De l’orient tantrique au club des seigneurs, en passant par l’hermétisme et le spiritualisme masqué, nombreux sont les sujets de réflexion de Julius Evola. Mais il est des caractéristiques que l’on retrouve dans chacun de ses écrits, donnant à l’ensemble de son œuvre une certaine unité : une compréhension particulière de la magie, l’aspiration à des altitudes inconnues …
« L’homme dont nous allons tracer le portrait tenta de suivre la voie d’un karma yogi, c’est-à–dire qu’il choisit l’action comme voie de réintégration spirituelle : l’action conforme au Dharma (la Norme Universelle). Il a toujours dit: « René Guenon fut mon maître », c’est pourquoi nous envisagerons son oeuvre en rapport avec celle de Guénon, et cela d’autant que, dans son testament, fondant l’association qu’il a laissé, Evola précise ainsi le but visé: « Défendre les valeurs traditionnelles au sens où l’entendait René Guénon, Julius Evola et d’autres auteurs de même doctrine ». Même si nous devrons nous opposer à lui, ce sera donc dans cette sienne optique. « Je ne me suis pas borné à exposer les doctrines traditionnelles, j’ai cherché quels pouvaient être leurs aboutissements dans la réalité » dit-il, en entendant par là « dans l’action « . « J’ai donc cherché les conséquences à tirer des doctrines traditionnelles dans le sens d’une organisation sociale et politique de l’État », et aussi, avec plus de succès selon nous, dans le sens d’une éthique et d’une pratique pour l’homme traditionnel contemporain. Cette volonté d’engagement a conduit Evola à travailler de concert avec les divers mouvements fascistes de ce siècle. Cet aspect de sa vie, indissociable de son oeuvre, est problématique et, pour cette raison, nombre de « spiritualistes » n’osent pas l’aborder ou la déforment. Cette couardise ne sera pas nôtre : l’oeuvre mérite d’être connue, les questions qu’elle pose doivent l’être, et si les réponses ne nous satisfont pas toujours, il nous faudra en trouver de meilleures.
[…]
[…] Il semble qu’il ait dirige lui-même sa formation humaine très tôt et très indépendamment: on ne sait d’ailleurs pratiquement rien de son enfance. Il fit des études techniques et mathématiques qui le menèrent au titre d’ingénieur mais, s’il en garda une tournure d’esprit « scientifique » (à ne pas confondre avec « matérialiste »), il ne pratiqua jamais, pour des raisons éthiques délibérées. L’attitude anti–bourgeoise, qui est l’un des traits marquants de sa personnalité, semble avoir été précoce. Il en est de même de son caractère guerrier, puisqu’il « s’engage peine âgé de 20 ans et qu’il prend part à la première guerre mondiale en tant que sous-lieutenant d’artillerie sur le plateau d’Asiago » […] Chez lui, la pensée et l’action se développèrent toujours conjointement, ainsi, deux ans avant son engagement, il commença à écrire des poèmes en italien et en français (outre le grec et le latin, il maîtrisait parfaitement les principales langues européennes, ce trait dénote aussi la précocité de son européanisme, qui devait se développer dans le cadre d’une vision impériale). Parallèlement à la poésie, il pratiqua la peinture abstraite. Ce fut sa période « Dada »: il fut en effet, à l’époque, l’un des représentants italiens du mouvement : « J’ai adhéré à ce mouvement comme mouvement limite, et non pas comme mouvement artistique. Si l’on était sérieux, on ne pouvait en rester là. A partir de 1922, je me suis séparé des dadas » […]
Alors commença ce qui fut appelé sa « période philosophique » (1923-1927). II publia deux ouvrages sur « l’individu absolu », dont « la Théorie et la Phénoménologie de l’individu absolu », qui reflètent certaines idées de Nietzsche, Weininger et Michelstädter. II en dira finalement: « Je ne conseillerai à personne de les lire tant ils sont écrits en jargon universitaire ». […]
PREMIER APERCU SUR L’ORIENT TANTRIQUE
En 1926 parut: « L’homme en tant que puissance ». C’est un premier essai qui, bien des fois repris, donnera en 1949 « Le yoga tantrique, sa métaphysique, ses pratiques ». Evola s’ouvre à l’Orient, en l’occurrence à la tradition hindoue, et cela est d’autant plus intéressant que l’orient d’Evola n’est pas le même que celui de Guénon, il s’agit essentiellement de doctrines émanant de la caste des ksatriyas, la caste guerrière, et par cet aspect on trouve quelque chose qui consonne remarquablement avec l’ancienne tradition occidentale: il s’agit aussi de science « magique ». Prévenons tout de suite une équivoque possible : ce qu’Evola nomme magie n’a pas grand-chose à voir avec ce que désigne le mot dans le langage courant actuel. […]
LE SPIRITUALISME DEMASQUE ET LA QUESTION DU CHRISTIANNISME
Prolongeant les oeuvres équivalentes de Guénon, il fait paraître en 1932 « Masques et visages du spiritualisme contemporain ». Le grand intérêt de cet ouvrage vient de ce qu’il aborde certains aspects du spiritualisme contemporain que Guenon n’avait pas analysés. […]
REVOLTE ET REVOLUTION TRADITIONNELLE
En 1934, Évola publia « Révolte contre le monde moderne ». Ce livre est considéré par ses disciples comme le plus important. Lorsque, du point de vue des idées, on se questionne sur la valeur de l’apport d’Evola, cette oeuvre, finalement, se dégonfle un peu. Elle présente l’intérêt d’une fantastique érudition retraçant l’histoire du point de vue d’une vision traditionnelle cyclique. De nombreux aspects du monde moderne y sont envisagés, que Guénon n’avait pas soulignés: aspects qui, sans être fondamentaux, méritaient d’être si remarquablement analysés. Le style est fort et, pourrait-on dire, vengeur. Mais, à notre point de vue, ce livre est entaché de cette idée, qui s’affirmera plus encore dans le suivant, que la caste noble est supérieure à la caste sacerdotale. La seule question qui nous intéresse est celle-ci: la connaissance est-elle supérieure à l’action, oui ou non? Si non, l’action ne peut plus se distinguer de l’agitation. Si oui, le spirituel est supérieur au guerrier, il convient alors qu’une civilisation traditionnelle reflète cette hiérarchie et peu importe que le spirituel et le temporel soient aux mains d’un même homme ou aux mains d’hommes différents, reliés hiérarchiquement. Ceci étant établi, l’importance qu’Evola a pu attacher à cette question reste problématique et la façon dont elle est abordée aussi. Dans « la Crise du Monde Moderne », c’est le monde moderne qui est en crise, non celui qui s’y oppose: si une révolution, au sens strictement étymologique, peut être traditionnelle, ce ne saurait être le cas d’une révolte.
Quoi qu’il en soit de ces critiques, » Révolte contre le Monde Moderne » est un livre à lire, c’est probablement le plus important livre de « métaphysique de l’histoire » qui soit. […]
L’EPEE DE LUMIERE ET LE CHEVALIER D’OCCIDENT
En 1937, dans « Le mystère du Graal et l’idée impériale gibeline », Évola apporte une nouvelle contribution importante à la restauration doctrinale de la tradition occidentale. Malheureusement, et encore une fois, il fausse en partie l’idée civilisatrice traditionnelle. Toute l’argumentation d’Evola consiste à dire que l’Église, en développant les valeurs d’une religiosité féminine, mystique, passive face au monde spirituel se révèle être inférieure à la tradition du Graal, qui représente l’idéal chevaleresque. Mais l’argument est spécieux car, si cette démonstration va de soi, elle ne permet pas d’en conclure que la contemplation puisse être au-dessous de l’action. La Chevalerie est supérieure parce qu’elle est plus profondément spirituelle, et non parce qu’elle manie les armes: quant à l’Église, tant qu’elle ne consiste qu’en un exotérisme religieux, elle ne représente pas la pure autorité spirituelle, elle n’est qu’un pouvoir religieux. Si bien que, si l’Église et la Chevalerie étaient vraiment ce qu’en dit Evola il faudrait dire que la Chevalerie est supérieure à l’Église parce qu’elle est plus spirituelle et non dire que le guerrier est supérieur au contemplatif. Tout ce qu’apporte Evola dans l’affaire c’est une fâcheuse équivoque, car, une fois posé que le guerrier est au-dessus du prêtre, il se laisse aller à considérer toute éthique guerrière comme potentiellement porteuse d’une plus haute spiritualité que le Christianisme ; de là découle l’erreur de son « action politique ».
Quoi qu’il en soit, ce livre se pose comme « une étude sérieuse et engagée sur le Graal et le gibelinisme « , ce qu’il est, incontestablement. […]
LA CHUTE DU CLUB DES SEIGNEURS
Cette même année 1937, il publia « Le mythe du sang » en rapport très étroit avec les doctrines racistes allemandes. Certes, dans cet ouvrage, et dans celui qui suivra en 1941 «Synthèse des doctrines de la race », Evola s’oppose aux idées racistes matérialistes d’un Rosenberg et leur substitue l’idée d’une race de l’esprit » dans laquelle la race physique n’est qu’un élément d’une vaste équation: « L’idée d’une race allemande – dit-il – est une absurdité ». « Mais -dit Guénon de ce livre – le mot même de race nous parait être employé d’une façon assez impropre et détournée car au fond, c’est bien plutôt de caste qu’il s’agit en réalité… alors pourquoi parler encore de « race », si ce n’est par une concession plutôt fâcheuse à certaines idées courantes, qui sont assurément fort éloignées de toute spiritualité? ». En 1941, et toujours dans le même genre d’équivoque, Evola publia « La doctrine aryenne de lutte et de victoire « . […]
Pour situer historiquement son action, précisons qu’il fut très proche des milieux germaniques conservateurs et aristocratiques qui se réclamaient du « prussianisme et cultivaient la nostalgie des chevaliers teutoniques ». « Himmler – continue Evola -me portait un intérêt particulier » ainsi que « le baron von Gleichen, dont j’étais un ami intime » et qui était lui-même le chef du « club des seigneurs ». « Je connaissais en outre intimement le chancelier von Pappen et, en Autriche, Karl Anton von Rohan, dans ce milieu opposé au « populisme dictatorial » du national socialisme ». Voici ce qu’il en fut en Italie du côté fasciste: « Au tout début de la guerre, Mussolini lut ma « Synthèse d’une doctrine de la race » et me fit chercher pour me féliciter et me demander de collaborer avec lui -Mais Duce, je ne suis pas fasciste- car je n’ai jamais été d’aucun parti… » En fait, il travailla, comme écrivain et comme conférencier en Italie, en Allemagne et en Autriche, à la formation doctrinale de certains milieux proches du pouvoir. […]
LA GRANDE LIBERATION DU PRINCE SIDDHARTA
Très étonnamment, au milieu de tout cela, Evola publia en 1943 « la Doctrine de l’Éveil, essai sur l’ascèse bouddhique ». Le fait que ce livre essentiel et vraiment spirituel ait été publié au coeur de cette période truffée d’erreurs logiques et de drames montre que la personnalité et l’oeuvre d’Evola sont très difficiles à aborder. II existe le double risque d’adhérer à certaines voies d’action sous prétexte qu’elles ont été formulées par un homme dont la doctrine est souvent transcendante et de repousser une doctrine dont l’action qui prétend en découler s’est par trop évidemment fourvoyée.
[…]
L’ASCENSION SOLITAIRE OU LE SOUFFLE LIBRE DE L’ESPRIT
Dans un appendice sur « les limites de la régularité initiatique », Évola reconsidère les notions guénoniennes sur l’initiation dans une optique qui nous parait aussi indispensable qu’intéressante. « Contre le schéma guénonien en lui-même il n’y aurait pas grand-chose à objecter », dit-il, tout en soulignant malicieusement le « caractère presque bureaucratique de cette régularité ». Néanmoins sa critique porte sur plusieurs points. D’abord sur les « débouchés »: « Le Compagnonnage est une organisation initiatique résiduelle d’origine corporative, de portée fort restreinte et d’ailleurs limitée à la France »; « La Franc–Maçonnerie moderne est l’un des cas d’organisation dont l’élément vraiment spirituel s’est « retiré » et chez lesquels le « psychisme » restant a servi d’instrument à des forces ténébreuses, pour qui s’en tient au principe de juger de l’arbre à ses fruits »; quant au « christianisme, c’est une tradition mutilée en sa partie supérieure », toutes choses nous semble-t-il indéniables; ce qui permet à Evola d’ironiser, peut-être un peu facilement,sur les « rares allusions des premiers siècles chrétiens de notre ère ou de certains rites de l’Église grecque orthodoxe à la chasse desquels sont partis certains guénoniens ». Outre ces problèmes pratiques, Évola affirme: « La continuité – « des influences spirituelles » – est illusoire lorsque n’existent plus de représentants dignes et conscients d’une chaîne initiatique donnée ».Il se propose d’éviter deux écueils: d’une part, les fantasmes auto-initiatiques à la Steiner qui ne font qu’appliquer au « domaine de l’esprit l’idéal américain du self made man » et, d’autre part, « une conception proche de celle du – « péché originel » -selon laquelle l’homme, irrémédiablement taré, ne pourrait rien par lui-même ». […]
LE VISIONNAIRE FOUDROYE
« Il fut blessé à Vienne d’un éclat d’obus dans la colonne vertébrale vers les derniers jours d’avril 1945 au cours d’un bombardement aérien soviétique. A partir de cette date il resta paralysé des deux jambes sans aucun espoir de guérison » […]
UN EXPOSE DE LA VRAIE DOCTRINE TRANTRIQUE
C’est en 1949 qu’Évola reprit ses publications avec « Le yoga tantrique, sa métaphysique et ses pratiques », livre qui développait le premier essai de 1926. » S’il advenait un jour -écrit Jean Varenne à propos d’Evola et de Guénon que fussent éditées les oeuvres complètes de ces deux seigneurs de la pensée, on verrait à quel point elles représentent les deux visages d’un seul et même mouvement ». « L’Homme et son devenir selon le Védanta » et « le Yoga Tantrique » illustrent parfaitement ce propos. […]
LES HOMMES AU MILIEU DES RUINES
En 1951 il publie un livre au titre évocateur de son sentiment « Les hommes au milieu des ruines ». Il s’agit, comme pour faire le point d’une action passée, de poser les principes d’une reconstitution européenne traditionnelle. Sont envisagées les notions de révolution traditionnelle, d’autorité, de hiérarchie et d’état organique. Evola y développe aussi d’intéressantes considérations sur l’économie moderne et les corporations, sur la stratégie de la guerre occulte et sur le problème de l’explosion démographique. La doctrine y est solide, mais lorsqu’il s’agit de désigner le milieu humain propre à servir de moteur à un tel mouvement, la solution apparaît presque débile: en étant à peine méchant, on pourrait penser qu’un recyclage métaphysique de quelques divisions de parachutistes nourrirait l’espoir d’Evola.
METAPHYSIQUE DU SEXE
Fruit d’une fabuleuse érudition, cet ouvrage parut en 1958. Évola commence par l’indispensable nettoyage d’un terrain qui est loin d’être « vierge ». « Ce n’est pas l’homme qui descend du singe par évolution, mais le singe qui descend de l’homme par involution ». […]
Ceci posé, la doctrine traditionnelle s’épanouit: « de la fréquentation, même sans contact, d’individus des deux sexes, naît, dans l’être le plus profond de l’un et de l’autre, une énergie spéciale ou « fluide » immatériel, appelé « tsing ». Celui-ci dérive uniquement de la polarité du ying et du yang ». Cet enseignement de la tradition chinoise se trouve confirmé par Swamy Shivananda Sarasvati: « La semence est une énergie dynamique qu’il faut convertir en énergie spirituelle (ojas) ». Cette opération, qui va à contresens de l’écoulement nature! des forces, « est appelée viparîta-karanî (opération de l’inversion) ». « Un homme n’aime pas une femme parce qu’elle est belle »; Evola, reprenant une idée connue dit: « Il aime parce qu’il aime, au–delà de toute logique, et précisément ce mystère révèle le magnétisme de l’amour ». « Le substratum du sexe est super-physique, il a son siège dans ce que, avec les Anciens, nous appelons l’âme du corps — »le corps subtil » – « . « Le sexe qui existe dans le corps, existe aussi et d’abord dans l’âme et, dans une certaine mesure, dans l’esprit même ».
[…]
CHEVAUCHER LE TIGRE
Avec « Chevaucher le tigre », en 1961, Evola fait oeuvre vraiment originale. I! pousse jusqu’à !’extrême ses audaces de pensée et formule un guide de conduite pour l’homme qui doit vivre dans un monde où tout hurle à la face du ciel et qui, refusant de « hurler avec les loups » veut faire de leurs cris une musique pour son âme. […]”
Les carnets du yoga, n°43, novembre 1982, pp. 2-26.




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After leaving Russia, the Roerichs and their two sons had first gone to Scandinavia, then made their way to England, eventually arriving on the shores of America. But the United States was not their ultimate destination. Their actual goal was India. For some years after 1917, India – the Raj – was closely maintained by the British who were constantly on guard against infiltration by Russian Bolsheviks bringing their inflammatory thoughts of revolution. The Roerichs were clearly on the list of those not wanted. In time, the way did open for them to enter India and although they never knew it, they were continually kept under surveillance. This fact accounts for many of their hardships. 





On sait ce que Guénon pensait de l’occident et de sa mission civilisatrice. On va rappeler le grand hindouiste de Ceylan Coomaraswamy (s’il voyait ce qu’on a fait de son île…) qui écrivait vers 1945 :
« M. Brailsford objecte que «les seuls obstacles à l’accroissement du commerce intérieur sur une échelle gigantesque sont la pauvreté des villages et l’autarcie qui est propre à leurs plus anciennes traditions... Il existe encore maint village, où les artisans héréditaires, qui servent pour une ration de grains ou quelques arpents de terre franche, tisseront les étoffes dont il aura besoin, forgeront ses houes et tourneront ses pots». Malheureusement, «l’accroissement du commerce intérieur sur une échelle gigantesque » n’est aucunement l’une de nos ambitions principales. Nous tenons encore (avec Philon, De Decalogo, 69) pour vérité patente que l’artisan est de valeur supérieure au produit de son métier, et nous avons conscience que c’est avant tout dans les sociétés industrielles que cette vérité est ignorée. »
« Qu’avez-vous exactement à nous offrir, vous qui êtes si pénétrés de votre «mission civilisatrice»? N’êtes-vous point étonnés «qu’il n’y ait plus de peuple dans toute l’Asie qui ne regarde l’Europe avec crainte et soupçon», comme l’a dit Rabindranath Tagore, ou que nous redoutions la perspective d’une alliance des puissances impérialistes dont la «Charte de l’Atlantique» ne devait pas s’appliquer à l’Inde et ne s’appliquera pas à la Chine si on peut l’éviter? »







Dans le monde d’avant 1968, point de photographie du Président de la République française enlacé par deux jeunes hommes noirs, torses nus ; encore moins de plug anal géant défigurant la très distinguée place Vendôme à Paris. Et s’il n’y avait que cela…
Il partage ses activités littéraires entre deux passions :


Jocho Yamamoto a « écrit » le traité Hagakure au début du siècle des Lumières, quand la crise européenne bat son plein. On passe en trente ans de Bossuet à Voltaire, comme a dit Paul Hazard, et cette descente cyclique est universelle, frappant France, Indes, catholicisme, Japon. J’ai beaucoup expliqué cette époque : retrouvez mes textes sur Voltaire ou sur Swift et la fin du christianisme (déjà…). Le monde moderne va se mettre en place. Mais c’est ce japonais qui alors a le mieux, à ma connaissance, décrit cette chute qui allait nous mener où nous en sommes. On pourra lire mes pages sur les 47 rônins (que bafoue Yamamoto !) dans un de mes livres sur le cinéma. Le Japon, comme dit notre génial Kojève, vit en effet une première Fin de l’Histoire avec cette introduction du shogunat et ce déclin des samouraïs, qui n’incarnèrent pas toujours une époque marrante comme on sait non plus. Voyez les films de Kobayashi, Kurosawa, Mizoguchi et surtout de mon préféré et oublié Iroshi Inagaki.
On pourra rappeler de belles analyses sur le roi Lear. On passe au métier de roi, dans la pièce de Shakespeare comme à la cour du roi de France (dixit Macluhan bien sûr au début de sa trop oubliée galaxie). Voyez aussi le Mondain de Voltaire.

« Quand la mémoire des premières races se sentit surchargée, quand le bagage des souvenirs du genre humain devint si lourd et si confus que la parole, nue et volante, risqua d’en perdre en chemin, on les transcrivit sur le sol de la façon la plus visible, la plus durable et la plus naturelle à la fois. On scella chaque tradition sous un monument. » Ainsi Victor Hugo évoque-t-il le premier passage d’une ère d’oralité à un âge où l’architecture devient « le grand livre de l’humanité ». Souvenons-nous cependant de la parole biblique concernant la pierre que les bâtisseurs ont écartée et qui est justement la pierre d’angle. Le risque de « perdre en chemin » un élément essentiel deviendrait-il réalité dès que s’élèvent les premiers menhirs celtiques que l’on retrouve « dans la Sibérie d’Asie » ou « les pampas d’Amérique » ?
Le thème du Graal est l’équivalent païen, au sens noble du terme, de la pierre d’angle biblique rejetée par les bâtisseurs. Énigmatique demeure à mes yeux cette phrase de René Guénon : « Le Graal ne peut être qu’un zodiaque. » Mais je suis convaincu que, pour déchirer le voile qui recouvre le mystère des origines, pour retrouver ce « grain d’or » dont parle l’astronome Kepler (1571 – 1630), il faut emprunter la voie de l’astrologie, domaine impensé de notre mouvance intellectuelle (du moins à ma connaissance), art antique vénérable raillé par La Fontaine et Voltaire, discipline dévoyée depuis quatre siècles, hormis quelques soubresauts : le marquis de Boulainvilliers (1658 – 1722), une école française aux alentours de 1900 (Caslant, Choisnard, Boudineau), une école belge (avec Gustave-Lambert Brahy comme figure de proue), les travaux plus récents de Gauquelin et Barbault (tous deux nés en 1920). Si le Graal est un vase, ce n’est pas exclusivement parce que Joseph d’Arimathie y a recueilli le sang de Jésus crucifié, mais c’est, par-delà sa dérivation chrétienne, par son identification plus générale à un récipient recueillant la pluie des influences cosmiques. Cet élargissement de la signification du Graal s’inscrit, soit dans la « Préhistoire partagée (Raphaël Nicolle) » des peuples indo-européens, soit dans une proto-histoire plus ample, ainsi qu’en témoigne le rapprochement d’Hugo entre les pierres levées d’Europe occidentale et celle de l’Asie sibérienne et de l’Argentine.
Meanwhile for the liberal, the reason that the radical displays its creation of the human will which aspire for absolute freedom.








Il primo di questi è per l’appunto, il non saper leggere i segni, perché in fondo ad essi non crediamo affatto. Invero, ogni cosa nell’Universo Creato è segno, o per meglio dire, simbolo, di qualcos’altro. Questa è certezza di ogni Sapienza Tradizionale, anche e soprattutto di quella cristiana. La Storia, d’altro canto non è semplice successione di eventi, bensì Storia Sacra che si svolge dall’alfa all’omega secondo un superiore disegno di Provvidenza. Pertanto all’uomo il cui intelletto non è ancora stato sigillato non possono sfuggire i segni che continuamente essa ci presenta. Solo un’opera di cultura può colmare tale ignoranza e portare ad un primo risveglio dei sensi interiori.
« En nous rapprochant de l’Occident,… le VIe siècle fut le point de départ de la civilisation dite « classique », la seule à laquelle les modernes reconnaissent le caractère « historique », et tout ce qui précède est assez mal connu pour être traité de « légendaire », bien que les découvertes archéologiques récentes ne permettent plus de douter que, du moins, il y eut là une civilisation très réelle ; et nous avons quelques raisons de penser que cette première civilisation hellénique fut beaucoup plus intéressante intellectuellement que celle qui la suivit, et que leurs rapports ne sont pas sans offrir quelque analogie avec ceux qui existent entre l’Europe du moyen âge et l’Europe moderne. »
Et Tchouang-Tseu :
Le développement intellectuel, administratif et bureaucratique est cause de la décadence. Tchouang-Tseu :
