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mercredi, 12 janvier 2011

A quand une repentance pour les "captifs en Barbarie"?

A quand une repentance pour les « captifs en Barbarie » ?

Ex: http://www.polemia.com/ 

 

Des centaines de livres sont consacrés chaque année aux Africains vendus (généralement par leurs compatriotes) aux négriers fournissant les colonies d’outre-Atlantique. Un calvaire également détaillé dans de multiples films et émissions de télévision et solennellement évoqué chaque 10 mai par la « Journée commémorative des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition » instituée (sans crainte de la redondance !) par Jacques Chirac en 2005 avant que Nicolas Sarkozy n’y aille de sa larme le 8 janvier dernier lors de son hommage antillais à Aimé Césaire. Mais qui rappelle le martyre des esclaves blancs, plus d’un million selon l’historien anglais Giles Milton ?

captifs.jpgDans son roman policier Le Phare, paru en 2008 à LGF/Livre de Poche et qu’elle situe à Combe Island, au large de la Cornouailles, l’Anglaise P. D. James signale à plusieurs reprises la terreur exercée par les pirates maghrébins, surtout ceux de Rabat-Salé, sur les côtes sud de l’Angleterre où ils s’étaient emparés de plusieurs îles, transformées en bastions. Le sort tragique et « l’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’islam », c’est justement ce qu’a étudié l’historien Giles Milton, anglais lui aussi, dans Captifs en Barbarie.

Plus d’un million d’esclaves blancs

On sait quelle ampleur avait prise la piraterie barbaresque en Méditerranée et le péril qu’elle faisait courir aux populations riveraines, au point que la prise de la Régence d’Alger par la France, en 1830, fut approuvée et accueillie avec soulagement par toute l’Europe. Même si une cousine de la future impératrice Joséphine, la Créole Aimée Dubuc de Rivery, qui avait pris place sur un bateau pour la Métropole, vit le navire arraisonné et ses passagers vendus en esclavage, elle-même étant destinée au harem du sultan de Stamboul, on sait moins que cette piraterie fut presque aussi active dans l’Atlantique. A partir des côtes marocaines furent ainsi razziés aux XVIIe et XVIIe siècle non seulement des Britanniques mais aussi des Scandinaves, des Islandais, des colons du Groenland et même des Américains.

Après de longs recoupements, Giles Milton estime à plus de un million le nombre des esclaves occidentaux dont une infirme minorité put recouvrer la liberté, grâce au versement d’une rançon ou par évasion — cas du Cornouaillais Thomas Pellow, enlevé en 1715 à l’âge de onze ans, enfin libre vint ans plus tard et dont l’autobiographie publiée en 1740, après son miraculeux retour en Angleterre, sert à l’auteur de fil conducteur.

A l’époque comme aujourd’hui en Afghanistan et surtout en Afrique (qu’on pense à la Somalie, au Mali où croupissent plusieurs Français), la prise d’otages occidentaux était pratiquée à grande échelle pour obtenir d’abord d’extravagantes rançons, surtout quand ces otages étaient de hauts personnages, mais aussi pour obtenir aussi des appuis politiques et des retournements d’alliances. Ainsi le Maroc multiplia-t-il au début du XVIIe siècle les razzias d’Anglais dans le dessein d’obliger le roi Jacques 1er Stuart à attaquer l’Espagne.

Une main-d’œuvre à bon marché

Mais la cause principale était évidemment de se procurer au moindre coût une énorme main-d’œuvre. Celle-ci étant par exemple nécessaire à la réalisation des projets pharaoniques du sultan alaouite Moulay Ismaïl qui régna de 1672 à 1727 et dont l’obsession était de surpasser Louis XIV, qu’il sommait d’ailleurs de se convertir à l’islam… Ce qui n’empêchait d’ailleurs pas ce fervent musulman de se saouler rituellement à mort pour fêter la fin du ramadan ! Pour que son ensemble palatial de Meknès, avec notamment le Dar el-Mansour, « haut de plus de cinquante mètres », fût infiniment plus vaste et plus imposant que Versailles, le monarque avait donc besoin d’une masse d’ouvriers mais aussi d’artisans, de contremaîtres et d’architectes que seuls pouvaient lui procurer les pirates écumant les côtes européennes. Selon l’historien arabe Ahmad al-Zayyani cité par Milton, il y eut simultanément à Meknès jusqu’à 25 000 esclaves européens, soit une population « à peu près égale à celle d’Alger ».

Certes, il y avait un moyen pour les captifs d’adoucir leur servitude : embrasser l’islam, comme l’avait fait le renégat hollandais Jan Janszoon, devenus l’un des plus redoutables et des plus riches chefs pirates sous le nom de Mourad Raïs. Mais la foi étant encore si grande et si profonde à l’époque, bien peu s’y résolurent, préférant l’enfer sur terre à l’Enfer au Ciel.

Car c’est bien la géhenne que ces malheureux subissaient sous la férule d’une sanguinaire Garde noire, qui terrorisait autant qu’elle surveillait. Ces Noirs, « d’une hauteur prodigieuse, d’un regard épouvantable et d’une voix aussi terrible que l’aboiement de Cerbère » selon l’ancien esclave français Germain Moüette, n’hésitaient pas à recourir aux châtiments les plus extrêmes, voire à la peine capitale, à l’encontre des prisonniers rétifs, ou simplement trop malades et donc incapable de fournir le labeur exigé d’eux malgré les rations de vin et d’eau-de-vie procurées par les juifs, courtiers habituels entre les pirates et Moulay Ismaïl.

Non content de procéder aux pires profanations — après la prise de la place-forte espagnole de la Memora en 1688, le souverain alaouite se fit apporter les statues de la Vierge et des saints afin qu’il puisse « cracher sur elles » avant de les faire briser— Moulay Ismaïl prenait grand plaisir au spectacle de la torture. Selon le récit de Harrison, ambassadeur anglais venu négocier le rachat de ses compatriotes et surtout des femmes, le sultan, qui se déplaçait volontiers sur un « char doré, tiré non par des chevaux mais par un attelage d’épouses et d’eunuques », pour la plupart européens, « faisait battre les hommes presque à mort en sa présence, certains sous la plante des pieds et il les forçait ensuite à courir sur des cailloux et des épines. Certains des esclaves avaient été traînés par des chevaux jusqu’à être mis en pièces. D’autres avaient même été démembrés alors qu’ils étaient encore vivants, leurs doigts et orteils coupés aux articulations ; bras et jambes, tête, etc. »

L’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité

Un traitement sadique que ne subirent jamais les victimes de la traite triangulaire. « Etre esclave en Géorgie, voilà le vœu d’un ouvrier lyonnais », devait d’ailleurs écrire l’humoriste français Alphonse Karr à la veille de la guerre de Sécession. Certes, tous les « captifs en Barbarie », et notamment au Maroc, pays dont on nous dit être de haute civilisation et profondément humaniste, ne furent pas traités de manière aussi inhumaine. Comme dans d’autres camps, plus récents, beaucoup succombèrent non sous les coups ou la question, mais du fait d’épidémies décimant des organismes affaiblis par la faim, le froid des nuits d’hiver et surtout une promiscuité immonde, les esclaves regroupés dans des cellules surpeuplées vivant dans leurs immondices.

Nul ne saurait bien sûr, et surtout pas notre Nomenklatura politique (Nicolas et Carla Sarkozy, Jacques et Bernadette Chirac, Dominique et Anne Strauss-Kahn, Béatrice et Jean-Louis Borloo, Patrick et Isabelle Balkany, Ségolène Royal, Jean-Paul Huchon et quelques autres) qui vient de passer Noël au Maroc, exiger une repentance en bonne et due forme de la part de « notre ami le roi » Mohamed VI, actuel descendant de l’Alaouite Moulay Ismaïl. Mais l’Ecole de la République, si prolixe sur le sort des esclaves noirs, ne pourrait-elle du moins renseigner nos chères têtes blondes, et autres, sur ce que fut de l’autre côté de la Méditerranée le sort des esclaves blancs ? Cette ordalie subie par plus d’un million d’Européens constitue, Giles Milton est formel sur ce point, « l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité ». Pourquoi en est-elle aussi le chapitre le plus systématiquement occulté ?

Claude Lorne
08/01/2011

Giles. Milton, Captifs en Barbarie / L’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’Islam, traduction de l’anglais de Florence Bertrand, Payot coll. Petite Bibliothèque, 2008, 343 pages, 9,50€

Correspondance Polémia – 09/01/2011

Les confessions d'un Danubien

Despotica, modes d’emploi : les confessions d’un Danubien

par André WAROCH

slobo.jpgQuand j’étais adolescent, le monde orthodoxe et/ou balkanique m’apparaissait comme peuplé de sauvages, prêts à s’étriper pour un morceau de territoire perdu lors d’une obscure guerre antique.

Je me rappelle que mon frère et moi, en regardant à la télévision un match de tennis opposant Yevgeny Kafelnikov à Goran Ivanisevic, plaisantions sur le  fait qu’Ivanisevic voulait gagner à tout prix, les Russes ayant probablement, il y a quelques décennies, incendié son village et violé sa grand-mère.

Mon premier contact avec Slobodan Despot fut la lecture d’un article sur la question slave en Europe, article qui fut le point de départ d’une réflexion que je menais, à mon tour, sur cette partie de l’Europe ayant rejeté le centralisme vaticaniste et l’alphabet latin.

Si ce texte m’avait marqué, en revanche le nom et le prénom de l’auteur s’étaient complètement effacés de mon esprit. C’est ainsi qu’à la suite d’un de mes articles publiés sur Europe Maxima et intitulé « L’Europe et la civilisation orthodoxe » (1), Georges Feltin-Tracol me fit parvenir un message de félicitations provenant d’un certain Slobodan Despot, qui m’apparut évidemment d’emblée comme extrêmement sympathique.

Je finis par faire le rapprochement entre l’homme qui, le premier, avait fait naître chez moi une curiosité certaine pour l’Europe orientale, et celui qui me félicitait, quelques années plus tard, pour la pertinence de mes propos.

Ironie de l’affaire, l’article qui me valait ces louanges contenait, entre autres, une critique virulente de certains propos de Dominique Venner, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue d’Histoire. Or, c’est la N.R.H. qui avait publié le fameux texte de Despot sur la question slave, au début des années 2000.

Aujourd’hui, Slobodan Despot nous livre donc Despotica, modes d’emploi, ouvrage constitué de courts textes, de fragments, d’observations. Supérieurement écrits, les textes de Despotica prennent le même chemin que les eaux du Danube, en inversant le sens du courant : prenant leur source quelque part à l’Est, ils s’écoulent lentement vers l’Ouest à travers les Balkans, puis, arrivés au bout de leur périple, se perdent en Occident.

L’auteur nous parle de la Serbie, de sa fille, de la mort d’un ami, de l’Europe malade, de Robert Plant, de Linda Lemay. « Éditeur insoumis et provocant, Slobodan Despot apparaît dans ses propres textes plus méditatif et plus poétique à la fois. » La quatrième de couverture ne ment pas. L’auteur n’est pas un polémiste acharné, remuant avec frénésie son couteau de Tchetnik dans les plaies purulentes de l’Occident. Il gravite pourtant dans un univers souvent ultra-politisé ou se croisent, selon ses propres termes, « guerriers et pamphlétaires », nationalistes français, russes, serbes, gauchistes révolutionnaires, libertariens, irrédentistes de toutes obédiences.

Il y a chez Slobodan Despot cette modestie, ce goût des autres, cette normalité, cette absence de mégalomanie qui lui ont fait choisir le métier d’éditeur. On chercherait en vain dans quelque paragraphe de son livre la moindre trace de haine, d’aigreur et de ressentiment, même quand il défend son pays, la Serbie, martyrisée par une coalition occidentalo-islamo-croate, amputé du Kossovo comme on vous amputerait du cœur. Mais il y a de l’amour chez Despot, chrétien authentique qui ne porte en lui aucune trace de cette perversité, de ce cynisme immonde qui ont fait de l’Europe occidentale leur terre d’élection, et particulièrement en France, qui n’est pas pour rien le pays de La Rochefoucauld.

Slobodan Despot n’est pas un guerrier : mais c’est un rebelle de fait. Il ne vit pas dans le monde moderne, ce monde moderne qui a tellement dévoré l’Occident qu’il est presque devenu son synonyme. Pour cette raison, certains ont voulu cesser d’utiliser, indifféremment,  les mots Europe et Occident pour désigner la même civilisation terminale. Mais qu’est-ce qui fait que l’Europe ne se confond pas encore complètement avec l’Occident/monde moderne, si ce n’est l’orthodoxie ?

A contrario de ses activités éditoriales, il y a chez Despot une douceur, une lenteur, une littérature qu’il faut peut-être chercher dans ses origines. Citoyen suisse d’origine serbe, de langue française et de religion orthodoxe, il connaît de l’intérieur les deux parties de l’Europe. Mais il n’est pas qu’un individu coincé entre ces deux masses gigantesques que sont l’ex-Chrétienté et les fils de Byzance.

La Serbie et la Suisse font de cet homme, issu de deux empires, un provincial de l’Europe, pour être plus précis : un Danubien.

André Waroch

Note

1 : Ce texte ne figure plus sur le présent site. Il se trouve désormais dans André Waroch, Les Larmes d’Europe, préface de Georges Feltin-Tracol, Le Polémarque Éditions, Nancy, 2010 (N.D.L.R.).

• Slobodan Despot, Despotica. Modes d’emploi, préface de Michel Maffesoli, Éditions Xénia, coll. « Franchises », 176 p., 16 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1829

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mardi, 11 janvier 2011

Confessions of a Reluctant Hater

Now Available for Pre-Order:
 Confessions of a Reluctant Hater

Counter-Currents is pleased to announce our third limited edition hardcover:

Greg Johnson
Confessions of a Reluctant Hater
San Francisco: Counter-Currents, 2010
162 pages

Hardcover: $30 (limited edition of 100 signed and numbered copies)

Note: If you choose the Economy shipping option, you can ship up to three copies for the same flat rate: $5 in the US, $11 to Canada, and $13 to the rest of the world.

Release date: January 31, 2011

Confessions of a Reluctant Hater is a collection of short essays, reviews, and topical opinion pieces written between 2002 and 2010. Greg Johnson believes that multiculturalism and multiracialism are a death-sentence for the white race. He believes that only a White Republic offers a solution, and only an explicitly race-wise and Jew-wise White Nationalism will get us there.

Yet Greg Johnson shows that White Nationalism is not a rigid Right-wing orthodoxy, by including searching and controversial essays on drug legalization, race-mixing, homosexuality, and “West Coast White Nationalism.” He also argues that White Nationalism will not triumph until white racial consciousness leaves its Right-wing ghetto and becomes the common sense of the whole political spectrum.

Greg Johnson is a master of defending radical and uncompromising views in clear, engaging, sometimes brutally frank language, employing seductive logic, vivid examples, and a dash of savage wit. Confessions of a Reluctant Hater is an accessible but challenging introduction to White Nationalism by one of the leading voices of the North American New Right.

Advance Praise for Confessions of a Reluctant Hater:

Greg Johnson’s work is something rarely seen but badly needed on the so-called New Right.  His learning is both wide and deep, but lightly worn and not afraid to challenge the orthodoxies of Left and Right   He brings a sensitivity both West Coast and Traditional to the cultural politics of today.  The works collected here will, like his website, serve as a foundation for any serious attempt to regain control over our destiny.

—James J. O’Meara

Greg Johnson is a rare writer, in that he can combine lucid insights with humor and off-the-wall ideas, offering an analysis of contemporary Western man, culture, and society that transcends disciplinary barriers and highlights the subterranean processes that govern the grand panorama of history. This may sound grandiose and esoteric, but the reader need not fear having to push his way through a caliginous jungle of abstruse terminology and turgid, sludge-like argumentation: Johnson’s simple and easy prose make reading about these weighty matters an effortless task, clearing the decks for the reader to rethink the world.

—Alex Kurtagić, author of Mister

CONTENTS

 

Preface · iii

 

Finding a White Voice
1. Confessions of a Reluctant Hater
2. A Nation of Immigrants?
3. Craig Bodeker’s A Conversation About Race
4. Craig Bodeker’s More of . . . A Conversation About Race
5. Christian Lander’s Whiter Shades of Pale
6. Tea Party: The Documentary Film
7. Separatism vs. Supremacism
8. To Cleanse America: A Modest Proposal

Polarizing Moments
9. The “W” Word
10. The 2008 Presidential Election
11. A Tariff in Time . . . Saves Billions
12. The Gates Controversy
13. The Persecution of Kevin MacDonald
14. The Persecution of American Renaissance
15. The “Ground Zero” Mosque Controversy
16. The 2010 Midterm Elections
17. Implicit Whiteness & the Republicans

White Lifestyle Politics
18. West-Coast White Nationalism
19. Is Racial Purism Decadent?
20. Race-Mixing: Not Just for Losers Anymore?
21. Lawyers & Sex Crimes
22. Homosexuality & White Nationalism
23. Drug Legalization in the White Republic
24. Redneck Rousseau: Jim Goad’s Shit Magnet
25. It’s Time to STOP Shopping for Christmas
26. Merry Christmas, Infidels!
27. The Spiritual Materialism of Alan Watts

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lundi, 10 janvier 2011

Force et Honneur

Force et Honneur

« Le calendrier mémoriel de nos pères était, autrefois, parsemé de noms de saints, de soldats héroïques et aussi de grandes batailles. Ces noms, gravés dans l’histoire des peuples, étaient toujours évocateurs : ils constituaient une mémoire collective et forgeaient les identités nationales », écrit Jean-Pierre Papadacci, « Français d’Empire », en préface à un ouvrage intitulé « Force et honneur ».

Ce livre, auquel ont collaboré une trentaine d’auteurs, raconte « ces batailles qui ont fait la grandeur de la France et de l’Europe ». Sans doute certaines manquent-elles, comme Fontenoy, mais on y trouve beaucoup de rencontres qui ont compté, depuis la bataille de Marathon au début du Ve siècle avant Jésus-Christ jusqu’au siège de Sarajevo à la fin du XXe siècle de notre ère.

Le lecteur y trouvera, entre autres, les Thermopyles, Bouvines, le siège de Vienne, Torfou, Austerlitz, le siège de l’alcazar, la bataille d’Alger…

Tous les textes ne sont pas d’égale facture, mais la plupart sont bien écrits et intéressants. Citons notamment le récit de la prise de Jérusalem par les croisés, par Pierre Vial, la bataille d’Azincourt, par Jean Denègre, la levée du siège d’Orléans, par Thierry Bouzard, Lépante, par Robert Steuckers, Camerone, par Alain Sanders, Verdun, par Philippe Conrad, Dien Bien Phu par Eric Fornal, un récit de l’insurrection de Budapest par Vitéz Marton Lajos…

Le livre se conclut sur une série d’entretiens avec des officiers français : le général Yves Derville, qui participa à la première guerre du Golfe ; le colonel Jean Luciani, ancien des FFI et vétéran de Dien Bien Phu ; le capitaine Dominique Bonelliancien du 1er BEP puis du 1er REP en Indochine et en Algérie ; l’adjudant-chef Jean Laraque, les sergents Alexis Arette et Roger Holeindre, le caporal-chef Trogne, autres « sentinelles de l’Empire ».

« Nous savons que nous sommes des débiteurs et que nous avons le devoir de faire fructifier et de transmettre le patrimoine que nous avons reçu », écrit encore Jean-Pierre Papadacci dans sa préface. Nul doute que ce livre, destiné prioritairement aux adolescents, y contribue.

Force et honneur, ces batailles qui ont fait la grandeur de la France et de l’Europe, Les amis du livre européen ed.

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17:25 Publié dans Histoire, Livre, Militaria | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, militaria, livre, guerres, polémologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 29 décembre 2010

"La révolte des masses" de José Ortega y Gasset

Crédits photographiques : Yao Dawei (AP Photo/Xinhua).

"La révolte des masses" de José Ortega y Gasset
 
À propos de José Ortega y Gasset, La révolte des masses (préface de José Luis Goyenna, La vie comme exigence de liberté, Les Belles Lettres (voici le tout nouveau blog de la librairie), coll. Bibliothèque classique de la liberté, 2010).
LRSP (livre reçu en service de presse).

Ex: http://stalker.hautetfort.com/
 
Essai paradoxal (ainsi de ses images, bien souvent frappantes), dans une époque de «descentes et de chutes», de «sérénité dans la tourmente», exploration altière mais jamais prétentieuse du problème de l'homme actuel pour laquelle «il faudrait se résoudre à endosser la tenue des abîmes, vêtir le scaphandre» (1) voici quelques-unes des expressions que l'auteur utilise au sujet de son propre livre.
Observons de quel étrange éclat se parent les mots que José Ortega y Gasset écrivit dans sa Préface pour le lecteur français ajoutée en 1937 à son ouvrage le plus connu, si l'on se souvient que Malcolm Lowry, après la publication de Sous le volcan en 1947, lut le livre et l'aima, lui qui n'hésita point, pour accompagner le Consul là où il fallait qu'il descende, à revêtir un scaphandre capable de le mener aux plus terrifiantes profondeurs.
jose-ortega-y-gasset1.jpgSans doute le grand romancier trouva-t-il aussi dans le livre du philosophe, comme le remarque José Luis Goyenna dans son intéressante (quoique pleine de fautes) préface, en plus d'images étonnantes bien propres à enthousiasmer l'écrivain, une authentique philosophie de la liberté comme accomplissement métaphysique du moi qui, à la différence de celle de Sartre qualifiée par l'auteur d'Ultramarine de «pensée de seconde main» (2), ne se dépêcherait pas bien vite de déposer aux pieds de l'idole le fardeau trop pesant, enchaînant ainsi la liberté à la seule discipline stupide des masses. Tout lecteur de La révolte des masses aime je crois, en tout premier lieu, l'écriture de ce livre érudit, pressé, menaçant, parfois prodigieusement lucide et même, osons ce mot tombé dans l'ornière journalistique, prophétique.
Peut-être trouva-t-il aussi dans ce livre, outre de fulgurantes vues (3), une intention purement kierkegaardienne, aussi rusée que profondément ironique, la sourde volonté consistant à faire comprendre à son lecteur que ce texte, sous les dehors débonnaires d'un essai sur la situation de l'homme européen au sortir de la Première Guerre mondiale, se proposait rien de moins que retourner comme un gant son esprit (et son âme ?), comme veulent toujours le faire, même s'ils prétendent le contraire, les plus grands romans : «C’est la raison pour laquelle le livre doit devenir de plus en plus comme un dialogue caché; il faut que le lecteur y retrouve son individualité, prévue, pour ainsi dire, par l’auteur; il faut que, d’entre les lignes, sorte une main ectoplasmique qui nous palpe, souvent nous caresse ou bien nous lance, toujours poliment, de bons coups de poing» (p. 49). La main ectoplasmique et le coup de poing, nouveaux moyens de réveiller les consciences libres du sommeil dogmatique dans lequel un sort mystérieux les a plongées ?
Quoi qu'il en soit, nous comprenons que l'intention du penseur espagnol est double. Le livre d'Ortega y Gasset semble fonctionner, à vrai dire, comme les ouvrages si profondément retors et érudits de Leo Strauss. D'abord, l'exposé des thèses qui permettent de caractériser le désarroi que constate l'auteur dans le monde occidental. Ensuite (si je puis dire, maladroitement, puisque ces deux phases exotériques ne forment qu'une seule et même phrase complexe, voire ésotérique), ayant défini ce qu'il entendait par l'homme-masse, le fait, subrepticement, de confronter celui qui le lit à une interrogation dont la réponse ne pourra que le glacer ou bien le conforter : est-il, oui ou non, un des innombrables représentants de la masse ? Est-il, ce lecteur lisant un livre qui claque comme un fouet (ou vous administre, poliment, un roboratif coup de poing), un homme creux ou bien un homme qui, après avoir lu, se convertira et agira ?
Intention éminemment existentialiste disais-je et nous pourrions ajouter, socratique, kierkegaardienne bien sûr, puisqu'il s'agit de faire prendre conscience que l'homme des masses n'est jamais l'autre, mais, bien sûr, soi-même non pas comme un autre selon la belle expression de Paul Ricœur, mais soi-même comme tous les autres, soi-même comme termite perdue au sein de la termitière à laquelle, patiemment, inexorablement, nous œuvrons.
Examinons ce qu'est, aux yeux d'Ortega y Gasset, l'homme-masse, au travers de quelques-unes de ses caractéristiques comme, en premier lieu, l'oubli (ou plutôt l'occultation) du passé. «Cet homme-masse écrit l'auteur, c’est l’homme vidé au préalable de sa propre histoire, sans entrailles de passé, et qui, par cela même, est docile à toutes les disciplines dites «internationales». Plutôt qu’un homme c’est une carapace d’homme, faite de simples idola fori. Il lui manque un «dedans», une intimité inexorablement, inaliénablement sienne, un moi irrévocable» (p. 58).
La volonté de faire table rase, si propre aux révolutions (4), ne peut que conduire à la ruine, mener l'homme jusqu'à la barbarie : «Le vrai trésor de l’homme, c’est le trésor de ses erreurs. Nietzsche définit pour cela l’homme supérieur comme l’être «à la plus longue mémoire». Rompre la continuité avec le passé, vouloir commencer de nouveau, c’est aspirer à descendre et plagier l’orang-outang» (p. 77).
C'est aussi s'engluer dans un présent définitif. Assez ironiquement bien que cette ironie ne puisse d'aucune façon être mise sur le compte, nous le verrons, d'une velléité réactionnaire, José Ortega y Gasset critique la croyance au progrès indéfini des connaissances et des techniques : «Sous le masque d’un généreux futurisme, l’amateur de progrès ne se préoccupe pas du futur; convaincu de ce qu’il n’offrira ni surprises, ni secrets, nulle péripétie, aucune innovation essentielle; assuré que le monde ira tout droit, sans dévier ni rétrograder, il détourne son inquiétude du futur et s’installe dans un présent définitif. On ne s’étonnera pas de ce que le monde paraisse aujourd’hui vide de projets, d’anticipations et d’idéals» (pp. 116-7).
Cette volonté maladive de détruire le passé, de vivre dans le perpétuel présent de l'animal, porte ses conséquences néfastes sur le présent comme sur l'avenir : «Et cela c’est être un peuple d’hommes : pouvoir prolonger son hier dans son aujourd’hui sans cesser pour cela de vivre pour le futur, pouvoir exister dans le vrai présent, puisque le présent n’est que la présence du passé et de l’avenir, le lieu où ils sont effectivement passé et avenir» (p. 79). C'est ainsi que, a contrario, l'Angleterre sera analysée par Ortega y Gasset comme le peuple de l'infinie prévoyance, le peuple composé d'hommes qui ne sont point encore les rouages d'une immense machine même si, comme le soulignera le philosophe, ce même peuple a pu se fourvoyer dans le pacifisme : «Ce peuple circule dans tout son temps; il est véritablement seigneur de ses siècles dont il conserve l’active possession» (pp. 78-9).
La révolte des masses, due à la désertion des élites (La désertion des minorités dirigeantes se trouve toujours au revers de la révolte des masses, pp. 116-7), doit aussi sa cause directe dans le fait que la société dans laquelle vivent les hommes ne les contraint plus à vouloir se dépasser. Si le monde ancien était le monde d'un danger permanent, fulgurant, notre époque est celle de la paralysie provoquée par le triomphe du machinisme, la réduction des territoires inexplorés, le prodigieux accroissement des sciences et des techniques contraints de se cantonner dans l'hyper-spécialisation, de la fuite des dieux : «Le monde qui entoure l’homme nouveau depuis sa naissance ne le pousse pas à se limiter dans quelque sens que ce soit, ne lui oppose nul veto, nulle restriction, mais au contraire avive ses appétits, qui peuvent, en principe, croître indéfiniment. Il arrive donc – et cela est très important – que ce monde du XIXe siècle et des débuts du XXe siècle non seulement a toutes les perfections et l’ampleur qu’il possède de fait, mais encore suggère à ses habitants une certitude totale que les jours qui vont suivre seront encore plus riches, plus vastes, plus parfaits, comme s’ils bénéficiaient d’une croissance spontanée et inépuisable» (pp. 130-1).
Ainsi, la vie des hommes du passé, quoique truffée de dangers, était synonyme de dépassement, du moins de possibilité de se dépasser. L'homme-masse est l'homme étriqué, fermé, tandis que l'homme du passé est celui de l'ouverture dans un monde lui-même ouvert à ses innombrables et sanglantes conquêtes : «De cette manière la vie noble reste opposée à la vie médiocre ou inerte, qui, statiquement, se referme sur elle-même, se condamne à une perpétuelle immanence tant qu’une force extérieure ne l’oblige à sortir d’elle-même. C’est pourquoi nous appelons «masse» ce type d’homme, non pas tant parce qu’il est multitudinaire que parce qu’il est inerte» (p. 139).
L'homme-masse est un être dépossédé. Il n'a plus de passé et, parce qu'il l'a perdu, il n'a plus de futur. Il n'est même pas certain, nous l'avons vu, qu'il puisse se targuer de vivre dans la paix perpétuelle d'un présent sans bornes, délesté du poids de ce qui l'a forgé : «L’homme-masse, écrit encore Ortega y Gasset, est l’homme dont la vie est sans projets et s’en va à la dérive. C’est pourquoi il ne construit rien, bien que ses possibilités et que ses pouvoirs soient énormes» (p. 121).
L'homme-masse est un être doublement dépossédé puisqu'il ne sait plus parler. Étrangement, José Ortega y Gasset évoque la dégénérescence du langage de l'homme-masse, qu'il assimile, pour les besoins de sa démonstration, à un habitant de l'Empire, en la rapprochant de celle du latin vulgaire : ainsi, «le symptôme et en même temps le document le plus accablant de cette forme à la fois homogène et stupide – et l’un par l’autre – que prend la vie d’un bout à l’autre de l’empire se trouve où l’on s’y attendait le moins et où personne, que je sache, n’a encore songé à le chercher : dans le langage» (p. 67). L'auteur poursuit en donnant la caractéristique principale du latin vulgaire : «Le premier [trait] est l’incroyable simplification de son organisme grammatical comparé à celui du latin classique» (p. 68), poursuivant : «Le second trait qui nous atterre dans le latin vulgaire, c’est justement son homogénéité. Les linguistes qui, après les aviateurs, sont les moins pusillanimes des hommes, ne semblent pas s’être particulièrement émus du fait que l’on ait parlé la même langue dans des pays aussi différents que Carthage et la Gaule, Tingis et la Dalmatie, Hispalis et la Roumanie. Mais moi qui suis peureux et tremble quand je vois le vent violenter quelques roseaux, je ne puis, devant ce fait, réprimer un tressaillement de tout le corps. Il me paraît tout simplement atroce» (Ibid).
Cette perte du passé qui doit être éradiqué pour laisser se lever de nouveaux soleils d'acier sur une humanité rédimée, cette destruction de toute conscience historique, cette rupture de la continuité, pour employer les mots de Max Picard, ainsi que la simplification du langage, sont les marques des deux principales forces politiques (bolchevisme et fascisme) qui se partagent l'Europe à l'époque où Ortega y Gasset écrit son essai, deux forces remarquablement décrites comme étant des puissances régressives, entropiques, une intuition qui ne deviendra une évidence voire un cliché, pour nombre d'auteurs comme Elias Canetti et à propos du nazisme (5), que des années après la parution de La Révolte des masses : «Mouvements typiques d’hommes-masses écrit d'eux l'auteur, dirigés, comme tous ceux qui le sont, par des hommes médiocres, intempestifs, sans grande mémoire, sans «conscience historique», ils se comportent, dès leur entrée en scène, comme s’ils était déjà du passé, comme si, arrivant à l’heure actuelle, ils appartenaient à la faune d’autrefois» (p. 167). Et l'auteur de poursuivre : «L’un et l’autre – bolchevisme et fascisme – sont deux fausses aurores; ils n’apportent pas le matin de demain; mais celui d’un jour ancien, qui a servi une ou plusieurs fois; ils relèvent du primitivisme. Et il en sera ainsi de tous les mouvements sociaux qui seront assez naïfs pour engager une lutte avec telle ou telle portion du passé, au lieu de chercher à l’assimiler» (pp. 168-9).
L'homme-masse, sans passé, ne vivant que dans un présent qui refuse d'envisager l'avenir autrement que comme la réalisation de rêves somptueux, colossaux (6), l'homme-termite qui est un homme creux, démoralisé, ne peut que se révolter. L'homme-masse, même, n'a pas de vie, et c'est cette absence de vie qui le livrera tout entier, comme un seul homme à la voix envoûtante des dictateurs, dont le règne est annoncé par l'auteur : «Car vivre, c’est avoir à faire quelque chose de déterminé – remplir une charge –, et dans la mesure où nous évitons de vouer notre existence à quelque chose, nous rendrons notre vie de plus en plus vide. On entendra bientôt par toute la planète un immense cri, qui montera vers les étoiles, comme le hurlement de chiens innombrables, demandant quelqu’un, quelque chose qui commande, qui impose une activité ou une obligation» (p. 212).
Cette révolte des masses, provoquée par n'importe quel événement (7), n'est elle-même qu'un leurre, puisqu'elle choisit comme vecteurs le fascisme et le nazisme qui sont condamnés à disparaître, qui ne sont qu'un interrègne (8) : «Je vais maintenant résumer la thèse de cet essai : le monde souffre aujourd’hui d’une grave démoralisation qui se manifeste – entre autres symptômes – par une révolte effrénée des masses; cette démoralisation générale a son origine dans une démoralisation de l’Europe dont les causes sont multiples. L’une des principales est le déplacement de ce pouvoir que notre continent exerçait autrefois sur le reste du monde et sur lui-même. L’Europe n’est plus sûre de commander, ni le reste du monde d’être commandé. La souveraineté historique se trouve aujourd’hui en pleine dispersion» (p. 254).
Ayant soigneusement posé son diagnostic sur la maladie du siècle, Ortega y Gasset, en bon docteur, délivre son ordonnance qui, elle aussi, a valeur d'étonnante prémonition, de véritable prophétie (9) : l'Europe !
C'est sans doute la grande thèse de José Ortega y Gasset, s'accompagnant d'une remise en question cinglante de l'idée, si répandue, de la décadence de l'Occident, qui fait qu'on ne peut l'accuser d'être passéiste ou même réactionnaire, comme tant de mauvais lecteurs l'affirmèrent au moment de la parution du magistral essai : «Mais arrêtez l’individu qui l’énonce [l’idée de décadence de l’Europe] d’un geste léger, et demandez-lui sur quels phénomènes concrets et évidents il fonde son diagnostic; vous le verrez faire aussitôt des gestes vagues, et pratiquer cette agitation des bras vers la rotondité de l’univers, caractéristique de tout naufragé. De fait, il ne sait pas où s’accrocher. La seule chose qui apparaisse sans grandes précisions lorsqu’on veut définir l’actuelle décadence de l’Europe, c’est l’ensemble des difficultés économiques devant lesquelles se trouve aujourd’hui chacune des nations européennes. Mais quand on veut préciser un peu le caractère de ces difficultés, on remarque qu’aucune d’elles n’affecte sérieusement le pouvoir de création de richesses, et que l’Ancien Continent est passé par des crises de ce genre beaucoup plus graves» (p. 221).
L'Europe, incontestablement la puissance civilisatrice du monde, est appelée par l'auteur à son propre dépassement afin, une nouvelle fois, de montrer la voie à prendre et, ainsi, sauver le monde qui se trouve au bord de l'abîme : «La véritable situation de l’Europe en arriverait donc à être celle-ci : son vaste et magnifique passé l’a fait parvenir à un nouveau stade de vie où tout s’est accru; mais en même temps, les structures survivantes de ce passé sont petites et paralysent son expansion actuelle. L’Europe s’est constituée sous forme de petites nations. En un certain sens, l’idée et les sentiments nationaux ont été son invention la plus caractéristique. Et maintenant elle se voit obligée de se dépasser elle-même. Tel est le schéma du drame énorme qui va se jouer dans les années à venir. Saura-t-elle se libérer de ses survivances ou en restera-t-elle prisonnière ? car il est déjà arrivé une fois dans l’histoire qu’une grande civilisation est morte de n’avoir pu modifier son idée traditionnelle de l’État…» (p. 225).
Et une nouvelle fois d'exhorter les élites éclairées et les gouvernements à unir les nations européennes pour donner un nouveau sens à l'idée, caduque ou du moins figée dans la tradition (10), d'État-nation : «On ne voit guère quelle autre chose d’importance nous pourrions bien faire, nous qui existons de ce côté de la planète, si ce n’est de réaliser la promesse que, depuis quatre siècles, signifie le mot Europe. Seul s’y oppose le préjugé des vieilles «nations», l’idée de nation en tant que passé» (p. 254).
Je ne sais s'il ne serait pas trop facile de faire remarquer à l'auteur, s'il vivait encore, que l'édification de l'Europe qu'il appelait de ses vœux les plus ardents allait être à la source de l'hyperdémocratie routinière qu'il accablait par ailleurs, comme illustration monstrueuse d'une démocratie directe, la démocratie des masses (11) qui s'exerce par une force qui n'est plus ultima mais prima ratio (12) : «Aujourd’hui nous assistons au triomphe d’une hyperdémocratie dans laquelle la masse agit directement sans loi, imposant ses aspirations et ses goûts au moyen de pressions matérielles» (p. 89).
Et, de cette action de la masse fascinée par les mots vides pas encore totalement débarrassés de leur ancien prestige (13), l'intelligence de José Ortega y Gasset ne consiste-t-elle pas à nous avoir donné un synonyme, la barbarie, qui est du reste l'inverse même, notons-le, de ce recours aux forêts prôné par Jünger ? : «La civilisation n’est pas vraiment là, elle ne subsiste pas par elle-même, elle est artifice et requiert un artiste ou un artisan. Si vous voulez profiter des avantages de la civilisation, mais sans vous préoccuper de la soutenir… tant pis pour vous ; en un clin d’œil, vous vous trouverez sans civilisation. Un instant d’inattention, et lorsque vous regarderez autour de vous, tout se sera volatilisé. Comme si l’on avait brusquement détaché les tapisseries qui dissimulent la nature vierge, la forêt primitive reparaîtra, comme à son origine. La forêt est toujours primitive, et vice versa, tout le primitif est forêt» (p. 163).

Notes
(1) Voir la Préface pour le lecteur français, pp. 47, 71 et 81. Voici l'une des expressions qu'utilise le philosophe dans son contexte : «Il y a des époques surtout où la réalité humaine, toujours mobile, précipite sa marche, s’emballe à des vitesses vertigineuses. Notre époque est de celles-là. C’est une époque de descentes et de chutes», José Ortega y Gasset, La Révolte des masses [La rebellión de las masas, 1930] (Les Belles Lettres, traduit de l’espagnol par Louis Parrot, préface de José Luis Goyena, 2010), p. 47. Toutes les pages entre parenthèses renvoient à cette édition.
(2) Voir José Lasaga Medina, Malcolm Lowry, lector de Ortega, suivi de Malcolm Lowry, Carta a Downey Kirk, Revista de Estudios Orteguianos, n°18, 2009, Fundación José Ortega y Gasset.
(3) «Tout destin est dramatique et tragique si on le scrute jusqu’au fond. Celui qui n’a pas senti sous sa main palpiter le péril du temps n’est pas arrivé jusqu’au cœur du destin, et, si l’on peut dire, n’a fait qu’en effleurer la joue morbide» (p. 93).
(4) «Dans les révolutions, l’abstraction essaie de se soulever contre le concret. Aussi la faillite est-elle consubstantielle à toute révolution» (p. 75).
(5) Elias Canetti qui décrit, d'une façon toute expressionniste, l'atmosphère explosive du Berlin de l'entre-deux guerres : «L'aspect animal et l'aspect intellectuel, mis au jour et portés à leur apogée, se trouvaient en interaction, comme une sorte de courant alternatif. Quiconque s'était éveillé à sa propre animalité avant d'arriver à Berlin devait la pousser à son maximum pour pouvoir s'affirmer contre celle des autres et se retrouvait ensuite usé et ruiné, si l'on n'était pas d'une solidité exceptionnelle. Celui qui en revanche était dominé par son intellect et qui n'avait encore que peu cédé à son animalité ne pouvait que succomber à la richesse complexe de ce qui était proposé à son esprit. [...] On se traînait ainsi dans Berlin comme un morceau de viande avancée, on ne se sentait pourtant pas encore assez battu et l'on guettait les nouveaux coups», in Histoire d'une vie. Le flambeau dans l'oreille, 1921-1931 (Albin Michel, 1982), p. 314.
(6) «L’époque des masses, c’est l’époque du colossal» (p. 91).
(7) Voir cette image saisissante, où s'annonce un danger que José Ortega y Gasset semble voir confusément : «Quant à l’occasion qui subitement portera le processus à son terme, elle peut être Dieu sait quoi ! la natte d’un Chinois émergeant de derrière les Ourals ou bien une secousse du grand magma islamique» (p. 55).
(8) Notons la justesse de cette vue : «La vie actuelle est le fruit d’un interrègne, d’un vide entre deux organisations du commandement historique : celle qui fut et celle qui sera. C’est ce qui explique pourquoi elle est essentiellement provisoire. Les hommes ne savent pas plus quelles institutions ils doivent vraiment servir que les femmes ne savent quels types d’hommes elles préfèrent réellement. Les Européens ne savent pas vivre, s’ils ne sont engagés dans une grande entreprise qui les unit. Quand elle fait défaut, ils s’avilissent, s’amollissent, leur âme se désagrège. Nous avons aujourd’hui un commencement de désagrégation sous nos yeux. Les cercles qui, jusqu’à nos jours, se sont appelés nations, parvinrent, il y a un siècle, ou à peu près, à leur plus grande expansion. On ne peut plus rien faire avec eux si ce n’est que les dépasser» (p. 256).
(9) «Il est de moins en moins possible de mener une politique saine sans une large anticipation historique, sans prophétie. Les catastrophes actuelles parviendront peut-être à rouvrir les yeux des politiques sur le fait évident que certains hommes, de par les sujets auxquels ils consacrent presque tout leur temps, ou grâce à leurs âmes aussi sensibles que des sismographes ultra-perfectionnés, sont visités avant les autres par les signes du futur» (pp. 279-80).
(10) «[…] notre vie, si nous la considérons comme un ensemble de possibilités, est magnifique, exubérante, supérieure à toutes celles que l’on a connues jusqu’ici dans l’histoire. Mais par le fait même que ses limites sont plus vastes, elle a débordé tous les cadres, tous les principes, normes et idéals légués par la tradition» (p. 119).
(11) «La caractéristique du moment, c’est que l’âme médiocre, se sachant médiocre, a la hardiesse d’affirmer les droits de la médiocrité et les impose partout» (p. 90, l’auteur souligne).
(12) «La force était autrefois l’ultima ratio. Assez sottement d’ailleurs, on a pris la coutume d’interpréter ironiquement cette formule qui exprime fort bien la soumission préalable de la force aux normes rationnelles. La civilisation n’est rien d’autre que la tentative de réduire la force à l’ultima ratio. Nous commençons à le voir clairement maintenant, parce que «l’action directe» consiste à pervertir l’ordre et à proclamer la violence comme «prima ratio», et même comme unique raison. C’est la norme qui propose l’annulation de toute norme, qui supprime tout intermédiaire entre nos projets et leur mise en pratique. C’est la Magna Carta de la barbarie» (p. 149).
(13) «La violence est devenue la rhétorique de notre temps. Les rhéteurs, les cerveaux vides s’en emparent. Quand une réalité a accompli son histoire, a fait naufrage, est morte, les vagues la rejettent sur les rivages de la rhétorique, où, cadavre, elle subsiste longuement. La rhétorique est le cimetière des réalités humaines; tout au moins son hôpital d’invalides. Le nom survit seul à la chose; et ce nom, bien qu’il ne soit qu’un nom, est en fin de compte un nom, c’est-à-dire qu’il conserve quelque reste de son pouvoir magique» (pp. 192-3).

dimanche, 19 décembre 2010

Les combats d'un Uhlan

Les combats d’un Uhlan

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com/

uhlan.jpgLongtemps avant la glaciation de la liberté de pensée, les polémistes brillaient dans les journaux ou publiaient des pamphlets. Dorénavant, du fait de l’étroite surveillance des écrits dissidents et de la stérilisation marchande de la presse, les plumes les plus percutantes s’activent sur la Toile. C’est justement grâce à Internet que j’ai découvert André Waroch et ses articles explosifs. Je me félicite, aujourd’hui, que certains d’entre-eux constituent Les Larmes d’Europe.

Je m’attends que les articles d’André Waroch, Uhlan d’Europe Maxima, susciteront l’irritation, l’agacement, voire le mécontentement de ceux qui n’apprécient pas ses avis tranchés. Oui, Waroch ose – et sait – déplaire ! Je suis bien placé pour le savoir puisque je reçois régulièrement quelques courriels désobligeants volontiers dédaignés.

Les positions défendues par André Waroch sont loin d’être les miennes. Dès nos premiers échanges via Internet, je lui fis part de mes réticences, de mes divergences même, avec certaines de ses analyses. Pourquoi alors ai-je quand même accepté de le mettre en ligne (et de le préfacer) ? Tout simplement parce que je suis un homme libre, adversaire de tout dogmatisme et que je conçois, en outre, Europe Maxima comme un espace de confrontations intellectuelles, fussent-elles vives et polémiques. Il n’est pas anodin qu’on y lise en exergue sur la page d’accueil la belle citation de Dominique de Roux : Europe Maxima est le site où l’« on pourra s’exprimer avec la clarté de n’importe quelle pensée et de toute, à droite, à gauche, ailleurs, où l’on posera plus de questions qu’on n’en résoudra ». On a compris que j’exècre le conformisme ambiant, l’idéologie actuelle des « moutons de Panurge », le politiquement correct. Je partage souvent les dégoûts d’André Waroch envers notre hideuse société contemporaine.

Les Larmes d’Europe s’apparente donc à une Sturmgewehr indispensable aux combats métapolitiques. En dix articles, André Waroch esquisse sa vision du monde qu’il affine, rectifie et corrige par rapport à son premier ouvrage, France Terminus, un véritable abécédaire de la décadence (1). Il soutient que l’idéologie multiculturaliste marchande met désormais en péril l’homme européen. Conscient du risque d’extinction, Waroch s’y oppose de toutes ses forces à l’échéance et en appelle en un sursaut salvateur, d’où sa fougue et sa vindicte qu’il porte aux idoles médiatiques dominantes. En véritable tireur d’élite, il les vise et les abat d’un coup sûr. Au moment de l’affaire de mœurs de Frédéric Mitterrand, collatérale à l’affaire Polanski, Waroch se range immédiatement du côté des petites gens scandalisées par les multiples passe-droits que s’octroie une oligarchie vorace et sans foi. Il attaque aussi avec vigueur toute la clique de saltimbanques, d’acteurs de films abjects et de brailleurs de sons insanes qui encouragent les immigrés clandestins délinquants – les fameux « sans-papiers » – sans aller jusqu’à les héberger dans leurs cossus lofts du XVIe arrondissement, de Montmartre et du Lubéron ! Issu du peuple de France et vivant au quotidien les affres de la « cohabitation » multi-ethnique en banlieue francilienne, Waroch est bien plus habilité à traiter du terrible problème de l’immigration que tel ou tel footeux milliardaire ou chanteuse sans talent.

Outre le Neveu, André Waroch « flingue » magnifiquement Caroline Fourest qui, de Charlie Hebdo au Monde (soit d’une décadence l’autre !), symbolise à merveille l’idéal républicain hexagonal et les contradictions schizophréniques béantes de notre temps. Individualiste radicale et éclairée, Fourest promeut l’abolition de toutes les différences, de toutes les frontières, de tous les genres, bref, de toutes les spécificités essentielles qui donnent au monde sa complexité. Cette zélatrice de la théocratie totalitaire des droits de l’homme mérite pleinement d’être considérée comme la quintessence du « Quart-Monde de la pensée ».

Ces quelques convergences établies (il y en a d’autres !), je puis maintenant exposer mes différends avec notre chevau-léger. Je trouve par exemple que sa perception de l’islam est incomplète et maladroite. Un certain anti-islamisme en vigueur dans les milieux « identitaires » témoigne un aveuglement certain et d’une défaillance évidente de stratégie. Il est bien de contester les Quick hallal. Mais il aurait été plus judicieux de condamner l’existence même des fast foods en France et en Europe. On ne peut, à mon humble avis, refuser le tchador, le voile musulman ou la burqa quand on porte soi-même l’uniforme occidental qu’est le jean’s… Comme d’autres, plus ou moins inspirés, Waroch voit l’islam comme un vaste bloc, ignorant ou sous-estimant l’importance des tribus, des peuples, des États et des contentieux qu’ils engendrent. Les mahométans se réfèrent certes à l’Oumma comme les chrétiens se référaient jadis à la Chrétienté médiévale. On sait ce qu’est devenu l’œcumène euro-chrétien. Un même sort attend probablement l’Islam. André Waroch confond enfin islam et immigration. Or j’estime que le danger majeur pour le devenir des Européens reste le fait migratoire, l’islamisation indéniable du continent n’étant que l’effet immédiat de la « colonisation de l’Europe » contre quoi il faut se battre non pas en reprenant les thématiques de la Modernité laïque et décatie, mais en mettant en valeur nos principes d’enracinement, d’autochtonie et d’identité.

Les relations entre l’Europe et la Russie constituent un autre point d’achoppement. André Waroch est un russophile affirmé et voit, comme naguère Jean Cau dans son Discours de la décadence (2), dans la patrie de Poutine l’ultime recours des peuples autochtones d’Europe. Or il déclare aussi que la Russie et le monde orthodoxe forment une autre civilisation européenne, une civilisation jumelle mais distincte. Là encore, je reste dubitatif sur l’unité civilisationnelle de l’Orthodoxie. Moscou peut jouer de son nombre, mais il doit prendre en compte la susceptibilité des autres patriarcats dont ceux de Constantinople, d’Athènes, de Pec, de Bucarest ou, non reconnu, de Kiev. Par ailleurs, je persiste dans mon scepticisme au sujet d’une Russie, hypothétique sauveuse de l’Europe en déclin. Quand on consulte les essais de Jean-Robert Raviot (3), on constate que le Kremlin pourrait, un jour ou l’autre, se rallier à l’hyper-classe mondialiste. Qu’André Waroch se méfie des enthousiasmes à la fois géopolitistes et impolitiques !

Contre l’idéologie républicaine hexagonale, faut-il néanmoins revenir à une identité néo-gauloise ou celtique comme le souhaite Waroch le bien nommé ? Quand on retrace la généalogie de l’idée gauloise, on remarque qu’elle apparaît à la fin du XVIIIe siècle chez des nobles qui s’estimaient héritiers des conquérants francs sur les descendants des Gaulois. Si, malgré une très forte influence de l’Antiquité gréco-romaine, la Révolution ne s’inspire guère des Gaulois, ceux-ci retrouvent un regain d’intérêt sous le Second Empire d’un Napoléon III fasciné par Vercingétorix et le site possible d’Alésia, avant que la IIIe République en fasse quasiment ses maîtres tutélaires. Il s’agissait pour les républicains d’alors de se démarquer autant de Rome, matrice de la catholicité, que des Francs perçus comme trop germaniques : seuls les Gaulois montraient une compatibilité avec la laïcité, l’anticléricalisme et la « Revanche ». Certes, dans ces charmants lieux de convivialité, de « vivre-ensemble » et de fraternité que sont les « zones de non-droit », une population soi-disant « stigmatisée » et « victime du racisme institutionnel profond » n’hésite pas à qualifier les derniers Français de souche européenne de « Gaulois », de « Céfrans » ou  de « Fromage blanc »… Plutôt que de revenir à d’anciennes racines, il serait plus approprié de diffuser et de répandre une origine européenne commune, notre origine boréenne.

Rédigé au moment de la guerre de décembre 2008 – janvier 2009 entre le Hamas et Israël dans la Bande de Gaza, « Israël et la prophétie de Theodor Herzl » concerne l’interminable conflit israëlo-arabe. André Waroch n’a jamais caché son souhait d’une entente, voire d’une alliance, entre les « nationalistes » français et/ou européens et les sionistes (ou la communauté juive). Je crains qu’il fasse là fausse route. Je ne me définis pas comme nationaliste : le nationalisme procède de la Modernité et ne répond pas aux défis de notre époque fluide et mouvante. Waroch en est lui-même conscient puisqu’il observe le délitement irrémédiable de l’État-nation. Ensuite, on ne peut pas assimiler le sionisme au judaïsme et l’hostilité à Israël à de l’antisémitisme. Des juifs traditionalistes (Neturei Karta ou les Satmar) (4) dénient toute légitimité à l’État hébreux. A contrario, les sionistes les plus fanatiques se recrutent chez les fondamentalistes puritains étatsuniens qui n’en conservent pas moins une forte judéophobie. J’ai l’intime conviction qu’il existe – ou existera à terme – un accord tacite entre certaines franges de l’islam sunnite radical et Israël, car ils partagent la même haine de la civilisation européenne. Sur cette base négative minimale, Tel-Aviv entérinerait sa domination sur la Palestine et l’islam aurait le droit de conquérir notre Vieux Monde. Cela expliquerait pourquoi des groupes ultra-sionistes et les ligues de petite vertu n’ont jamais cessé de condamner tous les mouvements de résistance française et européenne, du raid sanglant au colloque du G.R.E.C.E. de décembre 1979 à l’attaque de la réunion – hommage à Saint-Loup en 1991 en passant par les condamnations judiciaires d’hommes politiques et historiens réfractaires au Diktat ambiant. En outre, comment peut-on être sioniste sur les rives du Jourdain et hostile au moindre patriotisme sur les berges de la Seine, du Tibre, de la Tamise ou de la Moskova ? C’est la raison pour laquelle le mot d’ordre « ni kippa, ni keffieh » reste d’actualité. Comme pour l’Europe, l’avenir du Proche-Orient ne passe ni par une fragmentation d’États minables, ni par le paradigme stato-national épuisé ou la solution fantaisiste d’une entité binationale. Seul, à mes yeux, un grand-espace régional s’étendant du Sinaï au sandjak perdu d’Alexandrette (Iskendenrun en turc) englobant le Liban, la Syrie, la Jordanie, la Palestine et Israël, résoudrait ce lancinant problème. On remarquera que cette vision s’inscrit dans la quête d’une troisième voie salutaire.

Or, dans son avant-propos, André Waroch se réclame du souverainisme européen. Ce serait une belle troisième voie au-delà d’une Europe des nations incapables de s’entendre sur l’essentiel, et de l’Europe de Bruxelles qui se singularise par une absence abyssale de volonté politique et une profusion de visages (présidences tournante semestrielle, du Conseil européen, de la Commission, de l’Euro-Groupe…) témoignant de leur impuissance congénitale. Il espère exposer ses idées sur ce point précis dans un prochain ouvrage et paraît pour l’instant en pleine recherche. Je puis lui annoncer dès à présent qu’il existe déjà une idée qui rejaillira tôt ou tard sous la pression d’événements terrifiants : c’est la notion traditionnelle, anti-moderne et post-moderne d’Empire ! Allez, Cher André Waroch, encore des efforts pour devenir un héraut gibelin, un Français d’Europe et un Gaulois d’Empire ! N’oubliez pas que « la vraie source des larmes n’est pas la tristesse, mais la grandeur (5) ». Il importera après, une fois ses larmes séchées, que l’Europe – notre Europe des peuples autochtones – s’arme.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : André Waroch, France Terminus, 2008, 64 p., format Word. Ouvrage seulement consultable sur demande gratuite à Europe Maxima.

2 : Jean Cau, Discours de la décadence, Copernic, 1978.

3 : Jean-Robert Raviot, Qui dirige la Russie ?, Lignes-de-Repères, 2007, et Démocratie à la russe. Pouvoir et contre-pouvoir en Russie, Ellipses, 2008.

4 : Issus d’une scission en 1938, les Neturei Karta sont des juifs ultra-orthodoxes qui entendent respecter scrupuleusement la halakha (loi religieuse orthodoxe juive). Estimant que seul le Messie a le droit de restaurer Israël, ils pratiquent un antisionisme militant souvent plus radical que celui des Satmar. Partageant le même antisionisme, les Satmar sont des juifs hassidiques issus de la Transylvanie au début du XXe siècle. Ils n’hésitent toutefois pas à vivre en Israël sans servir dans Tshahal, reconnaître le système judiciaire, payer des impôts ou accepter les aides sociales.

5 : Pierre Gripari, Reflets et réflexes, L’Âge d’Homme, 1983, p. 29.

André Waroch, Les Larmes d’Europe, Le Polémarque Éditions, 2010, préface de Georges Feltin-Tracol, 118 p., 12 € (frais de port de 4 €).

À commander par la Poste aux Éditions Le Polémarque, 29, rue des Jardiniers, 54 000 Nancy, France, accompagné d’un chèque bancaire à l’ordre de « Laurent Schang – Le Polémarque Éditions » ou par courriel à <lepolemarque@gmail.com>.


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samedi, 18 décembre 2010

A Serious Case: Guillaume Faye's Archeofuturism

A Serious Case:
Guillaume Faye’s Archeofuturism

F. Roger Devlin

Ex: http://www.counter-currents.com/

Guillaume Faye,
Archeofuturism: European Visions of the Post-Catastrophic Age
Arktos Media Ltd., 2010

“The modern world is like a train full
of ammunition running in the fog.”
—Robert Ardrey

Most thought described as “conservative” is a kind of political hygienics: it takes its bearings by what is natural, normal, or best in the social order. One hazard of its focus on right order is to leave us unprepared in extraordinary situations. Thus, we all know otherwise intelligent conservatives who would continue, even as blood was running in the streets, to talk of the need for electing fiscally responsible Republicans to office. The best treatment for this sort of blindness is a crash course in political pathology such as the book under review.

Author Guillaume Faye was for many years a luminary of Alain de Benoist’s Group for the Research and Study of European Civilization. Beginning from the principle “no Lenin without Marx,” Benoist conceived his activities as part of a Gramscian (or Cochinian) strategy to undermine the hegemony of liberalism. In the early 1980s, remembers Faye, each issue of his journal Eléments was “an ideological barrage that sparked outraged reviews from the mainstream press,” and people sat up and took notice of the Colloques parisiens his organization sponsored. The well-educated men of this “New Right,” as it came to be called, looked down on the young Front National as a “microscopic group of good-for-nothings,” and even barred “that pirate-faced old soldier” Jean-Marie Le Pen from their meetings.

Yet within a few years the tables were turned, as dissatisfied New Rightists flocked to the Front. Any misgivings they had about Le Pen’s vulgarity were outweighed by the impression that his organization was where something was happening. Faye, too, eventually concluded that the New Right had become a mere literary salon: “from 1986 I began to feel that a clique spirit and literary pagan romanticism were prevailing over historical will. . . . In order to prove effective, ideological and cultural action must be supported by concrete political forces which it integrates and extends.”

Archeofuturism marks the author’s return to the political arena after an absence of twelve years. Its first chapter is devoted to a friendly critique of his former colleagues. For example, he finds in New Right publications an overemphasis upon folkloric aspects of European heritage such as “Breton bonnets” and “Scandinavian woodcarvings.” Such charming but innocuous traditions have their equivalents among all peoples on earth. Faye would rather maintain “the creative primacy of Western civilization” represented by our tradition of scientific research, philosophy and engineering, as well as our unparalleled artistic and literary “high” culture.

Faye also considers the New Right wedded to a faulty political paradigm in which “America”—conceived narrowly as the Hollywood/Wall Street/Foggy Bottom axis—is the enemy. This way of thinking is well-expressed in the title of Benoist’s book Europe-Third World: the Same Struggle. Benoist invites the entire non-American world (even Muslims!) to “a fruitful exchange of dialogue among parties clearly situated in relation to one another.” In other words: multiculturalism with one place at the table reserved for White Europeans. Faye rightly dismisses this as “a Disneyland dream.”

Starting from what Faye considers a correct Nietzschean assessment of primitive Christianity as an egalitarian, leveling and ethno-masochistic movement, the New Right launched an ill-considered attack on the folk Catholicism of ordinary Frenchmen. Meanwhile, they ignored their proper target: a return to the “bolshevism of antiquity” among the high clergy, marked by immigrationism and self-ethnophobia. This is the tendency some have called the “degermanization of Christianity.” The New Right would have done better to ally itself with Catholic traditionalists in combating it rather than alienating its natural allies.

Lastly, while the New Right professed admiration for the German jurist Carl Schmitt, it never made any practical application of his Ernstfall concept: the “serious case” which cannot be met within the normal framework of constitutional law. When Hannibal is at the gates of Rome, when the Royal Guards mutiny—no appeal can be made to law. Such contingencies can only be met with the virtue of prudence, i.e., the ability to make sound judgments about what to do in particular cases.

This blind spot may be fatal, for Faye is convinced that the liberal regime is driving Western civilization toward an Ernstfall the like of which the world has never seen. He describes it as a “convergence of catastrophes.” Elements include: the failure of multiracialism, the disintegration of family structures, disruption in the transmission of cultural knowledge and social disciplines, the replacement of folk culture by the passive consumption of industrially produced “mass culture,” increasing crime and drug use, the decay of community, anti-natalism, nuclear proliferation and the re-emergence of viral and microbial diseases resistant to antibiotics, public debt, and the privileging of speculative profits, i.e., the construction of our economy atop the stilts of investor confidence rather than upon the solid ground of production.

Furthermore, liberal ideology has propounded a utopian ideal of universal “development,” whereby every last African hellhole is supposed to become an affluent, tolerant, democratic, and efficient consumerist society. The nations of the South were won over to this project, dazzled by the deceptive prospect of economic growth. They set in motion a process of industrialization that has devastated the natural environment, undermined their traditional cultures, and created social chaos, including urban jungles like Calcutta and Lagos. Resentment at the broken promise of “development” runs deep; the resurgence of religious fanaticism is one of its expressions.

Under the banner of “inclusion,” the liberal regime is now importing legions of immigrants who will function as the “fifth column” of an aggressive South. “The ethnic war in France has already started,” writes Faye in 1998, seven years before les émeutes des banlieues.

These are the lines of catastrophe which Faye expects to converge in about the second decade of this century. His prophecy is reminiscent of Andrei Amalrik’s 1969 essay Will the Soviet Union Survive Until 1984?—which, of course, proved uncannily accurate. Still, the wise reader will not want to overstress Faye’s time frame; much is clear about the crisis we face, but not even the angels in heaven know the day or the hour.

The author emphasizes that the impending meltdown presents us with opportunities: “When people have their backs against the wall and are suffering piercing pains, they easily change their opinions.” The stormy century of iron and fire that awaits us will make people accept what is currently unacceptable. The right today must position itself to be perceived as “the alternative” when the inevitable crisis hits. This means discrediting leftist pseudo-dissent, which is merely a demand for the intensification of official ideology and praxis. It also means acquiring the monopoly over alternative thought: not by imposing a party-line, but by uniting all healthy forces on a European level and abandoning provincial disputes and narrow doctrines.

Faye’s book is intended as “a sort of mental training for the post-catastrophic world.” The title Archeofuturism refers to the principles appropriate to reconstructing our civilization. “Archaic” must be understood according to the root sense of the Greek noun archè: both “foundation” and “beginning.” The archai are anthropological values which “create and are unchangeable;” they refer to the central notion of “order.”

Such foundational values include:

the distinction of sex roles; the transmission of ethnic and folk traditions; spirituality and priestly organization; visible and structuring social hierarchies; the worship of ancestors; rites and tests of initiation; the re-establishment of organic communities (from the family to the folk); the de-individualization of marriage [and] an end to the confusion between eroticism and conjugality; the prestige of the warrior caste; inequality of social status—not the unjust and frustrating implicit inequality we find today in egalitarian utopias, but explicit and legitimated inequalities; duties that match rights, hence a rigorous justice that gives people a sense of responsibility; a definition of peoples—and of all established groups or social bodies—as diachronic communities of destiny rather than synchronic masses of individual atoms.

Faye calls these “the values of justice.” We need not doubt they will return once the hallucinations of equality and individual emancipation have dissipated, for they follow from human nature itself.

The real danger is that we may end up having them imposed on us by Islam rather than reasserting them ourselves from our own historical memory. For Islam is the symbolic banner of Southern revanchisme, and the mindset of the South remains archaic. It takes for granted the primacy of force, the legitimacy of conquest, ethnic exclusivity, aggressive religiosity, machismo, and a worship of leaders and hierarchic order. Muslim employment of liberal cant—complaints of “discrimination” and “intolerance”—are the merest fig leaf for a Machiavellian “strategy of the fox” against Europe. In order to oppose the invaders, we must revert to an archaic mindset ourselves, abandoning the demobilizing handicap of “modern” humanitarianism.

Faye is perhaps at his best explaining the behavior and motivations of the “petty, inglorious princes who pretend to be governing us.” For example, he notes the increasing importance of “consultation” in French political life; authorities “consult” representatives of various approved interest groups, such as labor unions and non-White ethnic blocs, and then formulate policy on the basis of the lowest common denominator of agreement between them. The real point of this, of course, is to avoid the risks and responsibilities of actual leadership. (Try to imagine De Gaulle behaving this way.) But it is presented to the public as a wonderful new way of “modernizing democracy.”

A related symptom is the rise of negative legitimization, or what the author calls the “big bad wolf tactic”:

Politicians no longer say, “Vote for us, because we’ve got the right solutions and we’ll improve your living conditions.” That is positive legitimization. Instead they say (implicitly) “Vote for us, since even though we’re a bunch of good-for-nothings, bunglers and bullies, at least we will protect you from fascism.”

Four years after these words were written Le Pen made the presidential run-offs and, sure enough, all the bien pensants showed up at the polls with clothespins on their noses to support the crook Chirac!

Egalitarian reform serves as a convenient pretext for the elites to enact measures whose practical effect is to entrench their own position. Thus, they have sabotaged the French educational system by eliminating selectivity and discipline. But it is only these which give the talented outsider an honest chance against the untalented insider. As Pareto put it: the more rigorous the (rationally planned) selection in a social system, the greater the turnover in the elite. Without objective standards, on what grounds can one argue against elite self-perpetuation?

But the regime’s most breathtaking hypocrisy is found in its demonization of the National Front. The Front has broken the tacit ground-rules of the managerial regime by “engaging in politics where it has been agreed that one should only engage in business”; it has sought popular trust with a view to implementing a program, where the established parties “communicate” and maneuver with a view to re-election. Timid careerists denounce the Front as a threat to the Republic because they fear it as a threat to themselves.

Faye considers the National Front a genuinely revolutionary party. Yet he apparently has never been a member, and is not really a French nationalist. In his view, Le Pen’s romantic and backward-looking devotion to the French state embodies a great deal of latent Jacobinism. It is this state, after all, which has “naturalized” millions of Afro-Asiatic “youths” who do not see themselves as French at all. Moreover, a nation state, even run on patriotic principles, would be an entity too small to defend the French ethnos effectively in the contemporary world. Would a federal European state be any more capable of doing so? “I believe it would,” says Faye, “provided it is exactly the opposite of the European state currently being built.”

Those who believe that an imperial and federal European state would “kill France” are confusing the political sphere with the ethno-cultural one. The disappearance of the Parisian regime would in no way threaten the vigor and identity of the people of France. Moreover, a European federal state would breathe new life into autonomous regions: Brittany, Normandy, Provence, etc.

The European Union is a ghastly bureaucratic mess, but it is also one of the “forces in being.” Why turn our backs on it or work to destroy it when we can instead hijack it and turn it to our own purposes? Faye calls for the transformation of the EU into “a genuinely democratic and no longer bureaucratic European government with a real parliament and a strong and decisive central power.” He describes this position as European Nationalism, and dreams of a Eurosiberian Federation extending from Brest to the Bering Strait.

While Faye disagrees with Benoist’s interpretation of America as an enemy (hostes), he continues to view her as a rival and opponent (inimicus). This American reviewer does not grasp why the case for including a chastened post-imperial United States in a Northern Federation would be any weaker than the case for including Russia.

The Eurosiberian Federation is to be characterized by a two-tier economy. The elite (20% of the population) will continue to live according to the techno-scientific economic model based on ongoing innovation. They would form part of a global exchange network of about one billion people, including the elites of other civilizational blocs. As Faye notes, “the essence of technological science is not connected to egalitarian modernity, but has its roots in the ethno-cultural heritage of Europe, and particularly ancient Greece.”

Among the first exploits of this new elite shall be exploring the “explosive possibilities of genetic engineering.” These include inter-species hybrids, man-animal chimeras, semi-artificial “biolithic” creatures, and decerebrated human clones. Faye is utterly contemptuous of moral or religious scruples in this domain, which he oddly attributes to the ideology of liberal modernity more than to Christianity.

The remainder of humanity would live in archaic, neo-traditional communities. The techno-scientific portion of humanity would be under no obligation to help (i.e., “develop”) everybody else. Nor would they have any right to interfere in their affairs.

In sum, for the elite: promethean achievement, linear time and futuristic technology; for the rest: neo-feudalism, cyclic time and timeless, “archaic” values.

But it is not clear how the elite could avoid “interfering” in the affairs of people they are supposed to govern. Moreover, how would the elite perpetuate itself? It seems clear that Faye does not intend a hereditary aristocracy. Perhaps there is some sort of test or initiatory ordeal for prospective members. But then families would be divided between the classes, which would involve many difficulties. In the fictional portrayal of his ideal future society which closes the book, Faye refers in passing to something called “the Party.” This reviewer would need to hear a lot more about this shadowy organization before signing on to Faye’s proposals. The two-tiered economy is altogether the least satisfactorily worked out part of the book.

Yet the author is aware that men never get what they plan for: somewhat grandiloquently, he calls this heterotelia. And he distinguishes “worldview” (an idea of civilization as a goal and some values) from “ideology” and “doctrine” (applications to society and what tactics to use). So we can follow him for the first mile.

Archeofuturism should have a bracing effect on anyone more accustomed to reading the despondent Cassandras of paleoconservatism. “Realism,” he reminds us, “is often disheartened fatalism.”

Those who blame others, enemies and the political climate for their own failures do not deserve to win. For it is in the logic of things for enemies to oppress you and circumstances to prove hostile. The mistake lies in exorcising reality by adopting the morals of intention as opposed to those of consequences.

We must reject the pretext that radical thought would be “persecuted” by the system. The system is foolish. Its censorship is as far from stringent as it is clumsy, striking only at mythic acts of provocation and ideological tactlessness. Talent always prevails over censorship, when it is accompanied by daring and intelligence. A right wing movement can only prove successful through the virtue of courage.

There is no excuse for being taken by surprise when the liberal regime disregards its own principals in order to fight us (as the British establishment is doing with the BNP). Of course we should publicize and ridicule their inconsistencies, but it is silly to be indignant over them: repression simply means that the regime recognizes us as an Ernstfall, a mortal threat, and that is precisely what a serious right ought to be. Attempts to shut us down are symptoms of growing success and should strengthen our resolve.

mercredi, 15 décembre 2010

Vers un Big Bang géopolitique - Entretien avec H. Juvin

Vers un Big Bang géopolitique

Entretien avec Hervé Juvin

Ex: http://blogchocdumois.hautetfort.com/

juvin.jpgHervé Juvin n’est pas qu’un économiste, ni uniquement un essayiste, non plus seulement le président d’Eurogroup Institute, il est encore et surtout un analyste incomparable, aussi lucide que courageux, du monde comme il ne va plus.
La crise – économique, systémique, anthropologique – que traverse l’Occident, ou plutôt les Occidents disloqués, a trouvé en lui l’un de ses interprètes les plus perspicaces. Il vient de publier chez Gallimard un essai sur « le renversement du monde », ce monde sur lequel on vivait et qui se retrouve la tête en bas. Décapant. Et très éclairant.

Le Choc du mois : Ce que vous appelez le « renversement du monde » tient d’abord selon vous à une sorte de pathologie de l’Occident qui serait devenu incapable de penser les dimensions du politique et de l’identité…

Hervé Juvin : Je ne suis pas sûr qu’il n’y ait pas, au lieu d’un Occident, plutôt des Occidents, au pluriel, et de plus en plus. L’intervention américaine dans l’ex-Yougoslavie, pour ne citer qu’elle, est un moment où l’Occident s’est sans aucun doute battu contre lui-même. On peut en dire autant de la crise financière, qui a vu l’opposition anglo-américaine contre l’Europe s’exacerber. En fait, il faut revenir à ce moment particulier, non pas tant de la chute du mur de Berlin que de la dissolution de l’Empire soviétique, dont on oublie toujours de rappeler à quel point elle fut éminemment et très curieusement pacifique. De là va résulter un mouvement d’euphorie qui traversera quasiment tout l’ensemble occidental et dont l’expression emblématique restera le livre de Fukuyama, La fin de l’Histoire et le dernier homme. Trois raisons à cela : d’abord, l’on assistait à la fin du colonialisme ; ensuite, l’on voyait l’explosion du bloc qui incarnait non seulement le Mal, mais encore plus sûrement l’Autre absolu ; enfin, l’on pouvait estimer que la démocratie était en train de s’universaliser. Autant de raisons qui nous ont poussés à croire qu’il était possible de s’abstraire de la condition politique. Or, la condition politique, c’est essentiellement deux choses : le fait qu’il y a des hommes, et non pas l’Homme avec un grand H, comme le remarque si bien Hannah Arendt ; et le fait qu’il y a des frontières, à l’intérieur desquelles les hommes exercent la liberté de s’autodéterminer, dans le cadre d’une nation, à travers un État souverain et un territoire national clos.
Autrement dit, les Mêmes décident de ce qui concerne les Mêmes : les décisions que prend le peuple français n’engagent que les seuls Français, du présent et des générations à venir, pas les Américains, les Russes, les Marocains, etc. Or, on assiste pendant plus d’une décennie à la mise en apesanteur de cette condition politique. Comme les frontières vont disparaître et la démocratie planétaire s’étendre partout, il n’y aura plus que des individus, tous voués à la poursuite du bonheur, tous habités par un désir illimité. Dès lors, le seul principe de régulation des individus sera l’économie ou le marché, bref ce phénomène extrêmement important que l’on va désigner sous le nom de globalisation.

Vous expliquez également que cette globalisation repose sur une alliance objective entre l’ État et le marché. Quelle forme a-t-elle prise ?

Dans les années 1990, nous sommes entrés, sur le plan politique, en territoire inconnu, par suite de la diffusion des Droits de l’Homme, perçus comme un droit illimité de l’individu à se départir de tout collectif, à briser tout lien, à nier toute appartenance, à se désengager de tout rapport durable et pérenne avec les siens. De défensifs, le sans-frontiérisme et le mondialisme sont ainsi devenus agressifs. Parler de nationalités, de frontières et de souveraineté vous faisait passer pour démodé et vieux jeu, sinon carrément indécent. Le Droit et le Marché prétendaient alors se substituer au Politique dans une conjuration tout à fait étonnante qui devait déboucher sur une libération de l’individu et même du collectif, toutes deux éminemment bénéfiques. Le phénomène a été abondamment commenté, notamment par les penseurs socialistes issus de l’extrême gauche dans les termes les plus enthousiastes. Ce sont les grands mots de «société citoyenne» ou «société civile», lesquelles viendraient reprendre leurs droits.
Il n’en fut rien. Ce à quoi on va assister, c’est au contraire à l’apparition d’une configuration tout à fait inédite, mise en évidence par la crise, dans laquelle, comme Marx et Nietzsche l’avaient bien vu dès la fin du xixe siècle, l’ État ne va plus se définir que contre le peuple, et même contre les peuples, parce qu’il devient l’infrastructure de déploiement du marché, du libre-échange, de la circulation indéfinie des capitaux, des biens et des personnes. La grande entreprise entreprend de changer les peuples, organisant l’invasion et le démantèlement des Nations, avec le concours d’ États tenus par des engagements arrachés par Bruxelles sous l’influence anglo-américaine. C’en est fini du principe majoritaire, du suffrage universel et de la démocratie représentative. Le paradoxe, c’est que tout cela va se faire sous l’égide du Droit, alors qu’on assiste au retour des principes constitutifs de la Colonisation. Car si l’on veut bien poser un regard un peu décapant et inhabituel sur la situation actuelle, il faut revenir à la conférence de Bandung, en 1955, réunion d’ États asiatiques et africains qui annonce la fin de la période coloniale et l’avènement d’un nouvel ordre du monde. A cinquante ans de distance, il ne fait aucun doute que l’appel de Bandung a été entendu, puisque la décolonisation politique a été effective. Mais il est tout aussi évident que l’on a assisté parallèlement à une colonisation interne des sociétés humaines par la finance de marché et l’économie. De façon inattendue, violente, avec une rapidité ravageuse, l’économie a pris le pouvoir. Cela uniquement parce que les États ont mis à la disposition du marché leurs infrastructures, dont celles relevant de la sécurité, de la censure et du contrôle des populations. Telle est la configuration que la crise a révélée. J’en veux pour preuve la promptitude avec laquelle les États ont volé au secours d’établissements financiers et de sociétés d’assurance en situation de faillite (et qui auraient mérité d’être faillis), en mobilisant avec une rapidité impressionnante toutes leurs ressources, qui sont en dernier ressort celles du contribuable.

La globalisation occidentale serait donc la fille des colonialismes européens ?

Le colonialisme du xixe siècle, c’était déjà le rêve d’un monde sans limites, d’une nature inépuisable, et plus encore l’idée que le monde s’offrait aux colons blancs pour en user à leur guise parce qu’ils étaient les détenteurs de la civilisation, de la morale et du Bien. On oublie d’ailleurs toujours de rappeler que quelques-uns des plus éminents dirigeants socialistes de la IIIe République furent les plus ardents colonisateurs. Mais les colonialismes européens étaient nationaux, plus que religieux ou financiers. C’était la France, l’Allemagne, l’Angleterre, qui plantaient leurs drapeaux. Aujourd’hui, le régime des colons se déploie sous l’influence américaine, et, dorénavant, chinoise. Si le modèle américain, c’est certes celui de la première libération d’un peuple du colon britannique, c’est aussi celui d’un développement par l’éradication des indigènes. Le génocide indien libère la terre pour l’exploitation infinie du colon.
Nous assistons aujourd’hui à l’extension mondiale de ce système. Le droit du colon, c’est-à-dire celui du développeur et de l’investisseur capable de rentabiliser n’importe quel actif, est jugé supérieur à celui de peuples autochtones et indigènes à demeurer sur leur sol, selon leurs mœurs, lois et règles.
Le droit au développement masque l’obligation de se développer… ou de partir. Contre l’économie, nul ne saurait se dresser légitimement. C’est exactement ce principe qui préside à la colonisation interne de nos sociétés, par exemple à l’obligation d’accepter l’immigration de peuplement.
Pour le dire très clairement, le principe de la colonisation étendue à la totalité du monde est en train de recréer un vaste marché de l’esclavage, en contraignant toutes les ressources terrestres à fonctionner dans le système économique à un prix de marché jugé universel. Ce qui constitue la négation absolue du droit des autochtones à disposer d’eux-mêmes. L’événement nouveau et renversant, c’est que nous, Européens, sommes en train de subir le même phénomène d’humiliation, d’expulsion et d’invasion, qu’enduraient jadis les colonisés. Interdits d’identité, bafoués dans nos mœurs et lois, privés de nos mots et expressions, au nom d’une conformité sur laquelle veillent les chiens de garde de la nouvelle Internationale, nous nous rapprochons insensiblement, mais rapidement, de la condition des indigènes si bien décrite par Claude Lévi-Strauss. A quand des réserves pour les Français de souche ? La lutte pour la décolonisation interne de nos sociétés sera le sujet politique de la génération à venir. Ce sera l’occasion d’affirmer une nouvelle radicalité républicaine, l’occasion aussi de réaliser l’union de tous les peuples contre l’entreprise mondialisée et la finance satellisée.

Pensez-vous que la survie même des nations occidentales soit engagée dans ce processus néo-colonial ?

Après 1990, se sont développés un discours et une idéologie abrités sous le double biais du libre-échange, garant de la croissance et de la stabilité des prix, et de la liberté de mouvement des hommes, garante de la paix dans le monde comme du droit de chacun à poursuivre son bonheur privé. Il s’agissait clairement d’une idéologie de la disparition des nations. On voit aujourd’hui avec quelle naïveté l’Union européenne l’a endossée, estimant que la poursuite de la construction européenne ne pouvait se faire qu’en défaisant le national. Une telle politique comportait un risque considérable : en détricotant les nations, on réveillait le démon des origines, celui des religions, mais aussi des régionalismes qui sont en train de gagner toute l’Europe. Aveugles aux conséquences de la mondialisation – déracinement, désaffiliation, désappartenance –, nous n’avons pas voulu voir la violence qu’elle ne manquerait pas de semer dans le monde. Or, l’on sait – ou l’on devrait savoir – que rien n’est plus capable de violence, et d’une violence illimitée, qu’un homme seul, réduit aux émotions et aux passions, privé de liens, d’attachements et, souvent, de convictions. Ce modèle de « l’homme sans qualités », de l’homme-bulle, de l’homme en apesanteur, est le produit de la société de marché et l’idéal de la démocratie planétaire. A nier la condition politique, nous avons pensé que l’individu absolu était l’homme du futur, alors qu’un tel individu, non seulement, n’existe pas, mais peut s’avérer être un monstre capable de tout. Ce que nous commençons à entrapercevoir, ici ou là, dramatiquement. La mondialisation a donc sécrété une extrême violence. En sortir appellera en retour une violence identique. En clair, nous sommes partis pour une phase qui va répondre, au moins à moyen terme, à la brutalité de la mondialisation, sur fond de retour des questions de frontières, d’identités de souveraineté, de légitimité, lesquelles vont laisser muette une large partie de la classe politico-intellectuelle, qui, depuis une génération au moins, a désappris à penser la politique. Le temps de la décolonisation interne de nos sociétés est venu.

A vos yeux, les chefs d’ État occidentaux sont donc directement responsables de la crise que le monde traverse depuis trois ans ?

La crise a d’abord été une crise du sans-limite. Il est clair que lorsque des entreprises, qui se disent privées et n’apportent de l’argent qu’à leurs seuls actionnaires, tout en faisant jouer un effet de levier sur le collectif – État et contribuable –, parce qu’elles sont, selon l’expression consacrée, « trop grosses pour mourir », c’est qu’elles ont au préalable trop grossi. Cet effet de levier sur la collectivité n’est pas tolérable.
Seconde faute majeure, celle de l’interdépendance. La crise a été manifestement une crise de l’interdépendance. Or, si nous avons été sauvés, c’est par des pays dont la monnaie n’est pas convertible et qui se sont protégés des excès des mouvements de capitaux et de l’économie de marché. En somme, nous avons été sauvés parce que l’interdépendance n’est pas planétaire. Mais quels sont les conseils prodigués, au terme de la série des G20 suscitée par l’Occident, pour sortir de la crise ? Accroître l’interdépendance (on le voit avec la pression exercée sur la Chine et l’air pincé des institutions mondiales à l’encontre de pays comme l’Inde ou le Brésil qui refusent l’afflux de capitaux spéculatifs). C’est donc aussi une crise de l’absence de responsabilité. Ceux qui, par cupidité et refus de tout lien avec une communauté ou une collectivité quelconques, en ont été à l’origine ne veulent endosser aucune responsabilité, et même pour la plupart, ne seront tout simplement pas remis en cause. Les Américains n’ont-ils pas l’insolence de faire la leçon au monde ? On voit pourtant bien que le règne de la conformité à la norme et à la règle ne résout rien, tant il est vrai que la responsabilité ne s’exerce que devant une communauté ou une collectivité définies, la responsabilité planétaire n’existant pas. Mais encore une fois, ce qui a triomphé, c’est le principe du renard libre dans un poulailler libre.
Ce qui me conduit à ce constat quelque peu désolant : tout indique que nous sommes dans un système de crise. La crise, c’est ce que l’on a inventé de mieux pour casser les systèmes de protection sociale en Europe, pour étendre le règne du marché et pour liquider tout ce qui dans les sociétés humaines et les peuples constitués n’entendait pas s’abandonner à l’interdépendance et à la loi du marché mondial. Voilà où nous en sommes : tout faire pour que rien ne change, tel est le credo inentamé de l’Occident. Mais ajouter des liquidités à une mer de liquidités pour éviter la déflation, réclamer plus d’interdépendance pour faire financer le naufrage américain et occidental par ceux qui ont préservé jusqu’ici leur autonomie, tout cela ne pourra pas fonctionner. Le sauvetage du système peut faire illusion un moment, mais il ne fera que rendre la crise encore plus grave, par renforcement des illusions du libre-échangisme, du mondialisme et du sans-frontiérisme. Alors que ce à quoi devraient travailler les décideurs et responsables, c’est précisément de préparer l’après.

Ce que naturellement ils ne font pas ?

Parce qu’il s’agit avant tout de parer au plus pressé, parce que l’ensemble des cadres intellectuels mis en place depuis plus d’une trentaine d’années sont devenus totalement obsolètes. Nous devons nous habituer à la fin de l’universel, réapprendre que la condition humaine ne se réduit pas à l’existence d’un homme-bulle en apesanteur, redécouvrir les identités, les frontières, les nations, les religions, les passions politiques. Bref, nous devons rouvrir les yeux sur le monde. Or, en Europe et aux États-Unis, on semble persuadé que les autres sont destinés à devenir pareils à nous. Ce qui nous épargne d’avoir à nous y intéresser. Nous avons jadis conquis le globe parce que nous avons été extraordinairement riches en mondes, capables de nous intéresser à l’Autre, d’essayer de le comprendre, infiniment curieux, observateurs et ouverts. Mais voilà, nous sommes devenus pauvres en mondes. Nous ne voyons pas la manière dont le monde se renverse. C’est probablement le plus grand sujet d’inquiétude pour les années à venir. J’invite tous les dirigeants à partir à la redécouverte du monde. C’est la tâche la plus essentielle aujourd’hui. Il faut se départir de cet immense mensonge, quasiment criminel, selon lequel le monde serait devenu plat. Le monde n’est plat que pour ceux qui vont d’aéroports en Hilton et d’Hilton en aéroports. Nous sommes aveugles à l’impressionnante montée de l’Islam, facteur géopolitique aussi important que l’avènement de la Chine ; aveugles au contrôle d’Internet par les États-Unis ; aveugles au discrédit du soft-power occidental, résultat du « deux poids, deux mesures » appliqué dans le domaine nucléaire aussi bien que dans les agressions américaines contre l’Irak et l’Afghanistan ; aveugles aux renaissances politiques que provoquent les agressions des fonds d’investissement sur les terres agricoles ; aveugles aux effets de la diffusion planétaire des technologies de communication.    

Propos recueillis par Philippe Marsay


Hervé Juvin, Le renversement du monde, Politique de la crise,
« Le Débat », Gallimard, 261 p., 17,90 €.

mardi, 14 décembre 2010

"Homo Americanus, rejeton de l'ère postmoderne" de T. Sunic

« Homo americanus, rejeton de l'ère postmoderne » de Tomislav Sunic

Ex: http://www.polemia.com/ 

 

homo%20americanus.jpg« (…) Tout dans l’Amérique est une copie grotesque de la réalité », constate l’universitaire et géopoliticien Tomislav Sunic dans Homo americanus, rejeton de la postmodernité, passionnante étude que viennent de publier les éditions Akribeia. « L’Amérique postmoderne fonctionne depuis 1945 comme une photocopie géante de la métaréalité ; non l’Amérique telle qu’elle est, mais l’Amérique telle qu’elle devrait être dans le monde entier. La seule différence est que, au XXIe siècle, l’histoire (…) est passée à la vitesse supérieure. Les événements se succèdent de façon désordonnée et foncent à toute allure vers un chaos total » – ce « chaos total » que l’idéologue néo-conservateur Michael Ledeen, pilier de la World Jewish Review et l’un des principaux inspirateurs de George W. Bush dans la guerre contre l’Irak, appelait de ses vœux dès 2001 car il y voyait le seul moyen d’instaurer un gouvernement mondial.

De l’Ancien Testament au totalitarisme mou

Les Européens de l’Est sont-ils les meilleurs observateurs de « l’hyperréalité » américaine ? Le philosophe hongrois Thomas Molnar avait jeté voici plus de trente ans un fameux pavé dans la mare atlantiste avec un livre prémonitoire, Le Modèle défiguré : l’Amérique de Tocqueville à Carter (PUF 1978) avant de récidiver en 1991 avec L’Américanologie : Triomphe d’un modèle planétaire ? paru aux éditions de l’Age d’homme.

Né en 1921, Thomas Molnar s’est éteint en juillet 2010, mais la relève est assurée par Tomislav Sunic qui, comme son grand ancien magyar, a longtemps enseigné aux Etats-Unis et connaît parfaitement son sujet, l’Homo americanus. Un spécimen dont les gênes s’inscrivent dans ceux des Pères Fondateurs, fondamentalistes puritains nourris de l’Ancien Testament et qui s’empressèrent donc d’ « enlever au christianisme les éléments transcendants et sacrés qu’il avait hérités du paganisme », réduisant « le message chrétien aux seuls préceptes moraux élémentaires d’une bonne conduite ». Ce qui amène tout naturellement à l’adoration d’une déesse démocratie d’ailleurs phantasme et au culte de la Political Correctness, le Politiquement Correct, fondement de la Pensée Unique et donc de l’autocensure.

Mais les origines bibliques de l’Homo americanus ont d’autres conséquences. Pour Sunic, en particulier depuis la Guerre de Sécession et la défaite du Vieux Sud encore si européen à tant d’égards, « le rêve américain est le modèle de la judaïté universelle, qui ne doit pas être limitée à une race ou à une tribu particulière (…) L’américanisme est conçu pour tous les peuples, toutes les races et les nations de la terre. L’Amérique est, par définition, la forme élargie d’un Israël mondialisé (…) Cela signifie-t-il que notre fameux Homo americanus n’est qu’une réplique universelle de l’Homo judaicus ? »

En tout cas, cela le conduit à accorder, souvent au mépris de ses propres intérêts vitaux, un « soutien inconditionnel à Israël ». « C’est en Europe – poursuit le géopoliticien croate – et dans son centre, l’Allemagne, que la politique parabiblique américaine atteignit son paroxysme durant la Seconde Guerre mondiale » – et d’abord, souligne-t-il, parce que « l’Allemagne était sur le point de jouer un rôle majeur en Europe et en Asie et de contester à l’Amérique l’accès aux sources d’énergie des pays du pourtour méditerranéen et du bassin pacifique ». Six décennies et demie plus tard, estime-t-il, « il n’est pas étonnant que l’islamisme soit la cible de l’Amérique postmoderne », laquelle menace l’Iran chiite après avoir anéanti l’Irak laïc.

Vers « l’américanisation du monde » ?

Tomislav%20Sunic%20Radio%20(small).jpg« Pendant que les Juifs russes inventent le socialisme et que les Juifs autrichiens découvrent la psychanalyse, les Juifs américains participent, au tout premier rang, à la naissance du capitalisme américain et à l’américanisation du monde », a reconnu, cité par Sunic, Jacques Attali dans Les Juifs, le monde et l’argent (Fayard 2002). Il est donc logique que Homo americanus et Homo sovieticus aient présenté tant de points communs tels le non-respect des Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre ou l’envoi des dissidents dans des hôpitaux psychiatriques – sort réservé en 1945 à Ezra Pound, le plus grand poète états-unien jugé trop favorable au fascisme italien. Et logique aussi que « l’américanisation du monde », y compris du monde ex-soviétique (par le truchement de certains oligarques patrons de presse), soit menée tambour battant.

On sait le travail de sape effectué dans nos banlieues (*) par l’ambassade des Etats-Unis en France dont le locataire actuel est Charles Rivkin qui, dans un câble du 5 janvier 2010 envoyé à Washington, se réjouissait du fait que « la France, sur une longue période, ne réussit pas à améliorer les perspectives de ses minorités et à leur offrir une véritable représentation politique ». On sait aussi les efforts des media et des maîtres du prêt-à-penser pour imposer les mœurs et les lois américaines dans les domaines législatif, judiciaire, culturel, architectural ou économique ainsi que dans la vie courante afin d’aboutir à l’avènement et à la généralisation de ce que Sunic appelle « la variante tardive d’Homo americanus, l’Homo americanus européen », « non seulement à l’Ouest mais aussi dans l’Est postcommuniste ».

Toutefois, ajoute avec impartialité l’universitaire croate, « on aurait tort de rejeter uniquement sur l’Amérique et l’américanisme la responsabilité du climat de “politiquement correct” qui a englouti la scène intellectuelle européenne. L’atmosphère d’inquisition actuelle (…) est due aux propres divisions idéologiques européennes, qui remontent à la Seconde Guerre mondiale et même à la Révolution française ».

Bien vu, mais celle-ci ne fut-elle pas due en grande partie aux « idées nouvelles » venues d’outre-Atlantique après l’engagement de la France et de certaines de ses élites (La Fayette entre autres) auprès des Insurgents américains voulant briser les derniers liens avec l’Europe pour assumer leur destin de « peuple élu » ? A nous aujourd’hui de tout mettre en œuvre pour assumer notre destin d’Européens, héritiers d’Athènes et de Rome, mais aussi de la Reconquista, contre tous les totalitarismes messianiques.

Claude Lorne
06/12/2010

Tomislav Sunic, Homo americanus. Rejeton de l’ère postmoderne, avant-propos de Kevin MacDonald, professeur de psychologie à l'Université d'Etat de Long Beach en Californie, traduit de l’anglais par Claude Martin (édition originale : Homo americanus. Child of the Postmodern age, BookSurge Publishing, 2007), Edition Akribeia, 2010, 288 pages, 25 €, ou 30 € franco.

A commander à Akribeia, 45/3 route de Vourles, 69230 St-Genis-Laval ou sur www.akribeia.fr.

Note de la rédaction :
(*) « Vol A 93120 : Washington-La Courneuve »
et « La stratégie américaine pour influencer les minorités en France. Confirmation du diagnostic »
 

Correspondance Polémia -  06/12/2010

lundi, 06 décembre 2010

Veillons au salut de l'Empire!

Archives de "SYNERGIES EUROPEENNES" - 1996

 

Veillons au salut de l'Empire!

 

«Le grand Empire, l'Empire central, l'Imperium, par opposition à l'Occident»

(Jean-Claude Albert-Weil, Sont les Oiseaux, 1996)

 

JCAW.jpgFiction: en juillet 1940, Hitler parvient à forcer la main au général Franco qui laisse passer les troupes allemandes sur son territoire. Gibraltar tombe et les panzers, après avoir traversé le Maroc et l'Algérie, foncent sur Le Caire. 300.000 prisonniers français sont libérés et commis aux moissons. La popularité du vieux maréchal est au zénith. Un débarquement allemand a lieu en Irlande du Sud. Malte tombe aux mains des paras de la Luftwaffe de Goering. Churchill est mis en minorité et remplacé par Lord Halifax, qui fait la paix, en échange des puits de pétrole du Moyen Orient, qui restent sous contrôle britannique. Pourquoi faire la guerre dans ces conditions? Le succès de l'opération Barbarossa est quasi complet et, rapidement, les troupes de l'Axe font jonction dans le Caucase. Par un coup d'audace inouï (Skorzeny?), Vladivostok tombe. C'est la panique au Japon, qui se rapproche des Américains. Dans l'Empire, c'est le délire: d'ailleurs, à Berlin, on joue Sartre à guichets fermés! Dans cette atmosphère de triomphalisme, l'épuration ethnique dont sont victimes les Juiffss prend heureusement fin et l'Empire favorisera même, pour gêner les Anglais, la naissance d'un Etat hébreu, armé par l'Allemagne. A Berlin, l'aile modérée menée par Bibbentrop, le cher Otto Tabetz, ou Krommel élimine les “natzis” forcenés. Une fausse explosion nucléaire, vers 1943, calme les Américains, qui se contentent d'armer la résistance soviétique (Staline combat toujours en Yakoutie). Une vraie bombe, que le Führer obtient grâce à ses réseaux d'espions (juiffss?) aux Etats-Unis, assure définitivement la neutralité américaine. Hitler meurt le 30 décembre 1946, à la veille du réveillon. Speer, l'amiral Panaris et surtout Gersdorff entreprennent une première “dénatzification” et, de 59 à 78, Stendel, le Führer suivant, proscrit le racisme et le remplace par le différentialisme critériologique: les Juiffss sont incités à collaborer ou à émigrer en Israël, où ils forment une tête de pont de l'Empire.

 

L'existencisme: doctrine impériale

 

Mais le grand Führer, c'est Gessler (1978-1993): avec lui, l'Empire décolle. La Panfoulia, grande autostrade de Duinkerke à Vladivostok draine des millions de Volkswagen et l'élite du Parti se détend à l'hôtel Heidegger, un gigantesque paquebot planté sur le Mont Blanc. L'aide sociale est généralisée, mais jamais en argent: distributeurs de nourriture, soins médicaux, vêtements, tout est gratuit, et de qualité (pas d'engrais chimiques, d'élevage aux hormones, d'où un taux de cancer ridiculement bas dans l'Empire). Les sciences atteignent un niveau inouï: manipulations génétiques, chirurgie esthétique, drogues diverses... et la fameuse base secrète de Tsarskoïe Sélo!

 

La doctrine impériale est appelée “existencisme”, elle garantit le droit aux plaisirs sexuels les plus raffinés pour tous les citoyens. La publicité est interdite, l'intrusion télévisuelle limitée (TV interdite les samedis et dimanches de la Norvège à la frontière coréenne, interdiction de toute permanence médiale: après un an, les journalistes cèdent leur place et changent de service; pas de femme de minlstre qui bave à l'écran!), le sport spectacle est banni (un joueur de l'équipe de Milan est vraiment né dans cette ville... de parents milanais), l'endettement exagéré est illégal. Des lois favorisent les PME et forcent les gens à faire réparer tout appareil un certain nombre de fois, d'où l'existence de castes de réparateurs prospères et heureux. Toutes ces lois saines et de bon sens déclenchent la fureur de la presse “ploutocrato-ergono-aliénée-croyancialo-marxo-cosmopolito-médiacrato-religio-éthico pseudo-égalitaire-hyperdémographico-universo-droit de l'hommesque-planèto-destructive”.

 

JCAWlivre.jpgL'Empire est résolument non humaniste et rejette sagement les droits de l'homme, qui ne sont jamais que “les droits du client”: “droit de chier des litanies de progénitures débilo-crédulo-proliférantes, pulluliques, malsaines, ivres de tuer leur prochain ou de leur passer la Grande Maladie”. Car la Maladie, venue de l'Ouest est interdite dans l'Empire: un corps d'élite veille et nettoie, liquidant impitoyablement malades infiltrés par les démothalassocrates, agents d'influence de la pourriture utilitairo-protestante et militants nationalistes (des Gagaouzes aux Vourdalaks). Pas question d'affaiblir l'Empire! Les chrétiens, et les croyeux  de tous poils, sont l'objet d'une attention toute spéciale: les chefs n'ont pas oublié leur rôle de pourrisseurs de l'Empire romain. On ne les laissera pas recommencer! Et des villes entières reparlent latin, la langue des origines. On y sacrifie à Jupiter... Gessler le Grand a compris qu'il n'y avait que deux manières de gérer l'humanité: les couilles pleines, à l'anglo-saxonne (frustration/culpabilisation-ambition-production), ou les couilles vides, à l'européenne (satisfaction-réalisation-assomption). Dans l'Empire, il est difficile de les garder pleines longtemps: des esclaves de Hollande ou du Kouban, expertes et motivées, sont fidèles au poste.

 

Ainsi parla Gessler...

 

Une monnaie unique, le franmark européen, est garantie par d'immenses réserves d'or, au contraire de l'immonde dollar usaïque, fabriqué à partir de rien, manipulé au dépens de populations ignorantes, abruties par un plouto-démocratisme hypermédiatisé. Les différences sont exaltées: pulpeuses Kalmouks et beaux Italiens peuvent bien se payer des orgasmes cosmiques, mais, attention, pas de métis! L'immigration est bien entendu interdite: «Autrefois, un peuple qui rentrait dans un autre, c'était clair, c'était une invasion... Peut-on aujourd'hui laisser librement les peuples qui n'ont aucune discipline nataliste et qui se multiplient à l'infini se répandre chez nous avec leurs drogues et maladies, chez nous qui réglementons nos naissances? La partie n'est pas égale! C'est s'abandonner à la catastrophe, à la barbarie, à l'effacement radical... Suicidons-nous collectivement tout de suite pour laisser la place aux autres, et qu'on n'en parle plus...». Ainsi parla Gessler, quatrième Führer de l'Empire. Dans ce monde braziloïde, un cauchemar pour les cosmopoliens et le rêve pour tous les autres, on suit l'ascension de Carl, membre de la DPSE (l'ordre beige), mais fréquentant, de Degrellstadt à Paris (Boulevard Céline) la fine fleur de l'aristocratie impériale: Lily Jünger, cette chère Pamela Horthy, l'exquis Vlady Vlassov, Anne-Ingrid de Munsbach-Lothringen et, bien sûr, le Protonotaire Parvulesco.

 

Patrick CANAVAN.

 

J. C. ALBERT-WEIL, Sont les oiseaux, Ed. du Rocher, 1996, 149 FF.

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dimanche, 05 décembre 2010

Jean Haudry sur Radio Courtoisie

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Mercredi 15 décembre 2010 :

Jean Haudry sur Radio Courtoisie…

Le professeur Jean Haudry présentera son livre Les INDO-EUROPÉENS, le mercredi 15 décembre de 19 h 30 à 21 h 00, à Radio Courtoisie.

Il sera présent pour la signature de son livre à la Librairie Facta, le samedi 18 décembre de 15 à 18 h 00 (Librairie FACTA : 4 rue de Clichy, 75009 Paris. Tel : 01 48 74 59 14).

samedi, 04 décembre 2010

Une biographie d'Evita Peron

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VIVA EVITA !

Jean-Claude Rolinat présente sa biographie d'Eva Peron...

 

Evita Peron quadri.jpgJean-Claude Rolinat a publié dernièrement, aux éditions Dualpha, une remarquable biographie d'Eva Peron.
 
Evita, comme l'appelaient affectueusement les "descamisados", principaux soutiens du régime nationaliste populaire instauré par son mari, Juan Domingo Peron, en Argentine de 1945 à 1954, est un personnage historique qui mérite d'être étudié. Le livre de Jean-Claude Rolinat a le mérite d'aborder la vie de la "Sainte argentine" à la fois avec passion et objectivité.
 
Un livre à lire absolument et un cadeau idéal pour ceux qui veulent faire plaisir à un camarade à l'approche des fêtes.
 
Afin d'assurer la promotion et la diffusion de cette belle biographie d'Evita Peron :
 
Dimanche 5 décembre, l'auteur sera au Salon du livre d'histoire, à la Maison de la chimie, 28  rue  Saint-Dominique, Paris 7ème,
 
Mercredi 8 décembre, à partir de 19 h 00, il est invité par Martial Bild dans son libre journal sur Radio Courtoisie, 95.6 mgz à Paris et RP, 
 
Samedi 11 décembre, l'après-midi, il sera à la Librairie Primatice, 10, rue Primatice à Paris 13ème (métro Place d'Italie),  
 
et le jeudi 13 janvier 2011, à 19 h 00, il sera reçu par Serge Ayoub pour une conférence au  "Local", 92  rue de Javel, Paris 15ème.
 
Evita Perón, la reine sans couronne des Descamisados, par Jean-Claude Rolinat, Editions Dualpha, 244 pages, 29,00 €

 

vendredi, 03 décembre 2010

Jeudi 16 décembre: Marc Rousset au Centre Charlier

Jeudi 16 décembre :

Marc Rousset au Centre Charlier...

Le Centre Charlier organise une conférence avec  

 

Marc Rousset (*)

Docteur en Sciences économiques

 

sur le thème :

 La nouvelle Europe,

l’axe Paris-Berlin-Moscou

 

Marc-Rousset-L-Europe-est-un-nain-politique-_.jpg

 

Jeudi 16 décembre 2010

à 19 h 30  

au Centre Charlier,

70, Boulevard Saint-Germain 75005 PARIS

(métro Maubert-Mutualité)

 

La conférence sera suivie du traditionnel buffet

L’auteur dédicacera son ouvrage

« La nouvelle Europe : l’axe Paris-Berlin-Moscou »

paru aux éditions Godefroy de Bouillon

 

Participation aux frais : 8 €

Étudiants, chômeurs : 4 €

 

(*) Marc Rousset collabore régulièrement à la revue Synthèse nationale.

 

 

dimanche, 28 novembre 2010

Le renversement du monde / Politique de la crise

« Le renversement du monde - politique de la crise »

Un livre de Hervé Juvin

par Michel Geoffroy

Ex: http://www.polemia.com/

 

9782070130511.jpgIl est difficile de résumer en quelques mots l'ouvrage d'Hervé Juvin Le renversement du monde. Il faut le lire tout simplement. Car ce livre marquera.
Il est comme un fleuve tumultueux, comme un torrent : il vous saisit dès les premières pages et ne vous lâche plus. Car ce fleuve charrie des trésors. En 260 pages, écrites d'une langue vive, claire, ponctuées de formules qui frappent comme l'éclair, Hervé Juvin embrasse tout, explique tout et traite de l'état du monde dans une approche remarquablement non réductionniste : économique, mais aussi sociale, culturelle, géopolitique ou ethnologique et bien sûr politique. Le monde se renverse effectivement car le voile de l'utopie marchande se déchire brutalement .

C'est une crise ? Non Sire c'est une révolution

La révolution qui vient, c'est celle de la fin de la prétention du marché libéré de toutes les entraves à fonder une société. La révolution du libre échangisme mondialiste n'est qu'une sinistre utopie, paravent des intérêts anglo-saxons : elle n'aboutit qu'à la destruction des sociétés qui ont la naïveté de croire à ses tabous. Elle sème partout des décombres. Le libre échangisme mondialiste signifie aussi la rupture entre le capitalisme – de plus en plus financier - et la démocratie. C'est un renversement par rapport aux siècles précédents, où libéralisme et démocratie cheminaient de concert. C'est la raison principale de l'impasse dans laquelle se trouve l'Europe.

Seuls les européens ont oublié qui ils sont

Le libre échangisme mondialiste n'aboutit qu'à la destruction des hommes, réduits à l'état d’eux mêmes, interchangeables, donc sans qualité ni raison de vivre. Mais, mauvaise nouvelle, ce mal ne frappe plus que les seuls occidentaux. Les occidentaux sous direction anglo-saxonne croyaient pourtant qu'en diffusant leurs techniques et leurs produits, ils soumettraient le reste du monde à leur idéologie. Mais la bonne nouvelle, c'est que cette illusion se déchire aussi : le reste du monde s'est approprié les sciences et les techniques occidentales, mais les chinois restent des chinois, les indiens restent des indiens et les musulmans restent des musulmans. Seuls les européens ont oublié qui ils sont. Et en outre, ils sont de moins en moins nombreux, alors que les autres peuples redécouvrent la vertu du nombre. Le réveil promet d'être brutal. Vae victis !

« L’insurrection de la différence »

Ce livre dresse aussi le constat de décès d'une certaine Europe, réduite au contrat et au marché. Mais il trace aussi, et c'est son mérite, les voies du renouveau : préférence régionale et nationale, localisme, retour de la régulation politique, réciprocité, défense des identités.

Le monde qui vient sera en effet celui de « l'insurrection de la différence » : comme l'écrit l'auteur « le temps est revenu des séparations vitales, des discriminations fécondes, de la frontière fondatrice ». La ligne de fracture ne va plus séparer comme dans le passé les peuples entre eux, mais bien d'un côté les partisans de l'utopie mondialiste et de l'autre les défenseurs des identités et de la diversité du monde. Et cette ligne de fracture passe au travers des sociétés elles même. Elle marque le retour de l'histoire et de la politique, c'est à dire de la violence.

A lire et à relire absolument !

Michel Geoffroy
17/11/2010

Hervé Juvin, Le renversement du monde ? - politique de la crise, Editions Gallimard, 23 septembre 2010, 264 p. 17,90 euros

Voir aussi : « Les limites de l'utopie multiculturelle »

Correspondance Polémia – 22/11/2010

samedi, 27 novembre 2010

What Was, Must Be: Guillaume Faye's "Archeofuturism"

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What Was, Must Be

Guillaume Faye's "Archeofuturism"

 
 
 
One thing that always struck me about William Pierce’s broadcasts is that out of the two hundred or so that he recorded during the late 1990s, only one ever talked about the world he aspired to see following his revolution. One. Worse still, his utopian vision was not at all inspiring, being, for all practical purposes, a return to 1933. This, unfortunately, is not uncommon among those who, in some measure or another, share his ideas—even among those who are far less radical and apocalyptic, and think in terms of a ‘velvet revolution,’ or co-opting, or electioneering.

As I have written on previous occasions, if our camp is to catalyze a transvaluation of values, and eventually cause a purge of the top echelons of academic, media, and political power in the West, those whom we seek to inspire need to be given more than just a return to the past: they also need a vision that is forward-looking, indeed futuristic, even if ultimately founded on archaic principles. Otherwise, our camp will condemn itself to irrelevance, perpetuating the impression many ordinary people have that we are just aging nostalgics, who feel left out in the brave new world of progress and equality, and are reduced to waving an angry fist at modernity because we have no new ideas of our own. ‘Bankrupt’ is the term often used within the mainstream to describe our ideas and morality.

To get anywhere, one needs to know where one is going; and to get others to come along and make the hard journey to one’s paradise, one has to be able to at least describe what it looks like.

This is why I was interested in Guillaume Faye’s book, Archeofuturism, which Arktos Media published for the first time in English translation during the Summer of 2010. Along with Alain de Benoist, Faye is a leading exponent of the Nouvelle Droite, the European New Right. Faye, however, is more radical than de Benoist, who has accused him of extremism. And some say he is also more creative. Until recently, I only knew Faye by name and affiliation, having never taken the trouble to read him. Was it because of that photograph I have seen of him, grey-haired and scowling with bug-like mirror shades? Whatever the answer, I was pleasantly surprised when the present tome revealed that Faye’s outlook is very similar to my own. Indeed, it turns out that in Archeofuturism he articulates positions that I have articulated in some of own my articles. No wonder the book’s editor, John Morgan, was keen on my reviewing it.

Readers will easily infer at least one of the positions Faye and I share, as I have reproduced it in the second paragraph of this review. The difference is one of emphasis: I think archeofuturism is necessary to move forward; Faye thinks of it as the paradigm that must replace egalitarian modernity, come what may.

arch%E9ofuturisme.gifThere is no question for him that the liberal project is doomed: although its proponents paint it as good and inevitable, egalitarian modernity is, in fact, a highly artificial condition, an unsustainable one, which will fall victim to the very processes it set in motion. Faye believes that we are currently facing a ‘convergence of catastrophes’. These include: the colonization of the North by Afro-Asian peoples from the South; an imminent economic and demographic crisis, caused by an aging population in the West, falling birthrates, and unfunded promises made by the democratic welfare state; chaos in the countries of the South, caused by absurd Western-sponsored development and development programs; a global economic crisis, much worse than the depression of the 1930s, led by the financial sector; ‘the surge of religious fundamentalist fanaticism, particularly in Islam;’ ‘the confrontation of North and South, on theological and ethnic grounds;’ unchecked environmental degradation; and the convergence of these catastrophes against a backdrop of nuclear proliferation, international mafias, and the reemergence of viral and microbial diseases, such as AIDS. For Faye, the way out is not through reform, because a system that is contrary to reality is beyond reform), but through collapse and revolution. As a catastrophic collapse is inevitable, revolutionary thought and action must today be post-catastrophic in outlook. He further suggests that inaction on our part will only open European civilization to conquest by Islam.

How does Faye visualize the post-catastrophic Earth? For him, the deprecation of modernity results in a two-tier world, in which most of humanity reverts to traditional or neo-Medieval societies (essentially pre-industrial reservations), while an elite minority—composed of Europeans and South East Asians—rebuilds advanced technological societies across Eurasia and parts of North America. These societies are to be, of course, archeofuturistic—hierarchical and rooted in ethnotribalism, fiercely protectionistic, yet also ones that fully exploit science and technology, even if ‘esoteric,’ non-humanistic versions of them, ‘decoupled from the rationalistic outlook.’ There is to be no global flow of capital, spreading wealth and technology everywhere: the world economy is to be inegalitarian, elitist, based on quality over quantity. There are also to be no nation states: the European Imperium is to comprise over a hundred regions, with their own languages, customs, and garb. The United States is to split in to ethnic regions (Dreamland for the Blacks), and is to stabilize for the most part according to an eighteenth-century agrarian model. The world, in sum, and in contradiction to liberal aspirations, is to become more ethnic and more differentiated, not less.

In other words, if Faye rejects modernity it is not because he a nostalgic who dreams of returning to a bygone golden age, like so many White racial nationalists today; but because he is an elitist who thinks the world must be rebuilt on entirely different foundations—foundations that are more in harmony with nature.

In order so that we may get a better sense of what he means, he concludes the book with a Science Fiction novelette, titled One Day in the Life of Dmitri Leonidovich Oblomov, and set in the year 2073. Interestingly, and to Faye’s credit, the latter does not really describe a utopia, where everyone sings and lives happily ever after; but rather showcases Faye’s imagining of what he considers will be the most likely consequence of an archeofuturist new world order. It has its own unique set of problems, as any reasonable person would expect. Yet for Faye dealing with problems is part of living, and the choice is therefore not between having or not having problems, but which set of problems is preferable to another. In any event, one can well imagine Faye’s archeofuturistic vision will make egalitarian liberals, and perhaps even some White Nationalists, shift uncomfortably in their seats.

Oblomov, however, is just a scenario. As I have previously mentioned, and as Faye states repeatedly, we must not forget about Islam. Faye stresses that it is here, among us, facing us, right now, and that no amount of appeasement or accommodating will cause it to become less of a threat. This is because, he argues, Islam is an inherently intolerant, aggressive, theocratic movement that will abide no religious pluralism. Faye believes that Islam, and for that matter the Afro-Asian immigrants colonizing our continent, must be expelled from Europe, as was done in the past.  ‘Where there is a will, there is a way,’ he states. Naturally this presupposes either deposing the White ethnomasochists, the deluded cosmopolitans, the xenophiles, and the immigration fraudsters, or being ready to replace them once they fall by the weight of their own corruption and the catastrophic consequences of their own ideology.

How do we get there? The first step is understanding where we came from, where we are, and where we are going. Faye begins the book by evaluating the current with which he was formerly affiliated, the Nouvelle Droite, and outlining the factors and ideological errors that led to its loss of vitality and eventual eclipsing by the Front National. He then presents his vision, which includes corrections of some previously held positions. This is followed by a series of politically incorrect statements—fast sniper attacks against the contemporary West that aggregate into a global analysis of its present condition. An outline of Faye’s future world system follows, in incremental order. Finally, the reader is immersed in the finished result through an exercise in fiction.

That is the first step.

The next step, having read Faye’s text, understood it, reflected, discussed it, and reached individual conclusions, is elucidating how to put the theory into practice—a task that will require our most astute minds and political operators, not to mention funding, courage, and discipline.

I find Faye’s one of the most lucid analyses and statements of a metapolitical proposition I have yet encountered. It is both creative and logically structured. It is both analytical and refreshingly constructive. And it is both intelligent and unflinchingly radical. What is more, the text flows with urgent velocity, thanks to a skilled English translation, and is copiously supplemented with useful informative notes. What more can you ask?

 

jeudi, 25 novembre 2010

Un front clandestin pour la libération de l'Europe

Extraits de "La confirmation boréale" de Jean PARVULESCO

Ex: http://www.ledesobeissant.over-blog.com/

Tout se passe comme si, à l’abri d’un écran protecteur, aussi invisible qu’impénétrable, des évènements considérables se produisent, dramatiquement, dont on ne parviendrait à saisir, à l’extérieur, que des fragments en ordre dispersés, inintelligibles parce que leur terrifiante cohérence intérieures se trouve occultée, rigoureusement maintenue en dehors de toute attention étrangère au secret central des choses qui s’y font et s’y défont et qui décident du sort de ce monde dans une obscurité extrême.

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(…) A nous autres, derniers témoins de l’être, tout nous est prohibé. Nous nous trouvons irrémédiablement exclus de la grande édition, de la grande presse, de la radio, de la télévision ; le théâtre et le cinéma sont subversivement maintenus hors de notre portée, une violente campagne permanente et exhaustive de dénigrement, d’interdit formel et d’empêchement suractivé se poursuit inlassablement, à tous les niveaux, contre nos positions, contre nos œuvres et jusque contre les personnes mêmes qui se reconnaissent dans nos rang, atteintes, poursuivies jusque dans leurs existences même, jusqu’à leur dernier souffle.

(…) Car les choses du présent, sans distinction, sont devenues intolérables. La haute trahison spirituelle de certains, responsables et lucides ceux-là, et même plus que lucides, ainsi que le crétinisme, glorieux et moutonnier à la fois, d’une intelligentsia fermement décidée à ne pas en perdre une, qui s’obstine à s’enfoncer toujours plus avant dans l’écœurante misère de la médiocrité d’état et qui étouffe tout et nous a étouffé tous sous la lourde chape de boue de ses basses œuvres, n’en finissent plus de dévier, de souiller et d’empêcher toute vie spirituelle en devenir, et jusqu’à la vie elle-même dans les choix de sa conscience et dans la conscience de ses choix.

(…) Nous ne sommes déjà plus rien d’autre que le seul honneur de notre fidélité, si notre honneur s’appelle fidélité, si nous sommes les survivants hallucinés des serments antérieurs, fondement occultes des grands serments à venir avec les prochains renouvellements de la foi impériale.

(…) Dans la conjoncture politique actuelle, dont la caractéristique décisive est celle d’une de l’installation préventive d’une vaste conspiration mise subversivement en place et dirigée, dans l’ombre, par la « superpuissance planétaire des Etats-Unis », les combats pour la libération de l’Europe ne peuvent plus être, aujourd’hui, que des combats souterrains, les combats désespérés d’une résistance clandestine. Car il y a un front de libération de l’Europe, qui reste, à présent, la dernière chance d’une nouvelle liberté politico-historique européenne face à la conspiration mondiale qui se bat pour la fin de l’Europe, et de ses libertés géopolitiques impériales et supra historiques.

(…) Les forces régressives et désertificatrices à l’œuvre, suractivées, engagées en avant avec les glissements politiques négatifs opérés par le pouvoir encore en place, et qui imposent ainsi, en direct, dans les termes même de la terreur démocratique montante, leur loi de renversement et de prise de possession négative, satanique. Car tel est le signe de haute provocation qui sont les nôtres, l’obligation devant laquelle on se trouve tenu d’utiliser ce terme aux résonances bien anciennes, étrangères à nos actuelles habitudes de discours.

(…) Le renversement fondamental du front de la bataille décisive pour la libération de la conscience européenne fera que la conspiration mondiale américaine sera alors réduite à la défensive, et que c’est nous qui conduirons l’offensive du désencerclement et de l’affirmation finale de nos propres positions grand-européenne.

(…) Ainsi, désormais, seul l’inconcevable commande. Et l’inconcevable, en l’occurrence, étant l’action révolutionnaire totale du petit nombre de ceux qui ayant réussi à franchir pour eux-mêmes, pour leur propre compte, clandestinement, la ligne de passage entre l’être et le non-être, se trouvent déjà en état d’assumer la tâche de veiller sur un nouveau retour à l’être, d’un nouveau recommencement révolutionnaire de l’histoire française de l’Europe, de la plus Grande Europe.

(…) Raymond Abellio fait dire à un de ses personnages de son roman Les Yeux d’Ezechiel sont ouverts : « Aujourd’hui je le sais. Aucun homme ayant un peu le goût de l’absolu  ne peut plus s’accrocher à rien. La démocratie est un dévergondage sentimental, le fascisme un dévergondage passionnel, le communisme un dévergondage intellectuel. Aucun camp ne peut plus gagner. Il n’y a plus de victoire possible ». Il nous faudra donc qu’à partir de la ligne actuelle du néant, nous recommencions, à nouveau, tout, que nous remettions tout en branle par le miracle supra historique d’une nouvelle immaculée conception révolutionnaire. C’est la tâche secrète de nous autres.

(…) Et il n’est pas impossible que l’épreuve de force entre le pouvoir et les forces de contestation qui vont s’élever alors contre l’état de fait puisse prendre aussitôt les allures d’une guerre civile, les choses apparaissant ainsi d’autant plus étranges que les forces de contestation se levant contre la dictature démocratique à la fois sournoise et totalitaire du pouvoir seront tout à fait inconnues, n’ayant encore fait état, ouvertement, de leur existence, et ne manifestant donc aucune relation avec ce que l’on appelle, sans doute par dérision, « l’opposition nationale » – soi-disant « gaulliste » – et autres formations de la même frime, salement complices, à la traine, et dans l’imitation honteuse du pouvoir en place – « opposition nationale » dont les positions affichées font ouvertement assaut d’allégeance aux mots d’ordre de la conspiration mondialiste se tenant présente dans l’ombre.

(…) Aussi de nouveaux rapports de puissance et de destin, absolument imprévisibles, des glissements tectoniques en profondeur viendront définir et imposer, à l’heure prévue, une conjoncture politico-historique tout à fait autre.

(…) La conspiration mondialiste peut très certainement prétendre, à l’heure actuelle, d’être en état de tout verrouiller, de neutraliser toute velléité de résistance européenne, cette prétention trouvant posée dans les termes mêmes de la dialectique offensive de ses propres intérêts d’ensemble, de ses propres desseins, désormais à découvert, de la domination planétaire. La conspiration mondialiste s’y croit déjà.

Mais l’histoire n’est absolument pas la somme des circonstances : au contraire, c’est l’histoire qui décide, invente et impose irrationnellement les circonstances de sa propre marche en avant. A la terreur de la raison démocratique totalitaire, nous opposons la ligne de front de l’irrationalité dogmatique de l’histoire elle-même.

Jean Parvulesco

Extraits de La confirmation boréale,

Alexipharmaque, 2010

Source :Mecanopolis

 

mercredi, 24 novembre 2010

39-45: les dossiers oubliés, retour sur les crimes soviétiques et américains

39-45 : les dossiers oubliés - retour sur les crimes soviétiques et américains

VARSOVIE (NOVOpress) – Boguslaw Woloszanski, journaliste polonais, continue dans son nouvel ouvrage, 39-45 : les dossiers oubliés, aux Editions Jourdan, d’explorer les faces méconnues de la Seconde Guerre mondiale, sur la base notamment de la récente ouverture des archives de l’ex-Union Soviétique.

Le premier chapitre du livre est d’ailleurs consacré aux manœuvres de l’un des plus grands criminels de l’histoire du XXème siècle : Joseph Staline. Où comment l’ami de Lénine [1] liquida en 1937 le chef de son armée, Mikhaïl Nikolaïevitch Toukhatchevski, danger pour son pouvoir absolu, avec l’aide… du régime hitlérien, trop heureux de priver l’Armée Rouge de son officier le plus talentueux.

Boguslaw Woloszanski rappelle aussi les coups tordus perpétrés par les démocraties occidentales durant ce conflit qui saigna à blanc le continent européen. L’auteur souligne pourquoi des centaines de Canadiens furent sacrifiés à Dieppe le 19 août 1942 alors que seulement 50 Américains débarquèrent sur le sol normand ce jour là.

Les Etats-Unis mirent le paquet en revanche pour s’attaquer à des cibles non militaires. Boguslaw Woloszanski revient sur les raids aériens américains sur Tokyo [2] en 1945. Celui du 9 au 10 mars fut le plus meurtrier des bombardements de la Seconde Guerre mondiale : 100 000 victimes, pour la plupart brûlées vives. Il dépassa en nombre de victimes les bombardements d’Hambourg en juillet 1943 ou de Dresde en février 1945 [3]. Au cours des sept derniers mois de cette campagne, ce type d’actions a provoqué la destruction de 67 grandes villes japonaises, causant plus de 500 000 morts et quelque 5 millions de sans abri. Pourtant, aucun général américain ne fut traduit devant un tribunal international pour ces crimes de guerre.


[cc [4]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info [5]]


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[1] l’ami de Lénine: http://fr.novopress.info/16199/russie-une-statue-de-lenine-dynamitee-a-saint-petersbourg/

[2] raids aériens américains sur Tokyo: http://les3abeilles.lefora.com/2010/09/23/les-bombardements-sur-tokyo-2/

[3] Dresde en février 1945: http://fr.novopress.info/466/dresde/

[4] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[5] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info

mardi, 23 novembre 2010

Derniers livres de Jean Parvulesco

Derniers livres de Jean Parvulesco: le roman fantastique "Un retour en Colchide» et le volume des enquêtes géopolitique "La confirmation boréale"

Ex: http://roncea.ro/

Ganditorul roman de geniu Jean Parvulesco a murit la Paris, la varsta de 81 de ani. Acestea sunt ultimele sale carti, publicate in 2010:

La confirmation boréale – volum aparut pe 08.01.2010

Tendintele actuale ale conspiratiei mondialiste comanda efectelor circumstantiale ale istoriei vizibile. Ai nostri, cei care suntem dincolo de “Europa ca mister”, noi comandam cauzelor, pentru ca sunt cauzele cele care ne comanda, in mod direct. Cauzele invizibile, abisale, escatologice si providentiale, “cauzele primare”. Terorii ratiunii democratice totalitare, noi opunem linia de front a irationalitatii dogmatice a istoriei insasi.

Un retour en Colchide – aparut pe 10.10.2010

Prophétique et activiste, l’oeuvre romanesque de Jean Parvulesco est le vecteur d’un engagement personnel total contre le ” mystère d’iniquité ” et pour l’avènement de l’être sur les décombres apocalyptiques de l’Histoire.
Jusqu’à présent, tous ses romans auront été comme autant de modalités de ce combat final, comme autant de dévoilements de son enjeu mystique. Mais avec Un retour en Colchide, Jean Parvulesco procède à un fantastique retournement de perspective : ce n’est plus dans le monde réel, ou prétendument tel, que tout se joue, mais dans celui des essences pures et de leurs épiphanies, cette Colchide idéale dont l’auteur, troquant la plume du romancier ” noir ” pour le calame du chroniqueur ” blanc “, invente et inventorie ici les voies d’accès, les passes (et aussi les impasses).

Celles-ci ne laissent pas d’être extrêmement singulières (et dangereuses), puisque c’est dans les songes qu’elles se trouvent offertes au noble voyageur. Roman ou chronique, peu importe d’ailleurs puisque le monde des songes est le vrai monde, celui où les puissances infernales tombent le masque et où la Vierge, sous les espèces les plus délicates et les plus inattendues, montre le chemin de son doigt consolateur.

N’hésitons pas à le dire, Un retour en Colchide inaugure un nouveau cycle de la grande littérature occidentale, comme l’Odyssée avait inauguré celui que Jean Parvulesco a lui-même liquidé avec Dans la forés de Fontainebleau. Roman d’extrême avant-garde, donc, qui rompt avec toutes les formes avérées du genre en faveur d’une multiplicité de possibles (dont celui d’une littérature kamikaze). Car les décombres de l’Histoire sont évidemment aussi ceux du roman même, du roman qui a oublié l’être, c’est-à-dire, en fin de compte et tout bien pesé, à peu près tout ce que la littérature de fiction a produit depuis Chrétien de Troyes.
On aura compris qu’avec Un retour en Colchide, Jean Parvulesco ne s’adresse pas aux esprits paresseux et frileux, mais à tous ceux que grisent le vin blanc de l’Antarctique et les grands vents de la bonne aventure. Ceux-là ne seront pas déçus ! Ils verront des corbeaux en veille aux frontières polaires de la Jérusalem céleste, ils franchiront le Dniepr avec Nicolas II dans toute sa gloire, ils liront des dépêches d’agences delphiques, ils rencontreront des putains célestes, Vladimir Poutine et Robert Bresson.
Et une fois la dernière page lue, ils ne pourront résister au désir de revenir à la première et de recommencer.

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F. Sieburg: "Die Lust am Untergang"

Friedrich Sieburg: „Die Lust am Untergang“ – eine Rezension

Ellen KOSITZA

Ex: http://www.sezession.de/

Friedrich Sieburg: Die Lust am Untergang. Selbstgespräche auf Bundesebene.
Mit einem Vorwort und einem Nachwort von Thea Dorn
Frankfurt a.M.: Eichborn 2010. 418 S., 32 €

Sieburg.jpgFriedrich Sieburg (1893–1964) war der Edelstein, ja: ein Solitär der nichtlinken Nachkriegspublizistik. Wegen seiner unklaren Rolle in der NS-Zeit war er bis 1948 mit einem Publikationsverbot belegt. Wolf Jobst Siedler titulierte den konservativen Essayisten und Literaturkritiker der Nachkriegszeit einmal als »linksschreibenden Rechten«. Sieburg war ein brillanter Stilist, seine Feder und Gedanken von einer gleichsam elastischen Gespanntheit; polternde Polemik war ebensowenig seine Sache wie der langweilig-dogmatische Duktus herkömmlicher Konservativer. Weniger aus Sturheit denn mit würdiger Gelassenheit pflegte er sich zwischen jene Stühle zu setzen, die die gesellschaftliche Nachkriegsordnung bereithielt. Die großen Namen seiner Zeit zogen teils den Hut vor seinem Scharfsinn (Thomas Mann schrieb in seinem Tagebuch, Die Lust am Untergang erinnere ihn an seine Betrachtungen eines Unpolitischen), andere zahlten ihm harsch zurück, was er austeilte: Kein anderer Literaturkritiker ging so erbarmungslos wie Sieburg mit den Vertretern der Gruppe 47 ins Gericht.

SieburgLust.jpgMan mag nicht glauben, daß 56 Jahre seit der Erstveröffentlichung des vorliegenden Bandes vergangen sind! Die Fragen, denen Sieburg sich hier in neun Kapiteln (etwa »Die Kunst, Deutscher zu sein«, »Vom Menschen zum Endverbraucher«) widmet, lesen sich nicht als Rückblick auf Gefechte von gestern. Sie sind noch ebensogut unsere Themen: Identitätssuche, Vergangenheitsbewältigung, Konsumwahn, die Grenze zwischen Privatheit und Öffentlichkeit. Auch wo seine Angelegenheiten einmal der unmittelbaren Aktualität entbehren – etwa in seiner bemerkenswerten Replik auf Curzio Malaparte (d.i. K.E. Suckert) oder in seinen Einlassungen zum Verlust der Ostgebiete – nickt man staunend. Ohne Twitter oder Ryan Air gekannt zu haben, spottet Sieburg über »das Management des Vergnügens«, die »Mechanisierung der Freizeit«. Er meinte damit – wie bescheiden aus heutiger Warte! – »Betriebsausflüge an den Comer See« und Klassenfahrten in die Alpen. »Der Vorschlag, die Kinder sollten an der Nidda Blumen suchen, würde heute auf allen Seiten große Heiterkeit hervorrufen.« Für Sieburg waren die Deutschen »ein Volk ohne Mitte«: »Im Deutschen, so glaubte die Welt gestern noch, ist mehr Explosivstoff angehäuft als in jedem anderen Erdenbewohner. Hat sich diese Ansicht geändert, sind beim Anblick des fleißigen und lammfrommen Bundesdeutschen, der sogar den Karneval straff organisiert und wirtschaftsbewußt dem Konsum dienstbar macht, der das Wort Europa dauernd im Mund führt, (…) den kein Aufmarsch mit Fahnen mehr aus seinem Wochenendhaus, seinem Faltboot und Volkswagen herauslocken kann, der nur noch zu den Vertretern versunkener Fürstenhäuser und zu Filmstars aufschaut, der einen harmonischen Bund zwischen Preußentum und Nackenfett eingegangen ist, (…) der vom Golf von Neapel bis zum Nordkap die schnellsten Wagen fährt, sich in Capri bräunen läßt (…), der sich aus Ordnungssinn mit der abstrakten Kunst und dem Nihilismus beschäftigt – sind, so frage ich, beim Anblick dieses Musterknaben, der sich in der Schule der Demokratie zum Primus aufarbeitet, alle Ängste und mißtrauische Befürchtungen verschwunden? Ich antworte, nein.«
Sieburg, der Frankophile, liebte seine Heimat und litt an ihr, an diesem Volk, das sich nun in einer

seiburg2.jpgMüdigkeit und Geschichtslosigkeit zeige, »die mit einer nie dagewesenen Nüchternheit« gepaart sei. »Nur der Deutsche schwärzt seinen Landsmann bei Fremden an, nur der Deutsche verständigt sich lieber mit einem Exoten als mit einem politischen Gegner eigenen Stammes (…), nur der Deutsche verleugnet Flagge, Hymne und Staatsform des Mutterlandes vor Dritten.« Als »dümmstes Schlagwort« seiner Zeit erschien dem Publizisten der schon damals opportune Vorwurf, »restaurative Tendenzen« zu befördern. Alles Große, Geniale, das Heldenhafte ohnehin, dessen die Deutschen einst fähig waren, werde nun verhöhnt und gegeißelt unter dem Vorwand, »daß die alten Zeiten nicht wiederkommen dürfen«. Ja, und wie furchtbar war auch der »deutsche Spießer!« Allerdings, so Sieburg, sei zu befürchten, daß der Spießer in neuem Gewand, nämlich mit »heraushängendem Hemd« nach US-Vorbild wiedergekehrt sei, und daß die »Vorurteilslosigkeit in der Kleidung, im Umgang mit dem anderen Geschlecht und den Nerven der Mitmenschen nicht eine höhere sittliche Freiheit und einen souveränen Geist« mit sich führe.

Die Krimiphilosophin und TVTalkerin Thea Dorn durfte man bislang für eine wohl kluge, aber strikt den Kategorien aktueller Meinungsmoden hingegebene Zeitgenossin halten. Nun hat sie uns mit geradezu schwärmerischer Geste – Vor- und Nachwort, vereinzelt nur gespickt mit zeitgeistigen Kotaus, stammen aus ihrer Feder – den nahezu radikalen Widerborst Sieburg wiederentdeckt. Ein Glücksfall!

mardi, 02 novembre 2010

An Aristocracy of Industry? Andrew Fraser's "Reinventing Aristocracy"

Spanishmid16th.jpg

An Aristocracy of Industry?
Andrew Fraser’s Reinventing Aristocracy

F. Roger DEVLIN

Ex: http://www.counter-currents.com/

Andrew Fraser
Reinventing Aristocracy:
The Constitutional Reformation of Corporate Governance

Brookfield, Vermont: Ashgate Publishing Company, 1998

If you own even a single share of stock, you have probably been pestered with letters requiring your opinion on matters of corporate policy well beyond your competence to decide. Should the firm add Joe Schmedlep to its Board of Directors? Do you approve the proposal (200 pages long) for the creation of a new subsidiary? Should the company outsource accounting and make its own ball-bearings, or find a ball-bearing supplier and do its own accounting?

You are holding stock in this company for one reason only: you think you might one day be able to sell it for a higher price than you bought it. Your natural reaction to the letter, therefore, is to toss it in the trash. “Rational apathy” is Professor Fraser’s useful term for this.

The company, of course, knows that you will feel this way. So, reducing the demand on your attention to an absolute minimum, they are even telling you how to vote: normally, they “recommend” that you approve all their proposals. Still, you must find a pen, check a box, stuff the paper in an envelope, and mail it in. “No way,” you say; “into the can.”

If you are lucky, the matter will end there. But sometimes the law forbids the company from acting without consulting its owners—and that’s you, as long as you hold their stock. So they may pursue you further. I have known of people on vacation receiving emergency phone calls from frantic boards of directors seeking their views on matters wholly unintelligible to them. “Shareholder democracy,” this is called. Does it sound like any way to run a business? Professor Fraser thinks not, and it is hard to disagree with him.

On the other hand, there also exists a class of persons who take their shareholder rights with extreme seriousness. Armed, perhaps, with a single share of company stock, they march into the annual meeting, head high, and seize the agenda: is the firm protecting the ears of homosexuals in its employ from disagreeable pleasantries? Has it provided reasonable accommodation for deaf, dumb, and blind quadriplegics? Might its manufacturing process bring about the extinction of the critically-endangered Rocky Mountain Stinkweed? Has, in short, the base pursuit of lucre made the greedy capitalists forgetful of justice and righteousness?

Very often, these moral crusaders have bought stock only for the privilege of delivering their tirades. Corporations have been forced to devise procedural methods for limiting such people’s ability to monopolize shareholder meetings. Surely allowing them to push management around would be no way to run a business either. But then isn’t “shareholder democracy” a bit of a sham?

Well, yes it is, says Professor Fraser. His central thesis is that the public would be better served by a smaller, more committed “shareholder aristocracy.” The term aristocracy is “a metaphor for the civic virtues that a free people might expect of their leaders in politics, business and intellectual life” (p. 1). It should not conjure up a picture of effete fops dancing the minuet at Versailles. Fraser’s proposed aristocracy would even be self-selecting rather than hereditary (pp. 21-22).

Fraser quotes Christopher Lasch’s remark that “the value of cultural elites [such as an aristocracy] lay in their willingness to assume responsibility for the exacting standards without which civilization is impossible.” Such an elite must “live in the service of demanding ideals.” Ortega y Gassett similarly writes that “nobility is defined by the demands it makes on us—by obligations, not by rights” (p. 8).

Why, after all, does the prima donna of the shareholders’ meeting strike us as silly? Because he has no obligations toward the company, its employees, its other shareholders, its customers, or the general public. The neo-puritan crusader accuses others and poses demands, but bears no responsibility if his own proposals lead to disaster.

In smaller, family-run businesses the issue of placing responsibility hardly arises; everyone can see that the buck stops with the owner, who also runs his business from day to day. But in the modern corporation described by Berle and Means, characterized by a “separation of ownership and control,” it becomes unclear who is responsible for corporate acts.

The law at least makes clear that it does not hold individual shareholders responsible. This is the principle of limited liability, which only gained widespread acceptance around the middle of the nineteenth century. A company has legal personality, and can be held liable for harm it causes (think of the Exxon Valdez oil spill of 1989). But the individual shareholder cannot be held liable for any amount greater than the value of his stock. Thus, while it is possible to lose all the money you invest in stocks, it is not possible to lose more than that. Would you want to invest in Exxon if you knew you would have to share responsibility for Exxon Valdez-type disasters?

Probably not. Limited shareholder liability has even been credited with causing the industrial explosion of the late nineteenth century. Nicholas Murray Butler, President of Columbia University wrote in 1911 that “the limited liability corporation is the greatest single discovery of modern times. . . . Even steam and electricity are less important.” (Some scholars dissent; cf., e.g., Michael S. Rozeff, “Limited Liability” at http://www.lewrockwell.com/rozeff/rozeff28.html.)

Who if not the owners, then, should bear public responsibility for corporate behavior? The next likeliest suspect would seem to be the managers. But they have been notably successful at disclaiming responsibility on the grounds that they are mere agents of the shareholders, and act only upon the objective demands of economic efficiency.

This view finds support from surprisingly many scholars. They believe our dominant form of corporate governance is itself the result of market competition. The Berle and Means model, combining shareholder passivity with managerial irresponsibility, exists today, in other words, because it has proven itself the most economically efficient corporate constitutional model in free competition with all possible alternatives. (Best not ask these theorists to fill you in on the historical details.)

Professor Fraser sarcastically speaks of this view as a “cult of the divine economy” in which sovereignty has slipped from human hands into an impersonal system of economic demands. These demands rule over us like the inscrutable God of the Old Testament (p. 11); the managers function as its priesthood, interpreting and carrying out the divine will. No mere mortal is responsible.

Now, the market undoubtedly does impose some constraints on managerial behavior. But it would be difficult to believe, e.g., that the demands of profitability are what force the entertainment industry to churn out movies which consistently insult the religious and moral sentiments of the majority of American moviegoers. “Diversity training” does not improve efficiency either, but managerial enthusiasm for this fad goes well beyond what could be explained by fear of lawsuits. I will not undertake to determine the precise degree of freedom which the market leaves to managers, but it is certainly greater than zero.

Furthermore, a markedly different corporate structure is the rule in both Germany and Japan, where relatively “permanent” shareholders exercise control over major enterprises (pp. 17, 62).

Professor Fraser distinguishes “accountability for behavior” from “responsibility for actions.” Managers are accountable to shareholders for keeping firms profitable; this involves responding to the objective economic demands of the market. But human action is more than a reaction to circumstances. Managerial decisions affect not merely the profitability of the firms they direct but also the life of the larger society within which their firms operate. Financial accountability is too narrow a notion to substitute for public responsibility.

For example, “whenever risks generated by corporate activity become known, someone must decide how much danger to allow and assess the costs of preventing the danger.” Think of automobile design: morally responsible decisions about safety features may not be economically efficient. “Whenever government has failed to provide a policy of its own, corporate officials decide in ways that are practically binding for the ordinary citizen” (p. x). Just as Henry Ford’s customers were offered the Model T in “any color so long as it’s black,” the public today has neither any voice in nor any recourse from the safety decisions made on their behalf.

The author oddly neglects to mention government regulation at this point. Safety is, in fact, the main pretexts for such regulation, which is often onerous, arbitrary, and of questionable benefit to the public. While others worry that government is strangling private initiative, Professor Fraser baldly asserts that “the problem we face is the appropriation of public power by the corporate sector” (p. 2). Note, however, that he never recommends governmental regulation as a solution to the problem of corporate responsibility.

Safety is merely one example. Corporations today—like governments—allocate values by controlling the distribution of goods, services, honors, statuses, and opportunities. Corporate policies can be made binding and effective through the use of sanctions. These need not involve physical coercion or violence: punishment commonly takes the form of severe economic loss or a psychologically painful loss of social status. In any case, the modern corporation is private only in the formal sense that it remains extra-constitutional (pp. 73-74). Being a law unto itself, it is a legitimate target for constitutional reform.

“Corporate politics continues as a secretive affair conducted in corridors and behind closed doors,” Fraser points out; “our problem is that corporate elites have freed themselves only from constitutional politics. (p. 22). This, he believes, is leading us toward a kind of “neo-feudalism,” in which structures of corporate authority are based upon exchanges of services between persons: a system of private patronage without any place for rational deliberation or public involvement. Resistance by wage-earners would become virtually impossible, due to their economic dependence upon the managerial elite. (Professor Fraser is aware of the “managerial revolution” theory of James Burnham and Sam Francis.)

The author harks back to an older legal tradition which recognized the corporation not merely of a profit-generating system but as a civil body politic—a kind of tiny republic, in fact. In America before about 1840, the business corporation was created by a special act of a state legislature: the charter, which explicitly vested public service functions in it. Turnpikes, e.g., were not merely investments on the part of those who built and operated them, but were also authorized in order to provide a service to the community. Even banks and insurance companies were understood as hybrid amalgams of private interests and public purposes. The charter endowed each corporation with a specific raison d’être, and the corporation could be legally challenged if it acted outside its sphere of competence. Corporate decisions were sometimes voted upon by members according to the principle “one man one vote”; more often, caps were set upon the voting power of the larger shareholders. These constitutional features cannot be explained solely in terms of economic utility (p. 27).

As the nineteenth century progressed, special charters were replaced by general rules of incorporation. The notion of a defined sphere of corporate competence fell by the wayside, so that directors could seize upon any business opportunities that might arise. The principle of “one share one vote” became firmly established, entrenching monied interests. Ordinary shareholders came to be understood not as partners in a common public enterprise, but as passive investors whose preferences are fixed, unitary and homogeneous, viz., to maximize profits (p. 28). This assumed unanimity obviates the need for any deliberation on the public effects of their actions, such as is supposed to occur in a legislature. In Professor Fraser’s terminology, the bourgeois drove the citizen out of corporate life.

The nature of property itself was gradually transformed. Ownership once signified a form of personal dominion over the external things of the world. But property in a corporate entity does not carry with it the right of dominion over the physical plant and equipment, which remain the property of the corporation conceived as an entity distinct from the shareholders. Corporate shares establish instead a complex set of relationships between persons (pp. 18, 77). So complex, indeed, that a stockholder today would need to make an advanced study of international finance just to understand what it is he owns.

Yet Fraser notes the interesting circumstance that it is still illegal for a shareholder to sell his voting rights in a corporation. Such behavior is seen, perhaps inconsistently, as a violation of duty. Even corporate raider T. Boone Pickens “has been moved to outrage at the corrupt practice of vote selling, describing it as ‘un-American’ and akin to ‘prostitution’” (p. 37).

One thing these residual scruples may indicate is a still widespread feeling that the public good cannot safely be entrusted to a body of men motivated wholly by individual self interest and not liable for the effects of their actions. What is needed is a counterweight to managerial power which operates more effectively than our inherited system of an annual general shareholders’ meeting.

Professor Fraser’s central proposal is to establish a special class of corporate shares conferring both voting rights and responsibilities for corporate conduct. The ordinary investor will be able to buy stock up to some certain limit just as before. Meanwhile, “propertied persons could trade less diversity in their investment portfolios for the opportunity to play an active civic role in the governance of a narrower range of corporate enterprises” (p. 19). They would be expected to deliberate regularly with other shareholders and pass binding resolutions according to the principle “one man one vote.” This recognizes that the corporate enterprise involves deliberative rationality and not merely the pooling of economic assets. Such a voting procedure would counteract the plutocratic tendency of current corporate law.

Professor Fraser derives his model from classical aristocracy, an exclusive group of peers charged with public duties; but his proposal is a “reinvention” of aristocracy in that the peerage would not be a hereditary caste. In fact, his aristocracy would be entirely self-selected, and other investors would be free to exclude themselves from the order of corporate citizens. Such self-exclusion, “far from being arbitrary discrimination, would in fact give substance and reality to one of the most important negative liberties we have enjoyed since the end of the ancient world, namely, freedom from politics” (p. 22).

The central purpose of his proposal is to restore the role of collective deliberation in the conduct of public affairs, and he sees the ostensibly “private” corporate world as the venue where this can best be achieved today. “It may still be possible,” he concludes, “to govern corporations in the public interest without relying solely on the heavy hand of the nanny state” (p. 21).

Professor Fraser does not recommend simply imposing his republican model on all existing corporations:

It would be more useful to experiment with the concept in corporate enterprises whose business has an obvious public service dimension. Media corporations come immediately to mind. If media corporations have become surrogates and not just vehicles for public opinion, it may not be unreasonable to expect those firms to be governed in accordance with republican principles. So far the courts have not explained how a few autocratic media moguls can be expected to use their freedom from state interference to enhance rather than to corrupt the civic culture of constitutional democracy.

He goes on to mention “hospitals, universities and even prisons . . . tobacco, liquor and gambling interests . . . weapons manufacturers and defense industries generally” (p. 50).

The active shareholders would have to give up limited liability; they would be fully liable for the actions of managers under their direction. They “would become a political surrogate for the elusive ‘directing mind’ that the law requires as the sine qua non of corporate criminal liability. By holding active shareholders responsible for criminal misdeeds, the law could encourage them to create and sustain internal justice systems capable of preventing or punishing unlawful behavior by agents and employees of the firm” (p. 72).

The agonistic dimension of citizenship offers the real possibility of self-fulfillment, along with the dramatic risk of personal disaster. If Aristotle was right in claiming that man is a political animal, civic action may not be motivated solely by the hope of extrinsic rewards but also by the opportunity to exercise in public powers of reasoned speech and dramatic action [where] individuals compete for glory and recognition in the eyes of their peers. (p. 16)

Not to mention that their words would carry more weight than those of the itinerant one-share moralizers of today’s general shareholders’ meetings.

If the Western “democracies” were to implement Professor Fraser’s reform proposal, what could we expect? My guess is that the racial composition of shareholder boards would instantly become the biggest issue in politics and clog the courts with litigation. For similar reasons, I would be more enthusiastic about internal corporate judicial proceedings if I did not know that kangaroo-courts were already busy meting out punishment to white men who “offend” their colleagues. Professor Fraser is thinking of Cato and George Washington, but we would be more likely to get stuck with Al Sharpton and Catharine MacKinnon.

But these reservations are meant more in criticism of the present state of our civilization than of Professor Fraser, a contributor to TOQ who has gained international notoriety for defending the late White Australia policy to his ideologically besotted fellow-countrymen. A reading of Reinventing Aristocracy proves that long before emerging as a lightening rod for the “anti-racist” left, he had already demonstrated himself an independent thinker with an uncommon degree of political imagination.

TOQ Online, April 26, 2009

00:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aristocratie, élite, réflexions personnelles, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 25 octobre 2010

L'accueil critique de "Bagatelles pour un massacre"

L'accueil critique de Bagatelles pour un massacre

Ex: http://lepetitcelinien.blogspot.com/

 

C’est un passionnant dossier de presse que propose André Derval. Toutes les grandes signatures ayant traité de Bagatelles à l’époque de sa sortie y sont réunies : de Brasillach à Gide en passant par Léon Daudet, Charles Plisnier, Lucien Rebatet ou Marcel Arland. Et d’autres qui ont sombré dans l’oubli aujourd’hui mais qui détenaient une autorité certaine à l’époque, tels André Billy ou Gabriel Brunet.
Ce dossier atteste que l’accueil du livre fut beaucoup moins clivé qu’on ne l’imagine aujourd’hui. Ainsi, les lecteurs, voire les rédacteurs, actuels du Canard enchaîné seraient sans doute étonnés d’apprendre que leur hebdomadaire commenta Bagatelles pour un massacre de manière très favorable : « Un livre libérateur, torrentiel et irrésistible » [sic]. C’est que, dans les années trente, l’antisémitisme était répandu dans tous les milieux, de la droite à la gauche. À ce propos, on peut regretter que, dans l’introduction, Derval s’abstienne de situer le livre dans son contexte politique. Soit, en France, un climat délétère suscité par les agissements en vogue sous la IIIème République. Évoquant les circonstances de la parution du livre, il se borne à rappeler la déception de Céline face au piètre accueil critique de Mort à crédit. Divers autres spécialistes de l’écrivain ont, eux, fourni bien des clefs permettant de comprendre la genèse du pamphlet. Tel célinien évoque « sa haine de la guerre, et par ricochet sans doute son antisémitisme (duplicité, « internationalisme » et avidité des banquiers et marchands de canons, synonymes de juifs) ¹ », tel autre explique son engagement « par le fait que, d’un naturel très personnel et volontaire, Céline n’était ni lâche ni hypocrite et n’était pas homme à rester sur les gradins quand d’autres se font étriper dans l’arène ². » Rien de tel sous la plume d’André Derval qui trace du pamphlétaire un portrait univoque. Ce n’est pas exonérer Céline de ses excès que de rappeler ses motivations réelles : la hantise d’une nouvelle guerre européenne (considérée par lui comme fratricide) et la défense d’une esthétique.
En revanche, l’intérêt du recueil est de donner à voir l’éventail de la réception critique, notamment celle émanant de la presse d’information juive. À ce propos, aucun des articles parus dans l’hebdomadaire belge L’Avenir juif n’a été référencé dans les bibliographies céliniennes. Apportons donc notre contribution à cette étude de l’accueil critique de Bagatelles en signalant l’un des articles publiés par ce journal. L’auteur n’y cache pas sa surprise de constater que l’imprécateur antisémite est « précisément Céline, le même qui, dans son Voyage, nous donna tout de même l’impression que sa révolte contre un ordre social où l’on s’accommode si allègrement de tant d’injustices ne relevait pas du dilettantisme verbal, d’autant plus qu’il sut trouver souvent des accents bouleversants parce que si indiciblement humains. » Et d’ajouter : « Nous nous sommes trompés. M. Céline n’est qu’un sinistre cabotin ³ ».

Marc LAUDELOUT

• André Derval, L’accueil critique de Bagatelles pour un massacre, Écriture, coll. « Céline & Cie », 2010.

1. Jean-Paul Louis in Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Marie Canavaggia, 1936-1960, Gallimard, coll. « Les Cahiers de la Nrf » [Cahiers Céline 9], 2007, p. 328.
2. François Gibault in Louis-Ferdinand Céline, Céline et l’actualité, 1933-1961, Gallimard, coll. « Les Cahiers de la Nrf » [Cahiers Céline 7], 2003, p. 8.
3. N. Gutter, « Bagatelles pour un massacre », L’Avenir juif [Anvers – Bruxelles], 3ème année, n° 92, 11 mars 1938, p. 4d.

 

mardi, 19 octobre 2010

Etats-Unis: l'imposture messianique

11111112747572285r.jpgETATS-UNIS : L'IMPOSTURE MESSIANIQUE

Nicole Guétin


Cet ouvrage s'attache à analyser l'influence du religieux sur la politique américaine. Il focalise l'attention sur un principe commun que l'on qualifiera de messianisme, compte tenu de l'environnement religieux dans lequel naquit et vit encore la nation américaine. Il s'agit d'esquisser l'évolution de ce concept, une constante dans les préoccupations spirituelles, intellectuelles et sociales du peuple américain, depuis sa période coloniale jusqu'à nos jours. Cette conviction d'œuvrer selon les desseins d'une autorité divine a imprégné l'idéologie nationale et influencé sa politique étrangère.

ISBN : 2747572285

Nombre de pages : 126

Date : 11- 2004

dimanche, 10 octobre 2010

Jack Malebranche's Androphilia: A Manifesto

Jack Malebranche’s Androphilia: A Manifesto

Ex: http://www.counter-currents.com/

Jack Malebranche (Jack Donovan)
Androphilia: A Manifesto
Baltimore, Md.: Scapegoat Publishing, 2006

Near the end of Androphilia, Jack Donovan writes “It has always seemed like some profoundly ironic cosmic joke to me that the culture of men who love men is a culture that deifies women and celebrates effeminacy. Wouldn’t it make more sense if the culture of men who are sexually fascinated by men actually idolized men and celebrated masculinity?” (p. 115).

He has a point there. As Donovan notes, homosexual porn is almost exclusively focused on hypermasculine archetypes: the lumberjack, the marine, the jock, the cop, etc. (I am going to employ the term “homosexual,” despite its problematic history, as a neutral term to denote same-sex desire among men. I am avoiding the term “gay,” for reasons that will soon be apparent.) So why are homosexuals, who worship masculine men, so damn queeny? Most straight men (and women too) would offer what they see as the obvious answer: homosexuals are not real men. They are a sort of strange breed of womanly man, and it is precisely the otherness of masculine men that attracts them so. This is, after all, the way things work with straight people: men are attracted to women, and vice versa, because they are other. We want what we are not. Therefore, if a man desires another man then he must not be a real man.

What makes this theory so plausible is that so many self-identified homosexuals do behave in the most excruciatingly effeminate manner. They certainly seem to be not-quite-men. Donovan thinks (and I believe he is correct) that it is this womanish behavior in homosexuals that bothers straight men so much – more so, actually, than the fact that homosexuals have sex with other men in the privacy of their bedrooms.

Donovan objects to effeminacy in homosexuals as well, but he sees this effeminacy as a socially-constructed behavior pattern; as a consequence of the flawed logic that claims “since we’re attracted to what’s other, if you’re a man attracted to a man you must not be a real man.” Having bought into this way of seeing things, the “gay community” actually encourages its members to “camp it up” and get in touch with their feminine side. They think they are liberating themselves, but what they don’t see is that they have bought into a specific set of cultural assumptions which effectively rob them of their manhood, in their own eyes and in the eyes of society.

Donovan argues, plausibly, that homosexual attraction should be seen as a “variation in desire” among men (p. 21). Homosexuals are men — men who happen to be attracted to other men. Their sexual desire does not make them into a separate species of quasi-men. This is a point that will be resisted by many, but it is easily defended. One can see this simply by reflecting on how difficult it is to comprehend the homosexuals of yore in the terms we use today to deal with these matters. There was, after all, unlikely to have been anything “queeny” (and certainly not cowardly) about the Spartan 300, who were 150 homosexual couples. And the samurai in feudal Japan were doing it too — just to mention two examples. These are not the sort of people one thinks of as “sensitive” and who one would expect to show up at a Lady Gaga concert, were they around today. It is unlikely that Achilles and his “favorite” Patroclus would have cruised around with a rainbow flag flying from their chariot. These were manly men, who happened to sexually desire other men. If there can be such men, then there is no necessary disjunction between homosexuality and masculinity. QED.

In essential terms, what Donovan argues in Androphilia is that homosexuals should reject the “gay culture” of effeminacy and reclaim masculinity for themselves. Ironically, gay culture is really the product of an internalization of the Judeo-Christian demonization of same-sex desire, and its insistence that homosexuality and masculinity are incompatible. Donovan wants gays to become “androphiles”: men who love men, but who are not defined by that love. “Gay men” are men who allow themselves to be defined entirely by their desire, defined into a separate segment of humanity that talks alike, walks alike, dresses alike, thinks alike, votes alike, and has set itself apart from “breeders” in fashionable urban ghettos. “Gay” really denotes a whole way of life “that promotes anti-male feminism, victim mentality, and leftist politics” (p. 18). (This is the reason Donovan often uses “homo” instead of “gay”: gay is a package deal denoting much more than same-sex desire.) He argues that in an effort to promote acceptance of men with same-sex desire, homosexuals encouraged others to regard them as, in effect, a separate sex — really, almost a separate race. “Gay,” Donovan remarks, is really “sexuality as ethnicity” (p. 18). As a result, gay men have cut themselves off from the fraternity of men and, arguably, trapped themselves in a lifestyle that stunts them into perpetual adolescence. Donovan asks, reasonably, “Why should I identify more closely with a lesbian folk singer than with [straight] men my age who share my interests?”

Many of those who have made it this far into my review might conclude now that Androphilia is really a book for homosexuals, and doesn’t have much to say to the rest of the world. But this is not the case. Donovan’s book contains profound reflections on sexuality and its historical construction (yes, there really are some things that are historically constructed), the nature of masculinity, the role of male bonding in the formation of culture, and the connection between masculinity and politics. This book has implications for how men — all men — understand themselves.

Donovan attacks head-on the attempt by gays to set themselves up as an “oppressed group” on the model of blacks and women, and to compel all of us to refrain from uttering a critical word about them. He attacks feminism as the anti-male ideology it is. And he zeroes in on the connection, taken for granted by nearly everyone, between gay culture and advocacy of left-wing causes. Androphilia, in short, is a book that belongs squarely on the political right. It should be no surprise to anyone to discover that Donovan has been busy since the publication of Androphilia writing for sites like Alternative Right and Spearhead.

Donovan himself was a part of the gay community when he was younger, but never really felt like he belonged. He so much as tells us that his desire for men is his religion; that he worships masculinity in men. But it seemed natural to Donovan that since he was a man, he should cultivate in himself the very qualities he admired in others. His desire was decidedly not for an “other” but for the very qualities that he saw, proudly, in himself. (He says at one point, “I experience androphilia not as an attraction to some alien opposite, but as an attraction to variations in sameness,” p. 49).

Donovan is certainly not alone. It’s natural when we think of homosexuals to visualize effeminate men, because those are the ones that stand out. If I asked you to visualize a Swede you’d probably conjure up a blonde-haired, blue-eyed Nordic exemplar. But, of course, a great many Swedes are brunettes (famous ones, too; e.g., Ingmar Bergman). The effeminate types are merely the most conspicuous homosexuals. But there also exists a silent multitude of masculine men who love men, men whom no one typically pegs as “gay.” These men are often referred to as “straight acting” — as if masculinity in a homosexual is necessarily some kind of act. These men are really Donovan’s target audience, and they live a tragic predicament. They are masculine men who see their own masculinity as a virtue, thus they cannot identify with what Donovan calls the Gay Party (i.e., “gay community”) and its celebration of effeminacy. They identify far more closely with straight men, who, of course, will not fully accept them. This is partly due to fear (“is he going to make a pass at me?”), and partly, again, due to the prevailing view which equates same-sex desire with lack of manliness. The Jack Donovans out there are lost between two worlds, at home in neither. Loneliness and sexual desire compels such men to live on the periphery of the gay community, hoping always to find someone like themselves. If they have at all internalized the message that their desires make them less-than-men (and most have), then their relationship to masculinity will always be a problematic one. They will always have “something to prove,” and always fear, deep down, that perhaps they are inadequate in some fundamental way.

Androphilia is therapy for such men, and a call for them to form a new identity and group solidarity quite independent of the “gay community.” On the one hand, Donovan asserts that, again, homosexuality should be seen as a “variation in desire” among men; that homosexuals should see themselves as men first, and not be defined entirely by their same-sex desire. On the other hand, it is very clear that Donovan also has high hopes that self-identified androphiles will become a force to be reckoned with. He writes at one point, “While other men struggle to keep food on the table or get new sneakers for Junior, androphiles can use their extra income to fund their endeavors. This is a significant advantage. Androphiles could become leaders of men in virtually any field with comparative ease. By holding personal achievement in high esteem, androphiles could become more than men; they could become great men” (p. 88).

Is Jack Donovan — the androphile Tyler Durden — building an army? Actually, it looks more like he’s building a religion, and this brings us to one of the most interesting aspects of Androphilia. Repeatedly, Donovan tells us that “masculinity is a religion,” or words to that effect (see especially pp. 65, 72, 76, 80, 116).

A first step to understanding what he is talking about is to recognize that masculinity is an ideal, and a virtue. Men strive to cultivate masculinity in themselves, and they admire it in other men. Further, masculinity is something that has to be achieved. Better yet, it has to be won. Femininity, on the other hand, is quite different. Femininity is essentially a state of being that simply comes with being female; it is not an accomplishment. Women are, but men must become. If femininity has anything to do with achievement, the achievement usually consists in artifice: dressing in a certain manner, putting on makeup, learning how to be coy, etc. Femininity is almost exclusively bound up with being attractive to men. If a man’s “masculinity” consisted in dressing butch and not shaving, he would be laughed at; his “masculinity” would be essentially effeminate. (Such is the masculinity, for example, of gay “bears” and “leatherman.”) Similarly, if a man’s “masculinity” consists entirely in pursuing women and making himself attractive to them, he is scorned by other men. (Ironically, such “gigolos” are often far more effeminate mama’s boys than many homosexuals.) No, true masculinity is achieved by accomplishing something difficult in the world: by fighting, building something, discovering something, winning a contest, setting a record, etc. In order for it to count, a man has to overcome things like fear and opposition. He has to exhibit such virtues as bravery, perseverance, commitment, consistency, integrity, and, often, loyalty. Masculinity is inextricably tied to virtue (which is no surprise — given that the root vir-, from which we also get “virile,” means “man”). A woman can be petty, fickle, dishonest, fearful, inconstant, weak, and unserious — and still be thought of as 100% feminine.

A woman can also be the butchest nun, women’s lacrosse coach, or dominatrix on the planet and never be in any danger of someone thinking she’s “not a real woman.” With men, it’s completely different. As the example of homosexuals illustrates, it is quite possible to have a y chromosome and be branded “not a real man.” Masculinity, again, is an ideal that men are constantly striving to realize. The flip side of this is that they live in constant fear of some kind of failure that might rob them of masculinity in their eyes or the eyes of others. They must “live up” to the title of “man.” Contrary to the views of modern psychologists and feminists, this does not indicate a “problem” with men that they must somehow try to overcome. If men did not feel driven to make their mark on the world and prove themselves worthy of being called men, there would be no science, no philosophy, no art, no music, no technology, no exploration.

“But there would also be no war, no conflict, no competition!” feminists and male geldings will shriek in response. They’re right: there would be none of these things. And the world would be colorless and unutterably boring.

As Camille Paglia famously said, “If civilization had been left in female hands, we would still be living in grass huts.” She also said “There is no female Mozart because there is no female Jack the Ripper.” What this really means is that given the nature of men, we can’t have Mozart without Jack the Ripper. So be it.

It should now be a bit clearer why Donovan says that “masculinity is a religion.” To quote him more fully, “masculinity is not just a quality shared by many men, but also an ideal to which men collectively aspire. Masculinity is a religion, one that naturally resonates with the condition of maleness. Worship takes place at sports arenas, during action films, in adventure novels and history books, in frat houses, in hunting lodges” (p. 65).

Earlier in the book he writes: “All men appreciate masculinity in other men. They appreciate men who are manly, who embody what it means to be a man. They admire and look up to men who are powerful, accomplished or assertive. . . . Men respectfully acknowledge another man’s impressive size or build, note a fierce handshake, or take a friendly interest in his facial hair. . . . Sportscasters and fans speak lovingly of the bodies and miraculous abilities of their shared heroes. . . . While straight men would rather not discuss it because they don’t want to be perceived as latent homosexuals, they do regularly admire one another’s bodies at the gym or at sporting events” (p. 22). None of this is “gay,” “latently gay,” or “homoerotic.” This is just men admiring manliness. One of the sad consequences of “gay liberation” (and Freudian psychology) is that straight men must now police their behavior for any signs that might be read as “latency.” And gay liberation has destroyed male bonding. Just recently I re-watched Robert Rossen’s classic 1961 film The Hustler. In the opening scene, an old man watches a drunken Paul Newman playing pool and remarks to a friend, “Nice looking boy. Clean cut. Too bad he can’t hold his liquor.” No straight man today would dream of openly admiring another man’s appearance and describing him as “nice looking,” even though there need be nothing sexual in this at all.

Of course, there is something decidedly sexual in androphilia. The androphile admires masculinity in other men also, but he has a sexual response to it. An androphile may admire all the same qualities in a man that a straight man would, but the androphile gets turned on by them. Here we must note, however, that although the straight man admires masculinity in men he generally spends a lot less time reflecting on it than an androphile does. And there are innumerable qualities in men (especially physical qualities) which androphiles notice, but which many straight men are completely oblivious to. In fact, one of the characteristics of manly men is a kind of obliviousness to their own masculine attractiveness. Yes, straight men admire masculinity in other men and in themselves — but this is often not something that is brought fully to consciousness. No matter how attractive he may be, if a man is vain, his attractiveness is undercut — and so is his masculinity. Men are attractive — to women and to androphiles — to the extent that their masculinity is something natural, unselfconscious, unaffected, and seemingly effortless. Oddly, lack of self-consciousness does seem to be a masculine trait. Think of the single-minded warrior, uncorrupted by doubt and introspection, forging ahead without any thought for how he seems to others, unaware of how brightly his virtue and heroism shine.

What all this means is that androphilia is masculinity brought to self-consciousness. To put it another way, the androphile is masculinity brought to awareness of itself. It is in the androphile that all that is good and noble and beautiful in the male comes to be consciously reflected upon and affirmed. It is in androphiles like Jack Donovan that the god of masculinity is consciously thematized as a god, and worshipped. Masculinity is a religion, he tells us again and again.

Now, I said a few lines earlier that lack of self-consciousness seems to be a masculine trait. If in androphiles a greater self-consciousness of masculinity is achieved, doesn’t this mean that androphiles are somehow unmasculine? Actually what it means is that they are potentially hyper-masculine. It is true that we admire unselfconscious figures like Siegfried or Arjuna, because they seem to possess a certain purity. But such men are always ultimately revealed to be merely the plaything of forces over which they have no control. Greater still then a naïve, unselfconscious purity is the power of an awakened man, who consciously recognizes and cultivates his virtues, striving to take control of his destiny and to perfect himself. This is part and parcel of the ideal of spiritual virility Julius Evola spoke of so often.

The difference between Siegfried and Arjuna is that the latter had the god Krishna around to awaken him. Krishna taught him that he is indeed a plaything of forces over which he has no control. But Arjuna then affirmed this, affirmed his role in the cosmic scheme as the executioner of men, and became the fiercest warrior that had ever lived.

Most men unconsciously follow the script of masculinity, pushed along by hormones to realize the masculine ideal — usually only to find the same hormones putting them in thrall to women and, later, children. Androphiles consciously recognize and affirm masculinity, and because their erotic desires are directed towards other men, they have the potential to achieve far more in the realm of masculine accomplishment than those who, again, have to “struggle to keep food on the table or get new sneakers for Junior.” Thus, far from being “unmasculine,” androphiles have it within their power to become, well, Overmen. Androphiles have awakened to the god in themselves and other men. There is an old saying on the Left Hand Path: “There is no god above an awakened man.” There is also no man above an awakened man. So much for the idea that a man’s love for other men is a badge of inferiority.

Implicit in the above is something I have not remarked on thus far, and that Donovan does not discuss: the duality in the masculine character. It is a rather remarkable thing, as I alluded to earlier, that testosterone both makes a man want to fight, to strive, and to explore — and also to inseminate a woman and tie himself down to home and family. Of course, without that latter effect the race would die out. But it is nevertheless the case that men are pulled in two directions, just by being men: towards heaven and towards earth. To borrow some terms from Evola again, they have within themselves both uranic and chthonic tendencies. Modern biologists have a way of dealing with this: they insist that all of life is nothing but competition for resources and reproduction. Thus, all of men’s uranic striving, all of their quest for the ideal, all of their adventures and accomplishments, are nothing more than ways in which they make themselves more attractive to females. This is sheer nonsense: nothing but the mindset of modern, middle-class, hen-pecked professors projected onto all of nature.

The truth is that men strive to realize the ideal of masculinity in ways that not only have nothing to do with the furtherance of the species, but are often positively inimical to it. Perhaps the best and most extreme example of masculine toughness one could give is the willingness of the samurai to disembowel themselves over questions of honor. Men strive for ideals, often at the expense of life. Masculinity has a dimension that can best be described as supernatural — as above nature. Women are far more tied to nature than men are, and this (and not sexist oppression) is the real reason why it is almost exclusively men who have been philosophers, priests, mystics, scientists, and artists. It is woman’s job to pull man back to earth and perpetuate life.

One way to look at androphilia is that it is not just the masculine come to consciousness of itself, but the masculine ridding itself of the “natural.” This “natural” side of the man is not without value (again, without it we would go extinct), but it has almost nothing to do with what makes men great. The androphile is free to cultivate the truly masculine aspects of the male soul, because he is free of the pull of the feminine and of the natural. This has to have something to do with why it is that so many great philosophers, artists, writers, mystics, and others, have tended to be androphiles. In 1913, D. H. Lawrence wrote the following to a correspondent: “I should like to know why nearly every man that approaches greatness tends to homosexuality, whether he admits it or not: so that he loves the body of a man better than the body of a woman — as I believe the Greeks did, sculptors and all, by far. . . . He can always get satisfaction from a man, but it is the hardest thing in life to get one’s soul and body satisfied from a woman, so that one is free for oneself. And one is kept by all tradition and instinct from loving a man.”

The androphile, again, is masculinity brought to consciousness of itself — and in him, it would seem, much else is brought to consciousness as well. For what else are science, philosophy, religion, art, and poetry but the world brought to consciousness of itself? These things — which are almost exclusively the products of men — are what set us apart and make us unique as a species. Human beings (again, almost exclusively men), unlike all other species, are capable of reflecting upon and understanding the world. We do this in scientific and philosophical theories, but also in fiction, poetry, and painting. Some of us, of course, are more capable of this than others — capable of achieving this reflective stance towards existence itself. And it would seem that of those men that are, some carry things even further and become fully aware of the masculine ideal that they themselves represent. And they fall in love with this. Sadly, androphile writers, artists, poets, etc., have often bought into the notion that their desire for other men makes them unmasculine and, like Oscar Wilde, have shoe-horned themselves into the role of the decadent, effeminate aesthete.

I think that when Donovan describes masculinity as a religion this is not just a desire to be provocative. I think he does experience his admiration for men as sacred. If this is the case, then it is natural for men who feel as he does to insist that such a feeling cannot be indecent or perverse. Further, it is natural for them to wonder why there are men such as themselves. What I have tried to do in the above reflections (which go beyond what Donovan says in his book) is to develop a theory of the “cosmic role,” if you will, of the masculine itself, and of the androphile. I believe Donovan is thinking along the same lines I am, though he might not express things the same way. He writes at one point:

Masculinity is a religion, and I see potential for androphiles to become its priests — to devote themselves to it and to the gods of men as clergymen devote their lives to the supernatural. What other man can both embody the spirit of manhood and revere it with such perfect devotion? This may sound far-fetched, but is it? If so, then why? Forget about gay culture and everything you associate with male homosexuality. Strip it down to its raw essence — a man’s sexual desire for men — and reimagine the destiny of that man. Reimagine what this desire focused on masculinity could mean, what it could inspire, and who the men who experience it could become. (p. 116)

There is much else in Androphilia that is well-worth discussing, though a review cannot cover everything. Particularly worthy of attention is Donovan’s discussion of masculinity in terms of what he calls physical masculinity, essential masculinity, and cultural masculinity. Then there is Donovan’s discussion of masculine “values.” These really should be called “virtues” (especially given the etymology of this word — mentioned earlier — Donovan his missed a bit of an opportunity here!). The language of “values” is very modern. What he really has in mind is virtues in the Aristotelian sense of excellences of the man. Donovan lists such qualities as self-reliance, independence, personal responsibility, achievement, integrity, etc. He starts to sound a bit like Ayn Rand in this part of the book, but it’s hard to quarrel with his message. The book ends with a perceptive discussion of “gay marriage,” which Donovan opposes, seeing it as yet another way in which gays are aping straight relationships, yearning narcissistically for society’s “approval.”

This is really a superb book, which all men can profit from, not just androphiles. If one happens to be an androphile, however, one will find this is a liberating and revolutionary work.

On achète bien les cerveaux... Sur la publicité et les médias

 

On achète bien les cerveaux...

Sur la publicité et les médias

Ex: http://zentropa.splinder.com/

"Les liens des régies publicitaires avec les neurosciences prouvent que la fabrication de "cerveaux humains disponibles" chers à Patrick Le Lay, le président de TF1, est devenue une réalité des médias. Une idéologie est à l’oeuvre : elle vise à nous rendre étrangers à nous-mêmes pour faire de nous des cibles normées en fonction d’intérêts marketing.

Je suis l’auteur d’un livre dont vous n’entendrez probablement jamais parler dans vos journaux, à la télévision ou même à la radio. Son nom ? On achète bien les cerveaux (édition Raisons d’agir, 2007). Il ne s’agit pas d’un opuscule tendancieux ou d’un brûlot d’extrême gauche ou d’extrême droite. Simplement, c’est un livre qui prétend apporter une analyse critique sur un phénomène qui rythme notre quotidien : l’omniprésence massive de la publicité et ses conséquences sur les médias. Le titre fait bien sûr référence à la phrase prononcée en 2004 par Patrick Le Lay, le PDG de TF1, sur le « temps de cerveau humain disponible » que le patron de la chaîne s’enorgueillit de vendre à Coca-Cola. Je suis allée enquêter dans le cœur même de la machinerie publicitaire de la Une. Et ce dont je me suis aperçue, c’est que la commercialisation du cerveau du téléspectateur n’est pas un phantasme ou un abus de langage. C’est le reflet de la plus stricte vérité si l’on en croit les propos de neurologues qui travaillent aujourd’hui pour les principaux médias, dont TF1, sur l’impact de la publicité dans la mémoire.

Le temps n’est plus où l’on se contentait de tests et de post-tests pour prouver l’efficacité des messages publicitaires. Face à des nouveaux médias comme Google ou Yahoo, qui proposent à l’annonceur de payer pour chaque contact transformé en trafic et de suivre le client à la trace, les grands médias cherchent à montrer qu’ils arrivent à pénétrer l’inconscient des consommateurs. A l’instar des grands annonceurs américains, ils ont confié à une société spécialiste des sciences cognitives, Impact Mémoire, le soin d’explorer ce que le cerveau retient dans la communication publicitaire. Pour cela, les « neuromarketers » ont recours à une machine uniquement utilisée jusqu’à présent à des fins médicales, pour détecter les tumeurs par exemple : l’imagerie à résonance magnétique (IRM). Que disent les expériences menées en laboratoires ? Que la zone du cerveau réactive aux images publicitaires, le cortex prefrontal médian, est associée à l’image de soi et à la connaissance intime qu’on a de soi-même (c’est la région cérébrale qui est affectée lorsqu’il y a des troubles de schizophrénie par exemple). En activant le cortex prefrontal médian, les neuromarketers cherchent donc à réussir l’alchimie parfaite : l’opération qui consiste à transformer tout amour de soi en tant que soi - le narcissisme - en amour de soi en tant qu’autre - une cible publicitaire. La publicité vise donc à nous rendre en quelque sorte étrangers à nous-mêmes pour modeler en nous des comportements normatifs qui épousent les intérêts des firmes commerciales.

On le sait depuis Jean Baudrillard et John Kenneth Galbraith, la société de consommation ne peut exister sans son corollaire publicitaire. Car seule la publicité crée dans les têtes une urgence fantasmatique et pavlovienne sans laquelle il n’est pas de tension consumériste : c’est parce que je suis sans cesse sollicité par un univers euphorisant, rempli de symboles de bonheur, que je tends vers la jouissance de l’acquisition matérielle. De cette tension naît un désir structurant dans la mesure où il permet à l’individu d’exister en tant qu’homo consumans. Adhérer aux valeurs de l’imagerie publicitaire - « On vous doit plus que la lumière », « Vous n’irez plus chez nous par hasard », « Parce que je le vaux bien » -, c’est communier aux nouvelles icônes des temps modernes. Il s’agit de prendre corps dans l’espace collectif, de se transfigurer dans une identité à la fois plurielle et, puisqu’elle s’adresse à moi en tant que cible, singulière. L’essayiste François Brune parle d’une « volonté de saisie intégrale de l’individu dans ce qu’il a d’anonyme ». D’où un principe clé de la domestication des esprits : chacun cherche à se ressembler en tant que tribu consommatrice. C’est en effet parce que je renonce à mon appartenance à une identité universelle pour m’inscrire dans une fonctionnalité « tribalisée » que j’abdique de ma citoyenneté au profit d’un label de consommateur tel que l’entend l’ordre marchand. Ce faisant, la publicité permet la mutation d’une société de classes vers autant de cibles qu’il y a d’intérêts et de positions économiques à défendre. Elle vise la reproduction et la permanence de stéréotypes inhérents à tout message établi en fonction d’un statut supposé sur l’échelle sociale.

Seulement, puis-je réellement me retrouver dans cette incessante musique d’ambiance que je n’ai pas sollicitée ? Comme l’a montré Bernard Stiegler dans De la misère symbolique (éditions Galilée, 2004), « on ne peut s’aimer soi-même qu’à partir du savoir intime que l’on a de sa propre singularité ». Or les techniques marketing, parce qu’elles me donnent à entendre et à voir des sons et des images identiques à celles de mon voisin, me construisent une histoire qui est semblable à celle de mes congénères. Comme tel, c’est bien à un effondrement de la conscience individuelle et à une dissolution du désir que nous conduit l’idéologie publicitaire : « Mon passé étant de moins en moins différent de celui des autres parce que mon passé se constitue de plus en plus dans les images et les sons que les médias déversent dans ma conscience, mais aussi dans les objets et les rapports aux objets que ces images me conduisent à consommer, il perd sa singularité, c’est-à-dire que je me perds comme singularité ».( De la misère symbolique, op. cit. p. 26). Selon Bernard Stiegler, le règne hégémonique du marché entraîne inexorablement la ruine d’un « narcissisme primordial » en ce sens qu’il induit un « conditionnement esthétique » qui est aussi une « misère libidinale et affective ». En s’identifiant à la cible publicitaire à laquelle il est supposé appartenir, le consommateur consent par là même à la dissolution de son désir individuel dans un « nous » artificiel créé pour les besoins d’édification du marché des classes dominantes.

De ce conditionnement va naître une nouvelle socialité phantasmatique qui amène le consommateur à se sentir déterminé beaucoup moins par son groupe de classe, son origine sociale, que par des aspirations collectives véhiculées par les médias. Ce n’est d’ailleurs pas tant des emblèmes statutaires que cherche à promouvoir la publicité que des rapports imaginaires qui permettent à l’individu d’exister virtuellement dans le regard de ses contemporains. Tout est prétendument accessible, y compris le luxe, puisque je ne suis plus prisonnier de mon statut mais libéré par ma consommation. A la vieille division archaïque entre dominants et dominés doivent venir se substituer des communautés de désirs susceptibles de reconstruire un « nous entièrement fabriqué par le produit ou le service » comme dit Stiegler.

L’ homo economicus est en quelque sorte consommé par ce qu’il consomme. Il se jette à corps perdu dans l’addiction consumériste, non pas tant dans une course éperdue à l’avoir, comme on le croit souvent, mais pour être. Car le bonheur publicitaire apporte une forme de plénitude fugace dans une société privée de repères politiques et esthétiques. Après la fin proclamée des idéologies et l’avènement d’une classe moyenne de plus en plus compromise par des tensions inégalitaires, il structure notre être de façon rituelle en permettant la transfiguration d’un « je » devenu anarchique, incontrôlé, en un « nous -cible » standardisé et resocialisé.

Créée en 1836 pour aider les journaux à mieux se vendre aux masses populaires, la publicité s’impose aujourd’hui comme le mode de financement principal, voire exclusif, des médias à l’ère numérique. Le consommateur accepte avec insouciance cette manne providentielle qui lui permet d’accéder à des contenus. Mais en connaît-il vraiment le prix ? Information altérée au profit d’intérêts économiques, positionnements éditoriaux déterminés par les perspectives de recettes des annonceurs, campagnes véhiculant des stéréotypes sociaux... Parce qu’elle structure de façon incontestée notre inconscient collectif, la publicité est devenue un vecteur non plus seulement de revenus mais de sens... Les médias tendent à se transformer en zélés prédateurs d’une clientèle-proie pour le compte de leurs principaux clients. Des neurosciences au travestissement des contenus, tout est mis en place pour parvenir à cet objectif. Ce livre se propose d’étudier comment l’instrument économique d’une démocratisation de l’information s’est peu à peu mué en outil politique d’une domination économique."

Marie Bénilde

vendredi, 08 octobre 2010

Olivier Bardolle - Petit traité des vertus réactionnaires

 

 

Vient de paraître chez L'Editeur, ce Petit traité des vertus réactionnaires d'Olivier Bardolle, que nous vous conseillons.

Présentation de l'éditeur
En Occident, depuis près d'un demi-siècle, les idées progressistes tiennent le haut du pavé. Il semblerait pourtant que l'on redécouvre aujourd'hui certaines vertus à la pensée réactionnaire. Ne serait-ce qu'une capacité de résistance certaine aux ravages de l'hypermodernité et aux bienfaits immodérés de la pensée unique. Sans tomber dans le manichéisme propre à l'époque, ce petit traité, particulièrement tonique, dénonce les fausses valeurs avec jubilation et poussera chacun, qu'il se prétende de droite ou de gauche, à réviser son catéchisme idéologique. C'est ainsi qu'Eric Naulleau, réputé de gauche, n'a pas hésité à préfacer ce texte en toute indépendance d'esprit. A lire sans modération

L'auteur
Olivier Bardolle, né en 1952, est un essayiste reconnu et un interlocuteur recherché (on l'a vu plusieurs fois dans l'émission de Frédéric Taddeï, Ce soir ou jamais). Du Monologue implacable (Ramsay, 2003) à De la prolifération des homoncules sur le devenir de l'espèce (L'Esprit des Péninsules, 2008) ou à ce Petit traité des vertus réactionnaires, Olivier Bardolle tisse, dans la lignée de Philippe Muray (à qui ce dernier ouvrage est dédié), le portrait de l'hypermodernité avec sagacité, ironie, mordant et, ce qui n est pas encore interdit : érudition. Chacun de ses essais épingle la bien-pensance et les idées toutes faites de ses chers contemporains.

Olivier Bardolle, Petit traité des vertus réactionnaires, L'Editeur, 2010.
Commande possible sur Amazon.fr.