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Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Les éditions Orizons ont publié en début d'année un essai de Michel Arouimi intitulé Jünger et ses dieux. Michel Arouimi est maître de conférence en littérature comparée à l'Université du Littoral de la région Nord-Pas-de-Calais.
"Le sens du sacré, chez Ernst Jünger, s'est d'abord nourri de l'expérience de la guerre, ressentie comme une manifestation de la violence que le sacré, dans ses formes connues, semble conjurer. D'où le désir, toujours plus affirmé chez Jünger, d'une nouvelle transcendance. Mieux que dans ses pensées philosophiques, ces problèmes se poétisent dans ses grands romans, où revivent les mythes dits premiers. Or, ces romans sont encore le prétexte d'un questionnement des pouvoirs de l'art, pas seulement littéraire. Dans la maîtrise des formes qui lui est consubstantiel, l'art apparaît comme une réponse aux mêmes problèmes que s'efforce de résoudre le sacré. La réflexion de Jünger sur l'ambiguïté du sens de ces formes semble guidée par certains de ses modèles littéraires. Rimbaud a d'ailleurs laissé moins de traces dans son oeuvre que Joseph Conrad et surtout Herman Melville, dont le BillyBudd serait une source méconnue du Lance-pierres de Jünger. La fréquentation de ses " dieux littéraires ", parmi lesquels on peut compter Edgar Poe et Marcel Proust. a encore permis à Jünger d'affiner son intuition de l'ordre mystérieux qui s'illustre aussi bien dans la genèse de l'oeuvre écrite que dans un destin humain."
00:05 Publié dans Littérature, Livre, Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ernst jünger, livre, révolution conservatrice, allemagne, littérature, littérature allemande, lettres, lettres allemandes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les éditions du Lore viennent de publier Sexe et dévoiement, un nouvel essai de Guillaume Faye.
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/
Figure de la Nouvelle Droite dans les années 70-80, auteur d'essais importants, servis par un style étincellant, comme Le système à tuer les peuples (Copernic, 1981) ou L'Occident comme déclin (Le Labyrinthe, 1984), Guillaume Faye est revenu au combat idéologique en 1998 avec L'archéofuturisme (L'Æncre, 1998), après dix années d'errance dans les milieux de la radio et du show-businness. Dans cet essai, premier d'une nouvelle série d'écrits de combat, il a su développer des idées stimulantes telles celles d'archéofuturisme, de constructivisme vitaliste et de convergence des catastrophes. Par la suite, l'auteur s'est enfermé, au nom d'un anti-islamisme rabique, dans une surenchère dans la provocation qui semble lui avoir fait perdre de vue l'ennemi principal et l'avoir amené à opérer des rapprochements surprenants. On lira donc avec intérêt, mais non sans circonspection, cet essai qu'il consacre au thème de la sexualité, thème qu'il avait déjà abordé de façon percutante, il y a plus de vingt-cinq ans, dans Sexe et idéologie (Le Labyrinthe, 1983).
"Dans son nouvel essai, comme toujours, Guillaume Faye brouille les pistes. Véritable électron libre de la Nouvelle Droite européenne, aussi inquiétant que controversé, il sévit à nouveau autour d’un sujet devenu sulfureux : le voici traitant de la sexualité, thème central à la croisée de tous les chemins. Est-il judicieux de préciser que ce livre fera polémique ?...
Pornographie, famille, amour, homosexualité, métissage, mariages, natalité, féminisme, érotisme, morale chrétienne, islam, prostitution, manipulations génétiques, surhomme, intelligence artificielle : tous ces thèmes d’une brûlante actualité sont abordés ici par Faye de son point de vue archéofuturiste. Parfois excessives, totalement décomplexées car impeccablement documentées, les théories de l’auteur nous amènent à réfléchir armés notamment de munitions aristotéliciennes.
Voici une remarquable étude sociologique exécutée par un homme de terrain ; il convient de la lire à la manière d’un roman, mais un roman qu’on ne saurait mettre entre toutes les mains."
14:13 Publié dans Livre, Nouvelle Droite, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sexualkité, guillaume faye, nouvelle droite, livre, sociologie, moeurs contemporaines | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ex: http://www.polemia.com
La guerre culturelle fait rage. L’oligarchie dominante mène une offensive tous azimuts contre la culture française et les humanités. Après les écoles de journalistes et les concours administratifs, Sciences-Po élimine progressivement la culture générale de son cursus d’entrée. Dans la même logique le non-art contemporain s’attaque au patrimoine historique et religieux français : occupation des hauts lieux (Versailles, Le Louvre), tombereaux d’injures sur le sacré chrétien (Piss Christ, Sur le concept du visage du Christ, Golgota Picnic).
En face la résistance s’organise : l’inacceptable n’est plus toujours accepté sans protestations. La dissidence aussi se développe dans une partie de la population française qui transmet à ses enfants la culture traditionnelle en marge de l’Education nationale : à travers des écoles libres ou indépendantes, des manuels alternatifs, des rites anciens, des fêtes enracinées, le scoutisme traditionnel ou la fréquentation des hauts lieux.
Un abécédaire subjectif
C’est dans ce même esprit qu’il faut lire le livre de Philippe Vardon : Eléments pour une contre-culture identitaire. Les Identitaires sont connus pour leurs actions spectaculaires, notamment contre l’islamisation de la France. Mais la démarche identitaire ne se réduit pas à combattre une colonisation étrangère, elle s’attache aussi à la définition d’une identité positive, d’une « contre-culture qui doit s’incarner, s’authentifier dans la vie, dans l’action », selon Philippe Vardon qui évoque « [non pas] un musée de la rébellion, mais bien le ferment d’une contre-société, apte à constituer une alternative solide et à replacer le système malade et suicidaire dans lequel nous tentons de survivre. Notre contre-culture doit être le roc sur lequel bâtir nos îlots de liberté et d’identité (nos « isolats », écrirait Jean Raspail, l’un des grands guides de cet abécédaire à côté d’autres figures incontournables comme Dominique Venner), nos bastions au milieu des ruines. (…) En prenant bien soin de ne jamais se retrouver dans le dernier carré mais d’être toujours à l’avant-garde ».
La forme choisie pour le livre est plaisante : c’est celle d’un abécédaire, évidemment subjectif.
Un abécédaire où on trouve :
Héros solaires, hauts lieux et écrivains de race
Bien sûr l’expression d’une vision du monde à travers un abécédaire rencontre ses limites : mettre sur le même plan de l’éternel et de l’éphémère, faire la part belle aux courants contemporains et à leurs travers, allant de l’usage abusif de l’anglais au… tatouage.
Homère et… capitaine Albator
Les pessimistes, ou les esprits grincheux, déploreront qu’Homère se retrouve sur le même plan que Capitaine Albator, le pirate de Manga japonais. Les optimistes, ou les esprits béats, se réjouiront que la longue mémoire européenne se transmette à travers de grands textes mais aussi des images et des chansons d’aujourd’hui.
Philippe Vardon convient volontiers des limites de son exercice et confie : « C’est bien d’ailleurs ma grande honte que de pouvoir écrire plusieurs pages sur les « Ultras » (groupes violents de supporters de foot) ou le corsaire Albator et seulement quelques lignes sur l’illustre Homère. » Né en 1980, Philippe Vardon est évidemment une victime de l’Education nationale, on ne lui en fera pas le reproche. Mais on le remerciera de cette présentation agréable et positive de la culture alternative identitaire, une culture qui véhicule à sa manière la longue mémoire française et européenne. On sera aussi reconnaissant à Philippe Vardon d’avoir choisi la forme traditionnelle du livre pour s’y exprimer et d’avoir ainsi ramené vers la lecture de jeunes hommes et de jeunes femmes qui s’en sont souvent éloignés.
Jean-Yves Le Gallou
Philippe Vardon-Raybaud, Eléments pour une contre-culture identitaire, Nice, IDées, 2011, 304 p., 20 € ; pour se le procurer, cf. le site http://www.contre-culture.com/
Voir aussi :
Un abécédaire contre-culturel par Georges Feltin-Tracol
Correspondance Polémia – 22/12/2011
16:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : contre-culture, abécédaire, philippe vardon, livre, mouvement identitaire, identitaires | | del.icio.us | | Digg | Facebook
He Told Us So:
Patrick Buchanan’s Suicide of a Superpower
By Greg Johnson
Ex: http://www.counter-currents.com/
Patrick J. Buchanan
Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? [2]
New York: Thomas Dunne Books, 2011
As a White Nationalist, my darkest political fear (for the short run, anyway) is that the United States might retain sufficient vestiges of political realism to pull itself together for an Indian Summer of Caesarism before the big cold sets in. Specifically, I fear that someone could put our present Jewish-dominated, multiracial system on firmer economic and political footing. All the instincts of our best conservative thinkers and politicians, like Patrick Buchanan, strain in this direction.
I speak of “Caesarism” because the existing democratic system produces politicians too beholden to special interest groups to serve the common good, thus it has become increasingly necessary to repose important political decisions in the hands of non-elected bodies, such as the commission that oversaw the closing of military bases. The logical extension of this trend is the emergence of a dictatorship, which at least would have a chance of saving America.
But a period of conservative Caesarism would be the worst possible outcome for our race, for no conservative would address Jewish power or the danger of whites being demographically swamped by non-whites who are already here legally. Thus a benevolent conservative dictator just might prolong the system’s life long enough for the forces of anti-white racial degradation and replacement to drive our people past the point of no return.
I agree that we need a time-out from immigration to give White Nationalists some extra time to get our act together. I wish all immigration restrictionists well. But the last thing I want is the present system to stabilize itself, for realistically the system’s collapse is our only hope for the creation of a White Republic—provided, of course, that White Nationalists develop into a viable political movement that can offer a credible alternative once the present system collapses.
Patrick Buchanan’s Suicide of a Superpower argues, with crushing persuasiveness, that the United States is headed toward a collapse. He is so convinced of this that he is even willing to venture an end date in his subtitle, albeit in the form of a question: Will America Survive to 2025? I found this striking, because when I first conceived of Counter-Currents in the Spring of 2010, I found myself thinking in terms of a 15-year make or break period for a North American New Right. At the very least, such a date focuses the mind wonderfully.
In Chapter 11, “The Last Chance,” Buchanan offers a slate of reforms that might actually prolong the life of the republic (if implemented by a dictator). But I see no reason to think that any of his proposals will be implemented given the generally low levels of intellect and courage among American conservatives. But ultimately, that is a good thing for whites.
Chapter 1, “The Passing of a Superpower,” summarizes America’s economic decline particularly vis-à-vis China. This chapter, like the rest of the book, is extremely well-documented. I will be returning to this book again and again for data, and for that reason alone, I recommend it to all white advocates.
Chapter 4, “The End of White America,” chronicles our race’s demographic and cultural decline in America because of low white fertility, high non-white fertility, and torrents of non-white immigration. Chapter 5, “Demographic Winter,” puts the American experience in global perspective. It seems that below replacement fertility is a characteristic of every First World society, including practically every white nation plus Japan, China, Singapore, Korea, and Jews in Israel.
The common denominator in is not modernity, or mere secularism, as Buchanan argues, because the Soviet bloc countries were modernist, materialist, and secularist yet had growing populations. Nor is it a Jewish conspiracy to suppress fertility, which could not explain the trends in Israel and the Far East.
Rather, the problem seems to be a form of modernity that stresses individualism and consumerism. We have created societies in which the people who should be having families instead restrict their fertility to pursue higher education, careers, hobbies, or ecological responsibility, allowing the stupid and ugly people to inherit the earth.
In the white nations, this problem is compounded with Jewish-engineered race replacement policies, primarily non-white immigration. Jews do not have the power to impose these handicaps on Asian nations, and they have no interest in imposing them on themselves.
Chapter 6, “Equality or Freedom?,” is a surprisingly frank and utterly devastating critique of egalitarianism. Chapter 7, “The Diversity Cult” and Chapter 8, “The Triumph of Tribalism” are similarly frank and crushing critiques of the idea that diversity is a strength. Tribalism, not globalism and universalism, are deeply rooted in human nature. Buchanan shows that despite economic globalization, political nationalism has been the dominant trend in the 20th and 21st centuries. Thus, by pursuing diversity, America and other white nations are betting against history and human nature.
Chapter 9, “‘The White Party,’” explains why the Republicans are the de facto party of white America, arguing that the party has no future if it refuses to represent the interests of the white majority. Beyond that, the party must work to preserve the white majority. Again, Buchanan presents a devastating case. But is there one Republican in a thousand with the moral courage necessary to explicitly represent white interests, much less act to preserve a white majority?
Chapter 10, “The Long Retreat,” is a critique of US foreign policy, arguing that the United States needs to downsize its international commitments and expenditures. Currently we maintain more than 1,000 military installations around the world. US troops are present in 148 countries and 11 territories. The United States is committed to intervene on behalf countries around the world, and to maintain our massive budget deficits, we are borrowing from our allies and their enemies alike. Again, Buchanan’s argument is carefully documented and quite compelling.
I saved the bad chapters for last. In Chapter 2, “The Death of Christian America,” Buchanan has the brazen effrontery to assert that Europe civilization is identical to Christianity, such that the decline of Christianity entails the decline of European civilization. Historically, this is of course false. European man existed before Christianity and will persist after Christianity disappears. Christianity, like Marxism, may be just a phase our people are going through, one of many in our long history since the Ice Ages.
Yes, religious people are currently more fertile than non-religious people, but religion is not the only factor that encourages fertility. During the baby boom of the Third Reich, Germans did not suddenly become more religious. Nor did Americans during the post-WW II baby boom. The common denominator was high national optimism. And even if people need an Imaginary Friend to tell them to have babies, Christianity is not the only pro-natal religion.
A White Republic should at least try to preserve freedom of religion (or irreligion) and work to create secular incentives for the best people to reproduce early and often. For example, why not encourage bright young women to have families before going to college by offering a free college undergraduate degree to every mother of three children who stays home with them to the age of six?
Buchanan also asserts that America is a Christian nation. This is false on the face of it, as the United States has never had an established church and the inhabitants of America have never been entirely Christian. That did not, of course, prevent Christians from thrusting their religion into the public square anyway. Over the last hundred years, there has been an attempt to push Christianity back out of the public square by atheists, agnostics, liberals, and members of other religious groups, including Jews. Buchanan sees this as a terrible decline. I am not entirely comfortable with the process [3], but overall, I consider it progress toward religious tolerance, which is a worthy ideal.
In Chapter 3, “The Crisis of Catholicism,” Buchanan discusses his own church’s decline from its post-WW II heyday due to Vatican II. He says nothing about how the Catholic Church became so large and influential in America before it committed suicide. He does, however, mention that there were only a few thousand Catholics in America at the time of the Founding. Given the strength of anti-Catholic sentiment in America, the rise of Catholicism was made possible only by the so-called separation of church and state, i.e., the refusal to allow an established church and the embrace of religious toleration, which is a product of the Enlightenment liberals, Freemasons, and deists whom Buchanan despises. It is a heritage worth defending from Muslims—and Christians—who would turn back the clock.
Now, some might be tempted to think that Buchanan is engaged in a cynical bait and switch routine: “Now that I have gotten your attention with the impending doom of the white race, can I interest you in a time-share . . . ?” But Buchanan sincerely believes the package deal of Christianity, the white race, and European civilization. (Let’s hope they hurry up and elect a black pope.) He puts his chapters on Christianity right near the beginning, where the foundations of an argument go. But Buchanan’s in-your-face Christian apologetics are quite unfortunate, for if our race is going to have a future on this continent, it is by uniting on the basis of deep roots of common identity, not by emphasizing highly divisive religious differences.
There are many ways in which it is true that America is committing suicide. But there is also a sense in which America is being murdered. Kevin MacDonald, among others, has chronicled how America is ruled by a hostile Jewish elite that has instituted many of the ideologies and trends decried by Buchanan as suicidal, including multiculturalism and massive non-white immigration. Jews, of course, more than any other people, are aware of the necessary conditions of collective survival. They are concerned to secure these conditions for their own people even as they deny them to us. The obvious conclusion is that they mean for us not to survive as a people. America is being corrupted, exploited, degraded, and murdered by the organized Jewish community.
Buchanan, of course, knows all this. But he has avoided saying so because it is not politic. He wishes to maintain his access to television and publishers. He wishes to maintain his credibility and connections. His friend Sam Francis felt the same way. He wanted to bide his time, preserve and augment his capital, keep his powder dry. But he fantasized about the day when he would finally whip it out, when he would drop the J-bomb. Unfortunately, Sam died with his credibility intact. And you can’t take it with you. You can only spend it while you are here. Patrick Buchanan is now 73 years old, sixteen years older than Sam was when he died. What is he saving himself for? There is so much more he could do for our people.
Suicide of a Superpower is a useful and important book. I recommend it to all White Nationalists. It is not a White Nationalist book, but it gets the reader almost all the way there. If we can’t close the deal with this kind of set-up, we aren’t worth our salt.
Suicide of a Superpower could save America, although it will not be heeded. And when America goes down, people will say that Patrick Buchanan told us so. That will be a nice epitaph for America—and for Buchanan.
But saving America is not the same thing as saving the white race. If our people have a future on this continent, it will only be by freeing ourselves of the wreckage of America and American conservatism. Conservatism is all well and good if one has something worth conserving. Once we have the White Republic, then we can dust off Buchanan’s proposals and put them to work conserving our system, not the enemy’s.
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/11/he-told-us-so-patrick-buchanans-suicide-of-a-superpower/
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Alex KURTAGIC
Ex: http://www.alternativeright.com
Pat Buchanan’s Suicide of a Superpower is an apt follow-up to his 2002 volume, The Death of the West. Although the new book focuses on the United States, it restates and updates the narrative of the older book. It is no coincidence, therefore, that the former refers briefly to the latter early on.
Buchanan’s main thesis is this:
When the faith dies, the culture dies, the civilization dies, the people die. That is the progression. And as the faith that gave birth to the West is dying in the West, peoples of European descent from the steppes of Russia to the coast of California have begun to die out, as the Third World treks north to claim the estate. The last decade provided corroborating if not conclusive proof that we are in the Indian summer of our civilization.
Suicide has stirred some controversy in the mainstream media for stating what for many is, or should be, known and obvious, but which for the majority is either not so or taboo: the negative consequences of immigration, diversity, and multiculturalism.
Yet, the book has obtained wide coverage and seems widely available—last month, while travelling in the United States, it saw it prominently displayed in the bookshops of major airports. This is a significant achievement that must not pass without notice, for there are others who have been advancing identical theses without the same level of exposure.
Suicide, however, is not without significant limitations, and these merit detailed discussion, for they stem from an outlook that will need to be overcome if we are ever to move forward with an effective solution to the suicide of America and the rest of the West.
With 428 pages of meat in it, Suicide is divided into 11 chapters, each of which is in turn divided into shorter sections with lapidary titles. The chapters are: The Passing of a Superpower, The Death of Christian America, The Crisis of Catholicism, The End of White America, Demographic Winter, Equality or Freedom, The Diversity Cult, The Triumph of Tribalism, The ‘White’ Party, The Long Retreat, and The Last Chance.
In none does Buchanan flinch from presenting the facts as they are. And where there are lacunae, Kevin MacDonald has already filled them with his Culture of Critique. The first chapter is in tone apocalyptic, yet the sheer rapidity of the United State’s decline as a superpower justifies that tone; Rome’s decline in wealth and capability may have taken longer, but America’s is comparable and, as Buchanan presents it, suggests familiar buildings and everyday objects one day becoming ruins and broken artefacts in a continent abandoned to a dark age. Buchanan proposes solutions in the final chapter, but, besides flawed (and I get to that further down), they are conditional, which lends the trajectory of decline traced throughout most of the volume an aura of inevitability. This is not an indulgence on pessimism, because all previous empires eventually collapsed, and all previous great civilisations in history came to an end.
In his detailed discussion of Christianity’s role in the United State, and of the crisis of Catholicism, Buchanan acknowledges the importance of the transcendent. Many of the ills that afflict the West in our age are linked to, if not the result of, a materialist conception of life, and of the consequent subjection to a secular economist criterion of all matters of importance to a nation and a people. The dispossession and loss of moral authority of the White race in their own traditional homelands was to a significant degree achieved through, or caused by, economic arguments. It was not the so-called ‘civil rights’ movement in the United States that turned Detroit into a ruin; what turned it into a ruin was the reliance on economic arguments—so characteristic of the materialist liberal outlook—that enabled the decision to purchase Black slaves in African markets and ship them to North America. Similarly, the loss of moral and spiritual vigour, which has so enfeebled the White race and sapped its will to live, can be traced to the rise of secularism, to the severing of the race’s link to the transcendent. ‘Where are the martyrs for materialism?’ he asks.
To this Buchanan adds a helpful discussion about equality and freedom. He explodes the liberal conception of them as concomitant concepts, and convincingly presents them as polar opposites in a dichotomy: greater equality means less freedom, greater freedom means less equality. Buchanan makes clear that the only possible way to see these two concepts as concomitant is by ignoring human biodiversity, for, where inborn differences in physiology impose upper limits to human plasticity, equality—the elimination disparities in outcome—cannot be achieved without handicapping the cause of those disparities. Thus, the freedom to choose among the best universities is limited for bright White students when entry requirements are relaxed among less able non-White students in the effort to achieve equal outcomes among all racial groups.
The chapters on the diversity cult and tribalism re-state arguments that have for years been advanced by Jared Taylor. Taylor has done it in much greater detail, but Buchanan will reach a much wider audience, so this is a gain. Buchanan also echoes the Sailer Strategy—‘the idea that inreach to its white base, not outreach to minorities, is the key to future GOP success’—in his discussion of his party’s prospects as Whites decline in the United States. And, like Taylor, he ridicules those who see this decline as a cause for celebration.
Also like Taylor, but in the economic area, Buchanan reveals some astonishing facts. Apparently, the United States military relies on equipment that cannot be made without parts manufactured by potential enemies and economic rivals. Did you know that?
Another helpful discussion is introduced in the final fourth of the book, where Buchanan, following Amy Chua, deals with the fatal design flaw that afflicts multiethnic nations that have embraced democracy and capitalism:
Free markets concentrate wealth in the hands of a market-capable ethnic minority. Democracy empowers the ethnic majority. When the latter begin to demand a larger share of the wealth, demagogues arise to meet those demands.
This is a reply to the economic argument for the state-sponsored policy of immigration, diversity, and multiculturalism in the West, repeated without proof and refuted by empirical studies everywhere, that supposedly boosts economic growth because diverse immigrants ‘bring in skills’ and foster greater creativity. In fact, said policy leads to Whites becoming dispossessed minorities, as they already did in a number of other former European colonies. Buchanan points out that people like Evo Morales, president of Bolivia, and Hugo Chavez, president of Venezuela, use ‘principles invented by white men—universal franchise and majority rule—to dispossess white men’. He also quotes 19th century Rightist Louis Veuillot to describe how democrats are dispossessed by non- (or ‘instrumental’) democrats: ‘When I am the weaker I ask you for my freedom because that is my principle; but when I am the stronger I take away your freedom because that is my principle’. He asks: ‘What does the future hold for the West when people of European descent become a minority in nations they created, and people of color decide to vote themselves proportionate or larger shares of the national wealth?’
In terms of solutions, Buchanan offers common sense advice: the United States should live within its means and actively take steps to cut its deficits. For him this means pruning government and government expenditure, including social security benefits and military bases overseas; and instituting a policy of economic nationalism, levying tariffs on imports and cutting corporation tax to zero, so as to revive manufacturing in the United States, attract overseas investment, and reduce reliance on imports. I do not think even economists will agree on whether this would yield the desired results, but at least Buchanan is making concrete policy proposals that place the interests of his country first, and is willing to accept that ethnonationalism is an inescapable reality of the human condition.
There are fundamental flaws in Buchanan’s exposition.
Firstly, he equates European civilisation with Christianity. This is surprising, particularly coming from an American writer, advancing an Americanist position, given that some of the basic principles and practices upon which America was founded, such as the constitutional republic, originated or had their roots in Europe well before the dawn of Christianity. What about ancient Greece? What about ancient Rome? Were those not European civilisations? A more accurate statement is that the United States is a Christian country. This is defensible, even if the United States never had an established religion and even if not all Americans were Christian. Perhaps what Buchanan means is that Faustian civilisation—the civilisation of Northern Europe, of which North America is an extension—is a Christian civilisation.
Buchanan is correct to identify the decline of Christianity in America as one of the roots of its decline. In doing so, however, he has Edward Gibbon as his inverse counterpart, for Gibbon identified the rise of Christianity in Rome, that is, the decline of the Roman religion, as one of the causes of Rome’s fall. Gibbon would have sympathised, perhaps, with the statement, ‘When the faith dies, the culture dies, the civilization dies, the people die.’ Yet, given that the fall of Rome did not mean the end of European man, and that if the rise of Christianity was linked to Rome’s fall, the rise of Christianity was also linked to the rise of Faustian civilisation. All this tells us, therefore, is that we may be witnessing the end of a cycle involving Christianity. However, even if it is Christianity’s fate to pass, as have other religions, or to become a ‘Third World religion’, as Buchanan puts it, European man will still be there, at least for a while, and, provided he survives as a race, he will give rise to a new civilisation, traceable to the Greek, the Roman, and the Faustian, but founded on somewhat different principles. This will bring no comfort to Christians, nevertheless, and Buchanan, as a Christian, is justified in his alarm.
Gibbon would concede that Buchanan makes a powerful argument for Christianity. A monotheistic religion with a personal god can be a potent unifying force, eliciting much stronger commitments from its followers. The Roman pagans were easygoing, and vis-à-vis other religions, the pagan outlook, as expressed by Nehru in a conversation with the former Chilean Ambassador in India, Miguel Serrano, is generally ‘live and let live’. One can easily accept that it is not difficult to decimate a people with that outlook, for, in as much as it resembles the multiculturalists’ easygoing attitude to all religions except Christianity, it is proving daily in our society an agent of dissolution. It may well be that in a world of intense ethnic competition, a high-tension—even totalitarian and intolerant—religion is the more adaptive group evolutionary strategy. Buchanan’s discussion on the growth and endurance of evangelical Christianity, Orthodox Judaism, and militant Islam indicates he is of this view, and that is a plus consistent with his recognition of the importance of the transcendent. Yet he inadvertedly exposes a conundrum: if Christianity is a universal faith, accommodating every race and nationality, as he says, and if, as he also says, non-evangelical forms of Christianity have declined because they are accommodating, then, would this not suggest that Christianity will not survive in practice as the White man’s religion unless it becomes a non-accommodating faith?
Secondly, Suicide makes it clear that Buchanan cannot conceive of anything beyond the America of the 1950s. This is the most unfortunate aspect of this book. It is also the reason why Buchanan offers no real solutions, other than turning back the clock. Were his recommendations implemented in the United States, they would only retard the processes that are in place, achieving a temporary reprieve, a momentary stabilisation, before resuming their course, perhaps with renewed vigour and speed.
What Buchanan seems not to recognise is that, while the 1950s may have felt good for many, the conditions for the modern trends that he condemns were already in place then. They were simply masked by the transient prosperity, stability, and romanticism of the era. The 1950s led to the 1960s. And the upheavals of the 1960s had their roots in the academics of the 1930s, who in turn had their roots in Marxism, dating back to the 19th century, which in turn had its roots in liberalism and the Enlightenment in the 18th century. And this is not merely a question of there having always been a hostile faction within the American republic, seeking to undermine it with its insidious liberalism; the conservatives who opposed Marxism also had their intellectual roots in 18th-century liberalism. Buchanan makes it seem as if the United States has been hijacked by liberals, but the fact is that it has always been in the hands of liberals, right from the beginning: the United States was founded and is predicated on the ideas of liberal intellectuals, and its Founding Fathers were liberals. If the United States seems to be spearheading the process of Western decline, bringing everyone down with it, it is because liberalism took stronger root there than anywhere else, due to a lack of opposition to liberal ideas.
From this perspective it can be argued that Buchanan’s Suicide of a Superpower is not the result of the United States’ being ‘far off the course set by [the] Founding Fathers’, but rather of the United States’ being exactly on that course, even if the Founding Fathers never anticipated that it would lead where it has led.
As a conservative in a republic founded by liberals, Buchanan is by definition a liberal, defending a previous stage in the development of liberalism. Hence his failure to see beyond liberalism’s event horizon.
Liberals have a linear conception of history. Thus Buchanan hopes that by prescribing better liberal policies (what he would call conservative policies), the American republic can be set back on course and resume its trajectory of endless progress and economic growth. Unfortunately, treating the problem as if it were a disease in need of a cure is futile when the problem is a congenital defect. In such cases the best hope is genetic resequencing, a form of death and rebirth. Most likely it will mean certain death and a possible rebirth, elsewhere, as something else, perhaps in North America, but at first, if at all, only in a part of it. Concretely this means the break-up of the union into regions and the emergence among them of a dominant republic among weaker ones, with strength or weakness being a function of the dominant racial group in each case.
Similarly futile is the attempt to revert a civilisation to an earlier stage of development. In the Spenglerian view this would be like trying to turn an old dog back into a puppy, or an old tree back into a bush. Technology may make it possible one day to reverse the physical effects of ageing, but it will not erase the memories and conclusions of a lifetime, and therefore not rejuvenate the spirit. This applies even in the non-organic realm: we may be able to restore an old mechanical typewriter so that it looks and works like new, but it will still be obsolete technology, and its reason for being will shift from usable tool to unusable antique.
Unfortunately for those living today, reality is more in accord with the organic conception of history, whereby things go in cycles and slow build-ups lead to rapid changes in state. Following Spengler, Francis Parker Yockey argued that attempts to cause a reversion into an earlier state of development will at best yield temporary results, introducing distortions that will be magnified as the next stage of development indefectibly follows.
One can sympathise with the argument that it would be worse if the current political leadership in the United States managed to stabilise the economy and perform plastic surgery on the face of America, as this would buy said leadership more time and permit existing trends to remain in place until the possibility of a White rebirth in North America, even without United States, became extinct. A Spencerian collapse sooner may open up avenues that may be closed later.
Buchanan wonders whether the United States will implode by 2025. This was my own scenario in Mister, where the United States disintegrates in a hyperinflationary chaos. But it is difficult to predict with accuracy and I would not want to speculate beyond a possible dismemberment along regional lines sometime this century. When it happens, whenever it may happen, those who remember the America we know today and who did not know better until it was too late will be amazed that people thought the United States would go on forever. They will also be amazed that people ever thought as they do now, despite the final outcome being so blatantly obvious. Buchanan’s diagnosis is mostly accurate, but his treatment, well intentioned as it is, is part of the problem, not part of the solution.
Despite its defects, there is no escaping it: Suicide of a Superpower is a punishing indictment of the United States’ post-war political leadership, authored by a prominent conservative who speaks as part of America’s mainstream establishment. Any White American fed up with the way things have been going in recent decades and looking for new politics beyond Democrat or Republican will find here solid justifications for going beyond convention and eventually adding his muscle to the struggle for fundamental change.
Suicide will not awaken the complacent, induce the fearful to speak up, or cause ideological enemies to change their views. The complacent is comfortable in his ignorance and does not want his world disrupted by inconvenient truths; in most cases he has the means to avoid them by insulating himself economically. The fearful, who knows but remains silent, will not be emboldened by Buchanan’s confirming him in his views; he will wait, as he has always waited, and then side with change once it looks like it is going to win. The ideological enemy is beyond convincing; the only solution is to crush him thoroughly.
Should you buy Suicide of a Superpower? The answer is yes. Not only is it brave, but it contains many helpful insights and bewildering facts to fuel a healthy debate. The fact that the book is everywhere has also infuriated the radical Left, who have renewed their efforts to have Buchanan fired by MSNBC. The radical Left does not want this kind of discussion to take place in a mainstream media forum. In fact, radical Leftists would like Buchanan to be banned from the networks, shunned by his publishers, phlebotomised by the taxman, prosecuted by the ICC, and sent to the gulags, to spend his old age in poverty, obscurity, and hard labour—surrounded, of course, by politically correct diversity. To his credit, Buchanan has not buckled in to criticism. Therefore, every copy that is sold is a kick to the radical Left, and added impetus for the book to reach more persuadables.
With enough manpower and talent it will be possible to survive the cataclysm and make it through to the other side. The other side is something entirely new; traditional, but different—it is not the White America of the 1950s, nor Reagan on steroids, nor is it a linear extrapolation of what is good about the 2010s minus what is bad. For Whites to survive in America, Americanism must end. Those who survive will be the architects of what comes after Americanism; they will not call themselves Americans—the designation may not even make sense for them. Viewed from the other side, with the old certainties gone and new ones in place, it will be impossible to think as we do today, even if future generations carry forward much of our knowledge, traditions, and cultural legacy.
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Ex: http://www.polemia.com/
Du blanchiment de l’argent de la drogue à la machine infernale des « subprimes », voici comment la fraude a profité de l’aveuglement des États et de la naïveté des citoyens.
Le grand laxisme de l’Administration Obama
En mai 2010, James K.Galbraith, éminent professeur d’économie, dépose devant la sous-commission des affaires criminelles de la commission de justice du Sénat américain. Le fils du Prix Nobel éponyme fustige Tim Geithner (ministre des Finances des États-Unis) pour avoir refusé de commanditer un rapport approfondi sur l’étendue de la fraude dans la documentation des prêts hypothécaires, demandé en 2009 par le représentant Lloyd Doggett. « L’étude de la fraude financière a été négligée, s’indigne Galbraith, les économistes ont minimisé le rôle de la fraude dans toutes les crises analysées […] et ils continuent à le faire. »
En juin 2010, la Cour suprême des États-Unis restreint la notion de honest services, (services honnêtes) désormais uniquement invocable s’il y a eu, preuves à l’appui, rétrocommissions ou pots-de-vin.
Comme d’usage, un point mineur, un sujet abscons, perdu dans l’infinité des lignes d’un texte immense, une retouche d’allure anodine et technique, et une conséquence claire : épingler les délinquants en col blanc va devenir encore plus ardu pour les procureurs américains. On a bien lu : aux États-Unis, deux ans après Madoff, son futur successeur sera plus difficile encore à attraper et à condamner.
Le scandale des bureaux de change mexicains
En avril 2006, un DC-9 est saisi sur le tarmac de l’aéroport de Ciudad del Carmen (Mexique) ; il contient près de 6 tonnes de cocaïne. L’enquête révèle que l’avion a été acheté à Oklahoma City (États-Unis) avec des fonds transférés par Wachovia Corp. et Bank of America.
Wachovia n’est pas novice, dit le procureur fédéral américain chargé du dossier : quatre « narco-avions » ont été achetés par son truchement, ayant au total transporté 22 tonnes de cocaïne d’Amérique latine à la frontière des États-Unis. De 2004 à 2007, Wachovia a traité environ 380 milliards de dollars pour le compte de « bureaux de change » mexicains implantés aux États-Unis, bureaux dont chacun sait qu’ils sont la commode « pompe à fric » des narcos. Ce flagrant manque de compliance [soumission aux règles, NDLR], ajoute le procureur, a donné à ces derniers « carte blanche pour financer leurs opérations ». […]
Fin 2009, Antonio Maria Costa, qui dirige l’Onu Drogue and Crime (OnuDC), avertit qu’au plus fort de la crise (dix-huit mois entre 2007 et 2009, pendant lesquels le système bancaire mondial est quasi paralysé), des banques sevrées de liquidités ont absorbé d’importants flux d’argent criminel, certaines étant sauvées par cet afflux d’argent « noir ». A.M. Costa estime les profits annuels de la criminalité organisée internationale à environ 350 milliards de dollars…
Pire que les « subprimes », le scandale des saisies
L’enchaînement des fraudes ayant servi de détonateur à la crise des subprimes est désormais bien établi : des masses de prêts prédateurs- menteurs distribués à des ménages modestes et insolvables ; la titrisation de ces prêts en produits financiers innovants très risqués et abusivement bien notés par des agences spécialisées complices ; enfin leur vente par les grandes banques d’investissement de Wall Street à des clients mal conseillés. Cependant, après le déclenchement de la crise en 2008, on pouvait imaginer que les fraudes avaient cessé. Il n’en fut rien. Depuis, un nouveau scandale en partie criminel a émergé : le foreclosure gate ou le scandale des saisies.
Pourquoi ? Avec l’éclatement de la bulle immobilière (la chute des prix), les ménages américains piégés par les prêts prédateurs se sont révélés rapidement incapables d’assumer leurs échéances. Or les procédures de saisies immobilières menées par les mortgage lenders (les organismes de prêts) et les banques apparaissent piégées par une multitude d’éléments défectueux (pièces manquantes, erronées ou incomplètes) ou frauduleux (pièces maquillées, signatures falsifiées, documents antidatés, etc.).
Pour comprendre une situation aussi étrange, il faut remonter le temps. Pendant les années d’euphorie, des institutions financières ont fait fortune en revendant les prêts hypothécaires sous forme de produits financiers (titrisation) et ont créé à cette fin leur propre système informatisé (appelé MERS) enregistrant ces milliers de transactions de ventes et d’achats. Ce système MERS fait gagner du temps et surtout facilite la revente aux investisseurs de ces tonnes d’hypothèques frauduleuses car il produit des documents peu détaillés sur l’hypothèque et l’emprunteur.
Sans documentation suffisante, les acheteurs des produits financiers ne peuvent donc en évaluer la qualité réelle. La crise survenue, les banques et les lenders ont tenté de récupérer les maisons des propriétaires incapables d’honorer leurs échéances de prêts mais ont eu des difficultés à reconstituer la chaîne de la propriété des hypothèques et à retrouver les documents originaux.
Certaines banques ont alors contourné l’obstacle en fabriquant de faux documents. La confusion est si grande désormais que parfois plusieurs banques se retrouvent à réclamer la même maison ou à saisir des maisons sans incident de paiement !
Comme l’écrit le Prix Nobel d’économie Paul Krugman à propos de ces saisies immobilières douteuses : « Les histoires horribles prolifèrent. »
Le chaos de la documentation juridico-financière ainsi dévoilé n’est pas accessoire dans cette crise des subprimes mais un de ses éléments centraux de puis le début.
On comprend pourquoi en octobre 2010, les procureurs généraux des cinquante États ont annoncé leur décision d’ouvrir une enquête commune sur les suspicions de fraudes dans ces procédures de saisies immobilières déjà mises en œuvre ou non encore appliquées. L’enjeu est de taille : près de 11 millions de ces procédures ont été lancées entre 2008 et 2010, 20 millions de personnes sont concernées dont 2,8 millions ont déjà perdu leur logement.
Si ces fraudes sont avérées, les banques feront face à des montagnes de procès et perdront leurs droits sur des milliers de maisons. Les pertes pourraient s’avérer abyssales (des centaines de milliards de dollars) et condamner à la faillite certaines banques. Seront-elles à nouveau sauvées ? Le chaos en partie frauduleux des saisies immobilières pourrait compromettre le rétablissement du marché de l’immobilier aux États-Unis. Les enjeux sont donc considérables.
Cassandre à Wall Street
On l’ignore souvent, mais une partie importante de l’opposition entre régulateurs et dérégulateurs s’est précisément cristallisée sur la question des fraudes. Loin des débats théoriques et abstraits, la « question criminelle » a été en coulisses au centre du débat. Les dérégulateurs ont toujours considéré que les fraudes seraient absorbées, blanchies et évacuées par des marchés autorégulateurs ; leur réalité et leur influence ne pouvant s’avérer que marginales. Les régulateurs, en revanche, doutant de l’infaillibilité quasi divine des marchés, considéraient indispensable l’action d’un arbitre neutre afin de faire respecter les règles des marchés ; faute de quoi les comportements les plus louches prendraient le dessus et les dérégleraient.
Lors des années d’euphorie, la majorité des républicains et des démocrates se trouvait du côté des dérégulateurs, avec à leur tête Alan Greenspan. Les voix discordantes étaient isolées. Parmi celles-ci, il y eut Brooksley E. Born qui incarna le rôle d’une Cassandre moderne. À la tête d’une agence aussi stratégique que méconnue, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), en charge des marchés à terme, elle n’aura eu de cesse de mettre en garde contre les dérives d’un marché sensible et insuffisamment contrôlé.
Une anecdote significative mettant en présence ces deux personnalités montre bien la réalité de ce débat cachée aux yeux du plus grand nombre.
Peu après sa nomination en 1996 à la tête de la CFTC, B. E. Born est invitée par Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale, à un déjeuner privé au siège de l’institution à Washington. Que se disent-ils ? B. E. Born rapporte ce surprenant dialogue :
A. Greenspan – « Eh bien, Brooksley, je parie que vous et moi ne serons jamais d’accord au sujet des fraudes.
B. E. Born – Sur quoi ne sommes-nous pas en accord ?
A. Greenspan – Eh bien, vous croirez probablement toujours qu’il faudrait qu’il y ait des lois contre les fraudes, et je ne pense pas quant à moi qu’il y ait un besoin quelconque d’une loi contre les fraudes. »
Ce déjeuner résonne pour B. E. Born comme une sonnette d’alarme.
Elle réalise l’absolutisme d’Alan Greenspan dans son opposition à toute forme de régulation. Pour un dogmatique comme A. Greenspan, la fraude est simplement un non-sujet. À la tête de la CFTC, B. E. Born constate combien le marché des produits dérivés est dangereux : « Il n’y avait aucune transparence sur ces marchés. Aucune supervision.
Aucun régulateur ne savait ce qui s’y passait. Il n’y avait aucun compte à rendre à personne. » En résumé, c’était le Far West. Elle comprend qu’en fait personne ne veut savoir […].
B. E. Born aurait été écoutée à l’époque, la crise des subprimes aurait pu être évitée…
La « tromperie » de Goldman Sachs
L’affaire Goldman Sachs éclate mi-avril 2010 après une plainte de la Securities and Exchange Commission (SEC). Le gendarme de la Bourse reproche à cette banque un double jeu de grande ampleur au préjudice de ses clients. D’un côté, leur avoir vendu des titres subprimes à hauts risques mais très bien notés par les agences et, d’un autre côté, d’avoir créé dans le même temps un produit financier (un CDO) pour et avec un fonds spéculatif (Paulson & Co) en pariant sur son effondrement. Ce type de pari financier à la baisse porte un nom à Wall Street : selling short ou short selling position. Goldman Sachs s’est comporté en « agent double » : comme banquier, il a semblé représenter les intérêts des investisseurs acheteurs de CDO, mais comme trader il a plutôt privilégié ceux de la salle de marché en pariant à la baisse contre ses clients investisseurs. Le cynisme du procédé est patent : est-il illégal ? Cette forme de déloyauté est-elle une fraude ?
La banque se défend alors de tout « conflit d’intérêts », arguant d’une étanchéité totale (Chinese wall) entre ses activités de trading et de conseil. Mais personne à Wall Street n’envisageait sérieusement que la SEC et Goldman Sachs poursuivent trop longtemps leur querelle. Dès juillet 2010, la SEC annonce qu’elle a conclu un accord avec la banque d’affaires.
Goldman Sachs s’engage à payer la somme de 550 millions de dollars pour avoir « trompé » ses investisseurs, soit un des settlements les plus importants de l’histoire financière américaine.
Cependant, même avec une sanction si rude, la SEC peut-elle réellement triompher ? Pas vraiment puisque ces 550 millions de dollars ne représentent que l’équivalent de 15 jours de profits de la banque en 2009, ou 3 % de l’enveloppe de primes de 16,2 milliards de dollars distribuée en 2009, ou encore 16 % de ses bénéfices du premier trimestre 2010. Surtout, cette pénalité semble bien modeste au regard des bénéfices que les tromperies en cause auraient rapporté à la banque : 15 milliards de dollars.
C’est pourquoi nombre d’experts prévoyaient ou espéraient que la SEC imposerait une somme au moins double. Dans cet accord, la banque ne reconnaît pas formellement la « tromperie » mais admet que les documents marketing présentant le CDO douteux (Aba cus) « contenaient des informations incomplètes »(incomplete informations) et que cela avait été « une erreur »(mistake) de ne pas révéler le rôle joué par le fonds Paulson. Finalement, la banque s’en sort bien : le PDG Lloyd C. Blankfein sauve sa tête et la banque réalise en plus un profit substantiel. En effet, dès l’annonce de l’accord avec la SEC, la valeur du titre de la banque augmentait de 2 % à la Bourse de New York dans un marché moribond. Un gain bien supérieur à l’amende fédérale. La réaction du « marché » signifie que, pour les investisseurs, cet accord est favorable à la banque. […] Goldman Sachs se voit désormais attribuer des surnoms probablement caricaturaux mais révélateurs de la perception d’une partie de l’opinion américaine : « Government Sachs » pour pointer son entrisme à Washington ou « Goldman Sacks » (to sack : piller) de manière plus infamante.
Encore faut-il ne pas se tromper dans l’analyse. Ainsi que le note Paul Krugman : « Goldman Sachs fait très bien son métier. Malheureusement, ce qu’elle fait est mauvais pour l’Amérique.» Et même pour le reste du monde.
On ne peut en effet reprocher à un renard d’être un renard, ni à une poule d’être une poule : on peut en revanche s’interroger sur les responsabilités et les raisons de ceux ayant consciemment ouvert les portes du poulailler.
Valeurs actuelles
24/11/2011
Valeurs actuelles.com
Xavier Raufer (Sous la direction de), La Finance pousse-au-crime, Choiseul Editions, octobre 2011, 144 pages, 17 €.
Correspondance Polémia – 28/11/2011
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Alain Soral: Comprendre l'Empire (mars 2011)
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Bestandsaufnahme der deutschen Seele nach dem Jahrhundertkrieg: Joachim Fernaus „Disteln für Hagen“ |
Geschrieben von: Martin Böcker |
Ex: http://www.blauenarzisse.de/ |
Wie soll sich ein deutscher Schriftsteller nach dem Zweiten Weltkrieg der Nibelungensage annähern? Darf er das überhaupt? Alter, Geschichte, Deutung und die deutschen zwölf Jahre haben sie in mehrfacher Hinsicht höchst subjektiv aufgeladen. Wenn jedenfalls ein junger Mensch sich seine Anlage zur Heldenbewunderung erlaubt, dann dürfte er mit einer gewissen Ehrfurcht diesem blonden Recken Siegfried entgegen treten, erst recht dem Hagen von Tronje, mit seinen Muskeln und den grauen Schläfen. Als Joachim Fernau eben das getan hat, sich den Nibelungen genähert, war er kein junger Mensch mehr. Disteln für Hagen erschien 1966. Damals war der „erfolgreiche Geschichtsfeuilletonist“ (SPIEGEL) 56 Jahre alt. Im zweiten Weltkrieg wurde der in Posen Geborene und in Schlesien Aufgewachsene als Kriegsberichterstatter eingesetzt. Er arbeitete in München als Schriftsteller und freier Journalist, sein erstes Buch Deutschland, Deutschland über alles…, 1952 erschienen, war bereits ein Bestseller. Der flapsige Blick auf die Nationalhelden So nahm sich Fernau das Recht heraus, ziemlich flapsig über Siegfried, Hagen, Gunther, Gernot, Brunhild und die schöne Kriemhild zu berichten und darüber, was nach dem Jahrhundertkrieg noch von ihnen übrig war. Eine Bestandsaufnahme der deutschen Seele wollte er versuchen, so lautet auch der Untertitel des Buches. Er erzählt die Nibelungen-Geschichte nach, und immer wieder kommentiert er sie in „Rondos“, kurzen Zwischenstücken, in denen er die Sage aus seiner Sicht erläutert, also den „Bestand“ aufnimmt. Das ist an einigen Stellen sehr unterhaltsam. Wer die Sage noch nicht kennt, findet hier einen lesenswerten Einstieg. Fernau schafft andererseits Distanz zwischen sich und dem ersten „deutschen“ Nibelungendichter. Der Journalist und Schriftsteller vergleicht die „deutsche“ Version der Sage mit ihren nordischen, skandinavischen und isländischen Vorgängern. So deckt er allerlei beschönigende Brüche auf, will damit der „deutschen Seele“ auf die Spur kommen. Wenn der deutsche Nibelungendichter bei der Ankunft Siegfrieds in Worms schreibt, dass die Wormser „den Herren“ entgegen liefen, weil das so „Fug und Recht“ war, dann schreibt Fernau: „Sie gafften und staunten und umkreisten die blendenden Gestalten; sie hingen mit den Blicken an den gewaltigen Pferdestärken, sie riefen sich ihre Mutmaßungen zu und waren entzückt, wenn die Fremden nur lächelten.“ Immer wieder kommt er mit diesem hämischen Spott. Fernau der Kindskopf bläst den Staub vom ehrwürdigen Epos Wenn Siegfried bei seiner Ankunft in Worms Gunther grundlos zum Duell fordert, dann bezeichnet Fernau das als „peinlich“ – so benimmt sich kein Ritter, das machen höchstens Abenteurer oder Rumtreiber. Hagens „Nibelungentreue“ wird zur „schauerlich-imposanten Geradlinigkeit“. Bei Fernau ist nichts bis wenig von diesem ehrfürchtigen Schauer zu spüren, der – so glaubt man doch als Jugendlicher – bei einem Text dieser Größe und dieses Alters angemessen wäre. Fernaus wichtigstes Indiz in seiner Argumentation über die deutsche Seele ist die „Saalschlacht“ (besser wohl: das „Saalschlachten“) am Ende der Nibelungensage. Wie die Deutschen in den vier Jahren des ersten Weltkrieges blieb Hagen dort bis zum Ende treu. Doch was hat Hagen getan? Wer ist Hagen? Fernau gibt die Antworten: Er ermordete Siegfried, verriet Kriemhild und versenkte ihren Schatz, vernichtete die Donau-Fähre und machte so jeden Rückzug unmöglich, ermordete den wehrlosen Sohn Etzels, seines ahnungslosen Gastgeber, und traf damit eine Entscheidung über den Kopf seines Königs hinweg. Hagens falsche Treue und ein Blick auf die Untiefen der deutschen Seele Wer war treu, sagen Sie es mir!“ fragt der Autor – irgendwie verzweifelt und empört – in die Runde. Hagen, so impliziert der ehemalige Kriegsberichterstatter, war es nicht. Doch was fasziniert „uns Deutsche“ so an diesen gerissenen, kampfstarken, weltgewandten Helden? Was hat diese „schauerlich-imposante Geradlinigkeit“? Es ist die Idee, sagt Fernau. Der Schriftsteller schließt mit beißendem Spott: „Keiner kann der Idee so treu sein wie der Deutsche. Wo die Idee fehlt, schafft er sie. Wo das nicht möglich ist, ist er nicht treu.“ Damit glaubt Fernau, die Essenz der deutschen Seele ermittelt zu haben. Dieser Gedanke ist anziehend, so kann man ihm angesichts Luther, Marx, Wilhelm II., Hitler und den Grünen doch einiges abgewinnen. „Schreckliche Zutaten, sagen Sie? Ja, das ist wahr. Aber seien Sie ohne Sorge; wenn Sie wüssten, womit die Kuchen anderer Völker gebacken sind!“ schreibt der Journalist und Buchautor. Er wirbt für einen klaren, offenen Blick der Deutschen auf sich selbst. Nicht die Welt soll an uns genesen, sondern wir selbst. Denn die Geschichte ist sicher noch nicht zu Ende. Joachim Fernau: Disteln für Hagen. 11. Auflage. Herbig Verlag. 224Seiten, gebunden. 6,95 Euro. Joachim Fernau - Leben und Werk in Text und Bildern. Herausgegeben von Götz Kubitschek und Erik Lehnert. Edition Antaios. 144 Seiten, gebunden. 14 Euro. |
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Zweimal um die Welt mit Peter Scholl-Latour, eine Nachlese. |
Geschrieben von: Christoph Rothämel |
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Peter Scholl-Latours Wahlspruch lautet „Rem ante oculos ponere“ (den Gegenstand vor die Augen setzen). Diesem bleibt er in seinen Aufsatzsammlungen Der Weg in den neuen Kalten Krieg und Die Angst des weißen Mannes. Ein Abgesang. treu. Er lässt den Leser in eine Mischung plastischer Schilderungen fremder Länder und Menschen, politischen Brandherden und lehrreichen Anekdoten eintauchen. Den Weg des Westens in einen neuen Kalten Krieg dokumentiert Scholl-Latour über die Jahre 2001 bis 2008, von Nine Eleven bis zur Wahl Barack Hussein Obamas als neuen US-Präsidenten in das Weiße Haus. In Die Angst des weißen Mannes verfolgt er das Schicksal der Weltregionen, die sich geraume Zeit nach ihrer formellen Befreiung aus kolonialer Vormundschaft zusehends auch materiell von der Dominanz ihrer einstigen Herren lösen. Scholl-Latour sieht einen neuen Kalten Krieg aufziehen Scholl-Latour ist davon überzeugt, dass die unumschränkte US-amerikanische Vorherrschaft, wie sie sich dem politischen Betrachter nach dem Ende der Blockkonfrontation in den 1990ern darstellen mochte, unumstößlich ihrem Ende entgegengeht. Im Rahmen der Weltbewegung auf einen multipolaren Zustand hin sind ihm drei Phänomene von besonderer Relevanz: So erzeugen erstens die Rückkehr Russlands auf die politische Weltbühne, zum Zweiten der rasante ökonomische wie militärische Aufstieg Chinas zur dominanten Macht Asiens, sowie das Erstarken revolutionär-islamischer Kräfte im „Moslemgürtel“ von Marokko bis nach Indonesien eine Reihe potenzieller Konfliktlinien, die eine strategische Anpassung seitens des von den USA hegemonial geführten „Westens“ notwendig machen. Russland, dessen Territorium sich mit dem Ende der Sowjetunion um etwa 1000 Kilometer nach Osten verschoben hatte, sieht sich weiterhin einer Einkreisungspolitik durch NATO und EU-Osterweiterung ausgesetzt. Unter Putins Ägide aus dem Trümmerfeld Jelzins wieder aufgerichtet, ist es infolge seines erfolgreichen Rohstoffexports in die Weltpolitik zurückgekehrt und verfügt nach wie vor über immense militärtechnologische Sprengkraft. Auch die Bedrängnis, die US-Ökonomen ob des chinesischen Wirtschaftswachstums bei gleichzeitiger nationaler Kontrolle seitens eines autokratischen Regimes empfinden müssen, versteht sich im Grunde von selbst. Die Konfliktlinien heute sind multilateral Scholl-Latour bleibt aber bei dieser Analyse nicht stehen, sondern bettet den russischen und chinesischen Einfluss in die globalen Aktionen der NATO im Kampf gegen den islamischen Terrorismus nach den Anschlägen auf das World Trade Center seit dem Jahr 2001 ein. Der Krieg in Afghanistan, der Irakkrieg, aber auch die Spannungen mit Iran und die Labilität Pakistans sind unweigerlich infolge der taktisch notwendigen militärischen Präsenz der USA und ihrer Verbündeten in Zentralasien an die Machtsphären Russlands und Chinas angeschlossen. Auch der wachsende Einfluss islamischer Minderheiten in Europa birgt zukünftig Potential für diplomatische Verstimmungen mit deren Herkunftsländern, wie auch zwischen den NATO-Partnern selbst, die neben ihren Bündnispflichten zum Teil höchst unterschiedlich in die internationalen Konfliktlinien einbezogen sind. Anhand von diversen Berichten, Kommentaren und Interviews des Autors aus den Jahren 2001 bis 2008, die die Schlüsselereignisse der Europa- und Weltpolitik betreffen, wird dem Leser dieser Problemkreis aufgezeigt. Die weltbeherrschende Ära des weißen Mannes geht zu Ende Das Thema des zweiten vorzustellenden Buches ist zweifelsohne mit dem des ersten verwandt. Die sukzessive Verwandlung der internationalen Politik in ein multipolares Geschehen hängt eng mit dem Umstand zusammen, dass die unumschränkte globale Dominanz der Europäer, die fast 500 Jahre anwuchs, ihren Zenit längst überschritten hat. Nicht nur in den früheren Kolonien auch in den europäischen Kernländern werden „die Weißen“ demographisch überwuchert. Selbst die USA erleben einen massiven anteilsmäßigen Einbruch der White Anglo-Saxon-Protestants zugunsten von Schwarzen und vordringenden Mestizen, den Mischlingen der Indios mit den spanischen Konquistadoren. Der Konsequenz, dass dadurch, zudem begleitet vom Verlust der technologischen Monopolstellung der germanischen Völker, auch eine politische Kräfteverschiebung entstehen muss, spürt Scholl-Latour gekonnt nach. Die Wahl Obamas zum ersten schwarzen US-Präsidenten ist ihm dabei nur das vordergründigste Signal einer Welttendenz. Die Angst des weißen Mannes ist nicht irrational In acht Gesängen (Cantos) verschlägt es den journalistischen Altmeister und Weltenbummler nach Ost-Timor, Bali, Ozeanien und Java, um über die Philippinen nach China und Kasachstan in Kirgistan seine Reise zu beenden. Bei dem Durchstreifen von Weltregionen, die einst das Objekt europäischer Kolonialpolitik waren, kann er auf seine lebenslange Erfahrung zurückgreifen und seine teilweise Jahrzehnte zurückliegenden Eindrücke mit den frisch gewonnenen vergleichen. Er demonstriert eindrücklich wie sich Asien mit einer eigenen, von Europäern zunehmend wieder unabhängigen Dynamik verändert, ohne eine Bezugnahme auf Länder zu versäumen, die historisch – wie Brasilien mit Ost-Timor durch das portugiesische Kolonialreich – mit seinem Reiseziel verbunden sind. Am Ende des Buches wird er dann gar ein wenig schwärmerisch. Sieht er zu Beginn in dem Niedergang weißer Macht noch eine gewisse Tragik, so betrachtet er Brasilien zum Schluss als möglichen Ausgangspunkt künftiger sozialer Evolution, weil hier unter anderem rassebezogene Vorbehalte der Landesgeschichte zum Trotz völlig zu fehlen scheinen. Der in diesen abschließenden Spekulationen durchschimmernde Gleichmut des alten Herrn einer Zukunft gegenüber, der er nicht mehr angehören wird, tut dem Buch im Grundsätzlichen aber keinen Abbruch. Denn immer wieder ahnt man deutlich, dass auch Scholl-Latour nicht von einem bruchlos friedlichen Ablauf dieses Wandlungsprozesses überzeugt ist. Besonders für Scholl-Latour-Neulinge ein Gewinn Beide Bücher sind mit zahlreichen Illustrationen ausgestattet. Die gebundene Ausgabe von Die Angst des weißen Mannes kann zudem auch noch mit einer politischen Landkarte Ozeaniens und Zentralasiens aufwarten, die die geographische Einordnung angesprochener Staaten erheblich erleichtern. Beide Aufsatzsammlungen arbeiten zum Teil mit schon mal veröffentlichtem Material des Autors. Dies könnte denjenigen stören, der die Analysen Scholl-Latours aus früheren Veröffentlichungen bereits kennt. Wer noch nichts oder fast nichts von ihm gelesen hat, kann sie hingegen ungeprüft erwerben und die Welt kennenlernen. Peter Scholl-Latour: Der Weg in den neuen Kalten Krieg. Ullstein Taschenbuchverlag. 352 Seiten, € 9,95 Peter Scholl-Latour: Die Angst des weißen Mannes. Ein Abgesang. Propyläen Verlag. 464 Seiten, € 8,99 |
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Cioran, der »Dandy der Leere, neben dem selbst Stoiker wie unheilbare Lebemänner wirken« (Bernard-Henri Lévy), war einer der einflussreichsten kulturkritischen Denker des 20. Jahrhunderts. Sein widersprüchliches Leben ist noch nie so detailreich rekonstruiert worden wie in der vorliegenden Biografie von Bernd Mattheus. In bisweilen schmerzlicher Nähe zu den Äußerungen des Selbstmord- Theoretikers beleuchtet er auch die bislang wenig bekannte Zeit vor seiner Emigration nach Frankreich.
Emil M. Cioran, geboren 1911 im rumänischen Sibiu (Hermannstadt), studierte an der Universität Bukarest, wo er mit Mircea Eliade und Eugène Ionesco eine lebenslange Freundschaft schloß. Nach einem längeren Aufenthalt in Berlin emigrierte er 1937 nach Paris; seit dieser Zeit schreibt er auf französisch. Der Verfasser von stilistisch brillanten Aphorismen und Essays pessimistischster Prägung erregt schließlich mit der 1949 erschienenen Schrift »Lehre vom Zerfall« großes Aufsehen. Das Buch, das ihn international bekannt machte, wurde von Paul Celan ins Deutsche übersetzt und begründete seinen Ruf als unerbittlicher Skeptiker. Es folgen viele weitere kompromisslose Werke wie »Syllogismen der Bitterkeit« oder »Die verfehlte Schöpfung«. Bis in die späten 1980er Jahre bleibt Ciorans finanzielle Lage prekär, 1995 stirbt der Aristokrat des Zweifels und der Luzidität als gefeierter Denker in Paris.
Die vorliegende Biografie Ciorans ist die bislang gründlichste Gesamtdarstellung von Leben und Werk dieses Ausnahmedenkers. Bernd Mattheus gelingt nicht nur eine präzise Rekonstruktion Ciorans Lebens, sondern auch eine verblüffende Verlebendigung des »nach Kierkegaard einzigen Denkers von Rang, der die Einsicht unwiderruflich gemacht hat, daß keiner nach sicheren Methoden verzweifeln kann.« Peter Sloterdijk
Bernd Mattheus
Cioran
Portrait eines radikalen Skeptikers
367 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag
3 Abbildungen
ISBN 978-3-88221-891-6
€ 28,90 / CHF 40,50
Stimmen
»Komplementär zur Werkausgabe sollte man das im Matthes & Seitz Verlag erschienene vorzügliche biographische Porträt des Cioran-Übersetzers Bernd Mattheus heranziehen. Bei aller Bewunderung ist es nicht blind für die Abgründe und Widersprüche dieses Lebens und Werkes. Es bietet auch genealogisch Erhellendes, das heißt bei Cioran stets: Verdüsterndes, so zu der tiefambivalenten Beziehung zu seiner Mutter.«
Ludger Lütkehaus, Badische Zeitung, 16. April 2011
»Die spannende und nicht nur in politischen Fragen differenzierte Cioran-Biografie von Bernd Mattheus gibt Einblick in die geistesgeschichtlichen Zusammenhänge und das turbulente Leben Ciorans, der gerne auch mal die Einladung eines französischen Staatspräsidenten ausschlug.«
Tobias Schwartz, Märkische Allgemeine, 26./27. Juni 2010
»So ausführlich und aus neuesten französischen wie auch rumänischen Quellen gespeist, ist Ciorans Leben bislang auf Deutsch noch nicht dargestellt worden.«
Cornelius Hell, Die Furche, 24. Juli 2008
»In einem anregenden wie irritierenden Buch fasst er Cioran mitunter ganz aus der Nähe, mit wenig schmeichelhaften Zügen.«
Karl- Markus Gauß, Kommune, Juni/Juli 2008
»Bernd Mattheus porträtiert diesen trostlosen Misanthropen nicht. Er lässt ihn einfach zu Wort kommen. Es ist ein seltsamens und in gewisser Weise schon wieder ein faszinierendes Buch.«
Walter van Rossum, WDR, 17. Juli 2008
»Sein Leben ist noch nie so detailreich rekonstruiert worden wie in der vorliegenden Biographie von Bernd Mattheus. Mattheus gelingt nicht nur eine präzise Rekonstruktion Ciorans Leben, sondern auch eine verblüffende Verlebendigung des nach Kierkegaard ›einzigen Denkers von Rang‹.Mattheus liefert damit eine vorzügliche Monographie zum Werk Ciorans in Form einer Biographie, die viel Neues in sich birgt.«
Daniel Bigalke, Buchtips.net
»Ciorans Biograf Bernd Mattheus hat nun ein Porträt des radikalen Auflösers vorgelegt, das ein differnziertes, facettenreiches Bild zeichnet.«
Wolfgang Müller, taz, 24. Mai 2008
»Als Mattheus ein junger Mann war, in den siebziger Jahren, war er mit Cioran in Paris bekannt. Die Biographie spart nicht mit Kritik, lässt aber immer die Symphatie des Autors für den exzentrischen Rumänen durchscheinen, was das Buch lesenswert macht. Eine einfühlsame, kluge Biographie.«
Franziska Augstein, Süddeutsche Zeitung, 7. April 2008
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Ernst Nolte 320 Seiten, brosch. … Wissenschaft entsteht nur aus der Kenntnisnahme der einen so gut wie der anderen Sache(n) und aus dem unvoreingenommenen Abwägen und Erörtern. Wissenschaft kann es nur geben, wenn Tatbestände und Umstände auch dort, wo sie zunächst aus sehr verständlichen, ja edlen Gründen ins Dunkel gerückt wurden, endlich in die Offenheit der wissenschaftlichen Diskussion gestellt werden. Das setzt voraus, daß das „politisch Korrekte“ zwar nicht verworfen oder als solches bekämpft, aber durch Bezugnahmen auf das „Unkorrekte“ wissenschaftsgerecht gemacht wird. Darin besteht das Ziel dieser „späten Reflexionen“, die mein „letztes Wort“ sind … (Ernst Nolte) Der bekannte Doyen der deutschen Geschichtswissenschaft führt in unsystematisch gefügten Aphorismen und Kurz- Essays durch die Felder seiner Forschungen, in Überlegungen, die auch Entlegeneres streifen, auch Philosophisches und Meta-Historisches. Strittigem geht der Autor nicht aus dem Weg, klärend, nicht polemisch. Aus dem Inhalt: |
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Ernst Jünger hat ein umfängliches Reisewerk hinterlassen. Im Laufe seines Lebens unternahm er mehr als 80 Reisen, etliche auch an exotische Orte in Übersee. Ausgehend von größtenteils unbekannten Dokumenten des Nachlasses – authentischen Reisenotizen und unveröffentlichten Briefen –, fügt Weber der Biografie dieses Jahrhundertmenschen das bislang ungeschriebene Kapitel eines intensiven Reiselebens hinzu.
Jünger reflektierte die Moderne als Beschleunigungsgeschichte und dokumentierte die um (Selbst-)Bewahrung bemühten Versuche, die katastrophalen Umbrüche, den permanenten Wandel des 20. Jahrhunderts literarisch zu bewältigen. Ernst Jüngers ›Ästhetik der Entschleunigung‹ liefert damit nicht nur eine Ästhetik des Tourismus und der literarischen Moderne, sondern hält auch Verhaltensregeln für eine Epoche bereit, in der das Zeit-für-sich-haben immer weniger möglich erscheint.
Jan Robert WEBER
Ästhetik der Entschleunigung
Ernst Jüngers Reisetagebücher
(1934 - 1960)
525 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag
ISBN 978-3-88221-558-8
€ 39,90 / CHF 53,90
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Ernst von Salomons Bestseller der Konservativen Revolution- Die Geächteten - endlich wieder erhältlich! Geschrieben von: Georg Schäfer |
Ex: http://www.blauenarzisse.de
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Deutschland, November 1918. In hilflosem Zorn muss ein 16jähriger Kadett mit ansehen, wie der revolutionäre Mob einen jungen Soldanten misshandelt und ihm die Achselstücke herunterreißt. Sein Ehrgefühl verbietet dem Kadetten, der Konfrontation mit den Demonstranten auszuweichen, und so wird auch er von der Menge geschlagen, angespien und zu Boden gezwungen. „Einer trat mich, viele traten und hieben, ich lag und stieß mit dem Fuß, schlug um mich und wußte, es war umsonst, aber ich war Kadett und die Achselklappen hatten sie nicht.“ Den ganzen Roman hindurch wird der Name des in Ich-Form berichtenden Erzählers nicht genannt, doch es steht außer Frage, dass Ernst von Salomon in Die Geächteten seine eigenen Erlebnisse während der Kämpfe nach dem Ersten Weltkrieg in literarische Form gebracht hat. Vom Freikorpskämpfer zum verurteilten Verbrecher Der Erste Abschnitt des Buches, „Die Versprengten“, erzählt von den Freikorpskämpfen nach dem Ersten Weltkrieg. Der Kadett will die Demütigung Deutschlands nicht hinnehmen und tritt alsbald einem der vielen Freikorps bei. Die Heeresleitung und die SPD-geführte Reichsregierung bedienen sich dieser militärischen Verbände zum Kampf gegen die revolutionären Linken, die ein Rätesystem schaffen wollen. So beteiligt er sich zunächst an der Niederschlagung des Aufstandes der Spartakisten in Berlin. Es folgt die Schilderung der Gefechte gegen die Rote Armee im Baltikum. Im zweiten Großkapitel „Die Verschwörer“ verlagert sich der Kampf mehr und mehr in den Untergrund. Zunächst geht es gegen die französischen Besatzer, dann schlagen die Freikorps die polnischen Freischärler in Oberschlesien zurück, die mit französischer Hilfe dieses Gebiet vom Reich abtrennen wollen. Doch Unterstützung durch die deutsche Regierung bleibt aus, diese übt sich vielmehr in Verzichts- und Erfüllungspolitik gegenüber den Siegermächten. So wenden sich die ehemaligen Freikorpskämpfer gegen die republikanische Regierung. Es entsteht ein Netzwerk von Verschwörern, das unter dem Namen „Organisation Consul“ (O.C.) die Bürger in Furcht versetzt. Wegen Beihilfe an der Ermordung des Außenministers Walther Rathenau im Juni 1922 wird von Salomon schließlich zu fünf Jahren Haft verurteilt. Seinen Erlebnissen im Zuchthaus ist das letzte Großkapitel mit dem Titel „Die Verbrecher“ gewidmet. Sprachliche Kraft und erzählerisches Können Von Salomon kann packend erzählen und er vermag das Erzählte durch kühne Bilder anschaulich zu machen. Eine Beschreibung von Berliner Elendsquartieren gelingt ihm ebenso wie die Darstellung seelischer Vorgänge. Besonders die Schilderungen des Kampfgeschehens sind von einer wilden und unbarmherzigen Schönheit, einer Sprachgewalt im Wortsinne, wie sie wohl nur die Perspektive des Schlachtenteilnehmers hervorbringen kann: „Was wir wollten, wußten wir nicht, und was wir wußten, wollten wir nicht. Krieg und Abenteuer, Aufruhr und Zerstörung und ein unbekannter, quälender, aus allen Winkeln unseres Herzens peitschender Drang! Aufstoßen ein Tor durch die umklammernde Mauer der Welt, marschieren über glühende Felder, stampfen über Schutt und stiebende Asche, jagen durch wirren Wald, über wehende Heide, sich hineinfressen, stoßen, siegen nach Osten, in das weiße, heiße, dunkle, kalte Land, das sich zwischen uns und Asien spannte – wollten wir das?“ Kritik und Verspottung der bürgerlichen Rechten Obwohl der Autor – nicht zuletzt aufgrund solcher Stellen – oft einer Verherrlichung des Soldatentums geziehen wird, so entgeht er doch der Landser-Romantik ebenso wie der Selbstglorifizierung. Denn von Salomon berichtet auch über für das „Ich“ des Romans peinliche oder unrühmliche Situationen. Während er und seine Kameraden als Schergen des Reichswehrministers Noske (SPD) eine Haussuchung in einer ärmlichen Mietskaserne durchführen, werden sie von einem jungen Mädchen auf das heftigste geschmäht: „Habt ihr noch nicht genug gemordet? […] Ihr dringt hier ein in dieses Haus wie die Henkersknechte. Seid ihr ohne Scham? […] Man möge es euch in eure dumpfen Schädel hämmern. Ihr schützt dieselbe Klasse von Verruchten, die dieses Elend geschaffen haben!“ Mit grimmigen Spott bedenkt er das „altteutsche“ Gehabe der Völkischen und die bramarbasierenden, bierseligen Pseudopatrioten, die salbungsvolle Reden schwingen, aber die offene Auseinandersetzung mit dem Gegner vermeiden. Da „wuchsen die Blümeleien redseliger Rauschebärte“ und „der Grundakkord sehr lauten Mannestums ward in Weihe übertönt von Schillerzitaten und Deutschlandlied; dazwischen grollte Runengeraune und Rassegerassel.“ Würde sich doch die heute übliche linkskonformistische Verspottung der Deutschtümelei einmal auf solch ein literarisches Niveau erheben! Von Salomon als Nationalrevolutionär Während er also die „feigen Bürgerlichen“ verachtet, gilt den eisenharten kommunistischen Kämpfern seiner Zeit von Salomons Respekt. Denn er steht ihnen in mancher Hinsicht nahe, wie die immer wieder eingestreuten philosophischen Reflexionen und Dialoge zeigen. Denn wie viele Nationalrevolutionäre strebt von Salomon eine antikapitalistische Ordnung und eine Hinwendung zum Osten an, aber auf eben nationaler Grundlage. Anders als die marxistischen Revolutionäre verfügt jedoch der Nationalrevolutionär nicht über eine vorgefertigte Weltanschauung, sondern was Deutschland sein soll, entsteht erst im notwendigen Kampf um die Neuschaffung der Nation. Dieser für das Werk zentrale Gedanke macht zugleich deutlich, dass von Salomon die beschränkte politische Wirkungskraft des Nur-Soldatentums in den Freikorps erkannt hatte. Wert für den heutigen Leser So lernt der Leser das Denken der nationalrevolutionären Aktivisten zu begreifen. Als der Autor aber auf die Organisation Consul zu sprechen kommt, ist der Mitverschwörer von Salomon wenig luzide. Er erweckt vielmehr den Eindruck, als sei dieser konspirative Bund mehr Gerücht als Realität gewesen, um so durch eine Verschwörungspsychose die Republik zu destabilisieren. Ansonsten sind aber von Salomons Schilderungen eingängiger als jedes Geschichtsbuch. Bei der Lektüre erhält man tiefe Einblicke in das konkrete Geschehen. So wird klar, warum die Soldatenräte scheiterten, oder welche strategischen Interessen im Baltikum oder in Oberschlesien aufeinander stießen. Wer also fernab von staatsbürgerkundlichen Klischees und volkspädagogischer Mahnliteratur die politischen Kämpfe des Nachkriegs verstehen will, wird zu Die Geächteten greifen. Zugleich wirkt dieses Buch erfrischend und provokativ auf den heutigen, in einer biederen BRD lebenden Leser, wo Revolution in Lifestyle und gefahrloser Demonstrations-Folklore zu bestehen scheint, und Politik auf die Suche nach dem praktikablen Kompromiss reduziert ist. Ernst von Salomon: Die Geächteten. Unitall Verlag 2011. Nachdruck der Originalausgabe von 1930. 416 Seiten. 14,90 Euro. |
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Emmanuel Carrère, Prix Renaudot pour son "Limonov"
par Minnie Veyrat
Ex: http://www.metamag.fr
Quel est le metteur en scène qui s’emparera, le premier, de l’incroyable scénario écrit par Emmanuel Carrère dans son dernier livre, « Limonov » tout juste consacré par un jury Renaudot qui a jeté sa gourme ? Car, tout y est. La naissance du héros : gros plan sur le bébé couché dans une vielle caisse d’obus et suçant une queue de hareng séché. A parents médiocres, enfance morose et c’est à l’adolescence que les choses commencent à bouger.
Savenko réalise vite qu’il trouvera argent et succès chez les voyous. Il tentera donc d’en faire partie pour essayer de sortir de la grisaille de sa petite ville de Kharkov. Notre apprenti voyou, malheureusement, est aussi poète, mais n’est pas Villon qui veut !
Là, entre en jeu Anna. Grosse femme excentrique dont la librairie sera l’antichambre (puis la chambre) des premier succès d’Edouard. Le voilà amant en titre et sa petite renommée locale commence. Il sera désormais Ed. Limonov.
Il reste qu’il faut bien vivre à Moscou où ils s’installent en 1968. Et ce n’est pas forcément déchoir pour un poète que de vendre des pantalons fabriqués à demeure. Exit Anna. Voici la splendide Elena qui partagera son rêve américain : devenir mannequin pour elle et connaître enfin le succès pour lui. Mais le rêve tourne rapidement au cauchemar.
Heureusement, une autre femme, Jenny, lui ouvre les portes d’un milliardaire dont il deviendra le « majordome poète » et que celui-ci se plaît à exhiber dans son salon. Le poète russe plaît dans le nouveau monde.
Elena le quitte et le plonge dans un de ces chagrins éthyliques à la Russe : un zapoï. Rien de tel que Paris pour se consoler. Limonov devient, ici, la coqueluche, pour un temps, des intellos de l’époque (Robbe–Grillet et Edern Hallier entre autres...), dont il fréquente le QG de la place des Vosges. Ses premiers livres autobiographiques paraissent, écrits que Madame Carrère d’Encausse juge, pour sa part, « pornographiques et ennuyeux ». C’est aussi à Paris qu’il rencontre Natacha, dont il tombe amoureux, malgré sa nymphomanie et son goût immodéré pour les boissons fortes. Là, on a envie de dire « stop ». Trop, c’est trop. Mais non, le film continue.
Une vie de merde ?
Limonov rêve de voir son pays retrouver sa grandeur. Mais, après un court passage à Moscou, où il apprend qu’Anna s’est pendue et que ses anciens amis sont soit morts soit en prison, plus rien ne le tente que la guerre. Quel meilleur endroit que les Balkans ? Croates, Serbes, Bosniaques… On s’y perd un peu, mais voici Limonov chez les Serbes en tenue camouflée, la kalachnikov à l’épaule.
Ses livres se vendant bien, il retourne à Moscou où commence le règne de Poutine. Le voilà rédacteur en chef contestataire d’une feuille de chou, organe d’un obscur parti national-bolchévique. Il manquait la case prison, c’est fait. Le voilà condamné pour terrorisme et trafic d’armes. C’est, bizarrement, en prison qu’il accédera à une certaine sérénité. L’auteur pourra enfin peaufiner son œuvre de poète maudit, oublié de tous.
C’est là qu’il écrit, d’après Emmanuel Carrère, son chef d’œuvre, « Le livre des eaux ». Hélas, les politiciens russes ont besoin de nouvelles idoles et ils découvrent qu’un nouveau « Dostoïevski » croupit dans un camp de travail, à Engels. On l’en fait sortir en grande pompe, sous les caméras de la télévision. La suite sera sans grand intérêt.
Vous croyez écrire le mot « fin ». Vous n’y êtes pas encore. Car, dans les tribulations de ce Russe à travers le siècle, tout est vrai ou presque. Qui plus est, le vrai Limonov existe. Emmanuelle Carrère l’a rencontré. Et il pourrait être indispensable de le consulter pour éclaircir quelques points de détail, avant de dire « moteur ».
Que dire du livre d’Emmanuel Carrère ? Bien que Limonov ne soit guère sympathique, on peut comprendre la sorte de fascination qu’un tel personnage ait pu inspirer à l’auteur qui se qualifie, lui-même, de « bourgeois-bobo » et qui, bien qu’à l’opposé du voyou ukrainien, aimerait sans doute, à ses heures, voir son propre visage se dégager du reflet de Limonov dans un miroir.
Limonov, quant à lui, termine sa vie dans un beau domaine, avec sa dernière épouse et son jeune enfant. Lorsque l’on évoque, devant lui, l’Asie centrale et ses immensités, ses yeux brillent encore. Toutefois, si l’on en vient, plus largement, à parler de sa vie et de son œuvre, il répond, désabusé : « une vie de merde... »
Ce livre se lit comme un roman d’aventures ; le style est alerte, mais, parfois, Carrère fait preuve de facilité en adoptant, avec une certaine gourmandise, le vocabulaire ordurier de son modèle.
Limonov d’Emmanuel Carrère aux éditions POL, 488 pages à 20 €
00:10 Publié dans Littérature, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard limonov, prix renaudot, livre, lettres, lettres françaises, littérature française, littérature | | del.icio.us | | Digg | Facebook
By Michael O"Meara
Ex: http://www.alternativeright.com/
A propos:
Dominique Venner.
Le choc de l’Histoire. Religion, mémoire, identité.
Versailles: Via Romana, September 2011.
“The future belongs to those with the longest memory.” –Nietzsche
Conservative thinking, Karl Mannheim notes, is essentially historical thinking—in that it orients to the concrete, to ‘what is’ and ‘what has been’, instead of to ‘what ought to be’ or ‘what can be’. ‘Properly understood’, historical thinking (as créatrice de sens) reveals the ‘Providential’ design evident in the course and test of time.
Some anti-liberals are wont thus to situate their ‘conservative’ project within the frame of Europe’s historical destiny and the higher design informing it.
The most renowned of such historical thinkers (representing what Carolina Armenteros calls the ‘the French idea of history’) was the father of European anti-liberalism, Joseph de Maistre—though he is not our subject. Rather, it is the foremost contemporary avatar of anti-liberal historical thought: Dominique Venner.
The 75-year-old, French-speaking European of Celt and German descent, father of five, Venner is a historical scholar, a writer of popular histories and of various works on firearms and hunting, as well as the editor of two successful, artfully illustrated historical journals.
But whatever his genre, Venner bears the knightly (or legionnaire) standard of Europe’s multi-millennial heritage—the heritage, he claims, that took form with the blind poet, who is the father of us all—the heritage whose Homeric spirit knows to honor the brave, bare-foot soldiers of the Confederacy and the social banditry of Jesse James—and, most insistently, the heritage that expects a future commensurate with Europe’s incomparable past.
Venner is not your average academic historians; indeed, he’s not an academic at all. His life has been lived out on the last of France’s imperial battlefields; in Parisian street politics, in the outlawed OAS, in prison, and in laying the conceptual foundations of the European New Right; and finally, since his early thirties, in the various libraries, archives, and communal memories he’s searched to produce the 50 books he’s written on the key historical upheavals of the last century or so.
Unsurprisingly, his historical sense is ‘over-determined’—not solely by an intelligence steeped in the life of the mind, but also by disciplines acquired in those schools of initiands known only to the political soldier.
His latest book—Le Choc de l’Histoire—is not a work of history per se, but a series of meditations, in the form of a book-long interview (conducted by the historian Pauline Lecomte) on the historical situation presently facing Europeans. These meditations approach their subject in parallel but opposite ways: 1) one approach surveys the contours of Europe’s longue durée—those centuries of growth that made the great oak so venerable—and, in the spirit of the Annales School, reveals her ‘secret permanences’, and, 2) a very different but complementary approach that silhouettes the heroic individuals and individual events (Achilles and the Iliad foremost) exemplifying the Homeric spirit of European man—disclosing his possibilities, and offering him thus an alternative to his programmed extinction.
Venner’s thesis is that: Europeans, after having been militarily, politically, and morally crushed by events largely of their own making, have been lost in sleep (‘in dormition’) for the last half-century and are now—however slowly—beginning to experience a ‘shock of history’ that promises to wake them, as they are forced to defend an identity of which they had previously been almost unconscious.
Like the effect of cascading catastrophes (the accelerating decomposition of America’s world empire, Europe’s Islamic colonization, the chaos-creating nihilism of global capitalism, etc.), the shock of history today is becoming more violent and destructive, making it harder for Europeans to stay lulled in the deep, oblivious sleep that follows a grievous wound to the soul itself—the deep curative sleep prescribed by their horrendous civil wars (1914-1918 and 1939-1945), by the ensuing impositions of the Soviet/American occupation and of the occupation’s collaborationist regimes, and, finally, today, by a demographic tsunami promising to sweep away their kind.
The Second European Civil War of 1939-1945, however it is interpreted, resulted in a cataclysmic defeat not just for Hitler’s Germany, but for Europe, much of which, quite literally, was reduced to mounds of smoldering rumble. Then, at Yalta, adding insult to injury, the two extra-European super-powers partitioned the Continent, deprived her states of sovereignty, and proceeded to Americanize or Sovietize the ‘systems’ organizing and managing the new postwar European order.
As Europe’s lands and institutions were assumed by alien interests, her ancient roots severed, and her destiny forgotten, Europeans fell into dormition, losing consciousness of who they were as a people and a civilization—believing, as they were encouraged, that they were simply one people, equal among the world’s many peoples.
Worse, for their unpardonable sins—for what Europeans did to Jews in the war, to Blacks in the slave trade, to non-White peoples in general over the course of the last 500 years—for all the terrible sins Europeans have committed, they are henceforth denied the ‘right’ to be a ‘people’. In the Messianic spirit of Communism and Americanism, the Orwellian occupiers and collaborators have since refused them a common origin (roots), a shared history, a tradition, a destiny. This reduces them to a faceless economic-administrative collectivity, which is expected, in the end, to negate the organic basis of its own existence.
The postwar assault on European identity entailed, however, more than a zombifying campaign of guilt-inducement—though this campaign was massive in scale. Europe after Jahre Null was re-organized according to extra-European models and then overwhelmed with imported forms of mass consumerism and entertainment. At the same time and with perhaps greater severity, she was subject to an unprecedented ‘brain-washing’ (in schools, media, the so-called arts, public institutions, and private corporations)—as all Europe’s family of nations, not just the defeated Germans, were collectively made to bear a crushing guilt—under the pretext of the Shoah or the legacy of colonialism/imperialism/slavery—for sins requiring the most extreme penance. Thus tainted, her memory and identity are now publicly stigmatized,
Venner’s Europe is not, of course, the Soviet/New Class-inspired EU, just as she is not the geographical entity labeled ‘Europe’. Rather than a market, a political/administrative structure, a geographic category—rather even than a race (though in a certain sense it is all about race in the end)—Europe for him is a multi-millennial community of closely-related national families made up of Germans, Celts, Slavs, and others, having the same ancient (Indo-European, Borean, Cro-Magnon) roots of blood and spirit: that is, having the same Thirty-thousand Years of European History and Identity.
This makes his Europe a community with a common civilizational heritage that stretches back to the depths of prehistoric time. Historically, the tradition and identity of this heritage has informed Europe’s representations and values in ways distinguishing/identifying her and her peoples from other civilizations and peoples.
Tradition, though, is not for Venner the metaphysical abstraction of the perennialists or the historical repository of the Burkeans: it is not something outside history nor is it something forged once and for all in the night of time.
Tradition for him is precisely that which does not pass. It is the perpetual spirit that makes Europeans who they are and lends meaning to their existence, as they change and grow yet remain always the same. It is the source thus of the ‘secret permanences’ upon which their history is worked out.
Tradition may originate in Prehistory, but Venner claims it is preeminently contemporary—just as every origin represents a novel outburst of being. It serves thus as a people’s inner compass. It directs them to what and whom they are. It renders what was formed and inspired in the past into a continually informed present. It is always new and youthful, something very much before rather than behind them. It embodies the longest memory, integral to their identity, and it anticipates a future true to its origin. Life lived in reference to tradition, Venner insists, is life lived in accordance with the ideal it embodies—the ideal of ‘who we are’.
In one sense, Venner’s Europe is the opposite of the America that has distorted Europe’s fate for the last half-century. But he is no knee-jerk anti-American (though the French, in my view, have good cause to be anti-US). He’s also written several books on the US War of Secession, in which much of America’s Cavalier heritage is admired. Knowing something of the opposed tendencies shaping American ‘national’ life, he’s well aware of the moral abyss separating, say, Jesse James from Jay Gould—and what makes one an exemplar of the European spirit and the other its opposite.
Modeled on the Old Testament, not the Old World, Venner claims America’s New World (both as a prolongation and rejection of Europe) was born of New England Calvinism and secularized in John O’Sullivan’s ‘Manifest Destiny’.
Emboldened by the vast, virgin land of their wilderness enterprise and the absence of traditional authority, America’s Seventeenth-century Anglo-Puritan settlers set out, in the spirit of their radical-democratic Low Church crusade, to disown the colony’s Anglo-European parents—which meant disowning the idea (old as Herodotus) that Europe is ‘the home of liberty and true government’.
Believing herself God’s favorite, this New Zion aspired—as a Promised Land of liberty, equality, fraternity—to jettison Europe’s aesthetic and aristocratic standards for the sake of its religiously-inspired materialism. Hence, the bustling, wealth-accumulating, tradition-opposing character of the American project, which offends every former conception of the Cosmos.
New England, to be sure, is not the whole of America, for the South, among another sections, has a quite different narrative, but it was the Yankee version of the ‘American epic’ that became dominant, and it is thus the Yankee version that everywhere wars on Americans of European descent.
Citing Huntington’s Who Are We?, Venner says US elites (‘cosmocrats’, he calls them) pursue a transnational/universalist vision (privileging global markets and human rights) that opposes every ‘nativist’ sense of nation or culture—a transnational/universalist vision the cosmocrats hope to impose on the whole world. For like Russian Bolsheviks and ‘the Bolsheviks of the Seventeenth century’, these money-worshipping liberal elites hate the Old World and seek a new man, Homo Oeconomicus—unencumbered by roots, nature, or culture—and motivated solely by a quantitative sense of purpose.
As a union whose ‘connections’ are essentially horizontal, contractual, self-serving, and self-centered, America’s cosmocratic system comes, as such, to oppose all resistant forms of historic or organic identity—for the sake of a totalitarian agenda intent on running roughshod over everything that might obstruct the scorch-earth economic logic of its Protestant Ethic and Capitalist Spirit. (In this sense, Europe’s resurgence implies America’s demise).
What will awaken Europeans from their sleep? Venner says it will be the shock of history—the shock re-awakening the tradition that made them (and makes them) who they are. Such shocks have, in fact, long shaped their history. Think of the Greeks in their Persian Wars; of Charles Martel’s outnumbered knights against the Caliphate’s vanguard; or of the Christian forces under Starhemberg and Sobieski before the gates of Vienna. Whenever Europe approaches Höderlin’s ‘midnight of the world’, such shocks, it seems, serve historically to mobilize the redeeming memory and will to power inscribed in her tradition.
More than a half-century after the trauma of 1945—and the ensuing Americanization, financialization, and third-worldization of continental life—Europeans are once again experiencing another great life-changing, history-altering shock promising to shake them from dormition.
The present economic crisis and its attending catastrophes (in discrediting the collaborators managing the EU, as well as de-legitimatizing the continent’s various national political systems), combined with the unrelenting, disconcerting Islamization of European life (integral to US strategic interests) are—together—forcing Europeans to re-evaluate a system that destroys the national economy, eliminates borders, ravages the culture, makes community impossible, and programs their extinction as a people. The illusions of prosperity and progress, along with the system’s fun, sex, and money (justifying the prevailing de-Europeanization) are becoming increasingly difficult to entertain. Glimmers of a changing consciousness have, indeed, already been glimpsed on the horizon.
The various nationalist-populist parties stirring everywhere in Europe—parties which are preparing the counter-hegemony that one day will replace Europe’s present American-centric leadership—represent one conspicuous sign of this awakening. A mounting number of identitarian, Christian, secular, and political forces resisting Islam’s, America’s, and the EU’s totalitarian impositions at the local level are another sign.
Europeans, as a consequence, are increasingly posing the question: ‘Who are we?’, as they become more and more conscious—especially in the face of the dietary, vestimentary, familial, sexual, religious, and other differences separating them from Muslims—of what is distinct to their civilization and their people, and why such distinctions are worth defending. Historical revivals, Venner notes, are slow in the making, but once awakened there is usually no going back. This is the point, Venner believes, that Europe is approaching today.
History is the realm of the unexpected. Venner does not subscribe to notions of historical determinism or necessity. In contrast to Marxists and economic determinists, anti-Semites and Spenglerians, he believes there are no monocausal explanations of history, and unlike liberals such as Fukuyama, he believes there’s no escape from (no ‘end’ to) history.
In history, the future is always unknown. Who would have thought in 1980 that Soviet Russia, which seemed to be overtaking the United States in the ‘70s, would collapse within a decade? Historical fatalities are the fatalities of men’s minds, not those of history.
History, moreover, is the confluence of the given, the circumstantial, and the willful. This makes it always open and hence potentially always a realm of the unexpected. And the unexpected (that instance when great possibilities are momentarily posed) is mastered, Venner councils, only in terms of who we are, which means in terms of the tradition and identity defining our project and informing our encounter with the world.
Hence, the significance now of husbanding our roots, our memory, our tradition, for from them will come our will to power and any possibility of transcendence. It’s not for nothing, Dominique Venner concludes, that we are the sons and daughters of Homer, Ulysses, and Penelope.
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L’Empire selon Bourrinet
par Pierre LE VIGAN
L’âge de fer, le politique, quelques figures d’écrivains et le sacré : c’est ainsi que chemine le livre de Claude Bourrinet, L’Empire au cœur. Notre âge est celui du triomphe du sentimentalisme, de l’oubli des codes, et du factice. Notre société nie les disciplines qui font les civilisations et c’est pourquoi elle nie en fait l’École au sens fort à mesure qu’elle parle de plus en plus et à tort et à travers d’éducation. Rendant hommage au Finkielkraut de Nous autres modernes. Quatre leçons, Bourrinet met en cause dans l’émergence et la domination d’une « littérature sans estomac » (Pierre Jourde), le rationalisme desséchant. Il en appelle à la nature, au cosmos englobant et en même temps vertigineux. Bourrinet met aussi en cause la religion du travail avec toute l’ambiguïté qui s’y attache : quand le travail est œuvre (Beruf), il est honorable et donne sens à la vie de l’homme, quand il est répétitif, idiot, aliénant, simple dépense usante d’énergie (Arbeit), il fait perdre à l’homme au contraire son ancrage en lui-même, et la possibilité de déployer même ses capacités d’invention, d’initiative, de maîtrise des savoirs-faire. Sur ce point, l’anti-calvinisme de l’auteur ne convainc pas car valoriser l’œuvre c’est bel et bien faire l’éloge de la face positive du travail. L’école devrait justement être le lieu d’apprentissage des savoirs pour faire ensuite naître – telle une seconde naissance liée à l’éducation – des citoyens pensant par eux-mêmes. C’est pourquoi l’art d’enseigner n’est pas une science mais justement un art, c’est-à-dire un équilibre entre transmission et reformulation des savoirs.
Si l’enseignement au sens noble du terme est dévalué, c’est que l’hyperclasse mondiale, ou encore « nouvelle classe dirigeante transnationale », n’a plus besoin de citoyens. Elle n’a besoin que de consommateurs et d’électeurs passifs dont les différences ne soient plus que de minimes segmentations de marketing. De là s’impose la nécessité selon Bourrinet de mener, Européens et non Européens, un même combat pour exister humainement et politiquement. « Je me sens plus proche d’un griot Peul que d’un bouffeur blanc de hamburger. »
L’introduction que fait Bourrinet aux figures de Simone Weil, de Corneille, de François Augiéras l’ermite du Périgord, d’Albert Camus « le nietzschéen » (en un sens), de Jack Kérouac sont des façons de prendre le contrepied de notre monde : en s’opposant au puritanisme contemporain, qui réussit à associer l’impudeur la plus grande avec l’esprit le plus coincé qui soit, en opposant les voyageurs aux semelles de vent, ceux qui pensent en marchant aux demi-intellectuels assis. En opposant l’homme face au cosmos et à Dieu à l’homme de la pensée calculante.
C’est, à côté des arts tel le cubo-futurisme, la poésie, celle d’un Michel Deguy, qui inspire à Bourrinet ses plus belles pages, celles où lui paraissent possibles le retour de l’engagement citoyen, et les passions sanguines, et le retour de l’Empire, fondé sur la subsidiarité et sur le règne néo-platonicien, et plotinien, de l’Un (ce qui n’empêche pas l’auteur de prendre ses distances avec la méfiance de Platon envers le corps). L’Empire doit être celui de la protection, de la prévoyance (la pronoia), mais aussi de l’élévation. D’où l’association de l’idée d’Empire à celle de sacré. En ce sens, l’Empire qui est la garant de l’unité de ses peuples en une culture commune et reconnaît aussi les différences, c’est la paix dit justement Bourrinet. Si l’Empire au cœur est discutable sur certains points comme de voir à l’origine de la modernité contemporaine, si désastreuse, la Réforme protestante et la Contre-Réforme catholique, Claude Bourrinet nous a donné ici une réflexion exigeante et essentielle.
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Der Renegat der konservativen Revolution: Das Buch „Thomas Mann – Der Amerikaner“ |
Geschrieben von: Simon Meyer |
Ex: http://www.blauenarzisse.de/
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Als im Sommer 1914 auf die Schüsse von Sarajevo die allgemeine Mobilmachung folgte, machte einer der schon damals berühmtesten Schriftsteller Deutschlands keinen Hehl aus seiner Solidarität mit dem Reich und dessen Kriegsführung: Thomas Mann. Er wurde – nicht zuletzt wegen seines berühmten Namens – vom Kriegsdienst freigestellt. Doch sein literarisches Schaffen stellte er in den Dienst der Sache. Zwanzig Jahre später jedoch, befand er sich geographisch und politisch auf der anderen Seite. Thomas Manns literarischer Kriegsdienst begann noch 1914 mit der Schrift Gedanken im Kriege, auf die im gleichen Jahr der Großessay Friedrich und die große Koalition folgte. Und er legte nach. 1915 verfaßte er eine leidenschaftliche Verteidigung Deutschlands in einem Beitrag für die Schwedische Tageszeitung Svenska Dagbladet. Drei Jahre später, zum Ende des Krieges, sammelte er seine Gedanken unter dem Titel Betrachtungen eines Unpolitischen – einem der Grundlagenwerke der Konservativen Revolution. Flucht vor der Heimat und der eigenen politischen Vergangenheit Um so verwunderlicher: Derselbe Schriftsteller propagierte gut zwei Jahrzehnte später aus seinem amerikanischen Exil heraus unablässig die bedingungslose Vernichtung Deutschlands als notwendig und verdient. Während des Zweiten Weltkriegs hatte Thomas Mann die amerikanische Staatsbürgerschaft erworben. Seit 1938 hatte er in den Vereinigten Staaten seinen ständigen Aufenthalt. Der Amerikaner Thomas Mann war den Deutschen ein Fremder geworden. In den Nachkriegsjahren war er nicht willkommen, zu frisch war bei vielen die Erinnerung an das, was Mann ihnen in den Rundfunksendungen der Alliierten entgegengeschleudert hatte. Doch auch als die Verhältnisse sich 1968 grundlegend geändert hatten, blieb er ein Fremdkörper. Zu liberal-großbürgerlich erschien Thomas Mann nun und wurde angesichts seiner frühen Schriften schon fast als unsicherer Kantonist behandelt, jedenfalls als Fossil aus einer überholten Epoche. Warum ging Thomas Mann, der für die Buddenbrooks mit dem Literaturnobelpreis ausgezeichnet wurde und darin eine hanseatische Handelsfamilie beschrieb, diesen Weg? Warum wurde er nicht nur aus der Notwendigkeit des Exils sondern aus innerer Überzeugung zum Amerikaner? Wäre nicht der Weg, den etwa Gottfried Benn, Martin Heidegger oder Ernst Jünger während der Jahre der nationalsozialistischen Herrschaft gingen, für ihn der wahrscheinlichere gewesen? In diese Fragestellungen, so hofft man, würde ein Buch des Deutschamerikaners Hans Rudolf Vaget, Professor an einem College in Massachusetts und ausgewiesener Kenner des Lebens und Schaffens Manns, etwas Klarheit bringen können. Dieses Buch befaßt sich mit den amerikanischen Jahren Manns, ist unlängst im S. Fischer Verlag erschienen und trägt den bezeichnenden Titel Thomas Mann, der Amerikaner. Ein detailreicher Blick in eine wenig bekannte Epoche Manns Der Autor beeindruckt im Buch mit einem Detailreichtum, der eine langjährige, akribische Arbeit erahnen läßt. In allen Einzelheiten schildert Vaget die Zeit und die Zeitgenossen Manns in den Vereinigten Staaten, so daß der Leser den Weg des Autors in seinem Exil bis ins einzelne nach verfolgen kann. Viele deutsche Leser Thomas Manns haben sich zunächst mit den Buddenbrooks und dem Zauberberg befaßt und haben auch Tonio Kröger und den Tod in Venedig gelesen. Alles Werke, die für den Deutschen Thomas Mann stehen. Die amerikanischen Jahre und die amerikanischen Verhältnisse jener Zeit sind oft weniger bis überhaupt nicht bekannt. Insoweit eröffnen sich durch das vorliegende Werk in großer Breite neue Aspekte auf einen Zeitraum, mit dem man sich bisher vielleicht kaum oder gar nicht eingelassen hatte. Leider erschöpft sich das Buch auch häufig in der Aneinanderreihung von Fakten und Ereignissen. Vaget ist stärker in der Schilderung der amerikanischen Protagonisten, etwa Franklin D. Roosevelts oder der Gönnerin Manns, Agnes Meyer. Thomas Mann selbst bleibt in den Schilderungen etwas blaß. Vor allem gelingt es Vaget nicht, den eigentlichen Grund für die Entwicklung Manns aus der Fülle der Details zu entwickeln. Die Verweise auf die Beschäftigung Manns mit den Dichtern Walt Whitman oder Joseph Conrad während der zwanziger Jahren, die eine erste tiefere Verknüpfung Manns zur anglo-amerikanischen Literatur entstehen ließ, mag biographisch interessant sein. Erhellend für die Amerikanisierung Manns sind sie nicht. Thomas Manns politischer Lagerwechsel wird nicht begründet Die Verwandlung Manns vom Verteidiger des deutschen Sonderwegs hin zu einem glühenden Anhänger des Sozialdemokraten Roosevelt bleibt dunkel. Denn gerade Roosevelt ist dem, was Mann noch 1918 für richtig hielt diametral entgegengesetzt. Roosevelt war ein Mann von ausgesprochener Deutschfeindlichkeit, der schon vor dem Krieg bedauerte, man habe es 1918/19 versäumt, den Deutschen den ihnen gebührenden Denkzettel zu verpassen. Im Gegensatz hierzu herrschte in der amerikanischen Öffentlichkeit überwiegend die Überzeugung vor, mit Versailles weit über das Ziel hinausgeschossen zu sein, und man blickte verschämt auf das Auseinanderklaffen des eigenen Anspruchs, mit dem man 1917 angetreten war, und dem Ergebnis der Friedensbedingungen. Roosevelt ging es – ähnlich wie Churchill – nicht nur um die Beseitigung Hitlers sondern um die Vernichtung Deutschlands als Subjekt der Geschichte. Thomas Mann erkannte dies und unterstützte Roosevelt trotzdem vorbehaltlos. Die Frage nach dem „warum“ scheint Vaget aber auch nicht besonders wichtig zu sein. Vaget ist selbst so durchdrungen von der Überzeugung der gerechten Sendung der Amerikaner. Und zwar der Amerikaner in ihrer Variante der demokratischen Partei und ihres Anspruchs auf eine Formung und Umgestaltung der Welt in ihrem Sinne. Eine Alternative, einen dritten Weg gleichsam, kann sich Vaget nicht ernsthaft vorstellen. Wiederholt schimmert so die eigene Vorliebe des Autors für die amerikanischen Demokraten von F. D. Roosevelt bis hin zu Obama durch. Zuweilen ist es schwer zu unterscheiden, wo die Wiedergabe der Gedanken Manns endet und eigene Ansichten des Autors in den Vordergrund rücken. Man hält den Autor zunächst für einen typischen Amerikaner, der trotz seiner ausgewiesenen Kenntnisse über Goethe, Mann und Nietzsche schlußendlich doch Amerikaner bleibt. Herbert Rosendorfer bemerkte in einem seiner Bücher, sowohl Sprache als auch Geschichte Deutschlands bliebe selbst dem intelligentesten Ausländer dem Grunde nach unbegreiflich. Aber Vaget ist Deutscher, im böhmischen Marienbad geboren. Gleichwohl scheint er sich derart amerikanisiert zu haben, wie dies auch beim späten Thomas Mann der Fall war. Da ihm selbst der Zugang zu dem fehlt, was Mann vor diesem Wandel ausmachte, kann er diesen Wandel auch nicht erklären. Jünger, Benn und Bergengruen: Das politische Exil war 1933 nicht der alleinige Weg So selbstverständlich, wie der Autor meint, war selbst 1933 der Weg nicht, den Thomas Mann genommen hatte. Zwar galt Mann seit etwa 1922, damals für viele überraschend, als Anhänger des parlamentarischen Parteienstaats, aber noch 1933 hätte ihn das Regime zumindest aus propagandistischen Zwecken mit offenen Armen begrüßt. Warum Mann nicht in der Schweiz blieb, sondern schlußendlich ein amerikanischer Linksliberaler mit noch dazu einem zuweilen pathologischen Haß auf Deutschland und die Deutschen wurde, bleibt nach der Lektüre dieses sehr umfangreichen Werkes komplett im Dunkeln. Man kann Thomas Mann nicht vorwerfen, die Möglichkeit eines deutschen Sonderwegs in der Moderne nicht erfaßt zu haben. Er sah dies und ging trotzdem den langen Weg nach Kaisersaschern. Thomas Mann bleibt in der Vielgestaltigkeit seiner Facetten und seiner Entwicklung ein Rätsel. Anders als viele konservativ-bürgerliche Deutsche, die der Ansicht waren, zunächst sollte der Krieg gewonnen werden, wie man danach Hitler loswerde, werde man dann schon sehen, wollte Thomas Mann zuletzt zwischen Hitler und Deutschland nicht mehr trennen. Warum wurde Thomas Mann zum Amerikaner? Eine letzte Antwort hierauf gibt auch das vorliegende Buch nicht und eine letzte Antwort kann hierauf vielleicht auch nicht gefunden werden. Hans R. Vaget: Thomas Mann, der Amerikaner. S. Fischer Verlag Frankfurt. Gebunden, 545 Seiten. 24,95 Euro |
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Dominique Venner, électrochoc des esprits pour un choc de l'histoire
Par Olrik
Ex: La Droite strasbourgeoise (cliquez ici)
Dans un livre d’entretien conduit par la journaliste Pauline Lecomte, « Le choc de l’histoire » publié aux éditions « Via Romana », Venner se penche une nouvelle fois sur notre époque en crise. On retrouvera en filigrane la grille d’analyse affûtée qu’il avait déjà exposée dans son ouvrage « Le siècle de 1914 », mais cette fois pour en dépasser le cadre restreint de la discipline historique.
Selon lui, la grave crise actuelle clos un cycle historique amorcé en 1914 et qui aura secoué tout le XXème siècle. Après avoir favorisé un lent processus de déchristianisation, les idéaux des Lumières ont vu, au cours du dernier siècle, les grands récits idéologiques qu’ils avaient enfantés s’effondrer les uns après les autres. Après avoir tordu le cou aux aventures fascistes en Europe, le communisme et le capitalisme mondialiste, qui se sont imposés à une Europe réduite à la sujétion, se sont révélés finalement incapables de surmonter les contradictions systémiques internes qui les taraudaient.
Le communisme s’affaissera brutalement sur lui-même sans prévenir, en 1989, laissant le mondialisme des droits de l’homme porté par les Etats-Unis bien seul face à ses propres apories. Passée une brève période d’euphorie, la faillite de Lehmann Brother en 2008 est venue signifier à une planète incrédule la mort par KO technique de la dernière illusion issue des ruines du XXème siècle et partant, le début du déclin de l’empire américain.
Pour Dominique Venner, la grande faute qui caractérisa toutes ces expériences idéologiques fut de ne s’inscrire qu’exclusivement dans le champ trop temporel du politique ou de l’économique. Malgré les prétentions eschatologiques et les abords religieux que ces aventures n’ont jamais manqué d’emprunter, toutes se révélèrent in fine bien incapables de bâtir des modèles durables de société, comme su par exemple le faire en son temps le christianisme. Les mythes du progressisme égalitaire, de l’homme nouveau ou encore de la fin de l’histoire auront finalement buté sur l’amère réalité de leur impossible avènement. Leurs échecs successifs laissent donc aujourd’hui les Européens à la fois exsangues et durement désemparés devant un sérieux questionnement identitaire.
Même le christianisme, passablement épuisé, ne présente plus la moindre possibilité d’un recours. Son universalisme - qui put être un atout lorsqu’il s’agissait de légitimer l’hégémonie de l’Europe sur le monde - se révèle désormais totalement inopérant à offrir des solutions pour des Européens ramenés à un monde multipolaire et violemment chaviré par un rééquilibrage des puissances entre ex-dominés et ex-dominants. Pire encore ! Ce résidu d’universalisme, qui nimbe encore tout l’Occident, les handicape aujourd’hui dans leur capacité à répondre au réveil identitaire, et souvent revanchard, des civilisations concurrentes.
L’état des lieux est clair : l’Europe, assommée par le traumatisme de deux guerres mondiales, est entrée en dormition depuis plus de 50 ans. Mais l’effondrement annoncé de l’empire américain provoquera inévitablement le retour souverain des nations du vieux continent dans le jeu de l’histoire. Inutile de s’illusionner ! Ce réveil ne se fera pas sans de déchirantes et profondes révisions. La grande démonstration de ce livre tient précisément dans l’évidence que la solution dépasse largement le champ des contingences du politique stricto sensu.
Dépourvue de religion identitaire, à la différence de l’Inde, du Japon ou de la Chine, l’Europe va devoir retrouver ce qui la singularise en renouant avec sa plus longue mémoire. Une mémoire amenée à former les bases d’une mystique identitaire apte à produire un imaginaire collectif opérant face aux nouveaux enjeux de la modernité. Les Européens vont devoir se réarmer moralement s’ils ne veulent pas tomber en servitude. A cet égard, il nous donne l’exemple du renouveau hindouiste actuel en Inde, amorcé grâce à la création par Nagpur en 1925 d’un mouvement identitaire à vocation plus culturelle et spirituelle que politique.
Sur ce chemin qui remonte dans notre plus longue mémoire, Dominique Venner nous indique des pistes. Il nous renvoie d’abord à son ouvrage « Histoire et Tradition des Européens : 30 000 ans d'identité » et évoque ensuite une « histoire européenne des comportements [pouvant] être décrite comme le cours d’une rivière souterraine invisible et pourtant réelle. » Pour lui, cette rivière qui coule en nous, souvent à notre insu, prend sa source dans la Grèce antique en général et dans l’œuvre fondatrice d’Homère en particulier. Dans l’Iliade et l’Odyssée, qu’il qualifie de « mémoire des origines », il est possible de retrouver tout l’imaginaire européen dans sa substance la plus parfaite. Notre vision du monde, notre rapport à la nature, au vivant, à la mort, notre cœur aventureux, notre façon d’enchanter les éléments et de sublimer nos sentiments, cette relation entre les hommes et les femmes sur un pied d’égalité, tout est là sous nos yeux, écrit il y a presque 3 000 ans déjà.
Venner nous avise toutefois à ne pas confondre tradition et folklore. La vraie tradition consiste à entreprendre des choses neuves dans le même esprit que celui des anciens. Alors que le folklore, c’est justement l’inverse. En exemple, il nous donne des figures contemporaines d’Européens, sur lesquelles, selon lui, l’esprit de la tradition a indéniablement soufflé. Parmi ceux-ci, il s’attarde longuement sur le cas du colonel Claus von Stauffenberg. Cet officier qui incarna la fidélité à la tradition aristocratique allemande fut l’instigateur décisif de l’attentat manqué contre Hitler.
En conclusion, nous citerons cette phrase de Dominique Venner : « ce n’est pas rien de se savoir fils et filles d’Homère, d’Ulysse et de Pénélope. »
Livres de Dominique Venner (NDLR) :
Le Choc de l'Histoire, Dominique Venner, Editions Via Romana, 185 pages, 2011, 20,00 € (cliquez ici)
Le Siècle de 1914, Dominique Venner, Editions Pygmalion, 408 pages, 2006, 22,50 € (cliquez là)
Histoire et tradition des Européens : 30 000 ans d'identité, Éditions du Rocher, Monaco et Paris, 2002, 273 pages, 17,50 € (cliquez là)
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L'OCCIDENT, UN CRIME CONTRE L'IMAGINAIRE EUROPEEN
Jure Georges Vujic, un écrivain „contre-bandier“ d'idées
A propos du livre „Un Ailleurs européen -Hestia sur les rivages de Brooklyn“
Avatar Editions, mai 2011
„La tradition est inversée. L’Europe ne raconte plus l’Occident. C’est l’Occident qui comte l’Europe. La marche en avant des proto-iraniens, peuples de cavaliers vers leur foyer « européen », la « hache barbare » du peuple des demi-dieux hyperboréens, Alexandre, Charlemagne, Hoffenstaufen, Charles Quint, Napoléon ne font plus rêver. L’Occident hyperréel sublimé, le mirage du « standing », du bonheur à la carte est le songe éveillé et névrotique du quart-monde favellisé, d’un imaginaire tiers-mondiste « bolly-woodisé ». Il n’y a plus de grand métarécit européen faute de diégèse authentiquemment européenne. La « mimesis vidéosphérique » occidentale dévoile, déshabille, montre et remontre dans l’excès de transparence. Loin des rivages de l’Hellade, Hestia s’est trouvé un nouveau foyer sur les bords de Brooklyn, aussi banal et anonyme que les milliers d’« excréments existentiels » qui jonchent les rivages de Long Island.“
C'est sur ce constat pessimiste que l'on pourrait très bien résumer le dernier livre de Maitre Jure Georges Vujic, (écrivain franco-croate), intitulé „ Un Ailleurs européen-Hestia sur les rivages de Brooklyn ». Ce livre qui sort aux éditions Avatar, pourrait très bien être autobiographique, l'auteur y mêlant avec un langage á la fois lapidaire, incisif et au style hermétique, á la fois des éléments mémorialistes et anthologiques, mais aussi analytiques qui rendent très bien compte de l'état de la crise á la fois politique , spirituelle et identitaire que traverse aujourd'hui l'Europe. Au fil d'une méditation et d'une réflexion personnelle que l'auteur qualifie de „contrebandière“ „transversale“ et „asymétrique „ Vujic se livre á un défrichage intellectuel des contradictions et de maux internes qui accablent l'Europe contemporaine. Dans le cadre de cette réflexion, il l'oppose l'idée d’Europe, éminemment spirituelle, aristocratique, organique et plurielle á l'occidentisme contemporain mercantile, néolibéral, techniciste americanocentré contemporain. Selon lui : « L’Europe d’après 1945 et l’Europe de nos jours ne sont guère différentes et présentent des similitudes flagrantes ou plutôt portent les mêmes stigmates « décadentistes » de la « fin d’un monde », . Depuis la guerre froide jusqu’au monde unipolaire américanocentré de nos jours, l’Europe semble inéluctablement engagée dans une lente agonie á la fois « festives « et « hyper-réelle » caractérisée par un climat généralisé de déliquescence, la corruption des « idées » et mœurs, l’anomie généralisée, l’absence de « sens et de principes métaphysiques », l’irresponsabilité et la pusillanimité des démocraties parlementaires, l’imposture libérale et le déclin de la notion de souveraineté. La blessure et l’humiliation infligées à l’Europe au lendemain de 1945 ne cessèrent de grandir et d’affecter les organismes vivants que sont les peuples européens : d’est en ouest les mêmes maux accablent l’Europe d’hier comme celle d’aujourd’hui, et je persiste à croire que les mêmes remèdes restent indispensables pour une renaissance authentiquement européenne. »
Il convient de reconnaitre á l’auteur le mérite et l’audace de vouloir á travers cette démonstration littéraire concilier les thèses et les pensées d’écrivains et penseurs de la « droite révolutionnaire » ou de la « tradition »« » tels que Jünger, Évola, Bardèche, Salomon, avec des penseurs contemporains « post-structuralistes » et « dé-constructivistes » classés à gauche, tels que Derrida, Deleuze, Guattari, Cacciari, Foucault ou Baudrillard. Vujic prône une reconquête de cet esprit européen originel mais sans tomber dans le carcan d’un discours passéiste et néoromantique antimoderniste. »Remonter à l’essence, à la source spirituelle de la pensée européenne, c’est reconnaître que dans sa solidarité comme dans sa diversité. Cette Europe « plurielle » et « buissonnière » apparaissait ainsi dès le XIXe siècle aux plus hauts et sages de nos penseurs à un Goethe, un Renan. Michelet, Proudhon, Quinet, fils de 1789 et militants de la génération de 1848, traitaient déjà des thèmes socialistes et nationaux : respect de la force, critique de la démocratie, culte du travail et de la patrie, contre-religion. La génération de 14 et la « camaraderie » de 1945 feront entendre la même mélodie martiale : reconquête de la virilité, fidélité à la fraternité des tranchées, exaltation de l’héroïsme guerrier ; Péguy, E. von Salomon, Moeller Van den Bruck, E. Jünger, Georges Sorel apportaient un bain de jouvence révolutionnaire à la pensée nationale. La pensée de Vujic est manifestement « oecuménique « et reflète bien son idiosyncrasie personnelle, qui tente dedépasser la simple dimension réactive d’une pensée hétéroclite et à la fois cohérente, pour en extraire les matrices constantes et stables qui imprègnent les diverses chapelles de pensées dites de « droite » ou de « gauche », le plus souvent dispersées voire rivales.
En abordant la question du devenir de l’Europe, l’auteur rend compte des mutations du „monde européen“ contemporain dans le sens symbolique, essentialiste et métaphysique, asphyxié sous l’empire d'un „occidentalo-centrisme“ mécaniciste qui l'a indéniablement absorbé et consumé, est qui du reste constitue son degré zéro de la puissance symbolique. Il constate que l'Europe actuelle s'est mise aux couleurs de l’Occident qui, dans ses excès, dans son absurdité, produit une fatale réversion pour se transformer en son exact contraire : un extrême-occident impérialiste et mortiphère. Au de la de toute pensée passéiste , a l’opposé des formules réactionnaires et restauratrices, Vujic fait preuve d’une extrême lucidité en appelant á constater le monde en soi, l’Europe contemporaine « en soi » c'est-à-dire par ce qu'elle nous offre de plus concret. Cette approche qui nous rappelle l’attitude d’un Jünger ( réalisme tragique), le gai savoir d’un Nietzche et « l’être au monde » d’un Merleau-Ponty, conduit l’auteur á la réflexion su « l’ailleurs européen » le miroir- inversion, la version spéculaire d’une Europe « kidnappée » par l’occidentisme contemporain. » Défendre le passé d'une Europe „originelle“, intact et mythique consisterait en une opération tautologique qui tendrait á s'opposer á son propre devenir et de défendre son propre „simulacre“, car il faut partir du simple constant que l'esprit prométhéen européen a bel et bien depuis l'antiquité enfanté l'occidentisme hypermoderne actuelle. L'Europe d'hier s'est irrmédiablement retournée en son contraire, l'Occident contemporain. » C’est ce qui l fait dire a l’auteur que l’Europe actuelle est en proie « au jeu de simulacres ». « La « simulacr-isation » de l’Europe sous forme de produits consuméristes, d’images d’épinal, d’archétypes culturels, de stéréotypes touristiques ne fait que simuler d'autres simulacres sois-disants « évènementiels » « rétrospectifs » ou « ostensibles » . Toute méta-narration incantatoire, tout grand-récit, toute notion de « grande politique » á la fois « vectorielle » et « vertêbrante », d'une œuvre originale, d'un événement authentique, d'une réalité première a disparu, pour ne plus laisser la place qu'au jeu des simulacres ». En ceci, Vujic rejoint l'analyse nietzschéenne de la vérité comme voile, et de la pudeur de la féminité, ensemble de voiles qui ne font que voiler d'autres voiles. Ôtez tous les voiles, et il ne reste plus rien. ». Pour lui l’occident contemporain est « avant tout un paysage sociétal, de « landscape » virtuel. Souffrant d’un vide identitaire et d’une absence de paternité, L'Europe s'est peu á peu transformer en super-usine occidentale qui produit á l’excès une idéologie économiciste de marché, des valeurs exclusivement consuméristes , une prolifération sans frein de développement technologique, de progrès infini, et s'est fait le porte drapeau d’une morale totalitaire planétaire, qui 'est donnée pour but de réaliser le rêve utopique d'une „unite intégrale“ mondiale.
La structure du livre quasi-photographique pourrait très bien être celle d’un scénario de Godart alors que le séquençage rappelle les actes du théâtre antique- La méprise, la Forclusion, ect… au nombreuses références de la mythologie grecque. Le style de l’auteur est á la fois baroque et dépouillé, et témoigne d’une curieuse « sérendipité » comme l’aime l’appeler l’auteur qui nous plonge dans un récit dystopique, métapolitique et philosophique qui n’en finit pas d’interroger au gré des chapitres.
Le parcours narratif de l’auteur, est hanté par la présence du personnage parabolique et métaphorique d’Hestia, une sorte de déesse postmoderne du foyer et de l’identité, mi-démon mi-ange, qui au gré du cheminement réflexif de l’auteur, rôde telle une vagabond en quête de sens sur les rivages de Brooklyn, comme leitmotiv d’un Occident désoeuvré, spirituellement ravagé et vidé, un peu comme dans un film noir, mêlant les accents d’un Kerouac ou d’un Céline.
„Que faire ? Hestia devra-t-elle chevaucher ce nouveau paysage extrême-occidental, c’est-à-dire faire en sorte que ce paysage devienne le centre de l’aventure d’une nouvelle extension métaidentitaire ? Faire l’expérience d’une nouvelle déconstruction identitaire par « l’archipélisation » ? La tâche de Hestia est celle du poète qui s’efforce de diffuser la totalité dans son lieu, trouver et inscrire « l’Ailleurs » dans « l’Ici ». Faire d’un territoire hostile et rival un lieu commun. Le génie « européen » qui avait pensé sensiblement le monde, qui l’avait dompté et conquis en l’accaparant dans la raison instrumentaire et intelligible avait fini par être consumé par la res cogitans occidentale, un « Nouveau monde » qui l’avait pulvérisé dans la sphère de l’intelligible et la surreprésentation excessive. En un mot l’esprit européen avait lui-même enfanté une image criminelle de lui-même. Et si c’était vrai ? Si l’Occident n’avait été que ça : un crime contre l’imaginaire ? S’il n’était rien d’autre qu’une machine à sublimer qui n’a cessé de servir le plus sournois des cultes de la représentation et de la raison discursive ? L’Occident en tant que processus de désenchantement irréversible ?“
La question reste ouverte, l’auteur ne nous offre pas des réponses toutes faites, L’intertextualité et les thèses critiques de Vujic sont éminemment politiquement incorrect, contestataires et « réfractaires », mais aussi pédagogiques et anticipatrices ouvrant diverses pistes de réflexions, de nouvelles lignes de fuites dans la pensée unique. Le grand mérite de ce livre est de mettre en exergue et d’offrir au de lá des schémas de critique « binaire »,« un archipel de « litteralité » qui regroupe des pensées de générations différentes
C’est pourquoi , dans le contexte de la pensée unique dominante, Vujic fait incontestablement preuve d’un liberté de pensée indéniablement subversive car l’acte de penser librement et en toute indépendance est indéniablement « subversif », acte non pas illégal mais a-légal, qui se situe en amont du systémisme et du positivisme dominant. Le livre est á recommander á tous les esprits épris de sens et d’amour pour une certaine idée de l’Europe. On parle de la fameuse quête du sens en oubliant que la question du sens est inséparable de la mise en question du sens établi.
Edouard Largny
Journaliste et critique littéraire
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Civilisations en collisions
par Georges FELTIN-TRACOL
En 1993, l’universitaire étatsunien Samuel P. Huntington publiait dans la revue d’inspiration mondialiste Foreign Affairs un article intitulé « The Clash of Civilizations ? » qui se voulait une réponse réaliste à la théorie idéaliste avancée en 1989 par Francis Fukuyama sur Le dernier homme et la fin de l’Histoire. Trois ans plus tard, Samuel P. Huntington développait son analyse dans un essai roboratif intitulé Le choc des civilisations. Loin de clore l’histoire, l’achèvement de la Guerre froide ouvrait le monde sur de nouvelles fractures identitaires et civilisationnelles. Le concept fut rapidement repris et simplifié, voire déprécié dans son acception, en le réduisant à la seule confrontation entre l’Islam et l’Occident euro-atlantique. Rares furent les commentaires prévenant que le débat Huntington – Fukuyama s’inscrivait dans le vaste champ intellectuel aux contours indistincts du néo-conservatisme étatsunien…
En 2009, le géopoliticien français Aymeric Chauprade réexaminait cette notion huntingtonienne dans un livre consacré aux enjeux actuels. Étudiant en priorité les suites du 11 septembre 2001, il avait l’honnêteté d’y exposer – sans nullement les approuver – des versions alternatives à la thèse officielle qui accuse Ben Laden et Al-Qaïda d’être les responsables des attaques. Un médiocre plumitif d’une feuille de chou quelconque accusa alors Aymeric Chauprade de « négationnisme » et obtint son renvoi immédiat du Collège interarmées de Défense par le ministre de la Défense d’alors, Hervé Morin, ineffable responsable d’un groupuscule politique au nom de secte et pilier de l’ambassade U.S. à Paris. Cette éviction a été cassée par la justice sans qu’il y ait pour l’instant la moindre réintégration.
Une réédition bienvenue
Les Éditions Chronique viennent de rééditer Chronique du choc des civilisations d’Aymeric Chauprade avec un texte fortement renouvelé, revu et corrigé. D’une dimension respectable et doté de magnifiques photographies et d’excellentes cartes qui assoient son exposé, l’ouvrage, très pédagogique, ne peut que satisfaire les décrypteurs avisés du monde.
Attention néanmoins de ne pas se méprendre ! Chauprade ne paraphrase pas, ni ne reprend ou ne vulgarise Huntington. Il expose un point de vue différent. Ainsi, à l’encontre du célèbre professeur, Chauprade dénombre une quinzaine de civilisations (anglo-saxonne, océanienne, européenne, est-européenne orthodoxe, arabo-musulmane, irano-musulmane, turco-musulmane, latino-américaine, etc.). Il ne réduit pas non plus en un choc unique des civilisations l’antagonisme islamo-occidental. Nous entrons dans l’ère des chocs des civilisations.
Ses démonstrations géopolitiques se déploient en dix chapitres, plus ou moins longs. Certes, il y a un choc entre l’Islam et l’Occident américanocentré moderne. Mais perdure aussi l’affrontement féroce, interne à l’islam, entre les sunnites et les chiites. L’« Islamérique » est par ailleurs en guerre occulte contre l’Europe. L’Oncle Sam veut en outre contenir la renaissance chinoise et empêcher la montée en puissance d’une Amérique latine enfin affranchie de sa tutelle. Quant à l’Islam, il s’oppose à l’hindouisme, à la Chine et au bouddhisme (le séparatisme islamiste des régions méridionales de la Thaïlande par exemple).
Tous ces événements témoignent des heurts civilisationnels passés, en cours ou à venir. Toutefois, « l’histoire ne se réduit pas au choc des civilisations ! prévient Chauprade. Point de caricature ici, ou de simplification historique. Il y a le choc des peuples et des États, le choc des grandes figures humaines, et aussi le choc des économies. […] Il y a bien un univers mental de la civilisation, touchant à la conscience populaire, et cet univers mental est l’un des moteurs essentiels de l’histoire (p. huit) ».
Plaidant en faveur de relations diplomatiques multipolaires, l’auteur remarque qu’une « guerre, de dimension planétaire, entre les forces de la multipolarité et celles de l’unipolarité, se déchaîne dans tous les compartiments de l’affrontement de puissance, du contrôle des ressources stratégiques jusqu’au contrôle de l’information, en passant par le redécoupage des frontières étatiques, la guerre des monnaies (statut du dollar), les fonds souverains… (p. 13) ». Puissance sur le déclin avec une économie au ralenti, un surendettement gigantesque, une paupérisation grandissant des classes moyennes et une hispanisation croissante, véritable Reconquista pour le Mexique dans les prochaines décennies, les États-Unis « ont compris que la roue de l’histoire est en train de tourner à leur désavantage. Les guerres qu’ils déclenchent visent à briser l’ascension de rivaux qu’ils voient naître à l’orient. À défaut d’imposer un ordre mondial américain, ils créeront le désordre sur le chemin de leurs ennemis (p. 11) ». Leurs actions sont multiples : militaires bien sûr, politiques et économiques évidemment, mais aussi culturelles et spirituelles. Aymeric Chauprade, à la suite de Thomas Molnar (1), évoque la « “ protestantisation ” du catholicisme américain [qui] ne passe pas seulement par un ralliement à un messianisme d’essence puritaine, il se traduit concrètement dans la pratique religieux : autant par l’affaiblissement progressif du rôle de la messe et du clergé au profit de petites communautés catholiques “ autogérées ”, que par la participation croissante de catholiques à des offices pentecôtistes (conséquence logique de l’œcuménisme prôné par Vatican II), par exemple (p. 245) ». Il souligne l’importance du rôle politique des sectes néo-protestantes d’émanation étatsunienne (pentecôtisme et évangélismes) en Amérique latine, en Afrique, en Asie et en Europe de l’Est. « La “ théologie de la prospérité ”, dont elles sont les propagatrices, a remplacé la “ théologie de la libération ” du temps de la Guerre froide : elle bâtit des temples, investit des universités et des chaînes de télévision, et exploite la détresse qui suit les catastrophes naturelles (cyclones, glissements de terrain et tremblements de terre ont durement frappé les pays d’Amérique centrale ces trente dernières années) (p. 243). »
De l’« État profond » étatsunien
Ces menées déstabilisatrices ne sont pas à imputer qu’aux seuls néo-conservateurs belligènes, mais aussi et surtout aux instances qui les soutiennent et les financent : l’« État profond ». Reprenant une terminologie en vigueur en Turquie, « par “ État profond ”, les dissidents entendent une structure de gouvernement à la fois invisible (par rapport à l’administration officielle) et continue (qui survit aux changements de président), rassemblant des éléments et des moyens du Pentagone, de la C.I.A. et du F.B.I., des sociétés militaires privées et, plus globalement, du complexe militaro-financier américain (p. 13) ». Cet « État profond » ne fait pas le deuil de son hégémonie planétaire évanouie. Déjà, la Chine, la Russie et l’Iran ont brisé la vieille « doctrine Monroe » en s’associant avec le Brésil, le Venezuela et d’autres États ibéro-américains. Contre cette chute inéluctable, l’« État profond » yankee favorise et encourage des diversions parmi lesquelles le regain de l’islamisme. C’est risqué ! Chauprade juge en effet qu’« à côté d’un altermondialisme stérile, car privé d’une puissance qui le soutienne, l’islamisme apparaît bel et bien comme le seul véritable internationalisme révolutionnaire (p. 19) », ce qui n’empêche pas Washington et ses affidés européens (Sarközy et Cameron) de s’acoquiner avec les franges les plus extrémistes du sunnisme salafiste et djihadiste. L’agression contre la Libye réactive cette vieille connivence « islamo-américaine » mâtinée à Benghazi et à Tripoli d’une horrible négrophobie de la part d’un pseudo-gouvernement rebelle croupion sans soulever l’indignation des belles âmes… Plus que jamais, O.T.A.N. et Al-Qaïda mènent le même combat !
Dans un entretien roboratif accordé à Flash, aujourd’hui disparu, Aymeric Chauprade n’hésite pas à proclamer : « Maintenant, ce qui fait sens, c’est distinguer les États-Unis de l’Europe. L’Europe est une vieille civilisation aujourd’hui asservie par la géopolitique américaine. Les signes de notre libération sont là. Nous avons deux grandes révoltes à mener : contre les États-Unis et contre l’immigration de peuplement qui est en train de submerger nos vieux peuples (2) ». Il y oublie une troisième révolte à fomenter contre les banques et les financiers rapaces de l’hyper-classe.
Chronique du choc des civilisations fourmille d’informations précieuses. On y trouve la carte (p. 31) d’un nouveau Moyen-Orient redessiné suivant les rêves déments des États-Unis qui parient sur une balkanisation généralisée. Chauprade rappelle que « contrairement à une idée répandue, les talibans n’ont jamais lutté contre l’opium. Ils ont interdit le haschich car il est consommé localement par des musulmans. Mais ils ont encouragé la production et l’exportation de l’héroïne afin de “ pourrir ” les “ Kafir ” (mécréants) occidentaux (p. 47) ». Il révèle des phases méconnues de la vie de Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah libanais. « Formé militairement en Corée du Nord à la toute fin de la Guerre froide, il gardera des liens étroits avec ce pays, comme la guerre de l’été 2006 l’a montré (ce sont en effet des conseillers nord-coréens qui ont préparé les miliciens chiites à la guerre souterraine) (p. 156). » La Corée du Nord, cette incroyable stratocratie qui continue à tenir tête à l’Abomination yankee !
On pourrait continuer les citations tant cet ouvrage est dense. On sait en revanche mieux pourquoi « depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis ont repris la main sur l’histoire et sont engagés dans une vaste opération d’endiguement des forces multipolaires (Chine, Russie, Iran, Venezuela, Brésil…) (p. 13) ».
Pendant ce temps, les Européens s’enfoncent dans les délices de Capoue et dissertent à satiété sur le sexe des anges postmodernistes, c’est-à-dire la discrimination positive, la diversité ethnique et autres joyeusetés sociétales. Avec le réalisme qu’on lui connaît, Aymeric Chauprade se garde bien d’invoquer l’axe fantôme (et illusoire ?) Paris – Berlin – Moscou, surtout avec une Allemagne qui perd chaque jour des habitants alors que sa population extra-européenne est en croissance constante : « Berlin n’est-elle pas la troisième ville turque dans le monde, s’interroge Dmitri Rogozine ? (3) ». L’Allemagne d’aujourd’hui a définitivement accepté le lavage de cerveau collectif commencé il y a soixante-cinq ans par Washington. Il est clair que le pays d’Angela Merkel joue contre l’idée européenne au nom de ses intérêts consuméristes à court et moyen terme (d’où l’alliance énergétique avec la Russie et l’abandon de la filière nucléaire) et de ses puissants liens transatlantiques. « L’Union européenne devra-t-elle être la seule construction privée d’histoire ? (p. 29) ». Il faut le craindre avec, toutefois, l’espoir d’un sursaut possible dans des circonstances exceptionnelles.
Aymeric Chauprade ne verse pas dans le pessimisme. Pour lui, « l’affirmation islamique en terre d’islam comme à l’intérieur de l’Europe (immigration massive) pourrait néanmoins conduire de plus en plus d’Européens à considérer que l’enjeu identitaire est l’enjeu vital du XXIe siècle (p. 29) ». Il ne cache pas que « ce combat est essentiel; pour que l’Europe ne devienne jamais la périphérie soumise d’une Asie hyperpuissance ou que les filles de France n’aient pas à craindre demain la rigueur d’une police “ du vice et de la vertu ” (p. huit) ». Chronique du choc des civilisations établit un panorama passionnant des fractures de notre temps et en dessine les prochaines. Voilà un ouvrage indispensable pour saisir l’histoire en marche.
Georges Feltin-Tracol
Notes
1 : Thomas Molnar, « Où va l’Amérique impériale ? », dans Études, n° 1, tome 384, janvier 1996.
2 : « Comment les attentats du 11 septembre 2001 ont changé le monde… », entretien avec Aymeric Chauprade, dans Flash, n° 74, 8 septembre 2011.
3 : « L’O.T.A.N. refuse de surmonter l’héritage de la Guerre froide », entretien avec Dmitri Rogozine, dans Le Figaro, 17 et 18 septembre 2011.
Aymeric Chauprade, Chronique du choc des civilisations. Du 11 septembre au printemps arabe, actualité, analyses géopolitiques et cartes pour comprendre le monde, Éditions Chronique – Éditions de Noyelles (15 – 27, rue Moussorgski, 75018 Paris), 2011, 256 p., 31 €.
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Stuff Our Betters Like
By James J. O'Meara
Ex: http://www.counter-currents.com/
Olivier Magny
Stuff Parisians Like: Discovering the Quoi in the Je Ne Sais Quoi [2]
New York: Berkley, 2011.
Chris Lehmann
Rich People Things: Real-Life Secrets of the Predator Class [3]
Chicago: Haymarket Books, 2011.
Considering how Christian Lander’s Stuff White People Like, first the blog, then the book, then the sequel, created more than a little frisson among the NPR crowd (see the Counter-Currents reviews here [4] and here [5]) it’s surprising we haven’t seen more knock-offs or outright parodies (along the lines of The Job of Sex or Bored of the Rings); in fact, as far as I know, these are the very first (not counting the rather differently intended but invaluable provocateur of White consciousness, Stuff Black People Don‘t Like [6]).
Stuff Parisians Like shares its title and numbered format with SWPL. Turns out, it’s an excellent format for studying le vie Parisiene, since “reaching a form of happiness in Paris” (the Parisiene is never just “happy” like an American — despite “the fact that all Parisians deliberately wear American clothes, watch American movies, listen to American music, use American words or fantasize about American celebrities . . . when hearing the phrase “Les Américains”, the Parisian will implacably … just be taken over by one overpowering thought . . . “Oui, mais les Américains, ils sont cons”) entails “internalizing certain codes and refusing certain habits” (p. 75).
But while Lander writes as a mildly cynical member of the group, establishing, as the more perceptive reviewers noted, his credentials precisely by gently mocking but never really challenging his group’s tastes and ideas (WASPs do love self-criticism and faux objectivity, after all!), Magny writes as a Parisian, oui, (apparently a restaurateur and oenophile no less, to judge from his website, where you can “Optimize your future interactions with Homo Parisianus [by] browsing the full list of Stuff Parisians Like… [7]”), but with a difference; he disagrees heartily with his confreres, and seems to be something of a . . . well, conservative, I guess. Horreurs!
Which comes first, the dyspeptic view or the conservatism, is a toss up. Suffice to say, it makes for some very penetrating observations about an urban type that has not only fascinated Americans, but also seems remarkably like some of our own domestic species.
Thus while filled with cultural tidbits such as
along with some surprises — the Parisian despises artists [11], who are perceived as lazy and un-credentialed (state-funded art degrees are almost unknown, a pretty good idea it seems to me) unlike the busy graduates of the grandes Ecoles [12]; the Parisian loves not art but his idea of France’s cultural heritage — and stuff you only need to have read an Edmund White to know — the L’ile Saint-Louis [13] is the place to be! The Luxembourg Gardens [14] are the place to be seen! — we also learn that
Parisians have an opinion about most things, thus making it clear they have a significant knowledge about most things in life.
Having theories takes this to the next level.
Theories prove that not only does the Parisian have more information and knowledge than other people, but he also processed that information through his own personal filter. The superiority filter. Parisians will use theory after theory but never warning that these are theories. Other people, including Parisians, will be fooled and will inevitably reach the conclusion that this Parisian is extremely cultivé and intelligent.
It is important to realize that very few Parisians form their own theories. Most Parisians repeat theories they heard on TV, or from their really smart uncle. No actual credit is ever given to the actual source. The actual source is always the Parisian. (pp. 89-90)
Theories, of course, are not facts; who needs facts when you have theories?
The Parisian, no matter how much he is into freedom of mind and against propaganda, rarely bothers to double-check his facts. He remains vastly foreign to elements that might otherwise feed and qualify his reflections. (p. 254)
While the American Leftist might have an opinion about, say, the Dalai Lama, the Parisian has a theory:
Le Dalai Lama is good. China is bad. Amen.
And that leads to some stuff those on the Alternative Right, or even non-Democrats, will recognize:
Worldwide, a fascist is a follower or an admirer of the pre-WWII Italian Fascist regime.
In Paris, a fascist is anyone who disagrees with a Parisian and makes a point.
The rarest use of the word facho is to define extreme right wing people. More common use of the word is to be found in situations when someone expresses beliefs and thoughts that are unacceptable to Parisians. The more brutally true the statement is, the more facho the person who says it is.
Calling someone a facho is a fantastic way for Parisians to win a conversation. [See “Winning Conversations [15]”]. When a Parisian’s dabbling is countered by superior, non-PC, implacable reasoning, the opponent will be called a facho. To seal the victory, the Parisian will say, “On peut pas discuter avec toi.” And walk away. Victory. (pp. 169-70)
Or, as Charlie Sheen would say, “Winning!”
Interestingly, both “Calling People Fachos” and “Le Dalai Lama” are not part of the “complete” list on his website; as he says himself:
If your opinion is susceptible to reach a significant number of people through a given media, Parisians will start a petition against you. It’s best to behave really . . .
One reviewer has suggested that the book’s disparaging remarks about Parisian nightlife and parties are a cheap attempt to drum up business for his wine bar. These more political passages, and his reticence about them, lead me to think he knows his Parisians too well.
Do not support small businesses — that will make you a fascist.
Dressed in black [16] and lacking testosterone ["There are three types of males in Paris: the gay-looking homosexuals, the gay-looking heterosexuals, and men over fifty"], the Parisian may seem familiar; didn’t we meet them that time in New York?
Calling people beaufs is a wonderful thing for Parisians. It allows them to assert conveniently their superiority while not going through the trouble of enduring a painstaking analysis that might lead them to interrogations about themselves or others.
But of course, it would be too easy to mock the beauf (the “redneck” if you will) for wearing white socks [17] or liking football.
Superior perceived social status is acquired by mocking habits and attitudes that are typical of upper class or even better – rich people. “He’s spending the weekend in Deauville? Can’t believe it, quel beauf!”; “Is he really driving a Hummer? Quel gros beauf!” By striking his audience with an unsuspected beauf designation, the Parisian scores serious social points: “Did he really take his nephew to Disney Land? Quel beauf!” The ultimate goal is to make all the people surrounding the Parisian wonder if, compared to him, they are not ultimately complete beaufs. (p. 7)
Yes, indeed, the New York State of Mind, and the feeling is mutual:
Paris is every Parisians’ wife. New York is their mistress. Parisians know how living with your wife gets old.
NY gear is very popular, especially amongst the younger generation of Parisians. The I Love New York T-shirt is a must. Worn properly, it is considered very chic in Paris. Less stylish people will opt for a NYPD T shirt. FDNY gear is exclusively reserved for the gay community in Paris. (p. 130)
Each section ends with a Helpful Tip (“When in doubt, just say putain”) and instructions on how to “Sound Like a Parisian” (which, I am sure, must contain its share of booby traps).
[18]Chris Lehmann’s Rich People Things, from its title to its cover to its number system, is clearly another SWPL title, but he and even his publishers make no mention of the earlier books; Lehmann claims his online column “began life as an afterthought title without any particular mission statement.” It’s a bit odd, considering his (well deserved) savaging of Chris Anderson (# 11. Wired Magazine) for mistaking his upstream rent-seeking for a new paradigm of free information.
Whatever. Lehmann seems part of what we might call the “unattached Left”; unattached, that is, to the conventional Democratic Party and its personality cult. No Obama-worshiping minion, he. (Unlike the Parisian, who very much likes Obama: his election proves the Parisian is right, there is no problem with immigrants, only racist fachos — see Magny‘s penultimate item.)
Thus, his targets and criticisms will be shared by many on the Alternative Right. He even quotes Steven Pinker — favorably! No paradox this; if one thinks of the traditional Left/Right field as a ping pong table, those not playing the game and just standing around share a space around it, and thus have more in common with each other than with either “player.”
He takes as his theme class analysis, not identity politics, and Americans’ peculiar lack thereof (boasted about, as Americans always find their limitations to be a source of perverse pride, as “our Exceptionalism;” Americans are proud to let everyone know they are very ‘special’ as they ride on the short bus of nations). And his targets are what takes the place — literally displaces, as a obscuring ideology — of class analysis: the “free markets and free men” mythology. So his topics tend to fall into two categories: economic myths (low taxes create jobs), and the mythical triumphant “individuals” (from Ayn Rand to Facebook and the aforementioned Wired) whose stories are thrown out by the system like squid ink.
Speaking of Rand, his chapter strikes me as one of the best objective (if you will) analyses of her work. His analysis hits the exact point where Rand gains her influence; starting out from the rather conventional standpoint of Nietzschean individualism (We the Living could even be filmed in Mussolini’s Italy) she hits the jackpot when she connects to the Horatio Alger myth of the Robber Baron era. By transposing individualism from the deterministic realm of nature to the marketplace of “free choice,” she allows her readers to vicariously imagine themselves (of course, who thinks of the Master Race without thinking oneself part of it?) being able, not so much to be heroes as to recognize them (most of us, after all, are mediocre but loyal Eddies not heroic Galts) and by serving them (buying their products and lowering their taxes) avoid the unforgivable sin of siding with the looters.
In general, Lehmann seems to be able to mouth the usual PC cliches, say, about the “genuine virtues of openness and diversity” while pointing out that:
These qualities form the basis of the twenty-first century’s corporate managerial mindset . . . a more diverse and culturally tolerant world is also a far more market-friendly world. It’s also, far from coincidentally, a world in which wealth and income disparity never seem to achieve the same vaunted status as cultural and gender diversity. (pp. 82-83)
This is not to say that Lehmann is a Traditionalist. For one thing, his good-thinking Liberal credentials show in an obsession with the Catholic Church as the citadel, or at least syneccdoche, of evil. The very first line reads:
American class privilege is very much like the idea of sex in a Catholic school — it’s not supposed to exist in the first place, but once it presents itself in your mind’s eye you realize that it’s everywhere.
My, what an original trope!
Later, he can’t even express his loathing and contempt for corporate (and, he fails to observe, Judaicly) backed frauds like Damien Hirst without making this outburst:
[W]e have entered an aesthetic universe every bit as blinkered and morally obtuse as that of the Catholic Church, when it elected to suppress classical composers in the wake of the Napoleonic Wars out of the conviction that they presented an urgent Jacobin threat to the established order of things. (p. 104)
I can’t be bothered to research this, but does anyone remember some papal bull condemning equal temperament? Myself, I get my history from fiction, and I remember Huysmans, in his Catholic phase, bemoaning the Church’s replacement of Gregorian chant with half-assed operatics by Gonoud and Faure (long before the LP-driven fashion for it, Huysmans was promoting the reconstruction work of the Abbey of Solesmes, which contributed to our more recent “early music” revival). One wants to say, like one of Lehmann’s landsmen, “from your mouth to God’s ear”; if only the Church had, successfully, stamped out that demonic manifestation known as “classical music”; see Evola in Ride the Tiger, or even Colin Wilson: passing from Mozart to Beethoven, one is wearied by all the table-pounding; or Delius: a preference for Mozart over Beethoven was his test of a new acquaintance’s cultural level.
If you can ignore the weird, unmotivated Catholic bashing, and the recurrent genuflection to PC orthodoxy, the reader on the Alternative or Traditionalist Right will be able to find much useful historical and critical discussion of our most contemporary economic and cultural busybodies and nuisances, from Malcolm Gladwell to Alan Greenspan to Frank Gehry.
However, it lacks any information on food and drink, and above all, don’t quote any of it to a Parisian.
Source: http://jamesjomeara.blogspot.com/ [20]
Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com
URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/10/stuff-our-betters-like/
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