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mardi, 21 septembre 2021

Sur le speed-liberalisme et la gauche édulcorée

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Sur le speed-liberalisme et la gauche édulcorée

Diego Chiaramoni

Source: https://posmodernia.com/sobre-el-liberalismo-speed-y-la-izquierda-edulcorada/

Gabriel Marcel avait l'habitude de dire que la mode est la cousine germaine de la mort. Les avant-gardes, au-delà de la force impérative avec laquelle elles font irruption sur la scène artistique ou politique, portent toujours le germe de leur propre disparition. Les noms et les œuvres qui perdurent dans le temps survivent en raison du germe de vérité ou de beauté qu'ils portent et non pour le simple fait d'avoir été avant-gardistes. Lorsque l'on échange des idées avec le progressiste moyen, dans le scénario imposé du politiquement correct et en tenant compte des susceptibilités à fleur de peau, les seuls contre-arguments que l'on entend sont les suivants: "vous êtes arriérés", "les choses changent", "retournez au Moyen Âge", etc.

Nous pensons qu'il doit être vraiment triste de militer pour les idées d'aujourd'hui, sachant qu'elles n'ont aucune densité ontologique autre que leur nouveauté et que le simple passage du temps les pulvérise. Pourquoi mettre tant d'énergie à militer aujourd'hui pour quelque chose qui ne vaudra plus rien ? Bien sûr, c'est là le cœur du problème: les vérités ont à voir avec l'incarnation des valeurs et non avec le relativisme de l'époque; une femme sort de chez elle sans porter de jupon, mais lorsqu'elle croise un voisin, elle le salue quand même par un "bonjour". C'est la différence entre une marchandise soumise au temps et une valeur.  

La scène politique actuelle (et la métapolitique, comme le gaucho Alberto Buela aime à le dire dans notre aréopage), semble être déchirée entre deux positions: a) le libéralisme de la vitesse (le speed-liberalism), dont les nouveaux visages prennent le nom de "libertaires", et b) la gauche édulcorée, qui reprend certaines vieilles idées et les nouveaux chants des sirènes du progressisme moral. Analysons brièvement les deux positions:

speed-unlimited-energy-drink-boisson-energisante-taurine-1131516z0-00000075.jpgLe speed est une boisson énergisante très répandue chez les jeunes. La combinaison d'éléments chimiques tels que la caféine et la taurine donne au buveur (selon la publicité), concentration et performance. Le nouveau visage du libéralisme semble assumer les effets "bénéfiques" de cette boisson. Dans tous les débats publics, ses partisans affichent la musculature de leurs idées: culte de la liberté individuelle, bonté du capitalisme, mépris de la plèbe et réalisation de soi comme but suprême. Dans notre pays (nous faisons référence à l'Argentine), on a inventé deux caractéristiques que, noblesse oblige, nous pensons qu'il est important de souligner. D'une part, l'impudence vertueuse de gifler la classe politique qui infeste le Congrès, la Maison du gouvernement et les enceintes gouvernementales. En revanche, certains de ses représentants de renom ont défendu les valeurs de la famille, de la vie et de l'éducation sans myopie idéologique. De plus, face à la question de l'avortement, ces mêmes représentants ont élevé la voix face au silence pusillanime de nombreux "pasteurs" lâches.

Le problème de ce nouveau visage du libéralisme peut être résumé en trois points fondamentaux, à savoir:

A) Le culte de l'individualisme, conséquence logique du modèle d'homme adopté par la doctrine libérale. Cette vénération de l'individu au détriment du bien commun entraîne une rupture avec la notion de communauté, qui est la sphère de valeurs où la personne humaine trouve refuge et acquiert progressivement maturité pour l'épanouissement de son propre potentiel. Juan Perón l'a bien exprimé dans son texte de clôture du Congrès de philosophie tenu à Mendoza, en Argentine, en 1949, lorsqu'il a déclaré: "Personne n'est épanoui dans une communauté qui ne l'est pas".  Il est vraiment étrange que le libéralisme défende en même temps la liberté individuelle inviolable de la chambre et les valeurs morales de la vie commune. Depuis quand le libéralisme est-il le garant de l'orthodoxie morale du peuple ? Quand la vertu ne se cultive pas dans la solitude, elle ne peut pas non plus être le mortier de la vie communautaire, jamais cet homo duplex du libéralisme n'a conquis le paradis terrestre qu'il promettait.

B) Le capitalisme en tant que bienfaiteur de l'humanité, conséquence de son culte de l'argent comme bien suprême de la vie humaine. Le libéralisme dans sa version speed-libertaire analyse la réalité à partir d'une reductio à l'économie et en cela, ils sont solidaires de la doctrine à laquelle ils prétendent s'opposer: le matérialisme marxiste. La personne, élément substantiel de la communauté, est bien plus que ce qu'elle achète ou mange; elle est une hiérarchie de valeurs dans la complexité de sa vie spirituelle; elle est liberté, drame et désir de sens. Dans son culte du capital, le libéralisme impose un faux principe: le capitalisme assure une vie équilibrée, et de la même manière qu'il se répand et triomphe dans la société nord-américaine ou nordique, par propriété transitive, il doit aussi triompher en Argentine, au Mexique ou en Espagne. Bien sûr, le libéralisme ne comprendra jamais l'élément religieux qu'il porte dans son ADN, c'est-à-dire qu'il est le fruit de la Réforme qui, à l'aube de la Modernité, a fracturé l'unité spirituelle de l'Europe. Le capital semble être la forme ultime de la subjectivité moderne. Notre ethos culturel hispano-américain est réfractaire à cet esprit, car il existe une chose appelée idiosyncrasie, ou mieux encore, le profil spirituel des peuples, qui prend racine dans les trois éléments qui donnent naissance à ce que les Romains appelaient genius loci : le climat, le sol et le paysage. Les idéologies importées n'ont jamais contribué à la croissance d'un peuple, tout simplement parce que personne ne grandit à partir de ce qu'il n'est pas [1].

C) L'idée vacillante de la liberté, dépourvue de vision métaphysique. L'énergique libertaire de ces temps-ci pousse son cri sacré qui dit "Vive la liberté" ! Et à quoi se résume cette liberté ? C'est que chaque individu ne doit pas voir ses idées, et encore moins son porte-monnaie, mis sous contrôle. Bien sûr, mais la liberté est plus profonde, c'est un don qui appartient au domaine de l'esprit et qui est ordonné au bien. "Eh bien", dira le libertaire, "c'est du platonisme, et ici c'est l'Évangile selon Milton Friedman". L'autorégulation de l'homme par sa raison est aussi utopique que le paradis marxiste d'une société sans classes. Derrière la richesse d'un individu ou d'un État, il n'y a pas toujours un passé sans tache. Celui qui a entrevu, avec ironie et lucidité, les dessous cachés de cette doctrine est le prêtre Castellani, qui, se référant au libéralisme d'antan, qui, comme celui d'aujourd'hui, consistait en une sorte d'élan de jeunesse face à une foule de choses qui devaient mourir, lançait lui aussi le cri "Vive la liberté". Ce qu'ils ne savaient pas, dit Castellani, c'est que derrière cette Liberté dorée et rose du libéralisme, il y avait d'abord une erreur, puis une fiction, puis une hérésie; l'erreur de la liberté du commerce, la fiction de la souveraineté du peuple, et l'hérésie de la Religion de la Liberté - opposée à la religion du Christ mais dérivée de celle-ci" [2].

Voilà pour le nouveau visage du libéralisme, le speedisme libertaire. Face à cela, il existe une autre espèce, phénoménologiquement plus difficile à aborder bien que basique dans son déploiement militant: la gauche édulcorée. Lorsque la gauche n'était pas animée par une préoccupation sociale sincère, son moteur intime était le ressentiment. Le ressentiment est un phénomène psychique qui tire sa force de l'impuissance face à la valeur qu'il ne peut imiter et de la rébellion contre le réel qu'il ne peut changer ; c'est pourquoi le ressentiment est une "auto-intoxication psychique", comme l'a brillamment défini Max Scheler (3).

Avec la lente progression du capitalisme dans le monde, la gauche a progressivement perdu son sujet historique, le prolétaire en tant qu'acteur de la révolution, et dans cette éclipse, sa force vitale, sa "mystique", s'est également obscurcie. La "révolution" devait alors se faire par d'autres moyens et la gauche a opté pour la culture. Bien sûr, ce qui était au départ une contre-culture est progressivement devenu le bouffon le plus grotesque de l'oligopole financier international. La gauche actuelle, édulcorée, comme nous l'avons appelée, ne rougit même pas de parler de sa vocation anti-impérialiste et, en même temps, de prendre en charge toutes les causes des maîtres du monde. Et pourquoi cela? Parce que le ressentiment rend aveugle. Quelle différence entre cette gauche qui milite pour la mort prénatale et ce poète exalté, peut-être le meilleur de toute sa génération, Miguel Hernández, lorsque, dans les vicissitudes de la prison et de la mort, il s'accrochait à la vie qui grandissait dans un ventre: "sauf ton ventre, tout est sombre, sauf ton ventre, clair et profond".  Celui qui l'a vu avec des yeux aiguisés et une écriture fourchue, c'est Francisco Umbral, le meilleur chroniqueur espagnol des dernières décennies du XXe siècle et au-delà, car aujourd'hui encore, ce Paco continue de s'épanouir chez ceux qui imitent son style. Dans un article mémorable et polémique, prenant comme toile de fond les échos de la chute de l'URSS, Umbral, dans les pages d'El Mundo a écrit :

"Ici, en Occident, nous sommes très fiers de nos corruptions démocratiques, nous vivons quotidiennement la fagoterie d'une liberté qui n'est pas la liberté et nous pensons avoir fait la révolution parce que les homosexuels s'embrassent déjà sur la Gran Vía et la Cinquième Avenue à New York, mais pour moi, il est plus urgent de désencombrer la Gran Vía et la Cinquième Avenue des mendiants, des ressortissants du tiers-monde, des aveugles, des chômeurs avec des moignons et des pancartes et de faire quelque chose de vraiment social et juste avec eux" [4]. 

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La sincérité brutale d'un socialiste sentimental. De ces socialistes qui remplissaient les cafés de poésie, il ne reste rien d'autre qu'un casting de marionnettes progressistes au service de l'atomisation des peuples. 

Nous pensons que la vieille dialectique entre la gauche et la droite est désormais obsolète et que le labyrinthe peut être surmonté par le haut. Aujourd'hui, c'est l'identité contre le mondialisme, c'est la dignité du pain bien mérité et une table austère mais heureuse. Et nous croyons, parce que nous prêchons la dignité de la personne, ni le sujet sans visage ni le culte individuel de son propre ego, parce que nous croyons en une tradition qui ne vénère pas les cendres - comme disait Chesterton -, mais vit dans le désir de maintenir le feu allumé.

Notes:

[1] Voir : Jean-Paul II. Centesimus annus (1991)

[2] Leonardo Castellani. Essence du libéralisme. Ed. Nuevo orden, Buenos Aires, 1964 : p. 7.

[3] Voir : Max Scheler : El resentimiento en la Moral. Espasa-Calpe, Buenos Aires, 1938.

[4] Francisco Umbral. Los placeres y los días. El Mundo : 14/01/1992.

 

Les Etats-Unis s'orientent vers le Pacifique et contre la Chine: l'Europe demeure dans l'obscurité.

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Les Etats-Unis s'orientent vers le Pacifique et contre la Chine: l'Europe demeure dans l'obscurité

Enric Ravello Barber

Ex: https://www.enricravellobarber.eu/2021/09/estados-unidos-se-desplaza-al-escenario.html#.YUjJjX06-Ul

Les États-Unis renforcent leur puissance dans le Pacifique en créant une alliance militaire anti-chinoise avec le Royaume-Uni et l'Australie. La tension dans la zone Pacifique entre les deux grandes puissances mondiales (la Chine et les États-Unis) a gagné en intensité ces dernières semaines, avec un regain de tension sur une question qui oppose Washington à Pékin depuis des décennies : la souveraineté de l'île de Taïwan, que la Chine revendique comme son propre territoire et sur laquelle Pékin a fixé une date limite pour son incorporation complète, 2049, année du centenaire de la proclamation de la République populaire de Chine.

Il ne s'agit pas d'une décision majeure de l'actuel président Joe Biden, mais simplement de la poursuite d'une politique déjà annoncée par Obama : le centre géostratégique du monde se déplace vers le Pacifique et les États-Unis s'installent sur la nouvelle grande scène de la politique mondiale. Selon Barack Obama lui-même, 60% de la flotte de guerre américaine devait être située dans l'océan Pacifique.

L'alliance militaire AUKUS (Australie + Royaume-Uni + États-Unis) correspond parfaitement à la recherche par les États-Unis d'alliés dans la région pour contrebalancer la puissance chinoise. Logiquement, ses premiers et plus fidèles alliés seront recherchés dans le monde anglo-saxon (1). L'Australie a dû choisir entre son premier allié commercial (la Chine) et son premier allié militaire (les États-Unis), avec lesquels elle entretient des liens culturels et ethniques déterminants, liens qu'elle partage avec la "mère patrie" britannique commune.

Cette alliance dans le Pacifique comprend déjà - suivant la même logique de recherche d'alliés - le Canada et la Nouvelle-Zélande (les "Five Eyes"), qui sont susceptibles de rejoindre l'alliance militaire dans un avenir proche.  Dans la stratégie américaine, cela représente une nouvelle étape clairement définie dans sa stratégie: l'abandon de l'Europe occidentale. Les scénarios ont changé et l'Atlantique est désormais un océan secondaire.

La France, qui est désormais la seule voix de l'Europe dans la politique internationale, a réagi contre la décision de l'Australie pour deux raisons précises: 1) la rupture du contrat d'achat de sous-marins nucléaires signé entre Paris et Canberra, qui les achètera désormais aux Etats-Unis, et 2) sa non-inclusion dans la stratégie militaire du Pacifique qui laisse ses possessions du Pacifique sans le parapluie militaire du Pentagone (2). Mais Paris sait que la raison profonde est la suivante: la France, comme toute l'Europe, est en train de devenir un acteur secondaire ou tertiaire dans la géopolitique militaire mondiale et que l'OTAN n'aura bientôt plus aucun sens, ne protégera plus l'Europe, et que l'UE doit maintenant commencer à construire une armée européenne. Les déclarations du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sont claires pour qui veut les comprendre (3). Le véritable problème n'est pas que les États-Unis ne soient plus un "allié fiable". Les États-Unis n'ont jamais été un allié, mais la puissance dominante qui a soumis l'UE à un contrôle colonial. Aujourd'hui, les scénarios changent et l'Europe ne constitue plus un intérêt majeur pour Washington, qui, comme le font tous les pays forts, se désengage simplement, se débarrasse d'un fardeau qui ne lui est plus utile.

La Chine, puissance montante, a menacé de qualifier cette alliance d'"irresponsable" (4). Pékin ne réagira pas immédiatement; sur le plan militaire elle sait qu'elle n'est pas encore en mesure de le faire, et, diplomatiquement, elle vient d'enregistrer ses deux derniers triomphes: l'accord avec les Talibans en Afghanistan et la récente incorporation de l'Iran dans l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), triomphes qui lui donnent un grand avantage stratégique dans son premier objectif géopolitique actuel: la construction de la nouvelle route de la soie sous son contrôle.

A l'exception de la voix de Paris, l'UE, pathétique alliance de faiblesses délétères, montre son impuissance dialectique en déclarant, en pleurnichant abondamment, que "Nous n'avons pas été informés". Ce que je me demande personnellement, c'est si les dirigeants de l'UE seront capables de percevoir les changements stratégiques que l'Europe sera obligée de faire dans le très court terme, et qui passent inévitablement par un rapprochement avec la Russie.

Notes:

(1) https://www.elconfidencial.com/mundo/2021-09-15/eeuu-influencia-china-respuesta-alianza-uk-australia_3290279/

(2) https://www.abc.es/internacional/abci-francia-denuncia-pacto-eeuu-australia-y-reino-unido-punala-espalda-202109161151_noticia.html

(3) https://www.elmundo.es/internacional/2021/09/18/61464634fdddffe8248b45bb.html

(4) https://www.ansa.it/sito/notizie/mondo/2021/09/16/cina-irresponsabile-accordo-usa-australia-su-sottomarini_4406874f-76c8-4fa0-9121-a8ef006df627.html

 

Le modèle Kubler-Ross et la grande fatigue des résistants au passe sanitaire

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Le modèle Kubler-Ross et la grande fatigue des résistants au passe sanitaire

par Nicolas Bonnal

Il y a quelques mois le Saker a énervé bien des opposants au système et à la tyrannie vaccinale en se moquant cruellement d’eux, présumés complotistes et débiles : il semble d’ailleurs qu’il était sur cette affaire comme sur d’autres plus royaliste que le roi (à force de défendre un camp présumé du bien et un gouvernement…). Je n’ai aucune envie de polémiquer avec lui : s’il ignore ce que Reset, Schwab, Gates, Yellen, Leyen (anagramme), Green Deal et Black Rock veulent dire, c’est son affaire.

Par contre il évoquait le modèle Kubler-Ross. Et alors que nous voyons la résistance à son étiage, le passe imposé partout, on peut se poser la question : ce modèle tant critiqué par des psychiatres aux ordres est-il d’actualité ? Il semblerait que oui. Car après l’emballement de cet été on voit que nos résistants commencent à être fatigués ; je ne vais pas les nommer. Les manifs systématiques et brouillonnes agonisent. Lucien Cerise disait récemment dans une interview :

 « Il faut sortir du spontanéisme révolutionnaire, qui est une forme d’analphabétisme politique. Les manifestations ne servent strictement à rien si elles n’ont pas un débouché institutionnel, par la conquête du pouvoir, c’est-à-dire la conquête de la bureaucratie et de la technocratie administrative d’État… »

Or à multiplier des manifs chaque samedi, Philippot et les siens fatiguent le monde et donc renforcent un pouvoir qui a été patient. Philippot ne cesse de vanter son succès alors que les troupes se délitent (contrairement à une idée reçue il faut faire les révolutions l’été, pas à la rentrée, voyez 1789 ou 1830). Je ne sais pas si Philippot, que j’ai soutenu faute de grives,  est une opposition contrôlée : je ne crois pas à cette notion  galvaudée (Eric Zemmour, opposition contrôlée !!!), je constate qu’il est impossible de s’opposer à ce système mondialiste-tyrannique qui s’écroulera ou triomphera totalement.

Hier Avic écrivait justement (et courageusement) ici même à propos des événements de Melbourne :

"Nous sommes loin des gentilles petites manifestations à la française bien balisées, bien réglementées, infiltrées par un réseau dense de policiers chargés de surveiller les faits et gestes de chaque participant, de sorte que le moindre éternuement non autorisé est aussitôt étouffé et le coupable maitrisé sans ménagement et escorté vers le camion de police le plus proche par deux ou trois individus sortis de nulle part.

Des décennies de défilés derrière des leaders syndicaux, dont le rôle est précisément de calmer et canaliser les colères, a fini par enfermer les Français dans cette façon soumise de protester. D’où la volonté des médias de masse et du gouvernement de vouloir absolument doter le mouvement des Gilets Jaunes de chefs fabriqués de toutes pièces dans leurs officines de communication ».

Mais comme me le disait Lucien Cerise cette manif australienne n’a pas débouché sur grand-chose non plus. Le Nouvel Ordre Mondial a de beaux jours devant lui jusqu’à son écroulement énergétique total (voyez mon livre collectif sur grand reset et grand effondrement vendu aussi à prix coûtant) et surtout prochain. Le fascisme vert et le Green Deal vont accélérer le grand effondrement occidental qui veut encore en plus faire la guerre à tout le monde (Chine, Russie, Iran, en attendant le reste).

Pour être sincère j’ai vécu une jeunesse entourée de manifs autrement fortes que nos petites manifs estivales, festives et coloriées, organisées par la CGT ou le PCF; elles n’ont pas servi à grand-chose non plus. Davos s’est imposé partout avec ses oligarques et son totalitarisme étatique.

Ce qui nous guette, c’est le recul et la résignation ; voyons notre modèle Kubler-Ross :

Les cinq étapes du modèle sont:

Déni (denial). Exemple : « Ce n'est pas possible, ils ont dû se tromper. »

Colère (anger). Exemple : « Pourquoi moi et pas un autre ? Ce n'est pas juste ! »

Marchandage (bargaining). Exemple : « Laissez-moi vivre pour voir mes enfants être diplômés, se marier… », « Je ferai ce que vous voudrez, faites-moi vivre quelques années de plus. »

Dépression (depression). Exemple : « Je suis si triste, pourquoi se préoccuper de quoi que ce soit ? », « Je vais mourir… Et alors ? », « Je vais bientôt mourir, alors à quoi tout cela sert-il ? »

Acceptation (acceptance). Exemple : « Maintenant, je suis prêt, j'attends mon dernier souffle avec sérénité. », « Ça va aller. », « Je ne peux pas le combattre; je fais aussi bien de me préparer. »

Ce modèle est bon selon moi à rappeler pour la résistance : il s’agit de comprendre les reculades des uns, la lassitude des autres. De cette manière, on peut préparer une contre-attaque. Mais pas mal de mes lecteurs (ceux qui travaillent) me disent que tout le monde est vacciné autour d’eux, et que les terrasses sont pleines, comme disait déjà Ortega Y Gasset dans son livre sur la rébellion des masses.

Car on n’est pas encore sortis de l’auberge.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_de_K%C3%BCbler-...

https://strategika.fr/2021/09/14/pass-sanitaire-biopoliti...

https://reseauinternational.net/melbourne-18-septembre-20...

https://www.zerohedge.com/economics/skyrocketing-energy-p...

https://www.amazon.fr/Grand-Reset-grand-effondrement-Alex...

https://www.dedefensa.org/article/ortega-y-gasset-et-la-m...

 

 

12:20 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, manifestations | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 20 septembre 2021

Habermas et l’hypothèque idéologique allemande

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Habermas et l’hypothèque idéologique allemande

Par Gérard Dussouy, professeur émérite des universités, essayiste

Ex: https://www.polemia.com

Polémia suit attentivement la situation politique et sociale en Allemagne. Nous publions ainsi régulièrement des articles de notre envoyé spécial outre-Rhin, François Stecher. Alors que les élections législatives et fédérales approchent, nous partageons avec nos lecteurs un texte brillant de la plume de Gérard Dussouy. Dans une analyse philosophique passionnante, Gérard Dussouy nous dresse un portrait édifiant d’une nation soumise à un endoctrinement social de grande ampleur.

Un texte à lire avec attention pour comprendre ce qui se passe chez nos voisins.
Polémia

Angela Merkel prend sa retraite et il est probable que le SPD va remporter les législatives ou fédérales du 26 septembre 2021. Que le résultat soit celui-là ou qu’il soit autre, cela ne changera pas grand-chose. En effet, l’Allemagne est depuis plus de cinquante ans recouverte par la même chape idéologique qui l’inhibe sur le plan politique et qui, du même coup conditionne l’action politique de l’Union européenne. Cette idéologie qui explique, quels que soient les partis ou les coalitions au pouvoir, que sa politique extérieure demeure fixe, c’est-à-dire systématiquement alignée sur les États-Unis, et qu’elle se fasse le porte-drapeau de tous les desiderata onusiens. Elle explique aussi pourquoi, bien que l’Allemagne soit la puissance industrielle et financière qu’elle est, elle ne fait guère entendre sa voix sur la scène internationale, et surtout pourquoi elle ne l’élève jamais quand il s’agit de revendiquer une émancipation de l’Europe.

Bien entendu, pour comprendre cette apathie, il faut compter avec le statut international de l’Allemagne depuis 1945 qui est celui d’une « souveraineté limitée », comme on le disait des Démocraties Populaires à l’époque de l’Union soviétique, ou si l’on préfère « surveillée ». Cependant, comme l’a dénoncé le philosophe Peter Sloterdijk il y a quelques années déjà, le consensus idéologique allemand, tel qu’il a été imposé, vient principalement de ce que « dans les années 1970 lorsque Habermas a pris le pouvoir, […] l’anti-nietzschéisme de la Théorie critique, de l’École de Francfort, est devenu la tonalité dominante en Allemagne. La Théorie critique […] montant une espèce de « garde sur le Rhin », elle a tout fait pour minimaliser la pensée française en Allemagne qu’il s’agisse de gens comme Deleuze, comme Foucault ou d’autres »[1]. A tel point que, selon Sloterdijk, la philosophie désormais dominante en Allemagne est devenue productrice d’une « hypermorale » (selon le concept d’Arnold Gelhen) qui s’oppose à toute pensée critique, et qui exerce son interdit sur toute orientation politique non conforme avec le statuquo établit.

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Il faut savoir que la majeure partie de l’œuvre de Jürgen Habermas est consacrée à la récusation du paradigme de la domination présent dans presque tous les courants de la philosophie politique. Dans l’étude qu’il a consacrée à ce philosophe, Arnauld Leclerc en arrive à la conclusion suivante:  « premièrement, contre Arendt, Habermas fait valoir l’impossibilité de penser le pouvoir en excluant la domination; deuxièmement, contre Hobbes, Schmitt et Weber, Habermas fait valoir l’impossibilité de réduire le pouvoir à la domination qui peut, certes, être rationalisée, mais jamais être légitime; troisièmement, contre les théories critiques de la domination, allant de Marx à  Bourdieu, en passant par l’École de Francfort et Foucault, Habermas fait valoir l’impossibilité absolue de faire de la domination un paradigme de la théorie politique »[2]. C’est à ce titre qu’il prône le passage à l’ère postnationale, qui fait des Allemands des citoyens du monde et non plus un peuple en soi, et qu’il veut voir dans la mondialisation un « horizon sans domination » par suite de l’homogénéisation des hommes. Il faut dire que ce nouvel état des choses a plutôt été facilement accepté par les Allemands, sachant que leur économie, remarquablement spécialisée, a profité à plein de la mondialisation.

9782081249868.jpgAfin de dissoudre l’ethnocentrisme inhérent à chaque individu et à chaque peuple, Habermas entendait faire appel à la « raison communicationnelle » qu’il interprète, note le philosophe pragmatiste américain Richard Rorty, « comme l’intériorisation de normes sociales, plutôt que comme une composante du « moi humain ». Habermas entend « fonder » les institutions démocratiques ainsi que Kant espérait le faire ; mais il ambitionne de faire mieux en invoquant, à la place du « respect de la dignité humaine » une notion de « communication exempte de domination », sous l’égide de laquelle la société doit devenir plus cosmopolite et démocratique »[3]. L’objectif de Jurgen Habermas est que l’action communicationnelle, couplée à une sphère publique bien structurée, puisse conduire l’homme à se débarrasser de son identité nationale, romantique, et autoriser l’humanité à s’unir dans une paix perpétuelle en dépassant les souverainetés et en écartant ainsi toute velléité de conflit[4].

Dans les faits, le triomphe d’Habermas et l’adoption de ses idées par les milieux officiels (tel celui de l’éducation) ont abouti à l’hégémonie communicationnelle et idéologique de son camp en Allemagne, avec l’aval de ses « alliés » satisfaits de la passivité politique induite, plutôt qu’à un dialogue digne de ce nom. A la suite du contrôle de l’information, des médias et des différents processus de socialisation, a été possible le formatage de la représentation collective, jusqu’à changer radicalement la culture politique de la nation allemande. Analysant le programme de rééducation politique et historique dont ont été gratifiés les Allemands, mais aussi les Japonais, Thomas U. Berger n’hésite pas à écrire « qu’ils furent bombardés par une propagande antimilitaire qui fut au moins aussi violente que la propagande de la période de la guerre qui l’avait précédée »[5].

51Aua5tdFxL.jpgL’ankylose idéologique dont souffrent les partis politiques allemands explique notamment le peu d’entrain de l’Allemagne à suivre Emmanuel Macron quand il parle de « souveraineté européenne » et qu’il propose des avancées en matière de défense communautaire ou d’armée européenne. Le président français, adepte lui-même des thèses d’Habermas qu’il est allé visiter au début de son quinquennat, aurait pourtant dû s’y attendre.

Or, le dilemme est d’autant plus difficile à résoudre que dans le même temps plusieurs pays partenaires de l’Allemagne, notamment ceux du sud de l’Union européenne dont la France,  demeurent tributaires d’elle dans la mesure où elle leur sert de « parapluie monétaire » ; et qu’en cas de désaccord profond ou de séparation, c’est la banqueroute qui les menace. Il faudra donc attendre que des événements exceptionnels se produisent pour que l’hypothèque idéologique allemande soit levée.

Gérard Dussouy
19/09/2021

Notes:

[1] Sloterdijk Peter, Le Magazine Littéraire, entretien, n°406, février 2002, p.34.
[2] A. Leclerc, « La domination dans l’œuvre de Jürgen Habermas. Essai sur la relativisation d’une catégorie », Politeia, N°1 Politique et domination à l’épreuve du questionnement philosophique, Novembre 1997, p. 53-85.
[3] R. Rorty, Contingence, ironie et solidarité, Paris, Armand Colin, 1993, p. 205.
[4] J. Habermas, La paix perpétuelle. Le bicentenaire d’une paix kantienne, Paris, Le Cerf, 1996.
[5] T. U. Berger, « Norms, Identity and National Security in Germany and Japan », Peter J. Katzenstein, The Culture of National Security, New York, Columbia University Press, 1996, p. 317-356.

Bonnal et la Nécropolitique

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Bonnal et la Nécropolitique

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 14 septembre 2021.
 
 
Bibliographie:
 
Achille Mbembe (la Nécropolitique) https://en.wikipedia.org/wiki/Achille...
 
Le Voyageur Éveillé – Nicolas Bonnal https://www.amazon.fr/dp/2251442235
 
La Comédie Musicale Américaine – Nicolas et Tetyana Bonnal https://www.amazon.fr/dp/B08NWWYBT3
 
CHAINE AVATAR EDITIONS SUR ODYSEE https://odysee.com/@avatarmediaeditions
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
 
 
Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...
 
Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c...
 
SITE DE NICOLAS BONNAL: https://nicolasbonnal.wordpress.com/

Du 9/11 aux Guerres Infinies

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Du 9/11 aux Guerres Infinies

 
Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
 
Émission du vendredi 17 septembre 2021 (enregistrée le 13 septembre 2021) avec Gilbert Dawed et Jaques Borde.
 
 
Pourquoi l’Amérique ? 11 Septembre 2001 – Jacques Borde https://avatareditions.com/livre/pour...
 

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Voici sept signes du virus "woke"

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Voici sept signes du virus "woke"

par Brett Sinclair

Covid n'est pas le seul virus qui balaie l'Occident, la politique woke sévit de manière obsessionnelle avec des variantes des plus virulentes, émergeant un peu partout, des salles de rédaction aux collèges. Comme l'une de mes connaissances y a lentement succombé, voici ce que j'ai observé. Certains traits semblent être extrêmement courants chez les personnes « wokes »

Woke étant désormais un terme courant pour ceux d'entre nous qui deviennent, à juste titre, exaspérés par les problèmes de justice sociale  (typique des grands consommateurs de médias occidentaux ou des récents diplômés universitaires). Souvent, nous pouvons voir cette obsession se manifester sous la forme d'un activisme de protestation agressif - pas seulement comme un passe-temps, mais à tous les niveaux sociaux, privés et professionnels de leur vie. C'est ça, une personnalité « woke ».

Bien qu'il existe des marqueurs physiques bien connus indiquant une personne woke (cheveux bleus ou violets, obésité, androgynie, barbe effilée chez l'homme, lunettes agaçantes), j'ai été pendant un certain temps un étudiant curieux de leurs habitudes et de leurs manières psychologiques, que j'ai également noté, avec les traits physiques, d'avoir des qualités universelles.

Jusqu'à récemment, j'avais supposé que ces traits de personnalité universels étaient la preuve d'un état existant chez la personne d'abord (c'est-à-dire un excès de confiance suffisant) qui la rendait vulnérable aux «idées wokes». Mais de plus en plus d'expériences anecdotiques m'apprennent que devenir woke, ou contracter le «virus woke», crée son propre type de psyché humaine chez l'hôte sans méfiance, qui est reconnaissable dans de nombreux cas observables. À mon avis, cette psyché est le résultat du virus de l'esprit, et pas nécessairement une qualité préexistante. Ainsi, si cela est vrai, cela signifie que l'éveil lui-même remodèle l'esprit.

Ces qualités sont :

  1. Suffisance. Une attitude absolue, inébranlable et arrogante et condescendante envers toutes les opinions non wokes. Bien qu'étant un trait en soi, il est lié au numéro 2.
  2. Manque d'introspection. Aucune trace de remise en question ou de monologue intérieur apparent. Aucun sens de l'équité ou de la compréhension de l'opinion relative.
  3. Colère à fleur de peau. Volonté non seulement d'exprimer son opinion en toute occasion, avec n'importe qui, même en infériorité numérique, mais de le faire avec colère. Une volonté de couper tout ami ou membre de la famille qui ne se conformera pas à la croyance woke.
  4. Athéisme nihiliste. Ils parlent beaucoup de science, tout en ignorant la science qui ne se conforme pas à leurs croyances. Ils ont tendance à supposer que vous êtes dogmatiquement religieux si vous n'êtes pas d'accord avec eux. Ils s'accrocheront à un nihilisme fortement négatif, croyant que tout est finalement sans espoir et que c'est de l'orgueil sardonique de croire en quoi que ce soit ou de faire quelque chose (ce qui est lié au numéro 6).
  5. Malhonnêteté. Ils sont prêts à être ouvertement malhonnêtes pour faire avancer leurs idées virales. S'ils perdent un point dans une dispute, ils passent à un nouveau point, sans jamais reconnaître qu'un point a été perdu. Lorsque tous les points d'attaque sont utilisés, les attaques personnelles commencent. Le passé est une ardoise vierge ouverte à la révision.
  6. Égocentrisme. Celui-ci m'a pris un certain temps pour le remarquer, mais il semble que vous ayez affaire à une infection-woke si la personne est devenue anormalement égocentrique et, dans la conversation, ne rend pas tant la pareille que de parler d'elle-même en termes toujours positifs ou auto glorifiants, souvent irréalistes. Ils peuvent également insérer l'apitoiement sur soi, cela semble généralement exacerber un besoin de recherche d'attention.
  7. Dépression, faible estime de soi, anxiété. Je n'ai remarqué cela que récemment, c'est probablement le résultat subconscient des numéros 4 et 6 en particulier. Tout véritable questionnement personnel sur le sujet révèle généralement de profondes inquiétudes et angoisses, et souvent des problèmes de santé mentale.

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Une expérience récente avec une connaissance, une femme d'âge moyen qui, grâce à un nouveau cercle d'amis, est passée de normale et apolitique à complètement woke, m'a permis d'étudier les changements (avec une horreur détachée) au fur et à mesure qu'ils se produisaient. Premièrement, elle a commencé à faire preuve d'un égocentrisme extrême, car ce nouveau groupe social de pairs est devenu important pour elle (je crois que c'était un « club de lecture »). Cela a commencé quand elle est devenue apparemment incapable de parler d'autre chose que d'elle-même. J'avais remarqué cette qualité chez d'autres amis wokes, et chez beaucoup d'entre eux, je me souviens qu'ils n'étaient pas comme ça auparavant, mais c'était la première personne adulte à faire cette transition lente sous mes yeux, alors j'ai sorti mon bloc-notes et pris des notes.

Elle est devenue quelque peu maniaque, très anxieuse, plus inquiétante et d'apparence moins saine. Parallèlement à cela, des remarques politiques béatement décontractées sont venues dans une conversation polie. Il va sans dire qu'il y avait les inévitables  messages Facebook sur la politique woke, ou sur elle-même, ou la combinaison idéale : des messages sur elle-même croisées woke. Mais rien de tout cela ne faisait partie de sa personnalité auparavant, bien que la politique woke soit avec nous depuis de nombreuses années maintenant. Cela a commencé pour elle avec un nouveau cercle de pairs qu'elle souhaitait visiblement impressionner et cela culmine actuellement avec ses amis et sa famille, qui envisagent sérieusement une intervention d'aide psychologique, non pas à cause de la constante signalisation-de-la-vertu, mais pour l'autre plus autodestructrice : les changements de personnalité.

Cela me rappelle la science de la psychopathie. J'étais très intéressé d'apprendre dans ma jeunesse, non seulement que les psychopathes ont essentiellement peu ou pas de sentiments émotionnels, et certainement pas d'empathie, mais aussi qu'ils existent parmi nous en grand nombre. Ils ne deviennent pas tous des serial killers, mais il y a des gens que vous connaissez qui sont des psychopathes que vous n'auriez jamais devinés parce qu'ils apprennent à imiter le comportement humain. En effet, un traumatisme grave durant la jeunesse peut créer une psychopathie, il peut donc s'agir d'une condition environnementale.

Je ne dis pas que les gens wokes sont des psychopathes (bien qu'ils partagent tous le narcissisme), je dis que des conditions psychologiques peuvent être créées, et que le monde moderne est impitoyable,  avec son consumérisme matérialiste rampant, son athéisme dogmatique et son système fabriquant une nouvelle psyché humaine, à la fois frêle et lourde et à sa manière perverse.

Observez la propagation du virus, observez et étudiez et espérez que vous êtes immunisé.

par Brett Sinclair,
Auteur, artiste, historien, éditorialiste et blogueur qui a travaillé pour plusieurs magazines nationaux au Canada et dans des médias internationaux.

11:22 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : woke culture, actualité, problèmes contemporains | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 19 septembre 2021

L'accord américano-britannico-australien sur les sous-marins est une plaisanterie dangereuse qui ne fera qu'aggraver la crise géopolitique avec la Chine

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L'accord américano-britannico-australien sur les sous-marins est une plaisanterie dangereuse qui ne fera qu'aggraver la crise géopolitique avec la Chine

L'Australie a du mal à maintenir opérationnels ses six sous-marins à propulsion diesel actuels; elle veut maintenant construire huit sous-marins à propulsion nucléaire, bien qu'elle ne dispose ni de la main-d'œuvre qualifiée ni de l'infrastructure nucléaire nécessaire.

Il s'agit d'une histoire d'achats militaires géopolitiques devenus fous.

L'Australie est une nation insulaire dont la survie même dépend de sa capacité à accéder aux lignes de communication maritimes stratégiques (SLOC) afin que les liaisons commerciales essentielles puissent fonctionner de manière durable. En bref, si une nation ou un groupe de nations devait couper les liaisons maritimes de l'Australie avec le reste du monde, le pays finirait par s'étioler et mourir.

Malgré son impressionnante masse terrestre, l'Australie est une nation relativement petite, avec une population d'un peu moins de 26 millions d'habitants (ce qui la place au 55e rang mondial) et un PIB de 1,3 billion de dollars (13e rang mondial). Le budget de la défense pour 2021 prévoit que l'Australie dépense 2,1 % de son PIB, soit environ 44,6 milliards de dollars australiens. Un peu moins de 16 milliards de dollars australiens ont été consacrés à la marine australienne, qui compte près de 50 navires en service et plus de 16.000 personnels à son service.

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Parmi les types de navires sur lesquels l'Australie compte pour sa défense navale figure le sous-marin à missiles guidés de classe Collins, une modification de la classe suédoise Vastergotland de sous-marins diesel-électriques. L'Australie a acheté six sous-marins de la classe Collins entre 1996 et 2003. Le sous-marin de classe Collins utilise trois moteurs diesel pour charger des batteries géantes qui permettent au sous-marin de fonctionner en quasi-silence, un avantage dangereux dans la guerre navale moderne. En effet, un sous-marin de classe Collins a réussi à pénétrer les défenses d'un porte-avions américain lors d'un exercice en 2000, se positionnant pour le couler. Cet incident n'est pas un cas unique pour le sous-marin de classe Collins, dont les opérations silencieuses en font l'une des classes de sous-marins les plus dangereuses en termes de guerre navale déployée aujourd'hui.

Le sous-marin de classe Collins présente toutefois de nombreux problèmes. Des défauts de conception et une pénurie de pièces de rechange ont eu un impact sur la disponibilité opérationnelle des sous-marins, coûtant aux Australiens des centaines de millions de dollars en frais de maintenance par an. Et bien que chaque sous-marin soit doté d'un équipage d'environ 60 personnes spécialement formées, il n'y avait qu'un équipage suffisant pour faire fonctionner trois ou quatre sous-marins à la fois.

Les sous-marins de la classe Collins devraient terminer leur vie utile avant 2030. Le gouvernement australien a opté pour un sous-marin de remplacement basé sur un sous-marin nucléaire français existant, mais en remplaçant le système de propulsion nucléaire par une configuration diesel plus silencieuse.

Il était prévu de construire douze de ces sous-marins pour un coût compris entre 40 et 50 milliards de dollars australiens. En 2021, cependant, ces projections de coûts avaient explosé pour atteindre plus de 90 milliards de dollars australiens pour la construction et 145 milliards de dollars australiens pour l'entretien pendant leur cycle de vie. En outre, le premier sous-marin ne serait pas disponible avant 2034 environ, ce qui obligerait la marine australienne à entreprendre un coûteux programme de prolongation de la durée de vie de ses sous-marins existants de la classe Collins.

Les États-Unis entrent en scène. Les États-Unis sont actuellement focalisés sur la nécessité d'affronter militairement la Chine dans la région du Pacifique, mais ils sont désavantagés en termes de capacités et de soutien régional. Alors que les États-Unis ont fait pression sur le Royaume-Uni pour qu'il augmente son engagement naval dans le Pacifique, ce qui s'est traduit par le déploiement très médiatisé de grands navires de guerre, l'adhésion de l'Australie à la campagne de lutte contre la Chine est considérée comme un atout majeur pour la crédibilité de toute dissuasion navale dirigée par les États-Unis.

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Conscient du potentiel offert par la débâcle de l'Australie en matière d'acquisition du sous-marin de classe Collins, le président Joe Biden, ainsi que le premier ministre britannique Boris Johnston, ont lancé une bouée de sauvetage politique au premier ministre australien Scott Morrison, permettant à l'Australie d'annuler son coûteux projet de sous-marin de classe Collins et de le remplacer par un sous-marin à propulsion nucléaire de conception encore indéterminée, qui sera développé avec les États-Unis et le Royaume-Uni au cours des 18 prochains mois.

L'Australie a rapidement accepté l'offre.

L'intérêt de la proposition américano-britannique réside dans le fait qu'elle n'est accompagnée d'aucun détail - combien coûtera le programme, comment l'Australie exploitera-t-elle les systèmes avancés d'énergie nucléaire alors qu'elle n'a aucune expérience indigène en la matière et, peut-être plus important encore, comment l'Australie prévoit-elle d'équiper huit grands sous-marins alors qu'elle peut à peine fournir quatre équipages pour sa flotte existante de classe Collins ?

En outre, au-delà de la prémisse opérationnelle dictée par les États-Unis consistant à "défier les Chinois", le dossier ne dit rien sur la manière dont l'acquisition de grands sous-marins à propulsion nucléaire fera progresser la sécurité nationale australienne. C'est le silence et la manœuvrabilité qui font du sous-marin de classe Collins une arme potentiellement mortelle. Toute flotte australienne équipée de sous-marins nucléaires aura des difficultés à opérer dans les eaux peu profondes qui définissent la majorité des SLOC qu'elle devra défendre. En outre, le bruit et la configuration plus volumineuse d'un sous-marin à propulsion nucléaire signifieront que toute future force australienne sera beaucoup moins capable de tuer un adversaire naval moderne, et beaucoup plus susceptible d'être détectée et détruite.

En réalité, l'offre américano-britannique de fournir des sous-marins nucléaires à l'Australie n'est guère plus que de la politique intérieure projetée sur une carte géopolitique théorique créée par les États-Unis. L'Australie est confrontée à une crise budgétaire due à l'explosion du budget associé au remplacement du sous-marin de classe Collins de conception française, une crise qui pourrait menacer de faire tomber le gouvernement de Scott Morrison. Boris Johnston cherche désespérément une plateforme à partir de laquelle il peut projeter une image de pertinence géopolitique du Royaume-Uni. Et Biden a désespérément besoin de pouvoir faire de même pour un électorat américain ébranlé par l'humiliation d'avoir perdu un conflit de 20 ans en Afghanistan.

Il n'en reste pas moins que les États-Unis n'ont pas de contrepoids militaire significatif face à la Chine, que le Royaume-Uni n'est pas en mesure de maintenir une présence militaire crédible dans le Pacifique et que l'Australie ne peut se permettre d'acquérir et d'exploiter une force de huit sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire. Le projet de sous-marin nucléaire australien est une plaisanterie dangereuse qui ne fait qu'exacerber la crise géopolitique existante avec la Chine en y injectant une dimension militaire qui ne verra jamais le jour.

Source: https://www.rt.com/op-ed/535199-australia-submarine-deal-dangerous/

Géopolitique du chiisme

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Géopolitique du chiisme

Alexandre Douguine

Ex: https://www.geopolitica.ru/en/article/geopolitics-shia

L'évaluation correcte du timing géopolitique est cruciale

Avec la panique qui a suivi le retrait américain d'Afghanistan, il est clair que nous vivons déjà dans un monde multipolaire. Le leadership unipolaire incontestable de l'Occident appartient au passé. L'émergence d'un ordre multipolaire est déjà un fait. Il est donc grand temps de revoir les principaux acteurs - actuels et futurs, mondiaux et régionaux. Dans la phase de transition, beaucoup de choses impensables hier, deviennent possibles. C'est le début d'une situation d'urgence mondiale - Ernstfall/Urgence (C. Schmitt). Les vieilles portes se ferment, les vieilles routes explosent, les vieux murs sont détruits. C'est le moment de penser avec audace et d'agir rapidement. La forme de l'établissement de la multipolarité dépend de nous; elle sera exactement comme nous entendons la façonner : le monde de notre création (N. G. Onuf).

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Considérons le monde chiite. Il représente une partie importante du territoire islamique. La victoire des talibans le concerne profondément à bien des égards. La proximité de l'Iran, la minorité chiite des Hazaras, le changement brutal de l'équilibre des forces (le retrait des États-Unis) dans la région, le nouveau rôle du Pakistan, de la Chine et de la Russie - tout cela affecte la communauté chiite. Cela crée de nouveaux défis, de nouveaux risques et de nouvelles opportunités.

Sur le plan géopolitique, les chiites doivent être considérés comme un Großraum (grand espace). Le cœur du monde chiite est l'Iran et en partie la partie sud de l'Irak. Il s'étend à l'est (Pakistan, Afghanistan), au nord (Azerbaïdjan), à l'ouest (hussites au Yémen, chiites en Syrie, au Bahreïn, en Arabie saoudite, au Kurdistan, Hezbollah au Liban bordé par la Palestine). Il ne faut pas oublier certaines branches moins orthodoxes du chiisme Ghulat: les alaouites en Syrie, les alévites en Turquie, les ismaélites au Tadjikistan et en Inde. Il existe des communautés chiites en Afrique occidentale (Nigeria) et ailleurs.

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Tout d'abord, nous devons mentionner que le monde chiite est une sorte de réseau: il a un cœur (l'Iran), un bastion (l'Irak et le Hezbollah) et des branches du réseau - avec quelques régions spéciales de contrôle territorial au Yémen et ailleurs. Il est temps de penser à toute cette structure asymétrique avec des différences ethniques, sectaires et historiques comme un tout. Une telle pensée stratégique existait à l'époque de l'Imam Khomeini et à la veille de la Révolution de Juillet parmi les clercs d'Irak et de Qom. Au cours des dernières décennies, cette stratégie était en déclin; le moment est venu de la restaurer.

Le Großraum chiite possède des caractéristiques très particulières. En géopolitique, il semble être très anti-occidental et anti-libéral. Ce n'est pas seulement une partie du message du leader de la révolution iranienne, l'imam Khomeini, mais une partie existentielle de l'identité chiite profonde. Le chiisme est une tendance religieuse révolutionnaire qui est très sensible à l'oppression et à l'attitude coloniale de l'Occident moderne. La même sensibilité se retrouve dans la relation des chiites avec les Palestiniens: les chiites sont très intolérants à l'égard de l'occupation israélienne de la Palestine et sont l'un des principaux moteurs du bloc de résistance du Moyen-Orient.

L'identification théologique d'Al-Dajjal (le Trompeur) avec l'Occident capitaliste-impérialiste est la caractéristique essentielle de la mentalité politique chiite. Il ne s'agit pas seulement d'une composante idéologique, mais de la partie organique de la doctrine principale. D'où les changements d'optique géopolitique au Moyen-Orient et ailleurs.

Compte tenu de ce qui précède, il est clair que pour l'ensemble de la communauté chiite, la nette atténuation de l'hégémonie occidentale, illustrée par le retrait des États-Unis et de leurs collaborateurs de Kaboul - avec de pauvres serviteurs américains tombant des avions - est l'occasion de réaffirmer sa position en comblant le vide partout où il se produit.

C'est un objectif facile à atteindre en raison de la présidence de Raisi en Iran même, compte tenu de la croissance du pouvoir des groupes cléricaux chiites conservateurs au sein du gouvernement.

Les chiites peuvent donc saisir l'occasion pour renforcer leurs attaques: c'est ce que l'on appelle la "stratégie du vide".

Où ce principe peut-il être appliqué ?

Tout d'abord, en Irak. La fuite panique de Kaboul est l'image qui peut - et doit - être répétée en Irak. Ce n'est pas seulement une question de volonté américaine. Cela dépend en outre de la détermination du peuple irakien à mettre définitivement fin à l'occupation. Le principal obstacle ici n'est pas la décision américaine - rester ou ne pas rester - mais plutôt l'absence d'une image viable de l'avenir. Les Américains en Irak ne sont encore tolérés que parce qu'il n'y a pas de consensus entre les chiites irakiens entre eux, et que le modèle de leur relation avec les sunnites et les kurdes est problématique. Les États-Unis servent aujourd'hui d'une sorte d'équilibre qui est pragmatiquement utile pour tous. Mais avec leur déclin évident, ils arrivent à une fin tout aussi évidente. Fuir l'Afghanistan et s'emparer de l'Irak serait un geste suicidaire et ne ferait que provoquer une future escalade de l'anti-américanisme dans la région. Ils auraient donc dû abandonner tôt ou tard, plutôt tôt que tard.

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Les chiites doivent s'y préparer. Leur avenir en Irak dépend de leur comportement à l'égard du processus de retrait américain. S'ils restent à l'écart et font preuve de passivité, d'autres puissances agiront à leur place ; cette question doit être examinée sérieusement.

Mais le plus important pour les chiites en Irak est d'avoir un plan pour l'avenir. Pour l'instant, ils n'ont pas de vision d'avenir et suivent plutôt une politique plus ou moins opportuniste. Si les Américains quittent l'Irak, ils essaieront de ne pas donner au pays la chance d'un processus normal de reconstruction de leur État. Pourquoi ? C'est facile à expliquer: pour promouvoir le séparatisme parmi les Kurdes, pour enflammer les hostilités entre sunnites et chiites, et pour diviser les fractions chiites concurrentes. Ils le font déjà maintenant, mais dans certaines limites, il semble obligatoire pour eux de rester. Quand vous partez, vous pouvez claquer la porte. Juste au visage des chiites. Il n'y a donc presque plus de temps pour réfléchir avec toutes les responsabilités.

Deuxièmement, il y a la Résistance en Syrie et au Liban qui se dresse en direction de la Palestine. Si les Américains sont chassés d'Asie centrale, cela affectera-t-il aussi l'aide à "Israël"? Si oui, c'est le bon moment pour commencer la mobilisation de la Résistance. Ou serait-il préférable d'attendre un peu, et seulement ensuite de décider? C'est aux stratèges chiites de décider. Mais c'est grave. L'évaluation correcte du timing géopolitique est cruciale.

Prochain défi: comment le retrait américain affecterait-il les relations entre chiites et sunnites? Il est clair que la victoire des talibans est une réalisation presque entièrement sunnite. Elle ne peut être revendiquée par les Turcs et donc les Frères musulmans (en raison de l'adhésion de la Turquie à l'OTAN). Mais l'Arabie saoudite et l'Égypte sont plutôt gagnantes comme d'autres groupes salafistes. Ils sont considérés comme des forces hostiles par les chiites. Ce facteur peut affecter négativement le Großraum chiite en donnant une seconde chance à la stratégie salafiste. Il serait tout à fait logique, si les Américains sont évincés, qu'ils utilisent à nouveau le facteur salafiste. L'orientation des ex-ennemis contre d'autres ennemis est tout simplement naturelle et logique pour les États-Unis. Les chiites seraient donc un objectif possible dans ce tour de jeu. Cela ne concerne pas seulement les Hazaras mais aussi les Hussites, l'équilibre des forces en Syrie, mais aussi le cœur du monde chiite - l'Irak et l'Iran eux-mêmes.

Soyons clairs: en Afghanistan, les principaux gagnants sont précisément les sunnites radicaux aux racines salafistes-soufies (la tendance Wahdat-al-Shuhud - et non Wahdat al-Wujjud). Aujourd'hui, ils sont plus qu'antiaméricains et le resteront pendant un certain temps; cependant, ils étaient auparavant soutenus et armés par la CIA et ont été utilisés contre d'autres ennemis des États-Unis - les Soviétiques, les régimes laïques (tels que les baathistes) et l'Iran.

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Nous avons donc ici un terrain fertile pour le rapprochement entre chiites et sunnites - l'anti-américanisme. Un ennemi commun est une grande chose en politique, peut-être la plus grande chose.

La même situation est valable pour l'équilibre géopolitique au Moyen-Orient. Le retrait des États-Unis serait la meilleure solution pour Washington afin de laisser derrière lui Al-Fitna (la discorde) - une guerre civile sanglante entre chiites et sunnites qui nuirait aux deux parties. Pour "Israël", ce serait également la meilleure solution - presque le seul moyen de retarder sa disparition finale. Nous devons donc réfléchir à la manière d'éviter ce scénario.

Ici, les chiites ont différentes voies à explorer. La Turquie, avec ses rêves ottomans, sera toujours considérée comme un acteur égocentrique, vu avec une certaine méfiance par la plupart des Arabes. En joignant ses efforts à ceux de la Turquie et en utilisant intelligemment le facteur alévite et l'affinité ethnique des Iraniens avec les Kurdes, les chiites peuvent facilement établir un partenariat régional ; ou bien ils peuvent utiliser des tactiques opposées en essayant d'améliorer leurs relations avec les régimes arabes sunnites qui se sentent menacés par l'élargissement d'Ankara. Cette voie est déjà testée par les relations Téhéran-Doha.

Le Pakistan est une autre option. Le désaccord traditionnel avec Islamabad - sunnite, partiellement salafiste et pro-américain - perd ses raisons dans la situation actuelle. Islamabad se rapproche de plus en plus de la Chine et de la Russie, essayant d'assurer sa place dans un club multipolaire. Théoriquement, il est plus que jamais enclin à revoir sa position régionale sans égard pour l'Occident. Dans de telles conditions, les Pachtounes peuvent causer des problèmes au Pakistan lui-même. Islamabad peut donc opter pour une certaine forme de coopération avec les chiites et l'Iran, en particulier, en joignant ses efforts à l'échelle régionale.

À l'échelle mondiale, le Großraum chiite et sa ramification dans le réseau devraient définir sa place dans un contexte multipolaire en général. Il s'agit d'une nécessité pour la survie des chiites - pour garantir son espace en tant que partie indépendante et plus ou moins unifiée de la civilisation islamique. Cela signifie qu'il faut accepter le rôle du pôle chiite à l'intérieur du pôle islamique - plus large - et cela n'est pas trop dangereux en raison de la structure multipolaire de l'islam sunnite lui-même. Il y aura toujours suffisamment de contradictions et de rivalités entre les sunnites eux-mêmes - Turquie, pays arabes du Moyen-Orient, Maghreb, Pakistan et région indonésienne - pour donner aux chiites la possibilité de sauver leur indépendance. Mais tout cela devrait être inscrit dans la structure principale de la multipolarité émergente. Et maintenant que ses caractéristiques et ses frontières ne sont pas encore clairement définies et fixées, c'est le bon moment pour énoncer des revendications générales - pour formuler la vision géopolitique dans le cadre principal d'un ordre mondial polycentrique.

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Les facteurs russes et chinois sont les principaux piliers géopolitiques de la multipolarité. L'alliance russo-chinoise a déjà démontré son efficacité en Syrie. Le rapprochement avec la Russie peut être extrêmement important dans le cadre général de la géopolitique chiite. Il pourrait affecter de nombreuses questions régionales - Palestine, Yémen, Afghanistan, Caucase, Asie centrale, etc.

D'autre part, les territoires et réseaux chiites font partie intégrante de l'initiative chinoise Belt & Road. La Chine est donc un autre partenaire clé.

(Presque) tout le monde dans le monde islamique, la Russie et la Chine sont existentiellement intéressés par la limitation, voire l'arrêt de l'hégémonie unipolaire occidentale (américaine). Il y a donc une chance de renforcer le Großraum chiite - de manière physique et virtuelle - en rejoignant la tendance multipolaire, si clairement définie avec le retrait américain d'Afghanistan.

Dans la perspective de l'eschatologie chiite, la situation actuelle peut être considérée comme un signe extrêmement important de l'approche du moment du Zuhur (l'apparition de l'Imam Al-Mahdi, le rédempteur eschatologique de l'Islam).

 

Géo-ingénierie et armes climatiques

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Géo-ingénierie et armes climatiques

Leonid Savin

Traduction par Juan Gabriel Caro Rivera

Ex: geopolitica.ru

La forte bruine qui s'est abattue sur les pays d'Europe et d'Asie, ainsi que les nombreux incendies qui font rage en Russie et à l'étranger, ont amené beaucoup de gens à se demander une fois de plus: est-il possible pour l'homme de contrôler les phénomènes naturels? Et si une telle technologie existe, peut-elle être utilisée à des fins destructives (comme on le voit dans un film d'action de science-fiction comme Geostorm)? Ou, pour le dire autrement, les armes météorologiques (géomagnétiques, stratosphériques, etc.) existent-elles?

Commençons par dire que nous n'allons pas étudier les théories du complot sur les chemtrails [a] liées au milliard d'or [b], ni parler du système HAARP, qui a déjà été démantelé. Nous allons aborder le sujet d'un point de vue rationnel. 

Il est évident qu'il existe des technologies permettant de contrôler les phénomènes météorologiques. Il suffit de dire que, relativement récemment, les nuages au-dessus de Moscou ont été dispersés le 9 mai afin de ne pas affecter l'atmosphère festive ou interférer avec la parade militaire. En Chine et aux Émirats arabes unis, des techniques sont utilisées pour provoquer des pluies artificielles afin de lutter contre la sécheresse qui touche ces pays.

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Cependant, si nous considérons les choses dans un contexte plus large, nous pouvons dire que ces technologies ont une relation directe avec l'idéologie politique. Les États-Unis ont commencé à développer des technologies permettant de contrôler le temps au début du XXe siècle, au moment où la doctrine de la "Destinée manifeste", qui affirmait le droit divin de l'Amérique à dominer le monde, est devenue populaire.

La première utilisation réussie d'une technologie météorologique a eu lieu au Texas en 1916, lorsque Charles Hatfield (photo, ci-dessous) a utilisé ses inventions pour provoquer de fortes pluies. Cependant, il est difficile de qualifier cette initiative de succès retentissant, car elle a déclenché une violente tempête qui a détruit plusieurs bâtiments et causé de nombreux décès. De plus, le succès de Hatfield est plutôt douteux car il avait échoué tant de fois.

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C'est à partir des années 1990 que l'Occident a commencé à parler ouvertement de l'urgence de développer ces technologies sous couvert d'un agenda environnemental. Le terme "géo-ingénierie" a commencé à être utilisé à partir de 2000 et a été considéré par plusieurs gouvernements comme une stratégie très importante dans leur politique étrangère (1).

Par exemple, le journal britannique de gauche The Guardian affirme dans un article de 2011 que "la géo-ingénierie est un projet visant à combattre directement les effets du changement climatique en retirant le CO2 de l'air ou en limitant la quantité de lumière solaire atteignant la surface de la planète". Bien que la géo-ingénierie à grande échelle soit encore en phase de développement, ses partisans affirment qu'elle pourrait devenir indispensable si le monde veut éviter les pires effets du changement climatique. Les critiques, en revanche, affirment que la géo-ingénierie n'est pas réaliste et qu'elle pourrait être une fausse piste pour réduire les émissions" (2).

Les moyens utilisés pour contrôler le climat comprennent les polymères plastiques, l'ajout de chaux dans l'eau, l'enfouissement de charbon de bois afin d'augmenter la concentration de carbone dans le sol, le pâturage de certains types de bétail, le rejet d'aérosols sulfatés dans la stratosphère afin de réfléchir la lumière du soleil depuis l'espace, l'utilisation de drones pour augmenter la couverture nuageuse au-dessus de l'océan en pulvérisant de l'eau de mer dans l'air, la peinture blanche des toits afin d'augmenter la réflectivité, et même l'installation de petits miroirs dans l'espace entre la terre et le soleil.

La géo-ingénierie a fait appel à de nombreuses idées afin de minimiser l'impact des catastrophes naturelles. Il a même été suggéré que "lorsqu'une éruption volcanique majeure se produit dans l'hémisphère nord, du sulfate devrait être libéré dans la stratosphère de l'hémisphère sud pour contrebalancer rapidement la chaleur, refroidissant ainsi les deux hémisphères. Si une grave sécheresse était évitée, nous aurions remporté une grande victoire" (3). Mais comme aucune preuve de changement n'a été produite, toutes ces hypothèses restent des spéculations théoriques.

Il est intéressant de noter que le Guardian reconnaît que l'utilisation de la géo-ingénierie dans le but de modifier la structure du climat planétaire a des implications géopolitiques importantes pour la gouvernance mondiale, impliquant des conflits entre différents États.

Le blog du Council on Foreign Relations donne une définition similaire à la précédente, mais parle ouvertement de l'utilisation de ces technologies comme armes.

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"La géo-ingénierie pour le bien commun (CBG en anglais, GBC, en français) est le type de technologies utilisées pour la manipulation du climat qui sont déployées dans un but global, que ce soit dans la stratosphère ou en haute mer, et comprend l'utilisation d'aérosols stratosphériques, ainsi que la fertilisation en fer des océans et le blanchiment des nuages au-dessus de la mer. Le droit international ne réglemente pas encore de manière exhaustive les GBC, tandis que les lois environnementales et le droit de la guerre ne s'y appliquent qu'indirectement ou dans des conditions spécifiques. Cependant, la sécurité nationale est indissociable des questions scientifiques, juridiques et éthiques entourant la GBC, comme ce fut le cas pour le développement de la bombe atomique. Si une grande puissance comme les États-Unis décide de développer des GBC, des grandes puissances comme la Chine ou des puissances moyennes scientifiquement compétentes comme le Royaume-Uni pourraient considérer cela comme une autorisation tacite d'en disposer, surtout si l'on considère que cette technologie offre un avantage stratégique ou tactique. Cela pourrait conduire à une sorte de course aux armements climatiques pour voir quel État sera capable de manipuler le climat à son avantage" (4).

Cela pourrait être considéré comme une admission explicite de l'existence des armes climatiques. Dans le même temps, Foreign Affairs, une publication du Council on Foreign Relations, encourage la géo-ingénierie depuis des années (5), de sorte que nous ne pouvons exclure une course aux armements pour contrôler le climat. En fait, les États-Unis détiennent de nombreux brevets dans ce domaine. La légalisation de ces technologies et leur application internationale donnerait aux entreprises américaines non seulement d'énormes avantages économiques, mais aussi une sorte de droit moral d'être au sommet de la pyramide afin de gérer l'ensemble du processus. 

Les États-Unis disposent de telles technologies depuis longtemps. L'un des premiers brevets dans ce domaine est le US3613992, connu sous le nom de "Method of weather modification" (6). L'inventeur était l'Américain Robert Knollenberg et il a enregistré son invention en mars 1966. A partir de là, nous pouvons commencer à étudier le développement de telles inventions par le gouvernement américain afin de modifier le temps.

Un autre brevet très similaire serait le US3564253, appelé "System and method of irradiating sections of the earth's surface". L'inventeur est Arthur Buckingham de la Westinghouse Electric Corporation, dont le brevet a été déposé le 16 février 1971. Il ne s'agit plus d'"ensemencer" les nuages avec des produits chimiques - ce qui pourrait être fait par avion - mais d'une technologie plus précise qui rappelle une arme.

Le brevet US5762298, "Using strategically placed satellites in Earth orbit to modify the effect of solar radiation on the Earth's weather cycles", est encore plus récent et son inventeur, Franklin Chen, l'a déposé en juin 1998.

En outre, il existe de nombreux autres brevets confidentiels, c'est-à-dire des brevets qui sont classés en raison de leur utilisation militaire ou qui font partie du système de renseignement américain.

Il existe et continue d'exister des entreprises qui produisent divers systèmes et dispositifs utilisant ces technologies (7).

Mais il existe aussi des organisations qui suivent l'émergence de ces technologies et décrivent leur impact en détail (8).

Les armes climatiques, c'est-à-dire les technologies permettant de contrôler la nature, existent donc bel et bien. Ce qui est beaucoup plus difficile à déterminer, c'est l'interdépendance entre les catastrophes naturelles et l'utilisation éventuelle de ces technologies expérimentales. Pour l'instant, les mondialistes occidentaux attribuent tout cela au réchauffement climatique et proposent de le combattre... en utilisant la géo-ingénierie.

Notes :

1. https://web.archive.org/web/20090618133101/http:/www.parliament.uk/docum...

2. https://www.theguardian.com/environment/2011/feb/18/geo-engineering

3. https://heliophage.wordpress.com/2013/03/31/climate-geoengineering-for-n...

4. https://www.cfr.org/blog/can-we-use-geoengineering-defend-ourselves

5. https://www.foreignaffairs.com/articles/global-commons/2013-03-27/truth-...

6. https://www.geoengineeringwatch.org/patents/patent-3613992.pdf

7. https://www.pmeasuring.com/es/

8. https://www.geoengineeringwatch.org/

Notes du traducteur :

a. La théorie du complot des chemtrails, également connue sous le nom de chemtrails, affirme que les longues traînées de condensation laissées par les avions à haute altitude sont en fait des "chemtrails" constitués d'agents chimiques ou biologiques pulvérisés par les avions à des fins infâmes non divulguées au grand public. Les adeptes de cette théorie du complot affirment que si les traînées de vapeur normales se dissipent relativement vite, les traînées qui s'attardent longtemps contiennent d'autres substances. Les adeptes de cette théorie spéculent que le but de la libération de produits chimiques pourrait être la gestion du rayonnement solaire, la modification du temps, la manipulation psychologique, le contrôle de la population humaine ou la guerre biologique ou chimique, et que les traînées provoquent des maladies respiratoires et d'autres problèmes de santé.

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b. L'expression "milliard d'or" est une métaphore utilisée dans le journalisme russe post-soviétique pour désigner la population des pays les plus riches et les plus développés, où le déséquilibre entre leur niveau de vie et de consommation et celui des pays en développement apparaît clairement. En 1999, Sergei Kara-Murza a écrit que "récemment, en Occident, l'expression "milliard d'or" est devenue très courante et a commencé à faire référence à la population des pays du premier monde qui font partie de l'Organisation de coopération et de développement économiques". Sur le plan épistémologique, l'expression "milliard d'or" trouve son origine dans le néo-malthusianisme du rapport du Club de Rome intitulé Les limites de la croissance (1972). Ce nom était à l'origine associé à la population totale des pays capitalistes développés : les États-Unis (311 millions), le Canada (34,3 millions), l'Australie (22,6 millions), les pays de l'UE (28 pays, 500 millions au total), le Japon (127,4 millions), Israël et la Corée du Sud, ainsi qu'à la perspective de limiter leur croissance au cours du 21e siècle. Mais en raison de la mondialisation et des inégalités sociales croissantes dans les pays développés, l'expression "milliard d'or" a commencé à désigner la "classe moyenne" mondiale comme une strate sociale privilégiée par les processus de fusion de l'économie mondiale.

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Ce que l'élargissement de l'OTAN pourrait coûter

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Ce que l'élargissement de l'OTAN pourrait coûter

Leonid Savin

Ex: https://www.geopolitica.ru/article/vo-chto-mozhet-oboytis-rasshirenie-nato

L'un des principaux groupes de réflexion américains en matière de sécurité et de politique étrangère, le Center for Strategic and International Studies, a présenté le 8 septembre 2021 une étude sur l'élargissement de l'OTAN.

L'étude a porté principalement sur les besoins des forces armées et les coûts nécessaires qu'ils impliquent. L'aspect même du document est tout à fait symptomatique: alors que les sommets parlent année après année de l'acceptation éventuelle de nouveaux membres ou de leur report, et que les représentants américains et britanniques incitent constamment à la cooptation d'autres nations - ce qui relève de la politique rhétorique, l'analyse rationnelle des avantages et des inconvénients indique déjà une routine systématique, avec des calculs détaillés et la prise en compte des expériences précédentes.

Les auteurs affirment d'emblée que le projet est né du succès de l'OTAN et des changements apportés au système de sécurité européen en raison de la "montée d'une Russie hostile et militairement résurgente". Ils affirment également que la valeur de l'OTAN elle-même, ou son élargissement passé, n'est pas remise en question. "L'objectif de ces discussions est plutôt de renforcer la sécurité des États-Unis et de leurs alliés de l'OTAN et de maintenir la stabilité de l'Europe dans son ensemble. Le partage du fardeau de ces engagements futurs pourrait être une question politique et militaire importante."

En effet, le montant de la contribution de chaque pays a fait l'objet d'un débat animé entre les membres de l'alliance au cours des dix dernières années. Il est clair que l'auteur soulève délibérément la question à l'avance afin que les décideurs disposent de suffisamment de temps pour élaborer les mécanismes et les options nécessaires. Le rapport se concentre sur cinq pays - la Géorgie, l'Ukraine, la Bosnie-Herzégovine, la Finlande et la Suède. "Trois de ces pays - la Géorgie, l'Ukraine et la Bosnie-Herzégovine - cherchent activement à devenir membres. La Finlande et la Suède ne cherchent pas à adhérer et restent attachées au non-alignement."

Bien que le désir de la Bosnie-Herzégovine soit discutable en raison de la nature anti-OTAN de la Republika Srpska ainsi que du statut spécifique de l'entité fédérale elle-même avec une souveraineté limitée, il est par ailleurs vrai que l'expérience du Monténégro et de la Macédoine a montré que les petits pays des Balkans peuvent être absorbés par l'OTAN assez rapidement si les bonnes conditions pour cela ont été préalablement créées, c'est-à-dire s'il y a présence de leurs agents d'influence dans les organes directeurs clés du pays. Ce faisant, les auteurs mettent en évidence un surprenant dilemme associé aux États européens.

"Les pays non membres de l'OTAN sont bien placés pour répondre aux situations de crise, aux contingences à petite échelle et à la coopération en matière de sécurité, car ils ont effectué de nombreuses missions de ce type depuis la fin de la guerre froide. Pour les opérations à grande échelle, les capacités sont sévèrement limitées. Par rapport à la Russie, les coûts et les forces des pays non membres de l'OTAN sont beaucoup plus importants. Toutefois, l'OTAN a du mal à déployer des forces, même modestes. L'OTAN, qui a déployé 40 divisions (environ 360 bataillons de combat) en Europe du Nord pendant la guerre froide, a eu du mal à déployer quatre bataillons dans les pays baltes."

En d'autres termes, les membres non membres de l'OTAN sont eux-mêmes tout à fait capables de combattre. La question est de savoir qui ils considèrent comme une menace et contre qui ils ont l'intention d'utiliser leurs forces armées. De toute évidence, si un chapitre entier est consacré à la Russie dans l'étude, le pays n'est pas simplement sous-entendu, mais est présenté comme un agresseur possible contre lequel une stratégie de défense collective est nécessaire. Par conséquent, les convictions des États non membres de l'OTAN quant aux intentions ambitieuses et agressives de Moscou doivent être maintenues afin de façonner l'opinion publique et d'obtenir le soutien nécessaire des gouvernements.

Pour l'OTAN, en revanche, il a été démontré que les forces armées elles-mêmes et les capacités économiques de ces pays présentent un intérêt significatif. Parce qu'ils permettent des dépenses relativement élevées, ils constituent un atout intéressant pour améliorer les capacités globales de l'OTAN.

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En Suède, par exemple, on fait valoir à juste titre que l'OTAN présente plusieurs faiblesses, telles que la dépendance à l'égard de la stratégie générale des États-Unis, le chevauchement des responsabilités entre les commandants de l'OTAN, les fournisseurs de troupes et les pays hôtes, qui complique un éventuel renforcement et une éventuelle expansion, la faiblesse relative des membres de l'Est, le manque d'infrastructures en Europe, qui rend problématique les mouvements et les déploiements rapides de troupes, et le manque d'équipements pour certains pays.

Les auteurs notent également un problème de lenteur dans la prise de décision. Il est évident que l'élargissement de l'alliance rendra ce processus plus difficile encore. Le choix d'une stratégie politico-militaire en période de conflit a également toujours été difficile.

"Lorsqu'ils examinent le concept de défense, les planificateurs de l'OTAN sont depuis longtemps confrontés à un choix difficile: maintenir une défense avancée qui tient le territoire mais qui est potentiellement fragile, ou mener une défense mobile qui force dans un premier temps le retrait du territoire et nécessite une contre-offensive ultérieure. La défense mobile présente de nombreuses caractéristiques militairement attrayantes et occupe une place importante dans les discussions sur la guerre de manœuvre. La politique, cependant, est une chose compliquée. Les nations sont réticentes à céder tout territoire à un ennemi, même temporairement, si un retrait stratégique peut avoir un sens militaire. Par la suite, les contre-attaques élargissent inévitablement la portée géographique des opérations, et souvent aussi la portée politique. Ces expansions augmentent les enjeux du conflit et peuvent provoquer l'utilisation d'armes nucléaires."

Les discussions précédentes sur cette question ont révélé un consensus certain au sein de l'OTAN sur le fait qu'il devrait y avoir un avantage de trois contre un, voire plus. Il doit également avoir une grande expérience de l'entraînement des troupes pour les opérations mobiles et de la préparation aux pertes civiles et aux pertes de biens. Rien de tout cela n'est observé parmi les membres de l'OTAN, comme l'ont démontré les exercices de ces dernières années et l'"efficacité" de l'OTAN en Afghanistan. Quant aux candidats possibles à l'adhésion à l'OTAN, leur potentiel et leur pertinence géopolitique sont décrits comme suit.

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La Géorgie. L'OTAN organise des exercices annuels conjoints avec l'armée géorgienne depuis 2016 et maintient un bureau permanent en Géorgie pour "faciliter le dialogue politico-militaire dans la coopération pratique" entre Tbilissi et Bruxelles. Sur le plan militaire, la Géorgie est inférieure aux unités de l'armée russe dans le Caucase dans un rapport de deux à un. Pour que la Géorgie réussisse une opération militaire contre la Russie, même avec la participation de l'OTAN, au moins deux conditions doivent être remplies. 1) La possibilité d'un transport aérien opérationnel de forces armées importantes par des avions de transport militaire. 2) L'implication de la Turquie dans le conflit, y compris le déploiement de troupes sur le territoire turc avec des mouvements ultérieurs vers la Géorgie par voie terrestre et maritime. L'OTAN prévoit également une supériorité aérienne dans un tel conflit. La mise en œuvre de la dissuasion envisagée nécessite également des mesures sérieuses - le déploiement d'une division de l'OTAN, d'une autre division américaine, d'équipements et de composants pour les équipements lourds, et une présence permanente des forces de défense aérienne américaines.

Sept milliards de dollars par an sont nécessaires pour couvrir le coût des infrastructures, du déploiement, de la rotation des troupes et des exercices. La moitié de cette somme incomberait aux États-Unis et l'autre moitié aux membres européens de l'OTAN.

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L'Ukraine présente un cas plus compliqué. Le rapport a été publié avant la signature de l'accord russo-biélorusse du 9 septembre 2021, qui implique également une intégration militaire, et ne tient donc pas compte du rôle du Belarus dans la participation à un conflit potentiel aux côtés de la Russie. Sinon, les évaluations auraient été différentes. Mais là encore, les auteurs fantasment sur une agression russe et citent un scénario de simulation dans lequel les troupes russes prennent le contrôle de la rive gauche de l'Ukraine, encerclant l'armée ukrainienne, qui tenterait de défendre Kharkov et un certain nombre de villes de l'Est. Bien que, dans ce scénario, l'aviation de l'OTAN soit en mesure de frapper les troupes russes, elle ne pourrait pas les arrêter. Il faudrait à l'OTAN trois mois pour créer les conditions d'une contre-attaque, mais la Russie riposterait avec des armes nucléaires tactiques. Le renforcement de la sécurité de l'Ukraine nécessitera le déploiement permanent de trois brigades (une américaine, deux de l'OTAN), l'achat et le déploiement d'équipements, le déploiement d'une brigade de défense aérienne, la mise à disposition d'instructeurs et de personnel de commandement américains (250 personnes), de deux escadrons de l'US Air Force et d'un de l'OTAN. Tous ces besoins nécessitent 27 milliards de dollars.

Le facteur Donbass avec la population russophone de l'Ukraine est également pris en compte. La répression du soulèvement devrait être une affaire coûteuse. Pour le "maintien de la paix", 98 milliards de dollars sur cinq ans et 130 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans pour les opérations anti-insurrectionnelles seront nécessaires. L'expérience de l'Irak et de l'Afghanistan (avec probablement une composante de corruption au profit des entreprises contractantes américaines) a été prise en compte dans les calculs.

En Bosnie-Herzégovine, le principal problème est la population serbe et la position de la Serbie elle-même. On suppose qu'il sera nécessaire de résister aux interférences, ce qui nécessitera 24,6 milliards de dollars. Il est révélateur que dans le cas de la Bosnie-Herzégovine, on dise qu'elle est déjà membre de l'OTAN et qu'il faudra y maintenir des troupes et l'ordre public.

La Suède. Là encore, les auteurs laissent libre cours à leur imagination. "Dans un conflit de l'OTAN avec la Russie, comme l'invasion russe des États baltes, la Suède serait profondément impliquée. Comme la Finlande fait office de tampon contre la Russie, une attaque depuis la terre est hautement improbable. Au lieu de cela, la Suède sera confrontée à trois tâches défensives: se défendre contre les attaques aériennes et les missiles russes, défendre son vaste territoire contre les infiltrations russes, et protéger l'île de Gotland et d'autres infrastructures clés afin que les forces armées de l'OTAN puissent les utiliser pour défendre l'entrée de troupes dans les États baltes et ailleurs." Cela nécessite le prépositionnement d'avions et de moyens de défense aérienne pour couvrir le Gotland et un certain nombre de positions en Suède. Cela coûterait 3,2 milliards aux États-Unis et l'OTAN devrait ajouter 6,4 milliards supplémentaires. Il est noté que "outre les tâches purement militaires, la Suède est confrontée à des problèmes militaires et politiques en adhérant à l'OTAN: l'adhésion à l'OTAN ne garantit pas simplement le territoire suédois contre une agression extérieure - elle exige également que la Suède s'engage dans des conflits avec d'autres pays, ce qu'elle n'a pas fait depuis le XVIIIe siècle". Cela dissuadera Stockholm de prendre une telle décision.

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La Finlande coopère activement avec les pays occidentaux, notamment en participant à des manœuvres avec l'OTAN et les États-Unis. Les Finlandais ne sont vraisemblablement pas intéressés à inviter des troupes étrangères sur leur territoire, afin de ne pas provoquer la Russie. Afin de justifier d'une manière ou d'une autre le conflit russo-finlandais, les auteurs avancent une version concernant l'occupation des îles Aland, à laquelle Helsinki devra répondre. Mais la Finlande ne dispose ni d'avions de combat de la classe nécessaire pour résister à la Russie, ni d'un système de défense aérienne. Et si l'OTAN veut venir à la rescousse, cela prendra beaucoup de temps en raison de la géographie et de la distance. Pour une dissuasion minimale, un peu plus d'un milliard serait nécessaire, et pour un renforcement plus qualitatif, 5,3 milliards seraient nécessaires. Mais, comme la Suède, la Finlande devra s'accommoder de son nouveau rôle.

Bien que la solution politique et les questions techniques relatives aux nouveaux membres restent hypothétiques, le rapport montre clairement l'intention des États-Unis non seulement de présenter la Russie comme une menace future et un ennemi des pays européens, mais aussi de donner l'impression que les pays clients et les États relativement neutres sont désespérés et n'ont aucune alternative.

L'Iran désormais membre à part entière de l'Organisation de coopération de Shanghai

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Markku Siira

L'Iran désormais membre à part entière de l'Organisation de coopération de Shanghai

Ex: https://markkusiira.com/2021/09/18/iranista-shanghain-yhteistyojarjeston-taysjasen/

Le 17 septembre 2021, les États membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont approuvé l'Iran en tant que membre permanent de l'Alliance politique, économique et de sécurité. La nouvelle a été rapportée par The Cradle, un forum médiatique consacré à la géopolitique de l'Asie occidentale.

Cette décision a été annoncée à l'ouverture du 21e sommet de l'OCS à Douchanbé, au Tadjikistan, où le nouveau président iranien Ebrahim Raisi a dirigé une délégation de haut niveau pour son premier voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction.

M. Raisi a remercié les États membres de l'OCS d'avoir permis à l'Iran de rejoindre le groupe, tout en exprimant son espoir de voir l'OCS devenir "une force motrice du multilatéralisme mondial".

"Aujourd'hui, la paix et la sécurité mondiales sont menacées par l'hégémonie et les défis tels que le terrorisme, l'extrémisme et le séparatisme", a déclaré Raisi. "Maintenir et renforcer la paix dans toute l'Asie n'est pas une question de choix mais une nécessité."

Le ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a pour sa part déclaré sur Twitter que "l'adhésion stratégique" aura "un impact important sur le processus de coopération globale de l'Iran, conformément à sa politique de voisinage et de centrage sur l'Asie".

L'Organisation de coopération de Shanghai est la plus grande organisation régionale du monde, couvrant les trois cinquièmes du continent eurasien et près de la moitié de la population humaine. Ses pays membres sont la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, l'Inde, le Pakistan et maintenant l'Iran.

L'Iran s'est vu accorder le statut d'observateur au sein de l'Alliance en 2005. Il a fallu plus de 15 ans pour obtenir le statut de membre permanent, avec l'aide de la Russie.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré dans un discours par vidéoconférence que la Russie "soutient la pleine participation de l'Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai, car l'Iran a joué un rôle important dans la région eurasienne et a une longue histoire de coopération positive avec cette organisation".

Les experts estiment que l'adhésion de l'Iran à l'OCS améliorera considérablement la position géopolitique du pays dans la région.

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La délégation iranienne a déjà tenu plusieurs réunions de haut niveau avec d'autres membres à part entière et observateurs de l'OCS. Le président Ebrahim Raisi s'est notamment entretenu avec le premier ministre pakistanais Imran Khan et les deux dirigeants ont convenu de prendre des mesures urgentes pour stabiliser la situation sécuritaire, humanitaire et économique en Afghanistan suite à la montée du mouvement taliban dans le pays.

"L'OCS a bien réussi à relever les défis anciens et nouveaux, mais la complexité de l'environnement mondial et les tensions géopolitiques mettront notre détermination à l'épreuve à l'avenir", a déclaré le Premier ministre pakistanais Khan dans son discours au sommet.

Le président iranien s'est également entretenu avec les chefs d'État de l'Arménie et du Turkménistan et a convenu d'approfondir la coopération et le commerce bilatéraux avec ces deux pays.

Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a rencontré son homologue chinois, le ministre des Affaires étrangères Wang Yin. Le ministre des affaires étrangères Wang a déclaré que la Chine soutenait fermement l'Iran dans sa résistance à l'hégémonie [américaine] et dans la sauvegarde de la souveraineté, de la dignité humaine et des droits et intérêts légitimes du pays. La Chine est également prête à travailler avec l'Iran pour développer conjointement le projet d'infrastructure "la Ceinture et la Route".

On estime que les avantages politiques et sécuritaires de l'adhésion à l'Organisation de coopération de Shanghai pourraient l'emporter sur les autres avantages pour l'Iran à court terme.

Toutefois, si Téhéran contribue à répondre aux besoins énergétiques de l'OCS en augmentant la production de pétrole et de gaz pour ses nouveaux partenaires et facilite l'accès terrestre à long terme aux autres marchés d'Asie occidentale et d'Europe, dont le pays a tant besoin, l'économie iranienne bénéficiera également de manière significative de son orientation vers l'Est.

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Tolkien’s Myths, Rings of power, and The Modern Man

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Tolkien’s Myths, Rings of power, and The Modern Man

I have been a great admirer of Tolkien’s work for most of my life, becoming acquainted with his books in my childhood, like many of us were. I still remember reading The Lord of the Rings as a young teenager for the first time. I remember the foreboding feelings of rising dread while I sat alongside Frodo, listening to Gandalf’s story about the forging of the rings on a bright April morning. I remember the terror of being chased by the ominous Black Riders through the wilderness of The Shire. I remember facing the long night of Moria with the company, the grief when Gandalf fell and the joy when he came back to complete his task. But most of all I remember being overwhelmed by a strange feeling of sorrow upon reaching the end of the book concluded with Samwise Gamgee´s words “Well I’m back.”1 My epic journey has come to an end and I felt a bit like waking up from a dream and remembering that in our world these characters that I came to know so well were just letters written on paper. It made me feel sad that I had to part from them, but also glad that I’d got to know them and accompanied them in their adventures. Everyone who is passionate about reading and Western literature will probably understand me.

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Later on, I kept returning to Middle Earth, starting to notice and appreciate many aspects of the books that I was unaware of as a teenager. As Tolkien once said, it was not written for children.2 It is also not to be taken casually since Tolkien’s purpose was to create a mythical world through which he could convey to the reader, what he considered to be “higher” or “eternal” truths. He wanted to show us his perception of a truly noble spirit and the nature of goodness with the help of myths, since he believed that “Legends and myths are largely made of ‘truth’, and indeed present aspects of it that can only be received in this mode; and long ago certain truths and modes of this kind were discovered and must always reappear.”3 He also claimed that “Myth and fairy-story must, as all art, reflect and contain in solution elements of moral and religious truth.”4 All of his interconnected tales are one great struggle between good and evil, between self-sacrifice and selfishness, truth and lies, loyalty and betrayal, purity of heart and corruption, endurance and desperation, courage and cowardice, honor and greed. According to Tolkien’s myths, this battle is often fought within ourselves and not only in the physical world, battlefields being our very hearts where the fight for the victory over our souls is constantly raging between goodness and wickedness. This is also reflected in his heroes, who are often fighting two battles simultaneously. One is fought on the battlefields with swords, axes, and spears, while the other is fought in their hearts and minds with the strength of their will, not only against the temptations and false promises of the whispering voice coming from the Dark Lord but against their own darker desires, fears, and desperation rising within their hearts as well. It should also be noticed that Tolkien’s war between good and evil is not one-dimensional, as many modern critics and authors seem to think since treachery and selfishness are also present among the ranks of the peoples fighting on the “good” side. 

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Just like the legends and stories of our ancestors, the myths of Middle Earth are meant to show us which spiritual qualities we should cultivate if we wish to live a noble life, while also cautioning us to be vigilant against corruption and malice that can appear not only around us but within our hearts and souls as well. Like in any mythology, these virtues, qualities, and truths are revealed to us through tales of heroic deeds, victories, defeats, and sacrifice. I believe Tolkien thought that the essential part of leading a noble and honest life is simply staying loyal to your family, friends, countrymen, community, and the traditional and cultural values of your folk. A noble spirit will fight for his own, accepting every responsibility that comes with it, for his main concern is not his personal well-being, but the well-being of his land and people. This is echoed in Frodo´s words to Sam towards the end of The Lord of the rings before he departs beyond the sea: “I tried to save the Shire, and it has been saved, but not for me. It must often be so, Sam, when things are in danger: someone has to give them up, lose them, so that others may keep them.”5

Gradually, I became aware of these underlying themes by rereading both The Hobbit and The Lord of the Rings, while also becoming acquainted with Tolkien’s other works, such as The Silmarillion and The Unfinished Tales. This made me appreciate the books even more, especially after I became racially conscious. After that, I came to view The Lord of the Rings, not just as a masterly crafted tale, but also as a positive inspiration for our own struggle, which I believe is in many ways similar to the struggle of the heroes in the book.  In our times Sauron has returned as a force of globalization that we must fight against, and he has many Sarumans who are willing to help him, by importing hordes of Orcs and Uruks into our lands, trying to mix them with the native population of Europe, creating a population of “Half-orcs” and “Goblin-men”6, creatures of low intelligence that are easily manipulated and controlled.

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Another aspect of Tolkien’s views I came to appreciate was his criticism of industrialization that was responsible for the destruction of the countryside, expansion of urban areas, and pollution of nature. These views are reflected throughout his work. Although a devout Catholic, it seems that Tolkien did not completely share the general “man-centered” Christian outlook that the natural world exists only for the sake of humans, to be exploited and used by them as they see fit, thus having no other purpose than to serve humanity. This view which is partly rooted in Christianity has been adopted by the modern materialistic liberal societies of the West. But Tolkien’s comprehension of nature and the natural world was much deeper. He did not only see in nature´s creations raw materials or tools to be used by man but appreciated the beauty of untouched nature and recognized that the value of “other things” can be found in themselves. Replying to a letter of his publisher´s daughter in which she asked him about the “purpose of life”, he touched upon this subject: “As for other things` their value resides in themselves: they ARE, they would exist even if we did not. But since we do exist one of their functions is to be contemplated by us.”7 The natural world should be contemplated upon, and respected by man, not just used and exploited by him for his gains. This is a view shared by many on the Right, who believe that we should be guardians of nature, instead of trying to be its masters.

The One Ring represents absolute power and mastery over the world. It has the power not only to enslave and control all the peoples of Middle Earth but also to “command” nature. This becomes evident in the words of Elf Galdor when he says that “Sauron can torture and destroy the very hills”.8  The power of the ring can bend every living thing to its will, and shape every natural object as it sees fit. This absolute power and subjugation of all the peoples of the world is also the deepest hidden desire of the liberal “progressive” modern man. It can be seen in his attempts to create one global culture by forcing his “progressive” liberal ideas down the throat of every nation on the planet. It can also be seen in his belief that he can bend nature and its rules to his will, declaring that natural traits such as race or gender are just “social constructs” which he can alter. He cares only for himself, exploiting and using nature as well as all other creatures for his own gain. He has been corrupted by the modern ideas of cosmopolitanism, liberalism, and other “man-centered” creeds. He has gained too much power through technological advancement, which has corrupted and enslaved him, making him dependent upon his own inventions, gadgets, and machines. But most of all he is unknowingly enslaved by the current globalist elites sitting in their own dark towers, whispering to him, tempting him, and thus influencing and controlling him just as Sauron controlled the Nazgul. However, instead of the nine magic rings, the Sauron-like elites of our era are using the mass media and entertainment industry to ensnare him and make him impose their will unknowingly. Modern man may believe that he is the master of the world, but in fact, he is only a puppet in the hands of the hidden forces and the elites controlling him and all his actions. His technological and scientific progress is unrestrained by a healthy respect for nature or by an awareness that there are laws stronger than those he himself has written, that he must obey if he wishes to achieve real progress. Instead, his “progress” is led only by his lust for mastery over nature, greed, and material wealth. He was not ready for the power that he discovered, being led astray by his selfishness, rather than following the moral and spiritual virtues of his ancestors. Instead of building a new world based on both natural laws, old traditions, and new technology – an “archeofuturistic” world – he is creating hell on earth, lighting up the fires of the industry that are polluting and devouring his own home.

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Technology is much like the magical rings, which were not forged by Sauron, but by the elven blacksmiths of the Second Age. We must remember that only the One Ring was made by the Dark Lord and was thus purely evil. Its main function was to control the other rings, subjugating their bearers, usually mighty kings or lords, to Sauron´s will, making them his puppets, so that he could enslave all of the “Free Peoples of the Middle Earth” with their assistance. Sounds familiar, doesn’t it?

The other rings of power were not evil in themselves. The three elven rings symbolizing air, water, and fire, were never touched or controlled by Sauron and were used to “ward off the decays of time and to postpone the weariness of the world.”9 In other words, the main powers of the three rings were used for the preservation of the elvish lands, for their enhancement, and had the power of healing. However, the rest of the rings were seized by Sauron and given to the chieftains of Men and to the Dwarven lords. The seven rings of the Dwarves were used for the accumulation of wealth, while the nine rings given to Men were used to gain power and help them became “mighty in their day, kings sorcerers and warriors of old” as well as to obtain “glory and great wealth.”10 The Dwarves proved resilient to Sauron’s attempts to enslave their will, but the rings awoke an excessive thirst for material wealth in their hearts and their greed caused division and quarrel among them. On the other hand, the human bearers of the nine rings quickly came under the influence of Sauron, eventually falling under the complete control of his will, their downfall being their lust for power and wealth.

Just as modern science and technology can be used for different purposes so can the rings of power. The elven rings, whose main purpose was to heal and enhance, share some of the positive aspects of modern science and technology such as curing diseases, improving the standard of living, and so on. Obtaining wealth is also good, as long as it doesn’t become the main preoccupation, but is restrained by moral values and an awareness that spiritual qualities are often more important than physical possessions. Unfortunately, modern science and technology are too often concerned only with “accumulation of wealth” or in other words solely with profit, as their “bearers” were ensnared by the big corporations and the modern globalist elites who are, just like Sauron, concerned only with gaining more power and control over this Earth.

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There is one Tolkien character that especially resembles the main advocates and representatives of the modern world, such as liberal politicians, mainstream media demagogues, and those who are working for the advancement of the big money-thirsty corporations. This “embodiment” of modernity in Middle Earth is Saruman the White. He was the chief of the five wizards sent to aid the peoples of Middle Earth against the rising threat of Sauron. However, by studying the lore of the rings of power, he became obsessed with gaining such power as was concealed in the One Ring. This lust for power has led him into treachery, abandoning his original mission, and joining the Dark Lord in hope that he could come into possession of the ring. His actions are much the same as those of our liberal politicians and leaders. They too have forgotten their true duties such as protecting and guarding their peoples. They have neglected the well-being and prosperity of their nations and are instead pursuing their personal interests in acquiring power and wealth. Furthermore, they are serving the globalist elites, by doing their dirty deeds and selling out their own folk just to satisfy their thirst for power and profit. Saruman was the master of persuasion, his most powerful weapon being his voice. In this regard, he is not similar only to the sweet-talking, lying politicians, but especially to the mass media demagogues who are spewing lies, distorting the facts, and trying to convince us that we should accept liberal “progress” and multiculturalism. It should be noticed that when Saruman became a servant of Sauron, he renounced his old title of Saruman the White and became Saruman of Many Colors. Lastly, Saruman was an industrialist, having a “mind of metal and wheels” and not caring for “for growing things, except as far as they serve him for the moment.”11 Saruman has clearly adopted a typical modernist “man-centered” outlook. He was destroying nature, cutting down trees to fuel the ovens of his workshops, while at the same time breeding together different races of Goblins, Orcs, and Men, creating a new type of creatures to fill the ranks of his army. A true adherent of diversity and bringer of “progress” to the traditional, ethnopluralist Middle Earth.

Tolkien’s works, drawing inspiration from the history of Europe and her myths, languages, cultures, and peoples while at the same time dealing with the themes such as honor, courage, and sacrifice, represent an important source of inspiration for all Europeans, and especially for those of us who are actively engaged in a struggle for the survival of our people. There are many servants of the dark powers today teaching falsehoods in our schools and universities, occupying positions of power, and controlling the mass media in our societies. But fortunately, we still have among us those who are ready to fight for their peoples, a small company of Men of the West, facing vast armies of Mordor and Isengard. And although our current battle is more likely to involve quills rather than swords, it is just as important for us as the War of the Ring was for Frodo or Aragorn because just like them, we are fighting for the very existence of our peoples and the future of the West. 

 

J.R.R. Tolkien, The Return of the King, The Lord of the Rings part 3 (London: HarperCollins Publishers, 2005), p. 1031


2
The Letters of J.R.R. Tolkien, ed. Humphrey Carpenter with the assistance of Christopher Tolkien (London: HarperCollins Publishers, 1995), p. 249


3
Ibid, p. 147


4
Ibid, p. 144


5
J.R.R. Tolkien, The Return of the King, The Lord of the Rings part 3 (London: HarperCollins Publishers, 2005), p. 1029


6
Goblin-men and Half-orcs were creatures bred by Saruman. See J.R.R. Tolkien, The Two Towers, The Lord of the Rings part 2 (London: HarperCollins Publishers, 2005), p. 536


7
Joseph Pierce, Tolkien: Man and Myth ( London: HarperCollins Publishers, 1998), p. 210


J.R.R. Tolkien, The Fellowship of the Ring, The Lord of the Rings part 1 (London: HarperCollins Publishers, 2005), p. 266


J.R.R. Tolkien, The Silmarillion, ed. Christopher Tolkien ( London: HarperCollins Publishers, 2013), p. 345


10
Ibid. p. 346


11
J.R.R. Tolkien, The Two Towers, The Lord of the rings part 1 (London: HarperCollins Publishers, 2005), p. 616

Remarques sur la condition nécropolitique  en Occident

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Remarques sur la condition nécropolitique  en Occident

Nicolas Bonnal

Ce sujet vaut un livre mais il y a longtemps que j’ai compris que mieux vaut un mauvais article qu’un bon livre par les temps qui courent. L’important est de sensibiliser, pas de donner à penser: il est tard…

Nécropolitique. Le mot était trop simple. Il fallait y penser à partir du cimetière de zombies popularisé par Michael Jackson, par Don Siegel ou par Jarmusch. J’ai découvert ce mot grâce à mon ami écrivain et ethnologue Panagiotis Grigoriou (voyez son blog greek-crisis.com) ; il existait sous la plume d’Achille Mbembe, penseur camerounais qui reprenait Foucault (encore lui…) pour bellement décrire la condition du colonisé ou du palestinien.

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Panagiotis Grigoriou, Achille Mbembe.

Mais je vais faire en bon helléniste de ce mot ce qui me convient. La dernière partie de la Cité antique de Fustel de Coulanges éclairera les plus entreprenants. Les cités naissent, croissent et meurent plus vite qu’on ne le croit : Ibn Khaldun leur donne quatre générations, alors… Ce qui se passe en Occident en ce moment est prodigieux pour le froid observateur : dégénérescence morale, physique, économique, diplomatique, effondrement culturel et spirituel ; il ne reste plus rien, on peut évoquer les tombeaux pleins d’ossements dont parle le Christ. Dès les années vingt Zweig ou Bernanos voient cette entropie, et Guénon essaie de nous éclaircir sur ce point dans sa Crise du monde moderne. Malheureusement elle se poursuit et nous tombons plus bas. Ce n’est pas ce qui gêne la majorité qui ne sait pas qu’elle est morte sur le plan politique ou spirituel. Les imbéciles qui font mine de découvrir l’inféodation de toujours de la république aux anglo-saxons (aux banquiers de la City donc) en seront pour leurs frais. On peut être un vivant et un mort : c’est le sens du mot nécropolitique. On verra qui de Zemmour ou de Macron nos morts vivants préfèreront l’an prochain. Si élections il y a. Car la nécropolitique est aussi une dictature, si elle est une dictature populaire. 

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En même temps la tyrannie vaccinale se répand, et le contrôle informatique par le techno-nazisme des GAFA (le nazisme est un avatar irrationnel, technologique et bureaucratique de la démocratie capitaliste, c’est tout). En même temps on ne peut parler de dictature (Hitler n’était pas un tyran) : les populations approuvent dans leur immense majorité, comme je le dis depuis le début à ceux qui voient des Jean Moulin partout. La masse approuve, et on n’est pas en dictature. On est dans le domaine de la nécropolitique.  J’aime aussi le mot d’hystérésis qui évoque une causalité morte. Notre civilisation helléno-chrétienne ou autre (je n’ai vraiment plus envie de gloser dessus) est morte depuis longtemps, mais quelque chose lui survit, quelque chose qui est mort – et ce depuis longtemps.

Les grands écrivains ont senti venir cette mort au dix-neuvième siècle (voyez mes recueils), fils des révolutions industrielles britannique et politique française (la démocratie, le parlement, etc.). C’est ce qui a donné les horreurs de la révolution industrielle qui prend fin (déplétion généralisée quoiqu’on en pense), des guerres dites mondiales, du conditionnement des masses (via leur instruction – voyez mon texte sur Lévi-Strauss), de la propagande à la Bernays, de la télé, du consumérisme, de la destruction des cultures orientale ou primitives encore vivantes, du colonialisme, etc. Tout cela a accru la monotonie (Zweig), le dégoût de la liberté (Bernanos), l’abrutissement médiatique (Bernays)  ou technoscientifique. On vit une accélération via le smartphone qui étymologiquement est un instrument de mort (smert en russe) ou d’assassinat de l’esprit (phonè, meurtre en grec). 

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Le mot nécro-politique induit bien des sens ; il signe la mort du politique ; ou le citoyen mort. Ou même la ville morte : une ville qui ne vit que du tourisme est une ville morte par exemple. Je reviens de Tolède-citadelle qui s’est vidée de ses habitants: 4000 habitants contre 70.000 au précédent siècle.  Le commerce crève aussi de ne plus avoir ses charters de chinois. La plupart des villes en Occident ne vivent que du tourisme et de l’administration qui a pris une dimension tentaculaire – et n’a pas attendu la crise sanitaire – au point d’exterminer via les règlements, les lois, les impôts, les préjugés toute volonté de vivre et de travailler (Tocqueville…). L’administration a créé aussi le citoyen superflu dont parle Nietzche, encadré et protégé par des bataillons de fonctionnaires. Le triomphe des imprimantes a créé aussi cela: une nécro-économie qui vit de la finance, de l’assurance, de l’immobilier (FIRE) et du tourisme a remplacé l’économie réelle.

Nous faire vivre comme des morts est le rêve de Schwab, Gates et autres techno-nécromanciens, sans doute avant de nous tuer. Il faut vivre comme un mort avant de mourir, tel est l’esprit de la nécropolitique selon Macron ou les ogresses Lagarde, von der Leyen, Yellen, Merkel. Lisez enfin pour comprendre ce que je veux dire la fin du conte La Belle au Bois dormant. Ce projet s’est accompagné d’une philosophie grotesque (le diable est mauvais théologien, dixit Guénon) et d’un fantastique abrutissement des masses occidentales, abrutissement qui menace une grande partie du monde. Les masses ne remarquent pas par exemple comme mon taxi de Tolède que les hommes politiques les détestent. Les nécropoliticiens veulent les piquer, les emprisonner, les marquer, les ruiner, les affamer, les remplacer, les faire crever de froid, de chaud, de n’importe quoi. Les phénomènes woke ou de repentance sont aussi utilisés pour neutraliser notoirement ces masses. Freud parlait de la liquidation de l’agressivité et de la sexualité comme fait fondamental de la civilisation (Guénon explique que la notion de civilisation apparait quand elle achève de disparaître la civilisation) ; en fait dans notre anti-civilisation sexualité et agressivité sont censurées et on débouche sur une liquidation en règle et parfaitement acceptée puisque la vieille race blanche comme je l’ai nommée préfère se laisser tuer que continuer de polluer. Ce n’est pas pour cela du reste qu’elle renonce au code QR et aux terrasses de café. Mais dans la nécropolitique on ne sait pas si on est vivant.

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L’emprisonnement accepté via les camps australiens et canadiens (éternelles colonies pénitentiaires du Deep State anglais finalement), le passe sanitaire, les masques, les gestes-barrière, signes tous plus aberrants les uns que les autres marquent une mortalité beaucoup plus grave et vexante que celle du Covid, une mortalité psychique. Déjà Bernanos ou Céline ne se faisaient pas d’illusions sur notre condition ; et Chateaubriand ajoutait : « qui vit trop meurt vivant ». Car la nécropolitique repose sur le vieillard.

Bienvenus dans la nécropole mondialiste.

Sources :

http://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-civ...

http://www.dedefensa.org/article/sigmund-freud-politiquem...

https://www.amazon.fr/Grand-Reset-grand-effondrement-Alex...

https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-lHistoire-Nicolas-Bo...

https://www.les4verites.com/international/chateaubriand-e...

http://www.greekcrisis.fr/2021/09/Fr0913.html#db

https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9cropolitique

https://www.dedefensa.org/article/burckhardt-et-la-destru...

https://lesakerfrancophone.fr/informatique-et-nouvel-ordr...

 

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La revue de presse de CD - 19 septembre 2021

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La revue de presse de CD

19 septembre 2021

ALLEMAGNE

Toutes les failles qui divisent l'Allemagne

Les toute prochaines élections allemandes révèlent une fois de plus les différentes failles au sein de la République fédérale et la possibilité qu'elles se reflètent dans les années à venir dans un pays qui s'apprête à être orphelin d'Angela Merkel.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/09/11/t...

AMÉRIQUE DU SUD

Derrière le coup d’État haïtien, le système des mercenaires colombiens

Presque tous les assassins impliqués dans le meurtre du président haïtien Jovenel Moïse étaient colombiens. Ce n’est pas une coïncidence : si vous cherchez des mercenaires à louer à bas prix, souvent formés par l’armée américaine, vous les trouverez à la pelle en Colombie.

https://www.les-crises.fr/derriere-le-coup-d-etat-haitien...

ASIE

L’Afghanistan et l’Asie Centrale

Les conséquences sur les équilibres régionaux de la prise du pouvoir à Kaboul par les talibans ont déjà été abondamment analysées. Les réactions d’Islamabad et de Téhéran notamment sont bien connues. Mais on a beaucoup moins parlé des voisins septentrionaux de l’Afghanistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, sans oublier le géant de la région, le Kazakhstan, même si ce n’est pas un pays frontalier.

Geopragma

https://geopragma.fr/lafghanistan-et-lasie-centrale/

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Le Pakistan et les talibans : les liaisons dangereuses

Depuis 1947, le premier impératif politique du Pakistan est de garantir la survie du pays, en particulier face à son voisin indien. Cette obsession détermine à la fois l’évolution interne et le positionnement international de l’État.

The Conversation

https://theconversation.com/le-pakistan-et-les-talibans-l...

DÉSINFORMATION

Wokisme et censure dans l’édition. Première partie et seconde partie

Les médias ne sont pas seulement constitués des radios, télévisions, sites, blogs, journaux etc. Le cinéma comme l’édition sont des outils médiatiques. Et à ce titre participent de la censure, du politiquement correct et de la mode woke comme l’indique la tribune libre d’Olivier Delavault que nous publions et où il relate son expérience d’éditeur, spécialiste des Indiens des Amériques.

OJIM

https://www.ojim.fr/wokisme-et-censure-dans-ledition-prem...

https://www.ojim.fr/wokisme-et-censure-dans-ledition-seco...

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ÉTATS-UNIS

Sous-marins nucléaires australiens : le coup de Trafalgar de Biden contre la France, signe d’un basculement géopolitique majeur

Dans sa confrontation croissante avec la Chine, un Washington impitoyable a démontré que ce qui compte désormais pour lui, ce n’est pas l’Europe [ni même le Moyen-Orient], mais la région indo-pacifique. C’est là que la nouvelle guerre froide va être menée.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/09/16/sous-marins-nucleai...

EUROPE DE L’EST

Les Balkans : une crise permanente

Depuis le début de l'année 2021, la Bulgarie se trouve dans un état de crise politique permanente. Dans le contexte des manifestations de masse contre le parti libéral de droite au pouvoir, le GERB, des élections législatives ont été organisées début avril. En conséquence, aucune des forces politiques n'a été en mesure de former un gouvernement. De nouvelles élections ont eu lieu en juin. Cependant, aucun gouvernement n'a encore été formé.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/09/15/l...

FRANCE

Que raconte la mise en examen d’Agnès Buzyn par la CJR ?

L’ancienne ministre de la Santé a été mise en examen par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de sa gestion du début de la crise Covid. L’incrimination retenue par les magistrats est :

« Mise en danger délibérée d’autrui par violation de mesures particulières de prudence ou de sécurité prévues par la loi ou le règlement ». Analyse de l’avocat Régis de Castelnau ?

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/09/que-raconte-la-mise-en-...

Bordeaux : derrière l’écologie, l’économie socialiste

La mairie de Bordeaux risque de transformer les entreprises en des chercheuses de subventions, vivant aux crochets du contribuable.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/09/13/405368-bordeaux-d...

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Immigration : comment en finir avec les frontières passoires ?

À quelques mois de l’élection présidentielle qui aura lieu en avril 2022, les candidats déclarés ou potentiels à ce scrutin multiplient les propositions en matière d’immigration. À en entendre certains, il suffirait d’un peu de volonté politique pour que notre pays ne subisse plus les flux migratoires délirants qu’il connaît actuellement. Ils sont en revanche souvent discrets sur la nécessité ou non de faire évoluer le droit existant pour retrouver des marges de manœuvre en la matière. Les réactions atterrées dans le camp « progressiste » après les déclarations de Michel Barnier (LR) annonçant vouloir affranchir la France des règles de la Cour européenne des droits de l’homme relatives à l’immigration sont révélatrices des tabous qui existent en la matière.

Polémia

https://www.polemia.com/immigration-comment-en-finir-avec...

EXCLUSIF : Izzat Khatab, l’« ami » d’Hollande, Macron et Benalla, fait l’objet d’une plainte pour agression, par Marc Endeweld

Il est l’un des personnages souvent cités par la presse comme proche d’Alexandre Benalla, suite à l’affaire du 1er mai, actuellement en jugement. Selon nos informations, Izzat Khatab fait l’objet d’une plainte pour « violences en réunion » par l’un de ses anciens gardes du corps. Depuis 10 ans, celui qui se présente comme un homme d’affaires a multiplié les relations de pouvoir à Paris, jusqu’au sommet de l’État. Notre enquête nous a mené à une autre découverte : Alexandre Benalla a bien travaillé pour Izzat Khatab, selon plusieurs témoins, juste avant de se mettre au service d’Emmanuel Macron.

QG

https://qg.media/2021/09/16/exclusif-izzat-khatab-l-ami-d...

GAFAM

L’UE et les États-Unis négocient un nouvel accord pour le transfert de données

Ces discussions sont la conséquence d’une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) de juillet 2020. La plus haute instance juridique du Vieux Continent avait invalidé l’accord « Privacy Shield », de 2016, qui encadrait les transferts de données avec le Nouveau Monde. Ce dernier en remplaçait lui-même un autre, « Safe Harbor », déjà cassé en 2015 par la CJUE.

Siècle digital

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GÉOPOLITIQUE

Nakhitchevan : le corridor du prochain round au Haut-Karabakh

Depuis la « fin » de l’épisode le plus récent de la guerre de quarante-quatre jours entre l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie et Israël – et facilitée par les États-Unis – et l’Arménie (au mieux vaguement) alignée sur la Russie, on assiste à un florilège de lamentations politiquement correctes sur la « paix illibérale » qui en résulte.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/nakhitchevan-le-corridor-du-pro...

LECTURE

Comment vivre au temps du coronavirus. Un manuel pour comprendre et résister, d’Alain Bauer et Roger Dachez. Editions du Cerf, 2020, 360 p., 20 €.

Présentation : un essai qui « raconte l’histoire d’une pandémie attendue et qui n’arriva pas. Et d’une autre qui arriva sans prévenir. Alors qu’on avait défait tout ce qui avait été construit contre la précédente » (extrait de la 4e de couverture).

Auteurs : le premier est professeur de criminologie ; le second médecin et universitaire.

Contenu : 195 pages d’analyses chronologiques des pandémies dans l’histoire, presque autant de documents officiels (rapports, études, etc.).

Extraits : « Le triptyque national ‘’Négation, Minoration, Éjection’’ (en français courant : ‘’ce n’est pas vrai’’, puis ‘’ce n’est pas grave’’, et enfin ‘’ce n’est pas ma faute’’) va servir d’excuse. »

« Comme aimait le rappeler Michel Rocard : ‘’En matière de grande catastrophe bureaucratique, il faut beaucoup plus miser sur la connerie que sur le complot. La première est à la portée de tous, donc largement répandue, le second exige beaucoup plus d’intelligence et d’organisation, et se révèle bien plus rare qu’on ne le pense’’. »

« A la fin de 2009, l’EPRUS dispose d’un milliard de masques chirurgicaux et environ 700 000 masques FFP2. Mais alors que la grippe A (H1N1), fait en définitive peu de victimes en France, le gouvernement est mis en cause et accusé par l’opposition, la presse, les humoristes, la Cour des comptes et la justice d’avoir gaspillé l’arent du contribuable ; […] Allant jusqu’au bout de sa logique, l’administration ne va pas renouveler ses commandes et la principale usine française mettra la clé sous la porte en 2018. Dans l’indifférence générale. Pourtant, en 2018, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, avait reçu une note l’informant que le stock d’États de masques était en grande partie périmé et insuffisant selon les révélations du magazine Challenges, publiées le 23 avril 2020 et non contestées. 

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RÉFLEXION

Informatique et nouvel ordre mondial : un rappel de Claude Lévi-Strauss

Le nouvel ordre mondial se met en place sur fond d’apparent effondrement américain : en réalité GAFA et oligarques se foutent du peuple américain, devenu un troupeau réductible et contrôlable comme un autre. Certains risquent d’être déçus par le comportement des Talibans qui se sont vus régaler le pays, relâchés par les Américains, et dont certains leaders ont été préparés par le Dr Seligman et les procédés de Guantanamo.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/informatique-et-nouvel-ordr...

« La révolte des élites » : faut-il lire Christopher Lasch ?

Réactionnaire ? Visionnaire ? Progressiste authentique critique de la modernité ? Christopher Lasch a suscité les mêmes controverses, aux États-Unis, que Jean-Claude Michéa en France – qui est souvent décrit comme l’un de ses continuateurs. Son oeuvre phare, La révolte des élites, a tour à tour été acclamée comme ayant saisi l’esprit du temps, et décriée comme un pamphlet sans rigueur historique ou sociologique. Alors que le thème de la sécession des élites prend une place croissante dans le monde médiatique, il convient de s’intéresser à l’auteur de la notion.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/la-revolte-des-elites-faut-il-lire-christ...

Sur et autour de Carl Schmitt – Trois heures d'entretien avec Robert Steuckers

Cette vidéo est consacrée à la pensée de Carl Schmitt à partir du livre « Sur et autour de Carl Schmitt » de Robert Steuckers. Dans cet entretien, l’auteur nous explique le contexte dans lequel Schmitt a élaboré sa conception de la « décision » en politique et du « Grand Espace » (Großraum). En effet, l’entretien est divisé en deux parties, consacrées respectivement à ces notions. L’intérêt de cet entretien est qu’il permet d’aborder la pensée politique de Schmitt non pas de manière abstraite, mais en lien avec son époque et avec ses sources. A travers Schmitt, Robert Steuckers évoque, entre autres, les figures de Donoso Cortés, Karl Haushofer, Clausewitz et même Guillaume Faye. Avec beaucoup de perspicacité et de brio, il nous rappelle l’importance et l’actualité de cette pensée.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/09/15/s...  

SANTÉ

Bénéfice risque des vaccinés covid par tranche d’âge au 1er juillet 2021

On ne peut plus établir le bénéfice/risque des vaccins Covid après le 16 juillet 2021 car Santé Publique France ne publie plus les données brutes nécessaires à ces calculs. Pour les personnes de moins de 45 ans, la létalité supposée liée au vaccin est plus importante que la mortalité liée à la Covid-19. Les séquelles très graves regroupant les décès, invalidité et pronostic vital engagé, ont plus que doublé entre le 27 mai et le 1er juillet 2021 pour le vaccin Pfizer. Pour les personnes sans comorbidité, le vaccin apparaît délétère pour les moins de 65 ans. Le rapport bénéfice/risque de la vaccination est défavorable lorsque le nombre est supérieur à 1 (cases rouges dans les tableaux).

Réinfo Covid

https://wiki.reinfocovid.fr/_media/newsletters/newsletter...

Risque infime de mourir de la Covid-19 pour les personnes sans comorbidités

La COVID-19 ne tue pratiquement pas avant 20 ans. Les personnes âgées de plus de 70 ans sont les plus affectées. L’absence de comorbidités est associée à un risque de décès par la COVID-19 diminué de plus de 100 fois. 95 % des personnes hospitalisées avec la COVID-19 sont porteurs de comorbidités.

Réinfo Covid

https://wiki.reinfocovid.fr/_media/newsletters/newsletter...

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UNION EUROPÉENNE

Pellerin-Carlin : Bruxelles se prépare à reconnaître le nucléaire comme une énergie « verte »

Selon toute vraisemblance, la Commission européenne devrait dans les prochains mois faire une proposition pour inclure l’énergie nucléaire dans la taxonomie verte européenne, selon Thomas Pellerin-Carlin, chercheur à l’institut Jacques Delors. Mais elle a d’abord intérêt à attendre le dénouement des élections allemandes, souffle-t-il.

Euractiv.fr

https://www.euractiv.fr/section/climat/interview/pellerin...

Comment les lobbyistes des gros pollueurs font pression sur la législation européenne

L’Union européenne envisage une importante législation sur le climat visant à réduire les émissions sur le continent. Mais un ennemi bien connu se mobilise pour faire reculer la législation : les lobbyistes des gros pollueurs.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/comment-les-lobbyistes-des-gros...

 

vendredi, 17 septembre 2021

Le pacte AUKUS et l'Europe

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Le pacte AUKUS et l'Europe

Ex: https://www.kulturaeuropa.eu/2021/09/17/il-patto-aukus-e-leuropa/

Le Pacte AUKUS est né. L'Australie, l'Angleterre et les États-Unis s'unissent dans un pacte militaire, qui aura également une dimension économique, dans le but déclaré de maintenir la zone indo-pacifique "libre et ouverte". Il va sans dire que l'intention, même si elle est mal dissimulée, est d'endiguer la (sur)puissance croissante et de plus en plus rampante de la Chine.

Mais ce qui devrait nous faire réfléchir, c'est que les États-Unis et le Royaume-Uni ne se sont même pas posé le problème de savoir qui devrait être leur partenaire dans cette nouvelle frontière géopolitique: l'Europe doit être hors jeu, ils se tournent donc vers l'Australie. Celle-ci n'est certainement pas un partenaire militairement stratégique, mais elle l'est à coup sûr tactiquement dans une position clé dans la région, même s'il faut dire qu'au troisième millénaire, le dernier problème pour l'armée Stars and Stripes est de trouver un point d'ancrage. Cela suggère que le seul objectif, en fin de compte, était de donner une gifle au Vieux Continent. Et ça a marché, ça a vraiment marché. La France, à l'occasion de la naissance de ce nouvel accord, a perdu une commande d'environ 31 milliards d'euros pour l'achat de sous-marins à propulsion nucléaire qu'elle s'apprêtait à vendre à l'Australie.

L'Alliance atlantique s'effrite, comme en témoignent les déclarations de Rome, Paris et Berlin (les capitales des pays les plus influents de l'UE) qui ont ouvertement admis qu'ils n'avaient nullement été informés. Ainsi, le très apprécié et acclamé Joe Biden, après une retraite de Kaboul, à la limite de la lâcheté et de l'embarras, a porté un nouveau coup à ce qui serait l'Alliance des pays les plus à même de garantir l'"équilibre" au niveau mondial. 

Il faut admettre que l'équilibre de l'OTAN a déjà été mis à l'épreuve, il n'est donc pas surprenant que les Anglo-Américains continuent à tirer les ficelles. En effet, pour être précis, suite à la déclaration de la future projection de l'UE dans la zone indo-pacifique, les Etats-Unis indiquent clairement qu'ils veulent et désirent évidemment que leurs alliés européens soient là où ils mènent leurs guerres (même si elles sont plus ou moins froides), mais plus généralement les Etats-Unis veulent que les Européens soient et se déplacent comme eux le veulent, sans jamais agir de manière autonome.

Dans ce contexte, que faire ? Malheureusement rien, l'UE n'est qu'un grand fourre-tout qui s'effondre et qui a réussi à réveiller un nationalisme renaissant, mais qui n'a aucune intention apparente de se transformer en un véritable État qui prend des décisions dans son propre intérêt.

Le temps nous dira comment les choses évolueront, mais ce qui est certain, c'est que nous semblons toujours aimer nous montrer comme d'humbles serviteurs. Pas étonnant qu'ils nous traitent de cette façon.

Les ombres d'Angela

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Les ombres d'Angela

Lorenzo Vita

Ex: https://it.insideover.com/politica/tramonto-angela-merkel.html

Il est très difficile de comprendre l'héritage d'Angela Merkel. Les élections de fin septembre marqueront la fin du quatrième mandat de chancelière de la figure de proue de la Cdu. Et inévitablement, le moment de faire le point arrive.

Selon de nombreux experts, l'adieu de la chancelière n'est pas ce qu'elle et ses partisans souhaitaient. La "dame de fer" de la politique allemande a toujours donné l'impression qu'elle maîtrisait la situation et que son leadership, tant comme personnage clé de la Cdu que comme cheffesse du gouvernement, semblait sans égal. Pourtant, même Mme Merkel, l'étoile de la politique allemande qui a donné une image de stabilité presque granitique face à une Europe en perpétuelle ébullition, a récemment subi des coups durs.

Et ce coucher de soleil merkelien a aussi le goût d'un adieu amer. La gestion de la pandémie, notamment avec certains blocages, a souvent donné l'impression de ne pas être particulièrement fluide, laissant de nombreux Allemands méfiants. Les inondations qui ont frappé le cœur de l'Allemagne ont également mis en lumière un pays encore fragile face aux fureurs de la nature: des éléments qui, dans un électorat attiré par les Verts, ne sont certainement pas secondaires.

Et enfin, une ombre supplémentaire apparait quant au choix de son successeur, Armin Laschet, que les experts considèrent comme une erreur retentissante. Les sondages les plus récents confirment que la Cdu, pour la première fois depuis des années, pourrait être dépassée par les sociaux-démocrates de la Spd. Et le fait que le ministre des finances, Olaf Scholz, soit considéré par certains comme le véritable héritier de Mme Merkel, est un signe qu'il ne faut pas sous-estimer.

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La fin peu réjouissante d'une longue période de pouvoir ne saurait résumer les quatre mandats de chancelier. Et il serait injuste de réduire Angela Merkel à la dernière étape d'un parcours qui l'a vue passer des décombres du mur de Berlin au sommet de la République allemande. Toutefois, le fait que cette ombre soit tombée comme un voile au cours de la dernière année à la tête du pays permet, d'une certaine manière, de déchirer le voile d'une hagiographie excessive que l'on pourrait écrire sur le leadership de Mme Merkel. Et elle est révélatrice des difficultés inhérentes à l'évaluation de la longue ère de son mandat de chef de file incontesté des chrétiens-démocrates.

En politique intérieure, la capacité de Mme Merkel à diriger le pays face aux différentes crises qui ont frappé l'Europe peut être considérée comme un luxe digne uniquement d'un grand dirigeant. Cette capacité est évidente, à laquelle s'ajoute celle d'avoir créé l'idée de la Grande Coalition comme exemple de gouvernement stable de large accord sans être considéré comme étranger à l'électorat. Pour la Cdu, en outre, la saison de Merkel est aussi celle qui a permis d'éviter l'effondrement du consensus lors de l'explosion des mouvements souverainistes, notamment l'Afd. Et cette capacité à absorber les dérives les plus extrêmes de l'Allemagne s'est surtout manifestée avec la crise des réfugiés en provenance de Syrie, lorsque la multiplication des épisodes criminels de groupes d'étrangers combinée à l'explosion du racisme et de l'antisémitisme a fait craindre que le pays ne sombre dans une spirale de violence. Cela n'a pas été le cas, même s'il ne faut pas oublier que la période merkelienne a également été celle où le terrorisme islamique a frappé le peuple allemand, et où des signes de résurgence du phénomène néonazi sont apparus pour la première fois dans certains appareils d'État. Les forces de défense et de sécurité intérieure ont fait défaut, confirmant non seulement les avertissements de nombreux experts sur les difficultés de la structure militaire allemande, mais aussi les craintes que Berlin ne soit pas en mesure de gérer les engagements extérieurs ou les défis à la sécurité nationale et de garantir la sécurité à l'intérieur de son propre pays.

D'un point de vue économique, l'Allemagne a été le symbole d'un pays caractérisé par une forte croissance, un faible taux de chômage et une grande stabilité financière. Bien qu'il y ait des signes précurseurs de crise, notamment dans la classe moyenne. Et les scandales financiers et industriels (du Dieselgate à Wirecard) ont montré une Allemagne moins attentive aux dangereuses dérives de la finance et de l'industrie nationale. Des taches qui, si elles ne nuisent pas à l'image d'une puissance économique, révèlent certainement un côté sombre que l'on ne peut nier et qui va de pair avec certains signes de difficulté de la part de la population. L'un d'entre eux est le problème de l'immobilier et des loyers.

Le jugement sur la politique étrangère est également complexe. Angela Merkel a tenté, surtout ces dernières années, de faire du poids économique de l'Allemagne un poids politique. L'exemple le plus proche est celui d'avoir "arraché" à l'Italie le lieu où se déroulent les discussions sur la Libye, désormais défini non plus par la réunion de Palerme mais par les sommets tenus à intervalles réguliers à Berlin. Cette démarche est à mettre en parallèle avec la présence allemande dans le dialogue sur le nucléaire iranien, ainsi que dans le jeu plus délicat (pour l'Europe) entre la Russie et l'Ukraine.

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L'Allemagne joue un jeu d'insertion dans les Balkans et d'harmonisation entre les positions de la Grèce et de la Turquie. Elle est également entrée récemment dans le secteur de la défense, devenant un pays extrêmement actif au Sahel et se projetant dans d'autres zones de crise jusqu'à l'Indo-Pacifique. Tout cela sans tenir compte du poids spécifique que Merkel (et avec elle l'Allemagne) a pris en Europe ces dernières années. Le leadership de Mme Merkel est devenu si fondamental que, pendant de nombreuses années, la chancelière allemande était considérée comme la véritable maîtresse de la politique européenne, Bruxelles apparaissant presque comme un protectorat allemand au lieu d'une capitale indépendante des intérêts des différents États.

Mais face à ces nombreuses tentatives de prise de pouvoir, l'Allemagne de Merkel a également montré des faiblesses (et parfois une myopie) qui ont souvent révélé un revers de la médaille sous-estimé. De nombreux experts, par exemple, soulignent qu'il est vrai que la Chancelière a déplacé ses pions pour avoir une Allemagne de plus en plus importante au niveau stratégique, mais cela n'a jamais permis d'avoir une Allemagne véritablement autonome. Dario Ronzoni l'explique dans Linkiesta. Liée aux États-Unis pour l'OTAN, à la Russie pour le gaz et à la Chine pour le commerce, l'Allemagne s'est montrée forte mais jamais indépendante. Et si tout cela a été synonyme de multipolarité, d'un autre côté il ne faut pas oublier que Berlin s'est parfois transformé en un territoire de confrontation plutôt que de pouvoir. Et dans le contexte européen, de nombreux critiques pointent du doigt l'austérité promue par les faucons allemands comme complice (si ce n'est le véritable auteur) à la fois de la crise de la zone euro et de l'explosion des mouvements eurosceptiques et centrifuges qui ont conduit, par exemple, au Brexit. On peut dire la même chose de la question commerciale, puisque la surproduction allemande a également déclenché des crises avec les États-Unis, qui ont également conduit à des tensions sur les tarifs douaniers brandis comme menace par Donald Trump.

Ces analyses laissent de nombreuses questions ouvertes et ne peuvent occulter l'importance d'Angela Merkel dans l'histoire plus récente de l'Allemagne et du continent européen. Mais ce sont des questions qui mènent surtout à une autre question: quel est le véritable héritage de la chancelière. La réponse peut être difficile, mais il est clair que si l'Europe considère Mario Draghi et Emmanuel Macron comme ceux qui seront capables de combler le vide laissé par le dirigeant allemand, nous avons déjà une réponse. Après Merkel, l'Allemagne pourrait ne plus être l'étoile polaire de l'Union européenne. Et c'est déjà un fait qui pourrait faire froncer les sourcils des partisans de la Cdu.

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Vigie d'un monde en ébullition!

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Une nouvelle émission régulière de Radio Méridien Zéro

Vigie d'un monde en ébullition!

Pourquoi ce titre ?

par Georges FELTIN-TRACOL

Pour écouter: https://radiomz.org/vigie-dun-monde-en-ebullition-1-pourq...

Amis de Radio Méridien Zéro,

À compter de ce jour, votre radio numérique préférée s’étoffe d’une nouvelle émission régulière : une chronique hebdomadaire tenue par votre serviteur, Georges Feltin-Tracol. Un grand merci pour leur confiance au Lieutenant Sturm et à toute son équipe qui depuis plus d’une décennie maintenant cingle à travers les vastes océans internautiques. Pour ma part, je franchis l’équateur symbolique qui sépare l’état d’invité à celui d’animateur.

Voici donc « Vigie d’un monde en ébullition ». Que les auditeurs ne soient pas inquiets, je ne commence pas une quelconque transition genrée ! Radio Méridien Zéro se conçoit en navire pirate (ou corsaire). Sur ce galion se trouve au sommet du mât principal un veilleur installé dans une hune, chargé de scruter l’horizon : la vigie. Est aussi vigie le responsable de la surveillance du large depuis le littoral, autorisé à allumer des signaux destinés aux navires côtiers pour qu’ils évitent rochers et faibles fonds marins. Dans les deux cas, la vigie se doit d’être un observateur attentif.

« Vigie d’un monde en ébullition » s’intéresse aux tempêtes qui ponctuent notre monde hyper-moderne (et non post-moderne !). Cette hyper-modernité se caractérise par son extrême liquidité. Zygmunt Bauman a très bien décrit la grande mobilité de notre temps. Avant l’actuelle pandémie,  environ 80 % des échanges mondiaux s’effectuaient par porte-conteneurs. En philosophie géopolitique, la fin de la Guerre Froide dont on assiste à l’achèvement graduel a marqué la victoire de la Mer sur la Terre quand bien même cette dichotomie soit moins tranchée dans les faits.

Le triomphe métaphysique de la Mer explique par conséquent cette ambiance fluide qui s’infiltre partout, du contrat de travail toujours plus flexible aux rapports amoureux inconstants en passant par l’hypertrophie des réseaux sociaux sur Internet. Pour user d’une métaphore marine, l’accélération des très gros « coups de tabac » politiques, sociaux, économiques, culturels et diplomatiques fait que notre époque mouvante entre en ébullition. L’expression se comprend aussi comme la situation du crabe plongé dans une casserole d’eau qui chauffe doucement jusqu’à l’ébouillantement final. Quelle terrible et atroce image pour nous autres, crabes en puissance !

D’une durée variable de cinq à dix minutes, les chroniques de la « Vigie d’un monde en ébullition » couvriront tous les domaines possibles et imaginables. Elles traiteront autant de l’actualité immédiate que de la longue durée. Au gré des circonstances, elles concerneront un ouvrage, un film, une série télévisée, une personnalité, une idée, etc. Elles apporteront un regard différent et, disons-le, décalé aux flots médiatiques du monde. La bande sonore qui les accompagne provient de Vangelis puisqu’on aura reconnu le générique de fin du fantastique film de Ridley Scott sorti en 1982 Blade Runner.

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Qu’on se rassure toutefois, ces chroniques ne seront jamais neutres et consensuelles. Leur point de vue sera toujours européen de France, solidariste – justicialiste et révolutionnaire-conservateur. On a beau subir une époque liquide, elles ne déverseront pas de l’eau tiède. Symbole du café du commerce virtuel et vain, les commentaires seront bien sûr fermés.

Et comme on le disait peut-être sur l’Île de la Tortue au XVIIe siècle, salutations flibustières !

 

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 1, mise en ligne sur Radio Méridien Zéro, le 14 septembre 2021.

Introduction à l'idée d'une révolution conservatrice

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Introduction à l'idée d'une révolution conservatrice

par Diego Echevenguá Quadro

(2021)

Ex: https://legio-victrix.blogspot.com/2021/09/diego-echevengua-quadro-introducao.html?spref=fb&fbclid=IwAR3sYGy25ZiIdzR3hlNgJ713CpoV_ZqoBDF9hq0oLQbcQQkTNGf6L3SfYgI

    "La révolution n'est rien d'autre qu'un appel du temps à l'éternité."

G.K. Chesterton

Dans le domaine de la philosophie politique contemporaine, il est considéré comme acquis qu'il existe une affinité immédiate entre les libéraux et les conservateurs. Les premiers se définiraient par leur appréciation des libertés individuelles (économiques, politiques, idéologiques, religieuses, etc.) et leur rejet catégorique de l'intervention de l'État dans les affaires privées des citoyens ; les seconds se reconnaîtraient par leur attachement à la tradition, aux coutumes consolidées, aux mœurs établies par le bon sens et la religion, et par leur scepticisme à l'égard des projets politiques globaux. Ainsi, libéraux et conservateurs s'allient chaque fois que l'individu est menacé par des tentatives politiques de transformation radicale des conditions sociales établies.

Conservateurs et libéraux se donneraient la main face à la crainte que tout bouleversement radical ne détruise la tradition ou la figure stable de l'individu libéral. De ce point de vue, il nous semble impensable qu'une telle alliance soit réalisable et victorieuse ; car la peur ne peut servir de lien solide qu'à des enfants effrayés dans une forêt la nuit, mais jamais à des hommes et des frères d'armes qui se réunissent dans une taverne pour boire et rire en racontant leurs faits et gestes sur le champ de bataille.

Il nous semble clair que la véritable fraternité dans les armes et dans l'esprit n'est pas entre libéraux et conservateurs, mais entre radicaux révolutionnaires et conservateurs. Au premier abord, un esprit fixé par la pâle lueur des idées fixes pourrait rejeter une telle alliance comme une simple rhétorique qui utilise la contradiction entre des termes opposés comme moyen de mobiliser l'attention au-delà d'une proposition sans contenu substantiel. Mais ce n'est pas le cas. En fait, il s'agit ici d'une alliance spirituelle forgée par la dynamique même qui représente le mouvement de toute vérité révélée dans le monde. Prenons l'exemple du christianisme. Au moment de son énonciation, le christianisme apparaît comme la négation concrète de tout le monde antique, de toute vérité établie jusqu'alors et reconnue comme le visage légitime de ce qui est devenu le monde social. Dans sa révélation, le christianisme est la négation déterminée de l'antiquité ; en ce sens, il ne peut être qu'une véritable révolution. Ce que même le conservateur le plus effrayé ne peut refuser.

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Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Une fois énoncée, toute vérité nouvelle comme celle d'un enfant doit être conservée et protégée afin qu'elle grandisse et que, dans sa maturité, elle réclame ce qui lui revient de droit. Dans ce deuxième moment, toute vérité devient conservatrice, car elle cherche à sauvegarder les conquêtes qui émanent de son cadre énonciatif originel. Nous voyons ainsi la communauté horizontale des disciples se transformer en la hiérarchie verticale de l'église, avec ses prêtres comme gardiens spirituels de la foi et ses soldats comme bras armé de la vérité qui lacère la chair pour que l'esprit ait son berceau. Il n'y a rien à critiquer dans ce mouvement. Nous devons l'accepter comme la dialectique nécessaire de toute vérité qui mérite son nom. Il y a autant de beauté dans un sermon du Christ que dans les armées qui marchent sous le signe de la croix et qui utilisent l'épée pour préserver la poésie de ses paroles.

Nous voyons ainsi que la révolution et la conservation sont deux moments d'un même mouvement : celui de la vérité qui déchire le voile du temple et érige ensuite les cathédrales. Dans cette perspective, rien ne nous semble plus erroné que de lier le conservatisme au rationalisme bien élevé du libéralisme, ou au scepticisme politique de la tradition britannique. Et nous explicitons ici ce qui nous semble être la vérité la plus incontestable de ce que représente l'unité entre conservatisme et révolution: la défense de l'Absolu. Il est inacceptable que le conservatisme soit laissé à ceux qui l'imaginent comme l'expression de la retenue épistémique et existentielle face à la nouveauté; car le conservatisme n'est pas et ne sera jamais la défense paresseuse de la tradition et de l'ancien qu'il faut préserver parce que c'est le sceau que l'utilité a conféré à l'habitude. Le conservatisme est la défense du nouveau, de l'actuel et du présent, parce qu'être conservateur, c'est défendre l'éternité sans aucune honte et sans aucune pudeur. Et parce que l'éternité est l'expression temporelle de l'absolu, le conservatisme est la glorification du présent, car l'éternel n'est ni l'ancien ni le vieux, mais le nouveau et le vivant comme l'artère qui pulse et pompe le sang dans le monde matériel.

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Mais qu'en est-il des révolutionnaires ? Seraient-ils des défenseurs de l'éternité et de l'absolu ? La tradition révolutionnaire ne serait-elle pas l'expression ultime de tout refus de la transcendance, du sacré et de l'éternel ? Comme l'ont déjà souligné de bons penseurs conservateurs, il existe un noyau sotériologique, gnostique et mystique qui place la pensée radicale socialiste dans le tronc judéo-chrétien. Le marxisme n'est pas la négation abstraite du christianisme, mais son fils prodigue dont le père attend le retour avec un banquet à rendre Dieu lui-même jaloux. Et nous devons nous rappeler que la prétention hégélienne d'unir le sujet et l'objet, l'individu et la société, l'esprit et le monde est la manifestation ultime de l'absolu dans le domaine de la philosophie. Une vision qui cherche finalement à concilier immanence et transcendance, dans ce que nous pourrions appeler l'eucharistie spéculative de la raison. Et c'est cette compréhension qui est l'âme du marxisme.

Après avoir défini ce qui unit les conservateurs et les révolutionnaires, il nous reste à comprendre contre quoi et contre qui ils se sont rangés. Et leur ennemi commun est le matérialiste de supermarché, le libéral athée et irréligieux, l'arriviste borné dont l'haleine a empoisonné tous les esprits humains depuis que ses ancêtres ont rampé des égouts du Moyen Âge jusqu'au centre financier de la bourse des grandes capitales du monde sous le règne de l'antéchrist.

Nous devons ici nous tourner vers la définition de la société libérale comme une société ouverte telle que présentée par Karl Popper. Les sociétés ouvertes sont des formes sociales déterritorialisées, sans aucune affiliation traditionnelle aux racines du sol, de la culture, de la famille, des logos. Sans aucune forme d'appartenance stable de la part de leurs individus. Des individus qui sont l'expression ultime de la substance élémentaire de toute vie sociale ; de pures formes procédurales planant spectralement dans l'éther, libres de toute détermination culturelle, symbolique, spirituelle et biologique. Ces sociétés sont la réalisation même de toute négation de l'absolu, puisqu'elles n'admettent aucune causalité dans l'action des sujets qui ne soit pas guidée par leur intérêt rationnel à maximiser leur confort, leur bien-être et leur ventre déjà bien rempli. Une telle société est la négation de l'animal politique grec, du citoyen, du philosophe, du saint, du guerrier et des amoureux qui ne contemplent comme objet que l'Absolu qui déchire leur chair et les propulse au-delà d'eux-mêmes. L'intérêt personnel éhonté du libéral l'empêche de risquer sa vie pour autre chose que de mourir comme un idiot dans la file d'attente d'un magasin pour acheter l'appareil imbécile du moment.

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C'est contre l'empire des sociétés ouvertes que les révolutionnaires et les conservateurs prennent les armes. C'est par amour de l'absolu qu'ils s'assoient à la table et partagent leurs sourires, leurs angoisses et leurs larmes. Un libéral ne pleure jamais. Il n'y a pas de larmes dans un monde d'objets remplaçables et interchangeables. Il n'y a pas de pertes dans le capitalisme. Il n'y a que des gains. Le libéral ne comprendra donc jamais ce qu'il a perdu. Il ne comprendra jamais qu'il a échangé l'Absolu contre un écran d'ordinateur. Seuls les révolutionnaires et les conservateurs savent pleurer, car ils pleurent pour l'absolu. Leurs larmes seront le nouveau déluge qui couvrira la terre et noiera ceux qui n'ont pas l'esprit des poissons et des navigateurs. Car ce sont les navigateurs qui découvrent de nouvelles terres, de nouveaux continents et de nouvelles géographies. Et ce seront les révolutionnaires et les conservateurs qui jetteront l'ancre sur de nouveaux rivages, de nouvelles îles et de nouveaux territoires. Car ils habitent sous les latitudes de l'absolu. Et ce sera une révolution conservatrice - une fraternité non encore imaginée - qui mettra fin aux sociétés ouvertes et à leur cortège de banquiers, de marchands, de gestionnaires, de spéculateurs et de propriétaires. 

 

jeudi, 16 septembre 2021

Ernst Jünger's Anarch figure in Eumeswil - discussion with Russell A. Berman

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Ernst Jünger's Anarch figure in Eumeswil - discussion with Russell A. Berman

Excellent Hermitix podcast interview with Russell A. Berman
 
 
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Face au "Nouvel Ordre Elitaire", soulèvement ou soumission? Avec Michel MaffesoIi sur Zone Libre

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Face au "Nouvel Ordre Elitaire", soulèvement ou soumission?

Avec Michel MaffesoIi sur Zone Libre

 
Dans ce live Zone Libre, Paul Fortune, épaulé par Ludwig, reçoit Michel Maffesoli pour parler de son livre L'ère des soulèvements. Les peuples sont-ils sur le point de secouer le joug des élites ou se laisseront-ils soumettre ? Michel Maffesoli nous parle des soulèvements qu'il voit poindre à l'horizon.
 
 
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La fin de la politique, de la polis

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La fin de la politique, de la polis

Renzo Giorgetti

Ex: https://www.azionetradizionale.com/2021/09/12/heliodromos-la-fine-della-politica/

En ces moments décisifs, se taire pourrait sembler de la paresse - et c'est la seule raison pour laquelle nous écrivons ces considérations - même s'il n'y aurait presque rien à ajouter, car les développements sinistres de la situation actuelle ont déjà été largement prévus dans le passé. La chute des derniers masques derrière lesquels se cachait le régime tyrannique du totalitarisme mondial est un événement qui ne surprend pas, car il était prévisible, du moins par ceux qui avaient le minimum de sensibilité et d'intelligence pour discerner la dynamique du Pouvoir au cours des deux derniers siècles dans le monde occidental dit moderne. Le fait que toutes les "conquêtes" et les "droits" du passé aient été éliminés avec une facilité totale et sans aucune résistance ne peut que susciter l'hilarité et la pitié (surtout envers ceux qui y croyaient) puisque tout cet appareil de formules vides n'est rien d'autre que de la scénographie, de la fiction créée pour persuader les malheureux de vivre dans un monde libre.

En fait, il ne s'agissait que de produits artificiels, qui se faisaient passer pour des valeurs absolues, mais en réalité c'était de misérables concessions dont le semblant d'intangibilité n'était garanti que par des mots, c'est-à-dire par des déclarations solennelles mais inconsistantes d'individus à la crédibilité douteuse. Et en fait, tout ce qui était donné était ensuite repris avec intérêt, laissant en plus les dommages mentaux du plagiat sectaire, de l'incapacité d'élaborer des pensées vraiment alternatives. Il est désormais inutile de se plaindre et de demander "plus de droits", "plus de liberté" ou même de se plaindre du "manque de démocratie" : ces stratagèmes sont perdants. Ils ont été implantés dans l'esprit de la population à des époques où les besoins de l'époque imposaient ce genre de fiction. Il fallait faire croire aux gens qu'ils avaient été libérés (on ne sait pas très bien par qui) et qu'après une série de "luttes" et de "conquêtes", ils avaient enfin atteint le point le plus élevé de l'évolution et du progrès. Mais aujourd'hui, les choses ont changé et de nouvelles fictions sont nécessaires pour garantir la continuité du pouvoir.

Le "Nouveau Régime" (1789-2020) est en train de se restructurer, de devenir "Brand New": l'ère de transition que nous vivons sera caractérisée par le démantèlement définitif de tout l'appareil de droits et de garanties qui distinguait la vie civile antérieure. Ce démantèlement ne sera pas suivi d'un vide, mais de nouveaux systèmes selon de nouvelles logiques et de nouveaux paradigmes. La destruction du pacte social ne conduira pas à l'état de nature (qui n'a probablement jamais existé) et à la négation de toute règle, mais à un "nouveau pacte" avec de nouvelles règles plus ou moins volontairement acceptées. La forme de gouvernement des derniers temps ne sera pas l'anarchie mais l'imperium, un sacrum imperium, une hégémonie à la fois spirituelle (pour ainsi dire) et temporelle, une forme de pouvoir avec sa propre sacralité, très différente de la sécularité du présent.

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La polis, comprise comme un lieu de rencontre et de résolution dialectique et pacifique des conflits, est désormais brisée, désintégrée par le lent travail mené à l'intérieur de ses propres murs, et toute forme de discours politique est donc dépassée, irréaliste, irréalisable, un tour de passe-passe sans effet pratique. Mais la désintégration de la polis ne conduira pas à un retour à l'état sauvage. Le retour aux origines sera d'une toute autre nature. La polis, c'est-à-dire la civitas, n'est pas opposée à la silva, mais au fanum, ce territoire consacré au dieu, dont les habitants doivent se soumettre aux règles de la divinité à laquelle ils appartiennent. Ceux du fanum vivent selon des lois particulières, selon un ordre qui n'est pas celui de la vie civile, un ordre différent, pas nécessairement négatif. Le civis se rapporte aux autres sur un plan horizontal tandis que le fanaticus vit la dimension de la verticalité, il est possédé, parfois pour le bien et parfois pour le mal (le terme fanatique est à comprendre en termes neutres, son anormalité n'étant telle que dans un monde politique); ses actions répondront à des critères différents car la présence de l'invisible s'est maintenant manifestée, redevenue tangible, agissant dans le monde de manière concrète.

Dans la mesure où des influences qui ne sont plus liées à la stricte matérialité réintègrent le monde, alors tout redevient sacré et rien ne peut être pro-aman, rien ne peut être exclu de l'irruption du numineux qui imprègne et transfigure tout.

Par "sacré", nous avons entendu au sens large ce qui n'est pas confiné dans les limites de la matière, et le terme peut donc indiquer aussi bien ce qui est proprement sacré (en tant que spiritualité supérieure) que ce qui s'y oppose en tant que force blasphématoire, exécrable, même si elle possède sa propre "sainteté".

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L'irruption du transcendant dans le monde séculier et matérialiste (dans le monde profane) entraîne un changement d'époque, modifiant non seulement les règles de la vie civile, mais aussi les paradigmes mêmes sur lesquels se fonde l'existence. La fin de la politique s'inscrit dans ce contexte et porte la comparaison à un autre niveau.

L'effondrement du monde politique permet déjà de percevoir parmi les décombres la montée de la puissance étrangère du numen, les forces d'altérité qui déconcertent en manifestant la puissance du tremendum. Le nouveau saeculum verra la manifestation de ce qui, invisible mais existant, se cache derrière l'apparence d'une matérialité fermée et autoréférentielle, de forces absolues qui vont absolument opérer, ignorant les constructions conventionnelles inutiles de la pensée humaine. L'époque finale verra le retour des dieux.

Mais, qu'on se le dise pour le confort de tous, ce ne sera pas une voie à sens unique. Certaines forces ne peuvent se manifester impunément sans que d'autres, de signe opposé, ne viennent rétablir l'équilibre.

La lutte reviendra à des niveaux primitifs, car l'anomie, l'hybris, a trop prévalu et, dans sa tentative de s'imposer, menace sérieusement de bloquer le cours même de la vie. En fait, comme nous l'ont montré de nombreux mythes (nous devons nous tourner vers les mythes car la situation actuelle n'a pas de précédent historique connu), cet état de fait n'est pas durable et conduit toujours à des actes d'équilibrage qui, en contrant les forces de prévarication, élimineront également le déséquilibre devenu trop dangereux pour l'ordre cosmique lui-même.

La fin de la polis entraîne l'impossibilité de résoudre les conflits par le compromis et la médiation. Tout passe désormais du politique au fanatique, car les forces qui s'affrontent sont des forces antithétiques, absolues, qui, tout comme la vie et la mort ou la justice et l'injustice, ne peuvent coexister simultanément dans un même sujet.

Ces discours ne sont peut-être pas très compréhensibles pour ceux qui ont été programmés avec les anciens schémas de pensée, mais il serait bon de commencer à les assimiler, car l'avenir ne fera pas de cadeau à ceux qui tentent de survivre avec des outils désormais obsolètes: en effet, avec la polis, cette autre construction artificielle appelée raison a également été brisée. La nouvelle ère, en montrant l'aspect le plus vrai de la vie, à savoir le choc entre des forces pures, rendra à nouveau protagoniste ce qu'on a injustement appelé l'irrationnel pendant trop longtemps.

Renzo Giorgetti.

 

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Adriano Romualdi. Comportement exemplaire et pureté de la vision politique

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Adriano Romualdi. Comportement exemplaire et pureté de la vision politique

par Maurizio Rossi

Ex: https://www.ereticamente.net/2020/08/adriano-romualdi-esemplare-condotta-e-purezza-della-visione-politica.html

Grâce au magistère d'Adriano Romualdi, nous avons eu le privilège de pouvoir unir notre âme à l'âme la plus profonde et la plus lointaine de l'Europe, la patrie continentale ancestrale de notre peuple. En puisant dans ses énergies toujours précieuses et omniprésentes, dans ses puissantes racines spirituelles, culturelles, ethniques et politiques qui se sont pleinement incarnées dans cette longue marche de la révolution européenne qui a marqué de manière indélébile le siècle dernier.

Romualdi a écrit à ce sujet, reconfirmant les impératifs d'une lutte millénaire :

"Le premier devoir est de se battre pour la restauration de l'Ordre. Non pas tel ou tel Ordre particulier, telle ou telle formule politique contingente, mais l'Ordre sans adjectifs, la hiérarchie immuable des pouvoirs spirituels au sein de l'individu et de l'Etat qui voit au sommet ceux qui sont ascétiques, héroïques, politiques et à la base ceux qui sont simplement économiques et administratifs. Pour la création de cette Rangordnung, de cette hiérarchie renouvelée des rangs, prônée par Nietzsche, les hommes des mouvements nationaux qui ont été emportés par la catastrophe de 1945 se sont sacrifiés. Aujourd'hui, après avoir éteint la lumière extrême de l'enjeu qui a consumé la dernière élite politique de notre continent avec l'Europe elle-même, de grandes ombres et de vastes silences s'abattent de plus en plus lourdement sur le crépuscule de l'Occident".

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Quarante-sept ans se sont écoulés depuis ce fatal 12 août 1973 qui fut le jour de la mort tragique et prématurée d'Adriano Romualdi. Un accident de voiture a effacé l'existence terrestre d'une figure magnifique, annulant la voix d'un sévère professeur de vie et de pensée.

Une personnalité qui s'était déjà bien fait connaître pour sa cohérence inexpugnable et son intransigeance tout aussi ferme. Quarante-sept ans se sont écoulés depuis cette catastrophe, et pourtant il semble qu'une éternité se soit écoulée, tant ont été nombreux les changements, les métamorphoses et les événements qui, pour le meilleur ou pour le pire, et surtout pour le pire, ont marqué ce segment de l'histoire contemporaine. Les nations et les peuples ne sont plus obligés de respirer l'atmosphère méphitique créée par les scénarios de la guerre froide, cette ère de plomb qui, dans les plis d'une stagnation consolidée, permettait, malgré tout, d'entrevoir de timides lueurs chargées de désirs de changement et en même temps pleines d'attentes qui ont cependant été irrémédiablement ignorées au lendemain de la chute du "rideau de fer", Or, au lendemain de la chute du "rideau de fer", ces attentes ont en effet été irrémédiablement déçues, laissant le camp européen sans défense face aux assauts du projet universaliste et mondialiste de déracinement des peuples, porté aux conséquences extrêmes du libéralisme dans sa culture et ses mœurs et de la ploutocratie capitaliste dans la perversion des économies nationales.

C'est précisément contre cette menace, contre la défiguration du visage de l'Europe, engloutie dans la Babel d'une collection mondiale de déracinés et de cosmopolites, que se sont tournées les réflexions précises d'Adriano Romualdi qui, déjà à l'époque, mettait en garde contre la désertification morale et spirituelle qui naîtrait des futurs scénarios de l'après-guerre froide, y compris ceux qui seraient causés par le post-marxisme, en faisant spécifiquement référence à l'énorme danger que courrait une Europe de plus en plus épuisée. C'est-à-dire quand les cultures européennes seraient dissoutes au nom du cosmopolitisme, quand tous les hommes seraient homologués et quand toutes les valeurs fondatrices d'une civilisation plus que millénaire seraient annulées par l'individualisme libéral, le matérialisme hédoniste, la déformation de l'âme, l'indifférentialisme racial et la respectabilité bourgeoise.

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Romualdi a souligné l'urgence pour les meilleurs Européens, ceux de bon sang, de promouvoir une Weltanschauung révolutionnaire et traditionnelle qui récupère et valorise tous les aspects qualifiants et importants qui ont caractérisé et identifié les expériences nationales-populaires précédentes, afin de créer les conditions pour l'émergence d'un Weltanschauulicher Stosstrupp, une troupe d'assaut dans le domaine de la vision du monde, innervée par la Tradition, par le lien du sang, par la force de l'esprit.

L'approche fidéiste qu'une certaine gauche progressiste a manifestée au fil du temps à l'égard des États-Unis et en particulier de l'américanisme, de sa démocratie, de l'inquiétant American Way of Life, ne pouvait être que la confirmation finale du lien qui a toujours existé entre le marxisme et le libéralisme, de la matrice commune que l'on trouve dans le marxisme cosmopolite ainsi que dans le capitalisme mondial également cosmopolite.

Il fallait des références certaines et puissantes pour étayer la lutte, comme Evola, Nietzsche et Platon.

Platon lui-même était partisan de la vie comme une totalité de corps et d'âme, de la prédominance des valeurs politiques sur l'organisation économique et de la subordination totale de cette dernière aux besoins de la communauté, le promoteur de mesures eugéniques strictes visant la santé du peuple et d'une conception qualitative particulière de l'éducation et de la sélection dans le cadre d'une vision totalitaire de l'État, a été présenté à juste titre par Romualdi comme le précurseur idéologique des mouvements nationaux-populaires du XXe siècle, suivant systématiquement les traces de Hans Friedrich Günther.

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On attribue surtout à Adriano Romualdi une contribution décisive à la réécriture du langage politique, en le faisant passer de l'échelle nationale à l'échelle européenne et en lui donnant une large portée continentale. En effet, depuis lors, la revendication d'un nationalisme européen interprété comme le vecteur d'une troisième force pour s'opposer aux impérialismes d'occupation équivalents représentés alors par les Etats-Unis et l'URSS a caractérisé une nouvelle voie militante passionnante.

Adriano Romualdi était fermement convaincu que la Seconde Guerre mondiale avait décrété la fin du nationalisme chauvin des petites patries, inaugurant au contraire la nouvelle phase du nationalisme continental. Forte de cette conviction, sa profondeur idéologique et culturelle s'est tournée principalement vers le national-socialisme.

En substance, pour Romualdi, à partir d'Adolf Hitler et du national-socialisme, et surtout après l'invasion américaine du continent européen, l'affrontement ne sera plus entre les nations individuelles, mais entre les continents. C'était donc une occasion décisive pour l'Europe de retrouver la centralité dont elle avait été privée par l'irruption des superpuissances américaine et soviétique sur la scène mondiale.

Pour Adriano Romualdi, le national-socialisme représentait une rupture salutaire et radicale avec les conceptions diplomatiques anciennes et dépassées et les visions étroites de la politique étrangère qui avaient marqué les ères passées de l'histoire des nations européennes; à partir de ce moment, une nouvelle ère géopolitique serait inaugurée sur la base de la ferme conviction qu'avait Adolf Hitler, c'est-à-dire qu'à l'époque de la constitution des espaces continentaux illimités représentés par les États-Unis et l'URSS, il fallait nécessairement penser en termes de grands espaces géopolitiques de pouvoir, de sorte que seuls les vastes horizons d'un Grossraum européen auraient pu sauvegarder la pérennité de certaines spécificités historiques et spirituelles.

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Avec Adriano Romualdi, l'image géopolitique de l'Europe et le mythe de l'Europe sont revenus à la lumière dans toute leur puissance à travers la science des racines indo-européennes et des origines archaïques, avec la conscience que le concept même de civilisation européenne ne doit plus avoir une simple valeur historique et folklorique, mais plutôt d'être l'expression vivante d'une spiritualité archaïque et solaire, d'un sentiment de vie qui se traduisait par une perspective idéale et compétitive, de symboles et de personnalités au caractère inné et non acquis, qualités caractéristiques de l'univers aryen primordial. Toujours à ce propos, Adriano Romualdi revient proposer le motif fascinant de l'arianisme comme centre de gravité de l'idée révolutionnaire d'un nouveau nationalisme européen fondé sur le sang et le sol, sur l'hérédité des ancêtres, comme référence indispensable de ce qu'il décrit comme les énergies européennes survivantes, en expliquant que :

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"Par l'idée aryenne, nous n'entendons pas seulement un sentiment sain d'appartenance à la race blanche, mais l'acceptation consciente des valeurs dans lesquelles la tradition indo-européenne prend forme dans l'histoire de la civilisation. Une unité spirituelle existait de l'Islande germanique à l'Inde aryenne, une unité qui laisse sa puissante empreinte dans des monuments épiques tels que l'Iliade, le Mahabharata, le Nibelungenlied. C'est dans cette unité que se sont épanouies la Grèce et Rome, les valeurs aristocratiques, qualitatives et agonistiques du monde classique. La conscience de cette tradition de sang et d'esprit, et son opposition aux formes de religiosité sémitique qui ont infiltré le déclin du monde classique, et qui reviennent aujourd'hui comme des forces dissolvantes, pourraient être d'une grande importance pour la définition d'une vision du monde spécifiquement européenne."

Un mythe européen lié à la prise de conscience de l'inévitable crépuscule de l'Occident, un crépuscule qui pesait comme un rocher, déjà annoncé par Oswald Spengler et une vaste littérature de la crise, souvent d'origine germanique, bien connu et étudié par Adriano Romualdi et qui l'avait amené à identifier de la manière la plus prégnante ce que les mouvements fascistes européens et surtout le national-socialisme devaient à l'œuvre de Nietzsche, c'est-à-dire à une conscience historiquement nouvelle, la conscience de l'avènement fatal du nihilisme et donc de l'imminence de la fin de l'Histoire. Le christianisme en tant que projet mondain propagé par une église de plus en plus sécularisée, la démocratie, le libéralisme et le capitalisme, le marxisme et le communisme appartiennent tous ensemble et indistinctement au champ unitaire de l'égalitarisme, du prétendu humanisme.

Leurs philosophies et idéologies peuvent différer dans les détails et même s'opposer temporairement les unes aux autres, mais dans le fond, elles obéissent toutes au même système de valeurs.

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Finalement, Adriano Romualdi a trouvé le principe d'action dans le système de valeurs prôné par Nietzsche, et le destin commun dans l'image irrésistible de l'homme nouveau qui dépasserait la fin inévitable de l'histoire à laquelle deux mille ans d'égalitarisme et d'humanisme nous avaient bibliquement condamnés.

Contre cette aberration, l'appel d'Adriano Romualdi à tous les "bons Européens" a été entendu haut et fort, les invitant à se réveiller de leur torpeur et à revenir embrasser la bataille de la fierté européiste à travers la conscience d'un nouveau nationalisme européen militant qui, en renouant avec les racines culturelles et populaires archaïques et ancestrales de l'Europe des origines indo-européennes, trouverait les motivations supérieures pour justifier et légitimer devant l'Histoire son action politique supérieure de rectification et de réarrangement.

Maurizio Rossi

mercredi, 15 septembre 2021

Les Balkans: une crise permanente

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Les Balkans: une crise permanente

L'Europe de l'Est dans une nouvelle situation géopolitique

Ex: https://katehon.com/ru/article/balkany-permanentnyy-krizis

Bulgarie : une troisième élection ?

Depuis le début de l'année 2021, la Bulgarie se trouve dans un état de crise politique permanente. Dans le contexte des manifestations de masse contre le parti libéral de droite au pouvoir, le GERB, des élections législatives ont été organisées début avril. En conséquence, aucune des forces politiques n'a été en mesure de former un gouvernement. De nouvelles élections ont eu lieu en juin. Cependant, aucun gouvernement n'a encore été formé.

Le parti de protestation, qui porte pour nom "Il existe de telles personnes", dirigé par le présentateur de télévision Slavi Trifonov (photo), a remporté le plus grand nombre de voix lors des élections de juin. Mais l'équilibre des pouvoirs au Parlement est tel qu'il est très peu probable qu'un gouvernement soit formé. La Bulgarie doit donc affronter sa troisième élection parlementaire en un an.

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Lors des élections de juin, le GERB et le parti de M. Trifonov, qui se distingue par l'absence d'une idéologie claire, ont obtenu un nombre de sièges à peu près égal - 65 et 63 - mais n'ont pas pu former un gouvernement, car il a besoin d'un partenaire parmi les partis libéraux minoritaires, mais refuse simultanément de soutenir l'une ou l'autre des deux forces politiques.  Le président bulgare Rumen Radev a confié le mandat de former un gouvernement au "Parti socialiste bulgare", arrivé troisième aux élections. Si cette troisième tentative de formation d'un cabinet échoue également, le chef de l'État dissoudra le Parlement et décidera d'un troisième tour d'élections législatives anticipées.

En général, toutes les forces politiques qui se partagent le pouvoir en Bulgarie se distinguent par leur orientation vers l'OTAN et l'UE. Les populistes de "droite", populaires auparavant, ont perdu toute crédibilité. "Le parti socialiste bulgare - également pro-OTAN et pro-UE mais exploitant des sympathies pro-russes - a également perdu ses anciens soutiens.

Dans le contexte de la crise politique que traverse la Bulgarie, le lobby occidental s'est employé à attiser le sentiment anti-russe. En mars 2021, plusieurs personnes soupçonnées d'espionnage pour la Russie ont été arrêtées en Bulgarie. Il s'agit de la sixième arrestation depuis 2019 pour des accusations similaires.

Le service russe de renseignement extérieur a commenté l'arrestation des "espions" dans le cadre d'une campagne visant à accroître la russophobie en Bulgarie : "Selon les informations reçues, les services de renseignement américains ont lancé une campagne à grande échelle visant à compromettre les personnalités politiques et publiques des pays d'Europe orientale qui prônent le développement de relations de bon voisinage avec la Russie. A cette fin, les agents et les organisations non gouvernementales financés par les agences officielles américaines sont mobilisés.

En Bulgarie, l'organisation Bellingcat, déjà mentionnée, a tenté de promouvoir un scandale avec une implication russe présumée dans les attentats à la bombe en République tchèque en 2014. Ses représentants ont déclaré que l'attentat visait les activités du marchand d'armes bulgare Emelian Nagrev, qui stockait des armes et des munitions en République tchèque pour les envoyer en Ukraine.

Serbie et Monténégro : entre eurasisme et atlantisme

En juillet 2021, le gazoduc Balkan Stream, une branche du Turkish Stream, a atteint la Hongrie. Il a fallu un peu plus d'un an et demi pour faire passer le gazoduc par la Serbie. Au cours de l'année et demie précédente, on a essayé de construire le pipeline à travers la Bulgarie, en rencontrant de nombreux obstacles. La Serbie a démontré qu'elle était un partenaire plus fiable pour la Russie.

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Dans l'ensemble, les dirigeants serbes maintiennent des liens avec l'Occident et une orientation générale vers l'adhésion à l'UE, qu'ils combinent toutefois avec un nationalisme serbe occasionnel et des sentiments pro-russes.

Parmi les exemples de l'utilisation de l'agenda nationaliste, citons les contacts entre Aleksandrov Živuć et le membre serbe de la présidence de Bosnie-Herzégovine Rostislav Godik, les contacts entre la Serbie et la Republika Srpska et l'utilisation du syntagme "monde serbe" par les dirigeants serbes.

Les dirigeants serbes s'opposent à l'élargissement de la liste des pays qui ont reconnu l'indépendance du Kosovo. Toutefois, l'attitude de Belgrade à l'égard des États-Unis reste la plus bienveillante. Les États-Unis ont soutenu l'initiative visant à créer un espace économique commun entre la Serbie, le nord de la Macédoine et l'Albanie - Opera Balkan. Cette initiative est soutenue par l'administration Vucic, mais les autorités sécessionnistes du Kosovo refusent de rejoindre le bloc.

Les négociations entre Pristina et Belgrade, par lesquelles les États-Unis et l'UE espèrent faire avancer la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo et l'absorption ultérieure de la Serbie dans les structures de l'UE et de l'OTAN, ont jusqu'à présent peu progressé. Les résultats des élections de mars 2020 au Kosovo n'y ont pas contribué non plus. Le leader du mouvement d'autodétermination, Albin Kurti (photo), qui est farouchement opposé à tout compromis avec Belgrade, est devenu premier ministre. Kurti est orienté vers les cercles de gauche-libéraux en Europe et le parti démocrate américain.

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La Bosnie reste un point d'instabilité potentiel, où le chef du bureau du Haut Représentant, l'Autrichien Valentin Inzko, avec le soutien des communautés croates et musulmanes, a fait passer une loi criminalisant la non-reconnaissance du "génocide" de Srebrenica. La loi est dirigée contre la Republika Srpska.

L'une des principales vulnérabilités des élites des Balkans est la corruption et les liens avec la mafia (principalement la mafia de la drogue). Cela permet aux Atlantistes de contrôler les élites de ces pays et d'exercer une pression en faisant chanter les représentants du gouvernement et des entreprises. Ces derniers mois, des accusations de liens avec la mafia ont également été utilisées contre le président serbe Aleksandar Vučić.

En juin, le parlement monténégrin a adopté une résolution sur le "génocide de Srebrenica". En substance, elle interdit de considérer les événements tragiques de 1995 dans cette localité bosniaque comme autre chose qu'un "génocide". La résolution a démontré la faiblesse du gouvernement de Zdravko Krivokapic, qui dépend du soutien des partis libéraux pro-occidentaux. Le fait qu'il ait été poussé par le président Milo Djukanovic et soutenu par Krivokapic montre que Djukanovic reste une personnalité politique sérieuse, capable de faire passer des solutions qui éloignent le Monténégro de la Serbie.

L'accord entre l'Église orthodoxe serbe et le Monténégro a également causé des difficultés. Krivokapic devait signer un accord de base sur le statut juridique de l'Église orthodoxe serbe au Monténégro en mai 2021, mais ne l'a pas fait. L'Église orthodoxe serbe a reçu l'accord modifié au début du mois d'août et ne fait encore que s'y familiariser. Zdravko Krivokapic a justifié son refus de normaliser les relations avec l'UOC (d'autres confessions du pays ont déjà de tels accords avec l'État) par la crainte d'être arrêté sous prétexte de violer la constitution du Monténégro. Krivokapic a déclaré qu'il ne se rendrait pas dans la capitale historique du Monténégro, Cetinje, pour la cérémonie d'intronisation du nouveau métropolite du Monténégro, le prêtre Joannikije, le 5 septembre 2021.

Le régime de Milo Djukanovic a été renversé par des protestations contre sa politique anti-églises. La grande majorité des Monténégrins sont des fidèles de l'Église orthodoxe serbe. Cependant, pour l'Occident, il est important de briser l'unité spirituelle des Serbes et des Monténégrins, car les Serbes sont perçus comme le facteur continental le plus important.

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L'intronisation du Métropolite Joannikije (photo), le 5 septembre, s'est déroulée dans un contexte d'agitation des nationalistes monténégrins soutenus par Milo Dukanovic. Le conseiller de Milo Djukanovic, Veselin Velovic, figurait parmi les instigateurs de l'émeute détenus par les forces de l'ordre. Jusqu'à présent, les nationalistes monténégrins d'orientation atlantiste n'ont pas réussi à influencer sérieusement la situation de l'Église. Cependant, ils ont montré leur force, ce qui signifie que l'Occident - et surtout les États-Unis - soutiendra cette tendance comme étant prometteuse. Zravko Krivokapic s'est révélé être un politicien faible, facilement soumis à la pression et incapable de défendre le choix des Monténégrins orthodoxes qui l'ont porté au pouvoir - le choix en faveur de l'amitié avec la Serbie et de la protection de l'église canonique.

Albanosphère

L'Albanie, la Macédoine du Nord et le Kosovo continuent de mener des politiques extrêmement pro-américaines. Par exemple, les trois pays ont accepté d'accueillir des réfugiés d'Afghanistan après le retrait des troupes américaines de ce pays. Dans tous ces pays, y compris en Macédoine du Nord, le rôle principal est joué par des élites albanaises étroitement liées à la mafia de la drogue. En Macédoine du Nord, le gouvernement du social-démocrate atlantiste Zoran Zaev est au pouvoir et dépend entièrement des partis albanais. La majorité slave de ce pays est devenue l'otage de facto d'une minorité de libéraux et d'Albanais, faisant de la Macédoine du Nord un pays albanais de facto.

En août 2020, ces trois pays ont déclaré à l'unanimité qu'ils étaient prêts à accueillir des réfugiés afghans, en coopérant pour la plupart avec les États-Unis. Outre l'aspiration à plaire au partenaire étranger, on peut y voir les intérêts de la mafia albanaise de la drogue intéressée par le renforcement des communications avec l'Afghanistan et l'ajustement des communications avec les réseaux de drogue de ce pays. C'est précisément la mafia albanaise de la drogue qui contrôle de facto les frontières communes de l'Albanie, de la Macédoine du Nord et du Kosovo.

Albin Kurti, le premier ministre du Kosovo depuis mars 2021, n'a pas modifié la politique étrangère des séparatistes de Pristina. En avril, M. Kurti a voté par défi aux élections en Albanie, soulignant qu'il possède une double nationalité. Nationaliste albanais et atlantiste, il est aussi anti-serbe que les anciens dirigeants de la République autoproclamée du Kosovo.

Une extension de la sphère du séparatisme albanais a été l'entrée de la municipalité serbe de Bujanovac dans l'"Union des communautés albanaises" à l'été 2021. Cette organisation comprend Tirana, Pristina, Presevo (Serbie), Tetovo (Macédoine du Nord) et Ulcinj (Monténégro). En novembre 2020, le ministre albanais des Affaires étrangères, Gent Cacaky, a déclaré que Tirana soutiendrait les Albanais du sud de la Serbie qui seraient victimes de discrimination.

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Le Kosovo, l'Albanie et la Macédoine du Nord continuent de renforcer leurs liens avec la Turquie.  Ankara a généralement manifesté sa volonté de développer des relations avec tous les pays de la région, y compris la Serbie, et lors de la tournée d'Erdogan dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine-Monténégro) en août 2021, ce dernier a déclaré que "la Turquie a une responsabilité historique" envers les pays de la région. L'Albanie développe des liens militaires étroits avec la Turquie, fournissant une base sur l'Adriatique pour la marine turque. L'Albanie et le Kosovo achètent des armes turques. En juin, Tirana a annoncé sa décision d'acheter des drones turcs pour un montant de 8,2 millions d'euros.

Dans l'ensemble, cependant, les perspectives d'adhésion des Balkans à l'UE restent faibles. Par exemple, les négociations sur l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'UE sont bloquées par la Bulgarie en raison du différend sur l'histoire et l'identité du pays (la Bulgarie considère la population slave du pays non pas comme une nation distincte - les Macédoniens, mais comme des Bulgares). La France, les Pays-Bas et le Danemark, pour leur part, bloquent les négociations entre l'UE et l'Albanie. L'UE, qui connaît de nombreux problèmes internes au milieu d'une pandémie de coronavirus, démontre son incapacité à accepter que des pays corrompus, criminels et pauvres assument la responsabilité de leur développement. Les pays des Balkans avaient espéré que l'adhésion à l'OTAN serait le premier tremplin vers l'adhésion à l'UE, associée à la perspective de la prospérité économique. Aujourd'hui, pour les membres de l'OTAN comme l'Albanie et la Macédoine du Nord, l'adhésion à l'UE semble une perspective lointaine et la "prospérité" économique un objectif insaisissable.

L'ère de la grande incertitude pour les matières premières et l'énergie

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L'ère de la grande incertitude pour les matières premières et l'énergie

Andrea Muratore

Ex: https://it.insideover.com/energia/lera-della-grande-incertezza-per-materie-prime-ed-energia.html

Un an et demi après le début de la pandémie du Covid-19, les prix des matières premières et de l'énergie sont en dents de scie. La phase actuelle, un véritable cycle haussier qui fait grimper les prix des matières premières énergétiques, s'inscrit dans le cadre d'une résurgence massive de l'inflation dans le sillage de la phase de croissance économique de 2021 qui touche les plus grandes économies du monde. Du gaz naturel au pétrole, toutes les ressources sont de plus en plus chères, et tandis que les principaux pays préparent de vastes plans de transition écologique, les demandes à court terme des citoyens et des entreprises s'orientent vers une demande beaucoup plus pragmatique de sécurité énergétique en raison de l'augmentation des factures, de la hausse du prix de l'essence à la pompe et des incertitudes sur les approvisionnements. Cette série de problèmes critiques est aggravée par la tendance parallèle à la hausse des matériaux de construction, qui jette une ombre sur la reprise économique mondiale qui, après avoir perdu son élan en Chine et aux États-Unis, perd également de sa vigueur dans l'Union européenne.

Une situation chaotique

De ce point de vue, nous parlons d'une situation qui est largement liée à la situation extrêmement critique qui s'est accumulée dans les mois qui ont suivi le début de la pandémie et à la consolidation d'une situation d'incertitude qui, en un an et demi, ne s'est jamais dissipée. Au cours de la pandémie, les prix de nombreux produits de base se sont d'abord effondrés en raison du choc économique mondial en cours et de la perturbation des chaînes de valeur mondiales ; ensuite, l'alimentation du grand jeu financier a relancé les prix des actions et des contrats à terme, avant que la reprise économique concrète ne fasse le reste.

Le Financial Times a souligné qu'au fil des mois, la situation s'était pratiquement inversée par rapport au problème initial de la demande inférieure à l'offre du marché. En effet, le journal City of London souligne que le rebond de la demande ne s'est pas accompagné d'une capacité similaire de l'offre à suivre, notamment en ce qui concerne la source fossile la plus stratégique, le gaz naturel, dont les stocks sont au plus bas dans toutes les économies les plus avancées, Europe en tête. Une situation très similaire à ce qui s'est passé sur le marché des puces, qui en dit long sur l'époque actuelle.

Quand le Covid a heurté les marchés

De nombreux souvenirs se sont accumulés au cours de cette longue année et demie de pandémie, mais les observateurs les plus attentifs n'oublieront guère ce qui s'est passé le 20 avril 2020, le jour où, pour la première fois dans l'histoire, le prix du pétrole est passé en territoire négatif sur les marchés. C'était le signe que l'économie mondiale vivait un spectacle inédit, le prélude à une crise sans précédent. Ce jour-là, le pétrole brut texan sur l'indice WTI, qui avait déjà considérablement chuté dans les jours qui ont suivi l'accord de réduction de la production entre la Russie, les États-Unis et les pays de l'Opep, a perdu plus de 190 % de sa valeur et était coté à -16 dollars le baril sur les marchés financiers en fin de séance. Sans toucher des niveaux similaires, le gaz naturel a lui aussi subi des soubresauts similaires, avec une baisse de son prix dans 23 des 25 marchés européens qui accordent leur valeur à cet or bleu.

Ces dynamiques peuvent être interprétées comme la motivation derrière l'effondrement des prix, puis le fort rebond en 2021. Les matières premières ont vu se rompre le circuit de l'offre et de la demande ; de même, les prix des titres et les "paris" associés à leur commerce se sont effondrés avant que les banques centrales ne lancent leurs plans de relance et que les gouvernements ne commencent à investir ; surtout, les entreprises et les gouvernements ont poursuivi de manière inattendue leur stratégie de consommation des stocks qu'ils avaient constitués dans les secteurs du gaz et du pétrole tandis que, sur le front de l'électricité, les asymétries liées aux besoins de la transition énergétique commençaient à se faire sentir. Cela exigeait un tel niveau d'investissement et une telle évolution vers l'efficacité qu'il était important de promouvoir les investissements en cascade et le développement potentiel, mais à court terme, c'était une source d'augmentation des coûts pour les services publics et les consommateurs.

Logistique des matières premières

Ainsi, à l'été 2020, alors que les économies commençaient à redémarrer après les confinements, le système énergétique mondial était confronté à de profondes inefficacités, loin du mythe de la "résilience" qui l'entoure aujourd'hui, et ce problème structurel allait bientôt être aggravé par le défi crucial de la logistique.

La tentative laborieuse de relancer l'industrie et le commerce a mis l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement sous tension. Concentrons-nous sur l'Europe, par exemple : la reprise de la production industrielle a nécessité une part croissante de pétrole, de gaz naturel et d'électricité, ainsi que, bien sûr, toute une série de matériaux (de l'acier au PVC) dont l'extraction, la transformation et la livraison exigent une chaîne logistique optimale; la pénurie de stocks consécutive à la première phase de Covid a contraint les producteurs et les décideurs à mener, en parallèle, une politique d'acquisition de sources pour une utilisation immédiate et une politique de reconstitution des réserves ; la dépendance à l'égard des sources d'approvisionnement étrangères a exacerbé le rôle de producteurs tels que la Russie en augmentant l'incertitude quant à la fourniture de ces approvisionnements; dans le même temps, l'euphorie des marchés boursiers a fait grimper les prix des titres liés à l'énergie; et la reprise du commerce mondial a remis en question la logistique et a encore accru la demande sur le système.

Le cabinet de conseil PwC a évoqué les problèmes des chaînes d'approvisionnement en énergie, soulignant que l'approvisionnement, c'est-à-dire la recherche de ressources, deviendra une question de plus en plus stratégique pour les entreprises à l'avenir. Le cas du blocage du canal de Suez au cours des derniers mois a illustré la nature des défis auxquels le monde de l'énergie est confronté.

Le dilemme du marché de l'électricité

Le monde de l'électricité est clairement rendu plus complexe par la course aux matières premières qui sous-tend la stratégie de production actuelle, mais il est encore perturbé par d'autres dynamiques de marché. En effet, comme le souligne Formiche, les coûts de la transition attendue dans un avenir proche se reflètent désormais dans les prix du marché, comme le montre l'évolution des prix des permis de polluer européens: "Aujourd'hui, produire une tonne de CO2 coûte au producteur 62,4 euros, soit deux fois plus que l'année dernière et douze fois plus qu'il y a quatre ans". Cela est dû à "la réduction progressive des certificats de carbone par l'UE, qui fait augmenter les prix. Mais si l'on a besoin d'électricité, on ne peut pas y faire grand-chose: les centrales électriques doivent la fournir, en supporter le coût et en répercuter une partie sur le consommateur final.

Le choix de Bruxelles de proposer une stratégie de décarbonisation basée sur une réduction nette des émissions (Fit for 55), dans cette perspective, ainsi que les importants investissements réalisés par les gouvernements et les services publics et la relance du cycle offre-demande avec toutes ses criticités ont galvanisé les prix. Ce n'est pas le plan lui-même, qui fixe des objectifs substantiellement réalistes et porteurs d'avantages économiques à moyen terme, qui pose problème, mais plutôt le fait qu'il n'a pas été décidé de l'accompagner de stratégies visant à encourager la réduction de la charge fiscale et des prix associés à l'électricité, comme l'avait demandé la vice-ministre espagnole de l'environnement, Teresa Ribera. Le Premier ministre madrilène, Pedro Sanchez, a réduit la TVA sur l'électricité pour éviter les problèmes économiques et sociaux liés aux factures élevées. Plus difficile que jamais à contrôler: Madrid a vu l'électricité en gros franchir la barre des 154 euros par mégawattheure (MWh) le 13 septembre, mais comme le poursuit Formiche, même "le principal point de référence de l'UE, basé sur l'Allemagne, a battu des records vendredi dernier en touchant le chiffre de 97,25 euros par mégawattheure (MWh). Dans le même temps, son homologue français a atteint son pic historique de 100,4 €/MWh. Pour replacer cela dans son contexte, la moyenne européenne au début de 2020 était d'environ 36 €/MWh", signe d'une hausse des prix potentiellement incontrôlable.

Dans ce contexte, les problèmes structurels accélérés par le Covid-19 sont désormais sans rapport avec la pandémie, dont l'impact économique a produit d'abord, en 2020, une crise symétrique pour toutes les économies avancées et, aujourd'hui, une phase d'incertitude et de volatilité aiguës qui montrent les limites et les contradictions du système moderne. Une incertitude qui semble ne pas être liée au cycle des ouvertures/fermetures, à la tendance des vaccinations, à la tendance des infections Covid, mais qui concerne plutôt l'émergence de différents points critiques du système, qui dans les matières premières ont leur point de chute au fur et à mesure qu'émerge la difficile coexistence entre économie réelle, finance, commerce dans le domaine des ressources à la base de notre système.