en dehors de sa bibliothèque, en Algérie, où il servit de 58 à 59 sous l’uniforme de capitaine d’un commando de chasse.
Je n’insisterai pas sur la carrière du romancier ni sur la prodigalité de l’écrivain militaire, une centaine de livres, sans parler des rééditions. S’agissant du régionaliste normand, du fédéraliste européen, je renvoie le lecteur à l’entretien qui suit. Pour le détail de son œuvre, les intéressés trouveront sur Wikipédia une biobibliographie très correcte et des liens vers d’autres sites.
Jean Mabire n’aura pas vécu assez pour feuilleter la réédition de L’Eté rouge de Pékin, enrichie de sa préface inédite.** Dans son dernier courrier, déjà très affecté par la maladie, il me faisait part de sa tristesse de voir les rangs se dégarnir un peu plus autour de lui chaque année. Il n’en poursuivait pas moins d’arrache-pied la rédaction d’un essai sur la vie et l’œuvre du lieutenant-colonel Driant, de son nom de plume le capitaine Danrit, un soldat à sa mesure, rendu célèbre au début du siècle précédent par ses romans d’anticipation et tué en 1916 à la tête des 56e et 59e chasseurs, au deuxième jour de la bataille de Verdun. Une belle mort, aurait-il dit, la mort rêvée du centurion.
Jean – je peux bien l’appeler Jean à présent – avait choisi la voie martiale de l’écriture pour mieux se faire entendre dans ce pays « devenu silencieux et bruyant ». Il s’est tu avec, je l’espère, le sentiment du devoir accompli.
Jean Mabire, Paris 8 février 1927 – Saint-Malo 29 mars 2006
* Léonid Youzéfovitch, Editions des Syrtes, 2001.
** Editions du Rocher, 2006. Sur la genèse de ce livre, cf. l’entretien avec Eric Lefèvre ci-après.
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mardi, 22 septembre 2009
"Le conquistador aux pieds nus" d'Abel Posse
"Cabeza de vaca le conquistador aux pieds nus" d'Abel Posse Romans, nouvelles, récits |
Le conquistador sans conquête de Charles Quint vit sa dernière année dans une modeste demeure sévillane. Sous couvert de lui faire vérifier des cartes du Nouveau Monde, une bibliothécaire charmeuse sollicite le vieillard sentimental, lui offrant du papier filigrané à ses armes. C’est qu’elle espère le récit des années escamotées dans ses Naufrages. Et le chimérique gouverneur du rio de La Plata de libérer sa mémoire pour des révélations qui bien souvent mettent à mal l’histoire officielle de la Conquête. C’est ce manuscrit imaginaire qui nous est rendu. Abel Posse est né à Córdoba en 1934. Diplomate, il parcourt le monde pendant une quarantaine d’années avant de regagner Buenos Aires. Il est considéré comme un des maîtres du nouveau roman historique. Ses textes condensent les mythes et les histoires vraies ou fictives du continent latino-américain. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, essentiellement romanesques, dont deux ont paru en France : La Guerre au roi (Alta, 1981), et Les Chiens du paradis (Belfond, 1986). |
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samedi, 06 juin 2009
L'animal est-il une personne?
L’animal est-il une personne ?
Longtemps nous avons considéré les animaux comme ceux que la nature avait privés des qualités que nous, les humains, possédons : l’aptitude à raisonner, apprendre, communiquer, s’adapter, décoder, transmettre, enseigner, progresser… Les travaux scientifiques ont pulvérisé cette idée reçue, et depuis la dernière décennie, ils nous surprennent encore plus. Qui sont vraiment les animaux ? On les savait joueurs, blagueurs, rieurs, féroces parfois ; on les découvre tricheurs, menteurs, trompeurs, mais aussi aimants, mélancoliques ou encore émotifs, stratèges, sensibles aux intentions d’autrui, capables de respecter une morale ou d’élaborer une culture. La très grande ingéniosité des tests et l’extraordinaire diversité des observations scientifiques (éthologie, génétique, psychologie, zoologie, primatologie, neurosciences) nous révèlent les facettes de l’intelligence et de l’identité animales, et prouvent l’absurdité qu’il y a à réduire les compétences de la bête à la seule force de son instinct. Car en dépit des caractéristiques qui fondent l’homogénéité de son espèce, chaque animal est un individu à part entière, un être social unique, complexe, et par là même un sujet de droit. Des singes aux léopards, des éléphants aux antilopes, des baleines aux dauphins, l’auteur nous propose une approche de l’altérité qui apporte beaucoup au débat sur l’exploitation et la manipulation animales. Un plaidoyer fort documenté en faveur de la personne animale.
Yves Christen, biologiste, spécialiste de la maladie d’Alzheimer, a mené des recherches en immunogénétique dans le laboratoire de Jean Dausset à l’hôpital Saint-Louis et en immunologie à l’institut Pasteur, avant de se spécialiser dans le domaine des neurosciences. Il a notamment publié Les Énigmes du cerveau (Bordas, 1989), Les Années Faust ou la Science face au vieillissement (Sand, 1991) et Le Peuple léopard. Tugwaan et les siens (Michalon, 2000).
Disponible sur Amazon
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lundi, 01 juin 2009
Sopljenitsyne, le visionnaire qui exaspère
Soljenitsyne, le visionnaire qui exaspère
19/03/2009 | ex: http://www.lefigaro.fr
«Le Phénomène Soljenitsyne» de Georges Nivat est un essai de référence sur le message spirituel et politique du géant russe.
Vendu à 800 000 exemplaires lors de sa publication en Russie durant la perestroïka, cet ouvrage, qui paraît aujourd'hui en France dans une version enrichie, n'est pas une biographie de plus : c'est un essai qui, non seulement, embrasse tous les aspects de l'œuvre romanesque de Soljenitsyne, mais se veut, en outre, l'expression fidèle de la pensée ultime de l'écrivain, disparu le 8 août 2008. Admirateur de Soljenitsyne, Georges Nivat n'est pas un hagiographe. Il ne minimise pas les « défauts » du grand homme : une personnalité autocratique, qui est comme l'envers de son charisme. Il n'occulte pas ce qui peut paraître choquant chez un chrétien : un pessimisme culturel à la Oswald Spengler, l'auteur du Déclin de l'Occident, l'un des livres culte de la révolution conservatrice allemande.
Dégénérescence morale des Occidentaux
Le fait est que Soljenitsyne, même s'il ne mit jamais sur le même plan le totalitarisme communiste et le libéralisme occidental, aura des mots très durs, depuis le discours de Harvard en 1977, pour ce qu'il a appelé la « dégénérescence morale des Occidentaux », leur « manque de caractère » et pour tout dire de « virilité ». « À relire toute l'œuvre de Soljenitsyne publiciste, on reste frappé par son extraordinaire cohérence », écrit Nivat. « Tout est commandé par une vision historiographique précise : le mal vient de l'humanisme, de l'anthropocentrisme né à la Renaissance et importé en Russie depuis Pierre le Grand . » Selon Nivat, Soljenitsyne s'inscrit dans la lignée de ces Russes, d'Alexandre Herzen à Léon Tolstoï, pour lesquels il existe une « Russie éternelle » dont la vocation s'enracine moins dans la tradition grecque orthodoxe que dans une vieille Russie chrétienne du Nord et de l'Est sibérien fondée sur les communautés paysannes et l'amour mystique de la terre.
Il faudra bien s'y faire, Soljenitsyne est un fieffé «antimoderne».
Son culte de l'honneur, son amour des traditions et son sens du sacrifice, explique Nivat, est d'un autre temps. Mais qui dit que la nostalgie est par principe impuissante ? N'est-ce pas au nom d'une Russie que les marxistes considéraient comme « dépassée », que Soljenitsyne a vaincu ses persécuteurs ? « Ses grands rappels dans le domaine de l'éthique et de la politique ne font plus recette. Et pourtant, ils correspondent en grande partie aux tâtonnements des nouvelles générations : ne pas mentir, rester soi-même, créer une démocratie à la base, plutôt qu'au sommet, pratiquer l'autolimitation dans sa vie personnelle, comme dans la consommation de masse », écrit Georges Nivat, pour qui la force de Soljenitsyne est d'avoir toujours transfiguré le réel par la foi, loin du réalisme bourgeois ou socialiste. « Ce qui pèse en l'homme, c'est le rêve », écrivait Bernanos. Qui peut nier que, grâce à Soljenitsyne, le rêve d'une Russie régénérée ait pesé dans la balance de l'histoire ?
Le Phénomène Soljenitsyne de Georges Nivat Fayard, 449 p., 25 €.
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jeudi, 21 mai 2009
La crisi del dono - Intervista Claudio Risé
di Susanna Dolci - 07/05/2009
Fonte: mirorenzaglia [scheda fonte]
È, Claudio Risé [nella foto sotto], uno degli psicanalisti italiani di ampia fama nazionale ed internazionale. Docente di Scienze Sociali alle Università di Trieste-Gorizia, Insubria (Varese) e Bicocca (Milano), da oltre trent’anni studia l’uomo e la donna ovvero il maschile ed il femminile, nelle loro molteplici sfaccettature. La vita, la famiglia e la genitorialità con particolare attenzione alla figura paterna intesa come assenza o come “mestiere” difficile. I suoi numerosi libri sono stati tradotti in molti paesi europei ed in Brasile. Un spazio internet a disposizione del suo pubblico: www.claudio-rise.it. Esce in questi giorni per le Edizioni San Paolo La crisi del dono. La nascita e il no alla vita. È questo suo nuovo andare in riflessione, una discesa verso le «radici del pensiero che rifiuta la nascita». Un’attenzione di saggia misura sull’aborto inteso come quotidianità di azione da cronaca e da statistica, di battaglia politica, di leggi, di polemica, di giudizi positivi e negativi, di “crimine” addirittura, di orrori legalizzati od illegali e di tanto altro da aggiungere. O da sottrarre… Dipende, sempre, dai punti di vista. Ma il libro non è solo questo… ed è già molto. “La crisi del dono” è una sorta di Summa che non tralascia nulla perché niente vuole lasciare nel silenzio. Tutti gli attori legati alla venuta al mondo vengono chiamati in causa. Siano essi uomini, donne, bambini stessi e dunque padri, madri e figli, miti e mitologie, cambiamento e rinnovamenti, sacro e profano. Spetta, alfine ed in piena libertà, ad ogni singolo lettore decidere a quale cammino interpretativo accingersi. Che oscilla, in presenza, dagli albori temporali come il classico pendolo foucaultiano o la inimitabile quanto terribile spada di Damocle. Tutto sempre e come eterna scelta tra la vita e la morte. Un sentito ringraziamento a Claudio Risé per la sua piena e gentile disponibilità alla realizzazione dell’intervista che segue, nonostante i suoi molteplici impegni.
È stato appena editato dalle Edizioni San Paolo. È il suo “La crisi del dono. La nascita ed il no alla vita”. Lei ci parla di: Mito, Nascita, Figlicidio, Figli, Uomo, Donna, Aborto… E tanto ancora… Se dovesse definire il centro di questo libro, cosa direbbe?
È un libro sulla nascita, come evento fisico, psichico e simbolico, sul suo significato e sulle resistenze che suscita. Molto spesso non la vogliamo (non solo quella fisica), perché ci chiede sempre di cambiare, trasformarci, ri/nascere.
Cos’è veramente l’aborto?
La scelta di evitare una nuova nascita sopprimendo il nascituro. Al di là delle considerazioni morali (non spetta a me giudicare), è una scelta fortemente conservatrice, contro il cambiamento. Dal punto di vista psicologico esprime un’avversione al futuro, alla trasformazione che regge il mondo, cui oppone il potere dell’Io individuale, quello che decide, appunto, l’aborto.
Tra abortire e dare in adozione c’è da sempre in mezzo una montagna invalicabile? Perché?
È invece valicabile; molti la attraversano. Occorre rinunciare al possesso del figlio. Che del resto nessuno ha, perché il figlio appartiene a sé stesso. E, per la persona religiosa, a Dio.
Com’è il mondo in cui viviamo? Cito alcuni termini ricorrenti nei suoi studi e libri: neopaganesimo, narcisismo, droghe, guerra, terrorismo, scontro di etnie ma anche felicità come dono di sé, l’altro. Incubi quotidiani, difetti e pregi di questa nostra esile esistenza. Come affrontare al meglio o meno peggio tutto ciò?
Io racconto solo la psiche delle persone che vedo, la quale a sua volta parla del mondo in cui vivono. Un buon metodo per star bene, conosciuto da sempre, potrebbe essere quello di cercare di essere se stessi, senza continuamente conformarsi, o dipendere dall’approvazione degli altri. Ha dei prezzi, ma ci si guadagna il vivere la propria vita, e non quella altrui, o del sistema di comunicazione dominante.
Uomo? Uomo selvatico? O Maschio? Identità maschile tra essere io e/od altro da proprio sé medesimo? Tra Don Giovanni e Padre?
Consiglio di evitare ogni etichetta, comprese quelle sopra elencate (anche se prese dai miei libri) ed ascoltare chi si è. Che è sempre dentro, non fuori di noi.
La Donna? Mi verrebbe di aggiungere “è mobile….” ma forse è meglio “selvatica”? E d’ingegno? A metà tra forza e mistero dell’eterno archetipo dell’essere femminile? La Grande Madre, terribile eppur generosa?
Idem. Ognuna scopra sé stessa, e la interpreti. Il resto riguarda le altre, non te.
Lei parla della figura del Padre come dono, assenza e mestiere? Chi è un padre?
Un uomo che genera con una donna un figlio, lo protegge e aiuta a crescere quando è piccolo, e poi a diventare se stesso quando è più grande. Una figura elementare, che la natura conosce da sempre.
La natura intesa come mondo selvatico? Ancora respira nel suo esistere?
Sì. Tra le prime leggi firmate dal nuovo Presidente degli Stati Uniti ce n’è una che estende enormemente le aree vincolate a Wilderness, cioè destinate a rimanere incontaminate, già molto estese in quel Paese. E’ una questione di grande attualità, e futuro. Ma naturalmente la Wilderness è ovunque, a cominciare da dentro di noi. Anche qui, si tratta di ascoltarla, e onorarla. E goderla.
Dove vanno i giovani?
Bisognerebbe chiederlo a loro. Io sono vecchissimo.
La comunità vivente ha ancora un suo specifico perché ben definito? È ancora dono e sacrificio?
Senza l’uno, e l’altro, non esiste comunità. Al massimo società, associazioni, club etc.
Famiglia VS divorzio. Anche qui quali i pregi, le colpe e loro effetti collaterali
La famiglia può fallire, così come un bimbo può essere soppresso. Basta si sappia che è un disastro, e non si spacci divorzio ed aborto per cose da niente.
A conclusione. Siamo ancora in grado di trasformarci e rinnovarci? O restiamo in una immobile opposizione che nega l’anelito alla vita?
Non siamo noi a scegliere. È la natura a determinare che tutto, nell’essere umano, cambia continuamente nel corso della vita, le sue cellule, i suoi neuroni, i suoi sentimenti, il mondo intorno a lui. Certo possiamo optare per la sclerosi, mummificarci a vent’anni; molti lo fanno. Sono di solito pazzi, e piuttosto infelici, ma si può fare anche così. Però è meglio seguire, con spirito di avventura e divertimento, il misterioso e sorprendente itinerario che la vita ci propone.
Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it
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lundi, 11 mai 2009
Le mot qui tue
Le mot qui tue :
Histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours
P.Boucheron, V.Azoulay, Le mot qui tue : Histoire des violences intellectuelles de l'Antiquité à nos jours, Ed. Champ Vallon, 2009.
A lire:
>>> Compte-rendu Le Monde des livres, 30/04/2009.
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Noltes neuer Streich
Ernst Nolte hat ein neues Buch geschrieben und erstes Presseecho erhalten. Das ist gut so und verwundert auch, denn gewöhnlich wird totgeschwiegen, was aus der Feder des im Historikerstreit medial unterlegenen Geschichtsdenkers stammt. Doch offenbar hat Ernst Nolte (dessen letzte Bücher zugegebenermaßen nichts Neues brachten) wieder einmal einen neuralgischen Punkt berührt, und nach gewissenhafter Prüfung hat man sich offenbar entschieden, ihm hier nicht unwidersprochen das Feld zu überlassen.
Es geht um den Islamismus als „dritte radikale Widerstansbewegung“ neben Bolschwismus und Faschismus. Damit verpackt Nolte den Islamismus in seine bekannte These vom kausalen Nexus zwischen den beiden Ideologien und erkennt in ihm Elemente von beiden wieder. Was Islamismus ist, erfahren wir in einer Fußnote:
Am einfachsten lässt sich der „Islamismus“ so definieren, dass er den kriegerischen und dogmatischen Aspekt des Islam, dem bereits im Koran ein friedenswilligerer und toleranterer Aspekt gegenübersteht, isoliert und dann ausschließlich hervorhebt. Insofern ist der Islamismus nichts anderes alsder zu seiner eigenen Radikalität gebrachte Islam.
Von daher stellt sich natürlich die Frage, was der Islamismus mit den anderen beiden Widerstandsbewegungen zu tun hat, die eine völlig andere Entstehungs- und Entfaltungsgeschichte haben. Nolte faßt daher am Anfang des Buches seine Charakterisierung des Marxismus und Nationalsozialismus zusammen und sieht in beiden „konservative Revolutionen“, die ein ursprüngliches Lebensverhältnis vor der Moderne retten und wiederherstellen wollten. Im Anschluß daran erzählt Nolte die Geschichte der Konfrontation des Islam mit der modernen Welt, beginnend mit der Landung Napoleons in Ägypten, über den Zionismus als entscheidende Herausforderung und endend mit dem Islamismus als Macht im gegenwärtigen Weltkonflikt.
In den oben erwähnten Rezensionen wird deutlich, daß Nolte mit seiner These zumindest Widerspruch provoziert. An der Begründung dieses Widerspruchs kann man ablesen, daß er mit seinen Überlegungen nicht daneben liegt. Hinzu kommt das Pathos des Verstehenwollens, das Nolte auszeichnet und das auf den Zeitgeist immer verstörend wirkt. Dem Journalisten(Jörg Lau in Die Zeit) bleibt nur die Empörung:
Nolte hält nicht etwa nur den Widerstand der Palästinenser gegen Vertreibung und Besatzung für legitim. Es kommt ihm vielmehr darauf an, den arabischen Antisemitismus zu verteidigen, den die extremsten Teile der islamistischen Bewegungen kultivieren.
Das ist der übliche Reflex. Nolte verteidigt hier gar nichts, er wagt nur eine gerechte Betrachtung einzufordern, die Ursachen und Auslöser benennt und so ein Verstehen auch des Islamismus möglich machen kann.
In eine ähnliche Richtung geht die Kritik des „Fachmanns“ Walter Laqueur in der Welt, der Nolte sowohl vorwirft, keine Ahnnung zu haben, als auch, nichts Neues zu schreiben. Das sieht Josef Schmid in seiner positiven Besprechung für das Deutschlandradio ganz anders:
Nolte präsentiert Zeitwissen und Verknüpfungen, die allein schon die Lektüre unerläßlich machen. Darüber hinaus eröffnet dieses Werk eine Sicht auf das noch bevorstehende 21. Jahrhundert. […] Ernst Nolte erwartet weniger einen Kampf der Kulturen, dafür aber einen Kampf konkurrierender Lebens- und Daseinsformen, des Islams wie der europäischen Moderne, um ihren universellen Geltungsanspruch. Er sieht ihn in einer Dimension, auf die wir nicht vorbereitet sind.
Nolte wird in vielen Abschnitten seinem Anspruch gerecht, ein Geschichtsdenker zu sein, also einer, der über den ganzen Einzelheiten und Handgreiflichkeiten die Idee sieht, wenn er einen Vorgang in den Zusammenhang stellt. Von dort aus lassen sich auch neue Einsichten über den europäischen Bürgerkrieg gewinnen, etwa wenn er die Revolution der Jungtürken 1908/1913
die erste jener handstreichartigen Machtübernahmen seitens einer Gruppe oder Partei sehr engagierter junger Männer [sieht], welche die Verhältnisse für unerträglich hielten und oftmals von dem Gefühl des Unrechts geleitet waren, das ihnen und Menschen ihrer Herkunft oder ihrer Lage in diesen Verhältnissen angetan wurde.
Nolte sieht in der Existenz Israels, des modernen Vorpostens in der arabischen Welt, den entscheidenden Grund für die „Verteidigungsaggressivität“ des Islam. Die eigenen Mängel werden nicht mit einer fehlenden Modernität erklärt, sondern als Folge eines Abfalls von der „reinen Lehre“. Dieses Moment läßt sich in allen drei Widerstandbewegungen auffinden. Nolte stellt uns damit einen Schlüssel zur Verfügung, der auch die Hintergründe der eigenen Sehnsucht nach Authentizität und Ursprünglichkeit aufschließen hilft. Es ist die Sehnsucht nach der heilen Welt, die hinter der Subjekt-Objekt-Spaltung liegt, die Zeit als sich „alle nach einer Mitte neigten“ (Gottfried Benn). Die Unerfüllbarkeit dieser Hoffnung ist zumindest tröstlich: Auch der Islamismus wird scheitern. Die Frage nach dem Zeitpunkt sollte für uns Ansporn sein, die Hände nicht in den Schoß zu legen.
Ernst Nolte: Die dritte radikale Widerstandsbewegung: Der Islamismus, Berlin: Landtverlag 2009, 412 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag, 39.90 Euro. Zu beziehen bei Edition Antaios.
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vendredi, 08 mai 2009
De impact van kapitaal
De impact van kapitaal
Geplaatst door yvespernet op 30 april 2009
Nee, geen citaat uit Das Kapital van Karl Marx. De laatste dagen ben ik bezig in het boek ”Arm & Rijk - Waarom werd het Westen rijk en bleven andere landen arm?” van David S. Landes. In dit boek, een goede 700 blz. dik, worden interessante perspectieven getoond op de modernisering en expansie van Europa doorheen de geschiedenis, en dan vooral vanaf de ontdekking van de Nieuwe Wereld aan het einde van de vijftiende eeuw. Op de pagina’s 188-190 vielen mij volgende stukken op over het Spaanse financieel beleid:
“Het (Spanje) kreeg die nieuwe rijkdom in de schoot geworpen en kon dat geld investeren of spenderen. Spanje gaf het uit - aan weelde en oorlog. Er is geen groter geldverspilling dan oorlog; oorlog bouwt niet op, maar breekt af; oorlog is niet voor rede of restricties vatbaar, en de steeds wisselende en altijd ontoereikende middelen leiden tot zo’n verbeteren irrtationaliteit, dat de kosten alleen nog maar hoger worden. [...] Spanje verspilde heel wat van zijn rijkdom op de slagvelden van Italië en Vlaanderen. Het moest zijn soldaten en wapens betalen - zoals kanonnen van de Engelse vijand - en levensmiddelen, veelal gekocht van de Hollandse en Vlaamse vijand, paarden en schepen.”
Dit stuk toont al aan dat de Spanjaarden hun geld nogal kwistig over de balk smeten. Maar de gevolgen hiervan zijn veel meer dan dat ze hun geld in hun vijanden staken, ze investeerden hen ook niet in hun eigen industrie en investeerden het dus enkel in hun eigen ondergang;
“De rijkdommen uit de Indische gewesten werden intussen hoe langer hoe minder in de Spaanse industrie gestoken, omdat de Spanjaarden geen goederen meer hoefden te vervaardigen; die konden ze kopen. In 1545 hadden de Spaanse fabrikanten zes jaar achterstand bij het afhandelen van orders uit de Nieuwe Wereld. [...] De Zuid-Amerikaanse rijkdom werd al evenmin in de Spaanse landbouw gestoken; voedsel kon Spanje kopen. De hele wereld werkt voor ons, zoals een Spanjaard in 1675 tevreden constateered: ‘Laat Londen maar naar hartelust z’n stoffen fabriceren, Amsterdam z’n streepjesgoed, Florence z’n laken, Indië z’n bever en vicuna [...], zolang wij er met ons kapitaal maar van profiteren. Het bewijst alleen dat al die landen ambachtslieden voor Madrid opleiden en dat Madrid de koningin der parlementeren is, want heel de wereld dient haar en zij dient niemand.“
Eenzelfde redenering wordt vandaag gebruikt als men spreekt over comparatieve voordelen en over de neoklassieke handelstheorie. Zo zouden de VSA zich geen zorgen hoeven te maken over hun gigantische handelstekorten met landen als China. Die landen leveren immers veel en nuttige producten in ruil voor wat papier waarop Amerikaanse symbolen en personen staan. Dit kan echter maar zolang blijven duren als de financiële rijkdom meegaat en de producerende landen willen meewerken. Het ondermijnt echter ook de eigen industrie en vernietigt industriële reserves door een wanbeleid. Een zeer interessante stelling die de autheur meegeeft is het volgende;
“Een Marokkaanse ambassadeur in Madrid in 1690-1691 had een scherpe kijk op dat probleem: ‘[...] Zo wordt er ook neergezien op de ambachten die door de lagere klassen en gewone mensen bedreven worden [...] Degenen die zulke ambachten in Spanje beofenen, zijn meestal Fransen [die] naar Spanje trekken om daar werk te zoeken… [en] er in korte tijd fortuin maken’ Een land dat het zozeer van gastarbeiders moet hebben, geeft blijk van onvermorgen om de eigen vaardigheden en ondernemingszin te ontwikkelen.”
Ondertussen zullen sommige lezers van dit stuk al wel de terugkoppeling hebben gemaakt naar vandaag de dag. Door de uitbesteding van onze landbouw (zo importeert Nederland graan uit Zuid-Afrika) en onze zware industrie naar andere landen, ondermijnen wij het harde industriële potentieel van onze landen. Nu hebben we nog het kapitaal om de producten te importeren uit die landen, maar zodra we dat niet meer hebben, door een financiële crisis ofzo, zullen wij niet minder gedaan hebben dan het vroegere koloniale rolpatroon te hebben omgedraaid. De resultaten van dit Spaanse beleid tonen alvast de gevolgen aan;
“Toen er halverwege de 17e eeuw een eind kwam aan de toevloed van edelmetalen, zat de Spaanse Kroon diep in de schulden, na een bankroet in 1575, 1575 en 1597. Er brak een langdurige periode van verval voor het land aan. Wie dit relaas leest zou er lering uit kunnen trekken. Gemakkelijk verdiend geld is slecht voor je. Het eerste gewin is kattengespin; eerst is er de scheefgroei, later volgt de ellende.”
En de landen die wel hadden geïnvesteerd in pure arbeid en niet in financiële kracht, wat gebeurde daarmee?
“De landen van Noord-Europa waren het levende bewijs. Ze voeren wel bij de ontsluiting van de wereld. Ze vingen vis, wonnen en raffineerden walvistraan, kochten en herverkochten graan, weefden laken, goten en smeedden ijzer, hakten hout en dolven bruin- en steenkool. Ze verwierven hun eigen heerschappij, gelukkig niet begiftigd met goud en zilver. Ook zij roofden en plunderden als de gelegenheid zich voordeed, maar ze bouwen toch hoofdzakelijk op steeds terugkerende oogsten en duurzame nijverheid en niet op uitputtelijke bodemschatten. Ze bouwden op werk.”
Mijn inziens een wijze les voor de huidige generaties en helaas veel te toepasbaar op onze dagdagelijkse actualiteit. Zeer goed boek en een enorme aanrader!
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mercredi, 06 mai 2009
La grande falsification: l'art contemporain
La grande falsification : L’art contemporain
La grande falsification : L’art contemporain
de Jean-Louis Harouel
Le néant artistique abusivement appelé art contemporain est la lointaine suite de la crise de la peinture déclenchée par le progrès technique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sous l’effet de cette crise, la religion de l’art inventée par le romantisme s’est trouvée privée de sens. La délirante sacralisation de l’artiste par la philosophie allemande, qui lui conférait le statut de voyant, de messie, de philosophe, a basculé au XXe siècle dans l’absurde, le dérisoire, voire l’abject. Tel est le prétendu art contemporain: une religion séculière de la falsification de l’art, où l’adoration de l’art a fait place à celle du soi-disant artiste, et où l’œuvre d’art se trouve remplacée par n’importe quoi pourvu qu’il ne s’agisse pas d’art. Aussi bien tout cela est-il aujourd’hui très vieux. Dès les débuts du XXe siècle, les figures les plus radicales des avant-gardes avaient été au bout de la logique du remplacement de l’art par n’importe quoi. Tout ce qui s’est fait depuis dans ce sens n’est qu’une fastidieuse rabâcherie. Né de la volonté politique de la classe dirigeante américaine au temps de la guerre froide, le succès mondial du prétendu art contemporain est à beaucoup d’égards un accident de l’histoire. Il n’en reste pas moins que l’aberrant triomphe de cet ersatz d’art renvoie les sociétés occidentales actuelles à leur profonde déculturation.
Agrégé des Facultés de droit, diplômé de Sciences Po, Jean-Louis Harouel est professeur à Paris II. Auteur d’une douzaine de livres, il a notamment étudié en juriste l’histoire de l’État, de l’administration et de la ville. Par ailleurs, il est l’un des meilleurs connaisseurs de la pensée du grand économiste Jean Fourastié (Productivité et richesse des nations, Gallimard, 2005). Il est en outre spécialiste de sociologie de la culture (Culture et contre-cultures, PUF, 3e éd. 2002).
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L'Allemagne, la France et la fin de l'ère Locarno
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1988
L'Allemagne, la France et la fin de l'ère Locarno
Franz KNIPPING, Deutschland, Frankreich und das Ende der Locarno-Ära, 1928-1931. Studien zur internationalen Politik in der Anfangsphase der Weltwirtschaftskrise, Oldenbourg, München, 1987, 262 S., DM
Parler aujourd'hui de l'entente franco-allemande postule nécessairement de revenir à cette époque de l'immédiat après-Locarno, aux espoirs de réconciliation qui se pointaient alors et à la dégradation progressive du dialogue entre les deux ennemis héréditaires de l'Europe de l'Ouest. Le zénith de l'entente franco-allemande fut marqué par la proposition de Briand de créer une Union européenne. Le 12 juin 1929, Briand propose à Stresemann de «liquider la guerre», d'amorcer la construction d'une «fédération européenne» qui aurait pour tâche, sur le plan politique, de stabiliser notre continent et, sur le plan économique, de le protéger contre l'emprise américaine. Cette suggestion de Briand comprenait deux tendances: celle de démanteler la collaboration économique germano-américaine qui jouait au détriment de la France et celle, pure et idéaliste, de sauver la «civilisation européenne» du bolchévisme «ennemi de la culture» et de l'impérialisme économique américain. Ce plan souleva des enthousiasmes mais aussi le scepticisme du gouvernement allemand: celui-ci notait que l'idée d'une vaste coopération économique européenne avait de solides racines en Allemagne mais qu'à l'heure présente, l'Allemagne, tarabustée à Versailles par l'intransigeance française, devait conserver les acquis de ses relations spéciales avec les USA car la France, dans son ensemble, ne reflétait pas toutes les bonnes intentions de Briand. En fait, le pôle allemand, renforcé par sa coopération avec les Etats-Unis, était sur le point de dépasser en poid le pôle français et l'offensive de Briand, toute honnête qu'elle soit dans le chef de son initiateur, pouvait s'avérer une opération de charme française consistant à cimenter un statu quo favorable à Paris. Stresemann, quant à lui, répondit, quelques semaines avant sa mort, que la coopération européenne ne devait nullement se diriger contre les autres continent ni développer une orientation autarcique, tout en admettant que les multiples frontières de notre continent devaient cesser de transformer l'espace européen en une juxtaposition de petites économies boutiquières.
Son successeur, Julius Curtius, commença par orienter sa politique vers une colloboration germano-britannique, puis vers une offensive diplomatique en direction de l'Europe centrale et des Balkans, ce qui entraînait inévitablement un ralentissement du dialogue franco-allemand et un ré-amorçage des exigences allemandes de révision du Traité de Versailles (Rhénanie, Sarre). Ce ré-amorçage conduit la France à proposer en 1930 l'institutionalisation des idées paneuropéennes de Briand. Celle-ci prendrait d'abord la forme d'une «commission spéciale» de la SDN. Pendant que les Français s'efforcent de mettre cette commission au point, l'Allemagne, frappée durement par la crise, oriente sa politique économique vers le Sud-Est européen, si bien que deux mouvements européens finissent par se juxtaposer en Europe: le paneuropéen de Briand et le «mitteleuropäisch» des Allemands, qui comprennent ce dernier comme une étape nécessaire vers la Paneurope de Briand. Dans l'esprit des protagonistes, les deux mouvements vont se mêler étroitement et l'on assistera à moults confusions et quiproquos. Les nations de la «Petite Entente», la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Yougoslavie, alliées de la France, finissent par comprendre que l'Allemagne seule peut absorber les surplus de leur production agricole et les payer en produits manufacturés. Qui plus est, les liaisons géographiques sont plus aisées entre ces pays et le Reich. La France, forte de son or, ne peut opposer que sa puissance financière à cette fatalité géographique. Les investissements français ne servent finalement qu'à favoriser l'importation dans les Balkans de produits français, sans que le marché français ne puisse absorber en suffisance les surplus agricoles balkaniques. Knipping reprend à l'historien français Georges Soutou l'expression «impérialisme du pauvre» pour désigner la malheureuse stratégie financière française dans la région. La puissance matérielle française, financière et militaire, a succombé devant les impératifs incontournables de la géographie. Il semble que l'intégration centre-européenne et balkanique soit un mouvement naturel qu'il est vain de vouloir enrayer.
L'enseignement à tirer de cet ouvrage d'histoire, c'est que Français et Allemands ne parlent pas de la même chose, lorsqu'ils parlent d'Europe. Les dimensions danubiennes et balkaniques semblent échapper à l'opinion française, tandis qu'en Allemagne, on leur accorde une priorité. Pour l'Allemand, la résolution des contradictions danubiennes et balkaniques est la première étape dans le processus d'intégration de l'Europe Totale. Se replonger dans les discussions qui ont animé les chancelleries entre 1928 et 1931, sous l'impulsion de Briand, est œuvre utile pour surmonter ce gros hiatus. Le travail de Knipping peut nous y aider (Robert Steuckers).
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lundi, 04 mai 2009
Bibliographie nietzschéenne contemporaine
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1987
Bibliographie nietzschéenne contemporaine
par Robert Steuckers
Francesco Ingravalle, Nietzsche illuminista o illuminato?, Edizioni di Ar, Padova, 1981.
Une promenade rigoureuse à travers la jungle des interprétations de l'œuvre du solitaire de Sils-Maria. Dans son chapitre V, Ingravalle aborde les innovations contemporaines de Robert Reininger, Gianni Vattimo, Walter Kaufmann, Umberto Galimberti, Gilles Deleuze, Eugen Fink, Massimo Cacciari, Ferruccio Masini, Alain de Benoist, etc.
Friedrich Kaulbach, Sprachen der ewigen Wiederkunft. Die Denksituationen des Philosophen Nietzsche und ihre Sprachstile, Königshausen + Neumann, Würzburg, 1985.
Dans ce petit ouvrage, Kaulbach, une des figures de proue de la jeune école nietzschéenne de RFA, aborde les étapes de la pensée de Nietzsche. Au départ, cette pensée s'exprime, affirme Kaulbach, par «un langage de la puissance plastique». Ensuite, dans une phase dénonciatrice et destructrice de tabous, la pensée nietzschéenne met l'accent sur «un langage de la critique démasquante». Plus tard, le style du langage nietzschéen devient «expérimental», dans le sens où puissance plastique et critique démasquante fusionnent pour affronter les aléas du monde. En dernière instance, phase ultime avant l'apothéose de la pensée nietzschéenne, survient, chez Nietzsche, une «autarcie de la raison perspectiviste». Le summum de la démarche nietzschéenne, c'est la fusion des quatre phases en un bloc, fusion qui crée ipso facto l'instrument pour dépasser le nihilisme (le fixisme de la frileuse «volonté de vérité» comme «impuissance de la volonté à créer») et affirmer le devenir. Le rôle du «Maître», c'est de pouvoir manipuler cet instrument à quatre vitesses (les langages plastique, critique/démasquant, expérimental et l'autarcie de la raison perspectiviste).
Pierre Klossowski, Nietzsche und der Circulus vitiosus deus, Matthes und Seitz, München, 1986.
L'édition allemande de ce profond travail de Klossowski sur Nietzsche est tombée à pic et il n'est pas étonnant que ce soit la maison Matthes & Seitz qui l'ait réédité. Résolument non-conformiste, désireuse de briser la dictature du rationalisme moraliste imposé par l'Ecole de Francfort et ses émules, cette jeune maison d'édition munichoise, avec ses trois principaux animateurs, Gerd Bergfleth, Axel Matthes et Bernd Mattheus, estime que la philosophie, si elle veut cesser d'être répétitive du message francfortiste, doit se replonger dans l'humus extra-philosophique, avec son cortège de fantasmes et d'érotismes, de folies et de pulsions. Klossowski répond, en quelque sorte, à cette attente: pour lui, la pensée impertinente de Nietzsche tourne autour d'un axe, celui de son «délire». Cet «axe délirant» est l'absolu contraire de la «théorie objective» et signale, de ce fait, un fossé profond, séparant la nietzschéité philosophique des traditions occidentales classiques. L'axe délirant est un unicum, non partagé, et les fluctuations d'intensité qui révolutionnent autour de lui sont, elles aussi, uniques, comme sont uniques tous les faits de monde. Cette revendication de l'unicité de tous les faits et de tous les êtres rend superflu le fétiche d'une raison objective, comme, politiquement, le droit à l'identité nationale et populaire, rend caduques les prétentions des systèmes «universalistes». Le livre de Klossowski participe ainsi, sans doute à son insu, à la libération du centre de notre continent, occupé par des armées qui, en dernière instance, défendent des «théories objectives» et interdisent toutes «fluctuations d'intensité».
Giorgio Penzo, Il superamento di Zarathustra. Nietzsche e il nazionalsocialismo, Armando Editore, Roma, 1987.
On sait que la légende de Nietzsche précurseur du national-socialisme a la vie dure. Pire: cette légende laisse accroire que Nietzsche est le précurseur d'un national-socialisme sado-maso de feuilleton, inventé dans les officines de propagande rooseveltiennes et relayé aujourd'hui, quarante ans après la capitulation du IIIème Reich, par les histrions des plateaux télévisés ou les tâcherons de la presse parisienne, désormais gribouillée à la mode des feuilles rurales du Middle West. Girogio Penzo, professeur à Padoue, met un terme à cette légende en prenant le taureau par les cornes, c'est-à-dire en analysant systématiquement le téléscopage entre Nietzsche et la propagande nationale-socialiste. Cette analyse systématique se double, très heureusement, d'une classification méticuleuse des écoles nationales-socialistes qui ont puisé dans le message nietzschéen. Enfin, on s'y retrouve, dans cette jungle où se mêlent diverses interprétations, richissimes ou caricaturales, alliant intuitions géniales (et non encore exploitées) et simplismes propagandistes! Penzo étudie la formation du mythe du surhomme, avec ses appréciations positives (Eisner, Maxi, Steiner, Riehl, Kaftan) et négatives (Türck, Ritschl, v. Hartmann, Weigand, Duboc). Dans une seconde partie de son ouvrage, Penzo se penche sur les rapports du surhomme avec les philosophies de la vie et de l'existence, puis, observe son entrée dans l'orbite du national-socialisme, par le truchement de Baeumler, de Rosenberg et de certains protagonistes de la «Konservative Revolution». Ensuite, Penzo, toujours systématique, examine le téléscopage entre le mythe du surhomme et les doctrines du germanisme mythique et politisé. Avec Scheuffler, Oehler, Spethmann et Müller-Rathenow, le surhomme nietzschéen est directement mis au service de la NSDAP. Avec Mess et Binder, il pénètre dans l'univers du droit, que les nazis voulaient rénover de fond en comble. A partir de 1933, le surhomme acquiert une dimension utopique (Horneffer), devient synonyme d'«homme faustien» (Giese), se fond dans la dimension métaphysique du Reich (Heyse), se mue en prophète du national-socialisme (Härtle), se pose comme horizon d'une éducation biologique (Krieck) ou comme horizon de valeurs nouvelles (Obenauer), devient héros discipliné (Hildebrandt), figure anarchisante (Goebel) mais aussi expression d'une maladie existentielle (Steding) ou d'une nostalgie du divin (Algermissen). Un tour d'horizon complet pour dissiper bon nombre de malentendus...
Holger Schmid, Nietzsches Gedanke der tragischen Erkenntnis, Königshausen + Neumann, Würzburg, 1984.
Une promenade classique dans l'univers philosophique nietzschéen, servie par une grande fraîcheur didactique: telle est l'appréciation que l'on donnera d'emblée à cet petit livre bien ficelé d'Holger Schmid. Le chapitre IV, consacré à la «métaphysique de l'artiste», magicien des modes de penser antagonistes, dont le corps est «geste» et pour qui il n'y a pas d'«extériorité», nous explique comment se fonde une philosophie foncièrement esthétique, qui ne voit de réel que dans le geste ou dans l'artifice, le paraître, suscité, produit, secrété par le créateur. Dans ce geste fondateur et créateur et dans la reconnaissance que le transgresseur nietzschéen lui apporte, le nihilisme est dépassé car là précisément réside la formule affirmative la plus sublime, la plus osée, la plus haute.
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dimanche, 26 avril 2009
"Ramon" de Dominique Fernandez
“Ramon” de Dominique Fernandez
Dominique Fernandez est un écrivain, un traducteur, un critique littéraire et un journaliste de grande notoriété. Pendant de longues années, il collabora à l’hebdomadaire “le Nouvel Observateur”. Ce spécialiste de l’Italie et de la Russie a terminé ses études à l’Ecole Normale Supérieure; il a reçu le Prix Médicis en 1974 pour son roman “Porporino ou les mystères de Naples”. Huit ans plus tard, il obtint le Goncourt pour “Dans la main de l’Ange”. Depuis deux ans, il est membre de l’Académie française. Cette année, Dominique Fernandez fêtera ses 80 ans mais l’essai biographique de 800 pages que vient de publier cet auteur de gauche est indubitablement le livre le plus personnel de toute son oeuvre, pourtant si riche et bigarrée. Ces huit cent pages sont consacrées à un autre critique littéraire chevronné. Huit cent pages sur la vie d’un contemporain et ami de Proust, Mauriac, Gide, Bernanos et d’autres coryphées de l’entre-deux-guerres. Huit cent pages sur un socialiste qui cultivait des sympathies communistes. Huit cent pages sur l’un des fondateurs du fameux “Comité de vigilance des intellectuels anti-fascistes” qui a vu le jour en 1934.
Huit cent ! Huit cent pages consacrées à un traître qui, après la victoire du Front populaire des gauches en 1936, s’en va rejoindre le nouveau “Parti Populaire Français” (PPF) de Jacques Doriot, exclu du parti communiste et rival de Thorez qui évoluera rapidement dans le sens du fascisme puis de la collaboration. Dominique Fernandez consacre donc huit cent pages à un tel personnage. Le romancier de gauche Dominique Fernandez écrit huit cent pages sur Ramon Fernandez, son père, qu’il a à peine connu. “Je suis né de ce traître, il m’a légué son nom, son oeuvre, sa honte...”. Ce n’est qu’à la page 424 de son essai (auto)biographique sobrement intitulé “Ramon”, que nous apprenons pourquoi Dominique Fernandez a couché sur le papier cette histoire de la vie de son père. Il affirme avoir voulu savoir pourquoi cet amoureux si raffiné de la littérature, qui se trouvait encore en 1934 sur la barricade de l’anti-fascisme, a pu se laisser embrigader dans le parti fascisant de Doriot et s’est finalement retrouver en 1942, en compagnie de quelques autres écrivains collaborationnistes français, en visite chez Goebbels, tout en prêtant sa plume aux principales revues de la collaboration. Ramon Fernandez n’a jamais pu l’expliquer lui-même. Il est mort en août 1944, quelques jours avant la libération: il avait cinquante ans. Il a ainsi échappé aux griffes de l’épuration. Le fils Fernandez connait certainement aujourd’hui l’étude très vivante que Simon Epstein a consacré l’an passé au phénomène: “Un paradoxe français – antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance” (Grasset, mars 2008, 613 pages, 28 Euro). Dans cet ouvrage, le professeur israélien montre combien d’intellectuels de gauche de l’entre-deux-guerres ont fini par adhérer à l’idéal collaborationniste et combien de figures de l’extrême droite d’avant-guerre ont atterri dans la Résistance, en contradiction avec ce que l’on pourrait penser à première vue. Dominique Fernandez donne une explication personnelle au “péché” de son père: il va la chercher dans le mariage difficile de ce playboy mexicain, amoureux de la dive bouteille, avec sa mère, Liliane Chomette, femme sévère et femme d’intérieur. Dominique Fernandez cite abondamment des passages du journal intime de sa mère, véritable chronique d’un divorce annoncé.
Mais ce journal est également la chronique d’une rupture politique. Dominique Fernandez cite les belles paroles que Marguerite Duras —qui était pendant la guerre une voisine et une amie de son père— a écrites dans son roman autobiographique en 1984, quand elle cherchait elle-même à expliquer son engagement communiste d’alors: “Collaborateurs, les Fernandez. Et moi, deux ans après la guerre, membre du PCF. L’équivalence est absolue, définitive. C’est la même chose, la même pitié, le même appel au secours, la même débilité du jugement, la même superstition disons, qui consiste à croire à la solution politique du problème personnel”.
“On ne devient pas communiste ou fasciste par conviction idéologique”, écrit Dominique Fernandez, le fils du collabo Ramon, mais pour guérir d’un mal personnel. Le ton employé par Dominique Fernandez peut paraître fort critique à l’endroit de son géniteur, il n’empêche que ces huit cent pages constituent l’hommage le plus pénétrant d’un fils à son père que j’ai jamais eu l’occasion de lire. Mais je dois m’empresser d’ajouter que Dominique Fernandez n’est pas juste. Mais dans cette injustice, je ne repère pas la plume du rédacteur du “Nouvel Observateur”. Il cherche parfois des circonstances atténuantes où il n’y en a pas. Il cherche à trouver de l’ironie dans les articles de son père, alors que toute ironie y est absente, tout cela pour plaider son acquittement. Pire encore, et là on ne peut pas lui laisser seul la parole: il injurie d’autre écrivains collaborationnistes (Drieu, Brasillach,...) pour défendre son père, alors, qu’en fin de compte, Ramon Fernandez fut le seul, parmi ces intellectuels, à avoir porté un uniforme pendant l’occupation. Quoi qu’il en soit, “Ramon”, en tant que “document humain”, mérite une bonne place dans la tribune d’honneur. Sans doute, Dominique Fernandez, avec ce livre consacré à son père, a voulu écrire son testament politique.
“Guitry”/”’t Pallieterke”.
(article paru dans “’t Pallieterke”, Anvers, 15 avril 2009, trad. franç.: Robert Steuckers).
Source:
Dominique Fernandez, “Ramon”, Grasset, 807 pages, 24,90 Euro.
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Furet/Nolte: fascisme et communisme
Archives de "SYNERGIES EUROPEENNES" - 1997
Furet & Nolte : fascisme et communisme
Chez Plon est paru Fascisme et communisme de François Furet et Ernst Nolte. Voici un extrait de la présentation: «Cet essai, qui réunit huit lettres échangées entre François Furet et l'historien allemand Ernst Nolte, constitue une sorte de prolongement au livre majeur de François Furet, Le passé d'une illusion. En réponse aux pages consacrées par Furet à l'analyse du fascisme et du nazisme chez Nolte, ce dernier entreprit de préciser et de développer une interprétation qui, lors de sa parution voilà dix ans, avait déclenché la plus importante controverse historique de l'après-guerre en Europe. Mais ce texte est davantage qu'une réflexion contradictoire entre deux grands historiens. Il propose une lecture de l'histoire du XXième siècle hors des sentiers battus à partir d'un événement fondateur, la guerre de 1914, et des liens qui unissent les trois "tyrannies" du siècle le fascisme, le nazisme et le communisme. Il s'agit de comprendre et d'expliquer l'étrange fascination que ces mouvements idéologiques et politiques ont exercée tout au long du siècle ». A propos de la liberté de la recherche historique, F. Furet écrit: « Rien n'est pire que de vouloir bloquer la marche du savoir, sous quelque prétexte que ce soit, même avec les meilleures intentions du monde. C'est d'ailleurs une attitude qui n'est pas tenable à la longue, et qui risquerait d'aboutir à des résultats inverses de ceux qu'elle prétend rechercher. C'est pourquoi je partage votre hostilité au traitement législatif ou autoritaire des questions historiques. L'Holocauste fait hélas partie de l'histoire du XXième siècle européen. Il doit d'autant moins faire l'objet d'un interdit préalable que bien des éléments en restent mystérieux et que l'historiographie sur le sujet n'en est qu'à son commencement » (P. MONTHÉLIE).
François FURET et Ernst NOLTE, Fascisme et communisme, 1998. 146 pages. 89 FF. Editions Plon.
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lundi, 20 avril 2009
Nationalisme allemand 1850-1920
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995
Nationalisme allemand 1850-1920
Le dernier numéro de la Revue d'Allemagne est consacré au «Nationalisme allemand 1850-1920». Dans sa contribution, L. Dupeux écrit à propos des deux conceptions —la "française et l'"allemande"— de la nation et du peuple: «...en fait, s'il est bien vrai que les deux conceptions-perceptions sont antagonistes, elles sont durcies et partiellement faussées dans le combat politique et idéologique. En premier lieu, il ne manque pas d'énoncés nuancés, surtout du côté français, mais ils sont souvent biaisés, voire tronqués, pour les besoins de la Cause. Ainsi de la fameuse définition avancée par Renan dans sa conférence en Sorbonne du 11 mars 1882: “Qu'est-ce qu'une Nation?”. L'auteur affirme, certes, et c'est resté célèbre, que l'existence d'une nation est “un plébiscite de tous les jours”; mais il fait aussi référence au passé, au “legs de souvenirs”, presque autant qu'au consentement actuel... En Allemagne, surtout après 1918 il est vrai, on verra des auteurs de premier rang comme Moeller van den Bruck, l'auteur du Droit des Peuples jeunes (1919), mais surtout du fameux Troisième Reich, évoquer la “volonté du peuple à devenir une nation”, solidaire face à l'Etranger, au “monde de Versailles”... Est-il par ailleurs nécessaire de rappeler que le nationalisme historisant existe aussi en France, surtout dans la nouvelle extrême-droite qui émerge après la crise boulangiste et celle de Panama, mais sans être absent au centre ni même toujours, quoi qu'on en dise (ou taise), à gauche? Qu'on songe au nationalisme barrésien, celui de “la terre et (des)morts”, ou au “nationalisme intégral” à références gréco-latines de Maurras; mais que l'on n'ignore pas par ailleurs le “patriotisme” et même le nationalisme “à la 93” —entre autres— qui parcourt même les rangs communistes à partir de 1935 — non plus que les appels du PCF au “front national”, à l'époque de la Résistance... En vérité, les deux nationalismes, français et allemand, ne font pas que s'opposer: ils se font écho, positif ou négatif, et quand ils sont de la même famille “sociétale”, ils s'empruntent jusqu'au va-et-vient: ainsi dans les années vingt de ce siècle pour l'ultranationalisme d'Ernst Jünger, qui n'est pas sans devoir à Barrès, étant clair que celui-ci doit pas mal à la pensée romantique allemande». Un intéressant numéro avec entre autres des contributions de C. Baechler («Le Reich allemand et les minorités nationales 1871-1918») et de J.-P. Bled («Les Allemands d'Autriche et la question nationale,1850-1918») (P. MONTHÉLIE).
La Revue d'Allemagne, Centre d'Etudes Germaniques, 8 rue des Ecrivains, F-67.081 Strasbourg Cedex . Abonnement annuel pour quatre numéros: 260 FF.
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dimanche, 19 avril 2009
La guerre, la violence et les gens au Moyen-Age
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995
La guerre, la violence et les gens au Moyen-âge
Le «Comité des Travaux Historiques et Scientifiques» édite en deux volumes les actes du 119ième Congrès des Sociétés Historiques et Scientifiques consacré en 1994 à «La Guerre, la violence et les gens au Moyen-Age». Le premier “apporte du nouveau sur le Languedoc au XIIIième siècle, sur les malheurs de la guerre en Italie, en Provence et en Normandie à la fin du Moyen Age, sur la mise en défense de plusieurs villes et territoires. Il s'intéresse à l'attitude des écrivains face à la guerre (Eustache Deschamps), traite des prisonniers et de leurs rançons, évoque le curieux recours au duel des princes, envisage enfin le thème de la paix. Ce panorama a le mérite, parmi d'autres, de reposer le plus souvent sur l'exploitation de sources inédites ou négligées. Le second volume “s'organise autour de trois grands thèmes. A propos des «Femmes en guerre», le rôle des régentes dans les royaumes de France et de Castille au XIIIième siècle est précisé, il est procédé à une réévaluation prudente de la personnalité d'Isabeau de Bavière et de sa mission pacificatrice, tandis qu'est mise en relief l'action des “viragos” dans l'Italie du Cinquecento. La section «Villes en guerre» fournit des exemples portant sur la fin du Moyen Age. On y trouve notamment un développement sur l'armement de la population “civile” à Troyes au temps de Louis XI. Quant à la dernière section, «Seigneuries et campagnes en guerre», elle traite aussi de la guerre de Cent ans: quelle fut l'attitude des populations normandes aussitôt après l'invasion de Henri V, de quelle manière les monastères réagirent-ils aux chevauchées et autres menaces, et surtout quelle place la guerre occupa-t-elle dans les violences de toutes sortes qui affectèrent Beauvais et le Bauvaisis lors de la domination anglaise» (Jean de BUSSAC).
La Guerre, la violence et les gens au Moyen Age, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (1 rue Descartes, F-75.005 Paris),1996, Tome I, Guerre et violence, 370 p., 190 FF. Tome II, La violence et les gens, 316 p.,190 FF.
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jeudi, 16 avril 2009
Manuel d'insurrection magique
Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995
Manuel d'insurrection magique
Les éditions Hriliu publient sous le titre de Lettre du Commandant Marcos à son disciple sur les barricades un manuel d'insurrection magique qui se présente ainsi: «L'image médiatique, cette condensation matérielle des phantasmes de l'idéologie du capital, engendre désormais le monde. L'ère du Verseau n'est pas la paix; c'est la fin du monde objectif, et sa dévoration subjective par le capital. L'homme vit aujourd'hui dans les songes qui font les mondes, mais ces songes sont ceux des putains mercantiles, pas des dieux qui rêvent. Ce ne sont plus nos corps qui risquent la mort dans la minière comme du temps du prolétariat; ce sont nos âmes qui s'étiolent et s'éteignent dans les luisances de l'imaginaire planétaire marchand. La lutte des castes doit donc s'engager autour des moyens métaphysiques de production du réel. Or la Tradition a toujours affirmé qu'elle détenait ces moyens sous la forme de la Magie. Voici enfin les temps où la Magie doit imposer ses rêves et façonner les mondes». (Pierre MONTHÉLIE).
Hriliu c/o P. Pissier, Carrière Maïté, 17 rue Pellegri, F-46.000 Cahors,1996, 40 FF.
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jeudi, 02 avril 2009
De Machiavelli van het Elysee
De Machiavelli van het Elysée
Een onthutsende kijk in de keuken van politicus François Mitterrand (1916-1996)
Het recentelijk verschenen François Mitterrand surft nadrukkelijk niet op gevoelens van nostalgie. Evenmin hanteert de auteur de kettingzaag. In plaats van ‘tonton’ laat Vincent Gounod het beeld domineren van de ‘Sfinx’ – die andere bijnaam van Mitterrand. Deze biografie is een knappe synthese van bestaande levensbeschrijvingen die de afgelopen tien jaar zijn verschenen. Bekende journalisten zoals Jean Lacouture en Pierre Péan of voormalige mitterrandistes als Jacques Attali en Hubert Védrine waren vol lof of schreven hun verbittering van zich af. Aanvullend materiaal haalde Gounod uit interviews met politici, onder wie de extreemrechtse Jean-Marie Le Pen, voormalig premiers Laurent Fabius en Edith Cresson of Mitterrand-vertrouweling Roland Dumas.
Gounods interpretatie is kritisch maar in balans. Mitterrand was geen ideoloog maar een machtspoliticus pur sang. Geen nieuw inzicht, maar Gounod overtuigt omdat hij precies analyseert, met veel gevoel voor de historische context en politieke omgeving, hoe Mitterrand politiek bedreef en, omgekeerd, zelf door de politiek gedreven werd. Dit levert een juweel van een Nederlandstalige politieke biografie op over de Mitterrand als machtspoliticus.
Gounod plaatst Mitterrands route naar het Élysée en zijn invulling van de macht prachtig in het perspectief van de naoorlogse Franse politiek en politieke cultuur. Intriges, verraad, wraak en – incidenteel – genade in Mitterrands dans om de politieke macht wisselen elkaar in adembenemend tempo af in de twee delen ‘ambitie’ en ‘macht’ waaruit het boek bestaat.
Haat
Gounod staat uitvoerig stil bij de diepgewortelde haat die Mitterrand koesterde tegen politieke vijanden, ook rivalen binnen zijn partij. Zo vernederde hij dertig jaar lang zijn partijgenoot en rivaal Michel Rocard. Uiteindelijk, in 1988, bood hij hem het premierschap aan. Een geste van verzoening? Integendeel. ‘Over 18 maanden kunnen we door hem heenkijken’, aldus de president. Rocard hield het bijna drie jaar vol maar was vervolgens politiek opgebrand. Dit voorbeeld tekent Mitterrand als Macher en machiavellist.
Mitterrand werd in 1916 geboren in een katholiek-provinciaal milieu. Tijdens zijn studententijd in Parijs flirtte hij wel met rechts-nationalistische kringen maar, en Gounod staat hier uitgebreid bij stil, een fascist of extreme nationalist was Mitterrand beslist niet. In de oorlog maakt hij carrière in het met de Duitse bezetter collaborerende Vichy-regime. En toen hem duidelijk werd dat de oorlog voor de Duitsers verloren was en er in Vichy geen toekomst schuilde, knoopte Mitterrand contacten aan met het verzet. Onder de schuilnaam Morland steeg zijn ster snel. Later zei hij over deze periode: ‘Mensen zijn niet zwart of wit, mensen zijn grijs.’ Zijn leven lang koesterde hij vriendschappen met personen die fout waren in de oorlog. Loyaliteit aan zijn persoon vond hij belangrijker dan ideologische zuiverheid.
De kneepjes van het politieke vak leerde Mitterrand tijdens de Vierde Republiek (1946-1958). Terwijl regeringen in dit instabiele parlementair systeem over elkaar heen buitelden, hopte het jeune talent vanaf zijn 30ste heel handig van ministerspost naar ministerspost. Terwijl hij genoot van het mondaine Parijse leven en van zijn reputatie als notoir rokkenjager, bekwaamde hij zich in de politique politicienne. Macht stelde hij in dienst van zijn eigen ambities. Gounod vergelijkt hem met een Florentijns prelaat: paternoster in de ene hand, dolk in de ander. In de jaren zestig trok Mitterrand fel van leer tegen president Charles de Gaulle. Diens Vijfde Republiek zag hij als een ‘permanente staatsgreep’. Eenmaal zelf president bleek het prettig toeven in deze autoritaire republiek.
Een ander kenmerk van de burgerlijk conservatieve Mitterrand is dat hij nooit een socialist is geweest maar wel socialistisch leerde spreken. Gounod analyseert dit op fraaie wijze. In 1971, bij zijn machtsgreep binnen de Parti Socialiste (PS), had hij nog geen partijkaart. Zijn filippica tegen de macht van het geld, in combinatie met meesterlijk strategisch manoeuvreren, leverden hem de voorzittershamer op. De PS, een politiek huis met vele kamers, hield hij vervolgens met verdeel-en-heerspolitiek onder controle.
Tamtam
In zijn jacht op het Élysée sloot Mitterrand een strategisch verbond met de communisten, in de jaren zeventig toch nog goed voor twintig procent van het electoraat. Dat hij na de oorlog een rabiate anticommunist was geweest, soit. In 1981, bij zijn derde gooi naar het presidentiële pluche, slaagde hij in zijn ambitie. Maar de met veel tamtam doorgevoerde nationalisaties werden vanaf 1983 teruggedraaid. Uiteindelijk was er weinig socialisme terug te vinden in zijn beleid. Op dezelfde overtuigende wijze toont Gounod ook aan dat Mitterrand geen Europeaan in hart en nieren was. Pas na het echec van het socialistisch experiment bekeerde Mitterrand zich tot Europa. Prestige-overwegingen en zijn eigen plek in de geschiedenisboekjes speelden daarin een grote rol.
Mitterrands presidentschap eindigde in mineur met financiële ophef rond de PS, teleurgestelde vertrouwelingen en zijn verborgen gehouden ziekte. Mitterrand leed vanaf 1981 aan prostaatkanker maar weigerde dat openbaar te maken. Pas vlak voor zijn vertrek uit het Élysée gaf hij openheid van zaken. De doodzieke president stond toen ook toe dat zijn oorlogsverleden werd opgerakeld en dat de Fransen werden ingelicht over Mazarine, zijn dochter uit een buitenechtelijke relatie.
Gounods biografie is rijk gevuld. Het enige dat ontbreekt is meer informatie over de privélevens die Mitterrand leidde of over zijn intellectuele belangstelling. Ook had Gounod aandacht mogen besteden aan een ander belangrijk aspect van de monarchale president: de grands travaux waarmee hij Parijs verfraaide zoals de piramide van het Louvre en de nieuwe Bibliothèque Nationale. Maar dat zijn details. François Mitterrand. Een biografie overstijgt het eenvoudige politieke portret van een president. Dit is ook een ‘handboek politiek’ door de onthutsende kijk in de keuken van het verschijnsel machtspolitiek.
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