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vendredi, 13 décembre 2013

À propos de « La fin de la mondialisation » de François Lenglet

À propos de « La fin de la mondialisation » de François Lenglet

par Jacques DELIMOGES

 

90196344_p.jpgAutant le dire tout de suite : à première lecture, le dernier opus de François Lenglet n’est pas sa Neuvième Symphonie; il n’égale pas, par l’éclat et l’originalité du propos, le Qui va payer la crise ? sorti il y a un an sur la signification, les conséquences et les grands enjeux de la crise en cours. Ses conclusions désabusées de la préface n’incitent guère à la mobilisation (« La fin de la mondialisation, ou en tout cas son éclipse, n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Peut-être est-ce même le contraire. »). Pas de quoi fouetter un chat. En grossissant à peine le trait, on dirait qu’il s’agit là d’un bouquin pas folichon sur un sujet austère.

 

Ce jugement assez négatif se modifie et même s’inverse à seconde lecture, parce que l’on y retrouve les qualités de richesse d’analyse et de synthèse (presque excessives, car ça fuse de partout !), d’honnêteté, de clarté, d’humour propres à l’auteur. C’est également un discours a priori sympathique à des oreilles de droite enracinée, puisqu’il plaide en faveur d’une dose raisonnable de protectionnisme européen intelligent. Enfin et surtout, le sujet est stratégique et conditionne beaucoup des évolutions économiques, sociales, sociétales et politiques de nos sociétés dans les deux ou trois décennies à venir.

 

Ce bouquin mérite donc amplement le résumé que voici.

 

Libéralisation et libre-échange tous azimuts

 

Tout commence sur un air de rock’n’roll : à la fin des années 60, la vague libérale a ses troupes, les baby-boomers, son credo, la prééminence de l’individu sur la société, et son arme, les nouvelles techniques de communication. Le règne de Milton Friedmann commence. En 1979, le libéralisme sociétal investit l’économie, avec l’arrivée au pouvoir de la « Dame de Fer », suivie l’année suivante de Ronald Reagan. De l’autre côté du monde, Deng Xiao Ping, le « Petit Timonier », lance ses réformes libérales en 1978. Les vents sont favorables : libéraliser, dans les années 80, c’est rompre avec la sclérose qui étouffe les économies développées, sous l’effet de réglementations excessives et paralysantes, dont la Grande-Bretagne travailliste de Harold Wilson et James Callaghan est une parfaite illustration. Cette conquête libérale prend une dimension et une force accrues avec la chute, le 9 novembre 1989, du Mur de Berlin, et l’extension à l’ex-bloc communiste du modèle américain chantée par Fukuyama. Il s’en suit une politique de plus en plus audacieuse de désarmement tarifaire et de déréglementation financière favorisant « l’exubérance irrationnelle » des marchés, l’hypertrophie de la finance, la croissance de l’endettement tant public que privé, la création de valeur au profit de l’actionnaire, le développement des fusions-acquisitions, des privatisations, de la titrisation et des stock options, la concurrence fiscale entre États, l’essor des paradis fiscaux, la prospérité des multinationales, le règne universel des financiers et le bonheur du consommateur. Au tournant du siècle, l’émergence de la Chine et l’avènement de la Zone euro contribuent puissamment à un regain du commerce mondial.

 

Les résultats sont spectaculaires : la prospérité est quasi-générale, le Tiers Monde que l’aide publique au développement avait entretenu dans la médiocrité se mue en Émergents, la pauvreté régresse spectaculairement, et le P.I.B. mondial croît à un rythme inégalé dans l’histoire. Le monde s’uniformise comme jamais. On est en plein dans la mondialisation heureuse, et le rêve d’une planète unifiée par le libre-échange, régie par le marché et régulée par la démocratie paraît en voie de réalisation. La victoire du bonheur économique sans frontières et sans date de péremption est célébrée chaque mois de janvier au Forum annuel de Davos. À l’orée de la crise des subprimes, en 2007, la mondialisation a atteint son point le plus avancé de l’Histoire.

 

Patatras et gueule de bois : les trois vices de la mondialisation

 

Ce bel édifice sombre brutalement avec la crise des subprimes. La faillite, le 15 septembre 2008, de Lehmann Brothers marque une borne et une rupture. L’histoire commencée quarante ans plus tôt avec les mouvements estudiantins et la grande fête de Woodstock s’achève dans un effondrement retentissant. En quelques jours, un demi-siècle de certitudes économiques libérales s’évanouit. Pour enfoncer le clou, fin 2009, un nouveau choc s’abat sur l’Europe, l’Occident et le monde entier, la crise des dettes publiques en Europe.

 

On réinterprète dès lors le parcours éblouissant de la planète entre 1990 et 2008. On comprend que la croissance devait beaucoup à l’endettement excessif des particuliers, des entreprises et des États, aux États-Unis, en Europe, et jusqu’en Chine. On comprend également que la mondialisation ne fait pas que des gagnants : l’élargissement du marché mondial, s’il a eu des conséquences positives pour nombre de pays pauvres de la planète, a bel et bien creusé les inégalités au sein des nations développées et dynamité le système social des classes moyennes et populaires. Les systèmes fiscaux occidentaux fonctionnent dès lors en « Robins des Bois à l’envers », prélevant sur les pauvres et exonérant les riches et les multinationales. Ce phénomène touche notamment la France, qui aggrave son cas en pratiquant une politique d’allègement des charges salariales financée par emprunt. « Plutôt que de creuser l’inégalité entre les classes sociales, la France a préféré développer celle qui sépare les classes d’âge. »

 

On réalise aussi que la mondialisation n’apporte pas le bonheur, et que l’interdépendance est avant tout une dépendance : la dissuasion économique joue à fond entre partenaires et concurrents, les liens entre causes et effets deviennent plus globaux et plus complexes, et surtout États et personnels politiques sont à la merci de forces de marché capricieuses qu’ils ne maîtrisent pas. L’indépendance des banques centrales, justifiée à l’origine (« Les politiques renoncent à financer leurs dépenses en manipulant la monnaie. Tels des alcooliques repentis, ils confient la clé de la cave au curé du coin »), tourne à l’avantage des épargnants avec la complicité de banques centrales, agents doubles passés du côté de l’épargne. Les États qui s’étaient crus les plus forts (« Rendre les banques centrales indépendantes, c’était une ruse de la puissance publique pour attirer plus facilement le capital destiné à la financer ») perdent l’initiative, au fur et à mesure qu’ils deviennent plus dépendants des marchés. L’internationalisation financière a donc rétréci la sphère d’intervention du pouvoir politique, même dans ses fonctions régaliennes, et dépossédé les peuples de leur destin. Au point qu’un intellectuel de Harvard a pu énoncer un « trilemme de Rodrik » aux termes duquel il n’est pas possible d’avoir simultanément démocratie, indépendance nationale et mondialisation économique. Thèse amusante, intéressante et significative qui, si elle est vraie, ne laisse ouvertes que trois solutions : limiter la démocratie, créer un gouvernement mondial, ou limiter la mondialisation.

 

Ce désenchantement brutal s’applique aussi, avec une force particulière, à la Zone euro : contrairement aux attentes, celle-ci n’a pas apporté comme prévu la convergence des économies des pays membres, mais au contraire leur forte et croissante divergence. Elle a en fait fonctionné comme l’équivalent de l’étalon-or du XIXe siècle et de l’Entre-deux-guerres, provoquant de fortes divergences dans les économies réelles. Le taux de change ne pouvant varier, c’est l’économie réelle, la croissance, l’emploi, les salaires, qui au bout du compte doivent subir une forte volatilité. La queue du chien étant bloquée, c’est le corps du chien qui doit bouger tout entier.

 

Enfin, on constate avec le recul que la mondialisation a créé la crise permanente : crise du S.M.E. en 1992, crise mexicaine de 1995, crise asiatique de 1997, crise russe de 1998, éclatement de la bulle Internet en 2000, crise des subprimes en 2007, crise des dettes souveraines en Europe en 2010, crise de l’Inde et du Brésil en 2013, on n’en finit pas de répertorier les perturbations du système économique mondial depuis sa libéralisation au long des années 80 et 90.

 

L’éternel retour

 

Le chapitre 5, intitulé avec humour « L’éternel retour », référence sans doute à Nietzsche et à Mircea Eliade, est la clé du livre. Son ton bon enfant et léger ne doit pas masquer une certaine profondeur du propos. Quatre idées-forces se dégagent :

 

— En premier lieu, les sociétés fonctionnent selon la loi du perpétuel retour du Même, de l’alternance entre phases libérales/mondialistes et phases protectionnistes/nationalistes, en un mouvement pendulaire fonctionnant dans les deux sens, vérifié par l’histoire au moins depuis le XVIe siècle occidental. La société oscille perpétuellement entre tentations et pulsions contraires mais immuables, chaque génération posant ses pas dans ceux d’une génération précédente, aiguillonnée par les mêmes désirs et se heurtant aux mêmes obstacles.

 

— En second lieu, l’auteur martèle la sympathique thèse, puissamment anti-marxiste et peut-être aussi anti-libérale, selon laquelle ce n’est pas l’économie qui impose sa loi à la société, mais bien le contraire. L’économie ne fait que suivre. « C’est dans la société que […] naissent les pulsions premières, libertaires ou protectionnistes, mondialistes ou nationalistes. Ces directives impérieuses transforment peu à peu la vie en société et commandent à l’économie en imposant le système de pensée qui la gouverne. Aussi l’économie est-elle tantôt libérale, tantôt dirigiste, en fonction de l’humeur changeante de la société. »

 

— En troisième lieu, est exposée la thèse de l’alternance contraire des générations comme moteur des grands cycles et du mouvement de balancier idéologique : les générations se structurent sur la base des maux qu’elles ont sous les yeux, prenant régulièrement le contre-pied de la précédente; chaque cycle se décomposant en deux demi-cycles, l’un montant, l’autre descendant, il faut deux bonnes générations successives pour effectuer une révolution complète, soit environ soixante-dix ans.

 

— Enfin, est proposée l’image des deux Sisyphe, l’un libéral, l’autre étatiste, se succédant mécaniquement sans le vouloir ni même le savoir, chacun concentré, plus ou moins aveuglément, à faire remonter sa pierre de son côté. Citons la conclusion, qui tangente, avec des mots simples, la grande sagesse : « L’instabilité que provoquent ces deux géants perpétuellement insatisfaits témoigne d’une difficulté fondamentale de la vie en société, impossible à lever durablement : trouver la juste mesure entre la règle et la liberté, entre le groupe et l’individu. Faute de savoir positionner le curseur à l’endroit idéal, nous voici condamnés à l’errance, au roulis d’un excès à l’autre ». On ne saurait mieux dire.

 

Et demain ?

 

Les signes de reflux surabondent, avec des négociations commerciales en panne, une O.M.C. en désarroi, des politiques de rééquilibrage brutales et douloureuses dans l’Europe du Sud.

 

« Nous sommes à la veille d’un gigantesque retournement idéologique comme il en survient un ou deux par siècle, dont l’ombre portée s’étendra sur les décennies qui viennent.»

 

Les signes de ce retournement sont nombreux :

 

— Côté argent, la mondialisation financière, la plus sensible à l’air du temps, est en panne, les banques se recentrent sur leurs territoires nationaux respectifs, non seulement en Europe, mais dans le monde entier, et les fusions transfrontalières diminuent.

 

— Côté marchandises, le commerce perd sa dynamique de croissance des dernières décennies, le libre-échange, et plus spécifiquement le multilatéralisme sous l’égide de l’O.M.C., donnent des signes de faiblesse, et l’Amérique relocalise ses industries.

 

Ce retournement a toutes les chances de s’accentuer dans les années à venir sous l’influence d’un faisceau convergent d’évolutions profondes :

 

— le mouvement quasi-universel de désendettement des acteurs économiques diminue le flux international des capitaux et s’accompagne d’un retour au bercail de nombre d’investisseurs,

 

— le rééquilibrage en cours des comptes extérieurs de nombre de cigales (U.S.A., Europe du Sud) conduit mécaniquement à réduire les échanges internationaux de biens, de services et d’argent,

 

— l’État reprend partout ses prérogatives, notamment en matière de contrôle des fusions internationales d’entreprises et de privatisations,

 

— les banques centrales recentrent leurs priorités sur la lutte contre la crise et l’aide aux emprunteurs publics, au risque de l’inflation,

 

— la « répression financière » des États et des banques centrales limite la liberté des capitaux à quitter leur pays d’origine et renationalise l’épargne,

 

— les mentalités évoluent dans le sens d’une moindre tolérance à l’égard des inégalités, de la fraude fiscale et des paradis fiscaux,

 

— les mouvements nationalistes en Europe témoignent du désir de frontière allant parfois jusqu’à la remise en cause du rêve européen et de l’espace unique.

 

Vers un protectionnisme européen intelligent

 

La troisième partie du livre est intitulée « Le protectionnisme, une solution ? ». Après une remarque liminaire sur le caractère quasi-dogmatique du libre-échange dans les élites nées du Baby Boom, elle commence au contraire par démonter une à une trois objections classiques faites au protectionnisme :

 

— « Le protectionnisme crée des rentes injustifiées » : exact, mais le libre-échange a aussi ses rentiers et parasites, notamment les financiers, payés de façon absurde pour une activité qui n’a aucune utilité sociale,

 

— « Le protectionnisme déclenche les crises économiques » : argument aussi discutable que répandu; en réalité, le protectionnisme n’a pas été une cause de la crise de 1929, il l’a au contraire en partie soignée. On constate au contraire un certain effet curatif du protectionnisme en certaines situations historiques. En réalité, ça n’est pas le commerce qui crée la croissance, mais exactement le contraire. De plus, ce sont les pays les moins dépendants des flux de capital international qui ont connu la croissance la plus forte.

 

— « Avec le protectionnisme, la Chine ne se serait jamais développée » : la réponse est foudroyante : « si c’est bien le libre-échange qui a favorisé la croissance chinoise, il s’agit de notre libre-échange, pas du sien ». Au contraire, la Chine a, avec constance, et malgré son adhésion en 2001 à l’O.M.C., pratiqué la dissymétrie de l’ouverture, l’arnaque d’un taux de change sous-évalué sous contrôle, la copie voire le vol à large échelle de technologie, l’ignorance de la propriété intellectuelle, bref une politique industrielle multisectorielle privilégiant l’intérêt national à tout instant et en toutes circonstances.

 

Suit un paragraphe intitulé « Conversion d’un libéral », qui est un bilan personnel, honnête, nuancé et mesuré des avantages et inconvénients respectifs du libre-échange et du protectionnisme. Il ne peut en être autrement de la part d’un libéral, en raison des liens constitutifs entre mondialisation et libéralisme économique. La conclusion est la suivante : « Du strict point de vue économique, le libre-échange commercial n’offre pas d’avantage significatif par rapport au protectionnisme […] dans ce système, c’est sur la société que sont reportés tous les efforts d’ajustement : mobilité, flexibilité, baisse des salaires. La mondialisation consacre la domination des mobiles sur les immobiles, des forts sur les faibles, des gros contre les puissants […]. Aujourd’hui, l’époque n’est plus au libre-échange, et pas davantage à la mondialisation financière. Cette époque est révolue. » C’est beau comme du Attali, mais c’est le contraire d’Attali.

 

Trois enjeux pour une protection

 

Il faut bien comprendre que la mondialisation a partie liée avec les détenteurs de capital, au détriment de plus en plus évident des classes populaires et moyennes, et que les groupes pénalisés par la vague libérale (producteurs, salariés, classes moyennes et populaires, emprunteurs) ont vocation, avec l’alternance, à prendre leur revanche sur les gagnants (riches, financiers et juristes, consommateurs). Dès lors, l’enjeu d’un protectionnisme moderne et tempéré est triple :

 

— sauver les classes moyennes, groupe social clé pour la stabilité et la prospérité de nos sociétés, en remusclant l’industrie, monde non seulement plus stratégique, mais également plus égalitaire que celui des services,

 

— rétablir la demande finale en faisant monter les salaires, précisément de l’industrie, au détriment de l’actionnaire et du consommateur,

 

— laisser filer une inflation de l’ordre de 3 à 4 % par an pour rééquilibrer les échanges entre producteurs et consommateurs, et pour réduire la dette à travers « une faillite partielle, discrète et libératrice ».

 

En pratique

 

Le dernier chapitre du livre, assez modeste (vingt pages), contient un certain nombre de recommandations pratiques. Comme pour le livre précédent sur la crise, on remarque immédiatement un hiatus considérable entre l’audace des préliminaires et la prudence des recommandations finales. Il faut y voir la cœxistence chez l’auteur d’un brillant intellectuel et d’un économiste libéral  conscient et responsable, ce qui est tout à son honneur !

 

On retiendra ce qui suit :

 

— Un relèvement sélectif des droits de douane en fonction des produits et des pays s’impose.

 

— Même au sein de l’Union européenne, le marché unique du travail doit être amendé; à tout le moins, il conviendrait de prolonger et renforcer la période de transition qui protège certains secteurs, le temps du rattrapage des salaires.

 

— Une grande prudence, voire de la circonspection, s’impose sur le projet de traité de libre-échange U.E. – États-Unis, notamment en raison du différentiel de prix de l’énergie lié au gaz de schiste.

 

— Une politique industrielle européenne est nécessaire, avec élevage de champions nationaux et européens, mais avec prudence et doigté, liés à la plus extrême méfiance envers l’État comme acteur économique incompétent.

 

— Redomestication (et non renationalisation) de l’industrie bancaire, c’est-à-dire son confinement plus strict dans les limites de la nation. Il s’agit là d’une position de repli, à défaut de réforme en profondeur de la finance mondiale auquel l’auteur ne croit guère. Elle  implique : le rétablissement partiel du contrôle international des capitaux, y compris à l’intérieur du Marché Unique européen le temps que s’échafaude l’union bancaire « si jamais elle doit sortir des limbes », le rétablissement rigoureux de la séparation des activités de dépôts et d’investissement comme avant 1990, et le rétablissement des contrôles des flux financiers aux frontières.

 

Dans les toutes dernières pages, l’auteur précise, ce dont nous lui saurons gré, que « le bon périmètre de protection est donc l’Europe, plutôt que la nation » et qu’il « ne s’agit pas de refermer l’Europe, mais de trouver le bon équilibre entre le marché et la règle, entre l’ouverture et la protection », dans l’esprit du compromis de Bretton Woods.

 

En conclusion

 

Ce livre reprend sous une autre forme le thème, très présent dans le précédent opus, de la lutte inégale et injuste du capital contre le travail, des vieux contre la jeunesse, de la finance contre l’économie réelle. Le retour du protectionnisme est une revanche de la classe moyenne vertueuse sur une petite classe dirigeante mondialisée qui a poussé le bouchon un peu trop loin.

 

François Lenglet est un esprit libre, l’un des nôtres. Sa vision des cycles de vie des sociétés à elle seule mérite notre adhésion : « Le neuf naît dans le vieux, il s’y loge de façon subreptice. Mais ce neuf lui-même n’est jamais que le retour du plus vieux que le vieux. Dans un cycle, la révolution ressuscite inlassablement les idées qu’on croyait mortes ». Il a du caractère, sans démagogie. Ses diagnostics sont aussi tranchés et sévères que ses propositions sont mesurées, prudentes, nuancées. Sa dénonciation des méfaits de la phase libérale qui s’achève est vive et sincère, mais potentiellement réversible. Le livre est tout sauf manichéen : vus de haut, les cycles contradictoires se succèdent naturellement, unis par une complicité qui transcende les oppositions superficielles. Les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts, tous deux génèrent leurs rentiers et leurs poisons. Aujourd’hui, c’est le tour du protectionnisme, et c’est tant mieux; demain, ce sera l’inverse, et tant mieux aussi.  Ainsi va le monde, rien de nouveau sous le soleil.

 

Bref, on y verra la juxtaposition d’un tempérament vif, d’un sens de la longue durée et d’une honnêteté sans faille, servie par une compétence technique hors de portée du journaliste ou du politicien moyens. Comme suite au « trilemme de Rodrik » dont il a été question plus haut, je propose le « quadrilemme de Lenglet » : peut-on être à la fois compétent, convaincu, énergique, et honnête ? Pas simple. On n’est donc pas surpris de trouver énormément de gêne et de contradictions dans les remèdes proposés, par exemple sur la nécessité d’une politique industrielle sans État !

 

Sur le fond, ce point de vue qu’on peut qualifier de « libéral-protectionniste » pourrait servir de référence à une droite européenne et française de conviction, pour deux raisons :

 

— si l’on s’en tient à l’économie, un homme de droite de conviction ne va pas spontanément vers le protectionnisme, qui souvent traduit un réflexe de défense et une mentalité défaitiste. Il ne s’y rallie que comme solution provisoire en vue d’une offensive ultérieure, vision proche de celle de l’auteur. Il s’y rallie au fond pour des raisons plus hautes, non économiques : le protectionnisme comme condition de l’identité,

 

— il faut bien réaliser que les propositions de l’auteur, assez raisonnables en théorie, sont  extrêmement audacieuses en pratique, et bien plus radicales que celles d’aucun parti institutionnel. Seul grand regret, à titre personnel : l’absence de grand souffle européen.

 

Jacques Delimoges

 

• François Lenglet, La fin de la mondialisation, Fayard, coll. « Documents », 2013, 264 p., 15 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3512

dimanche, 08 décembre 2013

TWO STUDIES ON NEO-EURASIANISM

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TWO STUDIES ON NEO-EURASIANISM

by Martin A. Schwarz

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

Marlene Laruelle: Russian Eurasianism: An Ideology of Empire. Washington, D.C.: Woodrow Wilson Press/Johns Hopkins University Press, 2008, 288 p.

Alexander Höllwerth: Das sakrale eurasische Imperium des Aleksandr Dugin. Eine Diskursanalyse zum postsowjetischen Rechtsextremismus. Soviet and Post-Soviet Politics and Society, Vol. 59. Stuttgart: Ibidem Verlag 2007. 735 p.

Different strands of Russian Eurasianism (Laruelle, part 1)

Marlene Laruelle, a young but prolific French-American scholar, who has already published books about the classic Eurasianism and about its precursor in the 19th century, has now written “Russian Eurasianism. An ideology of Empire”, one of the first comprehensive academic studies of Neo-Eurasianism, or at least in the West. In difference to other works of this kind, the author sticks to her principles of impartiality, which does not mean that she does not present her own theories about history and function of Eurasianism as an “ideology of Empire”, but, in her own words “this book analyzes Neo-Eurasianism without judging it, for two reasons. First, I do not think one may, either methodologically or ethically, judge and analyze at the same time. Knowledge is a prerequisite of argument, but the former must precede the latter. Second, as Pierre-André Taguieff has remarked, ‘There is no need to put words into an author’s mouth or demonize him in order to critically examine theses that one believes must be opposed.’” (Laruelle, p. 13)
 
russian-eurasianism--an-ideology-of-empire.jpgAfter a brief introduction in which she points to the relevance of the subject, her different approach (as mentioned), and the specific weight of the personalities she choose for presentation, the first chapter is devoted to the original Eurasianism from 1920-1930. This is a rather brief outline, as she has already written a book on the subject (L’Idéologie eurasiste russe ou comment penser l’empire, Paris 1999) , and brings not many new or original informations about a movement, which was the “conservative revolution” á la Russe, borrowing from Fascism and Bolshevism, but denouncing their short-comings and “Western” features. Two things though seem to be central for Laruelle’s understanding of the Eurasianists: the notion of a “geographic identity” for Russians, instead of the Western self-understanding of a “historic” and therefore progressive understanding of the identity of nations (which of course was transferred as “historical materialism” to Russia, and also was promoted by liberals and – inverted – by nostalgic monarchists). Therefore the geographic orientation of Eurasianism lies at the core of the movement, but was paradoxically developed in the Western exile: “The Eurasianist doctrine must be grasped in its fundamentally provocative character. It was born of the malaise of young nationalists who were reluctant to integrate into the host culture and who refused to resign themselves to the thought that links with homeland were definitely broken. Their rejection of Europe can only be understood if we remember that it was elaborated in the West by those Russians who, culturally speaking, were the most Europeanized.” (p. 25) While it is undeniable true, that Eurasianism as self-affirmation could only become self-knowledge in the encounter and subsequently (at least partial) rejection of Western ideologies, Laruelle shows a tendency to psychologize the phenomenon: “(Eurasianism) attempts to theorize what is above all an experience and a feeling: the experience of young men in exile who feel humiliated by the defeat of the Whites and try to understand the reality of the motherland and stay in touch with it.” (p. 47)
 
Another paradox or ambiguity can be found in the Eurasianist re-evaluation of the Far Eastern part of Russian history and culture, the Mongolic and Islamic one. „(…) before Eurasianism in the 1920s, no Russian intellectual movement displayed a real openness to the Turko-Mongol world. Asia was only ever highlighted under the aspects of Aryanism; it was a mere detour to reinforced claims of Europeaness.“ (p. 4) While this heritage was now used by the Eurasianists as an argument for the distinction of Russia not only to Western Europe but also to Pan-Slavism, the religions and cultures of Buddhism and Islam as such were denigrated in favor of a militant Orthodox Christianity. As the final parts of this book are dedicated to the relation between (neo-)Eurasianism and Islam, this question has not to be answered at this point.
 
After this brief, not very differentiated presentation of the original Eurasianists, Laruelle looks more in detail in the thinking of the three most influential neo-Eurasianists. These are, in her words “the theories of ethnogenesis elaborated by the Orientalist Lev N. Gumilëv (1912-92); the fascistic geopolitics of the fashionable theorist Aleksandr Dugin (1962-); the philosopher Aleksandr Panarin’s (1940-2003) defense of a multipolar world.” (p. 2)
 
Lev Gumilëv, the missing link – or rather: not missing link – between “old” and “new” Eurasianism enjoys nearly universal popularity in Russia. His theories of Ethnogenesis are generally excepted and taught in schools and universities, often without reference to the Eurasianist Weltanschauung, although they are deeply connected with their organic understanding of peoples and societies. While Gumilëv shares with the Eurasianists the idea that the individual draws the meaning from the totality, Gumilëv’s theory of ethnos is definitively on the more biologistic and deterministic side of possible variations of this idea. One that, as I must say, does not fit well with the ideas of an supra-natural origin of culture, which is the normal religious concept, and also especially stressed by the representatives of integral traditionalism (René Guénon, Julius Evola, and others), whose ideas were introduced to neo-Eurasianism by Aleksandr Dugin and Geidar Dzhemal. As Laruelle writes, “he [Gumilëv] takes up the original Eurasianists’ organicism and radicalizes it, using numerous biological or even genetic metaphors with far-reaching political implications”, although “he does not, strictly speaking, develop a political theory; and […| he cannot be considered a partisan of conservative revolution.” (p. 82) Instead he stressed (as must remembered: in the time of Soviet stagnation of the Brezhnev era) very social conservative norms: endogamy, family life, respect for the elderly, the nation, and rejection of any challenge to the powers that be, all necessary for the survival of the ethnos. Laruelle considers him – understandably – “the least intellectually relevant and the least original (Neo-)Eurasianist.” (p. 82) As Gumilëv was neither in touch with Western intellectuals nor in tune with Soviet science , “his thought, the product of intellectual solitude, was fundamentally autistic” (p. 82), This result, if true, is by the way in striking contradiction to his notion of the supremacy of the collective ethnos as a sovereign whole, and also a total contrast to the very mercurial and alert ideologue of Neo-Eurasianism, Aleksandr Dugin, well-known in the West and very present in Russian media.
 
Before devoting space to Dugin, Laruelle discusses Aleksandr Panarin, whom she clearly favors. She calls him intellectually superior to Dugin and Gumilëv, or to be exact: she writes that “many”, but unnamed “Russian scholars” (p. 86) did consider him to be. Be this at it may, Panarin was in the Yeltsin era a promoter of “people’s capitalism” (p. 87) and in the Putin era an advocate of “the restoration of both Orthodox spirituality and Stalinist statehood.” (p. 88) Maybe he could be considered as flexible or opportunist as Dugin? Nevertheless he presented a “civilized Eurasianism”, “civilized” here being the indicator of “the exact opposite to Dugin’s variety.” (p. 88) Nevertheless Panarin became a member of the Central Council of Dugin’s Eurasian Party in 2002, and planned to write a foreword to a book by Dugin, but as Laruelle writes, “death put an end to this unlikely cooperation.” (p. 89) Panarin’s work was marked by the search for a third way, “between the West’s egalitarian universalism and the ethnic particularism of the non-European world.” (p. 93) Panarin’s model for an Eurasian Empire in his words, as quoted by Laruelle: “The principle of cultural pluralism, as well as attention and tolerance for different ethnocultural experiences are combined with a monist political authority that tolerates no opposition.” (p. 97) One of the intriguing but also problematic ideas of Panarin was the need for a combination of the Eurasian religions into something, what he calls the “Great Tradition” (p. 98), especially a fusion between Orthodox Christianity and Islam. In his quoted words: “We need a new, powerful world-saving idea that would ensure a consensus between Orthodox and Muslim culture for the benefit of a common higher goal.” (p. 99) Later he seemed to have abandoned this attempt in favor of an Orthodox supremacism and a renewed pan-Slavism, according to Laruelle in reaction to the NATO bombardment of Serbia. (p. 100)
 
The chapter on Aleksandr Dugin in titled “Aleksandr Dugin: A Russian Version of the European Radical Right?“ and was published before as a study by the Woodrow Wilson Institute in Washington, DC. While the title indicates the direction and the somewhat limited approach to the multi-faceted Dugin, it can be said that this attempt to analyze the influences of the New Right and the „Traditionalist school“ on Dugin’s theories is of much superior quality than the ramblings of the ubiquous Andreas Umland and his school of Dugin bashing. Like the New Right in Western Europe Dugin has attempted to adopt the teachings of Carl Schmitt, Karl Haushofer, Ernst Niekisch and Moeller van den Bruck, the so-called “Conservative Revolution” in Germany’s Weimar period, to the present situation of Russia, which largely means the attempted forced Westernization through Globalization and the counter-measures of the re-establishment of state power. This “conservative revolution” intellectual heritage is accompanied by two more currents, the New Right or rather: Nouvelle Droite, and the „integral Tradition“, both not so much of German but French and Italian origins, although the thinking of Alain de Benoist not only has a strong „Conservative Revolutionary“ foundation, but was also influenced by Armin Mohler, the personal link between Ernst Jünger and Carl Schmitt, and Alain de Benoist. Additionally and largely unrelated to Benoist was the Belgian European activist Jean Thirirat, whose model of an „European nation“ has preformed Dugin’s „Eurasian nation“ as much as the French Nouvelle Droite’s think tank GRECE and their meta-political approach did for the somehow fluctuating style of Dugin’s intellectual enterprises. Therefore Laruelle is not mislead, when she writes: “Dugin distinguishes himself from other figures in the Russian nationalist movements precisely through his militant Europeanism, his exaltation of the Western Middle Ages, and his admiration for Germany. All these ideological features contrast strongly with the ethnocentrism of his competitors.“ (p. 128)
 
Even more on the point is her acknowledgment of the influence of René Guénon and Julius Evola, and their minor intellectual allies and successors, on Dugin. She calls „Traditionalism“ the „foundation of Dugin’s thoughts“. While it can correctly be said, that the notion of a primordial Tradition as the common origin of all the religious-cultural traditions of Eurasia, can not be found in the writings of the „founding fathers“ of Eurasianism and was directly alien to some of their ideas – the rambling against the „Roman-Germanic civilization“ - , nevertheless Dugin could find only here the organic and integral solution to some of the most urgent problems of Russia’s Eurasian (com)position between Orthodoxy, Islam, Buddhism and other more minor elements: the transcendent – esoteric - unity of the exoteric different heirs of one primordial Tradition. Which is why – in our not Laruelle’s view – and without considering possible personal idiosyncrasy and political opportunism, his brand of neo-Eurasianism must be considered superior to those of his „competitors“, take for example the ill-fated attempt of Panarin’s Islam/Orthodoxy „melting pot“. Dugin’s claim of post-Guénonism because of his attempt to „Russify“ Guénon and to criticize the lack of references to Orthodox Christianity (p. 123), should be seen rather as a complementary effort. Similar is his attempt to reconcile Evolian „paganism“ (p. 123), or rather Aryanism, with Russian Christianity, with its strong national element. And not only of theoretically value is the distinction between Traditional Islam – as represented in the Sufi traditions and in Shiite Iran – and the Western-allied Wahhabite branch. In this context Laruelle makes reference to the important symposium “Islamic Threat or Threat against Islam?” (p. 118) which intended to establish a Russian-Muslim strategic partnership.

A „discourse analysis“ of Aleksandr Dugin (Höllwerth)

Alexander Höllwerth’s doctor thesis in Salzburg (Austria) on the „sacred Eurasian empire of Alexander Dugin“ impresses by it sheer quantity of more than 700 pages. The reader expects to gain access to fundamental texts of Russian neo-Eurasianism, otherwise only available in Russian. This expectation is fulfilled only partially because the author does give way to much space to his own objections, considerations and assumptions. A part called „contextualisations“, which brings nothing new, but gives an oversight of the historical Eurasianist movement, follows the book’s methodological reflections (reaching from Foucault’s discourse notion to Buruma’s occidentalism model).
 
Höllwerth then summarizes the literature from Stephen Shenfield („Russian Fascism“) to Andreas Umland (who is the editor of this volume and wrote its preface) on the biography of Aleksandr Dugin. He gives his estimation of the relationship between the subject of the book and the current Russian regime. Höllwerth states that Dugin is one of the few prominent intellectuals in Russia whom it is allowed to criticize the Kremlin without being banned from public discourse into the small niches of opposition media (which are rather the domain of Dugin’s enemies, the Western orientated liberals). Dugin has written in 2005 that the “acting of Putin can be evaluated as an artificially masked continuation of the pro-American, liberal, pro-oligarch strategy of Yeltsin, as a camouflage of the decline of Russia and its geopolitical spheres of influence.” (Höllwerth, p. 182) But this harsh assessment was followed by a phase of “reconciliation”. One could consider this as an evaluation of differing politics by a principled intellectual, the changes being on the side of the Kremlin and not on the side of the commentator. Höllwerth tends to mystify this point of view, but with the help of Dugin himself or rather his edition of Jean Parvulesco’s book “Putin and the Eurasian Empire” which differentiates between “Putin-1”, the real Putin, and “Putin-2”, the metaphysical Putin, the “mysterious builder of the Great Eurasian Empire of the End” (p. 184), the agent or tool of the great Eurasian conspiracy, a vulgarized or at least popularized variation of the initiation as described by René Guénon, but assuming in the sketch of Parvulesco rather counter-initiative features.
 
But what is the real and not “metaphysical” influence of Aleksandr Dugin, according to Höllwerth? “The attempt to estimate the ‘real political influence’ of Dugin is confronted with the difficulty to separate the plane of staging from the plane of factuality. This difficulty, with which the external scholar is confronted, seems to be part of a conscious strategy: the meaning of Dugin’s staging does, metaphorically put, not be to let the viewer look behind the scenery of the staging, but to focus his attention on the staging itself. (…) ‘Behind the scenery’ activities in connection with the Dugin phenomenon (secret services, political string-pullers, etc.) can not be excluded, are even probable, but should not lead to ambitious speculations based on few evidences.” (p. 194 f.) By the way, a sensationalist piece of work, based on such “ambitious speculations based on few evidences” was published by the same publishing house, which did not dare to include it in their scientific series and did flank it with cautious remarks. (Vladimir Ivanov: Alexander Dugin und die rechtsextremen Netzwerke. Fakten und Hypothesen zu den internationalen Verflechtungen der russischen Neuen Rechten. Stuttgart: Ibidem Verlag, 2007) And of course also with a preface by the inevitable Andreas Umland. A work to be put on the same shelve with Jean Parvulesco’s political fiction, but one has to admit that it has better entertainment value than Höllwerth’s rather sour work.
 
With page 197 starts the real discourse-theoretical body of the book, being also the real achievement of Höllwerth: „Dugin’s construction of world and reality“. Which is itself parted into three: Space, Order, Time, or also: Geopolitics, State, and History. But through these 500 pages goes one leitmotif: Höllwerth tries to reduce the complexity of Dugin’s system of synthesis and distinction to simple dualisms; we and the other, Eurasia (=Russia) against the West, Empire against democracy, etc., which are in return recognized as redundant repetitions of one and only mantra of power. After Dugin’s philosophy and policy has passed through Höllwerth’s mechanism of discourse analysis we arrive at exactly the same result, a more temporizing genius like Andreas Umland did achieve with one piece of paper and only two quotes of Dugin out of context: the exposure of a dangerous enemy of freedom and democracy. Vade retro, Dugin! But with Höllwerth’s help the Western reader can uplift himself by dining from a broad protruding self-affirmation of Western values with a more than saturating scientific apparatus.
 
The most compelling aspect of Höllwerth’s de- and reconstruction of Dugin’s discourse is its stringent structure. Also the obvious inclusion of the most important Western and Eastern authors must be noted. The confrontation with the matadors of Western liberalism (Jürgen Habermas, Sir Karl Popper, Bassam Tibi, Jean-François Lyotard) could be seen as helpful. But the extensive reproduced arguments of Dugin’s counter-parts are put on the same level of discourse with Dugin, even where Höllwerth notes the metaphysical character of Dugin’s traditionalists argument. The resulting impossibility of a dialogue between equals is construed by Höllwerth as a deficit of Dugin’s discourse.
 
Another example of Höllwerth’s inadequate approach: Höllwerth did indeed – and this is rather remark- and laudable - read the French metaphysician René Guénon. But only to point out the deviations of Dugin from the Guénon traditionalist “standard”, which is rather pointless, because Höllwerth himself has already classified Dugin correctly as Russian Evolianist (p. 355 ff.) and most of Höllwerth’s arguments seemingly advocating Guénon could also been directed against Julius Evola, and on this subject a large intra-traditionalist discussion could be cited. More than once Höllwerth argues that Dugin postulates a metaphysical dichotomy of East and West, while Guénon did stress the common original unity and only accepted a difference East-West since the decline of the West beginning with the modern era. But the West is the Occident, the sphere of sunset, by definition, and essential before the temporal decline began. So Dugin and Guénon are both correct, if they are read correctly!
 
Not unrelated is another important objection, which may indeed be problematic if true. This is the dependency of Dugin not only from Western authors in general, but also in his understanding of Eastern, meaning mainly Russian-Orthodox authors. Höllwerth tries to argue this in detail in some examples (for example: p. 664 ff.), this unfortunately cannot be assessed by me, due to my lack of knowledge of the Russian sources. But one thing is clear, this argument of Western influence can cut in two directions. Höllwerth points out that in one of Dugin’s best known texts “The metaphysics of national-bolshevism” Dugin does refer to Sir Karl Popper’s view of Platon, (p. 320 ff.) but everything the ideologue of the “open society” does characterize negatively is affirmed by Dugin, therefore he arrives at the holistic, total state of the philosophical rulers and the caste of watchers, this not through an adequate study of Platon, but as the reverse of an one-sided caricature made by Popper. If we see the Western history of philosophy not as a footnote to Platon, as was famously said, but as the decline from Platon to Popper, which really was the case, we can still see a partial truth in Höllwerth’s criticism of Western dependency by Dugin, but we have also to recast it into a much greater blame against the West, not to have remained true to its origin.
 
The adherence of Dugin to a kind – and which kind - of nationalism or a nation-transcending form of Eurasianism would be another question which would need a deeper consideration than Höllwerth provides. The question of nation can in the East not be separated from the confession. From the point of view of metaphysics and tradition (in the sense of René Guénon) most of the values attributed to the Russian nation should be rather connected with the Russian-Orthodox church. The formulation of the “angels of peoples” by the great Russian philosophers and theologians are thought from the premise of the identity nation=religion and correct for all authentic traditions but certainly not for nations in the modern Western sense, where Evola’s and Guénon’s critique of nationalism is totally applicable. Höllwerth’s attempt to find a contradiction between Dugin and the different strands of thought which convene in his own – traditionalist, conservative revolutionary, Orthodox and Russian – can therefore not be followed so easy.
 
Russia’s Eurasian mission, which lies in the simple fact to be Eurasia in the excellent sense (there is a incomplete Eurasia possible without China or India or Western Europe, but without Russia it makes to sense to speak from Eurasia), is not necessarily a chauvinism of thinking of itself as the hub of the world, but a fact of geopolitics, which can be confirmed by a look at the world map. If the space called Russia would be not be populated by Russians, there would be another people populating this space, and it would have to adopt to the stated property of large space, and would become exactly “Russian” in this way. Thus it becomes clear, why Höllwerth can quote Dugin’s definition of the being (Wesen) of the Russians as space (extension) (p. 401). All this is to keep in mind, when Höllwerth agitates himself on Dugin’s corresponding affirmation, that Russia is the whole (of Eurasia).


The difference between land (Eurasia) and sea (Anglo-America), coincident with rise and decline, Orient and Occident (in the afore mentioned sense of temporal difference by same origin in the metaphysical North, p. 212 ff.) would demand another thorough study. Höllwerth makes a lot out of the seemingly different use of the term “Nomos of the earth” (Nomos der Erde) by Carl Schmitt and Aleksandr Dugin. While Schmitt did mean the search for a new principle of international law for the whole globe, Dugin exclusively uses the phrase as synonym with “Nomos of the land” as contrasted with “Nomos of the sea” (p. 249). This dichotomy of laws according to the different Nomos is not the only problem of mediation, the intra-Eurasian and therefore more urgent is the juristic mediation of the different tradition, when according to Dugin the law is not universal but traditional (for each tradition) (p. 475 ff.). The “integral traditionalism” is exactly the only possible foundation to preserve the differences of the traditions while acknowledging their common and in this sense universal origin (the primordial Tradition). The “universalism” of traditionalism allows to stress the discerned internally and the common ground externally. Especially Hindu tradition and Islam have traditionally absolutely no problems in recognizing the other traditions as varieties of the one Tradition. (But Dugin may not evaluate these two as much as would be desirable, especially in their function of beginning and closing the cycle of mankind.) Finally it becomes absurd when Höllwerth in his “discourse analysis” regards the universalism of all traditions as structurally equivalent to the arrogant “universalism” of Western liberalism. On the one hand, favored by Dugin, the land-bound traditions take all part in the whole of Tradition (analogue to the classic model of idea by Platon), on the other hand, the Western universalism, championed by Höllwerth, is nothing more than a particular, very late development deviation from one specific tradition, the rejection of Western Christianity in its own boundary, and its violent expansion on the way of the world’s seas, postulating itself as the only valuable, and this exactly because it is anti-traditional (“enlightened”)!
 
Coping with Dugin’s philosophical and geopolitical notion of sacredness, Höllwerth seems to misled by a point of view, which he seems to have adopted from Mircea Eliade, a founder of the modern science of comparative religion (p. 209, p. 529 f.). A partial truth, the difference of profane and sacred, is been used as absolute segregation. There exist sacred places (and times), and on this the sacred geography (and sacred history) is founded, whose importance for Dugin’s geopolitics Höllwerth does carve out – much to his credit, as this level of argument is overlooked to often as pure rhetoric. But are there also in a strict sense profane things? “Come in, here do dwell Gods, too”, Heraclitus did say. Or, speaking with Guénon: there exists no profane thing, but only a profane point of view. Dugin seems to look at all questions also – certainly not only – in a metaphysical perspective, and in general he is able to explain why a certain political action is seen as necessary in this metaphysical perspective by him. This opens here the possibility of misuse through the sacralization of the profane, as on the other hand the profanization of the sacred in the West. The Western man is the one who takes the utilitarism as the measure for all things. The pure action – of which Julius Evola speaks - , which principle of not-clinging to the fruits of action has been affirmed by Dugin, the exact opposite of utilitarism, can only be seen as measure for the validity of Dugin’s decisions. To say, that he may not always be in the right in his metaphysical decisions is a different thing than saying he is guided by profane utility, as the sacred point of view does not make a saint. Höllwerth´s grasp of this problems is flawed because of his attempt to arrange the perceived oppositions into mirrored congruencies, instead of acknowledgment their structurally inequality, which would lead to the necessarily conclusion of the metaphysical superiority of the Eurasian tradition over its Western descent and rival.

Eurasianism and Islam (Laruelle, continuation)

In the last two chapters of her book Marlene Laruelle gives attention to the Muslim Eurasianists, first between the Muslim minorities of the Russian federation and then outside. This topic, though well-known by specialists, did not grasp the attention of a broader public as much as for example Dugin’s role in relation to the Kremlin. Therefore Laruelle’s retelling of the sometime short-lived organizational and personal development is very helpful, but can obviously not been retold in this review. In general there are two kinds of involvement of the Muslim minorities, one in specific Islamic Eurasianist parties, and the other the involvement of Islamic representatives in the general Eurasianist movement. There are two rival organizations representing the Muslim citizens of the Russian Federation, who were headed by two personal rivals, Mufti Talgat Tadzhuddin, who died shortly ago, and Mufti Ravil Gainutdin. The first was a member of Dugin’s party, close to the Kremlin, and a friend of the Russian patriarch Alexis II (p. 156), who coincidentally also died shortly ago. Gainutdin on the other hand keeps more distant to the Orthodox Church and the Kremlin (p. 158), and supports one of the more important Eurasianists rival of Aleksandr Dugin, Abdul-Vakhed V. Niizaov and his Eurasianist Party of Russia. (p. 161) The author summarizes the differences of the Muftis, which also reflect the differences of Dugin and Niizaov: “Tadzhuddin and Gainutdin embody two poles of traditional Russian Eurasianism: on the one hand, Russian nationalism and Orthodox messianism; and on the other hand, a more secular patriotism, which combines great-power ambitions with an acknowledgment of Russia’s multiethnic and multireligious character. Thus Eurasianism has become one of the crystallization points between the various Islamic representative bodies (…)” (p. 161 f.) Alongside these two mainstream bodies of Islam in Russia, there exist many smaller groups. One deserves special mention, the Islamic Commitee of Russia, lead by a former ally of Aleksandr Dugin, who broke with him on several issues, Geidar Dzhemal. The philosopher Dzhemal is an Azeri Shiite (Shiism being the dominant branch of Islam in Azerbaijan), with a close relation to the Islamic Republic of Iran, what separates Dzhemal from the other mentioned Muslim representatives. Strangely this fact is not mentioned by Laruelle. What she stresses, is the importance Dzhemal gives to Islam for securing Russia’s future: “Dzhemal […] states: ‘Russia’s only chance to avoid geopolitical disappearance is to become a Islamic state.’ Thus the movement remained on the borderline of Eurasianism, because it talked of conversion rather than cultural symbiosis ” (p. 147) Dugin’s apparently strong opposition to any conversions on the other hand is self-contradictory given his heavy reliance of his “Traditionalist” foundation on the teaching of René Guénon, also known as Sheikh Abd al-Wâhid Yahya. But it cannot neglected that the Orthodox-Islamic tension in the Eurasianist movement is as much ethnic as religious. The Turkic people can claim to represent “Eurasia” even more than Russians do. “In this view, the Russian people are European and party alien to Eurasia, as opposed to the Turkic people, who are considered to better illustrate the great meeting between Europe and Asia. Russia is no longer understood as a great power but as the most backward part of Europe, by contrast with the dynamism of the Far East and China.” (p. 169) A certain ambiguity in this question goes back to the classic Eurasianist movement of the Twenties of the last century, as Laruelle earlier in a different context has already stated: “Eurasianism’s place within the Russian nationalist spectrum has remained paradoxical due to the fact that it can be interpreted in either a ‘Russocentric’ or a ‘Turkocentric’ way. However, the paradox is not simply in the eye of the outside beholder; it has also divided the Neo-Eurasianists, who have accused each other of advocating the supremacy of one people over another.” (p. 5)
 
Naturally there is no question on which side the Eurasianist interpretation leans in the cases of Turkish Eurasianism outside of Russia, which is the final topic of this manifold book. In Kazakhstan one can state a “Eurasianism in Power” (p. 171), but a pragmatic Eurasianism this is, without any of the eschatological or traditionalist features of Dugin’s world-view. But Kazhakh Eurasianism as a whole is a multifaceted movement: “’Eurasianist’ Kazakh nationalism has several embodiments: a literary tradition introduced by Olzhas Suleimenov; a highly pragmatic variety used by the presidential administration; and a type of Eurasianist rhetoric that merely masks a much more traditional view of the nation and its right to exist, and mentions Russia only in the negative.” (p. 172) Suleimenov being a friend and ally of Lev Gumilëv (p. 175) and an apologist of “multiethnicity, tolerance, and diversity”, as characteristics of Eurasia. (p. 175) Also present in this intellectual Eurasianism seems to be a religious syncretism, “embracing all the religions that have ever (co)existed in the steppe. For example, the Kazakh Eurasianists make a great deal of archaeological traces of Nestorian Christianity, Zoroastrianism, Buddhism, and Shamanism, trying to go beyond the classic Orthodox-Islamic dualism.” (p. 176) President Nazarbaev proposed a “Union of Eurasian States” already in 1994 (p. 177) and embodies a mainly “economically based Eurasianism, whose integrationists ideas are popular among those who have suffered from the breakdown of links between the former Soviet republics.” (p. 177) But Nazarbaev is nothing less than an ideology-free technocrat, he has written even a book “In the stream of history”, in which he claims the Aryan and sedentary origin of Kazakhstan, predating the Mongol nomadic arrival. (p. 186) Additionally, the country’s Muslim character of the country is stressed, and Nazarbaev is proud of the global Islamic relevance Muslim scholars of Kazhakh origin like Al-Farabi and Al-Buruni.
 
Finally the only example of Eurasianism beyond the border of the former Soviet Union, studied by Laruelle, is the case of Turkey. Here the Eurasianist claim of the Turkish people goes along with the implication, “that Russia and Turkey are no longer competing for the mythical territory of Inner Asia – which both Eurasianists and pan-Turkists claim as their people’s ancestral homeland – but are Eurasian allies.” (p. 171) Laruelle starts by postulating common ideological roots of Eurasianism and Turkism, the “official Turkish state discourse on the nation’s identity” (p. 193), in romanticism and “Pan-“Ideologies (p. 188), but this seems to be rather a feature of Pan-Slavism than of Eurasianism with its re-evaluation of the non-Russian strands of the Empire. A similar development in the development from Turkism to Avrasyanism seems to be lacking. Rather it can be seen as a turning the back to the West, to which Mustafa Kemal, the so-called Atatürk (Father of the Turks), wanted to direct the aspirations of the Turks. The author states the original competition between the Turkish Avrasyian tendency and the Russian Eurasianist movements, similar to the natural antagonistic relation of nationalisms. But the interesting developments are the recently “attempts (…) to turn the two ‘Eurasias’ into allies rather than competitors” and parallel “a Dugin-style ideologization of the term in response to American adcendancy.” (p. 198) The few pages Laruelle dedicates to these developments are rather brief, and she has in the mean time published a more extensive study (Russo-Turkish Rapprochement through the Idea of Eurasia: Alexander Dugin’s Networks in Turkey, Jamestown Foundation, Occasional Paper, 2008), which itself has been overtaken by the dismantling of large parts of these „networks“ through the Ergenekon affair, but which is definitively outside the scope of this review.
 
The different manifestations of Eurasianism in this book leave the author and the reader with the question of the unity of Eurasianists idea. Laruelle states that Eurasianism is “a classic example of a flexible ideology. This explains its success, its diversity, and its breadth of coverage.” (p. 221) Without arguing about sheer words the author cannot be followed in her strict subsumption of Eurasianism under the term nationalism. At least a more nuanced view of nation in a more traditional sense, common to both Orthodox and Islamic thinking, in difference to the Western concept of nation-state (as I discussed in the part on Höllwerth) would have to be considerated instead of stating that the Eurasianists “concept of ‘civilization’ is only a euphemism for ‘nation’ and ‘empire.’” (p. 221).

 


Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

URL to article: http://www.eurasia-rivista.org/two-studies-on-neo-eurasianism/19891/

Les mémoires de Jean-Claude Valla

" Jean-Claude Val­la (1944-2010) res­te­ra, de­vant l’his­toire, comme l’une des fi­gures les plus im­por­tantes et les plus at­ta­c­hantes de la Nou­velle Droite, à laquelle son par­cours per­son­nel et son œuvre ne sau­raient tou­te­fois être ré­duits.

Mi­li­tant na­tio­na­liste dans les an­nées 1960, il fut dans la dé­c­en­nie sui­vante le chef de file in­con­tes­té du GRECE et le prin­ci­pal ani­ma­teur, avec Alain de Be­noist, d’un com­bat mé­t­a­po­li­tique qu’il de­vait il­lus­t­rer en lançant la re­vue Élé­me­nts en 1973 et en di­ri­geant les ré­dac­tions d’heb­do­ma­daires aus­si pres­ti­gieux que Le Fi­ga­ro Ma­ga­zine ou Ma­ga­zine Heb­do. Me­neur d’hommes qui sa­vait al­lier la dé­l­i­ca­tesse à la fer­me­té, Jean-Claude Val­la était un grand jour­na­liste, dou­b­lé d’un his­to­rien non con­for­miste et sc­ru­pu­leux.

Ses mé­moires, dont sa dis­pa­ri­tion pré­m­a­tu­rée in­ter­rom­pit mal­heu­reu­se­ment la ré­dac­tion, res­ti­tuent plei­ne­ment sa per­son­na­li­té lu­mi­neuse. Pour être in­com­p­lets, ils n’en cons­ti­tuent pas moins une ma­g­ni­fique leçon de con­vic­tion et de cou­rage, deux ver­tus que les jeunes Eu­ro­péens ne sau­raient trop aujourd’hui cul­ti­ver.


Pour les his­to­riens des idées po­li­tiques, ces En­ga­ge­ments pour la ci­vi­li­sa­tion eu­ro­péenne se­ront do­ré­na­vant in­con­tour­nables. “

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mercredi, 04 décembre 2013

La Légion, «parfaite illustration du dénuement, de l’anonymat et de l’abnégation»

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La Légion, «parfaite illustration du dénuement, de l’anonymat et de l’abnégation»

Ex: http://www.les4verites.com

Editeur chez Bouquins (Robert Laffont), Christophe Parry a dirigé la publication d’un Dictionnaire de la Légion étrangère, sous la direction d’André-Paul Comor.

Les 4 Vérités : Avec le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, ancien déporté, vétéran de l’Indochine et de l’Algérie, qui engagea le 1er régiment étranger de parachutistes dans le putsch des généraux en avril 1961, vient de disparaître l’une des figures les plus prestigieuses de la Légion. Comment se rattache-t-il à l’histoire et à l’esprit de cette troupe d’élite ?

Christophe Parry : Personne mieux que le commandant de Saint Marc, à mon avis, n’a illustré à la fois la devise de la Légion étrangère : « Honneur et Fidélité », le code d’honneur du légionnaire, qui stipule notamment que la mission est sacrée et qu’il faut l’exécuter jusqu’au bout, « s’il le faut, en opérations, au péril de [s]a vie », mais également le code d’honneur « de l’ancien légionnaire », et en particulier son article 4 : « Fidèle à mon passé à la Légion étrangère, l’honnêteté et la loyauté sont les guides permanents de ma conduite. »

C’est en son sein qu’il est parvenu à se reconstruire après Buchenwald – et ce alors qu’en Indochine nombre de ses camarades de combat parlaient la langue de ses bourreaux ; en son sein aussi qu’il a retrouvé la fraternité qui unit ceux qui mettent leur peau au bout de leurs idées, pour paraphraser un autre ancien du 1er REP, Pierre Sergent. En son sein encore, malheureusement, alors qu’il a l’ordre d’abandonner aux Viêt-minh les combattants thôs qu’il a formés, qu’il éprouve la honte de « la trahison, l’abandon, la parole bafouée » – il l’éprouvera une nouvelle fois en Algérie…

La Légion étrangère, a-t-il écrit dans ses Mémoires, fut « la grande affaire » de sa vie. Issu d’une famille catholique caparaçonnée de valeurs ancestrales, il n’a pu rester indifférent à cette foi légionnaire si particulière, qui anime des hommes venus d’horizons et de cultures différents afin de se mettre au seul service de la France. L’on évoque souvent une « mystique » du devoir : le terme prend tout son sens à la Légion. Il suffit d’assister à la commémoration de la bataille de Camerone, à Aubagne, pour comprendre : c’est une véritable liturgie. L’Ancien qui a l’honneur de porter la main articulée du capitaine Danjou jusqu’au monument aux morts remonte la « Voie sacrée », entouré de deux camarades, en une procession des plus émouvantes.

Saint Marc, qui a naturellement une notice dans notre livre, a eu le temps de nous faire passer deux mots de commentaire, par son ami Étienne de Montety : « Bravo et merci ». Autant vous dire que nous en sommes particulièrement fiers…

Vous avez supervisé la publication dans la collection « Bouquins » (Robert Laffont) d’un dictionnaire de la Légion étrangère. Pourquoi ce livre ? Qu’apporte-t-il de nouveau par rapport à la bibliographie déjà importante consacrée à la Légion ?

La Légion, avec près de 150 nationalités représentées en ses rangs, appartient nolens volens au patrimoine mondial de l’humanité. Ne serait-ce qu’à ce titre, il est normal qu’elle fasse l’objet d’une étude historique comme celle-ci, dont l’ampleur – près de 50 historiens français et étrangers, plus de 850 entrées – est sans précédent. Il y a effectivement de nombreux ouvrages consacrés à la Légion, mais ce sont le plus souvent des panégyriques, des mémoires d’anciens, voire des pamphlets : il manquait une étude historique dépassionnée et documentée (les archives de la Légion étrangère, souvent inédites, ont été exploitées pour notre plus grand profit), qui ne traite pas seulement des glorieux faits d’armes, des opex contemporaines, des unités et des « grandes gueules » de la Légion – ils y sont bel et bien –, mais aussi des aspects sociaux, économiques, cultuels et culturels – une étude en somme qui participe au renouveau de l’histoire militaire. Figurent ainsi dans ce « Bouquin », outre le dictionnaire proprement dit, une imposante bibliographie, des cartes, des illustrations et des partitions (celle du fameux Boudin notamment), une filmographie et une discographie, toutes deux inédites, ainsi qu’une anthologie – quelques morceaux choisis de littérature légionnaire. « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir, et plus encore, sur la Légion étrangère, sans oser le demander ! », a pu écrire le lieutenant-colonel Rémy Porte sur son blog (http://guerres-et-conflits.over-blog.com). Mais André-Paul Comor – le maître d’œuvre – et moi-même avons choisi surtout de n’occulter aucun sujet, même ceux qui « fâchent » les bonnes consciences contemporaines : les meilleurs spécialistes traitent donc aussi de la désertion, de la reddition, des bordels de campagne et des maladies (et pas seulement du « cafard »…), d’espionnage ou encore de l’usage de la torture. Naturellement, la guerre d’Algérie, le putsch de 1961 et l’OAS sont longuement étudiés, mais au même titre que la Commune, la Résistance ou la France Libre. À cet égard, qu’il me soit permis de remercier ici tous les auteurs, civils et militaires, français et étrangers, qui ont accepté de participer à cette aventure sous la direction éclairée d’André-Paul Comor.

Pourquoi la Légion étrangère continue-t-elle de susciter autant d’intérêt, en France comme à l’étranger ?

La réputation de la Légion n’est plus à faire, et le succès qu’elle rencontre sur les Champs-Élysées, tous les ans, dit assez l’estime que lui portent les Français. D’ailleurs, le CD qu’a enregistré la Musique de la Légion étrangère, Héros, paru en avril 2013 à l’occasion du 150e anniversaire de la bataille de Camerone, était disque d’or trois mois après sa sortie : succès d’estime, donc, mais aussi commercial. La Légion fait assurément vendre !

Mais au-delà de sa réputation militaire – établie –, ou sociale – école de la deuxième chance, la Légion est un parfait modèle d’intégration –, l’institution fascine parce qu’elle est la parfaite illustration du dénuement, de l’anonymat et de l’abnégation, alors que ne sont plus vénérés aujourd’hui que le fric, l’individualisme et l’indifférence…

Et puis, Étienne de Montety, par ailleurs 1re classe d’honneur de la Légion étrangère, l’explique très bien dans sa magnifique préface : « la littérature à ne pas en douter » confère à cette institution « son essence particulière ». Plus que tout autre, en effet, le légionnaire est présent dans les romans, mais aussi au cinéma, dans les chansons : le mythe du légionnaire au passé mystérieux, tatoué, cafardeux, bagarreur et amateur de femmes et de pinard fait florès. Il sent bon le sable chaud et a mauvaise réputation…

 

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La Légion étrangère, histoire et dictionnaire, sous la direction d’André-Paul Comor, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2013. 1152 p, 32 €. A commander ici

QUAND LA CHINE VACILLERA, LE MONDE TREMBLERA

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QUAND LA CHINE VACILLERA, LE MONDE TREMBLERA

Le cauchemar écologique

Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr

9782842802233.jpgChine : le cauchemar écologique est le titre du dernier ouvrage de Sébastien le Belzic, correspondant de presse en Chine et romancier (Le lotus et le dragon, éditions Zinedi, 2003). Ce livre a été écrit à partir des données et des enquêtes de terrain qu'il a pu effectuer sur place en contact des acteurs du drame écologique (militants d'ONG, victimes des pollutions).  Sur la forme, ce  livre de 109 pages est très agréable à lire et bien documenté, mais une bibliographie, même sommaire aurait été la bienvenue. L'auteur a pris soin d'intégrer des petits encarts récapitulant les points ou les chiffres clefs des phénomènes observés. Sébastien Le Belzic souhaite informer, alerter à partir des informations qu'il a pu collecter pour ses reportages.


Sur le fond, oui, la Chine, deuxième économie mondiale, est bien le premier pollueur de la planète. Ceci, on le savait déjà, mais Sébastien Le Belzic nous apporte des précisions, des faits concrets et des informations, souvent de première main, très inquiétantes sur les conditions sanitaires en Chine, mais aussi sur la résistance des populations aux abus des autorités. Les mouvements de contestation populaire sont importants, 500 manifestations quotidiennes, et ceci en dépit de la censure et des risques sur la personne. Les informations circulent via le réseau Twitter chinois, Weibo, facilitant ainsi l'organisation d'actes revendicatifs et l'information des ONG, chargée de la défense de l'environnement... ONG, qui nous paraissent, selon notre point de vue, remplir une mission ambiguë de protection de l'environnement et d'outils de dépréciation de l'image de la Chine au service des Ėtats-Unis, car la guerre économique fait rage entre les deux supers-grands : Ma Jun, d'abord journaliste d'investigation (donc un « opposant »), a été officiellement promu directeur de l'Institut des Affaires publiques et Environnementales, puis classé par la « voix de l'Amérique », The Times, parmi les 100 personnes les plus influentes du monde...  

Une résistance des plus légitime


On ne compte plus les villages aux populations ravagées par des épidémies de cancer (plus de 450) : statistiquement, les cancers du poumon ont augmenté de 645% ; une hausse de 98% des accidents industriels depuis 2010 dans une économie en surchauffe, au sein d'entreprises peu intéressées par les conditions de travail de ses ouvriers. 


L'auteur nous présente le cas des « ateliers de la sueur d'Apple » dans les maquiladoras chinois où règnent le travail des mineurs, les discriminations à l'embauche, les heures supplémentaires imposées et non payées, un taux de suicide record, les expositions aux produits chimiques... Sébastien le Belzic nous expose d'autres affaires, comme celles du lait contaminé et autres gourmandises empoisonnées qui ont mis un coup de projecteur sur la mauvaise qualité de certains produits chinois. Les « contrôles qualités » se sont renforcés, mais beaucoup de produits destinés à l'export ne quittent pas les usines ou restent à quai : 51% des aliments chinois ayant fait l'objet d'audits sont impropres à la consommation ou facteurs de risques sanitaires... Parmi les sujets les plus préoccupants : les biotechnologies. Outre les OGM, qui sont censées résoudre en partie les problèmes alimentaires du pays, les scientifiques chinois lorgnent du côté du clonage des embryons humains pour s'emparer du juteux marché des transplantations d'organes : le professeur de philosophie près l'Académie des Sciences sociales de Chine, Qiu Renzong aurait déclaré : « Selon la pensée confucianiste, une personne n'est considérée comme un être humain qu'après sa naissance. Les embryons et les fœtus ne sont donc pas des êtres humains (…) C'est la raison pour laquelle, il n'y a pas de problème pour les Chinois à détruire des embryons humains pour conduire les recherches sur les cellules souches ». Si Confucius l'a dit... La lecture de cet ouvrage ouvre de nombreuses pistes de réflexions dépassant le cadre, déjà catastrophique des problèmes sanitaires et environnementaux. J'en retiendrai deux. Tout d'abord, la montée d'une résistance citoyenne qui tôt ou tard va finir par prendre dessus : et, à ce moment-là, si la crise économique et sociale chinoise ne peut être canalisée, le vacillement chinois aura une répercussion planétaire (pensons aux risques de conflits avec les voisins asiatiques de la Chine, la fuite des bons du trésor chinois investis aux Ėtats-Unis, etc.). Enfin, si dans une perspective « plus heureuse » pour les Chinois, leur pays venait à se hisser à la tête des premières puissances économiques du monde, on peut s'interroger sur les valeurs offertes par ce nouveau modèle.... Un capitalisme pragmatique et sauvage, certes. Un idéal ? Une projet de société ? Probablement aucun.


Chine : le cauchemar écologique, de Sébastien Le Belzic, Editions SEPIA

mardi, 03 décembre 2013

Détournement d'héritages...

Détournement d'héritages...

 

Detournement-heritages-e.jpgEx: http://metapoinfos.hautetfort.com

Les éditions L'Æncre viennent de publier un essai d'Aristide Leucate intitulé Détournement d'héritages - La dérive kleptocratique du monde contemporain. Docteur en droit et journaliste, Aristide Leucate collabore notamment à Boulevard Voltaire.

Devenir nomades, apatrides, déracinés, acculturés, métissés, aseptisés…

Vous balayez beaucoup de thèmes, l’islam côtoyant la « mal-bouffe », elle-même voisinant avec la diplomatie, le « pouvoir d’achat » et des portraits politiques.

En choisissant pour titre Détournement d’héritages, j’ai emprunté une formule que les notaires connaissent bien, mais aussi ceux qui se disent victimes d’indélicatesses de la part de défunts qui les auraient déshérités. Par-là, j’ai souhaité montrer la vie des gens, notre vie. Nous sommes quotidiennement confrontés à des problèmes aussi divers que l’alimentation, la santé, la météo, la peur, etc. Tous les jours, le journal télévisé, la radio ou Internet relatent les horreurs et autre événements de l’humanité. Quand vous prenez le métro, vous vous affrontez à la réalité brute et entêtée, celle qui vous fait prendre conscience (si vous faites marcher votre sens critique) de tous ces thèmes abordés dans mon livre.

Vous traitez aussi de l’homosexualité et de l’antiracisme. Deux questions relativement explosives quand on sait que la liberté d’expression en ces domaines est en résidence surveillée.

Les débats, souvent vifs, qui ont opposés partisans et contempteurs du « mariage » pour tous et la victoire indiscutée des premiers est symptomatique, à cet égard, de la prégnance de ce discours univoque et, in fine, totalitaire, de la psychanalyse auto-érigée en arbitre des orientations sexuelles. À l’évidence, il me semble que l’enracinement de ce discours dans l’esprit de l’opinion comme dans celui de l’université, a contribué à l’émergence de théories farfelues (« gender », mariage homosexuel, homoparentalité, etc.), appuyées par des revendications marginales, mais puissamment relayée au sein des médias et des cercles de pouvoirs. Il en va de même concernant la question de l’antiracisme, que j’aborde sous l’angle, là encore, totalitaire, d’une religion d’État.

Mon propos sera loin de faire l’unanimité, je sais. Et alors ! En cohérence avec ma démarche, si je combats la pensée unique de gauche, ce n’est pas pour me complaire et m’encaserner (et avec moi, les lecteurs) dans une pensée unique de droite. C’est pourquoi j’appelle à une lecture attentive et subtile de ce livre touchant bien d’autres domaines qui sont autant d’indices de la dépossession de nous-mêmes, en tant que peuple, en tant que Français, en tant qu’Européens.

Pourquoi avoir sous-titré votre livre « la dérive kleptocratique du monde contemporain » ?

Le sous-titre éclaire bien souvent le titre. Par l’usage d’un mot quelque peu inusité, j’ai voulu montrer (et c’est tout le propos du livre) que nous étions volés à nous-mêmes par ceux qui nous dirigent. En d’autres termes, nous ne nous reconnaissons plus nous-mêmes. C’est un fait indéniable que nos sociétés contemporaines changent de visage sous les effets conjugués d’une immigration de masse (qui est le vecteur de l’islamisation de nos pays) et d’une société de consommation de plus en plus addictive et hédoniste (donc superficielle et éphémère), avec l’obligation corollaire de communier obligatoirement dans la religion totalitaire des droits de l’homme. Tels sont, selon moi, les marqueurs principaux de l’idéologie mondialiste. Le problème, voire le danger absolu pour notre civilisation française et européenne, est que nous finissons par « oublier » progressivement notre être profond et que nous ne savons plus dans quelle direction nous allons. Nous sommes devenus des consommateurs mondialisés, c’est-à-dire, nomades, apatrides, déracinés, acculturés, métissés, aseptisés (par l’hygiénisme ambiant), conformistes (notre esprit critique ayant été étouffé par le « politiquement correct »).

Vous brossez un tableau apocalyptique…

Hélas, je n’y suis pour rien, puisque je me suis borné à photographier la réalité en assortissant mes clichés d’une grille d’interprétation, laquelle est forcément subjective, donc discutable. Mais casser ou cacher le thermomètre ne fait nullement redescendre la température et la grippe est toujours là.

Aristide Leucate, propos recueillis par Fabrice Dutilleul

samedi, 30 novembre 2013

Últimos escritos y discursos de Giovanni Gentile

Últimos escritos y discursos de Giovanni Gentile

Publicado por edicionesnuevarepublica

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Últimos escritos y discursos de Giovanni Gentile

NOVEDAD

«Últimos escritos y discursos de Giovanni Gentile.

24 de junio de 1943 – 15 de abril de 1944»

● Colección «Europa Rebelde» / 31

● Barcelona, 2013

● 20×13 cms., 148 págs.

● Cubierta a todo color, con solapas y plastificada brillo

PVP: 15 euros

Orientaciones

Cuando la noche del 15 de abril me fue dada la dolorosa noticia de que Giovanni Gentile había sido asesinado traicioneramente, la primera palabra que dije, tomado por una profunda angustia, a quien estaba, lejano, al otro lado del teléfono, fue: ¡No es posi­ble, no es cierto! ¡No debería serlo! Pero el enemigo había que­rido cometer una infamia sin nombre, había querido ensuciarse con uno de los más oscuros delitos que la historia recuerda. El enemigo no había vacilado al dar la orden de asesinar tam­bién a este italiano, consciente de la permanente grandeza de la nación y convencido, desde el primer día de la traición, de la necesidad de trabajar, con todas sus fuerzas físicas y espiri­tuales, para que el pueblo italiano se volviese a poner en pie, y marchase de nuevo hacia su destino. Así, las manos sacrílegas, que han golpeado hasta la muerte a Giovanni Gentile, han priva­do a la Nación de uno de sus ciudadanos más fieles, a la cultura italiana y europea de uno de sus más elevados representantes, a la escuela de su más grande Maestro, al mundo de un filósofo, entre los más profundos.

Cario Alberto Biggini (Filósofo, Ministro de Educación de la R.S.I.)

lundi, 25 novembre 2013

Konservative Revolution in Europa?

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Konservative Revolution in Europa?

Erik Lehnert

Ex: http://www.sezession.de

Die „Konservative Revolution“ gehört zu den „erfolgreichsten Wortschöpfungen des neueren Ideengeschichtsschreibung“ (Stefan Breuer) und ist dennoch umstritten wie kaum ein zweiter Begriff. Das mag seinen Grund in den programmstischen Aussagen dieser Denkrichtung haben, die seine Gegner gern anderen Ideologien zuschlagen würden. Es kann aber auch daran liegen, daß die KR als ein spezifisch deutsches Phänomen angesehen wird und deshalb den Großideologien des 20. Jahrhunderts zugerechnet werden soll.

Der neue Band aus der Reihe „Berliner Schriften zur Ideologienkunde“ [2] widerlegt diese Auffassungen. Bereits Armin Mohler hatte in seiner grundlegenden Arbeit zum Thema darauf hingewiesen, daß es nicht nur eine europäische, sondern auch eine universale Dimension der konservativ-revolutionären Strömung gebe.

Tatsächlich entdeckt man bei genauerer Betrachtung eine lange Reihe von Persönlichkeiten, die seit dem Ende des 19. Jahrhunderts Ideen vertraten, die man als „jungkonservativ“, „völkisch“ oder „nationalrevolutionär“ bezeichnen könnte, und es gab auch Bewegungen, die bestimmte „bündische“ Züge aufwiesen oder Ähnlichkeit mit dem Landvolk hatten. Von Fjodor M. Dostojewski und Charles Maurras bis zu Julius Evola, T.S. Eliot und Sven Hedin reicht ein erstaunlich weites Spektrum, das bisher noch nie unter dem Gesichtspunkt betrachtet wurde, daß man es mit Repräsentanten einer großen, die Geistesgeschichte unseres Kontinents nachhaltig beeinflußenden ideologischen Richtung zu tun hatte.

Der Band versammelt Aufsätze zu folgenden Ländern: England, Italien, Niederlande, Belgien und Frankreich. Am Beispiel von Julius Evola wird zudem die europäische Dimension deutlich, die auf einzelne Vertreter zurückzuführen ist. Mit Hans Thomas Hakl, Alain de Benoist und Luc Pauwels sind ausgesprochene Kenner der jeweiligen Länder als Autoren vertreten. Der Herausgeber, Karlheinz Weißmann, ist sicher der beste Kenner der Materie in Deutschland, was er nicht zuletzt mit der Neufassung von Mohlers Klassiker unter Beweis gestellt hat. In seinem Vorwort wirft Weißmann einen Blick auf die restlichen Länder Europas und kommt zu folgendem Fazit:

 Es dürfte […] unmittelbar deutlich geworden sein, daß keine einfache Antwort auf die Frage nach der europäischen Dimension der Konservativen Revolution möglich ist. Der Hinweis auf eine „Welle des antidemokratischen Denkens“ , die Anfang der dreißiger Jahre den Kontinent erfaßte, genügt jedenfalls nicht, um zu erklären, warum sich in bestimmten Ländern konservativ-revolutionäre Vorstellungen ausbreiteten, in anderen nicht; vielmehr ergibt sich folgende Bilanz:

• Die kulturelle und politische Nähe zu Deutschland konnte förderlich wirken (Niederlande, Belgien, Schweden, mit Vorbehalt Dänemark), aber von Zwangsläufigkeit ist keine Rede (Österreich, Schweiz),

• die Erfahrung der nationalen Demütigung und Schwäche spielte sicher eine Rolle (Italien, Belgien), war aber nicht ausschlaggebend (Frankreich, Großbritannien),

• was zuletzt bedeutete, daß die Krise des liberalen Systems, das als dysfunktional betrachtet wurde (Frankreich, Italien, Belgien, in gewissem Sinn auch die Niederlande und Großbritannien), den Ausschlag gab und jene Impulse freisetzte, die darauf abzielten, eine Konservative Revolution in Gang zu bringen,

• jedenfalls den Versuch zu unternehmen eine „vierte Front“ aufzubauen: gegen Kapitalismus, Kommunismus, Nationalsozialismus.

• Unbeschadet davon gilt aber, daß nur in Deutschland die Konservative Revolution zur „dominanten Ideologie“ werden konnte, weil bestimmte geistige Dispositionen und die kollektive Demütigung durch Niederlage und Versailler Vertrag die Entwicklung unerbittlich vorantrieben.

Die Untersuchung der europäischen Aspekte der Konservativen Revolution gilt schon lange als Desiderat der Forschung zur Geschichte des Konservatismus. Mit dem Erscheinen des Bandes ist ein großer Schritt in dieser Richtung getan. Er bringt nebenbei einige Antworten auf die Frage, warum sich die KR trotz ihrer Erfolglosigkeit als so zäh erwiesen hat, daß ihr auch heute noch ein gewisses Faszinosum nicht abgesprochen werden kann. Er bringt in uns etwas zum Klingen und verweist damit auf die Antinomien, die für den Menschen unüberwindlich sind: „Konservative Revolution nennen wir die Wiedereinsetzung aller jener elementaren Gesetze und Werte, ohne welche der Mensch den Zusammenhang mit der Natur und mit Gott verliert und keine wahre Ordnung aufbauen kann.“ (Edgar Julius Jung)

Der Band umfaßt 244 Seiten, kostet 15 Euro und kann hier bestellt werden [2].


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/41893/konservative-revolution-in-europa.html

URLs in this post:

[1] Image: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2013/11/9783939869634.jpg

[2] Der neue Band aus der Reihe „Berliner Schriften zur Ideologienkunde“: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/institut-fuer-staatspolitik-/berliner-schriften-zur-ideologienkunde/363/die-konservative-revolution-in-europa?c=18

dimanche, 17 novembre 2013

L'uomo che cavalcava la tigre

L'uomo che cavalcava la tigre. Il viaggio esoterico del barone Julius

di Andrea Scarabelli

Ex: http://www.juliusevola.it

img781.jpgQuello che presentiamo è un autentico viaggio, realizzato attraverso le opere pittoriche evoliane, che ripercorre le tappe fondamentali della vita di quello che è uno dei protagonisti della cultura novecentesca. Un viaggio nel quale Evola non è una semplice comparsa ma autentico medium delle sue opere, trascinando il lettore all'interno del suo mondo, biografico ma soprattutto metabiografico.

Un passo per volta, però. Lo sfondo di queste pagine è il vernissage di un'ipotetica esposizione: “Ea, Jagla, Julius Evola (1898-1974), poeta, pittore, filosofo. Il barone magico. Attraverso questa Mostra, promossa dalla Fondazione Julius Evola, conosceremo l'Evola pittore futurista e dadaista. È questa la prima retrospettiva a lui dedicata nel XXI secolo” (p. 13). Henriet ci invita a questa esposizione immaginaria, all'interno della quale ogni dipinto prende vita, inaugura una dimensione metatemporale e ci conduce attraverso le sillabe alchemiche dell'universo pittorico evoliano. Senza però fermarsi alle tele, a futurismo e dadaismo ma estendendosi all'interezza della “tavolozza dai molti colori dell'Irrazionalismo evoliano” (p. 13), momento altresì fondamentale per accedere alla cultura continentale novecentesca. E chi conosce il pensiero di Evola sa bene che tipo di valenza conferire al termine “irrazionale”...

Ad accompagnare il lettore altri non è che Evola stesso, a volte sostituito dal suo doppio Ea (uno degli pseudonimi con cui questi firmava taluni dei suoi contributi su Ur e Krur, alla fine degli anni Venti). Ogni dipinto “esposto” in quella che può considerarsi una galleria anzitutto interiore ridesta nel filosofo ricordi, universi, dimensioni – realtà. In ognuno dei ventisei capitoli che costituiscono il volumetto – molti dei quali recano, non casualmente, i titoli di opere evoliane, come Five o' clock tea, Nel bosco e Truppe di rincalzo sotto la pioggia – il lettore percorre i labirinti di Evola, ognuno dei quali avente una via d'accesso differente ma tutti diretti verso il cuore della sua Weltanschauung.

In questa dimensione, a metà tra la realtà fisica ed una onirico-allucinatoria, personaggi reali interagiscono con figure fantastiche – questo l'intreccio, abilmente restituito dalle pagine di Henriet. Non è difficile così scorgere un Evola intento a leggere recensioni dei suoi dipinti sulle colonne di riviste intemporali, intrattenere conversazioni con personaggi fantastici, percorrere dimensioni ontologiche ultraterrene. Ma, al contempo, a questi itinerari sono accostati momenti storici ben precisi, con il loro corollario umano - appaiono allora Arturo Reghini, Sibilla Aleramo, Arturo Onofri, Giulio Parise e gli iniziati del Gruppo di Ur.

Ed ecco evocati, come d'incanto, gli anni Venti, delle avanguardie e dei cenacoli esoterici. Ecco le feste organizzate dagli aristocratici, frequentate dal giovane Evola, nella fattispecie una, tenutasi per festeggiare la fine della Prima Guerra Mondiale: “Julius è vestito di nero, ed ha il volto coperto da una maschera aurea, provvista di un lungo naso conico” (p. 16). È l'unico, in Italia, tra i futuristi, ad apprezzare l'arte astratta. Il futurismo non è che una maschera, gli rivela la duchessa de Andri, organizzatrice della festa, liberatevene. E, tra le boutade di Marinetti e gli abiti disegnati da Depero, “egli andò oltre” (p. 22).

Non è che l'inizio: la realtà onirica diviene visione “vera” e simboli percorrono le trame dei vari capitoli, rendendoli interdipendenti tra loro: l'ape austriaca che, muovendosi a scatti con un ritmo metallico, si posa sulla tela appena conclusa di Truppe di rincalzo sotto la pioggia è la stessa che accompagna il giovane poeta Arturo Onofri tra i colpi delle granate della Grande Guerra, nella quale “la voce di Evola è a favore degli Imperi Centrali: l'Austria e la Germania” (p. 26).

Attraversati gli scandalismi e i manifesti futuristi, percorso il nichilismo dadaistico, il cammino del cinabro evoliano procede: “In un dorato pomeriggio autunnale, in Roma, nel 1921, alle ore 17, infine Evola capì. Aveva da poco smesso di dipingere. Quell'esperienza artistica era giunta alla fine, nel senso che le sue potenzialità creative si erano esaurite: tutto quel che poteva fare attraverso i quadri per procedere nella sua ricerca interiore, ebbene, lo aveva fatto” (p. 28). Alle 17.15, Evola si libera del suo doppio dadaista per procedere oltre, dopo l'abisso delle avanguardie per poi risalire, senza incappare nell'impasse dell'inconscio freudiano surrealista e della scrittura automatica. Via, verso Ur e Krur, La Torre e la sua rivolta contro la tirannia della modernità.

Come già detto, il percorso tracciato da Henriet non si arresta all'esaurimento della fase artistica, ma procede, percorrendo tutte le sue fasi fondamentali. Un altro frammento di realtà, trasfigurato e sublimato nelle serpentine dell'ermetismo pittorico del futuro filosofo: il XXI aprile 1927, dies natalis Romae, coglie il Nostro affacciato alla finestra di una torre – non d'avorio ma “di nera ossidiana” – mentre assiste da lontano ad una parata. “Tutta l'Urbe è in festa, ma Ea preferisce restarsene da solo, nel proprio salone. Per lui, in fondo, il fascismo è troppo plebeo” (p. 41). Ed ecco comparire, a cavallo di farfalle che sorvolano la Città Eterna, gli altri membri del Gruppo di Ur, quasi a formare una delle loro catene nei cieli liberi sopra la città, sopra il mondo intero, al di sopra della storia. Henriet rievoca qui le vicende legate alla celebre Grande Orma (episodio con retroscena ancora da scoprire, come testimonia il recente ottimo libro di Fabrizio Giorgio, Roma Renovata Resurgat, Settimo Sigillo, Roma 2012): “Nel 1923 hanno donato al capo del Governo un fascio formato da un'ascia di bronzo che proviene da una misteriosa e antica tomba etrusca, e dodici verghe di betulla, legate con strisce di cuoio rosso” (p. 42). La Tradizione porge la mano alla Storia, aspettando una risposta. Sono anni cruciali, questi, nei quali in poche ore possono decidersi non solo i destini di un decennio ma le sorti di un'intera civiltà. Riuscirà il fascismo a farsi depositario del proprio destino romano? Sono in molti a chiederselo. Attonito, Evola assiste al Concordato, al vanificarsi di un sogno, “ancora una volta è solo”, “uno spirito libero e aristocratico, fuori tempo e fuori luogo” (p. 42): in una parola, inattuale, in senso nietzschiano. Così, mentre le piazze gorgogliano dei singhiozzi gioiosi di quegli stessi che all'indomani del fallimento del fascismo prepareranno le forche e accenderanno i roghi, Evola se ne rimane in disparte. Alla fine della scena, una camicia nera emerge dal buio della notte, gli si avvicina, pronunciando, con una voce d'acciaio, queste parole: Il Natale romano è finito, barone. Da ora in poi, il destino degli eventi a venire è già scritto.

Ed ecco la Seconda Guerra Mondiale, la guerra civile europea, l'inizio di un nuovo ciclo, sul quale già pesa il presagio dell'ipoteca. Il viaggio nella prima mostra evoliana del XXI secolo continua, tra anticipazioni e retrospettive. Nella camera magica, Evola vede quello che sarà il suo destino: “In piedi, tra le rovine fumanti d'Europa, al termine della Seconda Guerra Mondiale, si aggira per Vienna. 1945. Una visione di morte. La tigre diventa metallo: la carne si solidifica” (p. 47). Sbalzato contro un muro dallo spostamento d'aria causato da una bomba, trascorrerà il resto della sua esistenza affetto da una semiparalisi degli arti inferiori.

Il Barone è costretto su una carrozzella, novella tigre d'acciaio. Il secondo dopoguerra. Con una certa ironia (che non sarebbe dispiaciuta al Barone ma che forse non piacerà a certi “evolomani”, come scrive Gianfranco de Turris nella sua Introduzione) l'autore immagina che proprio a cavallo di questa nuova tigre il Nostro continui la sua battaglia. Inizia a dipingere copie dei suoi dipinti degli anni Venti, dispersi (ossia venduti) durante la celebre retrospettiva del 1963. Eppure, anche in questa nuova situazione, si profilano nuovi attacchi, nuove situazioni da superare, come i Rivoluzionari del Sesso (evidente richiamo alle dottrine di Wilhelm Reich). Ed ecco gli Anti-Veglianti, Signori dell'Occhio, che tentano di impiantare un Occhio televisivo al posto di quelli biologici, teso ad uniformare Evola al mondo moderno, alla tirannia dell'homo oeconomicus e dei Mezzi di Comunicazione di Massa, che al terzo occhio ne sostituiscono uno artefatto e anestetizzante, che riduce l'uomo a Uomo Banale e Mediocre. Ma Evola riesce a fuggire.

Ennesima anticipazione: questa volta in alta montagna, molti passi sul mare, ancora di più sull'uomo, come aveva scritto Nietzsche. Eccolo assistere in anteprima alla deposizione delle sue ceneri sul ghiacciaio del Lys. Allucinato da uno dei suoi quadri, Evola ha una visione di quel che sarà: “Il vento spira freddo, la luce del sole è netta, brillante. Il silenzio domina tutto. I ghiacci eterni scintillano. V'è una gran quiete, tesa, nervosamente carica di energia in potenza” (p. 36). Per disposizione testamentaria, il suo corpo viene cremato, le ceneri disperse sulle Alpi. Così vive la propria morte Ea, Jagla, il Barone – nel libro non la conoscerà mai più, fisicamente. Si addormenterà, sognando un'intervista realizzata per la televisione svizzera nei primi anni Ottanta. Il “diamante pazzo” che scaglia bagliori qua e là, illuminando ora l'uno ora l'altro frammento del firmamento occidentale, è seduto “sulla sua tigre a dondolo, in legno aromatico e dai colori smaltati in vernice brillante” (p. 67). Certo, pensa Evola beffardamente, parlare di certe cose nel mondo moderno, servendosi dei media (chissà che avrebbe pensato oggi, nell'epoca della Rete...), non è certo ottimale. Comincia a dubitare della sua decisione di concedere l'intervista. Questa posizione a cavallo della tigre comincia ad apparirgli un po' scomoda. Risponde alle domande, ribadendo le proprie posizioni di fronte al neospiritualismo, alle censure di certe cricche intellettuali e via dicendo. Ma la realtà del suo sogno inizia a sfaldarsi. Il suo pellegrinaggio nel kali-yuga lo ha prosciugato: “Evola non immaginava che sarebbe stato così difficile. Il sogno della realtà è diventato un caos indistinto di colori acidi” (p. 71). Abbandonandosi al disfacimento dell'architettura onirica nella quale si vive morente, si spegne, “gli occhi accecati da una radianza aurea intensissima” (Ibid.). Il confine tra sogno e realtà è disciolto per sempre: Evola, che aveva visto la propria fine vivente in uno dei suoi quadri, ora vive la propria morte in un sogno.

Scritto con un registro stilistico iperbolico ed evocativo, il libro di Henriet, come messo a fuoco da de Turris nella già citata introduzione, non è però solo una rassegna di queste esperienze, quanto piuttosto una ricognizione sul senso dell'interezza del sentiero del cinabro, portato a stadio mercuriale durante il corso della vita del Nostro. Come è noto, a partire peraltro dalla sua biografia spirituale, il Cammino del cinabro, Evola diede pochissimo spazio a dettagli di ordine personale, preferendo ad essi un'impersonalità attiva fatta di testimonianze ed opere. In uno degli ultimi capitoli, Henriet scrive: “Della vita privata di Ea si sapeva poco, era come se non gli fosse accaduto nulla di personale. Egli era semplicemente il mezzo, uno dei possibili, attraverso i quali l'Io originario – la Genitrice dell'Universo, una delle Madri di Goethe – operava su quel piano della realtà, governato dalle regole del tempo e dello spazio” (p. 62). In questo può risolversi l'esercizio della prassi tradizionale, per come interpretata dal filosofo romano. Una azione nella quale l'essere un mezzo di istanze sovraindididuali non annichilisce l'Io, come vorrebbero invece talune spiritualità fideistiche sempre avversate da Evola, ma lo potenzia, finanche a realizzarlo in tutti i suoi molteplici stati. Un monito, questo, quanto mai attuale, tanto per accedere all'universo evoliano quanto per attraversare illesi il mondo moderno, sopravvivendo alle sue chimere e fascinazioni.

Alberto Henriet, L'uomo che cavalcava la tigre. Il viaggio esoterico del barone Julius. Presentazione di Gianfranco de Turris, Gruppo Editoriale Tabula Fati, Chieti 2012, pp. 80, Euro 8,00.

 



titolo: L'uomo che cavalcava la tigre. Il viaggio esoterico del barone Julius

autore/curatore: Andrea Scarabelli
fonte: Fondazione Julius Evola
tratto da: http://www.fondazionejuliusevola.it/Documenti/recensioneScarabelli_Sito.doc
lingua: italiano
data di pubblicazione su juliusevola.it: 10/06/2013

samedi, 16 novembre 2013

Géopolitique de l’Arctique

Géopolitique de l’Arctique (Th. Garcin)

Géopolitique de l’Arctique. Thierry Garcin, éditions Economica, 2013 , 186 pages

Cet ouvrage était nécessaire : en effet, depuis 2007 ou 2008, l’Arctique avait connu une certaine vogue médiatique (année polaire internationale, fantasme sur la route du nord-ouest qui serait dégagée avec le réchauffement climatique – ce qui apparaissait comme la seule bonne nouvelle dudit réchauffement–, drapeau en titane planté par les Russes sous le pôle Nord, …). Depuis, même si l’intérêt s’émoussait, l’Arctique demeurait la source d’un certain intérêt géopolitique mais aussi l’exemple d’une méconnaissance certaine.

Cette lacune est comblée par l’ouvrage très pédagogique de Thierry Garcin, HDR et producteur à France Culture d’une bonne chronique de géopolitique.

Le livre est divisé en trois parties : la première nous explique ce qu’est l’Arctique, sa géographie et son histoire, mais aussi la question du réchauffement climatique et les enjeux scientifiques. La deuxième nous décrit les enjeux contemporains (géopolitiques au sens étroit) qui sont juridiques, économiques et stratégiques. La troisième aborde quelques points particuliers : l’indépendance programmée du Groenland, le rôle des acteurs secondaires, le rôle des organisations régionales.

De la lecture, aisée et pédagogique, agrémentée de quelques encadrés et d’un cahier de cartes couleurs, on retient que l’Arctique est une zone des extrêmes, qui est plus un « enjeu » qu’un acteur, pour reprendre une formule de la conclusion. Il est à l’équilibre entre les actions des puissances riveraines, qui s’entendent pour ne pas s’entendre et surtout exclure les non riverains de leurs conversations. Surtout, cet équilibre est marqué par le déséquilibre des ambitions et des moyens, et de façon sous-jacente par le déséquilibre de puissance entre les acteurs : Russie et Etats-Unis d’un côté, Danemark (et bientôt Groenland peuplé de 58 000 habitants) de l’autre, puissances moyennes comme le Canada ou la Norvège entre les deux.

Ces disparités géographiques, humaines, stratégiques, économiques expliquent les contrastes et les chocs, mais aussi, de façon paradoxale, les accords, rendus nécessaire par la dureté des conditions géographiques. Car voici le grand enseignement du livre : malgré tous les fantasmes (navigation rendue plus facile ou exploitation des ressources devenant plus intense), les conditions sont très adverses et éloignent la perspective d’une vie « normale » en Arctique. De ce point de vue, l’Arctique demeure une région durablement exceptionnelle et non intégrée. Le deuxième enseignement réside dans la négligence avec laquelle beaucoup (Danemark mais aussi Europe) accueillent l’indépendance programmée du Groenland.

Au final, le livre réussit à être à la fois agréable à lire et informatif en proposant un bel appareil documentaire (bibliographie fournie, index). On regrette l’apparence des cartes qui auraient pu être redessinées par un professionnel. Le défaut est mineur comparé à l’ensemble des atouts offerts.

O. Kempf

lundi, 04 novembre 2013

LIBIA: El descrédito de la democracia


LIBIA
El descrédito de la democracia
 

POR EDUARDO VELASCO
 
Prólogo de Manuel Galiana
 
Diseño: Fernando Lutz
Maquetación: Manuel Q.
Colección: Helénica
Papel blanco 90gr.
Páginas: 146
Tamaño: 21 x 13’5 cm
Edición en rústica (cosido) con solapas de 8 cm
P.V.P.: 14’5 €
(Gastos de envío no incluidos)
 
ISBN: 978-84-940846-7-6 
 
 
Sabadell-CAM: 0081 3176 22 0006048819
 
 
La Primavera Árabe en general y la Guerra de Libia en particular, son los acontecimientos estelares del 2011, junto con los movimientos de protesta supuestamente espontáneos que están teniendo lugar en todo Occidente. A diferencia de Iraq, con Libia no se han visto a las masas populares gritando "No a la guerra". Existen varios motivos. Uno de los más importantes es que la Guerra de Libia no ataca a los intereses de la oligarquía capitalista de Francia, sino que los defiende. El otro es la desinformación: según nuestros medios de comunicación, el mundo árabe ha decidido "perrofláuticamente" que quiere ser demócrata como sus "admirados" prohombres de Occidente, y Gadafi era simplemente un "sátrapa" que había que derribar. Pero ¿acaso no lo era Saddam Hussein? ¿Y no lo siguen siendo Mohamed VI (…) y el rey saudí Abdulá? ¿Y qué pasa con las dictaduras de Qatar, Kuwait, Emiratos Árabes Unidos y Bahréin? ¿Por qué ha atacado la OTAN a Libia y por qué se ha armado, en tiempo récord, un extraño movimiento "rebelde", que en buena parte no es ni siquiera libio?
 
(Eduardo Velasco, extracto introducción)
 
ÍNDICE
                                              
I – Tragedia en el Mare Nostrum                                   
II – Proyectos coloniales en África: Italia y Rusia                
III – El rey Idris y la Revolución Verde                       
IV – Poderoso caballero es don petróleo: La política petrolera de Gadafi
V – Nivel de vida en Libia y políticas sociales de Gadafi      
VI – El problema del Agua: resuelto                             
VII – La cuestión identitaria: Gadafi y las tribus libias         
VIII – Gadafi y la religión                                    
IX – Terrorismo patrocinado por Libia                        
X – El fracaso del panarabismo y el éxito del Panafricanismo: Los Estados Unidos de África
XI – El Dinar-Oro y el dominio de África : La conexión Strauss-Kahn y Libia “Des-gadafización” del sistema financiero Libio y rentabilidad de la guerra.
XII – Quienes están detrás de la guerra de Libia                    
XIII - ¿Quiénes son “los rebeldes libios”?                                
XIV – Comienza la guerra                                    
XV – Organización Terrorista del Atlántico Norte: Crímenes de guerra de la OTAN en Libia            
XVI – Libia en el gran tablero: La atlantización del Mediterraneo                        
XVII – Futuro de Libia y próximos pasos del atlantismo en África: España y Argelia                          
XVIII – Africom y el proyecto atlantista para África 
XIX – Conclusiones                                                           

jeudi, 31 octobre 2013

Nietzsche fenomenologo del quotidiano

 

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Scolari, Paolo, Nietzsche fenomenologo del quotidiano

 

 

 

Milano-Udine, Mimesis , 2013, pp. 233, euro 20, ISBN 978-88-5751-472-7

 

 

Recensione di Massimiliano Chiari 

Ex: http://recensionifilosofiche.info

 

 

Nietzsche è stato senza dubbio un filologo precoce e promettente: non ancora venticinquenne, e non ancora laureato, ottenne – per meriti scientifici – la cattedra di filologia classica all’Università di Basilea. È stato anche, e in misura incommensurabilmente maggiore, un filosofo di primissimo piano capace di condizionare il pensiero filosofico dell’intero Novecento, e oltre. Tutto ciò è assolutamente noto, direi a tutti.

 

 

Ciò che, invece, è senza dubbio meno universalmente noto del pensiero di Nietzsche, è la sua propensione fenomenologica verso la quotidianità, la sua capacità – cioè – di offrire una lettura tagliente, profonda, lucidissima e in molti casi profetica (nel senso di anticipatrice) della realtà quotidiana e delle sue strutture sociali ed economiche. Accanto a un Nietzsche “maggiore” (filologo e, soprattutto, filosofo) ci sarebbe dunque anche un Nietzsche “minore”, semplice (pour ainsi dire) osservatore della realtà che lo circonda, analista e descrittore (fenomenologo, appunto) del quotidiano: questa è la tesi sostenuta – e ampiamente dimostrata – dal giovane (classe 1983) Paolo Scolari nel libro in esame, pubblicato anche grazie ad un contributo finanziario dell’Università Cattolica, “sulla base di una valutazione dei risultati della ricerca in esso espressa”. È chiaramente un giovane molto promettente l’autore di questo bel libro che ci conduce, ci accompagna per mano, fra i luoghi meno noti – e pur tuttavia interessantissimi – del pensiero di Nietzsche.

 

“Il suo sguardo fenomenologico – ci ricorda Scolari – si posa su quei piccoli temi – «le cose prossime e più vicine di tutte», come le chiama Nietzsche – che vanno a comporre l’esistenza degli uomini della società moderna: «le ventiquattro ore del giorno, il mangiare, l’abitare, il vestirsi, l’aver rapporti sociali, la condotta di vita, la ripartizione della giornata, la professione ed il tempo libero, la festività e il riposo, il matrimonio e l’amicizia»” (p. 15-16); insomma, questo Nietzsche minore, o “terreno” come lo definisce anche Scolari, questo “osservatore dei «luoghi umani» della convivenza”, fa del filosofo tedesco un vero e proprio fenomenologo del quotidiano, testimone di «quella cronaca quotidiana che indagò come sfera dell’umano troppo umano»” (p. 16), per riproporre un’efficace espressione utilizzata da S. Moravia.

 

Scolari ha individuato un saldo filo conduttore che attraversa tutta la nietzscheana fenomenologia del quotidiano; si tratta della “frammentazione dell’umano” (p. 118): “Io mi aggiro in mezzo agli uomini, come in mezzo a frammenti (Bruchstücken) e membra (Gliedmaassen) di uomini! E questo è spaventoso ai miei occhi: trovare l’uomo in frantumi (zertrümmert) […]” (p. 119, cit. da Così parlò Zarathustra). L’uomo in frantumi è quello che si manifesta, al fenomenologo, nelle strutture sociali ed economiche della seconda metà dell’Ottocento: nella scuola, nella cultura, nel lavoro, nel tempo libero, nella città come luogo dell’abitare, e perfino nel giornalismo. L’uomo in frantumi è l’anticipazione nietzscheana dell’uomo a una dimensione, teorizzato da Herbert Marcuse nel suo famoso saggio Der eindimensionale Mensch del 1964.

 

Così ad esempio, la “cultura” prodotta dalle scuole tedesche “perde in profondità quanto pretende di guadagnare in estensione. Non una «vera cultura» (Wirkliche  Bildung), bensì solo una «specie di sapere intorno alla cultura», una «culturalità» (“Gebildetheit”) che «si ferma al pensiero e al sentimento della cultura»” (p. 44). La cultura non ha più come fine se stessa, “ma viene sfruttata per realizzare quelli che, un tempo semplici mezzi, sono ora diventati i fini più importanti dell’esistenza umana: l’utile economico e la potenza dello Stato” (ivi). Ciò che Nietzsche critica aspramente è il “democraticismo” della cultura (e della scuola) tedesca, e ciò in quanto “il valore della cultura è inversamente proporzionale alla sua diffusione: la «cultura quanto più possibile vasta e universale» e «comune a tutti» ha una sola via d’uscita, la «barbarie»” (p. 47). Per Nietzsche la cultura autentica “deve rifiutare ogni asservimento, non deve «servire» a niente, deve cioè essere “«fine a se stessa», gratuita, socialmente disinteressata, al di sopra della mischia sociale” (p. 57). Ma più propriamente, a cosa è asservita – secondo il filosofo tedesco - la cultura dei suoi tempi (e, potremmo aggiungere, dei nostri tempi)? Essa è innanzitutto e per lo più asservita al denaro: “In una modernità «travolta da un’economia del denaro gigantesca e spregevole», dove si rincorrono freneticamente «tutti i mezzi e le vie per guadagnare più facilmente possibile del denaro (Geld)», la cultura «si fa sempre più utile in senso economico»: nei tempi moderni «esiste una naturale e necessaria alleanza di “ricchezza e cultura”, e, ancor più, questa alleanza sarebbe una necessità morale»” (p. 62, cit. da Sull’utilità e il danno della storia per la vita). Un’anticipazione profetica: non grazie alla cultura, ma sotto la spinta del commercio mondiale – ha scritto Nietzsche – “sarà il «denaro a costringere l’Europa a stringersi insieme in un’unica potenza»” (p. 63).

 

In che senso, quindi, il decadimento della cultura e l’egemonia del denaro gettano l’uomo “in frantumi”? Nel senso che “la società sarà dominata da “uomini attuali” senza identità, facilmente spendibili, in grado di valutare ogni cosa soltanto in termini di utilità economica. Uomini coinvolti nel mercato del lavoro, scambiabili e ridotti a valore di scambio: uomini-merce che, «livellati dallo spirito del mercato», hanno perso la propria «qualità individuale» e ritengono superflua una consapevolezza di sé che vada al di là di una mera determinazione del prezzo” (p. 65).

 

Ma l’uomo moderno non è “frammentato” solo a livello culturale, lo è anche nell’ambito lavorativo e perfino nella fruizione del suo (presunto) tempo libero: “ovunque c’è frammentazione, lì ne va dell’umano” (p. 85). L’analisi nietzscheana del lavoro rimanda, forse inconsapevolmente, al concetto marxiano, ed hegeliano prima, di “alienazione”; “nell’era del dominio della fabbrica, continuando a specializzarsi, l’operaio non solo ripete meccanicamente e ininterrottamente la medesima azione, ma diventa l’oggetto di quell’azione: non solo produce la vite per la macchina, bensì si trasforma lui stesso in quella vite” (p. 95). In un aforisma di Umano, troppo umano, Nietzsche scriverà che “«La macchina umilia, è impersonale (unpersönlich), sottrae al pezzo di lavoro la sua fierezza, la sua individuale bontà e difettosità, ciò che rimane attaccato ad ogni lavoro non fatto a macchina, – quindi il suo pezzetto di umanità (sein Bisschen Humanität)»” (p. 96). Anche il tempo libero, che dell’antico otium non mantiene neppure lontanamente la parvenza, diventa funzionale a qualcosa di diverso da sé, serve ormai solamente “per riprendersi dalla stanchezza del negotium” (p. 103). Perfino “la religione moderna”, quella “che vive nell’epoca della morte di Dio” è “ridotta a un dovere della domenica, un ulteriore impegno fra le numerose occupazioni del cittadino moderno” (p. 108).

 

Di particolare pregio è il quarto capitolo (pp. 160-202) del saggio di Scolari, quello in cui viene riproposta la “fenomenologia della città” (luogo dell’abitare) che il giovane studioso fa sapientemente emergere, in particolare, dalle pagine del Prologo di Così parlò Zarathustra. “La città è quell’affascinante palcoscenico sul quale va in scena l’umanità dell’epoca moderna: un’umanità che Nietzsche, «seduto al caffè» della piazza, osserva con molta attenzione (p. 166). Zarathustra incomincia la predicazione del «superuomo» proprio nella piazza della città: “nonostante la dirompente portata del suo messaggio, la folla è indifferente nei confronti di Zarathustra”, non gli presta ascolto, “egli «passa in mezzo a questa gente e lascia cadere qualche parola, ma essi né sanno prendere né trattenere». Questi uomini non riescono a capire ciò di cui parla, continuando imperterriti ad aspettare lo show del saltimbanco” (p. 181). “In quella piazza, l’agire della «folla» si spinge ben oltre la semplice indifferenza. Essa non solo non ascolta Zarathustra, ma con grande fragore «ride di lui»” (p. 183). Ma da chi è composta la gente che affolla quella piazza? Dall’uomo moderno, frammentato, incapace di prestare attenzione a, di cogliere un messaggio nuovo e rivoluzionario che intende ricondurre l’umano alla sua interezza. La gente della piazza “è popolata da «buoni», «giusti» e «credenti»: «esperti di ‘bene’ e di ‘male’», uomini «prigionieri della loro buona coscienza»” (p. 184). La piccolezza di quegli uomini si riflette, perfino, nelle loro abitazioni: quel tipo d’uomo “abita in case ristrette e «saltella su una terra diventata piccola» […]: una piccola «felicità», una piccola «ragione», una piccola «virtù», una piccola «giustizia», una piccola «compassione». Piccolezza e moderazione che tuttavia sanno molto di «accontentabilità» e mediocrità” (p. 186).

 

Il saggio di Scolari offre altri numerosi esempi di fenomenologia del quotidiano, così come viene filtrata dalle lenti di Nietzsche, ma sempre medesimo appare il tratto distintivo di quell’umanità moderna così banale: ciò che ne emerge è l’uomo frammentato, l’uomo a una dimensione per dirla con Marcuse, l’uomo che ha perso il senso della sua originaria unità e potenza, l’uomo che sarà protagonista del ventesimo secolo e, anche, dei giorni nostri.

 

 

 

Indice

 

 

Premessa

 

Sguardo sul quotidiano: Nietzsche e le “cose prossime”

 

 

Capitolo I

 

Sull’avvenire delle nostre scuole: cultura, educazione, società

 

 

Capitolo II

 

Frammentazione dell’umano: cultura, lavoro e tempo libero

 

 

Capitolo III

 

Fenomenologia delle masse: Nietzsche e le logiche collettive

 

 

Capitolo IV

 

Fenomenologia della città: Nietzsche e i luoghi dell’abitare

 

 

Appendice

 

La preghiera del quotidiano: Nietzsche e i giornali

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dimanche, 27 octobre 2013

Aux frontières de l’Europe de Paolo Rumiz

 

 

 

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Aux frontières de l’Europe de Paolo Rumiz

Ex: http://fahrenheit451.hautetfort.com

 

poster_178913.jpgPour écrire ce livre, Paolo Rumiz a entrepris un périple original de 33 jours sur plus de 6000 km, à travers 10 pays, en bus, en train, en auto-stop, à pied, simplement muni d’un sac à dos de 6 kilos contenant le strict minimum : de quoi se vêtir et de quoi écrire. Pourquoi alors traverser l’Europe à la verticale, depuis le cap Nord en Norvège jusqu’à Odessa en Ukraine ? Né en 1947 à Trieste, ville carrefour, à cheval entre l’occident et l’orient, aux premières loges des bouleversements géopolitiques des confins de l’Europe, Paolo Rumiz est parti à la recherche de la frontière, cette ligne d'ombre que l’on franchit avec le sentiment de l'interdit,  mais aussi à la poursuite de l’âme slave, cette chimère disséminée toujours plus à l’Est.

C’est donc un voyage intéressant qui nous conduit dans ces terres oubliées du tourisme, aux noms exotiques disparus dans le grand chambardement géopolitique du siècle dernier, voire bien avant (Botnie, Livonie, Latgale, Polésie, Carélie, Courlande, Mazurie, Volhynie, Ruthénie, Podolie, Bucovine, Bessarabie, Dobrogée). Tous ces noms à la magie incertaine sont de formidables lieux de rencontres diverses et marquantes qui dessinent par petites touches, par micro récits du quotidien ou du passé, une autre Europe. Voici, les Samis, les  derniers pasteurs de rennes dans la péninsule de Kola, le jeune Alexandre, un orphelin au grand coeur qui rentre chez lui après 2 ans de prison, les pélerins ou les moines des  îles Solovki et encore tant d’autres.

Il y a dans l’écriture de Paolo Rumiz beaucoup de tendresse et de mélancolie par rapport à ces endroits qu’il traverse et ces personnages qu’il rencontre. On sent qu’il a un amour profond pour cette région du monde, pour le style de vie des personnes qu’il rencontre et pour ce qu’il appelle l'âme slave. Il a envie de montrer à quel point cette âme slave est partie intégrante de l’Europe alors même que cette dernière ne cesse de prendre ses distances avec elle et de la maintenir plus ou moins à l’écart, à sa périphérie. Mais qu’est-ce que cette âme slave au juste ? Difficile à dire exactement. Et c’est peut-être là où le bât blesse avec le livre de Paolo Rumiz.

Ce voyage à la marge de l’Europe finit par être un voyage chez des gens plus ou moins en marge. Paolo Rumiz fait-il l’éloge de la rusticité, de la simplicité, voire du dénuement – pour ne pas utiliser le terme pauvreté? Serait-ce alors ça la fameuse âme slave ? L’âme du pauvre ? Certainement pas, et j’exagère sans doute un peu mais il est clair qu’un certain dégoût de l’Europe occidentale et de son développement est présent de manière plus que diffuse dans le livre. S’il ne s’agissait seulement que de la détestation de l’Europe bureaucratique et de sa  forme institutionnelle (UE), passe encore, mais il s’agit de quelque chose de plus viscéral et qui présente le monde ouest-européen comme faux, artificiel, superficiel, chronophage, loin de la nature etc.

Alors quoi, la solution, ce serait pour les autres parties de l’Europe de rester dans cette marge, ce dénuement que Paolo Rumiz décrit durant son périple ? Alors quoi, on ne rencontre pas de gens simples, authentiques, partageant des valeurs de partage, d’empathie en Europe occidentale, admirateurs de la nature (ok, peut-être un peu moins) ? Alors quoi la solution, c’est juste ça ; aller à l’Est, l’âme slave ? Paolo Rumiz n’est certes pas dans une totale idéalisation de cette partie du monde (un peu quand même), mais clairement la violence, le racisme latent, le myticisme inquiétant, le culte de l’argent ou de la fraude ou encore les ravages de l’alcoolisme - pour citer en vrac quelques éléments – ne sont qu’à la périphérie de son propos. Le livre n’avait pas vraiment besoin d’être accompagné de cette sourde antipathie – qui n’est pas une critique – de l’Europe occidentale.

Malgré cet aspect parfois irritant, le livre de paolo Rumiz est intéressant en nous faisant découvrir des contrées peu courues et en revenant sur l’existence de frontières dures, de leurs logiques de mur, de périphérie et d’exclusion dont l’Européen lambda peut avoir de nos jours perdu la notion, la tangibilité.

mardi, 22 octobre 2013

Clément Rosset: Faits divers...

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Les Presses universitaires de France viennent de publier Faits divers, un recueil de textes de Clément Rosset. Philosophe du réel tragique et joyeux, Clément Rosset est notamment l'auteur de La philosophie tragique (PUF, 1960), Logique du pire (PUF, 1971), L'Anti-nature (PUF, 1973) , Le réel et son double (Gallimard, 1976), La Force majeure (Éditions de Minuit, 1983) ou de Principes de sagesse et de folie (Éditions de Minuit, 1991).

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" Gilles Deleuze, les vampires, Emil Cioran, Samuel Beckett, le dandysme, Friedrich Nietzsche, Raymond Roussel, Casanova, Arthur Schopenhauer, Jean-Luc Godard, Goscinny & Uderzo, Jean-Paul Sartre, Hugo von Hofmannsthal. Le réel, le double, l’illusion, le tragique, la joie, la musique, la philosophie, la politique, le péché, l’enseignement. Faits divers sont les miscellanées de Clément Rosset : le répertoire désordonné et jubilatoire de ses passions et de ses dégoûts, de ses intérêts et de ses bâillements, de ses tocades et de ses coups de sang – ainsi que de la prodigieuse liberté de ton et de pensée avec laquelle il les exprime et les pense. Un des philosophes, un des écrivains les plus singuliers de notre temps revisite les coulisses de son œuvre. Et vous êtes invités. "

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vendredi, 18 octobre 2013

L’Iran au-delà de l’islamisme, de Thomas Flichy de la Neuville

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Parution :

L’Iran au-delà de l’islamisme, de Thomas Flichy de la Neuville

 Ex: http://www.realpolitik.tv

Thomas-Flichy-Comprendre-l-Iran-au-dela-de-l-islamisme-Editions-de-l-Aube-2013_medium.pngL’Iran est aujourd’hui placé au centre de l’attention géopolitique mondiale pour trois raisons fondamentales. En premier lieu, ce pays constitue le coeur énergétique du monde, exploitant simultanément les réserves en hydrocarbures de la mer Caspienne et celles du golfe Persique. Les puissances du Moyen-Orient qui l’environnent constituent, à cet égard, des périphéries envieuses. Pour la Chine, un partenariat avec l’Iran permettrait l’indispensable sécurisation de ses approvisionnements énergétiques. Ceci explique la double poussée maritime et terrestre de l’Empire du Milieu vers l’Iran, sur les traces des routes de la soie de la dynastie Tang. En second lieu, le monde chiite représente le coeur historique de l’innovation musulmane. Ce foyer d’inventivité est confiné depuis très longtemps par le monde sunnite. Profitant aujourd’hui du basculement irakien et de l’instabilité syrienne, l’Iran pousse son avantage pour étendre son influence au coeur du Moyen-Orient. Mais sa créativité, décuplée par la puissance imaginative de la poésie persane, effraie. En troisième lieu, l’Iran, qui souffre d’un déficit énergétique malgré ses réserves prodigieuses de gaz, développe des activités atomiques de façon accélérée, suscitant les interrogations légitimes de ses voisins. Soucieux d’éviter l’affrontement, les États-Unis et leurs alliés ont exercé des pressions indirectes sur l’Iran afin que celui-ci renonce à l’enrichissement nucléaire. Ces actions ont été qualifiées, le 3 septembre 2001, de djang-e-naram, ou « guerre douce », par Hossein Mazaheri, professeur de droit à Ispahan. Cette nouvelle forme de guerre, intimement liée aux progrès technologiques de la dernière décennie, se présente en effet comme un conflit dans lequel chacun des adversaires, préservant le capital humain et matériel de ses forces armées, cherche à faire tomber l’ennemi par des actions masquées et déstabilisatrices telles que les sanctions financières, la manipulation médiatique, les cyber-attaques ou l’élimination ciblée des têtes de réseau adverses. Ce conflit dépasse de loin la simple réalité iranienne dans la mesure où les puissances asiatiques et continentales que constituent la Russie, la Chine et l’Iran ont connu, malgré des différends internes, un rapprochement spectaculaire au cours des dernières années. Face à cette conjonction, les États-Unis redoutent la formation d’un nouvel Empire mongol, capable de concurrencer leur puissance océanique.

 

(…)

 

Les incompréhensions entre Français et Iraniens s’enracinent en réalité dans une double fracture culturelle. Partageant un héritage indo-européen commun, la France et la Perse se sont brusquement éloignées à partir de la conquête islamique. Les grandes divergences s’expliquent en grande partie par la très longue période d’occupation qu’a connue l’Iran depuis lors. La culture aristocratique de la négociation menée par les hommes d’armes s’est effacée à cause du discrédit jeté sur les élites militaires persanes vaincues. La culture des marchands combinant ruse et sophistication s’est substituée aux modes antiques de négociation. Face aux envahisseurs, l’inertie s’est imposée comme la force des dominés. La déliquescence de l’État a favorisé la lenteur et la corruption de ses agents. Face à la suspension du droit commun, les courtiers se sont substitués aux gens de loi afin de dire le droit et régler les difficultés privées. Devant le despotisme des rois et la prodigieuse insécurité des personnes et des biens s’est développé un langage indirect et ambigu destiné à protéger les sujets de l’arbitraire du pouvoir. Incapables de maîtriser leur propre destin, les Iraniens ont attribué les malheurs du pays aux complots étrangers. Les longs siècles de domination ont par conséquent forgé une culture allant à rebours de la tradition française fondée sur le temps compté, la force de la loi, la bonne foi et le rayonnement. La seconde fracture est le fruit de la Révolution française. Les ambassadeurs français du XVIIème siècle avaient de nombreux atouts pour comprendre les ressorts secrets de la culture persane. Enracinés dans la transcendance et l’attente messianique d’un temps nouveau, ils servaient un État puissant. Conscients d’un héritage historique pleinement assumé et partie intégrante de leur identité, ils étaient non seulement capables de saisir les références faites à leur propre passé, mais également aptes à renvoyer leurs interlocuteurs à leurs propres contradictions historiques. Ils n’ignoraient ni l’art de la conversation, ni les références littéraires donnant tout son sens à leur culture. L’étiquette de la Cour avait façonné en eux une habitude de la courtoisie devenue une seconde nature. Aujourd’hui, la fracture révolutionnaire sépare ces improbables messagers de la culture persane. Si la fracture culturelle générée par les invasions de la Perse explique pour une large part notre inaptitude à comprendre l’Iran au-delà des mots, nous pouvons à l’évidence puiser dans notre culture classique les clefs d’un dialogue réinventé avec ce pays méconnu.

 

Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux, à l’École Navale puis à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, Thomas Flichy de La Neuville est spécialiste de la diplomatie au XVIIIème siècle. Ancien élève en persan de l’Institut National des Langues et Cultures Orientales, agrégé d’histoire et docteur en droit, ses derniers travaux portent sur les relations françaises avec la Perse et la Chine à l’âge des Lumières.

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jeudi, 17 octobre 2013

Die Geburt der Moderne

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Die Geburt der Moderne

von Benjamin Jahn Zschocke

Ex: http://www.blauenarzisse.de

 

9783898094016.jpgDer Nationalsozialismus ist der absolute Fixpunkt der deutschen Geschichte – wirklich alles ballt sich zu ihm hin. Alle zeitlich daran angrenzenden Epochen verschwinden in seinem Schatten.

Der in Chemnitz lehrende Professor für Europäische Geschichte des 19. und 20. Jahrhunderts Frank-​Lothar Kroll ist dafür bekannt, eine mittelbar an diese Zeit angrenzende Epoche, nämlich das Deutsche Kaiserreich von 1871 bis 1918, dankenswerter Weise aus diesem Schatten hervorzuholen. Unter Zuhilfenahme aller verfügbaren historischen Quellen betrachtet er diese Epoche so, wie sie war und nicht, wie sie laut der verengten Sichtweise eines „deutschen Sonderweges“ – bei einem gleichzeitig angenommenen „westeuropäischen Normalweg“ – gewesen sein soll.

Ein umfassendes Update der Quellenlage

Krolls aktuellstes Werk Geburt der Moderne. Politik, Gesellschaft und Kultur vor dem Ersten Weltkrieg unternimmt auf reichlich 200 Seiten den Versuch, einen Gesamtüberblick über die gesellschaftlichen Entwicklungslinien zwischen 1900 und 1914 zu geben. Da dies in solcher Kürze fast unmöglich scheint, verzichtet Kroll auf alle narrativen Elemente und gibt dem Leser in höchster Komprimierung sozusagen ein Update der aktuellen Quellenlage, in deren Ergebnis die Annahme des besagten „deutschen Sonderweges“ ebenso definitiv zu den Akten gelegt werden muß, wie das „persönliche Regiment“ unseres letzten Kaisers Wilhelm II.

Die seit gut fünfzig Jahren praktizierte „germanozentrische“ Herangehensweise gelangt bei Kroll ebenfalls auf die Deponie. Vielmehr gehört der historische Blickwinkel nach seinem Verständnis auf eine europäische Dimension geweitet, was allein angesichts der verästelten außenpolitischen Bündnisse dieser Epoche gar nicht anders möglich ist.

Doch Krolls Schwerpunkt liegt in diesem Buch definitiv nicht auf dem Ersten Weltkrieg: ungleich mehr interessiert ihn der kulturelle und soziale Entwicklungsstand eines Landes, das zur damaligen Zeit das fortschrittlichste der Welt war. Krolls große Stärke ist es, nicht nach Belieben zu werten, sondern nüchtern Fakten um Fakten vorzutragen und damit großkalibrig gegen die an deutschen Gymnasien, Universitäten und in den Medien herrschende Guido Knopp-​Mentalität vorzugehen.

Kultureller Vorreiter des Kontinents

Besonders der kulturelle Schwerpunkt reizt an Krolls Buch. Die titelgebende These, nach der die Moderne bereits zwischen 19001914 unter Wilhelm II. ihren Anfang nahm sowie erste Schwerpunkte herauskristallisierte – und damit nicht erst in den gepriesenen (dekadenten und auf Kredit finanzierten) so genannten Goldenen Zwanzigern – macht die Lektüre besonders empfehlenswert. Walther Rathenau schrieb schon 1919 in seinem Text Der Kaiser: „Für Kunst lag [beim Kaiser, Anm. BJZ] eine entschiedene formale Begabung zugrunde, die in rätselhafter Weise über die kunstfremde Umgebung emporhob […]. So ergab sich von selbst der Anspruch des künstlerischen Oberkommandos.“

Unter anderem am Beispiel der Kulturreform aber auch der Jugendbewegung arbeitet Kroll heraus, welche in Europa zur damaligen Zeit einmalige Fülle an verschiedenartigsten Kulturinstitutionen entstand und sich in aller Ruhe, teils sogar mit erheblichen Finanzspritzen, entwickeln konnte. Am bekanntesten sind auf dem Gebiet der Kunst wohl die Strömungen des Jugendstils, des Expressionismus und des Impressionismus, die zwischen 19001914 ihren Anfang nahmen. Besonders mit Blick auf Letzteren lohnt ebenso die Lektüre des bereits 1989 bei Königshausen & Neumann erschienenen Werkes von Josef Kern Impressionismus im Wilhelminischen Deutschland.

Weimars Probleme im Voraus erkannt – und behoben

Der oben mit „Guido Knopp-​Mentalität“ zusammengefaßten Erscheinung heutiger Geschichtsschreibung (eigentlich politischer Bildung), tritt Kroll mit aller Entschiedenheit entgegen: Erhellend sind zum Beispiel seine Erkenntnisse auf dem Gebiet der Presse– und Parteienlandschaft. Er spricht hier von einem „beispiellosen Pluralismus“. Außerdem wird die vielzitierte, himmelschreiende Armut der späten Phase der Industrialisierung (auf die im gymnasialen Geschichtsunterricht „zufällig“ eine monatewährende Behandlung der deutschen Arbeiterbewegung folgt) als Ammenmärchen enttarnt: „Wirkliche Massenarmut, die zur Verelendung trieb, gab es im wilhelminischen Deutschland – anders als im viktorianischen und edwardianischen England – nicht, wenngleich, die Mehrheit der Arbeiterschaft von sehr bescheidenen Einkommen zehrte.“

Am schwerwiegendsten sind, mit Blick auf den anfangs benannten Schatten einer gewissen Epoche wohl Krolls Feststellungen zum angeblich durch und durch judenfeindlichen Deutschland unter Wilhelm II.: „Die unmissverständliche Zurückweisung solcher Zumutungen seitens des Kaisers und der Reichsregierung verdeutlichte einmal mehr, dass im ‚ausgleichenden Klima des wilhelminischen Obrigkeitsstaates‘ dem politischen Einfluss radikalisierter Massen und Massenbewegungen, anders als in den späten Jahren der Weimarer Republik, enge Grenzen gesetzt waren.“

An anderer Stelle wird Kroll noch deutlicher: „Dass sich die Mobilisierung antisemitischer Ressentiments in Deutschland – und nicht etwa in Frankreich, wo sie vor und nach der Jahrhundertwende weitaus stärker verbreitet waren – Jahrzehnte später zu einer parteipolitischen Massenformation verdichten und schließlich in die Katastrophe des ‚Dritten Reiches‘ einmünden sollte, lag, bei aller partiell vorhandenen gesellschaftlichen Diskriminierung der rechtlich gleichgestellten Juden im Kaiserreich, nicht an strukturellen Defiziten oder Defekten des vermeintlichen wilhelminischen Obrigkeitsstaates. Eigentliche Ursache waren vielmehr die fatalen Konsequenzen der militärischen und politischen Niederlage Deutschlands im Ersten Weltkrieg.“

Hörenswerte Audio-​Rezension bei Deutschlandradio Kultur.

Frank-​Lothar Kroll: Geburt der Moderne. Politik, Gesellschaft und Kultur vor dem Ersten Weltkrieg. Band 1 der Reihe Deutsche Geschichte im 20. Jahrhundert. 224 Seiten, Be.Bra Verlag 2013. 19,90 Euro.

Josef Kern: Impressionismus im Wilhelminischen Deutschland. Studien zur Kunst– und Kulturgeschichte des Kaiserreichs. 476 Seiten, Königshausen & Neumann Verlag 1989. 50,00 Euro.

mardi, 08 octobre 2013

R. Marchand: Reconquista

 

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L’Ecologie n’est pas la démagogie !

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Un projet de décroissance ?
 
L’Ecologie n’est pas la démagogie !

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr
 
Thomas Paine déclarait en 1792 : « Sans un minimum de ressources, le nouveau citoyen ne peut vivre pleinement le principe républicain de liberté, d’égalité et de fraternité. » De là, l’idée d’un revenu universel, ou de citoyenneté, ou encore, comme dans ce livre, d’une dotation inconditionnelle d’autonomie (DIA).

Les auteurs couplent cette idée avec celle d’un Revenu maximum acceptable (RMA), en d’autres termes d’un revenu maximum. Comme d’autres écologistes radicaux, ils fixent l’écart entre le revenu minimum universel (donc sans travailler) et le revenu maximum à 4. Les auteurs essaient aussi d’articuler leur projet de revenu inconditionnel d’autonomie avec une réduction du temps de travail qui permettrait un partage du travail. Ils ne sont là-dessus guère convaincants. On leur objectera volontiers qu’ils posent mal le problème qu’ils essaient de résoudre par leur « revenu universel ». D’une part le travail ne saurait être rejeté, il est le propre de l’homme. Un revenu sans travail est donc inacceptable. En défendant un tel revenu, ils se privent de tout moyen d’effectuer une critique solide de la finance.
 
Par contre, le travail peut revêtir de multiples formes, il peut avoir un intérêt social sans être un travail salarié. Il faut donc reconsidérer ce qui est travail mais non proposer une anti-civilisation refusant le travail. On ne pinaillera pas outre mesure sur les écarts de revenus proposés. Mais tout de même… Un écart de 1 à 4 entre deux travailleurs est pour le moins modeste.  Mais pourquoi pas ? Un travail 4 fois mieux payé que le salaire minimum est aussi souvent beaucoup plus intéressant. Mais ce n’est pas ce que proposent nos auteurs. Pour eux, c’est encore trop inégalitaire ! Ce qu’ils veulent c’est un écart entre le revenu inconditionnel donc sans travail et le salaire maximum de 1 à 4, cela veut dire un écart de 1 à 4 entre quelqu’un au RSA actuellement et le salarié le mieux payé : quelque 492 € pour le moins bien payé ne travaillant pas, moins de 2000 € pour le mieux payé. Imagine-t-on que quelqu’un prendra des risques, travaillera 70 heures et plus par semaine pour ne gagner que 4 fois le revenu minimum attribué inconditionnellement à quelqu’un qui ne travaille pas et à qui on ne demande pas de le faire ? Ce n’est pas sérieux. 

Les auteurs de ce livre réduisent ainsi l’écologie à de la démagogie et n’emportent pas la conviction. Dommage car ils ont parfois des lueurs de lucidité. Ainsi quand ils indiquent que les « premières victimes de l’ [cette] immigration massive sont les immigrants eux-mêmes, condamnés pour des raisons économiques, aveuglés par les lumières du consumérisme, à quitter leur culture et leurs proches et à prendre de gros risques pour finalement être exploités par le système capitaliste dans un autre pays ». Les immigrés ont donc une culture ? Différente de la nôtre alors ? Ils ne sont donc pas solubles si facilement dans l’Occident ? L’immigration serait « massive » alors que les journaux « sérieux » nous expliquent que le nombre d’immigrés n’augmente pas ou si peu ? Il ne manquerait plus que nos auteurs finissent par nous expliquer que l’immigration n’est pas une chance pour l’écologie. Il resterait à reconnaitre que les indigènes aussi en sont victimes car l’immigration comme armée de réserve du capital est une arme de la  lutte des classes que mène l’hyperclasse contre les peuples.

Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet, Anne-Isabelle Veillot, Un projet de décroissance. Manifeste pour une dotation inconditionnelle d’autonomie, préface de Paul Ariès, éd. Utopia.

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dimanche, 06 octobre 2013

G. Adinolfi: Orchestre rouge

Gabriele Adinolfi vient de publier en France son tout dernier livre, Orchestre Rouge, adressé tout particulièrement au public français (il n’existe pas encore de version italienne).Dans ce livre-enquête, il nous revèle les secrets de l’internationale terroriste. Secrets de Polichinelle, pour utiliser une expression chère à la commedia dell’arte! Les enquêteurs sont en effet en possession de preuves irréfutables disculpant totalement les nationalistes. Ils les ont toujours ignorées par décision politique.Cet ouvrage, conçu comme un complément de Nos belles années de plomb (toujours en librairie), reconstitue pas à pas les actes terroristes perpétués en Italie, mais qui concernent aussi la France, longtemps carrefour international de la terreur.Adinolfi révéle (avec l’aide d’avocats et de juges qui ont tenu à conserver l’anonymat), les preuves qui clouent la centrale de la terreur italienne qui n’était rien d’autre que la filière du commandemant partisan des annés quarante. Qui oserait dire que la «pieuvre» de la terreur était consitituée essentiellement de l’internationale trotzkiste et socialiste? Que leurs agissements étaient non seulement autorisés, mais surtout couverts par la Commisson Trilatèrale? Qu’ils ont déclenché une véritable guerre méditerranéenne, remportée par Israël avec l’imposition de la doctrine Kissinger?A la fin de l’ouvrage, un témoignage historique nous éclaire sur les motivations et le jeu machiavélique des guérilleros rouges. Une clef indispensable pour comprendre la mentalité révolutionnaire.L’auteur nous démontre point par point comment la théorie (officielle) de la «stratégie de la tension» voulue par le parti atlantiste pour contrer l’avancé communiste et le pacte de Varsovie est totalement fausse.Orchestre Rouge Avatar Editions, 19 €.

Gabriele Adinolfi vient de publier en France son tout dernier livre, Orchestre Rouge, adressé tout particulièrement au public français (il n’existe pas encore de version italienne).

Dans ce livre-enquête, il nous revèle les secrets de l’internationale terroriste. Secrets de Polichinelle, pour utiliser une expression chère à la commedia dell’arte! Les enquêteurs sont en effet en possession de preuves irréfutables disculpant totalement les nationalistes. Ils les ont toujours ignorées par décision politique.Cet ouvrage, conçu comme un complément de Nos belles années de plomb (toujours en librairie), reconstitue pas à pas les actes terroristes perpétués en Italie, mais qui concernent aussi la France, longtemps carrefour international de la terreur.Adinolfi révéle (avec l’aide d’avocats et de juges qui ont tenu à conserver l’anonymat), les preuves qui clouent la centrale de la terreur italienne qui n’était rien d’autre que la filière du commandemant partisan des annés quarante. Qui oserait dire que la «pieuvre» de la terreur était consitituée essentiellement de l’internationale trotzkiste et socialiste? Que leurs agissements étaient non seulement autorisés, mais surtout couverts par la Commisson Trilatèrale? Qu’ils ont déclenché une véritable guerre méditerranéenne, remportée par Israël avec l’imposition de la doctrine Kissinger?A la fin de l’ouvrage, un témoignage historique nous éclaire sur les motivations et le jeu machiavélique des guérilleros rouges. Une clef indispensable pour comprendre la mentalité révolutionnaire.L’auteur nous démontre point par point comment la théorie (officielle) de la «stratégie de la tension» voulue par le parti atlantiste pour contrer l’avancé communiste et le pacte de Varsovie est totalement fausse.

Orchestre Rouge Avatar Editions, 19 €.

jeudi, 03 octobre 2013

UN REGARD SUR LES TRENTE GLORIEUSES

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UN REGARD SUR LES TRENTE GLORIEUSES
Ou les trente ravageuses


Pierre LE VIGAN
Ex: http://metamag.fr
Le livre a de quoi agacer. Il est vrai qu’il bénéficie de subventions du CNRS. En conséquence de quoi (on l’espère car si c’est spontané c’est pire), les auteurs sacrifient parfois au politiquement correct et surtout aux nouvelles niaiseries grammaticales : historien.ne.s (sic). Reste que se pencher sur les Trente Glorieuses est une fort bonne idée. 

D’une part, elles furent marquées par l’essor inouï du productivisme (voir le chapitre sur Jean Fourastié et le culte de la productivité définie comme un état d’esprit « sans patrie et sans couleur politique »). Elles furent en somme sous ce registre les « Trente Ravageuses ». D’autre part, elles furent une période de sécurité identitaire autour de la valeur travail et c’est une des raisons de la nostalgie qu’elles suscitent.

Sur le plan de l’urbanisme elles furent une période de mutation assez considérable (chapitre « Le Grand Paris sous la tutelle des aménageurs »), et les grands projets technocratiques virent assez souvent l’opposition des habitants, petits propriétaires de pavillons, souvent soutenus par les municipalités (mêmes et surtout communistes : c’est un paradoxe à certains égards  mais une réalité que le PCF s’appuyait sur un conservatisme sociétal). 

En fait, toute cette période est marquée par une lutte entre l’Etat et les pouvoirs locaux, avec le démantèlement des départements de la Seine et de la Seine et Oise en 1964. Dans le même temps que la France se déleste de son Empire colonial et de l’Algérie, de Gaulle ambitionne que la France aussi « retrouve son indépendance », allusion claire à la domination américaine, d’où un élan modernisateur c’est-à-dire productiviste accéléré. 

Mais ce sont les derniers chapitres qui méritent surtout la lecture. Ils portent sur les critiques des Trente Glorieuses durant cette période même. Il s’agit notamment des situationnistes, de « Socialisme et Barbarie », mais aussi de Bernard Charbonneau, de Jacques Ellul, de Georges Bernanos (La France contre les robots). On lira notamment les analyses concernant Emmanuel Mounier, favorable à la modernité technique, et rompant avec Bernanos sur ce point. Les auteurs montrent qu’une certaine pensée écologiste, à la fois hostile à la société de masse et à l’individualisme, est passée par l’école d’Uriage sous Vichy.
 
Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil dir., Une autre histoire des « Trente Glorieuses », La Découverte, 310 pages, 24 €.

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dimanche, 29 septembre 2013

Montherlant und der nutzlose Dienst

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Montherlant und der nutzlose Dienst

von Jens Strieder

Ex: http://www.blauenarzisse.de

 

Die wichtigsten Auszüge aus Henry de Montherlants 1939 erstveröffentlichter Essaysammlung wurden im Verlag Antaios wieder aufgelegt.

Vielen deutschen Lesern ist der Name Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant nicht mehr geläufig. Das gilt auch für sein Heimatland Frankreich. Es ist umso verwunderlicher, wenn man bedenkt, dass es sich bei dem 1895 in Paris geborenen Literaten um ein Ausnahmetalent handelte, das in nahezu allen Textformen zu Hause war: Montherlant schrieb Romane, Erzählungen, Novellen, Theaterstücke, Essays und Tagebücher. Sein Gedankenreichtum, seine Beobachtungsgabe und die durch ihre Schönheit bestechende Ausdruckskraft, sprechen für sich und machen ihn zu einem der bedeutendsten Schriftsteller des 20. Jahrhunderts.

Das Nutzlose liegt nicht im Trend

1939 erschien in Leipzig sein Essay-​Band mit dem Titel „Nutzloses Dienen”. Damit diese Texte nicht vollends in Vergessenheit geraten, ist im Verlag Antaios ein Band erschienen, der in Form von fünf Essays eine Auswahl der im Original vertretenen Schriften aus den Jahren 19281934 versammelt.

Die Namensgebung des Bandes verweist sogleich auf eine literarische, aber auch lebenspraktisch orientierte Selbstkonzeption Montherlants: Eine persönliche Haltung, die einem scheinbar sinnlosen oder gar unsinnigen Handeln einen eigentümlichen Wert jenseits jeglichen oberflächlichen Utilitarismus’ beimisst.

Das Nutzlose liegt nicht im Trend, erschließt sich nicht jedem und ist vornehmlich Selbstzweck, dessen idealistischer Wert in der Herauslösung aus dem Alltäglichen, Banalen und Kollektiven liegt. Dabei dient es Montherlant auch zur Überwindung des Nihilismus: „Was mich aufrecht hält auf den Meeren des Nichts, das ist allein das Bild, das ich mir von mir selber mache”.

Der überzeitliche Wert des eigenen Handelns

Allein dieser Satz macht deutlich, dass sich die Dienerschaft auf den Dienenden selbst bezieht. Eine derartige Selbstkonzeption sollte nicht als Ausdruck von Arroganz oder Narzissmus missverstanden werden. Vielmehr geht es Montherlant darum, dem eigenen Wirken einen ideellen und überzeitlichen Wert jenseits des Egos beizugeben.

Ein solches Verständnis vom irdischen Dasein schlägt sich dann auch in allen fünf hier enthaltenen Texten nieder. Entscheidend scheint hierbei vor allem der Umstand zu sein, dass sich Montherlants Ethik eines nutzlosen Dienstes bei aller inneren Höhe, durch eine spezielle Form von Askese auszeichnet, die nicht nur auf Anerkennung von außen verzichtet, sondern auch nicht nach sichtbaren Bezeugungen giert.

So ist für Montherlant beispielsweise die Architektur ein Spiegel dieser Ethik. Wo das Versailler Schloß in erster Linie durch äußeren Glanz und Prunk wirkt, jedoch nach Meinung von Montherlant nicht darüber hinausschaut, sind beispielsweise die spanischen Paläste durch die Verbindung von Schnörkel und schlichtester Einfachheit ein Zeichen von Strenge, welche zum unabdingbaren Wesensmerkmal echter Größe gehört.

Montherlants Selbstkonzeption als Habitus

Für Montherlant sind deshalb die einzig wertvollen Kronen diejenigen, die man sich selbst gibt, denn „[…] die gute Tat geht nicht verloren, wie vergebens sie auch gewesen ist […].” Entsprechend wird auch die „sittliche Idee” der Ehre verteidigt, die auch dann zu wahren ist, wenn sie anderen als unangemessen oder gar lächerlich erscheinen mag.

Das „Heldentum des Alltags” ist nicht weniger bedeutsam als beispielsweise jenes im Krieg und anderen Ausnahmesituationen. Vielmehr ist es Bestandteil der Würde des Menschen. Montherlant setzt nicht einfach andere Prioritäten als jene, die ihm hier nicht folgen können, sondern er wird auch zum Schöpfer seiner selbst, indem er die Rolle konzipiert, die er als endliches Wesen im Fortgang der Zeit spielen möchte – nicht als Schauspieler, sondern als Resultat eines inneren Bedürfnisses.

Somit ist es nur logisch, sich nicht mit dem von niederen Instinkten geleiteten, hässlichen gemein machen zu wollen. Der nutzlose Dienst ist so auch immer ein Akt der bewussten Sezession.

Die Unabhängigkeit des Schriftstellers

Zugleich grenzt Montherlant in einem ebenfalls abgedruckten Vortrag, den der er am 15. November 1933 vor Offizieren der Kriegsakademie hielt, jenes Handeln aus Pflichtgefühl, Notwendigkeit oder edlen Motiven gegen ein Ehrverständnis ab, das der Unbesonnenheit anheim fällt und aus Dummheit und Leichtsinn Risiken eingeht und andere Leben gefährdet.

In Der Schriftsteller und das öffentliche Wirken fordert Montherlant die Freiheit der Unbhängigkeit des Schriftstellers von gesellschaftlich relevanten Themen ein. Er wendet sich gegen das Schubladendenken und die Erwartungshaltung des Kulturbetriebs, die letztlich den wesentlichen Teil des dichterischen Ausdrucks unterdrücken. Vor dem Hintergrund der heute üblichen, feuilletonistischen Simplifizierungen und Rollenzuschreibungen kann man mit Gewissheit sagen, dass dieses Anliegen berechtigt war.

Existentielle Bedrohung von innen oder außen

In einer Lage existentieller Bedrohung von innen oder außen dagegen sieht Montherlant den Schriftsteller dennoch in der Pflicht, seinen Beitrag zu leisten. Das verdeutlicht, dass die konstatierte Eigenart keine Ausrede für Verantwortungslosigkeit oder Feigheit sein kann. Ein geistig-​moralischer Führungsanspruch im Sinne einer engagierten Literatur” lässt sich hieraus jedoch keineswegs ableiten und wird vom Autor auch verworfen.

Für alle, die sich für diesen großen Geist interessieren, stellt der Band trotz seiner Knappheit den idealen Einstieg für eine tiefergehende Beschäftigung mit dessen Werk und Wirkung dar.

Henry de Montherlant: Nutzloses Dienen. 88 Seiten, Verlag Antaios 2011. 8,50 Euro.

mercredi, 25 septembre 2013

Pour une critique positive

La première publication de Pour une critique positive est datée de 1962. Rédigé en détention (les prisons de la République hébergeaient alors de nombreux patriotes coupables d’avoir participé à la défense des Français d’Algérie), ce texte est un exercice d’autocritique sans comparaison « à droite ».
S’efforçant de tirer les enseignements des échecs de son action, l’auteur propose une véritable théorie de l’action révolutionnaire. Pour une critique positive a été une influence stratégique majeure pour de très nombreux militants, des activistes estudiantins des années 70 aux identitaires.
Pour une critique positive a été publié sous anonymat, comme c’est souvent le cas pour ce type de textes d’orientation, mais il est aujourd’hui communément admis que Dominique Venner en fut l’auteur. C’était avant qu’il quitte le terrain de l’action politique pour se consacrer à l’histoire.
Nous avons souhaité conserver l’œuvre originale dans son intégralité, les références ou le vocabulaire employés dans le texte pourront parfois surprendre ou choquer. S’il arrive que les mots soient durs, c’est que l’époque et les épreuves traversées l’étaient.

lundi, 23 septembre 2013

La teoria etnonazionalista

La teoria etnonazionalista

Ex: http://walseruradel.blogspot.com

Da pochi giorni è stato pubblicato un nuovo libro sull’etnonazionalismo, che uno dei quattro autori mi ha pregato di segnalare. Lo faccio ben volentieri, anche perché tutti e quattro hanno pubblicato loro contributi anche sul sito del Centro Studi La Runa.

* * * Orizzonti del Nazionalismo Etnico Pensiero Etnonazionalista e Idea Völkisch

  Orizzonti del nazionalismo etnico
Effepi Edizioni, pagg. 144 Euro 16,00 Maggio 2007 IL LIBRO – Nel testo, vera guida dogmatica al Pensiero Etnonazionalista ed all’Idea Völkisch, si affermano quali debbano essere le “linee guida” che ogni “Soldato politico” etnonazionalista, per essere definito e considerato tale, debba seguire. Il Pensiero Etnonazionalista Völkisch assurge al ruolo di nuovo paradigma etno-identitario di cui la Volksgemeinschaft, la Comunità di Sangue, ne diviene il cardine. Il Popolo rappresenta la Comunità di Sangue: il concetto di Razza e d’ereditarietà, le nozioni derivate dalle ancestrali tradizioni degli Avi. Una comunità di popolo che vuole proteggere e favorire i valori radicati nell’individuo che accetterà ed accoglierà l’atavica eredità atropo-razziale, etno-culturale e storico-politica per riacquistarne ed attualizzarne i Valori fondanti l’identità etnonazionale. Questo paradigma consiste dunque in una riscoperta e riproposizione del concetto di Sangue e Suolo, Razza e Patria, Etnia e Stato. DAL TESTO – “ Il non facile compito che gli autori del libro si sono proposti è quello di “illustrare” e “spiegare”, nella maniera più completa ed organica possibile, la Weltanschauung che sta alla base del pensiero Etnonazionalista Völkisch. Illustrare, pertanto, quale sia, la particolarità metapolitica dell’Etnonazionalismo Völkisch, che gli conferisce una costante attualità, in quanto Idea-Forza in grado di fornire sempre serie e concrete soluzioni politico-culturali capaci di ovviare ai mali che da troppo tempo affliggono l’Europa tutta. Difendere ad ogni costo le Identità etnico-razziali e le ancestrali Tradizioni delle Piccole Patrie europee dalla Sovversione politico-culturale e spirituale che le minaccia. Riaffermare con forza la volontà di ritornare pienamente padroni sulle nostre terre. Rendere edotti e consapevoli i Giovani d’Europa di appartenere a comunità etnico-nazionali antichissime aventi nei Popoli Indoeuropei i nobili padri fondatori. Vigilare, custodire, ricordare le ataviche Tradizioni di quell’Europa Aria che diede vita alle nostre Nazioni di Sangue e Suolo. Salvaguardare l’immenso ed unico patrimonio razziale, etnico, culturale, storico, linguistico ed ambientale delle nostre millenarie Heimat.”
 
GLI AUTORI – Federico Prati, Silvano Lorenzoni, Flavio Grisolia e Harm Wulf .
 
INDICE DELL’OPERA – Premessa – Pensiero Etnonazionalista e Idea Völkisch – Immigrazione allogena, massoneria e mondialismo capitalista – Bibliografia essenziale.
 
Ordinabile presso: Effepi Edizioni effepiedizioni@hotmail.com tel 338 919 5220

dimanche, 22 septembre 2013

Technopol und Maschinen-Ideologien

 

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Robert Steuckers:

Technopol und Maschinen-Ideologien

Analyse: Neil POSTMAN, Das Technopol. Die Macht der Technologien und die Entmündigung der Gesellschaft, S. Fischer Verlag, 1991, 221 S., ISBN 3-10-062413-0.

Neil Postman, zeitgenößischer amerikanischer Denker und Soziolog, ist hauptsächlich für seine Bücher über die Fernsehen-Gefahren bei Kindern bekannt. In seinem Buch Das Technopol klagt er den Technizismus an, wobei er nicht die Technik als solche ablehnt, sondern die Mißbräuche davon. In seiner Einleitung, spricht Postman eine deutliche Sprache: Die Technik ist zwar dem Menschen freundlich, sie erleichtert ihm das Leben, aber hat auch dunkle Seiten. Postman: «Ihre Geschenke sind mit hohen Kosten verbunden. Um es dramatisch zu formulieren: man kann gegen die Technik den Vorwurf erheben, daß ihr unkontrolliertes Wachstum die Lebensquellen der Menschheit zerstört. Sie schafft eine Kultur ohne moralische Grundlage. Sie untergräbt bestimmte geistige Prozesse und gesellschaftliche Beziehungen, die das menschliche Leben lebenswert machen» (S. 10). Weiter legt Postman aus, was die Maschinen-Ideologien eigentlich sind und welche Gefahren sie auch in sich tragen. Postman macht uns darauf aufmerksam, das gewisse Technologien unsichtbar sein können: so Postman: «Management, ähnlich der Statistik, des IQ-Messung, der Notengebung oder der Meinungsforschung, funktionniert genau wie eine Technologie. Gewiß, es besteht nicht aus mechanischen Teilen. Es besteht aus Prozeduren und Regeln, die Verhalten standardisieren sollen. Aber wir können ein solches Prozeduren- und Regelsystem als eine Verfahrensweise oder eine Technik bezeichnen; und von einer solchen Technik haben wir nichts zu befürchten, es sei denn, sie macht sich, wie so viele unserer Maschinen, selbstständig. Und das ist der springende Punkt. Unter dem Technopol neigen wir zu der Annahme, daß wir unsere Ziele nur erreichen können, wenn wir den Verfahrensweisen (und den Apparaten) Autonomie geben.

neilpost.gifDiese Vorstellung ist um so gefährlicher, als sie niemand mit vernünftigen Gründen gegen den rationalen Einsatz von Verfahren und Techniken stellen kann, mit denen sich bestimmte Vorhaben verwirklichen lassen. (...) Die Kontroverse betrifft den Triumph des Verfahrens, seine Erhöhung zu etwas Heiligem, wodurch verhindert wird, daß auch andere Verfahrensweisen eine Chance bekommen» (S. 153-154). Weiter warnt uns Postman von einer unheimlichen Gefahr, d. h. die Gefahr der Entleerung der Symbole. Wenn traditionnelle oder religiöse Symbole beliebig manipuliert oder verhöhnt werden, als ob sie mechanische Teilchen wären, entleeren sie sich. Hauptschuldige daran ist die Werbung, die einen ständig größeren Einfluß über unseres tägliche Denken ausübt und die die Jugend schlimm verblödet, so daß sie alles im Schnelltempo eines Werbungsspot verstehen will. Um Waren zu verkaufen, manipulieren die Werbeleute gut bekannte politische, staatliche oder religiöse Symbole. Diese werden dann gefährlich banalisiert oder lächerlich gemacht, dienen nur noch das interressierte Verkaufen, verlieren jedes Mysterium, werden nicht mehr mit Andacht respektiert. So verlieren ein Volk oder eine Kultur ihren Rückengrat, erleben einen problematischen Sinnverlust, der die ganze Gemeinschaft im verheerenden Untergang stoßen. Postmans Bücher sind wichtig, weil sie uns ganz sachlich auf zeitgenößischen Problemen aufmerksam machen, ohne eine peinlich apokalyptische Sprache zu verwenden. Zum Beispiel ist Postman klar bewußt, daß die Technik lebenswichtig für den Menschen ist, denunziert aber ohne unnötige Pathos die gefährliche Autonomisierung von technischen Verfahren. Postman plädiert nicht für eine irrationale Technophobie. Schmittianer werden in seiner Analyse der unsichtbaren Technologien, wie das Management, eine tagtägliche Quelle der Delegitimierung und Legalisierung der politischen Gemeinschaften. Politisch gesehen, könnten die soziologischen Argumente und Analysen von Postman eine nützliche Illustration der Legalität/Legitimität-Problematik sein (Robert STEUCKERS).

samedi, 21 septembre 2013

Kerry Bolton: Revolution from Above

Kerry Bolton: Revolution from Above

By Manfred Kleine-Hartlage

Ex: http://www.sezession.de

revolution-from-above-cover.jpgJeder, der einmal versucht oder auch nur theoretisch erwogen hat, einen größeren geistig-politischen Umschwung herbeizuführen – von einer Revolution ganz zu schweigen –, weiß, daß dazu vor allem eines erforderlich ist: Geld.

Geld bringt Journalisten dazu, bestimmte Themen hoch- oder niederzuschreiben, Geld veranlaßt Professoren, ihre Erkenntnisinteressen denen ihrer Drittmittelgeber anzupassen, Geld ermöglicht es, Zeitungen und Fernsehsender zu kaufen, mit Geld kann man Kurse für Agitatoren und solche, die es werden wollen, bezahlen, mit Geld eine Infrastruktur von „Nichtregierungsorganisationen“ unterhalten, und wenn all dies nicht reicht, kann man mit Geld Waffen kaufen.

Obwohl dies so offenkundig ist, daß man es schon banal nennen muß, ist es zugleich ein Tabuthema. Jeder weiß zwar, daß etwa die Bolschewiki eine Organisation von „Berufsrevolutionären“ waren; und jeder, der darüber nachdenkt, könnte sich sagen, daß Berufsrevolutionäre – wie alle anderen Berufstätigen auch – auf Arbeitgeber oder Kunden angewiesen sind, die sie bezahlen. Und doch gilt die Oktoberrevolution bis heute als das Werk eines gewissen Lenin, nicht etwa als das seiner Geldgeber. Allenfalls gesteht man zu, daß die Millionensummen, die die deutsche Regierung während des Ersten Weltkriegs zur Verfügung stellte, eine gewisse Rolle gespielt haben mögen. Daß entsprechende Summen aber schon lange vor dem Ersten Weltkrieg an die Bolschewisten und andere revolutionäre Organisationen flossen, und daß sie keineswegs aus Deutschland stammten, sondern aus amerikanischen Finanzkreisen: Das ist zwar kein Geheimnis, sondern wohldokumentiert; im offiziösen Geschichtsbild kommt es aber nicht vor.

Dabei ist die Russische Revolution noch dasjenige Thema, bei dem der kausale Zusammenhang zwischen den Interessen schwerreicher Finanziers und der Entfesselung der Revolution am ehesten thematisiert werden kann. Wer dagegen fragt, warum 1789 wie auf Kommando in ganz Frankreich Agitatoren auftauchten, die ein gar nicht so unzufriedenes Volk aufzuhetzen verstanden, sieht sich schnell als „Verschwörungstheoretiker“ abgestempelt, und erst recht gilt dies für den, der den ominösen „Zeitgeist“ hinterfragt, der – man weiß nicht wie – seit rund hundert Jahren, spätestens aber seit dem Zweiten Weltkrieg, grundsätzlich nur von links zu wehen scheint.

Wiederum ist es nicht wirklich ein Geheimnis, daß dieser Zeitgeist keineswegs von selbst entstanden ist, und es ist auch kein Geheimnis, wer seine Entstehung organisiert und finanziert hat: Die verantwortlichen Akteure rühmen sich dessen sogar und geben in ihren Veröffentlichungen detailliert Auskunft darüber. Und doch haben diese allgemein zugänglichen Informationen kaum Eingang ins herrschende politische Bewußtsein gefunden.

In seinem Buch „Revolution from Above“ [2], das zur Zeit leider nur auf Englisch verfügbar ist, hat der neuseeländische Autor Kerry Bolton diese Informationen zusammengetragen und zu einem theoretisch überzeugenden und empirisch unanfechtbar untermauerten Ganzen zusammengefügt. Er weist überzeugend – und dies ausschließlich auf der Basis von Selbstzeugnissen der einschlägigen Akteure! – nach, daß praktisch alle intellektuellen und politischen Strömungen der Linken im 20. Jahrhundert, soweit sie nicht von der UdSSR finanziert wurden, nur aufgrund der milliardenschweren Unterstützung durch eine winzige Schicht von amerikanischen Superreichen und deren Stiftungen zum Zuge kommen konnten. Zumindest hätten sie ohne diese Unterstützung bei weitem nicht die Durchschlagskraft haben können, die sie haben.

Ein solcher Befund mag denjenigen überraschen, der den Gegensatz von Kapitalisten und Sozialisten immer noch für unüberbrückbar hält. Tatsächlich war er das nie. Die Linke leistet dem Kapital vielmehr gute Dienste bei der Zerstörung hergebrachter Strukturen, Bindungen und Werte. Sie planiert damit das Gelände, auf dem der globale Kapitalismus errichtet wird. Sie zerstört reale, gewachsene Solidarität im Namen einer fiktiven und bloß ideologisch postulierten, und sie erzeugt damit die Gesellschaft von atomisierten Einzelnen, die auf ihre Rolle als Produzenten und Konsumenten zurückgeworfen werden und als Masse so lenkbar und nutzbar sind wie eine Viehherde. Das gilt für die russischen und chinesischen Kommunisten, die eine traditionelle agrarische Gesellschaft ins Industriezeitalter katapultierten und schließlich in den Weltmarkt einbanden; es gilt genauso für die westliche Linke mit ihrem Kampf gegen Nation, Tradition, Religion und Familie.

Boltons Buch ist die passende Ergänzung zu meinen eigenen Ausführungen zu diesem Thema (in „Die liberale Gesellschaft und ihr Ende“ [3]). Wo ich die Zusammenhänge abstrakt analysiere, nennt er konkrete Namen, Summen, Profiteure und Strategien. Steinchen für Steinchen entsteht dabei das Mosaik einer langfristigen Strategie der amerikanischen Plutokratie, die auf nicht mehr und nicht weniger hinausläuft als auf eine Weltrevolution – eben auf die Revolution von oben, der das Buch seinen Titel verdankt.

Solche Bücher können auch entmutigen: Wie will man denn, so mag mancher Leser fragen, einem Feind entgegentreten, der an allen Fronten unter Einsatz schier unbegrenzter Mittel auf dem Vormarsch ist? Ist da nicht jeder Widerstand von vornherein zumm Scheitern verurteilt?

Ich selbst ziehe den umgekehrten Schluß: Wenn der Feind Milliardensummen einsetzt, dann deshalb, weil er es nötig hat. Wer ganze Völker mit einem geschlossenen System von Lügen indoktrinieren muss, muß wesentlich mehr investieren als der, der es sich leisten kann, mit Wahrheiten zu operieren. Freilich rechtfertigt auch diese Feststellung nicht eine in manchen Kreisen immer noch verbreitete naive rechte Sozialromantik, die ohne professionelle Strukturen auszukommen glaubt, weil die Wahrheit sich allein durch den Idealismus ihrer Verfechter durchsetzen werde.

Kerry Boltons Buch ist insofern kein Anlaß zu Resignation, wohl aber zu produktiver Ernüchterung: Wir kommen mit weniger Geld aus als der Gegner, aber auch wir werden viele Millionen Euro benötigen, um einen spürbaren politischen Effekt zu erzielen. Es wird Zeit, daß diese Einsicht sich unter den besser betuchten Sympathisanten der politischen Rechten herumspricht.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

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[2] „Revolution from Above“: http://www.arktos.com/revolution-from-above.html

[3] „Die liberale Gesellschaft und ihr Ende“: http://antaios.de/detail/index/sArticle/314/sCategory/13