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mardi, 12 mai 2015

La Macedonia sarà un’altra Majdan

La Macedonia sarà un’altra Majdan

Dovrebbe essere interesse primario del nostro governo fornire tutto l'aiuto possibile al premier Gruevski per garantire la stabilità del territorio macedone. Se, come il nordafrica, anche i balcani precipitano nel caos, l'Italia in primis, ma l'Europa tutta, si troverà circondata da guerre guerreggiate.
 
 
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it 
 

Macedoine-municipalites-map.gifSoros, Nuland e la loro felice compagnia stanno cercando in ogni modo di mettere a ferro e fuoco la Repubblica di Macedonia. I loro burattini all’ interno del territorio macedone, ovvero l’attuale leader dell’ opposizione nonchè presidente del partito social democratico Zoran Zaev, insieme al vecchio presidente macedone Branko Cervenkovski, stanno però fallendo una mossa dopo l’altra. Non è servito a nulla comprare giornali locali, fare centinaia di siti internet uniti ad una propaganda pressante sui siti web, non è servito neppure possedere le televisioni “24 Vesti” o “Telma”, il popolo Macedone è ben informato e sta eroicamente resistendo, tenendo bene a mente i fatti ucraini di piazza Majdan. Nonostante abbia un PIL di poco più di 10 miliardi di dollari, nulla se paragonato ad esempio al denaro gestito dai grandi fondi d’investimento internazionali come i 4000 miliardi di Blackrock, l’attuale presidente Gruevski sta lottando con onestà e coraggio per evitare lo scenario peggiore, resistendo ad ogni tipo di attacco, come ad esempio l’accusa di aver spiato 20000 macedoni, in realtà operazione orchestrata dalla CIA come ha ammesso in un incontro privato, segretamente ripreso, proprio Zoran Zaev.  I motivi  per cui la Macedonia è sotto attacco sono: il ruolo di anello debole dei paesi balcanici per la costruzione del gasdotto Turkish stream – Balkan stream e oltretutto la pace nei balcani favorirebbe la messa in atto della “nuova via della seta cinese” collegando commercialmente il porto greco del Pireo all’ Ungheria, dunque al cuore dell europa attraverso Macedonia e Serbia.

Ma gli squali della grande finanza non si arrendono così facilmente e stanno puntando tutto sulla manifestazione del 17 maggio. Lo scopo dei manifestanti sarà quello di rimanere in piazza con le tende per giorni, replicando il copione delle altre rivolte colorate o delle primavere arabe. L’atmosfera viene riscaldata dai recentissimi eventi di Kumanovo, dove 80 uomini armati si sono scontrati con la polizia causando diversi feriti e 8 morti tra le forze di sicurezza. La stampa occidentale e l’opposizione macedone hanno subito accusato il governo di aver orchestrato tutto. In realtà si è trattata di un operazione eterodiretta, quei guerriglieri provenivano certamente dal Kosovo e fanno parte di quei mercenari a basso costo che l’intelligence del west tiene sempre pronti all’ attacco come dei cani da combattimento. Il governo Serbo si è subito dimostrato attento ed ha mandato proprie forze armate al confine con la Macedonia per evitare il diffondersi della violenza. Gruevski avrà la capacità di resistere, si spera riuscendo ad evitare scenari da guerra civile. Anche il governo albanese ha oggi esortato le comunità albanesi della Macedonia a non restare in piazza. Ma il governo macedone non può essere abbandonato da noi europei.Dovrebbe essere interesse primario del nostro governo fornire tutto l’aiuto possibile al premier Gruevski per garantire la stabilità del territorio macedone. Se, come il nordafrica, anche i balcani precipitano nel caos, l’Italia in primis, ma l’Europa tutta, si troverà circondata da guerre guerreggiate.

 

Entretien avec Alexandre del Valle et David Engels

Pourquoi l'Occident gagnerait à cesser de vouloir exporter son modèle

Ex: http://www.atlantico.fr

Entretien avec Alexandre del Valle et David Engels

L'idéal occidental consistant à vouloir exporter -parfois par la force- ses valeurs démocratiques et morales, considérées comme supérieures, est remis en question depuis plusieurs décennies.

Atlantico : Alors que la crise ukrainienne continue et ce malgré les échecs de l'Union européenne, l'idéal occidental consistant à exporter les valeurs démocratiques est remis en question. D'où sont partis les premiers foyers de résistance, et aujourd'hui qui sont les plus grands opposants au modèle occidental ?

Alexandre del Valle : Les premiers foyers de résistance sont partis des expériences anti-coloniales et même, avant, de l’ex-Union soviétique qui portait un projet global de lutte contre "l’impérialisme" occidental et les sociétés libéral-démocratiques. Mais les anti-colonialistes anti-occidentaux - qui ont combattu le modèle occidental et la domination des coloniale européenne – et les marxistes soviétiques s’inspiraient encore de références occidentalo-européennes (marxisme-léniniste ; nationalisme, socialisme, etc).

Après la chute de l’ex-URSS, on a assisté à une mutation dans l’anti-impérialisme et dans le tiersmondisme, car la lutte contre la domination occidentale ne s’est plus faite au nom d’idées européennes, mais au nom d’une exigence de "seconde décolonisation". Je m’explique : si jadis les anti-colonisateurs luttaient physiquement contre les dominateurs européens au nom de valeurs et idéologies progressistes ou subversives d’origine européenne, à partir de la fin de la Guerre froide, l’idéologie marxiste-léniniste et le vieil anti-impérialisme de gauche ont perdu leur "sponsor" russe post-soviétique et ont dû chercher d’autres sources idéologiques dans leur lutte contre l’Occident. C’est alors que dans le monde arabe et même musulman, le nationalisme kémaliste et progressiste ou le nationalisme arabe anti-impérialiste ont été détrônés par l’islamisme. Celui-ci s’est présenté comme la seule formule réellement susceptible de se débarrasser de la domination occidentale d’un point de vue politique, idéologique et spirituel.

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Le nationalisme laïc a donc peu a peu été remplacé par une formule "national-islamiste" supposée plus "indigène". Dans nos banlieues, on a observé aussi les conséquences de cette véritable lame de fond identitaire et géopolitique mondiale : l’identité nationale des pays d’accueil européens et même l’identité nationale d’origine des parents d’immigrés musulmans ont été détrônées par une nouvelle identité transnationale islamique, "muslim", à la fois capable de répondre à un besoin d’indigénisme, à un rejet (à la mode) de tout ce qui ressemble à l’Occident-blanc-judéo-chrétien, et d’être en phase avec la mondialisation, elle-aussi transnationale. Cela ne veut pas dire que la mondialisation a supprimé l’identité, mais que le double phénomène de mondialisation marchande et de fin du monde bipolaire ont fait ressurgir les appartenances identitaires de type civilisationnelles.

Dans ce contexte, et durant ces années 1990 marquées par des embargos et guerres "humanitaires" livrés au nom du "droit d’ingérence" et des droits de l’homme contre des pays souverains jugés "non occidentaux" ou "ennemis de l’Occident" (Serbie-Yougoslavie ; Irak de Saddam, Syrie, Iran, Cuba, Libye, Afghanistan, etc), nos valeurs universelles comme l’humanisme, les droits de l’Homme, la laïcité et la démocratie ont été grandement discréditées car associées à des entreprises "impérialistes". La demande d’islamisme, d’indigénisme, d’identité "locale", de "désoccidentalisation" est depuis observée partout, de l’Amérique latine avec les mouvements amérindiens indigénistes anti-occidentaux (Bolivie, Equador, Perou, Vénézuela, Chiapas, etc), à l’Asie (Singapour, Malaisie, Indonésie, Chine, etc), sans oublier les sociétés islamiques. Cette "seconde décolonisation" ne concerne pas seulement des dictatures "anti-impérialistes" tiersmondistes socialistes, comme Cuba et le Vénézuéla "bolivariste", ou staliniennes, comme la Corée du Nord, mais aussi des pays en phase avec la mondialisation marchande et la modernité technologique, comme Singapour, qui prône un modèle "confucéen" autoritaire, la Malaisie, marquée par "l’asiatisme islamique" du vieux leader Mahatir, sans oublier la Chine post-maoiste qui allie le capitalisme mercantiliste, le nationalisme, le néo-confucianisme et le marxisme dans le cadre d’une stratégie globale de lutte asymétrique contre l’Occident et ses valeurs au nom d’un ordre multipolaire.

David Engels : Tout d’abord, insistons sur le fait que ces valeurs "universalistes" ne sont pas le propre de la culture occidentale, mais un phénomène typique pour la phase terminale de toute civilisation historique. Marquées par la lassitude, le multiculturalisme, la remise en question de soi et une certaine désillusion, toutes les civilisations développent graduellement un cadre de vie basé sur des valeurs essentiellement cosmopolites, rationalistes, individualistes et désincarnées. Pensez à la société multiculturelle de la Rome impériale, au Caire des Fatimides ou au Xi’an des Han : vous trouverez partout le même type de valeurs, peut-être pas dans les mots, mais dans les faits. Ainsi, la "démocratie" à l’occidentale n’a de véritablement démocratique que le nom, et désigne désormais un croisement entre oligarchie et technocratie. Le respect des droits de l’homme, au lieu de se fonder sur une véritable définition humaniste de l’homme et de sa dignité spirituelle, a engendré une notion de droit entièrement chosifiée exaltant l’individu au détriment de la communauté. La "liberté", finalement, s’est muée en libéralisme et a mené au capitalisme ultralibéral dont le continent paie les frais en ce moment même.

La résistance à cette situation a des racines très diverses, venant à l’origine tantôt de gauche (par l’opposition à l’exploitation du travailleur), tantôt de droite (par l’opposition à la destruction de nos valeurs culturelles), et tantôt de la part des peuples non-européens (par l’opposition à l’impérialisme économique ou politique). Cette dispersion idéologique ne facilite pas la tâche à ceux qui s’opposent au système, d’autant plus que le décalage entre l’idéal abstrait des valeurs universalistes et leur réalisation concrète dans la vie quotidienne est habilement exploité par ses défenseurs. Ainsi, qui s’oppose aux dérives technocratiques est décrié comme "anti-démocratique", celui qui critique l’individualisme outrancier est fustigé de "réactionnaire", et celui qui se lève contre l’ultra-libéralisme est libellé "nationaliste", etc. À l’extérieur, parmi les opposants les plus importants au modèle "universaliste" occidental, on notera évidemment tout d’abord l’islam fondamentaliste, dont toute la genèse et la diffusion sont beaucoup moins des phénomènes inhérents à la dynamique du monde musulman qu’à celle du monde occidental lui-même ; le modèle dictatorial chinois, essentiellement basé sur la volonté acharnée de retrouver le statut perdu de puissance mondiale d’abord par la voie économique, puis politique ; et finalement l’État russe, rejetant les dérives idéologiques et économiques de l’Occident afin de légitimer son propre régime autoritaire.

Les populations migrantes qui cherchent aujourd'hui à atteindre les côtes européennes sont-elles toujours attirées par les valeurs occidentales d'égalité et d'accueil ou sont-elles poussées par d'autres motivations ?

Alexandre del Valle : Une minorité de ces migrants, légaux ou illégaux (notamment les militants laïques des droits de l’homme, les chrétiens persécutés fuyant la christianophobie, et les libéraux persécutés en pays musulman ou dans les dictatures africaines ou asiatiques), est réellement attirée par nos valeurs qui représentent pour eux une voie de salut et un idéal. Il faudrait d’ailleurs selon moi enfin définir une stratégie globale "d’immigration choisie" visant à privilégier le plus possible l’accueil des personnes qui viendraient chez nous par amour de nos valeurs. Il est d’ailleurs regrettable qu’à l’époque des sondages, de l’intelligence artificielle et du neuromarketing, nos politiques n’ont rien d’autre à répondre qu’il est impossible de "trier" donc de choisir qui peut venir chez nous. Aux termes d’une funeste confusion, l’idée même de sélection est assimilée aujourd’hui une forme de "discrimination" et de "racisme". Ce "démographiquement correct", fondée sur une vision immigrationniste de principe et sur l’idée que l’accueil sans limites des migrants illégaux ou légaux a conduit nos élites terrifiées par la bienpensance médiatique à subir une immigration incontrôlée puis à abdiquer toute politique d’assimilation, elle aussi jugée "discriminatoire"…

 

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En revanche, on ne peut nier qu’une grande part des migrants, légaux ou clandestins, issue d’Afrique noire, des pays arabes, de Turquie ou d’Asie, ne vient pas chez nous parce par amour de nos valeurs, mais simplement par esprit de survie ou par opportunisme économique (appel d’air des aides sociales et rêve d’Eldorado européen). Cette lapalissade n’en est pas moins impossible à énoncer aujourd’hui sans être stigmatisé, tant le lobby immigrationniste radical a réussi à criminaliser les termes réalistes de ce débat pourtant vital pour notre avenir collectif. En fait, c’est toute la conception européenne et française du droit d’asile, de la gestion des frontières, puis nos politiques d’intégration et d’immigration qui doivent être repensées de façon à la fois réaliste et à l’aune des intérêts bien compris de nos concitoyens puis de nos capacités d’intégration sociales et économiques.

David Engels : C’est une question complexe dont la réponse définitive ne pourrait être donnée que par les statistiques ; et malheureusement, vu la nature de plus en plus délicate de la discussion sur l’immigration, les chiffres s’y rapportant sont de plus en plus difficilement accessibles ou ne sont même plus prélevés. Néanmoins, je crois que les raisons qui poussent la majorité des populations migrantes à se déplacer en Europe sont essentiellement d’ordre matériel : il ne s’agit que rarement d’une population cultivée et prospère qui est simplement à la recherche de plus de démocratie et de liberté, mais plutôt d’une population vivant dans la misère économique et l’oppression politique et prête à se rendre n’importe où pour autant que cela leur assure à la fois la survie et la sécurité. Évidemment, il va de soi que la misère et l’oppression dont souffraient ces immigrés chez eux sont souvent causées (ou accompagnées) par une situation politique marquée par la corruption, la persécution, l’autoritarisme et l’incompétence, de manière à ce que motivation humanitaire et motivation politique deviennent inséparables.

Toutefois, si l’on examine le comportement de beaucoup de migrants après leur arrivée dans leur société d’accueil, il semble que la volonté de s’assimiler et d’adopter les valeurs occidentales disparaisse de plus en plus. Au contraire, l’oppression de la femme, la soumission à l’autorité religieuse, le choix d’activités économiques opérant souvent en dehors de la légalité et une attitude très revendicatrice face à l’État et à la société d’accueil en général suggèrent que l’enthousiasme pour les valeurs de la société d’accueil n’a dû être que bien rarement la motivation principale de l’immigration. Et notre société actuelle, au lieu de faciliter l’intégration, exalte une "tolérance" sans restriction face à l’"autre" et, tout en se vautrant littéralement dans le rejet de sa propre identité culturelle en raison de ses nombreux "crimes", en appelle à la "compréhension" des "spécificités culturelles" des étrangers ...

Quel prix l'Occident paie-t-il pour cette résistance à ses valeurs ? Le terrorisme ?

Alexandre del Valle : Le terrorisme islamiste de type salafiste-djihadiste que nous connaissons depuis des décennies - et qui a de plus en plus tendance à se "démocratiser" à travers les cas de "loups soi-disant solitaires" à la Merah ou à la Ghlam – n’est selon moi que la partie immergée la plus tragique de ce vaste phénomène qu’est la "seconde décolonisation" antioccidentale. Celui-ci passe en effet aussi par le rejet des valeurs universelles des droits de l’homme, perçues comme une "arrogance néo-impériale". On retrouve ce phénomène aussi en Turquie, à travers la voie apparemment "douce" - mais non moins anti-occidentale (sur le plan philosophique) - du nationalisme islamiste du président-néo-sultan Erdogan, qui démantèle progressivement la laïcité kémaliste, issue de l’idéologie occidentale, donc "apostate".

Pour les islamistes turcs qui votent en faveur d’Erdogan, lutter contre les idées laïques d’Atatürk, père de la Turquie moderne face aux envahisseurs européens vainqueurs de la première guerre mondiale, est la nouvelle façon de lutter pour l’indépendance de la Nation turque. Face à l’apostat Mustapha Kémal Atatürk, qui a aboli le Califat et supprimé la Charià’, l’AKP au pouvoir prépare le rétablissement informel du Califat sunnite pendant que Da’ech le rétablit concrètement…

Le rejet de l’influence des idées occidentales se traduit aussi par une nouvelle façon de concevoir la démocratie elle-même : l’Iran khomeinyste et les Frères musulmans portent un modèle de "démocratie islamique" différent du modèle individualiste et matérialiste-laïque occidental ; de même, la Russie, l’Egypte d’Al-Sissi ou le Venézuéla proposent un modèle de "démocratie contrôlée" ou "souveraine". Quant à la Chine, elle explique sans complexe que la démocratie n’est pas le meilleur modèle puisqu’il conduit à l’anarchie et au chaos… La Chine maoïste-capitaliste montre qu’un pays dictatorial peut briguer le statut de première puissance tout en rejetant la démocratie libérale. Pour les nations du nouveau monde multipolaire, l’universalité des droits de l’homme n’est qu’un cache-sexe de "l’arrogance occidentale". A ce titre, la globalisation, pas toujours si "heureuse" que ne l’estiment les mondialistes, n’est en fait qu’un champ de déploiement de puissances, d’échanges et de concurrences au sein d’un monde de plus en plus multipolaire et de moins en moins occidental.

David Engels : Certes, le terrorisme est l’une des voies les plus spectaculaires par lesquelles s’exprime l’opposition à l’universalisme ultra-libéral. Mais ce n’est que le pic de l’iceberg, car il y a bien pire.

D’un côté, pensons à la transformation de plus en plus accélérée de notre propre société par l’immigration de masse et par la redistribution de la fortune. Ces deux phénomènes risquent non seulement de cliver de plus en plus nos sociétés de manière politique, mais aussi de provoquer, à la longue, la disparition pure et simple du modèle de vie occidental. Déjà maintenant, la ville de taille moyenne, peuplée dans sa large majorité d’Européens de souche, animée essentiellement par l’activité de la classe moyenne et ayant comme principaux constituants sociaux des familles nucléaires, a pour ainsi dire disparu suite à l’immigration, la paupérisation, la désindustrialisation et la destruction de la famille traditionnelle. Il ne s’agit que d’une question de temps avant que n’éclatent de violentes luttes motivées à la fois par la haine communautaire et le ressentiment économique.

Et d’un autre côté, notre mécompréhension totale du monde non-européen et notre volonté missionnaire d’exporter ces mêmes valeurs universalistes ainsi que le modèle politique et économique qui les sous-tend a profondément déstabilisé nos États voisins, déjà largement animés par des ressentiments post-coloniaux. Ainsi, parce que les médias nous montraient nuit et jour des foules promenant des bannières où figuraient des mots comme "liberté", "démocratie" ou "égalité", nous avons accueilli avec empressement la déstabilisation du Maghreb, du Moyen Orient, de grandes parties de l’Afrique et de l’Ukraine ; puis, une fois ces pays sombrés dans l’anarchie et un grand nombre de ces prétendus combattants pour la "liberté" identifiés comme fondamentalistes et radicaux, nous avons simplement fermé les yeux et attendu que quelqu’un intervienne, idéalement les États-Unis, que nous aurions pu, du même coup, critiquer pour leur interventionnisme. Le résultat : de la Tunisie en passant par la Libye, l’Égypte, le Soudan, la Palestine, la Syrie, l’Iraq, l’Iran, le Caucase, l’Ukraine et la Russie (et j’en passe), nous sommes entourés d’États qui non seulement ont un piètre avis de notre crédibilité politique et morale, mais qui, de manière largement justifiée, attribuent leurs malheurs actuels au dilettantisme, à la lâcheté et à l’hypocrisie de notre politique extérieure.

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Que perdrait l'Occident à renoncer à étendre ses valeurs au monde ? Que pourrait-il y gagner?

Alexandre del Valle : Les pays d’Occident ne pourront relever ces défis du monde en voie de multipolarisation et de désoccidentalisation idéologique qu’en renouant avec la realpolitik et en effectuant un recentrage autour de leurs intérêts géocivilisationnels bien compris. Cela ne signifie aucunement un "repli" sur soi, comme l’insinuent les partisans de l’utopie du Village Global et de "Mc World", mais qu’au lieu de tenter sans succès aucun d’exporter nos valeurs chez les autres à coups d’embargos et de "bombardements humanitaires", nous ferions mieux de défendre chez nous ces mêmes valeurs universelles qui ne sont pas forcément celles d’autres nations.

Avant de vouloir démocratiser l’Egypte, la Syrie, la Tunisie, le Yémen ou la Libye, lors des révolutions arabes, ou jadis l’Irak lors des deux guerres de 1990 et 2003, sans oublier l’Ukraine et la Géorgie depuis les années 2000 avec les "révolutions  de couleur" appuyées par l’Occident pour affaiblir la Russie dans son ‘étranger proche’, les dirigeants occidentaux seraient bien inspirés de défendre chez eux la démocratie affaiblie par l’incurie des politiques irresponsables, la laïcité menacée par le communautarisme et l’islamisme, et bien sûr leurs frontières, mises en danger non pas par la République islamique iranienne, Da’ech, la Chine, l’Irak de Saddam, Kadhafi, ou la Russie de Poutine, mais par des politiques de court terme de renonciation au principe de souveraineté. Mais les partisans d’une conception assimilationniste de l’intégration ont été habilement discrédités et soumis à la reductio ad hitlerum par les nouveaux inquisiteurs du "cosmopolitiquement correct". Je décrits les armes rhétoriques et procédés de manipulation-désinformation de ces derniers dans mon ouvrage Le Complexe occidental, petit traité de déculpabilisation (Toucan).  

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Il y a tout de même une bonne nouvelle dans le constat apparemment pessimiste de l’émergence d’un monde multipolaire de moins en moins d’accord avec l’universalisme arrogant de l’Occident ex-colonial: si l’avenir est au retour de la Realpolitik et à l’apparition de pôles géopolitiques autonomes défendant leurs intérêts de façon décomplexée (monde sino-confucéen, Inde ; Russie OCS-CEI ; Occident ; monde arabo-musulman sunnite et pôle chiite pro-iranien ; Amérique latine néo-indigéniste, Sud est asiatique, etc), alors les nations occidentales confrontées à une adversité déclarée et multiforme se sentiront elles-aussi de plus en plus autorisées à défendre leurs propres intérêts de façon décomplexées. Ainsi, de même que la christianophobie planétaire (qui menace les chrétiens, de la Chine au Nigéria en passant par l’Irak, la Syrie, la Libye ou l’Inde et tout récemment jusque dans nos banlieues) va pousser les Européens désenchantés à redevenir fiers de leur identité, de même, la montée d’une haine anti-occidentale planétaire va conduire de nombreux Occidentaux à se décomplexer.

Immanquablement, nombre d’Occidentaux qui constatent le rejet de notre modèle partout où nous l’avons imposé par les "guerres humanitaires" à la BHL-Kouchner et qui déplorent les conséquences de l’échec de l’intégration dans nombre de nos banlieues vont exiger de plus en plus dans l’avenir que nos politiques défendent nos intérêts chez nous au lieu de l’exporter sans succès aucun ailleurs. Le recentrage civilisationnel et géopolitique que je prône dans le "complexe occidental" va se faire naturellement et logiquement.

David Engels : Je ne peux parler ici que de l’Europe, non pas des États-Unis. Le problème réside dans l’ambiguïté propre à notre "universalisme", car les valeurs qui le caractérisent se manifestent essentiellement, dans la réalité, par la création d’une structure économique basée sur le modèle de la croissance et de la spéculation et qui a donc besoin d’expansion pour perdurer. Ainsi, l’ultra-libéralisme doit impérativement tenter de transformer l’ensemble de la terre habitée en zone de libre-échange afin d’assurer un maximum de mobilité et donc un maximum de rentabilité pour la production, la vente et, surtout, la spéculation. Cela implique aussi l’exportation d’un modèle politique encourageant et protégeant ce système économique et remplaçant donc obligatoirement toute expression immédiate de la volonté populaire par un régime oligarchique et technocratique, empêchant tout phénomène d’opposition par l’exaltation de l’individualisme et de l’égoïsme, et déconstruisant tous les réseaux de solidarité comme les régions, nations, religions et civilisations par l’affaiblissement des États et la promotion de grands mouvements de population par l’immigration. Dès lors, il est impossible de changer de politique extérieure sans changer de système intérieur, et il est logique qu’un tel changement de système s’accompagnerait tout d’abord par l’ostracisation économique et politique d’une telle Europe par les autres puissances "universalistes".

Quelles seraient les conséquences de cette nouvelle donne sur l'équilibre des puissances ?

Alexandre del Valle : Les pays européens et les Etats-Unis vont devoir tirer les leçons du passé. Ils seront tôt ou tard obligés d’accepter un nouvel ordre international multipolaire fondé sur l’équilibre des puissances et donc le respect de la souveraineté et de la différence de chaque pôle géo-civilisationnel composant ce nouvel échiquier planétaire. Cela devra inciter tôt ou tard à rééquilibrer la répartition des pouvoirs au niveau global en fonction des nouveaux rapports de force géopolitiques et économiques : l’Inde, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Brésil devront intégrer le club décideur privilégié qu’est le Conseil de Sécurité permanent des Nations Unies.

Les Etats Unis devront accepter que le dollar soit concurrencé par les puissances européennes et asiatiques. Le FMI et d’autres instances mondiales conçues par les Occidentaux seront réformées et adaptées. L’Otan devra être adaptée à la réalité qu’est la disparition de la menace soviétique marxiste planétaire. Elle devra prendre acte et traduire dans les décisions stratégiques le fait que la Russie poutinienne n’est plus un empire soviétique à prétention mondiale mais une nation souveraine décidée à ne pas être affaiblie ennuyée dans son étranger proche".

Je pense que l’acceptation de cet ordre multipolaire sera la seule façon d’empêcher le spectre d’un "choc multipolaire global". Comme l’a bien montré Vilfredo Pareto, face à une évolution des rapports de force, soit on accepte et l’on accompagne une nécessaire "circulation des élites", donc on partage un peu le gâteau avec les autres, ne serait-ce que pour conjurer une révolte convulsive, soit on s’y refuse et la réalité des nouveaux rapports de force fera accéder ces nouvelles élites au pouvoir plus tard mais de façon plus violente…

David Engels : Je ne crois pas que l’Europe, en refusant de continuer dans sa voie actuelle consistant à jouer à la fois l’apôtre de la démocratie tout en accélérant systématiquement la libéralisation et donc la paupérisation de la population mondiale, doive abandonner toute prétention à faire de la politique extérieure ; tout au contraire. Mais cette politique extérieure future devrait tout d’abord être basée sur le sain respect du bien-être de notre continent : il est tout simplement absurde que l’Europe continue à payer de l’aide au développement à la Chine, comme c’est toujours le cas maintenant, et finance donc la mise en place d’industries qui supplantent systématiquement les nôtres !

De plus, si l’Europe veut être prise au sérieux par le reste du monde, elle devrait enfin se déclarer loyale à son propre modèle culturel et le protéger partout où il est en danger au lieu de se comporter comme un genre d’avatar des Nations Unies. Un exemple : les États arabes financent massivement la construction de nouvelles mosquées et d’instituts de recherche partout dans le monde européen, mais les Européens eux-mêmes, insistant sur leur laïcité, regardent sans ciller l’éradication du christianisme partout dans le Proche-Orient !

Et finalement, l’Europe devrait penser enfin à ses nécessités stratégiques et donc, au lieu de s’isoler de partout juste pour conserver l’appui des lointains États-Unis, se souvenir des liens culturels et économiques qui l’unissent à la Russie, tenter de créer une zone de sécurité de l’autre côté de la Méditerranée et développer une position amicale claire face aux tentatives de la Chine de s’approprier de plus en plus l’espace de l’Asie Centrale.

 

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Ceci est d’autant plus urgent que le résultat de l’actuel mélange entre lâcheté et hypocrisie est l’émergence de régimes de plus en plus totalitaires et ethniquement et culturellement de plus en plus homogènes partout à nos frontières, alors que l’Europe elle-même devient un ensemble multiculturel de plus en plus rapiécé et sans aucune cohérence ou solidarité interne. Avec cette politique, il est inévitable que nous devenions, tôt ou tard, le champ de bataille des conflits entre les grands groupements culturels et idéologiques qui s’affermissent de jour en jour et que nous soyons donc déchirés de l’intérieur, tout comme le fut l’Allemagne de l’époque de la Guerre des Trente Ans. Cessons enfin de vouloir européaniser le monde afin d’au moins empêcher la mondialisation et donc la dissolution de l’Europe !

Un tel scénario est-il seulement possible ? Quand bien même l'Occident voudrait se désengager, le pourrait-il ?

Alexandre del Valle : Oui. L’Occident peut se désengager. Je vous donne trois exemples de cette faisabilité qui ne signifierait pas une perte d’intérêts: 1/ la Libye : les 3 puissances occidentales bélligérantes qui ont attaqué la Libye en 2011, détruit l’Etat et fait tuer Kadhafi ont-elles remporté et gagné quelque chose ? NON. Kadhafi était bien plus enclin à composer avec les grandes compagnies et les gouvernements de ces pays avant sa chute que ne le font les clans qui se partagent le nouveau pouvoir révolutionnaire depuis la chute du Guide libyen. 2/: la Russie : Moscou est-il plus ouvert qu’avant  aux investissements des compagnies pétrolières occidentales et aux biens et services américains et européens depuis que nous avons soutenu ses ennemis géorgiens et ukrainiens puis fait entrer dans l’OTAN ou dans l’UE la Pologne, les Pays baltes foncièrement revanchards-anti-russes? La réponse est également non. L’Occident voit maintenant la Russie humiliée et revancharde se jeter dans les bras de la Chine qui rêve de bouter les Américains hors de la Mer de Chine, de Corée du Sud, du Japon, des Philippines et de Taïwan... 3/ L’Irak est il plus "pro-occidental" depuis 2003 (renversement du régime nationaliste laïque de Saddam Hussein) qu’avant ? Trois fois non, car la République islamique iranienne chiite et l’islamisme radical sunnite de Da’ech sont les grands vainqueurs. Tous deux combattent l’Occident dans ses intérêts et ses valeurs profondes. Et le pétrole n’est pas plus facilement exploité par les compagnies occidentales qu’avant.

L’Occident pourrait donc écouter Pareto : organiser la circulation des élites mondiales avant qu’elles ne se rebellent toutes contre lui ; composer avec des modèles alternatifs ou opposés du point de vue idéologique, mais capables de trouver des terrains d’ententes économiques et géopolitiques. L’Inde demeure par exemple un pays Non-Aligné, mais nous avons trouvé maints point d’ententes avec ce pays, tout comme nous le faisons déjà avec des pays comme la Turquie ou l’Indonésie ou la Malaisie. On peut avoir des modèles fort différents et s’entendre si chacun accepte que l’autre soit différent. L’Occident a tout à gagner à accepter le monde multipolaire tel qu’il est, sauf à se préparer à faire la guerre à tous de façon continuelle, ce qui a déjà montré ses limites, puisque les Occidentaux ne peuvent plus assurer le services après vente de leurs guerres aériennes contre-pruductives (Kosovo, Afghanistan, Irak, Libye, et même Mali).

En revanche, il est clair que si l’Occident cesse de donner des leçons de morale au reste du monde, s’il cesse de discréditer ses valeurs en intervenant dans les affaires des autres, personne ne lui reprochera de défendre ses intérêts idéologiques, économiques, sécuritaires et identitaires chez lui. Finalement, lorsque des nations non-démocratiques qui persécutent leurs minorités ou la liberté d’expression chez elles nous donnent des leçons de morale en termes de lutte contre l’"islamophobie" ou le "racisme", ces pays bien plus intolérants que nous à la christianophobie et la judéophobie décomplexées ne font que retourner contre nous et nos valeurs universalistes notre propre discours moralisateur. Si nous cessons de nous mêler de leurs affaires et si nous cessons de professer un droitsdelhommisme ambivalent, souvent cache-sexe d’un néo-colonialisme idéologique, alors ils n’auront plus de prises sur nous. Et chacun pourra respecter la différence de l’autre. Bref, des nations occidentales décomplexées, plus souverainistes et moins universalistes seront plus respectées par les nouveaux acteurs du monde multipolaire dont ils partageront en fait le souci de la défense de l’intérêt national. Car l’Etat-nation est en pleine renaissance et la mondialisation marchande, qui ne l’a pas tué et que les Occidentaux ont confondue avec leur utopie universaliste, n’est qu’un champ d’action, de concurrence et de mise en relation des Nations.

David Engels : Possible, oui. Mais non sans une réforme fondamentale, peut-être même un écroulement préalable du système actuel. Les Européens seront-ils prêts à payer un tel prix afin de rétablir une véritable solidarité entre citoyens et à transformer l’Europe en un bloc politique fier de sa culture et prêt à renoncer en partie au luxe importé à grands frais afin de devenir économiquement autarcique ? Pas encore, je crois. Mais, dans un certain sens, je suis "optimiste" : tous les indicateurs nous montrent que le système actuel va, du moins en Europe, vers sa perte, et que le prochain crash n’est plus très loin. C’est peut-être à ce moment que les citoyens se réveilleront et se solidariseront afin de construire une nouvelle Europe construite à la fois autour du respect de notre propre passé et de la lutte intransigeante contre l’exploitation sociale.

*A lire aussi : Alexandre del Valle, "Le complexe occidental, petit traité de déculpabilisation", 2015, Editions du Toucan.

Read more at

http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-occident-gagnerait-cesser-vouloir-exporter-modele-david-engels-alexandre-del-valle-2133335.html#7V1fcsO5KSROEWcE.99

The Media Misses the Point on ‘Proxy War’

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What's Really Going On

The Media Misses the Point on ‘Proxy War’

by GARETH PORTER
Ex: http://www.counterpunch.org

The term “proxy war” has experienced a new popularity in stories on the Middle East. Various news sources began using the term to describe the conflict in Yemen immediately, as if on cue, after Saudi Arabia launched its bombing campaign against Houthi targets in Yemen on 25 March.  “The Yemen Conflict Devolves into Proxy War,” The Wall Street Journal headlined the following day.  “Who’s fighting whom in Yemen’s proxy war?” a blogger for Reuters asked on 27 March.

And on the same day the Journal pronounced Yemen a proxy war, NBC News declared that the entire Middle East was now engulfed in a proxy war between Iran and Saudi Arabia.

It is certainly time to discuss the problem of proxy war in the Middle East, because a series of such wars are the heart of the destabilisation and chaos engulfing the region. The problem with the recent stories featuring the term is that it is being used in a way that obscures some basic realities that some news media are apparently not comfortable acknowledging.

The real problem of proxy war must begin with the fact that the United States and its NATO allies opened the floodgates for regional proxy wars by the two major wars for regime change in Iraq and Libya. Those two profoundly destabilising wars provided obvious opportunities and motives for Sunni states across the Middle East to pursue their own sectarian and political power objectives through proxy war.

Is Yemen really a proxy war?

Prominent 20th century political scientist Karl Deutsch defined “proxy war” as “an international conflict between two foreign powers, fought out on the soil of a third country, disguised as a conflict over an internal issue of the country and using some of that country’s manpower, resources and territory as a means of achieving preponderantly foreign goals and foreign strategies”.

Deutsch’s definition makes it clear that proxy war involves the use of another country’s fighters rather than the direct use of force by the foreign power or powers. So it obvious that the Saudi bombing in Yemen, which has killed mostly civilians and used cluster bombs that have been outlawed by much of the world, is no proxy war but a straightforward external military aggression.

The fact that the news media began labelling Yemen a proxy war in response to the Saudi bombing strongly suggests that the term was a way of softening the harsh reality of Saudi aggression.

The assumption underlying that application of “proxy war” is, of course, that Iran had already turned Yemen into such a war by its support for the Houthis. But it ignores the crucial question of whether the Houthis had been carrying out “preponderantly foreign goals and foreign strategies”. Although Iran has certainly had ties with the Houthis, the Saudi propaganda line that the Houthis have long been Iranian proxies is not supported by the evidence.

Far from proving the Iranian proxy argument, the Houthi takeover of Sanaa last year has actually provided definitive evidence to the contrary. US intelligence sources recently told the Huffington Post that before the Houthis entered the capital, the Iranians had advised against such a move, but that the Houthis ignored that advice. Gabriele vom Bruck, a leading academic specialist on Yemen at the School of Oriental and African Studies, said in an e-mail to this writer that senior Yemeni officials with links to intelligence had told her the same thing weeks before the story was leaked.

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The Houthis rejected the Iranian caution, vom Bruck believes, because former President Ali Abdullah Saleh and his son Ahmed Ali Saleh (the former commander of the Republican Guard) had indicated to them that troops that were still loyal to them would not resist the Houthi units advancing on the capital unless the Houthis attacked them.

So the Houthis clearly don’t intend to serve an Iranian strategy for Yemen. “Certainly the Houthis do not want to replace the Saudis with the Iranians,” says vom Bruck, even though they still employ slogans borrowed from Iran.

Regional proxy war?

The NBC story on a “regional proxy war” completely misses the seriousness of the problem. It turns its proxy war concept into an abstract and virtually antiseptic problem of limiting Iranian influence in the region through the US bombing Iraq. It ignores the fact that the regional actors behind the wars in Syria, Iraq and Libya are pulling the region into a new era of unbridled sectarian violence and instability.

The crimes committed by the Syrian regime in the war are unconscionable, but the policies of external countries pursuing a proxy war to overthrow the existing regime have created a far more ominous threat to the entire region. Washington Post columnist David Ignatius hasdetailed the process by which Turkey, Saudi Arabia and Qatar competed with one another to create proxy forces with which to overthrow the Assad regime.

Such an unbridled competition in the creation of armies for regime change was by its very essence a reckless and cynical use of power that carried the obvious risk of even worse chaos and violence of the war in Syria. But they have made the costs of proxy war far greater by targeting the most aggressive armed groups they could find as their clients, and their weapons soon “made their way to the terrorist groups,” wrote Ignatius, to which the Turks and Qataris “turned a blind eye”.

Once it became clear that Sunni states were creating a proxy war in Syria that could tip the balance against the Syrian regime, Iran and Hezbollah intervened in support of the regime.

But what the conventional view of the Syrian proxy war leaves out is the linkage between Syria in Iran’s deterrence strategy. Iran is militarily weak in relation with Israel and US military power in the Middle East, and has been the target of US and Israeli military threats going back to the 1990s.

Iran’s deterrent to such attacks has depended on the threat of retaliatory rocket attacks against Israel by Hezbollah from Southern Lebanon – destroying the ability of Hezbollah to retaliate for an attack was the single biggest reason for Israel’s 2006 war against Hezbollah.

The Assad regime was part of the Iranian deterrent as well.  Not only did Syria have a force ofseveral hundred missiles that Israel would have to take into account but also, Syrian territory is the shortest route for Iranian resupply of Hezbollah.

The Saudi fixation with bringing down the Iraqi Shi’a regime appears to reflect the sentiment that Prince Bandar bin Sultan expressed to Richard Dearlove, then head MI6, before 9/11. “The time is not far off in the Middle East, Richard,” said Bandar, “when it will be literally ‘God help the Shia’. More than a billion Sunnis have simply had enough of them.”

The Saudis have never been reconciled to the establishment of a Shiite regime in Iraq since the United States occupied the country and set up a Shia-dominated regime. They began facilitating the dispatch of Sunni extremists to Iraq to overthrow the Shiite regime early in the US war. After the US withdrawal from Iraq, the funding from the Saudis and other Gulf Sheikdoms for Sunni fighters in Iraq and arms moved toward the best organised forces, which ultimately meant ISIS.

The NATO war for regime change Libya, like the US occupation of Iraq, opened a path for the regional proxy war that followed. That war took the form of competitive intervention by regional actors leading to worsening violence. This time Qatar and the UAE were competing for power through their support for Libyan expatriates in their own countries.

The Qataris steered their support to the Libyan Islamic Fighting Group, which the US State Department had identified as a terrorist organisation as early as 2004. The Sisi regime in Egypt joined the proxy war as the chief sponsor of counter-terrorism.  The UAE aligned with that position, while Qatar remained in opposition. The regional proxy war has led to a longer-term structure of conflict.

The media stories have offered only anodyne references to the problem of proxy war. What is needed in media coverage is a focus on the nasty realities of proxy war and their origins.

Gareth Porter is an independent investigative journalist and historian writing on US national security policy.  His latest book, “Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare,” was published in February 2014.

This article originally appeared in Middle East Eye.

GRANDE BRETAGNE: ENCORE UNE DÉFAITE JOUISSIVE DE LA SONDOCRATIE

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GRANDE BRETAGNE: ENCORE UNE DÉFAITE JOUISSIVE DE LA SONDOCRATIE
 
Lire et relire les analyses de la grosse presse

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Depuis  des  jours et ce matin encore dans le Figaro, alors que par les médias audiovisuels, on connaissait les résultats, on nous a expliqué tout le contraire du réel ? C’en était fini du bipartisme. La Grande Bretagne éclatée entre petits partis allait  devenir ingouvernable.

Patatras tout faux, sondeurs et analysés ridiculisés….. Une fois de plus.

«Après les experts, sondagiers, politiciens, journaleux et tout le reste, l’élection est finalement entre les mains des gens les plus intelligents de tous : les électeurs». C’est par ce tweet que le gourou de la com de David Cameron, Jim Messina, a lancé la soirée électorale. Et il ne s’est pas trompé : l’électeur a réservé à tous les spécialistes politiques et à tous les sondeurs la plus grande surprise.

Le parti conservateur de David Cameron a remporté les élections législatives de jeudi, avec au moins 326 sièges, ce qui lui assure la majorité absolue. «Je vais maintenant former un gouvernement conservateur de majorité», a-t-il annoncé, cinq ans après les élections de 2010 où les Tories avaient eu besoin des libéraux-démocrates pour gouverner. Les travaillistes étaient très loin, distancés à 232 sièges. Le Labour a été laminé en Ecosse, où les indépendantistes du SNP ont raflé 56 des 59 sièges de députés en jeu dans leur région autonome, jusqu'ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable. 

Le Labour est d'abord et avant tout victime du tsunami nationaliste qui a déferlé sur l'Ecosse, le SNP décuplant presque sa représentation à la Chambre des Communes. Le compteur des libéraux-démocrates, alliés des conservateurs dans le gouvernement sortant, restait quant à lui bloqué à 8 députés, contre 56 préalablement. Nigel Farage, le chef de file du parti europhobe Ukip, battu à South Thanet, a été le premier à démissionner, suivi peu après par le leader libéral-démocrate Nick Clegg, 48 ans, qui a jeté l'éponge au sortir d'une nuit «dévastatrice», selon sa propre expression. Enfin, le patron des travaillistes Ed Miliband, a suivi le même chemin, en endossant «l'entière responsabilité de la défaite».

Ed Miliband est le fils de deux Polonais juifs, Marion Kozak et Ralph Miliband, marxiste né à Bruxelles. Son père a fui la Belgique au cours de la Seconde Guerre mondiale et sa mère la Pologne sous l'ère communiste. Il est le frère de David Miliband, homme politique et ancien ministre, également membre du Labour. Il est athée et souhaitait être le premier Premier ministre britannique juif.

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Les tactiques de campagne alarmistes des Tories promettant l’apocalypse pour l’économie dans le cas de l’avènement d’un gouvernement travailliste dépensier et d’un SNP partisan de la dislocation de l’Union ont, semble-t-il, convaincu l’électeur, qui continuera d’avaler pendant cinq ans sa potion d’austérité et aura son mot à dire sur un maintien ou non dans l’Union Européenne.

Une des promesses de campagne de David Cameron était la tenue d’un référendum dans les deux ans à venir sur le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. Dans un premier temps, en juin, lors du sommet européen, David Cameron exposera clairement ses exigences pour récupérer plus d’autonomie auprès de Bruxelles. Patrick Dunleavy, politologue à la LSE, l'appelle «le référendum Brexit», en référence au risque d'une sortie britannique du groupe des 28. Selon lui, David Cameron qui plaide en faveur d'une renégociation des liens de son pays avec l'ensemble qu'il a rejoint en 1975 -au moment où l'Europe était un marché commun et non un projet politique- sera tenté «d'avancer le scrutin à l'an prochain». Afin de crever l'abcès. C'est que son parti a eu une fâcheuse tendance à se déchirer sur l'Union Européenne ces dernières décennies.

Mais l’autre enseignement est pour le FN. Le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui prône la sortie de l'Union européenne devrait certes confirmer son statut de troisième parti du royaume en voix mais devra se contenter d'un seul siège. Quand un parti de  gouvernement se positionne sur un discours contestataire, aidé par le mode  de scrutin, il rafle la mise. A bonne entendeur et bonne entendeuse salut!

lundi, 11 mai 2015

Le Groupe État islamique en Ukraine

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Le Groupe État islamique en Ukraine: les États-Unis lâchent leurs « agents du chaos » en Eurasie

Auteur : Mahdi Darius Nazemroaya
Traduction Julie Lévesque
Ex: http://zejournal.mobi

Le soi-disant État islamique en Irak et en Syrie (EI) ou Daech est-il actif dans l’Ukraine post-Euromaïdan? On ne peut répondre exactement à cette question. Autrement dit, la réponse est à la fois oui et non.

Cela dit, qu’est-ce que Daech? Il s’agit d’un groupe peu structuré de milices, tout comme son prédécesseur Al-Qaïda. Son réseau comprend des groupes originaires du Caucase, lesquels se battent en Syrie et en Irak. Ceux-ci sont maintenant en Ukraine et l’utilise comme tremplin vers l’Europe.

Les Agents du chaos et la guerre pour l’Eurasie

Les conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen sont tous des fronts de la guerre multidimensionnelle menée par les États-Unis et leurs alliés. Cette guerre vise à encercler l’Eurasie et la Chine, l’Iran et la Russie sont les principaux objectifs.

Les États-Unis veulent également conquérir ces pays dans l’ordre suivant : d’abord l’Iran, suivi de la Russie et enfin la Chine comme dernière partie de l’ensemble que compose cette « Triple-Entente eurasienne ». Ce n’est pas une coïncidence si les conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen sont près des frontières de l’Iran et de la Russie, puisque Téhéran et Moscou sont les premiers objectifs à long terme de Washington.

Les conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen sont liés au même titre que les forces violentes, racistes, xénophobes et religieuses déchaînées pour agir comme « agents du chaos ». Ce n’est pas une simple coïncidence si le 10 septembre, 2014, Newsweek publiait un article titré « Des combattants volontaires nationalistes ukrainiens commettent des crimes de guerre rappelant l’États islamique ». Qu’elles le sachent ou non, ces forces déviantes, qu’il s’agisse des milices ultranationalistes Pravy Sektor en Ukraine ou des coupeurs de tête Al-Nosra et Daech, servent toutes un même maître. Ces agents du chaos créent différentes vagues de « chaos constructif » afin d’empêcher l’intégration eurasienne et un ordre mondial libre de diktats étasuniens.

Le « chaos constructif » déclenché en Eurasie finira par faire des ravages en Inde. Si New Delhi pense qu’on le laissera tranquille, il se trompe. Les mêmes agents du chaos le tourmenteront aussi. L’Inde constitue elle aussi une cible, tout comme la Chine, l’Iran et la Russie.

Étrange alliance entre Daech et les ultranationalistes ukrainiens

Que des liens ténus existent entre les divers agents du chaos ne devrait surprendre personne. Ces agents servent le même maître et ils ont les mêmes ennemis, dont l’un est la Fédération de Russie.

C’est dans ce contexte que Marcin Mamon a signalé la connexion de Dasech avec l’Ukraine. Il explique même que certains combattants du Caucase sentent qu’ils ont une dette envers les Ukrainiens comme Alexander Muzychko.

Mamon est un cinéaste et documentariste polonais ayant produit un certain nombre de documentaires sur la Tchétchénie, comme The Smell of Paradise (L’Odeur du paradis, 2005) avec Mariusz Pilis, pour le programme Storyville de la British Broadcasting Corporation. Il est également ouvertement sympathique à la cause des séparatistes tchétchènes contre la Russie dans le Caucase du Nord.

Les voyages de Mamon en Afghanistan et son interaction avec les combattants séparatistes tchétchènes ont amené le cinéaste polonais à avoir des contacts avec Daech en Syrie et en Turquie. Cela l’a incroyablement conduit vers une nouvelle voie : l’Ukraine.

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« À ce moment là, je ne savais même pas qui j’allais rencontrer. Je savais seulement que Khalid, mon contact en Turquie avec l’État islamique, m’avait dit que ses “frères” étaient en Ukraine et que je pouvais leur faire confiance », écrit-il à propos de sa rencontre dans une « rue pleine de nids-de-poule à Kiev, à l’est du fleuve Dniepr, dans une zone connue sous le nom de « Rive gauche ». Dans un article précédent, Mamon explique que ces soi-disant « ”frères” sont des membres de l’EI et d’autres organisations islamiques clandestines, [présentes] sur tous les continents et dans presque tous les pays, y compris désormais en Ukraine ». Il explique également que « Khalid, qui utilise un pseudonyme, dirige une branche clandestine de l’État islamique à Istanbul. Il est venu de Syrie pour aider à contrôler le flot de volontaires qui arrivent en Turquie de partout dans le monde et veulent se joindre au djihad mondial. Il voulait alors me mettre en contact avec Ruslan, un “frère” luttant avec les musulmans en Ukraine ».

Les ultranationalistes ukrainiens comme Muzychko sont également devenus des « frères » et ont été acceptés dans ce réseau. Mamon explique que les combattants tchétchènes l’ont accepté « même s’il ne s’est’ jamais converti à l’islam » et que « Muzyczko et d’autres volontaires ukrainiens s’étaient joints aux combattants tchétchènes et avaient participé à la première guerre tchétchène contre la Russie, [où ils avaient] commandé un groupe d’Ukrainiens bénévoles appelé Viking, lesquels ont combattu sous les ordres du célèbre chef militant tchétchène Chamil Bassaïev ».

Pourquoi l’EI est-il au service de bataillons privés en Ukraine?

Que faut-il comprendre lorsque des séparatistes tchétchènes et le réseau transnational de « frères » liés à l’EI sont recrutés ou utilisés pour remplir les rangs des milices privées utilisées par des oligarques ukrainiens? C’est une question très importante qui démontre par ailleurs clairement comment ces éléments sont des agents du chaos.

Marcin Mamon a voyagé en Ukraine pour rencontrer le combattant tchétchène Isa Munaïev. Il explique ainsi ses antécédents : « Même avant son arrivée en Ukraine, Munaïev était bien connu. Il a lutté contre les forces russes dans les deux guerres de Tchétchénie. Dans la seconde, il était le commandant à Grozny. Après la prise de la capitale tchétchène par les forces russes entre 1999 et 2000, Munaïev et ses hommes se sont réfugiés dans les montagnes, d’où il a combattu jusqu’en 2005, lorsqu’il a été grièvement blessé et est allé suivre un traitement en Europe. Munaïev a vécu au Danemark jusqu’en 2014. Puis, la guerre a éclaté en Ukraine et il a décidé qu’il était temps de se battre à nouveau contre les Russes. »

Ce qui précède est un passage important, car il illustre la façon dont les États-Unis et l’UE ont soutenu les militants qui luttent contre la Russie. Aux États-Unis comme dans l’UE, le refuge que le Danemark a donné à Isa Munaïev n’est pas remis en cause, alors que l’appui allégué de Moscou aux soldats des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk est considéré comme criminel. Pourquoi le deux poids deux mesures? Pourquoi est-il acceptable que les États-Unis, l’UE et l’OTAN soutiennent des mouvements séparatistes et des milices dans d’autres parties du monde, chose que l’on interdit aux autres pays qui sont critiqués lorsqu’ils font de même?

« Un homme plus âgé portant une veste en cuir m’a présenté à Munaïev. « Notre bon frère Khalid a recommandé cet homme, dit-il. (Khalid est aujourd’hui l’un des leaders les plus importants de l’État islamique. Khalid et Munaïev se sont connus durant les années passées à lutter ensemble en Tchétchénie) », explique Marcin Mamon sur les liens entre les séparatistes tchétchènes et Daech.

Munaïev est venu en Ukraine pour établir « un bataillon privé qui se multiplierait par la suite en plusieurs dizaines de bataillons privés qui ont surgi pour se battre aux côtés du gouvernement ukrainien et fonctionnent séparément de l’armée ». Sa milice, le bataillon Djokhar Doudaïev, porte le nom du président séparatiste de Tchétchénie.

Gidsland Schotland

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Gidsland Schotland

Hopelijk breekt het regionalistische succes de linkse geesten open

door Tom Garcia
Ex: http://www.doorbraak.be

Het resultaat van de Britse verkiezingen is vooral een duidelijke les voor links.

De conservatieve Tories van David Cameron hebben de verkiezingen in het Verenigd Koninkrijk gewonnen. De vraag is echter hoe verenigd dat koninkrijk nog wel is. Cameron beloofde immers al meer autonomie voor de deelstaten als hij verkozen zou worden, wellicht heeft dit hem ook extra stemmen opgeleverd. Maar het duidelijkste signaal komt van de tweede grootste deelstaat, Schotland.

Na het referendum over onafhankelijkheid in september, dat maar nipt in het voordeel van de nee-stemmers uitdraaide, haalt de links-nationalistische partij SNP nu niet gewoon een absolute meerderheid in Schotland, maar sleept ze zowat àlle Schotse zetels in de wacht. De voorzitster van de partij, Nicola Sturgeon, vatte het als volgt samen: ‘Schotland heeft duidelijk gekozen voor meer Schotland en minder besparen.’

De grote verliezers zijn de eurosceptische UKIP, de Liberal Democrats, maar vooral de traditioneel linkse Labour. Deze laatsten hebben zich vooral mispakt aan het sterke regionalistische gevoel dat in Schotland (en andere Britse regio’s) leeft. Bij het Schotse referendum vormden ze zelfs één front met de ‘aartsvijand’ de Conservatives om het nee-kamp te steunen.

Links moet herbronnen

Eén ding is dus duidelijk: klassiek links krijgt ook in Groot-Brittannië klappen. De zogenaamde ‘derde weg’ waarbij de sociaaldemocratie de vrije markt in de armen nam, is een doodlopende straat gebleken. Het socialistische ‘internationalisme’ werd overvleugeld en overschaduwd door de globalisering. De gewone man blijft achter met het gevoel een speelbal te zijn in de handen van het internationale grootkapitaal. En ook politiek lijken de belangrijke beslissingen ver boven zijn hoofd bedisseld en genomen te worden.

De drang en wil om het heft weer in eigen handen te nemen, groeit gestaag en uit zich op verschillende manieren: via regionalistische partijen, burgerbewegingen en dergelijke. En telkens holt de klassieke sociaaldemocratie achter de feiten aan. Dat is zowat in alle Europese landen zo: Labour in het VK, PSOE in Spanje, PS in Frankrijk, PASOK in Griekenland, de sp.a in Vlaanderen.

Wat opvalt, is dat in zowat al die landen het ‘antwoord’ uit linkse hoek komt. Een links dat in regionalisme een antwoord ziet op de groeiende macht van supranationale instellingen, grote holdings en financiële mastodonten. Een links dat complexloos kiest voor de eigen gemeenschap, wat iets totaal anders is dan het eigen volk. Regionalisme heeft helemaal niks te maken met etniciteit of afkomst, maar alles met gemeenschapsvorming.

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En in Vlaanderen?

In Vlaanderen zit het nationalisme vast in een rechtsconservatieve partij en een etnocentrische partij. Van gemeenschapsvormend regionalisme is dus geen sprake. Op de één of andere manier lijkt het enige antwoord te moeten komen van het definiëren en tegen elkaar opzetten van bevolkingsgroepen waarbij de eerste stap telkens van de ander moet komen, waardoor iedereen blijft stilstaan natuurlijk.

Er is nochtans ruimte voor een linkse, regionalistische mobilisatie. Een beweging, vereniging, partij, wat dan ook voor mensen van eender welk pluimage die graag de handen in elkaar willen slaan om aan een sterke gemeenschap te bouwen. Die niet tégen maar vóór zijn.

Kan dat dan niet binnen België? In theorie wel. In theorie kan je zelfs van de wereld één grote gelukkige familie maken. Maar in de praktijk blijkt, zoals in alle families overigens, dat de leden van die familie niet allemaal dezelfde noden en wensen hebben en al zeker niet op hetzelfde moment. Er ís ontegensprekelijk een verschil tussen Vlamingen en Walen en dat heeft niets met de mensen an sich te maken. Natuurlijk hebben Walen en Vlamingen dezelfde basisbehoeften, maar er is meer onder de zon. Economisch, bijvoorbeeld, zijn beide regio’s helemaal anders geëvolueerd: Wallonië als overwegend industrieel gebied, Vlaanderen meer ambachtelijk. De sociale strijd heeft daardoor ook verschillende accenten gekend en bijgevolg zijn beide regio’s ook politiek heel anders gekleurd. Dat is niet goed of niet slecht, dat is gewoon zo.

Denk gerust links en Vlaams

Wil dat dan zeggen dat we ons in ons eigen kleine wereldje moeten terugtrekken? Helemaal niet. Regio’s kunnen ook niet op zichzelf bestaan. Interactie en samenwerking met andere regio’s zal er altijd zijn en moeten zijn. Maar die interactie kan alleen verrijkend zijn als elke regio sterk staat en bijvoorbeeld niet compleet afhankelijk is van een andere regio of een groter geheel. Zelf zo sterk mogelijk staan om het geheel zo sterk mogelijk te maken. Wat kan daar mis mee zijn?

Concreet: de Schotse ‘nationalisten’ van SNP streven inderdaad naar een onafhankelijk Schotland. Maar dan een Schotland met een sterke sociale zekerheid, een Schotland waar iedereen welkom is en dat iedereen de beste kansen op een menswaardig leven wil bieden. Een Schotland dat gelooft in een gezonde leefomgeving en sterk en kwalitatief onderwijs. Een Schotland dat graag in de eerste plaats zijn gemeenschap ziet genieten van de winsten die het genereert. Een Schotland dat zo een sterkere gemeenschap kan bouwen, die op haar beurt een versterking voor andere gemeenschappen vormt.

Wat is er bekrompen of kortzichtig aan hetzelfde te willen voor Vlaanderen?

dimanche, 10 mai 2015

Großbritannien im Umbruch

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Großbritannien im Umbruch

von Johannes Konstantin Poensgen

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Die Folgen der britischen Unterhaus-​Wahlen sind noch denkbar unklar. Die alte britische Parteienlandschaft könnte danach weniger dank der UKIP, sondern aufgrund von Schottlands Linksnationalisten zerfallen.

Wenn heute Abend alle Stimmen ausgezählt sind, wird nichts entschieden sein. Das ist ungewöhnlich in dem Land mit dem konsequentesten Mehrheitswahlrecht der Welt. Normalerweise sorgt es dafür, dass nur die beiden größten Parteien – seit einem Jahrhundert die „Tories“, heute repräsentiert in der „Conservative Party“ und die sozialdemokratische „Labour“ – eine bedeutende Zahl von Parlamentssitzen gewinnen können.

Indem es kleinere Parteien von der Macht ausschließt, hat das Mehrheitswahlrecht dem Vereinigten Königreich seit der „Glorious Revolution“ von 1688 im Ganzen betrachtet stabile Regierungsverhältnisse beschert.

Schottische Linksnationalisten drängen nach oben

Inzwischen erlebt Britannien jedoch einen Umbruch seines Parteiensystems. Der reicht noch weit über jene Krise hinaus, an deren Ende die konservativen „Whigs“ durch die Labour Party ersetzt, dass de facto existierende Zweiparteiensystem aber auf diese Weise wiederhergestellt wurde. Bei den aktuellen Wahlen ist die absolute Mehrheit einer Partei – erreicht bei 326 der insgesamt 650 Sitze – sehr unwahrscheinlich. Eine Regierungskoalition ist aber auch nicht in Sicht.

Das sichtbare Erdbeben dieser Wahl steht bereits fest. Die „Scottish National Party“ (SNP) schlägt in den schottischen Umfragen alle anderen Bewerber um Längen aus dem Feld. Nur reichlich ein halbes Jahr nach der knapp verlorenen Abstimmung um die schottische Unabhängigkeit wird die linksnationale Partei fast sämtliche Sitze in ihrer Heimat abräumen. Von Labour, der traditionell dominierenden Partei in Schottland, fühlen sich die meisten Schotten nicht mehr repräsentiert. Sie wird nur noch als Teil eines abgehobenen Westminster-​Klüngels angesehen. Die Attraktivität der SNP beruht aber auch darauf, dass sie noch großzügigere Sozialleistungen verspricht als Labour – und nach Möglichkeit das Vereinigte Königreich dafür aufkommen soll.

Regional– und Minderheitenparteien sind in Westminster, dem Sitz des britischen Parlaments, ganz normal. Wenngleich das Mehrheitswahlrecht sehr hohe Schranken für inhaltliche Oppositionsparteien wie etwa die UKIP errichtet, so fördert es die Vertreter regionaler Interessen. Diese dürfen eine Handvoll Vertreter nach Westminster schicken und sind ansonsten ohne Belang. Die SNP jedoch reitet auf der Welle einer massiven Unzufriedenheit der Schotten mit dem gesamten Londoner Establishment. Hier geht es um alle 59 Sitze, die Schottland im House of Commons zu vergeben hat. Die SNP wird aller Wahrscheinlichkeit nach über 50 davon gewinnen.

Vor allem Labour hat Angst vor der SNP

Das schadet zunächst der Labour Party, die Schottland seit Jahrzehnten dominiert und mit der die SNP inhaltlich viele Gemeinsamkeiten hat. Das Bündnisangebot der SNP-​Vorsitzenden Nicola Sturgeon an Labour wurde von dessen Vorsitzenden Ed Miliband aber zurecht als unheilvolles Danaergeschenk abgewiesen. Die Schotten wollen eine Minderheitsregierung der Labour Party unterstützen, nicht als Koalitionspartner, aber von Gesetzesvorlage zu Gesetzesvorlage. Dabei besteht das Ziel der SNP vor allem darin, möglichst viele Transferzahlungen für Schottland herauszuschlagen, wenn es nicht doch noch gelingen sollte die Unabhängigkeit wieder auf die Tagesordnung zu setzen.

Sich zur Geisel einer Separatistenpartei zu machen, die zudem unter nationaler Selbstbestimmung in etwa dasselbe versteht wie Alexis Tsipras, nämlich auf anderer Leute Kosten zu leben, und auch noch die Labour-​Wähler stiehlt, ist für Miliband keine angenehme Vorstellung. Er hat bereits jede Zusammenarbeit ausgeschlossen.

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Neuwahlen? Minderheitsregierung?

Eher will er die Briten erneut an die Urne schicken, in der wagen Hoffnung, dass sich die Anziehungskraft der SNP irgendwie mit der Zeit abnutzt. Sollte sich jedoch diese Partei dauerhaft als Vertreterin Schottlands etablieren, verlöre Labour eine wichtige Hochburg. Eine Alleinregierung von Labour wäre damit für die Zukunft ausgeschlossen und regelmäßige Koalitionen mit der in England äußerst unpopulären SNP sind auch nicht möglich. Das Bündnis SNP-​Labour ist allerdings die einzige realistische Koalition. Sollte Miliband sich nach der Wahl nicht doch umentscheiden und den gewaltigen Vertrauensverlust in Kauf nehmen, bliebe außer Neuwahlen nur eine Minderheitsregierung.

Das sähe folgendermaßen aus: Der britische Premierminister wird verfahrenstechnisch betrachtet nicht vom Parlament gewählt, sondern vom Monarchen ernannt. Der einmal ernannte Premier braucht dann aber die Unterstützung des House of Commons für die Thronrede des Monarchen, in der das Regierungsprogramm niedergelegt ist. Queen Elisabeth soll diese Rede am 27. Mai halten. Um Premier zu werden bzw. zu bleiben, werden der amtierende Premierminister und Vorsitzende der „Conservative Party“ David Cameron und Miliband also die Stimmen der diversen Kleinparteien einsammeln müssen. Diese werden sich das natürlich etwas kosten lassen. Doch die verabschiedete Thronrede wäre dann nur der Anfang des Spießrutenlauf. Bei jeder Gesetzesvorlage, die nicht auch von der großen Oppositionspartei getragen wird, wird dieses Spiel von vorne beginnen. Fünf Jahreshaushalte wird die neue Regierung auf diese Weise durchbringen müssen.

Symptom einer gesamteuropäischen Umwälzung

Bleibt diese unselige Situation wenigstens auf die nächsten fünf Jahre beschränkt? Nein, das ist kein Betriebsunfall. Diese Wahlen sind nur das Symptom einer Umwälzung, die ganz Europa im Griff hat. Es entlädt sich eine diffuse Frustration über das Establishment. Das Kartell der etablierten Parteien wird von vielen nur noch als inzestuöser Klüngel wahrgenommen. Problemlösungskompetenz spricht man ihm nicht mehr zu, oft genug wird ihm auch schon der Wille zur Problemlösung abgesprochen. Wo sich ein Kanal findet, dem Unmut Luft zu machen, wird dieser genutzt.

In Schottland ist dieser Unmut durch die Kombination einer regionalen Separatistenbewegung mit den Besonderheiten des britischen Wahlrechts nur besonders wirksam geworden. Im restlichen Britannien fordert inzwischen die „UK Independence Party“ (UKIP) die etablierten Parteien heraus. Sie wird bei dieser Wahl zwar nur wenige Sitze gewinnen. Doch durch ihr Erstarken sah sich Cameron bereits zu dem Wahlversprechen genötigt, 2017 ein Referendum über den Verbleib in der Europäischen Union abzuhalten. Aber auch Labour steht seitens dieser Richtung unter Druck. In vielen Wahlkreisen Nordenglands, jener Gegend, in der die Labour Party die Vergewaltigung tausender weißer Mädchen durch Migrantengangs über anderthalb Jahrzehnte lang beaufsichtigte, ist UKIP bereits die zweitstärkste Kraft.

Die Entwicklung in Britannien folgt einem Muster des Vertrauensverlustes der politischen Klasse, der neue ungewohnte Bewegungen nach oben spülen kann. Die akute politische Situation in Britannien hängt stark mit den dortigen Umständen zusammen. Im Kern folgt ganz Europa diesem Trend. Eines nicht all zu fernen Tages werden die jetzigen Oppositionsbewegungen vor der Frage stehen, was sie mit der errungenen Macht anfangen wollen. Mit etwas Glück wird dann etwas Ausgegoreneres auf der Tagesordnung stehen als der nationale Sozialismus der griechischen Linkspartei „Syriza“ oder der SNP.

Zentralasien – Die neue Zielscheibe für die USA

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Zentralasien – Die neue Zielscheibe für die USA

F. William Engdahl

Seit der Zeit, als die CIA mehr als 100 Mudschahedin, islamische Gotteskrieger – unter ihnen ein fanatischer Saudi namens Osama bin Laden – für einen zehn Jahre währenden Stellvertreterkrieg gegen Einheiten der Sowjetarmee in Afghanistan bezahlte und ausbildete, ist Washington von der Idee besessen, weit nach Zentralasien vorzudringen, um einen Keil zwischen China und Russland zu treiben.

Ersten Versuchen während der Anwesenheit amerikanischer Truppen in Afghanistan nach dem 11. September 2001 war nur mäßiger Erfolg beschieden. Jetzt will es Washington offenbar erneut versuchen. US-Botschafter Richard M. Miles wurde sogar aus dem Ruhestand zurückgerufen, um eine neue Farbenrevolution in die Wege zu leiten.

Washington fühlt sich offenbar zu der neuen Konzentration auf Zentralasien gedrängt. Denn weit davon entfernt, sich den finanziellen Sanktionen der USA und der EU zu beugen, wirkt Russland dynamischer denn je und schließt allerorten strategisch wichtige Verträge über wirtschaftliche und militärische Zusammenarbeit ab. Und Russlands eurasischer Nachbar, die Volksrepublik China, präsentiert Pläne für den Bau von Öl- und Gaspipelines und Hochgeschwindigkeits-Eisenbahnverbindungen quer über den eurasischen Kontinent bis nach Russland. Darauf scheint Washington nun zu reagieren.

Das Problem der Neokonservativen in Washington liegt in ihrer mangelnden Kreativität, die Folgen ihres Vorgehens zu verstehen, genauer gesagt: Sie sind reichlich dumm. Und ihre Tricks sind inzwischen allgemein bekannt, nicht nur in Moskau, sondern auch in Usbekistan, Kirgistan und anderen ehemaligen zentralasiatischen Teilrepubliken der Sowjetunion.

Der kommende Wirtschaftsboom in Zentralasien

Die zentralasiatischen Republiken, insbesondere Kirgistan und Usbekistan, liegen strategisch wichtig zwischen China, Kasachstan und Russland. Das bedeutet: Sie liegen im Zentrum des zukünftigen Wirtschaftsbooms, der mit Chinas neuem Hochgeschwindigkeits-Eisenbahnnetz der Neuen Seidenstraße kommen wird. Durch diese Eisenbahnverbindungen entsteht eine hocheffiziente Überlandverbindung, die auch bei möglichen Unterbrechungen des Seeweges durch die USA offenstehen und in ganz Eurasien rapide wachsenden Handel ermöglichen –potenziell auch den Handel mit Europa, wenn die EU jemals den Mut aufbringt, sich Washington zu widersetzen.

Weiterlesen:

http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/f-william-engdahl/zentralasien-die-neue-zielscheibe-fuer-die-usa.html

Sancties tegen Rusland treffen centraal Azië hard

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Door: Henk Jurgens

Ex: http://www.doorbraak.be

Sancties tegen Rusland treffen centraal Azië hard

De Centraal-Aziatische republieken lijden zwaar onder het Europees embargo van Russische producten.

In Rusland werken miljoenen gastarbeiders uit de voormalige Sovjetrepublieken. Velen van hen zijn er illegaal. Allen sturen ze geld naar hun families thuis, veel geld. Volgens de Wereldbank hangt 21% van de Armeense economie, 31,5% van de economie van Kirgizië, 42% van de Tadzjiekse en 12% van de Oezbeekse economie af van deze geldzendingen. Veel van de arme gezinnen op het platteland zijn hiervan volledig afhankelijk.

Volgens The Guardian werken er 2,4 miljoen Oezbeken in Rusland. Zes tot zevenhonderdduizend zijn legaal, de anderen leven zonder geldige papieren. Oezbekistan heeft ongeveer 29 miljoen inwoners. The Moscow Times berichtte dat er in 2014 meer dan 200 000 illegale Tadzjieken door de Russen de grens zijn overgezet. Er wordt geschat dat er nog ruim een miljoen Tadzjieken in Rusland leven. Tadzjikistan heeft acht miljoen inwoners.

De exacte cijfers over de gastarbeiders zijn onbekend. Zoals overal op de wereld doen ook de gastarbeiders het werk dat de autochtonen niet willen doen. En nu het economisch slechter gaat als gevolg van de lage olieprijs en de sancties verdringen de Russen de gastarbeiders weer uit hun slecht betaald, ongeschoold werk. In het eerste kwartaal van 2015 is de Russische economie al met 2% gekrompen. De centrale bank van Rusland voorziet voor het jaar 2015 een economische krimp van 4%. Begin dit jaar heeft de Russische regering wetgeving afgekondigd waardoor het moeilijker wordt voor gastarbeiders van buiten de EEU om een verblijfsvergunning te krijgen. De EEU, de Euraziatische Economische Unie, is door Rusland opgericht om een vrijhandelszone tussen de voormalige Sovjetrepublieken, vergelijkbaar met die van de EU, te krijgen. Kazachstan, Wit-Rusland, Armenië en Kirgizië zijn lid, Oezbekistan en Tadzjikistan niet. Immigranten van buiten de EEU moeten voor ze een verblijfsvergunning krijgen eerst inburgeringcursussen volgen en examens afleggen in de Russische taal en de Russische geschiedenis. Verder betalen ze drie keer zoveel voor een werkvergunning in Moskou dan immigranten uit de EEU. In 2010 werkten 72% van de Tadzjiekse gastarbeiders in Moskou.


Als gevolg van de sancties tegen Rusland en de lage olieprijs is de Russische roebel gedevalueerd. Het naar huis gestuurde geld is daardoor minder waard. Niet alleen is er voor de gastarbeiders minder werk, hun inkomen daalde ook dramatisch. De Wereldbank verwacht dat ze in 2015 voor 10 miljard USD minder naar huis kunnen sturen. Volgens The Economist overweegt een kwart van de gastarbeiders om weer naar huis te gaan, maar thuis is er geen werk. De vrees voor sociale onrust als gevolg van werkloosheid en armoede is bij de politieke elite van de thuislanden groot.

Een land als Tadzjikistan staat onder grote politieke druk vanuit Moskou om lid van de EEU te worden. Door de devaluaties van de roebel is de somoni, de Tadzjiekse munt, ten opzichte van de roebel 35% meer waard geworden. De export naar Rusland staat daardoor onder grote druk.
Ook Oezbekistan overweegt, volgens The Diplomat, zich bij de EEU aan te sluiten. Het land was een belangrijke partner voor de Verenigde Staten tijdens hun oorlog in Afghanistan maar nu Amerika zich uit Afghanistan terug trekt vervalt de noodzaak hun bevoorrading via Oezbekistan te laten lopen.


Kirgizië is inmiddels tot de EEU toegetreden. Het is een klein, arm land met 5,5 miljoen inwoners. Volgens The Diplomat controleert Rusland de economie van Kirgizistan. Buiten de Vallei van Fergana, de vallei tussen Kirgizië, Oezbekistan en Tadzjikistan, met zijn vruchtbare landbouwgronden is er weinig economische activiteit. Alleen de toeristenindustrie is een beetje in opkomst zoals ik tijdens mijn verjaardag in 2009 in Bishkek, de hoofdstad, heb mogen ervaren.

Net als in Turkmenistan en Oezbekistan hangt ook de export van de Kazachse olie en gas af van Russische pijpleidingen. Kazachstan heeft nauwe economische banden met Rusland. In 2013 bedroeg de Russische export naar Kazachstan 17,7 miljard USD en de Kazachse export naar Rusland $5,8 miljard. Afgelopen jaar is de handel met Rusland echter met 20% afgenomen. Het land heeft vooral veel last van goedkope Russische producten die de markt overspoelen. In februari vroegen ondernemers de regering de import van een aantal Russische producten, waaronder auto's, voedsel en fruit drastisch te beperken. Goedkope Russische producten verdringen de Kazachse. De Tenge, de Kazachse munt, is het afgelopen jaar met 20% ten opzichte van de US dollar gedevalueerd maar de roebel devalueerde nog veel meer. Een roebel was in juni 2014 nog 5,44 tenge waard, begin 2015 was dit gedaald tot 3 tenge.

Het Amerikaanse ratingbureau Standard & Poor verwacht dat het bruto nationaal product van Kazachstan in 2015 met 1,5% zal dalen. Dit komt voornamelijk door de lage olieprijzen. Ruim 20% van het bnp en ruim 60% van de export komt voor rekening van de olie- en gasindustrie. De Kazachse begroting gaat uit van een olieprijs van 80 USD per vat. Op het ogenblik ligt dit rond de $60. Het land zit dan ook door de sancties tegen Rusland en de lage olie- en gasprijs op de wereldmarkt in grote economische problemen. Het is dan ook geen wonder dat president Nazarbaev samen met Lukashenko, de president van Wit-Rusland, er alles aan doet om de burgeroorlog in de Oekraïne te beëindigen en daardoor de sancties tegen Rusland te laten opheffen. Afgelopen december sloot hij een contract met Kiev om Kazachse steenkool aan Oekraïne te gaan leveren. Ook de Minsk-akkoorden die min of meer tot een staakt-het-vuren in Oost Oekraïne hebben geleid zijn na bemiddeling van de beide presidenten tot stand gekomen.

Er zijn berichten dat ook ambassadeurs van de Europese Unie met Russische parlementariërs gaan praten over een mogelijke beëindiging van de sancties. Om de burgeroorlog in de Oekraïne definitief te beëindigen is een dialoog met Rusland noodzakelijk. Ook de NAVO-top die jarenlang in het geheim met de Russische militairen in gesprek was moet weer met de Russen gaan praten. Het is onverantwoord dat deze discussies zijn stil gevallen.
Natuurlijk moeten de Russen zich uiteindelijk uit Oost-Oekraïne terug trekken, maar dat geldt ook voor de ruim duizend Amerikaanse trainers en waarnemers die het leger van Kiev 'adviseren'.


Voor de arme gezinnen op het platteland van Centraal-Azië is beëindiging van de sancties tegen Rusland op kort termijn noodzakelijk.

 

Egipto, Grecia y Chipre crean un frente unido contra la Turquía de Erdogan

Ex: http://www.elespiadigital.com

Por segunda vez en seis meses los líderes de Egipto, Grecia y Chipre (la parte greco-chipriota) se han reunido la pasada semana en Nicosia, la capital chipriota, con el fin de crear una coalición antiturca en Oriente Medio y el Este del Mediterráneo. Ellos también discutieron la situación en Palestina, la explotación de las reservas de gas y la lucha contra el terrorismo.

La cumbre tripartita -a la que acudió el presidente egipcio, Abdel Fattah al Sisi, el de Chipre, Nicos Anastasiades, y el primer ministro griego, Alexis Tsipras- discutió temas de tipo económico, político y de seguridad y tuvo lugar dentro del marco dirigido a crear un frente unido contra Turquía en un momento en el que este último país hace gala de una actitud expansionista y de agresión contra sus vecinos.

En relación al terrorismo la cumbre discutió los asuntos regionales, en especial el crecimiento del EI y sus actividades en la región del Mediterráneo, desde el Norte del Sinaí hasta las costas de Libia. Sisi dijo que el EI supone una amenaza directa a Egipto, y Grecia y Chipre mostraron también su preocupación por las actividades del grupo terrorista en el Mediterráneo. Grecia señaló que Turquía permite al EI cruzar su territorio, sin ningún obstáculo, para dirigirse a Siria e Iraq.

En el tema de Palestina, los participantes llamaron a una reanudación de las negociaciones de paz con vistas al establecimiento de un estado palestino con su capital en Jerusalén Este. La declaración final de la cumbre también subrayó que “Egipto hará esfuerzos para lograr un acuerdo de cese el fuego a largo plazo en la Franja de Gaza”.

Cooperación contra Turquía

Por su parte, los tres líderes han acordado ejercer un contrapeso al impacto negativo de las políticas turcas en la región y, sobre todo, su apoyo al terrorismo. Ellos mostraron la necesidad de colaborar en este sentido para alcanzar la estabilidad en la región a la vez que promueven los intereses económicos de los tres países.

Existe también una disputa histórica en lo que respecta a la ocupación del Norte de Chipre por Turquía desde hace 40 años. Grecia está preocupada por las aspiraciones expansionistas del presidente turco, Recep Tayyip Erdogan, y su respaldo a las organizaciones terroristas. Egipto, por su parte, ve a Turquía como una amenaza a la estabilidad por su apoyo al grupo de los Hermanos Musulmanes.

Grecia y Chipre están considerados como los mayores apoyos de Sisi en la Unión Europea y han trabajado para impedir la imposición de sanciones contra el Egipto de Sisi tras el derrocamiento de Mohammed Mursi y de los Hermanos Musulmanes.

Nazarbaev rieletto Presidente del Kazakhstan: significato e reinterpretazioni

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Nazarbaev rieletto Presidente del Kazakhstan: significato e reinterpretazioni

Dal nostro corrispondente ad Astana Dario Citati, Direttore del Programma “Eurasia” dell’IsAG

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org


Le quinte elezioni presidenziali nella storia del Kazakhstan indipendente, tenutesi domenica 26 aprile 2015, si sono concluse con l’ampiamente prevista vittoria del Presidente uscente Nursultan Nazarbaev, che guida lo Stato centroasiatico dal 1991, anno in cui il Paese ottenne la piena sovranità dopo la dissoluzione dell’Unione Sovietica. Il verdetto delle urne è risultato un autentico plebiscito, con il 97,7% delle preferenze che hanno premiato Nazarbaev. I due avversari, il candidato “verde” Abelgazi Kussainov e Tunguz Syzdykov del Partito Comunista del Popolo, hanno raccolto rispettivamente l’1,6% e lo 0,7%.

Prima ancora delle valutazioni sul significato di tali percentuali – cioè nei briefing e nelle conferenze stampa tenutesi nella giornata del voto quando non si conoscevano i risultati definitivi – molti degli osservatori internazionali hanno tenuto a sottolineare la piena regolarità procedurale del voto. Per l’Italia erano presenti, in qualità di osservatori OSCE, il Sen. Sergio Divina e l’On. Riccardo Migliori, Presidente emerito dell’Assemblea Interparlamentare OSCE. Entrambi hanno affermato che le operazioni di voto si sono svolte con trasparenza, in un clima di elevata partecipazione ai seggi e quasi di “festa nazionale”. Il Segretario Generale dell’Organizzazione per la Cooperazione di Shangai, Sergej Mezencev, ha parimenti confermato la regolarità delle operazioni di voto in tutti i seggi visitati.

Per quanto attiene invece al significato politico della tornata elettorale, nonché al livello di democratizzazione del Paese, altri osservatori indipendenti hanno fornito elementi importanti di valutazione. Secondo Richard Weitz dello Hudson Institute di Washington, ad esempio, “le elezioni del 2015 confermano che in Kazakhstan gli istituti di rappresentanza si sviluppano positivamente”. Per comprendere l’enorme divario di percentuali tra il vincitore e gli sconfitti, ha quindi sostenuto che “la qualità intrinseca delle elezioni non può essere valutata in base ai criteri europeo-occidentali, perché simili paragoni indurrebbero a un giudizio sbagliato sugli sforzi del Paese nell’implementazione delle proprie riforme: queste ultime vanno invece valutate alla luce dell’eredità storica del Kazakhstan, nonché del suo livello di sviluppo sociale”.

Anche un altro osservatore occidentale, Daniel Witt, ha affermato che “il giudizio sulla qualità democratica delle elezioni non si può basare solo sulla descrizione di un singolo evento”, in quanto “gli appuntamenti elettorali sono un processo continuo di perfezionamento, da condurre attraverso la comparazione tra le elezioni di oggi e quelle del passato, per verificare il progresso raggiunto a ogni tornata elettorale”.

In base a questi giudizi si può affermare che il senso politico di queste elezioni presidenziali del 2015 sta soprattutto in un test di fiducia della popolazione verso lo stesso Nursultan Nazarbaev, l’uomo che incarna il destino stesso del Kazakhstan indipendente. Un test che avviene peraltro in un momento delicato di transizione, segnato da uno scenario geopolitico molto teso su cui influiscono la stessa crisi ucraina e le sanzioni in Russia che hanno avuto ripercussioni anche sul mercato kazako. D’altra parte, queste elezioni presidenziali avrebbero dovuto tenersi nel 2016, ma sono state anticipate al 2015 sia per evitare la sovrapposizione con le elezioni parlamentari, sia per consentire una programmazione più sistematica per iniziative di grande rilievo nel futuro prossimo come l’Expo2017.

Si è soliti affermare che per un Paese come il Kazakhstan, ventiquattro anni dopo l’ottenimento dell’indipendenza, la stabilità e la garanzia di uno sviluppo pacifico sono ancora oggi più importanti di una concezione della democrazia all’occidentale, segnata cioè dal multipartitismo e dall’assenza di una figura personale carismatica. Ciò è senz’altro plausibile: al momento dello scioglimento dell’URSS, il Kazakhstan era considerato fra i Paesi più a rischio implosione e caos. Il suo percorso di stabilizzazione interna, nonché l’apertura alle organizzazioni e alla cooperazione internazionale sono in genere unanimemente riconosciuti come positivi, se valutati in base alle condizioni di partenza, e restano un elemento imprescindibile per comprendere le ragioni di un consenso così vasto per Nazarbaev.

Ma c’è un fattore non meno rilevante per collocare in un’ottica più vasta il senso di queste elezioni. Forse più di qualsiasi altro Paese ex sovietico, il Kazakhstan è riuscito a diminuire significativamente la presenza nello Stato nell’economia e a favorire la libertà d’impresa privata (a livello di piccola e media imprenditoria e senza liberalizzazioni “traumatiche”), spesso in tempi rapidissimi. Vale la pena ricordare che solo tra il 2012 e il 2013 esso è passato dal 71° al 51° posto tra i Paesi a maggiore competitività economica nell’annuale classifica mondiale stilata dal World Economic Forum e ancora oggi è indicizzato come un Paese estremamente conveniente per esportazioni e investimenti.

È ben noto quanto, nelle società contemporanee, la concorrenza economica e la libertà d’impresa siano strettamente legate allo sviluppo della democrazia e della competizione politica. La modernizzazione di questa repubblica centroasiatica è cominciata soprattutto a partire dalla graduale concessione delle libertà economiche dopo settant’anni di monopolio di Stato. La riconferma di Nazarbaev può essere letta quindi anche come un riconoscimento per l’aumento di tali libertà, a cui la generazione nata e cresciuta nel Kazakhstan indipendente dovrà far seguire un consequenziale sviluppo politico e civile.

samedi, 09 mai 2015

Élections en Angleterre: que des bonnes nouvelles?

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Élections en Angleterre: que des bonnes nouvelles?
 
Malgré trois millions de suffrages pour UKIP – ce qui n’est pas rien –, les eurosceptiques anglais sont pour le moment rayés de la carte électorale.
 
Journaliste, écrivain
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com.
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Quand on voit les fortunes abandonnées en sondages et enquêtes d’opinion par les hommes politiques, on se dit parfois qu’ils gagneraient à lâcher quelque menue monnaie à la diseuse de bonne aventure du coin de la rue. Ainsi, les travaillistes anglais, il y a quelques jours donnés par les organismes sondagiers pour grands vainqueurs des élections législatives de ce jeudi dernier, viennent-ils de se faire rétamer dans les grandes largeurs par les conservateurs.

Ce qui, à l’heure où ces lignes sont rédigées, nous donne à peu près cette configuration : conservateurs à un siège de la majorité absolue, travaillistes à la ramasse et forte poussée des indépendantistes écossais. En queue de peloton, les libéraux-démocrates, éternelle “troisième force”, sont aux pâquerettes et ne pourront manifestement pas réintégrer le prochain gouvernement. UKIP, le parti anti-européen de Nigel Farage, devrait se contenter d’un ou deux élus. Quant aux autres, écologistes, unionistes d’Irlande du Nord et divers-on-ne-sait-trop-quoi, c’est la capitulation en rase campagne ; même s’il est un fait que là-bas, le scrutin n’est guère favorable aux formations politiques les plus modestes.

Contrairement aux coutumes françaises, où nos leaders politiques, malgré des échecs à répétition, ont une indéniable tendance à ne jamais vouloir quitter le bateau, toutes dents accrochées au bastingage, Ed Miliband, leader du Parti travailliste, envisagerait d’illico donner sa démission. Ce qui n’est évidemment pas le cas de son adversaire, le conservateur David Cameron, prêt à rempiler pour un nouveau mandat.

Est-ce un triomphe pour autant ? Un sauvetage momentané, ou une sorte de victoire en trompe-l’œil, plutôt. En effet, malgré trois millions de suffrages pour UKIP – ce qui n’est pas rien –, les eurosceptiques anglais sont pour le moment rayés de la carte électorale. Quant à la défaite de Miliband, elle est simplement due au triomphe des nationalistes écossais, terre traditionnellement acquise aux travaillistes, ce qui a, de fait, torpillé leur parti d’origine, plus efficacement qu’un U-Boot. D’où les déclarations tout en demi-teintes de David Cameron – « C’est un avenir plus brillant pour tout le monde », a-t-il tweeté –, mais déclarations qui n’ont rien de rodomontades. Bref, il constate mais ne plastronne pas.

britainelec.jpgIl plastronne d’ailleurs d’autant moins qu’il a promis, d’ici 2017, un référendum sur la sortie de l’Angleterre du magma européen. Tiendra-t-il ses promesses ? On murmure que certains politiciens persisteraient à honorer cette obscène habitude… Mais là, il lui faudra compter avec les voix de Nigel Farage. Et celles des nationalistes écossais. Et, surtout, avec les menaces de la City qui menace de se délocaliser – tel Renault délocalisant une vulgaire usine Logan en Roumanie- ses activités dans ce no man’s land allant du Liechtenstein aux Îles Caïman tout en passant par Singapour.

À échéance de deux ans, nous pourrions donc bien voir un Royaume-Uni coupé en deux ; les Écossais indépendantistes pèsent actuellement plus de 45 % dans leurs urnes locales : première bonne nouvelle. Et une Angleterre larguée de l’Europe, de ce “Vieux monde” qu’ils aiment tant à railler et qu’ils ont, de longue date, empêché de devenir puissance politique mondiale, préférant le réduire à un banal marché commun : deuxième bonne nouvelle.

La troisième bonne nouvelle, c’est que tout ceci pourrait advenir plus tôt que prévu. Youpi.

Berceau historique des Arabes, le Yémen sera-t-il le tombeau des wahhabites?

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Berceau historique des Arabes, le Yémen sera-t-il le tombeau des wahhabites?

par Majed Nehme

Ex: http://www.eburnienews.net

Vingt-quatre heures avant la reprise des pourparlers américano-iraniens sur le dossier nucléaire à Lausanne, et au moment où Washington et Téhéran sont engagés côte à côte en Irak contre l’État islamique, nouvel épouvantail à combattre, voilà qu’une coalition hétéroclite de dix pays menée par le royaume wahhabite déclare la guerre au Yémen.

yemen3.jpgL’opération, dans le plus pur style hollywoodien, a été baptisée « Tempête de la fermeté». Elle a été annoncée non pas depuis Riyad par les plus hauts responsables du gouvernement, mais par l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, Adel Jubayr. La raison officielle de cet engagement, jusqu’ici aérien, est le soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi, un personnage sans charisme, une marionnette entre les mains des pays du Golfe, face à l’avancée combinée foudroyante des rebelles houthis (soutenus par l’Iran et le Hezbollah) et d’une grande partie de l’armée régulière restée fidèle à l’ancien président, Ali Abdallah Saleh, issu de la plus grande fédération tribale sunnite, les Hached.

Hiver yéménite

Parler, comme le font certains médias, de guerre entre chiites et sunnites, est donc de la poudre aux yeux. Faut-il rappeler que Saleh, dont les troupes constituent le fer de lance de la reconquête du pouvoir, est sunnite, alors que ses alliés de circonstance, les houthis, sont issus de la communauté zaydite (branche du chiisme, 40 % de la population) ? Celle-là même qui avait gouverné sous le régime de l’imamat au Yémen du Nord pendant des siècles, avant que son représentant, le roi Muhammad al-Badr, ne soit renversé par un coup d’État militaire en 1962 soutenu par Nasser. Le putsch aboutit à l’avènement du premier régime républicain, dans une péninsule arabique qui ne comptait jusqu’alors que des monarchies moyenâgeuses de droit divin. Pris de panique, le royaume wahhabite croisa alors le fer avec Nasser, figure emblématique du panarabisme, sur la terre yéménite. Une guerre qui épuisera l’armée égyptienne et sera l’une des raisons de sa débâcle dans la guerre de juin 1967 contre Israël.

Malgré l’aide massive du roi Fayçal aux monarchistes zaydites, ceux-ci ne parviendront pas à renverser le régime républicain. À l’époque, personne ne souligna que le royaume wahhabite soutenait un imam zaydite, donc chiite ! Il convient aussi de rappeler qu’en 1934, le roi Abdelaziz Ibn Séoud entra en guerre contre le Yémen, qui fut amputé de ses trois provinces d’Assir, de Najran et de Jizan. Cette annexion est toujours ressentie par les Yéménites comme un affront national qu’il faudra un jour laver. Paradoxalement, c’est l’ancien président Ali Abdallah Saleh qui a géré ce dossier explosif et ouvert une nouvelle page de coopération avec son voisin wahhabite. Il sera mal récompensé. Au début du « printemps yéménite », en 2011, l’Arabie Saoudite l’a lâché et obligé à quitter le pouvoir en 2012, prenant fait et cause pour ses adversaires tribaux et islamistes. En s’alliant avec les ennemis d’hier, les houthis, les alliés de l’Iran qu’il avait impitoyablement combattus, Ali Abdallah Saleh s’emploie en fait à prendre sa revanche sur ceux qui l’ont poignardé dans le dos.

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Le virage du parrain américain

À la grande frayeur des monarchies du Golfe – et de leurs obligés et supplétifs – qui envoient leurs bombardiers frapper le Yémen. La coalition: monarchies du Golfe, à la notable abstention du sultanat d’Oman, Jordanie, Maroc, Pakistan, Soudan et… Égypte ! est une fiction. Tous les obligés, ou presque, sont des États faillis. On se demande d’ailleurs pourquoi la Somalie n’en fait pas partie ! Ce ne sont pas ces pays qui seront d’un quelconque secours pour le régime saoudien, si les démons de la boîte de Pandore qu’il vient d’ouvrir lui sautent au visage et si la contestation gagne le royaume lui-même… Il y a de quoi: l’Arabie est gangrenée par le cancer takfiri qu’il a généré et qu’il a exporté vers l’Irak, la Syrie, le Maghreb et maintenant le Yémen, pays d’origine de Ben Laden. Les deux principaux membres de cette coalition sont le Pakistan et l’Égypte. Le premier a déjà du mal à venir à bout des mouvements terroristes qu’il a créés, avec l’aide de la CIA, pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan. La deuxième peine à éradiquer le terrorisme sur son propre territoire, notamment au Sinaï ; l’Égypte n’a pas encore oublié l’amère aventure yéménite dans les années 1960, et doit mobiliser toutes ses énergies pour endiguer le danger qui la guette et qui pourrait venir de la Libye.

En cherchant à enterrer la hache de guerre avec l’Iran et en repensant leur alliance avec Israël, les États-Unis, ont mis leur protégé wahhabite dans tous ses états. Cette évolution du parrain américain intervient après les échecs essuyés en Syrie et en Irak. Le saut du royaume saoudien dans l’inconnu yéménite est symptomatique d’un pouvoir anachronique et au bout du rouleau, qui a longtemps cru que sa survie ne pourrait être assurée que par la destruction de ses adversaires supposés: l’Égypte nassérienne, l’Irak de Saddam puis l’Irak de Maliki, la Syrie des Assad, la Libye de Kadhafi… En essayant de rééditer la même stratégie avec l’Iran, il s’est cassé les dents. À moins d’un improbable sursaut de lucidité, il court à sa perte. Une perte somme toute salutaire.

Par Majed Nehme

Source: Afrique-Asie

Aveuglement européen devant les offensives des pays du Golfe

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Aveuglement européen devant les offensives des pays du Golfe

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le pouvoir en France se réjouit du fait que François Hollande ait été l'«invité d'honneur» du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce serait le premier chef d'Etat occidental à bénéficier de cet « honneur », ce dont Barack Obama, jusque là l'allié le plus fidèle des dits pays du Golfe, n'a jamais pu faire.
 
Pourquoi cette défaveur momentanée des Etats-Unis? Parce que ceux-ci négocient un accord avec l'Iran sur le nucléaire. Parce que, également, les intérêts américains dans le Golfe ne recoupent pas nécessairement ceux de certains des Etats du Conseil de Coopération. François Hollande ne souffre pas de ces handicaps. Il s'est montré l'héritier le plus fidèle de la politique américaine des années précédentes. Il a même à plusieurs occasions endossé les aspects les plus extrémistes de cette politique, contre Bashar al Assad notamment. Il peut par ailleurs jouer un rôle utile d'intermédiaire entre les pays du Golfe et l'Union européenne, notamment lorsque celle-ci manifeste des inquiétudes en matière de droits de l'Homme ou de liberté de la concurrence.

Bien évidemment, les services rendus par la France aux monarchies pétrolières justifient quelques contreparties. C'est le cas notamment du contrat Rafale au Qatar, qui pourrait être suivi d'un contrat du même ordre en provenance de l'Arabie saoudite. Pour que la France ne se fasse pas d'illusions cependant, le Qatar et ses alliées du Golfe n'ont pas tardé à présenter la contre-partie attendue de ce modeste avantage, notamment l'ouverture de lignes aériennes supplémentaires pour Qatar-Airways, au détriment immédiat du groupe Air-France/Lufthansa. Ce dernier vient de rappeler qu'il risque de ne pas s'en relever. Déjà en difficulté, il pourra ne pas résister à la concurrence des compagnies du Golfe. Concernant Air France, en s'installant dans des aéroports régionaux français, les avions qataris risquent de détourner le trafic vers le hub de Doha, au détriment de Paris. Air France sera sans doute obligé de revoir le nombre de ses vols, entrainant les pertes d'emplois en conséquence.

Les Émirats arabes unis, qui sont, eux aussi, intéressés par des avions de combat, pourraient faire la même demande auprès des autorités françaises pour leur compagnie aérienne Etihad. L'Etat, bien que participant au capital d'Air France, ne fera pas pourtant la moindre objection.

On ne fait pas les comptes

Cette affaire a mis en évidence une situation défavorable à l'Europe que nul gouvernement n'ignorait mais que tous acceptent car on ne discute pas avec des Etats arabes riches des milliards que nous leurs versons indirectement par notre insatiable appétit de pétrole, au lieu de rechercher avec plus de détermination des énergies de substitution. Aucune autorité ne fait le bilan de ce que rapportent aux Européens les cadeaux de certains Etats du Golfe, en contrepartie des coûts actuels et futurs des pertes de souveraineté qu'ils leur consentent. Concernant les compagnies aériennes, ainsi, l'Europe qui continue à afficher haut et fort sa volonté de faire régner en son sein une concurrence libre et non faussée, ferme les yeux sur la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, qui touchent de la part de leur gouvernement des subventions estimées à plus de 40 milliards de dollars pour ces dernières années.

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Ces subventions permettent, entre autres, à ces compagnies d'acquérir les dernières générations d'avions, d'y offrir des services aux passagers sans égal et bien évidemment de travailler à perte aussi longtemps que nécessaire pour éliminer la concurrence. Elles peuvent aussi, plus directement acheter purement et simplement des compagnies européennes en difficulté, comme ce fut récemment le cas d'Alitalia rachetée agressivement par la compagnie d'Abou Dhabi Etihad. Si les Etats européens ne réagissent pas pour imposer, y compris au sein de la Commission européenne, un néo-protectionnismedans les secteurs stratégiques, ce sera bientôt aussi le sort d'Air France et de Lufhansa. Le passager européens naïf croira continuer à voler sous les couleurs européennes, sans s'apercevoir qu'il sert dorénavant les intérêts d'ennemis déterminés de l'Europe.

Les autres secteurs stratégiques

La cas des compagnies aériennes n'est que la façade aujourd'hui visible de l'entrée, concurrence libre et non faussée oblige, des capitaux pétro-arabes dans de nombreuses entreprises et services publics européens. Certains de ceux-ci ne sont pas considérés comme stratégiques (comme en ce qui concerne le Musée du Louvre...encore que...), mais d'autres le sont évidemment, comme en ce qui concerne les industries de technologies avancées, travaillant ou non pour la défense.

Or les capitaux du Golfe ne se bornent pas à rester dans le rôle de « sleeping partners » ou partenaires dormant, uniquement soucieux de récupérer quelques profits. Ils participent directement à une conquête de l'Europe, non seulement économique mais politique. Celle-ci se fait bien évidemment en premier lieu au détriment des travailleurs et des représentations politiques européennes. Le lobbying exercé par les représentants occultes de ces capitaux arabe s'exerce en permanence et influence dorénavant toutes les décisions, tant des Etats nationaux que de la Commission européenne. Mais personne n'en parle.

Qui connait dans nos démocraties l'influence sur les décisions diplomatiques et économiques du prince saoudien multi-milliardaire Al Waleed bin Talal bin Abdulaziz al Saud. Soyez certains qu'il ne se borne pas à investir dans les casinos. L'avenir de l'Europe repose dorénavant en partie entre ses mains et celles de ses semblables.

Jean Paul Baquiast

vendredi, 08 mai 2015

Peut-on éradiquer un terrorisme?...

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Peut-on éradiquer un terrorisme?...

par Xavier Raufer

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site du nouvel Économiste et consacré à la lutte contre le terrorisme.

Criminologue, enseignant à l'université de Paris II, Xavier Raufer a récemment publié Les nouveaux dangers planétaires - Chaos mondial, décèlement précoce (Editions du CNRS, 2009) et Géopolitique de la mondialisation criminelle - La face obscure de la mondialisation (PUF, 2013).

Anéantir pour l’essentiel un terrorisme, cela se peut. Récemment, l’Algérie, l’Inde, Ceylan en sont la preuve

Qui peut abattre une innocente jeune femme pour lui voler sa voiture en préparant le massacre des fidèles d’une église, n’est qu’un chien enragé.

Qui peut tirer à bout portant dans la tête d’enfants devant une école, après avoir tué en jubilant des militaires désarmés, n’est qu’un chien enragé.

Qui peut tuer les clients d’une épicerie venus faire leurs courses, en préparant le massacre des autres, n’est qu’un chien enragé.

Des fanatiques prétendant “venger le prophète” et massacrant des journalistes n’ayant fait que des dessins (drôles ou pas, est une autre question) ne sont que des chiens enragés.

Toujours, des innocents désarmés, des enfants : oui, des chiens enragés et fort lâches. Face à eux, alors, que faire ?

Quand le désarroi officiel devient palpable ; quand sa foi en un renseignement intérieur défaillant sonne chaque jour plus faux ; quand les appels à l’union nationale sentent désormais leur juin 1940, il faut d’abord affirmer ceci :

- L’État-nation n’a pas été créé pour fixer la date des soldes, ni le salaire des infirmières, mais pour assurer la sécurité du pays. C’est sa raison d’être et l’aune à laquelle il faut le juger.

- Assurer la sécurité intérieure n’est pas se lamenter dans des cortèges, ni arpenter le pays, ou la planète, pour gémir sur des cercueils. À tout prix, cela consiste à briser l’emprise terroriste sur la France et à éliminer ces chiens enragés.

Cela ne se fait pas par l’apaisement, ni la communication. Voilà un siècle, Charles Péguy avertissait : “Une capitulation est essentiellement une opération par laquelle on se met à expliquer au lieu d’agir, et les lâches sont des gens qui regorgent d’explications”.

Mais la terreur n’est ni nouvelle, ni bornée à l’Europe. Observons ainsi deux pays victimes du terrorisme, leurs décisions et ce qui en a résulté.

Le Pakistan. Aujourd’hui, 20 % de ce pays de 800 000 kilomètres carrés est sous la coupe d’une centaine de hordes islamistes armées, talibans, etc. Opérant ouvertement, elles ont tué, depuis septembre 2001, 30 000 civils et 15 000 militaires pakistanais. Parmi elles, le Lashkar e-Tayyaba, coupable prouvé du carnage de Bombay en novembre 2008 (170 morts), fonctionne à ce jour comme un parti politique légal. Voué à massacrer des chrétiens et des chiites pakistanais, le Lashkar e-Jhangvi y sévit sans encombre.

Or la puissante armée pakistanaise (650  000 hommes) pourrait sans tarder liquider ces islamistes. Violents ou pas, soulignons-le, ceux-ci sont fort minoritaires dans ce pays à 95 % musulman, et n’ont jamais dépassé 5 % des sièges au parlement d’Islamabad. Seul motif du sanglant chaos : l’indécision de dirigeants incapables d’éliminer ces islamistes pour de bon.

Ceylan - d’abord, ceci : l’auteur a souvent parcouru le pays tamoul. En Inde comme à Ceylan, difficile de trouver un peuple plus pacifique et accueillant que les Tamouls. Or, de persécutions en discriminations, les Ceylanais bouddhistes ont enragé certains Tamouls de l’île, au point qu’ils créent en 1976 les “Tigres de l’Elam tamoul”, sanguinaire groupe terroriste comme le monde en a peu connu.

D’où, de 1983 à 2009, une guerre civile provoquant 100 000 morts ; trains et autocars attaqués à l’explosif, passagers massacrés ; camions et voitures piégés, victimes par centaines ; des présidents et ministres assassinés lors d’attentats suicides, dont Rajiv Gandhi, en 1991.

En 2005, le nouveau président ceylanais décide d’anéantir les Tigres. Début 2009, ceux-ci sont encerclés au nord de l’île, parmi 100 000 Tamouls. En mai 1989, c’est l’assaut final :

Bombardements… fusillades… Tous les dirigeants des Tigres sont éliminés, avec sans doute 40 000 civils. Parmi les atrocités, des exécutions sommaires de prisonniers ; le fils de Velupillai Prabhakaran (chef des Tigres) est abattu à 12 ans. 300 000 Tamouls croupissent alors dans des “camps de prisonniers”. Aujourd’hui encore, Ceylan compte, après l’Irak, le plus grand nombre de “disparus” au monde.

Oui mais, en janvier 2015, un président bouddhiste modéré est élu à Ceylan ; une timide réconciliation nationale s’y amorce. Et depuis désormais six ans, le terrorisme a disparu de l’île.
Anéantir pour l’essentiel un terrorisme, cela se peut. Récemment, l’Algérie, l’Inde, Ceylan en sont la preuve. Des cas très divers certes, mais un point commun : une volonté sans failles, une poigne de fer.

Xavier Raufer (Le Nouvel économiste, 1er mai 2015)

«L’Arabie saoudite a déjà perdu la partie» au Yémen

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«L’Arabie saoudite a déjà perdu la partie» au Yémen

Majed Nehmé, directeur du magazine « Afrique-Asie » et auteur de nombreux ouvrages autour des questions géopolitiques, fait le bilan après 3 semaines du début de « Tempête de la fermeté ».

Ex: http://www.lorientlejour.com

Trois semaines après le début de la campagne aérienne de la coalition constituée sous l'égide de l'Arabie saoudite, l'épreuve de force se poursuit au Yémen. Les raids aériens n'ont jusque-là pas permis une inversion du rapport de force sur le terrain. Après le refus, vendredi, du Pakistan d'envoyer des troupes et du matériel militaire en renfort à son allié saoudien, Riyad a confirmé, hier, la formation d'une commission avec l'Égypte pour tenir de « grandes » manœuvres militaires conjointes dans le royaume saoudien. Il semblerait ainsi que les bénéfices politiques de l'Arabie saoudite restent subordonnés aux gains militaires. En ce sens, la résolution adoptée mardi soir au Conseil de sécurité imposant en embargo sur les armes contre les rebelles houthis viserait à favoriser un changement dans la configuration du rapport de force sur le terrain. Néanmoins, le scepticisme demeure quant aux résultats escomptés. Majed Nehmé, directeur du magazine Afrique/Asie et auteur de nombreux ouvrages autour des questions géopolitiques, livre son analyse de la situation.


Revenant sur les épisodes des derniers jours, M. Nehmé estime que le refus du Pakistan « va amener Riyad à comprendre que tout n'est pas monnayable ». En effet, l'exigence saoudienne de la mise à disposition de troupes composées de militaires exclusivement sunnites aurait constitué une menace pour l'unité de l'armée pakistanaise et entraîné des conséquences graves sur le plan interne dans un pays où la situation intercommunautaire est extrêmement tendue. Selon lui, la position du Pakistan, allié historique de l'Arabie mais qui bénéficie aujourd'hui d'une plus grande marge de manœuvre, « va pousser les sages du royaume à faire entendre leur voix et à revoir la stratégie des ultras », portée par le tout nouveau ministre de la Défense Mohammad ben Salman et l'indéboulonable ministre des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal. Il estime qu'« un changement dramatique au sein de la famille régnante n'est pas à exclure ». Selon lui, donc, le refus pakistanais semble fragiliser la position saoudienne en entamant la cohérence de la coalition.

Manœuvres conjointes sans effet sur le terrain


L'organisation de manœuvres conjointes s'apparente davantage, selon Majed Nehmé, à une démonstration de force sans conséquences sur le terrain. Elle ne vise pas à créer une offensive mais peut avoir un effet dissuasif en cas d'attaque sur le territoire saoudien, scénario qui semble néanmoins exclu. « Cette gesticulation est en fait destinée à améliorer les conditions d'une solution politique qui permettrait aux Saoudiens de sauver la face ». Selon lui, même la résolution adoptée par le Conseil de sécurité prévoyant un embargo sur l'équipement militaire livré aux rebelles ne bouleverserait pas la donne dans la mesure où les houthis disposent de stocks d'armements suffisamment importants pour tenir un conflit long de plusieurs mois.


Par ailleurs, la campagne aérienne menée contre un mouvement de guérilla disposant d'une base populaire a des effets limités et toute évolution dans le rapport de force sur le terrain impliquerait une campagne terrestre. Or M. Nehmé rappelle que « l'armée égyptienne n'en a ni les moyens ni la volonté. Elle a d'autres problèmes à gérer notamment dans le Sinaï où elle peine à venir à bout des groupes jihadistes. Une offensive serait suicidaire. Et à part quelques incursions terrestres, je ne vois pas comment une armée saoudienne, suréquipée certes, mais inexpérimentée, pourrait faire face à une guérilla qui a déjà infligé de lourdes pertes à cette armée en 2009 ». Cette année-là, les rebelles houthis avaient mené une incursion en Arabie.

Solution négociée


Le réalisme politique pourrait-il prendre la forme de la proposition turque de se poser en médiateur et du plan iranien de sortie de crise. Pour Majed Nehmé, la recherche d'un compromis permettrait de rééquilibrer le rapport de force et préserver l'influence saoudienne, mais elle n'en resterait pas moins une défaite pour Riyad. « L'Arabie saoudite a déjà perdu la partie. La dernière résolution du Conseil de sécurité lui permet de s'engager dans des négociations avec les houthis et l'armée de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Il y aura forcément un partage de pouvoir entre les différentes factions antagonistes, mais la part du lion reviendra au camp antisaoudien. Les Américains poussent dans ce sens car une poursuite du conflit va renforcer el-Qaëda, estime-t-il. Ce compromis devrait se traduire par une négociation globale avec l'Iran qui va freiner le soutien saoudien aux forces hostiles au régime syrien. »

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mercredi, 06 mai 2015

La “communauté internationale”, c’est quoi ce machin?

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La “communauté internationale”, c’est quoi ce machin?

Auteur : Philippe Duval
Ex: http://zejournal.mobi

Employé à tort et à travers par les dirigeants et les médias lors de conflits ou de catastrophes, le terme « communauté internationale » n’est bien souvent qu’une coquille vide sur laquelle les Etats s’appuient pour justifier leurs actions.

François Hollande « continue de regretter » que la communauté internationale ne soit pas intervenue militairement en Syrie… La communauté internationale devait « prendre ses responsabilités » en Libye…  Hollande et Obama ont souhaité  «une mobilisation accrue de la communauté internationale» pour lutter contre Ebola. Hollande demande à la communauté internationale d’agir en Centrafrique…  A Tunis, François Hollande appelle la communauté internationale à « unir ses forces » contre le terrorisme…  La France assure le Niger de sa solidarité et appelle la communauté internationale à poursuivre sa mobilisation dans la lutte contre Boko Haram. « Communauté internationale », Hollande fait un usage immodéré de cette locution qui culmine au sommet du hit-parade diplomatique en ce début de siècle et qui est reprise à tout bout de champ par le choeur médiatique. Sarkozy l’avait abondamment utilisée pour justifier ses interventions en Libye et en Côte d’Ivoire, Chirac, lui, en faisait un usage plus circonspect, tout comme Mitterrand.

Mais qu’est-ce que ça veut dire?

On imagine un sketch de Coluche sur le sujet. « Communauté », on voit ce que c’est, un groupe de personnes jouissant d’un patrimoine commun. Elle peut être d’agglomération, nationale, européenne, ou même mondiale, c’est à dire avec des frontières définies, la France, l’Europe, le monde. « International », ça définit les interactions entre plusieurs nations, mais lesquelles? Quand on accole les deux mots, on obtient donc une communauté dont les frontières ne sont pas précisées. On peut alors imaginer qu’elles sont infinies.  C’est là que naît la supercherie. Le concept peut alors flotter au dessus de nos têtes comme un ectoplasme, un gentil monstre destiné à effrayer les mauvais gouvernants. Mais qui a décidé qu’ils n’étaient pas bons? La « communauté internationale »! Ah bon!

La définition de Chomsky

Pour y voir plus clair, appelons au secours le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky. Il n’y va pas par quatre chemins: «Ce qu’on appelle la communauté internationale aux Etats-Unis, c’est le gouvernement américain et tous ceux qui sont d’accord avec sa politique. » Et «l’Occident, c’est les Etats-Unis et tous les pays suiveurs», ajoute t-il.  « Dès que vous lisez quelque chose d’anonyme, écrivait-il en 2010, il faut se méfier. Si vous lisez dans la presse que l’Iran défie la communauté internationale, demandez-vous qui est la communauté internationale ? L’Inde est opposée aux sanctions. Le Brésil est opposé aux sanctions. Le Mouvement des pays Non-Alignés est opposé aux sanctions et l’a toujours été depuis des années. Alors qui est la communauté internationale ? »

Si on suit Chomsky, cette communauté n’a donc rien d’internationale. Elle désigne le plus souvent de façon approximative des états membres de l’ONU, qui siègent en permanence au Conseil de sécurité. Les Etats-Unis, bien sûr, mais aussi la France et la Grande-Bretagne. Quand la Chine ou la Russie s’opposent à eux, on parle alors de « division de la communauté internationale. » Dans le cas de l’intervention en Libye en 2011, ce sont Sarkozy et Cameron qui ont joué le rôle leader. En Côte d’Ivoire, en 2011, c’est la France, ex-puissance coloniale toujours  régnante dans son ex pré-carré de l’Afrique de l’Ouest, qui a agi seule, au nom de la communauté internationale; pour chasser Gbagbo.

Comment ça marche?

Pour être totalement  légitime, la « communauté internationale » a besoin de l’aval des Nations-Unies. Une formalité puisque ce sont les membres permanents qui y font la pluie et le beau temps. Elle peut actionner, si nécessaire, la Cour Pénale Internationale, son bras judiciaire, tellement international que la moitié de l’humanité (Chine, Inde, Russie, etc…) n’y adhère pas. Elle peut aussi invoquer les droits de l’homme et ses défenseurs autoproclamés. Quand toutes ces conditions sont réunies, le bon peuple n’a plus qu’à applaudir et le rouleau compresseur médiatique n’a plus qu’à se mettre en marche et se prosterner devant ladite « communauté internationale. »

Un exemple concret

Prenons la Côte d’Ivoire (il y en a d’autres). Un président, Laurent Gbagbo, élu par surprise en 2000, au grand dam de Jacques Chirac. Une rébellion, venue du Burkina-Faso en 2002. Comme par hasard! Le président de ce pays, Blaise Compaoré, est le gendarme de la France dans ce coin d’Afrique. On découvre alors des escadrons de la mort chez Gbagbo (dont on n’entend plus parler aujourd’hui). Chirac envoie l’armée française pour séparer les belligérants, attendant que le président ivoirien tombe comme un fruit mûr. Mais il résiste. Arrive alors Sarkozy et l’élection présidentielle de 2010. Gbagbo se proclame vainqueur mais la « communauté internationale » décide que Ouattara a gagné. Elle publie un résultat global, sans donner aucun détail (on attend toujours un décompte précis). Le battu demande un recomptage des voix qui ne lui est pas accordé. S’ensuit une crise post électorale qui fait au moins 3000 morts, dont la moitié est attribuée au camp de Ouattara. Seuls les partisans de Gbagbo sont jugés aujourd’hui. Qu’en disent la communauté et la justice internationales?


- Source : Philippe Duval

Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

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Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

La Conférence de Moscou sur la sécurité internationale, en avril, a été une occasion de faire savoir aux Etats-Unis et à l’OTAN que d’autres puissances mondiales ne les laisseront pas faire comme ils l’entendent.

Le thème portait sur les efforts communs de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Iran contre l’expansion de l’OTAN, renforcés par des projets de pourparlers militaires tripartites entre Pékin, Moscou et Téhéran.

Des ministres de la Défense et des responsables militaires venus du monde entier se sont réunis le 16 avril au Radisson Royal ou Hotel Ukraina, l’une des plus belles réalisations de l’architecture soviétique à Moscou, connue comme l’une des Sept sœurs construites à l’époque de Joseph Staline.

L’événement de deux jours, organisé par le ministère russe de la Défense était la quatrième édition de la Conférence annuelle de Moscou sur la sécurité internationale (CMSI/MCIS).

Des civils et des militaires de plus de soixante-dix pays, y compris des membres de l’OTAN, y ont assisté. A part la Grèce, toutefois, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN n’ont pas participé à la conférence.

Contrairement à l’année dernière, les organisateurs de la CMSI n’ont pas transmis d’invitation à l’Ukraine pour la conférence de 2015. Selon le vice-ministre russe de la Défense Anatoly Antonov, «à ce niveau d’antagonisme brutal dans l’information par rapport à la crise dans le sud-est de l’Ukraine, nous avons décidé de ne pas envenimer la situation à la conférence et, à ce stade, nous avons pris la décision de ne pas inviter nos collègues ukrainiens à l’événement.»

A titre personnel, le sujet m’intéresse, j’ai suivi ce genre de conférences pendant des années, parce qu’il en émane souvent des déclarations importantes sur les politiques étrangères et de sécurité. Cette année, j’étais désireux d’assister à l’ouverture de cette conférence particulière sur la sécurité. A part le fait qu’elle avait lieu à un moment où le paysage géopolitique du globe est en train de changer rapidement, depuis que l’ambassade russe au Canada m’avait demandé en 2014 si j’étais intéressé à assister à la CMSI IV, j’étais curieux de voir ce que cette conférence produirait.

Le reste du monde parle: à l’écoute des problèmes de sécurité non euro-atlantiques

La Conférence de Moscou est l’équivalent russe de la Conférence de Munich sur la sécurité qui se tient à l’hôtel Bayerischer Hof en Allemagne. Il y a cependant des différences essentielles entre les deux événements.

Alors que la Conférence sur la sécurité de Munich est organisée autour de la sécurité euro-atlantique et considère la sécurité globale du point de vue atlantiste de l’OTAN, la CMSI représente une perspective mondiale beaucoup plus large et diversifiée. Elle représente les problèmes de sécurité du reste du monde non euro-atlantique, en particulier le Moyen-Orient et l’Asie-Pacifique. Mais qui vont de l’Argentine, de l’Inde et du Vietnam à l’Egypte et à l’Afrique du Sud.  La conférence a réuni à l’hôtel Ukraina tout un éventail de grands et petits joueurs à la table, dont les voix et les intérêts en matière de sécurité, d’une manière ou d’une autre, sont par ailleurs sapés et ignorés à Munich par les dirigeants de l’OTAN et des Etats-Unis.

Le ministre russe de la Défense Sergey Shoigu, qui a un rang d’officier équivalent à celui d’un général quatre étoiles dans la plupart des pays de l’OTAN, a ouvert la conférence. Assis près de Shoigu, le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov a aussi pris la parole, et d’autres responsables de haut rang. Tous ont parlé du bellicisme tous azimuts de Washington, qui a recouru aux révolutions de couleur, comme l’Euro-Maïdan à Kiev et la Révolution des roses en Géorgie pour obtenir un changement de régime. Shoigu a cité le Venezuela et la région administrative spéciale chinoise de Hong Kong comme exemples de révolutions de couleur qui ont échoué.

Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a rappelé que les possibilités d’un dangereux conflit mondial allaient croissant en raison de l’absence de préoccupation, de la part des Etats-Unis et de l’OTAN, pour la sécurité des autres et l’absence de dialogue constructif. Dans son argumentation, Lavrov a cité le président américain Franklin Roosevelt, qui a dit:

«Il n’y a pas de juste milieu ici. Nous aurons à prendre la responsabilité de la collaboration mondiale, ou nous aurons à porter la responsabilité d’un autre conflit mondial «Je crois qu’ils ont formulé l’une des principales leçons du conflit mondial le plus dévastateur de l’Histoire: il est seulement possible de relever les défis communs et de préserver la paix par des efforts collectifs, basés sur le respect des intérêts légitimes de tous les partenaires » , a-t-il expliqué à propos de ce que les dirigeants mondiaux avaient appris de la Seconde Guerre mondiale.

Shoigu a eu plus de dix réunions bilatérales avec les différents ministres et responsables de la Défense qui sont venus à Moscou pour la CMSI. Lors d’une réunion avec le ministre serbe de la Défense Bratislav Gasic, Shoigu a dit que Moscou considère Belgrade comme un partenaire fiable en termes de coopération militaire.

Russie

De g. à dr.: Sergei Lavrov, ministre des Affaires étrangères, Sergei Shoigu, ministre de la Défense, Nikolai Patrushev, secrétaire au Conseil de sécurité et Valery Gerasimov, chef de l’état-major général, participant à la 4e Conférence de Moscou sur la sécurité (RIA Novosti / Iliya Pitalev)

Une coalition sino-russo-iranienne: le cauchemar de Washington

Le mythe que la Russie est isolée sur le plan international a de nouveau été démoli pendant la conférence, qui a aussi débouché sur quelques annonces importantes.

Le ministre kazakh de la Défense Imangali Tasmagambetov et Shoigu ont annoncé que la mise en œuvre d’un système de défense aérienne commun entre le Kazakhstan et la Russie a commencé. Cela n’indique pas seulement l’intégration de l’espace aérien de l’Organisation du traité de sécurité collective, cela définit aussi une tendance. Cela a été le prélude à d’autres annonces contre le bouclier de défense antimissile de l’OTAN.

La déclaration la plus vigoureuse est venue du ministre iranien de la Défense Hossein Dehghan. Le brigadier-général Dehghan a dit que l’Iran voulait que la Chine, l’Inde et la Russie s’unissent pour s’opposer conjointement à l’expansion à l’est de l’OTAN et à la menace à leur sécurité collective que constitue le projet de bouclier antimissile de l’Alliance.

Lors d’une réunion avec le ministre chinois des Affaires étrangères Chang Wanquan, Shoigu a souligné que les liens militaires de Moscou avec Beijing étaient sa «priorité absolue». Dans une autre rencontre bilatérale, les gros bonnets de la défense iraniens et russes ont confirmé que leur coopération sera une des pierres angulaires d’un nouvel ordre multipolaire et que Moscou et Téhéran étaient en harmonie quant à leur approche stratégique des Etats-Unis.

Après la rencontre de Hossein Dehghan et la délégation iranienne avec leurs homologues russes, il a été annoncé qu’un sommet tripartite se tiendrait entre Beijing, Moscou et Téhéran. L’idée a été avalisée ensuite par la délégation chinoise.

Le contexte géopolitique change et il n’est pas favorable aux intérêts états-uniens. Non seulement l’Union économique eurasienne a été formée par l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie au cœur post-soviétique de l’Eurasie, mais Pékin, Moscou et Téhéran – la Triple entente eurasienne – sont entrés dans un long processus de rapprochement politique, stratégique, économique, diplomatique et militaire.

L’harmonie et l’intégration eurasiennes contestent la position des Etats-Unis sur leur perchoir occidental et leur statut de tête de pont en Europe, et même incitent les alliés des Etats-Unis à agir de manière plus indépendante. C’est l’un des thèmes centraux examinés dans mon livre The Globalization of NATO [La mondialisation de l’OTAN].

L’ancien grand ponte états-unien de la sécurité Zbigniew Brzezinski a mis en garde les élites américaines contre la formation d’une coalition eurasienne «qui pourrait éventuellement chercher à contester la primauté de l’Amérique». Selon Brzezinski, une telle alliance eurasienne pourrait naître d’une «coalition sino-russo-iranienne» avec Beijing pour centre.

«Pour les stratèges chinois, face à la coalition trilatérale de l’Amérique, de l’Europe et du Japon, la riposte géopolitique la plus efficace pourrait bien être de tenter et de façonner une triple alliance qui leur soit propre, liant la Chine à l’Iran dans la région golfe Persique/Moyen-Orient et avec la Russie dans la région de l’ancienne Union soviétique», avertit Brzezinski.

«Dans l’évaluation des futures options de la Chine, il faut aussi considérer la possibilité qu’une Chine florissante économiquement et confiante en elle politiquement – mais qui se sent exclue du système mondial et qui décide de devenir à la fois l’avocat et le leader des Etats démunis dans le monde –  décide d’opposer non seulement une doctrine claire mais aussi un puissant défi géopolitique au monde trilatéral dominant», explique-t-il.

C’est plus ou moins la piste que les Chinois sont en train de suivre. Le ministre Wanquan a carrément dit à la CMSI qu’un ordre mondial équitable était nécessaire.

La menace pour les Etats-Unis est qu’une coalition sino-russo-iranienne puisse, selon les propres mots de Brzezinski, «être un aimant puissant pour les autres Etats mécontents du statu quo».

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Un soldat pendant un exercice impliquant les systèmes de missiles sol-air S-300/SA sur le terrain d’entraînement d’Ashuluk, dans la région  d’Astrakhan (RIA Novosti / Pavel Lisitsyn)

Contrer le bouclier anti-missile des Etats-Unis et de l’OTAN en Eurasie

Washington érige un nouveau Rideau de fer autour de la Chine, de l’Iran, de la Russie et de leurs alliés au moyen de l’infrastructure de missiles des Etats-Unis et de l’OTAN.

L’objectif du Pentagone est de neutraliser toutes les ripostes défensives de la Russie et des autres puissances eurasiennes à une attaque de missiles balistiques US, qui pourrait inclure une première frappe nucléaire. Washington ne veut pas permettre à la Russie ou à d’autres d’être capables d’une seconde frappe ou, en d’autres termes, ne veut pas permettre à la Russie ou à d’autres d’être en mesure de riposter à une attaque par le Pentagone.

En 2011, il a été rapporté que le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, qui était alors envoyé de Moscou auprès de l’OTAN, se rendrait à Téhéran pour parler du projet de bouclier antimissile de l’OTAN. Divers articles ont été publiés, y compris par le Tehran Times, affirmant que les gouvernements de Russie, d’Iran et de Chine projetaient de créer un bouclier antimissile commun pour contrer les Etats-Unis et l’OTAN. Rogozine, toutefois, a réfuté ces articles. Il a dit que cette défense antimissile était discutée entre le Kremlin et ses alliés militaires dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

L’idée de coopération dans la défense entre la Chine, l’Iran et la Russie, contre le bouclier antimissile de l’OTAN est restée d’actualité depuis 2011. Dès lors, l’Iran s’est rapproché pour devenir un observateur dans l’OTSC, comme l’Afghanistan et la Serbie. Beijing, Moscou et Téhéran se sont rapprochés aussi en raison de problèmes comme la Syrie, l’Euro-Maïdan et le pivot vers l’Asie du Pentagone. L’appel de Hossein Dehghan à une approche collective par la Chine, l’Inde, l’Iran et la Russie contre le bouclier antimissile et l’expansion de l’OTAN, couplé aux annonces faites à la CMSI sur des pourparlers militaires tripartites entre la Chine, l’Iran et la Russie, vont aussi dans ce sens.

Les systèmes de défense aérienne russes S-300 et S-400 sont en cours de déploiement dans toute l’Eurasie, depuis l’Arménie et la Biélorussie jusqu’au Kamchatka, dans le cadre d’une contre-manœuvre au nouveau Rideau de fer.  Ces systèmes de défense aérienne rendent beaucoup plus difficiles les objectifs de Washington de neutraliser toute possibilité de réaction ou de seconde frappe.

Même les responsables de l’OTAN et le Pentagone, qui se sont référés aux S-300 comme le système SA-20, l’admettent. « Nous l’avons étudié nous sommes formés pour le contrer depuis des années. Nous n’en avons pas peur, mais nous respectons le S-300 pour ce qu’il est: un système de missiles très mobile, précis et mortel », a écrit le colonel de l’US Air Force Clint Hinote pour le Conseil des relations étrangères basé à Washington.

Bien qu’il y ait eu des spéculations sur le fait que la vente des systèmes S-300 à l’Iran serait le point de départ d’un pactole provenant de Téhéran dû aux ventes internationales d’armes, résultat des négociations de Lausanne, et que Moscou cherche à avoir un avantage concurrentiel dans la réouverture du marché iranien, en réalité la situation et les motivations sont très différentes. Même si Téhéran achète différentes quantités de matériel militaire à la Russie et à d’autres sources étrangères, il a une politique d’autosuffisance militaire et fabrique principalement ses propres armes. Toute une série de matériel militaire – allant des chars d’assaut, missiles, avions de combat, détecteurs de radar, fusils et drones, hélicoptères, torpilles, obus de mortier, navires de guerre et sous-marins – est fabriqué à l’intérieur de l’Iran. L’armée iranienne soutient même que leur système de défense aérienne Bavar-373 est plus ou moins l’équivalent du S-300.

La livraison par Moscou du paquet de S-300 à Téhéran est plus qu’une simple affaire commerciale. Elle est destinée à sceller la coopération militaire russo-iranienne et à renforcer la coopération eurasienne contre l’encerclement du bouclier anti-missiles de Washington. C’est un pas de plus dans la création d’un réseau de défense aérienne eurasienne contre la menace que font peser les missiles des Etats-Unis et de l’OTAN sur des pays qui osent ne pas s’agenouiller devant Washington.

Par Mahdi Darius Nazemroaya –  23 avril 2015

Mahdi Darius Nazemroaya est sociologue, un auteur primé et un analyste géopolitique.

Article original : http://rt.com/op-edge/252469-moscow-conference-international-security-nato/

Traduit de l’anglais par Diane Gilliard

URL de cet article : http://arretsurinfo.ch/une-coalition-sino-russo-iranienne-opposee-a-lotan-debute-t-elle-a-moscou/

mardi, 05 mai 2015

La Turchia presidia il mar di Levante e costruisce una portaerei

A distanza di quarant’anni l’isola di Cipro rimane spezzata tra due mondi, quello greco del sud e quello turco del nord. Tra le due repubbliche (la prima riconosciuta dalla comunità internazionale, la seconda solo da Ankara) corre una zona cuscinetto lunga 180 chilometri che separa il territorio. Una separazione che non può colmare o risolvere decenni d’odio, diffidenza e rancori.

A Cipro tutto rimane sospeso. In una tregua precaria. Ciclicamente le due parti annunciano negoziati e incontri, ma regolarmente tutto finisce in baruffa e l’ingarbugliata situazione isolana resta ancor più intricata. A peggiorare, se possibile, vi è poi, da qualche anno, la questione degli immensi giacimenti offshore — subito dai greci ribattezzati Afrodite, mentre gli israeliani hanno preferito nomi più crudi come Leviathan e Karish (squalo)… — scoperti nel mar di Levante, tra l’isola e la costa asiatica. Una partita complicata quanto strategica che vede coinvolti più attori: Israele, l’Egitto, il Libano, la Siria, i palestinesi di Gaza e le due entità cipriote.

Lo scorso autunno Erdogan — grande protettore dei ciprioti del Nord — ha spedito una propria nave di ricerca davanti alle coste settentrionali dell’isola. Immediata la reazione di Atene — custode, ormai scalcinata ma attenta, dei diritti della repubblica ufficiale — che ha immediatamente protestato in tutte le sedi europee. Indifferente ai turbamenti ellenici, il governo neo ottomano di Ankara ha rilanciato inviando nelle acque contestate le proprie navi da guerra per un’esercitazione militare che ha sfiorato a più riprese la nave di perforazione italiana Saipem 10000.

Alcun risultato è sortito neppure dalla risoluzione di condanna dell’Unione Europea (effetto Mogherini?) dello scorso 13 novembre: la Turchia ha annunciato che proseguirà le sue ricerche e ha rivendicato per se e il satellite cipriota un ampliamento deciso delle reciproche zone economiche marine.

A confermare ulteriormente le ambizioni marittime di Ankara (e le mire energetiche), il consiglio di sicurezza nazionale turco ha deciso di trasformare radicalmente il progetto della nave anfibia in costruzione nei cantieri Sedef: l’unità diverrà una vera e propria portaerei (sviluppando il concetto dell’ammiraglia spagnola Juan Carlos, nella foto) e verrà equipaggiata per imbarcare velivoli F35b. La consegna è prevista per il 2019. Il mar di Levante si fa burrascoso.

dimanche, 03 mai 2015

Geopolitica dell’acqua

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Geopolitica dell’acqua

Molto più che il petrolio, l'acqua sta diventando la nuova risorsa strategica nel controllo di popolazioni e intere regioni. Il suo monopolio potrebbe alterare notevolmente la geopolitica, alimentare conflitti socio-politici e militari.
 
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it 
 

La cinematografia è stata in grado molto spesso di descrivere problematiche socio-politiche in modo assai più accurato della saggistica o dei manuali universitari. Nel film della saga di James Bond Quantum of Solace, uscito nel 2008, l’imprenditore Dominc Greene cerca di ottenere il controllo dei bacini di approvvigionamento idrico della Bolivia, al fine di imporre un monopolio di mercato su questa importante risorsa. Per buona parte del film, si è portati a credere che il vero piano sia il controllo di un giacimento petrolifero. L’oro nero è stato infatti per decenni la principale risorsa energetica da controllare, al punto da provocare crisi economiche, instabilità socio-politiche, colpi di Stato e conflitti militari. Da qui a qualche anno il quadro di riferimento potrebbe mutare radicalmente e, proprio come descritto nel film di James Bond, l’acqua diventerà la nuova risorsa su cui nazioni, società, imprenditori e trafficanti tenteranno di imporre il proprio monopolio.

L’importanza dell’approvvigionamento idrico non è infatti sentita unicamente da associazioni ambientaliste o attivisti no-global, ma anche da autorevoli esponenti dei governi e studiosi di relazioni internazionali. Il generale Colin Powell, comandante in capo dell’Esercito statunitense durante la Guerra del Golfo e Segretario di Stato nell’amministrazione Bush Jr., spiegò infatti che: “Lo sviluppo sostenibile è un obbligo morale e umanitario, ma è anche un imperativo per la sicurezza. Povertà, degrado ambientale e diseguaglianze portano alla distruzione di popolazioni, società, nazioni. Questa triade nefasta può destabilizzare stati e persino intere aree geografiche”. Un duro richiamo all’importanza delle risorse ambientali è stato fatto anche dal Segretario Generale dell’Onu Ban Ki Moon, il quale, congiuntamente alla crisi ucraina e siriana, ha ricordato i rischi che una sottovalutazione delle conseguenze di una crisi dell’acqua può avere per la sicurezza internazionale.

Di “guerre dell’acqua” si parla infatti già da qualche decennio e nel 1989, l’ex Segretario UN Boutros-Ghali, all’epoca Ministro degli esteri egiziano, denunciò che la sicurezza nazionale dell’Egitto era nelle mani di almeno altri otto Paesi africani. L’appello chiarisce bene che il controllo della risorsa idrica non ha valore unicamente come fattore ambientale, ma influisce pesantemente sul piano economico, politico e strategico di una Nazione; il potere di pressione che possiedono i paesi a monte dei fiumi è chiaramente maggiore di coloro che si trovano a valle. La minaccia di una guerra per il controllo del petrolio è cosa data per acquisita, ma in un futuro di medio-termine l’acqua rischia di accendere molti più conflitti politico-militari dell’oro nero. In alcune aree del mondo, corrispondenti a quasi il 40% della popolazione mondiale, la scarsità di acqua potrebbe avere gli stessi effetti della crisi dei prezzi del petrolio nel 1973.

L’India e il Bangladesh sono in competizione da anni per il controllo del Gange, il Messico e gli Stati Uniti per il Colorado, la Repubblica Ceca e l’Ungheria per Danubio e nell’Asia centrale cinque repubbliche ex sovietiche si contendono i già risibili bacini dell’Amu Darja e del Sjr Darja. Ma è sopratutto nel Medio Oriente che i conflitti per il controllo idrico potrebbero modellare fortemente gli scenari geopolitici ed economici. Tornando all’Egitto, nel Paese oltre 60 milioni di abitanti dipendono per lo più interamente dalle acque del Nilo, sebbene le origini del fiume si trovino in altre regioni. L’85% delle acque sono infatti generate dalla piovisità dell’Etiopia dove scorrono come Nilo azzurro verso il Sudan e soltanto dopo raggiungono il paese dei Faraoni. Il restante 15% dipende dal cosi detto Nilo bianco, ossia il sistema fluviale che nasce dal lago Vittoria in Tanzania e raggiunge la controparte azzurra nei pressi di Khartoum, capitale sudanese.

In base ad accordi del 1959 con il Sudan, l’Egitto ha diritto a 55,5 miliardi di metri cubi di acqua (su 84) mentre a Khartoum ne spettano 18,5. Per completare il fabbisogno idrico, l’Egitto integra con modesti metri cubi di acque freatiche, drenaggio agricolo e acque di scolo municipali trattate. Ma la richiesta di acqua non è costante nel tempo e, secondo le stime, entro un decennio il paese potrebbe aver bisogno di oltre 70 miliardi di metri cubi di acqua. I nuovi accordi tra i paesi africani che beneficiano delle acque del Nilo hanno invece già portato il Cairo a rivolgersi al Consiglio di Sicurezza dell’Onu ritenendo violati i propri diritti di approvvigionamento idrico. La problematica affrontata dall’Egitto è però, come detto, comune a decine di paesi: Botswana, Bulgaria, Cambogia, Ungheria, Congo, Lussemburgo, Mauritania, Paesi Bassi, Romania, Siria, Israele, tutti ricevono più del 75% delle loro risorse idriche da paesi vicini che si trovano a monte.

Una soluzione politica al conflitto israelo-palestinese si è arenata negli anni ’50 anche per via di inconciliabili posizioni sulle acque del Giordano, che servono da fonte idrica tanto per i territori palestinesi quanto per Israele. L’avvenire dello sfruttamento di questo fiume è motivo di discussione tra i paesi della regione e si somma alle preoccupazioni per la scarsità generale di acqua in tutto il quadrante mediorientale. Calcoli relativi agli sviluppi demografici, all’evoluzione climatica e idrologica, sembrano anticipare forti gap nel rapporto domanda-offerta delle risorse idriche negli anni che verranno, con conseguenti tensioni politiche. Il 70% delle acque mediorientali è infatti destinato alle colture irrigue, sebbene esse siano in una fase di forte declino; questo perché, agli occhi dei governanti arabi, l’autarchia alimentare, l’esigenza di contenere fenomeni di inurbamento incontrollabili e le pressioni esercitate dalle lobby degli agricoltori, sono fattori molto più importanti nella scelta di allocazione delle risorse.

Il controllo delle acque è evidente sarà sempre più importante e strategico, forse perfino più del petrolio. L’accendersi o lo scongiurarsi di conflitti militari e di crisi economico-sociali potrebbero rapidamente dipendere da un bene che si è troppo spesso dato per scontato. Ormai, come insegna la Libia e la Siria, anche un conflitto regionale può avere conseguenze di portata geopolitica ampie e pericolose. Sfortunamente, James Bond potrà disinnescare le speculazioni di avidi imprenditori soltanto nella celluloide.

Sommet de l'ASEAN: Washington n'obtiendra pas de mobilisation contre Pékin

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Sommet de l'ASEAN: Washington n'obtiendra pas de mobilisation contre Pékin

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 26e Sommet de l'ASEAN ayant pour thème "Notre peuple, notre communauté, notre vision" a été inauguré le 27 avril dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur.
 
Lors de ce sommet, les dirigeants des dix pays membres de l'ASEAN discuteront des orientations et des mesures destinées à continuer d'impulser l'édification de la Communauté de l'ASEAN en 2015. Il s'agira aussi de discuter de l'élaboration de la Vision de l'ASEAN pour l'après 2015, de l'amélioration de l'appareil et du mode de travail, du renforcement des relations extérieures du bloc régional et de son rôle central, de ses défis et de leur traitement. Enfin, ils échangeront des considérations à propos de la situation régionale et internationale. , a-t-il poursuivi.

Devant les dirigeants de l'ASEAN, le Premier ministre malaisien Najib Razak a insisté à plusieurs reprises sur l'objectif de l'ASEAN centré sur le peuple, qui demande aux pays membres une bonne gouvernance pour améliorer les conditions de vie de leurs citoyens, accélérer le développement durable, promouvoir l'autonomisation des femmes, et créer davantage d'opportunités pour tous. Il a également insisté sur la nécessité de régler de façon pacifique les désaccords dans la région, y compris les revendications de souveraineté dans les zones maritimes dite de la Mer orientale en évitant d'aggraver les tensions. Selon lui, les dernières évolutions ont accru les préoccupations concernant la question de la Mer Orientale et témoignent de l'importance des lignes de transport international pour le commerce international. Il est nécessaire que l'ASEAN règle ces évolutions de façon constructive et positive.

Derrière ces considérations officielles, que nous reprenons sans commentaire, se trouve un affrontement grandissant entre les Etats-Unis et la Chine. Celui-ci résulte de la volonté américaine de renforcer sa présence militaire et diplomatique dans la zone. Elle est contrée par une volonté chinoise d'affirmer sa propre présence. Les pays membres de l' ASEAN sont très sensibles aux interventions américaines. Beaucoup se considèrent comme des alliés des Etats-Unis. Néanmoins, ils ne veulent pas affronter, même dans les propos, le grand voisin chinois.

Un Otan asiatique?

Washington ne manque pas une occasion permettant de renforcer les antagonismes avec la Chine. Dans le cadre du « pivot vers l'Asie », il avait paru à beaucoup d'observateurs que Barack Obama rêvait de mettre en place un Otan asiatique composé sous le leadership américain d'un certain nombre des pays de l'ASEAN. Pour cela il compte beaucoup sur la volonté du Vietnam, des Philippines, de la Malaisie et de Brunei, notamment, de conserver des positions stratégiques en Mer de Chine.

Les jours précédents le sommet, la CIA a fait circuler des photos satellites montrant une flottille de bateau chinois draguant du sable autour du Mischief Reef, atoll corallien proche des Philippines et réclamé par Manille. L'objectif serait d'y construire une ile artificielle dotée d'un aéroport dont la Chine se réserverait l'usage.

Le président des Philippines Benigno Aquino a de son côté relayé des protestations de Manille concernant des menaces exercées par des garde-côtes chinois à l'encontre de flottilles de pèche. Il a laissé entendre que la Chine voulait se donner les bases d'une présence permanente en Mer de Chine.

Les Philippines et Manille, fortement incitées par Washington, souhaitaient que le Sommet soit l'occasion d'une forte réaction à l'égard de la Chine, pouvant éventuellement prendre la forme de menaces d'affrontements navals. Mais les autres membres de l'ASEAN sont très attachés à conserver de bonnes relations avec Pékin, diplomatiques mais aussi commerciales. Par ailleurs ils s'intéressent moins que les Philippines et la Malaisie aux questions de souveraineté en Mer de Chine

Il semble donc, au soir du premier jour du sommet, que celui-ci se bornera à recommander la mise en place d'un code de bonne conduite visant à protéger la paix en Mer de Chine. Les discussions sur les termes de celui-ci avaient commencé en 2013. Elles risqueront de se poursuivre encore un certain temps, au grand déplaisir des Etats-Unis.

En marge du Sommet, il faut noter que plusieurs islamistes soupçonnés de préparer des attentats à Manille et se réclamant d'Al Qaida en Asie ont été arrêtes. Le risque n'est pas mineur, vu que la Malaisie est en majorité musulmane. Des centaines de djihadistes malais et indonésiens auraient déjà rejoint l'Etat islamique en Syrie.

PS. Voir un compte rendu du sommet à la date du 28 avril, publié par le World Socialist Web Site. Il nous parait très objectif

http://www.wsws.org/en/articles/2015/04/28/asea-a28.html

Note

Wikipedia Asean http://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_l%27Asie_du_Sud-Est

Jean Paul Baquiast

samedi, 02 mai 2015

7ème SOMMET DES AMÉRIQUES

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7ème SOMMET DES AMÉRIQUES
Cuba retrouve la famille et le Venezuela reste la brebis galeuse

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Le 7ème Sommet des Amériques s’est déroulé les 10 et 11 avril au Panama. C'est déjà en soi un sommet historique car il est le premier sommet des Amériques à accueillir Cuba. C'est donc le premier signe visible sur le plan international du  rapprochement cubano-étasunien dont on parle depuis des mois et qui fut annoncé en décembre. 


Une rencontre directe entre les présidents Raul Castro et Barack Obama a été réalisée. Le duel idéologique entre les deux pays est cependant loin d'être clos. Cuba est donc toujours sur la sellette mais moins que le Venezuela, en pleine crise économique. Des antigouvernementaux vénézuéliens ont été judicieusement invités, entre autres Mitzy Capriles et Lilian Tintori, les épouses respectives des opposants Antonio Ledezma, le maire de Caracas, et Leopoldo Lopez, tous deux actuellement incarcérés. 28 organisations internationales vont demander au Venezuela présidé par Nicolas Maduro de cesser « d’intimider et de harceler » les défenseurs des droits de l’homme et 19 ex-présidents latino-américains réclament la libération des « prisonniers politiques » vénézuéliens. De son côté le professeur d’université panaméen, Olmedo Beluche, l’un des organisateurs d’un autre événement parallèle, le Sommet des Peuples, estime que le Forum de la société civile est « manipulé » par les États-Unis.


En fait, le 9 mars, Barack Obama a signé un décret que l'on a très peu commenté en Europe mais qui a fait beaucoup de bruit en Amérique latine. Ce décret déclare que le Venezuela constitue une « menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis ». Le décret a été signé dans un double contexte : les accusations officielles du gouvernement vénézuélien d'un coup d'état organisé par les Etats-Unis avec de jeunes officiers vénézuéliens qui auraient été déjoué en janvier mais aussi dans celui de la politique intérieure américaine, Obama cherchant par ce décret à endiguer l’opposition de la majorité parlementaire républicaine au rétablissement des pleines relations diplomatiques avec La Havane.


Ce qui est certain c'est que le département d'Etat a conféré cette année toute son importance au 7ème Sommet des Amériques. Obama semble vouloir donner cette année un relief particulier et une impulsion nouvelle grâce à ce sommet. Avec les années, elle était devenue une institution endormie. 


Le Sommet des Amériques, avait été fondée à l’initiative des États-Unis sous la présidence de Bill Clinton, en 1994 à Miami. Lors du premier sommet, Cuba était exclu, 34 chefs d’État latino-américains y avaient participé puis lancé ce qui fait toujours partie du grand objectif stratégique pour les Etats-Unis dans le sous-continent, la création progressive d'une vaste zone de libre-échange des Amériques (ZLEA ou, ALCA selon son sigle espagnol). 


De l’Alaska à la Terre de Feu, cette zone devait constituer un marché de 850 millions d’habitants. Avec le traité Trans-Pacifique et le prochain traité Trans-Atlantique, la ZLEA constitue un maillon clef de la pax americana mondialiste en préparation.


Or, cette ambition d'une vaste zone de libre-échange regroupant toute l'Amérique du Sud fut torpillée au 4ème Sommet des Amériques, de Mar del Plata, en 2005 en Argentine.  Ce fut l’opposition féroce et le résultat de l’influence alors des présidents vénézuélien et argentin, Hugo Chavez et Nestor Kirchner, mais aussi les conséquences des ambitions régionales du Brésil qui signifièrent la fin du grand rêve américain et du projet de la ZLEA, défendu alors par un président étasunien George W. Bush, très isolé et critiqué sur la scène internationale. Aux deux Sommets des Amériques suivants, le 5ème en 2009 à Puerto España (Trinité-et-Tobago) et le 6ème en 2012 à Carthagène (Colombie), les États-Unis étaient déjà représentés par Barack Obama mais mus de divisions internes très fortes (Venezuela, Argentine et Brésil). Aucun de ces deux sommets ne put émettre un communiqué final, le principal obstacle ayant été l’exclusion de Cuba exigée par les États-Unis et l’embargo imposé à l’île par Washington depuis 1962. Ce fut la cause principale de l’absence de consensus et ce sont ces deux échecs successifs des Sommets des Amériques qui expliquent en grande partie la volonté d'Obama de détendre l'atmosphère avec La Havane. De plus, le Venezuela de l'après Chavez est très affaibli et n'a plus aucun charisme mais Dilma Roussef malgré sa victoire électorale de 2014 vient aussi de subir des manifestations populaires anti-gouvernementales très violentes. L'Argentine ne va pas non plus très bien : récession interne et problèmes de corruption endémique de ses ministres. 


Le revirement des Etats-Unis sur Cuba a modifié les rapports de force à l'intérieur du sommet même si indéniablement l’influence régionale des États-Unis a rétréci et limité les marges de manœuvre étatsunienne dans la région. En revanche les Etats-Unis veulent en tout cas la peau du Venezuela. Or, pour l'instant, l’Amérique latine continue d'appuyer le Venezuela même si la Colombie souhaite un changement de régime à Caracas et que le Pérou ou le Chili le font du bout des lèvres. En levant son interdit à l’intégration de Cuba à la plus haute instance de concertation interaméricaine, Washington a rouvert sur le continent des voies de dialogue politiques et économiques possibles qu’une solidarité latino-américaine inattendue, renforcée l'année dernière par le scandale des écoutes de Roussef lui fermait graduellement.

 
Toute la vision du leadership étasunien a été illustrée par le thème de ce 7ème Sommet des Amériques, « Prospérité avec équité », manière en fait de refourguer le projet du libre-échangisme total à l'échelle continental, en somme  qu’on reparle encore de la ZLEA, qu'on remette une fois de plus sur le tapis les ambitions du premier sommet de Miami, d'un grand marché continental, fût-ce sous un autre nom alors que de l'autre côté de l'Atlantique, le traité transatlantique se négocie toujours dans le plus grand secret.

Geopolitics of Japan: A New Warrior Benkei Spirit is Needed to Move Closer to China and Russia

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Geopolitics of Japan: A New Warrior Benkei Spirit is Needed to Move Closer to China and Russia

Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times

Since the post-World War Two period it is abundantly obvious that America predominates when it comes to the foreign policy of Japan. Indeed, the relationship, despite having some ups and downs, continues to blossom based on elites in Tokyo being preoccupied with placating Washington when possible. This reality occupies the geopolitical space of Japan despite certain negatives in relation to China and the Russian Federation. Therefore, political elites in Beijing and Moscow keep a close eye on the ambitions of America in Northeast Asia based on utilizing the territorial integrity of Japan.

Of course, nothing is that clear-cut because Japan often tries to boost America based on favorable exchange rates in recent times, helping to preserve the strength of the US dollar, supporting America financially in the area of military support in Afghanistan and Iraq – and in many other important areas. Similarly, Japan maintains a more balanced approach to Middle East issues in relation to Israel and surrounding nations. Therefore, Japan isn’t afraid to say “no” when the time demands but overall it is clear that relations between America and Japan remain extremely potent.

However, the post-World War Two legacy should now be firmly put aside because the changing sands now highlight a robust Russian Federation. This notably applies to the area of foreign policy, energy networks, a powerful military arms industry, space technology, the utilization of the United Nations and an array of other important areas – for example having favorable relations with all major emerging economic powers within BRIC and so forth.

At the same time, it is clear that the Russian Federation could boost Japan dramatically throughout Central Asia, Northeast Asia and the vast space of Eurasia. This notably applies to energy related areas and enabling Japan to foster more powerful relations with nations throughout the “geopolitical space” of the Russian Federation. Indeed, northern Japan and the Sea of Japan economic zone would also gain greatly from improved economic, political and military relations between Moscow and Tokyo.

Therefore, Japan should realize that America doesn’t resemble the loyalty of the esteemed Saito no Musashibo Benkei. Likewise, the geopolitical containment policy of America, with regards to China and the Russian Federation, means that Japan is being dragged into a powerful reality that doesn’t serve the future interests of the land of the rising sun. After all, despite China facing internal dangers in relation to the one-party-state, Tibet and the mainly Muslim regions of Western China (Han migration is altering the demographic landscape of both Tibet and Xinjiang); it still appears that China will continue to grow in influence within the global economy. Therefore, China and the Russian Federation could easily boost Japan in many vital areas and this also applies to stability throughout Northeast Asia.

In another article about Benkei by Modern Tokyo Times it was stated: In Japanese culture, history and art, it is clear that Saito no Musashibo Benkei left a lasting impression and this continues today in modern culture. This legendary warrior monk belongs to the intriguing period of the 12th century in Japan. He was born in 1155 and died in 1189 after serving the famous Minamoto no Yoshitsune … Benkei is famous within Japanese Folklore because of his enormous strength and amazing loyalty.”

Not surprisingly, the warrior class bestowed great admiration towards Benkei based on his strength, loyalty and wisdom. Yet unlike political elites in modern Japan the dynamics of Benkei apply to internal loyalty. This is a far cry from the internal political reality of modern Japan because often this nation placates America even when it creates geopolitical headaches for Tokyo. Therefore, Japan should focus on its loyalty towards itself rather than placating the whims of Washington.

Of course, Japan needs to maintain strong relations with America but these relations should not be detrimental towards China and the Russian Federation. Similarly, within Japan the military of America is not purely negative despite major tensions in Okinawa. For example, America could be deemed to be “a protectionist power” based on the military might of the armed forces of this nation. Likewise, during several devastating earthquakes and the utter havoc generated by the brutal tsunami, then clearly the armed forces of America helped the people of Japan based on bravery and genuine support. Therefore, the geopolitical and military relationship between America and Japan does suit both nations even if changes may occur in the future. However, Japan should not put everything into “one American basket” – therefore growing ties with China and the Russia Federation is in the interest of the land of the rising sun.

The Toshidama Gallery says Benkei: “… was raised by monks who were both religious and military. As a young man he positioned himself at one end of Gojo Bridge and disarmed travelers of their swords. On reaching his 999th sword he fought with a young nobleman, Minamoto no Yoshitsune, who won the battle of the bridge and thereafter Benkei served as his principal retainer. They fought in the Gempei Wars between the Taira clan and their own Minamoto clan.”

However, while the loyalty of Benkei isn’t up to questioning can the same be said about America and Japan relations in the modern world? Also, while Japan is being loyal towards Washington can the same be said about America in the long-term?

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On top of this, would Benkei endanger “the bigger picture” based on an unbalanced relationship with two powerful regional powers? Therefore, while America and Japan will continue to consolidate the current relationship between both nations, this doesn’t guarantee future stability. After all, if China continues to grow in the area of economics then will America jump ship and gradually focus on Beijing being the future essential pivot?

Irrespective of the answer, it appears that Japan should rethink its current foreign policy entanglements based on America’s containment policies towards China and the Russian Federation. Instead, Japan should focus heavily on internal loyalty and adopt a foreign policy based on self-interests, pragmatism and developing closer ties with China and the Russian Federation. If so, then political elites in Beijing and Moscow will take Tokyo seriously even if powerful relations between America and Japan continue.

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_473/Toshihide-Portraits-of-Sansho–Ichikawa-Danjuro-IX-as-Benkei-1893.htm

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_391/Kunisada-Benkei-and-Yoshitsune-fighting-on-Gojo-Bridge.htm

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_237/Kunisada-Portrait-of-Benkei.htm

http://www.toshidama-japanese-prints.com/item_246/Yoshitaki-Benkei-and-Yoshitsune-at-Gojo-Bridge.htm

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Hillary Clinton, avenir du système?

Hillary Clinton, avenir du système?

suivi d'un entretien avec les Antigones

Méridien Zéro a proposé une soirée très féminine puisque la 1ère partie revient avec notre invité Patrick Gofman, secondé par Maurice Gendre, sur l'itinéraire de celle qui devrait sans doute être la championne du parti démocrate aux prochaines élections présidentielles des Etats-Unis et peut-être la première présidente de ce pays. DAns une deuxième partie, nous revenons avec deux membres des Antigones sur le bilan et les perspectives d'action de ce groupe de militantes.

A la barre et à la technique, Gérard Vaudan et Wilsdorf.

Comme d'habitude, cette émission est retransmise par nos mis de RBN et Kebeka Liberata (quoique le serveur de RBN semble moyennement opérationnel...).

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Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2015/03/20/emission-n-226-hillary-clinton-avenir-du-systeme-5586983.html

Vietnam: Que s’est-il passé il y a 40 ans?

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Vietnam: Que s’est-il passé il y a 40 ans?

Le 30 avril 1975 Saigon tombait, les derniers Américains fuyaient le Vietnam, qui était enfin réunifié. La guerre du Vietnam, commencée 30 ans plus tôt lors de la tentative de reconquête française de l’Indochine, se terminait.

Pour les millions de morts de cette guerre, il n’y aura aucune minute de silence, aucune commémoration solennelle, aucun « devoir de mémoire », aucun « plus jamais ça ». C’est vrai qu’il ne s’agissait pas d’un génocide: « simplement » des années de bombardements massifs et de tueries systématiques d’un peuple qui voulait être indépendant. Pourquoi s’en faire pour si peu?

Contrairement au nazisme qui a complètement disparu mais contre lequel on nous « met en garde » tous les jours, le « çà » de la guerre du Vietnam a continué, à travers la politique américaine en Amérique centrale et en Afrique australe et surtout aujourd’hui, au Moyen-Orient. La « guerre à la terreur » a déjà fait plus d’un million de morts et est loin d’être terminée.

Que disent nos grandes consciences morales européennes, celles qui déplorent les morts en Méditerranée par exemple, à ce sujet? Combien d’appels à quitter le navire à la dérive de la politique impérialiste américaine? A faire vraiment la paix avec la Russie et l’Iran? A cesser notre politique d’ingérence perpétuelle et dans laquelle nous ne sommes que les auxiliaires (dans le temps, on disait « laquais ») des Etats-Unis?

A l’époque de la guerre du Vietnam, des dirigeants européens éclairés, comme Olof Palme en Suède et De Gaulle en France prenaient ouvertement position contre la politique américaine. Des intellectuels comme Russell et Sartre mobilisaient l’opinion contre la guerre. Des manifestations avaient lieu même dans des pays comme la France qui étaient éloignés du conflit. Et aujourd’hui? Rien. Lors de la guerre contre le Libye, presque toute l’opinion, en tout cas « de gauche » ou « démocrate » a appuyé cette guerre.

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La fin de la guerre du Vietnam fut la fin d’une époque, celle des luttes de libération nationale qui ont constitué sans doute le mouvement politique le plus important du 20è siècle. En Occident, ce fut le début de la reconstruction de l’idéologie impériale, mais sous le couvert des droits de l’homme. La tragédie des boat people au Vietnam et des massacres au Cambodge à l’époque des Khmers rouges, a permis à l’intelligentsia en France et aux Etats-Unis de se draper dans le manteau de la « solidarité » avec les « victimes », d’oublier toute analyse des causes et des effets (les Khmers rouges n’auraient jamais pris le pouvoir sans les bombardements américains sur le Cambodge) et d’inventer le droit d’ingérence humanitaire de façon à détruire le droit international et la Charte des Nations Unies.

Ce fut la BHLisation des esprits et le début de la « nouvelle gauche », plus ou moins héritière de Mai 68, post et anti-communiste qui a, sur le plan international, pris l’exact contre-pied de l’ancienne gauche: alors que celle-ci défendait le droit international et la coexistence pacifique et était hostile à la politique américaine, la « nouvelle gauche » soutient toutes les « révolutions » et tous les « printemps », indépendamment de leur contenu politique et en ignorant les rapports de force sous-jacents. Seuls comptent les « droits de l’homme », du moins de ceux qui sont mis en avant par les médias.

Aujourd’hui, cette nouvelle gauche, ainsi que la politique américaine, à laquelle elle a servi de paravant idéologique, est dans une impasse totale, tant au Moyen Orient que face à la Russie et la Chine. Quarante ans après la libération du Vietnam, on assiste à de nouveaux lendemains qui déchantent et de nouvelles révisions déchirantes s’imposent. Mais qui osera les faire?

Par Jean Bricmont | 30 avril 2015

Professeur de physique théorique et mathématique, Université de Louvain, Belgique. Auteur de plusieurs articles sur Chomsky, co-directeur du Cahier de L’Herne n° 88 consacré à Noam Chomsky, Jean Bricmont a publié notamment avec Alan Sokal Impostures intellectuelles (1997), À l’ombre des Lumières avec Régis Debray (2003) et Impérialisme humanitaire (2005). Son dernier ouvrage : La République des censeurs. Editions de l’Herne, 2014

Source: http://arretsurinfo.ch/que-sest-il-passe-il-y-a-40-ans/