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vendredi, 25 septembre 2020

Maffesoli: «Gérer la pandémie ou faire peur pour sauver l’ordre social»

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Maffesoli: «Gérer la pandémie ou faire peur pour sauver l’ordre social»

par Michel Maffesoli

Professeur émérite à la Sorbonne
Membre de l’Institut universitaire de France

Ex: https://lecourrierdesstrateges.fr

Il n’est pas question de dire que la crise sanitaire n’existe pas, nous sommes nombreux à avoir des amis qui se sont en allés, ou des proches qui sont atteints ! Mais nos regrets et notre tristesse ne doivent pas nous faire oublier qu’il est une crise de plus grande ampleur : crise civilisationnelle s’il en est !

On ne le redira jamais assez : « tout est symbole ». Il faut avoir la lucidité et le courage de dire, pour employer un vieux mot français, ce que « monstre » ce symbole. Fût-ce dans ses aspects monstrueux. En la matière et en paraphrasant ce que disaient en leur temps nos amis situationnistes, il convient donc d’établir un « véridique rapport » sur le libéral mondialisme !

Une interprétation libérale mondialiste de l’épidémie

Puis-je le faire, tout d’abord, d’une manière anecdotique. Mais en rappelant qu’en son sens étymologique : « an-ekdotos », c’est ce qui n’est pas publié, ou ce que l’on ne veut pas rendre public. Mais qui, pour des esprits aigus, n’est pas sans importance ! On peut donc se poser cette question : pourquoi des milliardaires font-ils de la philanthropie ? Car, on le sait, il existe chez eux une étroite liaison entre leur morale et leur compte en banque.

Bill Gates, préoccupé par le « coronavirus » finance, largement, l’OMS. Sans oublier ses largesses pour bien le faire savoir. Ainsi en France, ce journal « de référence » qu’est Le Monde qui, oubliant sa légendaire déontologie, accepte, contre espèces sonnantes et trébuchantes, que le magnat en question publie un article pour expliquer ses généreuses préoccupations concernant le covid-19.

Un tel fait est loin d’être isolé. Ceux qui détiennent le pouvoir économique, politique, journalistique sentant, pour reprendre le titre de Georg Orwell leur « 1984 » menacé , tentent dans leur nowlangue habituelle, de faire oublier que leur préoccupation est, tout simplement, le maintien du nouvel ordre mondial dont ils sont les protagonistes essentiels. Et pour ce faire, ils surjouent, jusqu’à plus soif, la « panique » d’une pandémie galopante. Pour reprendre un terme de Heidegger (« Machenschaft ») ils pratiquent la manigance, la manipulation de la peur.

Mais il est certain que les hypothèses, analyses, pronostics etc. sur « le monde d’après » signifient bien que ce qui est en cours est un véritable changement de paradigme que l’aveuglement des élites au pouvoir n’arrive pas à occulter.

Michel Maffesoli 

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Faire peur pour sauver un monde en décadence

Il y avait, en effet, deux stratégies possibles : celle du confinement a pour objectif la protection de chacun, en évitant le trop plein de contaminations entraînant une surcharge des services de réanimation accueillant les cas graves. Protection organisée par un Etat autoritaire et à l’aide de sanctions, une sorte de sécurité sanitaire obligatoire. Stratégie fondée sur les calculs statistiques et probabilistes des épidémiologistes. Selon l’adage moderne, n’est scientifique que ce qui est mesurable. Autre stratégie, médicale celle-ci (la médecine est un savoir empirique, un art, pas une Science, en tout cas est fondée sur la clinique (expérience) et pas uniquement sur la mesure) : dépister, traiter, mettre en quarantaine les personnes contaminantes pour protéger les autres. Stratégie altruiste.

Certes l’impéritie d’un pouvoir technocratique et économiciste a privé sans doute la France des instruments nécessaires à cette stratégie médicale (tests, masques), certes l’organisation centralisée et étatique ne permet pas de telles stratégies essentiellement locales et diversifiées. Mais une telle stratégie traduit aussi la défiance généralisée du pouvoir, politiques et hauts fonctionnaires, envers le « peuple ». Protéger les gens fût-ce contre leur gré, au mépris des grandes valeurs fondant la socialité : l’accompagnement des mourants ; l’hommage aux morts ; les rassemblements religieux de divers ordres ; l’expression quotidienne de l’amitié, de l’affection. Le confinement est fondé sur la peur de chacun par rapport à chacun et la sortie du confinement va être encadrée par des règles de « distanciation sociale » fondées sur le soupçon et la peur.

Faire peur pour sauver un monde en décadence ! Faire peur afin d’éviter les soulèvements, dont on peut dire, sans jouer au prophète, qu’ils ne manquent pas (et surtout ne manqueront pas) de se multiplier un peu partout de par le monde. N’oublions pas qu’en France, le confinement a succédé à deux ans de révolte des gilets jaunes suivies par les manifestions contre la technocratique et libérale réforme des retraites. On imagine la haine du « populo » qui anime nos élites ! Mais l’esprit de révolte est dans l’air du temps. Ortega y Gasset, dans La Révolte des masses parlait à ce propos d’un « impératif atmosphérique ». Cet impératif, de nos jours, c’est celui de la révolution, si on la comprend en son sens premier : revolvere, faire revenir ce que l’idéologie progressiste s’était employée à dépasser. Revenir à un « être-ensemble » traditionnel et enraciné.

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Ce que cache la maladie saisonnière appelée « coronavirus »

C’est contre un tel impératif : le retour à un ordre des choses bien plus naturel, que les diverses élites s’emploient à attiser la peur, et ce pour faire faire perdurer les valeurs sociales qui furent celles des « temps modernes ». Pour le dire succintement, émergence d’un individualisme épistémologique et ce grâce à un rationalisme généralisé au motif d’un progressisme salvateur.

Ce sont, en effet ces valeurs qui engendrèrent ce que mon regretté ami Jean Baudrillard a appelé la « société de consommation », cause et effet de l’universalisme propre à la philosophie des Lumières (XVIIIe siècle) dont la « mondialisation » est la résultante achevée. Le tout culminant dans une société parfaite, on pourrait dire « trans-humaniste », où le mal, la maladie, la mort et autres « dysfonctionnements » auraient été dépassés.

Voilà bien ce qu’une maladie saisonnière érigée en pandémie mondiale s’emploie à masquer. Mais il est certain que les hypothèses, analyses, pronostics etc. sur « le monde d’après » signifient bien que ce qui est en cours est un véritable changement de paradigme que l’aveuglement des élites au pouvoir n’arrive pas à occulter. En effet, les mensonges, vains discours et sophismes ont de moins en moins de prise. « Le roi est nu », et cela commence, de plus en plus à se dire. Devant ce qui est évident : la faillite d’un monde désuet, les évidences théoriques des élites ne font plus recette.

Cette « pasteurisation » est, à bien des égards, tout à fait louable. C’est quand elle devient une idéologie technocratique qu’elle ne manque pas d’être elle-même pathogène.

Michel Maffesoli 

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Au temps de la novlangue scientiste façon Orwell

Devant cette méfiance grandissante, ce « on » indéfini caractérisant la Caste au pouvoir agite le paravent scientifique, peut-être vaudrait-il mieux dire, pour reprendre le terme d’Orwell, elle va utiliser la nowlangue  scientiste.

Revêtant l’habit de la science, et mimant les scientifiques, le « scientisme » est en fait la forme contemporaine de la croyance béate propre au dogmatisme religieux. Les esprits fumeux ayant le monopole du discours public sont, en effet, les croyants dogmatiques du mythe du Progrès, de la nécessité de la mondialisation, de la prévalence de l’économie et autres incantations de la même eau.

Il s’agit là d’un positivisme étriqué qui, comme le rappelle Charles Péguy n’est qu’une réduction médiocre du grand « positivisme mystique » d’Auguste Comte. La conséquence de ce positivisme étriqué est le matérialisme sans horizon qui fut la marque par excellence de la modernité. Matérialisme brutal que n’arrivent pas à masquer les discours grandiloquents, doucereux, empathiques ou tout simplement frivoles propres au pouvoir politique et aux « média main-stream » (véritable Ministère de la Propagande) lui servant la soupe.

C’est parce qu’il n’est pas enraciné dans l’expérience collective que le « scientiste » se reconnaît à la succession de mensonges proférés à tout venant. L’exemple des sincérités successives à propos des masques ou des test, est, à cet égard, exemplaire. Mais ces mensonges soit disant scientifiques sont aux antipodes de ce qu’est une science authentique.

Souvenons-nous, ici, de la conception d’Aristote. Avoir la science d’une chose, c’est en avoir une connaissance assurée. C’est-à-dire qui consiste à montrer en quoi cette chose est ainsi et pas autrement. C’est bien ce qu’oublie le « scientisme » dont se parent les élites politiques et divers experts médiatiques qui transforment la crise sanitaire en véritable fantasme. Et ce afin de « tenir » le peuple et de conforter sa soumission.

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Ce que cache la populophobie des élites

Ce faisant ce « on » anonyme qu’est le Big Brother étatique, ne sert pas la science. Il se sert de la science pour des objectifs politiques ou économiques : maintien du consumérisme, adoration du « veau d’or du matérialisme », perdurance de l’économicisme propre à la modernité. C’est cela que profèrent, ad nauseam, ceux que L. F. Céline nommait, bellement, les « rabâcheurs d’étronimes sottises » ; chargés de reformater n’importe quel « quidam » en lui servant, à tout propos, la soupe de la bien pensance. Et ce afin de le maintenir dans une « réification » objectale qui est l’enjeu de la crise sanitaire devenue un fantasme de plus en plus envahissant. Car pour reprendre l’image du Big Brother et du psitacisme dominant, il s’agit bien d’infantiliser le peuple. Répéter, mécaniquement, des mots vides de sens, que même ceux qui les emploient ne comprennent pas, ou de travers.

Considérer le peuple comme un enfant incapable de prendre les bonnes décisions, incapable de juger ou de discerner ce qui est bon pour lui et pour la collectivité, voilà bien l’essence même de la « populophobie » caractérisant les élites en faillite.

En faillite, car une élite est légitime lorsqu’elle est greffée sur la sagesse populaire. C’est ce qu’exprime l’adage : «omnis auctoritas ad populo ». Et parler, à tire larigot, de « populisme » est le signe que la greffe n’a pas pris, ou n’existe plus. En oubliant ce que j’ai, en son temps, nommé la « centralité souterraine », propre à la puissance du peuple, on ne peut plus saisir la poussée intérieure de la sève vitale. Ce qui est l’authentique science : avoir une connaissance essentielle de la substantielle réalité, celle de la vie quotidienne.

Voilà ce que sont incapables de faire les faux savants et les vrais sophistes qui dénaturent la raison authentique, celle s’appuyant sur le sensible, c’est-à-dire sur ce qui est Réel. Parler de populisme, c’est ne rien saisir de la bonhomie du peuple, ne rien comprendre à sa « popularité ».

C’est cela même qui est le fondement de la bonhomie populaire : solidarité, entraide, partage, que la suradministration propre à la technocratie est incapable de comprendre.

Michel Maffesoli 

Macron, voix du bourgeoisisme moderne, du libéral mondialisme

Le signe le plus évident de cette déconnexion c’est lorsqu’on entend l’actuel locataire de l’Élysée parler avec condescendance des manifestations, par exemple celles du Premier Mai, comme étant le fait de « chamailleurs » qu’il faut bien tolérer. Étant entendu, sous-entendu, que ces chamailleries ne doivent en rien perturber le travail sérieux et rationnel de la technocratie au pouvoir. Technocratie incapable d’être attentive à la voix de l’instinct. Voix de la mémoire collective, amoncelée depuis on ne sait plus quand, ni pourquoi. Mais mémoire immémoriale, celle de la société officieuse devant servir de fondement à l’éphémère société officielle, celle des pouvoirs.

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Cette voix de l’instinct avait, de longue tradition, guidé la recherche de l’Absolu. Et ce de quelque nom que l’on pare celui-ci. L’incarnation de l’absolu étant ce que l’on peut appeler, après mon maître Gilbert Durand, une « structure anthropologique » essentielle. Et c’est cette recherche que la modernité s’est employée à dénier en la vulgarisant, la « profanisant » en un mythe du Progrès au rationalisme morbide et au matérialisme on ne peut plus étroit. D’où sont sortis le consumérisme et le mondialisme libéral.

Auguste Comte, pour caractériser l’état de la société propre aux Temps modernes disait judicieusement, reductio ad unum. L’un de l’Universalisme, l’un du Progressisme, l’un du Rationalisme, de l’Économicisme, du Consumérisme etc. C’est bien contre cette unité abstraite que la colère gronde, que la méfiance s’accroit. Et c’est bien parce qu’elle pressent que des soulèvements ne vont pas tarder à se manifester que la Caste au pouvoir, celle des politiques et de leurs perroquets médiatiques, s’emploie à susciter la peur, le refus du risque, la dénégation de la finitude humaine dont la mort est la forme achevée.

C’est pour essayer de freiner, voire de briser cette méfiance diffuse que l’élite en déshérence utilise jusqu’à la caricature les valeurs qui firent le succès de ce que j’appellerais le « bourgeoisisme moderne ». Autre manière de dire le libéral mondialisme.

Individidualisme du confinement contre humanisme intégral

Ce que le Big Brother nomme le « confinement » n’est rien d’autre que l’individualisme épistémologique qui depuis la Réforme protestante fit le succès de « l’esprit du capitalisme »(Max Weber). « Gestes barrières », « distanciation sociale » et autres expressions de la même eau, ne sont rien d’autre que ce que l’étroit moralisme du XIXème siècle nommait « le mur de la vie privée ». Ou encore chacun chez soi, chacun pour soi.

Pour le dire d’une manière plus soutenue, en empruntant ce terme à Stendhal, il s’agit là d’un pur « égotisme », forme exacerbée d’un égoïsme oubliant que ce qui fonde la vie sociale est un « être-ensemble » structurel. Socialité de base que la symbolique des balcons, en Italie, France ou Brésil, rappelle on ne peut mieux.

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L’effervescence en gestation va rappeler, à bon escient, qu’un humanisme bien compris, c’est-à-dire un humanisme intégral repose sur un lien fait de solidarité, de générosité et de partage. Voilà ce qui est l’incarnation de l’absolu dans la vie courante. On ne peut plus être, simplement, enfermé dans la forteresse de son « chez soi ». On n’existe qu’avec l’autre, que par l’autre. Altérité que l’injonction du confinement ne manque pas d’oublier.

Mascarade des masques et théâtrocratie

Amusons-nous avec une autre caricature : la mascarade des masques.

Souvenons-nous que tout comme la Réforme protestante fut un des fondements de la modernité sous l’aspect religieux, Descartes le fut sous la dimension philosophique. Qu’ils en soient ou non conscients, c’est bien sous son égide que les tenants du progressisme développent leurs théories de l’émancipation, leurs diverses transgressions des limites et autres thématiques de la libération.

Descartes donc, par prudence, annonçait qu’il avançait masqué (« larvato prodeo »). Mais ce qui n’était qu’une élégante boutade devient une impérative injonction grâce à laquelle l’élite pense conforter son pouvoir. Resucée de l’antique, et souvent délétère, theatrum mundi  !

On ne dira jamais assez que la dégénérescence de la cité est corrélative de la « théâtrocratie ». Qui est le propre de ceux que Platon nomme dans le mythe de la Caverne, « les montreurs de marionnettes » (République, VII). Ce sont les maîtres de la parole, faisant voir des merveilles aux prisonniers enchaînés au fond d’une caverne. La merveille de nos jours ce sera la fin d’une épidémie si l’on sait respecter la pantomime généralisée : avancer masqué. Le spectaculaire généralisé. N’est-ce point cela que Guy Debord annonçait lorsqu’après la « Société du spectacle » (1967) dans un commentaire ultérieur, il parlait du « spectacle intégré ». Sa thèse, connue ? comprise ? c’est l’aliénation, c’est-à-dire devenir étranger à soi-même à partir du consumérisme et ce grâce au spectacle généralisé. Ce qui aboutit à la généralisation du mensonge : le vrai est un moment du faux.

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Le simulacre de la Caste, le divertissement du masque

Dans la théâtralité de la Caste politique, cela ne vous rappelle-t-il rien ? Le faux se présente masqué, comme étant un bien. Ce que Jean Baudrillard nommait le « simulacre » (1981) : masque du réel, ce qui masque la profonde réalité du Réel. Ce que Joseph de Maistre nommait la « réité » !

Comme ce que fut la série américaine « Holocauste », le masque consiste à susciter des frissons dissuasifs, (de nos jours la peur de l’épidémie, voire de la pandémie) comme « bonne conscience de la catastrophe ». En la matière implosion de l’économicisme dominant où la valeur d’usage telle qu’Aristote l’analyse, (Le Politique ch. III, par 11) est remplacée par la valeur d’échange.

C’est ce que les montreurs de marionnettes, inconsciemment (ils sont tellement incultes) promeuvent. Le masque, symbole d’une apparence, ici de la protection, ne renvoyant à aucune « réité », mais se présentant comme la réalité elle-même.

Pour donner une référence entre Platon et Baudrillard, n’est-ce pas cela le « divertissement » de Pascal ? Cette recherche des biens matériels, l’appétence pour les activités futiles, le faire savoir plutôt qu’un savoir authentique, toutes choses qui, éléments de langage aidant, constituent l’essentiel du discours politique et des rabacheries médiatiques. Toutes choses puant le mensonge à plein nez, et essayant de masquer que ce qui fait la grandeur de l’espèce humaine, c’est la reconnaissance et l’acceptation de la mort.

L’idéologie de la pasteurisation sociale triomphe pour préserver les élites

Car pour le Big Brother, le « crime-pensée » par excellence est bien la reconnaissance de la finitude humaine. De ce point de vue, le confinement et la mascarade généralisée sont, dans la droite ligne du véritable danger de toute société humaine : l’aseptie de la vie sociale. Protection généralisée, évacuation totale des maladies transmissibles, lutte constante contre les germes pathogènes.

Cette « pasteurisation » est, à bien des égards, tout à fait louable. C’est quand elle devient une idéologie technocratique qu’elle ne manque pas d’être elle-même pathogène. Très précisément en ce qu’elle nie ou dénie cette structure essentielle de l’existence humaine, la finitude. Ce que résume Heidegger en rappelant que « l’être est vers la mort » (Sein zum Tode). À l’opposé de la mort écartée, la mort doit être assumée, ritualisée, voire homéopathisée. Ce que dans sa sagesse la tradition catholique avait fort bien cristallisé en rendant un culte à « Notre Dame de la bonne Mort ».

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Si l’on comprend bien que dans les cas de soins donnés à des personnes contagieuses, les soignants observent toutes les règles d’hygiène, masque, distanciation et protections diverses, ces mêmes règles appliquées urbi et orbi, à des personnes soupçonnées a priori d’être contaminantes ne peuvent qu’être vécues comme un déni de l’animalité de l’espèce humaine. Réduire tous les contacts, tous les échanges aux seules paroles, voire aux paroles étouffées par un masque, c’est en quelque sorte renoncer à l’usage des sens, au partage des sens, à la socialité reposant sur le fait d’être en contact, de toucher l’autre : embrassades, calins et autres formes de tactilité . Et refuser l’animalité expose au risque de bestialité : les diverses violences intra-familiales ponctuant le confinement comme les délations diverses en sont un témoignage probant.

Le confinement comme négation de l’être-ensemble, la mascarade comme forme paroxystique de la théâtralité, tout cela tente, pour assurer la perdurance du pouvoir économiciste et politique, de faire oublier le sens de la limite et de l’indépassable fragilité de l’humain. En bref l’acceptation de ce que Miguel de Unanumo nommait le « sentiment tragique de l’existence ».

Face au triomphe final de la bonhomie populaire : la sagesse écosophique

C’est ce sentiment qui assure, sur la longue durée la perdurance du lien social. C’est cela même qui est le fondement de la bonhomie populaire : solidarité, entraide, partage, que la suradministration propre à la technocratie est incapable de comprendre. C’est ce sentiment, également, qui au-delà de l’idéologie progressiste, dont l’aspect dévastateur est de plus en plus évident tend à privilégier une démarche « progressive ». Celle de l’enracinement, du localisme, de l’espace que l’on partage avec d’autres. Sagesse écosophique. Sagesse attentive à l’importance des limites acceptées et sereinement vécues. C’est tout cela qui permet de comprendre la mystérieuse communion issue des épreuves non pas déniées, mais partagées. Elle traduit la fécondité spirituelle, l’exigence spirituelle propres aux jeunes générations. Ce qu’exprime cette image de Huysmans : « coalition de cervelles, d’une fonte d’âmes » !

C’est bien cette communion, qui, parfois s’exprime sous forme paroxystique. Les soulèvements passés ou à venir en sont l’expression achevée. À ces moments là le mensonge ne fait plus recette. Qui plus est, il se retourne contre ceux qui le profèrent. N’est-ce point cela que relève Boccace dans le Decameron : « Le trompeur est bien souvent à la merci de celui qu’il a trompé. » Acceptons-en l’augure.

jeudi, 24 septembre 2020

The Tyranny of Fragility: How Alexis De Tocqueville Foretold the Rise of Victimhood Culture

I know of no country in which, for the most part, independence of thought and true freedom of expression are so diminished as in America … In America, the majority traces a tremendous circle around thought. Within its limits, the writer is free, but a great misfortune will befall those who depart from it. [The dissenter] will face disgusts of all kinds and everyday forms of persecution. [Those who condemn the dissenter] will speak loudly, and those who think like him, without possessing his courage, will stay silent and away. [The dissenter] yields and folds under the pressure of everyday life; he grows silent, as though taken with remorse for having voiced the truth … In Spain, the Inquisition never succeeded in preventing the spread of books that went against the religion of the masses. The Empire of the Majority fared better in America: it suppressed in the masses the very idea of publishing dissent.—Alexis de Tocqueville, my translation

Alexis de Tocqueville (1805­–1869), the great French diplomat, essayist and political thinker, did not live to see the age of identity politics, social media, grade inflation, concept creep, safetyism, the mental health crisis, mass rewritings of history and a public culture increasingly preoccupied with grievances, moral outrage, sanctified victimhood and bottom-up modes of censorship. But, though he never names them in those terms, all these related symptoms are already apparent and crystallizing into something of a cultural syndrome in his study of American democracy in the 1830s, and his analysis of the changing historical conditions that led to the French revolution of 1789. Tocqueville’s work traces the roots of grievance culture to human nature itself, and to the pre-modern cascade of social transformations that culminated in novel, American forms of tyranny: a tyranny of the entitled masses, of the kind that contemporary Tocquevillians and postcolonial theorists alike might recognize as stemming from the elite ethos of North American campuses, via the infrastructure of social media. But this story is much older, and points to a timeless, universal human dilemma.

Fragile Systems and the Paradox of Individualism

It is demonstrable that those who regard universal voting rights as a guarantee of the goodness of choices are under a complete and utter illusion.—Alexis de Tocqueville

Among classical liberal thinkers, Tocqueville is remembered as a defender of liberties and proponent of a strong civil society. To new left thinkers, he is remembered as an elitist aristocrat and suspicious proponent of small government. In his day, Tocqueville sat (both metaphorically and physically) in the centre-left of the French parliament. His biggest motivation was to combat all forms of tyranny, which he saw as an imminent risk, manifesting in the unchecked demands of both individuals and groups—large or small. A system designed to profit a powerful minority would certainly constitute tyranny in his view; so would, albeit in very different ways, one designed to fulfil the growing needs of the majority. “If one admits that a man in his full power might abuse his adversaries,” Tocqueville asks, “why not admit the same of a majority of men?”

515Lw6qN0FL._SX294_BO1,204,203,200_.jpgIn his search for balance between individual and civil liberties, Tocqueville remains one of the most nuanced thinkers of the western political canon—and a fine diagnostician of enduring psychosocial problems and the systemic conditions in which they arise.

Tocqueville’s writings illuminate a deep paradox arising from modern forms of democracy—as is evident in common misconceptions of his critique of the tyranny of the majority. For Tocqueville, the real tyrant in democracy is not so much the group as the individual; or rather individualism as we know it—entitled, selfish, envious, consumerist, insatiable—which arises when certain conditions of collectivist populism are in place. The erosion of extended kinship structures, religion and broader systems of ritual and meaning—which afford both a source of support and a sense of duty to others and to a project greater than oneself—are certainly partly to blame. But Tocqueville also directs our attention to the most perverse level at which modern individuation operates: that of what becomes imaginable, desirable but ultimately unattainable in the democracy of the masses. You might call this the cognitive-affective dimension of democracy. Once a certain ideal of equality—however ill-defined as a normative goal—is in place, envy and upward social comparison become the norm. Since anyone can become more of anything or anyone at any time, something akin to entropy increases. In affective terms, social and psychological entropy become something we now call anxiety. Life scientists tell us that all life forms must resist entropic decay in order to stay alive (self-organized). But the real information-theoretic story is a little more nuanced. Rather than a synonym for chaos, you might think of entropy as the number of possible states that an organism might visit within a given system. Fragility may arise when a system exhibits too few or too many possible states: when it is too rigid and resistant to change, or too jittery to conserve its key adaptive strategies. A healthy dynamic for a system involves reaching the mathematical point of criticality—the optimum number of possible states—near the boundary between order and chaos. An agrarian society that relies on a single crop to feed many people is fragile, as a single failed season will bring it to collapse. A society with too many competing goals and survival strategies is fragile in different ways, as nothing is coherent enough to hold it together as a dynamic system. Tocqueville never employs metaphors from the physical sciences to describe social dynamics, but his work draws similar conclusions. He also points to more literal ways in which modern democracy brings about fragility. “The more people resemble one another,” as Harvey Mansfied sums up the Tocquevillian view, “the weaker one person feels in the face of all the others.” Tocqueville describes the massively anxiogenic effects of the novel forms of social comparison that arose after the American and French revolutions:

The division of fortunes narrowed the gap that separated rich and poor; but in getting closer, rich and poor seem to have found novel reasons for hating each other. Casting on each other a gaze full of fear and envy, they exclude one another from power. For either of the two, the idea of rights no longer seems to exist, and brute force dawns on them both as the foundation of the present and the sole guarantee of the future.

As the good-enough life always lies just beyond the next hill or the next promotion (or in your neighbour’s driveway), people in modern democracies often adopt a deficit-based understanding of their lives. There is nothing wrong with an aspirational mindset—how else would our species have invented and transcended so much? This is all well and good—until this deficit view becomes a raison d’être of modern existence.

The Rise of Homo Fragilis

We note that humans, when faced with an imminent danger, rarely remain at their habitual level;  they rise far above, or sink far below … but it is more common to see, among men as among nations, extraordinary virtues born of the immediacy of adversity.—Alexis de Tocqueville

Neither fragility nor weakness are moral flaws in themselves, or unworthy targets of attention in a good social project. The mutual recognition of each other’s fragility is our species’ greatest strength, and lies at the root of our evolutionary success.

Humans are not only among the physically weakest of mammals; human offspring also have the longest childhoods, the slowest maturation process and the longest period of physical and nutritional dependence on the group. For biological anthropologist Sarah Hrdy, the evolution of human intelligence and sociality rested on two key traits: the ability to care for others and understand their needs, and the ability to elicit care from others. It certainly takes a village, Hrdy tells us, with everyone from sterile grandmothers to never-wedded aunts all working together to raise the weak, and this has been true since at least the Homo erectus lineage, a full two million years ago.

71V1p2t4OFL.jpgWhen and how, then, does fragility become a problem? From babies to the elderly and the sick, weak humans are uniquely skilled at mobilizing the attention and care—at times tyrannically—of others. Take the old problem of sibling rivalry. Signalling one’s needs and the fact that one is suffering—from, for example, hunger, loneliness or cold—is a crucial survival trait. In competing for parental attention and care, children will frequently learn to over-signal their suffering—often to the point of self-deception. Children often implicitly learn to outcompete each other in vulnerability-signalling. Victimhood arises here as a sense of envious injustice for not being recognized and sufficiently accommodated as a deserving sufferer. Children in excessively validating contexts will thus learn to recognize themselves and their relationships with others—to construct an identity in modern lingo—though a sense of victimhood.

Sickness, suffering, weakness, fragility and true victimhood are universally recognized as bona fide ailments to be combatted for the greater good. The extent to which they are perversely elevated as sui generis virtues, however, is variable across societies, and has changed over the course of history. Judging by the masochistic tenets of at least some readings of many religions and of the present historical moment, the veneration of victimhood as a desirable end has remained a problem for all human societies. The mark of a good society—like the mark of good child-rearing—is its ability to foster a balance between necessary dependence and autonomy. “Strengthen him,” as Maimonides said of Tzedakah “so he does not fall”—to which we might add, and so he may in turn strengthen others.

Under what conditions, then, does the tyranny of victimhood arise?

71LJFegXknL.jpgPsychiatrist Robert J. Lifton has diagnosed the present day as afflicted with “solipsistic reality”: an ideology in which the ultimate sources of reality and truth are the experiences and needs of the self. Tocqueville helps us understand how, beyond healthy aspirations to better ourselves, the ultimate demands of mass democracy can often veer towards the perpetuation and competition of incompatible—and unnecessary—fragile selves.

De Tocqueville prophetically foresaw fragility itself as both the defining condition and the ultimate demand of the masses:

Society is at peace, not from reckoning with its strength and well-being, but on the contrary because it believes itself to be weak and sick. Society fears its own death from engaging in the least effort. Each and every one senses Evil, but no one has the courage or energy to seek something better. People feel desires, sorrows, and joys that cannot last, like the passions of old men that only lead to impotence.

Rather than constituting an essentialist mockery of “the masses,” grounded in a naive belief in the natural giftedness of the elite, Tocqueville’s comments on equality describe a maximally entropic social configuration, which, by eliciting too many impossible goals, brings out the most childish and most anxious traits in all of us. Equality, in other words, brings everybody down to the same level, in the most literal affective sense.

“It is impossible, no matter what one does,” he writes, “to elevate the masses beyond a certain level.” For Tocqueville, this basic law of social physics also applies to the naive aim of “democratizing” education—that is, making the ambitious goals of specialized learning (with the resulting promise of high social status) available to everyone, while at the same time adapting the contents and methods of teaching to cater to the quirks and whims of every individual.   “One may make human knowledge accessible, improve teaching methods, and render science cheap,” he contends, “but all one will achieve is to lead people to educate themselves and hone their intelligence without dedicating any time to it.”

According to the natural laws of entropy minimization, it is precisely when information is abundant and cheap that our mental filters will hone in on the most childish and primitive cues that confirm our fears, and our desire to be fragile. It is in this sense that Tocqueville foretold the disaster that is competition over fragility gone wild on social media, and the systemic allergy to nuance and dialogue in the age of clickbait culture: “People will always make judgements hastily, and latch on to the most salient of objects. Thence come charlatans of all kinds all too versed in the secrets of seducing the masses. Most often in the mean time, the masses’ true friends fail in this regard.”

All quotations from Tocqueville were translated from the French by the author, from the book La Tyrannie de la Majorité, an abridged version of De Tocqueville’s Democracy in America

For the original French sources, see the following addendum

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mardi, 22 septembre 2020

The Metaphysics of Integral Ecology

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The Metaphysics of Integral Ecology

Among those on the Right who address man’s relationship to the rest of the natural world, one finds a variety of approaches. There are the anthropocentric conservationists, who promote the “wise use” or prudent management of natural resources for future generations. There are the Social Darwinist varieties, who view humanity as a purely biological part of nature and subject to its harsh laws. And there are those of a more traditionalist bent who regard the natural as an expression of primordial cosmic order which demands our respect. I’ve taken to calling this third variant “integral ecology,” for this approach to ecology is inseparable from larger questions of metaphysics, human nature, ethics, and politics. [1] [1]

It is this third approach to environmental questions that I believe to be truest and the most consistent, and have promoted it as such in my various writings. However, since the connection between traditional metaphysics, the politics of the Right, and integral ecology may not be immediately clear, I will attempt to explain my understanding of it here. As I consider myself more of a Kshatriya than a Brahmin [2], I make no claims to originality or perfect exposition of the traditional doctrine. I nevertheless believe the outlines are correct and support the inclusion of an integral ecology into the outlook of the True Right.

My understanding of the primordial tradition is heavily influenced by the writings of Julius Evola and René Guénon. According to the traditionalist school, this ageless doctrine was expounded in the East by the teachers of Hinduism, Taoism, and early Buddhism. In the West, it was most thoroughly explicated by Plato and his Neoplatonist heirs, though its origins lie much further in the past, as the Greeks believed that their wisdom came from Egypt. Whether or not one believes in the truly nonhuman, primordial origins of this doctrine, it nevertheless reappears in human history in widely varying cultural settings and, with some thought and practice, can be seen to be the truest representation of reality as we know it.

I will begin by sketching an outline of traditional metaphysical doctrine, then explain why it forms a necessary foundation for Rightist political thought as well as integral ecology. I will conclude with a description of the present-day enemies of this doctrine — anti-traditional metaphysics, the political Left, and anthropocentric “environmentalism.”

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The Sophia perennis

Metaphysics is the science of first principles. It is the master science, upon which all others are grounded. The primordial tradition, its adherents say, originates in a teaching from the non-human. What this means is that its metaphysic is inherent in the fabric of the universe, existing separately from and prior to the human intellect, and offers a complete, perfect, and true understanding of reality.

According to traditional doctrine, man in his primordial state apprehended these truths directly. While humans have fallen away from their origins and lost their direct experience of the divine, this wisdom and mystic experience is still accessible to contemporary mankind through initiation, meditation, and ritual. These avenues to transcendence have been preserved in the great philosophical and religious doctrines of the ancient world, which despite their historical adaptations to different places and times offer a means of access to the same transcendent reality. This is the meaning of traditio, which connotes something that is transferred from one generation to another. Those of the traditionalist school called this the Sophia perennis, or perennial wisdom.

The various manifestations of the primordial tradition throughout history differ in some particulars. However, there are sufficient commonalities to sketch a shared metaphysical view. In the beginning is the divine ground, absolute Being, synonymous with reality itself, known variously as God, Brahman, the One, the Tao, the Absolute. This is the transcendent reality, the silence and stillness, the order beneath the chaos, the unity before the multiplicity. It contains all and transcends all. This is the ineffable, unknowable power at the center of the cosmos; whole, complete, containing every perfection. No description of mine could possibly do it justice, and the greatest poets and mystics can only offer us imperfect reflections of it.

While perfectly self-sufficient in Himself, God’s essence is overflowing. In order to fully realize the perfection of His nature, He creates the cosmos and its myriad beings. He creates and suffuses the basic matter of the universe with His spirit, and all things come to be in accordance with divine Forms that exist in His mind. All that exists, therefore, participates in the divine order.

Some forces and entities are more spiritual in nature while some are more wholly material. There is, consequently, a chain of Being in creation, descending from God to the angels to mankind and down to inanimate matter, but all things that exist are nevertheless touched with the divine. Thus, while the Gnostics and life-denying dualists of Manicheanism condemned matter as wholly evil and posited a stark dualism between matter and spirit, in traditional metaphysics, all that exists is in some sense divine — though certain entities possess divinity to greater or lesser degrees. Evil arises in a being that is deprived of this good, having forsaken the divine order in favor of its own self-will.

Traditional metaphysics is therefore panentheistic [3], meaning it conceives of God as containing and suffusing all of existence while at the same time transcending it. This differs from pantheism, which simply asserts that “the world is God,” in that it acknowledges a dimension to God’s existence that transcends the material world. Thus, while pantheism lends itself to relativism (since all things are equally “of God” and in some sense indistinguishable), the traditional conception permits the existence of distinct entities and allows one to distinguish which are more or less in alignment with the divine nature.

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Additionally, traditional metaphysics differs from classical theism in denying a strict Creature-Creator distinction. In one sense it is monist [4], in that all things are ultimately manifestations of the transcendent being and therefore lack an independent reality. However, it is also emanationist [5], regarding existence as an emanation or descent of the divine into matter. Thus, while a divide necessarily exists between God and man, it is possible for man through purification and meditation to obtain a mystical experience of God that would be impossible if a strict dualism existed.

While the teaching of the primordial tradition is eternal, it has manifested itself in human history in different ways depending upon cultural, racial, and historical factors. I will focus principally on the West. Though many on the Right (including Evola himself) reject Christianity for a variety of quite understandable reasons, Christianity has been, for better or for worse, the primary vehicle of traditional metaphysics in the Western world for the last two thousand years, and bears some discussion in this respect. [2] [6]

While many strains of Christian thought have strongly emphasized the creation ex nihilo and the Creature-Creator distinction, and thus maintained a strict dualism, this is neither the only school of thought nor the historically dominant one. Theologians particularly influenced by Greek thought and the Eastern Fathers have typically propounded a conception of God more in accord with the traditional metaphysics of the classical world: these include St. Augustine, Pseudo-Dionysius, Meister Eckhart, Nicholas of Cusa, Dante, and Jakob Boehme. These thinkers certainly believed in the God of the Bible, but in endeavoring to penetrate the mystery of His existence they looked to Greek philosophy in addition to scriptures. This is no contradiction, as prior to the Reformation Christians generally believed that revelation could be found in “the book of nature” and attempted to synthesize Christian thought with the truths learned by the classical world. They differed from the Greeks in regarding man as a fallen being, ensnared by sin and thus temporarily divorced from the divine. However, God gave mankind his Son, who would serve as a Savior, an exemplar, and a bridge between God and Man, rebuilding the path to transcendence and mystical experience that had been broken by Adam’s disobedience. Thus, through purification, asceticism, and prayer it would be possible for man to attain some insight into the supreme mystery. In contrast to the somewhat colder Neoplatonism of the ancient world, the Christian God was a God of love. The highest exemplar of this all-encompassing love or agape in the history of the Church, after Christ himself, was St. Francis, whose love extended to the birds and wolves and sun. This lent a unique dimension to the Christian tradition that likely made it highly appealing to the dynamic Faustian soul of Europe.

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This esoteric tradition in Christianity existed alongside the more literal and ritualistic exoteric tradition for hundreds of years. In theory, no conflict exists between them. However, as the Church grew more and more ossified and suspicious of anything that reeked of heresy, particularly after the Protestant Reformation, certain aspects of the tradition were driven underground, surviving in movements such as Hermeticism and Rosicrucianism. While the contemporary Church as a whole appears to be greatly divorced from its origins, it nevertheless remains the last intact and unbroken vessel of the primordial tradition in the West, and whatever the flaws of the Curia or its clerics, the doctrine and ritual remain sound.

Echoes of the primordial tradition can also be found in the Romantic and German Idealist thinkers who rejected Enlightenment materialism and returned to a more organic and spiritual conception of the cosmos. This pagan, Romantic, Nietzschean, Heideggerean approach may well be the most agreeable to readers who disdain Christianity. While more explicitly world-affirming, Romanticism was highly influenced by Neoplatonism and much of its art concerns the divine in man and nature. German Idealism, particularly the philosophy of Fichte, Schelling, and Hegel, regarded nature and human history as the process of self-revealing by the Absolute, and considered mankind as the Absolute reflecting upon itself. Even in the later Heidegger, we find a spiritualized and mystical conception of Being as the absolute ground of existence which reveals itself to mankind. There are obvious differences in exposition and emphasis, but continuity exists.

Put most simply, the essence of the primordial tradition is the reality of the spirit and the possibility of transcendence. All of these traditions and philosophies offer, in languages and concepts adapted to different cultures and epochs, a particular way of approaching one primordial truth: that the cosmos is an interconnected, organic whole, a natural order which demands our submission. In other words, it teaches that there is more to the universe than matter alone, and that there is a transcendent power that orders all things. Moreover, it teaches that through initiation, meditation, purification, and various spiritual exercises man might come to know and draw closer to this transcendent reality. Its acolytes believe that primordial mankind was in possession of this initiatic wisdom and that it has been preserved, in various forms, to the present. It therefore contrasts with modern materialist and atheist ideologies as well as religious conceptions that are purely worldly or assert an impassable gulf between man and the divine. It goes without saying that it also rejects the arrogance of the present age that considers all previous epochs as barbaric, superstitious, and ignorant.

The Primordial Tradition, The Political Right, and Integral Ecology

Having sketched the basic principles and historical manifestations of the primordial tradition, it now remains to explain the connection between its metaphysics, the political Right, and integral ecology.

Metaphysics concerns the truth about God and reality. It is a science of divine order. The adherents of the world’s major religions generally believe that mankind has fallen from a state of original purity and order and as a result, the world is declining into a state of chaos. While this decline may be necessary from a metaphysical perspective, from an ethical perspective it is the responsibility of the believer to oppose it in spirit and in deed.

Politics is the science of human social ordering, encapsulating ethics, psychology, and history. The Right is the party of political order. The ideal politics of the Right is the hierarchical three-tiered society in which the sacred rules the martial, which in turn rules the economic. This ensures the social dominance of higher values. The metaphysics of the primordial tradition, being concerned with the preservation of divine order in man, nature, and society, and guided by the Hermetic principle “as above, so below,” is naturally aligned with the political Right.

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Ecology is the science concerned with the totality of man’s living space, his oikos, the Earth and nature. It is a natural science and therefore subservient to metaphysics; but, like other traditional sciences such as astronomy, geometry, and music, its study can offer a window into mind of God. Just as metaphysics is the science of cosmic order, and the Right is the party of socio-political order, integral ecology is the study of natural order. It strives for knowledge of natural law and, when honestly assessed, lends itself more to the political Right. Practically, it also gives support to the preservation of wild nature against thoughtless exploitation and destruction. The reasons for this are partly aesthetic, partly prudential, partly to preserve a spiritual haven from civilization, but most importantly because wild nature uniquely represents the handiwork of God, affected by but not wholly determined by the human will. While mankind is fallen in some sense from its original state of nobility, nature remains uncorrupted and is a mirror of transcendent reality. Man’s highest calling is to act not as conqueror and destroyer but rather as steward and contemplator.

One objection to this formulation might be that ecology — understood in its secondary sense as concern with the degradation of the natural environment — only appears in few, if any, expositions of traditional metaphysics or theorists of the Right. Love of wilderness and desire for its preservation is merely a sentimental invention of nineteenth-century Romantics and their utopian heirs of the 1960s. However, this is taking a limited view of the matter.

First of all, while the articulated love for landscape and scenery on a broad scale is a nineteenth-century phenomenon, it certainly has precursors in the ancient and medieval epics and poems, and it is difficult to imagine that men of past ages were immune to the sublime and beautiful. One need only read Homer, Virgil, Anglo-Saxon poets, and Dante to find natural metaphors and descriptions to rival anything written by the British Romantics. The game preserves of European royalty likely served for more than mere recreation, and were probably set aside as a haven for aesthetic and spiritual contemplation. Moreover, in previous ages, men would retire to the wilderness in order to draw closer to God; it was already known to be a place where one could encounter primordial reality more directly. Civilization is prone to distraction, impiety, and decadence, and requires the frequent experience of natural harshness to temper it. Men of old feared the wilderness more, certainly, but that was to their credit. It is our lack of fear and respect that has made us more arrogant and deluded than any previous age.

Secondly, while it is true that an overt opposition to the destruction of the natural environment did not occur until the nineteenth century, this is simply because such protest was not necessary before then. While humans have affected their environment on a fairly massive scale in previous ages, nothing could compare in scope and frequency to the unceasing world-wide ravages of industrialism. And the earliest defenders of wild nature against its degradation were, more often than not, Men of the Right [8] — aristocrats, poets, and anti-modernists who were suspicious of progress and industrialism and wanted to preserve wilderness as a bastion of noble and spiritual values in an increasingly vulgar age.

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As I’ve stated elsewhere [9], it would be an exaggeration to claim that all of these thinkers and doctrines previously discussed were proto-ecological or, for that matter, even remotely concerned with the preservation of wild nature. This is partly because, until the time of the Industrial Revolution, it simply was not a widespread issue. We don’t know what we have until it’s gone.

The Anti-Tradition and its Contemporary Manifestations

Having thus established the relationship between traditional metaphysics, the political Right, and integral ecology, it would be helpful to make some brief remarks concerning their opposites. These are ascendant in the modern era, a marker of the decadence and impiety of the age.

There is an alternative or negative metaphysics, an “anti-tradition,” that denies the existence of a higher order and instead consists of nihilism, subjectivity, nominalism, materialism, and anthropocentrism. It seeks to dethrone the transcendent realm and make man the measure of all things. It did this, first, by transforming God into a distant watchmaker and making the law of nature synonymous with Enlightenment notions of progress and morality. Later, it denied God altogether and made mankind itself the lord of creation, capable of breaking all the bounds of nature and creating a perfect world. This is, for all intents and purposes, the theology of Satan (the first Leftist), and the perennial opponent of all true metaphysics. As it teaches that man can escape the bounds and requirements of the higher order and live according to his own will — remaking himself into a god — it tends ultimately to a rejection of all traditional restraints on human behavior. Its end result is a celebration of anarchy and license, hence its association with the political Left.

In its approach to science, and ecology in particular, this anti-tradition maintains that humankind is somehow exempt from nature and free to make its own reality (progressivism), or denies the existence of any reality or nature independent of human subjectivity (postmodernist constructivism). Its “environmentalism” is unmoored from any proper metaphysical grounding and is therefore merely subversive. Environmental critiques are more often than not simply weapons with which to attack the patriarchal capitalist order, much as the Leftist typically only uses science as a tool to bludgeon traditional religious doctrines. Its condemnations of consumption and materialism are merely incitements to Marxist revolution by other means, and its advocates reject “the received wilderness idea [10]” as an elitist concept. Even when it claims to support the preservation of wild nature, its primary concern is to bend nature to serve human needs (both material and ideological) and it is ultimately more interested in an illusory notion of “environmental justice” than with the preservation of natural order or beauty.

It doesn’t take much thought to see that this anti-tradition rests upon several false and contradictory ideas. For one, the notion of blind chance, random evolution, and all the atheistic materialism that passes for objective science in the contemporary academy in reality simply masks a number of undefended metaphysical assumptions. The modern dogma that the cosmos is merely a maelstrom of gyrating stupidity is by no means self-evident, has never been proven, and was not accepted throughout the vast majority of human existence. This is to say nothing of the practical effects of the anti-tradition, which has been adopted by the political Left and used to promote a false view of the natural world. For one, the subjectivity and utter nihilism at the core of the anti-tradition does not in any way support the Left’s supposed dedication to liberty and equality. It has become clear over the last five hundred years that, whatever their useful idiots believe, the occult forces in charge of the Left do not give a damn about ending poverty or oppression, “saving the planet,” improving the lot of the working class, or securing world peace. Nor could they, because their fundamental relativism renders every principle nothing more than a personal preference; hence the Left’s willingness to contain deeply contradictory interest groups (fundamentalist Muslims, radical feminists) beneath its umbrella due to their shared dedication to destroying traditional European civilization.

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It has further become clear over the last five hundred years that the Left is an insatiable beast that is made stronger by every concession. Hence society has moved continually leftward, becoming ever-more nihilistic and permissive, removing every traditional restraint on human behavior, to the point that we are now seeing degeneracy unheard of since late imperial Rome and the Weimar Republic. The true goal of the Left is the destruction of traditional society and the “liberation” of people from its bonds. Once transformed into atomistic and hedonistic consumers, these deracinated subjects can be easily managed by the enlightened bureaucrats who constitute the true Leftist leadership.

Likewise, the supposed monopoly of the Left on environmental preservation is also undermined by its anti-traditional metaphysics. For if we do not admit an objective value to nature, if our interest in preserving it is merely due to subjective personal preferences, how can we defend it against seemingly more pressing demands for more housing, more suburbs, more jobs, higher standards of living, and so forth, which will only increase pressure on our few remaining wild spaces? Thus Leftist environmentalism always devolves into humanitarianism, which it calls “environmental justice.” Their rejection of any notion of natural order, or of the transcendent altogether, certainly does not lend itself to the preservation of wild nature. By simultaneously reducing human existence to the purely material and elevating mankind to the unchallenged tyrant of the universe, the modern anti-tradition has effectively removed any traditional restraints on human behavior. It is therefore no surprise that the worst environmental degradation has taken place in the modern period.

To conclude, the Man of the Right strives for a holistic understanding of the cosmos and his place in it, as opposed to the contradictory, opportunistic, and random commitments of his merely insurrectionist opposites. While the political situation appears to be growing worse by the day, we should never allow ourselves to be conquered by the spirit of the age.

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Notes

[1] [13] This is also, I should note, the name given to Catholic teachings on the environment detailed in Pope Francis’ encyclical Laudato Si’ [14]. To a certain extent, this is appropriate, since (as I posit in this essay) Catholic Christianity is the vessel of traditional knowledge in the Western world. However, in its exposition by Pope Francis and his commentators, integral ecology overemphasizes the human dimension of the equation, essentially subordinating ecological to human welfare. This is typical of the contemporary Church but at variance with historical Roman Catholicism, for which many things — the salvation of souls, the maintenance of social order, justified violence in defense of the innocent — were more important than the mere preservation of human life.

[2] [15] I am well aware that many readers find Christianity objectionable, and to them I will say that a similar outlook might be found in classical Neoplatonism, as well as some schools of Hinduism, Buddhism, and Taoism. The indigenous European religions are defunct and scattered beyond any chance of complete reconstruction, while the Eastern religions are quite foreign to us and have no real harbor in a European soul shaped by two millennia of Christianity. Nevertheless, for those who wish to undertake the challenge of this reconstruction, the central themes of this essay still apply.

Article printed from Counter-Currents: https://counter-currents.com

URL to article: https://counter-currents.com/2020/09/integral-ecology/

URLs in this post:

[1] [1]: #_ftn1

[2] Kshatriya than a Brahmin: https://counter-currents.com/2019/12/the-american-kshatriya/

[3] panentheistic: https://plato.stanford.edu/entries/panentheism/

[4] monist: https://plato.stanford.edu/entries/monism/

[5] emanationist: https://www.newworldencyclopedia.org/entry/Emanationism

[6] [2]: #_ftn2

[7] here.: https://counter-currents.com/the-world-in-flames-order/

[8] Men of the Right: https://counter-currents.com/2020/03/the-wasp-in-the-wilderness/

[9] elsewhere: https://counter-currents.com/2019/11/ecology-viewed-from-the-right/

[10] the received wilderness idea: https://www.amazon.com/Great-New-Wilderness-Debate/dp/0820319848

[11] our Entropy page: https://entropystream.live/countercurrents

[12] sign up: https://counter-currents.com/2020/05/sign-up-for-our-new-newsletter/

[13] [1]: #_ftnref1

[14] Laudato Si’: http://www.vatican.va/content/francesco/en/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html

[15] [2]: #_ftnref2

lundi, 21 septembre 2020

Mais qu’est-ce qui est proprement grec?

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Mais qu’est-ce qui est proprement grec?

Par Diego Sanchez Meca

Ex: http://www.in-limine.eu

Dernier paragraphe du texte de Diego Sanchez Meca, professeur de philosophie à l’université de Madrid, « Généalogie et critique de la philologie aux sources de Choses humaines, trop humaines », paru dans le recueil Nietzsche, Philosophie de l’esprit libre sous la direction de Paolo D’Iorio et Olivier Ponton, éditions Rue d’Ulm, pp. 89-95, 2004.

On pourrait dire que les écrits philologiques de Nietzsche entre 1871 et 1875 cherchent à déterminer ce qui est proprement grec. Et cette recherche se fait sans la passion qui caractérisait La Naissance de la tragédie et les écrits antérieurs et préparatoires, rédigés en particulier sous l’influence du romantisme de Wagner. Maintenant, lorsque Nietzsche analyse par exemple la vie religieuse, le culte des dieux, il est prêt à démystifier l’idée classiciste de la religion grecque comme « religion de la beauté », pour déterminer le sens authentique de sa fonction strictement politique. Dans le cadre de cette recherche de type généalogique, la religion est considérée comme une expression parmi d’autres de la culture grecque, dans laquelle on analyse les symboles qui l’expriment, les forces sous-jacentes à ces symboles et l’origine des ces forces.

Dans cette analyse Nietzsche remarque qu’il appartient à la mentalité magique sous-jacente au culte grec de croire que, tout comme on peut maîtriser la volonté des hommes en agissant sur leur corps, on peut influer sur la volonté des dieux ou des esprits en agissant sur leurs idoles ou sur les objets matériels dans lesquels ils habitent ou s’incarnent : c’est croire qu’il est possible de négocier avec les dieux et d’user de procédés pour les maîtriser et exercer un pouvoir sur eux. Par exemple, on peut essayer d’attirer leur sympathie avec des dons ou des offrandes ; nouer une alliance avec la divinité en l’engageant par une promesse, en obtenant en échange un otage comme symbole qui reste sous le contrôle humain et qui est enfermé et protégé comme garantie de l’accomplissement de ce qui a été promis ; on peut aussi célébrer des purifications pour éliminer les forces malignes, brûler les mauvais esprits ou les éloigner avec une musique. Tous ces éléments sont des contenus du culte grec primitif1. En cela les Grecs anciens ne sont pas une exception : chez tous les peuples primitifs l’aspect magique, symbolique et mimétique constitue une étape précédent la pensée causale, logique et scientifique.

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Contrairement à ce qui se passe chez les autres peuples, à partir de cette intelligence impure et impuissante, de cet état mental prélogique et magique, se développent cependant chez les Grecs les plus grandes œuvres et les plus hauts produits de l’esprit. En quoi consiste la différence entre les Grecs anciens et les autres peuples primitifs, cette différence qui les rend exemplaires, uniques, classiques ? C’est qu’ils ne restent pas immobilisés dans la paresse des mœurs, comme le font les peuples non civilisés. Si, dans une situation primitive, les Grecs croient que la nature est régie par un arbitraire dépourvu de toute loi, leur grandeur consiste en ce qu’ils apprennent à classer leurs expériences en généralisant les données de leurs observations et en découvrant finalement des régularités et des lois dans le cours des événements naturels. Comment les Grecs atteignent-ils cet état mental plus mûr et vigoureux ? Comment acquièrent-ils cette sérénité et cette noblesse que reflètent l’art, la science et la poésie de leur meilleure époque ? Étant donné que cette sérénité n’est pas primitive, mais manifestement acquise ou conquise, quel est le processus – se demande Nietzsche – par lequel les Grecs passent de l’aspect monstrueux de leurs dieux originels à l’aspect rayonnant et lumineux des dieux olympiens ? Et enfin, comment l’anthropomorphisme de ces dieux se forme-t-il ?

Nietzsche part de l’idée que les cultures s’expliquent fondamentalement par le sentiment qui les fait naître et qui illumine ou assombrit le genre de vie qui s’y développe. La pensée généalogique de Nietzsche considère, dès le départ, que ce sont des métamorphoses d’une force fondamentale d’affirmation ou de négation de la vie qui font surgir une culture et qui la transforment. C’est pourquoi, ce qu’il essaie d’analyser maintenant c’est la transformation, dans la formation du peuple grec, d’un sentiment originaire de faiblesse, de peur et de terreur face à la vie – ce en quoi les Grecs ne diffèrent des autres peuples primitifs – en un sentiment opposé, c’est-à-dire une attitude d’affirmation inspirée par la force qui ne craint plus ni la vie ni ses énigmes. C’est cela que Nietzsche cherche dans l’étude de l’évolution qui mène à l’abandon des rites obscurs et des sacrifices sanglants par lesquels les Grecs essayaient à l’origine d’apaiser les puissances infernales, pour arriver, à l’époque classique, à une solidarité exceptionnelle avec la société imaginaire de leurs dieux :

  • Dans le culte des Grecs et dans leurs dieux, on trouve tous les indices d’un état archaïque, rude et sombre. Les Grecs seraient devenus quelque chose de très différent s’ils avaient dû y persévérer. Homère les a délivrés, avec cette frivolité qui est le propre de ses dieux. La transformation d’une religion sauvage et sombre en une religion homérique est tout de même le plus grand événement2

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Ce changement peut être déterminé historiquement et il peut être illustré par une lecture attentive d’Homère, Hésiode et Eschyle. De la Grèce pré-homérique à celle de Phidias il y a une transformation profonde de la sensibilité qui apparaît comme un passage des ténèbres à la lumière. Dans des fêtes comme les Diasies, quel était le dieu auquel on offrait originairement l’holocauste expiatoire de la manière la plus sombre (méta stygnotètôn) ? Comment les esprits souterrains des ancêtres laissent-ils la place à Zeus Meilichios (doux comme le miel) ? Comment, en partant des dieux-arbres ou des dieux-animaux de l’origine, les figures rayonnantes d’Apollon, Héra, Artémis surgissent-elles ? Les dieux grecs étaient, dans leur origine la plus lointaine, les animaux sacrificiels. Ils portaient en eux la force vitale que l’homme s’appropriait en mangeant leur chair et en buvant leur sang. Comment l’animal auquel on attribuait une force divine aurait-il pu ne pas devenir objet de vénération ? Un progrès important est réalisé par la transformation de cette croyance, transformation impliquée par le fait que c’est un homme qui incarne le dieu, bien qu’il porte un masque d’animal. Cet homme, le prêtre ou le roi, a donc le pouvoir – qui appartenait auparavant à l’animal sacré – d’éloigner les épidémies, de provoquer la pluie ou de stimuler la fécondité des femelles. Les Grecs homériques appellent déjà leurs dieux avec des chants bouleversants et ceux-ci combattent à leur côté sur le front de leurs armées. Le monde commence à offrir un nouvel aspect lorsque la croyance selon laquelle il serait dominé par des forces arbitraires, incompréhensibles et terrifiantes (titans, gorgones, sphinx, serpents souterrains, etc.) se dissout et qu’on commence à penser qu’il est régi par des dieux-hommes à la splendeur sereine. C’est là pour Nietzsche la démonstration que la culture grecque, qui se caractérise fondamentalement – comme toute culture – par une certaine interprétation du monde et de l’homme, se transforme suivant un changement dans l’évaluation que l’homme grec fait de lui-même en tant qu’homme. La valeur que l’homme attribue aux choses et à lui-même modifie peu à peu sa substance et son pouvoir.

Le Grec homérique ne se considère pas originairement comme différent des dieux eux-mêmes. Contrairement à ce qui se passe chez les autres peuples primitifs, le sentiment de la différence essentielle entre les dieux et les hommes n’amène pas les Grecs à sous-estimer ce qui est humain, ni à s’humilier comme des esclaves :

  • Ils voient des dieux au-dessus d’eux, mais non comme des maîtres, ils ne se voient pas non plus eux-mêmes comme des serviteurs, à la manière des Juifs. C’est la conception d’une caste plus heureuse et plus puissante, un reflet de l’exemplaire le plus réussi de leur propre caste, donc un idéal et non un contraire de leur propre essence. On se sent en affinité complète. […] On a de soi-même une noble image, quand on se donne de tels dieux3.

Les Grecs se voient capables de vivre en société avec des puissances aussi différentes et terribles que l’étaient leurs dieux primitifs. Elles leur sont familières et ils cohabitent comme deux castes de puissance inégale, mais de même origine, sujettes au même destin et qui peuvent discuter sans honte ni crainte. En ce sens les dieux olympiens apparaissent comme le fruit d’un effort inégalable de réflexion dans lequel la force et l’équilibre triomphent. Au passage de la statue d’Athéna, sculptée par Phidias, les Grecs fermaient encore les yeux, de crainte d’être victimes de terribles malheurs : Athéna, symbole de la sagesse, conserve le mystère inquiétant de ces obscures forces primitives. Cependant, les Grecs instaurent avec leurs dieux une sorte de jeu politique dans lequel ces derniers dominent la relation, tandis qu’ils disposent des moyens symboliques pour les contrôler. Ceci explique la rigueur des formules rituelles et l’équilibre extraordinaire du culte grec, y compris dans sa capacité d’assimilation et de transformation. De là aussi sa place centrale et fondatrice dans la polis et les affreux châtiments qu’entraînait le délit d’asebeia (impiété).

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De ce point de vue, le culte religieux, tout comme la tragédie, est une action (Handlung), un drame4, ainsi qu’une alliance, autrement dit un ordre, un monde, un cosmos. Le Grec parie sur une affirmation de soi dans le cadre de cette rivalité agonistique avec ses dieux, il croit en la maîtrise de l’esprit sur la nature et en l’aménagement du chaos par la clarté de l’ordre et de la beauté. En ce sens, tout comme le drame musical grec, le culte fait apparaître l’énigme de la génialité : « L’œuvre d’art est […] un moyen pour la perpétuation du génie5. » C’est en cela que la religion grecque se distingue des religions asiatiques. Pour les Grecs aussi, par exemple, le prêtre est le plus haut symbole de la relation entre les dieux et les hommes. Mais il n’en devient pas pour autant le « seigneur » des autres hommes. La famille, le clan, la phratrie, le démos ou la cité ont chacun leurs dieux et chacun de ces dieux a sa résidence dans un lieu et un temple précis. Il n’y a pas de dieux sous forme d’esprits diffus qui survoleraient le monde. Les dieux sont individuels et ils exigent d’être servis par un culte particulier et par des prêtres déterminés. La fonction sacerdotale en Grèce est intimement mêlée à la vie de la polis, elle n’est pas organisée en corporations ou hiérarchisée, tout comme cela arrive avec les dieux, leurs idoles ou les lieux de culte.

D’autre part, la substitution des dieux olympiens aux forces infernales primitives et aux esprits des morts n’entraîne pas la répression des enthousiasmes religieux originaires, même les plus brutaux. La religion grecque, contrairement par exemple à la religion italique primitive jusqu’à l’avènement de l’Empire romain, est un chaos de formes et de notions de différentes origines dans lequel les Grecs surent mettre de l’ordre et de la beauté. Dans ce processus d’organisation aucun culte ne fut aboli ni repoussé : dans le panthéon grec les dieux étrangers se confondirent avec les dieux grecs6. Cet éclectisme montre jusqu’à quel point les Grecs classiques conservent les énergies ancestrales présentes dans leurs origines : c’est une manière naïve de dire que celles-ci ne sont pas perdues. C’est pourquoi l’on peut dire que la véritable magie des grecs est en ce sens celle par laquelle ils arrivent à transfigurer les passions humaines. À la vie humaine, pleine de misère et de souffrances, les Grecs opposent l’image de leurs dieux comme image d’une vie facile et resplendissante. Dans cette opposition, la véritable grandeur de l’homme consiste à souffrir héroïquement :

  • Du reste, au temps d’Homère, l’essence grecque était achevée ; la légèreté des images et de l’imagination était nécessaire pour calmer et libérer l’esprit démesurément passionné. La raison leur parle-t-elle, oh ! comme la vie leur paraît dure et cruelle. Ils ne s’abusent pas. Mais ils mentent pour jouer avec la vie : Simonide conseilla de prendre la vie comme un jeu : la douleur du sérieux leur était trop connue. La misère des hommes est une jouissance pour les dieux, quand on la leur chante. Les Grecs savaient que seul l’art peut faire de la misère une jouissance7.

Avec sa magie, l’homme calme la fureur des immortels, mais en même temps, cette magie le séduit lui-même et le transforme, car la douleur transformée en force et en une plus grande résistance est ce qui nous élève à la condition divine.

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C’est ainsi que l’étude du monde préhomérique, duquel a surgit l’hellénisme, nous montre une époque sombre, pleine d’atrocités, de ténèbres et d’une sensualité funèbre, une période de cruauté, de crimes et d’implacables vengeances. L’originalité des Grecs consiste en ce que ce spectacle permanent d’un monde de lutte et de cruauté ne conduit pas au dégoût de l’existence, ni à concevoir celle-ci comme châtiment expiatoire pour quelque crime mystérieux qui toucherait aux racines de l’être. Ce pessimisme n’est pas le pessimisme grec. L’exemplarité des Grecs anciens consiste dans le fait d’avoir été capables de s’adapter à un monde enflammé par les passions les plus déchaînées, sans les réprimer ni les repousser. Leur pessimisme est le pessimisme de la force qui accepte comme légitimes tous les instincts qui font partie de la substance de la vie humaine en essayant de sublimer leur énergie. Et sur la base de cette affirmation initiale ils ont su construire une nouvelle mythologie et une culture fascinante : « Les ‘’dieux à la vie facile’’ sont le suprême embellissement que le monde ait reçu en partage ; comme il est difficile de le vivre dans le sentiment8. »

Ces dieux gardent une image avec des traits sombres, qui ne peuvent pas s’effacer complètement, mais qui fonctionnent comme de sublimes allégories qui ne résolvent pas les contradictions de la vie humaine en des intuitions rationnelles, claires et distinctes. Ce n’est qu’à l’époque de la décadence grecque que la pensée rationnelle, qui se veut affranchie du pathos de la mythologie et de la sensibilité religieuse, réduit l’image des dieux à une pure fantaisie mythique de poètes et d’artistes. Les dieux olympiens, ridiculisés par Xénophane, laissent la place au Nous d’Anaxagore, au Bien de Platon et à la tuchè d’Épicure. C’est ainsi que la sérénité grecque se dénature déjà dans la philosophie. Mais avant cela, le culte assume une extraordinaire fonction de formation, de spiritualisation des instincts en tant que forces naturelles dangereuses et de sublimation des impulsions violentes, sauvages et capables de détruire l’humanité de l’homme. La violence et la souffrance se transforment avec cette religion qui les sublime et cette sublimation est l’essence de la culture grecque, à l’opposé de la tâche d’apprivoisement de d’intoxication des instincts qu’accomplira le christianisme, comme tâche fondamentale de débilitation et de déformation de l’homme moderne.

1« Le culte religieux est à rapporter au fait d’acheter ou de mendier la faveur des divinités. Cela dépend du degré de crainte qu’on éprouve à l’égard de leur défaveur. - Par conséquent, là où l’on ne peut ou ne veut pas obtenir un succès par sa propre force, on cherche des forces surnaturelles : et donc à soulager la peine de l’existence. Quand on ne peut pas ou quand on ne veut pas réparer quelque chose par l’action, on demande grâce et pardon aux dieux, et l’on cherche donc à soulager la conscience oppressée. Les dieux ont été inventés pour la commodité des hommes : et finalement leur culte est la somme de tous les délassements et de tous les divertissements. » Fragments Posthumes 5 [150] 1875

2Fragments Posthumes 5 [165] 1875. Cf. FP 3 [17] 1875 : « la manière de voir sceptique : l’héllénité sera reconnue comme le plus bel exemple de la vie » ; cf. aussi FP 3 [65] 1875.

3PF 5 [150] 1875.

4« Presque tous les cultes comprennent un drame, une action mimétique, un fragment de mythe représenté qui se réfère à la fondation du culte ».

5FP 7 [139] 1870-1871.

6Nietzsche insiste sur le fait que, malgré tout ce qu’ils empruntent aux autres peuples, les Grecs font preuve de génialité pour l’originalité de l’interprétation et de l’élaboration de ce qu’ils reçoivent : « Les Grecs comme le seul peuple génial de l’histoire du monde ; ils le sont même comme élèves, ce qu’ils savent être mieux que quiconque parce qu’ils ne se contentent pas d’utiliser ce qu’ils empruntent pour le décor et la parure : comme le font les Romains. La constitution de la Polis est une invention phénicienne : même cela, les Hellènes, l’ont imité. Pendant longtemps, comme de joyeux dilettantes, ils ont appris d’un peu tout le monde d’alentour ; l’Aphrodite aussi est phénicienne. Au reste, ils ne désavouent pas du tout ce qu’ils ont d’importé et de non originel. » FP 5 [65] 1875.

7FP 5 [121] 1875 ; cf. aussi FP 5 [71] 1875.

8FP 5 [105] 1875.

De la mobilisation en période de pandémie - Neuf extraits commentés de La mobilisation totale d’Ernst Jünger

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De la mobilisation en période de pandémie

Neuf extraits commentés de La mobilisation totale d’Ernst Jünger

par Baptiste Rappin

Ex: http://www.juanasensio.com

 
Ernst Jünger dans la Zone.

Baptiste Rappin dans la Zone.

La présente «crise», qui provoqua le confinement de plusieurs milliards d’êtres humain en raison de la pandémie mondiale du coronavirus baptisé Covid-19, qui, autrement dit, installa une sédentarité et un immobilisme contraints, s’accompagna paradoxalement d’une exigence de mobilité qui prit la forme, précise et non fortuite nous le constaterons par la suite, de l’appel à la mobilisation totale. La nation se mobilise, les hôpitaux se mobilisent, les entreprises se mobilisent, les associations se mobilisent, les universités et les chercheurs se mobilisent, les «ados» se mobilisent, bref, tout le monde se mobilise…

Ce fut l’idoine occasion de relire l’essai d’Ernst Jünger, qui, paru en 1930, porte précisément le nom de La mobilisation totale (Éditions Gallimard, coll. Tel, 1990), et d’en proposer quelques extraits choisis et commentés afin d’éclairer, par le recul qui tient à la distance temporelle, c’est-à-dire de manière inactuelle, la déconcertante actualité que nous vécûmes et continuons à vivre.

Quelques mots toutefois, en guise de préambule, à propos dudit ouvrage : La mobilisation totale se présente comme un court texte, à peine quarante pages réparties en neuf parties dont nous extrairons de chacune un passage qui nous semble significatif du point de vue de l’analyse de la contemporanéité. L’essai tente de cerner la rupture anthropologique, qu’Ernst Jünger juge non seulement décisive mais également irréversible, que la Première Guerre Mondiale a introduite dans le cours de l’histoire humaine.

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Premier extrait

«Nous nous emploierons […] à rassembler un certain nombre de faits qui distinguent la dernière guerre – notre guerre, cet évènement le plus considérable et le plus décisif de notre époque – de toutes celles dont l’histoire nous a livré le récit» (§ 1, p. 98).

C’est tout d’abord à un effort de discernement que se livre l’écrivain : bien des guerres se ressemblent, bien des guerres sont comparables, bien des guerres procèdent d’une même logique. La Première Guerre Mondiale, quant à elle, introduit une discontinuité, de telle sorte qu’elle ne saurait être ramenée à un étalon déjà connu, bien identifié; elle possède, autrement dit, un caractère inédit, qu’Ernst Jünger, à travers ce court texte qui sert en réalité de laboratoire à un essai décisif : Le Travailleur, cherche à mettre au jour. N’anticipons guère, car les critères de démarcation apparaîtront bien assez tôt, mais notons ceci afin d’établir un pont avec l’actualité : comprendre l’événement, pour Jünger, ne consiste pas à répéter mécaniquement, machinalement si l’on peut dire, les analyses précédentes et les schémas explicatifs préétablis; cela consiste, tout au contraire, à cerner sa spécificité, et à poser sur lui les justes mots afin de le faire advenir en tant que tel à la conscience collective. Telle fut très certainement la première faute, de nature épistémologique mais aux conséquences politiques, du Président Emmanuel Macron et de son équipe gouvernementale qui n’eurent de cesse de parler d’un virus comme d’un ennemi et d’une épidémie comme d’une guerre, des choix lexicaux et sémantiques pour le moins malheureux qui sont à mon sens en partie responsables de comportements a priori irrationnels comme la razzia des commerces (attention, indispensable précision, par ces propos, je n’excuse ni ne cautionne en aucune manière ces agissements dignes de pourceaux dépourvus de toute faculté de juger).

Deuxième extrait

«La meilleure manière de faire apparaître le caractère spécifique de cette grande catastrophe consiste sans doute à montrer qu’elle a été pour le génie de la guerre et l’esprit de progrès l’occasion de conclure une alliance étroite» (§ 2, p. 98).

Voilà une remarque qui me paraît souligner le caractère à proprement parler critique du progrès : il n’est en effet que des esprits simples, dogmatiques ou utopiques, pour concevoir le progrès comme l’écoulement d’un long fleuve tranquille ou comme la paisible marche vers un paradis terrestre à portée de mains. La réalité est plus chaotique, plus erratique, parce que le système capitaliste non seulement nécessite la révolution permanente des moyens de production – l’innovation dans toutes ses déclinaisons : économique, technologique, organisationnelle, sociale, citoyenne, écologique, parentale, éducative, etc. –, mais possède en outre le don de profiter de chaque catastrophe pour étendre son empire et accentuer son emprise : telle est en effet la «stratégie du choc», si justement décrite par Naomi Klein, qui joue de la perte de repères et de l’angoisse engendrées par la crise pour délivrer une ordonnance sur-mesure. Et si la Première Guerre Mondiale, selon Jünger, fut l’occasion de la conclusion d’une alliance entre «le génie de la guerre et l’esprit de progrès», alors il y a fort à parier, et à craindre, que l’association d’un coronavirus conquérant et d’un esprit de progrès tout aussi tenace servira de tremplin à la post-industrialisation de la France qui se traduira – et se traduit déjà – par des investissements massifs dans le numérique, le développement de juteux marchés pour l’industrie pharmaceutique, l’installation accélérée d’une société de la surveillance ainsi que par le recours accentué aux techniques managériales gages d’efficacité et d’adaptation. Je préfère prévenir ici toute illusion : le monde d’après sera identique au monde d’avant, mais en pire.

Troisième extrait

«On peut suivre désormais l’évolution au cours de laquelle l’acte de mobilisation revêt un caractère toujours plus radical dès lors que, dans une mesure croissante, toute existence est convertie en énergie, et que les communications subissent une accélération accrue au profit de la mobilité […]» (§ 3, p. 106).

Qui dit guerre dit mobilisation : non seulement la mise sur pied de guerre de l’ensemble des forces armées, voire même de tous les citoyens susceptibles de participer à l’effort, mais aussi l’orientation de toutes les ressources, matérielles et technologiques, financières et organisationnelles, vers la victoire, seule issue désirée, escomptée, espérée, lorsque le combat s’engage. C’est en toute logique que la rhétorique belliqueuse déployée par nos dirigeants s’accompagne d’un appel à la mobilisation générale : celle-ci est toutefois d’une ampleur sans précédent, puisque l’ennemi est, comme les dieux du panthéisme, possiblement partout, à telle enseigne que l’enrôlement concerne certes les soldats et les citoyens, mais cible également les enfants, les femmes, les personnes âgées, qui, eux aussi, sont sommés de convertir leur existence en énergie. On pourrait dire de ce point de vue que l’épidémie confirme et entérine la mutation du paradigme guerrier qu’avait déjà accompli le terrorisme.

Mais la mobilisation est de surcroît une mise en mouvement : les énergies deviennent en effet disponibles quand elles se trouvent libérées de toute attache et enclines à la mobilité, si bien que toute mobilisation se trouve inséparable d’une structure logistique de gestion des flux, d’hommes, de matières, d’informations. C’est précisément ici que l’attaque surprise du coronavirus dans sa version 2019 devient, pour l’observateur, digne d’intérêt : car jamais, me semble-t-il, la mobilité de la cognition n’a-t-elle été à ce point découplée de la mobilité des corps. Confinés dans nos foyers, consignés à demeure comme des enfants punis dans leur chambre, nos corps, privés de leur élémentaire liberté de mouvement, demeurent immobiles alors que nos pensées ne laissent pas de circuler sur la Toile, à tel point, d’ailleurs, que nos vies n’auront jamais été aussi dépendantes et intégrées au Réseau, par la grâce duquel, Dieu soit loué, nous travaillons à distance, nous achetons à distance, nous prenons l’apéro à distance, nous baisons à distance.

D’une telle situation, je tire deux leçons : d’une part, que le sous-équipement numérique que la présente crise a révélé accélèrera, par des investissements massifs, la digitalisation de notre pays; d’autre part, le confinement restera la première expérience collective d’une vie transhumaniste post-incarnation dans laquelle le corps aura enfin avoué sa superfluité.

indexejtmm.jpgQuatrième extrait

«Néanmoins, le versant technique de la mobilisation totale n’en constitue pas l’aspect décisif. Son principe, comme le présupposé de toute technique, est au contraire enfoui plus profond : nous le définissons ici comme disponibilité à être mobilisé» (§ 4, p. 115).

Le Réseau est une chose, notre appétence et notre célérité à nous y soumettre une autre. Jünger, qui aura sur ce point très largement anticipé et influencé les développements de Heidegger dans La question de la technique, conférence dans laquelle ce dernier affirme notamment que «l’essence de la technique n’est pas la technique», met en évidence qu’aucun dispositif technique ne parvient à s’encastrer dans le tissu social, c’est-à-dire à devenir un système sociotechnique, s’il n’est précédé d’une révolution anthropologique qui, dans les mentalités et les structures de la croyance collective, légitime l’usage dudit dispositif. Pourquoi donc le confinement, présenté comme un acte de mobilisation, et désormais les règles du déconfinement, qui ne sont autres que la poursuite de la mobilisation sous une forme nouvelle, se trouvent-t-ils aussi largement respectés ? Il est vrai que la peur de la maladie et la crainte de l’amende y sont pour quelque chose, je ne le nie pas; mais c’est au fond le principe directeur de notre société qui oriente nos actions, pour les uns, qui se limitent à respecter les consignes, de façon minimaliste, pour les autres, qui n’hésitent guère à prendre directement part au combat en cousant des masques et en imprimant des visières (masques et visières, dont la pénurie annonce la future fortune de proches du pouvoir, c’est une évidence qui ne requiert aucune boule de cristal), de manière engagée voire fanatique.

Quel est ce principe que Jünger situe à la racine de la mobilisation, et que tant Heidegger qu’Anders identifieront comme le tuf même de la société industrielle ? Il s’agit de la disponibilité, c’est-à-dire l’état ou le fait de se trouver à disposition de quelqu’un ou de quelque chose. En d’autres termes, loin d’attendre le tonitruant appel de la mobilisation pour se faire énergies, nos existences sont déjà prêtes et disposées à être mobilisées, n’attendant même que cela, d’être mobilisées, puisque pour les Modernes, le mouvement c’est la vie, mobilisées donc, c’est-à-dire à la fois convoquées, réquisitionnées et ordonnées à la finalité de la victoire. Les «ressources humaines», le «facteur humain», le «capital humain» ne sont pas qu’expressions techniques réservées aux seules entreprises : ces mots, dans toute leur crudité, disent tout simplement la condition des derniers hommes que nous sommes devenus : des outils à la recherche permanente d’un emploi.

Cinquième extrait

«Mais cela n’est rien par rapport aux moyens dont on disposait à l’ouest (en Amérique) pour mobiliser les masses. Il ne fait pas de doute que la civilisation soit plus étroitement liée au progrès que la Kultur; qu’elle sache parler sa langue naturelle dans les grandes villes surtout, et s’entende à manier des notions et des méthodes qui n’ont rien à voir avec la culture, auxquelles même celle-ci s’oppose. La culture ne peut être exploitée à des fins de propagande […]» (§ 5, p. 125).

Je dois ici préciser au lecteur, avant tout commentaire, que le couple civilisation-culture, dans l’Allemagne de l’entre-deux guerres, se présente sous la forme d’une opposition irréductible héritée de la période romantique : d’un côté, celui de la Kultur, la naturalité des liens socio-historiques qui lient les hommes dans une communauté organique de destin; de l’autre, celui de la civilisation, l’artificialité engendrée par les progrès techniques de la société industrielle. Jünger perpétue cette dichotomie, ce dont témoigne assurément le pont tendu entre civilisation et urbanité.

Ce cinquième extrait introduit un nouvel élément indispensable à la bonne compréhension de la mobilisation : les références dernières, en l’occurrence la disponibilité pour la société industrielle, exigent une mise en scène, c’est-à-dire l’intercession de symboles, par l’entremise de laquelle elle s’adresse à ses destinataires. Jadis occupée par la religion et les mythes dont les récits se théâtralisent dans des liturgies, cette fonction se trouve aujourd’hui dévolue à la propagande – les termes de «propagande», «relations publiques» et «marketing» seront dans ce texte considérés comme synonymes –, comme si la médiation, elle aussi, devait se plier à la logique générale de substitution du technique (la «manufacture du consentement» selon la si révélatrice expression de Walter Lippmann) au symbolique.

Il n’est guère étonnant que Jünger tienne ses propos, lui qui assiste à l’émergence des relations publiques dont le chef d’œuvre inaugural demeure l’incroyable Propaganda d’Edward Bernays. Quant à nous, c’est la télévision et ses experts, ce sont les journaux et leurs éditorialistes, ce sont toutes ces associations subventionnées et leurs porte-paroles illuminés, qui anesthésient toute liberté d’esprit afin d’imposer la disponibilité en principe de vie. Peut-être l’opposition que Jünger dresse entre civilisation et culture suggère-t-elle d’ailleurs une issue qu’il faudrait prendre à la lettre, au mot : la campagne ne serait-elle pas la clef des champs, elle qui demeure encore un peu, malgré tout, allergique au baratin du nouveau monde ?

81M4gHeP66L.jpgSixième extrait

«La mobilisation totale, en tant que mesure décrétée par l’esprit d’organisation, n’est qu’un indice de cette mobilisation supérieure accomplie par l’époque à travers nous» (§ 6, p. 127-128).

La mobilisation totale n’épuise toutefois pas l’esprit de l’époque, elle ne constitue qu’un aspect partiel d’un phénomène encore plus général, plus englobant, dont elle sert toutefois de révélateur; car, la crise, en tant qu’elle désigne le point culminant de la maladie, est synonyme de moment de vérité. La mobilisation totale qui est déclarée face à l’attaque ne fait ainsi que mettre en évidence ceci : que l’époque ne cesse de nous mobiliser, en temps de paix comme en temps de guerre, qu’elle ne laisse pas de nous rendre encore et toujours disponibles, qu’elle cherche, à travers tous les moyens possibles, à nous employer, à nous rendre utiles et fonctionnels, qu’elle a fait de nous des «types adaptables», formulation positive de l’expression «unadaptable fellows» qu’on lit sous la plume aiguisée de Günther Anders, c’est-à-dire des organismes psychologiquement modifiés.

Tel est l’esprit d’organisation qui donne à l’époque son triste visage : rien ne saurait résister à une entreprise d’optimisation, rien ne saurait demeurer en retrait sans être exploité – la planète est une immense mine de matières premières –, il n’est aucune de nos qualités qui ne doive se mettre au service d’une production, s’ordonner à une fin de performance. On l’observe d’ailleurs aux curriculum vitae et aux lettres de motivation de candidats au recrutement qui n’hésitent plus à faire de l’organisation de leur vie personnelle un gage de réussite de leur carrière professionnelle, à présenter leurs voyages touristiques comme l’occasion de développer des compétences interculturelles, à rendre compte de leur engagement associatif comme d’une expérience managériale. La transitivité de l’efficacité est parfaite, qui atteste de l’omniprésence de son idéologie.

Septième extrait

«Nous avons expliqué qu’une grande partie des forces progressistes avait été mobilisée par la guerre; et la dépense d’énergie ainsi entraînée était telle qu’on ne pouvait plus rien réinvestir dans la lutte intérieure» (§ 7, p. 134-135).

Après la métaphysique, le retour à la politique. Il est évident que la mobilisation totale qui suit la guerre déclarée au souverain virus conduit à un épuisement complet, autant dû à l’atrophie de corps immobilisés, confinés, empêchés, qu’à l’usure de psychismes sidérés par les écrans du «télétravail»; il est tout aussi obvie que la mobilisation générale, celle qui est quotidiennement requise par l’esprit d’organisation, produit une fatigue structurelle, un dépérissement lent et continu, une torpeur et une anesthésie qui constituent très certainement le premier frein à toute action authentiquement révolutionnaire. La disponibilité permanente entraîne une adhérence, sinon une adhésion, à l’époque, si bien que l’intempestivité, que je pourrais littéralement et abusivement définir comme l’action de pester intelligement contre son temps, paraît bien disparaître des radars, si ce n’est à titre de vestige de l’ancien monde.

Le président Emmanuel Macron le sait bien, et si vraiment il l’ignore, une quelconque huile l’aura bien averti : la colère gronde, dont l’intensité n’a d’égale que son niveau d’incompétence et d’incurie – sans compter l’irritation née de ces invraisemblables et insignifiantes envolées technico-lyriques («un été apprenant et culturel» ! : «mdr» aurait-t-on envie de rétorquer) qui circulent en boucle sur les réseaux sociaux. L’épuisement de l’opposition, non pas celle qui se met douillettement en scène à l’Assemblée Nationale en attendant que le fatum de l’alternance produise son effet, mais celle qui s’empare des ronds-points de l’Hexagone et refuse de se laisser institutionnaliser par le jeu de la représentation, l’épuisement de cette opposition-là, qui se trouve aujourd’hui mobilisée en première ligne dans les hôpitaux, les commerces et les ateliers, représente très certainement le gage d’une certaine tranquillité intérieure, c’est-à-dire de sa possible réélection, à condition, par conséquent, de maintenir l’état d’exception jusqu’à ce qu’il soit accepté comme normal et que le régime autoritaire, dictatorial, s’installe dans notre quotidien avec le statut de l’évidence. Le tout assorti de concessions qui ne le sont point : remaniement ministériel, retour de la souveraineté, tournant écologique, visions du monde d’après qui ne sera plus jamais le même, etc.

Huitième extrait

«Le progrès se dénature en quelque sorte pour faire ressortir son mouvement à un niveau très élémentaire, après une spirale accomplie par une dialectique artificielle; il commence à dominer les peuples sous des formes qu’on ne peut déjà plus distinguer de celles d’un régime totalitaire, sans même parler du très bas niveau de confort et de liberté qu’elles offrent. Un peu partout, le masque de l’humanitarisme est pour ainsi dire tombé; et l’on voit apparaître un fétichisme de la machine […]» (§ 8, p. 137).

Le progrès, qui prend aujourd’hui la forme de la «transformation digitale», mot d’ordre que l’on entend autant dans les entreprises, petites et grandes, que dans les écoles et les collectivités, promet la liberté mais sème la terreur. Comment Bernard de Clairvaux, le Saint, n’y aurait-il pas pensé quand il affirma, locution devenue proverbiale, que «l’enfer est pavé de bonnes intentions» ? C’est tout sourire que le progrès engendre le pire, c’est au nom de l’humanité et du Bien qu’il installe une domination d’un nouveau genre. Car si le régime totalitaire «classique» repose avant tout sur une idéologie, celle de la race, celle de la classe, qui reconfigure la société en lui imposant de nouveaux régimes de normativité, le progrès, dont le docteur Frankenstein de Mary Shelley fournit une idoine personnification, accouche d’un monstre froid, impersonnel et intégralement artificiel : la méga-machine, l’hydre hyper-connectée dont la prolifération ne connaît pas de terme, car tel est le propre du Réseau, que de toujours s’étendre, se répandre, se propager, sans autre ambition que son propre prolongement, sans autre souci que son accroissement de puissance.

Julius-Evola+Der-Arbeiter-im-Denken-Ernst-Jüngers.jpgLes masques tomberaient-ils, malgré la propagande, en dépit de la mobilisation ? Certains d’entre nous, trop peu bien entendu, ont pris goût à une vie décélérée et exempte des tourbillons et de l’agitation du quotidien, réalisent que cette liberté retrouvée les renvoie, par contraste, à leur ordinaire condition de servilité, se disent qu’au fond ils se satisferaient bien d’un prolongement de cette parenthèse enchantée. Ils ont même retrouvé une certaine forme de mesure et de sérénité dont le fol emballement de la vie moderne les avait privés (et ils en furent les complices volontaires, nous le savons bien !) : mais que valent ces gouttes d’eau dans l’océan de dispositifs digitaux, que peuvent ces minuscules prises de conscience contre le Grand Déferlement ?

Neuvième extrait

«À travers les failles et les jointures de cette tour babylonienne, notre regard découvre aujourd’hui déjà un monde apocalyptique dont la vue glacerait le cœur du plus intrépide. Bientôt l’ère du progrès nous semblera aussi énigmatique que les secrets d’une dynastie égyptienne, alors que le monde lui avait en son temps accordé ce triomphe qui, un instant, auréole d’éternité la victoire» (§ 9, p. 139).

Le progrès a pour nous un statut d’évidence; non plus le progrès moral (celui qui croit au perfectionnement de l’individu raisonnable par l’éducation), non plus le progrès historico-politique (celui qui imagine la construction d’un avenir radieux par des citoyens rationnels épousant le sens de l’Histoire), mais, bien sûr, le progrès technique qui, sûr de son statut d’idole et de son implacable force, lance ses rouleaux-compresseurs mécaniques, automatiques, numériques, à l’assaut des vieilleries de la civilisation, écrase les traditions, casse les institutions et concasse les corps intermédiaires, broye le langage pour lui substituer le grincement assourdissant des rouages et le bruit diffus de l’information. Non, ce n’est pas un monde que détruit le progrès; non ce n’est pas seulement une ère qui prend fin sous les coups de butoir de la méga-machine; non, Messieurs les relativistes, notre époque ne saurait se diluer dans une histoire générale du mal et de ses manifestations. Jamais les assemblages anthropologiques qui garantissent la pérennité de l’espèce humaine ont-ils été aussi durement mis à l’épreuve; jamais une société («société» qui s’est, soit dit en passant, dilué dans le «social», dilution ou dissolution qui mériterait à elle seule un article entier) n’a-t-elle adopté, pour seul mode de reproduction, la fabrique d’êtres opérationnels. Telle est bien, au fond, l’énigme que nous laissons à nos survivants ou, hypothèse osée mais stimulante, à une civilisation extra-terrestre qui découvrirait les décombres de la nôtre. Si l’espèce humaine, je veux dire : réellement humaine, venait à survivre à cette catastrophe, alors nos descendants s’interrogeront, avant peut-être de baisser les bras devant l’insondable mystère du progrès : mais de quelle folie ont-ils été pris, nos ancêtres de la société industrielle, pour précipiter la civilisation dans l’apocalypse?

dimanche, 20 septembre 2020

Ethnocide des peuples européens: French Theory et déconstructionnisme

Par Antonin Campana

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Le décontructionisme, ou la déconstruction, est une entreprise qui, pour mieux saper les murs porteurs de la civilisation européenne, consiste à les réduire à de simples constructions sociales.

Cette définition, notre définition, a l’avantage d’aller clairement à l’essentiel de ce qui nous intéresse, sans passer par le verbiage abscons qui s’attache généralement à cette pratique. Voici, à titre d’exemple, la définition donnée par Nicholas Royle, philosophe proche de Jacques Derrida : « Déconstruction : pas ce que vous pensez : l’expérience de l’impossible : ce qui reste à penser : une logique de la déstabilisation toujours déjà en mouvement dans ‘les choses elles-mêmes’ : ce qui fait de chaque identité ce qu’elle est et ce qui la rend différente d’elle-même : une logique de la spectralité : un pragmatisme théorétique et pratique ou une virologie […] : l’ouverture sur le futur lui-même ». Une telle définition relève de la masturbation intellectuelle. Elle n’a aucune opérationnalité et ne saurait rendre compte de l’effet déstructurant que cette doctrine a eu sur notre civilisation.

Notons ici que par certains aspects, le déconstructionnisme est très proche de la psychanalyse : ces deux idéologies se veulent des pratiques, utilisent un verbiage impénétrable, si ce n’est par les initiés, masquent leur vacuité sous ce verbiage, séduisent d’abord une classe sociale supérieure apatride, finissent par exercer leur caractère subversif sur l’ensemble de la société…

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Jacques Derrida est l’inventeur, dans les années 1960, du déconstructionnisme. Cette idéologie subversive va envahir les campus américains à partir des années 1970 et être connue là-bas sous le nom de « French Theory ». Outre Derrida, le mouvement américain autour de la French Theory va mobiliser des auteurs comme Gilles Deleuze, Michel Foucault ou Jacques Lacan. A partir des années 1980, le déconstructionnisme donne naissance, toujours dans les campus américains, aux études de genre, aux études post-coloniales ou aux études sur la blancheur (Whiteness Studies)… A partir des années 2000, la French Theory revient en France et l’on assiste alors à la naissance des mouvements indigénistes et à une remise en cause en profondeur de l’identité européenne (génocide culturel de l’identité autochtone).

Comment procède le déconstructionnisme ? Prenons l’exemple de l’ordre sexué, c’est-à-dire de la répartition des rôles sociaux entre les hommes et les femmes. Dans un premier temps, l’entreprise de déconstruction sociale postule que les rôles sociaux masculins et féminins ne sont pas le produit d’un déterminisme biologique mais d’une construction sociale. Elle met en lumière les « rapports de domination » et montre leur iniquité. Cette affirmation peut se parer des auras de la « science » (les « sciences humaines ») car elle est le fruit « d’études universitaires » poussées, dont l’objectivité est par essence établie. Dans un second temps, on dira que la femme procède elle-aussi d’une construction sociale (Simone de Beauvoir : « on ne naît pas femme, on le devient »), ainsi que l’homme, le désir de maternité, ou l’hétérosexualité (Louis-Georges Tin : « La culture hétérosexuelle n’est qu’une construction parmi d’autres »). A partir de là, il sera possible, dans un troisième temps, de casser la légitimité de l’ordre sexué, c’est-à-dire d’abolir la complémentarité entre hommes et femmes, qui est la colonne vertébrale de toute société humaine. S’engage alors mécaniquement une lutte des sexes (féminisme) qui contribuera au basculement de la société dans une spirale entropique.

Pour les déconstructionnistes, les hommes sont assujettis à des constructions culturelles, religieuses, idéologiques – subjectives donc – qui légitiment des relations de domination. Belle découverte en effet ! Comme si, avant eux, les philosophes du XVIIIe siècle ignoraient que, par exemple, la religion appuie un système de croyances qui légitime la monarchie de droit divin ! Comme si le prophète Néhémie ignorait, quant à lui, que la langue exprime une fidélité à un pouvoir. Comme si Hérodote n’établissait aucune relation entre la variabilité des croyances et celles des organisations sociales. On a toujours su aussi que les sociétés avaient des mœurs, des coutumes et des traditions qui relevaient davantage de leur « culture » que de leur « nature ». Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle avant J.C., distingue parfaitement les « façons d’être » des Nègres de Libye, et n’entend pas les ramener à leur « nature profonde ». Il faut donc distinguer ce qui provient de la culture et ce qui provient de la nature. Pour autant, la superstructure culturelle ne repose-t-elle pas sur une infrastructure naturelle ? Si la capacité à s’organiser selon des valeurs est le propre de la nature humaine (que les déconstructionnistes essaient donc de « déconstruire » une société de termite ou une meute de loups !), alors c’est bien la nature qui permet la culture. Toutes les cultures se valent-elles pour autant ?

Des humoristes se sont amusés à juxtaposer deux photos. Sur la première, on voit deux bikers sur leur moto avec la mention « 1970 ». Sur la seconde, apparaissent deux bobos sur leur trottinette avec la mention « 2020 ». Tous sont des hommes, mais assurément il ne s’agit pas exactement des mêmes hommes. La « culture » est passée par là. Mais les deux « cultures », celle de 1970 et celle de 2020, sont-elles équivalentes ? Pensez-vous que les femmes qui se sont fait violer à Cologne le 31 décembre 2015 étaient plutôt accompagnées par des hommes à trottinette ou des hommes en Harley ? Vous connaissez la réponse. On peut supposer que du point de vue de ces femmes, la « culture » des années 1970 est préférable à celle des années 2020. La virilité est un trait retenu par la sélection naturelle. L’écarter d’un revers de main, avec tout ce qu’elle implique dans la « construction sociale », dont, certes, les relations de domination, n’est possible que dans une société hors sol et pourrait se révéler suicidaire en cas de brutal retour dans l’Histoire.

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Les déconstructionnistes prennent prétexte de ces variations de comportement chez les hommes pour affirmer que l’homme est une construction sociale. Ils nous expliquent, ce qui est vrai, qu’un homme d’aujourd’hui n’est pas un homme du XVIIe siècle et que celui-ci n’est pas un homme des temps préhistoriques. Il n’empêche, si l’on sort de l’idéologie, que pour devenir une femme un homme devra subir le scalpel du chirurgien, puis de puissantes et continuelles injections d’hormones. On sait aussi que les comportements mâles ou femelles dépendent de la quantité d’androgènes auxquelles sont exposés les fœtus (d’où le drame des imposteurs endocriniens). Cela clôt le débat : être homme (ou femme) est un fait de nature ! Ainsi, quoi qu’il en coûte aux déconstructionnistes, et même si effectivement des composantes culturelles se greffent sur cette base naturelle, on naît femme ou on naît homme, comme on naît Blanc ou Noir… La nature commande. Elle ne dit pas ce que la culture peut faire : elle dit ce qu’elle ne peut pas faire ! Elle peut faire rouler des hommes à trottinette, en bridant un temps leur masculinité, mais elle ne peut pas en faire des femmes. Elle peut avilir la blanchitude et valoriser la négritude, mais une population blanche ne sera jamais comme une population noire. La nature essentialise, c’est ainsi et il ne sert à rien de le refuser, car celle-ci finit toujours par imposer sa loi.

La pratique décontrustionniste déconstruit donc la superstructure culturelle mais bute sur l’infrastructure naturelle. D’où la rage de ceux qui tentent vainement de contourner cette dernière par l’injection d’hormones, le métissage, la chirurgie, le transhumanisme, la GPA, la PMA… Quoi qu’il en soit, le fait d’obtenir d’indéniables succès dans l’entreprise de déconstruction de la civilisation européenne ne légitime pas pour autant une telle pratique. Toute « déconstruction » d’une civilisation ou d’une culture est une destruction, puisque la civilisation ou la culture en question perd alors le système de légitimité qui lui permettait d’exister. Dès lors, l’entreprise de déconstruction est assimilable à un génocide culturel. C’est un ethnocide (CNTRL : « Ethnocide : Destruction de la culture traditionnelle d’un groupe ethnique »). Autrement dit, l’entreprise de déconstruction est totalement immorale. Au sens de la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948), cette entreprise de déconstruction s’apparente même à un crime contre l’humanité.

Le décontructionnisme est-il pour autant à rejeter totalement ? Ne peut-on lui trouver une utilité sans verser dans l’immoralité ?

Personne ne fait subir cette pratique de déconstruction à la civilisation musulmane par exemple, ou aux civilisations africaines. La cible est bien évidemment et seulement la civilisation européenne. Cela en dit long. Pas question évidemment, pour notre part, de rabaisser les populations musulmanes ou africaines en développant un discours subversif sur leurs structures familiales ou sur leurs rapports à l’homosexualité, à l’esclavage, à la race ou à l’étranger. Etre identitaire, c’est aussi respecter l’identité des autres. D’autre part, comme nous l’avons dit, l’ethnocide est immoral, voire criminel.

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Cependant, le déconstructionnisme peut s’appliquer valablement au Système, aujourd’hui dominant dans tout le monde occidental, ainsi qu’à sa matrice : nous avons nommé la République « française ». Car la République, issue de 1789, est bien une entreprise systématique de déconstruction : déconstruction des ordres, des communautés, des corps intermédiaires, des Églises, mais aussi de la famille, du mariage, de la filiation, de l’ordre sexué et du peuple autochtone lui-même. Mais c’est aussi une entreprise de construction d’un nouveau modèle, d’une nouvelle société qui s’organise mécaniquement sur la base de valeurs idéologiques reposant sur du vent : le contrat social, la laïcité, les droits de l’homme, le vivre ensemble… Dès lors, il nous est facile de déconstruire à notre tour ce modèle, de montrer ses articulations, ses origines, ses préjugés, ses non-dits, son irrationalité, sa perversion, son caractère criminel, bref ses « constructions sociales ». Nouvel ethnocide ? Pas du tout, puisqu’il s’agit de déconstruire une idéologie mortifère qui ne se revendique d’aucune ethnie en particulier.

Nous avons dit, que la French Theory provenait de France. Quoi d’étonnant, puisque la French Theory n’est qu’une traduction intellectualisée de la pratique républicaine mise en œuvre et expérimentée depuis deux siècles ? Les auteurs de la French Theory ne seraient-ils alors que de simples plagiaires ? 

jeudi, 17 septembre 2020

Julien Rochedy : « Lire Nietzsche est très intéressant au moment où l’Europe est en danger de mort »

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Julien Rochedy : « Lire Nietzsche est très intéressant au moment où l’Europe est en danger de mort » [Interview]

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Julien Rochedy se présente comme « un retraité de la politique, jeune essayiste, combattant pour le futur et l’identité de l’Europe ». Il vient de publier un livre intitulé Nietzsche l’actuel, consacré au philosophe allemand comme son nom l’indique, avec dans la foulée Nietzsche et l’Europe.

Un livre qui permettra à ceux qui ont du mal à pénétrer l’univers de Nietzsche d’enfin le faire, car particulièrement accessible. Nous le recommandons vivement (il a été publié en auto édition, et peut se commander ici).

Nous nous sommes entretenus avec Julien Rochedy de son ouvrage.

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Breizh-info.com : Question qui fâche : n’êtes-vous pas un peu jeune encore pour prétendre avoir compris et analysé l’œuvre de Nietzsche dans son ensemble ?

Julien Rochedy : J’ai commencé à lire Nietzsche quand j’avais quatorze ans. Cela fait donc plus de dix-huit ans ans que je le lis, et mieux, qu’il m’accompagne. De surcroît, je n’ai pas d’approche « universitaire » de son œuvre, ce qui rend la lecture de mon livre d’autant plus accessible.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous attire, vous fascine, chez le philosophe allemand ?

Julien Rochedy : Il a été mon maître pendant des années et je lui dois l’essentiel de ma vision du monde. J’aime la force de son écriture, l’amoralisme de ses idées, l’actualité brûlante de ses questions. Il est à la fois un roboratif dans le cadre d’un développement personnel exigeant, et une lumière pour éclairer les phénomènes qui nous entourent.

Breizh-info.com : Vous écrivez que nous vivons aujourd’hui l’apogée, ou plutôt l’acmé, de ce que Nietzsche avait vu et prévu en Europe, c’est-à-dire ?

Julien Rochedy : Nietzsche pose la question du nihilisme après l’évènement colossal de ce qu’il appelle « la mort de Dieu », c’est-à-dire la quasi-suppression de la religion dans les déterminants majeurs de notre civilisation. Les conséquences de cette « mort », à entendre d’un point de vue symbolique, peuvent être funestes pour les coupables de ce crime, à savoir les Européens. Nous vivons aujourd’hui l’acmé de ce nihilisme, dont l’un des symptômes est cette volonté radicale d’en finir avec notre civilisation, c’est-à-dire avec nous-mêmes.

Breizh-info.com : Au même titre que le marxisme semble aujourd’hui – eu égard à l’évolution de nos sociétés – en partie dépassé, la philosophie de Nietzsche ne l’est-elle pas également, lui qui a pensé en un autre temps, profondément différent ?

Julien Rochedy : Je crois au contraire que Nietzsche est plus actuel que jamais. Lui même disait qu’il ne serait vraiment compris que dans un siècle, autrement dit à notre époque. Nietzsche a vu la plupart des phénomènes qui allaient conduire à la situation que nous sommes en train de vivre. Maintenant arrive le moment de vérité : c’est au bord du précipice que nous pourrons nous sauver.

Breizh-info.com : En quoi votre ouvrage, Nietzsche et l’Europe, prolonge-t-il votre introduction à sa philosophie ? En quoi est-ce profondément d’actualité ?

Julien Rochedy : J’ai ajouté à mon introduction à la philosophie nietzschéenne « Nietzsche l’actuel » le mémoire que j’avais écrit durant mes années universitaires : « Nietzsche et l’Europe ». Il est très intéressant de lire celui qui se considérait comme un bon Européen, car au moment où l’Europe est en danger de mort, il est peut-être celui qui la connaissait le mieux, qui décrivit parfaitement les terribles menaces planant au dessus de sa tête, et qui révéla surtout les idées pour qu’elle se métamorphose.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

La contre-révolution de Thomas Molnar

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La contre-révolution de Thomas Molnar

par Juan Asensio

Ex: http://www.juanasensio.com

L’œuvre de Thomas Molnar, quand elle est traduite en français, ce qui n'est même pas le cas de l'ouvrage qu'il a consacré à Georges Bernanos, reste encore fort peu connue. Il faut s'en étonner et s'en affliger, car la lecture de l'ouvrage qu'il a consacré à la contre-révolution, en ces temps d'inflation des gloses universitaires, est un réel plaisir : tout est fluide, la moindre phrase n'est pas immédiatement flanquée d'une note s'étendant sur plusieurs pages et dévorant la substance même de l'ouvrage pour se perdre dans le pullulement fantomatique des langages seconds, et des langages au cube des langages seconds.

41ctVF9MiML._SX301_BO1,204,203,200_.jpgThomas Molnar ne s'embarrasse pas d'un inutile et poussif appareil de notes et, assez vite, précise sa pensée : évoquer la contre-révolution, c'est, analyser les raisons d'un échec historique, qui se répète jusqu'à nos jours. Il est d'autant plus intéressant et même amusant de constater que l'année de publication du livre de Molnar dans sa langue originale est celle où une révolution de boudoir germanopratin a fait vaciller le pouvoir français si ce n'est la France tout entière, révolution pour intellectuels de salon et demi-mondaines qui aujourd'hui encore reste aussi sacrée, pour tous ces vieux porcs devenus bourgeois (pardon : l'ayant toujours été, mais ayant confortablement arrondi leurs fins de mois), que le Saint-Suaire l'est pour un catholique.

L'échec de la contre-révolution est celui-là même sur lequel se conclut le livre de Molnar, qui écrit que la tâche des contre-révolutionnaires «n'est pas une tâche spectaculaire, elle ne connaît pas de victoire finale, elle obtient ses succès dans le cœur et l'esprit plutôt que sur le forum», car c'est «une tâche sans fin» qui consiste à simplement «défendre la société et les principes d'une communauté d'ordre» (1). Je sais bien que les esprits esthètes affirmeront, comme Thomas Molnar d'ailleurs, que cet échec de la contre-révolution signe non seulement sa grandeur manifeste mais sa réussite, y compris sociale puisque, bon an mal an, les sociétés que nous pourrions définir comme s'inspirant de principes contre-révolutionnaires, disons des sociétés dirigées d'une main de fer par des dictateurs de droite, malgré leurs exactions que je ne minimise en aucun cas (et sur lesquelles Molnar ne semble guère fixer son attention), auront tout de même massacré moins de millions d'hommes que les régimes communistes et autres sectes d'inspiration plus ou moins millénariste dans le monde.
 
Thomas Molnar semble tellement douter de l'échec de la contre-révolution qu'il écrit encore, évoquant un «nouveau Malaparte», la nécessité d'enseigner «aux contre-révolutionnaires quelque chose de mieux qu'une technique : il devrait apporter les paroles de l'esprit et de la vérité aux institutions occidentales» (p. 299), car son objectif premier n'est pas d'agir, «encore moins de dominer la situation sur le mode faustien, mais d'expliquer la nature intime de la relation présent-passé, de sorte que l'avenir ne vienne pas briser la continuité», continuité d'essence métaphysique puisque les contre-révolutionnaires «voient dans le péché originel l'explication de leur inquiétude première et de leur croyance actuelle dans l'immuabilité de la nature humaine» (p. 294). Il faudrait, en somme, imaginer le contre-révolutionnaire heureux sinon accompli, ce qu'il n'est que fort rarement, et capable de se contenter du rôle peu flatteur d'aiguillon, de grogneur jamais content puisqu'il doit constamment rappeler aux hommes les dangers qu'il y a à prendre des vessies pour des lanternes et des avenirs de fer pour des lendemains qui chantent.

I21123.jpgL'auteur explique l'échec historique de la contre-révolution par plusieurs raisons, que nous pouvons toutefois regrouper dans une seule catégorie, relative aux techniques de communication modernes, bien trop délaissées par les penseurs contre-révolutionnaires, «largement incapables d'utiliser des méthodes modernes, une organisation, des slogans, des partis politiques et la presse» (p. 179). C'est d'ailleurs grâce à leurs écrits que les révolutionnaires ont imposé leurs idées, jusque y compris dans le camp adverse : «Á mesure que les années passaient, les idées proposées par le parti révolutionnaire paraissaient de plus en plus attrayantes, non pas en raison de leurs mérites intrinsèques, mais parce qu'elles imprégnaient le climat intellectuel, acquéraient un monopole, isolaient les idées contraires en arguant de leur modération pour prouver leur impotence» (p. 59). Cette idée n'est à proprement parler pas vraiment neuve, puisque Taine puis Maurras l'ont développée avec quelques nuances, le premier critiquant la décorrélation de plus en plus prononcée entre la réalité et les discours évoquant cette dernière (2), le second affirmant que la Révolution française ne s'était pas produite le 14 juillet 1789 mais, comme l'écrit Molnar, qu'«elle s'est faite bien avant au tréfond[s] de l'esprit et de la sensibilité populaires, imprégnés des écrits des philosophes» (p. 65). D'une certaine manière, cette thèse fut aussi développée par le général Giraud qui dans un article paru durant l'été 1940 attribua une partie de la défaite française à la littérature, coupable à ses yeux d'avoir sapé les bases de la nation, puis par Jean Raspail dans son (trop) fameux Camp des Saints. Ne perd que celui qui, secrètement, a déjà perdu, tel est le drame intime de tout contre-révolutionnaire.
Plusieurs fois, Thomas Molnar nous expliquera que les révolutionnaires ont su imposer leurs vues, non seulement parce qu'elles paraissaient moins paradoxales que celles des contre-révolutionnaires (3), mais surtout parce qu'ils ont su se rendre maîtres des techniques modernes de communication je l'ai dit et, aussi, qu'ils sont parvenus à faire accepter du plus plus grand nombre leurs idées et analyses : «Il faut distinguer entre les intellectuels qui forment les concepts révolutionnaires et ceux qui viennent à leur appui en amplifiant leur voix, en allongeant leurs griffes, en élargissant leur public, en préparant ce dernier à recevoir des idées qu'il n'aurait autrement considérées qu'avec méfiance ou indifférence» (p. 96). Thomas Molnar ne cessera d'insister sur le rôle essentiel que jouent non pas les théoriciens de la révolution, mais ses relais, issus de la classe moyenne précise-t-il : «La considération dans laquelle on tient la révolution à notre époque vient principalement de la pénétration progressive des idées d'extrême gauche dans les classes moyennes. Celles-ci les cultivent pour les répandre ensuite dans toutes les directions par tous les moyens de communication disponibles. L'intellectuel issu d'une classe moyenne représente, en tant que membre de la république des lettres, aussi bien individuellement que sur le plan corporatif, un banc d'essai et un champ de bataille pour ces idées; il n'a pas même besoin de faire du prosélytisme : sa profession de professeur, d'écrivain, de politicien ou de journaliste conserve ces idées en vitrine, tandis que la considération dont il bénéficie, reflet de valeurs et d'une conduite plus traditionnelles, témoigne pour la justesse ou du moins la pertinence de ses propos» (pp. 99-100).

9782825102695-xs.jpgIl serait pour le moins difficile de dénier à Thomas Molnar la justesse de tels propos, y compris si nous devions tracer quelque parallèle avec notre propre époque, où triomphent ces «intellectuels des classes moyennes» (p. 108) qui à force de cocktails et de mauvais livres cherchent à s'émanciper de leur caste, pour fréquenter les grands, ou ceux qu'ils considèrent comme des grands, tout en n'affectant qu'un souci fallacieux de ce qu'ils méprisent au fond par-dessus tout et qu'ils sont généralement vite prêts à qualifier du terme méprisant (dans leur bouche) de peuple. Ce peuple est instrumentalisé, et ce n'est que par tactique que les intellectuels révolutionnaires peuvent donner l'impression de le flatter, voire de le respecter : «Ce qui est essentiel, les révolutionnaires ont rapidement compris que bien que 1789 ait ouvert la porte du pouvoir aux masses, celles-ci ne l'utiliseront jamais pour elles-mêmes, mais permettront seulement qu'il passe entre les mains de ces nouveaux privilégiés que sont les entraîneurs de foules, les faiseurs d'opinion et les idéologues» (p. 119). Finalement, la révolution n'est pas grand-chose, si nous nous avisions de la séparer de ses béquilles, que Thomas Molnar appelle «sa méthode de propagation dans tous les coins de la société» (p. 110) et, surtout, l'élevage quasiment industriel de ces intellectuels si remarquablement définis par Jules Monnerot.

Il y a plus tout de même que la simple réussite, fut-être réellement remarquable, d'une politique médiatique ou de ce que nous appellerions actuellement une campagne de presse ou d'opinion, et ce plus réside dans les différences fondamentales qui existent entre la révolution et la contre-révolution ou plutôt, nous le verrons, entre le style révolutionnaire et le style contre-révolutionnaire. Thomas Molnar explique l'échec des contre-révolutionnaires en distinguant la révolution de la contre-révolution, et en précisant que : «la tâche d'incarner la marche du progrès peut être confiée à d'autres mains, mais du point de vue privilégié de l'utopie, il n'est aucun risque de la voir abandonnée. Et pour la raison exactement opposée il semble que les contre-révolutionnaires, cherchant à préserver les structures existantes, s'adressant à la réalité concrète, créent toujours l'impression de défendre quelque chose de temporaire. C'est le mouvement qui constitue le véritable substratum de la philosophie révolutionnaire telle qu'elle s'affiche; une conception immobiliste des choses est considérée comme retardataire, anti-historique» (pp. 124-5) bref, vouée à l'échec. Quelques pages auparavant, l'auteur a pris le soin de séparer les deux frères ennemis en évoquant leur style respectif : «C'est l'insolite qui confère sa popularité au style révolutionnaire; le contre-révolutionnaire respecte les règles établies pour l'usage des mots, des objets, des couleurs, des idées, les règles de syntaxe, les règles du raisonnement rigoureux; il prend la vie au sérieux parce qu'il est convaincu qu'un pouvoir supérieur l'a ordonnée. En conséquence, il croit qu'une idée clairement exprimée n'a pas besoin de publicité, qu'elle est protégée par une providence spéciale qu'il serait presque irrévérencieux de renforcer par trop de persuasion. Par contraste, le révolutionnaire cultive les associations fortuites de mots, d'idées ou de couleurs, il est prêt à sacrifier l'expérience et la raison à la nouveauté et aux produits de l'émotion ou des sensations bizarres» (pp. 113-4).

9781560007432_p0_v3_s550x406.jpgL'écrivain contre-révolutionnaire, quoi qu'il affirme, reste irrévocablement marqué au fer du provincialisme et, précise Thomas Molnar, est accablé par la mauvaise conscience de ceux «qui n'ont pratiquement jamais entendu répéter leurs paroles, vu reprendre leurs idées» (p. 174) : «il ne représente au regard de l'histoire qu'un moment peut-être brillant, mais passé, donc isolé, déposé loin du lit principal du fleuve» (p. 122), alors que, en face de lui, vainqueur qui n'a même pas eu besoin de mener un combat, se dresse l'intellectuel révolutionnaire, un de ces hommes «perpétuellement déchirés entre l'action et la réflexion, le bureau du philosophe et les barricades du révolutionnaire, la prose résignée du sceptique et l'allure de David devant Goliath, le mépris de l'esthète devant le chaos et l'enthousiasme du guerillero dans le feu de l'action» (pp. 126-7), description qui pourrait sans aucune difficulté s'appliquer à la majorité de nos propres penseurs révolutionnaires et même, sans doute, aux rares qui font profession de penseurs contre-révolutionnaires ou, disent les pions universitaires, d'antimodernes.

Un autre tort grève la pensée contre-révolutionnaire, qui constitue, selon Thomas Molnar, la thèse de son livre : si le révolutionnaire fait rêver, le contre-révolutionnaire n'est qu'un emmerdeur, un empêcheur d'utopiser en rond : «l'échec général de la contre-révolution est dû à sa trop grande préoccupation du concret, qu'il s'agisse des faits ou de la nature humaine» (p. 173, l'auteur souligne). En effet, les thèses contre-révolutionnaires, «aussi bien pour Burke, Maistre ou Maurras, commencent avec l'affirmation que l'homme est limité (par ses capacités, son expérience, son lieu et sa date de naissance, les idées propres à son environnement), qu'il est donc mieux fait pour s'occuper de problèmes particuliers, dont il possède une connaissance concrète». Cette «approche conservatrice», précise Thomas Molnar, se définit par la «restriction de l'activité à l'environnement immédiat; le manque d'intérêt pour la structure d'ensemble de cet environnement; une préférence pour les détails; une conception du corps social comme étant essentiellement dérivé du passé; et le concept de liberté non pas dissout dans l'égalité mais compris comme une garantie des libertés et de la diversité locales» (pp. 166-7).

Parvenu à ce stade de son développement, Thomas Molnar a conscience qu'il lui faut différencier le contre-révolutionnaire de ce qu'il appelle l'extrémiste de droite, car «seul un siècle et demi de frustration l'a conduit au désespoir et à la peur; son attitude antidémocratique ne fait qu'un avec sa loyauté à l'égard du principe monarchique, si bien qu'il lui était naturel de tenir ce raisonnement, qu'au fur et à mesure que la démocratie et les partis affaiblissent la nation et en ébranlent l'esprit, la nécessité se fait davantage sentir de trouver un souverain ou un substitut temporaire, qui abolirait les partis, limiterait la sphère de la démocratie et restaurerait l'unité nationale» (pp. 217-8). Une nouvelle fois, Thomas Molnar recourt à l'explication par les médias, dont l'usage a été génialement monopolisé par les révolutionnaires, pour expliquer la «frustration ressentie par les contre-révolutionnaires» (p. 218). Assez étrangement, Thomas Molnar rapproche deux noms que tout oppose, ce qu'il n'oublie pas d'ailleurs de signaler, Adolf Hitler et Karl Kraus, deux hommes qui «concevaient le danger d'un déclin de la civilisation presque de la même manière, compte tenu du vocabulaire brutal du premier et de la subtile acuité du second» (p. 219). L'un et l'autre en tout cas illustrent selon Molnar «le type du diagnostic contre-révolutionnaire» (p. 221) mais aussi, bien sûr, deux formes d'échec, la pensée et la culture contre-révolutionnaires «n'existant qu'à l'extérieur de l'univers dominant du discours» qui est, en somme, un «monopole révolutionnaire» (p. 227), les révolutionnaires étant par ailleurs «constamment sur le pied de guerre» comme une «petite bande d'utopistes entourée de son public de semi-intellectuels», alors que «les contre-révolutionnaires sont divisés en un grand nombre de groupes, qui, tout en partageant les mêmes idées, ne partagent pas la même conscience de la menace qui pèse sur elles» (pp. 240-1).

Notes

(1) Thomas Molnar, La contre-révolution (The Counter Revolution, traduction de l'anglais d'Olivier Postal Vinay, Union Générale d’Éditions, 10/18, 1972), p. 306 et dernière.

(2) Thomas Molnar condense sont propos dans une formule frappante : «L'édifice monarchique s'écroula sous les coups de canon des marchands de formules» (p. 68).

mercredi, 02 septembre 2020

Georges Sorel et la violence défendable

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Georges Sorel et la violence défendable

Ex: http://antoinechimel.hautetfort.com

Abordons la notion de violence à travers l’exemple intéressant d’une pensée socialiste intègre ; à savoir celle de Georges Sorel, liant, surtout dans son ouvrage Réflexions sur la violence (1906), une violence jugée bénéfique avec les vertus suivantes, retrouvable dans l'éthique de la chevalerie, chère au célèbre écrivain et politique André Malraux, qu'il retrouvait également dans le bushido :
– politesse, bienveillance, compassion et générosité (les unes pouvant, de la première à la dernière, s’imbriquer aux autres) dans la conscience d’un bon sens et d’un héritage populaire local, régional et national conçu comme précieux ;
– loyauté, fidélité à soi (honneur)
et droiture (rectitude : rigueur et ouverture d’esprit), fiabilité, sincérité. Tout ceci amène au refus de la servitude et de la capitulation (se démettre plutôt que se soumettre) et fait naturellement appel au courage.

9782825119709_1_75.jpgCar peut-il y avoir violence dans la maîtrise de soi – alors non écrasée par l’audace – et justifiée par le courage de l’homme moral et révolté ?


Georges Sorel (1847-1922), philosophe et sociologue français, grand théoricien du syndicalisme révolutionnaire inspiré à la fois du marxisme et de l’anarchisme, idéalisait le prolétaire chez qui il relevait un courage particulier : celui de défendre son honneur tel un héros détenant une certaine morale ouvrière (au temps de Sorel, les prolétaires étaient très généralement des ouvriers).


Sorel opposait farouchement le prolétariat à la bourgeoisie, la seconde comprenant ses « grands penseurs » dont on « pourrait se demander si toute la haute morale […] ne serait pas fondée sur une dégradation du sentiment de l'honneur » (citation tirée des Réflexions sur la violence).


Dans un autre ouvrage, La Mort de Socrate, le philosophe en question parle de la « démoralisation extrême » de ces classes sociales pouvant se passer de travailler et/ou vivant des privilèges matériels et financiers des pouvoirs économiques et politiques.


À partir de là, le socialiste révolutionnaire justifie son attachement à la notion de travail – qu’il voit comme force nécessaire de production et de création – ainsi que l’usage de la violence à condition qu’elle ne soit pas gratuite mais qu’elle contribue bien à l’autonomie de la classe ouvrière. D’où ces propos : « Répondre par des coups aux avances des propagateurs de paix sociale, cela n’est pas assurément conforme aux règles du socialisme mondain [...] mais c’est un procédé très pratique pour signifier aux bourgeois qu’ils doivent s’occuper de leurs affaires et seulement de cela. » (Réflexions sur la violence) Pour Sorel, il en va tout bonnement de la sauvegarde de la moralité. Le socialisme de cet homme est révolutionnaire par sa validation de la lutte des classes qui, selon le philosophe Julien Freund (1921-1993), renoue « avec les traditions de l'héroïsme, de la générosité et des formes chevaleresques d'autrefois ». Ce socialisme est donc critique à l’égard de celui du célèbre meneur socialiste de l’époque Jean Jaurès jugé comme quelqu’un de trop mou sur le plan de la transcendance et manquant de radicalité. « Jaurès aurait dit : « Je n’ai pas la superstition de la légalité. Elle a eu tant d’échecs ! Mais je conseille toujours aux ouvriers de recourir aux moyens légaux ; car la violence est un signe de faiblesse passagère. » (Réflexions sur la violence) (1)


Freund nous informe, de surcroît, que la violence que préconise Sorel est « celle de l'audace du soldat, capable de se sacrifier au service de la collectivité et de sa transformation éthique ». Le révolutionnaire incapable de « l'audace décrite dans les épopées » peut « tirer un trait sur la révolution » ; même s’il ne s’agit pas, pour Sorel, de « justifier les violents, mais de savoir quel rôle appartient à la violence des masses ouvrières », comme il l’écrit dans La décomposition du marxisme en 1908.


Il critique ainsi la démocratie elle-même dans la mesure où la seule visée morale de celle-ci est le pacifisme ; elle ne propose, autrement dit, aucune vision particulière du progrès moral dont dépend pourtant le progrès social. Devenant démocratie d’opi-nions et de marché – donc démocratie bourgeoise et libérale –, son pouvoir est axiologiquement neutre (2), pour reprendre un concept du sociologue Max Weber abordé dans mon ouvrage L’Anarque. La démocratie, perçue comme telle, n’incarne alors aucune vertu citée dans la partie précédente. Pire encore, dans le cas où ses représentants – la critique sorélienne se faisant surtout sur le parlementarisme démocratique – se sentent en danger, ils peuvent user d’une violence qui, elle, sera « cruelle et brutale » (expression de Freund) donc illégitime.


9781511463447_p0_v1_s1200x630.jpgOpposé à elle, le socialisme doit donc constituer une éthique avant tout, c’est-à-dire – dans les mots de Freund – « une con-duite de la vie, une manière de retrouver le sens de l'honneur, de la noblesse d'âme, de l’héroïsme et du sublime ». L’opposition totale au capitalisme ne se fait pas simplement économiquement ou socialement mais aussi moralement et spirituellement. Nous pouvons, par conséquent, qualifier le socialisme de Sorel d’idé-aliste. Dans Revue de Métaphysique et de Morale en 1899, ce sociologue nous dit : « Le but final n'existe que pour notre vie in-térieure [...] il n'est pas en dehors de nous ; il est dans notre propre cœur. »


En résumé, Sorel conçoit la violence comme un moyen de la morale pratique socialiste, en précisant que cette violence n’est, pour reprendre des termes de Freund, ni « brutalité bestiale »


ni « rage destructrice » ni « haine aveugle » mais « l'expression d'une volonté consciente des prolétaires qui traduisent leurs idées en actes ». Car l’éthique de ces derniers « s'éprouve dans des actes, elle exige la force de caractère individuelle, le sens de la responsabilité et du courage collectif, justement parce qu'elle violente ainsi les excuses intellectuelles ». Par exemple, la grève générale érigée en mythe doit être salutaire pour l’homme moral. Puisque, malgré certains préjugés contemporains, celui-ci, selon Freund en parlant toujours des idées de Sorel, n'est pas voué à la « niaiserie » ni au « sentiment de culpabilité humanitariste » ni à la « pleurnicherie sur les vicissitudes humaines ».


Pourquoi préférer la grève générale aux autres grèves, spécialement contextualisées et localisées ? Tout simplement parce que les deuxièmes ne font jamais trembler réellement et totale-ment la classe supérieure. Sorel nous dit dans ses Réflexions sur la violence : « Je comprends que ce mythe de la grève générale froisse beaucoup de gens sages à cause de son caractère d’infinité. […] Tant que le socialisme demeure une doctrine entière-ment exposée en paroles, il est très facile de le faire dévier vers un juste milieu ; mais cette transformation est manifestement impossible quand on introduit le mythe de la grève générale, qui comporte une révolution absolue, […] qui donne au socialisme une valeur morale si haute et une si grande loyauté. »


22532583001.jpgPrécisons que, dans le même ouvrage, Sorel défend le concept de mythe en tant que tel car les mythes, telles des allégories entretenant l’union et la mobilisation d’un groupe humain, sont des « moyens d’agir sur le présent ». Ensuite, « toute discussion sur la manière de les appliquer matériellement sur le cours de l'histoire est dépourvue de sens. C'est l'ensemble du mythe qui importe seul ».


En particulier, le mythe de la grève générale est celui « dans lequel le socialisme s'enferme tout entier, c'est-à-dire une organisation d'images capables d'évoquer instinctivement tous les sentiments qui correspondent aux diverses manifestations de la guerre engagée par le socialisme contre la société moderne ». Ainsi, il n’est pas « utile de raisonner sur les incidents qui peu-vent se produire au cours de la guerre sociale et sur les conflits décisifs qui peuvent donner la victoire au prolétariat ; alors même que les révolutionnaires se tromperaient, du tout au tout, en se faisant un tableau fantaisiste de la grève générale, ce tableau pourrait avoir été, au cours de la préparation à la révolution, un élément de force de premier ordre, s'il a admis, d'une manière parfaite, toutes les aspirations du socialisme et s'il a donné à l'ensemble des pensées révolutionnaires une précision et une raideur que n'auraient pu leur fournir d'autres manières de penser ».

Une dernière remarque : en raison de sa conception de la violence, Sorel s’opposera à la philosophie des Lumières étant à l’origine de la démocratie parlementaire qu’il dénonce et vouant généralement un culte au pacifisme qui dépendrait du commerce (justification de l’existence du capitalisme).


Je termine cette partie avec des propos de Sorel issus de la fin de ses Réflexions sur la violence. Intéressants dans tous les cas, ils peuvent sembler au mieux idéalistes, au pire irréalistes et désuets compte tenu notamment de l’affaiblissement, en Occident, de la conscience révolutionnaire authentique par le développement du secteur tertiaire et l’expansion du capitalisme moderne soutenue par la puissance des organisations politiques et économiques supranationales. « La violence prolétarienne a une tout autre signification historique que celle que lui attribuent les savants superficiels et les politiciens ; dans la ruine totale des institutions et des mœurs, il reste quelque chose de puissant, de neuf, d'intact, c'est ce qui constitue, à proprement parler, l'âme du prolétariat révolutionnaire ; et cela ne sera pas entraîné dans la déchéance générale des valeurs morales, si les travailleurs ont assez d'énergie pour barrer le chemin aux corrupteurs bourgeois, en répondant à leurs avances par la brutalité la plus intelligible […] C'est à la violence [prolétarienne] que le socialisme doit les hautes valeurs morales par lesquelles il apporte le salut au mon-de moderne. »


Toujours est-il qu’avec la crise économique actuelle et l’effondrement économique qui nous pend au nez, les mœurs et institutions artificielles érigées par les mondialistes peuvent bel et bien tomber en « ruine totale ». L’espérance se situe alors dans toutes les composantes populaires qui parviennent encore à résister tant bien que mal à ces précédentes mœurs et institutions, à vivre dans la Décence commune (contre la précédente déchéance commune). Décence commune, ou ordinaire : concept de l’écrivain britannique George Orwell (comme quoi, un Georges peut en cacher un autre) redéfini par le philosophe contemporain Jean-Claude Michéa comme notamment un « mixte, historiquement constitué, de civilités traditionnelles et de dispositions modernes qui ont jusqu’ici permis de neutraliser une grande partie de l’horreur économique ». (L’Enseignement de l’ignorance).


NOTES

(1) Les « procédés anarchistes » contre les « grands pontifes socialistes »
Georges Sorel, en accord avec les anarchistes méprisant les politiciens socialistes, aurait souscrit, je pense, aux propos suivants d’Émile Henry (1872-1894), jeune militant anarchiste guillotiné à la suite d’attentats dont il était l’auteur : « J’avais suivi avec attention les événements de Carmaux. Les premières nouvelles de la grève m’avaient comblé de joie : les mineurs paraissaient disposés à renoncer aux grèves pacifiques et inutiles, où le travailleur confiant attend patiemment que ses quelques francs triomphent des millions des compagnies. Ils semblaient entrés dans une voie de violence qui s’affirma résolument le 15 août 1892. Les bureaux et les bâtiments de la mine furent envahis par une foule lasse de souffrir sans se venger : justice allait être faite de l’ingénieur si haï de ses ouvriers, lorsque des timorés s’interposèrent. Quels étaient ces hommes ? Les mêmes qui font avorter tous les mouvements révolutionnaires, parce qu’ils craignent qu’une fois lancé le peuple n’obéisse plus à leurs voix, ceux qui poussent des milliers d’hommes à endurer des privations pendant des mois entiers, afin de battre la grosse caisse sur leurs souffrances et se créer une popularité qui leur permettra de décrocher un mandat – je veux dire les chefs socialistes – ces hommes, en effet, prirent la tête du mouvement gréviste. On vit tout à coup s’abattre sur le pays une nuée de messieurs beaux parleurs, qui se mirent à la disposition entière de la grève, organisèrent des souscriptions, firent des conférences, adressèrent des appels de fonds de tous les côtés. Les mineurs déposèrent toute initiative entre leurs mains. Ce qui arriva, on le sait. La grève s’éternisa, les mineurs firent une plus intime connaissance avec la faim, leur compagne habituelle ; ils mangèrent le petit fonds de réserve de leur syndicat et celui des autres corporations qui leur vinrent en aide, puis au bout de deux mois, l’oreille basse, ils retournèrent à leur fosse, plus misérables qu’auparavant. Il eût été si simple, dès le début, d’attaquer la compagnie dans son seul endroit sensible, l’argent ; de brûler le stock de charbon, de briser les machines d’extraction, de démolir les pompes d’épuisement. Certes, la compagnie eût capitulé bien vite. Mais les grands pontifes du socialisme n’admettent pas ces procédés là, qui sont des procédés anarchistes. À ce jeu il y a de la prison à risquer, et, qui sait, peut être une de ces balles qui firent merveille à Fourmies. On y gagne aucun siège municipal ou législatif. Bref, l’ordre un instant troublé régna de nouveau à Carmaux. La compagnie, plus puissante que jamais, continua son exploitation et messieurs les actionnaires se félicitèrent de l’heureuse issue de la grève. Allons, les dividendes seraient en-core bons à toucher. »

(2) Une violence défendable car opposée aux pacifismes insidieux
Chez Max Weber, la neutralité axiologique est fondamentalement l’attitude du sociologue « n’émettant aucun jugement de valeur dans ses travaux », autrement dit, devant « prendre en compte, sans jugement personnel, les valeurs morales, les mœurs et les coutumes concernées dans les rapports sociaux qu’il analyse » (L’Anarque).
La neutralité axiologique de l’État libéral signifie, sinon, que, sur « le plan des valeurs (morale, éthique, religion), […] il ne doit à aucun moment incarner ni donner un jugement » (L’Anarque). Ce qui ne veut pas dire que l’État libéral est « apolitique ».

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À notre époque et sous la houlette de la gauche libérale – donc, entre autres, du politiquement correct –, la neutralité axiologique sert à une pacification idéologique de la société et laisse libre cours à une « pacification » par le commerce qui ravit la droite libérale. Je mets des guillemets car, si officiellement la mondialisation se veut « heureuse » par le libre échange intégral, les choses sont différentes dans le quotidien des classes labo-rieuses. La pacification en question débouche plutôt, concrète-ment, dans un asservissement populaire par notamment le consumérisme et le salariat généralisés. L’homme lui-même devient marchandise – donc outil de consommation – puisqu’il doit sa-voir « se vendre » sur le marché du travail, stimulant les règles anti-libertés d’une concurrence acharnée. En réalité, nous évoluons donc bien moins sous le règne de « la paix par le commerce » que sous celui d’une violence économique qui déshumanise.

À savoir aussi qu’une politique de gauche peut parfois engendrer plus de violence économique qu’une politique de droite dans la mesure où, dans les couches populaires, la pilule est censée mieux passée sous l’étiquette « de gauche ». Car il existe ces refrains intellectuels et, plus globalement, cette pseudo-éthique moderne intégrés dans une idéologie du progrès, nommée progressisme, actuellement dominante et publiquement portée par les appareils politiques dits « de gauche ».
Nous pouvons résumer ce double processus de pacification dans la formule suivante : la gauche est l’idéologie et la droite le commerce. En même temps, je peux dire que le commerce idéalisé en Loi du Marché relève aussi d’une idéologie. Je dirais cependant qu’elle est surtout une stratégie économique de l’hyperclasse dans le but d’asseoir sa domination à la fois économique et politique – puisqu’elle contrôle les ficelles de la « politique politicienne » pour, justement, faire mieux passer la pilule précédente. (L’hyperclasse comprend les dirigeants des organismes économiques inter-nationaux, « les patrons de multinationales, ceux des principaux groupes pétroliers et des grandes banques mondiales (l’aristocratie financière), et ces intellectuels et économistes en tous genres, se voulant déracinés pour s’assurer d’être en dehors de toute sensibilité morale qui compromettrait leur mépris des réalités sociales élémentaires et des spécificités culturelles de tel ou tel peuple ».)
Une remarque historique : une forme de progressisme a donné le pacifisme de gauche d’entre les deux guerres mondiales du XXe siècle. Le fameux « jamais plus la guerre ! » comme mot d’ordre de ce pacifisme a freiné, chez un certain nombre de ses représentants, l’entrée en résistance voire amené à la collaboration avec les Nazis. À l’inverse, des gens issus de la droite, ne suivant pas de doctrine particulière, ont su répondre naturellement et plus facilement à l'appel de la liberté, aussi bien extérieur à eux (Charles De Gaulle) qu'intérieur (instinct de révolte, fibre anarchique).
Quant à l’Union européenne, ne repose-t-elle pas sur ce précédent mot d’ordre en ayant vendu, telle une piqûre de rappel pacifiste s’assurant d’assommer les démocraties nationales, le libre échange intégral – institutionnalisant une liberté du commerce adaptée à la modernité du néo-capitalisme – comme forcé-ment vertueux, censé nous protéger de toute guerre intra-européenne ?

Contre leur rage de détruire : pouvons-nous encore nous défendre ?

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Contre leur rage de détruire : pouvons-nous encore nous défendre ?

par Nicolas Bonnal

Nous sommes en face de la plus belle destruction créatrice, pour reprendre l’expression luciférienne du regrettable Schumpeter, de notre histoire humaine. Des élites veulent détruire les peuples et les économies, et veulent les remplacer par un grand projet « créateur » nommé le Grand Reset. Et comme nous sommes en démocratie en occident, terre présumée des grandes libertés, personne ou presque n’ose se défendre ou réaliser ce qui se passe : on masque, on ruine, on séquestre, on tabasse, on militarise, et tout le monde se la ferme, comme au cours des deux premières guerres mondiales, quand les opinions publiques occidentales ont gobé les propagandes imposées (Bernays). Les Français eux comme dit Céline restent « parfaitement enthousiastes », fidèles à leur habitude. Zinoviev a raison et le citoyen occidental est le plus abruti de l’histoire. Seulement voilà nous sommes mêlés à son sort titanesque. Zinoviev :

« Nous sommes dans une époque post idéologique mais en réalité la supra idéologie du monde occidental diffusée au cours des 20 dernières années est bien plus forte que l’idéologie communiste ou nationale-socialiste. Le citoyen occidental est bien plus abruti que ne l’était le soviétique moyen par la propagande communiste. »

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Guy Debord disait la même chose dans ses commentaires :

« Le spectaculaire intégré a fait mieux, avec de très nouveaux procédés, et en opérant cette fois mondialement. L’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire ; en tout cas il est devenu impossible de faire savoir qu’on en rit. »

Jamais l’expression « d’élites hostiles » (Kevin Macdonald) n’a été si juste qu’aujourd’hui. Les élites occidentales (guerres, contrôles, impôts, répressions) ont rarement été bienveillantes, sauf pendant la guerre froide (Zinoviev) et on juge les gens à leur mouvement, pas à leur couleur, comme dans le jeu d’échecs du prisonnier (épisode « checkmate »). Mais l’expression est très juste, on l’a vu au moment des gilets jaunes. En France les élites sont devenues haineuses et odieuses.

 Tous les écrivains spécialistes de ces questions nous mettaient en garde contre ces mêmes élites depuis les années 60 et 70 quand les agendas malthusiens, technophiles et écologistes se sont mis en place avec deux ou trois objectifs prioritaires, d’ailleurs assez puérils (puérils ou sataniques ?) : dépeupler, contrôler, dépolluer. Tout cela devient possible avec la révolution informatique qui permet aux élites occidentales si bien étudiées par Michel Foucault de parachever leur obsession séculaire de surveillance et de contrôle des populations. Je le cite pour l’exemple, car des ignares en matière de déconstruction l’insultent sans même le lire :

« Espace découpé, immobile, figé. Chacun est arrimé à sa place. Et s’il bouge, il y va de sa vie, contagion ou punition. L’inspection fonctionne sans cesse. Le regard partout est en éveil…Tous les jours, l’intendant visite le quartier dont il a la charge, s’enquiert si les syndics s’acquittent de leurs tâches, si les habitants ont à s’en plaindre; ils « surveillent leurs actions ». Tous les jours aussi, le syndic passe dans la rue dont il est responsable; s’arrête devant chaque maison; fait placer tous les habitants aux fenêtres (ceux qui habiteraient sur la cour se verraient assigner une fenêtre sur la rue où nul autre qu’eux ne pourrait se montrer) ; appelle chacun par son nom; s’informe de l’état de tous, un par un…Chacun enfermé dans sa cage, chacun à sa fenêtre, répondant à son nom et se montrant quand on lui demande, c’est la grande revue des vivants et des morts. »

Tout cela pour décrire le bon vieux temps de Louis XIV et de l’Ancien Régime…Jésuites (avec ce pape décalé on est servis), caserne, hôpital, voilà ce que devient notre ordinaire. J’oubliai le poste de police et la marque théâtrale et baroque du masque.

Ici cela va devenir permanent et facilité par les technologies de l’information…Un rappel aussi sur la Chine que des antisystèmes pas trop informés nous présentent comme le modèle à suivre. La Chine présente un vieux modèle de bureaucratie totalitaire dirigée par des eunuques (l’idéologie du genre et l’avortement à neuf mois ça vous dit ?), alors citons Michel Maffesoli :

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« Dans son livre La bureaucratie céleste, l’historien de la Chine antique, Etienne Balazs, souligne la prédominance des eunuques dans l’organisation de l’Empire. Ne pouvant procréer ils élaborent une conception du monde dans laquelle un ordre abstrait et totalement désincarné prédomine. L’élément essentiel étant la surveillance généralisée. En utilisant, d’une manière métaphorique cet exemple historique, on peut souligner que la mascarade en cours est promue par la « bureaucratie céleste » contemporaine dont l’ambition est stricto sensu d’engendrer une société aseptisée dans laquelle tout serait, censément, sous contrôle. Et en reprenant la robuste expression de Joseph de Maistre, c’est toute « la canaille mondaine » qui sans coup férir s’emploie non pas à faire des enfants, mais à infantiliser la société : il faut en effet noter que pas un parti politique n’a osé s’élever contre le port du masque généralisé. »

ob_48b1cb_chesterton-portrait.jpgCette gestion par les eunuques et les féministes est aujourd’hui parfaitement appliquée dans le monde occidental. Comme je l’ai montrée ailleurs elle était entrevue par Chesterton dans son livre What I saw in America, qui commence par un intense contrôle aux frontières…

Mais revenons à notre sujet : comment nous défendre. Il va falloir faire vite car le système des élites hostiles de Davos, du Potomac, de Bruxelles et de la Silicon Valley veut vraiment détruire. Tout sera mis en place l’an prochain ou dans quelques années. J’ai montré que tous les films de dystopie se passaient autour des années 2020 (Mad Max, Blade runner, Soleil vert, 2019 la chute de New York…) :

Le système procède par destruction, anéantissement. Liliane Held-Khawam :

« Cette aberration, qui consiste à prendre du réel à des individus en leur cédant du néant, est en train de mener la planète à la faillite généralisée. Une fin inéluctable prévue par le concepteur du modèle économique Milton Friedman puisque celui-ci avait prévu l’hélicoptère monétaire qui consiste à remettre à tout un chacun un Revenu universel.

Le Revenu universel devient indispensable quand le marché planétaire n’existe plus, qu’il est tenu par des oligopoles/des cartels/ des monopoles. De fait, à l’heure actuelle, seules les entreprises PME et commerces très sains (détenant des coussins de sécurité) peuvent encore prétendre à une certaine liberté d’entreprendre hors des griffes des banquiers. »

Mais ceci c’était avant! »

Comment leur échapper ? Car ce sera le vaccin pour une bouchée.

Nous sommes tous dépendants du système, de son informatique, de son électricité, de ses banques, de ses villes, de son eau courante et du reste. Comment lui échapper alors quand il voudra nous pucer après nous avoir ruinés et peu à peu (c’est le plus grave) dévitalisés, découragés? Faut-il fuir dans leur campagne ? J’ai plusieurs amis comme cela, qui vivent d’ailleurs plus confortablement que les bobos parigots dans leur cambrousse, en Bourgogne ou en Andalousie, ont un puits, des animaux herbivores, des arbres fruitiers, possèdent un groupe électrogène (excellent pour échapper à EDF, mais il faut de l’essence). On peut avoir ses armes, bien s’entendre avec ses voisins, imaginer une communauté, etc. Ce modèle à la mode un temps en Amérique du temps des milices, on n’en parle plus. On n’en parle plus, ou il a disparu du fait de la traque et de la répression ?

Beaucoup recommandent d’acheter de l’or… Il y a dix ans déjà dans sa merveilleuse entrevue Lucien Cerise déclarait :

arton24817.jpg« Il faut laisser le moins d’argent possible à la banque, ou alors dans des banques non-occidentales. Le bank run complet est un idéal vers lequel il faut tendre, mais il est difficilement praticable pour la plupart des gens. Il faut essayer quand même de dé-virtualiser nos biens et de re-matérialiser notre capital au maximum, par exemple, dans les métaux précieux ou l’immobilier. Si on n’a pas beaucoup d’argent, acheter des objets utiles pour le bricolage, des denrées alimentaires non périssables, des graines et des semences, ou un petit terrain, voire un garage, une cave, un grenier, un comble, un box. Bref, convertir tout ce qui n’a qu’une valeur d’échange, une valeur fiduciaire, sous format papier ou numérique, en choses à valeur d’usage, valeur réelle et concrète. »

Face à la guerre d’extermination menée par le capital, les bureaucrates et leur techno-nazisme Lucien déclarait encore :

« Dans l’associatif, s’investir dans divers mouvements, les « villes en transition », la relocalisation, le survivalisme (à condition qu’il abandonne ce qui reste en lui d’égoïsme concurrentiel libéral), les monnaies alternatives et complémentaires, où l’on apprend à s’organiser concrètement en dehors du capitalisme. La reconquête locale d’une souveraineté alimentaire, énergétique, puis économique et politique permet d’améliorer la résilience, la capacité de résistance aux chocs infligés par le capitalisme et son mode de fonctionnement par la crise, la délocalisation et le déracinement. Comme disait Sun-Tzu, « Gagner, c’est rester en vie ». Tant que nous sommes en vie, quelles que soient les conditions de cette vie, l’ennemi n’a pas gagné. Donc nous ne perdons pas. Donc nous gagnons. »

Je ne suis ni jeune ni optimiste et je compte des imbéciles innombrables : je vois quand même bien le système triompher. La police est devenue barbare en France et ailleurs ; l’armée est mobilisée ; 90% des gens ne remettent jamais en cause la narrative des médias oligarques et gouvernementaux ; la jeunesse est absorbée…

51WoeSfhuUL._AC_SY445_.jpgDans le bon film Bourne Legacy on voit des drones lanceurs de missiles anéantir un B.A.D. de luxe au fin fond de l’Alaska, alors… Le système peut et pourra aussi faire des exemples : on tabasse déjà des couples et des mères de famille, des jeunes filles avec la bénédiction des surréelles néo-féministes, alors on peut à terme pratiquer les assassinats ciblés, les exterminations pour l’exemple, les massacres gratuits. Cela peut servir à liquider des contrevenants-terroristes, les rebelles disait Jünger qui après la guerre précédente sentait la menace venir, et à démotiver les autres dans le sens du vaccin de Bill Gates si bien décrit à Berlin comme le neveu Kennedy.  S’il y a une chose que le monde moderne m’a montré depuis que j’ai appris à le connaître, c’est que le pire est avec lui toujours sûr. Tous les agendas de la dystopie terminale sont en place. A ceux qui sont vivants de les déjouer s’ils en ont encore la motivation et l’énergie. Le reste jouera au troupeau pucé et encadré par les humoristes.

Sources :

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2019/02/20/%EF%BB%BFl...

https://lilianeheldkhawam.com/2020/08/27/la-faillite-de-l...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/08/28/michel-maf...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/07/27/michel-fou...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/08/17/zinoviev-e...

 

jeudi, 27 août 2020

Zur Nietzsche-Rezeption Arthur Moeller van den Brucks

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Armin Thomas Müller:

Zur Nietzsche-Rezeption Arthur Moeller van den Brucks

 
Vortrag an der Universität Freiburg, Februar 2017
 

"Julien Freund: testigo del siglo XX" con Jerónimo Molina

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Entrevistas por el mundo:

"Julien Freund: testigo del siglo XX" con Jerónimo Molina

 
Hablamos con el profesor de la Universidad de Murcia, Jerónimo Molina Cano sobre la vida y la obra de Julien Freund.
 
Jerónimo Molina Cano es un polemólogo e historiador de las ideas políticas y jurídicas.
 
 
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Ram Swarup And Sita Ram Goel: Their Importance For Hindu Thought

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Ram Swarup And Sita Ram Goel: Their Importance For Hindu Thought

Koenraad Elst 

Voice Of India

 
Shri Ram Swarup and Shri Sita Ram Goel always emphasized that the religion is the problem, not its followers. To talk about Muslims without implying Islam, is irrelevant. The essence of Islam is simply what is laid out in the Qur’an and the Hadith, i.e. Mohammed’s beliefs and conduct. Shri Ram Swarup and Shri Sita Ram Goel will be remembered by Hindus in India and around the world for a long time. For most of the last half of the twentieth century, they produced hundreds of books, articles and pamphlets praising the glories of Hinduism while warning of its most malicious foes.
 
 
About Speaker:
- Dr. Koenraad Elst was born in Leuven, Belgium, on 7 August 1959, into a Flemish (i.e. Dutch-speaking Belgian) Catholic family. He graduated in Philosophy, Chinese Studies and Indo-Iranian Studies at the Catholic University of Leuven. During a stay at the Benares Hindu University, he discovered India's communal problem and wrote his first book about the budding Ayodhya conflict. While establishing himself as a columnist for a number of Belgian and Indian papers, he frequently returned to India to study various aspects of its ethno-religio-political configuration and interview Hindu and other leaders and thinkers. His research on the ideological development of Hindu revivalism earned him his Ph.D. in Leuven in 1998. He has also published about multiculturalism, language policy issues, ancient Chinese history and philosophy, comparative religion, and the Aryan invasion debate.
 

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mercredi, 26 août 2020

Droit et démocratie chez Carl Schmitt. Avec Ninon Grangé, Rainer Maria Kiesow, Daniel Meyer et Augustin Simard à la Maison des Sciences de l'Homme

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Droit et démocratie chez Carl Schmitt. Avec Ninon Grangé, Rainer Maria Kiesow, Daniel Meyer et Augustin Simard à la Maison des Sciences de l'Homme.

Durée : 1 heures 43 minutes 4 secondes

Pour écouter: http://ekouter.net/droit-et-democratie-chez-carl-schmitt-avec-ninon-grange-rainer-maria-kiesow-daniel-meyer-et-augustin-simard-a-la-maison-des-sciences-de-l-homme-5181#

Description :
Quatre livres de ou sur Carl schmitt on été récemment traduit en français : La loi désarmée. Carl Schmitt et la controverse légalité/légitimité sous Weimar (Augustin Simard, Éditions de la MSH, 2009), Légalité et légitimité (Carl Schmitt, traduit par Christian Roy&Augustin Simard, Éditions de la MSH, 2016), Loi et jugement. Une enquête sur le problème de la pratique du droit (Carl Schmitt, traduit de l'allemand et présenté par Rainer Maria Kiesow, Éditions de l’EHESS, 2019) et Carl Schmitt. Nomos, droit et conflit dans les relations internationales (Ninon Grangé, PUR, 2013).


C'est donc à une rencontre sur l'histoire politique des concepts du droit (légalité/légitimité, loi/jugement, etc.) (re)pensés par Carl Schmitt et étroitement liés au constitutionnalisme que nous avons droit, en compagnie des auteurs et traducteurs des livre pré-cités, qui s'avèrent être également parmi les meilleurs spécialistes au plan international de l'œuvre du plus grand juriste allemand du XXe siècle.

vendredi, 14 août 2020

La sophistique de Soros et la lutte pour façonner une nouvelle Science économique

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La sophistique de Soros et la lutte pour façonner une nouvelle Science économique


Par Matthew Ehret

Sources: https://lesakerfrancophone.fr & Strategic Culture

Dans mes articles précédents La grande arnaque de la réinitialisation et Putin’s Anti-Fascist Open System and You, j’ai souligné que l’effondrement du système transatlantique avait provoqué un déluge de «fausses solutions» promues par ces mêmes pyromanes qui ont beaucoup fait pour alimenter l’incendie en créant une bulle économique post-industrielle pendant de nombreuses décennies.

Une de ces fausses solutions a pris la forme du Green New Deal qui propose d’utiliser la double crise économique et sanitaire de la COVID-19 pour accélérer la transition vers un ordre mondial décarboné grâce aux réseaux d’énergie verte, au plafonnement et à l’échange de taxes carbone, et enfin à la réduction générale de la population. La perspective peu agréable derrière ce paradigme est enracinée dans une misanthropie dévote qui vise à résoudre les problèmes de l’humanité en établissant un régime d’États post-nationaux à gestion technocratique.

L’autre paradigme avancé par les présidents Poutine et Xi Jinping est, en termes simples, une alliance multipolaire dans l’esprit qui préside aux Routes de la soie, Initiative Belt and Road, et polaire. Sur la base de leurs paroles et de leurs actions, les deux dirigeants se sont engagés à développer un modèle de système fondé sur l’idée que les ressources et la croissance d’un pays ne sont limitées que par les capacités cognitives de sa population. De vastes projets basées sur le train à grande vitesse, les programmes hydrauliques et le développement spatial, mettent en évidence, dans la pratique, à quel point cette vision anti-malthusienne s’est exprimée lorsque 135 pays en ont déjà rejoint le cadre, à différents niveaux, et que des centaines de millions de personnes ont été sortis de la pauvreté.

L’Institut pour une nouvelle pensée économique

Aujourd’hui, je voudrais aborder un peu plus en détail une partie souvent négligée mais très importante de ces fausses solutions. Cela impliquera malheureusement de se pencher sur l’esprit inquiétant de George Soros et d’une organisation basée à Oxford que ce milliardaire, financier du changement de régime, adepte du gouvernement mondial et anti-nation, a cofondé en 2008, l’Institute For New Economic Thinking (INET).

Fondé en 2008, l’Institute for New Economic Thinking a été conçu pour attirer les jeunes esprits créatifs – qui pourraient autrement faire de réelles découvertes en science économique – dans un environnement contrôlé où ils se verraient accorder une liberté et un financement apparents – mais pas réels. Dans cet environnement, ils seraient libres d’inventer de nouvelles théories alternatives de l’économie pour autant qu’ils adopteraient certaines hypothèses et axiomes spécifiques du dogme, propices à des sociétés oligarchiques engagées dans une pensée de croissance nulle dans un système fermé.

L’idée derrière INET était simple : le crash financier de 2008-2009 garantissait presque que de nouvelles idées seraient recherchées pour éteindre l’incendie imminent alors que les moutons se réveilleraient en masse sous le choc de l’ordre en ruine, et un large filet devait être créé pour capturer tous les poissons sautant hors de l’étang à la recherche de nouvelles idées.

Baron_Turner_of_Ecchinswell_FRS.jpgParmi les autres cofondateurs figuraient Jim Balsillie et William Janeway, tandis que l’ancien président de l’INET n’est autre que Lord Adair Turner (photo).

Balsillie est un milliardaire canadien qui a dirigé le Canadian Roundtable Group renommé le Conseil international du Canada (CIC) après sa fusion avec son Center for International Governance Innovation (CIGI) en 2007. Travaillant en tandem avec le pendant américain de Chatham House – alias le Council on Foreign Relations – Balsillie a déclaré en 2007 :

J’ai dirigé la création du Conseil international canadien (CIC). Les Américains ont leur puissant Council on Foreign Relations, qui propose une analyse non partisane des questions internationales et intègre les chefs d’entreprise avec les meilleurs chercheurs et responsables des politiques publiques.

Janeway est professeur à Cambridge et directeur général de Warburg Princus Capital Management – oui, la même famille bancaire de Warburg qui a été surprise en train de financer Hitler – tandis que Lord Turner est l’ancien régulateur en chef de la ville de Londres de 2008 à 2013 qui a introduit pour la première fois une législation pour un Green New Deal au parlement britannique en 2009 et préside actuellement la Global Energy Transitions Commission. Parmi les autres dirigeants du conseil d’administration de l’INET figurent Drummond Pike, fondateur de la Tides Foundation de Soros , Rohinton Medhora, président du CIGI de Balsillie, et Rob Johnson, ancien directeur général de Soros Fund Management.

La sophistique Soros vs Popper derrière l’INET

Dans une interview accordée à Chrystia Freeland en 2010, Soros a décrit le but du nouvel institut dans les termes suivants :

Il s’agit d’une tentative pour amener les économistes à repenser les fondements mêmes de l’économie car il s’avère que la théorie macro-économique s’est effondrée. La crise financière a montré qu’elle est tout à fait inadéquate pour faire n’importe quel type de projection sur l’avenir, et elle doit être repensée à partir de ses fondamentaux.

Dans l’interview, Soros explique que l’économie est en crise en raison de la fausse croyance que le domaine pourrait être traité comme une science dure, à l’instar de la physique ou de la biologie, avec des lois newtoniennes immuables. Mais comme le domaine de l’économie est façonné par la pensée humaine, elle-même régie par des sentiments et des passions irrationnels, elle ne pourra jamais être «une vraie science». Ce qui est encore plus problématique, selon Soros, est que même les concepts apparemment «scientifiques» émanant de la raison sont intrinsèquement faux et donc toute action causée par ces pensées intrinsèquement fausses est naturellement destructrice et provoque un déséquilibre.

Soros débat avec Rob Johnson sur l’INET – Vidéo en anglais

Contrairement aux molécules dans un espace de gaz qui obéissent à des lois spécifiques, les êtres humains agissent dans l’espace de l’économie d’une manière qui peut parfois changer à la fois le volume de l’espace économique et aussi changer, par réflexe, les pensées de ces participants eux-mêmes. Soros aime utiliser l’exemple d’un toxicomane.

Dans une conférence d’octobre 2010 sur sa théorie générale de la réflexivité, Soros décrit le fait problématique de juger une personne comme un trafiquant de drogue criminel, et que cette pensée – jugement – manifesté dans les lois et les actions amènera alors le trafiquant à agir comme un criminel. La pensée – le jugement – façonne ainsi le résultat. Soros soutient que si vous ne criminalisiez pas les drogues, vous élimineriez tout jugement, donc aussi le comportement criminel, et donc finalement le crime. Les criminels agiraient de manière respectueuse, les barons de la drogue deviendraient des hommes d’affaires normaux et les toxicomanes vivraient leur vie comme bon leur semble, comme toute personne «normale».

Soros, qui aime se considérer comme un philosophe profond, a avancé sa théorie générale de la réflexivité, laquelle, explique-t-il dans ses conférences, est fondée sur deux hypothèses : la vision du monde du participant est toujours partielle et déformée, ce qu’il appelle le «principe de faillibilité», et «ces vues déformées peuvent influencer la situation à laquelle elles se rapportent, car de fausses vues mènent à des actions inappropriées.» («Principe de réflexivité» de Soros).

Étant donné que chaque idée façonne le système d’une manière de plus en plus inappropriée, ces «constructions mentales prennent leur propre existence, ce qui complique davantage la situation». Cette croissance de la fausse pensée et de la fausse action conduit ainsi à un déséquilibre extrême et donc à l’effondrement inévitable des systèmes.

Le co-contrôleur de Soros à l’INEP Rob Johnson a déclaré que nous devons «rattacher nos modèles au contexte d’incertitude radicale».

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Il ne faut pas réfléchir longtemps pour imaginer pourquoi un sociopathe comme Soros était attiré par cet ensemble de concepts. Dans sa conférence de 2010, Soros a déclaré : «J’ai commencé à développer ma philosophie en tant qu’étudiant à la London School of Economics à la fin des années 1950… sous le mentorat de Karl Popper» qui a soutenu [dans son livre Open Society and its Enemies -ed] que « la vérité empirique ne peut être connue avec une certitude absolue… Même les lois scientifiques ne peuvent pas être vérifiées ». Libérée du fardeau de la vérité, la conscience est libérée de toute douleur qui résulterait de l’engagement dans le mal.

Comme indiqué dans une tristement célèbre interview de 60 Minutes, Soros a déclaré que non seulement il n’avait ressenti aucun remord pour avoir travaillé avec les nazis à la confiscation des biens de Juifs assassinés alors qu’il était un adolescent vivant en Hongrie en 1944, mais qu’il l’avait décrit comme «le meilleur moment de sa vie». Lorsque l’intervieweur a poussé Soros à s’expliquer, il a souri et a déclaré «c’est comme sur les marchés. Si je n’avais pas été là … quelqu’un d’autre l’aurait fait à ma place, de toute façon.»

George Soros est-il un sociopathe ? Vidéo en anglais

Gardez à l’esprit que ce n’étaient pas les réflexions d’un vieil homme nostalgique pensant à son combat d’enfance pour survivre dans la Hongrie contrôlée par les nazis, mais les pensées mûres d’un spéculateur international qui avait fait des milliards, suite à la destruction de nations, en pariant contre leurs devises. L’esprit tordu de Soros conclurait que « c’est juste gagner de l’argent. Si les gens meurent de faim ou si les gouvernements font faillite, alors qui s’en soucie ? C’est légal et je ne suis donc certainement pas un criminel. »

À ce point, n’importe quelle personne sensée reconnaîtrait bientôt que la propre théorie de Soros s’effondre, puisque même si ses actes n’ont pas été qualifiés de criminels par le système judiciaire, il a continué à agir comme un criminel. [cf le Tribunal de Nuremberg qui a jugé les nazis, NdT]

Fusion de l’incertitude radicale et de la stabilité

Tout en promouvant la croyance en une «incertitude radicale», Soros a déclaré en 2012 que l’objectif de l’INET est que «l’hypothèse d’anticipations et de comportements rationnels soit effectivement abandonnée».

Soros a décrit comment «l’idée que la stabilité doit être un objectif de politique publique, ce qui n’est actuellement pas généralement accepté, deviendra mieux reconnue».

Ici surgit un nouveau paradoxe …

Comment un système fondé sur une incertitude radicale peut-il être guidé par la stabilité ? D’où viendrait cette stabilité ? Qui va l’imposer ? Quelles normes pourraient être utilisées ? Toutes les normes ne sont-elles pas intrinsèquement mensongères dans la vision du monde de Soros ?

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La réponse à ces questions est plus simple que vous ne l’imaginez :

On attendra des masses qu’elles s’imposent la stabilité à elles-mêmes, et ensuite l’élite managériale au niveau supérieur, cachée derrière le prétexte invisible de la «complexité», contrôlera la «stabilité» du système d’en haut comme des dieux dominants les serfs dans ce que Aldous Huxley a un jour appelé le Camp de concentration sans larmes.

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Pour Soros, et dans la vision de l‘INET, cela prendra la forme du Green New Deal et n’est en aucun cas déconnecté du financement philanthropique grâce auquel Soros est devenu célèbre au cours des dernières décennies. Un brillant article de 1998 de Jim Jatras a identifié cette homogénéisation de la culture financée par les partisans de Soros comme du « Rainbow Fascism ».

Travaillant en tandem avec les Nations Unies, l’INET a parrainé en 2019 une université d’été pour de jeunes économistes talentueux intitulée «Is a Global Green New Deal the Solution ?» – programmé pour amener les participants à la conclusion que «oui… évidemment.»

En janvier 2020, Soros a engagé 1 milliard de dollars pour créer une «Université mondiale… pour lutter contre les gouvernements autoritaires et le changement climatique, les qualifiant de défis jumeaux qui menacent la survie de notre civilisation», en mettant l’accent sur Trump, Xi Jinping et le président Poutine.

Peut-être que si Soros, en tant que jeune homme, avait davantage étudié Max Planck au lieu de perdre son temps avec l’immoraliste Karl Popper, il aurait mis en mouvement un ensemble d’idées différentes qui faisait plus de bien au monde et à nos propres âmes que les concepts misanthropes qu’il a choisis pour guider sa vie.

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Max Planck contre Karl Popper

Aux prises avec les mêmes problèmes que Popper et Soros, le grand scientifique, musicien et philosophe Max Planck (1858-1947) a adopté une approche très différente pour résoudre les paradoxes de Soros et Popper en s’attaquant au paradoxe séculaire de l’existence du libre arbitre dans un univers de loi. Comment ces deux états pourraient-ils coexister ?

Planck a été saisi par cette question alors qu’il était jeune adolescent, et a choisi de s’y attaquer de la manière la plus créative : au lieu de suivre les conseils de son professeur cynique, qui croyait que rien ne pouvait plus être découvert en physique et qu’il devrait abandonner ses ambitions scientifiques pour une carrière plus lucrative, Planck a consacré sa vie à la cause de la sagesse et a cherché à découvrir les principes créatifs à la base de l’univers.

Sa passion s’est matérialisée par la découverte du quantum d’énergie – la constante de Planck – créant un nouveau domaine de la science de la microphysique et de l’exploitation de l’énergie atomique, la mécanique quantique. Planck a démontré que la capacité de l’esprit à comprendre et à agir selon les lois de la création a amené l’univers lui-même à réagir en augmentant les conditions aux limites de l’humanité, permettant ainsi à notre espèce de supporter plus de personnes, avec des qualités de vie et un savoir plus élevés, grâce au progrès scientifique et technologique.

S’exprimant contre l’abandon de la causalité, qui gagnait en popularité dans les années 1930 avec la montée en puissance de l’école statistique probabiliste de Copenhague avec Neils Bohr et Max Heisenberg – sur laquelle Soros et Popper fondent leurs théories – Planck a fait valoir dans sa Philosophie de la physique de 1935 que :

La raison pour laquelle les mesures de la physique atomique sont inexactes ne doit pas nécessairement être recherchée dans un échec de la causalité. Cela peut aussi bien consister en la formulation de concepts défectueux et donc de questions inappropriées.

Dans le même essai, Planck a soutenu que la corruption de la science, qui est devenue beaucoup plus profonde 80 ans plus tard, était liée à deux erreurs fondamentales :

  1. L’imposition des mathématiques comme science dominante par rapport à la physique, ce qui a incité les scientifiques à essayer de «forcer» la réalité physique dans le cadre limité, et souvent faux, du langage mathématique et…
  2. La tendance à expulser l’esprit subjectif du scientifique hors des paramètres de l’équation de l’univers objectif que l’esprit de cette personne étudiait. Sur ce point, Planck a déclaré :

En traitant de la structure de toute science, une interconnexion réciproque entre les jugements épistémologiques [d’où parle la science ? NdT] et les jugements de valeur [à qui et pour qui parle la science ? NdT] a été constatée, et qu’aucune science ne peut être totalement dissociée de la personnalité des scientifiques.

Vers la fin de sa vie, Max Planck s’est efforcé avec passion de réintroduire dans la pratique scientifique le sens de l’honnêteté et de l’amour qui a animé les plus grandes découvertes de l’histoire humaine, y compris ses propres découvertes sur la physique quantique.

51CHa7asYLL.jpgDans ses deux œuvres incroyables  Philosophy of Physics (1935 pdf) et Where is Science Going ? (1932 ebook) Planck fait valoir que le paradoxe de la dualité onde-corpuscule ne peut être résolu qu’en intégrant le paramètre de l’esprit de l’enquêteur dans l’équation et en supprimant le mur conceptuel séparant l’observateur de l’observé.

Pour clarifier le paradoxe onde-corpuscule et la solution de Planck

Contrairement à une planète ou à un autre objet, la vitesse et la position d’un photon ne peuvent pas être mesurées simultanément. La mesure exacte de l’un des deux paramètres entraîne l’impossibilité de mesurer exactement l’autre, la théorie permet seulement de connaître la probabilité de la valeur de l’autre paramètre, c’est le principe d’incertitude de Heisenberg. Planck déclare que la solution à cela ne doit pas être trouvée en supposant paresseusement que la lumière doit simplement avoir deux identités distinctes d’onde et de particule, ni que la vérité de son essence ne peut être connue, mais plutôt que les définitions mêmes d’onde, de particule, ainsi que l’esprit lui-même doivent être affinés en traitant scientifiquement la question du libre arbitre… car c’est le seul cas connu pour lequel l’acte d’observation modifie ce qui est observé.

Planck déclare :

Nous pouvons peut-être traiter du libre arbitre. Considérée subjectivement, la volonté, dans la mesure où elle regarde vers l’avenir, n’est pas causalement déterminée, car toute connaissance de la volonté du sujet, par lui-même, agit causalement sur celle-ci, de sorte que toute connaissance définitive d’un lien causal fixe est hors de question. En d’autres termes, nous pourrions dire que regardée de l’extérieur – objectivement – la volonté est causalement déterminée, et que regardée de l’intérieur – subjectivement – elle est libre.

Planck a très bien décrit le rôle de la pensée créatrice dans ce processus en disant :

Une bonne hypothèse de travail est essentielle avant toute enquête. Cela étant, nous sommes confrontés à la difficile question de savoir comment nous allons faire pour trouver l’hypothèse la plus appropriée. Pour cela, il ne peut y avoir de règle générale. La pensée logique en elle-même ne suffit pas, même pas lorsqu’elle dispose d’un corps d’expérience exceptionnellement vaste et multiple pour l’aider. La seule méthode possible consiste à comprendre immédiatement le problème ou à se saisir d’une heureuse idée opportune. Un tel saut intellectuel ne peut être exécuté que par une imagination vive et indépendante et par une forte puissance créatrice, guidée par une connaissance exacte des faits donnés pour qu’elle suive le droit chemin.

Alors que Planck était un pianiste accompli, Einstein parlait sans relâche de l’importance de l’adhésion de son âme à la musique classique et de son amour de jouer Mozart au violon. Les deux hommes jouaient fréquemment de la musique ensemble, et tous deux témoignaient du rôle vital de la musique classique en leur permettant de s’évader au-delà des contraintes du raisonnement logique déductif / inductif – les mathématiques formelles – qui les avait empêchés de formuler des hypothèses fructueuses.

À propos du rôle de la musique dans la découverte scientifique, Einstein a déclaré :

La théorie de la relativité m’est venue par intuition, et la musique est le moteur de cette intuition. Mes parents m’ont fait étudier le violon depuis l’âge de six ans. Ma nouvelle découverte est le résultat de la perception musicale.

Dans un autre essai, Einstein est allé encore plus loin pour décrire le rôle de la causalité dans une fugue de Bach comme clé maîtresse pour débloquer les problèmes mathématiquement insolubles des quantas et de la causalité plus généralement :

Je crois que les événements de la nature sont régis par une loi beaucoup plus stricte et plus contraignante que ce que nous soupçonnons aujourd’hui, lorsque nous parlons d’un événement comme étant la cause d’un autre. Notre concept ici se limite à un événement dans une temporalité. Il est dissocié de l’ensemble du processus. Notre manière approximative actuelle d’appliquer le principe causal est assez superficielle… Nous sommes comme un enfant qui juge un poème par ses rimes, et non par son rythme. Ou, nous sommes comme un jeune étudiant au piano reliant simplement une note à celle qui précède ou suit immédiatement. Dans une certaine mesure, tout cela peut être très bien, quand on a affaire à des compositions simples ; mais cela ne fera pas l’affaire pour l’interprétation d’une fugue de Bach. La physique quantique nous a présenté des processus très complexes, et pour y faire face, nous devons encore élargir et affiner notre concept de causalité.

À ma connaissance, cette idée n’était nulle part mieux exprimée à notre époque que dans cette courte vidéo de 17 minutes, Le passé est-il certain ?Vidéo en anglais

Remettre l’esprit sur le siège du conducteur

Au lieu d’une nouvelle ère de découvertes dans les voyages spatiaux, le développement pacifique et les découvertes atomiques comme l’envisageaient John F. Kennedy ou Charles De Gaulle, le XXe siècle a vu la formation d’un nouveau sacerdoce scientifique qui s’est transformé en un culte de la société de consommation tentant, pour toujours, de «vivre dans l’insaisissable maintenant» – le Big Now – … ignorant du passé, craintif pour l’avenir et dédaigneux envers la nature humaine. Des ectoplasmes et des zombies comme Karl Popper et George Soros se sont levés pour mettre en action un ensemble d’idées qui rejetaient la méthode de pensée fructueuse et éprouvée menée par des scientifiques comme Einstein, Planck et le grand bio-géochimiste Vladimir Vernadsky qui ont tous conclu que si la logique déductive / inductive pure échoue à produire la vérité, alors il vaut mieux trouver une meilleure définition de la vérité plutôt que de supposer paresseusement qu’elle n’existe pas.

Alors que l’humanité est tirée par un meilleur paradigme de système ouvert dirigé par Vladimir Poutine, Xi Jinping et d’autres dirigeants de l’Alliance multipolaire, rappelons-nous les sages paroles de Planck dont la vision de la condition humaine devrait être revisitée plus souvent :

La science ne peut pas résoudre le mystère ultime de la nature, et ceci parce qu’en dernière analyse, nous faisons nous-mêmes partie de la nature, et par conséquent, partie du mystère que nous essayons de résoudre. La musique et l’art sont, dans une certaine mesure, également des tentatives de résoudre, ou du moins d’exprimer ce mystère. Mais à mon avis, plus nous progressons avec l’un ou l’autre, plus nous sommes mis en harmonie avec toute la nature elle-même. Et c’est l’un des grands services rendus par la science à l’individu.

L’auteur de cet article a prononcé une conférence, en 2015, sur ce sujet intituléePlanck vs Russell : A Battle for Causality in the 20th Century, qui peut être visionnée ici – en anglais :

Matthew Ehret

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

dimanche, 02 août 2020

Rappel : Sir John Glubb et la décadence impériale

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Rappel : Sir John Glubb et la décadence impériale

par Nicolas Bonnal
Ex: https://nicolasbonnal.wordpress.com

On parle beaucoup dans le monde antisystème de la chute de l’empire américain. Je m’en mêle peu parce que l’Amérique n’est pour moi pas un empire ; elle est plus que cela, elle est l’anti-civilisation, une matrice matérielle hallucinatoire, un virus mental et moral qui dévore et remplace mentalement l’humanité  – musulmans, chinois et russes y compris. Elle est le cancer moral et terminal du monde moderne. Celui qui l’a le mieux montré est le cinéaste John Carpenter dans son chef-d’œuvre des années 80, They Live. Et j’ai déjà parlé de Don Siegel et de son humanité de légumes dans l’invasion des profanateurs, réalisé en1955, année flamboyante de pamphlets antiaméricains comme La Nuit du Chasseur de Laughton, le Roi à New York de Chaplin, The Big Heat de Fritz Lang.

On assiste néanmoins, certes, à un écroulement militaire, moral des américains et autres européens qui se font régulièrement humilier (sans forcément s’en apercevoir, tant ils sont devenus crétins) par les russes, les chinois et même par des iraniens présumés attardés…

Il faut alors rappeler ce qui motive ces écroulements impériaux. Je l’ai fait maintes fois en étudiant la décadence romaine à partir de textes tirés de la grande littérature romaine, agonisante du reste, puisqu’au deuxième siècle, après le siècle d’Auguste comme dit Ortega Y Gasset, les romains deviennent bêtes (tontos) comme les ricains, les franchouillards branchés et les Bozo britishs d’aujourd’hui. J’ai aussi rappelé dans trois brefs essais sur Ibn Khaldun les causes de la décadence morale du monde arabe.

Hervé nous a donné à connaître Glubb, personnage charmant et décati, qui me fait penser à l’oncle de Purdey dans l’un de mes « chapeau melon et bottes de cuir » préféré, oncle qui déclare que « tous les empires se sont cassé la gueule ». Dans cette série les méchants sont souvent et comme par hasard des nostalgiques de la grandeur impériale…

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Témoin donc de la désintégration de l’empire britannique causée par Churchill et Roosevelt, militaire vieille école, Glubb garde cependant une vision pragmatique et synthétique des raisons de nos décadences. 

Commençons par le résumé donc de Glubb. Causes de la grandeur.

« Les étapes de la montée et de la chute de grandes nations semblent être:
– L’âge des pionniers (explosion)
– L’ère des conquêtes
– L’ère du commerce
– L’âge de la richesse
– L’âge de l’intellect, particulièrement dangereux…

Puis Glubb donne les causes de la décadence historique :

« La décadence est marquée par :
– une culture de la défensive (nous y sommes en plein avec Trump en ce moment)
– Le pessimisme (pensez au catastrophisme financier, économique climatique, avec cette Greta barbante qui insulte ses victimes consentantes).
– Le matérialisme (vieille lune, Ibn Khaldun ou Juvénal en parlant déjà)
– La frivolité (Démosthène en parle dans son épistèmé, traité sur la réforme, les athéniens passant leur temps au théâtre)
– Un afflux d’étrangers qui finit par détraquer le pays (Théophraste en parle au quatrième siècle, avant l’écroulement athénien, dans ses caractères)
– L’Etat providence. C’est très bien que Glubb en parle, à la manière de Tocqueville (Démocratie II, p. 380), de Nietzsche (« nous avons inventé le bonheur ! », au début de Zarathoustra) et du méconnu australien Pearson. Pearson résume en un trait-éclair : le prophète et le héros sont devenus des femmes de ménage. Ou des bureaucrates humanitaires ?
– Un affaiblissement de la religion. »

 

Sur ce dernier point, on évoquera Bergoglio qui est passé comme une lettre à la poste chez les cathos zombis qui lui sont soumis. La religion catholique canal historique n’intéresse plus les ex-chrétiens, à part une poignée d’oasis, comme l’avait compris le pape éconduit Benoit XVI.Le Figaro-madame faisait récemment sans barguigner la pub d’une riche catho, bourgeoise, mariée à une femme, et qui allait à la messe le dimanche…

8mVDulCiqCdbamOM5NkmJVSHuEE@300x413.jpgBloy, Drumont, Bernanos observaient la même entropie en leur temps. Sur le journal La Croix, qu’embêtait la manif anti-PMA récemment, Léon Bloy écrivait vers 1900 dans son journal : « Pour ce qui est de la Croix, vous connaissez mes sentiments à l’égard de cette feuille du Démon, surtout si vous avez lu la préface de Mon Journal. »

Toutes ces causes se cumulent aujourd’hui en occident. Glubb écrit à l’époque des Rolling stones et on comprend qu’il ait été traumatisé, une kommandantur de programmation culturelle (l’institut Tavistock ?!) ayant projeté l’Angleterre dans une décadence morale, intellectuelle et matérielle à cette époque abjecte. C’est l’effarante conquête du cooldont parle le journaliste Thomas Frank.En quelques années, explique Frank notre nation (US) n’était plus la même. Idem pour la France du gaullisme, qui rompait avec le schéma guerrier, traditionnel et initiatique de la quatrième république et nous fit rentrer dans l’ère de la télé, de la consommation, des supermarchés, de salut les copains, sans oublier mai 68. Je ne suis gaulliste que géopolitiquement, pour le reste, merci… Revoyez Godard, Tati, Etaix, pour reprendre la mesure du problème gaulliste.

Glubb explique ensuite le raisons (surtout morales, de son point de vue de militaire de droite) de la décadence…

« La décadence est due à:
-Une trop longue période de richesse et de pouvoir
– L’Égoïsme
– L’Amour de l’argent
-La perte du sens du devoir. »

Très bien dit. Il semble que la date charnière de l’histoire de France, après le beau baroud d’honneur de la quatrième république, soit la reddition algérienne du gaullisme. Après on a consommé et on s’est foutu de tout : les bidasses, la septième compagnie prirent le relais de Camerone, de Dien-Bien-Phu…

Jusque-là Glubb nous plait mais il ne nous a pas surpris. Trouvons des pépites dans ce bref aperçu des écrits de Glubb tout de même : 
« Les héros des nations en déclin sont toujours le même, l’athlète, le chanteur ou le acteur. Le mot ‘célébrité’ aujourd’hui est utilisé pour désigner un comédien ou un joueur de football, pas un homme d’État, un général ou un littéraire génie. »

 

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Et comme notre homme est un arabisant distingué, il parle de la décadence arabe – citant lui le moins connu mais passionnant Ibn Ghazali.

« Dans la première moitié du neuvième siècle, Bagdad a connu son apogée en tant que plus grande et la plus riche ville du monde. Dans 861, cependant, le Khalif régnant (calife), Mutawakkil, a été assassiné par ses turcs mercenaires, qui ont mis en place une dictature militaire, qui a duré environ trente ans.

Au cours de cette période, l’empire s’est effondré, les divers dominions et provinces, chacun en recherchant l’indépendance virtuelle et à la recherche de ses propres intérêts. Bagdad, jusque-là capitale d’un vaste empire, a trouvé son autorité limitée à l’Irak seul. »

Cet écroulement provincial fait penser à notre Europe pestiférée, à l’Espagne désintégrée du binôme Sanchez-Soros, et évoque ces fameuses taifas, micro-royaumes écrabouillés un par un par les implacables et modernes rois catholiques.

Glubb ajoute :

« Les travaux des historiens contemporains de Bagdad au début du Xe siècle sont toujours disponibles. Ils ont profondément déploré la dégénérescence des temps dans lesquels ils vivaient, en insistant sur l’indifférence de la religion, le matérialisme croissant, le laxisme de la morale sexuelle. Et ils lamentaient aussi la corruption des fonctionnaires du gouvernement et le fait que les politiciens semblaient toujours amasser de grandes fortunes quand ils étaient en fonction. »

Détail chic pour raviver ma marotte du présent permanent, Glubb retrouve même trace des Beatles chez les califes !

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« Les historiens ont commenté amèrement l’influence extraordinaire acquise par les populaires chanteurs sur les jeunes, ce qui a entraîné un déclin de la moralité sexuelle. Les chanteurs « pop » de Bagdad ont accompagné leurs chansons érotiques du luth (sic), un instrument ressemblant à la guitare moderne. Dans la seconde moitié du dixième siècle, en conséquence, le langage sexuel obscène est devenu de plus en plus utilisé, tels qu’ils n’auraient pas été tolérés dans un âge précoce.Plusieurs califes ont émis des ordres pour interdire les chanteurs «pop» de la capitale, mais en quelques années ils revenaient toujours. »

Glubb dénonce le rôle de la gendarmerie féministe (voyez Chesterton, étudié ici…) :

« Une augmentation de l’influence des femmes dans la vie publique a souvent été associée au déclin international. Les derniers Romains se sont plaints que, bien que Rome ait gouverné le monde, les femmes gouvernassent Rome.Au dixième siècle, une semblable tendance était observable dans l’empire arabe, les femmes demandant l’admission à des professions jusque-là monopolisées par les hommes. »

 

Affreux sexiste, Glubb ajoute :

« Ces occupations judiciaires et administratives  ont toujours été limitées aux hommes seuls. Beaucoup de femmes pratiquaient le droit, tandis que d’autres ont obtenu des postes à l’université, de professeurs. Il y avait une agitation pour la nomination de femmes juges qui, cependant, ne semble pas avoir réussi. »

Sur ce rôle dela manipulation de la « libération » de la femme, qui n’a rien à voir avec l’égalité des droits, dans la décadence des civilisations, je recommanderai le chef d’œuvre sur Sparte de mon ami d’enfance Nicolas Richer, fils de Jean Richer, l’éclaireur de Nerval.

Et je célébrerai aujourd’hui cette pépite, à une époque où l’histoire devient une caricature au service de lobbies toujours plus tarés :

« Alternativement, il existe des écoles «politiques» de l’histoire, inclinée pour discréditer les actions de nos anciens dirigeants, afin de soutenir la modernité des mouvements politiques. Dans tous ces cas, l’histoire n’est pas une tentative de déterminer la vérité, mais un système de propagande, consacré à l’avancement de projets modernes. »

Nietzsche écrit déjà dans sa deuxième dissertation inactuelle :

« Les historiens naïfs appellent « objectivité » l’habitude de mesurer les opinions et les actions passées aux opinions qui ont cours au moment où ils écrivent.C’est là qu’ils trouvent le canon de toutes les vérités. Leur travail c’est d’adapter le passé à la trivialité actuelle.Par contre, ils appellent « subjective » toute façon d’écrire l’histoire qui ne considère pas comme canoniques ces opinions populaires. »

Terminons avec Glubb, qui donne deux siècles et demi à chaque empire, l’anglais, l’ottoman, l’espagnol y compris. On voit bien que l’empire américain n’en est pas un. C’est en tant que matrice subversive que l’entité-dollar-télé US est pernicieuse (Chesterton). Tout ce que Glubb dénonce dans l’intellectualisme si néfaste trouve en ce moment, avec la nouvelle révolution culturelle made in USA, un écho particulier. Tocqueville nous avait mis en garde : en démocratie, le pouvoir délaisse le corps et va droit à l’âme.

Sources

Nicolas Bonnal – Mitterrand grand initié (Albin Michel) ; Chroniques sur la fin de l’histoire ; le livre noir de la décadence romaine (Amazon.fr)

Sir John Glubb – The Fate of Empires (archive.org)

 

Charles Pearson – National Life and character (archive.org)

Léon Bloy – L’invendable (wikisource.org)

LES PROLÉGOMÈNES D’IBN KHALDOUN (732-808 de l’hégire) (1332-1406 de J. C.), traduits en Français et commentés par W. MAC GUCKIN DE SLANE (1801-1878), (1863) Troisième partie, sixième section (classiques.uqac.ca)

Nietzsche – Deuxième considération inactuelle (wikisource.org) ; Ainsi parlait Zarathoustra

Ortega Y Gasset – L’ère des masses

Nicolas Richer – Sparte (Perrin)

Démosthène – Traité de la réforme (remacle.org)

Tocqueville – Démocratie en Amérique, I, 2.

Théophraste – Caractères, traduits par La Bruyère (ebooksgratuits.com)

samedi, 01 août 2020

De Laatste Golf

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De Laatste Golf

Reader’s Digest voor een zwart jaargetijde

door Alexander Wolfheze

Hear the trumpets, hear the pipers
One hundred million angels singing
Multitudes are marching to the big kettledrum
Voices calling, voices crying
Some are born and some are dying

It’s Alpha and Omega’s kingdom come

‘Hoor de bazuinen schallen en de fluiten schellen

Honderd miljoen engelen zingen

Mensenmassa’s marcheren achter de grote keteldrommen

Stemmen roepen, stemmen schreeuwen

Geboorte uur en stervensuur

Alfa en Omega hier en nu: Uw Koninkrijk kome’

- Johnny Cash, ‘The Man Comes Around’

(*) De auteur zal in dit essay de termen ‘wit’ en ‘blank’ pragmatisch gebruiken. Alhoewel hij van mening is dat het prachtig - subtiele - Nederlandse woord ‘blank’ de enig cultuur-historisch juiste term is voor de fenotypische typering van het (inheems-)Nederlandse volk, stelt hij zich ook op het standpunt dat dit essay een flexibel woordgebruik vergt voor een efficiënte bestrijding van het discours van de globalistische vijandige elite. Vanuit het perspectief van Nieuw Recht is het noodzakelijk dat de patriottisch-identitaire revolutie tegen de globalistische vijandige elite het hele politieke-correcte discours van die elite deconstrueert. Nieuw Rechts behoudt zich uitdrukkelijk het recht voor tot omgekeerde ‘culturele appropriatie’ van alle psy-op woord-fabricaties van de globalistische pseudo-intelligentsia - inclusief het woordje ‘wit’ voor blank. Nieuw Rechts laat zich niet in de gedachten dwangbuis van het totalitair-nihilistisch globalistisme stoppen, noch door politiek-correct woordgebruik, noch door dwangmatig afgedwongen ‘purisme’. De eindoverwinning in de metapolitieke jungleoorlog tegen het totalitair-nihilistisch globalisme vergt niets minder dan een totaaltoe-eigening van het hele vijandelijke woord- en gedachtearsenaal.

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Voorwoord: ‘Paint it, Black’

(cultureel-anthropologische overwegingen)

I see a red door and I want it painted Black

No colors anymore, I want them to turn Black

‘Ik zie een rode deur - ik wil haar zwart schilderen

Het einde van de kleur - ik wil alles zwart maken’

- The Rolling Stones

Antifa wordt nu algemeen erkend als hoofdrolspeler in de Black Lives Matter (BLM) machtsgreep van extreem-links en het is belangrijk dat Nieuw Rechts een goed beeld heeft van Antifa’s huidige motivaties. Antifa is al sinds de grote (fascistisch/nationaal-socialistische) anti-globalistische opstand van de jaren ’20 wn ’30 de straatvechters arm van de globalistische vijandige elite, maar haar rol heeft zich gedurende de afgelopen decennia steeds consistent aangepast aan de wisselende behoeften van het vigerende globalisme. De Grote Westerse Burger Oorlog, waarvan de ‘warme’ en ‘koude’ fases eindigden in 1945 en 1990, is weliswaar geëindigd in de formele overwinning van het globalisme, maar Antifa is nog steeds een nuttige organisatie voor zuivering- en politionele acties tegen hier en daar overblijvende weerstandsnesten. Antifa ontleent weliswaar haar naam aan de oudste en gevaarlijkste vijanden van het globalisme, namelijk het Europese fascisme, maar de organisatie heeft haar tactiek continu aangepast aan de strijd tegen de latere en mindere vijanden van het globalisme - in het huidige tijdsbestek zijn ‘nationaal-populistische’ politiek, ‘alt-right’ digi-activisme en Nieuw Rechtse meta-politiek de belangrijkste van die vijanden. Met een combinatie van ouderwets storm troep geweld, digitaal-opgewaardeerde surveillance en innovatieve sociale media ‘doxxing’ heeft de Antifa de globalistische vijandige elite geholpen de anti-globalistische onrustgolf van midden jaren ’10 te breken - het was deze golf die Donald Trump het Witte Huis en Boris Johnson Down Street 10 inloodste en die het hele bouwwerk van de Nieuwe Wereld Orde op zijn grondvesten deed schudden. Maar het recente defensieve postuur van de globalistische vijandelijke elite, gericht op het saboteren van Trump en Brexit, moeten worden begrepen voor wat zij zijn: achterhoede gevechten en storingsacties die tijd winnen voor een nieuw globalistisch offensief - een grootschalig eindoffensief dat ten doel heeft het anti-globalisme voor eens en altijd weg te vagen. C’était reculer pour mieux sauter.

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Het huidige globalistische tegenoffensief is weliswaar getimed op de ontsporing van Trump’s herverkiezing, in november 2020, maar de einddoelen ervan zijn veel ambitieuzer: het begint nu de richting en omvang aan te nemen van een slotoffensief - een alles-of-niets poging om de Westerse beschaving omver te werpen. Het lijkt goed doordacht te zijn gefaseerd in perfect geregisseerde ‘golven’. De eerste van deze wag the dog golven, de zgn. ‘Corona Crisis’ van voorjaar 2020, had overduidelijk een shock and awe doel: zij beoogde de intimidatie, verlamming en demoralisatie van de inheems-Westerse volksmassa’s - en het teniet doen, met één enkele klap, van de met bloed, zweet en tranen gekochte economische en politieke successen van Trump’s eerste ambtsperiode en Johnson’s Brexiteer regering. De tweede golf, de zgn. ‘BLM Crisis’ van zomer 2020, dient het uitbuiten van het succes van de eerste golf: zij beoogt het afkappen van de psycho-historische verbindingslijnen van de inheems-Westerse volksmassa’s met hun cultuur en hun identiteit door het wegnemen van hun laatste stukje veiligheid en continuïteit in de (fysieke en digitale) publieke ruimte - en door hun leiders tot electorale zelfmoord te dwingen met een keuze tussen brutale onderdrukking of abjecte capitulatie ten aanzien van de BLM uitdaging. Antifa speelt een essentiële rol in deze globalistische greep naar totalitaire controle over de Westerse publieke ruimte: de storm troepen van Antifa bieden fysieke focuspunten en tastbare provocatie kansen voor de verwezenlijking van een daadwerkelijke, effectieve ont-westering van de publieke ruimte. Deze ont-westering wordt gekenmerkt door de opzettelijke import van de typische eigenschappen van de publieke ruimte in de Derde Wereld: sporadische wetshandhaving, bende heerschappij, permanente onveiligheid, chaotische verkeersstromen, haperende infrastructuur, bergen zwerfvuil, vernielde groenvoorzieningen, dierenmishandeling en geruïneerde architectuur. De BLM golf introduceert deze eigenschappen opzettelijk in de Westerse urbane ruimt: kleine maar veelbetekenende signalen druppelen binnen via de alternatieve media - scènes van ‘activisten’ die politiebureaus aanvallen, winkels plunderen, publiek hun behoeften doen, parken ‘tuinieren’, huisdieren doden en standbeelden omverwerpen. De materiële ont-westering van de publieke ruimte wordt noodzakelijkerwijs gespiegeld in haar menselijke ont-westering: zwart-, bruin- en licht-getinte gezichten overheersen de nieuwe as-en-stof ex-Westerse stadslandschappen.

De Paint It Black ‘kleurenrevolutie’[1] van de BLM Crisis staat onder het teken van de rood-zwarte - anarcho-communistische - Antifa vlag. De thematische keuze voor de kleur zwart geeft essentiële informatie over de doelstelling achter de BLM revolutie: het is de kleur die symbolisch wordt geassocieerd met nacht, duister, wetteloosheid, zonde, gevaar en dood - de tegenpool van de kleur wit die staat voor dag, licht, wet, puurheid, veiligheid en leven. Het mooie Nederlandse woord dekt slecht een deelaspect van deze wit-associaties, maar voegt er subtiele betekenissen aan toe: in abstracto transparant en zuiver, in concreto pigmentarme huidskleur. Deze toegevoegde dimensies zijn essentieel voor de inheems-Nederlandse identiteit: de associatie met transparantie en zuiverheid hangt samen met typisch Nederlandse levensdoelen (ook financiële) ‘schuldvrijheid’, (ook botte) ‘eerlijkheid’ en (vooral fysieke) ‘properheid’ - de associatie met blanke huidskleur hangt samen met historisch-onloochenbare raciale en etnische afkomst. Deze speciale blank-associaties zetten de Nederlandse tak van de globalistische vijandige elite voor een ironisch dilemma: ófwel het internationale ‘zwart-goed/wit-slecht’ standaard-narratief invoeren en onnatuurlijk - geforceerd, kunstmatig - overkomen, ófwel een semantische - en dus abstracte, moeizame - discussie aangaan en daarin verzanden. Geheel voorspelbaar op de weg van de minste weerstand hebben de Nederlandse capo regimes van het globalisme - oikofobe intelligentsia, MSM top, partijkartel ideologen - gekozen voor de terminologie optie ‘wit’: zij vertrouwen op de accumulatieve effecten van post-Mammoet Wet ‘idiocratie’, maar geven daarmee de patriottisch-identitaire oppositie wel zelf het wapen in handen van het oudere, beschaafdere en mooiere ‘blank’.

En zo zitten de deugende ‘pratende klasse’ van Nederland - politiek-correcte politici, eindredacteuren, journalisten en publicisten - nu opgescheept met het goedkope, gekunstelde en lelijke ‘wit’. Maar hoe braaf zij ook hun best doen om ook met deze handicap de globalistische lijn binnenlands aan de man te brengen, zij zich blijkbaar onbewust van een veel groter gevaar, namelijk het existentiële gevaar van het klakkeloos toepassen van een conflict-symboliek die zijn dynamiek put uit een universeel-menselijke affect-oppositie: de associate wit-goed/zwart-slecht. Het gaat hier om universeel-menselijke symboliek die direct samenhangt met existentiële affecten - deze laat zich niet straffeloos misbruiken. Wat de Paint It Black BLM kleurenrevolutie feitelijk doet is een onmiskenbaar eenduidig signaal afgeven: dat de BLM revolutie zich richt tegen alles dat (ver)licht, open, legaal, onschuldig, veilig en gezond is en dat zij zich associeert met alles wat duister, gesloten, illegaal, onveilig en ziek is. De BLM kleurenrevolutie beoogt - en creëert - sociaal, etnisch en raciaal conflict door een tweevoudige - waarachtig gespleten tong - leugen: (a) zij associeert abstracte en symbolische (ethische, esthetische) categorieën met concrete en menselijke (etnische, raciale) categorieën en (b) zij draait die categorieën om, resulterend in een kortsluiting tussen de oorspronkelijke positieve en negatieve ladingen. Een vereenvoudigde structuralistische analyse van deze BLM leugens wordt in de volgende ‘stenografische’ stelling weergegeven:

(1) - [zwart : nacht : slecht] :: + [wit : dag : goed] >

(a) 0 [zwarte mensen : zonsopgang : gelijkheid] :: 0 [witte mensen : zonsondergang : gelijkheid] >

(b) + [zwarte mensen : verlicht : goed] :: - [witte mensen : verduisterd : slecht] >

(2) zwarte leven (actief, vooruitgang) - witte dood (passief, achteruitgang) = 0 (som spel)

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Zo laat de Paint It Black BLM kleurenrevolutie zich herkennen als opzettelijke psychologische oorlogsvoering: het gaat om een black op van de globalistische vijandige elite, gericht op niet meer of minder dan een culturele revolutie - een reset van de klok van de geschiedenis. Ook laat zij zich herkennen als een ‘nul som spel’ dat met wiskundige zekerheid op een heuse rassenoorlog uitloopt - ook als deze oorlog vooralsnog meer in de institutionele, juridische en culturele sfeer afspeelt dan op straat. Er is maar één mogelijke uitkomst van een daadwerkelijk verwezenlijkte BLM kleurenrevolutie, namelijk een radicale omkering van de raciale verhoudingen: blanke slavernij. Haar expliciet sado-masochistische semantiek en symboliek spreekt in dit opzicht boekdelen: blanken moeten knielen, zwarte voeten kussen en boete doen. De BLM kleurenrevolutie mag slechts een klein stapje lijken in de geschiedenis van het Westen, maar zij is een grote sprong in een scenario dat zelfs de meest doemdenkende en paranoïde ‘blank-nationalistische’ ideologen zich tot nu toe niet konden voorstellen. Tot nu toe was het ‘blank-nationalistische’ worst case scenario een relatief simpele rassenoorlog eindigend met de systematische uitroeiing van het blanke ras, maar dit scenario lijkt hoe langer hoe meer op naïef wishful thinking. De BLM trend naar structurele omkering van rolpatronen schetst namelijk een veel erger scenario: een ziekelijke Zwart/Morlock versus Blank/Eloi symbiose, waarbij dan ook nog de meeste Eloi voordelen toevallen aan de Morlocks.[2] In dit scenario eindigt de war of whiteness van de vijandige elite niet in de fysieke uitroeiing van blanken, maar in de doelbewuste (zelf-)reductie van blanken tot Untermensch status: blanken vervullen dan de rol van ‘lastdieren’ (werken om anderen materieel comfort en vrije tijd te geven), ‘status huisdieren’ (bedienen van rap(p)er en role-playing fantasieën) en ‘zondebokken’ (botvieren en compenseren van minderwaardigheidscomplexen). In het huidige Westen zijn de eerste contouren van een dergelijk rolpatroon omkering allang zichtbaar: levende blanke mannen dienen als ‘belasting melkvee’ om grote groepen niet-blanke kolonisten te onderhouden, levende blanken vrouwen dienen als ‘fokvee’ om de ‘diepere’ aspiraties van deze groepen te verwezenlijken en dode blanke mannen - staatslieden, denkers, artiesten - dienen als bliksemafleider voor opzettelijk opgestookte niet-blanke minderwaardigheidscomplexen.

De BLM kleurenrevolutie is een breekpunt in de Westerse geschiedenis: de globalistische vijandige elite is haar Rubicon overgestoken en heeft zich nu niet alleen openlijk gekeerd tegen de Westerse beschaving, maar ook tegen de Westerse volkeren. Beide zijn essentieel blank: zij staan en vallen samen. Door haar ‘progressieve’ narratief opzettelijk parallel te trekken met de raciale scheidslijn en door niet-blanken op te zetten tegen blanken heeft de globalistische vijandige elite eindelijk haar oude claim als legitiem gezag over de Westerse volkeren achter zich gelaten. De globalistische vijandige elite heeft blijkbaar besloten va banque te spelen: blijkbaar voelt zij zich na decennia van omvolking-door-massa-immigratie nu sterk genoeg (lees demografisch-electoraal gesterkt) om in te zetten op haar Endsieg. Deze globalistische eindoverwinning staat gelijk aan de vernietiging van de Westers/blanke beschaving in haar hartland en de marginalisatie van de Westers/blanke volkeren in hun historische stamlanden. Voor de globalistische vijandige elite zijn de niet-blanke minderheden en immigrantenmassa’s slechts een wapen - maar wel een essentieel wapen: zij manipuleert en mobiliseert deze groepen om alle oude grenzen, instituties, monumenten, ideeën en kunstvormen van de Westerse beschaving weg te vagen. Het is redelijk om aan te nemen dat de huidige BLM golf van massademonstraties, chaos, vandalisme en beeldenstormend geweld slechts de eerste fase is van deze niet-Westerse/niet-blanke mobilisatie tegen de Westers/blanke beschaving.

De hoofdwerkzaamheden van dit eerste-fase activisme is door de globalistische vijandige elite uitbesteed aan haar Antifa storm troepen. Om deze vijand effectief te bestrijden is het nodig zijn geestesgesteldheid te kennen: Nieuw Rechts moet weten hoe de Antifa storm troepen denken - hoe hun dirigenten en sponsoren van Antifa willen dat zij denken. Laten wij Antifa daarom eens reduceren tot zijn - dubbel logische en absurde - essentie door die denktrend tot in de uiterste consequentie te volgen. En als die essentie kwaadaardig is, dan dienen we te onthouden dat zelfs de hel haar helden heeft.

‘De protocollen van Antifa’

(psycho-historische antecedenten)

Hell is empty and all the devils are here

‘De hel is leeg - alle duivels zijn hier’

- William Shakespeare, ‘The Tempest’

ANTIFA-cover-image.jpgIn augustus 2017, rond de tijd van de met black ops gesaboteerde Charlottesville Rally, begon in de sociale media van dissident-rechts een pamfletachtig document te circuleren met de titel The Antifa Manual, ‘Het Antifa Handboek’. Er gaan verschillende geruchten rond omtrent de dubieuze oorsprong van dit ‘handboek’: in de meest gangbare versie werd het gevonden op de campus van het Evergreen State College (Olympia, in de Amerikaanse staat Washington) en de (niet-uitgesloten maar ook wel erg voorspelbare) MSM consensus is dat het gaat om een vervalsing door ‘blank-suprematistische’ agents provocateurs.[3] Maar zelfs als dat klopt - of als het gaat om een satire in de stijl van MS Found in a Bottle[4] - dan nog is ‘Het Antifa Handboek’ nuttig als een ‘teken des tijds’: het duidt een opkomend getij van anti-Westers/blank sentiment. In die zin is ‘Het Antifa Handboek’ een vroeg-21e eeuwse tegenhanger van het beruchte vroeg-20e eeuwse document dat bekend staat onder de titel ‘De Protocollen van de Wijzen van Zion’ - ook verondersteld een vervalsing te zijn, en ook gewijd aan een veronderstelde anti-Westerse samenzwering.

Voor lezers die minder bekend zijn met laatstgenoemd document zal de schrijver van dit opstel een fragment uit zijn boek Sunset vertalen: ‘Historisch gesproken is het belangrijkste “bewijs” document voor een “Joods wereld complot” het pamflet met de titel “De Protocollen van de Wijzen van Zion” dat voor het eerst verscheen in 1903 in de Russische nationalistische krant Znamya (“Banier”). Dit pamflet zegt een verslag te zijn van een 19e eeuwse vergadering van Joodse “ouderlingen” met betrekking tot een programma ter bewerkstelliging van Joodse wereldheerschappij - het geeft tevens de essentie weer van anti-semitisch samenzweringsdenken.[5] Dit pamflet, waarschijnlijk een vervalsing en wellicht gefabriceerd door Russische “Zwarte Honderden” nationalisten, werd al snel naar vele talen vertaald en kreeg in korte tijd een wereldwijde status als anti-semitisch standaard-kost. De aanvankelijke verspreiding in Rusland viel samen met de Russische nederlaag in de Russisch-Japanse Oorlog (1904-05) en de erop volgende geweldsgolf van de Eerste Russische Revolutie (1905-06) - het versterkte de wijdverspreide mening dat “Joodse ondermijning” verantwoordelijk was voor Rusland’s internationale zwakte en binnenlandse instabiliteit. Na geheim valsheid-in-geschrifte onderzoek door premier Stolypin gelastte Tsaar Nicolaas II een publicatie-verbod van de “Protocollen”, maar de verdere verspreiding ervan door illegale drukpersen bleek nauwelijks te bestrijden. Het staat buiten kijf dat de verspreiding van de “Protocollen” bijdroeg tot het steeds verder oplaaien van het anti-semitisme in Rusland - vooral toen de gebeurtenissen van de Grote Oorlog (1914-1918), de Tweede Russische Revolutie (1917) en de Russische Burger Oorlog (1917-1923) de quasiprofetieën van de “Protocollen” zeer accuraat uit leken te doen komen. Het dient te worden genoteerd dat de dubieuze historische authenticiteit van de “Protocollen” geenszins afbreuk doet aan hun ontegenzeggelijke historische betekenis. Eerder is het zo dat de “Protocollen” expliciet uitdrukking geven aan het grootste maar bijna steeds onuitgesproken vraagstuk van de 20e eeuwse mensheid: het escalerende conflict tussen Moderniteit en Traditie - en de eindstrijd tussen de achter deze twee abstracties verborgen principes. Als men het zogenaamde “Joodse wereld complot” begrijpt als “dwars-referentie” naar het conglomeraat van mondiale Modernistische ondermijning, dan kan men zonder meer stellen dat de “Protocollen” de achter het Modernisme verscholen negatieve principes en tendensen uitermate juist schetst.’[6]

De schrijver van dit essay meent dat “Het Antifa Handboek” van soortgelijk waardevolle diagnostische waarde is: dit document geeft expliciete uitdrukking aan een hoogst belangrijke spirituele - of juister: anti-spirituele - tendens in het vroeg-21e eeuwse Westen, op dezelfde manier dat de “Protocollen” dat deden in het vroeg-20e eeuwse Rusland. Deze diagnostische waarde wordt wellicht het best verwoord door de Traditionalistisch denker Julius Evola: ‘Afgezien van de kwestie van de ‘authenticiteit’ van het document in kwestie, als al dan niet waarachtige protocol van een vermeend internationaal machtsnetwerk, is het enig belangrijke en essentiële punt het volgende: dat dit geschrift onderdeel is van een groep teksten die op verschillende manieren (sommige min of meer fantaserend en sommige regelrecht fictief) uitdrukking geven aan een algemeen gevoel dat de wanorde van de afgelopen jaren geen toeval is, maar toe te schrijven is aan een plan. De fasering en het basisinstrumentarium van dit plan worden accuraat beschreven in de “Protocollen”. ...In zekere zin kan men stellen dat daarin een profetisch voorgevoel tot uitdrukking komt. Hoe dan ook is de waarde van het document onweerlegbaar als werkhypothese: het presenteert de verschillende aspecten van mondiale beschavingsondermijning (waaronder aspecten dit pas vele jaren na de publicatie van de “Protocollen” zouden worden gerealiseerd) als onderdelen van een groter geheel waarin ze op hun plaats vallen als logischerwijs en noodzakelijkerwijs samenhangend. ...Het is moeilijk te ontkennen dat deze literaire “fictie”, ontmaskerd aan het begin van [de 20e] eeuw, toch een accurate voorafspiegeling biedt van veel dat later realiteit is geworden in de loop van de moderne “vooruitgang” - en dan hebben we het nog niet over de voorspellingen die het hebben over wat ons nog verder te wachten staat. Het moet ons daarom niet verbazen dat de “Protocollen” zoveel aandacht hebben gehad binnen allerlei bewegingen die in het recente verleden hebben gepoogd het grote getij van nationaal, sociaal en moraal verval te keren.’[7]

51xCtfj7hWL._SX342_QL70_ML2_.jpgHet staat buiten kijf dat ‘Het Antifa Handboek’ de psychologische essentie van Antifa goed tot haar recht doet komen. Het inzicht dat Nieuw Rechts eraan kan ontlenen reduceert Antifa’s zorg voor ‘zwarte levens’ (Black Lives Matter betekent immers ‘zwarte levens tellen’) tot haar ware proporties - Antifa wordt erdoor ontmaskerd als een bende huurlingen, bandieten, criminelen en vandalen in dienst van veel grotere en veel duisterder machten: ‘De enige leven die tellen [voor Antifa activisten] zijn hun eigen levens en de enige macht die ze nastreven is hun eigen macht. Zij zijn wolven in wolfskleding, gemaskerd als dieven en bandieten, slechts uit op het verwoesten van de levens van de armen en het profiteren van de angst van alle anderen. Het zijn niet anders dan mades en parasieten die leven van isolatie, vervreemding, verslaving en gebroken familiestructuren - het enige perspectief dat ze bieden is de vervanging van de huidige frustratie en angst door nog meer ongeluk en nog groter ressentiment (Theodore Rothrock, 28 juni 2020[8]).

‘Black Lies Matter’

(psycho-politieke uitgangspunten - RE: ‘Het Antifa Handboek’[9])

I look inside myself and see my heart is Black
I see my red door, I must have it painted Black
Maybe then I’ll fade away and not have to face the facts
It’s not easy facing up, when your whole world is Black

‘Ik kijk naar binnen - ik zie mijn zwarte hart

Ik zie mijn rode deur - ik moet haar zwart geschilderd hebben

Misschien zal ik nu vervagen - hoef ik de harde waarheid niet te zien

Moeilijk is het om omhoog te kijken als je de hele wereld zwart ziet’

- The Rolling Stones

Do not distribute to any cis white males, non-PoC, non-LGBTQ peoples, a.k.a. fascists. ‘Niet doorgeven aan cis-blanke mannen, niet-kleurlingen, niet-LGBTQ mensen, d.w.z. fascisten.’

(*) New Speak[10]: ‘cis-geslacht’ = (niet-transsexueel) geboorte geslacht; PoC afkorting voor Engels People of Colour, ‘mensen met een kleur’ (effectief dus alle niet-blanken); LGBTQ = Engels Lesbian-Gay-Bisexual-Transgender-Queer, ‘lesbisch, homoseksueel, biseksueel, transgender, twijfelend’ (effectief dus alle alloseksuele geaardheden[11]). Notities: (1) blanke vrouwen vallen niet onder de categorie ‘fascisten-door-geboorte’: blijkbaar nemen zij een geprivilegieerde positie in, ófwel direct, als begunstigde partij in een man-vrouw oorlog, ófwel indirect, als willige ‘oorlogsbuit’ in een blank-zwart oorlog; (2) blanke transgender ex-mannen vallen ook niet onder de categorie ‘fascisten’: blijkbaar worden ‘zelf-gecastreerde’ blanke mannen gewaardeerd als over/meelopers; (3) ‘kleurlingen’ is een zeer brede categorie: blijkbaar mikt de globalistische vijandige elite op een pragmatische alliantie, of althans een tijdelijke wapenstilstand, met gele en bruine mensen tegen de blanke hoofdvijand; (4) de globalistische vijandige elite eerste en laatste obsessie met (liefst perverse) seksualiteit (van transgender tot LGBTQ) legt haar ultieme psychologische wortels bloot: die wortels liggen in feminisme, feminisatie en misandrie. Het einddoel van de globalistische vijandige elite lijkt te liggen in het vestigen van een mondiaal matriarchaat door het systematisch elimineren van de meest formidabele vijand: blanke mannen. Anderskleurige mannen (blijkbaar verondersteld te vallen in de categorieën als ‘laag-IQ’, useful idiot of ‘edele wilde’) worden blijkbaar verondersteld ongevaarlijk te zijn: blijkbaar valt hen de rol van matriarchale buit toe - naar wens controleerbaar en manipuleerbaar.[12] Vanzelfsprekend is deze veronderstelling typisch-feministisch naïef en irreëel: het matriarchaat mag dan graag exotische mannen selecteren en importeren, maar zodra er teveel van worden geïmporteerd is het slechts een kwestie van tijd totdat ze de macht overnemen. Deze wiskundige zekerheid wordt in het Westen nu al zichtbaar in het beginnend uiteenvallen van de feministisch-islamistische alliantie die tot voor kort nog in de politiek-correcte MSM overheerste: het hele matriarchale project begint nu al te falen.

[C]is white males have inherent privilege in our society. This is the basis on which people of color, LGBTQ, the disabled, and other groups that need protection will level the playing field and form a New World Order, a.k.a. One World Government. A government by protected classes of people, for protected classes of people, for the protection and betterment of all of humanity. ‘Cis-gender blanke mannen hebben een inherent privilege in onze maatschappij. Dat is het uitgangspunt waarmee kleurlingen, LGBTQers, gehandicapten en andere beschermingsbehoeftige groepen het maatschappelijk speelveld willen effenen en een Nieuwe Wereld Orde willen vestigen. Dat betekent een Wereld Regering, een regering door beschermingsbehoeftige klassen voor beschermingsbehoeftige klassen - ter bescherming en verbetering van de hele mensheid.’

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(*) New Speak: (1) ‘inherent privilege’/ ‘beschermingsbehoeftige klassen’ = dubbele New Speak taal-inversie: van klassiek-marxistische ‘klassenstrijd’ naar cultuur-marxistische ‘privilege deconstructie’ - en weer terug. Voor de globalistische vijandige elite zijn cis-gender blanke mannen een natuurlijke (voor ‘inherente’ lees ‘geboorte’) vijand: een vijandelijke (en dus ‘gepriviligeerde’) demografische categorie die zij ten koste van alles wil onderwerpen. Boven alles gaat het om macht (vijandelijke macht is ‘privilege’, eigen macht is ‘mensheidverbetering’); (2) ‘regering door beschermingsbehoeftige klassen’ = dictatuur van het feministisch-allochtone neo-proletariaat; (3) ‘maatschappelijk speelveld effenen’ = revolutionair nivelleren. Het echte doel van de globalistische vijandige elite is om alles te reduceren tot haar eigen existentiële niveau, dat wil zeggen het niveau van bruut materialisme, bestiaal hedonisme, idiocratisch anti-intellectualisme en rancuneuze lelijkheid. De globalistische vijandige elite richt zich niet op de transformatie straathoer>prinses maar op de transformatie prinses>straathoer: zij richt zich op het neerhalen van alles dat nog hoog, edel en mooi is in de wereld; (4) ‘Nieuwe Wereld Order’ = kosmologisch deconstructie. Uiteindelijk beogen alle ‘progressieve’ ideologieën van de historisch-materialistische variant (een categorie die socialisme, fascisme en liberalisme omvat) en alle ‘emancipatorische’ bewegingen van de revolutionaire variant hetzelfde doel: de nihilistische omverwerping van alle goddelijke wetten, alle menselijke wetten en alle natuurlijke wetten.

Most liberals are not Antifa (yet), but soon they will be. ‘De meeste liberalen behoren (nog) niet tot Antifa, maar zullen zich er snel bij aansluiten.’

(*) En hier hebben we dan de politieke sleutelzin van ‘Het Antifa Handboek’: hier wordt de vinger gelegd op het sleutel vraagstuk van de globalistische vijandige elite, namelijk de urgentie van een voortvarende ‘ideologie-transitie’, van het aflopende ‘festivistische’ neo-liberalisme[13] (preciezer: liberaal-normativisme) naar het opkomende totalitaire neo-fascisme. Als ‘het liberaal-normativisme de basis-ideologie is van de vijandige elite, dat wil zeggen de ideologie die haar greep op de macht legitimeert’,[14] dan is nu juist haar liberaal-normativistische discours haar Achilles hiel. In die zin kunnen de ‘Corona Crisis’ en de ‘BLM Crisis’ worden begrepen als softening up operaties waarmee de globalistische vijandelijke elite de inheems-Westerse volksmassa’s voorbereid op haar aanstaande ideologie-transitie naar een totaal-totalitaire anti-rechtstaat. Deze softening up wordt bewerkstelligd door een geraffineerde combinatie van behaviouralistische conditionering (traumasturing en gedragsdressuur), moderne technologie (algoritmische censuur en controle) en noodwetgeving (politiestaat en rechtswillekeur).[15]

[O]ur endgame... is the socialization of capital. ...Obviously, we start with healthcare. It’s after all, a basic human right. ...After healthcare, the next target... will obviously be the media. Use one of the government’s only tools against big corporations: anti-trust, anti-monopoly laws - to split the media into worker-owned... entities. ...After media, banks and finance will be our next target: ...if the workers owned and controlled their own businesses, everyone would win, except the big fat cat CEOs who would be out of a job. ‘Onze eindinzet... is de socialisatie van het kapitaal. ...Vanzelfsprekend begint dat bij de zorgsector, want medische zorg is een basaal mensenrecht. ...Na de zorgsector is de mediasector... het voor de hand liggende volgende doelwit. Hier kunnen wij één van de weinige middelen inzetten die de overheid heeft tegenover de grote corporaties: anti-trust en anti-monopolie wetgeving - zo kunnen we de media opsplitsen in kleinere eenheden die arbeiders in eigen bezit kunnen houden. ...Na de media zijn de banken en de financiële sector aan de beurt: ...als de arbeiders hun eigen zaken zouden controleren en bezitten, dan komt dat iedereen te goede - behalve de volgevreten directeuren en managers die dan hun positie verliezen.’

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(*) En hier hebben we dan de psychologische angel van ‘Het Antifa Handboek’ te pakken: hier wordt verwezen naar de grootste onvervulde vraag op de Westerse politieke markt, namelijk de alles-overheersende vraag naar échte sociaal-economische rechtvaardigheid. Dit vraagstuk is relevant voor alle etnische groepen: het overschrijdt nu in bijna klassiek-marxistische zin alle etnische en raciale grenzen en daarmee heeft Antifa een zowel politieke als activistische ‘marktwaarde’ die slim wordt uitgebuit door de globalistische vijandige elite. Er heerst ook in de blanke onder- en middenklasse en - vooralsnog grotendeels latent maar exponentieel stijgende - onvrede met de huidige neo-liberale dispensatie: men heeft genoeg van de zich eindeloos herhalende ‘bezuinigingsmaatregelen’ en ‘arbeidsmarkt hervormingen’ die de Westerse volksmassa’s langzaam maar zeker hebben doen verzinken in neo-victoriaanse arbeidsomstandigheden en neo-primitieve leefomstandigheden. Aldus hebben Antifa en BLM een groot ‘woede reservoir’ - nu ook nog gevoed door de willekeurige en alom gehate Corona maatregelen - waaruit zij naar believen kunnen putten. Als Nieuw Rechts het vraagstuk van authentieke sociaal-economische rechtvaardigheid laat liggen dan zal het zijn geloofwaardigheid verliezen - en laat zij een unieke activistische en politieke kans liggen. Laat Nieuw Rechts zich herinneren dat het ooit ver boven ‘links-rechts’ tweespalt stond: Nieuw Rechts (in het Frans en het Engels duidelijker in de woorden droit en right) staat boven al voor (diep) Recht - Recht in de zin van Carl Schmitt’s Nomos.[16] Nieuw Rechts staat voor authentieke sociaal-economische gerechtigheid: voor een herstel van sociaal evenwicht door een sterke dosis sociaal-economische hervormingen. Nieuw Rechts is meer dan nationalisme, maar alleen doordat het nationalisme incorporeert in sociaal-economisch beleid. Nieuw Rechts is ook meer dan (staats-)socialisme, maar alleen als het sociaal-economisch beleid combineert met nationalisme. Zogenaamd ‘linkse’ punten zoals ‘identiteitspolitiek’, ‘sociale rechtvaardigheid’ en ‘milieubewustzijn’ zijn eigenlijk kernpunten van Nieuw Rechts - ze worden holistisch gecombineerd in klassieke Nieuw Rechtse concepten als etnische zelfbeschikking, sociaal-economisch corporatisme en diepte-ecologie.[17] Nieuw Rechts doet er goed aan te bedenken dat de Westerse volksmassa’s kansen zoeken om hun sociaal-economische verhaal te halen op de globalistische vijandige elite. Wanneer de economische prijs van de Corona Crisis eenmaal inzinkt dan zullen zij dat verhaal eerder vinden bij de Antifa/BLM gepromote neo-communistische revolutie van morgen dan bij de alt-lite/neo-con ‘populistische’ oppositie van vandaag - deze oppositie biedt slechts hetzelfde neo-liberale business-as-usual refrein als het zittende partijkartel. De geloofwaardigheid van Nieuw Rechts staat op het spel: zij valt en staat met een principiële verdedigingskring rondom de Westerse volkeren - één verdedigingsector opgeven betekent dat de ringverdediging faalt. Nieuw Rechts kan het zich compromissen met het globalisme eenvoudigweg niet veroorloven: noch populistische ‘klimaatscepsis’, noch neo-con ‘civiel nationalisme’, noch neo-randiaans ‘libertarianisme’ - dit zijn definitief gepasseerde stations. Nieuw Rechts kan zich nu het hele anti-liberale discours toe-eigenen - en zo het tapijt wegtrekken onder de Social Justice Warrior marionetten van Antifa en BLM. Nieuw Rechts kan daarmee twee essentiële engagementen herbevestigen: sociaal-economische rechtvaardigheid en nationaal-corporatieve solidariteit - beide zijn onmisbare ingrediënten voor het breken van de Antifa/BLM golf. Nieuw Rechts kan de aankomende strijd niet winnen tenzij het aan de juiste zijde van de geschiedenis staat - en de geschiedenis van het Westen wordt nu geschreven. Het is vijf minuten voor twaalf.

Independence Day’ [18]

(psycho-politiek frontverlloop - RE: President Donald Trump)

We’re fighting for our right to live, to exist

and should we win the day,

the 4th of July will no longer be known as an American holiday,

but as the day when we declared in one voice:

we will not go quietly into the night

we will not vanish without a fight

‘Wij vechten voor ons recht te leven, te bestaan

en mochten wij vandaag overwinnen

dan zal de 4e juli niet langer slechts een Amerikaanse feestdag zijn

dan zal het als de dag herinnerd worden dat wij met één stem verklaarden:

wij zullen niet vredig in de nacht verdwijnen

wij zullen niet ondergaan zonder onze dag op het slagveld’

- ‘Independence Day’

‘Er is een groeiend gevaar dat nu alles bedreigt waarvoor onze voorvaderen zo hard hebben gevochten, hebben gestreden en hebben gebloed. Onze natie is nu ooggetuige van een genadeloze campagne die gericht is op het uitwissen van onze geschiedenis, het besmeuren van onze helden, het wegvlakken van onze waarden en het indoctrineren van onze kinderen. Woedende meutes proberen standbeelden van de stichters [van onze republiek] neer te halen, onze heiligste monumenten te onteren en een golf van gewelddadige misdaad in onze steden te ontketenen. De meeste van deze mensen beseft niet waar ze mee bezig zijn, maar sommige van hen weten precies wat ze aan het doen zijn. Zij denken dat het Amerikaanse volk zwak en zacht en onderdanig is. Maar zo is het niet: het Amerikaanse volk is sterk en trots en zal niet toelaten dat ons land, onze waarden, onze geschiedenis en onze cultuur ons worden afgenomen.’

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‘Eén van hun politieke wapens is de ‘annulering cultuur’ die mensen arbeid ontzegt, opponenten beschaamt en totale onderwerping eist van iedereen die anders denkt. Dit is de precieze definitie van een totalitair systeem en het is volledig vreemd aan onze cultuur en onze waarden - het heeft enkele plaats in de Verenigde Staten van Amerika. Deze aanval op onze vrijheid, onze magnifieke vrijheid, moet worden gestopt - en zal zeer snel gestopt worden. Wij zullen deze gevaarlijke beweging aan het licht brengen, de kinderen van onze natie beschermen, deze radicale aanslag verijdelen en onze geliefde Amerikaanse levenswijze behouden. In onze scholen, onze nieuws studio’s, zelfs onze zakelijke directiekamers, bestaat nu een nieuw extreem-links fascisme dat absolute trouw eist. Iedereen die de juiste taal niet spreekt, de juiste rituelen niet volgt, de juiste mantra’s niet opleest en de juiste geboden niet opvolgt wordt gecensureerd, verbannen, afgeserveerd, vervolgd en bestraft. ...We moeten ons niet in deze vijand vergissen: deze linkse culturele revolutie beoogt de omverwerping van de Amerikaanse Revolutie. Daarmee zou zij een hele beschaving teniet doen - een beschaving die miljarden mensen van armoede, ziekte, geweld en honger heeft gered en die de mensheid naar nieuwe hoogten van prestatie, ontwikkeling en vooruitgang heeft getild. Om dit te bereiken zijn zij bereid elk standbeeld, elk symbool en elke herinnering aan ons nationale erfgoed neer te halen.’ - President Donald Trump, Mount Rushmore speech 4 juli 2020. 

‘Saco di Roma’

(Geo-politieke uitwerkingen)

The Revolution was effected before the war commenced.

The Revolution was in the minds and hearts of the people...

This radical change in the principles, opinions, sentiments, and affections of

the people was the real American Revolution.

‘De revolutie voltrok zich vóór de oorlog begon.

De revolutie voltrok zich in de geest en het hart van het volk...

In deze radicale omslag in de principes, meningen, gevoelens en genegenheden van

het volk lag de échte Amerikaanse Revolutie’

- John Adams

(*) Independence Day Redux: ‘De [Independence Day] feestdag van 4 juli zou niet bestaan zoals hij nu bestaat zonder Francis Scott Key. Key was een jurist en een dichter - hij was degene die de tekst van het Amerikaanse volklied schreef. ...Toen hij... tijdens de oorlog van 1812... de Amerikaanse vlag nog steeds zag waaien over... Fort Henry... schreef hij de tekst die nu bekend staat als The Star-Spangled Banner. ...Ruim twee eeuwen later zijn [BLM en Antifa] terroristen bezig... Key’s standbeeld in het Golden Gate Park neer te halen. Misschien is de tijd gekomen voor de blanke bevolking van Amerika om een nieuwe identiteit aan te nemen. Als Amerika ons niet langer vertegenwoordigt en ons niet langer beschermt, waarom zouden wij dan nog loyaal moeten zijn aan Amerika, of onszelf als Amerikanen moeten identificeren? ...Misschien zal de Verenigde Staten van Amerika ‘Balkaniseren’ en zich oplossen in verschillende naties. Misschien kunnen blanke mensen naar gebieden verhuizen waar ze gemeenschappen, buurten en ondernemingen kunnen vorm samen met ander blank-positieve mensen. Misschien kunnen bepaalde Europese landen zelfs terugkeer programma’s aanbieden aan mensen met voorouders die uit die landen kwamen. Dit zijn slechts een paar verschillende ideeën voor mensen in verschillende situaties. Maar wat onze eigen situatie ook moge zijn, de tijd is gekomen voor blanke mensen om hun onafhankelijkheid uit te roepen - onafhankelijkheid van de alles onderdrukkende tirannie van de anti-blanke Verenigde Staten van Amerika. ...Soms zeggen mensen mij dat ik altijd “gewoon een Amerikaan” zal blijven, [maar] zouden zij hetzelfde zeggen tegen mensen die ooit in de Sovjet-Unie of Joegoslavië woonden? Blijven die mensen voor altijd Sovjetburger of Joegoslaaf? Nee. Die onderdrukkende regimes mogen een stempel hebben gezet op hun leven, maar zij hebben niet langer die identiteit. ...En net als alle andere grootrijken die té groot en te divers werden zal ook Amerika uiteindelijk in brand vliegen en ten onder gaan. Misschien dat blanke Amerikanen in staat zijn om uit de overgebleven as een maatschappij te herbouwen die bij hen past. ...Een nieuw land dat toegewijd is aan de bescherming van ons blanke volk - en aan de toekomst van onze blanke kinderen. ...Laat in het land der vrijen en het huis der dapperen[19] de vrijheid herleven - de vrijheid om te kiezen voor etnische soevereiniteit en blanke solidariteit.’ - ‘Fullmoon Ancestry’[20]

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(*) De plutocratische revolutionairen op appel: ‘[Wat] is de rol van het [grote multinationale] zakenleven bij deze [BLM] gebeurtenissen? Vele grote firma’s haasten zich om de rellen te ondersteunen - en zelfs om plunderaars en opstandelingen te steunen tegen de regering. Onder de vele grote bedrijven die openlijk hun steun voor BLM en Antifa hebben uitgesproken zijn de volgende grote namen: The [Oscar-uitreikende] Academy, Airbnb, Adidas, Amazon (dezelfde firma die de altijd Trump-kritische New York Times in eigendom heeft), American Airlines, American Express, Bank of America, Bayer, BMW, BP, Booking.com, Burger King, Cadillac, Citigroup, Coca Cola, DHL Express, Disney, eBay, General Motors, Goldman Sachs, Google, H&M, IBM, Levi’s, Lexus, LinkedIn, Mastercard, McAfee, McDonald’s, Microsoft, Netflix, Nike, Paramount Pictures, Pepsi Co, Pfizer Inc, Porsche, Procter & Gamble, Society Generale US, Sony, Starbucks, Twitter, Uber, Verizon, Walmart, Warner Bros, YouTube en Zara. Een totaal van rond de drie honderd grote bedrijven en organisaties zijn bekend. Dit is een karakteristiek symptoom van de globalisatie-nieuwe-stijl, waarin trans-nationaal opererende bedrijven zich sterk en rijk genoeg voelen om tegen regeringen op te staan - ook al doen ze dat met indirect middelen. De bestuurders van deze vele firma’s vergeten echter een belangrijke les van de geschiedenis, namelijk dat de vele kapitalisten die ooit revoluties en coups financierden steeds onmiddellijk uit hun macht werden ontzet zodra de revolutionaire hen niet langer nodig hadden.’ - Leonid Savin[21]

(*) Terug naar de Onzichtbare Hand:[22] ‘Het is zinloos om [onze steden] te heroveren als [niemand] nog wil dat [ze deel] blijven van een gezond en redelijk gedefinieerde Amerikaanse beschaving. Laat ze maar afbranden. ...Laten Links en het linkse stemvee maar de consequenties dragen voor de onafgebroken serie politieke blunders en foute beslissingen die zij hebben gemaakt gedurende de laatste decennia. Als zij de politie haten, laten wij dan sympathiek zijn - en geen politie sturen. ...Detroit ziet er nu erger uit dan Hirosjima - en er was geen onplezierige ontmoeting met Enola Gay voor nodig om het zover te laten komen. Voor Nagasaki wilde Japan al niet meer sterven. Wij moeten even weinig nostalgie voelen voor Los Angeles. President Trump kan simpelweg de Zwarte Oehoeroe[23] afkondigen in al dat soort steden en hij kan daar dan ‘vrijheid’ laten neervallen, als zwavel en vuur op deze post-moderne versies van Sodom en Gomorra. ...Laat deze hippe, snoezige linkse hipsters zich maar uitleven. Laat hen hun eigen doctrines maar eens écht voelen - en ruiken - in al hun fantastische glorie. Laat hen hun ideologische pretentie maar opeten en inslikken, twee weken nadat de laatste supermarkt is geplunderd en neergebrand. Dan zullen ze om vrede smeken - maar dan zullen ze er geen meer kennen. De beste manier om de stedelijke rellen te beëindigen is om ze simpelweg uit te laten woeden - totdat de ammunitie op is en er niets meer is om te verbranden. ...Tot die tijd: #NoWarInAmerika - pak je popcorn en frisdrank en geniet van het vlammenspel.’ - Jonathan Peter Wilkinson[24]

‘De morele uitputting van het Westen’

(psycho-historische conditioneringen - RE: Frank Furedi[25])

Every species can smell its own extinction. The last ones left won’t have a pretty time of it. And in ten years, maybe less, [our species] will be just a bedtime story for their childrena myth, nothing more. ‘Elke soort kan haar eigen uitsterven bespeuren. De laatst-overgeblevenen zullen geen prettige tijd beleven. Tien jaar van nu, misschien eerder, zal [ons soort] nog slechts een sprookje voor het slapengaan zijn voor hun kinderen - niet meer dan een mythe.’ - ‘In the Mouth of Madness’ (John Carpenter, 1994)

(*) De oorsprong van de “Cultuur Oorlog”: ‘Ontkoppeld van de geschiedenis aan het einde van de Eerste Wereld Oorlog had de Westerse maatschappij grote moeite om een overtuigend narratief neer te zetten waarmee zij haar culturele erfgoed kon overdragen aan nieuwe generaties. Het resultaat was een fenomeen dat tegenwoordig bekend staat als de “generatie kloof”. Deze kloof ontstond na de Eerste Wereld Oorlog echter niet zozeer omdat er sprake was van een kloof tussen generaties: er was sprake van een culturele kloof, dat wil zeggen een kloof tussen de cultuur van voor de oorlog en die van na de oorlog. In de volgende decennia werd de spanning tussen “cultuur generaties” steeds meer ervaren een probleem van identiteit. ...Eén van de redenen waarom de Westerse bestuurselites niet in staat waren om hun verlies van morele autoriteit [met een nieuw narratief] te ondervangen was dat zij moesten erkennen dat hun eigen levenswijze [en waardesysteem] door verval van binnenuit niet langer levensvatbaar waren. Gedurende de jaren ’40 en ’50 waren zelfs conservatieve denker niet in staat de volle implicaties te overzien van het probleem waarmee hun traditie zich geconfronteerd zag.[26] ...De achteloze manier waarop vervolgens in de jaren ’60 traditionele taboes werden doorbroken liet aan de traditioneel-georiënteerde volksmassa zien dat traditionele waarden niet langer de boventoon voerden. ...Deze uitputting van moraal kapitaal werd bewezen door de stormachtige opkomst van de ‘tegencultuur’ [van de jaren ’60 en ‘70]... Sinds de jaren ’70 zijn de vertegenwoordigers van traditionele [Westerse waarden] steeds in de verdediging geweest. In plaat van het poneren van debatpunten en het bepalen van de debatagenda hebben zij zich beperkt tot reageren - steeds schieten zij in de verdediging om steeds weer nieuwe aanvallen op hun levenswijze te pareren. Deze cyclus van defensieve reacties komt terug in een lange serie vraagstukken, van het “homo huwelijk” en “trans-gender rechten” tot “wit privilege”...’

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(*) De “Cultuur Omslag” voorbij: ‘De huidige fase van de Cultuur Oorlog begon in de jaren ’70. Het was in die jaren dat de traditionele Westerse elites de strijd tegen de in de jaren ’60 opgekomen “tegencultuur” stilletjes opgaven. Tegen het einde van de jaren ’70 beheersten de waarden van de “tegencultuur” de cultuur: ze waren geïnstitutionaliseerd, eerst in het schoolonderwijs en de cultuursector, en daarna in andere maatschappelijke sectoren. Sommige analisten karakteriseren deze ontwikkeling als de “Cultuur Omslag”. In de late jaren ’70 werd deze Cultuur Omslag toegeschreven aan een “nieuwe klasse” in de culturele elite, een klasse die zich verbond aan zogenaamd... postmateriële waarden. ...Deze nieuwe klasse legde zich toe op postmateriële behoeften, zoals de behoefte aan esthetische bevrediging, en op wat psychologen “zelfrealisatie” noemen... De leden [van deze nieuwe klasse]... begonnen therapeutische zelfhulp groepen... en raakten in toenemende mate geobsedeerd met identiteitsvraagstukken... Van meet af aan werden hun postmateriële behoeften echter niet neutraal gepresenteerd, niet als één van vele mogelijke waardesystemen. Eerder was het zo dat deze behoeften door hun voorsprekers werden gezien als [intrinsiek] superieur aan traditionele waarden zoals patriottisme, nationalisme en respect voor autoriteit...’

(*) De matriarchale revolutie: ‘De Cultuur Omslag marginaliseerde alle traditionele waarden. Meestal werd dit bereikt door een “mars door de instituties” die het socialisatie-proces bepalen. ...Met nieuwe klasse van intellectuelen en kenniswerkers bereikte de postmateriële elite als snel een monopolie-positie in de instituties van de onderwijs- en wetenschapsector, waar ze de Culturele Omslag promoten en toewerkten naar de deconstructie van traditionele culturele waarden. ...Deze ontwikkeling werd gefaciliteerd door grote veranderingen in het Westerse familieleven. In de context van stijgende welvaart verzwakten de tweelingkrachten van de vrouwenemancipatie en onderwijsdemocratisering alle vormen van patriarchale autoriteit. Dit verlaagde de capaciteit van het prevalerende socialisatiesysteem, dat tot dan toe gebaseerd was geweest op de familie: [de culturele reproductie begon te haperen en] historische waarden werden niet langer op nieuwe generaties overgedragen. ...[Er is een direct] verband tussen de verstoorde socialisatie in de familiesfeer en de intensivering van de Cultuur Oorlog...’

(*) Politisering en polarisatie: ‘[Velen] dachten dat de [Cultuur Omslag] beweging van traditionele waarden naar postmateriële waarden een positief proces was omdat het de invloed van hebzuchtig materialisme binnen de maatschappij zou verminderen. Maar de betekenis van de Cultuur Omslag lag niet zozeer in de zogenaamd postmateriële waarden die erdoor werden bevorderd, als wel in zijn [grotere] effect, namelijk de verdere politisering van cultuur en identiteit. ...De Cultuur Oorlog is niet slechts één politiek domein tussen vele anderen: het is geen conflict dat komt en gaat zoals de specifieke vraagstukken van “homo huwelijk” en Brexit. Eerder is het zo dat de Cultuur Oorlog nu het hele politiek bedrijf beheerst: het is de politiek... In zijn huidige stadium bestrijkt de Cultuur Oorlog vrijwel alle facetten van het dagelijks leven. De Cultuur Oorlog heeft een weergaloze polarisatie veroorzaakt in bereiken die ooit totaal apolitiek waren. Dat is de reden dat nu bijna alles, van het voedsel dat men eet tot de kleding die men draagt, onderwerp van zure discussie kan worden. Conflicten over waarden hebben een enorm belang gekregen in het politieke leven. Recente debatpunten, zoals abortus, euthanasie, immigratie, “homo huwelijk”, trans-gender voornaamwoorden, “witheid” en familieleven, laten zien dat er geen consensus [meer] bestaat over de meest fundamentele vraagstukken binnen [onze] maatschappij. De strijd tegen normen en waarden heeft het politieke bedrijf diep gepolariseerd. Zelfs ooit strikt persoonlijke zaken, zoals de keuze met wie men seksuele relaties heeft, worden nu als politieke stellingnamen gezien...’

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(*) De Oorlog tegen het Westen: ‘[Begin jaren ’80] was de “tegencultuur” beweging geïnstitutionaliseerd: haar vertegenwoordigers domineerden niet alleen de instituties in de cultuur sector en in het hogere onderwijs, maar ook die in de publieke sector. Sinds die tijd zijn ook de zakenwereld en de private sector onder haar heerschappij gekomen. Sinds zij de hegemonie verwierven zijn de leden van het “tegenculturele” establishment steeds minder geworden om hun waarden op te leggen aan de rest van de maatschappij. Vanuit hun perspectief is [de Britse premier] Boris Johnson feitelijk niet meer dan een elite dissident en is zijn verdediging van Churchill [gedurende de BLM rellen] herinnert hen eraan dat er nog steeds obstakels bestaan tegen hun project van het losmaken van de maatschappij van de geschiedenis. Nu zijn zij het culturele establishment en zijn degenen die standbeelden van Churchill... of Lincoln willen verdedigen op hun beurt de “tegencultuur” tegenstanders van het nieuwe establishment. Op dit moment is de Cultuur Oorlog [nog steeds] een zeer eenzijdig conflict dat zich vooral richt op een [passief], defensief traditionalistisch doelwit. ...Sinds de jaren ’70 heeft de politisering van de cultuur de [voorheen] machtige ideologieën van het moderne tijdvak effectief vervangen, of tenminste getransformeerd. Binnen scholen en universiteiten zijn conservatieve en [zelfs] klassiek-liberale ideeën nu volkomen gemarginaliseerd - zelfs basale noties zoals tolerantie en democratie zijn aan het vervagen. In de grote culturele instituties [van het Westen], van de kunsten tot aan de media, worden humanistische waarden en idealen nu geassocieerd met de [zogenaamd “verouderde”] Westerse Traditie die loop van de Klassiek-Griekse filosofie tot de Renaissance en de Verlichting. Zelfs klassiek-socialistische noties als solidariteit en internationalisme zijn weggevaagd door de politisering van cultuur en identiteit. Deze ontwikkelingen vinden plaats binnen een eenzijdige oorlog tegen de geschiedenis in het algemeen en Westers erfgoed in het bijzonder. Degenen die het belang van tradities en historische continuïteit nog hoog houden lijken nu altijd in de verdediging te zijn. Meer nog: zij lijken zich er bij neer te leggen dat zij de strijd om de ziel van de samenleving hebben verloren... Deze atmosfeer van defaitisme is begrijpelijk. Degenen die principieel staan voor de grote prestaties die de [Westerse] beschaving heeft geleverd voor de mensheid hebben namelijk een eindeloze serie van nederlagen geleden gedurende de afgelopen decennia...’

(*) De Oorlog tegen de Blankheid: ‘Rond de eeuwwisseling waren Westerse onderwijsinstituties, en met name universiteiten, niet langer bezig met onderwijs. Zij waren meer bezig met her-scholing en her-socialisatie. Vooral in de Verenigde Staten wordt van nieuwe studenten nu verwacht dat zij aan allerlei workshops deelnemen waarin op “bewustwording” wordt aangestuurd met betrekking tot specifieke vraagstukken. “Bewustwording” kan daarbij het best worden begrepen als een eufemisme voor de bekering van individuele studenten tot de persoonlijk waardesystemen van de “bewustmakers”. Campus “bewustwording” initiatieven beogen de deelnemers deugden en morele kwaliteiten bij te brengen die hen zogenaamd onderscheiden van zogenaamd “onbewuste” en “onverlichte” individuen. De populaire aansporing om “wit privilege” te (h)erkennen is een belangrijk voorbeeld van dit “bewustwording” model. Zij die een bekentenis en biecht afleggen onderscheiden zich van zogenaamd enggeestige en bevooroordeelde mensen die dat niet doen. Het hebben van “bewustzijn” wordt zo een teken van superieure status - het niet-hebben is een teken van [morele] minderwaardigheid. Dat is waarom de weigering om de aansporing tot “bewustwording” op te volgen resulteert in verontwaardiging en veroordeling...’

(*) De contouren van de cultuur-nihilistische eindoverwinning: ‘Bijna ongemerkt zijn de morele waarden die mensen ooit hielpen om goed en kwaad te onderscheiden verdwenen: ...[die waarden] hebben geen invloed meer op gedrag en besluitvorming in de publieke sfeer. In [Westerse] universiteiten wordt de taal van moraliteit nu zelfs aangevallen als bedrog, of als een discours dat moet worden gedeconstrueerd en aan de kaak moet worden gesteld... Het basale vermogen goed van kwaad te onderscheiden is zwaar beschadigd door de “tegenculturele” devaluatie van alle soorten grenzen: de grenzen tussen goed en kwaad, tussen kind en volwassene, tussen man en vrouw, tussen mens en dier, tussen privésfeer en publieke sfeer. Al deze symbolische grenzen zijn de afgelopen jaren systematisch in twijfel getrokken. Zo wordt bijvoorbeeld de basale tegenstelling tussen man en vrouw aangevallen als “transfoob”. Zelfs het concept van binaire oppositie wordt gezien als anti-inclusief en discriminerend... Het belangrijkste verlies van deze oorlog tegen traditionele [ideeën en] idealen is het verlies van de status van het morele oordeel. ...[Dit totale] verlies van geloof in elk moreel oordeel laat zien hoe ver de strijd voor het behoud van basale beschavingswaarden is verloren... In het huidige tijdsgewricht wordt elk moreel oordeel - dat wil zeggen elke poging goed en kwaad te onderscheiden - gezien als verdacht, discriminerend en bevooroordeeld. In plaats daarvan overheerst nu de tegen-ethiek van het anti-oordeel: de-judgement heerst.’

‘De-Judge New Speak’

(neo-theologisch perspectief - RE: Allan Stevo[27])

Systemen van beelden, concepten van onuitgesproken oordelen, verschillend geordend in verschillende sociale klassen; systemen in beweging en daarom studieobject voor de geschiedschrijving, maar niet altijd gelijktijdig bewegend in verschillende cultuurlagen - systemen die het gedrag van mensen bepalen zonder dat zij zich er rekeningschap van geven. - Georges Duby

(*) Omgekeerde zondeleer: ‘De moderne feministische beweging schrijft binnen de menselijke verhoudingen de erfzonde toe aan de man: dit wordt tegenwoordig populair omschreven met “privilege”. Anders dan de [oude Christelijke] erfzonde is dit [nieuwe post-Christelijke] oerzonde niet digitaal en niet binair, maar analoog en gradueel. Als de man ook nog blank is, dan is zijn erfzonde nog groter. Er bestaan namelijk allerlei soorten privileges. Hoe minder geprivilegieerd men is, hoe hoger men als mens staat. Alle individueel geprivilegieerden moeten hun erfzonden publiek bekennen en naar zo nederig mogelijk het collectieve gelijk opzoeken. Hoe meer privilege men heeft, hoe meer men de biecht behoeft. Hoe minder privilege men heeft, hoe minder biechten wordt verwacht.’

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(*) Omgekeerde verlossing: ‘Er bestaat [in de nieuwe De-Judge religie] geen verlossing. Iedereen kan te allen tijde worden geconfronteerd met het eigen privilege en daarop worden aangevallen door het hele collectief tegelijk. Met genoeg training elke offensieve referentie naar privilege genoeg om een tegenwerkend individu op te zadelen met een verlammend schuldcomplex. De priesters van deze [nieuwe De-Judge] religie geven geen absolutie van zonde: zij leggen zich exclusief toe op boetedoening en (zelf)kastijding. En zo zijn de geprivilegieerde aanhangers van deze religie feitelijk permanente martelaren die nooit, noch door goede werken noch door priesterlijk absolutie, kunnen worden verlost.’

(*) Omgekeerde katholiciteit: ‘Alleen mensen die via schuld en boete kunnen worden bewogen tot acceptatie van hun eigen privilege zijn zondig. Niet-boetvaardige mensen zullen fanatiek worden vervolgd, maar hun weigering tot publieke boetedoening beschermt hen toch tegen de ergste veroordeling die deze nieuwe religie kent. De zondaar moet zelf zijn rol als zondaar accepteren. Elke vorm van publieke verontschuldiging maakt iemand een zondaar binnen deze sociale rechtvaardigheid beweging. Boetedoening en excuses zijn daarom bij uitstek masochistische daden. Eenmaal een zondaar, blijft men een zondaar. Zo komt het dat een publieke verontschuldiging een vorm van doop wordt; deze doop is niet gericht op reiniging, maar stelt de gedoopte juist bloot aan herhaalde verontreiniging. Deze doop moet daarom steeds weer herhaald worden in een constant rollenspel dat uit is op vernedering en straf in plaats van spijt en boetedoening. Er bestaat geen manier om oprecht spijt te betuigen in deze religie en er bestaat ook geen mogelijkheid om verlost te worden.’

(*) Omgekeerde uitverkiezing: ‘Geboorte met de grootste opsomming van onderdrukkingskenmerken bestempelt iemand tot uitverkorene. Het vermogen een eigen narratief van het eigen slachtofferschap te creëren is een teken van hogere genade. Toch bestaat er geen pad naar verlossing: er bestaat alleen een tijdelijke status als uitverkorene - gedurende die tijd wordt men nog steeds door sommigen als een zondaar en door sommige als een heilige beschouwd, maar met meer van het tweede dan van het eerste. Men verliest de uitverkorene status zodra de proporties zich omkeren.’

(*) Omgekeerde goddelijkheid: ‘De smaak-van-de-maand trend die populair is binnen het collectief heeft de rol van het goddelijke beginsel. De rol van het goddelijke beweegt dus van groep naar groep en van tijd tot tijd. Goddelijke status geeft almacht en alziendheid, maar is zo tijdelijk dat men er vaak maar een paar dagen gebruik van kan maken.’

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(*) Omgekeerde verlossingsleer: ‘Er bestaat geen Jezus. Er bestaat geen Messias. Er bestaat geen verlossing. Er is geen eindpunt. De sociale rechtvaardigheid beweging is een duivelse schepping die de hel op de aarde vestigt. Niemand kan ooit ontsnappen aan het hamster wiel waarop je altijd wordt achtervolgd door een monster. Uiteindelijk wordt iedereen neergesabeld. De uitverkoren social justice warrior van vandaag is verdoemde van morgen. Uiteindelijk is iedereen is verdoemd, maar de meest geprivilegieerde mensen vallen sneller in de verdoemenis. Er bestaat in die logica wel een bepaalde rechtvaardigheid: uiteindelijk valt iedereen in de verdoemenis, maar de diepste cirkel van deze hel is voorbehouden aan de meest geprivilegieerde mensen.’

(*) Omgekeerde demonologie: ‘Degenen die weigeren de schuld van hun privilege op zich te nemen worden gelijkgesteld met de duivel - dat wordt ook uitgedrukt in het etiket “letterlijk Hitler” of soortgelijk [aan het fascisme-nazisme gebonden] ketterij vocabulaire. Weigering privilege te erkennen en zich daarvoor in zelfvernedering te excuseren is de walgelijkst denkbare houding.’

(*) Omgekeerde profetie: ‘Alleen mensen die zich persoonlijk identificeren met een thema kunnen over dit thema spreken. Het idee dat een heteroseksuele blanke man een waardevolle mening zou kunnen hebben over racisme, abortus, homoseksualiteit en armoede is verboden. Wanneer men met mensen met minder privilege spreekt dient men zichzelf te censureren - in die situatie zijn alleen uitspraken van zelf-beschuldiging en zelf-vernedering toegestaan.’

(*) Omgekeerde orthodoxie: ‘Het Concilie van Nicea is permanent in vergadering - meestal op de sociale media. Waar zich twee of drie mensen verenigen om over sociale rechtvaardigheid te spreken, daar vindt ook het Concilie van Nicea plaats ter verwezenlijken van een nieuw dogma. De tijdelijkheid van dat nieuwe dogma doet niet af aan het gewicht en de strengheid van de uitvoering ervan - feitelijk verhoogt die tijdelijkheid de passie, de eindinzet en de extreemheid van het dogma.’

(*) Omgekeerd priesterschap: ‘De meest onderdrukte persoon kan op elk mogelijk moment tot hogepriester worden verheven. Rollen kunnen snel wisselen, al naar gelang de conjunctuur van collectieve modes en individuele grillen. De rol van god en hogepriester kunnen soms samenvallen in één persoon.’

(*) Omgekeerde autoriteit: ‘Het meest hypocriete lid van de groep dient te spreken met de luidste stem. De luidste stem is genoeg om dat groepslid de macht te geven om anderen te veroordelen.’

(*) Nieuwe geloofsartikelen: ‘Diversiteit is een onaanvechtbaar en onontkoombaar dogma. Diversiteit moet echter steeds zeer krap en zeer onduidelijk worden gedefinieerd. Zo is leeftijd diversiteit relatief onwenselijk omdat dan ook oudere en wijzere mensen zouden mogen meepraten. Raciale diversiteit is ook onwenselijk omdat dat de deur opent naar blanke mensen. Er bestaat geen acceptabel minimum getal aan blanke gesprekspartners hoger dan nul. Diversiteit in denken is alle helemaal uit den Boze. Diversiteit is het belangrijkste geloofsartikel van deze nieuwe religie.’

(*) Nieuw hiernamaals: ‘Wanneer eenmaal alle geprivilegieerde mensen zijn verdwenen, dan zal de wereld een betere plaats zijn. Wanneer eenmaal alle duivels en Hitlers zijn overwonnen, dan zal de wereld een betere plaats zijn. Deze constant wisselende definities maken het realiseren van de betere wereld moeilijk, maar dat weerhoudt niemand ervan zich met passie in deze religie te werpen. Alhoewel blanken de duidelijkst geprivilegieerde groep zijn, laat de mogelijkheid om nieuwe privileges te ontdekken een voortbestaan van deze religie toe, ook na de uitroeiing van alle blanken.’

(*) Nieuwe heilige boeken: ‘De Bijbel is eeuwenoud. Social justice warriors kunnen niets met dingen die de tand des tijds hebben doorstaan. Alleen sterke gevoelens en extreme gedragingen ingegeven door die sterke gevoelens dwingen nog respect af. Extreme kledij - bijvoorbeeld een Moslim vrouw die zich volledig bedekt - geldt als een imposant teken dat hogere status verleent. Zeldzame etniciteit - bijvoorbeeld een volbloed Amer-Indiaanse etniciteit - geeft ook hogere status. Maar die etniciteit hoeft niet eens authentiek te zijn: het is genoeg dat men een claim legt op die identiteit, ook als die niet echt is. Des te emotioneler dit wordt uitgedragen, des te meer kans maakt men op hogere religieuze status. ...Ervaringsdeskundigheid is in het algemeen van beperkte waarde. Hetzelfde geldt voor het aanhalen van logica en ervaring in gesprek met anderen: dit geeft risico op beschuldigingen van splaining (van explaining, “uitleggen”), of zelfs man-splaining (“mannelijk uitleggen”) - een zwaar vergrijp. Ervaring wordt afgedaan als van weinig waarde, zoals blijkt uit populaire frases als “OK boomer” die worden gebruikt om ervaring te ondermijnen - dit is een legitieme strategie omdat zo personen tot zwijgen kunnen worden gebracht die ervaring door privilege hebben kunnen opdoen.’

(*) Nieuwe schriftgeleerden: ‘Des te meer woke men is, des te meer invloed men heeft. Dit zijn de nieuwe farizeeën: de woke zijn niet alleen het tempelpersoneel van deze nieuwe religie, zij zijn tevens de meest succesvol-hypocriete mensen van het moment.’

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(*) Nieuwe priesterkledij: ‘Piercings en gekleurd haar zijn tekenen van een echte volger van deze nieuwe religie.’

(*) Nieuwe deugden: ‘Het hoogst-aangeschreven goede werk van deze nieuwe religie is luidruchtigheid. Het effectief verweven van privilege in een aanval op anderen resulteert in de meest effectieve hermeneutiek. Logica komt na gevoel - en ligt ver achter. Logica resulteert in ongewenste verstoring van de voortvarende uitvoering van religieuze voorschriften en is daarom niet welkom.’

(*) Nieuwe wonderen: ‘Gewoon bankbiljetten drukken om de rekeningen te betalen - en gewoon nullen toevoegen. Werken is/zijn in deze nieuwe religie niet langer van belang. Er bestaat geen dag van economische gramschap. Manna valt uit de hemel en alles is gratis.’

(*) Nieuwe naam: ‘Hoewel deze nieuwe religie geen officiële naam heeft kan men haar aanduiden met de titel Democratic Judgment (“Democratisch Oordeel”) - De-Judge in het kort. Deze naam brengt haar alles-nivellerende meute-mentaliteit en snelle veroordeling instinct tot uitdrukking, evenals haar belangrijke rol in virtue signalling (“deug pronken”) en haar dogmatisch onvermogen tot rechtvaardig oordelen. De-Judge heeft de democratisch-totalitaire toekomst.’

‘Het laatste kwartier van het Westen’

(macro-historisch perspectief)

Een juist begrip van de ‘Corona Crisis’ en ‘BLM Crisis’ golven vergt een macro-historisch perspectief: een dergelijk perspectief laat zien dat deze golven niet slechts middelen zijn die globalistische vijandige elite kan gebruiken voor de versnelde deconstructie van de Westerse beschaving - het zijn tegelijk ook typische ‘eindtijd’ symptomen in de beschavingscyclus van het Westen. Voor een juist begrip van de dubbel opzettelijke en onvermijdelijke aard van deze vernietigende golven - door Oswald Spengler als ‘evolutionair’ proces geduid via zijn ‘pseudo-morphose’ analyse - is het nuttig ze te bezien vanuit het Traditionalistische concept van de Cyclische Tijd. Voor lezers die minder bekend zijn met dit concept zal de schrijver van dit opstel hier een kleine passage uit zijn boek Sunset vertalen: ‘In modern-wetenschappelijke termen kan het Traditionalistische concept van de Cyclische Tijd worden opgevat als een “werkhypothese”, dat wil zeggen een theoretisch model om bepaalde fenomenen te beschrijven en begrijpen. Afhankelijk van de precieze onderzoek parameters kan deze “werkhypothese” meer of minder, juist of onjuist blijken voor specifieke historische fenomenen. In modern-wetenschappelijke termen is het Traditionalistische concept van de Cyclische Tijd het meest relevant voor macro-historisch onderzoek. In de loop van de laat-moderne tijd (hier gedefinieerd als het tijdvak 1920-1992) herkende een aantal historici duidelijke tekenen van culturele decadentie en beschavingsverval in het Westen en zij interpreteerden die tekenen als symptomen van een grotere cyclus van historische ontwikkeling. Spengler werd langzaam maar zeker gevolgd door andere historici in zijn idee van de “Ondergang van het Avondland” - een idee waarin hij het postulaat verweeft van een universeel-toepasselijk model van macro-historische cyclische ontwikkeling. Toynbee werkte dit idee van de op handen - of eigenlijk gaande - zijnde ondergang van de Westerse beschaving uit door het te relateren aan de innerlijke degeneratie van haar creatieve elite. Beide these zijn historiografisch waardevol want daarmee ontstaat een macro-historisch perspectief. Het Traditionalisme vergt echter een nog hoger perspectief om de neergang van het Westen accuraat te duiden, namelijk een meta-historisch perspectief. Spengler’s werk baseert zich op de universele notie van een gefaseerde ontwikkelingsgang binnen alle culturen, die uiteindelijk functioneren als super-organismen met een - bij benadering - voorspelbare levenscyclus. Toybee’s werk is gebaseerd op een soortgelijke notie van “beschavingscycli”. Zowel Spengler als Toynbee herkende in gestructureerde patronen van cultuur-historische symptomen de kenmerken van een cyclische ontwikkelingsgang. In de modern-wetenschappelijke geschiedschrijving komen hun macro-historische analyses het dichtst in de buurt van een Traditionalistische interpretatie van de geschiedenis van de Moderniteit. Toch wagen zij zich aan de doelstelling van wat het Traditionalisme aanduidt als essentiële, met een hoofdletter geschreven Geschiedenis - zij wagen zich niet aan de vanuit Traditionalisch perspectief enig nuttige doel van die Geschiedenis: hogere betekenis. Voordat de moderne, met een kleine letter geschreven geschiedschrijving ooit kan fuseren met de Traditionalistische, met hoofdletter geschreven Geschiedenis in een hogere (“archeo-futuristische”) synthese zullen de perspectieven van traditionele geschiedschrijving moeten worden geïncorporeerd in de moderne geschiedschrijving. Hoe meer men te weten komt over de mythen, legenden en godsdiensten van de mensheid, hoe dringender de noodzaak om ze op één of andere wijze als geheel te begrijpen. Hun verschillende stemmen, onderlinge tegenstrijdigheden en onverenigbare dogma’s vereisen de sterke hand van een strenge scheidsrechter die zin en eenheid geeft aan het geheel.[28] Een systematische studie van de menselijke geschiedenis op grond van revolutionaire filosofisch-epistemologische principes, zoals synchroniciteit en retro-causaliteit, kan bijdrage tot een toekomstige synthese van de modern-wetenschappelijke seculiere geschiedenis en de Traditionalistische Heilige Geschiedenis.’[29] Deze overwegingen geven de lezer een indruk in welke hoek een archeo-futuristische geschiedschrijving moet worden gezocht. Uiteindelijk kan het doel van een dergelijk revolutionair-nieuwe geschiedschrijving niet minder zijn dan een macro-historisch perspectief op de micro-historische plaats van de geschiedenis-student, met andere woorden de concrete betekenis van de geschiedenis voor elk individu. Deze betekenis staat gelijk aan toegang to de hoogste vorm van de oude kunst van de geschiedschrijving: meta-geschiedenis.

‘Agora’[30]

(meta-historische perspectieven)

Oorlogen zijn ethische geschillen

- ze worden in de tempels gewonnen voordat ze ooit worden gestreden

- Sun Tzu, volgens ‘JFK’

9780140437645.jpgBeginnend met Edward Gibbons, die zijn meerdelige werk Decline and Fall of the Roman Empire (‘Verval en Val van het Romeinse Rijk’) schreef tussen de grote omwentelingen van de Amerikaanse en Franse Revolutie, hebben sommige van de grootste Westerse historici geprobeerd de enigmatische ‘wetmatigheden’ en ‘patronen’ te reconstrueren die de levenscyclus lijken te bepalen van alle menselijke beschavingen. Met het verstrijken van de tijd en de toenemende ‘idiocratisering’ van het Westerse onderwijs- en media-systeem zijn Westerse lezers echter steeds minder in staat het basale uitgangspunt van deze schrijvers na te volgen, namelijk hun vermogen de verschuiving te volgen in de transcendente referentiepunten die de beschavingscyclus bepalen. Dit vermogen, in schrijver zowel als lezer, is logischerwijs een functie van hun eigen relatie tot de transcendente sfeer - en wordt dus noodzakelijkerwijs in de weg gestaan door elke belangrijke verstoring in de grotere relatie die hun eigen maatschappij heeft tot diezelfde sfeer.

In dit verband is er een belangrijke vraag die zich nu aandient voor Westerse mensen: wat is het transcendente referentiepunt in onze Agora, in de grote publieke debatruimte en de ‘marktplaats van ideeën’ in het hart van onze publieke sfeer? Het antwoord is met de ‘BLM Crisis’ gegeven: onze Agora is nu gesloten, zelfs in letterlijke zin - door de quarantaine maatregelen van ‘Corona’ en door de occupy movement nieuwe stijl van ‘BLM’. De heiligdommen (waaronder kerken) worden gesloten en de standbeelden (waaronder van ‘vaderen des vaderlands’) van onze Agora worden omvergeworpen. Toegang tot onze Agora is nu gesloten voor zelfs onze meest gematigde en redelijke van onze publieke sprekers: de recente YouTube ban van een publiek spreker als Stefan Molyneux bewijst wel definitief deze uitsluiting nu is. Na het ‘vrije meningsuiting’ beginsel, dat eeuwenlang de ‘agoristische’ fabrieksinstelling van het Westerse sociaal-politiek leven was, verdwijnt nu de Westerse Agora zelf uit beeld. Om een historische parallel te vinden met een omwenteling van deze reikwijdte moeten wij terug naar de laatste fase van de Klassieke Oudheid: daar kunnen wij onderzoek doen naar het gecompliceerde maar onloochenbare verband tussen superstructuur en infrastructuur, in casu het verband tussen de val van het Romeinse Rijk en de val van het Grieks-Romeinse polytheïsme. De val van het Grieks-Romeinse heidendom en de val van het Westerse Christendom zijn niet hetzelfde en kunnen niet hetzelfde resultaat hebben, maar beide zijn wel onlosmakelijk verbonden met - of onderdeel van - de val van de beschavingen die waren ontstaan rondom hun wereldbeeld.

Late Oudheid (‘Val van het Romeinse Rijk)      

Late Moderniteit (‘Val van het Westen)

 

Constantijn I 306-337 Christendom gelegaliseerd

312 Chi-Rho Christelijk symbool op militaire standaard

313 Edict van Milaan: Christendom gedoogd

325 Concilie van Nicea: de facto staatskerk

330 Constantinopel Christelijke als hoofdstad gewijd

Wereld Oorlogen 1914-1945 globalisme triomfeert

1920 Volkerenbond: proto-globalistische instituties

1922 Sovjet-Unie: proto-globalistische staat

1941 Atlantisch Handvest: globalisch programmatuur

1945 Verenigde Naties: globalistische instituties

Constantius II 337-361 anti-heidense wetgeving

353 verbod op rituele offers

357 Victoria Altaar eerstmaals verwijderd

Naoorlogse jaren ‘deconstructie’ van het Christendom

1961/65 Vahanian/Altizer ‘God is dood’ theology 1962-66 Tweede Vaticaans Concilie

Julianus 361-363 laat-heidense restoratie, syncretisme

362 Tolerantie Edict: vrijheid/gelijkheid van godsdienst

Jaren ‘60 Counter Culture, laat-Christelijk syncretisme

1968 Amerikaanse Civil Rights Act

Gratianus 367-383, Valentinianus II 375-392 (Westen);

Theodosius I 379-392 (Oosten)

verbod en vervolging van het heidendom

378 Slag bij Adrianopel: Romeinse militaire ondergang

380 Edict Thessaloniki: Christendom staatsgodsdienst

382 Victoria Altaar opnieuw verwijderd

390 vernietiging van de Tempel van Delphi

391 vernietiging Serapeum van Alexandrië

393 einde Mysteriën Eleusis & Olympische Spelen

394 einde Eeuwige Vuur & Vestaalse Maagden

Thatcher-Major, Reagan-Bush-Clinton 1979-2001 (Westen); Yeltsin 1991-1999 (Oosten)

globalo-liberale  aanval op het Christelijke Westen

1986 Challenger & Chernobyl rampen

1989 val Berlijnse Muur: globalo-liberale NWO

1992 Fukuyama’s ‘einde der geschiedenis’

2001 9/11, Amerikaanse Patriot Act

2002 world wide web totaalbereid, digitale pornificatie

2010 laatste gedrukte Encyclopaedia Britannica

2013 zelfmoord Dominique Venner

Theodosius I 392-395 laatste keizer van verenigd rijk:

395 finale deling Romeinse Rijk

Oost-West splitsing, Nieuwe Koude Oorlog:

2004 EU/NAVO expansie

406 overtocht over de Rijn: barbaarse invasie

407 Romeinse militaire evacuatie Brittannië

408 moord op de ‘laastste Romeinse generaal’, Stilicho,

gevolgd door West-Gothische invasie, gevolgd door

410 Eerste Val van Rome

410 Romeinse administratie eindigt in Brittannië

2015 Migratie Crisis

2016 Brexit referendum

2018 Marrakesj Conferentie

non est ista pax sed pactio servitutis

2019 Notre Dame de Paris brand

2019 Brexit

Laatste Golf:

415 moord op de ‘laatste klassieke filosoof’, Hypathia van Alexandrië

416 heidenen verwijderd uit openbaar bestuur, 423 heidense privé rituelen verboden

453 moord op de ‘Laatste Romein’, Aetius

455 Tweede Val van Rome, 476 val van het West Romeinse Rijk

Doodtij:

Justinianus I (527-565) einde Klassieke Oudheid, aanvang Donkere Middeleeuwen

526, 528 aardbeving Antiochië, 535-536 ‘extreem weer’, 541-543 Plaag van Justinianus, 551 aardbeving Beiroet

529 Neo-Platonische Academie gesloten: formele einde van de Grieks-Romeinse filosofie

553 Tempel van Philae gesloten: formele einde van de oude Egyptische godsdienst

Eb getij:

Byzantijns bestuur over de stad Rome 536-546, 547-549, 552-751/6 (formeel einde met Donatie van Pepijn)

 

‘De Laatste golf’[31]

(numino-politieke prognose)

Agitio ter consuli gemitus britannorum

repellunt barbari ad mare repellit mare ad barbaros

inter haec duo genera funerum aut iugulamur aut mergimur

‘Aan Aëtius, driemaal consul: de zuchten van de Britten

the barbaren drijven ons in de zee en de zee drijft ons naar de barbaren

tussen deze twee graf soorten worden ofwel vermoord ofwel verdronken’

 

De val van het Romeinse Rijk voltrok zich niet als een eenmalige gebeurtenis, zelfs al moeten er verschillende points of no return zijn geweest in verschillende maatschappelijke bereiken; eerder was het een proces van gestaag geval, met hier en daar neerwaartse schokken door een golfachtige serie rampen. De grootste ramp vond echter pas plaats na de val, nadat een combinatie van ‘open grenzen’, ‘hervorming programma’s’ en ‘defensie bezuinigingen’ de burgerbevolking ten prooi liet vallen aan natuurlijke en menselijke gevaren die tot dan toe buiten de grensgrenzen waren gebannen. Invasie, uitroeiing, ontstedelijking, honger, slavernij en kolonisatie zijn woorden die passen bij de ‘Donkere Middeleeuwen’ die pas goed beginnen na de val van het Romeinse Rijk: het gaat daarbij grotendeels om gereconstrueerde werkelijkheden want in die nasleep hield men vrijwel op met schrijven.

Zo was het dus de taak van archeologen, taalkundigen en genetici om met pijn en moeite het stuk Britse (proto-)geschiedenis te reconstrueren dat volgt op de terugtrekking van de laatste Romeinse garnizoenstroepen. De enige zekerheid die er is over het daarop volgende ‘historische proces’ is de uitkomst ervan: het ‘licht ging uit’, andere volkeren betreden Britse bodem en alles veranderde - architectuur, infrastructuur, godsdienst, taal, kunst. Alles veranderde want de bevolking veranderde: omvolking veranderde alles - de Romaans-Britse bevolking werd vervangen door een Angel-Saksische bevolking. Misschien na nog een heldhaftige laatste poging om het tij te keren door een ‘Koning Arthur’ weken de overgebleven inheems Romaans-Keltische Britten uit: ofwel zij namen hun toevlucht overzees (naar Frans Klein-Brittannië en naar Spaans Galicië), ofwel zij vluchtten naar de bossen en bergen van de Keltische randgebieden van Groot-Brittannië (waar hun afstammelingen nog steeds het Welsh als taal hebben). Dit was hun lugubre divortium barbarorum, hun ‘lugubere scheiding van de barbaren: the winner takes it all, the looser standing small.

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De ‘Corona’ en ‘BLM’ golven zijn slechts symptomen van een veel groter proces van beschavingsverval - maar het zijn ook belangrijke ‘tekenen des tijds’. Deze en andere kleine en grote incidenten van de afgelopen jaren mogen in onze ogen onbeduidend schijnen, maar misschien zullen historici van een veel latere tijd ze op een goudschaaltje wegen om te kunnen begrijpen hoe de mensen van onze tijd ooit zo blind konden zijn. Veruit de meeste ‘laatste Romeinen’ konden niet bevatten wat de diepere betekenis was van het stilvallen van het Orakel van Delphi en het doven van het Heilige Vuur van Vesta - en zo kunnen ook veruit de meeste ‘laatste Westerlingen’ niet bevatten wat de diepere betekenis van het afbranden van de Notre Dame en de Corona-sluiting van de kerken. Maar dat wil nog niet zeggen dat het Westen reddeloos verloren is: het kan heel goed zijn dat wij nog onze eigen Slag op de Catalaunische Velden, onze eigen miraculeuze Belisariaanse Reconquista en onze eigen ‘rokade-tegen-de-tijd’ Tweede Rome tegoed hebben. Want wanneer de Laatste Golf op ons afrolt staan wij nog steeds ferm op ons eigen land - wij zijn hier thuis.

Nawoord: Albitude - ‘Verduur het Zwarte Getij met de Witte Wig’[32]

(Apotropeïsch Archae-Futurisme)

I know in my bones, I’ve been here before
The ground feels the same, tho’ the land's been torn
I’ve a long way to go, the stars tell me so
On this road that will take me home

‘Ik voel het ergens van binnen - ik ben hier ieder geweest

De grond voelt hetzelfde - ook al is het land nu verscheurd

Ik heb een lange weg te gaan - de sterren zeggen het mij

Op deze weg - die mij naar huis leidt’

- ‘Going Home’, Mary Fahl

De kracht van de Witte Wig tegen het Zwarte Getij komt niet vanuit een verouderd en negatief-beladen racisme van de ‘blanke suprematie’ variant,[33] maar vanuit een vooruitstrevend en positief-geladen supra-temporele Albitude. Net zoals 20e eeuwse zwarte denkers, activisten en politici het concept van Négritude ontwikkelden om hun landen, volkeren en gedachten vrij te maken van Westers-afgedwongen racisme, kolonialisme en imperialisme,[34] zo kunnen 21e eeuwse blanke denkers, activisten en politici het concept van Albitude uitwerken om hun Westerse landen, hun Westerse volkeren en hun Westerse beschaving vrij te maken van de dwingelandij van globalistisch-afgedwongen omgekeerd racisme, omgekeerde kolonisatie en omgekeerde gedachten-slavernij. Albitude kan - mag, zal - nooit de unieke nationale identiteiten en nationale aspiraties van de vele verschillende Westerse volkeren vervangen, maar Albitude kan die identiteiten en aspiraties wel emanciperen en versterken. Het kan de Westerse volkeren wijzen op hun grootse gemeenschappelijke erfgoed, een erfgoed dat dubbel heidens en Christelijk, dubbel Grieks en Romeins en dubbel materieel en spiritueel is. De Westerse beschaving, die de Westerse naties verenigt, heeft een unieke geest en een unieke roeping.[35] Omdat (onbewust, impliciet) Albitude van nature leeft in de Westerse volkeren en vast verankerd ligt in de Westerse thuislanden hoeft het niet te worden uitgevonden of geconstrueerd: het hoeft slechts in herinnering gebracht en herleefd te worden. Daarmee is het precies het tegenovergestelde van ‘wit privilege’ - en nauw verbonden met een hoge natuurijke roeping. Achter en boven deze Albitude, die de natuurlijke basis vormt voor de komende Reconquista van het Westen staat echter het symbool van de Witte Wig - het is het baken voor alle mensen, ongeacht ras en geloof, die het Westen begrijpen, bewonderen en liefhebben. De Witte Wig wijst ons de weg naar huis: zij wijst naar het westen, naar de westerse horizon van de Aarde - zij wijst naar Elysium.

Ώλετο μεν μοι νόστος ατάρ κλέος άφθιτον έστα

‘Mijn thuisreis is verloren, maar mij roem zal nooit vergaan’

- Homer, Iliad IX

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Noten:

[1] Verwijzing naar de nu binnenlands ingezette colour revolution strategie van globalistische regime change gedurende de jaren ‘00-‘10 (roze Georgië 2003, oranje Oekraïne 2004, groen Iran 2009, jasmijn Tunesië 2010, lotus Egypte 2011, koffie Jemen 2011).

[2] Verwijzing naar de ‘evolutionaire’ splitsing van de mensheid in twee groepen die het hoofdthema vormt van Herbert George Wells’ science fiction klassieker The Time Machine (1895). De Morlocks zijn daarin de nakomelingen van de 19e eeuwse arbeidersklasse, die in de toekomst ondergronds leven en daar een restant van industriële productie gaande houdt - zij zijn individueel kleiner en slapper dan mensen, maar zij zijn collectief wreed en gevaarlijk. De Eloi daarentegen zijn de nakomelingen van de 19e eeuwse leisure classes - het staat hen vrij in de vrije lucht te leven, waar zij zich naar believen met onschuldige vermaak en vleselijke pleziertjes mogen bezig houden. De Eloi zijn apathisch en dom en worden door de Morlocks als vleesvee gehouden.

[3] Voor een voorbeeld van MSM fact checking, verg. https://www.snopes.com/fact-check/antifa-manual-online/ .

[4] Verwijzing naar de titel van Edgar Allen Poe’s zee-avontuur novella uit 1833, met daarin een maritieme ‘hellevaart’.

[5] Voor een Nieuw Rechtse analyse van de ‘JQ’ standpunt door de schrijver van dit essay, verg. Alexander Wolfheze, ‘Van JQ naar IQ’. www.idnl.org 16 maart 2019.

[6] Schrijvers eigen vertaling - Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Cambridge Scholars: Newcastle upon Tyne, 2018) 113-4 - nu ook beschikbaar in een meer betaalbare paperback versie. De geïnteresserde lezer kan een stukje van Sunset lezen via https://www.cambridgescholars.com/the-sunset-of-tradition... (daar via de knop ‘View Extract’).

[7] Julius Evola, Men among the Ruins. Post-war Reflections of a Radical Traditionalist - orig. Gli uomini e le rovine (Inner Traditions: Rochester, 2002) 240-1 - vertaling, uit het Engels: Alexander Wolfheze.

[8] Aangehaald in Kaitlyn Lange, ‘Carmel church pastor suspended after calling Black Lives Matter organizers “maggots”’. Indianapolis Star 1 juli 2020.

[9] Voor de volledige tekst van The Antifa Manual, verg. https://archive.is/ncfxz , compleet met  ‘Schindler’s List’-achtige koffie-vlek vervalsers keurmerk op de voorkant - vertaling, uit het Engels: Alexander Wolfheze.

[10] De term New Speak verwijst naar de politiek-correcte nieuwe taalproject van het (recent steeds minder) fictieve totaal-totalitaire New World Order project beschreven in George Orwell’s befaamde dystopische roman 1984

[11] Voor een Nieuw Rechtse analyse van ‘alloseksualiteit’ problematiek door de schrijver van dit essay, verg. Alexander Wolfheze, ‘La vie d’Adèle: alt-seksualiteit en etnisch conflict’. www.idnl.org 4 juli 2019.

[12] Voor een analyse van het post-moderne neo-matriarchaat (inclusief de pioniersrol van Charles Manson in het samenvallen van het feministische en de anti-blanke beweging), verg. Alexander Wolfheze, Alba Rosa. Tien Traditionalistische Opstellen over de Crisis van het Moderne Westen (Arktos: Londen, 2019 - NB nu zowel Engels-talig als Nederlands-talig verkrijgbaar).

[13] Voor een operationele definitie van Robert Steuckers’ term ‘festivisme’, verg. Alexander Wolfheze, ‘Le Rouge et le Noir : inleiding tot het Eurazianisme’. www.euro-synergies.hautetfort.com 16 november 2018.

[14] Schrijvers eigen vertaling - Alexander Wolfheze, ‘From the Arsenal of Hephaestus. Ten Traditionalist Perspectives on the Ideology of the Hostile Elite in the Exegesis of Robert Steuckers’. www.geopolitica.ru 10 januari 2019.

[15] Voor een analyse van de ‘rode onkruid’ metastase van het late liberaal-normativisme, verg. (Engels-talig) Alexander Wolfheze, ‘Edelweiss. The Archaeo-Futurist European Imperial Idea’. www.geopolitica.ru 7 maart 2019.

[16] Voor de bespreking van een recent boek met een diepgravende analyse van hedendaags Nieuw Rechts, verg.(Engels-talig) Alexander Wolfheze, ‘Deep Right Rising. An Archaeo-Futurist Review’. www.idnl.org/en 26 september 2019.

[17] Voor een korte uitwijding over de waarde van de Nieuw Rechts diepte-ecologie in het huidige ‘klimaatdebat’, verg. Alexander Wolfheze, ‘Corona en Natuurbescherming’. www.idnl.org 4 mei 2020 en Alexander Wolfheze, ‘We hebben er genoeg van in Mordor te leven: zeven thesen voor de EcoNLogische Revolutie’. www.reactnieuws.net 3 mei 2020.

[18] Verwijzing naar de Amerikaanse science fiction film Independence Day van Roland Emmerich (1996) - ook die gaat gaat over invasie door ‘buitenaardse’, d.w.z. wezensvreemde binnendringers.

[19] Vertaling van de befaamde zinsnede the land of the free and the home of the brave uit het 2e couplet van het Amerikaanse volkslied.

[20] ‘Fullmoon Ancestry’, ‘Let Freedom Ring’. www.counter-currents.com 6 juli 2020 - vertaling, uit het Engels: Alexander Wolfheze.

[21] Leonid Savin, ‘America’s Maidan/Tiananmen Square/Perestroika/Plutocracy Conspiracy’. www.geopolitica.ru 16 juni 2020 - vertaling, uit het Engels: Alexander Wolfheze.

[22] Verwijzing naar Adam Smith’s concept van de ‘onzichtbare hand’ van de zelf-regulerende vrije markt die individeel eigen belang en collectief welzijn zou combineren.

[23] Swahili: ‘vrijheid’.

[24] Jonathan Peter Wilkinson, ‘Boogaloo Kicks Off In Fire’. www.amerika.org 2 juni 2020 - vertaling, uit het Engels: Alexander Wolfheze.

[25] Frank Furedi, ‘The birth of the culture wars’/‘The identitarians are winning the culture wars’. www.spiked-online.com 19/26 juni 2020.

[26] Voor een Traditionalistische analyse van het cultuur-historische traject waarlangs de na-oorlogse ‘generatie kloof’ zich ontwikkelde, verg. Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Cambridge Scholars: Newcastle upon Tyne, 2018).

[27] Allan Stevo, ‘Social Justice Has A Religion, And This Is Its Dictionary’. www.lewrockwell.com 22 juni 2020.

[28] Joscelyn Godwin, Arktos. The Polar Myth in Science, Symbolism, and Nazi Survival (Adventures Unlimited: Kempton, 1996) 141 - vertaling, uit het Engels: Alexander Wolfheze.

[29] Schrijvers eigen vertaling - Alexander Wolfheze, The Sunset of Tradition and the Origins of the Great War (Cambridge Scholars: Newcastle upon Tyne, 2018) 349-50.

[30] Verwijzing naar de titel van de Spaans-Engelse biopic van Alejandro Amenábar (2009), met Rachel Weisz in de hoofdrol als Hypathia van Alexandria (gestorven AD 415), een heidens (‘neo-platonisch’) filosoof die werd omgebracht door een meute militante Christenen - haar door wordt vaak gezien als een historisch omslagpunt in de neergang van het Grieks-Romeinse heidendom.

[31] Verwijzing naar de Australische mysterie-film The Last Wave van Peter Weir (1977). De film eindigt met het binnenrollen van een einde-van-de-wereld zondvloed-golf als artistieke weergave van een dubbele apocalyps: het einde van de Wit-Australische beschaving door de lens van de terugkerende Zwart-Australische (Aborigine) Dreamtime.

[32] Inverted reference to the title of the famous suprematist-style Soviet Civil War propaganda poster entitle Клином красным бей белых ‘Hit the Whites with the Red Wedge’ (1919) by Jewish-Russian artist and designer El Lissitzky (1890-1941). Note that the ‘Red Wedge’ of the poster points from left-to-right (‘with time’) and up-to-down (‘gravity’), referencing the modernist principle of ‘devolution through progress’. It also moves from light into dark, penetrating a grey zone, literally beating ‘into the ground’ the word ‘Whites’, which is depicted in a coffin-like, ‘underground’ box at the black end of the bottom-right corner of the poster. In our own time, the old symbolism of Lissitzky’s work takes on a whole new meaning, but the old programs and the old enemies remain the same.

[33] Voor het memorandum van de schrijver over het ‘Blank Nationalisme’ als defensieve strategie op Nieuw Rechts, verg. Alexander Wolfheze, ‘Operatie Belisarius: zeven archeo-futuristische perspectieven op Greg Johnson’s The White Nationalist Manifesto’. www.idnl.org 18 augustus 2019.

[34] Verwijzing naar de dubbel sociaal-politieke en sociaal-culturele emancipatie beweging die post vatte onder Francofoon-Afrikaanse intelligentsia en kunstenaars in de jaren ’30 - prominente voorsprekers ervan waren bijvoorbeeld Frantz Fanon (Martinique, 1925-1961), Aimé Césaire (Martinique, 1913-2008) en Léopold Senghor (Senegal, 1906-2001).

[35] Voor een Traditionalistisch perspectief op de Hogere Roeping van het Westen, verg. Alba Rosa, Tien Traditionalistische Opstellen over de Crisis van het Moderne Westen (Arktos: Londen, 2019) Hoofdstuk 3 (zie nu ook ‘Boekbespreking Alba Rosa’. www.idnl.org 10 juli 2020).

Notes on Schmitt’s Crisis & Ours

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Notes on Schmitt’s Crisis & Ours

131214840-carl-schmitt.jpgLike many of his books, Carl Schmitt’s The Crisis of Parliamentary Democracy (1923) is a slender volume packed with explosive ideas.[1] [2] The title of the English translation is somewhat misleading. The German title, Die geistesgeschichtliche Lage des heutigen Parlamentarismus, is more literally rendered The Intellectual-Historical Position of Contemporary Parliamentarism. But the word “crisis” is still appropriate, because parliamentary democracy in Weimar Germany really was in crisis. Moreover, Schmitt’s diagnosis of the cause is of permanent value, because all parliamentary democracies have the same basic weakness.

By “contemporary” parliamentarism, Schmitt specifically means “liberal-democratic parliamentarism.” Let’s define these terms.

Schmitt does not think that voting is essential to democracy. Democracy is simply the idea that a government is legitimate if it expresses the will of the people, the demos. But Schmitt recognizes that a dictator can sometimes express the will of the people better than the people can at the ballot box or their representatives can in parliament (p. 28).

This is because the will of the people is not necessarily what the people happen to want at the moment they cast their votes. Instead, it is what people really want, which basically means what they ought to want, on the Socratic assumption that what we really want is the good. If we all want the good, but some of us are mistaken about what the good is, then it is possible that someone else—say, a dictator—might know what the people want better than they do.

For convenience, I am going to call what the people really want—and ought to want—“the common good,” although Schmitt does not use this language.

Schmitt is not really clear about what is essential to liberalism. He claims that the separation of powers, open parliamentary debate, and a free press are essential to liberalism (p. 3). But these are just manifestations of the underlying liberal motive, which is the protection of individuals from state power. Liberals believe that all individuals have rights that exist prior to society and argue that individual rights should trump appeals to the common good.

Liberals have many opinions about the common good. Some deny that it exists. Others think it exists but is unknowable. Others claim that it exists and can be known, but it cannot be secured by state action. Therefore, the best we can hope is that the common good somehow emerges as the unintended consequence of individuals and groups selfishly pursuing their private interests. Still other liberals might think that the common good is real, knowable, and securable by the state, but that individual rights always have a superior claim.

Democracy is not necessarily liberal. Democracy can justify virtually any state action by appeals to the common good, especially in emergencies. Liberalism is not necessarily democratic, because monarchical regimes can also secure individual rights. For instance, Thomas Mann rejected the Weimar Republic for monarchy on essentially liberal grounds: “I want the monarchy. I want a passionately independent government, because only it offers protection for freedom in the intellectual as well as the economic sphere. . . . I don’t what this parliament and party business that will sour the whole life of the nation. . . . I don’t want politics. I want competence, order, and decency.”[2] [3]

Schmitt does zero in on the essence of parliamentarism, which is talk. The very word parliament comes from the French parler, to speak, and refers to arriving at government decisions—executive, judicial, and above all, legislative—by means of discussion (p. 5). Parliament is, therefore, essentially pluralistic, whereas a monarchical regime or a democratic dictatorship has a unitary decision-maker.

9783428154647.jpgThe rationale for making decisions in parliament, as opposed to reposing them in the hands of a single man, is that even the wisest man may benefit from hearing other points of view. We are more likely to arrive at the best possible decision if a number of people bring different perspectives and bodies of knowledge to the table. But the process only works if all parties are open to being persuaded by one another, i.e., they are willing to change their minds if they hear a better argument. This is what argument in “good faith” means, as opposed to merely shilling for a fixed idea.

Although Schmitt does not use this language, we can speak of parliament as an edifying institution, meaning that participation in parliamentary debate helps us improve ourselves by replacing personal opinions with common truths. But good-faith participation in parliamentary dialogue requires a constant effort to transcend selfish attachments to one’s own ego, opinions, and interests in order to serve the common good. Such public-spiritedness and objectivity are rare and precious virtues, the products of a rigorous form of education. We’re not all born that way.

Parliamentarism is not necessarily democratic, because even monarchical regimes can have parliaments. Democracies are not necessarily parliamentary, because the will of the people can be carried out by a dictator (pp. 16, 32). Parliamentarism is not necessarily liberal, because monarchies and democracies can be parliamentary without granting individual rights against the state. And liberalism need not be parliamentary, since monarchical and dictatorial regimes can protect individual rights.

Because liberalism, democracy, and parliamentarism don’t necessarily entail one another, liberal-democratic parliamentarism is a synthesis that is prone to instability and crisis. Specifically, Schmitt argues that parliamentary democracy is undermined by liberalism.

Schmitt does not openly state his own preferences, but he seems to favor the democratic idea of legitimacy. He also argues that parliamentary democracy can work, but only under certain conditions. One of the central problems of politics is maintaining the unity of society. When unity fails, we face one of the greatest political evils: civil war. Given the importance of unity, it seems risky, even reckless, to bring a plurality of voices and interests into the very heart of the state and encourage them to debate about the common good. But that is the essence of parliamentarism.

According to Schmitt, a society can risk parliamentary debate only if two important conditions are met.

First, the differences between the various parties need to exist against a backdrop of relative homogeneity, the more homogeneity the better: of race, culture, language, religion, manners, and morals (p. 9). Thus the people and their government will remain one, even if parliament is deeply polarized over a particularly thorny issue like slavery or abortion.

Second, even within largely homogeneous societies, the franchise is generally limited to a particular subgroup—such as male property owners—to increase the quality of electoral decision-making. This increases the homogeneity of decision-makers even further. In short, a society can afford to enshrine disagreement in the heart of its government only when everyone is pretty much the same, thus the unity of society is not at risk.

Schmitt argues that liberalism undermines parliamentary democracy because of “the contradiction between liberal notions of human equality and democratic homogeneity” (p. 15). Parliamentary democracy presupposes a certain kind of equality that Schmitt characterizes as “substantial,” meaning simply the homogeneity of the society at large and of the electorate in particular (pp. 9, 10, 15). Liberalism undermines substantive equality with its abstract and universal equality. Liberalism sees no reason to confine democracy to a single society or to a single stratum within a society. Thus it lobbies to abolish the distinction between citizen and foreigner and to broaden the franchise as much as possible, regardless of sex, education, age, or intelligence.

9782713227714-475x500-1.jpgLiberalism’s abstract egalitarian zeal has never resulted in a global liberal democracy or the enfranchisement of every infant or imbecile (p. 16). Indeed, such goals are impossible. But it has undermined the conditions that make good-faith parliamentary discussions possible.

As the diversity and inclusiveness of a society increase, the voices and interests represented in parliament become increasingly diverse as well. Too much diversity, however, makes it difficult to arrive at any sort of consensus. There are too many shades of opinion to reconcile, too many interests to accommodate.

To reach any agreement at all, parliament can no longer be an edifying institution, in which people grow by exchanging opinions for truth. Instead, it must become a very different kind of institution, in which people no longer seek to transcend what economists call “given preferences.” Instead, they seek simply to satisfy their given preferences through trade (p. 6). Parliament, in effect, becomes a marketplace where agreement is based not on arriving at a common truth about the common good, but simply arriving at an exchange that satisfies the private interests of all parties. And, since in trade, the highest bidder takes the prize, the more liberal a parliamentary democracy is, the more oligarchical it becomes.

Of course, liberal democracies don’t dispense entirely with parliamentary debate. Instead, they turn it into a farce. The sordid little deals that allow liberal democracy to “work” are still, technically, “corruption” and “bad faith.” Thus they cannot be struck in public debate in the parliamentary chamber. Instead, they are made in the antechamber, the proverbial “lobby” (p. 7). Lobbying takes place behind closed doors: in secret committees, private clubs, discreet dinners, and other smoke-filled rooms. What’s more, everybody knows it, and as this cynicism spreads, the legitimacy of liberal democracy collapses, people start looking for alternatives, and a crisis is at hand.

It is important to note that the essential weakness of liberalism is not just its abstract and universalistic notion of equality. Another factor is its conception of rights and interests as essentially private and material, as opposed to the idea of the common good.

One can imagine a liberal parliamentary democracy without the reckless abstract and universalist egalitarianism that abolishes borders and standards for the franchise. But absent a robust conception of the common good, liberalism’s essentially private and material concept of political rights and interests will inevitably lead to political corruption, cynicism, and collapse, as the nation’s material patrimony is privatized and its spiritual patrimony is allowed to simply rust away and be replaced with global consumer crap culture.

Liberal democratic politicians have long been infamous for their anti-intellectualism, casual corruption, and cowardice. This follows directly from bourgeois liberalism, which conceives of all interests as essentially private and material, differing only in degree, and thus accommodatable through exchange. The idea of absolute differences of principle seems to them like a dangerous form of fanaticism, but bourgeois politicians are eager to appease such fanatics, most of whom are found on the Left. This is why bourgeois societies continually drift to the Left.

Schmitt argues that the crisis of liberal democracy opens the door to a takeover by the Left. Hence chapter 3 of his book treats “Dictatorship in Marxist Thought” and chapter 4 discusses “Irrationalist Theories of the Direct Use of Force,” focusing mainly on French syndicalist Georges Sorel. But in chapter 4, Schmitt also holds out the possibility of an equally vital Right-wing alternative to liberal democracy.

Georges_Sorel_(cropped).jpgSchmitt isn’t always forthcoming about his own political preferences, but sometimes his rhetoric tips his hand. The first three chapters of Crisis are quite dry, and Schmitt’s arguments only really come into focus in the 1926 Preface to the Second Edition. But chapter 4 crackles with enthusiasm as Schmitt discusses Sorel’s Reflections on Violence, as well as Russian anarchist Mikhail Bakunin, French anarchist Pierre-Joseph Proudhon, and Spanish Catholic reactionary Juan Donoso Cortés. Then Schmitt ends by arguing that nationalism and fascism are more consistent with Sorel’s ultimate premises than are Communism, socialism, or anarcho-syndicalism.

Anarchism derives from the Greek anarchia (ἀναρχία), meaning the lack of an arche (ἀρχή ) or first principle.  For Bakunin and Proudhon, anarchism is not simply a rejection of top-down political order, but a rejection of a metaphysical first principle (God) and an epistemological first principle (reason). Anarchism replaces top-down political order with spontaneous, bottom-up, social self-organization. God is replaced by the dynamism of nature. Reason and science are replaced with animal vitality, spontaneity, imagination, art, and action. For Sorel, the opposite of rational self-possession is the enthralling power of myth and the spontaneity of action, especially violence that both expresses and releases vital energies by smashing the political and economic machines of priests, kings, and capitalists. To give you a sense of his style, I am going to quote Schmitt’s summary of Sorel’s thinking at length:

. . . Its center [i.e., the center of Sorel’s theory] is a theory of myth that poses the starkest contradiction of absolute rationalism and its dictatorship, but at the same time, because it is a theory of direct, active decision, it is an even more powerful contradiction to the relative rationalism of the whole complex that is grouped around conceptions such as “balancing,” “public discussion,” and “parliamentarism.”

The ability to act and the capacity for heroism, all world-historical activities reside, according to Sorel, in the power of myth. . . . Out of the depths of a genuine life instinct, not out of reason or pragmatism, springs the great enthusiasm, the great moral decision, and the great myth. In direct intuition, the enthusiastic mass creates a mythical image that pushes its energy forward and gives it the strength for martyrdom as well as the courage to use force. Only in this way can a people or class become the engine of world history. Wherever this is lacking no social and political power can remain standing. And no mechanical apparatus can build a dam if a new storm of historical life has broken loose. Accordingly, it is all a matter of seeing where this capacity for myth and this vital strength are really alive today. In the modern bourgeoisie, which has collapsed into anxiety about money and property, in this social class morally ruined by skepticism, relativism, and parliamentarism, it is not to be found. The governmental form characteristic of this class, liberal democracy, is only a “demagogic plutocracy.” Who then, is the vehicle of great myth today? Sorel attempted to prove that only the socialist masses of the industrial proletariat had a myth in which they believe, and this was the general strike. . . . It has arisen out of the masses, out of the immediacy of the life of the industrial proletariat, not as a construction of intellectuals and literati, not as a utopia; for even utopia, according to Sorel, is the product of a rationalist intellect that attempts to conquer life from the outside with a mechanistic scheme.

From the perspective of this philosophy, the bourgeois ideal of peaceful agreement, an ongoing and prosperous business that has advantages for everyone, becomes the monstrosity of cowardly intellectualism. Discussing, bargaining, parliamentary proceedings appear a betrayal of myth and the enormous enthusiasm on which everything depends. Against the mercantilist image of balance, there appears another vision, the warlike image of a bloody, definitive, destructive, decisive battle (pp. 68–69)

Sorel claims that the myth that animates the proletariat is “the general strike” in which the entire proletariat brings the economy to a halt until its demands are met.

1313074-Pierre_Joseph_Proudhon.jpgSchmitt then hastens to add that a similar vision of a bloody final reckoning was found on the Right: “In 1848 this image rose up on both sides in opposition to parliamentary constitutionalism: from the side of tradition in a conservative sense, represented by a Catholic Spaniard, Donoso Cortés, and in radical anarcho-syndicalism in Proudhon. Both demanded a decision. . . . Instead of relative oppositions accessible to parliamentary means, absolute antitheses now appear” (p. 69). But the tireless talk of bourgeois parliamentarians is all about evading the necessity of decision in the face of hard either/ors, about evading the existence of real enmity. “In the eyes of Donoso Cortés, this socialist anarchist [Proudhon] was an evil demon, a devil, and for Proudhon the Catholic was a fanatical Grand Inquisitor, whom he attempted to laugh off. Today it is easy to see that both were their own real opponent and that everything else was only a provisional half-measure” (p. 70). Schmitt clearly hungers for a similar clarity in Weimar and saw the rise of Fascism in Italy as the present-day nemesis of the Left.

Donoso Cortés was at heart a backwards-looking, reactionary monarchist. But Schmitt does not mention here that Donoso Cortés believed that monarchy no longer really existed. There were still kings, but even they did not believe in the legitimacy of monarchy. Instead, the fount of political legitimacy had passed to the people. Thus Europe’s remaining monarchs simply followed liberal democrats, who in turn followed the far Left: “Only in socialism did he see what he call instinct (el instinto) and from which he concluded that in the long run all the parties were working for socialism” (p. 70). Unfortunately, the Left was leading the entire world to perdition.[3] [7] Thus, Donoso Cortés embraced the idea of a reactionary dictatorship not merely to protest or retard but to reverse the “progress” of the Left. He was, therefore, something of a forerunner of modern Fascism, which Schmitt discusses in the conclusion of his book.

Juan-Donoso-Cortés.jpgSchmitt closes with an immanent critique of Sorel. First, Schmitt argues that Sorel himself ultimately subordinates proletarian myth and violence to rationalism, because the goal of the revolution is to take control of the means of production. But the modern economic system is of a piece with bourgeois democracy, thus “If one followed the bourgeois into economic terrain, then one must also follow him into democracy and parliamentarism” (p. 73). This does not strike me as particularly persuasive. When Schmitt was writing, the example of Imperial Japan showed that one can have a modern industrial economy without liberal democracy.

But one can’t have a modern industrial economy without rationalism, thus: “should this economic order develop even further, should production intensify even more, which Sorel obviously also wants, then the proletariat must renounce its myth. Just like the bourgeoise, it will be forced, through the superior power of the production mechanism, into a rationalism and mechanistic outlook that is empty of myth” (p. 73). This is a much more persuasive argument, for syndicalism becomes a farce if the proletariat overthrows gods, kings, and capitalists, only to refashion itself in their image.

But how can one consolidate the victory against rationalism and disenchantment into an entirely new form of society? Schmitt’s answer is that one needs a stronger myth than the general strike: namely nationalism.

Schmitt then discusses how Marxist and syndicalist ideas became fused with nationalism. The “bourgeoisie” as a figure of contempt was “first created by the aristocracy” then “propagated in the nineteenth century by romantic artists and poets” (p. 74). Marx and Engels then picked it up and, despite the pseudo-scientific sheen of Hegelian dialectics, transformed the bourgeoise into “an image of the enemy that was capable of intensifying all the emotions of hatred and contempt” (pp. 73–74).

When the Marxist myth of the bourgeoisie migrated to Russia, “it was able to give new life to the Russian hatred for the complication, artificiality, and intellectualism of Western European civilization . . .” (p. 74). At this point, Marxism “seized a myth for itself that no longer grew purely out of the instinct for class conflict, but contained strong nationalist elements” (p. 74). This fusion of Marxism and Russia’s anti-Western national identity probably helped Communism take root in Russia first: “Proletarian use of force had made Russia Muscovite again” (p. 75).

This, Schmitt argues, “shows that the energy of nationalism is greater than the myth of class conflict” (p. 75). Moreover, Sorel’s other examples of the power of political myth include the German and Spanish wars of liberation against Napoleon which again prove that “the stronger myth is national”; “. . . whenever it comes to an open confrontation of the two myths, such as in Italy, the national myth has, until today always been victorious” (p. 75).

Schmitt doesn’t say why the national myth is more powerful than the myth of the general strike, but surely one factor is that the national myth embraces the whole of a people, not just the workers, and draws its energy from more threads of identity than just economic deprivation. As Schmitt notes:

In national feeling, various elements are at work in the most diverse ways, in very different peoples. The more naturalistic conceptions of race and descent, the more typical terrisme of the Celtic and Romance peoples, the speech, traditions, and consciousness of a shared culture and education, the awareness of belonging to a community with a common fate or destiny, a sensibility of being different from other nations—all of that tends toward a national rather than a class consciousness today. (p. 75)

This passage also throws a good deal of light on Schmitt’s remarks on the homogeneity that makes democracy possible. Schmitt, however, emphasizes that democracy requires even more homogeneity among electors, hence the limitation of the franchise based on age, sex, social class, education, and other factors.

Schmitt’s contemporary example of the superiority of the myth of the nation to that of the proletariat is the rise of Fascism in Italy:

Until now the democracy of mankind has only once been contemptuously pushed aside through the conscious appeal to myth, and that was an example of the irrational power of the national myth. In his famous speech of October 1922 in Naples before the March on Rome, Mussolini said “We have created a myth. This myth is a belief, a noble enthusiasm: it does not need to be reality; it is a striving and a hope, belief and courage. Our myth is the nation, the great nation which we want to make into a concrete reality for ourselves.” In the same speech he called socialism an inferior mythology. (p. 76)

41RraM+VGpL._SX328_BO1,204,203,200_.jpgThe nineteenth century was the age of parliamentary liberal democracy. The twentieth century is the age of political myths. The rise of political myth is itself “the most powerful symptom of the decline of the relative rationalism of parliamentary thought” (p. 76). The Left may be the gravedigger of liberal democracy, but it offers no real alternative, simply modern materialism and rationalism stripped of the liberal charms of freedom and private life.

But the Left, quite unwittingly, has laid “the foundation of another authority, . . . an authority based on the new feeling for order, discipline, and hierarchy” (p. 76). A decade later, Schmitt cast his lot with the German party of national rebirth. The age of discussion was over; the age of myth had begun.

Nearly a century later, what light does Schmitt’s Crisis throw on our own? Schmitt is absolutely correct that liberalism’s mania for opening borders and lowering standards has made modern democracies increasingly dysfunctional.

As for the alternatives to liberal democracy, Left and Right versions still exist. But the myth of the general strike is completely dead. The proletariat was successfully wooed by both fascism and liberal democracy, so the Left now disdains the white working class as reactionaries and instead seeks to mobilize non-whites and sexual outsiders against the white majority. The new Leftist myth is of white guilt and non-white aggrievement. It is now so dominant that the United States is tearing itself to pieces. The American center-Right has completely capitulated to the mob. Their strategy is to do nothing and hope that the mob gets tired, so Republicans will not have to exercise courage.

The myth of the nation, however, is still very much alive. Liberal democracy and communism defeated fascism in the Second World War, but they did not defeat nationalism. Indeed, the Allies defeated the Axis only by drawing upon their own national myths. Currently, the liberal-democratic establishment is coddling the Left that is actively working to destroy it. Thus, for the time being, the nationalist Right should do nothing. Never interrupt your enemies when they are destroying one another.

But the center cannot hold. Eventually, a space will be cleared for a new confrontation of myths: the myth of white guilt, degradation, and death vs. the myth of white pride and regeneration. We call it White Nationalism. Before that confrontation comes, though, we need to ensure that our myth is the stronger.

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Notes

[1] [10] Carl Schmitt, The Crisis of Parliamentary Democracy, trans. Ellen Kennedy (Cambridge, Mass.: MIT Press, 1985).

[2] [11] Quoted in Ellen Kennedy’s Introduction, Crisis, p. xxiv

[3] [12] See Schmitt’s fuller discussion of Donoso Cortés in Political Theology: Four Chapters on the Concept of Sovereignty (1922), trans. George Schwabb (Cambridge, Mass.: MIT Press, 1988), chapter 4, “On the Counterrevolutionary Philosophy of the State.”

 

 

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Philippe Muray face au désert des barbares

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Philippe Muray face au désert des barbares

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Chaque défaite de cette société est une victoire de la vie.

On va citer Philippe sans trop l’interrompre. On ne s’est pas rencontrés mais correspondus vers l’an 2000…

Nous avions le même éditeur, les Belles Lettres, depuis lors chu dans un désastre obscur. Fidèle à ma méthode, je lui avais envoyé une lettre pour lui rappeler que Flaubert (Bouvard et Pécuchet) comme Musil, qu’il citait, et Broch (l’apocalypse joyeuse) tançaient déjà cette société festive, humanitaire et querelleuse qu’il pourfendait avec une verve perpétuelle, aussi remarquable dans ses livres que dans ses interviews : je me demande ce qu’il aurait dit de l’affaire Trump, Weinstein, Oprah ou Jolie-Otan ! Et il rappelait qu’il aimait faire rire, pas jouer au grincheux pour médias PC.

Mais citons Philippe :

« Le rire est une façon de manifester que l’agnosticisme par rapport au réel moderne est encore possible. »

Sur le crépuscule du rire dans notre monde obscène (admirez ses phrases) :

« Ce monde est dérisoire, mais il a mis fin à la possibilité de dire à quel point il est dérisoire ; du moins s’y efforce-t-il, et de bons apôtres se demandent aujourd’hui si l’humour n’a pas tout simplement fait son temps, si on a encore besoin de lui, etc. Ce qui n’est d’ailleurs pas si bête, car le rire, le rire en tant qu’art, n’a en Europe que quelques siècles d’existence derrière lui (il commence avec Rabelais), et il est fort possible que le conformisme tout à fait neuf mais d’une puissance inégalée qui lui mène la guerre (tout en semblant le favoriser sous les diverses formes bidons du fun, du déjanté, etc.) ait en fin de compte raison de lui. En attendant, mon objet étant les civilisations occidentales, et particulièrement la française, qui me semble exemplaire par son marasme extrême, par les contradictions qui l’écrasent, et en même temps par cette bonne volonté qu’elle manifeste, cette bonne volonté typiquement et globalement provinciale de s’enfoncer encore plus vite et plus irrémédiablement que les autres dans le suicide moderne, je crois que le rire peut lui apporter un éclairage fracassant. »

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Sa critique du vieux crétin parigot en trottinette :

« …Le rire m’avait plus durablement saisi cet hiver, pendant près de six mois, en voyant des imbéciles bien intentionnés, sur la dalle de Montparnasse, se rassembler pour faire du roller et ainsi militer pour la libération de Florence Aubenas et de son guide en portant des tee-shirts où on pouvait lire : « Ils sont partis pour nous, ils reviendront grâce à nous ». Au fond, nous ne devrions plus traverser ce monde qu’en rigolant sans cesse comme des baleines. »

Dans une autre interview, une pensée sur la fin du rire :

« Le rire est très exactement ce que l’époque ne peut plus du tout tolérer, encore moins produire, et qu’elle est même en passe de prohiber. «Rire de façon inappropriée», comme on a commencé à dire il y a une dizaine d’années sur les campus américains, est maintenant presque un délit. L’ironie, la dérision, la moquerie, la caricature, l’outrance, la farce, la guignolade, toute la gamme du rire, sont à mes yeux des procédés de description que l’âge de l’industrie de l’éloge ne peut évidemment pas supporter. »

Puis Muray évoque  la religion du moderne :

« On parle beaucoup de déclin des grandes religions, de demande de spirituel ou de retour du religieux, mais à mes yeux le XXIe siècle commence sous le joug d’une religion implacable : le Moderne. Le Moderne pour le Moderne. Le Moderne en soi. C’est la plus dure des religions et, contre elle, je ne vois pas d’autre délivrance que celle du rire. Pour reprendre une formule connue, le rire est un antidestin. »

Sur l’homme robotisé par la connerie et pas par la technologie, Philippe Muray écrivait, prononce plutôt ces lignes hilarantes :

510GkuN4PiL._SX210_.jpg« Festivus festivus, qui vient après Homo festivus comme Sapiens sapiens succède à Homo sapiens, est l’individu qui festive qu’il festive : c’est le moderne de la nouvelle génération, dont la métamorphose est presque totalement achevée, qui a presque tout oublié du passé (de toute façon criminel à ses yeux) de l’humanité, qui est déjà pour ainsi dire génétiquement modifié sans même besoin de faire appel à des bricolages techniques comme on nous en promet, qui est tellement poli, épuré jusqu’à l’os, qu’il en est translucide, déjà clone de lui-même sans avoir besoin de clonage, nettoyé sous toutes les coutures, débarrassé de toute extériorité comme de toute transcendance, jumeau de lui-même jusque dans son nom. »

Sur l’après fin de l’histoire qui se nourrit d’ersatz (de simulacres, dirait notre autre Philippe), d’événements :

« Après la fin de l’Histoire, donc aussi après la fin des événements, il faut bien qu’il y ait encore quelque chose qui ait l’apparence d’événements même si ça n’en est pas. Eh bien ces ersatz d’événements, le Moderne les puisera en lui-même, dans un affrontement  perpétuel avec lui-même qui constituera la mythologie (mais aussi la comédie) de la nouvelle époque. »

Sur la criminalisation procédurière du passé ou sur l’histoire réécrite (voyez la deuxième considération de Nietzsche) par le storytelling humanitaire, anti-blanc ou LGBTQ :

« …maintenant il est extrêmement difficile de dire ce qu’était l’Histoire dans la mesure où nous en avons effacé les traces  parce que nous lui avons substitué un ensemble de films de fiction sur lesquels nous portons des jugements moraux et que nous traînons devant des tribunaux rétrospectifs plus burlesques les uns que les autres. Ce délire procédurier rétrospectif trouve bien entendu son équivalent au présent, dans la société contemporaine, où la folie procédurière en cours se nourrit du ressentiment de tous contre tous, du sentiment d’innocence que chacun entretient vis-à-vis de lui-même et de l’accusation de culpabilité qu’il porte envers tous les autres. »

Muray disait déjà sur la disparition des ennemis (les fachos sont soumis, les musulmans exterminés ou contrôlés, surtout les terroristes) :

« Ce magma, pour avoir encore une ombre de définition, ne peut plus compter que sur ses ennemis, mais il est obligé de les inventer, tant la terreur naturelle qu’il répand autour de lui a rapidement anéanti toute opposition comme toute mémoire. »

Sur le besoin de se débarrasser du fardeau sexuel :

« …il faudrait revoir, réactualiser et corriger tout cela avec le formidable progrès des sciences qui, joint au désarroi général et à l’envie sourde de se débarrasser du fardeau sexuel, est en train de fusionner dans une espèce d’idéologie new age qui n’a même plus besoin de dire son nom. Il y a aujourd’hui un néo-scientisme mystique qui renouvelle tout ce que j’écrivais, à l’époque, sur les danses macabres de l’occultisme et du socialisme. »

Belle définition de mai 68 :

« 68 n’est pas ce qu’on raconte, mais la contribution la plus efficace jamais apportée à l’établissement de la civilisation des loisirs. Par 68, le dernier homme s’est vu gratifier de ce qui lui manquait pour cacher en partie son immense veulerie vacancière : une petite touche de subversion… »

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Petite définition du passé (ère des crimes contre l’humanité, nous sommes depuis à l’ère des primes) :

« Dans le nouveau monde, on ne retrouve plus trace du Mal qu’à travers l’interminable procès qui lui est intenté, à la fois en tant que Mal historique (le passé est un chapelet de crimes qu’il convient de ré-instruire sans cesse pour se faire mousser sans risque) et en tant que Mal actuel postiche. »

Sur la capacité de chantage et de harcèlement de cette société (qui peut aussi déporter et exterminer, comme dans le monde arabe) :

« Cette anecdote, qui vaut pour tant d’autres, a la vertu de révéler le moderne en tant que chantage ultra-violent ; et de faire entendre la présence du Mal dans la voix même des criminels qui l’invoquent pour faire tout avaler. »

Sur les accusations de facho :

« Quand ils traitent quelqu’un de «maurrassien», par exemple, c’est autant de temps de gagné : il est tellement plus avantageux de parler de Maurras, et de le condamner, que d’ouvrir les yeux sur le monde concret ! Ils n’ont plus que ce projet : gagner du temps. Empêcher que leurs exactions soient connues en détail. »

Sur la dégénérescence de la gauche (notez le bel usage de l’accumulation, un de ses tropes préférés) :

« …mais ils continuent parce que cette doctrine, à présent toute mêlée au marché, toute fusionnée, toute confusionnée avec les prestiges de l’Europe qui avance sur ses roulettes, avec le festivisme généralisé et programmé, avec le turbo-droit-de-l’hommisme, avec le porno-business, les raves vandaliques, le déferlement hebdomadaire des néo-SA en rollers, et encore avec tant d’autres horreurs dont on ne les a jamais entendus dire quoi que ce soit, leur permet de conserver une apparence de pouvoir tout en jouissant dans le même temps (à leurs seuls yeux maintenant) d’une réputation de «rebelles». Il leur restait un chapeau à manger, un vrai haut-de-forme celui-là, celui de l’américanophilie ; c’est fait depuis le 11 septembre 2001. »

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Sur l’euphémisme dénoncé en son temps par Bourdieu (on parle de flexibilité pour payer 500 euros tout le monde) :

« …l’été dernier, alors que d’effrayantes inondations submergeaient l’Europe de l’est, notamment l’Allemagne et la Tchécoslovaquie, et que l’on se demandait si le climat n’était quand même pas vraiment détraqué, un hebdomadaire avait tranché avec un titre admirable : «Le climat ne se détraque pas, il change.» Appliquée au temps, c’est la rhétorique analgésique de l’époque dans tous les domaines : la famille n’est pas en miettes,  elle change ; l’homosexualité, soudain toute-puissante et persécutrice, n’est pas au moins, per se, une étrangeté à interroger, c’est la sexualité en général qui change. Et ainsi de suite. »

Pointe d’humour (la litote à rebours) :

« Et, le jour de l’Apocalypse, ne vous dites pas non plus que c’est la fin du monde, dites-vous que ça change. »

C’est la chanson de Boris Vian ! Sur la fin de la sexualité come héritage de la pseudo-libération qui a viré comme toujours à l’épuration de masse et à la chasse aux sorcières :

« Il n’y a aucune contradiction entre la pornographie de caserne qui s’étale partout et l’étranglement des dernières libertés par des «lois antisexistes» ou réprimant l’«homophobie» comme il nous en pend au nez et qui seront, lorsqu’elles seront promulguées, de brillantes victoires de la Police moderne de la Pensée. »

Derrière ces pauvres hères toutefois, le conglomérat des solitudes sans illusions dont parle Guy Debord :

« …pour en revenir à cette solitude sexuelle d’Homo festivus, qui contient tous les autres traits que vous énumérez, elle ne peut être comprise que comme l’aboutissement de la prétendue libération sexuelle d’il y a trente ans, laquelle n’a servi qu’à faire monter en puissance le pouvoir

féminin et à révéler ce que personne au fond n’ignorait (notamment grâce aux romans du passé), à savoir que les femmes ne voulaient pas du sexuel, n’en avaient jamais voulu, mais qu’elles en voulaient dès lors que le sexuel devenait objet d’exhibition, donc de social, donc d’anti-sexuel. »

Et pour finir une nouvelle petite accumulation sur le crétinisme du clown médiatique et humanitaire :

« …l’angélisme d’Homo festivus, son parler-bébé continuel, son narcissisme incurable, sa passion des contes de fées, son refoulement du réel (toujours «castrateur»), son illusion de toute-puissance, sa vision confuso-onirique du monde et son incapacité, bien sûr, de rire. »

Source

Entretiens par Vianney Delourme et Antoine Rocalba

vendredi, 24 juillet 2020

Simone Weil: Extraits des livres "L'enracinement" et "La personne et le sacré"

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Simone Weil:
Extraits des livres "L'enracinement" et "La personne et le sacré"
 
« La notion de droit est liée à celle de partage, d’échange, de quantité. Elle a quelque chose de commercial. Elle évoque par elle-même le procès, la plaidoirie.Le droit ne se soutient que sur un ton de revendication ; et quand ce ton est adopté,c’est que la force n’est pas loin, derrière lui, pour le confirmer, ou sans cela il est ridicule »
« Mettre dans la bouche des malheureux des mots qui appartiennent à la région moyenne des valeurs, tels que démocratie, droit ou personne, c’est leur faire un présent qui n’est susceptible de leur amener aucun bien et qui leur fait inévitablement beaucoup de mal. »
 
« Les malheureux entre eux sont presque toujours aussi sourds les uns aux autres. Et chaque malheureux, sous la contrainte de l’indifférence générale, essaie par le mensonge ou l’inconscience de se rendre sourd à lui-même. » « Les mots auxquels peut se joindre quelque chose qui désigne un mal sont étrangers au bien pur. On exprime un blâme quand on dit : “Il met sa personne en avant”. La personne est donc étrangère au bien. On peut parler d’un abus de la démocratie. La démocratie est donc étrangère au bien. La possession d’un droit implique la possibilité d’en faire un bon ou un mauvais usage. Le droit est donc étranger au bien. Au contraire l’accomplissement d’une obligation est un bien toujours, partout. La vérité, la beauté, la justice (…) sont des biens toujours, partout »
« Les hommes de 1789 ne reconnaissaient pas la réalité d’un tel domaine. Ils ne reconnaissaient que celle des choses humaines. C’est pourquoi ils ont commencé par la notion de droit. Mais en même temps ils ont voulu poser des principes absolus. Cette contradiction les a fait tomber dans une confusion de langage et d’idées qui est pour beaucoup dans la confusion politique et sociale actuelle »
 
7188Ktkcn7L.jpg" Parmi les inégalités de fait le respect ne peut être égal envers tous que s’il porte sur quelque chose d’identique en tous. Les hommes sont différents dans toutes les relations qui les lient à des choses situées en ce monde, sans aucune exception. Il n’y a d’identique en eux tous que la présence d’un lien avec l’autre réalité. Tous les êtres humains sont absolument identiques pour autant qu’ils peuvent être conçus comme constitués par une exigence centrale de bien autour de laquelle est disposée de la matière psychique et charnelle "
 
« L’être humain n’échappe au collectif qu’en s’élevant au-dessus du personnel pour pénétrer dans l’impersonnel. (…) Chacun de ceux qui ont pénétré dans le domaine de l’impersonnel y rencontre une responsabilité envers tous les êtres humains. Celle de protéger en eux, non la personne, mais tout ce que la personne recouvre de fragiles possibilités de passage dans l’impersonnel »
 
« L’ordre impersonnel et divin de l’univers a pour image parmi nous la justice, la vérité, la beauté. Rien d’inférieur à ces choses n’est digne de servir d’inspiration aux hommes qui acceptent de mourir.

Au-dessus des institutions destinées à protéger le droit, les personnes, les libertés démocratiques, il faut en inventer d’autres destinées à discerner et à abolir tout ce qui, dans la vie contemporaine, écrase les âmes sous l’injustice, le mensonge et la laideur.

Il faut les inventer, car elles sont inconnues, et il est impossible de douter qu’elles soient indispensables »
A l’encontre du personnalisme « ce qui est sacré, bien loin que ce soit la personne, c’est ce qui, dans un être humain est impersonnel. Tout ce qui est impersonnel dans l’homme est sacré, et cela seul »
 
« La notion de droit entraîne naturellement à sa suite, du fait même de sa médiocrité, celle de personne, car le droit est relatif aux choses personnelles. Il est situé à ce niveau »
 
« Pour la compassion, le crime lui-même est une raison, non pas de s’éloigner, mais de s’approcher, pour partager, non pas la culpabilité, mais la honte »
 
swpsfrontImagesLink.jpg« Il ne faut leur [aux « malheureux »] donner que des mots qui expriment seulement du bien, du bien à l’état pur. La discrimination est facile. Les mots auxquels on peut joindre quelque chose qui désigne un mal sont étrangers au bien pur. On exprime un blâme quand on dit : “Il met sa personne en avant”. La personne est donc étrangère au bien. On peut parler d’un abus de la démocratie. La démocratie est donc étrangère au bien. La possession d’un droit implique la possibilité d’en faire un bon ou un mauvais usage. Le droit est donc étranger au bien. Au contraire l’accomplissement d’une obligation est un bien toujours, partout »
 
Si « les Grecs n’avaient pas la notion de droit », s’ « ils n’avaient pas de mots pour l’exprimer », s’« ils se contentaient du nom de la justice » (EL, p.25), la notion de droit nous vient de Rome, et, comme tout ce qui vient de la Rome antique, qui est la femme pleine des noms du blasphème dont parle l’Apocalypse, elle est païenne et non baptisable. Les Romains, qui avaient compris, comme Hitler, que la force n’a la plénitude de l’efficacité que vêtue de quelques idées [à la différence des Athéniens qui à Mélos « conçoivent le mal avec cette lucidité merveilleuse et disent « la vérité du mal » sans être « encore entrés dans le mensonge » (EL, p.45)], employaient la notion de droit à cet usage. Elle s’y prête très bien.[…] Louer la Rome antique de nous avoir légué la notion de droit est singulièrement scandaleux. Car si on veut examiner chez elle ce qu’était cette notion dans son berceau, on voit que la propriété était définie par le droit d’user et d’abuser. Et, en fait, la plupart de ces choses dont tout propriétaire avait le droit d’user et d’abuser étaient des êtres humains » (id., p.24-25).
 

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jeudi, 09 juillet 2020

Le travail, c'est la liberté ! Exégèse des nouveaux lieux-communs - Jacques Ellul

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Le travail, c'est la liberté !
Exégèse des nouveaux lieux-communs
Jacques Ellul

9782710306467.jpg« Le travail c’est la liberté. C’est bien la formule idéale de ce lieu commun. Ce qu’il faut qu’il y tienne quand même à la liberté, le bonhomme, pour formuler de si évidentes contre-vérités, pour avaler de si parfaites absurdités, et qu’il y ait de profonds philosophes pour l’expliquer « phénoménologiquement », et qu’il ait d’immenses politiciens pour l’appliquer juridiquement ! Mais bien sûr, c’est exactement dans la mesure même où le bonhomme est encaserné dans les blocs, lié à la machine, enserré dans les règlements administratifs, submergé de papiers officiels, tenu sous l’œil vigilant des polices, percé à jour par la perspicacité des psychologues, trituré par les implacables tentacules des Mass Media, figé dans le faisceau lumineux des microscopes sociaux et politiques, dépossédé de lui-même par toute la vie qu’on lui apprête pour son plus grand bonheur, confort, hygiène, santé, longévité, c’est dans la mesure même où le travail est son plus implacable destin, qu’il faut bien (qu’il faut bien sans quoi ce serait intolérable et porterait immédiatement au suicide) qu’il faut bien croire à ce lieu commun, se l’approprier avec rage, l’enfouir au plus profond de son cœur, et credo quia absurdum, le transformer en une raison de vivre. Ce que les gardiens vigilants espéraient précisément. » (158)

« L’expérience concrète de l’homme dans le monde technicisé est celle de la nécessité, d’une contrainte qui n’est pas seulement celle du travail ; mais de chaque relation et de chaque instant. Mais il faut sauver les apparences. Il faut convaincre cet homme qu’il est plus libre que jamais, et que la nécessité où il se trouve, c’est la vertu même ; le bien en soi, que jamais l’humanité n’a été si heureuse, si pacifique, si équilibrée, si vertueuse, si intelligente ; que la technique qui le contraint, c’est exactement ce qui le libère ! » (174)

« J’admets fort bien que l’on suive la nécessité. La corde au cou et le pied au cul. Vous ne pouvez faire autrement. Soit ; c’est la simple condition humaine, et la première expérience véritable est celle de l’obstacle auquel je me heurte, de la limite de ma force et de ma résistance, du sommeil invincible, de la peur du lendemain ou du gendarme. Je suis contraint par l’État, par le travail ; je suis conditionné par mon corps et par le corps social : telle est ma faiblesse, telle est ma lâcheté. Il n’y a pas à en faire de drames ni de complexes : elles nous sont communes. Mais ce qui devient inadmissible, c’est, dans cette situation-là, de lancer un glorieux cocorico : voyez comme j’ai vaincu et voyez comme je suis libre ! ou de faire un clin d’œil à la ronde : voyez comme je suis malin, et combien j’ai joué cette nécessité ! Car ici commence le règne du Menteur. » (177)

« Il ne leur suffit pas d’avoir l’avenir à eux, et à eux seuls, que la partie soit gagnée et que le seul avenir prévisible soit « davantage de technique, toujours davantage de technique ; davantage de pouvoirs aux techniciens, toujours davantage de pouvoirs aux techniciens » [...] Il leur faut encore une chose : la palme du martyre et la consécration de la Vertu triomphant du dragon tout-puissant et venimeux. Voyons, vous ne le savez pas ? [...] Il y a toujours des imbéciles de philosophes qui prétendent mettre des bâtons dans les roues du progrès avec des déclamations de sophistes et des arguments aussi vicieux qu’inexacts, en vertu d’une conception de l’homme radicalement périmée. » (233)

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vendredi, 03 juillet 2020

Muray sur la haine des figures du passé en 1998, raccord avec l’actualité :

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Muray sur la haine des figures du passé en 1998, raccord avec l’actualité :

9782251442099_1_75.jpg« Toujours suivant René Girard, on peut observer que simultanément à la chasse aux néo-coupables et à la transformation des victimes en néo-dieux, nous réinventons à tour de bras d’autres boucs émissaires, mais cette fois « dans l’Histoire », c’est-à-dire dans le passé, c’est-à-dire dans ce qui a précédé cette disparition de la réalité (et de l’Histoire) à laquelle nous participons quotidiennement de si bon cœur.

Le ton d’assurance invraisemblable avec lequel nous traquons tant de « sorcières » rétroactives est l’indice de notre fascination non dépassée ; et l’occasion, comme toujours, de nous mettre en valeur : « ce que nos pères ont fait, nous ne l’aurions pas fait ».

Au nom de l’éradication définitive de la violence, nous tournons notre violence non liquidable contre nos ancêtres, et nous tirons de l’inoffensive confrontation avec leurs fantômes un sentiment éclatant de supériorité « actuelle ». Nous baignons, dirait Girard, dans l’illusion parfaite de notre indépendance métaphysique, ou dans le mirage de notre auto-transcendance, c’est-à-dire dans le triomphe de notre vanité de masse [...]. »

— Philippe Muray, René Girard et la nouvelle comédie des méprises (in Exorcismes spirituels III, 1998).

jeudi, 02 juillet 2020

DEVENEZ DES SURHOMMES

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DEVENEZ DES SURHOMMES

Le Soleil se lève #8

( @Julien Rochedy @Thomas Ferrier)

 
 
 
Bienvenue pour le huitième podcast du Soleil se lève, l'émission mensuelle de l'ECP avec comme invités spéciaux @Julien Rochedy et @Thomas Ferrier .
 
Autres intervenants : Lucien Lachance, Djuky (@Jacky l'espoir) et Philosophischer Stahl.
 
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THÈME DU MOIS : NIETZSCHE L'ACTUEL - NIETZSCHE ET L'EUROPE, Julien Rochedy, 2020 https://www.rochedy.com/livres/nietzs... 
LA PROMO DU MOIS : Noir Sur Noir (jeu de société) https://cutt.ly/siteweb_NoirSurNoir 
LIENS UTILES Rejoindre l'ECP (pour intégrer une équipe déjà montée) : paris.equipe@gmail.com
 
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La chaine de Philosophischer Stahl : https://www.youtube.com/channel/UCM9h...
Le compte Twitter de Djuky : https://twitter.com/Djuky6
La chaine YouTube de @lachainedevv : https://www.youtube.com/user/lachaine...
Le blog de VV : https://lachainedevv.com/
La musique "Balance Ta Quoi" de notre camarade Sarus (alias Opalinote) : https://www.bitchute.com/video/pF3yeh...
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SOMMAIRE 00:00:00
Introduction et présentation des invités 00:02:49
L'invité du jour (Julien Rochedy, Nietzsche l'actuel) 00:58:58
Le JT de vv 01:20:28
L'info du mois : Communautarisme Tchétchène 01:39:50
La promo du mois : Noir Sur Noir (jeu de société) 01:47:25
Présentation des initiatives des invités ------------------------------------------------------------------------------------------------
REMERCIEMENTS
Un grand merci à experts audiovisuels : Juigi di Pesto, Crusty, MacMucus, Prince NoBongo et Hektor ! Un grand merci aussi à tous ceux, connus ou non, qui nous ont partagés. Merci à tous ceux qui nous soutiennent sur Tipeee (notamment Salt Piotr) et sans qui ce travail ne serait plus possible. Enfin, merci à vous tous pour votre soutien et votre confiance ! ------------------------------------------------------------------------------------------------

dimanche, 28 juin 2020

Le Traité du Sablier, Ernst Jünger

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Le Traité du Sablier, Ernst Jünger

 
 
Introduction du séminaire intitulé « Initiation, transmission, transformation.
Rites de passage et figures de passeurs de l’Antiquité à nos jours », avec Françoise Bonardel.
 
Pour accéder à l'intégralité de l'échange: https://www.baglis.tv/ame/initiations...
Le site de Françoise Bonardel : http://www.francoise-bonardel.com
 
 
Remerciements à Lorant Hecquet et sa librairie L'Or des Etoiles, de Vézelay, organisatrice du séminaire http://www.ordesetoiles.fr
 
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vendredi, 26 juin 2020

Dégénérescence de Max Nordau

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Dégénérescence de Max Nordau

 
 
Extrait d'un exposé intitulé "Art décadentiste, art dégénéré : la polémique Nordau, Lombroso" par Olivier Bosc
 
 
 
 
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